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jeudi, 17 mars 2011

Vintur, le dieu lumineux des montagnes provençales

 

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Vintur, le dieu lumineux des montagnes provençales

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Le nom Vintur, présent uniquement en Provence, apparaît sur trois inscriptions votives datant du IIe siècle. La première a été découverte au XVIIIe siècle, à Mirabel-aux-Baronnies, dans la Drôme, sur le site de Notre-Dame de Beaulieu, par Esprit Calvet. Elle indique VENTVRI/CADIENSES/VSLM (1). La deuxième a été relevée à Apt, dans le Vaucluse, en 1700, par Joseph-François de Rémerville, qui nota : VENTVRI/VSLM/M.VIBIVUS (2). La troisième enfin, fut exhumée, également dans le Vaucluse, lors de fouilles effectuées en 1993 à la Chapelle Saint-Véran, près de Goult : seul VINTVRI restait encore lisible sur un fragment (3). Une question se pose alors : qui était ce mystérieux Vintur, honoré par ces inscriptions ?

Apollon, le Bélénos gaulois

L’on peut lire dans La Provence antique de J.P. Clébert : « Il y a aussi des dieux des sommets comme le fameux Ventur, dieu du vent, qui a donné son nom au mont Ventoux, et à celui de la Sainte Victoire (Vencturus) et probablement dieu Mistral » (4). De même, Patrice Arcelin, dans un article du magazine Dossier Archeologia sur les « Croyances et les idées religieuses en Gaule méridionale », précise à propos des divinités associées aux montagnes : « Les sommets ont également été l’objet de dévotion. On connaît plusieurs noms de divinités qui leur sont liés : le dieu Vintur, d’après une dédicace de Mirabel (Drôme) pour le mont Ventoux : le même nom se retrouve à Buoux dans le Luberon » (5).

Comme souvent, le recours à l’étymologie permet d’éclaircir la question. C’est ainsi que Claude Sterckx explique : « Le théonyme Vintur(os) a été très peu étudié jusqu’à présent. L’alternance Vint/Vind apparaît bien attestée par la série de théonymes certainement apparentés : Vindios/Vintios-Vindonnod/Vintoros. Ils semblent tous basés sur l’adjectif gaulois Vindos : “ blanc, brillant, clair “ ». Interrogé par nos soins, Jean Haudry nous a précisé : « La présence de formes en vind- à côté des formes en vint- me semble favoriser le rattachement à l’adjectif vindos « blanc », mais le flottement entre t et d est surprenant: les diverses formes qui se attachent à vindos ont toujours nd. D’autre part, je ne connais pas de formes en -ur- à côté de formes en -o-. L’étymologie de vindos est incertaine : le rattachement habituel à *weyd- « savoir », « trouver » n’est pas très bon pour le sens, le rattachement à *sweyd- « briller » serait préférable de ce point de vue, mais le *s de cette racine n’est pas un *s- mobile ».

Pour sa part, Claude Sterckx conclut : « Vintur(os) serait donc à comprendre comme “le petit blanc“, “le petit lumineux“, et donc comme une épiclèse vraisemblablement de l’Apollon gaulois dont les autres désignations (Bélénos, Vindios, Albius) ont exactement le même sens (sans la finale hypocoristique) ». Avis partagé par tous ceux qui se sont penchés sur le cas Vintur.

Le théonyme celtique Bélénos est attesté dans l’ensemble du monde celtique continental, puisque des inscriptions ont été retrouvées en Gaule cisalpine et transalpine, en Illyrie et en Norique. Mais c’est dans le sud de la Gaule, en Provence, que son culte était prééminent. Dans son ouvrage de référence La Religion des Celtes, de Vries indique qu’il était à l’honneur surtout chez les Salyens, des Celto-ligures installés précisément en Provence. Le fait que Bélénos soit, selon l’interprétation romaine, le nom de l’Apollon gaulois, divinité « solaire », a fait comprendre cet appellatif comme « le lumineux, le brillant ». Ainsi, selon de Vries, « l’Apollon gaulois a, lui aussi, d’étroits rapports avec le soleil ; son surnom de Belenus suffirait à l’indiquer » (6). On étymologise ensuite par des racines indo-européennes imaginaires, *gwel-« briller ». En réalité, comme le démontre Xavier Delamarre dans son Dictionnaire de la langue gauloise, le théonyme Belenos vient tout simplement de *belo, *bello, « fort, puissant » (7).

Bélénos n’en est pas moins un dieu lumineux, dont les principales fonctions étaient la médecine et les arts. Il était honoré lors de la fête de Beltaine, qui marquait une rupture dans l’année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Parmi ses surnoms plus spécifiquement gaulois, l’on remarque « Iovancocarus » (Juvent- : jeunesse), dieu rayonnant de jeunesse.

En Irlande, Bélénos s’appelait Oengus, le Mac-Oc, c’est à dire le « dieu jeune », décrit dans les récits médiévaux comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». Le Mac-Oc irlandais se nomme Madon au Pays de Galles : les contes gallois insistent sur son caractère solaire, car il est décrit comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». On peut aussi assimiler Bélénos au dieu médecin de la mythologie irlandaise, Diancecht.

Il faut aussi rapprocher Bélénos du dieu germanique Balder (vieil islandais Baldr), dieu de la jeunesse décrit dans l’Edda de Snorri Sturlusson, comme « si beau d’apparence et si clair qu’il en est lumineux ». Joseph Chérade Montbron soulignait, dès le XIXe siècle : « Il est probable que ce Balder est le même que le Belen ou Belenos qu’adoraient les Gaulois. Selon Rudbek, l’étymologie de Balder ou Belenos vient de Bella, se bien porter (…) De là Bol, Bold, Baal et Baldur, puissant, sain » (8). On retrouve là l’étymologie donnée par Xavier Delamarre.

En outre, Bélénos est assimilé à l’Apollon du panthéon classique gréco-romain, dieu du chant, de la musique et de la poésie, mais aussi des purifications et de la guérison. Revenant chaque année au printemps du pays des hyperboréens, situé à l’extrême nord, il était le dieu de la lumière. Sa fonction éminemment solaire est confirmée par ses surnoms : « le blond », « le dieu aux cheveux d’or », « Phoibos », c’est à dire « le brillant », dont les Romains firent Phébus. A en croire l’hymne homérique, Apollon « a l’apparence d’un astre qui luit en plein jour. Des feux sans nombre jaillissent de sa personne, l’éclat en va jusqu’au ciel ». Dieu guérisseur, il était nommé, en Grèce, « Apotropaïos », « celui qui éloigne les maladies » ; à Rome, un premier temple lui fut érigé à la suite d’une épidémie, en 443 av JC et y port le nom d’Apollo Medicus (9). Dans son interprétation romaine du panthéon gaulois, César qualifiait ainsi Bélénos : « Apolinem morbos depellerre », soit « ils croient qu’Apollon chasse les maladies » (10).

Sous le nom de Vintur, qui n’est qu’une épiclèse, c’est à dire une épithète par laquelle nos ancêtres désignaient le dieu dont le nom devait rester occulté, se cache donc le Bélénos gaulois, le Diancecht des Irlandais, l’Apollon des Grecs, l’Apollo Medicus des Romains.

Le Mont-Ventoux

J. Whatmough, dans The dialects of Ancient Gaul, suggère un apparentement entre le nom de Vintur et celui du Mont-Ventoux (11). Il est vrai qu’en Occitan provençal, Mont-Ventoux se dit Mont Ventor selon la norme classique ou Mount Ventour selon la norme mistralienne.

Dès 1904, dans les Annales de la société d’Etudes Provençales, C.M. Clerc écrivait : « Le vrai nom du Mont Ventoux, sur les cartes du XVIIIe s est, non pas Ventoux, mais Ventour. Ce nom dérive indubitablement du nom d’une divinité, Venturius, à laquelle sont dédiées deux inscriptions romaines tracées, l’une à Mirabel, près de Vaison, l’autre à Buoux, au nord du Luberon. Il n’est pas impossible que cette divinité ait été non seulement celle du Ventoux, mais la divinité générale des montagnes de toute la région provençale, divinité d’origine celte ou plutôt ligure. Ce nom dérive, sans doute d’une racine analogue au latin Ventus ».

Si le Ventoux doit bien son appellation à Vintur, celui-ci est nullement le dieu du vent ou du Mistral, ni un dieu local. En effet, il n’existe pas de divinités topiques dans la religion gauloise. Les Gaulois ne divinisaient pas leurs forêts, leurs fleuves ou leurs montagnes. Si le nom de Sequona est associé à la Seine, Matrona à la Marne ou Vosegos aux Vosges, c’est uniquement que ces lieux étaient consacrés à ces divinités et portaient leur nom…

Le sommet du Mont-Ventoux, enneigé tout au long de l’hiver, et recouvert de pierres blanches le reste de l’année, a été consacré à Vintur, le dieu solaire, « le blanc », « le brillant », « le lumineux », en raison de sa blancheur persistance. Quant à la célèbre source du Groseau, au pied du Ventoux, elle a été considérée comme salutaire car protégée par le dieu guérisseur Vintur.

La Sainte-Victoire

De nombreux érudits ont rapproché la toponymie du Mont-Ventoux avec celle d’un autre géant de Provence, tout aussi fameux : la Sainte-Victoire.

Passons rapidement sur la légende qui rattache l’appellation de la montagne à la victoire de Marius sur les Teutons, en 102 av JC. Elle remonte au XIXe s, et fut forgée de toutes pièces par quelques écrivains et journalistes locaux. Walter Scott, qui situe à la Sainte-Victoire un chapitre de son roman Charles Le Téméraire ou Anne de Geierstein, écrit en 1829, donne l’explication (?) suivante : « Le nom de la Montagne, écrit-il, avait été donné par suite d’une grande victoire qu’un général romain nommé Caio Mario avait remporté sur deux grandes armées de Sarrasins portant des noms ultramontains, probablement les Teutons et les Cimbres. En reconnaissance de cette victoire Caio Mario fit vœu de bâtir un monastère sur cette montagne et de le dédier à la Vierge Marie, en l’honneur de laquelle il avait été baptisé ». Défense de rire !

Pour redevenir sérieux, notons que le nom de Sainte-Victoire est inconnu dans les documents avant le XVIIe s.  Le terme de « Victoire » est mentionné pour la première fois en 1653, quand un bourgeois d’Aix-en-Provence, Honoré Lambert, fait le vœu, au cours d’une grave maladie, de restaurer la chapelle et l’ermitage situés au sommet de la montagne, sous le nom de « Notre-dame de la Victoire », et de s’y retirer pour se consacrer à une vie de prière et de contemplation. On ne sait pas si, avec un tel nom, il s’agit de commémorer la victoire de Louis XIII sur les Protestants, ou la bataille victorieuse de Lépante contre les Turcs, même si la première hypothèse semble la plus plausible.

Dans la période précédente, le nom de la montagne est « Venture » ou, sous une forme chrétienne, « Sainte-Venture » ou « Sainte-Adventure », cette appellation figurant encore sur des cartes du début du XVIIIe s, et il n’est question dans les textes que d’un chemin menant à Sainte Adventure (Itinere sancte Adventuro) en 1390, ou à Sainte-Venturie (Sancte Venturie) en 1345.

D’où l’hypothèse émise par Camille Jullian, en 1899, dans les colonnes de la Revue d’Etudes Anciennes : « Sainte-Victoire vient d’un mot celtique, ou ligure, comme Venturi, Venturius ou quelque chose d’approchant. Le nom même de la montagne n’a jamais été Victoria. Lorsqu’on trouve son nom sous sa vraie forme locale et provençale, elle s’appelle Venturi, du latin Ventur et Venturius comme le vrai nom et le nom primitif de Sainte-Victoire. Venturi, Ventoux, c’est tout un. Et dans le passé la distance entre ces deux mots diminue encore. Le Ventoux s’appelle dans les chartes Venturius, et à l’époque romaine, Vintur. Sainte-Victoire et le Ventoux ont donc porté, à l’origine, le même nom celtique ou ligure, nom fort approprié à des sommets d’où semblent partir nuages et vent ». Comme Camille jullian, Charles Rostaing et de nombreux érudits n’ont eu de cesse de rapprocher la toponymie de la montagne Sainte-Victoire de celle d’un autre sommet tout aussi célèbre : le Mont-Ventoux.

Par ailleurs, l’on retrouve en Provence d’autres toponymes dérivant du théonyme gaulois Vintur. Charles Rostaing cite l’exemple du village de Venterol, dans les Alpes de Haute Provence, dont le nom dérive, selon lui, du dieu gaulois. Hypothèse confirmée par le site de construction de l’ancien village : un piton à 1185 mètres d’altitude (12).

Jean-François Delfini, Grande Provence, hiver 2010, n°2.

NOTES

(1)  CIL 12, 1341.

(2)  CIL 12, 1104.

(3)  ILN 04, 143.

(4)  J.P. Clébert, La Provence antique, II, Robert Laffont, 1966.

(5)  Dossier Archeologia, juin 1979, n°35.

(6)  De Vries, La Religion des Celtes, Payot, 1962, 45.

(7)  X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2001, p. 62.

(8)  J. Chérade Montbron, Les Scandinaves : poëme, Maradan, 1801, p. 522.

(9) Tite-Live, IV, 25.3 ; XL, 51.6.

(10) Jules César, De bello gallico, 6,7.2.

(11)  J. Whatmough, The dialects of Ancient Gaul, Cambridge, 1970, p. 117.

(12)  C. Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Laffitte reprints, Marseille, 1973, p. 295.

http://www.grandeprovence.fr/

Jean Haudry répond à Colin Renfrew

JEAN HAUDRY RÉPOND À COLIN RENFREW

 

La_triade.jpgJean Haudry est professeur de linguistique à l'Université de Lyon III, membre du Comité Scientifique du Front national et spécialiste de la question indo-européenne. Il a accepté de nous faire part de ses travaux, ainsi que de ses réactions concernant la parution du dernier ouvrage de l'archéologue Colin Renfrew, L'Énigme indo-européenne (1), qui a suscité de nombreuses polémiques...

 

 

Le Choc : Jean Haudry, retracez-nous votre itinéraire et votre formation univer­sitaire ainsi que les motivations qui vous ont poussé à vous intéresser à la ques­tion Indo-Européenne.

• Jean Haudry : Je suis de formation classique et un grammairien. De là, je suis venu à la linguistique et à la gram­maire comparée, à la linguistique sur le domaine indo-européen. Je suis pro­gressivement passé de l'aspect pure­ment linguistique des questions au contenu des textes que j'étudiais et de là, à la civilisation, à la culture et à la tradition indo-européenne. Voilà com­ment, après avoir fait ma thèse sur l'emploi des cas en védiques, j'en suis arrivé à m'intéresser à ce que j'ai appelé la religion de la Vérité ou la religion cosmique indo-européenne, bien que je ne sois pas un spécialiste d'histoire religieuse. Quand on étudie des textes, on est forcément amené un jour ou l'autre à vouloir les com­prendre un peu mieux et à ne pas se contenter d'en faire un découpage grammatical.

 

Pouvez-vous expliquer brièvement à nos lecteurs qui sont les Indo-euro­péens ?

• Les lndo-Européens sont tout sim­plement ceux qui ont parlé l'indo-euro­péen que nous reconstruisons, c'est-à­-dire la langue commune dont sont issues la plupart des langues d'Europe, toutes sauf le basque, le hongrois et le finnois, et un bon nombre de langues d'Asie, notamment celles d'Iran et d'Inde. Toutes ses langues sont appa­rentées entre elles, et issues d'une langue commune, comme les langues romanes sont issues du latin, tout sim­plement. On peut supposer qu'il y avait un peuple ou au moins une communau­té parlant cette langue commune, comme il y avait une communauté lin­guistique latine parlant le latin. La question qui se pose évidemment est de savoir si c'était un État, un peuple ou un conglomérat de gens n'ayant en commun que la langue. II y a deux hypothèses que l'on peut exclure : c'est celle d'un État, car il n'y a pas d'État dans ces périodes reculées et celle d'un conglomérat, parce qu'il n'y a pas de langues qui soient parlées par des gens qui n'ont rien d'autre en commun. Les Indo-Européens sont donc à peu près ce qu'on appelle un peuple. Et il peut y avoir un peuple sans État. Voilà ce qu'on appelle les Indo-Européens.

 

Quels sont aujourd'hui les polémiques autour de la question indo-européenne ?

• Sur les questions de faits, il n'y a, à ma connaissance, guère de polémiques, mais au contraire un très large accord. Bien entendu, sur un certain nombre de questions ponctuelles, il y a des désac­cords, mais qui n'aboutissent pas à des polémiques. II y a accord tout d'abord sur la notion même de langue indo­-européenne, sur la quasi totalité des points essentiels de phonologie (2), de morphologie, de syntaxe et même de lexique. Or lorsque l'on est d'accord sur tout cela, la reconstruction de la langue est considérée comme quelque chose de sûr. Les divergences com­mencent à apparaître sur la question du peuple, de sa culture, de ses traditions et éventuellement de ses institutions, parce que là, la reconstruction n'est pas directe, mais elle comporte une part d'interprétation. On interprète un cer­tain nombre de mots et on interprète également un certain nombre de textes, de formules héritées et à partir de là, on bâtit des modèles. On peut ne pas être d'accord sur les modèles recons­truits. Par exemple le modèle trifonc­tionnel de Dumézil a mis assez long­temps à s'imposer. Il a été discuté pen­dant longtemps. Ce genre de discussion est parfaitement légitime. S'il n'y avait d'autres discussions que celles là, nous ne pourrions que nous en réjouir. Mal­heureusement, il y en a d'autres qui sont le plus souvent l'affaire de gens qui ne sont pas de la partie, qui n'y connaissent rien et qui prennent des positions sur des questions qu'ils ne connaissent pas, à partir d'a priori extra-scientifiques. À partir de là, on peut naturellement dire n'importe quoi et nier n'importer quoi.

 

Suite à la parution de l'ouvrage de l'archéologue britannique, Colin Renfrew, L'Énigme indo-européenne, qui minimise l'apport de Georges Dumézil et ne tient aucun compte de vos travaux ou de ceux de Jean Varenne, pouvez-vous nous faire part de vos réactions ?

