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lundi, 24 octobre 2016

Le rôle USA et Otan dans le rapport de l’UE avec la Chine

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Le rôle USA et Otan dans le rapport de l’UE avec la Chine

Auteur : Manlio Dinucci
Ex: http://zejournal.mobi

Je vais tout de suite au noeud de la question. Je pense qu’on ne peut pas parler de relations entre Union Européenne et Chine indépendamment de l’influence que les Etats-Unis exercent sur l’Union Européenne, directement et par l’intermédiaire de l’Otan.

Aujourd’hui 22 des 28 pays de l’UE (21 sur 27 après la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE), avec plus de 90% de la population de l’Union, font partie de l’Otan, reconnue par l’UE comme « fondement de la défense collective ». Et l’Otan est sous commandement USA : le Commandant suprême allié en Europe est toujours nommé par le Président des Etats-Unis d’Amérique et tous les autres commandements clé sont aux mains des USA. La politique étrangère et militaire de l’Union Européenne est ainsi fondamentalement subordonnée à la stratégie étasunienne, sur laquelle convergent les plus grandes puissances européennes.

Cette stratégie, clairement énoncée dans les documents officiels, est tracée au moment historique où la situation mondiale change à la suite de la désagrégation de l’URSS. En 1991 la Maison Blanche déclare dans la National Security Strategy of the United States : « Les Etats-Unis demeurent le seul Etat avec une force, une portée et une influence en toute dimension – politique, économique et militaire-  réellement globales. Il n’existe aucun substitut au leadership américain ». En 1992, dans la Defense Planning Guidance, le Pentagone souligne : « Notre premier objectif est d’empêcher qu’une quelconque puissance domine une région dont les ressources seraient suffisantes pour engendrer une puissance mondiale. Ces régions comprennent l’Europe occidentale, l’Asie orientale, le territoire de l’ex Union Soviétique et l’Asie sud-occidentale ». En 2001, dans le rapport Quadrennial Defense Review, – publié une semaine avant la guerre USA/Otan en Afghanistan, aire de première importance géostratégique à l’égard de Russie et Chine- le Pentagone annonce : « La possibilité existe qu’émerge dans la région un rival militaire avec une formidable base de ressources. Nos forces armées doivent conserver la capacité d’imposer la volonté des États-Unis à n’importe quel adversaire, y compris États et entités non-étatiques, de façon à changer le régime d’un État adverse ou occuper un territoire étranger jusqu’à ce que les objectifs stratégiques états-uniens soient réalisés ».

Sur la base de cette stratégie, l’Otan sous commandement USA a lancé son offensive sur le front oriental : après avoir démoli par la guerre la Fédération Yougoslave, de 1999 à aujourd’hui elle a englobé tous les pays de l’ex Pacte de Varsovie, trois de l’ex Yougoslavie, trois de l’ex URSS, et sous peu elle en englobera d’autres (à commencer par la Géorgie et l’Ukraine, cette dernière de fait déjà dans l’Otan), en déplaçant bases et forces, y compris nucléaires, toujours plus près de la Russie. En même temps, sur le front méridional étroitement relié à celui oriental, l’Otan sous commandement USA a démoli par la guerre l’Etat libyen et a essayé d’en faire autant avec celui de la Syrie.

USA et Otan ont fait exploser la crise ukrainienne et, accusant la Russie de « déstabiliser la sécurité européenne », ils ont entraîné l’Europe dans une nouvelle guerre froide, voulue surtout par Washington (aux dépens des économies européennes à qui les sanctions et contre-sanctions ont porté préjudice) pour casser les rapports économiques et politiques Russie-UE néfastes aux intérêts étasuniens. C’est dans la même stratégie qu’entre le déplacement croissant de forces militaires étasuniennes dans la région Asie/Pacifique dans une fonction anti-chinoise. La U.S. Navy a annoncé qu’en 2020 elle concentrera dans cette région 60% de ses forces navales et aériennes.

La stratégie étasunienne est focalisée sur la Mer de Chine Méridionale, dont l’amiral Harris, chef du Commandement USA pour le Pacifique, souligne l’importance : c’est là que passe un commerce maritime d’une valeur annuelle de plus de 5 mille milliards de dollars, dont 25% de l’export mondial de pétrole et 50% de celui du gaz naturel. Les USA veulent contrôler cette voie maritime au nom de celle que l’amiral Harris définit comme «liberté de naviguer fondamentale pour notre système de vie ici aux Etats-Unis », en accusant la Chine d’«actions agressives en Mer Chinoise Méridionale, analogues à celles de la Russie en Crimée ». Pour cela la U.S Navy « patrouille » la Mer de Chine Méridionale. Dans le sillage des Etats-Unis arrivent les plus grandes puissances européennes : en juillet dernier la France a sollicité l’Union Européenne pour « coordonner la patrouille navale de la Mer Chinoise Méridionale afin d’assurer une présence régulière et visible dans ces eaux illégalement réclamées par la Chine ». Et tandis que les Etats-Unis installent en Corée du Sud des systèmes « anti-missiles » mais en mesure de lancer aussi des missiles nucléaires, analogues à ceux installés contre la Russie en Roumanie et bientôt en Pologne, en plus de ceux qui sont embarqués sur des navires de guerre en Méditerranée, le secrétaire général de l’Otan Stoltenberg reçoit le 6 octobre à Bruxelles le ministre des affaires étrangères sud-coréen, pour « renforcer le partenariat de l’Otan avec Séoul ».

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Ces faits et d’autres encore démontrent qu’en Europe et en Asie la même stratégie est à l’oeuvre. C’est la tentative extrême des Etats-Unis et des autres puissances occidentales de maintenir la suprématie économique, politique et militaire, dans un monde en forte transformation, dans lequel émergent de nouveaux sujets étatiques et sociaux. L’Organisation de Shanghaï pour la coopération, née de l’accord stratégique cino-russe, dispose de ressources et de capacités de travail capables d’en faire la plus grande aire économique intégrée du monde. L’Organisation de Shanghaï et les BRICS sont en mesure, avec leurs organismes financiers, de supplanter en grande partie la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui, pendant plus de 70 ans, ont permis aux USA et aux plus grandes puissances occidentales de dominer l’économie mondiale à travers les prêts usuraires aux pays endettés et d’autres instruments financiers. Les nouveaux organismes peuvent en même temps réaliser la dédollarisation des échanges commerciaux, en ôtant aux Etats-Unis la capacité de décharger leur dette sur d’autres pays par l’impression de papier monnaie utilisé comme devise internationale dominante.

Pour maintenir leur suprématie, toujours plus vacillante, les Etats-Unis utilisent non seulement la force des armes, mais d’autres armes souvent plus efficaces que celles proprement dites.

Première arme : les dits « accords de libre-échange », comme le « Partenariat transatlantique sur le commerce et les investissements » (TTIP) entre USA et UE et le « Partenariat Trans-Pacifique » (TPP) dont le but n’est pas seulement économique mais géopolitique et géostratégique. C’est pour cela que Hillary Clinton qualifie le partenariat USA-UE de « plus grand objectif stratégique de notre alliance transatlantique », en projetant une « Otan économique » qui intègre celle politique et militaire. Le projet est clair : former un bloc politique, économique et militaire USA-UE, toujours sous commandement étasunien, qui s’oppose à l’aire eurasiatique en ascension, basée sur la coopération entre Chine et Russie ; qui s’oppose aux BRICS, à l’Iran et à tout autre pays qui se soustraie à la domination de l’Occident. Comme les négociations sur le TTIP ont du mal à avancer à cause de divergences d’intérêt et d’une vaste opposition en Europe, l’obstacle est pour le moment contourné avec l’ « Accord économique et commercial global» (CETA) entre Canada et UE : un TTIP camouflé étant donné que le Canada fait partie du NAFTA avec les USA. Le CETA sera probablement signé par l’UE le 27 octobre prochain, pendant la visite du premier ministre canadien Trudeau à Bruxelles.

Seconde arme : la pénétration dans les pays cibles pour les désagréger de l’intérieur. En s’appuyant sur les points faibles qu’a tout pays en mesure diverse : la corruption, l’avidité d’argent, l’arrivisme politique, le sécessionnisme fomenté par des groupes de pouvoir locaux, le fanatisme religieux, la vulnérabilité de vastes masses à la démagogie politique. En s’appuyant aussi, dans certains cas, sur un mécontentement populaire justifié quant à la conduite de leur gouvernement. Instruments de la pénétration : les soi-disant « organisations non gouvernementales » qui sont en réalité la main longue du Département d’état et de la CIA. Celles qui, dotées d’énormes moyens financiers, ont organisé les « révolutions colorées » dans l’Est européen, et ont tenté la même opération avec la soi-disant « Umbrella Revolution » à Hong Kong : qui visait à fomenter des mouvements analogues dans d’autres zones de la Chine habitées par des minorités nationales. Les mêmes organisations qui opèrent en Amérique Latine, avec l’objectif premier de subvertir les institutions démocratiques du Brésil, en minant ainsi les BRICS de l’intérieur. Instruments de la même stratégie : les groupes terroristes, type ceux armés et infiltrés en Libye et en Syrie pour semer le chaos, en contribuant à la démolition d’Etats entiers attaqués en même temps de l’extérieur.

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Troisième arme : les « Psyops » (Opérations psychologiques), lancées à travers les chaînes médiatiques mondiales, qui sont définies ainsi par le Pentagone : « Opérations planifiées pour influencer à travers des informations déterminées les émotions et motivations et donc le comportement de l’opinion publique, d’organisations et de gouvernements étrangers, afin d’induire ou renforcer des attitudes favorables aux objectifs préfixés ». Avec ces opérations, qui préparent l’opinion publique à l’escalade guerrière, on fait apparaître la Russie comme responsable des tensions en Europe et la Chine comme responsable des tensions en Asie, en les accusant en même temps de « violation des droits humains ».

Une dernière considération : ayant travaillé à Pékin avec ma femme dans les années Soixante, contribuant l’un et l’autre à la publication de la première revue chinoise en langue italienne, j’ai vécu une expérience formatrice fondamentale au moment où la Chine – libérée depuis à peine quinze ans de la condition coloniale, semi-coloniale et semi-féodale- était complètement isolée et non reconnue par l’Occident ni par les Nations Unies comme Etat souverain. De cette période restent  imprimées en moi la capacité de résistance et la conscience de ce peuple, à l’époque 600 millions de personnes, engagé sous la conduite du Parti communiste à construire une société sur des bases économiques et culturelles complètement nouvelles. Je pense que cette capacité est également nécessaire aujourd’hui pour que la Chine contemporaine, qui est en train de développer ses énormes potentialités, puisse résister aux nouveaux plans de domination impériale, en contribuant à la lutte décisive pour l’avenir de l’humanité : la lutte pour un monde sans plus de guerres dans lequel triomphe la paix indissolublement liée à la justice sociale.

Intervention de Manlio Dinucci à l’Académie de marxisme près l’Académie chinoise de sciences sociales, Association politico-culturelle Marx XXI,  Forum Européen 2016 / La « Voie Chinoise » et le contexte international, Rome

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Pour l’Europe, mais contre l’Union européenne: nouvelles tendances dans l’Ancien Monde

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Pour l’Europe, mais contre l’Union européenne: nouvelles tendances dans l’Ancien Monde

par Stanislav BYSHOK

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Aucun peuple ne pourrait vivre sans évaluer les valeurs ; mais s'il veut se conserver, il ne doit pas évaluer comme évalue son voisin.

Friedrich NIETZSCHE « Ainsi parlait Zarathoustra »1

L'Europe a cessé d'être un endroit confortable. L'Union européenne moderne rappelle douloureusement en quelque sorte l’URSS tardive. D'une part, la majorité se rend compte que « le navire » navigue dans le mauvais sens avec un besoin urgent de changer de cap ou, a contrario, le flux de migrants en provenance des pays musulmans et le terrorisme islamique submergeront l'Europe. D'autre part, il demeure une confiance due au fait que « le navire » a été initialement correctement conçu et naviguait généralement dans le bon cap libéral, avec une monnaie commune et des frontières ouvertes. On pouvait alors observer quelque chose de semblable dans les dernières années de l'existence de l’Union soviétique. Des gens soutenaient la restructuration (« pérestroïka ») et voulaient changer le système. Mais en même temps, ils tenaient à la mythologie du marxisme-léninisme et de la Révolution d'Octobre, en la considérant généralement comme un fondement historique positif de leur État.

L'Union européenne a été créée comme une union économique parallèle à l'OTAN qui contribuerait à un développement plus efficace des pays non communistes du continent et au dépassement d’une peur et d’une méfiance mutuelle accumulées chez les Européens, en particulier au XXe siècle.

La méfiance n’a pu toutefois être surmontée immédiatement : la France, sous la direction du Général de GAULLE, ayant bloqué l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'UE, en craignant que Londres soit le fer de lance de l’UE, mais aussi apporte au projet européen l'influence américaine contre laquelle était catégoriquement Paris2.

Après le départ du Général de GAULLE, le Royaume-Uni s'est néanmoins rallié à l'Union européenne en 1973, mais les Britanniques sont toutefois demeurés la nation européenne avec un sentiment le plus négatif envers de l'UE3. Quand vers la fin des années 1980 Bruxelles a commencé à essayer de rendre le projet européen plus centralisé et à stimuler l'unification du continent non seulement économiquement, mais aussi politiquement4, c’est Margaret Thatcher, le Premier ministre britannique, qui a déclaré : « Il serait hautement préjudiciable de tenter de supprimer la nationalité et de concentrer le pouvoir au centre d’un conglomérat européen ; en outre cela compromettrait les objectifs que nous poursuivons. L’Europe sera plus forte si elle compte précisément en son sein la France en tant que France, l’Espagne en tant qu’Espagne, la Grande-Bretagne en tant que Grande-Bretagne, chacune avec ses coutumes, traditions et particularités. Ce serait de la folie que d’essayer de les faire entrer dans une sorte de portrait-robot européen »5.

Malgré cela, l'UE a poursuivi son expansion au détriment des anciens pays de l'Est. Cette intégration européenne, comme le craignait Thatcher, a vraiment commencé à revêtir un caractère de plus en plus politique et pas seulement économique6. Cela a engendré que de plus en plus des pouvoirs se sont éloignés de la compétence des autorités nationales et sont passés dans la gestion des organes supranationaux situés dans les institutions de Bruxelles. Les États nationaux d'Europe ont ainsi perdu progressivement leur souveraineté. Cette tendance a eu pour cause de provoquer une réaction des forces politiques, principalement situées à droite sur l’échiquier politique et souvent qualifiées du terme générique « d’eurosceptiques ».

europabreker.jpgTant que l'Union européenne se développait d’une manière relativement réussie, les eurosceptiques étaient plutôt une force politique marginale, sans être un concurrent pour les grands partis politiques soutenant l'intégration européenne. Début 2008, la crise économique, dont la cause est le fruit d’une série de facteurs internes et externes interdépendants, se répand dans le monde. Le principal facteur interne était la crise de la zone euro associée à divers indicateurs économiques du « noyau » européen représenté par l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Scandinavie, et la « périphérie »7. « Le noyau » européen a alors été contraint de maintenir à flot les pays « périphériques » situés dans l'arc « Atlantique-Méditerranée », de l'Irlande à la Grèce.

Le second facteur est externe. Ainsi, la déstabilisation de la situation, dans la région de la Méditerranée du Sud et de l’Est, a conduit à l'afflux en Europe de migrants économiques et de réfugiés musulmans. A cela l'Europe n’était pas prête. Il ne s’agissait pas seulement d’un problème de garde-frontières mais plus encore d’un problème de gestion des arrivées massives.  

Comment le problème de l'intégration des migrants a été géré durant les décennies précédentes dans l'Occident ?8 Jusqu'à la fin des années 1980 ou au début des années 1990 en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne et d'autres pays d'Europe occidentale, la politique d'intégration des nouveaux potentiels citoyens arrivants a été relativement réussie. À cette époque, tout d'abord, la pression migratoire était relativement faible. Et d'autre part, le système d'État, en particulier le système de l'éducation et du travail, a été mis en place sur l'intégration des migrants dans la société européenne. Pour devenir un citoyen à part entière, les migrants ont dû faire les efforts d’intégration, d’apprentissage de la langue du pays d’accueil notamment. Et les pays européens les ont aidé dans ce domaine.

Pourquoi le système d'intégration des migrants a-t-il alors commencé à faiblir à partir de la fin des années 1980 ? Tout d'abord, il est lié à l'augmentation des flux migratoires qui est un point fondamental, et d'autre part, à la notion même d'intégration qui a changé et dont les tendances politiques en vigueur ont changé. À cette époque, ce sont les néo-trotskystes et les internationalistes radicaux, de la « génération 68 »9, qui ont participé à des manifestations d'étudiants à Paris et d'autres capitales occidentales sous le slogan « Il est interdit d’interdire ! », ont pris les positions de leader dans l’establishment de leur pays10. Ils sont tous vieillis et ont pour beaucoup obtenus des grades scientifiques, des postes de cadre et pour certains des responsabilités politiques. Leur radicalisme s’est calmé, mais ils ont néanmoins changé une tendance idéologique à l'Ouest, comme MARX pourrait dire, d'une manière capitale. Au lieu de l'intégration, à savoir l'intégration des nouveaux arrivants dans le domaine culturel européen, sont venus les concepts du multiculturalisme, de la tolérance et de la « discrimination positive » des minorités nationales. Les gauches ont progressivement abandonné le concept de lutte des classes, en déclarant au lieu de celle-ci la lutte pour les droits des minorités ethniques, religieuses, de genre et d'autres minorités qui, du point de vue de la « nouvelle gauche », ont toujours été opprimés par l'exploitation impérialiste et capitaliste du monde de l'Occident. Donc, comme l'objet de préoccupation de la part de la « nouvelle gauche », étaient toujours non-blancs et non-chrétiens (et, après une passion par des problèmes du conflit israélo-arabe, encore non-Juifs)11.

Selon la doctrine de la « génération 68 », les cultures ne peuvent pas être distinguées en celles « nôtres» et « étrangères », et partout dans le monde, des différentes cultures en tout état peuvent et doivent exister et coexister. Selon ce concept, la notion de « notre » culture ou la culture nationale « dominante » est un vestige du passé colonial et raciste de l'Europe. « La discrimination positive » des minorités nationales en Europe occidentale a atteint un tel succès que, dans la banlieue de Berlin, Paris, Bruxelles ou Stockholm, ils sont devenus une majorité nationale, et en fait, il n’est pas recommandé d’y pointer son nez pour les Européens, y compris pour la police, sans renforcement adéquat12.

La politique de « discrimination positive », de multiculturalisme et de tolérance signifie que même le système d'éducation publique a cessé d'exercer l'une de ses fonctions de base – l’éducation des citoyens loyaux. Dans les écoles françaises ou allemandes, par exemple, s'il y a un pourcentage important d'élèves parlant arabes ou turcs, ils sont unis dans des classes séparées où on embauche des enseignants avec une connaissance des langues correspondantes. Après les leçons les élèves retournent dans les quartiers où vivent principalement leurs compatriotes, regardent la télévision dans leur propre langue, socialisent dans les restaurants qui sont gardés par les mêmes migrants.

De quel type d'intégration peut-on parler à cet égard ? Quelles incitations peuvent être dans les pays ayant le système de soutien social bien développé pour tous ? Comment la société radicalement laïque et séculaire, qui a renoncée la chrétienté en faveur du multiculturalisme érigé en l'état de la doctrine de la religion, peut résister à l'islamisation ? Ces sujets sont considérés par tels auteurs comme Thilo SARRAZIN en Allemagne13, Mélanie PHILLIPS au Royaume-Uni14 et Patrick BUCHANAN aux États-Unis15 dans leurs travaux.

canstockphoto22425305.jpgÀ la fin de 2010 les leaders européens tels que Angela MERKEL, la chancelière allemande, et David CAMERON, désormais l’ancien Premier ministre britannique, ont reconnu que les tentatives pour construire une société multiculturelle dans le continent ont échoué. Cependant, des moyens pratiques pour sortir de cette situation n'ont pas été proposés. Monsieur CAMERON a déclaré la nécessité de recourir au « libéralisme musclé »16 ce qui signifie en fait une continuation de l'ancienne politique non justifiée, mais par des méthodes encore plus forcées. Madame MERKEL a déploré le fait que les migrants ne soient pas particulièrement désireux d'intégrer la société allemande et d'apprendre l'allemand17. Malgré cela, à l’été de 2016, juste après les nouvelles attaques terroristes des islamistes en Europe, la chancelière allemande a confirmé qu'elle continuerait une politique de portes ouvertes aux migrants des pays musulmans18.

Au début des années 90, Samuel, politologue américain, a proposé le concept de « choc des civilisations »19 comme un principe explicatif de l'écoulement de l'histoire après la fin de la Guerre froide. Selon HUNTINGTON, l'effondrement du bloc soviétique et, surtout de l'Union soviétique elle-même, n'a pas rendu le monde plus sécuritaire et plus démocratique. 

Le politologue américain n’a pas donné le rôle de premier plan dans le processus global aux idéologies, comme son élève et contradicteur Francis FUKUYAMA20, mais aux civilisations. Aux différents stades de développement, les civilisations peuvent absorber certaines idéologies, les modifier ou les abandonner. Cependant, les civilisations sont beaucoup plus stables dans l'histoire mondiale que les idéologies, qui ont une nature temporaire. Des contradictions de civilisation depuis la fin de la Guerre froide sont non seulement tombées, mais se sont a contrario encore plus aggravées.

HUNTINGTON considère la civilisation islamique comme la plus susceptible d'agression et d'expansion, y compris démographique. Malgré le fait que l'islam n’est pas la religion dominante, des guerres et des conflits armés impliquant des acteurs islamiques prévalent visiblement dans les dépêches de la presse internationale. C’est un paradoxe évidant, étant donné que les médias et les intellectuels dominants ont tendance à désigner les musulmans de l'ex-Yougoslavie ou du Moyen-Orient comme victimes des agressions de leurs voisins.

