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samedi, 30 mars 2013

Colloque "Maison Commune"

Jean-Claude Michéa : « Pourquoi j'ai rompu avec la gauche»...

Jean-Claude Michéa : « Pourquoi j'ai rompu avec la gauche»...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Claude Michéa, cueilli sur le site de l'hebdomadaire Marianne et consacré à son dernier livre Les mystères de la gauche, publié aux éditions Climats. 

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Jean-Claude Michéa : « Pourquoi j'ai rompu avec la gauche»

Marianne : Vous estimez urgent d'abandonner le nom de «gauche», de changer de signifiant pour désigner les forces politiques qui prendraient à nouveau en compte les intérêts de la classe ouvrière... Un nom ne peut-il pourtant ressusciter par-delà ses blessures historiques, ses échecs, ses encombrements passés ? Le problème est d'ailleurs exactement le même pour le mot «socialisme», qui après avoir qualifié l'entraide ouvrière chez un Pierre Leroux s'est mis, tout à fait a contrario, à désigner dans les années 80 les turlupinades d'un Jack Lang. Ne pourrait-on voir dans ce désir d'abolir un nom de l'histoire comme un écho déplaisant de cet esprit de la table rase que vous dénoncez sans relâche par ailleurs ? 

Jean-Claude Michéa : Si j'en suis venu - à la suite, entre autres, de Cornelius Castoriadis et de Christopher Lasch - à remettre en question le fonctionnement, devenu aujourd'hui mystificateur, du vieux clivage gauche-droite, c'est simplement dans la mesure où le compromis historique forgé, au lendemain de l'affaire Dreyfus, entre le mouvement ouvrier socialiste et la gauche libérale et républicaine (ce «parti du mouvement» dont le parti radical et la franc-maçonnerie voltairienne constituaient, à l'époque, l'aile marchante) me semble désormais avoir épuisé toutes ses vertus positives. A l'origine, en effet, il s'agissait seulement de nouer une alliance défensive contre cet ennemi commun qu'incarnait alors la toute-puissante «réaction». Autrement dit, un ensemble hétéroclite de forces essentiellement précapitalistes qui espéraient encore pouvoir restaurer tout ou partie de l'Ancien Régime et, notamment, la domination sans partage de l'Eglise catholique sur les institutions et les âmes. Or cette droite réactionnaire, cléricale et monarchiste a été définitivement balayée en 1945 et ses derniers vestiges en Mai 68 (ce qu'on appelle de nos jours la «droite» ne désigne généralement plus, en effet, que les partisans du libéralisme économique de Friedrich Hayek et de Milton Friedman). Privé de son ennemi constitutif et des cibles précises qu'il incarnait (comme, la famille patriarcale ou l'«alliance du trône et de l'autel») le «parti du mouvement» se trouvait dès lors condamné, s'il voulait conserver son identité initiale, à prolonger indéfiniment son travail de «modernisation» intégrale du monde d'avant (ce qui explique que, de nos jours, «être de gauche» ne signifie plus que la seule aptitude à devancer fièrement tous les mouvements qui travaillent la société capitaliste moderne, qu'ils soient ou non conformes à l'intérêt du peuple, ou même au simple bon sens). Or, si les premiers socialistes partageaient bien avec cette gauche libérale et républicaine le refus de toutes les institutions oppressives et inégalitaires de l'Ancien Régime, ils n'entendaient nullement abolir l'ensemble des solidarités populaires traditionnelles ni donc s'attaquer aux fondements mêmes du «lien social» (car c'est bien ce qui doit inéluctablement arriver lorsqu'on prétend fonder une «société» moderne - dans l'ignorance de toutes les données de l'anthropologie et de la psychologie - sur la seule base de l'accord privé entre des individus supposés «indépendants par nature»). La critique socialiste des effets atomisants et humainement destructeurs de la croyance libérale selon laquelle le marché et le droit ab-strait pourraient constituer, selon les mots de Jean-Baptiste Say, un «ciment social» suffisant (Engels écrivait, dès 1843, que la conséquence ultime de cette logique serait, un jour, de «dissoudre la famille») devenait dès lors clairement incompatible avec ce culte du «mouvement» comme fin en soi, dont Eduard Bernstein avait formulé le principe dès la fin du XIXe siècle en proclamant que «le but final n'est rien» et que «le mouvement est tout». Pour liquider cette alliance désormais privée d'objet avec les partisans du socialisme et récupérer ainsi son indépendance originelle, il ne manquait donc plus à la «nouvelle» gauche que d'imposer médiatiquement l'idée que toute critique de l'économie de marché ou de l'idéologie des droits de l'homme (ce «pompeux catalogue des droits de l'homme» que Marx opposait, dans le Capital, à l'idée d'une modeste «Magna Carta» susceptible de protéger réellement les seules libertés individuelles et collectives fondamentales) devait nécessairement conduire au «goulag» et au «totalitarisme». Mission accomplie dès la fin des années 70 par cette «nouvelle philosophie» devenue, à présent, la théologie officielle de la société du spectacle. Dans ces conditions, je persiste à penser qu'il est devenu aujourd'hui politiquement inefficace, voire dangereux, de continuer à placer un programme de sortie progressive du capitalisme sous le signe exclusif d'un mouvement idéologique dont la mission émancipatrice a pris fin, pour l'essentiel, le jour où la droite réactionnaire, monarchiste et cléricale a définitivement disparu du paysage politique. Le socialisme est, par définition, incompatible avec l'exploitation capitaliste. La gauche, hélas, non. Et si tant de travailleurs - indépendants ou salariés - votent désormais à droite, ou surtout ne votent plus, c'est bien souvent parce qu'ils ont perçu intuitivement cette triste vérité. 

Vous rappelez très bien dans les Mystères de la gauche les nombreux crimes commis par la gauche libérale contre le peuple, et notamment le fait que les deux répressions ouvrières les plus sanglantes du XIXe siècle sont à mettre à son compte. Mais aujourd'hui, tout de même, depuis que l'inventaire critique de la gauche culturelle mitterrandienne s'est banalisé, ne peut-on admettre que les socialistes ont changé ? Un certain nombre de prises de conscience importantes ont eu lieu. Celle, par exemple, du long abandon de la classe ouvrière est récente, mais elle est réelle. Sur les questions de sécurité également, on ne peut pas davantage dire qu'un Manuel Valls incarne une gauche permissive et angéliste. Or on a parfois l'impression à vous lire que la gauche, par principe, ne pourra jamais se réformer... Est-ce votre sentiment définitif ? 

J.-C.M. : Ce qui me frappe plutôt, c'est que les choses se passent exactement comme je l'avais prévu. Dès lors, en effet, que la gauche et la droite s'accordent pour considérer l'économie capitaliste comme l'horizon indépassable de notre temps (ce n'est pas un hasard si Christine Lagarde a été nommée à la tête du FMI pour y poursuivre la même politique que DSK), il était inévitable que la gauche - une fois revenue au pouvoir dans le cadre soigneusement verrouillé de l'«alternative unique» - cherche à masquer électoralement cette complicité idéologique sous le rideau fumigène des seules questions «sociétales». De là le désolant spectacle actuel. Alors que le système capitaliste mondial se dirige tranquillement vers l'iceberg, nous assistons à une foire d'empoigne surréaliste entre ceux qui ont pour unique mission de défendre toutes les implications anthropologiques et culturelles de ce système et ceux qui doivent faire semblant de s'y opposer (le postulat philosophique commun à tous ces libéraux étant, bien entendu, le droit absolu pour chacun de faire ce qu'il veut de son corps et de son argent). Mais je n'ai là aucun mérite. C'est Guy Debord qui annonçait, il y a vingt ans déjà, que les développements à venir du capitalisme moderne trouveraient nécessairement leur alibi idéologique majeur dans la lutte contre «le racisme, l'antimodernisme et l'homophobie» (d'où, ajoutait-il, ce «néomoralisme indigné que simulent les actuels moutons de l'intelligentsia»). Quant aux postures martiales d'un Manuel Valls, elles ne constituent qu'un effet de communication. La véritable position de gauche sur ces questions reste bien évidemment celle de cette ancienne groupie de Bernard Tapie et d'Edouard Balladur qu'est Christiane Taubira. 

Contrairement à d'autres, ce qui vous tient aujourd'hui encore éloigné de la «gauche de la gauche», des altermondialistes et autres mouvements d'indignés, ce n'est pas l'invocation d'un passé totalitaire dont ces lointains petits cousins des communistes seraient encore comptables... C'est au contraire le fond libéral de ces mouvements : l'individu isolé manifestant pour le droit à rester un individu isolé, c'est ainsi que vous les décrivez. N'y a-t-il cependant aucune de ces luttes, aucun de ces mouvements avec lequel vous vous soyez senti en affinité ces dernières années ? 

J.-C.M. : Si l'on admet que le capitalisme est devenu un fait social total - inséparable, à ce titre, d'une culture et d'un mode de vie spécifiques -, il est clair que les critiques les plus lucides et les plus radicales de cette nouvelle civilisation sont à chercher du côté des partisans de la «décroissance». En entendant par là, naturellement, non pas une «croissance négative» ou une austérité généralisée (comme voudraient le faire croire, par exemple, Laurence Parisot ou Najat Vallaud-Belkacem), mais la nécessaire remise en question d'un mode de vie quotidien aliénant, fondé - disait Marx - sur l'unique nécessité de «produire pour produire et d'accumuler pour accumuler». Mode de vie forcément privé de tout sens humain réel, inégalitaire (puisque la logique de l'accumulation du capital conduit inévitablement à concentrer la richesse à un pôle de la société mondiale et l'austérité, voire la misère, à l'autre pôle) et, de toute façon, impossible à universaliser sans contradiction dans un monde dont les ressources naturelles sont, par définition, limitées (on sait, en effet, qu'il faudrait déjà plusieurs planètes pour étendre à l'humanité tout entière le niveau de vie actuel de l'Américain moyen). J'observe avec intérêt que ces idées de bon sens - bien que toujours présentées de façon mensongère et caricaturale par la propagande médiatique et ses économistes à gages - commencent à être comprises par un public toujours plus large. Souhaitons seulement qu'il ne soit pas déjà trop tard. Rien ne garantit, en effet, que l'effondrement, à terme inéluctable, du nouvel Empire romain mondialisé donnera naissance à une société décente plutôt qu'à un monde barbare, policier et mafieux. 

Vous réaffirmez dans ce livre votre foi en l'idée que le peuple serait dépositaire d'une common decency [«décence ordinaire», l'expression est de George Orwell] avec lesquelles les «élites» libérales auraient toujours davantage rompu. Mais croyez-vous sincèrement que ce soit aujourd'hui l'attachement aux valeurs morales qui définisse «le petit peuple de droite», ainsi que vous l'écrivez ici ? Le désossage des structures sociales traditionnelles, ajouté à la déchristianisation et à l'impact des flux médiatiques dont vous décrivez ici les effets culturellement catastrophiques, a également touché de plein fouet ces classes-là. N'y a-t-il donc pas là quelque illusion - tout à fait noble, mais bel et bien inopérante - à les envisager ainsi comme le seul vivier possible d'un réarmement moral et politique ? 

J.-C.M. : S'il n'y avait pas, parmi les classes populaires qui votent pour les partis de droite, un attachement encore massif à l'idée orwellienne qu'il y a «des choses qui ne se font pas», on ne comprendrait pas pourquoi les dirigeants de ces partis sont en permanence contraints de simuler, voire de surjouer de façon grotesque, leur propre adhésion sans faille aux valeurs de la décence ordinaire. Alors même qu'ils sont intimement convaincus, pour reprendre les propos récents de l'idéologue libéral Philippe Manière, que seul l'«appât du gain» peut soutenir «moralement» la dynamique du capital (sous ce rapport, il est certainement plus dur d'être un politicien de droite qu'un politicien de gauche). C'est d'ailleurs ce qui explique que le petit peuple de droite soit structurellement condamné au désespoir politique (d'où son penchant logique, à partir d'un certain seuil de désillusion, pour le vote d'«extrême droite»). Comme l'écrivait le critique radical américain Thomas Franck, ce petit peuple vote pour le candidat de droite en croyant que lui seul pourra remettre un peu d'ordre et de décence dans cette société sans âme et, au final, il se retrouve toujours avec la seule privatisation de l'électricité ! Cela dit, vous avez raison. La logique de l'individualisme libéral, en sapant continuellement toutes les formes de solidarité populaire encore existantes, détruit forcément du même coup l'ensemble des conditions morales qui rendent possible la révolte anticapitaliste. C'est ce qui explique que le temps joue de plus en plus, à présent, contre la liberté et le bonheur réels des individus et des peuples. Le contraire exact, en somme, de la thèse défendue par les fanatiques de la religion du progrès. 

Jean-Claude Michéa, propos recueillis par Aude Ancelin (Marianne, 12 mars 2013)

vendredi, 29 mars 2013

Soutenez l'effort de guerre!

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00:05 Publié dans Actualité, Affiches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : affiche, france, bellicisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 27 mars 2013

Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage!

 

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Y'en a que ça emmerde...?

L’éveil d’une Grande Armée

L’éveil d’une Grande Armée

par Dominique Venner

 
 
L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner


Le 24 mars 2013, en interdisant les Champs Élysées à l’immense manifestation des familles françaises contre le mariage gay, le pouvoir a commis une erreur. Les centaines de milliers de manifestants (1 million 400 000 selon les organisateurs) confinés sur l’avenue de la Grande Armée ont vu dans ce nom un symbole : ils se sont sentis comme la « grande armée » des familles françaises qui se lève contre la « loi Taubira » destructrice de notre civilisation !

 
 
 
On peut détruire une civilisation en un instant, d’un trait de plume. Les Français savent cela pour l’avoir éprouvé plusieurs fois dans leur histoire depuis 1789. Ils savent aussi par expérience qu’il faut plusieurs siècles pour rebâtir une civilisation.

 
Mme Taubira (élue indépendantiste de la Gouadeloupe) est contestée au sein de son propre cabinet ministériel, comme l’avait été Mme Rachida Dati, autre gadget exotique du président précédant. C’est un signe des temps de décadence que de nommer à un ministère aussi symbolique que celui de la Justice des personnes si peu concernées par l’identité française et européenne, que leur intention affichée est de la bouleverser.

 
Après la manifestation du 13 janvier (1 million de participants « blancs de blanc », dont beaucoup de femmes et d’enfants), la manifestation du 24 mars a réuni plus de participants encore et toujours aussi blancs. Elle a même débordé largement sur l’avenue Foch et occupé finalement une partie des Champs-Elysées en fin de soirée, au cours d’un « sit-in » à la barbe des CRS impuissants.

 
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans cette mobilisation sa réalité : une calme révolte de masse contre la destruction de la famille, pilier ultime de notre civilisation européenne. Tout enfant a le droit de savoir d’où il vient, quel est son père et quelle est sa mère. Il n’est pas inutile de rappeler que, très symboliquement, voici 33 siècles, la guerre de Troie avait été provoquée pour faire respecter l’union du roi achéen Ménélas et de son épouse Hélène, enlevée par un prince troyen. Tous les rois de la fédération achéenne avaient fait serment de protéger le mariage d’Hélène et de Mélénas. Aussi s’unirent-ils pour ramener Hélène à son foyer. Et leur guerre eut pour conclusion la destruction de Troie. Elle fut aussi le prétexte de l’Iliade, poème fondateur de notre civilisation.

 
La première grande manifestation du 13 janvier s’était déroulée dans une atmosphère plutôt ludique. Les privilégiés qui nous gouvernent ont traité par le mépris l’appel qui leur était ainsi adressé par cette imposante manifestation contre la loi Taubira.  Et pourtant, aucun parti politique dans la France d’aujourd’hui n’aurait pu réunir un million de manifestants dans Paris. Il y avait là matière à réflexion.

 
C’est pourquoi la seconde manifestation du 24 mars, regroupant une nouvelle fois des familles entières, de jeunes mères et leurs enfants, a été plus tendue que la première. Les aveugles repus qui nous gouvernent, prendront sans doute exemples sur leurs devanciers soviétiques pour traiter avec le même mépris cette indignation populaire qu’ils ne contrôlent pas.

 
Ils commettront là une nouvelle faute. Quand l’indignation mobilise de telles masses, des familles entières, des femmes et de jeunes mères en charge d’enfants, c’est le signe que se trouve transgressée au-delà du supportable une part sacrée de la nation. Il est dangereux de provoquer la révolte des mères !

 
Dominique Venner
sur

mardi, 26 mars 2013

François Hollande, jusqu'ici tout va bien...

François Hollande, jusqu'ici tout va bien... jusqu'ici tout va bien...jusqu'ici tout va bien...jusqu'a la chute finale

Ex: http://malvox.over-blog.com/

Pour paraphraser la bande annonce du célèbre film la haine(LIEN), ou il est dit qu'un homme se jette d'un immeuble de 50 étage en se répétant pour se rassurer : jusqu'ici tout va bien, jusqu'au moment ou il  s'écrase par terre, l'important n'est pas la chute mais l'atterrissage.

Et bien, il va falloir que les socialistes et particulièrement François hollande et son acolyte Hayrault (portant bien mal un tel nom) préparent leur atterrissage forcé en pleine réalité.

Réalité sociale et réalité face au désastre que les  bisounours de gauche on créer en 40 de pouvoir.

Pouvoir qu'ils ont eu en 81 et qu'ils n'ont jamais réellement lâché. L'important pour comprendre un pays comme la France est de savoir que ceux qui dirigent le pays sont en coulisse et non  les pantins affable "vu a la télé".

Leur idéologie libéral libertaire, néo-soixanthuitarde teinté d'obsessions immigrationnistes et d'obsession sexuel tel la pédophilie et l'unisexualité (dixit j.Attali récemment) (LIEN), mêlé de fariboles sociétale qui éclatent au grand jour  en ce moment, va bien finir par achever ce grand pays qu'a été la France (la grande nation comme on l'appelait autrefois dans toute l'Europe) .

Déjà, le président par hasard, aussi nommé tout mou premier a (peut être) comprit que pour retarder la chute finale il fallait habiller sa présidence d' un camouflage sociétal du plus bel effet.

Avec l'aide des journaleux habituel (a 90% de gauche je vous rappel) chose fut faite, et brillamment réussi.

On ne parle plus des lors dans les gazettes bien pensantes que de mariage gay (je ne suis pas contre, mais je m'en fous) et maintenant de GPA.

Les journalopes traitant de fasciste tous ceux qui osent ne pas penser comme les demi dieux de la modernitude que sont les paroissiens de gauche.

Hérétiques on vous dit!!! sortez les bûchers.

Après La guerre au Mali, la théorie folle-dingue du genre, le cirque du mariage gay, voila la GPA puis la PMA, et plus tard  ils trouveront encore un rideau de fumée, la pédophilie peut  être, puisqu'il existe un lobby pedo au PS et que ça les obsèdent, mais plus vraisemblablement  le vote des immigrés.

Vote des immigrés qui leur permettra d'être élus quasiment indéfiniment (c'est le but ).

Tout cet étalage de bondieuserie de gauche pour faire oublier l'incompétence grave ainsi que les renoncements et  échecs du gouvernement Hollande/Hayrault.

entre autre (et d'autres sont a venir, n'en doutons pas) :

  - l'abandon de la séparation de l'activité finance et banque de détail qui a ravi le secteur bancaire

  - le tour de cochon d'Arcelor Mittal

  - l'arrêt du cumul des mandats, si lucratifs pour nos députés et sénateurs

  - la délinquance qui ravage le pays (dont tous les chiffres officiels sont manipulés), impossible a juguler par des mesures bisounoursiennes et sciemment niée.

  - les entreprises qui ferment pour plaire aux actionnaires et qui partent après avoir empochées les subventions (non remboursables)

  - la France-Afrique (ou a fric) qui ne prendra jamais fin, il faut être naïf pour croire que la guerre au mali est faite par pur humanisme, alors que la pays regorge d'uranium, d'or de diamants, de terres rare, dans des sites non exploités.

(lien)   et (LIEN)

  - La modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction de la taille des entreprises, abandonnée comme un chien sur une aire d'autoroute en juillet.

  - le doublement du plafond du livret A, qui ne sera finalement relevé que de 56%, avec une diminution du taux de 2,25 a 1,75!!

  -  une hémorragie d'entreprises qui ferment et font faillite.

  -  l' incapacité chronique de la gauche a juguler les dépenses pharaoniques de l'état et des collectivités.  

  -  l'incapacité a lutter contre le chômage, qui officieusement doit bien atteindre 5ou 6 millions de citoyens et non 3.

etc...etc la liste peut devenir aussi longue qu'une section  d'autoroute.

La chute est longue, l'agonie du gouvernement peut  se prolonger au delà du raisonnable, une euthanasie du gouvernement Hollande devra être pratiquée. Qui osera la faire, le peuple? Non, le peuple français en votant pour tout-mou-premier a montré qu'il était un indéfectible rêveur, stupide naïf et romantique.

Le peuple français s'écrasera au sol comme un étron fumant, main dans la main avec la gauche.

Ou alors peut être que grâce un coup du destin, dont seul un dieu grec a le secret, ou dans un  triste éclair de lucidité, François Hollande démissionnera,  le poids des échecs  faisant ployer ses frêles épaules de calinours.

On peut rêver, on est français.

 hollande chute finale

                        venez admirer la chute d'icare-hollande, l'homme qui voulut atteindre le soleil

lundi, 25 mars 2013

Guillaume Faye & the Battle of Europe

The very first book about Faye's work!

A must for all his friends, who remain tenderly true to him, who has been so many times betrayed, ruined and impoverished by some of his own political "friends"!

Many thanks to the British publisher of Michael O'Meara's study!

Guillaume Faye & the Battle of Europe

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Michael O’Meara
Guillaume Faye and the Battle of Europe [2]
London: Arktos, 2013

fayebattle.jpgGuillaume Faye is a prolific and brilliant French social and political philosopher and polemicist who is one of the leading lights of the French New Right. Faye’s reputation as a visionary and iconoclast created a global interest in his writings long before they became available in translation. Thus, for the past decade, Michael O’Meara has earned the gratitude of many by serving as the principal interpreter of Faye’s writings for the English-speaking world and far beyond, now that English is the global lingua franca.

O’Meara’s new book Guillaume Faye and the Battle of Europe collects ten essays, reviews, and introductions dealing with Faye’s principal books. The volume also includes three short translations and a newly-written Introduction: “Why Read Guillaume Faye,” which succinctly explains the strengths and weaknesses of Faye’s writings. This slender anthology of 130 pages is an ideal introduction to Faye’s work, and it can easily be read in an afternoon.

Faye, like New Rightists and White Nationalists in European societies around the globe, is motivated by a sense of danger: the reigning system — liberal, democratic, capitalist, egalitarian, globalist — has set the white race in all of its homelands on the path to extinction through declining birthrates and race replacement through immigration and miscegenation. If we are to survive, we must understand this system, critique it, and frame an alternative that will secure the survival and flourishing of our race. Then we need to figure out how we can actually implement these ideas.

I like Faye’s approach for a number of reasons.

First, he thinks big. He wants to take all of Europe back for Europeans. Furthermore, to secure the existence of Europe against the other races and power blocs, he envisions the creation of a vast “Eurosiberian” Imperium, stretching from Iceland to the Pacific, with a federated system of government and an autarkic economy. Only such an imperium will be equal to the challenges posed by the other races in a world or burgeoning populations and shrinking resources.

Second, he thinks racially. His answer to the question “Who are we?” is ultimately racial, not cultural, religious, or subracial: white people are a vast, extended family descending from the original inhabitants of Europe after the last Ice Age. There are, of course, cultural and subracial identities that are also worth preserving within a federated imperium, but not at the expense of the greater racial whole.

Third, he is not an a luddite, primitivist, or Hobbit. He values our heritage, but he is attracted less to external social and cultural forms than to the vital drives that created them and express themselves in them. He also wishes to do justice to European man’s Faustian drive toward exploration, adventure, science, and technology. His “archeofuturism” seeks to fuse vital, archaic, biologically-based values with modern science and technology.

Guillaume-Faye.jpgFourth, Faye turns the idea of collapse into something more than a deus ex machina, a kind of Rapture for racists. We know a priori that an unsustainable system cannot be sustained forever and that some sort of collapse is inevitable. But Faye provides a detailed and systematic and crushingly convincing analysis of how the present system may well expire from a convergence of catastrophes. Of course, we need to be ready when the collapse comes. We need a clear metapolitical framework and an organized, racially conscious community to step into the breach, or when the present system collapses, it will simply be replaced with a rebranded form of the same ethnocical regime.

Fifth, Faye is a strong critic of Christianity as the primary fount of the moral universalism, egalitarianism, and individualism that are at the root of our decline.

O’Meara’s principal criticisms of Faye are fourfold.

First, O’Meara thinks that Faye is a bit too Faustian and futurist, specifically his interest in transhumanism, genetic engineering, and eugenics, which no longer take man’s nature as a fixed reality and standard, strikes O’Meara as nihilistic. (This is the argument of C. S. Lewis’s The Abolition of Man, for instance.) O’Meara also thinks Faye is too empiricistic in his approach to knowledge and too ready to dismiss traditional notions of the sacred. These are, of course, rather broad objections, too broad to be really satisfying, and I wish O’Meara would put his specific metaphysical and moral cards on the table. Is he a Christian, a dualist, a Traditionalist, a Platonist, or something else?

Second, O’Meara thinks that Faye focuses too narrowly on Islam as the enemy of Europe, thus downplaying the roles of globalist, liberal, American, and Jewish forces in opening Europe to Islamic colonization.

Third, because Faye thinks that Islam is the principal enemy, he has embraced Israel and global Jewry as an ally, which has had a devastating effect on his credibility in nationalist circles. He has also become softer on America, which is the citadel of globalism, capitalism, liberalism, and Jewish power.

Fourth, O’Meara is critical of Faye’s critique of Christianity, going so far as to claim that Christianity “created and civilized Europe” (as if Greece and Rome were not civilized) and “conserved much of the Greco-Roman tradition” (i.e., what it did not see fit to destroy outright or allow to perish through neglect).