• Je vous surprendrai peut-être en vous disant que c'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Qu'il tienne compte ou non des travaux de X ou de Y, n'a aucune espèce d'importance. S'agissant du travail d'un archéologue, il n'avait aucune raison de tenir comp­te de mes travaux qui n'ont jamais concerné l'archéologie. L'essentiel est le savoir si le modèle qu'il propose permet de rendre compte du phénomè­ne que les linguistes ont défini, celui de la parenté entre les langues indo-­européennes. Là, je doute qu'il y par­vienne, pour une raison très simple : si 'on identifie les Indo-Européens aux Danubiens, même en prolongeant vers l’est et en faisant venir ces Danubiens d'Anatolie, on les fait venir trop tôt vers l'Occident et on ne rend pas compte de leur migration vers l'est, ce qui est gênant. Le deuxième point est que le tableau que nous pouvons nous faire des Indo-Européens par leur tradi­tion, et d'abord par leur tradition for­mulaire, n'a strictement rien à voir avec ce peuple de paysans qui progres­seraient en mettant des terres en cultu­re. Nous avons au contraire l'image d'un peuple assez proche de ce qu'on appelle la société héroïque de l'âge du bronze, donc de quelque chose de rela­tivement récent. Ce n'est visiblement pas la vision du monde d'un peuple de paysans. Donc il y a là quelque chose qui ne va pas. Maintenant, rien ne dit qu'il n'y a pas eu plusieurs vagues d'indo-européanisation. Ce qui me ferait penser à une possibilité de ce genre, c'est que la tradition telle que je la définis est relativement peu repré­sentée dans le monde anatolien, juste­ment chez les Indo-Européens d'Asie mineure. Donc il n'est pas impossible qu'une migration venue d'Asie mineu­re ait constitué une première vague indo-européenne. Mais il y a eu forcé­ment quelque chose d'autre qui s'est passé après pour rendre compte des faits que les linguistes observent. Et enfin le troisième point, celui qui me gêne le plus, c'est le refus de tenir compte des indications du vocabulaire. Parce que le vocabulaire appartient à la langue, il n'y a pas de raison de tenir compte de la grammaire pour attester la parenté des langues et ensuite de refuser les témoignages du vocabulaire quand il contient des indications qui vous gênent. Comme par exemple, quand on y trouve le nom du cheval et que l'on fait venir les Indo-Européens d'une région où le cheval a été intro­duit beaucoup plus tard. Là, l'auteur ne joue plus le jeu.

 

• Propos recueillis par Christophe Verneuil

Entretien paru dans "Le Choc du mois", n°38, mars 1991.

 

(1) L'Énigme indo-européenne, par Colin Renfrew, Flammarion, 400 pages, 160 F.

(2) Étude de la phonétique à travers sa fonction dans la langue.

mardi, 01 février 2011

"Arkaïm", une cité de l'âge du bronze dans les steppes de l'Oural

« Arkaïm », une cité de l’âge du bronze dans les steppes de l’Oural
Exposition au Musée départemental des Merveilles de Tende du 26 juin 2010 au 31 mars 2011

Arkaim, une cité de l'âge du bronze dans les steppes de l'OuralManifestation organisée dans le cadre de l’année France-Russie 2010
Exposition « Arkaïm », une cité de l’âge du bronze dans les steppes de l’Oural, présentée, pour la première fois en Europe,


Cette nouvelle exposition temporaire, présentée jusqu’au 31 mars 2011, permettra de révéler aux visiteurs, la richesse des vestiges découverts depuis 1987 dans les steppes, à l’Est de l’Oural, et leur offira un voyage passionnant dans une cité mystérieuse : Arkaïm.
Il y a 4 000 ans, dans les régions des steppes de l’Oural, l’exploitation de minéraux de cuivre présents sur ses contreforts a permis le développement de grandes colonies fortifiées et très organisées.
Constituant ce que les scientifiques appellent « la Contrée des cités » une vingtaine de structures circulaires qui correspondent à des concentrations urbaines de l'âge du Bronze ont été repérées sur le versant oriental de l'Oural et six ont déjà fait l'objet de fouilles archéologiques. Parmi elles, le site emblématique « d'Arkaim ».

Cadre géographique
La cité d'Arkaïm est située au centre de l'Eurasie, à proximité des contreforts orientaux de la chaîne montagneuse de l'Oural, à l'intérieur de l'oblast deTchélyabinsk, et au nord de la frontière entre la Russie et le Kazakhstan.
Arkaim vue du cielLes paysages de steppes et de forêts-steppes prédominent : bouleaux, pins et mélèzes sont les espèces végétales prépondérantes.

Historique des recherches
La cité d'Arkaïm a été découverte en 1987, lors de la construction d'un grand réservoir d'eau sur la rivière Bolchaïa Karaganka : le site se trouvait exactement dans ce qui devait être le fond du réservoir. Les scientifiques de l'Université d'Etat de Tchélyabinsk ont mené une lutte sans précédent pour sauvegarder ce site unique et, grâce au puissant soutien des savants les plus éminents de Russie, à la participation active de la municipalité de l'oblast de Tchélyabinsk et à l'engagement de l'opinion publique, la construction du réservoir a été suspendue et Arkaïm a pu être sauvée.

Stratigraphie / datation
L'Oural du sud possède un passé historique très riche : la région était peuplée déjà à l'époque moustérienne; au Mésolithique et au Néolithique, le nombre de campements situés sur les Pénéplaine transouralienne de'Arkaimbords des lacs et dans les vallées fluviales est également très important.
A l'âge du Cuivre et à l'âge du Bronze, dans les régions des steppes, le processus de sédentarisation s'accroît fortement et coïncide avec l'apparition des grandes colonies. La mise en valeur des zones steppiques atteint néanmoins son apothéose à l'âge du Bronze moyen, lorsque, suite à l'exploitation des minéraux de cuivre présents sur les contreforts de l'Oural, des colonies fortifiées et organisées commencent à apparaître. Cette période - qui prend le nom de culture de Contrée de cités ou d'Arkaïm-Sintachta – s'insère, par datation radiométrique, dans un intervalle de temps compris entre 2040 et 1690 av. J.-C. et, d'un point de vue chronologique, correspond à l'âge du Bronze final en Europe. Cette phase, dite de la Contrée de cités, peut-être subdivisée en trois étapes principales : ancienne, développée et récente, dont le critère de distinction correspond au changement de forme et d'organisation des colonies fortifiées ainsi que celui de la culture matérielle. Au-dessus des couches datées de la culture d'Arkaïm-Sintachta, la tradition de la construction des villages fortifiés se poursuit avec les porteurs des cultures de l'âge du Bronze final.

Architecture
Vue générale du site d'ArkaimDans le cadre de la Contrée de cités, les cités fortifiées se situent à une distance comprise entre 40 et 60 km les unes des autres. Le lieu de construction choisi se révèle toujours sec et plat, surélevé de quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau, et délimité sur ses côtés par des fleuves et des pentes naturels. Grâce à des recherches archéologiques récentes et à l'observation de photographies aériennes, il a été possible de reconnaître la succession précise des divers systèmes d'aménagements : les structures de forme ovale sont les plus anciennes, remplacées plus tardivement par des structures en forme de cercle ; enfin, les systèmes de fortification rectangulaires sont les plus récents.
La cité d'Arkaïm se distingue des autres cités par l'état d'intégrité unique de ses ouvrages de fortification et de ses sépulcres, mais surtout par l'exceptionnel état de conservation du paysage alentours.

Matériel archéologique : céramique, industrie lithique, armes et bijoux
Les objets découverts lors des fouilles archéologiques témoignent du développement des différents métiers d'artisanat, tels que la poterie, la sculpture sur os, la taille de la pierre et la métallurgie. Tous les objets produits par les habitants Bracelet de Bronzede la Contrée de cités possèdent deux fonctions bien distinctes : utilitaire et sémantique. La poterie, par exemple, est ornée de motifs géométriques qui symbolisent les différentes forces de la nature - cercles, carrés, losanges, triangles, croix gammées - qui se retrouvent également dans l'aspect général des colonies et des constructions tombales. D'autres objets sont également décorés : il s'agit de petites sculptures anthropomorphes et zoomorphes en pierre, de pilons, de coupes en pierre ou de manches d'armes et d'outils.

La plupart des objets découverts proviennent toutefois des sépultures présentes en grand nombre, celles des hommes comme celles des femmes, non moins importantes dans la culture de la Contrée de cités. La tenue funéraire féminine présente ainsi de nombreux éléments de parures, tels que des bandeaux placés sur le front, et décorés de bijoux minuscules en bronze et en or; des pendeloques encadrant le visage de la femme ; des colliers enrichis de diverses amulettes et perles de verroterie ; des bracelets. Les inhumations masculines sont, quant à elles, accompagnées d'un vaste assortiment d'armes : arcs, pointes de flèches, haches de guerre et lances. Dans toutes les sépultures de personnages adultes, on trouve également des récipients emplis de nourriture.

Sépultures et pensée religieuse
Les sépultures d'Arkaïm présentent une organisation complexe : en effet, les anciens habitants de la Contrée de cités les considéraient, non seulement comme de simples tombes, mais aussi comme de véritables asiles pour les défunts ; chaque mort y était enterré avec son outillage funéraire personnel.
Les rites funéraires sont également chargés d'une symbolique complexe. On retrouve différentes typologies d'inhumation, parmi lesquelles les plus frappantes sont sans doute celle des hommes accompagnés d'un char et celle où l'homme et la femme sont inhumés ensemble, dans l'idée probablement d'une union sacrée jusque dans l'au-delà.

Sépulture Arkaim
Sépulture Arkaim

Les sépultures découvertes sur les différents sites de la Contrée decités témoignent d'un système complexe de cultes et de croyances des peuples qui habitaient la région. On peut affirmer que leur religion était de type polythéiste, basée sur l'existence de plusieurs divinités incarnant les différents éléments naturels - eau, feu, soleil, etc.
Faute de documentation écrite, il n'a été possible d'appréhender la pensée religieuse des peuples d'Arkaïm qu'au travers de lamythologie indo-européenne.

Comportement et mode de vie
Reconstitution de l'intérieur d'une maison à ArkaimLes communautés de la Contrée de cités se divisaient de manière tripartite en guerriers, prêtres et artisans, comme c'est typiquement le cas au sein des sociétés indo-européennes. On ne peut toutefois reconnaître l'existence d'un pouvoir détenu par un chef de tribu unique : grâce aux études menées sur les rites funéraires et les sépultures, il a été possible de conclure que la société de la Contrée de cités était en fait hiérarchisée et rassemblée autour d'une élite. L'autorité de ce groupe d'individus n'était pas fondée sur des contraintes économiques mais sur des valeurs religieuses traditionnelles. Les membres de l'élite tenaient le rôle de prêtres et disposaient également d'une position importante dans le domaine militaire. La femme possédait un statut social élevé et la part jouée d'une manière générale par les femmes dans la culture de la Contrée de cités était très développée.

© Texte, photographies, Établissement public de la culture « Réserve de l’histoire et de la culture d’intérêt régional « Arkaïm », ville de Tchéliabinsk, 2010.


samedi, 29 janvier 2011

Jacqueline de Romilly et la bonne Grèce

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Jacqueline de Romilly et la bonne Grèce

par Claude BOURRINET

Assurément, il n’est guère correct de s’en prendre à une défunte et à son œuvre. La seule excuse à donner est que l’académicienne n’aurait pas pris la peine de réfuter ce qui suit. Cependant, le ton dithyrambique et l’encens qui ont accompagné les obsèques de l’illustre helléniste avait de quoi irriter, non seulement parce que la flagornerie, même quand il s’agit d’un mort, horripile, comme si ce supplément d’âme eût l’heur de faire oublier la catastrophe annoncée qui ruine l’enseignement du latin et du grec en France, mais on ne s’est guère demandé, et pour cause, si la bonne dame du Collège de France avait fait tout ce qu’il fallait pour qu’une telle tragédie fût devenue impensable. Il y eut bien des pétitions, des murmures de couloir, mais Jacqueline de Romilly était bien trop intégrée pour ruer comme une bacchante ou poursuivre les assassins du grec comme une Érinye assoiffée de sang.

À vrai dire, je n’ai jamais essayé de lire un de ses ouvrages sans que le livre me tombe des mains, tellement il est farci de bons sentiments, et de cette manie anachronique de démontrer l’impossible, à savoir que les Grecs, c’était nous, les modernes de 1789, de la République etc. Le paradigme politique a radicalement changé, tant le christianisme a bouleversé notre manière de voir le monde et les hommes, l’individualisme, la marchandisation, la coupure avec un ordre holiste du monde ont contribué à broyer ce qui demeurait de l’Antiquité. Au demeurant, Walter Friedrich Otto le dit très bien dans Les dieux de la Grèce; comme le souligne Détienne dans la préface de cet ouvrage fondamental : « il faut […] prendre la mesure de ce qui nous sépare, de ce qui nous rend étrangers à l’esprit grec; et en conséquence dénoncer les préjugés [positiviste et chrétien] qui nous empêchent de comprendre «  les dieux de la Grèce ” ».

Et si, bien sûr, la Grèce est à l’origine de l’Europe, ce n’est pas dans le sens où les héritiers de la IIIe République l’entendent. D’une certaine manière, même si je me retrouve dans cette époque, en en partageant tous les fondements, y compris les plus scandaleux pour un moderne, et qui sont très éloignés de l’idéologie néochrétienne des droits de l’homme, la Grèce antique est complètement différente du monde contemporain. À son contact, on est en présence avec la véritable altérité (en fait notre identité). Hegel disait que pour un moderne, un Grec est aussi bizarre et étrange qu’un chien.

Voilà ce que qu’écrivait Hegel de l’Africain dans La Raison dans l’Histoire : « C’est précisément pour cette raison que nous ne pouvons vraiment nous identifier, par le sentiment, à sa nature, de la même façon que nous ne pouvons nous identifier à celle d’un chien, ou à celle d’un Grec qui s’agenouillait devant l’image de Zeus. Ce n’est que par la pensée que nous pouvons parvenir à cette compréhension de sa nature; nous ne pouvons en effet sentir que ce qui est semblable à nos sentiments. »

Le fondement de la pensée véritable, c’est ce sentiment d’étrangeté, un arrachement aux certitudes les plus convenues, pour parvenir à notre vérité profonde.

Un Grec est plus proche du Sioux, d’une certaine façon, que du kantien.

Maintenant, avec un effort d’imagination et beaucoup de caractère, on peut se sentir plus proche du Sioux que du kantien.

Jacqueline de Romilly n’a eu donc de cesse d’invoquer la Grèce antique pour louer les vertus supposées de la modernité : la démocratie, dont chacun sait qu’elle est une « invention des Grecs », l’égalité, notamment entre hommes et femmes, les droits de l’homme, etc. La presse ne s’est pas fait faute de le rappeler à satiété, comme si le retour à l’hellénisme ne pouvait que passer par les fourches caudines du politiquement correct.

La source des confusions, lorsqu’on s’avise de s’inspirer des théories politiques de l’Antiquité pour définir les modèles organisationnels de la meilleure société possible, est que nous avons affaire à deux mondes différents, et l’erreur de perspective conduit à des décalages conceptuels et symboliques, à des malentendus. Les notions qui font l’objet d’un glissement suprahistorique fallacieux, confinant à l’anachronisme, sont aisément repérables dans cette phrase, tout à fait représentative du style qu’on trouve chez nos universitaires : « Un sens de l’humanité sorti de l’histoire dont les valeurs et les idées sont toujours dans l’actualité, surtout si on a à l’esprit les remises en cause actuelles des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité, au nom du droit à la différence confinant à la différence des droits, du communautarisme encouragé par le clientélisme politique, d’un retour radical du religieux et du patriarcat déniant aux femmes qu’elles puissent être les égales de l’homme ! » (Guylain Chevrier, docteur en histoire, cf. http://www.agoravox.fr)

Tout y est, avec même le ton déclamatoire.

La réduction, dans les classes de collège et de lycée, de l’apport hellénique à la démocratie a de quoi irriter. Luciano Canfora , pour ne parler que du terme « démocratie », a démontré que, dans le préambule à la Constitution européenne de 2003, ses concepteurs, par « « bassesse » philologique », ont falsifié les « propos que Thucydide prête à Périclès » (qui était, de facto, prince – prôtos anêr, dixit Thucydide – d’Athènes) en assimilant démocratie et liberté. La « gaffe » provient de leur formation scolaire, qui leur a révélé que « la Grèce a inventé la démocratie » (« formule facile, tellement simplificatrice qu’elle se révèle fausse », écrit Canfora), sans entrevoir qu’« aucun texte écrit par un auteur athénien ne célèbre la démocratie » ! Celle-là, dans l’histoire des Grecs antiques, a été un régime minoritaire, ramassé dans le temps, qu’il n’a pas été si démocratique que cela (au sens moderne), et qu’il a été méprisé par pratiquement tous les penseurs, à commencer par le premier, Platon, qui lui reprocha d’avoir assassiné Socrate. Il faudrait analyser de plus près ce que dit Aristote, qui est plutôt pour le gouvernement des meilleurs.

D’autre part, la notion d’égalité est aussi un piège : Agamemnon par exemple est le primus inter pares. Il n’est pas question d’égalité entre êtres humains, mais entre aristocrates, entre rois. Thersite en sait quelque chose, qui reçoit de la part d’Ulysse un coup de sceptre pour avoir prôné le défaitisme, et, avant tout, pour avoir pris la parole.

Pratiquement personne n’a remis en cause l’esclavage.

Ce que l’on omet de dire, c’est que, si l’on survole l’histoire hellénique jusqu’à Rome et au-delà, le régime qui s’impose et qui, justifié par les stoïciens, les platoniciens et d’autres, semble le plus légitime, surtout après Alexandre, c’est la monarchie. L’Empire romain est fondé sur cette idéologie, comme l’a montré Jerphagnon.

Qu’en est-il de l’égalité entre l’homme et la femme ? Ce n’est pas à un Grec qu’on va faire passer cette baliverne ! Il en aurait bien ri, lui qui, sur cette question, ressemble beaucoup à un musulman, en remisant son épouse dans le gynécée. Lysistrata est une COMÉDIE, destinée à FAIRE RIRE ! Autant dire que l’idée d’égalité entre hommes et femmes était présentée comme une bouffonnerie.

Je renvoie à Vernant pour ce qui est du « mythe d’Œdipe », qu’il dénonce savamment en montrant que Freud s’était trompé sur toute la ligne.

Loin de moi l’idée de démolir la statue funèbre de Jacqueline de Romilly, mais j’avoue que les éloges actuels m’énervent un peu.

