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samedi, 05 janvier 2013

Méridien Zéro a reçu Jacques Bardèche (fils de Maurice Bardèche) et Patrick Canet

Méridien Zéro a reçu Jacques Bardèche (fils de Maurice Bardèche) et Patrick Canet pour évoquer avec eux l'oeuvre et la vie de Maurice Bardèche.

Animateurs : Gérard Vaudan et Eugène Krampon.

Lord Igor à la technique.

bardeche, collaboration, brasillach, biographie, histoire, philosophie, littérature

Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2012/12/21/emission-n-123-un-homme-un-destin-maurice-bardeche.html

16:26 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hommage, france, maurice bardèche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 24 décembre 2012

La ville malade de la banlieue : sauver les villes des méga-villes

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La ville malade de la banlieue : sauver les villes des méga-villes

par Pierre LE VIGAN

Hubert-Félix Thiéfaine chantait « Quand la banlieue descendra sur la ville  ». C’est  l’expression de la vieille peur de l’encerclement de la ville par la banlieue. Une peur qui s’appuie sur la crainte des émeutes urbaines, sur la peur des immigrés qui peuplent la banlieue, sur un nœud de réalités tout comme de fantasmes. La banlieue apparaît ainsi « contre » la ville, comme son contraire : l’éloignement de tout à la place de la proximité de tout que l’on connaît dans les centres villes. Les prolétaires plutôt que les « cadres sup », les populations « aidées » plutôt que les populations « aisées ». La grisaille plutôt que le clinquant. Les enjoués de la mondialisation plutôt que ses victimes.

Il y a donc bien des facteurs d’opposition entre ville et banlieue. Mais l’une et l’autre se côtoient. Elles sont contre, tout contre l’autre. En d’autres termes, l’une se nourrit de l’autre. La misère de l’une, la banlieue, est évidente (à l’exception de quelques banlieues aisées qui sont une minorité), mais la misère dans les centres-villes existe aussi. Une misère moins matérielle que morale, relationnelle, existentielle. Disons le autrement : ville et banlieue forment système. C’est le système de la modernité. Ville et banlieue souffrent de ses signes, de ses marques, de ses manques. La modernité fait des dégâts partout.

C’est ce que j’ai essayé de montrer dans mon livre, La banlieue contre la ville. Ville et banlieue : de quoi parle-t-on ? Les mêmes mots désignent des réalités qui ne sont plus celles de 1910 ni de 1950. Les banlieues étaient les faubourgs de la ville. Elles étaient le prolongement de la ville et une transition vers la campagne. Le gigantisme est venu bouleverser cela. La banlieue s’étend désormais à perte de vue dans les mégalopoles telle la région parisienne. Paris, la ville historique de Paris, même avec ses quartiers les plus récents, ceux qui n’ont été urbanisés que sous le Second Empire, n’est plus qu’un petit point au centre de l’agglomération parisienne. Deux millions d’habitants vivent à Paris, plus de douze millions vivent à côté de Paris dans les périphéries lointaines de l’agglomération, qui déborde au-delà même de l’Île-de-France, en Picardie, en région Centre, vers la Champagne Ardennes. Tous les gouvernements de la (fausse) droite et de la (fausse) gauche poursuivent le même but, faire de Paris une méga-ville encore plus « compétitive ». Cela veut dire : encore plus financiarisée, encore plus spéculative, encore plus invivable pour la masse de ses habitants. « Nicolas Sarkozy veut donner un nouvel élan au Grand Paris » dont le projet « va jusqu’au Havre », indiquaient Les Échos du 10 octobre 2011, chiffrant à trente-deux milliards le montant des investissements en infrastructures que cela requerra d’ici à 2025. Si cette  dépense n’empêchera pas nombre de Parisiens à essayer de fuir leur mégalopole, comme un million d’entre eux l’ont fait en cinq ans, bien plus nombreux sont les nouveaux habitants qui arrivent à Paris, venus, souvent, des quatre coins du monde et de ce que l’on appelait le « Tiers-Monde », où le manque de perspective attire dans les grandes villes européennes, avec les encouragements et les aides mises en place par l’hyperclasse. Car celle-ci poursuit son objectif : elle ne fait pas du social pour le plaisir de se donner bonne conscience, elle fait un minimum de social, uniquement en direction des couches les plus défavorisées, et en vue d’un objectif précis. Cet objectif, c’est de peser à la baisse sur les salaires des travailleurs originaires du pays d’accueil, de leur faire accepter des reculs sociaux, par une concurrence de main d’œuvre peu exigeante car elle n’a pas le choix. L’immigration de masse est une stratégie du capital. Réserver les H.L.M. aux plus pauvres, généralement issus de l’immigration, est un aspect de cette stratégie, et nous ramène au cœur des questions de la ville, car c’est un moyen pour le patronat de moins payer ces travailleurs (cf. Alain de Benoist dans Éléments, n° 139, 2011, « Immigration, l’armée de réserve du capital » et Le Spectacle du Monde, octobre 2010, « L’immigration en France, état des lieux »). L’objectif du capital, c’est tout simplement un financement public le plus élevé possible de la reproduction de la force de travail permettant à la part privée, patronale, de ce financement, d’être la plus faible possible. C’est uniquement en ces termes – que l’on peut qualifier de marxistes et qui sont en tout cas réalistes – que ceci peut se comprendre et non, comme paraissent le croire certains, parce que les pouvoirs publics seraient animés d’une pseudo-préférence étrangère. Celle-ci n’est qu’une préférence pour l’immigration qui n’est elle-même qu’une préférence pour les bas salaires d’une part, pour la division et l’affaiblissement de la classe ouvrière d’autre part.

L’évolution contemporaine de la ville s’analyse en fonction de cela. En périphérie se situent les zones d’habitat, loin des entreprises, très loin des usines, afin que les travailleurs ne puissent s’organiser et soient usés par le travail, tout comme les chômeurs ne peuvent non plus s’organiser dans ces immenses zones où chacun est isolé de l’autre : car la densité des banlieues est dérisoire face à celle des centres-villes. Au centre des agglomérations se situent les espaces festifs (Festivus festivus disait Philippe Muray), où il s’agit de « s’éclater », où les élus locaux aménagent des espaces de plus en plus « jouissifs » (dixit Bertrand Delanoë), afin de faire oublier les dégâts de la mondialisation, les délocalisations, la liquidation de l’industrie, tout particulièrement en France. Objectif ultime : tuer toute envie de politique, celle-ci étant noyée dans de vagues fêtes citoyennes ou communautaires (participation des élus à des ruptures du jeune, encouragements à tous les replis communautaires, etc.).

Partout les centres-villes sont devenus inabordables pour les classes populaires ou moyennes. Ils sont devenus des musées, sans artisans, sans entreprises autres que des commerces. Immigrés pauvres entassés dans des logements vétustes, bobos charmés par la « diversité » mais très habiles en stratégie d’évitement de celle-ci quand  il s’agit de scolariser leurs enfants, le peuple est en fait chassé du cœur des grandes villes. Les artisans s’y font de plus en plus rares, les petites industries y ont disparu, les services et la tertiarisation ont remplacé les ouvriers.

Face à cela, il faudrait rétablir la possibilité de liens sociaux plus forts. Cela nécessiterait deux choses. La première, c’est la densité, insuffisante en banlieue, ce qui a pour conséquence que ces banlieues sont trop étendues. Trop étendues pour des raisons écologiques, trop consommatrices en énergie notamment pour les transports, trop souvent individuels (usage excessif de la voiture rendu indispensable par la carence des transports en commun). La seconde chose qui serait nécessaire, c’est de développer la mixité habitat-travail, avec donc l’objectif d’une réduction des temps de transport, avec un nouvel urbanisme abandonnant la solution trop facile et inepte de séparer totalement zones d’activité et d’emploi. Ce sont les deux axes majeurs à développer. Comme conséquence de leur application, les liens entre travailleurs, qui sont aussi des habitants seraient facilités, les luttes, à la fois dans le domaine du travail et dans le domaine de l’habitat seraient rendues plus aisées, les collectifs habitants-travailleurs pourraient intervenir dans la gestion des usines, des ateliers, des immeubles. Les luttes sociales redeviendraient possibles à chaque fois qu’il serait nécessaire de s’opposer à la logique du capital, l’organisation des sans travail, les initiatives pour créer des entreprises sans capital, des coopératives ouvrières de production, des entreprises associatives, de l’économie solidaire seraient là aussi facilitées.

En somme, il serait possible de refaire une société forte, autour de la valeur du travail bien sûr mais pas autour du « travailler toujours plus », a fortiori quand il s’agit de travailler toujours plus pour le capital. La mise hors d’état de nuire des trafiquants de drogue et autre  pourrait être réalisée par les habitants-travailleurs eux-mêmes dotés de leur propre garde nationale civique dans le même temps que le cœur de la politique nationale (et européenne bien sûr) devrait être de lutter contre le parasitisme financier, le blanchiment de l’argent sale, la délinquance civique tout autant qu’économique et ses réseaux.

La ville doit être conçue pour le lien social. Elle doit répondre aux besoins éthologiques de l’homme : enracinement, repères, intimité. L’anonymat est aussi un besoin dans les villes, mais c’est son excès que l’on constate, c’est son excès qu’il faut mettre en cause. Pour répondre au besoin d’enracinement, il faut rapprocher habitat et lieux d’activité, il faut voir à nouveau la ville comme un paysage, et réhabiliter la notion d’identité locale, de lieu, de site. Il faut, par la densité, réduire l’étendue des villes, combattre l’étalement urbain, retrouver la coupure franche ville-campagne. C’est que j’essaye de montrer dans mon analyse des rapports de l’homme et de la ville. Montrer pour convaincre. Convaincre pour transformer.

L’avenir de la ville n’est écrit nulle part. Entre le grand ensemble et la marée pavillonnaire, d’autres voies sont possibles. Le devenir-banlieue de la ville n’est pas inéluctable. Les idées de notre modernité ont mené la ville là où on sait. D’autres idées peuvent la mener ailleurs.

Pierre Le Vigan

La banlieue contre la ville. Comment la banlieue dévore la ville et pourquoi le devenir-banlieue de la ville n’est pas une fatalité, Paris, La Barque d’or, 250 p., 18 € (+ 3,50 € de port), à commander à :

http://la-barque-d-or.centerblog.net/

Courriel : labarquedor@hotmail.fr

• Version remaniée pour Europe Maxima d’un article paru dans Rébellion, n° 51, novembre – décembre 2011.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2377

lundi, 03 décembre 2012

Conférence de Franck Abed

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Conférence de Frank Abed

à La Charité sur Loire

Dimanche, 9 décembre 2012 - 15 h

Alain Soral dédicacera « Chroniques d’avant-guerre » le samedi 8 décembre 2012 à la librairie Facta

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Alain Soral dédicacera « Chroniques d’avant-guerre » le samedi 8 décembre 2012 à la librairie Facta

Alain Soral dédicacera son livre Chroniques d’avant-guerre le samedi 8 décembre 2012 de 14h30 à 18h30.

Venez rencontrer l’auteur à la librairie Facta :

4, rue de Clichy Paris IXe

Téléphone : 01 48 74 59 14

Courrier électronique : librairiefacta@wanadoo.fr

Situer la librairie :

Sur Google Maps : http://maps.google.fr/maps?f=q&…

Sur Mappy : http://fr.mappy.com/map#d=4+rue+de+…

« Quand on est jeune et novice dans le débat d’idées, on croit qu’en politique c’est comme en sport, qu’il y a deux équipes : la vôtre et celle d’en face, les bons et les méchants, le pouvoir et l’opposition. Puis avec la pratique, pour ceux qui passent à la pratique – les autres n’y comprennent jamais rien –, on découvre que dans la vraie vie, comme dans 1984 de George Orwell, c’est plus compliqué que ça. Il y a le pouvoir, l’opposition au pouvoir et… Goldstein.
Soit l’opposant créé par le pouvoir, ou plutôt favorisé par le pouvoir – ne soyons pas complotistes – pour dévier les énergies contestataires vers la stérilité, l’inutile…
Gauchisme à la Prévert ou gauchisme à la Baader, qu’on soit dans les nuages ou qu’on fonce droit dans le mur, sur le plan de l’inefficacité politique – les années de prison mises à part – ça revient au même… »
Chroniques d’Avant-guerre, compilation des articles publiés dans l’éphémère revue Flash entre octobre 2008 et mars 2011, est le 11e livre d’Alain Soral. Reprenant, sur le mode chronologique plutôt qu’orthographique, le principe des textes courts de ses Abécédaires (Jusqu’où va-t-on descendre ?, Socrate à Saint-Tropez), il est aussi un complément utile à son essai majeur écrit au même moment : Comprendre l’Empire.

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jeudi, 29 novembre 2012

Contre l'ouverture d'un "Starbucks" à Montmartre

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Contre l'ouverture d'un "Starbucks" à Montmartre, la mobilisation s'amplifie!

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : Montmartre accueillera au début de l’année 2013 un Starbucks. La chaîne de cafés américaine, qui n’en finit plus d’inaugurer ses enseignes parisiennes, a jeté son dévolu juste en face du carré des artistes, dans les locaux occupés depuis des générations par le restaurant-brasserie "Au pichet du Tertre".

Préservé jusqu’à présent des appétits des multinationales, Montmartre a su sauvegarder son authenticité, ses monuments, son architecture et ses petits commerces.

Sauvegardons l’identité du quartier !

Si des touristes du monde entier viennent à Paris pour découvrir le quartier de Montmartre, c’est pour son ambiance unique. Accepter l’implantation de Starbucks dans notre quartier, c’est donner victoire aux mondialistes destructeurs d’identités.

Résistez avec nous !

Vous voulez préservez l’esprit de Montmartre ?

Vous refusez que le monde du fric puisse faire sa loi où bon lui semble ?

Vous voulez un monde des identités et non de l’uniformité ?

Il est encore temps de faire capoter l’implantation de Starbucks !

Commerçants, habitants du quartier, amoureux de Paris du monde entier, tous ensemble contre l’implantation de Starbucks !

Tous ensemble pour un Montmartre populaire !

Signez la pétition de "Paris fierté" cliquez là

Richard Millet über Terrorismus und Literatur

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Richard Millet über Terrorismus und Literatur

Martin LICHTMESZ

Ex: http://www.sezession.de/

Unmittelbar nach der Tat bezeichnete der deutsche Komponist Karlheinz Stockhausen den Terroranschlag vom 11. September 2001 als „das größte Kunstwerk, was es je gegeben hat“. Den Zusatz „jetzt müssen Sie alle Ihr Gehirn umstellen“ vorausgeschickt, sagte er im Wortlaut:

Daß also Geister in einem Akt etwas vollbringen, was wir in der Musik nie träumen könnten, daß Leute zehn Jahre üben wie verrückt, total fanatisch, für ein Konzert. Und dann sterben. Und das ist das größte Kunstwerk, das es überhaupt gibt für den ganzen Kosmos. Stellen Sie sich das doch vor, was da passiert ist. Das sind also Leute, die sind so konzentriert auf dieses eine, auf die eine Aufführung, und dann werden fünftausend Leute in die Auferstehung gejagt. In einem Moment. Das könnte ich nicht. Dagegen sind wir gar nichts, also als Komponisten. … Ein Verbrechen ist es deshalb, weil die Menschen nicht einverstanden waren. Die sind nicht in das Konzert gekommen. Das ist klar. Und es hat ihnen niemand angekündigt, ihr könntet dabei draufgehen.

Stockhausen kam damit trotz großer Empörung gerade noch davon – als Abgesandter des Sirius schützte ihn die Narrenfreiheit des Avantgardisten. Kurz darauf erregte auch der postmoderne Philosoph Jean Baudrillard erhebliche Irritation, als er in einem Artikel für die Tageszeitung Le Monde den Terroranschlag als eine Art Hyper-Event, als „Mutter aller Events“ beschrieb. Während noch alle Welt unter Schock stand, und in Deutschland betappert „Wir sind alle Amerikaner!“ gestammelt wurde, versuchte Baudrillard, die Tat mit kaltem Auge als Menetekel und Symbol zu lesen, an dem auch der selbstzerstörerische Trieb des Westens sichtbar werde.

Der Spiegel interviewte Baudrillard zu diesen Thesen:

SPIEGEL: Monsieur Baudrillard, Sie haben die Attentate vom 11. September in New York und Washington als das „absolute Ereignis“ beschrieben. Sie haben die USA beschuldigt, durch ihre unerträgliche hegemoniale Übermacht den unwiderstehlichen Wunsch nach ihrer Zerstörung zu wecken. Jetzt, wo die Herrschaft der Taliban kläglich zusammengebrochen ist, Bin Laden nichts mehr als ein gehetzter Flüchtling ist, ­ müssen Sie nicht alles widerrufen?

Baudrillard: Ich habe nichts verherrlicht, niemanden angeklagt und nichts gerechtfertigt. Man darf den Botschafter nicht mit seiner Kunde verwechseln. Ich bemühe mich, einen Prozess zu analysieren: den der Globalisierung, die durch ihre schrankenlose Ausdehnung die Bedingungen für ihre eigene Zerstörung schafft.

SPIEGEL: Lenken Sie damit nicht einfach ab von der Tatsache, dass identifizierbare Verbrecher und Terroristen für die Anschläge verantwortlich sind?

