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jeudi, 16 janvier 2014

Vers le centenaire de la première hécatombe mondialiste du capital conquérant

 

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Vers le centenaire de la première hécatombe mondialiste du capital conquérant : de la commémoration mensongère à la manipulation spectacliste…

par Gustave LEFRANÇAIS

 

Août 1914 – novembre 1918 : Consécration sanglante de la première boucherie capitaliste mondiale !

 

Novembre 2013 – août 2014 : Dé-voilement accompli du chaos spectaculaire de la dictature démocratique de la marchandise !

 

« La Commune ne fut pas une révolution contre une forme quelconque de pouvoir d’État, légitime, constitutionnelle, républicaine ou impériale… Elle fut une révolution contre l’État comme tel, contre cet avorton monstrueux de la société. »

 

Karl Marx, Adresse sur la Commune, 1871.

 

« La guerre mondiale a placé la société devant l’alternative suivante : ou bien maintien du capitalisme, avec de nouvelles guerres et un rapide effondrement dans le chaos et l’anarchie ou bien abolition de l’exploitation capitaliste. »

 

Rosa Luxemburg, Que veut la Ligue spartakiste ?

 

Lorsque François Hollande simple V.R.P. OTANISTE de la province hexagonale du gouvernement du spectacle mondial déclare depuis l’Élysée au début novembre 2013 que « cent ans plus tard, il nous revient d’aborder dans un esprit de réconciliation cette douloureuse question des fusillés», il convient de se souvenir, d’une part, que les sectes gouvernementalistes de la gauche du Capital ont, depuis les journées de juin 1848, toujours été à la pointe des massacres de l’ouvrier séditieux et, d’autre part, que c’est bien Albert Thomas, ministre socialiste de l’armement en 1916-1917, qui fut le grand organisateur de l’exploitation ouvrière en temps de guerre pendant que les Sembat, Blum et Cachin ne cessaient de promouvoir le théâtre d’intérêts de la « défense nationale » du négoce à tous crins.

 

Quand le locataire de l’Élysée, simple marionnette pitoyable de la machination financière circulante, semble regretter que les perturbateurs et les mutins d’hier aient pu être fusillés alors que cela eut lieu avec la bénédiction de la nomenklatura ministérielle socialiste d’alors, celui-ci fait simplement acte de dénégation pathologique en ce sens qu’il fait là mine de récuser le passé pour mieux préparer et justifier le demain convulsif en ce moment ultra-crisique qui approche et où assurément et comme d’habitude les forces du progrès du dressage civilisationnel s’essayeront à passer par les armes les hommes récalcitrants et indisciplinables.

 

Dans les années qui précédèrent le déclenchement de la Première Guerre mondiale de la marchandise totalitaire, Rosa Luxemburg multiplia les activités critiques et les participations radicales à de multiples débats publics, en un temps où les fractures fondamentales de l’histoire contemporaine étaient en train d’ostensiblement prouver que les représentants les plus officiels de la social-démocratie, du syndicalisme et de l’anarchisme se préparaient à participer au grand embrigadement militariste des duplicités affairistes de l’été 1914.

 

La publication de L’Accumulation du capital en 1913, prolongeant efficacement Réforme sociale ou révolution paru en 1899, provoqua des polémiques virulentes et permit ainsi de désigner ouvertement les endroits précis où résidaient les pires fusilleurs à venir du prolétariat, c’est-à-dire les professionnels de la défense réformiste de la condition salariale éternelle. La théorie de l’écroulement inévitable du capitalisme défendue par Rosa Luxemburg fit l’objet d’anathèmes virulents de la part de toutes les boutiques perpétuatrices de la misère prolétaire pendant que les courants maximalistes de l’émancipation humaine saluaient, eux, au contraire en Rosa Luxemburg l’une des interprètes les plus compétentes et les plus robustes de la Critique de l’économie politique positionnée par Marx pour l’émergence d’un monde sans argent ni État.

 

À l’été 1914, la gauche du Capital ayant très rapidement fait tomber les masques de sa tartuferie, rejoignit évidemment massivement le camp de l’orgie guerrière et l’illusion du syndicalisme révolutionnaire s’évanouit, elle, promptement lorsque la C.G.T. rallia officiellement l’Union sacrée du marché national de la sur-vie obligatoire. Ainsi de Maurras à Guesde en passant par Kropotkine, toute la matrice du développement aliénatoire en la totalité de ses cénacles domesticatoires appela les prolétaires du monde à aller périr la fleur au fusil sur les champs de bataille où allaient enfin pouvoir pleinement s’exalter les orages d’acier du feu commercial.

 

À contre-courant du grand abêtissement fiévreux qui s’empara des vastes foules happées par la liberté moderne du droit à la tyrannie civile et militaire du suffrage universel du rendement, quelques groupes et personnalités rares en marge de tous les rackets politiques des divers arrangements du trafic et du change, autour de Malatesta, Nieuwenhuis et Liebknecht, entreprirent d’élaborer des lieux de résistance au pouvoir de plus en plus absolu du cosmopolitisme de la marchandise. C’est pourquoi Scheidemann premier chancelier de la République de Weimar et membre émérite du parti socialiste tout comme Ebert premier président du Reich ainsi que Gustav Noske ministre de la Guerre, purent réprimer intensivement la Commune de Berlin et lâcher les corps francs sur les émeutiers ouvriers qui furent ainsi massacrés en même temps que Rosa Luxemburg était, elle, exécutée en janvier 1919 sur claire décision réfléchie du Parti socialiste du Capital.

 

De la sorte, Rosa Luxemburg qui fut l’une des premières expressions critiques en temps réel de ce qui deviendrait la démence policière du capitalisme d’État bolchévique fut assassinée par les représentants expérimentés de la mollesse social-démocratique et quelques temps après, en mars 1921, c’est l’appareil capitaliste de l’étatisme léniniste, version simplement durcie du social-démocratisme, qui s’empressa de noyer dans le sang la Commune de Kronstadt. Le cycle du mensonge et du meurtre capitaliste était là significativement consommé dans cet opéra mythologique du triomphe de la fausse conscience où toutes les fractions de la gauche et de l’extrême gauche du Capital se prouvèrent toujours être le laboratoire de recherche de la marchandise destiné à ouvrir la voie à toutes les fourberies et répressions les plus vicieuses de la liberté despotique du profit.

 

La grande immolation de 1914 – 1918, c’est d’abord 8 millions et demi de Français mobilisés, des millions de blessés et 1 400 000 tués sur l’autel des nécessités du profit. La manœuvre gouvernementale du spectacle hollandiste est simple, il s’agit de dénaturer la matérialité des faits afin de servir l’idéologie du mondialisme de la circulation marchande. D’abord, en jumelant le 70e anniversaire de 1944 et le 100e anniversaire de 1914 pour permettre à l’événement totémique le plus récent d’enclore légendairement le plus ancien tout en répétant jusqu’à plus soif la grand-messe du tabou antifasciste, paravent des obligations récitatives du despotisme du politiquement correct de toutes les servitudes et égorgements contemporains. Ensuite, en polarisant les commémorations sur le rôle des troupes coloniales, fonction relative lors du débarquement de Provence en 1944 (le nombre de tués maghrébins des armées de la libération capitaliste entre 1943 et 1945 atteignit 18 300 et le nombre de tués parmi les Pieds-Noirs fut de 12 000 avec, en pourcentage, un taux de 10 % pour les Pieds-Noirs et de 6 % pour les Maghrébins) mais très marginale de 1914 à 1918 (5 % des tués, soit un mort sur 20).

 

Lorsque les gangs étatiques de la vie mutilée mettent en scène la commémoration du centenaire de 1914, il va de soi que leur objet essentiel est d’occulter cette réalité fondamentale que les combattants de 1914, prolétaires des villes et des campagnes de la gauloiserie réfractaire en ses multiples souches de terre récalcitrante; bretonnes et provençales, auvergnates et corses, champenoises et tourangelles, basques et périgourdines, languedociennes et savoyardes, normandes et picardes… ont délibérément été sacrifiées industriellement pour que l’argent continue à rapporter par le biais de la nécessaire disparition brutale du trop plein de marchandises meubles et humaines et du même coup par l’abattage de ce surcroît d’énergie ouvrière insubordonné qui avait tant insupporté la IIIe République maçonnique des droits de l’homme possédant.

 

Que Clemenceau, ait pu à la fois porter les surnoms de briseur de grèves et de Père la Victoire en dit long sur les amours incestueuses entre la guerre sociale et la guerre tout court et sur la manière toute particulière dont la pensée critique a un devoir de réflexion insurrectionnaire sur cette génération décimée de 1914.

 

Ne laissons pas détourner ou enfouir le populicide du premier charnier impérialiste et refusons en premièrement le mémoricide. Les monuments aux morts des villes et villages les plus reculés viennent nous raconter la tragédie de tous ces prolétaires sacrifiés et ainsi jetés dans les batailles les plus sanguinaires de la valorisation capitaliste. Nous avons des devoirs pratiques et théoriques de lutte de classe à l’égard des prolétaires de 1914 : devoir de dénoncer la grande réécriture des événements; devoir de combattre le grand lessivage de la réalité historique; devoir de refuser le grand changement démographique qui commença d’ailleurs comme par hasard au temps du premier flic de France tandis que confronté à la grève qui fit suite aux centaines de morts de la catastrophe de Courrières, les compagnies minières afin de limiter la force du mouvement social, donnaient les premiers coups de départ de l’immigration kabyle dans le Nord – Pas-de-Calais.

 

En un cercle historique de près d’un siècle, le fétichisme historique de la marchandise qui dé-figure systématiquement l’histoire du vrai pour lui substituer partout le monde du réel inverti n’a pas cessé de poursuivre sa route pour persuader les êtres que leur seul avenir possible se nommait travail de l’avoir et qu’il n’y avait d’autre horizon que celui du paraître dans la société fétide du calcul, du décor et de l’échange.

 

267.jpgL’objectif essentiel du spectacle de la domination capitaliste est d’anéantir toute compréhension de ce qui fait l’être de l’histoire vivante de telle sorte que la dictature démocratique du marché puisse organiser avec magnificence la totale ignorance de tout ce qui ad-vient par la falsification complète de la totalité de ce qui s’est passé.

 

Des millions de prolétaires de tous les pays d’Europe ont été exterminés entre 1914 et 1918 pour permettre au despotisme mondial de l’économie de résorber sa sur-production par un repartage militaire des marchés autorisant ainsi le nouveau monde américain du fétichisme financier à commencer à s’emparer d’une vieille Europe saignée à blanc.

 

L’union sacrée charognarde de toutes les factions politiques de la droite et de la gauche des échanges a ainsi clairement prouvé – par delà et contre les quelques groupes ouvriers radicaux qui refusèrent la grande tuerie impérialiste – que l’État est toujours le lieu central de l’esclavage et du mensonge et que les cimetières militaires de la guerre ne sont que la sordide continuation logique des usines salariales de la paix…

 

Le mouvement ouvrier révolutionnaire fut détruit par l’action conjuguée du capitalisme bolchévique et de la domination enfin totalement pleinement réalisée de la souveraineté marchande, le premier étant l’expression encore archaïque de la fusion étatico-financière que la modernité économique de la seconde a enfin aujourd’hui entièrement accomplie comme aboutissement le plus spectaculaire du pouvoir absolu de l’argent.

 

Le règne autocratique du marché démocratique du vendable omni-présent est la forme supérieure de la dictature puisque c’est la dictée insidieuse qui va au plus profond de l’intime en supprimant absolument tout ce qui n’est pas conforme aux intérêts de la criminologie organisée de l’usurpation chosifiante et de la mise en forme planétaire de l’ignorance et de l’idiotie qui la justifient.

 

La science des légitimations de l’in-authentique pratiquée à profusion par le gouvernement du spectacle mondial de la marchandise implique un illusionnisme de masse, une manipulation permanente et une falsification obscurantiste forcenée qui font de la démocratie le Diktat le plus impeccable du totalitarisme de la quantité, de l’impuissance et du contre-sens.

 

La gauche du capital a toujours été ici le centre actif des ravages du déploiement social capitaliste. Souplesse social-démocratique et rigidité bolchévique correspondaient chacune antagoniquement mais complémentairement dans leurs sphères de nuisance respective aux conditions contre-révolutionnaires du développement vers la domination réalisée de la tyrannie de la valeur. Le mouvement ouvrier cadenassé politico-syndicalement fut ainsi l’expression de la mystification généralisée de la valeur se valorisant vers l’apogée de la raison pratique marchande.

 

Toutes les organisations de gauche et leurs sous-fifres gauchistes (trotskistes, maoïstes et libertaires) qui constituent, de fait, l’extrême gauche de l’appareil idéologique et politique du capital n’ont jamais servi qu’à contenir, torpiller et détourner les luttes ouvrières. Dès lors, le mouvement ouvrier politico-syndical n’est rien d’autre que le conducteur réel du mouvement de perpétuation des prolétaires en tant que prolétaires, c’est-à-dire en tant que servile catégorie aliénée de l’économie politique.

 

Ainsi, la gauche constitue la force d’encadrement et de discipline de la classe ouvrière qui permet que dans le couple travail – capital, ce soit l’activité domestiquée du travail qui se trouve finalement la plus active et qui, par la prison réformiste des duperies de la revendication, fasse sans cesse se reproduire son ennemi inséparable : le Capital.

 

La gauche représentante du mouvement moderniste du Capital est ainsi l’avant-garde de la droite. La première trace pour la seconde les chemins les plus novateurs de la socialisation aliénatoire et aujourd’hui – dans la fusion idolâtre de l’économie et de la politique, les mafias de gauche et de droite ont fini par professionnellement se fondre et se confondre dans un magma excrémentiel fraternel tout entier soumis aux impératifs du gouvernement du spectacle mondialiste.

 

Conformément à la place qui lui revenait dans la mise en scène des rapports de production de la servitude, l’union sacrée de 1914 (reconduite de façon encore plus paranoïaque en 1939, puis en 1944 !) permit de faire marcher le prolétariat européen tout droit à l’hécatombe afin qu’il se fasse massacrer avec enthousiasme pour résoudre la crise de sur-production d’alors et relever ainsi le taux de plus-value.

 

Les crapules politiques de droite et leurs confrères, canailles de gauche, tous ensemble et en parfaits chiens de garde de la misère marchande organisèrent ainsi la mort de millions d’êtres humains, chair à travail cérémonieusement reconvertie en chair à canon…

 

Et lorsqu’à la fin de cette guerre interminable qui allait consacrer le futur royaume du dollar, surgirent dans de nombreux pays d’Europe, des conseils ouvriers qui remirent en cause la marchandisation de l’humain, c’est bien entendu le Parti social-démocrate (liquidant les communards d’Allemagne !) et le Parti bolchévique (décimant les communards de Russie !) qui procédèrent au nettoyage capitaliste indispensable en planifiant de conserve l’exubérance sanguinaire par laquelle furent éliminés des millions d’insurgés de la vie…

 

Et pendant des décennies, les héritiers de Lénine, passionnés de fordisme et bénis par les oligarques de Wall Street, ne cessèrent de tuer de mort lente ou de mort rapide des millions de prolétaires, simple matériel tragique pour l’accumulation capitaliste d’État.

 

Le maintien de l’ordre capitaliste de l’abondance du faux, ayant régulièrement besoin pour aménager le territoire de ses crises de surproduction, d’enclencher de nouvelles redistributions des marchés, il était inévitable qu’un deuxième abattoir mondial fasse suite au premier. Le mouvement d’innovation technologique du bourrage de crâne allait donc faire là des prodiges jusqu’à rendre impossible toute pensée critique au-delà de quelques trop rares catacombes.

 

Les experts universitaires et médiatiques de la falsification spectaculaire nous enseignent chaque jour que les seules paroles autorisées sont celles qui reproduisent et confirment le dire insipide de la tyrannie marchande.

 

Le terrorisme d’État est aujourd’hui le pôle de recherches et d’intoxication stratégique le plus perfectionné du gouvernement du spectacle mondial. L’empire américain qui a gagné la deuxième tuerie mondiale résume là désormais parfaitement la décomposition et les contradictions sociales de la planète en son entier. Ayant asservi l’Europe et le Japon à sa sphère de commandement géopolitique, la Maison Blanche ne peut désormais tenter de neutraliser irrémédiablement leurs potentiels économiques que par la manipulation monétaire, l’infiltration secrète et la terreur de masse sous fausse bannière.

 

À mesure que la crise financière du capital fictif, va révéler explosivement l’impossible rencontre entre l’illimité besoin du développement de la marchandise et l’incontournable limite des solvabilités réelles, l’empire du billet vert dont le déclin est dorénavant amplement établi, sera amené – pour essayer de préserver son hégémonie – à engager – dans tous les espaces de sa territorialité matérielle et symbolique – de vastes coups montés terroristes dont le 11 septembre n’était qu’un simple coup d’essai. Sur ce terrain, il a été possible dernièrement de voir apparaître de multiples manœuvres, magouilles et tripotages qui, grands ou plus petits, sont venus ici et ailleurs nous construire jusqu’en en France d’extra-ordinaires cinématographies comme celles notamment de l’incroyable et déconcertante affaire Merah puis celle tout aussi effarante et ténébreuse des deux journalistes tués au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique, fruit étatique souterrain des innombrables barbouzeries franco-algériennes…

 

La deuxième mandature d’Obama à la Maison Blanche, après une première de totale insanité visible arraisonnée à tous les Diktat de la marchandise totalitaire et avec toute la notoriété de spectacle iconologique mise en scène vient dire ici qu’à bout de souffle, les mécanismes de légitimation de l’absolutisme du spécieux n’ont plus désormais pour seule plaidoyer envisageable que les mythologies pourtant de plus en plus essoufflées de la société dite métissée.

 

Dorénavant, à l’heure où l’ordre américain vient tout à fait publiquement racoler dans les banlieues françaises pour organiser des voyages transatlantiques d’embrigadement culturel pour les leaders des quartiers positivement discriminés, le rêve yankee de la diversité capitaliste apparaît bien comme le pire opium du temps présent. L’actuelle domination spectaculaire achevée du hors sol de la marchandise omnipotente nous faisant résolument abêtis américains, il est naturellement légitime que nous ne cessions donc de nous enfoncer toujours davantage dans tous les déplorables dérangements propres à l’abjection du système des objets développé si schizophréniquement aux U.S.A., de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération névrotique de tous les tribalismes et extravagances religieuses.

 

La riche expression fallacieuse de « diversités culturelles » vient exprimer qu’il n’existe plus désormais en fait aucune autre culture autorisée que celle de la consommation autiste des échanges narcissiques du débilisme marchand totalement universalisé. La diffusion du spectacle des rituels de la réussite quantitative par le pouvoir de l’argent ne peut qu’uniformiser les spectateurs dans une égalisation planétaire de la soumission à la chosification. De la sorte, dans le spectacle psychotique de la réification mondialiste, la société de classes montre ostensiblement et très systématiquement qu’elle entend éliminer l’histoire. Et quoi donc de plus normal pour ce faire que la présence de tant d’immigrés dans l’hémisphère Nord parce que la lutte des classes extrémiste qui y a existé pendant des siècles doit justement en dis-paraître.

 

L’empire central du chaos de la pourriture capitaliste en ses progrès les plus ignobles dès lors qu’il est dirigé par un noir de théâtre obamique et loué par un supplétif hollandiste se voit ainsi transmuté oniriquement en un idéal suprême pour tous les domestiques du spectacle de l’artifice et de la farce. Obama, créature de commande de la finance mondialiste, s’est donc immédiatement empressé pour son second mandat, de promettre à ses créateurs qu’il ferait bien (encore et encore !) du Bush en pire et en plus grand afin que l’emprise américano-israélienne sur le monde aille avec lui encore toujours plus loin qu’avec son prédécesseur.

 

Pendant ce temps, la classe capitaliste œuvre en Europe, pour déprécier de manière forcenée le coût du travail, en tentant d’annihiler l’inconscient collectif des restes de l’héritage communard… Elle transfert donc les entreprises ailleurs et elle dé-localise aussi et d’abord sur place ici en recourant massivement à l’armée industrielle de réserve analysée très pertinemment par Marx évoquant ainsi lumineusement le processus de transfert qui voit un « Yankee remplacé par trois Chinois… »

 

Cette armée de réserve colorée, valeur suprême échangiste des rêves mélangistes du monde de la valeur, permet là une manœuvre décisive car les nouvelles populations entrantes sont par définition issues de temporalités non-critiques structurées autour d’une vision historique fermée. Il est donc relativement facile de les intégrer à la liberté du commerce de l’aliénation généralisée puisque l’immobilité de leur relation au monde trouve son répondant moderne dans le culte de l’apathie marchande et dans la passivité de l’enfermement consommatoire, unifiés dans un nouveau temps arrêté par l’éternel présent du fétichisme appropriateur.