Pour apprécier en profondeur la pensée grecque (et subsidiairement romaine), autant lire Vernant, Jerphagnon (l’exquis !), Friedrich Otto, Paul Veyne, qui me semblent plus incisifs que la bonne dame pour classes terminales…

Claude Bourrinet


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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lundi, 29 novembre 2010

Greek & Barbarian

Greek & Barbarian

F. Roger DEVLIN

Ex: http://www.counter-currents.com/

The Landmark Herodotus: The Histories
Edited by Robert B. Strassler
New York: Pantheon, 2007

Independent scholar Robert Strassler has produced far and away the best English edition aimed at the general reader of the work which remains the fountainhead of the Western historical tradition. Let us hope there is still a fit audience out there for it—men, that is, capable of learning what Herodotus has to teach. Generations of schoolboys at British public schools, German Gymnasia, and American rural academies once read his Histories to learn who they were—in other words, what it meant to be men of the West.

On a first approach, Herodotus’s great work appears a confusing welter of names, colorful stories, digressions, and miscellaneous ethnographic information. I have taught the work to undergraduates and remember students valiantly struggling to discuss “that one King of Wherever, who was fighting that tribe, whatever they were called . . .” In reality, the narrative is carefully—indeed intricately—structured, but in a manner that only becomes clear after repeated readings. What Strassler has done is provide a wealth of maps, indices, cross references, notes, illustrations, and appendices which reduce the preliminary mental effort required merely to grasp this overall structure. The reader can thus proceed more quickly to genuine historical understanding.

It is remarkable that no one in the small, overspecialized world of academic classical studies has ever bothered to attempt such a project. Strassler himself fetchingly admits: “I am not a scholar of ancient Greek and indeed can barely parse a simple sentence in that language” (xlvi). He commissioned a new translation for this edition by Andrea Purvis of Duke University. It is not “dazzling,” as the publisher’s blurb claims, but perhaps something better: unpretentiously accurate, and less mannered than its nearest competitor, David Grene’s 1987 version.

Herodotus grew up in Halicarnassus, an important trading center on the edge of the Greek world, where Greek and Barbarian came into frequent contact. He traveled widely, visiting Egypt as well as many Greek cities; he interviewed public figures and veterans of the events he recounts and gave public readings of his work, which he called the “Inquiries” (historiē in Greek). His great theme is the contrast between Greek and Barbarian, and more particularly the struggle of Greek freedom with Asiatic despotism. The narrative is designed from the beginning to culminate in a description of the successful Greek struggle to repel the Persian invasions of 490 and 480 BC.

Herodotus, like most ancient writers, was concerned with freedom primarily in a political sense. He says nothing about freedom of commerce or religion or conscience or of individual action. All of these may be fine things, but they are ideals which belong to a later age.

During the Cold War, many were inclined to cite the greater efficiency of the market economy as the fundamental distinguishing trait of the West, proudly pointing to our groaning supermarket shelves and favorably contrasting them with Soviet bread lines. Persons used to this way of viewing matters will be especially liable to a feeling of cognitive dissonance when reading Herodotus, who constantly stresses the wealth of oriental despotisms; whereas “in Hellas,” according to one Greek quoted in the Histories, “poverty is always and forever a native resident” (Book 7: chapter 102).

An especially famous and illustrative story, not less significant for being probably unhistorical, concerns Solon the Athenian lawgiver and Croesus of Lydia (immortalized in the expression “rich as Croesus”). After proudly displaying his wealth to his Athenian visitor, Croesus hopefully asks whether Solon in all his travels has “yet seen anyone who surpasses all others in happiness and prosperity?” Solon disappoints him by naming a number of Greeks who lived in relatively moderate circumstances. Croesus indignantly asks “are you disparaging my happiness as though it were nothing? Do you think me worth less than even a common man?” Solon explains that no judgment can be made while Croesus is still alive, for reversals of fortune are too common. (1:30-32) Croesus eventually attempts to conquer the Persians, but is defeated by them and deprived of his kingdom.

The Asiatics as portrayed by Herodotus might be described, for lack of a better word, as accumulators. This applies no less to political power than to wealth. “We have conquered and made slaves of the Sacae, Indians, Ethiopians, Assyrians, and many other great nations” says one Persian grandee matter of factly, “not because they had committed injustices against Persia, but only to increase our own power through them” (7:8). In other words, they are believers in what a contemporary neoconservative journalist might call “national greatness.” They build larger monuments than the Greeks and undertake vast projects such as diverting rivers. It never seems to occur to them that anything might become too big or too organized. When they attempt the conquest of Greece, Herodotus shows them becoming encumbered by their vast baggage trains, unable to moor their multitude of ships properly in tiny Greek coves—generally crushed beneath their own weight like a beached whale as much as they are defeated by the Hellenic armies.

A related Asiatic trait is a failure to acknowledge human limitations. When Xerxes’ invasion is delayed by stormy weather at the Hellespont, he orders the beachhead scourged and branded. His slaves are instructed to say: “Bitter water, your Master is imposing this penalty upon you for wronging him. King Xerxes will cross you whether you like it or not” (7:35). Similarly, there is no real place in the Asiatic’s thought for death, because it is the ultimate limitation on human planning and power. Xerxes weeps while reviewing his army as it occurs to him that all his men will be dead in a hundred years, but decides he must simply put the matter out of his mind.

The Solonian view of happiness as a life well lived from beginning to end, by contrast, begins with the fundamental fact of human finitude. It is this characteristically Greek view which Aristotle eventually formalized and extended in his discussion of happiness (eudaimonia) in the Nicomachian Ethics, and which has continued to influence the best minds of Christendom to this day. The modern “consumerist” mentality, by contrast, might be understood as a relapse into Asiatic barbarism.

The Persians make efforts to buy off Greek leaders. Herodotus describes the wealth of a Persian Satrap named Hydarnes, and then recounts his advice to some Spartan envoys passing through his province on the way to the Persian capitol:

“Lacedaemonians, why are you trying to avoid becoming the King’s friends? You can see that the King knows how to honor good men when you look at me and the state of my affairs. This could be the same for you if only you would surrender yourselves to the King, since he would surely think you to be good men and allow each of you Greek territory to rule over.” To this they replied, “Hydarnes, you offer us this advice only because you do not have a fair and proper perspective. For you counsel us based on your experience of only one way of life, but you have had no experience of the other: you know well how to be a slave but have not yet experienced freedom, nor have you felt whether it is sweet or not. But if you could try freedom, you would advise us to fight for it, and not only with spears, but with axes!” (7:135)

When the envoys arrive in Susa,

At first the King’s bodyguards ordered them and actually tried to force them to prostrate themselves before the King; but they refused to do so, saying that they would never do that, even if the bodyguards should try to push them down to the ground headfirst, since it was not their custom [nomos] to prostrate themselves before any human being. (7:136)

King Xerxes, by contrast, is a great believer in “leadership:” if he were alive today, one might picture him topping the bestseller lists with books on his “Seven Principles of Effective Leadership.” Before invading Greece, he asks:

How could 1,000 or even 10,000 or 50,000 men, all of them alike being free and lacking one man to rule over them, stand up to an army as great as mine? Now if they were under the rule of one man, as is our way, they would fear that man and be better able, in spite of their natural inclinations, to go out and confront larger forces, despite their being outnumbered, because they would then be compelled by the lash. But they would never dare to do such a thing if they were allowed their freedom! (7:103)

At the Battle of Salamis, he has a throne erected for himself on a prominent hill, convinced that his men will fight best knowing they are under his watchful eye.

Herodotus leaves us in no doubt where he stands on this issue; he relates in his own voice that

the Athenians increased in strength, which demonstrates that an equal voice in government has beneficial impact not merely in one way, but in every way: the Athenians, while ruled by tyrants, were no better in war than any of the peoples living around them, but once they were rid of tyrants, they became by far the best of all. Thus it is clear that they were deliberately slack while repressed, since they were working for a master, but that after they were freed, they became ardently devoted to working hard so as to win achievements for themselves as individuals. (5:78)

This comparative lack of emphasis on leadership does not mean the ancients were egalitarian levelers. All successful enterprises must be organized hierarchically, because this is what allows men to coordinate their efforts. The Greeks, in fact, made a proverb of a line from Homer’s Iliad: “Lordship for many is no good thing; let there be one ruler.” Moreover, they greatly honored men who performed leadership functions successfully.

Public offices were, however, always distinguished from the particular men holding them. They did not regard their magistrates as sacred, and none ever claimed to be descended from Zeus. Aristotle defined political freedom as “ruling and being ruled in turn.” In battle, Greek captains fought in a corner of the phalanx beside their men; they could be difficult for an enemy to distinguish.

What allowed Greeks to combine effective organization with political freedom? Herodotus suggests it was a kind of “rule of law.” As a Greek advisor explains to Xerxes:

Though they are free, they are not free in all respects, for they are actually ruled by a lord and master: law [nomos] is their master, and it is the law that they inwardly fear—much more so than your men fear you. They do whatever it commands, which is always the same: it forbids them to flee from battle, and no matter how many men they are fighting, it orders them to remain in their rank and either prevail or perish. (7:104)

In order to appreciate what is being said here, it is important to understand what is meant by law, or nomos. If it were possible to make intelligible to Herodotus such modern legal phenomena as executive orders, Supreme Court decrees, or annually updated administrative regulations, it is more than doubtful whether he would have considered them examples of nomos. These are simply instruments of power, not much different from what existed in the Persian Empire or any despotism. A “rule of law” in this sense makes no particular contribution to freedom. In fact, much of the West’s current predicament results from our traditional respect for law being converted into a weapon against us, rendering us subject to a regime of arbitrary commands disguised as “law” and concocted by an irresponsible power elite hostile to our interests.

It is essential to nomos that it be superpersonal. Often the word can be translated “custom,” which helps one understand that it cannot be decreed by any man, whether King or Hellenic magistrate. Freedom under nomos is not lack of a master, as Herodotus makes clear, but the capacity for self-mastery. In battle, it extends even to the point of demanding total self-sacrifice.

This helps to explain why wealth is dangerous to freedom; the man who becomes used to gratifying his desires comes to be ruled by desire and loses his capacity for self-mastery and sacrifice. When an earlier King of Persia is threatened by rebellion, Herodotus shows him being advised as follows:

Prohibit them from possessing weapons of war, order them to wear tunics under their cloaks and soft boots, instruct them to play the lyre and the harp, and tell them to educate their sons to be shopkeepers. If you do this, sire, you will soon see that they will become women instead of men and thus will pose no danger or threat to you of any future rebellion. (1:155)

The limitations of the Asiatic leadership principle become evident when an Asiatic army loses its leader. It is liable to cease being an army—to become a rabble, a mob of individuals incapable of organization or initiative. A famous episode from later Greek history makes clear how the Greek way was different: In 401 BC, about a generation after Herodotus’ death, an army of ten thousand Greek mercenaries marched into the heart of the Persian Empire in support of a rival candidate for the Imperial title. Their leader was killed in battle and they were stranded hundreds of miles deep in hostile territory. A Persian representative came to accept their surrender and collect their weapons, and was flummoxed to learn the Greeks had no intention of handing any weapons over. Instead, they simply met in assembly and elected a new leader for themselves—exactly as they were accustomed to do in the political assembles of their home cities. They proceeded to fight their way back to Greece with most of them surviving, and the entire might of the Persian Empire was insufficient to stop them. It is safe to say that no Persian army could have equaled the feat.

This spirit of independence and self-reliance did not last forever. The Greek cities wore out their strength through decades of fighting with one another. In 338, they finally fell to Philip, King of Macedon. By 291, Athenians were celebrating the triumphal return of a Macedonian general to their city in hymns describing him as a “living god.” He used the Parthenon to house his harem. Economic historians tell us that the overall Greek standard of living was higher in this later age, however.

Today we see a traitorous leadership consciously abandons our heritage of freedom to a barbarism worse than Persian, buying us off with the bread and circuses of television, shopping malls, and tax subsidies for collaborators, punishing the few who offer even verbal resistance. The reader who still has a mind to do something about this situation might find some lessons in the pages of Herodotus. He would be well advised to take a little time from our current plight to reacquaint himself with what Western man has been.

TOQ Online, April 19, 2009

mercredi, 20 octobre 2010

Un "Stonehenge du Caucase" découvert?

Un “Stonehenge du Caucase” découvert ?

 Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Un archéologue russe a affirmé mardi avoir découvert dans le sud de la Russie les ruines d’un “Stonehenge du Caucase” construit par une civilisation de l’âge du bronze jusqu’ici inconnue.

Andreï Belinskiy précise que d’étranges structures circulaires en pierres ont été trouvées sur le site de l’une des quelque 200 colonies de peuplement remontant à -1.600 avant J-C. découvertes dans le Nord-Caucase par son équipe. Il décrit ces structures comme un “Stonehenge du Caucase“, en référence au mystérieux site mégalithique de Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre.

Ces structures de forme inhabituelle pourraient “avoir un lien avec un calendrier“, soulignant qu’elles ne ressemblaient pas aux granges et maisons retrouvées dans d’autres colonies.

Des objets en céramique découverts suggèrent que leurs créateurs connaissaient l’astronomie et les calendriers, note M. Belinskiy. Cette civilisation n’a laissé aucun document écrit et ses origines ethniques sont inconnues, précise-t-il.

Valentina Kozenkova, professeure d’histoire à l’Académie russe des sciences, juge la découverte “unique et sans équivalent“. Situé entre les mers Noire et Caspienne, le Nord-Caucase possède une grande diversité ethnique. La région a eu jadis des contacts avec des civilisations de Mésopotamie, d’Asie centrale et d’Iran.

Selon M. Belinskiy, les habitants des colonies pratiquaient l’élevage et occupaient des zones montagneuses idéales pour leurs troupeaux. Les colonies possédaient des maisons conçues avec soin et des cours ovales pour le bétail. Découvertes ces cinq dernières années par l’équipe de M. Belinskiy, les colonies ont été construites sur un plateau montagneux.

Les historiens russes et soviétiques ont déjà découvert plusieurs structures de l’âge du bronze en Russie et Asie centrale qui étaient utilisées comme calendriers.

Source : Le JDD.

vendredi, 15 octobre 2010

Noi, Celti e Longobardi

Michele Fabbri:

Noi, Celti e Longobardi

http://www.centrostudilaruna.it/

Nel 1997 Gualtiero Ciola pubblicava un’opera, poi ristampata, che costituiva un originale punto di riferimento per un’adeguata considerazione delle origini etniche dei popoli italiani. Nel suo corposo studio Noi, Celti e Longobardi, Ciola analizza le testimonianze archeologiche e linguistiche che hanno segnato il territorio della penisola italica, fornendo utili indicazioni per seguire nuovi percorsi di ricerca.

Il libro di Ciola è un’opera dal carattere decisamente militante che vuole mostrare le tracce lasciate, soprattutto nei territori settentrionali della penisola, da popolazioni di origine celtica e germanica. Si tratta quindi di un testo particolarmente importante per favorire la ricostituzione di una coscienza identitaria dei popoli padani. Infatti la classe dirigente italiana, soprattutto nell’ultimo mezzo secolo, ha utilizzato massicci flussi migratori di meridionali e di extracomunitari con l’intento di sottoporre la Padania a un processo di denordizzazione che rischia di cancellarne per sempre l’identità etnica.

In una vera e propria controstoria dell’Italia etnica, Ciola col suo libro indica la via della liberazione dai tabù e dai pregiudizi che vengono inculcati dalla cultura di regime, particolarmente insistente nel contesto del mondialismo.

A partire dal secondo millennio a.C. si verifica l’irruzione nella penisola italica di genti ariane che segneranno in modo indelebile le culture del territorio, sebbene a macchia di leopardo, come Ciola mostra nel suo libro. La differenza più evidente fra i nuovi venuti e le popolazioni preesistenti è nel fatto che gli Indoeuropei si caratterizzavano per i culti solari e patriarcali, mentre gli autoctoni celebravano culti matriarcali riferiti alla Madre Terra. Gli Etruschi sono probabilmente gli eredi dei culti matriarcali, anche se la civiltà etrusca fu di gran lunga la più avanzata fra quelle italiche delle origini, e assorbì elementi culturali di civiltà indoeuropee, soprattutto di quella greca.

L’espansione etrusca nella pianura padana venne subito fermata dai Celti che si affermarono in tutta la zona lasciando un vasto patrimonio di toponimi nonché di parole che sono arrivate fino all’italiano moderno. Ciola elenca in tavole apposite una lunga serie di lemmi di origine celtica, di cui i dialetti padani sono letteralmente infarciti. Proprio per cancellare queste tracce di cultura nordica la classe dirigente italiana ha sempre cercato di oscurare le culture dialettali, soprattutto settentrionali, sia col regime liberale, sia con quello fascista, soprattutto con quello democristiano, e ancora di più con l’attuale sistema mondialista. Assai più ampia tolleranza, invece, è stata mostrata verso i dialetti meridionali…

La parte nord-orientale della penisola era abitata dai Veneti, popolazione di origine indoeuropea che l’autore ritiene ascrivibile anch’essa all’ethnos celtico. Si tratta di una questione storiografica ancora dibattuta, sulla quale Ciola propone numerosi spunti di approfondimento.

Molte feste popolari sono chiaramente ispirate alle feste solstiziali celebrate dai Celti, e talune sono state cristianizzate, come la festa della Candelora, che originariamente era la festa della dea celtica Brigit.

Purtroppo in Italia è sempre esistito un malanimo anticeltico che risale ai tempi dei Romani e che si è perpetuato nel Risorgimento e nel fascismo, che hanno cercato di inculcare l’idea di un’Italia “schiava di Roma”: un dogma che ancora oggi viene propagandato dai governi italiani, con l’aggravante del mondialismo, di cui la classe politica è totalmente succube.

Un altro momento importante per la formazione delle identità etniche italiane è l’arrivo dei Germani col crollo dell’Impero Romano. L’invasione dei “Barbari” rappresenta un significativo apporto di sangue nordico nella penisola: i Germani si caratterizzavano per un solido senso della stirpe e per una più accentuata divisione in caste della società. Tuttavia nessuna tribù germanica riuscì a dare un assetto stabile al territorio, aprendo la strada alla riconquista bizantina e alla formazione del territorio pontificio.

L’invasione longobarda fu l’ultima occasione di instaurare un regno “nordico” in Italia. La questione, com’è noto, fu ampiamente dibattuta al tempo del Risorgimento, suscitando l’interesse anche di personalità importanti come Alessandro Manzoni. Sta di fatto che la strenua resistenza bizantina, la diplomazia papale e l’intromissione dei Franchi resero impossibile ai Longobardi la conquista dell’Italia.

Tuttavia l’apporto culturale longobardo ha lasciato tracce significative in numerosi vocaboli, nei toponimi, nonché nelle caratteristiche razziali soprattutto nel Nord Italia e in Toscana.