Baudrillard: Natürlich gibt es handelnde Akteure, aber der Geist des Terrorismus und der Panik reicht weit über sie hinaus. Der Krieg der Amerikaner konzentriert sich auf ein sichtbares Objekt, das sie zerschmettern möchten. Doch das Ereignis vom 11. September in all seiner symbolischen Bedeutung lässt sich so nicht auslöschen. Die Bomben auf Afghanistan sind eine völlig unzulängliche Ersatzhandlung.

SPIEGEL: Warum können Sie nicht einfach akzeptieren, dass die Zerstörung des World Trade Center die willkürliche, irrationale Tat einiger verblendeter Fanatiker war?

Baudrillard: Eine gute Frage, aber selbst wenn es sich um eine bloße Katastrophe gehandelt hätte, bliebe die symbolische Bedeutung des Ereignisses erhalten. Nur so erklärt sich auch seine Faszination. Hier ist etwas geschehen, das bei weitem den Willen der Akteure übersteigt. Es gibt eine universelle Allergie gegen eine endgültige Ordnung, gegen eine endgültige Macht, und die Zwillingstürme des World Trade Center verkörperten diese endgültige Ordnung in vollkommener Weise.

SPIEGEL: Demnach erklären Sie den terroristischen Wahn als unausweichliche Reaktion auf ein System, das selbst größenwahnsinnig geworden ist?

Baudrillard: Das System selbst in seinem totalen Anspruch hat die objektiven Bedingungen dieses furchtbaren Gegenschlags geschaffen. Der immanente Irrsinn der Globalisierung bringt Wahnsinnige hervor, so wie eine unausgeglichene Gesellschaft Delinquenten und Psychopathen erzeugt. In Wahrheit sind diese aber nur die Symptome des Übels. Der Terrorismus ist überall, wie ein Virus. Er braucht Afghanistan nicht als Heimstatt.

Irgendwo in der Mitte zwischen Baudrillard und Stockhausen stossen wir auf den österreichischen Künstler und Medientheoretiker Peter Weibel, der vor einem Jahr in einem Interview mit dem Standard das Auftreten von Amokläufern und Attentätern in Europa als Symptome eines zerfallenden Systems deutete:

  Das Problem ist: Je länger es dauert, bis das System implodiert, desto höher sind die Kosten. Die Armut wird steigen, damit steigt in der Gesellschaft das Konfliktpotential. Denken wir doch nur an die Attentate in Norwegen und Lüttich. Man kann es sich einfach machen und sagen: Anders Brevik und Nordine Amrani sind geisteskranke Individuen. Aber diese Attentäter nahmen Tendenzen, Slogans, Gedankengut auf. Brevik hat ein Manifest mit 1500 Seiten geschrieben. Und durch ihre psychische Kondition wurde dieses Gedankengut verzerrt. Amrani und Brevik hätten es aber nicht verzerren können, wenn nicht etwas zum Verzerren da gewesen wäre. Jetzt versucht man, Menschen wie Brevik zu isolieren – und übersieht, dass das Pathologische nicht in ihnen, sondern in der Gesellschaft ist. Sie sind nur das Fieberthermometer. Wenn wir nicht bald eine Lösung finden, werden solche Attentate zunehmen. Und das wäre für mich ein Symptom für die sich abzeichnende Instabilität des Systems.

Weibel ist ein Veteran des „Wiener Aktionismus“ - man begegnet ihm auch als Gesprächspartner Lutz Dammbecks in dessen legendärer Dokumentarstudie „Das Meisterspiel“ (1998), die unter anderem die alte Frage der Avantgarde nach dem Aufbrechen und Sprengen der traditionellen Grenzen der Kunst umkreiste.

Im Zentrum des Films stand ein Akt von ästhetischem „Terrorismus“: Ein unbekannter Täter war im September 1994 in das Atelier des als „Übermaler“ fremder Gemälde bekannt gewordenen Arnulf Rainer eingedrungen, und hatte dessen Bilder seinerseits mit schwarzer Farbe übermalt (wie übrigens auch einmal der „Pornojäger“ Martin Humer ein Bild von Otto Mühl „zugenitscht“ hat), eines davon mit der Persiflage eines Satzes aus der Autobiographie eines bekannten verhinderten Künstlers versehen, der sich später unter anderem in der „Ästhetisierung der Politik“  einen Namen gemacht hat, in großen roten Lettern:

Und da beschloß er, Aktionist zu sein.

Etwa ein Jahr später wurde der Polizei ein „Bekennerschreiben“ zugesandt, in der Tat eine kenntnisreiche, manifestartige Fundamentalkritik bestimmter Tendenzen der modernen Kunst. Ob tatsächlich der Autor des Traktats mit dem Übermaler des Übermalers identisch war, bleibt bis heute ungeklärt (manche vermuten, daß niemand anders als Rainer selbst hinter der Aktion steckte).

Zeitgleich wurde Österreich von einer geheimnisvollen Briefbombenserie mit fremdenfeindlichem Hintergrund heimgesucht, die ebenfalls von Manifesten (und sogar schwarzen Texttafeln) begleitet wurde. Das führte Dammbeck zu der Frage, ob es sich hierbei nicht auch um eine Art von blutiger „Konzeptkunst“ handeln könne.

Der 1953 geborene französische Romancier und Essayist Richard Millet steht also mit seinem im August des Jahres erschienenen Essay mit dem irritierenden Titel „Literarische Lobrede auf Anders Breivik“ durchaus in einer langen intellektuellen Tradition. Im Gegensatz zu Stockhausen und Baudrillard ist er aber nicht bloß mit einem blauen Auge davongekommen.

Alain de Benoist berichtete über die massive mediale Diffamierungs- und Ausgrenzungskampagne, die wider Millet einsetzte, und ihn schließlich seine Position als Lektor von Gallimard kostete (unter anderem hatte er die Herausgabe des Schlagers „Die Wohlgesinnten“ von Jonathan Littell maßgeblich mitverantwortet).

Über den Inhalt des Essays gelogen wurde auch in der deutschen Presse, die Millet übrigens bisher recht wohlgesonnen (no pun intended) war. Seinen Roman „Die drei Schwestern Piale“ (1998) pries die Süddeutsche Zeitung als „Kunstwerk von seltener Geschliffenheit und Eleganz“, und die Zeit lobte „Der Stolz der Familie Pythre“ (2001) für seine „klare und leuchtende Sprache“. Die Sprache und ihr Verfall zur Schablone der „Allgemeinheiten“ ist ein wesentliches Thema Millets: so seines Großessays „Langue Fantôme“ (Phantomsprache), zu dem die „Éloge littéraire“ nur eine kurze Bonusbeigabe ist.

In der Tat wird bei der Lektüre des inkriminierten Textes schnell klar, daß der Titel nicht nur ironisch, sondern geradewegs sarkastisch gemeint ist: in einer Zeit, in der die Sprache, die Kultur und die Literatur massiv verfallen und zerstört werden, kann man auch einen destruktiven Akt wie den Breiviks als „literarisch“ bezeichnen. Den Begriff der „Literatur“ faßt Millet dabei recht weit, gebraucht ihn geradezu synonym mit „Kultur“ selbst. In seinem Essay schreibt er:

Die Herrschaft der Zahl, der Multikulturalismus, die Horizontalität, der Taumel der Erschöpfung und der Verlust des Sinns, sowie das, was Renaud Camus die „Entzivilisierung“ nennt, zusammen mit seinem Korollarium, dem „großen Bevölkerungausstausch“: all dies bedeutet die Niederlage der Literatur.

In der aktuellen Jungen Freiheit (48/12) findet sich ein lesenwertes Interview mit Millet, in dem er den Hintergrund seines Aufsatzes erläutert:

Man muß sich dem Abscheulichen stellen, dem Unentschuldbaren. Dostojewski lieferte in den „Dämonen“ sehr gute Porträts von Monstern, Truman Capote in „Kaltblütig“. Von Breivik zu sprechen bedeutet also eine Methode, um vom Bösen zu sprechen. Ist das nicht die Aufgabe des Schriftstellers? (…)

Breivik ist ein verfehlter Schriftsteller – er selbst definierte sich im Laufe seines Prozesses als Schriftsteller. Meine „Eloge“ ist offensichtlich ironisch. Breivik symbolisiert den Tod der europäischen Kultur. Ich wollte zeigen, daß Literatur und noch viel mehr Kultur im Abendland keinen Wert mehr besitzen und daß es der Tod derselben ist, der das Vordringen des Multikulturalismus ermöglicht. Breivik und der Multikulturalismus verkörpern den Tod der Literatur insoweit, als daß letztere eine der gehobensten Ausdrucksformen dieser Kultur ist.

Breivik und sein algerisch-islamisches Pendant Mohammed Merah, der im März 2012 in Frankreich sieben Menschen erschoß, darunter drei jüdische Kinder, nennt er

…. Kriminelle, die die Schuld verbrecherischen Denkens zu Fragen der Nation und der Zivilisation tragen. Während Merah zum Dunstkreis
des internationalen islamischen Terrorismus gehört und Breivik zur Dekadenz, die er anprangert, so sind doch beide das Symbol eines Bürgerkriegs. Eines Bürgerkrieges, der noch nicht benannt wurde, weil das die Propaganda untersagt.

Dennoch ist er real: Die französischen Vorstädte befinden sich in der Gewalt von Jugoslawen oder Libanesen, da hier das Gesetz der Republik von Immigranten und einheimischen Taugenichtsen, die keinerlei Wunsch zur Integration haben, zum Versagen gebracht wird. Wenn Sie bewaffnete Soldatenpatrouillen in der U-Bahn, auf Bahnhöfen, im Hof des Louvre sehen, glauben Sie das sei Disneyland? Nein, sie sind die Konsequenz des islamistischen Terrors und der passiven Anwesenheit der Moslems, die den Islamismus auf hiesigem Boden mehr oder weniger begünstigen.

Nicht anders also als der oben zitierte Peter Weibel hebt Millet in seinem umstrittenen Essay hervor, daß es sich bei dem Attentäter um einen gescheiterten Autor handelt, als Verfasser eines „naiven“ 1,500-seitigen „Paste & Copy“-Kompendiums, dessen Machart ein durch und durch „wikipedisiertes“ Gehirn erkennen läßt. Seine Tat habe eine gewisse „formale Perfektion“ gezeigt, lange vorbereitet und wohl durchdacht in Bezug auf das, was sie mit Blut und Massenmord „kommunizieren“ wollte – durchaus vergleichbar mit der präzise gewählten Symbolik der Ziele des „9/11″-Attentats.

Und wie Weibel sieht auch Millet Breivik als Ausgeburt und Spiegel einer pathologischen Gesellschaft, als „Symptom für die sich abzeichnende Instabilität des Systems“:

Breivik  ist in erster Linie ein exemplarisches Produkt der abendländischen Dekadenz im Habitus eines amerikanisierten Kleinbürgers… Er ist nicht nur das Kind der Zerrüttung der Familie, sondern auch des ideologisch-ethnischen Bruchs, den die außereuropäische Einwanderung nach Europa über fünfzig Jahre hinweg verursacht hat, und der lange vorbereitet wurde durch die Einwirkung der amerikanischen Massenunkultur, der ultimativen Konsequenz des Marshallplanes: des Planes einer absoluten Herrschaft des globalisierten Marktes, der Europa enthistorisiert, auf der wirtschaftlichen, kulturellen und ohne Zweifel auch ethnischen Ebene.  (…)

Gleich Baudrillard sieht er in dem Terrorakt das grausame Wirken der Nemesis, die sich das System durch seinen eigenen Wahnsinn und seine Maßlosigkeit selbst heraufbeschworen hat:

Breivik ist zweifellos das, was Norwegen verdiente und was unsere Gesellschaften erwartet, die sich unablässig blind stellen, um sich besser selbst verleugnen zu können. (…)

Der Sommer (2011) brachte uns die Nuklearkatastrophe von Fukushima, das Abgleiten der internationalen Politik in die Lächerlichkeit durch die Affäre Strauss-Kahn, dem sozio-priapischen Terroristen und bisher ungewürdigten Gegenstück zu dem christdemokratischen Erotomanen Berlusconi, und, am Morgen nach dem Massaker von Utoya, den Tod von Amy Winehouse, der Breivik beinahe die Schau stahl, vor allem aber den vulkanartigen Ausbruch einer Finanzkrise, die seit dem Jahr 2008 vor sich hinschwelte, und die momentan dabei ist, Europa endgültig in die Knie zu zwingen.

Daß eine Finanzkrise dieses Ausmaßes auch den Bankrott der Zivilisation selbst offenbart, wollen nur die Schwachköpfe nicht sehen.  Breivik ist, soviel steht fest, ein verzweifeltes und entmutigendes Symbol für die europäische Unterschätzung der Verheerungen des Multikulturalismus; auch das Symbol einer Niederlage des Geistes vor dem Profit des Geldes. Die finanzielle Krise ist eine Krise des Sinns, der Werte, also auch der Literatur.

Millet verzeichnet in diesem Zusammenhang die seit etwa zwei Jahrzehnten ansteigende Ausbreitung von Massenmorden „amerikanischen“ Stils (sozusagen „à la Columbine“) gerade in jenen (nord-)europäischen Ländern, die lange Zeit als sozial und politisch stabil galten: England, Schweiz, Frankreich, Deutschland und Finnland.

Dabei sieht Millet in Breivik nun durchaus keinen „Warhol des Anti-Multikulturalismus“, der nur auf seine 15 Minuten Ruhm aus gewesen sei und „l‘art pour l‘art“ betrieben hätte:

Weit entfernt, ein Konzeptkünstler zu sein, glaubte Breivik nicht an das, was Baudrillard die „Duplizität“ der zeitgenössischen Kunst nannte, mit ihrem Bekenntnis zur „Nichtigkeit, zur Bedeutungslosigkeit, zum Non-sens, da man ja bereits nichtig ist“  – die in der Tat jeglichen künstlerischen und existenziellen Ansatz zunichte macht. (…)

Er hat auch nicht bloß jene nach Breton einfachste surreale Geste nachvollzogen, die darin bestehe, „wahllos mit dem Revolver in die Menge zu feuern“; er hat auch nicht Cioran beim Wort genommen, der einmal schrieb, daß jeder Mensch, der noch bei Sinnen ist, schon aufgrund der Tatsache, sich auf einer Straße zu befinden, Ausrottungsgelüste bekommen müsse. Beide Sentenzen, sowohl Ciorans und als auch Bretons, wurden bisher viel zu wenig vor dem Untergrund der Kriege und Genozide des 20. Jahrhunderts gelesen, mit Adornos Diktum vom Ende der Kultur „nach Auschwitz“ im Hinterkopf.

Die Ausrottung als literarisches Motiv: das ist das Unrechtfertigbare schlechthin, und dieses beinhaltet die von Breivik indirekt (und gewiß unbeabsichtigt) aufgerollte Frage nach dem Problem der globalen Überbevölkerung und der ökologischen Katastrophe, die sich verkoppelt mit jener nach der demographischen Entvölkerung Europas und der Zerstörung der Homogenität der europäischen Gesellschaften, wie in Norwegen, Finnland, Schweden, Dänemark, Holland, allesamt Länder, in denen jene, die man schamhaft als Populisten bezeichnet, in die Regierungen gewählt wurden.  (…)

Millet sieht einen engen Zusammenhang zwischen dem biologischen Tod Europas und dem vorangehenden Tod seiner Seele durch den Materialismus und die Verleugnung und Demontage seiner Identität. Auch im JF-Interview findet er hierfür drastische, harte Worte:

Die Europäer beklagen permanent ihr Schicksal. Spricht man zu ihnen von Zivilisation, antworten sie mit Ökonomie, sozial und ethisch, das heißt mit alltäglichstem Materialismus. Sie sind verfehlte Amerikaner so wie Breivik ein verfehlter Autor ist. Von dem Moment an, wo man sich selbst verleugnet, egal ob Franzose, Deutscher oder Europäer, begibt man sich in eine freiwillige Sklaverei, vollzieht die Unterwerfung der Gegenwart unter die Irrealität. Man selbst zu sein wird eine Art Schändlichkeit.

Würde ist das Empfinden für das, was man denen schuldet, die uns vorausgegangen sind, deren Erbe, die europäische Zivilisation, wir übernommen haben und deren Wurzeln christlich sind. Hat nicht Georges Bernanos gesagt, daß die moderne Zivilisation eine Verschwörung gegen jedwede Art von geistigem Leben ist?

Und er betont den bitteren Preis, den in Frankreich jeder zahlen muß, der es wagt, sich diesem Themenkomplex abseits der vorgeschriebenen Sprachregelungen zu nähern:

Die Gegenwartsliteratur kann sich damit nur unter der Maßgabe der politischen Korrektheit beschäftigen. Zu viele Journalisten fürchten die Justiz, falls sie sich solcher Themen annehmen. Die Darstellung des Ausländers, des Migranten, des illegalen Einwanderers muß explizit stark positiv erfolgen. Sagen Sie etwas anderes, laufen Sie Gefahr, als Faschist, ein anderes Wort für Rassist, beschimpft zu werden, was grotesk ist. Die Zensur hat ihre Form geändert: ständige Selbstzensur und Unterwerfung unter die Welt-Ideologie, post-rassistisch, postmenschlich. Die wenigen Intellektuellen, die es wagen, das Gegenteil zu denken – Alain Finkielkraut, Renaud Camus, Robert Redeker, ich selbst – werden vom größten Teil der Medien gehaßt.