Avant les années 2000 pour la plupart des Européens, des problèmes du monde islamique étaient étrangers, mais maintenant beaucoup de gens dans l’Occident comprennent une différence entre une burqa et un hijab, ce qui est le salafisme et quelles sont des spécificités de l'abattage halal. Ils le connaissent non pas à cause d'un intérêt particulier pour le sujet musulman, mais en raison de ce qu'ils voient dans les rues de leurs propres villes. Dans ces rues marchent les gauche et antifascistes avec les appels « Les réfugiés, soyez les bienvenues ! » et avec les malédictions contre leurs compatriotes « racistes » inhospitalières. 

Selon les manifestants, il n'y a pas de lien entre l'afflux de migrants en provenance d'autres cultures et une augmentation du nombre de crimes violents dans les domaines de leur habitat. Mais dans la radicalisation des musulmans vivant en Europe, ils accusent les Européens, les chrétiens qui ne montrent pas suffisamment de soin aux hôtes pendant le recrutement. Quel scandale, ils préfèrent des gens de leur propre culture et religion21. Cependant, ici il n'y a rien de nouveau. Même dans les années 1960, lorsque aux États-Unis les émeutes de noirs ont fait rage, provoquant des incendies criminels, des pogromes et des assassins de blancs, de nombreux de gauches et libérales intellectuels ont su dénoncer que le « racisme blanc »22.

« Assez ! Trop pour tout supporter ! » – les eurosceptiques ont déclaré. Les eurosceptiques ont vu dans l'Union européenne avec sa capitale à Bruxelles non seulement une structure supranationale rejetant la souveraineté des États nationaux, mais aussi un guide principal de la politique du multiculturalisme et des portes ouvertes qui détruise les fondements chrétiens des pays européens et qui met en péril l'existence de l'Europe comme un conglomérat unique ethnique et culturelle. En fait, les eurosceptiques ne sont pas contre l'Europe, mais au contraire, ils sont partisans de l'Europe, ancienne et traditionnelle. Ils ne voient pas leur idéal dans les États-Unis d'Europe, mais dans une Europe de patries. La bureaucratie bruxelloise est pour eux un symbole de l'anti-Europe et de la concentration de toutes les tendances sociales, politiques et morales les plus destructrices.

Dans les années de 2010, en particulier du fait d’un très grand succès pour les adversaires de Bruxelles aux élections au Parlement européen (2014), et du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE (2016), le phénomène de l'euroscepticisme est sûrement devenu de quasi marginal à la « nouvelle norme » de l'Europe23. Le Général de GAULLE, que de nombreux eurosceptiques considèrent comme la personnification du meilleur européen, a déclaré24 en intervenant à Strasbourg en 1959 : « Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! »

S.B.

Références :

1Ницше Ф. Так говорил Заратустра. Книга для всех и ни для кого // Ницше Ф. Полное собрание сочинений: В 13 т. М.: Культурная Революция, 2005-2007. Т. IV. 2007. С. 60.

2Hoffmann, S. The European Community and 1992 (Fall 1989) // Foreign Affairs, July 2016.

3Grant, Ch. What if the British vote no? (May/June 2005) // Foreign Affairs, July 2016.

4Garton Ash, T. Europe’s endangered liberal order (March/April 1998) // Foreign Affairs, July 2016.

5Thatcher, M. Speech to the College of Europe ("The Bruges Speech") // The Margaret Thatcher Foundation. URL: http://www.margaretthatcher.org/document/107332

6Pecastaing, C. Please Leave. Why Brexit would benefit Europe // Foreign Affairs, July 2016

7Kelemen, R.D. Saving the euro, dividing the union. Could Europe’s deeper integration push the United Kingdom out? (January 21, 2013) // Foreign Affairs, July 2016

8Бышок С. Национальная политика между позитивной дискриминацией и интеграцией // CIS-EMO. URL: http://www.cis-emo.net/ru/news/byshok-nacionalnaya-politi...

9Kurlansky, M. 1968: The year that rocked the world. New York: Ballantine, 2004

10Ремизов М. Русские и государство. Национальная идея до и после "крымской весны". – М.: Эксмо, 2016. - 340 с.

11Gottfried, P.E. The strange death of Marxism: The European Left in the new millennium. Columbia, Mo.: University of Missouri Press, 2005

12EUROPE'S NO-GO ZONES: List of 900 EU areas where police have 'LOST CONTROL' to migrants // Express. URL: http://www.express.co.uk/news/world/657520/Europe-no-go-9...

13Саррацин Т. Германия. Самоликвидация. - М.: Рид групп, 2012. - 400 с.

14Phillips, M. Londonistan: How Britain is creating a terror state within. London: Encounter Books, 2007

15Buchanan, P.J. Suicide of a superpower: Will America survive to 2025? New York: Thomas Dunne Books, 2011

16Lenta.ru: Британский премьер осудил политику мультикультурализма. URL: https://lenta.ru/news/2011/02/05/multicult/

17А.Меркель: Попытки построить мультикультурное общество в Германии полностью провалились // РБК. URL: http://www.rbc.ru/rbcfreenews/20101017070445.shtml

18The Guardian: Merkel refuses to abandon refugee policy despite election setbacks. URL: https://www.theguardian.com/world/2016/mar/14/angela-merk...

19Huntington, S. The clash of civilizations and the remaking of world order. New York: Simon & Schuster, 1996

20Fukuyama, F. The end of history? // The National Interest, Summer 1989

21Adida, C.L., Laitin, D.D., Valfort, M.A. // Foreign Affairs: Don't fear Muslim immigrants. They aren't the real problem. URL: https://www.foreignaffairs.com/articles/united-states/201...

22Buchanan, P.J. The greatest comeback: How Richard Nixon rose from defeat to create the new majority. New York: Crown Forum, 2014. P. 238

23Harding, G. // EUobserver: Euroscepticism: The EU's new normal. URL: https://euobserver.com/opinion/133747

24Quotations by Charles de Gaulle // The Foundation Charles de Gaulle. URL: http://www.charles-de-gaulle.com/l-homme-du-verbe/quotati...

Source :

http://sf.donntu.org/sf091611.html

EU gaat Waals verzet ‘breken’ en schadelijk CETA verdrag ratificeren

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EU gaat Waals verzet ‘breken’ en schadelijk CETA verdrag ratificeren
 

CDU Europarlementariër noemt België een ‘failed state’

Fascistisch en bizar: Details van het verdrag worden pas ná ondertekening bekend gemaakt

Nationale parlementen hebben al sinds 2009 geen echte macht meer

Wallonië blijkt het laatste bastion dat zich met hand en tand verzet tegen het CETA vrijhandelsverdrag tussen de EU en Canada. De sociaaldemocratische kanselier van Oostenrijk, Christian Kern, was één van de weinige publieke figuren die de waarheid over dit verdrag durfde te zeggen: ‘Onder dekmantel van vrijheid is dit in werkelijkheid een massale machtsverschuiving ten gunste van de wereldwijd opererende concerns, en ten nadele van de democratische medezeggenschap en democratische politiek. Dat is een fundamentele constructiefout.’ (4) Maar niet in de ogen van de meeste politici, die in tegenstelling tot de gewone Europeaan wèl zullen profiteren van deze zoveelste fascistische* stap naar een Europese Superstaat.

Ondanks het ‘nee’ van Wallonië houden zowel de EU als Canada eraan vast het verdrag komende week te ondertekenen. De Duitse president van het Europese Parlement Martin Schulz zei dat alleen de Europese Commissie de uitdrukkelijke macht heeft om te onderhandelen over CETA, en niet het parlement. Dat mag traditioneel enkel jaknikken op wat de Commissie besluit.

CETA, opmaat naar TTIP, maakt einde aan welvaart

De Duitse Europarlementariër Elmar Brok (CDU), beschouwd als spreekbuis van kanselier Angela Merkel, noemde België dan ook een ‘failed state’, en verweet de Waalse premier Magnette aan een ‘egotrip’ bezig te zijn. ‘Hij houdt Europa op, en dat is onverantwoordelijk.’ (5)

Magnette eist garanties voor het beschermen van de eigen landbouw, en vindt dat de multinationals teveel macht krijgen (1) – precies hetgeen waar de Oostenrijkse bondskanselier voor waarschuwde. Mogelijk speelt ook mee dat het Amerikaanse Caterpillar in september besloot zijn fabriek bij Charleroi te sluiten, waardoor 2000 mensen op straat komen te staan (3).

CETA geldt weliswaar enkel Canada, maar wordt algemeen gezien als de opmaat naar ondertekening van het vergelijkbare en nog meer omstreden TTIP met de Verenigde Staten, wat volgens onafhankelijke analyses Europa miljoenen banen en op den duur ons huidige welvaartsniveau zal kosten.

CETA & TTIP: Dreigende Amerikaanse plundertocht

Grootste bezwaren tegen de ‘vrijhandels’akkoorden CETA & TTIP zijn volgens tal van critici dat de nationale wetten van een land, en daarmee dus het parlement en het volk, bij handelsconflicten buitenspel kunnen worden gezet, en private ‘scheidsrechters’ het laatste woord zullen krijgen. Hierdoor kan een concern in theorie een land aanklagen dat weigert om akkoord te gaan met lonen die (ver) onder het minimum liggen. (6)

Het behoeft geen uitleg dat de arbeidsvoorwaarden voor Europese werknemers, die beter worden beschermd dan hun Canadese en Amerikaanse collega’s, hierdoor fors dreigen te verslechteren, en ook de sociale zekerheid zal worden ondermijnd. De veel geprezen ‘vrijhandel’ zal dan al snel kunnen eindigen in een Amerikaanse (en Canadese) economische plundertocht van Europa, wat volgens sommigen altijd al de achterliggende bedoeling van Washington is geweest.

Het is juist om deze redenen dat de details van het CETA vrijhandelsakkoord pas ná ondertekening bekend worden gemaakt. Het is alsof een bedrijf u vraagt een blanco cheque te ondertekenen als u iets wilt kopen, en dat pas ná aankoop zelf het bedrag dat ú moet betalen, invult.

Parlementen hebben al sinds 2009 geen echte macht meer

‘Onze’ politici beweren weliswaar dat de parlementen nog enige zeggenschap hebben, maar in werkelijkheid is die instemming al sinds 2009 niet meer noodzakelijk. In het in 2005 gesloten Verdrag van Lissabon –een andere naam voor de door Nederland en Frankrijk afgewezen Europese Grondwet- werd de Europese Commissie namelijk de macht gegeven om desnoods zonder parlementaire instemming handelsverdragen af te sluiten (2).

De vraag rijst dan waarom nu zo ‘moeilijk’ wordt gedaan over het verzet van Wallonië. De reden is dat indien de Commissie het verdrag ondanks dit duidelijke Waalse ‘nee’ toch ratificeert, de anti-democratische regeringsvorm van Brussel voor (te) veel Europeanen zichtbaar zal worden, wat extra voer zal zijn voor de door de eurocraten zo gehate vrijheidspartijen. Daarom wordt nu uit alle macht geprobeerd de Walen ‘om’ te krijgen, zodat de burgers de illusie kan worden geboden dat de nationale parlementen nog iets te zeggen hebben over hun eigen landen en landsdelen.

We kunnen er daarom vanuit gaan dat de Walen op het laatste moment toch zullen instemmen, zeker omdat premier Magnette inderdaad bekend staat als een politieke egotripper en rassocialist, die enkel zijn Vlaams sprekende collega’s wil dwarszitten. Zijn ‘ja’ zal als een overwinning voor Europa en de Europese democratie worden neergezet, terwijl het in realiteit exact het tegendeel betekent. Overigens zal de volgende stap, het TTIP met de VS, de Europeanen pas écht veel –en permanent- pijn gaan doen.

Xander

* Beslist niet overdreven. ‘Fascisme’ volgens de ‘Dikke van Dale’: ‘Politiek systeem berustend op ultranationalistische (in dit geval ultra-eurocratische), corporatistische, autoritaire (alle macht naar de EC) en onverdraagzame (volken en landen die weigeren voor Brussel te buigen worden nu al bedreigd en tegengewerkt) beginselen.


(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Staatsstreich
(3) Zeit
(4) Geolitico
(5) MM News
(6) Reuters


Zie ook o.a.:

13-05: TTIP op mislukken? VS eist einde sociale zekerheid in Europa (/ Amerikaanse economisch imperialisme: ‘Met TTIP pakt VS de rechtsorde en rechtspraak van soevereine landen af’ – Vrijhandelsverdrag gaat minimaal 1 tot 2 miljoen banen kosten)
26-04: London School of Economics velt vernietigend oordeel over TTIP (/ Vrijhandelsverdrag met Amerika gaat Europese belastingbetalers miljarden kosten )
25-04: Britse reactie op Obama’s pleidooi voor EU en TTIP: Waarom luisteren naar president die wereld in chaos stortte?

La stratégie américaine pour influencer les minorités en France

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La stratégie américaine pour influencer les minorités en France

Par Benjamin PELLETIER

Ex: http://gestion-des-risques-interculturels.com

Confirmation du diagnostic

Wikileaks a permis de lever le voile sur ce qui était déjà une évidence : les Américains sont clairement engagés dans une stratégie d’influence de vaste ampleur vis-à-vis des minorités en France. Pour les lecteurs de ce blog, et notamment de l’article du 16 septembre dernier Les banlieues françaises, cibles de l’influence culturelle américaine, il ne s’agit pas là d’une découverte mais d’une confirmation : oui, il y a une claire et nette entreprise de manipulation des minorités en France par les Américains. Les opérations mises en œuvre sont scrupuleusement planifiées, suivies et évaluées.

Tel est le constat auquel on parvient à la lecture du rapport de l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Rivkin, envoyé le 19 janvier 2010 au Secrétariat d’Etat américain, sous le titre : EMBASSY PARIS – MINORITY ENGAGEMENT STRATEGY (Ambassade de Paris – Stratégie d’engagement envers les minorités). Je vous propose donc une sélection et une traduction d’extraits de ce rapport.

Voici  le plan de ce rapport dont le vocabulaire offensif ne laisse pas de doute sur l’ambition des actions initiées :

  • SUMMARY (Résumé)
  • BACKGROUND: THE CRISIS OF REPRESENTATION IN FRANCE (Arrière-plan: la crise de la représentation en France)
  • A STRATEGY FOR FRANCE: OUR AIMS (Une stratégie pour la France: nos objectifs)
  • TACTIC 1: ENGAGE IN POSITIVE DISCOURSE (S’engager dans un discours positif)
  • TACTIC 2: SET A STRONG EXAMPLE (Mettre en avant un exemple fort)
  • TACTIC 3: LAUNCH AGGRESSIVE YOUTH OUTREACH (Lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse)
  • TACTIC 4: ENCOURAGE MODERATE VOICES (Encourager les voix modérées)
  • TACTIC 5: PROPAGATE BEST PRACTICES (Diffuser les meilleures pratiques)
  • TACTIC 6: DEEPEN OUR UNDERSTANDING OF THE PROBLEM (Approfondir notre compréhension du problème)
  • TACTIC 7: INTEGRATE, TARGET, AND EVALUATE OUR EFFORTS (Intégrer, cibler et évaluer nos efforts)

SUMMARY (Résumé)

« In keeping with France’s unique history and circumstances, Embassy Paris has created a Minority Engagement Strategy that encompasses, among other groups, the French Muslim population and responds to the goals outlined in reftel A. Our aim is to engage the French population at all levels in order to amplify France’s efforts to realize its own egalitarian ideals, thereby advancing U.S. national interests. While France is justifiably proud of its leading role in conceiving democratic ideals and championing human rights and the rule of law, French institutions have not proven themselves flexible enough to adjust to an increasingly heterodox demography. »

« Au regard des circonstances et de l’histoire uniques de la France, l’Ambassade de Paris a créé une Stratégie d’Engagement envers les Minorités qui concerne, parmi d’autres groupes, les musulmans français, et qui répond aux objectifs définis dans le reftel A [référence télégramme A]. Notre objectif est de mobiliser la population française à tous les niveaux afin d’amplifier les efforts de la France pour réaliser ses propres idéaux égalitaires, ce qui par suite fera progresser les intérêts nationaux américains. Alors que la France est à juste titre fière de son rôle moteur dans la conception des idéaux démocratiques et dans la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, les institutions françaises ne se sont pas montrées elles-mêmes assez flexibles pour s’adapter à une démographie de plus en plus hétérodoxe. »

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Notons que l’essentiel de la démarche américaine consiste à aider la France à se réaliser dans les faits. En somme, il s’agit de pousser les Français à passer de la parole aux actes en matière d’égalitarisme. Cette volonté d’aider la France n’est évidemment pas désintéressée : l’objectif indirect est de faire progresser les intérêts nationaux américains.

BACKGROUND: THE CRISIS OF REPRESENTATION IN FRANCE (Arrière-plan: la crise de la représentation en France)

« France has long championed human rights and the rule of law, both at home and abroad, and justifiably perceives itself as a historic leader among democratic nations. This history and self-perception will serve us well as we implement the strategy outlined here, in which we press France toward a fuller application of the democratic values it espouses. »

« La France a longtemps fait la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, à la fois sur son territoire et à l’étranger, et se perçoit elle-même à juste titre comme un leader historique parmi les nations démocratiques. Cette histoire et cette perception de soi nous serviront d’autant plus que nous mettrons en œuvre la stratégie exposée ici, et qui consiste à faire pression sur la France afin qu’elle s’oriente vers une application plus complète des valeurs démocratiques qu’elle promeut. »

Le point de vue qui sous-tend le projet américain est que la France n’est pas assez démocratique, et donc pas à la hauteur de ses propres idéaux. L’idée des Américains n’est donc pas de jouer la France contre elle-même mais de reprendre à leur compte le discours français dans une stratégie d’influence.

« The French media remains overwhelmingly white, with only modest increases in minority representation on camera for major news broadcasts. Among French elite educational institutions, we are only aware that Sciences Po has taken serious steps to integrate. While slightly better represented in private organizations, minorities in France lead very few corporations and foundations. Thus the reality of French public life defies the nation’s egalitarian ideals. In-group, elitist politics still characterize French public institutions, while extreme right, xenophobic policies hold appeal for a small (but occasionally influential) minority. »

« Les médias français restent très largement blancs, avec seulement une modeste amélioration de la représentation des minorités face aux caméras des principaux journaux télévisés. Parmi les institutions éducatives de l’élite française, nous ne connaissons que Sciences-Po qui ait pris d’importantes mesures en faveur de l’intégration. Alors qu’on note une légère amélioration de leur représentation dans les organisations privées, les minorités en France sont à la tête de très peu d’entreprises et de fondations. Ainsi, la réalité de la vie publique française s’oppose aux idéaux égalitaires de la nation. Les institutions publiques françaises se définissent encore par des groupes d’initiés et des politiques élitistes, tandis que l’extrême droite et les mesures xénophobes ne présentent de l’intérêt que pour une petite minorité (mais occasionnellement influente). »

Dans le passage précédent (non traduit ici), l’ambassadeur remarquait la sous-représentation politique des minorités en France. Il en va de même au niveau médiatique et dans le secteur privé. Il démontre clairement et simplement en quoi la France vit en permanence dans une tension contradictoire entre les principes affichés et la réalité de la vie publique.

« We believe France has not benefited fully from the energy, drive, and ideas of its minorities. Despite some French claims to serve as a model of assimilation and meritocracy, undeniable inequities tarnish France’s global image and diminish its influence abroad. In our view, a sustained failure to increase opportunity and provide genuine political representation for its minority populations could render France a weaker, more divided country. The geopolitical consequences of France’s weakness and division will adversely affect U.S. interests, as we need strong partners in the heart of Europe to help us promote democratic values. »

« Nous croyons que la France n’a pas profité complètement de l’énergie, du dynamisme et des idées de ses minorités. Malgré certaines prétentions françaises à servir de modèle à l’assimilation et à la méritocratie, d’indéniables inégalités ternissent l’image globale de la France et affaiblissent son influence à l’étranger. Selon notre point de vue, un échec durable pour développer les opportunités et fournir une authentique représentation politique à sa population minoritaire pourrait faire de la France un pays plus faible et plus divisé. Les conséquences géopolitiques de la faiblesse et de la division de la France affecteront négativement les intérêts américains, dans la mesure où nous avons besoin de partenaires forts au cœur de l’Europe pour nous aider à promouvoir les valeurs démocratiques. »

Les Américains vont donc utiliser à leur profit cette contradiction française. Leur crainte est de voir là un possible affaiblissement de la France, et donc des intérêts américains en Europe. Implicitement, il est affirmé que la France reste une tête de pont essentielle pour les intérêts américains en Europe.

