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lundi, 29 juin 2015

L’Etat islamique prend pied en Russie

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L’Etat islamique prend pied en Russie, nouvel épisode d’une marche vers la guerre USA contre Russie.

« Nous annonçons notre allégeance et notre obéissance au calife Ibrahim ben Awwad Ibn Ibrahim al-Qoureishi al-Husseini », connu sous le nom d’Abou Bakr al-Baghdadi, annonce cette vidéo mise en ligne dimanche par le principal groupe de rebelles islamistes en Russie, « l’Émirat du Caucase ». 

« Nous témoignons de ce que tous les combattants du Caucase, de la wilaya (division administrative) de Tchétchénie, de Daguestan, d’Ingouchie et de Kabardino-Balkarie sont unis dans cette décision et que nous n’avons pas de désaccords », continue-t-il en russe, avec des sous-titres en arabe. (Source)

Voilà de quoi inquiéter au-delà de la Russie, la Chine qui est, elle aussi, agitée par ses musulmans Ouïgours. Cet acte de soumission des musulmans du Caucase, au Califat formé sous l’égide américaine, est éminemment politique et stratégique. C’est un nouvel acte de la guerre froide qui ne cesse de se réchauffer. Dans le rapport de forces qui s’instaure, les USA ne peuvent que se réjouir de l’avancée de l’Etat islamique, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’un de leurs faux nez qui leur permettra éventuellement d’avancer masqué sur le territoire russe.

Même si dans les faits immédiats, faire allégeance à l’Etat islamique, pour ces islamistes du Caucase, ne change rien du tout à la situation interne de la Russie.

On notera que comme au Moyen-Orient l’EI, « l’Emirat du Caucase » est trans-frontalier.

Hier  Souhayr Belhassen, journaliste et présidente tunisienne des Droits de l’Homme, déclarait à propos de l’attentat de Sousse en Tunisie, sur ITélé, que les autorités françaises devraient balayer devant leur porte. En effet, a-t-elle dit, il faudrait cesser de fermer les yeux sur les pays qui soutiennent l’Etat Islamique.  Audrey Pulvar lui a alors demandé à quels pays elle pensait. Souhayr Belhassen lui a répondu qu’elle pensait à l’Arabie saoudite et au Qatar, comme une évidence, sans évoquer toutefois la Turquie, on ne sait pourquoi. Elle a rappelé que certains pays entretenaient des relations privilégiées avec ces pays qui alimentent le terrorisme, et demandé que la France en particulier, veuille bien balayer devant sa porte.

daech-au-caucase-2015-06-26-FR-2.jpgCette déclaration confirme ce que tout observateur attentif sait, mais son intérêt réside dans le fait qu’elle vient d’une figure du mondialisme.

Voilà pourquoi on ne peut que voir l’Empire derrière cette nouvelle tentative de déstabilisation du Caucase russe. La precédente tentative était la guerre de Tchétchénie à laquelle Vladimir Poutine avait mis fin, au cours de laquelle l’Occident s’était solidarisée avec les terroristes.

A l’agitation des états européens encore trop indépendants…

Cette tentative de déstabilisation de la Russie se fait également à travers deux nouveaux foyers de révolutions, (en plus de l’Ukraine), selon le schéma américain bien rôdé des révolutions de couleurs.

L’un des foyers se trouve en Mécédoine, nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer à plusieurs reprises. L’Empire reproche au gouvernement de laisser passer sur son territoire le gazoduc russe. (Voir ici)

Le second foyer est nouveau et se trouve en Arménie, alliée de la Russie.  L’Arménie est l’une des rares anciennes républiques soviétiques à avoir choisi  d’ intégrer la zone de libre-échange qui rassemble la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, laquelle est devenue le 1er janvier l’ Union économique eurasiatique à laquelle participe également le Kirghizstan. En optant pour une union avec la Russie, l’Arménie avait rejeté l’appel des sirènes occidentales. Un affront qui ne pouvait pas être toléré bien longtemps:

Après une semaine de manifestations contre l’augmentation des tarifs de l’électricité de 16% à la date du 1er août, ponctuée par des affrontements violents avec les forces de l’ordre et plus de 237 interpellations, les protestataires appellent au calme. Des milliers d’Arméniens déterminés continuent de camper devant le palais présidentiel d’Erevan dans la nuit du jeudi au vendredi 26 juin. (Source)

On se rappelle que le jour de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens par les Turcs avait été boudé par les USA et nombre de leurs vassaux. Les Turcs avaient choisi de célébrer le même jour la bataille des Dardanelles, pour mieux afficher leur mépris des chrétiens d’Orient actuellement encore persécutés par les mêmes ou leurs sous-fifres.

L’Arménie, ancienne république soviétique, est un petit pays du Caucase du Nord, qui ne compte moins de 4 millions d’habitants, ce qui le rend très vulnérable, comme la Macédoine. 

Selon le procédé coutumier à ce genre de révolution, environ 4.000 personnes s’étaient réunies devant le palais présidentiel, dans la capitale Erevan, pour protester contre l’augmentation du prix de l’électricité. Parmi elles quelques centaines avaient dressé leur campement pour la nuit, mais 237 d’entre elles ont été interpellées par la police anti-émeutes qui a retrouvé sur elles des couteaux, des massues, des casse-têtes et des barres de métal.  

Ce procédé rappelle celui du Maïdan: des mécontents appuyés par des agitateurs étrangers exacerbent les mécontentements populaires jusqu’à faire craquer le pouvoir légitime. D’ailleurs la presse ukrainienne ne s’y est pas trompée qui retient difficilement sa joie de détecter un nouveau Maïdan.

De l’agitation des islamistes du Caucase russe, à l’agitation des états européens encore trop indépendants, la même signature, celle de l’Empire guerrier qui ne vit qu’en semant le chaos.

dimanche, 28 juin 2015

Daech, armée terroriste de l’Occident

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Daech, armée terroriste de l’Occident
 
La nouvelle Internationale de la terreur recrute tous azimuts: racailles de nos banlieues, ex-officiers baasistes irakiens, ex-séparatistes tchétchènes qui combattent Moscou jusqu’à Palmyre.
 
Fonctionnaire international
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

La Syrie de 2011 était un pays financièrement indépendant (pas de dette) – un scandale en soi pour notre oligarchie -, officiellement en état de guerre avec Israël et hostile aux projets gaziers du Qatar sur son territoire.

Conformément au droit d’ingérence planétaire des armées du bien, le petit État rebelle est donc passé dans le viseur du Pentagone car il est notoire que le complexe militaro-industriel, clef de voûte de l’économie américaine, ne vit que de guerres sans fin et de carnages récurrents.

Terrorisme et chaos sont des alternatives low cost au contrôle direct et ils fleurissent là où les interventions occidentales ont détruit les structures étatiques : Afghanistan, Somalie et, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, Libye, Irak et la majeure partie de la Syrie.

La providence veut en outre que le terrorisme produise de toute pièce un remodelage du Proche-Orient conforme aux vœux de Washington de créer un abcès salafiste entre l’Iran et ses alliés arabes.

Les hordes mises en scène de façon hollywoodienne dans le désert syrien ne sortent pas du néant et leurs conquêtes militaires coïncident avec les intérêts de l’État profond américain.

Daech est la franchise irakienne d’Al-Qaïda, qui fut l’armée arabe de la CIA des années de guerre froide. Al-Nosra qui, Fabius dixit, « fait du bon boulot en Syrie », en est la franchise syrienne.

Daech fut dépêché en Syrie quand il est devenu patent qu’Al-Nosra était impuissant à renverser seul le régime de Bachar el-Assad.

La nouvelle Internationale de la terreur recrute tous azimuts : racailles de nos banlieues, ex-officiers baasistes irakiens, ex-séparatistes tchétchènes qui combattent Moscou jusqu’à Palmyre. 
Ces derniers combattent également dans les bataillons néonazis ukrainiens, et les décapitations sont devenues tendance en Ukraine.

Les États-Unis prétendent avoir lancé une campagne militaire contre Daech, mais les faits racontent une autre histoire : dans un rapport récemment déclassifié, le Pentagone – doué d’une incroyable préscience – prévoyait dès 2012 la création d’un État islamique qu’il jugeait d’ailleurs conforme aux intérêts américains dans la région.

75 % des avions américains qui « bombardent » les positions de Daech en Syrie rentrent à leur base sans avoir tiré le moindre missile.

Armes et munitions sont régulièrement larguées « par erreur » derrière les lignes salafistes.

Il est prouvé que les services secrets de la Turquie, pilier oriental de l’OTAN, ont acheminé des armes aux combattants de l’État islamique début 2014.

Le pétrole de Daech, négocié en dollars, est acheminé vers l’Occident via le port de Ceyhan en Turquie ; c’est en toute connaissance de cause qu’Européens, Américains et Israéliens s’y approvisionnent.

Les transactions financières de l’État islamique suivent leur cours en dépit du Terrorist Finance Tracking Program.

Les comptes Facebook et Twitter de l’État islamique sont actifs.

Les armées du chaos se défoncent au captagon, drogue de synthèse élaborée dans les laboratoires de l’OTAN et naguère distribuée aux foules exaltées des printemps arabes.

La congruence Daech-OTAN passe aisément le test du canard : « Si ça a l’air d’un canard, que ça se dandine comme un canard, que ça fait coin-coin, alors ça a toutes les chances d’être un canard. » 

Depuis 2008, l’Occident solde sa crise financière en se décomposant de l’intérieur et en semant la désolation à l’extérieur.

Jusqu’où Poutine tolérera de voir ses intérêts bafoués au Levant et sur la marche ukrainienne par les hordes déchaînées de mercenaires ?

Au seuil de l’apocalypse, les peuples américains et européens jugeront peut-être bon d’arracher leur destin des mains criminelles qui les oppriment et les conduisent à l’abîme.

samedi, 27 juin 2015

Jean-Pierre Arrignon sur le thème Russie-Europe.

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Jean-Pierre Arrignon sur le thème Russie-Europe.

Quel avenir ?

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Jean-Pierre Arrignon est un historien français, spécialiste du Moyen Âge et de la Russie contemporaine. Il a présenté l'exposé ci-dessous devant les représentants de la Convention pour l'Indépendance de l'Europe, lors d'un Déjeuner débat en date du 6 mai 2015, sur le thème « Relations franco-russes : où en sommes nous ? » Un précédent débat avait eu lieu le 23 octobre 2014 (voir http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1590&r_id= )

Russie/Europe quel avenir ?

Parvenu au poste de Secrétaire Général du PCUS, en mars 1985. Mikhaïl  Sergeevič Gorbačev, confronté à des difficultés économiques majeures, opte pour une approche critique courageuse : à l'intérieur c'est la Glasnost et la  Perestroïka et à l'extérieur : la Nouvelle Pensée.

Adoptée en février 1986 lors du XXVIIe Congrès du PCUS, la Nouvelle Pensée définit une approche nouvelle des relations internationales qui met en avant l'interdépendance des problèmes qui touchent la planète et la nécessité de désidéologiser les relations internationales. C'est dans ce contexte nouveau que va se définir le concept de « Maison commune européenne ».

Cette image appelle l'idée d'une communauté naturelle de destin entre l'URSS et l'Europe occidentale. Il s'agit tout d'abord de découpler l'Europe des Etats-Unis, mais plus encore d'inciter les Européens au dialogue et d'y trouver des alliés car l'IDS (système de détection d'intrusion) suscite des réticences fortes parmi les Européens.

En 1886/87 François Mitterrand, Margareth Thatcher et Helmut Kohl sont très prudents face à cette Maison commune européenne (MCE) ; seul Hans Dietrich Gensher y voit un « facteur décisif pour la réunification allemande », mais il est isolé.

1988 Naissance du concept de la Maison Commune européenne


Suite aux déclarations de M.S. Gorbačev à Prague en 1987, à Belgrade en 1988, puis à Strasbourg en 1989, le concept se précise sur la forme d'une maison à 4 étages où les voisins cohabiteraient en toute harmonie. La fondation de cette maison serait constituée par les mesures géopolitiques et territoriales entérinées lors de la conférence d'Helsinki de 1975. Le premier étage serait consacré aux mesures de sécurité collective et de désarmement nucléaire, chimique et conventionnel. Le second étage serait occupé par la résolution pacifique des conflits. Les troisième et quatrième étages seraient vouées à la coopération économique et commerciale paneuropéenne qui s'efforcerait à terme, de promouvoir une véritable communauté culturelle entre les nations européennes et de dépasser les ruptures nées de la Guerre froide.

De ce concept, M.S. Gorbačev attend l'émergence de relations nouvelles et apaisées avec les démocraties populaires, relations fondées sur la confiance et non plus sur la force. Dans cette Maison commune, les démocraties populaires aux côté de l'URSS pourraient incarner le socialisme à visage humain, respectueux du renoncement à la force et reconnaissant la liberté de choix (Déclaration de M.S. Gorbačev à l'ONU le 7 décembre 1988).

Vis-à-vis de l'Europe, M.S. Gorbačev espère le rapprochement entre les pays du COMECON et ceux de l'Europe communautaire. En mars 1988, il appelle à ce rapprochement en soulignant l'appartenance de la Russie à l'Europe. Au printemps de 1988, la Maison Commune Européenne ne vise plus à déstabiliser les relations entre les Etats-Unis et l'Europe, mais à établir un véritable partenariat entre l'Europe et l'URSS sur la base d'un compromis respectueux des Etats. C'est dans le cadre de ce partenariat que la réunification de l'Allemagne, perçue comme légitime par M.S. Gorbačev, pourra se faire dans un mouvement fondamental de « retour vers l'Europe ». Ce concept évolue encore dans son discours à l'ONU du 7 décembre 1988 : le rapprochement des deux Europes se ferait non  plus dans le respect des valeurs des uns et des autres, mais dans l'adhésion commune au respect des libertés, des droits de l'homme et du pluralisme politique.

La Maison Commune européenne est comme la maison d'une civilisation vers laquelle il faut revenir, ce que confirme le programme du PCUS de juillet 1991 lequel abandonne la lutte des classes et le monopole de la classe ouvrière, reconnaissant la nécessité d'installer une forme d'économie de marché et se réclamant des valeurs humanistes !
Dans ce contexte, la Maison commune européenne prend une valeur idéologique nouvelle : l'URSS se place vers le socialisme humaniste social démocrate !

Echec du Projet de Maison Commune européenne

A partir de 1988, les leaders occidentaux s'intéressent au projet. François Mitterand signe tout une série d'accord avec l'URSS en 1989. Pour lui, c'est participer à la construction d'une unité paneuropéenne qu'il juge naturelle et légitime. Il va même jusqu'à proposer une Confédération européenne dont il présente les grandes lignes le 31 décembre 1989 : «  La confédération devra réunir tous les Etats appartenant à notre continent dans une organisation commune et permanente d'échanges, de paix et de sécurité ». Dans cette confédération, l'URSS rénovée à toute sa place comme le montre la signature des traités sur la réduction des armes conventionnelles en Europe et la signature de la Charte pour une nouvelle Europe.

Ces idées vont échouer car les démocraties populaires ; elle rompent avec l'URSS et le socialisme, entrent dans l'OTAN ; l'Allemagne sera réunifiée le 17 juillet 1790 sans que les projets de Maison commune européenne et de Confédération n'aient avancé. L'implosion brutale de l'URSS, le 8 décembre 1991 et les virulentes critiques de la diplomatie américaine font échouer et la Maison Commune européenne et la Confédération européenne.

Pourtant encore en 1990, Boris Eltsine veut couper le lien avec le socialisme et faire de la Russie un pays européen et démocratique à travers l'ouverture des relations vers l'Occident et l'accession à une économie de marché. Mais le pays depuis 1988 est touché par une crise économique catastrophique et un trouble identitaire profond. De plus, Boris Eltsine pense que les Américains cherchent à « maîtriser » leurs anciens territoires (intégration dans l'OTAN) et condamne leur intervention en Tchétchénie en 1994. Boris Eltsine abandonne alors la stratégie pro-occidentale, se ferme aux discours avec l'Europe et les Etats-Unis et se tourne vers la Chine (1996 création de l'Organisation de Coopération de Shangaï (OCS).

Avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine (1999), la Russie essaie de s'entendre avec les Etats-Unis et s'affirme européenne : le 10 février 2003, la France, l'Allemagne et la Russie déclaraient que « l'axe Paris-Berlin-Moscou incarnait l'axe de la paix ». La mise en place d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Russie autour d'un axe Paris-Berlin-Moscou semble permettre à l'Europe de résoudre les grands défis du XXIe s. Cette nouvelle donne portée en France par Jacques Chirac et Dominique de Villepin,  en Allemagne par H-D Genscher et à Moscou par V.V. Poutine a immédiatement suscité une violente attaque des Etats-Unis.

Dans le New York Times, Thomas L. Friedman écrit : « Il est temps pour les Américains de s'en rendre compte : la France n'est pas seulement notre alliée agaçante, la France devient notre ennemie ». Cette incroyable agressivité annonce l'échec de l'axe Paris-Berlin-Moscou. Cette incroyable agressivité s'explique par la deuxième guerre du Golfe qui commence le 20 mars 2003. Les Etats-Unis vont peser de tout leur poids pour faire échouer cette tentative de créer une Europe libre, souveraine et unie. Une ultime chance de renouer le dialogue entre la Russie et les Etats-Unis a été offerte par les événements du 11 septembre 2011. La Russie est le premier pays à soutenir les Etats-Unis et à ouvrir les aéroports de la route de la soie, bien que  la Russie fut indignée par l'attaque de l'Irak sans l'accord de l'ONU et par le projet de pipe-line Bakou-Tbilissi-Ceyhan pour se passer des oléoducs russes. Avec l'Europe les relations se tendent avec l'élargissement progressif de l'Union européenne : les révolutions de couleur pro-occidentale en Géorgie (révolution des roses 2003) et Ukraine (révolution orange 2004) exaspèrent la Russie ; c'est l'époque de la paix froide qui conduit à la guerre de Géorgie (2008) et la reconnaissance par la Russie de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud.

Quel avenir actuellement pour la Russie et l'Europe

Pour être précis et clair, il faut se rapporter à l'opinion de V.V. Poutine, exprimée dans son discours de ValdaÏ (24 octobre 2014. V.V. Poutine fait un constat : » la politique mondiale aujourd'hui est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paix avec une dimension humanitaire incluant les droits de l'homme. Aujourd'hui, le monde est plein de contradictions que les organisations internationales et régionales de coopération politique, économique et culturelle ont de plus en plus de mal à gérer.

La guerre froide a bien pris fin en 1991, mais sans traité de paix. Les Etats-Unis se sont proclamés victorieux et la notion de « souveraineté nationale est devenue une valeur relative » dans un monde unipolaire .

« Certains disent que la Russie tournerait le dos à l'Europe et rechercherait de nouveaux partenaires commerciaux, surtout en Asie... Permettez-moi de dire que ce n'est absolument pas le cas. Notre politique active dans la région Asie/pacifique n'a pas commencé hier et elle continuera...
Avec l'Europe , V. V. Poutine explique «  Nous avons eu des discussions sur tous les sujets liés l'association de l'Ukraine avec l'Union européenne, des discussions persistantes, mais je tiens à souligner que notre action a été menée d'une manière tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes possibles et en soulignant les raisonnements et les arguments évidents. Mais personne ne voulait nous écouter et personne ne voulait discuter ; ils nous ont simplement dit « ce ne sont pas vos affaires, point. Fin de la discussion ».

« Au lieu du dialogue global civilisé que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de gouvernement ; ils ont plongé le pays dans le chaos, dans l'effondrement économique et social, dans une guerre civile avec des pertes considérables ».

V.V. Poutine poursuit : « Nous aurions également accueilli favorablement l'initiation d'un dialogue concret entre l'Eurasie et l'Union européenne. Ils nous ont presque catégoriquement refusé cela et il est difficile d'en comprendre les raisons. J'ai maintes fois proposé d'engager un dialogue sur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s'étendant de l'Atlantique jusqu'à l'Océan pacifique. La Russie a fait son choix. Nous avons un agenda pacifique et positif tourné vers l'intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l'Union économique eurasienne de l'Organisation de Shangaï (OCS), des BRICS et avec d'autres partenaires ». L'Union européenne n'est pas évoquée ! Le dialogue est bien rompue.

Pour renouer le dialogue avec la Russie, l'Europe doit prendre des initiatives et faire les premiers pas pour effacer l'humiliation produite par le « ce ne sont pas vos affaires ».Toutefois, auparavant, il est indispensable de reconstruire une Union européenne rassemblée, homogène et unie. Aujourd'hui, l'Union européenne est perçue comme un assemblage de deux blocs : l'un, otanien et atlantiste, composé par les ex-république soviétiques, notamment les Pays baltes et la Pologne qui tiennent des propos non seulement violemment anti-russes, comme ceux de Madame Dolia Grybauskaite et tolèrent des manifestations à caractère nazi (cf. Riga et Ukraine). Certes l'Union européenne s'est abstenue lors du  vote à l'ONU sur la résolution sur « la lutte contre la glorification du nazisme », mais cette attitude européenne de complaisance vis-à-vis de cette idéologie a suscité en Russie une véritable indignation et constitue un vrai blocage pour le renouveau au dialogue.

L'autre groupe est formé du bloc français, italien, espagnol, grec dont la plupart des chefs d'état se déclarent en faveur de la reprise du dialogue avec Moscou. Quant à l'Allemagne dont le rôle pourrait être essentiel, elle a perdu en Russie une grande part de son crédit. Angela Merkel est considérée comme trop liée aux Pays baltes et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, la porte d'entrée de la Russie vers l'Europe est la France. C'est François Hollande qui a renoué seul le contact avec V.V. Poutine lors de son escale à Šeremiétevo à son retour du Kazakhstan (5-6 décembre 2014). Cette initiative a été appréciée à Moscou ce qui justifie la grande compréhension de la Russie devant la non-livraison des Mistral.

Tant que l'Union européenne ne sera pas reconstituée et cohérente, il y a peu de chance pour qu'un dialogue constructif avec la Russie se développe. Les initiatives de la nouvelle équipe européenne semble s'orienter vers des initiatives, notamment celle de M. Junker appelant la formation d'une force armée européenne mais aussi celles de Donald Tusk et de Federica Mogherini, aux propos mesurés. L'Europe doit comprendre que son adhésion unilatérale à l'OTAN est incompatible avec la construction d'une Europe libre et indépendante dont le rayonnement économique, politique et culturel passe par le retour à des discussions et des liens avec la Russie.

Jean-Pierre Arrignon

Note de la rédaction: Nous publierons prochainement à cette même adresse les commentaires suscités par cet exposé parmi  les auditeurs représentant la Convention pour l'Indépendance de l'Europe.
Voir aussi, 
à l'occasion du 70ème anniversaire de la Seconde Guerre Mondiale: http://blogjparrignon.net/asc2i/le-role-de-lurss-dans-la-seconde-guerre-mondiale/

Jean Paul Baquiast

mercredi, 24 juin 2015

TAFTA: À la croisée des chemins

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TAFTA: À la croisée des chemins

Auteur : Christian Berdot
Ex: http://zejournal.mobi

19 OGM autorisés d’un coup, dont 17 destinés à l’alimentation humaine et animale ! Proposition d’assouplir les règles d’importations pour faciliter l’entrée des OGM dans l’Europe. Autorisation de procédés chimiques de nettoyage des poulets, dont la javel. Création d’un « Organe de coopération règlementaire » pour superviser toute nouvelle norme ou réglementation. La Commission est en train de démanteler notre sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et de brader notre système démocratique !

En fait, la Commission prépare de longue date le terrain pour les deux accords de libre échange, le CETA avec le Canada et le TAFTA/TTIP avec les États-Unis. Elle a ainsi à plusieurs reprises voulu forcer les autorisations en faveur des rinçages chimiques : en 2008, par exemple, en proposant d’autoriser quatre substances pour les volailles (dont les lavages à l’eau de javel et l’acide peroxyacétique). En 2013, après une demande officielle des États-Unis, la réglementation de l’Union européenne a été modifiée afin de permettre l’utilisation de l’acide lactique pour nettoyer les carcasses de bœufs, alors même que ce procédé pourrait servir à dissimuler des normes d’hygiène alimentaire trop basses ou déficientes. Actuellement, la Commission prépare l’autorisation du premier rinçage chimique pour volaille en Europe. Les poulets à l’eau de javel, les porcs à la ractopamine, les bœufs aux hormones, pourraient rapidement venir égayer nos repas. Quant aux 19 OGM, leurs autorisations étaient en suspens, nous dit-on. En effet, il n’y avait pas de majorité qualifiée (1), ni pour rejeter la demande ni pour l’autoriser.

Mais combien de fois faudra-t-il expliquer que les fameux blocages invoqués par la Commission ont une cause seule et unique cause : depuis 15 ans, les multinationales des biotechnologies et de la chimie – et leurs alliés : responsables politiques et syndicats favorables au complexe agro-industriel et financier – refusent de reconnaître le droit souverain des peuples à décider de ce qu’ils veulent avoir dans leurs assiettes et dans leurs champs. Cela fait 15 ans que, par tous les moyens, dans l’opacité des coulisses bruxelloises et des bureaux ministériels nationaux, les multinationales – aidées par des responsables politiques et syndicats à leur botte – font pression et sapent gravement les fondements mêmes de nos institutions démocratiques.

Depuis des années, la Commission pousse pour ouvrir les portes de l’Union européenne aux OGM. On se rappelle, par exemple, comment la Commission a autorisé en février dernier, le maïs TC1507, alors que 19 pays sur 28 avaient voté contre, ainsi que le Parlement européen ! Nous n’avons pas oublié non plus les manoeuvres de Manuel Barroso qui essayait de passer dans le dos des ministres de l’Environnement et de l’Agriculture européens pour mieux les contourner et accélérer l’autorisation des OGM dans l’Union européenne. Et surtout dernièrement, la Commission a commencé à procéder au démontage des procédures d’autorisation des OGM dans l’Union européenne, avec l’aval des gouvernements nationaux. Ce qui nous a été présenté comme une « avancée démocratique » est un sommet d’hypocrisie.

Comment est-on passé d’un texte en faveur des interdictions des OGM à un texte en faveur des multinationales ? Tout simplement en s’appuyant sur le projet tout droit sorti des cartons d’EuropaBio, le groupe de pression des biotechnologies, et plus précisément d’un document de 2012 intitulé « Une nouvelle stratégie pour le dossier des OGM ». Ce document concluait qu’une nouvelle approche est nécessaire pour rompre avec l’immobilisme européen concernant les plantes GM. Il incluait une « proposition amendée de nationalisation », posant comme condition que les États membres ne puissent mettre en place une interdiction nationale que s’ils ont préalablement demandé à la compagnie de s’abstenir de commercialiser l’OGM dans leur pays et que si la compagnie a refusé.

Extraordinaire : la Commission proposait tout simplement que des États aient d’abord à demander à des firmes privées l’autorisation d’interdire des OGM sur leurs territoires ! En décembre 2014, les députés européens limitaient un peu les dégâts et obtenaient que les États ne soient pas obligés de négocier avec les fabricants d’OGM. Alors que pour des domaines ridiculement secondaires, il y a obligation d’avoir une législation et des procédures identiques dans toute l’Union européenne, pour des domaines aussi importants que les OGM, la sécurité de notre alimentation et de notre environnement, la Commission se défausse et donne la possibilité aux États membres de décider eux-mêmes !