 

mercredi, 28 novembre 2012

“The Economist” menace la France

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Filippo GHIRA:

L’hebdomadaire britannique “The Economist” menace la France

 

Dans un dossier de 14 pages, l’hebdomadaire anglais prévoit une détérioration catastrophique de l’économie française et l’effondrement complet des titres publics de la République. Les spéculateurs ont ouvert le feu!

 

Après avoir mis l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Italie dos au mur, la finance anglo-saxonne a décidé, semble-t-il, de faire une nouvelle victime: la France.

 

L’hebdomadaire anglais “The Economist” écrit sur quatorze pages que la “faiblesse cachée” de la seconde puissance économique du continent européen, après l’Allemagne, représente une véritable “bombe à retardement”, dont l’explosion se produira tôt ou tard, et provoquera à court terme des dommges sans mesure à toute l’Union Européenne et, par voie de conséquence, au système monétaire de l’euro.

 

La couverture de l’hebdomadaire est éloquente: un faisceau d’horribles et immangeables pains de type “baguette”, devenus les très tristes symboles de la France à l’étranger, maintenus par un ruban tricolore comme s’il s’agissait de bâtons de dynamite... avec une mèche allumée: soit l’explosion programmée. Les articles et la couverture du magazine pourraient fort bien être pris à la légère, considérés comme une simple recherche de sensation journalistique. Mais “The Economist”, dans le passé, a souvent servi de prophète de malheur: indirectement, l’hebdo britannique avertissait, dans le plus pur style mafieux, les futures victimes de la finance anglo-saxonne. En règle générale, l’identité des futures victimes a toujours été annoncée à l’avance... En fait, “The Economist” est une des deux voix officielles des spéculateurs de la City. Comme le quotidien “Financial Times”, cet hebdo fait partie du groupe éditorial Pearson qui, depuis une bonne dizaine d’années, mène campagne contre l’Union Européenne et surtout contre son système monétaire centré sur l’euro, monnaie unique considérée comme une dangereuse concurrente du dollar en tant que devise de référence et d’échange dans les transactions internationales. Si l’euro se donne dès aujourd’hui un rôle plus important, il deviendra bien vite supérieur au dollar et mettra sérieusement en péril non seulement Wall Street et le billet vert mais aussi la livre Sterling et la place financière de la City par laquelle transitent de 70% à 75% des opérations sur titres émis en euro.

 

Dans ce jeu, bien mis au point par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, nous découvrons une stratégie reposant sur le principe tactique de “marcher divisés pour frapper à l’unisson”. “The Economist” et le “Financial Times”, tout comme le “Wall Street Journal” de New York, ont la prétention d’être les “consciences critiques” et autonomes du capitalisme international. Leur voix se prétend “libre et indépendante”, selon un principe très britannique se voulant “objectif”, où les textes sont soi-disant pondus “en séparant bien les faits des opinions”. En réalité, cette prétention à l’objectivité totale permet de déployer une authentique mystification parce qu’il n’existe aucun texte au monde qui ne reflète pas les idées de celui ou celle qui l’a écrit. Donc, pour éviter que l’on accuse ses articles de “subjectivisme”, “The Economist” ne publie que des textes non signés. L’article apparaît donc comme l’oeuvre d’une équipe, qui a confronté ses points de vue pour aboutir à une objectivité crédible, et non comme l’oeuvre d’un journaliste ou d’un économiste que l’on pourrait situer et considérer comme “subjectif”.

 

La France serait donc “une bombe à retardement au coeur de l’Europe”, selon la couverture même d’un récent numéro de “The Economist” qui part du principe qu’un Président socialiste comme François Hollande ne pourra que faire augmenter les dépenses publiques, induisant par là même un déséquilibre fort négatif des comptes de la République. La dette publique et le déficit iront de mal en pire; l’écart entre les bons du trésor et le “Bund” allemand augmentera et l’euro, de ce fait, encaissera un coup des plus durs qui l’abattera définitivement. Voilà le scénario prévu par “The Economist”.

 

On a donc décidé à Londres de s’attaquer à la France, ce qui signifie, en clair, qu’une guerre économico-financière vient de commencer, une guerre qui ne connaîtra peut-être pas de vainqueurs mais qui connaîtra, c’est sûr et certain, un vaincu: l’Europe. Au départ, “The Economist”, qui ne fait jamais une grande différence entre socialistes, d’une part, et libéraux ou démocrates chrétiens, d’autre part, quand il s’agit de juger les forces politiques majoritaires du continent européen, n’avait pas émis de jugements négatifs sur Hollande, au moment de sa victoire électorale contre Sarközy, parce que le nouvau président socialiste avait réclamé une politique économique différente en Europe et avait ainsi apporté quelques lézardes dans la ligne rigoriste du traditionnel front franco-allemand. En fait, Paris avait commencé à faire pression pour que l’on aide les pays en difficulté du Sud de l’Europe et pour que l’on adopte tout de suite un Fond permanent de sauvetage des Etats.

 

Hollande réclamait peut-être une autre politique mais elle était, elle aussi, décisionniste. Hollande pouvait se le permettre parce que l’Etat des comptes publics de la France était relativement bon et parce que les mesures de politique économique décidées par le nouveau pouvoir présidentiel socialiste permettaient à terme de récupérer 10 milliards d’euro en mesures d’austérité et 20 milliards en taxes diverses: ce train de mesures devait limiter l’augmentation de la dette à 91% à peine du PIB. Cette stabilisation aurait été possible malgré le fait que la récession s’est lourdement fait sentir en France, frappant une économie qui, comme en Italie, repose pour l’essentiel sur des petites et moyennes entreprises. Ensuite, Hollande a opté pour l’augmentation des taxes sur les entreprises, sur les dividendes et les revenus supérieurs à un million d’euro (75%). Toutes ces mesures déplaisent profondément aux ultra-libéraux anglo-saxons.

 

A Londres, on craint —ou peut-être espère-t-on?— que les mesures sociales, qu’Hollande serait éventuellement amené à prendre, feraient rapidement empirer la situation, le Président socialiste ne voulant rien céder de la souveraineté de la France à l’UE, ni sur le plan politique ni sur les plans économique et bancaire. Dans ce cas, avertit et menace “The Economist”, la France finira par perdre la confiance des investisseurs et de l’Allemagne. Du reste, rappelle l’hebdomadaire anglais, plusieurs pays de la zone euro ont été bien obligés de prendre acte de la position des marchés, qui tourne souvent, et très vite, à l’hostilité. La crise des titres publics français pourrait dès lors survenir dès l’année 2013. Dans le chef de “The Economist”, c’est là une menace, dans le plus pur style mafieux.

 

Filippo GHIRA.

( f.ghira@rinascita.eu ; article paru dans “Rinascita”, Rome, 20 novembre 2012; http://rinascita.eu/ ).

mercredi, 21 novembre 2012

ELEMENTOS Nº 36. DRIEU LA ROCHELLE

ELEMENTOS Nº 36. DRIEU LA ROCHELLE. ARTISTA DE LA DECADENCIA

 
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Sumario.-
 
 
En torno a Drieu la Rochelle. Cronología y Bibliografía, por José Antonio Hernández
Ingenieros de almas. El caso Drieu la Rochelle, por Luis León Barga
Drieu la Rochelle: “No se es víctima cuando se es héroe”, por Giselle Dexter y Roberto Bardini
La revuelta del burgués contra sí mismo, por Ynalinne
Pierre Drieu la Rochelle y Europa, por Ernesto Milá
Drieu la Rochelle y la cara oculta de Francia, por Enrique López Viejo
Actualidad de Drieu la Rochelle, por Claudio Mutti
Pierre Drieu la Rochelle. El aciago seductor, por José Antonio Vázquez 
Drieu la Rochelle, radiografía de un caballero veleidoso, por Gerardo Fernández Fe
Victoria Ocampo, Pierre Drieu y las cartas de un amor difunto, por Pablo E. Chacón
Drieu la Rochelle. La Cultura de la Otra Europa, Thule
André Malraux habla sobre Drieu la Rochelle, entrevista con Fréderic Grover
El matrimonio blanco de Drieu, por Paulhan Claire
Aproximación temática a la obra novelística de Drieu la Rochelle, por Cristina Solé Castells
Ledesma Ramos, Drieu la Rochelle y Brasillach. Críticas y propuestas, por   Michel Schneider y José Cuadrado Costa
 

La France d’en-bas contre l’Europe d’en-haut

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La France d’en-bas contre l’Europe d’en-haut

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 29 mai dernier, à une forte majorité, le corps électoral français a rejeté la ratification du Traité constitutionnel européen (T.C.E.). Trois jours plus tard, le 1er juin, les électeurs néerlandais ont fait de même, plus massivement encore. Cette double victoire du non a plongé l’eurocratie dans la consternation, l’hébétude et la rage. Malgré la nette victoire du oui survenue au Luxembourg le 10 juillet suivant, l’état comateux du T.C.E. demeure.

La vigueur du non français a surpris les observateurs. Il signifie le cinglant désaveu du peuple envers une certaine manière de faire campagne. Matraqué par une intense propagande « oui-ouiste » orchestrée par la quasi-totalité du personnel politique, reprise et démultipliée par la grande presse et les grands médias, l’électeur, d’instinct, s’est opposé à ce nouveau « bourrage de crâne ». « Ce non est bien évidemment une réaction automatique, immédiate, à l’ultimatum qu’a été dès le début ce référendum, commente Jean Baudrillard. Réaction à cette coalition de la bonne conscience, de l’Europe divine, celle qui prétend à l’universel et à l’évidence infaillible, réaction à cet impératif catégorique du oui, dont les promoteurs n’ont même pas supposé un seul instant qu’il pouvait constituer un défi – et donc un défi à relever. Ce n’est donc pas un non à l’Europe, c’est un non au oui, comme évidence indépassable » (Libération, 17 mai 2005).

Déçus, amers et vindicatifs (comme le prouve l’hallucinant et édifiant éditorial de July dans Libération du 30 mai), les tenants du oui ont beau jeu de souligner l’hétérogénéité du non. Pour la circonstance, la distinction gauche-droite a su s’éclipser au profit d’une convergence circonstancielle et momentanée de périphéries radicales, contestataires et oppositionnelles contre un centre modéré, gouvernemental et installé. D’après les enquêtes d’opinion, la majorité des électeurs « nonistes » provient de la gauche. Pour le démographe Hervé Le Bras, il ne fait aucun doute que « la carte des résultats du référendum donne un verdict clair : le non de 2005 épouse la géographie de la gauche, pas celle de l’extrême droite » (Libération, 1er juin 2005). « L’importance de la victoire du non, insistent Bruno Cautres et Bernard Denni, doit donc assez peu aux souverainistes qui, à la différence de 1992, ne se retrouvent en nombre qu’au F.N. et au  M.P.F. » (Libération, 7 juin 2005). Annie Laurent confirme cette analyse en précisant qu’« à l’aune des élections régionales de 2004, la gauche parlementaire représente 44 % du vote non, la droite parlementaire 18 % et le F.N. 28 % » (Le Figaro, 14 juillet 2005). « Pour le philosophe Philippe Reynaud, signale Nicolas Weill, “ ce qui l’a emporté, c’est avant tout une problématique sociale, antilibérale et anticapitaliste ” » (Le Monde, 4 juin 2005).

Un non pluraliste

La part de la gauche dans le succès du non est indéniable. Il faut toutefois appréhender ce non de gauche comme passéiste et rétrograde. Tout au long de la campagne, les dissidents des Verts et du P.S. (Fabius, Mélenchon, Emmanuelli, Montebourg), José Bové, le P.C.F., la L.C.R., Lutte ouvrière, l’extrême gauche et la C.G.T. ont défendu l’« exception française », les « acquis sociaux » et le droit illimité et incompressible à la « gréviculture ». Critiquant surtout la troisième partie économiciste du texte, ils ont encouragé une certaine conception de la France, sœur jumelle survivante de l’Albanie maoïste d’Enver Hodja, dernière réserve à dinosaures bourdivins, ultime « Sovietic Park » au monde. La gauche revendicative a favorisé un non de résignation, car elle est incapable de comprendre les défis du XXIe siècle, aveuglée par une grille de lecture antédiluvienne remontant à la Ire Révolution industrielle ! Ne soyons pas surpris d’y retrouver d’indécrottables utopistes, d’ineffables pacifistes et de pitoyables tiers-mondistes. Ainsi, Libération (31 mai 2005) rapporte le témoignage d’un étudiant appelé Jérôme qui a voté « non » parce qu’il n’a « pas envie de créer une seconde superpuissance qui, comme les États-Unis, pillerait les pays d’Afrique » (sic). La sottise idéologique reste d’actualité !

La deuxième composante du non rassemble la nébuleuse souverainiste, national-républicaine et nationiste, c’est-à-dire le F.N. et le M.P.F., bien évidemment, mais aussi le M.N.R., les gaullistes de Charles Pasqua et de Nicolas Dupont-Aignan, les chevènementistes, les royalistes, le Parti des travailleurs de Daniel Gluckstein (catalogué « national-trotskyste »), les chasseurs de C.P.N.T., etc. D’une argumentation plus fondée, leur non n’est pas moins présentiste et paradoxal. Ils condamnent, à juste titre, ce qu’entreprend l’Europe technocratique, c’est-à-dire l’éradication et le remplacement des identités populaires par un grand marché planétaire, tout en reproduisant cette démarche ethnocidaire dans l’Hexagone. Plus exactement, la bureaucratie bruxelloise reprend la méthode jacobine républicaine hexagonale afin d’édifier un super-État centralisé européen. Ne s’exemptant pas de contradictions, ils défendent avec acharnement la langue française, mais méprisent les langues régionales et vernaculaires ! Au nom d’une francophonie mythique, ils acceptent les migrants du Maghreb et d’Afrique noire, mais accusent le « plombier polonais » et la « coiffeuse hongroise » de « manger le pain des Français ». Dans Le Figaro du 31 juin 2005, un certain Nordine, chauffeur de taxi de son état, explique son vote négatif par un raisonnement xénophobe : « L’Europe va s’épuiser en voulant renflouer l’Est. Les Roumains et les Polonais que je vois ici ne respectent rien. » Tiens donc ! Les « jeunes » des banlieues qui brûlent les voitures viendraient-ils d’Europe de l’Est ? L’information sensationnelle vaut son pesant de cacahuètes. Le discours souverainiste atteint ici ses limites. Son fixisme autour d’une France idéalisée par les « quarante rois qui… » (on connaît la chanson) et les « hussards noirs de la République », l’empêche de comprendre les grandes mutations de notre temps. Il est intéressant de remarquer que les territoires dont les élus sont des ténors de l’État-nation (la Vendée pour Philippe de Villiers, les Yvelines pour Christine Boutin, Maison-Laffitte pour Jacques Myard, les Hauts-de-Seine pour Charles Pasqua) ont porté le oui en tête.

 

La dernière catégorie du non ressort de la marginalité. Elle n’en est pas moins fondamentale, car porteuse d’une ambition européiste s’appuyant sur l’identité, la souveraineté et la puissance. C’est un non d’avenir qui entend bouleverser l’actuel paysage politique et politiser l’enjeu européen. C’est déjà en bonne voie puisque « les référendums sur l’Europe réussissent là où échouent les élections au Parlement européen : créer un espace démocratique pour organiser le débat autour de la construction européenne » (B. Cautres et B. Denni, art. cit.). Ce non d’avenir dépasse de loin le non droitier et le non gauchiste. En effet, « si l’on retient qu’il s’agissait d’abord d’un non identitaire s’opposant à un élargissement sans limites, à une fédéralisation d’éléments clés des politiques nationales, et à une réduction des protections sociales nationales sans contreparties apparentes pour les salariés exposés, la réponse ne peut résider dans un replâtrage de l’Union. C’est une refondation de la construction européenne qui s’impose » (Christian Saint-Étienne, Le Figaro, 18 et 19 juin 2005). Et l’auteur d’ajouter, avec pertinence, que « le non social est un non identitaire au sens où les salariés ont l’impression qu’on veut casser les protections nationales pour mieux les laminer dans une Union qui, du fait d’un élargissement sans limites, a changé de nature ». « Est-ce à dire que la question sociale primerait désormais sur la question nationale ? “ L’une et l’autre sont liées ”, fait observer l’historien de l’Europe Robert Frank, de l’université Paris-I. Le chômage que la France connaît depuis des décennies représente un ferment “ destructeur de l’identité nationale ”. Aujourd’hui, pense M. Frank, “ l’identité nationale est multiple et superpose plusieurs attachements, régionaux, nationaux mais également européens ”. Plutôt que de malaise, il préfère parler d’une “ crise de l’identité européenne des Français ” » (Nicolas Weill, art. cit.).