 

Quoi donc de plus normal qu’Obama, prix Nobel exceptionnel du spectacle de l’Avoir et grand maton des mouroirs de Guantánamo, Gaza, Kaboul et Bagdad, nous explique applaudi par son vassal élyséen que le capitalisme de couleur est l’avenir du monde. Ils verrouillent de la sorte la serrure des leurres et mauvais tours hégémoniques du Diktat mercantile et sont là la coqueluche persistante de tous les laquais du F.M.I., de l’O.M.C. et du MEDEF puisque la régularisation des sans-papiers et l’africanisation de l’Europe offrent à la classe capitaliste ce grand remplacement de soumission à bon marché dont celle-ci a besoin à mesure qu’elle entend se débarrasser des vieilles contestations et insurrections ouvrières européennes qu’elle entend surtout ne jamais voir renaître…

 

La boucherie de 14-18 a liquidé physiquement des millions de prolétaires pour que persiste le cycle d’abomination de l’exploitation humaine. L’idéologie immigrationniste persévérante à l’image d’un capitalisme américain de plus en plus déliquescent et de plus en plus toxique – en tant que stade supérieur d’élimination de la critique ouvrière radicale – entend éradiquer la possibilité même que cette exploitation soit contestée puisqu’au saint nom idéologique de l’économie politique multi-culturelle de la résignation, la liturgie anti-raciste interdit que l’on puisse critiquer les substitutions industrielles de population qu’échafaude la Sainte-Alliance du Capital pour faire disparaître le vieil esprit des traditions subversives européennes…

 

L’anti-fascisme fut le cœur de la religion capitaliste du XXe siècle quand la domination en voie de pleine réalisation de la loi de la valeur rendit nécessaire à la fois de supprimer les formations sociales désuètes au regard des besoins de la pure dictature démocratiquedel’argent et d’écraser les manifestations prolétaires les plus extrémistes comme celles des barricadiers impénitents de la Catalogne insoumise en 1937.

 

L’anti-racisme est, lui, le centre de la religion capitaliste du XXIe siècle dès lors que la domination pleinement réalisée de la loi de la valeur commande de faire à la fois migrer la radicalité du prolétariat hors de sa propre histoire et de substituer aux banlieues ouvrières de la marchandise méprisée les quartiers bigarrés de la thune vénérée.

 

À l’heure où la mystique marchande s’est cristallisée dans le projet mondialiste obligatoire du salariat pluri-éthnique et de la jouissance par le magot, l’heure est bien à la mort programmée de l’ouvrier européen archaïque qui, lui et lui seul, a su dire massivement en sa longue histoire de lutte de classes radicale que la vraie vie n’a pas de prix et qu’il convient – pour re- trouver l’être vrai de l’humain – de balayer révolutionnairement l’ assujettissement au salariat et à l’argent.

 

Dès lors, en refus de la société marchande qui est toujours déshumanisation de l’homme et contre l’État, qui n’est partout et rien d’autre que le capital concentré en force d’oppression et de domination, il faut redire l’invariance subversive de ce qui permet l’émancipation humaine : l’émergence du vrai vivre de la communauté anti-marchande.

 

Ainsi, comme on l’observe, et comme on l’a continuellement vu et revu et malgré les secondaires et grotesques conflits de chapelle, lorsqu’il il s’agit d’embrigader les prolétaires dans la mobilisation générale, les préparatifs de guerre, l’union sacrée idéologique ou militaire, les gauchistes comme tous les bolchéviques et les sociaux-démocrates se rejoignent en rigoureux serviteurs de la dictature démocratique du marché. Ils sont tous d’accord pour faire participer le prolétariat à la guerre impérialiste, à ses préparatifs et à ses pièges. Les uns dénoncent les autres, les autres dénoncent les uns, mais en réalité ils se retrouvent tous du côté… de l’artifice anti-raciste de l’actuelle guerre du Capital menée contre le prolétariat…

 

En 1914 – 1918, c’est dans les tranchées que l’économie de la captivité alla écraser militairement le mouvement prolétarien combattant pour aller ensuite récidiver en plus grand et en plus fort à partir de l’an Quarante, dans les bombardements stratégiques de l’incommensurable industrie démocratique de la mort pour tous… En 2013 – 2014, c’est le Diktat de la charte capitaliste de la diversité qui exile le prolétariat indigène des vieilles combativités ancestrales hors de sa propre histoire pour qu’un nouveau salariat de bonne couleur et d’allégeance assurée vienne faire fructifier les grandes surfaces normalisées de la bêtise marchande.

 

Contre la catastrophe capitaliste accélérée qui s’annonce, il convient d’agir exclusivement de manière organisée et consciente en comprenant que les polices de l’antiracisme d’État n’ont pour seul objet que de permettre le remplacement des grèves sauvages de jadis par l’immigration de marchandises humaines purement consommatoires.

 

Si la colère ouvrière des usines quand elle déborde les chiens de gardes syndicaux fait trembler l’autocratie capitaliste, les troubles pro-marchands des banlieues rappellent toujours qu’il existe une profonde et allègre solidarité entre les appropriateurs glauques des bas-fonds et les hauts-fonds distingués du propriétarisme.

 

Le sidérurgiste lorrain qui en mars 1979 brisait les vitrines boutiquières du Paris grand-commerçant en hurlant sa haine de la marchandise représente l’ennemi absolu du pouvoir de l’argent et c’est pourquoi ce dernier déteste celui-là alors même qu’il vénère le casseur black-beur ahuri du « 9-3 » qui fait de chacun de ses fric-fracs un hymne à l’idolâtrie du fric et du trafic.

 

L’allogène marchandise humaine venue du Sud ou de l’Orient, façonnée par les temporalités stationnaires issues du despotisme oriental, n’a pour seul et pauvre dessein que de venir participer d’une manière ou d’une autre à la jubilation marchande des avidités spectaculaires du posséder et c’est la raison intéressée pour laquelle le système de l’acquérir l’adule pendant qu’il a en horreur le glaiseux et anachronique prolétaire de l’avant qui quand il s’emporte sait – et lui seul – conchier la pestilence des corruptions marchandes.

 

L’anti-racisme totalitaire de la marchandise est là le pire produit du racisme car il vient essentiellement décréter que la lutte des classes doit être interdite lorsqu’elle ose incarner le maximalisme communard des prolétaires de l’histoire subversive européenne qui sont donc là condamnés à devoir sortir de la réalité puisque c’est seulement eux qui – depuis des siècles de combat et d’insurrection – ont clairement ciblé l’essence de la société du falsifiant spectaculaire. Mais par bonheur, cette gigantesque colère dé-sobéissante qui re-commence à monter risque de faire peut-être sentir dans peu, « … nom de Dieu, Qu’la Commune n’est pas morte » !

 

L’immigrationnisme n’est rien d’autre que le stade suprême de la libre circulation impérialiste de la marchandise !

 

NON AU CARNAVAL DOMESTICATOIRES DES GRANDES GALERIES ALIÉNATOIRES DU MÉTISSAGE MARCHAND !

 

À BAS LA GUERRE ET A BAS LA PAIX, CES DEUX FACES COMPLÉMENTAIRES DE L’ABJECTION CAPITALISTE !

 

À BAS TOUTES LES UNIONS SACRÉES DU CAPITAL !

 

Gustave Lefrançais, pour L’Internationale.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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mercredi, 15 janvier 2014

France and Saudi Arabia: The Union of “Misfits”

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France and Saudi Arabia: The Union of “Misfits”

While the international community summarizes the achievements of the year 2013, exerting even further efforts in reducing the risk of the armed violence spread in the Middle East (especially in Syria , as well as through the settlement of the Iranian nuclear program stand-off) , the head of the Elysee Palace decided to put a rather peculiar final chord to his political activities of the last year.

He chose not to bother himself with peaceful initiatives, especially with those that could improve the social life of the French residents, which those residents have been waiting for since the day of his inauguration. That’s a funny fact if we are to take into consideration that the siting French President represents the socialist party, which by definition should be close to the day-to-day problems of the ordinary working people. And the people decided to pay the President with the same disrespect they’ve been treated with, this fact was established by the poll conducted in late December 2013 by BFM-TV-RMC. This poll showed that Francois Holland was supported by 2% of the French population, which means that the rest 98 % didn’t show any trust for him. The results despite the “devotion to democratic principles” Francois Holland has named as his top priority were banned by Elysee Palace.

Francois Hollande decided to end the year 2013 with a trip to Saudi Arabia , thereby securing the alliance of the two»» nations “rejected” by the United State and a number of other countries. These two have ultimately failed to understand the causes and the significance of the events that occurred at the end of the year in the Middle East therefore they were not able to adapt to the new reality . Another reason for becoming “misfits” is the eagerness the Elysee Palace and Riyadh has shown in staging the chemical provocations in Damascus along with the massive support these countries have shown to the Syrian militants , allowing the spread of Wahhabi ideas not across the Midlle East alone, but in France itself .

According to many political analysts, Hollande has today become the most loyal ally of Saudi Arabia in its attempts to strengthen the so-called ” Sunni arc ” in the fight against Shiite Iran and Syria. The key role in this fight is place by Lebanon and “Hezbollah”. Currently, “the misfits” share a number of foreign policy goals. It’s the tough position the two take on the Syrian issue and the idea of Bashar Assad’s toppling. It’s the views they share on the Iranian nuclear programme, in an effort to reduce the influence Iran enjoys in the region . The blind support Elysee Palace has been showing to Riyadh, can be explained, to some extent , by the famous generosity of the Saudi royal family members and the most generous of them all the head of Saudi intelligence services – Prince Bandar bin Sultan. Foreign politicians can expect substantial cash donations and diamond offerings if they are to support the Saudis and their Wahhabism. It allows Riyadh to manipulate Washington and Paris at their own will.

So, on 29 and 30 December Hollande flew to Saudi Arabia to take a good care of the military industry people that had brought him to power in the first place. On this trip he was accompanied by four of ministers and a group of 30 entrepreneurs.

The main goal of this trip – to secure bilateral strategic cooperation, to sign contracts for supplying the Sunni forces in Lebanon with even more firearms. The same very forces that have been fighting back to back with the Syrian armed opposition in a bloody war against the regular troops that defend their own country, against Syrian officials. Another goal of Hollande’s trip is to establish a close partnership in the intelligence field.

During the negotiations Saudi Arabia consented to allocate $ 3 billion to buy French weapons that would end up in the hands of the Lebanese Army. It is noteworthy that this financial “aid” amounts for two military budgets of Lebanon , that is a former French colony, just like Syria. However, this military aid to Beirut provided by Riyadh and Elysee Palace , aimed primarily at fighting the Lebanese “Hezbollah” will be of little to no help to the international efforts of reducing the regional tension, it wouldn’t be of any use either in promoting the authority of the Lebanese “sponsors” in Lebanon itself and in the Middle East in general.

It’s not that “Hezbollah” is on the side of the common enemy of Paris and Riyadh – President Bashar al-Assad . This new supplies will only further enhance the struggle between Sunnis and Shiites. The region itself will be militarized even further at the expense of the French arms and Saudi money. The ultimate goal of such a generous “gift” is to spread the Wahhabi ideas in Lebanon, which has not fully recovered from a 15 years long civil war . After all, today in the Sunni areas of Lebanon — the largest cities of the country – Tripoli and Sidon are facing a rise of Islamist rhetoric and Al Qaeda is gaining followers there on a daily basis, writes the Lebanese newspaper Al-Akbar.

However , in addition to this transaction , the leaders of France and Saudi Arabia discussed other aspects of bilateral military cooperation, clearly not designed to administer affairs of peace and actively prepare for a regional war . This is primarily a contract for 4 billion euros to modernize the French missiles Crotale ground -to-air with the French firm Thales. Negotiations on this issue for a long time been blocked due to lack of consent on the part of the Saudi elite, but this particular visit to the CSA became a new impetus to this cooperation , especially since the main competitors of French manufacturers in this issue – the U.S. – has somewhat cooled to Saudis .

As for the cooperation of the intelligence services of the two countries and the exchange of “mutual interest to intelligence information ,” France is planing to sell Riyadh the same type of a spy satellite that was sold by Astrium and Thales Alenia Space in the United Arab Emirates last summer. With this “tool” Saudi Arabia will be able to improve significantly the “effectiveness” of its intelligence services and monitor the activities of the armed forces of the enemy in the region. French ship and machine builders (DCNS, Thales and MBDA) received an order to strengthen the kingdom’s submarine fleet, to modernize the Saudi Navy frigates that would on par with Saudi petrodollars be protecting and promoting the Wahhabi values. France has also got a contract to equip the National Guard of the kingdom, as for the project of constructing 16 nuclear reactors on the Saudi soil, this part of the deal is still being negotiated.

Francois Hollande has stated in Riyadh that Saudi Arabia was a “leading partner of France in the Middle East” with a trade turnover of 8 billion euros in 2013, 3 of which is a share of French exports. The “holiday trip” can bring the French military-industrial people, as some experts believe, a hefty income of 250 billion euros over the next 7-10 years.

However, according to a number of experts, a considerable flow of French arms to Lebanon at the expense of the Saudi royal family can not be regarded as nothing else than a direct intervention of Paris and Riyadh in the affairs of this state, despite the publicly declared position of Francois Hollande and his foreign minister — Fabius that “France seeks to ensure the regional stability and security”. The Saudi efforts at fueling the regional conflicts in Iraq and Syria , and now being “allocated” to Lebanon .

Meanwhile, Damascus believes that if regional and Western states will stop providing the financial and military aid to the armed and terrorist groups that operate in Syria and in the neighboring countries, the violence in the region, will ultimately cease, giving way to the assembly of the “Geneva-2” international conference, said Syrian Ambassador to Russia Riad Haddad to NEO.

Vladimir Odintsov, political commentator and special contributor to the  online magazine “New Eastern Outlook”.

 

 

mardi, 14 janvier 2014

1972/2014 : Idéologie «antiraciste», la grande catastrophe!

 

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1972/2014 : Idéologie «antiraciste», la grande catastrophe!

ex: http://www.polemia.com

 

« Un peu de modestie, de finesse, d’autocritique et de repentance seraient sûrement bienvenues »

 

♦ En 1972 la France était un pays indépendant, unitaire, fier de son passé et où les libertés étaient respectées. Quarante ans plus tard, l’idéologie nationale héritée de la monarchie, de la République et actualisée par le gaullisme a été remplacée par l’idéologie « antiraciste ». Les résultats sont désastreux : immigration de masse peu assimilable, société multiconflictuelle, perte du sens commun, alignement de la politique extérieure sur des intérêts étrangers, censure à répétition. Comment en est-on arrivé là ?

Jean-Yves Le Gallou fait le point pour Polémia.

 


 

1972: Alors que le président Pompidou est fragilisé par sa non-participation à la Résistance de 1940 à 1944, deux événements majeurs surviennent : le Parlement vote à l’unanimité la loi Pleven qui introduit – au nom de la lutte contre le « racisme » – le délit d’opinion dans la grande loi sur la liberté de la presse de 1881 ; les médias lancent « l’affaire Touvier », du nom de ce milicien protégé par l’Eglise catholique. Les deux piliers de l’antiracisme – pénalisation des opinions dissidentes, culpabilisation du passé français – sont ainsi posés.

 

1980: L’attentat contre la synagogue de la rue Copernic est attribué de manière purement mensongère par les médias à « l’extrême droite ». Jean Pierre-Bloch, patron de la LICRA, met en cause le « climat » : climat intellectuel pour aboutir à la neutralisation idéologique du Figaro-Magazine de Louis Pauwels, porteur d’une vraie pensée alternative ; climat politique visant la politique proche-orientale de Valéry Giscard d’Estaing jugée pas assez favorable à l’Etat d’Israël.

 

« L’antiracisme » est instrumentalisé par les socialistes et par certains milieux juifs (Le Renouveau juif d’Hajdenberg notamment) pour aboutir à l’élection de François Mitterrand en 1981.

 

1984/1985 : Fondation de SOS-Racisme, officine gouvernementale créée depuis l’Elysée par Jean-Louis Bianco, secrétaire général de la présidence, assisté d’un jeune conseiller… François Hollande en s’appuyant sur Eric Ghebali et Julien Dray de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et Bernard-Henri Lévy. Les objectifs de SOS-Racisme sont à la fois idéologiques et politiques : promouvoir une société multiculturelle, culpabiliser et scinder la droite, encadrer et contrôler les populations issues du Maghreb (pour les faire « bien » voter tout en évitant une dérive pro-palestinienne).

 

1986: La mort de Malik Oussekine, un Franco-Maghrébin sous dialyse, à l’occasion des manifestations contre la loi Devaquet, débouche sur une campagne de sidération médiatique. Celle-ci contraint le gouvernement Chirac à renoncer à ses projets, notamment quant à la protection de la nationalité française. A cette occasion le lobby « antiraciste » prend la main de manière définitive sur la droite parlementaire.

 

1990: Alors qu’il existe 300 profanations de cimetière par an, la dégradation du cimetière juif de Carpentras fait l’objet d’une manipulation médiatique sans précédent. L’ensemble de la classe politique officielle défile sous le parrainage des associations « antiracistes » et d’organisations juives. Deux objectifs sont atteints : la consolidation du fossé entre le FN et le RPR/UDF ; le vote de la loi Gayssot faisant de l’analyse historique critique de la « Shoah » un délit de blasphème.

 

1993/1998 : Poursuites et condamnations de Maurice Papon pour « crime contre l’humanité ». La condamnation de Papon, haut fonctionnaire français, préfet de police du général De Gaulle (qui lui conféra le grade de commandeur de la Légion d’honneur), député RPR, ministre de R. Barre, est un acte essentiel : c’est l’extension à l’Etat français, en 1998, de la culpabilisation imposée à l’Allemagne en 1945. Cela a aussi pour conséquence le désarmement moral de l’appareil d’Etat face à l’immigration : les associations « antiracistes » empruntant volontiers la figure du juif comme bouclier pour les immigrés clandestins.

 

2001 : Première loi Taubira, loi mémorielle définissant comme crime contre l’humanité les traites négrières (occidentales seulement) et l’esclavage.

 

Années 2000/2010 : Pendant longtemps le combat « antiraciste » a été mené par les associations spécialisées (LICRA, MRAP, LDH et SOS-Racisme) bénéficiant d’importantes subventions publiques nationales et locales et recevant des dommages et intérêts de leurs procès; à partir des années 2000, certaines institutions juives prennent directement le relais. Lors de son dîner annuel, avec un parterre plus brillant que pour la Fête nationale du 14 juillet, devant les plus hautes autorités de l’Etat, de la justice, de l’économie et des médias, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) fixe la feuille de route : promotion de la société multiculturelle, renforcement de la législation et de la lutte « antiraciste », notamment sur Internet, soutien indéfectible à l’Etat d’Israël et lutte contre les pays qui y sont réputés hostiles.

 

Années 2000/2010 (bis) : Adoption d’un mode opératoire comparable au CRIF par le CFCM (Conseil consultatif du culte musulman) et le CRAN (Conseil représentatif des associations noires). Prise en tenaille des Français de souche.

 

Fin des années 2000/début des années 2010 : L’UEJF prend la tête du combat judiciaire pour obtenir la mise en place d’une censure publique, voire privée, sur Internet.

 

Le lobby « antiraciste » : fabuleux pouvoir et fabuleux échec

 

Après 40 ans de grandes manœuvres « antiracistes », le bilan est désastreux.

 

Pour les libertés d’abord, avec la multiplication des lois liberticides. Dans tous les classements internationaux portant sur la liberté d’expression la France figure parmi les plus mauvais élèves : entre la 40e et la 50e place pour la liberté de la presse selon Reporters sans frontières ; en troisième position (devant la Russie pourtant si souvent vilipendée !) pour les condamnations pour atteinte à la liberté d’expression par la Cour européenne des droits de l’homme (pourtant très politiquement correcte…) ; aux premiers rangs pour les requêtes auprès des grands fournisseurs d’accès Internet.

 

Pour la concorde intérieure ensuite : la société multiculturelle est un échec manifeste. Ni l’assimilation, ni même l’intégration n’ont fonctionné. Le seul lieu (hors celui, contraint, du travail) où des gens de culture, de religion et de race différentes se retrouvent ce sont les spectacles de… Dieudonné ou les réunions de Soral. Bref, là où ils se rient du Système selon les uns, du lobby sioniste selon les autres. Fabuleux échec du lobby « antiraciste »: c’est contre lui que s’organise la seule cohabitation black-blanc-beur !

