vendredi, 13 septembre 2013
Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix
La recherche d'un prétexte à tout prix...
par Eric Dénécé
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Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse d'Eric Dénécé, spécialiste des questions de renseignement et ancien analyste Secrétariat Général de la Défense Nationale, qui anime depuis quelques années les travaux du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Eric Dénécé a récemment publié La face cachée des « révolutions » arabes (Ellipses, 2012) et Les services de renseignement français sont-ils nuls ? (Ellipse, 2012).
Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix
La coalition réunissant les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar vient de franchir un nouveau pas dans sa volonté d'intervenir en Syrie afin de renverser le régime de Bachar El-Assad. Utilisant ses énormes moyens de communication, elle vient de lancer une vaste campagne d'intoxication de l'opinion internationale afin de la convaincre que Damas a utilisé l'arme chimique contre son peuple, commettant ainsi un véritable crime contre l'humanité et méritant « d'être puni ».
Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui de ces affirmations. Au contraire, de nombreux éléments conduisent à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes. Ces mensonges médiatiques et politiques ne sont que des prétextes. Ils rappellent les tristes souvenirs du Kosovo (1999), d'Irak (2003) et de Libye (2010) et ont pour but de justifier une intervention militaire afin de renverser un régime laïque, jugé hostile par les Etats-Unis - car allié de l'Iran et ennemi d'Israël - et impie par les monarchies wahhabites d'Arabie saoudite et du Qatar. Il est particulièrement affligeant de voir la France participer à une telle mascarade.
La falsification des faits
Depuis deux ans, des informations très contradictoires et souvent fausses parviennent en Europe sur ce qui se passe actuellement en Syrie. Il est ainsi difficile de comprendre quelle est la situation exacte dans ce pays. Certes, le régime syrien n'est pas un modèle démocratique, mais tout est mis en œuvre par ses adversaires afin de noircir le tableau, dans le but d'assurer le soutien de l'opinion internationale à l'opposition extérieure et de justifier les mesures prises à son encontre, dans l'espoir d'accélérer sa chute.
Cette falsification des faits dissimule systématiquement à l'opinion mondiale les éléments favorables au régime :
- le soutien qu'une grande partie de la population syrienne - principalement les sunnites modérés et les minorités (chrétiens, druzes, chiites, kurdes) - continue d'apporter à Bachar El-Assad, car elle préfère de loin le régime actuel - parfois par défaut - au chaos et à l'instauration de l'islam radical ;
- le fait que l'opposition intérieure, historique et démocratique, a clairement fait le choix d'une transition négociée et qu'elle est, de ce fait, ignorée par les pays occidentaux ;
- la solidité militaire du régime : aucune défection majeure n'a été observée dans l'armée, les services de sécurité, l'administration et le corps diplomatique et Damas est toujours capable d'organiser des manœuvres militaires majeures ;
- son large soutien international. L'alliance avec la Russie, la Chine, l'Iran et le Hezbollah libanais ne s'est pas fissurée et la majorité des Etats du monde s'est déclarée opposée à des frappes militaires, apportant son soutien total aux deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU - Russie et Chine - qui ont clairement indiqué qu'ils n'autoriseraient pas une action armée contre la Syrie. Rappelons également que le régime syrien n'a été à ce jour l'objet d'aucune condamnation internationale formelle et demeure à la tête d'un Etat membre à part entière de la communauté internationale ;
- le refus délibéré des Occidentaux, de leurs alliés et de la rébellion de parvenir à une solution négociée. En effet, tout a été fait pour radicaliser les positions des ultras de Damas en posant comme préalable le départ sans condition du président Bachar.
Au contraire, l'opposition extérieure, dont on cherche à nous faire croire qu'elle est LA solution, ne dispose d'aucune légitimité et demeure très éloignée des idéaux démocratiques qu'elle prétend promouvoir, en raison de ses options idéologiques très influencées par l'islam radical.
De plus, la rébellion syrienne est fragmentée entre :
- une opposition politique extérieure groupée autour des Frères musulmans, essentiellement contrôlée par le Qatar et la Turquie ;
- une « Armée syrienne libre » (ASL), composée d'officiers et d'hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent, pour la plupart, consignés dans des camps militaires faute d'avoir donné des gages d'islamisme suffisants au parti islamiste turc AKP. Son action militaire est insignifiante ;
- des combattants étrangers, salafistes, qui constituent sa frange la plus active et la plus violente, financés et soutenus par les Occidentaux, la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite.
Ainsi, la Syrie connaît, depuis deux ans, une situation de guerre civile et des affrontements sans merci. Comme dans tous les conflits, les victimes collatérales des combats sont nombreuses, ainsi que les atrocités. Toutefois, les grands médias internationaux qui donnent le ton - qui appartiennent tous aux pays hostiles à la Syrie - cherchent à donner l'impression que les exactions, massacres et meurtres sont exclusivement le fait du régime et de son armée.
Si certaines milices fidèles au régime ont commis des exactions, cela ne saurait en aucun cas dissimuler les innombrables crimes de guerre qui sont chaque jour, depuis deux, ans l'œuvre de la rébellion, et dont sont victimes la population syrienne fidèle au régime, les minorités religieuses et les forces de sécurité. Ce fait est systématique passé sous silence. Pire, les nombreux actes de barbarie des djihadistes soutenus par l'Occident, la Turquie et les monarchies wahhabites sont même souvent attribués au régime lui-même, pour le décrédibiliser davantage.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), principale source des médias sur les victimes de la « répression », est une structure totalement inféodée à la rébellion, crée par les Frères musulmans à Londres. Les informations qu'il diffuse relèvent de la pure propagande et n'ont donc aucune valeur ni objectivité. S'y référer est erroné et illustre l'ignorance crasse ou de la désinformation délibérée des médias.
Enfin, face à ce Mainstream médiatique tentant de faire croire que le Bien est du côté de la rébellion et de ses alliés afin d'emporter l'adhésion de l'opinion, toute tentative de vouloir rétablir un minimum d'objectivité au sujet de ce conflit est immédiatement assimilée à la défense du régime.
Les objectifs véritables d'une intervention en Syrie
Dès lors, on est en droit de s'interroger sur les raisons réelles de cet acharnement contre Bachar Al-Assad et d'en rechercher les enjeux inavoués. Il en existe au moins trois :
- casser l'alliance de la Syrie avec l'Iran ; le dossier iranien conditionne largement la gestion internationale de la crise syrienne. En effet, depuis trois décennies, Damas est l'allié de l'Iran, pays phare de « l'axe du mal » décrété par Washington, que les Américains cherchent à affaiblir par tous les moyens, tant en raison de son programme nucléaire, de son soutien au Hezbollah libanais, que de son influence régionale grandissante ;
- rompre « l'axe chiite » qui relie Damas, Bagdad, Téhéran et le Hezbollah, qui est une source de profonde inquiétude pour les monarchies du Golfe qui sont, ne l'oublions pas, des régimes autocratiques et qui abritent d'importantes minorités chiites. Ainsi, Ryad et Doha ont désigné le régime iranien comme l'ennemi à abattre. Elles veulent la chute du régime syrien anti-wahhabite et pro-russe, afin de transformer la Syrie en base arrière pour reconquérir l'Irak - majoritairement chiite - et déstabiliser l'Iran. Elles cherchent aussi à liquider le Hezbollah libanais. En cela, leur agenda se confond avec celui de Washington ;
- détruire les fondements de l'Etat-nation laïc syrien pour le remplacer par un régime islamiste. Cela signifie livrer Damas aux forces wahhabites et salafistes favorables aux pétromonarchies du Golfe, ce qui signifie l'éclatement du pays en plusieurs entités en guerre entre elles ou, pire, l'asservissement voire le massacre des minorités non sunnites.
Ces objectifs non avoués n'ont pas été jusqu'ici atteints et ne le seront pas tant qu'existera le soutien sino-russe et tant que l'axe Damas-Téhéran ne se disloquera pas.
Le faux prétexte des armes chimiques
Face à la résistance de l'Etat syrien et de ses soutiens, la coalition américano-wahhabite a décidé d'employer les grands moyens afin de faire basculer l'opinion et de justifier une intervention militaire : accuser Damas de recourir aux armes chimiques contre sa propre population.
Une première tentative a été entreprise en avril dernier. Malheureusement, l'enquête des inspecteurs de l'ONU a révélé que l'usage d'armes chimiques était le fait de la rébellion. Ce rapport n'allant pas dans le sens que souhaitait la coalition américano-wahhabite, il a été immédiatement enterré. Seul le courage de Carla del Ponte a permis de révéler le pot aux roses. Notons cependant que les « médias qui donnent le ton » se sont empressés de ne pas lui accorder l'accès à leur antenne et que cette enquête a été largement passée sous silence.
Les événements du 21 août dernier semblent clairement relever de la même logique. Une nouvelle fois, de nombreux éléments conduisent à penser qu'il s'agit d'un montage total, d'une nouvelle campagne de grande envergure pour déstabiliser le régime :
- le bombardement a eu lieu dans la banlieue de Damas, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Or, nous savons tous que les gaz sont volatils et auraient pu atteindre celui-ci. L'armée syrienne n'aurait jamais fait cela sauf à vouloir liquider son président !
- les vecteurs utilisés, présentés par la presse, ne ressemblent à aucun missile en service dans l'armée syrienne, ni même à aucun modèle connu. Cela pourrait confirmer leur origine artisanale, donc terroriste ;
- de plus, des inspecteurs de l'ONU étaient alors présents à Damas et disposaient des moyens d'enquête adéquats pour confondre immédiatement le régime ;
- les vidéos présentées ne prouvent rien, certaines sont même de grossières mises en scène ;
- enfin, le régime, qui reconquiert peu à peu les zones tenues par la rébellion, savait pertinemment que l'emploi d'armes chimiques était une « ligne rouge » à ne pas franchir, car cela déclencherait immédiatement une intervention militaire occidentale. Dès lors, pourquoi aurait-il pris in tel risque ?
Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui la « culpabilité » de l'armée syrienne. Au contraire, tout conduit à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes, car contrairement à ce qui est avancé par la note déclassifiée publiée par le gouvernement français, les capacités chimiques des terroristes sont avérées :
- en Irak (d'où proviennent une partie des djihadistes de la rébellion syrienne), les autorités ont démantelé début juin 2013 une cellule d'Al-Qaida qui préparait des armes chimiques. Trois laboratoires ont été trouvés à Bagdad et dans ses environs avec des produits précurseurs et des modes opératoires de fabrication de gaz sarin et moutarde ;
- en Syrie, le Front Al-Nosra est suspecté avoir lancé des attaques au chlore en mars 2013 qui auraient causé la mort de 26 Syriens dont 16 militaires ;
- pour sa part, Al-Qaida a procédé en 2007 une douzaine d'attaques du même type à Bagdad et dans les provinces d'Anbar et de Diyala, ce qui a causé la mort de 32 Irakiens et en a blessé 600 autres. En 2002, des vidéos montrant des expérimentations d'armes chimiques sur des chiens ont été trouvées dans le camp de Darunta, près de la ville de Jalalabad, en Afghanistan.
Les errements de la politique étrangère française
A l'occasion cet imbroglio politico-médiatique dans lequel ses intérêts stratégiques ne sont pas en jeu, le gouvernement français mène une politique incompréhensible pour nos concitoyens comme pour l'étranger.
Depuis deux ans, la France, par le biais de ses services spéciaux, - comme d'ailleurs les Américains, les Britanniques et les Turcs - entraîne les rebelles syriens et leur fournit une assistance logistique et technique, laissant l'Arabie saoudite et le Qatar les approvisionner en armes et en munitions.
Ainsi, la situation syrienne place la France devant ses contradictions. Nous luttons contre les djihadistes au Mali, après les avoir aidés à prendre le pouvoir à Tripoli - en raison de l'intervention inconsidérée de l'OTAN en Libye, en 2011, dans laquelle Paris a joué un rôle clé - et continuons de les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens. Certes le régime de Bachar Al-Assad n'est pas un modèle de démocratie et il servait clairement les intérêts de la minorité alaouite, mais il est infiniment plus « libéral » que les monarchies wahhabites : la Syrie est un Etat laïque où la liberté religieuse existe et où le statut de la femme est respecté. De plus, il convient de rappeler que Damas a participé activement à la lutte contre Al-Qaïda depuis 2002. Pourtant, nous continuons d'être alliés à l'Arabie saoudite et au Qatar, deux Etats parmi les plus réactionnaires du monde arabo-musulman, qui, après avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes partout dans le monde, y compris dans nos banlieues. Certes, notre soutien aux agendas saoudien et qatari se nourrit sans nul doute de l'espoir de quelques contrats d'armement ou pétroliers, ou de prêts financiers pour résoudre une crise que nos gouvernants semblent incapables de juguler.
Une question mérite donc d'être posée : la France a-t-elle encore une politique étrangère ou fait-elle celle du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis ? Depuis la présidence de Nicolas Sarkozy la France aligne ses positions internationales sur celles des Etats-Unis et a perdu, de ce fait, l'énorme capital de sympathie que la politique du général de Gaulle - non ingérence dans les affaires intérieures des Etats et défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes - lui avait constitué.
Si les élections de mai 2012 ont amené un nouveau président, la politique étrangère n'a pas changé. En fait, nous observons depuis plusieurs années la conversion progressive d'une partie des élites françaises - de droite comme de gauche - aux thèses néoconservatrices américaines : supériorité de l'Occident, néocolonialisme, ordre moral, apologie de l'emploi de la force ...