Préparer la Grande Europe identitaire et populiste

Dépassant la stupide et stérile querelle gauche-droite, le non d’avenir identitaire et populiste, car populaire, sait, comme semble le convenir Emmanuel Todd, que « les milieux populaires, ouvriers et employés, représentent 50 % du corps électoral, et que cette proportion explique les instabilités du système politique français. Les ravages du libre-échange, dont souffrent les milieux ouvriers, ont encore radicalisé leur révolte. […] La vraie nouveauté est l’entrée en fureur d’une parties des classes moyennes » (Emmanuel Todd, Le Nouvel Observateur, 9 – 15 juin 2005). Attirons toutefois l’attention sur le discret mépris à l’égard des couches populaires. E. Todd semble leur reprocher l’instabilité politique comme s’il croyait que la politique ne fût que la version sophistiquée de La Petite Maison dans la prairie et non l’acceptation du conflit. C’est indéniable : « le non, de “ gauche ” ou d’extrême droite, confirme le géographe Jacques Lévy, contient une incontestable composante nationaliste, à la fois sous la forme d’un protectionnisme commercial, relancé à propos des services par la directive Bolkenstein, et d’un refus de la libre circulation » (Libération, 1er juin 2005). Il en résulte « une recomposition du champ politique. Au clivage gauche-droite s’est substituée une ligne de partage qui oppose schématiquement le “ peuple ” aux “ élites ”, les radicaux aux modérés, les électeurs anti-système à ceux qui se reconnaissent dans les partis de gouvernement. En ce sens, le 29 mai n’est pas un nouveau 10 mai, mais bien plutôt un super-21 avril. Or cette recomposition s’est opérée autour du rapport à l’État et à la nation. Plus précisément, la question sociale a rejoint la question nationale » (Claude Weill, Le Nouvel Observateur, 9 – 15 juin 2005).

Plus généralement, la victoire du non démontre la faillite des oligarchies. Le 29 mai restera comme une magnifique claque donné à un Établissement plus attiré par les lubies mondialistes libérales-libertaires de la « Nouvelle Classe » que par les inquiétudes légitimes du peuple. Il est cependant navrant d’employer le beau mot d’« élite » pour désigner les couches dirigeantes maffieuses qui monopolisent la politique, l’économie, les syndicats, la culture, les médias, et qui asservissent la France. Si elles forment une élite, c’est très sûrement dans la gabegie des ressources, le détournement des finances et le conformisme politique ! Elles sont les élites de la nullité; une parodie d’élite. Le seul terme adéquat qui leur convient est celui d’« oligarchie ». Dans Sinistrose. Pour une renaissance du politique (Flammarion, 2002), Vincent Cespedes observe que la France vit en non-démocratie : en-dehors de l’exercice d’un droit de vote formel et illusoire car sans grand effet, le citoyen est réduit à la figuration politique. Le fort taux de participation sur un sujet a-priori jugé compliqué par les oligarques prouve a contrario l’intérêt du peuple pour la Res Publica.

Emmanuel Todd croit que « les gens du oui ont choisi leur défaite. Les gens du oui, compétents, les élites, se sont refusé, ou ont été incapables, de définir une Europe effectivement protectrice » (art. cit.). La dénonciation reste bien modeste. Traduirait-elle en fait sa lassitude et son agacement de Todd de faire partie des perdants, une fois encore après Maastricht en 1992 ? « La classe politique française toute entière porte dans cet échec une énorme responsabilité, écrit pour sa part Alain Caillé. Vis-à-vis de l’Europe, elle n’a su que cumuler arrogance, ignorance et incompétence. Arrogance aussi longtemps qu’elle a cru pouvoir donner le la en Europe. Ignorance de la réalité des autres pays qui rejoignaient l’Europe. De la réalité tout court. Incompétence dans le rapport aux nouvelles institutions européennes. Les députés français y brillent plus souvent par leur absence que par leur force de proposition. Force est de constater qu’aucun des grands partis français n’a su développer un discours sur l’Europe, totalement absente de la dernière présidentielle ou des dernières législatives » (Libération, 24 mai 2005). « Cela signifie, poursuit Jean Baudrillard, la faillite du principe même de la représentation, dans la mesure où les institutions représentatives ne fonctionnent plus du tout dans le sens “ démocratique ”, c’est-à-dire du peuple et des citoyens vers le pouvoir, mais exactement à l’inverse, du pouvoir vers le bas, par le piège d’une consultation et d’un jeu de question / réponse circulaire, où la question ne fait que se répondre oui à elle-même » (art. cit.). Le scrutin du 29 mai 2005 indique l’état de sécession du peuple. Son exaspération peut, à plus ou moins long terme, virer en révolution, avec le risque d’une reprise en main possible par les gauchistes et leurs alliés islamistes.

Néanmoins, « le non identitaire ouest-européen pourrait servir de socle à un renouveau de la construction européenne [car] s’interdire d’analyser les non français et hollandais pour ce qu’ils sont, c’est s’interdire de penser la refondation de l’Europe. L’avenir de l’Europe ne peut se construire que sur la vérité et la lucidité » (Christian Saint-Étienne, art. cit.). La construction européenne voulue par ses fondateurs dans une direction intégratrice fonctionnaliste paie maintenant au prix fort son absence de politisation. « Car, insiste Alain Caillé, le défaut majeur auquel a succombé la construction européenne est connu : avoir préféré l’élargissement économique à sa consolidation politique » (art. cit.).

L’urgente et souhaitable politisation ne doit pas toucher que les instances européennes, elle doit aussi concerner la France et ses terroirs. L’alternative est désormais simple : ou les oligarchies sourdes, autistes et aveugles poursuivent leur travail de dissolution des identités ethniques, culturelles et populaires dans le grand chaudron de la mondialisation avec les inévitables réactions de résistance et de rejet, ou les peuples retrouvent leur citoyenneté,  recouvrent, enfin, le pouvoir de décider de leur destin.

Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

mardi, 20 novembre 2012

Conférence-débat, Nanterre

Mali ou Syrie: il n'y a  pas de bonne raisons de soutenir une guerre impérialiste.

CONFERENCE- DEBAT
 
LUNDI 26 NOVEMBRE
 
12H 30 Bât C AMPHI C2
 
UNIVERSITE NANTERRE RER A

Avec :  
René NABA, écrivain, journaliste, auteur de Les révolutions arabes ou la malédiction de Camp David.
 
Bahar KIMYONGUR, auteur de Syriana, la conquête continue.
Bamba GUEYE LINDORfondateur des Damnés de la Terre, militant sénégalais panafricaniste.
 
Ibrahim ILBOUNDO, ancien secrétaire général de l'Union Générale des Etudiants Burkinabés (section France)
 
Comité palestinien contre la guerre en Syrie
 
 
Comité anti- impérialiste
                                                                                                                                                                                                                          
Mail : anti.impérialiste@gmail.com         
Blog : http://anti-imperialiste.over-blog.org/                         
      
Mali ou Syrie: il n'y a pas de bonne raisons de soutenir une guerre impérialiste.
 
 
Depuis le 19 ème siècle, les guerres menées par l'impérialisme français se font au nom des bons sentiments et de la morale humaniste. Hier, la politique de la France coloniale prétendait "civiliser" les peuples d'Afrique et d'Asie. Et ce fut la civilisation du travail forcé, du massacre d'indigènes, de la torture et la déculturation. Mais heureusement, les peuples opprimés héroïques ont arraché une première libération des griffes du pays des "droits de l'homme".
 
Aujourd'hui, les prétextes des guerres changent, le mensonge reste. Que prétend faire l'impérialisme français en 2012 dans ces anciennes colonies ? Nous le savons par la voix sirupeuse de "notre" gouvernement de "gauche": il s'agirait de chasser du pouvoir un tyran sanguinaire en Syrie ou de détruire le bastion de groupes fascisto-religieux au Nord-Mali. Tel serait le programme de la nouvelle "mission civilisatrice". Est-ce vraiment pour sauver la liberté des peuples syrien et malien que l'impérialisme français provoque ces guerres? Doit-on croire à cette fable sans même discuter de la légitimité des nouvelles campagnes guerrières en cours et de celles qui s'annoncent? Comment décrypter la propagande de guerre et contrecarrer la désinformation qui marchent à plein régime? Les leçons d'hier n’ont-elles pas été oubliées? Quelles sont les véritables buts des impérialistes dans ces régions proche-orientale et sub-saharienne? Quelle est la situation en Syrie, au Mali et quelles sont leurs perspectives à court et moyen terme? 
 

Pour répondre à ces questions nous organisons un meeting-débat à l'université de Nanterre en reprenant le flambeau des étudiants internationalistes qui ont marqué l'histoire de ce lieu. Certes, il nous faudrait la voix limpide d'un nouveau Césaire pour dire à quel point les maîtres actuels mentent. Nous voulons au moins briser le consensus criminel né sur les cendres encore chaudes du soulèvement de nombreux peuples du monde arabe et d'Afrique. Surtout lorsque les fossoyeurs de ces révoltes (forces de l'OTAN ou pétro-monarchies) se présentent comme ses continuateurs. Personne ou très peu de monde a été trompé sur les réelles raisons de l'invasion de l'Irak en 2003. Le pétrole et le contrôle du monde arabe primaient sur la chute de Saddam Hussein. Le matraquage actuel sur le Mali ou la Syrie ne devrait pas plus nous tromper. Surtout au vu des résultats de la "guerre contre le terrorisme". Mais tel n'est pas le cas, une seule voix funèbre règne en France et appelle à de nouveaux bombardements occidentaux. Une conjuration de toute la scène politique française s'active à faire régner le silence. Les médiatiques pantins de la bourgeoisie de droite ou de gauche veulent éteindre toute voix discordante. Même l'extrême-gauche de plus en plus institutionnelle et servile  encense désormais les objectifs de l'impérialisme (comme elle l'a fait pour les guerres sarkozystes en Côte d'Ivoire et en Libye).Sa dernière trahison consiste finalement à adopter la thèse bushiste de la supériorité morale de l'Occident et de ses droits de l'homme et de son "devoir d'ingérence". 
 
Nous ne nous tairons pas sur ce que notre "démocratie" fait subir aux peuples opprimés. Notre meeting sera donc un coup de pistolet dans ce concert de l'ordre établi et de la lâcheté ambiante. Notre propos tonnera avec le fracas de la vérité démystificatrice. Notre meeting sera le lieu d'une information alternative et d'un débat ouvert  avec des acteurs des luttes dans le monde arabe et en Afrique.
 
  
Qu'est-ce que le comité anti-impérialiste?
 
Le Comité anti-impérialiste a pour but de mettre en lumière la face cachée de la "démocratie" bourgeoise mais aussi de soutenir les résistances populaires et les mouvements révolutionnaires dans le monde, en particulier ceux qui luttent pour la libération sociale, pour le communisme. Nous soutenons les Guerres Populaires menées actuellement par les Partis maoïstes en Inde, au Pérou, aux Philippines ou ailleurs. Comme dans les années 1930, le capitalisme qui connaît une phase aiguë de sa crise générale mène de concert des programmes d'austérité sociale, engendre la montée du fascisme et provoque des guerres de plus en plus sanglantes pour sauver un système indéfendable. L'incroyable violence inégalitaire de l'ordre marchand se nourrit du supplice infligé aux peuples opprimés. Une même logique, celle de l'ordre du profit relie les licenciements de Peugeot aux campagnes guerrières contre les pays dominés. A ce titre la lutte contre l'impérialisme ne dépend pas en premier lieu d'un comportement moral mais c'est un aspect indispensable de la lutte des peuples du monde pour se libérer du capitalisme. Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre.
 
 
--
Amicalement,
Groupe-Média Syrie
 
Twitter: @MWSyria

 

dimanche, 18 novembre 2012

Cercle bourguignon: conférence sur les Lumières

_______________________

Le Cercle Bourguignon

BP 50428

59337 Tourcoing Cedex

cerclebourguignon@gmail.com

 

Description : Logo

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Citation de Renaud Camus

Renaud Camus parle:

RC.jpg“Vous avez un peuple et quasiment du jour au lendemain, à l’échelle des peuples, en une génération, vous avez à sa place, sur son territoire, un ou plusieurs autres peuples. Vous avez une culture, une civilisation et en moins de temps qu’il n’en faut à un enfant pour devenir adulte, à un jeune homme pour devenir un homme mûr, se développent sur le même territoire, par substitution, d’autres cultures, d’autres civilisations dont M. Guéant me permettra de dire qu’elles ne valent pas celle qu’elles remplacent, au moins pour prospérer sur ce territoire-là. Poitiers m’en soit témoin, voici que vous avez autour de vous d’autres monuments, d’autres édifices religieux, d’autres visages, d’autre relations entre les hommes et les femmes, d’autres façons de se vêtir, d’autres langues bien souvent et de plus en plus, une autre religion, d’autres nourritures et d’autres rapports à la nourriture, d’autres façons d’habiter la terre et plus encore d’habiter tout court, d’habiter les immeubles, les cages d’escalier, les quartiers, d’autres façons d’administrer l’espace, d’autres rapports à la nature, à l’environnement, à la loi, à la délinquance, à la violence, au contrat social, à la protection sociale, au pacte d’in-nocence, de non-nuisance.

J’estime pour ma part, et je commence à n’être pas le seul, que ce changement de peuple, ce Grand Remplacement, est, quoi qu’on puisse en penser d’autre part, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, le phénomène le plus important de l’histoire de France depuis quinze siècles.”

Renaud Camus

samedi, 17 novembre 2012

Subversion et contre-espionnage au coeur de la Légion étrangère

Képi Blanc, casque d’acier et croix gammée

Subversion et contre-espionnage au coeur de la Légion étrangère

Au cours de l’entre-deux-guerres, la Légion étrangère mène un étrange combat contre l’Allemagne. De nombreux Allemands ayant été engagés au sein de ce corps, l’Allemagne y prend pied, non seulement pour tenter de le neutraliser, mais aussi pour étendre son influence dans l’Empire colonial français. Ainsi, la Légion étrangère est l’objet de véritables tentatives de subversion : campagnes de dénigrement, démoralisation, désertion, espionnage, envois d’agents.

Pour se défendre, l’armée française réorganise les procédures d’engagement, développe l’esprit de corps, permet aux légionnaires de retourner à la vie civile dans de bonnes conditions, mais aussi crée un service de contre-espionnage. C’est une lutte sans merci. Dans cet ouvrage foisonnant, Alexis Neviaski relate des histoires d’hommes. Il suit la vie quotidienne des légionnaires et la terrible pression exercée sur et par les familles.

Il dévoile comment des cérémonies, des rituels et finalement les  » traditions  » ont durablement façonné les hommes. Il montre aussi les rôles importants que jouent les polices allemandes et françaises, ainsi que les services de renseignements à l’intérieur de ce phalanstère. S’appuyant sur des fonds d’archives inédits, l’auteur reconstitue l’histoire méconnue qui, d’une guerre à l’autre, oppose en un combat non conventionnel, la Légion étrangère et l’Allemagne.

Editions Fayard

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vendredi, 16 novembre 2012

La France s’agenouille devant les Saoudiens!

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Sebastiano CAPUTO:

La France s’agenouille devant les Saoudiens!

 

Sur le chemin qui le menait à Ventiane (au Laos), le chef de l’Elysée s’est arrêté à Beyrouth et à Djeddah pour rencontrer ses homologues libanais et saoudiens. Hollande ignore désormais –c’est patent— les fameux discours, et autres logorrhées édifiantes, sur les “droits de l’homme”, dont la gauche française a été si friande, et prépare fébrilement ses futurs accords avec les fondamentalistes saoudiens qui n’en ont cure. La République n’est plus la vectrice des “Lumières” qu’elle prétendait apporter à la planète entière mais le vecteur en Europe occidentale du plus sinistre des obscurantismes, celui des Wahhabites saoudiens...

 

Lors de son voyage vers Ventiane au Laos, où s’est tenu le sommet Asie/Europe (ASEM), le nouveau chef de l’Elysée, François Hollande, s’est arrêté d’abord à Beyrouth puis à Djeddah en Arabie Saoudite pour rencontrer ses homologues libanais et saoudien. Lors des conversations qu’il a eues dans la capitale libanaise avec Michel Sleiman, le Président français a voulu manifester son soutien au Liban qui, au cours de ces dernières semaines, a dû affonter diverses tentatives de déstabilisation venues de l’intérieur même du pays, comme l’attentat qui a causé la mort du chef des services de renseignement libanais, ou de l’extérieur, avec la guerre civile syrienne et le problème majeur qui en découle, celui des réfugiés qui quittent la Syrie à feu et à sang pour venir camper au Liban. Hollande a dit, lors d’une conférence de presse: “Nous ne négligerons aucun effort pour garantir l’indépendance, l’unité et la sécurité du pays”, tout en soulignant sa volonté d’éviter un vide institutionnel, surtout dans un contexte politique où l’opposition sunnite dirigée par Saad Hariri (fils de Rafiq Hariri) réclame la démission du gouvernement et des élections anticipées. Si Michel Sleiman et l’actuel premier ministre Najib Mikati bénéficient encore tous deux du soutien de la “communauté internationale” et de la posture pro-gouvernementale affichée la semaine dernière par Hollande, c’est parce que le Liban représente encore et toujours la porte d’entrée du Proche- et du Moyen-Orient, une zone qui doit dès lors demeurée stable à tout prix. [Si ce n’avait pas été le cas, on aurait allègrement livré le Liban tout entier à des radicaux sunnites, stipendiés par le Qatar, comme on l’a fait pour la Libye et comme on tente de le faire en Syrie voisine, ndt].