 

Pour l’indépendance nationale enfin : L’alignement de la politique française sur des intérêts étrangers est de plus en plus préoccupant ; promue par BHL, l’intervention en Libye a été un succès militaire mais une catastrophe géopolitique ; et l’aventurisme de François Hollande sur la Syrie a nui à l’image de la France.

 

Pour les institutions juives aussi : Depuis l’affaire Dreyfus la communauté juive jouissait d’un statut moral lié à celui de l’innocence injustement persécutée ; en se plaçant systématiquement du côté de la censure, les institutions juives risquent de perdre leur statut de représentants d’opprimés pour celui d’odieux persécuteurs. C’est grave et c’est prendre un double risque : se placer en opposition de l’esprit français traditionnellement frondeur ; et heurter de plein fouet la sensibilité des jeunes générations, à la fois parce que, pour elles, la seconde guerre mondiale est finie depuis 70 ans… et parce qu’elles sont viscéralement attachées aux libertés sur Internet, véritable sujet du débat. Enfin, l’immigration massive encouragée par le lobby « antiraciste » a pour conséquence la constitution de ghettos musulmans et africains qui cultivent une forte sensibilité antisioniste, voire antisémite.

 

Bien sûr, ce serait une faute que de confondre les juifs dans leur ensemble et ceux qui prétendent parler en leur nom ; on ne saurait davantage passer sous silence le remarquable engagement du côté de l’identité française et de la patrie d’hommes comme Alain Finkielkraut ou Eric Zemmour. Pour autant, il semblerait raisonnable que les dirigeants des institutions juives aient la force de procéder à leur examen de conscience : à l’égard de leur communauté comme à l’égard de la France. Un peu de modestie, de finesse, d’autocritique et de repentance seraient sûrement bienvenues.

 

Changer de paradigmes

 

Quant au peuple français dans son unité, il lui faut changer de paradigmes dominants : renvoyer le lobby « antiraciste » à ses échecs ; cesser de le subventionner ; cesser de l’écouter et supprimer ses privilèges judiciaires. Vite !

 

Jean-Yves Le Gallou
9/01/2014

 

Voir aussi :

 

L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet
Evolution des libertés en France : Cent restrictions en quarante ans
Défendre la liberté d’expression contre la police de la pensée
« Je ne sais rien… mais je dirai (presque) tout »

Par Yves Bertrand
Conversations politiquement incorrectes
Sarkozy et Hollande, candidats officiels du CRIF
Le CRIF : la tentation du lobby
Le CRIF refuse de donner « un certificat de Cacherout » à Marine Le Pen
Le dîner du CRIF : nuisible aux libertés, à la souveraineté et à l’identité françaises

Maurras, inlassable avocat des langues régionales

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Maurras, inlassable avocat des langues régionales
 
Ex: http://anti-mythes.blogspot.com
 
 
De ses tout premiers engagements de jeunesse, Maurras a-t-il conservé l’idée que décentralisation et défense des langues régionales vont de pair ? C’est une hypothèse naturelle, tant la chose allait de soi dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes de 1892. Mais ce n’est qu’une hypothèse, qu’il faudrait étayer par des études sérieuses qui, à notre connaissance, n’existent pas.

Lorsque Maurras construit son corpus doctrinal sur la République centralisatrice, les problématiques linguistiques n’y figurent pas en première ligne, ne serait-ce que parce tous les territoires ne sont pas concernés, ou pas également concernés. On pourrait dès lors formuler l’hypothèse inverse : le combat de Maurras pour la décentralisation, qui a donné lieu à un nombre considérable d’écrits, et son combat pour la langue et la culture provençales, accessoirement pour le breton ou l’alsacien, ont été menés quasi indépendamment l’un de l’autre, avec des rencontres qui ne sont que fortuites.
 
Pourquoi se poser cette question ? Simplement parce que l’ouvrage de synthèse que Maurras consacre aux langues régionales et à leur enseignement, Jarres de Biot, date de 1951, soit un an avant sa mort, alors que son équivalent L’Idée de la décentralisation a été composé en 1898.
 
Un élément de réponse se trouve peut-être dans l’observation du comportement du pays légal. Tout député, même le plus pénétré d’idéologie jacobine, sera un jour en butte au pouvoir d’un préfet et en tirera la conclusion que, s’il avait été libre de ses mouvements et de ses décisions, les choses seraient allé mieux et plus vite. Il y a donc chez chaque élu un décentralisateur qui sommeille et, lorsqu’il est dans l’opposition, il trouvera aisément matière à faire une proposition en ce sens. Dans L’Idée de la décentralisation, Maurras dresse l’impressionnante liste de ces joutes parlementaires, analysées avec minutie, et nul doute qu’il a continué à les suivre avec attention tout le restant à vivre de la IIIe République. Le scénario en a toujours été le même ; le parti au pouvoir enterre le projet, quelle que soit sa couleur, et c’est l’un des siens qui en représentera un autre semblable lorsque le gouvernement sera renversé, ce qui était fréquent à l’époque.
 
Les propositions en faveur des langues régionales, également récurrentes et également toujours retoquées, n’obéissaient pas à la même logique. Elles n’étaient présentées que par des élus des régions concernées, Bretons, Basques, Catalans… qui pouvaient également être décentralisateurs, mais qui souvent ne l’étaient pas. Maurras eut d’ailleurs très tôt affaire à certains dirigeants du Félibrige qui étaient de farouches jacobins. Ceci l’a sans doute amené à faire la part des choses.
 
Jarres de Biot, que nous publions aujourd’hui et qui n’a été tiré à l’époque qu’en édition de luxe à 500 exemplaires, est sans doute, avec Le Mont de Saturne qui est d’un tout autre genre, le plus achevé, le plus documenté, le mieux argumenté des textes écrits par le Maurras d’après guerre.
 
Sa publication fait suite à des polémiques qui se sont déroulées en 1950 pendant la discussion de la première loi républicaine sur l’enseignement des langues régionales, dite « loi Deixonne ». L’un des principaux adversaires de cette mesure fut l’académicien Georges Duhamel qui sonna le tocsin dans plusieurs articles du Figaro. Jarres de Biot est en fait la réponse de Maurras aux articles de Georges Duhamel ; il n’évoque pas la loi Deixonne en tant que telle.

Il n’est pas inutile de resituer ces événements dans leur contexte. Tout a commencé par l’initiative de deux députés communistes bretons, Pierre Hervé et l’aïeul Marcel Cachin. Ceux-ci exhument une proposition de loi déposée avant guerre par un député démocrate-chrétien nommé Trémintin, laquelle concernait l’enseignement de la langue bretonne à l’école primaire. Ils la rajeunissent quelque peu et la déposent, le 16 mai 1947. Mais juste avant, le 5 mai, le gouvernement Ramadier se sépare des ministres communistes ; c’est le début de la guerre froide en France. La bataille pour la langue bretonne commence donc dans un climat d’affrontement violent qui lui confère un enjeu inattendu ; rapidement, le MRP s’y associe, ce qui met les socialistes en minorité. Ceux-ci tiennent certes le gouvernement, mais sur ce point précis ils doivent composer et finissent par nommer un de leurs, Maurice Deixonne, rapporteur du projet de loi, avec mission occulte de le saboter autant que possible.
 
Deixonne est un gros bosseur, qui de son propre aveu ne connaît rien au sujet, et qui de plus a sans doute quelques fréquentations ultra-pacifistes d’avant guerre à se faire pardonner, la plupart de ses amis d’alors ayant fini dans la collaboration. C’est un orphelin qui s’est fait lui-même à coup de brillantes études ; mais dès la fin des années 1920 il interrompt sa carrière universitaire pour s’engager au parti socialiste. Sa puissance de travail impressionne ; d’ailleurs sa la loi sur les langues régionales, qui porte son nom, ne figure même pas dans sa biographie de l’Assemblée, tant il y a fait d’autres choses depuis jugées plus importantes…
 
Il s’attelle à la tâche et finalement, contre toute attente, réussit à finaliser un texte consensuel qui sera adopté par l’Assemblée le 30 décembre 1949.
 
Entre temps il sera parvenu à faire la jonction avec les députés catalans, puis à intégrer le basque et l’occitan, terme préféré après de longues escarmouches à ceux de provençal ou de langue d’oc. Il aura ainsi pratiquement reconstitué le contenu de la circulaire Carcopino de décembre 1941, qui par la force des choses ne concernait ni le flamand, ni l’alsacien, ni le lorrain, et qui a été abolie à la Libération.

Il reste alors, ainsi fonctionnait la quatrième République, à faire adopter le texte par le Conseil des ministres. Cela durera toute l’année 1950, jusqu’à promulgation de la loi le 11 janvier 1951. Cette année 1950 verra la polémique gagner la presse, l’Académie Française et tout le monde enseignant, avec d’un côté une alliance de fait entre communistes et MRP, auxquels on peut joindre l’Action française, et de l’autre les jacobins de tout bord, dénonçant les risques épouvantables qu’une heure facultative de langue bretonne à l’école fera immanquablement courir à l’unité française.

Le texte final de la loi est plus que modeste. Les mots « facultatif », « dans la mesure du possible », reviennent sans cesse. Le ton à l’égard des langues concernées est volontiers condescendant : il est question de « richesse du folklore et des arts populaires » ; rien de bien subversif, et cependant cela a conduit Georges Duhamel à pousser des cris d’orfraie au long de cinq éditoriaux d’avril et de mai 1950. Avec au moins une conséquence heureuse,celle d’avoir incité Maurras à écrire ce qu’il avait sur le cœur, sans doute depuis cinquante ans et plus.

Il y a eu deux éditions de Jarres de Biot, comportant en plus du texte lui-même des illustrations et des poèmes. Nous avons noté les variantes entre les deux éditions, et reproduit l’ensemble des illustrations. Nous publierons en revanche les poèmes à part, dans un autre cadre, car ils n’ont aucun rapport avec la loi Deixonne ni avec Georges Duhamel.

lundi, 13 janvier 2014

Entreprises, risques criminels et communication d'influence: le décryptage de Xavier Raufer

Entreprises, risques criminels et communication d'influence:
le décryptage de Xavier Raufer

9782130620723FS.gif"Evolution des dangers et des menaces : ouvrons les yeux" : tel est le thème du colloque organisé au Sénat le 29 janvier prochain sous l'égide de l'Institut Jean Lecanuet, avec le concours scientifique du DRMCC, Département de recherche sur les menaces criminelles contemporaines de l'université Paris-II Panthéon-Assas. Présidée par Yves Pozzo di Borgo, sénateur de Paris, cette journée d'études est ouverte à tous sous réserve d'inscription préalable (programme ; inscription : inscription@institutjeanlecanuet.org ).

Interviendront lors de ce colloque Xavier Raufer, Jean-Marie-Bockel, David Naccache, François Haut, Pierre Delval, François Werner, Alain Bauer, Michel Quillé, Alain Establier, Régis Poincelet, Xavier Bertrand, ainsi que moi-même au nom de Communication & Influence, pour expliquer comment la communication d'influence peut aider l'entreprise à contrer les actions de déstabilisation, tout en optimisant son capital immatériel.

Dans l'entretien qu'il m'a accordé pour préparer cette journée, Xavier Raufer - docteur en géopolitique, co-directeur du DRMCC, enseignant à l'international (Chine, Etats- Unis...) - estime que les menaces criminelles concernent aujourd’hui prioritairement les sphères économique et financière. Et donc l'entreprise.

Bonne lecture, et une nouvelle fois, bonne année 2014 à tous !

Bruno Racouchot
COMES COMMUNICATION
tel : +33 (0)1 47 09 36 99 / mob : +33 (0)6 10 84 35 15
courriel : bruno@comes-communication.com
site : www.comes-communication.com
et www.www.communicationetinfluence.fr

dimanche, 12 janvier 2014

Lucien Cerise: Big Brother

00:07 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, lyon, france, big brother, lucien cerise | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

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Ex: http://www.polemia.com

L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

« Car, si personne ne bouge, c’est la pensée (…) qui sera étouffée ».

Que Manuel Valls, qui aura passé toute la trêve des confiseurs à ostraciser Dieudonné, s’affirme, « par [s]a femme, lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » et qu’il soit « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël », nul ne le contestera puisqu’il l’a maintes fois affirmé, par exemple le 22 juillet 2012 à Strasbourg. Qu’il espère supplanter Jean-Marc Ayrault à Matignon à la faveur de ses dernières gesticulations, très médiatiques mais dérisoires au regard de sa défaite contre la criminalité et de son triste bilan de la Saint-Sylvestre (trois personnes assassinées à l’arme blanche et 1067 véhicules incendiés malgré le déploiement de 53.000 gendarmes et policiers) est une évidence. Mais le ministre de l’Intérieur réussira-t-il, grâce à sa circulaire du 6 janvier, à faire interdire par les préfets les spectacles de celui qu’il qualifie de « petit entrepreneur de la haine », « raciste et antisémite », obsédé par la « haine du juif » jusqu’à faire « l’apologie de la Shoah» ?

Pas impossible si les nervis de la Ligue de défense juive provoquaient des troubles à l’ordre public susceptibles de faire annuler la tournée de Dieudonné en province. Rappelons que la LDJ est une organisation interdite aux Etats-Unis et même en Israël pour son extrémisme mais qu’elle est protégée chez nous en haut lieu et par la gens Klarsfeld qui, à l’abri de ses Légions d’honneur (Madame est Grand-Croix et Monsieur Grand Officier), doit cornaquer ce mercredi à Nantes une manifestation hostile. (CG)

Un prétexte à la « normalisation » du Web

 

Encore qu’il s’agirait, si M. Valls parvenait à ses fins, d’une scandaleuse atteinte à la liberté d’expression doublée d’une atteinte encore plus monstrueuse à la liberté du travail – en application servile de la loi nationale-socialiste sur le Berufsverbot ou disqualification professionnelle, loi jugée scélérate à l’époque –, la question est peut-être secondaire et va bien au-delà du cas du seul Dieudonné M’Bala M’Bala – dont on peut penser ce qu’on veut, y compris du mal.

C’est la liberté d’expression de millions d’internautes français qui est menacée.

Le conflit s’était envenimé au fil des mois entre le journaliste Patrick Cohen, anchorman des matinales de France Inter qui avait dressé en mars une liste noire des individus nauséabonds, dont Dieudonné, à ne jamais inviter sur les antennes du service public, et l’humoriste ; ce dernier avait lancé en décembre, dans son théâtre parisien de La Main d’Or, une phrase provocatrice mais étrangement ambiguë : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Voulait-il dire par là « dommage que les chambres à gaz n’aient jamais existé » ou, au contraire – ce qui prouverait du moins que cet « antisémite » n’est nullement révisionniste, « dommage qu’elles n’existent plus » ?

 

Peu importe. Dès lors, la machine s’emballa et d’autant plus que, simultanément, le footeux antillais Nicolas Anelka, dont les multiples incartades verbales et le refus obstiné de chanter La Marseillaise quand il jouait d’aventure en équipe de France ne gênaient personne, célébrait d’une « quenelle », posture prétendument néo-nazie, le but qu’il venait de marquer outre-Manche pour son nouveau club de West Bromwich Albion. La photo blasphématoire, dédiée à « [son] ami Dieudonné », ayant fait le tour du monde (et des cités ethniques), le prétexte était tout trouvé pour passer aux choses sérieuses.

 

Soit, sovietico more, la « normalisation* » d’Internet, cet insupportable espace de liberté où peuvent s’étaler toutes les opinions et, plus grave, toutes les contestations des dogmes les mieux établis.

 

Une répression « légitime »

 

Car cette offensive couvait depuis plusieurs mois et, dès le 26 septembre dernier, sur le site Boulevard Voltaire, Jean-Yves Le Gallou avait accusé l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « bras armé du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) », de revêtir « l’habit du censeur » en se plaçant « en tête des tentatives de censure d’Internet : poursuites de blogs, poursuites de commentateurs, poursuites de réseaux sociaux ».

 

Comme pour donner raison au fondateur de Polémia, le CRIF publiait le 13 octobre contre la « Fachosphère du Net » une philippique de son spécialiste des médias Marc Knobel qui déplorait : « Certes, des associations antiracistes ont engagé des procédures afin de s’opposer à ces marchands de haine ; toutefois, pourquoi s’en remet-on en ce domaine au seul dévouement (sic) de ces associations ? La lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet n’incombe-t-elle pas AUSSI aux pouvoirs publics ? »

Le 17 octobre, toujours sur le site du CRIF, le même exhortait donc le gouvernement à appliquer dans toute sa rigueur la législation muselant « l’Internet de la haine », car « les restrictions à la liberté d’expression peuvent être considérées comme légitimes pour lutter contre le racisme », y compris dans les « nouveaux médias ». « Si le droit à la liberté vaut pour Internet, les restrictions à celle-ci s’appliquent également. Internet n’étant qu’un instrument et non un but en soi, il ne peut être tenu pour affranchi des lois nationales et internationales », théorisait M. Knobel.

 

Un président et un gouvernement aux ordres…

 

Message reçu. Accueillant le 16 décembre à l’Elysée Roger Cukierman, président du CRIF, à l’occasion du septantième anniversaire de ce lobby, le chef de l’Etat lui déclarait notamment: « Quand vous avez des choses à dire, Monsieur le Président, vous les dites et vous les dites librement, franchement, sincèrement, bruyamment et nous vous écoutons**. »

 

Rien d’étonnant, dans ces conditions, si, deux jours plus tard, les députés saisis d’une proposition de loi inspirée des préconisations de la pourtant très institutionnelle Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la nécessité d’étendre aux blogueurs la protection dont bénéficient les sources des journalistes, rejetaient ce texte ; et si, dans la foulée, la « Dieudosphère », considérée à tort ou à raison comme le fer de lance de la « Fachosphère », se retrouvait sous la mitraille qui, prenons-en le pari, ne s’arrêtera pas à cette seule cible.

« Haine sur Internet : la guerre est déclarée », triomphait donc le 3 janvier Daniel Makonnen, responsable de la communication de la LICRA, ravi de l’imminente mise au pas du Web.

 

Car, si « la Toile » s’est aussitôt enflammée devant la menace d’asservissement et d’épuration, on n’a noté du côté des humanistes homologués ni réserves ni scrupules mais au contraire une acceptation béate de la machine de guerre gouvernementale, un lâche soulagement devant le « courage » de l’équipe Ayrault qui s’apprête à faire voter un projet de loi étendant les possibilités de capter les données numériques, véritable « Patriot Act » à la française instaurant une sourcilleuse censure et incitant à la délation.

 

…et une Intelligentsia complice des éradicateurs

 

Défenseur des démocrates ukrainiens en lutte contre le tyran Poutine comme il l’avait été des honorables républicains libyens contre l’immonde Kadhafi, Bernard-Henri Lévy tresse ainsi des lauriers au petit Jdanov de la Place Beauvau, initiateur de la nouvelle « ligne générale »:

« Il y a un moment où […] il est du devoir de la parole publique de dire. Valls l’a fait, Valls a eu raison. Il n’y a rien de commun, rien, entre le travail d’un humoriste dont la liberté d’expression et donc de provocation est effectivement sacrée, et l’entreprise d’un agitateur néonazi qui fait ouvertement campagne sur des thèmes qui ne sont pas des opinions mais des délits. »

 

Cette opinion est partagée par Bertrand Delanoë qui, abandonnant la mairie de Paris dans l’espoir d’un maroquin ministériel, doit donner des gages. Dieudonné étant pour lui « quelqu’un qui fait l’apologie de crimes contre l’Humanité et qui par ses propos porte atteinte à la dignité humaine, il doit être combattu avec toutes les rigueurs de la loi ». Et surtout avec la force injuste de la loi.

 

Ce qui tombe bien puisque, tout aussi acharnée, Mme le Ministre délégué à l’Economie numérique Fleur Pellerin – Coréenne naguère adoptée par un couple français, cas également du camarade Jean-Vincent Placé, le gourou des Verts – s’est félicité de la possibilité « de faire condamner toute personne propageant des propos racistes sur les réseaux sociaux » : « Aujourd’hui, la Justice a les moyens techniques de faire appliquer les décisions et c’est ce qu’il faut faire, y compris dans le cas de Dieudonné », déclarait-elle le 31 décembre, sûre que sa collègue à la Justice Christiane Taubira, si indulgente aux FEMEN profanatrices de tant de nos églises et aux auteurs de crimes crapuleux, se montrera intransigeante à l’encontre des déviants idéologiques.

 

Un modèle démocratique : la Chine populaire !