I was recently rooting for a black pope so I would never again have to suffer Catholic apologists quoting Belloc’s preposterous claim that “Europe is the faith and the faith is Europe.” Christianity is a universalistic religion, not an ethnic religion. It was never confined solely to Europe. Most of its followers today are non-whites, and it is growing primarily in non-white countries.

Furthermore, European man existed before Christianity, and if we continue to exist after Christianity, it will be no thanks to Christianity itself, which is overwhelmingly and actively hostile to our race’s survival. Christianity is in desperate need of a racial Reformation.

So when racially-conscious Christians seek to muddle anti-Christian discourse on the Right by waxing nostalgic about that olde tyme religion, or to suppress it by dark predictions that we can’t afford to offend Christians, my response is twofold: (1) The existing churches, which are objectively anti-white, will not cease being anti-white unless they feel that their survival is threatened by sustained criticism from people like Faye and plenty more like him. Thus anti-Christian New Rightists are de facto allies of Christian New Rightists, provided that they really want to reform their churches. (2) Racially conscious Christians need to focus their energy on combating anti-white attitudes in their churches rather than anti-Christian attitudes among whites.

Pagans and neo-pagans do not lack a sense of the sacred. Nor do they lack an appreciation of Christianity’s contributions to white culture. One does not need to be a Christian to treasure Bach’s Saint Matthew Passion any more than one has to believe in Zeus to treasure Aeschylus and Sophocles. They are supreme expressions of our race’s genius, regardless of their associations with dead or dying religions. And Faye himself has said that he will fight the transformation of Europe’s cathedrals into mosques — even as the bishops are trying to hand over the keys. And aside from a few church-burning teenage hooligans, I think that most neo-pagans would do the same.

These quibbles aside, I highly recommend Guillaume Faye and the Battle of Europe. Long after Arktos has published translations of all of Faye’s books, prospective readers will be turning to O’Meara for an preliminary overview and orientation before plunging in. Every library should have this book.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/03/guillaume-faye-and-the-battle-of-europe/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/03/fayebattle.jpg

[2] Guillaume Faye and the Battle of Europe: http://www.amazon.com/gp/product/1907166882/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1907166882&linkCode=as2&tag=countercurren-20

samedi, 23 mars 2013

Bobards d'or 2013 sur "Méridiens Zéro"

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Dimanche soir sur "Méridien Zéro"

Méridien zéro RBN cliquez ici

10:55 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, paris, france, bobards d'or | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 22 mars 2013

Bobards d'or 2013

Les Bobards d'Or

Le palmarès 2013

Suivie en direct par des milliers d’internautes, la IVe cérémonie des Bobards d’Or a eu lieu mardi 19 mars 2013, en présence de 250 personnes qui ont attribué les prix suivants :

Bobard d’Or : Philippe ManièreBobard d’Or : Philippe Manière (C’ dans l’air, France 3) pour le bobard professoral, pour avoir osé affirmer de manière péremptoire « Nos flux migratoires en France sont extrêmement ténus » alors qu’il entre en France de l’ordre de 200.000 étrangers supplémentaires par an.

Bobard d’Argent : Serge Le Luyer (Ouest France, Le Monde) pour le bobard d’état civil : comment transformer le nom du meurtrier d’un collégien, de Souleymane en Vladimir ? Ou l’art de faire d’une pierre deux coups : on cache l’origine musulmane du meurtrier, on diabolise le prénom du « méchant » président Poutine.

Bobard de Bronze : Jean-Jacques BourdinBobard de Bronze : Jean-Jacques Bourdin (RMC), pour le bobard par immigrophilie : comment faire croire qu’il y avait moins d’immigration en 2012 qu’en 1931 ? En mentant purement et simplement, en donnant des chiffres bidons pour 2012 : 5,8% d’immigrés au lieu de 8,4% (source INSEE) ; en prétendant qu’il y avait deux fois plus d’Italiens en 1931 que d’Algériens en 2012 alors que leur nombre est équivalent et que l’assimilation des uns et des autres n’est pas comparable.

Mouton d'orPrix spécial du jury : un Mouton d’Or attribué à l’ensemble des médias pour le bobard total, à l’occasion de l’affaire du terroriste islamiste d’origine algérienne Mohamed Merah. Présenté avant sa découverte par la police comme « blanc, blond, aux yeux bleus », puis après sa neutralisation comme un « Français de Toulouse, un gentil garçon, au visage d’ange ».

Enfin, hors concours, une muselière d’or a été attribuée à Patrick Cohen, patron de la matinale de France Inter, qui a répondu « non » à la question « on a le droit de penser ce qu’on veut ? » Avant de préciser : « on a le droit de penser ce qu’on veut dans les limites de la loi. » Phrase orwellienne, s’il en est.

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dimanche, 17 mars 2013

Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

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"Crimes sans châtiment": une enquête de Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

De la guerre économique à la guerre totale !

Afrique noire, Palestine, Yougoslavie, Irak, Afghanistan, pays du Caucase et du Maghreb, Iran… De François Mitterand à François Hollande, les dirigeants de l’État français pactisent en secret avec des organisations terroristes pour engager la France dans les guerres planifiées et commandées par Washington.

Dans cette enquête sans compromis sur les coulisses des guerres contre la Libye et la République arabe syrienne, riche en révélations surprenantes, en documents inédits et en témoignages accablants, Jean-Loup Izembert (cliquez ici) met à jour le puzzle de vingt années de complicités criminelles contre le monde arabo-perse, l’Eurasie et l’Afrique.

Crimes sans châtiment : un nouvel éclairage sur les guerres contemporaines…

Crimes sans chatiment, Jean-Loup Izembert, Editions 20 coeurs, février 2013, 328 pages, 22 €

Pour l'acheter : Editions 20 coeurs, cliquez ici

Jean-Loup Izambert

Journaliste d’investigation indépendant, ancien collaborateur de VSD, du groupe Les Echos et de L’Humanité, Jean-Loup Izambert est auteur de plusieurs livres bouleversant les convenances sur les réseaux de pouvoir.

Il signe avec Crimes sans châtiment une nouvelle enquête nourrie de son vécu qui s’inscrit dans le droit-fil de ses ouvrages à succès tels que Le Crédit Agricole hors la loi ? Et Faut-il brûler l’ONU ?

 

En Juin 2012, Jean-Loup Izambert annonçait déjà la sortie prochaine de son livre Crimes sans châtiment (qui portait alors le titre provisoire de « La ligne jaune ») dans ce mensuel (n°177).
Voici la retranscription de l’article en question :

 

Les noires complicités de la France

Révélations : comment des ministres UMP ont couvert pendant des années des hommes recherchés par Interpol.

 

B.I : Pourquoi ce titre insolite, « La Ligne jaune » ?

Jean-Loup Izambert : La ligne jaune est celle que l’on franchit lorsque l’on viole la Charte des Nations unies dans les relations entre les peuples. Depuis des décennies, et tout particulièrement depuis les opérations dirigées contre la République fédérative de Yougoslavie dans les années 90, les gouvernements de trois États occidentaux – États-Unis, Angleterre et France – ont violé à plusieurs reprises les principes de la Charte qui est le texte fondateur sur lequel repose la paix mondiale. Ces gouvernements ont également violé des résolutions de l’ONU ainsi que des conventions internationales, et même des décisions de parlements dont le Parlement européen, pour engager, développer et entretenir des guerres. Ils ont également menti à plusieurs reprises à leurs opinions publiques et aux représentants des États à l’ONU.

 

Q: Que les dirigeants de ces États mentent à leur opinion publique ou aux représentants des États à l’Onu, la chose n’est pas nouvelle…

R: Évidemment. Mais ils ne se sont pas contentés du mensonge. Ils ont également protégé, armé et financé des individus liés à des groupes terroristes. En agissant ainsi ils ont bien franchi la ligne jaune. L’objet de mon investigation ne se limite pas à la campagne de désinformation orchestrée pour justifier les agressions militaires. L’intérêt est de montrer, de manière plus générale, les liens entretenus par des dirigeants occidentaux – et tout particulièrement français – avec des éléments liés à des groupes terroristes. Les dirigeants français s’érigent souvent en donneurs de leçons de droits de l’homme. En réalité, derrière leurs discours sur la démocratie, plusieurs d’entre eux parmi les principaux protègent, depuis une vingtaine d’années, des individus associés à des organisations terroristes. 

Q: Qui sont-ils ?

R: Les éléments dont je retrace l’itinéraire à l’étranger et en France depuis leur arrivée clandestine sont des islamistes sunnites liés à l’Organisation internationale des frères musulmans (OIFM). Alors que plusieurs d’entre eux étaient recherchés par Interpol pour – je cite l’une des fiches de recherche d’Interpol les concernant – « association à une organisation de terroristes », des ministres et hauts fonctionnaires du renseignement français les ont soustraits aux recherches de l’Organisation internationale de la police criminelle.

 

Q: Pourquoi protéger des individus ayant commis des crimes ?

R: Ils n’ont pas fait que commettre des crimes. Les uns ont organisé plusieurs tentatives de coup d’État contre le gouvernement tunisien, les autres se sont employés à déstabiliser l’Égypte, l’Algérie, la Libye et aujourd’hui la Syrie. Les États capitalistes sont dans une crise économique et financière profonde qui ne cesse de s’aggraver depuis les années 90. Ils ont par-dessus tout besoin des ressources de ces pays – pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire – mais aussi de contrôler les grandes voies de communication qu’ils bornent. Leurs dettes globales, États-Unis en tête, ne sont plus remboursables et leur économie est en passe de devenir insolvable. Le temps du dépôt de bilan approche. Aussi ont-ils besoin de la guerre pour effacer leurs dettes et prolonger la survie de leur vieux système qui s’effondre. Le terrorisme et la propagande sont leurs derniers outils pour préparer et conduire leurs croisades. Ils en ont besoin pour créer des troubles et justifier leurs interventions militaires, un peu comme l’extême-droite allemande avait besoin d’allumer l’incendie du Reichstag en février 1933 pour justifier sa répression contre les communistes.

 

Q: Mais quel intérêt pour les dirigeants français de soutenir à ce point de tels groupes ?

R: Les islamistes sunnites présentent aux yeux des politiciens français plusieurs avantages. D’abord ils sont en relation avec l’OIFM, l’une des principales associations religieuses musulmanes, implantées dans la plupart des pays où la religion musulmane est présente. Au travers de cette organisation, ils possèdent un relationnel important dans ces pays et offrent aux représentants de société d’État ou transnationales capitalistes la possibilité d’approcher les décideurs pour des marchés stratégiques importants (armement, pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire). Je donne des exemples dans mon livre. Ensuite, de tous temps les Frères musulmans ont cherché à prendre le pouvoir politique pour établir des califats en lieu et place des États arabes contemporains. Avec le temps, ils sont devenus un outil utile aux puissances coloniales occidentales pour les déstabiliser. Je rappelle dans mon livre que depuis leur fondation en Égypte en 1928, les Frères musulmans ont toujours été les collaborateurs zélés des puissances coloniales occidentales. Les exemples ne manquent pas, depuis leur collaboration avec l’armée nazie lors de la Seconde guerre mondiale à leurs relations suivies avec des services occidentaux pendant la Guerre froide, sans parler de la période contemporaine. Ils ont été les principaux alliés de l’OTAN pour détruire la République Fédérative de Yougoslavie et aujourd’hui les pays du Maghreb. Je m’attache personnellement au cas français mais mon confrère Richard Labévière a réalisé un travail similaire sur plusieurs années d’enquête, publié sous le titre « Les dollars de la terreur. » (1)

 

Q: Vous prenez l’exemple de l’agression militaire contre la Libye. Les Frères musulmans libyens qui n’apparaissent pratiquement pas lors de la guerre y ont-ils là aussi joué un rôle important ?

R: C’est évident. Même si le courant islamiste sunnite est composé de tendances et de courants différents. Ainsi que je le démontre à partir d’éléments recueillis par des services de renseignements de pays du Maghreb, le plan utilisé pour préparer le putsch contre le régime de Tripoli s’inspire exactement de celui élaboré par les Frères musulmans tunisiens dans les années 90 pour renverser le régime laïc de Tunisie. Ce plan a été mûri de longue date avec l’objectif de casser le mouvement anti-impérialiste au sein des pays de la sphère arabo-musulmane et d’Afrique.

 

Q: En quoi consiste ce plan ?

R: Le conflit est déclenché selon la même tactique : un cycle de provocation-répression jusqu’à obtenir des morts érigés en martyrs afin de faire monter la tension et appeler à une intervention militaire extérieure. Abdallah Amami, l’un des spécialistes des Frères musulmans qui a étudié leurs organisations à travers le monde, intervient dans mon travail pour expliquer leur stratégie de prise de pouvoir. L’un des faits importants de la guerre contre la Libye est que pour la première fois de leur histoire, les Frères musulmans apparaissent sous leur vrai jour. En appelant à l’intervention militaire occidentale contre un peuple et une terre arabe, ils se sont ouvertement déclarés comme des collabos des puissances coloniales occidentales, les mêmes qui assassinent les peuples palestinien, libanais, irakien, afghan ou du continent africain. Du reste, les Frères musulmans tunisiens étaient fortement représentés avec d’autres branches de l’organisation, tels les Syriens, au congrès des Frères musulmans libyens qui s’est tenu à Benghazi à la mi-novembre 2011. Le même plan de subversion a été engagé contre la Syrie et est de nouveau envisagé contre l’Algérie avec les mêmes soutiens extérieurs occidentaux. C’est ce à quoi s’emploie actuellement Anouar Haddam, l’un des principaux dirigeants du Front islamique du salut algérien, depuis les États-Unis.

 

Q: Comment des activistes terroristes recherchés par Interpol ont-ils pu entrer en France, s’y installer et y séjourner pendant près de vingt ans sans être inquiétés ?

R: Ils n’ont pu le faire, des années 90 à 2011, qu’avec la protection de dirigeants du ministère de l’Intérieur français. Pour parvenir à leurs buts dans les guerres qu’ils déclenchent, les dirigeants français qui se présentent comme des défenseurs de la démocratie pactisent en réalité dans la coulisse avec les forces les plus rétrogrades, les plus antidémocratiques et anti-laïques. L’agression militaire contre la Libye était préparée de longue date depuis Paris et Londres. Il en est de même pour les provocations ouvertes contre la Syrie et, très certainement, celles à venir contre l’Algérie. Les prétendues « oppositions » sont en fait des organisations de Frères musulmans ou issues de leur mouvance et instrumentalisées par les services français et anglais dans le but de provoquer des troubles, voire des coups d’État.

 

Q: Pour y installer des régimes à leur solde ?

R: Pas forcément. À la limite, peu importe le régime pourvu que celui-ci privatise et laisse les transnationales occidentales s’approprier les grandes sociétés des secteurs les plus rentables de l’économie des pays. Les services de renseignement anglais et français travaillent avec ceux des États-Unis à déstabiliser tous les pays de la Méditerranée, la « mer aux trois continents », du Maghreb jusqu’aux frontières de l’Eurasie.

La tentative de déstabiliser les pays du Caucase à partir de la Géorgie en est un autre exemple. Celle d’installer un régime à leur solde à Kaboul pour contrôler la région et y implanter des bases militaires, encore un autre. Le philosophe et politologue Alain de Benoist intervient de manière pertinente sur cette question dans mon travail d’investigation.

Autre exemple : le Conseil national de la résistance iranienne qui est également installé en France a un programme politique qui accepte le capitalisme tout comme le Conseil national syrien.

Au-delà de leurs différences ces organisations sont donc accueillies à bras ouverts par les autorités françaises qui voient en elles non seulement un moyen de créer des troubles en Iran et en Syrie mais surtout de faire main basse sur les richesses de ces pays si elles parvenaient au pouvoir.

C’est la raison pour laquelle, exception faite des Iraniens, ce sont les mêmes groupes islamistes sunnites, et parfois les mêmes hommes, que l’on retrouve dans la proximité des bandes qui sèment la mort en Fédération de Russie, en Tchétchénie, en Bosnie et au Kosovo, mais également en Égypte, en Libye, en Algérie. Les services russes ont pénétré ces groupes et neutralisé plusieurs de ces criminels. Ils en suivent d’autres à la trace mais c’est bien souvent dans la cour des services français, anglo-saxons, israéliens et pakistanais qu’aboutissent les investigations menées sur eux.

 

Q: Quels dirigeants français sont impliqués ?

R: L’examen des dossiers d’Interpol auxquels je fais référence, tels ceux qui furent enregistrés sous les numéros 28878/91 à 28908/91, est sur ce point très instructive. Une lecture croisée du parcours des islamistes concernés avec des faits relatifs à l’évolution du paysage politique français, à la politique étrangère de la France et à certains contrats de sociétés transnationales, est riche d’enseignements. Ainsi, des premiers islamistes arrivés en France en 1986 à ceux qui les rejoignent par la suite, jusqu’en 2011, douze ministres de l’Intérieur se succèdent. Mais ce sont les ministres de droite qui, tant par leur nombre que par la durée de leur direction au ministère de l’Intérieur français, sont aux commandes aux moments importants de ce dossier. Charles Pasqua (RPR, 1986-1988 et 1993-1995) ; Jean-Louis Debré (UMP, 1995-1997) ; Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (UMP 2002-2004 et 2005-2007) ; Dominique de Villepin (UMP, 2004-2005) ; François Barouin (UMP, 2007) ; Michèle Alliot-Marie – celle-là même qui donna aux procureurs de la République consigne de poursuivre les militants qui appellent au boycott des produits des colonies juives illégales de Palestine (UMP, 2007-2009) ; Brice Hortefeux (UMP, 2009-27 février 2011).

Cette continuité dans la gestion de ce dossier par la droite confirme le caractère naturel violent du pouvoir politique de la bourgeoisie.

 

Q: C’est-à-dire ?

R: La violence ne s’exprime pas que dans les rapports humains et économiques. Au plan politique, vous constatez des liens identiques du pouvoir bourgeois dans les années 50-60 avec des organisations d’extrême-droite paramilitaires criminelles comme l’OAS ou la Main rouge contre les militants indépendantistes du Maghreb, avec des milices politico-mafieuses comme le SAC contre les militants ouvriers, cégétistes et communistes des années 60 à 81, avec les réseaux de la Françafrique jusqu’à ce jour et surtout avec les truands du patronat mis à jour dans les années 75-80 par le militant ouvrier Marcel Caille (2) ou le journaliste Claude Picant. Rappelons comment a été enterrée depuis mai 2011 l’affaire de la caisse noire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie du Medef, qui a fait apparaître un placement de près de 650 millions d’euros au travers d’une caisse noire destinée à briser les conflits du travail dans les entreprises.

 

Q: L’un des chapitres de votre livre s’intitule « La droite gère le système de protection des terroristes. » Mais des années 90 à aujourd’hui, des ministres de l’Intérieur ont aussi appartenu à la gauche ?

R: C’est exact. Mais les ministres de la gauche, tous socialistes – Pierre Joxe (1984-1986 mais surtout 1988-1991) ; Philippe Marchand (1991-1992) ; Paul Quilès (1992-1993) ; Jean-Pierre Chevènement (1997-1998 et 1998-2000) et Daniel Vaillant (2000-2002) – n’ont été à la tête de l’Intérieur français que pour de très courtes périodes. Même s’il n’y a jamais eu une grande différence entre la politique de gauche et de la droite qui, exception faite des parlementaires communistes, ont voté ensemble pour la prolongation de l’intervention militaire contre la Libye, la gestion du dossier des islamistes s’opère dès ses origines et sur le long terme de manière quasiment exclusive par les dirigeants de la droite. De Charles Pasqua à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant, ce sont bien les ministres de l’UMP et leurs plus proches collaborateurs – promus à la tête de services de renseignement ou au sein de leurs cabinets – qui constituent le cœur du système de protection et d’instrumentalisation de groupes terroristes islamistes.

 

Q: Les ministres de droite pouvaient-ils ignorer la présence de ces individus en France ?

R: En aucune manière et pour plusieurs raisons que j’expose dans mon livre, à commencer par le travail d’information d’Interpol en direction des autorités des pays. Dans le cadres de mon investigation, Yves Bonnet, ancien dirigeant de la Direction de la surveillance du territoire, explique très clairement le travail des services de renseignement et les relations du renseignement avec le pouvoir politique. Par ailleurs je donne une succession de faits qui prouvent que ces responsables du ministère de l’Intérieur français ne pouvaient ignorer ni la présence, ni les activités de plusieurs dirigeants islamistes. Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ou deux individus isolés mais de plusieurs membres des Frères musulmans parmi lesquels les principaux dirigeants.

 

Q: Le ministère des Affaires étrangères avait-il connaissance de ces faits ?

R: Il en avait également connaissance tant ce contentieux a pesé sur les relations entre la Tunisie et la France comme il continue de peser aujourd’hui sur les relations avec l’Algérie.

Je pense du reste que la France aura des comptes à rendre à ces pays comme à la Syrie. Plusieurs de ces dirigeants islamistes ont fait l’objet de demandes d’extradition du gouvernement tunisien et toutes ont été ignorées par Paris. Par ailleurs plusieurs dirigeants du Front islamique du salut algérien impliqués dans des attentats se sont réfugiés en France, en Angleterre et aux États-Unis.

Alain Juppé a été ministre UMP des Affaires étrangères de mars 1993 à mai 1995, puis Premier ministre de mai 1995 à juin 1997 et à nouveau ministre des Affaires étrangères depuis février 2011. On imagine donc mal, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères ou Premier ministre, qu’il n’ait pas été informé d’un dossier aussi sensible quand huit attentats à la bombe, tous le fait de groupes islamistes sunnites, ont frappé la France de juillet à octobre 1995.

Visiblement cela ne lui a pas suffi puisqu’il a engagé la France dans le financement des groupes organisant le coup d’État contre le régime libyen en 2011, y compris un bataillon armé et entraîné dans le désert du Qatar avec les Émirats arabes unis. Cet homme là n’a vraiment pas qualité pour donner des leçons de démocratie et de droits de l’Homme aux dirigeants d’autres pays.

Juppé est bien le « ministre du mensonge » comme vous l’avez décrit dans B.I. (3) et comme je le démontre dans mon travail d’enquête.

 

Q: Dans votre ouvrage vous faites allusion à la responsabilité de Claude Guéant et d’autres dirigeants du renseignement français dans ce dossier. Quel rôle ont-ils joué ?

R: Je n’y fais pas seulement allusion, je le dénonce. Je constate que Claude Guéant a été directeur-adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua en avril 1993 puis directeur général de la Police nationale en septembre 1994.

Or, à cette époque, plusieurs dirigeants du groupe islamiste faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux sont réfugiés en France depuis au moins quatre ans. En regard des fonctions qu’il occupe et des dangers que présentent ces individus pour la société, Claude Guéant est donc forcément informé de ces dossiers par Interpol et par les responsables des services qu’il dirige. Puis, il a été directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur de mai 2002 à 2004 puis de nouveau de juin 2005 à mars 2007 – les deux fois où Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarain puis de Dominique Galouzeau de Villepin – et enfin ministre de l’Intérieur à partir du 27 février 2011.

Pendant toutes ces années, non seulement les individus recherchés par Interpol sont présents en France mais plusieurs d’entre eux participent à des activités politiques publiques contre les pays du Maghreb. Aussi, je trouve que ce ministre a des allures de commissaire Juve qu’interprétait avec brio au cinéma Louis de Funès dans « Fantômas ». Voilà un homme qui n’a cessé de bercer les français en papotant sur la sécurité et « le contrôle des flux migratoires » mais qui n’a pas hésité de faire obstacle aux mandats d’arrêts d’Interpol contre des individus recherchés pour association à une organisation de terroristes, alors qu’il occupait lui-même plusieurs fonctions importantes près des ministres de l’Intérieur de l’UMP. Comme vous pourrez le lire dans mon livre, il n’est pas le seul haut fonctionnaire du renseignement français à avoir franchi la ligne jaune.

 

Q: Sortie de votre livre ?

R: Pour le moment, le manuscrit a été remis à plusieurs maisons d’édition en France mais également à l’étranger puisque mon investigation aborde des aspects géopolitiques qui concernent les pays du Maghreb, mais également de la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine.

Les faits que je rapporte sont très graves et il est important que le livre joue pleinement son rôle pour dénoncer les jeux dangereux de politiciens français des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère.

  1. « Les dollars de la terreur : les États-Unis et les islamistes », Richard Labévières, Ed. Grasset.

  2. Lire sur ce point « Les Truands du patronat », par Marcel Caille, Ed. Sociales

  1. « Alain Juppé : Le ministre du mensonge », par Stratediplo et Michel Samaha, B.I. N° 176.

 

jeudi, 14 mars 2013

TERRE & PEUPLE Magazine n°54

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TERRE & PEUPLE Magazine n°54

Communiqué de Terre & Peuple-Wallonie - 12 mars 2013

Le numéro 54 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème de l’Empire. Dans son éditorial, Pierre Vial épingle la mobilisation ethnique à laquelle Obama doit sa victoire : 93% des Noirs et 71% des Latinos ont voté pour lui, contre 25% des Blancs, lesquels sont moins conditionnés par les ligues de vertu que les Blancs européens. Dans les sociétés multiculturelles, la logique ethnique reste la clé du monde de demain. Sous le titre ‘Le vase déborde’, il remarque à la suite que les grands hebdomadaires L’Express et Le Point ont traité en couverture de l’immigration. L’Epress pour s’obstiner à y voir un atout économique, niant malgré la multiplication par 6 de l’aide médicale les conclusions de l’étude solide des Contribuables Associés sur son coût réel. Le Point dénonce pour sa part la tactique du grignotage des islamistes et leurs provocations pour tester la résistance des autochtones : la porte est ouverte aux revendications sans fin.

Jean-Louis Roumégace situe la pensée du MAS sur la quête d’identité dans une France où les communautés organiques sont malmenées depuis plus de deux siècles. L’identité se nourrit d’un imaginaire où se mêlent histoire, culture, religion, tradition populaire. La tradition, c’est ce qui ne passe pas.  Elle nous permet d’évoluer en restant nous-mêmes.  Ce qui est fondamental, c’est d’entretenir la conscience commune. Lénine parlait de ‘conscience de classe’.