Surtout, un fait nouveau doit être mis en lumière : la tentative maladroite des plus hautes autorités de l'Etat de manipuler la production des services de renseignement afin d'influer sur l'opinion publique et de provoquer un vote favorable des parlementaires. Ce type de manœuvre avait été conduit par Washington et Londres afin de justifier l'invasion de l'Irak en 2003, avant d'être dénoncé. Onze ans plus tard, le gouvernement recourt au même artifice grossier et éculé pour justifier ses choix diplomatiques et militaires. Compte tenu de la faiblesse des arguments présentés dans la note gouvernementale - qui n'est pas, rappelons-le, une note des services -, celle-ci ne sera d'aucune influence sur la presse et l'opinion. En revanche, par sa présentation, elle contribue à décrédibiliser le travail des services de renseignement, manipulés à leur insu dans cette affaire.
Le mépris des politiques français à l'égard des services est connu. Est-ce un hasard si cette affaire survient alors que l'actuel ministre des Affaires étrangères est celui-là même qui, en 1985, alors qu'il était chef du gouvernement, a fort élégamment « ouvert le parapluie », clamant son absence de responsabilité à l'occasion de l'affaire du Rainbow Warrior ?
Une chose au moins est sûre : une remise à plat de notre position à l'égard de la Syrie et de notre politique étrangère s'impose, car « errare humanum est, perseverare diabolicum ».
Eric Dénécé (Centre français de recherche sur le renseignement, 6 septembre 2013)
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jeudi, 12 septembre 2013
Syrie : Hollande et le double désaveu
Syrie : Hollande et le double désaveu
Jean Bonnevey et Raoul Fougax
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lundi, 09 septembre 2013
Mériguet et Van Hemelryck à Radio Courtoisie
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dimanche, 08 septembre 2013
La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire
"La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire"...
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Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec le géographe et sociologue Christophe Guilluy, publié cet été dans le quotidien Le Figaro. Christophe Guilluy est l'auteur d'un essai intitulé Fractures françaises (Bourin, 2010) qui a suscité de nombreux commentaires lors de sa publication. Cet essai, devenu introuvable, sera réédité début octobre chez Flammarion, dans la collection de poche Champs.
LE FIGARO. - Vous êtes classé à gauche mais vous êtes adulé par la droite. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Christophe GUILLUY.- Je ne suis pas un chercheur classique. Ma ligne de conduite depuis quinze ans a toujours été de penser la société par le bas et de prendre au sérieux ce que font, disent et pensent les catégories populaires. Je ne juge pas. Je ne crois pas non plus à la posture de l’intellectuel qui influence l’opinion publique. Je ne crois pas non plus à l’influence du discours politique sur l’opinion. C’est même l’inverse qui se passe. Ce que j’appelle la nouvelle géographie sociale a pour ambition de décrire l’émergence de nouvelles catégories sociales sur l’ensemble des territoires.
Selon vous, la mondialisation joue un rôle fondamental dans les fractures françaises. Pourquoi ?
La mondialisation a un impact énorme sur la recomposition des classes sociales en restructurant socialement et économiquement les territoires. Les politiques, les intellectuels et les chercheurs ont la vue faussée. Ils chaussent les lunettes des années 1980 pour analyser une situation qui n’a aujourd’hui plus rien à voir. Par exemple, beaucoup sont encore dans la mythologie des classes moyennes façon Trente Glorieuses. Mais à partir des années 1980, un élément semble dysfonctionner : les banlieues. Dans les années 1970, on avait assisté à l’émergence d’une classe moyenne, c’est la France pavillonnaire.
Vous avez théorisé la coexistence de deux France avec, d’une part, la France des métropoles et de l’autre la France périphérique.
On peut en effet diviser schématiquement la France en deux : la France périphérique, que certains ont dénommée mal à propos France périurbaine, est cette zone qui regroupe aussi bien des petites villes que des campagnes. De l’autre côté, il y a les métropoles, complètement branchées sur la mondialisation, sur les secteurs économiques de pointe avec de l’emploi très qualifié. Ces métropoles se retrouvent dans toutes régions de France. Bien évidemment, cela induit une recomposition sociale et démographique de tous ces espaces. En se désindustrialisant, les villes ont besoin de beaucoup moins d’employés et d’ouvriers mais de davantage de cadres. C’est ce qu’on appelle la gentrification des grandes villes, avec un embourgeoisement à grande vitesse.
Mais en même temps que cet embourgeoisement, il y a aussi dans les métropoles un renforcement des populations immigrées.
Au moment même où l’ensemble du parc immobilier des grandes villes est en train de se « gentrifier », l’immobilier social, les HLM, le dernier parc accessible aux catégories populaires de ces métropoles, s’est spécialisé dans l’accueil des populations immigrées. On assiste à l’émergence de « villes monde » très inégalitaires où se regroupent avec d’un côté des cadres, et de l’autre des catégories précaires issues de l’immigration. Dans ces espaces, les gens sont tous mobiles, aussi bien les cadres que les immigrés. Surtout, ils sont là où tout se passe, où se crée l’emploi. Tout le monde dans ces métropoles en profite, y compris les banlieues et les immigrés. Bien sûr cela va à l’encontre de la mythologie de la banlieue ghetto où tout est figé. Dans les zones urbaines sensibles, il y a une vraie mobilité : les gens arrivent et partent.
Pourtant le parc immobilier social se veut universel ?
La fonction du parc social n’est plus la même que dans les années 1970. Aujourd’hui, les HLM servent de sas entre le Nord et le Sud. C’est une chose fondamentale que beaucoup ont voulu, consciemment ou non, occulter : il y a une vraie mobilité dans les banlieues. Alors qu’on nous explique que tout est catastrophique dans ces quartiers, on s’aperçoit que les dernières phases d’ascension économique dans les milieux populaires se produisent dans les catégories immigrées des grandes métropoles. Si elles réussissent, ce n’est pas parce qu’elles ont bénéficié d’une discrimination positive, mais d’abord parce qu’elles sont là où tout se passe.
La France se dirige-t-elle vers le multiculturalisme ?
La France a un immense problème où l’on passe d’un modèle assimilationniste républicain à un modèle multiculturel de fait, et donc pas assumé. Or, les politiques parlent républicain mais pensent multiculturel. Dans la réalité, les politiques ne pilotent plus vraiment les choses. Quel que soit le discours venu d’en haut, qu’il soit de gauche ou de droite, les gens d’en bas agissent. La bipolarisation droite-gauche n’existe plus en milieu populaire. Elle est surjouée par les politiques et les catégories supérieures bien intégrées mais ne correspond plus à grand-chose pour les classes populaires.
Les classes populaires ne sont donc plus ce qu’elles étaient…
Dans les nouvelles classes populaires on retrouve les ouvriers, les employés, mais aussi les petits paysans, les petits indépendants. Il existe une France de la fragilité sociale. On a eu l’idée d’en faire un indicateur en croisant plusieurs critères comme le chômage, les temps partiel, les propriétaires précaires, etc. Ce nouvel indicateur mesure la réalité de la France qui a du mal à boucler les fins de mois, cette population qui vit avec environ 1 000 euros par mois. Et si on y ajoute les retraités et les jeunes, cela forme un ensemble qui représente près de 65 % de la population française. La majorité de ce pays est donc structurée sociologiquement autour de ces catégories modestes. Le gros problème, c’est que pour la première fois dans l’histoire, les catégories populaires ne vivent plus là où se crée la richesse.
Avec 65 % de la population en périphérie, peut-on parler de ségrégation ?
Avant, les ouvriers étaient intégrés économiquement donc culturellement et politiquement. Aujourd’hui, le projet économique des élites n’intègre plus l’ensemble de ces catégories modestes. Ce qui ne veut pas dire non plus que le pays ne fonctionne pas mais le paradoxe est que la France fonctionne sans eux puisque deux tiers du PIB est réalisé dans les grandes métropoles dont ils sont exclus. C’est sans doute le problème social, démocratique, culturel et donc politique majeur : on ne comprend rien ni à la montée du Front national ni de l’abstention si on ne comprend pas cette évolution.
Selon vous, le Front national est donc le premier parti populaire de France ?
La sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l’UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plutôt protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l’inverse de jeunes, d’actifs et de très peu de retraités. Le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu’ils sont peu diplômés. Il y a derrière l’idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s’ils avaient été diplômés, ils n’auraient pas voté FN.
Les électeurs seraient donc plus subtils que les sociologues et les politologues… ?
Les Français, contrairement à ce que disent les élites, ont une analyse très fine de ce qu’est devenue la société française parce qu’ils la vivent dans leur chair. Cela fait trente ans qu’on leur dit qu’ils vont bénéficier, eux aussi, de la mondialisation et du multiculturalisme alors même qu’ils en sont exclus. Le diagnostic des classes populaires est rationnel, pertinent et surtout, c’est celui de la majorité. Bien évidemment, le FN ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l’abstention.
Vous avancez aussi l’idée que la question culturelle et identitaire prend une place prépondérante.
Les Français se sont rendu compte que la question sociale a été abandonnée par les classes dirigeantes de droite et de gauche. Cette intuition les amène à penser que dans ce modèle qui ne les intègre plus ni économiquement ni socialement, la question culturelle et identitaire leur apparaît désormais comme essentielle. Cette question chez les électeurs FN est rarement connectée à ce qu’il se passe en banlieue. Or il y a un lien absolu entre la montée de la question identitaire dans les classes populaires « blanches » et l’islamisation des banlieues.
Vaut-il parfois mieux habiter une cité de La Courneuve qu’en Picardie ?
Le paradoxe est qu’une bonne partie des banlieues sensibles est située dans les métropoles, ces zones qui fonctionnent bien mieux que la France périphérique, là où se trouvent les vrais territoires fragiles. Les élites, qui habitent elles dans les métropoles considèrent que la France se résume à des cadres et des jeunes immigrés de banlieue. Ce qui émerge dans cette France périphérique, c’est une contre-société, avec d’autres valeurs, d’autres rapports au travail ou à l’État-providence. Même s’il y a beaucoup de redistribution des métropoles vers la périphérie, le champ des possibles est beaucoup plus restreint avec une mobilité sociale et géographique très faible. C’est pour cette raison que perdre son emploi dans la France périphérique est une catastrophe.
Pourquoi alors l’immigration pose-t-elle problème ?
Ce qui est fascinant, c’est la technicité culturelle des classes populaires et la nullité des élites qui se réduit souvent à raciste/pas raciste. Or, une personne peut être raciste le matin, fraternelle le soir. Tout est ambivalent. La question du rapport à l’autre est la question du village et comment celui-ci sera légué à ses enfants. Il est passé le temps où on présentait l’immigration comme « une chance pour la France ». Ne pas savoir comment va évoluer son village est très anxiogène. La question du rapport à l’autre est totalement universelle et les classes populaires le savent, pas parce qu’elles seraient plus intelligentes mais parce qu’elles en ont le vécu.
Marine Le Pen qui défend la France des invisibles, vous la voyez comme une récupération de vos thèses ?
Je ne me suis jamais posé la question de la récupération. Un chercheur doit rester froid même si je vois très bien à qui mes travaux peuvent servir. Mais après c’est faire de la politique, ce que je ne veux pas. Dans la France périphérique, les concurrents sont aujourd’hui l’UMP et le FN. Pour la gauche, c’est plus compliqué. Les deux vainqueurs de l’élection présidentielle de 2012 sont en réalité Patrick Buisson et Terra Nova, ce think-tank de gauche qui avait théorisé pour la gauche la nécessité de miser d’abord sur le vote immigré comme réservoir de voix potentielles pour le PS. La présidentielle, c’est le seul scrutin où les classes populaires se déplacent encore et où la question identitaire est la plus forte. Sarkozy a joué le « petit Blanc », la peur de l’arrivée de la gauche qui signifierait davantage d’islamisation et d’immigration. Mais la gauche a joué en parallèle le même jeu en misant sur le « petit Noir » ou le « petit Arabe ». Le jeu de la gauche a été d’affoler les minorités ethniques contre le danger fascisant du maintien au pouvoir de Sarkozy et Buisson. On a pu croire un temps que Hollande a joué les classes populaires alors qu’en fait c’est la note Terra Nova qui leur servait de stratégie. Dans les deux camps, les stratégies se sont révélées payantes même si c’est Hollande qui a gagné. Le discours Terra Nova en banlieue s’est révélé très efficace quand on voit les scores obtenus. Près de 90 % des Français musulmans ont voté Hollande au second tour.
La notion même de classe populaire a donc fortement évolué.
Il y a un commun des classes populaires qui fait exploser les définitions existantes du peuple. Symboliquement, il s’est produit un retour en arrière de deux siècles. Avec la révolution industrielle, on a fait venir des paysans pour travailler en usines. Aujourd’hui, on leur demande de repartir à la campagne. Toutes ces raisons expliquent cette fragilisation d’une majorité des habitants et pour laquelle, il n’y a pas réellement de solutions. C’est par le bas qu’on peut désamorcer les conflits identitaires et culturels car c’est là qu’on trouve le diagnostic le plus intelligent. Quand on vit dans ces territoires, on comprend leur complexité. Ce que le bobo qui arrive dans les quartiers populaires ne saisit pas forcément.
Christoph Guilluy (Le Figaro, 19 juillet 2013)
*Christophe Guilluy est un géographe qui travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale. Spécialiste des classes populaires, il a théorisé la coexistence des deux France : la France des métropoles et la France périphérique. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage très remarqué : Fractures françaises.
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jeudi, 05 septembre 2013
Le Midi
Le Midi...
La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 68, septembre - octobre 2013).