 

Mais la palme de l’inconscience ou, si l’on préfère, du cynisme, revient sans doute à l’éthéré dandy qui sert de directeur à L’Express. Participant aux Grandes Gueules sur RMC le 3 janvier, Christophe Barbier proclamait ainsi : « Internet n’est pas un no man’s land. Internet est un champ d’impunité, mais ça se régule aussi, Internet. Entre nous, hein, les Chinois y arrivent bien. Si les dictatures y arrivent, il faut que les démocraties y arrivent aussi ! »


 

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Quatre-vingts ans après le pamphlet de Paul Nizan, Les Chiens de garde (de l’ordre établi), sortait en 2012 un documentaire politique, Les Nouveaux Chiens de garde inspiré du livre éponyme de Serge Halimi. Christophe Barbier y était durement étrillé pour sa défense de la « mondialisation heureuse » et de l’idéologie dominante. On aurait pu croire qu’après son ode, digne d’un Garde rouge, à la répression, le personnage serait durablement tricard des plateaux. Tout au contraire, il était deux jours plus tard l’invité d’honneur du 19/20 de France 3 où il exalta l’ardente obligation d’une « pédagogie mémorielle » car « on ne peut pas rire de tout », proclame celui qui se présente comme « un esprit libre ».

 

Détail savoureux : M. Barbier, normalien controversé car, recalé au concours d’entrée rue d’Ulm, il n’en aurait suivi les cours qu’en auditeur libre et ne possède d’ailleurs qu’une maîtrise d’histoire, a tourné dans Doutes, un film de son épouse, Yamini Kumar-Cohen (elle-même directrice de la communication chez Hermès), censé fustiger le… « Politiquement Correct » ! Ce qui l’autorisait évidemment à réclamer, il y a deux ans déjà dans L’Express, « un droit mondial du Web ».

 

Un tel droit, également exigé par Ariel Wizman, son confrère de Canal+, qui réclamait le 28 novembre la création d’une « police du Net », selon lui « égout de la pensée », mène, on le sait, à l’alignement déjà observé par les « médias en servitude » et heureux de l’être, mais furieux de voir leurs certitudes, leurs oukases et leur magistère battus en brèche par de simples citoyens.

 

En 1984, la suspension de la nouvelle radio NRJ, dont la puissance d’émission brouillait toutes les antennes voisines, avait jeté dans la rue trois cent mille jeunes et forcé le pouvoir socialiste à reculer. L’enjeu est aujourd’hui bien plus important. Car, si personne ne bouge, c’est la pensée, dont a si peur M. Wizman, qui sera étouffée.

 

Notes :

 

(*) « Normalisation » : tel avait été l’euphémisme choisi en août 1968 par Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères de Charles De Gaulle, pour qualifier l’envoi des blindés soviétiques ayant pour mission de mater le « printemps de Prague ».
(**) Souligné par nous

 

samedi, 11 janvier 2014

2014 : année de la quenelle?

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2014 : année de la quenelle?

Le phénomène Dieudonné : le comique qui fait peur au système.

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

Ainsi les nazis sont de retour. Ils ont bien changé. Si Dieudonné est le fils du ventre encore fécond de la bête immonde, la race aryenne n’est décidément plus ce qu’elle était. Franchement je n’avais pas envie de voir un spectacle de Dieudonné mais maintenant si je peux, j’irai, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que j'ai vu sur internet, par curiosité et besoin d’information, est parfois drôle, parfois mauvais.

Le fameux geste de la quenelle est bien sûr un bras d’honneur vulgaire qui signifie « nique le système ». En faire un salut nazi, même inversé est proprement débile. Cela étant, la quenelle antisystème peut être antisioniste et même antisémite selon le lieu où elle est exécutée. Mais cet anti-sémitisme est pratiqué très majoritairement par des « nazillons »  issus de l’immigration et rares sont, dans le public, ceux qui se référent à Hitler, même s’il peut malheureusement y en avoir quelques-uns.

Mais on comprend que le systéme s’inquiète. Il est en effet clairement dénoncé par les pratiquants de la quenelle comme soumis excessivement à une influence. Il renoue pour des jeunes issus de l’immigration avec une vision assez classique de l’anti-sémitisme. Cette vision est confortée par la montée au créneau des institutions juives qui soutiennent globalement la volonté de Manuel Valls de censurer Dieudonné. Quelques voix discordantes se font entendre. On peut cependant être sûr que le scénario  de l’interdiction va renforcer ceux qui dénoncent une république soumise à une sorte de « police juive de la pensée » selon l’expression d Annie Kriegel.

C’est gros, très gros. Des militants juifs vont à chaque spectacle manifester et provoquer des incidents. Les préfets pourront donc objectivement en déduire qu’il y a risque de trouble à l’ordre public. Le spectacle sera donc annulé, mais c’est l’agressé qui sera puni, pas l’agresseur. Les spectateurs de Dieudonné, eux, n’attaquent personne.

Ce n’est pas nouveau. On refait à Dieudonné le coup d’Ordre Nouveau. Sauf que Dieudonné est aussi noir qu’Obama et Mandela et qu’il parle lui aussi au nom des reprouvés et des exclus… il n’invoque pas, il aurait du mal, la race supérieure. Il dénonce un complot contre la liberté d’expression dans notre démocratie verrouillée.

S’il est interdit légalement, grâce à des menaces de violences , il aura démontré que le complot dans son cas a été quelque chose de réel. Certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des actions plus dangereuses  qu’efficaces auprès de l’opinion.

La quenelle a encore semble-t- il de beaux jours devant elle.

Quenelle gratinée !...

Quenelle gratinée !...

par Michel Drac & Maurice Gendre

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Michel Drac et de Maurice Gendre, cueilli sur Scriptoblog et consacrée à ce que l'affaire Dieudonné révèle de la réalité du système...

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Quenelle gratinée !

Nous ne sonderons pas les cœurs et les reins. Quand un humoriste utilise la technique de la provocation, il n’est jamais possible de déterminer le fond de sa pensée en fonction de ses propos.

Pierre Desproges était-il antisémite quand il entamait un sketch par ces mots : « on m’a dit que des juifs se sont glissés dans la salle » ? Dieudonné l’est-il quand il lance, avec un sourire malicieux : « Des juifs ou des nazis, je ne sais pas qui a commencé » ? Allez savoir. Mais là n’est de toute façon pas notre propos. En elle-même, la risible « affaire de la quenelle » n’a aucune importance. Tout au plus peut-on la voir comme la mise en évidence d’un ras-le-bol des jeunes générations, ras-le-bol qui menace de dégénérer en une vaste crise de nerfs collective.

Le danger représenté par les « quenellistes » pour nos compatriotes juifs nous paraît tout à fait insignifiant. Pourquoi nous préoccuper de telles questions, à l’heure où la France va épouvantablement mal ? Nous avons autre chose à faire.

En revanche, ce qui mérite d’être analysé, c’est le véritable délire qui semble avoir saisi la classe médiatico-politique. Le comique fait normalement partie du politique, mais comme une fonction annexe et secondaire et cathartique. Aristophane était certes un personnage politique à Athènes, mais il ne déterminait pas l’agenda d’Alcibiade ; c’est lui qui commentait l’action d’Alcibiade, et non l’inverse. Chez nous, au contraire, c’est désormais le « premier flic de France » qui se pose en s’opposant à… un trublion. Plus grave, la dérive en question laisse en tout cas penser que les classes dirigeantes entrent actuellement dans les logiques de la violence d’Etat. Quelques constats très simples suffisent à tirer le signal d’alarme : il se pourrait que la grotesque affaire de la quenelle, venant après les arrestations arbitraires des opposants au mariage pour tous, après la détention de Nicolas Bernard-Buss, après la rocambolesque affaire Varg Vikernes, soit, aussi, un ballon d’essai en vue de faire basculer la vie politique de notre pays vers le modèle peu enviable des Etats totalitaires. On pense tout de suite, dans la situation actuelle, à la dictature hypocrite des années Brejnev-Honecker. Ainsi, dans une des premières scènes du film « La vie des autres », qui se déroule en RDA peu avant la chute du Mur, le scénario incluait un bref résumé de la condition de l’artiste dans un système oppressif. Où l’on voyait un auteur demander à un ponte du Parti que l’on lève l’interdiction professionnelle (« Berufsverbot ») infligée à un metteur en scène accusé de dissidence. A quoi l’homme du Parti répondait que de telles méthodes n’existaient pas au paradis du socialisme réel, et qu’il fallait donc « choisir ses mots avec plus de prudence ». Simple constat : quand Manuel Valls annonce qu’il cherche par tous les moyens d’interdire Dieudonné de se produire, il revendique une attitude discriminatoire que même les apparatchiks de la RDA n’osaient pas assumer. C'est-à-dire que l’injonction non discutable de « lutte contre l’antisémitisme » permet en France aujourd’hui non seulement d’entrer dans les logiques de la Stasi, mais en outre de le faire avec une impudence que le subtil Markus Wolf aurait désapprouvée.

Toujours Manuel Valls : nous avons désormais un ministre de l’Intérieur qui appelle à déclencher des troubles à l’ordre public pour pouvoir justifier une mesure sécuritaire. A l’origine de cette démarche provocatrice, il y a le garde-frontière Arno Klarsfeld, qui dans une remarquable prise de position tout à fait révélatrice à tous points de vue, a constaté benoîtement que si personne ne manifestait devant le théâtre de la Main d’Or, il n’y aurait pas de trouble à l’ordre public et le ministre de l’Intérieur ne pourrait donc pas sévir. Que maître Klarsfeld appelle à susciter des troubles mérite d’être relevé, mais qu’un ministre de l’Intérieur en exercice lui emboîte le pas, voilà qui doit sans doute encore davantage être souligné. Simple constat : pour enclencher le processus de « mise au pas » qu’ils appelaient de leurs vœux en 1933, les dirigeants du parti nazi organisèrent l’incendie du Reichstag. Cette technique du pompier pyromane est exactement celle proposée par le brillant Arno Klarsfeld, et apparemment validée par le locataire de la place Beauvau.

Passons à autre chose. L’article 58 du code pénal soviétique de 1926 incluait plusieurs dispositions fascinantes. Cet article assimilait au banditisme toutes les activités réputées « contre-révolutionnaires », ce qui permit d’une part de ne pas mentionner l’existence de délits politiques en URSS, d’autre part d’y inclure des faits que dans n’importe quel autre pays, on n’aurait même pas osé qualifier de simples contraventions. Soljenitsyne mentionne, dans « L’archipel du Goulag », un certain nombre de cas où des individus, voire des segments entiers de la population, furent condamnés au nom de leur participation fantasmagorique a posteriori à des activités antisoviétiques. Exemple parmi d’autres, dans la foulée de la conquête de l’Europe de l’Est par l’Armée rouge en 1945, le NKVD arrêta des personnes n’ayant jamais vécu en Russie, au motif qu’elles auraient participé à la guerre civile russe en tant que Russes. C’est que dans le système d’interprétation indéfiniment extensible propre au code pénal soviétique de 1926, et particulièrement dans le cadre de l’article 58, d’une part « toute action tendant à l’affaiblissement du pouvoir » était réputée « contre-révolutionnaire », donc assimilable au banditisme, et d’autre part il était admis que dans les territoires devenus soviétiques en 1945, la loi soviétique s’appliquerait intégralement de façon rétroactive. Encore plus fort, il suffisait qu’un des nouveaux citoyens de l’URSS soit jugé comme ayant eu potentiellement l’intention de prendre jadis les armes contre sa nouvelle patrie pour qu’on l’assimilât automatiquement aux « brigands antisoviétiques » de la guerre civile. Pour rappel, Christiane Taubira, dans l’affaire de la quenelle, a soutenu que l’on pouvait se rendre « complice après coup de crime contre l’humanité ». Ce qui, manifestement, dans son esprit, impliquait la complicité de Dieudonné dans les méfaits nazis des années 40, et plus particulièrement dans la déportation des juifs d’Europe. On voit bien que la logique indéfiniment extensible du code pénal soviétique de 1926 est ici à l’œuvre, au nom il est vrai d’une autre idéologie et dans un cadre politique différent.

Quant à Christophe Barbier, nous lui saurons gré de nous éviter d’avoir à chercher des références passées, puisqu’il a publiquement soutenu qu’au nom de la défense de la démocratie, il fallait « réguler »  Internet pour que Dieudonné n’y sévisse pas, et que, dixit, « les Chinois y arrivent bien ». Ici, il n’est même pas nécessaire de commenter.

En conclusion, et encore une fois sans entrer dans un débat sur l’antisémitisme supposé de monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala, nous ne pouvons que dresser les quelques constats que nous venons d’énoncer, et en déduire qu’il faut aujourd’hui que tous les citoyens lucides et raisonnables soutiennent cet artiste sans tergiverser.

Non qu’il faille nécessairement sacraliser la parole d’un comique, non qu’il faille obligatoirement apprécier un humour qu’on pourra éventuellement juger de mauvais goût, mais parce qu’il s’agit de refuser des logiques tyranniques. Le pouvoir est actuellement dans l’impasse. Le chômage explose alors que le contexte macro-économique menace de se dégrader encore, l’insécurité augmente, la diplomatie française se ridiculise, et la crise de l’Union Européenne et de la zone euro approche manifestement d’un point de rupture. Dans ces conditions, il est logique que ce pouvoir dans l’impasse soit tenté de créer des diversions et des écrans de fumée, voire de passer d’un régime de manipulation des masses à un système d’oppression ouverte.

Alors pour bien faire comprendre que nous ne nous laisserons pas faire : QUENELLE ! 

Michel Drac & Maurice Gendre (Scriptoblog, janvier 2014)

jeudi, 09 janvier 2014

L'engagement par l'enracinement!

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Les tabous de la gauche radicale

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Les tabous de la gauche radicale

 
Ex: http://russeurope.hypotheses.org

Le livre qu’Aurélien Bernier vient de publier aux éditions du Seuil, La gauche radicale et ses tabous, est un livre qui a une place importante dans le débat qui s’annonce sur les élections européennes de ce printemps 2014. Ce livre s’inscrit par ailleurs à la fois dans un courant d’idées, celles qui sont exprimées par une « gauche de la gauche » qui se réclame de l’idée nationale, et dans une œuvre personnelle. Aurélien Bernier a déjà publié Comment la mondialisation a tué l’écologie en 2012, livre important par son analyse sur l’interaction du « mondial » avec le « national » et le « local », et surtout Désobéissons à l’Union européenne (aux Éditions des Mille et Une Nuits). Ce dernier livre a pu passer pour une sorte de bréviaire des militants du Front de Gauche. Il a aussi publié en 2008 Le Climat, Otage De La Finance – Ou Comment Le Marché Boursicote Avec Les “Droits À Polluer” toujours aux Éditions des Mille et Une Nuits. Son nouvel ouvrage s’inscrit donc dans cette double trajectoire et pose des questions qui seront fondamentales lors des élections européennes.

Une question décisive

La première, celle qui domine toutes les autres, peut se résumer ainsi : pourquoi en France le Front national explose-t-il au niveau électoral alors que le Front de Gauche stagne ? Il note, d’ailleurs, que ceci n’est pas propre à la France, et se retrouve dans un certain nombre de pays Européens. La crise, qui aurait dû fournir le terreau rêvé au développement des forces de la gauche réelle, car il n’est plus possible d’appeler le « parti socialiste » un parti de gauche (même si des militants de gauche peuvent encore s’y perdre), favorise plus des partis soit venus de l’extrême droite, soit populiste (on pense au M5S de Beppe Grillo en Italie). Dans les réponses qui sont fournies dans le livre, deux me semblent fondamentalement juste : la vision d’un « anti-fascisme » qui confond les genres et les époques et empêche de raisonner et, surtout, la négation de ce que représente le sentiment national. Je l’ai dit publiquement à un journaliste du Monde il y a de cela plusieurs années, paraphrasant Lénine : la haine de la Nation est l’internationalisme des imbéciles. En un sens, tout est dit. L’obsession de « revivre les années trente » pousse un certain nombre d’esprits mal avisés à refuser de dire publiquement des choses qu’ils pensent pourtant de peur d’être assimilés au Front national, parti qu’ils assimilent – très à tort d’ailleurs – au NSDAP. Ceci les conduit, par étapes successives à rejeter l’idée de Nation au prétexte qu’elle pourrait donner naissance au nationalisme. On se demande alors pourquoi ces braves gens prennent encore le train (le train fut l’un des éléments cruciaux du génocide commis par les Nazis) ou l’avion, qui fut utilisé pour lancer les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Bref, on peut s’étonner de cette prévention devant ce qui est pourtant une réalité comme les trains et les avions. À moins que le confort personnel ne prime, bien sûr, sur la cohérence et la logique du raisonnement…Il ne faut pas se tromper d’époque ! Le raisonnement d’Aurélien Bernier est ici clair et parfaitement convaincant.

Le livre est organisé autour d’une introduction, réellement passionnante et qui pose justement les principales questions, et de deux parties qui traitent d’une part de l’historique de la montée électorale du Front national (1984-2012) et de la crise de la gauche radicale, et d’autre part de ce que l’auteur appelle les « trois tabous » de la gauche, soit le tabou protectionniste, le tabou européen et le tabou de la souveraineté nationale et populaire. Il y a là une progression de l’instrument (le protectionnisme) vers une notion fondamentale (la Nation). Il conclut alors sur les nouvelles coupures politiques, ce qu’il appelle le « néo-réformisme » et les « néo-révolutionnaires » et fait de la question des institutions européennes (l’UE) l’un des points clefs de ces nouvelles coupures. Cet ouvrage s’achève sur deux annexes, l’une consacrée à la « chronique d’un renoncement » qui porte sur une analyse des positions du PCF de 1997 à 1999, et l’autre consacrée à l’analyse des résultats électoraux comparés du Front national et de la gauche radicale (et désormais seule gauche réelle en France). La seconde annexe est cependant de loin la plus intéressante, car elle montre bien l’évolution de ces résultats, et comment le vote pour le Front national est en train de perdre sa dimension de protestation pure et devient, progressivement, un vote d’adhésion. Mais il y manque des cartes pour parfaire cette démonstration, car le point frappant dans l’évolution des résultats électoraux du Front national est leur évolution géographique. Il faut ainsi noter le recoupement avec les régions dévastées par le chômage[1]. La première annexe est elle aussi intéressante, mais elle est bien trop descriptive. Elle manque en réalité son sujet : comment le PCF, un parti qui n’a jamais fait une analyse de fond du stalinisme et du soviétisme, s’est-il rallié à l’européisme. Aurélien Bernier laisse entendre que ce ralliement a été largement opportuniste, mais rien n’est moins sûr. Le lien consubstantiel du PCF avec une idéologie totalisante favorisait ce ralliement à une autre idéologie totalisante, car l’européisme, il faut le dire haut et fort, constitue une idéologie totalisante qui peut donner naissance à des pratiques totalitaires. De ce point de vue, certaines des analyses faites par les auteurs du livre dirigé par Cédric Durand, En finir avec l’Europe, livre dont on a rendu compte sur ce carnet[2], sont autrement plus éclairantes. Penser qu’il y eut un « bon » PCF avant 1997 et un « mauvais » après 1999 est ainsi profondément trompeur. C’est oublier l’effet de repoussoir exercé par le PCF sous la direction de Georges Marchais sur une grande partie de la gauche, la poussant dans des bras d’un socialisme douteux. C’est oublier  que l’enfermement idéologique, la stérilité des débats intellectuels, ont largement préparé le terrain au basculement idéologique du stalinisme vers l’européisme. L’incapacité, et même il faut le dire le refus obstiné, du PCF de procéder à une analyse réelle du soviétisme et du stalinisme dès les années 1980, et même les années 1970, ont sonné son glas comme parti de masse.

Les origines du néo-libéralisme

Ceci nous amène aux incomplétudes et erreurs qui peuvent se trouver dans cet ouvrage. Les moins importantes sont des erreurs qui sont le fait d’une méconnaissance de certains points. L’image d’un Hayek « inspirateur » de l’Union européenne est totalement fausse. On trouve d’ailleurs de nombreux Hayekiens dans les opposants, que ce soit à l’UE ou à l’Europe. De même, le « néo-libéralisme », n’est pas d’inspiration hayekienne, mais une évolution de la pensée néoclassique après le tournant des anticipations rationnelles, sous l’influence de trois auteurs, Lucas[3], Fama[4] et Sargent[5]. En fait, l’UE est bien plus néo-libérale (en particulier dans le domaine monétaire et financier) qu’elle n’est dans la continuité de Hayek[6]. Il est par contre très juste d’insister sur la nature profondément néo-libérale de l’UE, une nature qui ne se laissera pas amender en profondeur sans des ruptures institutionnelles fortes. De ce point de vue, on partage entièrement l’analyse d’Aurélien Bernier dans son ouvrage.