Le même explique ensuite les affinités du MAS avec Casa Pound Italia et Pierre Vial enchaîne en rapportant l’heureuse expérience de sa visite à la Casa Pound romaine, car on sait que Casa Pound a essaimé dans toute l’Italie et, outre dans la solidarité avec les Italiens sinistrés, sur tous les terrains, clubs sportifs, syndicats étudiants, groupes musicaux, etc.

Pour introduire le dossier sur l'Empire, Pierre Vial souligne combien le concept évoque la grandeur. Celle-ci n’effraie que ceux qui la confondent avec les prétentions impérialistes des Anglo-Saxons sur le monde. Pour nos patries charnelles européennes, l’idée d’empire ouvre la perspective d’une confédération euro-sibérienne des peuples.

Jean Haudry rappelle que, dans notre tradition, le roi de France, régnant aussi sur des Allemands, des Flamands, des Bretons, des Catalans, des Provençaux, était devenu ‘empereur en son royaume’. L’Empire se définit alors comme une monarchie multinationale. L’institution du ‘Roi des Rois’ est une réalité ancienne, apparue dès le quatrième millénaire AJC en Egypte et en Orient. C’est Alexandre qui la transmettra aux Romains. Dans ses origines, l’Empire n’a pas de limites : il porte jusqu’où s’étend le pouvoir. L’empereur perse Cyrus II est Roi du monde; Rome est édifiée autour du ‘mundus’. Toutefois, la défaite de Varus devant Arminius arrête la conquête du monde au ‘limes’ et contraint l’Empire romain à la défensive. Chez les Indo-Européens, les notions de roi du monde et d’empire universel sont anciennes, mais plus on remonte et plus la notion se limite à la part qu’on connaît du monde. Cela légitime les razzias. A la période des migrations, Celtes et Germains n’ont jamais formé que des confédérations occasionnelles. La conquête de matières premières des grands empires asiatiques, avec un pouvoir central fort et une langue véhiculaire qui se superpose aux langues particulières, tout cela est étranger aux peuples indo-européens.

Pierre Vial évoque la nostalgie des clercs médiévaux pour la paix romaine garantie par les légions, mythifiée comme toute ‘belle époque’. Le couronnement de Charlemagne à Rome par le Pape Léon III est ressenti à Constantinople, la Seconde Rome, comme un camouflet pour l’Impératrice Irène. Si Charlemagne donne des gages à l’Eglise (il impose par force le christianisme aux Saxons et aux Frisons), il ordonne dans le même temps de recueillir la littérature épique païenne. Son fils le Débonnaire en fera brûler le recueil, mais les textes seront ensuite portés par une tradition orale, les ‘vulgares cantilenae’. Réaliste, l’Empereur permet à chaque région de ‘vivre du sien’, avec son droit particulier, avec ses assemblées générales annuelles des hommes libres. Othon, élu roi par les cinq peuples, germain, lorrain, souabe, bavarois, franconien et saxon, forces d’équilibre d’un pouvoir souverain, tint à se faire couronner à Aix-la-Chapelle, et pas à Rome. Conrad II a réintégré la Bourgogne dans l’empire, mais sous son fils Henri IV le Pape réussit à échapper au contrôle de l’empereur. Le conflit du césaro-papisme et de la théocratie, qui va les dresser l’un contre l’autre pendant deux siècles, rebondit avec Frédéric Barberousse et avec son petit-fils, Frédéric II. Avec les Hohenstaufen,  ‘race de vipères’ que le pape n’eut de cesse d’exterminer, l’empire semblait condamné. Les Habsbourg lui permettront de survivre.

Gilles Gaillez, qui passe toute leur lignée en revue, rappelle leur sage souci, sous la constante menace de l’anarchie, d’équilibrer la composante germanique par les composantes magyare et slave et de refaire l’unité en rempart contre la perpétuelle menace turque. C’est par d’astucieux mariages qu’ils établiront leur dynastie et par le principe de la primogéniture qu’ils parviendront à la faire durer trois quarts de millénaire, installée sur les domaines impériaux héréditaires. Lorsque l’impératrice Marie-Thérèse épouse le duc François de Lorraine, la puissance de l’empire est à son apogée et les Turcs en passe d’être reconduits au Bosphore. C’est la révolution libérale et bourgeoise qui aura raison de lui, bien plus que la Prusse, qui l’écrase militairement en 1866, à Sadowa. A la surprise de l’Europe, le reliquat de leur empire, l’ensemble hétéroclite austro-hongrois, va conserver une cohésion inattendue et c’est la première guerre qui va permettre au projet mondialiste d’étouffer dans l’œuf le projet trop prometteur des Habsbourg d’une triple monarchie austro-slavo-hongroise.

Pour Gabriele Adinolfi, la contradiction n’est qu’apparente entre la Res Publica, le bien commun communautaire de la Ville, et l’empire. Mais, si le fascisme italien a épousé le mythe de l’Empire romain, c’est dans le sens de la mystique fasciste, qui oppose Rome à Carthage, en ensuite à Londres et Jérusalem. Au contraire de la pulsion impérialiste à tout soumettre à un modèle unique, l’idée impériale fasciste, c’est le respect dans la participation directe, anticolonialiste.

Pour Willy Freson, l’Union européenne n’est que le décombre impuissant de l’Empire éclaté, dominion le moins problématique des Etats-Unis. Et le demi-siècle de paix prétendue qu’on affiche à présent à son crédit n’a rien à voir avec la Pax Romana, produit d’une puissance décisive. Prophétique, Krouchtchev parlait à l’époque avec dédain d’un « mariage d’homosexuels », infécond. Divisée en une poussière d’entités instables dont les nations actuelles sont les héritières, l’Europe révèle par contre une identité fondée sur sa géographie et plus encore sur des racines communes. L’ « équilibre européen » n’est pas l’aboutissement d’une convergence d’entités étrangères, mais la résultante d’un mode politique et d’un moule historique communs. C’est l’héritage d’Alexandre le Grand et d’un autre visionnaire inégalé, César. Celui-ci avait préféré s’assurer de l’hinterland gaulois de l’Italie, plutôt que céder au mirage de l’orient. Son héritier politique, Auguste, parachèvera la tâche en Europe centrale et orientale. C’est Tibère qui va ordonner le repli sur la ligne Rhin-Danube, pour de simples motifs de politique intérieure et non de contrainte extérieure. Eut-il tenu le front, le choc des grandes migrations s’en serait trouvé dévié et le noyau de la vigueur germanique aurait désormais agi en faveur de l’Empire. « Et il aurait rendu improbable qu’un suppôt de guerre civile comme Constantin fît du messianisme chrétien l’idéologie dominante du monde romain, et improbable de même la survie du judaïsme et l’émergence de l’islam. »  Tacite rapporte, avec mépris, que quand le feu sacrilège a été mis au Capitole, en 69, des Gaulois avaient alors présagé que la souveraineté du monde irait aux Transalpins. La prophétie ne s’est réalisée qu’en 800, autour du noyau continental Meuse-Oder-Tibre, que s’ingénieront à maintenir les empereurs germaniques et auquel fera obstacle la prétention française. Mais quand reviendront les temps où les Chinois nous désigneront à nouveau par ‘Ta Tsin’, la Grande Chine ?

Llorenc Pierre Albanell est un Catalan  pénétré de la légitimité que peut conférer à un mouvement indépendantiste un million et demi de manifestants qui se pressaient dans les rues de Barcelone le 11 septembre dernier. Pour lui autant que pour nous, l’ordre nouveau européen doit y aller fort : les états-nations doivent disparaître. Ils ne sont plus adaptés. Ils viennent contrecarrer les collaborations inter-régionales, fécondes pour la gestion politique, économique, écologique. Le système à trois bases Europe-Nation-Région génère lenteurs et coût inutiles. Le principe de base doit être la subsidiarité et, dans l’ordre nouveau, l’Europe n’a à intervenir que pour ce qui excède les capacités régionales, notamment pour la défense et la politique étrangère. Comme le recommandait le prix Nobel d’économie Maurice Allais, l’Europe doit pratiquer un protectionnisme continental, préserver son indépendance énergétique et alimentaire et garder le contrôle des produits médicaux et d’intérêt stratégique. Notamment par la nationalisation des productions nécessaires à la survie (eau, gaz, électricité, transports) et par le contrôle des banques, de manière à éliminer toute mainmise de cartels politico-financiers. Enfin, les terres arables ne doivent appartenir qu’aux allochtones.

Alain Cagnat fait la chronique du cynisme machiavélique de la politique pétrolière des Anglo-saxons au Moyen-Orient. Ils ont commencé avec la Guerre de Crimée, dans laquelle ils sont parvenus, sous prétexte de défendre les Turcs contre les Russes, à entraîner les Français (qui y perdront 95.000 hommes, contre 25.000 Anglais !). Il s’agissait d’empêcher les Russes de libérer les populations slaves opprimées et surtout de développer leur puissance en obtenant un accès aux ‘mers chaudes’. Avec l’invention du moteur Diesel, en 1885, il était devenu urgent pour la Royal Navy de contrôler les champs de pétrole du Moyen-Orient, car, sur la Mer Caspienne, les navires russes fonctionnaient déjà au mazout depuis 1870 ! Les Anglais commenceront par s’installer en Egypte, avant de conquérir progressivement la péninsule arabique et l’Irak. Mais, pendant ce temps, l’Allemagne, alliée des Turcs, est devenue une menace dans la région, car elle construit une ligne ferroviaire Bagdad-Berlin. La première guerre mondiale se dessine alors que les Anglais envahissent le Koweit en 1912 et que la Deutsche Bank acquiert pour la Bagdad Rail les droits de passage pour les pétroles de la très riche région de Mossoul : c’est le casus belli. Le premier prétexte suffira. C’est à ce moment que T.E.Lawrence va promettre l’indépendance à l’émir de La Mecque, son ‘ami’ Hussein ibn Ali, qu’il trahira. C’est dès cette époque que les Anglais vont déployer 1,4 millions d’hommes au Moyen-Orient, au détriment de leurs alliés français ! Cela n’empêchera pas Clémenceau d’offrir ensuite Mossoul à l’Angleterre « au nom de l’amitié franco-britannique » !  Les Anglais, qui ne veulent en aucun cas des embarras d’une unité arabe, vont jouer ensuite les Saoudiens contre les Hachémites (lesquels se feront massacrer). Lorsqu’Ibn Saoud va reprendre à son compte l’unification de la péninsule, les Anglais  fractionneront celle-ci entre l’Arabie saoudite, l’Irak, le Koweït le Yémen et la Jordanie.  Jusqu’à ce que les Américains jouent à leur tour Ibn Saoud contre leurs alliés anglais. C’est ainsi que s’explique le mariage contre nature de la Première Démocratie du Monde avec des Bédouins pillards et esclavagistes, fanatiques religieux fondamentalistes et commanditaires de terroristes, « gardiens légitimes des Lieux Saints ».

 

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mercredi, 13 mars 2013

Jacques Vergès à la Librairie Contretemps...

Samedi 23 mars : Jacques Vergès à la Librairie Contretemps...

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dimanche, 10 mars 2013

Raymond Abellio: a modern Cathar?

Raymond Abellio: a modern Cathar?

The French politician and author Raymond Abellio could be one of modern history’s most enigmatic characters… if his career and reputation were known outside of France, where he is largely an unknown entity.

Philip Coppens

Ex: http://www.philipcoppens.com/



Raymond Abellio

The French Cathar expert Déodat Roche may not be the only modern Cathar. Another candidate put forward for such a distinction is “Raymond Abellio”. Raymond Abellio is the pseudonym of French writer and political activist Georges Soulès. Already, in his choice of nom de plum, there is a direct reference to the solar deity of the Pyrenees, often linked with Apollo – and Lucifer. It was, in fact, Otto Rahn himself who made the link between Lucifer and Abellio.
Abellio was a deity of Soulès’ homeland, especially the Garonne Valley in Gallia Aquitania. His existence is known through a number of inscriptions that were discovered at Comminges. He may have been a god of apple trees. Equally, though Raymond is a name of Germanic origin, composed of the elements ragin (“counsellor”) and mund (“protector”), the name was, at the time of Catharism, specifically linked with the counts of Toulouse. The choice of protector and counsellor of the deity of light is an apt choice to describe what Soulès envisioned to be his mission in life.

Soulès was born November 11, 1907 in Toulouse, and died August 26, 1986 in Nice. His parents came from Ax-les-Thermes, in the Ariège valley, only 16km from the ancient Cathar castle at Montségur. Soulès was a brilliant student, and during his engineering studies, discovered an interest in politics and became a staunch supporter of Marxism. He joined the Étudiants Socialist of the XIV arrondissement of Paris, affiliated to the French Socialist party (SFIO). Here he befriended the celebrated political philosopher, Claude Lévi-Strausse. Amongst his tutors was Marcel Deat, the politician and philosopher who formed his own party, the Parti Socialiste de France, under the motto “Order, Authority and Nation”.


In 1931, at the age of 24, he joined the Centre Polytechnicien d’Études Économiques, popularly known as X-Crise. The aim of the group was to study the political and economic consequences of the 1929 Wall Street crash. One of the results of this study was his adoption of “Planisme”, a political philosophy that embraced centralised control of the economy and key services, such as power and transport, which today remain pillars of most socialist governments.


According to Guy Patton, author of “Masters of Deception”: “It appears that the Planist approach offered the best route to a French national renewal and a change in France’s economic fortune. He wanted to replace the famous Republican slogan, ‘Liberty, Equality, Fraternity’, with ‘Prayer, War, Work’, to represent a new society built on an absolute hierarchy led by a king-priest.” It is therefore apparent that Abellio did not want to stop with bringing socialism to power, but had a much greater vision for France.

Abellio was also on the board of the Atlantis magazine, founded, in 1926, by Paul Le Cour. Le Cour was to be an inspiration for Pierre Plantard’s political and esoteric philosophy – the illustrious Priory of Sion. Le Cour himself was the heir of the Hiéron du Val d’Or movement, which campaigned for the return of a priest-king to rule France. All of these organisations, however diversified they might appear to be, had one common denominator: the return of a New or Golden Age, and it is here that they link up with Abellio’s vision for France.
In 1947, Abellio’s “Vers un prophetisme nouveau” specifically called for the formation of “a grand order consisting of a community of initiates under the direction of a man with a sense of mission”. The question, of course, is: initiates of what?

Abellio wrote two books in the Gnostic genre, entitled “Manifeste de la nouvelle gnose” (Manifestation of the New Gnosis) and “Approches de la nouvelle gnose” (Approaches of the New Gnosis). He was also interested in the possibility of a secret numerical code in the Bible, a subject that he developed in “La Bible, document chiffré” (which could best be translated as “The Bible Code”!) in 1950, and later in “Introduction à une théorie des nombres bibliques” (Introduction to a theory of biblical numbers), in 1984. He proposed in particular that the number of the Beast –i.e. the Devil – 666, was the key number of life, a manifestation of the holy trinity on all possible levels, material, animist and spiritual.


Abellio’s writings all underline his ideology, which is that there is an ongoing process whose final term he called the “assumption” of the world’s multiplicity into the “inner Man”. Man was supposed to be able to achieve the complete unification of that multiplicity, a unification that would end up providing the subject with a “gnostic consciousness”, also called “secondary memory”, by the same token leading to the “transfiguration of the world”.

So far, there is little evidence that Abellio might have been a Cathar. Whenever his ideology is explained, there are references to the influence of Pierre de Combas on his thinking, as well as his interest in Oriental philosophy, the Vedas, and eschatology. Indeed, it is only in Jean Parvulesco’s “Le Soleil Rouge de Raymond Abellio” (The Red Sun of Raymond Abellio) – and then even in a somewhat secretive manner – that the notion that Abellio likely had Cathar allegiances rises to the surface.


Parvulesco was a writer and French journalist, who argued that he was heir of the “Traditional thinking”, in line with other esoteric authors like René Guénon and Julius Evola. He knew Abellio personally, and was thus a person who could penetrate into his inner world – see his “true self”, which was an important part of Abellio’s philosophy.

It is in the chapter “The Final Secret of Raymond Abellio” that we find – unexpectedly – two direct references to Catharism. But before doing so, Parvulesco opens the chapter by underlining that Abellio died in an “immense solitude”. He then writes how “Raymond Abellio never stopped to be, secretly, and whether he himself knew or not nevertheless is important, the ecstatic and suicidal ecstatic of Montségur, whom carried inside himself the mission for this life and for all lives to come.” He continues: “And, on the other part, he, so long amongst us as the confidential agent of the other world, is going to try to be, now, our confidential agent in the other world.”


The first paragraph is a rather awkward method of writing and it is almost as if Parvulesco is about to fall over his own words, trying to express something that is very intense. Parvulesco nevertheless makes it clear that Abellio had a mission, which he links with Montségur, and though some might argue that Parvulesco used the castle’s name because it was near to where Abellio’s family originated from, that actually doesn’t work within the context, with references to suicide – noting that suicide was specifically linked with the Cathars besieged at that castle during the Siege of Montségur. Even more specific: Parvulesco implies Abellio’s mission is specifically linked with Montségur – known for one thing only: the symbolic demise of Catharism.


Two pages later, and totally out of sorts with the tone of the book and chapter, Parvulesco introduces the consolamentum. Parvulesco is at odds to explain the end of Abellio’s life, why he died in total isolation, and is unable to come up with a logical answer – except one: “the only answer that I can support is not the least: […] it is in the mystery of this sacrament instituted by the consolamentum of the very perfect that it is where we need to search the reasons of his mystic complicity with the arrest of death that concerned him, and about which he did not ignore the promises of deliverance, the suspension of the movement of the penitential wheel of the blind lives. But let us not talk about that which is so savagely prohibited to be spoken off.”

Jean Parvulesco

Few have read this sole paragraph for what it truly states. Not only does it refer directly to the fact that Parvulesco knew what Catharism meant – the end of the series of incarnations, accomplished through the consolamentum –, not only does he reveal that such things should not be spoken off, but he specifically does note that it is in this framework and especially in the sacrament of the consolamentum that one should search the reason why Abellio died in the manner that he did. In short, Parvulesco states that Abellio died in total solitude, as he died after receiving the consolamentum; the total isolation being nothing else but his endura.

These two paragraphs are powerful evidence, by a person who knew him, that Abellio was indeed a Cathar. In two paragraphs, Parvulesco sums up the life of his friend as that of a man who was born with “the mission of Montségur” and who died conform to the Cathar rituals.


These paragraphs also put another episode in Abellio’s life in context: a theatre play entitled “Montségur”, which was about the Cathar Crusade. In the play, he set off the conflict between knowledge and power on the one hand, as well as an awakening and the part it played in a particular mindset. Was it his awakening and his mindset?

As such, all of his interests in the Bible, as well as Oriental philosophy, should be seen for what they were: the interests of a Cathar, who realised that the Bible and these philosophies contained ideas that were similar to his own – those of Catharism. These interests should not be seen – as most interpret them – as those of a social activist who went in search of a larger religious framework. It was a confirmation of his belief, rather than exploration of beliefs, to eventually pick one that suited him best.


Equally, as Parvulesco underlined, perhaps we should see his social activism and his strife for a New Europe as his “mission” – to once again quote Parvulesco – a mission that equally was part and parcel of the Cathar social agenda of medieval Europe. Though Abellio has often been labelled a synarchist (i.e. a man who proposed that the world was ruled by a secret elite – his “initiates”), it may be that he realised that after the fate that Catharism befell in the 13th century, rule by secrecy might have been the only method through which his – if not their – social reform could ever be accomplished. Hence, we need to ask whether his strife – and that of those like him – as another Cathar revival.

 

dimanche, 03 mars 2013

Entretien avec Laurent Obertone

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Laurent Obertone :

« Tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte »

Tout d’abord, avez-vous subit des pressions, avant ou après la publication de votre livre ? 
Essentiellement après. Mais elles sont sans importance : les réactions des lecteurs, en particulier des victimes, des policiers et des premiers témoins de l’insécurité, sont très favorables. Mon but est de dire la vérité, pas de ménager ceux qui ont intérêt à la dissimuler. Le terrorisme intellectuel ne gagnera pas. 
 
Comment appréhendez-vous le fait que, dans une vidéo officielle récente, Marine Le Pen fasse l’éloge de votre livre ? 
Ce qui m’importe est qu’on parle de mon livre. Je me demande plutôt pourquoi la plupart des médias et des politiciens refusent d’en parler. L’insécurité n’a pourtant rien de politique… Assurer la sécurité des honnêtes gens est un des devoirs essentiels de la société. Non seulement ce devoir n’est plus assuré, mais il devient périlleux de le faire remarquer. 
 
Avez-vous envisagé la récupération politique et comment comptez-vous la gérer ? 
J’espère que le sujet sera « récupéré » par tous ceux que la réalité criminelle intéresse. Pour l’instant, beaucoup de citoyens… très peu de médias et de politiciens. 
 
À présent, parlons du contenu de votre livre. Vous vous référez fréquemment à des anthropologues pour appuyer vos propos. Votre grille de lecture de l’insécurité diffère nettement de l’idéologie officielle dont vous refusez le misérabilisme. Pourriez-vous résumer votre analyse sociologique de ce phénomène ? 
Pour synthétiser, la violence est normale, c’est une règle évolutive, et nous sommes le produit d’une longue lutte pour la survie des plus adaptés. L’ultraviolence qui secoue notre société est le choc entre une société moraliste (la nôtre), qui a renoncé à sa violence normale, et la tribalisation de groupes – souvent issus de l’immigration – dont la violence (encouragée) envers les autres groupes est un moteur identitaire. 
 
Quels sociologues, anthropologues, ethnologues sont, selon vous, les plus aptes à nous faire analyser la situation actuelle ? 
Paradoxalement, ce sont des éthologues qui expliquent le mieux la situation. Nous ne devons pas oublier que des règles biologiques nous animent. En France, les « experts » médiatisés ont souvent un siècle de retard : pour eux le social détermine tout. Ils s’interdisent même de considérer l’éventualité de différences culturelles entre groupes d’individus, par peur d’être lynchés médiatiquement. La plupart des sociologues médiatiques sont là pour psychanalyser la violence et lui inventer des causes dénuées de toute réalité, comme je le montre dans mon livre. 
 
Comment expliquez-vous la lâcheté et l’inaction des journalistes et des pouvoirs en place ? 
Dans notre pays s’est développée une sorte de compétition morale, qui consiste à aller toujours plus loin dans l’excuse du criminel et l’oubli des victimes, et donc dans l’encouragement de la barbarie et dans la négation de la réalité. Cette morale hors-sol, devenue incontournable (il faut suivre le groupe pour ne pas en être exclu), offre un bon statut (du pouvoir), à peu de frais, car il est facile d’en assimiler les contours : il suffit de tenir un discours égalitaire et progressiste. Qu’on soit artiste, journaliste, universitaire, souvent magistrat, cette morale est quasi-indispensable pour réussir une carrière. Tant que cette morale si facile à adopter sera concrètement bénéfique, il n’y a pas de raison pour que ces gens y renoncent. Problème : cette morale hors-sol ne peut survivre qu’à condition de nier la réalité de plus en plus violemment. 
 
Qu’est-ce qui fait que la presse locale relate plus les nuisances des criminels et des délinquants que la presse nationale ? 
La presse locale a une obligation de vérité. Si elle ne relate pas les faits que les gens constatent, ils cesseront de la lire. La presse nationale en revanche peut se permettre de ne plus vivre de ses lecteurs, tant elle est subventionnée (et déficitaire), par quantité de manières, pour occuper l’espace informatif, donner l’illusion que la presse plurielle existe encore et que notre démocratie se porte bien. Ces journalistes sont des fonctionnaires. Ils peuvent donc continuer à nier la réalité, c’est même leur rôle essentiel. 
 
Pensez-vous, comme Xavier Bébin, que la construction de nouvelles prisons serait salutaire d’un point de vue judiciaire et économique, les condamnations permettant de juguler le coup de la délinquance ? 
Cela permettrait d’avoir un effet immédiat, en se donnant simplement les moyens d’appliquer la loi. Mais il faut également s’interroger sur la pertinence de vouloir à tout prix, plus tôt que plus tard, une société ethniquement hétérogène, ce que la France et les pays européens n’ont jamais été. Je montre dans mon livre que tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte (entre autres désagréments), contrairement aux pays homogènes. 
 
Quelles solutions préconisez-vous ? 
Mon analyse n’étant pas politique, je m’en tiens à mes constats. Pas assez de prisons, échec du laxisme, faillite morale, État incapable d’assurer la sécurité de nos concitoyens, dégâts de l’hétérogénéité… Résoudre ces problèmes est une autre étape, qui ne peut pas être abordée sans prise de conscience populaire. Mon livre est là pour ça. 
 
Pour finir, quelle est votre position sur la peine de mort. Aurait-elle selon vous un effet dissuasif en entraînant une baisse de la criminalité ? 
L’objectif premier de la justice n’est pas tant la dissuasion que le fait de faire payer au condamné le prix de son crime. Aujourd’hui, un prisonnier joue toute la journée à la Playstation, coûte très cher à la société… et est relâché souvent rapidement, même pour des crimes très graves. Plus les peines sont courtes, plus le taux de récidive réelle est élevé… La peine de mort existe bel et bien : notre société, parce qu’elle refuse de condamner des coupables, condamne des innocents à croiser leur route. 

Laurent Obertone est journaliste diplômé de l’École de Lille. Après avoir travaillé pour un hebdomadaire français, il s’est consacré à l’écriture d’un livre sur l’explosion de la violence et l’ensauvagement de la société : « La France orange mécanique » (Éditions RING, 2013)

Source

vendredi, 01 mars 2013

Catherine Rouvier : « Pour obtenir un résultat politique, il faut une action politique. »

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Catherine Rouvier :

« Pour obtenir un résultat politique, il faut une action politique. »

Ex: http://www.lerougeetlenoir.org/

 

Catherine Rouvier est docteur d’Etat en Droit public et en Sciences politiques de l’Université Paris II (Panthéon-Assas), ancienne élève de Sciences Po Paris et professeur à l’université de Paris XI (Orsay). Sa thèse d’histoire des idées politiques sur Gustave Le Bon, parue initialement en 1986 aux PUF avec une préface d’Edgar Faure et qui a reçu le prix Fabien de morale et de sociologie de l’Académie française, a permis de redécouvrir cet auteur qui fut le père de la psychologie collective et dont l’ouvrage Psychologie des foules, paru en 1895, connut un grand succès. Son ouvrage a été augmenté, enrichi et réédité en 2012 (avec une préface de Paul-Marie Coûteaux).

