Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 04 avril 2019

Hadrien Desuin : « Vers une nouvelle Groß Koalition au Parlement européen? »

parleur.jpg

Hadrien Desuin : « Vers une nouvelle Groß Koalition au Parlement européen? »

Une note d’analyse signée Hadrien Desuin*

Ex: http://geopragma.fr

À l’issue des élections européennes, où chaque camp est parti en ordre dispersé, une recomposition aura lieu pour former une majorité parlementaire. Face à l’essor des partis populistes et souverainistes, la majorité du parlement européen devrait resserrer ses rangs autour du groupe libéral.

C’était un vœu d’Emmanuel Macron qu’il avait prononcé à la Sorbonne dès septembre 2017 à la faveur du Brexit. A l’aide de listes transnationales, le Parlement européen devait s’ériger en Constituante en 2019 et se mettre en marche vers une Europe fédérale. Pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024, le président français voyait déjà ses athlètes courir sous les couleurs de l’Union Européenne…

Toute l’Europe applaudit l’enthousiasme du président français. On lui remet le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle en compagnie d’Angela Merkel. Mais toutes ces envolées visionnaires sont progressivement archivées pour mémoire. Les Allemands refusent de partager leurs économies et se contentent de mettre à jour le traité de l’Élysée de 1963. De fait, il n’y a ni liste transnationale, ni circonscription unique et encore moins de constituante.

Le découpage électoral, laissé à la discrétion des États-membres, fait de chacune des 27 campagnes nationales des événements politiques isolés. À part quelques personnalités venues symboliser l’unité européenne lors des grandes réunions publiques, on voit bien que le PPE (Parti Populaire Européen) ou le PSE (Parti Socialiste Européen) ont des rôles réduits. Ce sont des plateformes où cohabitent des partis aussi divers que Les Républicains de Laurent Wauquiez et le Fidesz de Victor Orban et qui, sans discipline de groupe, votent en fonction de leurs intérêts propres et parfois les uns contre les autres. De même, peu d’électeurs soupçonnent l’existence de l’ENL (Europe des Nations et des Libertés) et de l’ECR (Conservateurs et réformistes européens), les groupes qui représentent respectivement les populistes de droite et les conservateurs. Si le Parlement européen est très peu connu de ses électeurs, ceci peut aisément s’expliquer. En dehors de la confiance accordée à la Commission en début de mandature, cette assemblée de 750 membres n’a pas de réels pouvoirs législatifs. L’abstention bat donc tous les records.

Bien des rédactions ont d’ailleurs renoncé à décrire les méandres de la petite politique européenne à Strasbourg et Bruxelles, alors que les péripéties parisiennes, berlinoises ou romaines couvrent quotidiennement les journaux nationaux les plus respectés. Pour une campagne strictement européenne, il faudrait des médias européens. Or le seul quotidien dont la diffusion est proprement européenne est The New-York Times… Le journal a repris le nom de sa maison mère puisque le titre International Herald Tribune peinait à faire vendre. Ses pages en anglais traitent d’ailleurs plus souvent des différentes actualités nationales plutôt que de la machine Bruxelloise. Les chaînes de télévision comme Euronews n’ont pas non plus d’énormes succès d’audience. Le multilinguisme, comme le globish, a ses limites culturelles.

Coalition « roumaine »?

A la veille de ces élections du 26 au 29 mai 2019, les 750 députés sortants sont répartis en huit groupes. La majorité est composée des 218 députés du centre-droit PPE emmené par le bavarois Manfred Weber (CSU), alliés aux 186 députés sociaux-démocrates du PSE (dont les populistes du SMER slovaque et du PSD roumain). Ces derniers ont choisit le hollandais Frans Timmermans comme candidat à la tête de la commission. Avec un total de 404 parlementaires, ils peuvent se passer de leurs alliés libéraux d’ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe). Le groupe dirigé par le belge Guy Verhofstadt a  68 députés (dont quatre de l’ANO du tchèque Andrej Babis.)

Après le 29 mai, la grosse coalition ne pourra plus se passer des libéraux pour atteindre la nouvelle majorité absolue fixée avec le Brexit à 353 députés. Ces derniers pourraient passer la barre des 100 députés avec Ciudadanos et LREM mais aussi les libéraux allemands et polonais. Le parti du président Macron voulait dynamiter les anciens partis du parlement et fédérer autour de lui un nouveau groupe central opposé aux populistes. Là encore ses ambitions se sont fracassées sur la résistance de la bipolarité allemande. Il est très probable que les successeurs et alliés idéologique

s du Modem reviennent de là où ils viennent: le groupe euro-libéral ALDE. Un renfort qui comblerait la baisse de la majorité actuelle du PPE sous la barre des 200 députés et du PSE sous les 150 représentants. La CDU en Allemagne, LR en France ou le PP en Espagne prévoient une érosion de leur socle électoral. De même pour le PS, le PD italien et le SPD allemands qui anticipent des scores plus faibles qu’en 2014. On se retrouverait alors dans une grosse coalition à trois qu’on pourrait qualifier de « coalition roumaine » (aux couleurs du drapeau de la Roumanie) : centre droit en bleu; centre libéral en jaune et centre-gauche en rouge. Cet attelage pourrait encore se passer des écologistes du groupe ALE, aujourd’hui au nombre de 52 mais dont le positionnement dans l’opposition est très ambiguë, partagé qu’il est entre les factions gestionnaires et contestataires. En revanche les libéraux ne devraient pas être assez nombreux pour former à eux seuls une coalition avec le centre-droit ou le centre-gauche. De même le centre droit ne serait pas assez fort pour se coaliser avec les libéraux et les conservateurs. Leur vision de l’Europe sont de toutes les façons trop divergentes.

Big bang souverainiste?

L’opposition, quant à elle, est scindée en quatre petits groupes répartis à droite et à gauche. Le principal, ECR (Conservateurs et Réformistes Européens) compte 74 députés dont 19 polonais principalement du PiS, et 19 conservateurs britanniques. Ce groupe va souffrir du Brexit et cherche à s’élargir. Il a déjà rallié Nicolas Dupont-Aignan qui selon les sondages pourrait obtenir une poignée de députés ainsi que les démocrates suédois. La rencontre entre Salvini et Kascinsky a été très commentée puisqu’elle pourrait entamer un « big bang » chez les souverainistes de droite si les italiens de la Lega ou les autrichiens du FPO passaient chez les conservateurs. Par ailleurs, le groupe EFDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe) dont 19 élus sur 43 viennent du UKIP britannique cherche aussi à s’élargir (il faut 7 nationalités différentes au sein de chaque groupe et les moyens procurés par la formation d’un groupe ne sont pas négligeables). La composante M5S du groupe est très volatile idéologiquement et constitue une inconnue importante de l’équation. Ses relations avec la Lega sont compliquées et ne devraient pas faciliter l’union des souverainistes de droite dans un seul groupe au lieu de trois. Le groupe ENL (Europe des Nations et des Libertés) regroupe quant à lui 15 élus du RN français, 4 du FPÖ autrichien, 4 du PVV néerlandais et 6 de la Lega italienne. Le départ du député britannique devrait être compensé par l’arrivée de Vox, un mouvement national espagnol qui a le vent en poupe.

Enfin la gauche radicale regroupée au sein du groupe GUE (Gauche Unitaire Européenne) peine à faire campagne en restant unie. Les 52 députés sortant qui regroupent des communistes et des populistes de LFI ou de Podemos repousseront au lendemain du scrutin la négociation pour la formation du groupe. Leur score ne devrait pas baisser.

Sur le papier, la grande coalition majoritaire semble assurée de se voir reconduite. Avec la bonne tenue du groupe ALDE et en dépit de l’affaiblissement annoncée du PPE et du PSE, le parlement gravitera autour de son centre libéral. Ce sera un parlement à l’image du Bundestag dont le système représentatif proportionnel est assez proche. On devrait donc avoir une nouvelle commission centriste et libérale, dont la majorité sera seule face à une opposition eurosceptique et populiste. Si Manfred Weber a peu de chance d’obtenir la présidence de la commission, l’Europe à l’allemande a encore quelques années devant elle.

*Hadrien Desuin, chercheur associé chez Geopragma 

mercredi, 03 avril 2019

De la guerre des devises à la guerre militaire

economie-definition-guerre-monnaies-devises.jpg

De la guerre des devises à la guerre militaire

par Eberhard Hamer, professeur ès sciences économiques

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le système financier mondial est dominé par un syndicat: le Conseil de stabilité financière (CSF) réunit, sous la supervision de la Banque fédérale de réserve (FED), les grandes banques atlantiques,1 elles-mêmes contrôlées par sept familles.2 «Les géants pétroliers Exxon Mobil, Royal Dutch Shell, BP et Chevron y sont également étroitement liés. Les sept familles disposent des majorités actionnaires dans pratiquement la totalité des 500 premières entreprises.»3


«La méthodologie de la domination financière mondiale est en fait assez simple: l’Amérique importe beaucoup plus de biens qu’elle n’exporte, de sorte que les dollars (fraîchement imprimés) sortent des Etats-Unis pour atterrir dans les banques centrales des autres pays. Les Etats-Unis refusant de payer leurs dettes en or, les banques centrales sont obligées d’investir des dollars en obligations et autres instruments financiers. Il en résulte un système d’endettement mondial, dominé par les Etats-Unis, qui fait prospérer l’économie américaine au détriment des autres».4


Suite à la prolifération effrénée du dollar et à la bulle d’endettement grandissante qui en résulte (32 billions de dollars), le dollar représente un risque financier toujours plus accentué. La bulle éclaterait si le monde refusait d’accepter le dollar. C’est en effet la régence du dollar qui permet au syndicat financier mondial de dépenser de l’argent à mauvais escient. Cette hégémonie du dollar est maintenue par la présence mondiale des armées américaines. Ainsi, la quasi-totalité des pays du monde se retrouvent assujettis par endettement envers le Syndicat financier américain, la plupart d’eux sont contraints à tolérer sur leur territoire, des troupes d’occupation ou des bases américaines qui assurent leur servitude pour dettes (Ramstein en Allemagne, Camp Bondsteel au Kosovo et autres).
Cependant, à maintes reprises, des pays individuels ont tenté de sortir de l’assujettissement par endettement imposé par l’empire du dollar afin d’engager leurs ressources en faveur du bien-être national plutôt que pour le syndicat financier mondial. Pour contrecarrer de tels efforts, l’empire mène en permanence des guerres économiques et financières sous diverses formes:

  • Les agences de notation du syndicat financier monopolisent l’évaluation de la solvabilité des Etats. Un pays mal noté doit payer des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts.
  • Les blocus financiers, par exemple contre le Venezuela ou l’Iran, empêchent toute transaction financière avec les pays concernés, les excluant ainsi pratiquement du système monétaire mondial afin de le rendre insolvable.
  • Les sanctions économiques bloquent les importations ou exportations du pays visé.
  • Les accords sur les prix (dépression artificielle des prix à l’importation) réduisent la solvabilité des Etats rétifs jusqu’à ce qu’ils abandonnent.
  • Les actions judiciaires contre les concurrents des banques ou entreprises anglo-saxonnes visent à réduire leur compétitivité (actions américaines en justice contre VW (23 milliards de dollars) ou la Deutsche Bank (12 milliards de dollars).
  • En même temps, un système d’espionnage américain opérant à l’échelle mondiale garantit que tous les systèmes numériques dans le monde soient contrôlés, évalués, écrémés au profit des Etats-Unis et soumis au régiment numérique américain.
  • Une idéologie de la globalisation lutte pour les «quatre libertés» (libre circulation du capital, des produits, des services et des travailleurs) afin de briser les structures nationales, les systèmes sociaux et les démocraties, tout cela en faveur de l’empire du dollar.

La domination mondiale du dollar est assurée militairement. «Le cartel bancaire envoie l’armée américaine, qui dévore plus de la moitié de l’ensemble des budgets militaires du monde entier, partout où elle voit ses intérêts menacés.»5 Partout où l’hégémonie du dollar américain est remise en cause, les moyens de guerre financière ou économique mentionnés ci-dessus s’emploient dans le but de rétablir la soumission. Mais si les pays ou les gouvernements se montrent têtus, s’ils ne veulent plus vendre leurs matières premières pour des dollars ou même ne plus accepter le dollar lui-même, le syndicat financier exige l’intervention de l’armée américaine:

  • En novembre 2000, Saddam Hussein refusa d’accepter le dollar en échange du pétrole irakien; il accepta néanmoins l’euro, ce qui fit dévaluer le dollar.
  • En 2003, l’Irak fut attaqué parce qu’il rejetait la dictature du dollar. Ainsi la menace pour le dollar fut éliminée.
  • De même, le dirigeant libyen Kadhafi tenta de ne plus utiliser le dollar dans son commerce pétrolier. Aussitôt son régime fut exposé à des soulèvements et à une intervention militaire contre lui. Après l’assassinat de Kadhafi et la destruction de son système, la Libye fut réintégrée dans l’empire du dollar.
  • La Russie, elle non plus, n’était plus dispose à accepter l’avantage du dollar américain par rapport aux autres devises. Elle a mis en place son propre système de paiement (PRO100) qui se trouvait en dehors de la portée du cartel bancaire international. Poutine a, en outre, privé le cartel pétrolier de se servir des réserves russes de pétrole et de gaz. Depuis lors, Poutine et la Russie se trouvent être les principaux ennemis de l’empire du dollar. Ils se font donc encercler militairement et sont combattus par tous les moyens dans une guerre financière et commerciale.
  • Depuis plus de cinq ans, l’Iran est la cible des attaques monétaires, commerciales et juridiques du syndicat américain, car le pays se montrait décidé à vendre son pétrole non seulement en échange de dollars, mais également de toutes les autres devises. Des sanctions brutales à l’encontre de tous les potentiels acheteurs et partenaires commerciaux ont abouti à son exclusion totale du système financier mondial ainsi que de l’économie mondiale. Comme cet Etat ne fléchit toujours pas, la menace d’une action militaire est de plus en plus imminente.
  • La Chine se démarque aussi du dollar en se dotant d’un système monétaire concurrent (Banque asiatique de développement) qui ne tolère plus la domination du dollar et évolue donc, de plus en plus, en Etat ennemi du Syndicat financier atlantique.

Lors de la campagne électorale, Hillary Clinton avait promis «de commencer la guerre contre la Russie en Ukraine et en Syrie d’ici le mois de mars», mais elle s’est ensuite corrigée, en disant qu’on n’y parviendrait pas avant mai 2018. Par bonheur, elle n’a pas été élue.

Le dos contre le mur, l’Amérique est pourtant toujours sous double pression:

  • L’effet de la pression effrénée sur le dollar a conduit à une quantité de dettes uniques dans l’histoire des Etats-Unis (32 billions de dollars) qui peuvent s’effondrer à tout moment si d’autres pays importants n’acceptent plus le dollar, si les banques du système financier tombent en faillites ou si les pays surendettés deviennent insolvables. L’empire du dollar a jusqu’à présent tenté de corriger ces dangers avec des prêts à intérêt zéro, ce qui devient de plus en plus difficile à maintenir. La dévaluation d’une monnaie de référence (dollar) en hausse incontrôlée est finalement certaine. La confiance diminue. Le syndicat financier prépare donc déjà l’interdiction des espèces et le remplacement de l’argent-monnaie par de l’argent numérique.
  • L’empire du dollar ne peut être soutenu qu’avec un boom constant. Cela présuppose une exploitation élevée de la capacité de l’économie. Cependant, l’économie américaine produit pour 70% des armes, de sorte que l’économie américaine n’est florissante que lorsque l’industrie de l’armement est en plein essor. Celle-ci ne peut se développer que si elle peut vendre ses produits, c’est-à-dire s’il y a suffisamment de guerres dans le monde. La production américaine d’équipements militaires dépasse les 600 milliards d’euros, soit dix fois plus que celle de la Russie et plus de la moitié de la production mondiale d’équipements militaires. Le président américain exige des pays satellites d’acheter davantage d’armement (en provenance des USA), et il vend sans vergogne des armements à des dictatures (Arabie saoudite).
  • Après le réarmement de l’OTAN et de l’Ukraine et après la fin de la guerre en Syrie, l’industrie américaine de la défense a besoin d’un nouveau coup de pouce pour relancer l’économie aux Etats-Unis au moyen d’une nouvelle guerre.

La politique américaine prétend toujours que la Russie, la Chine, l’Iran ou d’autres pays sont belliqueux et dangereux. Comme le montrent les dépenses militaires et les actes d’agression (sanctions, châtiments, etc.) des Etats-Unis dans le monde entier, ce sont avant tout les USA qui sont belliqueux et prêts à la guerre. A plusieurs reprises, ils ont mis en avant le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et des hommes politiques des pays satellites (Heiko Maas, Ursula von der Leyen) pour diaboliser la Russie et exprimer des menaces de guerre.
Comme avant la Première Guerre mondiale, nous sommes donc dans une situation, où un petit événement pourrait déclencher un nouvel incendie mondial. Les dictatures et les empires ont toujours utilisé la guerre comme dernier recours quand ils ne savaient plus que faire. Si l’économie américaine s’effondre en raison d’un manque de demande d’armes ou de l’éclatement de la bulle d’endettement de l’empire du dollar, l’hégémonie du syndicat financier mondial et de la puissance mondiale des Etats-Unis devraient disparaître. Ainsi on arriverait à un point, où les politiciens ne savent plus quoi faire et ils pourraient éventuellement avoir recours au dernier ressort.
Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent déjà pour dire que la guerre contre l’Iran doit commencer cet été. Les préparatifs sont terminés.
Il n’est donc guère compréhensible que le monde ne prenne pas conscience du danger de guerre, que les marches pour la paix n’exigent pas la paix dans tous les pays comme par le passé et que les médias dirigés par le syndicat financier (par exemple la presse Springer) puissent s’attaquer à la Russie et à l’Iran, sans aucune opposition, au lieu d’exiger la paix. Nous avons besoin d’une «révolte de tous les amoureux de la paix» pour faire prendre conscience du danger de la guerre et de l’exigence de paix pour tous les peuples. Si nous restons inactifs et que nous ne la dénonçons pas à temps, la politique irresponsable des Etats-Unis et de l’OTAN pourrait nous replonger dans l’impasse de la guerre contre notre volonté.
Non seulement il est grand temps de mettre en garde contre cela, mais nous devons le faire à voix haute.    •

(Traduction Horizons et débats)

1     JP Morgen Chase, City Group, Wells Fargo, Deutsche Bank, BNP, Barclays
2     Goldman Sachs, Rockefeller, Lehmann, Rothschild, Warburg, Lazard et Seifs
3     Orzechowski, Peter. Durch globales Chaos in die Neue Weltordnung, Rottenburg 2016
4     ibid, p. 61
5     ibid, p. 62

lundi, 01 avril 2019

La Géorgie deviendra-t-elle une base militaire américaine permanente?

georgie.png

La Géorgie deviendra-t-elle une base militaire américaine permanente? 

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Chaque semaine ou presque, les Etats-Unis, qui dominent l'Otan depuis sa création, montrent qu'ils persistent à faire de cette organisation un outil destiné à porter la guerre sur le territoire russe. Certains membres de l'Otan voudraient calmer le jeu, mais d'autres, tels que la Pologne, soutiennent en permanence les visées du Pentagone à cet égard.

C'est totalement irresponsable de leur part car en cas de guerre, fut-elle seulement conventionnelle, avec la Russie, ils seraient détruits les premiers. Les Américains, à l'abri de l'autre côté de l'Atlantique, ne risquent évidemment rien.

L'attention se porte aujourd'hui sur la Géorgie ancienne république socialiste soviétique et devenue un adversaire résolu de Moscou, bien que celui-ci ait depuis longtemps renoncé à y exercer une influence autre que marginale, linguistique et culturelle. C'est ainsi que le 25 mars 2019, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, norvégien tout dévoué aux américains qui l'ont fait nommer à ce poste, a réaffirmé la volonté de l'Otan de donner satisfaction aux demandes de la Géorgie visant à devenir un membre permanent de l'Organisation.

Il se trouvait dans la capitale géorgienne Tbilisi, en compagnie du premier ministre Mamuka Bakhtadze. pour assister à des manœuvre militaires conjointes de 12 jours Otan-Géorgie. Inutile de dire que celles-ci représentent déjà une provocation pour la Russie. Il y a déclaré que l'Otan n'accepte pas que la Russie, ou tout autre Etat extérieur, puisse décider qui doit être ou non membre. Les manouvres se tenaient à la base militaire conjointe Otan-Géorgie de Krtsanisi. Elles impliquaient un contingent de 350 hommes fournis par les membres de l'Otan, avec une participation de l'Azerbaidjan, de la Finlande et de la Suède.

Il faut rappeler que les tensions entre la Russie et une Géorgie décidée à rejoindre le bloc occidental avait abouti à une guerre courte mais sanglante entre les deux pays. Moscou avait appuyé la volonté séparatiste des deux provinces de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhasie. En 15 jours les militaires russes avait mis en déroute l'armée de la Géorgie, puis reconnu l'indépendance de ces deux provinces.

En 2018, le premier ministre russe Dmitri Medvedev avait prévenu que l'entrée éventuelle de la Géorgie dans l'Otan « pourrait provoquer un terrible conflit ». Est-ce que cherche Washington aujourd'hui ?

samedi, 30 mars 2019

Les États-Unis perdent le contrôle de l’Europe…

putinmerkel.jpg

Les États-Unis perdent le contrôle de l’Europe…

 
… alors que le pipeline Nordstream 2 est sur le point d’être achevé 
 
par Tom Luongo
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Le pipeline Nordstream 2 représente le dernier avatar de l’influence américaine sur les affaires intérieures de l’Europe. Une fois terminé, il témoignera de la scission fondamentale entre l’Union européenne et les États-Unis. 
 
L’Europe sera la première à défendre avec succès son indépendance nouvellement proclamée. Et les États-Unis devront accepter de ne plus avoir le contrôle sur l’étranger. C’est un schéma qui se répète partout dans le monde en ce moment. Votre vision de Nordstream 2 dépend de qui vous êtes.

Si vous êtes les États-Unis, il s’agit d’une rebuffade massive de l’ordre institutionnel de l’après-Seconde guerre mondiale, principalement financé par les États-Unis pour reconstruire l’Europe et la protéger du fléau de l’URSS.

Du point de vue de l’Europe, c’est : « Bien joué, mais la Russie n’est plus une menace et il est temps de nous débarrasser de la tutelle des États-Unis. »

Et si vous êtes Russe, Nordstream 2, c’est la fissure qui sépare les deux adversaires tout en améliorant la sécurité nationale à votre frontière occidentale.

L’Europe a ses propres ambitions impériales et Nordstream 2 en est une partie très importante. Ces ambitions, toutefois, ne sont pas conformes à celles des États-Unis, en particulier sous la houlette de Donald Trump.

Trump a cette étrange idée que les États-Unis n’ont rien reçu en retour pour avoir pris la direction du monde « libre » ces soixante-dix dernières années. Dans l’esprit simpliste de Trump, le déficit commercial massif du pays est une richesse volée par ses partenaires commerciaux.

Il refuse de voir la richesse gaspillée que nous avons « perdue » par des décennies de corruption, de paresse, d’atteinte aux réglementations, etc.

Ainsi, Nordstream 2 est une abomination pour Trump car celui-ci finance l’OTAN pour protéger l’Europe de la Russie, mais celle-la augmente ensuite la quantité de gaz acheté à ce même ennemi.

Et cela devrait vous indiquer où tout cela se dirige à long terme : à la dissolution de l’OTAN rendue inutile par la Russie et l’UE.

Aussi, peu importent les efforts des États-Unis et des forces anti-russes des sociétés européenne et britannique pour arrêter ce pipeline, comme en témoigne le vote non contraignant de cette semaine au Parlement européen, l’appétit américain n’existe plus réellement.

Le Sénat américain n’a aucun intérêt à demander au Président de sanctionner les sociétés qui construisent Nordstream 2. Cela n’empêcherait pas Trump de sanctionner de toute façon s’il le voulait.
 

Gazoduc-carte-min.jpg



La vraie raison pour laquelle Trump ne sanctionnera pas Nordstream 2 est la même que celle qui le pousse à se tourner vers la Chine pour le commerce : liquidité du dollar dans le commerce mondial.

Il a déjà fait assez de dégâts. Il cherche maintenant à se faire réélire face à une réserve fédérale hostile.

S’il devait sanctionner Nordstream 2, il l’aurait fait. En vérité, ce vote au Parlement européen marque le dernier faible souffle pour tenter d’arrêter le pipeline et non le coup rusé d’un type qui détient des as dans ses poches.

C’est précisément parce que les États-Unis n’ont pas imposé de sanctions, qu’il ne reste que des incantations vertueuses pathétiques.

Pour que cela se produise, il faudrait que ce soit avant les élections au Parlement européen de mai, au cours desquelles nous pouvons nous attendre à voir au moins doubler le nombre de représentants eurosceptiques élus.

Si la situation continue de dégénérer en France, si l’Italie se durcit encore contre l’UE et si le Brexit est reporté, les eurosceptiques pourraient devenir le bloc le plus important du Parlement européen en juillet.

À ce stade, nous assisterons à une dégringolade en flèche de l’influence de la tristement célèbre liste Soros dans le parlement européen et peut-être même au sein de la Commission européenne. Et, le cas échéant, davantage de contrats de pipeline et d’investissements dans l’énergie russe.

En fait, un Parlement eurosceptique pourrait lever complètement les sanctions contre la Russie. De plus, les prochaines élections en Ukraine vont probablement amener au pouvoir une personne qui n’est pas pleinement soumise à la stratégie américaine.

Avec tout cela et les élections législatives ukrainiennes qui auront lieu plus tard cette année, nous verrons probablement l’Ukraine et Gazprom renégocier le contrat de transport de gaz, apportant encore plus de gaz russe sur le continent.

Et cela ne fera que rendre Trump encore plus furieux qu’il ne l’est maintenant, car il a énormément misé sur la stratégie globale de faire des États-Unis un puissant exportateur de gaz, et il a besoin de clients. L’Europe et la Chine sont deux clients évidents, mais la Russie a maintenant surclassé Trump chez les deux.

La fin de cette expansion interminable et superficielle met les États-Unis face à la dette insoutenable provoquée par le boom de la fracturation hydraulique (gaz de schiste), alors que le service de cette dette fait monter en flèche la demande de dollars, entraînant une forte hausse des taux d’intérêt.

Le marché du schiste va se fracasser à nouveau.

Tout cela confirme pour moi que le sommet des Jardins, l’été dernier, entre Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel a accouché d’une stratégie visant à battre Trump sur Nordstream 2 et à entamer la prochaine phase des relations entre la Russie et l’Allemagne.

L’image est importante, et cette celle-ci capture bien ce que les deux parties ont voulu transmettre. Cette réunion marque le début d’un changement positif des relations entre l’Allemagne et la Russie.

La question est pourquoi ?

La réponse évidente est la nécessité résultant de la pression exercée sur les deux pays par Donald Trump, par le biais des sanctions et des droits de douane, ainsi que de leurs intérêts communs représentés par le gazoduc Nordstream 2.

Et tout ce que cela implique.

Tom Luongo Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

vendredi, 29 mars 2019

Europe: la Chine attaque l'Amérique!

elysee_0.jpg

Europe: la Chine attaque l'Amérique!

 
 

Parallèlement à la Russie qui accueille en ce moment même le président libanais, quitte à inquiéter très sérieusement Américains et Israéliens qui ont peur de voir de riches réserves gazières quitter la côte israélienne de la Méditerranée pour se diriger vers la côte libanaise, la Chine a lancé cette semaine une terrifiante offensive contre les États-Unis en plein cœur de l’Europe « américanisée ».

Cette Europe qui s’accroche toujours au modèle américain, à l’OTAN ne voyant plus que le géant aux pieds d’argile qu’est l’Amérique, s’effondre comme un château de cartes.

En Italie, le président Xi Jinping a réussi un coup de maître. Faisant miroiter d’énormes intérêts que l’Italie, parent pauvre de l’Europe de l’Ouest a à gagner, il a mis la main sur les ports et les aéroports italiens et a fini par convaincre les Italiens d’adhérer à la route de la soie. Ce concept qui terrorise les Américains, ne devait pas trop plaire à Emmanuel Macron, représentant pur et dur de l’atlantisme moribond. Et pourtant, arrivé à Nice, en fin stratège militaire qu’il est, Jinping a su trouver les mots et les « sommes » pour séduire Jupiter qu’accompagnait l’Allemande Merkel et l’européiste, Junker.

Bien que la Macronie ait apposé une fin de non-recevoir catégorique au méga-projet « l’Initiative route et ceinture (BRI) », son président avait convié à Paris la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rien que pour avoir un sommet tripartite avec Xi. Cette rencontre a réuni les trois plus puissants personnages de l’Union Européenne face au numéro un chinois.

Des sources proches des pourparlers, citées par Sputnik, affirment que la partie chinoise a tenté de dissuader l’Europe de recourir à des sanctions et que la dynamique sanctionnelle déclenchée par Washington vise avant tout les intérêts européens. Le président chinois a aussi encouragé la France à emboîter le pas à l’Italie dans le cadre de la BRI. Et cet encouragement est passé par d’alléchants contrats auxquels même la Macronie n’a pas pu dire non.

«La Chine et la France ont signé un contrat de 30 milliards d’euros pour la livraison à Pékin de 300 avions Airbus. C’est sans doute le résultat le plus tangible de la visite de Xi Jinping à Paris. Il témoigne de la confiance de la Chine envers Airbus, ce qui est particulièrement important sur fond de problèmes avec les appareils de Boeing et alors que les États-Unis multiplient leurs offensives contre l’industrie aéronautique française en imposant aux pays européens leurs F-14, leurs F-16 ou encore leurs F-35 …

 » Qu’a-t-elle la France à s’obstiner à refuser la perspective particulièrement prometteuse que lui offre la BRI ? La semaine dernière, le président US a porté un nouveau coup dur à l’OTAN en ouvrant grand ses portes au Brésil, un pays qui ne fait pas partie de l’axe transatlantique. La décision a été prise sans consultation avec les membres de l’Alliance dont la France qui s’est toutefois soumise aux exigences militaires des États-Unis. Dans presque tous les dossiers militairo-sécuritaires, de la Syrie au Yémen en passant par l’Irak voire l’Iran, la France de Macron s’est totalement alignée sur Washington pour n’avoir in fine que le mépris et l’irrespect de l’administration US, se demande Hanif Ghafari, interrogé par Press TV.

« Une chose est néanmoins sûre : le départ du Brésil de BRICS se fera rudement ressentir par les puissances qui en font partie. La Chine prépare sa revanche : elle vise le cœur même de l’alliance atlantiste et anticipe la perspective d’un BRICS sans le Brésil. Pékin travaille à remplacer l’Union Européenne par une Union eurasiatique et la France finira, elle aussi par comprendre que ses intérêts résident en Asie et non pas à l’autre côté de l’Atlantique ».


- Source : Pars Today (Iran)

mercredi, 27 mars 2019

Xi Jinping, le VRP 5G des routes de la soie en Europe

xifrance.jpg

Xi Jinping, le VRP 5G des routes de la soie en Europe

Ex: https://lesobservateurs.ch

Pour le 55e anniversaire des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la France, Xi Jinping n'est pas arrivé à Paris les mains vides.

Sa visite à notamment été l'occasion de signer des contrats pour l’achat de 300 appareils Airbus (290 A320 et 10 A350) pour un montant prix catalogue d’environ 35 milliards d’euros. Mais Xi Jinping n’est pas seulement venu faire des emplettes. Tout d’abord, les milliards de contrats annoncés sont souvent des investissements croisés. Par exemple, Airbus ne se contente pas de vendre des avions à la compagnie étatique China Aviation Supplies Holding Company (CASC), il a aussi signé un contrat avec l’exploitant chinois de satellites 21AT pour coopérer sur le développement de services d’imagerie à haute résolution.

L’armateur français CMA CGM, numéro trois mondial du transport maritime par conteneur, va faire construire par la China State Shipbuilding Corporation (CSSC), l’un des deux principaux conglomérats publics chinois de construction navale, dix nouveaux porte-conteneurs, pour un montant estimé de 1,2 milliard d’euros. Quant à EDF, l’électricien public devrait investir environ un milliard d’euros dans deux projets de parc éolien en mer de Chine, au large de la province du Jiangsu, au nord de Shanghai, pour une capacité totale de production de plus de 500 mégawatts.

Enfin, deux protocoles sanitaires ont été signés lundi par l’ambassadeur de Chine en France et le ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume. Le premier lève l’embargo sur les volailles et produits de volailles françaises mis en place en décembre 2015 au motif de la grippe aviaire. Le second concerne l’importation par la France de mollusques chinois.

L'Italie brise l'unité du G7 face aux routes de la soie

Le président chinois est aussi venu vendre son projet de routes de la soie à l’Europe. Juste avant de rencontrer Emmanuel Macron, Jean-Claude Juncker et Angela Merkel à Paris dans la perspective du sommet UE-Chine d’avril, Xi Jinping avait commencé sa tournée européenne par l’Italie. A la clé, la signature d’un mémorandum d’accord sur l’initiative chinoise de routes de la soie.

Déjà 29 accords sectoriels ont été signés dans la capitale italienne, et les deux pays auraient déjà des contrats assurés pour sept milliards d’euros, avec la possibilité d’arriver jusqu’à 20 milliards. Lancé en 2013, le projet de Nouvelle route de la Soie, également appelé «la ceinture et la route» vise à établir des liaisons logistiques entre l'Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique, l'Asie du Sud-Est et la Chine. Il prévoit notamment le financement d'infrastructures terrestres et maritimes pour un montant de plus de 1 000 milliards de dollars, mélangeant investissements publics et privés.

#Apple et #Huawei au cœur de la guerre commerciale entre les #EtatsUnis  et la #Chine 

 https://t.co/VVl2NbavRDpic.twitter.com/VUSyqNYRIL

— RT France (@RTenfrancais) January 4, 2019

Si l’Italie est le premier pays membre du G7 à s’engager dans le gigantesque projet de développement chinois, elle n’est pas le premier Etat européen. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a accueilli à Budapest, dès 2011, le premier forum économique et commercial Chine-Europe centrale et orientale au format 16+1. Il associe la Chine à 11 pays de l’Union européenne : Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie, ainsi qu’à cinq de leurs voisins extra-communautaires : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, le Monténegro et la Serbie.

Une emprise économique qui préoccupe Bruxelles

Une emprise économique et unificatrice inquiétante pour les principaux dirigeants européens, qui avaient jusqu’ici tendance à fustiger la tendance des petits Etats membres à faire cavalier seul alors que la Chine leur parlait d’investissements. 

Ainsi, lors d'entretiens avec le président chinois, Emmanuel Macron, évoquant les routes de la soie, a déclaré : «La coopération rapporte plus que la confrontation», avant d'ajouter : «Nous attendons naturellement de nos grands partenaires qu'ils respectent eux aussi l'unité de l'Union européenne comme les valeurs qu'elle porte.»  

«Les Nouvelles routes de la soie sont un projet très important [et] nous, Européens, nous voulons jouer un rôle [mais] cela doit conduire à de la réciprocité et nous avons un peu de mal à la trouver», a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel.

airbus320.jpg

En 2016, la Chine avait fait main basse sur le port du Pirée (Athènes) en prenant, via COSCO, l'un des leaders mondiaux du fret, le contrôle de la société de gestion de ce port européen ouvert sur l’Adriatique, la Méditerranée et, via le détroit du Bosphore, sur la mer Noire. Elle a aussi pris pied dans ceux de Valence et Bilbao en Espagne, et pourrait viser bientôt ceux de Gênes – où elle finance 49% de la construction d’un nouveau terminal pour Cargo – et de Trieste en Italie.

Difficile de reprocher ces investissements qui ont tout l’air d’une prédation alors qu’au plus fort de la crise de la dette grecque, l’Allemagne avait mis la main, via le consortium Fraport AG-Slentel, sur 14 aéroports régionaux et internationaux grecs comme ceux de Corfou ou Santorin.

Entre Rome et Paris, Xi Jinping a aussi fait une halte à Monaco particulièrement symbolique, même si elle n’a duré que quelques heures. La micro-cité Etat est en effet devenue, avec l’aide intéressé du constructeur d’équipements de téléphonie mobile chinois Huawei, le premier pays entièrement équipé en 5G, l’internet de cinquième génération. Une camouflet de plus pour le département d'Etat américain, qui tente de convaincre ses partenaires occidentaux de barrer la route à Huawei dans le domaine de l'équipement de réseaux 5G au nom de la lutte contre l'espionnage. 

Lire aussi : Guerre commerciale : selon Natixis la Chine va dominer les Etats-Unis par sa capacité à investir

Extrait de: Source et auteur

 

jeudi, 21 mars 2019

L’État-voyou vend les meubles de la nation à la haute finance

loi.jpeg

L’État-voyou vend les meubles de la nation à la haute finance 

Patrice-Hans Perrier 

Ex: http://www.zejournal.mobi 

Les médias dominants ne font que mentir à longueur de journée en affirmant que le mouvement des Gilets Jaunes correspond à une révolte brutale destinée à détruire les fondements de la république. Pourtant, nul besoin de rappeler que les principaux intéressés ont pris d’assaut le cœur de Paris un samedi 17 novembre afin d’exprimer un cri du cœur contre une fiscalité destinée à étouffer les classes laborieuses. Parce que « l’économie réelle » suffoque à force de supporter les ponctions d’un État qui est une insatiable « pompe à finances ».