De même, dans le chapitre sur le « tabou du protectionnisme », on peut s’étonner de ce que le débat en dehors du Front de Gauche, ou de la mouvance Trotskyste, ne soit qu’a peine évoqué. Avec 11% des suffrages aux dernières élections présidentielles, le Front de Gauche est loin de représenter la société française. Le rôle d’Arnaud Montebourg dans ce débat n’est même pas évoqué. Je ne suis pas sans savoir, suite aux polémiques qu’ont déclenché mon ouvrage La Démondialisation[7] au sein de l’Extrême-gauche, que cette dernière peut être bornée et d’une rare mauvaise foi. Mais, j’ai toujours considéré ses critiques comme marginale et je suis bien plus attentif à la progression des idées protectionnistes dans l’ensemble de la société française. Sur ce point, le lecteur eut trouvé utile une réflexion sur les diverses couches et catégories du capitalisme français, en fonction de leur dépendance plus ou moins grande par rapport au marché intérieur ou aux marchés d’exportation.

L’analyse manquante de la nature du Front national

Ces critiques et remarques sont mineures. Elles n’enlèvent rien à l’intérêt ni à l’importance du livre. Par contre, il y a un manque dans l’ouvrage qui déséquilibre ce dernier et lui enlève une partie de la force de conviction qu’il pourrait avoir : c’est une analyse de l’évolution du Front national. Non pas une analyse des résultats électoraux. Celle-ci est faite, comme on a eu l’occasion de le montrer plus haut. Mais une véritable analyse de la nature sociale et idéologique du Front national, analyse qui – de concert avec celle des tabous de la gauche réelle – est seule capable d’apporter une réponse à la question sur laquelle s’ouvre ce livre. À plusieurs reprises Aurélien Bernier emploie l’expression « national-socialiste » pour désigner la nouvelle ligne du Front national[8]. Je le dis tout net, cette reductio ad Hitlerum de Marine le Pen est inutile, elle désarme la véritable critique, et elle est donc stupide du point de vue qu’adopte Aurélien Bernier par ailleurs dans son ouvrage, soit une critique de la posture anti-fasciste. Cela introduit même une redoutable incohérence dans son livre. La dialectique entre la nature sociale du Front national, son idéologie et son discours, doit donc être étudiée. Un parti qui est en train de s’enraciner dans la classe ouvrière (ou il est désormais le premier de tous les partis), dans les couches les plus populaires est amené à produire un nouveau discours. Ceci va se heurter aux représentations communes d’une partie de l’appareil de ce parti. Il sera intéressant d’analyser à cet égard quelle sera l’idéologie spontanée des jeunes cadres, recrutés depuis 2010/2011 que le Front national entend promouvoir. Les tensions qui peuvent en résulter peuvent faire sombrer le Front national, conduire à une scission, tout comme le faire évoluer vers quelque chose de complètement nouveau. C’est bien parce que nous ne sommes pas en 1930, point que l’on partage entièrement avec Aurélien Bernier, que nous ne pouvons pas savoir vers quoi va évoluer le Front national. Mais, ce qui est sur, c’est que ce n’est pas dans la passé que nous trouverons la réponse à cette question.

Le problème de la souveraineté

Reste un problème ouvert : le rôle de la souveraineté nationale. Aurélien Bernier a, sur ce point, tendance à ne voir dans cette notion que le produit de la Révolution de 1789[9]. Ceci provient du fait qu’il n’a pas de théorie de l’origine des institutions. Il est typique que le chapitre qu’il consacre à ce problème soit celui qui tienne le moins bien ses promesses. On s’attendait à une réflexion sur l’origine des préventions d’une partie de la gauche vis-à-vis de la notion de souveraineté nationale. On ne trouve qu’une analyse des plus plates des discours instrumentaux. Pourtant, cette question est fondamentale. D’une part parce que sans souveraineté il n’y a pas de légitimité, et que la légitimité prime sur la légalité (point important dans notre relation avec l’Union européenne). C’est la souveraineté qui, dans les situations d’exception, fonde le droit et non l’inverse. Ensuite, parce que la création du cadre national, non pas tant du cadre géographique mais en tant que cadre politique, est bien antérieure à 1789. J’ai d’ailleurs eu sur ce point un débat animé avec Alexis Corbières du Front de Gauche. On ne peut comprendre la double menace constamment à l’œuvre contre la Nation à la fois de l’extérieur et de l’intérieur si on oublie que lors de sa constitution l’État-Nation s’est affirmé à la fois contre des micro-États (les seigneuries) et contre un pouvoir trans-national, celui de la Papauté. De ce point de vue, les cinquante années qui précédent la « Guerre de 100 ans » constituent l’entrée dans la modernité de la Nation française. De même, le compromis auquel on arrive à la fin des Guerres de Religion, compromis dont la nature réelle est donnée par l’œuvre posthume de Jean Bodin, l’Heptaplomeres, est fondateur de nos principes actuels de démocratie laïque. À cet égard, l’attaque contre le souverainisme d’un Jean-Pierre Chevènement[10] (terme que par ailleurs ce dernier récuse) est non seulement absurde mais ici encore stupide intellectuellement et politiquement. Le souverainisme est la base de la démocratie.

Il est dommage que ces erreurs et ces manques retirent de la force à un ouvrage important dans cette bataille qui s’annonce désormais capitale, celle des élections européennes du printemps 2014. Car, ce livre pose des questions clefs et devra donc être débattu.


[1] Voir par exemple « Deux Cartes », note publiée sur RussEurope, 30 décembre 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1880

[2] Voir, « Europe : un livre, un sondage », note publiée sur RussEurope, 16 mai 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1237

[3] Lucas, R.E., Studies in Business-Cycle Theory, Cambridge (Mass.): MIT Press, 1981. Idem, avec Sargent T.J, Rational Expectations and Econometric Practice, vol.1, 1981, 5th printing, Minneapolis: University of Minnesota Press.

[4] Fama, E., Eugène Fama, « The behavior of stock Market Prices », Journal of Business, Vol. 38, n°1, pp. 34-105, 1965. Fama, Eugene F. (September/October 1965). “Random Walks In Stock Market Prices”. Financial Analysts Journal Vol. 21 (N°5), pp. 55–59.

[5] Sargent, T.J., « Estimation of dynamic labor demand schedules under rational expectations », Journal of Political Economy, 86, p. 1009-1044, 1978.

[6] Sapir J., Les Trous Noirs de la science Économique, Albin Michel, Paris, 2000.

[7] Sapir, J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.

[8] Bernier A., La Gauche radicale et ses tabous, Le Seuil, Paris, 2014, p. 16.

[9] Bernier A., Op.cit, p. 18.

[10] Bernier A., Op.cit., p. 130.

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dimanche, 05 janvier 2014

L’occupation de la Ruhr en 1923

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Matthias HELLNER:

L’occupation de la Ruhr en 1923

 

Lorsque les Français sont entrés dans la Ruhr, les ouvriers ont déclenché la résistance passive et l’inflation a pris des proportions calamiteuses

 

En janvier 1923, les soldats français et belges occupent l’ensemble de la région de la Ruhr. Une vague d’indignation secoue alors toutes les couches de la population dans le Reich vaincu. Le Chancelier Cuno, en poste depuis le 22 novembre 1922, déclare qu’il faut organiser la résistance passive contre l’occupation. En France toutefois, les esprits se divisent pour juger l’entrée des troupes en territoire allemand, entrée justifiée par le retard d’une livraison de bois imposée par les clauses de réparation. Les socialistes tentent de démontrer les dangers d’une occupation. Clémenceau s’y opposait et le Maréchal Foch parlait d’un “terrible nid de guêpes” où la France avait mis la main.

 

Par l’appel à la résistance passive, toute la vie économique de la région occupée fut paralysée. Les hauts fourneaux furent éteints et les mines fermées. Les cheminots se mirent en grève et les fonctionnaires allemands s’en tinrent à la convention prise, d’éviter tous contacts avec les autorités occupantes. Pour transporter les minerais et le charbon de la Ruhr vers la France, des milliers de techniciens et de cheminots furent mobilisés pour travailler dans la région occupée. Mais dès que les transports se remirent à rouler, des vétérans allemands, dont d’anciens combattants des corps francs comme Heinz Oskar Hauenstein et Albert Leo Schlageter, passèrent à la résistance active et organisèrent des actions de sabotage. Ils firent sauter des ponts, des lignes de chemin de fer et des canaux pour empêcher le transport vers l’étranger des biens économiques allemands.

 

Les autorités occupantes réagirent avec dureté. La région occupée fut complètement verrouillée et la police allemande désarmée. Krupp et d’autres industriels furent condamnés à quinze ans de prison. Partout des confrontations sanglantes eurent lieu. En mars, quatorze ouvriers de chez Krupp furent abattus; d’innombrables citoyens furent arrêtés ou expulsés. Lorsque les Français arrêtèrent Schlageter suite à une trahison, alors qu’il venait de faire sauter un pont près de Calkum, tous les recours en grâce furent inutiles, les Français voulant faire un exemple. L’officier de la Grande Guerre, âgé de 28 ans, fut fusillé le 26 mai. La résistance se poursuivit néanmoins sans discontinuer.

 

ruhrkampf1.gifFin mai, le parti communiste tente un coup de force et les soulèvements armés qu’il téléguidait furent anéantis par des volontaires armés. Au même moment, les attentats contre les occupants se multipliaient. Ainsi, le 10 juin à Dortmund, deux officiers français sont abattus en pleine rue. La réaction des Français a coûté la vie à sept civils.

 

Les tentatives françaises de détacher des régions rhénanes du Reich avec l’aide de mouvements séparatistes ne connurent aucun succès. Des attentats perpétrés contre des chefs séparatistes et la résistance de toute la population ruinèrent ces tentatives. Le 26 septembre, Stresemann, qui, le 13 août, avait remplacé Cuno au poste de Chancelier, déclare que la résistance passive doit se terminer. A ce moment-là, 132 Allemands avaient été tués; onze d’entre eux avaient été condamnés à mort mais un seul avait été exécuté. 150.000 personnes avaient été expulsées de la région; d’innombrables autres avaient écopé d’amendes ou avaient subi des peines de prison.

 

La République de Weimar était dans un état de désolation épouvantable. Non seulement elle avait dû renoncer au poids économique de la région de la Ruhr mais elle avait dû aussi payer pour entretenir la population paralysée par la résistance passive ordonnée par Cuno. L’inflation galopante ne pouvait plus être arrêtée. Le 1 juillet un dollar américain coûtait déjà 160.000 mark; le 1 août, le dollar valait 1.100.000 mark; le 1 novembre 130.000.000.000 mark et le 30 novembre 4.200.000.000.000 mark!

 

Pour stabiliser l’état de la République, il a fallu procéder à une réforme monétaire et, simultanément, l’Allemagne accepte en août 1924 le Plan Dawes lors de la Conférence de Londres, plan qui réglait le paiement des réparations sur des bases nouvelles. En juillet et en août 1925, les Français évacuent finalement une grande partie des régions occupées, sous pression de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. L’aventure de la Ruhr était terminée.

 

Matthias HELLNER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°25/2013).

vendredi, 27 décembre 2013

RCA: la France est bien responsable...

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RCA, LA FRANCE EST BIEN RESPONSABLE

Reste à savoir de quoi ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power a effectué une visite surprise en République Centrafricaine. Samantha Power est une diplomate américaine, spécialiste de la question du génocide dans les conflits du 20ème siècle, notamment en ex-Yougoslavie et au Rwanda. C'est un signal fort et même très fort des Etats-Unis, de plus en plus scandalisés par les violences interreligieuses qui ont déjà fait près d'un millier de morts dans un territoire normalement pré-carré de la France. Samantha Power est la plus importante responsable américaine à se rendre en République centrafricaine, où l'administration US a qualifié la situation de «pré-génocidaire». Elle a rencontré le président centrafricain de transition et ex-chef rebelle de la Séléka, Michel Djotodia et s'est entretenu avec les hauts dignitaires musulmans et chrétiens tous impliqués à titre divers dans les massacres.
 
« Les populations (centrafricaines) sont en très grand danger et nous avons tous la responsabilité de les éloigner de l'abîme», a-t-elle déclaré en préambule à son déplacement.  Sa visite intervient alors que Bangui, patrouillée par les militaires français et la force africaine, connait une relative normalisation même si de l'avis de tous, la situation reste fragile. "De graves violations des droits humains continuent d'être commises dans le nord du pays ainsi qu'à Bangui", s'est alarmée une organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW),pour qui « le risque de nouvelles violences généralisées est extrêmement élevé ».

La République Centrafricaine est plongée dans l'anarchie et le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, coalition hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays. Or, cette coalition, la France ne l'a-t-elle pas souhaitée puisqu'elle a lâché l'ancien président chrétien qui avait eu le malheur de se tourner vers la Chine ? Certes, la France fait le sale boulot comme elle le fait aussi au Mali, comme elle l'a fait en partie en Libye. Pourtant, pour Samantha Power, les Etats-Unis sont «reconnaissants envers les Français et les courageux soldats africains qui risquent leurs vies pour aider à protéger des civils» tout en ajoutant aussitôt que Washington fournit un soutien logistique à la Mission de maintien de la paix en Centrafrique (Misca) avec le transport aérien en cours de 850 soldats burundais vers la Centrafrique.
 
De la Fomac à la Misca ou comment cacher les paras...

Forte de 3.700 hommes, cette Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), mandatée par l'ONU, a pris officiellement le relais de la Fomac déployée depuis 2008. Le drapeau de la Communauté des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) a été baissé et remplacé par celui de l'Union Africaine (UA). Ce transfert d'autorité marque l'élargissement de la force africaine, jusqu'à présent composée de contingents des pays voisins (Cameroun, Congo, RDC, Gabon, Tchad, Guinée Equatoriale) à d'autres pays du continent, tel que le Burundi. A terme, la Misca devrait compter environ 6.000 hommes pour mener à bien, au côté de l'armée française, sa difficile mission de rétablir la sécurité dans le pays.
 
De son côté, l'armée française a lancé le désarmement forcé des milices et groupes armés à Bangui. A ce jour, ce sont environ 7.000 combattants de l'ex-Séléka qui ont été désarmés et sont cantonnés dans leurs casernes à Bangui.. Après avoir désarmé en priorité les ex-Séléka, les soldats français visent maintenant les milices "anti-balaka", très présentes dans certains quartiers chrétiens. La France ne cesse de réaffirmer son "impartialité" sur le plan militaire. Or, la France avait bien en RCA choisi son camp par le lâchage prémédité de l'ancien président François Bozizé qu'elle n'a jamais volontairement aidé à prendre le contrôle du Nord du pays. En participant plus qu'activement au dynamitage de la Libye, la France n'a-t-elle pas par ailleurs rendue l'Afrique noire incontrôlable ? 

Tout l'été, les organisations non gouvernementales ont dénoncé les pillages et les atteintes aux droits de l'homme en RCA. Il était bien clair qu'un conflit à teneur confessionnelle se profilait en RCA. Les membres de la Séléka sont essentiellement de confession musulmane alors que la population centrafricaine est composée à 80 % de chrétiens. Le conflit devait cristalliser les sentiments d'appartenance religieux. A quoi a pu servir toute l’aide à l'éducation fournie par la France depuis des années à la RCA ? Quid des journées des droits de l'Homme à l'Alliance française ou des programmes humanistes du lycée français de Bangui ? Certes il existe en République centrafricaine, depuis de longue date, des conflits traditionnels, tant économiques que religieux, entre éleveurs nomades musulmans et paysans sédentaires chrétiens, pourtant, ce qui arrive reste inédit dans un pays où les populations jusqu'alors vivaient dans les mêmes quartiers et les mêmes villages. Ce sont  bien des religieux sunnites qui ont déferlé à leur façon, en 4X4, par petits groupes, armés et financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite sur la RCA comme sur toute l'Afrique noire. 

Le problème de la RCA n'est pas un problème néocolonial comme les esprits chagrins voudraient nous le faire croire en raisonnant sur de vieux schémas dépassés, ceux de la Françafrique. Il pose la question des effacistes et des remplacistes français qu'ils soient solfériniens ou sarkozistes. Il pose la question de la dépendance politico-financière de la France à l'égard de Ryad et des monarchies du Golfe comme de la faiblesse de notre budget de défense et de nos finances tout court.

Mali : un an après l’opération Serval

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Mali : un an après l’opération Serval

La France entre l’enclume sudiste et le marteau nordiste
Bernard Lugan*
Ex: http://metamag.fr

Le 27 novembre, et pour la première fois depuis le début de l’opération Serval, une manifestation anti-française s’est déroulée au Mali, à Bamako, aux cris de « A bas la France ». Ces Maliens bien peu « reconnaissants » de ce qui a été fait pour eux font à la France un reproche de fond : interdire à leur armée de se repositionner à Kidal, au cœur du pays touareg. Or, durant la campagne de l’Azawad, notamment lors des combats dans les Iforas, les forces françaises furent renseignées par les Touareg du MNLA contre la promesse de ne pas laisser l’armée malienne se repositionner à Kidal…

Culbutés par les Touareg, les militaires maliens qui se sont enfuis vers Bamako fin 2011-début 2012, veulent aujourd’hui profiter du bouclier français pour prendre leur revanche et réoccuper la totalité du territoire national, ce que les Touareg refusent. Le 30 novembre dernier, le MNLA, rejoint par le MAA ( Mouvement arabe de l’Azawad) et par le HCUA ( Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) a d’ailleurs déclaré qu’il reprenait la guerre contre l’armée malienne. 

Nos forces vont donc se trouver prises entre deux feux. Comme en Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo, ceux que nos éléments sauvèrent dans un premier temps, risquent donc de devenir des ennemis qui nous reprocheront de ne pas les laisser rétablir la souveraineté nationale sur l’ensemble du pays. Une aide salvatrice se transformera donc en entreprise néo-coloniale… et la France devra une fois de plus payer l’incohérence de sa politique ! 

Comme il fallait s’y attendre, et comme je n’ai cessé de le dire , le problème de fond n’a pas été réglé par l’Opération Serval car il n’est pas militaire. Il n’est pas davantage islamiste, le jihadisme n’étant que la surinfection d’une plaie ethnique millénaire. La question est ethno-politique car le sahel, monde contact entre les civilisations sédentaires des greniers au Sud, et l’univers du nomadisme au Nord, est un Rift racial le long duquel, et depuis la nuit des temps, sudistes et nordistes sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert et les savanes.
 
Les élections ne résoudront donc évidemment pas cette réalité géo-ethnographique. Elles ne feront que confirmer la mathématique ethnique locale, l’ethno-mathématique selon ma formule qui me fut tellement reprochée par les butors de la bien-pensance universaliste, mais qui est désormais reprise par les plagiaires qui « pompent » littéralement mes analyses sans jamais me citer. 

Dans un communiqué en date du 14 novembre 2012, j’écrivais ainsi que l’intervention au Mali ne devait pas être construite comme une synthèse entre divers courants, à l’image de ce qui se fait lors des congrès du parti socialiste. Il fallait certes des objectifs militaires clairs -et l’armée française a parfaitement rempli sa mission à cet égard-, mais avant tout une vision politique cohérente et réaliste, à savoir la définition d’un nouvel équilibre entre le nord et le sud du pays. 
Après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, il fallait donc conditionner nos opérations de reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud.
 
Au lieu de cela, les cerveaux à nœud qui inspirent la politique africaine de la France sont restés englués dans leurs dogmes universalo-démocratiques, refusant de voir que les nordistes ne sont pas les sudistes, que les élections n’ont jamais réglé en profondeur les problèmes ethniques africains et qu’en définitive, nous n’avons fait que repousser le problème.
 
Mais qu’importe, puisque les militaires français sont sur place pour solder leurs continuelles erreurs…

*Bernard Lugan dirige et rédige L'Afrique réelle, revue internet.

jeudi, 26 décembre 2013

Le « rapport sur l’Intégration » : texte raciste

front-de-gauche-marianne.jpgLe « rapport sur l’Intégration » : texte raciste

Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Remis au Premier ministre à sa demande, ce rapport effarant, rédigé en novlangue par des Trissotins, publié en ligne par Matignon et qui a créé le scandale  est en fait inspiré des idées du groupe de pression et de ”réflexion” gauchiste chic lié au PS Terra Nova. L’objectif est la destruction pure et simple de l’identité française. Il vise à substituer à l’assimilation et à l’intégration une forme de communautarisme où les Français de souche seraient objectivement infériorisés, sommés de s’adapter aux mœurs des nouveaux arrivants, et où il faudrait « assumer la dimension arabe-orientale de la France ».

 Inutile d’énumérer les axes politiques proposés par ce rapport ethnomasochiste et culpabiliste qui vise non seulement à défranciser, déseuropéaniser la société mais à accentuer encore la pression migratoire en instaurant une véritable préférence étrangère. 