A STRATEGY FOR FRANCE: OUR AIMS (Une stratégie pour la France: nos objectifs)

« The overarching goal of our minority outreach strategy is to engage the French population at all levels in order to help France to realize its own egalitarian ideals. Our strategy has three broad target audiences in mind: (1) the majority, especially the elites; (2) minorities, with a focus on their leaders; (3) and the general population. Employing the seven tactics described below, we aim (1) to increase awareness among France’s elites of the benefits of expanding opportunity and the costs of maintaining the status quo; (2) to improve the skills and grow the confidence of minority leaders who seek to increase their influence; (3) and to communicate to the general population in France that we particularly admire the diversity and dynamism of its population, while emphasizing the advantages of profiting from those qualities by expanding opportunities for all. »

« L’objectif essentiel de notre stratégie de sensibilisation envers les minorités consiste à mobiliser la population française à tous les niveaux afin de l’aider à réaliser ses propres objectifs égalitaires. Notre stratégie est concentrée sur trois grands publics cibles : (1) la majorité, et spécialement les élites ; (2) les minorités, avec une attention particulière pour les leaders ; (3) et la population en général. En utilisant les sept tactiques ci-dessous, nous visons (1) à accroître la conscience des élites de France à propos des bénéfices qu’il y a à élargir les opportunités et des coûts qu’il y a à maintenir le statu quo ; (2) à améliorer les compétences et développer la confiance des leaders de la minorité qui cherchent à augmenter leur influence ; (3) et à communiquer à la population générale de France notre admiration particulière pour la diversité et le dynamisme de sa population, tout en insistant sur les avantages qu’il y a à bénéficier de ses qualités en ouvrant les opportunités pour tous. »

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TACTIC 1: ENGAGE IN POSITIVE DISCOURSE (S’engager dans un discours positif)

« First, we will focus our discourse on the issue of equal opportunity. When we give public addresses about the community of democracies, we will emphasize, among the qualities of democracy, the right to be different, protection of minority rights, the value of equal opportunity, and the importance of genuine political representation. »

« Premièrement, nous concentrerons nos discours sur le problème de l’égalité des chances. Quand nous ferons des déclarations publiques au sujet de la communauté des démocraties, nous insisterons sur les qualités de la démocratie, dont le droit à être différent, la protection des droits des minorités, la valeur de l’égalité des chances et l’importance d’une authentique représentation politique. »

« We will endeavor to convey the costs to France of the under-representation of minorities, highlighting the benefits we have accumulated, over time, by working hard to chip away at the various impediments faced by American minorities. We will, of course, continue to adopt a humble attitude regarding our own situation in the U.S., but nevertheless will stress the innumerable benefits accruing from a proactive approach to broad social inclusion, complementing our French partners on any positive steps they take. »

« Nous nous efforcerons d’informer sur les coûts liés à une sous-représentation des minorités en France, tout en soulignant les avantages que nous avons accumulés dans le temps en travaillant durement pour éliminer les obstacles rencontrés par les minorités américaines. »

Le projet des Américains consiste à dire aux Français qu’ils peuvent réussir à valoriser les minorités comme eux-mêmes l’ont fait aux Etats-Unis. Ce passage est important dans la mesure où il démontre en quoi l’ambassadeur plaque sur la réalité française une grille de lecture américaine et idéologique. Américaine, car l’ambassadeur ne prend absolument pas en compte le fait que les minorités aux Etats-Unis et en France n’ont pas la même histoire ni le même devenir. Ce n’est pas parce qu’il y a en France des Noirs que l’on peut aborder la question de leur représentation et de leur reconnaissance de la même façon qu’aux Etats-Unis.

Cette grille de lecture est également idéologique car elle suppose que les Américains ont vraiment résolu la question de la représentation et de la reconnaissance des minorités. Or, les barrières du communautarismes sont encore plus grandes aux Etats-Unis qu’en France. En outre, face à la question des minorités indiennes qui reste toujours aujourd’hui très problématique, on ne peut pas dire que les Etats-Unis aient fait preuve d’un grand zèle pour éliminer les obstacles rencontrés par ces dernières.

« In addition, we will continue and intensify our work with French museums and educators to reform the history curriculum taught in French schools, so that it takes into account the role and perspectives of minorities in French history. »

« De plus, nous poursuivrons et intensifierons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer les programmes d’histoire enseignés dans les écoles françaises, de telle sorte qu’ils prennent en compte le rôle et le point de vue des minorités dans l’histoire de France. »

A la lecture de ce passage, il faut avouer notre étonnement devant l’ampleur des actions d’influence des Américains qui cherchent à orienter les politiques culturelles et les programmes scolaires. Nous aimerions en savoir plus sur les actions d’influence initiées par les Américains auprès des musées et enseignants…

TACTIC 2: SET A STRONG EXAMPLE (Mettre en avant un exemple fort)

« Second, we will employ the tool of example. We will continue and expand our efforts to bring minority leaders from the U.S. to France, working with these American leaders to convey an honest sense of their experience to French minority and non-minority leaders alike. When we send French leaders to America, we will include, as often as possible, a component of their trip that focuses on equal opportunity. In the Embassy, we will continue to invite a broad spectrum of French society to our events, and avoid, as appropriate, hosting white-only events, or minority-only events. »

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« Deuxièmement, nous utiliserons le moyen de l’exemple. Nous poursuivrons et élargirons nos efforts pour faire venir en France des leaders des minorités des Etats-Unis, en travaillant avec ces leaders américains pour communiquer un jugement honnête de leur expérience aux mêmes leaders français issus des minorités ou non. Quand nous enverrons des leaders français en Amérique, nous inclurons aussi souvent que possible un élément de leur séjour qui concernera l’égalité des chances. A l’Ambassade, nous continuerons à inviter à nos événements un large spectre de la société française et nous éviterons ainsi d’organiser des événements où il n’y aurait que des blancs ou que des minorités. »

Je vous renvoie ici aux nombreux exemples rassemblés sur ce blog dans Les banlieues françaises, cibles de l’influence culturelle américaine.

TACTIC 3: LAUNCH AGGRESSIVE YOUTH OUTREACH (Lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse)

« Third, we will continue and expand our youth outreach efforts in order to communicate about our shared values with young French audiences of all socio-cultural backgrounds. Leading the charge on this effort, the Ambassador’s inter-agency Youth Outreach Initiative aims to engender a positive dynamic among French youth that leads to greater support for U.S. objectives and values. »

« Troisièmement, nous poursuivrons et étendrons nos efforts de sensibilisation de la jeunesse afin de communiquer sur nos valeurs communes avec le jeune public français de quelque origine socioculturelle que ce soit. En soutenant le poids de cet effort, l’interagence Youth Outreach Initiative de l’Ambassadeur vise à produire une dynamique positive parmi la jeunesse française qui mène à un soutien plus grand pour les objectifs et les valeurs des Etats-Unis. »

« To achieve these aims, we will build on the expansive Public Diplomacy programs already in place at post, and develop creative, additional means to influence the youth of France, employing new media, corporate partnerships, nationwide competitions, targeted outreach events, especially invited U.S. guests.

  • We will also develop new tools to identify, learn from, and influence future French leaders.
  • As we expand training and exchange opportunities for the youth of France, we will continue to make absolutely certain that the exchanges we support are inclusive.
  • We will build on existing youth networks in France, and create new ones in cyberspace, connecting France’s future leaders to each other in a forum whose values we help to shape — values of inclusion, mutual respect, and open dialogue. »

« Afin de réaliser ces objectifs, nous nous appuierons sur les ambitieux programmes de Diplomatie Publique déjà en place au poste et nous développerons des moyens créatifs et complémentaires pour influencer la jeunesse de France en employant les nouveaux médias, des partenariats privés, des concours sur le plan national, des événements de sensibilisation ciblés, notamment des hôtes américains invités.

  • Nous développerons aussi de nouveaux outils pour identifier les futurs leaders français, apprendre d’eux et les influencer.
  • Dans la mesure où nous développons les opportunités de formation et d’échange pour la jeunesse de France, nous continuerons à nous assurer d’une façon absolument certaine que les échanges que nous soutenons soient inclusifs.
  • Nous nous appuierons sur les réseaux de la jeunesse existant en France et nous en créerons de nouveaux dans le cyberespace en reliant entre eux les futurs leaders de France au sein d’un forum dont nous aiderons à former les valeurs, des valeurs d’inclusion, de respect mutuel et de dialogue ouvert. »

Influencer la jeunesse de France et les futurs leaders français. Nous sommes bien là dans la « diplomatie publique » dans sa version la plus offensive, c’est-à-dire comme effort d’un Etat pour façonner les cœurs et les esprits d’une population étrangère dans le sens de ses intérêts. Dans les différentes affirmations et convictions que l’ambassadeur exprime ici, on peut noter une sorte d’ivresse de la puissance douce : les Américains peuvent tout faire, même influence la jeunesse de tout un pays, et de surcroît de la France.

Ainsi, la France serait-elle aussi facilement manipulable qu’un pays du tiers-monde ? Il faut croire que tel est le cas, car on sent dans ce passage une ferme volonté des Américains pour prendre en main les minorités et la jeunesse françaises littéralement laissées en jachère par les autorités françaises. Cet extrait du rapport de l’ambassadeur résonne comme un humiliant désaveu de trente années de politiques publiques en matière d’intégration. Tout responsable politique qui lirait ce passage et qui aurait un minimum de conscience des intérêts nationaux devrait d’urgence réunir les acteurs sociaux qui sont sous son autorité pour réfléchir à un tel désastre.

TACTIC 4: ENCOURAGE MODERATE VOICES (Encourager les voix modérées)

« Fourth, we will encourage moderate voices of tolerance to express themselves with courage and conviction. Building on our work with two prominent websites geared toward young French-speaking Muslims — oumma.fr and saphirnews.com — we will support, train, and engage media and political activists who share our values. »

« Quatrièmement, nous encouragerons les voix modérées de la tolérance à s’exprimer elles-mêmes avec courage et conviction. En appuyant notre action sur deux sites internet très en vue tournés vers les jeunes musulmans francophones – oumma.fr et saphirnews.com – nous soutiendrons, nous formerons et nous mobiliserons les militants médiatiques et politiques qui partagent nos valeurs. »

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Ce passage a obligé les sites oumma.com (et non .fr) et saphirnews à une sorte de coming out sur leurs relations avec l’ambassade des Etats-Unis en France:

1. oumma.com : « Nous entretenons effectivement des rapports cordiaux avec le personnel de l’ambassade et ce contact privilégié nous a permis, par exemple, de décrocher l’exclusivité d’un entretien avec Farah Pandith, membre de l’Administration Obama. »

2. saphirnews : « Des liens ont en effet été tissés depuis longtemps entre les officiels américains en France et Saphirnews, qui a été amené, par exemple, à rencontrer la porte-parole du Congrès américain, Lynne Weil, en décembre 2008, pour discuter de l’état de la société française. Entre autres rencontres, soulignons aussi la présence de Farah Pandith, représentante spéciale pour les communautés musulmanes au département d’État américain, à l’occasion du premier anniversaire de Salamnews, le premier mensuel gratuit des cultures musulmanes. »

« We will share in France, with faith communities and with the Ministry of the Interior, the most effective techniques for teaching tolerance currently employed in American mosques, synagogues, churches, and other religious institutions. We will engage directly with the Ministry of Interior to compare U.S. and French approaches to supporting minority leaders who seek moderation and mutual understanding, while also comparing our responses to those who seek to sow hatred and discord. »

« Nous partagerons en France – avec les communautés religieuses et avec le Ministère de l’Intérieur – les techniques les plus efficaces pour enseigner la tolérance actuellement utilisées dans les mosquées américaines, les synagogues, les églises et les autres institutions religieuses. Nous nous impliquerons directement avec le Ministère de l’Intérieur afin de comparer les approches françaises et américaines en matière de soutien aux leaders des minorités qui promeuvent la modération et la compréhension mutuelle, tout en comparant nos réponses à celles de ceux qui cherchent à semer la haine et la discorde. »

TACTIC 5: PROPAGATE BEST PRACTICES (Diffuser les meilleures pratiques)

« Fifth, we will continue our project of sharing best practices with young leaders in all fields, including young political leaders of all moderate parties so that they have the toolkits and mentoring to move ahead. We will create or support training and exchange programs that teach the enduring value of broad inclusion to schools, civil society groups, bloggers, political advisors, and local politicians. »

« Cinquièmement, nous poursuivrons ce projet visant à partager les meilleures pratiques avec les jeunes leaders dans tous les domaines, y compris les jeunes leaders politiques de tous les partis modérés, telle sorte qu’ils disposent de la boîte à outils et de l’accompagnement nécessaires à leur progrès. Nous créerons et soutiendrons les programmes de formation et d’échanges pour enseigner les bienfaits durables d’une large inclusion aux écoles, aux groupes de la société civile, aux blogueurs, aux conseillers politiques et aux responsables politiques locaux. »

Au sujet de cet accompagnement des futurs leaders français, je vous renvoie à l’interview d’Ali Soumaré où ce dernier décrit ses contacts et entretiens avec le personnel de l’ambassade américaine à Paris.

TACTIC 6: DEEPEN OUR UNDERSTANDING OF THE PROBLEM (Approfondir notre compréhension du problème)

« Examining significant developments in depth, such as the debate on national identity (reftel B), we plan to track trends and, ideally, predict change in the status of minorities in France, estimating how this change will impact U.S. interests. »

« En examinant en profondeur des développements importants, tel que le débat sur l’identité nationale, nous projetons de suivre les tendances et, idéalement, de prédire les changements concernant le statut des minorités en France, en évaluant comment ce changement affectera les intérêts américains. »

TACTIC 7: INTEGRATE, TARGET, AND EVALUATE OUR EFFORTS (Intégrer, cibler et évaluer nos efforts)

« Finally, a Minority Working Group will integrate the discourse, actions, and analysis of relevant sections and agencies in the Embassy. This group, working in tandem with the Youth Outreach Initiative, will identify and target influential leaders and groups among our primary audiences. »

« Enfin, un Groupe de Travail sur les Minorités intégrera les discours, actions et analyses des sections concernées et des agences de l’Ambassade. Ce groupe travaillera en tandem avec le Youth Outreach Initiative, il identifiera et ciblera les leaders et les groupes influents au sein de notre public principal. »

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« It will also evaluate our impact over the course of the year, by examining both tangible and intangible indicators of success. Tangible changes include a measurable increase in the number of minorities leading and participating in public and private organizations, including elite educational institutions; growth in the number of constructive efforts by minority leaders to organize political support both within and beyond their own minority communities; new, proactive policies to enhance social inclusion adopted by non-minority level; decrease in popular support for xenophobic political parties and platforms. While we could never claim credit for these positive developments, we will focus our efforts in carrying out activities, described above, that prod, urge and stimulate movement in the right direction. »

« Il évaluera également notre impact au cours d’une année en examinant des indicateurs de succès à la fois matériels et immatériels. Les changements matériels incluent une augmentation mesurable du nombre de minorités dirigeantes ou membres d’organisations publiques ou privées, y compris au sein des établissements d’enseignement de l’élite ; une croissance du nombre d’efforts constructifs par les leaders des minorités pour obtenir un soutien politique à la fois au sein et au-delà de leur propre communauté minoritaire ; un reflux du soutien populaire pour les partis et programmes politiques  xénophobes. Comme nous ne pourrons jamais revendiquer le crédit pour de tels développements positifs, nous concentrerons nos efforts sur les activités décrites ci-dessus qui encouragent, poussent et stimulent le mouvement dans la bonne direction. »

Important ici : même si les Américains réussissent à inspirer des progrès en matière de reconnaissance et de promotion de la diversité en France, ils ne pourront jamais en revendiquer le crédit. C’est en effet la vraie marque de l’action d’influence que de ne pouvoir être revendiquée par son initiateur. Tout l’enjeu consiste donc à disparaître derrière des relais d’opinion et d’influence dont le crédit est garanti par la transparence de leurs actions et de leurs idées. Voilà qui tombe à l’eau pour les Américains : nous savons désormais que derrière le discours et les actes de certains se profile l’ombre américaine.

banlieuesego.jpgCependant, il ne faut pas voir dans ces dernières lignes une obsession pour la théorie du complot. Si le document dont vous venez de lire ici des extraits renforce l’idée que la France est sous influence américaine, c’est tout simplement parce que les Américains ne font qu’exploiter les béances qui caractérisent la société française. Tout comme la nature, la société a horreur du vide. Les Américains ont bien compris qu’il y avait un réel danger pour la France, et par suite pour leurs propres intérêts, à laisser ces béances s’aggraver.

En somme, les actions d’influence des Américains en France ne font que révéler l’échec complet de nos élites politiques en matière de reconnaissance et de promotion de la diversité. Laisser les Américains le faire à notre place revient à laisser s’imposer en France une grille américaine de lecture de la société française. Ce filtre biaisé appelle une approche critique pour ne pas renoncer à la maîtrise de ce que nous sommes et de ce que nous souhaitons devenir. En effet, en restant passifs, nous courons un double risque :

1. de ne pas relever le défi de nos contradictions en produisant par nous-mêmes les outils et moyens de les résoudre – à ce titre, le travail du sociologue Hugues Lagrange dans son livre Le déni des cultures mérite une lecture attentive, notamment lorsque ce dernier démarque la problématique française des minorités de la problématique américaine,

2. de voir se multiplier en France les relais d’influence et du point de vue des Etats-Unis, aujourd’hui lycéens, étudiants, jeunes militants ou créateurs qui feront la France de demain – car contrairement aux clichés, les Américains sont capables de se projeter dans le long terme et ils savent pertinemment que les petites actions entreprises  aujourd’hui en faveur de la diversité en France produiront plus tard de vastes effets en faveur des intérêts politiques, mais aussi économiques, des Etats-Unis.

* * *

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Quelques suggestions de lecture:

dimanche, 23 octobre 2016

Xavier Moreau: "La puissance militaire russe, vecteur de multipolarité"

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Xavier Moreau: "La puissance militaire russe, vecteur de multipolarité"

Cet entretien avec Xavier Moreau fait suite à notre reportage au salon militaire de Russie : "Patriot expo 2016".

Voir ici : http://www.tvlibertes.com/2016/09/26/...


Nous revenons avec le célèbre analyste sur l'actualité de la puissance militaire russe.
Parmi les thèmes abordés : le lien vital entre la nation russe et son armée, le théâtre des opérations en Syrie, le complexe militaro-industriel comme gage d'indépendance nationale ou bien encore la rupture entre mondes politique et militaire en France.
Xavier Moreau nous expose comment la puissance militaire russe devient l'un des principaux vecteurs de l’affaiblissement de l’unipolarité américaine et de l’édification d’un ordre international multipolaire plus équilibré.

Un entretien réalisé par Pierre-Antoine Plaquevent.



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vendredi, 21 octobre 2016

Van Reich tot Republik

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Van Reich tot Republik

Sander Carollo interviewt Dirk Rochtus over zijn nieuw boek van Reich tot Republik, te verkrijgen in de betere boekhandel of te bestellen via http://www.doorbraakboeken.be

mardi, 18 octobre 2016

Parteienstaat und Staatsparteien

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Parteienstaat und Staatsparteien

Elections parlementaires 2016 au Monténégro

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Elections parlementaires 2016 au Monténégro

par Thomas Ferrier

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Le Parti Démocrate des Socialistes (DPS-LP) de Milo Djukanovic, dirigeant incontesté du Monténégro depuis l’indépendance en 2006, a remporté une fois de plus les élections législatives dans son pays. Néanmoins, avec 41,1% des voix, il n’obtient que 35 sièges sur 81 (+4), ce qui implique de recevoir le soutien d’au moins une formation politique. Représentant d’une gauche modérée, alliée au PSE au niveau européen, dans un pays qui ne compte que 600 000 habitants et qui est peu attractif concernant les flux migratoires, le DPS a un bon bilan économique, ce qui explique son maintien au pouvoir.

Montenegro_ethnic_map_2003.pngLe Front Démocratique, mené par Mandic, coalition hétéroclite à dominante nationale-conservatrice, libérale et néanmoins pro-européenne, a priori toutefois nettement plus favorable à la Russie de Poutine que le DPS, avec 20,6% des voix et 18 sièges (-2), échoue une fois de plus à menacer son adversaire principal.

La coalition de la Clé (Kljuc) de Lekic, union de partis de gauche, qui espérait également bousculer le parti au pouvoir, avec 10,7% et 9 sièges (-2) échoue elle aussi. Un vote utile destiné à offrir une majorité au pays explique à lui seul cet échec. Seule une large alliance anti-DPS pourrait changer la donner. Ce ne sera pas pour 2016.

Le mouvement du Monténégro Démocratique (DCG) de Becic, nouvelle formation politique, avec 10,5% des voix et 9 sièges, fait son entrée au parlement. Son succès explique aussi la stagnation des deux autres coalitions anti-DPS. La volonté de renouvellement de la classe politique par les électeurs monténégrins a permis ce résultat, qui reste toutefois bien fragile.

La gauche libérale-européenne du SDP (sociaux-démocrates) avec 5,4% des voix et 4 sièges (2) reste marginale mais pourrait représenter un partenaire de coalition pour le DPS, de même que les SD qui ont obtenu 3,2% des voix et 2 sièges. Cela forme bien les 6 sièges manquants pour que le DPS soit reconduit aux affaires.

Les mouvements ethniques pourraient également rejoindre une telle coalition. Le Parti Bosniaque avec 3,3% des voix obtient 2 sièges, tandis que le mouvement des Albanais obtient 0,9% des voix et 1 siège, ce qui est aussi le cas des Croates du HGI avec 0,5% des voix et 1 siège. En revanche, divisés entre modérés et durs du SRS, les Serbes ont obtenu en tout 0,4% des voix et aucun siège. Les autres mouvements albanais (DSA 0,5%) et bosniaques (BDZ 0,3%) n’auront pas d’élus.

Enfin le PCG (Positivna Tsrna Gora ou « Monténégro positif ») avec 1,3% des voix perd toute représentation nationale (-3).

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

lundi, 17 octobre 2016

L’exception russe

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L’exception russe

par Georges FELTIN-TRACOL

Alexandre Latsa est un Français qui vit et travaille en Russie. Avec son blogue Dissonances et par ses articles mis en ligne sur le site Sputnik, il présente au public francophone un point de vue différent de l’opinion dominante très orientée. Dans deux ouvrages de médiocre qualité, plus proche de l’enquête en pissotière que de la grande politique (1), certains plumitifs voient en lui un formidable agent d’influence du Kremlin. Qualifié de « véritable ode à la Russie poutinienne (2) », son essai, Un printemps russe, mérite mieux que ces approximations malveillantes.

Alexandre Latsa explique que depuis l’arrivée au pouvoir en 1999 de Vladimir Poutine, la Russie connaît une phase de renouveau au point que « le poutinisme est en train d’émerger comme un modèle, sorte de gaullisme amélioré et moderne qui, dans les années à venir, devrait faire de nombreux émules dans le monde et en Europe (p. 285) ». Le pays sort pourtant d’une longue transition chaotique. L’auteur a bien raison d’insister sur ces nouveaux « Temps des troubles », les années 1991 – 1999, même si le déclin commença au temps de l’URSS avec la Perestroïka de Gorbatchev.