Le dossier central est consacré au Midi des troubadours et des cathares. On peut y lire, notamment, des articles de Sophie Cassar ("Le comté de Toulouse"), de Rémi Soulié ("La civilisation de Midi languedocien au XIIe siècle" ; "De Frédéric Mistral au Larzac"), de Bernard Fontaine ("L'implantation de l'hérésie en Languedoc" ; "Le siège de Montségur"), de Martin Aurell ("1213 : Muret, la bataille décisive"), de Pierre de Meuse ("L'inquisition, mythe et réalité" ; "Le catharisme au risque de l'histoire"), de François Fresnay ("Simon de Montfort ") et de Philippe Conrad ("L'hérésie cathare revisitée" ; "Le Midi languedocien, des origines au XXe siècle").
Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec le général Maurice Faivre ("Du Renseignement à l'Histoire") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Le Tsar Alexandre II ou la réforme impossible"), de Michel Lentigny ("La résurrection des Etrusques"), de Michel Ostenc ("Verdi et le Risorgimento") et de Philippe d'Hugues ("L'Europe médiatrice") et la chronique de Péroncel-Hugoz.
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Intellectuels sous l'occupation
INTELLECTUELS SOUS L’OCCUPATION
Pierre Le Vigan
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La fin des Anglo-Saxons ?
USA-GB : La fin des Anglo-Saxons ?
La Syrie a rompu une alliance historique
Jean Bonnevey
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Syrie : la fin du monde anglo-saxon ?
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vendredi, 30 août 2013
Les aléas de la liberté de conscience
Les aléas de la liberté de conscience
Refuser l’objection de conscience face aux réformes sociétales, c’est en revenir au principe totalitaire selon lequel l’État a toujours raison.
Le développement récent des réformes “sociétales” — c’est-à-dire concernant les moeurs, l’éthique, la liberté individuelle, la famille, le couple et les comportements — rend plus légitime encore qu’auparavant un questionnement sur la liberté de conscience et même sur l’objection de conscience. Car tout cela ressort au domaine de l’infiniment discutable, concerne l’intime et les convictions profondes sur ce qu’est un humain, ce qu’il lui faut, ce qu’il doit rechercher.
On peut avoir l’impression que nous sommes justement arrivés au bon moment de l’Histoire pour défendre la liberté de conscience. C’est le nazisme qui en est l’occasion. Voir ces bourreaux qui ont obéi comme des fantassins aveugles à des ordres barbares et qui se trouvaient capables, des dizaines d’années après, de légitimer encore leur allégeance, cela nous a révulsés au point de nous inciter à toujours défendre la conscience individuelle. La hantise du bourreau fidèle aux ordres a même suscité chez nous une méfiance instinctive du côté institutionnel des choses, à ce point que les groupes les plus conformistes se prétendent indépendants d’esprit. Nous vivons à une époque où tout le monde se prend pour Antigone.
Il est donc assez déconcertant de voir les réponses données à ceux qui en appellent à la liberté de conscience, et même à l’objection de conscience, face aux réformes sociétales dont le gouvernement actuel semble s’être fait une spécialité, et particulièrement face au mariage homosexuel. On leur rétorque qu’ils ne sont pas républicains, car allant à l’encontre de l’égalité républicaine, et aussi homophobes, évidemment. Nantis de ces tares rédhibitoires, ils n’ont évidemment pas droit à la décision individuelle, à vrai dire ils n’ont même pas de conscience, puisqu’ils s’opposent à la seule vérité sociopolitique.
Autrement dit, nous retournons subrepticement à ce que le combat antitotalitaire avait réussi à démanteler : le positivisme — c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’État a toujours raison, parce qu’il est l’État. Dans notre cas, il faudrait plutôt dire : ce qui est consacré républicain (progressiste, égalitariste, émancipateur) a toujours raison.
Il faut bien rappeler que la conscience personnelle, celle d’Antigone, celle de l’objection de conscience, représente exactement le contraire du positivisme. Elle présuppose, si elle existe ou plutôt si elle est légitimée (car elle existe même si personne ne la reconnaît), qu’aucune instance supérieure ne peut prétendre avoir toujours raison. Et que le dernier mot, toujours particulier et relatif, revient à la conscience personnelle — ce qui suppose évidemment que l’être humain soit une personne et non un individu programmé par l’État, formaté par l’École.
C’est seulement dans ce cadre que la liberté de conscience existe : si l’idéal républicain, passe au second rang, après la conscience personnelle — autrement dit, si l’on imagine que le progressisme tout-puissant peut être jugé ! Faute de quoi nous en revenons au positivisme, qui était la tare principale des deux totalitarismes, donc du nazisme contre lequel nous ne cessons de lutter.
On ne peut pas porter les antifascistes sur le bouclier de la gloire et ne pas permettre aux maires de récuser le mariage gay en leur âme et conscience. Si la conscience d’Antigone existe et si elle doit être révérée, ce n’est pas seulement pour lutter contre le nazisme et contre les dictateurs exotiques. C’est aussi pour juger les croyances de notre République et dénoncer ses excès, ses abandons, ses lois scélérates. La conscience d’Antigone n’est pas un outil qu’on saisit quand cela nous arrange — pour fustiger Papon ou crier haro sur les accusés des tribunaux internationaux, complices de gouvernements criminels. Et qu’on mettrait sous le boisseau, réclamant dès lors l’obéissance absolue, quand cela nous sied — devant l’égalité républicaine, devant la souveraineté de la pensée d’État. Brandir une théorie pour ses adversaires et la décréter inepte dès qu’elle s’applique à soi : c’est la spécialité des imbéciles, et des idéologues.
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jeudi, 29 août 2013
Dominique Venner y el destino de Europa
Dominique Venner y el destino de Europa
Dominique Venner fue soldado en Argelia cuando ese país era colonia francesa: sirvió tres años (1953-1956) como suboficial en el 4º batallón de cazadores y combatió al FLN en la guerra de montaña; fue condecorado con la Cruz del Combatiente.Luego volvió a Francia y anduvo orbitando en torno a varios movimientos de derecha dura. En 1961, las tropas francesas en Argelia, las mismas que un par de años antes se habían pronunciado para empujar a De Gaulle hacia el poder, se levantaron contra el propio De Gaulle para protestar contra la independencia de la colonia. Fue el golpe del general Salan. El golpe terminó mal y los revoltosos crearon una organización armada: la OAS (Organisation de l’Armée Secrète), que perpetró algunos atentados. En las filas de la OAS formaban, sobre todo, militares en la reserva o en activo. Venner –25 años en este momento– estuvo entre los alevines del movimiento. Se sabe que participó en la organización de la OAS en suelo francés. No se vio implicado en ningún acto terrorista porque fue detenido enseguida: en 1961, y se pasó dieciocho meses en la prisión de La Santé. Después, sin delitos de sangre, fue puesto en libertad. Era 1963. Esa fue toda su experiencia terrorista.
Después Venner volvió a la política marginal, buscando una derecha nacional que no fuera nacionalista. No la encontró. Abandonó toda actividad política antes de 1968. Y se dedicó a escribir. Ciertamente, no era la suya una escritura áulica de poeta encerrado en su torre de marfil: era una literatura comprometida y activista, de reivindicación de principios y de denuncia, que encontraba en el estudio de la Historia una fuente de luz para iluminar la derrota espiritual de Europa. “Autor poco o nada conocido en España”, decían las crónicas. Sí, es verdad. Sin embargo, a los audaces redactores de las páginas de Cultura de nuestros medios les habría bastado teclear su nombre en Google para enterarse de que Venner tenía un libro publicado en español, y además muy reciente: Europa y su destino, en ediciones Áltera, aparecido a finales de 2010. Ahí habrían podido encontrar una fuente muy valiosa de información sobre el personaje. Pero, según parece, nadie se tomó el trabajo.
Lo más interesante de Europa y su destino es que es un libro preparado específicamente para el público español. La mano del hispanista Arnaud Imatz ha seleccionado un conjunto de textos donde abundan las referencias a la Historia de España y la influencia de pensadores como Ortega y Gasset es continua a lo largo de sus páginas. Por otro lado, la selección no puede ser más elocuente sobre el pensamiento de Dominique Venner. Síntesis: en 1914 Europa comenzó una larga guerra civil –es la conocida tesis de Ernst Nolte– de la que surgieron los movimientos totalitarios y que se prolongó durante treinta años; lo que nació de esa guerra letal fue un mundo polarizado en torno a los Estados Unidos y Rusia (la Unión Soviética), como había predicho Tocqueville, y en el que Europa, que había dominado la escena mundial durante cinco siglos, quedaba reducida a mero comparsa.
Después vinieron el hundimiento de la Unión Soviética en 1989 y el colapso del modelo de dominio americano a partir de la guerra de Irak. Hoy Europa sobrevive como una especie de gigante sin alma. Consigna: reconquistar el alma de Europa, tarea en la que Venner atribuye un papel motor a los clásicos griegos y en especial a Homero. Por el camino, largos desarrollos sobre la Guerra Civil española y el franquismo, aceradas críticas del delirio hitleriano, una detallada crónica de la Italia post fascista, proyecciones de fondo sobre la ideología norteamericana y una interesante reflexión sobre la Rusia nacida del desplome soviético. Un libro en el que cada página enseña algo importante.
Contra lo que sostienen las ideologías dominantes, Venner, apoyándose en Max Weber, piensa que no son los intereses económicos los que determinan las ideologías, sino al revés, que son las ideologías, las religiones, los principios, los que determinan las formas económicas. No estamos, pues, viviendo en “el único mundo posible” tras el triunfo del capitalismo globalizado, sino que cualquier nuevo movimiento de conciencia puede transformar la sociedad materialista que hoy conocemos. El autor apuesta por una renovación espiritual de las naciones europeas a partir de su propia identidad. Venner, por sus convicciones personales, no incluye aquí al cristianismo. Sin embargo, la realidad histórica es que no cabe una identidad europea que no sea cristiana. Y eso lo saben bien, por cierto, quienes tratan de descristianizarnos a todo trance. Los mismos que han creado ese mundo chato y mezquino contra el que Venner se rebeló.
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dimanche, 25 août 2013
Numéro 59 de la revue Rébellion
Sortie du numéro 59
de la revue Rébellion
Au sommaire :
- Editorial : Désordem e Progresso
Réflexion : La révolution à déjà commencé.
- Le complexe de la Droite.
-La connerie pour tous.
- Que des ennemis à Droite.
Analyse : Splendeur et misère de l'anticapitalisme de Gauche.
Histoire : Il y a 20 ans, un appel à la résistance ( J.P. Cruse - Vers un Front national)
Philo : La politique comme un art.
Entretien : Louis Dalmas, les fossoyeurs de l'Occident.
Chroniques livres.
Le numéro est disponible contre 4 euros à notre adresse :
Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02
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samedi, 24 août 2013
La France n’est pas un État de droit !
La France n’est pas un État de droit !
J’ai publié, voici quelques années, un livre que j’avais rédigé avec des amis juristes. J’avais décidé de l’appeler « Avancer vers l’État de droit ».
J’avais choisi ce titre parce qu’il me semblait important de rappeler un fait flagrant et grave : la France n’était pas, et n’avait jamais été, un État de droit au sens strict du terme, c’est-à-dire un pays où les principes fondamentaux du droit sont considérés comme ayant été mis au jour, posés depuis là comme une garantie intangible, et respectés.
J’y soulignais la confusion du droit avec la loi qui est de mise dans ce pays depuis plus de deux siècles, et qui explique l’extrême instabilité institutionnelle qui prévaut depuis la Révolution française.
J’avais choisi ce titre aussi parce que j’avais à l’époque encore un mince espoir : pouvoir contribuer à ce que le pays avance, malgré tout, vers un fonctionnement d’État de droit. Depuis, j’ai perdu ce mince espoir. Ce, pour une raison simple : la régression s’est poursuivie et atteint aujourd’hui des proportions cataclysmiques.
Non seulement des droits fondamentaux, tels que le respect de la présomption d’innocence sont sans cesse bafoués, sous la forme des contrôles d’identité et des contrôles routiers incessants, mais les coupables dont il est avéré qu’ils sont coupables ne sont pas condamnés, ou très peu. L’idée, essentielle pour la justice, que le châtiment doit être proportionné par rapport au crime commun se trouve perdue : les condamnations à la perpétuité réelle n’existent pour ainsi dire plus, même pour les assassins récidivistes, et qu’une, deux, trois, cinq personnes de plus soient tuées ne change quasiment rien à la peine qui peut se trouver infligée.
Il existe des cas où un assassin jugé pour un premier assassinat et condamné à une lourde peine n’a pas vu sa peine aggravée lors d’un jugement pour un deuxième assassinat – tout simplement parce que la peine infligée lors du premier jugement était déjà la peine maximale.
On doit noter aussi que des milliers de peines de prison prononcées chaque année ne sont pas exécutées, parfois faute de place dans les prisons, parfois aussi parce que des peines de substitution sont proposées qui, souvent, sont l’équivalent d’une absence de peine.
On doit noter enfin que des peines pourront être décidées en fonction de la situation sociale du prévenu, ou du risque de troubles susceptibles de survenir en cas de condamnation : un chrétien appartenant à la classe moyenne sera plus aisément et plus lourdement condamné que, disons, un musulman venant d’un quartier dit « sensible » dont l’incarcération pourrait déboucher sur des émeutes, des incendies, des mises en état de siège de commissariats ou de quartiers entiers.
On doit ajouter que des pans entiers du système judiciaire sont aux mains d’organisations de gauche ou d’extrême gauche pour qui le criminel est avant tout une victime d’une société injuste et, dès lors, non coupable, ou quasiment non coupable par définition.