La plèbe française se soulève contre cette machine infernale qui sert à sucer la moelle de la nation au profit des banquiers.

L’État-voyou aux services de la haute finance

Dans les faits, c’est l’État qui est devenu une puissante machine à détruire la cohésion nationale, tout en multipliant les mesures destinées à affaiblir ce qui constituait la souveraineté du peuple : négation de la volonté populaire alors que la majorité des Français s’était prononcée contre le traité de 2005 en vue d’établir une Constitution européenne ; multiplication des mesures de contrôle afin d’affaiblir les petites et moyennes entreprises ; ouverture complète des frontières et monopolisation des aides de l’État afin d’accueillir des hordes de migrants ; détournement des fonds de l’État afin de participer à des coups d’État à l’étranger ; ponctions à même les régimes de retraite et privatisation des joyaux de l’État, incluant les aéroports de France.

Samir Saul, dans les pages du quotidien Le Devoir, édition du 11 décembre dernier, analysait le déclenchement de ce mouvement de colère populaire en nous ramenant à certains fondamentaux. Ainsi, « […] quant aux élites, elles baissent les bras. Au début des années 1980, abandonnant tout projet national de sortie de crise, elles cherchent l’issue dans l’intégration européenne et la mondialisation néolibérale. Elles renoncent à l’indépendance monétaire et budgétaire du pays, tandis que les entreprises en quête de rentabilité délocalisent ». Tout est dit.

Nos États ont perdu leur souveraineté

Depuis la loi Pompidou-Rothschild de 1973 – correspondant à la privatisation partielle de la Banque du Canada en 1974 par Pierre Elliott Trudeau – la France et le Canada ont cédé la création monétaire à un consortium de banques privées qui prête à l’État à taux faramineux afin de générer un endettement qui oblige les classes productives à s’embourber de manière endémique.

Les libertariens de la trempe de Maxime Bernier ont beau célébrer la résurgence d’un patriotisme qu’ils comparent à une pierre angulaire, ils finissent par berner leurs électeurs à propos de leurs véritables intentions. Le chef du Parti populaire du Canada (PPC) nous ayant déjà confié, dans le cadre d’un entretien exclusif, être pour une ouverture absolue de toutes les frontières économiques par le truchement de l’adoption des derniers traités d’échanges transfrontaliers.

Une crise politique qui fait l’affaire des élites

C’est avec ces considérations en tête que le jeune avocat François Boulo, un des porte-paroles informels des Gilets jaunes, est venu ramener les pendules à l’heure sur le plateau de la chaîne française LCI, le 15 mars dernier. Soulignant qu’« il y a trop de misère dans notre pays », alors que la France est toujours la cinquième ou sixième puissance économique du monde, le porte-parole des Gilets jaunes estime que les autorités concernées ne semblent pas désireuses « de résoudre cette crise politique ». Et, pourquoi donc ?

Parce que la nation doit céder le pas à une Union européenne conçue comme un véritable embastillement des peuples. La France doit tomber et sombrer dans l’insignifiance, puisque le plus vieux royaume d’Europe fait de l’ombre à cette nouvelle dictature des marchés transatlantiques qui ne supporte plus la souveraineté des peuples. La France doit donc s’écrouler afin de préparer la voie à une Europe entièrement vassalisée derrière l’Imperium anglo-américain.

Le retour de bâton de « l’économie réelle »

François Boulo, contrairement à Bernier et consorts, ne prend pas les gens pour des valises et c’est ce qui explique sa volonté d’aller jusqu’au bout de son raisonnement. C’est ainsi, toujours selon lui, que les très riches investissent leurs surplus économiques dans une sphère financière qui « ne sert pas l’économie, parce que 97 % des transactions qui sont opérées se font sur la spéculation, sur le marché secondaire et non sur le marché primaire, seul marché qui consiste en deux opérations : soit une création d’entreprise ; soit une augmentation de capital et ce sont ces deux seules opérations qui permettent un financement des entreprises ».

Si une part importante des insurgés réclame l’adoption d’un Référendum d’initiative citoyenne (RIC), ce n’est pas pour faire joli. Le commun des mortels ne croit plus en cette « démocratie élective » qui n’est qu’un écran de fumée au service des marchés financiers. Il est question de passer à la « démocratie participative », histoire de permettre aux contribuables de savoir à quoi servent réellement leurs impôts. Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres…

Références : YouTube #1 et #2Le DevoirWikipédia et Le Monde

mercredi, 20 mars 2019

Coronel Pedro Baños: “Los movimientos migratorios, en muchos casos musulmanes, están rompiendo Europa”

banos.jpg

Una entrevista de Nuño Rodríguez:

Coronel Pedro Baños: “Los movimientos migratorios, en muchos casos musulmanes, están rompiendo Europa”

Ex: https://latribunadelpaisvasco.com

Pedro Baños Bajo, coronel del Ejército de Tierra y Diplomado de Estado Mayor, es uno de los mayores especialistas en Geopolítica, Estrategia, Defensa, Seguridad, Terrorismo, Inteligencia y Relaciones Internacionales a nivel mundial; su situación militar de reserva es uno de esos lujos que España no debería permitirse. Ha sido jefe de Contrainteligencia y Seguridad del Cuerpo de Ejército Europeo, en Estrasburgo y profesor de Estrategia y Relaciones Internacionales en la Escuela Superior de las Fuerzas Armadas, perteneciente al Centro Superior de Estudios de la Defensa Nacional, en Madrid. Durante la presidencia española de la Unión Europea fue miembro del equipo de la Dirección General de Política de Defensa, del Ministerio de Defensa. Estuvo al frente de la División de Asuntos Estratégicos y Seguridad, de la Secretaría General de Política de Defensa, como Jefe del Área de Análisis Geopolítico. Fue asesor militar en el Parlamento Europeo. Ha cursado estudios en España, Alemania, Francia, Estados Unidos, Bélgica, Turquía, Reino Unido, Israel y China, y en la actualidad colabora con medios de comunicación e imparte conferencias en universidades y fundaciones -tanto en España como en el extranjero- sobre Estrategia, Geopolítica, Inteligencia, Terrorismo, Relaciones Internacionales, Defensa y Seguridad.

Recientemente ha publicado Así se domina el mundo. Desvelando las claves del poder mundial, que pronto verá en las librerías su sexta edición.

Ha escrito usted un libro interesantísimo; analiza usted desde los Estados y las organizaciones supranacionales hasta la mente del individuo. Es un mundo complejo. ¿Qué actores son los más importantes dentro de esta complejidad?

Yo sigo pensando que los Estados. Por encima de todo, los Estados. Se habla de los agentes no estatales, el terrorismo no estatal… pero los principales agentes son los Estados. Estamos hablando de que hay estados poderosísimos que, sin lugar a dudas,  tienen una capacidad para ejercer su influencia de modo omnímodo, no sólo porque el Estado detente el monopolio de la violencia, sino porque estos Estados tienen una fuerza gigantesca.

asi.jpg

Comenta en el libro que el Estado es un ser vivo. Por lo menos algunos de ellos… ¿Qué variables podemos tener para medir la vida real de un Estado?

Hay una serie de parámetros que miden, por ejemplo, el desarrollo social y el desarrollo industrial de un país. Como, por ejemplo, el consumo de ciertas materias primas, de ciertas sustancias, minerales... Por supuesto, hay otros parámetros para medir el desarrollo social, que pueden ser hasta cuantos teléfonos móviles tiene un país. Hay muchos parámetros que lo pueden medir. Y es verdad que son Estados vivos porque necesitan básicamente dos cosas; alimentarse y crecer. Que es, por un lado, mantener a la población, proveer todos los recursos para la supervivencia humana, y por otro lado, seguir manteniendo su desarrollo industrial, por lo tanto necesita consumir permanentemente, necesita alimentar su sangre, su industria, su sabia.

Y eso lo tienen que hacer todos los Estados.

España, se puede entrever dentro de su libro, que es un estado mariachi….

Sí, hay que pensar que aquí hay los típicos matoncillos de patio del colegio. Pero los líderes del patio del colegio son muy pocos, todos los demás hacemos la ola. Somos los seguidores, los adláteres de estos poderosos. Cada uno se ha alineado o se ha afiliado con un poderoso del patio y a nosotros nos ha tocado el bando de EE.UU. Pero también hay algunos países -como pasa con los niños del patio del colegio- que no quieren pertenecer a ningún grupo. Pero es muy peligroso, porque al final suelen ser los perjudicados.

Ciertamente, coronel; estamos hablando que hay estados independientes, pero son muy pocos y siempre están presionados para juntarse con uno u otro bando.

Así es.

¿Si España es un Estado mariachi, un Estado que va en coalición con su banda de malos, al tener la soberanía enajenada en muchos aspectos, ¿podríamos hablar de estados zombis?

Principalmente, son Estados que no pueden sustraerse al influjo de los poderosos. Más que zombis, yo los llamaría títeres. Porque muchas veces no actúan en su propio beneficio sino en beneficio del jefe. Es verdad que podríamos acusar a los gobiernos europeos de seguir, algunas veces en exceso, las directrices de EE.UU. Pero también es muy difícil, como comento, sustraerse al gran poder que tiene EE.UU. en todos los órganos.

También comenta en su último libro una cita de Maquiavelo que decía que “siempre son estos Estados los que suelen hacer el trabajo sucio de los grandes para mejorar su imagen frente a ellos…” Estamos también con otros actores, como son las organizaciones supranacionales, como la UE, o incluso la OTAN se podría contar como tal ¿Están estas organizaciones tomando forma de Estado independiente, o son claras herramientas de los Estados fuertes, de los matones del colegio?

Son herramientas. Primero hay unas organizaciones internacionales donde no se pierde soberanía, otras supranacionales como es la UE donde, teóricamente, se pierde soberanía, pero vemos que hay parte de la soberanía que se retiene a toda costa por parte de los estados, como es el caso de las fuerzas armadas. Se puede decir que la pérdida de soberanía es parcial, incluso dentro de la UE hay países que se niegan a seguir algunas de las directrices marcadas por Bruselas. Pero es verdad que, en el caso de la OTAN, es un instrumento geopolítico en manos de EEUU, que es el que más aporta en todos los órdenes. No sólo en términos económicos sino también de material.

Coronel Baños, estamos viendo como todos los países miembros de la OTAN están apoyando, con dinero o con tropas, en un trabajo que parece diseñado nada más para acorralar Rusia. Tenemos ahora una fuerza en Europa, la PESCO, que también está obligando a poner el 2% del PIB de los países europeos para financiarla ¿Qué razón tendría estar dentro de la OTAN una vez que se haya creado esta fuerza, si llegara a ser operativa?

Como estamos hablando la OTAN es básicamente EE.UU. por su capacidad de aportar medios estratégicos. Europa está empezando a tener aviones de transporte estratégico, pero también hablamos, por ejemplo, de sistemas de comunicaciones. A día de hoy, el sistema Galileo no tiene ni punto de comparación con el sistema de posicionamiento global GPS, el sistema americano. Estamos hablando de una disparidad de medios entre organizaciones, enorme. En armamento nuclear estamos hablando de unas pocas cabezas que tengan Francia o Reino Unido, comparado con las miles de cabezas nucleares que tiene Estados Unidos, estamos hablando de barómetros completamente diferentes. Para hacernos una idea; la armada de EE.UU. es más poderosa que todo el resto de las armadas del mundo juntas, no de las europeas juntas, sino de todas las armadas del mundo juntas. Con lo cual estamos hablando de jugar en ligas completamente diferentes. El presupuesto americano de defensa es casi 100 veces el de España, para calcular la diferencia (risa).

En estas iniciativas como la que usted señala, PESCO, llevaron tanto tiempo hablar de ellas, que creo poco. La primera iniciativa para crear una comunidad europea de la defensa es de los años cincuenta, y fracasó también. Aquí surgen muchísimos problemas, acabas que comentar el tema del presupuesto, del aporte con respecto al PIB; hay países que aportan más del 2% -muy pocos- pero hay otros que no llegan al 0,5% del PIB.  La media en Europa está ahora en el 1,4% del PIB ¿De verdad hay gente que piensa que países, como España,  pueden pasar del 0,9% al 2%, aunque sea en pocos años? Desde luego tendría que evolucionar muchísimo la economía para que la población permitiera (habiendo recortes en educación, en sanidad, o en unas pensiones que prácticamente ya no se pueden sostener) que se duplicase el presupuesto de defensa. Más aun si no explicamos a la población cuáles van a ser los objetivos de esa duplicación del presupuesto. Eso hay que unirlo a varios aspectos más; lo primero es que no solamente el porcentaje frente al PIB son las fuerzas que tú puedas aportar, evidentemente no es lo mismo un país que pueda tener dos mil soldados -pensemos en el caso de Malta o Luxemburgo- que países como Alemania, Francia, Italia o España. El problema que se plantea es ver si pasaría como en la OTAN, que al final las misiones son decididas básicamente por Estados Unidos y, obviamente, no van a ser en su perjuicio sino en su beneficio. Aquí podría pasar exactamente igual. Hay muchas circunstancias que a mí me hacen desconfiar. A lo mejor, una idea podía ser una Europa de defensa de dos velocidades, pero tampoco sería una solución.

dominio.jpgEntonces, ¿no ve factible que la UE, con sus organismos, llegue a alcanzar el nivel de desarrollo que tiene ahora mismo EEUU?

No, por supuesto que no; porque si hablamos de la OTAN estamos hablando de un liderazgo fuerte, que es el que dirige la organización. ¿Aquí, quién la dirigiría? ¿Permitiría Francia que fuera Alemania? ¿Alemania dejaría este papel protagonista a Francia? Ya tenemos el problema servido. Después, como comento, aunque nos juntásemos y subiésemos el presupuesto al 4%, no llegaríamos ni de lejos a hacerle sombra a EE.UU. Además, crear la PESCO no es, según nos han trasmitido nuestros políticos, abandonar la OTAN. Simplemente sería reforzar el pilar europeo dentro de la OTAN, que por otro lado ya es algo que reclama EE.UU, que dice que ya está bien de soportar nuestra defensa a costa de su erario público.

Es cierto que hemos enajenado nuestra defensa a los Estados Unidos, después si los EEUU quieren disponer de ella como quieran, ya es cosa suya. ¿Qué trabas podrían llegar a poner los EE.UU. pare frenar estos avances en la autodefensa de Europa, en el Galileo, en las misiones externas exclusivamente europeas? 

Hoy por hoy, no le preocupa por lo que estamos hablando; nuestros avances son muy tímidos, no vamos a engañarnos. Hasta que el sistema Galileo pudiera llegar a hacer sombra al GPS, todavía quedaría muchísimo por desarrollar. En todo lo demás, básicamente ocurre lo mismo. Mientras este núcleo fortalecido de la defensa europea siguiera estando dentro de la OTAN, y mientras EE.UU. siguiera manejando este instrumento, tampoco sería algo que perjudicara a los Estados Unidos. Más al contrario; aportaría menos dinero, que igual le serviría para reforzar sus servicios sociales o asuntos internos, y por otro lado seguiría manejando la organización. Otra cosa sería si, hipotéticamente, nos convirtiéramos en un rival geopolítico, esos sería otra cuestión.

La principal preocupación de EE.UU. es evitar la unión de Rusia con la Unión Europea. ¿Se está intentando evitar la unión de Rusia con la UE?

Esa es la principal preocupación de EE.UU. Y esa es la realidad. Para cualquiera que entienda de geopolítica, es algo obvio. Como han intentado a lo largo de la historia todos los países omnímodos o imperialistas; el que surja una unión que les perjudicara a ellos. Es evidente.

Brzezinski también estaba diciendo, en su antiguo libro del tablero mundial, que el campo de juegos iba a ser Eurasia, que intentar balcanizar Eurasia siempre iba a ser un objetivo de los EE.UU.

Por supuesto.

Afirma usted que España es un estado mariachi -incluso dentro de la UE-. Pero España era un país que estaba industrializado, que tenía sus parámetros bien organizados, su empleo, su industria, su PIB… Para entrar en la UE, nos obligaron a desindustrializarnos ¿Se puede decir que nos quitaron una escalera que era nuestra y que ahora no nos dejan subir?

Buena pregunta, porque hoy en día hay una sensación rara. Siendo verdad que hemos ganado muchas cosas -como infraestructuras y demás-, por otro lado la vida se ha encarecido mucho desde la entrada del euro. Porque los sueldos prácticamente no han subido, pero sí ha subido todo lo demás. Solo hay que ver lo que en el año 2000 costaba cualquier cosa, en comparación con los sueldos que había en aquel momento, y lo que cuesta hoy en día. Simplemente, hay que ver los alquileres en Madrid, en comparación con los sueldos.  Hay mucha gente que empieza a verlo con mucho recelo. Son esos recelos, esas desilusiones, las que fomentan el auge de extremismos políticos, enmarcando también, dentro de ellos, el nacionalismo.

Vemos, coronel Baños, que hay gente que ha subido con su escalera, que tienen países industrializados y que están abogando claramente por el libre comercio. Nosotros nos hemos quedado como un país de servicios que no tiene nada con lo que es competir dentro de lo que es el libre comercio ¿Tiene futuro esta Europa de las dos velocidades?

El que haya una Europa de dos velocidades va en contra de los principios de la propia UE, como el principio de igualdad soberana. Con todo el esfuerzo que se ha hecho para incorporar países en la UE, las dos velocidades es ir en contra del esfuerzo. Ahora estamos viendo que igual no todos los países podían haber ingresado en la UE. ¿Qué significan las dos velocidades?, ¿dejar una serie de países al margen?, ¿qué países van a quedar al margen? Porque cuando se habló de dejar al margen a Polonia, inmediatamente Polonia alzó la voz “Yo para eso no he ingresado en la UE”, además es un país importante, por población y por territorio, no es un país pequeño. Igual hay que hacerlo para sobrevivir como UE, que por supuesto la UE debe reinventarse a toda costa, pero marginar países miembros no creo que sea la mejor de las soluciones.

El Lawfare, que como explica en su libro es el uso de las leyes contra la soberanía de otros países, ¿qué incidencia está teniendo en España dentro de la UE? Porque ya tenemos muchos aspectos en los que no somos soberanos, ni en la economía, ni en la moneda, ni en la defensa…

No hay un objetivo claro de perjudicar a España, ni mucho menos. Pero es verdad que las leyes internacionales, que el derecho internacional, es una herramienta más en manos de los poderosos, que son los que lo pueden ejercer. En el libro expongo muchos casos de ello, por ejemplo; hay muchos países que están saliendo de la Corte Penal Internacional (CPI) porque consideran que sólo perjudica a los débiles, a los que no tienen esa capacidad de defensa.

¿A África…?

Como África. Es una realidad, lo estamos viendo. ¿Por qué ahora mismo no se está interviniendo en la República Democrática del Congo cuando hay un desastre humanitario gigantesco? O, lo mismo, en Yemen. En Yemen, como quien está atacando es Arabia Saudí y evidentemente es aliado de los poderosos, no hay interés casi ni de que aparezca en las noticias, en los telediarios... En cambio, en otros conflictos en los que hay interés, nos machacan sistemáticamente con ese tipo de noticias.

Ahora que menciona Yemen, comenta usted en su libro que todos los países que están siendo díscolos con el sistema internacional, dentro de Oriente Medio, eran los que tenían una buena relación directa con la URSS y en los que todavía se supone que Rusia tiene una influencia más directa ¿Están los poderosos luchando  contra los vestigios de la URSS?

Sí, en cierto modo la guerra fría no ha terminado. Hay escenarios clarísimos donde sigue vigente. Como es el escenario de Corea del Norte; en este país perdura la guerra fría pura y dura. Además de intereses económicos, como reflejo en mi libro, hay intereses ideológicos clarísimos. No cabe duda que la guerra fría sigue en cierto modo vigente. Sobre todo ante una Rusia, que no es que quiera recuperar el esplendor absoluto que tuvo en su momento la URSS, pero sí es cierto que quiere tener parte de la influencia que llegó a tener la URSS; pero como EE.UU., intenta influir en toda América, en Europa o allí donde puede. Cuando nos dicen que parece que Rusia quiere conquistar el mundo, que quiere invadir a toda Europa, hay que ver que EE.UU. tiene cerca de 800 bases repartidas por todo el mundo. Vamos a ver el mapa, vamos a ser honestos y vamos a ver quién rodea a quién.

coree.jpg

La influencia se suele ejercer más con el soft power, como comenta usted en el libro, que con el hard power

Sobre todo ese soft power que era lo que pretendía, y así lo explicaba el presidente Obama en su Estrategia de Seguridad Nacional del 2015. Ahora parece que le quieren dar la vuelta a la tortilla. Pero el objetivo es el mismo; ser el gran dominador del mundo. Dominarlo tanto con las armas como con las mentiras. La falacia es un arma de guerra, es un arma de guerra muy poderosa.

Todos los poderes políticos necesitan de la credibilidad de la población. En un mundo mediatizado, donde la política es una estructura narrativa basada en informaciones bastante inconcretas, ¿tiene esto una solución racional o incluso puede ser mejor que las poblaciones no tengan nada que ver con las decisiones de los gobiernos?

Desde que existe información existe desinformación, manipulación de la información. Desde el origen de los tiempos y a partir de la aparición de la imprenta, de una manera mucho más palpable. Hoy en día, con la tecnología actual, desde los medios de comunicación se permite hacerlo de una manera diferente. Pero el procedimiento, la base, es exactamente la misma. El otro día veía que iba a haber una comisión europea contra las fake news… pero vamos a ver, cualquiera que entienda un poco de qué va este mundo sabe que la primera fake news es la política y, la política institucional. Tanto estatal como comunitaria. Todos los días nos están bombardeando con noticias que no son ciertas. Nos dan una imagen que no corresponde con la realidad de los países. Ni sobre la realidad de Europa; eso son también fake news. Lo que pasa ahora, que parece que todos nuestros males tienen que provenir de Rusia, que parece quiere causarnos el mayor de los perjuicios, pues parece que únicamente Rusia elabora fake news. Y sin embargo, es algo clásico, tradicional.

También el mundo parece estar dividido tanto en Estados poderosos, con sus gigantescas estructuras militares, como en sistemas mediáticos, como es el sistema mediático occidental, que tiene el enemigo creado con la satanización de Rusia ¿Qué otros enemigos creados podemos encontrar por el mundo?

Tenemos, claramente, a Corea del Norte, y tenemos a Irán. Además ese Irán basado en la hipocresía internacional, donde se crean y destruyen países por antojo. Recordemos que desde el año 79 era el gran Satán. Pero cuando llegó Obama y alcanzó un acuerdo nuclear y les dijo que les iba a desbloquear trescientos mil millones de dólares que tenían en cuentas congeladas, de repente nos decían -y podemos ir a la hemeroteca- que Irán iba a ser la solución de Oriente Medio. Irán iba a ser quien iba a solucionar todos los problemas, en parte porque iba a acabar con el Estado Islámico. Y, de repente, llega Trump y dice de nuevo que Irán es el malo malísimo, la peor de las dictaduras, un régimen brutal… ¿A quién creemos? ¿Hace dos años a Obama o ahora a Trump? Para que veas cómo nos manejan, nos condicionan y ¡además nos lo creemos! El problema es que cuando intentas mirarlo de manera objetiva, independiente e imparcial, y tratas de transmitirlo a la población, la gente está ya tan condicionada por lo que le han bombardeado que dicen “no, no, no, este hombre está equivocado, la verdad es lo que nos acaban de decir”.

La información con más carga emocional ¿es al final la que más hondo cala?

Por supuesto, y curiosamente es más fácil jugar con las emociones y los sentimientos de lo que la gente se cree. Pongo ejemplos en el libro de cómo consiguen en 48 horas hacernos cambiar el modo de ver el mundo, es facilísimo.

Si, al final, se basa todo en la comunicación persuasiva y en las narrativas de corte emocional. En un sistema mediático es más barato y efectivo convencer a la gente que imponerle políticas por la fuerza. ¿Va a suponer este hecho un cambio en el campo marcial, lo ha supuesto ya?

Claro, hoy en día se basa sobre todo de hacer la guerra en la mente de las personas. Para que nos hagamos una idea un poco gráfica; la guerra siempre ha sido para doblegar voluntades. Doblegar las voluntades de los líderes, es decir, que el líder al final firmase la rendición. ¿Qué ponían los líderes en medio? A los ejércitos. Hoy en día se trata de sortear al ejército, atacando directamente a las poblaciones y a los líderes, y por supuesto a la mente de las poblaciones y la mente de los líderes. Si tú convences a las poblaciones para que fuercen a sus líderes a tomar decisiones que beneficien al adversario, estás ganando la guerra.

Afirma en el libro que todo de lo que estamos hablando, los Estados, los poderes militares, el poder mediático… al final, todo responde nada más que a razones económicas, a razones comerciales.

Todos los conflictos, todas las guerras tienen un componente económico. En algunos casos es el prioritario, en otros casos, no lo es. Pero el económico es un componente que todos los conflictos tienen. Si hablamos ahora mismo del conflicto de Siria, del absoluto drama humanitario que hay allí, hay que ver cuestiones de trazados de gaseoductos y oleoductos. Porque no es lo mismo que haya un gobierno chií y que también lo haya en Irán, por lo tanto el gas y el petróleo provengan de Irán, y salga al Mediterráneo para que venga a Europa para que lo consumamos los europeos, a que allí haya un gobierno favorable al mundo suní, y que ese petróleo venga de los países suníes del Golfo Pérsico. Se ve que siempre detrás de los conflictos hay un componente económico. En el libro lo explico. La guerra, cómo se hace; con dinero, con dinero y con más dinero. Y el dinero que has gastado lo tienes que rentabilizar, y eso lo haces obteniendo beneficios económicos del conflicto en el que has entrado.

belanja-militer.jpg

Coronel Baños, en su libro habla de beneficios económicos, de comercio, de las grandes masas de dinero, del sistema bancario, de la familia Rothschild -que precisamente se hizo lo grande que es gracias a la falacia que divulgó sobre la batalla de Waterloo- ¿Cómo está configurado a día de hoy el mundo, dentro y sobre los Estados, en familias económicas?

El poder económico es muy importante, condiciona incluso a los propios Estados. Sobre todo porque en algunos ambientes, sabes que nosotros, en el mundo católico, el tener dinero o el ser pudiente, está mal visto; lo que se dice de que es más fácil que entre un camello por el ojo de una aguja que un rico en el reino de los cielos. En cambio, si vas a mundo protestante, en general, está bien visto. El calvinista -como Rockefeller- piensa que cuanto más rico eres más aportas a la sociedad, por lo tanto ser rico es algo socialmente beneficioso. En muchos países, la unión entre la política y la economía es muy íntima. Aquí nos cuesta todavía apoyar como Estado a nuestras industrias, porque pensamos que se van a enriquecer por ello, pero no pensamos que si esa industria se enriquece va, por ejemplo, a pagar impuestos a los funcionarios. En el libro pongo ejemplos de cómo EE.UU. ha llevado a cabo golpes de Estado para favorecer a sus empresas, para favorecer a sus industrias, principalmente las de energía. Evidentemente, existe una fuerte relación entre el poder económico y el poder político. Hoy en día, en EE.UU. las donaciones a los grandes partidos son secretas,  y se aportan grandes cantidades, y antes o después los receptores tendrán que devolver el favor. Hay que pensar que el poder, quien lo tiene, no aparece en ningún sitio. La familia Rothschild se supone que se compone de unos doscientos miembros que nadie sabe ni quiénes son, ni dónde están, ni se sabe nada sobre ellos. Se dice que el poder lo tiene el Club Bilderbeg, pero el Club Bilderberg no es nadie, porque hay alguien detrás que lo maneja. Como en la Cumbre de Davos. De lo que podamos ver y nos puedan transmitir no es lo importante, lo importante son las reuniones en paralelo que se realizan. Hay gente que paga fortunas por poder participar en esas reuniones en “petit comité” que es donde realmente se manejan los hilos del mundo.

Cuando hace diez años hablabas del Club Bilderberg te llamaban conspiranoico. A día de hoy salen sus reuniones anunciadas en los noticieros de la televisión y se ve que el poder va cambiando de escenario.

¡Se anuncian las reuniones y las listas de asistentes! Es información totalmente transparente, dónde y quién asiste, como Albert Rivera de Ciudadanos. Se les llama para ver qué opinan, qué piensan… pero hay gente por encima manejando todo eso.

Al final, lo que somos los ciudadanos nos limitamos a producir y a consumir. Somos una especie de hámster dentro de una rueda.

Y muchas veces, lo hacemos felices. Aunque sepamos que somos el hámster dentro de la rueda, estamos encantados de no tener que preocuparnos de buscar la comida fuera. Sabemos lo complejo que es el mundo, sabemos cómo nos manejan, cómo nos manipulan… pero es muy fácil decir que los problemas los solucionen otros. Yo tengo mis problemas personales, mis problemas laborales en mi pequeño mundo, pero lo demás ¿Qué me abusan? Pues que me abusen. Muchas veces es inconcebible cómo soportamos tales abusos, tanto de la política nacional como internacional. Además, lo aceptamos con una pasividad absoluta. La gente dice ¿Cómo se pueden permitir estos casos de corrupción, estos escándalos? ¡Y en todos los niveles! Esto es para que hubiese habido una revolución clarísima. En cambio, nos tienen tan adormecidos, tan anestesiados… Como explico en mi libro, hay muchos Estados corruptos donde los poderes para poder ser muy corruptos tienen que permitir, a los de abajo, participar de pequeñas corruptelas, así parece que están todos en el mismo barco. Y no estamos todos en el mismo barco.

Es una de las formas que expone en el libro de compartir el poder. También habla de que no hemos salido a las calles a protestar, pese a las informaciones que han salido, porque la narrativa en el sistema mediático consigue redirigirse de tal manera, que la atención se centra más en quién ha dicho la información, en desprestigiar a la fuente, que en la información misma.

wiki.jpgEs un efecto interesante, porque aquí el asunto de Wikilieaks, por ejemplo, se sabe que la gente no se va a poner a leer miles de cables diplomáticos oficiales ¡Que todo lo que dice Wikileaks son cables diplomáticos oficiales, entre diplomáticos o servicios de inteligencia de un país! Aquí ahora nos preocupamos de que “es que ha sido Rusia quien lo ha desvelado” -que puede ser un problema- pero lo verdaderamente interesante es lo que dicen los cables. Del asunto de Wikileaks es que son cables propios, no son cables que hayan sido copiados o imitados.

Es uno de los problemas de la democracia, y de la división sectorial del trabajo, una persona trabajadora normal, en una democracia, está obligada a una jornada laboral en su puesto de trabajo, pero después se supone que tiene que tener otra jornada para informarse de todas estas cosas.

La gente llega a su casa cansada. Tiene sus problemas y su pequeño mundo. Nos ponemos frente al televisor y nos anestesian, nos bombardean con informaciones sobre lo que está pasando, pero no nos explican el porqué ni el para qué. Y cuando nos explican el porqué y el para qué son razones viciadas completamente. La gente, que no tiene por qué saber de estos temas, como yo no sé de cirugía del cerebro -por ejemplo- (a mí me pueden contar cualquier cosa de neurocirugía y me lo voy a creer), con estos temas que nos afectan a todos por igual, directa y permanentemente, la gente que no tiene por qué saber, y cuando intenta saber esta tan condicionado por  la información viciada que tampoco se va a enterar.

Al final es un sistema de valores que hay que creérselo. Tienes que comulgar con ello. Coronel, como apunta en su libro, el ser humano necesita de creencias metafísicas. Hay en el libro una cita de Freud que es determinante; retirar el cristianismo de Europa no se va a poder hacer, a no ser que se sustituya por un sistema de creencias exactamente igual, pero diferente ¿Estamos haciendo un tránsito las sociedades occidentales antes sociedades cristianas, hacia unas sociedades con otras creencias?

Sí, de hecho hay que pensar cómo se ha transformado el mundo en muy poco tiempo. El mundo que yo conocí, hace 40 años, no tiene nada que ver con el actual. El modelo social que había en España es completamente diferente. Que nadie piense que estos cambios surgen por generación espontánea. Hay agentes que lo van condicionando, que lo van transformando. No digo ni para mejor ni para peor, pero es una realidad. Además, como expongo en el libro, hay una pérdida de valores donde todo se cuestiona, todo se banaliza, todo es posible, todo es… y ¿por qué no?, llegará un momento en que habrá una sociedad completamente diferente. No digo ni mejor ni peor, no sé si nos hará más felices o más desgraciados, pero que vamos a ser una sociedad con ese tipo de valores diferentes sin lugar a dudas.

En su libro comenta que las sociedades multiétnicas tienden a conflictos étnicos. Habla también en el libro de George Soros como percusor y mecenas de todas estas políticas de mentes y puertas abiertas ¿Cree que todas estas políticas pueden estar encaminadas a crear esta clase de conflictos étnicos dentro de los estados occidentales para ser más manejables?

Yo no lo descartaría. Lo que sí que es cierto es que la diversidad, que debería enriquecernos, muchas veces es utilizada para dividirnos. No es tampoco una fábula, lo cierto es que ahora mismo estos movimientos migratorios, en muchos casos de musulmanes, están rompiendo Europa. Se muestra con datos objetivos lo que está pasando. En estos países del grupo de Visegrado, principalmente en Polonia y en Hungría, donde las declaraciones de sus líderes políticos principales, como es el caso de Viktor Orban (el primer ministro de Hungría) que ha dicho que no quiere un solo refugiado por el mero hecho de ser musulmanes. Están volviendo a levantar fronteras, están construyéndose muros; ahora mismo, hay doce muros fronterizos construyéndose en Europa. Estamos viendo que se rompe Europa porque ya no se cumplen las directrices de Bruselas. Estamos hablando de que se produce un desorden social una vez que se produce ese multiculturalismo. A lo mejor, nosotros en España lo aceptamos muchos mejor porque nosotros siempre hemos sido un cruce de culturas, de religiones, hasta de razas ¿Qué sucede? Que nosotros lo aceptamos mucho mejor que otros países donde se consideran, o consideraban, más étnicamente puros en todos los conceptos sociales. Nosotros cuando estamos en el extranjero nos relacionamos más, aceptamos cualquier relación. Además caemos bien y se nos quiere por eso precisamente.

aporo.jpg

Sabemos entonces cómo el sistema nos está manejando. Sabemos cómo están atacando nuestras sociedades desde sitios abstractos, indescriptibles, pero con políticas bastante concretas. La palabra de moda de este año, la más buscada en Google dicen, la más consultada, ha sido Aporafobia. Se supone que significa odio a los pobres. Como con otras fobias surgidas de la nada se empezara a legislar para blindarlas jurídica y socialmente. En su libro, coronel Baños, habla de cómo a los pobres se les puede utilizar, se les puede radicalizar con unos fines concretos. No hay que ser muy listo para saber que si desde el sistema mediático nos han dicho que esa ha sido la palabra de moda es porque el sistema económico-político se prepara para generar millones de pobres ¿Qué religiones o ideologías nos pueden vender para radicalizar a la gente y provocar que se revolucione?

Pues surgirán por todos los lados porque mira; yo cuando hablo de pobre lo enmarco en un concepto mucho más amplio.  Amplio desde el concepto de la persona desilusionada, desmotivada, frustrada…

¿Como el vendedor de fruta que se inmoló en Túnez del que habla en su libro?

Claro. Ese vendedor de fruta de Túnez lo tenemos aquí en España, lo tenemos en Europa, y cada vez hay más casos. A me gustaría que nuestros políticos aprendieran la lección de lo que ha pasado no hace mucho en Irán, hace poco en Túnez: las aspiraciones legítimas, sobre todo de los jóvenes, para pedir mejoras socio-económicas. Aquí lo entendemos como movilizaciones en búsqueda de una democracia occidental, y no es eso. Buscan mejoras socio-económicas. Hablamos de una juventud, en el caso de Túnez, que el 60% de los licenciados están en paro. Y sin ninguna perspectiva de trabajar en lo que han estudiado. En España no estamos de una manera muy diferente. Aquí tenemos una juventud que la tenemos adormecida, anestesiada, drogada, con el fin de que no surja esa revolución. Pero hay que ver lo que va a pasar a muy corto plazo. Tenemos una generación que en muchos casos no tiene capacidad para vivir por sí misma. Aunque esté trabajando, requiere de ayuda, o ayuda familiar o ayuda estatal. Eso significa, aunque estén mantenidos artificialmente, muchos no están cotizando a la Seguridad Social ni el sistema de pensiones. Si nosotros los mayores vamos a tener difícil tener una pensión, ellos directamente no lo van a  tener. Pensemos el monstruo que estamos creando. Estamos abocados a una revolución, y todavía no estamos aprendiendo la lección de lo que está sucediendo.

Estamos teniendo ya todos los elementos de frustración en la sociedad española como para crear una yihad, acorde a su libro. ¿Nos falta el mecenas y la voluntad de los líderes políticos de arriba?

Claro. Al final alguien utilizara esta situación de modo torticero. Será una ideología política, será una religión, pero alguien lo utilizará, que no quepa ninguna duda. Cuando hay desesperanza la gente intenta agarrarse a algo que le ofrece una esperanza, incluso sabiendo que puede llegar a fracasar, ¡pero cuando la persona está ya fracasada…! Tiene que tener al menos esa ilusión. Porque no hay nada más desesperante en la vida que pensar que no se tiene futuro para uno mismo o para sus hijos.  Eso es lo más desesperante del mundo. Y la desesperación genera tensiones y las tensiones revoluciones.