Bago : Bonjour Madame, qu’a pensé la spécialiste de la psychologie des foules que vous êtes des manifestations contre le « mariage pour tous » ?

Catherine Rouvier : Le déroulement de la manifestation ; la nature même des mots d’ordre et des chants ; la couleur rose apaisante et inoffensive des panneaux, des tee-shirts, des écharpes ; la scission des cortèges, venus de trois endroits différents, ce qui diluait l’effet de masse ; le caractère très lent de la marche, souvent stoppée par de longues minutes passées dans le froid, ce qui minimisait l’échauffement des corps mais aussi des esprits ; tout était fait pour que ne se produise pas de phénomène de foule, c’est-à-dire la fusion des individualités en un « moi collectif » animé d’une pensée commune, et parcouru de sentiments contagieux comme la colère ou l’enthousiasme. Or, seule la puissance invincible d’une véritable "foule" au sens psychosociologique du terme peut faire peur à un gouvernement jusqu’à le faire plier, comme ce fut le cas en 1984.

Nous sommes gentils !

Bago  : Que faudrait-il, le 24 mars, pour que les gentils manifestants se changent en foule ?

Catherine Rouvier : En priorité, il faut deux choses : des mots d’ordres et un chef.

Bago  : Les mots d’ordres ne convenaient-ils pas ? [1]

Catherine Rouvier : Le message, pour générer l’action, doit être simple, clair, univoque. On ne peut pas faire dire à une foule qu’on souhaite mobiliser vraiment deux choses à la fois, surtout si elles sont presque exclusives l’une de l’autre. Sinon le message est brouillé, donc inefficace. Ainsi, en l’espèce, on ne pouvait pas, d’un côté, refuser d’appeler « mariage » la légalisation de la vie commune de deux hommes ou de deux femmes et refuser que cette union ait les mêmes conséquences que celle d’un homme et d’une femme ; et, d’un autre coté, reprendre à son compte le terme même qui justifie ces revendications : la lutte contre l’homophobie. Donc mettre sur les tracts appelant à manifester, sous le mot d’ordre principal, « manif’ pour tous » (qui était déjà un clin d’œil amical à l’appellation fallacieuse de « mariage pour tous » des adversaires - ce qui n’est pas très bon), un second mot d’ordre : « lutter contre l’homophobie », lequel brouillait le message.

Bago  : Qu’en est-il du chef ?

Catherine Rouvier : Virginie Telenne, alias Frigide Barjot, s’est attirée à juste titre la sympathie et la reconnaissance des catholiques en soutenant le pape Benoît XVI dans les médias à une époque où ceux-ci ne faisaient que relayer les critiques de toutes sortes et les attaques les plus violentes contre le « pape allemand ». Mais elle l’a fait en utilisant le personnage de parodiste, forgé pour elle par son mari Basile de Koch alias Bruno Telenne (qui, lui, reste dans la dérision dans sa manifestation « le mariage pour personne » en marge de la manifestation officielle). Or, ce surnom a une connotation positive, puisqu’il évoque Brigitte Bardot, gloire nationale, très belle actrice, femme attachante, passionnée de la cause animale. Mais dans le même temps, il a la connotation péjorative à cause de deux adjectifs peu valorisants : « frigide » et « barjot ». Or le sujet est grave et comme le notait déjà La Bruyère : « Le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain ». Un chef doit être « auréolé de prestige » , ce que la dérision exclut de facto. Il n’est pas là pour plaire, et il ne doit pas craindre d’être accusé de ne pas être « gentil ».

Un débardeur grave et solennel ?

Bago  : Pensez-vous à quelqu’un en particulier ?

Catherine Rouvier : Le chef peut être ressenti comme prestigieux à cause d’un titre, d’une fonction, ou d’un exploit passé qui l’a fait connaître et admirer. Mais aussi parce qu’il se sera déjà exprimé fermement sur le sujet. Par exemple, le Rabbin Berheim, ou un évêque, comme ceux de Toulon, de Bayonne, ou de Vannes. Cela pourrait aussi être Marine Le Pen. Elle a refusé de se prêter au « jeu » des précédentes manifestations, comprenant l’intérêt d’être dans le registre sérieux qui la caractérise, mais s’est exprimée fermement, aussi bien contre la récente exhibition des Femen à Notre Dame que contre le « mariage homo », déclarant clairement qu’elle abrogerait le texte sitôt arrivée au pouvoir. Dans les rangs du l’UMP, on nuance, on finasse. Jean-François Copé a manifesté, mais interviewé par les journalistes pendant la manifestation, il a dit que ce qui le gênait surtout, c’était la GPA et la PMA, plus que le texte lui-même : message non clair, là encore. Monsieur Guaino a fait un beau témoignage, émouvant, sur sa propre difficulté à avoir vécu une enfance sans père. Mais il a atténué considérablement l’effet produit en protestant lui aussi longuement contre l’« homophobie » comme s’il était accusé et non accusant. François Fillon a été le plus clair, parlant lui aussi d’abrogation, mais brièvement, dans une intervention liminaire au vote à l’Assemblée, non médiatisée. Quand aux centristes, entre ceux qui « se sont trompés de bouton » et « ceux qui étaient sortis au moment du vote » (zut, pas de chance, c’est déjà voté !), on ne les voit pas en leaders sur ce sujet !

Bago  : Quelles sont les autres conditions du succès ?

Catherine Rouvier : Changer de style. Le souci de satisfaire une mode « festive » et son métier, le spectacle, ont conduit Frigide à organiser une sorte de parodie de gay pride avec chars, chants, musique disco et techno, « tubes » de l’été… La scène dressée sur le Champ-de-Mars évoquait un theâtre, une émission de télé-divertissement, pas un meeting politique. Seul le jeune Xavier Bongibault a eu un mot politique. Il a comparé Hollande à Hitler parce qu’il veut « enfermer les homos dans une définition dictée par leurs choix sexuels ». Mais pour cette remarque, à l’efficacité médiatique immédiate, il s’est fait tancer par Frigide, et s’est tout de suite excusé. Ce choix du festif et du non-politique n’est pas mobilisateur, car il maintient les manifestants dans le bien-être des retrouvailles de ceux-qui-pensent-comme-eux, et les bercent de la certitude fallacieuse d’une opinion largement répandue. Se réunir devient alors le but de la réunion. Par ailleurs, à cette foule qui attendait des mots d’ordre parce qu’elle avait reçu un choc - celui d’un projet de loi ouvrant le mariage à deux hommes entre eux ou à deux femmes entre elles - la réponse apportée par Frigide Barjot a été de dire que c’était pas vrai, qu’à un enfant il faut un papa et une maman, que les enfants naissent d’un homme et d’une femme. Et la foule a récité ou chanté cela un peu comme une litanie ou une comptine apaisante et auto-convaincante. Mais on ne lui a pas demandé (et on le lui a même interdit - les mots d’ordre et chants étant limités et imposés) de dire que ce n’est pas bien. Pour obtenir un résultat politique, il faut mener la foule vers une action politique.

Bago  : Pensez-vous qu’il serait alors possible de transformer l’essai ?

Catherine Rouvier : Oui, mais à certaines conditions. La foule est « expectante », dit le Bon. Son attente dure-t-elle après cette marche impuissante à modifier le cours des choses ? Là est la vraie question. Le vote mardi dernier [12 février 2013, ndlr] de l’article 1 disposant : « le mariage est ouvert aux personnes de même sexe » a sans doute été un deuxième choc, d’autant plus que l’annonce en a été faite alors que des manifestations avaient lieu en même temps en province devant les préfectures. Alors oui, on peut en effet imaginer qu’une foule immense réunie à nouveau le 24 Mars, sans flons flons, en un immense ruban compact comme en 1984 - et non divisée en trois cortèges, avec des slogans, banderoles et chants non pas imposés par le rose bonbon mais décidés par des chefs d’établissements scolaires, des religieux, des paroissiens, des chefs de syndicats et de partis, qui défileront suivis de leurs adhérents ou ouailles, dans une gravité et une colère véritable contre la dénaturation de notre modèle sociétal. Ceux qui l’imposent pourraient faire changer le cours des choses.

Mais la « réactivation mémorielle » étant une condition de la mobilisation des foules, il faudra que les organisateurs produisent des témoignages, non comme ils l’ont fait jusqu’ici d’enfants heureux d’avoir été adoptés par des parents de sexe opposé (encore une fois là, on n’attaque pas, on oppose une affirmation à une autre) mais des témoignages poignants, révoltants, ceux de ces enfants malheureux parce qu’ignorant leurs origines après PMA et qui ont écrit leur douleur dans des livres, ceux de ces adultes élevés par deux femmes ou deux hommes et qui ont été dans l’incapacité de construire une vie affective et l’ont avoué récemment dans la presse, celui de l’effarant procès de cette femme aux Pays-Bas ayant vendu à trois couples l’enfant qu’elle portait, et des conséquences terribles pour le bébé « ballotté » d’un foyer à l’autre au rythme des décisions de justice. L’empathie est l’autre source du phénomène de foule.

Autre modification nécessaire : il ne faudra pas isoler par un « cordon sanitaire » les manifestants du reste de la rue comme çela a été fait le 13 janvier. Pour que la foule agisse, qu’elle remporte le combat qu’elle livre, il faut que la rue puisse la rejoindre, la suivre, s’y agréger, il faut que la rue réagisse. Pour et contre, pourquoi pas ? La manifestation de Civitas du 18 novembre a été portée à la connaissance du monde entier en moins de 2 heures par les médias à cause de l’attaque des Femen. Il ne s’agit pas de provoquer les incidents, mais il faut laisser les adversaires montrer ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent. La présence de la police doit suffire à éviter les débordements.

Enfin, la présence à cette manifestation du plus grand nombre d’étrangers présents en France, de croyants français non chrétiens - musulmans, voire confucéens - ainsi que des Français d’outre-mer résidant en métropole qui, comme Bruno Nestor Azerot, sont scandalisés par cette loi, est indispensable au succès de ce combat. Comme une majorité écrasante d’entre eux ont voté socialiste et que certains d’entre eux, les étrangers, seront appelés à voter très bientôt par le pouvoir en place, leur présence dans la manifestation interpellera plus sûrement les dirigeants que les gentilles mères de famille versaillaises qui - ils le savent bien - n’ont jamais voté et ne voteront jamais pour eux. Les contrarier, en effet, ne change rien à leurs chances de réélection !

Bago  : Quel résultat peut-on attendre ?

Catherine Rouvier : Dans l’Histoire, les foules ont fait des révolutions, des coups d’Etat, mais aussi des obstructions au bon fonctionnement des institutions. Dans le cas présent, des milliers d’officiers municipaux sont opposés à ce projet. Devront-ils se démettre de leurs fonctions, renoncer à leur mandat parce qu’ils se seront mis en infraction en refusant d’appliquer cette loi et donc de « marier » des hommes entre eux ou des femmes entre elles ? Un joli but politique serait alors atteint pour l’actuelle majorité : démission garantie de tous les maires catholiques de droite, et des élus « réfractaires » de gauche ! Ne vaudrait-il pas mieux prendre les devants, et que les maires disent comme Mirabeau qu’ils sont dans leur mairie « par la volonté du peuple et qu’ils n’en sortiront que par la force des baïonnettes », mais qu’on ne les forcera pas à faire cet acte contraire à leur conscience ? Ce sont les communes, ne l’oublions pas, qui se sont insurgées contre le pouvoir excessif du roi et ont obtenu une « chambre » à elles en Angleterre dès le XIIIe siècle. De même, les associations familiales catholiques devront-elles changer de nom et d’objet social parce que la « famille », après le vote de la loi, devra obligatoirement comprendre les unions d’homosexuels et leurs désirs d’enfants ?

Des milliers de prêtres et de religieuses devront-ils tomber sous le coup de la loi, astreints à des amendes conséquentes pour avoir simplement dit ce que la religion qui est leur vocation et leur vie leur enjoint de dire sur ce sujet ? L’Eglise va-t-elle demain être mise hors-la-loi ? Aujourd’hui, elle n’a plus de chef, mais c’est justement cette situation - qui va attirer sur elle tous les projecteurs d’ici à fin mars - qui rendra d’autant plus visibles et d’autant plus efficaces les prises de positions et les actes posés par les évêques résolument opposés a ce projet.

 

Notes

[1] A ce sujet, nous ne saurions que trop vous conseiller cet article : http://www.lerougeetlenoir.org/les-controverses/que-fera-t-on-de-nos-pieds

jeudi, 28 février 2013

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

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Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.

Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».

 

Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.

Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.

On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.

La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».  

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Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.

En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.

On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.

Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.

Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com

Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République

Jean Cau, amigo de España

Erik Norling:

Jean Cau, amigo de España

jean-cau1.jpgCuando falleció Jean Cau (18-VI-93), Robert Schener escribió en la revista «Le Choc du Mois» que fue «una ironía del destino: el cáncer ha vencido al que tanto combatió, con por arma principal un singular talento, contra el cáncer ideológico, cultural, social y político, que se ha abatido sobre Occidente, le mina y desvitaliza». No se equivocaba el columnista galo, Cau ha sido quizás el último de los intelectuales que se atrevieron a levantar la pluma para combatir como anticonformista en medio del pensamiento único que azota Europa.

 
Nacido en Bram, en el mediodía de Francia, el 8 de julio de 1925, autor de más de cuarenta volúmenes (novelas, ensayos, poesía, discursos políticos, etc.) y centenares de artículos periodísticos, Jean Cau ocupa un papel central en las letras europeas. Su itinerario cultural e ideológico es el del prototipo anticonformista, quizá el último del círculo de los intelectuales que iniciaran su andadura con Drieu La Rochelle y «Nouvel Ordre» en el período de entreguerras.
 
Tras la Segunda Guerra mundial participa y se inicia en el joven grupo de intelectuales que se reunían en el despacho de «Les Temps Modernes» con André Malraux, Simone de Beauvoir, y Jean-Paul Sartre. Sus simpatías eran claramente filocomunistas por aquella época. En palabras de Herbert Lottman, que ha estudiado este grupo de intelectuales, «la reunión parecía entonces más imponente que la Academia francesa» por la gran valía intelectual de los asistentes que discutían de política, filosofía y literatura.. Allí se convertirá en el secretario privado de Sartre hasta el año 1956 en que rompe con su maestro y comienza un peregrinar solitario en las filas anticonformistas como articulista en «L’Express», «Figaro Littéraire», «France-Observateur» y, después, «París Match». Escribe en la flor y nata de la prensa respetable de la época, abandonando sus extremistas posturas anteriores.
 
La izquierda asimiló mal su conversión a lo que ellos llamaban la «extrema derecha» y mucho peor la defensa que hará, en un principio, de la figura del general De Gaulle. Jean Cau nunca fue de la extrema derecha, ni de izquierdas desde que comprendió la mentira del igualitarismo marxista. A mediados de los años sesenta asume una postura claramente anticomunista, cuatro años después de haber recibido en 1961 el premio Goncourt, el máximo galardón de las letras francesas, por su inmortal La piedad de Dios. Sin embargo, ya entraba en la marginalidad en que el sistema relega a los que no juegan con las cartas trucadas (ese mismo año se daba a conocer en España con Las orejas y el rabo editado por Plaza y Janés). Sustituirá su producción narrativa (editada principalmente por la prestigiosa editorial parisina Gallimard) por obras de ensayo y pensamiento: Un testament de Staline, Lettre ouverte á tout le monde, Les écuries de l’Occidente, La grande prostituee, etcétera.
 
Poco conocido en España a no ser por la labor de divulgación que de él hiciera Ramón Bau en febrero de 1982 en una crítica literaria del ensayo de Cau Reflexiones duras sobre una época decadente, y la publicación de un breve trabajo suyo (Ediciones Nuevo Arte Thor, Barcelona 1986) donde aparecerá una de las obras más comprometidas de este autor: El Caballero, la Muerte y el Diablo. En esta novela, escrita con tonos autobiográficos y en un estilo ensayístico, Cau introduce a los lectores, en fecha temprana pues recordemos que la edición francesa es de 1975, en el mundo de las ideas anticonformistas que abrirán paso, casi una década después, a la llamada «Nueva Derecha» liderada por Alain de Benoist. Se atreve a escribir que: «nadie hoy en día se atreve a esculpir a negros como porteadores, pues sería acusado de racista. Ningún Balzac osaría escribir su Avaro pues sería tratado de antisemita. Nunca hemos sido tan poco libres de ser inocentes. Frente a cada uno de nuestros pensamientos, de nuestros actos, infinitos jueces nos interrogan e investigan y, bajo pena de ser culpables, debemos parar nuestra marcha» (Reflexiones duras sobre una época decadente).
En su calidad de convencido europeista, superador de los nacionalismos, Jean Cau tampoco duda en creer que la salvación de Europa puede venir del Este y será de los pioneros de esta concepción, que propagase el también fallido Jean Thiriart. Dice Cau: «Rusia, única nación en el Occidente blanco que no siente la vergüenza de vivir el siglo… orgullosa de ser rusa, fuerte, mostrándonos, a plena luz y en primer plano, sus soldados de piel blanca y ojos claros. Rusia, cuya tierra endurecida por la tiranía habrá protegido la semilla de los héroes» (El Caballero, la Muerte y el Diablo).
 
Es antiliberal y aborrece el igualitarismo pseudodemocrático y, por ello, desenmascara a sus antiguos compañeros de viaje recordando que la desgracia de la democracia reside en haber «multiplicado las cobardías por millones… Los enanos gritan que es culpable (la raza blanca). Ella se calla. Los enanos han inventado una nueva lengua de la que han sido expulsadas las antiguas palabras hasta el punto que el pensamiento-enano es el único que describe el mundo a través de las rejas que sobre él aplica». (Ibid.).
 
 
Pero Jean Cau en el fondo es optimista, cree en los valores eternos de nuestros pueblos. Se considera a sí mismo como introductor de una literatura que busca el pasado de Europa y muchos de sus personajes son valerosos caballeros andantes y cruzados de Occidente. Sobre la infinita capacidad de superación de Europa, opinaba: «Sin embargo, siempre han quedado rescoldos de fuego bajo las cenizas y Occidente se ha fortalecido con una contradicción que ha producido el caballero, el cruzado, el constructor de catedrales, el conquistador y el colonizador». (Ibid.).
 
Otra faceta de este autor galo fue su pasión por España. Una profunda pasión que se enraiza en la antigua tradición hispanófila de los intelectuales franceses desde que Corneille escribiera su inmortal Cid. Así, mientras que la intelectualidad hispana era tradicionalmente antifrancesa, nuestros vecinos veían en España un mundo romántico y atrayente que correspondía al país de sus sueños. No es una casualidad que autores tan dispares como Albert Camus, André Malraux, Maurice Barrés (padre del nacionalismo político francés), Víctor Hugo, o Drieu La Rochelle buscasen inspiración en España. Otro enamorado de España, Robert Brasillach, igualmente reconocía que «era España el país que… hablaba mejor a sus corazones después de Francia… en la cuál nunca se sentirían desplazados». La obra maestra de Cau, La Pitié de Dieu, es precisamente un relato sobre el ambiente taurino como lo será Vida y muerte de un toro bravo (1963), Matador (1967) y Toros (1973). Este tema le apasionó aunque podamos tener nuestras discrepancias con él sobre la excesiva práctica reduccionista que identifica lo español con lo meridional. No le atrajo el mundo de los toros por su carácter festivo, sino porque representaba la España que era capaz de despertar sus más íntimas sensaciones.
 
También Jean Cau había percibido el cambio copernicano que la sociedad española había sufrido desde la entrada en la Europa de Bruselas, no porque prefiriese el régimen anterior, sino porque no podría aceptar que el progreso significase la destrucción de los valores tradicionales del pueblo español. Hace algunos años, Espasa Calpe publicó una de las últimas obras de Cau, Por sevillanas, (1988), en la que el autor confesaba, al igual que hiciera Brasillach poco antes de morir, que «Desde hace muchos años, me paso el tiempo haciendo declaraciones de amor a España, porque si Francia es la patria de mis ideas, España es la de mis pasiones». «Ser andaluz. Como ser español». Estimaba que Sevilla encarnaba el genuino espíritu de esa España que se resistía a morir a manos del progreso: «No quiero volver a verla, porque la he amado todavía para desearla todavía…. nos callaremos si no nos reconocemos».
 
Con su muerte, España ha perdido uno de los defensores intelectuales que tenía en Europa, y ésta perdió a uno de los últimos pensadores anticonformistas. Cau fue de los que supieron abrir camino a las nuevas generaciones de intelectuales que se niegan a formar parte del sistema impuesto; éste es su legado. Es triste comprobar que, aparte de una breve nota necrológica aparecida en el periódico «El País» y un digno artículo en «Diario 16» -edición de Andalucía- de la mano de Antonio Burgos su desaparición pasase inadvertida. Que esta nota sirva para atenuar el olvido de un verdadero amigo de España.
 
[Razón Española n°87]

mardi, 26 février 2013

Entretien avec Yves-Marie Laulan

« Nicolas Sarkozy veut furieusement prendre sa revanche
sur le destin
qui l’a privé d’un second mandat
où son “immense” talent
aurait pu s’épanouir à loisir…
sur les Français, ingrats, qui ne l’ont pas réélu…

et surtout sur ses “amis de l’UMP” qui ne l’ont pas assez soutenu. »

 

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Entretien avec Yves-Marie Laulan,

auteur du livre Les Années Sarkozy (Éditions de l’Æncre, 340 pages, 31 euros)

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

Votre livre est un véritable réquisitoire contre Nicolas Sarkozy…

Il a fait croire aux Français qu’il allait redresser notre pays alors qu’il l’enfonçait encore davantage. Il n’a vécu que par et pour l’image, les « coups » médiatiques et les sondages. Il a été un magicien de l’illusion médiatique, vivant dans l’instant, sans vision d’ensemble ni projet de long terme. Était-il vraiment fait pour être président de la République ? Il incarne malheureusement à la perfection tous les travers de l’homme politique de notre temps.

Vous dressez un constat radical des « années Sarkozy »… N’y a-t-il rien eu de positif durant celles-ci ?

Tout a été en trompe-l’œil : la réforme de l’université ? « À côté de la plaque » : le vrai problème est celui de leur gestion beaucoup plus que le « faux nez » de leur indépendance… La sécurité ? L’affaire Neyret, les ripoux de la police marseillaise, le serial-killer Mérah ou encore l’islamisme radical ont mûri sous le mandat Sarkozy… La réforme de la justice ? Parfaitement inutile au point d’en être dérisoire, tout en laissant de côté les vrais problèmes de la justice en France, injuste et partiale, comme jamais au cours de notre histoire… La réforme de l’école ? Toujours en chantier, avec inchangés le collège unique et la méthode globale, d’où en grande partie l’échec scolaire… Les 35 heures ? Malgré un replâtrage, fiscalement coûteux, elles ont été pieusement conserves… La pénible réforme des retraites laissée en jachère ? Il va falloir la reprendre très bientôt sous peine de faillite… Celle de la Sécurité Sociale ? À peine effleurée… Et ne parlons pas, cerise sur le gâteau, de l’immigration clandestine qui déferle toujours…

Le chantier des réformes Sarkozy ressemble à s’y méprendre à ces friches industrielles du régime soviétique : jonchées d’équipements laissés à l’abandon sous le soleil et la pluie. Oui, Nicolas Sarkozy aura été le champion toutes catégories des innombrables réformes en trompe-l’œil, toujours entreprises, jamais achevées, mais médiatiquement présentées devant l’opinion comme de grandes victoires de l’ex-président. En d’autres termes, il nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. J’en apporte la démonstration, preuves à l’appui.

Aura-t-il été pire que ses prédécesseurs… et que son successeur François Hollande ?

Oui, pire ! Parce qu’il nous a fait perdre 5 années qui ne se rattraperont pas… Dans peu d’années, l’immigration massive et intense – au rythme infernal de 250 000 entrées par an –remettra en cause, et pour toujours, la survie de la France, de son histoire, dont elle va être dépouillée, de son identité, de ses traditions et de ses valeurs… C’est un crime majeur, impardonnable ! Car un pays peut se relever d’une guerre perdue, on l’a fait ; d’une crise économique, on l’a vu. Il ne se relève jamais d’une guerre démographique perdue. Et nous sommes en train de la perdre, largement en raison de l’ineptie, et des mensonges de Nicolas Sarkozy, lequel passera devant l’histoire comme un des principaux fossoyeurs de notre patrie.

Un retour de Nicolas Sarkozy vous semble-t-il envisageable ?

Par lui-même, certainement. Il ne va vivre que pour cela. Et ceux qui soutiennent le contraire n’ont rigoureusement rien compris au personnage. Il voudra furieusement prendre sa revanche sur le destin qui l’a privé d’un second mandat où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir… sur les Français, ingrats, qui ne l’ont pas réélu… et surtout sur ses « amis de l’UMP » qui ne l’ont pas assez soutenu…

Une des pierres d’achoppement pourrait provenir de l’UMP elle-même qui se cabrerait contre le chef déchu dans lequel elle ne croierait plus et déciderait que « cela suffit comme cela » pour regarder ailleurs. C’est ce qui est arrivé à Valéry Giscard d’Estaing… À moins que l’UMP n’existe bientôt plus

Yves-Marie Laulan a été successivement au cabinet de Michel Debré, secrétaire national du RPR, président du Comité économique de l’OTAN et professeur à Sciences Po, à l’ENA et à Paris II. Il préside aujourd’hui l’Institut de Géopolitique des Populations. Mais, couronnement de sa vie, sa chronique à « Radio Courtoisie » est venue là pour le consoler de ses malheurs.

samedi, 23 février 2013

The War in Mali and AFRICOM’s Agenda: Target China

The War in Mali and AFRICOM’s Agenda: Target China

 

Part I: Africa’s New Thirty Years’ War?

Mali at first glance seems a most unlikely place for the NATO powers, led by a neo-colonialist French government of Socialist President Francois Hollande (and quietly backed to the hilt by the Obama Administration), to launch what is being called by some a new Thirty Years’ War Against Terrorism.

Mali, with a population of some 12 million, and a landmass three and a half times the size of Germany, is a land-locked largely Saharan Desert country in the center of western Africa, bordered by Algeria to its north, Mauritania to its west, Senegal, Guinea, Ivory Coast, Burkina Faso and Niger to its southern part. People I know who have spent time there before the recent US-led efforts at destabilization called it one of the most peaceful and beautiful places on earth, the home of Timbuktu. Its people are some ninety percent Muslim of varying persuasions. It has a rural subsistence agriculture and adult illiteracy of nearly 50%. Yet this country is suddenly the center of a new global “war on terror.”

On January 20 Britain’s Prime Minister David Cameron announced his country’s curious resolve to dedicate itself to deal with “the terrorism threat” in Mali and north Africa. Cameron declared, “It will require a response that is about years, even decades, rather than months, and it requires a response that…has an absolutely iron resolve…” [1] Britain in its colonial heyday never had a stake in Mali. Until it won independence in 1960, Mali was a French colony.

On January 11, after more than a year of behind-the-scenes pressure on the neighboring Algeria to get them entangled in an invasion of its neighbor Mali, Hollande decided to make a direct French military intervention with US backing. His government launched air strikes in the rebel-held north of Mali against a fanatical Salafist band of jihadist cutthroats calling itself Al-Qaeda in the Islamic-Mahgreb (AQIM). The pretext for the seemingly swift French action was a military move by a tiny group of Islamic Jihadists of the Tuareg people, Asnar Dine, affiliated with the larger AQIM. On January 10 Asnar Dine – backed by other Islamist groups – attacked the southern town of Konna. That marked the first time since the Tuareg rebellion in early 2012 that Jihadist rebels moved out of traditional Tuareg territory in the northern desert to spread Islamic law to the south of Mali.

As French journalist Thierry Meyssan noted, French forces were remarkably well prepared: “The transitional President, Dioncounda Traore, declared a state of emergency and called to France for help. Paris intervened within hours to prevent the fall of the capital, Bamako. Far-sightedly, the Elysée had already pre-positioned in Mali troops from the 1st Marine Infantry Parachute Regiment (“the Colonials”) and the 13th Parachute Dragoon Regiment, helicopters from the COS (Special Operations Command), three Mirage 2000D’s, two Mirage F-1’s, three C135’s, a C130 Hercules and a C160 Transall.” [2] What a convenient coincidence.

By January 21 US Air Force transport planes began delivering hundreds of French elite soldiers and military equipment to Mali, ostensibly to roll back what we were told was an out-of-control terrorist advance south towards the Mali capital. [3] French Defense Minister Jean-Yves Le Drian told media the number of its ‘boots on the ground’ in Mali had reached 2,000, adding that “around 4,000 troops will be mobilized for this operation,” in Mali and outside bases. [4]

But there are strong indications the French agenda in Mali is anything but humanitarian. In a France 5 TV interview, Le Drian carelessly admitted, “The goal is the total reconquest of Mali. We will not leave any pockets.” And President Francois Hollande said French troops would remain in the region long enough “to defeat terrorism.” The United States, Canada, Britain, Belgium, Germany and Denmark have all said they would support the French operation against Mali. [5]

Mali itself, like much of Africa is rich in raw materials. It has large reserves of gold, uranium and most recently, though western oil companies try to hide it, of oil, lots of oil. The French preferred to ignore Mali’s vast resources, keeping it a poor subsistence agriculture country. Under the deposed democratically-elected President Amadou Toumani Toure, for the first time the government initiated a systematic mapping of the vast wealth under its soil. According to Mamadou Igor Diarra, previous mining minister, Malian soil contains copper, uranium, phosphate, bauxite, gems and in particular, a large percentage of gold in addition to oil and gas. Thus, Mali is one of the countries in the world with the most raw materials. With its gold mining, the country is already one of the leading exploiters directly behind South Africa and Ghana. [6] Two thirds of France’s electricity is from nuclear power and sources of new uranium are essential. Presently, France draws significant uranium imports from neighboring Niger.

Now the picture gets a little complex.

According to usually reliable former US military experts with direct familiarity with the region, speaking on condition of anonymity, US and NATO Special Forces actually trained the same “terrorist” bands now justifying a neo-colonial US-backed invasion of Mali by France. The major question is why would Washington and Paris train the terrorists they are now acting to destroy in a “war on terror?” Were they really surprised at the lack of NATO loyalty from their trainees? And what is behind AFRICOM’s American-backed French takeover of Mali?

Part II: AFRICOM and ‘Victoria’s Secrets’

The truth about what is really going on in Mali and with AFRICOM and NATO countries, especially France is a little bit like a geopolitical “Victoria’s Secret”—what you think you see is definitely not what you will get.

We are being told repeatedly in recent months that something supposedly calling itself Al Qaeda—the organization officially charged by the US Government as responsible for pulverizing three towers of the World Trade Center and blowing a gaping hole in the side of the Pentagon on September 11, 2001—has regrouped.

According to the popular media account and statements of various NATO member country government officials, the original group of the late Osama bin Laden, holed up we are supposed to believe somewhere in the caves of Tora Bora in Afghanistan, has apparently adopted a modern business model and is handing out Al Qaeda official franchises in a style something like a ‘McDonalds of Terrorism,’ from Al Qaeda in Iraq to Libyan Islamic Fighting Group in Libya and now Al-Qaeda-in-the Islamic-Maghreb.

I’ve even heard reports that a new Al Qaeda “official” franchise has just been given, bizarre as it sounds, to something called DRCCAQ or Democratic Republic of Congo Christian (sic) Al Qaeda. [7] Now that’s a stretch which reminds one of an equally bizarre sect called Jews for Jesus created back in the hippie days of the Vietnam War era. Can it be that the architects of all these murky groups have so little imagination?

If we are to believe the official story, the group being blamed in Mali for most all the trouble is Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM for short). The murky AQIM itself is actually a product of several behind-the-scenes workings. Originally it was based in Algeria across the border from Mali and called itself the Salafist Group for Preaching and Combat (GSPC according to its French name).

In 2006 Al Qaeda’s head guru in absence of Osama bin Laden, Egyptian jihadist Ayman al-Zawahiri, publicly announced the granting to the Algerian GSPC the Al Qaeda franchise. The name was changed to Al-Qaeda-in-the Islamic-Mahgreb and Algerian counter-terror operations pushed them in the past two years over the desert border into northern Mali. AQIM reportedly is little more than a well-armed criminal band that gets its money from running South American cocaine from Africa into Europe, or from arms dealing and human trafficking. [8]

A year later, in 2007, the enterprising al-Zawahiri added another building block to his Al Qaeda chain of thugs when he officially announced the merger between the Libyan LIFG and al-Qaeda in the Islamic Mahgreb (AQIM).

The LIFG or Libyan Islamic Fighting Group, was formed by a Libyan-born jihadist named Abdelhakim Belhaj. Belhaj was trained by the CIA as part of the US-financed Mujahideen in Afghanistan during the 1980s alongside another CIA trainee then named Osama bin Laden. In essence, as the journalist Pepe Escobar notes, “for all practical purposes, since then, LIFG/AQIM have been one and the same – and Belhaj was/is its emir.” [9]

That becomes even more interesting when we find that Belhaj’s men – who, as Escobar writes, were at the forefront of a militia of Berbers from the mountains southwest of Tripoli, the so-called Tripoli Brigade—were trained in secret for two months by US Special Forces. [10]

LIFG played a key role in the US and French-backed toppling of Libya’s Qaddafi, turning Libya today into what one observer describes as the “world’s largest open air arms bazaar.” Those arms are reportedly flooding from Benghazi to Mali and other various hotspot targets of destabilization, including, according to what was suggested at the recent US Senate Foreign Relations testimony of outgoing Secretary of State Hillary Clinton, by the boatload from Libya to Turkey where they were being channeled into the various foreign terrorist insurgents sent into Syria to fuel the destruction of Syria. [11]

Now what does this unusual conglomerate globalized terror organization, LIFG-GPSC-AQIM intend in Mali and beyond, and how does that suit AFRICOM and French aims?

Part III: Curious Mali Coup and AQIM terror—exquisite timing

Events in the formerly peaceful, democratic Mali began to get very strange on March 22, 2012 when Malian President Amadou Toumani Toure was ousted and driven into exile in a military coup one month before a scheduled presidential election. Toure had earlier instituted a multi-party democratic system. The putsch leader, Captain Amadou Haya Sanogo, received military training in the US, at Fort Benning, Georgia and the Marine Corps base in Quantico, Virginia according to AFRICOM’s spokesman. [12] Sanogo claimed the military coup was necessary because Toure’s government was not doing enough to quell Tuareg unrest in northern Mali.

As Meyssan points out, the March 2012 military coup against Toure was suspicious in every regard. A previously unheard-of group called CNRDRE (in English: National Commitee for the Recovery of Democracy and the Restoration of the State) overthrew Touré and declared intention to restore Mali law and order in the north.

“This resulted in great confusion,” Meyssan goes on, “since the putschists were incapable of explaining how their actions would improve the situation. The overthrow of the President was even stranger since a presidential election was to be held five weeks later and the outgoing President was not running for office. The CNRDRE is composed of officers who were trained in the United States. They halted the election process and handed power to one of their candidates, who happened to be the Francophile Dioncounda Traore. This sleight of hand was legalized by the CEDEAO (or in English, ECOWAS—Economic Community of West African States), whose President is none other than Alassane Ouattara, who was placed in power in the Ivory Coast by the French army a year earlier.” [13]

Alassane Ouattara, educated in economics in the US, is a former senior IMF official who in 2011 forced out his Ivory Coast presidential rival with French military assistance. He owes his job not to “the New York Times,” but to French Special Forces. [14]

At the time of the military coup, the unrest in question was from an ethnic tribe, Tuareg, a secular, nomadic group of pastoral cattle-herding people who demanded independence from Mali in early 2012.

The Tuareg Rebellion was reportedly armed and financed by France who repatriated Tuaregs who had been fighting in Libya for the purpose of splitting the north of Mali along Algeria’s border, from the rest of the country and declaring Sharia law. It only lasted from January to April 2012, at which time the nomadic Tuareg fighters rode off to their nomad haunts in the central Sahara and borders of the Sahel, a vast borderless desert area between Libya and Algeria, Mali and Niger. That left the Algerian-Libyan LIFG/Al Qaeda in the Islamic Maghreb and their associates in the Jihadist Asnar Dine to carry out the dirty work for Paris. [15]

In their 2012 battle for independence from Mali, the Tuareg had made an unholy alliance with the Jihadist AQIM. Both groups, briefly joined together with Asnar Dine, another islamist organization led by Iyad Ag Ghaly. Asnar Dine is believed to have ties to Al-Qaeda in the Islamic Maghreb which is led by Ag Ghaly’s cousin, Hamada Ag Hama. Ansar Dine wants the imposition of strict Sharia law across Mali.

The three main groups briefly joined forces the moment Mali was plunged into chaos following the March 2012 military coup. The coup leader was Captain Amadou Haya Sanogo, who received military training at the Marine Corps camp at Quantico, Virginia and Special Forces training at Fort Benning, Georgia in the US. In a bizarre play of events, despite the claim the coup was driven by the civilian government’s failure to contain the rebellion in the north, the Malian military lost control of the regional capitals of Kidal, Gao, and Timbuktu within ten days of Sanogo’s assuming office. Reuters describe the farcical coup as “a spectacular own-goal.” [16]

The violation of Mali’s constitution by the military was used to trigger severe sanctions against the central military government. Mali was suspended from membership in the African Union; the World Bank and African Development Bank have suspended aid. The US has cut half of the $140 million in aid that it sends each year, all of which created chaos in Mali and made it virtually impossible for the government to respond to the growing loss of territory in the north to Salafists.

Part IV: Terror-Anti-Terror

What then ensued is like a page ripped out of the insurgency-counter-insurgency textbook of Britain’s Brigadier Frank E. Kitson during the 1950s British Mau Mau operations in Kenya. The Jihadist insurgency in the North and the simultaneous military coup in the capital led to a situation in which Mali was immediately isolated and massively punished with economic sanctions.

Acting with indecent haste, the US and French-controlled regional 15-member Economic Community of West African States (ECOWAS) demanded the coup leaders restore civilian rule. On March 26, the US cut off all military aid to the impoverished country, ensuring maximum chaos just as the Jihadists made their major push south., Then at a meeting April 2 in Dakar, Senegal, ECOWAS members closed their countries’ borders with land-locked Mali and imposed severe sanctions, including cutting off access to the regional bank, raising the possibility that Mali will soon be unable to pay for essential supplies, including gasoline.

The same military that “trains” the terrorists also trains the “anti-terrorists.” This seems a bizarre contradiction in policy only when we fail to grasp the essence of US and British-developed methods of irregular warfare employed actively since the early 1950’s.

The method was originally termed Low Intensity Warfare by the British Army officer who developed and refined the method for control of subject areas in Malaysia, Kenya during the Mau Mau 1950’s freedom struggles and later for the British Army in Northern Ireland. Low intensity warfare as he termed it in a book by that name, [17] involves use of deception, of infiltration of double-agents, provocateurs, and use of defectors into legitimate popular movements such as those struggles for colonial independence after 1945.

The method is sometimes referred to as “Gang/Counter-Gang.” The essence is that the orchestrating intelligence agency or military occupying force, whether the British Army in Kenya or the CIA in Afghanistan, de facto controls the actions of both sides in an internal conflict, creating small civil wars or gang wars to the aim of dividing the overall legitimate movement and creating the pretext for outside military force in what the US now has deceptively renamed as “Peace-Keeping Operations” or PKO. [18]

In his advanced course on American Military Intervention Since Vietnam, Grant Hammond of the US Air War College refers openly to Low Intensity Conflict aka Peace Keeping Operations as “war by another name.” [19]

We begin to see the bloody footprints of a not-so-well-disguised French recolonisation of former French Africa, this time using Al-Qaeda terror as the springboard to direct military presence for the first time in more than half a century. French troops will likely stay on to help Mali in a “peace keeping operation.” The US is fully backing France as AFRICOM’s “cat’s paw.” And Al Qaeda in the Islamic Maghreb and its spinoffs make the whole NATO military intervention possible.

Washington claimed to have been caught blind-sided by the military coup. According to press reports, a confidential internal review completed July 2012 by the Pentagon’s Africa Command (AFRICOM) concluded that the coup had unfolded too fast for American intelligence analysts to detect any clear warning signs. “The coup in Mali progressed very rapidly and with very little warning,” said AFRICOM spokesman, Col. Tom Davis. “The spark that ignited it occurred within their junior military ranks, who ultimately overthrew the government, not at the senior leadership level where warning signs might have been more easily noticed.” [20] That view is strongly disputed. In an off-the-record interview with The New York Times, one Special Operations Forces officer disagreed, saying, “This has been brewing for five years. The analysts got complacent in their assumptions and did not see the big changes and the impacts of them, like the big weaponry coming out of Libya and the different, more Islamic fighters who came back.” [21]

More accurate it seems, AFRICOM had been “brewing” the crisis for five years since it began operations in late 2007. Mali for the Pentagon is but the next building block in the militarization of all of Africa by AFRICOM using proxy forces like France to do the dirty work. The Mali intervention using France upfront is but one building block in a project for the total militarization of Africa whose prime goal is not capturing strategic resources like oil, gas, uranium, gold or iron ore. The strategic target is China and the rapidly growing Chinese business presence across Africa over the past decade. The goal of AFRICOM is to push China out of Africa or at least to irreparably cripple her independent access to those African resources. An economically independent China, so goes thinking in various Pentagon offices or Washington neo-conservative think-tanks, can be a politically independent China. God forbid! So they believe.

Part V: AFRICOM Agenda in Mali: Target China

The Mali operation is but the tip of a huge African iceberg. AFRICOM, the Pentagon’s US Africa Command was signed into existence by President George W. Bush in late 2007. Its prime purpose was to counter the dramatically growing Chinese economic and political influence across Africa. Alarm bells went off in Washington in October 2006 when the Chinese President hosted an historic Beijing summit, the Forum on China-Africa Cooperation (FOCAC), which brought nearly fifty African heads of state and ministers to the Chinese capital. In 2008, ahead of a twelve-day eight-nation tour of Africa—the third such journey since he took office in 2003—Chinese President Hu Jintao announced a three-year, $3 billion program in preferential loans and expanded aid for Africa. These funds came on top of the $3 billion in loans and $2 billion in export credits that Hu announced earlier.

Trade between China and African countries exploded in the ensuing four years as French and US influence over the “Dark Continent” waned. China’s trade with Africa reached $166 billion in 2011, according to Chinese statistics, and African exports to China – primarily resources to fuel Chinese industries – rose to $93 billion from $5.6 billion over the past decade. In July 2012 China offered African countries $20 billion in loans over the next three years, double the amount pledged in the previous three-year period. [22]

For Washington, making AFRICOM operational as soon as possible was an urgent geopolitical priority. It began operation on October 1, 2008 from headquarters in Stuttgart, Germany. Since the Bush-Cheney Administration signed the directive creating AFRICOM in February 2007, it has been a direct response to China’s successful African economic diplomacy.

AFRICOM defines its mission as follows: “Africa Command has administrative responsibility for US military support to US government policy in Africa, to include military-to-military relationships with 53 African nations.” They admit working closely with US Embassies and State Department across Africa, an unusual admission which also includes with USAID: “US Africa Command provides personnel and logistical support to State Department-funded activities. Command personnel work closely with US embassies in Africa to coordinate training programs to improve African nations’ security capacity.” [23]

Speaking to the International Peace Operations Association in Washington, D.C. on Oct. 27, 2008 General Kip Ward, Commander of AFRICOM defined the command’s mission as, “in concert with other US government agencies and international partners, [to conduct] sustained security engagements through military-to-military programs, military-sponsored activities, and other military operations as directed to promote a stable and secure African environment in support of US foreign policy.” [24]

Various Washington sources state openly, AFRICOM was created to counter the growing presence of China in Africa, and China’s increasing success, to secure long-term economic agreements for raw materials from Africa in exchange for Chinese aid and production sharing agreements and royalties. By informed accounts, the Chinese have been far shrewder. Instead of offering savage IMF-dictated austerity and economic chaos as the West has, China is offering large credits, soft loans to build roads and schools in order to create good will.

Dr. J. Peter Pham, a leading Washington insider and an advisor of the US State and Defense Departments, states openly that among the aims of the new AFRICOM, is the objective of, “protecting access to hydrocarbons and other strategic resources which Africa has in abundance … a task which includes ensuring against the vulnerability of those natural riches and ensuring that no other interested third parties, such as China, India, Japan, or Russia, obtain monopolies or preferential treatment.”

In testimony before the US Congress supporting creation of AFRICOM in 2007, Pham, who is closely associated with the neo-conservative think-tank, Foundation for Defense of Democracies, stated:

This natural wealth makes Africa an inviting target for the attentions of the People’s Republic of China, whose dynamic economy, averaging 9 percent growth per annum over the last two decades, has an almost insatiable thirst for oil as well as a need for other natural resources to sustain it. China is currently importing approximately 2.6 million barrels of crude per day, about half of its consumption;…roughly a third of its imports come from African sources…perhaps no other foreign region rivals Africa as the object of Beijing’s sustained strategic interest in recent years…

… many analysts expect that Africa—especially the states along its oil-rich western coastline—will increasingly becoming a theatre for strategic competition between the United States and its only real near-peer competitor on the global stage, China, as both countries seek to expand their influence and secure access to resources. [25]

To counter the growing Chinese influence across Africa Washington has enlisted the economically weak and politically desperate French with promises of supporting a French revival of its former African colonial empire in one form or another. The strategy, as becomes clear in the wake of the French-US use of Al Qaeda terrorists to bring down Ghaddafi in Libya and now to wreak havoc across the Sahara from Mali, is to foster ethnic wars and sectarian hatred between Berbers, Arabs, and others in North Africa—divide and rule.

It appears they have even co-opted an earlier French blueprint for direct control. In a groundbreaking analysis, Canadian geopolitical analyst and sociologist, Mahdi Darius Nazemroaya writes, “The map used by Washington for combating terrorism under the Pan-Sahel Initiative says a lot. The range or area of activity for the terrorists, within the borders of Algeria, Libya, Niger, Chad, Mali, and Mauritania according to Washington’s designation, is very similar to the boundaries or borders of the colonial territorial entity which France attempted to sustain in Africa in 1957. Paris had planned to prop up this African entity in the western central Sahara as a French department (province) directly tied to France, along with coastal Algeria.” [26]

The French called it the Common Organization of the Saharan Regions (Organisation commune des regions sahariennes, OCRS). It comprised the inner boundaries of the Sahel and Saharan countries of Mali, Niger, Chad, and Algeria. Paris used it to control the resource-rich countries for French exploitation of such raw materials as oil, gas, and uranium.

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French map of Sahara in 1958 compared with USAFRICOM Pan-Sahal Initiative map (below) of terror threat in Sahara today.
Source: GlobalResearch.ca)
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He adds that Washington clearly had this energy-rich and resource-rich area in mind when it drew the areas of Africa that need to be “cleansed” of alleged terrorist cells and gangs. At least now AFRICOM had “a plan” for its new African strategy. The French Institute of Foreign Relations (Institut français des relations internationals, IFRI) openly discussed this tie between the terrorists and energy-rich areas in a March 2011 report. [27]

The map used by Washington for combating terrorism under the Pentagon Pan-Sahel Initiative shows an area of activity for the terrorists, inside Algeria, Libya, Niger, Chad, Mali, and Mauritania according to Washington’s designation. The Trans-Saharan Counterterrorism Initiative (TSCTI) was begun by the Pentagon in 2005. Mali, Chad, Mauritania, and Niger were now joined by Algeria, Mauritania, Morocco, Senegal, Nigeria, and Tunisia in a ring of military cooperation with the Pentagon. The Trans-Saharan Counterterrorism Initiative was transferred to the command of AFRICOM on October 1, 2008. [28]

The Pentagon map is remarkably similar to the boundaries or borders of the colonial territorial entity which France attempted to sustain in Africa in 1957. Paris had planned to prop up this African entity in the western central Sahara as a French department (province) directly tied to France, along with coastal Algeria—the Common Organization of the Saharan Regions (Organisation commune des regions sahariennes, OCRS). It comprised the inner boundaries of the Sahel and Saharan countries of Mali, Niger, Chad, and Algeria. The plans were foiled during the Cold War by the Algerian and other African countries’ independence wars against French colonial rule, France’s “Vietnam.” France was forced to dissolve the OCRS in 1962, because of Algerian independence and the anti-colonial mood in Africa. [29] The neo-colonial ambitions in Paris however, did not vanish.

The French make no secret of their alarm over growing Chinese influence in former French Africa. French Finance Minister Pierre Moscovici stated in Abidjan last December that French companies must go on the offensive and fight the growing influence of rival China for a stake in Africa’s increasingly competitive markets. “It’s evident that China is more and more present in Africa…(French) companies that have the means must go on the offensive. They must be more present on the ground. They have to fight,” Moscovici stated during a trip to Ivory Coast. [30]

Clearly Paris had in mind a military offensive to back the economic offensive he foresaw for French companies in Africa.

Notes

[1] James Kirkup, David Cameron: North African terror fight will take decades, The Telegraph, London, 20 January 2013.

[2] Thierry Meyssan, Mali: One war can hide another, Voltaire Network, 23 January 2013.

[3] Staff Sgt. Nathanael Callon United States Air Forces in Europe/Air Forces Africa Public Affairs, US planes deliver French troops to Mali, AFNS, January 25, 2013.

[4] S. Alambaigi, French Defense Minister: 2000 boots on ground in Mali, 19 January 2013.

[5] Freya Petersen,France aiming for ’total reconquest’ of Mali, French foreign minister says, January 20, 2013.

[6] Christian v. Hiller, Mali’s hidden Treasures, April 12, 2012, Frankfurter Allgemeine Zeitung.

[7] Sources include private discussion with retired US military active in Africa.

[8] William Thornberry and Jaclyn Levy, Al Qaeda in the Islamic Maghreb, CSIS, September 2011, Case Study No. 4.

[9] Pepe EscobarHow al-Qaeda got to rule in Tripoli, Asia Times Online, August 30, 2011.

[10] Ibid.

[11] Jason Howerton, Rand Paul Grills Clinton at Benghazi Hearing: ‘Had I Been President…I Would Have Relieved You of Your Post,www.theblaze.com, Jan. 23, 2013.

[12] Craig Whitlock, Leader of Mali military coup trained in U.S., March 24, 2012, The Washington Post.

[13] Thierry Meyssan, op. cit.

[14] AFP, [Ivory Coast’s ex-President Gbagbo ‘arrested in Abidjan’ by French forces leading Ouattara troops, April 11th, 2011.

[15] Thierry Meyssan, op. cit.

[16] Cheick Dioura and Adama Diarra, Mali Rebels Assault Gao, Northern Garrison, The Huffington Post, Reuters.

[17] Frank E. Kitson, Low Intensity Operations: Subversion, Insurgency and Peacekeeping, London, 1971, Faber and Faber.

[18] C.M. Olsson and E.P. Guittet, Counter Insurgency, Low Intensity Conflict and Peace Operations: A Genealogy of the Transformations of Warfare, March 5, 2005 paper presented at the annual meeting of the International Studies Association.

[19] Grant T. Hammond, Low-intensity Conflict: War by another name, London, Small Wars and Insurgencies, Vol.1, Issue 3, December 1990, pp. 226-238.

[20] Defenders for Freedom, Justice & Equality, US Hands Off Mali An Analysis of the Recent Events in the Republic of Mali,. MRzine, May 2, 2012.

[21] Adam Nossiter, Eric Schmitt, Mark Mazzetti, French Strikes in Mali Supplant Caution of US, The New York Times, January 13, 2013.

[22] Joe Bavier, French firms must fight China for stake in Africa—Moscovici,, Reuters, December 1, 2012.

[23] AFRICOM, US Africa Command Fact Sheet, September 2, 2010.

[24] Ibid.

[25] F. William Engdahl, NATO’s War on Libya is Directed against China: AFRICOM and the Threat to China’s National Energy Security, September 26, 2011.

[26] Mahdi Darius Nazemroaya and Julien Teil, America’s Conquest of Africa: The Roles of France and Israel, GlobalResearch, October 06, 2011.

[27] Ibid.

[28] Ibid.

[29] Ibid.

[30] Joe Bavier, Op. cit.

mercredi, 20 février 2013

Terrifiant mais si vrai : La France « orange mécanique »

Terrifiant mais si vrai : La France « orange mécanique » - Combat pour imposer la réalité

Terrifiant mais si vrai :

La France « orange mécanique »

Combat pour imposer la réalité

Jean Ansar

Ex: http://metamag.fr/

Nul n’est censé ignorer la réalité affirme la couverture du livre, « La France Orange mécanique ». 
 
Mais quand ceux qui la connaissent et sont chargés d’en informer les citoyens la cachent par sectarisme politique et volonté de ne pas donner des munitions à leurs adversaires, que faire ?
 
L’ennemi principal de l’esprit critique, c’est le journaliste conformiste. Le dénoncer est l’un de nos combats principaux.
 
La caste journalistique impose son idéologie par différents moyens. L’un des plus pernicieux est d’imposer un monde fictif face au monde réel. Il prive le citoyen des moyens de se faire une opinion objective. La valorisation des exclus, la dénonciation des discriminations se fait dans une représentation fausse de la société. Exclure par la pensée, n’est-ce pas pire que massacrer physiquement ? La France ressentie par les français n’est pas celle présentée par les médias. Le combat pour l’esprit critique passe par le droit d’être informé pour décider et par le rétablissement de la réalité et le droit d’y accéder par les moyens de communications et d’informations de masse.
 
 
Voila un livre indispensable qui y participe de façon irréfutable. Dans "La France Orange Mécanique", Laurent Obertone s'intéresse aux deux violences faites à la société d'aujourd'hui : la délinquance et la violence médiatique. Oui il y a une violence médiatique contre la liberté de penser. Le sous titre du livre est révélateur « Enquête sur un sujet tabou : l’ensauvagement d’une nation ».
 
Voici quelques exemples,  cités par l’auteur. « Ces derniers jours, un individu, que nous nommerons Vladimir, a écoppé de 30 ans de réclusion pour le meurtre de sa compagne, dont 22 ans de sureté. Le dit Vladimir, quelques semaines plus tôt, était jugé dans le cadre de la désormais célèbre « affaire des tournantes », où la justice a expliqué, sans trembler, qu'on pouvait être un violeur en réunion et s'en tirer avec du sursis. Sur 14 prévenus, Vladimir était l'heureux élu, le seul à prendre de la prison ferme. Un an. Pendant ce temps-là, on apprend que les barquettes de viande vendues dans un supermarché de Lille sont protégées par des antivols.
 
Pendant ce temps-là, un policier de la BAC a été lynché dans une « cité sensible » de Montpellier. Pendant ce temps-là, un Toulousain a eu l'idée pas très vivre-ensemble de klaxonner derrière un véhicule qui bloquait la chaussée d'un « quartier populaire ». Vigilants, vingt riverains lui ont administré une correction citoyenne, à coups de chaises et de tessons de bouteilles". Alors, pourquoi ce livre ?  Parce qu'aujourd'hui, un simple regard peut tuer.» 
L’auteur ne cède rien et riposte à ses détracteurs et inquisiteurs dont une intellectuelle auto-proclamée, l’écrivain et artiste, Marie Delarue à qui l’on souhaite de ne jamais rencontrer ceux qu’elle défend. « C’est une « angoisse funeste » d’exiger de la société qu’enfin, elle remplisse son devoir de sécurité. Vous dites carrément que je suis un « complotiste ». Les fantômes, les ovnis et l’insécurité, même combat ? L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, les criminologues, les policiers, les victimes, les citoyens inquiets, tous des illuminés ? Il n’y a pas de prisonniers, que des innocents sacrifiés. Que vous répondre, Madame, sinon que la secte des yeux ouverts vous salue. »
 
Dans "La France Orange Mécanique",  Laurent Obertone nous livre le résultat d'une collecte précise de témoignages, de faits divers, de statistiques, d'éléments factuels chiffrés et sourcés, et une analyse au final terrifiante. La France décrite par Obertone est un pays qui va mal, très mal. L'auteur ne va pas jusqu’au désespoir absolu, mais s'en rapproche souvent lorsqu'il étale les statistiques connues (et moins connues) de la criminalité en France, de l'état général des institutions, et de l'extraordinaire hypocrisie ou de l'incompétence des politiciens devant ces faits.  
 
Il constate comme nous, comme tant d’autres, le décalage maintenant gigantesque entre un monde journalistique esclave de ses préjugés et la réalité glaçante des faits divers qui s'empilent à un rythme soutenu notamment dans la presse locale  qui occulte moins la réalité. Ce constat terrifie les responsables politiques, quel que soit leur camp car il est la preuve de leur échec total. Il faut donc absolument l’occulter.
 
Voilà où nous en sommes,  la « France orange mécanique » le dit et montre du doigt ceux qui cachent la grande misère et les souffrances au quotidien de notre peuple et la dégradation de ses conditions de vie pour ne pas mettre en danger leurs certitudes politiques et leurs vérités qui sont des mensonges médiatiques.
 
 

mardi, 19 février 2013

Lois mémorielles : nouvelles menaces

Jean-Gilles MALLIARAKIS:

Lois mémorielles : nouvelles menaces

130210

Les intégristes barbus du jacobinisme n'en démordent toujours pas. En leur nom, le 30 janvier (1)⇓ le camarade Mélenchon adressait même une lettre assez singulière. Il osait protester auprès du président de France Télévisions M. Rémy Pflimlin contre le contenu d’une émission. Diffusée sur France 3 elle était intitulée "Robespierre, bourreau de la Vendée ?". Cette simple question lui semble un outrage.

Sans doute se sentait-il diffamé en sa qualité d'héritier impénitent des persécuteurs qui, unanimes sur le point de massacrer les "brigands de la Vendée", siégèrent sans discontinuer au sein du "grand" Comité de Salut Public (1793-1794).

Tous partagent certes la culpabilité criminelle de leur chef.

D'un tel point de vue Carrier, le bourreau de Nantes nous donne la réponse. Voici ce que nous en rapporte Crétineau-Joly :

"mis en jugement après le 9 thermidor. Il se défendit. Ne devait-il pas se sentir fort des crimes de tous ses collègues ? Ceux qui avaient panthéonisé Marat condamnèrent Carrier. En face de la Convention, il n'eut pour légitimer ses cruautés qu'un mot, mais un mot sublime d'horreur et de vérité : « Vous êtes tous aussi coupables que moi, s'écria-t-il, et jusqu'à la sonnette du président. » (2)⇓ .

Il sera néanmoins guillotiné à son tour le 16 décembre 1794.

Solidaire lui aussi, à deux siècles de distance, l'ex-candidat de la gauche "pure et dure" complétait son impudente démarche d'une signature liberticide incontestable : faisant cosigner sa lettre par le secrétaire national de son parti, le camarade Alexis Corbière il en adressait une copie à Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Soulignant de la sorte la fonction de censure que s'est toujours discrètement octroyée ce singulier organisme, il demande même que "les historiens" (lesquels ?) puissent "bénéficier d’un droit de réponse" (comment ?).

Du point de vue des certitudes de notre caricature nationale, le titre même de la série dans laquelle cette production prenait place ne peut paraître que suspecte : ça s'appelle "l'Ombre d'un doute". Ça commence donc franchement mal : un historien qui doute mérite une correction.

Depuis la fameuse déclaration de Clemenceau de 1891, il ne s'agit pas seulement de considérer, en effet, que "la révolution est un bloc".

Cette thèse historique, très discutable, et que je conteste (3)⇓ sert bel et bien de prétexte à l'interdiction de tout ce qui pourrait effriter ou démonétiser le bloc : à l'époque de Clemenceau une pièce de Théâtre opposant Danton à Robespierre, et qu'il fit interdire ; aujourd'hui une émission historique osant poser la question du rôle de l'Incorruptible dans la tentative d'extermination des Vendéens.

On peut, on devrait en finir avec l'ensemble des lois mémorielles, légitimement toujours blâmables du point de vue de la recherche historique. Au moins cherchent-elles à défendre la mémoire des victimes : esclaves, arméniens, juifs, rwandais, etc. On peut malgré tout, sans en accepter la conservation, en comprendre les motivations.

Au contraire la démarche de Mélenchon comme celle de Clemenceau tend à défendre celle des bourreaux.

Le public ne s'y trompe pas, dans la mesure où cette émission de France 3 a connu un franc succès amenant les responsables de la chaîne à la programmer pour la 3e fois en moins d'un an.

Si l'audimat avait montré une désaffection du public, le débat n'aurait pas été rediffusé.

Car il s'agissait bien d'un débat. La responsabilité de Robespierre est affectée d'un point d'interrogation et les avis n'étaient pas unanimes.

On peut, on doit regretter qu'il soit demeuré en cercle restreint, évacuant un certain nombre de réalités dérangeantes. Les défenseurs des royalistes ne sont pratiquement jamais conviés ; leurs travaux sont minimisés ; le principal historien de la Vendée militaire, Jacques Crétineau-Joly (4)⇓ , est une fois de plus occulté ; les causes de la guerre civile sont escamotées.

L'impact national évident de leur contestation sera d'ailleurs toujours esquivé : quels furent les profiteurs de la révolution, de la terreur puis du bonapartisme ? qu'ont fait de la France les républicains qui s'en sont emparés et s'en prévalent aujourd'hui ? Ces questions de fond ne seront jamais abordées sur les médiats agréés par le CSA. Emmanuel Beau de Loménie qui se révéla jusqu'au bout l'un des plus éloquents à les soulever se trouva toute sa vie en butte aux persécutions et aux consignes de silence des "pollueurs de l'histoire".

Aujourd'hui ne nous y trompons pas : sournoisement, comme un Peillon, ou grossièrement, comme un Mélenchon, on prépare un nouveau tour de vis, stigmatisant officiellement ceux qui remettent en cause la vulgate jacobine.

JG Malliarakis
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Apostilles

  1. cf. Libération 30 janvier 2013.
  2. cf. Crétineau-Joly "Histoire de la Vendée militaire" ed. Trident 2012 Tome II "De la Terreur au Concordat" page 78
  3. cf. Insolent du 30 jan 2008:"Non, la révolution n'est pas un "bloc". Seuls s'y trompent les absolutistes et les jacobins."
Je travaille depuis plusieurs mois à la réédition de cette œuvre que j'ai la faiblesse de tenir pour majeure. [Je ne me fais, bien sûr, aucune illusion sur sa médiatisation.] Les tomes I et II sont déjà parus. Le tome III nous sera livré le 15 février. Le tome IV paraîtra en mars. Les lecteurs de L'Insolent peuvent encore bénéficier du prix de souscription.

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lundi, 18 février 2013

G. Faye: Un regard français sur la Russie

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Inédit en français !

Guillaume Faye 

UN REGARD FRANÇAIS SUR LA RUSSIE

À Irina Ermakova 

INTRODUCTION   

Si j’aime la Russie, c’est peut-être parce que, dans toute mon éducation qui fut pourtant imprégnée de nationalisme français bonapartiste, on m’a toujours appris que la culture russe – littérature, peinture, musique, sciences – était incontournable. Pour moi l’image de la Russie était celle d’un immense pays, lointain, mais néanmoins très proche. J’étais définitivement russophile, comme un russe peut être francophile, bien que ni l’un ni l’autre ne connaissent jamais très bien la nature profonde de ceux qu’ils aiment.

Pourquoi est-il important pour moi de m’intéresser à la Russie ?  Parce qu’elle est un des piliers centraux de la civilisation européenne et des Blancs, au sens planétaire. Après les nombreux livres que j’ai publiés, dont plusieurs ont été traduits en russe et à la suite des conférences où je fus invité à Moscou et St.Petersbourg, le Pr. Pavel Tulaev m’a demandé d’exprimer quel regard je portais sur la Russie. Mais aussi, avec lui,  plusieurs amis russes, après la publication en France de mon livre Mon Programme (qui est un programme politique idéal pour la France et l’Union européenne) m’ont demandé : ”quel serait ton programme pour la Russie ? ” Si par exemple « tu devenais notre Tzar », me dit en plaisantant la pianiste Irina Ermakova.

Je ne pense pas que les Tzars règneront de nouveau sur la Russie – mais sait-on jamais ? – ni que les Russes accepteraient comme dirigeant un Français qui ne parle pas leur langue. Mais enfin, j’ai réfléchi, beaucoup plus modestement, aux analyses et aux conseils que je pourrais donner aux dirigeants russes s’ils m’en faisaient la demande. Mon point de vue extérieur de Français ami de la Russie, complètement en dehors des luttes internes russes, donc empreint d’une certaine objectivité distante, pourra peut-être vous intéresser.

Mais avant d’aborder les grandes lignes d’un programme pour la Fédération de Russie, permettez-moi de commencer par une analyse de votre cher pays et de votre grand peuple.  Un certain nombre de choses pourront vous choquer ou vous déplaire légèrement, mais je déteste mentir. Mon regard n’est qu’impression et non point vérité, car cette dernière est hors de portés des hommes lucides.     

I.   IMAGES DE LA RUSSIE VUES DE FRANCE

À vingt ans, j’avais lu tout Dostoievski, tout Tolstoï, tout Tchékov et, je dois l’avouer, pas une seule ligne de la littérature américaine. On m’avait présentée cette dernière comme « vulgaire », « grossière », ce qui est d’ailleurs très exagéré. « Rien à voir avec l’âme russe ». L’expression d’ « âme russe » est une expression très française qui date du XIXe siècle. Elle sous-entend que la Russie à une profondeur métaphysique et romantique, une dimension tragique, dont notre culture française serait dépourvue. Mes parents, qui étaient des anti-communistes convaincus, allaient curieusement souvent en Union soviétique pour visiter les musées et aller aux concerts. Il ne leur serait jamais venus à l’idée d’aller à New-York ou à Los Angeles, parce qu’ils pensaient que là-bas, il n’y avait pas de « culture » digne de ce nom.  De « haute culture », s’entend.

Il y aurait dans les paysages, les  regards, les romans et le cinéma russes une mélancolie et une profondeur, triste ou exaltée, très éloignées de la légèreté française. La culture russe serait une culture allemande en plus tragique encore. Une culture véritablement ”continentale”. Quant à la culture américaine, elle serait mercantile, racoleuse, superficielle comme ses séries télévisées.

 Mais en même temps, les cultures russe et allemande seraient, bien que profondes, « lourdes » et quelque peu « ennuyeuses »...

Bien entendu, tout cela ne rassemble que des clichés, empreints d’énormes erreurs,  mais il est intéressant de le mentionner d’un point de vue sociologique. Les préjugés font, par exemple, qu’on n’enseigne pas en France la philosophie russe dans les programmes.

Vue d’un point de vue français traditionnel, enraciné dans la longue histoire de mon pays, la Russie apparaît de prime abord comme une planète extrêmement différente. La Russie, et l’ensemble des territoires immenses qu’elle a conquis jusqu’au Pacifique, est un énorme espace territorial, principalement continental, où il faut parcourir des milliers de kilomètres pour changer de climat ou de paysages, où les conditions de vie sont rudes, où la nature n’est pas hospitalière. L’inverse même de l’Hexagone français où tout change en cent kilomètres et où la nature offre des conditions de vie faciles.

***

Dans les milieux gaullistes, en France, (contrairement aux USA), l’idée d’ ”Union soviétique” n’était pas prise au sérieux. On ne parlait que de Russie ou d’Empire russe. Le communisme soviétique était considéré comme un simple régime passager. Le danger communiste était représenté par le Parti communiste français et ses affidés qui infiltrent tous les syndicats et l’Éducation nationale. L’idée même de « menace soviétique », incarnée par le Pacte de Varsovie, faisait sourire. Contrairement aux Américains, aux Anglais, aux Allemands,  les milieux gaullistes n’ont jamais cru à une attaque soviétique. D’ailleurs, De Gaulle avait retiré la France de l’OTAN et avait construit la force nucléaire française selon la doctrine de « défense tous azimuts », c’est-à-dire contre tout agresseur d’où qu’il vienne.

Contrairement à l’Allemagne, les Français n’ont jamais perçu la Russie comme une menace. Il n’y a pas de russophobie en France, alors qu’il existe, notamment dans la classe politique un anti-américanisme récurrent et vivace ( ce qui est contradictoire avec l’américanisation culturelle et la fuite des cerveaux aux USA). Même durant la guerre froide, quand on parlait de « menace soviétique », les Français étaient les seuls Européens à ne pas y croire. Et l’histoire leur a donné raison : puisque l’OTAN, qui était censé n’avoir pour seule utilité que de défendre l’Ouest contre le Pacte de Varsovie n’a jamais été aussi actif que depuis que ce dernier n’existe plus...

L’inféodation du Parti communiste français à Moscou (surnommé alors par les anti-communistes « l’œil de Moscou ») n’a jamais beaucoup gêné les gouvernements français. Les analystes français (voir Hélène Carrère d’Encausse) étaient les seuls en Occident à prédire la fin prochaine du communisme soviétique, du fait de ses propres faiblesses intérieures ; alors que les Américains surestimaient et la puissance et la stabilité de l’URSS, afin de maintenir l’Europe sous leur dépendance ”protectrice”. Dans les milieux gaullistes, on ne croyait pas à la pérennité de l’Union soviétique et l’on parlait de « Russie », jamais d’ « URSS ».

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, cela a ressemblé à la chute de l’Empire Otoman. La Turquie s’est extraite de l’Empire Ottoman comme la Russie s’est extraite de l’Union soviétique.  En dépit de ses énormes inconvénients, le régime communiste a fonctionné comme une barrière qui a préservé la Russie par exemple de l’immigration de masse afro-asiatique que subit l’Occident et qui est en train de défigurer l’Union européenne. Elle l’a préservée aussi de l’influence des idéologies occidentales décadentistes et des modes, mœurs, traits culturels et mentalités pathologiques qui en découlent et qui relèvent de l’inversion des valeurs. Malheureusement – j’y reviendrai plus bas – le peuple russe n’est plus aujourd’hui protégé contre cette influence délétère.      

L’opinion française aujourd’hui s’intéresse beaucoup à la Russie, beaucoup plus que du temps de l’URSS.  Par exemple, le premier quotidien national Le Figaro  publie chaque mois un supplément gratuit, La Russie Aujourd’hui  uniquement consacré aux analyses et événements politiques, économiques, culturels, scientifiques russes.  Aucun autre pays, à part les Etats-Unis,  ne bénéficie d’une telle curiosité.

 ***

Le régime instauré par Vladimir Poutine suscite l’enthousiasme dans les milieux identitaires et nationalistes de l’Europe de l’Ouest, surtout en France. Évidemment, la plupart des gens qui applaudissent ainsi M. Poutine ne connaissent absolument pas la Russie. Mais le fait que le régime de votre Président suscite tant de haine dans les médias occidentaux force, par contrecoup, les nationalistes européens à le considérer comme une sorte de dieu, de sauveur.  Ce qui est évidemment exagéré.   

Les médias de gauche bien-pensants en France, soit 80%, considèrent implicitement ou explicitement la Russie comme un pays « non-démocratique » et Vladimit Poutine comme un autocrate insensible et cynique entouré d’une clique brutale et corrompue. Le plus extraordinaire c’est que ce jugement  est porté par des intellectuels et des politiciens européens qui bafouent tous les jours la démocratie en construisant une Union européenne purement technocratique aux mains de « commissaires » non-élus et en imposant aux populations autochtones  des mesures contraires à leurs intérêt et à leur souveraineté.

Vis-à-vis du régime actuel russe, depuis que M. Poutine l’a pris en main, on observe en France deux opinions contradictoires : la première, issue de la gauche et distillée dans de nombreux médias, présente le régime russe comme non-démocratique, autoritariste, irrespectueux des Droits de l’Homme. Comme une sorte d’héritier en basse intesité du régime soviétique. Cette position est d’autant plus curieuse qu’elle provient d’intellectuels qui étaient jadis affiliés au communisme et qui, avec le PCF, soutenaient le régime soviétique comme le plus ”démocratique” du monde, adoraient le Cuba de Fidel Castro, la Chine du tyran Mao, le Cambodge de Pol Pot ou l’Albanie d’Henver Hojda.  

La seconde opinion, qui provient de la droite (selon les catégories françaises), présente au contraire M. Poutine comme un modèle parfait. Un bon exemple de restauration de l’autorité de l’État et de sain nationalisme, bien éloigné de la mollesse et du laxisme des gouvernants de l’Union européenne.

Ces deux positions sont évidemment exagérées. M. Poutine n’est ni le Diable ni le Sauveur. Néanmoins, les grands médias français européens et occidentaux, qui se veulent les défenseurs des Droits de l’Homme, du pluralisme et de la liberté d’expression, ont une très mauvaise opinion du régime russe. L’opposition y est présentée comme fantoche et manipulée, la presse et les médias comme soumis au pouvoir, les journalistes libres comme persécutés, les élections comme truquées, etc. Ceux qui profèrent ces opinions oublient qu’en Europe de l’Ouest règne une idéologie dominante néo-totalitaire qui criminalise ou marginalise toute opinion dissidente. À Paris, j’ai été poursuivi et condamné en justice pour deux de mes livres, parce que je critiquais l’immigration allogène et l’islamisation de la société. La justice de mon prople peuple me condamnait parce que je le défendais !  Cela ne m’a pas fait pleurer, plutôt rire.  Pourtant, quand je parle à Moscou, il y a des choses que je puis dire librement, mais pas à Paris !   

***

Le Russe est perçue en France sous un double aspect, et cela n’a beaucoup changé depuis les observations du marquis de Custine.  Pour faire simple, et au risque de choquer mes lecteurs russes : une élite exceptionnellement intelligente, douée pour les sciences et les arts, et une masse abrutie, alcoolisée, primitive. Ce cliché grossier perdure dans les esprits et il correspond exactement à ce qu’on pensait du temps des Tzars.

 J’ai rencontré dans la bourgeoisie russe, la bonne société moscovite, des Russes méprisants qui n’étaient pas loin de penser la même chose. J’ajoute que mes compatriotes français ont l’art de classer les nations en catégories et de les juger selon des schémas simples. Les Américains, par exemple, sont jugés exactement comme les Russes : une élite remarquable et un peuple inculte. Mes compatriotes ont cette étrange propension à s’estimer implicitement un peuple supérieur à tous les autres, ce qui est contradictoire avec le fait que les Français sont les plus pessimistes du monde sur leur propre avenir.

II. LA DOUBLE ÂME RUSSE OU L’AIGLE BICÉPHALE

L’idée que je propose d’ une certaine schizophrénie russe n’est pas du tout péjorative envers le peuple russe, elle est seulement descriptive. Et bien entendu, ce n’est qu’une intuition qui n’a rien de scientifique. Examinons rationnellement cette hypothèse.  L’âme double, contradictoire, de la Russie se manifeste dans plusieurs domaines, qui dépendent tous les uns des autres. De la géopolitique à la psychologie.

Tout d’abord, le partage entre l’Europe et l’Asie, au dessus de l’Oural. Les Russes sont-ils Européens ou Sibériens et Asiatiques ?  Ensuite, on peut noter le conflit  entre la volonté de puissance impériale russe et le sentiment de ne pas être vraiment une grande puissance.  Le sentiment russe de grandeur a été blessé par les amputations réalisées à la suite de la chute de l’URSS. La fin de cette dernière a été vécue comme une dramatique perte de puissance. Et d’ailleurs M. Poutine n’a-t-il pas déclaré qu’il s’était agi d’une catastrophe géopolitique ?  Ce qui fait qu’aujourd’hui la mentalité russe me semble partagée entre un complexe de supériorité et un complexe d’infériorité.  

L’immensité du territoire de la Fédération de Russie a donné aux Russes une perception de la nation et de la politique très différente des autres Européens. La Russie, du fait de son étendue et de son climat rude, est malaisée à gouverner, comme d’ailleurs à protéger. 

D’où un sentiment obsidional, la peur de l’encerclement. Encerclement qui est d’ailleurs un des aspects de la politique de Washington vis à vis de la Russie, en essayant de l’affaiblir à la fois par l’Ouest et par le Sud. Beaucoup de Russes sont partagés entre le sentiment d’appartenir à une grande puissance blessée et en même temps d’être relégués au rang d’un pays sans grande importance, simple exportateur de pétrole et de gaz. D’où un double sentiment de nostalgie et de revanche nationale.

Le sentiment national russe est d’autant plus fort et légitime que l’État russe est un des plus anciens du monde, symbolisé par les dynasties tzaristes, tout comme le Japon, la Chine ou la France. Ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne ou de l’Italie ni de la plupart des autres pays du monde. (1) 

***

À cheval sur l’Asie et l’Europe (d’où le symbole de l’Aigle bicéphale), la Russie a toujours eu des difficultés à se sentir pleinement européenne. Pourtant elle l’est : la majorité de la population et des activités économiques sont situées à l’ouest de l’Oural. Les ancêtres des Russes étaient des peuples nord-européens et toute l’histoire de la Russie est imbriquée avec celle de l’Europe.