Nous en sommes à un stade où on doit dire que la France est un État de non-droit, un État qui, à la faillite économique, ajoute une dislocation sociale graduelle et le spectre d’une faillite morale.
Des livres viennent parfois rappeler cette faillite morale. C’était le cas, voici quelques mois, de « France Orange mécanique ».
C’est le cas aujourd’hui de « Quand la justice crée l’insécurité ». Le titre peut sembler excessif : il ne l’est pas. Le système juridique et judiciaire français crée effectivement l’insécurité, alors que son rôle devrait être inverse. Ce faisant, il contribue à la destruction de la liberté, car il n’est pas de liberté possible sans sécurité des biens et des personnes. Nous sommes tous dans une situation de liberté précaire et provisoire. Cela ne semble pas près de s’arranger.
L’auteur du livre, Xavier Bébin, est secrétaire général de l’Institut pour la justice. C’est un homme qui se bat. Je crains que son combat soit désespéré. Je n’en tiens pas moins à lui dire ici mon profond respect.
Xavier Bébin
Quand la justice
crée l’insécurité
Fayard
306 pages – 19 €
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mercredi, 21 août 2013
L'héritage de Dominique Venner
L'héritage de Dominique Venner
Entretien avec Aliénor Marquet
« Son œuvre ? Des centaines de milliers,
sans doute même des millions d’exemplaires de ses livres,
de ses articles, une revue d’histoire qui va perdurer
au-delà de sa disparition…
Pour ses détracteurs,
il a peut-être “débarrassé le plancher”,
mais il a, à l’évidence,
laissé aux générations futures
de fructueuses munitions»
L’historien et essayiste, ancien combattant de l’Algérie française et fondateur de la Nouvelle Revue d’Histoire (NRH) s’est donné la mort le lendemain de Pentecôte devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, laissant un testament politique dans lequel il appelait à des actions spectaculaires et symboliques pour « ébranler les somnolences », expliquant que « nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes »… De nombreux hommages lui ont été rendus.
Entretien d’Aliénor Marquet avec Philippe Randa qui lui a consacré un chapitre de son livre Ils ont fait la guerre. Les écrivains guerriers, préfacé par Jean Mabire (éditions Déterna, « Documents pour l’Histoire », 3e édition).
Quel souvenir vous a laissé votre première rencontre rencontre avec Dominique Venner ?
Il s’agissait de l’interviewer pour la revue Hommes de Guerre, dirigée par Jean Mabire. Le souvenir d’avoir affaire à quelqu’un qui savait très exactement, très minutieusement, comment devait se dérouler notre entretien. Il avait préparé questions et réponses ; les premières rejoignaient celles que j’avais préparées et donc « l’interview » pour article a été rapidement exécuté… Nous avons pu passer la suite de notre déjeuner dans une discution qui n’a fait que confirmer que Dominique Venner était quelqu’un dont la vision du monde, l’action et la pensée était parfaitement réfléchies, organisées…
Qu’il ait mis fin volontairement à ses jours ne m’étonne donc pas ; c’est dans la droite ligne de son personnage.
Certains qualifient Dominique Venner de « réformateur du nationalisme français » et même de « créateur de l’extrême-droite moderne » ; partagez-vous cet avis ?
Pour ma part, j’ai toujours été plus sensible au Dominique Venner historien que théoricien. Peut-être parce que je ne l’ai pas connu à l’époque où il était engagé politiquement… Je suis même assez surpris que beaucoup l’appréhende comme un théoricien, mais c’est un fait… Si par ailleurs, j’ai eu toujours de très bons contacts avec Dominique Venner, je n’en ai jamais été proche, comme je l’ai été de Jean Mabire, par exemple… Si cela avait été le cas, mon opinion serait sans doute différente.
Vous partagez avec lui une vision européiste pour l’avenir de notre pays… Ne pensez-vous pas que l’Union européenne actuelle a déconsidérée une telle vision ?
La ligne « souverainiste », défendue par un éventail assez large de la classe politique, ne me semble pas être d’un dynamisme remarquable, se contentant généralement de pointer les défaillances évidentes de l’Union européenne actuelle… Étant pour ma part un partisan de l’Europe des régions, je ne peux que reconnaître la justesse de la plupart des critiques émises par les souverainistes, sans adhérer le moins du monde à leur obsession d’un retour au pré carré des Nations… Pour faire une comparaison avec votre prochaine question, c’est comme les critiques que certains émettent sur les religions monotéïstes en prônant un retour à des religions polythéistes mortes, mais qu’ils envisagent pourtant avec le plus grand sérieux de ressusciter.
Êtes-vous choquée par l’endroit choisi par Dominique Venner pour mettre fin à ses jours ?
Dominique Venner a laissé une lettre expliquant qu’il admirait ce lieu de culte, « génie de ses aïeux » et ne voulait en rien choquer les chrétiens, mais « choquer » dans le sens de « réveiller » sa « patrie française et européenne » ; il a demandé à ses proches de comprendre le sens de son geste… Prenons acte de ses intentions. Quant à être fondateur de quoi que ce soit, je ne le crois pas… Nous sommes à une époque où un suicide, quelles qu’en soient les motivations, est perçu comme le simple acte d’un déséquilibré… Comme l’a dit Alain Soral à Nicolas Gauthier dans un entretien paru sur le site Boulevard Voltaire : « L’immense majorité des soumis, n’y verront que “le bon débarras d’un vieux con d’extrême droite” et sont déjà passés à autre chose… » On ne peut, hélas, être plus cyniquement réaliste.
Dominique Venner n’ouvrait pas les colonnes de la NRH à certains auteurs jugés sulfureux… Pensez-vous que l’intérêt de la revue de Venner – qui savait jusqu’où aller trop loin –, n’était pas justement, en ne franchissant pas la ligne rouge, de pouvoir durer et toucher un public « hors milieu » par le biais de sa distribution en kiosque ?
J’ignore absolument tout de la non-collaboration de certains auteurs à sa revue et des motifs pour cela… Qui sont les « On » et de quels droits reprochent-ils les choix de collaboration d’un directeur de publication ? Il est quand même, me semble-t-il « maître et charbonnier chez lui »… Pour ma part, quand j’émets des reproches, c’est sur un texte qui a été publié et non sur ceux qui ne l’ont pas été… Et pour ma part toujours, je juge ce qui a été écrit et non pas par qui cela a été écrit… Les collaborations à la NRH ont été suffisamment éminentes, riches et multiples pour qu’on s’en réjouisse sans chercher chicane sur celles qui n’y ont pas figurées.
Votre politique éditoriale est différente…
J’applique évidemment dans ma politique éditoriale ce que je viens d’expliquer… Libre à ceux que je n’ai pas publié pour des raisons que leur ai indiqué et qui ne regardent qu’eux et moi, d’en penser ce qu’ils veulent… Quant à ceux qui jugent les auteurs ou les œuvres que j’ai ou vais publier dans le futur comme des « provocations », c’est participer à la diabolisation de certains auteurs, de certaines pensées, c’est admettre implicitement qu’on ne peut pas lire certains livres ou certains auteurs pour comprendre le passé ou répondre aux défis du présent, mais simplement pour « faire du buz », selon une expression contemporaine… Si certains me considèrent comme un provocateur, qui puis-je ? Je n’ai pas de temps à perdre avec eux.
Dominique Venner avait ses choix de collaboration, j’ai les miens éditoriaux… Je doute que lui m’ait considéré comme un provocateur, pas plus que je ne l’ai considéré comme d’une trop grande prudence… « On » peut bien penser ça de lui ou de moi… Je doute qu’un tel jugement l’ait beaucoup chagriné de son vivant. Quant à moi, ai-je besoin d’être plus explicite ? Sinon, je peux citer Michel Audiard qui avait des saillies assez justes pour qualifier tous les « On » de France et de Navarre. Et d’ailleurs !
La dichotomie nationaux/nationalistes qu’il avait introduite s’appliquerait donc aussi à la presse et à l’édition ? Et lui, le révolutionnaire, aurait tenu le rôle du national pendant que vous tenez celui du nationaliste ?
Je suis fatigué de l’éternel débat entre « nationaux » et « nationalistes », entre « révolutionnaires » et « réactionnaires », entre « républicains » et « fascistes »… C’est un vocabulaire obsolète qui empêche tout véritable débat et ne correspond plus en rien à notre siècle. Que l’on prenne position sur des débats actuels avec un vocabulaire adapté me semble plus fécond… Quant à savoir si Dominique Venner ou moi-même ou d’autres encore tiennent des « rôles » et quelles sont les différences entre nous, c’est vouloir absolument étiqueter les uns et les autres… L’ennui, avec les étiquettes, c’est qu’elles correspondent rarement à la réalité et n’ont d’autres finalités que réduire l’expression ou la crédibilité de ceux qui en sont victimes… Intéressons-nous à ce qu’écrivent les uns ou les autres, cherchons à en tirer le bon grain utile de l’ivraie stérile… Pour jouer un rôle, il faut être dans une pièce où un maître-d’œuvre distribue justement les rôles… Je ne pense pas que Dominique Venner ait obéi à qui que ce soit pour « jouer » une partition écrite par d’autres… Ce n’est pas mon cas non plus.
Quel regard le professionnel de la presse et de l’édition que vous êtes porte-t-il sur l’œuvre de Dominique Venner ?
Dominique Venner a vécu une époque où les idées qu’il défendait n’étaient pas en « odeur de sainteté politique »… Il n’a donc pas connu la notoriété des plateaux de télévisions et n’a guère été invité dans les grandes universités pour débattre comme tant d’autres auteurs de bien moindre talent… Ce n’est pas le seul dans ce cas ; ses amis et complices Jean Mabire ou Jean Bourdier hier, Alain de Benoist aujourd’hui encore, sont cloués au même pilori d’exclusion… Reste son œuvre. Des centaines de milliers, sans doute même des millions d’exemplaires de ses livres, de ses articles, une revue d’histoire qui va perdurer au-delà de sa disparition… Pour ses détracteurs, il a peut-être « débarrassé le plancher », mais il a, à l’évidence, laissé aux générations futures de fructueuses munitions qui pourraient être d’importance pour « refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes », selon ses derniers désirs exprimés dans sa lettre-testament.
Ils ont fait la guerre. Les Écrivains guerriers, Philippe Randa, collection « Documents pour l’Histoire », éditions Déterna, 304 pages, 31 euros
BON DE COMMANDE
Je souhaite commander :
… ex de Ils ont fait la guerre. Les Écrivains guerriers (31 euros)
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dimanche, 21 juillet 2013
Hommage à Jean Guenot
Hommage à Jean Guenot
Marc Laudelout
Il est notre vétéran du célinisme. Né en 1928 (quelques années avant Alméras, Gibault, Hanrez et Godard), Jean Guenot est l’un des derniers célinistes à avoir rencontré le grand fauve. Il n’avait alors qu’une trentaine d’années et, comme le releva Jean-Pierre Dauphin, il fut l’un de ceux qui, au cours de ces entretiens, renouvelèrent le ton de Céline. Lequel n’avait été approché jusqu’alors que par des journalistes aux questions convenues.
Une quinzaine d’années plus tard, il édita lui-même son Louis-Ferdinand Céline damné par l’écriture qui lui vaudra d’être invité par Chancel, Mourousi et Polac. L’année du centenaire de la naissance de l’écrivain, il récidiva avec Céline, écrivain arrivé, ouvrage allègre et iconoclaste. Professeur en Sorbonne, Jean Guenot a oublié d’être ennuyeux. Ses cours sur la création de textes en témoignent ¹.
Au cours de sa longue traversée, Guenot s’est révélé journaliste, essayiste, romancier, auteur de fictions radiophoniques, animateur et unique rédacteur d’une revue d’information technique pour écrivains pratiquants qui en est à sa 27ème année de parution. Infatigable promeneur dans les contre-allées de la littérature, tel que l’a récemment défini un hebdomadaire à fort tirage ².
Linguiste reconnu ³, c’est son attention au langage et à l’oralité qui fit de son premier livre sur Céline une approche originale à une époque où l’écrivain ne suscitait guère d’étude approfondie. Lorsqu’à l’aube des années soixante, Jean Guenot s’y intéresse, Céline est loin d’être considéré comme un classique. Trente ans plus tard, les choses ont bien changé. L’année du centenaire, Guenot établit ce constat : « Louis-Ferdinand Céline est un écrivain aussi incontesté parmi ceux qui ne lisent pas que parmi ceux qui lisent ; parmi les snobs que parmi les collectionneurs ; parmi les chercheurs de plus-values les plus ardents que parmi les demandeurs les plus aigus de leçons en écriture». Nul doute que lui, Guenot, se situe parmi ceux-ci. C’est qu’il est lui-même écrivain. Et c’est en écrivain qu’il campe cette figure révérée.
Un souvenir personnel. Si je ne l’ai rencontré qu’à deux ou trois reprises, comment ne pas évoquer cet après-midi du printemps 1999. Il était l’un des participants de la « Journée Céline » 4. Comme pour mes autres invités, je commençai par lui poser une question. Ce fut la seule car il se livra à une époustouflante improvisation pertinente et spirituelle à la fois. Des applaudissements nourris et prolongés saluèrent son intervention. C’est dire s’il compte parmi les bons souvenirs des réunions céliniennes que j’organisai alors à l’Institut de Gestion, quai de Grenelle.