 

Cependant, au cours de ce voyage vers l’ancienne Indochine, l’étape libanaise n’a pas été, et de loin, la plus importante dans les pérégrinations de Hollande. En effet, sa rencontre avec le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite, le dimanche 4 novembre 2012, revêt finalement une importance bien plus considérable. Selon l’agence Fars News, le Roi saoudien a accordé au Président socialiste français (émanation du laïcisme le plus sourcilleux!) la décoration la plus élevée qu’octroie en général la monarchie saoudienne, la médaille dite du “Roi Abdulaziz”. François Hollande a déclaré: “Nous ne sommes pas venus pour signer un quelconque contrat, il s’agissait seulement d’une rencontre personnelle et confidentielle”, avant d’évoquer des thèmes généraux comme la paix au Proche-Orient, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la coopération économico-commerciale entre la France et l’Arabie Saoudite. “Comme nous, l’Arabie Saoudite est extêmement préoccupée par les initiatives iraniennes visant à se doter de l’arme nucléaire”, soulignait l’Elysée qui, cette semaine, a fait voter de nouvelles sanctions contre Téhéran. Pour ce qui concerne Damas, Hollande, [véritable béni oui-oui qui ne tient aucun compte des réalités divergentes et conflictuelles de la région, ndt], a déclaré “poser une analyse très similaire à celle des Saoudiens”, puis a exprimé clairement les positions du Quai d’Orsay (totalement “dé-gaullisé”) sur le dossier syrien: “nous appuyons la formation, par l’opposition syrienne, d’un gouvernement de transition qui pourra donner pleine légitimité à la transition démocratique”. Quant aux rapports bilatéraux franco-saoudiens, Hollande a affirmé que “l’Arabie Saoudite a toujours démontré qu’elle savait faire preuve de responsabilité pour fixer le prix du pétrole, tout en s’intéressant, elle aussi, à l’énergie nucléaire; de ce fait, nous espérons que nos entreprises pourront s’installer sur le territoire saoudien”.

 

Notons donc que le Roi Abdallah a déjà conçu un projet national d’industrialisation du pays, pour l’essentiel centré sur de futures centrales nucléaires. Il est vrai donc que le Roi Abdallah et François Hollande n’ont pas signé d’accords mais tous deux ont d’ores et déjà tout prévu pour le futur voyage du Président français, fixé pour janvier 2013. Donc pour le nouveau pouvoir socialiste français (tout comme pour le pouvoir gaulliste falisifié qui l’a précédé, ndt), il n’y a aucun problème à ce que l’Arabie Saoudite viole chaque jour les principes fondamentaux des droits de l’homme, à ce qu’elle applique la teneur d’un proverbe saoudien qui dit “que la femme ne possède que deux choses: son voile et sa tombe”; et puis ce n’est que broutilles sans importance que Ryad persécute de manière extrêmement violente ses minorités religieuses et ses dissidents politiques. Pour les socialistes français, qui ont pourtant fait leur miel de toutes les causes visant l’abolition de la torture et de la peine de mort pour les prisonniers politiques dans les quatre coins du monde, le nouveau tandem socialisto-wahhabite ne pose donc aucun problème d’ordre éthique, [alors qu’un dialogue avec l’Autriche de Haider ou l’Italie de Berlusconi ou la Hongrie d’Orban en posait ou en pose d’incommensurables...!, ndt]! Pour la gauche française qui se réclame des révolutionnaires et des tueurs robespierristes, le fait que la monarchie saoudienne se déclare de “droit divin” ne pose donc par le moindre problème... Pour la gauche laïcarde, qui n’a jamais cessé de brailler ses inepties à nos oreilles, le fait que la société civile saoudienne soit régentée par la doctrine coraniste wahhabite, n’est rien d’autre qu’une charmante coutume orientale, délicieusement exotique, qu’il faut admirer par esprit de tolérance... Ensuite, pour la gauche française, dont les porte-paroles les plus bruyants depuis quelques décennies sont les disciples des “nouveaux philosophes” droit-de-l’hommards, doublés de bellicistes à tous crins quand il s’agit de déclencher des “guerres humanitaires”, les véritables “printemps arabes”, les véritables insurrections populaires du monde arabe, qui ont eu lieu dans les provinces orientales de la péninsule arabique, ne sont que des vétilles passagères et sans objet qu’il faut taire dans la presse et sur les ondes parce que le bon Roi Abdallah en a pris ombrage et a envoyé ses troupes pour les mater durement. Tout cela, Madame la Marquise, est sans aucune importance... A Ryad, la nouvelle incarnation du fourbi laïcard, révolutionnaire et droits-de-l’hommard français, fait de bonnes affaires avec un Roi sanguinaire de droit divin qui impose les pires élucubrations pseudo-religieuses à ses sujets. Pour oseille sonnante et trébuchante, toutes les postures droit-de-l’hommesques, tous les principaux immortels du machin “républicain”, dont on ne peut pas rire sous peine d’être considéré comme un abominable “fasciste”, passent allègrement à la trappe...

 

Sebastiano CAPUTO.

( sebastianocaputo@hotmail.it ; article paru dans “Rinascita”, Rome, 6 novembre 2012; http://rinascita.eu ).

Pinatel chez les "Ronchons"

 Pinatel chez les "Ronchons"

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Sur Rogere Nimier

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Roger Nimier

dir. Philippe Barthelet et Pierre-Guillaume de Roux

Roger Nimier

En librairie le 20 Septembre 2012
ISBN 2-36371-0406
Format 15,5 X 24 CM
Pages 256 p.
Prix 27 €

Roger Nimier n’est pas mort

Une mort brutale et spectaculaire, en septembre 1962, allait valoir à Roger Nimier une longue postérité de quiproquo. Cet accident biographique aura permis à la mythologie littéraire d’usurper les droits de la littérature, et de faire oublier, tout simplement, un écrivain de premier ordre. Bernard Frank voyait juste quand, dans son célèbre article des Temps modernes, « Grognards et Hussards », il faisait de Roger Nimier un chef de file : même si les Hussards (Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin) n’ont jamais formé une école, pas même un groupe amical, et n’ont vraiment été réunis que dans l’intention polémique de leurs adversaires, un ton était donné par eux à leur époque, et ce ton - ironie et désinvolture, mais aussi ferveur et panache, Dumas autant que Stendhal - Roger Nimier l’a résumé presque à lui seul.

Trop généreux pour vivre sans amis - sans ennemis aussi - , il a provoqué ses contemporains, qui l’ont aimé ou détesté avec une égale fascination. Bien au-delà de la résistance instinctive à des mots d’ordre passés de mode (l’idéologie de « l’engagement » par exemple), ce qu’on peut appeler « l’esprit hussard » ne faisait que retrouver cette liberté française à la fois hautaine et familière, railleuse et charitable qui, au moins depuis l’Astrée, a formé le climat de notre littérature et quasi son air natal.

Une œuvre de défi

Cinquante ans après la mort de Roger Nimier, il est temps de réévaluer une œuvre et une influence dégagées des douteux prestiges du fait divers -  à quoi ce volume voudrait s’employer. Sans oublier l’œuvre parallèle de Jacques Laurent (étudiées comme elle l’aura peu été jusqu’ici par Alain Cresciucci ou Quentin Debray), ni l’amitié d’Antoine Blondin (Jacques Trémolet de Villers fait son portrait en ange déchu), les autres fidèles de Nimier sont présents : Stéphen Hecquet (évoqué par Jean-Denis Bredin) ou Roland Cailleux (Isabelle Cailleux-Desnoyers et Christian Dedet). S’agissant de Nimier lui-même, des études éclairent divers aspects de son œuvre, comme ses rapports avec le cinéma (Philippe d’Hugues) ou démontrent l’évidence de son actualité (Bertrand Lacarelle).

Témoignages et correspondances inédits

Des témoignages d’écrivains, ses aînés (Arland, Céline, Cocteau, Green, Jouhandeau, Léautaud, Morand, Jacques Perret, Jules Roy, Alexandre Vialatte) ses contemporains (Pierre Boutang, Kléber Haedens, Jean-René Huguenin, Éric Ollivier, François Seintein, Willy de Spens) ou ses cadets (José Giovanni, Gabriel Matzneff, Dominique de Roux), mais aussi des éditeurs (Roland Laudenbach, Jean-Claude Fasquelle), un compagnon politique de jeunesse (Robert Poujade) ou un cinéaste qui a œuvré avec lui (Alexandre Astruc), sans compter les souvenirs de lycée de ses condisciples Michel Tournier ou Jean-Jacques Amar. Des correspondances inédites (lettres de l’élève du lycée Pasteur à Jean-Jacques Amar ou du critique de la NRF à Pol Vandromme) ainsi que des articles de jeunesse jamais recueillis  complètent cet ensemble dont l’ambition, loin de toute archéologie littéraire et en dehors de tout prétexte anniversaire, est de démontrer par l’exemple ce que doit être la littérature vivante. 

 

Points forts

Actualité : Anniversaire des 50 ans de la mort de Roger Nimier

L’esprit Hussard aujourd’hui : L’incarnation de la liberté française

Valeur : Une œuvre et une influence enfin sorties du « fait divers »

Inédits : Des témoignages inédits et réactualisés ainsi que des articles de jeunesse rares

Dans la presse 

 
Magazine littéraire

27 Septembre 2012

Roger Nimier, haie d'honneur pour le hussard

 

François Mauriac avait vu juste «Je suis tranquille quant à votre destin d'écrivain», assurait-il a Roger Nimier dans une lettre d'octobre 1950 « En voila un qui survole Kafka, le surréalisme de tous les cons de cette génération conière!», appuyait-il dans une lettre à son secrétaire Eric Ollivier. Un demi-siècle après une mort brutale - à 36 ans, le 28 septembre 1962 - dans un accident de voiture sur l'autoroute avec l'énigmatique romancière aux airs de walkyriee fifties Sunsiaré de Larcône (alias Suzv Durupt), le chef de file des Hussards Roger Nimier reste une icône de « la droite buissonnière »        

Mais pas seulement. Au-delà des invectives du fameux article de Bernard Frank gorgé de pensée sartrienne dans Les Temps modernes de décembre 1952, l'œuvre de Roger Nimier est aujourd'hui fêtée par deux gros volumes riches en études, souvenirs et lettres diverses, des rééditions de ses nouvelles, contes, articles et essais, et deux revues qui saluent son talent de polémiste et de romancier—un numéro hommage de la revue Bordel et une nouvelle- née malicieusement intitulée La         Hussarde, nouvelle revue féminine.         

Quelle avalanche ! Pour s'y retrouver, signalons la nouyelle totalement inédite « Le clavier de l'Underwood» publiée dans Bal chez le gouverneur, ainsi que les récentes approches critiques et les documents réunis dans Roger Nimier Antoine BlondIN Jacques Laurent et l'esprit hussard Nimier a des amis de tous côtÉs. II est donc temps de retirer les étiquettes collées sur l'auteur des Epées, du Hussard bleu,et des Enfants tristes, qui fut aussi conseiller littéraire chez Gallimard, où il s'occupait de faire vivre l'œuvre du bouillant Céline Paul Morand, bien à droite sur l'échiquier politico-littéraire de l’après-guerre, notait dans son Journal inutile à propos de son petit-fils en littérature «Les Hussards Drôle de penser que Nimier et Jacques Laurent, qui passent pour légers, n'aimaient que la philosophie »

Tête bien faite, bien ordonnée et adepte d'une « respectueuse insolence », Nimier traquait la confusion des esprits et s'élevait contre la littérature engagée A ses côtes, Jacques Laurent avec sa revue La Parisienne, offrait«l'occasion nouvelle de dégager notre bon sens », selon le philosophe Pierre Boutang II n'y eut pas vraiment d’école de Hussards, mais plutôt une proximité temporelle bien venue entre des écrivains qui faisaient vivre l'esprit, ôtaient les cadenas d'une pensée prisonnière, avec méthode humour et désinvolture et sans le sérieux compassé du surréalisme vieillissant, presque notable. Alentour, citons Blondin bien sûr, et Michel Déon, Jacques Perret, Félicien Marceau, Michel Mohrt. Les documents réunis par Massin directeur artistique chez Gallimard et voisin de bureau de Nimier dévoilent son rôle d'éditeur plein de drôlerie à travers ses crayonnages, ses couvertures parodiques, ses prières d insérer écrits sur un coin de table. Nimier qui n’avait pas l'appétit de se connaître trouve, au milieu de l'hommage kaléidoscopique qui lui est rendu, une fraternité et une fidelité heureuses pour une œuvre protéiforme qui dépasse avec succès l'horizon de sa génération.

OLIVIER CARIGUEL

Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l'esprit Hussard, collectif sous la direction de Philippe Barthelet et de Pierre-Guillaume de Roux (Pierre-Guillaume de Roux, 2012)

 

 
L'Express

26 Septembre 2012

Roger Nimier à tombeau ouvert

Cinquante ans après sa mort dans un accident de voiture, de nombreux témoins prennent la plume pour évoquer la figure du "hussard". femmes, romans, alcool, bolides, polémiques avec Sartre ou Camus : derniers secrets de ce prince de l'insolence.

Les fans de Diana ont le 13e pilier du tunnel de l'Alma. Les inconditionnels de Roger Nimier, prince des lettres, ont, eux, une borne sur l'autoroute de l'Ouest, là où le « hussard » de 36 ans perdit la vie dans un terrible accident de voiture, au soir du 28 septembre 1962. C'était il y a très exactement cinquante ans. « Chaque semaine, je passe sur l'autostrade de l'Ouest. On ne réparera jamais, pour moi, certaines bornes, après certain taillis, en arrivant sur le pont de Garches », écrira, mélancolique, son ami Morand. Un demi-siècle après la disparition brutale de notre James Dean de la NRF - cet exact contemporain de Jean d'Ormesson aurait eu 87 ans cette année -, plusieurs ouvrages rassemblant témoignages et textes rares permettent de démêler les légendes qui ont entouré ses mille vies, son oeuvre et sa mort. Flash-back sur ce « jeune premier des lettres à la beauté d'archange buté », comme le croquait François Dufay (i).

Roger Nimier philatéliste. 

On l'ignore souvent, mais avant de devenir écrivain l'auteur du Hussard bleu (sans doute son roman le plus « grand public ») a vécu du commerce de timbres. Ayant perdu très jeune son père, ingénieur inventeur de l'horloge parlante, Nimier, qui a grandi dans le XVIIe arrondissement de Paris, entre, à 17 ans, en 1942, dans la maison Miro, près de l'hôtel Drouot Jusqu'à l'aube des années 1950, il y rédigera des notices détaillées. Intéressé au chiffre d'affaires, il dépense tous ses émoluments en livres. « Quand un client en achète pour moins de 10 ooo francs, je lui jette un sale regard. A partir de 100 ooo, je lui dis au revoir. Au-dessus du million, il a droit au sourire », racontera-t-il, avec son insolence coutumière.

Les « poumons de M. Camus ».

Mais c'est évidemment dans ses articles de presse que cette insolence va trouver à s'employer à merveille. Fort du succès d'estime des Epées, cette histoire trouble d'un adolescent passant de la Résistance à la Milice, parue en 1948, Nimier, qui excelle dans la forme courte, est accueilli à bras ouverts par de nombreux journaux. Aux plus beaux jours du Flore, ses formules assassines ne ménagent pas les gloires de Saint-Germain-des- Prés. « Les disciples de Sartre ? Des danseurs », raille-t-il. Les Mandarins, de Simone de Beauvoir ? « Bouvard et Pécuchet existentialistes. » Sans oublier ce titre - un classique, désormais - à la Une de l'hebdomadaire Opéra : « Surprise à Marigny : Jean-Louis Barrault encore plus mauvais que d'habitude ». Scandale. Mais ce n'est rien à côté de celui que va déclencher la terrible charge parue, en février 1949, dans la revue gaulliste Liberté de l'esprit. Evoquant les tensions de la guerre froide, Nimier écrit cette phrase, qu'ils traîne encore comme un boulet : « Et comme nous ne ferons pas la guerre avec les épaules de M. Sartre, ni avec les poumons de M. Camus... » Tollé. Camus était tuberculeux. Les Cahiers de l'Herne exhument aujourd'hui un texte dans lequel Nimier laisse entendre qu'il l'ignorait : « Des circonstances qui nous étaient inconnues ont rendu particulièrement blessant et emphatique un mot qui n'avait pas ces intentions précises. Ceci devrait être dit », s'excuse à mi- mots un Nimier pourtant peu enclin à l'autocritique. Ironie de la vie littéraire, Camus et Nimier auront plus tard tous deux un bureau chez Gallimard et prendront bien soin de s'éviter dans les couloirs de l'auguste maison...

Nimier fasciste ? En 1952, Bernard Frank publie dans Les Temps modernes, la revue de Sartre, Grognards et Hussards, véritable acte de baptême des « Hussards », étiquette sous laquelle il englobe Nimier, Antoine Blondin et Jacques Laurent. Retentissant article, repris intégralement par les Cahiers de l'Herne. Ce qui rapproche ces jeunes écrivains, selon lui ? « Un style au carré, un style qui se voit style» et qui, sur chaque phrase, plante un petit drapeau sur lequel on lit : « J'ai du style. » Mais ce n'est pas tout : ces stylistes seraient avant tout des « fascistes » ! Le mot est lancé. Est-il juste pour Nimier ? Ou Bernard Frank n'était-il qu'un « sartrien de bar » missionné pour discréditer les ennemis de son chef, comme l'écrit Philippe Barthelet, maître d'œuvre de Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l'esprit Hussard, qui paraît ces jours-ci ? Vu de 2012, il faut bien le dire, les positions politiques de Nimier nous paraissent quelque peu confuses : c'est une sorte de gaulliste tendance Maurras, un dandy célinien (c'est lui qui orchestrera, via une retentissante interview dans L'Express, le grand retour du maudit de Meudon, en 1957). Il admire la grandeur du Général - il se mêlera même à la foule qui l'acclame sur les Champs-Elysées en 1958 -, mais, avec son ami royaliste Pierre Boutang, va rendre visite, le 30 mars 1952, au vieux Charles Maurras dans sa résidence forcée, à Tours. « Roger ne sera jamais du côté des vainqueurs, mais toujours des perdants. Il porte en lui le goût de l'échec et l'échec est sa noblesse », avance en guise d'explication Christian Millau, dont Nimier fut le témoin de mariage (2).

Nimier«poseur».Les deux plus célèbres photographies représentant l'auteur des Epées sont des demi-mensonges. La première le montre, regard d'enfant triste et calot sur la tête, en grand uniforme du 2e hussards de Tarbes - elle sera placardée en guise de publicité pour Les Epées sur les camionnettes Gallimard sillonnant Paris. Engagé volontaire à 19 ans, ce qui dénote un certain courage, il intègre ce

Régiment en février 1945.Il rêve de combats sur le Rhin et en Indochine. Il ne dépassera pourtant pas Vic-en-Bigorre, avant d'être rapidement démobilisé. Ses faits d'armes ? A voir lu Pascal en Pléiade à 600 kilomètres du front. Une blessure indélébile qui fera de lui un homme en « permission perpétuelle », selon son biographe Marc Dambre. L'autre cliché « mensonger » relève d'un folklore plus léger : on y voit un Nimier négligemment appuyé sur l'aile d'une superbe Rolls-Royce (voir page précédente'). Il n'en a pourtant jamais possédé ! Robert Massin, alors directeur artistique de Gallimard, révèle aujourd'hui les dessous de cette photo : un beau jour, cette berline était garée devant la maison d'édition, et Nimier a tout simplement posé « en propriétaire » à ses côtés devant son objectif (Massin publie ces jours-ci un petit livre de souvenirs sur « Roger »). Alors, « poseur », Nimier ? C'est ce que lui reprochait affectueusement Mauriac : « Vous ne devez être vraiment "bien" que dans l'amour, c'est-à-dire dompté, maîtrise, vaincu, par une créature devant laquelle vous avez forcément perdu la pose. » Une « pose » - costume croisé, champagne, Jaguar - indissociable du mythe hussard

Ascenseur pour l'échafaud. Si l'on voulait parodier Pierre Desproges se moquant de Duras, on pourrait dire que Roger Nimier n'a pas seulement écrit que des chefs- d'œuvre, il en a aussi filmé. Et parmi ses collaborations plus ou moins heureuses avec le grand écran - il a même mis la main à la pâte du Ali Baba et les quarante voleurs avec Fernandel ! -, un film est resté fiché sur toutes les rétines : Ascenseur pour l'échafaud, de Louis Malle (1958). Il coécrit le scénario avec le réalisateur et rédige les dialogues. Chardonne, l'un de ces écrivains compromis que Nimier contribua à remettre en selle, y voyait le meilleur de son œuvre. La mélancolie de Maurice Ronet, la Mercedes 300 SL en trombe sur l'autoroute, la tristesse de Jeanne Moreau-Ascenseur pour l'échafaud, c'est du pur Nimier. Au passage, l'écrivain aura une liaison avec la comédienne. Un soir tard, où Gaston Gallimard entre dans le bureau de Nimier, il tombe par hasard sur le « couple » : « Oh ! pardon, monsieur Nimier, j'ai vu de la lumière dans votre bureau et j'ai pensé que vous aviez oublié de l'éteindre », s'excuse Gaston, avant de s'éclipser. « Le concierge ? » demande Moreau.«Le patron», répond Nimier.

L'accident. Gaston et Roger, tous deux amoureux de belles voitures, s'étaient connus un beau jour de 1948 où, venu lui proposer le manuscrit des Epées, le jeune romancier avait déclaré : « Je viens, monsieur, pour changer de l'encre en essence. » Et quand, avec ses émoluments de chez Gallimard, Nimier pourra s'offrir une Aston Martin rouge, il la surnommera facétieusement la « Gaston Martin ». On le verra aussi au volant d'une élégante Jaguar décapotable ou d'une Delahaye. Son goût de la vitesse le perdra. Le 28 septembre 1962, alors que, après un silence romanesque de dix ans, Nimier vient de remettre le manuscrit de son D'Artagnan amoureux, il voit Antoine Blondin et Louis Malle au bar du Pont-Royal pour évoquer une adaptation de Feu follet. Il retrouve ensuite Sunsiaré de Larcône, une ravissante romancière à la longue chevelure blonde. Ils passent à la rédaction d'Elle, boivent quelques verres à un cocktail et prennent finalement l'autoroute de l'Ouest dans la fameuse Aston Martin. Quelques minutes plus tard, c'est l'accident, violent, à pleine vitesse. Les deux occupants sont tués. Que sait-on de nouveau sur ce drame cinquante ans après ? Christian Millau rappelle que son ami Roger « avait 2,8 grammes d'alcool dans le sang, ce qui faisait une mort passablement ordinaire ». Une rumeur assure pourtant que c'était en fait Sunsiaré de Larcône qui était au volant. Massin le confirme : « On le tint secret longtemps à cause de l'assurance. » Certains ajoutent même que la jeune femme avait coutume de conduire pieds nus. Comme si, jusqu'en la mort, la légende devait toujours magnifier la réalité. Trois ans auparavant, avec son sens très sûr des catastrophes, Louis-Ferdinand Céline avait pourtant prévenu son ami Roger au détour d'une lettre : « Ne vous faites pas blesser, accidenter !... L'accident est un sport de riches »...

JEROME DUPUIS

Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l'esprit Hussard, collectif sous la direction de Philippe Barthelet et Pierre-Guillaume de Roux (Pierre-Guillaume de Roux, 2012)

 

 

 
Figaro Magazine

24 Septembre 2012

Roger Nimier le hussard de nos vingt ans

Il y a cinquante ans, l'auteur Il y a cinquante ans, l'auteur des « Enfants tristes » disparaissait au volant de son Aston Martin. Depuis, sa légende a suscité de nombreux malentendus. Retour sur un parcours mené à 200 km/h.

Vivant, Roger Nimier aurait juste 87 ans. Il  serait plus jeune que Sté- phane Hessel et afficherait le même âge que Jean d'Ormesson. Il semble pourtant d'un autre temps, d'un autre monde. Sa mort sur la route de ses 37 ans l'a momifié. Il n'aimait pas les photos. Nous n'aimons pas le voir, le front ceint d'un linceul, couché comme un gisant, à l'hôpital de Garches, tout comme cette jeune femme, dans le même état, également finie, immaculée. C’était la nuit du 28 septembre 1962 sur l'autoroute de l'Ouest, l'Aston Martin de Nimier emmenait aussi une superbe fille de 27 ans, blonde comme la Beauce en été. Sous le pseudonyme de Sunsiaré de Larcône, elle venait de lancer son premier roman, La Messagère. Le bolide a percuté sept bornes en béton avant de s'aplatir contre le parapet d'un pont près de Paris. La fille conduisait-elle ? En octobre, après neuf ans de silence livresque, sortirait un roman posthume de Roger, ce D'Artagnan amoureux qui s'exclamait : «Il n'y a que les routes pour calmer la vie. » Le mythe naissait dans ce qui avait baigné sa vie et son œuvre : l'énergie, l'ironie, l'inquiétude.

Dès le départ, il a foncé. En1948, après le refus par Gallimard de poèmes, d'un récit et d'un roman (L'Etrangère), il publie Les Epées. En 1950, deux romans, Perfide et Le Hussard bleu, et un essai, Le Grand d'Espagne. En 1951, Les Enfants tristes. Il écrit en Jaguar, il faut le freiner. L'essai Amour & Néant attendra 1953 pour sortir. Qu'est-ce qui faisait tant remuer ce fils de la bourgeoisie bretonne et picarde élevé dans les beaux quartiers parisiens et nourri de lectures énormes ? Un double drame, peut-être. La mort d'un père en 1939 précède de peu la débâcle du pays. Fin 1944, il veut s'engager dans l'aviation, or le ciel est bouché, plus de place. En mal d'Histoire, il rejoint le 2e hussards à Tarbes en mars 1945, mais c'est trop tard pour la légende et le casse-pipe. Voulant se battre, il n'aura fait que lire. Il va attaquer la paix en écrivant «Nous sommes les vivants», prévient-il dans Le Grand d'Espagne. « Les lumières de Juin 1940 et de l'été l944 se confondent à présent,         le désespoir et la chance font une égale balance : nous rejetons cet équilibre honteux. Vichy, le gaullisme, la collaboration sont rendus à l'Histoire. » Il espère une « nouvelle civilisation», un «renversement des valeurs» Deuil et renaissance. « Un pas encore et nous serons les maîtres. «C’est la déclaration de guerre des vingt ans en 1945. Cette génération, il faudra la réduire. En 1952, Bernard Frank, écrivain et critique en herbe, s'y emploie dans la revue Les Temps modernes, avec un sens de la mesure toute sartrienne : «Nimier est de loin le favori d'un groupe de jeunes écrivains que, par commodité, je nommerais fascistes » et dont les «prototypes » sont Antoine Blondin et Jacques Laurent. Frank persévère et ce n'est pas triste : « Comme tous les fascistes, les hussards détestent la discussion. Ils se délectent de la phrase courte, dont ils se croient les inventeurs. Ils la manient comme s'il s'agissait d'un couperet. A chaque phrase. Il y a mort d'homme. Ce n'est pas grave. C'est une mort pour rire.«Fasciste... Pauvre France, pauvre Frank. Il confond l'auteur et son personnage, Nimier et le François Sanders des Epées et du Hussard bleu qui disait : « Quand les habitants de la planète seront un peu plus difficiles, je me ferai naturaliser humain. En attendant je préfère rester fasciste, bien que ce soit baroque et fatigant. » Nimier était trop difficile pour être fasciste. Et trop profond pour la hussardise. Il traîne encore ce pénible label à l'épicerie de la critique littéraire. De plus en plus délavée, collée à droite, l'étiquette hussard a d'abord désigné une postérité émue et fraternelle avant de solder un quarteron de gribouilles éthyliques.

Dans l'ouvrage qu'ils dirigent, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l'esprit hussard, Philippe Barthelet et Pierre-Guillaume de Roux veulent exfiltrer Nimier du «folklore imbécile» des hussards. Le premier procède bizarrement en minorant ses romans, des « œuvres de jeunesse », au profit de ses articles. Les romans n'ont pas d'âge. Et la jeunesse a sa sagesse, son passé. Le Hussard bleu est dédié au copain d'enfance Stièvenard, mort en Allemagne en 1945, Les Enfants tristes, à l'ami juif Mosseri, fusillé par les « Schleus ». Les romans de Nimier sont les tombeaux d'un surdoué, d'un Rimbaud qui aurait assimilé Retz et Peter Cheyney. Dans le beau Cahier de l'Herne consacré à Nimier et dirigé par Marc Dambre, Philippe Berthier remet les pendules à l'heure en plaçant le jeune romancier dans le sillage de Stendhal, Balzac et Dumas.

Avant-gardiste et mondialiste à ses heures, il lit Joyce et Faulkner Frank n'était pas léger en tout. Il a bien vu la dimension « pour rire » de Nimier. Rire pour dissoudre la lourdeur des temps, rire d'être « écorché».Mais ce n'était qu'une facette d'un écrivain trop profond pour ignorer les accointances de l'humour avec la mort. Après Histoire d'un amour, en1953, il lève le pied, stoppe les romans. C'est la tentation d'un certain silence, finement filée par la biographie de Dambre (Roger Nimier. Hussard du demi-siècle, Flammarion, 1989), qui mériterait d'être rééditée en poche. Nimier prend congé de la psychologie et du moi romanesques. Il s'expose pour se cacher, envoie son double dans les alcôves de Paris, prend le virage des journaux. Après la rédaction en chef de l'hebdomadaire Opéra, il critique à Carrefour, orchestre le Nouveau Femina, chronique dans Arts et au Bulletin de Paris. Des articles qui sont souvent de courts essais étincelants d'esprit et de pénétration. Réac franchouillard, Nimier ? Plutôt d'avant-garde et mondialiste à ses heures, fervent lecteur de Faulkner, Joyce, Ponge, Kafka, Borges...

Des auteurs qu'on retrouvera plus tard à la une de Tel Quel, la bible maoïste de Philippe Sollers. Cela ne l'empêche pas de lancer le livre de Poche Classique. Entré comme conseiller littéraire chez Gallimard fin 1956, il monte au créneau pour «Un château l'autre, de Céline, et remue ciel et terre pour lui, qui a eu comme Saint-Simon « l'invention géniale de ne pas inventer et l'imagination terrible de regarder». Le romancier Céline incarne une forme spéciale de nouveauté, jaillie de l'œuf du classicisme. A sa manière, il fait des enfants dans le dos de la tradition. De quoi plaire à Nimier, qui s'ennuie presque partout «Dans la vie, je ne vois rien du tout, sinon la sottise de mon existence, passant d'un bureau à une nursery, accablé de travail, de cris d'enfants, tout cela sans espoir ni distractions, sinon notre déjeuner l'autre jour », écrit-il à Jacques Chardonne, en juillet 1958. Marié depuis 1954, il a un fils, Martin, et une fille, Marie, qui sera écrivain. Marie Nimier est l'auteur d'un récit sur ce père mort quand elle avait 5 ans. La Reine du silence fourmille de scènes rapportées ou qu'elle a un peu vécues.

Un jour, Nimier a pointé un pistolet sur la tempe du petit Martin clans son berceau. Pour rire, évidemment. Beaucoup plus tard, devenue mère, Marie a retrouvé un mot paternel datant de l'été 1957 : «Au fait, Nadine a eu une fille hier. Jai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler. »Pour rire, encore. Nimier n'était pas facile à vivre en famille ou en société. Il buvait sec. Ses blagues rempliraient un volume de l'Almanach Vermot, elles avaient souvent un goût saumâtre, macabre. Il ne s'amusait bien qu'entre hommes aventureux. Pointer au hasard son doigt sur la ville d'une carte de France, et s'y rendre illico en bagnole, sinon ce n'est pas du jeu. Ou aller chercher en livrée de chauffeur et voiture de maître l'ami Blondin retenu en cellule de dégrisement au commissariat. Une scène de comédie pour celui que le cinéma a beaucoup diverti. Dans le rôle du scénariste, Nimier a travaillé pour Antonioni (I         Vinti),         Malle         (Ascenseur pour         l'échafaud), Siodmak (L'Affaire Nina B.), Becker, Astruc. «Devant un film, on est seul. La nuit étouffe les visages. (...) Il y a une âme collective au théâtre, c'est celle qui permet le Mystère. Elle est inutile au cinéma, puisqu'il présente le déroulement du rêve. » Qui atteint cette altitude à 24 ans ? A 31 ans, il affrontait des trous d'air : « Laissez-moi vivreen dehors de ce milieu, élevé dans le cuite de Gallimard, des Lazareff, des Jaguar, de Martine Carol et du marxisme - toutes choses que je connais mieux qu'eux», confiait-il à Chardonne. Nimier n'est jamais sorti de ce milieu. Il filait rendez-vous à Jeanne Moreau dans son bureau chez Gallimard.

Nimier, il faut le lire à 20 ans, comme Olivier Frébourg dans son Roger Nimier. Trafiquant d'insolence (« La Petite Vermillon », La Table Ronde, 2007), et le relire vingt ou trente ans plus tard, pour le réévaluer face aux malentendus, aux diffamations posthumes, aux feux falots, aux cossards bleus. « Trop d'alcool, trop de sang, trop de XXe siècle dans le sang, trop de mépris », avouait Sanders dans Le Hussard bleu. Mais Nimier, c'était autre chose, quelqu'un d'autre. Trop de littérature dans le sang, trop d'amour du Grand Siècle, trop d'espoir dans un siècle si petit. Il faut lui rendre sa liberté.

JEAN-MARC PARISIS

Roger Nimier, Antoine Blondin et Jacques Laurent et l'esprit Hussard, collectif sous la direction de Philippe Barthelet et Pierre-Guillaume de Roux (Pierre-Guillaume de Roux, 2012)

 

Le Bloc-notes de Marc Laudelout

Le Bulletin célinien, n° 346, novembre 2012 

 

Le Bloc-notes de Marc Laudelout

 

lfcpam.jpgPendant des années, l’iconographie a été le parent pauvre de la bibliographie célinienne. D’autant qu’elle fut souvent réduite à des formats ne mettant guère en valeur ni les portraits, ni les lieux, ni les manuscrits présentés ¹. C’est seulement depuis peu que sont édités des ouvrages d’envergure pour le plaisir des amateurs  de documents photographiques. On  songe  aux deux albums  procurés par David Alliot : Céline à Meudon. Images intimes, 1951-1961 (Ramsay, 2006) et, en collaboration avec François Marchetti, Céline au Danemark, 1945-1951 (Le Rocher, 2008). Pour le cinquantenaire de la mort de l’écrivain, nous eûmes droit à une belle édition des photographies de Pierre Duverger : Céline. Derniers clichés (Imec-Écriture). Et, deux ans auparavant, au coffret Un autre Céline, composé de deux volumes [De la fureur à la féerie & Deux cahiers de prison] dû à Henri Godard (Textuel). Sans oublier les hors-série de magazines édités à l’occasion du cinquantenaire (Le Figaro-Magazine, Télérama, Lire, Le Magazine littéraire).

 

   Vient de paraître Le Paris de Céline par Patrick Buisson,  tiré  de  son  film éponyme ². Composé de quatre parties, cet album donne à voir les lieux en s’efforçant de restituer l’ambiance dans laquelle l’écrivain évolua, de son enfance (le passage Choiseul) à ses dernières années (Meudon) en passant par sa vie de médecin et  d’écrivain dans deux arrondissements populaires de la capitale (Clichy et Montmartre). C’est en historien, et pas seulement en lettré, que Patrick Buisson retrace l’itinéraire parisien du Docteur Destouches. Ainsi, rappelle-t-il qu’en 1925, la liste communiste de Clichy remporta la majorité absolue au conseil municipal. C’est là que le docteur Destouches allait, peu de temps après,  ouvrir son premier cabinet médical. L’ouvrage reproduit des photographies de l’époque mais aussi des extraits choisis de l’œuvre. La manière dont celle-ci s’est intimement nourrie de l’expérience vécue de l’écrivain est ainsi illustrée par l’image et par le texte de Céline lui-même, à l’instar de ce que proposa le film. Les pages évoquant le passage Choiseul, l’école communale, l’Exposition universelle de 1900, – qui ont inspiré des pages mémorables de Mort à crédit – constituent à cet égard une vraie réussite. Le format in-quarto y contribue autant que la reproduction pleine page de nombreuses photographies. Connues pour la plupart, elles ont rarement aussi bien été mises en valeur. Seuls les puristes feront observer que ce n’est pas Elizabeth Craig qui figure sur certains clichés erronément légendés, et que c’est Cillie Pam (et non Albert Harlingue) l’auteur de ce beau profil de Céline immortalisé au début des années trente. Les esprits chagrins, eux, s’étonneront du ton enlevé de certains commentaires. C’est ne pas voir qu’ils se veulent – tâche redoutable, il est vrai – au diapason de la fameuse émotion du langage parlé restituée dans l’œuvre.

 

   De son exil danois, Céline contemplait avec émotion des cartes postales de Clichy qu’un ami lui avait adressées. Nul doute qu’il aurait été captivé par celles figurant dans cet album.

 

Marc LAUDELOUT

 

1. Dans l’ordre chronologique : l’Album Céline de La Pléiade (1977), suivi du Catalogue de l’exposition Céline à Lausanne ; 30 photographies dans la collection « Portraits d’auteurs » des éditions Marval (1997) ; la série de cartes postales (« Lieux, portraits et manuscrits ») procurée par le Lérot (1992-1994) et la monographie de Pascal Fouché dans la collection « Découvertes » de Gallimard (2001). Seule exception quant au format : le livre d’Isabelle Chantermerle, Céline, publié par Henri Veyrier (1987) qui reproduit quelques documents d’intérêt inégal. Et, dans un format intermédiaire, le Paris Céline de Laurent Simon, malheureusement épuisé, qui vaut autant pour les photos que pour le texte ; il demeure l’ouvrage plus complet sur le sujet (Du Lérot, 2007).

 

2. Patrick Buisson, Le Paris de Céline, Albin Michel-Histoire, 192 pages, plus de 275 illustrations.

 

 

 

dimanche, 11 novembre 2012

Marche solidaire pour le droit de l'enfant à Lyon

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jeudi, 08 novembre 2012

Alain Soral à la librairie contretemps

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Les voies et les voix du djihâd

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Les voies et les voix du djihâd...

Pierre Vial

Terre et peuple cliquez là

Des affaires récentes et en particulier, début octobre, le démantèlement par la police d’un réseau islamiste, à Cannes, à Strasbourg et en région parisienne illustrent des tendances qui s’affirment au sein du salafisme.

Celui-ci recrute de plus en plus de jeunes Français (Français de papiers et non de sang puisque beaucoup sont d’origine africaine ou antillaise). Ils sont souvent recrutés en prison (de l’aveu même des autorités, la majorité des détenus sont musulmans…) où des militants islamistes sèment « la bonne parole », en fournissant à des gens souvent paumés et incultes une conscience identitaire à base religieuse et le réconfort d’appartenir à une communauté solidaire, active, bien organisée. On sait à quel point la prison peut être une école révolutionnaire efficace.

Pour éviter aux nouveaux convertis de se faire repérer, il leur est parfois conseillé d’éviter de manifester des signes extérieurs d’islamisme : pas de prières ostentatoires, pas de respect du ramadan, pas de tenue identifiable… et même consigne de manger du cochon et de boire de l’alcool, pour tromper l’ennemi.

Des responsables officiels musulmans se donnent beaucoup de peine pour nier l’évidence, en assurant que le djihadisme « n’a rien à voir avec l’islam »… Il suffit de lire le Coran pour comprendre l’hypocrisie de telles affirmations.

Le ministre de l’intérieur (et des cultes) Manuel Valls s’exerce à l’art difficile du grand écart : devant les évidentes manifestations d’antisémitisme des salafistes, il lui faut rassurer la communauté juive, à laquelle appartient sa femme (sur Radio Judaica, de Strasbourg, il a déclaré : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël »). Mais, en même temps, il tend la perche aux musulmans, en déclarant qu’il ne faut pas jeter « l’opprobre sur nos concitoyens de confession musulmane ». Des discours chèvre chou qui risquent de ne satisfaire ni les uns ni les autres….

mardi, 06 novembre 2012

Islam : un échec des médias

Islam : un échec des médias

Overdose de l’opinion sur le matraquage médiatique.

par Raoul Fougax 
ex: http://metamag.fr/  

La conclusion du dernier sondage du Figaro est sans appel. L’image de l’islam se dégrade fortement en France: une influence et une visibilité « trop importantes ». On doit s’arracher les cheveux dans certaines rédactions. En fait,  les français ne sont pas dupes. Le matraquage permanent sur « les beautés de l’islam qui enrichissent notre diversité », cette chance pour la France grâce à l’immigration a saturé le public.
 
 
Il faut dire que les médias, confondant information et communication, mises en perspective et propagande, en font des tonnes. L’islam est mieux traité dans les médias que les autres religions  et les musulmans toujours valorisées. Dés qu’un  incident met en cause des « craignant dieu » aussitôt la parole est donnée  à des musulmans rassurants dans leurs discours de tolérance et de « vivre ensemble ». Chaque fête du calendrier musulman est expliqué et valorisé, le ramadan, le pèlerinage, la fête du mouton, tout est admirable car l’islam il est beau, l’islam il est gentil comme  aurait pu dire le regretté Jean Yanne.
 
C’est le problème des médias. Ils en font trop dans les infos mais aussi dans les magazines d’actualités ou de reportages sans parler des séries télévisées toujours très « islamiquement » correctes.
 
On n’est pas loin d’un prosélytisme médiatique. 

Trop c’est trop. Ils portent tort à la cause qu’ils veulent servir. Le sondage du Figaro du 25 octobre dernier est un sondage dans une forte actualité religieuse.
 
un sondage dans une forte actualité religieuse.
 
La communauté musulmane de France s'apprête à fêter sa plus grande fête de l'année, Aïd-el-Kébir, également dénommée Aïd-el-Adha, fête du sacrifice. Elle intervient au lendemain du rassemblement de millions de pèlerins sur le mont Arafat près de La Mecque. Cette fête commémore l'acte de sacrifice, interrompu par l'ange, du fils d'Ibrahim (Abraham dans la tradition juive). Elle voit donc les familles musulmanes immoler, après le sermon de l'aïd, un mouton ou un bélier, parfois un bovin ou une chèvre, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque.
 
Un sondage intéressant
 
L’analyse du sondage par le Figaro qui ne porte pas de jugement est intéressante. «Notre sondage, explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop, démontre une évolution qui va dans le sens d'un durcissement supplémentaire des Français vis-à-vis de cette religion et d'une perception négative renforcée de l'islam. Même si une proportion non négligeable de Français, 40 %, continue à se dire indifférente à la question de la présence de l'islam en France.»
 
 
Ce qui explique, à ses yeux, un tel durcissement - 43 % des sondés considèrent l'islam comme une «menace» - est lié à une «visibilité» fortement accrue de l'islam sur la scène publique et médiatique. «Ces dernières années, il n'est pas une semaine sans que l'islam, pour des questions sociétales, (voile, nourriture halal(, ou pour une actualité dramatique, (attentats, ou géopolitique(, n'ait été au cœur de l'actualité.» D'où cette autre impression: 60 % pensent que cette religion a désormais «trop d'importance». Ils étaient 55 % il y a seulement deux ans. Ceux qui se disaient indifférents à cette question passent de 41 à 35 %.
 
 
«De ce point de vue, ajoute Jérôme Fourquet, la polémique sur le fast-food halal à Roubaix - certes largement instrumentalisée politiquement - ou certaines publicités halal, ont eu plus d'effets que n'importe quel discours politique. Elles confirment dans l'opinion l'irréversibilité de l'enracinement de l'islam en France, qui n'est plus perçu comme un problème passager. Voilà une clé d'interprétation de ce sondage: cette caisse de résonance permanente conduit à une prise de conscience très forte qui n'a peut-être jamais été atteinte à ce point
 
Une analyse qui apparaît du reste très nettement quand les questions sont posées sur le voile islamique ou sur la construction des mosquées. En 1989, 33 % des sondés se disaient favorables à la construction des mosquées. Ils ne sont plus que 18 %. Pour le voile dans la rue, et sur la même période, les personnes opposées passent de 31 % à 63 %. Et les indifférents ont quasiment fondu de moitié pour n'être que 28 %. Quant au voile à l'école, le feu rouge écarlate s'allume puisque l'on passe sur la même période de 75 % opposés à 89 %! Les indifférents chutant de 17 % à 6 %… « 
 
Tout se passe comme si les marqueurs du communautarisme étaient devenus insupportables aux français, qui ne voient, au passage, aucun effet des «actions ou des budgets des pouvoirs publics» pour l'intégration, conclut le journal. Jugeant lui aussi les musulmans responsables de leur mauvaise image, le Front national (Fn) exhorte dans un communiqué «l’islam à s’adapter à la République» et les musulmans à «s’assimiler». Une approche qui bien sûr inquiète Libération qui tente de prendre en compte les résultats de ce sondage.
 
 
« Le sociologue Raphaël Liogier, auteur du « Mythe de l’islamisation » et professeur à Sciences Po-Aix, s’est dit très préoccupé par le sondage qui, selon lui, reflète une «situation explosive».
Le «plus grave», dit-il, est la statistique suivante : « 68% des sondés attribuent les problèmes d’intégration des musulmans à leur «refus de s’intégrer. En disant cela, les Français supposent une intention maligne et négligent les facteurs économiques et sociaux», estime le chercheur. «On est dans la définition clinique de la paranoïa : on a peur de choses que l’on ne voit même plus, que l’on suppose exister
« C’est très dangereux,  car cela peut entraîner des personnes fragiles à se prendre pour des «héros isolés» de la «civilisation européenne» et à verser dans la violence », dit-il. L’occupation de la Mosquée de Poitiers samedi par le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire relève, selon lui, de cette logique. Mais «le pire est encore devant nous», ajoute l’expert en estimant possible l'émergence en France d’un tueur comme Anders Behring Breivik, qui a assassiné 77 personnes en Norvège le 22 juillet 2011 au nom de la lutte contre le multiculturalisme. 
 
Un amalgame  cousu de fil blanc

Il n’en reste pas moins que l’apologie médiatique permanente de l'islam ça ne marche pas et que cela aurait même un effet repoussoir.
 
Les journalistes concernés en tireront-ils les conséquences?  Non bien sûr! Tout simplement parce qu’ils en sont incapables. Incapables  de relativiser leurs opinions par rapport aux faits. Ils veulent imposer leur vision de l’islam pour aider l’idéologie immigrationiste et antiraciste dont ils se réclament. C’est leur droit, mais le problème c’est qu’ils pensent au fond d’eux-mêmes que c’est même leur devoir.

lundi, 05 novembre 2012

Les Usa jouent Alger contre Paris

Mali : Les Usa jouent Alger contre Paris

Mauritanie futur protectorat algérien

par Jean Bonnevey

Ex: http://metamag.fr/

Alors que paris tente laborieusement d’organiser une intervention militaire au Mali impliquant les pays riverains, les Usa se rapprochent de l’Algérie. Une intervention militaire sous contrôle américano-algérien serait un bouleversement régional capital et aux conséquences incalculables. Cette perspective inquiète un certain nombre de capitales en commençant par Rabat bien sûr, meilleur ennemi héréditaire de l’ Algérie.
 
 
Tout le monde est d’accord pour l’option militaire. Demeurent quelques inconnues : quand, comment et avec qui ? Sans oublier l’issue de la présidentielle Us qui pourrait peser sur la suite des évènements. On peut donc s’étonner de l’accélération de la diplomatie américaine paralysée par ailleurs notamment au proche orient. Cela peut s’expliquer par des informations alarmantes sur la situation dans le vaste territoire contrôlé par les islamistes. 
 
On sait par exemple que des centaines de combattants islamistes ont rejoint les éléments locaux pour les renforcer. L’Algérie d’autre part sait qu’elle est une cible privilégiée à moyen terme des islamistes et qu’un certain  nombre de  ses nationaux  sont dans Al Qaïda au Maghreb islamique, des anciens du GIA qui ne rêvent que d’une reconquête du pays dont ils ont été chassés par la force.
 
Le quotidien algérien Liberté analyse

« Après la résolution adoptée le 12 octobre dernier par le Conseil de sécurité de l’Onu autorisant le déploiement d'une force internationale de quelque 3 000 hommes au Mali et donnant jusqu'au 26 novembre à la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) pour préciser ses plans, la question de l’intervention militaire pour libérer le nord du Mali ne se pose plus. Aujourd’hui, il s’agit de savoir comment elle va se faire et qui y participera. Si Alger n’a jamais exclu cette option, elle a néanmoins privilégié le dialogue pour donner le maximum de chance à la solution politique. Mais force est de constater que la situation, aussi bien sécuritaire qu’humanitaire, se dégrade de jour en jour. Depuis le coup d’état du 22 mars dernier, les islamistes ont proclamé unilatéralement l’indépendance du nord de ce pays en occupant ses principales villes et en détruisant son patrimoine. »
 
La secrétaire d’état américaine, Hillary Clinton,  vient de se rendre à Alger. “Nous avons fait le point sur nos relations bilatérales extrêmement fortes et nous avons souligné le fait que nous venons tout juste de tenir une excellente conférence de dialogue stratégique qui s'est tenue la semaine dernière à Washington, comme nous avons eu des discussions très approfondies sur la situation dans la région et, surtout, la situation qui prévaut dans le nord du Mali”, a déclaré à la presse Mme Clinton, à l'issue de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika. Et d’ajouter : “J’ai beaucoup apprécié l'analyse du président Bouteflika qui est fortement enrichie de sa très longue expérience de la région pour faire face à la situation très complexe et aux problématiques très compliquées au nord du Mali, mais aussi pour faire face aux problèmes du terrorisme et du trafic de drogue dans la région.”
 

Hillary Clinton et le président Bouteflika
 
Selon un responsable américain, l’Algérie commencerait à se laisser convaincre par l’idée d’une intervention militaire africaine mais attend de connaître les grandes lignes du plan que doit établir la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. Alger donne à l’évidence du fil à retordre à ses interlocuteurs américains et français pressés de déloger Aqmi du nord Mali.
 
Puissance régionale effectivement incontournable pour toute intervention, au double plan de la logistique et du renseignement, l’Algérie ne voit pas d’un bon œil une agitation guerrière à ses frontières. Elle préfèrerait  mettre en avant une démarche politique visant à isoler Al-Qaïda  des rebelles touaregs et éviter un embrasement du Mali.
 
Alger est donc réticent. Bouteflika aurait aimé une prise en compte d’Al Qaïda dans la région et se demande pourquoi on veut intervenir et si rapidement au mali. Sous entendu bien sûr, c’est la France qui s’inquiète et l’Algérie n’entend pas voir renforcer dans le sahel d’une manière ou d’ une autre l’influence de Paris.
 