Ce n’est pas une avancée démocratique, c’est un piège lourd de conséquences. En fait, ce démantèlement de la législation encadrant les OGM n’est qu’un avant-goût de ce que la Commission a accepté dans le traité avec le Canada (CETA) et finalise avec les États-Unis, dans le TAFTA. En effet, alors que la Commission concoctait ce traquenard en faveur des multinationales des biotechnologies et de la chimie, nous obtenions une copie de l’avant-projet d’accord de libre échange avec le Canada, le CETA. On pouvait y lire que la Commission avait accepté un « objectif conjoint » ayant pour but de « promouvoir, pour les produits des biotechnologies, des processus d’autorisation efficaces, basés sur la science » et surtout de favoriser « une coopération en matière réglementaire, afin de minimiser les effets négatifs sur le commerce dûs aux pratiques réglementaires relatives aux produits des biotechnologies ».

L’accord final reprenait ces recommandations que l’on retrouve dans le projet d’accord avec les États-Unis. Lors des négociations de début février sur le projet de traité de libre échange avec les États-Unis (TAFTA/TTIP), la Commission européenne soumettait un document portant sur la sécurité alimentaire et le bien-être animal. La Commission y propose notamment de tout simplement aligner les normes de l’UE sur celle des États-Unis et/ou du Codex Alimentarius, organe de l’Organisation Mondiale du Commerce. Il s’agit en effet d’aligner ce chapitre du TAFTA sur le chapitre SPS de l’OMC (SPS pour mesures sanitaires et phytosanitaires) !

Rappelons que les États-Unis autorisent quand même 82 pesticides interdits en Europe (2), et que certaines teneurs maximales en résidus de pesticides du Codex Alimentarius peuvent être 1 500 fois plus élevées que celles de l’UE. Dans le cas du carbaryl, pesticide utilisé sur les choux, la teneur maximale autorisée aux États-Unis est 2 100 plus élevée que celle de l’UE ! (3) La coopération réglementaire pose donc de gros problèmes.

Surtout face à l’intransigeance des États-Unis. Le ministère de l’Agriculture des États-Unis indiquait que :

« L’élimination de barrières commerciales injustifiées dans le domaine sanitaire et phytosanitaire (SPS) est une priorité élevée pour le gouvernement des États-Unis ».

D’autre part, l’Association nationale du soja pense que « le TTIP doit aborder les politiques clés de l’Union européenne relatives aux biotechnologies qui sont discriminatoires envers les exportations états-uniennes. Elles doivent être remplacées par une politique d’étiquetage libre et non discriminatoire envers les OGM. Il n’y a aucune raison sanitaire, nutritionnelle ni de sécurité alimentaire pour que des produits alimentaires contenant des ingrédients biotechnologiques soient étiquetés, et l’introduction d’ingrédients biotechnologiques ne devrait aucunement être stigmatisée par un étiquetage ».

Comment arriver à des réglementations communes entre deux blocs, Canada- États-Unis d’un côté et Union européenne de l’autre, qui ont des approches, des positions et des procédures aussi différentes, aussi antagonistes et finalement inconciliables ? Cela ne peut se faire qu’en sacrifiant les normes et les exigences de l’Union européenne et/ou en acceptant l’importation de produits canadiens ou états-uniens qui respectent des normes domestiques beaucoup plus faibles ou inexistantes. À part abandonner toutes nos protections, aucune position commune n’est possible avec ces pays-là.

Et ce n'est pas tout. Dans ce même document soumis par la Commission en février - dans lequel on retrouve de nombreux points déjà présents dans l'accord avec le Canada -, la Commission propose la création d'un « Organe de coopération réglementaire» doté de pouvoirs énormes : toute nouvelle réglementation ou norme devra d'abord être examinée par cet organe, avant même d'être soumise aux Parlements européen ou nationaux. Les industriels pourront donc directement dicter leurs exigences à cet « Organe » qui tiendra les États sous tutelle.

Le but de cette proposition de la Commission est de s'assurer que les réglementations seront appliquées de façon à minimiser les effets négatifs sur le commerce « tout en garantissant le respect des exigences de la partie importatrice » (Article 7.1). Entre les « effets négatifs » sur le commerce ou ceux sur notre santé, et l'environnement, le choix est vite fait !

Mais l'effet est double : non seulement les réglementations existantes pourraient être rapidement taillées en pièces, mais toute nouvelle réglementation urgemment nécessaire dans certains domaines pourrait être tuée dans l'œuf, comme :

- l'étiquetage des produits carnés ou laitiers provenant d'animaux nourris avec des OGM et/ou obtenus par clonage ;

- toute nouvelle définition des OGM incluant les plantes mutées (4) ;

- toute réglementation encadrant les nanotechnologies ou la biologie de synthèse ;

- toute réglementation s'attaquant aux perturbateurs endocriniens, et aux néonicotinoïdes qui tuent les abeilles.

Ces nouvelles mesures sont absolument indispensables pour protéger les citoyens et l'environnement et nous devons les imposer, même si elles ne sont, pour les négociateurs du TAFTA, que des « obstacles inutiles au commerce ». Jaydee Hansen du Center for Food Security confirme nos craintes :

« Ce traité pourrait annuler tous les efforts actuels pour réglementer ces nouvelles technologies que sont les nanotechnologies, la biologie de synthèse, le clonage des animaux et les animaux modifiés génétiquement ».

Pour qu'aucun État n'ait l'idée saugrenue de protéger ses concitoyens et son environnement, en maintenant ses systèmes de protection élevés, les États seront donc d'abord mis sous la tutelle de « l'Organe de coopération règlementaire » qui examinera toute norme ou réglementation et ne l'acceptera qu'avec l'aval des multinationales. Mais en plus, les États récalcitrants courront le risque d'être traînés soit devant l'OMC, soit devant des tribunaux d'arbitrage privés, dans le cadre du mécanisme de règlement des différends (RDIE ou ISDS en anglais), prévu dans les deux traités (5) (CETA et TAFTA). La Commission se moque franchement de nous en prétendant que les États pourront interdire, pour ne citer qu'eux, des OGM ou certains produits chimiques toxiques.

Les investisseurs ont été clairs : ils considèreront, par exemple, les nouvelles réglementations comme des obstacles au commerce, ce qui leur fournira un argument pour déposer un recours juridique et réclamer des compensations prohibitives. Le Conseil de la Chimie des États-Unis a demandé que les représentants pour le commerce des États-Unis signalent qu'il poursuivrait devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) toute obligation par l'Union européenne d'étiquetage des nanomatériaux, comme étant un obstacle au commerce.

Cette année en janvier, certains - peu nombreux - ont fêté les 20 ans de l'Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA). À la lumière de ce qui s'est passé avec l'ALENA, nous pouvons clairement voir ce qui nous attend avec le TAFTA. Il ne s'agit pas de vagues craintes, mais de constatations. Voilà ce que nous dit Bill Waren des Amis de la Terre États-Unis :

« L'ALENA est la principale raison pour laquelle les normes de protection du travail, de l'environnement et de la santé publique, sont aussi basses aux États-Unis, comparées à celle de l'Europe. Ce que vous promet le TAFTA, c'est un nivellement par le bas des normes européennes pour atteindre celles des États-Unis... post-ALENA. Si vous souhaitez un flux accéléré de la richesse des 99 % de la population vers le 1% des plus riches, le démontage de la protection de l'environnement, des aliments dangereux sur la table de votre cuisine, la destruction des petites exploitations agricoles familiales, des coûts médicaux prohibitifs avec des multinationales pharmaceutiques qui augmentent sans raison leurs prix, et un contrôle presque total par les multinationales des gouvernements et de l'économie, alors il faut tout faire pour ratifier le TAFTA ».

Mais est-ce bien ce que nous voulons ? Non ! Alors faisons le savoir, et fermement. Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous abdiquons tout pouvoir aux multinationales, soit, nous citoyens, entamons la reconquête de nos droits. !

Notes :

1 - Chaque État membre voit son vote pondéré suivant son poids démographique. À partir du 1er novembre 2014, la majorité est de 55% des
voix pondérées d'au moins 15 États membres représentant 65% de la population de l'Union (Inf'OGM) 

2 - Listes de 82 pesticides interdits dans l'UE, mais autorisés aux E-U, p. 7, 8 et 9. CIEL : « Lowest common Denominator - How the proposed
EU-US trade deal threatens to lower standards of protection from toxic pesticides » : http://ciel.org/Publications/LCD_TTIP_Jan2015.pdf

3 - Même document, liste comparative des résidus maximum autorisés aux États-Unis, dans l'Union européenne et par le Codex Alimentarius,
p. 12, http://ciel.org/Publications/LCD_TTIP_Jan2015.pdf 

4 - En 2013, on estimait à 20% les cultures de tournesol déjà rendues tolérantes aux herbicides : http://www.amisdelaterre.org/Alerte-des-
OGM-non-declares.html
 

5 - Dans ce rapport, les Amis de la Terre présentent des exemples où des investisseurs européens ont poursuivi des États européens, en s'appuyant sur les clauses de protection des investisseurs présents dans les accords bilatéraux entre pays européens. Ils ont obtenu des compensations allant jusqu'à 2 milliards d' ! : http://www.amisdelaterre.org/Les-couts-caches-des-traites.html

Le cas de l'Espagne aussi illustre bien ces mécanismes de règlements des différends entre investisseurs (RDIE) et États : http://www.amisdelaterre.org/Espagne-du-reve-solaire-au.html


- Source : Christian Berdot

mardi, 23 juin 2015

L’Europe vassale des US : panorama et perspectives

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L’Europe vassale des US: panorama et perspectives

Auteur : Bryan MacDonald
Traduction Wayan, relu par jj et Diane-le Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

En suivant servilement la politique de Washington face à la Russie, les dirigeants européens sont surtout en train de planter des aiguilles dans des poupées vaudous à leur propre effigie. Je veux dire que leurs actes sont aussi inutiles que ridicules.

Si les États Unis choisissaient eux-mêmes les dirigeants européens, on peut douter qu’ils les choisiraient aussi obséquieux que ceux qui dominent actuellement l’Europe. On n’y voit personne de la trempe d’un Charles De Gaulle ou d’un Willy Brandt. En fait on n’y voit même pas un Jacques Chirac. La situation est telle qu’on en viendrait à désirer une Thatcher de second rang. Cela ferait au moins quelques feux d’artifice.

A la place, nous avons plutôt une Angela Merkel, un David Cameron et un François Hollande en première ligne. A la moindre suggestion de la Maison Blanche, ils sautent en l’air et la seule question qu’ils posent à Washington est «Ai-je sauté assez haut ?». Et maintenant leurs sauts sont si impressionnants que ceux du légendaire sauteur à la perche ukrainien, Sergey Bubka, paraissent minables.

La dernière fois que les dirigeants européens ont sérieusement fait preuve d’indépendance envers les États-Unis fut en 2002 lorsque Gerhard Schroeder et Chirac firent campagne contre l’invasion illégale de l’Irak par George W Bush. Leur courageuse prise de position fut compromise par celle de Tony Blair qui s’est plié en quatre pour jouer le rôle du caniche de son maitre américain. Les Polonais, que l’on pensait moins serviles, ont aussi participé à cette campagne militaire illégale. A la suite de ce premier refus, d’autres petits États européens comme l’Estonie ou l’Albanie, cherchant désespérément à attirer l’attention de Washington, y ont participé. L’Italie et l’Espagne aussi y ont brièvement participé avant de retirer leurs troupes.

Depuis cette dernière prise de position par Schröder et Chirac, l’indépendance européenne s’est dissoute. L’Allemagne est entre les mains du CDU/CSU pro-américain et la France gaulliste a ouvert le chemin à l’insipide socialiste François Hollande. Hollande a montré quelques signes qu’il voulait remettre en question le diktat américain, mais semble incapable d’incarner cette arrogance typiquement française.

Les agneaux ont remplacé les loups.

L’ancien premier ministre français, François Fillon, a fait part, la semaine dernière, de son désespoir face à cette mansuétude française. L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy a déclaré que les États-Unis entraînaient l’Europe dans une croisade contre la Russie, ce qui va à l’encontre des intérêts propres de l’Europe. Même si Fillon déclare une évidence, le fait qu’une personne dans sa position le dise publiquement montre le niveau de désespoir en Europe. D’autres politiciens et diplomates expérimentés, mais plus âgés, comme Henri Kissinger ou Helmut Schmidt ont déjà critiqué l’attitude occidentale actuelle envers la Russie, mais le fait que Fillon soit un contemporain rend sa déclaration plus significative.

Schmidt est resté actif dans la vie publique allemande, il est directeur de publication de Die Zeit, et est souvent invité à la télé, cigarette à la main, alors qu’il a 96 ans. Il a fait remarquer, l’année dernière, que la réunification de la Crimée à la Russie était totalement compréhensible et que les sanctions imposées sous la contrainte américaine étaient un non-sens. Il a ajouté qu’elles étaient surtout symboliques et qu’elles affecteraient autant l’Europe que la Russie.

En dépit du fait que Schmidt a sûrement plus oublié en diplomatie que Merkel, Hollande ou Cameron n’en sauront jamais, ils ont choisi d’ignorer ses conseils. Par contre, les yeux de Fillon sont grands ouverts. «Aujourd’hui l’Europe n’est pas indépendante… Les États-Unis nous entraînent dans une croisade contre la Russie qui contredit les intérêts européens», a-t-il déclaré sur BFMTV.

Un monde dangereux.

Fillon n’a pas restreint ses critiques envers l’attitude contre la Russie. Le gaulliste s’est aussi penché plus avant sur les activités américaines. Il a fait remarquer que Washington appliquait une stratégie extrêmement dangereuse au Moyen Orient, à laquelle l’Union Européenne et ses États membres étaient obligés d’acquiescer. L’ancien premier ministre a, de plus, accusé les services de renseignements allemands d’espionner la France, «non pas dans l’intérêt de l’Allemagne mais dans celui des États-Unis».

Pendant que Fillon parlait à Paris, Sergey Ivanov, le chef de l’administration présidentielle russe, avertissait que le jeu des sanctions entre la Russie et l’Europe, mutuellement dommageable, était parti pour continuer. «Pour ce que nous en savons, le récent sommet du G7 a prolongé les sanctions contre la Russie. Il est donc logique que la Russie prolonge ses contre sanctions», a-t-il déclaré. Bien sur, la Russie a été exclue du G8 l’année dernière, ce qui a ôté à la Russie et à l’Occident une plate-forme valable pour discuter de leurs différences.

Ce qu’il ressort de tout cela est une chute sans fin. L’Europe et la Russie se déchirent tout en mettant en danger des dizaines d’années de relations diplomatiques patiemment construites, pendant que les marionnettistes de Washington ne souffrent pas du tout. La tension actuelle, inutile, ne fait que détruire des emplois et des entreprises en Europe et en Russie, et aucune des deux parties n’en tire le moindre bénéfice.

Peut-on différencier les danseurs de la danse ?

Pendant ce temps, les États Unis sont les grands gagnants. En lançant une grande campagne médiatique faite pour exagérer une menace russe inexistante, ils ont apeuré les États d’Europe de l’Est à un tel point que ceux-ci sont prêts à ouvrir leurs territoires aux militaires américains sans poser de questions. Paradoxalement, les nations des bords de l’Europe voient leur économie naissante touchée de plein fouet par les sanctions, sans vouloir rien faire contre.

La grande question du jour est de savoir s’il est possible que l’Europe puisse un jour retrouver son indépendance dans sa politique contre Moscou. Mais les prévisions sont sombres. Cameron, même s’il est distrait par l’Écosse et l’adhésion de son pays à l’Union Européenne, vient d’être réélu pour cinq ans, ce qui lui donne l’espace suffisant pour continuer à représenter les intérêts américains en Europe. Merkel est à mi-chemin de son mandat de quatre ans et, à moins que le CDU la remplace (improbable) ou qu’elle démissionne (pas impossible), la chancelière sera sûrement réélue pour un quatrième mandat dans deux ans.

Évidemment, un jour quelqu’un sortira du rang. Probablement la France, où Hollande sera presque certainement viré de son fauteuil en 2017. Cela laisse cependant encore deux bonnes années à Washington pour foutre la merde en Europe. D’ici là, des dommages irréparables risquent d’être faits à l’économie européenne et aux relations du continent avec son géant voisin eurasien. Et les États-Unis, tout en tirant les ficelles, s’en sortiront sans heurts.

Vers la fin de sa vie, De Gaulle a remarqué : «J’ai essayé de sortir la France de la merde. Mais elle va y retourner en vomissant. Je ne peux empêcher les Français d’être français. » S’il était encore là, il aurait sûrement dit: « Je te l’avais dit ».

Bryan MacDonald est un écrivain et commentateur irlandais qui s’intéresse à la Russie et son pré-carré ainsi qu’à la géo-politique internationale

Le mythe du libre-échange mondial

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Le mythe du libre-échange mondial

Auteur : Pepe Escobar
Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)
Ex: http://zejournal.mobi

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. Mais est-ce que cela s’applique exclusivement aux questions commerciales ?

Une question primordiale et directe, mais secrète, était à la fois à l’ordre du jour du sommet du G7 en Allemagne et de la réunion du groupe Bilderberg en Autriche la semaine dernière, à savoir la poursuite des négociations en catimini au sujet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), cet accord de libre-échange entre les USA et l’UE, dont la portée est monumentale.

Même si les multinationales derrière le TTIP se mobilisent férocement pour qu’un accord soit conclu d’ici la fin de 2015, de sérieux problèmes subsistent (dans les négociations) .

Il y a eu aussi ce vote au Congrès des USA vendredi dernier. En fait, il y a eu deux votes. Le premier pour savoir si l’on donnait au gouvernement des USA le pouvoir de négociation accélérée [fast track en anglais, NdT] de conclure des accords commerciaux, qui concerne avant tout le Partenariat trans-pacifique (PTP) ; le second à propos de l’aide à donner aux travailleurs étasuniens qui ont du mal à concurrencer les importations résultant des accords commerciaux.

Le pouvoir de négociation accélérée a été adopté, mais pas l’aide à l’adaptation des travailleurs. Le Sénat des USA devra donc se pencher sur le pouvoir de négociation accélérée. Les pouvoirs corporatifs derrière le PTP (et le TTIP d’ailleurs) n’ont pas trouvé cela drôle.

N’empêche que tout cela dépasse largement le pouvoir présidentiel absolu de négocier des accords douteux comme le TTIP, le PTP et l’Accord sur le commerce des services (ACS).

L’administration Obama tient mordicus à verser des torrents d’avantages aux travailleurs étasuniens une fois le PTP conclu, une obsession éminemment discutable.

Du point de vue des autres pays, le PTP est loin d’être une panacée. Washington n’offre aucun nouvel accès amélioré au marché. Le PTP exclut totalement la Chine, ce qui est ridicule, car Pékin est le principal partenaire commercial de la plupart des pays concernés. Puis l’élément vital du PTP, c’est de permettre aux grandes sociétés d’imposer leur loi sur les droits de propriété intellectuelle, ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’abus par les darwinistes sociaux.

En ce qui concerne le TTIP, Bruxelles ne cesse de jurer que les négociations relatives à cet accord commercial ne sont pas si secrètes que cela. La Commission européenne (CE) se vante de publier les textes relatifs aux négociations sur son site Web, contrairement à Washington. Certains textes sont publiés, d’autres pas, y compris ceux de nature plus délicate.

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements, tout gouvernement, en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. En somme, la culture de l’entreprise en sort gagnante ; les travailleurs, les petites et moyennes entreprises (PME) et la démocratie sont les grands perdants.

Nous pouvons d’ores et déjà prévoir la prolifération de tribunaux bidon qualifiés de tribunaux d’arbitrage grouillant d’avocats de société coûtant la peau  des fesses. Tu parles d’une justice sociale !

Mais est-ce que tout cela s’applique exclusivement aux échanges commerciaux ? Bien sûr que non !

L’Otan, version commerciale

Le signe révélateur apparaît dans la façon dont l’administration Obama s’évertue à affaiblir la résistance japonaise (depuis au moins deux ans maintenant) à de nombreuses dispositions du PTP. Les proverbiaux et omniprésents officiels US ne cessent d’ailleurs de répéter que le PTP est un élément crucial du pivot vers l’Asie des USA.

Même le chef du Pentagone Ash Carter y est allé d’une sortie il y a deux mois, en disant que le PTP était aussi important pour lui que n’importe quel porte-avions.

Tout cela s’est produit au moment même où Washington tentait (en vain) de forcer ses alliés de bouder la Banque d’investissement pour les infrastructures (AIIB) dirigée par la Chine. À cet égard, nous ne pouvons reprocher à l’administration Obama d’aller à l’encontre de ce qu’elle prône, c’est-à-dire que la Chine ne peut diriger une banque de développement et qu’elle n’a pas à rédiger des règles et des normes en matière d’investissement et de commerce à l’échelle mondiale.

Le fond du problème, c’est que ces trois méga accords (PTP, TTIP et ACS) représentent le modèle absolu de ce qui fait saliver le groupe Bilderberg : une gouvernance d’entreprise mondialisée.

En affirmant que le PTP est la composante économique stratégique du pivot vers l’Asie, le Pentagone révèle à son tour jusqu’à quel point les échanges commerciaux sont devenus politisés. Le PTP fera en sorte que les entreprises chinoises soient fortement désavantagées dans la concurrence qui les opposera aux sociétés des USA sur les marchés étasuniens et asiatiques. Il s’agit en fait d’une autre facette de la politique d’endiguement.

Le TTIP, le PTP et l’ACS sont en fait les têtes d’une même hydre. Tous ces accords suivent la même logique géostratégique transatlantique et transpacifique de l’Otan version commerciale, qui se résume à l’Occident contre le reste du monde. Ce n’est pas un hasard si les BRICS sont exclus. Il ne faut pas s’étonner non plus du caractère secret des négociations, car la gouvernance d’entreprise mondialisée est bien loin d’être le tube du moment sous bien des latitudes.

Du jambon de plastique dans notre assiette ?

Ne nous leurrons pas ; le TTIP est loin de faire l’unanimité en Europe, du moins parmi les quelques citoyens de l’UE concernés (et horrifiés) qui se sont donné la peine de tenter de percer le secret.

L’Allemagne a été le théâtre de manifestations importantes. Le SPD, qui fait partie du gouvernement de coalition dirigé par la chancelière Merkel, est résolument opposé au TTIP. Les Italiens ont appris que le TTIP causerait pas moins de 1,3 million de pertes d’emploi dans le pays. Une comparaison avec l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) est révélatrice. En douze ans, les USA ont perdu un million d’emplois, parce que les grandes sociétés et les entreprises ont délocalisé leurs productions au Mexique, où les coûts sont beaucoup plus bas.

Même Bruxelles a été contrainte d’admettre que le TTIP causera du chômage, car bon nombre d’emplois se retrouveront de l’autre côté de l’Atlantique, où les normes d’emploi et les droits syndicaux sont nettement inférieurs.

Le TTIP touchera 850 millions de personnes en Amérique du Nord et en Europe, soit environ 45 % du PIB mondial. Les échanges commerciaux en question s’élèvent à €500 Mds par an. C’est ce qu’on pourrait qualifier de mondialisation avancée, qui se fait sans trop d’ingérence de la part des marchés émergents.

Le rôle prépondérant de la vision européenne a fait en sorte que l’UE possède les règles les plus évoluées en matière de santé, de protection du consommateur et de qualité des services publics (avec une grande variation d’un pays à l’autre ; on ne peut comparer la France à la Roumanie, par exemple).

Rien d’étonnant donc à ce que les producteurs agricoles des pays du Club Med [Europe de Sud, NdT], qui misent sur la qualité, craignent que le TTIP n’entraîne une invasion barbare. Les Italiens envisagent avec horreur l’arrivée d’un monstre faussement fabriqué en Italie, lorsque les grandes sociétés étasuniennes pourront donner à toute leur mixture bâtarde riche en OGM l’appellation jambon de Parme ou fromage gorgonzola.

Une bonne manière de vérifier consiste à aller dans un supermarché aux USA, où la vision d’horreur est totale. Pas moins de 70 % de tous les aliments transformés qui s’y trouvent sont infestés d’OGM. L’UE n’autorise pratiquement aucun produit avec OGM. Même chose du côté de la toxicité. Dans l’UE, une entreprise doit prouver qu’une substance est sans danger avant de la commercialiser. Aux USA, tout est permis.

Avec le TTIP, la santé publique, l’éducation et les services de distribution d’eau de l’UE seront dévastés et pris en charge par les grandes sociétés étasuniennes. Les lois sur la sécurité alimentaire, la législation importante relative à l’environnement et la réglementation bancaire seront complètement chamboulées.

Le baratin que nous servent les colporteurs du TTIP est que la mondialisation 2.0 va entraîner une hausse de 0,5 % du PIB de l’UE. On est loin du taux de la Chine, mais lorsque l’austérité fait des ravages, nous sommes prêts à boire toutes les boissons très sucrées qu’on nous propose (un peu de Kool-Aid ?), qui accompagnent à merveille le jambon de Parme en plastique.

 - Source : Pepe Escobar-Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)

Teoría del Heartland: la conquista del mundo

Teoría del Heartland: la conquista del mundo

 

En 1904, el político y geógrafo inglés Halford John Mackinder elaboró una teoría generalista sobre el pasado, presente y futuro del poder mundial. Esta teoría, llamada Teoría del Heartland venía a decir que, a nivel histórico, quien controlase la zona de Asia Central-Rusia Central-Siberia, tenía bastantes probabilidades de controlar tanto el resto de Asia como el resto de Europa, pudiendo así obtener una posición privilegiada de cara al dominio mundial. Esta especie de profecía geopolítica nunca ha llegado a darse realmente, aunque sí es cierto que en varios momentos de la historia ha estado cerca de cumplirse.

Mackinder

En los últimos tiempos se ha relacionado este poder del Heartland con el ascenso vertiginoso de China, que regionalmente es una potencia consolidada y a nivel global es una firme candidata a lograr el título de superpotencia en las próximas décadas. Por tanto, aunque esta teoría de principios del siglo XX sea simplista e inconcluyente en muchos aspectos, es interesante porque se ha tomado repetidamente como modelo de política exterior o económica, por lo que aquí intentaremos encajar la proyección del auge chino con las predicciones del geógrafo inglés.

La idea de Mackinder, apoyada en la Historia

Como decimos, en 1904 John Mackinder dio una conferencia titulada “El pivote geográfico de la historia”. En este discurso se incluía la idea de que, históricamente, el poder se había expandido por un medio geográfico determinado. Hasta la Edad Moderna (1453 o 1492), la expansión se había dado a través del medio terrestre, gracias al caballo y los ejércitos montados. Añadía también el hecho de que hasta esa época todas las grandes invasiones que habían sufrido Europa o Asia provenían de una región en concreto: Asia Central.

En la Edad Antigua, en los primeros siglos después de Cristo, los hunos comenzaron una expansión desde la zona de Mongolia y Asia Central hacia el resto de Eurasia. De hecho, esta expansión fue uno de los motivos de construcción de la Gran Muralla China. Por ese mismo continente llegaron a la India y a Persia, mientras que en su expansionismo por Europa durante el siglo V d.C estuvieron a punto de destruir el Imperio Romano de Occidente – que sólo aguantó veinte años más –. Casi mil años después, durante el siglo XIII, los mongoles llegaron desde Mongolia – en su etapa inicial liderados por Gengis Khan – hasta el sur de China, Irán, Turquía o países actuales tan distantes como Ucrania o Rumanía.

Imperio mongol 2Mapa: conquista del Heartland por parte del Imperio Mongol

ARTÍCULO RELACIONADO: La Ruta de la Seda (Juan Pérez Ventura, Febrero 2013)

A partir del siglo XV, con el desarrollo de la navegación ultramarina y la llegada a América de los europeos, el medio de expansión más rápido y eficaz deja de ser la tierra y pasa a ser el mar, por lo que la “ventaja” que tenía el Heartland respecto a la capacidad de expansión se pierde. Ahora son los países europeos con amplio acceso al mar quienes se expanden de manera extraordinaria. España, Inglaterra, Francia y Holanda llegan a conseguir extensos territorios fuera de Europa gracias al desarrollo de sus armadas y al comercio marítimo. Es más, con la movilidad naval ganan en penetración terrestre, por lo que el efecto del corazón continental se ve aún más reducido. También las estructuras políticas, económicas y militares han cambiado desde las grandes invasiones. En la zona de Asia Central siguen existiendo tribus o pueblos desunidos y que tecnológicamente no se han desarrollado, mientras que los pueblos europeos, que siglos atrás tenían una capacidad tecnológica similar a la de los invasores asiáticos, han desarrollado armas de fuego potentes, formas de gobierno eficientes, infraestructuras de calidad, poblaciones numerosas y medianamente densas, etc.

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En este punto parece que la teoría de Mckinder se diluía en el propio devenir de la historia, pero entonces llegó un avance que devolvió la vida al maltrecho Heartland: el ferrocarril. Gracias a este invento se empezaba a reequilibrar la carrera entre la tierra y el mar. No cabe duda de que el ferrocarril ha sido uno de los puntos de inflexión en la historia mundial; acortaba el tiempo de desplazamiento de ejércitos y productos, y aumentaba la capacidad de transporte entre un punto y otro, especialmente en sitios alejados del mar.

Así llegamos a 1904, donde nuestro autor explica de manera más amplia todo lo comentado anteriormente. El medio terrestre parece que de nuevo le está ganando la partida al mar, por lo que esta teoría del Corazón Continental resucitaba. De manera más amplia, debía haber ahora una potencia terrestre y una potencia marítima, que básicamente pugnarían por ese control del Heartland. Quien controlase el Corazón Continental, controlaría el “cinturón interior”, zona que comprendía el resto de la Europa y Asia continental, y quien controlase ese cinturón interior, probablemente acabase controlando el “cinturón exterior”, que venía a ser el resto del mundo.

MÁS INFORMACIÓN: Transcripción del discurso de Mackinder “El pivote geográfico de la historia”

La lucha por el Heartland

Para entender este modelo también debemos verlo desde la óptica de la época en el que Mackinder lo propuso. En 1904, Gran Bretaña era la potencia indiscutible. Su imperio colonial era el más extenso del mundo y su poder naval resultaba abrumador. En cambio, como potencia terrestre, había ciertas dudas. ¿Era el Imperio Ruso, ocupante efectivo del Heartland pero industrial y militarmente atrasadísimo? ¿Sería Alemania, potencia terrestre al alza y que miraba con cierto apetito al este de Europa?

A finales del siglo XIX casi estalla una guerra entre británicos y rusos en Afganistán e India por el control de Asia Central, una región geoestratégica clave según Mackinder. La cuestión de entonces era no quién iba a controlar el corazón continental, puesto que se sabía ya sobradamente que en su mayoría esta zona estaba bajo el dominio del Imperio Ruso, sino si éste iba a ser capaz de desarrollar el potencial suficiente para “cumplir la profecía geográfica”.

imperi6Mapa: conquista del Heartland por parte del Imperio Ruso

La Primera Guerra Mundial evidenció que Rusia no era y no iba a ser ese candidato a dominador mundial. Su ejército, pésimamente armado, apenas hizo nada en la guerra al no haber una capacidad industrial detrás que respaldase ese esfuerzo. Llegó la Revolución de Octubre, Rusia cambió su nombre por el de la Unión de Repúblicas Socialistas Soviéticas con una dura guerra civil acompañada por hambrunas, y el puesto de Potencia Terrestre se quedó otra vez sin candidato al estar también Alemania puesta contra la lona tras el Tratado de Versalles.

El siguiente momento en el que saltaron las alarmas fue durante la Segunda Guerra Mundial. Gran Bretaña todavía mantenía el estatus de potencia marítima aunque le quedaba un lustro para perderlo a manos de Estados Unidos, mientras que la alianza Alemania-URSS hacía temer que se consumase la gestación definitiva de una potencia terrestre. La ruptura de esa alianza con la guerra entre ambos hizo que el remedio fuese peor que la enfermedad. Si Alemania, que dominaba de manera efectiva casi toda Europa Occidental, dominaba también la enorme extensión que suponía la URSS con su Heartland incluido, el Mundo acabaría siendo alemán. El presidente norteamericano Franklin D. Roosevelt ya entreveía esta posibilidad en el célebre discurso “El arsenal de la democracia” del 29 de diciembre de 1940:

“Los líderes nazis de Alemania han dejado claro que pretenden no sólo dominar toda forma de vida y pensamiento dentro de su propio país, sino también esclavizar a toda Europa y entonces hacer uso de sus recursos para dominar el resto del mundo. (…) ¿Alguien cree realmente que necesitamos temer un ataque mientras permanezca en el Atlántico como nuestro más poderoso vecino naval una Gran Bretaña libre? ¿Alguien cree realmente, por otro lado, que podríamos descansar en paz si las potencias del Eje fueran nuestro vecino ahí? Si Gran Bretaña cae, las potencias del Eje controlarán los continentes de Europa, Asia, África, Australia y los océanos. Y entonces se encontrarán en situación de convocar enormes recursos militares y navales contra este hemisferio.”

Desde Estados Unidos sabían perfectamente que si la URSS y Gran Bretaña caían, ellos acabarían haciendo lo mismo en un tiempo. Finalmente, la máquina de guerra alemana acabó ahogándose en Rusia, teniendo que retroceder todo lo andado hasta Berlín.

Dos potencias enfrentadas por el control global

El medio siglo posterior estaría marcado por la Guerra Fría entre Estados Unidos y la URSS. Ahora sí había verdaderamente una potencia marítima con una capacidad de despliegue global (EEUU) y una potencia terrestre, de enorme extensión, con muchos recursos, una industria potente y un ejército numeroso y bien armado que además controlaba el Heartland (la URSS). El modelo de Mackinder de esa lucha de gigantes empezaba a cuadrar.

NATO_vs_Warsaw_(1949-1990)Mapa: dos potencias enfrentadas, OTAN vs. Pacto de Varsovia

El inconveniente que había ahora era la amenaza nuclear, que implicaba la destrucción mutua si la situación se les iba de las manos, así que todo acabó derivando en la llamada “doctrina de la contención”, que trataba de impedir cualquier expansión, tanto territorial como de influencia, por parte de las dos potencias. De hecho, para que veamos la importancia que esta contención soviética suponía para los Estados Unidos, el presidente Reagan llegó a decir en 1988, casi cincuenta años después de que Roosevelt se refiriese a la contención nazi, lo siguiente:

“La primera dimensión histórica de nuestra estrategia es relativamente simple, clara y enormemente sensata. Es la convicción de que los intereses de seguridad nacional fundamentales de los EEUU se pondrían en peligro si un estado o grupo de estados hostiles dominaran la masa de tierra euroasiática. Y desde 1945 hemos procurado evitar que la URSS sacara partido de su posición geoestratégica ventajosa para dominar a sus vecinos de la Europa Occidental, Asia y Oriente Medio, con lo que se alteraría el equilibrio global de poder en nuestro perjuicio.” (Geografía Política, Taylor, P y Flint, C. 2002)

La Guerra Fría acabó en 1991 con la desaparición de la URSS, y con ella, la idea de que una superpotencia surgiese del Heartland. Su heredera más directa, Rusia, estaba inmersa en una crisis tan profunda que la relegaba a la segunda división geopolítica. Por otro lado, las ex-repúblicas soviéticas de Asia Central (Kazajistán, Uzbekistán, Kirguizistán, Turkmenistán y Tayikistán) se convertían en dictaduras tremendamente corruptas, con rivalidades étnicas. Mongolia no había sido nunca relevante como estado y no tenía previsiones de serlo. Y finalmente, China, en 1991, acababa de despertar del funcionamiento comunista y apenas había echado a andar por la senda capitalista. Parece que de nuevo estaba vacante la plaza de potencia terrestre.

China, candidata a potencia terrestre

Cuando Mackinder elaboró su teoría en los primeros años del siglo XX, es poco probable que pensase en China como un candidato aceptable para dominar el Heartland. Mackinder sentía cierta fascinación por el Imperio Ruso, que en aquellos años llevó a cabo reformas políticas y económicas en su interior para impulsar la industria en un país fundamentalmente agrario. Y quizás no pensó en China porque el ahora gigante asiático era entonces un cortijo de las potencias europeas, y el emperador del lugar poco tenía que decir. Gobernaba – por decir algo – el centro y norte de lo que hoy es China. El resto: factorías europeas, influencia europea y todo dominado por europeos. Como es lógico, los chinos acabaron rebelándose y los europeos optaron por salir de allí, no sin antes provocar que China acabase en un mosaico de varios estados en un régimen casi feudal. Hasta la victoria de Mao Tse-Tung en 1949, no podemos decir que China fuera un país totalmente unificado y controlado efectivamente por un poder central.

Siguiendo fielmente la delimitación original del Heartland de Mackinder, las regiones del noreste de China entran dentro del Corazón Continental. Más concretamente, podemos incluir a la región de Xinjiang, poblada mayoritariamente por uigures musulmanes dentro de ese espacio conquistador. Así, China tiene medio pie metido en el Corazón. Tampoco es que eso sea lo importante, las líneas en los mapas, como las fronteras, es algo imaginario, así que podemos extender el área del Heartland a parte de China.

A finales de la década de 1990 y sobre todo en los primeros años del siglo XXI, China ha conocido un desarrollo económico sin precedentes. El tercer país más extenso del planeta y el más poblado; unas tasas de crecimiento vertiginosas que se creían imposibles de mantener a medio plazo en un país tan grande; un comercio exportador que poco a poco va copando el mercado; un presupuesto en defensa que no deja de aumentar; una política exterior ambiciosa; un poder económico apabullante al no tener apenas deuda pública ni una moneda que fluctúe (el yuan es la única moneda potente que no está en el sistema de cambio flexible)

En definitiva, la constatación de que en la última década no ha habido tal crecimiento de poder en ningún país o región del mundo. Se empieza a hablar de que China podría ocupar muy pronto, si no lo ha hecho ya, el trono de potencia terrestre. Como bien dijo Napoleón: “Cuando China despierte, el mundo temblará”.

ARTÍCULO RELACIONADO: China y África (Juan Pérez Ventura, Octubre 2012)

¿La potencia mundial del S.XXI? ¿Acertará Mackinder?

En el recién empezado siglo XX, todavía las armas hacían más daño que cualquier otra herramienta a disposición de gobiernos o élites. Durante la etapa colonial, unos cuantos cientos de hombres con armas de fuego podían someter extensísimos territorios, igual que los hunos arrasaron con media Europa por el simple hecho de tener caballos. La dicotomía tierra/mar duró hasta casi el fin de la URSS, quizás complementado por el aire, aunque sin duda no como medio independiente o comparable a la tierra o el mar.

Ahora, las cosas han cambiado. Y mucho. Las armas ligeras son relativamente baratas y fáciles de adquirir donde no hay un control estatal fuerte – véase África – ; el sistema internacional está organizado mínimamente gracias a la ONU y al Derecho Internacional, y las armas, afortunadamente, no son sacadas tan alegremente como hasta hace setenta años. Pero no por esto vivimos en un mundo más seguro o menos agresivo. El poder mundial es como la energía: ni se crea ni se destruye, simplemente se transforma. Cambia de manos o de manera de ejecutarse, pero siempre hay poder.

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Estados Unidos nunca ha parecido comprender el poder “blando” o económico – al menos su gobierno, porque su sector privado lo ha entendido a la perfección –. Siempre han optado por la fórmula clásica, la guerra. Ya sea a través de guerras con ejércitos profesionales, como en el caso de Irak o Afganistán, o mediante guerras encubiertas, como los golpes de estado en América Latina o la lucha de los talibanes contra los soviéticos en Afganistán en los años ochenta.

En cambio China, en su reconversión del comunismo al capitalismo, ha entendido a la perfección que este mundo ya no lo dominan las armas sino el dinero. Dar una orden económica puede ser infinitamente más efectivo que guerrear contra un país o usar las arma. El dinero es el arma del siglo XXI. ¿El medio? El ciberespacio. Tierra y mar se ven cada vez más eclipsados por lo que supone lo virtual.

Quien piense que Estados Unidos o China no pueden hacer quebrar un país y hundirlo en la miseria en unas horas, tecleando cuatro cosas y levantando un par de veces el teléfono, vive en un paraíso feliz. A punto ha estado Alemania de hacerlo con Grecia, no iba a ser capaz entonces de hacerlo Estados Unidos con cualquier otro…

China y Estados Unidos van a combatir. Van a acabar peleando la influencia hasta en el islote más perdido del Pacífico si hace falta. Estados Unidos languidece como potencia marítima mientras China crece como la terrestre. La influencia china en Asia es enorme y eso pone nerviosos a muchos, especialmente a los vecinos. Porque todas las potencias, antes o después, se sienten encerradas y apretadas en el territorio que tienen por grande que sea. No es el hecho de expandirse territorialmente, sino de aumentar su influencia. Y si los vecinos son reticentes a ello, mal asunto; empiezan los nervios.

Que desde Pekín hayan querido vallar para ellos los islotes del Mar de China ha hecho que más de uno tenga la mosca detrás de la oreja. De momento el marcador está ‘Potencia terrestre 0 – Potencia marítima 4′. Para el próximo partido queda poco.

ARTÍCULO RELACIONADO: Geopolítica en el Mar de China (Fernando Arancón y Adrián Albiac)

Las apuestas están a que una posible Tercera Guerra Mundial sería principalmente entre Estados Unidos y China, en un futuro inexacto. ¿Quién se proclamaría vencedor en la disputa por el control mundial? ¿Será China, una potencia del Heartland, del interior del gran continente Euroasiático, como profetizaba Mackinder? ¿O será por el contrario Estados Unidos, una potencia del exterior del Corazón Continental?

Hagan sus apuestas. Ha empezado la conquista del mundo.

chinavsusa.

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Fernando Arancón

Nacido en Madrid, en 1992. Graduado en Relaciones Internacionales en la UCM. Estudiando el Máster en Inteligencia Económica de la UAM. Interesado en temas de economía, política y seguridad.

EU lijdt € 100 miljard schade en verliest 2 miljoen banen door sancties tegen Rusland

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EU lijdt € 100 miljard schade en verliest 2 miljoen banen door sancties tegen Rusland
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Russische economie blijkt juist te profiteren van Europese sancties, en blijft sterk en stabiel

Duitsland lijdt –samen met de rest van de EU- veel sterker onder de door Amerika afgedwongen anti-Russische sancties dan officieel bekend wordt gemaakt.

Door de VS afgedwongen Europese sancties tegen Rusland zijn extreem schadelijk voor de Europese economie. Er dreigt een klap van bijna € 100 miljard en het verlies van maar liefst 2 miljoen banen. De regering Obama lacht ondertussen in zijn vuist, want Amerika was niet alleen altijd al veel minder kwetsbaar voor deze sancties, maar Amerikaanse bedrijven blijven ondertussen ook gewoon verder handelen met de Russen.

Europa betaalt weer eens de hoogste prijs voor het agressieve buitenlandse beleid van president Obama, die hier in de ogen van de reguliere media nog altijd geen vlieg kwaad kan doen. Het Oostenrijkse Instituut voor Economische Onderzoek (Wifo) heeft de gevolgen van de sancties tegen Rusland onderzocht en komt tot vernietigende conclusies: bijna € 100 miljard verlies en 2 miljoen verloren banen is de torenhoge prijs die de EU voor deze sancties moet betalen.

In ieder land honderdduizenden banen verloren

‘De ergst mogelijke exportuitval die wij vorig jaar voorzagen is inmiddels realiteit geworden. Als de situatie niet grondig verandert, dan treedt er een bijzonder pessimistisch scenario in werking.’ Zo zullen er alleen al in Duitsland minimaal 175.000 arbeidsplaatsen verloren gaan, en als de sancties worden volgehouden zelfs een half miljoen.

Ook de EU-schuldenstaten Spanje en Italië, die economisch en financieel toch al amper hun hoofd boven water kunnen houden, worden zwaar getroffen en moeten met honderdduizenden verloren banen rekenen. Groeiland Polen ontsnapt eveneens niet: 335.000 arbeidsplaatsen staan op de tocht.

De gevolgen worden in alle sectoren van handel en industrie voelbaar, of dat nu in de landbouw, levensmiddelen of de bouw is. De Duitse autofabrikanten moeten zelfs met een teruggang van 25% tot 50% rekenen.

‘Economie EU veel slechter dan wordt aangenomen’

De onafhankelijke Zwitserse financiële expert Michael Bernegger, ooit werkzaam bij onder andere de Centrale Bank van het land en een investeringsbank, waarschuwt eveneens dat de situatie van de Europese economie ‘veel slechter is dan wordt aangenomen’ en er constant verkeerde cijfers in de media verschijnen die dit verbloemen. Volgens hem bevindt de complete bankensector in Zuid Europa zich in een systeemcrisis, die de ECB met zijn extreem lage rente nooit zal kunnen oplossen. (3)

De EU heeft de verpletterende gevolgen van de sancties doelbewust gebagatelliseerd. Kranten citeren EU-officials die beweren dat deze gevolgen ‘klein en te hanteren’ zullen zijn. De regeringen van alle nationale lidstaten, inclusief die in Den Haag, doen overigens vrolijk mee met deze misleiding van het publiek.

Russische economie profiteert juist

Brussel heeft enkel na sterk aandringen van Washington ingestemd met sancties tegen Rusland, dat overigens opmerkelijk stabiel blijft en daar nauwelijks onder lijkt te lijden. Sterker nog: de Russische economie lijkt –in combinatie met de zwakke roebel en lage olieprijs- alleen maar voordelen te hebben, mede omdat de binnenlandse consumptie wordt gestimuleerd. Toch bevindt de Russische handelsbalans zich nog steeds in de plus (2).

Compensatie voor bedrijven, op kosten belastingbetalers

In de komende week zullen de EU-ministers van buitenlandse zaken besluiten om de sancties voorlopig niet op te heffen. De plotselinge eensgezindheid die EU-ambassadeurs deze week toonden kwam als een verrassing, aangezien landen zoals Italië, Hongarije, Oostenrijk, Spanje en Griekenland zich fel verzetten tegen het voortzetten van de sancties.

Er zijn aanwijzingen dat de EU deze landen compensatie heeft aangeboden om hun verzet alsnog in te slikken. Er zou onder andere over de oprichting van een Compensatiefonds zijn gesproken, waarmee de diverse landen bedrijven die zwaar te lijden hebben mogen ondersteunen.

Net zoals het overeind houden van Griekenland en de euro, en het redden van het failliete Zuid Europese bankensysteem, zullen ook hier de digitale geldkranen fors voor moeten worden opengedraaid. En die kosten komen zoals u weet langdurig en permanent voor rekening van de belastingbetalers.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

13-04: Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?
17-03: Stratfor: VS wil ten koste van alles alliantie Duitsland-Rusland voorkomen (/ ‘Amerika zet volken tegen elkaar op om te voorkomen dat ze zich tegen VS keren – VS zet in op het ten val brengen van Rusland en de EU’)
10-03: China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

lundi, 22 juin 2015

Plan Marshall de la Chine en Amérique du Sud et en Amérique Centrale

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Plan Marshall de la Chine en Amérique du Sud et en Amérique Centrale

Auteur : Valentin Vasilescu
Ex: http://zejournal.mobi

La visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au Brésil a débouché sur la signature d’importants accords économiques dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie et les transports, d’une valeur de 53 milliards USD.

Le Brésil livrera à la compagnie aérienne Tianjin Airlines 22 avions de ligne Embraer E-170/175/190/195. La Chine finance à hauteur de 7 milliards de dollars la principale société d’état dans le domaine de l’énergie Petroleo Brasileiro. La Chine achète chaque année plus de 60% du minerai de fer extrait dans le monde entier. C’est pourquoi elle a accordé un prêt de 5 milliards de dollars à la principale compagnie minière brésilienne, Vale, qui exploite les 34 plus grands navires minéraliers du monde (Valemax), construits en Chine.

 

 

La société, ayant comme actionnaire majeur la société chinoise MMG (Chinese Min Metals), a commencé le processus d’ouverture de nouvelles exploitations de minerai de fer, nécessitant un investissement supplémentaire de 16 milliards USD. À la suite de ces investissements, la production actuelle de 330 millions de tonnes, va croître en 2018 jusqu’à 450 millions de tonnes, soit plus que les deux concurrents australiens réunis, BHP Billiton et Rio Tinto. Cette étape est prise en main par un autre groupe chinois, Wuhan, qui a construit le nouveau port brésilien Açu, avec une superficie de 90 kilomètres carrés.

La société chinoise Three Gorges Corp. va construire le barrage et la centrale hydroélectrique de Tapajos dans la jungle amazonienne, dont les coûts sont estimés à 5,9 milliards USD. Un autre projet d’accord est celui d’un chemin de fer transcontinental de 3500 kilomètres qui reliera le port brésilien de Santos sur la côte Atlantique au port péruvien de Ilo, sur l’océan Pacifique. Le coût de ce projet est estimé à 30 milliards de dollars.

 

 

Après le Brésil, le Premier ministre chinois avait poursuivi sa visite du continent sud-américain en se rendant en Colombie, au Pérou, au Chili et enfin en Argentine. La visite a coïncidé avec la prise de contrôle par la MMG (Chinese Min Metals) de la zone d’exploitation minière de Las Bambas au Pérou pour plus de 6 milliards de dollars. En Argentine, les Chinois vont investir 4,7 milliards USD dans la construction de deux grandes centrales hydroélectriques et 11 milliards de dollars dans la construction de quatre réacteurs nucléaires.

La Chine, par le biais de la compagnie HKND de Hong Kong a obtenu la concession de terrains pour la construction d’un nouveau canal, parallèle à celui de Panama, situé à 600 km de là. Le nouveau canal sera situé sur le territoire nicaraguayen et aura une longueur de 278 km, partant de l’embouchure de la rivière Brito dans le Pacifique et se terminant à l’embouchure de la rivière Punta Gorda dans l’océan Atlantique. Le coût du projet est estimé à 40 milliards de dollars, montant dépassant deux fois le PIB annuel du Nicaragua. Le Canal de Panama permet le passage de tankers d’une capacité allant jusqu’à 80 000 tonnes, tandis que le canal du Nicaragua peut assurer le passage de tankers d’une capacité de 330 00 tonnes. La Chine vise à accroître les livraisons de pétrole du Venezuela jusqu’à 1 milliard de barils par jour.

Les relations commerciales de la Chine avec l’Amérique Centrale et du Sud ont presque explosé au cours des 15 dernières années, faisant un bond de 10 milliards de dollars en 2000 à 255,5 milliards USD en 2012. Un nouvel outil créé par la Chine pour soutenir les économies des pays membres du BRICS est la banque AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank), où le Brésil (dont l’économie est au sixième rang mondial) est un membre fondateur aux côtés de l’Inde (troisième) et la Russie. Fondamentalement, la Chine applique un « plan Marshall » en Amérique du Sud et en Amérique Centrale similaire à celui entrepris par les Etats-Unis immédiatement après la guerre en Europe occidentale pour contrer l’influence soviétique.

Pourquoi la Chine ne s’est-elle pas précipitée pour investir dans les pays d’Europe de l’Est avec lesquels elle avaient des relations fraternelles jusqu’en 1989 ? La Chine a comme principaux concurrents économiques les Etats-Unis et ses satellites (Japon, Corée du Sud et l’UE). Comme les anciens pays communistes d’Europe sont membres de l’UE et de l’OTAN, la Chine n’y a pas investi d’argent, puisque les investissements chinois sont un levier par lequel ils défendent les intérêts politiques de la Chine dans certaines régions du monde. Cela se traduit par la suppression définitive de l’influence américaine, en particulier politique et militaire, dans les zones où la Chine dirige ses investissements.

- Source : Valentin Vasilescu

jeudi, 18 juin 2015

Plusieurs guerres mondiales se préparent

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Plusieurs guerres mondiales se préparent

Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Les faits sont désormais indéniables : primo, Obama ne combat que mollement l’Etat islamique et en revanche il pousse l’Europe à une guerre avec la Russie ; secundo, la guerre contre l’Etat islamique aura néanmoins lieu, elle sera effroyable et elle durera très longtemps ; tertio, la guerre contre l’Etat islamique s’étendra jusqu’en Europe puisque celle-ci accueille des djihadistes parmi les clandestins, en provenance de Libye notamment. Une guerre quasi-mondiale avec l’Etat islamique, en même temps qu’une guerre quasi-mondiale entre l’Europe et le Russie, voilà ce qui nous attend, si la tendance actuelle n’est pas inversée. Je reproduis ci-dessous les extraits adaptés de quatre analyses, celle de World Tribune, celle du géopolitologue Manfred Gerstenfeld, celle de Nicolas Bonnal sur Boulevard Voltaire et celle de Anne Lauwaert sur Riposte laïque.

L’Etat islamique, c’est la Guerre 1914-18 en 2015

World Tribune écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Obama avait désigné l’Etat islamique comme une équipe jouant en Juniors deuxième catégorie. Les ravages provoqués par l’Etat islamique ont prouvé à quel point Obama avait tort, mais les analystes cités par un rapport du Mc Clatchy DC pensent que le pire est encore à venir. « Les conditions générales ressemblent énormément à celles qui prévalaient en 1914 », affirme Michael Stephens, de l’Institut des Services Royaux Unis à Londres. « Il ne suffirait que d’une infime étincelle et l’Iran et l’Arabie Saoudite se jetteraient à la gorge l’un de l’autre, en croyant se battre dans le cadre d’une guerre défensive ». De son côté, le commentateur kurde irakien Hiwa Osman pense que « la région toute entière se prépare pour la ‘Grande Guerre’, cette guerre qui n’a pas encore éclaté, la guerre entre Chiites et Sunnites ».

Le détachement, l’indifférence que manifeste Obama à l’égard des conflits actuels au Moyen-Orient est très remarqué en Syrie ; en Irak ; au Yémen, où les forces sunnites saoudiennes bombardent les rebelles chiites pro-iraniens ; et en Libye, où l’Egypte a lancé des frappes aériennes contre des djihadistes appartenant à l’Etat islamique. Bien que le système international soit très différent de celui qui prévalait en 1914, où les deux alliances européennes rivales se sont déclarées la guerre, certains y voient de grandes similitudes.

La Guerre 1914-18, c’était aussi, une « crise dont personne ne voulait. Quand elle est survenue, on disait qu’elle se terminerait en l’espace de quelques mois. Et qu’elle mettrait un terme à tous les conflits armés. Chacun sait ce qui s’est, en réalité, passé », déclare Thorbjorn Jagland, secrétaire général d’un observatoire des Droits de l’Homme. « Je ne veux pas traiter les dirigeants actuels de somnambules, mais il est possible qu’ils se soient fourvoyés dans une situation qui ne correspond aux intentions ou volontés de personne », déclare Thorbjorn Jagland.

L’absence de stratégie américaine ou, même, de plan visant à stabiliser le Moyen-Orient, a encore fait la Une de l’actualité, cette semaine, quand Obama a déclaré, au Sommet du G-7 en Allemagne, le 8 juin, que son Administration ne disposait pas encore d’une « stratégie complète » pour vaincre l’Etat islamique, une déclaration dont la Maison Blanche s’est empressée de préciser qu’elle avait été « mal interprétée ». « Nous n’avons réellement pas de stratégie du tout. Fondamentalement, nous jouons tout cela au jour le jour », a déclaré de son côté Robert Gates, ancien Secrétaire à la Défense sous Obama. Les Etats-Unis continuent d’envoyer des armes et des conseillers militaires en Irak, avec peu de résultats, alors que les forces irakiennes ont subi plusieurs défaites dévastatrices, en perdant, récemment, la ville sunnite de Ramadi.

Le Général John Allen, qui occupe actuellement le poste d’envoyé spécial de la coalition dirigée par les Etats-Unis combattant l’Etat islamique, a dit que « ce sera une campagne particulièrement longue » et que vaincre l’idéologie de Daesh prendra « une génération ou plus ». De son côté, le commentateur kurde irakien Hiwa Osman, précise que l’Etat islamique « ne peut être uniquement vaincu par les Kurdes, les Chiites, les Américians ou l’Ian. Il doit l’être par les Arabes Sunnites. Vous devez leur présenter un accord valable pour le jour d’après la défaite de l’Etat islamique. Et, jusqu’à présent, personne n’a réussi à formuler clairement cette vision pour eux ».

Toby Dodge, universitaire qui travaille sur l’Irak et enseigne à la London School of Economics, affirme que la guerre en Irak est « presque inévitable ». « Je suis extrêmement pessimiste », dit-il, ajoutant qu’il doute que le Premier Ministre irakien Haider al Abadi », pourtant « un type très bien, un homme clairvoyant », puisse sauver l’Irak. « Il est pris en otage par sa propre clique, l’Islamisme radical chiite. Ce dont il a le plus besoin, c’est de faire appel aux Sunnites, privés de leurs droits, qui vivent au Nord-Ouest ».

D’autres analystes disent que l’Irak, avec l’aide des Etats-Unis, ne peut être sauvé que s’il s’engage à la décentralisation des pouvoirs, à la réconciliation avec les Baathistes et à d’autres concessions qui puissent motiver les Sunnites à chasser l’Etat islamique. « Cela pourrait être faisable, absolument », déclare Kenneth Pollack, de l’Institut Brookings, mais il ajoute aussitôt qu’Obama ne fait strictement aucun effort en ce sens, bien au contraire, en se rapprochant à tout-va de l’Iran chiite. « Je pense que c’est de la négligence », dit-il. « Ils continuent d’insister sur le fait qu’on ne peut pas avoir de la volonté à la place des Irakiens. C’est une absurdité historique. Si vous laissez ce problème aux mains des Irakiens, ils ne feront pas ce qu’il faudrait faire, même s’ils le voulaient réellement », conclut World Tribune (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Vaincre l’Etat islamique prendra une génération

Le géopolitologue Manfred Gerstenfeld écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Ce que le Général John Allen veut dire, par une telle déclaration (le général Allen a déclaré que vaincre l’Etat islamique prendra une génération ou plus), c’est qu’il prédit que l’Etat Islamique continuera longtemps à dominer le territoire qu’il possède. Car s’il devait perdre le contrôle du territoire dont il s’est emparé, son avenir deviendrait alors une question de terrorisme, plutôt que de constituer un véritable défi militaire. Allen a ajouté que si l’Etat islamique n’était pas vaincu, il ferait des ravages incommensurables pour la stabilité du monde.

Il semble bizarre que quelqu’un puisse choisir de faire des prévisions à si long terme, d’autant plus qu’au début de cette année, Obama a demandé au Congrès d’approuver une campagne militaire d’une durée de trois ans. Ces remarques du Général Allen, qu’elles soient réalistes ou non, peuvent appuyer une réflexion menée plus en détail sur ce que cela signifierait, si l’Etat islamique contrôlait un territoire d’une grande superficie, comme il le dit, durant plus de vingt ans, à partir d’aujourd’hui. Cela aurait, en effet, un impact déterminant sur l’ordre du monde, ou pour le dire plus justement, sur le désordre du monde. Cela aurait aussi des conséquences particulières pour le monde musulman, l’Occident, la Russie et bien d’autres pays. Israël et les Juifs, bien que restant des acteurs minoritaires, devraient être singulièrement affectés par l’impact global et par le fait indéniable de constituer des cibles éventuelles de l’Etat islamique.

En ce qui concerne le monde musulman, le Printemps Arabe a déjà ajouté la Libye, le Yémen et la Syrie à la longue liste des Etats faillis. L’existence de Daesh en continu va provoquer l’ajout de l’Irak et, probablement, d’autres pays à cette liste. Puisque Daesh est un mouvement extrémiste, il s’oppose directement, sans aucune tendance au moindre compromis, aux Musulmans chiites. Plus l’Etat Islamique va durer, plus grande sera la menace pour les Chi’ites.

Cela signifierait, éventuellement, que l’Etat Islamique (sunnite) se confronterait à l’Iran, le pays chiite dominant. L’Iran est un semeur de troubles et très peu de forces extérieures ont osé réagir militairement contre lui au cours du siècle actuel (2000-2015). Plus l’Etat Islamique deviendra puissant, plus il devra défier l’Iran de toutes les manières possibles. Alors que l’Etat Islamique s’oppose également aux pays sunnites dirigés par diverses familles royales, l’instabilité de ces pays monarchiques augmentera considérablement. La même chose est vraie pour l’Egypte.

Concernant l’Occident, les menaces seront de nature variée. Une première inquiétude se fonde sur la dépendance de l’Europe à l’égard des pays arabes pour son approvisionnement en pétrole. L’instabilité des pays producteurs de pétrole, comme l’Irak et la Libye. L’instabilité en Arabie Saoudite et dans d’autres pays fournisseurs pourrait avoir un impact bien plus important. Une pénurie des fournitures d’énergie exacerberait les problèmes déjà existants, qui feront que la prochaine génération sera bien moins nantie que l’actuelle génération.

Une deuxième répercussion importante pour l’Occident, serait, une probable montée en puissance, de la menace terroriste. Au cours du siècle précédent, les actes terroristes commis par les musulmans en Europe, ont souvent été perpétrés par des non-Européens. On en a eu un exemple par l’attentat meurtrier contre le Restaurant Goldenberg à Paris en 1982. Les assassinats de masse du 11 Septembre, aux Etats-Unis, commis, en particulier par des Saoudiens, ont été d’une toute autre dimension.

Au cours de ce nouveau siècle, les attentats terroristes en Europe commis par des musulmans ont changé de nature, alors que nombreux en sont les acteurs qui sont des résidents de l’Union Européenne. C’était, déjà, partiellement le cas, lors du gigantesque attentat de Madrid, en 2004. Il en allait certainement de même, lors des meurtres de Londres, en 2005, du massacre en face du Musée Juif de Bruxelles, en 2014, et des tueries à Paris et Copenhague, au début de cette année 2015. De la même façon, c’est bien le terrorisme musulman intérieur qui s’est manifesté aux Etats-Unis, lors de l’attentat à la bombe du marathon de Boston, en 2013. Jusqu’à présent, les appels de l’Etat islamique aux musulmans d’Occident, afin qu’ils commettent des actes terroristes dans leurs pays de résidence, n’ont guère eu plus d’impact. Il existe une crainte bien plus grande d’un terrorisme émanant des djihadistes européens de retour de Syrie et d’Irak.

Le manque de résultats de ces appels de l’Etat Islamique peut entraîner un retournement sollicitant de nouvelles attaques terroristes, mais cette fois, commises par des terroristes étrangers. On relève des menaces et des rumeurs qu’ils pourraient être transportés à bord des bateaux de réfugiés se dirigeant vers l’Europe depuis la Libye ou qu’ils transitent clandestinement par les Balkans (ndmg - ce sont désormais des faits et non pas de simples rumeurs). Certains djihadistes étrangers peuvent avoir déjà immigré, mais cela n’a, pour l’instant, conduit à aucun attentat. Pourtant, si nous parlons bien de décennies entières d’un volume d’activité important de la part de l’Etat Islamique, il est d’autant plus probable qu’il y aura des attentats à redouter, de la part de cellules dormantes de terroristes ayant réussi à se faire passer pour des réfugiés.

Un terrorisme important provoqué par des djihadistes en Occident mènera à un renforcement des stéréotypes hostiles aux musulmans dans leur ensemble. L’afflux massif précédent, celui de musulmans et les problèmes sociaux qui s’en sont suivis, dont le manque d’intégration réussie, ont déjà conduit à l’émergence et au renforcement de partis anti-islamistes dans différents pays : le Parti des Libertés de Geert Wilders (le PVV) aux Pays-Bas, les Démocrates Suédois, et, par-dessus tout, le Front National français. L’éventualité d’actes terroristes accrus, de la part de musulmans, ne va pas seulement accroître la popularité de ce genre de partis, mais elle va influencer la position des autres partis, qui devront concourir pour s’attirer les suffrages de ceux qui ont adopté des positions plus fermes en ce qui concerne l’islam, conclut le géopolitologue Manfred Gerstenfeld (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

L’Europe combat la Russie au lieu de combattre l’Etat islamique

Nicolas Bonnal, sur Boulevard Voltaire, écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Dimanche 13 juin 2015, un article du New York Times, signé MM. Schmidt et Meyers, nous annonce que les USA vont envoyer 5.000 hommes et 1.500 chars en Europe orientale. Et nos drôles d’expliquer qu’il faut mettre fin à l’agression russe en Europe, car les Russes vont en effet envahir la Pologne et les pays baltes (en attendant le Portugal et le Maroc ?). Le nombre impressionnant de commentaires diffusés permet, pour une fois, de connaître l’opinion de nos chers Américains : un tiers est pour la guerre, un tiers pleurniche, un dernier tiers proche de nous dénonce le caractère aberrant et criminel de la position états-unienne. On se doute que ce ne sont pas ces naïfs qui feront reculer Bush frères & fils, Clinton-femme et Obama, le fidèle disciple de Brzeziński, le Polonais qui voulait anéantir la Russie.

Sur cet intellectuel élégant mais relativement dément, on rappellera un livre, Le Grand Échiquier, et ces phrases terrifiantes qui décrivent les raisons de la totale soumission allemande ou japonaise, soixante-dix ans après Dresde ou Hiroshima : « À bien des égards, la suprématie globale de l’Amérique rappelle celle qu’ont pu exercer jadis d’autres empires, même si ceux-ci avaient une dimension plus régionale. Ils fondaient leur pouvoir sur toute une hiérarchie de vassaux, de tributaires, de protectorats et de colonies, tous les autres n’étant que des barbares ».

Parlez-nous maintenant de vos droits de l’homme ! Un peu plus bas, le mentor de Barack ironise : « L’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. Cette situation est assurément malsaine, pour l’Amérique comme pour les Nations européennes ». Cette situation n’est pas malsaine pour le prix Nobel de la paix Obama (cet Orwell, quel génie !), dont l’ADN ne se soucie pas trop des Européens, et c’est donc le début de cette guerre américaine en Europe, qui pourrait se solder par notre extermination ou par une partition ruineuse du continent.

En réalité, rien ne fera reculer les Américains, et surtout pas Hollande ou Juppé : leur situation économique et financière est désastreuse, comique même. La Russie leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister ou de les détruire. Une guerre « ukrainienne », qui rongerait l’Europe, enverrait nos capitaux là-bas, leur donnera des ailes.

Et les raisons d’espérer ? Celles-ci : Hillary Clinton dit que Poutine est Hitler, et Jeb Bush qu’il est un butor. On aura l’un ou l’autre au pouvoir en Amérique en 2016, et je vous garantis un beau feu d’artifice au nom des droits de l’homme selon le père Ubu, conclut Nicolas Bonnal, sur Boulevard Voltaire (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

L’Europe ouvre ses portes à l’Etat islamique clandestin

Anne Lauwaert sur Riposte laïque écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Si vous croyez encore que la migration est le fait de quelques désespérés, détrompez-vous ! C’est une action voulue et organisée par, entre autres, « L’organisation internationale pour les migrations ». Sous la rubrique « notre action », ils nous expliquent l’organigramme de leur « gestion des migrations ». Le 14 juin 2013, l’Ambassadeur William Lacy Swing, des Etats-Unis, a été réélu Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, pour un second mandat de cinq ans. Elu pour la première fois à ce poste le 18 juin 2008, il a pris ses fonctions le 1er octobre 2008. Cela ne date donc pas d’hier, mais de 2008.

Il faut visiter ce site : c’est hallucinant de voir les structures de l’organisation qui nous impose les migrants ! Non, il ne s’agit pas de quelques désespérés qui nous arrivent par hasard, ni de quelques « trafiquants d’êtres humains » ;  il s’agit de l’organisation à large échelle des migrations. Allez voir le site et faites passer l’info ! Incroyable, ce sourire taquin de monsieur William Lacy Swing pour le bon tour qu’il nous joue et dont un échantillon est à voir ICI . Qu’on arrête de nous raconter des bobards !, conclut Anne Lauwaert sur Riposte laïque (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté, 15 juin 2015

Sources :

http://www.worldtribune.com/2015/06/10/in-absence-of-a-u-s-strategy-middle-east-braces-for-the-big-war/

https://www.facebook.com/pages/Manfred-Gerstenfeld/339729406079344

http://www.bvoltaire.fr/nicolasbonnal/vers-guerre-americaine-europe-de-lest,182238

http://ripostelaique.com/migration-vraiment-de-desesperes.html

   

mardi, 16 juin 2015

China slaat de geopolitieke vleugels uit

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China slaat de geopolitieke vleugels uit
 
door Peter W. Logghe
Ex: Deltapers, Nieuwsbrief, Nr. 94, juni 2015


In een eerdere bijdrage, voor het tijdschrift TeKoS, had ik in mijn conclusie het volgende gesteld: “In de confrontatie, die zich aankondigt tussen China en de VS, zal de politieke elite in Europa moeten kiezen.
 
Kiest zij ervoor om in naam van de “Westerse waarden” de imperiale wereldmissie van de VS verder te steunen. Of zal ze daarentegen in het kader van een zelfstandige buitenlandse politiek een andere keuze maken? Het is duidelijk dat het de Chinezen in deze niet gaat om het opdringen van een bepaald moreel-ideologische ordeningspolitiek – zoals het in het geval van de VS wel is – maar om pure nationale belangen, om geopolitieke macht.”

Soms wordt een mens vlugger op zijn wenken bediend dan men voor mogelijk houdt! China werkt in elk geval in snel tempo aan de uitbouw van zijn machtsbasis in de Zuid-Chinese Zee. De tijd lijkt ook voorbij van de ‘zachte druk’. Kritiek op Peking, vooral dan van de buurlanden, heeft het over een (Chinese) politiek “van suikerbrood en zweep”. Neem nu de oprichting van de Aziatische investeringsbank, voor China een groot diplomatiek succes, aldus Albrecht Rothacher in Junge Freiheit (nr. 21, 15 mei 2015), want een duidelijk signaal naar de VS dat men – lees: China – de dominantie van allerlei ‘Amerikaanse’ instellingen als het IWF en de Wereldbank niet langer aanvaardt. Met deze Investeringsbank stelt China in elk geval geld beschikbaar voor grote investeringen door Aziatische bedrijven.

Maar het duidelijkst is de opmars van China als het gaat om grensdiscussies, waar het Middenrijk tot hier toe de deugd van het geduld beoefende. Steeds vaker registreren waarnemers dat China de door haar opgeëiste atollen en eilanden stilaan aan het uitbouwen is tot “onzinkbare vliegdekschepen”. Obama, die wat graag de sympathie van de buurlanden zou willen verwerven, stelde al dat China landen als Vietnam en de Filippijnen “in een ondergeschikte rol aan het duwen is”. De VS kunnen er intussen niet onderuit dat ze tegen de hegemonieplannen van China met lege handen staan.

De (zich aankondigende) grensconflicten spelen zich het duidelijkst af in Zuid-Chinese Zee, waar ook Maleisië, Vietnam, Brunei, Taiwan en Filippijnen aanspraken op maken. Deze zee is goed voor het transport voor 40% van de wereldhandel, wat onmiddellijk haar belang onderstreept. Het totale olie- en grondstoffentransport van Japan, Korea en Taiwan gebeurt via deze waterwegen, die tot hier toe voor iedereen vrij toegankelijk waren. Reeds in de jaren 40 van de vorige eeuw maakte China haar aanspraken op eilandengroepen in de Chinese Zee bekend, bijvoorbeeld op de Spratly-eilanden, die zo’n 1.300 km van de Chinese kusten verwijderd zijn. China onderbouwde haar eisen met het opgraven van grafstèles van Chinese zeelui. Het zwaarste argument, het beslissende ‘argument’ zou wel eens haar uit de kluiten gewassen zeevloot kunnen zijn. Die zeevloot nam onlangs het Woody-eiland in bezit – waar ook Vietnam zijn zinnen op had gezet – en bouwde het eiland intussen uit tot een echte militaire vesting. Dezelfde werken zijn gestart op de Spratly-eilanden, waar bunkers en schuilkelders werden aangelegd, maar ook radar- en raketstellingen. De Chinese minister van Buitenlandse Zaken wist te vertellen dat deze vooral bedoeld waren om reddingacties te faciliteren, het zeeonderzoek verder te helpen en de meteorologie, milieubescherming en de visserij, maar in de buurlanden groeit de onrust.

Het doel van de vele Chinese activiteiten in deze regio mag vrij duidelijk zijn als men even naar het bijgaande kaartje kijkt: De eilandenring rond China, die van Japan tot diep in Zuidoost-Azië reikt, en die tot op vandaag vooral door de VS wordt gecontroleerd, werkte als een soort Amerikaans-Aziatische versie van de containment-theorie. China wil die perse doorbroken, militair, politiek en ook economisch. China wil haar hegemonie over dit stuk oceaan vestigen. De strijd in Oost-Azië is nog maar in haar beginfase.
 
Peter Logghe

lundi, 15 juin 2015

La Chine parie sur l'Amérique du Sud

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LA CHINE PARIE SUR L'AMERIQUE DU SUD
 
Le déclin impérial des États-Unis

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a achevé par le Chili une vaste tournée sud-américaine qui, après le Brésil, l’a conduit en Colombie et au Pérou. Si les dirigeants chinois soignent à ce point le continent sud-américain, c’est surtout par intérêt économique. Le cône sud-américain regorge de minerais et d'hydrocarbures, de produits agricoles et d’élevage dont la Chine a besoin. Et comme souvent, les dirigeants chinois n’hésitent pas à faire preuve, sur place, de très grandes largesses financières. 


Mais il y a plus : la Chine parie sur l'Amérique latine et elle sait qu'en s'implantant durablement en Amérique latine, elle  marche sur une région considérée comme l’arrière-cour de Washington. Cette visite de Li Keqiang fait suite au voyage présidentiel dans la région en juillet 2014 du Président chinois Xi Jinping. On voit bien que la Chine suit les dossiers latino-américains de manière scrupuleuse et ne les laisse en aucune manière tomber. Elle ne cesse de réitérer au plus haut niveau de la représentation nationale des tournées régulières sur tout le sous-continent. Ainsi, la Chine parle-t-elle maintenant en Amérique du Sud de bloc à bloc (des Brics à l'Unasur) et nous ne sommes plus en 2013 - le temps passe ici très vite ! - où rencontrant Barack Obama en Californie, elle mesurait encore ses forces avec les Etats-Unis. La Chine ne mesure plus ses forces avec les latinos. Elle parle d'égale à égale, laissant les Etats-Unis à leur déclin impérial annoncé.


Li Keqiang a visité le Pérou. Il faut savoir que quelques jours après la nomination en 2013 du Président chinois actuel, ce dernier rencontrait le Président péruvien Ollanta Humala au Forum économique de Boao dans la ville de Sanya dans la province chinoise de Hainan. Les deux pays signèrent alors 11 accords de coopération. Ces onze accords ont été vérifiés et l'on peut dire accomplis en ce mois de mai 2015. C'est aussi cela la diplomatie chinoise : une diplomatie de la confiance qui n'a rien à voir avec, par exemple les trahisons françaises (affaire du Mistral avec la Russie). La Chine signe et respecte les accords. 


Tout ceci démontre non seulement l'importance que les autorités chinoises accordent aux liens bilatéraux dans la région mais cela démontre aussi le dynamisme des contrats commerciaux signés qui immédiatement entraîne des déplacements d'hommes d'affaires de part et d'autre. On n'est pas dans la palabre mais dans le concret. On n'est pas dans le Consensus de Washington mais dans celui de Pékin. Le Consensus de Pékin (ou Consensus de Beijing), définit la diplomatie et le modèle de développement proposé par la République populaire de Chine, en particulier auprès des pays en voie de développement, notamment en Afrique. L'Occident et la Chine ont ici des positions très différentes sur les besoins et méthodes pour soutenir le développement de ces pays. La position occidentale contenue dans le Consensus de Washington, avec pour axes principaux le libre-échange, la lutte contre la corruption, la transparence, les droits civiques et la démocratisation, ainsi que la défense des droits de l'homme. Au contraire, l'approche diplomatique chinoise prête une grande estime à la non ingérence (indépendance pour les affaires internes) de tout pays, ainsi qu'un développement « à la chinoise » : structurel (chemins de fer, ports, barrages, etc) et économique d'abord (industrie, mines, pétrole), puis éventuellement civique.


De plus, le Président chinois comme son premier ministre connaissent parfaitement bien l'Amérique latine et ses spécificités : ils y ont longtemps voyagé avant d'occuper les postes qu'ils occupent maintenant. On sait d'ailleurs que le Président chinois est un fan du football latino-américain, il en connaît tous les joueurs. On voit donc que nous sommes bien passés à un cran au-dessus dans toutes ces relations protocolaires. L'idéologie n'est plus le facteur déterminant. Le principal aujourd'hui est cette combinaison curieuse de stratégie politique et d'économie immédiate qui fait actuellement la force de la diplomatie chinoise partout dans le monde, y compris en Afrique. La Chine soigne d'ailleurs aussi bien l'Amérique du sud continentale que l'Amérique centrale ou les Caraïbes. L'année dernière, elle avait particulièrement été aux petits soins d'une petite île comme Trinidad-et-Tobago, quatrième puissance gazière du sous-continent.   Le Premier ministre chinois Li Keqiang en visite officielle, a en tout cas confirmé des investissements record au Brésil Des contrats faramineux y ont été signés pour près de 50 milliards de dollars. Le Premier ministre chinois a rencontré la présidente Dilma Rousseff à Brasilia et la Chine a jeté son dévolu sur les infrastructures : les réseaux de transports, les chemins de fer, les routes, les ports et autres aéroports. Parmi ses nombreux projets, la création de ce gigantesque « couloir » ferroviaire entre les océans Atlantique et Pacifique dont nous avons parlé et qui traverserait le Brésil, passerait par la cordillère des Andes pour aboutir au Pérou et dont l'objectif  est de faciliter les exportations de produits brésiliens (comme le soja) vers la Chine. Par ailleurs, c'est une entreprise chinoise qui va se charger de la reconstruction de la base scientifique brésilienne, installée au pôle Sud, pour un budget de près de 100 millions de dollars, la Chine consolidant ainsi ses positions en Antarctique. Pour le Brésil, le partenariat stratégique avec la Chine est un soulagement car la situation économique du pays est très préoccupante. L’inflation a dépassé les 8 %, la croissance est faible, le chômage augmente et les perspectives pour les années qui viennent ne sont pas brillantes. La crise touche actuellement le Brésil de plein fouet. Les favelas et même les prisons sont en révolte. Pour le Brésil, la Chine représente donc un vrai espoir qui pourrait peut-être sortir le pays de l’ornière présente. (La Chine ou la Russie puisque Moscou a aussi décidé de miser sur le Brésil et son pétrole ! ) Il faut bien comprendre que depuis quelques années, les Etats-Unis ont perdu la confiance non seulement en raison de l'espionnage qu'ils pratiquent mais tout simplement parce que surendettés, ce ne sont plus des investisseurs solides.


Ces investissements massifs de la Chine et de la Russie vont apporter un répit à la présidente Rousseff même si face à ces contrats, la presse brésilienne est restée la semaine dernière relativement prudente  car la Chine est aussi réputée pour imposer ses conditions lorsqu’elle investit massivement quelque part. Par exemple, en Afrique, le recours obligatoire aux travailleurs chinois, est notoire. Quelles ont donc été les contreparties brésiliennes ? On ne le sait pas trop si ce n'est la participation du Brésil à la nouvelle architecture financière du monde en construction par la banque et le fonds de réserve asiatique indépendants de la Banque Mondiale et du FMI. La Chine est maintenant le deuxième partenaire commercial et le premier investisseur public en Amérique latine. En 2030, on vient d'apprendre que la bourse de Shanghai devrait devenir la seconde bourse mondiale des valeurs après New York. Le marché boursier chinois dépassera alors très largement le marché londonien ou japonais. 
Avec la croissance latino-américaine qui devrait redémarrer, c'est un autre monde qui se prépare où l'Europe est hélas bien mal en point.

vendredi, 12 juin 2015

Document déclassifié: Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012

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Document déclassifié: Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012 pour déstabiliser la Syrie

Publié par Gilles Munier

Ex: http://www.france-irak-actualite.com

Catégories : #Etat islamique

Revue de presse: Il Fatto Quotidiano - 25/5/15*

Defense Intelligence Agency : « Établir une principauté salafiste en Syrie », et faciliter la naissance d’un État islamique « pour isoler le régime syrien »

Analyse d’un document déclassifié de la DIA

Le lundi 18 mai 2015, le groupe conservateur de surveillance du gouvernement, Judicial Watch, a publié une sélection de documents déclassifiés obtenus après procès contre le Département américain de la Défense et le Département d’État américains.

Pendant que les médias grand public se focalisaient sur la gestion par la Maison-Blanche de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi, un document circulant à la DIA en 2012 admettait l’existence d’un plan bien plus large (big picture), à savoir qu’un « État islamique » était le bienvenu dans l’est de la Syrie, afin d’influencer les politiques occidentales dans la région.

Voici ce que contient ce document stupéfiant :

« Pour les pays occidentaux, ceux du Golfe, et la Turquie [qui] tous soutiennent l’opposition [syrienne]… la possibilité existe d’établir de façon officielle ou pas une principauté salafiste dans l’est de la Syrie (Hasaka et Der Zor) , et c’est exactement ce que veulent les pouvoirs qui appuient l’opposition, de façon à isoler le régime syrien… »

Le rapport de la DIA, précédemment classifié « SECRET//NOFORN » et daté du 12 août 2012, était bien connu parmi les services de renseignement, dont le Centcom, la CIA, le FBI, la DHA, la NGA, le Département d’État, et bien d’autres encore.

Ce document prouve que dès l’année 2012, le renseignement US prévoyait la montée d’un État islamique en Irak et au Levant (ISIS, ou EIIL en français), mais au lieu de présenter ce groupe terroriste comme un ennemi, ce rapport le définissait comme un atout stratégique pour les USA.

De nombreux analystes et journalistes ont détaillé depuis longtemps le rôle des agences de renseignement occidentales dans la formation et l’entrainement de l’opposition armée en Syrie, mais nous avons là la confirmation venant du plus haut niveau interne des Agences US de la théorie selon laquelle, fondamentalement, les gouvernements occidentaux voient l’EIIL comme leur propre outil pour provoquer un changement de régime en Syrie. C’est ce que montre par A+B ce document.

Les éléments factuels, les vidéos, ainsi que les récents aveux de hauts responsables impliqués dans cette affaire (comme Robert Ford, l’ancien ambassadeur en Syrie, ici et ici) ont apporté la preuve que le soutien matériel par la CIA et le Département d’État des terroristes de l’EIIL sur le champ de bataille syrien remontait au moins à 2012 / 2013 (pour avoir un exemple clair d’élément factuel, voir le rapport britannique Conflict Armamant Research qui retrace l’origine des roquettes antichars Croates récupérées par l’EIIL à travers un programme conjoint CIA/Arabie Saoudite, et se basant sur des numéros de série identifiés).

Le rapport de la DIA tout juste déclassifié résume en ces points la situation de l’ISI (qui s’appelait EIIL en 2012) et qui allait devenir l’ISIS :

  • Al-Qaïda mène l’opposition en Syrie
  • L’Occident s’identifie avec l’opposition
  • L’établissement d’un État islamique naissant n’est devenu réalité que grâce à l’insurrection syrienne (il n’est pas fait mention du retrait de troupes US depuis l’Irak comme facteur déclenchant pour la montée de l’État islamique, point de discorde entre de nombreux politiciens et commentateurs ; voir la section 4.D ci-dessous)
  • L’établissement d’une « principauté salafiste » dans l’Est de la Syrie est « exactement » ce que veulent les pouvoirs étrangers qui soutiennent l’opposition (les pays occidentaux, ceux du Golfe, et la Turquie) de façon à affaiblir le gouvernement d’Assad.
  • Il faudrait des « zones de repli » ou « abris » dans les régions conquises par les rebelles islamiques sur le modèle libyen (ce qui se traduit par les fameuses « No-Fly Zones » comme la première étape de la « guerre humanitaire » ; voir 7.B)
  • L’Irak est vu comme une possibilité d’extension chiite (voir 8.C)
  • Un État islamique sunnite serait préjudiciable à un « Irak unifié » et pourrait « faciliter le renouvellement d’éléments terroristes provenant de tout le monde arabe, qui se dirigeraient vers l’arène irakienne. » (voir la dernière ligne non censurée dans le document PDF)

Voici quelques extraits des 7 pages du rapport déclassifié de la DIA (les caractères en gras sont de mon fait).

R 050839Z AUG 12

THE GENERAL SITUATION:

A. INTERNALLY, EVENTS ARE TAKING A CLEAR SECTARIAN DIRECTION.

B. THE SALAFIST [sic], THE MUSLIM BROTHERHOOD, AND AQI ARE THE MAJOR FORCES DRIVING THE INSURGENCY IN SYRIA.

C. THE WEST, GULF COUNTRIES, AND TURKEY SUPPORT THE OPPOSITION; WHILE RUSSIA, CHINA AND IRAN SUPPORT THE REGIME.

3. (C) Al QAEDA – IRAQ (AQI):… B. AQI SUPPORTED THE SYRIAN OPPOSITION FROM THE BEGINNING, BOTH IDEOLOGICALLY AND THROUGH THE MEDIA…

4.D. THERE WAS A REGRESSION OF AQI IN THE WESTERN PROVINCES OF IRAQ DURING THE YEARS OF 2009 AND 2010; HOWEVER, AFTER THE RISE OF THE INSURGENCY IN SYRIA, THE RELIGIOUS AND TRIBAL POWERS IN THE REGIONS BEGAN TO SYMPATHIZE WITH THE SECTARIAN UPRISING. THIS (SYMPATHY) APPEARED IN FRIDAY PRAYER SERMONS, WHICH CALLED FOR VOLUNTEERS TO SUPPORT THE SUNNI’S [sic] IN SYRIA.

7. (C) THE FUTURE ASSUMPTIONS OF THE CRISIS:

A. THE REGIME WILL SURVIVE AND HAVE CONTROL OVER SYRIAN TERRITORY.

B. DEVELOPMENT OF THE CURRENT EVENTS INTO PROXY WAR: …OPPOSITION FORCES ARE TRYING TO CONTROL THE EASTERN AREAS (HASAKA AND DER ZOR), ADJACENT TO THE WESTERN IRAQI PROVINCES (MOSUL AND ANBAR), IN ADDITION TO NEIGHBORING TURKISH BORDERS. WESTERN COUNTRIES, THE GULF STATES AND TURKEY ARE SUPPORTING THESE EFFORTS. THIS HYPOTHESIS IS MOST LIKELY IN ACCORDANCE WITH THE DATA FROM RECENT EVENTS, WHICH WILL HELP PREPARE SAFE HAVENS UNDER INTERNATIONAL SHELTERING, SIMILAR TO WHAT TRANSPIRED IN LIBYA WHEN BENGHAZI WAS CHOSEN AS THE COMMAND CENTER OF THE TEMPORARY GOVERNMENT.

8.C. IF THE SITUATION UNRAVELS THERE IS THE POSSIBILITY OFESTABLISHING A DECLARED OR UNDECLARED SALAFIST PRINCIPALITY IN EASTERN SYRIA (HASAKA AND DER ZOR), AND THIS IS EXACTLY WHAT THE SUPPORTING POWERS TO THE OPPOSITION WANT, IN ORDER TO ISOLATE THE SYRIAN REGIME, WHICH IS CONSIDERED THE STRATEGIC DEPTH OF THE SHIA EXPANSION (IRAQ AND IRAN)

8.D.1. …ISI COULD ALSO DECLARE AN ISLAMIC STATE THROUGH ITS UNION WITH OTHER TERRORIST ORGANIZATIONS IN IRAQ AND SYRIA, WHICH WILL CREATE GRAVE DANGER IN REGARDS TO UNIFYING IRAQ AND THE PROTECTION OF ITS TERRITORY.

Source: Defense Intelligence Agency: “Establish a Salafist Principality in Syria”, Facilitate Rise of Islamic State “In Order to Isolate the Syrian Regime”, par Brad Hoff (Global Research - 22/5/15)

Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

Un extrait du document déclassifié:

Document déclassifié : Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012 pour déstabiliser la Syrie

Eurasia y Europa: diálogo de “Grandes Espacios”

por Natella Speranskaja

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

natella-speranskaya.jpgCarl Schmitt consideraba la tierra como un todo único y buscaba su misión global. Este “todo” fue recogido por Schmitt en el concepto de Nomos. Schmitt usó la palabra griega derivada del verbo «nemein», que es idéntico al alemán “nehmen”, “tomar”. El Nomos comprende tres actos del drama: la “toma”, “la división y distribución de lo tomado”, “la explotación y el uso de lo tomado y distribuido”. Según Schmitt, el Nomos de la Tierra existió siempre. El Primer Nomos es descrito como la “tierra prometida” de los pueblos antiguos. Es el Nomos de la antigüedad y la Edad Media. Dejó de existir después de la exploración de los grandes océanos y el continente americano. Así comenzó el Segundo Nomos, el Nomos de los estados nacionales soberanos que tenían estructura eurocéntrica. Los acontecimientos de la Segunda Guerra Mundial condujeron a su destrucción, por lo que la tierra fue dividida en este y oeste, ambos en un estado de “guerra fría”. No se trata de meros opuestos geográficos, sino de contraposiciones más originales y profundas. Carl Schmitt escribió: “Toda la historia de la confrontación planetaria de Oriente y Occidente en su totalidad es reducible al dualismo fundamental de los elementos: la tierra y el agua, la tierra y el mar. Lo que ahora llamamos el Oriente, es una sola masa de sólida tierra: Rusia, China y la India – un enorme pedazo de tierra, la “Tierra Media” [“Middle Earth”], como es llamada por el gran geógrafo inglés Sir Halford Mackinder. Lo que hoy llamamos Occidente, es uno de los océanos mundiales, un hemisferio donde se sitúan los océanos Atlántico y Pacífico. La confrontación de las potencias, de los mundos marítimo y terrestre, es la verdad global que está en el corazón de la explicación del dualismo de civilizaciones que genera constantemente una tensión planetaria y estimula todo el proceso de la historia”. Por lo tanto, el nacimiento de un tercer Nomos fue causado por la división del mundo entre el Oeste y el Este. Sin embargo, fue destruido con la caída del muro de Berlín y el colapso de la Unión Soviética.

La interpretación de Schmitt de “tres Nomos de la Tierra” nos lleva a la pregunta: ¿cuál será el cuarto Nomos de la Tierra? Alexander Dugin, el fundador de la teoría de un mundo multipolar, el fundador de la escuela rusa de geopolítica, cree que el nuevo Nomos de la Tierra será un Nomos de lógica gran continental del continente euroasiático. Sin duda, la peor opción posible sería un Nomos unipolar, globalista. Cuál Nomos será el establecido depende de la decisión estratégica del Heartland, Rusia, la civilización de la tierra.

El politólogo italiano Tiberio Graziani piensa que Rusia “tiene todo lo necesario para cumplir con el papel histórico de piedra angular de todo el sistema mundial”, y se refiere a su ubicación en el corazón de Eurasia como uno de sus elementos más importantes. Es por eso que todas las decisiones estratégicas de los atlantistas implican la fragmentación del Heartland, considerando que este proceso proporcionará el acceso a un orden unipolar. Alexander Dugin dice: “Por eso, de si Rusia puede ser suficientemente debilitada, dividida y desestabilizada, y sus fragmentos sometidos a poderes externos, depende en gran medida el destino de la globalización”. Y más aún: “Para cualquier persona que se tome en serio la contra hegemonía estadounidense, la globalización y la dominación planetaria del Occidente (atlantismo), el axioma debe ser la siguiente declaración: el destino del orden mundial se decide por el momento solamente en Rusia, por Rusia y a través de Rusia”. Para describir el momento en el que vivimos ahora, el prominente sociólogo Zygmunt Bauman aplica el concepto de interregno – así se llamaba en la antigua Roma el período entre la muerte del César y la llegada del siquiente. Es un estado de inestabilidad, de incertidumbre, de imprevisibilidad, cuando la demolición del viejo orden es tan obvia como el surgimiento del nuevo. Pero lo que vaya a ser este nuevo orden (y, en consecuencia, el nuevo Nomos) no se sabe. En el contexto de los cambios del nuevo orden mundial, podemos hablar de un desplazamiento paradigmático desde el “momento unipolar” hacia la formación de un orden mundial multipolar. En otras palabras, el foco debería ponerse en el final de la era de la unipolaridad, porque existen todas las condiciones esenciales para la realización del proyecto alternativo. Según Huntington, el estado unipolar es capaz de “hacer frente eficazmente a todos los grandes problemas internacionales por sí solo, y ninguna de las uniones de otros estados puede, incluso hipotéticamente, ser capaz de detenerlo”. Es difícil negar que la potencia hegemónica representada por los Estados Unidos no tiene ahora un rival serio, ya sea una coalición de estados o, aunque parezca increíble, un solo estado que muestre un potencial tan fuerte que implique inevitablemente la rápida restauración del orden bipolar.

Según Zygmunt Bauman, hace unos 60-70 años ocurrió un hecho que contribuyó a un cambio fundamental en la política mundial: la brecha entre Macht [Fuerza] y Staat [Estado] – en otras palabras, entre la Fuerza y la Política, la Fuerza y el Estado (que son aspectos integrales del Poder) – condujo a la situación en la que Macht (la Fuerza) se trasladó al espacio supranacional. Por lo tanto, el Estado-nación ya no podía controlarla. En el paradigma unipolar concretamente los estados nacionales son los actores de las relaciones internacionales. Dicha brecha significa ni más ni menos un deslizamiento gradual hacia la no-polaridad. Es decir, según Richard Haass, director de Estudios de Política Exterior en el Instituto Brookings y jefe del CFR, esto será lo que determine las relaciones internacionales en el siglo XXI. Los estados-nación son casi privados de la posibilidad de la eficiencia “de hacer cosas” (como Bauman entiende Macht), surgiendo un estado de parálisis política. Antonio Gramsci trata el interregno como un período en el que lo viejo ya no funciona, y lo nuevo aún no ha aparecido.

Estamos “atrapados” entre la unipolaridad y la multipolaridad, y no tenemos ni idea de cuál debería ser la solución a esta situación. Por supuesto, surge la pregunta: ¿qué hacer? Y, sobre todo, a los propios estados-nación, que de iure retuvieron la capacidad de tomar decisiones. Pero Zygmunt Bauman sostiene con razón que, en las actuales circunstancias, la pregunta debería ser formulada de una manera diferente: ¿quién va a hacer lo que es necesario en lugar de lo que hay que hacer? ¿Qué actor asumirá la responsabilidad de las acciones que resuelvan los problemas fundamentales? Claro es que nosotros no lo consideramos como los estados-nación. En su lugar, nos dirigimos a la teoría desarrollada por Alexander Dugin, la Teoría del Mundo Multipolar.

En su libro con el mismo título, Dugin ofrece una imagen clara de lo que está sucediendo hoy en el campo de las relaciones internacionales: cuando el modelo bipolar del orden mundial cambió a uno unipolar, esto vino a significar el triunfo de la ideología liberal-democrática. Occidente ha modelado los valores y directrices de un sistema que se impone sobre el mundo como universal. Por lo tanto, Occidente llegó a la aplicación constante del control (la dictadura) de las esferas cognitivas y estratégicas. El campo de las relaciones internacionales se convirtió en la “Ciencia Norteamericana”, el contenido de las discusiones se redujo a la confrontación polémica entre realistas y liberales. El propio cuerpo diplomático se formó en el mundo unipolar y en el discurso occidental, en la mentalidad occidental, donde los actores políticos son los estados nacionales. Otro modelo de orden mundial, a saber, el modelo multipolar, implica una forma de organización de los espacios en base a varios actores, “civilizaciones”, como ha señalado acertadamente Samuel Huntington. Esto nos conduce a la formación de un nuevo cuerpo diplomático y un nuevo lenguaje diplomático basados en un orden mundial multipolar. Y los pensadores políticos más progresistas ya han llegado a alguna conclusión sobre la necesidad de cambiar el paradigma de las relaciones internacionales. Uno de ellos acaba de plantear la cuestión de qué será lo próximo, otros han encontrado la respuesta y aplican libremente los conceptos básicos del nuevo sistema. Es imposible no reconocer el hecho de que la gran mayoría de las figuras políticamente comprometidas permanecen bajo el viejo paradigma, sin percibir el cambio en curso que dará comienzo al nuevo período histórico, cambiando por completo el panorama de la política mundial. El mundo unipolar ya es el ayer. Aquí y ahora estamos discutiendo el cambio del paradigma unipolar a uno multipolar, poli-civilizacional.

La teoría del mundo multipolar sugiere establecer nuevos actores en las relaciones internacionales, que son las civilizaciones, y cada una de ellas, por definición, tiene un centro estratégico que sirve como sujeto de diálogo en las relaciones internacionales y, por lo tanto, como sujeto de poder. La transición de los estados nacionales a las civilizaciones es una consecuencia inevitable de la ruptura descrita por Zygmunt Bauman.

El profesor Adam Roberts, especialista en Relaciones Internacionales, señala la pérdida del papel de liderazgo de los Estados Unidos en el orden mundial actual. A la pregunta sobre quién ejercerá como sustituto, da una respuesta completamente obvia: nadie. Más precisamente, todavía no hemos entrado en el período de interregno, solamente nos hemos acercado, y todo lo que está sucediendo en la política global es la agonía del César moribundo (los EEUU).

La genuina aparición del interregno sucederá con la pérdida definitiva del papel de Estados Unidos como potencia hegemónica en el mundo y la cancelación del “momento unipolar”. Es aquí cuando aparece el peligro: en el período de interregno, y en la aplicación coherente de las etapas de formación de un orden mundial multipolar llegará “la geometría variable” de la no polaridad, y todo estará en el crisol de la globalización; estamos inmersos en la modernidad líquida (Z. Bauman), cuya característica principal es la “no-direccionalidad de los cambios”, es decir, la ausencia de una dirección estricta, de una directriz, lo que en última instancia nos deja sin preparación para responder a los desafíos repentinos, difíciles de determinar desde cualquier tipo de cálculo o proyección. El colapso de la Unión Soviética ocurrió repentinamente, como el relámpago, cambiando por completo el panorama de la historia. La no-polaridad que parece venir puede llegar a ser un respiro necesario, un período de posibilidad de formación del pleno valor del nuevo modelo de orden mundial, pues es imposible negar el hecho de que el cambio de paradigma, seguido por la demolición de numerosas estructuras, no será capaz de crear rápidamente, en todos los ámbitos de la vida política, todas las condiciones necesarias para la entrada en el orden multipolar. La no polaridad, el interregno en el siglo XXI, es el funeral del César retirado y la preparación para la entronización de los nuevos gobernantes (en plural), es decir, el ascenso de los polos, de los centros de poder.

La no-polaridad supone la “decapitación” de los EEUU, pero al mismo tiempo puede ser definida como un intento de la potencia hegemónica por mantener su influencia a través de la auto-dispersión, de la disolución. Bajo estas circunstancias, es estrictamente necesario evitar retrasos, quedarse atrapado en el entorno post-liberal, así como humildad en una “no-polaridad coherente”. Los nuevos actores deben desafiar ahora la posmoderna “no direccionalidad de los cambios” y tomar conscientemente la responsabilidad absoluta de las decisiones y de las acciones estratégicas en el campo de la práctica política. El principal investigador asociado de la Fundación New America, Parag Khanna, analizando la situación actual y la precaria situación de los EEUU, aborda la función crítica de la diplomacia, hacia la cual debería ser desplazado el enfoque. Para la mejora de la estructura diplomática mundial se contempla la responsabilidad de la consolidación de la hegemonía estadounidense. Sin embargo, esto no tiene en cuenta el hecho de que el lenguaje diplomático está experimentando un reformateo significativo en el contexto del cambio paradigmático al modelo multipolar, y este proceso es irreversible. En la actualidad tenemos que hablar del diálogo de civilizaciones. El diálogo se construye en un nivel completamente diferente, que está más allá de las reglas del diálogo entre los estados nacionales (es decir, fuera del discurso occidental impuesto), con los EEUU teniendo el poder de la toma de decisiones final. A menos que entendamos que la batalla por la dominación del mundo no es entre civilizaciones, sino entre una sola civilización (la occidental) contra todos los “otros” – y en la que se ofrecen sólo dos opciones: 1) estar del lado de esa civilización, 2) o estar contra ella defendiendo el derecho a la propia independencia y singularidad – no seremos capaces de formular un nuevo lenguaje diplomático para el diálogo de civilizaciones. Y esto debería ser entendido, sobre todo, por la élite de la civilización responsable, según Alexander Dugin, de conducir el diálogo. Si todos los “otros” están de acuerdo con el proyecto unipolar, nuestra batalla está perdida, pero si escogen una opción radicalmente diferente, estaremos a la espera del “ascenso del resto” (Fareed Zakaria). Deberíamos tener en cuenta que el mundialmente famoso politólogo británico Paul Kennedy, ha expresado su preocupación por la aparición de diferencias ideológicas entre los EEUU y Europa, debido a la oposición a uno de los proyectos del orden mundial – unipolar o multipolar. En el entorno actual deberíamos confiar, no sólo en el aumento de los conflictos entre Europa y América, sino preparar la situación de ruptura y de división de la primera respecto a la influencia hegemónica de la segunda. Aquí Rusia tiene un papel especial.

CS-4499VTL.jpgSin embargo, debemos admitir que durante las últimas décadas, Rusia se alejó cada vez más de su propósito original de ser un puente entre Oriente y Occidente. El interregno puede ser nuestra oportunidad de recuperarse, una oportunidad para Rusia para convertirse y ser. La teoría de un mundo multipolar puede ser considerada como el punto de partida del fin de la era unipolar y el de entrada en el período “post-norteamericano”, una característica del cual será la presencia de varios polos (los sujetos del diálogo inter-civilizacional), y la segura eliminación de la crisis de identidad, porque en un mundo multipolar la identidad adquiere un carácter civilizatorio. Hoy nuestro diálogo con Europa es un diálogo de “grandes espacios”; en el nuevo sistema de relaciones internacionales el Großraum [el “Gran espacio” de Carl Schmitt] se convierte en un concepto operativo de la multipolaridad. Alexander Dugin ofrece el modelo “CUATRO polar” o “cuadri-polar” del mundo, que consta de cuatro zonas.

En la primera zona, bajo el control total de los Estados Unidos, hay dos o tres “grandes espacios.” Tenemos dos “grandes espacios” mediante la combinación de los EEUU y Canadá por un lado, e Iberoamérica por otro. Según Alexander Dugin, pueden surgir tres “grandes espacios” cuando “dividimos aquellos países de Iberoamérica suficientemente bien integrados con los EEUU y que están completamente bajo su control, y aquellos que tienden a crear su propia zona geopolítica, desafiando a los EEUU”.

La segunda zona es la zona Euro-Africana, con la Unión Europea como su polo indudable. Aquí aparecen tres “grandes espacios”: la Unión Europea, el África negra y el Großraum árabe.

La tercera zona es Eurasia, con Rusia (el Heartland) como su polo. El profesor Dugin indica que hay también una serie de centros regionales de poder, como son Turquía (si elige el camino de Eurasia), Irán, Pakistán y la India. Por lo tanto, la zona de Eurasia se compone de varios “grandes espacios”: Rusia y los países de la CEI son el Großraum ruso-euroasiático; tres “grandes espacios” son también Turquía, Irán, e India y Pakistán.

La cuarta zona es la región del Pacífico. Su polo puede ser ya sea China (que es un “gran espacio”), o Japón (un potencial Großraum que tiene todos los factores esenciales -económicos, geopolíticos, tecnológicos, etc.- para su recuperación).

Al justificar las directrices básicas para la acción práctica de construir un mundo multipolar, el profesor Dugin se centra en las siguientes direcciones:

1. Reorganización estratégica del Heartland.

Esto implica la actividad geopolítica de la “tierra media” y la puesta en práctica de proyectos de integración dirigidos a fortalecer el modelo multipolar.

2. Cambios en la mentalidad de la élite política de Rusia.

Principalmente se centra en la adquisición de pensamiento geopolítico, así como un alto nivel de competencia en el campo de las ciencias sociales, la sociología y la historia. “La élite de Rusia debe entenderse a sí misma como la élite del Heartland, debe pensar en categorías euroasiáticas, no sólo a escala nacional, siendo al tiempo claramente consciente de la no aplicabilidad del escenario atlantista y globalista para Rusia” – escribe A. Dugin. No podemos hablar de ningún despertar de la élite hasta que se haga una elección consciente hacia el eurasianismo, rechazando las ciegas tentativas de jugar a los escenarios anti-rusos de las estrategias atlantistas.

3. El modelo de la construcción de las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Comprendiendo las destructivas políticas estadounidenses encaminadas a desmantelar Rusia por el control absoluto de toda Eurasia, dichas relaciones se convierten en irreversiblemente hostiles. Tenemos que emprender acciones drásticas para evitar la presencia de la OTAN en el “gran espacio” de Eurasia y el debilitamiento del Heartland.

4. El modelo de la construcción de relaciones con Europa.

Este modelo implica una asociación estratégica con los países, adheriéndose a la política de la tradición continental – Francia, Alemania, Italia y España. Aquí es apropiado hablar sobre el proyecto del eje “París-Berlín-Moscú”. Otra situación distinta se presenta con los países de la “nueva Europa”, así como Inglaterra, que están orientados contra Rusia y tienen una tendencia a adaptarse a las exigencias de Washington.

5. El proyecto “Gran Europa del Este.”

Este proyecto incluye a los eslavos (eslovacos, checos, polacos, búlgaros, serbios, croatas, eslovenos, bosnios, macedonios, serbios musulmanes), y a los ortodoxos (macedonios, serbios, búlgaros, griegos y rumanos). El Prof. Dugin dice que los húngaros son el único pueblo que no entra en la categoría “ortodoxos”, y al mismo tiempo no puede ser llamado “eslavo”. Los húngaros tienen un origen eurasiático-turanio.

6. Los países del Heartland y del CEI occidentales.

Se trata de la integración multipolar de Rusia, Ucrania y Bielorrusia, que pertenecen a la zona del Heartland, en una sola estructura estratégica. Esta acción política evitará el riesgo de entrada de Bielorrusia y Ucrania en la OTAN. Se presta especial atención a Moldavia, cuya integración con Rumania, que es una parte de la OTAN, parece imposible hasta la ejecución del proyecto de la “Gran Europa del Este.”

7. Oriente Medio euroasiático y el papel de Turquía.

El Prof. Dugin menciona el «Proyecto del Gran Medio Oriente» estadounidense en relación con Oriente Medio. El mismo implica la democratización y la modernización de las sociedades de Oriente Medio, y el fortalecimiento de la presencia militar de los EEUU y la OTAN. Guiados por intereses antagónicos, la estrategia del Heartland en esta dirección debe incluir acciones políticas dirigidas a la salida de Turquía de la OTAN y la creación del eje “Moscú-Ankara.” Por otra parte, el proyecto del eje “Moscú-Teherán” se debe tomar con la máxima atención. Según Alexander Dugin, Irán es un “espacio estratégico que resuelve automáticamente el problema de la conversión del Heartland en una fuerza en el mundo global”. Ni Rusia ni Irán deben permitir la ejecución del escenario establecido en el proyecto de la “Gran Asia Central” (Greater Central Asia Partnership). Su puesta en marcha conduciría inevitablemente a la aparición del “cordón sanitario” que separaría Rusia de Irán. Adicionalmente, al incluir países como Georgia, Afganistán, Armenia, Azerbaiyán, Kirguistán, Kazajstán, Uzbekistán, este cordón dejaría a estos países controlados por la influencia norteamericana. La unión de Rusia e Irán, por supuesto, resolverá otro problema fundamental, es decir, se abrirá el “anillo de la anaconda”, privando a los estrategas estadounidenses de cualquier posibilidad de impedir las operaciones marítimas de Rusia.

La estrategia del Heartland debe incluir proyectos de integración de Rusia, Kazajstán y Tayikistán en un único espacio económico y aduanero. A su vez, la relación con Pakistán debe ser construida en estricta conformidad con la estrategia de desalojo de las fuerzas estadounidenses de esta zona. Alexander Dugin apunta a la necesidad de un nuevo modelo de relaciones con la mayoría pastún de Afganistán.

8. El eje “Moscú-Nueva Delhi”.

Las relaciones con el “gran espacio” políticamente neutral de la India deberían estar dirigidas a lograr la asociación. El principal objetivo de este eje es impedir los intentos de Washington de desplegar su dominio en la región del sur de Asia.

9. Relaciones ruso-chinas.

El prof. Dugin se centra en dos cuestiones difíciles, como son:

– La propagación demográfica de los chinos en zonas poco pobladas de Siberia;

– La influencia de China en Asia Central.

Es necesario construir una relación equilibrada con China, centrándose en el punto fundamental de contacto estratégico, de apoyo de la idea de un mundo multipolar.

10. Relaciones ruso – japonesas.

El prof. Dugin indica la necesidad de Japón de liberarse de la influencia estadounidense y el apoyo de Japón como potencia regional soberana. Aquí es apropiado hablar del proyecto del eje “Moscú – Tokio” como parte integrante de la política asiática de Eurasia. “La alianza con Japón es vital – dice Alexander Dugin en su obra “Las bases de la geopolítica“- el eje Moscú-Tokio, contrariamente al eje Moscú-Beijing, es importante y proporciona tales perspectivas para la construcción del imperio continental que finalmente compondrá una Eurasia geopolíticamente completa, debilitando sumamente al mismo tiempo el imperio atlantista de Occidente, si no destruyéndolo finalmente”.

11. La geopolítica de la zona ártica.

Los siguientes países tienden a controlar esta zona: EEUU, Canadá, Noruega, Dinamarca y Rusia. Todos estos países (excepto Rusia) son miembros de la OTAN. Conquistando territorios en la región polar, y uniéndose a la carrera para explotar grandes depósitos de minerales, Rusia incluyó en sus planes futuros la creación de un sistema de comunicación y seguimiento en el Ártico a gran escala. Rusia reclama una zona polar con un tamaño de 1,2 millones de kilómetros cuadrados, con el entrante Polo Norte. En 2011, un valiente movimiento de los investigadores rusos que plantaron una bandera rusa en el fondo marino del Océano Ártico, fue muy publicitado por los medios de comunicación estadounidenses.

No hay duda de que entramos en una batalla por cambios fundamentales en las reglas del discurso político, realizando la tarea de socavar los principios básicos de la hegemonía occidental. La ejecución del proyecto multipolar, en contra de las consideraciones de los politólogos occidentales escépticos, depende del curso político al cual Rusia se adhiera. La elección hacia el eurasianismo muestra un acercamiento a la disposición de dar el siguiente paso en la construcción de un nuevo orden mundial.

(Traducción Página Transversal)

Fuente: Fourth Way Platform

 Extraído de: La Cuarta Teoría Política en español.

Turkije: opgelet voor de tweekoppige draak!

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Opgelet voor de tweekoppige draak

Verkiezingen in Turkije

door Dirk Rochtus
Ex: http://www.doorbraak.be

Wordt de tweekoppige draak AKP-MHP tot leven gewekt, krijgen de verkiezingen voor de Koerden een bittere nasmaak.

De Turkse kiezer heeft bewezen verknocht te zijn aan de democratie. De autoritaire stijl van president Recep Tayyip Erdogan van de AKP valt niet in de smaak bij de bevolking. Dat Erdogan van de invoering van een presidentieel systeem via een grondwetswijziging de inzet van de parlementsverkiezingen had gemaakt, kost zijn partij nu de gewenste tweederdemeerderheid, om nog maar te zwijgen van de absolute.

Veel liberaal ingestelde Turken kozen eieren voor hun geld door te kiezen voor een partij waarvoor ze normaal niet zouden stemmen. De pro-Koerdische Democratische Volkspartij (HDP) scheen hen het meest geschikte middel om een dam op te werpen tegen de plannen van Erdogan om van Turkije een autocratisch bestuurd land te maken. De ironie wil dat het de Koerden zijn – de Turkse Koerden – die de Turkse democratie moeten redden. De strijd van de Turkse staat tegen de Koerdische Arbeiderspartij (PKK) en meer algemeen tegen Koerdische dromen over meer autonomie, hebben de Turkse samenleving jarenlang verlamd. De jaren 90 van de vorige eeuw, toen de gewapende strijd op zijn hoogtepunt was, gelden als 'verloren decennium'. Van hervormingen richting meer democratie was toen amper sprake.

Diepe kloof

Het moet gezegd dat de AKP in de eerste jaren na haar aantreden in 2002 een frisse wind deed waaien in Turkije en zelfs een opening naar de Koerden maakte. Maar de laatste jaren was de wind weer gekeerd. Erdogan voer een meer autoritaire koers en leek het vredesproces met de Koerden te willen opofferen op het altaar van een meer staatsnationalistisch beleid.

De kiesdrempel van 10 procent – de hoogste ter wereld – was oorspronkelijk ingesteld om democratische pro-Koerdische partijen uit het parlement te houden. Ook nu weer was het bang afwachten of de HDP het zou halen. Gelukkig beschikte de partij met de figuur van covoorzitter Selahattin Demirtas over een charismatisch boegbeeld en bood ze een alternatief aan die Turken die vreesden voor een almachtige AKP.

Met 12,6 procent zorgt de HDP nu voor de grote verrassing. De AKP zelf kan met 41 procent van de stemmen nog altijd op een benijdenswaardige populariteit bogen. Niettemin kan een partij die in haar hoogmoed zoveel meer wilde, alleen maar teleurgesteld zijn. Voor het eerst in dertien jaar zal er weer een coalitieregering moeten worden gevormd. Van een leien dakje zal dat niet lopen, zo diep is de kloof tussen de verschillende partijen. Sommige AKP-politici gewagen zelfs al van nieuwe verkiezingen, mocht er na 45 dagen nog geen regering gevormd zijn. Een bewijs dat ze nog altijd niet beseffen dat democratie ook inhoudt dat je naar de kiezer luistert en dus compromissen sluit.

Koerdische dromen

Gaan de Turken hun landgenoten van Koerdische oorsprong nu omarmen op weg naar een democratischer, meer pluralistisch en meer geregionaliseerd Turkije? Atatürk, de stichter van de Republiek Turkije, had begin jaren 20 de Koerden voor zijn kar gespannen om mee te strijden tegen de Griekse invaller, maar na het gedane werd hun hoop op meer culturele rechten verbrijzeld. Ook nu weer tonen de Turkse Koerden hun bereidheid om op te komen voor een beter Turkije. Daarvoor hebben ze hun vroegere dromen van staatkundige onafhankelijkheid laten varen. Ze zouden al tevreden zijn met meer autonomie binnen het Turkse staatsverband, maar niet als doel op zich. Demirtas had dat kernachtig uitgedrukt met de woorden: 'De Koerdische kwestie kan niet los worden gezien van de democratisering van Turkije.'

Gevaarlijke coalitie

Maar de coalitievorming kan nog onaangenaam uitdraaien. De ultra-nationalistische MHP, die niets wil weten van toegevingen aan de Koerden, is van 13,1 naar 16,5 procent geklommen. Ze geldt als de meest geknipte coalitiepartner voor de AKP, ook al omdat ze in het verleden de regeringspartij vaak gesteund heeft, bijvoorbeeld toen het hoofddoekenverbod in de openbare sector werd opgeheven. Een eventuele coalitie van AKP en MHP zou tot meer confrontatie leiden met de Koerden die nu natuurlijk meer verwachten van de Turkse staat. Als zo'n tweekoppige draak tot leven wordt gewekt, zullen de verkiezingen voor de Koerden een bittere nasmaak krijgen.

Ook de voorstanders van toetreding van Turkije tot de Europese Unie (EU) reageren enthousiast op deze stembusslag. Inderdaad, de Turkse democratie staat er, ondanks alle groeipijnen. De vraag is wat de Turkse politici met het mandaat van de kiezer aanvangen. Als de dromen van de pro-Koerdische partij voor meer democratie – zowel van haar achterban als van haar modern ingestelde gelegenheidskiezers – in de wind worden geslagen, zullen de Europese tegenstanders van Turks EU-lidmaatschap zich weer gesterkt weten in hun afwijzende houding.

(Dit artikel verscheen eerder in De Standaard).

jeudi, 11 juin 2015

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

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N.A. Narotchnitskaia:

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

Auteur : N. A Narotchnitskaia
Traduction Russie Sujet Géopolitique
Ex: http://zejournal.mobi

Ce texte tout à fait fondamental pour assimiler la réalité de l’enjeu géopolitique Est-européen, est un extrait, publié sur le site du Club d’Izborsk, de l’intervention prononcée par Natalia Alexeievna Narotchnitskaia , historienne, politologue, idéologue orthodoxe, spécialiste des relations internationales, députée à la Douma et membre du Club d’Izborsk, lors de la Conférence internationale «Yalta 1945. Passé, Présent et Avenir» (qui s’est déroulée le 2 juin 2015), et reprise intégralement sur le site de l’auteur.

L’histoire a toujours été soumise à des interprétations complexes et contradictoires, mais jamais encore, elle n’avait été transformée aussi cyniquement en instrument politique. La tâche politique consistant à transformer la signification et le sens de la deuxième Guerre Mondiale a généré une altération et  parfois la falsification évidente de l’histoire. Il s’agit d’implanter dans l’esprit des générations nouvelles, l’idée que cette guerre fut menée exclusivement pour le triomphe de la «démocratie américaine», et non pour la conquête d’espaces géopolitiques comme ce fut le cas par le passé, et comme cela se répétera à l’avenir, l’idée que cette guerre ne fut pas une lutte cruelle ayant pour enjeu l’existence historique des peuples.

C’est de façon délibérée que l’on inculque dans la conscience sociale, tant en Occident qu’en Russie, une soi-disant identité entre le Reich hitlérien et l’URSS stalinienne, ainsi que l’image de la guerre comme combat entre deux totalitarismes  rivalisant pour atteindre la domination mondiale.

La logique d’une telle conception implique que le système de Yalta-Potsdam doit être tout d’abord assimilé à une relique obsolète de la doctrine de l’équilibre des forces, et ensuite, à un produit intermédiaire de la lutte entre deux régimes totalitaires aussi hideux l’un que l’autre. L’Occident fut obligé de s’accommoder temporairement avec l’un d’eux pour commencer par écraser l’autre, et ensuite, pendant un demi-siècle il entreprit d’affaiblir et d’éliminer l’ancien allié.

Voici littéralement les paroles entendues de la bouche du Président Georges Bush lors de la célébration de l’invitation à rejoindre l’OTAN, adressée à la Lituanie : «Nous savions que seraient effacées les frontières tracées par l’arbitraire des dictateurs, et qu’elles disparaîtraient. Il n’y aura plus de Munich ni de Yalta». De façon très symptomatique, aussi bien en Russie qu’en Occident, on préféra faire semblant de n’avoir pas remarqué cette déclaration, ne pas la commenter, et même l’omettre de l’énoncé de ce discours qui fit date. Toutefois, ce discours contient la quintessence même de la géopolitique atlantique du XXe siècle dans le Vieux Monde. La formule prononcée par le Président des États-Unis, «ni Munich, ni Yalta» signifie littéralement : «L’Europe Orientale ne fera désormais plus partie de la zone d’influence ni de l’Allemagne, ni de la Russie ; elle sera une sphère d’influence des États-Unis».

Nous ne sacrifierons pas à la mode politique et nous nous abstiendrons donc de comparer les objectifs des autres membres de la coalition anti-hitlérienne avec les aspirations d’Hitler. Il est toutefois malaisé de se retenir de tout commentaire. Les paroles de Bush représentent une formidable confirmation d’une évidence : tout ce que les Allemands échouèrent à réaliser au moyen de deux guerres mondiales, les Anglo-saxons réussirent à l’accomplir à la fin du XXe siècle. Et je n’évoque même pas le fait que la carte de l’expansion de l’OTAN ressemble comme deux gouttes d’eau à la carte établie par les pangermanistes en 1911, conformément à laquelle l’Allemagne du Kaiser se précipita vers l’Est, rêvant d’Ukraine, de Caucase, de région Balte et de contrôle sur la Mer Noire…

Le résultat principal de Yalta et Potsdam, jamais reconnu publiquement, fut le rétablissement dans les faits de l’URSS en qualité de successeur de l’Empire de Russie  dans le domaine géopolitique, combiné à la restauration de sa puissance militaire et à son influence internationale. Cette situation nouvelle induisit à son tour inéluctabilité  d’une résistance «froide» au résultat de la Victoire, qui correspondit à la restauration, en lieu et place de la Grande Russie, d’une puissance capable de contenir les visées de l’Occident. Et c’est aujourd’hui, la Russie non-communiste qui fait l’expérience d’une pression géopolitique sans cesse croissante.

Il est significatif qu’après 70 ans soient réévalués et rayés d’un trait précisément les résultats de Yalta qui furent favorables à l’URSS, ceux qui furent payés par la lutte lourde de sacrifice du peuple soviétique contre l’agression hitlérienne.
De quel genre de démocratie et de quelle Union Européenne parlerait-on de nos jours, si les nombreux peuples de l’Europe de l’Est se voyaient privés de leur propre langues et cultures, et réduits à des ressources pour le projet d’autrui ?

On met en question le statut de l’oblast Kaliningrad et des îles Kourilles, mais on n’a pas modifié en faveur de la France le tracé de sa frontière avec l’Italie, et les îles du Dodécanèse furent transférées à la Grèce (tout cela n’aurait pu avoir lieu sans le consentement de l’URSS, bien qu’en Grèce la Grande Bretagne porta au pouvoir des forces anticommunistes militantes). Par contre on ne soulève aucune question à propos d’un retour au sein de notre pays des territoires perdus au cours de la révolution, lors des interventions étrangères, d’agressions ouvertes et d’occupations, ainsi que du fait de l’accroissement de certains États par l’annexion de territoires ne leur ayant jamais appartenu auparavant.

mardi, 09 juin 2015

Giscard et Poutine commentés par Chateaubriand

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Giscard et Poutine commentés par Chateaubriand
 
La sagesse a toujours plaidé pour un rapprochement franco-russe!
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

J’ai indiqué déjà combien notre ancien Président (quelque reproche lointain qu’on puisse encore lui faire…) a soutenu Poutine dans le bras de fer grotesque et dangereux que lui ont imposé Obama, Merkel et quelques autres. Mais la colère, comme dit l’apôtre, finira par les atteindre.

J’avais été frappé, il y a quelques années, par une remarque de Valéry Giscard d’Estaing sur La Chaîne parlementaire, lorsqu’il évoquait avec émotion et sensibilité l’héroïsme et la furia guerrière de nos soldats français aux temps d’Austerlitz et des guerres napoléoniennes. C’était la France d’avant l’ère du vide ou du bide, comme on voudra.

En 2012, notre nostalgique s’était rendu aux célébrations de la bataille de Borodino. Enchanté, Vladimir Poutine lui avait tenu à peu près ce langage : « Toute la population s’est élevée contre les envahisseurs. Son héroïsme sans précédent, sa force spirituelle et son attachement profond à sa terre ont donné à notre pays une immense force qui n’avait jamais été observée auparavant. »

On comparera avec le langage des roquets de Bruxelles !

Et notre homme d’État « le plus puissant du monde » (dixit les médias yankee) d’ajouter : « La France et la Russie ont été du même côté pendant les deux guerres mondiales… On a passé plus de temps ensemble qu’à se faire la guerre », car « la France avait presque toujours été un partenaire stratégique de la Russie ».

La sagesse a toujours plaidé pour un rapprochement franco-russe, en effet. Et notre rapprochement avec les Anglo-Saxons, cultivé par les élites colonialistes et bourgeoises du XIXe siècle, ne nous aura amené que des défaites ou des humiliations. Ils nous demandent de nous faire trouer la poitrine pour leur démocratie, écrivait Bernanos, puis ils nous tendent la note pour les trous dans les uniformes.

L’ineptie de notre politique actuelle ferait ainsi bien de s’inspirer de ces lignes admirables écrites par Chateaubriand au tome III de ses Mémoires (L29 Chapitre 13) :

« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses mœurs. Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint−Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l’union des deux cabinets dictera des lois au monde. »

Mais c’est, sans doute, trop demander à nos politiciens et à leurs électeurs, qui s’en tiendront à la coutumière propagande anti-tsariste de nos bons vieux médias.

On saluera, en passant, le passage de Marine Le Pen à Moscou. À défaut de grandir la France, il exaspérera Juppé ou BHL.

Chine: routes de la soie et haute mer

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Chine: routes de la soie et haute mer

Auteur : Pepe Escobar
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

La semaine dernière, l’annonce par Pékin de son nouveau livre blanc militaire, qui présente une doctrine dépassant le concept de défense offshore pour aller vers une défense en haute mer, n’a pas manqué d’ébranler les certitudes de plus d’un tenant de l’exceptionnalisme états-unien.

Ce que l’on appelle également le projet de Nouvelle route de la soie – dénomination qui a toutes les connotations romantiques d’un certain âge d’or – ne se limite pas à de nouvelles routes, à des chemins de fer à grande vitesse, à des pipelines et à la fibre optique : c’est également un réseau maritime qui s’étend de l’Extrême-Orient au Moyen-Orient et à l’Europe.

Ainsi, l’expansion chinoise en haute mer, de la mer de Chine méridionale au Pacifique occidental et à l’océan Indien, devait être étroitement liée à la protection de la Route de la soie maritime.

Affaire conclue, c’est parti

À mesure que le réseau One Road, One Belt prend forme malgré sa complexité délirante, pas une semaine ne s’écoule sans que la Chine ne signe un nouveau contrat pour la construction d’un pipeline, d’une centrale électrique, d’un réseau de fibre optique ou encore d’une usine en vue d’accélérer l’intégration eurasienne – du Pakistan aux Stans d’Asie Centrale, en passant par tout ce qui relie, par le rail ou la route, la Chine occidentale à la mer d’Arabie et aux installations portuaires de la Corne de l’Afrique.

La logique commerciale qui sous-tend ce déferlement de contrats d’infrastructure est solide : il s’agit d’absorber l’énorme excédent de la capacité industrielle chinoise. Bien entendu, ce processus est étroitement lié à la stratégie énergétique complexe de Pékin, dont le leitmotiv est principalement d’échapper à Malacca 1

La coopération étroite de membres des BRICS tels que la Chine et l’Inde sera absolument décisive pour le succès de l’intégration eurasiatique. Ce processus est déjà en marche avec la banque des BRICS – la Nouvelle banque de développement – qui aura son siège à Shanghai et sera dirigée par un banquier indien. Ce n’est pas un hasard si l’Inde fait également partie des membres fondateurs de la BAII.

Le premier président de la BAII sera Jin Liqun, ancien vice-ministre des Finances et vice-président de l’Asian Development Bank (ADB), dont la direction est nippo-américaine. Les allégations des suspects habituels selon lesquelles la BAII sera une sorte de société secrète chinoise ne tiennent pas debout. Le conseil d’administration sera constitué de représentants de plusieurs puissances mondiales développées et en développement.

La BAII s’annonce déjà comme incontournable dans toute l’Eurasie. Il n’est pas surprenant que les Japonais, se sentant exclus, aient été contraints de relever la barre et d’annoncer l’intention de Tokyo de s’engager à hauteur de pas moins de 110 milliards de dollars dans le financement de projets d’infrastructures d’ici 2020. Le grand sujet de conversation du moment dans toute l’Asie est la guerre des infrastructures.

L’appel de l’Ouest

Il ne faut pas oublier que ce que j’ai appelé le Go West Young Han de l’expansion de l’influence commerciale de la Chine a en fait commencé dès 1999. La première étape s’est traduite par une vague de délocalisation d’usines de la province du Guangdong vers les provinces de l’intérieur. Au bout de quelques années, dans le Triangle du Guangdong – aujourd’hui beaucoup plus riche que bien des pays industriels –, des entrepreneurs soucieux du cycle de vie des produits se sont lancés dans une accélération technologique frénétique. Dans la mégalopole de Shenzhen, les autorités vont d’ailleurs jusqu’à repousser les entreprises moins axées sur la technologie vers la périphérie de la ville.

Dans le domaine des ports de marchandises, sur les dix plus grands ports du monde, pas moins de sept sont en Chine. À lui seul, ce chiffre est révélateur de la domination écrasante de la Chine dans le commerce maritime mondial.

En termes de gestion, le plan 125 – c’est-à-dire le 12e plan quinquennal chinois – expire en 2015. En Occident, peu de gens savent que les objectifs des sept domaines technologiques où la Chine voulait dominer ont été atteints et même, dans certains cas, dépassés. Le grand bond en avant technologique explique pourquoi la Chine est aujourd’hui capable de construire des réseaux d’infrastructures, chose qui semblait auparavant impossible.

Le prochain plan quinquennal s’annonce encore plus ambitieux. Il sera axé, entre autres conséquences de la restructuration du modèle économique de la Chine, sur le lancement par Pékin d’une vague de construction de nouvelles mégalopoles.

The China Dream, qui vient d’être publié par le professeur Liu Mingfu, un spécialiste de premier plan des questions militaires, donne une idée d’ensemble au moment de la montée en puissance de la Chine dans le domaine des infrastructures en Eurasie. Un clash avec les États-Unis semble désormais inévitable.

Les murmures de mécontentement incessants du Pentagone au sujet de la mer de Chine méridionale ne sont que la partie visible de l’iceberg (mortel), mer que Washington considère finalement comme un Grand Lac américain.

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Liu Mingfu, à l’instar d’autres grands analystes chinois, souhaiterait que Washington finisse par trouver un modus vivendi avec la superpuissance mondiale émergente, un peu comme l’Empire britannique a transféré sa domination maritime mondiale aux États-Unis au début du XXe siècle.

Cela n’arrivera pas. Dans l’immédiat, selon la doctrine du pivot vers l’Asie de l’administration Obama annoncé en 2011 par le Pentagone, l’endiguement sera musclé. Toutefois, cela ne marchera que si l’Inde, membre des BRICS, est entièrement solidaire. Et c’est assez peu probable.

En attendant, Washington va continuer d’être submergé de ce type d’analyse paranoïde d’un ancien conseiller stratégique du haut commandement US/OTAN en Afghanistan.

Pendant ce temps sur la Terre…

Ce qu’il faut retenir, et ce qu’a déjà fait une écrasante majorité des pays du Sud, c’est que la stratégie One Road, One Belt de la Chine vise avant tout à établir des relations commerciales équitables. Cette politique la situe à des années-lumière de ce que fait l’Empire avec ses bases militaires et sa sempiternelle guerre bushienne contre le terrorisme, ses infernales listes d’assassinats illégaux et ses bombardements de pays récalcitrants (généralement des républiques arabes séculaires) en vue de leur faire avaler la démocratie à leur sauce.

Le projet One Road, One Belt, immensément ambitieux, couplé à la protection par la marine chinoise des intérêts nationaux en haute mer, s’inscrit en droite ligne dans le plan directeur du Rêve chinois du président Xi Jinping. La meilleure manière de bâtir une société modérément prospère est de construire des infrastructures modernes à l’intérieur du pays avant de se tourner vers l’extérieur et le monde.

Une fois encore, la Chine exportera l’énorme excédent de sa capacité industrielle, poursuivra la diversification de ses sources d’approvisionnement en énergie et étendra son influence commerciale de l’Asie centrale à l’Europe en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce.

La Chine a les moyens financiers de résoudre l’un des problèmes les plus insolubles de l’Inde, à savoir la reconstruction de son infrastructure sclérosée. Dans l’idéal, ces deux membres des BRICS sont appelés à signer contrat sur contrat (d’infrastructure) aux côtés d’un autre membre, la Russie, et d’un Iran qui a regagné la confiance de l’Occident. Cela implique que tout ce qui a trait à la ou aux nouvelles Routes de la soie touche directement pas moins d’un tiers de la population mondiale. Zone d’influence, dites-vous ?

À Washington, on a beaucoup grondé que personne n’a droit à une zone d’influence – en dehors des États-Unis, bien entendu. Pourtant, les efforts économiques, financiers, diplomatiques et géopolitiques de Pékin en vue d’unifier l’Eurasie représentent la surenchère suprême dans l’exercice d’une influence mondiale. Finalement, la tactique habituelle inspirée des Romains, Divide et impera, appliquée par l’Occident, pourrait bien se révéler inopérante.

Notes du traducteur :

(1)Le détroit de Malacca est un passage obligé du trafic pétrolier vers tous les pays d’Extrême-Orient. Il est sous l’étroit contrôle de l’US Navy pour se procurer un maximum de pétrole et de gaz en contournant les eaux où patrouille la marine US.

Sa ruée vers l’Ouest, conséquence naturelle d’une politique officielle lancée en 1999 mais, à l’époque, limitée principalement au Xinjiang, conduit Pékin à s’ouvrir de plus en plus sur le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de pays orientaux et occidentaux qui ont intégré la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII).

lundi, 08 juin 2015

EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS

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EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

In veel Europese landen werd tegen het TTIP geprotesteerd, dat bedrijven vrijwel onbeperkte macht zal geven. De ervaring leert dat de technocraten in Brussel zich niets gelegen zullen laten liggen aan de bezwaren van de gewone man.

De Britse vakbond GMB waarschuwt dat de Europese Unie na het sluiten van het TTIP vrijhandelsverdrag met de VS overspoeld zal worden met tot nu toe verboden zwaar giftige chemicaliën die erom bekend staan kanker, geboorteafwijkingen en ontwikkelingsstoornissen te veroorzaken. Ook hieruit blijkt dat Brussel zoals we inmiddels gewend zijn niet de belangen van de burgers, maar van grote internationale concerns behartigt. Dat is dan ook de reden dat de EU de inhoud van de onderhandelingen met de VS nog steeds angstvallig geheim houdt.

Ruim half miljoen banen in Europa verloren door TTIP

Het TTIP verdrag, dat volgende week gesloten zou moeten worden, is zeer omstreden. Eerder bleek uit een onafhankelijk onderzoek van het Global Development & Environment Institute dat van de beloofde stimulatie van de werkgelegenheid in Europa niets terecht zal komen, en er de komende 10 jaar juist 583.000 banen verloren zullen gaan – en dat terwijl de werkloosheid in tal van EU lidstaten nu al het ene na het andere record breekt. Ook zullen de gemiddelde lonen in Noord Europa jaarlijks met maar liefst € 4848,- dalen.

De hoogste official van de GMB die belast is met de afdeling gezondheid zegt dat het TTIP een ‘neerwaartse harmonisatie van standaarden’ betekent voor chemicaliën die tot op heden zijn verboden in de EU. Tevens roept de GMB de Britse regering op om ervoor te zorgen dat de Nationale Gezondheid Dienst (NHS) beschermd wordt voor de invloed van private bedrijven nadat het TTIP van kracht is geworden.

Socialisten & Democraten willen geen private bemiddelaar

Het Europese Parlement nam vorige maand een niet bindende resolutie aan waarmee werd ingestemd met het TTIP. Officiële instemming op 10 juni is echter onzeker geworden nu de Socialisten & Democraten fractie afziet van een eerder gemaakte deal met de Europese Volkspartij.

De S&D groep houdt vast aan het schrappen van de door de Amerikanen geëiste mogelijkheid van bedrijven om overheden buiten de reguliere rechtbanken om aan te klagen bij een private ‘bemiddelaar’, die zo wordt gevreesd niet onpartijdig zal zijn en automatisch in het voordeel van bedrijven zal oordelen.

De verwachting is echter dat de Socialisten & Democraten –zoals het complete Europarlement vrijwel altijd doet- zijn zogenaamde ‘verzet’ zal opgeven, en uiteindelijk toch zal instemmen met het vrijhandelsverdrag.

‘Veiligheid en gezondheid burgers op het spel’

De Europese Commissie beweert dat het TTIP de Europese economie een impuls van € 120 miljard kan geven, maar critici houden vol dat alleen al het feit dat de onderhandelingen achter gesloten deuren worden gehouden bewijst dat de veiligheid en de gezondheid van de Europese burgers doelbewust op het spel worden gezet. Tevens wijze ze erop dat bedrijven onder het TTIP enorm veel macht krijgen om overheden die hen beperkingen opleggen aan te klagen.

Gevaarlijke stof EDC naar Europa

‘Wij kiezen Europarlementariërs om ons te beschermen, niet om de EU markt te openen voor chemicaliën die hier zijn verboden,’ gaf GMB-gezondheidsofficial John McClean als commentaar. Eén van de gevaarlijke chemicaliën die straks in Europa worden toegelaten is EDC, dat in bepaalde doses schadelijk is voor het hormoonsysteem van zowel mens als dier.

‘Deze verstoringen kunnen kankertumoren, geboortedefecten en ontwikkelingsstoornissen veroorzaken,’ legde McClean uit . ‘Ze komen in veel huishoudelijke en industriële producten voor, zoals in medicijnen, bestrijdingsmiddelen en plastic producten.’

VS weigert EU regels te respecteren

De VS heeft de EU al duidelijk gemaakt dat ze de strengere EU regels voor het gebruik van chemicaliën niet zullen navolgen. ‘Dat is inclusief een hele serie regels voor verf, kleurstoffen, sprays, schoonmaakmiddelen en tuin- en landbouwproducten,’ vervolgde McClean. ‘Daarnaast gaat het ook om cosmetica. Deze regels zijn er om werknemers, consumenten, het milieu en dieren te beschermen.’

Xander

(1) Infowars

dimanche, 07 juin 2015

La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

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La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

Auteur : Alfredo Jalife-Rahme-La Jornada
Ex: http://zejournal.mobi

« Qui trop embrasse mal étreint », dit-on. À vouloir à la fois négocier avec l’Iran, détruire le « Moyen-Orient élargi » et l’Ukraine, ruiner la Russie, encercler et menacer la Chine tout en préparant de nouvelles guerres en Amérique latine, les États-Unis ont dû se résoudre à faire quelques pas en arrière. Pour calmer ses vassaux européens, l’Empereur Obama a dépêché son fidèle Kerry à Sotchi reprendre langue avec le chef rebelle Poutine auquel il refusait d’adresser un regard depuis un an. Il fut convenu de reprendre les affaires (et d’abroger les sanctions européennes lorsque les multinationales US auront été servies), de laisser la Novorossia tranquille, et de former un gouvernement de transition en Syrie.

Le New York Times est le seul média docile à la férule israelo-anglo saxonne à avoir osé rendre compte de la victoire diplomatique de la Russie, quatre jours après la visite inopinée de John Kerry à Sotchi, la ville chère à Poutine, Sotchi, la base touristique sur la Mer Noire où le tsar Poutine a investi plus de 50 milliards de dollars pour les Jeux olympiques. Tout un symbole.

D’après David Herszenhorn, la visite de Kerry a été interprétée partout comme le signe de la reddition des États-Unis. Je m’étais exprimé dans le même sens quatre jours plus tôt.

Impossible d’ignorer quelque chose d’aussi grandiose !

On est loin de l’apothéose d’Obama quand il se vantait d’avoir fait plier l’économie russe et son « dirigeant vaniteux » (sic) en faisant chuter le prix du pétrole, entraînant la fuite des capitaux, la dévaluation du rouble et les sanctions européennes.

Blabla et compagnie, aujourd’hui Poutine n’est plus le Hitler d’Hillary, et dans les termes d’Obama, le troisième danger pour l’humanité après ebola et les djihadistes.

Kerry n’a pas osé aborder le contentieux de la presqu’île éminemment stratégique de Crimée, qui a tout l’air d’avoir été bel et bien cédée à son propriétaire historique. 

Va-t-on vers l’abandon de la partie occidentale de l’Ukraine usurpée par le coup d’État de Victoria Nuland, la belliqueuse sous-secrétaire d’État israélo-américaine ?

Obama qui voulait isoler tout le monde s’est retrouvé bien isolé, avec la parade militaire somptueuse qui a mis en scène l’association stratégique (à distinguer d’une alliance militaire) entre la Chine et la Russie, sans perdre de vue l’Inde et deux puissances moyenne qui comptent dans la géostratégie : le Khazakstan et l’Égypte.

Selon David Herszenhorn, Obama avait pris la tête de la charge occidentale pour punir Poutine de son intervention en Ukraine, et avait expulsé la Russie du G8.

Dans son meilleur style de judoka ceinture noire, et de grand joueur d’échecs, on a vu Vlady déjouer olympiquement les attaques des USA et de leurs alliés européens, et prouver qu’il comptait vraiment, sur la scène globale.

À la mi-décembre, les États-Unis ont lancé leur machine financiériste pour mettre à genoux la Russie et sa devise, le rouble, mais sous la table ce sont les finances colossales de la Chine qui ont rattrapé le coup, d’après ce qu’a laissé fuiter le britannique Alastair Crooke, membre du think tank Conflicts Forum.

La Russie a suggéré de faire plier le dollar, de le replonger dans la grave crise de 2008, mais la Chine n’a pas donné suite. Ce qui indique que Pékin ne souhaite pas se mettre à dos Washington, dans cette étape tripolaire, et alors que les Chinois se posent en émergents triomphants.

Toujours selon David Herszenhorn, le « dirigeant suprême » (sic) Poutine, a confondu constamment ses adversaires, étrangers ou internes, et une fois de plus il semble se dresser, dans sa dernière confrontation avec l’Occident, au moins comme un héros national, droit dans ses bottes, aux commandes, et sans avoir cédé d’un pouce, surtout en Crimée, le joyau de la couronne. Et il n’est pas loin d’être le champion gagnant aussi dans la confrontation avec l’Occident.

Notre journaliste cite le russophobe Mathew Rojansky, directeur de l’Institut Kennan –lequel à mon avis, n’a hérité en rien de la légendaire sagesse de de George Kennan–, à Washington, qui insiste pour souligner que le renforcement de Poutine peut être illusoire, parce que l’économie russe est en récession et reste dangereusement dépendante de son approvisionnement en énergie au moment même où la plupart des analystes considère que les perspectives à long terme pour les prix du gaz et du pétrole sont désastreuses.

Wishful thinking, vulgaire réductionnisme financiériste d’économistes prenant leurs désirs pour des réalités…

À mon avis, les géostratèges US, fort novices, ont bien trop misé sur la guerre financiériste, qui aurait pu pulvériser une république bananière, mais non la Russie, superpuissance nucléaire.

Comment se fait-il que le New York Times admette que les sanctions occidentales semblent avoir échoué ?

Serait-ce que Kerry a devancé une fronde de l’Union européenne, pressée d’en finir avec des sanctions contreproductives ?

Chronos et Icare, celui qui défiait les lois de la gravité depuis la Crète, ont fait alliance en Ukraine occidentale et ont mis au bord de la débâcle le régime putschiste néonazi de Kiev incarné par le duo Petro Poroshenko le marchand de chocolat (ça ne s’invente pas) installé dans la place par l’Allemagne, et son Premier ministre puéril Arseni Iatseniouk, pantin manipulé par l’amazone Victoria Nuland, qui s’était quelque peu trompée dans ses calculs puisque la guerre financière contre la Russie a commencé par ruiner l’Ukraine.

Du point de vue de David Herszenhorn, le virage subtil d’Obama vaut reconnaissance pragmatique du fait que la politique consistant à isoler la Russie économiquement et diplomatiquement, est un échec. Il cite Viktor A. Kremenyuk, vice directeur du think tank Institut US-Canada, lié à la prestigieuse Académie des sciences de Russie, qui admet que le Kremlin a résisté aux sanctions et introduit des contre-sanctions.

Tout cela alors que Poutine n’a jamais cessé de coopérer avec les USA dans les contentieux pressants concernant la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord et le Yémen, se bornant à quelques menaces de se retirer des négociations sur l’armement nucléaire ou conventionnel, que Kerry utilise comme feuille de vigne pour justifier sa visite à Sotchi.

Paul Craig Roberts, assistant jadis au secrétariat au Trésor sous Ronald Reagan, dit que les États-Unis ont envoyé John Kerry en Russie en position de suppliant.

Or donc, si Obama a lâché l’Ukraine, c’est en échange de quoi ? Qu’en est-il de la France et de l’Allemagne reléguées par les États-Unis de Minsk II à Sotchi ?

David Herszenhorn ne lit même pas son propre journal ; il n’est pas au courant de l’avertissement donné par Vlady lors de sa conférence historique à Munich, il y a huit ans.

Il avait annoncé l’échec de toute la politique d’amateurs de l’administration Obama, alors que le meilleur géostratège de tous les temps pour les US, Georges Kennan, avait prévenu que c’était une grave erreur d’asphyxier la Russie, super puissance nucléaire.

À mon avis, le problème des USA vient de ce que leur politique étrangère est entre les mains de néophytes portés sur les bravades de bistrot, parce que la génération précédente est en voie de disparition : Kissinger a 91 ans, Brent Scowcroft 90, Brzezinski 87, et le Texan James Baker III 86. Et le plus imprudent parmi eux est le russophobe Brzezinski.

Aujourd’hui la politique étrangère des USA se trouve prise en otage par les multimédias israélo-anglosaxons et leurs clowns nocturnes et bavards, qui sévissent dans les talk shows et ne savent même pas ce qu’est une multi ogive nucléaire placée dans un missile intercontinental russe Topol M, qui couperait toute envie de rire à l’humanité.

À Moscou, on ne doit pas être rassuré par la retraite tactique des États-Unis d’Ukraine, alors que les alliés de Vicky Nuland dans les Balkans, avec à leur tête le méga-spéculateur George Soros – pantin présumé des banquiers esclavagistes Rothschild, poussent à la révolte islamique en Macédoine : c’est le nouveau front israélo-anglo-saxon contre la Russie.

samedi, 06 juin 2015

Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers

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Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers (Asia Times)

Quand les flottes russes et chinoises mènent conjointement des exercices navals en Méditérranée et en Mer de Chine de méridionale, les véritables Maîtres de l’univers qui ne sont peut-être pas météorologues commencent à flairer le sens du vent. L’histoire dira peut-être que tout a commencé cette semaine à Sotchi, lorsque leur camelot de service, le secrétaire d’État John Kerry, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Lavrov, puis le président Poutine.

Ce qui a mis la puce à l’oreille des véritables Maîtres de l’univers, c’est sans doute la vue de ces soldats de l’Armée Populaire de Libération, défilant côte à côte avec les militaires russes sur la Place Rouge le Jour de la Victoire. Jamais on n’avait vu des troupes chinoises défiler sur la Place Rouge, même à l’époque de l’alliance entre Staline et Mao.

Comme rappel à l’ordre, c’est digne du système de défense antimissiles russe S-500. Les adultes dans les officines à Washington ont peut-être fait les calculs qui s’imposent et conclu que Moscou et Pékin pourraient être sur le point de signer des protocoles militaires secrets similaires au Pacte germano-soviétique (Molotov-Ribbentrop). Le nouveau jeu des chaises musicales a vraiment de quoi rendre fou de rage le « docteur Zbig » qui a fait de l’Eurasie son obsession.

Et voilà que soudain, en lieu et place de la diabolisation incessante de la Russie et des hauts cris de l’OTAN à propos d’une agression russe proférés toutes les dix secondes, nous avons Kerry qui dit que le respect de Minsk-2 est la seule façon de s’en sortir en Ukraine et qu’il mettra sérieusement en garde son vassal Porochenko de ne pas exécuter sa menace de bombarder l’aéroport de Donetsk et ses environs afin de réintégrer le tout dans le giron de la démocratie ukrainienne.

Le sempiternel réaliste Lavrov a qualifié la rencontre avec Kerry de « merveilleuse ». Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a décrit la nouvelle entente US-Russie comme « extrêmement positive ».

Ainsi donc, les tenants de la politique autoproclamée tentant d’éviter les « conneries » de l’administration Obama semblent avoir fini par comprendre, en apparence du moins, qu’isoler la Russie ne sert à rien et que Moscou ne reculera jamais sur deux fronts : pas question que l’Ukraine intègre l’OTAN et pas question que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk soient écrasées par Kiev, par l’OTAN et par qui que ce soit d’autre.

Ce dont il a été vraiment question à Sotchi (mais rien n’en est ressorti), c’est de déterminer comment l’administration Obama pourra se sortir du bourbier géopolitique dans lequel elle s’est elle-même enfoncée à la frontière occidentale russe sans trop perdre la face.

À propos des missiles…

L’Ukraine est un État en déliquescence maintenant converti en colonie du FMI. L’Union Européenne n’acceptera jamais de l’accueillir comme membre ou de payer ses factures astronomiques. Le véritable enjeu, aussi bien pour Washington que pour Moscou, c’est l’Iran. Ce n’est pas un hasard si la très suspecte Wendy Sherman, la négociatrice en chef des US dans les pourparlers sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1, faisait partie de la délégation accompagnant Kerry. Un accord détaillé avec l’Iran ne pourra être conclu sans la collaboration essentielle de Moscou sur tout, de l’élimination du combustible nucléaire usé à la levée rapide des sanctions imposées par l’ONU.

L’Iran joue un rôle clé dans le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie. Les véritables Maîtres de l’univers ont dû s’apercevoir (il était temps !) que tout gravite autour de l’Eurasie qui, c’était à prévoir, a volé la vedette lors de la parade du Jour de la Victoire le 9 mai. Après son arrêt d’une portée significative à Moscou (où il a signé 32 accords distincts), le président chinois Xi Jinping est allé conclure des ententes avec le Kazakhstan et la Biélorussie.

Bienvenue dans le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) : de Pékin à Moscou par TGV, de Shanghai à Almaty, Minsk et au-delà, de l’Asie centrale à l’Europe de l’Ouest.

Nous savons maintenant que cette aventure commerciale et géopolitique à vitesse grand V est inéluctable, avec la participation de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB), sous la direction de Pékin avec l’appui de Moscou, et de la Banque de Développement des BRICS. L’Asie centrale, la Mongolie et l’Afghanistan (où l’OTAN vient de perdre une guerre) sont inexorablement attirés vers cette orbite commerciale et géopolitique qui englobe tout le centre, le nord et l’est de l’Eurasie.

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Ce qu’on pourrait appeler la Grande Asie est en train de prendre forme, non seulement de Pékin à Moscou, mais aussi de ce centre commercial qu’est Shanghai à la porte de l’Europe qu’est Saint-Pétersbourg. C’est la conséquence logique d’un processus complexe que j’examine depuis un certain temps déjà, c’est-à-dire la rencontre entre la Ceinture économique de la Route de la Soie et l’Union économique eurasiatique, menée par Moscou, que Poutine a décrite comme un nouveau genre de partenariat.

Les véritables Maîtres de l’univers ont peut-être remarqué aussi les discussions très approfondies entre Sergueï Choïgou, ministre de la défense russe, et le général Fan Changlong, vice-président de la Commission militaire centrale de la Chine. La Russie et la Chine comptent effectuer des exercices navals en Méditerranée et dans la mer du Japon, en donnant la priorité absolue à leur position commune en ce qui concerne le bouclier antimissile mondial des US.

À cela s’ajoute cet aspect non négligeable qu’est la découverte, par le Pentagone, que la Chine possède jusqu’à 60 silos de missiles balistiques intercontinentaux (les CSS-4) capables de frapper l’ensemble des US, à l’exception de la Floride.

Dernier point, mais pas le moindre, le déploiement par les Russes du système de défense antimissile ultra perfectionné S-500, qui protégera la Russie contre la Force de frappe mondiale rapide (Prompt Global Strike) des US. Chaque missile S-500 peut intercepter dix missiles balistiques intercontinentaux à une vitesse pouvant aller jusqu’à 24 912 km/h, atteindre une altitude de 185 km et parcourir une distance horizontale de 3 500 km. Moscou soutient que le système ne sera fonctionnel qu’en 2017. Si la Russie est capable de déployer 10 000 missiles S-500, ils seront en mesure d’intercepter 100 000 missiles balistiques intercontinentaux lorsque la Maison-Blanche aura un nouveau locataire.

Les véritables Maîtres de l’univers semblent avoir refait leurs calculs à ce chapitre aussi. La Russie ne peut être réduite en poussières. Le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) ne peut être changé. Il vaudrait peut-être mieux alors s’asseoir et discuter. Mais il est préférable de bien tenir votre bride (géopolitique), car ils pourraient encore changer d’idée.

La version française de US wakes up to New Silk World Order (Pepe Escobar / Asia Times) a été reproduite avec l’aimable autorisation du Saker francophone.

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vendredi, 05 juin 2015

China: Silk Roads and Open Seas

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China: Silk Roads and Open Seas

By Pepe Escobar
RT.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

Beijing’s disclosure earlier this week of its latest military white paper, outlining a new doctrine moving beyond offshore defense to “open seas” defense, predictably rattled every exceptionalist’s skull and bone.

Almost simultaneously, in Guangzhou, the annual Stockholm China Forum, hosted by the German Marshall Fund and the Shanghai Institute for International Studies, was mired in deep thought examining the vast Eurasian integration project known in China as “One Road, One Belt”.

What is also known as the New Silk Road project – displaying all the romantic connotations of a remix of a golden era – is not only about new roads, high-speed railways, pipelines and fiber optics, but also about a naval network from East Asia all the way to the Middle East and Europe.

So Chinese maritime expansion in the “open seas” – from the South China Sea to the Western Pacific and the Indian Ocean – had to be intimately tied to protection of the Maritime Silk Road.

Got deal, will travel

As the maddeningly complex One Road, One Belt network takes form, not a week passes without China clinching pipeline/power station/fiber optic/ manufacturing plant deals to accelerate Eurasian integration – from Pakistan to the Central Asian “stans”, and including everything from a road/railway linking Western China to the Arabian Sea to naval hubs on the way to the Horn of Africa.

The business logic behind this flurry of infrastructure deals is sound: to absorb China’s enormous excess industrial capacity. This process is of course enmeshed with Beijing’s complex energy strategy, whose main mantra is the famous “escape from Malacca”; to obtain a maximum of oil and gas bypassing waters patrolled by the US.

As Beijing “goes West” – the natural consequence of an official policy launched in 1999, but at the time mostly concerning Xinjiang – it becomes increasingly more open to the world. Just check the array of East and West nations that joined the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).

Close cooperation between BRICS members China and India will be absolutely key for the success of Eurasia integration. It’s already happening via the BRICS bank – the New Development Bank – that will be based in Shanghai and headed by an Indian banker. It’s not by accident that India is also a founding member of the AIIB.

AIIB’s first president will be Jin Liqun, a former deputy finance minister and former vice-president of the Japanese/American-led Asian Development Bank (ADB). Complaints by the usual suspects that AIIB will be a secret Chinese club are nonsense; the board making decisions includes several developed and developing world powers.

Across Eurasia, AIIB is bound to be the place to go. No wonder the Japanese, feeling excluded, were forced to raise the bar, announcing Tokyo is willing to commit a whopping $110 billion to finance infrastructure projects across Asia until 2020. The talk of the town – actually many mega-towns – across Asia is now all about the “infrastructure wars”.

Dreaming of going West

It’s fascinating to remember that what I called the Go West Young Han story of China’s expanding its trade/commercial clout actually started back in 1999. The first stage was a wave of factories moving from Guangdong province to the inward provinces. After a few years, in the Guangdong Triangle Area – which is now much wealthier than many an industrialized nation – product life-cycle timeline entrepreneurs embarked on frantic technology acceleration. Within the megalopolis of Shenzhen, the authorities actually push lower tech companies to move out of the downtown core area.

In terms of container ports, of the top 10 largest global ports no less than seven are based in China. That’s a graphic indication of China’s overwhelming predominance in maritime trade.

In terms of management, the 125 plan – that is, the 12th Chinese 5-year plan – expires in 2015. Few in the West know that most of the goals encompassing the seven technology areas China wanted to be leading have been achieved and in some cases even superseded. That technology leap explains why China can now build infrastructure networks that previously were considered almost impossible.

The next five-year plan is bound to be even more ambitious. It will focus, among other items, on Beijing’s drive to build a wave of huge new cities, a by-product of China’s restructuring of its economic model.

The China Dream, a new book by Professor General Liu Mingfu – a top military analyst – offers the Big Picture as China’s infrastructure drive across Eurasia gathers pace. A clash with the US is all but inevitable.

The Pentagon’s non-stop rumblings about the South China Sea are just the tip of the (lethal) iceberg; after all Washington considers it an American lake.

Li, as well as other leading Chinese analysts, would like to think Washington eventually finds a modus vivendi with the emerging superpower – as in relinquishing sovereignty, much as the British Empire did to the United States in the early 20th century.

That’s not going to happen. For the foreseeable future, according to the Obama administration’s own “pivoting to Asia”, announced in 2011 at the Pentagon, it will be hardcore containment. That might work only if BRICS member India is totally on board. And that’s quite unlikely.

In the meantime, Washington will continue to be submerged by this type of paranoid analytics, perpetrated by a former strategic adviser to the top US/NATO commander in Afghanistan.

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Check that sphere

The crucial point, already absorbed by the overwhelming majority of the Global South, is that China’s One Belt, One Road strategy is all about trade/commerce/”win-win” business; nothing remotely similar to the Empire of Bases, the never-ending “war on terra”, “kill lists”, and bombing recalcitrant nations (usually secular Arab republics) into “democracy.”

The immensely ambitious One Belt, One Road project, coupled with the Chinese Navy protecting its national interests in the “open seas”, fit into President Xi Jinping’s Chinese Dream in terms of a business master plan. The best way to build a “moderately prosperous society” is by building modern infrastructure internally and by reaching out to the world externally.

Once again, China will be exporting its massive surplus industrial capacity, will keep diversifying its energy sources and will extend its commercial influence from Central Asia all the way to Europe via Iran, Turkey and Greece.

China has the funds to solve one of India’s absolutely intractable problems – the rebuilding of its creaky infrastructure. The optimal scenario sees these two BRICS nations involved in deal after (infrastructure) deal, side by side with BRICS member Russia and “rehabilitated by the West” Iran. This means everything revolving around the New Silk Road(s) directly affecting no less than one-third of the world’s population. Talk about a “sphere of influence.”

There has been many a rumbling in Washington, ruling no one is entitled to a “sphere of influence” – except the US, of course. And yet Beijing’s economic, financial, diplomatic and geopolitical drive to unite Eurasia is the ultimate bid for a global sphere of influence. Against it, the usual Western, Roman-based Divide et Impera tactic may finally not work.

Reprinted from Russia Today.

mercredi, 03 juin 2015

Kampf um Deutschland

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Kampf um Deutschland
Von  
Ex: http://www.compact-online.de
 

Wenn nicht alles täuscht, wird seit geraumer Zeit eine neue Runde im globalen Ringen um Vorherrschaft eingeläutet. Um nicht falsch verstanden zu werden: Weder die Russische Föderation, noch China, Indien, Brasilien oder die mit den Briten geschlagene Europäische Union kommen in den Verdacht, entsprechende Absichten zu hegen. Allenfalls läuft sich der eine oder andere gerade warm. Der Russischen Föderation kann man nach Jahren eines politischen Leichtgewichtes allemal unterstellen, gerade wieder den aufrechten Gang einzuüben und auf gleicher Augenhöhe zu bestehen. Was soll daran falsch sein?

Die Vereinigten Staaten sind allerdings einer alten Leidenschaft erlegen. Mit großem Medienaufwand unterstellen sie jedem anderen das, was sie selbst gerade umtreibt, wenn man im mehr als einhundert Staaten auf dem Globus eigene Truppen unterhält. Es scheint die Regierung in Washington nicht zu stören, wenn sie auf die seit Jahrzehnten zu verantwortende Blutspur quer über den euro-asiatischen Kontinent hingewiesen wird. Das hat in dieser Zeit niemand anderes so perfekt hingelegt. Natürlich muss die Welt in diesem amerikanischen Vorgehen die Begründung dafür finden, dem Statut für den Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag nicht beigetreten zu sein. Es ist schon pervers. Die Vereinigten Staaten müssen einen Krieg nach dem anderen anzetteln, um den Folgen aus Den Haag zu entgehen. Ein anderes Bild ist nicht möglich, es sei denn, sie führen Kriege um der Kriege wegen.

Dafür gibt es überraschende Indikationen. Damit ist nicht Herr Soros gemeint, der seine Sorge um einen bevorstehenden dritten Weltkrieg öffentlich vernehmen lässt. Es sind zwei Beobachtungen, die jeder seit gut zwei Jahren machen kann. In dem Maße, wie sich die zwei tragenden Säulen der gegen Deutschland und die Achsenmächte gerichtete Kriegskoalition in die Haare geraten und an die jeweilige Gurgel gehen, werden offenkundig die jeweiligen Archive geöffnet und Weltbilder bei denen ins Wanken gebracht, die die Alleinschuld an allem Elend dieser Welt bereits in den Genen manifestiert hatten. Selten haben sich so lesenswerte Artikel und Kommentare in den Gazetten und dem sich zu einer letzten Brutstätte der Freiheit aufschwingendem Internet wiedergefunden, wie in diesen Monaten.

Die bisherige Ordnung – ohne den Begriff der neuen amerikanischen Weltordnung verwenden zu wollen – hat sich geistesgeschichtlich darauf konzentriert, gleichsam mit einer Festungsmauer bestimmte Thesen über alleinige Verantwortlichkeiten zu umgeben. In diese Mauern werden derzeit Breschen geschlagen. Dies geschieht interessanterweise seitens derjenigen, die jahrzehntelang alles unternommen haben, Deutschland und die Deutschen als den Hort alles Bösen darzustellen. Henry Kissinger hatte in Peking vor den versammelten Staatsmännern der führenden Mächte schon 2004 darauf hingewiesen, dass es das Unvermögen aller vor dem ersten Weltkrieg führenden Staaten gewesen war, nicht fertigzubringen, eine frische, aufstrebende und wirtschaftlich überaus erfolgreiche Macht wie Deutschland in die bestehende Ordnung zu integrieren. Man sagt nun gemeinhin, dass die Geschichte von den Siegern geschrieben wird. Seit Fischer wissen wir allerdings, dass die Sieger es den Besiegten überlässt, dies auch noch zu Papier zu bringen. Dem hat Christopher Clark mit schlafwandlerischer Sicherheit den Boden entzogen. Man kann sich nur fragen, wie die dahinter stehende Absicht sein könnte?

Da sind die vor Wochen in Chicago gemachten Äußerungen des Stratfor-Chefs, Herrn George Friedman, prima facie eindeutiger. Es war schon schweres Geschütz, das da aus Chicago abgefeuert worden ist und man hat nicht den Eindruck, dass über Frau Dr. Sarah Wagenknecht hinaus irgendjemand im politischen Berlin davon etwas mitbekommen hat.

Der Publizist Wolfgang Effenberger hat vor einigen Monaten bereits darauf aufmerksam gemacht, dass in den letzten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts von finanzstarken Amerikanern aus Chicago alles unternommen worden ist, die verschiedenen Völkerschaften der Donaumonarchie gegen Wien so aufzubringen, wie es nach dem kriegsbedingten Zerfall dieses Reiches manifest geworden ist. Damit wurde zum ersten Male deutlich, dass neben der staatlichen Verantwortung in Washington an interessierte politische und vor allem wirtschaftlich potente Zirkel gleichsam Deputate zur Durchsetzung eigenmächtiger Ziele vergeben werden.

Der Charme dieser Überlegungen besteht darin, dass notfalls der gewaltige amerikanische Militärapparat zur Durchsetzung entsprechender privater Ziele herangezogen werden kann. Herr Soros kann mit Milliardenaufwand seine Vorstellungen in Mittel-und Osteuropa zur Geltung bringen, notfalls gegen die Vorstellungen vor Ort gewählter Regierungen oder dem Selbstbestimmungsrecht der jeweiligen Völker.

George Friedman, der einem Apparat aus ausgeschiedenen Geheimdienstleuten und Militärs vorsteht, hat allerdings eine neue Hausmarke gesetzt, deren Sprengkraft noch nicht einmal zu ahnen ist. Uns soll wohl klargemacht werden, dass schon seit der Gründung des Deutschen Reiches 1871 es der zielgerichteten amerikanischen Politik zu verdanken gewesen ist, in geeigneter Weise Unfrieden auf dem europäischen Kontinent zu schüren und sich gleichzeitig bestehender und möglicher oder nur geahnter Rivalen auf dem Kontinent zu entledigen, sei es nur das ehemalige Mutterland, Frankreich, das kaiserliche Deutschland mitsamt der Donaumonarchie oder gar Russland. Vor diesem Hintergrund erscheint es fast zwangsläufig, entgegen jeder eigener Erkenntnis, den Achsenmächten die Alleinschuld am ersten Weltkrieg aufzubürden, denn einer musste die berühmte „Torte ins Gesicht“ bekommen. Hätte man sich vorstellen können, neben dem revolutionsgeschüttelten Deutschland den Verbündeten wie Frankreich oder Großbritannien die gewaltigen Kriegsschulden als den Verbündeten des Krieges auferlegen zu können?

Über die Jahrzehnte, wenn man Herrn Friedman folgt, hat man sich daran abgearbeitet und wenn Präsident Obama in wenigen Tagen in die „Alpenfestung“ kommt, wird er die Überwachungsstaaten ohne jeden störenden Einfluss vorfinden. Die internationalen Zeitungen und generell die Medien, sind voll davon, dass es jetzt gegen Russland gehen soll und wenn man sich die NATO-Verantwortlichen anhört, dann können sie es kaum erwarten. Den Amerikanern wird gemeinhin unterstellt, am kurzfristigen Erfolg interessiert zu sein. Wer hätte es allerdings gedacht, dass sie so das „Friedman´sche Gesetz“ befolgen und über Jahrhunderte planen. Sie treffen allerdings auf ein Russland, das jedenfalls den Eindruck erweckt, nicht mehr herum geschubst werden zu wollen und zu können. Es wird gerade Moskau sein, dass dabei Deutschland und die Deutschen im Auge hat. Das hat politische Folgen. Das war schon in den letzten Jahrzehnten sowohl in Bonn als auch in Berlin festzustellen. Immer dann, wenn es selbst auf dem politischen Feld den Leuten im Bündnis zu viel wurde, erhob sich einer und erinnert an die care-Pakete. Das hatte Wirkung und das war bekannt. Sollte Herr Soros Recht behalten, geht es jetzt darum, ob wir wieder Schlachtfeld werden? Und dann fällt uns Herr Friedman mit seiner Aussage über das Vorgehen gegen uns seit 1871 ein. Er steht dabei nicht alleine, wie man sogar in diesen Tagen im „Handelsblatt“ nachlesen kann.

Transnistrie, prochain baril de poudre?

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Transnistrie, prochain baril de poudre?

par Yury Nickulichev

Ex: htpp://zejournal.mobi

Il est assez déplorable comment, ces dernières années, nous sommes devenus de bons élèves de la "géographie militaire", nous souvenant des noms de régions, de provinces, de villes et villages parce que tous ceux-ci sont devenus des zones de combat, des champs de bataille ou des zones d'instabilité. Etait-ce Mark Twain qui dit : "Dieu créa la guerre afin que les étasuniens apprennent la géographie?" Ou bien était-ce le Mal qui nous donnait toutes ces leçons?  


Un nouveau conflit semble doucement bouillir. Maintenant c'est la Transnistrie, une bande de territoire et un Etat, la République moldave du Dniestr.

Ses frontières sont la rivière Dniestr et de l'autre côté, l'Ukraine. En 1990, cette région déclare son indépendance et se sépare de la Moldavie, se trouvant de cette manière fortement étreinte par d'un côté la Moldavie et de l'autre l'Ukraine. Pour maintenir la paix et la sécurité dans cette zone, un commandement uni et trilatéral de forces de la paix, comprenant des soldats russes, moldaves et des unités transnistriennes, fut établi en 1992, avec l'ajout de 10 observateurs ukrainiens en 1998. L'Ukraine fut aussi une partie lors de nombreuses négociations au sujet de la Transnistrie, incluant les dernières de 2006.

Jusque là, tout va bien, mais depuis quelques jours, Kiev a annulé les accords de 1995 qu'elle avait avec la Russie, concernant le transit militaire russe vers Transnistrie à travers l'Ukraine. Avec la Moldavie n'y étant pas obligée, cela signifie que les unités du maintien de la paix russes, sont de facto, emprisonnées. Le temps nous montrera si cette situation en est une sans issue, mais ces développements semblent extrêmement dangereux. Pour comprendre, un peu d'histoire.

Depuis l'époque soviétique, la Transnistrie est le lieu de résidence de trois groupes ethniques majeurs: les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens, dont l'élément slave des Russes et des Ukrainiens constituent un large majorité d'à peu près 60 %. Ces gens parlent russe ou ukrainien ou les deux, depuis des temps immémoriaux, donc quand le Parlement Moldavie décida en 1989 que la langue officielle de la République serait le Roumain (le moldave) écrit en alphabet latin et que dans les 5 ans, tous les "non-roumains" devaient avoir appris cette langue, cela créa un large sentiment d'insécurité auprès des russophones et ukrainophones de Transnistrie.

Pendant ce temps, le nationalisme pan-roumain en Moldavie, avec comme idée la réunification avec la Roumanie, semblait être devenu une obsession qui avait atteint les sommets. A ce moment, avec "les suspicions que la Roumanie revenait à son passé fasciste", la Transnistrie déclara son indépendance de la Moldavie. Ce qui suivi fut une série de clashs entre chacun des côtés, culminant avec la plus violente de ce conflit armé, lorsque la base Russe en Moldavie de la 14e Armée fut emporté par la République qui venait de se détacher. Voici comment le général Lebed, alors commandant de la base de la 14e Armée, décrivait la situation en 1992: "650 personnes ont été tuées et 4.000 blessées du côté transnistrien uniquement. Le nombre de réfugiés est de 120.000 à 150.000. Les usines, ci-inclus la raffinerie, l'usine bio-chimique et la brasserie, ont été mise en feu dans le Bendery, ou 50 % des maisons ont été détruites et les infrastructures médicales fortement endommagées, ne sont plus utilisées."

"Je puis confirmer officiellement", continue-t-il, "que sur le territoire de la Transnistrie, il n'y a pas de post-Communistes, pro-Communistes, neo-Communistes ou quoi que ce soit comme sorte de régime. Il y a simplement des gens qui y vivent, qui sont systématiquement brutalement annihilés. De plus, ils sont annihilés d'une manière que les SS d'il y a 50 ans, ressembleraient à des écoliers en comparaison... L'ombre du fascisme plane sur ce territoire. Je pense que notre autrefois grand pays devrait avoir connaissance de cela. Il devrait se souvenir de l'histoire et se souvenir de ce qui se passe quand on fait des concessions au fascisme." (Citation de Harold Elletson: “The General Against the Kremlin.”)

Mais revenons à la situation actuelle. Ce qui rend les derniers développements en Transnistrie dangereux, est le fait que contrôlé par les autorités de Transnistrie et garder par des soldats russes, il y a un énorme stock de munitions soviétiques, à 2 km de la frontière ukrainienne. Avec 22.000, ou même plus, tonnes d'équipements et de munitions militaires, c'est le plus grand stock d'armes en Europe. Un énorme baril de poudre, un volcan en dormance... Que se passera-t-il, s'il explose?

Commentaire : Je tenais à signaler que Saakashvili, ancien président géorgien qui lanca une guerre stupide contre son peuple en 2008, dont la Russie écrasa les forces en quelques jours, vient d'être nommé chef de la région d'Odessa en Ukraine, voisine de la Transnistrie. Il reste rechercher internationalement pour crimes contre l'humanité, il avait emprisonné 60,000 opposants politiques dans son pays et avait de facto, légaliser la torture, il avait perdu les élections et avait fui le pays le lendemain. Il a ce week-end, renoncé à sa nationalité géorgienne et recu la nationalité ukrainienne et le même jour, le poste de gouverneur.

Yury Nickulichev est professeur à l'Académie Russe pour l'Economie et le Service Civil


- Source : Yury Nickulichev

mardi, 02 juin 2015

La concretezza geopolitica del diritto in Carl Schmitt

 
Ugo Gaudino
Ex: http://www.geopolitica-rivista.org
La concretezza geopolitica del diritto in Carl Schmitt

La produzione teorica di Carl Schmitt è caratterizzata dalla tendenza dell’autore a spaziare in diversi settori di ricerca e dal rifiuto di assolutizzare un solo fattore o ambito vitale. Nonostante gli siano state rivolte frequenti accuse di ambiguità e asistematicità metodologica – in particolar modo da chi sostiene la “purezza” della scienza del diritto -, in una delle sue ultime interviste, rilasciata nella natia Plettenberg, Schmitt ribadì senza mezzi termini la sua radicale scelta esistenziale: «Mi sento al cento per cento giurista e niente altro. E non voglio essere altro. Io sono giurista e lo rimango e muoio come giurista e tutta la sfortuna del giurista vi è coinvolta» (Lanchester, 1983, pp. 5-34).

Un metodo definito sui generis, distante dalle asettiche teorizzazioni dei fautori del diritto positivo ma non per questo meno orientato alla scienza giuridica, sviscerata fin nelle sue pieghe più riposte per ritrovarne la genesi violenta e i caratteri concreti ed immediati, capaci di imporsi su una realtà che, da “fondamento sfondato”, è minacciata dal baratro del nulla.

In quest’analisi si cercherà di far luce sul rapporto “impuro” tra diritto ed altre discipline, in primis quella politica attraverso cui il diritto stesso si realizza concretamente, e sui volti che questo ha assunto nel corso della sua produzione.

1.

Il pensiero di Schmitt può essere compreso solo se pienamente contestualizzato nell’epoca in cui matura: è dunque doveroso affrontarne gli sviluppi collocandoli in prospettiva diacronica, cercando di individuare delle tappe fondamentali ma evitando rigide schematizzazioni.
Si può comunque affermare con una certa sicurezza che attorno alla fine degli anni ’20 le tesi schmittiane subiscano un’evoluzione da una prima fase incentrata sulla “decisione” a una seconda che volge invece agli “ordini concreti”, per una concezione del diritto più ancorata alla realtà e svincolata non solo dall’eterea astrattezza del normativismo, ma pure dallo “stato d’eccezione”, assenza originaria da cui il diritto stesso nasce restando però co-implicato in essa.

L’obiettivo di Schmitt è riportare il diritto alla sfera storica del Sein – rivelando il medesimo attaccamento all’essere del suo amico e collega Heidegger -, che si oppone non solo al Sollen del suo idolo polemico, Hans Kelsen, ma pure al Nicht-Sein, allo spettro del “Niente” che sopravviveva nell’eccezione, volutamente non esorcizzato ma troppo minaccioso per realizzare una solida costruzione giuridica. La “decisione”, come sottolineò Löwith – che accusò Schmitt di “occasionalismo romantico” – non può pertanto essere un solido pilastro su cui fondare il suo impianto teoretico, essendo essa stessa infondata e slegata «dall’energia di un integro sapere sulle origini del diritto e della giustizia» (Löwith, 1994, p.134). Il decisionismo appariva in precedenza come il tentativo più realistico per creare ordine dal disordine, nell’epoca della secolarizzazione e dell’eclissi delle forme di mediazione: colui che s’impone sullo “stato d’eccezione” è il sovrano, che compie un salto dall’Idea alla Realtà. Quest’atto immediato e violento ha sul piano giuridico la stessa valenza di quella di Dio nell’ambito teologico, tanto da far affermare a Schmitt che «tutti i concetti più pregnanti della moderna dottrina dello Stato sono concetti teologici secolarizzati» (Teologia politica, 1972, p.61). Solo nell’eccezione il problema della sovranità si pone come reale e ineludibile, nelle vesti di chi decide sull’eventuale sospensione dell’ordinamento, ponendosi così sia fuori che dentro di esso. Questa situazione liminale non è però metagiuridica: la regola, infatti, vive «solo nell’eccezione» (Ivi, p.41) e il caso estremo rende superfluo il normativo.

La debolezza di tale tesi sta nel fissarsi su una singola istanza, la “decisione”, che ontologicamente è priva di fondamento, in quanto il soggetto che decide – se si può definire tale – è assolutamente indicibile ed infondabile se non sul solo fatto di essere riuscito a decidere e manifestarsi con la decisione. Contrariamente a quanto si potrebbe pensare, decisionismo non è dunque sinonimo di soggettivismo: a partire dalla consapevolezza della sua ambiguità concettuale, Schmitt rivolge la sua attenzione verso la concretezza della realtà storica, che diviene il perno della sua produzione giuridica.


Un cambio di rotta dovuto pure all’erosione della forma-Stato, evidente nella crisi della “sua” Repubblica di Weimar. Il decisionismo rappresentava un sostrato teorico inadeguato per l’ordinamento giuridico internazionale post-wesfaliano, in cui il tracollo dello Stato[1] spinge Schmitt a individuare nel popolo e nei suoi “ordinamenti concreti” la nuova sede del “politico”.

Arroccato su posizioni anti-universaliste, l’autore elabora tesi che vanno rilette in sostanziale continuità con quelle precedenti ma rielaborate in modo tale da non applicare la prospettiva decisionista a tale paradigma cosmopolitico.

2.

Il modello di teoria giuridica che Schmitt approfondì in questa tappa cruciale del suo itinerario intellettuale è l’istituzionalismo di Maurice Hauriou e Santi Romano, che condividono la definizione del diritto in termini di “organizzazione”. La forte coincidenza tra organizzazione sociale e ordinamento giuridico, accompagnata alla serrata critica del normativismo, esercitò una notevole influenza su Schmitt, che ne vedeva il “filo di Arianna” per fuoriuscire dal caos in cui era precipitato il diritto dopo la scomparsa degli Stati sovrani.

Convinto fin dalle opere giovanili che fosse il diritto a creare lo Stato, la crisi irreversibile di quest’ ultimo indusse l’autore a ricercarne gli elementi essenziali all’interno degli “ordinamenti concreti”. Tralasciando la dottrina di Hauriou, che Schmitt studiò con interesse ma che esula da un’analisi prettamente giuridica in quanto fin troppo incentrata sul piano sociologico, è opportuno soffermarsi sull’insegnamento romaniano e sulle affinità tra questi e il tardo pensiero del Nostro. Il giurista italiano riconduceva infatti il concetto di diritto a quello di società – corrispondono al vero sia l’assunto ubi societas ibi ius che ubi ius ibi societas – dove essa costituisca un’«unità concreta, distinta dagli individui che in essa si comprendono» (Romano, 1946, p.15) e miri alla realizzazione dell’«ordine sociale», escludendo quindi ogni elemento riconducibile all’arbitrio o alla forza. Ciò implica che il diritto prima di essere norma è «organizzazione, struttura, posizione della stessa società in cui si svolge e che esso costituisce come unità» (Ivi, p.27).

La coincidenza tra diritto e istituzione seduce Schmitt, al punto da fargli considerare questa particolare teoria come un’alternativa al binomio normativismo/decisionismo, “terza via” di fronte al crollo delle vecchie certezze del giusnaturalismo e alla vulnerabilità del positivismo. Già a partire da Teologia politica il pensiero di matrice kelseniana era stato demolito dall’impianto epistemologico che ruotava intorno ai concetti di sovranità e decisione, che schiacciano il diritto nella sfera del Sein riducendo il Sollen a «modus di rango secondario della normalità» (Portinaro, 1982, p. 58). Il potere della volontà esistenzialmente presente riposa sul suo essere e la norma non vale più in quanto giusta, tramontato il paradigma giusnaturalistico, ma perché è stabilita positivamente, di modo che la coppia voluntas/auctoritas prevalga su quella ratio/veritas.


L’eclissi della decisione osservabile dai primi scritti degli anni ’30 culmina col saggio I tre tipi di pensiero giuridico, in cui al “nemico” scientifico rappresentato dall’astratto normativista Schmitt non oppone più l’eroico decisionista del caso d’eccezione quanto piuttosto il fautore dell’ “ordinamento concreto”, anch’esso ubicato nella sfera dell’essere di cui la normalità finisce per rappresentare un mero attributo, deprivato di quei connotati di doverosità che finirebbero per contrapporsi a ciò che è esistenzialmente dato. Di qui la coloritura organicistico-comunitaria delle istituzioni che Schmitt analizza, sottolineando che «esse hanno in sé i concetti relativi a ciò che è normale» (I tre tipi di pensiero giuridico, 1972, pp.257-258) e citando a mo’ di esempi modelli di ordinamenti concreti come il matrimonio, la famiglia, la chiesa, il ceto e l’esercito.

Il normativismo viene attaccato per la tendenza a isolare e assolutizzare la norma, ad astrarsi dal contingente e concepire l’ordine solo come «semplice funzione di regole prestabilite, prevedibili, generali» (Ibidem). Ma la novità più rilevante da cogliere nel suddetto saggio è il sotteso allontanamento dall’elemento decisionistico, che rischia di non avere più un ruolo nell’ambito di una normalità dotata di una tale carica fondante.

3.

L’idea di diritto che l’autore oppone sia alla norma che alla decisione è legata alla concretezza del contesto storico, in cui si situa per diventare ordinamento e da cui è possibile ricavare un nuovo nomos della Terra dopo il declino dello Stato-nazione.
Lo Schmitt che scrive negli anni del secondo conflitto mondiale ha ben presente la necessità di trovare un paradigma ermeneutico della politica in grado di contrastare gli esiti della modernità e individuare una concretezza che funga da katechon contro la deriva nichilistica dell’età della tecnica e della meccanizzazione – rappresentata sul piano dei rapporti internazionali dall’universalismo di stampo angloamericano.

Sulla scia delle suggestioni ricavate dall’istituzionalismo, il giurista è consapevole che solo la forza di elementi primordiali ed elementari può costituire la base di un nuovo ordine.
La teoria del nomos sarà l’ultimo nome dato da Schmitt alla genesi della politica, che ormai lontana dagli abissi dello “stato d’eccezione” trova concreta localizzazione nello spazio e in particolare nella sua dimensione tellurica: i lineamenti generali delle nuove tesi si trovano già in Terra e mare del 1942 ma verranno portati a compimento solo con Il nomos della terra del 1950.

Nel primo saggio, pubblicato in forma di racconto dedicato alla figlia Anima, il Nostro si sofferma sull’arcana e mitica opposizione tra terra e mare, caratteristica di quell’ordine affermatosi nell’età moderna a partire dalla scoperta del continente americano. La spazializzazione della politica, chiave di volta del pensiero del tardo Schmitt, si fonda sulla dicotomia tra questi due elementi, ciascuno portatore di una weltanschauung e sviscerati nelle loro profondità ancestrali e mitologiche più che trattati alla stregua di semplici elementi naturali. Il contrasto tra il pensiero terrestre, portatore di senso del confine, del limite e dell’ordine, e pensiero marino, che reputa il mondo una tabula rasa da percorrere e sfruttare in nome del principio della libertà, ha dato forma al nomos della modernità, tanto da poter affermare che «la storia del mondo è la storia della lotta delle potenze terrestri contro le potenze marine» (Terra e mare, 2011, p.18) . Un’interpretazione debitrice delle suggestioni di Ernst Kapp e di Hegel e che si traduceva nel campo geopolitico nel conflitto coevo tra Germania e paesi anglosassoni.

Lo spazio, cardine di quest’impianto teorico, viene analizzato nella sua evoluzione storico-filosofica e con riferimenti alle rivoluzioni che hanno cambiato radicalmente la prospettiva dell’uomo. La modernità si apre infatti con la scoperta del Nuovo Mondo e dello spazio vuoto d’oltreoceano, che disorienta gli europei e li sollecita ad appropriarsi del continente, dividendosi terre sterminate mediante linee di organizzazione e spartizione. Queste rispondono al bisogno di concretezza e si manifestano in un sistema di limiti e misure da inserire in uno spazio considerato ancora come dimensione vuota. È con la nuova rivoluzione spaziale realizzata dal progresso tecnico – nato in Inghilterra con la rivoluzione industriale – che l’idea di spazio esce profondamente modificata, ridotta a dimensione “liscia” e uniforme alla mercé delle invenzioni prodotte dall’uomo quali «elettricità, aviazione e radiotelegrafia», che «produssero un tale sovvertimento di tutte le idee di spazio da portare chiaramente (…) a una seconda rivoluzione spaziale» (Ivi, p.106). Schmitt si oppone a questo cambio di rotta in senso post-classico e, citando la critica heideggeriana alla res extensa, riprende l’idea che è lo spazio ad essere nel mondo e non viceversa. L’originarietà dello spazio, tuttavia, assume in lui connotazioni meno teoretiche, allontanandosi dalla dimensione di “datità” naturale per prendere le forme di determinazione e funzione del “politico”. In questo contesto il rapporto tra idea ed eccezione, ancora minacciato dalla “potenza del Niente” nella produzione precedente, si arricchisce di determinazioni spaziali concrete, facendosi nomos e cogliendo il nesso ontologico che collega giustizia e diritto alla Terra, concetto cardine de Il nomos della terra, che rappresenta per certi versi una nostalgica apologia dello ius publicum europaeum e delle sue storiche conquiste. In quest’opera infatti Schmitt si sofferma nuovamente sulla contrapposizione terra/mare, analizzata stavolta non nei termini polemici ed oppositivi di Terra e mare[2] quanto piuttosto sottolineando il rapporto di equilibrio che ne aveva fatto il cardine del diritto europeo della modernità. Ma è la iustissima tellus, «madre del diritto» (Il nomos della terra, 1991, p.19), la vera protagonista del saggio, summa del pensiero dell’autore e punto d’arrivo dei suoi sforzi per opporre un solido baluardo al nichilismo.

Nel nomos si afferma l’idea di diritto che prende la forma di una forza giuridica non mediata da leggi che s’impone con violenza sul caos. La giustizia della Terra che si manifesta nel nomos è la concretezza di un arbitrio originario che è principio giuridico d’ordine, derivando paradossalmente la territorialità dalla sottrazione, l’ordine dal dis-ordine. Eppure, nonostante s’avverta ancora l’eco “tragica” degli scritti giovanili, il konkrete Ordnung in cui si esprime quest’idea sembra salvarlo dall’infondatezza e dall’occasionalismo di cui erano state accusate le sue teorie precedenti.


Da un punto di vista prettamente giuridico, Schmitt ribadisce la sentita esigenza di concretezza evitando di tradurre il termine nomos con “legge, regola, norma”, triste condanna impartita dal «linguaggio positivistico del tardo secolo XIX» (Ivi, p.60). Bisogna invece risalire al significato primordiale per evidenziarne i connotati concreti e l’origine abissale, la presa di possesso e di legittimità e al contempo l’assenza e l’eccedenza. La catastrofe da cui lo ius publicum europaeum è nato, ossia la fine degli ordinamenti pre-globali, è stata la grandezza del moderno razionalismo politico, capace di avere la propria concretezza nell’impavida constatazione della sua frattura genetica e di perderla con la riduzione del diritto ad astratta norma. Ed è contro il nichilismo del Gesetz che Schmitt si arma, opponendo alla sua “mediatezza”, residuo di una razionalità perduta, l’“immediatezza” del nomos, foriero di una legittimità che «sola conferisce senso alla legalità della mera legge» (Ivi, p.63).

BIBLIOGRAFIA ESSENZIALE

AMENDOLA A., Carl Schmitt tra decisione e ordinamento concreto, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1999

CARRINO A., Carl Schmitt e la scienza giuridica europea, introduzione a C. SCHMITT, La condizione della scienza giuridica europea, Pellicani Editore, Roma, 1996

CASTRUCCI E., Introduzione alla filosofia del diritto pubblico di Carl Schmitt, Giappichelli, Torino, 1991

ID., Nomos e guerra. Glosse al «Nomos della terra» di Carl Schmitt, La scuola di Pitagora, Napoli, 2011

CATANIA A., Carl Schmitt e Santi Romano, in Il diritto tra forza e consenso, Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli, 1990, pp.137-177

CHIANTERA-STUTTE P., Il pensiero geopolitico. Spazio, potere e imperialismo tra Otto e Novecento, Carocci Editore, Roma, 2014

DUSO G., La soggettività in Schmitt in Id., La politica oltre lo Stato: Carl Schmitt, Arsenale, Venezia, 1981, pp.49-68

GALLI C., Genealogia della politica. Carl Schmitt e la crisi del pensiero politico moderno, Il Mulino, Bologna, 2010

LANCHESTER F., Un giurista davanti a sé stesso, in «Quaderni costituzionali», III, 1983, pp. 5-34

LÖWITH K., Il decisionismo occasionale di Carl Schmitt, in Marx, Weber, Schmitt, Laterza, Roma:Bari,1994

PIETROPAOLI S., Ordinamento giuridico e «konkrete Ordnung». Per un confronto tra le teorie istituzionalistiche di Santi Romano e Carl Schmitt, in «Jura Gentium», 2, 2012

ID., Schmitt, Carocci, Roma, 2012

PORTINARO P. P., La crisi dello jus publicum europaeum. Saggio su Carl Schmitt, Edizioni di Comunità, Milano, 1982

ROMANO S., L’ordinamento giuridico, Firenze, Sansoni, 1946

SCHMITT C., Die Diktatur, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia, 1921, trad. it. La dittatura, Laterza, Roma-Bari, 1975

ID., Politische Theologie. Vier Kapitel zur Lehre der Souveränität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1922, trad it. Teologia politica. Quattro capitoli sulla dottrina della sovranità, in Le categorie del ‘politico’ (a cura di P. SCHIERA e G. MIGLIO), Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milano, 1984

ID., Der Begriff des Politischen, in C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlino-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di ‘politico’. Testo del 1932 con una premessa e tre corollari, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Legalität und Legitimität, Duncker & Humblot, Monaco-Lipsia 1932, trad. it. Legalità e legittimità, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Über die drei Arten des rechtswissenschaftlichen Denkens, Hanseatische Verlagsanstaldt, Amburgo, 1934, trad. it. I tre tipi di pensiero giuridico, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Lipsia 1942, trad. it. Terra e mare. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011

ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Colonia 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale dello “ius publicum europaeum”, Adelphi, Milano, 1991

ID., Die Lage der europäischen Rechtswissenschaft, Internationaler Universitätsverlag, Tubinga, 1950, trad. it. La condizione della scienza giuridica europea, Pellicani Editore, Roma, 1996

 
NOTE:

[1] «Un termine apparentato ad un periodo storico: vale solo da Hobbes ad Hegel», come scrisse in una lettera a Norberto Bobbio, cfr. P. TOMMISSEN, introduzione a C. SCHMITT, Il concetto d’Impero nel diritto internazionale, Settimo Sigillo, Roma, 1996, p.6
[2] Ricchi altresì di significati simbolici espressi mediante le figure veterotestamentali del Leviathan e del Behemoth. Rovesciando l’impostazione hobbesiana, Schmitt sembra prediligere il secondo, mostro terrestre che in battaglia penetra nel territorio nemico anziché annientarlo come fa il soffocante Leviatano (Terra e mare, 2011, pp.18-19). L’analogia con lo scontro in atto tra Germania e paesi angloamericani è lampante (Chiantera-Stutte, 2014, pp.120-121).