On l’a longtemps confondu avec Jean Guéhenno. Sans doute la raison pour laquelle il abandonna l’accent aigu de son patronyme. Aujourd’hui l’académicien – qui d’ailleurs ne se prénommait pas Jean mais Marcel ! – n’est plus guère lu. Jean Guenot, lui, l’est toujours par les céliniens. Et s’ils sont amateurs d’écrits intimes, ils n’ignorent pas davantage l’écrivain de talent qu’il est 5.
Marc LAUDELOUT
1. Ce cours en vingt leçons, diffusé sur Radio Sorbonne, est disponible sous la forme de dix cassettes-audio diffusées par l’auteur. Prix : 80 €. Voir le site http://monsite.wanadoo.fr/editions.guenot.
2. Le Canard enchaîné, 5 juin 2013.
3. Clefs pour les langues vivantes, Éditions Seghers, coll. « Clefs », 1964.
4. Difficile de ne pas avoir la nostalgie de cette époque : outre Jean Guenot, mes invités étaient, ce 3 avril 1999, Éliane Bonabel, André Parinaud, Pierre Monnier, Paul Chambrillon, Anne Henry et Henri Thyssens, excusez du peu !
5. Le troisième tome de son autobiographie vient de paraître : Mornes saisons évoque ses souvenirs de l’occupation et fait suite à Sans intention et Ruine de Rome. Il y aura cinq tomes au total. Prix : 40 € chaque volume.
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samedi, 06 juillet 2013
Le Venner Bashing des pseudos esprits libres : vacuité et vanité
Laissons à ceux qui l’ont connu ou lu le soin de commenter la décision de l’écrivain Dominique Venner de mettre fin à ses jours. Il a choisi une voie de l’honneur, à savoir porter un message politique par un acte ultime.
Les rebelles de carton de la bienpensance ont donc pissé une ligne comme ils en sniffent d’autres sur le marbre des bars ou sur les tables basses de leurs appartements cossus. Abrités par des emplois taillés sur mesure et payés par le contribuable, un mot qui commence bien mal, ils trouvent donc le temps, naturellement en dehors de leurs missions officielles, de caresser leur propre égo de façon saccadée et de se lancer dans une profanation écrite d’un acte symbolique.
Tout est alors bon pour le Venner Bashing de la part de ces petits salonards.
Ils oublient que la voie ultime, celle du don de sa vie fut celle d’autres figures historiques contemporaines.
L’abbé Guillaume de Tanoüarn peut suspect de mollesse dans la défense d’un catholicisme vivant et combattant a souhaité s’exprimer sur cette décision :
« J’ai eu l’occasion, voilà déjà une quinzaine d’années, de rencontrer Dominique Venner, de discuter avec lui, d’essayer de comprendre l’antichristianisme militant de cet historien qui était à la fois si froid et si passionné, si précis dans ses analyses et si lyrique dans ses perspectives, sans que le lyrisme ne nuise à l’analyse ni l’analyse au lyrisme. Dominique Venner avait une grande âme, « un cœur rebelle ». C’est ce qui m’avait fait éprouver pour lui, alors que nous étions aux antipodes l’un de l’autre, une véritable sympathie. Il m’avait d’ailleurs dédicacé son ouvrage autobiographique Le coeur rebelle : « À l’abbé de Tanoüarn qui n’est pas un cœur soumis ». Cette formule, je l’ai longtemps méditée. Je crois que c’est en cela que nous avons été en compréhension l’un de l’autre, lui et moi, dans le refus de toutes les formes de soumission. Se soumettre c’est subir, subir c’est renoncer à agir, renoncer à agir c’est accepter de ne pas servir, de ne servir à rien, de se laisser happer par le grand Néant de tous les À-quoi-bonismes, contre lequel Dominique s’est élevé toute sa vie. Contre lequel pourrait-on dire, il a tenté d’élever sa vie et son œuvre.
Son dernier post, sur son blog, appelant à manifester le 26 mai contre le mariage homosexuel, mêle la crainte d’une islamisation de la France à ce signe de décadence morale qu’est le mariage des homosexuels. « Ce ne sont pas de petites manifestations de rue » qui pourront changer quelque chose à cette formidable conjuration « du pire et des pires » que présente la vie politique française en ce moment. On devine une forme de désespoir politique, vraiment poignant chez cet homme de 78 ans, dont on pourrait penser qu’il en a vu bien d’autres, depuis les combats de l’Algérie française, les appels à la résistance d’Europe jeunesse, jusqu’à maintenant. Mais le désespoir n’est pas l’explication ultime de ce dernier geste.
« Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. »
Du reste, sur son blog, ce n’est pas le désespoir qui domine le texte qu’il nous laisse : « Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». On pense au sepuku de Mishima, il n’a pas pu ne pas y penser, en choisissant froidement le lieu et le moment et en s’interdisant de se rater. Son acte a été mûri, prémédité. Il avait remis les clés de la Nouvelle revue d’histoire ce week-end à celui qu’il considérait comme son plus proche collaborateur et son continuateur, Philippe Conrad. Sans paraître affecté. Il avait fini sa tâche, il importait de donner un sens à sa fin.
Sur son blog, il expliquait : « Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ».
« Nous n’avons que cette vie… ». Cette affirmation, pour Dominique Venner, est une donnée essentielle du problème. S’il n’y a pas d’au-delà de la vie terrestre ; pour quelqu’un qui entend aller jusqu’au bout, l’instant, chaque instant a un poids écrasant. Le chrétien comprend ce sens de l’instant et ce sens de la responsabilité, mais il ne cherche pas à aller au-delà du possible : Dieu est l’agent de nos destinée. Dieu achève l’ébauche que nous lui tendons à la dernière seconde.Et le sacrifice est encore une action, non une soumission. Dominique Venner n’a pas voulu s’en remettre à Dieu de sa dernière seconde, il ne pouvait pas faire ce sacrifice : il a souhaité la choisir. Pétri de philosophie allemande, il a repris toute sa vie l’idée de Schelling, commenté par Heidegger : « être c’est vouloir ». Esse est velle. « L’être, c’est le vouloir ». Il faut vouloir jusqu’au bout pour être vraiment. Voilà la formule d’un athéisme antinihiliste… Le sien.
Et pourtant… »
Pourtant, Dominique Venner a choisi l’autel de Notre Dame pour cette décision. C’est sur l’autel qu’il a posé une dernière lettre. Vraiment je ne crois pas que, s’il a fait cela, c’est pour attirer l’attention, pour que Manuel Gaz vienne sur les lieux. Il n’avait que faire de ce genre de reconnaissance « médiatique ». Son acte n’est pas médiatique, il est symbolique. Quel symbole ? Celui de la Vierge Mère, celui de l’éternel féminin, lui qui, dans son dernier blog professe « respecter les femmes alors que l’islam ne les respecte pas ». Sans doute. Mais il ne faut pas oublier qu’outre sa culture païenne, Dominique Venner possédait une solide culture chrétienne, avant que son entrée en délicatesse avec une Église qu’il voyait comme absurdement pro-FLN ne l’ait détourné de Dieu. Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu’à la dernière seconde. Dieu ? C’était trop compliqué pour lui. Mais Marie… Une femme, capable – Dieu le sait – d’exaucer enfin le désir de perfection qui a été la grandeur et le drame de sa vie. »
Venner sur les traces d’Heidegger n’a-t-il pas tenté de nous poser une ultime question, par delà la foi et le lieu, sur le sens de la vie, l’engagement et le don de soi ?
Les mutins de Panurge et leurs bergers plumitifs ne peuvent accepter cela. Etre confrontés à leur propres vacuités, cela dérange. N’est-ce pas ?
Les pseudos esprits libres strasbourgeois confirment ce que nous pensions. Ils n’ont que peu d’esprit, quand à leur liberté, elle est aussi grande que la distance qui les relient au système et à leurs employeurs.
Eric Neustadt – www.ladroitestrasbourgeoise.com
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mardi, 02 juillet 2013
Afluisterschandaal: 'VS opereert als Stasi en is morele geloofwaardigheid kwijtgeraakt'
Frankrijk stelt Amerika ultimatum: Stop onmiddellijk met spioneren
Ook bondskanselier Merkel afgeluisterd
Europese leiders eenvoudig af te persen
EU-politici spelen nu de vermoorde onschuld, maar zijn zelf ook al jaren hard op weg om een totale-controlemaatschappij op te richten.
Het NSA-afluisterschandaal neemt steeds grotere vormen aan nu blijkt dat de Amerikanen ook standaard hoge Europese officials en regeringsleiders afluisteren. De Franse president Francois Hollande heeft de VS een ultimatum gesteld om onmiddellijk te stoppen met spioneren. Het is onduidelijk wat hij zal doen als Washington weigert (1). De paniek van hooggeplaatste politici zoals Hollande, de Duitse bondskanselier Merkel en EU-parlement president Martin Schulz geldt niet zozeer het afluisteren van burgers, want het is genoegzaam bekend dat ons lot hun een zorg zal zijn. Nee, ze zijn bang dat de Amerikanen persoonlijke info over henzelf bezitten en hen daarmee zal chanteren.
Martin Schulz noemde de onthulling dat de Amerikanen standaard Europese leiders afluisteren 'een enorme smeerboel'. De Duitse minister van Justitie Sabine Leutheusser-Schnarrenberger voelt zich herinnerd aan de koude oorlog. CSU-politicus Markus Ferber vergelijkt de NSA met de voormalige Oost-Duitse geheime dienst Stasi en vindt dat Amerika zijn morele geloofwaardigheid is kwijtgeraakt nu zelfs de emails, telefoongesprekken en het internetverkeer van bondskanselier Angela Merkel blijken te zijn afgetapt.
Totale controle
De achterliggende reden is dat de machtselite totale controle over invloedrijke officials, politici en regeringsleiders wil hebben. Op het moment dat iemand zich tegen hen verzet wordt zo'n persoon onmiddellijk met pijnlijke persoonlijke informatie gechanteerd of simpelweg kapot gemaakt.
Voorbeelden zijn bijvoorbeeld de officier van Justitie in New York Eliot Spitzer en voormalig IMF-chef Dominque Strauss Kahn. Spitzer probeerde de criminele banksters op Wall Street te vervolgen vanwege hun biljoenenfraude. Toen werden er opeens opnames gepubliceerd waarop Spitzer een afspraak had met een escortdame in een hotel. Wég was zijn carrière, en daarmee ook zijn onderzoek naar Wall Street.
Strauss-Kahn was een seksverslaafde en eveneens een gokker, en daarmee een makkelijk doelwit. Toen hij kritiek begon te hebben over de manier waarop het financiële systeem functioneerde en gered werd, liet men hem verleiden door een kamermeisje. Amper een uur laten haalde de politie van New York hem uit het vliegtuig en was ook hij zijn baan en geloofwaardigheid kwijt.
Het systeem vertrouwt zichzelf niet meer
De Wall Street elite zet tegelijkertijd klokkenluiders zoals Edward Snowden in. Hiermee krijgen hoge officials en politici de dreigende boodschap dat alles wat ze achter de schermen zeggen en doen bekend is en tegen hen zal worden gebruikt als ze niet aan de leiband meelopen. Kortom: de elite luistert ook elkaar af, een duidelijk teken dat het oude systeem zichzelf niet meer vertrouwt en vecht om te overleven.
Iedereen af te persen
Dankzij email en het internet is iedere politicus en official af te persen. Iedereen heeft wel iets te verbergen, of dat nu een buitenechtelijke affaire is, verboden of bizarre seksuele voorkeuren, een gokverslaving, belastingontduiking, geheime bankrekeningen, zwarte betalingen, privégebruik van dienstauto's... Normale burgers die zich aan dit soort zaken bezondigen zijn niet interessant. Hooggeplaatste personen des te meer.
Nemen we bijvoorbeeld EU-Commissiepresident José Manuel Barroso, salonmarxist en iemand die nauwe banden onderhoudt met dubieuze Griekse zakenmensen zoals miljardair Spiro Latsis, op wiens jacht 'Alexandros' hij meerdere malen vakantie heeft gevierd. Wat is Barroso's rol bij het met honderden miljarden euro's 'redden' van de Grieken, waarmee feitelijk alleen de Griekse superrijken overeind werden gehouden?
Gepland lekken van informatie
De 'onthulling' van het NSA-afluisterschandaal zou daarom wel eens heel goed gepland kunnen zijn. Hiermee zeggen de Amerikanen tegen de Europese leiders: wij weten alles van jullie, en als wij dat nodig achten, dan 'lekken' wij gevoelige informatie naar de media, of dit nu een geheime vriendin, een seksverslaving of een bankrekening met weggesluisd geld betreft. En de Westerse media werkt hier graag aan mee, want die worden vrijwel totaal gecontroleerd.
Door de schuldencrisis zijn zowel de politici als de media zeer kwetsbaar geworden en zijn daardoor eenvoudig manipuleerbare speelballen in handen van de financiële machtselite. Het afluisteren van alles en iedereen door de geheime diensten is feitelijk niets nieuws, want in de alternatieve media kunt u al jaren lezen dat dit het geval is.
Politici in paniek omdat ze nu zelf het doelwit zijn
Wél nieuw is de paniek waarmee de politiek nu op het afsluiterschandaal reageert. Zolang het gewone burgers betrof knipperden 'onze' leiders zelfs niet met hun ogen, maar nu ze zelf het doelwit zijn en hun eigen reputaties en carrières op het spel staan, slaat hun onverschilligheid om in verontwaardiging, woede en angst. Angst, want wie zal door elite worden uitgekozen om de volgende zondebok te zijn voor het wankelende Westerse systeem?