L’Algérie pourrait donc s’engager aux cotés des Usa contre le terrorisme pour s’imposer comme puissance dominante du sahel avec l’accord américain. Alléchant pour Alger mais terriblement dangereux aussi.

dimanche, 04 novembre 2012

Réponse aux intellectuels français du café de Flore

Réponse aux intellectuels français du café de Flore

par Alexandre Latsa, Rédaction en ligne
 
       

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Dans une tribune publiée le lundi 22 octobre dans le journal Le Monde, des politiques et intellectuels français ont appelé ouvertement à une intervention militaire occidentale en Syrie, pour abattre le régime de Bashar-El-Assad. Le texte, signé par Jacques Bérès, Mario Bettati, André Glucksmann, Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy est l’aboutissement d’une pensée politique Occidentale, Americano-centrée, qui associe les notions de « droit d’ingérence » et « d’occident gendarme de la planète ». L’article arrondit des chiffres invérifiables. Bashar El Assad aurait fait assassiner 40.000 personnes (!), alors que ce chiffre est visiblement le total des morts, comprenant quand même les milliers de soldats Syriens et de civils assassinés par ceux que les auteurs de l’article osent qualifier « d’opposition Syrienne ». Il est sans doute inutile de revenir sur le parallèle grossier et irresponsable qui est fait entre la Syrie et la Libye, puisque désormais tout le monde sait que la Libye d’aujourd’hui ne mérite même plus le nom d’état, tellement elle est gangrenée par l’Islamisme radical, la violence et les volontés séparatistes. Il faut aussi noter, dans cet article, le ridicule parallèle historique fait entre la Russie de Vladimir Poutine qui soutient la Syrie et l’époque ou Mussolini et Hitler armaient les putschistes de Franco pendant la guerre d’Espagne. Mais les choses, observées depuis le café de Flore, paraissent simples : il faut que les puissances occidentales interviennent militairement.

Pour nos va-t-en guerre, « Le Conseil de sécurité de l'ONU étant paralysé par les vetos russe et chinois, n'importe quelle autre alliance est justifiée pour arrêter les rivières de sang qui coulent dans les villes syriennes (…) L'OTAN, l'UE, la France, les Etats-Unis devraient donc cesser de se dérober et enfin organiser une aide décisive à la Syrie démocratique ». Ceux qui s’opposent à une intervention militaire occidentale s’inquiètent eux du sort qui pourrait être réservé aux minorités chrétiennes, alaouites, druzes, ismaélites, turkmènes, arméniennes, après un changement de régime en Syrie, et des risques de déstabilisation pour les pays voisins, Turquie, Liban, Jordanie et Israël. Mais par ailleurs, le véto russo-chinois au conseil de sécurité de l’ONU est peut être bien un soulagement pour les puissances occidentales qui hésitent, face à la complexité de la situation dans la région. Est-ce qu’il s’agit du début d’un grand affrontement entre Islam chiite et Islam sunnite ? Quelles sont les rivalités entre l’Egypte, l’Arabie saoudite et la Turquie ? Quel est le rôle exact du Qatar qui vient de briser l’isolement diplomatique du Hamas dans la bande de Gaza et surtout soutient l’internationale Djihadiste qui combat l’armée Syrienne ?

Ceux qui poussent à une intervention occidentale en Syrie se servent également de l’arme médiatique pour ranger le régime syrien dans « l’axe du mal ». Tout comme la Serbie en 1992, la Syrie est elle aussi victime d’une guerre de désinformation de très haute intensité et se retrouve menacée d’une agression militaire. Mais alors qu’Alep est présentée comme une ville en ruines et en sang par toute la presse occidentale (« des rivières de sang » disent nos va-t-en-guerre), un article récent explique qu’en fait la capitale économique du pays était largement aux mains du régime et que de nombreux quartiers de la ville n’étaient même pas touchés par les combats. Mieux encore, le reporter ébahi y constate que le marché fonctionne et que la liaison par bus avec Damas n’est pas coupée. Malgré toute la propagande déployée et l’offensive subventionnée de milliers de mercenaires islamistes, ni l’attaque de Damas ni la bataille d’Alep n’ont pourtant abouti a déstabiliser le régime Syrien.

La méthode il est vrai n’est pas nouvelle, la Yougoslavie en a fait les frais de 1992 à 1999, lorsqu’elle fut attaquée elle aussi par les mêmes puissances qui menacent la Syrie aujourd’hui. Après une campagne de désinformation médiatique exemplaire, les forces croates et bosniaques furent elles aussi épaulées par des Djihadistes Islamistes acheminés dans la région via le soutien logistique et politique du département d’état américain pour combattre l’armée serbe, il y a de cela déjà 20 ans!

Depuis le démantèlement de la Yougoslavie qui n’est toujours pas terminé (Kosovo), les interventions militaires de l’occident en Irak, en Afghanistan et en Lybie n’ont pas donné de résultats probants, c’est le moins qu’on puisse dire. Ces trois pays sont déstabilisés pour longtemps, et une intervention en Syrie pourrait être lourde de conséquences. Déstabiliser toute la région, détériorer les rapports entre les occidentaux d’une part, la Russie et la Chine d’autre part, et de plus enlever toute crédibilité au conseil de sécurité de l’ONU. Alors à quoi jouent nos apprentis sorciers dans les colonnes du journal Le Monde ? Ceux-ci s’étaient faits en 1992 les apôtres de l’impardonnable alliance entre les nationalistes croates, les mercenaires arabes et les intérêts américains dans la région. Nul surprise des lors de les retrouver aujourd’hui a appeler à la croisade en Syrie et à soutenir la diabolique et désormais cyclique alliance entre les puissances occidentales et les pétromonarchies Islamiques du golfe.

Il convient de tenter de comprendre l’objectif de ces opérations militaires contre la Serbie et la Syrie et celles-ci sont très claires. Ces deux pays ont un point commun essentiel: avoir refusé l’alignement géostratégique imposé par les Occidentaux, nouveaux gendarmes du monde, et être des alliés objectifs de la Russie. Les interventions contre la Serbie et la Syrie ont donc un objectif géopolitique clair: il s’agit d’annihiler la sphère d’influence de la Russie en détruisant un à un ses alliés les plus fiables, et les plus vulnérables. Nul doute que les prochaines étapes de ce remodelage géostratégique planifié viseront l’Iran, puis la Biélorussie, les deux derniers alliés clefs de la Russie. Et ensuite?

Quel que soit le résultat de l’élection américaine, qui pourrait voir l’arrivée à la maison blanche d’un candidat ayant déclaré que la Russie était l’ennemi puis l’adversaire principal de l’Amérique, une chose est certaine, le conflit Syrien semble parti pour s’intensifier et pour durer.

mardi, 30 octobre 2012

BHL contre Poutine… Obama et Romney !

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BHL contre Poutine… Obama et Romney !

Louis Denghien

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

L’OSDH évoque des combats hier dans la grande banlieue et de Damas, à Harasta et Irbin. Il est fort possible que ces combats soient extrêmement localisés. En revanche, on sera d’accord avec l’OSDH pour dire que l’armée poursuit ses attaques contre les places fortes – ou ex-places fortes rebelles, à Alep,Homs et dans le secteur d’Idleb/Maarat al-Numan. Il est difficile d’avoir des informations sur les derniers développements des combats dans ce dernier secteur : on se bat toujours dans le secteur de la base de Wadi Deif, à l’est de la ville et de l’autoroute, mais il n’est plus question nulle part de l’assaut « final » des rebelles contre cette position.

« Ma stratégie est sans détours, de poursuivre les méchants, faire de notre mieux pour les interrompre, les tuer, les sortir du paysage. Mais ma stratégie est plus large que ça. (…) Le bon chemin est de s’assurer que nous poursuivons ceux qui sont les leaders de ces groupes anti-américains et de ces djihadistes, mais aussi d’aider le monde musulman. »
– Mitt Romney
»Je suis heureux que vous reconnaissiez qu’Al-Qaïda est une menace. Parce qu’il y a quelques mois, vous avez répondu que la Russie était la plus grande menace géopolitique pour l’Amérique, pas Al-Qaïda. (…) A chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort. »
– Barack Obama

Sur le plan politique, Bachar al-Assad a décrété une nouvelle amnistie pour les opposants ayant commis des crimes avant le 23 octobre 2012. Ce n’est certes pas la première fois que le président syrien décrète une mesure en ce sens, destinée évidemment à démobiliser une partie de la rébellion : en avril dernier, une amnistie avait été proposée pour tous les combattants n’ayant pas de sang sur les mains. On voit donc que Bachar a encore baissé « la barre du pardon ». Pour autant, il a précisé que les « terroristes » seraient exclus de la présente mesure : au-delà de quel niveau  de crime ne peut-on plus prétendre au pardon, c’est encore chose imprécise.

Une petite phrase importante de Lavrov

Et voilà qui nous amène à la diplomatie. Lundi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueî Lavrov s’est, plus nettement encore qu’auparavant, engagé vis à vis du président syrien : « Bachar al-Assad est garant de la sécurité des minorités vivant en Syrie, dont les chrétiens » a ainsi déclaré Lavrov au quotidien russe Rossiskaia Gazeta. ajoutant que même les pays occidentaux reconnaissaient aujourd’hui qu’au moins « un tiers de la population syrienne voit en Assad une personne qui a appelé à empêcher la transformation de la Syrie en un Etat où les minorités n’auraient pas la possibilité d’exister« . On ajoutera juste qu’une bonne partie de la majorité sunnite voit aussi en Bachar un rempart contre le chaos et l’oppression salafiste. En tout cas, c’est un engagement marqué de la direction russe en faveur du président syrien.

La déclaration de Lavrov pèse certes plus lourd que l’énième appel d’un quarteron d’intellectuels parisiens et sionistes -BHL, Glucksmann, Kouchner – en faveur d’une intervention. On notera juste que ces messieurs réclament à présent une intervention en Syrie pour débarrasser le pays du « gang barbare des Assad » ET des « extrémistes islamistes », ce qui prouve qu’ils ont du tenir compte de la prise de conscience croissante des Occidentaux, ces deux ou trois derniers mois, de ce qui se cachait derrière la « révolution » syrienne. On notera le ton grandiloquant habituel à ces matamores du tout-Paris friqué et sioniste, à la limite de l’insolence vis-à-vis de Hollande et de son gouvernement : « Assez de dérobade, il faut intervenir en Syrie ! » On se demande comment leur excellent ami Fabius a reçu cette mise en demeure.

Et une précision non moins importante d’Obama/Romney

La démarche de ces convaincantes incarnations du mensonge et de la manipulation est conforme au niveau d’abjection attendu. Mais elle est surtout pathétique : lors de leur troisième et dernier grand débat télévisé, Barack Obama ET Mitt Romney sont au moins tombés d’accord pour dire qu’il ne fallait surtout pas envoyer de soldats américains en Syrie, et même pour reconnaître qu’il fallait mieux « identifier » l’opposition syrienne. Le forfait américain vaut forfait pour l’OTAN aussi, et donc pour l’Europe et même la Turquie. Jamais le principe d’une intervention occidentale en Syrie n’a été aussi hors de propos. Quant au malheureux Hollande, BHL and co devront se contenter – peut-être – d’une expédition française dans le Nord Mali, ce dont évidemment BHL se fout comme de sa première chemise blanche.

Dans ces conditions, le manifeste belliciste de cette petite bande sans crédit autre que médiatique s’apparente plus au trépignement de gosses frustrés par leurs parents de telle ou telle faveur qu’à une démarche politique.

Et puis sur le fond ! Dire en substance « Renversons Bachar et sa clique pour préserver la Syrie de l’islamisme radical » quand une grande majorité des Syriens, une bonne moitié du monde et même de plus en plus d’analystes occidentaux savent que c’est justement le gouvernement actuel qui est le meilleur rempart contre des islamistes qu’il affronte chaque jour, c’est ubuesque et « décalé » par rapport à la réalité. Mais la réalité n’est rien auprès du rêve de ces messieurs : la destruction de l’axe anti-israélien au Proche=Orient, avec une Syrie ramenée au niveau de l’Irak en 2003. Mais ce rêve est bien parti pour demeurer un rêve, même si la Syrie souffre.

De toute façon, et pour conclure, ce n’est certainement plus à Washington que se prennent les grandes orientations sur la Syrie, c’est sans doute plutôt à Moscou et à Pékin, mais une chose est sûre, ce n’est pas – moins que jamais – à Saint-Germain-des-Prés et au Quai d’Orsay que ça se passe !

Louis Denghien

vendredi, 26 octobre 2012

La France est en guerre et personne ne veut le dire

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La France est en guerre et personne ne veut le dire

Entretien avec Renaud Camus

Ex: http://www.polemia.com/

L'écrivain engagé Renaud Camus dit clairement que la France est en guerre et que ce que les médias appellent actes de violences ou incivilités sont en fait des actes de guerre menés contre la France et sa civilisation.

Où voyez-vous des actes de guerre en France qui rappellent le début de la guerre d'Algérie ?

Ce qui rappelle le début de la guerre d’Algérie c'est l’extrême euphémisation du discours imposé par le complexe médiatico-politique. On disait « les évènements », on dit « les affrontements ». Le caractère de conflit territorial est totalement nié.

Pourquoi êtes-vous en colère contre les médias?

Parce qu’ils imposent (presque) unanimement un système de lecture du monde qui est une formidable machine à ne pas voir, à ne pas dire, à ne pas comprendre. L’antiracisme, car c’est de lui qu’il s'agit, depuis qu’il a cessé d’être une morale pour se transformer en idéologie, en endoctrinement, en instrument de pouvoir et de répression, est devenu ce que j’ai appelé, empruntant l’expression à Alain Finkielkraut, Le Communisme du XXIe siècle (éditions Xénia). Il sert, menaces à l’appui, à dissimuler ce qui survient : à savoir le changement de peuple, le Grand Remplacement, la contre-colonisation.

Pourquoi avoir fondé un parti politique ?

Parce qu’il n’en existait aucun qui répondît à l’urgence de la situation et nommât ce qui arrive, la conquête du territoire. Il y avait bien le Front national, qui au moins paraissait conscient de la réalité des choses, mais la présence à sa tête de Jean-Marie Le Pen, à l’époque, empêchait de s'en rapprocher, a fortiori d’y adhérer.

Pourquoi vos maisons d'édition ont arrêté votre contrat?

Ça, c’est plutôt à elles qu’il faut le demander…

Est-ce que la France est une terre d'immigration depuis des siècles?

Absolument pas. C’est l'une des plus cyniques inventions de l’historiographie collaborationniste, au service du parti dévot. Entre le VIe et le XXe siècle, la France a eu une population aux composantes stables. Une première vague d'immigration se manifeste à partir de la fin du XIXe siècle, mais c’est encore une immigration d'individus, et facilement assimilables en une ou deux générations parce que de même civilisation, chrétienne et européenne : Belges, Italiens, Polonais. L’immigration de masse ne commence qu’avec le dernier tiers du XXe siècle et très vite il n’est plus question d’intégration car si la France a toujours su et pu intégrer des individus, elle ne peut pas intégrer des peuples, surtout s’ils appartiennent à des civilisations totalement étrangères à la nôtre et souvent hostiles. Faut-il créer comme sous le modèle de De Gaulle un gouvernement des Forces françaises libres? Nous n’en sommes pas là. De vastes parties du territoire sont encore sous le contrôle du gouvernement national. Le problème est qu’il est lui-même largement entre les mains d'inconscients ou de cyniques, qui s’accommodent très bien de la colonisation en cours ou qui la favorisent.

Assistons-nous à la réécriture de l'Histoire de France ?

Ah ça, totalement. Elle est grandement favorisée par la Grande Déculturation, l’effondrement du système d'éducation, l’enseignement de l’oubli, l’industrie de l’hébétude.

Pourquoi les populations maghrébines veulent à tout prix venir en France alors qu'elles ont chassé la France de leurs pays ?

Quand les Russes ont chassé les Français de Russie, en 1812, ils les ont poursuivis jusqu’à Paris. Mais ils ne sont restés que deux ou trois ans. Et ils n’étaient qu’une armée, pas un peuple.

Est-ce que la France est comme le Kosovo avec des zones musulmanes, africaines et chrétiennes ?

La France moderne s’ingénie à devenir ce que la France classique s’est évertuée des siècles durant à ne pas être, une ex-Yougoslavie, des Balkans, un autre Liban, un panier de crabes.

Puisque nous parlons de populations différentes. Parlez-nous du traitement des statistiques sur la démographie!

Statistiques et sociologie sont au parti dévot ce que la biologie de Lyssenko était au stalinisme.

Avez-vous lu « Les Yeux grands fermés » de Michèle Tribalat? Votre avis ?

Une des rares voix clamant dans le désert, comme celle de Richard Millet en littérature.

Les immigrés disent être plus français que les Français et nomment les Français «souchiens ou sous-chiens». Cela vous choque?

C’est peut-être vrai de quelques milliers d’entre eux, qui aiment plus la France que ne l’aiment ses indigènes déculturés. De la part des autres, ce n'est qu'une revendication territoriale — cela ne fait que me confirmer dans ce que je pense : qu'une conquête est en cours, par colonisation de peuplement.

Que pensez-vous du rôle des organisations humanitaires qui comme le Mrap interdisent de parler des faits?

Qu’elles sont les auxiliaires intéressées du Grand Remplacement.

Le fait que Poutine interdise de telles organisations en Russie est donc une bonne idée ?

Il n’est pas nécessaire de les interdire. Il suffit de ne pas les subventionner.

Renaud Camus
La voix de la Russie
Propos recueillis par Olivier Renault
20/08/2012