Une décennie troublée

La soudaine disparition de l’Union Soviétique cumulée à l’application immédiate et idiote d’une politique économique ultra-libérale inadaptée au contexte psychologique et social post-soviétique plongèrent la Russie dans un désordre multiple. Des républiques fédérées telles le Tatarstan ou la Tchétchénie cherchent à se libérer de la tutelle moscovite. Parallèlement, l’armature étatique détériorée passa sous la coupe de la Sémibankirchtchina (les sept oligarques les plus puissants). Leur fortune rapidement acquise reposait sur des connivences entre jeunes loups avides de gains, hauts fonctionnaires véreux et apparatchiks ex-communistes corruptibles. Il est clair que « la prise de contrôle de groupes mafieux s’était faite de façon tout à fait “ légitime ” durant la Perestroïka et avec le soutien indirect (volontaire ?) de gouvernements étrangers, du FMI et de la Banque mondiale (p. 47) ». La Russie perdit alors son rang de grande puissance et certains misèrent sur son implosion territoriale imminente quand ils ne tablaient pas sur sa rétractation proprement européenne. Deux chercheurs français, affiliés aux cénacles atlantistes, Françoise Thom et Jean-Sylvestre Mongrenier, envisagent encore « à très long terme […], une Russie revenu aux frontières de la Moscovie, délestée de la Sibérie et de l’Extrême-Orient (3) ». Ils ne font que reprendre une hypothèse émise par le géopolitologue Yves Lacoste, auteur de Vive la nation !, il y a plus de dix ans, quand il s’interrogeait sur l’avenir de la Russie. « L’indépendance des peuples non russes inclus plus ou moins sous la contrainte dans la Fédération de Russie est sans doute le moyen pour la Russie de reprendre son développement économique, social et politique sur des bases géographiques nouvelles certes restreintes par rapport à l’ancien empire, mais encore de très grande taille, notait-il. La reconstruction de la Russie passe sans doute moins par le maintien de son autorité sur de vastes territoires où les Russes sont de moins en moins nombreux, que par la lutte contre les facteurs de l’excessive mortalité (l’alcoolisme, la misère des hôpitaux, les carences de l’habitat) qui en font un cas très exceptionnel en Europe et qui le conduisent au déclin. L’« homme malade » de l’Europe doit d’abord se guérir et une Russie convalescente, au territoire mieux organisé, pourrait alors raisonnablement demander son entrée dans l’Union européenne (4). » Ces spéculations ne sont pas nouvelles et n’appartiennent pas aux seuls nationistes républicains français. Alexandre Latsa remarque que l’« obsession anglo-saxonne de démembrement de la Russie est ancienne et a historiquement commencé dans le sud du pays, au cœur du Caucase russe (p. 27) ». Faut-il rappeler que « de 1989 à 2016, l’alliance entre les États-Unis et les islamistes radicaux s’avérera une constante de la géopolitique américaine en Eurasie, en particulier de la lutte contre la Russie (p. 45) » ? Au soir de sa vie, le géo-penseur réaliste national-grand-européen Jean Thiriart répétait que le retrait soviétique d’Afghanistan fût une erreur géopolitique considérable que les Européens regretteront. Cette défaite accéléra l’effondrement soviétique et stimula l’islamisme. En outre, « les années 1990 avaient transformé la Russie en une sorte de IVe République déformée, avec des partis éphémères, rendant le jeu politique favorable à la stratégie des alliances et à l’achat de députés (p. 79) ».

Ruinée par des krachs à répétition, victime d’une insécurité record, exaspérée par l’alcoolisme chronique d’Eltsine, la population réclamait un « Pinochet » russe. D’abord séduite par le discours nationaliste du « libéral-démocrate » Jirinovski, elle se tourne ensuite vers le Parti communiste, puis vers le général Alexandre Lebed qui obtint à la présidentielle de 1996 14,5 % des suffrages. L’entourage présidentiel sut détourner cette revendication en promouvant Evgueni Primakov. L’auteur souligne avec raison qu’avant Poutine, « c’est Evgueni Primakov qui historiquement mit la Russie sur les rails du “ grand redressement ”, même s’il ne resta pas en poste bien longtemps (pp. 49 – 50) ». Ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1998, puis Premier ministre de septembre 1998 à mai 1999, l’ancien journaliste arabophone du KGB donna à la diplomatie russe son impulsion eurasienne actuelle. Mais de féroces querelles intestines le chassèrent du pouvoir, remplacé par quelques politiciens plus occidentalistes, libéraux et américanophiles. Sur un point, Alexandre Latsa commet une erreur. Vladimir Poutine serait selon lui le « huitième Premier ministre de la Fédération de Russie au cours des dix-huit derniers mois (p. 60) ». En fait, avant sa nomination, occupèrent successivement la fonction Sergueï Kirienko (24 avril – 23 août 1998), Viktor Tchernomyrdine (23 août – 11 septembre 1998), Evgueni Primakov et Sergueï Stepachine (19 mai – 9 août 1998).

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Indispensable restauration de l’État

La nomination surprise du chef du FSB, Vladimir Poutine, à ce poste, allait confirmer et amplifier les esquisses posées par Primakov. Ce n’est pas étonnant, car Poutine appartient à l’époque du KGB aux « réformateurs » dont le chef de file n’était autre que le directeur lui-même, Youri Andropov. Dans ses articles de Monde et Vie du début des années 2000, l’ancien résistant et journaliste spécialisé dans la guerre secrète, Pierre de Villemarest, le qualifiait de « national- soviétique ». Conscient de l’ampleur de la tâche à mener, Poutine parvient néanmoins à réduire l’influence délétère des oligarques et à restaurer une « verticale du pouvoir », ce qui assure à l’État depuis Moscou le contrôle de « cet immense territoire en quelque sorte laissé à lui-même et au sein duquel il était vital pour l’État d’accentuer son autorité afin de contrecarrer les dynamiques naturelles d’inertie territoriale dues principalement à la géographie du pays (pp. 81 – 82) ». L’administration du pays le plus étendu au monde n’est pas une mince affaire. « La recomposition du modèle russe s’opère selon une équation assez surprenante visant à reconsolider la solidarité et l’unité nationale en affirmant la diversité culturelle par l’essor du patriotisme. Ce dernier élément vise également à atténuer les tendances nationalistes jugées dangereuses, car pouvant remettre en cause l’équilibre polyethnique et multiconfessionnel russe, et surtout contribuer à l’essor du nationalisme régional et donc aux pulsions indépendantistes (p. 71). » La restauration d’un État fort accorde une priorité aux « aspirations et besoins de la communauté […] sur les aspirations individuelles, et […encourage] au maximum les cultures et identités locales en accentuant leur intégration (et leur compatibilité) avec l’identité fédérale (p. 116) ».

État-continent, la Russie dispose de spécificités qu’ignorent les États-nations d’Occident. Par exemple, elle « n’a pas besoin de l’immigration pour connaître un système naturellement pluriculturel et pluriethnique (p. 131) ». Ainsi, depuis le XIIIe siècle et l’invasion tataro-mongole, les peuples slaves de l’Est cohabitent-ils avec des peuples musulmans qui rejettent (pour combien de temps encore ?) l’islam wahhabite et ses succédanés. Sait-on à ce sujet que la Russie a depuis 2005 rang de membre observateur à l’OCI (Organisation de la coopération islamique) ? Héritière tout autant de Byzance que du khanat de la Horde d’Or, la Russie applique le polyethnisme, c’est-à-dire un cadre socio-historique et politique de cohabitation ethno-culturelle très variée agencée et ordonnée autour du noyau ethnique majoritaire, le peuple russe. Cela signifie que « le modèle de l’État-nation ne lui sied pas puisque la Russie comprend en son sein des nations et des républiques (p. 118) ». Mieux encore, « le patriotisme et le monde polyculturel sont intrinsèquement liés et […] chaque citoyen peut se sentir appartenir à la Fédération (p. 136)».

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Ni Asie, ni Europe. Russie !

Alexandre Latsa explique qu’à rebours de cette tradition politique, des nationalistes russes les plus radicaux et les plus hostiles à Poutine prônent le départ complet de toute présence russe au Caucase du Nord, voire de la Sibérie, parce qu’ils adhèrent précisément à une logique stato-nationale incompatible avec l’histoire de la Russie, l’ultime ensemble supranational au sens traditionnel du terme. « Alors que le manifestant moyen de Bolotnaïa est souvent hostile aux immigrants d’Asie centrale, nationaliste et libéral, et rêve de Rome et de Paris, son opposant politique est un patriote étatiste, croit au monde russe et rêve d’une Russie slave et orthodoxe, mais non occidentale (p. 263). » Ce constat surprend l’Occidental intoxiqué par ses médiats. Pour le patriote étatiste russe, « cette expérience historique, qui fait clairement de la Russie un empire et non un État-nation, l’éloigne non seulement de l’expérience historique de l’Europe, mais lui procure une capacité d’appartenance et de projection à cet ensemble culturel à part qu’est l’Eurasie, cette zone du monde qui se situe géographiquement entre la plaine hongroise et la frontière chinoise, et culturellement entre Moscou, Athènes et Astana (p. 273). » Par conséquent, le patriotisme politique, civique et civilisationnel russe « est en réalité nécessaire pour maintenir une unité nationale bien plus difficile à conserver qu’au sein des États-nations européens, plus homogènes sur le plan ethnique, religieux et culturel (p. 114) ». Il importe, d’une part, de relativiser cette dernière affirmation, car, suite à quatre décennies d’immigration de masse extra-européenne, les sociétés d’Europe occidentale deviennent hétérogènes sur le plan ethnique, se fragilisent et tentent de pallier ce délitement désormais quasi inévitable par l’avènement d’un État de droit sécuritaire ultra-moderne. L’auteur mentionne, d’autre part, la surprenante demande du « nationaliste » Vladimir Jirinovski qui aurait aimé « loger la moitié de la population du Japon au centre de la Russie (p. 269) ». Le chef du Parti libéral-démocrate de Russie pensait ici en homme d’Empire et non pas en politicien stato-national. Si un jour (proche ?) la guerre civile et le chaos embrasaient l’Occident européen, la Russie accueillerait peut-être des exilés (définitifs ?) venus de France, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie ? Déjà, sous la Révolution, de nombreux émigrés vécurent dans l’Empire des tsars. Joseph de Maistre en retira ses magistrales Soirées de Saint-Pétersbourg.

« En développant une politique de puissance sur le long terme, la Russie apparaît désormais pour un nombre croissant d’Européens mais aussi d’Africains, d’Asiatiques ou de ressortissants du monde musulman comme une forme d’anti-modèle, de contre-modèle, capable de proposer une alternative à la voie sans issue dans laquelle s’est engagé le modèle dominant actuel (p. 160). » Cela agace les médiats occidentaux dirigés par des financiers et des banksters. « La censure existe autant en France qu’en Russie. […] N’est-il pas plus juste que ce soit l’État et non des oligarques ou des banquiers qui contrôlent les médias (p. 200) ? » Dans l’Hexagone, les puissances industrielles et d’argent financent les structures médiatiques. Vincent Bolloré n’a-t-il pas le groupe Canal + (iTélé, C8) et le quotidien gratuit Direct Matin ? Serge Dassault le groupe Le Figaro ? Patrick Drahi Libération, L’Obs, les télés BFMTV et N° 23, la radio RMC ? Martin Bouygues TF1, TMC et LCI ? Arnaud Lagardère Europe 1, Paris Match et Le Journal du Dimanche ? Le groupe bancaire Le Crédit mutuel de nombreux titres de la presse quotidienne régionale de l’Est de la France ? Souvent en contact avec des journalistes « dont le travail s’est, au cours des dernières années et concernant la Russie, avéré être un mélange de militantisme idéologique, d’incompréhension, de mensonge et de mauvaise foi (p. 184) », Alexandre Latsa ne cache pas ses critiques à leur égard. En effet, « majorité de gauche, parisianisme, morale petite-bourgeoise, le journalisme français est devenu la courroie de transmission d’un courant d’idées qui a tendance à négliger l’information et la vérité au profit de l’éducation du grand public (p. 195) ». Il dénonce « cette diabolisation, que certains analystes ont qualifié de guerre médiatique totale, vise essentiellement la gouvernance russe actuelle ainsi que ses prises de position internationales contribuant à l’établissement d’une nouvelle architecture mondiale, davantage multipolaire, que pourtant chacun devrait souhaiter (p. 20) ». Pis, « les années qui passent démontrent le manque d’imagination des commentateurs et leur totale incompréhension de la Russie d’aujourd’hui et de ses élites, mais surtout elles prouvent l’alignement des agences de presse avec les intérêts stratégiques américains et leurs relais actifs de relations publiques (p. 76) ». Les campagnes de presse russophobes réussissent souvent du fait de grandes lacunes sur « le front médiatique, où la Russie connaît une certaine faiblesse (p. 184) ».

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Nécessaire stabilité politique et institutionnelle

Favorable au libéralisme politique, social, économique et sociétal, la caste intello-médiacratique hexagonale exècre la Russie, défenseur de la « dimension illibérale de l’État [qui] est une constante historique (p. 121) ». La particularité de son système politique, qu’on peut définir comme une démocratie charismatique ou une démocratie illibérale, se caractérise par des forces politiques agencées « dans trois cercles concentriques, en fonction de leur nature davantage que de leur corpus idéologique (p. 84) ». Le premier représente, avec Russie unie, le bloc central de gouvernement. Dans le deuxième gravite l’« opposition de gouvernance (p. 85) », à savoir les communistes, Jirinovski, Russie juste de centre-gauche (membre de l’Internationale socialiste), les libéraux de Iabloko et les libéraux-conservateurs de l’Union des forces de droite aujourd’hui dissoute. « Cercle marginal (p. 85) », le troisième rassemble tous les partis dits extrémistes, y compris les nationaux-bolcheviks d’Édouard Limonov. Les belles âmes s’offusquent du manque de renouvellement politique. Et en Afrique du Sud alors ? L’ANC gouverne depuis 1994 sans soulever les mêmes condamnations… Idem pour le géant de la Corne de l’Afrique, l’Éthiopie dirigée depuis 1991 par le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens. Alexandre Latsa n’évacue pas les dysfonctionnements dus à une politique libérale qui assèche le secteur public, et reconnaît même volontiers que « la corruption est un problème qui fait partie de l’ADN de la Russie (p. 102) » en le replaçant sur la longue durée historique, la seule pertinente pour mieux comprendre.

Avec la politique poutinienne de redressement, « la Russie est […] incontestablement redevenue, malgré les récurrents soubresauts qui la traversent, l’un des principaux acteurs de la scène politique mondiale (p. 11) ». Pour l’auteur, on l’a vu, la Russie « apparaît également comme un nouveau modèle alternatif, que ce soit sur le plan politique, mais aussi sociétal via la promotion des valeurs traditionnelles, religieuses et familiales, qui étaient finalement celles de la “ Vieille Europe ” (p. 12) ». Vraiment ? Et la GPA ? Maria Poumier rappelle que, rémunérée, cette procédure biotechnique « y est légale depuis 2009 et connaît un boum effrayant. Mais l’Église orthodoxe s’y oppose (5) ». Elle tient toutefois à préciser que « cas unique, la législation russe permet à la mère porteuse de garder l’enfant pour elle si elle change d’avis à la naissance. La culture chrétienne orthodoxe règne donc bel et bien encore sur le pays, conclut-elle (6) ».

Alexandre Latsa se penche enfin sur le dessein géopolitique immédiat de Moscou qui se traduit à travers une Union douanière, une Union eurasiatique calquée sur le modèle de la pseudo-UE et une politique d’hydrocarbures. Le dynamisme russe exercerait un tel attrait que « l’Inde, la Moldavie, le Chili, Singapour, Israël ou la Nouvelle-Zélande ont émis le souhait de rejoindre l’Union douanière, tandis que l’Union eurasiatique pourrait s’étendre à l’est et l’ouest de l’Eurasie en englobant, par exemple, la Bulgarie, la Hongrie, la Mongolie, le Venezuela ou encore le Vietnam et la Syrie (p. 162) » ? Tous ces projets indiqueraient plutôt la résurgence, plus étendue, du COMECON soviétique. Il compare aussi la création de l’État fantoche du Kossovo avec le rattachement de la Crimée à la Russie et juge que le précédent criméen permettra aux Bélarussiens et aux Khazaks de réintégrer la Russie. En est-il si sûr ? Les régimes forts du Bélarussien Alexandre Loukachenko et du Khazak Noursoultan Nazerbaïev construisent de véritables nations reposant aux identités politico-culturelles originales dorénavant moins malléables que des Moldaves tiraillés entre Moscou, Kiev et Bucarest. Sinon pourquoi le tracé du gazoduc North Stream contournerait-il le Bélarus pourtant guère sensible aux sirènes occidentalistes ?

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La difficile question ukrainienne

Le gouvernement russe entend contester les visées néo-conservatrices occidentales. L’auteur insiste sur le rôle délétère majeur joué par Jean Monnet dans l’intégration de la construction pseudo-européenne au cadre atlantiste dont l’OTAN, le TAFTA et le CETA (le traité de libre-échange avec le Canada) parachèveront l’exclusion finale des Européens de l’histoire. En revanche, « la France, en se rapprochant de l’OCS, pourrait devenir la première puissance européenne membre stricto sensu et ainsi conforter ses positions (p. 291) ». Mais faut-il pour autant qu’une France libérée de la tutelle atlantiste rejoigne un bloc continental eurasiatique ? Certes, Alexandre Latsa a raison d’affirmer que la Russie a une vocation – méconnue – de thalassocratie potentielle. L’URSS le savait comme l’a montré en 1982 le jeune stratégiste Hervé Coutau-Bégarie avec La Puissance maritime soviétique (7).

Quant aux menées expansionnistes en Ukraine, si elles se comprennent du côté russe, elles n’en demeurent pas moins datées. Alexandre Latsa considère que « le Maidan sera donc une révolution de couleur qui verra une minorité d’activistes radicaux d’extrême droite faire basculer dans la violence des manifestants critiquant, avec sans aucun doute une réelle légitimité et une réelle sincérité, la mauvaise gestion de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch (p. 250) ». Tous ces événements signifient-ils que « l’Ukraine pour notre pays n’est ni une zone d’influence française historique, ni un partenaire économique de poids (p. 288) » ? Et les soldats morts devant Sébastopol lors de l’odieuse Guerre de Crimée (8) ? Et la princesse Anne de Kiev qui épouse le Capétien Henri Ier et devient d’abord reine de France, puis plus tard première régente du royaume ? Et le duc de Richelieu, gouverneur général de l’Ukraine, fondateur du port d’Odessa ? L’auteur commet d’autres erreurs factuels. Il parle de l’« armistice du 8 mai (p. 113) » alors qu’il s’agit de la capitulation de l’Allemagne. Plus grave, l’Ukraine n’aurait aucun « projet national réel (p. 258) ». C’est exact pour les nabots qui dirigent ou ont dirigé l’Ukraine. C’est faux en ce qui concerne les nationalistes « néo-bandéristes ». Certes, ce projet d’ordre national n’existe pas chez Svoboda, cette sorte de FN de pacotille. Il est en revanche tangible, réfléchi et fort avancé au Prevy Sektor et surtout au sein du Bataillon Azov. Avec les Italiens de CasaPound, les Grecs d’Aube Dorée et des Espagnols, les patriotes ukrainiens ont eux aussi commémoré le sacrifice de Dominique Venner en 2013 et traduisent ses œuvres. Comprenant le caractère mortifère de l’Union soi-disant européenne, ils ne se résignent pas à rejoindre une Union eurasienne qui nierait leur identité nationale, car le peuple ukrainien existe comme existent en France les peuples corse, basque, breton ou alsacien. Les nationalistes ukrainiens postulent une véritable alternative au-delà du rapprochement avec Moscou, l’alignement obligatoire sur le complexe atlantiste ou le maintien d’une Ukraine seule et isolée. Ils ont réactivité l’ambitieuse vision de l’Intermarum, soit la coopération stratégique entre les nations de la Baltique, de la Mer Noire, voire de l’Adriatique. Le conflit dans les contrées orientales de l’Ukraine est inacceptable d’autant que les descendants de Boréens meurent dans les deux camps. Pourquoi tous ces drames, ces morts, ces familles déchirées ? Une Europe-puissance aurait certainement pu éviter cette tragédie. Aujourd’hui, la réconciliation russo-ukrainienne devient presque impossible. Les Ukrainiens en colère prouvèrent en tout cas leur indéniable courage tandis qu’à Paris, La Manif pour Tous montrait sa couardise foncière et son légalisme pathologique. versant dans la nostalgie soviétique, les républiques indépendantistes de Donetsk et du Donbass acceptent l’appui de mouvements antifas et reprennent les antiennes anti-fascistes qui abrutissent les Européens de l’Ouest depuis 1945.

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L’Ukraine est une jeune nation à qui il a manqué dans les premières années de son indépendance une colonne vertébrale politique ainsi qu’un État fort que les Khazaks apprécièrent dès 1991, les Bélarussiens à partir de 1994 et les Russes en 1999 ! Cette absence étatique favorisa l’instabilité politique et l’émergence d’oligarchies locales dans une situation comparable aux indépendances post-coloniales d’Amérique latine au début du XIXe siècle. La guerre qui dévaste l’Est de l’Ukraine est proprement intolérable pour tout authentique Européen qui ne peut que déplorer que « pour les Ukrainiens, une rupture terrible est en train de se produire avec leurs frères russes, tandis qu’il est évident que nulle intégration de l’Ukraine, ni dans l’Europe, ni dans l’OTAN, ne devrait voir le jour (p. 256) ». Anthropologiquement boréenne, la Russie – comme l’Amérique du Nord – n’est pas européenne. Elle doit suivre sa propre voie hors de toute ingérence étrangère. Enterrons donc le mythe eurosibérien et l’idée d’une Grande Europe de l’Islande au Kamtchatka. À l’heure où l’Occident ultra-moderne, cosmopolite et humanitariste subit la submersion démographique des peuples de couleurs d’Afrique et d’Asie, détournons-nous des abjectes « Lumières », récusons l’occidentalisme et privilégions plutôt une coopération boréale intelligente de Dublin à Vladivostok en passant par Paris, Madrid, Rome, Berlin, Budapest et Moscou.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Cécile Vaissié, Les réseaux du Kremlin en France, Les petits matins, 2016; Nicolas Hénin, La France russe. Enquête sur les réseaux Poutine, Fayard, 2016. Il manque cruellement une grande enquête sur l’Hexagone yankee et les larbins français de la Maison Blanche. Un ouvrage pareil serait à coup sûr plus volumineux qu’un gros bottin téléphonique.

2 : Anne Dastakian, dans Marianne, du 19 au 25 août 2016.

3 : Jean-Sylvestre Mongrenier et Françoise Thom, Géopolitique de la Russie, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2016, p. 120.

4 : Yves Lacoste, « Dans l’avenir, une très grande Europe de l’Atlantique au Pacifique ? », dans Hérodote, n° 118, 3e trimestre 2005, pp. 211 – 212.

5 : Mari Poumier, Marchandiser la vie humaine, Le Retour aux Sources, 2015, p. 137.

6 : Idem, p. 139.

7 : Hervé Coutau-Bégarie, La Puissance maritime soviétique, Économica, 1983.

8 : Érigée en 1860 sur le rocher Corneille avec la fonte du fer des canons russes pris à Sébastopol cinq ans plus tôt, la statue de Notre-Dame de France surplombe Le Puy-en-Velay.

• Alexandre Latsa, Un printemps russe, Éditions des Syrtes, 2016, 309 p., 20 €.

La revue de presse de Pierre Bérard

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La revue de presse de Pierre Bérard

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Au sommaire :

SUÈDE

En Suède un miracle n'arrive jamais seul, la preuve. Non content d'avoir été élu pays d'accueil privilégié des "réfugiés", l'arrivée massive de ces derniers aurait permis un boom économique. Pensez donc, 4,5 % de croissance du PIB au dernier trimestre de l'année 2015 ! De quoi faire pâlir les "économistes" chinois. À quoi serait due cette "croissance" surprenante dans une Europe en proie à la léthargie et où l'Allemagne avec un taux annuel de 1,6 % fait figure de locomotive ? D'après une abondante cabale d'experts, à l'immigration. Oui, vous ne rêvez pas. Ce qui est vrai en un sens, défavorable aux Suédois, car le gouvernement  a beaucoup dépensé pour l'installation de ses hôtes : logements, écoles, allocations, fonctionnaires supplémentaires. Ce qui permet à L'Humanité, quotidien du Parti Communiste Français, ou des rogatons qu'il en reste, de justifier cette politique généreuse d'accueil des migrants et de vanter les exigences de la CGT en la matière. Le mythe de l'avenir radieux n'a pas pris une ride. Après le génial Staline, c'est l'immigration salvatrice qui nous promet des lendemains qui chantent. Singulière position d'un parti autrefois défenseur des salariés et qui, aujourd'hui, adhère sans recul à la plus pure doctrine libérale, au point de rabâcher ses âneries. En effet, la principale insuffisance du PIB est de ne pas faire la différence entre une nuisance et un richesse. Ainsi les catastrophes naturelles ou l'augmentation du nombre des accidents de voitures font grimper automatiquement ce taux. Si l'on suivait le raisonnement de L'Humanité, suivant en cela de nombreux experts rémunérés par le Capital, une Suède peuplée de millions de "réfugiés" supplémentaires connaitrait un taux de croissance de son PIB mirifique. Mais l'on constate que le gouvernement du pays "le plus généreux d'Europe" n'a pas cru devoir poursuivre l'expérience puisque, la mort dans l'âme, il a annoncé cette année la fin de l'immigration et un contrôle drastique  de ses frontières. Et du même coup sans doute la fin de la croissance miraculeuse reconnaissant par là les imperfections du mirobolant indicateur censé la mesurer. Gageons que le prolétariat local ne doit pas être marri de cette décision :
 
 

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SYRIE / RUSSIE 
 
Le point de vue de Caroline Galactéros. Tout d'abord avec un article du 11 septembre 2016 sur les alliances nouées sur le terrain proche-oriental et surtout celle qui lie désormais la Russie et la Turquie, pure alliance de circonstance selon elle (première référence). Dans une seconde chronique, percutante mais aussi accablante pour notre calamiteuse politique vis-à-vis de la Syrie et de l'action qu'y mène la Russie, elle montre comment la France s'est trompée en s'engouffrant dans un alignement crédule et irénique sur la stratégie du chaos voulue par la puissance américaine au dépens de la sécurité de nos concitoyens. Elle ne mâche pas ses mots pour qualifier notre diplomatie du contresens qui, planquée derrière les jérémiades vertueuses de Fabius et d'Ayrault, s'avère incompétente et finalement humiliante pour notre pays, humiliante car elle risque de jeter le destin de la France aux mains d'imprévisibles politiciens étatsuniens. :
 
 
 
Bruno Guigue quant à lui insiste sur le pathétique d'un président (Hollande), sponsor des terroristes sunnites au Proche-orient, menaçant de ses rodomontades celui qui les combat (Poutine). Déférer le président russe devant la Cour pénale internationale pour crime de guerre, rien que ça ! Monsieur "petites blagues" a, c'est évident, réussi la meilleure de l'année dans le registre de l'esbroufe et ceci au mépris d'une diplomatie qui fut, jusqu'en 2003, dotée d'un certain panache et qui sombre dorénavant dans le ridicule en mettant son crétinisme au service des États-Unis. Quand le propos politique se réfugie dans l'incantation moralisatrice, il ne fait qu'exprimer sa triste impuissance et comme l'aurait dit un ancien ministre des affaires étrangères "le décrochage de la France est maintenant indéniable".  :
 
 
krantenlezers1.jpgHadrien Desuin, expert en géo-stratégie, délivre un message semblable à propos des hésitations et du couac final de la "diplomatie" hollandaise vis à vis de la Russie. Au fond, écrit-il, "Cet homme n'aime pas ce pour quoi il a été élu : décider et choisir. Il laisse la décision à Vladimir Poutine. Et Vladimir Poutine de lui répondre moqueur : je viendrai quand François Hollande sera prêt". Nouvelle rebuffade pour Hollande, mais c'est pourtant peu dire que d'avouer que la France doit parler à la Russie pour exister sur la scène internationale, mais que Moscou n'a pas besoin de Paris pour compter dans le monde :
 
 
Un son de cloche bien différent que celui que l'on nous serine à longueur de journée à propos d'Alep-est et de ses fameux "casques blancs", secouristes humanistes qui sauvent des vies au mépris de la leur. Une imposture de plus au service du bloc occidental :
 
 
Sur la généalogie de ces pseudo "casques blancs" on se reportera à la fiche publiée par le site suisse Arrêt sur info :
 
 
Dans un entretien donné à Figaro vox le 29 septembre concernant le sort d'Alep, le géographe Fabrice Balanche se refuse à emboîter le pas au story telling occidental. En effet il met en cause les médias où l'émotion l'emporte sur la réflexion et qui sur-réagissent aux bombardements russes, justifiant ainsi notre "Irrealpolitik". Il rappelle que les "rebelles modérés" qui envoûtent tant nos politiques sont une fiction, que les civils d'Alep-est sont maintenus prisonnier dans leur ville afin de servir aux troupes d'al-Qaîda de boucliers humains et que l'émoi provoqué dans l'opinion publique par cette situation est instrumentalisé par les bailleurs arabes de la rébellion syrienne, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar salafistes auxquels nos chancelleries complices ne peuvent rien refuser : 
 
 
Jean-Luc Mélenchon invité dans l'émission L'Épreuve de vérité  de Public Sénat  nous offre le réjouissant spectacle de journalistes criblés de rafales assassines. S'y révèle, une fois de plus, une doxa médiatique qui, bien qu'hégémonique, ne tient plus la route. Avec ses saillies oratoires et son art offensif de la dialectique, Mélenchon pratique une stratégie de rupture avec le discours mainstream. Son exécution du résident de la République est à cet égard exemplaire et les quelques minutes qu'il consacre au tout début de son intervention à l'affaire syrienne et à l'éviction dérisoire de la Russie de Poutine par notre diplomatie un morceau de premier choix :
 

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ISRAËL
 
Démystification. Quelques vérités à propos de Shimon Peres, honoré par l'Occident unanime et condamné par les Arabes pour d'évidentes raisons. On notera que les édiles européens célèbrent un homme et à travers lui un pays qui pratique une toute autre conception du "vivre ensemble" que celle à laquelle ils ont contraint leurs populations. La loi du double standard ne jouerait-elle qu'en faveur d'Israël ? :
 

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HONGRIE
 
Un article cueilli sur un site catholique nous apprend que Lazlo Foldi, ancien directeur des opérations des services  de renseignement hongrois, a déclaré sur Radio Kossuth que la crise des migrants qui assaillent l'Europe serait un opération mené par les autorités de Bruxelles avec le concours des médias mainstream et des ONG contre les États-nation du continent afin d'instaurer une Europe multiculturelle. Au delà d'une évidente défense de la politique migratoire des autorités hongroise, cette déclaration donne à réfléchir :
 

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ÉTATS-UNIS
 
Pascal Gauchon, rédacteur en chef de l'excellente revue de géopolitique Conflits présente son dernier hors-série devant la caméra de Boulevard Voltaire. Il est consacré aux visages de la puissance américaine. Sa conclusion : "Hillary Clinton, c'est George W. Bush avec une jupe".  Notons par ailleurs que l'actuel numéro (en kiosque) porte dur le thème "La Russie et nous" :
 
 

samedi, 15 octobre 2016

Eric Margolis on Germany and France

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If You Think the US Has Problems…

Eric Margolis on Germany and France

Europeans, whose male political leaders all seem to have mistresses,  would laugh off Trump’s awkward gropes and the outrage they caused as adolescent. Better gropes than a possible war with Russia over Syria.  But Trump looks like a mastodon stuck in a primeval tar pit, ambushed by Democratic hunters.

Does anyone remember the Democrat’s young god, Jack Kennedy, who used to drag women into the White House linen closet,  smoke a joint, and give them a presidential quickie? Lyndon Johnson’s Texas rough-riding, or Nelson Rockefeller’s too young girlfriends that did him in? 

RefugeeMapGermany2015.jpgBad as things are in the US, they are not much better in Europe. The foolish flight of racist Britain from the European Union has deflated its outrageously inflated pound sterling and spread panic among fat cat bankers and property developers. The last rags of Britain’s imperial pretensions have been ripped away.

Things are so bad right now that the odious Tony Blair, who seduced the wife of his patron, Rupert Murdoch, is trying to slither back into political life.

Here in Germany, Europe’s bulwark, the political ground is shaking. Chancellor Angela Merkel has been a cautious, capable leader. Her courageous admission of 1.1 million Mideast and Afghan refugees was the right thing to do morally but a political disaster for her center-right party.

In fact, Merkel’s long tenure in office may be nearing its end.  Younger Germans are tired of bland ‘Mama Merkel’ and their nation’s kowtowing to Washington. Germany remains in some ways the defeated, occupied nation of 1945.

Many Germans call for stronger government action over the foundering Deutsche Bank. Located here in Frankfurt, this dummkopf bank has lost huge amounts of money and run onto the rocks due to unconstrained greed and managerial ineptitude. Deutsche’s real problem is that it tried to be like a rapacious American bank rather than like a conventional, conservative German bank. How could Germans be so stupid?

The Berlin government will probably have to rescue Deutsche Bank sometime soon, or at least engineer a takeover. It does not help that the US may fine Deutsche up to $14 billion for peddling rotten real estate bonds in the US before 2008. Or that the bank may be in hock for a staggering $46 billion in mysterious derivatives few understand. All this is pure casino capitalism.  Maybe they should rename the bank, Die Bank Trump!

Deutsche Bank’s collapse could bring a Lehmann Brothers-type panic to Europe’s already deeply stressed financial system.

Italian banks are in terrible shape, up to their tortellini in bad debts. Their depositors are likely to be hard hit in any bail-out or bail-in. However, the rule remains: save the banks first, then women and children.

Meanwhile, across the Rhine, France’s political landscape is shaking. The wretched President Holland, who has the charisma of a wet croissant, is now the most unpopular leader since Robespierre – maybe even more so.

Like the US Republican rats abandoning their sinking electoral ship, France’s center-left wants to ditch albatross Holland but can’t find any candidate popular enough to replace him.

Presidential elections are due in April and May, 2017.  The opposition Republicans have a so-so candidate in Nicholas Sarkozy and a good one in Alain Juppé. Sarkozy is still under investigation for taking campaign cash from Libya’s late Muammar Khadaffi – who was bumped off in what looks like a French-engineered murder.

Behind them looms the specter of National Front Leader Marine le Pen.  Her effort to ditch the EU and NATO, kick out the Arabs, and adopt economic nationalism makes her a French version of Trump. But she is a far more adept politician and a gifted speaker.

Like America’s Republican oligarchy facing Trump, France’s political elite trembles before Le Pen. So does the rest of Europe as her radical thinking enflames rightwing parties across the continent. The Front National could replace France’s venerable Socialists as the nation’s second party and main opposition.

Spain is in political paralysis, unable to elect a government.  In Brussels, the EU is trying to reshape its role after Brexit and find a new ‘raison d’etre.’  At least it will no longer put up with British sabotage. It’s what Trump would call ‘a disaster.’

vendredi, 14 octobre 2016

An Update From Germany

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An Update From Germany

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Germany is smaller than California. Within the last two years, it has allowed in roughly two million Muslim refugees and immigrants, all by fiat. Having no voice in this radical demographic change, many Germans are fuming.

Last year, I wrote from Leipzig that Germany has lost its autonomy and sanity. Teaching at the university, I registered that all my students were openly sympathetic towards Muslim refugees, so I suggested they look harder at their government’s complicity in the US’s endless war against Muslims.

The best way to help Afghans, Iraqis, Libyans and Syrians is to not kill them and destroy their countries, obviously. My students couldn’t quite go there, however, for that would entail them being “anti-American,” a big no-no in their vassal state. In the lobby of my university building, there was a banner admonishing against xenophobia, Islamophobia, homophobia, sexism, anti-Semitism and anti-Americanism.

The biggest taboo in Germany is Israel’s role in this serial destruction, and not just of Muslim but European countries. Badgered for decades with Holocaust guilt, no self-respecting German can bat a dark eyelash in any Jew’s direction. They cannot probe George Soros, for example. Though Germany was being purposely dismantled, my students could not see it.

Yesterday, a Syrian terrorist suspect was taken into custody in Leipzig, only to be found dead by suicide hours later. Of course, it’s a preposterous story. One can expose false flag events and planted stories while acknowledging that real crimes by Muslims are also occurring, however. As with the amplifying tension between blacks and whites in the US, Muslims are being deployed in Europe sow chaos and disunity.

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Millions of young, impoverished young men from cultures that frown on alcohol and the exposure of female flesh are being imported into a country of huge beer steins and nude sunbathing. What can go wrong? A friend of mine in Frankfurt gives us an update:

Things are slowly sliding into chaos. “Refugees” keep pouring in (600,000 so far this year). The Secretary of the Interior proudly announced that last year, only 880,000 refugees came to Germany, not 1.1 million, as was said before. The problem is nobody really knows how many refugees were never registered. The borders were open, they are still open, so people came and just vanished.

A good example: In the summer of 2015, just before the refugee crisis got into high gear, we had the G20 meeting in Munich. It was intensively protected with tens of thousands of policemen in Bavaria. During one week, the police conducted border controls, and guess what? In one week, they “found” 14,000 illegal persons—persons who had secretly sneaked into Germany. That was in only ONE week. They haven’t done that since.

Cities are changing—when you go to the central station of any German town, you see lots and lots and lots of foreign men—Arabs and Blacks etc. In Frankfurt, the police admit that they have lost control of the central station (in regards to the selling of drugs and petty crimes).

In Leipzig, a famous club in Connewitz called Conne Island had to admit that they have a teensy weensy bit of a problem with a new clientele—that women didn’t feel save anymore, that violence erupted on many nights, that women were sexually harassed, etc. Therefore, they increased security measures. Though they really tried hard not to appear racist or anything like that, everybody with two brain cells left knows of whom they were talking about.

But still, we are officially told that there are no problems with increases in violence, theft, rapes, drug pushing, etc. What Germans see is something different. Anger is rising. We have rapes and other incidents on a daily basis.

In Dresden, some German youths threatened Syrian kids with a knife. This was widely condemned by the media. Then some German threw some really big fireworks at a mosque. Interestingly, the press reported this as a “bomb attack”. Now, we had a “bomb attack” when a refugee blew himself up in a crowd with some real explosives, killing himself and wounding 10 people. Though this was a real bomb, we are told that we have to despise and condemn those who put fireworks at the front of a mosque (hurting no one and not destroying really anything—only the wall was blackened).

Yet in regards to the refugee who blew himself up—or his colleague who (luckily) unsuccessfully tried to hack people to death with an axe on a train—nope, he is not to be condemned or despised.

We are constantly told that these Germans who attack refugees, as recently happened in Bautzen in the east of Germany, are “the ugly face of Germany”—something to be ashamed of. Yet we are not told that before some 80 Germans and some 30 refugees in Bautzen got into a fight, that for weeks and weeks the refugees in Bautzen had been getting drunk in public, harassing women, shouting abuses at passers-by, etc.

And we are never, never told that refugees showed the “ugly face of Islam” or whatever when things like in Cologne happened.

The cloak of political correctness is very heavy and thick now, hanging over everything.

A few days ago, a Syrian extremist, member of ISIS, escaped a raid by the police, who tried to get him (he was just planning a—you guess—big bomb attack at an airport), and while he was fleeing, he was caught by three other Syrians, who held him, tied him with a rope and took him to the police.

Schau an—the poor bastard hanged himself in his cell in prison. Funny, how all these terrorists never seem to survive their actions that long. Of course, there are rumors that there is something suspicious about it. We will never know, I guess. The secret services are surely behind some, but not all actions. It’s a mystery—and the one who tries to look into it can’t lead to a happy life, so few dare.

Now the press is full with coverage about the “first Syrian heroes” of Germany. Funnily enough, only nitpickers mention that, according to German law, binding somebody is illegal (German law has some exceptions for people to act in self-defense, but this was no such thing).

A few months ago, three Germans did the same thing. They held an Iraqi who was threatening people in a supermarket with a bottle, tied him to a tree and informed the police. Oh, the condemnation! How could they take the law into their own hands! Shame, shame, shame on them! No tolerance for this!

But here, with these three Syrians doing exactly the same thing, it’s all good. All nice. Heroes. Brave boys. Hurra Hurra und dreimal Hurra!

Really, some people get really frustrated because of all this, some will soon turn to violence, and others are just leaving. We know that especially highly qualified Germans are silently leaving the country, going to Australia, New Zealand, Canada, anywhere else, to escape this change in Germany.

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Because a change it is, and not for the better. It seems somebody high above is hell bent on changing the very fabric of German society. And most people are so busy with making money, looking after the family, etc. that they really do not realize that the dismantling of Germany is well under way.

Okay, we already have parts in cities where the police are losing control and women do not go there alone at night—but no, these are no ghettos. Not yet. And if, as happened in Bonn, a language school has issued a warning to its foreign pupils to not go into certain areas because of the danger of getting mugged or raped there, if the school says it has recorded over 250 incidents of pupils who had had bad experiences in these areas—ah, come on, are you racists or what?!

Yes, we have more and more mosques. There are former Muslims like Sabatina James or Hamed Abdel-Sayed who are criticizing Islam, but they are only fringe figures. When Sabatina James says on the prime time news that child marriages, which are growing in number, are horrible, she is told by our anchorman that not all are horrible. Some are good.

Oh, happy country! Slowly, slowly, streets, cities, the way of life, etc., are changing. Let’s ban pork in Kindergarten—all right. Let’s call the Weihnachtsmarkt (Christmas market) Wintermarkt from now on—in order to not offend anybody. Let’s make separate days in public baths—one for the women, one for the men. And lastly, let’s tell the Germans that sharia is not all that bad—in fact, it perfectly matches our Grundgesetz, the constitution of the Federal Republic!

It is really strange to see all this, Linh. Slowly, slowly, our country is changing before our very eyes. Now—in danger of repeating myself—I do not blame Muslims in general. They are just pawns in a game, as I said before. But one has to be willfully ignorant to not see that this path that we are on is heading towards hatred, violence and (maybe) finally civil war.

My take is that the East Germans will resist it first—maybe they make a putsch or something like it and get out of the Federal Republic. It is possible.

You cannot change the whole fabric of a society and think that everybody will welcome it. The German structure of Germany, its very own culture, would change in such a way, that it wouldn’t be German anymore. It would be something new. Some will resist that, and I guess it will be the East Germans.

As the CIA once stated—by 2020, we should have civil unrest in Europe. I guess we might even start earlier.

Of course, I sometimes wonder WHY the powers that be want the destruction of German, but that is speculation. What counts is the result.

And this is clear: Germany is slowly eroded, changed, morphed into a multicultural society with no roots, where all groups watch each other suspiciously, where the few rich live well in their gated communities, while the rest of the population tries to survive another day. That’s the way.

Still, there is hope because there is something called fate. And I guess (or hope) fate has some surprises for the powers that be. In the very end, things may turn out differently. We’ll see.

This is the way the world ends.

This is the way the world ends.

Not with a bang, but a…… bigger bang. 

Que cache le mythe des migrants présentés comme «opportunité économique»?

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Que cache le mythe des migrants présentés comme «opportunité économique»?

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

La majorité de la population française est réticente à la submersion de notre pays par les pseudo-réfugiés. Elle le démontre davantage chaque jour et commence même, parfois, à montrer les crocs, ce qui ne peut que nous réjouir. Dans ce combat, elle fait face à de nombreux ennemis qui entendent utiliser tous les moyens possibles pour accélérer la tiers-mondialisation de notre pays. Des immigrés qui se mobilisent pour les « migrants » comme on l'a vu à Sarcelles (la solidarité des races sombres à notre encontre) à l'establishment politico-médiatique, tous sont au coude-à-coude pour favoriser l'installation des nouveaux profiteurs...