La diffusione dei Longobardi in Toscana ha dato origine anche a particolari teorie sul Rinascimento. Lo studioso tedesco Ludwig Woltmann sosteneva che il Rinascimento, che ebbe in Toscana la sua sede privilegiata, era un fenomeno essenzialmente nordico: un’aspirazione alla libertà e alla curiosità intellettuale che è molto meno sentita nelle culture mediterranee. In effetti l’arte toscana di quell’epoca presenta caratteri assai poco meridionali: simbolo del Rinascimento fiorentino sono le Grazie e la Venere del Botticelli, che hanno un aspetto decisamente ariano!

L’ultima parte del libro passa in rassegna tutte le regioni italiane delineandone la composizione etnica che è chiaramente celtico-germanica al Nord, con un consistente apporto celtico nelle Marche e con influenze umbre che, secondo Ciola, sono da far risalire a elementi proto-celtici. L’elemento etrusco è diffuso al Centro, ma in Toscana è frammisto a una consistente presenza longobarda. Nel Sud, invece, nonostante alcuni insediamenti longobardi e normanni, durarono a lungo le occupazioni musulmane, e ancor oggi prevalgono elementi di origine meridionale e levantina che determinano le tipiche caratteristiche psicorazziali della popolazione locale.

Il saggio di Ciola è opera di notevole erudizione, ricca di indicazioni che possono essere utili anche in ambito accademico, ma soprattutto è un invito a non dimenticare i valori delle culture nordiche che hanno segnato per tanti secoli la nostra civiltà: la sete di libertà, l’aspirazione alla giustizia, la fedeltà alla parola data, il coraggio, il senso dell’onore…

Si tratta di espressioni che rischiano di scomparire dal vocabolario, in un contesto come quello del mondialismo, dove dominano la menzogna, l’inganno, la truffa, il doppio gioco: gli ingredienti della società multicriminale.

Noi, Celti e Longobardi è un libro che ha il sapore di una boccata di aria fresca nell’ambiente asfittico della cultura ufficiale, e ha potenzialità dirompenti per la mentalità dominante, bigotta e conformista al di là di ogni ragionevole immaginazione.

* * *

Gualtiero Ciola, Noi, Celti e Longobardi, Edizioni Helvetia, Spinea (VE) 2008, pp.416, € 27,00.

lundi, 11 octobre 2010

Destruction de la mémoire européenne: pour les Turcs, Allianoï n'est qu'une "invention" d'archéologues

Destruction de la mémoire européenne : pour les Turcs, Allianoï n’est qu’ une « invention » d’archéologues

La vallée où se trouvent les ruines de l’antique cité grecque d’Allianoï (ouest de la Turquie) sera dans quelques semaines transformée en lac artificiel, destiné à l’irrigation de 8 000 hectares de terres agricoles. La mise en eau du barrage de Yortanli, dont la construction s’est achevée en 2007, vient en effet d’être programmée pour la fin de l’année. Une décision qui sème la consternation dans la communauté scientifique.

Dans les prochaines semaines disparaîtront à jamais les fondations de l’hôpital de Galien, l’un des pères de la pharmacie, né dans la ville voisine de Pergame au 2e siècle de notre ère. Puis, ce seront les thermes, avec leur bassin encore alimenté par une source d’eau chaude et protégés par des murs hauts de cinq mètres, la salle aux colonnes monolithes, les mosaïques et les allées couvertes qui disparaîtront sous le sable, après avoir été recouverts d’un illusoire enduit de protection rosâtre. Les archéologues, interdits sur le site, assistent impuissants au massacre. « Il n’y a pas, au monde, de bains chauds, de centre de santé aussi bien conservés », se désole le professeur Ahmet Yaras, qui souligne que 80 % du site n’a pas encore été fouillé.

Pour l’archéologue, le sable et le ciment saupoudrés à la hâte par les Turcs sur les vestiges ne suffiront pas à préserver ces derniers sous 30 mètres d’eau. « Et même s’ils étaient protégés, dans 50 ans, la sédimentation due au barrage atteindra 15 ou 16 mètres, ajoute-t-il. Il faudrait être fou pour tenter d’exhumer à nouveau ces vestiges à une telle profondeur. »

« Allianoï ? C’est juste une source d’eau chaude », commente, goguenard, un cultivateur de coton, tomates et maïs du coin, qui voit dans la mise en eau du barrage une excellente chose pour ses affaires. Il ne fait d’ailleurs que reprendre les propos du ministre turc de « l’Environnement » qui affirmait fin août : « Allianoï n’existe pas, c’est une invention. Il y a juste une source chaude, comme on en trouve dans toute la Turquie. » Une déclaration qui a scandalisé la communauté scientifique, conduisant les représentants du Conseil international des monuments et des sites (Icomos), du programme européen Europa Nostra et de l’Union des archéologues européens à adresser une lettre au gouvernement turc l’enjoignant de tout faire pour préserver « l’héritage commun » d’Allianoï.

Les commentaires du ministre turc de la « culture » sont encore plus cyniques : « Après tout, Allianoï est resté sous terre pendant longtemps, il a fallu des fouilles pour l’en sortir. » La négation même de l’archéologie…

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Gustav Kossina: una arqueo-filo-logia indoeuropea

GUSTAV KOSSINA: UNA ARQUEO-FILO-LOGÍA INDOEUROPEA


Sebastian J. Lorenz
Según Alain de Benoist existen actualmente dos tesis mayoritarias sobre el origen de los indoeuropeos: la germano-nórdica y la ruso-meridional. La primera de ellas tuvo gran aceptación, obviamente, en el ámbito alemán. Así lo entendió Karl Penka, a quien debemos la ecuación “indoeuropeo = dolicocéfalo rubio de ojos azules”, afirmando que «los arios puros sólo están representados por alemanes del norte y los escandinavos». Otro afecto a esta tesis, representante de un germanismo más académico y relativamente –o ingenuamente- desideologizado fue Gustav Kossinna, filólogo y arqueólogo alemán, autor de numerosas obras sobre el origen, la prehistoria, la civilización y la expansión de los germanos (Urgermanen), que hizo de la arqueología alemana una ciencia nacional, si bien su instrumentalización política posterior por el nacionalsocialismo tuvo fatales consecuencias.
Kossinna afirmaba que «el carácter y la civilización alemana, en su vigorosa supremacía, no tienen ninguna necesidad para sostener su expansión futura, o incluso para la seguridad de su existencia, de referirse a títulos de propiedad de pasados milenios, como han hecho otras naciones, no sin violentar los hechos históricos. Nosotros los alemanes, y con nosotros todos los otros miembros de la familia germánica, no podemos dejar de estar orgullosos y de admirar la fuerza del pequeño pueblo nórdico, viendo cómo sus hijos conquistaron en la prehistoria y en la antigüedad, toda Escandinavia, se propagaron durante la Edad Media por toda Europa y, en nuestra época, en las regiones más lejanas del globo».
En el texto precedente encontramos todos los ingredientes de la ideología pangermanista: alusión a la “vigorosa supremacía” germana, referencia a la “expansión futura”, demostración de orgullo y admiración por el “pueblo nórdico” y solidaridad pangermanista (la “familia germánica”). Por si fuera poco, Kossinna subrayó, en numerosas ocasiones, la “fuerza imponente de las razas en el pasado”, afirmando que a las regiones cultural y arqueológicamente delimitadas –como la germánica- les corresponden también pueblos y tribus muy definidos étnicamente. Asimismo, se opuso siempre a la supuesta barbarie de los antiguos germanos, y frente a la creencia “ex oriente lux” (la luz viene de Oriente) como punto de partida de toda irradiación cultural, él señalaba el Norte de Europa como fuente de inspiración de toda civilización superior.
Kossinna quiso “sacar del anonimato” a los pueblos indoeuropeos y, especialmente, a los germanos que habían habitado antiguamente territorio alemán, de los que estaba convencido que eran racial e intelectualmente superiores, siempre desde su perspectiva esencialista de la etnicidad: la historia de una etnia germánica podía ser reconstruida a través de su cultura material arqueológica, interpretando la existencia de rupturas o vacíos arqueológicos en términos de migración y difusión cultural (Methode Kossinna). «Kossinna asumía que la continuidad cultural en un área determinada significaba invariablemente continuidad étnica y que las culturas arqueológicas eran inevitablemente un reflejo de la etnicidad». De ahí el uso constante de la relación entre Kultur y Volk a través de las expresiones Kulturgruppe (grupo cultural o étnico) y Kulturgebiete (área cultural), para rastrear complejos culturales más extensos, como lo correspondientes a germanos, celtas o eslavos, hasta retrotraerlos a períodos tan remotos históricamente que no permitiera diferenciarlos entre sí, esto es, que sólo fuera posible distinguir entre indoeuropeos y no indoeuropeos.
Gustav Kossinna situaba la patria ancestral entre el norte de Alemania y el sur de Escandinavia, y como el último pueblo migratorio de los indoeuropeos era precisamente el germano, concluyó que también era aquélla la cuna de los primeros indoeuropeos, lo que le llevó, asimismo, a considerar que los germanos habían sido los menos “contaminados” por otros pueblos al haber permanecido en su solar originario. Así, el pueblo bárbaro por excelencia a ojos de los civilizados romanos podía afirmar ya su preeminencia sobre todos los pueblos arios, ya que todos ellos, incluidos los helenos, los latinos, los celtas y los eslavos habían salido de su tierra ancestral.
Gustav Kossinna pensaba que «la raza nórdica dolicocéfala ha debido desarrollarse a partir de estas dos razas del Paleolítico superior, la de Cromagnon y la de Aurignac-Chancelade, durante el primer Neolítico o el Mesolítico que sigue a la glaciación y se considera el inicio de la Edad de Piedra». De hecho, la arqueología documenta un desplazamiento del elemento cromañoide desde Europa occidental hacia el Báltico. El reconocimiento del mundo hacia los métodos arqueo-filo-lógicos de Kossinna se vió empañado, no obstante, por la tensión ideológica originada en el seno de los teóricos afectos al nacionalsocialismo como Rosenberg, Darré, Wirth y Günther. En el ámbito científico alemán de la primera mitad del siglo XX, sin embargo, se fueron imponiendo las tesis de Gustav Kossinna sobre la arqueología nórdica, que hacía provenir del norte de Europa las sucesivas migraciones de pueblos indoeuropeos –en dos troncos principales, indogermano e indoiranio- que fundarán la India Védica, el Irán Zoroástrico, la Civilización Griega, el Imperio Romano y la Europa Germánica medieval.
No obstante la diversidad de ubicaciones de la urheimat de los indoeuropeos, y una vez olvidados los excesos nazis sobre la patria originaria, durante la segunda mitad del siglo XX, se volvió a recuperar la tesis nord-europea propuesta por autores como Penka y Kossinna. Romualdi subrayaba que, de hecho, «los nombres de árboles y de animales comunes a la mayor parte de los lenguajes indoeuropeos, como también los términos que aluden al clima y a la división del año, nos hablan de regiones nórdicas. Los indoeuropeos conocieron la primavera, el verano y el invierno, pero no el otoño (…)».
Adriano Romualdi señaló posteriormente «el estrecho parentesco entre las lenguas indoeuropeas obligaba a deducir que todas ellas derivan de una única lengua originaria (Ursprache), que había sido hablada por un único pueblo (Urvolk) en una antiquísima patria de origen (Urheimat), para ser difundida posteriormente en el curso de una serie de migraciones por el inmenso espacio que se extiende entre el Atlántico y el Ganges (…). La difusión de las lenguas indoeuropeas representa la expresión de un pueblo que vive en una misma área geográfica, en una cerrada comunidad de cultura y civilización y que permite compartir expresiones referidas a la flora, la fauna, la economía y la religión». En esta área de clima frío y húmedo, con nieblas y hielos permanentes y largas estaciones de tenue luz solar, se habría formado –según Romualdi- el tipo nórdico de pigmentación, cabello y ojos claros, a partir del elemento Cromagnon y de su hibridación con el hombre de Aurignac, dando lugar a las subrazas dálica y nórdica (las razas rubias por excelencia) con unos duros criterios selectivos.
De esta forma, se pasó del conocido aforismo indoeuropeo, acuñado con fines propagandísticos de remisión a una originaria “unidad étnica”, «urvolk, urheimat, ursprache» (un pueblo, una patria, una lengua), al temible e imperial «herrenvolk» alemán (pueblo señorial), lo que ya hace prever una manipulación de la identificación con todo lo “indogermano”. Pero el “problema indoeuropeo” fue realmente una cuestión de identidad estrictamente europeo. Cuando todavía se creía que la luz civilizadora vino de Oriente (ex oriente lux), aparecieron los “arios” como pueblo originario y primigenio (ariervolk), cuyas posteriores migraciones hacia Occidente habrían colonizado toda Europa.
Entonces se adoptó el nombre de “indogermanos” (y posteriormente, el de “indoeuropeos”), uniendo las dos ramificaciones extremas de aquel pueblo misterioso (indoiranios al este, germanos al oeste) que, posteriormente, fundamentándose en las descripciones físicas que los autores clásicos hacían de sus individuos (altos, fuertes, rubios y de ojos azules), confirmadas por las pruebas arqueológicas y antropológicas halladas en Escandinavia, Alemania septentrional y el Báltico, entonces los nazis acuñaron la denominación exclusiva de “nórdicos” …, aprovechando que el Rin pasa por la Germania, como hubiera escrito un Tácito latino ofuscado por la decadencia de los romanos frente a la vitalidad de los bárbaros germanos.

mercredi, 14 avril 2010

D'où venaient les premiers Américains?

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

D’où venaient les premiers Américains ?

 

clovis.jpgLorsque les Européens de l’époque de Christophe Colomb arrivèrent en Amérique, ils trouvèrent sur place des hommes qui ressemblaient plus à des Asiatiques (Chinois. Japonais ou Coréens) qu’à toute autre population. Depuis lors, l’opinion a prévalu selon laquelle les ancêtres des Indiens d’Amérique auraient émigré à partir de l’Asie du Nord. en suivant le détroit de Behring, via la Sibérie et l’Alaska, il y a environ 12 000 ans. La culture de Clovis, découverte en 1932 au Nouveau-Mexique et qui a pu être datée de 11 500 ans, a donc été longtemps considérée comme la première culture humaine qui se soit développée sur le sol américain. Ce sont les héritiers de cette culture qui auraient progressivement peuplé tout le Nouveau Monde. Mais plusieurs faits nouveaux ont récemment conduit les chercheurs à remettre en cause cette théorie, dite “Clovis First».

 

L’un de ces faits est la découverte à Monte Verde, au Chili, par Tom D. Dillehay, de l’Université du Kentucky, d’un ensemble d’artefacts humains vieux de 12 500 ans, soit un millénaire de plus que la culture de Clovis, alors que cette dernière se situe beaucoup plus au nord. C’est également le cas d’autres artefacts qui ont été découverts depuis dans un abri rocheux situé à Meadow Croft, près de Pittsburgh, en Pennsylvanie.

 

A ces données archéologiques s’en ajoutent d’autres, de type anthropologique. Plusieurs crânes ou squelettes vieux de plus de 8000 ans retrouvés en Amérique du Nord ou du Sud présentent en effet des caractères très différents de ceux des populations mongoloïdes. Le plus célèbre est le squelette remarquablement conservé de l’homme de Kennewick, découvert en 1996 sur les berges de la rivière Columbia, dans l’État d’Eastern Washington. Ce squelette, daté au radiocarbone de 9400 ans, présente des caractères typiquement européens. Il en va de même de la femme de Pehon, âgée au moment de sa mort d’environ 25 ans, qui a été retrouvée en 1959 dans la banlieue de Mexico et a été datée récemment de quelque 15 000 ans. Par ailleurs, un squelette de femme ("Luzia») découvert au Brésil et vieux d’au moins 11 500 ans présente, lui. des caractères typiquement négroïdes semblables à ceux des habitants primitifs de l’Australie et de la Polynésie.

 

L’ancienne population européenne présente en Amérique pourrait avoir été apparentée aux Aïnous, qui vivent actuellement dans l’île japonaise de Hokkaïdo. Elle serait donc elle aussi passée par le détroit de Behring. Cependant, Denis Stanford et Bruce Bradley, de la Smithsonian Institution, pensent qu’il pourrait très bien s’agir d’Européens de l’Ouest, qui auraient traversé l’Atlantique Nord à une période très reculée. Les deux chercheurs s’appuient notamment sur la ressemblance frappante existant entre les plus anciens outils de pierre taillée mis au jour en Amérique et l’industrie solutréenne attestée en Espagne et dans le Sud-Ouest de la France il y a 20 000-16 000 ans.

 

L’hypothèse qui prévaut désormais est donc celle d’un peuplement de l’Amérique beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Celui-ci pourrait avoir commencé au pléistocène, il y a au moins 30 000 ans. à la fois en provenance de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie.

 

(Sources: New York Times. 30 juin 2002: National Geographic, septembre 2002: Science Insights News. décembre 2002. In Eléments N°111)

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lundi, 08 mars 2010

Archéologie de Haithabu, port viking

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1986

Archéologie de Haithabu, port viking

haithabu.jpgHaithabu, c'est un ancien port du Schleswig-Holstein qui fut un grand centre commercial à l'époque des Vikings. C'est aujourd'hui un site archéologique de première importance pour comprendre le fonctionnement global du commerce en Europe au cours du premier millénaire de notre ère. Haithabu, écrit Herbert Jankuhn, s'est constitué par le hasard de l'histoire, quand les relations commerciales en Europe du Nord et de l'Ouest se sont progressivement modifiées au contact d'un empire franc dont le poids venait de basculer vers l'Austrasie, autrement dit sa partie septentrionale largement germanisée.

 

Avec les Mérovingiens et les Carolingiens, le poids politique de l'ensemble franc se focalise donc sur la côte septentrionale de la Méditerrannée et l'arrière-pays provençal et rhodanien en bénéficie. Les côtes de la Mer du Nord, avoisinant, en Zélande, le delta des fleuves (Rhin, Meuse, Escaut), acquièrent une importance stratégique et économique qu'elles ne perdront plus. Dès la fin du VIème siècle, ce glissement vers le Nord finit par englober la Scandinavie. La presqu'île "cimbrique", c'est-à-dire le Jutland et le Slesvig, bénéficiera de cette évolution, en marche depuis les Romains. Les découvertes archéologiques démontrent que les Germains des côtes frisonnes (néerlandaise et allemande) ainsi que leurs congénères de l'arrière-pays entretenaient des relations commerciales suivies avec l'Empire romain. Les voies de pénétration de ces échanges sont 1) la mer et 2) les grands fleuves (Rhin, Weser, Elbe, Oder, Vistule).

 

En traversant l'isthme du Slesvig, le commerce germano-romain touche le bassin occidental de la Baltique. Par l'Oder et la Vistule, il accède au bassin oriental. Entre le cours inférieur de la Vistule et la côte septentrionale de la Mer Noire, les Germains commercent avec les établissements coloniaux grecs. Depuis la préhistoire et depuis les premiers mouvements des peuples indo-européens, ces axes fluviaux existent: avec l'Empire romain, le trafic s'y fait simplement plus intense. Les invasions hunniques, qui réduisent à néant le pouvoir conquis des Goths, établis entre la Baltique et la Mer Noire, éliminent toutes les possibilités d'échanges portées par cet axe fluvial oriental. Plus tard, l'axe central de l'Oder cessera, lui aussi, de fonctionner à cause des Huns. L'axe occidental, celui du cabotage le long des côtes de la Mer du Nord, sera le dernier à s'effondrer. A Vème siècle, le commerce avec la Scandinavie diminue pour connaître son intensité minimale à la fin du VIème siècle. Mais, à la même époque, avec Théodoric le Grand, Roi des Ostrogoths fixés en Italie, l'axe central reprend vigueur, tandis que la littérature épique germanique prend son envol.

 

Les produits échangés le long de ces axes fluviaux et maritimes sont essentiellement l'ambre et les fourrures. L'irruption des Avars dans l'espace danubien, vers 565, ruine une seconde fois ce réseau d'échange italo-baltique. Après les Avars, les tribus slaves s'emparent de l'Europe centrale, isolant la zone baltique et coupant les voies d'échange qui, depuis des siècles, voire un ou deux millénaires, reliaient la Baltique à la Méditerranée. Ce blocage par les Avars et les Slaves redonne vigueur à la région flamande-frisone centrée autour du delta des grands fleuves: l'Ile de Walcheren en Zélande (avec le port de Domburg) et Dorestad, au sud-ouest d'Utrecht, prennent, à cette occasion, une dimension nouvelle.

 

Ce va-et-vient continuel entre l'Est et l'Ouest, Herbert Jankuhn, auteur d'un ouvrage remarquable sur le site de Haithabu, révèle, finalement, l'importance des grands fleuves (Rhin, Meuse, Escaut) pour l'échange des marchandises entre le Nord scandinave et le Sud gaulois et méditerranéen.

 

Et Haithabu, port ouest-baltique, comment acquiert-il son importance? Quand l'ère viking s'amorce officiellement avec le pillage, le 8 juin 793, du monastère anglais de Lindisfarne, la Scandinavie a déjà, pourtant, un passé pluriséculaire, marqué de mouvements migratoires vers le midi. Le territoire de la Scandinavie ne peut accepter une démographie trop dense. Les côtes norvégiennes, ouvertes sur l'Atlantique, ne sont guère propres à l'agriculture intensifiée. La Suède, à l'époque couverte d'épaisses forêts, permet certes une colonisation intérieure, mais clairsemée. Le Danemark possède des terres fertiles à l'Est mais chiches à l'Ouest, où la côte ne permet, de surcroît, la construction d'aucune installation portuaire digne de ce nom.

 

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Avant César, dès la tragique aventure des Cimbres et des Teutons, ce sont des raisons identiques, d'ordre géographique et démographique, qui ont poussé les Scandinaves à émigrer vers le Sud. Aux VIIème et VIIIème siècles, une nouvelle émigration massive commence: d'abord vers les îles de la Mer du Nord, les Shetlands, les Orkneys et les Hébrides. Elles porteront les Scandinaves partout en Grande-Bretagne, en Irlande, en Normandie, en Sicile et dans les plaines russes.

 

 

 

C'est donc dans la foulée de ce mouvement migratoire, parfois violent, que Haithabu connaîtra son apogée. La localité est située au fond d'un "fjord" de plaine, sans falaises, situé sur la côte baltique du Slesvig. Le fond de cette baie, la Schlei, devenue navigable à partir du VIème siècle, constitue le prolongement le plus profond de la Baltique en direction de la Mer du Nord. D'Haithabu à celle-ci, la distance est la plus courte qui soit entre les deux mers nordiques sur l'ensemble territorial de la presqu'île du Jutland-Slesvig. Danois, Frisons, Saxons et Wendes/Obotrites (tribus slaves) se juxtaposent dans la région.

 

Stratégiquement, la région, depuis l'Eider, petite presqu'île s'élançant dans la Mer du Nord, en face d'Héligoland, en passant par le tracé de la rivière Treene, constituait, sans doute depuis, plusieurs siècles, la zone idéale pour transborder des marchandises et pour couper par voie terrestre, en évitant de contourner le Jutland sans port  -ce qui constitue un risque majeur en cas de tempête-  sur une mer qui, de surcroît, est dominée par de violents vents d'Ouest, provoquant énormément de nauvrages de voiliers.

 

Haithabu doit donc son existence au commerce entre la Rhénanie et le Delta friso-flamand et le Gotland suédois. Les Suédois, entretemps, ont pris pied en Finlande, dans les Pays Baltes et dans plusieurs territoires slaves. Des Suédois se fixent au Sud du Lac Ladoga, fondent Novgorod, puis Kiev, et ouvrent les voies du Dnieper et de la Volga, restaurant l'axe gothique perdu lors de l'invasion des Huns et contournant le verrou avar qui bloquait l'espace danubien. Par la maîtrise de ces fleuves, les Scandinaves entrent en contact avec Byzance et l'Islam. Le commerce nord-occidental en direction de ces régions passera dès lors par Haithabu. Du Danemark à Bagdad, s'inaugure une voie commerciale, aussi importante géopolitiquement, sans nul doute, que celle que voulut recréer Guillaume II, Empereur d'Allemagne, en construisant le chemin de fer Berlin-Bagdad. Le souvenir de la gloire d'Haithabu doit nous laisser entrevoir les potentialités d'une connexion du port de Hambourg, héritier d'Haithabu, avec le nouveau Transsibérien soviétique (Cf. VOULOIR no. 31).

 

Les sources arabes (Ibn Faldan) nous renseignent sur les modalités de transaction dans l'espace aujourd'hui russe, dominé jadis par les Varègues suédois. Les Scandinaves rencontrent les marchands arabes à Bolgar sur la Volga, capitale du Royaume des Bulgares, et leur fournissent notamment des fourrures qui seront ensuite transportées vers la Mésopotamie par les caravanes de chameaux organisées par les Khazars. A Bolgar aboutit également la route de la soie qui mène en Chine. Les pièces de soie retrouvées en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas et datant de cette époque, proviennent de Chine, via Haithabu et Bolgar. L'âge d'or, pour Haithabu, sera le Xème siècle, celui de la domination varègue en Russie qui permit un intense commerce avec le Sud-Est islamique.

 

A partir de l'an 1000, où saute le verrou avar, le déclin commence pour Haithabu. La région perd son intérêt stratégique. De plus les tribus slaves du Holstein oriental s'emparent du site, le pillent et l'incendient. Puis, petit à petit, le nom d'Haithabu disparaît des chroniques. Le livre de Herbert Jankuhn retrace, avec minutie, cette évolution économique et politique, mais, bien sûr, cette relation captivante n'est pas le seul intérêt de son magnifique ouvrage. Il y décrit les fouilles en détail, y compris celles qui ont mis à jour les reliefs du "Danewerk", ce mur défensif érigé par le Roi des Danois entre Haithabu et le cours de la Treene, pour arrêter les poussées slaves. On acquiert, grâce au travail systématique de Jankuhn, une vue d'ensemble sur les types d'échanges commerciaux, le type d'habitation et d'entrepôts d'un port scandinave du Xème siècle, sur les monnaies, les habitants, etc.

 

Serge HERREMANS.

 

Herbert JANKUHN, Haithabu, Ein Handelsplatz der Wikingerzeit, Wachholtz Verlag, Neumünster, 1986, 260 S. (Format 21 x 25 cm), DM 48.

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jeudi, 26 novembre 2009

La découverte du trésor de Sterling en Ecosse

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La découverte du trésor de Stirling en Ecosse

 

David Booth, un Britannique qui, comme bon nombre de ses concitoyens, aime manier un détecteur de métaux, vient de faire une découverte archéologique sensationnelle : en testant son nouvel appareil, Booth fait à peine quelques pas qu’il découvre quatre torques datant du premier siècle avant J. C. La torque, rappelons-le, était un bijou fort prisé par les hommes appartenant à l’aristocratie des tribus celtiques. Deux de ces pièces sont d’origine écossaise ou irlandaise. Une troisième provient vraisemblablement du Sud-Ouest de la France actuelle. La quatrième combine des éléments de style local et de style méditerranéen. L’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », qui relate la découverte, estime que toute l’histoire antique de l’Ecosse doit être révisée à la suite de cette découverte fortuite d’un archéologue malgré lui. Cette découverte prouve que les régions du Nord de la Grande-Bretagne à l’âge du fer n’étaient pas aussi isolées qu’on ne l’a cru jusqu’ici.

 

(source : « Der Spiegel », n°47/2009).

samedi, 18 juillet 2009

Labyrinthe et "Trojaburg"

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Labyrinthe et «Trojaborg»

Deux traits caractéristiques de la préhistoire nord-européenne

 

par le Prof. Frithjof Hallmann,

Université d'Uppsala

 

Il est une règle en archéologie qui veut que la fréquence des découvertes sur un site prouve que ce site est le site originel de l'objet en question. Dans le cas du sym­bole que sont les labyrinthes, le site d'o­rigine doit être le nord de l'Europe et non le sud. Environ 500 labyrinthes de pierre ont été découverts en Europe sep­ten­trio­nale, jusqu'aux confins de l'Océan Arcti­que. Bon nombre de ces labyrinthes datent de la préhistoire européenne, y compris ceux du Grand Nord. Dans la zone médi­terranéenne, on ne trouve que rarement ce symbole, perennisé dans les aligne­ments de pierres.

 

En règle générale, le labyrinthe est consi­déré comme une sorte de jardin, conçu pour jouer à s'égarer. Tous ceux qui ont eu l'occasion de visiter des labyrinthes de haies dans les jardins et parcs anglais, fran­çais ou italiens, sauront combien il est parfois difficile de retrouver le chemin de la sortie. Le labyrinthe, en conséquence, est considéré par la plupart de nos con­tem­porains, comme un jeu où l'on s'a­mu­se à s'égarer. Beaucoup de princes eu­ro­péens du XVIième au XIXième siècle se sont fait installer des jardins labyrin­thi­ques pour amuser et distraire leurs in­vi­tés. Parmi les plus célèbres labyrinthes fran­çais, citons ceux de Versailles, de Chan­­tilly, du Jardin des Plantes; en An­gleterre, les labyrinthes de Hatfield House, de Hertfordshire, de Hampton Court Pala­ce (à Londres), ainsi que le grand laby­rin­the de Hazlehead Park à Aberdeen; en Ita­lie, aujourd'hui, on peut encore visiter le célèbre labyrinthe de haies de la Villa Pi­sani à Stra, à l'ouest de Venise, avec une tour et une statue de Minerve au centre. Ce sont là les laby­rinthes les plus connus et les mieux con­servés aujourd'hui. 200.000 touristes par­couraient chaque an­née les allées du laby­rinthe de Stra, jus­qu'au moment où il a fallu les fermer au public qui devenait vraiment trop nom­breux et risquait d'abîmer le site.

 

Quant au touriste qui s'intéresse à l'his­toi­re de l'art, il peut visiter de nom­breux labyrinthes de mosaïques, surtout dans des églises. Ceux qui se rendent en Italie pourront en voir de très beaux dans l'é­glise Santa Maria di Trastevere à Rome, ou encore dans l'église San Vitale de Ra­venne, dont le sol présente un magni­fi­que labyrinthe. Dans la cathédrale de Luc­ca, on peut apercevoir un labyrinthe gravé dans un mur et flanqué d'une ins­cription latine signifiant "Ceci est le laby­rinthe que le Crétois Dédale a construit". En France, notons les labyrinthes de la Cathédrale de Bayeux et de l'église de Saint-Quentin, qui attirent, aujourd'hui encore, de nom­breux amateurs d'art. En territoire alle­mand, nous ne trouvons au­jourd'hui plus qu'un seul labyrinthe: dans la crypte de la Cathédrale de Cologne.

 

Mais en Allemagne, comme en divers en­droits d'Angleterre, on peut encore voir les traces, dans l'herbe, de très an­ciens la­byrinthes comme la Roue (Rad)  d'Eilen­riede près de Hannovre ou les la­byrinthes d'herbe de Steigra et de Graitschen en Thu­ringe. Malheureusement, le magnifi­que laby­rinthe de Stolp en Poméranie, l'un des plus beaux du monde, a été dé­truit.

 

En Angleterre, une bonne centaine de labyrinthes

 

En Angleterre, au contraire de l'Alle­ma­gne où l'on ne trouve plus que les trois labyrinthes que je viens de citer, le tou­riste amateur de sites archéologiques pour­ra en visiter une bonne centaine. Dans les Iles Britanniques, on les appelle Troy-town  ou Murailles de Troie (Walls of Troy),  exactement comme plusieurs la­byrinthes scandinaves encore existants (Trojaborg;  en all. Trojaburg).  A l'évi­den­ce, labyrinthes britanniques et la­by­rinthes scandinaves sont structurelle­ment apparentés. Car il ne s'agit pas de cons­truc­tions de modèle simple, édifiées pour le seul plaisir du jeu, mais d'une al­lée u­ni­que serpentant circulairement vers un centre, pour en sortir immédiatement, tou­jours en serpentant. Il est intéressant de noter que les élèves des écoles pri­maires, en Scandinavie, apprenaient en­core, dans les années 30, l'art de «dessiner des labyrinthes».

 

Avant de nous pencher sur la significa­tion étymologique des termes «laby­rin­thes» et «Trojaborg» (Troy-town; Troja­burg),  je voudrais d'abord signaler qu'au­jourd'hui, sur le territoire suédois, j'ai dé­nombré 296 Trojaborge  de pierre, dont les diamètres varient entre 4 et 24 m et qui comptent généralement 12 seg­ments cir­cu­laires; en Finlande, y compris les Iles Åland, j'en ai dénombré 150; dans le nord de l'Angleterre, 60 (dont 15 sont fouillés par des archéologues profession­nels); en Norvège, 24; en Estonie, 7; en Angleterre méridionale, 2; sur le territoire de la RFA (avant la réunification), 1. Nous arrivons ainsi au nombre de 540 Trojaborge nord-européens en pierres, auxquels il faut a­jouter la centaine de la­byrinthes en prairie des Iles Britanniques et leurs trois équi­valents allemands. Malheureuse­ment, la zone archéologique méditerranéenne ne compte plus, au­jourd'hui, de labyrinthes de ce type; seuls demeurent les labyrinthes des églises et ceux, récents et en haies, des parcs. Nous pouvons en revanche décou­vrir des laby­rinthes gravés sur des parois rocheuses, comme dans le Val Camonica dans les Alpes italiennes, ou à Pontevedra en Espagne septentrionale. Ce labyrinthe ibé­rique présente le même modèle que ce­lui découvert sur la pierre irlandaise de Wicklow et celui de Tintagel en Cor­nouailles.

 

J'ai cherché à découvrir un labyrinthe en Crète, qui confirmerait la légende de Thé­sée et Ariane. Je n'ai pas découvert le fa­meux labyrinthe de Cnossos. Or, on as­so­cie très justement la Crète au symbole du la­byrinthe, car, au British Museum et dans le Musée de l'Antiquité de Berlin, les visiteurs peuvent y voir des labyrinthes sur des monnaies crétoises du IIième et du Vième siècle avant notre ère. En Egyp­te, pays d'où nous viendrait, d'après les lin­guistes, le terme «labyrinthe» (Lope-ro-hint,  soit le palais à l'entrée du lac, allu­sion à un labyrinthe disparu, qui se serait situé sur les rives du Lac Méri), je n'ai pas eu plus de chance qu'en Crète et je n'ai pas trouvé la moindre trace d'un labyrin­the. D'autres spécialistes de l'étymologie cro­yent que l'origine du mot labyrinthe vient du terme «labrys», qui désigne la dou­ble hache crétoise.

 

Un piège pour

 l'astre solaire?

 

Quant au nom scandinave de Trojaborg,  il n'a rien à voir avec la ville de Troye en Asie Mineure, comme l'a prouvé un spé­cialiste allemand des symboles, qui vivait au siècle dernier, le Dr. Ernst Krause. Tro­jaborg  serait une dérivation d'un terme in­do-européen que l'on retrouve en sans­krit, draogha,  signifiant «poseur de piè­ges». Dans la mythologie indienne, en ef­fet, existe une figure de «poseur de piè­ges», qui pose effectivement des pièges pour attraper le soleil.

 

En langue vieille-persique, nous retrou­vons la même connotation dans la figure d'un dragon à trois têtes, du nom de dru­ja;  en langue suédoise dreja  signifie l'acte de «tourner» ou de manipuler un tour. Le sens caché du labyrinthe se dé­voile dans la légende de Thésée et d'Ariane, dans l'Ed­da et dans la Chanson des Nibelun­gen, où nous retrouvons, par­tout, une jeu­ne fille solaire gardée par un dragon ou un Minotaure, symboles des forces de l'obs­curité. Le mot «Troja» se re­trouve, outre dans le nom de la ville de l'épopée homérique, dans le nom de cen­taines de labyrinthes scandinaves et bri­tanniques, dans la danse labyrinthique française, le Troyerlais, dans la ville de Troyes en Cham­pagne, dans les trojarittes de la Ro­me antique, dans le nom de Hagen von Tronje, figure de la Chanson des Nibe­lun­gen. Des dizaines de noms de lieu en Eu­ro­pe portent la trace du vocable "troja".

 

Le Prof. Karl Kerényi, l'un des principaux spécialistes contemporains des mythes et des symboles, est l'un des très nombreux experts qui admettent aujourd'hui l'origi­ne nordique du symbole du laby­rinthe. Les pays du Nord, pauvres en so­leil, dé­ve­loppent une mythologie qui cherche à ren­dre cet astre captif, au con­traire des my­thologies du Sud de l'Europe. Les ar­chéo­logues spécialisés dans la préhistoire, sur base de leurs fouilles, datent les laby­rinthes nord-euro­péens de l'Age du Bron­ze (de 1800 à 800 avant notre ère); les la­byrinthes sur parois rocheuses de l'Europe centrale, de même que le labyrinthe en pier­res plates d'argile de Pylos dans le Pé­lo­ponèse, datent, eux, de 1200 à 1100 avant notre ère. Un laby­rinthe de vases étrusque date, lui, du VIIième ou du VIième siècle avant notre ère, tandis que les monnaies de Cnossos, sur lesquelles figurent des la­byrinthes, da­tent du Vième et du IIième siècle avant notre ère.