Pour résoudre cette contradiction, j’avais proposé le concept d’Eurosibérie, alliance géostratégique et économique entre l’Europe de l’Ouest, l’Europe centrale et la Fédération de Russie  Mon ami le Pr. Pavel Tulaev m’a conseillé de préférer plutôt le concept d’Euro-Russie, conseil que j’ai suivi. En revanche, je trouve très maladroit psychologiquement d’utiliser le terme d’Eurasie. Ce concept n’est pas pertinent, car il suppose une alliance de fond avec les peuples chinois et asiatiques d’Extrême-orient, ce qui relève de la naïveté et de l’angélisme.  Ces peuples seront toujours nos adversaires. Ils n’ont aucune connivence ethnique avec nous.  Ils ne cherchent qu’à nous dévorer. Notre frontière est sur l’Amour – le fleuve du même nom.

Les Russes sont partagés entre deux sentiments : un nationalisme obsidional de repli sur soi (complexe d’infériorité) et un désir de prouver au monde entier qu’ils sont un grand peuple dominateur (complexe de supériorité). Cette contradiction s’est retrouvée dans la Russie tsariste, sous le régime de l’URSS et dans la Russie post-communiste actuelle.

Une chose m’a étonnée quand j’ai discuté avec plusieurs nationalistes russes, c’est ce leitmotiv : nous n’avons besoin de personne, et surtout pas de l’Europe de l’Ouest. J’ai eu le sentiment d’une surestimation de la force russe, ainsi qu’un désir d’isolement et d’autosuffisance. Mais en même temps, je comprends ce sentiment de rejet de l’Europe de l’Ouest et de l’Occident, compte tenu de l’idéologie mortelle qu’ils diffusent : en particulier les excès des ” Droits de l’Homme”, le cosmopolitisme, la xénophilie, l’islamophilie, le laxisme face à l’immigration de conquête, l’abandon des valeurs de base, c’est-à-dire un décadentisme suicidaire.  

 ***

Le nationalisme est une très bonne chose (bien meilleure que le masochisme national qui frappe les Européens de l’Ouest) mais il devient dangereux quand il empêche de regarder ses propres défauts. Or, les Russes refusent souvent de regarder leurs propres défauts, et donc de les corriger. Ils sont très susceptibles sur leur grandeur nationale, tout comme les Américains et les Chinois d’ailleurs. Et l’effondrement de l’ « Empire soviétique » a créé un sentiment de frustration, celui d’une grandeur passée.

La psychologie russe est partagée entre la mélancolie et l’exubérance, l’abattement et l’exaltation, le découragement et l’enthousiasme, la lucidité et l’aveuglement, le pessimisme excessif et la négligence, le génie scientifique et artistique issu d’un constructivisme admirable, et le laisser-aller.  

Mais sans la Russie, la civilisation européenne ne serait pas ce qu’elle est, notamment sur le plan scientifique. Et sans la Russie, la civilisation européenne ne peut pas continuer d’exister. Les Russes sont très fiers de leur passé. Ils ne cultivent pas l’auto-dérision et l’ethnomasochisme comme les Européens de l’Ouest. Ils s’enorgueillissent des apports artistiques, philosophiques, technologiques majeurs de leur peuple à l’ensemble de l’humanité. Dans les milieux que j’ai rencontrés, même si l’on admet que le communisme soviétique fut nuisible, on ne peut s’empêcher d‘éprouver une légitime fierté à l’idée que la Russie fut la première puissance dans la conquête spatiale. À mon sens, ce ne fut nullement du fait du communisme mais de celui du génie russe. Car il existe véritablement un génie russe, des musiciens aux ingénieurs, des peintres aux physiciens, des poètes aux philosophes. Je définirais ce genie russe comme une exceptionnelle capacité intuitive. 

La faiblesse du Russe, c’est qu’il est pudique, parfois maladroit ; il se sait pas se vendre. Il ne possède pas cette extraordinaire « vanité brillante » des Français ni cette « naïveté affirmative » des Américains ( les Français et les Américains se complètent très bien).  L’orgueil blessé : voilà ce qui frappe dans la mentalité russe d’aujourd’hui. La nostalgie de la « grande puissance soviétique » – même associée à un rejet de l’ère communiste–  ou de la période grandiose des Tsars  est associée à un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident, donc à un désir d’imitation.

 L’URSS et le régime soviétique ne furent qu’une parenthèse dans l’histoire de la grande Russie. À l’inverse de la Révolution française, qui fut un énorme volcan, la Révolution d’Octobre fut une toute petite éruption, même à l’échelle mondiale. Plus exactement : la Révolution française (qui fit suite à la Révolution américaine) fut une petite éruption qui laissa d’énormes traces durables, tandis que la Révolution bolchévique fut une énorme éruption, éphémère, et qui laissera peu de traces, ou pas du tout. On ne le savait pas dans les années 60, mais maintenant, on le sait. On le sait, parce que le « Bolchévisme », qui était pourtant regardé en Occident depuis le début du XXe siècle comme un mouvement d’une ampleur sans précédent, qu’on le considérât comme un danger absolu ou un idéal lumineux, était une montagne qui a accouché d’une souris.  

Cette remarque permet d’établir un  parallèle entre la Russie et la France, mais aussi avec la Chine. Ces trois nations ont connu une révolution sécante, c’est-à-dire qui a coupé leur histoire en deux.  La France en 1789, la Russie en 1917, la Chine en 1949. Or, dans le cas de la Chine et de la France, cette révolution a donné lieu à un nouveau régime qui n’a jamais été aboli. Au contraire, en Russie, le nouveau régime a été aboli en 1991. Ce qui donne un avantage à la Russie : en effet, dans la mentalité russe et dans la mémoire de l’État post-communiste, le fil a été renoué avec le passé monarchiste tzariste. Ce qui permet  d’associer dans la même continuité historique la Russie des Tzars, la Russie soviétique et la Russie actuelle. D’où la notion vivante de « Russie éternelle ». Sur ce point précis, les Russes ne sont pas schizophrènes ! 

En France, en revanche, nous sommes schizophrènes : l’idéologie dominante pense implicitement la France comme associée à la ”république” apparue en 1789, en méprisant, en dévalorisant par fanatisme idéologique latent, l’immense période de la royauté sacrée née à Reims pendant laquelle s’est véritablement construite la France. Napoléon a bien essayé de regrouper l’héritage royal et l’héritage révolutionnaire, mais il a échoué ou plutôt à moitié réussi.  De sorte qu’aujourd’hui, comme l’a dit Jean Raspail dans un article du Figaro qui a fait scandale, nous avons « la Nation contre la République ».  Cela est très grave, parce que, dans la mentalité officielle, l’État français se pense de manière idéologique et non pas ethnique. Comme si la France avait commencé en 1789. Et comme si la « Grande Révolution » était l’acte fondateur symbolique du peuple français, à l’image de la Déclaration d’indépendance américaine. En ce sens, la France s’auto-mutile de son passé et de son identité ethnique, ce qui autorise à penser que n’importe qui peut devenir Français comme n’importe qui peut devenir Américain . Cela explique en partie la folie des élites politiques françaises qui ouvrent le pays à toutes les immigrations invasives et accordent la nationalité à tout le monde, ce qui ne pourra déboucher que sur la disparition pure et simple de la France, par oubli tragique de la notion d’identité ethnique, que Napoléon acceptait parfaitement.

Les Russes, en revanche – comme d’ailleurs les Japonais et les Chinois – ont cette chance de penser leur propre pays comme une nation, comme un ensemble ethnique plus que comme un régime politique. La Russie actuelle n’envisage pas son acte fondateur avec la naissance du régime soviétique. Ce dernier, par un marxisme-lénisisme ou un trotskysme universalistes inspirés par la Révolution française, risquait d’abolir la notion ethnique de « russe » au profit de la notion purement abstraite et idéologique de « soviétique ». Heureusement pour les Russes, ce n’est pas ce qui s’est produit.  La notion de patrie, avec sa dimension ethnique et sa continuité historique multiséculaire, est restée la plus forte. En France, malheureusement, la « république », notion abstraite et idéologique, passe avant la « patrie », notion historique, concrète et charnelle.

NOTES.

(1) Officiellement, la France (qui succède à la Gaule) naît comme nation et comme État avec le baptème et le sacre de son premier roi, Clovis (Chlodoveigh, selon la dénomination franque germanique) à Reims, en l’an 496, soit 20 ans après la fin de l’Empire romain d’Occident, donc après la fin de l’Antiquité, selon la chronologie traditionnelle.  Pendant treize siècles, tous les Rois de France seront sacrés à Reims, sans discontinuer. En 1996, la République française fut obligée, à regret, d’accepter une modeste célébration des 1.500 ans de la France en tant qu’État. Ce dernier est donc le plus ancien des États-nations européens. Le second plus ancien État-nation européen constitué est la Russie.

 

III LA SITUATION ACTUELLE DE LA RUSSIE : GULLIVER ENCHAÎNÉ

 

L’impression que je ressens est que, comme Gulliver enchaîné par les nains pendant son sommeil, la Russie ne profite pas des forces immenses qui sont les siennes et semble trop dépendante de faiblesses qu’elle tarde à corriger. Permettez-moi  de brosser une analyse critique de votre pays, certainement imparfaite, mais destinée à vous faire réagir.

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Tout d’abord, a Russie est-elle en deuil de l’URSS ?

La chute et le démantèlement de l’URSS a surpris et choqué beaucoup de Russes qui ont ressenti comme l’effondrement d’un Empire. Son remplacement par la CEI (la Communauté des États Indépendants) n’était qu’un petit lot de consolation. M. Poutine a qualifié la fin de l’URSS de grande catastrophe. Il est évident que cet événement a choqué le nationalisme et la fierté impériale russes, tout comme la décolonisation avait heurté les sensibilités attachées à l’ « Empire français » et au « British Empire ».

Gorbatchev lui-même, au cours d’une émission diffusée le 20 mai 2012 par la cinquième chaîne publique française, a reconnu qu’il désirait moderniser et démocratiser l’URSS mais certainement pas aboutir à la fin de l’Union soviétique. Au passage, il a violemment fustigé et critiqué Boris Eltsine, le traitant d’arriviste obsédé par le pouvoir personnel ; mais il n’a pas dit un mot sur Vladimir Poutine. Il n’a pas non plus évoqué sa prestation publicitaire pour la marque française de maroquinerie de luxe Vuitton...

L’URSS s’est en fait effondrée d’elle-même et les Russes ont eu beaucoup de chance d’échapper à la guerre civile, au moment du putsh raté de 1991. Mitterrand, alors au pouvoir en France, était lui aussi affolé à l’idée de la fin de l’URSS et de la réunification allemande après la chute du rideau de fer. C’était le seul dirigeant occidental à ne pas souhaiter la disparition du bloc communiste, qui était pour lui un facteur de stabilité et d’équilibre contre la toute-puissance américaine et le retour d’une Allemagne unie.

 En réalité, l’Union soviétique était gangrénée de l’intérieur et ne pouvait que disparaître, comme d’ailleurs tout le « système socialiste » qui s’effritait depuis les années 80 et qui ne pouvait pas résister à l’offensive culturelle américano-occidentale ni à l’économie de marché que la Chine elle-même venait d’adopter. Le système des États ”socialistes” fermés était ingérable. Mais la fin du bloc soviétique pouvait aussi être une chance : parce qu’elle signifiait un retour des nations ethniques en Europe. Malheureusement, il n’est pas certain que cette chance ait été saisie.   

Ce qui semble le plus incroyable à un Français, c’est que les Russes aient pu maintenir un système communiste si longtemps (70 ans) alors qu’il y avait chez les élites russes beaucoup moins de communistes ou de vrais marxistes qu’en France ! Cela fait partie des paradoxes de l’Histoire.

Au final, la dispartition de l’URSS fut-elle une bonne chose pour la Russie ? Et l’éclatement de l’Empire ottoman fut-il une bonne chose pour la Turquie ? Difficile de répondre à cette question ; une chose est sûre : l’URSS n’était plus viable. La Russie, en effet, aurait eu à gérer le poids de populations allogènes et de peuples-satellites qui auraient posé encore plus de problèmes que n’en posent ceux du Caucase. L’immense superficie actuelle de la Russie est bien suffisante pour lui assurer puissance, influence et prospérité.   

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Abordons maintenant les faiblesses et les forces  de la Russie.

En premier lieu, l’état de santé de sa population laisse fortement à désirer, notamment à cause de l’alccolisme. L’espérance de vie y est  inférieure à celle de l’Occident, et même à celui de l’ancien régime soviétique ; le système sanitaire n’est pas performant pour la majorité de la population, et souvent même moins bon que celui de l’Union soviétique pour les classes pauvres. L’extrême richesse des millionnaires moscovites et la vitrine de la mégapole de Moscou qui  rivalise avec New-York, Paris, Berlin, Londres ou Shanghaï ne parviennent pas à cacher une trop grande pauvreté  d’une  partie de la population et l’émergence insuffisante d’une classe moyenne aisée. Les campagnes et les petites villes de l’immense territoire de la Fédération de Russie sont toujours dans un état de dénuement impensable pour un pays qui se veut “développé ”. Les conditions de vie des soldats de l’armée russe, notamment des conscrits, ne sont pas reluisantes. Les personnes âgées et les retraités vivent souvent dans des conditions très difficiles.

 La faiblesse la plus préoccupante de la Russie concerne sa démographie. Et ce point est capital, pour l’avenir de n’importe quel peuple. C’est beaucoup plus grave que les problèmes économiques, politiques, militaires, etc. La Russie perd chaque année plus d’un million d’habitants parce qu’elle ne fait plus assez d’enfants. Qu’est-ce sera la Russie à la fin du XXIe siècle, si les Russes disparaissent peu à peu, parce qu’ils ne se reproduisent pas ? Elle ne sera plus qu’un souvenir pour les peuples dominants du futur. Cela dit, cette terrible maladie du suicide démographique touche tous les pays blancs dans le monde. Et en Europe de l’Ouest en premier lieu. N’oublions pas qu’un vide se remplit par un plein. Un peuple qui a un immense territoire et qui ne se reproduit pas suffisamment est nécesairement condamné à se faire envahir, submerger, remplacer.

Une autre faiblesse de la Russie est qu’elle ne parvient pas à protéger ses frontières sibériennes d’une lente et insidieuse invasion par des migrants chinois. Les Russes ne doivent jamais perdre de vue (et certains d’entre eux l’oublient) que la Chine est structurellement sa rivale, voire son ennemie, et qu’elle vise, à moyen terme, à s’approprier les richesses de la Sibérie orientale et d’y mener une immigration clandestine. Les Chinois pillent les technologies des Blancs, et notamment des Russes dans les domaines militaires et spatiaux.  Les Russes qui, par sentiment anti-occidental (un sentiment que je comprends parfaitement par ailleurs) s’imaginent que la Chine est leur indéfectible alliée, se trompent lourdement. La Chine est un très vieux joueur de go, qui ne joue que pour elle.

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Abordons maintenant la notion de « guerre culturelle » que j’avais développée en France dans plusieurs de mes livres.  Perdre cette guerre culturelle serait une catastrophe pour la Russie.

La guerre culturelle est aussi importante, voire plus, que la guerre militaire et la guerre économique. La force d’un peuple, d’une nation, c’est son âme, sa mentalité, son identité ethno-culturelle, avant ses armées, ses laboratoires et ses usines. En ce sens, le rayonnement culturel russe comme la résistance culturelle russe sont insuffisants. L’URSS avait essayé de construire une politique culturelle offensive mais c’était autour des thèmes polico-idéologiques du communisme soviétique, donc c’était maladroit et voué à l’échec face à l’artillerie sophistiquée de la guerre culturelle mondiale menée par l’Occident sous la direction des USA. 

En tout cas, il est vraiment dommage et, pour moi, inacceptable, que la télévision et les médias audiovisuels russes relayent massivement, dans les séries TV, les musiques, etc. la sous-culture américanomorphes, de manière souvent pire encore que ce qui se pratique en France. C’est un très mauvais moyen de former la jeunesse

Il faut bien prendre conscience que l’imprégnation culturelle d’un certain décadentisme occidental peut avoir des conséquenses irréparables : par exemple diffuser les idéologies du métissage, de l’ethnomasochisme, de la xénophilie, de l’homophilie, de l’art dégénéré et pseudo-créatif qui sont toutes des poisons qui, si on les bloque pas, détruiront l’identité de votre peuple, comme ils sont en train de ronger celles des autres peuples blancs.    

Certes, et c’est un bon point, la société russe résiste (notamment avec l’opposition aux Gay Prides) mais insuffisamment. Car les médias russes sont beaucoup trop imprégnés par les virus culturels.  J’insiste sur le danger considérable pour votre Russie de l’idéologie multiraciale, pseudo-tolérante, importée d’Occident. Ne suivez pas l’exemple de l’Europe occidentale. Cette mentalité maladive, inspirée par une fausse conception des Droits de l’Homme,  ouvre la porte à l’islamisation et à la colonisation de peuplement par des masses allogènes. Ce qui est paradoxal, puisque l’islam est puritain et opposé à toutes les libertés. Mais toute décadence est paradoxale.  

En lisant en traduction française la presse russe, j’ai bien compris qu’un certain nombre d’idées empoisonnées pénétraient la Russie. Celles-là même qui, paradoxalement,  parties des pays d’Occident  sont en train de les détruire. Une intelligentsia moscovite  petersbourgeoise, essayant d’imiter les imbéciles de Saint-Germain-des-Prés, aimerait que la Russie soit plus « ouverte », plus « tolérante », se félicite que les équipes sportives russes puissent accueillir des athlètes d’origine « multicolore » etc. Ils en appellent, tout en sourire, au recul d’une certaine identité russe – et blanche. Ils détestent le nationalisme russe « obtus ». Ils communient dans l’ « antiracisme », nouvelle religion suicidaire de l’Occident. Au fond, ils détestent la Russie elle-même et son identité. Le même scénario qu’en France se reproduit : xénophilie et ethnomasochisme. Le poisson pourrit par la tête. 

Bien sûr, le mal, le virus, sont chez vous les Russes bien moins avancés que chez moi en France. Mais enfin, ils progressent, subrepticement. Et si vous les laissez progresser, ils vous dévoreront.

Cette intelligentsia, qui fait de la subversion culturelle (beaucoup plus dangereuse que la subversion politique) s’avance masquée. Je me demande si le pouvoir du Kremlin a bien conscience que les enjeux métapolitiques et culturels sont encore plus importants que les enjeux politiques. 

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J’aborde maintenant la question de l’ économie de la Russie : on peut la traiter d’ « économie déséquilibrée ».

Le régime de M. Eltsine a trop rapidement privatisé des pans du secteur public et a jeté l’économie dans le chaos. Il a favorisé une oligarchie financière spéculative qui est toujours une catastrophe pour une économie. Surtout qu’une partie de cette oligarchie s’est formée non pas à partir d’industriels compétents, d’entrepreneurs  hardis mais sur un vivier d’anciens apparatchiks du régime soviétique qui cherchaient avant tout à se partager un gâteau plutôt qu’à moderniser et à développer l’économie russe.  L’arrivée de Vladimir Poutine, en 2000, a marqué l’arrêt de ce chaos et la remise en ordre de l’État et de l’économie. Mais le travail est insuffisant et  loin d’être terminé :  l’économie russe est beaucoup trop aux mains de clans d’intérêts dirigés par des néo-féodalités. Ce système sclérosant est  un frein au développement. De plus, il a tendance à trop concentrer l’économie sur le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) et des matières premières au détriment d’une expansion industrielle dans tous les secteurs, notamment de pointe.

Ce qui manque à la Russie, c’est une « classe d’entrepreneurs », pour reprendre le concept de Joseph Schumpeter, comme en disposent les USA, le Japon, l’Europe de l’Ouest et maintenant le Brésil et la Chine. Et il ne s’agit pas seulement de grandes entreprises : les économies puissantes dépendant d ‘un tissu de petites et moyennes entreprises innovantes et exportatrices. C’est ce qui fait que la Russie dépend trop des pays asiatiques et occidentaux pour ses importations. La Russie exporte des matières premières mais importe des produits manufacturés, ce qui pas sain à terme.

La Russie connaît d’énormes “bulles socio-économiques” qui l’apparentent à un pays du tiers monde, à côté d’autres bulles technologiques qui en font un pays hyper-développé. De ce point de vue, il y a une parenté entre la Russie, l’Inde, le Brésil et la Chine. Les services publics et les infrastructures, en particulier de transport, laissent à désirer. L’économie russe est très (et trop) dépendante des matières premières pétro-gazières, mais celles-ci lui ont permis d’assainir les finances de l’État fédéral. Après un fort déclin, à la suite de la chute du régime soviétique, l’industrie russe de pointe se redresse, notamment dans les domaines aéronautiques, spatiaux et militaires. Mais c’est insuffisant.

Le tissu industriel russe est beaucoup trop faible et dépendant des investissements étrangers et des importations. L’industrie de biens de consommation et l’innovation dans le secteur manufacturier et dans l’économie numérique sont nettement inférieurs à ce qu’on peut attendre d’une ”grande puissance”. Il en va de même de la recherche et de la formation d’ingénieurs. De plus, un trop grand nombre de jeunes cerveaux russes s’expatrient en Occident. La puissance du secteur des hydrocarbures (qui est une sorte de drogue financière et qui ne durera pas éternellement) a trop fait négliger le développement d’un tissu économique diversifié comme celui des USA ou celui que la Chine est en train de se constituer.  

  Sur le plan économique, la Russie compte trop sur ses ressources naturelles immenses, mais qui sont nécessairement épuisables, et n’a pas assez développé l’innovation industrielle et technologique, où elle est surclassée par les autres grands ensemble mondiaux. C’est d’autant plus dommage que la Russie possède un important capital scientifique et inventif, lié à son génie propre.  Alors qu’elle n’est pas handicapée comme l’Europe de l’Ouest, les USA ou le Japon par des coûts de productions salariaux trop élevés, la Russie, depuis la fin du régime soviétique, n’en a pas profité pour créer des industries classiques ou innovantes exportatrices. Elle a laissé la Chine le faire à sa place.  

La Russie souffre d’un aussi d’un « déséquilibre économique géographique »  Des zones hyper-développées côtoient des zones sous-développées, comme en Inde, au Brésil, au Mexique, en Chine par exemple. Cette situation est inconnue à un tel degré en Europe occidentale ou en Amérique du Nord. Bien sûr, cela est à mettre au compte de l’immensité du territoire et de la rigueur du climat.  Mais il est capital pour les Russes de régler ce problème.

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La Russie est aussi minée par la corruption, comme d’ailleurs la majorité des pays du monde, notamment les « émergents ». Cette corruption de l’administration et des élites nuit à l’efficacité et à la puissance. Pour deux raisons : elle constitue un prélèvement sur le PIB et renchérit les investissements ; elle freine une action efficace de l’administration. Les mafias sont insuffisamment combattues et les pouvoirs centraux et locaux se trouvent en prise avec des luttes de clans et d’intérêts financiers particuliers. Tout cela a un effet paralysant qui nuit à l’intérêt général. Ces pratiques sont un frein redoutable à l’essor économique de la Russie.

Autre point grave : les gouvernements russes ont laissé se dégrader l’environnement naturel de leur immense pays, sans aucun souci écologique.  Tout cela par négligence et intérêt pour le seul court terme. Sur ce point là aussi, les choses devront changer.  

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Fin 1991, la Russie a perdu le quart de ce qu’était le territoire de l’URSS et la moitié de son ancienne population, ce qui n’est pas un mal, pour des raisons ethniques. Mais elle reste, avec 17 millions de Km2 étalés sur 9 fuseaux horaires, le plus vaste pays du monde.  Mais, par rapport à son territoire largement vide, la Russie est sous-peuplée ; elle est menacée par son déclin démographique et le risque d’une invasion migratoire, en provenance du sud et du sud-est.  Une Sibérie vide attirera le plein chinois.

La Russie bénéficie d’une chance : ses ressources fossiles, pétro-gazières. Elles lui permettent d’accumuler un puissant capital financier pour investir dans la création d’industries à haute valeur ajoutée, dans les infrastructures intérieures, la recherche-développement, l’élévation du niveau de vie populaire. Mais attention à ne pas suivre la trace des monarchies pétrolières arabes, qui n’investissent que dans du vent, par exemple des achats de prestige d’hôtels de luxe à Londres ou à Paris ou dans le tourisme, qui est un secteur économique volatil et fragile.

 

Une autre force de la Russie réside dans la qualité de son potentiel humain, notamment de ses élites scientifiques. Mais, attention, ce potentiel est très menacé par l’exil des jeunes chercheurs et ingénieurs , notamment vers les Etats-Unis où ils sont bien mieux payés. Il faut noter que la France connaît le même problème, mais pour une autre raison : le chômage et une pression fiscale insupportable.

Une autre force de la Russie réside dans son arsenal nucléaire, qui lui confère un poids international très important, puisqu’elle toujours la seconde puissance dans ce domaine. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que l’arme nucléaire n’est qu’une composante parmi beaucoup d’autres de la puissance. À quoi sert de posséder des vecteurs nucléaires contre un ennemi improbable lorsque, par exemple, comme la France, on se laisse envahir par le bas, par une immigration de peuplement incontrôlée en provenance du monde arabo-musulman et de l’Afrique ?

La Russie bénéficie aussi du dynamisme de son industrie militaire et spatiale, mais qui peut être mis en péril par un déficit en matière informatique. Pour résumer, on pourrait dire que la stabilité et le renouveau de puissance de la Russie sont encore fragiles et instables. Ils reposent principalement sur les ressources pétro–gazières, sur une certaine remise en ordre par le régime de M. Poutine qui a réussi à cristalliser un  sentiment patriotique et une majorité populaire autour du parti Russie Unie.

Beaucoup de mes amis russes critiquent le régime de M. Poutine. En tant que Français, il serais malvenu que je porte un jugement sur ce dernier. Mais que diraient-ils si leur pays était dirigé par les politiciens décadents, anti-patriotiques, pleutres, obsédés par la préférence étrangère, que nous connaissons en France ?
Mais c’est la question sociale qui menace le plus la stabilité du régime actuel de la Russie et son renouveau. Pour restaurer sa force et accomplir son destin, la Russie ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale d’injustice sociale et de lutte des classes.  

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Abordons maintenant le problème américain et la politique étrangère russe.