Des profiteurs ? Vous n'y pensez pas ! Ceux qui tirent avantage de la situation sont, en réalité, les pays européens chez qui le torrent migratoire se déverse. Vous n'aviez peut-être pas saisi : les « migrants » sont une opportunité économique pour nos sociétés vieillissantes ! Toute l'oligarchie reprend en cœur ce même discours : ils coûtent (un peu) au départ mais rapportent (énormément) au final ! Il faut donc les accueillir à tout prix! Les termes élogieux -souvent empruntés au vocabulaire économique- abondent : les réfugiés sont « une ressource » et doivent être considérés comme « des investissements » nous disait Pierre Moscovici l'année dernière. Emmanuel Macron parlait d' « opportunité économique ». Le Monde, Ouest France et bien d'autres médiats sont également unanimes : les migrants sont une chance pour l'économie française ! Pour une organisation internationale comme l'OCDE, l'évidence est la même : « les flux de migrants sont positifs pour les économies des pays d’accueil. » vient de déclarer Angel Gurria, son sécrétaire général.

Résumons. Qui va payer vos retraites ? Eux ! Qui va faire repartir la croissance économique ? Eux ! Qui  va nous sortir de la merde ? Eux !

La preuve ? On la trouverait en Suède. Quel heureux hasard ! Ce pays, autrefois florissant et agréable mais aujourd'hui en phase terminale de tiers-mondialisation, aurait largement bénéficié des apports économiques dus aux masses de migrants arrivés sur son sol... Magie ! Proportionnellement à sa population, c'est la Suède qui a accueilli le plus de migrants parmi tous les pays européens. Aucun doute n'est donc permis : avec une croissance économique de 4,5% lors du dernier trimestre et 2015 forcément due aux nouveaux arrivants, on ne peut conclure qu'une seule chose : ils sont une chance pour ce pays scandinave comme pour tout notre continent ! 20Minutes.fr nous donne les détails :

" Les 160.000 nouveaux arrivants ont en effet dynamisé l’activité de la nation, un phénomène dont ont profité les 9,5 millions d’habitants, explique France Inter. En effet, après les dépenses liées à la gestion immédiate de l’arrivée des migrants et directement payées par l’Etat Suédois à diverses entreprises, le gouvernement a lancé de plus vastes programmes d’investissement.

Et pour construire ces routes, bâtiments et autres écoles, les entreprises de BTP, qui peinaient jusque-là à recruter, ont pu compter sur les récents immigrés pour offrir une main-d’œuvre bienvenue.

Résultat : les sociétés suédoises peuvent fournir une quantité de travail et de services qu’elles ne pouvaient pas proposer auparavant. Quant aux travailleurs, ils gagnent un salaire et, via la TVA, reversent de l’argent à l’Etat à chaque dépense."

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Les mondialistes exultent! Ils ont trouvé l'argument suprême pour nos sociétés gouvernées par le tout-économique. J'entendais encore hier matin (mercredi 13 octobre) sur RTL l'inénarable Nicolas Domenach qui n'en pouvait plus à propos de la Suède. Lisez plus haut : les 9,5 millions de suédois ont profité du travail des migrants ! N'en doutez pas ! Grâce à eux, on sortira de la crise !

La réalité est sans doute bien loin de cette propagande éhontée qui rappelle celle en faveur des immigrés extra-européens qui, eux aussi, ont contribué à la richesse des pays européens de fort belle manière... Les similitudes sont frappantes. L'immigration de peuplement en Europe a été favorisée par les grands patrons, ceux-là même qui ont réclamé, en Allemagne surtout, l'accueil des migrants ces dernières années. On sait pourtant que ces populations ne travaillent quasiment pas et sont en général inaptes à toute autre activité que celle qui consiste à pomper les aides des pays qui les reçoivent. On nous a vendus des ingénieurs et des chercheurs... il doit y avoir erreur sur la marchandise. Je vois plutôt les rues de Paris ou de Calais remplies de loqueteux et de tronches de cauchemar...

Prenons le cas allemand. Après avoir tout fait pour que le pays ouvre ses frontières aux réfugiés, les capitalistes sont revenus à la réalité : ils sont quasiment tous inemployables. En juin 2016, seuls 54 réfugiés (sur plus d'un million) avaient été embauchés par les entreprises du Dax (les 30 entreprises les plus riches de l’Indice boursier allemand). Ils les ont réclamés mais finalement ils n'en veulent plus... c'est l'Etat et la population qui devront s'en accommoder ! Et ils resteront là... “Nous croyions avoir affaire à des médecins et des ingénieurs syriens. On réalise aujourd’hui que ces réfugiés qualifiés forment une minorité”, a ainsi déclaré une responsable de la fédération des employeurs allemands (BDA) qui ont commencé depuis des mois à déchanter. Retour à la réalité...

Si l'on ne parle que de l'impact économique (et non social ou politique) apporté par ces millions de clandestins sur notre sol, force est de constater qu'il n'est pas en notre faveur et ne le sera jamais. Même chose que pour l'immigration de peuplement qui nous a été imposée depuis des décennies. Ces populations ne travaillent pas ou peu. Quand elles le font, c'est au noir ou dans des circuits de l'économie parallèle. Certes, elles consomment... dans les kebabs et autres échoppes exotiques bien peu contrôlées par les autorités. Elles coûtent surtout des millions, des milliards même. Souvenez-vous de ce chiffre : l'immigration illégale a coûté 1,38 milliards d'euros à la France en 2015. C'est plus que le budget de la santé (1,25 milliards) ! Accueillis jusque dans des châteaux, aidés en tout avec notre argent, on voit mal comment les migrants crasseux qui envahissent nos rues pourraient aider notre économie. Ils n'ont pas contribué à celle de Calais où nombre de restaurants et magasins ont fermé leurs portes à cause de leur présence...

L'important est là : on cherche à nous faire avaler que, comme les réfugiés sont bons pour notre économie et la sacro-sainte croissance, il faut les accepter et les intégrer à tout prix. L'argument pognon est utilisé de manière à endormir le chaland qui acceptera inévitablement tous les problèmes apportés par ces populations qui n'ont rien à faire chez nous. Et avant tout pour une raison raciale. Nous sommes différents donc nous ne pouvons vivre ensemble. D'autant que nous ne recevons pas la crème... Les multiples viols (de groupe de plus en plus souvent à l'image de cette handicapée violée par plusieurs demandeurs d'asile...en Suède!), meurtres et destructions diverses sont là pour en témoigner. Sans parler des terroristes infiltrés dans tout ce beau monde !

Quand Attali nous promet que « les réfugiés vont faire de l’Europe la première puissance du monde», il sait à quel point son mensonge est gros. Il n'y croit pas plus que tous les autres membres de l'oligarchie mais l'utilise à une fin : la destruction de notre identité, de notre race, de l'Europe. L'argument économique est l'arbre qui cache la forêt : l'idéologie mondialiste utilise l'argent pour avilir les peuples puis pour les détruire.

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

mardi, 11 octobre 2016

Alep. La France doit-elle compromettre définitivement ses relations avec la Russie?

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Alep. La France doit-elle compromettre définitivement ses relations avec la Russie?

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Malgré les objurgations de Jean-Marc Ayrault, devant le Conseil de Sécurité puis depuis dans tous les médias, selon lesquelles il faut radicalement condamner l'action russe à Alep, en soutien de l'offensive du régime contre les forces islamistes qui tiennent encore certains quartiers, l'on peut difficilement soutenir la position française.

Nous l'avons plusieurs fois montré, renoncer à évincer, pour des prétextes dits humanitaires, les djihadistes d'Alep signifierait dans l'immédiat une chute de Bashar al Assad et très vite ensuite l'éviction des Russes de leur bases en Syrie. Ceci est inenvisageable par Vladimir Poutine, au moment où il est en voie de rendre ces bases, notamment celle de Tartous, permanentes.

On peut se demander pourquoi la France, au plus haut niveau, continue à soutenir une exigence que même les Etats-Unis se trouvent obligés d'accepter. Un des arguments présentés est que détruire l'occupation par l'Etat islamique des zones qu'il contrôle à Alep reviendrait à libérer pour des actions terroristes en Europe les quelques centaines de « terroristes modérés » qu'il y entretient. Mais il en sera de même de la prise de Mossoul recherchée par la coalition américaine dont la France, avec ses Rafales, fait partie. Il en sera de même, plus généralement, de l'éviction des djihadistes de toute la Syrie, objectif auquel adhère la France, si l'on a bien compris;

Se protéger du terrorisme en France supposera des méthodes plus énergiques que celle consistant à en laisser quelques éléments prospérer à Alep. Ceci d'autant plus que ce terrorisme islamique apparaît comme de plus en plus endogène, en provenance de certaines banlieues et qu'il est par ailleurs lié à un narco-trafic devant lequel la République semble avoir définitivement capitulé. Ceci au grand découragement de la police qui y laissera de plus en plus de morts.

François Hollande prend actuellement le risque de rompre toute relations avec Vladimir Poutine, en refusant à propos d'Alep de le recevoir en France. Il ferait mieux de l'inviter officiellement à l'Elysée afin d'envisager en détail les actions communes à mener contre un terrorisme islamique et mafieux qui menace les deux pays.


Elections géorgiennes 2016: le pari perdu de Sakashvili

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Elections géorgiennes 2016: le pari perdu de Sakashvili

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les élections parlementaires de Géorgie du 8 octobre 2016 opposaient principalement le mouvement de centre-gauche « Rêve géorgien » mené par Garibashvili au centre-droit du « Mouvement national uni » fondé par la figure désormais honni de Sakashvili, devenu entre temps ministre au sein du gouvernement ukrainien de Porochenko.

Si les deux formations sont globalement favorables à l’adhésion européenne et aux principes de la « démocratie libérale » telle que définie par les canons occidentaux, le Rêve Géorgien étant associé au PSE et le MNU au PPE, le Rêve Géorgien est moins russophobe, moins déterminé aussi à reconquérir l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, car Sakashvili avait précipité son pays dans une guerre contre la Russie à leur propos.

Avec 49,26% des voix, le Rêve Géorgien remporte largement l’élection législative alors qu’il était sortant. Le MNU en revanche, avec 26,46% des voix, reste certes le premier parti d’opposition mais à vingt points derrière. L’Alliance des Patriotes de Géorgie, pro-russe, eurosceptique et populiste, avec 5% des voix et 6 députés, rentre au parlement.

Ce ne sera a priori pas le cas des « Libéraux Démocrates » qui n’ont obtenu que 4,58% des voix, ni de la formation conservatrice « Un Etat pour un peuple » avec 3,48% des voix ou encore de la formation conservatrice pro-russe « Géorgie Unie » avec 3,53% des voix.

Les sociaux-démocrates classiques du « Parti Géorgien du Travail » devront se contenter de 3,12% des voix, de même que le Parti Républicain (libéral, pro-européen) avec 1,55% des voix. Les formations de droite comme « Idée géorgienne » et « Troupe géorgienne », défendant toutes un programme nationaliste anti-russe, se contenteront de 0,17 et 0,16% des voix.

Le parti de Sakashvili n’a pas réussi à remonter la pente, le souvenir des erreurs de l’ancien dirigeant et des accusations de corruption à son encontre étant toujours vivace. Un éventuel succès de sa formation aurait également pu irriter le voisin russe. La ligne de Rêve Géorgien cherche à placer le pays dans un équilibre entre l’Union Européenne et la Russie, en évitant une alliance totale avec la Russie comme l’a fait son voisin arménien, afin de bénéficier de la protection russe contre les actions azéries. En outre, la droite géorgienne est, sauf exception, alignée sur l’OTAN et les USA.

A cette élection, les Géorgiens, comme tous les autres Européens, ont eu le choix entre la peste et le choléra, entre deux atlantismes mais dont celui de droite était plus affirmé. Là encore, comme ailleurs sur le continent, une troisième voie s’impose.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

lundi, 10 octobre 2016

Selon un ancien ponte du renseignement hongrois, la crise des migrants serait une « guerre de quatrième génération » contre les nations d’Europe

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Selon un ancien ponte du renseignement hongrois, la crise des migrants serait une « guerre de quatrième génération » contre les nations d’Europe

Lazlo Foldi, ancien directeur des opérations des services de renseignement hongrois, a déclaré sur Radio Kossuth que la « crise des migrants » est une opération menée par Bruxelles avec l’aide des médias et des ONG contre les Etats-nations afin d’instaurer une Europe multiculturelle à l’issue d’une guerre de quatrième génération.
 
Pour cet ancien ponte du renseignement hongrois, l’opération actuelle prend trois formes. « L’une est une attaque politique formelle venant de Bruxelles, l’autre est une attaque diffuse à travers les médias « mainstream », bien sûr les grands médias occidentaux, mais aussi une part des médias hongrois qui sont financés de l’extérieur. » La troisième est une attaque « concrète », sur le terrain, organisée par des « organisations civiles », qui, sous couvert d’aide humanitaire, instrumentalisent les migrants.

Le renseignement hongrois sait qui manipule les migrants

Lazlo Foldi prend pour exemple les images milliers de migrants (sept mille) qui se sont rués cette semaine sur les barrières posées à la frontière entre la Serbie et la Hongrie. Ces migrants n’ont pas eu l’idée tout seuls de porter des pancartes rédigées en anglais à l’intention des caméras, ni de chanter leur exigence de traverser la frontière, juste après le résultat du referendum hongrois. Ils n’ont pas eu non plus l’idée de foncer soudainement sur le point de la frontière le plus proche de Belgrade : ils ont affirmé aux cameramen de télévision que des « civils européens » d’organisations humanitaires leur avaient appris qu’après le referendum « les Hongrois auraient compris et ouvriraient leur frontière ». Une fausse nouvelle soigneusement calculée pour provoquer cette marée humaine et pouvoir en diffuser l’image grâce aux télévisions occidentales. Pour l’ancien patron des opérations du renseignement, ce n’est qu’une énième désinformation menée par les « humanitaires » pour instrumentaliser les migrants.

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La guerre de quatrième génération, sans bruit ni sang

« Il s’agit d’un système bien huilé, qui a été élaboré il y a des années », assure Foldi. Un système qui mène une « guerre de quatrième génération », sans opération militaire ni effusion de sang, une guerre psychologique dont le premier ressort est la mauvaise conscience de l’Occident, soigneusement semée et cultivée grâce à la repentance. Elle vise la soumission de populations préalablement travaillées, pour qui la notion d’ennemi n’existe pratiquement plus. En Europe occidentale, le dernier événement qui l’ait utilisée est la guerre d’Algérie : seuls les plus de soixante-cinq ans s’en souviennent. Le gros des populations n’identifie donc simplement pas la révolution-invasion-guerre qu’elles subissent. Cette guerre non déclarée, cette invasion sans armes, ne rencontrent en conséquence que très peu de résistance, encore moins de résistance raisonnée. Et les rares individus qui songent à se défendre sont montrés du doigt comme « clivants », donc, ipso facto, exclus d’une société dont le principe de base est qu’il est exclu d’exclure. Ce qui fait que les anticorps sont éliminés par l’organisme avant de pouvoir agir contre les bacilles qui envahissent ledit organisme. Il s’agit d’une maladie sociale auto-immune, et feu Louis Pauwels n’avait pas tort voilà trente ans de parler de « sida mental ».

Bruxelles provoque la crise des nations d’Europe

Il est tout à fait remarquable, et caractéristique de la révolution (ou plutôt de l’inversion) en cours, que l’invasion de l’Europe et la soumission des peuples d’Europe soient organisés par ceux-là mêmes qui devraient les défendre : l’Union européenne de Bruxelles, les grands médias, les ONG. Pour Lazlo Foldi, la raison en est que l’objectif de l’Union européenne et de tout le complexe institutionalo-médiatique qui relaie l’idéologie mondialiste, selon « une stratégie fixée depuis longtemps », est de « transformer l’Europe en un système multiculturel au-dessus des nations ».
 
C’est d’ailleurs pour cela que la première opération de la guerre de quatrième génération a visé la Hongrie. « Ils veulent éradiquer toute velléité de rébellion, écraser l’esprit de résistance représenté aujourd’hui par le gouvernement hongrois. »

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Les Hongrois ne veulent pas des horreurs du Multikultistan

Cet esprit de résistance est d’autant plus dangereux pour le projet mondialiste qu’il pourrait bien faire des émules. John Podesta, le directeur de la campagne d’Hillary Clinton, vient en effet de recevoir par wikileaks des morceaux de rapports des renseignements allemands tout à fait éclairants sur l’invasion de l’Allemagne par les migrants et la façon dont les Allemands la perçoivent. Le titre en est parlant : « Multikultistan : un tunnel des horreurs pour les Allemands moyens ».
 
La suite est au diapason : « L’immigration musulmane et la folie multiculturelle laissent une traînée de misère et de pagaille en Allemagne, le pire étant à venir à cause de la démographie ». A Berlin en effet, où les statistiques religieuses ne sont pas interdites, on sait que l’islam n’est confessé que par 9 % de la population, alors que les récidives chez les jeunes criminels touchent à soixante-dix pour cent des musulmans, selon le procureur de Berlin Roman Reusch. Plus précisément, 46 % des jeunes criminels en série sont d’ascendance arabe et 33 % d’ascendance turque. Un porte-parole de la police note l’extension des ghettos ultraviolents. Et la réaction des Allemands de souche est logiquement la fuite : ils quittent Berlin Ouest où ils se trouvent la cible d’une violence spécifique de la part des migrants. Ils ont perçu la menace.

Apprendre aux nations d’Europe qu’elles sont en guerre

Tel est la talon d’Achille de l’opération « crise des migrants » : pour que la guerre de quatrième génération se termine par une victoire mondialiste, il est nécessaire qu’elle demeure subreptice, il ne faut pas qu’elle apparaisse comme une guerre contre les nations, il ne faut pas qu’elle « clive », il faut qu’elle semble une transformation paisible et inéluctable. Une évolution non aversive. C’est ainsi qu’elle apparaît encore souvent, vue des beaux quartiers d’Europe occidentale et d’Amérique. Malgré les informations reçues par son directeur de campagne Podesta, Hillary Clinton n’a rien perdu de ses certitudes. S’exprimant à huis clos (mais tout fuit) devant les cadres de la banque Itau, elle leur a fait part de son « rêve », en l’espèce un « marché commun hémisphérique, avec le libre échange intégral et pas de frontières ».
 
Pour Hillary et les idéologues qui se servent ainsi de l’économie pour faire leur révolution, le « protectionnisme », sous toutes ses formes, est l’ennemi. D’où leur aversion rabique, forcenée, frénétique, hystérique, contre Donald Trump, qui a pourtant un grand nombre des défauts qu’ils pourraient apprécier : il suffit qu’il veuille limiter l’immigration et le libre échange pour être entièrement diabolique. Il suffit qu’il refuse pour l’Amérique le destin de soumission qu’il voit se dessiner pour l’Europe. C’est pour la même raison que Viktor Orban, qui est pourtant un défenseur bien insuffisant des nations, est l’objet d’une véritable danse du scalp à Bruxelles : il suffit qu’il ne plie pas complètement devant le dogme mondialiste. Quant aux révélations de l’ancien ponte des renseignements hongrois, qui donnent une base solide aux revendications des Hongroise, il est probable que les médias occidentaux le traiteront par leur seul argument convainquant : le silence.

Pauline Mille

samedi, 08 octobre 2016

Zestien hoge Duitse rechters: Merkel breekt grondwet met massa immigratie

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Zestien hoge Duitse rechters: Merkel breekt grondwet met massa immigratie

In ‘De Staat in de Vluchtelingencrisis’ wordt gesteld dat de bondskanselier een ‘staatsgreep’ heeft gepleegd en zichzelf tot ‘alleenheerser’ heeft gemaakt

‘De regering mag niet de identiteit van het volk, waar zij haar identiteit aan te danken heeft, structureel veranderen’

SPD wil na verkiezingen volgend jaar ultralinkse rood-rood-groene coalitie vormen


Bondskanselier Merkel kan met haar eenzijdige besluiten met recht een nieuwe Reichskanzler worden genoemd, net als haar illustere voorganger Adolf Hitler, die op vergelijkbare wijze stap voor stap de macht van het volk buiten werking stelde.

De almaar aanzwellende kritiek op haar ‘Wir Schaffen Das’ welkomsbeleid wimpelt Angela Merkel tot nu toe af als onbetekenend. Analisten vragen zich af of ze dat blijft doen nu 16 van Duitslands hoogste gerenommeerde rechters in het boek ‘De Staat in de Vluchtelingencrisis’ stellen dat de bondskanselier met haar immigratiebeleid op werkelijk alle punten de Duitse grondwet breekt. ‘Angela Merkel heeft het geldende recht feitelijk buiten werking gesteld,’ staat reeds in het voorwoord. ‘Het volk is de stille getuige van de afbraak van zijn collectieve identiteit,’ en de ‘door de staat gefinancierde media praten enkel de officiële koers na.’

‘Staatsgreep van boven’

Als gezaghebbende Duitse staats- en grondwetrechters, waaronder een rechter die tot het hoogste Grondwettelijke Hof behoort, Angela Merkel beschuldigen van een oneindig lange reeks wetsovertredingen, dan kan niemand meer ontkennen dat er bij onze Oosterburen iets zeer ernstigs gaande is. De opstellers van het boek hebben het zelfs over een ‘coup van boven’, een door de bondskanselier en haar vertrouwelingen zelf gepleegde staatsgreep – misschien wel het allerergste verwijt dat je als regeringsleider door rechters voor de voeten kan worden gegooid.

‘Lawine immigranten zal samenleving mee naar ondergang sleuren’

Met hun vertwijfelende oproep doen staatsrechters zoals professor Peter Huber (Grondwettelijke Hof) en professor Otto Depenheuer (Universiteit Köln) een appel op de elite om ‘nu het nog relatief rustig is’ de wissels voor immigratie om te zetten. Gebeurt dat niet, dan zal de ongecontroleerde ontwikkeling ‘tot een lawine’ uitgroeien die zowel de staat als de samenleving ‘met zich mee zal sleuren’ naar de ondergang, waardoor de rechtstaat totaal zal verdwijnen.