 

La ressemblance est frappante entre les la­byrinthes des monnaies crétoises du IIiè­me siècle avant notre ère et la configu­ra­tion du labyrinthe suédois de Visby en Got­land. Cette configuration, nous la re­trou­vons dans de nombreux sites de Suè­de, et aussi en Norvège, en Finlande et en Estonie. D'où, la question de l'origine sep­tentrionale de ces symboles labyrinthiques se pose tout naturellement.

 

Ces labyrinthes reflètent le tracé astrono­mi­que des planètes. Les mythes associés aux labyrinthes, d'après de nombreux cher­cheurs et érudits, reflètent la nostalgie du soleil chez les peuples des régions sep­tentrionales de l'Europe.

 

Dr. Frithjof HALLMAN.

(texte issu de Mensch und Maß,  23.2.1992; adresse: Verlag Hohe Warte, Ammerseestraße 2, D-8121 Pähl; parution bimensuelle, abonnement trimestriel, 35 DM).   

lundi, 29 juin 2009

J. J. Bachofen, Il popolo licio

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J. J. Bachofen, Il popolo licio

Prefazione a
J. J. Bachofen, Il popolo licio, Napoli 2009

di Claudio Mutti*



L'indeuropeista danese Holger Pedersen (1867-1953), autore della monumentale Vergleichende Grammatik der keltischen Sprachen (Göttingen 1909-1913), si occupò anche, tra l'altro, di albanese, di armeno, di lingue balto-slave, di tocario e di ittita. A quest'ultima lingua Pedersen dedicò un lavoro intitolato Hittitisch und die anderen indoeuropäischen Sprachen (København 1938), nel quale affermò che l'ittita, per quanto lontano sia dal tipo indeuropeo, è per certe sue caratteristiche "così arcaico che, per l'aspetto generale della famiglia linguistica, è altrettanto importante quanto l'antico indiano e il greco" (p. 191).

Fra il 1879 e il 1902, insieme coi norvegesi Sophus Bugge (1833-1907) ed Alf Torp (1853-1916), Holger Pedersen sostenne il carattere indeuropeo del licio e del lidio, due lingue parlate nell'Anatolia occidentale nel I millennio a. C. A quell'epoca si conoscevano soltanto circa 150 iscrizioni licie, risalenti ai secc. V e IV a. C., ma non erano ancora note le lingue anatoliche del II millennio, sicché l'ipotesi dei glottologi nordici non poté scuotere l'autorità della teoria allora dominante, secondo cui la popolazione pregreca dell'Asia Minore non sarebbe appartenuta alla famiglia indeuropea.

Sul finire del XIX secolo alcuni linguisti avevano infatti formulato la teoria secondo cui la lingua dei Lici e le altre antiche lingue dell'Asia Minore (misio, lidio, cario ecc.) sarebbero appartenute ad una famiglia diversa sia da quella indeuropea sia da quella semitica. Faceva eccezione il frigio, ritenuto lingua indeuropea per via dei numerosi elementi lessicali assai simili al greco contenuti nelle iscrizioni frigie. Fu così che nacque l'ipotesi di un'affinità delle lingue egeo-microasiatiche con quelle caucasiche.

Soltanto nel 1936 un professore di glottologia dell'Università di Pavia, Piero Meriggi (1899-1982), decifratore dell'ittita geroglifico, rilanciò i risultati delle ricerche compiute da Pedersen, Bugge e Torp, rafforzandoli con nuove argomentazioni. Da parte sua, basandosi su alcune analogie morfologiche nella declinazione e nella coniugazione e sulla presenza di un gruppo di elementi lessicali comuni, Pedersen metteva in luce la vicinanza del licio e dell'ittita, affermando in particolare che il licio rappresenta un più tarda fase di sviluppo del luvio: "In gewissen Beziehungen würde das Luwische sich besser als Stammutter des Lykischen empfehlen" (Lykisch und Hittitisch, Kopenhagen 1949). Tali vedute furono confermate alla fine degli anni Cinquanta dalla Comparaison du louvite et du lycien (“Bulletin de la Société de Linguistique de Paris”, 55, pp. 155-185 e 62, pp. 46-66) del francese Emmanuel Laroche (1914-1991), il quale mostrò la corrispondenza del termine ittita per 'Licia' (Lukka) con il luvio Lui-, da un più antico *Luki-, donde l'identità dei nomi Luwiya e Lykìa.

Dal fatto che nelle iscrizioni licie siano individuabili alcuni elementi tipici di una lingua satem l'indeuropeista bulgaro Vladimir Ivanov Georgiev conclude che nel licio sarebbero presenti due componenti: "la prima è probabilmente il licio, successore del luvio (e vicino all'ittita), la seconda è probabilmente il termilico, successore del pelasgico" (Vladimir I. Georgiev, Introduzione alla storia delle lingue indeuropee, Roma 1966, p. 233), sicché la lingua licia del I millennio costituirebbe il risultato della mescolanza di queste due lingue.

Siamo dunque in presenza di un caso che giustifica la nozione di "peri-indeuropeo", in quanto nel licio, come nel lidio, gli elementi indeuropei sono innegabili, però "è difficile considerare queste lingue sullo stesso piano delle lingue indeuropee normali" (Giacomo Devoto, Origini indeuropee, Padova 2005, p. 206). Così il Devoto, per il quale il licio e il lidio, assieme alle altre lingue anatoliche più o meno vicine all'ittita, "completano l'imagine di una complessità linguistica accanto ad una etnica, intorno alla nozione etnico-linguistica ben definita dagli Ittiti" (op. cit., p. 426).

Alla componente etnolinguistica indeuropea corrisponde, nella cultura politica del popolo licio, un caratteristico "tratto delle vecchie radici indoeuropee, [ossia] che le città licie erano governate da consiglieri anziani (senati)" (Francisco Villar, Gli Indoeuropei e le origini dell'Europa. Lingua e storia, Bologna 2008, pp. 352-353), mentre dal sostrato preindeuropeo proviene quell'aspetto matriarcale che non era sfuggito all'osservazione di Erodoto. "Solo questo uso è loro proprio - scrive il padre della storia - e in ciò non assomigliano a nessun altro popolo: prendono il nome dalle madri e non dai padri. Se uno chiede al vicino chi egli sia, questi si dichiarerà secondo la linea materna (metròthen) e menzionerà le antenate della madre. E qualora una donna di città sposi uno schiavo, i figli sono considerati nobili; qualora invece un uomo di città, anche il primo di loro, abbia una moglie straniera o una concubina, i figli sono perdono ogni diritto" (I, 173, 4-5).

Già in Omero, d'altronde, è attestato il singolare costume licio della discendenza matrilineare: Bellerofonte, scelto dal re di Licia come genero e reso partecipe di metà del potere regale, rappresenta una "eccezione ai normali costumi matrimoniali attestati nel mondo omerico" (Maria Serena Mirto, Commento a: Omero, Iliade, Einaudi-Gallimard, Torino 1997, p. 970); tra i suoi nipoti, l'erede del potere regale e il comandante supremo dei Lici nella guerra di Troia non è Glauco, "lo splendido figlio di Ippoloco" (Iliade, VI, 144), bensì Sarpedonte, figlio di Laodamia: "Accanto a Laodamia giacque il saggio Zeus, - ed essa generò Sarpedonte dall'elmo di bronzo, pari agli dèi" (Iliade, VI, 198-199).

Questa storia viene presa in considerazione da Bachofen nelle pagine introduttive al Mutterrecht: "Accanto ad una testimonianza assolutamente storica di Erodoto, la storia mitica del re presenta un caso di trasmissione ereditaria matrilineare. Non i figli maschi di Sarpedone [Sic. "Sarpedone" in luogo di "Bellerofonte" è ovviamente una svista del traduttore], ma Laodamia, la figlia, è l'erede legittima, e questa cede il regno a suo figlio, il quale esclude gli zii. (...) La preferenza data a Laodamia nei confronti dei suoi fratelli conduce Eustazio all'osservazione che un tale trattamento di favore della figlia rispetto ai figli maschi contraddice interamente le concezioni elleniche" (Johann Jakob Bachofen, Introduzione al "Diritto materno", a cura di Eva Cantarella, Editori Riuniti, Roma 1983, pp. 44-45).

Nel 1862, un anno dopo la pubblicazione del Mutterrecht, Bachofen riprende l'argomento con Das lykische Volk und seine Bedeutung für die Entwicklung des Altertums, Freiburg im Breisgau. Ne esistono due traduzioni italiane: quella di Alberto Maffi (Il popolo licio e la sua importanza per lo sviluppo dell'antichità, in: Il potere femminile. Storia e teoria, a cura di Eva Cantarella, Il Saggiatore, Milano 1977) e quella ormai irreperibile del latinista E. Giovannetti (Il popolo licio, Sansoni, Firenze 1944, che viene riproposta nel presente fascicolo.


*Claudio Mutti, redattore di "
Eurasia. Rivista di studi geopolitici", è laureato in Filologia Ugrofinnica all’Università di Bologna. Si è occupato dell’area carpatico-danubiana sotto il profilo storico (A oriente di Roma e di Berlino, Effepi, Genova 2003), etnografico (Storie e leggende della Transilvania, Oscar Mondadori, Milano 1997) e culturale (Le penne dell'Arcangelo. Intellettuali e Guardia di Ferro, Società Editrice Barbarossa, Milano 1994; Eliade, Vâlsan, Geticus e gli altri. La fortuna di Guénon tra i Romeni, Edizioni all'insegna del Veltro, Parma 1999).
Tra le pubblicazioni più recenti, citiamo: Imperium. Epifanie dell'idea di impero, Effepi, Genova 2005; L'unità dell'Eurasia, Effepi, Genova 2008.
(Per ulteriori dati bibliografici, si veda il sito informatico
www.claudiomutti.com).


dimanche, 28 juin 2009

Quand les Celtes mesuraient le temps

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Quand les Celtes mesuraient le temps

 

Le calendrier celtique remonte à des époques extrêmement éloignées. Il était transmis de bouche à oreille.

 

Les Druides furent les gardiens jaloux du calcul traditionnel des jours, des mois, des années et de l'évolution des saisons.

 

De la façon dont les Celtes subdivisaient l'année et les saisons, il ne nous reste plus que de rares indications, souvent peu objectives, qui nous viennent d'auteurs latins comme César ou Pline. Mais nous disposons aussi de quelques témoignages directs, très intéressants. Beaucoup d'encre a coulé après la découverte de fragments de calendriers gallo-romains en 1807 près du lac d'Antre, dans le Jura français et, en 1897, à Coligny, dans l'Ain. L'étude approfondie de ces restes nous révèle que le calendrier celtique remonte, pour ce qui est de son élaboration, à des époques extrêmement éloignées et, pendant des siècles, il a été transmis de génération en génération, exclusivement sous forme orale. C'est ainsi que le calcul des jours, des mois et des années, la cadence des fêtes au cours de l'année et le cycle des saisons, constituent une partie importante du vaste patrimoine des traditions celtiques, jalousement gardé par les Druides, ces prêtres qui étaient en quelque sorte les dépositaires de la sagesse dans le monde celtique. Les Druides étaient les seuls à connaître les vertus des plantes, à utiliser l'alphabet, à maîtriser les forces de la nature et à prévoir le cours d'événements et phénomènes naturels.

 

La doctrine numérique de Pythagore

 

D'après d'anciennes sources, les Druides étaient aussi des philosophes et ils connaissaient la doctrine numérique de Pythagore: c'est la preuve qu'ils possédaient un niveau de culture raffiné et qu'ils savaient accepter les apports culturels d'autres civilisations sans dénaturer la leur. Il semblerait que ce soient bien les Druides qui aient inventé le calendrier des Celtes et gardé ses secrets pendant des siècles. Selon les chercheurs, il est possible de distinguer deux phases d'élaboration du calendrier celtique: une très ancienne phase, puis une autre, plus récente et plus complexe, laissant transparaître l'influence d'autres civilisations, surtout latine et grecque. La phase la plus ancienne de l'élaboration de ce calendrier est aussi la moins connue.

 

Grâce à des études très poussées en archéo-astronomie, il a été possible de faire remonter ses origines à l'Age du Bronze. Ce genre de calendrier était établi d'après le lever du soleil, sur cette base, les dates les plus importantes de l'année étaient les solstices et les équinoxes. Ce fait a amené certains chercheurs à en conclure que déjà à l'Age du Bronze l'année était divisée d'après le nombre de jours pendant lesquels le soleil se trouvait en déclinaison +16° ou -16°. Puisque cela se vérifie aux alentours du 2 février (-16°), du 5 mai (+16°), du 6 août (+16°) et du 2 novembre (-16°) ces quatre jours devinrent les points de repère de l'année et on leur associait les fêtes principales qui marquaient ainsi les changements des saisons. Les fêtes, liées à des cultes et à des rites ancestraux avec la Terre et les éléments naturels, furent plus tard christianisées par l'Eglise Catholique qui entendait ainsi déraciner à tout prix le paganisme et l'héritage du monde celtique. Elles furent modifiées dans leur nom et leur signification, mais malgré ces changements, elles sont encore aujourd'hui bien vivantes, témoignage d'un lien plus étroit que jamais, et tout à redécouvrir, entre notre culture et celle de nos ancêtres celtiques.

 

Imbolc et Beltaine, Lughnasad et Samain

 

La fête de Imbolc était célébrée le 2 février ; celle dédiée au dieu de la lumière se tenait le 5 mai. Le 2 février on célébrait la fête de Imbolc, fête qui a survécu jusqu'à nos jours et qui est plus connue sous le nom de "Chandeleur". Quant à la fête de Beltaine, elle était célébrée le 5 mai et était dédiée à Bel, le dieu celtique de la lumière. Parfois elle était aussi appelée Cetsamain, qui signifie "début de la chasse". Comme cette date désignait l'apogée du printemps, c'était la fête de la liesse et de la musique : les jeunes dansaient et chantaient autour de l'arbre sacré en tapissant le sol de fleurs pendant que dans les champs on allumait des feux. Plus tard la date du 5 mai fut déplacée au 1 mai ; en Italie, elle est toujours célébrée sous le nom de Calendimaggio (Calendes de mai).

 

Le 6 août c'était la fête de Lammas, appelée aussi Lughmasa ou Lugnasad dans la tradition britannique; en Italie, cette fête correspond au 15 août et est connue sous le nom de Ferragosto. Enfin, Samain, qui inaugurait le long hiver celtique. Elle tombait le 2 novembre, était dédiée au culte du feu et entretenait des liens très étroits avec le culte des morts. Peut-être l'Eglise catholique choisit-elle le 2 novembre pour la commémoration des morts justement à cause de cette tradition ancestrale, dans le but évident d'éteindre tout souvenir du paganisme, en lui procurant une nouvelle signification, toute chrétienne.

 

Le Calendrier de Coligny

 

Les meilleures informations directes sur le calendrier celtique sont connues grâce à une table en bronze découverte à Coligny et qui date de la fin du IIième siècle après Jésus-Christ. La table, dont ne subsistent aujourd'hui que des fragments, fut gravée par les Druides pour préserver leurs connaissances astronomiques et leurs traditions du danger que la conquête romaine de la Gaule représentait, en quelque sorte pour que ces connaissances ne soient pas perdues à jamais. Ce calendrier témoigne d'une connaissance avancée des normes qui régissent les mouvements des astres et prouve que les Celtes, contrairement à ce qu'affirment péremptoirement les panégyristes de la culture latine, maîtrisaient des notions astronomiques et mathématiques fort avancées.

 

Le calendrier de Coligny est un calendrier lunaire qui s'étale sur une période de 5 ans, totalisant 62 mois; 5 mois comptaient 29 jours et 7 mois en comptaient 30, pour un total de 355 jours. La non correspondance avec l'année normale de 365 jours était corrigée en insérant, au long du cycle de 5 ans, deux fois un mois supplémentaire de 30 jours: une fois au début de la première année et une deuxième fois au milieu de la troisième année. Dans le calendrier de Coligny les 62 mois du cycle sont disposés en 16 colonnes comprenant chacune trois ou quatre mois. Les mois sont numérotés de 1 à 12, pendant que les jours de chaque mois sont subdivisés en quinzaines et précédés par des abrégés qui en indiquent la nature: D (jour), MB (bonne journée), AMB (mauvaise journée). Devant chaque jour il y avait un trou dans lequel on plantait un petit bout de bois pour signaler le jour en cours. Au début du mois apparaissait le nom du mois suivi par le terme MAT(U), complet, pour les mois de 30 jours, ou le terme ANM(ATU), incomplet, pour les autres mois.

 

Les prêtres connaissaient la doctrine numérique de Pythagore. Une journée était calculée, comme le font encore aujourd'hui les Juifs et les Musulmans, de coucher de soleil à coucher de soleil. Le mois débutait à la pleine lune. Les noms des mois et leur position reflètent le lien profond des Celtes avec la Terre et les saisons agricoles. L'année commençait au mois de Samonios (chute des semis qui correspondait à octobre/novembre), c'est-à-dire quand, à l'arrivée de l'automne, les noix et leurs coquilles tombent des arbres.

 

Le cycle celtique des mois

 

Suivaient, dans l'ordre: Dumannios (les plus sombres profondeurs, novembre/décembre), Riuros (temps froid, décembre/janvier), Anagantinos (temps de rester à la maison, littéralement: incapable de sortir, janvier/février), Ogronios (temps de la glace, février/mars), Cutios (temps des vents, mars/avril). A la fin du premier semestre, tous les 5 semestres, on intercalait un mois supplémentaire appelé Mid Samonios. Avec Giamonios (exposition des bourgeons, avril/ mai) commençait le deuxième semestre suivi par Simivisonios (temps de la lumière, mai/juin, quand le soleil est à son zénith), Equos (temps des chevaux, juin/juillet, idéal pour les voyages), Elembivos (temps des réclamations, juillet/août quand, à l'occasion des foires, on fêtait les mariages et on présentait les cas à débattre devant les juges), Edrinios (temps d'arbitrages, août/septembre, quand on tranchait les litiges) et Cantlos (temps des chants, septembre/octobre, quand les poètes s'installaient dans les villages pour y passer l'hiver).