Kleinste misstap wordt geregistreerd en gebruikt
Ook in Den Haag zullen politici en parlementariërs voortaan wel twee keer moeten nadenken voordat ze een email of sms'jes sturen met persoonlijke of gevoelige informatie. Men weet nu 100% zeker dat zelfs de kleinste misstap wordt geregistreerd en zal worden gebruikt om hen in het gareel te houden, desnoods door dit als een pistool tegen hun slapen te zetten. Waar zij eveneens de absolute garantie voor hebben is dat de trekker onverbiddelijk zal worden overgehaald zodra dit 'nodig' wordt geacht. (2)
Xander
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lundi, 01 juillet 2013
Voltaire: du mythe à la réalité
18:22 Publié dans Evénement, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, événement, france | |
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jeudi, 27 juin 2013
Un Italien à un samourai d’Occident
Un Italien à un samourai d’Occident
L’hommage de Gabriele Adinolfi (23 mai 2013)
Lorsque Mishima Yukio s’est donné la mort le 25 novembre 1970, nous n’avons pas entendu les mêmes horreurs que ces derniers jours, peut-être parce qu’il n’y avait alors pas d’internet pour encourager la diarrhée des opinions, ou peut-être, parce que les gens étaient plus instruits.
Habitués aux divers forums de discussion, érigés en juges autoproclamés de tout et de tous, les incontinents du clavier ne manqueront pas une occasion de délirer et de salir des gens qui, pourtant, leur sont mille fois supérieurs.
A cela s'ajoutent les ennemis idéologiques, les détracteurs, les bourgeois bien-pensants, qui cherchent, sciemment cette fois, à priver de crédibilité et de respect quiconque devient une figure exemplaire.
Le hara-kiri de Notre Dame
Même dans ce contexte, malgré les tirs croisés des salauds et des imbéciles, l'acte du samourai stoïque que fut Dominique Venner, n’appelle que le respect, l'admiration et l'étonnement.
Sentiments qui prévalent, à juste titre, sur la mesquinerie humaine et les trivialités du rationalisme.
Il ne sert à rien de comprendre ou d’être d’accord avec le geste, ni d’avoir toujours été d’accord avec Venner, pour en comprendre la portée.
Permettez-moi de préciser que moi-même, je n’ai pas toujours partagé les opinions de cet homme.
Celui-ci pensait que la civilisation européenne n’avait cessé d’être l'objet d'attaques, surtout de l'intérieur, et il a cru qu’il fallait avoir recours aux forces de la Tradition pour lutter contre la subversion. Tradition qui, comme il l’a explicité dans sa dernière lettre, ne doit pas être confondue avec une forme traditionnelle ou religieuse. Je pense que la réponse tient plus du défi de briser des cycles, c’est-à-dire que la lutte contre cette subversion réside plus dans la révolution que dans la conservation. On parle ici d’une différence d’orientation, la sienne plus “junkerienne”, la mienne plus nationale-révolutionnaire.
Comme au temps de Dreyfus
Je dis cela afin de clarifier des équivoques, afin de contribuer ainsi à dissiper certains doutes, évoqués ou tacites. La question principale qui pourrait poindre serait de savoir si cela valait vraiment le coup de se tuer pour s'opposer au mariage homosexuel?
Je pense que nous devons comprendre que ce qui se passe en France, est quelque chose qui n'a rien à voir avec les catégories sexuelles et encore moins avec l'homophobie. De nombreux militants nationalistes français, catholiques comme païens, sont homosexuels, mais s’engagent eux-mêmes contre le “mariage pour tous”. Ils ont probablement compris que, derrière cette loi pour les droits de certaines minorités, se cache en réalité un projet de destruction définitive de la société.
Ils sont peut-être conscients que la sphère privé n’a pas toujours besoin de vitrine. Peut-être se sont-ils habitués depuis des temps immémoriaux à une société qui n’est pas homophobe, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas le besoin de se déclarer soudainement homophiles ou homocrates. Le fait est qu’en France, des événements d’une grande portée se sont produits ces derniers mois, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.
Après des dizaines d’année d’attaque contre la langue, la culture, la démographie, une bonne moitié des Français s’est dressée contre ce mariage gay avec le sentiment qu’un des dernier ciments de la société, l’institution de la famille, est menacé. Aurait-il fallu réagir plus tôt ou sur d’autres thèmes ?
Laissons là ces questions rhétoriques.
Ce sont d’irrésistibles pulsions psychologiques et mobilisatrices qui déterminent, avec une force irrationnelle, les grands tournants historiques.
Deux France s’affrontent aujourd’hui comme au temps de l’affaire Dreyfus et c’est sur l’autel de cette bataille que Venner a décidé d’accomplir son geste sacrificiel, prenant bien garde aussi de mettre l’accent sur des éléments bien plus larges que ce mariage, parlant de génocide, de mort culturelle, d’abandon métaphysique, de remplacement des populations.
Guerre et guerrier
Je crois qu’il est clair que je ne cache pas mes opinions, que je ne cherche pas à être approuvé par de quelconques intellectuels, ni à être politiquement correct. Si j’étais homophobe, je ne me gênerais pas pour le dire. Si c’était l’homophobie qui faisait bouger la France en ce moment, je ne le cacherais pas. Je me montrerais fidèle au principe fasciste, malheureusement un peu désuet, du me ne frego .
De fait, c’est à une véritable guerre pour la survie à laquelle on assiste. Cette même guerre que certaines minorités sont prêtes à déclarer aussi en Italie. Dans cette guerre luttait un guerrier, qui avait atteint un âge où l’on peut se donner la mort, au lieu de se laisser aller à la décrépitude physique. Ce guerrier a décidé d’accomplir un acte sacré, un geste violent pour produire un électrochoc.
Nous et les Français
Reparlons de cet homme, un guerrier transalpin pour nous Italiens, de cette France dont parfois nous nous moquons stupidement. Le fascisme, ils l’ont mis en incubation, nous l’avons réalisé. Ils sont restés en marge et nous avons pris le pouvoir et fait une révolution. Nous nous vantons de notre créativité latine et de notre plasticité, mais nous devrions scruter un peu plus en profondeur.
Nous devrions comprendre ce qui, dans nature, ralentit l’improvisation et freine les bonds en avant. Nous découvririons que ce furent des Français qui ont empêché Staline de prendre Berlin un 1er mai. Nous découvririons que plus de 10% des Français continuent de voter depuis 30 ans pour un parti que le système a écarté du parlement, mais qui ne renoncent pas en disant que « cela ne sert à rien ».
Nous pourrions réaliser aussi qu’outre Dominique Venner, d’illustres Français comme Pierre Drieu La Rochelle ou Alain Escoffier ont déjà pratiqué ce suicide rituel.
Nous, Italiens, plus proches de la mamma et du confessional, ne nous tuons pas pour donner l’exemple. Nous nous contentons de juger le suicide d’un autre.
Alors que la France s’apprête à mener peut-être la dernière bataille, nous nous faisons démembrer par le haut, sans même nous en rendre compte.
Il y a des moments où il faut avoir recours à l’impétuosité et la légèreté italienne , d’autres qui nécessitent les qualités du caractère gaulois.
Etre Europe. C’est ce que demandait Venner !
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Libérez l’information !
par Georges FELTIN-TRACOL
Jean-Yves Le Gallou concilie avec aisance réflexion intellectuelle et praxis politique. Ancien député français au Parlement européen, longtemps conseiller régional d’Île-de-France, énarque, haut-fonctionnaire – il est inspecteur général de l’administration au ministère de l’Intérieur -, il a fondé et dirige depuis 2002 Polémia. Ce laboratoire d’idées anti-conformistes rassemble le meilleur du G.R.E.C.E. et du Club de l’Horloge, deux associations auxquelles il participa activement.
Depuis quelques années, Polémia et son président s’intéressent à l’emprise médiatique en France. Ils ont remarqué que bien souvent les journalistes de l’Hexagone ne présentaient pas les faits de manière objective ou au moins neutre, mais les traitaient en partisans politiques. Contre cet incroyable dévoiement, Jean-Yves Le Gallou a lancé le concept de réinformation qui se concrétise, outre la mise en ligne sur le site de Polémia de contributions cinglantes, par le bulletin quotidien de la réinformation sur Radio Courtoisie.
Du courage, Jean-Yves Le Gallou n’en manque pas, car il s’attaque à ces « saints laïques » que sont les journalistes. Issus du même sérail, ceux-ci sont encensés par leurs confrères. Pour preuve, quand l’un d’eux est enlevé, son nom est cité dans chaque édition du journal télévisé. En revanche, le simple quidam ne bénéficie pas du même traitement. On lui accorde une brève évocation contrite une fois par semaine… Et encore!
Ce décryptage pertinent des tares et habitudes d’un système pervers trouve son achèvement (provisoire ?) dans La tyrannie médiatique. Les assassins de l’information. Passé expert en « médiatologie » (à ne pas confondre avec la médiologie chère à Régis Debray), Jean-Yves Le Gallou sort un manuel de référence qui fourmille d’exemples précis et d’anecdotes savoureuses. Maniant une alacrité certaine (de quoi plus normal venant de l’inventeur de la désormais célèbre cérémonie annuelle des Bobards d’Or ?), il narre son entrevue avec deux journalistes militants du Monde. S’il refuse de déjeuner avec eux, il « accepte de prendre un verre avec ces deux sulfureuses personnalités (p. 35) ». À peine arrivé dans une brasserie branchée bobo-chic, il les allume « avec ce mot de bienvenue : “ Je suis ravi de prendre un pot avec des employés de la banque Lazard ”. Abel Mestre se cabre un peu mais ne se démonte pas : “ Matthieu Pigasse [directeur général de Lazard] est au Monde à titre personnel ”. In petto, je salue la fidélité de ce vaillant chien de garde du Système, qui, même pris sur le vif, a le réflexe de ne jamais mordre la main de son maître – fût-il un laquais du Grand Capital (p. 35) ».
De cette discussion et par une observation assidue du « médiocosme », Jean-Yves Le Gallou tire un constat inquiétant qui explique le sous-titre de son essai. L’âge médiatique est une ère tyrannique qui, par l’usage incessant de la novlangue, travestit la réalité et contribue à asservir les institutions et les peuples. L’information a été chassée par la communication, le stade suprême de la propagande. Celle-ci applique les injonctions de son seigneur, l’hyper-classe mondialiste qui vomit tout ce qui comporte peu ou prou un caractère traditionnel et enraciné. Dans ses Commentaires sur la société du spectacle (1988), Guy Debord voyait la convergence fusionnelle des spectaculaires diffus et concentré dans un spectaculaire intégré. Plus prosaïque, Jean-Yves Le Gallou évoque l’amalgame réussi d’anciens adversaires avec « l’alliance des trotskystes de salle de rédaction et de la finance internationale. Sur le fond, les uns et les autres sont d’accord sur l’essentiel : il faut attaquer tout ce qui s’oppose à leur vision partagée d’un monde de plus en plus “ liquide ” – haro sur les frontières, haro sur les traditions, haro sur les cultures, et haro sur ceux qui s’opposent à l’avènement du gigantesque espace de marché libéral – libertaire qu’ils appellent de leurs vœux (p. 36) ». Cette collusion permet l’affirmation d’une puissante entité devant laquelle se plie la classe politicienne. L’auteur aurait pu se référer aux deux excellentes éditions complémentaires de Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde (1997 et 2005). Il y dénonçait déjà les liens incestueux entre les médiats et la politique qui se vérifient par les mariages entre hommes politiques et femmes journalistes. La réponse à cette situation déplorable doit être un refus de toute coopération avec les médiats. Il faut opposer à leurs invitations ou demandes un fin de non-recevoir comme l’ont fait le national-centriste flamand Bert De Wever en Belgique et l’Italien Beppe Grillo.
La confusion de la communication, de la politique et des affaires est possible parce que la presse écrite et les médiats sont en France la propriété de banques et de grands groupes industriels. TF1 est à Bouygues, Libération dépend de la banque Rothschild, Le Figaro appartient à Dassault, Les Échos à Bernard Arnault, Le Monde au trio Pigasse – Niel (Free) – Pierre Bergé, le milliardaire rose de la subversion. La presse quotidienne régionale est tout aussi sujette de la finance et des marchands : « le Crédit agricole contrôle toute la presse nordiste et picarde; le Crédit mutuel est aux manettes des journaux alsaciens, bourguignons et rhônalpins (p. 36) ». On peut même y ajouter La Provence, Nice Matin et Corse Matin achetés par l’honorable Bernard Tapie grâce à la générosité forcée des contribuables français… Par conséquent, du fait de cette inféodation, le journaliste « délivre une information “ orientée ”, partielle, partiale, biaisée (p. 37) ».
Jean-Yves Le Gallou insiste aussi sur le désir impératif du soutier des médiats à faire passer en priorité son point de vue. Il se sert alors de l’instant, de l’image et de l’émotion. À partir de ce triptyque, il scénarise un événement et n’hésite pas à colporter, le cas échéant, des ragots d’ordre privée guère intéressants (l’abjecte peoplisation). Mais cette quête aux ragots a des limites. Jamais la grasse presse n’a révélé au public l’existence de Mazarine, la fille cachée de Mitterrand, qui se logeait sur les deniers publics.