Dat dit geen rechtse complottheorie is, bewijst de regering Merkel met recent aangekondigde maatregelen en acties, zoals het binnenlands willen inzetten van het Duitse leger, de oproep aan alle burgers om een noodvoorraad aan te leggen, en de plannen om mogelijk al spoedig een verbod uit te vaardigen op het gebruik van contant geld.

‘Regering mag identiteit van het volk niet veranderen’

De rechtstaat is volgens de 16 rechters dankzij de migrantencrisis ‘aan het verdampen’, en daar is Angela Merkel de belangrijkste verantwoordelijke voor. ‘Het besluit van de bondskanselier om de grenzen voor iedereen open te houden, heeft geen democratische legitimiteit. De regering mag niet de identiteit van het volk, waar zij haar identiteit aan te danken heeft, structureel veranderen.’

‘Merkel heeft zichzelf tot alleenheerser gemaakt’

‘Nu Merkel zonder het volk te consulteren besluiten heeft gemaakt waarmee zowel de identiteit van het volk als het karakter van de nationale staat van dit volk ernstig wordt beschadigd, heeft ze zichzelf tot alleenheerser gemaakt. Dat is niet verenigbaar met het principe van de soevereiniteit van het volk.’ (1)

Censuur

Auteur en onderzoeksjournalist Udo Ulfkotte vraagt zich hardop af hoelang dit boek in de Duitse winkels zal liggen, aangezien de regering Merkel sinds vorig jaar op steeds hardere en strengere wijze censuur pleegt op alle media, en zelfs al bloggers heeft laten arresteren omdat ze zich openlijk uitspraken tegen haar massale moslim migranteninvasie van Duitsland en Europa.

SPD wil rood-rood-groene coalitie

Dat het bij onze Oosterburen na de verkiezingen van volgend jaar juist nog sneller richting afgrond kan gaan, blijkt uit het feit dat regeringspartij SPD (de Duitse PvdA) gesprekken voert met de Linken en Grünen voor de vorming van een zogeheten ‘rood-rood-groene’ coalitie, bedoeld om het CDU van Merkel buitenspel te zetten (2).

Wij verwachten dat die coalitie geen meerderheid zal behalen, maar alsnog met het CDU zal worden aangevuld, en er dus een ‘zwart-rood-groene’ coalitie ontstaat, die ons continent nog sneller zal islamiseren door het te overspoelen met miljoenen moslims.

Xander

(1) KOPP
(2) Focus

mercredi, 05 octobre 2016

Presseschau - Oktober 2016

Quand le système judiciaire français coule à pic...

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Quand le système judiciaire français coule à pic...

par Xavier Raufer

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du criminologue  Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré à la déliquescence de la justice française...

Justice, ruine et délires : quand le système judiciaire français coule à pic

Tribunaux surchargés, gardiens de prison débordés, laxisme généralisé : l'institution judiciaire, clé de voûte de la République française, est aujourd'hui dans un triste et inquiétant état.

• A l'intention des persécuteurs stipendiés "Décryptage", "Décodeurs" & co., membres du Taubira-fan-club : tous les faits et chiffres ici mentionnés sont dûment sourcés et bien sûr, à leur entière et inquisitrice disposition.

1) La ruine

Une justice de qualité est-elle encore rendue dans la France de l'automne 2016 ? On peut en douter car le (fort pâle) garde des Sceaux lui-même parle d'une justice "exsangue". Situation d'autant plus grave que, bien sûr, la justice est la clé de voûte de tout Etat de droit.

Commençons par une - affligeante - visite du domaine judiciaire. Déjà, il est bien sous-dimensionné : par rapport à la moyenne de l'Union européenne, la France compte quatre fois moins de procureurs et deux fois moins de juges.

En France même et à l'automne 2015, le président de la conférence des procureurs dénonce "la faillite du service public de la justice" et - fait rarissime - les forts mutiques procureurs généraux élèvent désormais la voix. Tous dénoncent "des retards persistants d'exécution des décisions" et des "difficultés croissantes à faire fonctionner les chambres et fixer les audiences". Ainsi, en juin 2016 "au tribunal de Bobigny, 7 300 peines attendent d'être appliquées".

Avocats d'un côté, syndicalistes de la pénitentiaire de l'autre, tous dénoncent des "juridictions françaises en ruine". Bobigny, on l'a vu, mais aussi Créteil, Nanterre, Brest, Agen, Nantes : postes vacants, exécrables conditions de travail, piètres qualités des jugements ; encore et toujours, énormes délais d'audiencement.

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Côté syndical, on constate que les détenus deviennent maîtres des prisons - bandits, islamistes, hybrides (les deux ensemble, type Kouachi-Abdeslam-Coulibaly). Résultat : mutineries et émeutes à répétition, gardiens agressés dans des maisons (d'arrêt ou centrales), où la discipline se perd. Le patron du principal syndicat pénitentiaire parle de "déliquescence du système" et d'"autorité en fuite". Dans les prisons, désormais, "presque chaque détenu possède un portable. Certains en ont plusieurs" - quand c'est bien sûr formellement interdit.

Autre symptôme d'effondrement, les cafouillages dans l'appareil judiciaire ; d'abord, les "libérations intempestives". "Toujours plus de détenus relâchés devant l'impossibilité de s'expliquer devant un juge". Faute d'escortes, des multirécidivistes sont ainsi purement et simplement libérés. Au-delà, des couacs judiciaires en rafales (parmi vingt autres ces derniers mois) :

"Le receleur remis en liberté après une erreur du tribunal"... "Prison : une faute d'orthographe lui permet de sortir et de s'évader"... "Une figure du milieu marseillais libéré pour délai judiciaire dépassé", ainsi de suite.

Autre couac, financier celui-ci. "Victime" d'un premier imbroglio judiciaire, un islamiste de gros calibre reçoit du ministère de la Justice... un chèque de 20 000 euros de dédommagement. L'Obs' - qui n'est pas exactement un brûlot sécuritaire - dénonce une "erreur judiciaire grossière".

A Montargis, des documents de justice confidentiels sont mis à la poubelle et jonchent le trottoir.

Bien sûr, il y a eu les ravages-Taubira, ses expériences libertaires conclues par un bide intégral. Son diaphane successeur finit ainsi par reconnaître l'échec de la "contrainte pénale" (seul acte notable de l'ère Taubira), un "outil peu utilisé par les juridictions". Dit en clair : les magistrats se tapent des inventions de la camarilla-Taubira. S'ajoute à cela le foutoir qui règne depuis lors dans le (pourtant crucial) suivi des condamnés. Dispositif que la Cour des comptes, qui peut avoir la litote cruelle, dénonce en mai 2016 comme "empilement de nombreux acteurs qui peinent à s'organiser et coopérer".

L'idéologie libertaire est bien sûr en cause, mais aussi, une vaste incompétence. Ici, le récent et triste exemple donné par Mme Adeline Hazan, "contrôleuse générale des lieux de privation de liberté" (Inspecteur des prisons, en novlangue socialo). A l'été 2016, la "contrôleuse" déclare ainsi que "plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées" - pathétique ânerie sur un banal effet d'optique-statistique, que l'on explique, pour le corriger, aux étudiants en criminologie de première année, vers le deuxième ou troisième cours...

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Bazar, idéologie, incompétence... Là-dessus, les bobards de journalistes naïfs ou complices. Après un braquage, combien de fois lit-on dans le journal que "le vol avec usage ou menace d'une arme est puni, au maximum, de vingt ans de réclusion criminelle et de 150 000 euros d'amende". Bon, se dit le lecteur : au moins, un malfaiteur paiera pour ses crimes. Tu parles.

Car sous Taubira & succession, voici comment passe la justice, la vraie, celle du quotidien. Août 2016 : lisons "Le Phare dunkerquois", de ces petits hebdos de province où affleure encore le réel criminel. Omar B. est toxicomane. 27 inscriptions au casier judiciaire. Enième affaire de vol en flagrant délit. Tribunal et sentence : "Le condamné n'est pas maintenu en détention (il sort donc libre)... Sa peine de neuf mois fermes est aménagée (en français, annulée) pour qu'il puisse entrer en post-cure et être opéré du genou". Vous avez bien lu. La justice Taubira & co., désormais appendice de la Sécu.

De telles affaires, chaque semaine.

2) Les délires

Dans les décombres de notre justice, les aberrations se succèdent, le burlesque un jour, l'effrayant le lendemain - le scandaleux, toujours - sur un rythme accéléré.

De ces aberrations, voici la dernière (à ce jour) : Nancy, un criminel incarcéré, en prime, proche d'un "dangereux détenu radicalisé", reçoit par erreur (on l'espère...) les noms des agents pénitentiaires ayant rédigé un rapport sur lui.

Peu auparavant, un autre bandit incarcéré profite d'une "sortie à vélo" pour s'évader et sauter dans la voiture où l'attend son frère, un islamiste fiché.

Et Reda B.

(17 condamnations dont 7 pour braquage) dont on lit qu'il s'est évadé (en 2012) de la prison du Pontet (Vaucluse) "à l'occasion d'un tournoi d'échecs".

Et ces évasions de la prison d'Amiens - deux en quelques mois ! - où des détenus scient les barreaux de leur cellule... Les draps de lit le long de la façade... Le complice dehors qui jette la corde... A l'ancienne, façon Fanfan la Tulipe ! La direction du lieu-dit, par antiphrase, "de privation de liberté", se demande "comment des lames de scie ont pu parvenir jusqu'à eux" - judicieuse question, vraiment.

Et ce tribunal de Grenoble qui, d'abord, prend comme caution d'un caïd de la drogue 500 000 euros en espèces, 1 000 billets de 500 euros "dégageant une forte odeur d'alcool... pour dissiper les traces suspectes".

Parfois, ces foirades confinent au burlesque : "Oise : un cours d'art martial pour les détenus, les surveillants indignés"... "Haute-Garonne : le détenu cachait une piscine gonflable dans sa cellule"... Registre happening, toujours : "Un styliste sans-papiers organise un défilé [de mode] clandestin au Palais de justice de Paris".

Les sportifs maintenant : "Nantes : à peine condamné, un détenu s'évade du tribunal en pleine audience". Le multirécidiviste "bondit hors du box et s'échappe". Les magistrats, bras ballants. Sans doute, ce bondissant "nantais" a-t-il été inspiré par un "collègue" de Colmar qui, plus balèze encore, "A peine condamné, s'évade par la fenêtre du tribunal".

Telle est aujourd'hui la justice, Taubira ou post-Taubira. Car, cette dernière partie jouer les idoles pour médias subventionnés - elle dont, à l'automne 2015, l'action était rejetée par 71% des Français - ça ne va pas mieux.

Un exemple, là encore pris entre dix autres analogues. Février 2016, gare de Lyon : un policier est massacré (triple fracture de la mâchoire, etc.) par un colosse de 110 kilos connu pour trafic de stupéfiants, vols de voiture, rébellion, etc. Arrêtée, la brute épaisse est laissée libre "sous contrôle judiciaire".

A chaque désastre, le transparent garde des Sceaux promet - que faire d'autre ? Tout va s'arranger... Les contrôles seront renforcés... Puis attend, résigné, que le suffrage universel abrège son calvaire.

Voici les dernières convulsions. Au gouvernement, incompétents, idéologues et pragmatiques-largués se déchirent. Suite à une pique du Premier ministre sur la modestie de son bilan effectif, Mme Taubira montre les dents et déclare "Je peux devenir méchante".

Enfin ! Un point sur lequel on peut lui faire pleinement confiance.

Xavier Raufer (Atlantico, 28 septembre 2016)

 

Requiem pour un Empire défunt de François Fetjö

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Requiem pour un Empire défunt de François Fetjö

par Franck ABED

Ex: http://www.europemaxima.com

Francois-Fejt_1898.jpegAlors que l’Europe civilisationnelle meurt jour après jour devant nous, sous les coups de boutoir conjugués du modernisme, du mondialisme et du consumérisme, il demeure fondamental de comprendre l’histoire de notre continent, si nous voulons encore croire à un avenir digne de ce nom… À ce titre j’ai récemment découvert, au gré de mes recherches, une petite merveille intellectuelle qui décrypte avec faits, objectifs et arguments circonstanciés, la mort programmée de l’Autriche-Hongrie. Cette dernière reste couramment mais improprement appelée Empire austro-hongrois, alors que son nom exact devrait être Double Monarchie austro-hongroise.

François Fetjö fut un journaliste et historien français d’origine hongroise, spécialiste de l’Europe de l’Est et de l’histoire du communisme. Dans cet ouvrage solidement documenté, il présente sa thèse à rebrousse poil de l’histoire officielle : la Double Monarchie n’implosa pas suites aux attaques des minorités ethniques qui la composaient, pas plus qu’elle ne mourut à cause de ses contradictions internes dues à un système politique archaïque et décadent. Non ! Elle fut littéralement assassinée par la volonté politique des pays de l’Entente, animés par le désir de républicaniser l’Europe. Même si François Fetjö évoque, parfois avec une nostalgie certaine, que nous pouvons comprendre et partager le passé des Habsbourg, il ne tombe jamais dans l’hagiographie et le prosélytisme. Ainsi, avant d’entrer dans les considérations stratégiques et politiques du début du XXe siècle, l’écrivain rappelle comment cette famille de petite noblesse a su, par une lucide stratégie matrimoniale et une sagesse diplomatique, s’imposer comme l’une des dynasties les plus illustres d’Europe. Evoquant sa lutte contre la Maison de France, les Turcs musulmans, les Russes, l’auteur analyse également, point par point, les réussites et les échecs des descendants de Rodolphe de Habsbourg.

Précisons que l’histoire telle qu’elle est actuellement enseignée, reste malheureusement sous contrôle de la plus virulente extrême gauche. Les communistes et autres marxistes-léninistes dépeignent donc la chute de la Double Monarchie comme une fatalité qui relèverait en quelque sorte d’un sens de l’histoire cher à Hegel. Pourtant ce meurtre fut voulu et encouragé par les dominants d’alors. En effet, tout en évoquant le destin particulier de cette lignée habsbourgeoise, François Fejtö, à partir d’archives inédites ou trop peu connues, démontre que la monarchie austro-hongroise aurait pu continuer à exister après guerre, si les Alliés n’avaient pris la décision de la rayer de la carte. Nous pouvons lire cette analyse brillante : « Il est indéniable que le fait de démolir l’Autriche correspondait aux idées des maçons, en France et aux États-Unis (1). Leur vision de l’Europe républicaine et démocratique, dans le cadre de la Société des Nations qu’ils lui avaient prévue, ne s‘est point accomplie. En fin de compte, des dirigeants nationalistes, diplomates et militaires, se sont servis de leur appoint psychologique et moral pour établir l’hégémonie, encore précaire, de la France sur les petits États successeurs de la monarchie détruite, et qui étaient beaucoup moins viables et beaucoup plus dangereux pour l’équilibre de l’Europe, beaucoup moins utiles comme barrière à l’expansionnisme allemand que n’aurait été une monarchie réorganisée. »

fejtorequiem.gifEffectivement avant la Grande Guerre, l’Empire jouait un rôle stabilisateur en Europe centrale, comme nous l’avons malheureusement appris à nos dépends depuis son homicide : Deuxième Guerre mondiale, agitations et instabilités politiques chroniques dans cette zone géographique, guerres ethnico-religieuses dans les années 90, etc. Nous citons également le texte introductif de Joseph Roth qui figure dans l’avant-propos, démontrant la cohésion des peuples derrière leur souverain légitime : « Dans cette Europe insensée des États-nations et des nationalismes, les choses les plus naturelles apparaissent comme extravagantes. Par exemple, le fait que des Slovaques, des Polonais et des Ruthènes de Galicie, des juifs encafetanés de Boryslaw, des maquignons de la Bácska, des musulmans de Sarajevo, des vendeurs de marrons grillés de Mostar se mettent à chanter à l’unisson le Gott erhalte (2) le 18 août, jour anniversaire de François-Joseph, à cela, pour nous, il n’y a rien de singulier (3). » Il n’est guère étonnant que les babéliens d’hier et d’aujourd’hui, pourfendeurs des frontières et des identités, ne comprennent pas la nature réelle et profonde de ce cosmopolitisme chrétien et monarchique qui heurte leurs convictions maçonniques…

Sur la dépouille de la vieille et auguste monarchie naquirent de nombreux États libres et indépendants qui ne purent guère profiter longtemps de cette chimère révolutionnaire du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Des historiens sérieux comme Jacques Bainville (4) avait vu dans le traité de paix de Versailles la trame historique des prochaines décennies et les désastres qu’il engendrerait. François Fetjö conclut de manière admirable : « La victoire totale de 1918 et les traités de paix qui en découlèrent engendrèrent le néo-impérialisme monstrueux de l’Allemagne, incarné par Hitler, puis l’expansionnisme de l’Union soviétique, qui a pu prendre en charge comme prix de sa contribution à la victoire sur Hitler, la quasi-totalité de l’Europe centrale.  » Concrètement nous pouvons dire que les grands principes démocratiques sont la mère de tous les totalitarismes. Malheureusement, au mépris de l’histoire nos adversaires enseignent que la Double Monarchie a implosé, alors qu’elle fut suicidée à l’insu de son plein gré…

Franck Abed

Notes

1: Il est notoire que Wilson et Clémenceau furent membres de la maçonnerie.

2 « Que Dieu garde notre Empereur et Roi », hymne de l’Empire, composé par Joseph Hayden.

3 : La Crypte des Capucins.

4 : Les conséquences politiques de la paix, ouvrage dans lequel est dénoncé le traité de Versailles de 1919 en ces termes célèbres : « Une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur, et trop dure pour ce qu’elle a de doux. »

• D’abord mis en ligne sur AgoraVox, le 29 septembre 2016.

mardi, 04 octobre 2016

2030: Les immigrés et les cas sociaux majoritaires en France?

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2030: Les immigrés et les cas sociaux majoritaires en France?

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Impossible de savoir de quoi l'avenir sera fait. Il y a trop de facteurs en jeu, trop d'imprévus, trop d'incertitudes. Cependant, on peut esquisser un assez probable tableau de ce que deviendra notre pays dans un futur plus proche qu'on ne le pense. Et un pays est avant toute chose la somme des populations qui y vivent. Partant de là, on se dit que le cauchemar ne fait que commencer... La situation actuelle nous apprend trois choses fondamentales :

1 – Le pourrissement et la décrépitude de la France sont solidement ancrés et rongent les forces vives de notre pays à une vitesse inquiétante. La France change et les « Français » aussi. Entre le grand remplacement et la dégénérescence inexorable d'une partie de la population « de souche », on se dit que la célèbre formule de Robert Dun prend tout son sens : « Il est plus tard que vous ne pensez ».

2 – En 40 ans, notre pays a complètement changé. Quatre décennies ! Ce n'est rien à l'échelle de la vie d'un peuple. A ce rythme-là, on se dit que 20 ou 30 ans de plus suffiraient à anéantir tout ce que la France a été....

3 - L'oligarchie est la principale responsable du marasme total dans lequel se débat la France depuis si longtemps. Si tout ce que nous connaissons n'est pas le fruit d'une conspiration, on peut toutefois vérifier chaque jour à quel point l'état de notre pays est dû à la nullité et à l'incompétence des pseudo-élites qui nous gouvernent mais surtout à l'idéologie qui les porte: mélange de marxisme culturel et de soumission à l'étranger. Un pays mal dirigé et trahi depuis des décennies a toujours peu de chances de briller... C'est une évidence historique. Notons cependant que lorsque le peuple ne fait rien pour se préserver et accepte quasiment tout sans broncher, la situation est encore pire. C'est l'histoire récente de la France. Elle aura des conséquences abyssales sur l'avenir. Si avenir il y a.

On le sait: la démographie, les déplacements de personnes à grande échelle et la surpopulation seront les enjeux du XXIème siècle dans le monde entier. Nous allons donc tenter d'aller à l'essentiel: à quoi ressemblera la population française ne serait-ce que dans 20 ans ? Les quelques éléments ci-dessous n'ont aucunement la prétention de faire le tour de la question mais simplement d'apporter quelques éléments de réflexion.

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I. Déclin du talent et fuite des cerveaux

Le premier facteur de réponse se trouve dans une évidence rarement formulée : le déclin du talent (je reprends ici à dessein le titre du livre de H.F. Günther). Toute notre société en témoigne. La France devient peu à peu un pays de sous-doués qui ne pourra éternellement vivre sur ses acquis anciens. La baisse du QI moyen français en 20 ans (4 points en moins pour une moyenne de 98 désormais) a certes de multiples causes mais ne viendra pas démentir mon propos.

L'école (qui n'est que le miroir de la société voulue par le Système) est en crise, elle produit des générations d'analphabètes et de crétins... Oui, ceux qui seront la France de demain... L'abrutissement n'a jamais été si profond chez une population qui n'aspire bien souvent qu'à consommer et à se laisser porter par les vagues du Système. C'est l'inculture satisfaite qui domine aujourd'hui. Nous en avons déjà parlé. Les Français n'ont le goût de rien, ni de penser, ni de créer, ni de travailler. Ils sont trop fatigués. Ils transmettent tout cela à leurs enfants...

fuite-des-cerveaux.gifEn parallèle, les cerveaux quittent la France. Adieux diplômés et chercheurs remplacés par migrants et chômeurs exotiques! Tous ces cerveaux ne reviendront jamais. Ils constituent une perte irréparable, d'autant que leur nombre ne fait qu'augmenter. “Le flux net sortant annuel des personnes nées en France a doublé entre 2006 et 2011 pour s’établir à près de 120 000 personnes en 2011” lit-on dans le Figaro. Si l'on s'en tient à ces chiffres, ce sont donc plus d'un million d'individus parmi les plus qualifiés que l'on perdra en 10 ans. Qui restera-t-il à votre avis ?

II. L'explosion de l'assistanat

Face à une conjoncture économique désastreuse nourrie des conséquences de la mondialisation et de la nullité des pouvoirs publics dans le domaine de l'emploi, la France compte 10% de chômeurs soit 6,5 millions de personnes (toutes catégories confondues).

Parmi ceux-ci, ne nous voilons pas la face, existe un nombre conséquent de gens qui ne font rien, ne cherchent pas de travail et vivent aux crochets de la collectivité. Prenons d'abord les chiffres officiels de la CAF : fin 2015, plus de 2,5 millions de foyers français sont allocataires du RSA ! 2,5 millions de foyers, c'est au moins 7 à 8 millions de personnes, non ?

L'assistanat est devenu un problème majeur pour la France. Nous en avions déjà parlé dans notre article Métier ? Assisté. Les profiteurs professionnels sont de plus en plus nombreux et pondent des tas d'enfants qui seront eux aussi voués à suivre les traces de leurs géniteurs: ne rien faire et profiter du Système ! Ce phénomène est inquiétant de par son ampleur mais surtout de par son caractère profond: ces populations d'oisifs et de cas sociaux dégénèrent de génération en génération! L'oisiveté est la mère de tous les vices dit l'adage... C'est ce que nous avons appelé la « cas-socialisation de la France ». Une triste réalité qui pose déjà d'épineux problèmes car l'aide à outrance constitue un appel d'air pour l'immigration et fait dégénérer des millions de Français.

Le Système continuera sa politique d'assistanat malgré tous les problèmes posés par celle-ci (problèmes financiers notamment, voyez comme les départements sont asphyxiés par le paiement de ces aides). C'est une évidence : les bénéficiaires du RSA et du reste seront de plus en plus nombreux. Plusieurs raisons à cela :

-Le chômage endémique et tout ce qui découle des décennies de libéralisme qui ont mis la France à genoux.

-La facilité de vivre sans rien faire grâce à des aides mirobolantes. Y'a bon la sécu! comme dirait le Docteur Merlin! Français ou étrangers, venez tous vous abreuver à la source du pognon facile. Aucune contrepartie n'est demandée !

-La volonté de l'Etat de garder sous perfusion financière des millions de personnes. Celles-ci sont, de fait, ses obligés. Les masses oisives sont tenues en laisse en quelque sorte. Si elles ne percevaient rien, elles seraient à même de déclencher d'importants troubles sociaux. RSA = un des ingrédients de la paix sociale.

Le redressement économique et moral de notre pays ne semblant pas prévu pour demain, la France sera dans 20 ans un pays qui crèvera littéralement de ses assistés, tant financièrement que socialement et culturellement. Le pain et les jeux seront plus que nécessaires pour tenir la plèbe exotique et crasseuse! Autant dire que ce n'est pas un atout pour notre avenir...

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III. La France colorée

Qui fait des tonnes d'enfants aujourd'hui, mis à part les cas sociaux? Les immigrés extra-européens. Ces derniers, on le sait, sont majoritairement des assistés professionnels. Il suffit de constater à quel point les départements les plus touchés par l'immigration sont souvent ceux où les aides sociales sont les plus développées (Seine-Saint-Denis, Nord...).

Aujourd'hui, les chiffres des naissances non-blanches font froid dans le dos. On les connaît grâce au dépistage de la drépanocytose qui est une maladie génétique ne touchant quasiment que les populations africaines ou antillaises. La France interdisant les statistiques ethniques, c'est le seul moyen pour nous de savoir quelle est l'ampleur du grand remplacement. Les chiffres ci-dessous sont édifiants (source)! En 2015, près de 40% des enfants nés en France n'étaient pas d'origine européenne! Des régions comme la PACA (52%!) ou l'Ile-de-France (73%!) semblent condamnées à court terme à devenir des enclaves africaines où les Blancs seront en grande minorité. Le reste du pays suit la même trajectoire... L'africanisation de la France, prévue dans les années 1930 déjà par un Céline, est devenue réalité. Imaginez dans 20 ans...

Le fait est que même si les frontières étaient fermées aujourd'hui, nous serions tout de même condamnés à l'africanisation. Il y a certes peu de risques qu'elles le soient de sitôt... Les migrations continueront et viendront accélérer la mise en minorité des Blancs. La tour de Babel au lieu de la tour Eiffel! N'oublions pas pour finir que la population « de souche » est vieillissante et qu'elle ne peut faire face, à terme, au flot continu de populations jeunes qui lapinent à tout va. Aujourd'hui déjà, si le taux de natalité français (dont se félicitent politiciens et médias) est supérieur à celui de certains pays voisins, c'est bien grâce à l'apport africain...

IV. Villes et campagnes

La population française étant urbaine à 80%, il est utile de se questionner sur l'avenir de nos villes, là où le changement est toujours le plus rapide. En 40 ans, elles ont tellement évolué... en mal. La fuite de la population blanche de celles-ci ne va faire que croître. Cloaques immondes bourrés de toutes les races sombres et vendues au mondialisme financier et cosmopolite, les métropoles verront leur population se transformer comme jamais. Elles perdront peu à peu leur identité, bafouée par les influences extra-européennes et le phénomène bobo, à l'image de ce qui se profile depuis des années. La gentrification de certains quartiers s'accélérera probablement, menée par tous ceux qui s'accommoderont de la situation grâce à leurs revenus élevés. Pour le reste, ce sera la direction du bidonville... Normal, la France devient un pays digne du tiers-monde.

Les Blancs « normaux » continueront quant à eux leur exode dans ce que le géographe Christophe Guilluy a appelé « la France périphérique ». Les temps seront de plus en plus durs, il va falloir payer et supporter le poids des diverses chances pour la France dont on vient de parler... Le dictature du Système risque en outre de s'intensifier... Campagnes et zones périurbaines profondes deviendront les bases de repli de tous ceux qui voudront se séparer de ce que le Système aura fait de notre pays. C'est là que les Blancs les plus conscients s'organiseront face à une France qui n'en aura plus que le nom et qu'ils pourront retrouver leurs racines et traditions... ainsi qu'un sens à la vie! En attendant de résister activement et non plus passivement à leur disparition programmée? Espérons-le, le temps presse. Il n'a jamais été si tard.

Rüdiger / C.N.C.

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lundi, 03 octobre 2016

Laurent Obertone, Guerilla

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Laurent Obertone, Guerilla

(Ring, 2016)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Obertone connait la France. Ses rouages, ses ressorts secrets. Il sait que tout cela est potentiellement déjà mort, que la structure est branchée sur respirateur artificiel et que « l’incident » qui tranchera les câbles peut survenir à tout instant.

Obertone imagine et montre.

Il imagine le scénario du pire et le pousse à son paroxysme. Ainsi, l’effondrement de la structure France qu’il dépeint se fait en trois jours. Trois jours entre notre situation actuelle et l’univers de Mad Max. Et oui, Laurent Obertone n’y va pas avec le dos de la cuillère!

Certains verront là une forme d’outrance et une dimension « irréaliste ». Mais là n’est pas le fond de l’ouvrage. Ce livre est le récit du « collapse » du système, de sa faillite à tous niveaux. Certes. Mais là n’est pas l’essentiel.

Car Guerilla, plus que l’histoire de l’effondrement, est plutôt le récit de la dépression occidentale, de la xénophilie à outrance, de l’ethnomasochisme total. Guerilla est un constat froid et résolument implacable sur l’état de notre société. Et surtout sur l’état de la psyché de « l’homme blanc » contemporain. De ses manies, de ses tares.

Obertone, par ce texte fort et acéré, prononce une accusation. Une accusation lourde et remuante. Pour formuler son réquisitoire, l’auteur se contente de montrer. Le livre bien qu’œuvre de fiction, et offrant au lecteur des revirements parfois surprenants, parle surtout du réel… Et le constat qu’il en tire est terrifiant.

Dans ce livre vous ne trouverez pas de héros, ou peut-être quelques rares figures attachantes mais résolument désenchantées, lucides. Trop lucides... Les personnages que l’auteur décrit avec une grande acuité sont, pour la plupart, atteints d’une forme de peste intérieure. Cette peste est incurable et nombre des protagonistes que vous rencontrerez à travers les quelques 400 pages du texte en crèveront… Et de manières peu réjouissantes.

obertoneguerilla.jpgDépressifs s’abstenir… Ce texte vous collera au cerveau pendant plusieurs semaines. Et les lueurs d’espérance n'y sont guère nombreuses.

Guerilla est aussi le récit de l’ultra-violence, du déchaînement absolu. Du ré-ensauvagement brutal des villes et des campagnes de l’Hexagone. De la livraison des cités de France aux barbares. D’ailleurs, l’auteur brille par ses descriptions. Il dévoile la violence totale. Pas de fard ni d’entourloupe. Toutefois, à aucun moment nous ne tombons dans le gore et l’outrance. Cela est un beau tour de force.

Vous trouverez aussi quelques passages truculents, car le chaos absolu que décrit ce livre peut être le prétexte à une forme d’humour. Un humour sombre : le meilleur.

Le récit est aisé à lire. Le style est clair, net. Les paragraphes sont courts et accompagnent les respirations du lecteur. Les amateurs de « punchlines » seront satisfaits.

Guerilla est à mettre dans toutes les mains. Certains se diront mal à l’aise en le lisant. D’autres y verront une prophétie. Parfois on vous hurlera dessus, on vous accusera de faire de la sinistrose et d’être un fasciste primaire. Il s’agit incontestablement de très bonnes raisons de l’acquérir et de le lire. Et surtout de l’offrir sur un ton narquois en affirmant : « Tiens, voici la France qui vient. Tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas ».

Jacques Thomas / C.N.C.

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Phänomenologie verlorener Räume

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Phänomenologie verlorener Räume

von Marc P. Ihle

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Massenmigration „schaffen wir“? Wie unser identitärer Kulturraum dabei verlorengeht

Erst verschwinden die Bilder. Dann die Menschen. Sartre schreibt in seiner phänomenologischen Ontologie Das Sein und das Nichts, dass der Blick des Anderen uns als Person konstituiert, ein wechselseitiges Anerkennungsverhältnis, soziale Menschwerdung. Das gilt in analoger Weise für Räume, die unserem sie formenden Blick antworten durch den Wechsel der Bilder, aus deren Rückkopplung der Mensch eines Kulturraumes seine Identität bezieht. Unser Blick bejaht den Raum in seinem gewachsenen Sosein, der Raum schenkt uns seine Bilder, denen die Seele durch die Geburt in ein Volk wie durch einen Initiationsritus verbunden wird. Heimat, das bedeutet Identität, die wir in der Erscheinung unseres Kulturraums vorfinden.

Heimat ist eine Perspektive, ein gemeinsamer Blickpunkt, von dem aus ein Kulturraum gesehen und konstituiert wird. Im Zenit ihrer kulturellen Entwicklung stehend, haben große Völker ihren Raum ganz aus ihrem Genius geformt, wie die Athener ihre Polis und die europäischen Christen das Heilige Römische Reich. Ihre Kulturraumpflege war cultus. Mit dem Niedergang des cultus, der einsetzenden Verwahrlosung des Raumes, beginnt auch der Verfall eines Volkes. Raumgrenzen werden uneindeutig, äußere wie innere Feinde erwachen, und die verwaschene Bildwelt der Nachgeborenen erzeugt eine Erschlaffung, die keinen Gedanken an Abwehr aufkommen lässt. Es braucht keinen Kapitulationsakt, der Raum wird selbst amorph, die Bilder schwinden; andere Völker brechen in ihn ein, mit ihren Bildern und Träumen. Zuletzt erfolgt ein Ikonoklasmus gegen die alten Götter, dann gibt es einen neuen, völlig anderen, fremden Raum.

Phänomenologie im Bruch

Was drängt sich heute unserem raumschaffenden Blick auf, wenn wir über einen deutschen Großstadtboulevard flanieren; sind wir noch zu Hause in diesem ethnischen Eklektizismus? Noch kann man in jedem größeren Ort das Angelusläuten hören, doch man hört es verhalten, fast nicht ohne sich dabei schuldbewusst an die Brust zu schlagen, mea culpa, und sich bei dem Gedanken zu ertappen, wie lange es das noch geben mag.

Ob sich nicht bald der Schrei des Muezzins, der Gong eines Buddhatempels oder die wüste Furie einer Feme hineinmischen wird. Glockenklang hat etwas Unschuldiges und Erhabenes, doch ich nehme wahr, dass ich ihn mit dem Unterton einer Anklage höre: Warum gibt es euch überhaupt noch, ihr Christen? Dieselben Menschen, die sich von ihrem kulturellen Erbe wie von einer vertrockneten Nabelschnur getrennt haben und in den Bildern des Heilands in der Krippe einen furchtbaren Atavismus sehen, würden Minarette jeder Größenordnung tolerieren, allein um sich damit einen phallisch fundierten Ausweis ihrer hybriden Toleranz in den Hinterhof zu stellen.

Unser Raum ist keine frei verfügbare Marktfläche. Es ist der Ort, an welchem unsere Art zu sein eine Selbstverständlichkeit ist. Bilder von hoher symbolischer Erlösungsmacht wohnen ihm inne. Der Zyklus des Kirchenjahres verleiht ihm Struktur. Wir Deutsche benötigen keinen Opernführer, um die Quintessenz der Wagnerschen Meistersinger–Ouvertüre zu verstehen. Wie Thomas Mann über das Werk schreibt, in ihm wohnt deutscher Geist. Welches Schicksal droht unseren romantischen Vorstellungen, jenen Stimmungen, die Caspar David Friedrich unverwechselbar einfing, wenn sie der Bannstrahl des islamischen Bilderverbotes trifft? Nicht nur die Bilder verschwinden; es geht um unsere Art, Mensch zu sein.

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Masse und Macht der „Neuen“

Emanuel Levinas sagt, dass wir im Anderen ein „Antlitz“ sehen, das ihn wie uns selbst zu menschlichen Personen macht. Was ist heute die typische Straßenszene: Eine Gang junger, viriler Nordafrikaner, uniformiert in der flüchtlingstypischen Einheitskluft von Levis und Jack-​Wolfskin, die um einen Bahnhofszugang lungern. Ihre Blicke leer, dunkel, herausfordernd, manchmal sogar hasserfüllt. Sie lächeln nie. Sie scheinen keine Namen zu haben. Sie treten auf als kompakte Masse. Sprungbereit in ihren federnden Bewegungen. Wo ist ihr Antlitz, wo in der unverhohlenen Aggressivität strahlt etwas von der christlichen Idee der Gottessohnschaft durch, der wir in den großen Momenten der Renaissancemalerei begegnen? Ein Mensch, nicht ein Fordernder.

Nach Einbruch der Dämmerung in der Fußgängerzone: Junge, muslimische Paare, gutgekleidet, immer einen Kinderwagen dabei, die Frauen mit Kopftuch. Um Missverständnissen vorzubeugen: Die islamische Kultur ist eine große Kultur mit langer Geschichte, das Kopftuch ein respektables religiöses Symbol. In unseren Straßen, in dieser Massivität, ist es eine Waffe. Manchmal wirken sie wie Patrouillen, die ein frisch besetztes Gebiet arrondieren.

Man ist schnell mit dem Vorwurf mangelnder Empathie. Als wären die uralten Bildräume, die emotionalen und mentalen Galerien der europäischen Völker, nichts als leer stehende Baracken, die sich im Handumdrehen zu riesigen Auffanglagern umwidmen lassen. Es existiert keine Sprache zwischen uns und den sogenannten „Neuen“; schon dieser Begriff in Orwellscher Diktion, als wären die en masse aus namenlosen Nestern der nordafrikanischen Wüste nach Europa drängenden Menschen nichts anderes als potentielle Deutsche mit keiner anderen als der hehren Absicht, unsere womöglich tatsächlich ausgebrannte Kultur zu bereichern.

Das mag in linken Ohren das defätistische Gejammer von Kulturpessimisten sein. Was ist denn schon groß passiert, fragt eine große deutsche Wochenzeitung sinngemäß. Die nervenden Zigeuner mit ihrem infernalischen, markerschütternden Geheul, das sie unter Musik verstehen und sie so begeistert, dass sie die ganze Innenstadt damit beschallen. Rempelnde Levantiner, die meinen, sich auf einem orientalischen Prachtboulevard zu bewegen, statt sich den hiesigen Gepflogenheiten anzupassen. Marginalien, könnte man meinen.

Unser 1453

Doch unser Blick hat sich verändert. Unsere Welt, wie sie war, ist uns genommen worden. Das ist mehr als der übliche historische Wandel. Es ist ein Identitätsbruch, wie ihn Friedenszeiten noch nicht sahen. Die Frage ist nicht abwegig, wie oft wir noch Weihnachten feiern werden, das „reaktionäre“ Christenfest, meine ich, nicht die multikulturelle Begegnungsmöglichkeit mit Glühwein und Falafel am Jahresende. Die Selbstverständlichkeit, mit der wir in unserem Kulturraum von Identität sprechen, uns den gewachsenen Institutionen anvertrauen, ist verloren. Die unhintergehbare Selbstevidenz der Bilder, sie ist fraglich geworden, verfemt sogar, und lächerlich gemacht.

Um es mit einem Terminus Heideggers auszudrücken, wir Europäer sind „Unbehauste“ geworden, große, schwerfällige Minderheiten, die in verlorenen Räumen stagnieren. Die Massenmigration des Jahres 2015 ist irreversibel, unabhängig davon, wie viele noch kommen oder auch wieder gehen. Das ist unser 1453. Nur eine flüchtige Straßenszene, und wir erkennen, wie wir nie wieder sehen werden. Die Phänomenologie unserer verlorenen Räume steht unter dem Diktat fremder Kulturen, die sich einen Raum nach Europa formen werden. Er wird eine andere Sprache haben, nichts von der uns heute noch in Resten vertrauten Klarheit der abendländischen Formsprache. Der auf unseren Straßen tobende, vorerst noch stumme Krieg wird dieser Sprache ihren rohen Klang verleihen.

dimanche, 02 octobre 2016

Alexandre Mendel, La France Djihadiste

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Alexandre Mendel, La France Djihadiste

(Editions RING, 2016)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com 

Impossible d'échapper à l'actualité, ou plus exactement à la réalité, en ce qui fut la période estivale de 2016. Après l'attentat du 14 juillet, il n'y eut quasiment pas un seul jour en Europe sans une attaque ou un attentat... L'Allemagne et la France commençaient à payer lourdement le prix d'une immigration-invasion de masse qui, en plus de nous remplacer, apporte avec elle l'islamisation de notre continent (des rayons halals dans les supermarchés aux terroristes islamiques en passant par le « fameux » burkini). Tout ceci n'est cependant qu'un début, et ce n'est pas La France Djihadiste d'Alexandre Mendel qui nous contredira…

Alexandre Mendel est journaliste, sa plume, il l'a notamment exercée dans Valeurs Actuelles. Sa spécialité est le travail de terrain, ce qu'on a coutume d'appeler le journalisme d'investigation. Etant donné le sujet abordé ici c'est un réel plus, bien que l’entreprise soit risquée. Ce dernier s'est d'abord intéressé aux départs pour la Syrie et son vivier français, la ville de Lunel dans l’Hérault. Sans doute, ses attaches régionales et familiales y sont pour quelque chose.... Au fur et à mesure de ses recherches se dessine un portrait sans concessions, mais réaliste, d'une France que certains ne veulent tout simplement pas voir (ou n'en soupçonnent qu'à peine l'existence).

alexandre-mendel-la-france-djihadiste1.jpgAlors, quelle est-elle cette France djihadiste ? A première vue, et sans minimiser la dangerosité des célèbres « déséquilibrés », elle ne se compose pas de moudjahidines féroces, n’en déplaise aux « néo-croisés ». En effet, il ne faut pas regarder du côté du prophète – dans tout ce qu’il a de belliqueux – mais plutôt du côté de la CAF et du CCAS du coin. Cas-sociaux, petits trafiquants ré-islamisés et paumés constituent le gros des départs pour la Syrie. Leur point commun ? Etre, pour la grande majorité, des enfants d’immigrés. Profils de déracinés nourris à l’occidentalisme plus qu’avec les versets du Coran, ces joyeux drilles rendent désormais la monnaie de leur pièce à tous ces bisounours droit-de-l’hommiste qui les ont traités en victimes pendant tant d’années… Ce n’est donc pas tant le coran qui est à l’origine des nombreuses conversions à l’islam radical -et aux départs pour la Syrie- mais plutôt le monde moderne. Déracinement identitaire, manque de verticalité et crise du sens ont fait beaucoup de mal. Sur ce dernier sujet, ce sont souvent des imams autoproclamés ou des organismes politico-religieux comme les Frères Musulmans qui l’exploitent, voire parfois des services de renseignements…

La France Djihadiste mérite d’être lu et médité. C’est une enquête très bien ficelée qui, au final, dresse un bilan plutôt inquiétant du rapport entre la France et l’islam radical. Car ce n’est pas tellement le message des prêches ou même les attentats qui, en soi, sont préoccupants ; c'est avant tout l’ampleur du phénomène, le nombre de candidats au Djihad, de terroristes, de loups solitaires etc. Mais est-ce si surprenant quand on sait que les gouvernements successifs ont laissé s’installer des enclaves ethnico-religieuses, ces fameuses No go-zones, si bien que l’on peut dorénavant parler d’un maillage territorial conséquent ? Et puis qu’en est-il de tous les musulmans qui ne se reconnaissent ni dans l’islam radical, ni dans les « valeurs de la République » ? Où étaient-ils lors des manifestations pour Charlie Hebdo ? Sont-ils descendus dans la rue après le 13 novembre ? Poser la question c’est déjà y répondre et, dans la perspective d’une « guerre civile » ethnico-religieuse, un tel silence est pesant. Mais dans un pays (de) soumis, est-ce si surprenant ?

Donatien / C.N.C.

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European Resurrection: Identitarianism in Europe

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Erkenbrand Conference

European Resurrection: Identitarianism in Europe


Red Ice will be live streaming the Erkenbrand conference that is taking place in Rotterdam, Netherlands. The theme is European Resurrection: How Identitarianism Will Shape the Future of Europe.

Millennial Woes, F. Roger Devlin & a third mystery guest will be speaking on Tuesday the 27th at 7 pm Central European Summer Time / 1 pm Eastern Daylight Time / 10 am Pacific Daylight Time.