 

Outre les tables de Coligny et du Lac d'Antre, il y a plus de trente ans, en 1967, ont été retrouvés d'autres fragments d'un calendrier celtique dans le sanctuaire de Villards d'Héria. Tout ce matériel constitue la preuve irréfutable de l'importance que les Celtes attachaient à la subdivision de l'année et à leur rapport, franc et direct, avec les saisons et les éléments de la nature dont dépendait la vie de leur civilisation. Les fêtes que nous célébrons aujourd'hui, les noms de nos territoires et de nos villes et la langue que nous parlons révèlent des matrices celtiques certaines. Et malgré les millénaires d'histoire et les différentes dominations, chacune apportant sa propre culture, notre lien avec la civilisation celtique reste extrêmement vivant et irréfutable. Aujourd'hui plus que jamais.

 

Elena PERCIVALDI.

(article issu de La Padania, Milan; trad. Franç.: LD)

 

mercredi, 08 avril 2009

When Canada was under 1 Mile of Ice - Europeans Arrived!

When Canada Was Under 1 Mile of Ice - Europeans Arrived!

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An absolute “must” that anyone interested in the Solutrean Hypothesis should get their hands on is the astounding commercial DVD entitled Ice Age Columbus - Who Were the First Americans?”. The image of the Solutrean character named Zia is shown in this post. The actors portray the Solutrean people as looking and acting just like us, for the good scientific reason that they WERE us. “Zia” looks just like the girl next door, and the men look like your neighbors. In this photo of Zia, she is wearing some bluish face makeup, kind of making her look like Mel Gibson in Braveheart.

Ice Age Columbus - Who Were the First Americans? can be easily ordered from Amazon or The Discovery Channel by mail order, and the prices are very low. They are selling for anywhere from $10 to $18 each. This is one of the most amazing scientific movies ever made. And it revolutionizes the history of the White race. When these White ancestors of ours arrived in the New World, 19,000 years ago, Canada was under a sheet of ice one mile thick. The Grand Banks off Newfoundland and Labrador were land, since the world’s oceans were 400 feet lower than today. These Solutreans, including Zia, arrived right there, perhaps making Canada the first land in the New World seen by the very first humans to discover North America!


Article printed from Altermedia Canada: http://ca.altermedia.info

URL to article: http://ca.altermedia.info/general/when-canada-was-under-1-mile-of-ice-europeans-arrived_4130.html

The Solutrean Hypothesis - Ice Age Colombus

The Solutrean Hypothesis - Ice Age Columbus

[1]

“Ice Age Columbus”
- Get this DVD and show it
to All Your Friends and Family!

You’re missing out if you haven’t yet watched “Ice Age Columbus - Who Were the First Americans?”

If tens of millions of our White kinsmen see this amazing DVD, our people’s coming to their senses will be significantly accelerated. The astounding new scientific discoveries that “Ice Age Columbus” contains have the potential to cut years off of the fatal and frustrating WAIT for our fellow Whites to become sufficiently energized and informed to fight for our survival as a race.

You can buy “Ice Age Columbus” by calling The Discovery Channel Store at 1 800 475-6636. Ask for product #740597. The Discovery Channel website is at
Discovery Channel store [2].

I’ll be putting up many more posts in this thread describing every scene of this long DVD movie/documentary, but let me summarize what it contains.

BBC article [3]

As you watch this revolutionary DVD, you will follow two parallel narratives. One narrative is a series of interviews with the world’s top scientists on the migration they have proved took place 17,000 years ago. The other narrative is a complete movie dramatization using actors and computer graphics of the HIGHEST quality to SHOW a clan of our White ancestors making the epic first journey to the New World by humans.

The scientists are completely convincing (and brilliant) in their narrative. The actors and animators are completely convincing (and brilliant) in their narrative. Any White person who sees “Ice Age Columbus” will be convinced by them.

The actors and scientists portray our Solutrean ancestors as noble, smart, resourceful, tenacious, brave, and admirable. The actors look JUST LIKE US! There are no “caveman” beards or ooga-ooga to make these brave voyagers look different or alien from us.

Here is an all-too-brief outline of the proofs that we came to America 17,000 years ago, 6,000 years before any Asians:

1. The Solutrean spear points found everywhere in Southwestern France and Spain EXACTLY match the “Clovis” spear points which have been found across America. These “Clovis” blades are proved to be the oldest artifacts ever found in the New World. The show begins with a close-up zoom onto a 17,000-year-old spear point that has been found in Virginia. It is a Solutrean spear/knife blade. You can see it. And, more importantly, the world’s top scientists (white guys, of course) in the field are sure of it. And they tell you this in the DVD.

2. The ONLY way that the very unique, very skilled Solutrean flint-knapping technology could have gotten to America is that somebody had to BRING it with them.

3. No Solutrean-type point has ever been found in Asia. Anywhere. Ever.

4. Solutrean points are everywhere in France and Spain.

5. Exactly at the SAME 17,000-year-old date as the appearance of Solutrean blades in Virginia, the North Atlantic was covered by a 30-foot-thick solid sheet of ice that stretched in a giant arc from Southwestern France to the (above water then) Grand Banks of North America. The ice-age ocean was 500 feet lower than it is today. Coastlines extended much further as a consequence.

6. Solutrean caves (like the Lascaux caves of France) show that Solutreans hunted seals. Seals lived on and under that great ice sheet. Seal meat, seal hide, seal bone, and seal fat provide everything needed to make the journey.

7. In addition to the previously unknown vast ice sheet stretching solid from France to Newfoundland, new super-computers show that there was a very fast (4 miles per hour) [b]counter eddy[/b] that floated huge broken rafts of the broken sea ice westward from Europe to North America like a giant people-mover. Solutreans stuck on these huge blocks were quickly moved across the North Atlantic. They had already mastered the technology of surviving in super cold back in France, where a worsening Ice Age was driving them to starvation in extreme cold.

8. The Solutreans’ best source of the meat they desperately needed to survive was seals out along the vast arc of sea ice.

9. The Solutreans could easily make skin boats that were big and adequate to the journey.

10. The Solutreans got water from melting sea ice with burning seal fat, which gave them a heat source.

11. American geneticists have proved that a unique DNA haplogroup marker that they have found present in some American Indian DNA must have come from the only other place it is found….in Europe. And thus, Europeans had to bring it. They have also shown that this haplogroup DNA is 17,000 years old.

There are dozens more revolutionary discoveries like these above that I don’t have time to list right now. But others in this thread, who have seen the DVD (or the TV show) can describe them in subsequent posts, as I will too.

Anyway….here’s the concluding point: [b]this DVD, “Ice Age Columbus”, might be the most important White Nationalist educational tool on DVD in years[/b]. The scientists don’t need to be White Nationalists. Who knows what their racial views are. The important thing is that the FACTS they have discovered ARE White Nationalist facts.

Stan Hess tried to get copies of this DVD, and initially encountered a suspect disappearance of “Ice Age Columbus” from the Discovery catalog. But repeated calls and orders to Discovery appear to have brought this masterpiece of science and film-making back into the catalog, so that you can order it too. I’ll look up the price for you in one of my next posts.


Article printed from Altermedia Canada: http://ca.altermedia.info

URL to article: http://ca.altermedia.info/sciences/the-solutrean-hypothesis-ice-age-columbus_4105.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.solutrean.org/images/solutrean-stanford-bradley-white-news-altermedia.jpg

[2] Discovery Channel store: http://shopping.search.discovery.com/Discovery/?N=0&Ntk=all&Ntt=Ice+Age+Columbus&searchbutton.x=32&searchbutton.y=10

[3] BBC article: http://www.bbc.co.uk/science/horizon/2002/columbus.shtml

jeudi, 08 janvier 2009

L'oeuvre de Herman Wirth

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L'oeuvre de Herman WIRTH (1885-1981)

 

 

par Robert Steuckers

 

Né le 6 mai 1885 à Utrecht aux Pays-Bas, Herman Wirth étudie la philologie néerlandaise, la philologie germanique, l'ethnologie, l'histoire et la musicologie aux universités d'Utrecht, de Leipzig et de Bâle. Son premier poste universitaire est une chaire de philologie néerlandaise à Berlin qu'il occupe de 1909 à 1919. Il enseigne à Bruxelles en 1917/18 et y appuie l'activisme flamand germanophile. Séduit par le mouvement de jeunesse contestataire et anarchisant d'avant 1914, le célèbre Wandervogel,   il tente de lancer l'idée aux Pays-Bas à partir de 1920, sous l'appelation de Dietse Trekvogel  (Oiseaux migrateurs thiois). En 1921, il entame ses études sur les symboles et l'art populaire en traitant des uleborden, les poutres à décoration animalière des pignons des vieilles fermes frisonnes. Convaincu de la profonde signification symbolique des motifs décoratifs traditionnels ornant les pignons, façades, objets usuels, pains et pâtisseries, Wirth mène une enquête serrée, interrogeant les vieux paysans encore dépositaires des traditions orales. Il tire la conclusion que les symboles géométriques simples remontent à la préhistoire et constituent le premier langage graphique de l'homme, objet d'une science qu'il appelle à approfondir: la paléo-épigraphie. Le symbole est une trace plus sûre que le mythe car il demeure constant à travers les siècles et les millénaires, tandis que le mythe subit au fil des temps quantités de distorsions. En posant cette affirmation, Wirth énonce une thèse sur la naissance des alphabets. Les signes alphabétiques dérivent, selon Wirth, de symboles désignant les mouvements des astres. Vu leur configuration, ils seraient apparus en Europe du Nord, à une époque où le pôle se situait au Sud du Groenland, soit pendant l'ère glacière où le niveau de la mer était inférieur de 200 m, ce qui laisse supposer que l'étendue océanique actuelle, recouvrant l'espace sis entre la Galice et l'Irlande, aurait été une zone de toundras, idéale pour l'élevage du renne. La montée des eaux, due au réchauffement du climat et au basculement du pôle vers sa position actuelle, aurait provoqué un reflux des chasseurs-éleveurs de rennes vers le sud de la Gaule et les Asturies d'abord, vers le reste de l'Europe, en particulier la Scandinavie à peine libérée des glaces, ensuite. Une autre branche aurait rejoint les plaines d'Amérique du Nord, pour y rencontrer une population asiatique et créer, par mixage avec elle, une race nouvelle. De cette hypothèse sur l'origine des populations europides et amérindiennes, Wirth déduit la théorie d'un diffusionnisme racial/racisant, accompagné d'une thèse audacieuse sur le matriarchat originel, prenant le relais de celle de Bachofen.

 

Wirth croyait qu'un manuscrit frison du Moyen-Age, l'Oera-Linda bok, recopié à chaque génération depuis environ le Xième siècle jusqu'au XVIIIième, contenait in nuce  le récit de l'inondation des toundras atlantiques et de la zone du Dogger Bank. Cette affirmation de Wirth n'a guère été prise au sérieux et l'a mis au ban de la communauté scientifique. Toutefois, le débat sur l'Oera-Linda bok n'est pas encore clos aux Pays-Bas aujourd'hui.

 

Très en vogue parmi les ethnologues, les folkloristes et les «symbolologues» en Allemagne, en Flandre, aux Pays-Bas et en Scandinavie avant-guerre, Wirth a été oublié, en même temps que les théoriciens allemands et néerlandais de la race, compromis avec le IIIième Reich. Or Wirth ne peut être classé dans la même catégorie qu'eux: d'abord parce qu'il estimait que la recherche des racines de la germanité, objectif positif, était primordiale, et que l'antisémitisme, attitude négative, était «une perte de temps»; ensuite, en butte à l'hostilité de Rosenberg, il est interdit de publication. Il reçoit temporairement l'appui de Himmler mais rompt avec lui en 1938, jugeant que les prétoriens du IIIième Reich, les SS,  sont une incarnation moderne des Männerbünde  (des associations masculines) qui ont éradiqué, par le truchement du wotanisme puis du christianisme, les cultes des mères, propres à la culture matricielle atlanto-arctique et à son matriarchat apaisant, remontant à la fin du pliocène. Arrêté par les Américains en 1945, il est rapidement relaché, les enquêteurs ayant conclu qu'il avait été un «naïf abusé». Infatigable, il poursuit après guerre ses travaux, notamment dans le site mégalithique des Externsteine dans le centre de l'Allemagne et organise pendant deux ans, de 1974 à 1976, une exposition sur les communautés préhistoriques d'Europe. Il meurt à Kusel dans le Palatinat le 16 février 1981. Sans corroborer toutes les thèses de Wirth, les recherches des Britanniques Renfrew et Hawkins et du Français Jean Deruelle ont permis de revaloriser les civilisations mégalithiques ouest-européennes et de démontrer, notamment grâce au carbone 14, leur antériorité par rapport aux civilisations égyptienne, crétoise et mésopotamienne.

 

L'ascension de l'humanité (Der Aufgang der Menschheit), 1928

 

Ouvrage majeur de Wirth, Der Aufgang der Menschheit  se déploie à partir d'une volonté de reconnaître le divin dans le monde et de dépasser l'autorité de type augustinien, reposant sur la révélation d'un Dieu extérieur aux hommes. Wirth entend poursuivre le travail amorcé par la Réforme, pour qui l'homme a le droit de connaître les vérités éternelles car Dieu l'a voulu ainsi. Wirth procède à une typologie racisée/localisée des religiosités: celles qui acceptent la révélation sont méridionales et orientales; celles qui favorisent le déploiement à l'infini de la connaissance sont «nordiques». La tâche à parfaire, selon Wirth, c'est de dépasser l'irreligion contemporaine, produit de la mécanisation et de l'économisme, en se plongeant dans l'exploration de notre passé. Seule une connaissance du passé le plus lointain permet de susciter une vie intérieure fondée, de renouer avec une religiosité spécifique, sans abandonner la démarche scientifique de recherche et sans sombrer dans les religiosités superficielles de substitution (pour Wirth: le néo-catholicisme, la théosophie ou l'anthroposophie de Steiner). Les travaux archéologiques ont permis aux Européens de replonger dans leur passé et de reculer très loin dans le temps les débuts hypothétiques de l'histoire. Parmi les découvertes de l'archéologie: les signes symboliques abstraits des sites «préhistoriques» de Gourdan, La Madeleine, Rochebertier et Traz-os-Montes (Portugal), dans le Sud-Ouest européen atlantique. Pour la science universitaire officielle, l'alphabet phénicien était considéré comme le premier système d'écriture alphabétique d'où découlaient tous les autres. Les signes des sites atlantiques ibériques et aquitains n'étaient, dans l'optique des archéologues classiques, que des «griffonnages ludiques». L'œuvre de Wirth s'insurge contre cette position qui refuse de reconnaître le caractère d'abord symbolique du signe qui ne deviendra phonétique que bien ultérieurement. L'origine de l'écriture remonte donc au Magdalénien: l'alphabet servait alors de calendrier et indiquait, à l'aide de symboles graphiques abstraits, la position des astres. Vu la présence de cette écriture linéaire, indice de civilisation, la distinction entre «histoire» et «préhistoire» n'a plus aucun sens: notre chronologie doit être reculée de 10.000 années au moins, conclut Wirth. L'écriture linéaire des populations du Magdalénien atlantique d'Ibérie, d'Aquitaine et de l'Atlas constituerait de ce fait l'écriture primordiale et les systèmes égyptiens et sumériens en seraient des dégénérescences imagées, moins abstraites. Théorie qui inverse toutes les interprétations conventionnelles de l'histoire et de la «pré-histoire» (terme que conteste Wirth). Der Aufgang der Menschheit  commence par une «histoire de l'origine des races humaines» (Zur Urgeschichte der Rassen).  Celle-ci débute à la fin de l'ère tertiaire, quand le rameau humain se sépare des autres rameaux des primates et qu'apparaissent les différents groupes sanguins (pour Wirth, le groupe I, de la race originelle —Urrasse—  arctique-nordique, précédant la race nordique proprement dite, et le groupe III de la race originelle sud-asiatique). Ce processus de différenciation raciale s'opère pendant l'éocène, l'oligocène, le miocène et le pliocène. A la fin de ces ères tertiaires, s'opère un basculement du pôle arctique qui inaugure une ère glaciaire en Amérique du Nord (glaciation de Kansan). Au début du quaternaire, cette glaciation se poursuit (en Amérique: glaciations de Günz, de l'Illinois et de l'Iowa; en Europe, glaciation de Mindel). Ces glaciations sont contemporaines des premiers balbutiements du paléolithique (culture des éolithes) et, pour Wirth, des premières migrations de la race originelle arctique-nordique vers l'Amérique du Nord, l'Atlantique Nord et l'Asie septentrionale, ce qui donne en Europe les cultures «pré-historiques» du Strépyen et du Pré-Chelléen. Le réchauffement du climat, à l'ère chelléenne, permet aux éléphants, rhinocéros et hippopotames de vivre en Europe. L'Acheuléen inaugure un rafraîchissement du climat, qui fait disparaître cette faune; ensuite, à l'ère moustérienne, s'enclenche une nouvelle glaciation (dite de Riß ou de Würm; en Amérique, première glaciation du Wisconsin). Sur le plan racial, l'Europe est peuplée par la race de Néanderthal et les hommes du Moustier, de Spy, de la Chapelle-aux-Saints, de La Ferrasie, de La Quina et de Krapina. Lors d'un léger réchauffement du climat, apparaît la race d'Aurignac, influencée par des éléments de la race arctique-nordique-atlantique, porteuse des premiers signes graphiques symboliques. C'est l'époque des cultures préhistoriques de l'Europe du Sud-Ouest, de la zone franco-cantabrique (squelette de Cro-Magnon, type humain mélangé, où se croise le sang arctique nordique et celui des populations non nordiques de l'Europe), à l'ère dite du Magdalénien (I & II). Epoque-charnière dans l'optique de Wirth, puisqu'apparaissent, sur les parois des cavernes, notamment celles de La Madeleine, de Gourdan et du Font de Gaume en France, d'Altamira en Espagne, les dessins rupestres et les premières signes symboliques. Vers 12.000 avant notre ère, le climat se réchauffe et le processus de mixage entre populations arctiques-atlantiques-nordiques et Pré-Finnois de l'aire baltique (culture de Maglemose au Danemark) ou éléments alpinoïdes continentaux se poursuit, formant les différentes sous-races européennes. La Mer du Nord n'existe pas encore et l'espace du Dogger Bank (pour Wirth, le Polsete-Land) est occupé par le peuple Tuatha, de souche arctique-nordique, qui conquiert, à l'Est, le Nord-Ouest de l'Europe et, à l'Ouest, l'Irlande, qu'il arrache aux tribus «sud-atlantiques», les Fomoriens. La Mer du Nord disparaît sous les flots et, selon la thèse très contestée de Wirth, les populations arctiques-nordiques émigrent par vagues successives pendant plusieurs millénaires dans toute l'Europe, le bassin méditerranéen et le Moyen-Orient, transmettant et amplifiant leur culture originelle, celle des mégalithes. En Europe orientale, elles fondent les cultures dites de Tripolje, Vinça et Tordos, détruisent les palais crétois vers 1400 avant notre ère, importent l'écriture linéaire dans l'espace sumérien et élamite, atteignent les frontières occidentales de la Chine, s'installent en Palestine (les Amourou du Pays de Canaan vers -3000 puis les Polasata et les Thakara vers -1300/-1200), donnent naissance à la culture phénicienne qui rationalise et fonctionnalise leurs signes symboliques en un alphabet utilitaire, introduisent les dolmens en Afrique du Nord et la première écriture linéaire pré-dynastique en Egypte (-3300), etc.

 

Pour prouver l'existence d'une patrie originelle arctique, Wirth a recours aux théories de la dérive des continents de W. Köppen et A. Wegener (Die Entstehung der Kontinente und Ozeane, 1922) et aux résultats de l'exploration des fonds maritimes arctiques et des restes de flore qu'O. Heer y a découverts (Flora fossilis artica,  Zürich, 1868-1883). A la fin du tertiaire et aux débuts du quaternaire, les continents européen et américain étaient encore soudés l'un à l'autre. La dérive de l'Amérique vers l'ouest et vers le sud aurait commencé lors de la grande glaciation du pléistocène. Le Groenland, les Iles Spitzbergen, l'Islande et la Terre de Grinell, avec le plateau continental qui les entoure, seraient donc la terre originelle de la race arctique-nordique, selon Wirth. Le plateau continental, aujourd'hui submergé, s'étendant de l'Ecosse et l'Irlande aux côtes galiciennes et asturiennes serait, toujours selon Wirth, la seconde patrie d'origine de ces populations. Comme preuve supplémentaire de l'origine «circum-polaire» des populations arctiques-nordiques ultérieurement émigrées jusqu'aux confins de la Chine et aux Indes, Wirth cite l'Avesta, texte sacré de l'Iran ancien, qui parle de dix mois d'hiver et de deux mois d'été, d'un hiver si rigoureux qu'il ne permettait plus aux hommes et au bétail de survivre, d'inondations post-hivernales, etc. La tradition indienne, explorée par Bal Gangâdhar Tilak (The Arctic Home in the Vedas, 1903), parle, elle, d'une année qui compte un seul jour et une seule nuit, ce qui est le cas au niveau du pôle. Aucun squelette de type arctique-nordique n'a été retrouvé, ni en Ecosse ou en Irlande, zones arctiques non inondées, ni le long des routes des premières migrations (Dordogne/Aquitaine, Espagne, Atlas, etc. jusqu'en Indonésie), parce que les morts étaient d'abord enfouis six mois dans le giron de la Terre-mère pour être ensuite exhumés et exposés sur une dalle plate, un pré-dolmen, pour être offerts à la lumière, pour renaître et retourner à la lumière, comme l'atteste le Vendidad iranien, la tradition des Parses et les coutumes funéraires des Indiens d'Amérique du Nord.

L'organisation sociale des premiers groupes de migrants arctiques-nordiques est purement matriarcale: les femmes y détiennent les rôles dominants et sont dépositaires de la sagesse.

 

En posant cette série d'affirmations, difficiles à étayer par l'archéologie, Wirth lance un défi aux théories des indo-européanisants qui affirment l'origine européenne/continentale des «Indo-Européens» nordiques (appelation que Wirth conteste parce qu'il juge qu'elle jette la confusion). La race nordique et, partant, les «Indo-Européens» ne trouvent pas, pour Wirth, leur origine sur le continent européen ou asiatique. Il n'y aurait jamais eu, selon lui, d'Urvolk indo-européen en Europe car les nordiques apparaissent toujours mélangés sur cette terre; les populations originelles de l'Europe sont finno-asiatiques. Les Nordiques ont pénétré en Europe par l'Ouest, en longeant les voies fluviales, en quittant leurs terres progressivement inondées par la fonte des glaces arctiques. Cette migration a rencontré la vague des Cro-Magnons sud-atlantiques (légèrement métissés d'arcto-nordiques depuis l'époque des Aurignaciens) progressant vers l'Est. La culture centre-européenne du néolithique est donc le produit d'un vaste métissage de Sud-Atlantiques, de Nordiques et de Finno-asiatiques, que prouvent les études sérologiques et la présence des symboles. Les Celtes procèdent de ce mélange et ont constitué une civilisation qui a progressé en inversant les routes migratoires et en revenant en Irlande et dans la zone franco-cantabrique, emmenant dans leur sillage des éléments raciaux finno-asiatiques. En longeant le Rhin, ils ont traversé la Mer du Nord et soumis en Irlande le peuple nordique des Tuatha, venu de la zone inondée du Dogger Bank (Polsete-Land) et évoqué dans les traditions mythologiques celto-irlandaises. L'irruption des Celtes met fin à la culture matriarcale et monothéiste des Tuatha de l'ère mégalithique pour la remplacer par le patriarcat polythéiste d'origine asiatique, organisé par une caste de chamans, les druides. Wirth se réfère à Ammien Marcellin (1. XV, c.9, §4) pour étayer sa thèse: celui-ci parle des trois races de l'Irlande: l'autochtone, celle venue des «îles lointaines» et celle venue du Rhin, soit la sud-atlantique fomorienne, les Tuatha arcto-nordiques et les Celtes.

 

Le symbolisme graphique abstrait, que nous ont laissé ces peuples arcto-nordiques, temoigne d'une religiosité cosmique, d'un regard jeté sur le divin cosmique, d'une religiosité basée sur l'expérience du «mystère sacré» de la lumière boréale, de la renaissance solaire au solstice d'hiver. Dans cette religiosité, les hommes sont imbriqués entièrement dans la grande loi qui préside aux mutations cosmiques, marquée par l'éternel retour. La mort est alors un re-devenir (ein Wieder-Werden). Le divin est père, Weltgeist, depuis toujours présent et duquel procèdent toutes choses. Il envoie son fils, porteur de la «lumière des terres», pour se révéler aux hommes. Les hiéroglyphes qui expriment la présence de ce dieu impersonnel, qui se révèle par le soleil, se réfèrent au cycle annuel, aux rotations de l'univers, aux mutations incessantes qui l'animent, au cosmos, au ciel et à la terre. L'étymologie de tu-ath  (vieil-irl.), ou de ses équivalents lituanien (ta-uta), osque (to-uto), vieux-saxon (thi-od),  dérive des racines *ti, *to, *tu  (dieu) et *ot, *ut, *at  (vie, souffle, âme).

 

Ce peuple, connaisseur du «souffle divin», soit du mouvement des astres, a élaboré un système de signes correspondant à la position des planètes et des étoiles. Les modifications de ces systèmes de signes astronomiques étaient entraînées par les mouvements des corps célestes. Toute la civilisation mégalithique, explique Wirth, avant Renfrew, Hawkins et Deruelle, procède d'une religiosité astronomique. Elle est née en Europe occidentale et septentrionale et a essaimé dans le monde entier: en Amérique du Nord, au Maghreb (les mégalithes de l'Atlas), en Egypte, en Mésopotamie et, vraisemblablement, jusqu'en Indonésie et peut-être en Nouvelle-Zélande (les Maoris).

 

(Robert Steuckers).   

         

- Bibliographie: Pour une bibliographie très complète, se référer au travail d'Eberhard Baumann, Verzeichnis der Schriften von Herman Felix WIRTH Roeper Bosch von 1911 bis 1980 sowie die Schriften für, gegen, zu und über die Person und das Werk von Herman Wirth, Gesellschaft für Europäische Urgemeinschaftskunde e.V., Kolbenmoor, 1988. Notre liste ci-dessous ne reprend que les ouvrages principaux: Der Untergang des niederländischen Volksliedes, La Haye, 1911; Um die wissenschaftliche Erkenntnis und den nordischen Gedanken, Berlin, 1929 (?); Der Aufgang der Menschheit,  Iéna, 1928 (2ième éd., 1934); Die Heilige Urschrift der Menschheit,  Leipzig, 1931-36; Was heißt deutsch? Ein urgeistgeschichtlicher Rückblick zur Selbstbestimmung und Selbstbesinnung,  Iéna, 1931 (2ième éd., 1934); Führer durch die Erste urreligionsgeschichtliche Ausstellung "Der Heilbringer". Von Thule bis Galiläa und von Galiläa bis Thule, Berlin/Leipzig, 1933; Die Ura-Linda-Chronik,  Leipzig, 1933; Die Ura-Linda-Chronik. Textausgabe (texte de la Chronique d'Oera-Linda traduit par H.W.), Leipzig, 1933; Um den Ursinn des Menschseins,  Vienne, 1960; Der neue Externsteine-Führer, Marbourg, 1969; Allmutter. Die Entdeckung der "altitalischen" Inschriften in der Pfalz und ihre Deutung,  Marbourg, 1974; Führer durch das Ur-Europa-Museum mit Einführung in die Ursymbolik und Urreligion,  Marbourg, 1975; Europäische Urreligion und die Externsteine,  Vienne, 1980.

 

- Sur Wirth: consulter la bibliographie complète de Eberhard Baumann (op. cit.); cf. également: Eberhard Baumann, Der Aufgang und Untergang der frühen Hochkulturen in Nord- und Mitteleuropa als Ausdruck umfassender oder geringer Selbstverwirklung (oder Bewußtseinsentfaltung) dargestellt am Beispiel des Erforschers der Symbolgeschichte Professor Dr. Herman Felix Wirth, Herborn-Schönbach, 1990 (disponible chez l'auteur: Dr. E. Baumann, Linzer Str. 12, D-8390 Passau). Cf. également: Walter Drees, Herman Wirth bewies: die arktisch-atlantische Kulturgrundlage schuf die Frau, Vlotho-Valdorf, chez l'auteur (Kleeweg 6, D-4973 Vlotho-Valdorf); Dr. A. Lambardt, Ursymbole der Megalithkultur. Zeugnisse der Geistesurgeschichte, Heitz u. Höffkes, Essen, s.d.       

 

 

dimanche, 07 décembre 2008

Voyage autour de trois tombes de chefs francs

"Nos Ancêtres les Barbares, voyage autour de trois tombes de chefs francs"

"La Ville de Saint-Dizier présente, en partenariat avec l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), une exposition consacrée à trois sépultures d'aristocrates francs découvertes en 2002 à Saint-Dizier. Reconnue d'intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction des musées de France, l'exposition est organisée dans le cadre de la Saison culturelle européenne.

Inviolées depuis 1500 ans, les sépultures de trois aristocrates francs et celle du cheval de l'un d'eux ont été mises au jour à Saint-Dizier dans le cadre de fouilles archéologiques préventives menées par l'Inrap en 2002. Inhumés selon un rituel normé, ces contemporains des fils de Clovis livrent un pan de la longue épopée barbare qui fera de la dynastie mérovingienne la première puissance européenne.

Un des plus beaux sites d'Europe
L'exceptionnel mobilier funéraire des deux hommes et de la jeune femme -près de 50 objets- est comparable à celui des plus prestigieuses tombes de chefs découvertes en Europe. Les objets, aujourd'hui restaurés, témoignent du statut de ces aristocrates. En effet, l'une des deux épées porte un anneau doré et des inscriptions runiques, symboles du lien qui unissait à la fois son propriétaire au roi et à son épée. Les bagues en or et pierres précieuses ont retrouvé leur éclat originel. Les analyses physico-chimiques ont entre autres révélé la présence, sur un fermoir d'aumônière, de lapis-lazuli provenant des confins irano-afghans. C'est la première pierre précieuse de ce type retrouvée sur un objet de l'époque mérovingienne. La qualité, la quantité et les décors de la vaisselle et des verreries sont supérieures à celles découvertes dans d'autres tombes de chefs contemporaines.

Une exposition sur les origines de l'Europe
Le VIe siècle constituant une phase charnière de la formation de la France et de l'Europe, la Ville de Saint-Dizier et l'Inrap ont souhaité centrer cette exposition sur les tombes de chefs francs de cette période fondatrice. Elle évoque les migrations et le peuplement de l'Europe, le contexte politique complexe d'un royaume partagé que les descendants de Clovis se disputeront, les influences, les us et rites communs, la christianisation. Cette initiative rompt avec les présentations traitant de la période mérovingienne dans son ensemble proposées jusqu'à présent. Plus de 200 objets prêtés par des musées français et européens sont mis en perspective avec le trésor de Saint-Dizier et enrichissent le propos souhaité par la Ville et l'Inrap.

Des ancêtres qui réservent encore bien des mystères...
La découverte de Saint-Dizier complète la carte archéologique des tombes de chefs retrouvées sur un périmètre en ellipse, de part et d'autre du Rhin. Elle apporte un nouvel éclairage sur le premier noyau franc, à l'origine de la conquête d'un Empire romain en décomposition. Au VIe siècle, les Francs ne sont plus des « Barbares », nom que les Romains donnaient aux peuplades du nord-est de l'Europe, mais un peuple, formé par une mosaïque d'ethnies ralliées à un roi élu. Vigies d'une frontière ou guerriers à la conquête de nouveaux territoires ? Gallo-Romains ayant prêté allégeance au Roi des Francs ? Les chefs francs de Saint-Dizier conservent une part de leur mystère, que d'autres fouilles élucideront sans doute. Source


"Nos Ancêtres les Barbares, voyage autour de trois tombes de chefs francs" Du 29 novembre 2008 au 30 juin 2009 à Saint-Dizier

Espace Camille Claudel
9, avenue de la République
52100 SAINT-DIZIER

Heures d'ouverture :
Mardi, jeudi, vendredi et samedi : 15h-18h
Mercredi : 10h-12h et 15h-18h
Fermé le lundi

dimanche, 30 novembre 2008

Un torque en or de l'âge de fer

Un torque en or de l'age de Fer découvert en Angleterre

AFP 20/11/2008 : "Un rare collier en or datant de l'âge de Fer, d'une valeur estimée à 350.000 livres (414.000 euros), a été découvert dans un champ du centre de l'Angleterre par un chercheur de métaux amateur, a rapporté jeudi le Guardian.

Présenté par un expert comme la plus belle découverte d'un objet de cette époque depuis un demi-siècle, ce collier vieux de 2.200 ans se trouvait dans un champ. [...] "C'est quelque chose de fabuleux, la plus belle découverte datant de l'âge de Fer depuis 50 ans", a estimé JD Hill, responsable de la section consacrée à cette période au British Museum. "Ce qui est fascinant, c'est qu'il a été trouvé dans un endroit où aucun torque (ndlr collier métallique ancien) n'est censé se trouver", a-t-il ajouté. "Le moins qu'on puisse dire, c'est que la région de Newark n'est pas réputée pour être un haut-lieu des découvertes de l'âge de Fer".

00:15 Publié dans archéologie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : angleterre, âge du fer, protohistoire, british museum | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 24 novembre 2008

Découvertes de monnaies celtiques et germaniques

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Découverte de monnaies d’or et d’argent celtiques et germaniques au Limbourg néerlandais


Paul Curfs est l’un de ces hommes qui a pour passe-temps de se promener avec un détecteur de métaux. En mars de cette année, près de son domicile dans la région de Maastricht, son appareil a émis le signal habituel en passant au-dessus d’une masse métallique. Il a découvert ainsi un première piécette d’or, ornée d’un cheval stylisé. Deux jours plus tard, il découvre, à proximité immédiate de sa première trouvaille, quelques pièces supplémentaires, presque identiques à la première, qu’il a tout de suite apportées au service archéologique de la région, dirigé par le conservateur Wim Dijkman. Celui-ci a pris immédiatement conscience de la grande importance historique de ces monnaies. Après l’ensemencement au printemps du champ de maïs et la récolte estivale, il a fallu attendre les courtes vacances de la Toussaint pour y délimiter une superficie à prospecter de 15 m sur 30 m, puis découvrir encore quelques pièces et, enfin, à 65 cm dans le sol, le reste, concentré, du trésor. Celui-ci est le plus important de cette sorte à avoir été exhumé jusqu’ici hors du sol néerlandais. Dans la même région, il y a huit ans, on avait trouvé à Heers (Limbourg flamand) 102 monnaies provenant des Eburons et de quelques autres peuples celtiques.


Quelles conclusions tirent les archéologues néerlandais de cette découverte?


  • Les monnaies ont été vraisemblablement enterrées dans une besace de tissu ou de cuir; les labours profonds en ont exhumé quelques-unes et les ont dispersé autour de la cachette initiale;


  • Ces monnaies datent du premier siècle avant l’ère chrétienne, à l’époque où les tribus celtiques de nos régions résistaient aux troupes de César, lors du soulèvement des Eburons et des Atuatuques (Aduatiques);


  • Les 39 pièces d’or découvertes relèvent de la tribu des Eburons, menés à l’époque par leur fameux chef Ambiorix, dont la statue se dresse à Tongres;


  • Les 70 monnaies d’argent proviennent des tribus germaniques voisines, qui habitaient entre Meuse et Rhin;


  • Cette découverte prouve que les Eburons et les Germains de Rhénanie avaient partie liée dans la résistance aux légions romaines et entretenaient des contacts très étroits entre eux; selon le prof. Nico Roymans: “Ce trésor de monnaies a peut-être servi à acheter une alliance contre les Romains”;


  • Le Prof. Roymans constate que dans les environs immédiats du site, où Curfs a découvert les monnaies, il n’y a aucune trace d’habitation; on a donc enfoui cet or et cet argent dans une zone inhabitée, probablement pour empêcher qu’on les dérobe ou qu’un ennemi s’en empare;


  • Le Conservateur Dijkman remarque que les deux types de monnaie présentent, sur une face, un même motif, soit un triskèle celtique; les monnaies celtique d’or présentent, sur leur autre face, un motif hippique, imité des anciennes monnaies grecques; les pièces germaniques d’argent présentent, sur le côté pile, une pyramide de cercles ou d’anneaux, dont on ne connaît pas encore la signification.


Un trésor qui devrait permettre d’élucider davantage l’alliance entre Ambiorix et les Germains de Rhénanie, qu’évoque la “Guerre des Gaules” de César.


Source: “Het Laatste Nieuws”, 14 novembre 2008, pp. 2 & 6.

(résumé: Robert Steuckers).