Il est plus intéressant de s’attarder sur deux passages qui relèvent du sectarisme de la police de la pensée de gauche et de ce racisme implicite si souvent observé dans la vulgate antiraciste. Tout d’abord, il est recommandé d’interdire et de sanctionner judiciairement, notamment dans les médias, toute mention (« description stigmatisante ») de l’origine des personnes, notamment en cas de délit (1) (« nationalité, origine, couleur de peau, religion, culture… »). Cette interdiction est étendue aux « partis politiques et institutions publiques » dans bien d’autres circonstances. 

 Admirons la contradiction : l’origine ethno-culturelle est niée mais en même temps la France doit devenir « arabe-orientale ». Mais implicitement, le fait d’être qualifié par son nom et son prénom d’origine africaine ou arabe, par exemple, serait subrepticement une insulte. Inconsciemment, les auteurs (vieux gauchistes) du rapport  considèrent que de dire à/de quelqu’un qu’il est ”Arabe” est une « stigmatisation », un « délit de harcèlement racial ». Or, ne pas mentionner l’origine des gens, par pseudo-respect, c’est dévaloriser cette origine. On nage dans une contradiction totale, la bêtise raciste/antiraciste de cette gauche à la fois gouvernementale, soixante-huitarde et intellectuellement à gaz pauvre. (2)

Le second passage fait allusion à la ”race blanche”, alors qu’officiellement les races n’existent pas. Il est en effet proposé de ne plus se référer dans l’enseignement de l’histoire à « des figures incarnées qui demeurent très largement des grands hommes, mâles, blancs et hétérosexuels ». (3)  Évident racisme anti-Blancs et aversion contre les hétérosexuels de la part de personnes qui sont elles-mêmes majoritairement des Blancs hétérosexuels. Ça relève de la psychiatrie – ou de la psychanalyse.

Cette gauche antiraciste est complètement obsédée par l’idée de ”race”, comme les puritains étaient obsédés par l’idée de sexe. Le paradigme racial est obsessionnel dans la gauche ”antiraciste”. 

Une telle idéologie à la fois xénophile, pétrie de bêtise et/ou de mauvaises intentions, est la porte ouverte à la guerre civile ethnique, lot endémique du Maghreb et du Proche-Orient arabe, et de toute société hétérogène et pluri-ethnique.

Mais hélas, ce rapport tire en réalité la conclusion dramatique, cynique et souriante de quarante ans d’immigration incontrôlée, au terme de laquelle s’opère un bouleversement démographique, où toute ”intégration” ou ”assimilation” de minorités qui n’en sont plus est devenue une chimère et où le petit peuple de souche est prié par ses élites grasses et protégées (”socialistes”) de se plier à la loi des colonisateurs présentés comme des victimes, est sommé de se taire et de devenir Invisible. Devant l’histoire, les politiciens, parfaitement antidémocrates et antirépublicains, responsables de ce fait, devront répondre d’une tragédie annoncée.

Notes:

 

(1) C’est implicitement reconnaître l’origine immigrée très majoritaire de la criminalité.

(2) La pensée de gauche, intellectualiste et déconnectée du réel, héritière inconsciente en fait de l’idéalisme platonicien (auquel s’oppose le réalisme aristotélicien)  souffre moins de bêtise que de pathologie, d’origine psychologique. Vouloir construire un méta-monde contre la réalité, une utopie, c’est à dire, étymologiquement, un lieu qui n’existe nulle part, un rêve.  

(3) Il faudra donc trouver dans les figures de l’histoire de France des personnes de couleur, féminines, bisexuelles ou homosexuelles ? Vous en connaissez ?

mercredi, 25 décembre 2013

L’État PS et la tentation totalitaire

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L’État PS et la tentation totalitaire. Comment empêcher l’alternance ?

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Dans l’effarant rapport sur l’Intégration remis à Matignon et publié sur son site (voir le précédent article), on note la préconisation de mesures coercitives contre l’affirmation de l’identité française et l’instauration d’une police de la pensée et de l’expression. Ce rapport reflète la position de l’État PS. Dans la répression policière disproportionnée (avec incarcérations illégales et rapports de police truqués) de la ”Manif pour tous” et de l’inoffensif mouvement des ”Veilleurs”, l’État PS a montré le bout de son nez et donné un avant-goût de ses tentations totalitaires. En réalité, conformément à la tradition sectaire de l’extrême-gauche (qui domine idéologiquement le PS), la ”droite” n’est  pas légitime car elle représente le Mal (1). Eux, dans leur bonne conscience, illustrent le Bien et la Justice et sont donc seuls légitimes pour exercer le pouvoir. 

Se mêlent, comme toujours, à ces grands sentiments de moralisme fanatique, de bas calculs électoralistes à courte vue. Le personnel politicien de gauche, cohorte d’élus et d’apparatchiks, avec ses auxiliaires – innombrables associations subventionnées et intellectuels rémunérés – veut conserver ses prébendes. Comment empêcher l’alternance à droite et maintenir au pouvoir l’État PS, malgré son échec patent sur tous les fronts ? 

Un coup d’État à la Lénine étant impossible, la seule solution est de transformer le peuple, plus exactement l’électorat. D’où les naturalisations massives et toutes les mesures en faveur des immigrés, de l’islam, de l’accentuation de l’immigration de colonisation (2). Le dernier rapport sur l’Intégration était idéologiquement inspiré par le think tank gauchiste Terra Nova, tête chercheuse de l’État PS, pour envoyer un signal fort aux nouvelles populations. Il ne s’agissait pas d’une gaffe de plus de M. Ayrault. Une opération de communication politique très pensée. Message : l’État PS est le vôtre ; celui  de la ”défrancisation”, de l’islamisation tolérée, de l’arabisation et de l’africanisation en douceur. Les musulmans ont voté à une écrasante majorité pour Hollande ; la leçon a été retenue.

Le souci de la ”France” est très secondaire pour ne pas dire inexistant  dans l’appareil central ou périphérique du dispositif de l’État PS. Il est animé à la fois par une idéologie idéaliste, intolérante, utopique, bétonnée de bonne conscience (3) et par une avidité pour le pouvoir strictement matérialiste. Cette alchimie était présente dans tous les régimes communistes (et dans la révolution bolchévique, inspirée de 1793 et de la Commune), avec cette différence notable que lesdits régimes évitaient de dissoudre leur propre nation en organisant chez eux une colonisation de peuplement.  

 Le plus inquiétant, c’est que cette stratégie de l’État PS peut réussir. Pour des raisons démographiques et migratoires implacables (voir les analyses de Mme Tribalat), l’État PS compte sur un basculement progressif et arithmétique de l’électorat pour se maintenir au pouvoir. C’est pourquoi, avant les prochaines échéances électorales, il multiplie (et va multiplier) les mesures immigrationnistes et islamophiles les plus diverses. Il estime (marketing politique), selon les analyses de Terra Nova, qu’il vaut mieux créer un nouvel électorat allogène que de séduire un électorat populaire de souche en proie à une fuite d’eau. (4)

Le problème, c’est que cette finaude stratégie n’est qu’une tactique. (5) Il y a un risque de guerre civile ethnique au bout de ces mauvais calculs, d’autant plus que l’État PS, s’il réussit à se maintenir au pouvoir dans son projet anti-alternance devra affronter une crise sociale gravissime du fait de sa politique économique qui va dans le mur. Effet démultiplicateur. Il va y avoir du sport. Remarquez, d’un point de vue dialectique, c’est peut-être intéressant. Les prochaines années nous réservent des surprises.

Notes:

(1) C’est la racine même de la mentalité totalitaire : la légitimité contre la légalité.  Relire Robespierre et Lénine.

(2) L’élargissement de l’accès à l’AME (Aide médicale d’État) pour les clandestins (mesure par ailleurs anticonstitutionnelle car créant une légalisation de l’illégalité, cas unique au monde) ; la baisse drastique des expulsions d’illégaux même après décisions de justice ; la poursuite des régularisations et des naturalisations je vous laisse continuer la litanie.

(3) Idéologie à l’emballage libertaire et tolérant mais au contenu autoritariste et intolérant.

(4) Maîtresse à penser du PS, Terra Nova a recommandé de délaisser les Français de souche des classes populaires au profit des immigrés et de la bourgeoisie bobo-gauche. Cynique marketing politique. (cf. à ce propos ma brochure La nouvelle lutte des classes, Éd. du Lore).

(5) La stratégie vise le long terme et un théâtre d’opération global.  La tactique est limitée dans le temps et l’espace. L’État PS confond les deux. Il perdra parce que le rêve est sa loi et qu’il fait entrer le loup dans la bergerie.    

lundi, 23 décembre 2013

Cap vers le multiculturalisme...

Cap vers le multiculturalisme...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michèle Tribalat, cueilli sur Atlantico et consacré au multiculturalisme rampant, désormais favorisé par les autorités françaises et européennes...

Démographe, Michèle Tribalat a publié ces dernières années Les yeux grands fermés (Denoël, 2010) et Assimilation : la fin du modèle français (Editions du Toucan, 2013),  deux essais incisifs sur les choix politiques en matière de politique d'immigration.

 

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Intégration : les 5 rapports qui poussent la France sur la voie du multiculturalisme choisi sans le dire trop haut

Après le rapport Tuot, les rapports remis par cinq commissions (voir ici) chargées, sur des sujets spécifiques, de formuler les pistes de refondation de la politique d’intégration, permettent de se figurer enfin la déclinaison française du multiculturalisme pour lequel l’UE (et donc la France, discrètement) a opté lors du Conseil européen du 19 novembre 2004. Signalons, pour ne plus en reparler, le rapport sur l’habitat rendu illisible par le langage, la syntaxe et l’orthographe.

Le terme multiculturalisme n’est employé qu’une fois sur les 276 pages des cinq rapports, et encore à titre historique et anecdotique. C’est pourtant bien de multiculturalisme dont il s’agit dans ces rapports. Ces rapports nous expliquent que le terme intégration a servi de camouflage à une politique d’assimilation et que le Haut Conseil à l’intégration a été le lieu de ce camouflage. Or, rien n’est plus faux. La tendance républicaine récente, dont on fait grief au HCI, a plutôt contrasté avec d’autres plus anciennes. À sa création, lorsqu’il s’est agi de définir l’intégration, le HCI a en effet opté pour une définition multiculturaliste. L’intégration y est désignée comme "le processus spécifique par lequel il s'agit de susciter la participation active à la société nationale d'éléments variés et différents tout en acceptant la subsistance de spécificités culturelles, sociales et morales et en tenant pour vrai que l'ensemble s'enrichit de cette variété, de cette complexité". Cette définition, qui fait déjà de la diversité une valeur a priori, anticipait sur celle qui allait être adoptée dans toute l’UE, laquelle insiste elle aussi sur l’idée de processus à double sens. Pour avoir été membre du groupe statistique puis du HCI, je me souviens fort bien que la fermeté républicaine, jugée aujourd’hui synonyme d’intolérance, n’a pas toujours été de mise, comme on fait mine de le croire.

Ce n’est donc pas l’assimilation que ces rapports s’emploient à réfuter, tant l’usage de ce terme comme ses points d’application se sont raréfiés, mais l’intégration. L’idée en a été disqualifiée, nous explique-t-on par son usage à l’égard des descendants d’immigrés et par l’absence d’action à destination de la société dans son ensemble. « Il n’y a pas de spécificité intrinsèque aux populations vues comme “issues de l’immigration” si ce n’est justement que certaines d’entre elles sont vues et traitées comme toujours étrangères ». C’est le regard racialisant, ethnicisant, discriminant etc. de la société d’accueil qui justifie une politique globale visant à transformer ce regard et donc à réformer la partie dite « majoritaire » de cette société. Une incidente est nécessaire sur l’usage récent du qualificatif « majoritaire » dans les écrits scientifiques, notamment ceux de l’Ined, pour nommer ceux qui ne sont, comme le dit l’Insee, « ni immigrés ni enfants d’immigrés ». Sa vertu est de n’attribuer aucune qualité particulière à l’ensemble qu’il désigne et surtout pas l’avantage de l’ancienneté. Insister sur le caractère majoritaire d’une population la renvoie à une position qui ne s’explique que par son nombre, situation qui n’implique aucun ascendant autre que numérique, lequel n’est pas forcément appelé à perdurer. Aucun héritage collectif ne vient teinter l’appellation de « population majoritaire ». Tous les résidents sont équidistants puisqu’il s’agit de reconnaître « toutes les personnes qui résident en France » dans leur diversité, non pas pour la contribution qu’ils pourraient apporter à la société mais « pour ce qu’ils sont et simplement pour leur présence sur le territoire ». Cela suppose « une reconnaissance des personnes dans leur singularité, […] dans le respect des cadres sociétaux minimums communs » et une reconnaissance de la « légitimité des personnes à être ici chez elles, et comme elles sont ou se sentent être, et en conséquence une légitimité des acteurs et des organisations à agir sur les problèmes qui empêchent la normalisation des statuts sociopolitiques et la réalisation d’une égalité effective des droits et de traitement ».

La question que se posait déjà le HCI lorsqu’il avait lancé sa définition de l’intégration, à savoir comment faire tenir ensemble ce conglomérat d’individus et de groupes, les auteurs des rapports se la posent aussi. Le HCI voyait bien se profiler la contestation « du système de valeurs traditionnellement dominant dans notre pays ». Le HCI proposait ce qu’il appelait « le pari de l’intégration » selon lequel la contestation « du cadre global de référence français » serait surmontée par « l’adhésion à un minimum de valeurs communes », tolérance et respect des droits de l’homme. C’est aussi ce que proposent les rapports rendus récemment. Ils invitent les pouvoirs publics à « rompre avec une logique extensive de normalisation », en s’en tenant à un triptyque de valeurs (droits de l’homme, droits de l’enfant, laïcité « inclusive »), lequel peut être transposable à peu près dans toutes les démocraties du monde.

Puisqu’il n’y a ni héritage, ni culture, ni modes de vie à préserver côté « majoritaire », toute l’action politique doit être canalisée vers la lutte pour l’égalité et contre les discriminations de toutes sortes, y compris celles qui figurent dans nos textes de loi actuellement, comme la loi sur le voile à l’école ou l’exclusion des étrangers de la fonction publique. Le mal est si grand et si répandu que cette politique doit être « globale et systémique ». Les majoritaires baignent dans une société imbibée de pensées et attitudes racialisantes qui nécessitent des actions de formation qui leur feront voir la « diversité » sous son vrai jour. L’école est bien évidemment l’institution qui devrait se prêter le mieux à cette rénovation des mentalités, mais pas seulement. Nous sommes tous potentiellement visés : « ensemble des acteurs associatifs, culturels, collectifs, citoyens, acteurs institutionnels et élus ». Il faut ainsi « remettre à plat l’histoire de France » afin d’inscrire « chacun dans une histoire commune ». Pourquoi ne pas constituer un « nouveau “panthéon” pour une histoire plurielle », l’histoire enseignée se référant « à des figures incarnées qui demeurent très largement des “grands hommes” mâles, blancs et hétérosexuels » ? L’idée serait de mettre en place « un groupe de travail national composé notamment d’historiens, d’enseignants, d’élèves et de parents » chargé de « proposer une pluralité concrète de figures historiques […] et de faire des propositions en direction par exemple des éditeurs de manuels, de revues, etc. ». Les activités dites « culturelles » se prêteraient aussi fort bien à cette entreprise de reformatage idéologique. Il faudrait alors valoriser « dans tous les médias des “bonnes pratiques” où les forces vives d’un territoire s’allient pour créer avec les artistes et les habitants des récits locaux qui construisent de nouveaux imaginaires collectifs » déconstruisant ainsi « les clichés, les représentations et peurs de l’autre, inconnu ou étranger ».

Ces rapports empruntent à Bhikhu Parekh qui est tout sauf un multiculturaliste modéré, même au Royaume-Uni, puisqu’il avait proposé de remplacer le mot nation par communauté de communautés, de revisiter l’histoire du Royaume-Uni et, lui aussi, d’en finir avec le mot intégration. Ils s’inspirent aussi beaucoup des multiculturalistes québécois qui, pour se distinguer du multiculturalisme canadien, ont proposé l’interculturalisme québécois. Il faut promouvoir l’interculturel en faisant dialoguer les différentes cultures françaises, en développant les langues de France, le français n’étant que la langue dominante d’un pays plurilingue. « Il faut à la fois banaliser la pluralité des langues et encourager leur réappropriation potentielle par tous les élèves, en tant que véhicules donnant accès à des univers et rapports cognitifs constitutifs d’une pluralité de civilisations, qui font notre richesse, notre histoire et notre culture commune ». On notera la contradiction qu’il y a à demander à des enfants (compris dans « tous les élèves ») de se réapproprier des langues qu’ils n’ont jamais apprises. Ces rapports font également leur les fameux accommodements raisonnables dont les Québécois ne veulent plus guère, sans évidemment prononcer le mot qui fâche. On doit donc s’attendre, s’ils étaient entendus par le gouvernement, à une modification du cadre légal en profondeur pour contraindre aux « compromis normatifs ». C’est probablement sur les mêmes droits que ceux mobilisés au Québec que s’appuierait le nouveau cadre légal – « droit de l’égalité et celui de la liberté de pensée (opinion, religion…) » considérés comme « le socle minimum commun ».

Ce redressement idéologique devrait évidemment toucher le langage puisque « désigner dit-on c’est assigner, c’est stigmatiser ». Seule l’auto-désignation identitaire serait désormais acceptable. Il faut donc reconnaître la différence et en tenir compte plus que jamais sans jamais la nommer. Cela va être difficile. On espère que les formations recommandées pour réformer la société fourniront le glossaire et les exercices appropriés. L’un des rapports recommande de « revisiter tous les registres lexicaux utilisées au sein et par les institutions d’action publique tout comme par les médias et les partis politiques ». On se demande ce qu’il en sera de la recherche. Il prévoit la multiplication de chartes diverses, de recommandations en direction des médias et donc des journalistes et même le « recours à la sanction pour contraindre à la non désignation ». Désigner pourrait être assimilé à un harcèlement racial. On aura intérêt à se tenir à carreau si la rénovation politique annoncée voit le jour.

La connaissance elle-même est un enjeu important. Telle que ces rapports l’envisagent, elle serait à même de faciliter la reconnaissance. Il y faudrait pour cela une « vision actualisée » de l’immigration produite par des « connaissances actualisées ». Par actualisé, il faut entendre une mise au goût du jour. Une manière envisagée pour actualiser la connaissance serait par exemple de consacrer une journée à la commémoration des « apports de toutes les migrations à la société française ». Une autre serait de donner une prime aux documentaires et fictions « favorisant la diversité ». On envisage aussi des « ateliers-débats de philosophie » de la maternelle à la classe de seconde traitant du genre, de la religion, de l’identité, de l’altérité…

Cette nouvelle politique « qui nous pend au nez » si le Premier ministre prend au sérieux les cinq rapports qu’il a lui-même commandés – et pourquoi n’en serait-il pas ainsi puisqu’il a, avec ces rapports, « récidivé » alors qu’il était déjà en possession du rapport Tuot ? – pourrait s’appeler « inclusive » selon les recommandations de ce dernier. « L’inclusion est l’action d’inclure quelque chose dans un tout ainsi que le résultat de cette action. » Et c’est tout. Une politique inclusive vise donc uniquement à favoriser « l’accès du citoyen aux infrastructures et aux services sociaux, culturels et économiques, de même qu’au pouvoir ». Je suppose qu’il faut entendre, par citoyen, « citoyen potentiel » s’agissant des étrangers, même si, on l’a bien compris, plus rien ne devrait logiquement séparer l’étranger du Français en termes de droits. En plus d’une loi-cadre, chaque rapport a sa petite idée sur le nom des instances à placer auprès du Premier ministre, dont certaines seraient déclinées à l’échelon régional afin de mettre en place cette politique inclusive globale : Conseil de la cohésion sociale, Cour des comptes de l’égalité, Institut national pour le développement social, économique ou culturel des milieux populaires chargé de « mettre fin à l’assignation sociale par héritage ».

Cette politique serait distincte de la gestion des flux migratoires – qui, par souci de cohérence, devra rester bienveillante et respectueuse de la diversité - par le ministère de l’Intérieur, dont la réorganisation (décret du 12 juillet 2013) a déjà supprimé le terme d’intégration. Le SGII (Secrétariat général à l’immigration et à l’intégration) a été remplacé par la Direction des étrangers en France.

Pour conclure, il est cocasse de constater que les cinq missions mandatées par le Premier ministre qui n’ont que le pluralisme en bout de plume dans leurs écrits ne brillent guère par le pluralisme de leur composition et de leurs conclusions. Comme l’écrivait Kenan Malik dans la revue Prospect de mars 2006, « une des ironies qu’il y a à vivre dans une société plus diverse est que la préservation de cette diversité exige que nous laissions de moins en moins de place à la diversité des opinions. » Jean-Marc Ayrault semble avoir parfaitement intégré ce paradoxe.

