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lundi, 22 avril 2013

Antonio Pennacchi und der Canale Mussolini

Antonio Pennacchi und der Canale Mussolini

Götz Kubitschek 

Ex: http://www.sezession.de/

canmuss710305025.jpgCanale Mussolini ist ein Epochen- und Familienroman, der – autobiographisch angereichert – davon erzählt, wie aus den Männern und Frauen einer norditalienischen, mittellosen Bauernsippe handfeste Faschisten werden: un-ideologische zwar, aber ist das nicht immer so, wenn es um die Masse unterhalb der weltanschaulich gefestigten Revolutionäre geht?

Grandios schildert Pennacchi den Kippunkt in diesem hervorragend erzählten Buch: wie die Männer und Frauen der Sippe Peruzzi auf ihren Felder schuften und trotzdem auf keinen grünen Zweig kommen; wie sie schon mit einem Fuß bei den Sozialisten stehen, aber auch bei den Faschisten auf einer Versammlung vorbeischauen; wie sie dann unter dem gewaltsamen Druck der Linken (die das nicht dulden mögen) halb im Zorn, halb aus Rache zu den Schwarzhemden überlaufen und erst einmal alles niederbrennen, was an sozialistischen Parteilokalen in ihrer Reichweite ist.

Hier findet schlicht die persönliche Lage das geeignete politische Gefährt, und die Widerborstigkeit der Sippe paßt einfach nicht zur Bräsigkeit der linken Gewerkschaftsbonzen. Der Dank der Bewegung bleibt nicht aus: Mitte der dreißiger Jahre bekommen die Peruzzis Land in den trockengelegten Pontinischen Sümpfen und bauen mit an diesem faschistischen Großprojekt, das 30000 umgesiedelten Neubauern Land und Brot gibt.

Ein Rezensent, der Canale Mussolini im Original las, berichtete von hinreißenden Dialogen in Mundart. Zum Glück versucht die Übersetzung erst gar nicht, irgendein Kauderwelsch an die Stelle der italienischen Dialekte zu setzen, der Ton des Romans ist auch so »mündlich« genug. Es wird richtig erzählt, episch, abschweifend.

Die ganze faschistische Epoche Italiens wird plastisch, immer aus Sicht der kleinen Leute, der unterschiedlichen Charaktere der Peruzzis. Da tauchen die faschistischen Suppenküchen auf, die Solidaritätsvereine, die Versammlungshäuser, die Paraden, Uniformen und modernen Errungenschaften. Der Duce hämmert – noch nicht an der Macht – den Pflug der Peruzzis wieder gerade und starrt dabei dem Sippen-Zentrum, der stolzen »Mama« Armida, auf den Hintern, was ihr nicht schlecht gefällt. Immer wieder schildert der Erzähler die völlig harmlose Szene, und vielleicht erinnert sich Mussolini nur deshalb nach Jahren noch an diese Familie.

Wenn überhaupt von ideologischem Überbau die Rede ist, dann treuherzig, ein bißchen wie auswendig gelernt (»diese fixe Idee vom Römischen Reich und von der imperialen Größe, die uns Italienern von Natur aus und von Rechts wegen zustanden, aber auch diese etwas heidnische Vorstellung, daß die Menschen nicht irgendwie alle gleich sind«). Die Weltgeschichte ist mit eingewoben, denn irgendein Peruzzi ist immer dabei: ob im Abessinienkrieg und seinen elenden Gemetzeln, ob in Nordafrika oder beim griechischen Intermezzo (das nur mit deutscher Waffenhilfe nicht in einem Desaster endete), aber auch dort, wo – erzählt wie vom Hörensagen – Mussolini sich mit Italo Balbo oder einem anderen faschistischen Granden anlegt oder auf Hitler trifft.

Es gibt dieses seltsame Wort von der »befreienden Lektüre«: Ein Text rauscht durch die Köpfe wie das Wasser durch den Augiasstall – der ganze Mist, der sich angesammelt hat, wird fortgespült. Canale Mussolini könnte für Italien eine solche Wirkung haben, die Voraussetzungen für einen hysteriefreien Blick auf die eigene Geschichte sind dort besser als bei uns.

Für deutsche Leser könnte die Wirkung nur dann befreiend sein, wenn sie verstünden, daß man die Massen im faschistischen Italien durchaus mit jenen im Dritten Reich vergleichen kann. Aber dieses Vorverständnis einzufordern, ist für sie etwa so, als vergliche man eine Mausefalle mit einer Tretmine.

Antonio Pennacchi: Canale Mussolini. Roman, München: Hanser 2012. 446 S., 24.90 €

samedi, 20 avril 2013

W. B. Yeats, Ireland and the Modern World

W. B. Yeats, Ireland and the Modern World

Professor Ronan McDonald

W. B. Yeats: poems

"The Second Coming" by W B Yeats (poetry reading)

 

William Butler Yeats (1865-1939)

Poem: 'The Lake Isle of Innisfree'

William Butler Yeats - Easter 1916 - Bob Geldof

William Butler Yeats - Easter 1916 - Bob Geldof

mercredi, 17 avril 2013

A. Lombardi: Viaggio al termine dell'Apocalisse

mardi, 16 avril 2013

Léon Bloy: le porte-foudre

 

Léon Bloy

 

Léon Bloy :

Le porte-foudre

 


« Au commencement était Léon Bloy. »

Évangile selon Saint Jean – Prologue

 

En cherchant un temple qui ne disparût jamais, les Muses trouvèrent un jour l’encrier de Léon Bloy. Bercées par le flux et le reflux dans l’immensité de cet océan de vocables, elles y laissèrent perler des cristaux de ciel. De ce flot d’encre nacrée ne pouvait éclore qu’un géant. Un artisan virtuose nourri au sein d’Amalthée. Un joaillier de malédiction condamné à marquer les Lettres françaises du sceau des constellations.

C’est en 1846, au crépuscule de la monarchie de Juillet, que naquit Léon Bloy. Enfant de famille nombreuse, il fut le fils d’un père fonctionnaire des Ponts et Chaussées et d’une mère catholique aimante. Au cours d’une enfance errante et d’une scolarité médiocre, il voua ses premiers loisirs à la peinture et à l’écriture : les deux rives d’un même fleuve pour le Léviathan de poésie qui sommeillait déjà dans ses labyrinthes intérieurs.

Il rencontra Jules Barbey d’Aurevilly en 1868. Par l’amitié naissante tapie dans leurs discussions tardives, ce dernier ralluma la flamme du catholicisme dans le cœur de ce jeune disciple qui devint son secrétaire bénévole. Royaliste influencé par Joseph de Maistre, Louis de Bonald et Antoine Blanc de Saint-Bonnet, le « Connétable des lettres » rapprocha Bloy des courants traditionnalistes. Des convictions, gravées depuis la forge de Vulcain, qui restèrent en filigrane derrière chacune de ses lettres, tapissant son œuvre à la manière d’une luxuriante végétation.

Après le drame que fut la perte de ses parents, il croisa la route d’une jeune prostituée dont il s’éprit et qu’il convertit à sa foi en 1878. Anne-Marie Roulé devint une porte ouverte sur l’infini pour cette âme d’ancêtre à la recherche d’un dieu. Il retraça cette relation dans son premier roman partiellement autobiographique Le Désespéré, publié en 1887. Atteignant des strates empyréennes à chaque déversement d’humeurs, Léon Bloy ne mit au monde que des aérolithes littéraires ciselés d’une main d’orfèvre. Romans, nouvelles, articles, pamphlets, tous ses écrits transpiraient d’harmonie, de force contenue, de vitalité conquise. Agencement de phrases dans une langue barbelée de mots rares, comme autant de flèches trempées dans l’ambroisie. Sa plume, gonflée au curare, pris coutume d’éjaculer sur les contreforts du ciel avec une aisance à consterner les plus lactescents aèdes.

« N’oubliez pas une chose, la vraie inspiratrice c’est la mort. Si vous ne mettez pas votre peau sur la table, vous n’avez rien. Il faut payer », dira des années plus tard Louis-Ferdinand Céline, un de ses héritiers, en montrant du doigt la vacuité et la prétention d’une armée de verbeux frigides s’auto-promouvant grands chambellans de l’universel. Sans nul doute Léon Bloy paya. Bien souvent il sentit les doigts décharnés des Goules de son temps compresser son cœur fracturé par les incompréhensions et les assauts de l’injustice.

 
Rejeté de la vie littéraire et des cercles mondains pour ses provocations et son refus toujours renouvelé de se vautrer dans les conformismes primaires, il vécut une grande partie de sa vie dans la misère. Misère qui, si elle le rapprochait du Christ – ce guide qui s’était fait pauvre parmi les hommes – coûta la vie à deux de ses enfants et lui fit écrire ses lignes : « En présence de la mort d’un enfant, l’Art et la Poésie ressemblent vraiment à de très grandes misères. Les gémissements des mères, et, plus encore, la houle silencieuse de la poitrine des pères ont une bien autre puissance que les mots et les couleurs, tellement la peine de l’homme appartient au monde invisible. »


Rien cependant ne vint troubler sa détermination à exécrer la fin de son siècle et le nouveau naissant. Assistant écœuré à la pendaison des traditions, il contempla la montée au pinacle d’une déchéance spirituelle aussi abjecte qu’assumée par la « porcine congrégation des sycophantes de la libre pensée ».

Éloigné des plumitifs ratés ithyphalliques qui passaient moins de temps à produire un œuvre qu’à se tailler des pipes dans les arcanes de l’autopromotion, Bloy rédigea ses élans mystiques avec le scalpel de Vésale. Avançant seul dans la nuit de ses convictions, il assassina son époque d’une verve sanguinolente. Une époque qui déféquait avec morgue sur les astres assoupis en brandissant les valeurs bourgeoises comme des oriflammes aurifiées. Personne ne vomit jamais de si célestes crachats sur la classe dominante. Lancer des graviers à la face conspuée de ces gras possédants fut sa quête la plus ardente. Son « Exégèse des Lieux communs » restera pour jamais un parangon de pamphlet que saluera vivement Roland Barthes et qui fera écrire à Jorge Luis Borges : « Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n’a pas exclu la bourgeoisie française ». Non satisfait de ne pas l’en exclure, Bloy en fit une cible de prédilection sur laquelle il compissa avec une ferveur à la fois dévorante et lumineuse. Personne n’échappa au jugement foudroyant de ce catholique des catacombes à la véhémence imputrescible, pas même l’Église qu’il contemna bien souvent pour ses dévoiements, elle qui s’était détournée de sa mission en laissant l’entrejambe de la modernité courtiser ses remparts.

Pour autant, qui a lu Léon Bloy sait qu’il fut bien autre chose qu’un pamphlétaire haineux. « Surtout je ne veux pas être le pamphlétaire à perpétuité (…) mais quand je le fus, c’était par indignation et par amour, et mes cris, je les poussais, dans mon désespoir, sur mon Idéal saccagé ! » se défendait-il dans Le Mendiant Ingrat. Ses romans et ses nouvelles furent autant de poèmes en prose ayant nourri ses contemporains et les auteurs suivants d’Alfred Jarry à Georges Bernanos. Il se fit un sacerdoce de présenter un sourire boueux à tous les implacables damnés hermétiques aux effluves de l’Art et laissa aux assoiffés d’émotion un boulevard ouvert sur la beauté langagière.

Face aux charges répétées de cet ouvrier de la grande plume, les rivaux de cette fin de siècle décadente laissèrent tomber leurs feuilles, tels des arbres plaintifs. Comme tous les grands poètes, Léon Bloy n’eut, en somme, d’autre rôle que celui d’annoncer l’automne.

Maxime Le Nagard

 

lundi, 15 avril 2013

Ernst Jünger: yo soy la acción

ernstjunger.jpg

Ernst Jünger: yo soy la acción

por José Luis Ontiveros

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com/

En torno a la obra del escritor alemán Ernst Jünger se ha producido una polémica semejante a la que preocupó a los teólogos españoles en relación con la existencia del alma de los indios. De alguna manera, el hecho de que se le haya discutido en medios intelectuales mundiales con asiduidad, y el que una nueva política literaria tienda a revalorizarlo, le otorga, como lo hizo a los naturales el Papa Paulo III, la posibilidad de una lectura conversa; ya no traumatizada por su historia maldita, absolutoria de su derecho a la diferencia, y exoneradora de un pasado marcado por la gloria y la inmundicia.

La polémica sobre Jünger que en medio de lamentaciones previsorias sobre su “ceguera histórica” ha reconocido la posibilidad de que también poseía un alma personal, se ha mantenido, sin embargo, en los límites del conocimiento de su obra.

Pareciera que profundizar en Jünger puede indicar de alguna manera una proclividad secreta, una oscura complicidad con este peligroso ”junker”, intelectual orgánico de los desarraigados, al que se suele evocar como el cazador y animal de presa, que en la adolescencia se enrola en la Legión Extranjera francesa, testimonio que deja en Juegos Africanos; se le presenta como situado ”de pronto a la sombra de las espadas” (1), y esta exaltación hecha tipología se presenta como el truco con que se evade el contenido de su obra. Por ello debe partirse de un principio: Jünger sigue siendo el mismo, es un réprobo permanente y resuelto, una conciencia erguida y soberana: “yo siempre he tenido las mismas ideas, sólo que la perspectiva ha cambiado con los años” (2). En Jünger hay una sola línea ascendente, un impulso de creación unívoco que arranca en 1920 con Tempestades de Acero, se afirma en Juegos Africanos, obra intermedia, que precede a En los acantilados de mármol (1939), Heliópolis (1940), y Eumeswil (1977).

Resulta entonces necesario para llegar a Heliópolis y a un acercamiento a su comprensión, hacer referencia a un problema histórico. Jünger en la línea de Saint-Exupéry y de Henry de Montherlant ama la acción como el supremo valor de la vida: no existe una renuncia a las pompas del mal, a los frutos concretos de la acción. Hay, al contrario, a lo largo de su obra, un reflejo centelleante que nace de la negación deliberada de la bondad; un aliento nietzscheano de que ”no encontraremos nada grande que no lleve consigo un gran crimen”. Por ello es que debe ahorrarse la gratuidad de perdonarlo, de ver en Jünger al intelectual víctima de sus demonios. De esta forma si Jünger ha padecido un Núremberg simbólico, la actitud rectora de su creación ha permanecido firme sobre la marejada, sobre los prejuicios políticos y aún sobre la ”conmiseración” que nunca ha necesitado. No hay en su obra, como producto de la derrota de Alemania en la II Guerra Mundial, una disociación de un antes y un después; una versión suavizada del mal, que habría retrocedido de su estado agudo a su estado moderado.

stoss.jpgPor ello, si su texto La Guerra, nuestra madre escrito en 1934 ha recorrido una suerte semejante a Bagatelas para una masacre de Louis Ferdinand Céline, en el sentido de que ambos son unánimemente ”condenados” y prácticamente inencontrables a excepción de fragmentos; el joven escritor alemán, que afirmaba que: ” la voluptuosidad de la sangre flota por encima de la guerra como una vela roja sobre una galera sombría” (3), es el mismo que canta el poder de la sangre, treinta y un años después de cieno, fuego y derrota: ”los gigantescos cristales tienen forma de lanzas y cuchillos, como espadas de colores grises y violetas, cuyos filos se han templado en el ardiente soplo de fuego de fraguas cósmicas” (4).

El nuevo intelectual

El viejo ”junker”, ha nacido como hijo de la burguesía industrial tradicional, en Heidelberg, el 29 de marzo de 1895, ha permanecido a sus 93 años de edad como un fiel artesano de sus sueños, un celoso guardián de sus obsesiones, un claro partidario de la acción. Por otra parte, se presenta el problema histórico. Jünger, herido siete veces en la I Guerra Mundial, portador de la Cruz de Hierro de primera clase y de la condecoración “Pour le Mérite” (la más alta del Ejército Alemán); miembro juvenil de los “cascos de acero” y de los ”bolcheviques nacionales”; y ayudante del gobernador militar de París durante la ocupación alemana, es un nuevo intelectual, que rompe con el molde tradicional que tiene de la función intelectual la Ilustración y la cultura burguesa. En cierta medida corresponde a los atributos que describe Gramsci del “nuevo” intelectual: “el modo de ser del nuevo intelectual ya no puede consistir en la elocuencia motora, exterior y momentánea, de los efectos y de las pasiones, sino que el intelectual aparece insertado activamente en la vida práctica, como constructor, organizador, persuasivo permanentemente” (5). En este sentido Jünger va más allá de la “elocuencia motora”, de la relación productiva y mecánica de una condición económica precisa.

Puede decirse entonces que si bien Jünger tiene atributos de “junker” prusiano, teniendo parentesco con la ”casta sacerdotal militar que tiene un monopolio casi total de las funciones directivas organizativas de la sociedad política” (6), esta relación funcional y productiva está rota en el caos, en el nihilismo y la decepción que acompañan a la derrota de Alemania en la I Guerra Mundial. Jünger, que quizá en la época guillermina del orgulloso II Reich, hubiera podido reproducir las características de su clase, se encuentra libre de todo orden social como un intelectual del desarraigo, de la tribu de los nómadas en el poderoso grupo disperso de los solitarios que han luchado en las trincheras.

Detengámonos en el análisis de este estado espiritual y de esta circunstancia histórica, cuya trascendencia se manifiesta en toda su narrativa, especialmente en el carácter unitario de su obra y en su posición ideológica, lo que a su vez nos permitirá comprender la clave de una de sus novelas más significativas del período de la última postguerra: Heliópolis, cuyos nervios se hallan ya entre el tumulto que sobrecoge al joven Jünger, como un brillante fruto de la acción interna que sujetará su espíritu.

Así podremos apreciar cabalmente a este autor central de la literatura alemana del siglo XX, para determinar cuál es el rostro que se ha cincelado, en la multiplicidad de espectros que lo reflejan con caras distintas. ¿Acaso es Jünger, como quiere Erich Kahler, al que “incumbe la mayor responsabilidad por haber preparado a la juventud alemana para el estado nazi, aunque él mismo nunca haya profesado el nazismo?” (7). ¿Se trata del escéptico autor de la ”dystopía” o utopía congelada que se expresa en su relato Eumeswil? ¿Quién es entonces este contardictorio anarquista autoritario?

La trilogía del desarraigo

Podemos intentar responder con un juego de conceptos en los que se articulase su radiografía espiritual, con su naturaleza compleja y una historia convulsionada y devoradora. Esta visión nos dará un Jünger revelado en una trilogía: se trata del demiurgo del mito de la sangre, del cantor del complejo de inferioridad nihilista de la cultura alemana, del emisario del dominio del hombre faústico y guerrero. Sólo así podremos entender cómo Jünger pudo dirigir desde “fuera de sí” un pelotón de fusilamiento, certificar la estética del dolor con una “segunda conciencia más fría” o experimentar los viajes místicos del LSD o de la mezcalina. Requerimos verlo en su dimensión auténtica: la del “condottiero” que huye hacia delante en un mundo ruinoso.

Memorias de un condottiero

La aventura de Jünger cobra el símbolo de una organicidad rotunda enla relación social del intelectual con la producción de una clase concreta; se trata fundamentalmente de una personalidad que de alguna manera expresa Drieu la Rochelle: ”(es) el hombre de mano comunista, el hombre de las ciudades, neurasténico, excitado por el ejemplo de los fascios italianos, así como por el de los mercenarios de las guerras chinas, de los soldados de la Legión Extranjera” (8). Se verdadera patria son las llamas, la tensión del combate, la experiencia de la guerra. Su conformación íntima se encuentra manifestada en otro de aquellos que vivieron ”la encarnación de una civilización en sus últimas etapas de decadencia y disolución”, así dice Ernst Von Salomon en Los proscritos: ”sufríamos al sentir que en medio del torbellino y pese a todos los acontecimientos, las fatalidades, la verdad y la realidad siempre estaban ausentes” (9). Es este el territorio en que Jünger preparará la red invisible de su obra, recogiendo las brasas, los escombros, las banderas rotas. Cuando todo en Alemania se tambalea: se cimbran los valores humanitarios y cristianos, la burguesía se declara en bancarrota y los espartaquistas establecen la efímera República de Münich, aparecen los elementos vitales de su escritura, que atesorará como una trinchera imbatible heredera del limo, con la llave precisa que abrirá las puertas de la putrefacción a la literatura.

Es la época en que Jünger, interpretando la crisis existencial de una generación que ha pretendido disolver todos sus vínculos con el mundo moribundo, toma conciencia de sí con un poder vital que no quiere tener nada que deber al exterior, que se exige como destino: ”nosotros no queremos lo útil, práctico y agradable sino lo que es necesario y que el destino nos obliga a desear”. Participa entonces en las violentas jornadas de los ”cascos de acero”. Sin embargo, pese a ser un colaborador radical del suplemento Die Standart, ógano de los ”Stahlhelm”, se mantendrá siempre con una altiva distancia del poder. Llegará a compartir páginas incendiarias en la revista Arminius con el por entonces joven doctor en letras y ”bolchevique nacional” Joseph Goebels y con el extraño arquitecto de la Estonia germana, Alfred Rosenberg.

Cuando Jünger escribe en 1939 En los acantilados de mármol (que se ha interpretado como una alegoría contra el orden nacionalsocialista), han pasado los días ácratas en que ”los que volvían de las trincheras, en las que por largos años habían vivido sometidos al fuego y a la muerte, no podían volver a las escuálidas vivencias del comprar y el vender de una sociedad mercantilista” (10). Ahora una parte considerable de los excombatientes se ha sumado a una revolución triunfante, en que la victoria es demasiado tangible. Jünger decide separarse en el momento del éxito. Hay un brillo superlativo, una atmósfera de saciedad, una escalera ideológica para arribar a la prosperidad de un nuevo orden.

En el momento en que Jünger ha decidido replegarse, abandonar el signo de los tiempos, batirse a contracorriente, encuentra, una vez más, la salida frente a la organización del poder en la permanente rebeldía y en la conciencia crítica. Mas esta fuga no es una deserción: hasta el crepúsculo wagneriano sigue vistiendo el uniforme alemán. Su revuelta se manifiesta en la creencia en las ”situaciones privilegiadas”, es decir, en los instantes en que la vida entera cobra sentido mediante un acto definitivo. Resuelve así, en la rápida decisión que impone la guerra, retornar a una selva negra personal con la desnudez irrenunciable de sus cicatrices, aislado del establecimiento y de la estructura del poder.

El color rojo, emblema del ”condottiero”, baño de fuego sobre la bandera de combate se ha vuelto, finalmente, equívoco: ”la sustancia de la revuelta y de los incendios se transformaba con facilidad en púrpura, se exaltaba en ella” (11); Jünger, mirando las olas de la historia restallar sobre los acantilados de mármol, asistiendo al naufragio de la historia alemana, desolado en el retiro de las letras, exalta en la acción la única emergencia que no se descompone, ”el juego soberbio y sangriento que deleita a los dioses”.

El tambor de hojalata

Hemos mencionado que una parte significativa del materail de sueños que forma su novela Heliópolis, se encuentra en el poderoso torrente de la aventura en que Jünger se desenvuelve desde sus años juveniles. En realidad, de sus dos grandes novelas de la última postguerra, quizá Heliópolis sea más profundamente Jüngeriana que Eumeswil en el sentido en que su universo estámás nítidamente plasmado, de que no existe el ”pathos” de una mala conciencia parasitaria, y de que, a diferencia del usufructo de la fácil politización en que la literatura se manipula como una parábola social o histórica , retine un poder metapolítico, esto es, un orbe estético que se explica a sí mismo, que se sustenta como un valor para sí.

No está de más subrayar que, independientemente de la opinión de una gran parte de la crítica sobre En los acantilados de mármol y sobre Eumeswil como un mensaje críptico antihitleriano, la primera, y como una denuncia contra el totalitarismo, la segunda, su interés real sobrepasa la circunstancia política, concediendo que ésta haya sido la intención del autor. Intencionalidad difícil de mantener en un análisis que busque la esencialidad de Jünger, por encima del escándalo y del criterio convencional.

Heliópolis reconquista la tensión narrativa, el libre empleo de una simbología anagógica, el espacio de expresión que se ha purificado de lo inmediato y de las presiones externas del quehacer literario. Ello quizá se explique por razones propiamente literarias y en este caso también históricas. Usamos la palabra ”reconquista” como aquella que designa un esfuerzo que surge de la derrota, que se elava sobre la postración, que recupera el valor existencial de la experiencia.

De alguna manera, y luego de un sordo y pertinaz silenciamiento, el universo de Jünger ha recobrado su sentido original, su autónomo impulso poético. Más allá de la tramposa equivalencia entre sus imágenes y una determinada concepción de la realidad. Si bien ha manifestado ya “que no existe ninguna fortaleza sobre la tierra en cuya piedra fundamental no esté grabada la aniquilación”, trátese de un mito, de un movimiento social o de una organización del poder. Heliópolis encarna la idea de que si los edificios se alzan sobre sus ruinas, ”también el espíritu se eleva por encima de todos los torbellinos, también por encima de la destrucción” (12).

Esta es, entonces, una de las características fundamentales de la novela: el tiempo histórico siguiendo su cauce se ha absorbido. Lo ocurrido (su propia participación en la historia alemana contemporánea) se ha filtrado entre las simas de los heleros como un agua nueva e incontaminada. Su escritura se ha librado del lastre y ha retomado un vuelo límpido, en el que narra la épica y eclipse de La ciudad del Sol, como la crónica del reino de Campanella, más distinta a la construcción intelectual de la utopía. Hallamos en Heliópolis nuevamente al Jünger de siempre, al artista independiente, que ha sepultado con el relámpago de su lenguaje, las bajas nubes sombrías del rapsoda de la eficacia militar y despiadada.