Le godillot folliculaire arrive à manipuler l’opinion soit par la diabolisation, soit par l’angélisation. La première concerne tous les mal-pensants de l’intérieur (Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Dieudonné, Alain Soral, les militants solidaristes et identitaires…) et les dirigeants étrangers qui résistent au nouveau désordre mondial (feu Hugo Chavez, Bachar al-Assad, Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Kim Jong-eun…). La seconde salue des minorités sociologiques qu’il faut mettre en valeur dans l’édification des masses tel un drogué qui, pour payer ses doses, agresse les vieilles dames et s’offusque qu’une salle parisienne de shoot ne soit toujours pas ouverte du fait des réticences « populistes » du voisinage. Les journalistes sont les nervis de la désinformation et de l’intoxication mentale. Ils s’imaginent en (post)modernes Joseph Rouletabille, en Zorro démasqués des injustices sociétales…
Le président de Polémia n’a d’ailleurs pas tort d’affirmer qu’on dispose des meilleurs journalistes au monde. En mars 2012, lors des tueries de Montauban et de Toulouse, le tueur porte un casque de motard intégral. Cela n’empêche pas les médiats, indéniables Hercule Poirot à la puissance mille, de le dépeindre en Européen blond aux yeux bleus qui se prénommerait même Adolf… Malheureusement pour cette belle construction médiatique, l’assassin est finalement une « chance pour la France » de retour du Pakistan et d’Afghanistan… Dès que son identité fut divulguée, les médiats s’interdirent le moindre amalgame. Il ne fallait pas « stigmatiser » des populations « fragilisées par l’histoire coloniale ».
Dans cette perspective anhistorique, les médiats usent volontiers de l’indulgence. Quand la racaille des banlieues de l’immigration attaquent les manifestations étudiantes contre le C.P.E. en 2006, agressent les lycéens et cassent les boutiques environnantes, les excuses sont vite trouvées parce que ces « jeunes » pâtissent de la misère sociale alors qu’ils sont largement assistés. En revanche, à l’occasion des « Manif pour tous » contre le mariage contre-nature, les centaines de milliers de manifestants qui ne cassent rien sont perçus comme des délinquants et des demeurés. En plus, si en leur sein se trouvent d’ignobles faf, alors on atteint là l’acmé de la manipulation !
Le travail médiatique sur les esprits ne passe pas que par le journal télévisé et les émissions politiques. Il y a l’info-divertissement (les fameux talk shows), les jeux abrutissants, la publicité et la fiction. Pour contrer la montée du Front national à la fin des années 1980, François Mitterrand demanda à Pierre Grimblat de concevoir une série populaire distillant des valeurs « belles et généreuses » de la République : L’Instit. Aujourd’hui, Plus belle la vie célèbre l’homosexualisme et le mirifique « vivre ensemble » dans un quartier imaginaire de Marseille. Il n’est pas non plus anodin que 24 ou 48 h. avant un scrutin, la télévision programme un documentaire, une émission ou un film consacrés aux années 1930 – 1940… Le 11 mai 2013, France 3, une chaîne payée par les Français via le racket légal de la redevance, proposait à 20 h 35 un téléfilm, Le choix d’Adèle : les édifiantes péripéties d’une « professeuse » des écoles face à une nouvelle élève étrangère clandestine « sans papier ». Il s’agit d’inculquer l’idée que les clandestins, délinquants de ce fait, sont chez eux dans la « patrie des droits de l’homme (non français) » !
Les médiats ne forment donc pas un fantomatique quatrième pouvoir; ils constituent le premier, car ils tiennent par l’influence les politiciens et les magistrats. Cette domination ratifiée par aucune consultation étouffe toute disputatio sérieuse nuit à la sérénité du débat intellectuel : « Le système médiatique exclut le débat et la confrontation des idées (p. 182) ». On privilégie la connivence dans le même milieu où pullulent les « faussaires », de B.H.L. – Botule à Caroline Fourest. Parallèlement, le plateau ayant remplacé la réunion publique sous le préau, les politiciens s’affichent en « médiagogues » pour complaire aux médiats. Le personnel politique conformiste veut paraître dans les émissions de radio ou de télé les plus regardés (ou écoutés). Ils sont prêts à satisfaire leurs hôtes en disant ce qu’ils veulent entendre. Ainsi, l’actuel président socialiste allemand du Parlement européen et éventuel président de la Commission européenne en 2014, Martin Schultz, déclare-t-il qu’« en démocratie, ce sont les médias qui contrôlent le pouvoir (p. 195) ». Or les médiats dépendent du fric. Mieux encore, les hommes publics acceptent que leur « image » soit géré par des agences de relations publiques qui aseptisent tout propos tranchant !
Le Système médiatique n’ignore pas sa puissance considérable. Fort de ce constat, son impudence a atteint son sommet au cours de la campagne présidentielle de 2012. Ils « se sont souciés comme d’une guigne des règles de pluralisme (p. 202) » et ont traité les candidats non convenus – les fameux « petits candidats » – avec une rare condescendance. Mécontents d’être obligés de les accueillir, passent dans la presse écrite des tribunes libres et des pétitions qui exigent la fin de la règle de l’égalité entre les candidats. Déjà, dans le passé, cette mesure avait été enfreinte : les « petits candidats » (trotskystes, chasseur, souverainistes…) passaient en plein milieu de la nuit ! Pour 2012, le « coup d’État médiatique » fut flagrant : négation des petits candidats, sous-estimation de Marine Le Pen et de François Bayrou, survalorisation de François Hollande, de Nicolas Sarközy et de Jean-Luc Mélenchon. Les journalistes rêvent d’une couverture des campagnes à l’étatsunienne où seuls les deux candidats officiels du Régime pourraient accéder aux plateaux et aux studios. Sait-on qu’aux présidentielles étatsuniennes de 2012, outre Barack Hussein Obama et Mitt Romney se présentaient le libertarien Gary Earl Johnson, l’écologiste Jill Stein, le socialiste Stewart Alexander et dix autres candidats ? Il va de soi que ces candidats ni démocrates ni républicains furent occultés par les médiats oligarchiques. Dans cette nouvelle configuration post-démocratique, l’électeur « a simplement pour rôle d’apporter une légitimité démocratique à un candidat jugé acceptable par la superclasse mondiale pour représenter ses intérêts en France (p. 25) ». Sont donc truqués le débat et le processus électoraux !
Ce dessein médiatcratique (comme naguère il exista une ambition théocratique de la part de l’Église) n’est nullement neutre puisque plus de 80 % des journalistes ont des opinions de gauche ou d’extrême gauche. Ils devraient s’indigner, se scandaliser, protester contre cette prise d’otage permanente de la population. Ils s’en félicitent plutôt car le petit peuple a tendance, en dépit du bourrage de crâne et des thérapies collectives de rééducation télévisée, à accorder son suffrage aux partis « populistes ». Le milieu médiatique hexagonal préfère contester la décision du Premier ministre national-conservateur Viktor Orban de créer un « Conseil des médiats » censeur. Or le chef du gouvernement hongrois s’inspire du précédent français avec un C.S.A. nommé par le pouvoir politique.
Opposant farouche des lois liberticides, Jean-Yves Le Gallou souhaite la suppression de cet organisme qui muselle la liberté d’expression. Dernièrement, le C.S.A. a condamné un éditorial radiophonique d’Éric Zemmour contre Christiane Taubira, la madone des délinquants, et empêche l’expansion de Radio Courtoisie en ne lui accordant pas de nouvelles fréquences en France alors qu’elle en cède d’autres aux stations commerciales décadentes… Pis, cette instance censoriale accable le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, pour avoir cité un passage sulfureux de Jules Ferry (les hiérarques censeurs expriment leur profonde ignorance historique). Est-ce si étonnant ? Non, car cet organisme n’est ni indépendant, ni représentatif. « Épée et bouclier de la pensée unique (p. 332) », le C.S.A. continue à défendre « une vision marchande, technophobe et poussiéreuse de l’audiovisuel (p. 333) » quand il ne cherche pas à imposer la « diversité ». Malgré une dotation annuelle de 40 millions d’euros, il est incapable d’endiguer le raz-de-marée d’Internet. C’est une bonne nouvelle pour l’auteur qui y voit un contre-pouvoir ou un pouvoir alternatif efficace à la condition de savoir s’en servir. Par chance, les nouveaux dissidents européens ont de belles compétences si bien qu’Internet a vu l’éclosion d’une myriade de sites, de blogues et de radios rebelles. Un projet de télévision, Notre Antenne, est même en cours en s’appuyant sur le remarquable succès du journal hebdomadaire francophone de Pro Russia T.V. – La Voie de la Russie. Fortifié par tous ces exemples, Jean-Yves Le Gallou envisage un « gramscisme technologique » pertinent et redoutable.
La tyrannie médiatique est un remarquable essai qui dénonce les privilèges inacceptables de ces indic – menteurs – désinformateurs qui coûtent aux honnêtes gens 2,1 milliards sous la forme de diverses aides versées par le Régime ? Par temps de récession économique, il y a là un formidable gisement d’économies à réaliser…
L’ouvrage de Jean-Yves Le Gallou confirme le sentiment patent de défiance du public à l’égard des médiats. Dans son édition du 4 mai 2013, Le Monde présentait un curieux sondage. Réalisé en mai 2012 en France par Opinion Way et payé par l’Open Society du néfaste milliardaire George Soros, ce sondage aborde les « théories du complot » à partir d’un panel d’environ 2500 personnes. À la question « Qui sont pour vous les groupes qui manœuvrent la France dans les coulisses ? », le pourcentage le plus élevé n’évoque pas « certains groupes religieux », « d’autres pays qui cherchent à nous dominer » ou des « groupes secrets comme les francs-maçons », mais « les grandes chaînes de télévision ou la presse écrite » : 53,9 % pour les électeurs de Marine Le Pen; 49,4 pour ceux de Nicolas Sarközy; 44,3 pour les mélenchonistes; 43,6 chez les abstentionnistes; 43,5 pour les bayrouistes; 37,4 pour les électeurs de François Hollande et 36,7 pour ceux d’Éva Joly. Serait-ce le signe précurseur d’une exaspération envers le Diktat médiatique ? Souhaitons-le!
Georges Feltin-Tracol
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Tribute to Dominique Venner
Tribute to Dominique Venner
By Guillaume Faye
Ex: http://www.counter-currents.com/
Translated by Greg Johnson
Dominique Venner’s suicide on May 21 at Notre Dame: Marine Le Pen bowed to this gesture of awakening consciousness, which may seem surprising, but it is to her credit. A topless representative of Femen, a group of feminist buffoons, tried to smear his memory the next day, mimicking his suicide in the choir of Notre Dame. On her flat chest was painted: “May Fascism rest in Hell.” It is the second time that these naked groupies entered the cathedral with impunity, even though there is security screening at the entrance. AFP journalists were notified in advance to cover this “happening” and are therefore probably complicit.
The Leftist media and politicians (especially the pathetic Harlem Désir) together accused Venner, post mortem, of incitement to violence, of provocation. Spitting toads. Clearly Venner’s Roman gesture, as tragic as history itself, scared these people, who spend their whole lives crawling.
Venner has given his death as an example, not from despair but from hope: the symbolic sacrifice encourages our youth, in the face of the ongoing foundering of European civilization in its bloodlines and its values, to resist and fight at the cost of death, which is the price of war. A war that has begun. Venner wanted us to understand that victory can be achieved in the history of peoples if the fighters are ready to die for their cause. It is for the future generations of resistant and fighting Europeans that Dominique Venner gave his life. He was an “awakener of the people,” in the words of his friend Jean Mabire.
* * *
And he killed himself, though he was not a Christian in the ordinary sense, on the central altar of Notre Dame de Paris, that is to say, the heart of one of the busiest sacred and historical places of all Europe. (Europe: Venner’s real, authentic homeland, not the marshmallow sham of the current European Union.) Notre Dame, a place of memory much richer than, for example, the Tomb of the Unknown Soldier under the Arc de Triomphe. He wanted to give his sacrifice a special meaning, like the old Roman traditions in which the life of a man, to the end, is devoted to the country he loves and must serve. Like Cato, Venner never compromised on principles. Nor on matters of necessary style—of comportment, writing, and ideas—which have nothing to do with posturing, looks, and pedantry. His sobriety displayed, in essence, the power of his lesson. A distant master, which was not unrelated to the Stoic tradition, a rebel with heart and courage not vanity and imposture, a complete man of action and reflection, he never deviated from his path. One day he told me that you should never waste time criticizing traitors, cowards, self-interested bellwethers; nor, of course, should you forgive them; just ignore them and press on. The silence of contempt.
* * *
This is the Dominique Venner who, in 1970, brought me into the Resistance, which I have never denied or left since. He was my recruiting sergeant. His voluntary death — echoing Mishima’s more than Montherlant’s – is a founding act. And it filled me with a joyful sadness, like a flash of lightning. A warrior does not die in bed. The sacrificial death of this man of honor demands that we honor his memory and his work, not to mourn but to fight. But fight for what?
Not just for resistance, but for reconquest. The counter-offensive, in other words. After one of my essays in which I developed this idea, Venner sent me letter of approval in his elegant handwriting. His sacrifice will not be vain or ridiculous. The voluntary death of Dominique Venner is a call to victory.
Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html [2]
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
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mercredi, 26 juin 2013
La gauche perdue au niveau de la pensée ?
EN AVANT POUR L’ETHNO-SOCIALISME !
La gauche perdue au niveau de la pensée ?
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/

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mardi, 25 juin 2013
G. Faye: Hommage à Dominique Venner
Suicide de Dominique Venner, le 21 mai à Notre-Dame. Marine Le Pen s’est inclinée devant son geste de réveil des consciences, ce qui peut paraître étonnant, mais tout à son honneur. Une représentante du groupe de clownesses féministes, les Femen, a essayé de salir sa mémoire dès le lendemain, en mimant, seins nus, son suicide, dans le choeur de Notre-Dame. Sur son buste maigrichon était peint : « May Fascism rest in Hell » (Que le fascisme repose en enfer). Ça fait la seconde fois que ces groupies dénudées peuvent entrer impunément dans la cathédrale où pourtant un filtrage est organisé à l’entrée. Les journalistes de l’AFP étaient prévenus du happening pour le couvrir et sont donc passibles de complicité.
