Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 24 avril 2011

Léon Daudet, sa vie, son oeuvre et ses astralités

par Daniel Cologne

Ex: http://geminilitteraire.wordpress.com/

Dans la riche banlieue Est de Bruxelles, à l’angle des avenues de l’Yser et de Tervueren, on découvre aujourd’hui un immeuble moderne abritant, entre autres locataires, une chemiserie de luxe et une agence bancaire. Là s’élevait jadis l’hôtel particulier de la marquise de Radigues, où Léon Daudet séjourna durant son exil belge de vingt-neuf mois (1927 – 1929). L’entrée du Parc du Cinquantenaire est à quelques mètres et, sur une photographie reproduite dans le livre de Francis Bergeron en page 122, à l’arrière-plan de Léon Daudet et de son fils Philippe, on aperçoit les arcades édifiées à l’initiative du roi-bâtisseur Léopold II pour les cinquante ans de la Belgique en 1880. Au sommet de cet arc de triomphe, Le char de Phébus est emporté par des chevaux qui galopent vers Le Soleil Levant.

 

Léon Daudet arrive en Belgique après s’être évadé de la prison de la Santé, où il purgeait une peine de cinq mois pour diffamation. Il est toujours marqué par le suicide de son fils Philippe en 1923. Il soupçonnait un assassinat politique maquillé en suicide, mais Francis Bergeron pense que l’adolescent fugueur et épileptique a vraiment mis fin à ses jours. Publié en annexe par Marin de Charette, l’horoscope de Philippe Daudet né à Paris, Le 7 janvier 1909 à 4 h 00, semble confirmer la thèse de l’auteur.

En dépit de ce deuil encore récent et de cette blessure non cicatrisée, Léon Daudet déborde d’activité à Bruxelles : conférences, réceptions, rédaction d’une vingtaine de volumes. C’est le rythme de travail habituel de Daudet : une « déferlante effroyable » (p. 43) au détriment de la qualité, du moins en ce qui concerne l’œuvre romanesque. En revanche, le critique littéraire et artistique mérite de passer à la postérité avec ses surprenants éloges de Proust, Gide, Kessel et Picasso. « La patrie [ou la France, selon les versions], je lui dis merde quand il s’agit de littérature » (p. 90). Ainsi parlait celui qu’Éric Vatré qualifie judicieusement de « libre réactionnaire » (cité p. 116).

Léon Daudet naît à Paris Le 16 novembre 1867 à 23 h 00. Il est le fils d’Alphonse Daudet (1840 – 1897). Moins prolixe que son père dans la veine provençale héritée du Félibrige (Fièvres de Camargue, roman publié en 1938), il en partage jusqu’en 1900 les convictions politiques de républicain antisémite.

D’Alphonse Daudet, Francis Bergeron écrit : « Il déjeune chez Zola et dîne chez Drumont » (p. 45). Le moindre mérite de son livre n’est certes pas de rappeler que l’origine de l’antisémitisme se situe à gauche.

Entre autres influences, celle de sa cousine Marthe Allard, qui devient sa seconde épouse, et « dont les idées catholiques et monarchistes sont bien arrêtées » (p. 48), fait basculer Léon Daudet dans l’orbite de l’Action française.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Léon Daudet est élu député d’une « Chambre bleu-horizon ». Il joue un rôle important dans la décision de la France d’occuper la Ruhr. Farouche adversaire d’Aristide Briand, Léon Daudet est apprécié par André Tardieu qui, devenu président du Conseil en 1929, lui accorde sa grâce. Après deux ans et demi de bannissement, Léon Daudet rentre à Paris non sans avoir une ultime réception dans son hôtel bruxellois, le 30 décembre.

« Léon fut un redoutable polygraphe » (p. 109). À ses cent vingt-sept œuvres (romans, essais, pamphlets, recueils d’articles), il faut ajouter plus de quarante préfaces et contributions à des ouvrages collectifs. Parmi les livres qui emportent l’enthousiaste préférence de Francis Bergeron, citons : Paris vécu (deux tomes paradoxalement écrits à Bruxelles), l’incontournable Stupide XIXe siècle (1922), La vie orageuse de Clémenceau (1938), car Léon Daudet vénérait Le « Tigre », Panorama de la IIIe République (1936), Charles Maurras et son temps (1928), les romans historiques de 1896 et 1933 mettant en scène les personnages de Shakespeare et Rabelais.

Le 1er juillet 1942, Léon Daudet s’éteint à Saint-Rémy-de-Provence, dans cette région inspiratrice de son père, dans ce Midi dont on a chanté les marchés (Gilbert Bécaud), les fifres et les tambourins (Robert Ripa), Le « mistral qui décoiffe les marchandes, jouant au Tout-Puissant » (Mireille Mathieu).

Léon Daudet meurt là où naquit Nostradamus. Le point commun de « l’enfant terrible de la IIIe République » (Louis Guitard, cité p. 114) et du faux prophète du XVIe siècle est Le cursus universitaire médical, inachevé chez l’un, accompli chez l’autre.

Dans notre famille de pensée, l’on demeure volontiers sceptique, voire méfiant, envers l’astrologie. D’autant plus nécessaires sont les études qui terminent tous les ouvrages de la collection « Qui suis-je ? ». Marin de Charette interprète l’horoscope de Léon Daudet (pages 123 à 126).

Son analyse est convaincante. De Léon Daudet, l’astrologue écrit : « Dans son ciel de naissance, aucune planète n’est faible : elles sont toutes puissamment reliées entre elles » (p. 125). Sur le plan personnel, le trigone Lune – Mercure (angle de 120 °) incline à la sur-activité littéraire et à la toute particulière prédisposition à la critique. Le romancier « solaire » produit, le critique « lunaire » reproduit, à l’instar du luminaire nocturne qui reproduit la lumière du Soleil en la reflétant.

« Né, en outre, au moment d’un carré exact et croissant d’Uranus à Neptune (dont l’axe mitoyen passe par Saturne !) – aspect générationnel -, Daudet incarne comme une sorte de déchirement entre l’ancien et le nouveau, et, aussi, un pont » (p. 126).

Mis en perspective dans les statistiques de Michel Gauquelin, cet horoscope se caractérise par l’occupation des quatre « zones d’intensité maximale » : la Lune vient de se lever, Jupiter se couche, Pluton culmine et cinq planètes sont amassées au nadir. Parmi cette quintuple conjonction, relevons le couple Soleil – Saturne (deux degrés d’orbe). Saturne « ensoleillé » indique la quête du Vrai sachant s’affranchir des a priori (le « libre réactionnaire »). mais Saturne « brûlé » (« combuste », disent les astrologues traditionalistes), peut expliquer « l’extrême violence de ton avec laquelle il a toujours défendu ses idées, ses convictions, ses goûts » (p. 94).

Cela ne fait pas pour autant de Léon Daudet un « extrémiste ». Même les actuels et pernicieux censeurs de la plus sournoise des polices de la pensée ne s’y trompent pas et lui laissent le bénéfice d’une « relative indulgence ».

 

Note

 

 

 

 

 

 

 

• Francis Bergeron, Léon Daudet, Éditions Pardès, coll. «Qui suis-je ?», 2007, 128 p

 

lundi, 18 avril 2011

El romanticismo ruso

 

ANTON-~1.JPG

El romanticismo ruso

Adrià Solsona

Ex: http://idendidadytradicion.blogia.com/

El movimiento romántico ruso tendrá una espectacular repercusión en la literatura, en la formación de unas nuevas corrientes de pensamiento, en la estética, en la música y en la pintura de su país. La poesía será el gran galvanizador y aglutinador de todos los criterios románticos.

El siglo XIX puede considerarse la edad de oro de las letras rusas. Son cien años intensos y que técnicamente podemos dividir en cinco etapas:

1ª) 1790-1820: corriente prerromántica.

2ª) 1820-1840: Romanticismo.

3ª) 1840-1855: aparición de la escuela natural.

4ª) 1855-1880: Realismo.

5ª) 1880-1895: etapa de transición entre el Realismo y el Modernismo.

Esta fase dorada la podemos considerar iniciada con la época romántica. Los siguientes factores darán a las letras rusas una impronta superior, única y diferencial: la calidad técnica, la brillantez argumental, la capacidad de exprimir todas las potencialidades de una lengua, la forja de una literatura transmisora de una conciencia nacional, la recuperación del pasado, la elevación de la poesía a espejo del alma rusa y la presencia de un sentido de peculiaridad y de orgullo identitario.

Las primeras tendencias románticas llegarán de la mano de autores como M. N. Muraviov, N. M. Karamzín y I. I. Dmítriev. A ello le deberemos sumar la fuerte influencia alemana del movimiento Sturm und Drang.

El romanticismo ruso (del periodo 1800-1825), asoció lo propio y peculiar a la recuperación del antiguo espíritu de comunidad popular y esto se llevó a cabo a través de recuperar el mundo de las viejas mitologías eslavas y de todo aquel folklore que era portador de una substancial herencia histórica que, poco a poco, pasó a ser valorada como irrenunciable. La recuperación de cuentos y leyendas, pasaron a ser una bombona de oxígeno para la reactivación de ciertos valores que habían entrado en crisis. Todo ello se conjugó con una búsqueda intensa para intentar hallar cuáles eran las verdaderas esencias de su arte y su cultura. Este clima permitirá generar un elemento diferencial a todo el romanticismo europeo; el carácter optimista y, con él, la superación de la desesperación dramática y del sufrimiento universal. Tal vez, sin pretenderlo, los escritores rusos habían superado al cristianismo doliente y lastimero del que eran hijos. A partir de 1825-1830, se incorpora el elemento social que cobrará un protagonismo notable.

Romantiques-russes_2593804-L.jpg

La poesía romántica rusa nace con El cementerio de la aldea, de V. A. Zhukovski. Pero este movimiento poético se especializará en la poesía épica, que será su verdadero estandarte y la prueba de madurez de las letras rusas. Esta épica es muy importante porque nace de la búsqueda del propio centro espiritual del ser ruso. Esta vía espiritual, lógicamente, fue trasladada al hombre, que tuvo que empezar a mirar en su interior para intentar hallar las respuestas personales al desafío del universo. En este sentido, tenemos que reconocer que no todos los autores lograron su objetivo. Igual que pasó en el resto de Europa, muchos se perdieron en el campo de lo sentimentaloide. Este inconveniente puede quedar, parcialmente, compensado con el hecho de que el orgullo y la dignidad, siempre acompañan a los grandes personajes que se crean por las plumas de estos inspirados románticos rusos. De este género épico, vale la pena citar El prisionero del Cáucaso, de Pushkin; El monje, de I. I. Kozlov; Voinarovski, de K. F. Ryléiev; Vladímir, de V. A. Zhukovski y La sirena y Riúrik, de K. N. Bátiushkov.

También el héroe romántico ruso tendrá algo de especial y diferente. Es un héroe que a diferencia de los héroes mitológicos y de muchos de los románticos, será un héroe próximo a las gentes, capaz de cosas y hechos asumibles por todos los lectores pero al mismo tiempo, siempre será un portador de valores eternos e indestructibles. Es el ejemplo a través del cual se intentaba reconquistar la dignidad colectiva y demostrar que todo héroe es, en sí mismo, un portador de valores espirituales.

El poeta V. A. Zhukovski (1783-1852), intuyó que el mundo se rige por una energía sutil, indefinible e inmaterializable[1]  y que el hombre, por extensión, tiene un mundo interior que es muy superior a cuanto pueda acontecer en su exterior.

Discípulo del anterior fue K. N. Bátiushkov (1787-1855), el gran perfeccionista de la lengua rusa y que consideró que el hombre era prisionero de una fuerza misteriosa que gobernaba la humanidad en todas las épocas. Esta fuerza conducía a una realidad cruel que no podía ser cambiada por ningún esfuerzo mental ni político. Sólo la vía espiritual podía dar respuestas «porque es la única que puede ser útil en todos los tiempos y para todos los casos». Fíjese el lector que estos poetas están rozando o intuyendo el concepto del Eterno Retorno y también han sabido percibir que la única vía de salida es la interior.

La poesía será, especialmente, mimada y elevada a la categoría de virtuosismo por los decembristas [2], que consideraron el acto de la creación poética como un hecho heroico y una aproximación al espíritu. Este grupo también cantó a la libertad y a las acciones viriles en sus poemas. Es útil retener nombres como K. F. Ryléiev (1795-1826), W. K. Küchelbecker (1797-1846) y A. A. Bestúzhev (1797-1837).

Liubomudry, es el nombre del grupo que creó el poeta D. V. Venevítinov (1805-1827) y que dará paso al romanticismo filosófico. S. P. Shevyriov (1806-1864), definió magistralmente el sentido de este grupo: «la naturaleza no sólo está íntimamente unida al ser humano, sino que parece existir, ante todo, para explicar al hombre. Los misterios de la naturaleza son también los misterios humanos». Para el príncipe Odóievski, el poeta es la expresión universal de la búsqueda de la verdad única. Por ello, el poeta se halla en perpetua armonía con los dioses, las musas, la naturaleza y la belleza.

A. S Jomiakov, en El consuelo, nos plantea el tema de la muerte. Nunca hay una muerte definitiva, siempre queda algo… y el poeta, filosófico, comprendió que él era el portador del pensamiento inmortal. La única vía para conquistar la verdadera Libertad. ¡Éste fue el auténtico sentido de todas sus poesías! La suma de todas las obras y poemas que han tocado el tema de la muerte, durante este periodo, confirma aquello que luego Unamuno supo sintetizar magistralmente: «Dios es el resultado del instinto de inmortalidad del hombre».

Dos últimos personajes pondrán punto y final a esta somera presentación del poco conocido  romanticismo ruso. En la figura de F. I. Tiútchev (1803-1873), tenemos a una de las cimas más altas de la poesía rusa, eslava y europea. Merece una reflexión profunda su Peregrino, pues por él transitan elementos sumamente interesantes para el discurso espiritual de la Tradición occidental. Finalmente, nos encontramos con A. S. Pushkin. Él ha representado los valores sólidos, la creación de versos que para siempre han acompañado el día  a día de los rusos, es el motor de expansión de la brillantísima prosa rusa del siglo XIX, es el herrero de la lingüística rusa. Ha sido y es, la referencia para muchas generaciones de escritores de todas las tendencias y de todos los países europeos. Curiosamente, sólo se apartó del romanticismo, en el momento en que fue capaz de penetrar una parte de la sabiduría que subyace en la obra de Shakespeare.

Adrià Solsona 

 


[1] Los actuales estudiosos han hecho una lectura restrictiva y se han limitado a  hacer valoraciones psicológicas. Planteamiento que sólo consideramos aplicable a algunos de sus poemas. Pero en el conjunto de toda su obra se apunta hacia una percepción mucho más profunda de las cosas.

[2] Nombre asociado al pronunciamiento militar del 14 de diciembre de 1825.

mercredi, 13 avril 2011

Edgar Allan Poe: Cosmotheist Thinker, White Racialist

Edgar Allan Poe: Cosmotheist Thinker, White Racialist

by Kevin Alfred Strom
 

Edgar-Allan-Poe-stamp(1).jpgTODAY MARKS the 200th anniversary of the birth of the European-American literary genius and racially concious writer Edgar Allan Poe. I have paid my respects to the eternal memory of Edgar Poe in person at the Poe Museum in Richmond and at his and his beloved Virginia’s grave site in Baltimore, and I offer them again to all who read my words today.

Just as an abomination like Barack Hussein Obama could only be elected in an artificial multiracial slave state (and never in the White America of recent and lamented memory, and likewise never in a healthy all-Black nation) — just as a degenerate like “Martin Luther” King could only be lionized by a degraded, ignorant, and servile population — so Edgar Poe could never be published in modern America. His recognition of individual and racial inequality would have made him anathema to those who control the media today, and his private life and reputation would have been ripped to shreds by the international vermin and the vultures they employ.

According to the most plausible theory of his death, Poe died as a result of the corrupt mass ‘democracy’ he despised. Never able to withstand drink without severe reactions, it appears that Poe was shanghaied by ward politicians who were sweeping people off the streets and pumping them with free liquor in between sessions of herding them to the polls to be “voted” several times in succession. (Similar techniques are still used today, especially in “communities of color.”) He was found on the street inebriated and half-mad with alcohol poisoning. He died shortly thereafter. He was only 40 years old and had been planning to remarry when he died.

Who knows what works this sensitive genius might have bequeathed to us had his life not been ended so early? What might he have said about the tragic war brought to this nation by the abolitionists’ equalitarian delusions? What advance might he have made to the Cosmotheist ideas he began to express in his late work Eureka ? What would he have said of Karl Marx and Nietzsche and Wagner and Herbert Spencer? What works of ratiocination and romance and high poetry might he have given us in his second 40 years? We will never know.

Had he been born in our times, we would never even have heard of him. How many European-American geniuses have been relegated to obscurity and despair, about whom we will never know because they refuse to serve the alien masters of the media? We will never know that, either.

Here is one of Poe’s greatest short poems, A Dream Within a Dream :

Take this kiss upon the brow!
And, in parting from you now,
Thus much let me avow—
You are not wrong, who deem
That my days have been a dream;
Yet if hope has flown away
In a night, or in a day,
In a vision, or in none,
Is it therefore the less gone?
All that we see or seem
Is but a dream within a dream.

I stand amid the roar
Of a surf-tormented shore,
And I hold within my hand
Grains of the golden sand—
How few! yet how they creep
Through my fingers to the deep,
While I weep—while I weep!
O God! can I not grasp
Them with a tighter clasp?
O God! can I not save
One from the pitiless wave?
Is all that we see or seem
But a dream within a dream?

Source: http://www.kevinalfredstrom.com/2009/01/edgar-allan-poe-cosmotheist-thinker-white-racialist/

mardi, 12 avril 2011

Edgar Alan Poe: Cosmotheist?

Edgar Allan Poe: Cosmotheist?

by Kevin Alfred Strom

Ex: http://thoughtsagainsttime.wordpress.com.

A READER recently wrote: “I share your enthusiasm for Poe, but I do not understand how he is a Cosmotheist.”

I regard Poe as an instinctive, intuitive Cosmotheist thinker, though he did not construct or expound a religion or philosophy based upon his ideas as did William Pierce and others.

Consider Poe’s words from his ‘prose poem’ Eureka, which he held to be one of his most important works, though it is among his most ignored today. Poe makes many errors in Eureka, but few that cannot be excused by the limited scientific knowledge of his day. He didn’t have the facts available to Pierce, Romer, Dawkins, Cattell, or even Shaw and Nietzsche; but he did see far more deeply than most writers of his time. Some of his intuitive insights are astounding.

One of the central ideas of Cosmotheism is that Man’s consciousness is but part of the emerging self-consciousness of the universe. Poe, who also seems to anticipate the idea of entropy in this passage, said:

‘Now the very definition of Attraction implies particularity — the existence of parts, particles, or atoms; for we define it as the tendency of “each atom &c. to every other atom,” &c. according to a certain law. Of course where there are no parts — where there is absolute Unity — where the tendency to oneness is satisfied — there can be no Attraction: — this has been fully shown, and all Philosophy admits it. When, on fulfilment of its purposes, then, Matter shall have returned into its original condition of One — a condition which presupposes the expulsion of the separative ether, whose province and whose capacity are limited to keeping the atoms apart until that great day when, this ether being no longer needed, the overwhelming pressure of the finally collective Attraction shall at length just sufficiently predominate… and expel it: — when, I say, Matter, finally, expelling the Ether, shall have returned into absolute Unity, — it will then (to speak paradoxically for the moment) be Matter without Attraction and without Repulsion — in other words, Matter without Matter — in other words, again, Matter no more. In sinking into Unity, it will sink at once into that Nothingness which, to all Finite Perception, Unity must be — into that Material Nihility from which alone we can conceive it to have been evoked — to have been created by the Volition of God.

‘I repeat then — Let us endeavor to comprehend that the final globe of globes will instantaneously disappear, and that God will remain all in all.

‘But are we here to pause? Not so. On the Universal agglomeration and dissolution, we can readily conceive that a new and perhaps totally different series of conditions may ensue — another creation and irradiation, returning into itself — another action and reaction of the Divine Will. Guiding our imaginations by that omniprevalent law of laws, the law of periodicity, are we not, indeed, more than justified in entertaining a belief — let us say, rather, in indulging a hope — that the processes we have here ventured to contemplate will be renewed forever, and forever, and forever; a novel Universe swelling into existence, and then subsiding into nothingness, at every throb of the Heart Divine?

‘And now — this Heart Divine — what is it? It is our own. Let not the merely seeming irreverence of this idea frighten our souls from that cool exercise of consciousness — from that deep tranquillity of self-inspection — through which alone we can hope to attain the presence of this, the most sublime of truths, and look it leisurely in the face.’

Poe explicitly rejects the idea of an anthropomorphic God, and ridicules the idea of a God with a human-like body:

‘The force which carries a stellar body around its primary they assert to have originated in an impulse given immediately by the finger -– this is the childish phraseology employed -– by the finger of Deity itself. In this view, the planets, fully formed, are conceived to have been hurled from the Divine hand, to a position in the vicinity of the suns, with an impetus mathematically adapted to the masses, or attractive capacities, of the suns themselves. An idea so grossly unphilosophical, although so supinely adopted, could have arisen only from the difficulty of otherwise accounting for the absolutely accurate adaptation, each to each, of two forces so seemingly independent, one of the other, as are the gravitating and tangential.’

Poe refers to God repeatedly as the God of Nature — not of scripture — though he differs from Cosmotheists and Pantheists when he suggests that Nature and God are distinct:

For my part, I have no patience with fantasies at once so timorous, so idle, and so awkward. They belong to the veriest cowardice of thought. That Nature and the God of Nature are distinct, no thinking being can long doubt. By the former we imply merely the laws of the latter.’

However, he posits a universe in which God and the divine stand outside of time (an idea that Savitri Devi was to elaborate) and in which all natural laws and all occurrences within time are connected by a chain of what I would call crystalline inevitability and can one and all be subsumed under the word “Law.”

‘But with the very idea of God, omnipotent, omniscient, we entertain, also, the idea of the infallibility of his laws. With Him there being neither Past nor Future -– with Him all being Now –- do we not insult him in supposing his laws so contrived as not to provide for every possible contingency? -– or, rather, what idea can we have of any possible contingency, except that it is at once a result and a manifestation of his laws? He who, divesting himself of prejudice, shall have the rare courage to think absolutely for himself, cannot fail to arrive, in the end, at the condensation of laws into Law -– cannot fail of reaching the conclusion that each law of Nature is dependent at all points upon all other laws, and that all are but consequences of one primary exercise of the Divine Volition. Such is the principle of the Cosmogony which, with all necessary deference, I here venture to suggest and to maintain.

‘In this view, it will be seen that, dismissing as frivolous, and even impious, the fancy of the tangential force having been imparted to the planets immediately by “the finger of God,” I consider this force as originating in the rotation of the stars: -– this rotation as brought about by the in-rushing of the primary atoms, towards their respective centres of aggregation: –- this in-rushing as the consequence of the law of Gravity: –- this law as but the mode in which is necessarily manifested the tendency of the atoms to return into imparticularity: -– this tendency to return as but the inevitable rëaction of the first and most sublime of Acts -– that act by which a God, selfexisting and alone existing, became all things at once, through dint of his volition, while all things were thus constituted a portion of God.’

And that I would call an early and distinct intimation of Cosmotheism.

Source: http://www.kevinalfredstrom.com/2009/01/edgar-allan-poe-cosmotheist/

samedi, 09 avril 2011

D'un Céline l'autre

 
Vient de paraître:
 
D'un Céline l'autre
 
de David Alliot
 
Présentation de l'éditeur
Les 200 témoignages que regroupe D’un Céline l’autre jalonnent l’itinéraire d’une vie entière : celle de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), depuis sa jeunesse passage Choiseul jusqu’à sa mort à Meudon. Un portrait inédit de Céline émerge ainsi à travers le regard de ceux qui l’ont connu : famille de l’écrivain, amis intimes, admirateurs ou adversaires. La nature des témoignages est d’une grande variété : correspondances, journaux intimes, mémoires, etc. S’ils proviennent généralement de la sphère française, quelques voix étrangères résonnent : les danoises, qui dévoilent le Céline de l’exil entre 1945 à 1951, les allemandes, qui dévisagent le Céline de l’Occupation. Certains textes tiennent en une ligne, d’autres s’étendent sur plusieurs dizaines de pages. Chaque témoignage est minutieusement introduit à la compréhension du lecteur à travers un appareil critique très exhaustif : notice biographique du témoin, origine du texte, contexte dans lequel il a été écrit. Enfin, l’ensemble du livre contient des annotations de nature à éclairer certains aspects de la vie de Céline. Un tiers des témoignages est connu du grand public. Un deuxième tiers ne lui était pas accessible jusqu’ici. Le dernier tiers est totalement inédit. En effet, tantôt les témoignages ont été recueillis par l’auteur auprès des derniers témoins encore en vie, tantôt ils ont été découverts dans des archives encore inexplorées. D’un Céline l’autre est préfacé par Me François Gibault, biographe de Céline, avocat et homme de confiance de Mme Lucette Destouches, veuve de l’écrivain, qui a apporté son soutien au projet. Le livre s’accompagne également d’une biographie synthétique de la vie de Céline, écrite par David Alliot, afin de livrer quelques repères au lecteur profane. Enfin, différentes annexes (chronologie, bibliographie et deux cartes) viennent compléter le contenu du livre.

David Alliot, D'un Céline l'autre, R.Laffont, 2011.
Commande possible sur Amazon.fr.

vendredi, 08 avril 2011

Bulletin célinien n°329 - avril 2011

Vient de paraître : Le Bulletin célinien, n° 329. Au sommaire:

Marc Laudelout : Bloc-notes
M. L. : Céline sur papier glacé
M. L. : Jean-Pierre Dauphin, pionnier de la recherche célinienne
M. L. : Les pamphlets toujours interdits ?
Jean-Paul Angelelli : Hommage à Jean José Marchand
M. L. : Céline sur tous les fronts (III)
*** : 200 témoignages sur Céline
Éric Mazet : Le témoignage de Tinou Le Vigan
A. C. : Le passé rouge de Montandon
M. L. : Céline dans « Actualité juive »
Agnès Hafez-Ergaut : Hommes, chevaux et guerre dans Casse-pipe (I)
Henri Godard nous écrit.



Un numéro de 24 pages, 6 € franco par chèque à l’ordre de M. Laudelout.