He visto doctoras en nanotecnología trabajando de dependientas en una tienda…

El otro día me contaban que dos camareros de una cafetería de universidad, eran los dos licenciados, ingenieros. Muchas veces nos hablan de los logros en los últimos cuarenta años. Si lo analizamos con tranquilidad, nos preguntamos ¿Dónde están los logros? En el año 77, los intereses hipotecarios estaban al 22%, hora están negativos. En aquel año, una familia, trabajando un solo miembro de la familia, aportaba entre el 20-30% de su sueldo para pagar esa hipoteca y la pagaba entre cinco y diez años. Hoy en día, trabajando los dos padres, y aportando el 50% de los dos sueldos, esa misma hipoteca la pagan entre 30 y 50 años. Que me explique alguien en que hemos progresado; nos han hecho mucho más esclavos.       

Y encima han roto la estructura familiar, nos han hecho más esclavos y más débiles…

Antes había movilidad social, que era uno de los pilares de la democracia. Una persona saliendo de las clases más humildes, trabajando, con honradez, con seriedad, echándole horas, pues esa persona podía pasar a clase media. Hoy en día, es al revés; es la clase media la que está pasando a clase baja, y cada vez más. Hoy en día, un joven, lo más seguro, a pesar de toda la formación que tenga, puede que no salga en toda su vida de clase baja. No va a poder llegar a la clase media en la que vivían sus padres y sus abuelos. En el año 77, una persona que había terminado una carrera, una ingeniería, arquitectura, abogacía, era un señor de por vida, tenía la vida resuelta de por vida; podía tener cuántos hijos quisiera, varias casas, lugares de recreo… hoy en día, muchísimos arquitectos están trabajando de falsos autónomos, encima ganando una miseria.  Me contaban un caso de una persona que tenía dos hijos con carreras técnicas que le decían “nos habéis engañado, hemos estudiado y no tenemos ni para vivir” y eran estudiantes de Matrículas de Honor. Ese es el monstruo que estamos creando. Y después salen las fake news diciendo que todo va bien, que todo está mejorando, que todo es maravilloso y fantástico. En el año 77, el 3% de la población era licenciado superior, ahora más del 30% ¿Qué sucede? Que la gente con acceso a buenos puestos de trabajo, bien remunerados, sigue siendo el 3%. Que son los hijos de la gente pudiente, que ha podido estudiar en el extranjero, que hablan varios idiomas, han ido a universidades prestigiosas, esos evidentemente encuentran trabajo… Todos estos monstruos que han creado que son las universidades de pueblo ¿Cuánta gente que estudia en esas universidades va a encontrar trabajo? Además muchas de esas carreras que se sabe desde el origen que no van a tener salidas laborales, que no van a ejercer nunca ¿De qué sirven? Sólo sirven para generar frustraciones.  Porque estamos haciendo dos enseñanzas diferentes. Porque no es lo mismo el que está estudiando en un colegio público de un barrio periférico de Madrid que el que está estudiando en un colegio exclusivo que cuesta de 500 a 1500 euros al mes. No es lo mismo ni por el círculo de relaciones, ni por enseñanza, ni por los idiomas que aprenden… estamos marcando una diferencia desde el principio.  Eso lo tienes que unir luego con la enseñanza posterior. Podemos mirar los hijos de nuestros políticos y ver cuántos están estudiando en una universidad de una pequeña provincia, o cuantos están estudiando en las mejores universidades en el extranjero.

desindus.jpg

Volvemos otra vez al tema de la desindustrialización de España. Esto es algo que se tenía que saber ¿Cómo se pueden hacer tantas universidades generando gente preparada académicamente para un sistema laboral que no los va a poder absorber?

Porque aquí no se hacen planteamientos a largo plazo, se hacen planteamientos políticos a corto plazo. Aquí hay intereses políticos, además intereses políticos muy localistas. En toda Europa. Una de las debilidades, también de las ventajas, de la democracia es la alternancia en el poder. Mientras China hace planes estratégicos a 50 años vista, o Rusia, que no tiene que dar cuenta a ningún parlamento ni a ninguna oposición, nuestros políticos aquí están preocupados principalmente de ganar las siguientes elecciones, además de dar el codazo a su compañero de al lado para que no le vaya a quitar el puesto. Muchas veces es más fácil estar haciendo políticas que te garanticen un voto temporal para mantenerte o llegar al poder que estar haciendo políticas de Estado, que igual te perjudican pero benefician al país a largo plazo. Para la ciudadanía, lo más sencillo es “si en mi pueblo que tiene quinientos habitantes, me ponen un hospital y un helicóptero medicalizado, y me ponen cuatro UVIs móvil, pues ¡qué bueno es el alcalde! Pero no piensan que después puede ser un lastre económico. La gente piensa que el dinero crece de los árboles, después no piensan que el alcalde tendrá que poner el suelo para construir cuatro veces más caro porque alguien tendrá que pagar el hospital, el helicóptero y las UVIs móvil, y lo van a pagar los hijos o los nietos de los que lo están disfrutando. Pero el político se ha mantenido en el poder unos cuantos años y ha triunfado personalmente. Pero no ha hecho un beneficio para el pueblo.

Al final son otras potencias vecinas las que se acaban beneficiando de esto. Porque si hay otros países que se dicen amigos y aliados que absorben nuestros médicos generados a mucho más bajo coste que en sus propios países, y se los están llevando allí a pagarles unos sueldos irrisorios en relación a su preparación. Después estamos viendo como desde países pudientes sí que llegan inversores y compran los terrenos del pueblo de ese alcalde porque ellos sí que pueden comprar una casita con esos precios de construcción a primera línea de mar ¿Están empobreciendo España artificialmente?

Sí, porque además nosotros nos estamos quedando principalmente para el sector servicios. Sí que es cierto que tenemos multinacionales fuertes, bancos fuertes. Pero es el sector servicios una parte muy sustancial, muy importante del PIB ¿Pero y si mañana cambia la situación? ¿Y si mañana, Dios no lo quiera, sufrimos varios atentados que hacen huir el turismo? ¿Y si se abren otras zonas de turismo, como los Balcanes, de qué vamos a vivir nosotros? Como bien dices, ¿para qué quieres tres mil ingenieros si no hay fábricas donde trabajar? ¿Para qué miles de arquitectos si no hay edificios que construir? Eso es lo que tenemos que pensar. Además, la alta tecnología que tenemos, que como aquí no sabemos fomentar, potenciar y retener a nuestros mejores científicos, pues las “start u”p españolas las está comprando China a precio de saldo.

Estamos generando capital humano de gran calidad para otros a bajo coste. Para terminar; España, como ente socio político ha tenido que mutar sobre sí misma por lo menos tres veces en la historia para poder sobrevivir ¿Sobrevivirá España a los cambios a los que está expuesta?

Sobrevivirá ¿Sabes por qué? Por el pueblo español. Somos un pueblo, que aparte de ser generoso, tolerante, que aceptamos la diversidad, somos un pueblo muy especial, que tenemos mucha imaginación. Somos un pueblo trabajador, que no nos achantamos por nada. Y lo demostramos cuando salimos a cualquier sitio. Somos un pueblo capaz de con cuatro alambres hacer un coche. Eso somos nosotros, los españoles. Y lo demostramos constantemente, incluso con nuestros jóvenes obligados a salir al extranjero que llaman la atención por su capacidad de hacer las cosas, y sobre todo con esa imaginación, con esa iniciativa.  El pueblo español sabrá salir adelante. No con nuestros dirigentes, digo con el pueblo español. Cuando hemos tenido que salir fuera hemos salido, y hemos hecho dinero pero sin hacer enemigos. Somos diferentes, yo he dado muchas vueltas por el mundo, la capacidad creativa, de iniciativa de imaginación que tiene el pueblo español lo tienen muy pocos pueblos en el mundo. Sigo teniendo mucha esperanza y mucha fe en el pueblo español que es el mejor valor que tenemos en España.

Después de todos los bombardeos mediáticos para olvidarnos de nosotros mismos ¿Sigue habiendo una idiosincrasia española dentro del sistema de naciones?

Yo creo que sí, a pesar de estos movimientos centrífugos, sí que creo que tenemos una idiosincrasia especial, y va a ser muy difícil acabar con ella. Eso es lo que nos une en cierto modo a todos. Todos los pueblos que han pasado con esas diversidades nos han formado de una manera muy especial, porque sabemos que esa diversidad nos ha enriquecido, sabemos que cuando una raza se mantiene demasiado pura acaba debilitándose. Esa diversidad, aquí ha sido favorable, porque nos ha fortalecido.

»Nationalmasochismus« - Eine Rezension von Ellen Kositza

nat.jpg

»Nationalmasochismus«

Eine Rezension von Ellen Kositza

Das Buch hier bestellen: https://goo.gl/ZzpJZF
»Nationalmasochismus«: Michael Ley und Martin Lichtmesz haben mit Michael Klonovsky, Caroline Sommerfeld, Siegfried Gerlich, Tilman Nagel und anderen namhafte Autoren für einen Sammelband gewonnen, dessen Stoßrichtung auf der Hand liegt: die Deutschen von ihrer lustvollen und vor allem neurotischen Selbstinfragestellung zu befreien.
 

mardi, 19 mars 2019

Italy Courting China is a Masterstroke of Chaos

italieXI.jpg

Italy Courting China is a Masterstroke of Chaos

Next week’s visit to Italy by Chinese Premier Xi Jinping has nearly everyone jittery. The recent announcement by Five Star Movement Leader Luigi Di Maio that his country is prepared to sign a Memorandum of Understanding with China to be a part of China’s ambitious Belt and Road Initiative has set off a firestorm of response from Donald Trump to Angela Merkel to Di Maio’s own coalition partner, Lega leader Matteo Salvini.

But, don’t let the wrapper fool you on this. Di Maio’s announcement I don’t think it ‘blindsided’ Salvini as this Reuters article suggests, as much as Merkel and Trump.

Even though Geraci is a member of the League, the group appeared blindsided when news of an imminent deal emerged last week, with party chief Matteo Salvini warning against the “colonialization” of Italy by China.
“We are reviewing it,” Salvini, who serves as joint deputy prime minister with Di Maio, said on Thursday. “Before allowing someone to invest in the ports of Trieste or Genoa, I would think about it not once but a hundred times.”

If anything, this announcement is a smart move by Di Maio. It puts Salvini a bit on the defensive who has been setting the tempo for the coalition recently. Salvini needs Trump on his good side to assist him in taking on Merkel and the European Union.

Merkel is trying to play hardball with Trump over energy issues, as I discussed in a recent article, by defending the Nordstream 2 pipeline from U.S. aggression as change the board state of geopolitics.

It’s clear that to me now that Merkel’s priorities for what is left of her term in office are as follows:
1. Carve out an independent path for EU foreign policy from the U.S. through the creation of an EU army, obviating the need for NATO and…
2. End U.S. occupation of Germany.
3. Secure Germany’s energy future, which also secures its political future as the leader of the European Union, by stitching together the continent with Russian energy arteries — Nordstream 2, Turkstream.
4. Manage the shift away from NATO as a controlling force in Europe’s relationship with Russia which doesn’t serve Europe’s long term purposes.

This while Trump and Xi are deep in the weeds on a trade deal that the entire world is watching the outcome of with bated breath. Hint: Trump will fold.

The EU just put off talks with the U.S. over the same issue, failing to deliver an opinion on whether to re-open trade talks with the U.S.

In a confusing vote, the European Parliament passed by a narrow majority a series of amendments against beginning talks, but then voted down its own resolution on the topic, meaning in effect it took no view.
The resolution would not have been binding, but parliament will have to approve any deal agreed and EU governments said they wanted to hear the view of lawmakers before deciding.

Because everything with the EU is so crystal clear on a normal day, right?

Now, Di Maio comes in and takes a major meeting with Xi looking for billions in Chinese investment to jump start Italian economic prospects.

Trump is already apoplectic over Nordstream 2 and is threatening to sanction some of the biggest companies in the world for being a part of the project. But, that ship has mostly sailed. The pipeline is over 70% complete.

About all the U.S. can do now is get the EU parliament to stop the pipeline delivering gas, wasting €11 billion building the thing. Like with Brexit or Crimea, there comes a point where those in opposition to something in the world they don’t like has to be accepted as de facto.

Unfortunately, the insane people who think they run the world won’t give up as long as there are lawyers to be deployed to complicate things.

This is why I love Di Maio’s move here. Trump is engaged in a trade war with China while complaining bitterly about Europe doing business with Russia. He’s even threatening them with a bill for housing our troops that we don’t want to remove.

Di Maio says Italy would be a great fit for China’s Belt and Road Project, which the U.S. is actively undermining all across Asia and the Middle East.

While at the same time he is thumbing his nose at Merkel who doesn’t want Italy to feel empowered on any level as they enter the European Parliamentary election season. Euroskeptics could take as much as a third of the seats, even without a hostage U.K. contingent.

Moreover, Merkel is still trying to talk out of both sides of her mouth with the U.S.:

Stand firm on Nordstream 2, try to save the JCPOA, on the one hand, but support the U.S.’s idiotic regime change operation in Venezuela to appease Trump.

This is a strong statement of independence by Italy as they join Hungary, Poland, Greece and Portugal, who all have MOU’s with China. And it’s not like Hungary and Poland are high on Merkel’s Christmas card list. Both are dealing with Article 7 proceedings to strip them of their EU voting rights.

From every angle it throws a wrench in the works internationally while being good politics domestically. If Xi leaves Rome without a deal it doesn’t necessarily mean Italy caved to outside pressure from Trump or Merkel, as much as it could signal that Xi simply asked for more than Italy was willing to give at this point.

And both sides realized that they were being used by the other as leverage with the people not in the room. Regardless, Xi coming to Rome and meeting with these European outsiders is a great statement on his part that China knows the imperial game Merkel and the Gang in Brussels is playing in the long run.


Join my Patreon and subscribe to the Gold Goats ‘n Guns Newsletter where geopolitics and portfolio management meet to help you navigate a very difficult period of history.

lundi, 18 mars 2019

Les sources philosophiques de Vladimir Poutine

putinchapka.jpg

Les sources philosophiques de Vladimir Poutine

 
Par Xavier Moreau
commentaires ouverts sur ► http://stratpol.com/philosophie-poutine
 

samedi, 16 mars 2019

Propos d’Alain de Benoist sur Salvini, la « Lega » et ses éditeurs de la "Alt-Right" américaine

adbmainscroiséées.jpg

Propos d’Alain de Benoist sur Salvini, la « Lega » et ses éditeurs de la "Alt-Right" américaine

Par Gilles Dusaussois

Sur le site https://www.ariannaeditrice.it, en date du 2 mars 2019, j’ai eu la surprise de trouver un entretien étonnant qu’Alain de Benoist a accordé à Anais Ginori, journaliste auprès du quotidien italien La Repubblica. Les réflexions de la figure de proue de la « Nouvelle Droite » méritaient, me semble-t-il, une traduction française. La voici :

La Nouvelle Droite, que vous avez créée, il y a un demi-siècle, fut-elle une tentative de dédouaner des idées extrémistes ?

Je ne me suis jamais reconnu dans l’étiquette inventée par des journalistes. Mon groupe de réflexion s’occupe plutôt de formuler une critique radicale de la modernité, de la destruction des solidarités, à travers ce que Marx définit comme « les eaux glacées du calcul égoïste ».

Certains de vos amis vous décrivent comme le père spirituel de Salvini. Est-ce exact ?

Je n’ai rencontré Salvini qu’une seule fois et, franchement, je doute qu’il ait jamais lu mes livres. Je ne me reconnais pas dans la Lega ni davantage dans le « Mouvement Cinq Etoiles ». J’observe en voisin ce gouvernement parce que l’Italie est un laboratoire du populisme.

Vos livres sont très prisés parmi les militants de la « Alt-Right » (américaine)...

Par pitié, ce sont de petits extrémistes ridicules. Ils se servent de moi pour se construire une crédibilité. Je m’intéresse à Trump qui vaut mieux que ce qu’en pensent ses adversaires. Aux Etats-Unis, j’aurais voté pour Bernie Sanders. Et, aujourd’hui en France, je me sens proche des Gilets jaunes.

Commentaires :

  • Voilà la « Nouvelle Droite » devenue subitement « marxiste » après un itinéraire qui ne l’aurait pas laissé deviner… La question qu’il faut se poser est dès lors la suivante : peut-on, à intervalles réguliers, opérer des volte-face aussi audacieuses sans justement perdre une certaine crédibilité… ?
  • Le chef de file de la ND ffançaise semble considérer Salvini comme un beauf analphabète, attitude d’autant plus bizarre que la revue éléments, qu’il patronne et où il fait la pluie et le beau temps, vient de sortir un numéro assez copieux faisant l’éloge de Salvini et de la forme de populisme qu’il a inaugurée. Pire: ce sont donc les propres rédacteurs d'éléments qui sont reniés puisque ce sont eux, principalement, qui ont soutenu la thèse du lien entre Salvini et AdB... Des purges en vue dans la rédaction ? Aussi fracassantes que celles qui ont lourdé Faye dans les années 1980 et Champetier au début des années 2000 ?

elementssalvini.jpg

On voit bien Salvini sur la couverture, avec, en plus, la mention suivante: "Les intellectuels qui l'ont formé"...

  • Le reniement unilatéral de la Lega et du M5S paraît comique dans la mesure où notre philosophe du 11ème arrondissement semble passionné, ces temps-ci, par le « populisme », en dépit de la diabolisation de cet « -isme ».
  • Les éditeurs de la « alt-right » se sont décarcassés pour publier ses livres, pour prendre le risque d’un bouillon, surtout en traduisant « Vu de droite », livre datant de 1978 et comprenant des textes des années 1970, et ont dépensé des sommes rondelettes pour l’inviter aux Etats-Unis. Ils apprécieront hautement cette nouvelle vogue de l’élégance française, en apprenant que le sieur AdB les prend pour « de petits extrémistes ridicules » qui abusent de sa personne pour se faire valoir.
  • Enfin, contradiction supplémentaire : le chef de file de la ND se dit proche des Gilets jaunes mais rejette Salvini, la Lega, le M5S (et donc di Maio) qui sont leurs principaux soutiens au niveau international. Comprenne qui pourra. A moins qu’il faille imputer le grand âge du « philosophe » ?

Colloque de RESISTANCE HELVETIQUE Discours de Robert Steuckers

RH-logo.jpg

Genève, 9 mars 2019 – Colloque de RESISTANCE HELVETIQUE

Discours de Robert Steuckers

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis et camarades,

L’Europe, le réveil ou la mort, tel est l’intitulé du colloque d’aujourd’hui. L’Europe est, politiquement parlant, en dormition. Et en dormition profonde, alors que de multiples dangers et menaces se développent et s’amplifient, dangers et menaces qui sont autant de défis.

Il y a le danger démographique, avec une chute vertigineuse des natalités et un remplacement de population à une échelle inouïe. Sur ce sujet, je ne vous apprends rien. Ce danger démographique est assorti d’un basculement dans la multiculturalité qui fait de toutes les sociétés ouest-européennes des sociétés composites donc fragiles et déstabilisées en permanence, ruinant le principe antique, et toujours valable, de la politique selon Aristote : une Cité est d’autant plus harmonieuse et efficace qu’elle est homogène, qu’elle est gérée comme une famille biologique, comme un vaste réseau ethnique, tissé par d’innombrables liens de cousinage. Voilà pour l’idéal aristotélicien. Dans la pratique, en revanche, nous assistons à l’installation de réseaux mafieux diasporiques, favorisés par les regroupements familiaux et par la dissémination subséquente de communautés bien soudées dans quelques grands pôles urbains répartis dans plusieurs pays européens : le monde politique belge est tombé des nues, au cours de ces dernières semaines, en découvrant les ramifications complexes d’un clan araméen-chaldéen de double nationalité, turque au départ, belge à l’arrivée. Ces ramifications partaient du trafic de cocaïne à la constitution d’agences immobilières et de l’implantation de réseaux de bistrots à la vente de passeports, à la location d’automobiles de luxe et à la corruption concussionnaire au sein de la politique politicienne, le tout avec la bénédiction du prêtre de la communauté qui, dans son presbytère, faisait dans le recel de marchandises illicites ou de papiers compromettants.

Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres et, paradoxe de plus sur la place de Bruxelles, c’est la maison d’édition du parti néo-communiste qui dresse, dans un ouvrage copieux, le bilan historique complet des communautés qui se sont installées dans la capitale belge et européenne ; l’auteur clôture chaque chapitre en décrivant les types de criminalité qu’elles pratiquent chacune. Ce ne sont donc pas les populistes qui le disent mais ceux qui se proclament « antifa ». Nous sommes bel et bien face à l’imposture du vivre-ensemble car tout vivre-ensemble conduit inexorablement à juxtaposer, en une même agglomération urbaine de bonnes dimensions, des réseaux diasporiques d’économies parallèles, des formes nouvelles de criminalité, des trafics illicites et non pas à rassembler, toutes ethnies confondues, les amoureux de Victor Hugo dans les villes françaises ou de Goethe dans les villes allemandes.

RH-090319.jpg

Il y a ensuite le danger du « figement politique », tant sur le plan théorique que sur le plan pratique. Sur le plan théorique, on nous prie, depuis plusieurs décennies, de vénérer un « patriotisme constitutionnel » qui fait fi de toutes les appartenances concrètes dont relevaient, dans les sociétés encore normales, les ressortissants d’un peuple, quel qu’il soit. Tout doit être gommé, effacé des mémoires, chez les autochtones comme chez les allochtones : les traditions, la culture, l’inné ethnique, l’acquis historique, les institutions nées des combats politiques pour ne laisser que des normes abstraites, posées comme immuables, et que l’on ne pourra enfreindre sans risquer les foudres des nouvelles inquisitions. En Allemagne, le politologue Hans Herbert von Arnim vient d’établir un bilan précis de la partitocratie allemande, soit le système qui a éloigné la sphère politicienne (car on ne peut plus parler de sphère politique !) des citoyens, créant une bulle parasitaire qui échappe à toutes les responsabilités réelles, combat tout challengeur potentiel, ruinant ainsi la mobilité démocratique inscrite dans les principes mêmes de toute bonne gouvernance, selon leur propre vulgate, s’entend. Le remède proposé par von Arnim est celui du référendum, que vous connaissez en Suisse pour le pratiquer à intervalles réguliers, et que réclament les Gilets Jaunes en France aujourd’hui. Nous voyons là se dessiner une convergence entre contestataires des désordres établis.

Le référendum a pour vertu politique principale de briser les routines que perpétuent les majorités ou les grandes coalitions qui, généralement, ne résolvent rien et laissent pourrir les problèmes. Le référendum permet de sauter au-delà des clivages gauche/droite ou majorité/opposition, au-delà des projets de lois concoctés par les tenants de diverses idéologies politiciennes, projets généralement loufoques et indécis que la « vox populi » peut alors jeter aux orties en toute légalité. Le résultat d’un référendum équivaut à une décision, à trancher sans tergiversations aucunes. Et, ainsi, à faire avancer la Cité dans un sens bien précis, dépourvu de toute ambigüité.

La partitocratie sans référendum conduit à l’absence de décisions claires en tous domaines. Les régimes qui s’y complaisent ne sont pas politiques mais impolitiques. Leur présence persistante dans la durée indique que la souveraineté n’est pas entre leurs mains mais entre celles d’un hegemon extérieur qui cherche, par ses propres décisions, à leur confisquer tout pouvoir réel sur la marche du monde ou à les plonger durablement dans le marasme.

Jurgen_Habermas.jpgLe danger du « patriotisme constitutionnel », théorisé par le grand gourou du système en Allemagne, Jürgen Habermas, est celui d’un état d’esprit qui vénère la norme, et rien que la norme, et évacue la force, et même et surtout la simple force des choses, écrit le politologue français d’origine libanaise Zaki Laïdi. En évacuant toute force et toute simple force des choses, le patriotisme constitutionnel, cher à Habermas et défendu avec jactance par Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt, est un pur déni du réel, qui place l’Europe dans un état de faiblesse très inquiétant, tout en interdisant les remèdes, d’avance condamnés comme étant les expressions morbides du populisme, nouveau croquemitaine des intellocrates et des médiacrates, au service de la superclasse.

Il y a ensuite le danger américain, danger principal, qui est très divers dans ses manifestations mais dont je ne retiendrai que deux aspects particulièrement pernicieux aujourd’hui : 1) l’espionnage par satellites, patronné par la NSA, dénoncé naguère par Edward Snowden, et 2) l’usage offensif du droit pour torpiller l’élan de firmes étrangères, principalement européennes, à coups d’amendes pharamineuses et de sanctions vexatoires.

A la fin des années 1990, les révélations d’un journaliste écossais, Duncan Campbell, sur le système d’écoute ECHELON ont suscité quelques remous bien vite oubliés, alors que le rapport rédigé par les autorités de l’UE précisait bien que plusieurs entreprises de haute technologie en Europe, principalement en France et en Allemagne, avaient littéralement été pompées et que tout le fruit de leur R&D avait été exploité aux Etats-Unis puis largement commercialisé à un coût très bas puisqu’il n’y avait pas eu d’investissement. En 2013, les révélations du hacker Snowden, tout comme les fuites de Wikileaks diffusées par Assange, ont fait le buzz pendant quelques semaines avant que la pause estivale ne vienne recouvrir d’un pudique silence les rares voix qui s’étaient insurgées contre ces pratiques indignes d’un allié. D’un allié ? Non ! Les Etats-Unis n’ont plus d’alliés depuis la doctrine Clinton, élaborée pendant l’un des mandats de ce président démocrate. Face aux Etats-Unis, selon cette doctrine, il n’y a plus que des « alien audiences » pour lesquelles on ne doit pas entretenir trop de scrupules. Dont acte. L’UE et sa clique dirigeante n’ont pas bougé, n’ont pas élaboré une politique de défense des entreprises européennes. J’espère que l’histoire retiendra cette inactivité préjudiciable comme une haute trahison.

alilaidi-droit.jpgAprès le pompage des données sensibles de nos entreprises les plus performantes, qui se poursuit allègrement, sans rencontrer ni critiques ni résistances, une nouvelle arme a été sortie de la panoplie américaine : le droit. Depuis une dizaine d’années, depuis la crise de 2008, de grandes entreprises européennes subissent les foudres des procureurs du département de la Justice américaine et l’assaut des agences de régulations financières. Elles sont accusées de violer les embargos imposés à Cuba, à la Corée du Nord et surtout à l’Iran. Les amendes qu’on leur inflige montent à des millions voire des milliards de dollars. Tour à tour, Siemens, la banque ABN Amro, Technip, la BNP, Alstom, la Société Générale, etc. ont été dans le collimateur ; ces multinationales européennes figurent au top dix des plus lourdes sanctions imposées par Washington, en attendant d’être rejointes demain par Airbus ou de passer sous pavillon américain, écrit Ali Laïdi, chercheur auprès de l’IRIS et spécialiste des guerres économiques. Cette attaque systématique et continue contre nos entreprises est le résultat de la doctrine Clinton, car, depuis qu’elle a été énoncée, les Etats-Unis n’ont plus d’alliés mais se trouvent face à des « cibles étrangères » qu’il convient de viser et de frapper quand elles risquent de dépasser en ampleur leurs équivalentes américaines ou de développer des technologies supérieures à celles créées par leurs concurrentes d’Outre-Atlantique. Les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles à New York ont servi de prétexte, sous Bush II, pour planétariser des lois qui ne s’adressaient, jusqu’alors, qu’aux entreprises et aux citoyens américains. Les terroristes wahhabites ont bon dos : l’action terroriste spectaculaire qu’on leur attribue a permis de lancer une attaque systématique contre le véritable ennemi européen, dont il faut, par la coercition juridique, vassaliser les meilleures entreprises, surtout en Allemagne et en France.

La véritable guerre est là. L’ennemi numéro un de Washington, c’est l’Europe. Une Europe qui est tétanisée. En effet, au sein de l’UE, aucune majorité ne se dessine pour contrecarrer la législation extraterritoriale américaine. Les listes noires, établies à Washington, menacent les entreprises et leurs dirigeants de geler leurs avoirs aux Etats-Unis et de leur interdire toutes activités commerciales. L’Europe ne peut toutefois se passer du client iranien, le désordre établi dans ce pays depuis la fin des années 1970, par les agissements d’officines étrangères, ayant eu pour objectif stratégique de briser tous les tandems économico-industriels que le Shah d’Iran avait promu comme la coopération nucléaire avec la France et l’Allemagne, les importations d’acier wallon en Iran, etc. La création délibérée de l’Iran khomeyniste a servi à diaboliser le pays jusqu’à nos jours : l’objectif réel n’est donc pas de lutter contre un fondamentalisme islamique et chiite, que l’on a créé et soutenu dans un premier temps, mais de ruiner toute coopération irano-européenne ; d’ailleurs, comment ne pas s’apercevoir de la supercherie de cet anti-islamisme déployé contre Téhéran quand, par ailleurs, les mêmes services ont utilisé les fondamentalistes wahhabites pour lancer leurs guerres de basse intensité en Afghanistan, en Tchétchénie, au Daghestan, en Syrie et au Yémen ?

pm-z.jpg

Les fausses élites eurocratiques savent parfaitement que la politique anti-iranienne de Washington est en réalité une politique anti-européenne. Face à la virulence de l’offensive juridique, en cours depuis une bonne dizaine d’années, l’eurocratie vient timidement de contre-attaquer. En effet, le 25 septembre 2018, Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne, annonce, en pleine assemblée générale des Nations Unies, que l’Europe a trouvé une parade pour maintenir ses relations économiques avec l’Iran (Ali Laïdi, p. 309), en pratiquant une politique de transactions par troc ! Cette solution évite d’utiliser des devises donc le dollar, permettant ainsi d’échapper aux sanctions américaines. L’Iran échange son pétrole ou son gaz contre des produits finis, selon un modèle préconisé par la « diplomatie Goering » dans les années 1930, quand l’Allemagne achetait de la viande, des céréales et des légumes frais aux pays d’Europe centrale et orientale, en les troquant contre des machines ou des locomotives. Devant ce fait quasiment accompli, Mike Pompeo a promis de se venger. Et il le fera, à coup sûr, au risque de ruiner encore la réputation des Etats-Unis car, désormais, le rôle mondial du dollar est bel et bien sapé : tous s’en éloignent. Ali Laïdi rappelle quelques paroles étonnantes de Jean-Claude Juncker, tirées de son « Discours sur l’état de l’Union » de 2018 : « Il est aberrant que l’Europe règle 80% de sa facture d’importation d’énergie en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie nous proviennent des Etats-Unis. Il est aberrant que les compagnies européennes achètent des avions européens en dollars et non pas en euros ». Ces timides changements d’attitude et ces paroles qui sonnent enfin vrai ne sont que l’amorce d’un combat qui est loin d’être terminé. Un combat que Juncker et les siens ne mèneront évidemment pas et que nous devons, nous, préparer dès maintenant.

Examinons toutefois les contextes dans lesquels ce combat va se dérouler : celui de la dette abyssale des Etats-Unis et celui de l’abandon progressif du dollar par des puissances comme la Russie ou la Chine. Pour y voir clair, rien de tel que les analyses de la dissidence américaine, plus lucide et clairvoyante que les dissidences européennes, dont la nôtre, dans les domaines de la politique et de l’économie internationales. Barbara Boland, sur l’excellent site « The American Conservative », constate que le Congrès américain admet que la différence négative entre la dette et le PIB américain est aujourd’hui de 22.000 milliards de dollars. En 2000, cela faisait une différence de 33% ; en 2019, ils en sont à 78% ; en 2029, ce sera vraisemblablement 93%. Le déficit du budget fédéral américain est de 900 milliards de dollars/an aujourd’hui ; à partir de 2022, il sera de 1000 milliards de dollars par an. Ce qui est alarmant, comme partout dans la sphère occidentale, à laquelle nous ne nous identifions pas, c’est qu’aucun débat sérieux sur les dettes et leurs effets pernicieux n’anime plus les hémicycles parlementaires, y compris aux Etats-Unis où l’on discute du « Medicare » pour tous (soit !), du Mur de Trump et de sa justification morale ou, cerise sur le gâteau, du « Green New Deal » d’Alexandra Ocasio-Cortez ! Or, le déficit américain est essentiellement dû à l’hypertrophie impérialiste, aux immixtions incessantes commises dans des pays étrangers, hors de l’espace continental américain, où les budgets suivants ont été alloués l’an passé : 5,3 milliards pour Israël, l’Ukraine et la Jordanie ; 3,4 milliards pour les réfugiés fuyant les zones de combat (une augmentation de 74 millions par rapport à 2017) ; 4,4 milliards pour les catastrophes au niveau international ; 8,83 milliards pour les « Global Health Programs » ; 9 milliards pour la « Security Assistance ».

debtUS.png

Barbara Boland note que ce ne sont pas les démocrates qui sont responsables de l’explosion de cette dette pharamineuse. Sous Bush, la dette avait atteint 10.000 milliards de dollars ; avec Obama, elle culminait à 20.000 milliards. La spirale avait été amorcée par des Républicains, notamment par Reagan.

Cette dette énorme est le talon d’Achille des Etats-Unis qui ne font rien pour la juguler sous Trump. Chris Hedges, autre dissident américain, estime, quant à lui, que l’accroissement de la dette sous Trump fait perdre toute confiance en l’Amérique et induit les autres grandes puissances à abandonner le dollar, ce qui aura pour corollaire de démanteler graduellement et tacitement les alliances, tout comme les harcèlements judiciaires américains ont fait fléchir, en septembre dernier,  Juncker et Mogherini, auparavant féaux sujets de l’hegemon, incapables d’imaginer un monde où celui-ci aurait été autre qu’hégémonique. La dette a des effets désastreux sur la politique intérieure américaine, ajoute Chris Hedges, car elle entraîne une inflation difficilement maîtrisable qui ne permet plus de financer les forces armées, dont le budget est colossal, comme on le faisait auparavant. Chris Hedges annonce ainsi la fin d’une impérialité de triple facture, athénienne, romaine et britannique, athénienne parce qu’elle tablait sur des alliés fiables et fidélisés, romaine parce qu’elle dispersait ses légions à bon escient aux endroits les plus stratégiques, britannique parce qu’elle visait un « système omni-englobant » reposant sur la culture, le commerce et les alliances.

Pour Hedges, la fracture est née en 2003 quand Bush a refusé d’écouter ses « alliés » européens. Elle sera confortée plus tard quand les Etats-Unis rejetteront justement les accords avec l’Iran, en menaçant leurs « alliés » de rétorsions s’ils persistaient à respecter ces accords ou à passer outre les injonctions américaines. La Turquie, depuis lors, a partiellement abandonné le dollar, l’Europe refuse de céder sur le gaz russe amené par le gazoduc Nord Stream 2, la Russie a échangé un stock de 100 milliards de dollars pour des yuan chinois, des yens japonais et des euro, l’Allemagne a demandé le retrait de son or de la « Federal Reserve » (300 tonnes), suivi par les Pays-Bas (100 tonnes). La dette, la défiance générale par rapport au dollar, sonne le glas du bellicisme néo-conservateur, incarné aujourd’hui par une nouvelle génération de faucons comme Mike Pompeo, John Bolton et Elliott Abrams.

Hedges base son analyse sur les travaux d’un historien anglais, Ronald Robinson, qui a étudié les mécanismes qui ont entraîné la disparition progressive de l’impérialité britannique. Celle-ci s’est effilochée quand elle n’a plus trouvé de collaborateurs indigènes et que ceux-ci, notamment sous l’impulsion de Gandhi, se sont mis à poursuivre des programmes autonomes. Pour ce qui concerne l’actuelle impérialité américaine, la perte de confiance due à la dette entraîne la perte de confiance dans les bons du trésor américain, même auprès du gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney qui a déclaré : « Nous avons désormais des devises de réserve autres que le dollar ». Cette perte de confiance s’observe très nettement depuis 2004 déjà, où les banques se sont appliquées à conserver moins de dollars dans leurs réserves. La tendance s’est accentuée jusqu’en 2015 où moins de paiements en dollars ont été effectués dans les transactions commerciales internationales. D’où la cote des Etats-Unis sur le total du commerce mondial n’est plus que de 10%, alors qu’elle dépassait les 50% dans l’immédiat après-guerre et au moment de la Guerre de Corée.

rh-abandonnedhouses.jpg

Si rien ne change, le période de 2020 à 2030 sera catastrophique pour l’hegemon : l’augmentation des prix aux Etats-Unis ruinera encore davantage la pauvre classe moyenne, ou ce qu’il en reste, car les salaires stagneront. Pour Hedges, le dollar cessera définitivement d’être une monnaie de réserve mondiale vers 2030, obligeant le Pentagone à retirer ses troupes de partout ; le tourisme américain ne sera plus possible ni finançable pour les particuliers ; le recul de la puissance sur terre entraînera un recul dans l’espace et dans le « cyberspace », ce dont je doute et j’y reviens, provoquant sur le territoire américain lui-même des conflits internes que Hedges ne définit pas mais que les tenants de la fameuse « alt-right » qualifieront de « raciaux », ce qui est l’hypothèse effectivement la plus plausible.