Les médias de gauche et les politiciens du même bord (notamment le pathétique Harlem Désir) ont accusé Venner, post mortem, d’incitation à la violence, de provocation. Crachats de crapauds. Manifestement, le geste romain de Venner les a effrayés, parce qu’il procède du tragique, donc de l’Histoire, eux dont toute la vie n’est que reptation.
Venner s’est donné la mort, en exemple, non par désespoir mais par espérance : son sacrifice symbolique incite la jeunesse, face au naufrage entamé de la civilisation européenne dans son germen et dans ses valeurs, à résister et à combattre au prix de la mort, qui est le prix de la guerre. Une guerre qui a commencé. Venner voulait faire comprendre que la victoire ne peut s’obtenir, dans toute l’histoire des peuples, que si les combattants sont prêts à mourir pour leur cause. C’est pour les futures générations européennes résistantes et combattantes que Dominique Venner a offert sa vie. Il fut un « éveilleur de peuple » selon la formule de son ami Jean Mabire.
**********
Et il s’est tué, lui qui n’était pas chrétien au sens entendu, sur l’autel central de Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire au cœur d’un des lieux les plus chargés de sacré et d’histoire de toute l’Europe. (L’Europe : la vraie patrie de Venner, l’authentique, pas le simulacre– guimauve de l’actuelle Union européenne). Notre-Dame, un lieu de mémoire beaucoup plus dense que, par exemple, la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Il a voulu donner à son sacrifice une signification particulière ; à l’image des vieilles traditions romaines pour lesquelles la vie d’un homme, jusqu’au bout, est dévolue à celle de la patrie qu’il aime et qu’il doit servir. Comme Caton, Venner ne transigeait pas sur les principes. Ni d’ailleurs sur ce style qu’il s’imposait – de comportement, d’écriture et d’idées – qui n’avait rien à voir avec la posture – le look – des cuistres. Sa sobriété exposait en essence la puissance de sa leçon. Maître distant, qui n’était pas sans rapport avec la tradition stoïcienne, rebelle de cœur et de courage et non pas de cirque ou d’imposture, homme complet, d’action et de réflexion, il n’a jamais dévié de sa voie. Un jour, il m’a dit qu’il ne fallait jamais perdre son temps à critiquer les traîtres, les lâches, les girouettes intéressées, ni évidemment leur pardonner, mais les ignorer et aller de l’avant. Le silence du mépris.
********
C’est Dominique Venner, en 1970, qui m’a fait entrer dans la Résistance, que je n’ai jamais reniée ni quittée depuis. Il fut mon sergent recruteur. Sa mort volontaire qui, plus qu’à celle de Montherlant, est un écho à celle de Mishima, est un acte fondateur. Et elle m’a rempli d’une tristesse joyeuse, comme un éclair d’orage. Un guerrier ne meurt pas dans son lit. La mort sacrificielle de cet homme d’honneur exige, pour honorer sa mémoire et son œuvre, de ne pas se lamenter mais de se battre. Mais se battre pour quoi ?
Non pas seulement pour la résistance, mais pour la reconquête. La contre-offensive, autrement dit. À la suite d’un de mes essais où je développais cette idée, Venner m’a envoyé une lettre de son écriture calligraphiée, pour m’approuver. Son sacrifice ne sera ni vain ni ridicule, comme tentent de le faire croire les cloportes. La mort volontaire de Dominique Venner est un appel à la victoire.
Guillaume Faye
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El sol blanco de Dominique Venner
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El sol blanco de Dominique Venner Ex: http://www.elmanifiesto.com/ |
ADRIANO ERRIGUEL
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“Nostalgia de un mundo que debía desaparecer, de un mundo irremediablemente condenado, pero sobre el que no se cesa de soñar como se sueña con un paraíso perdido. Porque si el Sur está muerto, siempre continuará viviendo en el corazón de los hombres generosos.”
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Parijs mogelijk al deze zomer in brand
Gezaghebbende economen en instanties vrezen meer geweld, revoluties, burgeroorlog en zelfs een wereldoorlog
De Fransen hebben wat protesten, geweld en revoluties betreft een zekere 'reputatie' hoog te houden.
De zware rellen in Turkije en Brazilië hebben voor onrust gezorgd op de financiële markten. Harvard-historicus en econoom Niall Ferguson, in 2004 door Time één van de 100 invloedrijkste mensen ter wereld genoemd, denkt net als veel anderen dat de protesten van burgers, die steeds heviger moeten bloeden voor het beleid van de politiek om ten koste van de samenleving de banken met honderden miljarden belastinggeld overeind te houden, zich verder zullen verspreiden en dat Parijs mogelijk al deze zomer de volgende brandhaard van geweld zal zijn.
'Parijs in brand'
In China zijn de communistische partijleiders begonnen de boeken van Alex de Tocqueville te lezen, met name zijn standaardwerk over het einde van de oude elite tijdens de Franse Revolutie. Ferguson acht Frankrijk en Parijs 'extreem vatbaar' voor massale sociale onrust. In een interview met CNBC zei hij dat 'het al deze zomer zover kan komen dat we de stad in vlammen zullen zien.'
Belangrijkste reden: de belabberde economie, die onder het bewind van de socialist Francois Hollande pijlsnel in elkaar is gestort, gekoppeld aan de torenhoge jeugdwerkloosheid. Hierdoor is de algemene stemming in Frankrijk zeer gespannen. Hollande is inmiddels de minst geliefde president ooit. Uit peilingen blijkt dat nog maar 19% van de Fransen opnieuw op hem zou stemmen en slechts 15% op zijn socialistische partij. Als er nu verkiezingen zouden worden gehouden zou oud-president Sarkozy 34 % van de stemmen krijgen, gevolgd door Le Pen (23%) van het rechtse Front National (2).
Ook protesten in Zuid Amerika en Egypte
Volgens Ferguson blijkt uit de geschiedenis dat Parijs een stad is waar het traditioneel snel tot onrust en massale protesten komt. Daarnaast voorziet hij ook voor steden in Zuid Amerika en voor de Egyptische hoofdstad Caïro grote gevaren. In veel landen kunnen de burgers de fors gestegen prijzen voor basiszaken zoals levensmiddelen en energie niet meer betalen. Ook is er veel woede over de slechte publieke dienstverlening.
In de Braziliaanse metropool Sao Paolo hebben de rijken zich teruggetrokken uit het dagelijkse leven. De stad heeft het hoogste aantal landingsplaatsen voor helicopters op hoge gebouwen. Hiermee ontlopen de rijken niet alleen de files, maar mijden ze ook de almaar bozer wordende bevolking. Veel rijken zijn bang dat de woede van de gewone man zich op een dag tegen hen zal keren.
'Chinese partijleiders lezen boek over Franse Revolutie'
De Britse econoom vertelde ook over zijn uitgebreide reis naar China. Hij zei verbluft te zijn toen de communistische partijleiders hem vertelden dat ze het boek 'De Oude Staat en de Revolutie' aan het lezen zijn. In dit boek, dat in 1856 werd geschreven door Alexis de Tocqueville, worden de oorzaken van het ontstaan van de Franse Revolutie beschreven. Het partijkader hoopt zich hierdoor beter voor te bereiden op het ontstaan van nieuwe massale protestdemonstraties.
Ferguson gelooft overigens niet dat het tot een revolutie in China zal komen. Het regime heet de politiestaat namelijk zo goed uitgebouwd, dat de bevolking goed onder controle kan worden gehouden.
Onrust, geweld, revolutie, burgeroorlog, wereldoorlog
Zoals we eerder deze week al schreven zijn de massale sociale onlusten volgens de vermaarde Amerikaanse econoom Joseph Stiglitz doelbewust gepland door het IMF, met als doel de wereldeconomie te hervormen en de wereldwijde politieke, financiële en corporatieve machtselite alle macht en totale controle te geven. (1)
Ferguson en Stiglitz zijn zeker niet de enigen die waarschuwen voor meer geweld. Ook de VN en het Rode Kruis verwachten grote sociale onrust en 'Arabische Lente-achtig geweld' in Europa. De Duitse minister van Financiën Schäuble zei zelfs te vrezen voor een nieuwe revolutie. Eerder dit jaar zei een oud-topambtenaar van de EU dat er een heuse burgeroorlog in Europa kan ontstaan. De voormalige voorzitter van de Eurogroep van Ministers van Financiën, Jean-Claude Juncker, impliceerde bij zijn afscheid begin dit jaar zelfs een mogelijke wereldoorlog in 2014. (zie linken onderaan)
Xander
(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes, france, émeutes, troubles, troubles civils, crise | |
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lundi, 24 juin 2013
Francis Bergeron chez Les Ronchons...
11:42 Publié dans Affiches, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, francis bergeron, les ronchons, paris, france | |
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mercredi, 19 juin 2013
The Dark Side of GIs in Liberated France
'Bandits in Uniform': The Dark Side of GIs in Liberated France
By Mathieu von Rohr
Ex: http://www/spiegel.de/
US soldiers who fought in World War II have commonly been depicted as honorable citizen warriors from the "Greatest Generation." But a new book uncovers the dark side of some GIs in liberated France, where robbing, raping and whoring were rife.
The liberators made a lot of noise and drank too much. They raced around in their jeeps, fought in the streets and stole. But the worst thing was their obsession with French women. They wanted sex -- some for free, some for money and some by force.
After four years of German occupation, the French greeted the US soldiers landing in Normandy on June 6, 1944 as liberators. The entire country was delirious with joy. But after only a few months, a shadow was cast over the new masters' image among the French.
By the late summer of 1944, large numbers of women in Normandy were complaining about rapes by US soldiers. Fear spread among the population, as did a bitter joke: "Our men had to disguise themselves under the Germans. But when the Americans came, we had to hide the women."
With the landing on Omaha Beach, "a veritable tsunami of male lust" washed over France, writes Mary Louise Roberts, a history professor at the University of Wisconsin, in her new book "What Soldiers Do: Sex and the American GI in World War II France." In it, Roberts scrapes away at the idealized picture of war heroes. Although soldiers have had a reputation for committing rape in many wars, American GIs have been largely excluded from this stereotype. Historical research has paid very little attention to this dark side of the liberation of Europe, which was long treated as a taboo subject in both the United States and France.
American propaganda did not sell the war to soldiers as a struggle for freedom, writes Roberts, but as a "sexual adventure." France was "a tremendous brothel," the magazine Life fantasized at the time, "inhabited by 40,000,000 hedonists who spend all their time eating, drinking (and) making love." The Stars and Stripes, the official newspaper of the US armed forces, taught soldiers German phrases like: "Waffen niederlegen!" ("Throw down your arms!"). But the French phrases it recommended to soldiers were different: "You have charming eyes," "I am not married" and "Are your parents at home?"
After their victory, the soldiers felt it was time for a reward. And when they enjoyed themselves with French women, they were not only validating their own masculinity, but also, in a metaphorical sense, the new status of the United States as a superpower, writes Roberts. The liberation of France was sold to the American public as a love affair between US soldiers and grateful French women.
On the other hand, following their defeat by the Germans, many French perceived the Americans' uninhibited activities in their own country as yet another humiliation. Although the French were officially among the victorious powers, the Americans were now in charge.
'Scenes Contrary to Decency'
The subject of sex played a central role in the relationship between the French and their liberators. Prostitution was the source of constant strife between US military officials and local authorities.
Some of the most dramatic reports came from the port city of Le Havre, which was overrun by soldiers headed home in the summer of 1945. In a letter to a Colonel Weed, the US regional commander, then Mayor Pierre Voisin complained that his citizens couldn't even go for a walk in the park or visit the cemetery without encountering GIs having sex in public with prostitutes.
"Scenes contrary to decency" were unfolding in his city day and night, Voisin wrote. It was "not only scandalous but intolerable" that "youthful eyes are exposed to such public spectacles." The mayor suggested that the Americans set up a brothel outside the city so that the sexual activity would be discrete and the spread of sexually transmitted diseases could be combated by medical personnel.
But the Americans could not operate brothels because they feared that stories about the soldiers' promiscuity would then make their way back to their wives at home. Besides, writes Roberts, many American military officials did not take the complaints seriously owing to their belief that it was normal for the French to have sex in public.
But the citizens of Le Havre wrote letters of protest to their mayor, and not just regarding prostitution. We are "attacked, robbed, run over both on the street and in our houses," wrote one citizen in October 1945. "This is a regime of terror, imposed by bandits in uniform."
'The Swagger of Conquerors'
There were similar accounts from all over the country, with police reports listing holdups, theft and rapes. In Brittany, drunk soldiers destroyed bars when they ran out of cognac. Sexual assaults were commonplace in Marseilles. In Rouen, a soldier forced his way into a house, held up his weapon and demanded sex.
The military authorities generally took the complaints about rape seriously. However, the soldiers who were convicted were almost exclusively African-American, some of them apparently on the basis of false accusations, because racism was also deeply entrenched in French society.
A café owner from Le Havre expressed the deep French disillusionment over the Americans' behavior when he said: "We expected friends who would not make us ashamed of our defeat. Instead, there came incomprehension, arrogance, incredibly bad manners and the swagger of conquerors."
Translated from the German by Christopher Sultan
Read also:
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