Le Bulletin célinien
B. P. 70
Gare centrale
B 1000 Bruxelles
Belgique

Le Bloc-notes de Marc Laudelout
 

Les céliniens néophytes confondent parfois bibliographie de et sur Céline. C’est-à-dire bibliographies primaire et secondaire. Le pavé que Jean-Pierre Dauphin et Pascal Fouché publièrent en 1985 ressortit de la première catégorie : il référençait tous les écrits (publiés ou attestés) de Céline (1). Ce travail était le fruit d’une thèse, « Chronologie bibliographique et critique de Louis-Ferdinand Céline » (1973), qui réunissait pour la première fois de manière systématique textes épars, petits écrits et marginalia de l’écrivain. Le livre fut rapidement épuisé. Depuis 2007, il est consultable sur le site internet www.biblioceline.fr. Huit ans auparavant, J.-P. Dauphin avait publié le premier tome (1914-1944) d’une bibliographie des articles en langue française consacrées à Céline (2). Le second (1945-1961) n’est jamais paru. Aujourd’hui paraît un fort volume regroupant ces deux volets dans une édition revue et augmentée. Ce nouvel ouvrage de référence procuré par les éditions du Lérot marque aussi le retour de Jean-Pierre Dauphin sur la scène célinienne (3).
Cette bibliographie constitue l’aboutissement d’années de dépouillement de la presse périodique entamé dès 1964 par ce pionnier de la recherche célinienne. Les livres consacrés en tout ou partie à Céline étant très peu nombreux de son vivant (4), cet ouvrage recense essentiellement les articles de presse, consistants ou superficiels, parus dans la presse francophone. Travail titanesque, on s’en doute. D’autant que ne se bornant pas à donner les références des articles, l’auteur en résume la teneur en une ou deux phrases, parfois davantage. Cette bibliographie, présentée de manière chronologique, permet de mesurer l’évolution de la réception critique de l’œuvre, avec ces hauts (Voyage au bout de la nuit) et ces bas (Féerie pour une autre fois). Évoquant ailleurs cette matière, l’auteur relevait que ces années de critique célinienne « offrent un tableau très sûr des limites, des aberrations et de la misère d’une époque (5) ». D’autant que rares furent les aristarques à la hauteur de cette œuvre en constante évolution. L’accueil critique des trois chefs-d’œuvre que sont Mort à crédit, Guignol’s band et Féerie en atteste à l’envi. Surnagent malgré tout, dans la période considérée, quelques noms qui, à des titres divers, ont su rendre compte de l’esthétique célinienne : Léon Daudet, Claude Jamet, Morvan Lebesque, Roger Nimier, Jean-Louis Bory, Pol Vandromme, pour ne citer que ceux-là. Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que l’œuvre soit enfin perçue dans sa globalité et sa radicalité. Quant aux pamphlets, ils ont souvent donné une image réductrice de l’écrivain : le fait que durant sept ans Céline n’ait pas signé de roman n’a pas peu contribué à brouiller son image. Encore faut-il observer qu’il ne cesse d’être pamphlétaire dans ses œuvres de fiction d’après-guerre.

Marc LAUDELOUT


1. Ouvrage salué avec éclat dans le BC : M. L., « Un monument célinien ! », n° 38, octobre 1985. Voir aussi l’article de Christine Ferrand, « Voyage au bout des écrits de Céline », paru le 30 septembre 1985 dans Livres Hebdo et repris dans le BC, n° 39, novembre 1985.
2. Jean-Pierre Dauphin, L.-F. Céline 1. Essai de bibliographie des études en langue française consacrées à Louis-Ferdinand Céline, vol. 1 : 1914-1944, Lettres modernes-Minard, Paris 1977.
3. Jean-Pierre Dauphin, Bibliographie des articles de presse & des études en langue française consacrés à L.-F. Céline, 1914-1961, Du Lérot, 2011, 470 p.
4. Dont les livres de Robert Denoël, Apologie de Mort à crédit (1936), H.-E. Kaminski, Céline en chemise brune ou le mal du présent (1938), Maurice Vanino, L’affaire Céline. L’école d’un cadavre (1950), Milton Hindus, L.-F. Céline tel que je l’ai vu (1951) et Robert Poulet, Entretiens familiers avec Louis-Ferdinand Céline (1958).
5. Jean-Pierre Dauphin, « De méprises en confusions », introduction de Les critiques de notre temps et Céline, Garnier, 1976.

mercredi, 06 avril 2011

Little Caesar - Gabriele D'Annunzio the Abruzzese

Little Caesar

Gabriele D’Annunzio the Abruzzese
 
 

Self-proclaimed “Superman” Gabriele D’Annunzio (Photo by New York Scugnizzo)


“In men of the highest character and noblest genius there is to be found an insatiable desire for honor, command, power and glory.”

– Cicero: De Oficiis, I, 78 B.C.


The end of World War I witnessed the breakup of three of the great royal dynasties of Europe. The Hohenzollern Empire of Germany, the Hapsburg Empire of Austria-Hungary and the Romanov Empire of Russia all went the way of the Imperium Romanum before them…into the misty and romanticized pages of history. In their places were created various new geopolitical entities ranging from ethno-states like Poland to multi-national states like Czechoslovakia. With some notable exceptions (like Yugoslavia) the new governments were republics.


Centuries of authoritarian, monarchial rule plus the exorbitant costs of the war left the new crop of leaders ill-equipped to deal with the problems afflicting their respective societies. Soon a wave of demagogues, strongmen and tinpot dictators would enter the picture, attempting to carve out a legacy for themselves in the ruins of postwar Europe.


In Hungary the Bolshevik revolutionary Béla Kun (née Cohn Béla) established a brutal, short-lived Communist regime (1919) before being overthrown in a disastrous war with Romania. He fled to the nascent Soviet Union where he lived, and continued to brutalize, until he was executed under Stalin’s orders in 1938 “…because he knew too much.” Kun’s brief reign was ironically instrumental in subsequently moving Hungarian politics far to the Right.


In one of the more laughable episodes of this period, on March 13th, 1920 a group of 5,000 Freikorps (German paramilitary volunteers) led by a man named Hermann Ehrhardt seized control of the city of Berlin, drove out the Weimar government, and installed a nondescript fellow by the name of Wolfgang Kapp as figurehead ‘Chancellor’. A group of rightists led by one General Walther von Luëttwitz was the real power behind the throne.


Kapp, a bespectacled bureaucrat and journalist, lacked the charisma to make a convincing frontman. Most of the other Freikorps and military commanders as well as conservative politicians refused to have anything to do with him or his “government”. Four days later the whole scheme fell apart when the Weimar Cabinet called for a general strike and Kapp fled to Sweden. The schlemiel died of cancer two years later while in German custody in Leipzig.


The only happening during the so-called “Kapp Putsch” worth noting was the effect a singular, harsh incident associated with it (the shooting of a rambunctious, small boy by several Freikorps troops) would have on an eyewitness: a young Austrian veteran of the German Army by the name of Adolf Hitler. Several years later in his book Mein Kampf he would remark it was his first lesson in the use of force to rule the masses.


While its monarchy survived the war, Italy was not immune to the intrigues of demagogues. One, in fact, would eventually seize power in 1922. Four years later he would proclaim himself dictator while keeping the King around as a figurehead. His name was Benito Mussolini. As Il Duce he would march Italy nearly to its ruin in World War II. Before all this happened, however, he would have to contend with another forceful personality who very nearly ‘stole his thunder’. Though Mussolini won the contest, he was nonetheless profoundly influenced by this most remarkable individual whose biography is studied to this day by those fascinated with the lives of “those who dare”.


Place of birth in Pescara

(Courtesy of Wikimedia Commons)

Gabriele D’Annunzio was born on March 12th, 1863 in the town of Pescara, Abruzzi. Just a couple of years earlier the region had been part of the Kingdom of the Two Sicilies before its conquest by Giuseppe Garibaldi. Some controversy apparently exists among historians as to D’Annunzio’s birth name. His father, Francesco Paolo Rapagnetta, had been adopted at the age of 13 by a childless uncle named Antonio D’Annunzio. He was raised with the surname Rapagnetta-D’Annunzio. In 1858 he married Luisa De Benedictis, by whom he had five children – three girls and two boys. According to Professor John Woodhouse (Fiat-Serena Prof. of Italian Studies, Univ. of Oxford), at the time of Gabriele’s baptism Rapagnetta had been dropped and the elder boy was officially registered as Gabriele D’Annunzio. Later in his life he would take to writing his surname as “d’Annunzio” to give it a more noble air.


Francesco Paolo had inherited half of his uncle’s fortune and as a result Gabriele and his siblings grew up fairly well off. His father, however, was a notorious drinker and womanizer who kept a string of mistresses. This caused no small amount of ill feeling between father and son. The level of dysfunctional feelings in the D’Annunzio family household was revealed when Gabriele refused to travel a short distance to be with his father before he died. After his father’s death, Gabriele realized the family had been saddled with heavy debts, forcing him to sell the D’Annunzio country home.


Gabriele D’Annunzio’s talents as a writer, as well as his disregard for personal danger, were recognized early in his life. An oft-repeated tale goes that a local fisherman had once given the boisterous lad a mussel to eat. In trying to pry it open he accidentally stabbed himself in the left thumb, bleeding profusely. Instead of running home to his mother for aid, he first ate the mollusk before binding the wound himself.


Originally tutored at home, at the age of 11 his father sent him to a prestigious boarding school, the Collegio Cicognini, in Prato, Tuscany. It must have made quite an impression on young Gabriele as years later he would describe this place as “…a plantation made in the images of the second Circle [of Dante’s Inferno], reducing the most vivacious of human saplings to ‘dried twigs with poison’. Oddly, he would later send both of his sons there when they were old enough.


D’Annunzio’s first brush with fame came in 1879 when he wrote and later published a small collection of 30 poems he entitled Primo vere. The poetry was written in the neo-Latin style of the great Tuscan poet (and future Nobel laureate) Giosuè Carducci. Against the rules of the Collegio Cicognini, he sent a complimentary copy of the book to Giuseppe Chiarini, one of Italy’s leading critics, who gave the book a mostly favorable review in the influential newspaper Il fanfulla della domenica.


Veiled bust of Eleonora Druse

(Photo by New York Scugnizzo)

It was also during his adolescent phase D’Annunzio discovered his fascination with, and his power over, women. He was known to have had at least several passionate affairs with females while still a teenager. Given his physique, this was certainly strange, for Gabriele D’Annunzio stood less than 5’6” tall, was slightly built, and had teeth that would make an Englishman envious! Yet despite this and the fact he would bald early in life, he was never lacking for female company.


In 1881 he entered l’Universita di Roma La Sapienza where he aggressively pursued a literary career by joining various literary groups and writing articles for a number of local newspapers. A year later he published his second volume of poetry, Canto novo, which illustrated his break with the austerity of Carducci’s style by its sensuality and exultation of nature. Some of the 63 poems in the book dealt with the poet’s love for the landscape of his native Abruzzi.


Shortly after this he published Terra Vergine (It: Virgin Land), a collection of short stories dealing with the hardships of peasant life in his native Abruzzi. It was inspired by the pen of noted Sicilian writer Giovanni Verga, who achieved fame by his tales of the grinding poverty in his own native Sicily. For this some accused D’Annunzio of copying Verga’s ideas and plots. Most, though, recognized the originality of D’Annunzio’s work, especially his penchant for the shocking and grotesque. This contrasted with Verga’s use of pathos to arouse sympathy in the reader. Their writings were similar only in the subject matter.


When circumstances forced him to temporarily ‘retire’ from his journalistic activities, he devoted himself to writing novels. His first, Il piacere (1889), was later translated into English as The Child of Pleasure. His next novel was Giovanni Episcopo (1891). It was his third novel, L’innocente (It: The Intruder), published in 1892 and later translated into French, that first brought him attention and acclaim from foreign critics. His pen worked feverishly after this, creating novels and books of poetry. Of the former, his novel Il fuoco (1900) is considered by many literary critics to be the most lavish glorification of any city (in this case, Venice) ever written. Of the latter, his book Il Poema Paradisiaco (1893) is considered among the finest examples of D’Annunzio’s poetry.


His entrance into upper-class Roman society came in the form of a young, attractive woman named Maria Hardouin di Gallese. He seduced and impregnated her in April of1893, marrying her four months later under a cloud of scandal. Maria was the daughter of a noble house, and her father, a duke, strongly disapproved of D’Annunzio as a son-in-law. He was even conspicuously absent from their wedding. Though initially smitten with his young bride, Gabriele would later develop the disinterest that characterized his relationships with women throughout his life. After bringing three sons into the world, D’Annunzio and his wife divorced in 1891.


It would seem only natural a man with his surpassing ambitions would develop an interest in politics, and in that regard Gabriele D’Annunzio would hardly defy convention. Taking advantage of a vacancy in the Italian Parliament, D’Annunzio campaigned for a seat representing Ortona a Mare in his native Abruzzi. It was at this time D’Annunzio the dramatist first made use of giving speeches from balconies to the masses, one of many innovations of his that his fascist protégé Benito Mussolini would later emulate.


By 1897 he was elected to the Chamber of Deputies where he sat for three years as an independent. His devil-may-care attitude, however, caused him to amass a sizable debt. He was eventually forced to flee Italy for France to escape his creditors. During his self-imposed exile he did not grow lax. Among his works he wrote the Italian libretto for Pietro Mascagni’s powerful but inordinately long opera Parasina. In 1908 he took a flight with aviation pioneer Wilbur Wright, which piqued D’Annunzio’s interest in flying. He proved to be an able aviator.


D'Annunzio's airplane navigator scroll (Photo by New York Scugnizzo)


World War I saw his return to Italy in the spring of 1915 where he campaigned extensively for that country’s entry into the war on the side of the Triple Entente (UK, France and Russia). Unbeknownst to him was the fact Italy had by April 26th, 1915 signed a treaty (known later as the Treaty of London) pledging to enter the war on the side of the entente powers. After Italy entered the war on May 23rd, 1915, he volunteered his services as a fighter pilot, taking part in many battles. The publicity he received fueled his already tremendous ego. On January 16th, 1916 while trying to fly over the city of Trieste, his flying boat was attacked by Austrian fighter aircraft. Forced to make an emergency landing, he sustained an injury to the right side of his head which left him permanently blind in his right eye.


In spite of this serious injury, he continued to fly missions into Austrian territory. In August of 1917 he led no less than three daring bombing raids on the Austrian port city of Pola (now Pula, Croatia). These raids became famous in part because of D’Annunzio’s insistence his Italian airmen celebrate the success of each raid by yelling out the ancient Greco-Roman battle cry of “Eia, eia, eia, alala!” instead of the more traditional Germanic “Ip, ip, urrah!” which he considered uncouth and barbaric.


D'Annunzio's model SVA (Photo by New York Scugnizzo)


On October 24th, 1917 Italy suffered its greatest defeat of the war in the disaster at Caporetto. On February 10-11th, 1918 he took part in a daring, if militarily unimportant raid, into Austrian territory now known as the Bakar Mockery. Though it achieved no physical military objective, it uplifted Italian morale which had suffered as a result of Caporetto while delivering a psychological blow to the Austrians.


D’Annunzio’s greatest feat during the war came on August 9th, 1918 when leading the 87th fighter squadron “La Serenissima” he dropped a total of 400,000 propaganda leaflets (50,000 of them painted in the colors of the Italian flag) over the city of Vienna, capital of the Austro-Hungarian Empire. This daring mission is immortalized in Italy as “Il Volo su Vienna” (It: The Flight over Vienna).


At war’s end the internationally acclaimed “fighter-poet” returned to Italy, his ultra-nationalist and irredentist feelings having been hardened by years of battle. With the collapse of the Hapsburg Empire of Austria-Hungary, he dreamed of Italy expanding into the Balkans by annexing lands historically inhabited by Italian-speaking peoples. It was a dream shared by many both in Italy and on the other side of the Adriatic Sea. What would follow would catapult Gabriele D’Annunzio to the pinnacle of the fame and controversy that characterized his life.


After the war Italian armies occupied considerable territory in the Trentino, South Tyrol, Venezia Giulia, the Istrian Peninsula, Dalmatia and most of what is now Albania. In fact, these were most of the lands promised them four years earlier by the entente powers.


What threw a monkey wrench in the works was a man named Woodrow Wilson, President of the United States. The U.S. had been a late entry into the war, and in the minds of American diplomats they didn’t have to abide by the terms of the Treaty of London. Since the administration of President Teddy Roosevelt, America’s WASP elites had turned their previous continent-specific belief in “Manifest Destiny” to a global arena. At the negotiations pursuant to the infamous Treaty of Versailles, Wilson let it be known he believed every recognizable ethnos had the right to self-determination (translation: America had vested business and political interests in the creation of the pseudo-nation known as Yugoslavia).


As documented by Prof. Woodhouse, Wilson also inherited that wonderful Anglo-American tradition known as anti-Italian bigotry. This tradition had revealed itself previously on numerous occasions, most notably on March 14th, 1891 when a total of 17 Sicilian-Americans were murdered by a lynch mob comprised of a good chunk of the adult male population of the city of New Orleans, Louisiana!


During the negotiations in Paris on April 23rd, 1919 the head of the American delegation went so far as to publish a column in the French newspaper Le Temps condemning what he called “Italian imperialism”. He arrogantly claimed Italian negotiators were acting “contrary to Italian public opinion” (without stating exactly how he knew this to be true).


The crux of all this was the city of Fiume (now Rijeka, Croatia). A number of powers (including America’s ‘good friend’ the UK) desired control of this strategically important area. Wilson was adamant Fiume be turned over to the nascent state of Yugoslavia to fulfill its right to ‘self-determination’. That the bulk of the citizenry was Italian-speaking and had already voted by a wide margin to become part of Italy was irrelevant.


D'Annunzio's Uniform

(Photo by New York Scugnizzo)

D’Annunzio the pan-Italian ultra-nationalist was furious with what he saw as American interference in what was basically an Italian affair. In a series of speeches he whipped up the Italian masses in preparation for his “grand adventure” in Fiume. His speeches denouncing the treachery of the Allies and the arrogance of Wilson were given wide coverage in the American press, which gratuitously heaped anti-Italian invectives on him in turn.


It also didn’t help the Italian government’s case that numerous private individuals besides D’Annunzio were taking matters into their own hands. Benito Mussolini by this time had organized his first bands of squadristi (the future Blackshirts) to battle his political opponents and pave the way for his eventual takeover of Italy. Giovanni Host-Venturi, a captain of the Arditi (elite Italian storm troopers during World War I) and a Major Giovanni Giuriati formed the Legione Fiumana (Fiume Legion) to take the port city by force, if necessary. American, British and French critics pointed to this as “proof” the Italians could not be depended upon to correctly administer the territories promised them.


On September 12th, 1919 at the head of a motley force of 2,500 irregulars, Gabriele D’Annunzio the “fighter-poet” invaded the city of Fiume. The inter-Allied force of British, American and French soldiers garrisoned there chose not to force a confrontation in order to avoid an international incident with their Italian allies. Instead they withdrew. From the governor’s balcony D’Annunzio addressed a throng of the citizenry and informed them of his plan to annex Fiume to Italy. Their wildly enthusiastic response affirmed in his mind the justness of his actions.


The Italian government, however, was not so enthusiastic. General Pietro Badoglio telegraphed the Italian soldiers who had followed D’Annunzio into Fiume that they were guilty of desertion. D’Annunzio reacted by publicly condemning the government for its weakness and indecision.


Similarly, he lashed out (though privately) at Mussolini, who up until this time was a partner in D’Annunzio’s endeavor. D’Annunzio had expected material support from Il Duce. Mussolini, however, was not yet strong enough to make such a move and chose to bide his time, instead. He even went so far as to edit and then publish the highly vituperative letter D’Annunzio had written, denouncing him, to make it seem the poet-hero was in fact supportive of him. Only in 1954 was the text of the original letter published. By then, though, D’Annunzio’s name had become so thoroughly linked with Fascism few were willing to stick their necks out to expose the true contempt he had early on developed for Mussolini and his movement.


Italian Prime Minister Francesco Saverio Nitti, realizing the weight of popular opinion was with D’Annunzio, offered him generous terms, among which was a general amnesty for him and his men. Fiume and surrounding territories would also be ultimately joined with Italy. All should have proceeded smoothly after this, but for the fact that it was now D’Annunzio himself who began to stonewall. A referendum by the people of Fiume seemed supportive of Nitti’s offer; D’Annunzio declared the vote null and void.


Apparently Gabriele D’Annunzio, like Gaius Julius Caesar 2,000 years before him, had become addicted to the powers he now wielded. The notoriety, and the legion of female admirers now at his disposal, didn’t hurt either. He rejected Nitti’s offer.


The government in Rome then demanded the plotters surrender and sent a naval task force to blockade Fiume. Things became embarrassing, however, when a number of Italian sailors, including basically the entire crew of the destroyer Espero, joined up with D’Annunzio’s forces. It has also been long alleged that a number of sympathetic rightists in Northern Italy’s industrial community clandestinely shipped supplies to D’Annunzio’s forces (in violation of the blockade) while claiming losses due to ‘piracy’.


Renato Brozzi Fiume medal

(Photo by New York Scugnizzo)

In retaliation for the blockade D’Annunzio declared Fiume an independent state, the Reggenza Italiana del Carnaro (It: Italian Regency of Carnaro) with himself as Duce. This was the closest he came to becoming the Renaissance despot he dreamed of being. As Duce he indulged his megalomania, giving balcony speeches, surrounding himself with military trappings, black-shirted followers and fostering a cult of personality.


With the help of Italian syndicalist Alceste De Ambris he wrote a constitution for Fiume, the Carta del Carnaro (It: Charter of Carnaro), which combined elements of syndicalist, corporatist and liberal republican ideals. The Charter stipulated that Fiume was a corporatist state, with nine corporations controlling various sectors of the economy and a tenth, created by D’Annunzio, representing the people he judged to be ‘superior’ (poets, prophets, heroes and “supermen”).


It must be mentioned D’Annunzio’s idea of the ‘superman’ was more in line with the philosophical vision of Nietzsche rather than the racial one of Hitler. It is also worth noting the Charter declared music to be the fundamental principle of the state. This document plus D’Annunzio’s antics in Fiume greatly interested Benito Mussolini and in no small way influenced the future course of Fascism in Italy. In fact, D’Annunzio has been described by his detractors as the “John the Baptist of Fascism”.


On November 12, 1920 Italy signed the Treaty of Rapallo with the newly-formed Kingdom of Serbs, Croats and Slovenes (renamed Yugoslavia in 1929) which, among other things, established Fiume as the independent “Free State of Fiume”, effectively ending D’Annunzio’s dictatorship. D’Annunzio responded by declaring war on Italy. By this time it was obvious his hold on the city was crumbling. On Christmas Eve Italian troops invaded Fiume in the face of stiff resistance from diehard loyalists. A naval artillery shell from the Andrea Doria through the window of his headquarters impressed upon him the wisdom of surrender.


In a way, though, he won. Fiume would be a de facto Italian possession by 1924. It would remain so until the end of World War II when the victorious Allies would pry it from Italian hands and give it to Yugoslavia (after the ‘ethnic cleansing’ of its Italian population).


Far from returning with his tail between his legs, D’Annunzio’s popularity with the Italian populace was actually enhanced by his Fiume adventure. In spite of claims by many of his Fascist sympathies, he consistently refused to have anything to do with the movement. He even ignored fascist entreaties to run in the elections on May 21, 1921.


Piazza G. D'Annunzio, Ravenna (Photo by New York Scugnizzo)


In spite of this, Mussolini regarded the erstwhile dictator as a rival for his future control of Italy. His fears were probably well-placed as by this time a number of high-ranking members of the Fascist Party of Italy, including Blackshirt leader Italo Balbo, seriously considered the idea of turning to D’Annunzio for leadership. Thus, on August 13th, 1922, when Gabriele D’Annunzio fell out of a window two days before a scheduled meeting with Mussolini and Italian PM Nitti, many believed (and still believe) he had ‘help’ from some of Il Duce’s thugs.


D’Annunzio’s injuries as a result of his fall incapacitated him, leaving him unable to witness Mussolini’s triumphal “March on Rome” (October 22-29, 1922). After this he withdrew from politics, though he still from time to time “stuck his two cents in” many of Mussolini’s decisions. In 1924, after Italy formally annexed Fiume, D’Annunzio was ennobled the Prince of Monte Nevoso by the King upon the ‘recommendation’ of Mussolini. He approved of the Italian invasion of Ethiopia in 1935. However, he was adamantly opposed (along with Italo Balbo) to Mussolini having anything to do with Adolf Hitler, whom he contemptuously referred to in a letter to Mussolini as a marrano (Sp: swine).


Mussolini, for his part, was content to leave D’Annunzio alone after his ascension to power, preferring instead to regularly dole out large sums of money to him to finance his various egocentric projects. The most notable of these was a museum to himself D’Annunzio began during his lifetime, dubbed Il Vittoriale degli Italiani (It: The Shrine of Italian Victories) and located at his estate in Gardone Riviera, Lombardia. It contains his mausoleum.


Gabriele D’Annunzio died on March 1st, 1938, presumably of a stroke. His death caused a period of national mourning throughout Italy and beyond. Even in countries now hostile to Italy his passing was noted with sorrow. No less than The Times of London published this eulogy of him under the heading “The Spirit of the Cinquecento”:


Poet, novelist and politician, dramatist and demagogue, aesthete and soldier, Gabriele D’Annunzio, Prince of Monte Nevoso, is dead. No poet of our time has led a fuller life than this Byron of the modern world […] showed himself a fighter of dauntless courage and a politician who swayed the fortunes of Europe […] bore his wounds with stoic fortitude.


After his death his memory would be all but buried with him for the next 50 years. Scholars in recent decades, however, have shown a renewed interest in his life and works.


It would be simple to dismiss him as a mere hedonist and fascist (as many have done), ignoring his many contributions to the fields of journalism, poetry and drama. In truth, he was no fascist at all, for Gabriele D’Annunzio served neither Mussolini nor Fascism. He served no one and nothing other than his own ego and surpassing ambitions. His inability to form a lasting relationship with women, plus his penchant for decadent living, were perhaps his greatest personal flaws, but history has a habit of forgiving earth-shakers their frailties. His love of nature and aesthetics, as well as his utter rejection of Hitler, put him on a much higher plane than the plebe who became ruler of Italy. Had he lived in an earlier time, today he might be numbered with other tragic heroes who tried and failed like Cola di Rienzo or even Pompey the Great. His legacy is most certainly clouded by the politics of our times. His biography remains a case study of one of the most fascinating and striking personalities of the early part of the 20th century.


Niccolò Graffio


Further reading:

• John Woodhouse: Gabriele D’Annunzio: Defiant Archangel, Clarendon Press, 1998

http://www.gabrieledannunzio.net/english/index.htm

 

mercredi, 30 mars 2011

Années 20 et 30: la droite de l'établissement francophone en Belgique, la littérature flamande et le "nationalisme de complémentarité"

Robert STEUCKERS :

 

Années 20 et 30 : la droite de l’établissement francophone en Belgique, la littérature flamande et le « nationalisme de complémentarité »

 

Le blocage politique actuel des institutions fédérales belges est l’aboutissement ultime d’une mécompréhension profonde entre les deux communautés linguistiques. En écrivant cela, nous avons bien conscience d’énoncer un lieu commun. Pourtant les lieux communs, jugés inintéressants parce que répétés à satiété, ont des racines comme tout autre phénomène social ou politique. Dans la Belgique du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème, l’établissement se veut « sérieux » donc branché sur la langue française, perçue comme un excellent véhicule d’universalité et comme un bon instrument pour sortir de tout enlisement dans le vernaculaire, qui risquerait de rendre la Belgique « incompréhensible » au-delà de ses propres frontières exigües. Certes, les grands ténors de la littérature francophone belge de la fin du 19ème siècle, comme Charles De Coster et Camille Lemonnier, avaient plaidé pour l’inclusion d’éléments « raciques » dans la littérature romane de Belgique : De Coster « médiévalisait » et germanisait à dessein la langue romane de son « Tijl Uilenspiegel » et Lemonnier entendait peindre une réalité sociale avec l’acuité plastique de la peinture flamande (comme aussi, de son côté, Eugène Demolder) et truffait ses romans de mots et de tournures issus des parlers wallons ou borains pour se démarquer du parisianisme, au même titre que les Félibriges provençaux qui, eux, réhabilitaient l’héritage linguistique occitan. Ces concessions au vernaculaire seront le propre d’une époque révolue : celle d’une Belgique d’avant 1914, finalement plus tournée vers l’Allemagne que vers la France. La défaite de Guillaume II en 1918 implique tout à la fois une alliance militaire franco-belge, une imitation des modèles littéraires parisiens, l’expurgation de toute trace de vernaculaire (donc de wallon et de flamand) et une subordination de la littérature néerlandaise de Flandre à des canons « classiques », inspirés du Grand Siècle français (le 17ème) et détachés de tous les filons romantiques ou pseudo-romantiques d’inspiration plus germanique.

 

Le théoricien et l’historien le plus avisé du « style classique » sera Adrien de Meeüs, auteur d’un livre remarquablement bien écrit sur la question : « Le coup de force de 1660 » (Nouvelles Société d’éditions, Bruxelles, 1935). Cet ouvrage est un survol de la littérature française depuis 1660, année où, sous l’impulsion de Louis XIV, le pouvoir royal capétien décide de soutenir la littérature, le théâtre et la poésie et de lui conférer un style inégalé, qu’on appelle à imiter. La droite littéraire de l’établissement francophone belge va adopter, comme image de marque, ce « classicisme » qu’Adrien de Meeüs théorisera en 1935. Par voie de conséquence, pour les classicistes, seule la langue française exprime sans détours ce style issu du « Grand Siècle » et de la Cour de Louis XIV. Mais que faire de la littérature flamande, qui puisse aussi à d’autres sources, quand on est tout à la fois « classiciste » et partisan de l’unité nationale ? On va tenter de sauver la Flandre de l’emprise des esprits qui ne sont pas « classiques ». Antoine Fobe (1903-1987) et Charles d’Ydewalle (1901-1985) vont fonder à Gand des revues comme « Les Ailes qui s’ouvrent » et « L’Envolée », afin de défendre un certain classicisme (moins accentué que celui que préconisera de Meeüs) et les valeurs morales catholiques contre les dadaïstes flamands, campés comme appartenant à un « école de loustics et de déséquilibrés ».  Outre ces foucades contre une avant-garde, généralement « progressiste » sur le plan politique, les milieux francophones de Flandre, défenseurs de droite d’une unité belge de plus en plus contestée, ne s’intéressent en aucune façon à la production littéraire néerlandaise : comme si de hautes figures comme Herman Teirlinck ou le Hollandais « Multatuli » ne méritaient aucune attention. On évoque quelque fois une Flandre idéale ou pittoresque mais on ne lit jamais à fond les productions littéraires nouvelles de l’espace néerlandais, de haute gamme. La Flandre francophone et belgicaine pratique le « refoulement » de sa propre part flamande, écrit la philologue Cécile Vanderpelen-Diagre, dans une étude remarquable qui nous permet enfin de faire le tri dans une littérature catholique, de droite, francophone, qui a tenu en haleine nos compatriotes dans les années 20 et 30 mais a été « oubliée » depuis, vu les réflexes autoritaires, royalistes, nationalistes et parfois pré-rexistes ou carrément rexistes qu’elle recelait.

 

davignon120.jpgOr le contexte a rapidement changé après le Traité de Versailles, dont la Belgique sort largement dupée par les quatre grandes puissances (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie), comme l’écrivait clairement Henri Davignon (photo ci-contre), dans son ouvrage « La première tourmente », consacré à ses activités diplomatiques en Angleterre pendant la première guerre mondiale. Après Versailles, nous avons Locarno (1925), qui éveille les espoirs d’une réconciliation généralisée en Europe. Ensuite, les accords militaires franco-belges sont de plus en plus contestés par les socialistes et les forces du mouvement flamand, puis, dans un deuxième temps, par le Roi et son état-major (qui critiquent l’immobilisme de la stratégie française marquée par Maginot) et, enfin, par les catholiques inquiets de la progression politique des gauches françaises. Tout cela suscite le désir de se redonner une originalité intellectuelle et littéraire marquée de « belgicismes », donc de « vernacularités » wallonne et flamande. L’univers littéraire de la droite catholique francophone va donc simultanément s’ouvrir, dès la fin des années 20, à la Flandre en tant que Flandre flamande et à la Wallonie dans toutes ses dimensions vernaculaires.

 

C’est Henri Davignon, l’homme installé come diplomate à Londres pendant la guerre de 1914-18, qui ouvrira la brèche : il est en effet le premier à vouloir faire glisser cette littérature francophone de Flandre et de Belgique d’un anti-flamandisme exaspéré au lendemain de la première guerre mondiale à une défense de toutes les identités collectives et régionales du royaume. Pour Davignon, que cite Cécile Vanderpelen-Diagre, il faut, en littérature, substituer au nationalisme unitaire —qui veut régenter les goûts au départ d’un seul éventail de critères esthétiques ou veut aligner les différences inhérentes aux régions du pays sur un et un seul modèle unificateur—  un nationalisme fait de complémentarités (les complémentarités propres aux particularismes raciques « germanique/flamand » et « roman/wallon », qu’ils soient généraux ou locaux). Dans ce cas, pour Davignon, les particularismes raciques ne seraient plus centrifuges mais centripètes. « La vigueur de la nation ne procède pas de l’unification des idiomes, des coutumes et des tempéraments » ; au contraire, « cette vigueur se renouvelle au contact de leurs diversités », écrit Davignon tout en ajoutant ce qu’il faut bien considérer comme une restriction qui nous ramène finalement à la case de départ : « quand une haute tradition et une pensée constructive président à leur adoption ». Quelle est-elle cette « haute tradition » ? Et cette « pensée constructive » ? Il est clair que cette haute tradition, dans le chef de Davignon, n’existe que dans l’usage de la langue française et dans l’imitation de certains modèles français. Et que la « pensée constructive » correspond à tous les efforts visant à maintenir l’unité nationale/étatique belge. Cependant, en dépit du contexte belge des années 20 et 30 du 20ème siècle, Henri Davignon énonce une vérité littéraire, très générale, extensible à la planète entière : l’intérêt pour le vernaculaire, toujours pluriel au sein d’un cadre national, quel qu’il soit, que ce soit en Allemagne ou en France (avec les Félibriges qui fascinaient tant les Flamands que les Francophones), ne saurait être un but en soi. Mais les vérités universelles —qui se profilent derrière tout vernaculaire, se cachent en ses recoins, en ses plis, et le justifient pour la pérennité—   ne sauraient exclusivement s’exprimer en une seule langue, a fortiori dans les zones d’intersection linguistique, et ne doivent jamais dépendre d’un projet politique somme toute rigide et toujours incapable d’assumer une diversité trop bigarrée. La « haute tradition » pourrait être finalement beaucoup de choses : un catholicisme audacieux (Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, Ernest Psichari, G. K. Chesterton, Carl Schmitt, Giovanni Papini, etc.), s’exprimant en français, en anglais, en allemand, en espagnol ou en italien ; une adhésion à la Tradition (Guénon, Evola, Coomaraswamy, Schuon, etc.) ;  une « transcendement » volontaire du cadre national trop étroit dans un mythe bourguignon (le « Grand Héritage » selon Luc Hommel) ou impérial ou, plus simplement, dans un idéal européen (chez un Drion du Chapois, où il se concentre dans une vaste zone médiane, lotharingienne et danubienne,  c’est-à-dire en Belgique, en Lorraine, en Rhénanie, en Suisse, dans le Bade-Wurtemberg, en Bavière et dans tout l’espace austro-hongrois, Italie du Nord comprise). Ces cadres, transcendant l’étroitesse d’une nation ressentie comme trop petite, permettent tout autant l’éclosion d’une « pensée constructive ».

 

Henri Davignon en reste là. C’était son point de vue, partagé par bien d’autres auteurs francophones restant en marge des événements littéraires néerlandais de Flandre ou des Pays-Bas.

 

pitj01.jpgL’aristocrate gantois Roger Kervyn de Marcke ten Driessche (né en 1896 - photo ci-contre) franchit un pas de plus dans ce glissement vers la reconnaissance de la diversité littéraire belge, issue de la diversité dialectale et linguistique du pays. Kervyn se veut « passeur » : l’élite belge, et donc son aristocratie, doit viser le bilinguisme parfait pour conserver son rôle dans la société à venir, souligne Cécile Vanderpelen-Diagre. Kervyn assume dès lors le rôle de « passeur » donc de traducteur ; il passera toutes les années 30 à traduire articles, essais et livres flamands pour la « Revue Belge » et pour les Editions Rex. On finit par considérer, dans la foulée de cette action individuelle d’un Gantois francophone, que le « monolinguisme est trahison ». Le terme est fort, bien sûr, mais, même si l’on fait abstraction du cadre étatique belge, avec ses institutions à l’époque très centralisées (le fédéralisme ne sera réalisé définitivement qu’au début des années 90 du 20ème siècle), peut-on saisir les dynamiques à l’œuvre dans l’espace entre Somme et Rhin, peut-on sonder les mentalités, en ne maniant qu’une et une seule panoplie d’outils linguistiques ? Non, bien évidemment. Néerlandais, français et allemand, avec toutes leurs variantes dialectales, s’avèrent nécessaires. Pour Cécile Vanderpelen-Diagre, le bel ouvrage de Charles d’Ydewalle, « Enfances en Flandre » (1935) ne décrit que les sentiments et les mœurs des francophones de Flandre, essentiellement de Bruges et de Gand. A ce titre, il ne participe pas du mouvement que Kervyn a voulu impulser. C’est exact. Et les humbles du menu peuple sont les grands absents du livre de d’Ydewalle, de même que les représentants de l’élite alternative qui se dressait dans les collèges catholiques et dans les cures rurales (Cyriel Verschaeve !). Il n’empêche qu’une bonne lecture d’ « Enfances en Flandre » de d’Ydewalle permettrait à des auteurs flamands, et surtout à des créateurs cinématographiques, de mieux camper bourgeois et francophones de Flandre dans leurs oeuvres. Ensuite, les notes de d’Ydewalle sur le passé de la terre flamande de César aux « Communiers », et sur le dialecte ouest-flamand qu’il défend avec chaleur, méritent amplement le détour. 

 

La démarche de Roger Kervyn et les réflexions générales d’Henri Davignon, sur la variété linguistique de l’espace Somme/Rhin nous forcent à analyser œuvres et auteurs où le télescopage entre réflexes flamands et wallons, flamands et rhénans, ardennais et « Eifeler » sont bien présents : songeons aux poèmes de Maurice Gauchez sur la Flandre occidentale, à ceux du Condrusien Gaston Compère sur le littoral flamand, au culte de l’espace Ardenne/Eifel chez le Pierre Nothomb d’après-guerre, à l’ouverture progressive du germanophobe maurassien Norbert Wallez à l’esprit rhénan et à la synthèse austro-habsbourgeoise (via les « Cahiers bleus » de Maeterlinck ?), à la présence allemande ou de thèmes allemands/rhénans/mosellans dans certains romans de Gaston Compère, ou, plus récemment, à la fascination exercée par Gottfried Benn sur un ponte de la littérature belge actuelle, Pierre Mertens ? Ou, côté allemand, à l’influence exercée par certains Liégeois sur l’éclosion du Cercle de Stefan George ? Côté flamand, la porosité est plus nette : ni la France ni l’Allemagne ne sont absentes, a fortiori ni les Pays-Bas ni la Scandinavie ni les Iles Britanniques.

 

Pour cerner la diversité littéraire de nos lieux, sans vouloir la surplomber d’un quelconque corset étatique qui finirait toujours par paraître artificiel, il faut plaider pour l’avènement d’une littérature comparée, spécifique de notre éventail d’espaces d’intersection, pour la multiplication des « passeurs » à la Kervyn, au-delà des criailleries politiciennes, au-delà d’une crise qui perdure, au-delà des cadres étatiques ou sub-étatiques qui, esthétiquement, ne signifient rien. Car, empressons-nous de l’ajouter, cela ne reviendrait pas à fabriquer du « fusionnisme » stérile mais à se démarquer des universalismes planétaires et médiatiques qui pétrifient notre pensée, nous arrachent à notre réel et font de nous de véritables « chiens de Pavlov », condamnés à répéter des slogans préfabriqués ou à aboyer des vociférations vengeresses, dès qu’un de ces dogmes ou un autre se verrait écorner par le simple principe de réalité. La France fait pareil : tandis que les médias sont alignés sur tous les poncifs du « politiquement correct », que Bernard Henri Lévy organise la guerre contre Kadhafi, au-delà de la présidence et de l’état-major des armées, les rayons des librairies de province et des supermarchés des petites bourgades croulent sous le poids des romans régionalistes, vernaculaires, réels, présentent les anciennes chroniques régionales et villageoises éditées par l’excellent M.-G. Micberth. L’an passé, on trouvait jusqu’aux plus reculés des villages franc-comtois des histoires de cette province, où l’on exaltait son passé bourguignon, espagnol et impérial, ou encore une solide biographie de Nicolas Perrenot de Granvelle, serviteur insigne de l’Empereur Charles-Quint. Cette année, on trouve trois nouveaux ouvrages sur le parler régional, sur les termes spécifiques des métiers artisanaux, agricoles et sylvicoles de la province et un lexique copieux de vocables dialectaux. Récolte analogue en Lorraine et en Savoie. Un signe des temps…  

 

Robert STEUCKERS.

(extrait d’un éventail de causeries sur les littérature et paralittérature belges, tenues au Mont-des-Cats, à Bruxelles, Liège, Douai, Genève, entre décembre 2007 et mars 2011).

 

Bibliographie :

 

Cécile VANDERPELEN-DIAGRE, Ecrire en Belgique sous le regard de Dieu, Ed. Complexe/CEGES, Bruxelles, 2004.

 

Cet ouvrage a été recensé et commenté à plusieurs reprises dans nos cercles. La recension définitive paraitra prochainement sur le site http://euro-synergies.hautetfort.com/     

 

Seront également consultés lors de futurs séminaires :

 

Textyles, revue des lettres belges de langue française, n°24, 2004, « Une Europe en miniature ? », Dossier dirigé par Hans-Joachim Lope & Hubert Roland.

 

Die horen – Zeitschrift für Literatur, Kunst und Kritik, Nr. 150,1988, « Belgien : Ein Land auf der Suche nach sich selbst » - Texte & Zeichen aus drei Sprachregionen. Zusammengestellt von Heinz Schneeweiss.  

 

lundi, 28 mars 2011

Zitat: Joachim Fernau

 

Der „Staat“ hat mich nie gekannt, nie angesehen. Ich habe ihn immer nur kennengelernt, wenn er wie ein von der Sauftour heimkehrender Vater mich entdeckte und prügelte. Fallen Sie nicht auf die Lüge hinein, dass Vaterland gleich Staat ist.

Joachim FERNAU.

 

L’ « Etat » ne m’a jamais reconnu, ne m’a jamais honoré. Je ne l’ai connu que d’une façon : comme on connaît un père qui revient fin saoul après une virée dans les bistrots, qui vous trouve dans la maison et vous rosse. Ne tombez jamais dans l’erreur de croire que la patrie équivaut à l’Etat.

Joachim FERNAU.

 

Never was I recognized nor honoured by the “State”. I’ve only known it in a single way : as a shit-faced father coming home after having done all the pubs and who discovers and smacks you. Never believe the lie that tells you that Fatherland equals State.

Joachim FERNAU. 

dimanche, 27 mars 2011

Futurist Manifesto of Lust

Futurist Manifesto of Lust


Valentine de Saint-Point

http://www.unknown.nu/futurism/lust.html

A reply to those dishonest journalists who twist phrases to make the Idea seem ridiculous;
to those women who only think what I have dared to say;
to those for whom Lust is still nothing but a sin;
to all those who in Lust can only see Vice, just as in Pride they see only vanity.

désir.jpgLust, when viewed without moral preconceptions and as an essential part of life’s dynamism, is a force.

Lust is not, any more than pride, a mortal sin for the race that is strong. Lust, like pride, is a virtue that urges one on, a powerful source of energy.

Lust is the expression of a being projected beyond itself. It is the painful joy of wounded flesh, the joyous pain of a flowering. And whatever secrets unite these beings, it is a union of flesh. It is the sensory and sensual synthesis that leads to the greatest liberation of spirit. It is the communion of a particle of humanity with all the sensuality of the earth.

Lust is the quest of the flesh for the unknown, just as Celebration is the spirit’s quest for the unknown. Lust is the act of creating, it is Creation.

Flesh creates in the way that the spirit creates. In the eyes of the Universe their creation is equal. One is not superior to the other and creation of the spirit depends on that of the flesh.

We possess body and spirit. To curb one and develop the other shows weakness and is wrong. A strong man must realize his full carnal and spiritual potentiality. The satisfaction of their lust is the conquerors’ due. After a battle in which men have died, it is normal for the victors, proven in war, to turn to rape in the conquered land, so that life may be re-created.

When they have fought their battles, soldiers seek sensual pleasures, in which their constantly battling energies can be unwound and renewed. The modern hero, the hero in any field, experiences the same desire and the same pleasure. The artist, that great universal medium, has the same need. And the exaltation of the initiates of those religions still sufficiently new to contain a tempting element of the unknown, is no more than sensuality diverted spiritually towards a sacred female image.

Art and war are the great manifestations of sensuality; lust is their flower. A people exclusively spiritual or a people exclusively carnal would be condemned to the same decadence—sterility.

Lust excites energy and releases strength. Pitilessly it drove primitive man to victory, for the pride of bearing back a woman the spoils of the defeated. Today it drives the great men of business who run the banks, the press and international trade to increase their wealth by creating centers, harnessing energies and exalting the crowds, to worship and glorify with it the object of their lust. These men, tired but strong, find time for lust, the principal motive force of their action and of the reactions caused by their actions affecting multitudes and worlds.

Even among the new peoples where sensuality has not yet been released or acknowledged, and who are neither primitive brutes nor the sophisticated representatives of the old civilizations, woman is equally the great galvanizing principle to which all is offered. The secret cult that man has for her is only the unconscious drive of a lust as yet barely woken. Amongst these peoples as amongst the peoples of the north, but for different reasons, lust is almost exclusively concerned with procreation. But lust, under whatever aspects it shows itself, whether they are considered normal or abnormal, is always the supreme spur.

futurista.jpg

The animal life, the life of energy, the life of the spirit, sometimes demand a respite. And effort for effort’s sake calls inevitably for effort for pleasure’s sake. These efforts are not mutually harmful but complementary, and realize fully the total being.

For heroes, for those who create with the spirit, for dominators of all fields, lust is the magnificent exaltation of their strength. For every being it is a motive to surpass oneself with the simple aim of self-selection, of being noticed, chosen, picked out.

Christian morality alone, following on from pagan morality, was fatally drawn to consider lust as a weakness. Out of the healthy joy which is the flowering of the flesh in all its power it has made something shameful and to be hidden, a vice to be denied. It has covered it with hypocrisy, and this has made a sin of it.

We must stop despising Desire, this attraction at once delicate and brutal between two bodies, of whatever sex, two bodies that want each other, striving for unity. We must stop despising Desire, disguising it in the pitiful clothes of old and sterile sentimentality.

It is not lust that disunites, dissolves and annihilates. It is rather the mesmerizing complications of sentimentality, artificial jealousies, words that inebriate and deceive, the rhetoric of parting and eternal fidelities, literary nostalgia—all the histrionics of love.

We must get rid of all the ill-omened debris of romanticism, counting daisy petals, moonlight duets, heavy endearments, false hypocritical modesty. When beings are drawn together by a physical attraction, let them—instead of talking only of the fragility of their hearts—dare to express their desires, the inclinations of their bodies, and to anticipate the possibilities of joy and disappointment in their future carnal union.

Physical modesty, which varies according to time and place, has only the ephemeral value of a social virtue.

We must face up to lust in full conciousness. We must make of it what a sophisticated and intelligent being makes of himself and of his life; we must make lust into a work of art. To allege unwariness or bewilderment in order to explain an act of love is hypocrisy, weakness and stupidity.

We should desire a body consciously, like any other thing.

Love at first sight, passion or failure to think, must not prompt us to be constantly giving ourselves, nor to take beings, as we are usually inclined to do so due to our inability to see into the future. We must choose intelligently. Directed by our intuition and will, we should compare the feelings and desires of the two partners and avoid uniting and satisfying any that are unable to complement and exalt each other.

Equally conciously and with the same guiding will, the joys of this coupling should lead to the climax, should develop its full potential, and should permit to flower all the seeds sown by the merging of two bodies. Lust should be made into a work of art, formed like every work of art, both instinctively and consciously.

We must strip lust of all the sentimental veils that disfigure it. These veils were thrown over it out of mere cowardice, because smug sentimentality is so satisfying. Sentimentality is comfortable and therefore demeaning.

In one who is young and healthy, when lust clashes with sentimentality, lust is victorious. Sentiment is a creature of fashion, lust is eternal. Lust triumphs, because it is the joyous exaltation that drives one beyond oneself, the delight in posession and domination, the perpetual victory from which the perpetual battle is born anew, the headiest and surest intoxication of conquest. And as this certain conquest is temporary, it must be constantly won anew.

Lust is a force, in that it refines the spirit by bringing to white heat the excitement of the flesh. The spirit burns bright and clear from a healthy, strong flesh, purified in the embrace. Only the weak and sick sink into the mire and are diminished. And lust is a force in that it kills the weak and exalts the strong, aiding natural selection.

Lust is a force, finally, in that it never leads to the insipidity of the definite and the secure, doled out by soothing sentimentality. Lust is the eternal battle, never finally won. After the fleeting triumph, even during the ephemeral triumph itself, reawakening dissatisfaction spurs a human being, driven by an orgiastic will, to expand and surpass himself.

Lust is for the body what an ideal is for the spirit—the magnificent Chimaera, that one ever clutches at but never captures, and which the young and the avid, intoxicated with the vision, pursue without rest.

Lust is a force.

vendredi, 25 mars 2011

Céline, le médecin invivable

Céline, le médecin invivable

 

par Jean-Yves NAU

 

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

 

Voici un article de Jean-Yves Nau paru dans la Revue médicale Suisse des 23 février et 2 mars 2011. Vous pouvez télécharger l'article (format pdf) ici et . Merci à MF pour la communication de ce texte.

Quelques belles âmes plumitives (tricolores et souvent germanopratines) n’en finissent pas d’en découdre post mortem (c’est sacrément plus facile) avec les écrits du Dr Louis-Ferdinand Destouches ? Combien de temps encore se nourriront-elles de ce Céline, prénom emprunté à la mère de sa mère ? On tient régulièrement l’homme carbonisé. Et voici qu’il ne cesse de resurgir à l’air libre.

Dernière actualité le concernant dans une France où, décidément, les responsables gouvernementaux ne manquent aucune occasion de prêter leurs flancs aux fouets médiatiques : ces responsables entendaient «célébrer» l’œuvre du Dr Destouches. Aussitôt dit, aussitôt fait : tombereaux d’injures et rappels à l’essentiel… résurgence des vieux démons eugénistes ; démons comme toujours aussitôt confrontés aux génies de la créativité littéraire.

Céline ? On n’en sortira décidément jamais. «Célébrer» Céline ? Autant jeter des poignées de gros sel sur des milliers de plaies qui jamais ne cicatriseront. «Célébrer» ce docteur en médecine, écrivain de folie aux échos planétaires ? Qui ne voit là une erreur, une faute majeure, commise par le ministre français actuel de la Culture (Frédéric Mitterrand) ? C’est donc ainsi : on ne peut décidément pas laisser l’homme et son œuvre en paix. Et sans doute est-ce tant mieux.

Nous voici donc, une nouvelle fois, avec sur le marbre Louis-Ferdinand et la célébration contestée de sa naissance et de sa mort, de sa vie et de son œuvre. Célébrer Céline ? Il importe avant tout, ici, de se reporter aux écrits de l’un de ceux qui ont su l’autopsier au plus juste. Ainsi Henri Godard, dans les colonnes du Monde : «Doit-on, peut-on, célébrer Céline ? Les objections sont trop évidentes. Il a été l’homme d’un antisémitisme virulent qui, s’il n’était pas meurtrier, était d’une extrême violence verbale. Mais il est aussi l’auteur d’une œuvre romanesque dont il est devenu commun de dire qu’avec celle de Proust elle domine le roman français de la première moitié du XXe siècle (…) quatre volumes dans la Bibliothèque de la Pléiade)». Henri Godard : «Céline n’a réalisé que tard son désir d’écriture, publiant à 38 ans sous ce pseudonyme son premier roman, Voyage au bout de la nuit. Rien dans son milieu ne l’y prédestinait. Fils unique d’une mère qui tenait un petit commerce et d’un père employé subalterne dans une compagnie d’assurances, ses parents lui avaient fait quitter l’école après le certificat d’études. Le dur apprentissage de la vie dans la condition de commis au temps de la Belle Epoque joint à des lectures d’autodidacte n’avaient pas conduit Louis Destouches plus loin qu’un engagement de trois ans dans la cavalerie lorsque, en août 1914, la guerre vient bouleverser sa vie et les projets d’avenir de ses parents.»

Et Henri Godard de résumer à l’essentiel : une expérience du front qui ne dure que trois mois pour s’achever sur un fait d’héroïsme soldé par quelques sérieuses blessures. Puis l’homme en quête d’expérience sur trois continents. Puis l’homme, médecin dans un dispensaire de la région parisienne ; médecin qui entreprend «en trois ans de travail nocturne, de dire dans un roman qui ne ressemblera à aucun autre ce que la vie lui a appris». «Le livre fait l’effet d’une bombe. Il atteint des dizaines de milliers de lecteurs, les uns horrifiés de sa brutalité, les autres y trouvant exprimée, avec soulagement si ce n’est un sentiment de vengeance, la révolte qu’ils ne savaient pas toujours enfouie au plus profond d’eux-mêmes» écrit encore M. Godard.

La suite est connue, que nous rapporte ce légiste : «Du jour au lendemain écrivain reconnu, Céline met pourtant quatre ans à écrire un second roman, Mort à crédit, dans lequel il approfondit les intuitions que lui avait procurées le premier. Mais l’accueil est une déception. Ce semi-échec, joint à la découverte des réalités de l’URSS pendant l’été de 1936, cristallisa des sentiments peu à peu renforcés au cours des années précédentes, mais jusqu’alors encore sans virulence. L’année suivante, avec l’aggravation de la menace de guerre, dont il imputait la responsabilité aux juifs, Céline devint dans Bagatelles pour un massacre la voix la plus tonitruante de l’antisémitisme. Dans un second pamphlet, en 1938, il va jusqu’à prôner, toujours sur fond d’antisémitisme, une alliance avec Hitler. Après ces deux livres, il ne pouvait, la guerre venue, que se retrouver du côté des vainqueurs. Mais sa personnalité incontrôlable fait que les lettres qu’il envoie, pour qu’ils les publient, aux journaux collaborationnistes y détonnent tantôt par leurs critiques, tantôt par leurs outrances. Il se tient soigneusement à l’écart de la collaboration officielle.»

La suite, à bien des égards désastreuse, est peut-être moins connue. Question : quelle peut bien être la nature des liens entre des «exercices nocturnes» d’écriture et la pratique diurne de la médecine ; une médecine dans le sang et l’encre de laquelle cet invivable médecin n’a jamais cessé de puiser ?

Infâmes ou sublimes, les écrits du Dr Louis Ferdinand Destouches (1894-1961) n’ont rien perdu de leurs sombres éclats. A peine veut-on, un demi-siècle après sa mort, réanimer sa mémoire sous les ors de la République française que l’abcès, aussitôt, se collecte (Revue médicale suisse du 23 février). Céline revient, seul, comme toujours. Céline est là, à l’air libre ; Céline n’en finissant pas d’user de son invention, tatouée sur papier bible : ses trois points d’une infinie suspension. Trois points reliant au final Rabelais à Destouches, le rire joyeux au sarcastique, le corps jouissant au souffrant, la plume salvatrice à celle du désespoir radical.

Tout ou presque a été écrit sur Céline, sur son génie et ses possibles dimensions pathologiques. Les écrits sont plus rares pour ce qui est de l’intimité, chez lui, des rapports entre la pratique de l’écriture et celle de la médecine. C’est sans doute que l’affaire n’est pas des plus simples qui commence avec cette thèse hors du commun que Louis Ferdinand Destouches soutient en 1924 : La Vie et l’œuvre d’Ignace Philippe Semmelweis. Elle se poursuit avec la publication, l’année suivante de son seul ouvrage médical La quinine en thérapeutique édité par Douin et signé Docteur Louis Destouches (de Paris). Il y aura encore, en 1928, quelques articles dans La Presse médicale où il vante les méthodes de l’industriel américain Henry Ford et propose de créer des médecins-policiers d’entreprise, «vaste police médicale et sanitaire» chargée de convaincre les ouvriers «que la plupart des malades peuvent travailler» et que «l’assuré doit travailler le plus possible avec le moins d’interruption possible pour cause de maladie». Il n’est pas interdit d’avancer ici l’hypothèse de l’ironie. On a ajouté qu’il fut aussi, un moment, concepteur de documents publicitaires pour des spécialités pharmaceutiques.

Puis vint le Voyage au bout de la nuit (1932) rédigé en trois ans de travail nocturne ; puis le reste de l’œuvre, unique, immense objet de toutes les violences, de toutes les interprétations. Quelle part y a la médecine ? Sans doute majeure si l’on s’en tient à la place accordée aux corps irrémédiablement en souffrance. «Il s’agit de faire dire au corps ses ultimes révélations, tout comme on le souhaitait dans l’expérience clinique, écrit Philippe Destruel, docteur en littérature dans le remarquable dossier que Le Magazine Littéraire (daté de février) consacre à l’auteur maudit. La maladie va ponctuer le voyage initiatique du narrateur célinien, celui de la nuit, de la déchéance. La vérité de la maladie appelle une réponse que le médecin n’obtiendra jamais. Il devient alors non pas celui qui guérit, mais celui qui fait de l’affection morbide un processus d’accès à la conscience de la vie humaine, de l’abandon au monde, de la misère. Le médecin de l’écriture abandonne le masque social du démiurge malgré lui pour mêler la douleur de l’autre à l’imaginaire de l’écrivain.»

Dans le même dossier du Magazine Littéraire, Philippe Roussin (Centre de recherche sur les arts et le langage, Ecole des hautes études en sciences sociales) observe que, persuadé de son talent, Céline faisait prévaloir son statut de médecin de banlieue parisienne sur celui d’écrivain ; une manière d’affirmer un ancrage populaire et d’afficher son mépris pour les cercles littéraires. C’est ainsi, nous dit Philippe Roussin, qu’après la sortie du Voyage Céline accorda ses premiers entretiens à la presse (entre octobre 1932 et avril 1933) au dispensaire municipal de Clichy où il donnait des consultations. Les photographies le montrent alors en blouse blanche, entouré du personnel du dispensaire ; jamais à une table d’écrivain.

«Il adressait à des jurés du prix Goncourt des lettres sur papier à en-tête des services municipaux d’hygiène de la ville de Clichy, souligne Philippe Roussin. Un de ses premiers soutiens à l’Action française, Léon Daudet, écrivait du Voyage que "ce livre est celui d’un médecin, et d’un médecin de la banlieue de Paris où souffre et passe toute la clinique de la rue, de l’atelier, du taudis, de l’usine et du ruisseau".» Les choses s’inversèrent lorsqu’il lui fallut, après 1945, répondre de ses pamphlets antisémites. Le médecin se réclama alors l’écrivain, seule stratégie de défense pouvant avoir une chance de succès : on pardonne plus aisément à celui qui écrit qu’à celui qui agit. Et l’on sait jusqu’où, à cette époque, purent aller certains médecins.

Retour en France ; et en 1952 Féerie pour une autre fois, roman au centre duquel un narrateur est présenté comme «médecin assermenté», «médecin, anatomiste, hygiéniste», un «saint Vincent» écoutant «les plaintes de partout». Jusqu’à sa mort l’homme ne fut pas avare en entretiens. Autant d’occasions offertes de faire la part entre l’identité littéraire et l’identité médicale. Il déclarait, en octobre 1954 : «J’ai un don pour la littérature, mais pas de vocation pour elle. Ma seule vocation, c’est la médecine, pas la littérature.» Et encore : «Je ne suis pas un écrivain (...). Il m’est arrivé d’écrire ce qui me passait par la tête mais je ne veux être qu’un simple médecin de banlieue.» Ce qu’il fut, aussi.

Jean-Yves NAU
Revue Médicale Suisse, 23 février et 2 mars 2011

Photos : 1- Thèse de Doctorat de médecine de Céline
2-Philippe Ignace Semmelweis

 

Futurismo: Valentine de Saint-Point molto futurista, poco femminista

Futurismo: Valentine de Saint-Point molto futurista, poco femminista

Donna vera e genio puro, avanguardista e provocatrice fu autrice del “Manifesto delle Donne” e della “Lussuria”

Claudio Cabona

Ex: http://rinascita.eu/

valentine.jpgSe non ora quando? La donna e la sua dignità, il suo ruolo sociale. La posizione da assumere all’interno e nei confronti del sistema Italia. Dibattiti su dibattiti, manifestazioni, mobilitazioni in nome di una rinascita in gonnella, appelli infuocati al popolo rosa. Costruzione di una nuova identità femminile o starnazzo di gallinelle? La donna paragonata all’uomo, divisione fra sessi al centro di battaglie e rivendicazioni che sanciscono nuove superiorità o inferiorità?
“L’Umanità è mediocre. La maggioranza delle donne non è né superiore né inferiore alla maggioranza degli uomini. Sono uguali. Meritano entrambe lo stesso disprezzo. Nel suo insieme, l’umanità non è mai stata altro che il terreno di coltura donde sono scaturiti i geni e gli eroi dei due sessi. Ma vi sono nell’umanità, come nella natura, momenti più propizi a questa fioritura... E’ assurdo dividere l’umanità in donne e uomini. Essa è composta solo di femminilità e di mascolinità”.
La femminilità e la mascolinità sono due elementi che separano e caratterizzano i due sessi, ma che in quest’epoca moderna sembrano essersi in parte persi, lasciando spazio ad un indebolimento dell’individuo che è sempre più costruzione e non realtà.
“Un individuo esclusivamente virile non è che un bruto; un individuo esclusivamente femminile non è che una femmina.
Per le collettività, e per i diversi momenti della storia umana, vale ciò che vale per gli individui. Noi viviamo alla fine di uno di questi periodi. Ciò che più manca alle donne, come agli uomini, è la virilità. Ogni donna deve possedere non solo virtù femminili, ma qualità virili, senza le quali non è che una femmina. L’uomo che possiede solo la forza maschia, senza l’intuizione, è un bruto. Ma nella fase di femminilità in cui viviamo, soltanto l’eccesso contrario è salutare: è il bruto che va proposto a modello”.
Il rinnovamento? Una nuova donna non moralizzatrice, ma guerriera, scultrice del proprio futuro. Un cambiamento che passa attraverso una riscoperta del potenziale rivoluzionario della femminilità che non deve essere un artificio creato e voluto dall’uomo, ma una nuova alba. Non bisogna conservare, ma distruggere antiche concezioni.
”Basta le donne di cui i soldati devono temere le braccia come fiori intrecciati sulle ginocchia la mattina della partenza; basta con le donne-infermiere che prolungano all’infinito la debolezza e la vecchiezza, che addomesticano gli uomini per i loro piaceri personali o i loro bisogni materiali!... Basta con la donna piovra del focolare, i cui tentacoli dissanguano gli uomini e anemizzano i bambini; basta con le donne bestialmente innamorate, che svuotano il Desiderio fin della forza di rinnovarsi!. Le donne sono le Erinni, le Amazzoni; le Semiramidi, le Giovanne d’Arco, le Jeanne Hachette; le Giuditte e le Calotte Corday; le Cleopatre e le Messaline; le guerriere che combattono con più ferocia dei maschi, le amanti che incitano, le distruttrici che, spezzando i più deboli, agevolano la selezione attraverso l’orgoglio e la disperazione, la disperazione che dà al cuore tutto il suo rendimento”.
Non può e non deve esservi differenza fra la sensualità di una femmina, il suo essere provocante e la sua inclinazione a diventare madre, pura e cristallina. La demarcazione fra “donna angelo” e “donna lussuriosa” è puramente maschilista e priva di significato. Il passato e il futuro si incrociano nei due grandi ruoli che la donna ricopre all’interno della società: amante e procreatrice di vita. Figure diverse, ma al contempo tasselli di uno stesso mosaico.
“La lussuria è una forza, perché distrugge i deboli ed eccita i forti a spendere le energie, e quindi a rinnovarle. Ogni popolo eroico è sensuale. La donna è per lui la più esaltante dei trofei.
La donna deve essere o madre, o amante. Le vere madri saranno sempre amanti mediocri, e le amanti, madri inadeguate per eccesso. Uguali di fronte alla vita, questi due tipi di donna si completano. La madre che accoglie un bimbo, con il passato fabbrica il futuro; l’amante dispensa il desiderio, che trascina verso il futuro”.
Il sentimento e l’accondiscendenza non possono ergersi a valori centrali della vita. L’energia femminile non solo si manifesta come ostacolo, ma anche luce che illumina strade di conquista dell’umana voglia di esistere.
“La Donna che con le sue lacrime e con lo sfoggio dei sentimenti trattiene l’uomo ai suoi piedi è inferiore alla ragazza che, per vantarsene, spinge il suo uomo a mantenere, pistola in pugno, il suo arrogante dominio sui bassifondi della città; quest’ultima, per lo meno, coltiva un’energia che potrà anche servire a cause migliori”.
Queste parole, non moraliste né tanto meno prettamente femministe, non furono di una persona qualsiasi. Appartennero ad una donna sì, ma unica, che rigettò tutte le definizioni, stracciando etichette e pregiudizi. Il suo verbo, ancora oggi, nonostante la sua visione del mondo sia stata coniata nel 1912, è ancora attuale e può insegnare molto a chi si pone domande sul “mondo rosa” e non solo. Avanguardista, provocatrice e futurista. Lei fu Valentine de Saint-Point (1875-1953), autrice del “Manifesto delle Donne” e della “Lussuria”. Contribuì, come poche intellettuali nella storia, all’emancipazione della donna sia dal punto di vista dei diritti che del pensiero, partecipando anche a vari movimenti di rivendicazione. Odiava le masse, le certezze, i dettami borghesi, amava la libertà di pensiero, l’essere femmina, l’essere futuro. Concludo con l’ultima parte del manifesto, momento più alto della poetica di una delle grandi donne del ‘900. La speranza è che femmine come Valentine esistano ancora oggi, perchè l’Italia ha bisogno di loro, di voi.
”Donne, troppo a lungo sviate dai moralismi e dai pregiudizi, ritornate al vostro sublime istinto, alla violenza, alla crudeltà.
Per la fatale decima del sangue, mentre gli uomini si battono nelle guerre e nelle lotte, fate figli, e di essi, in eroico sacrificio, date al Destino la parte che gli spetta. Non allevateli per voi, cioè per sminuirli, ma nella più vasta libertà, perché il loro rigoglio sia completo.
Invece di ridurre l’uomo alla schiavitù degli squallidi bisogni sentimentali, spingete i vostri figli e i vostri uomini a superare sé stessi. Voi li avete fatti. Voi potete tutto su di loro.
All’umanità dovete degli eroi. Dateglieli”.
 


08 Marzo 2011 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=6928

jeudi, 24 mars 2011

Céline sous la faucheuse situationniste

Céline sous la faucheuse situationniste

par Eric Mazet

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

Tous les lâches sont romanesques et romantiques, ils s’inventent des vies à reculons...”
Féerie pour une autre fois.

Je pensais ne plus écrire sur Céline avant quelque temps, mais un éditeur m’envoie un livre avec ses compliments: L’Art de Céline et son temps, d’un certain Michel Bounan que je ne connais pas. Dans la même collection, dont la qualité de finition m’avait séduit, M. Bounan a déjà publié Incitation à l’autodéfense, titre quelque peu inquiétant par sa brutalité paranoïaque. N’étant pas un de ces céliniens médiatiques, mais plutôt un chercheur de dates pour notules, la courtoisie de l’envoi me flatte. Je me dois d’y répondre. Et puis la couverture, avec la lame XIII du tarot de Marseille, celle de la mort en marche, éveille mon attention. La première lame, celle du Bateleur, moins morbide, plus célinienne, aurait aussi bien présenté ce livre, puisqu’elle évoque autant Bagatelles que Mort à crédit, comme la lame nommée “Le Mat”, avec son fou en marche, canne à la main et baluchon sur l’épaule, accompagné d’un chat ou d’un chien, peut aussi bien illustrer Voyage, D’un château l’autre ou Rigodon.
La quatrième de couverture aguiche le lecteur ignorant: “La bonne question n’est pas de savoir comment un libertaire en vient à s’acoquiner avec des nazis, mais pourquoi ce genre de personnage croit bon de se déguiser en libertaire”. Je suis d’accord avec M. Bounan: si Céline était un nazi, alors, à la poubelle ! Qu’on n’en parle plus. Et M. Bounan le premier. J’ai autant de répulsion que lui, j’imagine, quand on me montre le visage du nazisme ou du racisme au cinéma. La vie quotidienne, fort heureusement, m’en préserve. Je me suis toujours méfié des majorités; sinon je ne serais pas venu à Céline. Mais je n’ai jamais cessé de prêcher les vertus de la tolérance, du respect des plus faibles, par simple souci d’équité. Nous sommes sans doute, M. Bounan et moi, d’accord là-dessus. Ce n’est déjà pas mal.
Pour le reste, je vais paraître à M. Bounan bien désuet, décevant, arriéré. Tous les prêcheurs politiques m’ennuient. D’où qu’ils viennent, les politiciens sont des charlatans, attachés à gamelle. Mais écoutons M. Bounan. Sa thèse est simple. Céline n’est qu’un prétexte, un appât, à peine un exemple. M. Bounan est un “situationniste” qui explique les origines de la Seconde guerre mondiale par le financement d’une secte, les nazis, par des entreprises capitalistes. Des provocateurs, nervis de ces banquiers, ont désigné les Juifs comme fauteurs de guerre, à seule fin de faire diversion. Céline est de ceux-là. Après-guerre, les mêmes responsables ont gardé le pouvoir, sont devenus les juges de leurs anciens nervis, et financent derechef des courants antisémites pour occulter leurs nouveaux crimes contre l’humanité. Céline ne fut qu’un agent provocateur à leur solde, par appât du gain, et les céliniens d’aujourd’hui sont tous suspects d’antisémitisme ou de révisionnisme. C’est un résumé de notre sombre XXe siècle, ficelé par un “situationniste” qui a choisi Céline comme marque commerciale, afin d’attirer le chaland.
Plus inspiré par la musique, la peinture et la poésie que par la politique, je trouve ce discours bien mécanique, abstrait, fallacieux. La logique paranoïaque est toujours impeccable, aussi attrayante que les poupées russes qui s’emboîtent. Je ne sais si M. Bounan est infirmier psychiatrique ou psychanalyste situationniste. Il est surtout du genre homo politicus. Dès lors, en littérature nos goûts et nos lectures divergent . Pour moi, Céline n’est pas plus libertaire qu’il n’est nazi. Son apport à la littérature, son défi, sa gageure, ne se situent pas à ce niveau. Donc, la question initiale, de mon point de vue, est caduque. Et comme M. Bounan l’a écrit page 61: “Une question fausse ne peut recevoir que des réponses absurdes”. Pour lui, Céline n’est qu’un provocateur antisémite, du début à la fin. Un écrivain politique, un menteur, un tricheur, obnubilé par l’argent. La thèse n’est pas nouvelle. On y retrouve Alméras, Bellosta, Dauphin, lus comme nouveaux évangélistes. Citations non contrôlées, lectures de seconde main, diffamations répétées.
M. Bounan croit-il vraiment qu’on quitte la sinécure d’une clinique à Rennes, et puis d’un poste international à la SDN, pour faire fortune dans un dispensaire de banlieue en se lançant dans un énorme roman? Le risque était grand... M. Bounan ne voit que recettes à la mode dans Voyage et dans Mort à crédit. Croit-il qu’un écrivain, uniquement motivé par l’appât du gain, passerait quatre années à écrire un premier roman, puis quatre années encore pour écrire le second, en offrant une révolution esthétique digne des plus grandes révolutions littéraires des siècles passés? On ne devient pas l’égal de Rabelais ou de Victor Hugo avec des recettes de bistrot.
M. Bounan s’encolère, congestionne, du fait que le docteur Destouches, dans son étude sur “L’Organisation sanitaire aux usines Ford” , recommande en 1929 aux mutilés ou aux malades de ne pas s’exclure de la société, de refuser d’être des chômeurs, de ne pas devenir des assistés, mais de continuer à travailler dans la mesure de leurs possibilités, aidés par une médecine préventive, sociale, adaptée, et non intimidante, sanctionnante, mandarine. M. Bounan s’oppose-t-il aujourd’hui à la réinsertion des handicapés dans le monde du travail? Cela le révolte encore quand Louis Destouches demande la création d’une “vaste police médicale”. Sans doute le mot “police” n’évoque-t-il pour M. Bounan que le slogan “CRS-SS”, slogan que Cohn-Bendit lui-même trouve aujourd’hui ridicule. M. Bounan qui a écrit un livre sur Le Temps du sida doit savoir que les plus menacés ont dû créer leur propre “police”, changer d’habitudes, de mentalité et d’attitude vis-à-vis de la sexualité. Lorsque Céline affirme dans Les Assurances sociales que “l’assuré doit travailler le plus possible, avec le moins d’interruption possible pour cause de maladie” , M. Bounan oublie de mentionner que Céline n’envisage cette phase qu’après une lutte plus efficace contre les maladies par une refonte de la médecine. Céline devançait par là les thèses de “l’anti-psychiatrie” qui choisit d’insérer le “malade” dans la société au lieu de l’exclure. Avec M. Bounan, on croirait lire le petit catéchisme d’un homéopathe fanatique vitupérant les généralistes ou les chirurgiens ayant parcouru l’Afrique comme le fit le Dr Destouches. Notre situationniste oublie que Clichy, à l’époque, c’était le tiers-monde. Que pour sortir du fatalisme de la maladie et de la misère, de l’alcoolisme et de la syphilis, il fallait se livrer à une “entreprise patiente de correction et de rectification intellectuelle”. Médicale, humaniste, sociale, évidemment, comme le souhaitait le docteur Destouches, et non pas répressive, policière, punitive, comme l’insinue M. Bounan. Ce texte a d’ailleurs été approuvé et défendu en 1928 devant la Société de médecine de Paris - et M. Bounan passe ce fait sous silence - par le Dr Georges Rosenthal qu’on a du mal à imaginer nazi.
Il faut se rappeler qu’en 1918 les Américains avaient envoyé en Bretagne la Mission Rockefeller pour lutter contre la tuberculose qui faisait cent cinquante mille morts par jour dans le monde. C’est là que Louis Destouches, embrigadé dans cette croisade, cette “éducation populaire”, apprit, devant un public d’ouvriers, à condamner l’alcoolisme, “principal pourvoyeur de la tuberculose”, et non chez on ne sait quel folliculaire antisémite dont les attaques seront tantôt dirigées contre l’alcool, tantôt contre les Juifs. Était-ce vouloir enrégimenter les poilus de 14 dans un monde totalitaire que de vouloir leur épargner un deuxième fléau mortel en 1918 en appelant à la création d’écoles d’ infirmières visiteuses qui se rendraient chez les malades? Tous ces projets avaient été formés outre-atlantique par les professeurs Alexander Bruno et Selskar Gunn, médecins de la mission Rockefeller. Était-ce tenir des discours policiers ou nazis que de demander la construction de dispensaires anti-tuberculeux, et de parler en 1919 “au nom de la Patrie si réprouvée, au nom de l’Avenir de notre race” comme le faisait alors le comité de la mission? C’était le langage d’une génération formée aux études latines. Ni dans les tranchées de Verdun ni dans les livres d’histoire, on n’usait des codes “politiquement correct”qui pallient l’inculture de nos critiques.

La suite très prochainement...

Eric MAZET
Le Bulletin célinien, n° 175, avril 1997, pp. 15-22.

Michel Bounan, L’art de Céline et son temps, Éd. Allia.
 
Céline sous la faucheuse situationniste (II)

 

 

mercredi, 23 mars 2011

Louis-Ferdinand Céline's "Trifles for a Massacre"

Louis-Ferdinand Céline’s Trifles for a Massacre

Ex: http://www.counter-currents.com/

Louis-Ferdinand Céline
Trifles for a Massacre
Trans. anonymous
Asunción, Paraguay: Les Editions de La Reconquête, 2010

BAGATELLES_POUR_UN_MASSACRE ed reconquete.jpgLouis-Ferdinand Céline (1894–1961) is my favorite writer I don’t enjoy reading, much as Vertigo is my favorite movie I don’t enjoy watching.

I started browsing through Journey to the End of the Night in a used bookstore during my last year of undergraduate study. At the time, I knew nothing of Céline’s politics, and I would have rejected them if I had. I was a libertarian who thought that Ayn Rand was the greatest writer since Victor Hugo, and all my prejudices should have led me to hate Céline, but to my surprise I loved him anyway.

Around the same time, I was reading Thomas Sowell’s A Conflict of Visions, and between it and Journey, my Enlightenment optimism was pretty much ground to dust. The following summer, before I started graduate school, I read most of Céline’s other novels, and frankly I overdosed on them. Céline is a disillusioning writer, and getting rid of illusions is a good thing. But reading him again would be the spiritual equivalent of re-breaking and resetting a bone, so when I packed my bags, I left Céline behind, and I have never read another one of his books until the title under review.

I first heard of Bagatelles pour un massacre (1937) in July of 1992 in Florence King’s With Charity Toward None: A Fond Look At Misanthropy. Bagatelles is one of three legendary anti-Semitic “pamphlets” (actually quite substantial books) published by Céline between 1937 and 1941. The others are L’École des cadavres (The School for Cadavers, 1938) and Les beaux draps (A Fine Mess, 1941).

When Céline published Bagatelles, he was fired from his job as a doctor in a state clinic for the poor. He was invited to write for French Right-wing papers, but it is said that his contributions were rejected for being too extreme. The pamphlets were also reportedly banned by the Nazis for being too hateful. In truth, Céline’s ranting style, sweeping generalizations, questionable source material, and literary inventions betray the essential rationality of his position and play into the hands of the enemy.

Naturally, for his troubles, Céline also earned a place on the death lists of the Résistance, so when the Americans swept into Paris, he fled with the remnants of the Vichy government to Germany, where he served as the personal physician of President Pierre Laval.

When Germany fell, Céline fled to Denmark, where he was imprisoned. He was tried in absentia in France and sentenced to a year in prison, “perpetual disgrace,” a fine of 50,000 francs, and the confiscation of his worldly possessions, which hardly mattered since he was a pauper. He returned to France in 1951 after an amnesty and went back to practicing medicine and writing.

Given the trouble they caused, it is perhaps understandable that Céline’s widow has refused to allow the “pamphlets” to be reprinted or translated. But the world of literature is subject to higher laws, so the courageous publisher Les Editions de La Reconquête, operating under relative legal impunity in Paraguay (!), has reprinted all three volumes in French and brought out the first translation of Bagatelles.

Aside from the threat of a lawsuit, the greatest impediment to translating Bagatelles is the style. My French is quite good, but I found Bagatelles impossible to read in the original because it is filled with impenetrable slang, and how many virtuoso translators are willing to work on Samisdat translations of a writer condemned to “perpetual disgrace”? Finally, though, a translator has been found.

So, what is Trifles for a Massacre about? It seemed amazing to me that the secondary literature about Bagatelles never really tells us what the book is about. Having read the book, I am amazed no more.

Céline served as a soldier in the trenches of the First World War, where he was wounded and where he saw countless men killed and maimed in unimaginably terrifying ways. This gave him an abiding hatred of war. When Hitler came to power in Germany in 1933, a deafening and coordinated din of anti-German, pro-war propaganda began to issue from virtually all the presses of every Western society. Céline examined this propaganda, connected the dots, and noticed that its chief propagators were Jews who were urging non-Jews in France and England to spill their blood in another war with Germany to slake Jewish hatred of Hitler.

That is the “massacre” of the title. It is a massacre of Europeans advocated by Jews, not a massacre of Jews advocated by Céline. What then was Céline’s solution to the Jewish problem? First, he wished to relentlessly expose the roles of Jews as war-mongers as well as agents of Bolshevism and cultural decadence. Eventually, he hoped to expel all the Jews from France.

Literary commentators, of course, shake their heads and play dumb, asking what could possibly have sent Céline off on his tirade against the Jews. Could he have been crazy? Could a comely Jewish girl have broken his heart?

The answer, of course, was the overwhelming daily evidence of Jewish-instigated anti-German hate- and war-mongering. The critics deftly sidestep this problem by seizing on the fact that Céline decodes this propaganda with the aid of The Protocols and other hoary chestnuts of anti-Semitica which, we are constantly told, have been “discredited” by their shady origins even if they seem confirmed by every daily newspaper.

Céline also harms his case by accusing virtually every agent of decadence of being a Jew. Even the Bourbons, we are told, were Jews. Look at their noses! Some of this, of course, is literary playfulness. But anything you say about Jews can and will be used against you.

Any American who has paid attention to the nearly ten years of intense war-mongering since September 11, 2001, and who has connected the dots and noticed that Americans are killing and dying not for our interests, but for the interests of Israel and Jews around the globe, will find Trifles for a Massacre all too spookily . . . familiar. But that shouldn’t be the least bit surprising. It is the same people saying and doing the same sorts of things, because . . . it works. Because we fall for it again and again and again.

Imagine if America’s greatest avant-garde novelist (whoever that would be!) spent the last ten years reading Anti-War.com and decoding events with the aid of Kevin MacDonald’s Cultural Insurrections. Then imagine that he tosses in the occasional ballet scenario and Mike Roykoesque Slats Grobnik common man dialogue in the most impenetrable working class argot, phonetically rendered. Then you will have a sense of Trifles for a Massacre. Or better yet, let me pick a page at random:

That which is called Communism in well-advanced circles is a great reassurance-cache, the most highly perfected system of parasitism of any age . . . admirably guaranteed by the absolute serfdom of the global proletariat . . . the Universalism of the Slaves . . . under the Bolshevik system, a super-fascist farce, an internationalist superstructure, the greatest armored strong-box that has ever been conceived, compartmentalized, riveted, and soldered together using our guts, for the greater glory of Israel, the ultimate defense of the elernal pillaging Kike, and the tyrannical apotheosis of delirious Semites! . . . Salute! . . . For that truly! . . . not for Moloch! I just don’t feel like it! . . . to enable still other mad half-niggers a thousand times as bad, as incompetent, as chattering, a thousand times as criminal as those which are going to lose! So many super-Béhanzins . . . No way! . . . Why do it? . . . But if it were a question of true communism, of the sharing of all of the world’s goods and sufferings on the basis of the strictest egalitarianism, then I would be for it more than anyone . . . I no longer need to be agitated, to be catechized . . . to be bothered. I am ready, so be on your guard . . . I am the most sharing person that you’ll ever know . . . and I’d let you share my bills, so that it wouldn’t cost so much for me to live . . . Communism such as you’d want, but without the Jews, never with the Jews. (p. 105, all ellipses in original)

Céline was serious about his egalitarianism. His misanthropy was tempered by a deep sympathy for the poor and the downtrodden. Journey to the End of the Night was so suffused with solidarity for the working man and hatred of capitalism that it was published in the USSR in 1934.

Céline was invited to visit the USSR in 1936. He was horrified by what he saw. Upon his return, he published Mea Culpa (1936), a short book about his experiences where he noted in passing the overwhelmingly Jewish nature of Bolshevism and rejected the very idea of progress and the perfectibility of man.

But clearly he also believed that a non-utopian socialism was possible, but that this possibility had been aborted in Russia and that Communism had been turned into a means by which Jews expropriated the wealth of Russia and killed the best of the gentiles.

You can purchase Trifles for a Massacre from the publisher’s website: http://editionsdelareconquete.com/ It was published in paperback only, in a limited edition of 5,010 copies (of which I have number ten). Unfortunately, it is very expensive: 68 Euros plus 12 Euros postage. But considering the risks and costs the publisher has shouldered, as well as the service he is rendering to world literature and historical truth, it is an expense worth bearing.

mardi, 22 mars 2011

Céline épuré, les néogestapistes à la manoeuvre

Céline épuré, les néogestapistes à la manoeuvre
 
Flash - 10/02/2011
 

 

En cet hiver 2008, c'est le journaliste-écrivain Kleber Haedens qui était sur la sellette : on voulait baptiser du nom de ce Hussard un collège de la Garenne-Colombes. Or l'affreux Haedens a commis comme critique littéraire, voilà presque quatre-vingts ans, deux articles dans Je suis partout; il collaborait aussi à l'Action française. Scandaleux. Épuré, donc. Comme Jacques Chardonne, autre écrivain en Charentaises cher à feu Mitterrand (François) qui participa avant-guerre à un voyage d'agrément outre-Rhin... Et comme Florent Schmitt dont un enseignant découvrit parait-il au détour d'un article qu'il aurait lors du récital de Kurt Weill, en 1933, lancé un retentissant "Vive Hitler !" Alors, au trou, tout ce petit monde ! Au vide-ordures, les écrivains, les musiciens et leurs oeuvres, direction les poubelles de l'histoire !

C'est ce que l'on voudrait faire avec Céline, dont le cinquantenaire de la mort avait été inscrit cette année sur la liste des commémorations nationales. Une liste et un nom qui n'avaient jusqu'ici soulevé aucune objection jusqu'au jour où Serge Klarsfeld, le "chasseur de nazis", a sommé le ministre de la Culture de la nettoyer. Au nom des Fils et Filles de déportés juifs de France, il a menacé d'en appeler à Sarkozy si le Mitterrand du jour n'obtempérait pas. Bien joué, car s'il en a les initiales, Frédéric n'a pas les c... de son oncle François. Le tonton avait un penchant pour les jeux d'alcôve le neveu, lui, se couche. Car personne ne résiste plus à ceux qui voudraient que l'on eût été résistant dès 1930.

Et pendant ce temps, saint Genet...
Céline, vu d'aujourd'hui et d'ici, a certes écrit des horreurs. C'était un temps, c'était un ton. Qu'on relise la presse d'alors, les discours, les échanges fleuris dans les travées de l'Assemblée. On ne peut pas juger d'hier avec la morale ou l'amoralité d'aujourd'hui. Et Céline a payé : emprisonné au Danemark au lendemain de la guerre, rapatrié en France et condamné, pour collaboration, à un an d'emprisonnement, 50 000 francs d'amende, la confiscation de la moitié de ses biens et l'indignité nationale. Il a vécu le reste de sa vie à Meudon, écrivain et médecin.
Personne, aujourd'hui, ne peut lire —et n'a sans doute lu— les écrits "indignes" pour la bonne raison qu'ils sont depuis longtemps introuvables. Pour en juger, et pour instruire puisqu'il paraît que c'est le but, encore faudrait-il savoir de quoi l'on parle. Mais au train plombé où vont les choses, on peut même imaginer que le seul fait de les avoir dans sa bibliothèque pourrait conduire demain devant un tribunal.

La morale et la vertu se sont déplacées. Quand on lisait encore les introuvables de Céline, on cachait la prose d'un Jean Genet dans l'Enfer des bibliothèques. Autres temps, autres moeurs : le chantre de la dépravation, l'amoureux transi des assassins, le génial poète de la perversion a été fêté en grande pompe l'an passé, à l'occasion du centenaire de sa naissance. Pas de censure mais de grands coups d'encensoir pour l'écrivain qui chante avec lyrisme son bonheur pédophile et sa fascination pour les biscotos des ptits gars de la Milice et les SS bien costumés. Pas de problème pour Monsieur Klarsfeld et ses troupes de néogestapistes : Jean Genet n'aimait pas les nazis pour leurs idées, il rêvait juste de les sodomiser.

Dans cette nouvelle affaire Céline, on retiendra pour finir les propos de bon sens d'un Frédéric Vitoux, biographe du Dr Destouches et auteur de nombreux livres sur son oeuvre. De la polémique du jour, il dit : "Cent le mot "célébra6ons"qui est ambigu. Il ne s'agit pas de tresser des lauriers à l'écrivain. Le cinquantenaire de sa mort est une occasion de s'intéresser à son oeuvre, d'examiner à nouveau ses zones d'ombre. On ne peut tout de même pas nier que c'est l'un des plus grands écrivains français." Non, on ne peut pas, mais la littérature n'a rien à voir là-dedans.


Marie-Claire ROY
Flash, 10/02/2011

 

Jean Mabire, de schrijver-soldaat...

Jean Mabire, de schrijver-soldaat…

 

mabire.gifVoor zijn succes als militair schrijver, was er eerst Mabire de Alpenverkenner (De chasseurs alpins waren een verkennerseenheid van de toenmalige franse infanterie) , die al op dertigjarige leeftijd als reserve-luitenant werd opgeroepen om onder de nationale vlag zijn diensttijd uit te dienen in het Algerijnse bergland (Djebel). Een wapenonderdeel als geen ander, dat Mabire zijn hele leven trouw zou blijven. Echter niets bestemde de Normandische schrijver voor, zich te tooien met de bekende koningsblauwe ‘taart’ het hoofddeksel der verkenners.

 

De aantrekkingskracht, die hij uitoefent op de elitetroepen en andere ‘wapenbroeders’ (twee titels van tijdschriften die hij uitgaf in de jaren 80) laat zich dan ook niet verklaren zonder deze kennis van zaken , die hij heeft opgedaan door nageldicht op de oorlog te zitten en de oorlogsvoerders van zo nabij te hebben meegemaakt in Algerije. Phililipe Héduy en Dominque Venner hebben ieder op hun eigen wijze het inwijdende karakter van deze oorlog bezongen, die niet zo mocht heten. Na twee nummers « Omzwervingen» en « Vaderlanden van vlees en bloed » , heeft het ‘Tijdschrift van de Vrienden van Jean Mabire’ in zijn laatste aflevering er dus voor gekozen hulde te brengen aan de schrijver en de soldaat.

De altijd levendige Bernard Leveaux bijt de spits af met het terugkeren naar de serie boeken die J. Mabire wijdde aan de parachute-eenheden, zijn andere heldenverhaal (niet minder dan elf boekdelen) met de geschiedenis van de Waffen-SS, van het Waalse Legioen, van de Pantsers van de zwarte Garde, Sterven in Berlin… Éric Lefèvre, zijn archivaris, thans zeker een van de beste kenners van het onderwerp in Frankrijk, komt in « De Internationale SS » terug op dit deel van het werk van Mabire, waar je niet omheen kan en waaraan je toch geen recht doet door het kort samen te vatten. De biografie van de meester – zijn overgang naar het 12e BCA (Batallion Alpenverkenners) – wordt niet vergeten en men begrijpt, als je zijn artikel « Een dag verkenner zijn», leest, waarom kapitein Louis Christan Gautier zichzelf geweld aan moest doen om de bergtroepen niet belasteren.

Het dossier wordt vervolmaakt door het herlezen, toevertrouwd aan uw dienaar, van het boek De Samoerai « De pen en de Sabel » et de levendige herinneringen aan de dienstjaren in Rhodesië van Yves Debay, hoofdredacteur van het tijdschrift Aanval (onder de goedgetroffen titel « Huurling ! »). Een publicatie, die bij elke verschijning verbetert zowel qua diepgang als qua vorm.

L. Schang
De vrienden van Jean Mabire

Overgenomen van Synthese Nationale.
Ontdek ook haar webstek op http://amis.mabire.free.fr (enkel franstalig)

Portrait: Gabriele d'Annunzio

xp080515102142.jpg

Portrait: Gabriel d'Annunzio

 

Il avait le teint brouillé des grands nerveux, les yeux bleuâ­tres, d'un azur profond et embrumé, voilé de quelque lointain rêve, la cornée et l'iris légèrement en saillie entre les paupières glabres, comme les yeux des bustes antiques – déjà. Les lèvres d'un gris mauve, comme des lèvres de marbre – déjà – d'un marbre jadis teinté, dont la nuance purpurine se serait effacée. Les dents mauvaises. Mais qu'importaient ces couleurs de la face et de l'émail dentaire ! La couleur est la chose éphémère, comme l'était cette nuance roussâtre du poil sur l'arcade sour­cilière, sous le nez, à la pointe du menton. Et qu'importait, de même, ce corps petit et musclé, avec son torse long, ses jam­bes courtes ! De ces proportions sans grâce le poète s'accommo­dait, sachant bien que sa gloire future concentrait tout l'inté­rêt de son humaine apparence dans le buste, promis – déjà – à l'éternité. Or, la tête était admirable par la forme et par les volumes, par tout ce qui ressortit à la statuaire. Il n'est pas jus­qu'à cette complète calvitie qui ne parût par avance un dépouil­lement volontaire de toute simulation et de tout accident. « Ma clarté frontale », comme l'appelait le maître, avec ce mélange d'orgueil et de sarcasme qui, dans sa bouche, pre­nait le ton d'un défi, d'une raillerie adressée aux circonstances, aux bizarreries de la nature, aux défaillances d'un dieu distrait. Et la main aussi – la main qui caresse et qui tient la plume (et l'épée) – la main qui est volupté et qui est esprit (et fierté), la main était belle : petite, féminine, ciselée, impérieuse, ayant cette force de dédain que le plus hautain visage ne peut exprimer et que, seule, une belle main reflète avec tranquillité. Au petit doigt, deux bagues d'or, chacune ornée d'une émeraude cabochon. J'ai lu que, sur le lit funèbre, le doigt ne portait plus que deux minces anneaux nus, sans aucune pierre pré­cieuse. Il y a tout un symbole de grandeur et de renoncement dans cette disparition des émeraudes.

 

 Sur le ciel noir de l'époque, la mort de Gabriele d'Annun­zio a jeté, durant quelques jours, les suprêmes clartés de la fusée qui s'éteint ou du météore qui rentre dans la nuit. Astre ou bouquet d'artifice ? Là est la question. Certes, la fin d'un tel homme ne pouvait passer inaperçue. Elle devait éblouir encore, les puissances du feu étant les caractéristiques mêmes de l'âme qui prenait congé de nous. Mais je ne puis m'empê­cher de noter combien fut bref ce dernier éblouissement, com­bien la nécrologie (en maints articles où il faut voir un signe des temps et le reflet des modes changées) fut prompte à di­minuer, à « minimiser », comme on dit dans un affreux jargon, l'importance de ce brusque départ,

 

 Me trompé-je ? Mais il me semble que, en Italie même, c'est avec quelque précipitation que furent rendus à la haute renom­mée du défunt les honneurs qu'on lui devait, ou qu'on ne pou­vait lui refuser. Dans quelques semaines, la «Voie triomphale » ouvrira sa vaste perspective devant le char de M. Hitler. Ses dalles toutes neuves retentiront sous les martèlements sourds de ce « pas romain » qui fait sa rentrée dans Rome après un bien long détour. Mais le char funèbre du poète n'aura pas suivi la nouvelle avenue. Sans doute parce qu'il y aurait eu antimonie à ce que les gloires du passé empruntassent les routes de l'ave­nir. Dans une petite église de campagne, un simple cercueil de noyer ciré a reçu l'absoute rituelle. Et la dépouille du héros fut inhumée dans la terre de cette même colline où il avait vécu retiré durant les seize ou dix-sept dernières années de sa vie.

 

 Ainsi va le siècle, ainsi vont les destins des hommes et des États, et les cieux, un instant déchirés par le suprême éclair de la flamme que le vent a soufflée, les cieux sont redevenus ce qu'ils étaient : un amoncellement de nuages sombres.

 

 Quel grand vide, pourtant, ce mort laisse après soi ! Ce vide, on ne le mesure pas encore. Ou bien disons, pour ceux qui pensent que la vie est un renouvellement incessant où nul vide ne se creuse qui ne soit aussitôt comblé, où ce qui s'en va est aussitôt remplacé (fût-ce par son contraire, ce qui est le cas le plus fréquent), disons pour ceux-là que la mort de Gabriele d'Annunzio constitue un grand événement, et point seulement dans l'Histoire de la Littérature universelle, mais dans l'His­toire universelle tout court, l'Histoire de l'Humanité.

 

 C'est toute une conception du monde qui s'efface avec cette éclatante figure. Et j'entends bien que cette conception était depuis longtemps déjà dépassée, démodée, périmée (comme disent les générations nouvelles, avec ce luxe d'expressions méprisantes qu'elles ont toujours à l'égard des gens et des choses qui les ont précédées). Mais Gabriele d'Annunzio, jus­qu'à ce soir du 1er mars où la mort l'a frappé à sa table de travail, était le plus illustre « survivant » d'une époque éva­nouie, le représentant le plus magnifique et le plus accompli d'un certain ordre de grandeur. Lui disparu, c'est tout un pan de la civilisation qui s'effondre ou, si l'on veut, c'est tout un décor qui disparaît comme dans une trappe.

 

 Il a commencé par le culte de l'Amour et de la Beauté. Il ne s'agissait pas, dans son esprit, comprenez bien, de deux reli­gions séparées, ayant chacune leur objet distinct, mais d'une religion unique ayant un double objet sur un seul autel. Les exigences des sens le tourmentaient, et ses aventures furent nombreuses, mais il n'eût point donné satisfaction à ses instincts s'il ne les eût associés – du moins en pensée, car l'imagination du poète supplée parfois aux réalités – à la poursuite d'une forme belle. D'autre part, la définition selon laquelle la beauté serait « une promesse de bonheur » correspond exactement à la manière de sentir qu'il eut dans sa jeunesse, et sa jeunesse se prolongea longtemps, comme on sait, jusque dans son vieil âge. Il ne distinguait point alors la Beauté de la Volupté. Certes, il ne ravalait pas son idole à n'être qu'un instrument du plaisir, mais il considérait l'extase amoureuse, les paradis physiques, comme un accroissement de la Beauté, laquelle ne pouvait, selon lui, atteindre son point de perfection et, si je puis dire, culminer que dans le délire sensuel.

 

 Mais ici encore, gardez-vous d'une équivoque ! N'allez pas confondre cette chasse ardente avec la morne dépravation. Dès l'instant que l'amour est requis, ou que l'âme aspire à lui, le voluptueux cesse d'être enfermé dans le cercle de la débauche. Ce qu'il cherche dans les voies de la sensualité, c'est une éva­sion, un moyen de se surpasser soi-même, c'est une issue vers le sublime. La Beauté, aux yeux de Gabriele d'Annunzio, fut donc toujours une sorte de prêtresse qui a pour sacerdoce l'ini­tiation aux mystères, et le plus grand mystère de la vie, peut­-être son unique but, pense le poète à cette époque, c'est l'Amour.

 

 De plus, comme cet artiste du verbe était en même temps très érudit en matière d'art, toutes les tentatives que les peintres, les sculpteurs, les orfèvres, les émailleurs, les tailleurs d'ivoire et autres servants de la Beauté avaient faites en tous les siècles et tous les pays pour saisir et fixer quelque aspect particulier, éphémère de l'éternelle idole, il les connaissait. Aux figures évoquées par sa propre imagination, laquelle ne cessait d'inventer des formes et des symboles, s'ajoutait un peuple de souvenirs. Il était environné d'images rêvées, mais aussi d'une multitude d'images rencontrées par lui dans tous les musées d'Europe. Entre les créatures de son esprit et les visages des portraits, des statues, des médailles, s'établissaient de perpé­tuels échanges. Il se créait, entre les deux plans, tout un jeu de références et d'allusions. Le danger eût été qu'une mémoire si fidèle n'étouffât, sous ses apports constants, le jaillissement spontané de l'imagination créatrice. Mais la Poésie, chez Ga­briele d'Annunzio, n'avait rien à craindre de Mnémosyne. Combien de fois la Muse annunziesque n'a-t-elle pas prouvé, en souriant, à sa redoutable compagne, qu'elle aurait pu se passer d'elle ! Une flamme extraordinaire maintenait à la tem­pérature voulue le creuset où s'opérait la fusion magique.

 

 Dans le domaine du vers notamment, où il excella tout jeune, (son premier recueil, Primo vere, contient les poèmes écrits en 1879 et 1880, entre seize et dix-sept ans), Annunzio possède le double don sans lequel il n'est pas de grand poète : l'alliance de l'image neuve et de la sonorité ; il est plastique et musical. Romancier, il a, par les illustrations qu'il a données du culte « Amour et Beauté », imposé à toute une époque sa vue per­sonnelle du monde, la mystique sensualiste d'un paganisme nouveau. Il est à l'origine d'un certain romanesque lyrique, tout à l'opposé de l'école naturaliste, qui, elle, a bien souvent caché, cultivé comme un vice, sous le couvert de la recherche du Vrai, un amour monstrueux, assidu, acharné de la Laideur. Il a créé une atmosphère d'enchantement qui n'appartient qu'à lui, détourné le XIXe siècle finissant des spectacles amers, des étalages complaisants de la bassesse humaine et de la platitude. Il nous a induits en des rêveries fastueuses ; il nous a rendu les clés des jardins ornés, des palais au fond des parcs ; il a peuplé nos songes de fascinantes figures de femmes, restauré les loisirs heureux ou ravagés par des passions aristocratiques.

 

 Et sans doute, il a pu entrer quelque naïveté dans ces évo­cations, de même qu'il y eut quelque bric-à-brac dans l'exis­tence de l'auteur lorsqu'il voulut, pour son propre compte, mettre sa vie en accord avec ce luxe imaginaire.

 

 Mais on aurait tort de limiter au goût du pittoresque et du bibelot ce vœu profond d'un cœur fervent. N'oublions pas que, dans les romans de Gabriele d'Annunzio, la Mort est toujours présente, accoudée aux terrasses avec les amoureux ou, solitaire, jouant de la harpe, en attendant son heure, dans le boudoir voisin de la chambre à coucher. Le culte « Amour et Beauté » ne peut être sincère, pratiqué avec foi, et ne peut mener loin sans que s'y glissent l'odeur attristante des roses effeuillées, la saveur de la lie au fond du verre, tout ce qui présage, an­nonce, révèle les approches de la visiteuse voilée.

 

 Ensuite il y a entre l'esthétique et l'éthique de secrets pas­sages. Le culte du Beau ne suffirait point à faire accéder une âme à la sainteté. Le Beau ne se confond pas avec le Bon. Que de fois n'est-il pas son contraire ! Mais il est rare que quelqu'un de bien déterminé à faire du culte de la Beauté sa raison de vivre, ne soit pas porté vers ce qui est noble et vers ce qui est grand. Cette ascension est patente dans l'œuvre et le caractère de Gabriele d'Annunzio.

 

 Comparée à son œuvre romanesque, son œuvre dramatique frappe déjà par un certain caractère d'austérité. Les passions y règnent encore en maîtresses, mais il ne s'agit plus unique­ment ici de la passion amoureuse et de l'exaltation de la Beauté. Ce sont tous les tragiques de la vie qui se donnent rendez-vous en ces drames étranges. La volonté de transposer le réel dans le lyrisme, de l'intégrer à la poésie, voilà ce qui crée l'unité entre ces drames divers, ainsi que le lien entre ce théâtre et les romans qui l'ont précédé.

 

 Les Lettres françaises garderont une reconnaissance parti­culière à ce grand poète italien, ce merveilleux génie bilingue, qui sut couler ses sentiments, ses rêves légendaires, la vibration de sa lyre épique et sacrée dans notre « doux parler ». Lui-même s'est dépeint tel qu'il fut en sa première jeunesse, attentif aux leçons de ceux qu'il nomme ses deux maîtres en matière de langage : l'Italien Ernesto Monaci et le Français Gaston Paris. Il a conté comment, à la veille de la Grande Guerre, exilé sur notre sol, entre le cap de Grave et l'Adour, il se plaisait à reconnaître, au cours de ses promenades à cheval, le long des grèves, dans le large déferlement de la houle atlantique, la grande chevelure glauque de la fée Morgane, divinité bienfai­sante des Gaules. Or, « en cet automne lointain des Landes », le poète écrivait le Martyre de saint Sébastien, ce poème fran­çais, unique dans notre littérature, où les sources communes de notre langue et de la langue italienne retrouvent parfois leur surgeon primitif, comme deux sœurs jumelles, à certaines heu­res, et quoique depuis longtemps séparées, sentent palpiter en­core au fond de leur subconscient le souvenir du tendre emmêle­ment qu'elles avaient dans le sein maternel.

 

 Ce français poétique de Gabriele d'Annunzio est « en dehors de tout » peut-être, hors du courant, hors du temps écoulé. Mais quelle étonnante merveille ! Nourri aux allégories et symboles du Roman de la Rose, aux truculences et trivialités magnifiques de nos vieux fabliaux, il est, avec cela, aussi éloigné que pos­sible de l'archaïsme pédantesque, aussi embaumé, aussi frais qu'un parterre de fleurs à l'aurore.

 

 Vint la guerre. On sait ce que la France doit à Gabriele d'Annunzio. Dans la lettre fameuse que le poète écrivit à Mau­rice Barrès, le jour où l'Italie se rangea aux côtés des Alliés, il est une phrase superbe que je n’ai jamais pu relire sans être parcouru de ce frisson qui se transmet de l'âme au corps lorsque retentit dans l'air la voix de l'héroïsme : « ... le vert et le bleu de nos drapeaux confondent leurs couleurs dans le soir qui tombe ».

 

 Une vie nouvelle commençait alors pour le grand écrivain. Elle devait être courte et flamboyante. Six années à peine, avant la retraite au bord du lac, sur la colline ! Mais, à partir de ce mois de mai 1915, où il quitta son appartement parisien pour regagner son pays, qu'il allait entraîner dans la guerre, quel changement chez cet homme qui, moins d'un an aupara­vant, souriait, au milieu d'un cercle de femmes, dans les théâ­tres et les salons de Paris.

 

Pourtant, du premier jour où son destin le requiert d'agir, il est prêt, armé chevalier en lui-même, et par lui-même, et sur l'heure ! De la religion « Amour et Beauté », sans transition apparente (mais les transitions, il les avait sans doute vécues dans son cœur, durant ses méditations solitaires sous les pins brûlants d'Arcachon), il passe, non seulement au culte des Héros, mais à la pratique de l'héroïsme, non seulement à la « chanson de geste », mais à la « geste » elle-même. Il n'est plus le troubadour qui s'exalte à célébrer les exploits des Ro­land, des Olivier, des Renaud. Il est l'égal des preux. Et un jour, il les surpasse. Il s'est élancé dans le ciel, suivi de ses compagnons montés sur des monstres ailés. Il libère Fiume, comme Persée délivra Andromède, et il la rend à sa patrie.

 

François PORCHE.

 

Extrait de La Revue Belge, 1920-1930.

lundi, 21 mars 2011

Ocampo e Drieu la Rochelle, quando l'amore è troppo intelligente

Ocampo e Drieu La Rochelle, quando l’amore è troppo intelligente

 Articolo di Stenio Solinas

Da il Giornale del 10 marzo 2011
 
Dalla corrispondenza, durata quindici anni, fra la Ocampo e Drieu La Rochelle emergono due mondi, due culture, due caratteri. Così il sentimento che li legò fu qualcosa di più e di meno di una vera passione 
 
vic3_medio_a.gifL’anno in cui si incontrarono, il 1928, Victoria Ocampo era una bella e ricca argentina non ancora quarantenne, sposata, ma di fatto separata e con un unico grande amore alle spalle, e Pierre Drieu La Rochelle un brillante trentacinquenne senza lavoro fisso, al secondo e già fallito matrimonio, con molte avventure sentimentali dietro di lui. Che cosa spingesse l’una nelle braccia dell’altro e viceversa non è facile dire: negli scrittori Victoria cercava gli uomini, anche se pur sempre come intesa di anime, più che di corpi; quanto a Drieu, la sua attrazione era figlia della prevenzione, il fascino esercitato da una donna intelligente, ovvero ai suoi occhi un controsenso, se non un elemento contro natura.
 
Come che sia, furono amanti, restarono amici, si scrissero, viaggiarono insieme, polemizzarono anche duramente, ma senza che questo incidesse sulla stima e l’affetto reciproci. La Ocampo fu l’unica donna alla quale La Rochelle lasciò scritte, in busta chiusa, le ragioni del suo suicidio, e nel lungo tempo che lei gli sopravvisse quel ricordo sentimentale e intellettuale non venne mai meno, il restare comunque fedele a chi era stato sconfitto dalla politica e dalla storia. Adesso la casa editrice Archinto pubblica, a cura di Julien Hervier, Amarti non è stato un errore (pagg. 218, euro 17, traduzione di Enrico Badellino), la corrispondenza fra loro intercorsa dal ’29 al ’44, e da essa viene una luce particolare a illuminare le due figure e un’epoca, quella fra le due guerre, così drammatica.
 
8772.jpgMa chi era veramente Victoria Ocampo, al di là dell’eco di un nome che oggi, escluso qualche specialista, evoca pallide frequentazioni letterarie fra le due sponde dell’Oceano Atlantico, il nome di una rivista, Sur, e di un collaboratore d’eccezione, Borges?
 
La più grande di sei figli, Victoria apparteneva a una delle famiglie più facoltose e antiche dell’aristocrazia bairense. Fra i suoi antenati c’erano un paggio di Isabella di Castiglia, un governatore del Perù, un candidato alla presidenza della repubblica argentina. Fra i suoi parenti lo scrittore José Fernandez, l’autore del Martin Fierro, il poema epico di una nazione. La sua casa modernista sul Mar del Plata era stata costruita sul modello di Gropius, quella di Buenos Aires secondo i dettami dell’architetto Alberto Presbich, allievo di Le Corbusier. Ricchezze immense, dunque, al servizio di un’educazione squisitamente europea, l’idea di un’Argentina appendice e insieme avamposto del Vecchio Continente che Drieu, ossessionato dalla decadenza di quest’ultimo, non tarderà a rimproverargli: «Mi avevi detto che l’Argentina era piena di vita, di forza, eccetera. No, io non vi ho trovato che la tua vita di donna e un certo fermento in profondità che c’è anche a Parigi nei suo rigagnoli. C’è forza nel popolo argentino, come in ogni popolo, ma questa forza è imprigionata dallo schema formato da La Nación, dalla “Società”, dai circoli intellettuali e da Sur e che non serve una causa organica, ma quella della letteratura in generale».
 
Per una giovane bene di quell’Argentina primo ’900, dove la donna sposata ha ancora lo status giuridico di una minorenne e deve sottostare all’autorità del marito, la strada è apparentemente obbligata: un matrimonio all’altezza del patrimonio, una vita di agi, lussi, viaggi, la cura e l’educazione dei figli. Ma se la Ocampo si sposa a ventidue anni, nel 1912, con Luis Bernardo de Estrada che conosce da quando è adolescente, già un anno dopo l’unione non funziona più, lui troppo geloso e brutale, «il mostro triste» che considera le donne puledre da domare e da cavalcare, lei che ha seguito alla Sorbona corsi su Dante e Nietzsche, che è andata al Collège de France ad ascoltare le lezioni di Bergson... Vivranno sotto lo stesso tetto, ma non nello stesso letto per circa un decennio, poi, nel ’26, la legislazione argentina consente alle donne sposate l’esercizio di una professione e il poter disporre del proprio denaro, e Victoria, che da quattro anni è comunque andata a vivere da sola, ha intanto cominciato a farsi un nome letterario e non si è negata lo scandalo, più o meno soffocato, di una relazione con Julián Martínez, un diplomatico ricco e playboy che vanta fra le sue conquiste Coco Chanel. È ancora legata a lui, anche se l’amore si è ormai spento ed è rimasta della tenerezza, quando nell’estate del ’28 incontra Drieu a Parigi.
 
Va detto che Victoria ha una passione per gli uomini d’ingegno e di fama, il che può prestarsi all’equivoco di una sorta di ricca collezionista di celebrità. È un errore che farà il filosofo tedesco Hermann von Keyserling, è un errore che farà il filosofo spagnolo Orytega y Gasset: entrambi ne scambiano l’entusiasmo, la passionalità, l’amore verso ciò che dicono, scrivono e pensano, per qualcosa di fisico che lei invece non prova. È un’epoca ancora in gran parte misogina, in cui l’uomo è abituato a essere ammirato e si aspetta che la donna si conceda senza troppe storie. Di qui incomprensioni, scambi di accuse, rotture di rapporti.
 
Con Drieu, però, scatta qualcosa di diverso. Certo, è misogino anche lui, e lo è al massimo grado, ma in modo diverso dalla brutalità e in fondo dalla volgarità di quei due illustri pensatori: lo è con tenerezza e con rispetto, quasi scusandosi. È un animo delicato che capisce subito come dietro la maschera della donna indipendente e a proprio agio in ogni situazione ci sia l’insicurezza e l’infelicità di chi è costretta a recitare un ruolo, vorrebbe lasciarsi andare, ma l’educazione, la società glielo impediscono. Victoria ha tutto ciò che a Drieu piace, ma anche tutto ciò che Drieu detesta. Una casa nell’VIII arrondissement, abiti di Chanel, quadri di Picasso, Léger, Mirò alle pareti, soggiorni al Savoy di Londra o al Normandy di Deauville, e insomma quell’idea del lusso, delle cose belle, della pigrizia e dell’ozio che egli coltiva in modo quasi maniacale proprio perché non è alla portata dei suoi mezzi. L’idea di essere mantenuto da «mecenati femminili» da un lato ne solletica l’orgoglio maschile, e dall’altro gli ripugna perché proietta su di sé l’ombra di un padre vanesio, fallito e seduttore, incapace di amare e fonte di sofferenza per sua madre.
Anche come tipo femminile Victoria è per Drieu il concentrato di sentimenti contrastanti. Fisicamente è alta, ben fatta, matura, e questo si accorda con chi non si è mai innamorato di fanciulle in fiore e non si è mai visto nel ruolo del pigmalione-corruttore di anime giovani e caste. E però stride con la sua preferenza verso le donne anti-intellettuali, dirette, le uniche che egli possa sopportare perché non lo obbligano a pensare, perché non invadono la sua intimità. Victoria è «tutto quello che nell’altro sesso lui vuole ignorare», quell’elemento di cultura che può scuotere il suo senso di superiorità, che può costringerlo a discutere, a rivedere una posizione, a interrogarsi sulla bontà di una scelta. È insomma il fascino che nasce da un pericolo, laddove la passione per le donne semplici, se non per le prostitute che nemmeno fanno domande, è sotto il segno della sicurezza. Il primo è alla lunga stressante, la seconda alla lunga è noiosa.
 
E Victoria? Che cosa trova in Drieu Victoria? È un intellettuale, ma non di quelli libreschi. Ha una modernità che ne fa il termometro culturale di quella Francia fra le due guerre, in grado di cogliere la novità delle avanguardie, ma anche spesso la loro sterilità. È aitante, e il suo narcisismo masochista non riesce a nascondere il coraggio fisico e una tensione morale incapace di compromessi. Rispetto alla media dei suoi confratelli, ha più buon gusto, pulizia, charme, e ciò colpisce chi, come lei, sotto questo aspetto ha poco da imparare e molto da insegnare... Infine, nel gioco psicologico Drieu è uno che non si nega e questo rende lo scambio più interessante per una mente femminile... Come molte donne, Victoria vorrebbe salvarlo dal suo lato nero, pessimista, malinconico, come molte donne pensa e spera di dargli quella fiducia nei propri mezzi in grado di condurlo a grandi cose.
 
madame-1.jpgLa distanza, le differenze di opinioni politiche, la stanchezza che si insinua in ogni legame sentimentale, allenteranno nel tempo i rapporti, senza mai però reciderli. Negli anni ’30, un ciclo di conferenze in Argentina organizzato dalla Ocampo sarà per Drieu l’occasione per mettere a fuoco ideologie e scelte di campo: «È stato lì che ho capito che la vita del mondo occidentale stava uscendo dal suo torpore e che si apprestava ad essere lacerata dal dilemma fascismo-comunismo. Da quel momento, ho camminato rapidamente verso la caduta in un destino politico». La summa di tutto questo sarà, nel 1943, L’uomo a cavallo, storia di un dittatore boliviano che sogna l’unità del continente latino-americano e la riconciliazione delle classi sociali. Camilla, l’eroina del romanzo, è in realtà Victoria Ocampo, e naturalmente il loro è un amore destinato al fallimento. «Sarebbe ora che tu capissi che le donne sono anche esseri umani» gli aveva rimproverato un giorno... Perché Ocampo sapeva che «nella sua maniera di amare la Francia riconosco il suo modo di amare le donne che gli ho spesso rimproverato e che era poi così irritante, ma non meschino. Se Drieu è per una politica che non ci piace, non lo è per ragioni inconfessabili, basse o interessate. Un giorno gli dissi: Tu sei Pietro, e su questa pietra non costruirò la mia chiesa. Ma la mia tenerezza gli resta fedele, incurabilmente fedele».
 
Stenio Solinas

Soral sur Céline et les petites gens


Soral sur Céline et les petites gens

samedi, 19 mars 2011

Jean Raspail und das "Heerlager der Heiligen"

Jean Raspail und das "Heerlager der Heiligen"

von Martin LICHTMESZ

Ex: http://www.sezession.de/ 

Raspail_-_Portrait_-_2010.jpgAn Jean Raspails berühmt-berüchtigten Roman „Das Heerlager der Heiligen“ könnte man getrost alle paar Monate wieder erinnern.  Sezession im Netz tat dies zuletzt im Juli 2010 anläßlich Raspails 85. Geburtstag, die FAZ am 25. Februar dieses Jahres: „Hunderttausende von Nordafrikanern könnten demnächst an die Tür Europas klopfen. Einer hat es vorausgeahnt: Jean Raspail schrieb schon 1973 den visionären Roman einer Flüchtlings-Armada.“

Dieser wurde im Februar in Frankreich mit einem brandneuen Vorwort des Autors wieder aufgelegt, und ist gleich nach Erscheinen schnurstracks die Amazon-Bestsellerlisten hinaufgeklettert, wo das Buch zeitweilig schon auf Platz 1 stand.  Die Gründe für das wiedererwachte Interesse an dem Werk müssen wohl nicht näher erläutert werden.

In Form einer Swift’schen Satire schildert Raspail, wie eine Flotte mit Hundertausenden hungernden, leprakranken, verzweifelten Indern an Bord auf die Festung Europa zusteuert. Deren Medienmacher, Kleriker, Intellektuelle und Politiker verfallen angesichts dieser bevorstehenden Invasion in einen von postkolonialen Schuldkomplexen angestachelten „Humanitäts“-Rausch, der sich zunehmend mit apokalyptischen Heilserwartungen auflädt. Eine allgemeine Mobilmachung wird ausgerufen, nicht um sich zu verteidigen, sondern um die unterdrückten „Brüder“ aus dem Osten mit offenen Armen zu empfangen. Inzwischen glauben die Millionen in Frankreich lebenden farbigen Völker den Glockenschlag des revolutionären Umsturzes zu vernehmen, der sie zu den neuen Herren des weißen Kontinents machen wird.

Als die Todesflotte schließlich an der französischen Küste landet, desertiert die nicht mehr ganz so ruhmreiche Armee vor der Flut der Hungergespenster, die wie Romeros Zombies auf  die Kornkammern und goldenen Städte des dekadenten Westens marschieren. Nur eine kleine, schrullige Schar von Widersassen findet sich am Ende noch ein zur bewaffneten Verteidigung des verlorenen Postens und letzten Lochs des Abendlandes, das schließlich „not with a bang but with a whimper“ untergeht. Inzwischen brechen in den Städten die Rassenaufstände aus, denen kaum Widerstand entgegengesetzt wird.

Raspail betonte später, daß die „Inder“ des Romans pars pro toto für die Gesamtheit der Volksmassen aus der Dritten Welt stünden. In dem Vorwort zur dritten französischen Auflage des Buches (1985) schrieb er:

Wenn das Buch „Das Heerlager der Heiligen“ ein Symbol bildet, so steckt darin keine Utopie, überhaupt keine Utopie mehr. (…) Obwohl die Handlung schon voll im Gang war und genau nach den Erscheinungsbildern (boat people, Radikalisierung des maghrebinischen Volksteils in Frankreich und anderer fremdrassischer Gruppen, psychologische Einflußnahme der humanitären Vereine, Verdrehung des Evangeliums durch die verantwortlichen Geistlichen, falsche Gewissensengel, Weigerung, der Wahrheit ins Gesicht zu sehen) beschrieben wurde, vollzieht sich das Ende in Wirklichkeit nicht in drei Tagen, wohl aber mit Sicherheit nach zahlreichen Krisen in den ersten Jahrzehnten des dritten Jahrtausends, also in kaum einer oder zwei Generationen.

Raspail nahm bereits 1985 vorweg, was nun wieder angesichts der allgegenwärtigen Islamisierungs-Debatte von Gunnar Heinsohn vorgebracht wurde:

Es genügt der Hinblick auf die erschreckenden demografischen Vorhersagen für die nächsten dreißig Jahre, wobei die von mir erwähnten noch die günstigsten sind. Eingeschlossen inmitten von sieben Miliarden Menschen leben nur siebenhundert Millionen Weiße, davon in unserem kleinen Europa ein nicht mehr junges, sondern sehr gealtertes knappes Drittel, gegenüber einer Vorhut von fast vierhundert Millionen Maghrebinern und Muselmanen auf dem gegenüberliegenden Ufer des Mittelmeeres, wovon fünzig Prozent jünger als zwanzig Jahre alt sind und die dem Rest der Dritten Welt vorausgehen. Kann man bei einem solchen Mißverhältnis nur eine Sekunde und im Namen irgendeiner Vogelstraußblindheit an ein Überleben glauben? (…)

Ich bin überzeugt, daß weltweit alles losgeht, wie bei einem Billard, wo die Kugeln aufeinanderstoßen, nachdem sie nach einem Anstoß eine nach der anderen in Bewegung geraten sind. Ein solcher Anstoß könnte in irgendeinem Reservoir des Elends und der Menschenballung wie dort am Ufer des Ganges entstehen.

FAZ-Autor Jürg Altwegg, „ein Linker deutlich ‚antifaschistischer‘ Prägung“ (Karlheinz Weißmann), bedauert in seinem Artikel, daß Raspail mit seinem neuen Vorwort den Roman zum „politischen Pamphlet“ „instrumentalisiere“.  Derlei Unfug kommt wohl heraus, wenn sich Linke auf ihre alten Tage allmählich von der harten Wirklichkeit zum Umschwenken gezwungen sehen, dabei aber von den alten liebgewonnenen Zimperlichkeiten nicht lassen können.

Dem wäre entgegenzuhalten, daß ein solches Buch gewiß nicht aus bloßen schöngeistig-belletristischen Ambitionen heraus geschrieben wird. Es sei ausdrücklich unterstrichen, daß „Das Heerlager der Heiligen“ ein bewußt politisches, bewußt politisch „gefährliches“ Buch ist, gleichsam eine von einem einsamen Partisanen hinterlassene geistige Mine zwischen zwei Buchdeckeln. Der entsetzliche Alpdruck, der nach eigenem Bekunden auf dem Autor während seiner Niederschrift lastete , überträgt sich mit voller Wucht auch auf den Leser, zumal hier von einer Wirklichkeit die Rede ist, die in eine bedrohlich sichtbare Nähe gerückt ist.

15641183N.jpgDabei gilt es auch, den gigantischen Verrat zu sehen, der zur Zeit von den Eliten der westlichen Welt an ihren Völkern begangen wird. Raspails sardonische Karikatur der landauf landab herrschenden linksliberalen Psychose, die tagtäglich neue absurde Hydraköpfe hervortreibt, läßt einem rasch das Lachen im Hals steckenbleiben.  Sein Buch ist auch durchaus angetan, Wut auf eine wahnsinnig gewordene politische und mediale Klasse zu wecken, die heute nicht nur Deutschland sehenden Auges in den Untergang treibt.  Nach seiner Lektüre wird es für den Leser endgültig zu einer Frage der Selbstbeherrschung werden, das lächelnde Schafsgesicht mit dem sich Christian Wulff ein „buntes“ Deutschland herbeiwünscht, von dem der Islam „Teil“ geworden ist (oder umgekehrt?), ruhigen Blutes zu ertragen.

„Aus gegebenem Anlaß“ bringt SiN auf der folgenden Seite noch einmal Raspails Essay „Das Vaterland wird von der Republik verraten“ aus dem Jahr 2004.

Jean Raspail: Das Vaterland wird von der Republik verraten

Le Figaro, 17. 6. 2004

Ich bin um das Thema herumgeschlichen wie ein Hundeführer um eine Paketbombe. Es ist schwierig, sich ihr direkt zu nähern, ohne daß sie einem ins Gesicht explodiert. Man läuft in Gefahr, einen zivilen Tod zu sterben. Aber es handelt sich hier um eine lebenswichtige Frage. Ich zögerte. Auch deswegen, weil ich bereits 1973 beinah alles dazu gesagt habe, als ich meinen Roman „Das Heerlager der Heiligen“ veröffentlichte. Ich habe auch nur wenig hinzuzufügen, außer, daß das Ei längst in die Pfanne gehauen wurde.

Denn ich bin davon überzeugt, daß das Schicksal Frankreichs besiegelt ist, denn „mein Haus ist auch das ihrige“ (Mitterrand) in einem „Europa, dessen Wurzeln ebenso muslimisch wie christlich sind“ (Chirac), weil die Nation unaufhaltsam auf ihr endgültiges Kippen zusteuert, wenn im Jahre 2050 die „Franzosen des Stammes“ nur mehr die am meisten gealterte Häfte der Bevölkerung des Landes ausmachen werden, während der Rest aus schwarzen oder maghrebinischen Afrikanern und Asiaten aus allen unerschöpflichen Winkeln der Dritten Welt bestehen wird, unter der Vorherrschaft des Islams in seiner fundamentalistischen und dschihadistischen Ausprägung. Und dieser Tanz hat gerade erst begonnen.

Nicht allein Frankreich ist davon betroffen. Ganz Europa marschiert in seinen Tod. Die Warnungen werden durch Berichte der UNO gestützt (die einige bejubelt haben), besonders durch die unverzichtbaren Arbeiten von Jean-Claude Chesnais und Jacques Dupachier. Dennoch werden diese systematisch verschwiegen, während das Nationale Institut für demographische Studien (INED) Desinformationen verbreitet.

Das beinah friedhofsartige Schweigen der Medien, Regierungen und der städtischen Behörden über den demographischen Zusammenbruch der Europäischen Union ist eines der erstaunlichsten Phänomene unserer Zeit. Jedesmal, wenn in meiner Familie oder im Freundeskreis eine Geburt stattfindet, kann ich dieses Kind nicht ansehen, ohne an das Schicksal zu denken, das sich über ihm dank der Fahrlässigkeit unserer „Regierungen“ zusammenbraut, und dem es sich stellen muß, wenn es das Erwachsenenalter erreicht haben wird.

Durch die Mißachtung der gebürtigen Franzosen, die betäubt werden vom hämmernden Tam-Tam der Menschenrechte, durch die „Offenheit für den Anderen“, das „Teilen“, das unseren Bischöfen so am Herzen liegt, etc.; in die Ecke gedrängt durch das ganze repressive Arsenal der sogenannten „antirassistischen“ Gesetze, durch die Konditionierung bereits der Kleinsten zur kulturellen und gesellschaftlichen „Buntheit“ und Vermischung, durch die Zumutungen eines „pluralistischen Frankreich“ und all die Herabgekommenheiten der alten christlichen Barmherzigkeit, werden wir bald keine andere Möglichkeit mehr haben, als unsere Ansprüche herunterzuschrauben und uns ohne Murren in der Gußform dieses neuen französischen „Bürgers“ des Jahres 2050 einschmelzen zu lassen.

Laßt uns dennoch nicht verzweifeln. Ohne Zweifel wird das übrigbleiben, was die Ethnologie als „Isolate“ bezeichnet, starke Minderheiten von vielleicht 15 Millionen Franzosen – davon nicht notwendigerweise alle von weißer Rasse – die noch einigermaßen vollständig unsere Sprache beherrschen und die an unserer Kultur und unserer Geschichte, wie sie sie über Generationen hinweg vermittelt bekommen haben, festhalten werden. Das wird ihnen nicht leichtfallen.

Angesichts der verschiedenen „Gemeinschaften“, die sich heute aus den Trümmern der Integration (oder ihrer fortschrittlichen Umkehrung: nun sind es inzwischen eher wir, die sich den „Anderen“ anpassen müssen, als umgekehrt) bilden und die sich bis 2050 dauerhaft und ohne Zweifel auch institutionell verankert haben werden, wird es sich hier bis zu einem gewissen Grad – und ich suche hier nach einem passenden Begriff – um eine Gemeinschaft der Kontinuität des Französischen handeln. Sie wird ihre Kraft aus den Familien schöpfen, ihren Geburtenraten, einer überlebensnotwendigen Endogamie, ihren Schulen, ihren parallel laufenden solidarischen Netzwerken, sogar aus ihren geographischen Gebieten, ihren territorialen Anteilen, ihren Bezirken, sogar ihren sicheren Rückzugsgebieten, und – warum nicht? – auch aus ihrem christlichen und katholischen Glauben, wenn dieser mit etwas Glück bis dahin erhalten bleibt.

Damit werden sie sich keine Freunde machen. Der Zusammenstoß wird früher oder später kommen. Ähnlich wie die Vernichtung der Kulaken durch passende legale Mittel. Und nachher? Dann wird Frankreich, in dem sich alle ethnischen Ursprünge vermischt haben werden, nur noch von Einsiedlerkrebsen bewohnt sein, die in den aufgegebenen Gehäusen einer für immer verschwundenen Art leben werden, die man einst „die Franzosen“ nannte, und die in keiner Weise als die etwa genetisch mutierten Vorfahren jener gelten können, die sich in der zweiten Hälfte dieses Jahrhunderts mit ihrem Namen schmücken werden. Dieser Prozeß hat bereits begonnen.

Es gibt noch eine zweite Hypothese, die ich nicht anders als im Privaten und nur nach Absprache mit meinem Anwalt formulieren könnte, nämlich die, daß die letzten Isolate bis zum Ausruf einer Reconquista durchhalten werden, die sich zwar ohne Zweifel von der spanischen unterscheiden wird, die aber von denselben Motiven beseelt sein wird. Darüber gäbe es einen riskanten Roman zu schreiben. Diese Aufgabe wird nicht mir zufallen, denn ich habe bereits das Meinige beigetragen. Möglicherweise ist sein Autor noch nicht geboren, aber zum richtigen Zeitpunkt wird dieses Buch das Tageslicht erblicken, soviel bin ich mir sicher.

Was ich nicht begreifen kann, was mich in einen Abgrund betrübter Ratlosigkeit stürzt, ist die Frage, wie und warum so viele mit den Fakten vertraute Franzosen und so viele französische Poilitiker wissentlich, methodisch und auf geradezu zynische Weise die unausweichliche Opferung eines bestimmten Frankreichs (laßt uns an dieser Stelle auf das Adjektiv „ewig“ verzichten, das so viele zarte Gemüter reizt) auf dem Altar eines überspitzten utopischen Humanismus vorantreiben.

Ich stelle mir dieselbe Frage angesichts der allgegenwärtigen Organisationen, die bald für dieses, bald für jenes Recht streiten, all der Stiftungen, Denkfabriken und subventionierten Ämter, der Netzwerke aus Manipulatoren, die jedes Rädchen des Staates infiltriert haben (Bildung, Verwaltung, politische Parteien, Gewerkschaften etc.), der zahllosen Antragsteller, der korrekt gleichgeschalteten Medien und all dieser Vertreter der „Intelligenz“, die Tag für Tag ungestraft ihr betäubendes Gift in den immer noch gesunden Körper der französischen Nation spritzen.

Wenn ich auch bis zu einem gewissen Grad eine gewisse Aufrichtigkeit des Engagements nicht abstreiten kann, so bereitet es mir zuweilen doch Schmerzen, anzuerkennen, daß auch sie meine Landsleute sind. Beinah möchte ich sie als Überläufer bezeichnen, aber es gibt eine andere Erklärung: sie verwechseln Frankreich mit der Republik. Die „republikanischen Werte“ sind bodenlos verkommen, das wissen wir alle bis zum Überdruß, aber niemals in Bezug auf Frankreich. Denn Frankreich ist zuallererst ein Vaterland aus Fleisch und Blut. Die Republik dagegen, die nicht mehr als eine Regierungsform ist, ist für sie gleichbedeutend mit einer Ideologie, mit der Ideologie schlechthin. Es scheint mir, daß sie, bis zu einem gewissen Grad, das Vaterland um der Republik willen verraten.

Aus der Flut von Belegen, die ich in dicken Ordnern sammle, um dieses Urteil zu untermauern, sei hier einer zitiert, der das Ausmaß des Schadens erhellt, wenn er auch daherkommt wie ein streberhaftes Kind. Er stammt aus einer von Laurent Fabius am 17. Mai 2003 auf dem sozialistischen Kongreß von Dijon gehaltenen Rede: „Wenn das Bildnis unserer Marianne in den Rathäusern das schöne Gesicht einer jungen Französin mit Migrationshintergrund haben wird, dann wird Frankreich einen neuen Meilenstein auf dem Weg zur Erfüllung der republikanischen Werte gesetzt haben.“

Wenn wir schon bei Zitaten sind, hier zwei weitere, zum Abschluß: „Keine noch so große Menge an Atombomben wird in der Lage sein, die Flut von Millionen Menschen aufzuhalten, die eines Tages die südlichsten und ärmsten Teile der Welt im Kampf ums Überleben verlassen wird, um sich in die verhältnismäßig leeren und reichen Räume der nördlichen Halbkugel zu ergießen.“ (Algeriens Präsident Boumédiène, März 1974).

Und dieses, aus der Offenbarung Johannis, 20, 7-9: „Und wenn tausend Jahre vollendet sind, wird der Satan los werden aus seinem Gefängnis und wird ausgehen, zu verführen die Heiden an den vier Enden der Erde, den Gog und Magog, sie zu versammeln zum Streit, welcher Zahl ist wie der Sand am Meer. Und sie zogen herauf auf die Breite der Erde und umringten das Heerlager der Heiligen und die geliebte Stadt. Und es fiel Feuer von Gott aus dem Himmel und verzehrte sie.“
 Jean Raspail und das Heerlager der Heiligen

Für Eleonore Maria, geboren am 31. Januar 2011. (M. L.)

dimanche, 13 mars 2011

Jean Fontenoy est Tintin à la Wehrmacht

Jean Fontenoy est Tintin à la Wehrmacht

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

 

Du communisme au fascisme, de Shanghai à Berlin, Jean Fontenoy a vécu en aventurier. Gérard Guégan retrace le parcours de cet oublié des lettres françaises.

Jean Fontenoy, c'est Tintin qui aurait viré fasciste. Il commence comme petit reporter chez les Soviets puis en Chine - Hergé lui rend même hommage, dans Le Lotus bleu, en dessinant une fausse Une du Journal de Shanghai, que Fontenoy avait créé là-bas - et termine dans les pages de Bagatelles pour un massacre, ce brûlot de Louis-Ferdinand Céline que notre ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a dû "relire" pour s'aviser qu'il était affreusement antisémite. Ce grand écart dit tout de cet inconnu des lettres françaises que Gérard Guégan a eu la bonne idée de ressusciter dans une biographie attachante et documentée.

Jean Fontenoy (1899-1945) aura été un aventurier, dans tous les sens du terme. "Drogué, gangster intellectuel, deux fois suicidé", résumera cruellement Maurice Martin du Gard. Emergeant par miracle d'une famille qui tire le diable par la queue, son amour pour la révolution bolchevique - tendance Trotski-Maïakovski - le mène jusqu'à Moscou, où il sera le correspondant de l'ancêtre de l'AFP. Puis c'est Shanghai, où il finit conseiller de Tchang Kaï-chek et, hélas, opiomane invétéré - Le Lotus bleu, toujours... Il traverse ce début des années 1930 entre amitiés surréalistes, flirt avec la NRF (son ami de toujours sera Brice Parain, éminence grise de Gaston Gallimard), paquebots transatlantiques et jolies femmes - une mystérieuse danseuse roumaine, puis une intrépide aviatrice...

Soudain, en 1937, la bascule et l'adhésion au Parti populaire français de Jacques Doriot. Comme pour Céline et l'antisémitisme, difficile de déterminer avec certitude ce qui fait plonger Fontenoy du côté du fascisme. Officiellement, ce serait en réaction aux purges staliniennes : il prend sa carte au PPF le jour de la condamnation du maréchal Toukhatchevski. La réalité est plus contrastée, mélange diffus de haine des riches et d'amour pour le whisky, de hantise d'une impuissance sexuelle et d'échecs littéraires. Qui, aujourd'hui, serait capable de citer un seul livre de Fontenoy ? il y eut pourtant - notez le sens des titres - Shanghai secret, L'Ecole du renégat ou Frontière rouge, frontière d'enfer...

A partir de là, si l'on excepte quelques gestes d'héroïsme - en 1940, prêt à mourir pour Helsinki, il s'engage dans l'armée finlandaise et part combattre l'Armée rouge par - 40 °C -, il semble se complaire dans une certaine abjection. Le voilà qui parade en uniforme de la Wehrmacht au Café de Flore, en 1942 ; un peu plus tard, il demande au sinistre Darquier de Pellepoix de lui dénicher un appartement saisi à des juifs ; évidemment, on retrouve sa signature dans Je suis partout et Révolution nationale, qu'il dirigea même un temps. Il semble fait pour naviguer dans les eaux troubles de la collaboration, entre conjurations, subsides de l'ambassade du Reich et officines cagoulardes. "Fontenoy me touche par une espèce de pureté confuse", écrira pourtant Cocteau.

Ce "renégat" fait partie de ces personnalités foncièrement faibles qui se rassurent par des engagements forts. Ses derniers jours ressemblent à sa propre caricature : Oberleutnant de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme sur le front de l'Est, fuite à Sigmaringen ("La bronzette, terminé !" lui lance, ironique, Céline) et suicide effroyablement romanesque dans les ruines de Berlin, en avril 1945. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Gérard Guégan, lui, a su retrouver l'esprit de ce second couteau des lettres, sorte de métaphore parfaite des errements intellectuels d'un demi-siècle. Certes, son Fontenoy ne reviendra plus aurait pu, peut-être, faire l'économie d'une centaine de pages sur près de 500. Après tout, l'auteur de Shanghai secret n'a eu ni la vie de Malraux ni l'oeuvre de Céline. Il n'empêche : avec ce livre, on peut dire que Fontenoy est revenu.

Jérôme DUPUIS
L'Express.fr, 25/02/2011


Gérard Guégan, Fontenoy ne reviendra plus, Ed. Stock, 2011.
Commande possible sur Amazon.fr.

vendredi, 11 mars 2011

Il soldato di Jünger è l'uomo-massa in rivolta contro la massificazione, cioè contro se stesso

Il soldato di Jünger è l’uomo-massa in rivolta contro la massificazione, cioè contro se stesso

di Francesco Lamendola

Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]



È altamente significativo il fatto che un evento epocale e lacerante come la prima guerra mondiale abbia trovato, nell’ambito della letteratura, solo pochi scrittori capaci di penetrare l’essenza di ciò che essa aveva in se stessa di nuovo, di tragicamente nuovo, rispetto a tutte le guerre precedenti: vale a dire la massificazione e l’industrializzazione del massacro.
Fra i non molti che se ne resero conto, spicca il nome di Ernst Jünger, uno dei maggiori nella pleiade della cosiddetta “rivoluzione conservatrice” fiorita nei primi decenni del Novecento, che ha rappresentato tale carattere di novità in alcuni libri divenuti giustamente famosi, da «In Stahlgewittern», del 1920 («Nelle tempeste d’acciaio», Parma, Guanda, 1995), a  «Der Kampf als inneres», del 1922 (La lotta come esperienza interiore»); da «Sturm», del 1923 («Il tenente Sturm», Parma, Guanda, 2000), a «Das Waldchen 125», del 1925 («Boschetto 125. Una cronaca delle battaglie in trincea nel 1918», Parma, Guanda, 1999).
Da questi romanzi e saggi emerge con lucidità e prepotenza una nuova figura antropologica, quella del “soldato”, peraltro con caratteristiche radicalmente diverse da quelle “classiche”: più un pirata e un avventuriero, che un disciplinato esecutore di ordini superiori; più un anarca che un borghese, anzi, decisamente un anti-borghese, forgiato dal ferro e dal fuoco e darwinianamente sopravvissuto alle “tempeste d’acciaio” proprio per accendere la fiaccola della rivoluzione nella stagnante società del cosiddetto ordine costituito.
Jünger delinea questa nuova figura con l’entusiasmo e con la compartecipazione di chi ne ha fatto l‘esperienza diretta (fu ufficiale di complemento nelle trincee a partire dal 1915, dopo essersi arruolato romanticamente nella Legione Straniera francese) e, al tempo stesso, con il tono profetico che lo contraddistinguerà, poco dopo - negli anni del primo dopoguerra - quando sposterà le sue simpatie su di una nuova figura antropologica, quella dell’”operaio”; per poi approdare, definitivamente, a quella del “ribelle”, di colui che “passa al bosco” e rifiuta radicalmente le tranquille certezze del mondo borghese, per “vivere pericolosamente” in una sorta di guerra privata contro ogni tentativo di ingabbiarlo, di ammaestrarlo, di ammansirlo e, in ultima analisi, di manipolarlo.
Nemmeno Jünger, però, riesce a sottrarsi alle premesse irrazionalistiche, vitalistiche, confusamente nietzschiane, che fanno velo alla rigorosa imparzialità della sua analisi e finisce per caricare la figura del “soldato” di valenze romantiche, nel senso più ampio del termine, che poco o niente hanno a che fare con la realtà storica della prima guerra mondiale; e, soprattutto, per cercare una scorciatoia ideologica che gli consenta di sottrarre quella figura, a lui così cara, al destino della massificazione e della nullificazione della sua volontà individuale, per restituirle - ma, ahimé, solo in maniera astratta e velleitaria - quella capacità decisionale che contrassegna, per definizione, qualsiasi “eroe” letterario: categoria - quest’ultima - alla quale anche il “soldato” appartiene.
In altre parole, Jünger tenta di delineare la figura di un combattente che, slanciandosi contro le linee nemiche per “sfondarle” o “penetrarle” (psicanalisti freudiani, sbizzarritevi!), con una sorta di furore eroico che è anche, al tempo stesso, decisamente erotico, si fa protagonista di un vero e proprio surrogato dell’atto sessuale.
Sarebbe troppo semplice insistere sul velleitarismo, nonché sulla natura eminentemente letteraria, nel senso di “straniante”, di un simile atteggiamento, che, come nel caso dei Futuristi, celebra la “bellezza” della lotta per se stessa e finisce per cadere in un eccesso di estetismo, vagamente spruzzato di superomismo e, naturalmente, del più crudo darwinismo.
Più interessante, invece, della chiave di lettura psicologica e più fruttuosa come ipotesi di lavoro, ci sembra essere quella specificamente ideologica: non potendo sottrarsi ad una spietata quanto cieca gerarchia,  che lo afferra e lo scaraventa in un sanguinoso, delirante bagno di anonimità, il “soldato” jüngheriano si prende la sua rivincita individualistica, facendo proprio quel modello gerarchico e quella impersonalità tecnologica, ma vivendoli, con orgoglio, dall’interno, illudendosi così di mutare i termini della propria condizione di totale impotenza decisionale e di radicale e assoluta sottomissione ad un tale apparato anonimo e distruttivo.
Eric J. Leed, nel suo pregevole studio «Terra di nessuno. Esperienza bellica e identità personale nella prima guerra mondiale» (titolo originale: «No Man’s Land. Combat and Identity in World War I», Cambridge University Press, 1979; traduzione italiana di Rinaldo Falcioni, Bologna, Il Mulino, 1985, 2004 pp. 200-212 passim), ha colto nel segno, a nostro avviso, allorché ha evidenziato il carattere illusorio e, al tempo stesso, auto-consolatorio, della identificazione jüngheriana fra il “soldato” e la guerra:

«Man mano che gli uomini esperivano la guerra come estraniazione dal proprio “agire”, come perdita di controllo, come svilimento delle loro potenzialità, la loro autonomia smarrita e le loro energie represse furono investite in un’astrazione: “la Guerra”, il meccanismo autonomo di macello. Ma alcuni combattenti, e in prima file Ernst Jünger, non poterono rassegnarsi allo statuto di individui qualsiasi, sofferenti passivi dello strapotere del materiale. Essi tentarono dunque di recuperare la loro potenza perduta tramite un’identificazione proprio con quel meccanismo autonomo della “Guerra” che tiranneggiava le “masse”. Nel caso di Jünger» l’identificazione personale con la tecnologia autonoma divenne fonte di potere e autorità personali; tramite questa identificazione egli fu in grado di acquisire lo statuto di esecutore di un potere sovrapersonale, un potere che concedeva a coloro che si identificavano in esso una rinnovata, anche se “amorale”, capacità d’azione. È in quest’ottica che bisogna leggere l’affermazione di Jünger secondo cui la prima guerra mondiale produsse una nuova “Gestalt”, un “uomo tecnologico” che era tanto “duro”, “insensibile”, e “imperturbabile” quanto la stessa macchina da guerra.
In base a queste identificazioni la guerra in generale, e in particolare l’immagine della guerra come realtà industriale, “tecnologica”, acquista sovente un profondo significato soggettivo. Nei libri di guerra di Jünger è evidente che la “macchina” assomma tutte le altre caratteristiche della figura d’”autorità” in grado d’impartire sofferenze e punizioni, rimanendo ad esse impermeabile – la figura del padre, lo stato, la divinità. La posizione politica post-bellica di Jünger, il suo “conservatorismo radicale”, trae le mosse da un’esperienza di guerra in cui egli apprese, una volta di più, che l’individuo non acquisisce la sua capacità di azione e la sua autonomia tramite la ribellione contro quelle figure, bensì tramite l’identificazione con esse. […]
Per Jünger la guerra fu un’esperienza che liberò i figli della borghesia dalle loro origini sociali, rivoltandoli contro i loro genitori borghesi. […]
Al pari di tutti gli altri, Jünger esperì la guerra autentica come umiliazione, come tremenda rassegnazione; il nemico era scomparso dietro una maschera macchinica che impediva ogni confronto od osservazione. I successivi anni di guerra avrebbero solo intensificato le contraddizioni implicite in questa esperienza iniziale: la guerra non era la prova delle capacità e delle volontà individuali, bensì la soppressione di ogni valore connesso all’individuo. […]
Qui l’offensiva è l’atto che risolve tutte le inibizioni: essa permette a coloro che marciscono nelle trincee e nelle buche di granata di comportarsi finalmente come pirati e tagliaborse svincolati da ogni morale o coscienza.  L’immagine di violenza sistematica nei confronti di un paese pingue e pacifico in compagnia di altri “armati di tutto punto” è necessariamente legata allo strapotere inibitore del fuoco d’artiglieria, al sistema di trincea, alle condizioni di immobilismo della guerra: sono proprio queste realtà, queste condizioni che creano le condizioni immaginarie dello straripamento di una feroce soldatesca in territori vergini. […]
Nei primi lavori di Jünger si può chiaramente cogliere - nell’idea dell’assalto di tipo militare e sociale - la sovrapposizione fra mondo sociale e mondo militare. È evidente che l’esperienza di guerra non è, almeno non a livello mentale, un’esperienza discreta, creatrice di nuove strategie psichiche; piuttosto, con i materiali dell’esperienza di guerra, Jünger semplifica e intensifica un tipo di conflitto  psichico prettamente tradizionale. Da un lato stanno tutte le realtà restrittive e inibitorie - la tecnologia, la borghesia, la figura del padre - che servono a proteggere e a difendere un territorio amico e pacifico; dall’altro stanno le creazioni della realtà e della fantasia - il pirata predone, le truppe d’assalto, gli assassini segreti della coscienza borghese, giovani che erano a un tempo “costretti a sacrificare se stessi” e armati “dei massimi strumenti di potenza”. […]
In tutti questi frangenti, il personaggio del soldato è contrassegnato da un’elevata tensione ormai abituale: in termini patologici, questo carattere è basato su di una stasi, un equilibrio teso, che fomenta in continuazione fantasie di scarica, di liberazione. Qualora si voglia ricostruire il percorso che nell’opera di Jünger lega l’esperienza di guerra ad un’ideologia del tutto ambivalente, che combina totalitarismo e rivoluzione, si deve partire dalla situazione di fatto esistente della guerra di trincea. Proprio da questa situazione in cui le scariche pulsionali e la mobilità dei singoli combattenti erano inibite dalla tecnologia, risultò una mostruosa stasi fisica; ma nel particolare caso di Jünger, questa stasi assunse il carattere di una fissazione sulla tecnologia, approdando quest’ultima allo statuto di genitrice di una generazione intera.»

Se, dunque, la guerra moderna rappresenta l’estremo punto d’arrivo, da un lato, della industrializzazione, della gerarchizzazione e dell’anonimato dei modelli sociali e, dall’altro, della loro mistificazione ideologica (perché solo così si potrebbe ottenere il consenso nei confronti di una macchina di distruzione di tale apocalittico orrore), Jünger ha visto giusto nell’individuarne i legami di contiguità, logica e produttiva, con i meccanismi economici, sociali e politici che caratterizzano la modernità in quanto tale, anche in tempo di “pace”: che altro non è se non la tregua in attesa del riaccendersi d’un conflitto permanente.
Lo provano, fra l’altro, le evidenti analogie, riscontrate già nelle retrovie dei campi di battaglia, fra le nevrosi caratteristiche della società in tempo di pace e quelle che insorgevano nei soldati alle prese con l’esperienza diretta della guerra: nevrosi da gas, nevrosi da trincea, nevrosi da bombardamento e via di seguito.
Perfino la loro ripartizione per classi sociali riproduceva fedelmente la “distribuzione” del disagio mentale in tempo di pace: gli attacchi di ansia generalizzata, infatti, erano più diffusi tra gli ufficiali, provenienti dalle classi superiori; mentre le nevrosi “specifiche”, ad esempio quelle da gas (dopo che ebbe inizio la guerra chimica con l’attacco tedesco ad Ypres, in Belgio, nel 1915, mediante un aggressivo chimico passato alla storia, appunto, con il nome di “iprite”) erano più diffuse fra i soldati di truppa, provenienti dal proletariato.
Non aveva visto giusto, invece, Jünger - a nostro avviso - allorché confondeva lo slancio aggressivo del “soldato” con una forma di affermazione dell’individuo, addirittura dell’individuo eccezionale (al punto da teorizzare che la tattica della cosiddetta “difesa elastica”, adottata dallo Stato Maggiore dell’esercito per limitare il numero delle perdite e per facilitare l’azione manovrata di contrattacco sui fianchi, era contraria allo spirito del soldato, secondo lui naturalmente offensivo), perché non sapeva o non voleva riconoscere il carattere coercitivo della macchina militare da cui il singolo soldato totalmente dipendeva, ridotto in condizioni d’irrimediabile eteronomia.
Perciò la rivolta del “soldato” contro la massificazione era, in fondo, l’inconscia rivolta dell’uomo massificato contro se stesso: contro quella proiezione illusoria di se stesso che vestiva l’uniforme di un altro colore ed era perciò identificata con il “nemico”.
Non seppe o non volle vedere che il soldato, in una guerra moderna, cioè totale, è null’altro che un ingranaggio, anonimo e perciò sostituibile a volontà, della macchina-esercito; così come non saprà o non vorrà vedere che l’operaio, nella società moderna, altro non è che un ingranaggio, altrettanto anonimo e intercambiabile, della macchina-industria.
Molto più lucido e molto più coerente con le sue premesse individualistiche, conservatrici e tuttavia, o proprio per questo, irriducibilmente antiborghesi, è stato, secondo noi, l’ultimo Jünger, quello del Waldgänger, ossia dell’anarca che “passa al bosco” (una rivisitazione, in fondo, del “masnadiere” di schilleriana memoria) e riesce così, pur dovendo vivere nell’era dei Titani, a difendere almeno l’essenziale della propria individualità, del proprio spirito critico, della propria volontà di non sottomettersi ad un sistema omologante, che tutto abbraccia e che tutto livella con l’inesorabile efficienza produttiva della Tecnica.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

lundi, 07 mars 2011

Le Bulletin célinien n°328 (mars 2011)

Le Bulletin célinien n°328 - mars 2011

Vient de paraître : Le Bulletin célinien, n° 328.

Au sommaire:

- Marc Laudelout : Bloc-notes
- Claude Dubois : Résurrection d’Alphonse Boudard
- M. L. : Céline sur tous les fronts [suite]
- M. L. : Zizanie chez les céliniens
- Affaire Klarsfeld-Céline : les points de vue de David Alliot, Claude Duneton et Pierre Lainé.
- Laurie Viala : Illustrer Céline (IV)

Le numéro 6 euros par chèque à l'ordre de Marc Laudelout, à adresser à:
Le Bulletin célinien
Bureau de poste 22
B. P. 70
1000 Bruxelles
celinebc@skynet.be

Le bloc-notes de Marc Laudelout

 

Le colloque « Céline, réprouvé et classique » fut une réussite. Durant deux jours, la « petite salle » (158 places) du Centre Pompidou était comble et les organisateurs peuvent se targuer d’avoir obtenu, en guise d’heureux épilogue, la participation (gracieuse !) de Fabrice Luchini. La veille, le spectacle, conçu par Émile Brami et magistralement interprété par Denis Lavant, remporta un égal succès. Bémol : à la différence des colloques organisés par la seule Société des Études céliniennes, quasi aucun apport nouveau ne fut délivré dans les diverses communications, les orateurs ayant puisé la teneur de celles-ci dans leurs contributions antérieures (parues en livre ou en revue). Une faiblesse de l’organisation – rien n’était prévu le samedi matin – contraignit certains orateurs à condenser leur texte au moment même où ils le lisaient. Ce fut parfois dommage...
L’originalité de ce colloque fut de donner la parole à des anti-céliniens patentés : Jean-Pierre Martin, qui signa naguère un mémorable Contre Céline (1997), et Daniel Lindenberg, auteur d’une belle contrevérité : « Sous l’Occupation, Céline alla jusqu’à poser très sérieusement [sic] sa candidature au Commissariat général aux questions juives » (1) . Ces deux universitaires ont comme point commun d’avoir communié jadis dans la même ferveur maoïste. L’un à la GP (Gauche prolétarienne), l’autre à l’UJCML (Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes). Cette expérience militante leur permet assurément de juger avec acuité la dérive totalitaire de romanciers ayant été aussi des écrivains de combat. La nouveauté consiste à relier Céline à Auschwitz. Ainsi, J.-P. Martin cita, pour l’approuver, Serge Doubrovsky : « Que vouliez-vous que moi, juif, je fasse d'un écrivain qui voulait mon extermination ? Si je n'ai pas été gazé à Auschwitz, c'est malgré Céline (2).» Jamais auparavant de tels propos ne furent tenus dans un colloque consacré à l’écrivain. Les céliniens qui font autorité ont écrit exactement le contraire : « Céline, mieux que tout autre, savait qu’il n’avait pas voulu l’holocauste et qu’il n’en avait pas même été l’involontaire instrument (3).» Dixit François Gibault. Quant à Henri Godard, il a toujours considéré que, si l’antisémitisme de Céline fut virulent, il ne fut pas meurtrier (4). Et Serge Klarsfeld lui-même tint ce propos lors d’une soutenance de thèse consacrée précisément aux pamphlets : « Malgré leur outrance insupportable, ils ne contiennent pas directement d’intention homicide (5). » En cette année du cinquantenaire, une étape a donc été franchie. Il s’agit de faire d’un antisémite incontestable un partisan des camps de la mort. En décembre 1941, lors d’une réunion politique, Céline se rallia à un programme préconisant la « régénération de la France par le racisme ». Il précisait ceci : « Aucune haine contre le Juif, simplement la volonté de l’éliminer de la vie française (6). » Il suffira désormais de supprimer ces quatre derniers mots pour faire de Céline un partisan du meurtre de masse.

Marc LAUDELOUT

Photographie C. Desauziers (Bpi 2011)

1. Daniel Lindenberg, « Le national-socialisme aux couleurs de la France. II. Louis-Ferdinand Destouches, dit “Céline” », Esprit, mars-avril 1993, p. 209.
2. Michel Contat, « Serge Doubrovsky au stade ultime de l’autofiction », Le Monde, 3 février 2011. Et Jean Daniel de blâmer « une célébration qui ferait l’impasse sur le caractère infâme, abject et déshonorant des écrits antisémites que Céline a publiés, y compris dans le moment même où il savait [sic] que les juifs étaient déportés en Allemagne pour y être gazés. » (« Carnets d’actualité. Instants de pensée et d’humeur », Le Nouvel Obs.com, 2 février 2011.)
3. François Gibault, Préface à
Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen, Gallimard, 1998.
4. Henri Godard, « Louis-Ferdinand Céline » in Célébrations nationales 2011, Ministère de la Culture, 2010.
5. Propos tenus le 16 octobre 1993 à l’Université Paris VII lors de la soutenance de Régis Tettamanzi (thèse sur Les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline et l'extrême droite des années 30. Mise en contexte et analyse du discours.)
6. Voir
Céline et l’actualité, 1933-1961 [Les Cahiers de la Nrf] (Gallimard, 2003, rééd.), pp. 143-146.

 

lundi, 28 février 2011

Gaston Compère, l'écrivain wallon qui hisse le Duc "Karle le Hardi" au rang de mythe...

Charle_le_T%C3%A9m%C3%A9raire.jpg

Gaston Compère, l’écrivain wallon qui hisse le Duc « Karle le Hardi » au rang de mythe… après quelques autres et dans un contexte qui ne serait plus « politiquement correct »

Les thèmes de la littérature belge depuis Charles De Coster et son “Tijl Uilenspiegel” méritent d’être redécouverts, tant ils véhiculent un message identitaire fort. Voici un premier échantillon d’une recherche qui s’amorce dans nos cercles. Il y en aura d’autres.

par Benoît Ducarme

Après son indépendance en 1830, la Belgique s’est d’abord cherché une identité politique, voire une identité tout court, dans l’illusion d’un libéralisme constitutionnel présenté comme une panacée universelle, ensuite dans celle d’un industrialisme triomphant, idéologie progressiste des possédants, puis d’une littérature enracinée sans être niaise, ce qui demeure, in fine, la plus belle réussite des quatre-vingt premières années de cet Etat ouest-européen. Le libéralisme constitutionnel, parce qu’il est un libéralisme, a corrodé les âmes comme toutes les autres formes de libéralisme, dans la mesure où il a basculé rapidement dans un partage entre les factions politiciennes, toutes aussi cupides, intrigantes et myopes les unes que les autres. Arthur Moeller van den Bruck, le traducteur allemand de Dostoïevski, ne disait-il pas, que les peuples périssent du libéralisme ? L’industrialisme a généré des familles de grippe-sous bornés et incultes, dont les rejetons pourris continuent leur œuvre de déliquescence. Et le tissu industriel, lui, est parti à vau-l’eau en Wallonie, restructurations, « consolidations » à la Di Rupo et délocalisations aidant. En Flandre le tissu industriel est trop faible, trop axé sur les services, pour constituer une alternative. Seule la proximité des grands ports donne à la Flandre une bouffée d’air et un sursis. L’avenir ne s’annonce pourtant pas rose.

La révolution littéraire du 19ième siècle, avec Charles De Coster, Camille Lemonnier, Georges Eekhoud, Emile Verhaeren et Maurice Maeterlinck, est donc la seule chose qui subsiste, avec panache et avec honneur, de la Belgique triomphante de la fin du 19ième. Charles De Coster, avec son « Uylenspiegel », a créé le mythe d’une Flandre (et par extension d’une Belgique à dominante flamande), rebelle et espiègle, en lutte contre tous les pouvoirs abstraits, compassés, autoritaires. Lemonnier, dans la veine rabelaisienne, a réclamé le triomphe d’une « race au sang rouge campée sur des jarrets d’acier », avec des femmes généreuses sur le plan sexuel et aux formes marmoréennes, face aux « hystériques à face pâle et morose » du parisianisme et face à une bourgeoisie qui n’a qu’un destin : sombrer dans la fange la plus abjecte. Georges Eekhoud voulait, à son tour, l’avènement d’une humanité aux torses et aux mollets bien dessinés, prélude à celle que voulait Montherlant, avec la même connotation homosexuelle (ce militant pour l’émancipation homosexuelle était un nationaliste social, qui frayera avec l’activisme flamand en 1914-18, par amour pour l’Allemagne !). Eekhoud n’en demeurait pas moins un penseur national révolutionnaire qui appelait à une juste haine contre l’argent et contre ceux qui le servaient et à un amour chaleureux pour les hommes du peuple, sains et généreux. Emile Verhaeren, dont l’amour fut constant pour sa chère épouse, chantait les vertus du peuple, disait son effroi face à l’amplification constante des « villes tentaculaires » qui « hallucinaient les pauvres campagnes » et souhaitait l’avènement d’un socialisme esthète, appelé à triompher, avec Edmond Picard, des forces de l’argent. Car, Picard, avocat et chef de file du POB socialiste, était le précurseur d’un certain antisémitisme (il est d’ailleurs l’auteur d’une « Synthèse de l’antisémitisme »). Verhaeren lui-même devrait répondre aujourd’hui de son poème « Croisade », devant un tribunal constitué selon la « Loi Moureaux » ou une « dix-septième chambre » de Paris, celle qui a eu l’effroyable ignominie de condamner Brigitte Bardot et Guillaume Faye. Les temps ont changé, on ne le voit que trop bien. Les libertés se sont évanouies. Le souffle d’un Verhaeren est devenu impossible. Quant à Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de littérature en 1911, il a réhabilité le germanisme, le médiévisme et la mystique médiévale de Ruysbroek l’Admirable et nous a laissé, outre son théâtre, une collection formidable de textes sur la mort, les grands mystères de la Vie, le destin, autant de textes aux interrogations serrées que l’on retrouve chez un Ernst Jünger ou même chez un Julius Evola.

Après cette première phalange, ajoutons Maurice des Ombiaux, avec son « Maugré », qui ne serait pas considéré aujourd’hui comme « politiquement correct » et qui jette les bases d’un « mythe franc » ; et aussi avec son beau libre sur le « bâtard » valeureux, féal et modeste, de Charles-Quint, Don Juan d’Autriche, vainqueur des Turcs à Lépante en 1571 ; sans oublier, non plus, son bel ouvrage sur les « gardes wallonnes » des rois d’Espagne et leur épopée ; ajoutons enfin Michel de Ghelderode, persécuté à partir de 1944 pour son option « hispano-flamande », mais sauvé d’une opprobre définitive par le succès qu’il se taille à Paris à partir de 1947, ce qui lui a permis de rire haut et clair, sardonique, face aux sales trognes de ses persécuteurs analphabètes, de les écraser sous ses sarcasmes et de les conspuer sans pitié.

La Belgique dès les années 30 du 19ième se pose comme un royaume germanique, parmi les autres royaumes germaniques de la Mitteleuropa. Cette auto-perception s’effondre en 1914, où le pays est entraîné dans l’alliance française, alors qu’il s’était toujours affirmé comme une vigoureuse « anti-France », en lisière de l’hexagone, dont la mission était de détruire le jacobinisme et tous ses sinistres avatars (les manifestes politico-littéraires du 19ième sont clairs et éloquents à ce propos ; on y dit explicitement qu’il faut éradiquer « la lèpre républicaine », plaidoyer prémonitoire quand on sait à quelle effroyable et stupide mise au pas, à quelles exportations idéologiques vénéneuses, sert le discours « républicain » dans la France d’aujourd’hui). Après 1918, alors que la Flandre intellectuelle a plutôt choisi le camp allemand, ou plutôt celui de la germanité culturelle, et ne cessera plus de défendre ses « activistes » tant décriés, que devient la pensée politique belge francophone ou wallonne ? Doit-elle passer sous les fourches caudines du parisianisme, courber l’échine, gommer son identité, sa personnalité, jeter par-dessus la haie son « provincialisme » ? Certains trahiront et franchiront ce pas. Mais ce ne fut pas la majorité, loin s’en faut.

L’ersatz au premier « nationalisme belge germanisant », celui que le Prof. Jean-Marie Klinkenberg a nommé le « mythe nordique », sera le mythe « bourguignon », tandis que la Flandre se radicalise et scande, avec ses étudiants en faluches et armés de solides cannes, « Los van Frankrijk », comme les Bismarckiens allemands avaient scandé « Los von Rom ». Le VVV (« Vlaamse VolksVerweer ») entendait ainsi dénoncer les pactes militaires franco-belges, avec une verve étudiante impavide, avec l’enthousiasme d’une jeunesse qui ne reniait pas ses racines paysannes, campinoises ou scaldiennes, et voulaient venger les « fusillés de Malines » (titre d’un récit d’Eekhoud, écrit à la gloire d’une bande de paysans brabançons qui avaient fait le coup de feu contre les gendarmes républicains et avaient été massacrés contre les murailles de la cathédrale archiépiscopale de Malines).

Le mythe bourguignon a reçu l’aval de hauts lieux politiques, c’est indubitable, on le devine en butant sur quantité de dissimulations, de non-dits, de silences embarrassés. L’histoire des soutiens apportés à cette nouvelle cause n’a pas encore été faite. Le choix bourguignon, dès les dernières années du règne d’Albert I, n’est pas innocent. Il perpétue la volonté de mettre la France félonne au pas, de lui faire perdre toute prépondérance en Europe, de réduire à néant l’œuvre de mort du laïcard haineux Clémenceau dans l’espace danubien unifié par l’Autriche-Hongrie. La réhabilitation de Philippe le Bon et de Charles le Hardi (dit « le Téméraire » par les Français) induit une diabolisation simultanée de Louis XI, surnommé l’ « universelle aragne » (et ceux qui ont encore eu de bons instituteurs se souviendront comme on nous a appris à la haïr, cette aragne aux habits gris, au long pif triste et à la mine chafouine, du plus profond de nos tripes de gamins). Une « universelle aragne » posée comme l’ancêtre des jacobins, comme le prouve aujourd’hui le magnifique ouvrage, scientifique et démystificateur, que lui a consacré l’historien lillois Jacques Heers.

Dès les années 20, pour parer à l’étranglement militaire, culturel et géopolitique, que la France maçonnique et radicale faisait subir à la Belgique, tout en la flattant, elle et son « roi-chevalier », les cercles traditionnels du pays, une petite phalange de fidèles, qui refusaient l’amnésie, se met discrètement à une sorte d’heure bourguignonne. Il reste de cet engouement téléguidé la décoration du Sénat fédéral belge : d’immenses portraits, en style néo-médiéval, des grands ducs de Bourgogne. Un ouvrage sur ceux-ci paraît, dû à la plume d’un grand critique d’art, Paul Colin, qui avait introduit, quelques années auparavant, l’expressionnisme allemand à Paris et à Bruxelles.

Quand, en Flandre, Joris van Severen passe du néo-activisme flamingant à sa « nieuwe marsrichting » grande-néerlandaise, qualifiée erronément de « néo-belgiciste », il reconstitue mentalement, comme projet, le « Cercle de Bourgogne », institué par l’Empereur Maximilien, époux de Marie de Bourgogne ; un « Cercle / Kreis », rappelons-le, qui comptait Dix-Sept provinces, comme la « Grande-Néerlande » que van Severen voulait construire.

Dans ses « Ducs de Bourgogne », Paul Colin jette les bases d’une « grande politique » nouvelle, où il appelle à songer et à rêver à un « grand dessein », comme celui des Ducs depuis Jean Sans Peur, et à cesser d’ergoter, de susciter des querelles de chapelles, comme les villes bourgeoises de Flandre et d’Alsace aux temps de « Karle le Hardi ». Paul Colin finira par s’engager totalement dans la collaboration la plus ultra et sera abattu dans sa librairie à Bruxelles en avril 1943, justement par le descendant « pâle et livide » d’une lignée d’industriels, vouée, comme il se doit, à la déchéance morale et physique, comme l’avait si bien prophétisé Lemonnier, en utilisant des qualificatifs très cruels. Léon Degrelle, et le Prévôt des Jeunesses rexistes, rebaptisées « Jeunesses légionnaires » en 1941, John Haegemans (ancien communiste et ancien « Dinaso » de van Severen), embrayeront sur le mythe bourguignon, l’élargiront à une fidélité historique à l’Espagne et à l’Autriche, ce qui leur servira de justification à leur engagement aux côtés du III° Reich pendant la seconde guerre mondiale.

Le « mythe bourguignon » des Colin, Degrelle et Haegemans a évidemment posé problème après la défaite du Reich hitlérien. Le mythe était considéré comme « brûlé », sentait subitement le souffre, donnait des coliques aux opportunistes de tous plumages. Le réanimer équivalait à s’aligner sur ceux qui étaient devenus des « réprouvés », des « inciviques », des « salauds ». On retrouve trace de cette angoisse dans le bel ouvrage de Drion du Chapois, « La vocation européenne des Belges ». Mais Drion du Chapois ne baisse pas la garde : il enjoint ses lecteurs à réhabiliter le mythe bourguignon, en dépit de son utilisation par les germanophiles et les rexistes. Mieux, Drion du Chapois appelle à restaurer l’ancienne « Lotharingie », avec les Suisses, ennemis de « Karle le Hardi », les Lombards et les Autrichiens.

La géopolitique de Drion du Chapois est dans la droite ligne du « Testament de Charles-Quint ». Elle est même plus ample, plus vaste dans ses projets, que ne l’était l’optique « Dinaso » ou rexiste. Quoique solidement charpenté et bien écrit, le livre de Drion du Chapois est malheureusement tombé dans l’oubli.

Les vulgarisations de Jo Gérard, destinées au grand public et aux lecteurs du médiocre hebdomadaire libéral « Pourquoi Pas ? », -tout poisseux de cette crasse mentale matérialiste, vulgaire et libérale, qui caractérise la veule bourgeoisie laïque bruxelloise, aujourd’hui par bonheur disparu,- n’ont pas eu l’impact qu’elles méritaient, malgré les rodomontades « belgicaines » qu’elles contenaient, mauvais esprit du temps oblige. Même si beaucoup d’historiens considèrent ce Jo Gérard comme une outre d’orgueil, un plastronneur suffisant, une sorte de gros gastronome à nœud papillon, force est de reconnaître l’excellence de bon nombre de ses chapitres, dont ceux qu’il a consacré à la géopolitique du diplomate Pierre-Paul Rubens. Ce dernier n’était pas seulement le peintre célèbre que tous connaissent, mais aussi et surtout un brillant diplomate au double service de l’Espagne éternelle et du Saint-Empire immortel. Avant Friedrich List, l’économiste et planificateur du 19ième siècle, Rubens préconisait de relier par canaux la côte de la « Mare Germanicum » au Rhin pour souder définitivement les Pays-Bas du Sud, alors espagnols, au reste de l’Empire et, avec l’appui intellectuel du juriste Pieter Stockmans, de damer ainsi le pion à Louis XIV, qui poursuivait la politique de l’ « universelle aragne » et de François I.

Le mythe bourguignon n’a donc pas disparu avec la défaite du Reich en 1945. Il est même bien vivant, hélas, seulement dans quelques très rares cerveaux hardis, qui connaissent encore la bonne littérature. Mais le mythe a souffert du mal qui ronge la Belgique depuis toujours : l’indifférence aux lettres, aux arts, à l’histoire. Ils se sont bien battus, les publicistes et les hérauts du réveil, depuis un certain Pierre Claes, vers 1830, jusqu’à Ghelderode, Drion du Chapois et Gérard, pour faire passer un supplément d’âme et de mémoire historique dans cette masse matérialiste, auprès de ces mercantiles mangeurs de poulets et de patates, et de ces épargnants ladres, étroits et sans vision, de ces employés sinistres, moroses ou alcooliques, casés dans des sinécures inutiles et budgétivores, mais ils se sont battus en vain. Le désastre est plus énorme que jamais aujourd’hui. L’émiettement postmoderne parachève le massacre. Dissout tout ce qui peut encore l’être.

Compere.jpgDans ce magma de brics et de brocs, de débris de choses jadis glorieuses, flotte un roman étonnant, celui de Gaston Compère [photo], écrivain complexe, à facettes diverses, avant-gardiste de la poésie, parfois baroque, et significativement intitulé « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne ». Né dans le Condroz namurois en novembre 1924, Gaston Compère a mené une vie rangée de professeur d’école secondaire, tout en se réfugiant, après ses cours, dans une littérature particulière, bien à lui, où théâtre, prose et poésie se mêlent, se complètent. Dans le roman consacré au Duc, Compère use d’une technique inhabituelle : faire une biographique non pas racontée par un tiers extérieur à la personne trépassée, mais par le « biographé » lui-même. Le roman est donc un long monologue du Duc, approximativement deux ou trois cent ans après sa mort sur un champ de bataille près de Nancy en 1477. Compère y glisse toutes les réflexions qu’il a lui-même eues sur la mort, sur le destin de l’homme, qu’il soit simple quidam ou chef de guerre, obscur ou glorieux. Les actions de l’homme, du chef, volontaires ou involontaires, n’aboutissent pas aux résultats escomptés, ou doivent être posées, envers et contre tout, même si on peut parfaitement prévoir le désastre très prochain, inéluctable, qu’elles engendreront. Ensuite, Compère, musicologue spécialiste de Bach, fait dire au Duc toute sa philosophie de la musique, qu’il définit comme « formalisation intelligible du mystère de l’existence » ou comme « détentrice du vrai savoir ». Pour Compère, « la philosophie est un discours sur les choses et en marge d’elles ». « Si la musique, ajoute-t-il, pouvait prendre sa place, nous connaîtrions selon la musique et en elle. Alors, notre connaissance ne resterait pas extérieure ; au contraire, elle occuperait le cœur de l’être ».

Mais le chapitre intitulé « Mirages de l’Est » contient un indubitable message politique. Celui-ci : l’objectif du Duc était de forcer l’Empire, par le truchement de son Empereur Frédéric, mou et indécis, jaloux de la magnificence du Duc, à forger une alliance continentale et à contraindre Louis (= Louis XI) à mettre un terme à ses folles ambitions et à son sinistre projet de centralisation et d’homologation du royaume. L’indécision de l’Empereur, sa vision étriquée et bornée du destin de ses états, ont empêché l’avènement d’une grande Europe, solidement unie autour des lances des Bandes d’Ordonnance des Pays-Bas, cette chevalerie formée par l’idéal d’Antoine de Lalaing, dont Compère aime à décrire, toujours dans ce chapitre, le pas cadencé des destriers sur les routes de la Grande Bourgogne, de l’Alsace ou de la Rhénanie.

En faisant parler d’outre-tombe le « Téméraire », qui n’aime pas ce surnom et le dit et le répète, en créant cette distance, en imaginant ce regard très critique, mais fataliste, sur lui-même, en faisant vivre cette terrible tristesse du Duc, affligé d’entrer dans l’oubli, de ne pas voir un nouveau Prince réactiver ses projets, Compère forge véritablement un mythe, car il montre un échec, en dit les causes, mais dévoile simultanément qu’il n’y a pas de beaux possibles sans revenir, d’une façon ou d’une autre, à la toile inachevée de Charles. C’est effectivement ce mort qui nous parle, sans être entièrement mort, qui nous montre sa tristesse de ne pas avoir réussi à donner un destin de Beauté, un destin taillé sur la Musique qui est la voix de l’être, sans médiation humaine autre que celles des instruments, bref un destin axé sur tout que d’autres ont nommé les « fastes de Bourgogne ». L’ambiance est funèbre dans le roman de Compère sur « nostre Duc Karle le Hardi », mais cet état de l’âme n’est-il pas justifié par un air du temps rétif à toute grandeur ?

Compère a complètement dégagé le mythe du Duc de la cangue politique où il s’était enferré malgré lui, dans la mesure où il avait été l’un des mythes cardinaux des vaincus, devenus « réprouvés » au sein d’une société qui avait, finalement, beaucoup de compromissions à « oublier ». Mais, pour qui souhaite conserver, du moins en coulisses, de manière cryptée, la « longue mémoire » bourguignonne, la seule capable de donner une « épine dorsale » (Ortega y Gasset) à nos régions, le mythe ne pouvait pas purement et simplement disparaître, comme le craignait Drion du Chapois. Celui-ci voulait toutefois qu’il demeure une sorte d’étoile polaire pour les décideurs réels de la politique, un leitmotiv étendu à tout l’espace lotharingien voire à tous les pays d’entre-deux, où les traditions germaniques et romanes, voire slaves en Autriche ou en Croatie, confluent, se fructifient mutuellement.

Chez Compère « Karle le Hardi » devient un mythe pur, allié à une réflexion universelle sur le destin de l’homme d’action, qui pose ses actes au risque d’obtenir un effet contraire au but recherché, d’obtenir la défaite ou les prémisses d’une future défaite, en voulant, par exemple, une victoire immédiate et spectaculaire. La distance créée par le monologue du Duc mort, qui juge, critique, les actes de sa vie passée, permet toute cette réflexion sur l’hétérotélie des actes politiques et sur la nécessité de forger une culture hissée aux plus hautes sphères de l’ « être » par une musique pure. Sur base d’une telle culture, dégagée des étroitesses du calcul politicien, ou de l’économisme et des intérêts matériels trop immédiats (les reproches adressés dans le monologue ducal aux Flamands et aux Alsaciens), ou de celles d’une rationalité trop étriquée, trop sorbonnarde, trop administrative (comme l’amorçait l’ « universelle aragne »), il sera sans nul doute possible de raviver une renaissance, qui aura toute les chances de réussir. La musicologie de Compère rejoignant ainsi le projet de Richard Wagner.

Le mythe créé par le génie littéraire de Compère n’est sans doute pas mobilisateur au sens militant et politique du terme. Certainement pas. En revanche, il nous donne une épine dorsale intérieure, tout en nous incitant à la prudence face aux hétérotélies possibles. Cela, assurément, est la force de ce livre.

Compère a donc ravivé un mythe avec génie, l’a renforcé encore par d’audacieuses techniques littéraires ; il reste à méditer cette phrase prononcée par le personnage mort du Duc, dans son roman : « L’histoire de ma vie ne fera vivre personne. Tout au plus ferai-je naître dans l’imagination de certains de grands et fertiles mouvements. Cela suffit. C’est plus qu’on ne peut demander à un homme, ce peu de chair éprise de fantômes. C’est plus que je n’en puis demander, moi, ce rien de poussière dépris de ses spectres ».

De grands et fertiles mouvements….. Oui….. Etonnant langage pour un Compère qui s’est toujours justement défié de la politique. Quand surviendront-ils, ces grands et fertiles mouvements ? Aurons-nous l’immense bonheur d’y participer ? D’y apporter notre petite pierre, aussi modeste soit-elle ?

Gaston COMPERE, « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne », Editions Labor, Bruxelles, 1989. Lire dans ce volume la très bonne postface de Christian Angelet.

dimanche, 27 février 2011

Eurofaschismus und bürgerliche Decadenz

drieuVVVVV.jpg

Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

 

 
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

Europakonzeption und Gesellschaftskritik bei Pierre Drieu la Rochelle

Pierre Drieu la Rochelle (1893–1945) schied im März 1945 durch Freitod aus dem Leben. Fluchtofferten ins befreundete Ausland lehnte der französische Intellektuelle, der im Zweiten Weltkrieg mit der deutschen Besatzungsmacht kollaboriert hatte, kategorisch ab. „Man muß Verantwortung auf sich nehmen“, schrieb er kurz vor dem Suizid in seinem Geheimen Bericht.

Drieu la Rochelle war nicht nur ein gefeierter Romancier von Weltrang, er galt auch seinen Zeitgenossen als Ausnahme-intellektueller. In seinen Romanen, besonders in Die Unzulänglichen, kritisierte Drieu die Dekadenz des von ihm so verachteten Bürgertums. Parallel zum Reifungsprozeß seiner Romanprotagonisten entwickelte sich auch Drieu zum Mann der „Tat“, der „direkten Aktion“... zum Faschisten.

Die Kollaboration Drieus mit der deutschen Besatzungsmacht in Frankreich war keine Kapitulation vor dem Feinde, sondern vielmehr der Versuch, eine ideologische Front zu schmieden. Der wahre Feind sei nicht der boche, der „Deutsche“, sondern der bourgeois, der „Bürger“. Gegen die Dekadenz könne, so glaubte Drieu, nur gemeinsam vorgegangen werden: einzig ein im Faschismus geeintes Europa habe die Kraft, sich innerer Dekadenz und äußerer Feinde zu erwehren und genuin europäisch zu bleiben.

Die vorliegende Studie erkennt in Drieu la Rochelle einen modernen Europäer, der den Nationalismus hinter sich gelassen hatte. Benedikt Kaiser bettet den französischen Intellektuellen und sein Werk in den historischen Kontext der diversen europäischen Faschismen ein. Im Anhang findet sich ein Auszug aus Drieu la Rochelles Geheimem Bericht, der sein politisches Testament darstellt und das Handeln des Denkers nicht entschuldigen will, sondern es in einem letzten Akt bekräftigt.

Mit einem Vorwort von Günter Maschke!


 

Inhaltsübersicht:

Vorwort

von Günter Maschke

1. Zum Anliegen der Arbeit

1.1 Fragestellung und Methodik
1.2 Forschungsstand und Quellenkritik

2. Pierre Drieu la Rochelle und die politische Theorienbildung

2.1 Politische Biographie

2.2 Ein früher Begleiter: der „Lehrmeister“ Friedrich Nietzsche
2.3 Ideengeber Georges Sorels: décadence, Mythos, Gewalt
2.4 Charles Maurras und der integrale Nationalismus

3. Gesellschaftskritik im schriftstellerischen Werk Drieu la Rochelles

3.1 Der Frauenmann
3.2 Verträumte Bourgeoisie (Revêuse bourgeoisie)
3.3 Die Unzulänglichen (Gilles)

4. Drieus Position in der faschistischen Ideologie Frankreichs

4.1 Drieu la Rochelle und die Action Française
4.2 Verhältnis zum Partei-Faschismus: Der PPF und Jacques Doriot

5. Zwischen Engagement und Enthaltung: Drieu la Rochelle und die französischen Intellektuellen

5.1 „Feindliche Brüder“? – Die antifaschistischen Schriftsteller
5.2 Versuchung Faschismus: Von Paul Marion bis Lucien Rebatet
5.3 Die Selbstwahrnehmung Drieu la Rochelles

6. Der faschistische Traum von Europa

6.1 Eurofaschismus? Begriffsklärung eines Phänomens
6.2 Eurofaschismus unter Waffen: Der Weg Léon Degrelles
6.3 „Europe a Nation!“ – Wesen und Wollen Sir Oswald Mosleys
6.4 Europakonzeption bei Pierre Drieu la Rochelle

7. Zusammenfassung

8. Appendix

9. Literaturverzeichnis


9.1 Sekundärliteratur
9.2 Quellen

10. Abkürzungen

11. Namens- und Sachregister

 

In der Reihe KIGS sind des weiteren erschienen:


Kämpfer um ein drittes Reich:

Arthur Moeller van den Bruck und sein Kreis
(KIGS 2).
 



Dritter Weg und wahrer Staat:

Othmar Spann – Ideengeber der Konservativen Revolution
(KIGS 3).
 





Autor: Benedikt Kaiser
Veröffentlichungsjahr: 2011
Verlag: REGIN-VERLAG
Reihe: Kieler ideengeschichtliche Studien, Band 5
Seitenzahl: 160
Abbildungen: s/w.
Bindeart: engl. Broschur (Klappenbroschur) im Großformat (14,5 x 22,5 cm)
Preis: 18,95 Euro