La politique du gouvernement américain d’encercler la Russie et de l’empêcher d’émerger comme une grande puissance comparable à ce que fut l’URSS est parfaitement normale et compréhensible. Il ne faut pas la diaboliser et la juger de manière morale. Il faut simplement la combattre, comme un joueur d’échec combat un autre joueur d’échec.

Les gouvernements américains, habitués à l’idée de super-puissance thalassocratique, ont toujours eu peur des grands ensembles continentaux, notamment la Russie et la Chine. Ainsi que d’une éventuelle Europe péninsulaire unie. C’est le jeu. Ils se comportent avec la Russie comme ils se comportaient avec l’URSS. À l’époque, d’ailleurs, l’anticommunisme n’était qu’une « dérivation », selon le concept de Vilfredo Pareto, un prétexte pour endiguer la puissance russe. Car les Américains n’avaient absolument pas peur du ”communisme” en tant que tel. Les choses n’ont pas changé avec la fin de l’URSS. Contrairement à beaucoup d’analystes un peu naïfs, je pense que la « guerre froide » existera toujours parce qu’elle est dans la nature des rapports géostratégiques de puissance. C’est d’ailleurs une bonne chose car cela excite la saine compétition entre les hommes et les nations et évite la ”guerre chaude”. Une guerre froide de basse intensité a repris entre la Russie et les USA qui, fondamentalement, refusent un monde multipolaire. 

Le bouclier anti-missile proposé par les Américains en Europe centrale, soi disant pour parer à une menace iranienne, est un piège hypocrite. Mais cette tentative d’encerclement et de neutralisation de la Russie par les USA est beaucoup moins préoccupante que la menace islamique qui pèse sur le Caucase – et dont, d’ailleurs, Washington se réjouit. La politique américaine est très hypocrite : elle dit viser la « stabilité » et la paix, mais en fait, ne cesse de créer le désordre et l’instabilité. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Syrie, toujours sous le prétexte de promouvoir la ”démocratie”.

Pour contrer l’ ”impérialisme unilatéral américain”, ou plutôt, en évitant la langue de bois, la puissance géo-économique et géostratégique des USA, la Russie participe à l’ensemble pluricontinental nommé le BRICS (Brésil, Russie, Inde , Chine, auquel on pense à adjoindre assez artificiellement l’ Afrique du Sud.) Ce sont ce qu’on appelle les « pays émergents ». Mais la Russie doit se méfier. Surtout de la Chine qui est le cas même de ce qu’on peut appeler un faux allié

Dans les crises lybienne, syrienne et iranienne, le gouvernement russe, parfois soutenu par la Chine, a toujours eu soin de prendre une position exactement contraire à celle des pays occidentaux, comme du temps de la guerre froide. Mais cette posture est sans avenir : les pays arabo-musulmans et le Moyen-Orient sont ingérables. Ce sera toujours un bourbier. À mon sens, les pays de l’Union européenne comme la Russie devraient avoir une attitude de neutralité et d’indifférence.

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Parlons maintenant d’une autre question sensible. Le quotidien Le Figaro prêtait récemment à M. Poutine le désir à terme de voir l’Ukraine et la Biélorussie de nouveau rejoindre la Russie comme du temps de l’URSS. Je n’oserais pas me prononcer si cela est possible ou non, mais une telle ambition semble très difficile à réaliser. Certes, Kiev est un centre historique de création de la Russie, une partie de la population ukrainienne se sent russe et l’autre pas du tout. L’Ukraine est en tout cas un État instable, fragile, désuni. Les tensions entre  les gouvernements russes et ukrainiens sur le gaz, sur la base de Sébastopol ne sont pas prêtes de s’apaiser.

Un Anschluss de la Russie sur l’Ukraine (beaucoup moins sur la Biélorussie) créerait une crise internationale et rendrait  les USA et l’Otan furieux. Certains pensent qu’il faudrait se diriger vers une partition de l’Ukraine, où la partie qui se sent russe rejoindrait la Russie dans une nouvelle République autonome et où l’autre partie formerait un nouvel État indépendant. Je n’ai pas, en tant que Français,  la pétention de me prononcer sur ce point, qui est, malgré tout, un détail. Je n’ai pas à m’interférer dans ce genre de petites querelles. Comme le voyait déjà Aristote, les États multinationaux sont difficilement viables. J’ai par exemple à Paris des amis ukrainiens, parfaitement bilingues et russophones mais qui font preuve d’une russophobie qui m’a surpris.

Ce qui m’a choqué, c’est que la notion fondamentale de « race blanche » ne semblait pas les effleurer. Exactement comme les accrochages stupides entre Irlandais et Britanniques, Basques, Catalans, Espagnols, Wallons, Flamands, Corses et j’en passe, il y a des dizaines de cas en Europe. Le micro-nationalisme, par ailleurs aveugle à l‘invasion ethnique extérieure,  mobilise les sensibilités de ce qu’il faut qualifier d’esprits faibles.    

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Les analystes de la CIA, relayés par la presse française, ont formulé un pronostic : le régime actuel russe, dominé par Mr. Poutine est plus ou moins despotique et ressemble à celui des Tzars. Il va s’effondrer, face à une révolte populaire

Plusieurs think tanks américains, relayés par les médias français, prédisent que le régime ” autoritariste” et ”anti-démocratique” de M. Poutine finira par s’effondrer, à la manière des autocraties arabes. Car il existerait une opposition de plus en plus puissante, une ”aspiration démocratique” que le pouvoir affaibli du Kremlin, entaché en outre d’illégitimité, ne pourrait plus longtemps contenir. C’est ainsi qu’on prédit une sorte de nouvelle révolution en Russie, une ”révolution orange”, qui renversera le ”système Poutine”. Ce dernier serait installé sur une poudrière. 

Cette analyse est-elle vraie ou correspond-elle à un souhait des milieux dirigeants occidentaux ? Je pencherais pour la seconde hypothèse. Ce n’est pas du tout le souçi du bien-être du peuple russe qui anime ces milieux intellectuels, politiques et journalistiques. Ils sont, plus simplement, très inquiets et furieux des aspects nationalistes de l’actuel régime russe, qui ne s’aligne pas à 100% sur la politique américano-occidentale et qui développe des valeurs contraires à la vulgate idéologique cosmopolite des élites ”démocratiques” européennes et américaines.

Que diraient ces milieux si le Kremlin suivait mes recommandations ? (voir plus loin). Ils ne seraient plus animés par l’antipathie mais saisis par l’horreur. En effet, selon moi, la politique  poutinienne manque de vigueur et de détermination par bien des aspects, notamment sur le plan crucial de la préservation et le développement de l’homogénéité ethnique russe.

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Voici en réalité ce qui s’est produit : après l’effondrement de l’URSS et la fin du régime communiste, les sphères dirigeantes de l’Ouest avaient espéré voir apparaître, avec la fin de la guerre froide et l’installation de M. Eltsine au pouvoir, une Russie soumise, devenue une simple puissance régionale, sans ambitions géopolitiques, un nouveau marché ouvert et un fournisseur docile de matières premières.

Mais l’avènement, avec M. Poutine, d’un régime qui entendait refaire de la Russie une grande puissance fut une douche froide, une immense déception. Tout est donc entrepris (jusque, probablement, au financement de l’opposition) pour renverser le régime actuel. Ce n’est pas tant l’avenir de la ”démocratie” pour le peuple russe qui importe que le souçi d’empêcher tout nationalisme russe, tout retout au statut de grande puissance.

Bien entendu, dans cette entreprise, des pays qui furent jadis dans l’orbe soviétique, comme la Pologne et les pays Balte, ont joué à fond la carte pro-US, pro-OTAN et anti-russe. Sous prétexte qu’ils étaient toujours menacés par l’impérialisme russe. Soyons sérieux : cet argument est aussi stupide que si la France prétendait qu’elle était toujours menacée par le militarisme allemand  ou l’Irlande par une invasion anglaise.

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Le pouvoir russe n’a pas admis l’intervention de l’Otan en Libye, pilotée par la France, pour renverser Kadhafi, qui outrepassait l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU. D’autant moins que la Libye s’apprêtait à signer un important contrat d’armement avec la Russie. La position du Kremlin est assez juste : les interventions des Occidentaux en faveur des « révolutions arabes » (soit directement par bombardements ou commandos au sol, soit indirecterment par livraison d’armes ou activités des services secrets) pour instaurer la Sainte Démocratie ont été d’une rare stupidité et complètement contre-productives. Comme en Irak, elles ont abouti à  installer une guerre civile endémique et à mettre les islamistes au pouvoir. Et si c’était précisément se demandent certains, ce que cherchait, avec machiavélisme,  le pouvoir américain ?

En Syrie (où la Russie utilise la base navale de Tartous), je ne puis qu’approuver la position de la Russie à l’heure où j’écris ces lignes en août 2012 : les effusions de sang sont dans les deux camps – comme toujours dans les pays arabes et moyen-orientaux –  mais la rebellion contre Bachar El Assad fut provoquée et armée à la fois par l’Arabie saoudite et les monarchies islamiques, par une Europe de l’Ouest naïve et stupide  (« démocratie ! ») et par le cynisme de l’administration américaine. La seule position correcte, destinée de plus à protéger les chrétiens d’Orient, fut celle de la diplomatie russe, beaucoup plus réaliste que celle des Occidentaux, dont le bellicisme stupide et irréfléchi aboutit à installer partout l’islamisme. Cet islam qu’ils aiment tant et qui, avec l’immigration afro-maghrébine, envahit l’Europe de l’Ouest, ne suscite aucune réaction de défense sur leur propre territoire ancestral. Ahuries par la religion fallacieuse des Droits de l’Homme (qui n’a rien à voir avec les véritables Droits de l’Homme de 1789) et par un culte néo-totalitaire, orwellien, de la « démocratie », les élites politiques de l’Union européenne suivent une stratégie globale suicidaire. La Russie y échappe encore. Pour combien de temps ? Imiter l’Occident et l’Union européenne serait pour votre pays une catastrophe.     

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Vladimir Poutine essaie de redonner à la Russie un statut militaire de grande puissance mondiale, qu’elle avait perdue avec la fin de l’Union soviétique. En février 2012, il a annoncé un programme de réarmement portant sur plus de 700 milliards d’euros, ce qui est très positif à la fois pour l’économie et l’industrialisation, mais aussi pour retrouver un statut international crédible. Cet objectif est très important pour l’ensemble des Européens. Il est fondamental que la Russie redevienne une grande puissance militaire internationale.  Mais elle ne pourra le redevenir qu’à deux conditions : 1) remise en ordre de l’armée russe, qui présente de graves dysfonctionnements 2) Construction d’une base industrielle et technologique en coopération avec les industries d’Europe de l’Ouest. De ce point de vue, l’achat à la France de navires de guerre de type Mistral est une des rares bonnes choses qu’on peut noter et qui a fait furieusement enrager le Pentagone.  Il avait existé jadis un programme, après la chute du communisme, de fabrication d’avions de combat communs entre Sukhoï  et Dassault. Voilà le genre de pistes qu’il faudrait relancer.

 IV  QUEL  PROGRAMME POLITIQUE POUR LA RUSSIE ?   

La Russie ne souffre pas du tout d’un ”déficit démocratique” comme le croient certains intellectuels russes qui veulent imiter l’Occident sans le connaître. La Russie souffre d’orientations et de pratiques intérieures inappropriées et de mauvaises habitudes, notamment bureaucratiques, mais aussi de désordres dans l’organisation, de laisser-aller et de corruption. Il serait catastrophique de singer les institutions politiques pseudo-démocratiques des pays de l’Union européenne et encore moins l’idéologie déficiente qui les anime.  Conserver un pouvoir fort est essentiel pour tout peuple. Sa légitimité, selon mon maître Aristote, repose « moins sur sa forme que sur les décisions qu’il prend ». Et, toujours selon lui, « les bonnes décisions politiques sont celles qui défendent l’intérêt de la Cité et non pas celui des hommes qui les prennent ». Examinons donc quels conseils je pourrais donner si le Kremlin me chargeait de définir globalement la politique de la Russie dans les trente ans à venir. Ils sont de même inspiration que ceux que j’ai donné à mes compatriotes dans mon essait Mon Programme récemment paru en France.    

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La première chose, la plus importante, c’est le fondement anthropologique, bien avant l’économie, la technologie ou la géopolitique. Un peuple est fait d’êtres humains apparentés, femmes et hommes, pas d’une masse indistincte.  Si j’avais un mémorandum à remettre au Kremlin, je commencerais ainsi, par cette indication fondamentale : « ne suivez surtout pas l’exemple de la France et des Européens de l’Ouest . Rejetez l’idéologie multiraciale et de l’hospitalité envers les migrants–envahisseurs afro-asiatiques, dont l’islam est la bannière. Rejettez cette fausse interprétation des Droits de l’Homme. Préserver l’identité ethnique et anthropologique du peuple russe et sa reproduction doit être votre priorité absolue, avant même la puissance et la prospérité économique. Car l’arbre ne vit et ne meurt que par la santé de ses racines. » 

Voici les principaux objectifs d’une stratégie globale pour le pouvoir russe :   

1)  Politique d’immigration zéro

Aucune tolérance envers une immigration afro-asiatique. Pas de ”pompe aspirante” : aucune aide sociale ou autre pour les étrangers, expulsion immédiate des clandestins. Pas de suppression des visas, même pour les ressortissants de l’Union européenne. Limitation de l’obtention de la nationalité russe. Lutte contre l’émigration chinoise en Extrême-Orient russe.

2) Relancer la natalité russe

  Instaurer une politique familiale volontariste et audacieuse avec l’objectif que les naissances dépassent le nombre de décès, ce qui n’est pas le cas. Deux méthodes pour cela : un système généreux d’allocations familiales et un prêt d’État immobilier aux jeunes ménages avec remboursement dégressif.  

3) Restaurer la santé publique

Améliorez les hôpitaux, rémunérez mieux le personnel, augmentez les taxes sur l’alcool, réprimez avec sévérité l’ivresse publique.

4) Simplifier l’administration

Divisez par deux le nombre de fonctionnaires, rationalisez les ministères. Simplifiez toutes les procédures administratives, beaucoup trop lourdes, pour les investissements privés.

5) Lancer une grande politique anti-corruption.

La corruption ou les fraudes  sont  très souvent provoquée par des rémunérations trop basses. La corruption gangrène l’administration russe. Mais lutter contre la corruption est très difficile parce qu’il faut des magistrats et des policiers incorruptibles, ce qui est rarement le cas.  Donc, vous devez créer un corps spécial « anti-corruption », muni de pouvoirs importants, sélectionné par le patriotisme et très bien rémunéré.  

Les deux seuls moyens connus de lutter contre la corrution sont de revaloriser fortement les bas salaires des fonctionnaires et d’appliquer des sanctions très lourdes, dont par exemple la révocation immédiate et sans indemnités même en cas de corruption légère.

6) Développer la Sibérie de manière volontariste.

Actuellement, la Sibérie est exploitée de manière anarchique et sans respect de l’environnement. Pourtant, avec toutes ses ressources naturelles, y compris minières, elle est potentiellement le Far East de la Russie et de l’Europe.

7) Améliorer les infrastructures routières et ferroviaires

C’est la condition indispensable pour attirer les investissements. Votre  réseau routier et ferroviaire n’est pas au niveau. Ne laissez pas la Chine et la Corée du Sud faire seule des partenariats industriels avec l’Europe pour les TGV

8)  Multiplier les accords de coopération bilatérale avec l’Europe

Par exemple, dans les domaines militaire et spatial, comme cela s’est fait avec la participation spatiale russe au programme européen de lanceurs de satellites et les accords franco-russes de construction de navires militaire.

 9) Développer  une économie innovante, créatrice d’emplois et exportatrice.

Limitez les impôts et les prélèvements sur les entreprises N’empruntez pas sur les marchés mondiaux, mais ne levez que des emprunts nationaux, par bons du Trésor, sans créanciers internationaux et surtout pas chinois. Réinvestissez systématiquement les bénéfices des exportations d’hydrocarbures dans les secteurs de haute technologie et dans la recherche.

 10) Préservation de l’environnement naturel et développement de l’industrie nucléaire

 Surtout sans céder à l’idéologie écologiste (qui n’a rien d’écologique), relancez la filière nucléaire russe.

11) Politique culturelle défensive et offensive.

Pour lutter contre l’invasion de la sous-culture américanomorphe, notamment audiovisuelle (Tv, cinéma, musiques, etc.) qui se déverse sur la jeunesse, l’État russe doit encourager les productions et créations russes originales et aussi essayer de les vendre et de les exporter dans le monde entier, et en particulier en Europe. Il n’est pas normal qu’en Europe de l’Ouest, il n’y ait pratiquement aucune production audiovisuelle diffusée en provenance de Russie. Vous devez aussi créer en Europe des institutions pour faire apprendre et diffuser la langue russe. Est-il normal qu’en France il y ait plus de gens qui apprennent le mandarin chinois ou l’arabe que le russe ? 

12) Éducation de la jeunesse. Politique d’’excellence en matière d’éducation.

Maintenir et développer un système éducatif d’excellence et très sélectif. Il doit être disciplinaire et surtout ne pas être pollué par le contre-exemple du laxisme de l’Europe de l’Ouest. Dès l’école primaire puis secondaire. Développer, dans l’enseignement supérieur, un filière d’excellence en économie. D’une manière générale, il faut porter l’effort sur la haute technologie, les sciences, la recherche.

13) Politique de défense.

Investir au maximum dans l’exportation militaire et le spatial.  Passer à une armée de métier, professionnelle, sans service militaire ni conscrits, plus réduite en nombre mais mieux équipée. Réduire le tonnage d’une marine de guerre obsolète et construire de vrais porte-avions, en coopération avec la France. Passez des partenariats avec les avionneurs européens, notamment français et suédois. Influez pour un accord d’achat mutuel d’équipements militaires russo-européen, hors USA.

14) Politique étrangère et orientation diplomatique globale

La Russie doit concentrer tous ses efforts, selon une stratégie de joueur d’échec : non pas à s’opposer systématiquement à la stratégie de Washington de manière défensive, mais faire semblant de l’ignorer ; non pas chercher une alliance avec la Chine qui joue une carte machiavélienne. Mais proposer à l’Europe, notamment à l’Allemagne et à la France, des partenariats concrets sur de grands projets, technologiques, industriels et de coopération militaire. 

L’Euro-Russie, telle que je la conseillerais au Kremlin, viserait à proposer à l’Union européenne une alliance militaro-industrielle globale destinée à remplacer l’OTAN. Mais en le faisant de manière progressive et souple, habile. L’essentiel est d’avoir un objectif final, quelles que soient les voies pour y parvenir.

 Interrompez toutes les négociations avec les Américains pour les réductions de l’arsenal nucléaire. Car c’est un marché de dupes, une ruse. L’administration américaine cherche tout simplement à désarmer la Russie sans avoir la moindre intention de se désarmer elle-même.

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Dans tous les domaines, les chantiers sont énormes, vu l’immensité du territoire. D’où la nécessité d’avoir un pouvoir fort, beaucoup plus que dans les pays d’Europe de l’Ouest. Qu’est-ce qu’un bon pouvoir fort ?

Tout d’abord, ce n’est pas un pouvoir anti-démocratique, injuste ou despotique. C’est au contraire un pouvoir juste, parfaitement honnête, sans corruption, où les dirigeants oeuvrent pour leur patrie, pas pour leurs intérêts. Le modèle du bon pouvoir fort, c’est le Général De Gaulle. Le communisme soviétique n’était pas un pouvoir fort, mais un mauvais pouvoir fort. Ce n’est pas une raison pour choisir un pouvoir faible.

Ensuite, un bon pouvoir fort est celui qui agit rapidement et clairement, qui décide vite. ll ne se laisse pas influencer par les lobbies, paralyser par les clans politiciens ou affairistes. Et puis, surtout dans une nation fédérale immense comme la Russie, il sait s’imposer aux pouvoirs régionaux et éviter que ces derniers ne se transforment en féodalités.

CONCLUSION

Les mêmes institutions ne sont pas adaptables à tous. Vous, Russes, vous ne devez pas copier l’Occident mais rester autonomes, originaux. Vous devez simplement respecter le principe aristotélicien selon lequel l’autorité du pouvoir central doit  d’abord rechercher le bien du peuple et la puissance de la Cité – ou de la nation. 

Et puis,  en dernière instance, la force et la durée reposent dans une nation sur la qualité des chefs, force de caractère, courage, abnégation, patriotisme, intelligence, intuition, force de travail. Et notamment sur la capacité du Chef de l’État à mobiliser, à galvaniser le peuple, à le motiver. Et ceci est d’autant plus vrai que la nation est grande. Mais cela ne se décrète pas. C’est le hasard de l’histoire qui le décide.

***

Les Russes ne doivent pas se laisser impressionner par les leçons de morale et de démocratie donnés par l’Occident, c’est-à-dire par les politiciens, les idéologues et les journalistes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Car en matière de démocratie, si l’on prend le cas de l’Union européenne, il y a de quoi rire : l’Union européenne est une bureaucratie non élue qui impose aux peuples européens un régime contraire à leurs intérêt. Et notamment qui organise, de manière que l’on peut qualifier de criminelle, l’immigration de peuplement, c’est-à-dire l’invasion de l’Europe. Cette accusation est valide contre tous les gouvernements français de droite ou de gauche qui se sont succédés depuis trente ans.   Les donneurs de leçons voient la paille dans l’œil des autres mais non point la poutre qui est dans le leur.   

Quoiqu’il en soit, il est, à mon avis, de l’intérêt de tous les peuples européens ou d’origine européenne que la Russie soit, au XXIe siècle, la première puissance mondiale blanche.  Les États-Unis, et maintenant l’Europe de l’Ouest avec la catastrophique immigration de peuplement (remplacement de population) ne sont déjà plus au sens strict des puissances blanches, des nations blanches. La Chine, l’Inde, le Japon, etc., en revanche, restent globalement  des puissances mono-ethniques.

L’idée d’une Terre pacifique est une utopie grandiose mais stupide. Les peuples blancs auront toujours besoin d’une entente entre eux, surtout au XXIe siècle. En ce sens, comme je l’ai toujours dit, l’ethnopolique est plus importante que la géopolitique.  L’idée universaliste (communiste-bolchévique ou capitaliste-occidentale) d’une humanité unie est irréalisable et contraire à la nature humaine. Car la nature humaine est fondée sur le principe d’hétérogénéité compétitive et agressive, comme tout le reste du vivant.

 ***

 La Russie est dans le même bain que toutes les nations blanches : affronter le déclin, se redresser et entamer la renaissance. Pour cela, la Russie (la partie saine et consciente des Russes) porte une grande responsabilité. Car elle représente une part fondamentale de l’humanité blanche, autrement dit européenne. Les Etats-Unis ne sont pas un ennemi mais un adversaire, comme je l’ai souvent dit. La vision ethnopolique du monde et non plus strictement géopolitique suppose une sorte d’alliance, dont les formes restent à construire. L’avenir, surtout dans un monde globalisé (c’est paradoxal) appartient aux races, aux peuples, aux liens ethno-biologiques et culturels, plus que jamais.

Il faut réléchir à ce concept d’Eurosibérie, que mon ami Pavel Toulaev m’a demandé de transformer en Eurorussie, à juste titre :  l’union stratégique, de la Bretagne au détroît de Behring de tous les peuples-souche de même sang, débarassés des parasites et des envahisseurs. Y compris avec les populations blanches américaines (les vraies).  Quelle idée, me direz-vous ! Quel rêve de fou ! Mais les idées aujourd’hui impensables seront peut-être réalisées demain, toute l’histoire humaine n’est-elle pas un chemin de fous, une route imprévisible ?        

 ***

 En dépit des maux dont elle souffre, la Russie est tout de même un pays où la conscience ethnique et la résistance à l’invasion migratoire est très nettement plus marquée qu’en Europe, et où les forces de résistance et de reconquête existent et peuvent parfaitement l’emporter. La jeunesse, malgré les efforts effrénés de l’Occident pour la corrompre par tous les moyens, reste tout de même nettement plus saine qu’ici. C’est aussi le pays où les forces nationalistes et identitaires sont les plus nombreuses et les mieux organisées. En France, mes idées choquent, elles sont considérées comme dangereuses, donc réprimées. Pas en Russie où je puis écrire et parler en toute liberté. Les Russes sont un peuple malade, comme les autres peuples européens et blancs en général, mais on a l’impression que la conscience de la maladie et la volonté de guérir y sont plus têtues qu’ailleurs. C’est pour cela que je prône une alliance entre les mouvements identitaires russes et ouest-européens, afin d’éviter que les identitaires russes ne se replient sur eux-mêmes. À condition évidemment d’éviter les folklores ridicules et passéistes. La Russie doit être le centre de la reconquête et de la révolution. Tel sera le sens de la nouvelle Révolution russe.

GF.

 

dimanche, 17 février 2013

Rébellion n°57

Parution de Rébellion n°57
 
Edito : Et nozigue, où qu'on va ? 
Réflexion : Rébellion, comme une éclaircie dans un paysage politique blême par Claude Karnoouh

Dossier géopolitique du Proche-Orient :
Intro : la marche vers la guerre globale.
Gouverner  le Proche-Orient par le chaos.  
Entretien avec Georges Corm. 
Retour sur la campagne de Syrie par Jean de Lavaur.
A. Chauprade et les dynamiques internes de la Syrie. 
 Entretien avec Mère Agnès-Mariam de la Croix 
Entretien avec Ayssar Midani 
Entretien avec Madhi Darius Nazemroya. 

 Entretien avec Jean-Michel Vernochet et chronique de son livre " Iran la destruction nécessaire".
Média : Rencontre avec le Cercle des Volontaires par Pablito Waal 
Chronique livre sur la guerilla. 
 
Numéro de 44 pages au même prix. 
 
Disponible pour 4 euros auprès de 
Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 

http://rebellion.hautetfort.com/

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lundi, 11 février 2013

De l'autisme judiciaire...

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De l'autisme judiciaire...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à l'étrange politique pénale mise en oeuvre par la minstre de la justice, Christiane Taubira, et ses affidés...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

De l'autisme judiciaire

Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

La preuve ? Voici, pour les dernières semaines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)