Michèle Tribalat (Atlantico, 9 décembre 2013)

jeudi, 12 décembre 2013

Désarroi de la France neocon

Désarroi de la France neocon

Ex: http://www.dedefensa.org

On sait que Le Grand Journal de Canal Plus (LGJ pour les initiés) est notre meilleure référence pour mesurer la bassesse en cours de cette époque ; car il n’y a “nulle part ailleurs” où les choses sont plus basses qu’en France, à Paris plus précisément, par rapport à ce qu’est la France et ce que devrait être la France.

(En général, le LGJ est intéressant seulement d’une façon indirecte, par antithèse et selon le principe de l’inversion, en montrant avec une sorte de jubilation presque indécente ce qui est détestable et bas dans la France d’aujourd’hui, c’est-à-dire la futilité de l’esprit qui pose au sérieux, le refus d’affronter les vrais symptômes de la Grande Crise d’effondrement du Système, le parisianisme, le côté bouffon qu’a introduit le nouveau présentateur Antoine de Caunes qui est talentueux dans ce domaine, le côté si l’on veut Bouffes parisiennes que nous signalions le 7 novembre 2011 pour le cas US, – mais la chose vaut pour tout le bloc BAO : «[U]ne sorte d’esprit d’autodérision, d’irresponsabilité, de ridicule affiché presque comme une vertu qui serait celle de la dissolution des mœurs civiques et de la psychologie. Jacques Bainville saisit bien cela lorsqu’il décrit la France de l’immédiat avant-1870, plongée dans les “folies Offenbach”, elle-même (la France) symbolisée par le succès qu’on fit à La Grande Duchesse de Gerolstein. [...] L’analogie est dans l’esprit de la situation, certes, et nullement dans la description de la situation elle-même, qui est secondaire dans ce cas...»)

pierre-lellouche-at.jpg

Eh bien, tout pouvant arriver, il se trouve que, jeudi soir, dans l’émission du 5 décembre 2013, une partie était directement intéressante, sans nécessité d’antithèse et d’inversion. Il s’agissait de deux invités, l’ancien ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner dans un gouvernement Sarkozy et le député UMP et ancien secrétaire d’État (sous les ordres de Kouchner), Pierre Lellouche. Au menu : l’intervention française, immédiate suivant le vote de l’ONU, en Centrafrique. Les deux invités sont intervenus, eux, à leur façon ; Lellouche pour faire un cours d’expert presque professoral expliquant la situation, assez argumenté et professionnel, et très difficile à interrompre ; Kouchner tenta bien d’intervenir, sans vraiment beaucoup de succès, lorsque Lellouche semblait devoir reprendre son souffle. (Kouchner, rigolard et réussissant enfin à en placer une, s’adressant à ses interlocuteurs de LGJ devant un Lellouche un peu pincé  : «Vous comprenez pourquoi il était difficile de travailler avec lui...»)

Que dirent nos “experts” sur l’essentiel ? “Messieurs, fallait-il intervenir” ? «Il n’y a pas d’alternative» (Lellouche), «Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? [...] Qu’est-ce qu’on pouvait faire d’autre ?» (Kouchner). D’une certaine façon, personne (nous y compris, certes) ne pourrait vraiment développer une remarque dans un sens contraire, compte tenu des dynamiques en cours, des précédents, des engagements déjà réalisés et toujours en cours, et ainsi de suite selon la logique impérative des choses. Le consensus est l’enfant d’une situation forcée, dont les prémisses remontent à l’intervention française en Libye, où les événements dictent désormais les décisions-sapiens. Cela s’appelle “être piégé”.

Il ressort de tout cela une “posture à-la-française”, absolument paradoxale dans le chef du notaire-chef-de-guerre, le général-Poire, qui devient le seul dirigeant purement neocon du bloc BAO, sous les regards ébahis des derniers neocons survivants de Washington, devenus pro-français à l’insu de leur plein gré. Le nommé Karim, intervenant soi-disant polémique habituel du LGJ, est venu en effet présenter une séquence où l’on voit le sénateur Lindsey Graham faire l’apologie du French leadership au Moyen-Orient et le sénateur McCain “tweeter” “Vive la France” : belle brochette Graham-McCain, il ne manquerait plus qu’un Cheney ou un GW... Lellouche confirme, qui vient juste de rencontrer McCain. (Il n’est pas un débat, Lellouche présent, où l’on annonce quelque prise de position d’un sénateur ou l’autre à Washington, qui ne soit aussitôt renforcée du témoignage péremptoire du même Lellouche qui, justement, revient de Washington...). La France belliciste, la France neocon, la France enchaînant intervention sur intervention, – tout le beau monde réuni au LGJ opine, de Lellouche à Kouchner, et tous plutôt d’un air sinistre. Nous ne sommes plus aux temps heureux et fantasques d’un BHL-dégrafé haranguant les foules libyennes et chacun comprend plus ou moins précisément dans quel piège se trouve enfermée la France.

Lellouche, péremptoire : «Le premier problème, c’est que nous ne nous donnons pas les moyens qu’il faut ... Le deuxième problème, c’est que nous sommes tout seuls.» Il n’a tort en rien, tant il est facile aujourd’hui, par temps de grande crise, d’avoir raison en tout pour le constat du désastre. Il est vrai qu’il y a une contradiction très tendance entre cette France interventionniste tous-azimuts (doctrine gaulliste, sort of, avec inversion et caricature garanties), et cette France qui ne cesse de rogner son budget de la défense et de réduire ses bataillons parce qu'elle est absolument exsangue.

Il est vrai également que la France est toute seule. «L’Amérique devient néo-isolationniste, elle en a marre de faire la guerre, elle se retire ... La France est toute seule pour faire le boulot sérieux» (Lellouche again et toujours). Ce “La France est toute seule” désigne sans aucun doute l’Europe comme coupable de la chose, ce jugement avec l’approbation contrainte de Kouchner. Il est vrai que l’aspect européen de cette intervention française reste à marquer d’une pierre blanche, – ou, disons, plutôt noire, cela pour ceux qui cultivent encore quelque espoir dans la chose. Il y a eu des manœuvres brutales de Lady Ashton, qui cultive un port de tête beaucoup plus volumineux depuis l’accord P5+1-Iran et les articles élogieux écrits à son crédit, et qui a tout fait pour empêcher tout débat sérieux entre les pays-membres, qui aurait mis en évidence que le Royaume-Uni s’opposait à une participation européenne à l’intervention en Centrafrique. (Il est possible que cette intervention de Ashton et l’opposition britannique, qui sont d’une impudence extraordinaire, laissent des traces dans une tension extrême, sinon n’alimentent quelque incident sérieux, entre d'une part les Français, décrits comme absolument furieux, et Lady Ashton et les Britanniques d’autre part.)

Pourquoi cette attitude britannique, – puisque, à cet égard, Ashton s’en est faite la zélée et nationale messagère ? Il s’agit là d’une opposition pure et viscérale, et purement britannique, et également électorale (pour plaire aux “eurosceptiques” du cru) à tout ce qui peut prendre une “allure européenne” organisée. Dans cette opposition, qui confine ici à la gratuité et au vide tant aucune alternative n’est possible et tant l’idée d’une défense intégrée européenne est devenue un objet de musée qui ne fait de mal à personne, on distingue, presque à nu, une certaine perversité intrinsèque britannique, le besoin éventuellement assaisonné de jouissance de s’opposer, de détruire et de déstructurer. Si l’on insiste sur ce point, c’est parce qu’il participe à la mise en évidence d’une façon évidente, sinon aveuglante, de l’élargissement du désordre et du chaos, y compris et même de plus en plus au sein du bloc BAO. Bien que plongés dans une bassesse générale et quasiment coordonnée qui forme l’essentiel de l’activité du bloc, les acteurs n’en conservent pas moins leurs spécificités et leurs antagonismes, et ceux-ci apparaissent d’une façon de plus en plus visible à mesure que progressent désordre et chaos.

En d’autres termes, oui, Lellouche (et Kouchner lorsqu’il peut parler) a (ont) raison : la France est seule, et cette situation n’est pas précisément réjouissante. (Par exemple, Lellouche dit son incertitude sur la situation au Mali, où la France a une responsabilité majeure, tandis que les perspectives pour la Centrafique, selon nos deux experts, comporte des risques évidents d’enlisement.) Ainsi apparaît le paradoxe général et à plusieurs tableaux de la situation actuelle, de la France, du bloc BAO, des entreprises de stabilisation ou d’intervention dite humanitaire où l’on sent à plein nez les effluves irrésistibles des conceptions neocon...

Bernard-Kouchner.jpg• En un peu moins de quatre ans, depuis la Libye-2010, la France a effectué un virage à 180° par rapport à la tradition principielle de sa politique. Elle a ainsi largement contribué à la déstabilisation, désordre et chaos sans véritable sens, d’une bonne partie du continent africain ; on sait qu’il s’agit de la conséquence inéluctable et diabolique de cette sorte d’interventions qui sont bien de type neocon. Il est intéressant d’entendre Lellouche se référer, à propos de l’affaire centrafricaine, à la nécessité du rétablissement de la stabilité pour la sécurité générale à cause des effets de cette affaire sur la situation de l’immense “bande sahélienne” allant de l’Océan Atlantique à la Corne de l’Afrique, qui s’est créée dans sa nuisance actuelle à partir de l’affaire libyenne et donc de l’intervention française, et qui constitue selon ses propres mots un «réservoir de crise de déstabilisation, constitué de réseaux criminels, de drogue, d’enlèvements, et aussi de réseaux salafistes fondamentalistes» ; il est intéressant, disons-nous, de voir mentionner prioritairement l’existence des “réseaux criminels” (le crime organisé sur place), c’est-à-dire le pur désordre et l’illégalité totale et sans but idéologique, alors même que toutes ces entreprises du bloc BAO ont été lancées dans leur esprit affiché du point de vue de la communication, selon le faux-nez humanitaire et droitdel’hommiste transformé pour la cause en stratégie générale contre “la menace terroriste et idéologique” évidemment universelle. L’effet principal de nos interventions n’est même plus en priorité “la menace terroriste”, c’est d’abord le désordre et le chaos purs du banditisme et du crime organisés ; la barbarie déstructurante de l’expert postmoderne accouchant de la barbarie nihiliste du bandit.

• Au moment où la France s’installe avec ce qui paraîtrait être, ou qui paraissait être dans tous les cas, une réelle satisfaction dans son nouveau rôle, aspirant on s’en doute à être premier de classe, les inspirateurs et les maîtres en narrative de l’aventure se retirent au nom d’une fatigue et d’un découragement, pour ne pas dire un désenchantement qui actent les échecs successifs, extraordinairement marquants, opérationnalisant cette politique depuis 2002. Cet abandon par les “amis anglo-saxons” se marque évidemment par l’indifférence américaniste et, encore plus, par la félonie britannique. A cet égard, la France récolte ce qu’elle a semé, jusqu’à la pirouette ultime de retrouver par en-dessous, très en-dessous, son destin qui est d’être seule et, sans doute, pense-t-elle, exceptionnelle, – bref, l’“exception française” récitée à la sauce la plus paradoxale du monde.

• Le paradoxe se poursuit, sans surprise bien entendu, en constatant que toutes ces entreprises de remises en ordre dont la France prétendrait assurer aujourd’hui seule la gestion courante, débouchent sur une multiplication des désordres. Ce phénomène se fait notamment sur les terres extérieures, mais aussi et désormais de plus à plus à l’intérieur du bloc BAO lui-même, et notamment au sein de la Sainte-Europe qui parvient même à être désunie jusqu’à la trahison au bord de l’affrontement bureaucratique interne (France-UK) à propos d’une affaire qui semblerait aussi simple que celle de la Centrafrique dans son orientation et dans sa gestion. (On voit le même phénomène dans la question iranienne [le 5 décembre 2013].)

Cette brève intervention de soirée du couple Lellouche-Kouchner qui représenta sans aucun doute, et assez bien, le courant néo-neocon réinventé par la France, ou disons la caricature de la France, avait une forte dimension symbolique. Finalement et sur le fond, malgré l’ambiance clownesque qui marque la nouvelle formule du LGJ, malgré sa brièveté, la susdite “soirée” parut sinistre. L’amertume et le désenchantement des deux intervenants étaient palpables, chacun pour leur compte. On n’y trouvait plus la moindre trace de l’euphorie, de l’enthousiasme, du simulacre de grandeur si l’on veut, qui marquèrent les commentaires autour des interventions libyenne et malienne. C’était une intervention de fin d’époque, cette brève ivresse qui saisit cette France étonnante par sa capacité d’inversion d’elle-même, entre la Libye-2010 et le Mali-2013. C’était une soirée funèbre, dont on retiendra l’aspect symbolique. Pour le constat de conclusion, on envisagera qu’il s’agit d’un signe de plus de l’échec d’occulter la propre crise du bloc BAO avec la narrative de l’intervention arbitraire sur les terres extérieures, comme si la crise se trouvait là-bas ; on envisagera donc qu’il s’agit d’un signe de plus, plus sophistiqué parce qu’on est au pays de l’intelligence-reine comme le montrent ces événements, du mouvement général de repli de la crise vers le bloc BAO lui-même, et assez logiquement puisque c’est là qu’on trouve son cœur et son essence même.

mercredi, 11 décembre 2013

L'EDUCATION : LE NOUVEL OPIUM DU PEUPLE

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L'EDUCATION : LE NOUVEL OPIUM DU PEUPLE
 
De la fierté à la honte

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/
 

L’école française vient d'être classée au 25ème rang mondial. La France vient de reculer de trois places dans le classement international PISA qu'il est maintenant de bon ton chez les spécialistes de l'Education nationale de critiquer et de rejeter alors qu'hier, elle leur servait d'argumentaire pour justifier des expériences nordiques ou finlandaises totalement inappropriées et inadaptées au territoire. Comme pour l'immigration, comme pour le chômage et la désindustrialisation, on pratique gauche et droite confondues la méthode Coué: casser le thermomètre pour faire descendre la fièvre ! 


L'échec de l'Education nationale, malgré les budgets qui y sont consacrés (8 410 euros par élève et année scolaire en France, l'un des taux les plus élevés au monde !) a suscité depuis mardi des déclarations de bonnes intentions de tous bords. Aucune ne remet en question les dogmes fondamentaux qui en sont la véritable cause à savoir l'idéologie du collège unique, de l'élève au centre du dispositif scolaire (loi d'orientation Jospin), des 80 % d'élèves au baccalauréat, de la baisse sidérante des contenus des programmes, de la positive attitude de tous les proviseurs (pas de zéro, demain plus de notes) sauf que et c'est le propre de ce métier difficile, on ne peut tricher dans l'éducation. 


Quoiqu'on fasse, on se retrouve un jour au pied du mur quand le décrochage scolaire est quotidien. Tous les enseignants de France connaissent la demande formulée oralement de remonter toutes les notes du baccalauréat mais surtout l'hypocrisie des inspecteurs, de l'inspection générale de l'Education nationale exigeant de noter par exemple en langue les élèves à partir de 8 ou 9 et se refusant bien sûr de l'acter par écrit ! Les enseignants ne sont plus de fait que les exécutants d'une politique folle devenue le substitut de la religion, le nouvel opium du peuple.


Les nouveaux programmes d'Histoire, par exemple, abandonnent l'Histoire chronologique. Le programme ne sert plus que la nouvelle religion : la laïcité, l'antiracisme et le mondialisme dans un télescopage ahurissant des dates qui permet de traiter les guerres sans avoir fait les systèmes totalitaires ou vice-versa. Le principal est que l'élève ne réfléchisse jamais à la notion d'événement, ne comprenne pas le concept d'ennemi - ce qui serait le politiser -, le principal étant comme au temps des Jésuites de lui bourrer le crâne d'idées ''généreuses" pour justifier demain la barbarie non pas de la colonisation mais de nouvelles guerres d'ingérence humanitaire à l'uranium appauvri.


En fait, dans l'éducation, rien ne changera. 

La descente qui s'apparente maintenant à un plongeon, continuera. Il suffit de voir l'entêtement du Ministre Vincent Peillon à s'accrocher à la réforme des rythmes scolaires malgré le désaveu manifeste de la mise en pratique de la réforme sur le terrain, la désorganisation et la déstructuration psychologique des élèves qu'elle entraîne, relevés à Paris par les cabinets de pédiatres. Pour Peillon, abandonner maintenant cette réforme, c'est inévitablement démissionner ! Mais les Ministres peuvent bien démissionner ou changer au gré des alternances politiques, on ne change jamais rue de Grenelle les conseillers, véritables artisans des réformes de l'Education nationale depuis près de quarante ans. Ce système est devenu l'un des systèmes les plus inégalitaires.


Pisa 2012, un verdict accablant 

Dans l’édition Pisa 2012, la "performance" des élèves français en mathématiques a diminué de 16 points entre 2003 (511) et 2012 (495), ce qui, en neuf ans, fait passer la France des pays dont la performance est supérieure à la moyenne de l'OCDE aux pays dont la performance est dans la moyenne de l'OCDE (494 dans l'étude 2012).! Déjà, on prépare une baisse des programmes mathématiques des classes préparatoires puisque les programmes sont devenus infaisables. Les ingénieurs français qui sortent des grandes écoles possédent un bon niveau mais, pour combien de temps ?...


Au-delà de ce décrochage du modèle français, l'autre tendance du Pisa 2012, c'est le creusement du fossé entre "très bons" et "très mauvais" élèves. L'OCDE ose même parler du "mal français", un mal « bien plus marquée que dans la plupart des autres pays de l'OCDE ». Le verdict de l'étude est alarmant : "En France, le système d'éducation est plus inégalitaire qu'il ne l'était neuf ans auparavant. En d'autres termes, lorsqu'on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd'hui moins de chance de réussir en France qu'en 2003". Effarant, quand on pense aux discours socialisants sur l'"égalité des chances", la "réussite de tous les élèves". Pour la première fédération de l'éducation, la FSU, là aussi aucune remise en question de fond : l'école française ne serait simplement «plus que jamais face au défi des inégalités sociales» et le syndicat corporatiste de demander sans rire «une réelle transformation du système éducatif. L'école doit être pensée en priorité pour les jeunes qui en sont les plus éloignés» avec «une politique ambitieuse de discrimination positive». 


Enfin, il y a un dernier enseignement du Pisa qui augure très mal du lien social à venir : la France figure parmi les pays de l'OCDE où la discipline est la moins respectée. L'inquiétude suscitée à l'égard de la France est ici liée à son évolution, une tendance de fond. La proportion d’enseignants se plaignant que «les élèves n'écoutent pas ce que dit le professeur» et «les élèves ne peuvent pas bien travailler» a augmenté respectivement de 7 et 6 points de pourcentage. La faute là encore en incombe au dogme quasi religieux du collège unique ou de la lecture globale ou semi-globale - la pire ! -, véritables tares de notre système éducatif qui transforme les cabinets d'orthophonistes en annexe des écoles primaires, les collèges en garderie et nurseries, le baccalauréat sans mention en papier toilette de sorte qu'il ne reste plus, pour les jeunes, les moins doués d'entre eux que l'école de la rue.

lundi, 09 décembre 2013

La France périphérique, invisible aux yeux des élites!

Christophe Guilluy, géographe : « La France périphérique représente 60% de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites »

Ex: http://fortune.fdesouche.com

christophe guilly.pngReçu début octobre à l’Elysée par François Hollande pour évoquer les “Fractures françaises” (sujet de son ouvrage paru en 2010), Christophe Guilly revient pour nous sur cette “France fragile” éloignée des grandes villes et victime de la mondialisation.

Courrierdesmaires.fr. Vous travaillez sur la géographie sociale et, en particulier les classes populaires. Quel est votre constat ?

Christophe Guilluy. Pour la première fois de l’histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des dirigeants. Contrairement à ce qui a prévalu jusque-là, elles ne résident plus dans les territoires où se crée la richesse, mais dans une France périphérique, à l’écart des grandes métropoles. Celle des territoires ruraux, des petites villes moyennes, et d’une partie du périurbain. Ouvriers, employés, les jeunes et les retraités issus de ces catégories, les petits paysans constituent ce qu’on peut appeler les nouvelles classes populaires. Elles habitent désormais dans des territoires éloignées du marché de l’emploi. La France périphérique représente 60 % de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites.

Pourquoi cette invisibilité ?

C. G. Elles le sont d’une part parce qu’on a abandonné « la question sociale » dans les années 80, mais aussi parce que ces catégories vivent dans cette France périphérique éloignée des métropoles d’où proviennent les élites.