Pourquoi ai-je émis un doute quant au recul des Etats-Unis dans le domaine du « cyberspace » ? Pour énoncer cette objection, je prends appui sur un document rédigé par Jean-Claude Empereur, vice-président de la « Convention pour l’Indépendance de l’Europe », un document qui a été préalablement publié dans la « Revue Politique et Parlementaire », dans son numéro d’avril-septembre 2018. Pour Empereur, nous sommes aujourd’hui, à l’échelle planétaire, face au « piège de Thucydide ». L’historien grec antique Thucydide, auteur de « La guerre du Péloponnèse », avait émis un axiome de la pensée politique qui disait que les grandes guerres se déclenchaient quand une puissance dominante était défiée par une puissance émergente et que la puissance dominante ne sortait pas nécessairement victorieuse du conflit ou en sortait en perdant des plumes.

thucydiepiege.jpg

Aujourd’hui, le « piège de Thucydide » s’observe dans la confrontation Chine/Etats-Unis, où la Chine est une puissance tellurique et les Etats-Unis, facteur nouveau dans l’histoire, une puissance numérique. La Chine est qualifiable de puissance tellurique parce qu’elle vise à organiser territorialement le continent en créant de nouvelles voies terrestres ou des voies maritimes littorales en Eurasie, qui rappellent les antiques « routes de la soie ». Elle veut dont multiplier les infrastructures physiques sur une vaste masse continentale. Tandis que les Etats-Unis, par leur savoir-faire de pointe, veulent parfaire une puissance basée sur le virtuel, sur le « Big Data ». Le défi chinois, face à l’hégémonie réelle et actuelle des Etats-Unis, se matérialise surtout dans la tentative de se tailler un créneau dans la sphère du numérique en tablant sur la 5G. Car tel est bien le défi majeur. Je laisse aux spécialistes le soin d’expliquer en quoi consiste matériellement ce bond en avant du numérique. Je me contenterai d’en évoquer les retombées politiques. L’affaire Huawei, qui secoue aujourd’hui les relations sino-américaines, est la première manche dans cette cyber-guerre que mènent les deux protagonistes. La 5G, pour les Chinois, doit permettre de créer la ville du futur, testée en Chine à Xiongan qui recevra ses premiers habitants en 2020. La gestion numérique de cette ville, de cette smart city, devra servir de modèle aux acheteurs potentiels du système ailleurs dans le monde ; Xiongan est située à quelque 100 km de Beijing et est reliée à la capitale par un train à lévitation magnétique se déplaçant à 200 km/h. Les Chinois avaient déjà mis beaucoup de choses remarquables en œuvre pour la gestion des villes du futur et des aéroports tentaculaires des prochaines décennies. Xiongan doit être le couronnement de ces recherches, ponctuées désormais par la maîtrise de la 5G. L’exportation de ce modèle de ville, à des coûts concurrentiels, pourrait rapporter à la Chine autant que la maîtrise du numérique a rapporté aux Etats-Unis. Godfree Roberts écrit à ce propos : « Les Etats-Unis considèrent Huawei comme étant ‘dangereuse pour la sécurité’ parce que Huawei protège la confidentialité des communications des usagers », installant ainsi un barrage assez efficace contre toute intrusion des réseaux d’espionnage. La NSA a pourtant réussi à pénétrer les serveurs de la société Huawei et ne doit guère craindre ce bouclier vanté par les Chinois pour séduire les acheteurs de leurs produits, déjà très nombreux en Europe. On le voit, la guerre est ouverte et ce que craint Trump, par-dessus tout, c’est que les Etats-Unis accusent prochainement un retard de dix ans sur la Chine, sur la 5G et les technologies associées. Pire : ils se rendent compte que les Allemands, moteurs de l’Europe, ne peuvent renoncer à Huawei sans risquer le suicide économique. Un tandem sino-européen pointe à l’horizon, dont la Russie ne serait pas exclue. Une dynamique eurasienne se dessine, cauchemar des thalassocraties anglaise hier et américaine aujourd’hui.

piege-americain_0_400_642.jpgLe sort des cadres chinois de Huawei, poursuivis par la « justice » américaine, laisse préfigurer le pire aux Européens qui transgresseraient les interdits formulés par le Deep State américain. Le récit que vient de nous livrer Frédéric Pierucci dans son livre intitulé « Le piège américain » est affolant : ce cadre d’Alstom a été emprisonné pendant de longs mois aux Etats-Unis pour faire chanter les dirigeants de l’entreprise française qui ont fini par la céder à un consortium américain, avec toute la complaisance de Macron.

L’Europe, elle, est marginalisée par rapport à cet enjeu planétaire car elle n’a parié ni sur les infrastructures terrestres ni sur des voies maritimes littorales ni sur le numérique. Elle s’est voulue une « puissance de la norme » sans la force, obsédée par l’institutionnel et le normatif, qui, pour tout lecteur de Carl Schmitt, sont du vent, de la logorrhée, des vœux pieux, du « wishful thinking ». Le normativisme est une idéologie qui privilégie exclusivement les formes figées n’autorisant pas l’affrontement aux événements neufs, comme la révolution numérique en cours ou, sur le plan des relations internationales, le passage de la bipolarité de Yalta à l’unipolarité américano-centrée des années 1990, et de celle-ci à la multipolarité des BRICS. Il est proprement impossible de développer une stratégie, dans quelque domaine que ce soit, quand on adopte le normativisme car celui-ci fige tout une fois pour toutes et considère que toute action ou toute décision qui sortirait du cadre de la norme serait ipso facto une dangereuse transgression, assimilable au mal absolu et historique qui aurait secoué l’Europe il y a quatre-vingt ou septante ans. L’Europe de la norme sans force (Zaki Laïdi) donc du politiquement correct s’interdit toute audace innovante au risque de plonger toute sa population dans une régression calamiteuse. Inutile de vous préciser qu’il est minuit moins cinq !

La puissance numérique américaine repose donc sur une maîtrise ancienne des technologies informatiques et numériques, sachant que, selon la loi de Moore, la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit à vingt-quatre mois. Les Etats-Unis ont donc bénéficié du développement exponentiel de leurs acquis en ce domaine, permettant de vastes avancées dans l’automation ou, par exemple, dans la nanotechnologie sans oublier les drones qui donnent de considérables avantages aux armées sur le terrain. Le déploiement des atouts numériques en sciences et en médecine est évidemment un acquis indispensable à tous les peuples du monde mais c’est aussi, dans le domaine de l’information et des médias, la possibilité de démultiplier l’impact du « soft power » américain, dont on connait déjà la redoutable efficacité. Le numérique, ainsi, permet des manipulations médiatiques à l’échelle planétaire comme l’atteste, par exemple, la mobilisation tous azimuts pour le climat qui jette aujourd’hui nos enfants dans les rues chaque jeudi pour des happenings saugrenus qui permettent surtout de détourner l’attention des problèmes réels. Jean-Claude Empereur écrit : « La puissance algorithmique d’un Etat devient ainsi un élément majeur de son influence géopolitique », puissance algorithmique que les Etats-Unis utilisent pour obtenir leur « full spectrum dominance ». Le colbertisme américain fait que l’armée, la défense, soutient toutes les initiatives de la Silicon Valley et des autres géants américains du numérique. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Youtube, etc.) réinvestissent leurs profits colossaux HORS du numérique : dans les projets spatiaux, le transport, le nucléaire, si bien qu’au soft power, décrit jadis par Joseph Nye, s’ajoute désormais un « digital power », aux potentialités quasi infinies. C’est là qu’il ne faut pas partager à 100% le pronostic de Hedges qui voit un recul des Etats-Unis dans le cyberspace.

Le dôme numérique américain surplombe donc le monde aujourd’hui, aplatissant la Terre, effaçant, au besoin par la force, toutes les différences inscrites dans le sol de la Terre au bénéfice de tout ce qui est « hors sol », dans le « cloud » comme la thalassocratie de Roosevelt avait arasé les résistances des adversaires des Etats-Unis. Cet arasement, vendu hier comme une « libération », est vendu aujourd’hui comme l’avènement sans heurts « d’un vivre-ensemble mondialisé, ignorant les rapports de force et les conflits territoriaux », soit une « géopolitique numérique du tendre » (« soft/smooth numerical geopolitics »). L’Amérique, qui avait exprimé son messianisme conquérant par un langage agressif du temps de Teddy Roosevelt, par un langage presbytérien et hypocrite avec Wilson, vient d’inventer le « messianisme bienveillant », et numérisé, un messianisme thérapeutique, mais cette bienveillance, vous en conviendrez, n’est qu’un masque. Que les cerveaux hardis de notre Europe en dormition ont pour mission d’arracher.

cloudnum.jpgFace à cette puissance numérique du tout-virtuel, du Big Data, du « hors sol » et du « cloud », la Chine –et je le dis avec amertume parce que j’aurais voulu que ce fut notre Europe qui le fasse-  formule le projet intéressant des « routes de la soie », propose ainsi une organisation continentale, celle des géomètres romains, aurait dit Carl Schmitt, renoue avec la pensée du développement chez Friedrich List, entend vertébrer le monde plutôt que le fluidifier et le sublimer dans le « cloud ». Elle parie pour le temps long. Face à cette tâche qu’elle aurait dû suggérer et entreprendre elle-même, l’Europe, dit Empereur, « a souscrit béatement au grand récit de la mondialisation heureuse et de la fin de l’histoire », annoncée au début des années 1990 par Francis Fukuyama. En souscrivant à ces fables sans consistance, elle a évité ainsi la pensée du long terme, que Chinois, sur le plan tellurique, et Américains, sur le plan numérique, ont pourtant toujours eu en tête. Le présentisme obtus des Européens est une erreur fatale. Ce « présent idéal », mais figé, correspondait peut-être à des temps désormais révolus, ceux de la coexistence pacifique qui édulcorait la guerre froide, ceux des Trente Glorieuses qui se sont muées en Trente Piteuses, ou encore ceux de la perestroïka de Gorbatchev. Or le monde est redevenu « normal », c’est-à-dire multipolaire et conflictuel, précise Empereur. Voilà pourquoi un projet de refondation est impératif pour l’UE, aujourd’hui, alors que les peuples renâclent : les Européens, en effet, ont le sentiment diffus que leurs institutions bruxelloises ne sont qu’un fatras technocratique oppressant qui s’auto-justifie par une idéologie vertuiste, tissée de repentance et de culpabilité. Les Européens, ajoute Empereur, « ne disposent ni de la puissance numérique actuellement dominée par les Américains et sans doute demain par les Chinois et sont coupés de toute profondeur stratégique non seulement par leur situation géographique de petit cap de l’Asie mais aussi par l’interdiction absolue qui leur est faite, par leurs alliés anglo-saxons, de s’entendre avec la Russie dans une perspective eurasiatique. (…). Cette stratégie d’interdiction géopolitique est totalement contraire aux intérêts européens ». Pire : ces dernières semaines, à l’occasion de la soixante-troisième conférence sur la sécurité à Munich, Mike Pence, porte-paroles du gouvernement américain, a tenté de forcer Merkel à refuser et à saborder le projet de gazoduc Nord Stream 2 et a déconseillé aux Européens de commercer avec l’Iran. Macron prendra le relais en répétant les admonestations de Pence, ruinant ainsi le binôme franco-allemand, reposant sur une volonté d’émancipation européenne. Sans le gaz russe, l’Europe germanique et bénéluxienne ne peut tout simplement pas survivre ; sans l’apport du commerce iranien, l’Europe est condamnée à la stagnation et à ne disposer que de fonds réduits pour ses « recherches et développements », alors que ceux-ci sont urgentissimes pour rattraper ses retards dans le numérique et dans d’autres domaines de pointe.

Pour échapper à l’étau que Pence, à Munich, a menacé de faire fonctionner, Empereur nous demande d’appuyer un projet de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin qui est une extension du projet suggéré en 2003 par Henri de Grossouvre, c’est-dire non plus un Axe Paris-Berlin-Moscou mais un Axe Paris-Berlin-Moscou-Beijing qu’ils définissent tous deux comme « conforme aux exigences de la géographie ». Et Empereur conclut par ces paroles que je vous demande de méditer quand vous sortirez de cette salle : « Puisse la réflexion sur les grands espaces l’emporter sur celles de la gouvernance par les chiffres et les obsessions comptables d’une technocratie sans vision ».

Cette parole, qui conclut un article purement factuel sur l’affrontement sino-américain, a une portée philosophique profonde que j’ai retrouvée dans un long entretien que le philosophe Marcel Gauchet a accordé récemment au site français « Les Crises ». Pour Marcel Gauchet,   -qui, dans cet entretien, esquisse un bilan succinct, très didactique, visant l’essentiel-   la souveraineté, qui turlupine tant quelques nationalistes français qui imaginent échapper aux désastres qui s’annoncent en quittant l’UE, la souveraineté donc, dit Gauchet, est en baisse à tous les niveaux en Europe, tant à celui des Etats nationaux qu’à celui de l’UE. L’Europe, et chacun des Etats qui la compose, est anesthésiée : elle est devenue, pour Gauchet, une entité a-politique et a-stratégique. Le politique, au sens noble du terme, est évacué. La stratégie est absente. Or sans « politique politique », disait Julien Freund, il n’y a pas de souveraineté : rien que de la politicaille qui laisse tout aller, les héritages comme les traditions, tel un chien crevé au fil de l’eau.

RH-MG.jpgLes dépenses militaires américaines, surtout après l’aventure vietnamienne et après le projet de « guerre des étoiles » cher à Reagan, ont servi à lancer une industrie numérique qui assure la domination américaine sur la planète entière. Les Européens n’ont jamais eu le réflexe de coordonner leurs actions pour être à l’avant-garde des innovations scientifiques et technologiques.

Face à ce désastre, dont les effets se sont accumulés au fil des décennies, la riposte « néo-nationaliste », dit Gauchet, est seulement « affective ». En effet, on oppose à des faits évidents des affects incapacitants qui dédoublent le danger, dans la mesure où ils n’entament en rien la force de l’adversaire et où leurs actions risquent d’avoir un effet retardateur, justement celui qu’escompte faire advenir l’ennemi pour freiner nos élans. On ne répond pas à l’ennemi par des déclamations émotionnelles ou des affects sans pertinence. De même, on ne réplique pas, dit Gauchet, par des arguments relevant de la religion car le religieux, lui, est bel et bien mobilisé par et pour la majorité morale aux Etats-Unis, par les télé-évangélistes ou par les chrétiens sionistes. Pour Gauchet, nous sommes face à une eschatologie politique, face à une théologie politique américaine qui permet une forte mobilisation des électorats, puissance dont nous ne disposons plus en Europe. Mais, j’ajouterai à l’argument pertinent de Gauchet un élément qu’il ne cite pas : face à ce pandémonium théologico-messianique américain, l’Europe ne se pose pas non plus comme le katechon qui va arrêter le déclin, freiner la déliquescence et rétablir l’ordre traditionnel. Elle ne se donne aucun rôle valorisant sur l’échiquier global. On peut poser la question : Poutine, orthodoxe russe, est-il ce katechon ? Je laisse la question ouverte car c’est là un autre débat, celui de la théologie politique, thème extrêmement complexe.

Gauchet constate aussi la « déstabilisation identitaire » qui frappe principalement les pays d’Europe occidentale, Allemagne comprise. Les pays d’Europe centrale et orientale, notamment la Pologne et la Hongrie, en sont nettement moins affectés : les mésaventures très récentes d’Orban avec la direction du PPE l’attestent à l’évidence. Cette « déstabilisation identitaire », au cours de ces trois ou quatre dernières années, provient essentiellement du flot d’arrivants venus de tous les horizons possibles et imaginables, flot qui induit un processus de submersion démographique alarmant auquel l’UE n’apporte aucune réponse car elle est un ensemble, dit Gauchet, qui n’a aucun contrôle ni sur sa frontière sud ni sur son front intérieur, les émeutes qui ont ravagé Grenoble, tout près d’ici, tout près de Genève, au cours de la semaine écoulée en sont un exemple patent.

Cette « déstabilisation identitaire » et ces turbulences inquiétantes sur le front intérieur sont le fruit d’une absence totale de conscience politique, que constate également Gauchet. Il nous dit : « L’UE ne sait pratiquer qu’une POLITIQUE de la REGLE, alors que ce qui lui est demandé est une POLITIQUE de l’EVENEMENT ». Toute politique de l’événement postule de déployer méticuleusement une stratégie car une stratégie, explique Gauchet, « permet d’anticiper les événements et de parer à toute éventualité ». On retrouve là, en un langage plus serein et plus subtil, les visions de Carl Schmitt et de Clausewitz. Pour Schmitt, le fétichisme de la règle, ou de la norme, est un poison ankylosant qui ruine les Cités comme le venin du cobra coagule le sang de ses proies. Pour Clausewitz, la stratégie consiste à ne jamais rater une étape dans le développement des techniques civiles et militaires qui procurent la puissance économique ou guerrière.

Ce fétichisme de la règle, qui doit, selon les tenants du normativisme, s’imposer envers et contre le réel, qui est par définition fluctuant, entraîne aussi la haine de soi, l’oikophobie disent les identitaires néerlandais, qui se traduit par une critique acerbe et injustifiée des acquis de l’histoire européenne, répétée ad nauseam par les intellocrates mercenaires des médias et des officines téléguidées par la NSA. L’idéal des normativistes étant défini une fois pour toutes, tout recours à un passé différent ou tout projet de refondation, populiste ou autre, sont tabou, doivent être effacés des mémoires et des volontés, afin que l’on n’ait plus qu’une humanité de zombis amnésiques et apathiques. Gauchet critique le « refus des intellectuels de tout eurocentrisme » et ajoute : « les legs de notre histoire sont tout-à-fait avouables ». Il y a donc urgente nécessité à « nouer un rapport critique intelligent avec le passé ».

Gauchet dénonce là le dernier danger que je voulais évoquer avec vous aujourd’hui : le danger de l’amnésie, de l’amnésie volontaire dans laquelle les normativistes nous plongent parce qu’ils estiment avoir raison au-dessus du réel et parce qu’ils ne veulent pas que des exemples du passé ressurgissent dans les mémoires, ou s’y lovent, parce qu’ils seraient des reproches actifs et virulents face à leurs manigances. Ma position personnelle est de ne pas arrêter la marche de notre histoire, de ne pas étouffer le réel historique qui est notre socle irremplaçable et doit nous servir de table d’orientation en permanence (la « logique tacitiste ») ; en ce sens je suis peut-être plus continuitaire qu’identitaire. Mais c’est là une coquetterie de vocabulaire.

Il me reste à remercier les jeunes organisateurs de ce colloque genevois, qui, au nom de la mobilisation totale, ont mobilisé les sexagénaires en ce jour pour leur demander des recettes pour affronter ce que ce cher Guillaume Faye, qui vient, hélas, de nous quitter définitivement, appelait la « convergence des catastrophes ». L’impéritie des normativistes impolitiques a imposé aux Européens la négligence de leur passé mais a aussi anesthésié leurs volontés d’aller de l’avant, de chercher des alternatives à l’impasse où ils ont été enfermés. Les tâches ardues qui attendent la nouvelle génération de combattants politiques, en Suisse et, plus encore, ailleurs en Europe, seront immenses car il s’agira de restaurer une souveraineté contre les agissements de forces colossales, avec, à côté d’eux, un matériel humain, certes de notre souche, mais profondément abîmé, zombifié par la permissivité et le festivisme qui ont régné en Europe depuis un demi-siècle, où l’on a brisé sans pitié tous les instruments traditionnels de la transmission.

Malgré cela, je souhaite à tous de conserver un vibrant courage et je vous dis : « A bientôt ! ».

Robert Steuckers.

Sources:

- Hans Herbert von ARNIM, Die Hebel der Macht und wer sie bedient - Parteienherrschaft statt Volkssouveränität, Heyne, München, 2017.

- Barbara BOLAND, "Ignoring America's Abyss of Debt", https://www.theamaricanconservative.com , 15 février 2019.

- Jean-Claude EMPEREUR, "Washington, Pékin: hégémonie numérique contre hégémonie tellurique", http://euro-synergies.hautetfort.com , 9 février 2019.

- Uriel GADESSAUD & Pierre RAMOND, "Nous avons rencontré Marcel Gauchet", https://www.les-crises.fr , 11 février 2019.

- Jean-Louis GERGORIN & Léo ISAAC-DOGNIN, Cyber - la guerre permanente, Cerf, Paris, 2018.

- Chris HEDGES, "Goodbye al dollaro", https://www.ariannaeditrice.it , 11 février 2019.

- Ali LAÏDI, Le droit, nouvelle arme de guerre économique - Comment les Etats-Unis déstabilisent les entreprises européennes, Actes Sud, Paris, 2019.

- Zaki LAÏDI, La norme sans la force - l'énigme de la puissance européenne, Sciences Po, Paris, 2005.

- Godfree ROBERTS, "Huawei, la 5G et la quatrième révolution industrielle", http://lesakerfrancophone.fr , 29 janvier 2019.

- Leslie VARENNE, "Le piège américain", http://www.zejournal.mobi , 15 février 2019.

Articles anonymes:

"US-Vizepräsident aus der Münchner SiKo: Washington läuft weiter Sturm gegen 'Nord Stream 2'", http://zuerst.de , 18 février 2019.

 

vendredi, 15 mars 2019

Daniel Conversano : « La guerre que prédit Guillaume Faye sera civile et raciale »

Fayeslo.png

Daniel Conversano : « La guerre que prédit Guillaume Faye sera civile et raciale »

[Interview] 

Ex: https://www.breizh-infos.com 

« Guerre civile raciale ». Tel est le titre du dernier ouvrage de Guillaume Faye, qui vient de sortir quelques jours après sa mort. Un titre qui, c’est une habitude chez l’auteur, polémiste dans l’âme, ne fait pas dans la dentelle. C’est un autre polémiste et proche de Guillame Faye, Daniel Conversano, qui a édité ce dernier ouvrage.

Et à qui nous avons posé quelques questions, qui étaient adressées initialement à Guillaume Faye, son décès ayant rendu impossible cette interview. Daniel Conversano, son éditeur, répond donc à sa place. Attention, entretien choc, sans langue de bois.

fgcr.jpgPour commander le dernier livre de Guillaume Faye, c’est ici

Breizh-info.com : La guerre civile raciale, vingt ans après la colonisation de l’Europe… Nous y sommes donc vraiment ? Qu’entendait Guillaume Faye par guerre civile raciale d’ailleurs ?

Daniel Conversano : Le titre a surpris certains observateurs, parce qu’il semble en quelque sorte contradictoire. Nous avons tendance à nous représenter la guerre civile comme un affrontement fratricide entre individus provenant d’un même peuple, et la guerre raciale, à l’inverse, comme une guerre entre pays distincts, qui met dos à dos des populations très différentes (par exemple : les Croisades, qui furent des guerres religieuses et raciales). Cette perplexité face à la présence du mot « civil » en titre, vient d’une mauvaise compréhension du mot : une guerre civile est une guerre dont les acteurs principaux ne sont pas des soldats ou des officiels mais de simples citoyens. Or, la grande majorité des allogènes contre lesquels Faye pense que les Français devront lutter, sont eux-mêmes des Français de papier. La guerre que prédit Guillaume sera donc ET civile ET raciale, puisqu’elle opposera sur le sol français des civils de même nationalité, mais issus de groupes ethniques différents (essentiellement Européens, Maghrébins et Noirs).

Breizh-info.com : Pour faire une guerre, ne faut-il pas être deux camps actifs ? Le camp des autochtones, des Blancs, des Européens, semble particulièrement divisé, peu conscient de qui il est, loin d’être fédéré, et n’a pas la démographie pour lui. À moins que… l’imprévu dans l’histoire ?

Daniel Conversano : Tout à fait. À la fin du chapitre 2, Faye évoque les scénarios possibles pour l’avenir. L’un d’eux est la défaite pure et simple du camp autochtone. Et dans les raisons invoquées, il y a le manque de courage collectif, qui donne effectivement l’impression que si demain, une guerre raciale éclate en France, les Maghrébins islamisés et les Africains seront les seuls à donner les coups et donc, à l’emporter. Guillaume Faye est persuadé que les attentats vont reprendre et se multiplier en France, jusqu’à devenir quasiment quotidiens. La faiblesse encourage les musulmans radicalisés : de tous temps, elle leur a donné l’énergie d’aller plus loin et de soumettre complètement les territoires qu’ils occupaient. Ce n’est pas comme s’ils allaient tout à coup arrêter de nuire, si l’on continue en face à être « gentil » et à se battre à coups de bougies.

Mais Faye n’est pas dupe et estime qu’il y a une chance sur trois que les Français perdent sans lutter cette guerre raciale et territoriale. Une chance sur trois, c’est beaucoup.

Breizh-info.com : Guillaume Faye a été visionnaire avec la colonisation de l’Europe, ce qui lui a valu critiques, condamnations… Comment voyait-t-il l’Europe, la France, en 2030-2040 ?

Daniel Conversano :  Bonne question… Je partage l’avis de Guillaume sur le sujet. En fait, nous sommes pessimistes pour la France et optimistes pour l’Europe et le monde blanc. Le remplacement ethnique en France a atteint un stade très avancé, au point qu’il nous semble impossible (à moins de mener une politique qui ne respecterait pas les conventions de Genève… encore faut-il pour cela prendre le pouvoir de force) de reprendre le contrôle du pays et d’en refaire ce qu’il a pourtant toujours été : un pays de Blancs ! Guillaume est beaucoup plus confiant en ce qui concerne les peuples (nous disons bien les peuples) allemands, italiens, hongrois, polonais ou russes. Même s’il n’a pas confiance en la volonté réelle et la capacité d’un Salvini à entamer un processus de remigration, Guillaume Faye pense notamment que l’Italie s’en sortira parce que le logiciel des Italiens est et sera toujours identitaire : un Italien sait qu’il est Blanc, qu’un Marocain ou un Malien ne l’est pas, et ce que cela implique. À terme, ce « pouvoir » tout bête de savoir distinguer qui est quoi, sera un atout majeur dans le cadre d’affrontements contre les allogènes, et notamment ceux qui sont animés d’un sentiment de haine métaphysique envers nous, à travers l’islam. Selon Guillaume, et même s’il le déplore, la chute de la France (et l’Angleterre) créera un précédent historique qui alertera le reste des pays inquiétés avant qu’il ne soit trop tard – et ce, même si le poison du progressisme gauchiste commence doucement à atteindre les pays de l’Est. Le pari de Faye est que la France tombera dans la guerre et l’effroi avant que les pays préservés ne fassent les mêmes erreurs que nous, ce qui leur permettra d’en tirer les conclusions adéquates. Aussi, quand Guillaume Faye écrit dans le livre qu’il pense que nous gagnerons la guerre, le « nous » veut dire « les Blancs ». La France, seule, c’est moins sûr.

Breizh-info.com : Quelles seraient les mesures les plus urgentes, sur le plan politique, à mettre en place aujourd’hui ? Le souverainisme distillé un peu partout en Europe est-il une solution à la crise que traverse notre civilisation ?

Daniel Conversano : À la fin de sa vie, Guillaume Faye n’aimait plus répondre à ce genre de questions, car l’absence de perspectives claires pour obtenir le pouvoir lui donnait le sentiment qu’imaginer un programme que nous ne pourrions jamais appliquer était une perte de temps. Il faut aussi ajouter quelque chose qui n’est pas très « politiquement correct »… En fait, Guillaume ne cherche pas de solutions pour éviter la guerre civile, il souhaite que cette guerre ait lieu. Non par sadisme ou folie, mais parce qu’il pense qu’il n’y a que la guerre qui pourra permettre à la France de rebondir, et d’entamer le processus de démigration (mot qu’il utilise à la place de remigration), afin de retrouver sa grandeur. Position audacieuse, que d’aucuns jugeront immorale, mais qui me semble compréhensible. S’il existe encore des solutions politiques dans les pays où les autochtones ne votent pas fortement à gauche et où la proportion d’immigrés en rapport à la population générale est inférieure à 10-15 %, ce n’est plus le cas en France. Pour en avoir discuté avec lui souvent, le plus probable est que les Français de souche, de gauche comme de droite d’ailleurs, finiront par s’expatrier devant tant de haine et de violence infligées au quotidien. Le cœur de Guillaume voulait la guerre, sa raison penchait plutôt pour un « white flight » massif qui arrivera prochainement.

faye.jpg

Breizh-info.com : Guillaume Faye était très malade lorsque nous avons voulu l’interroger. Qu’aurait-il répondu selon vous à la question suivante : Que faire, pour demain, pour nos enfants et pour notre civilisation ?

Daniel Conversano : Guillaume Faye a compris fin novembre, quand on lui a annoncé un cancer généralisé, qu’il allait bientôt mourir. Pourtant, c’est un sujet que nous abordions peu. En pratique, et sans doute pour ne pas sombrer psychologiquement dans le désespoir, nous échangions en planchant sur ses prochains ouvrages comme si de rien n’était. C’est ainsi qu’il tenait le coup. Mais il y a eu tout de même quelques brefs moments où, de lui-même, Faye a évoqué avec moi sa fin proche. Notamment le soir de la Saint-Sylvestre. Je l’ai appelé à 23 h 50 pour lui souhaiter une bonne année, sur un coup de tête, car personne n’est censé appelé les patients aussi tard. Étonnamment, il ne dormait pas et m’a répondu. Quelque chose comme : « c’est mon dernier réveillon. J’en profite et j’écoute l’équipe médicale faire la fête en salle de pause. Je ne serai pas là pour le prochain réveillon… c’est une idée triste, n’est-ce pas, mon cher Daniel ? ». Ces mots m’ont énormément touché et j’y repense souvent. À la suite de cela, nous avons discuté d’un certain nombre de sujets. Et j’ai noté ceci : pour Guillaume, la clé est dans la compréhension par chaque Européen de la nature de leur âme. Faye était convaincu que tout s’écroule en Occident parce que plus rien n’est à sa place, et que les individus n’y arrivent plus à déterminer clairement qui ils sont. Les poètes et les artistes doivent créer des mythes qui encouragent la jeunesse à choisir la lutte et la survie (il n’aimait pas, par exemple, la mollesse dépressive des livres de Houellebecq, selon lui dangereuse) ; les courageux et ceux qui en ont la force doivent combattre, et ne plus se laisser faire face à la délinquance étrangère, tout en se vengeant en cas d’attaques adverses ; et les gens lambdas doivent, c’est le minimum, faire entre trois et quatre enfants pour assurer à notre pays une démographie autochtone de renouvellement des générations. Voilà ce qu’il m’a dit cette nuit-là, et répété souvent depuis. Il y a 3 catégories d’hommes européens, et chacun doit déterminer au cours de sa vie à laquelle il appartient. Père de famille, soldat, créateur. Faites votre choix.

Propos recueillis par YV


[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

jeudi, 14 mars 2019

Faible participation, déconnexion : le premier bilan peu reluisant du grand débat national

93d80e2b71_95749_desert-sahara.jpg

Faible participation, déconnexion : le premier bilan peu reluisant du grand débat national

par Bastien Gouly
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
L'initiative lancée il y a plusieurs mois par Emmanuel Macron pour contrer la mobilisation des Gilets jaunes a-t-elle convaincu ? Selon Le Parisien, les catégories sociales les plus défavorisées compteraient parmi les grands absents du débat. 

Les jeunes et les pauvres, exclus du grand débat national ? Dans une étude diffusée le 9 mars, Le Parisien explique avoir décortiqué les 334.000 propositions citoyennes enregistrées dans le cadre de l'initiative macronienne, qui touche à sa fin. Une bonne partie de celles-ci provient de la plateforme internet du grand débat, non protégée du parasitage des activistes, anonymes et autres trolls, comme avait pu le constater RT France.

«C’est une France urbaine, socialement favorisée et retraitée qui s’est exprimée, du moins sur internet», analyse pour le quotidien de la capitale Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'institut de sondage Ifop. Plusieurs médias ont, eux aussi, noté la faible réactivité des jeunes face à l'initiative gouvernementale.

«La France qui a participé est celle qui a voté Macron»

«La France qui a participé à cette vaste enquête est celle qui a voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle», ajoute d'ailleurs Jérôme Fourquet. Par voie de conséquence, il note des disparités entre la participation des départements les plus riches et celle des moins aisés. L'illustration est faite avec l'Ile-de-France, Paris et les Hauts-de-Seine, qui en sont à plus de six contributions en ligne pour 1 000 habitants, loin devant la Seine-Saint-Denis – où le taux de pauvreté est le plus élevé de France métropolitaine – avec moins de quatre contributions en ligne pour 1 000 habitants.

Aussi, le grand débat initié par Emmanuel Macron, et organisé par le gouvernement en dehors d'un cadre indépendant (comme le souhaitait à l'origine la Commission nationale du débat public) semble être, d'abord, une affaire macronienne.

«La carte des non-contributeurs correspond à celle du non à Maastricht», résume par ailleurs Jérôme Fourquet qui constate «une fracture civique et démocratique».

Moins de contributeurs que de Gilets jaunes ?

Le Parisien affirme en outre que seuls 160 000 internautes auraient répondu à un ou plusieurs des quatre formulaires sur le site internet. Peu flatteur pour une démarche qui souhaitait éteindre la contestation des Gilets jaunes. Les macroniens ou partisans d'Emmanuel Macron ont beau avoir fait part, dès le premier acte le 17 novembre, de leurs réserves quant à la réussite du mouvement citoyen, force est de constater que celui-ci avait réuni, selon les chiffres du ministre de l'Intérieur (source pourtant accusée par les manifestants de minimiser la mobilisation) plus de 280 000 manifestants. Une mobilisation bien supérieure sur une journée, au nombre de participants du grand débat en ligne sur près de trois mois.

Le député de La France insoumise (LFI) Eric Coquerel a de fait rappelé le 12 mars à l'Assemblée nationale que le grand débat n'avait mobilisé sur son site que «0.25% des Français [...] moins d'un adhérent sur deux revendiqué par En marche»«A croire que même vos fidèles n'en ont pas voulu, de votre grande propagande nationale», a ajouté l'élu LFI à l'attention du Premier ministre Edouard Philippe.

Pourtant, le gouvernement et les élus de La République en marche comptent bien s'appuyer sur certains chiffres, manipulables, pour montrer le succès de leur opération. Par exemple, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu ou la députée LREM d'Ille-et-Vilaine Laurence Maillart-Méhaignerie se félicitent en effet d'avoir obtenu environ 1,5 million de contributions individuelles sur la plateforme en ligne.

Sur les réseaux sociaux, la députée LREM de l'Ain Olga Givernet se vante pour sa part d'une «importante participation avec 16 000 cahiers de doléances ouverts [et] 10 000 réunions d’initiatives locales».

La macronie est donc en rang serré, pour présenter le grand débat comme une réussite du quinquennat.

Que se passera-t-il dans les mois suivants ?

Après la fin de la récolte des contributions le 15 mars, l'exercice se poursuivra avec des conférences régionales de citoyens tirés au sort. Ils livreront leur diagnostic sur deux week-end, soit le 15-16 mars, soit le 22-23 mars selon les endroits.

Des débats au Sénat et à l'Assemblée nationale auront également lieu début avril sur les quatre thèmes (transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l'Etat et services publics). Selon une source parlementaire, contactée par l'AFP, le gouvernement devrait ensuite faire le 9 avril une déclaration devant l'Assemblée nationale, sans vote.

Sébastien Lecornu affirme d'ailleurs dans Le Journal du dimanche du 10 mars que des propositions se «déploieront jusqu'à l'été».

Le 12 mars devant le Conseil économique social et environnemental (Cese), Edouard Philippe annonce en outre que le grand débat devait aboutir sur plusieurs points à un «compromis démocratique». Cependant, difficile de rendre plausible cette éventualité lorsque, dans le même temps, La République en marche et son délégué général Stanislas Guerini confirment avoir pour proposition de faire travailler les salariés un jour supplémentaire, gratuitement, afin de financer la dépendance des personnes âgées. Il s'agirait d'une deuxième journée de solidarité après celle mise en place par le gouvernement Raffarin en 2004 pour financer... la dépendance.

Avant l'issue définitive du grand débat, la macronie n'est-elle pas déjà en train de jeter de l'huile sur les braises de l'actuelle contestation sociale ?

Bastien Gouly

mercredi, 13 mars 2019

L'Europe, usine à gaz...

Nord-Stream-i-OPAL-bez-podpisów.jpg

L'Europe, usine à gaz...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son blog Bouger les lignes et consacré à l'absence de politique énergétique de l'Europe. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle vient de créer, avec Hervé Juvin, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

L'Europe, usine à gaz

La toute récente révision, permise par le revirement français, de la « Directive gaz » de 2009 étendant l’applicabilité des normes communautaires à l’extérieur du territoire de l’Union européenne (UE) est un nouveau coup (auto)porté par le Conseil européen à l’indépendance énergétique de l’UE. Les motifs invoqués sont, comme toujours, au cœur des « valeurs » européennes : concurrence loyale et accès équitable au marché européen. C’est beau comme l’Antique ! Exactement le corpus idéologique idéal qui a motivé, quelques jours auparavant, l’avis négatif de la Commission sur la fusion Siemens-Alstom… Sur deux chantiers d’importance stratégique évidente, Bruxelles s’est donc une fois encore trompée de cible, d’ennemi, d’enjeu et d’alliés…

L’Europe est décidément hors sol, et surtout, se croit seule au monde ! Nous agissons comme si notre marché était strictement européen, comme si nous avions la vie devant nous et nul besoin de nous mettre en ordre de bataille pour projeter notre puissance de frappe commerciale collective vers le reste de la planète, afin de ne pas nous faire dévorer tout crus par Pékin et Washington. Bref, on a tout faux, mais on fonce dans le mur avec l’assurance d’un taureau au front court se précipitant sur une muleta rouge pour finir lardé de banderilles meurtrières. Aucune vision stratégique, plutôt une myopie suicidaire angoissante de la technocratie communautaire, paralysée par ses propres règlementations anachroniques. L’Europe, une nouvelle fois, consent à son effacement de la carte des grands ensembles.

Cette révision vise évidemment le projet North Stream 2, affligé, aux yeux de Washington, donc de Paris, d’une tare insupportable : il permet à Moscou de contourner l’Ukraine…qui vient d’inscrire dans sa Constitution, cinq ans après « la révolution-coup d’État » de Maïdan, son intégration dans l’UE et l’OTAN comme objectifs prioritaires de sa politique étrangère…. La « guerre froide » n’a jamais été aussi brûlante et stupide.

La volte-face française est un « coup de pied de l’âne » de Paris à Berlin, sous prétexte de « ne pas accroître la dépendance vis-à-vis de la Russie et nuire ainsi aux intérêts de pays de l’Union européenne tels que la Pologne et la Slovaquie ». Comme si Paris était en charge de la défense des intérêts de ces deux pays… Pour l’Allemagne, cette révision est dramatique. Avec North Stream 2, Berlin doublait la quantité de gaz déjà acheminée. Gerhard Schröder, à la tête du projet, témoigne de l’importance stratégique pour l’Allemagne de la construction d’une seconde ligne de pipelines. Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmeier, a d’ailleurs rapidement réagi en rappelant que « chaque pays de l’Union européenne a le droit de maintenir les relations économiques et commerciales qu’il estime de son intérêt. »

ns2.jpg

Ainsi, pourquoi cette agression française ? Alors que le couple franco-allemand est déjà au bord du divorce, Paris cherche-t-elle à nuire à son ancienne dulcinée, quelques jours seulement après la signature laborieuse du Traité d’Aix-la-Chapelle, dont l’article 1 stipule que « Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne » ?

Sur le plan diplomatique, soutenir les Allemands dans un projet qui leur tient à cœur revenait à accompagner d’actes concrets nos grandes envolées lyriques sur « le couple franco-allemand » et nous permettait également d’entretenir des relations, certes vigilantes mais des relations tout de même, avec la Russie. Même sur les plans strictement énergétique et économique, cette renégociation de dernière minute n’est pas dans notre intérêt. North Stream 2 nous sert objectivement. Nous en attendons une baisse du prix du gaz, nous anticipons l’épuisement des réserves norvégiennes dans deux décennies (la Norvège est notre premier fournisseur de gaz naturel, à hauteur de 40 %), nous nous positionnons pour bénéficier de la production du deuxième exploitant de gaz au monde, la Russie, et de pouvoir pallier une éventuelle coupure des exportations de gaz algérien.

Qu’a-t-on cru pouvoir gagner, à Paris, en tombant dans le piège grossier de Washington, qui nourrit la division européenne pour asseoir son influence et empêcher tout rapprochement de l’UE avec Moscou ? Quid de nos motivations ? Un besoin de nous faire « pardonner » notre refus de participer au récent sommet de Varsovie, voulu par Washington pour réunir une coalition ouvertement anti-iranienne, prélude à une agression de la République islamique dont le projet gagne du terrain dans les esprits et les États-majors ? Un entêtement suicidaire dans une politique étrangère frappée d’inconséquence chronique ? Une tentative maladroite de prise d’ascendant dans le cœur de Washington- (évidemment vouée à l’échec) ? Un peu de tout cela sans doute. Mais il semblerait que ce changement radical de position soit surtout le fruit de la peur. D’une part, celle de l’augmentation de la dépendance par rapport à la Russie, entretenue par la diabolisation lancinante et interminable de ce pays ; d’autre part, la peur des pressions américaines considérables qui se manifestent depuis le début du projet.

Tout récemment encore, Richard Grenell, ambassadeur des États-Unis à Berlin, mettait en garde les entreprises allemandes contre toute participation au financement du North Stream 2. Elles prenaient le « risque de sanctions importantes », avertissait-il. L’extraterritorialité dans toute sa splendeur ! Puis il déclarait que le Parlement européen, la Commission et seize pays d’Europe « partageaient le point de vue des États-Unis ». Enfin, le 7 février, les ambassadeurs américains auprès du Danemark, de l’Union européenne et de l’Allemagne s’exprimaient dans la Deutsche Welle en ces termes : « Nord Stream 2 augmentera la sensibilité de l’Europe aux tactiques de chantage énergétique de la Russie. » Nouveau rappel à l’ordre pour une Allemagne jugée décidément un peu trop « autonome ». Paris crut-il déceler là une chance à saisir de plaire au « maitre » ? On voit ici combien l’Europe est l’outil direct (et la victime) de la manœuvre américaine contre Moscou, et combien la desservir sert la convergence objective des intérêts américains et chinois. Rappelons que les États-Unis sont les premiers producteurs de gaz au monde, les troisièmes exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), mais que ce produit n’est pas encore suffisamment compétitif sur les marchés européen et asiatique pour rivaliser avec le gaz russe. Les États-Unis cherchent donc à se positionner pour s’insérer prochainement sur le marché européen…et chinois.

nséééé.png

Tout en portant le fer dans la plaie, les diplomates français ont cherché à s’entendre avec leurs homologues allemands sur une directive qui réunirait leurs deux votes. Le cœur du compromis finalement adopté par le Conseil européen est le suivant : « l’application des règles européennes pour les gazoducs avec des pays tiers comme la Russie incombe aux pays de l’Union européenne où ils sont reliés pour la première fois au réseau européen ». En d’autres termes, l’Allemagne peut, par exception, décider de ne pas appliquer la directive révisée au projet North Stream 2 sans que la Commission soit en mesure de s’y opposer. Si ces pourparlers ultimes n’avaient pas abouti, il aurait fallu revoir la distribution du contrôle sur les pipelines avec les Russes, ce qui aurait entraîné un retard important dans la réalisation du projet, des coûts et une renégociation ardue des termes du contrat pour toutes les parties. Ces risques ne seront pas écartés tant que la directive ne sera pas entérinée par le Parlement européen. Certains acteurs intéressés pourraient en profiter pour jouer la montre et utiliser ce répit pour mieux se positionner sur le marché européen.

On en comprend moins encore l’attitude de la France. Pourquoi avoir pris un tel risque vis-à-vis de l’Allemagne en cherchant à empêcher ou limiter l’expansion du North Stream 2, lorsque, in fine, on signe un accord en demi-teinte et que l’on n’atteint pas la moitié de son objectif initial tout en en recueillant l’opprobre ?

L’Allemagne, en effet, garde la main sur le projet et les Russes ne semblent pas traumatisés par cette péripétie, comme en témoignent les déclarations du porte-parole de la présidence russe, Dimitri Peskov : « Nous sommes catégoriquement en désaccord avec l’affirmation selon laquelle cela entraînerait une augmentation de la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe, car de tels projets n’engendreraient pas la dépendance (…) mais assureraient principalement une interdépendance. Les Européens dépendent du gaz russe, et la Russie, en tant que fournisseur, dépend de la demande européenne ». Et Igor Chatrov, directeur adjoint de l’Institut national pour le développement de l’idéologie moderne, de dire : « En fait, le tout début de la mise en œuvre du projet Nord Stream 2 a montré à lui seul que l’Allemagne définissait elle-même sa politique énergétique. Et, plus encore, que cela ne dépendrait pas des États-Unis. » Sublime coïncidence ‒ et ultime affront pour Paris ‒, le 12 février, Peter Altmaier recevait à Berlin le Secrétaire américain adjoint à l’Énergie, Dan Brouillette. Les deux intéressés juraient n’avoir conclu aucun deal quant à une prochaine exportation de GNL en Allemagne, mais Peter Altmaier insistait sur la nécessité pour l’Europe de « se protéger, d’être moins vulnérable et, par conséquent, de se diversifier », citant, outre les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et Israël.

L’Allemagne se sort donc de ce traquenard par une belle pirouette concernant ses relations diplomatiques avec les États-Unis, tandis que nous pâtissons d’avoir joué le proxy américain pour ne recueillir, in fine, que le mépris de notre Grand Allié et la défiance de notre indispensable comparse européen. La France s’est démarquée… mais à son détriment. Elle a fait affront à l’Allemagne mais n’a plus un atout en main. Après cet impair, il lui faudra tabler sur la seule patience du grand frère allemand. Qui est à bout.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes).

mardi, 12 mars 2019

L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

macronfaz2.jpg

L'illusoire programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Programme pour l'Europe (voir référence ci-dessous) que viennent de proposer Emmanuel Macron et La République en Marche est-il autre chose qu'une opération électorale ? Celle-ci viserait les prochaines élections européennes, mais aussi à plus long terme la future élection présidentielle française.

Tous ceux qui ont milité dans le passé pour la construction européenne et l'adoption au niveau du Parlement de Strasbourg et de la Commission de Bruxelles d'ambitieux programmes communs à l'ensemble de l'Union Européenne (UE) ou tout au moins à l'ensemble des membres européens de la zone euro devraient se réjouir. Ils y retrouveraient l'essentiel des objectifs que selon eux l'UE devrait se donner pour devenir entre les Etats-Unis et le Brics (Russie-Chine) une puissance mondiale équivalente.

Ainsi, dans l'indispensable domaine d'une défense européenne autonome par rapport à un OTAN dominé par Washington, les propositions du programme pour l'Europe devraient donner satisfaction. On y trouve la création d'un Fonds européen de défense qui financera des équipements militaires communs et des programmes conjoints de recherche développement en matière militaire, d'un État-major ou Quartier Général européen permanent chargé d'assurer une planification et un contrôle des opérations de défense européenne, l'établissement d'une coopération entre les Etats membres qui souhaitent se regrouper sur les questions de défense sans attendre la participation de tous les pays de l'UE.

Tout ceci est bel et bon. Mais comme dans l'ensemble du Programme pour l'Europe il s'agit d'intentions, certains diront de vœux pieux, sans aucune précision de ce que pourrait faire la France pour concrètement entraîner d'autres pays européens, sinon toute l'UE, dans la mise en œuvre concrète de ces programmes. Il est évident que si ces pays refusent de s'engager au service de tels objectifs, ce n'est pas sans raisons. En matière de défense, par exemple, ils ne veulent pas affecter les crédits budgétaires qui seraient nécessaire. Plus gravement, ils refusent d'affronter les Etats-Unis et le Pentagone qui ont toujours visé à faire des Etats européens des supplétifs passifs de leurs projets visant à dominer militairement la Russie.

Il est évident que le programme militaire pour l'Europe proposé par Emmanuel Macron suscitera l'indifférence, sinon une hostilité ouverte, de la part des pays européens qui ont toujours voulu faire reposer la défense de l'Europe sur la seule armée américaine, au lieu de construire une véritable force de défense européenne. Emmanuel Macron serait bien en peine de faire changer ce rapport de force. Il ne donne d'ailleurs aucune précision sur la façon dont la France pourrait s'y prendre pour faire avancer cette défense européenne, soit au sein de l'UE, soit même au sein de quelques Etats européens qui se regrouperaient au service de cet objectifs.

Ceci n'a rien d'étonnant. Pour faire des propositions concrètes dans ce domaine de la défense, comme dans tous les autres Programmes pour l'Europe d'Emmanuel Macron, il faudrait engager en France même de très importants travaux préparatoires. Il faudrait aussi, dans la mesure du possible,lancer dès maintenant des négociations avec un minimum d'Etats européens qui pourraient adhérer à ces programmes. Il est évident qu'Emmanuel Macron n'a ni les moyens ni même l'intention de le faire.

Comme quoi il devrait apparaître clair, même au sein de la République en Marche, que le programme pour l'Europe d'Emmanuel Macron est simplement un programme électoral, pour ne pas dire une gesticulation électorale. Tout laisse penser que les autres gouvernements européens l'ont compris depuis longtemps. L'indifférence avec laquelle, si l'on en croit des sources diplomatiques, ils ont reçu le Programme pour l'Europe en est la preuve.

Référence

https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/europe

Note

Le 10/02 au soir , Jean Luc Mélenchon a publié dans Libération une tribune incitant à sortir de l'Europe. Cela sera sans doute dorénavant le réflexe salutaire de beaucoup d'Européens scandalisés par l'hyper-libéralisme économique et l'atlantisme de l'UE. Bien évidemment il a suscité l'indignation au sein de ce que l'on nomme désormais la macronerie.

Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

hjphoto.jpg

Hervé Juvin : "L'Europe va changer de cap"

 
 
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
 
Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 6 mars 2019 sur Sputnik, dans lequel il évoque la nécessité de changer les objectifs et le fonctionnement de l'Union européenne. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).
 

 

Manifeste pour une vraie renaissance européenne

tf-draplouve.png

Manifeste pour une vraie renaissance européenne

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Prolégomènes.

Emmanuel Macron dans une tribune a évoqué une renaissance européenne. Pour qu’il faille une renaissance européenne, il faudrait déjà préciser en quoi il y a décadence. Or son propos passe sous silence tous les maux qui rongent l’Europe et tous les périls qui s’annoncent. Sa « renaissance » n’est qu’un linceul blanc posé sur le corps de l’Europe en voie d’agonie.

Les maux qui rongent l’Europe ? La dénatalité endémique qui ravage notre continent. Les flux migratoires de substitution, issus notamment des anciennes colonies et/ou des sociétés islamiques, qui la dénaturent, engendrant crise identitaire et crise sécuritaire sur le sol de l’Europe. Les périls qui s’annoncent ? Que les Européens (Russie incluse) finissent minoritaires sur leur propre sol au cours du XXIème siècle. Que leur civilisation s’éteigne. Quels autres maux ? La guerre froide larvée entre l’Europe et la Russie, par le biais de la stratégie américaine de division des Européens, jouant les uns contre les autres, et d’encerclement de la Russie par des états hostiles.

La tutelle américaine, par le biais de l’OTAN, par le biais aussi de son influence diplomatique et culturelle, et enfin par la menace de sanctions économiques contre nos entreprises si elles ne jouaient par son jeu, a même contraint les Européens à exercer des sanctions économiques contre la Russie. Pire, nos dirigeants vont encore plus loin dans la soumission aux USA, au point de souhaiter une domination encore plus forte en soutenant les interventionnistes du parti démocrate au lieu de préférer profiter de l’isolationnisme de Trump pour se libérer de leur tutelle.

Illusions et mensonges.

Lorsque ces périls ne sont pas purement et simplement niés par nos dirigeants, et même lorsqu’un constat honnête, comme la déclaration d’Angela Merkel sur l’échec de la société multiculturelle, est énoncé, qui n’est pas le moins du monde suivi d’actes ou qui est démenti dans les faits quelques mois après pour accueillir des centaines de milliers de migrants, ils sont ignorés. Dans la tribune d’Emmanuel Macron, pas un mot n’est consacré à l’immigration ou à l’islam.

Les mondialistes qui nous dirigent ne veulent rien changer à leur gouvernance mais ils veulent renforcer les moyens de museler l’opposition. Au nom des droits de l’homme, ils restreignent les libertés du peuple. Le projet Macron pour l’Europe se limite à créer des gadgets institutionnels supplémentaires, parfaitement inutiles et sans doute destinés à récompenser ses affidés en créant des postes bien rémunérés grâce à nos impôts. C’est l’Europe de l’impotence et de la stagnation. L’Europe politique est renvoyée aux calendes grecques. Aucune avancée significative n’est proposée. Il s’agit seulement de l’empêcher. Macron consolide ainsi l’aspect technocratique et mondialiste de l’Europe en créant des institutions parasitaires et en fermant l’horizon d’une véritable renaissance.

Les souverainistes en face, s’ils nient moins ces périls, les placent de toute façon au second plan au nom de leur obsession économique consistant à tout voir par ce seul prisme, rassurant car il ne demande pas le courage politique que serait celui consistant à dénoncer le péril migratoire. Le péril pour eux vient davantage du voisin européen qu’ils regarderont en chiens de faïence, que de l’immigration extracontinentale et de ses conséquences. Ils restent dans un cadre politique qui était celui d’une Europe qui pesait 25% de l’humanité et qui dominait les trois-quarts de la planète. Les temps ont changé mais ils ne veulent pas le voir, de peur de devoir franchir des Rubicons idéologiques qu’ils refusent par nostalgie incapacitante. Ils prêtent à une UE impuissante un pouvoir exorbitant, exonérant à bon compte les gouvernements de leurs responsabilités, et accusent l’euro de tous les maux. Que l’immigration post-coloniale ait été organisée en France depuis 1946, au Royaume-Uni depuis 1948 ou en Allemagne depuis 1963, sans le moindre rôle joué par la CEE puis par l’UE, ne les intéresse pas. Ils rêvent justement de renvoyer au voisin européen le dernier migrant entré.

thomas ferrier.jpg

Notons enfin que l’émergence des populismes et des nationalismes centrifuges est d’abord un symptôme de l’échec de cette Union européenne là et des principes qui la président depuis l’origine. Il ne faut donc pas s’opposer à eux par principe mais prendre acte du fait que leur existence est le reflet de politiques désirées par les peuples européens et que l’oligarchie leur refuse par dogme mondialiste, et notamment du rejet croissant des flux migratoires par ces mêmes peuples, à qui les premiers flux de travail depuis les années 50 avaient été présentés comme temporaires et dont la pérennité n’a jamais été ni désirée ni acceptée.

Trois pactes pour le salut et l’avenir de l’Europe.

Au plus tôt…

Un pacte de liberté.

Un pacte pour finaliser la décolonisation et émanciper réellement les anciennes colonies. Commençons par émanciper complètement les départements et territoires d’outre-mer afin d’affirmer notre destin européen et de rendre la souveraineté à des peuples dont l’identité est autre.  Abandonnons le franc CFA et les politiques de francophonie, d’anglophonie et de lusophonie. Si l’identité de l’Europe nous importe, nous devons admettre que l’identité de l’Afrique importe aux Africains et la respecter.  Dans ce cadre, les pays émetteurs de flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe doivent aussi respecter notre identité et encourager leurs ressortissants expatriés à retourner dans leur pays. Pour ce faire, il faut bien sûr que l’Europe agisse en cohérence en coupant l’appel d’air et en arrêtant les pompes aspirantes, en recentrant ses politiques publiques sur ses propres citoyens. L’Europe se désengagera totalement des affaires africaines et arrêtera d’influencer les politiques de ce continent.

L’avenir de l’Europe n’est pas lié à celui de l’Afrique et réciproquement. L’avenir des Européens est en Europe et l’avenir des Africains est en Afrique. Liberté pour les uns comme pour les autres de demeurer eux-mêmes sur la terre de leurs ancêtres.

Un pacte d’égalité.

Les Européens doivent assumer leur destin par eux-mêmes sans la tutelle d’une puissance étrangère qui se veut amie mais qui les oppresse notamment depuis la chute du bloc soviétique. L’OTAN aurait dû disparaître en 1991 au moment où l’URSS redevenait la Russie et où Gorbatchev proposait de faire de l’Europe une « maison commune ». Il est donc temps que l’Europe dénonce le traité de l’Atlantique-nord et bâtisse une véritable armée européenne indépendante. La présence des forces américaines en Europe, qui déstabilise notre relation avec la Russie et aliène notre souveraineté, doit cesser. A terme, cette armée européenne intégrera jusqu’à l’armée russe.

Ce pacte d’égalité, c’est que l’Europe sera respectée par les USA comme un égal, que les USA ne mèneront pas de rétorsions économiques contre l’Europe sans réponse en retour de sa part, qu’ils respecteront notre richesse culturelle, dont ils s’inspirent pour leur cinéma du fait de leurs origines européennes, et qu’un cinéma européen digne de ce nom, qui reste à rebâtir, sera accueilli aussi largement aux USA que le cinéma américain l’est en Europe.

Un pacte de fraternité.

Nous refusons cette guerre froide larvée entre l’Union européenne et la Russie qu’attisent tactiquement les USA. Nous proposerons donc un pacte de fraternité à l’ensemble des pays de l’Europe orientale et en particulier à la Russie. Mais nous tiendrons compte aussi des légitimes inquiétudes des pays d’Europe centrale qui ont subi jadis le joug du bolchevisme, qu’ils confondent à tort avec la Russie.

Il s’agira dans le cas des pays baltes de rassurer ces derniers sur leur identité en encourageant la Russie à faire revenir les russophones de ces pays, dont la présence trop forte attise une russophobie nocive, et dans ce cadre l’Union Européenne devra engager un plan d’investissement économique important en partenariat avec la Russie.

Toutes les sanctions économiques contre la Russie, qui en plus nuisent à l’économie ouest-européenne, seront levées et les visas entre l’Union Européenne et la Russie, comme avec l’Ukraine et le Belarus, seront levés. Une réconciliation Ukraine/Russie sous l’égide de l’Union européenne, à partir de la situation établie, sera engagée. Un plan européen d’action économique sur le Donbass, qui restera en Ukraine, sera mis en place.

A terme, l’intégration complète à une Union européenne refondée de manière simultanée de l’Ukraine, du Belarus et de la Russie, est envisagée comme un objectif fondamental. Nous n’avons pas à craindre l’élargissement de l’Union européenne à des pays européens, que ce soit ceux des Balkans occidentaux, Serbie en tête, ou que ce soit ceux de l’Europe orientale.

Une vraie ambition pour l’Europe.

A plus long terme…

Une Europe unie et démocratique.

L’Union européenne sera réorientée dans un sens démocratique et toutes les institutions non élues seront abrogées. Les deux conseils et la commission de Bruxelles seront supprimés. Le parlement européen de Strasbourg deviendra l’institution principale de cette Union refondée. A partir de lui, sera proposée une véritable constitution européenne aux citoyens d’Europe, qui permettra de doter le continent européen d’institutions démocratiques fortes.

Aigle-euro.jpg



Cette Union européenne refondée sera une « nouvelle Athènes ». Une nationalité européenne définie par l’ascendance sera instituée afin de pérenniser l’identité native de l’Europe et de garantir un espace européen de libertés, de droits et de devoirs, entre personnes ayant un destin commun par leur origine commune. Une présidence élue au suffrage universel direct sera institué. Un sénat européen représentera les régions et les nations d’Europe.

L’euro deviendra la monnaie nationale de l’Union européenne puis de l’Europe unie. Il sera contrôlé par la Banque nationale européenne (ex-BCE) elle-même pilotée par le ministère européen des finances. Le budget européen se substituera intégralement aux anciens budgets nationaux, permettant ainsi une politique de meilleure répartition de la ressource en Europe et des économies d’échelle massives. La bonne gestion budgétaire impliquera un plan européen d’économies sur toutes les dépenses supplémentaires de nature « humanitariste » que l’Europe s’est imposée à elle-même pour plaire aux globalistes et sur toutes les dépenses liées à la question migratoire et qui n’auront plus lieu d’être.

Une Europe unie et identitaire.

Il s’agira d’affirmer le caractère européen de l’Europe et de toutes les nations et régions qui la composent, l’Europe elle-même étant considérée comme une nation par l’unité de peuplement et de civilisation qui la caractérise depuis des millénaires.

Il faudra également empêcher la propagande consistant à encourager l’aliénation et le remplacement de l’Europe, à laquelle on opposera une grande politique continentale de réaffirmation identitaire.

Par le biais de la nationalité européenne et des droits et devoirs exclusifs dont disposeront ses détenteurs, des politiques encourageant des logiques remigratoires seront mises en place afin de garantir le caractère européen de l’Europe pour l’avenir et démentir ainsi les prospectives sombres annoncées pour l’Europe au cours du XXIème siècle selon les paradigmes actuels.

Il s’agira enfin de relancer la natalité européenne et non d’encourager une natalité de substitution. La détention de la nationalité européenne conditionnera les aides sociales et les allocations en ce domaine, mais aussi dans le domaine de l’emploi et de l’éducation.

Une Europe unie et continentale.

L’objectif est que l’Europe soit unie, dotée de son Etat unitaire stratège et de son gouvernement légitime, sur un espace compris entre l’Islande et la Russie. Aucune nation d’Europe, aucun peuple d’Europe, ne sera laissé à nos portes.

En revanche, les pourparlers d’adhésion avec la Turquie, même s’ils sont actuellement au point mort, seront officiellement abandonnés.

Cet espace continental unitaire respectera les identités de chaque région et nation historique par l’adoption d’un principe de subsidiarité identitaire et si la liberté de circulation à l’intérieur de cet espace sera absolue, le droit d’installation en revanche sera conditionné à l’acceptation pleine et entière au préalable des habitants, au niveau de la cité ou de la région. Les cultures d’Europe n’ont pas vocation à disparaître par fusion mais au contraire à se renforcer mutuellement.

Conclusion.

Il est temps d’engager une véritable renaissance de l’Europe en osant doter cette dernière des institutions européennes puissantes et efficaces dont elle manque cruellement, et d’affirmer une souveraineté européenne réelle, qui ne se limite pas à des paroles mensongères de politiciens en berne dans les sondages.

Ce n’est pas par des petits pas ou par des déclarations que l’Europe s’unira mais par une volonté politique de fer, une vision d’avenir, et le soutien des Européens, alors réveillés et convaincus. Pour que l’Europe en 2050 soit toujours l’Europe, il faut l’unir mais sur les bonnes bases et la doter d’une tête et d’un cadre.

Pour l’Europe éternelle, pour l’Europe européenne, agissons et forgeons à nouveau notre destin en hommes libres, en Européens !

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

pressebérard.jpg

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (11 mars 2019)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

Selon Vincent Lapierre présent à Paris pour l’acte XIII des Gilets Jaunes il ne fait plus de doute que les casseurs, antifa et autres black-block présents depuis quelques semaines  dans toutes les manifestations ne sont là que pour pourrir le mouvement, lui donner une image violente dont les médias raffolent et accessoirement y exercer leur talents de kapo en en chassant tous ceux qui ont la réputation de nourrir des sympathies pour un « fascisme » imaginaire. Les quelques centaines de miliciens antifa se montrent ainsi des auxiliaire précieux de la police pour détruire un mouvement qui, surgi d’une France invisible jusqu’alors en dormition, n’a pas su se structurer afin d’éliminer de ses rangs un cancer qui risque d’en venir à bout :  

Vincent Lapierre à l’acte XIV des GJ perturbé par les ratonnades des antifa :
 
 
Autre reportage incisif au coeur de la manifestation parisienne des Gilets Jaunes pour l’acte XV. Il montre une réalité bien différente de celle qui à cours dans les médias de grand chemin :
 
 
La piste des « fascistes » semeurs de haine et de violence refuse de se démentir. Il est vrai qu'elle a tellement servi depuis des décennies quelle est devenue le réflexe conditionné des médias pavloviens autant que des politiques qu’on appelle non sans ironie « responsables ». C’est pourquoi cet article du Point se lit comme l’exception qui confirme la règle. Bon, il n’était pas très difficile de conclure comme le fait l’hebdomadaire à la culpabilité de l’extrême gauche puisque les antifa signent leurs forfaits avec, il faut bien le reconnaitre, une mansuétude des forces de police et de ceux qui les commandent qui ne doit étonner que les demeurés de la politique et de ses coups bas :
 
 

dracnb.jpg

Michel Drac trace à gros traits dans une courte vidéo les différences majeures entre la situation de la France en 1968 et en 2018, et les dissemblances qui s’ensuivent entre la révolte étudiante et celle des Gilets Jaunes. Il distingue cinq différences essentielles dont la plus importante lui parait être l’existence de l'euro qui nous interdit toute dévaluation alors qu’après les cadeaux offerts aux syndicats en juin 1968 Pompidou devenu président avait pu dévaluer fortement le franc :
 
 
Toujours dans Le Point, un article de Jérôme Fourquet intitulé « France, le grand bouleversement » qui annonce ce que des esprits affutés avaient révélé depuis une quarantaine d’années à savoir le grand remplacement en marche, vécu alors comme un succession de fake news tout juste bonnes pour les rustres amateur de conspirations :
 
 
Alain Finkielkraut témoignait sur Bfm-Tv au lendemain de l’incident auquel il a été confronté en marge du quatorzième acte de Gilets Jaunes. L’indignation justifiée qu’a soulevé cette agression verbale a constitué le point d’orgue d’une campagne contre l’antisémitisme qui prend des allures dantesques (alors que la hausse des actes réputés antisémites s’inscrit tendanciellement dans une baisse de 8,5% depuis 18 ans). On notera que le philosophe sait voir ce qu’il voit et le dit tranquillement : le petit groupe de manifestants qui s’en est pris à lui était constitué de salafistes fanatisés dont l’un au moins, le plus véhément, est connu du renseignement et a été arrêté depuis. Il fréquente la galaxie Milli Gorus, un réseau de mosquées turques. Contre cette montée de l’antisémitisme, surtout marquée par des graffitis de pissotière, la gauche divine, comme toujours a appelé à des manifestations qui mobilisent le banc et l’arrière banc des bonnes consciences « antifascistes ». Finkielkraut n’est pas dupe de cette récupération de la mémoire juive dans une démonstration au cours de laquelle il s’est agi d’accuser le Rassemblement National (alors que Marine Le Pen fut l’une des première à marquer sa solidarité avec l’académicien) et de refuser de comprendre d’où vient présentement l’essentiel du nouvel antisémitisme. Les organisateurs, intellectuellement déficients ou paresseux, présenteront cette nouvelle vague d’antisémitisme comme un avatar de celui des années trente qui était endogène contrairement à celui d’aujourd’hui qui est exogène et se présente sous les traits avantageux de l'antiracisme. Pour toutes ces raisons Alain Finkielkraut se montrait dubitatif  par rapport à cette manifestation qui rameutait dans le cortège des pleureuses nombre de maires de banlieue qui n’ont de cesse d’alimenter le clientélisme communautariste afin d’y gagner, espère-t-ils, leur réélection. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes :
 
Alain Finkielkraut, extraits d’un entretien revigorant à Die Welt :
 

michel-onfray.jpg

Michel Onfray n’est pas dupe des manoeuvre et des coups bas qui accompagnent les insultes qu’a dû endurer Alain Finkielkraut lors de sa rencontre inopinée avec l’acte quatorze des Gilets Jaunes : 
 
 
L’historien israélien (de gauche) Shlomo Sand remet en place le président Macron concernant son amalgame entre « anti-sionisme » et « antisémitisme ». Texte de 2017 publié par Mediapart :  
 
 
Alors que l’on s’interroge en haut lieu sur les accointances supposées entre anti-sionisme et antisémitisme, un article de l’historien Henry Laurens vient justement montrer que de 1933 à1939 les sionistes n’hésitèrent pas à « collaborer » avec l’Allemagne nazie au grand dam de ceux qui mettaient en avant la lutte contre l’antisémitisme du national-socialisme par l’arme du boycott. Le travail d’historien pratiqué scrupuleusement montre une fois de plus que la réalité des faits se distancie grandement des schémas manichéens qui ont cours dans notre bel aujourd'hui  :
 
 
Une revue de presse consacrée à l’antisémitisme par l’OJIM. L’ensemble des articles collationnés mettent en cause le RN et LFI alors que la totalité des homicides judéophobes relevés en France depuis une dizaine d’années désigne des criminels issus de l’immigration arabo-musulmane. De même le lien entre islamisme et antisémitisme est passé sous silence. Comment résoudre un problème grave si l’on ne sait ou l’on ne veut pas en poser correctement toutes les données ? :
 
 
Du RIFifi à la Nouvelle Librairie, tel est le titre de la très récente émission produite par Radio Méridien Zéro. Avec François Bousquet qui explique parfaitement le projet de ZAR (zone à reconquérir) que constitue pour lui la librairie et l’ensemble des initiatives qui s’articulent à elle (les 34 premières minutes de l’émission). Xavier Eman ensuite. Il anime la revue papier de Zentropa, un fanzine paraissant tous les deux mois. Il publie par ailleurs un deuxième livre Terminus pour le hussard (éd Auda Isarn) et en dehors de sa chronique régulière dans Éléments co-dirige l'excellente revue Livr’arbrites dont la dernière livraison est consacrée à Ernst Jünger. Thierry Bouzard conclut l'émission avec une réflexion sur le Rock Identitaire Français :
 
 

ej-ir.jpg

Concernant Ernst Jünger on peut lire également une étude de la germaniste Isabelle Grazioli-Rozet parue sur le site Philitt et consacrée à la rencontre intellectuelle entre Jünger et Mircea Eliade. Rencontre qui aboutit à la création de la revue Antaios, première version. Une deuxième version paru plus tardivement dans les années 90, dirigée par Chritopher  (deux parties) :
 
 
 
Michel Drac présente La doctrine du fascisme publiée en 1932. Ce livre écrit partiellement par le philosophe Giovanni Gentile et signé de Benito Mussolini condense la vision du monde telle que la percevait le Duce une dizaine d’années après la marche sur Rome. Le résumé qu’en fait Drac est concret, précis et objectif et nous éloigne très rapidement des simplifications polémiques dont les discours contemporains sur le fascisme se sont gavés. Les clichés dont témoignent ces lieux communs doivent beaucoup à la réthorique stalinienne des années trente. Leur persistance est une des marques du succès de la stratégie gramsciste mise en œuvre dès cette époque par l’internationale communiste. Ce compte rendu lumineux signale aussi bien les insuffisances que les réussites de ce régime qui prétendait soumettre l’individu à l’État. Il souligne également la résurgence païenne que représentait cette conception du monde, pour aussi bizarre et inattendue que cela paraisse. Pour Drac elle fut incubée tout au long de l’existence du Saint Empire Romain Germanique qui comprenait une large partie de l’Italie contemporaine. Pour terminer Michel Drac se livre à un exercice amusant, celui de fachomètre  consistant à classer les forces politiques françaises en fonction de leur facho attitude.  
Macron s’en sort premier de la liste, ce qui n’étonnera personne :
 
 
Pourquoi Viktor Orban mène-t-il une politique résolument nataliste ? :
 
 
La social-démocrate Annika Strandhäll, ministre suédoise de la Sécurité sociale, a déclaré dans un tweet que la politique nataliste hongroise mise en place par le gouvernement Orban « ressemblait aux années 30 ». « Ce qui se passe en Hongrie est alarmant. Orban souhaite que davantage d’ « authentiques » enfants hongrois naissent. Cette politique ressemble à celle des années des années trente ». Afin d’en juger plus objectivement, ce qui n’est pas difficile, voici le discours sur l’état de la nation hongroise prononcé au mois de février de cette année où Orban détaille les mesures prises pour réveiller la natalité hongroise. Un crime odieux, apparemment, pour les tenants de l’idéologie libérale-libertaire qui recourent sans mesure à la reductio ad hitlerum
 
 

surkov.jpg

La machine politique russe en quête de « volonté longue ». Une étude magistrale de Vladislav Surkov, l’un des conseillers de Poutine, qui s’exprime avec un sens accompli des réalités présentes :
 
 
Excellente critique par la démographe Michèle Tribalat  du livre de Paul Collier Exodus. Immigration et multiculturalisme au XXI siècle qui vient d’être traduit de l’Américain aux éditions de L'artilleur :
 

Pour Paul-Francois Schira, juriste et énarque : « Il n’y a pas de destin commun sans enracinement ». Interview accordée au Figaro Vox à l’occasion de la sortie de son dernier essai La demeure des hommes paru chez Tallandier. Dans ce très intéressant entretien qui s’articule autour d’une citation empruntée à Polybe « Aucune civilisation ne cède à une agression extérieure si elle n’a pas d’abord développé un mal qui l’a rongée de l’intérieur » l’auteur instruit intelligemment le procès du libéralisme et de l’individualisme :
 
 

juvincr.jpg

Point de vue d'Hervé Juvin sur l’idéologie du progrès qui se place au coeur de la doctrine politique d’Emmanuel Macron qui s’en veut le représentant exclusif face aux forces « obscurantistes » du conservatisme et du nationalisme. « L’avenir tel que la République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990, explique Juvin. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain ». Aucune des promesses énoncées dans les années 90 par ce programme n’ont été tenues, et Juvin en tire lucidement les leçons argumentées. Selon lui, le globalisme c’est le passé, et le localisme l'avenir :
 
 
Jean-Paul Demoule qui avait connu il y a quelques années un relatif succès de librairie en publiant Mais où sont passés les Indo-européens se voit aujourd’hui « corrigé »  par trois linguistes spécialisés dans l’étude des langues indo-européennes. La thèse centrale soutenue par Demoule suggérait que les Indo-européens étaient une vue de l’esprit essentiellement soutenue par les cerveaux maniaques du nazisme. Cette politisation outrancière d’une question historique très mal comprise lui vaut cette fois un blâme bien mérité. Article difficile qui pour être pleinement savouré exige que l’on appréhende les bases de la linguistique :
 
 
L’étonnant parcours de la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, coqueluche internationale de l’environnement (et de la société multiculturelle). Une fabrication du capitalisme vert bien décidé à ne pas renoncer à la « croissance ». Elle sert ainsi de label aux spin-doctor d'un réseau créé par le Forum économique mondial en 2011. Les jeunes qu’elle embrigade savent-ils qu’ils marchent pour la davocratie ? :
 
 

rlab.jpg

Richard Labévière spécialiste du Proche-Orient était l’invité d’Élise Blaise sur le plateau  de Samedi Politique (TVL). Il rend compte de la situation militaire en Syrie et explique pourquoi la diplomatie française vidée de tous ses experts en islamologie et d’arabisants s’est mise à la remorque d’idéologues néo-conservateurs qui obéissent d’abord aux intérêts américains au dépens de nos propres atouts dans la région. La France a eu tout faux depuis les débuts de la crise en 2011 et se trouve désormais exclue du jeu (première référence). Il est largement question dans cette vidéo de l’article du colonel Legrier qui commandait l’artillerie française dans la zone Irakienne. Cet article qui a fait l’objet d’un interdit du gouvernement Macron constitue la seconde référence  :
 
 
 
Entretien de Thibault Isabel avec le philosophe et mathématicien Olivier Rey sur Pasolini à propos de l’ouvrage de ce dernier intitulé « Le chaos. Contre la terreur » dont il a écrit la préface. Le livre est édité chez RN  :
 
 
Toujours sur le même site un article plus ancien de Falk van Gaver sur l’effondrement à venir. De manière générale les dizaines d’articles publiés sur L’inactuelle sont très intéressants et apportent un complément 
de réflexion à une revue comme Krisis :
 
 
L’une des plus récentes interviews de L’inactuelle est celle de l'excellent Dany-Robert Dufour, spécialiste de la critique du libéralisme. Il aborde ici la notion de peuple et la difficulté de le représenter. Il décrypte également l’anthropologie libérale toute entière fondée sur le paradigme de l’agent individuel cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt. Ce modèle apparait pour le première fois chez le penseur anglais du XVIII siècle Mandeville, auteur de La Fable des abeilles (« les vices privés fondent l’harmonie sociale »). Une telle approche ne peut déboucher que sur la généralisation de la pléonexie que l’on voit s’étaler partout de nos jours. Dufour vient de publier Le code Jupiter. Philosophie de la ruse et de la démesure aux éditions des Equateurs, sous le pseudonyme de Démosthène : 
 
 

lundi, 11 mars 2019

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

5g.jpg

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?...

par Christopher Th. Coonen

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen cueilli sur Geopragma et consacré aux enjeux pour l'Europe de la technologie 5G. Membre de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique.

Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?

Le mot « 5G » sera sur toutes les lèvres lors du « Mobile World Congress » du 25 au 28 février prochains, grand-messe mondiale annuelle de la téléphonie mobile à Barcelone. Pourquoi ? Car c’est l’héritier tant attendu du standard actuel, la 4G.

Nous utilisons nos smartphones en France et en Europe depuis 2012 à leur plein potentiel grâce à la 4G. Ce fut alors une petite révolution, car la 4G offrait deux atouts : premièrement, elle permettait la circulation des appels vocaux directement par Internet et non plus par le réseau téléphonique. Deuxièmement, la 4G s’appuyait sur le « multiplexage » (passage de différents types d’information par le même canal) permettant d’augmenter les flux d’informations et des données.

Le réseau 4G donne un aspect superlatif au terme haut débit. A juste titre : ses débits théoriques sont nettement supérieurs à la génération précédente (3G), allant de 42 Megabits / seconde à 300 Megabits / seconde pour la « LTE » (Long Term Evolution). La « LTE Advanced » va au-delà de 1 Gigabit/seconde.

Les inventeurs de WhatsApp ne s’y étaient pas trompés, lançant en 2009 une application Android et iOS permettant un service de messagerie, de MMS (envoi de messages enrichis de photos, vidéos et messages vocaux), et d’appels vocaux, tous gratuits sous réseau WIFI, faisant trembler les opérateurs traditionnels de téléphonie mobile qui voyaient déjà leurs millions d’abonnés les déserter. Pour la petite histoire, ces démissionnaires de Yahoo! avaient postulé chez Facebook et vu leurs candidatures rejetées, avant de se faire racheter à prix d’or quelques années plus tard en 2014 par le même Facebook pour la modique somme de 19 milliards de dollars…Facebook impliqué dans le scandale de l’usurpation de données via Cambridge Analytica, et décrié par certains de ses anciens employés pour une insoutenable légèreté de l’être s’agissant du traitement des données personnelles. Facebook a 1,7 milliard d’abonnés au niveau mondial, WhatsApp 1,5 milliard – de lourds enjeux.

Nous voici au cœur du sujet : avec la 5G, le débit de données sera 10 à 100 fois plus puissant qu’avec la 4G. Au-delà des calculs et des quantités de débit, il existe un calcul de pouvoir, d’influence et de renseignement qui devrait inquiéter au plus haut point tous dirigeants politiques, militaires et d’entreprises. En effet, contrairement à la 4G, les données ne seront plus uniquement transportées d’un point A vers un point B, mais bien interactives dans tous les sens et depuis de multiples sources, rendant la gestion des villes connectées, les utilisations des voitures autonomes ou encore des drones civils et militaires bien plus efficaces avec des réactions en contexte et en temps infiniment réel. C’en sera fini de la « latence technologique ».

Or, face à ces enjeux de souveraineté colossaux, comme d’ailleurs sur bien d’autres sujets, l’Europe se retrouve de nouveau coincée entre les Etats-Unis et la Chine.

Les grandes manœuvres ont débuté pour l’attribution des licences 5G à l’échelle mondiale, ainsi que les appels d’offre organisés pour la construction de ce réseau révolutionnaire qui comprendra des « backbones » de fibre optique terriens et sous-marins, des routeurs et des réseaux du dernier kilomètre. Les entreprises qui les installeront auront à gérer leur part de réseau et les données y transitant, et pourraient assez facilement créer des « portes arrière » pour capter et potentiellement copier celles-ci.

Imaginons le revers de la médaille. Ces applications tellement plus puissantes et versatiles auront aussi leur talon d’Achille : les hackers d’Etat, petits ou grands, ou des pirates informatiques privés, pourront créer de véritables crises et failles en déréglant la circulation de véhicules en ville, paralysant totalement ces mêmes villes, ou encore en faussant le ciblage de la livraison d’un colis ou d’un missile…Il n’existe pas pour le moment de standard de cryptographie et de sécurité associé à la 5G.

Entre temps, sur l’autre rive de l’Atlantique, le Président Trump a pourtant adressé aux agences fédérales en octobre 2018 l’un de ses « Memorandum » : « il est impératif que les Etats-Unis soient les premiers dans la technologie cellulaire de cinquième génération (5G) », soulignant que la course à la 5G avec la Chine était une priorité de sécurité nationale. Mais en oubliant de mentionner l’importance de la cyber-sécurité de ces nouveaux réseaux et abrogeant même des dispositions prises par la « Federal Communications Commission » de l’administration du Président Obama pour que les réseaux de la 5G soient sécurisés en amont par des standards pour réduire les risques d’intrusions et de cyberattaques…

C’est donc un vide sidéral de part et d’autre face à des dangers très tangibles et incroyablement destructeurs. S’affrontent sur cette question de standards gouvernements et acteurs privés, et ces derniers ont bien plus de chance d’innover rapidement et de se mettre en ordre de bataille avant que ne le fassent les bureaucraties d’Etat ou pire la bureaucratie communautaire avec telle ou telle « directive » ; notre regard peut s’arrêter sur l’impuissance et même l’inconscience des nations sur ces sujets depuis vingt ans sur toutes sortes de questions liées à la technologie… En l’absence de standards et de supervision, tout est possible.

Avec la 5G se dessine donc un combat mondial entre les géants qui construisent et gèrent déjà nos réseaux 4G en Europe : Cisco (US), Ericsson, Nokia et Alcatel (EU) –qui tous trois possèdent des parts de marché minoritaires aujourd’hui – et deux géants chinois, ZTE et Huawei. Cette dernière a fait les choux gras des quotidiens récemment, avec la détention de sa DAF (surtout fille du fondateur) au Canada sous mandat d’arrêt des Etats-Unis pour violation potentielle des sanctions mises en place contre l’Iran. Huawei s’est vue qualifiée par la Commission Européenne de société « inquiétante » car les terra datas qu’elle traite pourraient tomber dans la nasse des services de renseignements chinois. Huawei est en pleine ascension en Europe, ayant doublé ses effectifs entre 2013 et 2018 pour atteindre 14.000 employés, avec une part de marché des infrastructures de réseaux européens estimée à 15-20%. Son chiffre d’affaires en 2018 s’est établi à 100 milliards de dollars, plus que Cisco et même IBM. Elle a détrôné Apple pour devenir le deuxième vendeur de smartphones au monde, derrière Samsung.

Contre ce mastodonte, les Etats-Unis mènent une campagne de pressions notamment envers les opérateurs télécom en Europe, ainsi qu’envers nos gouvernements pour sortir Huawei de cette « course aux armements » du 21ème siècle d’un nouveau genre. L’Administration américaine a dépêché des émissaires au Royaume-Uni, en Allemagne, et en Pologne en 2018 pour faire passer un message très clair : les gains de coûts associés au fait d’utiliser un prestataire tel que Huawei sont sans commune mesure avec les risques (et coûts) d’intrusions chinoises dans les infrastructures de l’OTAN…et la possible remise en cause de la construction d’une base de l’armée américaine en Pologne évaluée à USD $ 2 milliards. L’effet de cette campagne s’est même fait ressentir jusqu’en Australie qui a sorti Huawei des appels d’offres liés à la 5G.

Lorsque Huawei et ZTE ont remplacé les puces américaines par des chinoises dans leurs smartphones, le gouvernement des Etats-Unis a sommé ses deux plus importants opérateurs de téléphonie mobile, AT&T et Verizon, d’arrêter la vente de ces smartphones dans leurs boutiques. Ils s’y sont pliés sans broncher.

La crainte des Etats-Unis repose en partie sur une loi de l’Empire du Milieu datant de 2017, la « Loi Nationale d’Intelligence », qui enjoint les sociétés chinoises de soutenir et de coopérer avec les services de renseignement chinois, où qu’elles opèrent.

Mais cette posture du gouvernement américain est imprégnée d’une hypocrisie sans vergogne. Car dans cette affaire, il existe aussi un angle « NSA » (National Security Agency), les « Grandes Oreilles » de notre grand allié qui sont allées jusqu’à épier les téléphones mobiles de chefs d’Etat « amis ». En 2013, son directeur, l’Amiral Michael S. Rogers, avait interdit aux dirigeants des opérateurs télécom américains d’inclure Huawei ou tout autre acteur chinois dans leurs appels d’offre. Ensuite, grâce aux révélations d’Edward Snowden, nous savons qu’une opération de piratage conduite à partir de 2010 par cette même agence, nommée « Shotgiant », lui a permis de s’immiscer dans les systèmes d’information du géant à son QG à Shenzhen. Cette intrusion n’aurait apparemment pas révélé l’existence de codes sources « malins » ou de programmes systématiques de collecte de données.  Le gouvernement américain continue à ce jour de démentir l’existence d’une telle opération.

Et l’Europe, où est-elle dans tout cela ? Elle est loin sur son propre territoire, de reconstruire et même simplement de rénover son propre réseau avec les seuls acteurs nordiques et français. Elle se retrouve coincée entre les acteurs publics et privés chinois et américains. Peut-être pourrait-elle donner l’exemple comme elle l’a fait avec la RGPD, encore faudrait-il qu’il y ait une véritable prise de conscience et une ambition stratégique de la part de nos leaders politiques pour « sécuriser » cette révolution technologique, protéger les données confidentielles de nos entreprises et de nos gouvernements, et même pour s’en emparer. Il y a urgence. La mise en place de la RGPD est en effet d’ores et déjà elle-même menacée par le « Cloud Act II » voté par le Congrès américain en 2018.

Christopher Th. Coonen (Geopragma, 11 février 2019)

Lille : Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Rosca Steuckers 1-0.jpg

Moldavie, la virgule euro-russe

Samedi 23 mars 2019 à Lille :

Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Ancien vice-premier ministre de Moldavie, journaliste et éditeur, Iurie Rosca est le principal coordinateur des colloques eurasistes de Chisinau, qu’il présente comme un anti-Davos. Persécuté par les oligarques qui dirigent son pays, il avait été menacé en 2018 d’une peine de 7 ans de prison.

C’est donc un authentique dissident anti-mondialiste que l’équipe d’ER Lille accueillera le samedi 23 mars prochain pour une rencontre avec l’historien belge Robert Steuckers sur le rôle géopolitique de la « Moldavie, la virgule euro-russe ».

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

Le Président des ultra-riches. Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

présriches.jpg

Le Président des ultra-riches Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

par Frédéric Stévenot

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

« Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d’enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.

Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle ».

Si le titre de l’ouvrage évoque à dessein l’une des précédentes publications des « Pinçon-Charlot »[1] , l’attention du lecteur doit se concentrer sur le sous-titre. Car le projet du livre y est défini très clairement. Le couple de sociologues utilise les connaissances acquises au cours de leurs nombreuses enquêtes au sein des élites pour analyser le parcours de l’actuel président de la République, mais aussi les mesures prises en l’espace d’une année et demie.

Les cent-soixante seize pages de cet ouvrage se lisent sans aucune difficulté, l’humour n’y étant pas pour rien. Les mieux informés ne trouveront pas de révélations inédites sur le personnage du président de la République, ce qui n’est d’ailleurs pas l’objectif des auteurs. En revanche, ils nous offrent une synthèse qui permet de mettre en relation tout ce que l’on sait sur lui, très précisément informée. Encore s’agit-il d’une analyse de type sociologique bâtie autour d’une problématique : en quoi E. Macron est-il représentatif de la classe sociale dont il est issu et dont il porte les intérêts ?

Si l’on se fie à ce que les auteurs disent en préambule, leur « Président des ultra-riches » est une réponse au défi lancé implicitement par E. Macron, dont les propos avaient été rapportés par Le Canard Enchaîné, à l’automne 2017. Il réfutait le fait qu’on puisse le qualifier de « président des riches », comme l’avait été N. Sarkozy : « personne ne peut me relier à cette image ». À défaut de cela, les sociologues devaient pouvoir démontrer facilement le mépris et la condescendance exprimés par le candidat puis par le président, en s’appuyant sur les premières mesures qui venaient appuyer les « macronades ». Ils rappellent toutefois les conditions de son élection : 24 % des votes exprimés, mais seulement 18,2 % des inscrits au premier tour, soit le plus mauvais résultat de toute la Cinquième République. Ce qui inciterait à la modestie laisse au contraire place à l’arrogance, au nom de la légitimité sortie des urnes. Ils rappellent également les conditions de la campagne électorale, et la construction d’un candidat « hors système », alors que son parcours démontre à l’envi qu’il se place parfaitement dans le système. On se dit alors que, finalement, avec une base populaire aussi restreinte, les mesures prises par le nouveau président sont en parfait accord avec ceux qui le soutiennent réellement. C’est justement la conclusion à laquelle parvient les Pinçon-Charlot, « en croisant le contenu de sa politique sociale et économique avec sa trajectoire sociobiographique et le maillage oligarchique de son pouvoir » (p. 155).

Quand la rédaction du livre s’est achevé, le mouvement des « gilets jaunes » avait commencé. La reprise de deux récits publiés dans L’Humanité (26 nov. et 11 déc. 2018) s’imposait pour confirmer le bien-fondé du propos du livre. En effet, l’un des thèmes exprimés par les manifestants concernait sinon la personne du président de la République, au moins le mépris de classe qu’il n’avait cessé d’exprimer.

Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes

[1] Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, La Découverte, coll. « Zones », 2010, rééd. La Découverte, coll. « Poches/Essais », 2011.
 

dimanche, 10 mars 2019

Le retour du peuple, communauté de lutte...

gjcasques.jpg

Le retour du peuple, communauté de lutte...

par Jure Georges Vujic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré au retour du peuple au travers de la révolte des Gilets jaunes... Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

Le retour du peuple, communauté de lutte

Il n’y a pas si longtemps, Pierre Rosanvallon, dans Le peuple introuvable, posait la question de la  représentation effective du peuple dans nos vieilles démocraties parlementaires. Les apôtres  du libéralisme ayant proclamé le règne de l’individu-roi, la souveraineté du peuple – qui reste pourtant le fondement de la démocratie – se voyait sacrifiée au nom de la société de marché, la plus conforme au capitalisme tardif, de la séduction et du désir. Et pourtant, le peule insaisissable, le peuple essentialisé et sanctifié par les idéologies de la modernité, revint au-devant de la scène politique, dans la rue avec les gilets jaunes, parfois de façon brutale, mais en tant que force de contestation incontournable.

Cette présence du peuple au réel, au quotidien, n’est plus une abstraction, mais l’évidence même du principe politique de la démocratie, une réalité agonale qui unifie le principe naturel Fichteien du « droit du sang »  et la communauté de volonté Renanienne qui en appelle à « un plébiscite de tous les jours ».


C’est cette réalité, ce come back du peuple enraciné en tant que moteur de l’histoire, que l’hyperclasse globaliste s’efforce de nier et de réprimer. Alors que la démocratie parlementaire constituait, depuis deux siècles, l’horizon intouchable du bien politique, aujourd’hui elle semble trahie et toucher à son terme. Aujourd’hui, le divorce entre peuple et oligarchie globale gouvernante se gargarisant de ses discours, est bel et bien consommé, et les lignes de front seront à la fois sociales et communautaires.

Nous assistons de plus à l’émergence d’une conflictualité intra-étatique et non plus inter-étatique. Une conflictualité au sein de laquelle le peuple en tant que communauté de destin se définira à l’avenir, comme le souligne Charles Chaumont, par « l’histoire de ses luttes », une histoire qui reste à écrire…

En effet, Pour Charles Chaumont, contrairement au droit international classique, fondé sur la volonté des seuls gouvernants, le droit international contemporain se caractérise par l’irruption du peuple comme réalité historique dans la scène internationale. Une irruption qui introduit une véritable rupture critique dans la manière de penser l’ordre juridique international.


Deux siècles plus tard, on assiste à la convergence entre la « communauté de destin » de l’austro-marxiste Otto Bauer, qui permet d’opérer une articulation entre le peuple-en-soi et le peuple-nation, ce nouveau « bloc historique » Gramscien, porteur de transformation sociale. En effet, c’est la grande leçon de Gramsci qui avait bien vu les limites d’une telle conception anti-nationale et pour lequel l’expression de peuple-nation (« popolo-nazione ») s’insérait dans le cadre du bloc historique et d’hégémonie, tout en étant l’expression du sentiment national mise en perspective selon une stratégie sociale révolutionnaire stratégique inclusive et émancipatrice.

C’est bien cette rencontre entre la dimension « populaire-nationale » et la lutte sociale, qui échappe aux carcans des partis de la droite bourgeoise, ainsi qu’au monopole idéologique de l’antifascisme sansfrontiériste et internationaliste, qui fait la singularité d’un peule en lutte qui devient « fait social total ». En effet, la gauche antifasciste reste profondément réactionnaire, bourgeoise et anti-populaire, car prisonnière d’une approche anti-identitaire et a-nationale, elle n’a jamais su ancrer sa vision de « société des producteurs » dans une vaste communauté organique enracinée, dans le cadre d’une identité historique propre.


La même aporie est vérifiable chez le marxisme messianique historique qui transfère cette téléologie historique (« le sens de l’histoire ») de la nation vers le prolétariat international (ou plus exactement transnational) en oubliant que toute révolution sociale s’inscrit dans une culture nationale spécifique. C’est aussi la raison pour laquelle le capitalisme libéral contemporain, qui glorifie le marché transnational et le cosmopolitisme culturel a trouvé un allié privilégié dans le discours sans-frontiériste libéral-libertaire de gauche.

Depuis l’ordre international wilsonien qui, à la fin de première guerre mondiale, instrumentalisa le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes afin de décoloniser le monde et d’assurer le démantèlement des empires multiethniques, la notion de peuple comme « force créatrice » dans la dynamique du droit international fut peu à peu évacuée au profit de la volonté des seuls gouvernants, et du discours sociétal sur les droits de l’homme et sur le droit des minorités.


L’actuelle progression des mouvements populistes, le réveil des couches populaires et moyennes socialement marginalisées et déclassées de part l’Europe, démontrent que le peuple reste une force de contestation à la fois sociale et identitaire incontournable. Le principe des luttes de libération nationale de l’époque coloniale cède le pas au droit des peuples à témoigner d’eux-mêmes, le droit à l’auto-détermination se transformant en droit à l’auto-conservation et du droit à rester eux-mêmes à l’époque post-nationale et face à la logique marchande et uniformisante des Etats oligarchiques, satellisés par les instances supranationales et globalistes. Nul ne sait si ce phénomène général de clivage entre peuple et élites engendrera à long terme une possible inversion des jeux de puissance et des retournements qui peuvent, à terme, changer l’état de la société internationale.

Jure Georges Vujic (Polémia, 25 février 2019)

jeudi, 07 mars 2019

Edelweiss The Archaeo-Futurist European Imperial Idea in Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profonds de l’Europe

tours-vertes-au-centre-de-paris.jpg

Edelweiss

The Archaeo-Futurist European Imperial Idea in Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profonds de l’Europe

(Madrid: BIOS, 2017)

by Alexander Wolfheze

Prologue: Wormtongue in Zürich

RS-trilogievol1.jpgFor the Brussels regime of globalist eurocrats the upcoming European elections obviously represent an opportunity to fit itself with a new set of ‘democratic clothes’, but it also offers the patriotic-identitarian resistance an opportunity to revisit its critique of the ‘EU project’. At this point, the camouflage cover of EU emperorship has become so threadbare that even its heir-apparent Mark Rutte openly wonders if the time has not come to switch from outdated democratic outfits to updated totalitarian styles. In this regard, the title of his Zürich ‘Churchill Lecture’ of 13 February 2019 - interpreted as yet another ‘job application’ by many political analysts - leaves little room for doubt: ‘The EU: from the power of principles towards principles and power’. Despite the grammatical ambiguity, the ‘semantic switch’ is clear for all to see: the ‘power principle’ is now foremost in the minds of the eurocratic elite. For the EU needs a reality check; power is not a dirty word read: ‘the EU should use its instruments of power’. For the importance of being less naïve and more realistic read: ‘it is time to end the idealistic charade’. For The requirement of unanimity reflects the fact that foreign policy is part of the core of national sovereignty... But when it comes to sanctions, I do think that we must give serious thought to enabling qualified majority voting for specific, defined cases read: ‘the remaining state sovereignty of the member states should be diminished even further’. In fact, the transformation of the EU into a ‘super state’ is already a palpable reality: the steady accumulation of censorship in the (social) media and digital sphere, through ‘hate speech codes’,[1] ‘fake news taskforces’[2] and ‘copyright directives’,[3] is approaching the level of Orwellian perfection. As the totalitarian finish line of the EU project is coming into view, it is important to re-view its historical genesis and ideological baseline.

The Maastricht Treaty that laid the formal groundwork for the present-day European Union was signed on 7 February 1992, only six weeks after the formal dissolution of the Soviet Union. Thus, the construction of the new cultural-marxist Western Bloc commenced almost immediately after the demolition of the old real-socialist Eastern Bloc. Since then, the EU was not only enlarged externally (most substantially through the hasty absorption of the Central European nation-states that had just freed themselves from Eastern Bloc rule) - it was also transformed internally, rapidly developing into a proto-totalitarian ‘super state’ project and a worthy successor to the Soviet Union. In a number of ways, the similarities are increasingly startling. The same social ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: hyper-proletarian collectivism / Western Bloc: neo-matriarchal levelling. The same economic ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: ‘forced collectivization’ / Western Bloc: ‘disaster capitalism’. The same ethnic ‘deconstruction’ - Eastern Bloc: ‘group deportation’ / Western Bloc: Umvolkung. In the contemporary West, the discrepancy between the theoretical discourse of the rulers and the practical lived reality of the people is approaching the same grotesque ‘doublethink’ level as it reached in the Eastern Bloc. The ideological doctrine of Western liberal-normativism theoretically upholds ‘freedom’, ‘equality’, ‘democracy’, ‘justice’ and ‘human rights’, but its real-time practice of nihilist deconstruction provides only social-darwinist economic jungle law, perverse social implosion, pervasive institutional corruption, failing law enforcement and wholesale ethnic replacement. In a certain sense, the Western Bloc has already surpassed Eastern Bloc totalitarianism: in all EU member states the EU flag is everywhere displayed right next to the national flag - a direct insult to national dignity that even the formally independent Soviet satellite states were spared.

Given this escalating discrepancy between theory and practice, the ruling class of the Western Bloc - a globalistically-eurocratically operating coalition between neo-liberal high finance and cultural-marxist intelligentsia - has been transformed into a hostile elite in the true sense of the word. Its EU project has been shown for what it truly constitutes: a globalist anti-Europe project. If European civilization, and the indigenous peoples of Europe that are the bearers of this civilization are to survive, the removal of the hostile elite must have absolute priority. In working towards this end, a fundamental (cultural-historical, political-philosophical) critique of its ideology is of crucial importance for the patriotic-identitarian resistance. An important contribution to this critique has recently been made by Belgian Traditionalist publicist Robert Steuckers: a better ‘guide’ to the issues at stake in the upcoming ‘European elections’ of May 2019 than his great trilogy Europa is hardly imaginable. This present essay aims at making Steuckers’ analysis of Europe’s authentic core values and identitarian roots, found in Part I of Europa but written in French and not yet translated, available to a wider English-speaking audience. Part I of Europa offers more than a thorough counter-analysis of the postmodern ‘deconstruction’ of Europe’s authentic values and identities: it offers a clear formulation of a viable alternative: an Archaeo-Futuristically inspired ‘Europe of the Peoples’, based on the complementary principles of autonomous ethnic communities, consistently-applied political subsidiarity and pragmatic confederative structures. It ought to be said once more: the Western patriotic-identitarian movement owes Robert Steuckers a great debt of gratitude for his tireless educational work. Above and beyond this, the patriotic-identitarian movement of the Low Countries congratulates him on rising above the usual intellectual mediocrity of our ‘lowlands’ - and reminding Europe of the fact that even in our backwaters thought is being given to the possible shape of a new Europe of the Peoples.

(*) As in the case of the preceding ‘Steuckers reviews’,[4] this essay is not only meant as a review: it also serves as a meta-political analysis in its own right - a contribution to the patriotic-identitarian counter-deconstruction of the postmodern deconstruction discourse of the Western hostile elite. The core of this essay provides a summary of Steuckers’ Traditionalist exploration of European identity. This exploration puts a full stop behind the postmodern deconstruction of that identity and provides a cultural-historical tabula rasa that allows the patriotic-identitarian movement to give an entirely new and revolutionary meaning to the idea that is ‘Europe’. In an intellectual sense, an Archaeo-Futurist Europe is now effectively within reach.

(**) This essay treats the ‘European case’ in three steps: the first paragraph triad offers base-line ‘diagnostics’, the second paragraph triad offers ‘therapeutic’ reference points and the seventh paragraph suggests avenues for a concrete ‘treatment’. In the first and last paragraphs, the reviewer gives an outline of the larger Archaeo-Futurist context within which Steuckers’ exploration of European identity becomes relevant for the patriotic-identitarian movement - the actual ‘review’ of Steuckers’ Europa I is found in paragraphs 2 through 6.

(***) For an explanation of the chosen linguistic form and note format the reader is referred to the prologues of the preceding ‘Steuckers reviews’.

1.

The Red Weed

(psycho-historical diagnosis)

‘Over Your Cities Grass Will Grow’[5]

wwwells2.jpgTill today, H.G. Wells’ masterpiece The War of the Worlds not only remains one of the greatest works of the entire literary science fiction genre: till today, this evergreen also retains a direct - albeit mostly unconsciously and instinctively recognized - relevance to the existential condition of Western civilization.[6] Wells’ masterful impressionist rendering of ‘Earth under the Martians’ sketches a world where mankind has lost its bearings - where all recognition and reference points have been wiped away. As human civilization is destroyed by superior alien technology, alien occupation reduces mankind itself to cattle for the slaughter - even earthly nature itself is displaced by alien vegetation. Thus a (literally) creepy ‘red weed’ - a reference to the red colour of ‘war planet’ Mars - grows over the ruins of human civilization, suffocating the remnants of earthly vegetation.[7] Literary analyses of The War of the Worlds recognize that Wells’ masterpiece can be plausibly interpreted as a series of retrospective and contextual psycho-historical ‘mirror images’. Thus, Wells projects the imperialistically rationalized and social-darwinistically justified genocide of ‘primitive peoples’ (such as the indigenous people of Tasmania)[8] by the ‘white master race’ throughout the modern era on the hypothetical extermination of humanity by a superior alien race. He also projects the dehumanizing horror of the rising ‘bio-industry’ of his time on humanity’s hypothetical ‘cattle status’ under alien dominion. Most literary analyses, however, stop of short of pointing to the predictive value of Wells’ work - a value that derives from its forward projection of multiple and simultaneous occurring technological and sociological developmental trajectories. Earlier times would undoubtedly have been recognized Wells’ genius literary packaging of these projections as straightforward ‘prophecy’ – our own time must make do with ‘scientific fiction’.

The existential stress fractures that Modernity has caused in Western civilization can be analyzed - and partially projected forward - by means of modern scientific models: economically as Entfremdung (Karl Marx), sociologically as anomie (Emile Durkheim), psychologically as cognitive dissonance (Leon Festinger) and philosophically as Seinsvergessenheit (Martin Heidegger). For the Western patriotic-identitarian movement the meta-political relevance of these analyses does not primarily reside in their - sometimes ideologically biased - ‘deconstructive’ capacity, but rather in their simple diagnostic value. In this respect, there exists an important similarity between such modern scientific models and modern artistic ‘models’ such as Wells’ The War of the Worlds: by interpreting societal develops as ‘omens’ they can provide societal ‘traffic signs’ - and existential ‘warning signs’. By now, the accumulative impact of Modernity on Western societies is so great that the existential condition of the Western peoples can no longer be described in terms of authentic civilizational continuities or historical ‘standard settings’. When deviation, aberration and derailment determine an entire existential condition, then historically recognizable ‘standards’ are obsolete. When scientifically formulated ‘traffic signs’ are ignored for long enough, then artistically ‘predicted’ dystopian abysses must be faced. It is not by chance that the current phase op (ex-)Western cultural history is described by the term ‘post-modern’: the (ex-)Western societies of today have largely left behind authentic civilizational continuity and they are now moving with increasing speed in the direction of existential conditions that bare an uncanny resemblance to those that prevailed in Wells’ vision of Earth under the Martians.

The new ‘globalist’ ruling class of the West has effectively separated itself from the Western peoples - and positioned itself above it. Now, its only ‘connection’ to these peoples is found in the impact of its power. The hostile elite now considers itself superior to the ‘masses’ that it has ‘outgrown’ in a sense that is not merely ethical and aesthetical: it considers itself evolutionarily superior - it has become alienated in the most literal sense of the word.[9] The consistently negative effects of the hostile elite’s exercise of power - felt most particularly in neo-liberal exploitation, industrial ecocide, bio-industrial animal cruelty, cultural-marxist deconstruction, social implosion, ethnic replacement - define its role as a literally hostile elite. It does not know empathy and sympathy in any way, shape or form: not for its Western enemies, not for its Third World servants and not for its home planet - it is now literally alien to the Earth itself. The globalists are at war with humanity as a whole. They seek to eliminate or enslave at will. They care about themselves and themselves alone. They are committed to concentrating all wealth in their hideous hands. In their evil eyes, our only purpose is to serve them and enrich them. Hence, there is no room for racism, prejudice, and discrimination in this struggle. It is not a race war but a war for the human race, all included, a socio-political and economic war of planetary proportions (Jean-François Paradis).[10]

globelite.jpg

The globalist - and therefore anti-European - geopolitical strategy of the hostile elite (which aims at industrial delocalization, social atomization and cultural deracination, cf. Steuckers 223ff.) may be recognized as social-economic and psycho-social warfare by a handful of patriotic-identitarian thinkers, but the Western masses only recognize its effects: economic marginalization (labour market manipulation, artificial unemployment, interethnic wealth redistribution), social malaise (matriarchal anti-law, family structure disruption, digital pornification) and cultural decadence (educational ‘idiocracy’, academic ‘valorization’, media ‘political-correctness’). Through a carefully calibrated - but now critically dosed - process of mass immigration, the hostile elite is constantly reinforcing these economic, social and cultural ‘deconstruction’ programs, to the point of irreversibility. The Umvolkung process aims at eradicating the Western peoples as ethnically, historically and culturally distinct entities by ‘dissolving’ them in an atomized mass of atomized déracinés - by stamping them down into la boue,[11] the ‘mud’ of identity-less, character-less and will-less ‘mass man’. This process of ethno-cultural, social-economic and psycho-social total levelling, for now directed primarily at Europe, aims at the ultimate Endlösung of the core problem of the New World Order, which is the continued existence of authentic - and therefore automatically anti-globalist - identities at the collective level. Most concretely, this Endlösung is realized through the totalitarian implementation of ethnocidal ‘multiculturality’ and anti-identitarian ‘mobocracy’.

The motivations and aims of the hostile elite effectively ‘surpass’ the imagination of the Western masses - in certain respects, they even ‘surpass’ the common categories of human thought. In fact, their ‘un-earthly’ and ‘diabolical’ quality is starting to become increasingly evident in its concrete effects.[12] Elsewhere, the ideology of the hostile elite was defined as ‘Culture Nihilism’, i.e. as an improvised amalgam of ideas characterized by militant secularism, social-darwinist hyper-individualism, collectively internalized narcissism and doctrinal culture-relativism aimed at the destruction of all authentic forms of Western civilization.[13] The fact that the Western masses are not able to grasp Cultural Nihilism as an ideology and a program is largely due to its deliberate ‘vagueness’: the explicit motivations and aims of the hostile elite are intentionally il-logical and anti-rational. The only thing that is important for the hostile elite is power: its so-called ‘ideas’ are mere stratagems to gain, retain and expand power: they should be understood as ‘frames’ that serve specific purposes in cognitive warfare.

spcar.jpgA good example of this cognitive warfare can be found in the currently fashionable ‘climate debate’: the ‘party (cartel) line’ that has been laid out by the hostile elite makes an appeal to Gutmensch eco-consciousness, but the punitive tribute that is imposed on the masses by means of new ‘climate taxes’ is exclusively used for ‘investment’ in commercial ‘climate business’ - and to subsidize politically-correct ‘climate clubs’. The inevitable popular backlash is then cognitively ‘transposed’ into a sub-rational ‘climate denial’ discourse that is projected on - even pragmatically claimed by - the ‘populist’ opposition, either in activism (the French ‘yellow vests’) or in parliament (the ‘0,00007 degrees centigrade’ slogan of the Dutch Forum for Democracy party). In this case, the cognitive dissonance that has been successfully created by the hostile elite runs so deep that the ‘common man in the street’ is actually denying the reality of vanishing winter ice and absurd February springs seasons to himself. The balancing act of the hostile elite is entirely effective: the ‘populist opposition’ is happy to abandon the moral high ground for the sake of a few extra parliamentary seats, the masses are happy because they can continue their ‘dance on the volcano’ with some extra years of holiday flights and automobile kilometres and the hostile elite is happy to continue in its ‘economic growth’ model - and with the extra ‘climate taxes’ that can be fed into ‘commercial investments’ and, of course, ‘climate refugees’. In the meantime, ‘business as usual’, or actually more than usual, means that the ecocidal clock of anthropogenic global warming and meteorological catastrophes is left to run its course - to the ‘final countdown’.

On balance, however, the Western masses do instinctively recognize the globalist megalomania of the hostile elite - the elite intelligentsia dismisses this instinctive recognition as ‘belly feel’ and it disqualifies its political expression as ‘populism’. This extreme demophobic arrogance may long retain its effectiveness, but in the longest run, it will come at a heavy price: even now, the Western peoples are beginning to experience the globalist regime of the hostile elite as an ‘alien occupation’. The masses are slowly by slowly starting to see the all-suffocating power of the hostile elite for what it is: an alien ‘red weed’ that is literally smothering Western civilization and the Western homeland.

I had not realised what had been happening to the world, had not anticipated this startling vision of unfamiliar things. I had expected to see... ruins - I found about me the landscape, weird and lurid, of another planet. For that moment I touched an emotion beyond the common range of men, yet one that the poor brutes we dominate know only too well. I felt as a rabbit might feel returning to his burrow and suddenly confronted by the work of a dozen busy navvies digging the foundations of a house. I felt the first inkling of a thing that presently grew quite clear in my mind, that oppressed me for many days, a sense of dethronement, a persuasion that I was no longer a master, but an animal among the animals, under [alien rule]. With us it would be as with them, to lurk and watch, to run and hide; the fear and empire of man had passed away. - Herbert George Wells, The War of the Worlds

2.

The European Kata-morphosis

(political-philosophical diagnosis)

 

Impia tortorum long[o]s hic turba furores sanguinis innocui, non satiata, aluit.

Sospite nunc patria, fracto nunc funeris antro, mors ubi dira fuit,

vita salusque patent.

[Here an impious mob of torturers, insatiable,

fed their long-lasting frenzies for innocent blood.

Now that the fatherland is safe, now that the cave of murder has been destroyed,

in the place where foul death once was,

life and health are open to all.][14]

After half a century of systematic demolition work on state structures and ethnic identities, Europe’s political, economic, social and cultural landscape has changed beyond recognition. The decades’ long outgrowths of parasitical neo-liberalism and prolific cultural-marxism have covered Europe as a ‘red weed’, creating previously unimaginable societal deformations. Hyper-mobile ‘flash capital’ is causing short-lived economic bubbles that give rise to architectural, artistic and fashion monstrosities, spreading outwards from ‘central business districts’, ‘leisure time resorts’ and ‘academic campus environments’. Ethnic ‘diversity’ is resulting in social-economic networks that are smothering the Western public sphere as so many ‘invasive species’: diaspora economies, drug mafias and polycriminal subcultures. These networks are supplemented by un-Western ‘spirit-based’ institutions: the awqāf[15] sponsored by Middle Eastern oil capital, the ‘asylum industry’ funded by public taxes and the ‘system media’ managed by globalist capital. What effectively links all these networks and institutions, systematically tolerated and facilitated by the hostile elite, is their common functionality, viz. their role as replacement mechanisms that are laying the groundwork for the New World Order. In this regard, a crucial role is reserved for the schwebende Intelligenz, viz. cultural-marxist intelligentsia that constitutes the globalist avant-garde. This intelligentsia is tasked with the supra-spatial and im-material deconstruction that precedes the spatial and material deconstruction of Western civilization. These ‘spiritual’ and ‘intellectual’ representatives of the globalist occupation regime ...se nichent dans [l]es trois milieux-clefs - média, économie, enseignement - et participent à la élimination graduelle mais certaines des assises idéologiques, des fondements spirituels et éthiques de notre civilisation. Les uns oblitèrent les résidus désormais épars de ces fondements en diffusant une culture de variétés sans profondeur aucune, les autres en décentrant l’économie et en l’éclatant littéralement par les pratiques de la spéculation et de la délocalisation, les troisièmes, en refusant l’idéal pédagogique de la transmission, laquelle est désormais interprétée comme une pratique anachronique et autoritaire, ce qu’elle n’est certainement pas au sens péjoratif que ces termes ont acquis dans le sillage de Mai 68. [...have settled in [the] three key positions [of globalist power] - media, economy [and] education - and there they work towards the slow but sure elimination of the ideological, spiritual and ethical foundations of our civilization. Some of them are engaged in the erasure of the already crumbling foundational remnants by disseminating superficial ‘cultural diversity’. Others [are engaged in] the ‘decentralization’ of the economy by literally blowing it up through speculation and delocalization. Yet others [are engaged in] the sabotage of the pedagogical ideal of [cultural] transmission by representing [that ideal] as an ‘outdated’ and ‘authoritarian’ practice on the basis of the negative connotation that these terms were charged with in the aftermath of May ’68.] (p. 262-3)

conflits-horssrie-n7-printemps-2018-1-638.jpg

The globalist intelligentsia is using refined ‘alien audience’ propaganda strategies and coordinates the cognitive warfare that the hostile elite is waging against the Western peoples: it is creating a liberal-normative habitus of exclusively ‘economic thought’ that justifies the physical deconstruction of Western civilization. ...[U]ne économie ne peut pas, sans danger, refuser par principe de tenir compte des autres domaines de l’activité humaine. L’héritage culturel, l’organisation de la médecine et de l’enseignement doivent toujours recevoir une priorité par rapport aux facteurs purement économiques, parce qu’ils procurent ordre et stabilité au sein d’une société donnée ou d’une aire civilisationnelle, garantissant du même coup l’avenir des peuples qui vivent dans cet espace de civilisation. Sans une telle stabilité, les peuples périssent littéralement d’un excès de libéralisme, ou d’économicisme ou de ‘commercialité’... [An econom[ic model] cannot refuse to take account of other spheres of human activity with impunity. The cultural sphere, the healthcare sphere and the educational sphere must always be prioritized above merely economic factors because they provide order and stability to a given community or civilization. They are the guarantors of the future of the peoples living within that civilization. Without such stability, the[se] peoples will literally die of an overdose of ‘liberalism’, ‘economism’ and ‘commercialism’...] (p. 216-7)

In the European context, the doubly neo-liberal and cultural-marxist deconstruction of Western civilization and peoples is implemented through the Brussels-based ‘EU project’. This project is characterized by a radical departure from all traditional notions of pan-European cooperation: in a meta-historical sense, the postmodern ‘EU project’ represents a structural inversion of the classical concept of the European empire. L’Europe actuelle, qui a pris la forme de l’eurocratie bruxelloise, n’est évidemment pas un empire, mais, au contraire, un super-état en devenir. La notion d’‘état’ n’a rien  à voir avec la notion d’‘empire’, car un ‘état’ est ‘statique’ et ne se meut pas, tandis que, par définition, un empire englobe en son sein toutes les formes organiques de l’aire civilisationnelle qu’il organise, les transforme et les adapte sur les plans spirituel et politique, ce qui implique qu’il est en permanence en effervescence et en mouvement. L’eurocratie bruxelloise conduira, si elle persiste dans ses errements, à une rigidification totale. L’actuelle eurocratie bruxelloise n’a pas de mémoire, refuse d’en avoir une, a perdu toute assise historique, se pose comme sans racines. L’idéologie de cette construction de type ‘machine’ relève du pur bricolage idéologique, d’un bricolage qui refuse de tirer des leçons des expériences du passé. Cela implique une négation de la dimension historique des systèmes économiques réellement existants, qui ont effectivement émergé et se sont développés sur le sol européen. [Contemporary ‘Europe’, as given shape by the Brussels ‘eurocrats’, is clearly not an empire - it represents its opposite: a superstate-in-the-making. The notion of the ‘state’ is essentially different from the notion of the ‘empire’: the ‘state’ is [literally] ‘static’ and [essentially] immovable, whereas the ‘empire’ is [always in a state of flux as it is] engaged in the [constant] absorption of the organic forms that come within its reach, re-shaping and re-adapting them in accordance with its spiritual and political precepts. [T]hus, [the empire] is a constant state of fermentation and movement. If the Brussels eurocracy continues on its current path, which is leading [in the opposite direction and] towards a dead end, then it will end up in a state of total ‘fossilization’. In its current form, the Brussels eurocracy lacks - and refuses - [any kind of historical] memory and it resists [any kind of historical] rootedness. [Its radically] constructivist and mechanical self-image is based on an ideological improvisation that refuses to learn from the lessons and experiences of [European] history. This involves a denial of the historical dimension of the [specific national] real-life economic systems that have [organically] sprung up from the soil of Europe.] (p. 215-6)

From a political-philosophical perspective, the deeply anti-European ‘EU project’ represents no less than a globalist Machtergreifung. Neo-Jacobin radicals have taken over the reins of power and the historical precedents for Jacobin power experiments[16] - as in French and Russian revolutionary terror - should set off alarm bells all over Europe. But knowledge of the European historical context of the ‘EU project’, by itself, is insufficient for a thorough understanding of its ostensibly contradictory - because self-destructive - anti-European aims. Such an understanding requires insight into the larger aims of globalism - in his Europa trilogy, Steuckers now provides that insight in a lucid and concise manner.

3.

Globalist Anti-Europe Project

(geo-political diagnosis)

 

Sometimes the crime that one is about to commit is so terrible

that to commit it on behalf nation is not enough

- one needs to commit it on behalf of humanity.

- Nicolás Gómez Dávila

Steuckers’ panoramic overview of the contemporary global geopolitical landscape proceeds from the notion that the anti-European ‘EU project’ can only be properly understood as the result of the Second World War. That conflict ended the great power status and imperial hegemony of the European nation-states: the military defeat of France (1940), Italy (1943) and Germany (1945) was followed by the liquidation of European colonial empires (British India in 1947, the Dutch East Indies in 1949, Belgian Congo in 1960, French Algeria in 1962 and Portuguese Africa in 1975). In a few short years, world rule shifted to two superpowers that were guided by universalist ideologies and globalist geopolitics: the United States as the champion of Liberalism and the Soviet Union as the champion of Socialism. The physical (geographic, demographic, industrial) assets of defeated Europe was divided between the victors through military treaties (NATO, Warsaw Pact) and economic structures (EEC, Comecon). It is important to remember these brutal realities of military defeat, colonial liquidation and political tutelage. La Seconde Guerre mondiale avait pour objectif principal, selon Roosevelt et Churchill, d’empêcher l’unification européenne sous la férule des puissances d’Axe, afin d’éviter l’émergence d’une économie ‘impénétrée’ et ‘impénétrable’, capable de s’affirmer sur la scène mondiale. La Second Guerre mondiale n’avait donc pas pour but de ‘libérer’ l’Europe mais de précipiter définitivement l’économie de notre continent dans un état de dépendance et de l’y maintenir. Je n’énonce donc pas un jugement ‘moral’ sur les responsabilités de la guerre, mais je juge son déclenchement au départ de critères matériels et économiques objectifs. Nos médias omettent de citer encore quelques buts de guerre, pourtant clairement affirmés à l’époque, ce qui ne doit surtout pas nous induire à penser qu’ils étaient insignifiants. [For Roosevelt and Churchill the main aim of the Second World War was to prevent of the unification of Europe under the Axis powers, which would have given rise to a [European] economy that would have been ‘impenetrable’ and ‘invincible’ as an independent force on the world stage. Thus, [their true] aim in fighting the Second World War was not the ‘liberation’ of Europe, but [merely] the reduction of [Europe’s] continental economy to a state of permanent dependence. This statement does not reflect any pronouncement on the ‘moral’ responsibility for that war - it merely reflects the objective material and economic goals [that shaped it]. The fact that [the system] media are [carefully] avoiding any mention of [those] other goals, [goals] that were clearly pronounced at the time, does not mean that they were unimportant.] (p.220)

tcherno.jpg

In the mid-‘80s, after four decades of Cold War, the first stress fractures started to appear the globally operating power structures of the two superpowers. The Challenger and Chernobyl disasters (respectively, 28 January and 26 April 1986) clearly illustrated the fact that the symptoms of ‘imperial overstretch’ could no longer be hidden from public view. Escalating economic chaos and increasing loss of political credibility forced both superpowers into radical domestic reforms: Reaganomics and Perestroika represent the superpowers’ geopolitical high water mark. After the implosion of the Soviet Union, the United States formally comes out ‘on top’, but the Pyrrhic quality of America’s Cold War ‘victory’ soon becomes undeniable: it immediately ‘rolls over’ when China transforms itself into an economic superpower and it soon retreats from the Third World, which had been the prime battlefield of the Cold War just a few years before. After the American defeat in Somalia (Black Hawk Down, 1993), Africa is allowed to collapse into ‘failed states’ and neo-tribal chaos. After the American retreat from Panama (Canal Zone Handover, 1999), Latin America is left to Bolivarianismo and the Marea Rosa.[17] The imperialist ‘rat race’ between sovereign nation-states that started with the ‘World War Zero’ Seven Years War (1756-63) may have ended with America as ‘last man standing’, but the enforcement of an authentically imperial Pax America is far beyond the scope of America’s geopolitical intent, ambition and capacity. Thus, despite the overt Wilsonian rhetoric that surrounded America’s interventions in Iraq (Bush Senior in 1991 and Bush Junior in 2003), these do not represent exercises in principled ‘global governance’ - rather, they simply represent attempts at pragmatic resource control. After the self-abolition of the Soviet Union as a superpower contender and after the official announcement of a ‘New World Order’ (Bush Senior, 1991), the American ruling class decided that the ‘End of History’ (Francis Fukuyama, 1992) had come: it decided to switch from Americanism to globalism. Thus, it deliberately transformed itself into a ‘world elite’, now accessible to anybody with very much money and very little morality. This new world elite considers itself entirely exempt from the old rules and laws of geopolitics: from its perspective, national sovereignty, cultural uniqueness and ethnic identity are hopelessly outdated phenomena that merely stand in the way of its ‘Brave New World’. As a group, this new ‘globalist’ elite has cut itself off from all ethnic, religious and cultural roots: on the basis of this self-willed rootlessness it turns against the rest of mankind, to the extent that the rest still possesses roots: against states that still possess sovereign rights, against cultures that still possess authentic essences and against peoples that still possess substantial identities. The globalist hostile elite is born.

Under the double banners of neo-liberalism and cultural-marxism, the hostile elite regards the ‘backward’ residue of humanity as little more than a mass of infinitely malleable ‘human material’ that it can use to fill its bank accounts, to serve its sexual perversities and to compensate for its existential crises. [La superclasse... domine à l’ère idéologique du néoliberalisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, de cheiks du pétrole ou des décideurs politiques voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, un bon ‘parachute doré’. ...[N]umériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cor et à cri l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet ‘globalitaire’ ne peut donc pas recevoir le label de ‘démocratique’. [The ‘superclass’... dominates the era of neo-liberal ideology. It is not easy to define it: it is most clearly composed of the managers of the great multinationals, the directors of the great banks, the oil sheikhs [and some prominent] political leaders, but [it also includes] some movie stars, intellectuals and ‘spiritual gurus’. Aside from these, [it also includes] a much more opaque number of [mafia bosses and] drug barons who feed its banking branch with ‘black money’. The ‘superclass’ is far from stable: it is possible to belong to it for some years or decades, and then to drop out of it again - mostly with a ‘golden parachute’. ...[N]umerically, it is small, but it is more powerful than any of the aristocracies and partitocracies that preceded throughout all of [recorded] human history. Despite a [public] discourse that continually speaks about a glorious dawn of unprecedented freedom and equality, the [real] political [and] economic weight of the masses has never been so small before. Thus, the globalist project [that is now pursued by the ‘superclass’] cannot be qualified as ‘democratic’ in any meaningful way.] (p. 291)

usmp.jpg

The globalist hostile elite instrumentalizes American military power and political influence: it uses American power and influence to further its own globalist agenda. It abuses American prestige, American wealth and American lives - this is the deepest reason for the anti-globalist and nationalist ‘populist’ backlash that brought Donald Trump into the White House. But the hostile elite operates above and behind formal institutions such as the presidency: in America, real power is largely exempt from institutional control and democratic correction. Real power resides in the ‘Washington swamp’, the ‘lying press’ and the ‘deep state’ - they determine policy; it is to fight these monsters that the American people chose Donald Trump to be its president. The monstrous power of the hostile elite, however, is so great that the public sphere is still dominated by Trump’s enemies, even two years after his election victory. The terrible anger and open sabotage with which the hostile elite responds to Trump is understandable: in the final analysis, the fate of the globalist hostile elite depends on its control over American military and political assets. The hostile elite needs to maintain its control over America’s monetary supply, America’ armed forces and America’s diplomatic network if it wants to maintain the international geopolitical chaos on which its financial interests and ideological chimaeras thrive.

The most pressing geopolitical concern of the hostile elite and the reason it needs absolute control over America is the permanent subjugation of its potentially most dangerous enemy: Europe. The deadly danger to nihilist and rootless globalism posed by Europe resides in its combination of technological-industrial/social-economic capacity with authentic cultural-historical rootedness/ethnicity-based identity. After the collapse of the Soviet Union the task of keeping Europe in subjugation to globalism, previously shared between the two superpowers, devolved on the United States alone. The globalist strategy to achieve this task started out twofold: the globalist hostile elite enforced a permanent weakening of newly re-united Germany (through formal sovereignty limits and ‘monetary union’ tribute payments to France) and it expanded American military presence eastward (through NATO enlargement). This double strategy, however proved problematic as a long-term solution to the ‘European Question’: given America’s many global commitments, its military presence throughout all of Europe constitutes a considerable liability that forces it into grotesque deficit spending and risqué diplomatic brinkmanship. Its centrepiece, the ‘containment’ of Germany, is also proving to be more problematic than previously thought: even the burdens of German unification (from 1990) and European single-currency liability (from 1999) have not been able to slow down the German social-economic motor. Quite the opposite has happened: EU expansion into the former Eastern Bloc (from 2004) is raising the old spectre of a German-led semi-autarkic geopolitical bloc. The prevention of such a Mitteleuropa project was the main aim of the Balkan ‘thwarting’ policy of the Entente powers in the early 20th Century: in the summer of 1914 it finally provoked the Central powers into starting the First World War. This geopolitical ‘larger picture’ provides an entirely different perspective on phenomena such as the ‘Financial Crisis’ of 2008, which started in America but led Europe into the crippling ‘European Debt Crisis’ of 2009, and the ‘Arab Spring’ of 2011, which led to the ‘European Migration Crisis’ of 2015.

Philosophy-Machiavelli.jpgThis perspective is best formulated by Steuckers himself: La globalisation, c’est... le maintien de l’Europe, et de l’Europe seule, en état de faiblesse structurelle permanente. Et cette faiblesse structurelle est due, à la base, à un déficit éthique entretenu, à un déficit politique et culturel. Il n’y a pas d’éthique collective, de politique viable ou de culture féconde sans que Machiavel et les anciens Romains, auxquels le Florentin se référait, appelaient des ‘vertus politiques’, le terme ‘vertu’ n’ayant pas le sens stupidement moraliste qu’il a acquis, mais celui, latin, de ‘force agissante’, de ‘force intérieure agissante’... [Globalization means this: ...the maintenance of Europe - and only Europe - in a permanent state of structural weakness. In the final analysis, this weakness is due to a permanent ‘ethical deficit’ [that translates into] a political and cultural deficit. Collective ethics, viable politics [and] fruitful cultures are impossible without what Machiavelli, and the ancient Romans on whom the Florentine based hi[s thought], termed the ‘political virtues’ - a phrase in which the meaning of the word ‘virtue’ does not have the short-sighted moralistic charge that it has attracted recently, but rather the [original] Latin [meaning] of ‘acting force’ [and] ‘inner guiding force’.] (p. 279-80) Steuckers correctly points to the ‘ethical deficit’ of Europe as being imposed by globalist cognitive warfare, resulting in Europe’s debilitating lack of purpose and willpower. This deficit prevents psycho-historical catharsis, geopolitical assertiveness and decisionist self-defence. It renders Europe helpless in the face of acute existential threats such as the social implosion, mass-immigration and jihadist terror that are deliberately fostered by its enemies. This globalist ‘anti-European’ Europe is realized in the internalization of the cognitively dissonant globalist ‘mainstream media’ discourse of self-destructively interpreted ‘human rights’, ‘multiculturality’ and ‘diversity’. L’arme principale qui est dirigée contre l’Europe est donc un ‘écran moralisateur’, à sens unique, légal et moral, composé d’images positives, de valeurs dites occidentales et d’innocences prétendues menacées, pour justifier des campagnes de violence politique illimitée. [The main weapon employed against Europe is the uniquely ‘moralist [television, computer and telephone] screen’ that [is imposing specific] legal and moral ‘values’ [through] the positive ‘frame’ of so-called ‘Western values’ and supposedly ‘threatened innocence’ by justifying a [systematic] campaign of endless political terrorism.] (p.281)

Everywhere across Europe this globalist discourse is entirely internalized and primarily represented by the soixante-huitard generation that achieved a power monopoly in the wake of its ‘long march through the institutions’. Pendant les années de leur traversée du désert, ...les [utopistes]de [la] génération soixante-huitard] feront... un ‘compromis historique’ qui repose, ...premièrement, sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, deuxièmement, sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartienne de la ‘culpabilité’ des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire, et troisièmement, sur un pari pour toutes les démarches ‘mondialisatrices’, même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institution comme la Commission Européenne, championne de la ‘néolibéralisation’ de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection. [During their years in the desert... the [utopists] of the [‘68] generation... made a ‘historical compromise’ that is based... on [three complementary strategies]: (1) an [abandonment and] betrayal of their [core] leftist ideology [of] freedom and emancipation in favour of neo-liberalism, (2) a [political] application of the Freudian-Sartrean notion of the ‘guilt’ of the European peoples, [who are held] responsible for all crimes in history and (3) an adherence to ‘globalizing’ processes - even [if those processes] are driven by [un]democratic [and] illegitimate capitalist powers of institution[s] such as the European Commission, [which has become] the champion of the ‘neo-liberalisation’ of Europe and which has never received a democratic mandate.[18]] (p.293) This ideological betrayal and this globalist collaboration, now the standard modalities of the European hostile elite, have brought European civilization to the brink of the abyss.

soih.jpg

Steuckers points to the functionality of the treason of the European soixante-huitards in the larger framework of globalist geopolitics: this treason delivers Europe into the hands of a de facto ‘monster pact’ between two quintessentially anti-European globalist forces: liberal-normativism, as symbolized by American ‘Puritanism’, and islamism, symbolized by Saudi ‘Wahhabism’. Aujourd’hui, nous faisons face à l’alliance calamiteuse de deux fanatismes religieux : le wahhabisme, visibilisé par les médias, chargé de tous les péchés, et le puritanisme américain, camouflé derrière une façade ‘rationnelle’ et ‘économiste’ et campé comme matrice de la ‘démocratie’ et de toute ‘bonne gouvernance’. Que nous ayons affaire à un fanatisme salafiste ou hanbaliste qui rejette toutes les synthèses fécondes, génératrice et façonneuses d’empires, qu’elles soient byzantino-islamiques ou irano-islamisées ou qu’elles se présentent sous les formes multiples de pouvoir militaire équilibrant dans les pays musulmans, ou que nous ayons affaire à un fanatisme puritain rationalisé qui entend semer le désordre dans tous ces états de la planète, que ces états soient ennemis ou alliés, parce que ces états soumis à subversion ne procèdent pas de la même matrice mentale, nous constatons que toutes nos propres traditions européennes... sont considérées par ces fanatismes contemporains d’au-delà de l’Atlantique ou d’au-delà de la Méditerranée comme émanations du Mal, comme des filons culturels à éradiquer pour retrouver une très hypothétique pureté, incarnée jadis par les pèlerins du ‘Mayflower’ ou par les naturels de l’Arabie du VIIIe siècle. [In the contemporary world we are facing a disastrous [globalist, anti-European] alliance between two religious fanatisms: Wahhabism,[19] which is visualized as the scapegoat [‘bad cop’] in the [mainstream] media - and American puritanism, which is portrayed as a stable rational and economist reference frame [‘good cop’] that provides ‘democracy’ and ‘good governance’. But such [fanatisms] are [entirely] incompatible with our own European traditions. This is not only true for [‘Wahhabism’ and its] ‘Hanbalite and ‘Salafist’ [fellow-traveller] fanatisms[20] that are incompatible with the fertile, creative and imperial syntheses characteristic of [Traditional Islam, such as] Byzantine Islam and Persian Islam, but [it is] also [true] for the puritanically rationalized and militarily enforced [America-based] fanatism that is [now] creating chaos throughout the entire world (because all other cultural circles, irrespective of their allied or enemy status, necessarily represent incompatible mental worlds). To the fanatisms [that face Europe] across the Atlantic Ocean and Mediterranean Sea, [all of Europe’s authentic traditions] represent incarnations of Evil [pure and simple]: they represent mental worlds that they will fight to the death for the sake of their - highly hypothetical - purity, as modelled on the ‘Pilgrim Fathers’ [of the 17th Century] Mayflower[21] and the bons sauvages[22] of the 8th Century Arabian Desert.] (p.261-2)

The totalitarian-regressive fanatisms of ‘Puritanical’ liberal-normativism and ‘Wahhabist’ islamism have to be overcome emotionally, intellectually and spiritually if European civilization and the European peoples are to survive the Crisis of the Modern West. At this critical juncture, the therapy that Traditionalism can recommend as having the greatest chance of success is the ultimate political-philosophical ‘emergency option’: Archaeo-Futurism.

4.

The Archaeo-Futurist Alternative

(political-philosophical therapy)

Lo, all our pomp of yesterday
Is one with Nineveh and Tyre!
Judge of the Nations, spare us yet.
Lest we forget - lest we forget!

- Rudyard Kipling

The Archaeo-Futurist alternative for the globalist anti-European ‘EU project’ is based on a simultaneous retrograde recovery and forward projection of a Traditionalist concept that has long played a vital role in European history and may do so again: the European Imperial Idea. This is an idea that is strictly speaking supra-historical and can, therefore, be reactivated at any given point in history. The ideological abuse and historiographical misinterpretation of the European Imperial Idea in 19th and 20th Century (hyper-)nationalism - most recently in the ‘Third Reich’ - does not invalidate its supra-historical vitality. In this regard, Steuckers points to the vital importance of a correct understanding of the larger Traditionalist framework in which the Imperial Idea functions. Traditionalism states that all collective (linguistic, religious, ethnic, national) identities and the horizontally (worldly, physically) experienced differences between them are potentially organic parts of larger, synergetically unique entities with a higher, vertical, and transcendentally (spiritually, psychologically) experienced functionality. This entity can be identified as Imperium (German: Reich) - in the Western Tradition it derives its legitimacy from the ancient Roman Empire. Its numinous character becomes obvious from the fact that its mere mention conjures up a feeling of awe among those that naturally belong to it - and that inspires a feeling of fear among those that are unworthy of it.

Pour résumer brièvement la position traditional[iste],... disons que les horizontalités modernes ne permettent pas le respect de l’Autre, de l’être-autre. Si l’Autre est jugé dérangeant, inopportun dans son altérité, il peut être purement et simplement éliminé ou mis au pas, sans le moindre respect de son altérité, car l’horizontalité fait de tous des ‘riens ontologiques’, privés de valeur intrinsèque. Tel est l’aboutissement de la logique égalitaire, propre des idéologies et des systèmes qui ont voulu usurper et éradiquer la tradition ‘reichique’ : si tout vaut tout dans l’intériorité de l’homme, ou même dans sa constitution physique, cela signifie, finalement, que plus rien n’a de valeur spécifique, et si une valeur spécifique cherche à pointer envers et contre tout, elle sera vite considérée comme une anomalie qui appelle l’extermination. L’intervention fanatique et sanglante de ‘colonnes infernales’. La verticalité, en revanche, implique le devoir de protection et de respect, un devoir de servir les supérieurs et un devoir des supérieurs de protéger les inférieurs, dans un rapport comparable à celui qui existe, dans les sociétés et les familles traditionnelles, entre parents et enfants. La verticalité respecte les différences ontologiques et culturelles ; elle ne les considère pas comme des ‘riens’ qui ne méritent ni considération ni respect. [To summarize the traditional[ist] perspective... it may be said that modern[ist] horizontality impedes a[ny true] respect for [what is] Other and [what is D]ifferent. When the Other-ness of what is [D]ifferent is judged to be [mere] ‘interference’ [and] ‘inconvenience’, than it can be simply eliminated or ignored without the least respect for [its] Other-ness: [thus], modern[ist] horizontality reduces all [forms of authentic] identity to ‘ontological nullities’ without intrinsic value. This is the [inevitable] end result of the egalitarian logic that shapes ideologies and systems that aim at supplanting and erasing the imperial tradition. When everything is assumed to depend exclusively on human [subjective value], or even exclusively on [individual] human physical [existence], then nothing of specifically [objective] value remains. When any specific value points in a different [non-egalitarian] direction against the [perceived ‘common good’], then it is quickly identified as an ‘aberration’ that needs to be eliminated. This [results] in the fanatic and bloody intervention of ‘infernal columns’[23] [of modernist collectivism]. The principle of [Traditionalist] verticality, on the other hand, proceeds from a [reverse] duty: to protect and respect [the Other]. [This implies] the duty of [the commoners] to serve those set above them, and the duty of the higher-ranked to protect the lower-ranked, in a relationship that can be compared to that of parents and children in traditional communities and families. This verticality respects ontological differences and the cultural [expressions of these differences]: it does not reduce them to ‘[ontological] nullities’ unworthy of consideration and respect.] (p. 157)

louve.jpg

Thus, the Traditionalist Imperial Idea implies a holistic vision in which all collective and individual [authentic] identities are organically fitted into a larger entity of synergetic ‘added value’. Il faut enfin... que chaque communauté et chaque individu aient conscience qu’ils gagnent à demeurer dans l’ensemble impéria[ux]au lieu de vivre séparément. Tâche éminemment difficile qui souligne la fragilité des édifices impériaux : Rome a su maintenir un tel équilibre pendant les siècles, d’où la nostalgie de cet ordre jusqu’à nos jours. ...[L]a civitas de l’origine... de l’Urbs, la Ville initiale de l’histoire impériale, ...s’est étendue à l’Orbis romanus. Le citoyen romain dans l’empire signale son appartenance à cet Orbis, tout en conservant sa natio et sa patria, appartenance à telle nation ou telle ville de l’ensemble constitué par l’Orbis. [In the final analysis, it is necessary... that every community and every individual realizes that it stands to benefit more from its allegiance to the imperial entity than from a separate existence. [This requires] a difficult balancing act, underlining the vulnerability of [all] imperial projects: for centuries, Rome managed to maintain such a balance - hence the nostalgi[c longing] for the [Roman] order that pervades [Europe] up to today. ... [as the Roman Empire grew], the original civitas... of the ancestral Urbs, [i.e.] the City from which imperial history unfolded,... grew into an Orbis romanus. In th[at] empire, Roman citizenship meant identification with that Orbis, even if [citizens] still belonged to a particular natio and a particular patria, [i.e.] even if [they permanently] retained [their] specific nationality and fatherland within the [larger] Orbis.] (p.129-31) D’abord, il faut préciser que le ‘Reich’ n’est pas une nation, même s’il est porté, en théorie, par un populus (le populus romanus) ou une ‘nation’ (la deutsche Nation) : ...[c’est] n’est pas [une chose] nationaliste, [c’est] même [une chose] anti-nationaliste. [I]l n’a rien contre les sentiments d’appartenance nationale, contre la fierté d’appartenir à une nation. De tels sentiments sont positifs... mais doivent être transcendés par une idée. Cette transcendance conduit à une verticalité, qui oppose à toutes les formes modernes d’horizontalité, ce qui est, par ailleurs, le noyau idéel, de toutes les traditions... [Above all, it should be made clear that an ‘Empire’ is no nation, even if it is theoretically carried by a [particular] populus ([i.e. a ‘people’ such as] the populus romanus) or a [particular] nation ([i.e. a ‘nation’ such as] the deutsche Nation): ...[the Empire] is not nationalist, [it is, in fact,] anti-nationalist. [I]t does not oppose the [collective] nationalist sentiment or the [individual] pride that [rightly] derives from national identity. Such sentiments are positive [in themselves]... but they should be surpassed by the [still higher imperial] idea. This transcendence determines a vertical direction that opposes all modern forms of horizontality. In the final analysis, this [verticality] constitutes the ideal core of all [authentic T]raditions.] (p. 156-7)

The practical combination of collective and individual identities is realised in the political application of the Traditionalist principle of subsidiarity, a late trace of which can still be detected in the Dutch anti-revolutionary principle of ‘sphere sovereignty’[24]). ...[L]e principe de ‘subsidiarité’, tant évoqué dans l’Europe actuelle mais si peu mis en pratique, renoue avec un respect impérial des entités locales, des spécificités multiples que recèle le monde vaste et diversifié. [...The principle of ‘subsidiarity’, often claimed by seldom practised in contemporary Europe, can provide [a new] imperial[ly legitimate] respect for the [many] local communities [and] specific identities that are found in the real world of great [authentically-rooted] diversity.] (p. 139)

ahetn.jpg

In relation to the Imperial Idea, ‘identity politics’, ‘multiculturality’ and ‘diversity’ are effectively reduced to ‘non-issues’: they are organically resolved by - and dissolved in - a sublimation into the higher functionality of the Empire. L’empire est donc fait de multiplicités, de différences, qui n’ont rien de commun avec la fausse multiculturalité vantée par les médias d’aujourd’hui. Cette multiculturalité, escroquerie idéologique, relève justement de cette horizontalité qui vise à vider tous les hommes, autochtones et allochtones, de leur substance ontologique. Cette multiculturalité tue l’essentiel qui vit en l’homme. Toute politique qui cherche à la promouvoir est une politique criminelle, exterministe... [Thus, an Empire is based on [necessarily complex] pluralities [and] diversities that have nothing in common with the counterfeit ‘multiculturality’ currently promoted by the [main stream] media. This [fake] multiculturality represents an ideological deception that is based on [modernist] horizontality [and] that is meant to deprive all people - indigenous as well as non-indigenous - of their ontological substance. [That perverse kind of] multiculturality kills the essence that animates humanity. [Any form of] politics that aids and abet [this counterfeit multiculturality] constitutes criminal - and ethnocidal - politics....] (p.158) It is ironic that the Traditionalist concepts of the Imperial Idea and the Imperial Community provide much more tolerance and much more freedom than any kind of modernist ‘diversity’ and ‘democracy’ ever could.

5.

Sacrum Imperium

(neo-imperial therapy)

Hier die Ma[h]nen hehrer Krieger
Seien euch ein Musterbild
Führen e
uch vom Kampf als Sieger

[May the memory of the fearsome warriors

who fought before you, here inspire you

and lead you to glorious victory in battle]

- Joseph Hartmann Stuntz[25]

Western civilization is based on a vulnerable balance of complementary authentic identities that obtain synergetic ‘added value’ in a variety of historical interactions. This ‘added value’ can be expressed in the ‘hyper-boreal’ archetypes of Techne (technological liberation), Nomos (judicial liberation) and Evangelion (spiritual liberation).[26] But this ‘added value’, and the ethnicities on which it is based, require constant protection and guarding - this is the basis of the Traditionalist European Imperial Idea. En Europe, les structures de type impérial sont... une nécessité, afin de maintenir la cohérence de l’aire civilisationnelle européenne, dont la culture a jailli du sol européen, afin que tous les peuples au sein de cette aire civilisationnelle, organisée selon les principes impériaux, puissent avoir un avenir. [In Europe, structures of the imperial type... are indispensable for the cohesion of the European civilization sphere, which is grounded in the European soil - and for the future of the peoples that are indigenous to that sphere. [The maintenance of that cohesion requires] the organization of that sphere on imperial principles.] (p.214) A simultaneously idealistic and realistic - Archaeo-Futurist - reconsideration of the European Imperial Idea is essential for the protection of the European peoples and their common civilization. The extension of the European Imperial Idea to include the overseas peoples of European descent is a logical next step: this step has already been Archaeo-Futuristically explored in the concept of a ‘Boreal Alliance’. At a global level, such an alliance would find natural allies in the other two Indo-European Imperial Ideas: Persia and India - an Archaeo-Futurist exploration of this theme can be found in Jason Jorjani’s concept of the ‘World State of Emergency’. The alternative geopolitics that is required to do justice to these Archaeo-Futurist visions is already the object of concrete study in the anti-globalist Neo-Eurasianist movement.[27]

Traditionalism is tasked with the defence of the collective ‘Higher Vocation’ of the European peoples whenever it faces a serious threat.[28] Steuckers acts on this obligation by restating the Traditionalist vision of Europe: L’Europe, c’est une perception de la nature comme épiphanie du divin... L’Europe, c’est également une mystique du devenir et de l’action... L’Europe, c’est une vision du cosmos où l’on constate l’inégalité factuelle de ce qui est égal en dignité ainsi qu’une pluralité de centres... [C’est] une nouvelle vision de l’homme, impliquant la responsabilité pour l’autre, pour l’écosystème, parce que, ... sur [s]es bases philosophiques, ...l’homme... est un collaborateur de Dieu et un miles imperii, un soldat de l’empire. Le travail n’est plus malédiction ou aliénation mais bénédiction et octroi d’un surplus de sens au monde. La technique est service à l’homme, à autrui... La construction de l’Europe... nécessite de revitaliser une ‘citoyenneté d’action’, où l’on retrouve la notion de l’homme coauteur de la création divine et l’idée de responsabilité. [‘Europe’, [as a Traditionalist concept,] is a vision in which the natural world is treated as Divine Epiphany... [Such a] Europe is a mystery of becoming and enacting... [Such a] Europe is a cosmic vision that recognizes the factual inequality of all things as well as their equality in dignity - and [that validates cultural-historical and geo-political] multipolarity... [This] new vision of humanity implies a responsibility for [all that] is different [and] for the entire [natural and human] ecosystem because... at its philosophical [this vision establishes]... every man as a collaborator of God - [as] a miles imperii, a soldier of the [divinely instituted] Empire. Thus, work no longer represents a curse or alienation,[29] but a blessing as a duty regarding a [higher sense of] responsibility for [all of creation]. Technology serves man in his work - [also] for the benefit of the other...[30] The construction of Europe... demands a new ‘activist citizenship’ that is based upon the idea of man as a co-worker in the Divine Creation - and upon the idea of a [cosmic] responsibility that is rooted in authentic identity and vocation.] (p.138-9). It is clear that the Higher Vocation of the European peoples does not stop at the geographical borders of the European subcontinent: it is retained by the European peoples that have moved across these boundaries to dominate the boreal and austral regions overseas.

Emperor_Augustus.jpg

Inwardly, this Higher Vocation requires individual self-discipline, individual work ethic and individual acceptance of hierarchical order - and therefore a radical reversion of the narcissist, hedonist and collectivist existential modality that is fostered and maintained by the liberal-normativism that dominates the postmodern West. This requires a transition to a new (or re-newed) existential condition, dominated by authentic norms and values - and by a legitimate Authority. In the European Tradition, which is based on a Roman archetype, this Authority bears the title ‘Caesar’ - Emperor.[31] Dans la conception [traditionaliste] hiérarchique des êtres et des fins terrestres... l’empire constituait le sommet, l’exemple impassable pour tous les autres ordres inférieurs de la nature. De même, l’empereur, également au sommet de cette hiérarchie par la vertu de sa titulaire, doit être un exemple pour tours les princes du monde, non pas en vertu de son hérédité, mais de supériorité intellectuelle, de son connaissance ou des ses connaissances. Les vertus impériales sont justice, vérité, miséricorde et constance... [In the [Traditionalist] vision of the hierarchy of creatures and purposes... the Empire represents the highest aim, the unrivalled example for all lower natural orders. This means that the emperor, who stands at the apex of this hierarchy on the basis of his title, provides an example for all [other] worldly princes - not on the grounds of his [earthly] descent but [on the grounds] of his intellectual superiority and of his abilities and insights. [In him,] the imperial ‘[political] virtues’ of justice, truth, mercy and stability [are realized]...]. (p. 136) Obviously, a recognizably legitimate Authority is difficult to imagine in the present European context, but still, the archetype of this Authority is indispensable as a fixed point of reference. To a certain extent, the same applies to the Imperial Idea as such: within the present-day discourse of political philosophy, the concept is primarily meant as a thought experiment that allows the patriotic-identitarian movement to chart a new course towards a new destination. In the same way that the ‘Kingdom of Heaven’ embodies the Higher Vocation of Christianity, thus the Imperial Idea embodies the Higher Vocation of European civilization - even if the ideal has not yet been tangibly realized in the here and now. Thus, the old Traditionalist Imperial Idea can serve as a reference point for a new Archaeo-Futurist Imperial Idea. Here too, the hierarchical political philosophy of Neo-Eurasianism can serve as a bridge.

Outwardly, any Traditionalist Imperial Idea requires collective self-identification, collective pride and collective dedication - to the point of supreme self-sacrifice. In this regard, it is important to emphasize that the Imperial Idea, as it is defended by the highest command authority, has a positive relation to the various authentic identities that are protected by the Empire through subsidiary guarantees: it literally has ‘added value’. Thus, a Traditionalist definition of a European - or even Western - Empire does not diminish specific linguistic, religious, cultural and ethnic identities that it contains: it merely adds an extra identity, viz. a European - or even Western - identity. This identity is not dominant in an inward sense (i.e. in citizens’ self- representation on the individual level), but it is dominant in an outward sense: to the outside world it represents a collective will. This implies that, to the outside world, the Empire represents an absolute standard that must be expressed in physical boundaries. Thus, the liberal-normative delusion of globalist ‘universal values’ and ‘open borders’ are entirely incompatible with effective maintenance of the classical norms of civilization that are incarnated in the Traditionalist Imperial Idea. L’empire se conçoit comme un ordre, entouré d’un chaos menaçant, niant par là même que les autres puissent posséder eux-mêmes leur ordre ou qu’il ait quelque valeur. Chaque empire s’affirme plus ou moins comme le monde essentiel, entouré de mondes périphériques réduits à des quantités négligeables. L’hégémonie universelle concerne seulement “l’univers qui vaut quelque chose”. Rejeté dans les ténèbres extérieures, le reste est une menace dont il faut se protéger. [The Empire conceives of itself as an order that is surrounded by threatening chaos [and in doing so] it must effectively deny that other [civilizations] may have their own order of [equal] intrinsic value. To a certain extent, every Empire views itself as a ‘world on its own’, surrounded by ‘peripheral worlds’: these ‘other worlds’ are reduced to negligible entities.[32] Universal hegemony exclusively applies to the ‘valuable universe’ [that is one’s own]. The rest [of reality] is intellectually and psychologically rejected [and thrust] into the Outer Dark: it is reduced to a threat that should be defended against.[33]] (p. 129)

6.

Ex oriente lux

(psycho-historical therapy)

 

Hail to our Prince!

We have searched the northwest winds for you

To you we offer our mortality

You are our Oath!

- freely inspired by Hereditary

The effectiveness of any Archaeo-Futurist therapy for the psycho-historical self-mutilation of Western civilization depends on the re-discovery and the re-activation of its archetypes.[34] From a meta-historical perspective, the political experiment of the narrowly nationalist and hyper-biodeterminist ‘Third Reich’ represents a rather improvised attempt at re-activating of these archetypes. The (actually rather tenuous) association of the Traditionalist Imperial Idea with the ‘Third Reich’ and the European Götterdämmerung of 1945 effectively removed these archetypes from Western public discourse. Thus, the idealistic, knightly and ascetic existential models that are linked to these archetypes, as incarnated in the ancient vocations of Academy, Nobility and Church, lost their raison d’être -  the utter decay of the West’s academic, military and ecclesiastical institutions proves this point beyond a reasonable doubt. This psycho-historic Untergang has recently reached the point that anything that even vaguely refers to ‘aristocratic’, ‘aryan’ or ‘masculine’ quality is automatically considered ‘subject’ in the public sphere. Deep conditioning in matriarchal oikophobia and resentful feminization has destroyed the old Western institutions of Academy, Army and Church.

Even so, this process is far from irreversible - it may even be considered as an indispensable part of a purifying ‘dialectic process’.[35] In such a process, an extreme negative polarity is a necessary precondition for any extreme discharge of positive energy. Thus, the ‘deconstruction’ of the improvised and superficial ‘hyper-nationalist’ and ‘hyper-biodeterminist’ ideology of the ‘Third Reich’ may, in fact, turn out to be a necessary precondition for a re-discovery and re-activation of the deepest archetypes of the Indo-European Tradition. The Archaeo-Futurist exploration of these deepest archetypes has started only recently, but the direction in which the new Golden Dawn of the West must be sought is already clear: - ex oriente lux. Jason Jorjani, the philosophical pioneer of the Archaeo-Futurist Revolution in the New World has already crossed the ‘event horizon’ of Western Modernity and he has already reported back on the civilizational outlines that are becoming visible in the first rays of what may be termed its coming ‘Golden Dawn’. It is cannot be a coincidence that Robert Steuckers, the foreman of Traditionalism in the Low Countries, is pointing in the same direction. Both are pointing to the oldest Indo-European archetypes that have been preserved in the Persian Tradition - and both point to their imminent return to the West.

phk.jpgLa catégorie d’hommes capables d’incarner un ‘Reich’ est née de la tradition persane, laquelle a été longtemps un ‘Orient’ (in modèle sur lequel on s’‘orientait’)... Dans la tradition persane, il est question d’un ‘hiver éternel’, allusion plus que probable au début d’une ère glaciaire particulièrement rude, qui a surpris les premiers peuples européens dans leur habitat premier. Au moment où survient cet ‘hiver éternel’, un roi-héros, Rama, rassemble les tribus et les clans et se dirige, à leur tête, vers le sud, vers le Caucase, la Bactriane et la Perse (les hauts plateaux iraniens). Ce roi-héros fonde les castes, ou, plus exactement, les fonctions que George Dumézil étudiera ultérieurement. Après avoir mené son peuple à bonne destination, pour échapper aux rigueurs de cet ‘hiver éternel’, Rama se retire dans les montagnes. Cette figure héroïque et royale se retrouve dans les traditions avestique et védique où il s’appelle Yama ou Yima. Pour mener cette expédition et cette migration, Rama-Yama-Yima s’est servi de chevaux et de chars et a jeté ainsi les premiers principes d’organisation d’une cavalerie... Plus tard, Zarathoustra codifie les règles qui doit suivre chaque cavalier... La troupe de Zarathoustra, qui doit faire respecter son enseignement pratique, est armée de massues (la ‘Clave’ dans l’œuvre de Julius Evola). Au départ de la troupe des adeptes de Zarathoustra se forme la caste des guerriers, les Kshatriyas de la tradition indienne, une caste opérative ancrée dans le réel politique et géographique, qui domine la caste de prêtres, contemplative et moins encline à exercer sur elle-même une discipline rigoureuse. ...La figure iranienne de Sraosha, qui donnera le Saint-Michel de la tradition médiévale, évolue entre le ciel et la terre, c’est-à-dire entre l’idéal de la tradition et la réalité, va-et-vient qui postule une formation rigoureuse, à l’instar des disciples de Zarathoustra. Ceux-ci, au fur et à mesure que se consolide la tradition iranienne, sont formés à rendre claire leur pensée, à purifier leurs sentiments, à prendre conscience de leur devoir. Armés de ces trois principes cardinaux d’orientation, le disciple de Zarathoustra lutte contre Ahriman, incarnation du mal, c’est-à-dire de la déliquescence des sentiments, qui rend inapte à œuvrer constructivement et durablement dans le réel. Seul les chevaliers capables d’incarner cet idéal simple mais rigoureux se donneront un charisme, un rayonnement, une lumière, la kwarnah. Ils sont liés entre eux par un serment. (p. 159-60) [The category of people that is able to personify an Empire originates in the Persian [T]radition: this Oriental reference point has been a constant existential orientation point [for the West] throughout the ages. The Persian [T]radition speaks of an ‘eternal winter’, a concept that probably dates back to the beginnings of a particularly harsh Ice Age that struck the ancient European peoples in their original habitat. When the ‘eternal winter’ began, a heroic king [named] Rama assembled the[se] peoples and tribes and he led them southward, towards the Caucasus, Bactria and Persia (the Iranian Highlands). This heroic kind was the founder of [their] castes, or, to be more precise: the [social-hierarchic] functionalities that were eventually reconstructed by Georges Dumézil.[36] After having saved his people from the hardships of the ‘eternal winter’, Rama retired into the mountains. This heroic and royal personality subsequently recurs in the Avestan and Vedic [T]raditions, in which he is called Yama or Yima.[37] To achieve this mission and migration, Rama-Yama-Yima organized horses and wagons, providing the foundations of a cavalry organization... Later the rules that had to be followed by every mounted warrior, [or ‘knight’], were codified by Zoroaster... The host of Zoroaster that obeyed his practical injunctions was armed with the mace (Julius Evola’s clava).[38] [Subsequently,] Zoroaster’s ‘school’ gave rise to the caste of the warriors - the Kshatriyas of Indian Tradition - that established itself in political [institutions] and geographical [holdings] and that came to predominate over a caste of the priests that was inclined to contemplation and rejection of over-rigorous discipline. ...The Iranian figure of Sraosha,[39] who re-appears in the Medieval [Western] Tradition as Saint Michael, is [constantly] realized [through re-birth and re-discover] between Heaven and Earth, i.e. between the Traditional ideal and [worldly] reality: [for aspiring knights] this ‘re-cycling’ requires [a constantly maintained] rigorous schooling, as it was for the students of Zoroaster. [These are the people] who realize [and re-live] the Iranian Tradition in themselves by learning to cleanse their thought[s] and feelings and by becoming aware of their vocation. Armed with these three main principles of orientation, the student of Zoroaster engages in combat with Ahriman,[40] the personification of evil, which is primarily [defined as] the kind of emotional weakness that makes it impossible to act on reality in a constructive and durable manner. Only ‘knights’ who are able to realize this simple but rigorous ideal [in themselves], can achieve the charisma, the shining halo, the crown of light - the khvarenah.[41]] (p. 159-60)

hcislir.jpg

The Indo-European archetype that is able to realize the new Empire is above all the ‘knight’. As stated earlier, the oldest expression of this archetype is preserved in the Persian Tradition: ...le modèle de la chevalerie perse... constitue... pour l’Europe un mode opératif sans égal, de type ‘kshatriyaque’... [que] ne peut être pensé en dehors du projet de ‘nouvelle chancellerie impériale européenne’, énoncé par Carl Schmitt. Celui-ci a évoqué la nécessité de former une instance de ce type, après les catastrophes qui ont frappé l’Europe dans la première moitié du XXe siècle et pour préparer la renaissance qui suivra l’assujettissement de notre sous-continent. ...[for Europe... the model of Persian knighthood... represents... an unequalled modality of the ‘kshatriyan’ type... without which one cannot imagine the project proposed by Carl Schmitt: the ‘new European imperial chancellery’. [Schmitt] pointed to the necessity of such an institution in the wake of the catastrophes that had struck Europe during the first half of the 20th Century: is in indispensable for the preparation of the rebirth that will follow the subjugation of our subcontinent.[42]] (p.163) The chronicle of the Persian Tradition provides hope to the peoples of Europe: it shows how the oldest Indo-European archetypes can survive even the catastrophic immersion of alien subjugation, ethnic replacement and cultural regression. ...[Le] philosophe perse islamisé Sohrawardi, ...dépositaire de la sagesse iranienne originelle, s’insurge, avant la destruction de son pays par les Mongols, contre la bigoterie, le rationalisme étrique qui est son corollaire, et réclame le retour à une attitude noble, lumineuse, archangélique et michaëlienne, qui n’est rien de autre que la tradition perse/avestique des origines les plus lointaines. Sohrawardi réclame une révolte contre la caste des prêtres étriques, et, partant, contre toutes pensées et démarches impliquant des limitations stérilisantes. Cette attitude a toujours paru suspecte aux vastes de prêtres ou d’intellectuels, soucieux d’imposer des corpus figés aux populations qui leur étaient soumises, en Occident comme en Orient. Arthur de Gobineau... a été le premier... à attirer l’attention des Européens... sur le passé lumineux de la Perse antique, modèle plus fécond, à ses yeux, que la Grèce, trop intellectuelle et trop spéculative. Le modèle chevaleresque, dont les traces premières remontent à Rama et à Zarathoustra, induit une pratique de le maîtrise de soi, supérieure, pour Gobineau, à la spéculation intellectuelle des Athéniens. Et, de fait, quand la Perse a été laminée par les Mongols, l’islam tout entier a commencé à sombrer dans le déclin. Le fondamentalisme wahhabite est l’expression de cette décadence, dans la mesure où il est une réaction outrée, caricaturale, au déclin de l’islam, désormais privé de la grande Lumière de la Perse. Les pauvres simagrées wahhabites ne pouvant bien entendu jamais servir d’‘Orient’. [...Even before the Mongol devastation of his country,[43] ...[the] ‘islamicized’ Persian philosopher Sohrawardi,[44] ...made a stance against the religious bigotry and superficial rationalism... - he demanded a return to the aristocratic, enlightened, angelic and michaelean [existential] attitude that is a characteristic of the original Persian [T]radition, which may be traced back to its oldest historical [sources in the] Avesta.[45] Thus, Sohrawardi represents a revolt against the [intellectually and spiritually] superficial priestly caste and against all ideologies and activisms that submit to sterilizing self-censorship. Everywhere and always, in the East as well as the West, such a stance is ‘suspect’ to the [time-serving] priestly and intellectual establishment that base themselves on a dogmatic[ally imposed] consensus. Arthur de Gobineau[46]...was one of the first [thinkers] who... drew the attention of Europe... to the luminous past of Ancient Persia: [he thought it] represented a much more fertile model than [Ancient] Greece, which to his mind was too much [focussed on] intellectual and speculative [endeavour]. The knightly model that can be traced back to Rama and Zoroaster was based on a self-disciplinary praxis that De Gobineau considered superior to the speculative intellectualism of Athens. In fact, it is true that the entire Islam[ic world] sunk into [cultural] decay after Persia had been reduced to ashes [and rubble] by the Mongols. Wahhabist fundamentalism represents the [final] expression of this decadence: it represents a grotesque caricature of Islam after its greatest Persian light had been extinguished. The shallow arrogance of the Wahhabites can offer n[either East nor West] an existential ‘orientation’. (p. 162)

Throughout the ages, the Indo-European archetypes that are at the core of the Persian Tradition have been transmitted to the West through various channels: through the [Hellenic] Empire of Alexander the Great, through the Crusaders, through Oriental Studies - and through the philosophy of the Traditional School (Steuckers, p.161ff). Their power resides in their essence - an essence that can be destroyed neither by pseudo-islamic cultural levelling, nor by pseudo-christian psychological regression, nor by cultural-nihilist intellectual deconstruction. Nietzsche overcame modern European nihilism in an authentic re-activation of the Indo-European archetype that is embodied in the Persian prophet Zoroaster. Nietzsche not only sought physical health in the High Alps, but he also sought spiritual health on this most rarefied top of the Indo-European Tradition - there he found the cure for nihilism.

...wirf den Helden in deiner Seele nicht weg! Halte heilig deine höchste Hoffnung!

[...do not reject the hero in your soul! Preserve the sanctity of your highest hope!]

- Also Sprach Zarathustra

edelweissMONT.jpg

7.

Edelweiss-heit[47]

(Archaeo-Futurist medication)

 

                                                       Save a spot for me

Among the Edelweiss

- Danielle White

Every quest for the highest good must start with transforming the lowest defect. Thus, the foundation of the Western Imperial Idea depends on the proper tending of the Western soil. The building of the larger Western Empire depends on the proper construction of the smallest Western houses.

‘A better Netherlands starts in Small Houses!’ - these were the words of His Majesty King Willem Alexander of the Netherlands in his Christmas speech of 2018. These simple words express a profound truth: the King refers to the fact that all greatness starts small - even the greatest journey begins with one small step. For the Dutch people, a New West and a New Europe must start with a New Netherlands. It must start even tinier: it must start in a new city, a new village, a new street - and a new self. A New West starts with the basic qualities that define Western-ness: self-discipline, labour ethics, natural hierarchy and future planning. With basic ethics that include family dedication and marital faithfulness, modest wage demands and conscientious work, appropriate respect for high birth and natural abilities, social space for artistic talent and scientific achievement, solidarity with less fortunate fellow-countrymen and ecological responsibility. Thus, the characteristic features of the contemporary West and its liberal-normative postmodernity - collective narcissism, consumer hedonism and artificial class struggle - are entirely incompatible with Western-ness. But Western-ness is also incompatible with undignified reaction to these phenomena: a New West can never be achieved by ‘angry white men’. It can only be achieved - and maintained - by happy white people. It can only be achieved if it is built upon the positive energy of the indigenous European peoples - an ethnic collective that can only be historically defined as phenotypically ‘white’. This positive charge can only develop through self-esteem: in this regard, the slogan ‘it’s ok to be white’ is no more than a point of departure. This implies that not only European men but also European women should be able to positively experience their specific human identities as Europeans and as women - and to reject the artificially oikophobic and feminist ‘class warfare’ against European civilization and European men. It should be said that this New West - which must define itself as a universal standard of civilization - needs to reserve some space for a (limited number of) hard-working, well-behaved and well-intentioned (ex-colonial, inter-married, assimilated) non-Westerners, to the extent that they are able and willing to conform to the Western Leitkultur. This is an intrinsic feature of the Archaeo-Futurist Imperial Idea: it recognizes that the ‘magnetic’ effect of the authentic Western Tradition may result in an existentially regulating. i.e. inwardly transformative, attraction for gifted and talented individuals from other cultural circles. This effect, however, can never be assumed to automatically apply to entire ethnic collectives from other cultural circles: it requires an absolutely dominant Leitkultur that guarantees the high polar tension that is required for that inner transformation. The failure to impose that dominance is among the most reasons for the catastrophe of liberal-normative ‘multiculturalism’.

Steuckers points to the need for ‘micro-re-territorializations’ throughout the entire Western habitat, i.e. for a Reconquista of the West by means of a systematically planned and minutely exercised reclamation of the heritage of the West. Thus, for Steuckers too, the re-building of the larger Western Empire starts with the proper re-construction of the smallest Western houses: a New West starts with by re-living local traditions, regional cohesions and national identities. In the overseas Anglosphere, this requires a bottom-to-top reaffirmation of state rights and ethnostatist power devolution. In Europe, this requires the top-to-bottom rejection of hyper-nationalist Einzelgang, i.e. of nationalist projects such as Napoleon’s and Hitler’s. In Europe, a people - or a few peoples - may very well be the ‘chosen’ carrier(s) of the Imperial Idea, but this implies responsibility rather than superiority. Accordingly, the construction of an Archaeo-Futurist New European Empire will have to recognize the natural central role of the German people (which was also the ‘carrier nation’ of the ancient Holy Roman Empire), as well as the need for a pragmatic anti-globalist alliance on the Franco-German-Russian axis. Given the fact that the globalist hostile elite prioritizes the ‘pyro-political’ destruction of the Franco-German space - as currently realized in the Macron-Merkel strategy of Umvolkung à l’outrance - the Reconquista of Europe will have to start from its natural geopolitical citadel, which is Russia. The anti-globalist liberation of Russia, initiated by President Putin, provides a natural ‘fall back’ position for a meta-political counteroffensive that ‘rolls back’ globalism from east to west. The confederative and multipolar vision of Eurasianism, as formulated by Aleksandr Dugin, provides a good starting point. Once again the ancient adage holds true: ex oriente lux.[48]

To conclude this essay, it seems proper to support Steuckers’ plea for micro-re-territorialization by elaborating the strategy he suggests in the European context. Such elaboration will be required if the globalist ‘EU projects’ implodes within the foreseeable future - a scenario that is increasingly conceivable. Such implosion will require the smaller states of Europe to immediately re-position themselves in a post-globalist New Europe: they will have to re-invent and re-orient themselves. Even states of modest size and most weight, such as the three states currently occupying the Low Countries, may then gain a new lease of life. A New Europe will offer opportunities to regain lost state sovereignties, lost ethnic identities, lost national currencies and lost social welfare models. The collapse of the globalist ‘EU project’ and the disintegration of globalist control mechanisms will provide the smaller states of Europe with the freedom to develop themselves according to their particularities and unique characteristics.

vaduzC.jpg

At the micro-level this potential is illustrated by the smallest European states: in many regards, the microstates of San Marino, Andorra, Monaco and Liechtenstein have swum through the mazes of the globalist net. They have been able to optimally develop themselves in their own small biotopes without abandoning their identities. They have been far better able to defend the rights of their indigenous peoples than the smaller EU member states: their peoples still maintain many of the judicial privileges, economic safeguards, social dominance and cultural hegemony that have been lost under the direct globalist rule of the EU.[49] There, citizenship and residency are not handed out to every ‘labour migrant’. There, welfare payments and housing facilities are not made available to every ‘asylum seeker’. There, the indigenous people are not expected to bend to every whim of cultural-marxist ‘diversity’ spin doctors. There, modern technology and economic prosperity have been proven to be entirely compatible with ethnic dominance and cultural hegemony. Without denying the specific circumstances and without ignoring the specific problems of the microstates, it is still possible to discern in them the first features of an Archaeo-Futurist Revolution. In this regard, a place of honour is reserved for the Principality of Liechtenstein, which has been benefitted from the direct and personal rule of hereditary Prince Hans-Adam II since the democratically approved constitutional reform of 2003. The Liechtenstein Archaeo-Futurist experiment proves that semi-decisionist governance and protected ethnic identity can very well be combined with a free market mechanism, great prosperity and a high level of social-economic development. Perhaps it is no coincidence that Liechtenstein, which actually constitutes the last legitimately ruled remnant of the Holy Roman Empire, has given rise to a first indication of how an Archaeo-Futurist Europe may look like. This ‘Edelweiss Model’, hidden high between the Alpine peaks, may inspire the smaller and medium-sized member states of the EU to reject the ‘Calimero argument’, i.e. the globalist argument that they are ‘too small’ to be able to stand on their own legs.

From a global (not: globalist) perspective, the situation of the European microstates is effectively not all that different from that of the smaller EU member states. Even at a larger scale, the ‘Edelweiss Model’ offers a viable alternative to globalism: the social-economic and ethnic models of smaller and medium-size of the prosperous Pacific Rim - Malaysia, Singapore, Brunei, Taiwan, South Korea - offer ample illustrations of viable non-globalist policies.[50] The fact that the ‘backward’ institution of the Monarch has been preserved in some of the smaller EU member states - in Scandinavia and the Low Countries - may very well provide them with a distinct advantage: the Monarchy can function as a ‘reserve sovereignty’ on which, in due time, a decisionist counter-offensive against liberal-normative globalism can base itself. Thus, for the Small House of the Netherlands, a New Europe may start with an ‘Edelweiss Model’ re-positioning. Decades of neo-liberal ‘disaster capitalism’ and cultural-marxist ‘deconstruction’ have caused social implosion and ethnic replacement on an unprecedented scale: the ruins of fifty years ‘purple’[51] prove that the Small House known as ‘The Netherlands’ is slated for demolition under globalist EU rule. The Low Countries - Belgium, the Netherlands and Luxembourg - would be well advised to start thinking about a viable alternative: subsidiary-based sovereignty and ethnicity-based identity within a New Europe - a Europe that may be inspired by the Archaeo-Futurist Imperial Idea and the Eurasianist confederate idea. This is what the Low Countries - and all the nations of the West - deserve: a place between the Edelweiss.

Mon Dieu, ayez pitié de nos pauvres peuples[52]

 

Glossary

 

banlieusard

French: ‘suburban dweller’; referring specifically to the HLM social housing estates around Paris, largely inhabited by ethnic minorities;

decisionisme

doctrine of directly-concrete and physically-embodied command authority, opposite of indirectly-abstract and psychologically-manipulative Normativism (Rex vs. Lex);

éditocratie

or : ‘mediacracy’, ‘intellocracy’; rule of the mainstream media plus the politically-correct academic establishment;

éristique

Greek: εριστικός: ‘combative’, ‘battle ready’;

mobocratie

or: ‘ochlocracy’; mob rule, totalitarian hyper-collectivism;

partitocratie

political ‘hostage-taking’ of parliamentary institutions by party-political interests and party-cartels, politically-correct ‘1984’;

pyropolitiek

geopolitical ‘scorched earth’ strategy of the globalist hostile elite to ‘burn away’ all multipolar resistance to its New World Order;

soixante-huitard

French: ‘68 person’; reference to the Paris ‘cultural revolution’ of May 1968 and the ‘hippie-to-yuppie’ baby boomer generation that incarnates globalism through a combination of cultural-marxist theory and neo-liberal practice, currently being replaced by a successor generation of feminist-minority power elites;

 

Notes

 

[1] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/counte...

[2] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/fake-news-d...

[3] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/modernisati... - note the intriguingly explicit link that is here made between the proposed measures and the recent ‘Marrakesh Pact’ that aims at speeding up the ethnic replacement of the European peoples.

[4] https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir... and https://www.geopolitica.ru/en/article/arsenal-hephaestus

[5] A (double entendre) reference to the title of the post-modern – and ‘pre-apocalyptic’ - art documentary Sophie Fiennes (2010).

[6] For a summary Traditionalist interpretation of the science fiction genre – as hierophany and cryptomnesia – cf. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018 - https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition... ) 240ff. For a psycho-historical ‘update’ on this theme cf. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Ten Traditionalist Essays about the Crisis in the Modern West (London: Arktos, 2019 - https://arktos.com/product/alba-rosa/ ) 35ff.

[7] Cf. the masterful illustrations that are added to Jeff Wayne’s Wells-based musical version: http://www.thewaroftheworlds.com/

[8] In pre-postmodern scientific sources Truganini is mentioned as the last full-blood Tasmanian and the last mother-tongue speaker of the Tasmanian language. She was born around 1812 as a daughter of the chief of the indigenous people of Bruny Island, located just off the southern coast of Tasmania. She survived the massacres, rapes and relocations of British colonial Umvolkung of her motherland and died in exile in 1876 – after her death, her skeleton was exhibited as a ‘scientific curiosity’. Cf. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[9] For a ‘techno-philosophical’ forward projection of this ‘evolutionary’ development cf. Jason Jorjani, World State of Emergency (London: Arktos, 2017) 69ff.

[10] https://www.geopolitica.ru/en/article/what-white-genocide

[11] A term used by the anti-multicultural French political philosopher Charles Maurras (1868-1952), known as a proponent of ‘national integralism’ and chief ideologue of the monarchist and anti-revolutionary movement Action française.

[12] Wolfheze, Alba Rosa, 147ff.

[13] For a summary of the philosophical and cultural-historical context of Cultural Nihilism cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/identitarian-revolu...

[14] The motto of Edgar Allen Poe’s The Pit and the Pendulum: ‘Quatrain composed for the gates of a market to be erected upon the site of the Jacobin Club House at Paris’. Comments and translation from http://blogicaster.blogspot.com/2010/10/epigraph-to-poes-...

[15] ‘Shielded property’; a charity institution serving the public good as defined by Islamic Law (e.g. a mosque, a school, a bathhouse).

[16] During the French Revolution, the Jacobin Club was based in the Jacobin monastery in the Paris Parijse Rue Saint-Honoré – it was an extreme-left party-political organization founded by radical freemasons led by Maximilien Robespierre. It attempted to enforce its vision of secular republicanism and social revolution through judicial murder and state-sponsored terrorism. During the Russian Revolution, Lenin’s political methodology was directly inspired by the Jacobin experiment.

[17] References to, respectively, the pan-Hispanic-American, anti-imperialist and semi-socialist ideology that is named after the 19th Century South American freedom fighter Simón Bolívar first formulated by Venezuelan President Hugo Chávez (1954-2013), and the ‘Pink Tide’ of (semi-)anti-globalist en progressivist political reform movement that dominated large parts of Latin America during the years between the election of Venezuelan President Hugo Chávez (1999) and the impeachment of Brazilian President Dilma Roussef (2016).

[18] The European Commission consists (after ‘Brexit’) of 27 unelected ‘Commissioners’ (mark the nomenclature similarity with the old Soviet ‘Commissars’) that are nominated by the member state governments and that have an absolute executive power, aside from their monopoly on legislation initiative and a strong control over the European judiciary. Thus, the European Commission, headed by former Luxembourgian PM Jean-Claude Juncker since 2014, effectively has dictatorial powers, even if it chooses to use this power in an almost exclusively negative sense through its institutional deference to laissez-faire neo-liberalism and ‘open borders’ cultural-marxism. In theory, the European Parliament has the power to veto Commission nominees and to fire sitting Commissioners, but in practice, these prerogatives are dead letter shams: appointments are exercises in consensus politics and dismissals are blocked by parliamentary sabotage. A further ‘democratic deficit’ is found in the fact that the turn-out for the elections of the supposedly ‘controlling’ European Parliament is structurally lower than 50%.

[19] Wahhabism, named after Sunni Islamic religious leader and reformer Mohammed al-Wahhad (1703-92), is a fundamentalist and iconoclastic doctrinal movement within the Hanbali School. The use of the term ‘Wahhabi’ as a reference to a follower of this movement is mostly restricted to its opponents: its supporters prefer to use terms such as muwahhīd (‘monotheist’) or Salafist. Wahhabism is characterized by a militant and even aggressive purism that is realized in regressive social practices within its community and institutional intolerance to the outside world. In contemporary geopolitics, the historically pragmatic alliance between the Wahhabite clergy and the Saudi Royal House results in phenomena such an ‘Al-Qaida’ and the ‘Islamic State’.

[20] Salafism (salaf, ‘predecessors, forefathers’, concrete: the first three generations of religious authorities in Islam) is a Sunni-Islamic religious reform movement that was inspired by 18th Century Wahhabism, originating in the 19th Century Egypt resistance movement against the social effects of Western imperialism. Although the whole Salafist movement opposes Western-style secularism and democracy, only a small minority of its followers (the so-called ‘Jihadists’) supports an armed ‘holy war’ to achieve the Salafist aims of social reform. The Hanbali maḏab (‘ethical code’, concrete: doctrinal ‘school’), which was founded by Ahmad ibn-Hanbal (780-855), is the smallest of the four legal traditions of Sunni Islam – its dominance as a religious and social code is limited to the Arabic Peninsula (where it has been incorporated in public law in Saudi-Arabia and Qatar). The Hanbali School is characterized by an effective rejection of ijmā‘ (‘specialist consensus’) and ijtihād (‘mental effort’) and a very restrictive application of qiyās (‘deductive analogy’) in Islamic legal practice. The social conservatism and financial power of the Gulf States have made the Hanbali School an attractive ideological base line for islamist extremists.

[21] The ‘Pilgrim Fathers’ were the English (mostly radical-Calvinist) religious dissidents who went into exile in the Dutch Republic in 1609 before emigrating to North America, where they founded Plymouth Colony (which was later absorbed into the Massachusetts Bay Colony). They are regarded as the founding fathers of the American nation (here ‘classically’ defined as ‘White Anglo-Saxon Protestant’) and as the instigators of the American Thanksgiving Day tradition (which may have been shaped by their memory of the Leyden October Festival celebrating the lifting of the Leyden Siege in 1584).

[22] The concept of the ‘noble savage’, supposedly still ‘uncorrupted’ by the globalist-imperialist expansion of ‘unnatural’ Western civilization, was an integral part of 18th Century Enlightenment thought. The term is widely but wrongly attributed to the French philosopher Jean-Jacques Rousseau (1712-78). Rousseau’s work did provide a prominently ‘proto-oikophobic’ twist to the older notion of ‘romantic primitivism’, which is, in fact, archetypal (cf. the ‘Enkidu’ character in the Gilgamesh Epic). For an Archaeo-Futurist re-interpretation of the Enlightenment motive of the ‘noble savage’, cf. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[23] A reference to the semi-genocidal pacification campaign of early 1794 that was ordered by the Jacobin Republican regime in the aftermath of the War in the Vendée - it combined the strategies of scorched earth and ethnic cleansing and claimed the lives of up to 40.000 civilians.

[24] The concept of soevereiniteit in eigen kring, or ‘sphere sovereignty’, stipulates differentiated authority and responsibility and is a core element of Neo-Calvinist political theory - it was important in the policies of Dutch statesman Abraham Kuyper.

[25] Text written for the occasion of the ceremonial opening of the Bavarian Walhalla Memorial (1842) - translation Alexander Wolfheze.

[26] Cf. Alba Rosa, 112ff.

[27] For an introduction to Eurasianism cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir...

[28] Cf. Wolfheze, Alba Rosa, 200ff.

[29] References to, respectively, the Biblical Fall (cf. Gen. 3:17) and Karl Marx’ theory of Entfremdung.

[30] Cf. Wolfheze, Alba Rosa, 55.

[31] In the European Tradition the Imperator, representing the highest command authority of the Empire, carries the honorary title ‘Caesar’ in tribute to the cognomen of Roman dictator Gaius Julius (100-44 v. Chr.). One of the historical etymologies of this cognomen assumes a link to a North African word for ‘elephant’ (much of Caesar’s coinage depicts an elephant).

[32] This ‘horizon’ principle a key component of the Dasein hermeneutics of German philosopher Martin Heidegger (1889-1976) – it has recently been reactivated for Archaeo-Futurism by the American-Persian philosopher Jason Jorjani (born 1981) – cf. Wolfheze, Alba Rosa, 228ff.

[33] A reference to the metaphysical dimension of the Traditionalist concept of the ‘Guardian of the Threshold’ that has been recently reactivated by Russian philosopher Aleksandr Dugin – cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/broken-arrow

[34] Cf. Alba Rosa, 209ff.

[35] A reference to the modern dialectic method (‘thesis-antithesis-synthesis’), developed by German philosopher Friedrich Hegel (1770-1831) and ‘operationalized’ by German-Jewish political philosopher Karl Marx (1818-83).

[36] A reference to French comparative linguist Georges Dumézil (1898-1986) who did pioneering research into archaic Indo-European myths and social structures, known for his ‘Tri-functional Hypothesis’ regarding the original Indo-European caste system.

[37] In later Persian language forms and in the Shahnameh (the national epics of Iran entitled ‘The Book of Kings’ and written by the poet Ferdowsi at the end of the 10th Century AD) this king is named Jamshid (which means ‘Shining Yama’), a mythical priest-king who is said to possess supernatural abilities and who has the charismatic character associated with the highest Katechon.

[38] Later, the Indo-European mace became a ceremonial staff (often covered with gold foil) as a power symbol for high office in all Traditions of the Ancient Near East and the Classical World. The symbolic meaning of the mace can be related (through cultural-anthropological analyses of structural oppositions) to that of the sceptre (political power), the magic wand (spiritual power) and the baton (military power).

[39] The Avestan name for one of the Zoroastrian Yazata’s (deified principles ‘worthy of worship’ – the term is etymologically related to the Greek word ἅγιος ‘holy’): this is the principle of ‘Observance’ which functions as an ‘Archangel’ and is symbolically associated with the mace of worldly power – in later Persian language forms it is known as Sorush.

[40] The Middle Persian name Ahriman finds its older equivalent in Avestan Angra Mainyu, ‘Evil Spirit’, the cosmic archenemy of the highest creator divinity Ahura Mazda. As God (Light, Truth, Order) and the devil (darkness, deceit, chaos) oppose each other in Christianity, thus Ahura Mazda and Angra Mainyu oppose each other in Zoroastrianism.

[41] In the Christian Tradition, this charisma is symbolically expressed by means of an aureola, the halo effect that is associated with angels and saints. Modern science describes this phenomenon in neurological terms (as in relation to liminal phenomena such as epilepsy, synaesthesia and hallucination). For the historical context of the concept of the khvarenah cf. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 153-92.

[42] For an introduction to Steuckers’ view of Europe as a subcontinental part of the larger Eurasian space cf. https://www.geopolitica.ru/en/article/le-rouge-et-le-noir...

[43] A reference to the Mongol conquest of the Khwarazmian Empire (approximately equivalent with ‘Persia’ at that time) by Genghis Khan that started in 1219.

[44] Shihab ad-Din Yahya Sohrawardi (1154-91), one of Persia’s Medieval ‘Masters of Enlightenment’, based his Illuminationism on the notion of prisca theologia – he was thus able to integrate pre-Islamic (philosophical concepts and) knowledge into his work. Esoteric symbolism and intellectual intuition pervade Sohrawardi’s work, which came to have a substantial influence on Western Traditionalism through the translations and interpretations of Henri Corbin (1903-78) and Seyyed Hussayn Nasr (born 1933).

[45] In the context of the Persian Tradition, this spiritual modality can be unreservedly characterized as ‘Aryan’ in the most precise sense of the word – it is this Aryan existential condition which is explored in Jason Jorjani’s books Prometheus and Atlas and The World State of Emergency.

[46] Joseph Count de Gobineau (1816-82) was a palaeo-conservative French thinker who is often mentioned as the founder of late 19th and early 20th Century ‘scientific racism’. During his diplomatic service in Persia, De Gobineau developed a life-long fascination with the philosophy, history and mysteries of the Persian Tradition.

[47] A contraction of the German words Edelweiss, for, and Weisheit, ‘wisdom’.

[48] https://www.geopolitica.ru/en/article/problems-european-s...

[49] In the wake of ‘Brexit’, even the mainstream media have picked up on the non-globalist ‘immigration model’ of Europe’s microstates, e.g. https://www.theguardian.com/politics/2016/oct/09/liechten...

[50] Models worth exploring are the ethnicity-based ‘Community Funds’ of Singapore and ‘Bumiputra’ privileges of Malaysia.

[51] A reference to De puinhopen van acht jaar paars, ‘The Ruins of Eight Years Purple’, the last book of assassinated patriotic leader Pim Fortuyn,. The term ‘purple’ here refers to the grand political coalition of ‘red’ social democrats and ‘blue’ neoliberals that ruled the Netherlands from 1994 to 2002.

[52] Freely inspired by the last words of William the Silent, Prince of Orange, leader of the Dutch Revolt and Dutch Father of the Fatherland (1533-84), spoken when he was assassinated after being declared an outlaw and a heretic by Philip II of Spain.