Notas y bibliografía

1.- Michael Tournier, Ernst Jünger Libreta Universitaria nº 58 UNAM, Acatlán, 1984.
2.- Nigel Jones, Una visita a Ernst Jünger, La Gaceta del FCE nº 165.
3.- Roger Caillois, La cuesta de la guerra, Tres fragmentos de la Guerra Nuestra Madre, Ed. FCE breviarios nº 277, México.
4.- Ernst Jünger, Heliópolis, Ed. Seix Barral, Barcelona.
5.- Antonio Gramsci, Los intelectuales y la organización de la cultura, Jaun pablos Edr. México.
6.- Antonio Gramsci. Obra cit.
7.- Erich Kahler, Los alemanes Ed. FCE breviarios nº 165, México.
8.- Pierre Drieu La Rochelle, Notas para comprender el siglo.
9.- Ernst Von Salomon, Los proscritos Ed. L. De Caralt, Barcelona.
10.- Carlos Caballero, Los Fascismos desconocidos, Ed. Huguin.
11.- Ernst Jünger. Obra cit.
12.- Idem.
(Texto publicado en la revista Fundamentos para una Nueva Cultura N° 11, Madrid, 1988.)

dimanche, 14 avril 2013

La sombra del mal en Ernst Jünger y Miguel Delibes

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La sombra del mal en Ernst Jünger y Miguel Delibes

por Vintila Horia

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com/

De dónde viene esto, cómo ha ocurrido, hasta dónde puede extenderse su hechizo. Todos lo vemos o lo intuimos de alguna manera, pero no basta leer libros o asistir a películas -que lo ponen en evidencia. Habría que actuar, intervenir, pasar de la constatación a la resistencia. Y ni siquiera esto bastaría en el momento amenazador en que nos encontramos. Habría que reconocer y definir abiertamente el mal y acabar con él. Al mismo tiempo, cada uno de nosotros, y de un modo más o menos comprometido, está implicado en el mal, gozando de sus favores, para vivir y hacer vivir. Aun cuando lo reconocemos y estamos de acuerdo con los escritores que lo delatan, algo nos impide protestar, nuestro mismo beneficio cotidiano, nuestra relación con su magnificencia. «La cuestión es saber si la libertad es aún posible —escribe Jünger—, aunque fuese en un dominio restringido. No es, desde luego, la neutralidad la que la puede conseguir, y menos todavía esta horrorosa ilusión de seguridad que nos permite dictar desde las gradas el comportamiento de los luchadores en el circo.»

O sea se trata de intervenir, de arriesgarlo todo con el fin de que todo sea salvado.

Lo que nos amenaza es la técnica y lo que ella implica en los campos de la moral, la política, la estética, la convivencia, la filosofía. Y la rebeldía que hoy sacude los fundamentos de nuestro mundo tiene que ver con este mal, al que llamo el mayor porque no conozco otro mejor situado para sobrepasarlo en cuanto eficacia. Ya no nos interesa de dónde proviene y cuáles son sus raíces. Estamos muy asustados con sus efectos, y buscar sus causas nos parece un menester de lujo, digno de la paz sin fallos de otros tiempos. Sin embargo hay un momento clave, un episodio que marca el fin de una época dominada por lo natural —tradiciones, espiritualidad, relaciones amistosas con la naturaleza, dignidad de comportamiento humano, moral de caballeros, decencia, en contra de los instintos—, episodio desde el cual se produce el salto en el mal. Este momento es, según Ernst Jünger, la Primera Guerra Mundial, cuando el material, obra de la técnica, desplazó al hombre y se impuso como factor decisivo en los campos de batalla de Europa, luego del mundo, luego en todos los campos de la vida. Fue así como el hombre occidental universaliza su civilización a través de la técnica, lo que es una victoria y una derrota a la vez.

Este proceso, definido desde un punto de vista moral, ha sido proclamado como una «caída de los valores», o desvalorización de los valores supremos, entre los cuales, por supuesto, los cristianos. Nietzsche fue su primer observador y logró realizar en su propia vida y en su obra lo que Husserl llamaba una reducción o epoché. En el sentido de que, al proclamarse en un primer tiempo «el nihilista integral de Europa», logró poner entre paréntesis el nihilismo, lo dejó atrás como él mismo solía decirlo, y pasó a otra actitud o a otro estadio, superior, y que es algo opuesto, precisamente, al nihilismo. Desde el punto de vista de la psicología profunda, esta evolución podría llamarse un proceso de individuación. Pero tal proceso, o tal reducción eidética, no se realizó hasta ahora más que en el espíritu de algunas mentes privilegiadas, despertadas por los gritos de Nietzsche. Las masas viven en este momento, en pleno, la tragedia del nihilismo anunciada por el autor de La voluntad del poder. Aun los que, como los jóvenes, se rebelan contra la técnica caen en la descomposición del nihilismo, ya que lo que piden y anhelan no representa sino una etapa más avanzada aún en el camino del nihilismo o de la desvalorización de los valores supremos. Esta exacerbación de un proceso de por sí aniquilador constituye el drama más atroz de una generación anhelando una libertad vacía, introducción a la falta absoluta de libertad.

Todo esto ha sido intuido y descrito por algunos novelistas anunciadores, como lo fueron Kafka, Hermann Broch en sus Sonámbulos o en sus ensayos, Roberto Musil en su Hombre sin atributos, Rilke en su poesía o Thomas Mann. Pero fue Jünger quien lo ha plasmado de una manera completa, en cuanto pensador, en su ensayo El obrero, publicado en 1931, y en el ciclo Sobre el hombre y el tiempo, o bien en sus novelas.

En opinión de Jünger, escritor que representa, mejor que otros, el afán de hacer ver y comprender lo que sucede en el mundo y su porqué, y también de indicar un camino de redención, hay unos poderes que acentúan la obra del nihilismo, desvalorizándolo todo con el fin de poder reinar sobre una sociedad de individuos que han dejado de ser personas, como decía Maritain, y estos poderes son hoy lo político, bajo todos los matices, y la técnica. Y hay, por el otro lado, una serie de principios resistenciales, que Jünger expone en su pequeño Tratado del rebelde y también en Por encima de la línea, que indican la manera más eficaz de conservar la libertad en medio de unos tiempos revueltos, como diría Toynbee, ni primeros ni últimos en la historia de la humanidad. Tanatos y Eros son los elementos que nos ayudan en contra de las tiranías de la técnica o de lo político. «Hoy, igual que en todos los tiempos, los que no temen a la muerte son infinitamente superiores a los más grandes de los poderes temporales.» De aquí la necesidad, para estos poderes, de destruir las religiones, de infundir el miedo inmediato. Si el hombre se cura del terror, el régimen está perdido. Y hay regiones en la tierra, escribe Jünger, en las que «la palabra metafísica es perseguida como una herejía». Quien posee una metafísica, opuesta al positivismo, al llamado realismo de los poderes constituidos, quien logra no temer a la muerte, basado en una metafísica, no teme al régimen, es un enemigo invencible, sean estos poderes de tipo político o económico, partidos o sinarquías.

El segundo poder salvador es Eros, ya que igual que en 1984, el amor crea un territorio anímico sobre el cual Leviatán no tiene potestad alguna. De ahí el odio y el afán destructor de la policía, en la obra de Orwell, en contra de los dos enamorados, los últimos de la tierra. Lo mismo sucede en Nosotros, de Zamiatín. Al contrario, según Jünger, el sexo, enemigo del amor, es un aliado eficaz del titanismo contemporáneo, o sea, del amor supremo y resulta tan útil a éste como los derramamientos de sangre. Por el simple motivo de que los instintos no constituyen oposición al mal, sino en cuanto nos llevan a un más allá, en este caso el del amor, única vía hacia la libertad.

El drama queda explícito en la novela Las abejas de cristal. En este libro aparecen los principios expuestos por Jünger en El obrero, comentados por Heidegger, en Sobre la cuestión del Ser. El personaje principal de Jünger es un antiguo oficial de caballería, Ricardo, humillado por la caída de los valores, es decir, por el tránsito registrado por la Historia, desde los tiempos del caballo a los del tanque, desde la guerra aceptable o humana a la guerra de materiales, la guerra técnica, fase última y violenta del mundo oprimido por el mal supremo. El capitán Ricardo evoca los tiempos en que los seres humanos vivían aun los tiempos caballerescos que habían precedido a la técnica y habla de ellos como de algo definitivamente perdido. Es un hombre que ha tenido que seguir, dolorosamente, conscientemente incluso, el itinerario de la caída. Se ha pasado a los tanques no por pasión, sino por necesidad, y ha traicionado unos principios, y seguirá traicionándolos hasta el fin. Porque no tiene fuerzas para rebelarse. Su mujer lo espera en casa y todo el libro se desarrolla en tomo a un encuentro entre el ex capitán sin trabajo y el magnate Zapparoni, amo de una inmensa industria moderna, creadora de sueños y de juguetes capaces de hundir más y más al hombre en el reino de Leviatán. Símbolo perfecto de lo que sucede alrededor nuestro. Zapparoni encargara a Ricardo una sección de sus industrias, y este aceptará, después de una larga discusión, verdadera guerra fría entre el representante de los tiempos humanos y el de la nueva era, la del amo absoluto y de los esclavos deshumanizados. Zapparoni sabía lo que se traía entre manos. «Quería contar con hombres-vapor, de la misma manera en que había contado con caballos-vapor. Quería unidades iguales entre sí, a las que poder subdividir. Para llegar a ello había que suprimir al hombre, como antes el caballo había sido suprimido». Las mismas abejas de cristal, juguetes perfectos que Zapparoni había ideado y construido y que vuelan en el jardín donde se desarrolla la conversación central de la novela, son más eficaces que las naturales. Logran recoger cien veces más miel que las demás, pero dejan las flores sin vida, las destruyen para siempre, imágenes de un mundo técnico, asesino de la naturaleza y, por ende, del ser humano.

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Hay, sí, un tono optimista al final del libro. La mujer de Ricardo se llama Teresa, símbolo ella también, como todo en la literatura de Jünger, de algo que trasciende este drama, de algo metafísico y poderoso en sí, capaz de enfrentarse con Zapparoni. Teresa representa el amor, aquella zona sobre la que los poderes temporales no tienen posibilidad de alcance. Es allí donde, probablemente, Ricardo y lo que él representa encontrará cobijo y salvación. Porque, como decía Hólderlin en un poema escrito a principios del siglo pasado, “Allí donde está el peligro, está también la salvación”.

En cambio, no veo luz de esperanza en Parábola del náufrago, de Miguel Delibes, novela de tema inédito en la obra del escritor castellano, una de las más significativas de la novelística española actual. El mal lo ha copado todo y su albedrío es sin límites. Lo humano puede regresar a lo animal, sea bajo el influjo moral de la técnica y de sus amos, sea con la ayuda de los métodos creados a propósito para realizar el regreso. Quien da señales de vida humana, o sea, de personalidad, quien quiere saber el fin o el destino de la empresa —símbolo ésta de la mentalidad técnica que está envolviendo el mundo— esta condenado al aislamiento y esto quiere decir reintegración en el orden natural o antinatural. Uno de los empleados de don Abdón, el amo supremo de la ciudad —una ciudad castellana que tiene aquí valor de alegoría universal—, ha sido condenado a vivir desnudo, atado delante de una casita de perro y, en poco tiempo, ha regresado a la zoología. Incluso acaba como un perro, matado por un hortelano que le dispara un tiro, cuando el ex empleado de don Abdón persigue a una perra y están escañando el sembrado. Y cuando Jacinto San José trata de averiguar lo que pasa en la institución en que trabaja y donde suma cantidades infinitas de números y no sabe lo que representan, el encargado principal le dice: «Ustedes no suman dólares, ni francos suizos, ni kilovatios-hora, ni negros, ni señoritas en camisón (trata de blancas), sino SUMANDOS. Creo que la cosa está clara.» Y, como esto de saber lo que están sumando sería una ofensa para el amo, el encargado «… le amenaza con el puño y brama como un energúmeno: «¿Pretende usted insinuar, Jacinto San José, que don Abdón no es el padre más madre de todos los padres?» Y, puesto que Jacinto se marea al sumar SUMANDOS, lo llevan a un sitio solitario, en la sierra, para descansar y recuperarse. Le enseñan, incluso, a sembrar y cultivar una planta y lo dejan solo entre peñascales en medio del aire puro.

Sólo con el tiempo, cuando las plantas por él sembra­das alrededor de la cabaña, crecen de manera insólita y se transforman en una valla infranqueable, Jacinto se da cuenta de que aquello había sido una trampa. Igual que las abejas de cristal de Jünger, un fragmento de la naturaleza, un trozo sano y útil, ha sido desviado por el mal supremo y encauzado hacia la muerte. Las abejas artificiales sacaban mucha miel, pero mataban a las plantas, la planta de Delibes, instrumento de muerte imaginado por don Abdón, es una guillotina o una silla eléctrica, algo que mata a los empleados demasiado curiosos e independientes. Cuando se da cuenta de que el seto ha crecido y lo ha cercado como una muralla china, ya no hay nada que hacer. Jacinto se empeña en encontrar una salida, emplea el fuego, la violencia, su inteligencia de ser humano razonador e inventivo, su lucha toma el aspecto de una desesperada epopeya, es como un naufrago encerrado en el fondo de un buque destrozado y hundido, que pasa sus últimas horas luchando inútilmente, para salvarse y volver a la superficie. Pero no hay salvación. Más que una. La permitida por don Abdón. El híbrido americano lo ha invadido todo, ha penetrado en la cabaña, sus ramas han atado a Jacinto y le impiden moverse, como si fuesen unos tentáculos que siguen creciendo e invadiendo el mundo. El prisionero empieza a comer los tallos, tiernos de la trepadora. No se mueve, pero ha dejado de sufrir. Come y duerme. Ya no se llama Jacinto, sino jacinto, con minúscula, y cuando aparecen los empleados de don Abdón y lo sacan de entre las ramas, lo liberan, lo pinchan para despertarlo, «jacintosanjosé» es un carnero de simiente.

“Los doctores le abren las piernas ahora y le tocan en sus partes, pero Jacinto no siente el menor pudor, se deja hacer y el doctor de más edad se vuelve hacia Darío Esteban, con una mueca admirativa y le dice:

-¡Caramba! Es un espléndido semental para ovejas de vientre -dice. Luego propina a Jacinto una palmada amistosa en el trasero y añade-: ¡Listo! »

Así termina la aventura del náufrago, o la parábola, como la titula Delibes. Fábula de clara moraleja, integrada en la misma línea pesimista de la literatura de Jünger y de otros escritores utópicos de nuestro siglo. En el fondo Parábola del náufrago es una utopía, igual que Las abejas de cristal, o La rebelión en la granja, de Orwell; Un mundo feliz o 1984. Encontramos la utopía entre los mayores éxitos literarios de nuestro siglo, porque nunca hemos tenido, como hoy, la necesidad de reconocer nuestra situación en un mito universal de fácil entendimiento. La utopía es una síntesis contada para niños mayores y asustados por sus propias obras, aprendices de brujo que no saben parar el proceso de la descomposición, pero quieren comprenderlo hasta en sus últimos detalles filosóficos. Con temor y con placer, aterrorizados y autoaplacándose, los hombres del siglo XX viven como jacinto, aplastados, atados a sus obras que les invaden y sujetan, los devuelven a la zoología, pero ellos saben encontrar en ello un extraño placer. El mal supremo es como el híbrido americano de Delibes, que invade la tierra, la occidentaliza y la universaliza en el mal. Quien quiere saber el porqué de la decadencia y no se limita a sumar SUMANDOS arriesga su vida, de una manera o de otra, está condenado a la animalidad del campo de concentración, a la locura contraida entre los locos de un manicomio, donde se le recluye con el fin de que la condenación tenga algo de sutileza psicológica, pero el fin es el mismo Campo o manicomio, el condenado acabará convirtiéndose en lo que le rodea, a sumergirse en el ambiente, como Jacinto. Y de esta suerte quedará eliminado. O bien no logrará encontrar trabajo y se morirá al margen de la sociedad. O bien como el capitán Ricardo, aceptará un empleo poco caballeresco y perfeccionará su rebeldía en secreto, al amparo de un gran amor anticonformista, sobre el cual podrá levantarse el mundo de mañana, conservado puro por encima del mal. El rebelde, que lleva consigo la llave de este futuro de libertad, es el que se ha curado del miedo a la muerte y encuentra en «Teresa» la posibilidad metafísica de amar, o sea, de situarse por encima de los instintos zoológicos de la masa, que son el miedo a la muerte y la confusión aniquiladora entre amor y sexo. Es así como el hombre del porvenir vuelve a las raíces de su origen metafísico.

«Desde que unas porciones de nosotros mismos como la voz o el aspecto físico pueden entrar en unos aparatos y salirse de ellos, nosotros gozamos de algunas de las ventajas de la esclavitud antigua, sin los inconvenientes de aquella», escribe Jünger en Las abejas de cristal. Todo el problema del mal supremo está encerrado en estas palabras. Somos, cada vez más, esclavos felices, desprovistos de libertad, pero cubiertos de comodidades. Basta mover los labios y los tiernos tallos de la trepadora están al alcance de nuestro hambre. Sin embargo, al final de este festín está el espectro de la oveja o del perro de Delibes. La técnica y sus amos tienden a metamorfosearnos en vidas sencillas, no individualizadas, con el fin de mejor manejarnos y de hacernos consumir en cantidades cada vez más enormes los productos de sus máquinas. Creo que nadie ha escrito hasta ahora la novela de la publicidad, pero espero que alguien lo haga un día, basado en el peligro que la misma representa para el género humano, y utilizando la nueva técnica del lenguaje revelador de todos los misterios y de las fuerzas que una palabra representa. Una novela semiológica y epistemológica a la vez, capaz de revelar la otra cara del mal supremo: la conversión del ser humano a la instrumentalidad del consumo, su naufragio y esclavitud por las palabras.

Sería, creo, esclarecedor desde muchos puntos de vista establecer lazos de comparación entre Parábola del náufrago y Rayuela, de Julio Cortázar, en la que el hombre se hunde en la nada por no haber sabido transformar su amor en algo metafísico o por haberlo hecho demasiado tarde y haber aceptado, en un París y luego en un Buenos Aires enfocados como máquinas quemadoras de desperdicios humanos, una línea de vida y convivencia instintual, doblegada por las leyes diría publicitarias de un existencialismo mal entendido, laicizado o sartrianizado, que todo lo lleva hacia la muerte. La tragedia de la vida de hoy, situada entre el deseo de rebelarse y la comodidad de dejarse caer en las trampas de don Abdón y de Zapparoni, trampas técnicas, confortables, o bien literarias, políticas y filosóficas, inconfortables pero multicolores y tentadoras, es una tragedia sin solución y la humanidad la vivirá hasta el fondo, hasta alcanzar la orilla de la destrucción definitiva, donde la espera quizá algún mito engendrador de salvaciones.

Extraído de: Centro Studi La Runa

jeudi, 11 avril 2013

Thomas Carlyle: Over helden en heldenverering

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Thomas Carlyle

(vertaling Bert Bultinck)

Over helden en heldenverering

| Vijfde Lezing – De Held als Literator.
Dinsdag, 19 mei 1840


Held-goden, Profeten, Poëten, Priesters. Het zijn allemaal vormen van Heroïsme die tot de oude tijden behoren, die al in de vroegste tijden verschijnen; sommige van die vormen lijken niet langer mogelijk, en kunnen zichzelf niet meer tonen in deze wereld. De Held als Literator, waarover we vandaag zullen spreken, is al bij al een product van onze nieuwe tijden; en zolang de wonderlijke kunst van het Schrift, of van het Paraat-Schrift dat we Drukwerk noemen, blijft bestaan, mag men veronderstellen dat hij één van de belangrijkste vormen van het Heroïsme zal blijven voor alle tijden die nog volgen. Hij is, in verschillende opzichten, een zeer bijzonder fenomeen.

Ik zeg dat hij nieuw is; hij is er amper langer dan een eeuw. Nooit, tot zo’n honderd jaar geleden, was er enig beeld van een Grote Ziel die op zo’n abnormale manier apart leefde, niemand die poogde de inspiratie die in hem was uit te spreken in Gedrukte Boeken en die plaats en levensonderhoud vond door middel van wat het de wereld behaagde hem daarvoor te geven. Er was al veel ver- en gekocht; en achtergelaten om de eigen prijs op de markt te vinden; maar de bezielde wijsheid van een Heroïsche Ziel nog nooit, op die naakte wijze. Hij, met zijn copy-rights en copy-wrongs, in zijn vieze zolderkamertje, in zijn versleten jas; die vanuit het graf hele naties en generaties regeert (want dat is wat hij doet) die hem tijdens zijn leven al dan niet brood wilden geven – hij is een curieus spektakel! Er zijn weinig vormen van Heroïsme die nog meer onverwacht zouden kunnen zijn.

Helaas, de Held uit de oude dagen heeft zich in vreemde vormen moeten wringen: de wereld weet bij tijden niet goed wat met hem aan te vangen, zo vreemd is zijn verschijning in deze wereld! Het leek ons absurd, dat mensen, in hun brute bewondering, één of andere wijze grote Odin als god namen en hem als zodanig vereerden; of een wijze grote Mohammed voor een door god bezielde, om diens Wet twaalf eeuwen religieus na te leven: maar dat een wijze grote Johnson, een Burns, een Rousseau als doelloze slampampers worden beschouwd, en af en toe een paar muntstukken toegeworpen krijgen om van te leven, als zouden die enkel bestaan om de leegheid te amuseren: dit zal misschien, zoals reeds eerder gesuggereerd, ooit nog wel een veel absurdere stand van zaken lijken! – Ondertussen moet, aangezien het spirituele altijd het materiële bepaalt, deze Literator-Held als onze belangrijkste moderne persoon worden beschouwd. Hij, hoe hij ook moge zijn, is de ziel van alles en iedereen. Wat hij verkondigt, zal de hele wereld doen en maken. Hoe de wereld hem behandelt is het meest significante kenmerk van de algehele staat van de wereld. Als we goed naar zijn leven kijken, kunnen we misschien een glimp opvangen, zo diep als ook maar mogelijk is voor ons, van het leven van die bijzondere eeuwen die hem hebben voortgebracht en waarin wij zelf leven en werken.
Er zijn authentieke Literatoren en inauthentieke; zoals bij elke soort zijn er authentieke en onechte. Als we Held als authentiek opvatten, dan zeg ik dat de Held als Literator voor ons een functie zal blijken te vervullen die voor altijd de meest eerbiedwaardige, de hoogste is. Hij spreekt, op zijn eigen manier, zijn eigen geïnspireerde ziel uit; alles wat een man, in elk geval, kan doen. Ik zeg geïnspireerd, dat wat we ‘originaliteit’, ‘oprechtheid’, ‘genie’ noemen, die heroïsche kwaliteit waar we geen goede naam voor hebben. De Held is hij die leeft in de innerlijke sfeer van de dingen, in het Ware, Goddelijke en Eeuwige, dat altijd, onopgemerkt voor de meesten, onder het Tijdelijke, Triviale leeft: daarin ligt zijn wezen; hij openbaart dat uitgebreid, door een handeling of een uitspraak, en door zichzelf uitgebreid te openbaren. Zijn leven, zoals we vroeger al zeiden, is een stuk van het eeuwige hart van de Natuur zelf: dat is het leven van iedereen, – maar de zwakke velen kennen dat feit niet, en zijn het meestal ontrouw; de sterke weinigen zijn sterk, heroïsch, standvastig, want het kan zich niet voor hen verstoppen. De Literator, net als elke Held, is er om dit uit te dragen, zoals hij dat kan. Intrinsiek is het dezelfde functie waarvoor de oude generaties een man Profeet, Priester of Godheid noemden; om die dingen te doen, door woord of daad, waarvoor alle soorten van Helden de wereld ingestuurd worden.

Zo’n veertig jaar geleden gaf de Duitse Filosoof Fichte een zeer opmerkelijke reeks lezingen over dit onderwerp in Erlangen: ‘Über das Wesen des Gelehrten, Over De Natuur van de Literaire Mens.’ In overeenstemming met de Transcendentale Filosofie waarvan hij een groot leermeester was, stelt Fichte eerst en vooral: Dat alle dingen die we zien of waarmee we werken op deze Aarde, in het bijzonder onszelf en alle mensen, als een soort overjas of zinnelijke Verschijning zijn: dat er onder dat alles, als hun essentie, datgene ligt wat hij de ‘Goddelijke Idee van de Wereld’ noemt; dit is de Realiteit die ‘aan de grond ligt van elke Verschijning’. Voor de massa is zo’n Goddelijke Idee niet te herkennen in de wereld; zij leven enkel, zegt Fichte, onder de oppervlakkigheden, de praktische probleempjes en de uiterlijkheden van de wereld, en dromen niet dat daaronder ook maar iets goddelijks is. Maar de Literator wordt speciaal hierheen gezonden om, voor zichzelf, dezelfde Goddelijke Idee te onderscheiden en om die, voor ons, duidelijk te maken: elke nieuwe generatie zal dit Idee aan zichzelf kenbaar maken in een nieuw dialect; en de Literator is er om dat te doen. In die bewoordingen drukt Fichte zich uit; en wij hoeven dat niet te betwisten. Wat hij op zijn manier benoemt is datgene wat ik hier, in andere woorden, op onvolmaakte wijze tracht te benoemen: dat waar momenteel geen naam voor is: De onuitsprekelijke Goddelijke Betekenis, vol van glans, van wonder en terreur, dat in het wezen van elke man ligt, van elk ding,– de Aanwezigheid van de God die elke mens en elk ding heeft gemaakt. Mohammed verkondigde dit in zijn dialect; Odin in het zijne: alle denkende harten zijn hier om dat, in één of ander dialect, aan te leren.

Daarom noemt Fichte de Literator een profeet, of zoals hij hem liever noemt, een Priester, die voortdurend het Goddelijke voor de mensen ontvouwt: van tijdperk tot tijdperk vormen Literatoren een eeuwig Priesterschap, dat alle mensen leert dat er nog steeds een God is in hun leven; dat elke ‘Verschijning’, wat we ook zien in de wereld, niet meer dan een overjas is voor de ‘Goddelijke Idee van de Wereld’, voor ‘dat wat op de bodem van de Verschijning ligt’. In de ware Literator is er dus altijd een, al dan niet door de wereld erkende, wijding: hij is het licht van de wereld, de Priester van de wereld: - hij leidt de wereld, als een heilige Vuurpilaar, in diens donkere pelgrimstocht door de woestijn van de Tijd. Fichte onderscheidt gepassioneerd de ware Literator, die we hier de Held als Literator noemen, van de massa valse onheldhaftigen. Wie niet volledig in deze Goddelijke Idee leeft, of voor wie er slechts gedeeltelijk in leeft en er niet naar streeft, als naar het enige goede, om er volledig in te leven, – hij is, waar hij ook leeft, in welke praal en voorspoed dan ook, geen Literator; hij is, zegt Fichte, een ‘zielige, een Stümper’. Of, hij kan, op zijn best, als hij van de prozaïsche streken is, een ‘loonslaaf’ zijn; Fichte noemt hem elders zelfs een nul, en heeft, om kort te gaan, geen genade voor hem, geen verlangen dat hij blijmoedig onder ons blijft! Dit is Fichtes opvatting van de Literator. In zijn eigen uitdrukkingsvorm zegt het precies wat we hier bedoelen.
Vanuit dit standpunt beschouw ik Fichtes landgenoot Goethe als de meest opmerkelijke Literator van de laatste honderd jaar. Wat we een leven in de Goddelijke Idee van de Wereld kunnen noemen was ook, op een vreemde manier, aan die man gegeven; een visioen van het innerlijke, goddelijke mysterie: en vreemd genoeg, rijst uit zijn boeken de wereld eens te meer op als goddelijk verbeeld, werk en tempel van een God. Geheel verlicht, niet in woeste onzuivere vuurglans als bij Mohammed, maar in milde, hemelse stralen; -waarlijk een Profetie in deze hoogst onprofetische tijden; mijns inziens, veruit het grootste, zij het één van de stilste, van alle dingen die in deze tijden gebeurd zijn. Als specimen van de Held als Literator zouden we deze Goethe verkiezen. En het zou me zeer aangenaam zijn om het hier over zijn heroïsme te hebben: want ik beschouw hem als een echte Held; heroïsch in wat hij zei en deed, en misschien nog heroïscher in wat hij niet zei en niet deed; wat mij betreft een nobel spektakel: een groot heroïsch man van vroeger, die sprak en zweeg als een Held van de oude tijd, in de verschijning van een uiterst moderne, welopgevoede, zeer gecultiveerde Literator! Wij hebben zo geen spektakel gehad; geen man die daartoe in staat was, de laatste honderdvijftig jaar.
Maar momenteel is de algemene kennis van Goethe zodanig dat het meer dan zinloos zou zijn om het in deze kwestie over hem te hebben. Hoe ik ook over hem zou spreken, Goethe zou voor de meesten onder jullie vaag en problematisch blijven; geen indruk behalve een valse zou ik kunnen meegeven. We moeten hem voor later bewaren. Johnson, Burns, Rousseau, drie grote figuren van een vorige tijd, uit een veel slechtere staat van omstandigheden, passen hier beter. Drie mannen van de Achttiende Eeuw; hun levensomstandigheden lijken veel meer op wat die van ons nog altijd zijn, dan op die van Goethe in Duitsland. Helaas, deze mannen overwonnen niet zoals hij; ze vochten moedig, en vielen. Ze waren geen heroïsche bezorgers van het licht, maar heroïsche zoekers ervan. Ze leefden in bittere omstandigheden; worstelden als onder bergen van obstakels, en konden zich niet ontvouwen in duidelijkheid, of in een zegevierende interpretatie van die ‘Goddelijke Idee’. Het zijn eerder de Graftombes van drie Literaire Helden die ik u wil tonen. Daar zijn de monumentale bergen, waaronder drie spirituele reuzen begraven liggen. Zeer somber, maar ook groots en vol belang voor ons. We blijven een tijdje bij hen.¹
In deze tijden wordt er vaak geklaagd over wat we de gedesorganiseerde staat van deze maatschappij noemen: hoe slecht veel geordende maatschappelijke krachten hun taak vervullen; men kan zien hoe zoveel machtige krachten op een spilzieke, chaotische, zeg maar ongeordende manier functioneren. De klacht is meer dan terecht, zoals we allemaal weten. Maar misschien, als we dit bekijken vanuit het standpunt van Boeken en van de Schrijvers van Boeken, zullen we er als het ware de samenvatting van elke andere desorganisatie vinden; – een soort van hart, van waaruit, en waar naar toe, alle andere verwarring in de wereld circuleert. Als ik kijk naar wat schrijvers in de wereld doen, en wat de wereld met schrijvers doet, dan zou ik zeggen dat dat het meest abnormale ding is wat de wereld vandaag laat zien. – We zouden in een onmetelijk diepe zee terechtkomen, als we hier verslag van zouden willen doen: maar omwille van ons onderwerp moeten we er even een blik op werpen. Het ergste onderdeel van het leven van deze drie Literaire Helden was dat ze hun zaken en maatschappelijke positie zo chaotisch vonden. Via de platgetreden paden kan men behoorlijk makkelijk reizen; maar het is hard labeur, en velen gaan eraan ten onder, als men een pad door het ondoordringbare moet creëren!

Onze devote Vaders, die goed aanvoelden hoe belangrijk het spreken van man tot menigte was, stichtten kerken, vonden fondsen en maakten reglementen; overal in de beschaafde wereld is er een Preekstoel, omringd door allerlei soorten van complexe, waardige accessoires en hulpmiddelen, zodat van op die preekstoel een welbespraakte man zijn naasten zo voordelig mogelijk kan toespreken. Ze vonden dat dit het belangrijkste was; dat er zonder dit niets goeds was. Dat werk van hen is waarlijk vroom; mooi om te aanschouwen! Maar nu, met de kunst van het Schrift, met de kunst van het Drukken, is die hele aangelegenheid totaal veranderd. De Schrijver van een Boek, is hij geen Predikant, die niet preekt voor deze of gindse parochie, op één of andere dag, maar voor alle mensen van alle tijden en plaatsen? Zeker, het is van het grootste belang dat hij zijn werk goed doet, wie anders het ook slecht moge doen; – dat het oog niet foutief rapporteert; want dan dwalen alle andere leden! Wel; hoe hij zijn werk doet, of hij het goed of slecht doet, of hij het überhaupt doet, is iets waarvoor geen mens in de wereld ooit de moeite heeft gedaan om over na te denken. Voor één of andere winkelier, die geld voor diens boeken probeert te verkrijgen, als hij geluk heeft, is hij nog van een zeker belang; maar voor elke andere man van geen enkel. Waar hij vandaan kwam, en waar hij naar toe trekt, via welke wegen hij hier aankwam, en via welke hij zijn tocht zou kunnen voortzetten, vraagt niemand. In de maatschappij is hij een accident. Hij zwerft rond als een wilde Ismaëliet, in een wereld waarvan hij als het ware het spirituele licht is, ofwel de juiste ofwel de verkeerde gids!
Van alle dingen die de mens ontworpen heeft, is de kunst van het schrift zeker het meest miraculeuze. Odins Runen waren de eerste vorm van het werk van een Held; Boeken, geschreven woorden, zijn nog altijd miraculeuze Runen, in hun meest recente vorm! In Boeken ligt de ziel van de hele Voorbije Tıjd; de heldere, hoorbare stem van het Verleden, wanneer het lichaam en de materie ervan volkomen verdwenen zijn als een droom. Machtige vloten en legers, havens en arsenalen, uitgestrekte steden, met hoge koepels en veel werktuigen,- ze zijn kostbaar, groot: maar wat wordt er van hen? Agamemnon, de vele Agamemnons, Periclessen, en hun Griekenland; alles is nu verworden tot enkele brokstukken, stomme, sombere wrakken en blokken: maar de Boeken van Griekenland! Daar leeft Griekenland – zeer letterlijk – nog steeds voor elke denker; en kan het terug tot leven geroepen worden. Geen magische Rune is vreemder dan een Boek. Alles wat de mensheid ooit heeft gedaan, gedacht, gewonnen of is geweest: het ligt als in magische bewaring in de bladzijden van een boek. Ze zijn het uitverkoren bezit van de mensen. Is het niet zo dat Boeken nog altijd de mirakels verrichten die volgens de legenden de Runen altijd deden? Ze overtuigen de mensen. Geen roman uit een leesgezelschap, beduimeld en verslonden door dwaze meiden in afgelegen dorpen, zo verschrikkelijk, of hij helpt de praktische kant van trouwerijen en huishoudens van deze dwaze meiden in goede banen leiden. Zoals ‘Celia’ zich voelde, zo handelde ‘Clifford’: het dwaze Theorema van het Leven, in deze jonge breinen gestampt, komt op een dag terug te voorschijn als vaste Werkwijze. Vraag u eens af of enige Rune, in de wildste verbeelding van de mytholoog ooit zulke wonders heeft verricht, als diegene die, op de feitelijke vaste aarde, sommige Boeken hebben gedaan! Wat heeft St. Paul’s Cathedral gebouwd? In essentie, was het dat goddelijke Hebreeuwse BOEK – gedeeltelijk de wereld van de man Mozes, een vogelvrij verklaarde die zijn Midianitische kudden hoedde, vierduizend jaar geleden, in de wildernissen van Sinaï! Het is uiterst vreemd, maar niets is meer waar dan dat. Met de kunst van het Schrift, waarvan de Boekdrukkunst een eenvoudig, onvermijdelijk en relatief onbetekenend uitvloeisel is, begon voor de mensen de ware heerschappij van mirakelen. Het Schrift verbond, met wonderlijke nieuwe raakpunten en eeuwige nabijheid, het Verleden en het Verre met het Heden in tijd en ruimte; alle tijden en alle plaatsen met ons feitelijk Hier en Nu. Alle dingen veranderden voor de mensen: leren, preken, regeren, en alle andere dingen.
Laten we eens naar het Leren kijken, bijvoorbeeld. Universiteiten zijn een opmerkelijk, respectabel product van de moderne tijden. Ook hun bestaan is wezenlijk aangepast door het bestaan van Boeken. Universiteiten ontstonden wanneer er nog geen boeken verkrijgbaar waren; wanneer een man, voor één enkel boek, een heel landgoed moest geven. In die omstandigheden was het noodzakelijk dat, wanneer een man enige kennis wou meedelen, hij dat deed door de mensen die wilden leren, van aangezicht tot aangezicht, rond zich te verzamelen. Als je wou weten wat Abélard wist, dan moest je naar Abélard gaan luisteren. Duizenden, wel dertigduizend, gingen naar Abélard en diens metafysische theologie luisteren. En nu kwam er voor elke andere leraar die iets van zichzelf had aan te leren een nieuw gemak: zoveel duizenden die gretig wilden leren, waren daar al verzameld; van alle plaatsen was dat de beste voor hem. Voor elke derde leraar was het nog beter; en werd het altijd maar beter, naarmate er meer leraars kwamen. De Koning moest nu alleen nog dit nieuwe verschijnsel opmerken; de verscheidene scholen doen fusioneren; het gebouwen, privileges en aanmoedigingen geven en het Universitas, of School van Alle Wetenschappen noemen: en de Universiteit van Parijs, in grote trekken, was er. Het model van alle volgende Universiteiten; die tot op vandaag, zes eeuwen lang al, doorgegaan zijn met zichzelf te stichten. Dat, stel ik mij voor, was de oorsprong van Universiteiten.

Het is niettemin duidelijk dat met deze eenvoudige omstandigheid, het gemak om Boeken te verkrijgen, alle voorwaarden van de zaak veranderden. Eens je de Boekdrukkunst uitvindt, verander je ook alle Universiteiten, of maak je ze overbodig! De Leraar moest nu niet langer alle mensen persoonlijk rond zich verzamelen, om zo hen te kunnen zeggen wat hij wist: druk het in een Boek, en alle leerlingen van heinde en verre, hadden het elk bij hun haardvuur, voor een kleinigheid, en konden het veel efficiënter studeren! – Zonder twijfel heeft het Spreken nog steeds een bijzondere kwaliteit; zelfs schrijvers van Boeken kunnen het, in sommige omstandigheden, passend vinden om ook te spreken, – getuige onze huidige bijeenkomst hier! Men zou kunnen zeggen – en dat moet zo blijven zolang de mens een tong heeft – dat er een apart domein voor het Spreken is, zowel als één voor Schrijven en Drukken. In alle opzichten moet dit zo blijven; zoals onder andere bij de Universiteiten. Maar de grenzen van beide zijn nog nooit aangetoond, vastgesteld; laat staan in praktijk gebracht. De Universiteit die zich volledig rekenschap zou geven van het grootse nieuwe feit van het bestaan van Gedrukte Boeken, en van eenzelfde niveau zou zijn voor de Negentiende Eeuw als die van Parijs was voor de Dertiende Eeuw, is nog niet tot stand gekomen. Als we er goed over nadenken, is alles wat een Universiteit, of een Hogeschool, kan doen, nog steeds slechts wat de eerste School begon te doen – ons leren lezen. We leren lezen, in verschillende talen, in verschillende wetenschappen; we leren het alfabet en de letters van allerlei Boeken. Maar de plaats waar we onze kennis gaan halen, zelfs theoretische kennis, is bij de Boeken zelf! Het hangt af van wat we lezen, nadat allerlei Professoren voor ons hun best hebben gedaan. De ware Universiteit van deze dagen is een Verzameling Boeken.

Maar door de introductie van Boeken is voor de Kerk zelf, zoals ik al suggereerde, alles veranderd, wat het preken betreft, wat haar werking betreft. De Kerk is de werkende erkende Vereniging van Onze Priesters of Profeten, van zij die door wijze lessen de zielen van de mensen leiden. Zolang er geen Schrift was, vooral waneer er geen Gemak-Schrift of Drukken was, was de preek van de stem de enige natuurlijke methode om dit te doen. Maar nu er Boeken zijn! – Hij die een Boek kan schrijven, om Engeland te overtuigen, is hij niet de Bisschop en de Aartsbisschop, de Primaat van Engeland en Heel Engeland? Ik zeg dikwijls dat de schrijvers van Kranten, Pamfletten, Gedichten, Boeken de echte werkende en wezenlijke Kerk van een modern land zijn. Nee, niet alleen onze preken, maar zelfs onze eredienst, worden zij ook niet verricht door middel van Gedrukte Boeken? Het nobele gevoel dat een getalenteerde ziel voor ons in melodieuze woorden heeft aangekleed, woorden die melodie in ons hart brengen,– is dit niet essentieel, als we het goed begrijpen, voor het wezen van de eredienst? Er zijn er velen, in alle landen, die, in deze verwarde tijd, geen andere manier van verering hebben. Hij die ons, op welke manier dan ook, op een betere wijze dan we ervoor kenden, toont dat een veldlelie mooi is, toont hij ons dat niet als een uitvloeisel van de Fontein van alle Schoonheid; als het handschrift, daarin zichtbaar gemaakt, van de grote Maker van het Universum? Hij heeft voor ons een klein vers van een heilige Psalm gezongen, hij heeft het ons met hem doen meezingen. Wezenlijk wel. Hoeveel te meer hij die de nobele handelingen, gevoelens, stoutmoedigheden en beproevingen van een man en een broeder bezingt, uitspreekt of op een andere manier naar ons hart brengt! Hij heeft werkelijk ons hart geraakt als was het met een gloeiende kool van het altaar. Wellicht bestaat er geen eredienst die authentieker is.
Literatuur, in zoverre het Literatuur is, is een ‘apocalyps van de Natuur’, een openbaring van het ‘open geheim’. Het zou best, in de stijl van Fichte, een ‘voortdurende revelatie’ van het Goddelijke op het Aardse en het Gewone genoemd kunnen worden. Het Goddelijke duurt daar werkelijk steeds voort; het komt te voorschijn, nu eens in dit dialect, dan in dat, met verschillende graden van helderheid: alle werkelijk getalenteerde Zangers en Sprekers doen dit, bewust of onbewust. De donkere stormachtige verontwaardiging van een Byron, zo wispelturig en pervers, kan er enkele trekken van hebben; of nee, de verdorde spot van een Frans scepticus,– zijn bespotting van het Valse, een liefde en verering van het Ware. Hoeveel meer nog de sferenharmonie van een Shakespeare, van een Goethe; de kathedraal-muziek van een Milton! Zij zijn ook iets, die nederige echte leeuwerikennoten van een Burns, – veldleeuwerik, die begint van de nederige voor, ver boven het hoofd in de blauwe diepten, en die ons daar zo authentiek toezingen! Want alle werkelijke zang is wezenlijk een verering; zoals men inderdaad kan zeggen dat alle ware arbeid dat is, – waarvan die zang voor ons slechts de neerslag, en passende melodieuze voorstelling is. Fragmenten van een echte ‘Kerkliturgie’ en ‘Preekbundels’, vreemd verborgen voor het gewone oog, vind je zwalkend op die enorme schuimoceaan van het Gedrukte Woord dat we vaag Literatuur noemen! Boeken zijn ook onze Kerk.

noot
¹ Dat doen we niet: deze tekst is een fragment van een lezing waarin Carlyle zijn ideeën over de Held als Literator illustreert aan de hand van drie grote voorbeelden: Samuel Johnson, Jean-Jacques Rousseau en Robert Burns. Hier worden enkel de meer algemene opvattingen van Carlyle gepubliceerd.


http://www.yangtijdschrift.be/editorhtml.asp?page=19993L5

Le Meilleur des Mondes, c'est maintenant

aldous-huxley.jpg

Aldous Huxley

Le Meilleur des Mondes, c'est maintenant

par Stéphane Blanchonnet

Ex: http://a-rebours.ouvaton.org/

article d'abord paru sur a-rebours.fr puis repris dans L'AF2000

   Au moment où un gouvernement entreprend de liquider l'institution du mariage en en dénaturant la définition, au moment où un prétendu "droit" au mariage et un prétendu "droit" à l'enfant se substituent à la plus naturelle des institutions sociales (quelles que soient les variations de ses modalités dans le temps et l'espace), il est urgent de se replonger dans un livre où l'auteur représente une société future dans laquelle la famille traditionnelle a été abolie, les notions de père et mère ont disparu des mémoires, la reproduction et la sexualité ont été totalement dissociées (les enfants sont tous le résultat d'une fécondation et d'une gestation artificielles), la liberté sexuelle, enfin, est devenu le plus efficace moyen de contrôle social de l’État sur des individus sevrés de plaisir mais devenus pour cette raison irresponsables et incapables de responsabilité comme d'esprit critique. Ce livre, vous l'aurez sans doute reconnu, est le remarquable roman Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley, qui est aussi un profond apologue, dans la grande tradition des fables et des contes philosophiques.


    Dans son essai, Retour au Meilleur des Mondes, paru en 1958 (vingt-cinq ans après le roman), Huxley se livre à une passionnante comparaison entre son propre livre et le chef d'œuvre de George Orwell, 1984. Il y écrit notamment ces lignes qui expliquent que là où Orwell avait en vue les régimes autoritaires et militaristes, lui-même dénonçait plutôt les potentialités totalitaires des démocraties libérales : « La société décrite dans le roman d'Orwell est continuellement en état de guerre, aussi le but de ses dirigeants est-il d'abord, bien entendu, d'exercer le pouvoir, générateur de grisantes délices, et ensuite de maintenir leurs sujets dans cet état de tension croissante qu'une lutte permanente exige de ceux qui la livrent. En faisant croisade contre la sexualité, les chefs parviennent à entretenir le degré de tension voulu chez leurs satellites et en même temps à satisfaire de manière extrêmement agréable leur propre appétit de puissance. Celle qui est décrite dans Le Meilleur des Mondes est une société mondiale dans laquelle la guerre a été éliminée et où le premier but des dirigeants est d'empêcher à tout prix leurs sujets de créer des désordres. Ils y parviennent (entre autres méthodes) par la légalisation d'un degré de liberté sexuelle (rendu possible par l'abolition de la famille) qui garantit pratiquement les populations de toute forme de tension émotive destructrice (ou créatrice). Dans 1984, l'appétit de puissance se satisfait en infligeant la souffrance ; dans Le Meilleur des Mondes en infligeant un plaisir à peine moins humiliant. »


    L'ouvrage d'Huxley est sans doute le plus intéressant pour comprendre la logique de notre société consumériste, hédoniste et surtout progressiste qui prétend émanciper les individus en les déracinant (la table rase permanente à l'égard de la culture, des traditions et désormais de la filiation) alors qu'elle ne fait que les couper des contraintes normales qui, en circonscrivant le périmètre de la nature humaine, lui permettent tout simplement d'exister en tant que telle. Ceux qui participent à ce mouvement littéralement insensé vers l'indifférenciation et l'indétermination absolues ne voient pas qu'un changement, qui n'est qu'un processus, un ”accident" pour parler comme les philosophes, suppose un sujet à ce processus, une "substance", donc une nature, un certain nombre de déterminations sans lesquelles il n'est pas plus de conservation nécessaire que de progrès légitime mais un pur chaos inintelligible !

Stéphane BLANCHONNET

mercredi, 10 avril 2013

Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?

Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?

Ein Pariser Gespräch. Mit 60 Briefen von Ernst Jünger an Julien Hervier

Cover Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?
 
Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?
Ein Pariser Gespräch. Mit 60 Briefen von Ernst Jünger an Julien Hervier
Mit Abbildungen
204 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag

2 Abbildungen
Aus dem Französischen von Dorothée Pschera
ISBN: 978-3-88221-538-0
Preis: 19,90 € / 28,90 CHF

Der Briefwechsel Ernst Jüngers mit seinem französischen Übersetzer Julien Hervier

›Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?‹ versammelt 60 unveröffentlichte Briefe von Ernst Jünger an seinen Übersetzer Julien Hervier. Sie liefern bisher unbekannte Einsichten in Jünger kontinuierliche Arbeit am Text und geben faszinierende Einblicke in die Jünger-Rezeption in Frankreich. Ein ausführliches Gespräch zwischen dem Jünger-Kenner Alexander Pschera und Julien Hervier erkundet die Ursachen für Jüngers Erfolg in Frankreich, der mit der Aufnahme von Jüngers Texten in die Bibliothèque de la Pléiade seinen Höhepunkt gefunden hat. In diesem Gespräch wird deutlich, wie und warum Jünger die moderne Literatur in Frankreich beeinflusste, aber auch, was Jünger von ihr trennt. So ist das Gespräch auch ein Dialog über Frankreich und Deutschland.
 
 

Alexander Pschera bei Matthes & Seitz Berlin

Pressestimmen

»Es ist eher unwahrscheinlich, dass ein neuer Briefwechsel das Bild Jüngers komplett ändert. Wohl aber vermag ein kleiner, schöner Briefband wie der von Matthes & Seitz das Bild durch persönliche und kenntnisreiche Kommentare zu verlebendigen.«
Jerker Spits, literaturkritik.de, Okotber 2012

»Der Verlag Matthes & Seitz kann sich damit rühmen, durch das Gespräch zwischen Pschera und Hervier eine Menge Hintergründiges über Jünger zutage befördert zu haben.«
Markus L. Kerber, Europolis, Juli 2012

"Alles in allem stellt das Bändchen ein Lesevergnügen dar und kann so als faszinierendes Einführungsbuch zu Jünger dienen."
Till Kinzel, Informationsmittel, Juni 2012

"Derartige, über fünfundzwanzig Jahre geführte Korrespondenzen zwischen Autor und Übersetzer sind ebenso selten wie kostbar."
Bernhard Gajek, Germanistik 53, 2012

 

mardi, 09 avril 2013

Taller Literario: Céline

lundi, 08 avril 2013

Pulp Fascism

Pulp Fascism

By Jonathan Bowden 

Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note: 

The following text is a transcription by V. S. of a lecture entitled “Léon Degrelle and the Real Tintin,” delivered at the 21st meeting of the New Right, London, June 13, 2009. The lecture can be viewed on YouTube here [2]. (Please post any corrections as comments below.)

I have given it a new title because it serves as the perfect introduction to a collection of Bowden’s essays, lectures, and interviews entitled Pulp Fascism: Right-Wing Themes in Comics, Graphic Novels, and Popular Literature, which is forthcoming from Counter-Currents.

I proposed this collection and title to Bowden in 2011, and although he wrote a number of pieces especially for it, the project was unfinished at his death. We are bringing out this book in honor of the first anniversary of Bowden’s death on March 29, 2012. 

jb_index.jpgI would like to talk about something that has always interested me. The title of the talk is “Léon Degrelle and the Real Tintin,” but what I really want to talk about is the heroic in mass and in popular culture. It’s interesting to note that heroic ideas and ideals have been disprivileged by pacifism, by liberalism tending to the Left and by feminism particularly since the social and cultural revolutions of the 1960s. Yet the heroic, as an imprimatur in Western society, has gone down into the depths, into mass popular culture. Often into trashy forms of culture where the critical insight of various intellectuals doesn’t particularly gaze upon it.

One of the forms that interests me about the continuation of the heroic in Western life as an idea is the graphic novel, a despised form, particularly in Western Europe outside France and Italy and outside Japan further east. It’s regarded as a form primarily for children and for adolescents. Yet forms such as this: these are two volumes of Tintin which almost everyone has come across some time or other. These books/graphic novels/cartoons/comic books have been translated into 50 languages other than the original French. They sold 200 million copies, which is almost scarcely believable. It basically means that a significant proportion of the globe’s population has got one of these volumes somewhere.

Now, before he died, Léon Degrelle said that the character of Tintin created by Hergé was based upon his example. Other people rushed to say that this wasn’t true and that this was self-publicity by a notorious man and so on and so forth. Probably like all artistic and semi-artistic things there’s an element of truth to it. Because a character like this that’s eponymous and archetypal will be a synthesis of all sorts of things. Hergé got out of these dilemmas by saying that it was based upon a member of his family and so on. That’s probably as true as not.

The idea of the masculine and the heroic and the Homeric in modern guise sounds absurd when it’s put in tights and appears in a superhero comic and that sort of thing. But the interesting thing is because these forms of culture are so “low” they’re off the radar of that which is acceptable and therefore certain values can come back. It’s interesting to note that the pulp novels in America in the 1920s and ’30s, which preceded the so-called golden age of comics in the United States in the ’30s and ’40s and the silver age in the 1960s, dealt with quite illicit themes.

One of the reasons that even today Tintin is mildly controversial and regarded as politically incorrect in certain circles is they span much of the 20th century. Everyone who is alive now realizes that there was a social and cultural revolution in the Western world in the 1960s, where almost all the values of the relatively traditional European society, whatever side you fought on in the Second World War, were overturned and reversed in a mass reversion or re-evaluation of values from a New Leftist perspective.

Before 1960, many things which are now legal and so legal that to criticize them has become illegal were themselves illicit and outside of the pedigree and patent of Western law, custom, practice, and social tradition. We’ve seen a complete reversal of nearly all of the ideals that prevailed then. This is why many items of quite popular culture are illicit.

If one just thinks of a silent film like D. W. Griffith’s Birth of a Nation in 1915. There was a prize awarded by the American Motion Picture Academy up until about 1994 in Griffith’s name. For those who don’t know, the second part of Birth of a Nation is neo-Confederate in orientation and depicts the Ku Klux Klan as heroic. Heroic! The Ku Klux Klan regarded as the hero, saving the White South from perdition, from the carpet-baggers, some of whom bear an extraordinary resemblance to the present President of the United States of America. Of course, they were called carpet-baggers because they were mulatto politicians who arrived in the South primarily from the North with certain Abolitionist sponsorship and they arrived with everything they owned in a carpet bag to take over. And that’s why they were called that.

That film, which you can get in any DVD store and buy off Amazon for ten pounds or so, is extraordinarily notorious, but in actual fact, in terms of its iconography, it’s a heroic, dualist film where there’s a force of darkness and a force of light. There’s a masculine individual. There’s people who believe that they’ll sort out problems with a gun. The Bible, in an ultra-Protestant way, is their text. It’s what they base metaphysical objectivism and absolute value upon, and that film is perceived retrospectively as an extreme White Right-wing film although Griffith himself is later to do a film called Intolerance and actually, like a lot of film makers, had quite a diverse range of views irrespective of his own Southern and Texan background.

The thing one has to remember is that the methodology of the heroic can survive even if people fight against various forces in Western life. One of the great tricks of the heroic in the last 40 to 50 years is the heroic films involving icons like Clint Eastwood, for example, as a successor to this sort of archetype of John Wayne and the sort of Western stylized masculinity that he represented. Eastwood often plays individualistic, survivalist, and authoritarian figures; Right-wing existentialist figures. But they’re always at war with bureaucracies and values that are perceived as conservative. One of the ways it tricks, which has occurred since the 1960s, is to reorient the nature of the heroic so that the eternal radical Right within a society such as the United States or elsewhere is the enemy, per se.

There’s a comic strip in the United States called Captain America which began in the 1940s. Captain America is a weedy young man who almost walks with a stick and has arms like branches, and of course a friendly American scientist introduces him to a new secret program where he’s injected with some steroids and this sort of thing and immediately becomes this enormous blond hulking superman with blue eyes. Of course, he must dress himself in the American flag so that he can call himself Captain America. So you get the idea! He has a big shield which has the star of the United States on it and has a sidekick who dies in one of the 1940s comics, but of course these figures never die. They’re endlessly brought back. But there’s a problem here because the position that Captain America and a lesser Marvel Comics equivalent called Captain Britain and all these other people represent is a little bit suspect in an increasingly liberal society, even then. So, his enemy, his nemesis, his sort of dualist alternative has to be a “Nazi,” and of course Captain America has a Nazi enemy who’s called the Red Skull.

The Red Skull is a man with a hideous face who, to hide this hideousness, wears a hideous mask over his hideous face as a double take. The mirror cracks so why not wear a mask, but it’s not a mask of beauty. It’s a skull that’s painted red, and he’s called the Red Skull. He always wears green. So, it’s red and green. He always appears and there’s always a swastika somewhere in the background and that sort of thing. He’s always building robots or cyborgs or new biological sorts of creatures to take over the world. Captain America always succeeds in vanquishing him in the last panel. Just in the last panel. The Red Skull’s always about to triumph until the fist of Captain America for the American way and the American dream comes in at the end.

This mantle of the heroic whereby Right-wing existentialists like Captain America fight against the extreme Right in accordance with democratic values is one of the interesting tricks that’s played with the nature of the heroic. Because the heroic is a dangerous idea. Whether or not Tintin was based on Léon Degrelle there is of course a fascistic element to the nature of the heroic which many writers of fantasy and science fiction, which began as a despised genre but is now, because it’s so commercially viable, one of the major European book genres.

They’ve always known this. Michael Moorcock, amongst others, speaks of the danger of subliminal Rightism in much fantasy writing where you can slip into an unknowing, uncritical ultra-Right and uncritical attitude towards the masculine, towards the heroic, towards the vanquishing of forces you don’t like, towards self-transcendence, for example.

iron_dream.jpgThere’s a well-known novel called The Iron Dream and this novel is in a sense depicting Hitler’s rise to power and everything that occurred in the war that resulted thereafter as a science fiction discourse, as a sort of semiotic by a mad creator. This book was actually banned in Germany because although it’s an extreme satire, which is technically very anti-fascistic, it can be read in a literal-minded way with the satire semi-detached. This novel by Norman Spinrad was banned for about 20 to 30 years in West Germany as it then was. Because fantasy enables certain people to have an irony bypass.

Although comics are quite humorous, particularly to adults, children and adolescents read them, scan them because they sort of just look at the images and take in the balloons as they go across because these are films on paper. They essentially just scan them in an uncritical way. If you ever look at a child, particularly a child that’s got very little interest in formal literature of a sort that’s taught in many European and American schools, they sit absorbed before comics, they’re absolutely enthralled by the nature of them, by the absolute villainy of the transgressor, by the total heroicism and absence of irony and sarcasm of the heroic figure with a scantily clad maiden on the front that the hero always addresses himself to but usually in a dismissive way because he’s got heroic things to accomplish. She’s always on his arm or on his leg or being dragged down.

Indeed, the pulp depiction of women which, of course, is deeply politically incorrect and vampish is a sort of great amusement in these genres. If you ever look at comics like Conan the Barbarian or Iron Man or The Incredible Hulk and these sorts of things the hero will always be there in the middle! Never to the side. Always in the middle foursquare facing the future. The villain will always be off to one side, often on the left; the side of villainy, the side of the sinister, that which wants to drag down and destroy.

As the Hulk is about to hit The Leader, which is his nemesis, or Captain America is about to hit the Red Skull, which is his nemesis, or Batman is about to hit the psychiatric clown called The Joker, who is his nemesis, there’s always a scantily clad woman who’s around his leg on the front cover looking up in a pleading sort of way as the fist is back here. It’s quite clear that these are archetypal male attitudes of amusement and play which, of course, have their danger to many of the assumptions that took over in the 1960s and ’70s.

It’s interesting to notice that in the 1930s quite a lot of popular culture expressed openly vigilante notions about crime. There was a pulp magazine called The Shadow that Orson Welles played on the radio. Orson Welles didn’t believe in learning the part, in New York radio Welles, usually the worse for wear for drink and that sort of thing, would steam up to the microphone, he would take the script, and just launch into The Shadow straight away. The Shadow used to torment criminals. Depending on how nasty they were the more he’d torment them. When he used to kill them, or garrote them, or throttle them, or hang them (these pulps were quite violent and unashamedly so) he used to laugh uproariously like a psychopath. And indeed, if you didn’t get the message, there would be lines in the book saying “HA HA HA HA HA!” for several lines as he actually did people in.

The Shadow is in some ways the prototype for Batman who comes along later. Certain Marxian cultural critics in a discourse called cultural studies have pointed out that Batman is a man who dresses himself up in leathers to torment criminals at night and looks for them when the police, namely the state, the authority in a fictional New York called Gotham City, put a big light in the sky saying come and torment the criminal class. They put this big bat symbol up in the sky, and he drives out in the Batmobile looking for villains to torment. As most people are aware, comics morphed into more adult forms in the 1980s and ’90s and the graphic novel emerged called Dark Knight which explored in quite a sadistic and ferocious way Batman’s desire to punish criminality in a very extreme way.

There was also a pulp in the 1930s called Doc Savage. Most people are vaguely aware of these things because Hollywood films have been made on and off about all these characters. Doc Savage was an enormous blond who was 7 feet. He was bronzed with the sun and covered in rippling muscles. Indeed, to accentuate his musculature he wore steel bands around his wrists and ankles, as you do. He was a scientific genius, a poetic genius, and a musical genius. In fact, there was nothing that he wasn’t a genius at. He was totally uninterested in women. He also had a research institute that operated on the brains of criminals in order to reform them. This is quite extraordinary and deeply politically incorrect! He would not only defeat the villain but at the end of the story he would drag them off to this hospital/institute for them to be operated on so that they could be redeemed for the nature of society. In other words, he was a eugenicist!

Of course, those sorts of ideas in the 1930s were quite culturally acceptable because we are bridging different cultural perceptions even at the level of mass entertainment within the Western world. That which is regarded, even by the time A Clockwork Orange was made by Kubrick from Burgess’ novel in the 1970s, as appalling, 40 years before was regarded as quite acceptable. So, the shifting sands of what is permissible, who can enact it, and how they are seen is part and parcel of how Western people define themselves.

Don’t forget, 40% of the people in Western societies don’t own a book. Therefore, these popular, mass forms which in one way are intellectually trivial is in some respects how they perceive reality.

Comics, like films, have been heavily censored. In the United States in the 1950s, there was an enormous campaign against various sorts of quasi-adult comics that were very gory and were called horror comics and were produced by a very obscure forum called Entertainment Comics (EC). And there was a surrogate for the Un-American Activities Committee in the US Senate looking at un-American comics that are getting at our kids, and they had a large purge of these comics. Indeed, mountains of them were burnt. Indeed, enormous sort of semi-book burnings occurred. Pyramids of comics as big as this room would be burnt by US and federal marshals on judges’ orders because they contained material that the young shouldn’t be looking at.

The material they shouldn’t be looking at was grotesque, gory, beyond Roald Dahl sort of explicit material which, of course, children love. They adore all that sort of thing because it’s exciting, because it’s imaginative, because it’s brutal, because it takes you out of the space of normalcy, and that’s why the young with their instincts and their passion and glory love this sort of completely unmediated amoral fare. That’s why there’s always been this tension between what their parents would like them to like and what many, particularly late childish boys and adolescents, really want to devour. I remember Evelyn Waugh was once asked, “What was your favorite book when you were growing up?” And just like a flash he said, “Captain Blood!” Captain Blood! Imagine any silent pirate film from the 1920s and early ’30s.

Now, the heroic in Western society takes many forms. When I grew up, there were these tiny little comics in A5 format. Everyone must have seen them. Certainly any boys from the 1960s and ’70s. They were called Battle. Battle and Commando and War comics, and these sorts of thing. They were done by D. C. Thomson, which is the biggest comics manufacturer in Britain, up in Dundee. These comics were very unusual because they allowed extremely racialist and nationalist attitudes, but the enemies were always Germans and they were always Japanese.

Indeed, long after the passing of the Race Act in the late 1960s and its follow-up which was more codified and definitive and legally binding in the 1970s, statements about Germans and Japanese could be made in these sorts of comics, which were not just illicit but illegal. You know what I mean, the Green Berets, the commandos, would give it to “Jerry” in a sort of arcane British way and were allowed to. This was permitted, even this liberal transgression, because the enemy was of such a sort.

But, of course, what’s being celebrated is British fury and ferocity and the nature of British warriors and the Irish Guards not taking prisoners and this sort of thing. This is what’s being celebrated in these sorts of comics. It’s noticeable that D. C. Thomson, who has no connection to the DC group in the United States by the way, toned down this element in the comics as they went along. Only Commando survives, but they still produce four of them a month.

In the 1970s, Thomson, who also did The Beano and utterly childish material for children for about five and six as well as part of the great spectrum of their group, decided on some riskier, more transgressive, more punkish, more adult material. So, they created a comic called Attack. Attack! It’s this large shark that used to come and devour people. It was quite good. The editor would disapprove of something and they would be eaten by the shark. There was the marvelous balloons they have in comics, something like, “This shark is amoral. It eats.” And there would be a human leg sticking out of the mouth of the shark. Some individual the editor disapproved of was going down the gullet.

Now, Attack was attacked in Parliament. A Labour MP got up and said he didn’t like Attack. It was rather dubious. It was tending in all sorts of unwholesome directions, and Attack had a story that did outrage a lot of people in the middle 1970s, because there was a story where a German officer from the Second World War was treated sympathetically, in Attack. Because it was transgressive, you see. What’s going to get angry Methodists writing to their local paper? A comic that treats some Wehrmacht officer in a sympathetic light. So, there was a real ruckus under Wilson’s government in about ’75 about this, and so they removed that.

judge-dredd-1.jpgVarious writers like Pat Mills and John Wagner were told to come up with something else. So, they came up with the comic that became Judge Dredd. Judge Dredd is a very interesting comic in various ways because all sorts of Left-wing people don’t like Judge Dredd at all, even as a satire. If there are people who don’t know this, Dredd drives around in a sort of motorcycle helmet with a slab-sided face which is just human meat really, and he’s an ultra-American. It’s set in a dystopian future where New York is extended to such a degree that it covers about a quarter of the landmass of the United States. You just live in a city, in a burg, and you go and you go and you go. There’s total collapse. There’s no law and order, and there’s complete unemployment, and everyone’s bored out of their mind.

The comic is based on the interesting notion that crime is partly triggered by boredom and a sort of wantonness in the masses. Therefore, in order to keep any sort of order, the police and the judiciary have combined into one figure called a Judge. So, the jury, the trial, the police investigation, and the investigative and forensic elements are all combined in the figure of the Judge. So, if Judge Dredd is driving along the street and he sees some youths of indeterminate ethnicity breaking into a store he says, “Hold, citizens! This is the law! I am the law! Obey me! Obey the law!” And if they don’t, he shoots them dead, because the trial’s syncopated into about 20 seconds. He’s given them the warning. That’s why he’s called Judge Dredd, you see. D-R-E-D-D. He just kills automatically those who transgress.

There’s great early comic strips where he roars around on this bike that has this sort of skull-like front, and he appears and there’s a chap parking his car and he says, “Citizen! Traffic violation! Nine years!” and roars off somewhere else. Somebody’s thieving or this sort of thing and he gets them and bangs their head into the street. There’s no question of a commission afterwards. “Twelve years in the Cube!” which is an isolation cell. It’s got its own slang because comics, of course, create their own world which children and adolescents love so you can totally escape into a world that’s got a semi-alternative reality of its own that’s closed to outsiders. If some adult picks it up and looks at it he says, “What is this about?” Because it’s designed to exclude you in a way.

Dredd has numerous adventures in other dimensions and so on, but Dredd never changes, never becomes more complicated, remains the same. He has no friends. “I have no need of human attachments,” he once says in a slightly marvelous line. He has a robot for company who provides most of his meals and needs and that sort of thing. For the rest, he’s engaged in purposeful and pitiless implementation of law and order. One of his famous phrases was when somebody asked him what is happiness, and he says in one of those bubbles, “Happiness is law and order.” Pleasure is obeying the law. And there are various people groveling in chains in front of him or something.

Now, there’ve been worried Left-wing cat-calls, although it’s a satire, and it’s quite clearly meant to be one. For example, very old people, because people in this fantasy world live so long that they want to die at the end, and they go to be euthanized. So, they all queue up for euthanasia. There’s one story where somebody blows up the people waiting for euthanasia to quicken the thing, but also to protest against it. And Judge says, “Killing euthanized is terrorism!” War on terror, where have we heard that before? Don’t forget, these are people that want to die. But Dredd says, “They’re being finished off too early. You’ve got to wait, citizen!” Wait to be killed later by the syringe that’s coming. And then people are reprocessed as medicines, because everything can be used. It’s a utilitarian society. Therefore, everything is used from birth to death, because the state arranges everything for you, even though socialism is condemned completely.

There’s another bloc, it’s based on the Cold War idea, there’s a Soviet bloc off on the other side of the world that is identical to the West, but ideologically they’re at war with each other, even though they’re absolutely interchangeable with each other. But the Western metaphysic is completely free market, completely capitalist, but in actual fact no one works, and everyone’s a slave to an authoritarian state.

There’s also an interesting parallel with more advanced forms of literature here. A Clockwork Orange: many people think that’s about Western youth rebellion and gangs of the Rockers and Mods that emerged in the 1960s at the time. Burgess wrote his linguistically sort of over-extended work in many ways. In actual fact, Anthony Burgess wrote A Clockwork Orange after a visit to the Soviet Union where he was amazed to find that, unlike the totalitarian control of the masses which he expected at every moment, there was quite a degree of chaos, particularly amongst the Lumpenproletariat in the Soviet Union.

George Orwell in Nineteen Eighty-Four has an interesting idea, and that is that the proles are so beneath ideology, right at the bottom of society, the bottom 3% not even the bottom 10%, that they can be left to their own devices. They can be left to take drugs. They can be left to drink to excess. They can be left to destroy themselves. Orwell says “the future is the proles” at one point. Remember when Winston Smith looks out across the tenements and sees the enormous washerwoman putting some shirts, putting some sheets on a line? And she sings about her lost love, “Oh, he was a helpless fancy . . .” and all this. And Winston looks out on her across the back yards and lots and says, “If there’s a future, it lies with the proles!” And then he sings to himself, “But looking at them, he had to wonder.”

The party degrades the proletariat to such a degree that it ceases to be concerned about their amusements because they’re beneath the level of ideology and therefore you don’t need to control them. The people you control are the Outer Party, those who can think, those who wear the blue boiler suits, not the black ones from the Inner Party.

TheIronHeel500.jpgThis interconnection between mass popular culture, often of a very trivial sort, and elitist culture, whereby philosophically the same ideas are expressed, is actually interesting. You sometimes get these lightning flashes that occur between absolutely sort of “trash culture,” if you like, and quite advanced forms of culture like A Clockwork Orange, like Darkness at Noon, like Nineteen Eighty-Four, like The Iron Heel, like The Iron Dream. And these sorts of extraordinary dystopian and catatopian novels, which are in some respects the high political literature (as literature, literature qua literature) of the 20th century.

Now, one of the reasons for the intellectual independence of elements in some comics is because no one’s concerned about it except when the baleful eye of censorship falls upon them. A particular American academic wrote a book in the early 1950s called Seduction of the Innocent which is about how children were being depraved by these comics which were giving them violent and racialist and elitist and masculinist stereotypes, which shouldn’t be allowed.

Of course, a vogue for Left wing comics grew up in the 1970s because culture in the United States, particularly men’s culture, is racially segregated in a way which is never admitted. African-Americans have always had their own versions of these things. There are Black American comics. Marvel did two called The Black Panther, and the Black Panther only ever preys on villains who are Black.

There’s another one called Power Man who’s in prison loaded down with chains and a White scientist, who might be Jewish, experiments on him. He’s called Luke Cage and he’s experimented on so he becomes a behemoth. A titan of max strength he’s called, and he bats down the wall and takes all sorts of people on. And yet, of course, all of the villains he takes on, very like the Shaft films which are both about James Bond films which are very similar, all of this material is segregated. It occurs within its own zone.

But you notice the same heroic archetypes return. Yet again there’s a villain in the corner, usually on the left side, Luke Cage has an enormous fist, there’s a sort of half-caste beauty on his leg looking up, staring at him. This sort of thing. It’s the same main methodology. It’s the same thing coming around again.

Although there have been attempts at the Left-wing comic, it’s actually quite difficult to draw upon with any effect. Because, in a way you can criticize comics that are metapolitically Right-wing, but to create a Left-wing one is actually slightly difficult. The way you get around it is to have a comic that’s subliminally Rightist and have the villain who’s the extreme Right. There are two American comics called Sgt. Fury and Sgt. Rock and another one’s called Our Army at War. Sgt. Rock, you know, and this sort of thing. And you know who the villain is because they’re all sort in the Second World War.

The attitude towards Communism in comics is very complicated. Nuclear destruction was thought too controversial. When formal censorship of comics began in America in the 1950s something called the Approved Comics Code Authority, very like the British Board of Film Classification, emerged. They would have a seal on the front of a comic. Like American films in the 1930s, men and women could kiss but only in certain panels and only for a certain duration on the page as the child or adolescent looked at it, and it had to be, it was understood so explicitly it didn’t even need to be mentioned that of course it didn’t even need to be mentioned that it was totally heterosexual. Similarly, violence had to be kept to a minimum, but a certain allowed element of cruelty was permitted if the villain was on the receiving end of it.

Also, the comics had to be radically dualist. There has to be a force for light and a force for darkness. There has to be Spiderman and his nemesis who’s Dr. Octopus who has eight arms. But certain complications can be allowed, and as comics grow, if you like, non-dualist characters emerge.

There’s a character in The Fantastic Four called Doctor Doom who’s a tragic figure with a ruined face who is shunned by man who wants to revenge himself on society because he’s shut out, who ends as the ruler of a tiny little made-up European country which he rules with an iron hand, and he does have hands of iron. So he rules his little Latvia substitute with an iron hand. But he’s an outsider, you see, because in the comic he’s a gypsy, a sort of White Roma. But he gets his own back through dreams of power.

There’s these marvelous lines in comics which when you ventilate them become absurd. But on the page, if you’re sucked into the world, particularly as an adolescent boy, they live and thrive for you. Doom says to Reed Richards, who’s his nemesis on the other side, “I am Doom! I will take the world!” Because the way the hero gets back at the villain is to escape, because they’re usually tied up somewhere with a heroine looking on expectantly. The hero is tied up, but because the villain talks so much about what they’re going to do and the cruelty and appalling suffering they’re going to inflict all the time the hero is getting free. Because you have to create a lacuna, a space for the hero to escape so that he can drag the villain off to the asylum or to the gibbet or to the prison at the end. Do you remember that line from Lear on the heath? “I shall do such things, but what they are I know not! But they will be the terror of the earth!” All these villains repeat that sort of line in the course of their discourse, because in a sense they have to provide the opening or the space for the hero to emerge.

One of the icons of American cinema in the 20th century was John Wayne. John Wayne was once interviewed about his political views by, of all things, Playboy magazine. This is the sort of level of culture we’re dealing with. They said, “What are your political views?” and Wayne said, “Well, I’m a white supremacist.” And there was utter silence when he said this! He was a member of the John Birch Society at the time. Whether or not he gave money to the Klan no one really knows.

There’s always been a dissident strand in Hollywood, going back to Errol Flynn and before, of people who, if you like, started, even at the level of fantasy, living out some of these heroic parts in their own lives. Wayne quite clearly blurred the distinction between fantasy on the film set and in real life on many occasions. There are many famous incidents of Wayne, when robberies were going on, rushing out of hotels with guns in hand saying, “Stick’em up!” He was always playing that part, because every part’s John Wayne isn’t it, slightly differently? Except for a few comedy pieces. And he played that part again and again and again.

Alamo_1960_poster.jpgDon’t forget, The Alamo is now a politically incorrect film. Very politically incorrect. There’s an enormous women’s organization in Texas called the Daughters of the Alamo, and they had to change their name because the White Supremacist celebration of the Alamo was offensive to Latinos who are, or who will be very shortly, a Texan majority don’t forget. So, the sands are shifting in relation to what is permitted even within popular forms of culture.

When Wayne said he was a supremacist in that way he said, “I have nothing against other people, but we shouldn’t hand the country over to them.” That’s what he said. “We shouldn’t hand the country over to them.”

And don’t forget, I was born in ’62. Obama in many of the deep Southern states wouldn’t have had the vote then. Now he’s President. This is how the West is changing on all fronts and on every front. American Whites will certainly be in the minority throughout the federation in 40 or 50 years. Certainly. Indeed, Clinton (the male Clinton, the male of the species) once justified political correctness by saying, “Well, in 50 years we’ll be the minority. We’ll need political correctness to fight that game.”

The creator of Tintin, Hergé, always said that his dreams and his nightmares were in white. But we know that the politically correct games of the future will be Whites putting their hands up in the air complaining because somebody’s made a remark, complaining because they haven’t got a quota, complaining because this form is biased against them, and this sort of thing. They’ll be playing the game that minorities in the West play at the moment, because that’s all that’s left to them. You give them a slice of the ghetto, you predefine the culture (mass, middling, and elite), in the past but not into the future, elements of the culture which are too much reverent of your past don’t serve for the future and are therefore dammed off and not permitted. This is what, in a sense, White people face in America and elsewhere.

One of the great mysteries of the United States that has produced an enormous amount of this mass culture, some of which I have been at times rather glibly describing, is why has there never been a mass serious Right-wing movement of the real Right in the United States. The whole history of the 20th century and before would be different if that had occurred. Just think of it. Not some sort of trivial group, but a genuine group.

Don’t forget, the real position of the American ultras is isolationism. They don’t want to go out into the rest of the world and impose American neo-colonialism on everyone else. They’re the descendants of people who left the European dominion in order to create a new world. Hence, the paradox that the further Right you go in the United States, the more, not pacifist, but non-interventionist you become.

Before the Confederacy, there was a movement called the Know Nothings, and this is often why very Right-wing people in the United States are described as Know Nothings. Because when you’re asked about slavery, which of course is a very loaded and partial question, you said, “Well, I don’t know anything about it.” And that was a deliberate tactic to avoid being sucked in to an abolitionist agenda or a way of speaking that was biased in the political correctness of its own era.

But it is remarkable that although the Confederacy didn’t have the strength to win, if they had won the history of the whole world would be different. The 20th century would have never taken the course that it did.

One of the interesting things about the American psyche, of course, is that many unfortunate incidents, the war that we fought with the United States in 1812, for example, have been completely elided from history. It’s gone! It’s gone! We almost went to war with them in 1896 over Venezuela. That still has slightly interesting intonations even now a century or more on when Joseph Chamberlain was Colonial Secretary. This is again [elided] rather like the Suez incident 1956. There are certain incidents that are played up. And there are anniversaries that are every day on the television, and that you can’t escape from. But there are other anniversaries and other events which have been completely air-brushed from the spectrum and from the historical continuum as if they never occurred.

One episode is the extraordinarily bad treatment of prisoners of war by Americans going way, way back. The Confederates and the Unionists treated each other that way in the Civil War, but the Mexicans certainly got the boot in the 1840s as did the Spanish-Cubans at the turn of the 20th century. Americans beat up every German on principle, including members of Adenauer’s future cabinet when they occupied part of Germany. They just regard that as de rigeur. This frontier element that is there, crude and virile and ferocious, not always wrong, but ultimately fighting in ways which are not in the West’s interests, certainly for much of the 20th century, just gone, is part and parcel of the heroic American sense of themselves.

Where do all of these archetypes ultimately come from? That American popular culture which has gone universal because the deal is that what America thinks today, the world thinks tomorrow. When we allegedly ruled the world, or part of it, in the 19th century, Gladstone once stood in Manchester in the Free Trade Hall and said, “What Manchester thinks today, the world thinks tomorrow.” But now it’s what’s on MTV or CNN today, that the world would like to think is the ruling discourse of tomorrow.

American self-conceptuality is, to my mind, deeply, deeply Protestant in every sense. Even at the lowest level of their popular culture the idea of the heroic man, often a dissident police officer or a rancher or a hero of certain supernatural powers and so forth, but a man alone, a man outside the system, a man whose anti-Establishment, but he fights for order, a man who believes that everything’s settled with a weapon (which is why they always carry large numbers of weapons, these sort of survivalist type heroes). All of these heroes, the ones created by Robert E. Howard, the ones such as Doc Savage and Justice Inc., the Shadow, and all of the super-heroes like Batman.

Superman is interesting. Superman is Nietzschean ideas reduced to a thousand levels of sub-intellectuality, isn’t it? That’s what’s going on. He has a girlfriend who never ages called Lois Lane, who looks 22 now even though she’s about 88 in the trajectory of the script. There’s a villain who’s bald called Lex Luthor who’s always there, always the nemesis, always plotting. Luthor’s reinvented later in the strip as a politician who takes over the city. Superman’s clean and wholesome, you see, whereas the villain becomes a politician. You can see the sort of rhetoric.

luthor-1.jpgLuthor and Superman in the stories are outsiders. They’re both extraterrestrials. Luthor, however, has anti-humanist values, which means he’s “evil,” whereas Superman, who’s partly human, has “humanist” values. Luthor comes up with amazing things, particularly in the 1930s comics, which are quite interesting, particularly given the ethnicity of the people who created Superman. Now, about half of American comics are very similar to the film industry, and a similar ethnicity is in the film industry as in the comics industry. Part of the notions of what is right and what is wrong, what is American and what is not, is defined by that particular grid.

Luthor’s an anti-humanite. Luthor always has these thuggish villains who have several teeth missing and are sort of Lombrosian, and they’re ugly, have broken noses and slanted hats. This is the 1930s. And Luthor says, “I’m sick of the human. We’ve got to transcend the human.” They don’t have words like “transcend” in comics. They say, “go beyond” or something, you know. “We’ve got to go beyond the human. Humans have got to go! I’ve got to replace them with a new species.” And one of his thugs will say, “Way to go, Luthor! This is what we want!” If you notice, you have a comic called Superman, but Superman has liberal values and fights for democracy and the American way, and Luthor, although no one ever says he’s “fascistic,” is harsh, is elitist, is inegalitarian.

You know that the villains have a tendency to punish their own men? You remember Blofeld in the Bond films? One of his own minions will fail him, and he’ll sit in a chair and you know what’s going to happen. A hand strokes the cat with the diamonds around its neck. The villain likes cats, and the cat’s eyes stare on. The finger quivers over the button. And Blofeld, or Luthor, or Dr. Doom, or the Red Skull, or the Joker, or whoever it is, because it’s the same force really, says, “You failed me. There is only one punishment in this organization . . .” Click! The button goes, and there’s an explosion, the bloke screams, goes down in the chair.

There’s a great scene in Thunderball at the beginning where the chair comes up again. It’s empty and steaming, and all the other cronies are readjusting their ties. Blofeld’s sat there, and the camera always pans to his hands, the hands of power. You know, the hands of death, the hands of Zeus, the hands of Henry VIII. The closet would meet, and they’d all be disarmed by guards, but he would have a double-headed axe down by the chair.

It’s said, by American propaganda, that Saddam Hussein once shot his Minister of Health during a revolutionary command council meeting, and the same script had to be continued in the meeting by the Deputy Minister of Health. Just think of how the Deputy Minister felt! Let’s hope he wasn’t wearing gray flannels, because they might have been brown by the end of the cabinet session.

This idea of dualism, moral dualism (ultimately a deeply Christian idea in many ways as well as a Zoroastrian idea) is cardinal for the morality of these comics and the popular films and TV serials and all the internet spin-offs and all of these computer games. Because even when the hero is a woman like Lara Croft and so on, it’s the same methodology coming round and round again. Because adolescent boys want to look at somebody who looks like Lara Croft as she runs around with guns in both hands with virtually nothing on. That’s the sort of dissident archetype in these American pulps going back a long way. It’s just the feminization of heroic masculinity actually, which is what these sort of Valkyries are in popular terms.

Now, the dualist idea is that there’s a force for evil and a force for good, and we know who they are (they are the ones out there!). In The Hulk, the Hulk is green because he’s been affected by gamma rays. The Hulk alternates with a brilliant scientist, but when he’s in his monstrous incarnation—because of course it’s a simplification of Dr. Jekyll and Mr. Hyde in Robert Louis Stevenson’s myth—the Hulk, particularly early on in the comics, is incredibly stupid. If he saw this table in front of him he’d say, “Table. Don’t like table.” And he’d smash it, because Hulk smashes. That’s what he does! He smashes!

The villain in The Hulk is called the Leader. The Leader is the villain. The Leader is all brain. Indeed, the Leader has such a long head that he’s almost in danger of falling over because of the size of his brain. So, like children have to wear a steel brace on their teeth, the Leader wears a steel brace on his head because he’s “too bright.” So, the Leader—notice the Leader is a slightly proto-fascistic, Right-wing, elitist figure, isn’t he? The man who wants to dominate through his mind—is counter-posed by just brute force: the Hulk!

This idea that there’s a force for good and a force for evil and the one always supplants the other, but the one can never defeat the other, because the Leader in The Hulk, the Owl in Daredevil, the Joker in Batman, Dr. Doom in The Fantastic Four, Dr. Octopus and the Green Goblin (another green one) in Spiderman . . . They’re never destroyed. If one of them is destroyed, their son finds their mask in a trunk and puts it on and knows that he wants to dominate the world! And comes back again. They can never be destroyed because they’re archetypes.

The comics hint at a sort of pagan non-dualism partly because they insist upon this good and evil trajectory so much. That’s in some ways when they become quite morally complicated and quite dangerous.

In Greek tragedy, a moral system exists, and it’s preordained that you have a fate partly in your own hands even though it’s decided by the gods. In The Oresteia by Aeschylus, you have a tragedy in a family (cannibalism, destruction, self-devouring) which is revenged and passed through into future generations. So that the Greek fleet can get to Troy, a girl is sacrificed. Clytemnestra avenges herself as a Medusa, as a gorgon against her husband who has killed her own daughter. Then, of course, there’s a cycle of revenge and pity and the absence of pity when the son, Orestes, who identifies with the father, comes back.

In this type of culture, and obviously a much higher level conceptually, it’s noticeable that the good character and the evil character align, are differentiated, merging, replace one another, and separate over the three plays in that particular trilogy.

If you look at real life and you consider any conflict between men, Northern Ireland in the 1970s (we’re British here and many people here are British nationalists). But if you notice the IRA guerrilla/terrorist/paramilitary, the Loyalist guerilla/terrorist/paramilitary . . . One of my grandfathers was in the Ulster Volunteer Force at the beginning of the 20th century, but I went to a Catholic school.

Nietzsche has a concept called perspectivism whereby certain sides choose you in life, certain things are prior ordained. When the U.S. Marine fights the Islamist radical in Fallujah, the iconography of an American comic begins to collapse, because which is the good one and which is the evil one? The average Middle American as he sat reading Captain America zapping the channels thinks that the Marine is the good one, with a sort of 30-second attention span.

But at the same time, the Marine isn’t an incarnation of evil. He’s a man fighting for what he’s been told to fight for. He’s a warrior. There’re flies in his eyes. He’s covered in sweat. He’s gonna kill someone who opposes him. But the radical on the other side is the same, and he sees that he’s fighting for his people and the destiny of his faith. And when warriors fight each other, often there’s little hatred left afterwards, because it’s expended in the extraordinary ferocity of the moment.

This is when this type of mass culture, amusing and interesting and entertaining though it is, begins to fall away. Because whenever we’ve gone to war, and we’ve gone to war quite a lot over the last 10 to 12 years. Blair’s wars: Kosovo. There’s the bombing of the Serbs. Milošević is depicted as evil! Remember those slogans in the sun? Bomb Milošević’s bed! Bomb his bed! Bomb his house! And this sort of thing. Saddam! We’re gonna string him up! The man’s a war criminal! The fact he’d been a client to the West for years didn’t seem to come into it. Hanged. Showed extreme bravery in a way, even though if you weren’t a Sunni in Iraq, definitely, he wasn’t exactly your man.

There’s a degree to which the extraordinary demonization of the Other works. That’s why it’s used. The British National Party won two seats in that election but there was a campaign against it for 12 to 15 days before in almost every item of media irrespective of ideological profile saying, “Don’t vote for these people!” to get rid of the softer protest votes and you’re only left with the hard core. That’s why that type of ideology is used. Maybe humans are hardwired to see absolute malevolence as on the other side, when in actual fact it’s just a person who may or may not be fighting against them.

But what this type of mass or popular culture does is it retains the instinct of the heroic: to transcend, to fight, to struggle, to not know fear, to if one has fear to overcome it in the moment, to be part of the group but retain individual consciousness within it, to be male, to be biologically defined, to not be frightened of death, whatever religious or spiritual views and values that one incarnates in order to face that. These are, in a crude way, what these forms are suggesting. Morality is often instinctual, as is largely true with humans.

I knew somebody who fought in Korea. When they were captured, the Koreans debated amongst themselves whether they should kill all the prisoners. There were savage disputes between men. This always happens in war.

I remember, as I near the close of this speech, that one of Sir Oswald Mosley’s sons wrote a very interesting book both about his father and about his experiences in the Second World War. This is Nicholas Mosley, the novelist and biographer. He was in a parachute regiment, and there’s two stories that impinge upon the nature of the heroic that often appears in popular forms and which I’ll close with.

One is when he was with his other members. He was with his other parachutists, and they were in a room. There was The Daily Mirror, still going, the organ of Left-wing hate which is The Daily Mirror, and on the front it said, “Oswald Mosley: The Most Hated Man in Britain.” The most hated man in Britain. And a chap looked up from his desk and looked at Mosley who was leading a fighting brigade and said, “Mosley, you’re not related to this bastard, are you?” And he said, “I’m one of his sons.” And there was total silence in the room. Total silence in the room, and they stared each other out, and the bloke’s hands gripped The Mirror, and all the other paratroopers were looking at this incident. And after about four minutes it broke and the other one tore up The Mirror and put it in a bin at the back of the desk and said, “Sorry, mate. Didn’t mean anything. Really.” Mosley said, “Well, that’s alright then, old chap.” And left.

The other story is very, very interesting. This was they were advancing through France, and the Germans are falling back. And I believe I’ve told this story before at one of these meetings, but never waste a good story. A senior officer comes down the track and says, “Mosley! Mosley, you’re taking too many prisoners. You’re taking too many prisoners. It’s slowing the advance. Do you understand what I’m saying, Mosley?” And he said, “Sir, yes, I totally understand what you’re saying.” He says, “Do you really understand what I’m saying? You’re slowing the advance. Everyone’s noticing it. Do something about it. Do you understand?” “Sir!”

And he’s off, I guess to another spot of business further down. Mosley turns to his Welsh sergeant-major and says, “What do you think about that? We’re taking too many prisoners.” Because what the officer has told him in a very English and a very British way is to shoot German soldiers and to shoot German prisoners and to shoot them in ditches. What else does it mean? “You’re slowing the advance! You’re taking too many prisoners! You’re not soft on these people, are you, Mosley? Speed the advance of your column!” That’s what he’s saying, but it’s not written down. It’s not given as a formal and codified order. But everyone shoots prisoners in war! It’s a fact! When your friend’s had his head blown off next to you, you’d want revenge!

I know people who fought in the Falklands. And some of the Argentinian Special Forces and some of the conscripts together used dum-dum bullets. Hits a man, his spine explodes. So, when certain conscripts were found by British troops they finished them pretty quickly at Goose Green and elsewhere. This will occur! In all wars! Amongst all men! Of all races and of all kinds! Because it’s part of the fury that battle involves.

One of my views is that is that we can’t as a species, or even as groups, really face the fact that in situations of extremity this is what we’re like. And this is why, in some ways, we create for our entertainment these striated forms of heroic culture where there’s absolutely good and absolutely malevolent and the two never cross over. When the Joker is dragged off, justice is done and Inspector Gordon rings Batman up (because it is he) and says, “Well done! You’ve cleansed the city of a menace.” All of the villains go to an asylum called Arkham Asylum. They’re all taken to an asylum where they jibber insanely and wait for revenge against the nature of society.

I personally think that a great shadow has been cast for 60 years on people who want to manifest the most radical forms of political identity that relate to their own group, their own inheritance, their own nationality, their own civilizational construct in relation to that nationality, the spiritual systems from the past and in the present and into the future that are germane to them and not necessarily to the others, to their own racial and biological configuration. No other tendency of opinion is more demonized in the entire West. No other tendency of opinion is under pressure.

Two things can’t be integrated into the situationist spectacle based upon the right to shop. They’re religious fundamentalism and the radical Right, and they’re tied together in various ways. It’s why the two out-groups in Western society are radical Right-wing militants and Islamists. They’re the two groups that are Other, that are totally outside. The way in which they’re viewed by The Mirror and others is almost the level of a Marvel Comics villain.

I seem to remember a picture from the Sunday Telegraph years ago of our second speaker [David Irving], and I’m quite sure that it’d been re-tinted, at least this is my visual memory of it, to appear darker, to appear more sinister. I remember once GQ did a photo of me years ago when I was in a group called Revolutionary Conservative. That photo was taken in Parliament Square. You know, the square that has Churchill and Mandela in it, that square near our parliament, with Oliver Cromwell over there hiding, [unintelligible] over there hiding further on. That photo was taken at 12:30, and it was a brighter day than this. But in GQ magazine it was darkened to make it look as though it was shot at nine o’clock, and everything was dark, and because it involved so much re-tinting it slightly distorted and reconfigured everything. That’s because these people are dark, you see! They’re the force from outside! They’re that which shouldn’t be permitted!

Whereas I believe that the force which is for light and the force which is for darkness (because I’m a pagan) can come together and used creatively and based upon identity and can lead on to new vistas. But that’s a rather dangerous notion, and you won’t find it in The Fantastic Four when Reed Richards and Dr. Doom do battle, and you won’t find it in Spiderman when Peter Parker and Dr. Octopus (Dr. Otto Octavius) do battle with one another. You won’t see it when the Aryan Captain America is taking on his National Socialist nemesis, the Red Skull. You won’t see it with the Hulk taking on the Leader. You won’t see it in any of these forms. But these forms have a real use, and that is that they build courage.

Nietzsche says at the end of Zarathrustra that there are two things you need in this life. You need courage and knowledge. That’s why Zarathrustra has two friends. He has an eagle, which stands for courage, and he has a snake, which stands for knowledge. And if you can combine those things, and synthesize them, you have a new type of man and a new type of future. And Nietzsche chose the great Persian sage as the explicator of his particular truth, because in the past he represented extreme dualism, but in the future Nietzsche wished to portray that he brought those dualities together and combined them as one heroic force.

Thank you very much! 


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dimanche, 07 avril 2013

Reise in die Tiefe einer Existenz

muray_celine_Matthes_&_Seitz_Berlin_2012.jpgCéline

 
Céline
[Céline, 1981]
264 Seiten, geb. mit Schutzumschlag

Aus dem Französischen und mit einem Nachwort von Nicola Denis
Buch ISBN: 978-3-88221-559-5
Preis: 29,90 € / 38,90 CHF

eBook (epub) ISBN: 978-3-88221-019-4
Preis: 22.99 € / 25.99 CHF

Reise in die Tiefe einer Existenz

Philippe Muray, in Deutschland noch völlig unbekannt, in Frankreich in den letzten Jahren zu einem Kultautor von Jahrhundertformat avanciert, hat in diesem brillanten literarischen Langessay einen so umstrittenen wie gewichtigen Beitrag zu Leben und Werk des infernalischen Louis-Ferdinand Céline geschrieben. Es ist für deutsche Leser die erste umfassende Auseinandersetzung mit dem Phänomen Céline, der wie kein anderer Widerstände provoziert und Fragen nach dem Bösen in der Literatur, den Grenzen der Kunst und ihrer Moralität aufwirft. Diesen unlösbaren Fragen geht Muray in seinem eleganten, klugen und pointierten Essay auf den Grund und erweist sich selbst als einzigartiger Autor.

Pressestimmen

»Muray weigert sich, Céline in zwei Hälften zu zerlegen und den großen Romanautor, der seiner Zeit eine neue Sprache von den Lippen las, vom widerlichen Pamphletisten abzutrennen. ›Es gibt keine zwei Célines, da es nur einen gibt.‹ (...) In diesem Schriftsteller kohabitieren der archaische Übeltäter und der progressive Befreier, so dass für Muray die eigentliche Frage ist, wie das ein Leben lang durchzuhalten war. Muray vertieft sich aber nicht nur in Célines Werk, sondern analysiert spiegelbildlich auch das Vergessen der Nachkriegsgesellschaft, die den Autor zunächst ins dänische Exil schickte und dann in der Rezeption selektiv wegsteckte.«
Joseph Hanimann, Süddeutsche Zeitung, 27. November 2012

»Murays Buch, anarchistisch und progressiv, türmt sich wie eine Festung inmitten der Literatur des 20. Jahrhunderts auf. Einmal mehr wird der Schriftsteller Céline zum Gefangenen. So grandios wie Nicola Denis muss man diese Szene erst einmal übersetzen können.«
Jürgen Nielsen-Sikora, Glanz & Elend, 05. November 2012

samedi, 06 avril 2013

Isaac Asimov: Rivedere 1984

di Isaac Asimov

Avevo scritto un articolo in quattro parti per il Field Newspaper Syndicate all’inizio di ogni anno per molto tempo fin agli anni ’80, pensando all’avvicinarsi del 1984, FNS mi chiese di scrivere un critica al racconto 1984 di George Orwell. Ero riluttante. Non ricordavo quasi nulla del e lo dissi – ma Denison Demac, la ragazza amabile che era il mio contatto con FNS, semplicemente mi spedì una copia del testo e disse “leggilo“. Così lo lessi e mi sorpresi meravigliato di ciò che leggevo. Ero sorpreso di quanta gente parlasse del testo in modo così spigliato, senza averlo mai letto; o se l’avevano fatto, non lo ricordavano affatto. Sentì di voler scrivere la critica solo per avvertire la gente. (mi dispiace; mi piace farlo.)

A. Lo scritto 1984
Nel 1949, un libro intitolato 1984 venne pubblicato. Era stato scritto da Eric Arthur Blair con lo pseudonimo di George Orwell. Il libro cercava di mostrare come la vita sarebbe stata in un mondo totalitario in cui il governo si mantiene al potere con la forza bruta, distorcendo la verità, riscrivendo in continuo la storia, insomma ingannando il popolo.  Il mondo da incubo esisteva a 35 anni nel futuro, così che le persone di mezza età, al momento della pubblicazione del libro, avrebbero potuto constatare se avrebbero vissuto una vita normale.  Io, al contrario, ero già sposato quando apparve il libro, e oggi siamo a meno quattro anni dall’anno apocalittico (il ’1984′ è divenuto l’anno associato con tale minaccia grazie al libro di Orwell), e io ero contentissimo di poterlo vedere.
In questo capitolo, parlerò del libro, ma prima: chi era Blair/Orwell e perché scrisse questo libro?
Blair nacque nel 1903 figlio di funzionario inglese, il padre era nel Indian civil service e Blair stesso visse la vita di un ufficiale imperiale inglese. Andò a Eton, servì in Birmania, ecc. Tuttavia, era sempre al verde per esser un “English gentleman” completo. Allora inoltre, non voleva passare il resto della sua vita alla scrivania; voleva essere uno scrittore. Ancora, si sentiva in colpa per la sua condizione di borghese medio-alto. Così negli anni ’20 fece quello che molti giovani americani fecero negli anni ’60. In breve divenne un cosiddetto ‘hippie‘ ante litteram. Viveva negli slum di Londra e Parigi, confondendosi e identificandosi con i vagabondi e i diseredati degli slum, cercando di sollevare la propria coscienza e, allo stesso tempo, di raccogliere materiale per i suoi primi libri. Divenne di sinistra, un socialista, combatté con i lealisti in Spagna negli anni ’30. Si ritrovò intrappolato nella lotta settaria tra fazioni di sinistra, e finché credeva in un socialismo da bravo inglese, era inevitabile che fosse nel lato perdente. Opposti a lui vi erano gli appassionati anarchici, sindacalisti, e comunisti spagnoli, che amaramente subivano il fatto che le necessità della lotta ai fascisti di Franco venissero sostituite dallo scontro fratricida. I comunisti, i meglio organizzati, vinsero e Orwell lasciò la Spagna, era convinto che lo avrebbero ucciso. Da allora fino alla morte, condusse una guerra letteraria contro i comunisti, determinato a vincere, con le parole, la battaglia che aveva perso sul terreno.
Durante la seconda guerra mondiale, dove venne scartato dal servizio militare, si associò con l’ala sinistra  del British Labour party, ma non legò molto con il partito, poiché il suo blando socialismo gli sembrava fin troppo ben organizzato. Non era preoccupato, apparentemente, dal totalitarismo nazista, per lui c’era spazio solo per la guerra privata contro lo stalinismo. Perciò, quando il Regno Unito combatteva contro il nazismo, e l’URSS combatteva da alleato nella lotta e contribuì molto in vite umane perdute e in coraggio risoluto, Orwell scrisse “La fattoria degli animali” una satira della Rivoluzione Russa e di ciò che seguì, dipingendola come la rivolta di animali domestici contro i padroni umani. Completò “La fattoria degli animali” nel 1944 e ebbe problemi nel trovare un editore fin quando arrivò il momento buono per attaccare i sovietici. Appena finita la guerra, l’Urss divenne il nemico e “La fattoria degli animali” venne pubblicata. Venne accolta con ovazione e Orwell divenne sufficientemente ricco per andare in pensione e dedicarsi al suo capolavoro: 1984.
Il libro descrive una società come una super Russia stalinista mondiale in stile anni ’30, cioè come veniva dipinta dai settari di ultrasinistra. Altre forme di totalitarismo giocavano un ruolo secondario. Vi erano uno o due menzioni del nazismo e della inquisizione. All’inizio almeno due o tre riferimenti agli ebrei, avrebbero dovuto dimostrare la loro persecuzione, ma ciò sparisce subito e Orwell non vuole che il lettore identifichi i cattivi con i nazisti. L’immagine è lo stalinismo, e solo lo stalinismo.
Quando il libro apparve nel 1949, la guerra fredda era al culmine. Il libro divenne, perciò, popolare. Era una questione di patriottismo in occidente comprarlo e parlarne e, forse, persino leggerne una parte; è mia opinione che molta gente che lo ha comprato lo ha più discusso che letto, poiché è un libro ostico, statico, ripetitivo e didascalico. Fu molto popolare, all’inizio, presso le persone di destra, conservatrici, per essi era chiara la polemica contro l’Urss, e il quadro della vita lì mostrata nella Londra del 1984 era proprio quella immaginata dai conservatori nella Mosca del 1949.
Durante l’era di McCarthy negli USA, 1984 divenne sempre più popolare presso i liberals, poiché sembrava che gli USA dei primi anni ’50 scivolassero verso il controllo del pensiero e che tutti i mali che Orwell aveva descritto si stessero avverando. Quindi, in una prefazione di una edizione pubblicata in paperback dalla New American Library nel 1961, il psicoanalista e filosofo liberale Erich Fromm conclude così: “Il libro di Orwell è un potente allarme, e potrebbe essere una sfortuna se il lettore interpretasse 1984 come l’ennesima descrizione della barbarie stalinista, e non è detto che appaia, da noi, in quel modo.
Anche quando lo stalinismo e il McCarthyismo scomparvero, sempre più statunitensi divennero consapevoli di come fosse divenuto “grande” il governo; di come fossero alte le tasse; di come la vita quotidiana e gli affari fossero sempre più regolati dalle leggi; di come l’informazione riguardante ogni fatto della vita privata entrasse nei documenti del governo, ma anche del sistema bancario privato.
1984, quindi, significava non più stalinismo, o dittatura, ma il semplice governo.  Anche il paternalismo governativo sembrava ispirato a 1984 e la frase il “grande fratello ti vede” significava tutto ciò che era troppo grande per il controllo del singolo.
Non vi era solo un grande governo o un grande business che fosse sintomo del 1984, ma anche una grande scienza, un grande lavoro, un grande tutto. Infatti, la 1984-fobia penetrò nella coscienza di molti di coloro che non avevano letto il libro o avevano nozione del suo contenuto; ci si preoccupava di ciò che sarebbe accaduto entro il 31 Dicembre 1984. Una volta arrivato il 1985, con gli USA che erano ancora una realtà, e affrontava i molti problemi quotidiani, come esprimeremo la paura sugli aspetti della vita che ci riempiono di apprensione? Quale data inventeremo per sostituire il 1984?
Orwell non visse per vedere il proprio libro divenire un successo. Non vide il modo in cui fece del 1984 un anno che avrebbe perseguitato una intera generazione di statunitensi. Orwell morì di tubercolosi in un ospedale di Londra, nel gennaio 1950, pochi mesi dopo la pubblicazione del libro, all’età di 46 anni. Era consapevole della sua fine imminente, e l’amarezza l’aveva riversata nel libro.

B. La fantascienza di 1984
Molti pensano che 1984 sia un racconto di science fiction, ma l’unica cosa che supporti ciò e che 1984 sia ambientato nel futuro. Non è così! Orwell odia il futuro e la storia è più geografica che temporale.
La Londra in cui si svolge la storia si svolge a 30 anni di distanza, dal 1949 al 1984, e si svolge a migliaia di miglia a Est, a Mosca. Orwell immagina il Regno Unito colpito da una rivoluzione simile a quella Russa e che abbia attraversato tutti gli stadi dello sviluppo sovietico. Non prevede variazioni sul tema. I Sovietici ebbero una serie di purghe negli anni ’30, così il Ingsoc (English Socialism) ha avuto le sue purghe negli anni ’50. I Sovietici convertirono uno dei loro rivoluzionari, Leon Trotsky, in un nemico, e al contrario, il suo oppositore Josip Stalin, in un eroe. L’Ingsoc, tuttavia, converte uno dei suoi rivoluzionari, Emmanuel Goldstein, in un nemico, e il suo oppositore, con baffi come Stalin, in un eroe. Non è difficile fare piccole modifiche, Goldstein, come Trotsky, “dalla faccia di ebreo, con la grande cresta di capelli bianchi e la barbetta di capra“. Orwell apparentemente non vuole confondere il tema dando un nome diverso a Stalin e così lo chiama semplicemente ‘Grande Fratello‘.
All’inizio della storia, è chiaro che la televisione (appena nata al momento della stesura del libro) serviva come continuo mezzo di indottrinamento del popolo, che non può essere spenta. (e, apparentemente, in una Londra fatiscente, in cui nulla funziona, tale dispositivo è sempre acceso.)
Il grande contributo orwelliano alla tecnologia del futuro é che la televisione funziona nei due sensi, e la gente che è forzata a vederla può essere veduta e ascoltata e essere sottoposta a una costante supervisione anche quando dorme o è in bagno. Ecco, perciò, il significato della frase ‘il Grande Fratello ti vede‘. Questo è il peggior mezzo per controllare tutti. Avere una persona che è sotto controllo ogni momento significa averne un’altra che la guarda sempre (almeno nella società orwelliana) e farebbe assai poco, per questo vi è un grande sviluppo dell’arte della recitazione e dell’espressione mimica. Una persona non può guardare più di un’altra in piena concentrazione, e può solo farlo in un breve periodo di tempo, prima che l’attenzione scemi. Posso testimoniare, in breve, che dovrebbero esserci almeno cinque persone per osservarne una. E certo, gli osservatori stessi sarebbero osservati, poiché nessuno nel mondo orwelliano è libero dal sospetto. Perciò, il sistema di oppressione attraverso la TV interattiva non può funzionare.
Orwell stesso lo capisce, limitando il lavoro ai membri del partito. I ‘proles‘ (proletariato), verso cui Orwell non può nascondere il suo atteggiamento borghese inglese, sono largamente lasciati a presentarsi come subumani. (A un certo punto nel libro, dice che ogni prolet che mostra abilità è ucciso – come facevano gli spartani con gli iloti 25 secoli fa.) Inoltre, vi è un sistema di spie volontarie in cui i bambini controllano i genitori e i vicini si spiano tra di loro. Non è possibile che funzioni bene, poiché se tutti spiano tutti, il resto verrebbe abbandonato.
Orwell non era capace di concepire i computer o i robot, o di mettere tutti sotto il controllo non umano. I nostri computers arriva a farlo con l’IRS (servizio immigrazione, NdC), nel credito bancario e così via, ma nel 1984 la cosa non ci coinvolge direttamente, tranne che nella più fervida immaginazione.  Computer e tirannia non vanno necessariamente mano nella mano. I Tiranni hanno lavorato bene senza i computer (vedi i nazisti) e le nazioni più computerizzate oggi, sono le meno tiranniche (ancora oggi è così? NdC).
Orwell era privo della capacità di vedere o inventare dei piccoli cambiamenti. Il suo eroe trova difficile nel mondo di 1984 avere lacci per scarpe o lame per rasoi. Così il vero mondo degli anni ’80, utilizza mocassini e rasoi elettrici. Allora, anche Orwell aveva la fissazione tecnofobica che ogni progresso tecnologico è una scorciatoia. Perciò, l’eroe quando scrive, “mette la penna nel calamaio e ne risucchia l’inchiostro. Fa così perché sente che la bella carta color crema sia destinata a essere scritta con un vero pennino invece che essere graffiata con una penna a inchiostro“. Presumibilmente, la “penna a inchiostro” è la penna a sfera che era appena stata introdotta quando 1984 venne scritto. Ciò significa che Orwell descrive che qualcosa sia scritta con un vero pennino ma rimane graffiata dalla penna a sfera. Ciò è, tuttavia, precisamente il contrario del vero. Se sei abbastanza vecchio da ricordare che i pennini graffiano fragorosamente e si sa che la penna a sfera non lo fa.
Tutto questo non è science fiction, ma una nostalgia distorta del passato che non c’è mai stato. Sono sorpreso che Orwell si sia fermato al pennino e che non abbia fatto usare a Winston una grossa penna d’oca. Né Orwell era particolarmente previdente negli aspetti strettamente sociali del futuro che presenta, con il risultato che il mondo orwelliano di 1984 è incredibilmente arcaico comparato con quello vero degli anni ’80. Orwell non immagina nuovi vizi, al contrario. Egli era tutto gin e tabacco, e parte dell’orrore del suo quadro di 1984 è l’eloquente descrizione della bassa qualità del gin e del tabacco. Non prevedeva nuove droghe, non la marijuana, né gli allucinogeni sintetici. Non un aspetto della s.f. dello scrittore è precise e esatto nella sua previsione, ma certamente ci si sarebbe aspettato che inventasse qualche differenza.
Nella sua disperazione (o rabbia), Orwell dimentica le virtù umane. Tutti i caratteri sono, in un modo o nell’altro, deboli o sadici, sleali, stupidi o repellenti. Questo dovrebbe essere il modo in cui la gent,e o come Orwell vuole indicare, siano sotto la tirannia, ma mi sembra che sotto le peggiori tirannie, vi siano uomini e donne coraggiosi che affrontano i tiranni fino alla morte e che tali personalità storiche abbiano illuminato l’oscurità circostante. Solo per questo 1984 non assomiglia al vero mondo degli anni ’80. Né prevede alcuna differenza nel ruolo delle donne o nella debolezza dello stereotipo femminile del 1949. Vi sono solo due caratteri di donna di qualche importanza. Una forte donna ‘prole’ senza cervello che  è sempre lavandaia, che canta sempre canzoni popolari con parole del tipo famigliare negli anni ’30 e ’40 (a cui Orwell descrive fastidiosamente come ‘spazzatura’, in piena e beata assenza di anticipazione dell’hard rock).
L’altra è l’eroina, Julia, che è sessualmente promiscua (ma almeno mostra coraggio per il suo interesse nel sesso) ed è d’altronde senza cervello. Quando l’eroe, Winston, legge il suo libro che spiega la natura del mondo orwelliano, lei risponde addormentandosi, ma visto che Winston legge in modo estremamente soporifero, ciò è una buona indicazione del buon senso di Julia piuttosto che del contrario.
In breve, se 1984 deve essere considerato science fiction, allora è pessima science fiction.

C. Il governo di 1984
Il 1984 di Orwell è il ritratto di un governo totalitario, e ciò aiuta a comprendere la nozione del ‘big government’ assai eclettico. Dobbiamo ricordare, che il mondo dei tardi anni ’40, quando Orwell scrive il libro, vi era un solo vero e cattivo “big governments” con un vero tiranno-individuale il cui desiderio, anche se ingiusto crudele e vizioso, era legge. Inoltre sembrava un tiranno irremovibile eccetto che dalla forza esterna.
Benito Mussolini dell’Italia, dopo 21 anni di dominio assoluto, venne rovesciato, ma solo a causa della sua sconfitta in guerra. Adolf Hitler della Germania, dittatore assai più forte e brutale, dominò con pugno di ferro per dodici anni, e anche se sconfitto, non venne abbattuto dall’interno. Sebbene l’area che dominava si restringeva e gli eserciti nemici lo circondavano a est e a ovest, rimaneva dittatore assoluto nell’area da lui controllata, anche quando era solo nel bunker in cui si suicidò. Finchè si tolse di mezzo, nessuno poté abbatterlo. (Vi furono dei complotti contro di lui, certo, ma fallirono sempre, grazie, spesso, alla fortuna, che sembrava incredibile solo pensando a qualcuno come lui.)
Orwell, tuttavia, non badava a Mussolini o Hitler. Il suo nemico era Stalin, e al momento in cui venne pubblicato 1984, Stalin governava l’URSS da 25 anni ininterrotti, era sopravvissuto a una guerra tremenda in cui la sua nazione soffrì perdite enormi e ora era più forte che mai. A Orwell, ciò sembrava che né il tempo né la fortuna potessero abbattere Stalin, ma che sarebbe vissuto per sempre, aumentando di forza. Era così che Orwell presentava il Grande Fratello. Certo, non era vero. Orwell non vise abbastanza da vedere la morte di Stalin, tre anni dopo la pubblicazione di 1984, e non molto dopo il suo regime fu denunciato come dittatura – indovinate da chi? – dalla leadership sovietica. L’URSS è ancora URSS, ma non è stalinista, e i nemici dello stato non sono più fucilati (Orwell diceva ‘vaporizzati‘ invece, ma tale piccola differenza era tutto quello che sapeva fare) pratica presto abbandonata. Anche quando morì Mao Tse-tung in Cina, e mentre egli stesso non venne denunciato, i suoi più stretti collaboratori, la “Banda dei quattro“, vennero subito rimossi dallo stato di divinità, e ora la Cina è rimasta Cina, ma non è più maoista. Franco della Spagna  morì nel suo letto e fino al suo ultimo respiro, rimase il leader indiscusso per quasi 40 anni, subito dopo il suo ultimo respiro, il fascismo sparì subito dalla Spagna, così in Portogallo dopo al morte di Salazar.
In breve, Grande Fratello muore, o dovrebbe farlo, e quando muore, il governo muta sempre in senso moderato. Non si sa come i nuovi dittatori si sentano, ma dovranno morire, anche. Alla fine nei veri anni ’80 sappiamo i dittatori passano e che il “Grande Fratello“  non è una minaccia reale.
Se nessun governo, infatti, degli anni ’80, sembra così pericoloso. L’avanzata della tecnologia concede nuove armi potenti – esplosivi, mitragliatrici, auto veloci in mano a terroristi urbani che possono rapire, sequestrare, uccidere e  prendere ostaggi con impunità mentre i governi sono più o meno aiuti privi di aiuto. Inoltre la immortalità del Grande Fratello, che Orwell presenta come i due modi altri modi di mantenere una dittatura eterna.
Primo -presenta qualcuno o qualcosa da odiare. Nel mondo orwelliano era Emmanuel Goldstein da odiare e che era costruito e orchestrato in funzione di masse robotizzate. Nulla di nuovo, certo. Ogni nazione nel mondo ha usato i vicini allo scopo di odiare. Tale tipo di cosa è facilmente gestito e emerge come la seconda natura dell’umanità che meraviglia perché vi sono gli odi guidati organizzati nel mondo orwelliano. Necessita poca psicologia delle masse per fare odiare gli Arabi con gli Israeliani, Greci con i Turchi e cattolici Irlandesi con i protestanti Irlandesi – e viceversa in ogni caso. Per essere sicuri i nazisti organizzavano incontri di massa da delirio a cui ogni partecipante sembrava unirsi, ma non vi erano effetti permanenti. Una volta arrivata la guerra sul suolo Germanico, i tedeschi si arrendevano e non hanno mai più detto Sieg-Heil nella loro vita.
Secondo – riscrivere la storia. Quasi ogni individuo che incontriamo in 1984 ha come lavoro, la rapida riscrittura del passato, il riaggiustamento delle statistiche, la revisione dei giornali, con tutti preoccupati di fare attenzione al passato comunque. Tale preoccupazione orwelliana per le minuzie storiche è tipica del settario politico che sempre riporta ciò che è stato detto sin passato per provare a chiunque dell’altro lato che è sempre citato qualcosa che è sttao detto o fatto dell’avversario. Coma sa ogni politico, nessuna prova di qualsiasi tipo è mai richiesto.  È solo necessario fare una dichiarazione – qualsiasi – per avere una audience che vi crede. Nessuno vedrà la bugia rispetto ai fatti e, se lo fa, non crederanno ai fatti.
Pensate che i tedeschi nel 1939 fingessero di credere che i polacchi gli avessero attaccati e iniziando la Seconda Guerra Mondiale? No! Quando gli si disse che era così essi vi credettero come io credo che essi attaccarono i polacchi. Sicuro, i sovietici pubblicarono nuove edizioni della loro Enciclopedia in cui politici che avevano lunghe citazioni nelle prime edizioni, venivano all’improvviso cancellati totalmente, e ciò è senza dubbio il germe della nozione orwelliana, ma la possibilità di portare ciò al livello di descritto in 1984 sembra nullo – non perché è oltre la malvagità umana,  ma perché non è necessaria.
Orwell presenta la ‘Neolingua‘ come organo della repressione – la conversione dell’inglese in uno strumento limitato e abbreviato dove il vocabolario reale dei dissensi sparisce. Parzialmente acquisì la nozione dell’indubbia abitudine dell’abbreviare. Diede degli esempi: la ‘Internazionale Comunista‘ divenne ‘Comintern‘ e ‘Geheime Staatspolizei‘ divenne ‘Gestapo‘, ma non è una invenzione del moderno totalitarismo. ‘Vulgus mobile‘ divenne ‘mob‘; ‘taxi cabriolet‘ divenne ‘cab’; ‘quasi-stellar radio source’ divenne ‘quasar’; ‘light amplification by stimulated emission of radiation’ divenne ‘laser’ e così via. Non ci sono segnali che la compressione della lingua renda più debole il modo di esprimere.
In realtà l’offuscamento politico tende a usare molte parole invece che poche, lunghe invece che corte, a estendere invece che a ridurre. Ogni leader poco istruito o dalla intelligenza limitata si nasconde dietro una esuberante e inebriante loquacità. Quindi, quando Winston Churchill suggerisce lo sviluppo di un ‘Inglese Basico’ come lingua internazionale (indubbiamente similmente alla “Neolingua“), la suggestione era forte. Non possiamo, tuttavia, avvicinarci alla Neolingua nella sua forma condensata, ma abbiamo già una Neolingua nella sua forma estesa e sempre l’avremo.  Abbiamo un gruppo di giovani tra noi che dice cose come “Vabbene, uomo, sai, è come prenderli tutti assieme, sai, uomo, penso, come sai tu” e così per cinque minuti quando la parola che i giovani cercano è il loro ‘Huh?‘ Perciò, tuttavia, non è Neolingua, è sempre stato così da noi. È qualcosa che in Veterolingua è chiamato ‘mancanza di articolazione’ e non è ciò che Orwell aveva in mente.

D. La situazione internazionale di 1984
Sebbene Orwell sembri, di massima, essersi inesorabilmente bloccato nel mondo del 1949, in un aspetto si mostra assai previdente, cioè la previsione della tripartizione del mondo negli anni ’80.
Il mondo internazionale di 1984 è un mondo di tre superpotenze: Oceania, Eurasia e Estasia – e che combacia, assai rozzamente, con le tre attuali superpotenze degli anni ’80: gli USA, l’URSS e la Cina. (Potremmo anche fare con USA, Unione Europea e Cina degli anni ’90; NdC)
L’Oceania è la combinazione di USA e Impero inglese, chi è stato un ufficiale imperiale civile, non avverte che l’impero inglese stava esalando l’ultimo respiro nei tardi anni ’40 e stava  per dissolversi. Sembra supporre, in effetti, che l’impero inglese sia il membro dominante della coalizione anglo-americana. Alla fine, L’intera azione si svolge a Londra e frasi come gli ‘USA’ e ‘americani’ sono rare, se mai, menzionate. Ma, ciò è assai tipico nei racconti di spie inglesi in cui, fin dalla seconda guerra mondiale, il Regno Unito (adesso l’ottava potenza militare economica del Mondo) appare come la grande avversaria dell’URSS, o della Cina, o di qualche inventata cospirazione internazionale, con gli USA mai menzionata o ridotta a piccola comparsa con la cortese partecipazione di qualche agente della CIA.
Eurasia è, naturalmente, l’URSS, cui Orwell fa assorbire tutto il continente Europeo. Eurasia, inoltre, include oltre all’Europa, la Siberia, e la sua popolazione è per 95 % europea in ogni modo. Quindi, Orwell descrive gli Eurasiani come ‘uomini dall’aspetto robusto con visi asiatici privi di espressione‘.  Orwell viveva in un periodo in cui gli ‘Europei‘ e gli ‘Asiatici‘ erano rispettivamente l”eroe‘ e il ‘cattivo‘, era impossibile attaccare l’URSS con spontaneità se non pensandola come ‘Asiatica’. Ciò avvenne sotto l’inebriante Neolingua Orwelliana detta ‘doppio-pensiero‘, qualcosa che Orwell, come ogni uomo ritiene, buona cosa. Certo, potrebbe darsi che Orwell non pensi all’Eurasia, o all’URSS, ma la sua grande ‘bestia nera’ è Stalin. Stalin era un georgiano, e la Georgia, che si estende nel Caucaso meridionale, geograficamente è in Asia. Eastasia è, certo, la Cina e varie nazioni tributarie. Qui fa una profezia. Al momento della stesura di 1984, i comunisti cinesi non avevano il controllo del paese e molti (gli USA soprattutto) ritenevano che l’anticomunista, Chiang Kai-shek, avesse il controllo. Una volta che i comunisti ottennero il potere, divenne credo accettato degli occidentali che i cinesi fossero sotto il controllo dei sovietici e che la Cina e l’URSS formassero un blocco monolitico comunista.
Orwell no solo previde la vittoria comunista (vedeva la vittoria dovunque, infatti) ma inoltre previde che Russia e China non avrebbero formato una potenza   monolitica ma sarebbero stati nemici mortali. In tale caso, è stata la sua esperienza di settario di sinistra ad aiutarlo. Non aveva le superstizioni di destra riguardo alla sinistra come unificazione di indistinti cattivi. Sapeva che avrebbero combattuto tra loro spietatamente sopra i punti assai controversi della dottrina come i più pii cristiani. Inoltre previde uno stato permanente di guerra tra le tre potenze; una condizione di permanente mutazione delle sempre instabili alleanze, ma sempre due contro il più forte. Questa era il vecchio sistema di “equilibrio del potere” presente fin dall’antica Grecia, nell’Italia medievale, e nella prima Europa moderna.
L’errore di Orwell risiede nel pensare che vi fosse una guerra per mantenere  il controllo dell’equilibrio. In effetti, nella parte più risibile del libro, presenta la guerra come mezzo per consumare le risorse e la produzione mondiale e quindi mantenere la stratificazione sociale  con classi superiori, medie   e inferiori. (ciò suona come un vera spiegazione di sinistra  della guerra come risultato di una cospirazione attuata con grande difficoltà.) Nei fatti odierni, le decadi dal 1945 sono state segnate dall’assenza di guerre rispetto ai decenni precedenti. Vi sono state guerre locali a profusione, ma non una generale. Ma la guerra non è ritenuta un mezzo disperato per consumare le risorse del mondo. Ciò può essere fatto con altri metodi, come l’incremento senza fine della popolazione e dell’uso dell’energia, mai considerate da Orwell. Orwell non prevede alcuni significativo mutamento economico che sono stati attuati dopo la fine della seconda guerra mondiale. Non prevede il ruolo del petrolio o del declino della sua disponibilità o l’aumento del suo prezzo o l’incremento della potenza di quelle nazioni che lo controllano. Non ricordo alcun riferimento al ‘petrolio‘. Ma forse in ciò è Orwell abbastanza vicino da prevederlo, se sostituiamo
guerra fredda‘ con ‘guerra‘. Vi sono stati eventi, in effetti, da continuare, più o meno, la ‘guerra fredda‘ che serviva a mantenere l’occupazione elevata e a risolvere a breve termine i problemi economici (al costo di crearne di assai più grandi a lungo termine). E questa Guerra Fredda è sufficiente da esaurire le risorse. Inoltre, l’alleanza mutevole, come previsto da Orwell è assai vicina alla realtà. Quando gli USA sembravano potentissimi, URSS e Cina erano ferocemente anti-statunitensi, e si allearono. Quando la potenza USA diminuì, l’URSS e Cina si divisero. E ognuno si contrappose egualmente contro gli altri due. Allora, quando l’URSS apparve divenire abbastanza potente, si ebbe una alleanza tra USA e Cina, e cooperarono per contrastare l’URSS, e parlare moderatamente ognuno dell’altro.
In 1984 ogni cambio di alleanza sfociava in una orgia di storia riscritta. In realtà, tale follia non era necessaria. IL pubblico scivolava facilmente da un punto all’altro, accettando il cambio di circostanza senza alcun problema per il passato. Invece, i giapponesi, negli anni ’50, cambiarono da cattivi senza speranza in amici, mentre i cinesi passarono nella direzione opposta, senza aver commesso nessuna Pearl Harbour. Nessuno ci fece caso, per buona stupidità. Orwell ha volontariamente dimenticato l’uso della bomba atomica nella guerra tra le tre potenze, sicuro che tali bombe non sarebbero state usate nelle guerre dopo il 1945. Ciò, tuttavia, a causa che le sole grandi potenze nucleari USA e URSS, hanno impedito la guerra tra di loro. Se ci fosse una guerra adesso,  assai dubbio che le parti non credano, infine, necessario premere il bottone. In ciò, Orwell manca, forse, di poco la realtà. Londra, tuttavia, ha sofferto attacchi di missili, cosa che richiama le armi V-1 o V-2 del 1944, e la città è in una bolgia stile 1945. Orwell non può rendere 1984 assai differente dal 1944 in tale aspetto. Orwell, infatti, rende chiaro che in 1984, il comunismo universale delle tre superpotenze ha soffocato la scienza e ridotto il suo uso tranne che per le necessità della guerra. Non vi sono domande su quale nazione investe di più nella scienza dove le applicazioni per la guerra sono chiare, né vi è modo di porre domande sulla separazione delle applicazioni per la guerra da quelle per la pace.
La Scienza è una unità, e ogni cosa può essere concepita in relazione alla guerra e alla distruzione. La Scienza, inoltre, non è stata soffocata ma continua non solo negli USA e nell’Europa Occidentale e Giappone, ma anche in URSS e in Cina. I progressi della scienza sono numerosi, ma si può pensare ai laser e ai computer come armi dalle infinite applicazioni pacifiche.
Insomma: George Orwell in 1984 era, secondo me, impegnato in una guerra privata con lo stalinismo, piuttosto che cercare di prevedere il futuro. Non diede alla scienza alcuna plausibile funzione prevedibile in futuro, e oggi, in ogni caso il mondo di 1984 non è correlato al mondo reale degli anni ’80. Il mondo può essere comunista, me non nel 1984, che per qualcuno non è una vera tarda data; o dove sembri che la civiltà stia per essere distrutta. Se accadesse, tuttavia, accadrà in modo diverso da quello descritto in 1984 e se tentate di prevenirne l’eventualità immaginando che 1984 sia accurata, allora dovrete difendervi dagli assalti provenienti da direzioni sbagliate e perderete.

Traduzione Alessandro Lattanzio

Rivarol und die Französische Revolution

Rivarol.jpg16.04.2013
19:30
Salon des Institut français
Mainz

Rivarol und die Französische Revolution

Der Übersetzer Ulrich Kunzmann liest aus ›Vom Menschen‹; die Historikerin Lisa Klewitz (Universität Mainz) hält anschließend einen Vortrag.
 
Ulrich Kunzmann, der bekannte Übersetzer romanischer Autoren, liest am 16. April im Salon des Schönborner Hofes (Institut Français) aus ›Vom Menschen‹ von Antoine de Rivarol. Darin greift Kunzmann, der den Band auch herausgegeben hat, auf die veröffentlichten Werke des großen Sprachkünstlers und Revolutionskritikers Rivarols zurück, die er gesammelt und pointiert ins Deutsche übersetzt hat.
Die Historikerin Lisa Klewitz wird uns im Anschluss an die Lesung einen Einblick in den historischen Kontext geben. Die Stipendiatin der Sibylle-Kalkhof-Rose-Stiftung hat als Forschungs- und Interessengebiet einerseits die Geschichte Frankreichs in der Frühen Neuzeit und andererseits das Rheinland unter der französischen Herrschaft.

Eine Veranstaltung des Institut français Mainz und des Historischen Seminars der Johannes Gutenberg-Universität Mainz ›Gegen den Strom‹
 
Veranstaltungsort:
Schillerstraße 11, 55116 Mainz

Antoine de Rivarol

Bücher zu dieser Veranstaltung

Antoine de Rivarol
Antoine de Rivarol: Vom Menschen

jeudi, 04 avril 2013

Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

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Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

par Sylvian Christiansohn

Ex: http://livr-arbitres.com/

La Finlande, terre vaste et dépeuplée, constellation de milliers de lacs reliés entre eux par d’immenses forêts neigeuses… Vu de nos métropoles, être destiné à naître dans un tel pays, pourrait constituer en soi un véritable « retour à la terre ». Mais fi de ce cliché, Helsinki, la capitale de cette terre idyllique, ne dépareille en rien de toutes les grandes villes occidentales. La ville et son agglomération, qui regroupent presque un quart des cinq millions de Finlandais (entre autres !), connaissent le même taux de criminalité endémique que nos cités méridionales ; une même misère sociale exponentielle dominée par un individualisme avide et un consumérisme forcené y côtoie l’inculture d’une jeunesse conditionnée, immanquablement destinée à se fourvoyer dans l’imitation des plus ignobles singeries venues d’outre-Atlantique.

Citoyen d’un pays où l’État providence et la normalisation tendent de plus en plus à se substituer au sens communautaire, qui avait prévalu jusqu’alors, Arto Paasilinna confronte les personnages principaux de ses romans au choix radical de la rupture. Rupture sociale mais aussi professionnelle − les protagonistes sont toujours employés dans le privé ; chauffeur de taxi, journaliste, antiquaire, géomètre ou… gangster mais jamais fonctionnaires, ces cerbères de Léviathan − ou encore rupture familiale − bien qu’elle puisse prendre l’aspect d’un éloignement temporaire mais salutaire − d’autant plus facile que la famille chez Paasilinna se résume toujours à la portion congrue, c’est à dire l’épouse. Cette rupture se mue rapidement en une fuite éperdue sur les routes puis à travers les forêts de Laponie ; à l’exception de Prisonniers du paradis où la panne d’un produit de la société technicienne − l’avion − est prétexte à l’auteur pour se livrer à une robinsonnade où le savoir technologique des échoués, hommes et femmes, est mis au profit du bien commun dans une société recréée sans souci utilitariste, spéculatif, progressiste ou capitaliste.

Dans les romans plus typiquement finnois de Paasilinna, l’action s’enclenche presque invariablement selon le même scénario. La routine journalière est brisée par un événement presque insignifiant et qui resterait inaperçu pour la majorité. Dans Le lièvre de Vatanen, un homme s’enfonce dans la forêt pour rattraper et soigner un lièvre heurté par sa voiture ; dans La forêt des renards pendus, c’est une justice laxiste libérant sur parole un assassin patenté qui oblige son ancien complice à prendre la fuite avec son butin. Une fois isolés de leurs semblables, les héros paasilinniens peuvent alors diagnostiquer les symptômes avant-coureurs de la folie qui les guette. Parfois la démence est déjà présente mais elle est alors un refuge pour échapper à une aliénation plus grande encore. En témoignent Le meunier hurlant et La cavale du géomètre.

Pour tromper son monde, l’écrivain tient son discours sur un mode comique et burlesque ; son style semble souvent naïf voir même simpliste, mais le propos reste pourtant clair. Il s’agit bien de dénoncer les dérèglements moraux et sociaux provoqués par l’omnipotence d’un Etat globalisant ainsi que celle de son principal thuriféraire, en Finlande comme ailleurs, la social-démocratie progressiste et moderniste. Les maux qui affectent les personnages de ces sagas finnoises − stress, alcoolisme, divorce, insécurité − sont bien sûr causés par cette inversion des valeurs humaines à l’œuvre dans les sociétés occidentales. La fuite n’est plus alors un moyen d’y échapper mais une fin en soi pour se régénérer. Le fuyard est alors assez mûr pour se muer en rebelle. Ernst Jünger, théoricien du Traité du Rebelle et d’un certain recours aux forêts disait : « L’homme s’est enfoncé trop profondément dans ses constructions : il se vend au dessous de sa valeur et perd pied. Il se rapproche ainsi des catastrophes, des grands périls, de la souffrance. Ils le poussent dans les provinces sans voies ; ils l’acheminent à sa perte. Mais, fait étrange, c’est là justement, proscrit, condamné, fugitif, qu’il se rencontre lui-même, en sa substance impérissable et indivisible. Il perce alors à jour les fictions du temps et de l’esprit pour se connaître dans toute sa puissance ».

Se fondre dans la forêt, « Au cœur des ténèbres », et y révéler sa véritable nature, tel est le mot d’ordre de Paasilinna. Déjà Joseph Conrad avait rapporté l’histoire d’un certain colonel Kurz ayant perdu la raison dans la jungle africaine. L'apprentissage de la liberté n’est donc pas sans péril, qui plus est dans le cercle polaire, là où la faune devient rare, là où en hiver, un homme peut geler en quelques minutes. Le retour à la nature ne vise pas non plus à nier les précédents millénaires d’innovation technique et de culture finnoise. L’apprenti rebelle ne devra donc pas confondre le retour à la terre nourricière avec une quelconque utopie écologiste, comme les Françaises − quant aux femmes, l’écrivain finnois semble être en accord avec un Henri Vincenot qui ne voyait leur place qu’à la garde du foyer et en soutient inconditionnel de leur mari − de La cavale du géomètre. Leur rêve les mènera aux portes de la mort avant qu’elles ne décident de se placer sagement sous la protection des anciens citadins devenus des coureurs des bois professionnels. Mais les expéditions paasilinniennes ne sont pas aussi rudes que le Solstice en Laponie d’un certain Saint-Loup. En surplus de l’équipement de survie impératif, rien n’empêche les exilés de conserver les normes élémentaires du confort comme l’officier qui emmène sa baignoire dans « La forêt des renards pendus » ou carrément l’indispensable avec l’alambic artisanal des bûcherons finnois « Prisonniers du paradis » − Arto Paasilinna démarque évidemment l’alcool convivial de l’alcoolisme pur et simple. La nation n’est pas non plus remise en cause par les rebelles circumpolaires : Souvent, au fil des pages plane le souvenir des héros morts pour la liberté de la Finlande. Car l’écrivain sait certainement que sa patrie est éternellement redevable envers Carl Mannerheim et ses soldats ; il sait aussi qu’elle ne doit rien à un Martti Ahtisaari, le politicien finlandais le plus connu au monde depuis qu’il est devenu le porte-parole officiel de l’arrogance occidentale en Yougoslavie et en Autriche. L’officier alcoolique de La forêt des renards pendus retrouve aussi sa dignité lorsqu’au cours de manœuvres, il décide de jouer le Kriegspiel avec non pas deux mais trois forces en présence ; l’armée finlandaise devant contenir les armées de l’Otan et du Pacte de Varsovie venues s’affronter sur le territoire finlandais. Mais, il quitte vite son rôle, mène l’assaut et détruit virtuellement les deux envahisseurs. Ainsi, l’écrivain finnois nous rappelle que son pays n’attend rien de personne. Beaucoup parmi les exilés paasiliniens veulent fuir pour échapper à l’asile : de vieux ou de fous… Sont-ils indignes de rester sur leur terre, ces vieux de La cavale du géomètre qui finiront par détruire leur propriété agricole, afin que le fruit de leur travail ne tombe pas aux mains de l’état spoliateur. Est-il vraiment fou, « Le meunier hurlant » qui, lorsqu’il est saisi par l’émotion, imite à la perfection les animaux et hurle sous la lune : Fou ou héritier de la tradition des chamans de l’ancienne Finlande ?

Mais sous la plume de l’écrivain, c’est bel et bien l’État finlandais dans sa totalité qui est décrit comme un asile. C’est bien ainsi que le considérera Rutja le héros éponyme de Le fils du dieu de l’orage descendu sur terre pour régénérer l’ancien culte des dieux finnois. Dans sa mission, il empruntera le corps d’un antiquaire, gardien de la mémoire ancestrale, et il vaincra en soignant cinq millions d’âmes, rendant inutile le rôle des psychiatres, prophètes de la société moderne. Un signe ?

Francis Bergeron sur Henri de Monfreid

Francis Bergeron sur Henri de Monfreid

mercredi, 03 avril 2013

V. S. NAIPAUL, DE L’AUTRE COTE DES TENEBRES

       

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V. S. NAIPAUL, DE L’AUTRE COTE DES TENEBRES

par Frédéric Schramm

Ex: http://livr-arbitres.com/

A propos du prix Nobel 2001 de Littérature, écartons d’emblée la question de l’éventuel opportunisme politique dont auraient pu faire preuve certains juges séduits par la position radicale du lauréat sur la question islamique[1]. Le lauréat échappe à toute comparaison simpliste avec un écrivain tel que Salman Rushdie, qu’il avoue d’ailleurs n’avoir jamais lu.

Qu’elle soit niée ou revendiquée, une loi récurrente s’impose à tout ce qui a attrait au domaine de la création à l’échelle humaine. Elle inverse le postulat d’une prétendue raison pure détachée du monde comme la feuille morte se détache de l’arbre : « Je pense ce que je suis » présuppose l’œuvre créée en général et l’œuvre littéraire en particulier. Celle-là n’est jamais que le témoignage d’une réalité existentielle inexpugnable et l’univers littéraire de Vidiadhar Surajprasad Naipaul, exact reflet de son parcours identitaire et de l’enseignement sur le monde qu’il en a retiré, s’inscrit dans cette perspective.

Originaire des îles caraïbes de Trinité et Tobago, Naipaul est issu de la troisième génération d’Indiens[2] exilés dans cette possession britannique. Ecrivain anglophone, il devient en 1989, comme il l’avoue lui-même, citoyen des Lettres anglaises plutôt que véritable citoyen britannique, peuple auquel il reste définitivement étranger autant par la culture que par le sentiment d’appartenance nationale : un Britannique de papier, en somme mais dans le sens le plus noble du terme. Dès lors la comparaison revendiquée avec le Polonais Jozef Conrad Korzeniowski s’impose à bien des égards. La colonisation vécue par ceux qui la subissent ou « Marlow de l’autre côté du miroir » : ainsi pourrait se résumer la contribution de Naipaul. Mais loin des revendications geignardes et manichéennes, l’écrivain jette un regard sans complaisance sur les peuples colonisés en même temps qu’il poursuit la réflexion sur l’idée de la sauvagerie et des ténèbres entamée par Joseph Conrad[3].

Conscient d’appartenir à un peuple doué d’une forte identité, Naipaul oppose la solidarité communautaire[4] à l’individualisme occidental même s’il reste lucide face à de sa propre acculturation, ses ancêtres issus des hautes castes ayant perdu le véritable sens mystique de leurs rituels hindous. Fondamentalement opposé au mimétisme de classe de la part des plus éduqués parmi le peuple colonisé, qui se contentent de singer les classes supérieures colonisatrices, il annonce le leurre des sociétés démocratiques américaines, agglomérat de races à prétention égalitaire, la réalité des faits obligeant l’une de ces races à prendre le dessus. Et sans s’embarrasser de sous-entendus, il annonce clairement dans son roman Guérilleros[5]. qu’il ne peut pas s’agir des Afroaméricains, leurs tentatives aboutissant au même chaos que dans les états africains calqués sur des normes occidentales contredites par les réalités tribales et morales africaines, thème du roman A la courbe du fleuve5.

Profitant de ses voyages en Asie, il poursuit ses réflexions sur la nature des civilisations, leurs normes et l’effacement de leurs valeurs par les exemples hindous dans L’Inde brisée5 et L’illusion des ténèbres5 et islamique dans Parmi les croyants5 et Crépuscule sur L’Islam5 En Inde, il constate la contradiction profonde entre l’immuabilité du regard hindou sur le monde et le modernisme de l’Inde du parti du Congrès. Son jugement de l’Islam est beaucoup plus sévère puisqu’il dénonce son  intransigeance, son refus de la conscience individuelle, son caractère intrinsèquement fanatique et sa société acculturante par l’obligation de se soumettre à une oumma, communauté religieuse inexistante dans la réalité des faits mais idéalisée[6].



[1] Les prix Nobel restent à l’image du pays qui les décernent : neutres mais intéressés pour les prix littéraires et scientifiques suédois, ignoble pour l’improbable prix Nobel de la Paix, décerné par la Norvège, membre de l’OTAN délivrant ces dernières années leur rançon à des individus ou des organisations favorisant les intérêts bellicistes ou financiers de l’organisation criminelle et terroriste.

[2] Présente dans les quatre coins de l’Empire britannique, cette communauté atypique présente le double désavantage d’avoir été victime de la sanglante colonisation anglo-saxonne tout en l’ayant renforcée par sa participation à la repopulation des terres conquises.

[3] Notons qu’à cette fin, il utilise le même procédé de l’opposition entre le village et la brousse, les mêmes métaphores animales pour l’inanimé et l’humain.

[4] Affirmant pour l’occasion l’opposition entre les notions de Peuples ou Nations et celles de Patrie ou Etat.

[5] Editions 10/18

[6] Rappelons la tentative de coup d’état islamique perpétrée à Trinité, le 27 juillet 1990 par le Jamaat Al-Muslimeen de Yasin Abou Bakr (plusieurs dizaines de morts).

lundi, 01 avril 2013

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

di Gianfranco de Turris

Fonte: il giornale [scheda fonte]

Le religioni (e la teologia) sono argomenti che hanno sempre attirato gli scrittori fantastici e fantascientifici. In particolare la Chiesa cattolica, sotto il profilo temporale e spirituale, ha ottenuto attenzione speciale sia in positivo che negativo. Molti autori ne hanno preso spunto per le loro ipotesi proiettate nel futuro. È soprattutto la fine della Chiesa che ha sollecitato la loro immaginazione. Il concetto di «fine» può infatti intendersi in molti modi: una religione che ha anche un potere temporale può concludere la propria missione in forme diverse. Ovviamente le cosiddette Profezie di Malachia sono spesso lo spunto di base, specie negli ultimi anni dato che ci si avvia alla conclusione dell’elenco dei papi contenuto in quello scritto, pubblicato per la prima volta nel 1595 in appendice a «Legnum Vitae» di Arnold de Wyon. Molti sostengono invece che sia un testo realizzato intorno al 1590 da un famoso falsario, Alfonso Ceccarelli, una specie di Simonides umbro.

 

roma-senza-papaSia come sia, in base a quella elencazione, che parte da Celestino II nel 1143, l’attuale Benedetto XVI sarebbe il 111esimo e penultimo della serie con il moto «De Gloria olivae». Subito dopo c’è una citazione che alcuni interpreti riferiscono a questi, mentre la maggioranza intende come riferita al 112° e conclusivo pontefice: «Durante l’ultima persecuzione di Santa Romana Chiesa siederà (sul trono) Pietro Romano che pascerà il gregge in mezzo a molte tribolazioni; terminate queste la città dei sette colli sarà distrutta, e il terribile Giudice giudicherà la gente».

 

Questa conclusione apocalittica, in linea con molte altre profezie cristiane, non poteva non colpire certi scrittori che l’hanno intesa in modi diversi. Una Chiesa e un Papato possono estinguersi e crollare non solo e non tanto materialmente, quanto spiritualmente, concludendo, fallendo o distorcendo la loro missione. E così per primo si deve ricordare il grande rimosso della letteratura italiana, Guido Morselli l’antimoderno, che come suo primo romanzo dopo il periodo realista scrisse nel 1966-7 Roma senza papa, anche il primo pubblicato da Adelphi nel 1974 dopo il suo suicidio l’anno precedente. Morselli rifiutava l’oggi e quindi la religione del suo oggi, che già manifestava sintomi di decadenza negli anni Sessanta del Novecento (il Concilio Vaticano II si era concluso nel 1965 con tutte le sue novità), e quindi la fine della Chiesa di Roma e del Papato viene descritta nel suo romanzo come una decadenza abissale dei valori tradizionali del Cristianesimo. La sua è una critica della Chiesa «al passo coi tempi» con papi fidanzati, favorevoli alla liberalizzazione di droga, contraccettivi, eutanasia, che utilizza più la psicanalisi freudiana che la teologia, dove il turismo di massa è una benedizione sicché ogni cosa nello Stato del Vaticano viene finalizzata a fare denaro. La Chiesa è finita perché non è più la vera Chiesa.

 

la-moschea-di-san-marcoE di una mercificazione totale, ad uso appunto dei turisti, parla anche, ma in una prospettiva più laica, Roberto Vacca, nel racconto L’ultimo papa (1965), dove il pontefice si esibisce nelle sue funzioni ad uso dei curiosi di tutto il mondo che pagano per vederlo all’insegna dello slogan «Peep-a-Pope-Show» (i «peepshow» sono spettacoli erotici). E, se ci si consente un’autocitazione, mi permetterò di ricordare che in un racconto che scrissi insieme a Piero Prosperi quando eravamo ventenni (Petrus Romanus, 1965) si immaginava una fine “politica” del Papato sotto un regime comunista instauratosi in Italia. Ma il tempo passa e i pericoli per la Chiesa cattolica cambiano: ad esempio, il relativismo dei valori, la crisi delle vocazioni, l’aggressività dell’Islam hanno indotto due autori a descriverne una fine traumatica, una resa senza condizioni: cinquant’anni dopo Prosperi, nel suo romanzo La moschea di San Marco (Bietti, 2007) prevede che nel 2015 Benedetto XVII, successore di Ratzinger, dopo aver creato una commissione di consulenti musulmani per allargare il dialogo, in un discorso Urbi et Orbi dichiari conclusa l’«eresia cristiana» e chieda ad Allah di riammettere i cattolici nella Umma dei credenti.

 

apocalissi-2012Di recente Antonio Bellomi torna sul tema e nel suo Finis mundi (antologia Apocalissi 2012, Bietti) prende spunto dalla profezia Maya sulla fine del mondo per immaginarsi la morte di Bendetto XVI e il suo successore uscito dal Conclave, il cardinale indonesiano Giovanni Ali Sudarto, che sceglie per sé il nome di Hussein I e che, senza portare alcun simbolo della croce, inizia la sua prima allocuzione alla folla dicendo: «In nome di Allah, misericordioso e compassionevole…». E uno dei personaggi del racconto dice: «Non è la fine del mondo. È la fine dell’era della Chiesa di Roma come l’abbiano conosciuta…».

 

Anche gli autori anglosassoni si sono avvicinati all’argomento con atteggiamento fantascientifico e futuribile. La storia più interessante non è il racconto Il dilemma di Benedetto XVI di J.H.Brennan (uscito nel 1977 con un titolo diverso e tradotto da Urania nel 1978), citato in questi giorni solo per la coincidenza del nome: vi si racconta delle visioni del Pontefice per dichiarar guerra ad un dittatore e di uno psicanalista chiamato per capire se esse siano vere o false. L’opera più curiosa è Il papa definitivo di un grande nome come Clifford D. Simak. Scritto nel 1981, racconta del pianeta Vaticano 17, dove si è rifugiata una stirpe di robot che, non potendo accedere sulla Terra alla religione cattolica in quanto privi d’anima, hanno creato una civiltà ed una religione simil-cattoliche con identiche strutture e riti, costruendo il «papa definitivo», cioè un immenso computer in cui immettere tutta la conoscenza dell’universo. Due temi, religione e robot, tipici di Simak che li usa per decretare la fine della Chiesa come l’abbiamo conosciuta sinora. In tema di automi Robert Silverberg con Buone notizie dal Vaticano del 1971 immagina che da un futuribile Conclave esca un pontefice robot che invece di rivolgersi alla gente in Piazza San Pietro accenda i propri razzi e sparisca in alto, nel cielo. Ma non occorre essere di metallo per fare e decidere cose inaspettate: il papa Roberto I descritto da Norman Spinrad nel suo Deus X emana una enciclica in cui proclama la possibilità di trapiantare l’anima tra esseri umani, come fosse il cuore, il fegato o i polmoni.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

dimanche, 31 mars 2013

Roger Nimier: passions baroques

Roger Nimier

Passions baroques...

Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

Nimier-09bf6(1).pngTout le monde connaît ces avions de papier que les lycéens jettent dans la rangée centrale de la classe quand ils s’ennuient. Le fuselage de l’avion était constitué par l’Esplanade des Invalides. Les ailes faisaient un triangle, dont les pointes étaient le pont de la Concorde, le pont des Invalides et l’extrême avancée, sur la rive droite, de l’avenue Nicolas II.

Qui sait ? Malgré la pierre tendre, le contre-plaqué, les guinguettes du pont Alexandre, l’Exposition des Arts Décoratifs n’était pas forcément un avion pour rire. Les hommes avaient appris à s’envoler. En 1925, rien ne leur paraissait plus merveilleux. L’Exposition n’était peut-être que l’ombre d’un avion qui survolait Paris, avion idéal, bourré d’idées platoniciennes (comme de riches Américaines au visage éthéré), d’archétypes, de catégories, d’équations, de tout cet arsenal qui dominait la Terre.

Voilà pourquoi les animaux du siècle présentaient ces formes géométriques et cet aspect glacial. Longtemps les hommes avaient tout adouci. Ils avaient vécu entre des commodes Louis XV, ventrues comme des pourceaux, et des jeunes femmes de Fragonard au sourire facile. A force de se frotter à leurs tableaux, à leurs vêtements, à force d’ingurgiter des conversations sucrées, ils étaient devenus sages et civilisés.

C’était fini. Le démon de la géométrie l’avait emporté. Les austères lignes droites, en rangs serrés, venaient de conquérir la planète. Ainsi, dans le village de français, régnait la pensée de Leibnitz. Rien ne s’y abandonnait au hasard, puisque tout y était symbole, maille d’un univers bien tissé. On n’avait oublié ni la ferme parfaite, ni l’église idéale, ni le lavoir perfectionné. Seul le tas de fumier était un peu vétuste.

Cependant, le passé subsistait. Il était là sous deux aspects. D’abord celui des vieilles coutumes. Chaque nation avait son pavillon, comme si les hommes de 25 n’avaient pas appartenu à l’acier ou à la T.S.F., avant d’être de Bloomsbury ou de Flandres. Ensuite, par l’assimilation des styles les plus anciens : de Byzance à la Grèce, de l’Afrique aux pays esquimaux, toutes les formes avaient été convoquées, pesées d’un œil sûr, rejetées ou conservées, suivant leur degré de fidélité à la logique. Mais la logique avait toléré certains détails coupables ; ainsi garde-t-on un tableau de famille, une vieille domestique.

Le syncrétisme plaçait cette exposition à la rencontre de l’avenir et du passé. Une péniche-restaurant présentait l’avant d’un navire saxon – et son oriflamme sauvage disait qu’on y mangeait des poissons bizarres, des essences inconnues, whisky, gin, martini-patinette. Un déshabillé en velours portait les soleils de la Chine et rappelait les bleus profonds qu’on inventa jadis à Cathay. L’Espagne montrait des poutres sombres sur ses toits, exagérait la hauteur de ses portes.

Les sculptures, les bas-reliefs se tenaient à mi-chemin de la Grèce et des jeunes Parisiennes. Les femmes de pierres avaient les seins ronds, comme le demandaient les Antiques, la taille peu marquée, comme le voulaient les couturiers, les jambes fortes, le visage rectangulaire, sensuel, incliné, avec de grands yeux, dont l’un était pensif et l’autre endormi.

Mélange ! Quand les Romains eurent conquis la Gaule, on vit une chose impossible : l’impatient et le laborieux, Bacchus et Apollon, les moustachus et les chauves, fabriquèrent un monde qui s’appela la France et donna naissance à tous ces petits fonctionnaires, dont la main droite porte le sceau impérial depuis deux mille ans, tandis que la gauche soulève les pots d’hydromel de la maison Pernod.

De même, quand la géométrie et les puissances utiles qui lui servaient d’alliées prirent possession de l’univers, elles le trouvèrent dans un grand désordre, rempli d’hommes velus, de femmes serrées dans des corsets et dans des préjugés, d’ornements encombrants, de passions baroques (délivrer la Pologne, dormir la fenêtre fermée, se tuer d’amour). Les machines étaient inventées depuis longtemps, mais les hommes dignes de les servir n’existaient pas encore. Il fallut les fabriquer.

Quatre années d’industrie lourde et de meurtre facilitèrent les choses.    

 

Roger NIMIER / Histoire d’un amour. 

samedi, 30 mars 2013

Céline: Viaggio al termine dell'Apocalisse

vendredi, 29 mars 2013

Jünger und Frankreich

heiligkreuztal-kloster.jpg

07.04.2013
11:00
Kloster Heiligkreuztal

Jünger und Frankreich – eine gefährliche Begegnung?

Symposium des Freundeskreises der Brüder Ernst und Friedrich Georg Jünger
 
Julien Hervier und Alexander Pschera diskutieren anläßlich ihres gleichnamigen Buches auf dem Symposium des Freundeskreises der Brüder Ernst und Friedrich Georg Jünger über »Jünger und Frankreich – eine gefährliche Begegnung?«
 
Veranstaltungsort:
Kloster Heiligkreuztal
Am Münster 7
88499 Altheim-Heiligkreuztal
Alexander Pschera
Alexander Pschera: Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?

G. d'Annunzio: Mostra fotografica

jeudi, 28 mars 2013

Olivier Maulin contre le monde moderne

Olivier Maulin contre le monde moderne

 

Une nouvelle d'André WAROCH

 

Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

 

Le ciel était bas ce jour-là quand je sortis de la bouche de métro pour me rendre, comme souvent après le travail, dans une bibliothèque universitaire près de Montparnasse. Je me dépêchai de gravir les quelques dizaines de mètres qui séparaient le métro de l’entrée, jetant des coups d’œil inquiets aux nuages noirs qui s’amoncelaient au-dessus de Paris. L’orage se mit à tonner dès que j’eus franchis le seuil de la porte cochère, où je croisai un groupe de frêles naïades à queue de cheval qui partaient précipitamment, un dossier sous le bras, en gloussant comme seules savent glousser les filles de dix-neuf ans. Je me retournai comme si de rien n’était et j’eu la vision fugitive de leurs petites fesses déjà hors d’atteinte, ondulant dans des pantalons serrés. Le vigile africain de l’accueil m’adressa un clin d’œil complice et j’entrai dans les locaux.

 

maulin.jpgDélaissant les bandes dessinées, j’allai directement à l’étage. Je pris le Simenon que j’avais commencé la veille et partis m’installer dans le fond, à une petite table, calant ma chaise contre le mur, me pelotonnant confortablement. La pluie frappait à présent de toutes ses forces la baie vitrée qui me faisait face. C’était une tempête, une vraie. Les six ou sept jeunes assis à côté de moi sur une des deux grandes tables de l’étage, qu’ils avaient abondamment garnis de piles de feuilles, de cahiers et de livres de toutes sortes et de tous formats, regardèrent un instant les éléments déchaînés se fracasser contre le mur de la civilisation occidentale, et replongèrent le nez dans leurs études. Moi j’étais bien comme ça, calfeutré, me distrayant avec un polar, alors qu’en tendant le bras à quelques centimètres sur ma gauche, j’aurais presque pu palper cette angoisse des examens imminents qui étreint, chaque année aux mêmes périodes, le cœur des boursiers comme des enfants de bourgeois. J’aimais ressentir cette tranquillité du vieux con de trente-cinq ans qui regrette, parfois un peu vite, ses vertes années. Assis, détendu, je me dis qu’il ne me manquait plus qu’une petite clope, ou une pipe même, puisque j’étais dans Simenon.

 

La tempête ne semblant pas devoir faiblir, je m’absorbai dans ma lecture. Un quart d’heure peut-être s’écoula. Mon attention fut alors distraite, imperceptiblement, par une cacophonie de chuchotements. Un débat semblait agiter le groupe d’étudiants. Je les observai un peu plus attentivement. Ils avaient la vingtaine, trois garçons et trois filles. C’est l’une de ces dernières, blonde, un peu boulotte, mal coiffée, qui semblait être l’initiatrice et la principale animatrice du débat. Visiblement elle défendait son point de vue contre la désapprobation générale, mais je ne distinguais réellement rien de ce qui se disait, jusqu’à ce qu’elle se lève et élève subitement la voix, au comble de l’agacement, voire au bord des larmes. Je fus saisi par ce qui ressemblait bien à une manifestation d’hystérie, phénomène propre aux femmes, qui dans le meilleur des cas arrivent à le faire passer pour la manifestation d’un quelconque mysticisme :

 

– Mais vous ne comprenez vraiment rien ! Olivier Maulin, c’est un prophète !

– Arrête, maintenant, fit une de ses copines. Calme-toi et rassieds-toi.

La boulotte s’exécuta et me regarda fugitivement, gênée de la scène. Ils se remirent à travailler, pendant que la fille qui lui avait dit de se rasseoir lui dit quelques mots à l’oreille, tentant probablement de dédramatiser la situation.

 

Olivier Maulin ? Jamais entendu parler. Etait-ce un de leurs profs à la fac dont elle se serait entichée, se donnant conséquemment pour mission de le défendre bec et ongles contre n’importe lequel de ses camarades qui se serait permis d’ébaucher, même adroitement, même sans avoir l’air d’y toucher, le moindre début de critique? Ou un acteur en vogue envers qui elle aurait développé le même complexe ? Ou un chanteur ? Mais peut-être n’était-ce pas dans le registre des amours post-adolescentes qu’il fallait chercher les raisons de cet éclat, songeai-je en essayant de me concentrer de nouveau sur mon livre. Après tout, même une femme peut être touchée par une révélation spirituelle sincère qui serait autre chose que le désir d’être pénétrée, fut-ce intellectuellement, par un homme possédant une énorme, une gigantesque personnalité.

 

Environ une heure plus tard, j’avais rangé le Simenon, et je déambulais un peu dans les allées, au hasard, avant de rentrer chez moi. Soudain, je vis la fille de tout à l’heure, debout au rayon histoire, en train de feuilleter furieusement un bouquin sur les indo-européens.

 

– Excusez-moi, mademoiselle…

Elle releva brusquement la tête, et me lança de ses yeux bleus un regard qui, j’en suis sûr, aurait pu percer le métal si on le lui avait demandé gentiment. Sa poitrine généreuse se soulevait rapidement sous son chandail généreusement décolleté.

– Non, commençai-je en souriant, je m’excuse de vous importuner, mais tout à l’heure, vous avez cité le nom d’Olivier Maulin, en disant que c’était un prophète. Qui est ce monsieur, exactement ?

– C’est un écrivain.

– Ah bon ? Ravi de l’apprendre. Ça me fait plaisir de voir quelqu’un d’aussi passionné par de la littérature. Aujourd’hui on a tellement l’impression que les gens ne sont intéressés que par leur écran plat…

– Olivier Maulin, ouais, c’est un écrivain, mais c’est plus qu’un écrivain.

– Ah bon ?

– Est-ce que vous pensez qu’il y a d’autres mondes ?

– D’autres mondes, comment ça ?

– Bon, qu’est-ce que vous voulez, vous voulez me sauter, c’est ça ?

– Mais pas du tout ! Je suis réellement intrigué par ce que vous avez dit. Bon écoutez c’est pas grave, moi de toute façon j’allais partir. Au revoir.

 

Arrivé au milieu de l’escalier, alors que j’en étais à cinq au compte à rebours, je l’entendis qui me rappelait. Je ne lui avais qu’à moitié menti, j’étais réellement intrigué. Disons que mon approche était motivée à environ 28% par la curiosité intellectuelle. Il y avait donc au moins une part de vérité dans mes protestations. Et puis merde ! On avait quand même encore le droit d’avoir juste envie de baiser, non ?

 

– Excusez-moi fit-elle, l’œil humide une nouvelle fois, je n’aurais pas dû vous parler comme ça…

– Ce n’est pas grave, répétai-je, grand seigneur, il y a eu un malentendu, et voilà tout.

Nous discutâmes deux minutes. Elle finit par me dire tout à trac :

– J’ai ma voiture garée à côté, si ça vous dit, on peut aller faire un tour dans Paris et prendre un verre quelque part…

Cette fille était vraiment spéciale. J’acquiesçais, elle alla prendre son sac et nous sortîmes. Un soleil éclatant avait chassé l’orage. Je m’étonnai qu’elle ait quitté si facilement son groupe d’amis, elle me répondit que c’était une bande de connards. Bon.

En fait de voiture, c’était une vieille 2CV. Dans les années quatre-vingt, on en voyait encore beaucoup, aujourd’hui c’est une rareté. Je remarquai que celle-là était immatriculée en Bulgarie. Etait-ce dans ce pays que ses sœurs étaient parties pour mourir, au début des années quatre-vingt-dix, pressentant peut-être confusément qu’avec la chute du Mur un cycle historique venait de s’achever ?

– Vous êtes bulgare ? Demandai-je alors que le véhicule s’ébranlait avec force craquements. Je n’avais pas entendu un bruit aussi inquiétant dans une voiture depuis mes quinze ans, quand j’avais été pris en stop, sur une autoroute du sud, par un mec bizarre qui écoutait du Jean-Louis Murat.

– Oui, pourquoi, vous connaissez ?

– Oui, enfin je n’y suis jamais allé, mais bon, je connais un peu, Ceausescu…

– Ceausescu c’était en Roumanie.

– Ah bon, vous êtes sure ?

– Qu’est-ce que vous connaissez d’autre ?

Je me mis à fouiller à toute vitesse dans la banque de données de mes souvenirs. Qu’est-ce que j’avais à « Bulgarie » ? J’ouvrai le sous-dossier, on était vraiment dans les fonds de tiroir. Voilà ce que je connaissais de ce pays : en 1993, cette raclure d’Emil Kostadinov, en marquant à la dernière minute au Parc des Princes, éliminait l’équipe de France de la coupe du monde. En 1994, Hristo Stoichkov, le capitaine et le meilleur footballeur bulgare de tous les temps, emmenait son équipe jusqu’en demi-finale du Mondial aux USA ; victoires sur l’Argentine, l’Allemagne, il était sacré ballon d’or à la fin de l’année.

 

– En tout cas vous n’avez pas d’accent, fis-je.

– En fait, j’ai toujours fais la navette entre la France et la Bulgarie, dit-elle avec un sourire, depuis que je suis toute gosse. Mon père est français, ma mère bulgare.

– C’est bien d’avoir une double culture, dis-je distraitement, ça permet une plus grande ouverture d’esprit.

– Ah bon, vous trouvez ?

– Enfin il parait.

 

Je ne savais pas du tout où elle comptait aller, mais pour l’instant je m’en moquais. Il faisait vraiment un temps splendide. Nous arrivions place de la concorde, elle mit une cassette audio

Une cassette audio, me répétai-je stupéfait. Une musique orientale à base d’accordéon commença à emplir l’habitacle.

 

Une certaine pudeur, due à une éducation catholique sans faille, m’interdit d’aller plus avant dans l’évocation de la soirée que nous passâmes ensemble. Pour faire court, disons que je vengeai, ce soir-là, l’honneur perdu de David Ginola. Cela se passa à Gennevilliers, dans le petit appartement de sa mère, où elle créchait le temps de ses études, après quoi elle devait retourner travailler en Bulgarie, ou à Lyon, je ne sais plus.

 

Je la quittai au petit matin. Je lui dis au revoir poliment, mais sans effusions inutiles, sans même proposer d’aller chercher de quelconques croissants. Elle parût quelque peu désappointée que je m’en aille de cette façon. Elle me proposa de rester, et ses yeux se firent suppliants, mais j’en avais vu d’autres, je sais exactement le degré de rouerie qui se cache derrière les manières affectées des femmes. Je prétextai, sans prendre la peine d’y mettre beaucoup de conviction, un rendez-vous professionnel, et partis sans gloire et sans me retourner. Je repris le métro qui me ramena jusqu’à chez moi, en proche banlieue.

 

Ma vie reprit son cours, longue et monotone. Je suis employé de bureau. Le goût de l’aventure m’a quitté depuis tellement longtemps que je ne me souviens même pas en avoir été un jour habité. Très vite, la concentration qu’exigent les travaux administratifs, s’ajoutant aux mille soucis quotidiens qui accablent tous les provinciaux de trente-cinq ans venus s’installer seuls à Paris pour exercer un travail alimentaire, chassèrent la donzelle de mon esprit. Environ une semaine plus tard, en fin d’après-midi, alors que je m’apprêtais à sortir du bureau, ou pour être plus précis : alors que je commençais à songer au moment où je m’apprêterais à partir, et que je rangeais vaguement quelques vieilles piles de documents, mon téléphone portable se mit à sonner.

 

J’ai oublié de vous dire, la fille s’appelle Catherine. Catherine, donc, puisque c’était bien elle au bout du fil, me convia à une soirée pour le lendemain avec des amis, dans un restaurant chinois du 13ème. Je me méfiais, est-ce que je n’étais pas tombé sur une psychopathe qui, après une soirée, serait tombée maladivement amoureuse de moi, comme Glenn Close dans Liaison fatale ? Néanmoins j’acceptai, et je suis incapable encore aujourd’hui d’expliquer pourquoi.

 

J’eu un sommeil agité, proche de la transe chamanique. Je me métamorphosais en oiseau de proie, planant au-dessus de Paris. Je me réveillai au milieu de la nuit, me redressant d’un coup sur le lit, en sueur.

 

La journée fut interminable, je commençais à en avoir plein les bottes de ce boulot. Quand sonna l’heure, j’avais l’impression d’être au bord de l’épuisement, pourtant dès que je me retrouvai dans la rue, toute ma fatigue se dissipa comme par enchantement.

 

Je repassai chez moi pour me changer rapidement et récupérer ma vieille Volkswagen. J’avais récemment réussi à économiser assez d’argent pour l’emmener au garage. Je m’habillai à peu près comme d’habitude, avec un costume-cravate sans cravate. Je savais que j’allais me retrouver au milieu de jeunes de quinze ans de moins que moi. Il s’agissait de ne pas avoir l’air trop con, et pour commencer essayer de ressembler à quelqu’un de mon âge. Le pire aurait été d’essayer de les singer.

 

Arrivé dans le quartier chinois, je trouvai une place à quelques dizaines de mètres du restaurant. Je n’avais pas envie d’arriver en avance, alors je me fumai deux ou trois cigarettes, tapi dans l’obscurité de l’habitacle.

 

Au bout d’un quart d’heure, je sortis de la voiture. Un serveur vint m’accaparer à l’instant même où je poussai la porte vitrée. C’était un Chinois de soixante ans, l’air las, aux traits fripés, courbé comme si sur ses épaules reposait le destin de l’Empire du Milieu. Catherine m’avait dit de demander sa table. J’indiquai donc ses nom et prénom, et le serveur se dirigea vers l’arrière-salle en me faisant signe de le suivre. Il traînait tellement les pieds que je ne sais même pas si l’on peut vraiment dire qu’il marchait. Je distinguais le chuintement de ses mocassins sur le parquet en bois. Son mode de déplacement tenait en fait de la reptation. C’était absolument fascinant.

 

maulin9782353150564.jpgLe restaurant était typique du quartier, c’est-à-dire qu’il ne fallait pas y aller pour l’hygiène. Heureusement, mon organisme s’était déjà depuis longtemps habitué aux saloperies d’origine exotique, résultat d’une vie ponctuée par de fréquentes visites au kebab. Parfois, en pensant à Maupassant, je me disais que le staphylocoque doré serait ma syphilis.

 

A la table, ils étaient quatre. On fit les présentations. Outre Catherine, il y avait une grande bringue au teint blême, vêtu à la garçonne, veston et chapeau à l’ancienne, qu’on appelait Palombe. Non non, pas Palomba, Palombe. Il y avait Edgar, qui était habillé, sans grande façon, d’un jean et d’un sweat-shirt. Il était châtain et portait un petit bouc qui, ajouté à ses sourcils en accent circonflexe, lui donnait l’air d’un diable sorti de sa boite. Il avait l’air de quelqu’un de nerveux, et d’assez bavard. Et puis, il y avait un rasta blanc. Je me méfie des rastas blancs. Non, se méfier n’est pas le mot exact. Dans les premiers temps de ma vie active, alors que j’avais quitté mes parents il y a peu et que j’habitais dans mon premier appartement, un minuscule meublé, je voyais de temps à autre des blattes. Un jour, il y en avait une qui grimpait péniblement sur un mur, puis, le surlendemain, je surprenais sa cousine en train de s’extraire de sous la cuisinière, puis rebrousser chemin en catastrophe en me voyant saisir sournoisement un chausson. Je ne m’étais pas alarmé plus que ça. Je ne laissais pas traîner de nourriture et je faisais le ménage régulièrement. Je m’imaginais qu’elles venaient d’un autre appartement, et que par le jeu des conduits d’aération elles tombaient chez moi de temps à autre, par accident. Mais plus le temps passait, plus augmentait la fréquence de leurs apparitions : une fois par semaine, puis deux, puis une fois par jour, et toujours vers la cuisinière. Un soir, je décidai d’en avoir le cœur net. Je déplaçai le meuble pour regarder ce qui pouvait bien se passer en dessous.

 

C’était une boite de chocolats de Noël bon marché. Les locataires précédents, un couple de jeunes, avaient probablement organisés, un 25 ou un 31, une beuverie d’amis au cours de laquelle cette boite avait glissé, je ne sais comment, sous la cuisinière. Je compris que c’était une boite de chocolats grâce à l’étiquette. Quelqu’un avait enlevé le couvercle. Mais là où on aurait dû voir les chocolats en question, il n’y avait plus qu’une masse grouillante et grise, celle de ces insectes immondes qui, depuis des semaines, se repaissaient dans mon dos de ces guimauves de cacao industrielles. Je dormais tous les soirs à trois mètres de cette infection vivante.

 

Dans ma vie, par la suite, je ne ressentis ce même sentiment d’horreur et de dégoût, bien que légèrement affaibli, que dans les très rares occasions où j’eu à côtoyer des rastas blancs. En présence d’une forme de vie étrangère, manifestement hostile, aux déplacements erratiques, et dont l’unique fonction biologique dans la chaîne alimentaire semble être le parasitage, l’honnête homme, obéissant à un réflexe ancestral, mu par d’étranges impulsions envoyées par le cerveau reptilien, sentant remonter en lui des souvenirs collectifs transmis génétiquement à l’humanité depuis le tréfonds des âges, à l’époque peut-être où les hommes de la tribu, criant et agitant leurs torches, passaient la nuit à repousser les hyènes qui tentaient de mordre les femmes et d’emporter les bébés, l’honnête homme, disions-nous, se sent soudain envahi d’un désir fort et primitif, celui de se saisir d’un gros caillou tranchant et de massacrer la Bête.

 

Le rasta blanc s’appelait Sébastien. Je lui serrai tout de même la main et m’assis. La conversation s’engagea. Edgar me demanda, en faisant un point d’interrogation avec un de ses sourcils circonflexes :

– Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?

– Oh, fis-je d’un air embarrassé, je fais un travail de bureau…

– Vous êtes dans l’administration ? reprit-il en faisant deux points d’interrogation, comme si être fonctionnaire en France était quelque chose de proprement extraordinaire.

– Non non, dans le privé…

– Ah ok, répondit-il, l’air soulagé, remettant ses sourcils au repos.

– Nous on est tous étudiants, on est dans la même classe, dit Palombe.

– Ah bon, et vous étudiez quoi ?

– Licence d’anglais, répondit Sébastien, le rasta, les yeux baissés. Même qu’on se fait chier.

– Parle pour toi, répliqua Palombe, l’air agacé.

J’observais Catherine du coin de l’œil ; après m’avoir accueilli, elle n’avait quasiment plus ouvert la bouche. Mais elle n’avait pas l’air vraiment inquiet. Elle semblait réfléchir à quelque chose.

– Alors, repris Edgar, qu’est-ce qui vous branche dans la vie ?

– Moi ? Oh, pas grand-chose.

– Vous lisez ?

– Si je lis ? Oui, ça m’arrive…

– Quoi par exemple ?

– En ce moment, je suis sur Simenon.

– Ah bon, fit le rasta avec un sourire narquois, vous préférez les hommes ?

Et cet abruti s’esclaffa à sa propre saillie. Les autres sourirent d’un air indulgent. Je me forçai à arborer un rictus. Dans la foulée, Edgar me posa subitement cette question qui me désarçonna :

– Vous connaissez Olivier Maulin ?

Un silence se fit.

– Oui, répondis-je après un moment d’hésitation, j’ai entendu ce nom dans la bouche de Catherine la première fois que je l’ai vue, mais…

– Nous quatre, on lui voue un culte. On pense que c’est une sorte de prophète.

– Ou de messie, dit Palombe.

– Si tu veux. En tout cas, on est fans absolus, reprit-il en s’adressant de nouveau à moi. C’est un génie. Il nous a ouvert les yeux sur le monde moderne. C’est Catherine qui nous a initiés. On essaie de le faire découvrir autour de nous.

– On le suit dans tous ses déplacements, dit Palombe.

– La dernière fois, c’était au salon du livre de Marseille, dit Catherine, soudain réveillée.

– Ah bon, dis-je, vous êtes allés jusqu’à Marseille?

– On le suit partout, répondit Palombe. Dès qu’on sait qu’il se rend à un festival ou un truc comme ça.

– Fais lui voir l’album, intima Catherine à Sébastien.

 

mauXXX9782266234092FS.gifAprès avoir regardé autour de lui comme s’il s’apprêtait à étaler sur la table une substance prohibée – probablement un vieux réflexe – celui-ci fouilla dans son sac et en sortit un album photo blanchâtre, aux angles racornis.

 

Il l’ouvrit un peu au hasard et le posa face à moi. Des photos diverses, en couleur, en noir et blanc, plus ou moins nettes, comme prises à la dérobée, montraient toutes le même type, un rouquin qui devait avoir environ le même âge que moi, qui comme moi avait adopté le costume-cravate sans cravate ; plus ou moins barbu, plus ou moins grassouillet, selon les photos et l’époque où elles avaient été prises. On ne peut pas dire qu’il était vraiment beau, ni vraiment moche. Il était d’un abord plutôt sympathique, mais dans l’ensemble c’était le genre de mec qui pouvait passer à peu près inaperçu partout. En fait, il ressemblait plus ou moins à un contrôleur de la SNCF. D’ailleurs, il y avait une photo où il descendait d’un train, et plusieurs autres où on le voyait discuter avec d’autres personnes sur le quai d’une gare.

 

– Ça c’est quand il revenait de la foire au livre de Lorient, dit Palombe.

– C’est bizarre, je ne vois aucun d’entre vous sur les photos.

– C’est normal, mec, répliqua Sébastien. Il ne nous a jamais vus. Depuis trois ans, on l’observe en secret.

– Hein ? Mais Pourquoi ???

– Tu ne peux pas comprendre, dit Catherine en soupirant. On a décidé ça entre nous. On s’est dit qu’on devait être ses anges gardiens.

– Ouais, dit Sébastien, ça c’est TA version.

– Il faut avoir lu l’œuvre d’Olivier Maulin pour saisir le sens de notre démarche, dit Edgar en me fixant avec ses grands yeux fous, et surtout Les évangiles du lac. C’est dans ce livre qu’il a vraiment ouvert une brèche.

– Ouvert une brèche dans quoi ?

– Dans le monde moderne, répondit-il, énigmatique.

 

Trois heures plus tard, je ramenais Catherine à Gennevilliers. Je n’avais pas envie de rentrer tout de suite, ni d’aller boire un dernier verre ailleurs. Je lui proposai un petit tour en voiture dans Paris avant de rentrer.

 

Après ces mots étranges sortis de la bouche d’Edgar, le serveur était enfin venu avec les menus, et nous avions ensuite commandé assez vite. L’alcool et la nourriture, d’ailleurs excellente, avaient achevés de délier les langues. J’avais eu droit à une formation accélérée sur Olivier Maulin. J’étais quand même tombé sur de sacrés tarés.

 

Je me méfiais de Sébastien. C’était un fourbe qui n’attendait qu’une occasion pour trahir, j’en étais persuadé. Avez-vous remarqué que les rastas blancs ne traînent jamais ensemble, contrairement par exemple aux punks à chiens ? Ils préfèrent coller aux basques des gens normaux, pour les parasiter. Jamais plus d’un rasta blanc par groupe de jeunes, c’est une règle invariable. Et ils restent jusqu’à ce que l’on découvre leur véritable nature. Néanmoins, une chose me paraissait sincère chez Sébastien, c’est l’amour qu’il portait aux écrits d’Olivier Maulin, un amour visiblement aussi fanatique que celui de ses amis.

 

Palombe trimbalait une sorte de mal-être adolescent, qui la poussait à exprimer, comme Sébastien d’ailleurs, une certaine agressivité à mon égard ; ou peut-être croyait-elle que le personnage qu’elle cherchait à incarner aux yeux des autres se devait de faire preuve d’agressivité à mon égard. Et en même temps, une certaine sophistication me la faisait paraître plus intéressante et plus profonde – peut-être à tort – que son camarade. C’était une littéraire : elle admirait Oscar Wilde, George Sand, Verlaine et Rimbaud. Enfin, elle les admirait, jusqu’à ce que Catherine, un soir, lui prête Les évangiles du lac.

 

Edgar m’avait paru des quatre le plus intéressant. Il n’existait pas uniquement à travers l’œuvre d’Olivier Maulin, ce que je ne n’aurais pas pu jurer à propos de ses collègues. Il travaillait à un roman de science-fiction. Il m’avait expliqué qu’avant de commencer l’écriture de l’intrigue proprement dite, il s’attelait à mettre en place les personnages et leurs interconnexions, il imaginait l’historique des planètes et des peuples qu’il allait mettre en scène ainsi que celles des grands ancêtres des protagonistes, bref, il cherchait à créer de toutes pièces un univers entier, cohérent, à la manière des grands maîtres comme Frank Herbert. L’histoire commençait sur une planète appelée Eimera, où deux races extra-terrestres, les Zaloptères et les Archoutanes, au mode de vie relativement primitif, coexistaient sans le savoir, vivant de chaque côté d’une forêt gigantesque qui, enserrant Eimera tout au long de son équateur comme une sorte d’anneau, formait entre les deux hémisphères une barrière colossale, infranchissable pour ces créatures dont le niveau de civilisation était comparable à notre néolithique. Selon les légendes locales, si ces deux races se rencontraient et se mélangeaient, la nouvelle race hybride qui en serait issue aurait le pouvoir de conquérir toute la galaxie.

 

La planète voisine, Perla, avait été fondée, il y a des millénaires de cela, par des commissaires européens en exil. Au milieu du XXIème siècle, l’Europe ruinée, dévastée, en proie à la guerre civile, aux épidémies, le troc ayant remplacé l’usage de l’Euro sur la plus grande partie du territoire, une insurrection populaire, soutenue par l’armée, prit le contrôle de Bruxelles. On mit la main sur les commissaires européens. Un tribunal populaire décida, en quelques heures, de leur culpabilité dans la catastrophe générale, et de leur exécution publique par strangulation. Mais quelques survivants avaient réussi, en soudoyant des passeurs, à gagner Kourou, et à utiliser les dernières parcelles de leur autorité légale pour s’échapper, avec leurs familles et leurs employés, à bord d’un engin spatial expérimental. Au bout d’un périple de sept ans qui appartenait aux mythes fondateurs de la planète Perla, les commissaires débarquèrent sur la terre promise, une planète hostile, désertique, peuplée de lézards géants, sur laquelle ils réussirent néanmoins à faire souche. Dès qu’ils furent à peu près installés, leur premier geste fut la création de l’embryon d’une nouvelle construction européenne. Des référendums eurent lieu pour savoir si les lézards faisaient partie des espèces nuisibles, ou s’ils constituaient un patrimoine naturel à protéger. Des groupes de réflexion inter-départements furent formés pour éclairer le débat et remettre leur rapport à la sous-commission chargée du statut des lézards de Perla. Parallèlement, le commissaire préposé à la protection du patrimoine naturel créa une autre sous-commission pour établir la classification des cailloux du nord du lac Tschaï, selon leur diamètre et leur forme.

 

Quelques années plus tard, les commissaires européens s’aperçurent de la présence, sur Eimera, des deux peuplades primitives susnommées. Après être rentrés en contact avec les indigènes (et avoir créé des sous-commissions pour les classer en plusieurs groupes selon leur forme), ils voulaient maintenant en faire des citoyens européens. La seule chose qui pouvait empêcher ce désastre était l’accomplissement de la prophétie : un mâle zaloptère devait s’accoupler avec la plus belle des femelles archoutanes, ce qui serait le premier pas vers la fusion complète des deux races. Elles se verraient alors dotées de pouvoirs leur permettant de balayer n’importe quel ennemi, et de régner sur l’univers.

 

Tout cela m’apparaissait bel et bon. Rien à dire, c’était du cousu main. En le quittant, j’avais prodigué à Edgar quelques encouragements. A présent, nous roulions en silence, sur les bords de Seine. Catherine, décidément, était étonnamment muette ce soir. Je ralentis jusqu’à rouler quasiment au pas, les yeux fixés sur l’eau scintillante. Il faisait doux ce soir-là. Je baissai ma vitre et allumais une cigarette. Catherine me demanda, en faisant beaucoup d’efforts pour me faire croire que sa question était anodine :

– Alors, qu’as-tu pensé de cette soirée ?

Machinalement, je jetai un coup d’œil au livre posé sur les genoux de Catherine : Les évangiles du lac, bien sûr. Elle l’avait amené pour moi. Je la regardai. Elle semblait immensément fragile, à présent, comme si elle était sur le point d’éclater en sanglots. Qu’est-ce que je savais de cette fille, finalement ?

– C’était bien, comme soirée. Tes potes sont des gens intéressants.

– Je savais qu’ils te plairaient, dit-elle en souriant.

Je tournai à gauche et pris le pont de Courbevoie.

– J’avais peur que tu nous trouves ridicules, rajouta-t-elle, l’air d’avouer un péché mortel.

– Ridicules ?

Je réfléchis un peu, et repris :

– Non, pas ridicules. Bizarres, oui, ça c’est sûr. Mais tout est bizarre, pour moi.

– Est-ce que tu as un peu compris de quoi il retournait ?

– Tu veux dire, avec les nains, les trolls et les elfes ?

– Oui.

– Je crois. C’est comme me l’a dit Edgar : vous êtes en révolte contre le monde moderne. Vous voulez le retour des temps héroïques. Tu voudrais être une princesse enfermée dans son donjon, et que je sois le chevalier qui vient te délivrer. Vous êtes d’anciens fans de jeux de rôle, non ?

– Oui.

J'en étais sûr.  

– Tu veux nous rejoindre ?

Je jetai ma cigarette et remontai ma vitre. En souriant légèrement, je lui dis :

– Non, je ne crois pas. J’ai déjà fréquenté ce milieu, dans le temps. Je n’ai rien contre ; mais c’est pas mon truc.

Catherine était désappointée, soudain. Elle regarda droit devant elle.

– Alors c’est quoi, ton truc ? Finit-elle par dire.

– Moi, tu sais, répondis-je en posant une main délicatement sur son genou, je suis italien ; ce dont tu me parles, là, tous ces machins, les trolls, les elfes, les Hobbits, ce n’est pas ma culture, ce n’est pas la culture d’ici non plus, d’ailleurs. Tout ça, ça vient des anglo-saxons.

On arrivait à Gennevilliers. Je la déposai devant chez elle, elle ne me proposa pas de monter. Je lui dis au revoir poliment, et je repartis. Décidément, avec Catherine, ça devenait une manie de se quitter fâchés. Mais ce soir, c’était peut-être la dernière fois qu’on se voyait. Je lui avais dit la vérité, mais pas toute la vérité. Je savais très bien ce qu’elle attendait de moi, et je n’avais pas l’intention de lui donner de faux espoirs. Je voulais bien qu’une femme ne soit pas seulement source de jouissance érotique, mais aussi une amie, une confidente. Très bien. Mais rien de plus que ça. J’avais appris à aimer la solitude et la liberté. Cela valait-il la peine de tout chambouler, tout ça pour avoir le plaisir d’entendre les flatulences de Madame au réveil ? Préciosité de vieux garçon, probablement. Mais c’était comme ça.

           

Quant à ses amis mystiques, ils auraient sûrement pu, en d’autres circonstances, se révéler dans toute la magnificence de leur gloire exaltée, et se tailler de véritables royaumes. Ils servaient des causes que je croyais perdues à jamais dans les eaux troubles qui s’agitent au confluent des mondes, là ou se confondent les rêves et la réalité. Leur folie n’était pas de notre époque. Mais peut-être que notre époque allait finir un jour, comme toutes les autres avant elle.

 

André WAROCH

 

Un texte également consultable sur Novopress.info 

> http://fr.novopress.info/132310/olivier-maulin-contre-le-...