Loin de Paris, mais aussi des grandes villes qui sont les premières bénéficiaires de l’économie mondialisée et d’une société ouverte. Mécaniquement, les politiques publiques se sont de plus en plus concentrées sur les grandes villes, qui rassemblent désormais 40 % de la population, en délaissant la nouvelle question sociale naissante dans la France périphérique.

Outre son invisibilité, quelles sont les caractéristiques de cette population ?

C. G. On ne peut pas dire qu’elle ait une conscience de classe. Mais cette France périphérique représente désormais un continuum socioculturel où les nouvelles classes populaires sont surreprésentées. Elles ont en commun d’être des victimes de la mondialisation. Elles habitent loin des territoires qui comptent et qui produisent le PIB national. Si les ouvriers étaient au cœur du système productif et donc dans les villes, aujourd’hui, les nouvelles classes populaires sont au cœur d’un système redistributif de moins en moins performant.

Dans vos travaux, vous parlez de France intégrée et de France fragile. La crise que traverse la Bretagne peut-elle s’expliquer à l’aune des deux France ?

C. G. Oui. Regardez, la crise en Bretagne ne se déroule pas à Rennes, Brest, ou Nantes, ce que j’appelle la France intégrée. Mais bien dans les périphéries, dans les petites villes, les zones rurales où se cumulent les effets de la récession mais aussi la raréfaction de l’argent public.

Cette crise en Bretagne rend visible cette nouvelle classe populaire où les ouvriers, les employés, les petits patrons se retrouvent ensemble à manifester

Dans cette France fragile, il n’y a pas de création d’emploi. On comprend bien la rage de ces manifestants face à la fermeture des entreprises. D’autant que les personnes dans ces territoires ne sont pas mobiles, ne serait-ce que pour des questions de logement. Cette crise en Bretagne rend visible cette nouvelle classe populaire où les ouvriers, les employés, les petits patrons se retrouvent ensemble à manifester. C’est d’autant plus déstabilisant que cela se déroule en Bretagne, une région qui a priori va bien – contrairement au Nord-Pas-de-Calais par exemple.

Cela aura-t-il des conséquences pour les élections municipales de mars 2014 ?

9782081289611-r.jpgC. G. La défiance des classes populaires vis-à-vis des responsables politiques gagne maintenant les maires, qui sont considérés comme impuissants face au délitement du territoire et eux-mêmes victimes des décisions et des représentations portées par les élites.

Politiquement, ces nouvelles classes populaires sont désormais très éloignées des grands partis, c’est pourquoi elles constituent l’essentiel des abstentionnistes et des électeurs du Front national.

Une partie de la France fragile vit également dans les métropoles, et notamment dans les banlieues. Vous écrivez que la société est « sur le chemin d’un modèle communautaire »…

C. G. Oui, bien que les élus refusent de l’admettre publiquement, les grandes métropoles sont les territoires les plus inégalitaires où cohabitent des classes populaires immigrées et des classes supérieures dominantes. La diversité culturelle participe au brouillage des différences entre classes. La lutte des classes pour l’égalité sociale laisse ainsi la place à un combat pour la diversité qui quelque part légitime les inégalités.

La question sociale se déplace vers la question ethnoculturelle sans être toutefois assumée par les élus qui ont tendance à laisser aux fonctionnaires de terrain le soin de gérer les tensions communautaires.

Le Courrier des maires et des élus locaux

dimanche, 08 décembre 2013

Les "Bonnets Rouges" sur "prorussia.tv"

 

 

Les "Bonnets Rouges" sur "prorussia.tv"
 
Durée : 1h 19min 5sec -  Ex : Voix de la Russie (http://www.prorussia.tv )



Bienvenue pour cette nouvelle édition du journal télévisé de La Voix de la Russie. Ce rendez-vous hebdomadaire en français vous présente les actualités russes, françaises et internationales sous l’angle de la réinformation. Contrairement à une vision tronquée et manichéenne de l’information délivrée par le mainstream médiatique français, nous nous efforcerons de vous faire percevoir que la vérité n’est jamais toute entière du même côté…

Au sommaire de cette édition du 2 décembre 2013, une émission spéciale consacrée à la manifestation des Bonnets Rouges à Carhaix, le 30 novembre 2013. Les 5 équipes de ProRussia.tv ont donné la parole, sans censure, aux militants bretons qui ont bien voulu la prendre :
 

 

• Christian Troadec — Maire et conseiller général de Carhaix (DVG - Régionaliste breton) 
• Lucien Le Harzig — Commerçant à la retraite - Carhaix
• Thierry Jolivet — Porte-parole de «Bretagne Réunie»
• Marc Lefur — Député UMP de la 3e circonscription des Côtes d'Armor
• Yves Le Quéré — Maire de Calanhel (Côtes d'Armor
• Yannig Baron — Président de l’association «Breizh Impacte»
• Claude Rault — Collectif des transporteurs routiers bretons
• Alain Malardé — Président de l’association «Marins du Monde»
 
et des militants bretons anonymes, arrtisan à la retraite, ouvrier, syndicaliste, agriculteur, artiste, responsable du milieu associatif, salarié, patron d’entreprise.

Vous pourrez également retrouver en intégralité les interventions des dirigeants des Bonnets Rouges, sur la chaîne Le journal par chapitres.
• Christian Troadec
• Marie-Noëlle Déniel
• Jean-Marc Déniel
• Eric Berder
• Pierre Joncourt
• Olivier Le Bras

Réunis à Carhaix en centre Bretagne, pour leur seconde manifestation, le mouvement de contestation des « Bonnets rouges » a visiblement réussi son pari : réunir plus de monde qu’à Quimper le 2 novembre dernier, et cela malgré les tentatives de divisions des centrales syndicales, de représentants politiques ou les commentaires d’experts médiatiques.


En effet, l’ordre social établi et stérilisant la France depuis des dizaines d’années, est mis à mal par un mouvement populaire et enraciné qui met en évidence le manque total de légitimité de ces centrales syndicales non-représentatives, politisées et simples relais de transmissions des mots d’ordre parisiens.


De même, ce mouvement des Bonnets Rouges agace et inquiète des formations politiques, car elles n’arrivent pas à le récupérer, et ne parviennent pas à saisir cette âme bretonne, qui transgresse toutes les lignes de fractures que sont les divisions politiques droite-gauche, salariés-patrons, fonctionnaires-commerçants, actifs-retraités… bref, tout ce qui permet d’ordinaire au pouvoir en place de se maintenir, en jouant sur des divisions stériles du pays réel, afin de maintenir en place un pouvoir légal incompétent, contestable et contesté.


Les experts médiatiques s’y perdent, incapables de cacher la réalité de ce mouvement, malgré les ordres reçus des rédactions parisiennes de minorer et de caricaturer ce drôle de peuple qui a décidé de ne plus subir, mais de « vivre, décider et travailler en Bretagne ».


Car c’est bien résolument placé sous les couleurs Bretonnes, que plus de 35 000 personnes, selon les organisateurs, se sont réunies pour dénoncer un pouvoir centralisateur et uniformisateur parisien, complètement déconnecté des aspirations et des réalités locales. La rédaction de Prorussia.tv a décidé d’y consacrer ce journal et voici les différents témoignages recueillis par nos 5 équipes présentes pour l’occasion. Selon notre formule, sur des images de foule qui vous donneront l’ampleur de la mobilisation, sans guerre de chiffre, nous avons laissé s’exprimer ce peuple breton rassemblé sous les bonnets rouges et les Gwen Ah-Du.
 
Partageant comme de nombreux français le sentiment d’être méprisés mais aussi abandonnés par un pouvoir politique qui semble une fois de plus demeurer sourd et distant, ce sont des salariés, artisans, entrepreneurs, artistes mais aussi des personnes de tous les horizons qui sont venus en famille clamer encore plus fortement leurs revendications mais aussi leur attachement à leur identité régionale. Le mouvement des Bonnets Rouges est certes Breton mais il témoigne d’un mal profond qui touche toutes les régions françaises. Celui de populations qui réclament de redevenir maîtresses de leur présent comme de leur destin, et de pouvoir offrir à leurs enfants le projet de vivre, de travailler mais surtout de décider au pays, sans se voir imposer des mesures par un pouvoir jugé anti-démocratique et spoliateur. Car en effet, on ne gouverne plus à Paris, on ne fait qu’administrer les décisions prises à Bruxelles par un comité restreint de personnalités non-élues.


Devant l’impuissance, la trahison, diront les plus déterminés, des politiciens, des syndicalistes, des journalistes, le cri de colère des Bonnets Rouges en Bretagne, exprime la volonté de tout un peuple de redevenir maître de son destin et de sa terre. Face au mondialisme et au cosmopolitisme, ils veulent rester « eux mêmes »…

mercredi, 04 décembre 2013

Crise ou offensive du capital?

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Le 14 décembre 2013, le Cercle Non Conforme et Terre et Peuple organisent dans le Nord à partir de 18h30 une conférence ayant pour thème: Crise ou offensive du capital ?

Nos invités seront Roberto Fiorini, secrétaire général de Terre et Peuple, grand connaisseur des questions socio-économiques, et Xavier Eman, journaliste non-conforme et militant associatif.

Ils aborderont autant les aspects théoriques que pratiques de cette question.

A la suite de la conférence est organisé un repas chaud (entrée, plat, dessert, boisson).

Pour vous inscrire envoyez IMPÉRATIVEMENT un mail à reservation.cnc@gmail.com avec vos coordonnées pour signaler votre inscription, connaître l'adresse de paiement et obtenir le lieu.

 

 

 

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La politique étrangère fabusienne

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LA POLITIQUE ETRANGERE FABUSIENNE
 
Comprendre Genève avant tout

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Avec le remplacement de Chirac par Sarkozy puis de Sarkozy par Hollande, la politique internationale française est devenue de plus en plus néo-atlantiste. Par l'élimination quasi complète de ce qui restait des gaullistes (voir le pathétique et solitaire Dupont-Aignan lançant sa campagne européenne devant une croix de Lorraine fissurée à Colombey-les-Deux-Eglises !) et des Républicains nationaux (les chevènementistes du CERES migrant en masse au Fn) la politique étrangère de la France a été modifiée.
 
Du pays européen le plus indépendant, la France est devenue le pays le plus béni oui-oui aux sirènes des faucons atlantistes. C'est en fait la question principale des Solfériniens qui mériterait à elle-seule une thèse, une analyse fouillée, une généalogie politique détaillée depuis la nomination de Laurent Fabius au gouvernement Mitterrand. Il y eut sous François Mitterrand une conjonction habilement ficelée entre une « gauche » laïque pour l'essentiel très remontée contre l'Iran pour les raisons habituelles d’anti-religion ( le droit des femmes, des homos, et les prières quotidiennes) et un antifascisme instrumentalisé à une autre échelle par les sempiternels rappels sur l'Holocauste, de sorte qu'aucune opposition sérieuse à cette conception de la politique internationale solférienne n’est venue agiter, se solidifier ou interroger les assises socialistes du militant de base
Ainsi, tous les ingrédients idéologiques ont, peu à peu, été placés, à gauche comme à droite, pour, à la fois, attaquer la Libye, la Syrie et envisager l’idée terrible d’une attaque nucléaire préventive sur l'Iran c’est-à-dire suivre à la lettre la feuille de route établie depuis les années 80 par les stratèges et les faucons de Tel-Aviv. Cela a été suffisant pour neutraliser une grande partie du gaullisme politique de la droite de gouvernement comme le républicanisme de la « gauche » française anti-américaine. L'idéologie dominante des droits de l'homme (Bernard Kouchner et les french doctors à gauche, Bernard Henri-Lévy et la guerre juste de la droite libérale) a ensuite légitimé le droit d'intervention n'importe où et à tout moment pour des raisons humanistes mais toujours bien ciblées. Cette idéologie solférienne a réussi en grande partie à faire passer à la trappe la question secondaire du droit international et des négociations de paix.
 
Il y a peut-être derrière une telle attitude la crainte d'un antisémitisme français. Une telle phobie n’a jamais été celui de l’antisémitisme d’une extrême-droite réduite à de vagues groupuscules divisés, plutôt paranoïaques et bien surveillés mais la crainte du développement d’un antisémitisme français musulman, islamique, de banlieue. En fait, l’alliance avec les Saoud et les Qataris permettaient de calmer les banlieues, de marginaliser le chiisme français en construisant des mosquées sunnites sous contrôle. C’est pour cela que la classe politique française n’a pu s'opposer, comme elle aurait dû le faire, à la construction excessive des mosquées ou à l’argent déversé par les Saoudiens et les Qataris dans les quartiers difficiles. Anesthésiée mais surtout indifférente aux questions internationales la population ne s’est pas inquiétée plus que cela. Elle y a vu l’effet du « grand remplacement » or c'était beaucoup plus. Il y avait bien derrière les emprunts financiers aux pays du Golfe et les constructions de mosquée payées par l’Arabie saoudite, une tactique diplomatique occultée.
 
L’histoire va toujours trop vite et les Français n’ont peut-être pas suivi totalement le déroulement du film. Les Anglo-saxons sont acculés par la faiblesse monétaire des Etats-Unis mais aussi par le nouveau pivot stratégique dans le Pacifique, à lâcher, à plus ou moins long terme, Israël.
 
La diplomatie française a accusé le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, d’être responsable du virage pris par les Etats-Unis concernant l'Iran. Ce dernier souhaitait un accord à tout prix, pour des raisons personnelles et aussi de politique intérieure américaine, c’est en tout cas ce qu’a souligné Laurent Fabius en critiquant ouvertement son confrère américain. Il y a, depuis un an et demi, une nouvelle donne de la politique internationale américaine et Laurent Fabius la connaît très bien. Or, il appartient à une diplomatie française responsable d’en tenir compte et de l’analyser.
 
Les Américains ne s’attendaient pas à une telle obstruction française dans les négociations de paix avec l’Iran. Laura Rozen, analyste américaine, cite sur son blog une déclaration du directeur politique du Quai d’Orsay, Jacques Audibert, qui aurait assuré les Américains, il y a plusieurs mois, que la France « ne s’opposerait pas à un accord si la possibilité se présentait, malgré la ligne dure des derniers mois ». 

Pour qui travaille Fabius ? Pour la diplomatie française ou pour d’autres intérêts ? La question incongrue est d’ailleurs ouvertement posée dans les journaux anglo-saxons dont le Guardian en particulier toujours très indépendant et critique . Laurent Fabius n’a jamais caché qu’il souhaitait la guerre avec l’Iran. L'administration de Fabius est en train de laisser la place de la France vacante dans la recomposition en cours du monde, une France qui sera ainsi demain coupée de la désaméricanisation du monde. Les conséquences désastreuses d’un tel choix politique se feront très vite sentir.  

mardi, 03 décembre 2013

S'ajuster à l'inhumaine globalisation

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S’AJUSTER A L’INHUMAINE GLOBALISATION

L’exemple franco-mexicain

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

La France et le Mexique, ont inauguré un Conseil Stratégique pour mieux coordonner leurs actions. François Hollande ira donc au Mexique en 2014 pour connaître les propositions de ce Conseil. Le Mexique est membre des organisations G20, OMC, Alliance du pacifique, OCDE. Il est surtout intégré aux intérêts étatsuniens par le traité de Libre Commerce d’Amérique du Nord (TLCAN). La France, elle, est dirigée par les fonctionnaires bruxellois. Le terrain de chasse de la globalisation s’étendra du Canada à l’Amérique Centrale puis, à travers l’Océan, jusqu’à l’Europe - ou ce qu’il en reste -  car le pillage et le génocide y sont déjà bien avancés. Les ministres respectifs se flattent de pouvoir affirmer que leurs zones sont les plus attractives pour les investissements étrangers, à savoir les multinationales qui portent atteinte à l’humanité par leurs produits mortifères, leurs destructions environnementales, l’esclavage au profit des actionnaires. Les chiens de garde affirment que le pillage, le vol et l’exploitation de ces multinationales seront protégés par le climat sûr et de confiance que leurs partenaires médiatiques savent créer. 

La stratégie mondialiste : Marchés et techniques, normes et prédication


Lors de la session qui vient de se terminer à Paris, les membres du Conseil Stratégique ont présenté leurs premières réflexions sur trois secteurs : l’aéronautique, l’énergie et les télécommunications. Ils ont évoqué les thèmes du développement durable pour les villes (transport, eau, énergie), la santé (lutte contre la malnutrition, l’obésité et le diabète) mais aussi la formation et la culture (expositions, promotion conjointe de la diversité culturelle). On se souviendra qu’il s’agit de points complémentaires à ceux que l’empire du néant privilégie.


La stratégie globalitaire promeut trois axes en interaction constante: la puissance militaire de l’OTAN, qui éradique toutes les défenses “nationales”, les absorbe et les met au service de la criminalité occidentale. La stratégie économique, qui consiste à contrôler les technologies de pointe - surtout celles qui tuent et mettent en esclavage - et à conquérir des marchés émergents. La stratégie culturelle vise a dominer les canaux de diffusion et les contenus car la vérité révélée, et toute la nigologie pieuse du pouvoir globalitaire sont déclarées saintes et sublimes, de droit divin. Or, Mexico est un marché émergent que les étatsuniens veulent se réserver alors que les grandes entreprises françaises sont désormais entre les mains de fonds financiers qui les ont placées sous tutelle, de façon irréversible. Il convient que la France et le Mexique négocient bilatéralement les miettes qu’on les autorise à produire, afin que les actionnaires des fonds financiers perçoivent leurs 15% de gains pendant que les salariés retombent dans la pauvreté. Les technologies où l’empire du néant veut dominer sont au nombre de six: celles qui s’intéressent au milieu ; l’information-propagande ; la santé ; les transports ; l’énergie ; les services financiers. Pour cela, tant le diktat transatlantique que le TLCAN détruisent l’organisation qui permettait à chaque pays de bénéficier de frontières où chacun était respecté dignement en tant qu’être humain. A la place sont promus l’espionnage, le mensonge financier et médiatique, la haine de l’humanité lorsqu’elle n’appartient pas à la caste des trafiquants véreux. Les domestiques de cette caste immonde doivent s’assurer que leurs normes ne soient pas distinctes et copient celles de l’oligarchie kleptocratique. 

L’horreur à venir


Le plan Mexique 2030 a été signé par le Président précédent (Calderon). Il confie au Mexique la production de matières premières (or, argent, pétrole) et accepte les OGM. Les USA fournissent les produits industriels. Les multinationales ont toute liberté pour agresser les populations car les droits des mexicains comme peuple sont sans valeur. Ce projet, comme les fers transatlantiques, affirme que l’armée et la marine doivent participer aux conflits internationaux. L’installation de bases militaires au service des néantologues, déjà réalisée en Europe depuis des années, deviendra effective au Mexique. Les dirigeants à la tête des USA, répètent depuis 2010 que la Chine et l’Inde, la Russie et l’Iran sont des menaces. L’un des buts essentiels est d’obtenir de l’Europe et du Mexique que leurs forces,soient autorisées à intervenir dans n’importe quelle situation, sans informer le Parlement ni même l’exécutif de ces pays. Participer à la guerre mondiale contre le terrorisme, est la dernière version du logiciel obscurantiste qui fait fonctionner ces primates anthropoides. Ils  inventent une hérésie  - le racisme, le fascisme, le terrorisme - et accuse d’hérésie tout groupe qui ne se prosterne pas assez vite ni assez fréquemment… 

Requiem pour une civilisation défunte


En Europe, le redéploiement des troupes a été favorisé par les domestiques de la Commission Européenne mais aussi par les dirigeants placés à la tête des Etats. L’Union Européenne est au service de la tyrannie globalitaire et détruit tout germe de civilisation. Dans les pays de l’Est, dans les pays arabes, les esclaves européens sont au service du pouvoir infâme. Javier Solana a favorisé la mainmise de l’OTAN sur l’Europe et a permis que celle-ci soit au service des trafiquants de drogue en Afghanistan, ainsi qu’au Soudan. Manuel Barroso a commencé dès sa nomination à transmettre tout le pouvoir aux multinationales. La directive Bolkenstein qui, en 2004, a prévu l’accaparement de tous les services possibles et imaginables par des multinationales, entre en harmonie, pour l’essentiel, avec le traité qui régente l’Amérique du Nord et va digérer l’Europe. Partout, la même uniformité obscurantiste, la même dogmatique têtue, la même corruption. Ces fausses élites, descendues du trottoir pour tenir le haut du pavé sont à refouler dans les égouts.  

lundi, 02 décembre 2013

Paris: conférence de G. Adinolfi

 

Mardi 10 décembre à Paris:

Conférence de Gabriele Adinolfi

organisée par Synthèse nationale

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Dans les salons d'un grand hôtel parisien

Renseignements et réservations :

synthesenationale@club-internet.fr

00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : événement, paris, france, gabriele adinolfi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook