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samedi, 05 mars 2016

La franko-latinisation de l’Europe

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La franko-latinisation de l’Europe

par Alain Santacreu

romancier, essayiste

Ex: http://metamag.fr

De quelque côté que l’on se tourne, aucun intellectuel n’est aujourd’hui en mesure de répondre à cette question : « Qu’est-ce qu’être français ? »

Et pour cause : les prémisses de tout raisonnement sont instantanément faussées par la falsification de l’histoire elle-même. Ce n’est donc pas le moindre mérite du théologien grec Jean Romanidès (sous le titre Théologie empirique est récemment paru chez L’Harmattan, dans la coll. « Contrelittérature », la première édition française d’un ouvrage de Jean Romanidès) d’avoir réactualisé une vision rectificatrice de l’Histoire de France, marginalisée ou ridiculisée par la doxa universitaire, celle illustrée par des historiens totalement oubliés comme l’abbé Sieyès, Jules Michelet ou encore Augustin Thierry.

Selon Jean Romanidès, les fondements véritables de la démocratie et de la liberté ont été annihilés très tôt en Europe par la théologie politico- racialiste de la noblesse frank qui engendra Charlemagne et Napoléon. En écrivant Frank(e), avec un « k », nous reprenons l’orthographe proposée par Augustin Thierry qui la justifiait ainsi : « Frank est le mot tudesque, le nom national des conquérants de la Gaule, articulé suivant leur idiome ; Franc est le mot français, le terme qui dans notre vieille langue exprimait la qualité d’homme libre, puissant, considérable ; d’un côté, il y a une signification ethnographique et, de l’autre, une signification sociale correspondant à deux époques bien distinctes de notre histoire ; c’est cette diversité de sens que j’ai voulu marquer d’un signe matériel par la différence d’orthographe. » (Augustin Thierry, Lettres sur l’Histoire de France, Paris, 1884, lettre II, p.20, note 2).

romanides18674842.jpgDans Qu’est-ce le Tiers-État ? Sieyès montre que la Révolution française de 1789 fut l’expression de la révolte des Gallo-Romains asservis contre les nobles Franks — qui représentaient à peine 2% de la population. Napoléon Bonaparte était un Frank de la petite noblesse de Toscane qui avait pu suivre une école d’officiers. Il usurpa la Révolution des Gallo- Romains et la retourna au bénéfice des Franks. Près de neuf mille officiers franks, en grande majorité issus de la petite noblesse, appartenant à vingt cinq loges militaires de la franc-maçonnerie, participèrent à la Révolution française aux côtés des Gallo-Romains. Ces officiers, payés avec l’argent de l’impôt que le roi prélevait sur la classe moyenne et non plus par l’attribution de fiefs, comme cela s’était fait durant des siècles jusqu’au quinzième, prétendaient devenir les égaux de la haute noblesse. Cette dernière, avec la royauté, possédait en effet les grandes propriétés foncières. Les officiers franks, ainsi acculés à une pauvreté relative eu égard à leurs richissimes confrères, surent utiliser la révolte du peuple gallo-romain pour confisquer le pouvoir. Napoléon était de ceux-là.

Nombre de ces officiers franks avait pris part à la révolution américaine dont ils avaient promulgué l’idéologie dans les loges maçonniques. Après le régicide, la plupart des officiers franks abandonnèrent la Révolution qui évolua en une guerre « raciste » des Franks contre les Gallo-Romains. C’est à partir de cette clef qu’il faut envisager le génocide vendéen. Environ trois mille officiers franks restèrent dans les rangs de la Révolution, les uns par loyauté, comme Barras, d’autres par félonie, comme Bonaparte. Les félons se lièrent au futur empereur qui, à travers ses frères et la franc-maçonnerie, abolit toutes les garantiesdémocratiques, prévues par la constitution de l’abbé Sieyès, pour acquérir un pouvoir dictatorial. Couronné empereur, le 2 décembre 1804, Napoléon reprit les symboles carolingiens : couronne, sceptre, glaive, globe.

À l’entrée de Notre-Dame, on voyait les statues de Clovis et de Charlemagne, les fondateurs de l’empire et de la monarchie franks. Les Franks connaissaient la force du monachisme. Lorsqu’ils conquirent la Gallo-Romanie, au cinquième siècle, le monachisme orthodoxe d’un Cassien avait alors atteint son apogée. Aussi cessèrent-ils de choisir les évêques parmi les moines, et transformèrent-ils les évêques en administrateurs responsables du peuple asservi.

Le totalitarisme d’État se construisit dans le royaume de France à partir de la théologie politique franko-latine. Enfin, les Franks carolingiens chassèrent les évêques romains. Ils s’instituèrent eux-mêmes évêques et abbés, cooptèrent leurs concitoyens franks dans les charges les plus prestigieuses, devinrent des policiers oppresseurs du peuple qu’ils maintinrent dans une obéissance servile par l’institution d’une religion de la terreur et de la crainte. Le monachisme carolingien inquisitorial culminera dans l’ordre cistercien de Bernard de Clairvaux, un des principaux instigateurs du génocide des cathares albigeois. Sans doute est-ce pour cela que tant de clercs franks furent massacrés par les Gallo-Romains pendant la Révolution.  Un siècle et demi plus tard, en 1936, en Espagne, on retrouvera un phénomène similaire avec les exécutions de prêtres et de religieux par le peuple en lutte contre le fascisme. D’une façon générale, cette vision rectifiée de l’Histoire permet d’envisager les deux types de socialismes : le socialisme d’État « allemand » (Frank)  et le socialisme de la commune « français » (Gallo-romain).

La controverse du Filioque fut l’arme politico-théologique utilisée par les Franks carolingiens afin de provoquer le schisme qui, en scindant la Romanité, consacrerait le triomphe de l’Église franko-latine et son hégémonie dans le monde.

Nous assistons maintenant à l’ultime phase de la franko-latinisation de l’Europe qui vise à éteindre à jamais les dernières étincelles civilisationnelles de la Romanité. La politique immigrationniste d’Angéla Merckel, moralement justifiée par le Grand Inquisiteur mondialiste, ignore cyniquement le génocide des chrétiens Romains d’Orient.

La haute classe financière et sa garde politico-médiatique, dans la lignée des Franks usurpateurs de la Révolution, représente les mêmes 2% de la population globale, non seulement de la France mais de l’Europe  en voie de mondialisation.

Durant des siècles, des multitudes de Romains occidentaux furent asservis par les rois et les nobles des dynasties frankes de l’Europe, tandis que l’empire ottoman asservissait les Romains d’Orient. De nos jours, les vagues migratoires stratégiquement suscitées, visent à exterminer les derniers survivants gallo-romains.

Si quelques étincelles de Romanité demeurent encore parmi les peuples de l’ancienne Rome, nous assisterons bientôt à d’apocalyptiques jacqueries contre les pseudo-élites franko- latines mondialisées, sinon les peuples d’Europe s’éteindront pour toujours, sous le déferlement désespéré d’ultimes hordes manipulées.

Alain Santacreu est également directeur de la collection Contre Littérature chez L’Harmattan et responsable du site du même nom .

mercredi, 27 janvier 2016

Der Ernstfall der Politik

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Der Ernstfall der Politik

von Gereon Breuer

Ex: http://blauenarzisse.de

Der Theologe Wolfgang Spindler erklärt in einer aktuellen Schrift sehr erhellend die politische Theologie Carl Schmitts, die man nur durch seine Frühschriften verstehen könne.

Wer begreifen will, welcher Zusammenhang für den „umstrittenen“ Carl Schmitt zwischen Theologie und Politik bestand, der muss tief in dessen Werk eintauchen. Gerade in seinen Frühschriften finden sich viele Spuren dessen, was er für theologisch in der Politik hielt. Ernstfall sei sie immer, denn nur, wo sie konkret werde, da könne sie stattfinden. Eine reine Idee der Politik lehnte Schmitt ab. Wolfgang Spindler, Dominikanerpater und intimer Kenner der Werke Schmitts, leistet mit seiner Schrift „Die Politische Theologie Carl Schmitts“ hier einen produktiven Zugang. Die politische Theologie erkennt er in Schmitts Werk in mindestens zwei Dimensionen. Zum einen gibt es dort die Schrift mit dem gleichen Namen aus dem Jahr 1922 – das ist die erste Dimension. Ohne den Kontext der anderen Frühschriften bleibt sie aber unverstanden – das ist die zweite Dimension.

Souveränität existiert nur in der konkreten Anwendung

Als zentralen Begriff in der „Politischen Theologie“ macht Spindler die Souveränität aus. Bereits im ersten Satz der Schrift ist sie als bedeutendes Thema benannt: „Souverän ist, wer über den Ausnahmezustand entscheidet.“ Eine derart verstandene Souveränität kann ebenfalls nicht Idee bleiben. Sie kann nicht als Schema der Theorie existieren, sondern nur in ihrer konkreten Anwendung. Diese Anwendung, so legt Schmitt dar, hat sich bis zu ihrer politischen Praxis in der Demokratie wesentlich verändert. So sei der Fürst vor der Französischen Revolution der auf die politische Welt übertragene cartesianische Gott gewesen.

In der Demokratie der Moderne habe sich die Menschheit aber nicht nur an die Stelle des Fürsten, sondern an die Stelle Gottes gesetzt. Hierin erkennt Spindler einen wesentlichen Punkt, der die politische Theologie Schmitts als Kritik an der Demokratie lesbar macht: „Gott und Staat sind nicht an sich selbst gebunden, sondern beweisen in der Ausnahme ihre Überlegenheit über ihre eigenen Gesetze.“

Auch Gott ist Demokrat

Diese Überlegenheit wird dann problematisch, wenn sie demokratisch und damit durch Mehrheitsverhältnisse verhandelbar ist. Schmitt sieht aber noch ein weiteres Problem: „Das metaphysische Bild, das sich ein bestimmtes Zeitalter von der Welt macht, hat dieselbe Struktur wie das, was ihr als Form ihrer politischen Organisation ohne Weiteres einleuchtet.“ Das bedeutet nicht nur, dass in der Moderne Gott zum Demokraten geworden ist, sondern das bedeutet auch, dass der Mensch als so außerordentlich gut angenommen wird, dass niemand erwartet, dass er die Möglichkeiten der Demokratie nutzen wird, um die ihm dadurch gegebene Überlegenheit über eigene Gesetze zum Nachteil anderer auszunutzen. Wie Spindler – als Theologe mit der Erbsünde gut vertraut – richtigerweise feststellt, ist das nicht nur falsch, sondern extrem gefährlich. Er sieht darin die Legalität als Mythos begründet: „Sie ist die Politische Theologie der Moderne, insofern sie beansprucht, den Geltungsanspruch der politischen Ordnung allein rational-​argumentativ zu rechtfertigen.“

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Der Mensch als Ernstfall

Wie für den Theologen Spindler war auch für den Juristen Schmitt die Ratio nie die allein ausschlaggebende Kraft. Der „katholische Impuls“ war und ist Spindlers Meinung nach bei den Schriften Schmitts immer spürbar. Das gilt nicht nur für „Römischer Katholizismus und politische Form“, in der Schmitt deutlich macht, dass die Kirche immer auch eine politische Machtform besitzt, die sie grundsätzlich als „complexio oppositorum“ ausübt. Zu ihrem Wesen gehöre es, über „eine spezifisch formale Überlegenheit über die Materie des menschlichen Lebens“ zu verfügen.

Der Ausnahmezustand der Kirche ist also quasi der Mensch. Er ist ihr Ernstfall. Eine entsprechende Überlegenheit kann und will Schmitt in der Politik nicht erkennen, obwohl auch dort der Mensch im Zentrum des Handelns steht. Trotzdem werde dort im Ausnahmefall die Norm durch die Entscheidung vernichtet und der Staat habe so immer ein Instrument in der Hand, das Recht zurückzudrängen. Schmitt sieht darin die problematischste Eigenschaft der Legitimität.

Der schädliche Glaube an die Diskussion

Wie Spindler an vielen Stellen seines Werkes deutlich macht, ging es Schmitt niemals darum, in den beiden Dimensionen der „Politischen Theologie“ die Politik zu theologisieren oder die Kirche zu politisieren. Vielmehr sei es sein Anliegen gewesen, in der Gegenüberstellung beider Ordnungssysteme die Defizite der Politik herauszustellen. Das zeige sich besonders deutlich in Schmitts kritischer Haltung gegenüber dem Parlamentarismus, wie sie sich prägnant in „Die geistesgeschichtliche Lage des heutigen Parlamentarismus“ von 1923 äußere. In dieser Schrift macht Schmitt deutlich, dass Parlamentarismus und Demokratie nicht notwendigerweise zwei Seiten einer Medaille sein müssen, wie sich das nach 1945 durchgesetzt hat.

Der „Glaube an die Diskussion“, wie er für den Parlamentarismus prägend sei, habe seinen Ursprung keineswegs in der Demokratie, sondern im Liberalismus. Denn die Demokratie sei immer ohne politischen Inhalt und lediglich eine Organisationsform. Die Ursache für Schmitts Liberalismuskritik resultiert Spindler zufolge vor allem aus der Abneigung gegenüber dem „ewigen Gespräch“, das der Liberalismus im Parlament als Institution der Demokratie installiert habe, wodurch die Wahrheit zur „bloßen Funktion eines ewigen Wettbewerbs der Meinungen“ degradiert worden sei. Alles und wirklich alles habe der Liberalismus so für die parlamentarische Diskussion frei gegeben.

Politik als diskursive Kraft

Schmitt konstatiere schließlich im historischen Zusammenhang „eine Abwärtsentwicklung der politischen Theologie: von der Transzendenz zur Immanenz, von der Person zur Mehrheit, von der Dezision zur Diskussion“. Angesichts dessen, wie sich der Versuch der Ernstfallbewältigung durch die Politik derzeit darstellt, ist diese Feststellung aktueller denn je. Ob Flüchtlingskrise, Eurokrise oder ein beliebiger kriegerischer Konflikt – überall zeigt sich die Politik als diskursive und nicht als dezisionistische Kraft. Es erscheint fast so, als wolle die Politik eine tätige Auseinandersetzung mit dem Ernstfall bewusst verhindern. Ihre Vertreter meiden die Entscheidung, weil ihr Glaube selbst politisch geworden ist: „Sie ‚glauben’ jetzt eben an das legalistische System, an den parlamentarischen Geist oder eine andere Ersatzmetaphysik. Hierin kommt ein irrationales Element zum Vorschein.“ Carl Schmitt empfiehlt sich hier trotz aller Widersprüche in seinem Werk als geeignetes Gegengift, das Spindler mit seiner Schrift ausdrücklich empfiehlt.

Wolfgang Spindler (2015): Die Politische Theologie Carl Schmitts, Kontext – Interpretation – Kritik. disserta Verlag, Hamburg, 124 Seiten, 44,99 Euro.

vendredi, 18 décembre 2015

La forme politique Du Saint Empire Romain Germanique

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La forme politique du Saint Empire Romain Germanique

Extrait de l'ouvrage de Gaëlle Demelemestre, Les deux souverainetés et leur destin, Le tournant Bodin-Althusius, éd. Cerf, 2011, pp. 134-142

Ex: http://www.in-limine.eu

gaelle9782204095174.jpgNous ne sommes pas familiers de la forme impériale développée par le Saint Empire romain germanique réunissant les territoires italiens, bourguignon et germanique à l'origine, émancipant par la suite les deux premiers. Elle s'étend pourtant sur près de neuf siècles, et constitue le grand modèle institutionnel duquel se démarqua l'État souverain. Si Pufendorf a pu le qualifier de « monstre politique », « irregulare aliquod corpus et montro simile », il n'en reste pas moins que sa longévité nous incline à considérer sérieusement la forme institutionnelle de ce pouvoir. Nous en rappellerons brièvement les éléments essentiels, d'un point de vue normatif plus qu'historique. Le titre de Saint Empire romain germanique, das Heilige Römische Reich deutscher Nation, ne commence à être utilisé qu'à la fin du XVe siècle. Mais il n'est encore ni une appellation officielle, ni une seule utilisée pour décrire la situation politique de l'Empire germanique. L'ambition de cette désignation consiste à trouver un critère discriminant d'appartenance des différents peuples germaniques à une structure politique commune.

Son but premier sera donc de distinguer ceux qui appartiennent à la nation allemande de ceux qui sont liés à l'empire sans faire partie de la nation germanique. Il est forgé en réaction à la situation politique contemporaine des territoires germaniques, dont l'appartenance à la structure impériale n'est pas clairement fixée. « La peur de perdre la liberté », suscitée par les incursions nombreuses de souverains non germaniques au sein des territoires germaniques, provoque, à l'origine, un besoin de savoir distinguer les Germains des autres nations.

Une sorte de fièvre obsidionale s'empara d'elle (l'Allemagne). Le vocabulaire des documents officiels reflète cette émotion patriotique. On y trouve de plus en plus souvent après 1430 les mots de deutsche Lande, les « pays allemands ». Ces terres étaient occupées par le peuple allemand, la nation. Une précision était indispensable car au concile, la « nation germanique » englobait les Scandinaves, les Hongrois et les Polonais[...]1

Se caractérisant par la multiplicité des peuples mis en présence, l'Empire germanique court le risque d'un éclatement de sa pertinence s'il ne parvient à trouver un principe d'identification, discriminant ceux qui sont germains et ceux qui ne le sont pas.

Mais lequel trouver si l'Empire se caractérise, par nature, par sa diversité ethnique ?

Le trait qui déterminant l'appartenance à cette nation, c'était la langue, deutsche Zunge. L'Allemagne est donc la patrie de ceux dont l'allemand est la langue maternelle, mais la vocation politique de cette nation s'étend au-delà des frontières de l'Allemagne ; la direction de l'Empire lui appartient. La titulature l'affirme avec de plus en plus de netteté, accolant d'abord en 1441 sacrum imperium et germanica natio, puis utilisant le génitif qui marque la possession, heilig römisches Reich der deutschen Nation ; enfin, en 1486, apparaît la formulation définitive, Heiliges Römisches Reich deutscher Nation. Ces mots ne désignent pas la partie de l'empire peuplée d'allemands ; ils proclament haut et fort que l'Empire appartient aux Allemands.2

Ainsi fut trouvé le critère d'identification des peuples allemands – leur langue -, et avancée la spécificité de leur nature – l'aspiration vers la forme politique de l'empire qu'ils revendiquent comme composante de leur identité.

La signification politique de cette appellation emprunte à l'histoire un cadre de référence très connoté. Si elle recouvre une forme d'organisation politique tout à fait particulière, elle se revendique de la plus grande figure institutionnelle qui soit : l'empire. Le terme de Reich, Imperium, décrit « une puissance de commandement (Herrschaftsgewalt) supérieure3 » qui, par son appellation même, transcende quelque chose – ce dont le génitif « nation allemande » ne rend pas compte. Cette expression à première vue tautologique de Herrschaftsgewalt – Herr-schaft pouvant signifier « pouvoir », ou « domination », et Gewalt « autorité » - décrit pourtant assez bien la nature de l'empire : il repose en effet sur une forme d'autorité pouvant œuvrer par l'utilisation du pouvoir. L'expression mêle deux natures d'obligation différentes. L'autorité n'a en effet pas besoin du pouvoir pour s'exercer ; elle échoue si elle doit utiliser le pouvoir de contraindre. L'obligation commandée par une relation de pouvoir, à l'inverse, use de la capacité à contraindre. Le descriptif d'une autorité disposant en plus d'un pouvoir serait alors contradictoire. En fait, la figure impériale conjugue la forme de l'autorité qui légitime l'usage du pouvoir, et la capacité à en user. Ceci lui confère deux ordres de réalité différents : l'autorité ressort de la légitimité qui lui est reconnue d'avoir des actions positives, tandis que la catégorie du pouvoir traduit son mode d'action. Il s'agit d'une forme de pouvoir légitimée par sa nature impériale. Cette duplicité situe le domaine d'exercice du principe impérial au-delà des autres formes de pouvoir existantes, puisqu'il est celui qui les permet, qui les valide, qui les reconnaît. La réalité impériale se constitue donc en regard d'un ordre de réalité qu'elle dépasse, d'une diversité qu'elle subsume. Nanti de ces deux dimensions, le pouvoir impérial est donc par nature supérieur à toutes les autres formes de pouvoir, qu'il n'est pas chargé de nier, mais de reconnaître en les dépassant.

La première caractéristique de l'Empire est de distinguer et d'héberger trois natures d'obligation : celle engendrée par l'autorité de l'empereur, celle découlant de son pouvoir de contraindre, et celle qu'il fait exister en la reconnaissant, incarnée par le pouvoir des membres de l'Empire. Les schèmes de la forme impériale ne pourront en conséquence pas coïncider avec ceux d'une collectivité structurée par un pouvoir souverain. Dès ce début de définition, nous voyons qu'il n'y aura pas dans l'Empire un seul pouvoir homogène s'exerçant sur un territoire défini, mais à l'inverse une multiplicité de pouvoirs coexistant par l'intermédiaire de leur reconnaissance commune de l'autorité impériale. La réalité impériale ne se caractérise donc pas par la cristallisation unitaire du pouvoir politique, mais à l'inverse comme une transversalité, un principe embrassant par nature un divers dont l'autonomie sera plus ou moins respectée, et qu'il aura comme caractéristique d'unir. D'où sa nature paradoxale, et l'émergence d'une gageure prometteuse : l'empire entend rassembler du différent sans l'unifier, en l'unissant par le biais d'un principe subsumant commun, à l'opposé du mouvement premier de la souveraineté d'homogénéisation de la population. La réalité impériale n'a pas besoin de requérir l'homogénéité de ses territoires parce qu'elle incarne l'universel réalisé pratiquement par la diversité particulière des populations ; concernant le Saint Empire germanique sur lequel nous travaillons ici, « il s'agissait bien plus d'un pouvoir universel, transpersonnel, qui se concevait comme détaché d'un territoire particulier ou d'un peuple4 ».

L'Empire germanique est une réalité transversale, qui regroupe dans la période du Moyen Age des territoires italiens, bourguignons et allemands. Il ne recouvre pas un espace précis parce que les membres de l'Empire y sont rattachés par des traités différents, et peuvent en être soustraits. Ainsi, les cantons suisses prendront leur autonomie de l'Empire, en 1389, sans que cela le déstructure. L'Empire n'a ni frontières naturelles, ni frontières conventionnelles. S'il ne se laisse pas définir par une certaine géographie, l'homogénéité de sa population lui fait encore plus défaut, puisqu'il n'a pas comme condition la nécessité de renvoyer à une population homogène de mœurs, de langage ou de coutumes. L'hétérogénéité de ses territoires et de ses populations fait partir de sa réalité. Si le Saint Empire romain germanique reprend une référence à l'Empire romain, c'est justement parce qu'il entend s'inscrire, comme lui, au-delà de frontières et de populations particulières ; il y a dans la forme de l'Empire une aspiration à l'universel, la tentative de dépasser le particulier par quelque chose de plus englobant, de plus universel, supérieur aux simples déterminations phénoménales. La diversité en son sein n'est pas comprise comme un obstacle à la possibilité de l'exercice du pouvoir, mais à l'inverse comme une de ses composantes.

ottonen.jpgMais l'Empire romain auquel on est renvoyé n'est pas celui de César et d'Auguste ; c'est celui de Constantin. Charlemagne inaugure cette Renovatio Imperii en se faisant couronner par le pape en 800 : l'onction papale seule pouvait assurer la mission sacrée remplie par l'empereur. Par ce geste, Charlemagne entendait reprendre le modèle romain d'une union politique de peuples divers, usant de l'autorité spirituelle pour valider ses décisions. Ce qui réinscrit le mouvement de l'Empire germanique dans la forme de l'Empire romain, et permet à l'empereur de distinguer son pouvoir de celui des autres princes allemands, de le placer dans un rapport de transcendance repris de la référence à l'Empire romain. Il permet de fonder la supériorité du pouvoir de l'empereur et inscrit par là la forme impériale dans le mouvement d'un devenir historique précis, en reprenant le critère de l'universalité et en y adjoignant le critère de protection que son pouvoir devra prendre comme fil conducteur, assumé par l'adjectif heilig.

La Heiligkeit de l'Empire signale en effet la liaison que le pouvoir impériale entretiendrait comme par nature avec le pouvoir divin. Cette désignation inscrit la forme d'organisation politique, par lesquelles les territoires germaniques seront unis, dans des registres très différents. La référence à l'Empire romain renvoie à la volonté de gouverner une multitude de peuples sous un même principe ; la caractérisation de ce pouvoir subsumant comme heilig inscrit la quantité de cette fonction dans le cadre de l'universalité, comme principe rassembleur, sacré. Il signale aussi que le pouvoir d'Empire n'est pas compris dans le seul cadre des réalités terrestres, mais qu'il les oriente vers leur destination spirituelle. Cette appellation n'inscrit cependant pas la réalité impériale dans une dépendance envers le pouvoir ecclésiastique. Otton Ier parvient à allier l'autorité spirituel au pouvoir temporel, mais très vite les revendications du pape se font plus précises. La querelle des Investitures de 1074 à 1123, puis le grand interrègne de 1257 à 1273 et la volonté de se séparer de la logique du pouvoir terrestre provoquent sa sécularisation ; mais c'était alors pour mieux légitimer la nécessaire dépendance de ce pouvoir à l'égard de l'autorité pontificale.

Frédéric Hohenstaufen parvient, à la fin du XIIéme siècle, à asseoir sa légitimité en s'appuyant sur les ducs et les princes, cherchant par là à émanciper le pouvoir impérial de l'autorité papale. Les relations entre le pape et l'empereur seront très conflictuelles, mais assez rapidement l'empereur recevra sa légitimité de son élection, et non de son couronnement. La charge impériale ne sera plus alors dépendante de l'onction, mais du choix effectué par les princes électeurs :

Charles Quint fut le dernier – après qu'il fut choisi roi en 1519 et couronné à Aix-la-Chapelle – à se laisser encore oindre Empereur en 1530 à Bologne par le pape. Par la suite, les empereurs prétendront à ce titre par l'élection de la Diète d'empire5.

ottonIIouIII.jpgMais les deux autorités se heurtent encore violemment. Il était fait usage du célèbre faux de Constantin – la « Donation de Constantin » - pour légitimer les revendications ecclésiastiques6. Frédéric II en inversait déjà la signification, lorsqu'il en déduisait que la compétence impériale ne pouvait être mesurée à l'aune des références spirituelles. Le pouvoir impérial gagnera ensuite rapidement assez de légitimité par l'appui de son mode de désignation – l'élection – pour pouvoir se passer de sa validation par l'autorité papale. Cette évolution se fait cependant progressivement et ne rend pas compte des conflits que les deux pouvoirs, impérial et ecclésiastique, vont nourrir tout au long du Moyen Âge7.

Le titre de Saint Empire romain germanique propose donc un projet d'union, ainsi que les moyens pour y parvenir. C'est l'universalité à laquelle prétendaient ces deux formes de gouvernement sous la même appellation d'empire qui sera retenue : unir dans la différence, trouver un « gouvernement de nations diverses par les mœurs, la vie et la langue8 ». Ce qui permet de retenir comme caractéristique essentielle de l'Empire germanique son aspiration à un gouvernement tendant vers la recherche de l'universalité9. Il faut remarquer que l'agir impérial ne peut pas être comparé à celui du pouvoir divin, comme le fait Bodin ; l'empereur n'est pas le lieutenant de Dieu sur terre. Par contre, c'est l'universalité de l'aspiration divine, le dépassement de la diversité contingente vers une forme de transcendance que la référence au heilig entend signaler. Elle confère la suprématie au pouvoir impérial par rapport à n'importe quel autre monarchie, avant de caractériser la spécificité de ce gouvernement. Il y gagne d'être qualitativement distingué de toutes les autres formes empiriques de pouvoir, ce qui pose son autorité, sa légitimité, et qui constituera la puissance sur laquelle il pourra compter pour être reconnu, quelles que soient les forces qui s'opposeront à ses volontés.[...]

Notes:

1 Francis Rapp, Le Saint Empire romain germanique, Paris, Tallandier, 2000, p. 299

2Ibid

3Barbara Stollberg-Rilinger, Das Heilige Reich Deutscher Nation, Vom ende des Mittelalters bis 1806, Munich, C. H. Beck, 2006, p. 10.

4B. Stollberg-Rilinger, Das Heilige Reich Deutscher Nation, p. 10.

5B. Stollberg-Rilinger, Das Heilige Reich Deutscher Nation, p. 11.

6« Il [Constantin] lui avait en effet paru indigne de posséder la puissance comme empereur terrestre là où trônait le chef de la foi chrétienne, investi par l'empereur du ciel. Sans rien retrancher à la substance de la juridicature, le Siège apostolique avait finalement transmis la dignité impériale aux Germains, à Charlemagne et avait accordé la puissance du glaive à ce dernier par le Couronnement et l'Onction », Ernst Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, Œuvres, Paris, Gallimard, 2000, p. 403.

7Si la caractérisation de l'autorité impériale comme sacrée perd peu à peu sa dépendance à l'égard de l'autorité pontificale, un autre événement provoquera la mise sur le devant de la scène de la religion : la révolution théologique introduite, au XVIéme siècle, par Luther. En justifiant le pouvoir temporel, sans reconnaître de légitimité à une autorité positionnée entre Dieu et les hommes, Luther disqualifie la capacité des pouvoirs ecclésiastiques à exercer une quelconque pression sur les hommes : « Un bon théologien enseigne de la sorte : le vulgaire doit être contraint par la force extérieure du glaive, lorsqu'il a mal agit […], mais les consciences des gens du peuple ne doivent pas être prises au filet de fausses lois […]. Car les consciences ne sont liées que par le précepte venant de Dieu seul, afin que cette tyrannie intermédiaire des pontifes, qui terrorise à faux, tue à l'intérieur des âmes et à l'extérieur fatigue en vain le corps soit tout à fait abolie », Martin Luther, Du serf arbitre, Paris, Gallimard, 2001, p. 104. Cependant, la constitution de l'Empire se caractérise, dès ses origines, par un étroit entrelacement entre les formes spirituelles et temporelle. L'autorité spirituelle avait d'abord son importance pour démarquer l'autorité impériale des autres formes de pouvoir ; même s'il ne fut plus, par la suite, sacré par le pape, l'empereur devait pouvoir incarner l'universalité, telle qu'elle caractérisait analogiquement l'Être divin. Ensuite, s'il fallait retirer aux instances ecclésiastiques les droits qu'elles possédaient et les fonctions qu'elles remplissaient, la question se posait de savoir qui allait les remplacer. Il faudra attendre le traité d'Augsbourg de 1555 pour que le protestantisme soit reconnu comme loi d'empire, au même titre que le catholicisme. Ce traité instaure la loi du cujus regio, ejus religio ; mais les conflits entre les deux religions ne seront réglés pour autant, puisque la Diète elle-même restera bloquée par cette bipartition. Le schisme religieux introduit par Luther permet de prendre la mesure de l'interdépendance entre la politique et la religion de cette époque. Comme le souligne H. Arendt, « Ce fut l'erreur de Luther de penser que son défi lancé à l'autorité temporelle de l'Église et son appel à un jugement individuel sans guide laisserait intactes la tradition et la religion », La crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972, p. 168. En brisant l'un des trois piliers sur lesquels reposait implicitement l'autorité impériale, Luther fragilisait l'ensemble de la structure de l'Empire ; c'était la source de l'autorité impériale qu'il attaquait en contestant les pouvoirs de l'autorité ecclésiastique.

8Charles IV, Bulle d'or, 1356.

9« À cette époque [de Frédéric II], la Germanie en tant qu'imperium symbolisa réellement la grande idée de l'Empire romain, unification de toutes les nations et de toutes les races de l'univers. Elle fut le reflet du grand Empire chrétien universel. Elle fut les deux à la fois et devait le rester, la faveur ou la malignité des choses ayant voulu qu'en Germanie fût préservée cette pluralité des peuples et des races, qui correspond en fait à l'idéal d'une grande communauté des rois et des nations d'Europe. Au contraire de ses voisins de l'Ouest, habiles politiques, l'Allemagne demeura toujours l' ''Empire'' », E. Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, p. 364.

lundi, 14 décembre 2015

Eschatology of the Russian-Turkish conflict

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Eschatology of the Russian-Turkish conflict

Netwars
Ex: http://www.katehon.com

Orthodox solidarity

On November 26th, 2015 in the center of Athens, protestors burned the US and Turkish flags at a pro-Russian rally. A similar rally was held in Bulgaria. Both countries are Turkey’s neighbors and historical adversaries, and are populated mostly by Russia’s coreligionists.

The recent events in the Middle East increased anti-Turkish sentiments among Christian Orthodox peoples within post-Byzantine space: Greeks, Serbs, Bulgarians and Romanians. The increasing tensions led many people in the region and in other Christian Orthodox countries, including Russia, to refer to the prophecies of Orthodox Saints about war between Russia and Turkey.

Orthodox prophesies

Elder Paisius of Mt. Athos and many other Orthodox saints, including Saint Cosmas of Aetolia, have prophesied that modern Istanbul will once again become Orthodox, and most probably within our lifetime. According to the prophecy, Turkey will lead a war against Russia, and will be defeated and dismembered.

According to Saint Paisius, in the war between Russia and Turkey, the Turks will at first believe they are winning, but this will lead to their destruction. The Russians, eventually, will win and take over Constantinople. After that, it will be given to Greece.

The saints predict that a third of the Turks will go back to where they came from, the depths of Turkey. Another third will be saved because they will become Christians, and the other third will be killed in this war.

The most important prophesy that is believed, which can most clearly be justified right now, is that Turkey will be dissected into three or four parts, and one of the parts will belong to an independent Kurdistan.

The position of Radical Islamists

From the point of view of Sunni-radicals, the recent events will be followed by the Great War, where Russia will fight against Muslims as the force of Dajal (the Antichrist).

They support Turkish Islamic President Erdogan in his possible fight against Russia. They strongly oppose Iran, and perceive Shia-Muslims as heretics. So the Russian-Shia alliance is perceived by them as an Apocalyptic threat.

The view of Continental Islam

The prominent contemporary Islamic scholar Sheikh Imran Hosein rejects this opinion, and urges Muslims to return Constantinople to the Orthodox Christians. He says it will come back after the Great War, where the forces of true Islam will fight alongside Orthodox Christians against Turkey. That prediction is based on the next arguments:
· From his point of view, Russia is Rūm of the Qur’an, mentioned in Surat ar-Rum, and that it will be the ally of true believing Muslims against the Dajjal (Antihrist). In his interpretation Rum (derived from Rome) is the Third Rome, Russia and Christian Orthodox civilization that succeed Byzantium, the Second Rome, and not the Occident.
· The Ottoman Empire and Turkey always was an instrument of Dajjal and the Judeo-Christian or Atheist West, in the fight against authentic Islam and Orthodoxy. The conquest of Constantinople according to the Prophet Muhammad would occur at the end times.
· Therefore the 1453 conquest of Constantinople by Sultan Muhammad Fatih had nothing to do with the prophecy.
· Wahhabi petro-states of the Persian Gulf as well as pseudo-Islamic extremists are heretics of the Muslim world and were created with the help of the Atlanticist powers. And as heretics they will fight on the side of Dajjal in the coming war.

According to Imran Hosein, a giant army of Islamic non-fundamentalist states (Iran, Egypt, Syria) will attack and defeat Turkey. It will be the Malhama (great war) prophesied by the Prophet Muhammad, that will lead to the conquest of Constantinople. After the victory of true Muslims, the city will be returned to Orthodox Christians. After that, both armies will fight against the Dajjal who will be backed by the modern Occident and Israel in the land of Syria.

The view of American Dispensationalists

American radical Protestants have always perceived Russia as an Apocalyptic threat. This view is based on their interpretation of Ezekiel 38 – 39. This group is very strong in the US and in the American elite. They believe that Russia is the Biblical Magog and that together with Persia (Iran), Israel will be attacked and invaded, the latter of which will be backed by American Protestants.

The strengthening Russian presence in the Middle East is considered by them as an imminent threat, and in any potential war they believe that Russia is Satan’s force.

Strange Alliances

It is strange, but the fact that despite the religious differences in beliefs of American Protestant pro-Israel fundamentalists and Sunni-radicals, their views regarding Russia are very close. Both think and act as though Russia and Iran are their eschatological enemy. Both believe that they will fight in an Armageddon battle against Russia. This issue reveals the Atlanticist nature of modern Sunni radicalism. Driven by these views, Islamists always will be a tool in the hands of Atlanticists.

On the other side are the forces of traditionalist Islam, that is more pro-Russian than pro-Western. Its geopolitical eschatology almost coincides with the Christian Orthodox one. This creates space for the forging of another alliance, an alliance of the Orthodox World and Traditional Islam.

samedi, 07 novembre 2015

Jornadas de Actualidad de Carl Schmitt a 30 años de su muerte

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Jornadas de Actualidad de Carl Schmitt a 30 años de su muerte

Jornadas

Actualidad de Carl Schmitt a 30 años de su muerte.

18, 19 y 20 de noviembre de 2015, Santiago del Estero 1029, CABA.

Facultad de Ciencias Sociales, UBA.

Para consultar el programa, hacé click aquí: 

Jornadas Carl Schmitt – Programa

mercredi, 11 février 2015

Elementos nos 85, 86, 87 & 88

ELEMENTOS Nº 88. LA NUEVA DERECHA Y LA CUESTIÓN DEL FASCISMO

 


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SUMARIO.


Nueva Derecha, ¿extrema derecha o derecha extravagante?, por José Andrés Fernández Leost

La Nueva Derecha y la cuestión del Fascismo, por Diego Luis Sanromán

La Nueva Derecha. ¿«Software» neofascista?, por Rodrigo Agulló

Plus Ça Change!  El pedigrí fascista de la Nueva Derecha, por Roger Griffin

¿Discusión o inquisición? La Nueva Derecha y el "caso De Benoist", por Pierre-André Taguieff

El Eterno Retorno. ¿Son fascistas las ideas-fuerza de la Nueva Derecha Europea?, por Joan Antón-Mellón

¿Viejos prejuicios o nuevo paradigma político? La Nueva Derecha francesa vista por la Nueva Izquierda norteamericana, por Paul Piccone

La Nueva Derecha y la reformulación «metapolítica» de la extrema derecha, por Miguel Ángel Simón

El Frente Nacional y la Nueva Derecha, por Charles Champetier

La Nueva Derecha y el Fascismo, por Marcos Roitman Rosenmann

ELEMENTOS Nº 87. LEO STRAUSS: ¿PADRE DE LOS NEOCONS?

 
 

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Sumario.-


Leo Strauss: filosofía, política y valores, por Alain de Benoist


Leo Strauss, el padre secreto de los “neocon”, por Esteban Hernández


Leo Strauss y la esencia de la filosofía política, por Eduardo Hernando Nieto


Leo Strauss, los straussianos y los antistraussianos, por Demetrio Castro


Leo Strauss, ideas sin contexto, por Benigno Pendás


Leo Strauss: los abismos del pensamiento conservador, por Ernesto Milá


Leo Strauss y la política como (in)acción, por Jorge San Miguel


Leo Strauss y la recuperación de la racionalidad política clásica, por Iván Garzón-Vallejo


¿Qué es filosofía política? de Leo Strauss. Apuntes para una reflexión sobre el conocimiento político, por Jorge Orellano


Leo Strauss y su crítica al liberalismo, por Alberto Buela


Leo Strauss y la redención clásica del mundo moderno, por Sergio Danil Morresi


Leo Strauss: lenguaje, tradición e historia, por Jesús Blanco Echauri


Mentiras piadosas y guerra perpetua: Leo Strauss y el neoconservadurismo, por Danny Postel


La mano diestra del capitalismo: de Leo Strauss al movimiento neoconservador, por Francisco José Fernández-Cruz Sequera

 

ELEMENTOS Nº 86. UN DIÁLOGO CONSERVADOR: SCHMITT-STRAUSS

 





Sumario.-

¿Teología Política o Filosofía Política? La amistosa conversación entre Carl Schmitt y Leo Strauss, por Eduardo Hernando Nieto

Entre Carl Schmitt y Thomas Hobbes. Un estudio del liberalismo moderno a partir del pensamiento de Leo Strauss, por José Daniel Parra

Schmitt, Strauss y lo político. Sobre un diálogo entre ausentes, por Martín González

La afirmación de lo político. Carl Schmitt, Leo Strauss y la cuestión del fundamento, por Luciano Nosetto

Modernidad y liberalismo. Hobbes entre Schmitt y Strauss, por Andrés Di Leo Razuk

Leo Strauss y los autores modernos, por Matías Sirczuk

Leo Strauss y la redención clásica del mundo moderno, por Sergio Danil Morresi

Sobre el concepto de filosofía política en Leo Strauss, por Carlos Diego Martínez Cinca

Secularización y crítica del liberalismo moderno en Leo Strauss, por Antonio Rivera García

La obra de Leo Strauss y su crítica de la Modernidad, por María Paula Londoño Sánchez

Carl Schmitt: las “malas compañías” de Leo Strauss, por Francisco José Fernández-Cruz Sequera

Carl Schmitt, Leo Strauss y Hans Blumenberg. La legitimidad de la modernidad, por Antonio Lastra
 

ELEMENTOS Nº 85 EL DINERO: DEIFICACIÓN CAPITALISTA

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La religión del dinero, por Ernesto Milá
 
Dinero, dinerización y destino, por Germán Spano

 

El dinero como síntoma, por Alain de Benoist

 

El poder del ídolo-dinero, por Benjamín Forcano

 

El poder del dinero: la autodestrucción del ser humano, por Antonio Morales Berruecos y Edmundo Galindo González

 

El dinero como ideología, por Guillaume Faye

 

La ideología del dinero en la época actual, por Juan Castaingts Teillery
 
Georg Simmel: el dinero y la libertad moderna, por Andrés Bilbao
 
¿El dinero da la felicidad?, por Pedro A. Honrubia Hurtado

 

Los fundamentos onto-teológico-políticos de la mercancía y del dinero, por Fabián Ludueña Romandini
 
Mundo sin dinero: una visión más allá del capitalismo, por Juan E. Drault
 
La época de los iconoclastas, por Alain de Benoist
 
Las identidades del dinero, por Celso Sánchez Capdequí
 
La ganga y la fecundidad del dinero, por Emmanuel Mounier
 
El dinero-financiero y el poder de la globalización, por Iván Murras Mas y Maciá Blázquez Salom

lundi, 15 décembre 2014

Teología y geopolítica. La tentación de la serpiente

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Teología y geopolítica.

La tentación de la serpiente.

por Francisco Javier Díaz de Otazú

Ex: http://www.arbil.org

Cuando se pergeña otro posible conflicto entre Israel e Irán es interesante conocer algo sobre las creencias persas que le diferencian de otros países musulmanes

El estrecho de Ormuz (en persa : تنگه هرمز, Tangeh-ye Hormoz; en árabe: مضيق هرمز, Maḍīq Hurmuz) es un estrecho angosto entre el golfo de Omán, localizado al sudeste, y el golfo Pérsico, al sudoeste. En la costa norte se localiza Irán y en la costa sur Omán. Fue guarida de piratas desde el siglo VII a. C. hasta el XIX. Comparte su nombre con una pequeña isla en la que están los restos de un castillo portugués, testigo ibero de otro tiempo en el que Occidente también penetró en el Oriente siempre misterioso y peligroso. Por aquel entonces, el petróleo eran las especias. Como sabrán los lectores, actualmente tiene gran importancia estratégica debido a que se encuentra en la salida del golfo Pérsico, que es rico en petróleo. Se estima que aproximadamente el 40% de la producción petrolífera mundial es exportada por este canal. Su anchura en el cabo es de 60 kilómetros. Se considera la clave para el control del petróleo mundial. Ahora, en vez de redundar en las crecientes informaciones sobre fragatas y navíos que suelen ser la actual versión de los viejos tambores de guerra, siempre más emocionantes que la CNN y Al-Yazira, por cierto esta cadena árabe puede traducirse y es otra evocación peligrosa en segundo escalón para España, como Algeciras. Significa “la isla” o “la península”, pues para los árabes del. S VII, eran lo mismo, y a la vez ambas cosas eran la península arábiga y la ibérica.  Pero antes de los árabes y el Islam, los que por allí mandaban eran los persas, de cuya religión quedan muy pocos residuos directos.

En Irán les llaman los “magos”, son tolerados por pocos e inofensivos, a modo de una reserva india,  y tienen como sagrados algunos fuegos donde el petróleo afloraba espontáneamente al suelo. Y no andaban muy despistados, pues, desde luego, el petróleo sigue siendo sagrado, al menos por el tiempo que le quede. Parece claro que el título de los “Reyes Magos”, procede de esa procedencia geográfica y de sus notables conocimientos astronómicos, comunes a todos los herederos de los caldeos. Otra pervivencia, más vigorosa, es el dualismo. El libro sagrado de los persas era el Avesta< , atribuido a Zoroastro, un filósofo medo que vivió en el siglo VI a. C. Nietzsche le llamó “Zaratustra”, y es cosa seria por que el desequilibrado filósofo era un gran filólogo y escribía muy bien. El asunto es que esa doctrina reconoce un Ser Supremo, que es eterno, infinito, fuente de toda belleza, generador de la equidad y de la justicia, sin iguales, existente por sí mismo o incausado y hacedor de todas las cosas. Hasta aquí bien, y nos entendemos todos.  Del núcleo de su persona salieron Ormuz y Arimán, principios de todo lo bueno y de todo lo malo, respectivamente.

Ambos produjeron una multitud de genios buenos y malos, en todo acordes con su naturaleza. Y así, el mundo quedó dividido bajo el influjo de estos dos grupos de espíritus divididos y bien diferenciados. Esto es lo que explica la lucha en el orden físico y moral, en el universo. El alma es inmortal y más allá de esta vida, le está reservada la obtención de un premio o de un castigo. La carne es pecaminosa e impura. La antropología de Platón está emparentada con esta línea, y ni el San Agustín ni Lutero se escapan a ella, influidos el primero por el maniqueismo, y el segundo por el contrapeso Gracia&pesimismo antropológico.

Lo que podemos simplificar como antropología católica nuclear está más bien en la línea unitiva, vinculada a Aristóteles y al principio de Encarnación. Pero sigamos con el dualismo. La inclinación hacia el mal tiene su origen en el pecado con el que se contaminó el primer hombre. Esta denodada lucha entre Ormuz y Arimán, tan equilibrada como la del día y la noche, ha de tener un desenlace final, y el triunfo debe ser de Ormuz, el principio del bien. El dualismo del bien y del mal es paralelo, aunque no coincidente, con el del espíritu y la carne. El maniqueísmo se ha presentado en diversas formas antiguas y modernas. No hay que confundir su acepción específica, los seguidores de Manes, otro persa, del s. III, que sumó al zoroastrismo elementos gnósticos, ocultistas, algo no tan demodé como pudiera pensarse, dado que eso que de hay unos elegidos, en el secreto de la Luz, y otros oyentes, enterados de lo que los primeros suministran, es invento suyo.

En un sentido amplio se utiliza como sinónimo de dualismo. Y este término en cuanto completa simetría o paridad, puesto que el Bien y el Mal es claro que se enfrentan sin necesidad de tanta palabrería, por ej. en cualquier western o cuento infantil. Pero si entramos en profundidad, reparando en el mensaje y no en que se trate o no de ficción, Saruman del Tolkien, Lucifer en el Génesis, o por descargar densidad el Caballero Negro, de una mesa artúrica, no rigen como principio propio, como Mal Absoluto autónomo del todo y en paridad con el Bien, si no que son originarios de ese mismo Bien que por algún misterio, asociado a que el bien moral exige libertad, la soberbia hace que algunos, así sean el ángel más bello, opten por el mal.  Retomemos el libro sagrado Avesta, donde se encuentran vestigios de diversas creencias primitivas: los dogmas de la unidad divina, de la creación, de la inmortalidad del alma, de premios y castigos en una vida futura.

Es de señalar que en esta lucha entre los genios malos y buenos, hay un paralelismo con la concepción bíblica, (mejor que decir judeocristiana, pues es concepto delicado, además que puede usarse para enfrentarlo al Islam, y, al menos en esto, no corresponde), de la lucha entre los ángeles sumisos al Creador y los que contra él se revelaron. Pero la diferencia grande está en que para Dios, dicho al modo “monista”, unitario, sea o no trino, Él es la fuente de todo. Descartando el pulso entre iguales, como no son parejas la luz y la oscuridad; la oscuridad no tiene otra definición que la falta de luz, o el frío, el de la falta de calor, por mucho que sepamos de dinámica de moléculas.  Pues lo mismo para con el mal, en cuanto ausencia de bien. No es tan absoluto. Como “la esperanza es lo último que se pierde”, ¿quién sabe si al final el diablo no se arrepiente?.

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Dejemos ese misterio para la magnanimidad del único Creador, y pasemos ya de tejas para abajo. Ya sabemos que Irán es una potencia regional, que está en vías de desarrollo nuclear, y que Israel sostiene una doctrina de la guerra preventiva que, justificada o no, explicaría un trato similar al recibido ya por el Irak de Sadam. EEUU suele hacer el papel de guardaespaldas de Israel, y de sus encuestas y elecciones presidenciales depende más que de la justicia de sus bombardeos su próxima actuación. Nosotros dependemos del petróleo totalmente, repartido a la sazón la mar de maniqueamente por Alá, y somos de la OTAN. Nunca mejor dicho, el asunto está “crudo”.

El mundo árabe-mediterráneo también está caliente, y Siria está al caer, con gran disgusto de Rusia. El gas nos llega mitad de Rusia, mitad de Argelia. En fin,  que quede claro que está crudo por una biológica lucha por la supervivencia entre poderes, intereses y estados, como mañana podrá ser por el agua dulce, y no por la del bien y del mal, viejo cuento donde el mal es el otro, siempre. El Bien es la Paz y la Justicia, entre nosotros, la posible dentro de lo posible, el Mal, la soberbia, la prepotencia. El querer hacer un gobierno mundial a partir del consenso de los poderosos, y no de una ley natural previa. Es la tentación de la serpiente.

·- ·-· -······-·
Francisco Javier Díaz de Otazú

mercredi, 12 novembre 2014

La “politique spirituelle” de Poutine face à la “haine-Système”

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La “politique spirituelle” de Poutine face à la “haine-Système”

Ex: http://www.dedefensa.org

On sait, ou l’on ressent encore plus qu’on ne le comprend, que l’hostilité antirusse du bloc BAO est d’abord une haine anti-Poutine. (Sur la question des rapports avec la Russie marqués par cette “hostilité antirusse du bloc BAO” et consorts, de l’hostilité haineuse contre la Russie, on peut se référer aux textes du 10 juillet 2014 et du 25 septembre 2014.) C’est même à ce point, en passant au personnage du président russe, que l’on passe de l’hostilité haineuse à la haine pure dans le chef du bloc BAO, de ses activités de communication, et dans ce qu’il peut y avoir de réflexe-Système dans l’attitude des dirigeants du bloc et dans la façon dont ils opérationnalisent la politique-Système.

(Il n’est en effet pas question, – plus question depuis la défection française de son destin historique, – de parler de “politiques” diverses à l’intérieur du bloc, voire d’une “politique” spécifique du bloc qui pourrait avoir quelques nuances. Il est question de fixer ce point évident que le bloc BAO n’est plus capable aujourd’hui que d’opérationnaliser et d’exécuter la politique-Système, c’est-à-dire la chose qui lui est imposée par le Système. Les “dissidences” sont nécessairement sectorielles et minoritaires, étant le fait de petits pays placés dans des positions spécifiques inhabituelles, telle la Hongrie du Premier ministre Orban.)

Notre intérêt ici est de nous interroger sur la cause de cette haine contre Poutine, – qu’on peut effectivement qualifier de “haine anti-Poutine” tant elle est attachée à un homme et de “haine-Système” tant elle est produite quasi-mécaniquement par le Système, – et d’aussitôt proposer notre réponse et l’analyse qui va avec. (Cette “haine anti-Poutine”/“haine-Système” est un phénomène psychologique important et très spécifique. Il s’agit effectivement d’une haine pure dans le sens où elle affecte directement son objet et où elle utilise tous les attributs à sa disposition. Elle va de l’invective courante des chroniqueurs politiques, avec rappel automatisé des péripéties sanglantes de l’URSS/du communisme, au persiflage [mot qui n’est pas mis là par hasard] des salons et des talk-show. Cette haine est de l’ordre du reflexe pavlovien, c’est-à-dire sans besoin de se justifier et sans laisser place à la moindre argumentation contraire, quasiment en mode-réflexe, véritablement comme une “façon d’être pavlovienne”. Il s’agit d’un véritable état de terreur psychologique : dans certains milieux, dans nombre de circonstances publiques, dans une considérable majorité d’événements de communication politiques, sociétaux et culturels, il est impossible de prononcer ce nom de “Poutine” sans provoquer des réflexes allant de l’onomatopée à la grimace, à la nausée intellectuelle, à la nausée tout court, à l’hystérie, tout cela pavlovien répétons-le encore et encore, qui n’ouvre pas le débat mais au contraire le ferme à double tour.)

Pour nous, il est évident qu’un réflexe aussi complètement impensé, inconscient, automatisé, et d’une telle puissance, capable de bouleverser autant les psychologies des élites-Système que des axes politiques fondamentaux, ne peut trouver sa source que dans une cause d’une puissance au moins égale. Notre hypothèse se nomme “politique spirituelle” de Poutine, selon une expression forgée pour l’occasion et mélangeant volontairement deux termes en général assez éloignés l’un de l’autre. (On pourrait aussi dire “dimension politique de la politique russe” [de Poutine].) Cette hypothèse est basée sur des caractères spécifiques de l’homme, sur la façon dont il utilise ces caractères pour façonner et structurer sa politique, sur le climat existant en Russie à partir de caractères russes persistants, sur les nécessités d’une situation de crise générale.

00000000aaaKMO_076192_00515_1_n.jpgPour appuyer notre démonstration et lui donner une base d’actualité suffisamment riche, nous citons un texte de l’écrivain(e) danoise Iben Thranholm, publié par l’excellent site Russia Insider, le 9 octobre 2014. Ce texte est évidemment écrit en connexion avec l’anniversaire du président russe, qui a été marqué dans son chef par une visite en Sibérie et dans nombre de médias du bloc BAO par un torrent d’ironie sur le “culte de la personnalité”, son “goût d l’image”, ses “poses de macho”, ses habitudes d’autocrate, ses penchants de corruption, etc., – bref, le minimum syndical-BAO en cette matière automatisée.

»A series of recent announcements confirms Putin’s Christian beliefs and his vision of Russia as essentially a Christian country. Putin has called for the restoration of Kremlin’s historic Chudov (“of the Miracle”) and Voznesensky (Ascension) monasteries both of which were destroyed by the Bolsheviks. He also wants another church destroyed by the Bolsheviks in the Kremlin to be rebuilt.

»The Kremlin is both the political and historic center not just of Moscow but of Russia. By calling for the restoration of these Christian buildings Putin repudiates the Soviet legacy with its atheist ideology and its record of anti-Christianity and reaffirms Orthodoxy as the heart of Russian culture. In his own words : “Here is the idea ... to restore the historic appearance of the place with two monasteries and a church, but giving them, considering today’s realities, an exclusively cultural character.”

»A key element of Putin’s world view is not just his commitment to the Russian Orthodox Church as an institution, but also his admiration for three 19th and 20th century Russian Christian philosophers—Nikolai Berdyaev, Vladimir Solovyov and Ivan Ilyin, all of whom he often quotes in his speeches. Russia’s regional governors were even instructed to read the works of these philosophers during their 2014 winter holidays. The key message of these philosophers is of Russia’s messianic role in world history and of its need to preserve itself through Orthodoxy and restoration of its historic borders.

»Studying the causes of Russia’s 20th century tragedy, Ilyin wrote: “The Russian revolution is a reflection of the religious crisis we are living through now, an attempt to establish an anti-Christian public and state system thought up by Friedrich Nietzsche and economically and politically realized by Karl Marx. This anti-Christian virus was exported to Russia from the West… Losing our bond with God and the Christian tradition, mankind has become morally blind and gripped by materialism, irrationalism and nihilism.”

»In Ilyin’s view, the way to overcome this global moral crisis is for people to return to “eternal moral values”, which he defined as “faith, love, freedom, conscience, family, motherland and nation” but above all “faith and love”. “To make Russia great again the Russian people should believe in God. This faith will strengthen their minds and willpower. It will make them strong enough to overcome themselves.” Ilyin believed in the religious gift and talent of the Russian soul. In his words, “Russian history is all about morality triumphing over difficulties, temptations, dangers and enemies.”

bers.JPG»For their part Solovyov and Berdyaev argued that the historic mission of Russia is to lead the way to human unification. Russia would transcend secularism and atheism and create a unified spiritual kingdom. “The Russian messianic conception,” said Berdyaev, “always exalted Russia as a country that would help to solve the problems of humanity.”

»In his biography entitled "First person", Putin says the first line in any Russian law code should be moral values and that Russia has to be concerned as much with its spiritual position as its geographical one. To understand Putin’s vision of Russia, his views on spirituality and his study of Christian thinkers such as Ilyin, Solovyov and Berdyaev, must be taken into account.»

Il y a déjà un certain temps que l’accent est mis sur l’existence d’une dimension spirituelle autour de la présidence Poutine et autour du personnage. Quoi qu’il en soit des événements, des déclarations et de la documentation précédant cette période, on peut dater du début de 2012, lors de la campagne présidentielle, l’introduction de ce facteur dans l’équation politique russe, et dans la politique du président à venir. Nous voulons dire par là qu’après certains signes annonciateurs (voir le 26 octobre 2011), cette dimension apparut comme un facteur de la campagne, d’une façon indirecte et subreptice, comme une évaluation de ce que serait la politique de Poutine s’il était élu, comme une nécessité face aux attaques déstructurantes dont la Russie et Poutine (re)devenu président seraient nécessairement l’objet, dont la Russie elle-même était déjà l’objet de la part du système de la communication tel que manipulé par les différents relais du bloc BAO.

Ces diverses circonstances intervenaient alors que la réalisation de la puissance de la crise générale, ou crise d’effondrement du Système pour nous, ne cessait de grandir. Du point de vue opérationnel, la direction russe avait été notamment profondément secouée par son erreur capitale dans l’affaire libyenne de 2010, où elle s’était trouvée piégée par son vote favorable au Conseil de Sécurité en faveur de l’établissement d’une no-fly zone humanitaire, qui avait été prestement transformée en une intervention militaire en bonne et due forme (le Français Sarko suivi de l’OTAN), et s’avérant décisive pour le renversement du régime Kadhafi.

Dans un texte du 3 mars 2012, nous analysions le fondement et l’évolution de l’introduction du “facteur spirituel” dans la campagne électorale, puis dans la politique russe elle-même, à partir d’un texte du professeur Igor Panarine... «L’intérêt de ce texte est effectivement, beaucoup moins dans les solutions envisagées que dans la prise de conscience dont il témoigne. Il s’agit de la prise de conscience de l’universalité de la crise, du caractère d’inéluctable effondrement qui la caractérise (autodestruction), notamment avec l’identification très correcte du fondement de la politique d’agression expansionniste (Libye, Syrie) comme politique d’“activation du chaos” sans autre but que ce chaos comme facteur d’autodestruction du Système, effectivement “chaos destructeur”. (Cela justifie, par exemple, que Panarine, tout en identifiant implicitement l’Europe comme un des moteurs de cette politique d’activation du chaos, fasse appel à cette même Europe pour le projet eurasien : il comprend bien que la mécanique en marche est une production du Système, dont l’Europe est dans ce cas la prisonnière, et le projet eurasien devient alors une proposition de libération faite à l’Europe.)

»Il s’agit ensuite de la réalisation également correcte que la véritable puissance se trouve aujourd’hui dans le système de la communication, et l’une des utilisations étant l’“agression psychologique” par diffamation mécanique et robotisée. Là aussi, le Système parle et anime les créatures qu’il a soumises, au sein du bloc BAO. Il s’agit enfin de la réalisation que seul le facteur de la spiritualité a une chance d’élever l’esprit pour lui permettre de résister à cette “agression psychologique”, voire de contre-attaquer. (Encore une fois, prendre “spiritualité” pour une valeur intellectuelle dans le sens le plus large, et pas une seconde comme une valeur religieuse, même si telle ou telle Église peut y jouer un rôle.)»

Dès cette élection, nous jugions que la réinstallation au pouvoir de Poutine constituait un événement majeur, et un événement notablement différent de ses précédents mandats (2000 et 2004). A la différence sinon au contraire de 2000 et 2004, Poutine était élu en 2012 sur des thèmes beaucoup plus universels et fondamentaux, des thèmes affectant directement et fondamentalement la situation du monde et la situation de la Russie dans le monde. Cet ensemble de considérations le mettaient en position d’apparaître comme un candidat, puis un président antiSystème, – et nous retrouvons là, aussitôt, un accès direct à l’explication de la “haine-Système anti-Poutine” : «Dans ce cadre, la haine extraordinaire qui affecte le personnage de Poutine de la part des commentateurs-Système du bloc BAO, mises à part toutes les explications “objectives” ou informées” qu’on peut avancer et quoi qu’il en soit de leur réalité, est littéralement une haine-Système. C’est le Système qui parle en eux ; et il parle de cette façon, non parce que le personnage visé est exceptionnel (même s’il l’est, même s’il ne l’est pas, peu importe dans ce cas), mais parce que le personnage visé représente, selon la perception qu’en a le Système lui-même, la concrétisation d’une résistance antiSystème majeure, la mise en place pour la première fois institutionnalisée en tant que tel d’un système antiSystème, qui met en évidence le propre caractère autodestructeur et nihiliste du Système.» (dedefensa.org, le 5 mars 2012.)

On sait que, depuis, les événements ont confirmé ces diverses tendances, et notamment la tendance spiritualiste traduite en termes politiques selon les références de la tradition et, pour certains, du conservatisme de tradition. (Voir notamment les textes du 18 décembre 2013, où est commentée la prise de position du paléo-conservateur US Patrick Buchanan en faveur de Poutine, et du 31 décembre 2013, où est examiné le phénomène d’un Poutine et de la Russie devenant des références transnationales pour à la fois les souverainistes et les conservateurs traditionnalistes.) Tout cela invite effectivement à examiner ce phénomène de la “politique spirituelle” de Poutine et de la Russie, ou “dimension spirituelle de la politique russe”, notamment à la lumière du texte de Iben Thranholm.

La religion comme un outil

Poutine a-t-il une “vision” ? Peut-être le mot prête-t-il trop à confusion avec le sens très fort donné à son concept opérationnel de “visionnaire”. Il est encore trop tôt pour dire si Poutine a une “vision” dans le sens d’être un “visionnaire”, et il s’agit très certainement d’être circonspect à cet égard parce que certains traits de son caractère rendent imprudent sinon discutable un tel verdict. Il s’agit donc de préciser son attitude d’une façon concrète, ce qui peut être fait en utilisant les concepts nécessairement différents de “culture” (“culture russe”, culture nationale) et de religion.

Certainement, Poutine a une conscience de l’usage nécessaire qui peut et doit être fait de la dimension spirituelle, essentiellement pour le cas russe au travers de la religion chrétienne orthodoxe dont la marque nationale russe est très grande. Cette dimension spirituelle a en réalité plus une dimension culturelle qu’une dimension religieuse, et même essentiellement une dimension culturelle et accessoirement une dimension religieuse... C’est ce qu’exprime précisément Iben Thranholm lorsqu’elle écrit : “En appelant à la restauration de ces édifices chrétiens, Poutine répudie l’héritage soviétique avec son idéologie athée et sa charge anti-chrétienne, et il réaffirme que la religion orthodoxe est au cœur de la culture russe. Ce sont ses propres mots : ‘Voici l’idée ... restaurer l’apparence historique du lieu avec deux monastères et une église, mais en leur donnant, en fonction des réalités du présent, un caractère exclusivement culturel.’” («By calling for the restoration of these Christian buildings Putin repudiates the Soviet legacy with its atheist ideology and its record of anti-Christianity and reaffirms Orthodoxy as the heart of Russian culture. In his own words : “Here is the idea ... to restore the historic appearance of the place with two monasteries and a church, but giving them, considering today’s realities, an exclusively cultural character.”»)

En d’autres termes, un Russe peut être et doit être culturellement marqué par la religion orthodoxe, et même il doit l’accepter et même le vouloir toujours dans le sens culturel, sans pour autant être un croyant, et encore moins un pratiquant dans le cadre formel de la religion orthodoxe. (Il peut effectivement “avoir la foi”, – c’est une affaire personnelle sinon intime, – en-dehors de la religion orthodoxe.) Ce qui est exigé de lui pour être un Russe, c’est d’accepter la présence centrale de la religion orthodoxe dans la définition et la manifestation de la culture nationale russe, – et là se trouve effectivement la dimension culturelle à laquelle il doit souscrire. En d’autres mots et pour en venir aux circonstances, la religion orthodoxe est un outil pour Poutine, nullement un but ni un guide. (Ce constat est proposé sans se préoccuper de savoir ce qu’est la conviction personnelle de Poutine, – avoir la foi ou pas, la pratiquer ou pas au sein de l’église orthodoxe, etc., – là aussi “affaire personnelle sinon intime”, qui est une question secondaire pour notre propos. Le constat vaut, quelle que soit l’attitude de Poutine vis-à-vis de l’église orthodoxe, cela se rapportant alors à la fonction et non à l’individu, à “Poutine-en-tant-que-Président”.)

On comprend évidemment qu’il s’agit d’un comportement, d’une “politique” en rupture complète avec le courant dominant de l’époque que nous vivons, sinon en opposition complète à lui. Selon notre classification, c’est fondamentalement de ce point de vue que Poutine est antiSystème, sans nécessairement le vouloir ni le rechercher mais par sa nature même. Le nœud de la question n’est ni la religion, ni la foi, mais bien l’affirmation culturelle identitaire qui se réalise grâce à la référence religieuse ; cette affirmation identitaire renvoie par définition à une conception principielle parce que l’identité est un principe qui distingue une unité, renvoyant à la conception originelle de l’unité. Cette conception principielle a évidemment une vocation universelle (sa référence à l’unité, l’unique) mais cette universalité ne peut être conçue qu’au travers d’une structuration puissante, une forme achevée : lorsque toutes les identités différentes sont affirmées et achevées, elles se trouvent réunies par leurs différences elles-mêmes dans la forme structurée voulue par le Principe. C’est le contraire de l’universalité prôné par le Système qui est nécessairement déstructurée, dissoute jusqu’à l’entropisation, – c’est-à-dire nécessairement complètement informe. (Dans ce cas, la globalisation, qui est dans le sens courant l’opérationnalisation essentiellement économique d’une universalité débarrassée de la forme puissante, est exactement le double inverti, faussaire sinon satanique, de l’universalité. Elle détruit tous ses composants en niant leurs identités, pour les fondre en un magma informe, une entropisation achevée comme double effectivement satanique de l’universalité principielle.)

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A ce point, l’on comprend que nous perdions de vue Poutine, en écartant le débat sempiternel de l’“homme providentiel” : la providence est quelque chose qui n’a nul besoin de l’homme pour se manifester, si même elle en fait parfois usage selon sa convenance et les opportunités. Le fait qui importe est que les conditions historiques bien connues (l’histoire terrible de la Russie au XXème siècle notamment), haussées au niveau métahistorique, font de la Russie, et de son président par conséquent dans ce Moment précis de l’histoire que nous jugerons être métahistorique au cœur de la crise d’effondrement de notre civilisation (identifiée comme “contre-civilisation”), un facteur essentiel de l’immense lutte en cours ; et un facteur nécessairement, naturellement antiSystème.

Il s’agit d’une situation et non d’une dynamique. (La seule dynamique qui importe est celle du Système, dont la surpuissance fait naître des incidences antiSystème dont les effets indirects alimentent la transformation de cette surpuissance en autodestruction.) Cette situation donne à la Russie le rôle qu’elle joue pour l’instant, et à son président le rôle d'adaptateur et d’opérateur de ce rôle. Ainsi s’explique aisément la “haine anti-Poutine” qui est absolument une “haine-Système”, totalitaire, exprimée selon un réflexe pavlovien qui n’a nul besoin d’explication ni de justification, qui fabrique naturellement et sans aucune conscience tous les artifices (les fameuses narrative) pour rassurer la raison chaotique de ceux qui l’expriment sans savoir ce qu’ils font. (On pardonnera aisément, tout en les combattant impitoyablement, à ceux-là qui véhiculent la “haine-Système” puisque, selon la parole fameuse descendue au ras des pâquerettes sinon dans les ténèbres de cette agitation-Système, “ils ne savent pas ce qu’ils font”.)

Le brio de Poutine est certainement d’avoir compris, au travers de l’importance écrasante prise par la communication dans notre temps, l’importance non moins écrasante de ce qu’on désignerait comme “le fait culturel”, – c’est-à-dire, selon l'interprétation métahistorique du temps courant, la nécessaire structuration identitaire. Nous avancerions l’hypothèse qu’il en a pris conscience précisément et opérationnellement avec les événements décrits ci-dessus (2011-2012), où effectivement il s’est avéré que la communication était l’arme principale de destruction des entités principielles et antiSystème, autant qu’elle pouvait être le moyen principal de mobilisation et de constitution de l’antiSystème. Bien entendu, la force, la puissance de la structuration identitaire dans le cas russe, est qu’elle s’appuie sur ce que l’“âme russe” identifie aisément comme une transcendance authentifiée pour elle par des événements historiques, – et dont l’église orthodoxe est au moins le témoin essentiel, sinon un des acteurs essentiels, – d’où le rôle culturel que doit jouer cette religion puisque l’identité se manifeste par la culture nationale dans ce cas. (On conviendra que ce schéma est assez classique, c’est-à-dire assez simple comme toutes les grandes choses. Il pourrait se manifester dans d’autres cas selon leurs fortunes, – la France est bien entendu le premier exemple venu à l’esprit, pour l’instant empêchée par une infortune absolument sans précédent dans son histoire.)

... On doit insister sur ce fait qu’il ne s’agit en aucun cas de ce qu’on pourrait nommer une “spiritualisation de la politique” mais bien de l’ajout de la dimension spirituelle dans la politique pour la modifier sans lui ôter sa substance de politique ; la politique russe ne devient pas une politique chrétienne-orthodoxe, comme il existe des politiques islamistes extrêmes, voire chrétiennes-extrêmes dans le chef de certains courants évangélistes. La démonstration de cette observation se trouve dans l’extrême réalisme, la prudence de tous les instants de la politique russe, notamment dans le domaine des affaires extérieures et de sécurité nationale, et cela malgré les tensions et les provocations. (Une “spiritualisation de la politique” serait une politique selon les conceptions du philosophe Douguine, par exemple. Douguine a désapprouvé la politique ukrainienne de Poutine parce que le président russe a écarté l’option de l’intervention en Ukraine, au côté des milices du Donbas. Cette politique répondrait évidemment à l’argument impératif du lien “spirituel” unissant les Russes et les Ukrainiens de cette région, eux-mêmes directement de filiation russe.) Reste à voir si, à un moment où les événements suscitent des pressions catastrophiques, il ne faudra pas hausser cette politique à hauteur des enjeux eschatologiques de la situation générale ; reste à voir si Poutine saura le comprendre, ou plutôt le sentir, et accepter l’enjeu de ce Moment-là... C’est sans aucun doute à ce point de rupture que ce situe la mesure de son véritable rôle historique.

samedi, 08 novembre 2014

Donoso Cortés: La clave teológica de la historia

Donoso Cortés: La clave teológica de la historia

Kiko Méndez-Monasterio
Escritor y periodista (España).

Ex: http://www.revistalarazonhistorica.com

es0026a.jpgNació en 1809 en Valle de la Serena, Badajoz, donde su madre se refugiaba de las tropas napoleónicas. Político, diplomático, y filósofo, es uno de los mayores exponentes europeos del pensamiento conservador del siglo XIX. Su Ensayo sobre el catolicismo, liberalismo y socialismo es una premonición de lo que le esperaba al continente y un adelanto de la Rerum Novarum de León XIII.

 

En 1952 el parlamento de la Alemania del Oeste discutía la posibilidad de incorporarse a la OTAN. Para mostrar la necesidad de oponerse al bloque soviético, uno de los diputados se refirió al discurso de un español que, cien años antes, ya había vislumbrado esa hora de Rusia como la nación más propicia para expandir la herejía socialista y amenazar a occidente. Ese diputado, en fin, estaba citando las predicciones terribles que escribió Donoso Cortés, y que acertaron con profética exactitud el destino del continente.

No es extraño que el político alemán conociese la obra del pensador español. El mismo Metternich había sido uno de los grandes admiradores y de él afirmaba: “Después de lo que ha dicho Donoso Cortés ya se puede tirar la pluma, porque es imposible que alguien pueda tener puntos de vista más elevados”. Se refería el veterano canciller al Discurso sobre la situación general de Europa que enunciara el pensador y que resonó con muchísima fuerza en todo el continente, de Roma a Moscú y de Berlín a Londres.

La fama de Donoso superaba en mucho sus cargos diplomáticos, y aunque tuvo una dilatada carrera política su genio se muestra en el análisis perfecto que hace de su tiempo, todo un oráculo del siglo, y por eso de él -y de Balmes- Menéndez Pelayo escribiría: “Si pasaron por la escena política, fue como peregrinos de otra república más alta”. Cierto.

El siglo XIX es el de la Revolución, pero ni siquiera durante su militancia liberal Donoso cayó en la trampa del caos. Fue el suyo un liberalismo verdaderamente ilustrado, pero en el que la razón nunca llega a suprimir del todo a la fe. “Creo que si en el tiempo de mi mayor olvido de Dios me hubieran dicho: vas a hacer abjuración del catolicismo o a padecer grandes tormentos, me hubiera resignado a los tormentos”.

Se casó, tuvo una hija que murió al poco tiempo y no mucho después también perdió a su esposa. Pero curiosamente no serían estos dolores los que le empujan a su conversión definitiva, sino la muerte piadosa de uno de sus hermanos y a la vez la anarquía europea de las revoluciones del 48. “Mi conversión se debe a la misericordia divina y al estudio de las revoluciones, que son buenas como las herejías, porque confirman en la fe y la esclarecen”, le escribe a un amigo. Y a partir de entonces Donoso se convierte en una de las cabezas contrarevolucionarias más importantes de la época, pero tampoco le seducen los honores, así que cuando sus discursos se citan y se estudian en consejos y palacios él ya está pensando en retirarse, no para meditar en algún lugar solitario, sino para entrar en una combativa Orden religiosa. Ya había fijado su elección en la Compañía de Jesús cuando le sobrevino la muerte en París, a los cuarenta y tres años de edad. Días antes el Emperador, sabiendo de sus dolencias, había encargado que se le transmitiese su afecto y su deseo de una pronta recuperación. Donoso agradeció el gesto, pero alzó la mano para señalar el crucifijo y exclamó: “Que Éste se interese por mí es lo que importa”.

No es una anécdota, el planteamiento religioso es en Donoso Cortés piedra angular de su discurso. Es él quien entiende mejor que los errores políticos son errores teológicos, que la Europa (como le gustaba decir, por su gusto afrancesado) no se entiende sin la bicefalia del trono y el altar. Sus palabras hoy escandalizan «Sólo el sacerdote y el soldado representan aún las ideas de la inviolabilidad, de la autoridad, de la santidad, de la obediencia y de la divinidad del amor. Por eso son los representantes de la civilización europea», pero sus pronósticos se cumplieron, y se cumplen, y no son muy optimistas.

jeudi, 29 mai 2014

Political Theology of Juan Donoso Cortés

Political Theology of Juan Donoso Cortés

by Jacek Bartyzel

es0026a.jpgThe term “political theology” has never been a more adequate definition of any corpus of thought[1] created by a philosopher, than when applied to the work of Spanish traditionalist Juan Donoso Cortés (1809-1853), who affected the social teachings of the Catholic Church (in statements of Blessed Pope Pius IX) in such a material way, that contemporary Catholic writer Rino Cammilleri is fully justified to call Cortés “the Father of the Syllabus”[2]. In the opinion of the author of Ensayo sobre el catolicismo, el liberalismo y el socialismo, considerados en sus principios fundamentales, theology is always at the foundation of any social issue, because if everything comes from God and if God is in everything, only theology is the skill which presents the final cause of all things; this explains why the knowledge of truth decreases in the world proportionately to the decreasing faith[3]. The sense of dependence of the fate of peoples on God’s providence is common to all eras and civilisations, and an opposite opinion – negating providentialism – should rather be considered as “eccentric.” A notable exception to this rule and an instance of theological “deafness” existing in the times of old was for Donoso the character of Pilate, who in the opinion of the theologian had to yield to Caiaphas precisely because he failed to understand the relationship between theology and politics. If Pilate had a “lay” concept of politics combined with brilliant mind, he would be only able to become instantly aware that he is not dealing with a political rebel who may pose direct threat to the state; however, as he did not consider Jesus guilty from the political point of view, he was also unable even to presuppose that the new religion might change also the world of politics.

Donoso Cortés finds proofs of the dependence of political concepts on religious ones in the whole history of civilised communities, starting from the antinomy between the ancient East and West, represented by ancient Greece. Pantheism common in oriental despotic systems, condemned peoples to eternal slavery in huge but temporarily founded empires, while Greek polytheism created crowded republics of humans and gods, where gods – often delinquent, quarrelling and adulterous – were often human enough, while humans -heroic and talented in philosophy – carried divine characteristics. In contrast to the monotonously static character of Eastern civilisations, the Hellenic world borne various traces of beauty and movement, for which, however, it paid with political chaos and comminution. However, the synthesis of Eastern power and Greek dynamics combined in Rome, two-faced as Janus[4] , which disciplined all gods, forcing them to enter the Capitol, and also – by enclosing nations in its Empire – performed the providential work, preparing the world for evangelisation.

In the apologetic “prodrome” of his political theology, Donoso Cortés emphasises the fact that Christianity has transformed both the lay community (primarily the family in which the father – retaining the respect and love of his children – ceased to be a tyrant for his enslaved wife and children) and also the political community, transforming the pagan domination by force into the concept of power as public service to God: The kings began to rule in the name of God; nations began to obey their princes as guardians of power coming from God[5]. And, which is most important, by depriving the earthly rulers from the attribute of divinity, which they did not deserve, and on the other hand, by providing the divine authority to their rule, Christianity has once and for ever erased any excuse for both political manifestations of the sin of pride– the  t y r a n n y  of rulers and the  r e v o l u t i o n  of the subjects: By adding divine quality to the authority, Christianism made obedience holy, and the act of making authority divine and obedience holy condemned pride in its two most dire manifestations which are the spirit of tyranny and the spirit of rebellion. Tyranny and rebellion are impossible in a truly Christian community[6].

It is obvious for Donoso Cortés that Christianity would not be able to exert such beneficial influence, if the Catholic Church had not been an institution of supernatural origin, established by the God – Man himself, by Jesus Christ. Without the supernatural element, without the action of grace, one can perceive in civilisations only[7] the results and not causes, only elements which make up civilisations and not their sources. However, the Christian community differs absolutely from the ancient community, even with respect to politics and society, for the fact that in the ancient community people generally followed instincts and inclinations of the fallen nature, while (…) people in the Christian community, generally, more or less, died in their own nature and they follow, more or less the supernatural and divine attraction of grace[8]. This not only accounts for the superiority of political institutions of the Christian community over pagan ones, but also supports a thesis which is anthropological and soteriological at the same time and says that a pagan man is a figure belonging to pagan, disinherited humanity, while a Christian man is a figure of redeemed humanity. This thesis is simultaneously compatible with an ecclesiological thesis which says that the Church presents human nature as sinless, in the form in which it left God’s hands, full of primeval justice and sanctifying grace[9].

The apologetics of Donoso Cortés says in conclusion that the Church is not (as Guizot assumed) just not one of the many elements of European civilisation, but it is the very civilisation, as the Church gave this civilisation unity, which became its essence. European civilisation is simply Catholic civilisation. The Christianity (“the catholic dogma”) is a complete system of a civilisation, which embraces everything – the teaching about God, the teaching about the Universe and the teaching about man: Catholicism got the whole man in its possession, with his body, his heart and his soul[10].

Donoso Cortés expressed his conviction that political theology provides a sufficient explanation for everything, in a sentence which echoes with the opinions of Tertullian, the most anti-philosophic apologist of ancient Church: A child, whose mouth is feeding on the nourishing milk of Catholic theology, knows more about the most vital issues of life than Aristotle and Plato, the two stars of Athens[11]. This is not a coincidence if one considers that Donoso used to describe the lay, naturalist and rationalist Enlightenment trends against which he fought, as “philosophism”. However, the most vital consequence of such approach seems to be no need for a separate political theology which would be autonomous against the whole corpus of theology as such. Characteristically enough, it was Catholicism and not conservatism which was evoked in opposition to liberalism and socialism in the whole dissertation by Donoso, and not only in the heading of his opus magnum – and not only due to the fact that conservatism in Spain means the right wing of the liberal camp (moderados, or „the moderate”), and that the author of Ensayo… used to be one of the leaders of this camp before his spiritual transformation and that he radically disassociated himself from this camp after this transformation. If Donoso wished to illustrate the opposition of political doctrines, he could have used the term “traditionalism” which in Spain is commonly identified with the orthodox Catholic counter-revolutionary camp. However, the term „traditionalism” never appears in his work, which proves that it was not necessary for Donoso’s concepts; the fact that the author consistently follows the line of thought confronting Catholicism with liberalism and socialism proves that he aimed at counterpoising religion (and inherent political theology) against ideologies which are understood as “anti-theologies” or “false theologies.” This phenomenon discloses political  a u g u s t i n i s m  of Donoso, for whom the political authority is not vital, and it is justified only “for the reason of sin” (ratione peccati) of man, which is proved also by the theory of “two horse bits” explained elsewhere[12]; such bits are to curb sinful inclinations of humans. The first, spiritual bit is to appeal to conscience, while the other, a political one, is based on compulsion. The other bit is still necessary, in spite of the Redemption on the Golgotha as the Sacrifice of the Cross redeemed only the original sin but it did not erase the option of man’s continuing inclination towards the evil. For this reason, although the Good News has excluded compulsion as the sole option to be used, the political power must continue its existence to prevent depravation; what is more, its role and the choice of the tools of compulsion must grow, as the religion and morality are gradually weakening since the disruption of the medieval Christianitas. When the quicksilver on the “religious thermometer” is falling dramatically, the rise of quicksilver on the “political thermometer” seems to be the only means to prevent total fall and self-erasure of people.

Another Augustinian aspect of the political theology of Donoso Cortés is the fact, that it focuses on discussing the four cardinal issues of Christian theodicy in which the Bishop of Hippo was also considerably involved: 1º the secret of free will and human freedom; 2º the question on the origin of evil (unde malum?); 3º the secret of the heredity of the original sin and joint guilt and punishment; 4º the sense of blood and propitiatory offering.

The Theory of Freedom

369DonosoESD.jpgDonoso Cortés discusses three aspects of freedom, seen as perfection, as means to achieve perfection and in the perspective of historia sacra – its history in Heavens and on earth, together with implications of its abuse by angels and humans.

First, the author rejects common opinion that the essence of free will is the option to choose between good and evil (resp. „freedom of choice”). Such situation would have two implications, which Donoso sees as irrational: firstly, the more perfect is man, the less freedom he has (gradual perfection excludes the attraction of evil), and hence a contradiction between perfection and freedom and secondly, the God would not be free as God cannot have two contradictory tendencies – towards good and towards evil. In the positive sense, freedom does not consist in the option to choose between the good and the evil, but it is simply the property of the rational will[13]. However, one must differentiate between perfect and partial freedom. The first one is identical with the perfection of mind and will and can be found only in God, and hence only God is perfectly free. Man, however, is imperfect, as every other created being and he is only relatively free. Which is more, the level of freedom available for man is directly proportionate to the level of his obedience towards the Maker: man grows in freedom when loves God and shows due respect to the God’s law, and when man departs from God and condemns God’s law, he falls under the rule of Satan and becomes his slave. This is the not only a crystallisation of Donoso’s concept of truth but also of his understanding of authority; freedom consists in the obedience to the authority of the Heavenly Ruler, while slavery is the obedience to the devilish “appropriator”. The link between the natural and supernatural order, identified by political theology, allows to determine by analogy, the earthly submission to a ruler legitimate by his obedience to God and the submission to a godless usurper.

The option to follow the evil, which is the “freedom of choice” is factual, but it is a mistake to consider it to be the essence of freedom; this is just an affection resulting from the imperfection of human will, and therefore it is a week and dangerous freedom which threatens with falling into the slavery of the “appropriator.” Free will, understood as the possibility to turn good into evil, is such a great gift, that, from God’s perspective, it seems to be a kind of abdication and not grace[14], and therefore it is a secret which is terrifying by the fact that man, making use of it, is just continually spoiling the God’s work. Therefore, everybody who cares for achieving true freedom – the freedom from sin – should rather attempt to put this option to sleep or even to lose it wholly if possible, which can be achieved only with the assistance of grace. Without grace, also resulting from acts, one can do nothing – one can only get lost. Grace which gives freedom from sin does not contradict freedom itself because it needs human participation in order to operate. According to fundamental theology, man is granted the grace sufficient to move the will by delicate pull; if man follows this, his will unites with God’s will and in this way the sufficient grace becomes effective. In the light of the above, the freedom of human will understood as the means leading to perfection is, the most wondrous of God’s wonders[15], as the man may resist God and get his dire victory while, in spite of this, God remains the winner and man remains the loser[16], losing his redemption. However, as long as the great theatre of the world[17] still stages the giant struggle between the “Two Cities” – Civitas Dei and the civitas terrena ruled by the Prince of This World, between the Divine and the Human Hercules, every man, consciously or unconsciously serves and fights in one of the armies and everybody will have to participate in the defeat or in the victory[18]of theMilitary Church (Ecclesia militans). The fight will cease in eternity, in the homeland of the righteous – the citizens of Ecclesia triumphans.

In the soteriological aspect, the weakness of human will is the “sheet anchor” for man, which explains the comparison of human and angelic condition. Angels were placed on the top of hierarchy of created beings, and received from the God a greater scope of freedom, which proved to have irrevocably disastrous effect on the angels which rebelled. Angels, more perfect than men, are granted a once-off act of choice only, so the fall of rebel angels was both immediate and the final, and their condemnation allowed no appeal. Man, weaker from angels with respect to his will and his mind, had for this very reason retained the chance for his redemption and the hope to be saved. The decisive damnation can be “earned” by man only when, the human offence, by repetition, reaches the dimension of the angelic offence[19].

Therefore, Donoso Cortés examines the question why God has not decided to “break” human freedom to save man, even against the “freedom of choice” which – as we know – is just an option for self-damnation? His answer allows to withdraw the suspicion of tendencies towards the Lutheran principle of justification sola gratia, as it emphasises the necessity of  m e r i t s  to be saved, as the lack of merits would be not adequate to the divine perfection. Redemption without merit would not be God’s goodness but His weakness, the effect without cause, something which we call on earth (…) a whim of a nervous woman[20].

The possibility of eternal damnation is only balanced by the possibility of redemption. The first one is God’s justice, the other – God’s grace. Donoso Cortés emphasises that the only consistent and logical option is either to accept or reject both options simultaneously as everything outside the common notion of “going to Hell” is not the true punishment, while everything outside “going to Heavens” is not the true reward: Cursing God for allowing the existence of Hell is the same as cursing God for creating Heaven. [21]

Freedom and Truth

Donoso Cortés’ theory of freedom incorporates one more vital motive, which is the discussion on the relationship of freedom and truth. Naturally, in his understanding, the Church is the depository of absolute truth, but such solution implies a very meaningful and painful paradox. The truth and beauty of the Catholic teaching do not by any means contribute to the popularity of the Church; the actual situation is just opposite: the world does not listen to this teaching and it crowds around the pulpits of error and carefully listens to wanton speeches by dirty sophists and miserable harlequins[22]. This gives rise to assumptions that the world is persecuting the Church not only because it forgot Its truth, holiness, the proofs of the divine mission and His miracles, but because the world abhors all these notions.

However if the Church, in spite of its losses and persecution, has survived two thousands years, where is the cause of its triumph, if not in the truth which it represents? The only cause is the supernatural force supporting the Church, the mysterious, supernatural right of grace and love. Donoso Cortés justifies this thesis with a paradoxical argument that Christ did not “win over the world” not with the truth, as Christ impersonates truth and the essence of that truth was already known in the Old Testament, but the people of the Old Covenant rejected the Impersonated Truth and crucified it on the Mount of Calvary: This is a dire lesson for those believing that truth, by its inherent force, may extend its reign and that the error cannot rule over the earth[23]. The Saviour won over the world, but not due to the fact that He is the world, but  i n  s p i t e  o f  t h e  t r u t h !

The truth, by itself, cannot triumph exactly because of the freedom of man, whose mind and will are dimmed by the fall of sin. A man, in the fallen state, becomes the enemy of truth which he treats as the “tyranny” of God and when he crucifies God, he thinks that he has killed his tyrant.

The most extensive explanation for the secret of wrong choices made by human will is found by Donoso Cortés on the Gospel of St. John: I am come in my Father’s name, and ye receive me not; if another shall come in his own name, him ye will receive. (J, V, 43) According to Cortés, these words prove the natural triumph of the false over the true, of the evil over the good[24]. The natural tendency of fallen will towards evil is confirmed by the people of Jerusalem choosing Barabbas and by the inclination which contemporary proletariat displays towards false socialist theology. The Nature is unable to choose truth; one needs grace and love in order to choose truth, as no man can come to me, except the Father which hath sent me draw him. (J, VI, 44) Simply speaking, the triumph of the Cross is incomprehensible, as the victory of Christianity requires constant, supernatural activity of the Holy Spirit.

The assumption that man in his (fallen) natural state is the enemy of truth and that his “free choices”, stripped from the support granted by grace, must always be wrong, has extremely weighty implications. This means, that freedom cannot be trusted and the “right of choice” is always destructive, both in the state and in the Church. In the former, when people despise of the monarchy by God’s grace and believe in their “natural” right to choose leaders following their will, there is no other hope for maintaining order, than establishing  d i c t a t o r s h i p  perceived in an “occasionalist” sense, as an analogon of a miracle performed by God which suspends the “ordinary” rights of nature, albeit also established by themselves; in such circumstances, the dictatorship also proves the implementation of the divine right of love.[25]. However, on the ecclesiastic plane, the pessimistic assessment of human nature, which perfectly harmonises with the “spirit of the Syllabus”, discloses at the same time a basic discrepancy between Donoso Cortés together with dictates of the Syllabus (and the whole body of the traditional teaching of the Church on the issue), and an optimistic thesis which has been advocated since Vaticanum II, saying that “the truth wins in no other way than by the power of the truth itself”. Adoption of such thesis results in the resignation from the postulate of a Catholic state and proclaims the right of every person to “religious freedom” expressed in the declaration Dignitatis humanae and condemned in the Syllabus[26]. The traditional teachings of the Magisterium include innumerable examples of the same thesis[27] which Donoso presented in Ensayo…, saying that the error has no “right” by itself and that there can be no “freedom for the error” which is as abhorrent as the error itself[28]. This implies that the Church has the right to judge errors which, according to Donoso, protects one against relativism, which is an unavoidable consequence of catalogues of “agreed and arbitrary truths[29]being made by humans, and also implies beneficial character of intolerance which saved the world from chaos, putting above any discussion the truths which are holy and original, which provide the very foundation for any debate; truths, which cannot be doubted even for a moment, for this might instantly shake the mind unsure of truth or error, for his immediately dims the bright mirror of human mind[30]. Only the Church has the holy privilege of useful and fruitful debate, similarly as only the faith incessantly delivers truth and truth incessantly delivers knowledge[31], while doubts may deliver only further doubts.

Where did Evil Come From?

sello_156217.jpgErroneous interpretations of the key issue of theodicy on how to reconcile the imperfection of free human will with divine justice and goodness result, in the opinion of Donoso Cortés, from the very erroneous definition of freedom. A mind permeated with such definition is unable to explain to itself why God keeps yielding to the erroneous human will and He allows rebellion and anarchy on Earth. Terrified by this concept, such mind must resort to Manicheism – either in its traditional ancient form which advocates the existence of two gods (or equivalent principles): of good and evil, or in its modern form identified by Donoso with atheist and anthropolatric socialism of Pierre-Joseph Proudhon. According to Donoso, any Manicheism is able to explain, in its own manner, the nature of fight and duality of the good and the evil but no Manicheism is able to explain the nature of peace and unity or convincingly prove any final victory, as this would require the annihilation of one or the other element, while any destruction of a putative substantial being is beyond comprehension. Only Catholicism provides a solution for this contradiction, as it explains everything by pointing out to an ontological difference between man and God which also serves as an explanation of the origin of evil, without the need to substantiate evil or to negate divine omnipotence or goodness[32].

God, as the absolute Good, is the creator of every good. Therefore it is not possible for the God to create evil, because, although God cannot put in the Creation everything which exists in there, (…) he cannot put there anything which does not exist in Himself, and no god exists in God[33]. On the other hand, God cannot place absolute good in anything, because this would imply the creation of another God. Therefore, God grants to all the creation only relative good, something of what exist in Him, but which is not Himself[34]. If God is the Maker of everything, then the whole creation is relatively good, including Satan and Hell. Satan, choosing to become the being which he is, that is the Evil, did not lose his angelic nature, which is good, as it was created by the God.

Although all the created beings are good, the evil exists in the world and it wreaks dire havoc there. In order to solve this riddle, one must clarify three issues: where does evil come from, what is evil and how finally it is a factor of general harmony.

Evil finds its beginning in the way in which man (and earlier, the fallen angels) used the freedom of will, which was given to him and which is commonly called the “freedom of choice” between the good and the evil, which should be more adequately and precisely called the freedom to unify with the good which exists independently from man, that is with God, or the freedom to depart from God and to negate Him by such departure and to turn towards Evil which is nothingness. Therefore, the occurrence of evil is the result of double negation: negation of the mind, which results in error (negation of truth) and negation of the will which results in evil (negation of good). Both negations are at the same time an absolute negation of God as the truth and the good are substantially the God, that is the same thing which is just discussed from two different points of view.

This negation, naturally enough, does no harm to God, but it introduces disharmony in his Creation. Before the rebellion of angels and the fall of man, everything in the Creation (including matter), gravitated towards God, the truth and the good, while those two metaphysical rebellions resulted in disorder which consists in separating things which the God intended to unite and by uniting things which the God wished to separate. In other words, the gravitation towards God has been changed by rebelling angels and fallen men into the revolutionary movement centred on themselves; both the Satan and the man turned themselves into their absolute and final goal. The price for this “emancipation” was, however dreadful; for Satan, it was final damnation, but the man also paid a lot; with a disintegration of his mental and physical powers. Human mind lost its rule over the will, the will lost its power over actions, the body renounced allegiance to the spirit and the spirit became enslaved by the body.

Therefore, Donoso Cortés affirms, using the mighty power of his fiery rhetoric, the Catholic philosophical thesis derived from St. Augustine which considers that good is identical with the being and that the evils is not metaphysical. The evil “is” the non-existence; it does not exist substantially, it exists only qualitatively, as a manner of being and not as a substance. Therefore, the expression “evil” does not evoke any other notion than the notion of disorder, as the evil is not a thing but just a disorderly manner of existence of things, which did not cease to be good in their substance[35]. Evil is only accidental and as such it cannot be the work of God, but it can be – and is – the work of Satan and man. In the light of the thesis of non-substantiality of evil, which according to Donoso is the only one which is not internally contradictory, both the Manichean theology of “two gods” and the resulting thesis on the constant struggle between God and man become unreasonable. Such struggle is impossible because the man – the maker of accidental and transitory evil – is not equal to God, and consequently, no true struggle may take place where the victory is not possible (for the disproportion of power) and it is not fore-judged (being constant).

Elaborating on the issue of the reconciliation of the possibility of man’s committing evil with the omnipotence of the providential God’s will, Donoso Cortés says that this “terrible freedom” of disrupting the harmony and beauty of the Creation would not have been given to man by God if the God had not been sure that He would be able to turn it into the tool of His plans and to stop the devastation. The point is, that the separation between the Maker and his Creation, which is real in one (moral) respect, becomes feigned in another (existential ties of dependence). Originally – before the rebellion and the fall – rational and free beings were linked with God by the power of His grace. They separated themselves through sin, breaking the node of grace (and hence actually proving their freedom), but when they depart from the God by the power of their will, they approach Him in some other way, because they either encounter His justice or they become the object of His grace. In order to explain this phenomenon, Donoso evokes the medieval metaphor (known, among others, to Dante) which depicts the Creation as a wheel and the God as its circumference on one hand and its centre on the other. Being the centre, God attracts things to Himself, and as the circumference, He encloses. Created beings either gravitate towards the Maker being the circle, or they depart from Him, but then they encounter Him being the circumference, so they always are under God’s hand, wherever they go[36]. If one characterises man as a being which introduces disorder into order, then the divine character of God consists also in the ability to extract order from disorder, changing the temporary separation into unbreakable unity. Whoever is not willing to unite with Him through eternal rewards, shall be united by eternal punishment. The end (goal) which every creature is to reach has been chosen by the God; the creature may chose only the way – either towards damnation or towards salvation.

Elaborate rhetoric antinomies of Donoso Cortés include also a justification for God’s approval for the man’s offence, because the God had “the Saviour of the World, to be used as a kind of reserve[37]; this thesis was one of the reasons for which the author of Ensayo…. has been accused of heresy by father Gaduel, editor of „L`Ami de la Religion”. However, it seems extremely doubtful (also according to the Holy Officium to which Donoso appealed) for this sentence, saying: Man sinned, because God decided to become man[38], to be justifiably interpreted as considering God to be the reason for Adam’s sin, as such causality is negated by subsequent words: Man wavered, because God has the power to support; man fell, because God has the power to uphold[39].

Ideologies which are Negations

The concept of evil as non-existence and the concept of falsity as non-truth is applied by Donoso Cortés to confront Catholicism with ideologies of liberalism and socialism. Their falsity appears there as the lack of ontological and epistemological positivism, resulting from the failure to understand nature and the origin of evil Both the liberal and the socialist concept of evil is too strikingly inadequate to the reality, as they seek evil in places where it does not dwell and overlook its significant manifestations. Liberals see evil in the sphere of political institutions inherited from the ancestors, which primarily embrace Christian monarchy, while socialists say that evil dwells in public institutions – mostly in the family and in private ownership. From the (superficial) point of view of temporary game of power between political parties, this difference seems to be a significant one which affects the public existence; the goals of liberals may seems relatively moderate (replacing traditional monarchy with parliamentary democracy, which actually gives power to the addicts of “debating”), while the intentions of socialists attack the very foundations of the community and evoke also the opposition of liberals. However, in the light of theology and philosophical anthropology, this difference seems diminished to a large extent, even to the point of becoming insignificant, as both these schools – silently or overtly – reject the Catholic dogma on the fall of creation and on the original sin affecting human nature. Both liberals and socialists see man as essentially good – not in the sense of a nature created as good, but always and absolutely, while the evil is always institutional ; the only difference is that both schools name different institutions. However, in any case this means re-ontologisation of the evil and in this sense one can talk about the „Manicheism” of both ideologies.

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A significant difference between liberalism and socialism concerns the degree to which they negate the truth concerning the origin of evil, advocated by Catholicism. Liberalism is inconsistent in this respect and, one may say, even timid: it is afraid to negate this truth in a resolute way and it regrets to renounce any principle (including this Catholic principle, which it only subjects to an “amputation” of all non-liberal notions, which actually make up the very essence of Catholicism). Liberalism praises political revolution and calls it liberating while it impugns social revolution, failing to notice that the former causes the latter: the balance between socialism and Catholicism sought by liberalism is absolutely impossible, and for this reason the (…) liberal school will finally have to abdicate, either in aid of socialists, or in aid of Catholics.[40].

The impotence of the “liberal school” is therefore caused by its lack of political theology and by its inability to consistently negate it; such negation is replaced by disputes, which are even assumedly barren and inconclusive. This school may rule only when the community is in decay; the moment of its domination is the transitory and volatile moment in which the world does not yet know whether to choose Barabbas or Jesus and when it wavers between dogmatic statement and total negation. At that moment, the community accepts the government of those, who are afraid to say: “I confirm” and those are equally afraid to say “I negate”so they always say “I differentiate”. The highest interests of this school consist in preventing the arrival of the day of resolute negations or the day of resolute confirmations. In order to prevent it, this school resorts to debating, which is the best way to the confusion of all concepts and to dissemination of scepticism. It understands very well that people, who constantly listen to sophists discussing for and against things, finally fail to know which is which and they ask whether it is true that the truth and the error, the sin and the virtue are opposite concepts or whether they rather are one and the same thing, just seen from different points of view?[41]. Liberalism, however, is condemned to defeat because the man has been created to act and the continuous debate does not agree with action, and therefore it is against human nature. Therefore a day is coming when the people, following their desires and feelings, shall crowd public squares and streets, resolutely choosing either Barabbas or Jesus and levelling the stand of sophists to the ground[42].

The greater “resoluteness” of socialism consists in the fact, that socialists draw two consistent conclusions from the hypothesis on the goodness of man: a conclusion on the perfection of man (which actually is deification of man) and the identification of evil with the God (or with the concept of God, which is the “threat to the conscience”). „The Golden Age” in socialist interpretation will flourish with the disappearance of faith in God, in the rule of mind over sense and the rule of governments over people; that is, when the brutal crowds will consider themselves as Gods, the law and the government[43]. Donoso Cortés sees this socialist system of the future as ideal despotism which combines pantheism of political, social and religious nature. This stands in express contrast with sociological individualism of Christianity which sees community as a group of humans obeying the same institutions and laws and living under their protection, while pantheists see community as an organism existing individually[44]. According to Donoso, this cardinal contradiction allows to perceive the logical consistency of Christian anthropology and the irrationality of socialist (collectivist) anthropology. If a community does not exist independently from people who are its members, then, naturally, a community can have no thing which did not originally exist in the individuals[45], and, logically enough, the evil and the good in a community originates from man and that it would be absurd to consider uprooting evil from a community without touching people in which the evil resides, being its source[46]. The concept of a holistically perceived community gives rise only to contradictions and unclear notions, which by themselves unmask socialism as a “charlatan” theory. It is not known, whether the evil in a community is substantial (in such situation, even an intention to destroy the existing social order would not be radical enough, as the full eradication of evil would be possible only after eradicating the community), or whether it is accidental; if the latter is true, what circumstances and reasons combined to give rise for this fatal coincidence? Unable to solve these contradictions, socialism leads to ascribe to man (a collective man) the name of the redeemer of community, and hence it advocates the same two secrets as Catholicism does (the secret of the origin of evil and the secret of redemption) but it only reverses them in a perverse way; the Catholicism says two simple and natural things: man is man and his doings are human while God is God and his doings are divine, then socialism says two things which are incomprehensible: that man undertakes and performs God’s works and the society performs acts appropriate to man[47]. With the consideration to the above, Donoso amends his earlier opinion on the logical advantage of socialism over liberalism, as socialism is “stronger” only by the way in which it advocates its issues, by its “theological” impetus, while the contents of the socialist doctrine is a monstrous conglomerate (…) of fantastic and false hypotheses[48].

Finally, if liberalism which emphasises its “neutral” lay character, is just an  a n t i – t h e o l o g y, then, according to Donoso Cortés, socialism is a  f a l s e  t h e o l o g y, which is just an awkward plagiarism of the Gospel, an irrational “half-Catholicism” which creates a new “God” of a collective man. however, basically both these ideologies shine with the “moonshine” of Christianity, which consists in undermining Catholicism to various degrees and in various places and in misinterpreting the World of God.: In spite of being schools which directly oppose Catholicism, that is schools which would resolutely negate all the catholic statements and all the principles, they are schools which just differ from Catholicism to a larger or smaller degree; they have borrowed from Catholicism everything which is just not a pure negation and they only live its life[49]. The author of Ensayo… is of the opinion that all heresiarchs, including political ones, share the common fate, as when they imagine that they live outside Catholicism, they actually live within, because Catholicism is just as the atmosphere of minds; socialists follow the same fate: after huge efforts aimed at the separation from Catholicism they have just reached the condition of being bad Catholics[50].

The Heredity of Sin

A theodicy would be incomplete if it failed to complement the answer to the question on the source and nature of evil with an explanation on the dogma of the heredity of original sin by all the generations. Donoso Cortés, who devoted the whole third chapter of his Ensayo… to discussing this issue, does not deny that this dogma in particular, being a dogma without which Catholicism would lose the reason for its existence – causes the highest “outrage” both for the purely natural justice and for the modern mentality, with its most expressive manifestations being the ideologies of liberalism and socialism. How can one be a sinner if he has not sinned, just at the moment of birth? On what grounds one may discuss the inheritance of Adam’s sin, which is the unavoidable consequence of that sin in the form of punishment, but without personal guilt? All this seems to fly in the face of all reason and the sense of the right, and to contradict the truth on the inexhaustible God’s grace advocated by the Christian religion. Instead, one might consider this dogma to be a borrowing from gloomy religions of ancient East, whose gods thrived on the suffering of victims and the sight of blood.

Although this question is usually posed on the ethical plane, the reply provided by Donoso Cortés transcends onto the ontological level, as he explains the putative contradiction between the absence of personal guilt and the heredity of sin and responsibility arising therefrom, with the duality of the existential structure of man. Our forefather Adam was at the same time an individual and mankind, and sin was committed before the separation of individual and mankind (by progeniture). Therefore, Adam sinned in both his natures: the collective and the individual one. Although the individual Adam died, the collective Adam lives on, and he has stored his sin in the course of life: the collective Adam and the human nature are the same thing; hence, human nature continues to be guilty, as it continues to be sinful[51]. Every man who comes to this world is a sinner, because he has human nature and human nature has been polluted: I sinned when I was Adam, both when mature, when I got the name which I carry, and before I came to the world. I was in Adam when he left the hands of God and Adam was in me when I left the womb of my mother; I am unable to separate myself from his person and unable to separate myself from his sin[52].

Every human being simultaneously upholds the individual element, which is its substantial personal unity, and an element which is common for the whole mankind. The first element, received by everyone from his parents, is just an accidental form of being; the other one, received (through Adam) from God , is the essence of every human being and this very fact is decisive for everyone’s participation in the sin. Individual sins are just “extras” added to the original sin which was at the same time one and common, exceptional and embracing nuclei of all sins. No man has been and will be able to sin individually in the same way as Adam: we just cover dirty spots with more dirty spots; only Adam soiled the snow-white purity[53].

Therefore one should note that the theory of existence of Donoso Cortés not only excludes idealistic ontologism, but on the other hand it also rejects nominalism, which denies the reality of the commoners (in this instance: the mankind). The result of the dogma of original sin and the rule of substantial unity of mankind is the dogma of the heaviness of the double responsibility of man (collective one concerning the original sin and the individual one concerning the sinful acts), which is the  s o l i d a r i t y  in sin. Only this solidarity gives to man his dignity, extending his life to cover the long course of times and spaces, and therefore, after a certain fashion, it gives rise to “mankind”: This word, meaningless for the ancients, only with the rise of Christianity began to express the substantial unity of human nature, the close kinship which unites all men in one family[54].

The heritage of guilt and punishment – and hence, without doubt, the suffering, should not be seen as evil, but only as good, available in the condition resulting from the irreversible fact of man’s depravity. If not for the punishment – which is in its essence a healing aid – the pollution would be irreversible and God would not have any means to reach man (to whom He gave freedom) with His grace. By rejecting punishment, we erase also the option of redemption. Punishment is just the very chance for being saved, denied to fallen angels, which ties a new bond between the Maker and the man. This punishment, although it still is relatively bad , being suffering, becomes the great benefit due to its purpose, which is the purification of the sinner: Because sin is common, the purification is also absolutely necessary for everyone; hence the suffering must also be common, if the whole mankind is to be purified in its mysterious waters[55].

Moreover, the dogma of solidarity also has its feedback aspect; solidarity remains in sin and in merit; if all people sinned with Adam, then all people were redeemed by Jesus Christ, whose merit is pointing towards them.

Social Implications of the Solidarity Dogma

According to Donoso Cortés, the concepts of heredity through blood and solidarity in sin explain all significant family, social and political institutions of mankind. If, for instance, a nation is well aware of the idea of hereditary transfer, its institutions will necessarily be based on heredity, and hence on stricte  a r i s t o c r a t i c, basis, moderated, however, by things which are common (in solidarity ) to all people in a society and hence are democratic, but only in this very sense. This also refers to the democracy of Athens, which was nothing else than an aristocracy, impudent and anxious, serviced by a crowd of slaves[56].

However, the concept of solidarity was disastrous for pagan communities due to its incompleteness; particular phenomena of solidarity (in family, community and politics) were not moderated by human solidarity which is comprehensible only in the light of the Christian dogma. This resulted in the tyranny of husbands and fathers in the family, the tyranny of state over communities and the permanent and common state of war between states, as well as a twisted concept of patriotism as declaring war against the whole mankind by a caste which constituted itself as a nation[57]. In modern times, all disorder is caused by the departure from the “Christian dogma” which has already been made known..

donoso.jpgBoth the instances of crippled solidarity in pre-Christian communities and the denial of solidarity in “post-Christian” communities[58] – are proofs of the lack of elementary balance in all doings of man which remain only human. They show the impotence and vanity of man as compared with the might and perfection of God, who is the only one to be able to uphold everything, not degrading anything; on the other hand man, upholding anything, degrades all things which are not upheld by him: in the sphere of religion, he cannot uphold himself without degrading God at the same time; he can neither uphold God without degrading himself; in politics he cannot give homage to freedom without offending authority at the same time; in social issues he either sacrifices community to individuals or individuals to the community[59]. Due to this one-sidedness, Donoso Cortés describes both liberals and socialists as parties of equilibrists.

Liberalism denies solidarity in the religious order, as both its ontological nominalism and its ethical meliorism do not allow it to accept the heredity of punishment and guilt. In turn, liberalism in the social order – as the follower of pagan egoism – denies the solidarity of nations, calling other nations strangers and it has not yet called them enemies only because it lacks enough energy[60].

Socialism goes even further, as it not only denies religious solidarity, heredity of punishment and guilt, but it also rejects the very punishment and guilt. The denial of the rule of heredity results therefore in the egalitarian principle of legal entitlement of everybody to all offices and all dignities[61] while egalitarianism gives ground to the denial of the diversity and solidarity of social groups which leads to the postulate of eradicating family and furthermore to the eradication of private ownership, with particular reference to land. This sequence of denials has a logic of its own, as one cannot understand ownership without some sort of proportion between the owner and his thing; while there is no proportion between land (Earth) and man[62]. The land does not die, and hence a mortal being cannot “own” it if one resigns from the notion of heredity. Purely individual ownership denies reason and the institution of ownership is absurd without the institution of family[63].

Socialism does not end with the denial of sin, guilt and punishment, but continuing the sequence of denials, it negates the unity and personality of man; in the result of rejecting tradition and historic continuity, socialism is unable to unite the present human existence with the past and the future, and all this leads it to unavoidable and total nihilism: Those, who tear themselves away from God go to nothingness and it cannot be the other way, as outside God there can be nothing but nothingness[64].

The Sense of Blood Offering

The “Cortesian” theodicy is crowned by the discussion on the necessity and sense of the propitiatory offering of blood – the most common procedure which is known almost to all religions, but is simultaneously the most mysterious and seemingly repulsive and irrational one.

The first blood offering was made by Abel – and, which is strange, God welcomed it just because it was the offering of blood, in contrast to the offering made by Cain, which was bloodless. It is even more puzzling that Abel, who spills blood for propitiatory offering, abhors the very fact of spilling blood and he dies because he refuses to shed blood of his envious brother, while Cain, who refuses a blood sacrifice to satisfy God, is fond of bloodshed to the point of killing his brother. This series of paradoxes leads Donoso Cortés to conclude that bloodshed functions as purification or erasure procedure, respectively to its purpose. Having discovered this, the fair Abel and Cain the fratricide become pre-figurations of the “Two States” which, according to St. Augustine, will struggle with each other until the end of history: Abel and Cain are the characters representing those two cities governed by opposite laws and by hostile lords; one of which is called the City of God and the other is the city of world and they are warring with each other not because one sheds blood and the other never does it, but because in the former, blood is shed by love while in the latter it is shed by vengeance; in the latter , blood is a gift to man to satisfy his passion, while in the former it is a gift to God for His propitiation[65].

Why everybody then sheds blood, in one way or another? According to Donoso, bloodshed is the inherent result of Adam’s misdeed. But, in the result of the promise of Redemption, by replacing the guilty person with the Redeemer, the death sentence has been suspended until His arrival. On the other hand, Abel, the heir of the death sentence and of the promise suspending it – is a memorial and symbolic offering. His offering is so perfect, that it expresses all the Catholic dogmas: as an offering in general, it constitutes an act of gratitude and respect for God; as a blood offering, it announces the dogma of original sin, heredity of guilt, punishment and solidarity, and also functions as reminder of the promise and the reciprocity of the Redeemer; finally, it symbolises the true offering of the Lamb without blemish.

However, in the course of generations, the original revelation, together with the message carried by Abel’s offering, became blurred, because simultaneously all men inherited the original sin, which corrupted human mind. The most deformed, cruel and fearful consequence of the misperception of the sense and purpose of blood offering was turning it actually into the act of offering human lives.

Where did pre-Christian peoples commit an error? This very fragment of discussion allows the reader experience the fine rhetoric by Donoso Cortés, his subtle reasoning and the sophisticated discourse. The discourse consists of a series of rhetoric questions (starting with anaphors) which are every time answered with a negative reply, except for the last question. Were the ancients wrong, thinking that divine justice needs propitiation? No, they were not. Were they wrong thinking that propitiation can be achieved only by bloodshed? No, they were not. Is it wrong that one person can offer enough propitiation to erase sins of everyone else? No, this is true. Or perhaps they were wrong thinking that the sacrificed one must be innocent? No, this was not false either. Their one and only error – which, however, had monstrous consequences – was the conviction that any man can serve as such (effective) offering. This one and only error, this single departure from the “Catholic dogma”, turned the world into the sea of blood[66]. This leads to the conclusion, which according to Donoso, remains ever true, that whenever people lose any Christian quality, wild and bloody barbarous behaviour is imminent.

donoso-cortes-juventud-politica-y-romanticismo-.jpgThe pagan error concerning offerings of blood was in fact only partial, because human blood is only unable to erase the original sin, while it can erase personal sins. This gives not only the justification but even the (…) necessity of death penalty[67], which was considered efficient by all civilisations, and those advocating its abolishment will soon see how expensive are such experiments, when blood immediately begins to seep through all its [community's – J.B.] pores[68]. Donoso Cortés saw the support of abolitionism as tolerance for crime which can be explained only by weakening religious spirit. It would be hard to say that his discussion on the subject lacks psychological sharpness and prophetic value: The criminal has undergone a gradual transformation in human eyes; those abhorred by our fathers are only pitied by their sons; the criminal has even lost his name – he became just a madman or a fool. Modern rationalists adorn crime with the name of misfortune; if this notion spreads, then some day communities will go under the rule of those misfortunate and then innocence will become crime. Liberal schools will be replaced with socialists with their teaching on holy revolutions and heroic crimes; and this will not be the end yet: the distant horizons are lit with even more bloody aurora. Perhaps some galley slaves are now writing a new gospel for the world. And if the world is forced to accept these new apostles and its gospel, it will truly deserve such fate[69].

Dignitatis humanae?

If human nature is so direly hurt by the fall of sin, and consequently the man may only add more errors to the first and main one, then how will it be possible to achieve at any time in the future the reinstatement of man’s unity with God? Donoso Cortés admits, that without solving this “dogma of dogmas” the whole Catholic structure (…) must fall down in ruin; as it has no vault[70]; in such instance, this structure would be just a philosophical system, less imperfect than the other ones.

This dilemma can be solved in one way only: by acknowledging the infinite  l o v e  of God for his Creation. Love is the only adequate description for God: God is love and love only. (…) We are all redeemed in love and by love[71]. The depth of human fall implies that the reconstruction of the order had to be achieved in no other way than through raising man to divinity which, in turn, had to be effected only by the Incorporation of the World, when God, becoming a Man, never ceased to be the God[72]. The Holiest Blood, spilt at the Calvary, not only erased Adam’s guilt but it also put the redeemed man in the state of merit.

This truly abysmal disproportion between the impotence of the fallen man and the immeasurable, freely granted God’s grace and love makes Donoso Cortés draw conclusions of utmost importance and far-reaching – in the opinion of some, too far-reaching – implications. The Secret of Incorporation is in his eyes, the only title of nobility for mankind, and therefore, whenever the author sees a man fallen by his own guilt and stripped from the sanctifying grace, the he is surprised by the restraint shown by rationalists in their contempt of man and he is unable to understand this moderation in contempt[73]. In this context, Donoso placed his most famous and most controversial statement: if God had not accepted human nature and had not elevated it to His level, leaving it with the shiny trace of His divinity, (…) man’s language would lace words to express human lowliness. As to myself, I can only say that if my God had not became a body in a woman’s womb and if He had not died on the cross for the whole mankind, then the reptile, which I trample with my foot, would have been less deserving of contempt in my eyes, than the whole mankind[74].

In other words, the common character of guilt does not only mean that grace is necessary for salvation and that no man can be considered to be “good by his nature”, which is unquestionable from the point of view of Catholic doctrine, but also refuses natural dignity to man in this state[75]. The author of Ensayo… admits openly: Out of all the statements of faith, my mind has the most difficulty to accept the teaching on the dignity of mankind – the dignity which I desire to understand and which I cannot see[76]. Various deeds of numerous famous people, extolled as heroic, seem to Donoso to be rather heroic misdeeds committed out of blind pride or mad ambition. It would be easy to understand what puzzlement or even horror would Donoso experience learning that Fathers of the Second Vatican Council promulgated the Declaration on Religious Freedom Dignitatis humanae, or perhaps he would think that the anthropological hyper-optimism which permeates this text proved that the heresy of naturalistic Pelagianism, contended by St. Augustine, has been reborn after 1500 years.

On the other hand, the ultra-pessimism of Donoso Cortés has exposed him to the accusations of antithetic heresy. His contemporary critic father Gaduel has discovered in Donoso’s statement on human dignity the condemned error of „baianism”, that is a thesis proposed by Michael Baius[77] saying that “all acts non resulting from faith are sinful” (omnia opera infidelium sunt peccata). However, this seems doubtful, as the author of Ensayo… does not offer any general statements, but discusses only a certain class of acts which are seen as good in the eyes of the “world”.

Father Gaduel is supported by Carl Schmitt, a Catholic, who, although fascinated by the decisionist thought of Donoso Cortés, considered the outbreaks of “monstrous pessimism” (and doubt in the chances to conquer evil, which “often is close to madness”[78]) demonstrated by the Spanish thinker to be a “radical form” of the concept of the original sin which departs from the “explanation adopted by the Council of Trent (…) which says, in contrast to Luther, that human nature has not been wholly polluted but it is only blurred by the original sin, has been hurt to a certain extent, but man still remains naturally able to do good”[79]. Schmitt says also that the way in which Donoso understands the original sin dogma “seems to overlap the Lutheran approach”, although he remarks that Donoso „would never accept Luther’s opinion that one should obey every authority”[80]. He also ventures to offer a peculiar defence of Donoso, emphasising that “he did not aim (…) at developing some new interpretation for the dogma, but to solve a religious and political conflict”, „ and therefore, when he says that man is evil by his nature, he primarily involves himself in polemics with atheist anarchism and its basic axiom – the natural goodness of man; his approach is hence polemic and not doctrinal”[81]. Such defence line would certainly never satisfy Donoso, who, truly enough, was very far away from the intention to develop a new interpretation for the dogma, but at the same time considered the compliance of his own opinions with the interpretation of the Magisterium as the issue of utmost importance.

The problem of whether Donoso Cortés has passed over the boundaries of orthodoxy at that moment, will probably remain controversial. One should remember however, that this would be only a “material” and not “formal” heresy, as Vatican has dismissed charges against him, and the defendant had in advance promised to submit himself to any decision.. In addition to that, even if Donoso was in fact too pessimistic about human nature, the same objection could be directed towards to late anti-Pelagian writings by St. Augustine, which has been disclosed by the controversy on Lutheranism and Jansenism[82].

The issues which, however, seem to remain beyond any essential controversy are the political implications of the anthropological pessimism of Donoso Cortés. This pessimism results in unambiguous rejection of a system based on the trust in human mind and goodness, which is the democratic system: I perceive mankind as an immense crowd crawling at the feet of the heroes whom it considers gods, while such heroes, similarly to gods, can only worship themselves. I could believe in the dignity of those dumb crowds only when God revealed it to me[83]. According to Donoso, any attempt at building a system based on the trust in human goodness and mind, is both heresy and madness. Only Jesus Christ can be the Master and the Focus of everything, both in the whole Creation and in a human state. Only in Him can reign the true peace and brotherhood, while the negation of his Social Kingdom brings only the division into parties, rebellions, wars and revolutions: the poor rise against the rich, the unhappy against the happy, the aristocrats against kings, lower classes against higher ones (…); the crowds of people, propelled by the fury of wild passions unite in their fight, just as streams swollen with rainstorm waters unite when falling into the abyss[84]. One of the best experts on Spanish traditionalist thought Frederick D. Wilhelmsen presents this ideal of the Catholic state in a nutshell, rightly saying that “the political authority in a well arranged society is just a manner of governing, which is always, although in diverse ways, subordinated to God. This means that authority, power and sovereignty can be united only in God”[85].

by Jacek Bartyzel

“Organon”, Instituto de Historia de Ciencia, Academia de Ciencias de Polonia, núm. 34/2006, págs. 195-216.



[1]   Actually, this concerns the ideas of Donoso Cortés expressed after his religious transformation in 1843 when  he changed from a moderate liberal and a “sentimental” Catholic into a determined reactionary  and ultramontanist;  I have discussed this evolution in more detail in my essay: Posępny markiz de Valdegamas. Życie, myśl i dziedzictwo Juana Donoso Cortésa, in „Umierać, ale powoli!”. O monarchistycznej i katolickiej kontrrewolucji w krajach romańskich 1815-2000, Kraków 2002, p. 351-387.  See also Carl Schmitt: „For [Donoso] Cortés, his postulate of radical spiritualism is already equivalent to taking the side of a specific theology of struggle against an opponent. (…) … systemic discussion shows his effort to present in  brief issues belonging to the good, old , dogmatic theology” – id., Teologia polityczna i inne pisma, selected, translated and prefaced by M. A. Cichocki, Kraków – Warszawa 2000, p. 80.

[2] See R. Cammilleri, Juan Donoso Cortés – Il Padre del Sillabo, Milano 1998, 2000².

[3] Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1870, No.46, p. 724 [I quote all fragments from the Esej o katolicyzmie, liberalizmie i socjalizmie from  this text (signed in the recent issue as Ks. M. N.) printed therein in the years 1870-1871, which is an actual translation (certainly from French) covering approximately 80 % of the original text and  summarising the rest,  with additional comments and a biographic sketch. However, I introduce corrections to this translation in places which depart from the meaning of the original  or which sound too archaic (I have also modified spelling and punctuation), comparing it with contemporary Spanish edition of the text in Obras Completas, Madrid 1970, t. II, as well as with the French edition of Cortés'  works edited by his friend, Louisa Veuillot – Œuvres de Donoso Cortés, marquis de Valdegamas, Paris 1858, t. III: Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme considérés dans leurs principes fondamentaux].

[4] Ibid., p. 726.

[5] Ibid., „Przegląd Katolicki” 1870, No.49, p. 770.

[6] Ibid.

[7] Similarly to  François Guizot, a writer highly appreciated by Donoso, who however pointed out to his weaknesses and limitations resulting  from his liberal, protestant and naturalist research perspective.

[8] Jan Donoso Cortés , „Przegląd Katolicki” 1870, No.52, p. 818.

[9] Ibid., „Przegląd Katolicki” 1870, No.49, p. 772.

[10]            Ibid., p. 769.

[11]            Ibid.

[12]            See  J. Donoso Cortés, Carta al director de la „Revue de Deux Mondes”, [in:] id., Obras Completas, Madrid 1970, t. II [Polish translation of the fragment in: „Przegląd Poznański” 1849, t. VIII, p. 438-440].

[13]            Jan Donoso Cortés „Przegląd Katolicki” 1871, No.1, p. 2.

[14]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.4, p. 49.

[15]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.1, p. 1.

[16]            Ibid.

[17]            It is not a coincidence that Spaniard Donoso Cortés presents this Augustinian opposition of the Two Cities using a Baroque metaphor of el Gran Teatro del Mundo created by his great fellow countryman Pedro Calderón de la Barca.

[18]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.4, p. 51.

[19]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.1, p. 6.

[20]            Ibid., p. 7.

[21]            Ibid.

[22]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1870, No.52, p. 818.

[23]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1870, No.50, p. 786.

[24]            Ibid.

[25]            See  J. Donoso Cortés, Discurso sobre la dictadura, [w:] id., Obras Completas, Madrid 1970, t. II, p. 316 i n.

[26]            See the condemned thesis XV: „Every man has the right to accept and believe in a religion which he has considered true, guided by the light of his mind” – Syllabus errorum, in: Bl. Pius IX, Quanta cura. Syllabus errorum. (O błędach modernizmu), Warszawa 2002, p. 23.

[27]            For instance, Pius VII says that the  public law, sanctioning equal freedom for the truth and the error, commits a “tragic and always contemptible heresy” (Post tam diuturnitas), Gregory XVI – „ravings” (Mirari vos), bl. Pius IX – „monstrous error” (Qui pluribus), which is most harmful to the Church and the salvation of souls” (Quanta cura), something which “leads to easier depravation of morals and minds” and to the “popularisation of the principle of indifferentism” (Syllabus), Leon XIII – „the public crime” (Immortale Dei), something which is “equivalent to atheism” (ibid.) and „contrary to reason”; quoted from: F. K. Stehlin, W obronie Prawdy Katolickiej. Dzieło arcybiskupa Lefebvre, Warszawa 2001, p. 188-189.

[28]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1870, No.49, p. 772.

[29]            Ibid., p. 773.

[30]            Ibid.

[31]            Ibid.

[32]            This explanation naturally repeats anti-Manichean polemics of St. Augustine, while the conclusions concerning modern (socialist) “Manicheisms” are his own.

[33]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.4, p. 52.

[34]            Ibid.

[35]            Ibid., p. 54.

[36]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.5, p. 66.

[37]            Ibid., p. 67.

[38]            Ibid.

[39]            Ibid.

[40]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.12, p. 179.

[41]            Ibid., p. 177.

[42]            Ibid.

[43]            Ibid., p. 178.

[44]            Ibid., p. 181.

[45]            The defence of this point of view allows to identify Donoso also as an Aristotelian, as he considers individual substances also as real beings.

[46]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.12, p. 181.

[47]            Ibid.

[48]            Ibid., p. 182.

[49]            Ibid.

[50]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.16, p. 245.

[51]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.13, p. 195.

[52]            Ibid.

[53]            Ibid., p. 196.

[54]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.15, p. 226.

[55]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.14, p. 210.

[56]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.15, p. 227.

[57]            Ibid.

[58]            This term has been, naturally unknown to the author of Ensayo…, but it stands with full compliance with his perception of the current condition of the society.

[59]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.15, p. 226.

[60]            Ibid., p. 228 [Such characteristics of liberalism, which seems to fit rather nationalism, must seem surprising in modern times.  However, the concept of  Donoso can be defended, if one becomes aware that liberal doctrines and movements of his times - during the period of Romanticism - had a very strong national component, which in certain instances (Jacobinism, Italian Risorgimento), seemed just chauvinistic. Liberalism radically separated itself from romantic (proto)nationalism only at the end of the 19th century, a long time after the death of Donoso. It is also worth remembering that the concept of "holy egoism" (sacro egoismo), apparently   Machiavellian in its spirit, and signifying the superior directive of a national state, has been born in the very circle of the liberal destra storica].

[61]            Ibid.

[62]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.16, p. 241.

[63]            Ibid.

[64]            Ibid., p. 245.

[65]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.17, p. 259.

[66]            Ibid., p. 260.

[67]            Ibid., p. 261.

[68]            Ibid.

[69]            Ibid.

[70]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No.18, p. 274.

[71]            Ibid., p. 275.

[72]            Donoso’s use of Hegelian concepts  such as “the synthetic union” of man with God (ibid., p. 277),  or the “unification of ideality  with reality”  in the Son of God (ibid., p. 289) is well understandable in the  historic context, although it introduces certain  conceptual chaos to   basically classical (mostly Augustinian and partly Thomistic) philosophical vocabulary of the Spanish theologian.

[73]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.18, p. 275.

[74]            Ibid.

[75]            Terminology of traditional fundamental theology refers to the so-called “original dignity” with which man was supplied in the act of creation, in contrast to the “final dignity” which is inseparable form the strive towards truth, which has been reinstated in man by the act of Redemption.

[76]            Jan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No.18, p. 275.

[77]              For reference to the condemnation of 79 theses by Baius by  St. Pope Pius V in  1567 see.: Breviarium fidei. Wybór doktrynalnych wypowiedzi Kościoła, edit.. S. Głowa SJ and I. Bieda SJ, Poznań 1989, p. 203-205.

[78]            C. Schmitt, op. cit., p. 77.

[79]            Ibid., p. 76 [In fact, Schmitt does not give an accurate brief of the Trent teachings; certainly, none of the  canons of the Decree on the Original Sin, adopted at Session V in 1546 includes no statement that "man continues to be able to do good  out of his nature.” Fathers of the Tridentinum consciously refrained from solving all problems related to the nature of the original sin and its effects, but they only rejected the teachings of Protestant reformers by declaring that the grace granted at baptism „effaces the guilt of original sin"  and  remits everything which "has the true and proper character of sin" and not only "blurs it or makes it no more considered as guilt” (Can. 5), quot. from: Breviarium fidei..., p. 202].

[80]            Ibid.

[81]            Ibid.

[82]            See also.: L. Kołakowski, God Owes Us Nothing: A Brief Remark on Pascal’s Religion and on the Spirit of Jansenism, The University of Chicago Press 1995.

[83]            Juan Donoso Cortés, „Przegląd Katolicki” 1871, No. 18, p. 276 [This perception of democracy has been repeated in an equally sarcastic, albeit lay form, by H.L. Mencken saying that “democracy is the cult of jackals professed by asses”.]

[84]            Ibid., „Przegląd Katolicki” 1871, No. 19, p. 292.

[85]            F. D. Wilhelmsen, Donoso Cortés and the Meaning of Political Power, [in:] Christianity and Political Philosophy, Athens 1978, p. 139, quot. from: M. Ayuso, La cabeza de la Gorgona. De la «Hybris» del poder al totalitarismo moderno, Buenos Aires 2001, p. 24.

 

 

 

samedi, 19 janvier 2013

La démocratie globale et les fondements postmodernes de la théologie politique

La démocratie globale et les fondements postmodernes de la théologie politique

par Jure VUJIC

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Polémia présente à ses lecteurs le texte – reçu de l'auteur lui-même – de l'intervention de Jure Vujic lors du séminaire sur « L’ETAT, LA RELIGION ET LA LAÏCITE » organisé par l’Académie de Géopolitique de Paris, dans le cadre des grandes questions géopolitiques du monde d’aujourd’hui, le jeudi 22 novembre 2012 à l'Assemblée nationale. Jure Vujic développe en partie son argumentation sur certains principes retenus par Carl Schmitt, notamment sur la notion de Souveraineté et les rapprochements entre les concepts théologiques et étatiques.
Polémia

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Theologie_politique,_Carl_Schmitt,_Louis_Maitrier,_1998.jpgLa postdémocratie globale face au défi de la démoi-cratie

Avec la globalisation et le phénomène institutionnel de la supranationalité dans l’ordre international, on voit apparaître une nouvelle forme de démocratie globale qui, contrairement aux contours territoriaux et ethno-nationaux bien définis de l’Etat-nation de la modernité, transcende le concept de la souveraineté étatique et de la territorialité comme fondement de la démocratie moderne classique. La démocratie n’est plus le vecteur ni le lieu privilégié de la place publique nationale, la Polis et l’Agora grecques, car en se globalisant et en se dé-territorialisant, elle transfert le débat publique et la sphère publique á un autre niveau transnational et global qu’illustrent si bien les vocables suivants : global marketplace, global communications et global civil society (1).

D'autre part sur le plan du pouvoir politique, la nouvelle « gouvernance globale » impose une dynamique transnationale de dialogue, de négociation et de résolution des conflits. Néanmoins les critiques restent vives á l'égard de cette forme contemporaine de gestion politique suspectée de vouloir instaurer une nouvelle forme de « pouvoir planétaire », de « gouvernement mondial » et d'être l'instrument privilégié de l'uniformisation néolibérale économique et financière. La gouvernance globale serait en quelque sorte l'incarnation d'un « leviathan mondial », dont les ressorts néospirituels et théologiques du gouvernement mondial proviendraient de la constitution d'Anderson et des textes fondateurs du messiannisme universaliste étatsunien. Parallèlement au développement de cette gouvernance globale s'accroît le pouvoir planétaire de la « médiacratie » et l'emprise des mass-médias, conjuguée á celle de l'industrie de l'entertainement, la société de spectacle Debordienne, les stratégies de séduction de Lyotard constituent aujourd'hui les piliers de ce qu'Habermas nomme « la servitude volontaire » et de la re-féodalisation sociale .

Raison instrumentale et hybris globale

Il semblerait qu'en dépit de son voile technoscientiste et hyperrationnaliste, la démocratie politique globale constitue en fait un véritable laboratoire de l'esprit, comme l'appelait Julien Benda, dans lequel on s'efforce de générer, sur des fondements constructivistes et séculiers et paradoxalement néothéologiques, une nouvelle forme d'identité globale, un « readymade d'identité » consommable, jetable et interchangeable comme symbole d'un processus d'« a-culturation globale ». L'argument iréniste du déclin de la conflictualité et de l'éradiction de la guerre semble être un leurre face á la montée des extrémismes et ethnoconfessionnels en Europe occidentale et dans le monde entier et l'intensification des dispositifs identitaires et guerriers á l'échelle globale. La « raison instrumentale » déifiée par les Lumières et la sécularisation moderne d'aujourd'hui semblent constituer dans leur forme radicale le levier le plus pussissant d'un processus de re-théologisation de la politique globale. En effet, lorsqu' Habermas opposait la « raison supra-nationale » á la « passion nationale » dans le cadre de la construction européenne, il ne se doutait sans doute pas que le fondamentalisme séculier ou « sécularisé » contemporain et l'idolâtrie néolibérale du marché engendreraient á l'échelon mondial la volonté d'imposer manu militari le modèle de la démocratie de marché, et, avec l'interventionnisme botté de type Wilsonien des Etats-Unis en tant que « gendarme bienveillant du monde », une nouvelle forme d'irrationalité supranationale, reflètant un certain Eros globaliste démesuré. Ici les rôles sont inversés: la figure dionysiaque et érotique du national qui coïncide á la période pré-moderne selon Joseph Walter semble céder la place á une postmodernité globalisante, qui, loin d'être synonyme d'une civilisation policée et mesurée sous la forme d'un néohumanisme rénové, revêt les formes de l'« hybris » polémogène d'une néo-impérialité théologique conquérante. L’ensemble du projet des Lumières, qui s’est répandu en Europe occidentale et de par le monde entier du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, avait pour objet principal de « séculariser » la politique afin d’en extraire les éléments religieux, absolutistes et théologiques. Carl Schmitt constata á merveille, dans la Théologie politique, que l’ensemble des principes politiques modernes contemporains constituent des concepts théologiques sécularisés. En effet, l’expansionnisme parfois violent de ce que l’on appelle le fondamentalisme du marché et l’intégrisme séculier génère en quelque sorte les nouvelles formes de replis identitaires et ethnoconfessionnels sous forme d’intégrisme national et religieux.

La modélisation de l'espace géopolitique entre ingénierie et sacralité

En effet, en matière géopolitique, la re-théologisation des visions et des stratégies politiques passent par la classification et la réduction de l'espace « rival » « hostile » « polémogène » á une « zone chaotique », á une zone soumise á un traitement de l'ingénierie sociale. L'ensemble de l'espace mondial reste sujet á une modélisation et á un formatage géoconstructiviste croissant. Cette grille de lecture et de traitement binariste voire manichéenne du pouvoir dans les relations internationales en vient á classer, selon un mode discriminatoire et dogmatique, les cartes géopolitiques selon une gradation des menaces et de la nature des régimes politiques hostiles en place : les « Etats parias », les « Etats voyous », « les Etats désobéissants », qui deviennent des zones de guerre, des zones d'ingénierie para-gouvernementale, alors que les zones de marchés émergents deviennent des zones d'ingénierie financière globales. A ce titre R. Cooper parle de « zones chaotiques pré-historiques et pré-modernes », dans lesquelles les pouvoirs de la postmodernité démocratique sont appelés á intervenir pour imposer la paix, la stabilité et la démocratie de marché, et cela toujours au nom de ce vieux fond religieux d'absolutisation du projet et du modéle sociopolitique occidental. A ce titre, cette classification n'est pas sans rappeler la géographie sacrée et biblique qui fait référence aux terres barbares, « terres d'impies ». La constitution et l'émergence d'un seul et unique peuple « demos » global reste encore un lointain projet, dans la mesure où il se heurte á la pluralité ethnique, anthropologique et culturelle des « demoi », des peuples singuliers, qui s'inscrivent dans de longues continuités historiques, organiques spatiotemporelles. Les projets Habermasiens d'un « patriotisme constitutionnel », le projet Kantien de « paix perpétuelle » ainsi que l'universalisme Wilsonien incarné par la Société des Nations, souffrent d'une grave carence constructiviste et mécaniciste, car ils procèdent de cette croyance irrationnelle en la séparation du demos de l'ethnos, afin de soustraire l'identité á l'histoire et ouvrir la voie vers une forme d'identité postnationale déconnectée de toutes références territoriales et historiques. Avec ce phénomène de re-théologisation de la politique, la démocratie de marché impérative et conquérante prend les formes d'une « demoi-cracy » détachée dun pôle territorial et organique légitimisant, pour constituer une sorte de matrice néo-impériale expérimentale. A ce titre il semblerait plus sage, dans ce processus de globalisation de la démocratie, d'éviter les écueils d'une contrainte verticale d'uniformisation imposée d'en haut et du « dehors » et, comme le préconise Nicolaidis, appliquer une approche dialogique horizontale entre Etats souverains, qui se reconnaissent dans le modèle d'une « démo-krateo » participative et ethnodifférentialiste, qui conjugue des intérêts similaires et complémentaires.

Sotériologie et « rêve unitariste »

La modernité occidentale a marqué le passage d’une interprétation transcendentale et magico-théologique de la politique vers une forme immanente, rationaliste et constructiviste de la politique. Cependant malgré cette mutation épistémologique, les références religieuses subsistent á l’état latent ou manifeste dans la politique contemporaine. A ce titre M. Gauchet remarque que « les trois idoles du libéralisme: nation, progrès et science » reposent sur une extension du religieux dans le domaine politique en tant que nouvelle sotériologie séculière, recherchant le salut dans la société du marché et du bien-être. La parousie linéaire et progressiste vers l’accomplissement du bonheur terrestre et du bien-être matériel et social constitue ici la transposition de la parousie linéaire eucharistique et religieuse. L'avènement de l'« âge organisationnel » qui a préfiguré la refondation d'un monde « sans maître » et qui a tenté d'expurger le domaine du politique des ressorts pré-modernes, a par voie de conséquence ouvert la voie á une phase libérale que Marx appellera « l'âge orgiastique ». La séparation de la société de l'Etat, la disparition des corps communautaires intermédiaires évoqués par F. Tonnies, ainsi que la dispartion de la communauté organique au profit de la vision sociétaire et contractuelle (Durkheim), s'incrivent dans le droit fil de la « dé-théologisation et la dé-mythification de l'histoire » depuis l'âge des Lumières jusqu'à nos jours. Les théoriciens de l'Etat, Jellinek, Esmein et Hauriou ainsi que Carré de Malberg remarqueront que ce passge vers une nouvelle forme d'ordre étatique se fonde sur l'abstraction et l'impersonnalité des structures législativo-administratives (venant parachever les thèses Weberienne sur la légitimité légale du pouvoir politique) assurant la continuité et l'efficience de l'Etat. Néanmoins la fascination de l'« Unité », le « rêve unitariste », ne disparaîtra pas du domaine politique puisque le globalisme s'évertuera á promouvoir un monde uniforme autocentré, auto-réferentiel (« le One World »), fondé sur une unité constructiviste et mécanique. Ce rêve unitariste est un des avatars du fameux « désenchantement du monde » Weberien en tentant d'unifier l'ethos et le logos politique, l'économicisme et la raison instrumentale avec le discours émancipateur. La nouvelle postdémocratie libérale souffre d'un grave handicap de représentativité et d'organicité, car, en ayant dénaturé les assises organiques de la démocratie moderne ou pré-moderne, elle a indéniablement détaché le « demos » de la notion de « demoi » porteur de visions singulières du monde et de culture politique spécifique, consacrant le règne de la « politique anonyme ».

Le retour du religieux et la théologie sociétale

Néanmoins le monde contemporain reste confronté au phénomène du « retour du religieux » dans la sphère sociale et politique. Ce phénomène est vérifiable au niveau global : intégrisme islamique, néoconfucianisme en Chine communiste, l'émergence des Asian Values et de l'Hinduistan en Inde et en Asie. La redécouverte du religieux en tant que facteur d'intégration individuelle et collective semble jouer un rôle supplétif parallèlement au déclin des idéologies politiques classiques et à la juridicisation et la technicisation de la politique. Si l'on prend en compte la recrudescence du phénomène religieux en politique aux Etats-Unis où le fondamentalisme chrétien protestant a toujours fait bon ménage avec la politique et les signes d'une certaine « resacralisation » du politique en Russie et dans certains pays européens, on constate que le processus irréversible de la sécularisation du politique est loin d'être fini et l'on assiste paradoxalement á l'avènement d'une société « post-séculaire » caractérisée par un retour du fondamentalisme et d'une instrumentalisation du concept de conflit de civilisation. La sécularisation marquée par un processus d'autonomisation du politique et du domaine social et économique par rapport à la sphère religieuse qui s'est opéré depuis la Révolution francaise (l'Ancien Régime) et dans le sillage l’Aufklärung, a abouti á une neutralisation et une rationalisation du politique qui s'est émancipé du rôle social et organisationnel de l'Eglise et du religieux. Pour le juriste Carl Schmitt, le catholicisme doit être considéré comme le fondement de l’État moderne dans la mesure où tous les concepts de la doctrine moderne de l'État sont des concepts théologiques sécularisés. La théologie est donc par nature politique et l’Église un corps politique car, qu'elle le veuille ou non, elle ne peut pas ne pas produire des effets sur la structuration de la société et de l'État dans lesquels elle est insérée. Contrairement á Carl Schmitt, le théologien d’origine protestante Érik Peterson se refuse á reconnaître la légitimation théologique d’une forme d'organisation politique justifiant une attitude de « résistance critique ».

Le caractère irréversible d'autonomisation et d'affranchissement du politique de la sphère religieuse semble souvent, commme le souligne le sociologue Jose Casanova (2), partiellement vrai, car, selon lui, il semblerait légitime de parler d’une sécularisation irréversible de nos sociétés dans le cas des Églises établies (c’est-à-dire officiellement incorporées à l’appareil d’État) lesquelles sont devenues incompatibles avec les États modernes différenciés. Ainsi, « la fusion de la communauté religieuse et de la communauté politique est incompatible avec le principe moderne de la citoyenneté, ce qui rejette toute possibilité de théologie politique. Néanmoins toujours selon Casanova dans le cas des Églises qui auront accepté ce désétablissement et se seront approprié le cadre et les valeurs fondamentales de la modernité, il existerait la possibilité pour ces religions non établies de jouer un rôle social. Casanova parle de « déprivatisation » plutôt que de « sécularisation » . Il y aurait donc une place pour le statut des « religions publiques » pour les traditions religieuses qui auront renoncé à la fusion de la communauté politique et de la communauté religieuse. Dans ce cas, cette transformation implique le renoncement à toute « théologie politique » au sens strict, au profit d’une théologie « sociétale ».

Exégèse et questionnement sur la (dé)-sécularisation

La sécularisation et la théologie ont entretenu pendant des décennies des relations incestueuses, s’étant mutuellement imprégnées. D’autres penseurs, Jürgen Moltmann ou Jean-Baptiste Metz, ont reconnu le phénomène de sécularisation du religieux en reconnaissant dans la Croix de Jésus un symbole politique. Nombreuses sont les analyses sociologiques de C. Schmitt, Giorgio Agamben et de M. Foucault sur la biopolitique, qui voient dans la théologie chrétienne la source structurante du pouvoir étatique moderne. Hans Blumberger mettra l’accent sur une certaine puissance d’auto-affirmation de la modernité pour la libérer de l’emprise théologico-politique. La question de la sécularisation-religion et le dilemme contemporain relatif à la (dé-)sécularisation ont imprégné les travaux d’Augustin, d’Eusèbe de Césarée, de Maïmonide, de Averroès, des auteurs conservateurs comme de Maistre, Bonald, Donoso Cortés et les philosophes de la contre-Révolution, en passant par Spinoza et au XXe siècle des philosophes tels que Löwith, Strauss, Benjamin, Voegelin et Vattimo. La réflexion sur la Shoah et Auschwitz réhabilitera dans le champ épistèmologique et philosophique la théologie politique, surtout lorsque celle-ci s’applique à la nature eschatologique et nihiliste des régimes totalitaires. Le sociologue allemand Hans Joas (3) dans La foi en tant qu'option (Glaube als Option) juge la laïcité et la sécularisation sociale compatibles avec la religion, en pariant sur le rôle intégrationniste et social de la foi en tant que choix individuel et option. Il constate aussi que l'idée de sécularisation et de progrès s'est cristallisée et a évolué á travers plusieurs phases : après s'être imposée en tant que modèle social en Europe occidentale dans les années 1950 et 1960, elle a évolué à travers la théorie de la modernisation occidentale présentée aux Etats-Unis comme le modèle historique. Le regain du religieux dans le domaine social et politique réapparaît selon lui et de façon paradoxale á l'époque de la postmodernité ouù règne un certain polythéisme des valeurs, á l'époque de « la fin des grands récits » qu'annonçait Lyotard, fin époquale á laquelle Hans Joas ne veut pas croire. Joas enfin voit dans le phénomène de l'autotranscendance individuelle et collective une manifestation du religieux social, qui, déconnectée d'un unique centre théologique de référence, permet le foisonnement et l'affirmation d'identités multiples. Ainsi la laïcité et le processus de sécularisation seraient selon lui un phénomène contingent issu d'un contexte social et historique précis. Tout comme la religion Joas affirme que la sécularisation n'est pas une nécessité impérieuse et irréversible.

Sécularisation des idées et « sortie de religion »

La sécularisation contemporaine est multidimensionnelle, car si elle est surtout comprise dans le sens politique (la séparation de l’Église et de l’État), elle tire sa légitimité pratique du domaine sociologique et surtout idéel. En effet, elle a coïncidé avec le vaste phénomène du « désenchantement du monde » et le déclin des croyances religieuses traditionnelles. Avec la relativisation nivelleuse des croyances et le relativisme épistémologique (la religion est une affaire privée et équivaut á n’importe quel autre choix), la sécularisation a permis d’insérer la pensée théologique et religieuse dans le domaine profane. Et par une sorte d’inversion, le profane est devenu sacré. C’est ce que le sociologue Wendrock a constaté lorsqu’il démontre que le concept de « volonté générale » rousseauiste coïncide avec le concept théologique de la « volonté générale de Dieu » que l’on attribue aux jansénistes. Les idées séculières de justice, d’égalité, de salut et de libération sont consubstantielles á l’idée de démocratie, et constituent de même des reliquats de la pensée théologique. Certains auteurs, comme Rémi Brague, critiquent la sécularisation des idées, afin de démontrer que seul le christianisme est en mesure de conserver la cohérence de la morale sociale. Charles Taylor (4) dans  A Secular Age affirme que « le christianisme s’accommode de la sécularisation sans perdre sa substance, son message transcendental ». Il n’est pas certain, d’autre part, que comme le soutient Kolakowski les religions garantissent contre le projet d’un « accomplissement terrestre radical et absolu », car certaines idéologies ultraséculières comme le marxisme et a-religieuses contiennent comme l’a démontré le philosophe Mihael Riklin les matrices quasi religieuses d’une pensée sotériologique en tant que promesse d’une utopie communiste réalisée, á savoir l’accomplissement de la société communiste sans classe. Tous les totalitarismes modernes de droite et de gauche ont emprunté á la religion l’idée de salut et d’émancipation. Le projet totalitaire reste donc émminemment « religieux » dans sa forme et ses buts, tout en empruntant les moyens de persuasion et de coercition sécularisés (la soumission passive, l’internalisation et le conditionnement). De sorte que le projet global d’une humanité uniforme consumériste unifiée par le marché et la communication mondiale prend la forme d’un projet religieux séculier, qui par le biais de la promesse de la société planétaire du bonheur et du bien-être matériel généralisé entend « sortir de l’histoire » tout comme la religion se présente comme un message « transhistorique ». Le projet global politique, économique et culturel, contient les germes d’une re-spiritualisation du politique, car contrairement aux thèses « endistes » d’un Fukuyama ou d’un Gauchet, il ne s’agit pas d’une « sortie de religion » qui marquerait le destin de l’Occident, mais bien au contraire d’un besoin de religion, besoin qui se fait de plus en plus sentir sur les marges paupérisées et la périphérie globale, qui réclame plus de justice et d’égalité.

Jure Georges Vujic
avocat, géopoliticien et écrivain franco-croate
Séminaire sur « L’Etat, la Religion et la laïcité »
Académie de Géopolitique de Paris
22 novembre 2012

Notes :

(1) E. Stiglitz, La Grande Désillusion, Paris Fayard, 2002.
(2) Jose Casanova, Public Religions in the Modern World. (1994)
(3) Hans Jonas, Die Kreativität des Handelns, Frankfurt, Suhrkamp, 1992 ; traduction française: La Créativité de l'agir, traduit de l'allemand par Pierre Rusch (titre original : Die Kreativität des Handelns, 1992), Paris, coll. Passages, Les éditions du Cerf, 1999
(4) Charles Taylor, A Secular Age, Harvard University Press. (2007)

NDLR : Le lecteur sera peut-être surpris que  Polémia ait choisi, pour illustrer l’article de Jure Vujic, le livre de Carl Schmitt Théologie politique, mais il se souviendra que, dans la théorie du juriste et philosophe Carl Schmitt, la théologie politique est une pièce essentielle pour l'interprétation de la nature du politique : « Presque tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l'Etat sont des concepts théologiques sécularisés. »

Dernier livre de Jure Vujic, La modernite à l'epreuve de l'image - L'obsession visuelle de l'Occident, Editions l'Harmattan, octobre 2012, 185 pages.

Bibliographie :

LABORDE, C., 2007, Some reflections on European Civic Patriotism, in Simon Piattoni and Riccardo Scartezzini (éd.), European Citizenship : Theories, Arenas, Levels, Edward Elgar.
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CASANOVA, Jose. Public Religions in the Modern World, (1994)
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HABERMAS, J. 2000, Après l’Etat-nation, Paris Fayard,.
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Articles :

Rémi Brague, Pour une métaphysique de base » in Regards sur la crise. Réflexions pour comprendre la crise et en sortir, ouvrage collectif dirigé par Antoine Mercier Paris, Hermann Editions 2010.
Globalisation et deficit de legitimite democratique: faut-il souhaiter une democratie cosmopolitique?, Francois Boucher, Universite Laval, archives Phares, volume 7, 2007.
Jan-Werner Muller Europe : Le pouvoir des sentiments: l'euro-patriotsime en question, La Republique des Idees, 2008.
Ingolf Pernice, Franz Mayer, De la constitution composée de l'Europe, Walter Hallstein-Institut, Revue trimestrielle de droit europeen 36, 2000.
Review: Marcel Gauchet, L’Avènement de la démocratie, Paris, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2007 ; vol. I, La Révolution moderne, 207 p., 18,50 € et vol. II, La Crise du libéralisme.

Correspondance Polémia – 9/01/2013

vendredi, 27 janvier 2012

¿Qué es una Guerra Escatológica?

¿Qué es una Guerra Escatológica?

Por Sergio Prince Cruzat

Ex: http://geviert.wordpress.com/

 

I.  Introducción

En este trabajo intento dilucidar el significado de la expresión ‘guerra escatológica’ acuñado por  J. Derrida (1930 – 2004).  La EXPLICACIÓN de la guerra escatológica, no se encuentra en las taxonomías tradicionales de la guerra. Se trata de una problematización propia del filósofo argelino pero que nunca desarrolló. Por lo demás los conceptos mismos de guerra y escatología nunca fueron objeto, por parte de Derrida, de una indagación sistemática. El análisis que yo propongo no es definitivo; constituye un conjunto de conjeturas más que una tesis. Se trata de la descripción de tres escatologías cuyos enunciados son importantes para el estudio de las relaciones internacionales. Lo que presento a la consideración del lector no es otra cosa que un modo de problematización del estudio de la guerra en el siglo XXI.

Cuando se estudia el significado del concepto ‘guerra’, encontramos numerosas taxonomías que remiten a expresiones tales como, guerra convencional, asimétrica, de cuarta generación y, últimamente, guerra irrestricta [1]. No aparece hasta ahora definición alguna de ‘guerra escatológica’. Esto se debe, en gran medida, a que la expresión fue acuñada en un ámbito aparentemente ajeno a los estudios políticos y estratégicos. Esta aparece en un escrito del filósofo posestructuralista francés Jaques Derrida (1930 – 2004). Éste se  titula De espectros de Marx. El estado de la deuda, el trabajo del duelo y la nueva internacional. Data de 1993. En el capítulo II titulado Conjurar el marxismo, se refiere a la  guerra entre escatologías, la guerra por la “apropiación simbólica de Jerusalén”, la verdadera guerra mundial, que demuestra que la promesa neo – evangélica de Fukuyama (1992) no se ha cumplido y sigue siendo sólo eso: una promesa. Fukuyama afirmaba que la caída del comunismo y el triunfo de las democracias liberales marcaban el comienzo de la etapa final en la que no había más lugar para largas batallas ideológicas. En este sentido, la historia habría terminado. El “Fin de la historia”, afirmó Fukuyama, significaría el fin de las guerras y de las revoluciones sangrientas, los hombres podrían satisfacer sus necesidades a través de la actividad económica sin tener que arriesgar sus vidas en ese tipo de batallas. Según Derrida (1992) este evangelio desempeña un papel que excede la trasnominación como cliché retórico e indica la mayor concentración sintomática o metonímica de lo que es irreductible en la coyuntura mundial que tenía [y aún tiene hoy] lugar en Medio Oriente. Allí se movilizan tres escatologías mesiánicas distintas, allí todas las fuerzas del mundo, todo el “orden mundial” participa en la guerra sin cuartel que mantienen, directa o indirectamente las tres religiones del Libro:

[…] la mayor concentración sintomática o metonímica de lo que permanece irreductible en la coyuntura mundial […] tiene su lugar, su imagen o la imagen de su lugar, en Oriente Medio: tres escatologías mesiánicas distintas movilizan allí todas las fuerzas del mundo y todo el “orden mundial” en la guerra sin cuartel que mantienen, directa o indirectamente; movilizan [...]

¿A qué se refiere Derrida cuando habla de la mayor concentración sintomática o metonímica de lo que irreductible en la coyuntura mundial? Veamos. Sintomático es lo que constituye un síntoma de algo y, síntoma, es un indicio que revela un trastorno funcional. Por otra  parte, la  metonimia[2] es un tropo que alude al sentido translaticio. Ambos términos hablan sobre algo haciendo referencia a un otro que se relaciona con el algo de algún modo. Síntoma y metonimia son un hablar, un decir indirecto sobre algo que no es lo hablado o lo dicho. Ambos términos nos indican la existencia de algo velado, inefable que es al mismo tiempo irreductible. En el Corán las metonimias, las metáforas no son un mero recurso retórico, sino que ponen de manifiesto, develan la semejanza entre lo oculto y lo visible. En el libro sagrado del Islam hay una palabra que indica esta conexión, tawhîd. Esta palabra denota la conexión interior entre el mundo espiritual y el material, se refiere a la conciencia de que todo está relacionado, nos recuerda que el mundo no es un conjunto de cosas, sino un conjunto de signos que denotan a otra cosa que no son sí mismo. Una montaña es una palabra, un río es otra, un paisaje es una frase. Todo dice, todo es lenguaje y permanece conectado. Ahora bien, para Derrida lo irreductible es la crisis que afecta una sociedad como resultado de la convergencia de un conjunto relevante de eventos tales como los equilibrios presupuestarios, los imperativos técnicos, económicos, científicos y militares, que están inefablemente vinculados al mundo espiritual. A mayor imposición de estos imperativos materiales  mayor es la irreductibilidad espiritual de una crisis (Derrida, 1991)[3]. Entonces, podemos entender la mayor concentración de metonimia como la mayor cantidad de argumentos espirituales indirectos que demuestran que la Historia se resiste a su fin. Estos argumentos espirituales y materiales se manifiestan con una claridad meridiana en los conflictos, en la crisis permanente que vive el Medio Oriente

Al refutar la tesis de Fukuyama, Derrida abrió,  un nuevo campo de estudio y la posibilidad de una nueva reflexión sobre los conflictos, la guerra y el terrorismo. Todo sintetizado en los acontecimientos del Medio Oriente, en esta guerra sin cuartel que mantienen, directa o indirectamente las religiones del Libro. Estas enfrentan el mundo globalizado en una lucha intestina que tiene rasgos de una guerra civil. Economía y política  de árabes, judíos y cristianos se enfrentan en una lucha sin cuartel que impide la paz prometida por la democracia liberal y el libre mercado que predicó el politólogo de origen nipón.

II.  Los mitemas de las escatologías

Revisemos la estructura o los mitemas[4] de las tres escatologías. Estas comparten la creencia  en una Edad de Oro, en una Teleología de la Historia, en un Demiurgo o un sujeto de la historia y en una sociedad futura: una Jerusalén reconstruida que vendrá al mundo para premiar a los justos.

En la guerra escatológica se enfrentan estructuras fundadas en la creencia de una verdad única, lo que imposibilita un dialogo racional. Cualquier toma y dacca se da entre elementos superficiales. Existe una suerte de dificultad ontológica que impide solucionar el conflicto o acabar con la guerra. El conflicto entre escatologías permite un acuerdo cosmético sólo sobre un tema: los orígenes de la humanidad. Las escatologías comparten lo que llamaré la estructura hesíodica del mito sobre el origen de la humanidad. Comparten la idea de una Edad de Oro que podemos rastrear hasta el poema Trabajos y Días, en donde el poeta relata el mito de las edades:

al principio, los Inmortales, en tiempos de Cronos, crearon una dorada estirpe de hombres mortales, quienes vivían en paz y armonía con los dioses, disfrutando de los deleites de una vida fácil, abundante en riquezas y comodidades, hasta que la vida se les acababa en sueños, sin sufrimiento. Luego, crearon una estirpe de inmortales de plata, de menor inteligencia y belleza. Los niños se criaban bajo la protección de su madre y, ya adultos, vivían poco tiempo lleno de sufrimiento debido a su falta de sabiduría, extremada violencia y falta de respeto por los dioses. Después de que muriera esta estirpe, Zeus creó una tercera, de bronce, interesada solo en la guerra, por lo que la edad de oro es la edad originaria, primigenia, en la cual se vive la unidad original (Hesíodo, [VIII a. C.] 2007).

En lo referente a  la teleología de la historia, su sentido, su finalidad no hay acuerdo posible a pesar de los esfuerzos del ecumenismo. Para las tres religiones del libro este es un tema fundamental ya que expresa el propósito de éstas y  explica la acción presente en pos de aquel futuro lejano. Los especialistas han  distinguido varias formas de teleología, en especial tendientes a diferenciar lo que se entiende por  “finalidad” en las ciencias naturales con lo que se entiende por “finalidad” o propósito en la filosofía y las humanidades en donde se utilizan las nociones de “tendencia, “aspiración”, “intencionalidad” y “propósito para explicar el significado del telos. El fin o el propósito de las religiones del libro es hacer que la fe en la escatología desempeñe un papel efectivo, práctico, reformando la vida humana, preparándola para el gran final.

Sobre este último punto, se presentan las diferencias que impiden el acuerdo de la paz  y que convocan a la guerra para imponer la recta ratio. Los judíos esperan el mesías, los cristianos esperan que el mesías vuelva a gobernar y los islamitas esperan el paraíso en el cual serán premiados con todos los placeres sensuales que les han sido privados en la vida en este mundo. Ni un cristiano ni un judío esperan el paraíso de Alá. Ni un buen islamita espera algo así como la venida del Mesías de origen humano o el Reino de Cristo al final de los tiempos. Así, parece lícito tratar de convertir a los otros a “verdad”. De allí que el otro pase de enimicus a hostis por no aceptar la verdad.

Tener que decidir quién es el sujeto de la historia, el Demiurgo, divide a  las escatologías. Esta decisión implica decidir quién transforma la realidad y mueve la Historia: ¿Yavé? ¿Cristo? ¿Alá? Los atributos de Dios son muy similares en las distintas escatologías, sin embargo, las especulaciones teológicas provocan un abismo insalvable entre ellos. El atributo que da rango de soberano a quienes gobiernan desde el “cielo a sus súbditos, hace imposible la decisión racional. Yavé, Melej haMelajim[5] (rey de reyes de Israel), Alá al-Maalik (el soberano)[6] y Cristo Rey, disputan la soberanía sobre el cuerpo y el espíritu de los seres  humanos.

Aquí surgen preguntas tal como: ¿Qué rey gobierna la historia? o ¿Qué rey gobernará al final de los siglos? En el Medio Oriente combaten los soldados de Dios, los soldados de  Yavé, Jesucristo y Alá. Luchan por establecer un reino, reino de paz, de justicia, de amor pero epistemológicamente excluyente y ontológicamente  intolerante. Por la fuerza de las armas Dios busca imponerse al igual que en las Cruzadas, en las Guerras de religión de Francia, en el Ulster, en los Balcanes, en el Líbano, y en las hostilidades que aún enfrentan a palestinos e israelíes.

En esta lucha del Oriente Próximo se juega el rostro, el carácter que tendrá el Fin de los Tiempos. Por esta razón Derrida pudo afirmar que la tesis del Fin de la Historia de Fukuyama (1992) estaba errada. Es obvio que entonces existían y aún existen fuerzas que luchan, que combaten, que guerrean con la finalidad de imponer su escatología. Una guerra escatológica, una guerra por el Fin de los Tiempos, no se entrega a las reglas del Arte de la Guerra propuestas por  Suntzu, Maquiavelo o Clausewitz. La guerra entre escatologías va más allá de toda regla, de todo límite, de todo concepto tradicional de “soldado” “arma”, y campo de batalla. Por ejemplo, la nueva conceptualización de arma en la guerra entre escatologías considera todos los medios que trascienden el ámbito militar, pero que aún pueden ser utilizados en operaciones de combate. Todo lo que puede beneficiar a la humanidad también puede hacerle daño (Faundes, 2010). Esto quiere decir que no hay nada en el mundo de hoy que no puede convertirse en un arma, y esto requiere pensar que se puede abrir el dominio del reino de armas de un solo golpe: un accidente en un solo mercado de valores, una invasión de virus o el rumor de una o escándalo que dé lugar a una fluctuación en los tipos de cambio del país enemigo o que exponga a los líderes enemigos en Internet, todos pueden ser incluidos en las filas de la nueva concepción de armas (Liang y Xiangsui. (1999:25)[7]

Faundes (2010) también nos dice que observando en detalle el fenómeno guerra, tal como lo describen los coroneles China Liang y Xiangsui (1999)[8], es posible entender que la sutileza es una nueva herramienta que se puede explotar, por medio de ataques imperceptibles que afecten el funcionamiento regular de un país, por ejemplo alterando la calidad del agua, atentando contra los productos de exportación, interviniendo el mercado financiero local, azuzando movimientos en contra del poder político (sindicales y étnicos, por ejemplo), efectuando ataques informáticos, etc. Con todo, una Estado puede estar en medio de una guerra escatológica sin siquiera saberlo, peor aún, desconociendo al adversario. Veamos un ejemplo. El 13 de septiembre de 2010 minuto digital.com[9] informó:

“que tal y como informa España y Libertad en su web, la última ofensiva mediática yihadista data del pasado miércoles: los radicales llaman al “boicot” y a “combatir” a España tras conocer que en Águilas se reabrió una discoteca de nombre La Meca. Los yihadistas, incluso, amenazan con una «gran guerra entre España y el pueblo del Islam”.

A pesar de la violencia del discurso yihadista, no todos los españoles saben que están en medio de un combate escatológico, como el que vivieron hace siglos. La guerra con el Islam no terminó con la conquista de Granada en 1492 y desde entonces las armas se han sofisticado hasta llegar a ser armas de la cotidianeidad. Liang y Xiangsui precisan:

“Lo que debe quedar claro es que el nuevo concepto de armas está en el proceso de creación de nuevas armas que están estrechamente relacionadas con la vida de la gente común”. Con el advenimiento de este nuevo concepto de las armas la guerra escatológica se elevará a un nivel insospechado por la gente común y los militares: “Creemos que algunas personas despertarán por la mañana para descubrir con sorpresa que algunos objetos amables y cotidianos han comenzado a tener características ofensivas y letales (Liang y Xiangsui, 1999:26).[10]

III. Los mitemas del soldado

El soldado que combate al alero de una escatología tiene clara la distinción entre el bien y el mal. Nada más necesario. Esta claridad que no existe entre los filósofos contemporáneos permite al soldado saber que su causa es justa en tanto él es servidor del bien. Esta licenciado y protegido por la bondad que encarna la patria, la patria celestial y / o llamada por Dios a ser el eje de la Historia Universal. Las distinciones entre Bien y Mal suelen coincidir con la distinción amigo enemigo y, siguiendo a Schmitt, puedo afirmar que enemigo, es para el soldado de la escatología, aquel el conjunto de hombres y mujeres  que de acuerdo con una posibilidad real se le opone combativamente. [11] Existe un enorme parecido entre el amigo y el enemigo schmittiano que también se observa entre el amigo enemigo escatológico; son una esencia que los hace existencialmente distintos en un sentido particularmente intensivo que hemos mencionado supra: ‘¿Qué Dios es el motor de la Historia?’ Responder a esta pregunta es lo que lleva, quizás, al punto más extremo de su relación ¿Existe alguien, fuera de ellos, que pueda intervenir en la decisión del conflicto? Schmitt responde a esta cuestión diciendo que sólo es posible intervenir en la medida en que se toma partido por uno o por otro, cuando el tercero se convierte en amigo o enemigo. No hay mediación posible, no hay neutralidad posible en el enfrentamiento entre diferentes telos. El conflicto sólo puede ser resuelto por los implicados, pues sólo a ellos les corresponde decidir si permiten su domesticación o viceversa como una forma de proteger su forma esencial de vida. Las opciones escatológicas se definen entre las escatologías, al combatiente sólo puede triunfar o morir. O vivir con honor o morir con gloria[12], es un emblema que indica la realidad del soldado que combate por el Fin de la Historia. El honor se da al vivir en la bondad, en la verdad, el haber alcanzado el telos, el fin. La gloria, la muerte gloriosa es como la que esperan los soldados del Islam, en una muerte Ad maiorem Dei gloriam.

Disciplina. El soldado de infantería, que llevaba una kipá, sacó una tarjeta colorida del bolsillo de su campera. En el exterior estaba impreso el “Shema” (que significa “Oye, Israel”), que es el credo judío. Y rodeado de coloridas ilustraciones de lugares judíos de todo Israel, se encontraba en la parte interior de la tarjeta una “oración para el combate”:

“¡Señor de los ejércitos, que tienes tu trono por encima de los ángeles! Tú nos has ordenado en tu Torá y nos has dicho: ‘Oye, Israel, vosotros os juntáis hoy en batalla contra vuestros enemigos; no desmaye vuestro corazón, no temáis, no os azoréis, ni tampoco os desalentéis delante de ellos; porque Jehová vuestro Dios va con vosotros, para pelear por vosotros contra vuestros enemigos, para salvaros’ (Dt. 20:3-4). … Puedas Tú ahora estar con los soldados del ejército israelí, con los mensajeros de Tu pueblo que hoy van a la batalla contra sus enemigos. Danos fuerza y valor. Protégenos y pelea Tú nuestra batalla. Fortalécenos, protégenos y guárdanos. Ayúdanos y sálvanos por amor a Tu bondad”[13].

 

 

Bibliografía sugerida

Cohn, Norman.(1995). El Cosmos, el caos y el mundo venidero.  Barcelona: Crítica – Grijalbo Mondadori.

Faundes, C. (2010). Desde la guerra total a la guerra irrestricta. La deconstrucción de un concepto. Tesis para optar al grado de Magíster en Seguridad y Defensa, mención Política de Defensa, Santiago de Chile: Academia Nacional de Estudios Políticos y Estratégicos.

Qiao Liang  y  Wang Xiangsui (1999). Unrestricted Warfare, Beijing: PLA Literature and Arts Publishing House. Disponible en formato pdf en www.c4i.org/unrestricted.pdf.  Visitado 12 septiembre 2010

Orozco, José Luis. (2001). De teólogos, pragmáticos y geopolíticos. Aproximación al globalismo norteamericano. Barcelona: Gedisa-UNAM

Schmitt, Carl. (1999), El concepto de lo político, Alianza Editorial, Madrid..

 

[1]    La guerra irrestricta (超限战, literalmente “guerra allende los límites”) es una guerra combinada que trasciende los límites de las dimensiones y métodos en las dos principales áreas de asuntos militares y no-militares, se deben incluir todas las dimensiones que ejercen influencia sobre la seguridad nacional. Para que una guerra sea irrestricta lo suficiente es que se persiga un objetivo político por medio del ejercicio de la violencia en un sentido amplio, es decir, traspasando el dominio de lo militar para combinar de manera irrestricta elementos de las distintas dimensiones de la seguridad, sobrepasando sus fronteras, por medio de combinaciones en lo supra-nacional, supra-dominio, supra-medios y supra-niveles; todo con el objeto de controlar al adversario. En Latinoamérica, la guerra irrestricta ha sido estudiada por Faundes (2010).

[2] La metonimia (griego: μετ-ονομαζειν met-onomazein [metonomadz͡ein], «nombrar allende’, es decir, ‘dar o poner un nuevo nombre» ), o transnominación, es un fenómeno de cambio semántico por el cual se designa una cosa o idea con el nombre de otra, sirviéndose de alguna relación semántica existente entre ambas. Son casos frecuentes las relaciones semánticas del tipo causa-efecto, de sucesión o de tiempo o de todo-parte.

[3]  Derrida, J. (1991). El derecho a la filosofía desde el punto de vista cosmopolítico. Edición On line disponible en http://www.jacquesderrida.com.ar/textos/derecho_filosofia.htm#_edn2 [Consultado el 1 de agosto de 2010]

[4]  Levi-Strauss, C. (1955). El estudio estructural del mito en Journal of American Folklore, nº 68 p. 428-555. En el estudio de la mitología, un mitema es una porción irreducible de un mito, un elemento constante (a diferencia de un meme cultural) que siempre aparece intercambiado y reensamblado con otros mitemas relacionados de diversas formas, o unido en relaciones más complicadas, como una molécula en un compuesto. Por ejemplo, los mitos de Adonis y Osiris comparten varios elementos, lo que lleva a algunos investigadores a concluir que comparten una misma fuente.

[5] También se le nombra como Elohim, plural de Dios que se usa repetidamente con verbos singulares, y con adjetivos y pronombres en singular, de la que una de sus hipótesis de origen indicaría que podría ser un plural mayestático que significa ‘Dios por sobre todos los dioses’ o ‘Dios de todo’ o podría ser simplemente un plural de majestad para indicar la alta dignidad de la persona divina.

[6] Al-Asmā’ al-Husnà (الأسماء الحسنى), en árabe, “los nombres más hermosos”, también llamados los noventa y nueve nombres de Dios o noventa y nueve nombres de Alá, son las formas de referirse a dios en el Islam.  En su mayor parte son epítetos que hacen referencia a atributos divinos.

[7]  Liang y Xiangsui. 1999:25. Citado en Faundes (2010)

[8] Quiao Liang  and Wang Xiangsui (1999). Unrestricted Warfare, Beijing: PLA Literature and Arts Publishing House

[9]  http://tinyurl.com/365lqgs

[10]  Liang y Xiangsui, 1999:26. Citado en Faundes (2010)

[11] Schmitt, Carl. (1999), El concepto de lo político, Alianza Editorial, Madrid.

[12] Esta postura de Schmitt cambia un poco cuando estudia la neutralidad

[13] Escrito encontrado en la libreta de combate del Sargento Mario Antonio Cisnero. Caído en combate en la Gesta de Malvinas en 1982. http://tinyurl.com/297fwsc

samedi, 21 janvier 2012

De Theologie van de Politieke Correctheid

De Theologie van de Politieke Correctheid

 

Ex: http://vrijenationalisten.blogspot.com/
“Religie is de opium van het volk” is wellicht een van de meest herhaalde en verkeerd begrepen uitspraken van Karl Marx. In de correcte context zien we een erkenning van de noodzaak voor mensen om zich tot religie te keren om hun ziel te verlichten en om een comfort te creëren waar deze niet gevonden kan worden. Het is de manier waarop mensen orde vinden in een chaotische wereld. Het is een cocon tegen het nihilistische universum en een geloof in een buitenmenselijk bewustzijn. Het is een geloofssysteem dat mensen hun sterkste emotionele vermogens gebruiken en als zodanig het meest effectieve middel is om mensen te binden aan diegenen die dit zullen exploiteren voor hun eigen doelen en macht. 
“Religie is het zelfbewustzijn en zelfvertrouwen van de mens die nog niet is doordrongen van zichzelf of zichzelf alweer heeft verloren. Maar de mens is geen abstract wezen dat buiten deze wereld staat. De mens vormt de wereld van de mens – Staat en samenleving. Deze Staat en samenleving produceren religie, dat een omgekeerd bewustzijn van de wereld is, omdat zij een omgekeerde wereld zijn. Religie is de algemene theorie van deze wereld, haar encyclopedische compendium, haar logica in een populaire vorm, haar enthousiasme, haar morele sanctie en haar universele basis van consolidatie en rechtvaardiging. Het is de fantastische realisatie van de menselijke essentie omdat de menselijke essentie nog geen echte realiteit heeft verworven. Een strijd tegen religie is om die reden dan ook een strijd tegen een wereld wiens spirituele aroma religie is. Religieus lijden is, op hetzelfde moment, de expressie van echt lijden en een protest tegen echt lijden. Religie is de zucht van het onderdrukte wezen, het hart van een harteloze wereld, en de ziel van zielloze condities. Het is de opium van het volk. De afschaffing van religie als het illusoire geluk van het volk is de eis voor hun echte geluk. Om hen op te roepen om hun illusies op te geven is om hen op te roepen een conditie op te geven die illusies nodig heeft. “ Karl Marx
In het begin van de eenentwintigste eeuw kunnen we in de Westerse wereld terug kijken en de afname zien van de theocratische controle binnen Westerse samenlevingen. Samenlevingen welke langzaam en pijnlijk, en niet zonder martelaars, de opgelegde lasten van religieuze geloofsystemen van zich af hebben weten te werpen. De Westerse wereld heeft besloten om op eigen benen te gaan staan en de grote leegte en betekenisloosheid van het bestaan te confronteren zoals het is, en niet zoals we willen dat het is.
Echter met de afname van de macht van de kerk, hoeven we niet noodzakelijk het einde van religie te zien. Nieuwe religies verschijnen om de leegte op te vullen. New-Age religies, verschillende samenzwerende cults en sekten, Oosterse religies en mysticisme en wellicht de meest prominente van allemaal de Politieke Correctheid. Politieke Correctheid is een moreel systeem dat wordt gebruikt om vorm te geven aan taal, gedachten, beleid en sociale standaarden ter ondersteuning van de Links Liberale idealen. Politieke Correctheid is niet ontstaan als resultaat van wetenschappelijke studie noch is het gebaseerd op een hypothetisch feit dat is aangetoond, het is eerder een systeem dat is geformuleerd om in een bepaalde politieke behoefte te voorzien. Het is een systeem van geloof, gebaseerd op een geloof.
Op veel gebieden zijn er duidelijke parallellen tussen Politieke Correctheid en religie. Het gedraagt zich in veel gevallen net als religie, het vervult dezelfde behoeften als religie. We kunnen gerust stellen dat Politieke Correctheid een religie is. Het is een moderne, gedecentraliseerde kerk. Het is de religie waarbij iedereen een priester of dominee kan worden en daarom macht over mensen kan uitoefenen. Het is de denkwijze waarvan men kan eisen dat mensen het accepteren zonder bewijs te zien. Het is de moderne ideologie die mensen niet enkel van de religie kan verbannen, maar die mensen uit de samenleving kan verbannen omdat ze niet dezelfde ongefundeerde aannames maken.
Om een moraal systeem te adopteren dat Politieke Correctheid voorschrijft is het maken van morele besluiten gebaseerd op geloof in plaats van feiten. Het is de acceptatie van de moraliteit van de “Hoge Priesters” van de Politieke Correctheid zonder vragen en zonder kritiek. Politieke Correctheid heeft haar eigen doctrine, haar eigen hoge priesters, haar eigen zonden, inquisitie en ketters. Het is op geloof gebaseerd omdat het werkt op onderliggende aannames die worden gemaakt zonder enig bewijs dat die aannames ondersteund. Het definieert welke idealen progressief zijn en welke regressief zijn en neemt het gewoon voor waarheid aan, steunend op de aanhangers die geloven dat het zo is. Het is gewoon een nieuwe poging om orde te vinden waar deze niet bestaat en een veilige cocon te creëren waarin de mensheid een vaststaand lot heeft, waar de natuur meegaand en respectvol is in plaats van onverschillig. Politieke Correctheid beschrijft, net zoals vele andere religies, een wereldbeeld waar de universiteit, het leven op aarde en de mensheid wordt aangepast om op de  “wishful thinking” tegemoet te komen. Het geeft de impressie dat de mensheid in een staat van harmonie en vrede zou leven als men enkel de Politiek Correcte doctrines zou volgen.
De Oorspronkelijke Zonde
Genesis begint met Adam en Eva, de twee creaties van God in de tuin van Eden. De slang overtuigde Adam en Eva om het fruit te eten van de boom van de kennis van goed en kwaad. De slang deed dit met weinig moeite en volgens de geschriften moest de mens het paradijs verlaten vanwege ongehoorzaamheid aan God.
“Door één mens is de zonde in de wereld gekomen en door de zonde de dood, en zo is de dood voor ieder mens gekomen, want ieder mens heeft gezondigd.  Er was al zonde in de wereld voordat de wet er was; alleen, zonder wet wordt er van de zonde geen rekening bijgehouden. Toch heerste de dood in de tijd van Adam tot Mozes over alle mensen, ook al begingen ze met hun zonden niet dezelfde overtreding als Adam. Nu is Adam de voorafbeelding van hem die komen zou.” - Romeinen 5: 12-19 

De zonde die door Adam was begaan veroordeelde toekomstige generaties voor de eeuwigheid, ondanks hun gedrag, ondanks iedere moeite die zij doen om niet te zondigen, tot de dood. Er zijn geen manieren om de ketting te breken en de vlek van de erfzonde te doen verdwijnen. De schuld is automatisch en wordt geërfd bij de verwekking, bijna alsof er genen zijn voor de oorspronkelijke zonde. Mensen zijn gedoemd om naar de Hel te gaan en enkel bepaalde acties kunnen hen redden van deze vurige ondergang. Het is niet genoeg om zonder zonden te blijven, het is niet genoeg om eerlijk, liefhebbend en genereus te zijn, het is niet genoeg om een gouden hart te hebben. Enkel wat de religieuze doctrine voorschrijft kan verlossing bieden.
Dit is een zeer krachtig concept. Ten eerste creëert het wijdverspreide propageren en indoctrineren van deze religieuze doctrine dat er massa’s aan mensen zijn die dit lot willen ontlopen. Ten tweede kan jij en enkel jij de uitweg bieden.
Een persoon kan niet ontsnappen van deze situatie omdat deze bevlekt is sinds de geboorte. Zij hebben geen enkele keus hierbij en hebben geen middelen om de oorspronkelijke zonde tegen te gaan. Dit is het morele equivalent van het creëren van eeuwige dienaren die een morele schuld erven vanaf de geboorte. Een schuld van oneindige kwantiteit die nooit afbetaald kan worden. De Kerk fungeert als een bemiddelaar tussen de schuldenaar en de schuldeiser en heeft dus een positie van macht. Hoewel de Christelijke doctrine van de “Oorspronkelijke Zonde” refereert naar de mens die tegen God zondigt en niet tegen andere mensen, hebben velen de taak op zich genomen om te handelen als schuldeisers voor God. De morele schuld die men vanaf de geboorte heeft zorgt ervoor dat individuen slaven worden van een ander die dit geloofssysteem weet te benutten voor eigen doeleinden.
Het voordeel van het verspreiden van zo’n geloof is duidelijk. Financiële schulden kunnen afbetaald worden waardoor de schuldenaar wordt verlost van de schuldeiser wanneer de schuld is afgelost. Hun nazaten zijn eveneens verlost van deze schuld omdat deze niet langer bestaat. De “Oorspronkelijke Zonde” biedt niet een dergelijke uitweg, de termen van aflossing zijn permanent en zullen door iedere generatie worden geërfd. Generatie na generatie gelooft dat zij zijn geboren met deze zonde. De Theocratie kan vervolgens claimen dat zij de enige middelen voor verlossing bieden. De vraag of het moreel is om iemand “zonde” te laten erven kan niet gesteld worden omdat dit ketterij zou zijn.              
Blanke schuld
De term “Oorspronkelijke Zonde” refereert aan de allereerste transgressie van mensen tegen de wil van God. De kracht van dit concept ligt in haar eeuwigdurende karakter. De “Oorspronkelijke Zonde” is een smet in de bloedlijn. Het hoeft niet noodzakelijk te bestaan om macht over mensen te hebben. Het feit dat iemand gelooft in een smet van zonde bij zijn voorouders is al voldoende.  

Blanke schuld is simpelweg de schuld die Westerlingen van Europese afkomst voelen vanwege de slechte behandeling van andere etnische groepen door blanken. Mensen voelen deze schuld vrijwillig, omdat zij leren over vroegere gebeurtenissen waarvan zij geloven dat deze onjuist waren en waarbij ze een gevoel van compassie en empathie hebben voor de slachtoffers. Of mensen krijgen blanke schuld opgelegd doordat ze geïndoctrineerd worden om te accepteren dat blanken andere etnische groepen en minderheden zouden hebben onderdrukt.
De relatie tussen “blanke schuld” en Politieke Correctheid zijn opvallend gelijk aan de relatie tussen “Oorspronkelijke Zonde” en de oude Theocratieën. Politieke Correctheid heeft dit geëxploiteerd voor vergelijkbare misdadige doeleinden. Het promoot dit idee als een middel om meer eeuwigdurende dienaars te creëren. Blanke mensen die “de schuld” van hun voorouder erven zijn gewillig om herstel betalingen te doen aan diegenen die “kwaad” gedaan zijn, de Politiek Correcte “Priesters” zijn hierbij de schuldeisers. De schuld wordt afbetaald met onderdanigheid en het adopteren van het moraal dat het Liberalisme van ons vraagt.    
Voor een ideologie die het idee aanhangt dat mensen moeten worden behandeld volgens hun individuele daden en karakter is “blanke schuld” een duidelijke uitzondering op deze regel, dit geeft de Politieke Correctheid veel macht. Zoals bij de “Oorspronkelijke Zonde” waar men niet kan kiezen om geboren te worden als een mens zonder zonde, ken men eveneens niet kiezen om als bepaalde etniciteit geboren te worden. Ondanks dat zij zelf geen zonde begaan hebben, worden ze eeuwige dienaars van de Politieke Correctheid. Men moet eerst de morele positie accepteren of men verantwoordelijk kan worden gehouden voor de misstanden begaan door je voorouders. Deze vraag stellen staat, net als bij de “Oorspronkelijke Zonde”, gelijk aan ketterij. Politieke Correctheid richt zich niet op een individuele compassie tegen minderheden, maar eist dat het individu de Politieke Correctheid volgt en de Politiek Correcte doctrine blind en volledig volgt. De Politiek Correcte theocratie, de intellectuelen, politici en andere zelfbenoemde leiders die deze religie van rechtvaardigheid, tolerantie en harmonie bepleiten eisen allereerst onderdanigheid aan hun eigen doctrine en hun bevelen.       
Mensen die zich verzetten tegen de oproep om zich schuldig te voelen en zich te onderwerpen aan de wil van Liberalisme en Linkse Politieke Correctheid richten zich op de aard van de zogenaamde misdaden. Veel tijd wordt gestoken om de ernst van de historische gebeurtenissen te verminderen of het te rechtvaardigen. Sommigen stellen zelfs dat andere etniciteiten beter af waren na de blanke kolonisatie. Anderen proberen om historische gebeurtenissen te weerleggen. Deze pogingen zijn niks meer dan pogingen om de “Oorspronkelijke Zonde” van “Blanke Schuld” te vernietigen door de zonde zelf aan te vechten. De zogenaamde “zondes” waar enkel en alleen Blanke volkeren schuldig aan zouden zijn, zijn in realiteit door de gehele geschiedenis en door de gehele wereld door allerhande rassen en etniciteiten begaan. Men kan discussiëren over het feit dat bepaalde gebeurtenissen fout of niet fout waren, maar dat is niet van belang. Zulke wreedheden zijn eerder een eigenschap van de mensheid als geheel dan van een bepaalde groep, maar ook dit punt is irrelevant. 
Wat veel mensen zich niet realiseren is dat het niet om de (universeel gepleegde) misdaden en wreedheden gaat, maar dat het erom gaat of het moreel is om te suggereren dat iemand die zich nooit daaraan schuldig heeft gemaakt de schuld ervan moet dragen. Wat de tegenstanders van Politieke Correctheid niet begrijpen is dat we niet te maken hebben met een moreel systeem dat objectief is afgeleid van bewijs en historische precedenten, maar dat we te maken hebben met een moreel systeem dat zich baseert op geloof. Men moet zonder reden accepteren dat men schuldig kan zijn aan de “misdaad van vorige generaties”.
Er is geen enkele basis om erfgenamen schuldig te maken voor de misdaden van hun voorouders. De argumenten over deze misdaden, wat er gebeurt is, wie er benadeeld is, en met welke kwantiteit is volkomen irrelevant. Het gaat erom of het moreel acceptabel is om te suggereren dat mensen zich schuldig moeten voelen omdat ze Westers of Blank zijn. Accepteren dat mensen vanwege hun etniciteit niet erfelijke en niet doorgeefbare aspecten van eerdere generaties zich schuldig moeten voelen is racistisch op zichzelf. De oproep voor Westerlingen om zich te onderwerpen aan bepaalde ideologieën vanwege “schuld” of morele schuldaflossing is een oproep voor blinde onderwerping. Het geeft bepaalde mensen macht door andere mensen te bedwelmen. Politieke Correctheid is een religie die eist dat mensen vanwege de identiteit die zij geërfd hebben hun eigen identiteit vernietigen.   
De manier om te breken met deze ketenen is simpelweg door te erkennen wat de Politiek Correcte klucht echt is; een klucht. Het creëren van “morele schuld” door immoreel mensen te laten geloven dat ze een bepaalde schuld delen. Het is al eerder uitgeprobeerd en succesvol gebleken, echter omdat er geen God figuur is wordt het niet erkend als de verraderlijke religie die ontworpen is om enkele de macht te geven over velen.  

G James

lundi, 26 décembre 2011

Carl Schmitt et la théologie politique...

Carl Schmitt et la théologie politique...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Les éditions du Cerf viennent de publier un recueil comportant quatre essais inédits du juriste et philosophe politique allemand Carl Schmitt. Le volume est présenté par Bernard Bourdin, professeur de philosophie et de théologie à l'université de Metz, et préfacé par Jean-François Kervégan, auteur récent d'un essai intitulé Que faire de Carl Schmitt ? (Gallimard, 2011).

 

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"L'expression « théologie politique » n'a jamais été utilisée en tant que telle par les théologiens chrétiens. Elle n'apparaît pour la première fois que dans le titre d'un ouvrage majeur de la philosophie du XVIIe siècle, le « Traité théologico-politique » de Spinoza. L'intention de son auteur était de conjoindre la souveraineté et la liberté de pensée, et par là même de régler le « problème théologico-politique ». Il faut attendre l'anarchiste Bakounine, au XIXe siècle, pour « réhabiliter » la théologie politique à des fins révolutionnaires, puis pour dénoncer le déisme de Mazzini.

En 1922, en rédigeant son premier texte sur la théologie politique, Carl Schmitt prend le contre-pied de l'anarchisme révolutionnaire. Avec le juriste rhénan, la théologie politique est désormais identifiée à la théorie de la souveraineté. C'est par une formule lapidaire, devenue célèbre, qu'il commence son essai : « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. » Dès la fin du IIe Reich, puis dans le context de la république de Weimar, tout le projet intellectuel de Schmitt est d'articuler sa théorie du droit et du politique à une structure de pensée théologico-politique. Le problème de la démocratie libérale est son incapacité à disposer dune véritable théorie de la représentation, en raison de l'individualisme inhérent à la pensée libérale. Face à cette impuissance, le catholicisme, par sa structure ecclésiologique, offre au contraire tous les critères de la représentation politique et de la décision.

Les textes que Bernard Bourdin présente dans ce volume, parus entre 1917 et 1944, sont des plus explicites s'agissant de ces aspects de la théorie schmittienne : institution visible de l'Église, forme représentative et décisionnisme. Ils mettent de surcroît en évidence la double ambivalence de la pensée de Schmitt dans son rapport au christianisme (catholique) et à la sécularisation. En raison de son homologie de structure entre Dieu, État et Église, la nécessité d'une transcendance théologico-politique plaide paradoxalement pour une autre approche d'une pensée politique séculière. Ambivalence qui ne sera pas non plus sans équivoque."

samedi, 23 octobre 2010

La crise de la laïcisation et le retour de la théologie politique

La crise de la laïcisation et le retour de la théologie politique

Ex: http://www.mecanopolis.org

Par Paolo Becchi

Un des piliers de l’Occident moderne a été décrit de manière exemplaire par Max Weber comme un processus de rationalisation et de désenchantement du monde. Ce modèle d’identité laïque du monde moderne n’a pas seulement entraîné l’éclatement de la métaphysique en diverses sciences mais également la relégation au domaine privé de la conscience individuelle de la religion et, d’une ma­nière plus générale, des valeurs et des normes. Parallèlement à l’apparition du positivisme scientiste axé sur le paradigme rationnel d’une science axiologiquement neutre, on a assisté à la perte de la dimension publique de la religion qui, comme l’éthique, a été réduite à une affaire privée. Contrairement à la rationalité de la science et de la technique, les choix éthiques et religieux reposent sur des décisions individuelles issues de sentiments personnels, et finalement irrationnels.

 

Depuis longtemps, l’éthique essaie de se détacher de ce schéma. Mentionnons ici John Rawls et sa théorie de la justice, Hans Jonas et son principe de responsabilité et Karl-Otto Appel et son éthique de la discussion. C’est chez ces auteurs que les efforts pour trouver une ultime justification rationnelle ont atteint leur point culminant. Leurs tentatives de réhabiliter la philosophie pratique (en partie seulement chez Jonas) rencontraient un horizon dépourvu de transcendance. Il semblait que le bon Dieu eût perdu sa fonction et le paradigme de Weber, du moins en ce qui concerne la religion, devait continuer à ne pas être mis en doute. L’éthique pouvait sans difficulté devenir publique mais la religion restait dans le domaine privé.

Cependant en raison du fait incon­testable que, ces dernières années, le sentiment religieux avait pénétré sous diverses formes dans le domaine public, cette façon de penser est entrée en crise. Ce phénomène nouveau a produit ce qu’on peut appeler une «réhabilitation de la théologie politique». Pour beaucoup de personnes, cela signifie un dangereux retour en arrière, voire un grand danger pour la démocratie. Mais à mon avis, la démocratie est aujourd’hui menacée par tout autre chose, par exemple quand il suffit à une agence de notation américaine d’élever la voix pour ­mettre l’Union européenne à genoux. Quoi qu’il en soit, il ne se passe pas de jour sans que la presse ne publie un plaidoyer en faveur de la raison laïque, lequel fait renaître un fatras idéologique néo-rationaliste tout à fait inapte à permettre de comprendre la réalité. Mais la question principale reste la suivante: L’Occident est-il sérieusement menacé par la théologie politique ou le paradigme de la laïcisation poussé à ses extrémités est-il au bord de l’effondrement? Voici quelques idées à ce sujet.

L’absence de Dieu, ou du moins sa relégation loin des événements humains, doit être remplacée par le report de sa toute-puis­sance sur l’homo creator. C’est la dernière étape audacieuse de la laïcisation. La vo­lonté humaine devient une copie de la volonté di­vine.

La recherche obstinée d’une libération de toute dépendance extérieure, caractéristique du monde moderne, se révèle actuellement être l’illusion d’une liberté absolue créant les monstres d’une quête de pouvoir qui se dresse non seulement contre la nature extérieure mais aussi contre la nature intérieure, c’est-à-dire la nature humaine. Le fait de se libérer de la transcendance, le caractère absolu donné à l’immanence ont pour conséquence paradoxale un avilissement de ­l’homme. Et pour citer Nietzsche, «il semble que l’homme soit arrivé à une pente qui descend, – il roule toujours plus loin du centre…». De sujet dominateur qu’il était, il est devenu un objet dominé, un instrument passif et sans dé­fense servant à réaliser des expériences techniques de plus en plus sophistiquées et consternantes.

Il s’agit là du projet du génie génétique et de ses nombreux partisans, projet qui représente le plus grand danger de notre ­époque car il remet véritablement en question la survie de l’homme sur Terre. Nous sommes tous reliés les uns aux autres mais prisonniers de ce réseau. Présents partout et nulle part, nous avons déjà perdu le sens de l’espace et nous sommes sur le point de perdre le sens du temps. L’espèce humaine semble avoir atteint le point final de son évolution et une nouvelle réalité se prépare déjà: la création d’une espèce nouvelle, post-humaine, grâce à une intervention directe dans le code génétique de l’espèce actuelle. Peut-on faire quelque chose contre cette évolution insensée vers le néant?

A cet égard, l’éthique et le droit montrent leur faiblesse: Dans les époques de grand danger, on a besoin d’un antidote plus efficace. Et je ne pense pas à la théologie poli­tique au sens d’un instrumentum regni, c’est-à-dire à une reconquête de la religion en tant que simple servante du pouvoir politique. L’ouverture à la transcendance, refoulée et pourtant toujours présente, pourrait peut-être se révéler une importante force motivante. En effet, l’intangibilité de l’homme peut-elle être fondée autrement que par une redécouverte, éventuellement sous forme de théologie négative, cette catégorie du sacré dont on s’est débarrassé trop vite?

Avant qu’il ne devienne un sujet avec Descartes, l’homme n’avait jamais trouvé sa mesure en lui-même, dans le fundamentum inconcussum de sa propre assurance, mais dans l’espace religieux. Afin d’éviter qu’aujourd’hui le processus d’absolutisation de l’homme, le mythe du surhomme, ne se transforme paradoxalement en son anéantissement total, nous devrions redécouvrir le sens religieux de nos limites et le frisson éprouvé devant le sacré en tant qu’ultime horizon du sens. La rationalité ne suffit pas, elle doit se nourrir de quelque chose qu’elle ne peut pas produire elle-même.

Certes, il serait naïf de penser qu’on peut combattre le nihilisme qui gagne du terrain grâce à une synthèse entre la foi et la connaissance. Dans les premiers siècles de notre culture, c’est effectivement la synthèse, réa­lisée par la théologie, entre le christianisme et le platonisme qui l’a emporté sur le premier nihilisme (celui de la gnose). Mais, après le scepticisme radical de ­Nietzsche et de ­Heidegger, cela paraît maintenant impos­sible. Nous devons nous accommoder de l’ab­sence de Dieu, de la présence de cette ab­sence. Mais cela ne signifie de loin pas que «tout soit possible», que l’évolution soit maintenant entre les mains de la volonté de puis­sance d’un homme qui, pour prendre la place de Dieu, irait jusqu’à mettre en jeu son propre avenir. Cela signifie plutôt que nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre dans une perspective de doute radical dans lequel il n’y a pas de certitudes et de garanties métaphysiques ultimes mais uniquement une quête de sens permanente. Ce sens n’est pas introduit dans les choses par l’homme mais il existe et l’homme est seul à pouvoir le découvrir.

Dieu ne nous a pas légué son rôle de créateur mais a créé l’homme «à son image» et lui a par là même prêté une dignité transcendante grâce à laquelle il a pu occuper une place particulière dans la nature. Avant toute valeur et au-delà, la référence à la spécificité de la condition humaine, c’est-à-dire à sa signification ontologique, nous permettra peut-être de freiner, voire de stopper la course folle de la société biotechnologique vers l’autodestruction. Cela représente peut-être un espoir pour les générations futures: nous n’avons pas le droit de les priver de la dignité qui nous caractérise et de faire de l’espèce humaine une antiquité dans l’histoire de l’évolution.

Paolo Becchi

Traduction : Horizons et Débats [2]

Paolo Becchi est chargé de cours de philosophie du droit à l’Université de Gênes depuis 1999. Depuis octobre 2006, il est titulaire de la chaire de philosophie du droit et de l’Etat à l’Université de ­Lucerne.

Ses nombreuses activités de chercheur et d’intervenant lors de congrès l’ont mis en contact constant avec la culture juridique de langue allemande. Aussi a-t-il traduit en italien des ouvrages de Hegel, de Hans Jonas et de Kurt Seelmann. Il est membre de l’Istituto Italiano di Bioetica, de la Hans-Jonas-Gesellschaft, de la direction de l’Institut für angewandte Ethik (Grünstadt), de l’Interdisziplinäres Zentrum Medizin-Ethik-Recht de l’Université Martin-Luther de Halle-Wittenberg, du comité scientifique des Rechtsphilosophische Hefte et rédacteur de la revue Ragion Pratica. Ses principaux domaines de recherches sont la philosophie du droit de Hegel, celle des Lumières, l’histoire de l’élaboration des codes aux XVIIIe et XIXe siècles, et certains sujets de bioéthique et de droit de la médecine.

 


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[2] Horizons et Débats: http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2364

jeudi, 26 mars 2009

La figure du "Katechon" chez Carl Schmitt

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La figure du “Katechon” chez Schmitt

 

 

(intervention du Prof. Dr. Fabio Martelli - Université d'été de la FACE, 1995)

 

Dans sa Théologie politique (1922), la figure du katechon est celle qui, par son action politique ou par son exemple moral, arrête le flot du déclin, la satanisation totale de ce monde de l'en-deçà. Catholique intransigeant, lecteur attentif du “Nouveau Testament”, Schmitt construit sa propre notion du katechon au départ de la Deuxième Lettre aux Thessaloniciens de Paul de Tarse. Le Katechon est la force (un homme, un Etat, un peuple-hegemon) qui arrêtera la progression de l'Antéchrist. Schmitt valorise cette figure, au contraire de certains théologiens de la haute antiquité qui jugeaient que la figure du katechon était une figure négative parce qu'elle retardait l'avènement du Christ, qui devait survenir immédiatement après la victoire complète de l'Antéchrist. Schmitt fonde justement sa propre théologie civile, après avoir constaté cette différence entre les théologiens qui attendent, impatients, la catastrophe finale comme horizon de l'advenance de la parousie, d'une part, et, ceux qui, par le truchement d'une Theologia Civilis tirée en droite ligne de la pratique impériale romaine, veulent pérenniser le combat contre les forces du déclin à l'œuvre sur la Terre, sans trop se soucier de l'avènement de la parousie. Les sociétés humaines, politiques, perdent progressivement leurs valeurs sous l'effet d'une érosion constante. Le katechon travaille à gommer les effets de cette érosion. Il lutte contre le mal absolu, qui, aux yeux de Schmitt et des schmittiens, est l'anomie. Il restaure les valeurs, les maintient à bout de bras. Le Prof. Fabio Martelli a montré comment la notion de Katachon a varié au fil des réflexions schmittiennnes: il rappelle notamment qu'à l'époque de la “théologie de la libération”, si chère à certaines gauches, où un Dieu libérateur se substituait, ou tentait de se substituer, au Dieu protecteur du statu quo qu'il avait créé, Schmitt sautait au-dessus de ce clivage gauche/droite des années 60-70, et aussi au-dessus des langages à la mode, pour affirmer que les pays non-industrialisés (du tiers-monde) étaient en quelque sorte le katechon qui retenait l'anomie du monde industriel et du duopole USA/URSS. Finalement, Schmitt a été tenté de penser que le katechon n'existait pas encore, alors que l'anomie est bel et bien à l'œuvre dans le monde, mais que des “initiés” sont en train de forger une nouvelle Theologia Civilis, à l'écart des gesticulations des vecteurs du déclin. C'est de ces ateliers que surgira, un jour, le nouveau katechon historique, qui mènera une révolution anti-universaliste, contre ceux qui veulent à tout prix construire l'universalisme, arrêter le temps historique, biffer les valeurs, et sont, en ce sens, les serviteurs démoniaques et pervers de l'Antéchrist.

(résumé de Robert Steuckers; ce résumé ne donne qu'un reflet très incomplet de la densité remarquable de la conférence du Prof. Fabio Martelli, désormais Président de Synergies Européennes-Italie; le texte paraîtra in extenso dans  Vouloir).

 

 

dimanche, 15 février 2009

De la théologie politique américaine

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Nikolaj-Klaus von Kreitor:

De la théologie politique américaine


«C’est un paradoxe flagrant de l’histoire de voir comment un nationalisme précis (et particulièrement puissant) se déclare non seulement “prophétique” mais aussi universel, tout en se matérialisant dans de nombreux actes d’expension ou d’interventionnisme».

Anders Stephenson*


L’éminent juriste allemand Carl Schmitt a ca­rac­térisé l’idéologie de l’expan­sion­nisme et de l’im­périalisme américains comme une théolo­gie politique, qui est en même temps totali­tai­re, dogmatique et pseudo universaliste, et qui s'in­gé­nie à faire l'équation —avec le zèle et la fer­veur d’un Torquemada— entre l’in­térêt in­ter­national particulier des Etats-Unis et l’in­té­rêt du genre humain.


Hans Morgenthau remarque que l’universa­lis­me est une idéologie qui répond aux besoins de l’impéria­lis­me et de l’expansionnisme. L’ex­pansionnisme est sans cesse en opposition avec l’ordre international dominant et le statu quo existant. L’expansionnisme doit prouver que le statu quo qu’il cherche à vaincre mérite d’être vaincu et que la légitimité morale qui, dans l’esprit de beaucoup, est attachée aux cho­ses telles qu'elles sont, sera finalement ob­ligée de céder face à un principe de plus gran­de moralité, tout en faisant appel à une nou­velle distribution de pouvoir (1). «Jusqu’à pré­sent, vu que les idéologies typiques de l’impé­ria­lisme utilisent des concepts de droit, elles ne peuvent faire référence de manière correcte au droit international positif, c’est-à-dire au droit in­ternational tel qu’il existe aujourd’hui. Dans le do­mai­ne du droit, c’est la doctrine du droit naturel, c’est-à-dire du droit comme il de­vrait être [et non pas tel qu'il est, ndt], qui répond aux besoins idéo­lo­giques de l’im­péria­lisme… Lorsque la politique impé­rialiste expan­sionniste n’est pas dirigée contre un sta­tu quo en particulier, fruit d’une guerre perdue, mais tend à s'accroître à l'appel d'un vide de pou­voir qui invite à la conquête, elle avance tout un arsenal d’idéologies morales / moralisantes qui ont évidem­ment pour corollaire de rem­pla­cer le simple appel à un “droit naturel juste” contre “un droit positif in­juste” par le devoir, inévitable, de conquérir le pays récalcitrant (2).


La doctrine de la “destinée manifeste”


L’objectif principal de l’idéologie impérialiste est de faire l'équation entre les aspirations po­litiques d’une nation précise, d'une part, et les lois morales qui gou­vernent l’univers, d'autre part; nous avons là une idéologie spécifique­ment anglo-saxonne pour habiller les aspi­ra­tions particulières et les actions impérialistes d'un objectif moral, qui correspondrait aux lois de l’univers. Cette idéologie a d'abord été ty­pi­quement britannique, mais elle a été perfec­tion­née et absoluisé par les Etats-Unis. «Le fait que savoir que les nations soient soumises à la loi mo­rale est une chose, mais prétendre sa­voir avec as­surance ce qui est bon et mauvais dans les relations entre les nations, est d’un au­tre ressort. Il y a un mon­de de différence en­tre la croyance que toutes les nations sont sous le couvert du jugement de Dieu, impéné­trable au genre humain, et la conviction blas­phé­matrice que Dieu est toujours de son côté et que ce que cette puissance alliée à Dieu veut pour elle-même ne peut pas connaître l'é­chec, parce que cette volonté est aussi celle de Dieu» (3).


L'exemple d'école d’un tel blasphème se re­trou­ve dans l’assertion du Président McKinley qui affirmait que l’annexion des Philippines (et la série de mas­sacres de civils qui s'ensuivit) était un signe de la providence divine. Cette con­quête et ces massacres avaient été entre­pris après que le président ait reçu un signe de la Providence. L’Amiral Dewey reven­di­quait le fait que la conquête des Philippines était un ga­ge d’approbation divine. «Je devrais dire que la main de Dieu y était pour quelque cho­se» (4).


Les arguments avancés pour justifier la con­quê­te des Philippines se concentraient sur des thèmes re­ligieux. «Ces thèmes s'exprimaient par les mots de­voir et destinée. Selon le pre­mier terme, refuser l’annexion des Philippines au­rait signifié omettre d'ac­complir une obliga­tion divine et solennelle. Selon le second ter­me, l’annexion des Philippines en parti­culier et l’expansion en général étaient inévitables et ir­ré­sistibles» (5); dans cette optique, l’expan­sion­nis­me impérial américain était une “desti­née manifeste” sous le signe de la Providence.


Une doctrine calviniste


La doctrine calviniste devient ainsi une arme idéo­lo­gique pour la guerre d’agression et l’ex­pansion­nis­me. «Les victoires rapides gagnées par les forces américaines ont renforcé les po­si­tions psycholo­gi­ques des impérialistes. L’im­pres­sion de commettre un acte répréhensible ne se renforce que si l’action contestable est suivie de revers. Inversement, la mauvaise cons­cience diminue ipso facto si le projet est exécuté avec brio. L'échec s'interprète comme une punition de la Providence; mais la réus­si­te, telle que la décrit le schéma calviniste, se perçoit comme le signe extérieur d’un état de grâce intérieur… Le «devoir», disait le Pré­si­dent McKinley, «détermine la destinée». Tandis que le devoir signifie que nous avons une obli­gation morale, la destinée signifie que nous al­lons certainement remplir cette obligation, que la capacité à le faire nous est inhérente. Notre histoire a toujours été une histoire ininterrom­pue d'expansion; notre pays était toujours par­­venu autrefois à s'étendre, ainsi il était cer­tain qu'il réus­sirait de la même façon dans le fu­tur. La force d’ex­pansion est un héritage na­tio­nal et “racial”, un be­soin intérieur, irrésis­ti­ble et profond… La Providence a été vraiment in­dulgente envers nous en nous pro­curant des réussites si fructueuses que nous com­met­­trions un péché si nous n’acceptions pas les res­ponsabilités que l’on nous a demandé d’as­sumer» (6).


L’impérialisme américain a développé une puis­­­sante théologie de l'élection. L’idée améri­caine d'élection historique ou providentielle, in­hérente à la doctrine de la Destinée Mani­fes­te, a fait en sorte que Dieu et la géopolitique fu­sionnent en un tout parfaitement instrumen­ta­lisable; la doctrine procure ainsi la «légi­ti­mi­té» à la conquête et l’expansionnisme.


Un charabia moraliste et religieux


Le charabia moral et religieux de la doctrine de la Destinée Manifeste, tellement américain dans son sens primitif profond, est facile à éva­cuer car elle n'est qu'un bric-à-brac idéo­logique. Malgré sa nature de bric-à-brac, cet abominable bricolage est devenu l'assise de la théologie politique et de la politique étrangère américaines. L’expansionnisme impéria­lis­te se voyait élevé au rang d’obligation positive, au rang de devoir. Plus l’expansionnisme était im­pi­toyable, plus on le justifiait par une appro­ba­tion divine. La volonté des impérialistes amé­ricains était d’égaler la volonté de Dieu. L’im­pé­rialisme est de­venu «une vertu dérivée de l’ap­pel de Dieu». Rester en deçà équivalait à «re­jeter la guidance divine». Le Sénateur Al­bert J. Beveridge déclara un jour que «Dieu n’a pas passé son temps pour rien durant un millier d’années à préparer les peuples anglo­pho­nes pour qu'ils ne se livrent à rien d'autre qu'une vaine et ridicule auto-contemplation et au­to-admiration. Non! Il a fait de nous les maî­tres-organisateurs du monde pour établir des systèmes ordonnés là où régnait le chaos. Il a fait de nous des virtuoses de la bonne gou­vernance pour que nous puissions, le cas é­chéant, gérer la politique chez les peuples sau­vages et les peuples séniles» (7).


Pris dans la spirale du destin

Le thème de la destinée était un corollaire du thè­me du devoir. A maintes reprises, on a dé­cla­ré que l’ex­pansion était le résultat d’une «tendance cosmique», que «c’était le destin», que c’était «la logique ine­xorable des événe­ments», etc. La doctrine qui affir­me que l’ex­pan­sion est inévitable a bien sûr été long­temps familière aux Américains; nous savons ô com­bien la Destinée Manifeste a été invoquée au cours du 19ième siècle. Albert Weinberg souli­gne, toutefois, que cette expression prend un nouveau sens dans les années 90. Auparavant, destinée si­gnifiait, dans son sens premier, que l’ex­pansion a­mé­ricaine, quand on le voulait, pou­vait être con­tre­carrée par d'autres qui pou­vaient se mettre en tra­vers de notre chemin. Au cours des années 90, le sens de cette no­tion de “Destinée Manifeste” a lé­gèrement é­vo­lué; elle finit pas vouloir signifier que “les A­méricains ne pouvaient pas, par leur propre volonté, refuser cette expansion”, car ils é­taient pris, qu'ils le veuillent ou non, dans la spi­rale du destin. Nous faisions montre d'une cer­taine réti­cence. Ce n’était pas tout à fait ce que nous voulions faire; c’était ce que nous de­vions faire. Notre politique agressive se vo­yait implicitement définie comme obligatoire, com­me le fruit, non pas de nos propres envies, mais d’un besoin objectif (ou de la volonté de Dieu) (8). La destinée a toujours eu une desti­na­tion, et la destination correspondait à l’ex­pan­sion­nisme géopolitique; ainsi la source de l’impé­ria­lisme américain était le désir de Dieu don­né aux élus pour destinée.


La mythologie politique de la Doctrine de Monroe


Kenneth M. Coleman définit le corollaire politi­que (et géopolitique) de la doctrine de la Des­tinée Manifes­te, soit la doctrine Monroe, com­me une mythologie po­litique : «Une mytholo­gie politique a émergé par­mi les Nord-Amé­ri­cains pour justifier la réalité de leur hégémonie dans les Amériques. La doctrine Mon­roe con­sti­tue un exemple quasi paradigmatique de la création d'un mythe politique accompagnant la création de l’empire américain. Il apparaissait néces­saire, à l'époque, de trouver une sorte de vé­hicule rhétorique par lequel on puisse sug­gé­rer non pas une intention expansionniste, mais une auto-abné­gation… Dès ses débuts, la doctrine Monroe a été un artifice rhétorique con­çu pour réconcilier les valeurs affirmées, c'est-à-dire celles qui évoquent le désin­té­res­se­ment et l'abnégation des Américains, avec leurs intentions expansionnistes réelles qui vi­sent à réaliser leurs intérêts stratégiques et éco­nomiques majeurs. Ainsi la première carac­té­ri­stique dans la définition d'une mythologie po­litique est son actua­lité… L’hégémonie, tout comme l’Empire, postule la création d’une my­tho­logie légitimante… Dans le cas d'un Empire, la mythologie doit faire raisonner les Améri­cains comme suit : «Nous vous dirigeons parce qu’il est dans votre intérêt que ce soit nous qui le fassions»… Dans le cas d'une hégémonie, la my­thologie doit générer la croyance que les re­lations existantes sont bénéfiques aux parte­nai­res et que ceux qui ne les perçoivent pas comme telles sont malavisés ou intrinsèque­ment mauvais...» (9).


Le message normatif de la Doctrine de Monroe


La mythologie politique, qui sous-tend les di­ver­ses formes d'hégémonie, se distingue des au­tres mytho­lo­gies, dans le sens où elle nie l’existence de la do­mination politique et éco­no­mique. Elle est similaire à la mythologie de l’im­périalisme parce qu'elle affirme que les re­la­tions existantes sont justes, appropriées, i­né­vitables, ou défendables de manière sur le plan des normes… La doctrine Monroe ren­fer­me un mes­sa­ge normatif… qui dit que les cau­ses actuelles, dé­fendues par l'Amérique, sont ju­stes, moralement dé­fendables, et en accord avec les plus grands prin­cipes d’un ordre poli­ti­que supérieur à d’autres ordres politiques (10) et que l’impérialisme américain sert un but moral plus élevé, celui de la Destinée Ma­ni­feste laquelle a été préalablement fixée par Dieu lui-même. Kenneth M. Coleman cite Sal­va­dor de Ma­da­riaga qui décrit la nature de la doctrine Monroe selon les termes suivants: «Je sais seulement deux choses à propos de la doc­trine Monroe: l’une est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne sait ce que c’est; l’au­tre est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne consentirait à ce que l'on tergiverse à son pro­pos… J’en conclus que la doctrine Monroe n’est pas une doctrine mais un dogme… pas un seul dogme, mais bien deux, à savoir: le dogme de l’in­faillibilité du Pré­sident américain et le dog­me de l’immaculée con­ception de la politique étrangère américaine» (11).


Les intérêts des Etats-Unis sont les intérêts de l'humanité toute entière


Croire que les Américains sont un peuple choisi par Dieu, pour amorcer une expansion sans fin, était in­hérent tant à la doctrine de la Des­ti­née Manifeste qu'à la doctrine de Monroe. «Le terme qui a servi à prendre ce sens de moral, du moins sur le plan de l’expansion géo­graphique, est celui de “Destinée Ma­ni­fes­te”; il révèle la certitude calviniste avérée : Dieu révélera au monde ceux qui assureront Sa grâ­ce et les rendra prospères». Si les Etats-Unis re­pré­sentent la Terre Promise du Peuple Choisi, alors « il est absolument impossible de concevoir une si­tua­tion dans laquelle les in­té­rêts du genre humain ne sont pas tout à fait iden­tiques à ceux des Etats-Unis. En faisant mon­tre d'une telle présomption, l’oppo­si­tion à la Destinée Manifeste (des Etats-Unis) n’était pas une simple opposition politique —elle ne re­pré­sentait pas une quelconque différence d’o­pinion et se posait plutôt comme une hé­ré­sie, en révolte contre les gens choisis par Dieu lui-même… Si les autorités des Etats-Unis —les autorités choisies par les gens favorisés par Dieu lui-même— étaient en faveur d'u­ne politi­que donnée, alors critiquer la justice ou la mo­­ra­lité de cette politique s'avérait moralement im­possible» (12).


Dans cette optique, il faut se souvenir de la con­clu­sion de Werner Sombart qui disait que «le calvi­nis­me est la victoire du judaïsme sur la chrétienté» et que «l’Amérique est la quin­tessence du judaïsme». L’immoralité politique de la doctrine de la “Destinée Manifeste”, l’ex­pansionnisme géopolitique, sous la for­me d'u­ne conquête de territoires, telle que la re­ven­­dique la doctrine de Monroe, et l’impérialisme économique, tel qu'il se manifeste sous la for­me de la politique des “portes ouvertes” (Open Doors Po­licy), deux options qui ont été fusion­nées par la suite sous la dénomination de “wil­so­nisme” (Doctrine de Wilson), sont en fait des traductions simplistes et mal­veillantes de la vieil­le immoralité talmudique, re­pérable dans l'his­toire.


Carl Schmitt a souligné que la transformation de la doctrine de Monroe, à partir d’un Gross­raum ("grand espace") concret, en un principe universel, c’est-à-dire la “théologisation” d’un im­périalisme américain spécifique et particu­lier, en une doctrine mondialiste universelle, qui doit inéluctablement déboucher sur une puis­sance-monde unique et absolument domi­nante, une “Capital Power”, laquelle “servirait” les intérêts du genre humain. Cette trans­for­ma­tion d'un impérialisme particulier en un mon­­dialisme sans al­ter­native est aussi le com­men­cement de la “théo­lo­gisation” des objectifs politiques étrangers améri­cains (13). Ce pro­ces­sus de “théologisation” a débu­té au cours de la présidence de Théodore Roosevelt, mais le Président Woodrow Wilson fut le premier à élever la doctrine de Monroe au rang d'un prin­cipe mon­dial, à véritablement “mondialiser” une doctrine qui, auparavant, était censée se li­miter au seul hé­misphère occidental, pana­mé­ricain. Dans la moralité calviniste, talmudi­que et axée sur la Prédestination de Woodrow Wilson, l'idée-projet de la domination mondiale de l'Amérique devient la substance même de son plaidoyer pour une doctrine de Monroe à ap­pliquer au monde entier.


L'immoralité foncière de Wilson le “moraliste”


Un cas à mentionner : le slogan américain de la «De­s­tinée Manifeste» a servi à accroître l'ai­re d'ap­pli­cation de la doctrine de Monroe par le biais du prin­cipe de l'autodétermination des peuples qu’a uti­lisé le Président Wilson lors de la Conférence de Paix de Paris (Versailles), pour accroître de fait —et sub­tilement— les sphè­res d'influence anglo-saxonne et pour créer un Cordon Sanitaire autour de l’Alle­ma­gne et de la Russie Soviétique en Europe, un Cordon Sanitaire composé d’Etats tampons. Évi­demment, le Président Wilson, dans son em­pressement à faire va­loir en Europe le droit à l’autodétermination, n’a jamais dénoncé la doc­trine de Monroe qui incarnait, à son épo­que, dans l'hémisphère américain, la né­ga­tion absolue de ce droit qu’il proclamait au bénéfice des petits peuples des anciens môles impé­riaux d'Eu­­rope centrale et orientale. En fait, ce qu’il a vou­lu dire en parlant du droit à l'auto­dé­termination était clairement démontré en 1914 déjà, lorsque l’Améri­que, renversant le gou­vernement élu au Mexique, a bombardé la vil­le mexicaine de Vera Cruz, tuant ain­si des cen­taines de civils. Après le bombardement qui, par la suite, a conduit à la chute du gou­ver­ne­ment mexicain et à l’installation d’un fan­toche à la solde des Etats-Unis, le Président Wil­son, en mettant l’accent sur la soi-disant iden­tité entre la politique américaine et la jus­tice universelle, a convaincu le mon­de que «les Etats-Unis ont renversé le pouvoir mexicain pour rendre service à l'humanité» (14) (sic!). Le Président Wilson croyait sincèrement au rô­­le providentiel, désigné par Dieu, des Etats-U­nis pour diriger le monde.


Aujourd’hui, si l’on regarde la situation de la You­go­slavie, on peut constater qu’une fois en­co­re le prin­cipe pseudo-universel du droit à l’au­todétermination a été utilisé comme un mo­yen idéologique pour ren­verser un statu quo existant, via un règlement fron­talier en Europe, alors que les frontières euro­péennes a­vaient été définitivement reconnues et ac­ceptées comme telles par les Accords d’Hel­sin­ki. De même, ce fameux droit à l'autodéter­mi­nation, in­ven­té jadis par Wilson, a servi à lé­gi­timer les atrocités musulmanes lors de la guer­re en Bosnie d’abord, puis celles, innom­ma­bles, des bandes armées isla­mistes, ter­roristes et mafieuses des Albanais du Ko­sovo; en fait, ces bandes d'irréguliers musulmans sont l’équivalent européen des “Contras” du Ni­cara­gua, armés, entraînés et subsidiés par les Etats-U­nis. L'Europe est désormais traitée de la même ma­nière que les anciennes ré­pu­bliques latino-amé­ri­cai­nes.[ndt : Pire, dans le cas de la Bosnie et du Ko­sovo, les dirigeants des principales puissances euro­péennes ont ap­plaudi et participé à ces horreurs, en po­sant, via les relais médiatiques, les assassins bos­niaques et albanais comme des héros de la li­berté ou des défenseurs des droits de l'hom­me].


Quand l'Allemagne hitlérienne reprenait à son compte les concepts forgés par Wilson


Ironie historique : l’Allemagne nazie avait em­prun­té, en son temps, de nombreux concepts idéo­logiques venus d'Amérique. Ainsi, l’Allema­gne nazie fondait ses requêtes pour réviser le statu quo du Traité de Versailles, d'abord sur le principe d’égalité que le Traité de Versailles avait violé. Les juristes alle­mands ont pris cons­­cience que le droit international en place n’était rien d’autre que l’universalisation de l’hé­gémonie anglo-saxonne, et, partant, la “théo­lo­gi­sation” de l’intérêt national américain en par­ticulier. Ces juristes allemands se sont donc mis à parler d’un nouveau droit interna­tio­nal qui servirait l’intérêt national allemand, comme le droit en place servait les intérêts na­tio­naux américains. Ce nouveau droit, favo­ra­ble aux intérêts allemands, utiliserait égale­ment le concept d'un “nouvel ordre mondial juste” destiné à justifier l’expansionnisme ger­ma­nique et à préparer le renversement du sta­tu quo international, qui s'était établi après la guerre de 14-18.


Les principes de bases de la théologie politique a­mé­ricaine peuvent se résumer comme suit:

◊ a) L’intérêt national des Etats-Unis s'univer­sa­lise dans le but de devenir l’intérêt universel du genre humain ou de la communauté inter­na­tio­nale. Par conséquent, l’expansionnisme im­périaliste américain est alors vu comme un avancement de la race hu­maine, une promo­tion de la démocratie, luttant con­tre le totalita­ris­me, etc. Les intérêts américains, le droit in­ter­national, et la moralité internationale de­vien­nent équivalents. Ce qui sert les intérêts a­mé­ri­cains est posé, avec une incroyable ef­fron­terie, com­me des actes visant ou poursui­vant les desseins de la morale et du droit, dans tous les cas de figure (15).


Délégitimer les intérêts nationaux des autres pays


b) Par conséquent, l’universalisation de l’inté­rêt na­tio­nal américain, sa légitimation transna­tio­nale —u­ne façade allant au-delà de toutes les légitimités concrètes— conduit à délégiti­mer les intérêts natio­naux des autres pays. A travers la doctrine de Mon­roe, les pays latino-américains se voyaient refuser l'ex­pression de leurs intérêts nationaux, du moins ceux qui dif­féraient de ou s'opposaient à l’intérêt na­tio­nal américain. Quoi qu'il en soit, une analyse his­torique objective montre clairement que l’intérêt na­tio­nal authentique des pays latino-a­méricains s'op­po­sent, en règle générale et par nécessité, à l’intérêt national des Etats-Unis. L’effet de la doctrine de Mon­roe était que les pays latino-américains cessent d’exister po­li­tiquement, en devenant des protecto­rats et des nations captives au sens propre du ter­me.


c) Avec le Pacte Briand-Kellog, les Etats-Unis amor­cèrent l'étape suivante dans la globalisa­tion de leur théologie politique. Les guerres me­nées au départ d’intérêts nationaux diffé­rents de ceux des Etats-Unis se voyaient éti­que­tées comme des “guerres d'agression”, tan­dis que les guerres agressives me­nées par les Etats-Unis étaient considérées comme des “guerres justes”. Les réserves émises par les E­tats-Unis quant au Pacte de Kellog revêtent une im­portance particulière : les Etats-Unis se ré­servent le droit d’être seuls juges de ce qui constitue une guer­re d’agression. La doctrine américaine de reconnais­sance et de non-re­con­naissance des Etats est éga­le­ment signifi­ca­tive : les Etats-Unis se réservent le droit d’ê­tre les seuls juges pour décider quel Etat doit être reconnu ou non et quels sont les motifs qui les amènent à reconnaître un Etat ou non. Ces mo­tifs équivalent à l’intérêt national des Etats-Unis. Pour voir à quels dangers et quelle absurdité grotes­que, cette équivalence peut me­ner s'observe dans l’exemple historique de la non-reconnaissance par les Etats-Unis de la Chine après 1949, alors qu'ils re­connaissaient le régime fantoche de Tchang Kai Tchek, qu'ils avaient installé et qu'ils contribuaient à main­te­nir. Les Etats-Unis ont utilisé leur doctrine de non-reconnaissance, bloquant l’admission de la Chi­ne aux Nations Unies, dans le but précis de sa­boter les Nations Unies et aussi pour s’assu­rer, par cet ar­tifice, deux sièges au Conseil de Sé­curité des Na­tions Unies, la Chine de Tchang Kai Tchek leur étant dévotement inféodée.


d) L’utilisation idéologique du concept de guer­re —et les principes de reconnaissance et de non-recon­naissance— mène également à la dés­hu­manisation médiatique des adversaires de l'Amérique : l'ennemi n'est plus un ennemi qui défend à égalité ses inté­rêts nationaux, mais un paria international.


e) La conséquence finale du développement de la théo­logie politique américaine est l’identifi­ca­tion du droit international —le Droit des Na­tions— avec le sy­stème de l’impérialisme amé­ri­cain. La source de ce droit international n'é­tant, dans un tel contexte de "nouvel ordre mondial", plus rien d'autre que la volonté géo­politique et stratégique des Etats-Unis. Un tel "droit international" (?) n’est vraiment plus le Droit des Nations, au sens classique et habi­tuel du terme, mais bien le droit du pays le plus fort, l’in­car­nation de l’hégémonie et de l’ex­pansionnisme amé­ricains. L’intérêt national des Etats-Unis reçoit un sta­tut d'universalité dans le "nouvel ordre mondial" et passe pour re­présenter l’intérêt de la commu­nau­té inter­na­tionale. En outre, les Etats-Unis eux-mê­mes de­viennent un sujet omnipotent et transna­tio­nal, s'universalisent, sans cesser d'être eux-mê­mes et rien qu'eux-mêmes, représentant sans médiation la communauté mondiale tout entière.


Les autres Etats n'existent plus que comme entités non politiques


La théologie politique américaine est incom­pa­tible en soi, non seulement avec le principe de l’égalité des Etats et avec celui de leur souve­rai­neté individuelle, mais aussi avec toute or­ganisation qui se prétend ê­tre une orga­nisa­tion internationale réelle comme les Nations U­nies. Dans le "nouvel ordre mondial", les E­tats ne peuvent exister que comme entités non-po­li­tiques; les prérogatives de toute instance po­li­tique et territoriale concrète et réelle, telle que nous les trouvons énumérées et définies dans et par la ter­mi­nologie de Carl Schmitt, sont réservées uniquement aux Etats-Unis, de même que le droit y afférent, de les exercer. Et une organisation internationale ne peut exister que si elle n'est plus rien d'autre qu'un équivalent fonctionnel de l'Organisation des E­tats A­méricains (OAS), c’est-à-dire qu'une telle organisa­tion internationale ne peut plus être au­tre chose qu'une façade multilatérale pour lé­gitimer le désir hé­gémonique américain. L’hi­sto­rien britannique Ed­ward Hallet Carr re­mar­que, dans son livre, The Twen­ty Years' Crisis - 1919-1939, publié à l’origine en 1939, que, ju­ste un peu avant l’entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale, dans un dis­cours au Sénat sur les objectifs de la guerre, le Pré­sident Wilson expliquait que les Etats-Unis, ja­dis, a­vaient été «fondés pour le bien de l’hu­ma­nité» (16) (sic!). Wilson affirmait catégori­que­ment: «Ce sont des principes américains, ce sont des politiques amé­ricaines… Ce sont les principes du genre humain et ils doivent pré­dominer» (17). Carr souligne que «les dé­cla­rations de ce personnage viennent es­sen­tiel­lement d’hommes d’Etat anglo-saxons et d'é­cri­vains. Il est vrai, ajoute Carr, que lors­qu’un natio­nal-socialiste important certifiait que «tout ce qui est profitable au peuple al­lemand est juste, tout ce qui fait du mal au peu­ple allemand est mauvais», il pro­posait qua­siment la même équation entre l’intérêt na­tional et le droit universel, équation qui a­vait déjà été établie par Wilson pour les pays de langue an­glaise».


Les deux explications de Carr


Carr a donné deux explications alternatives à ce pro­ces­sus d'universalisation de l’intérêt na­tional particu­lier. La première explication se re­trouve fréquem­ment dans la littérature poli­ti­que des pays continen­taux : elle avance que les peuples de langue anglai­se sont de vieux maîtres dans l’art de concevoir leurs intérêts na­tionaux égoïstes comme l'expression pure et sim­ple du bien général, et que ce genre d’hy­­po­crisie est une particularité spéciale et carac­té­ristique de la façon de penser des Anglo-Sa­xons. La seconde explication était plus sociolo­gi­que : les théo­ries sur la moralité sociale sont tou­jours le pro­duit d’un groupe dominant, qui s’i­dentifie d'emblée à la communauté prise dans son ensemble et qui pos­sède des moyens que ne possèdent pas les groupes ou individus subordonnés pour imposer leur point de vue sur la vie dans la communauté. Les théories de la moralité internationale sont, pour les mê­mes rai­sons et en vertu du même processus, le produit des nations hégémoniques et/ou des groupes de nations dominantes. Durant les cent dernières années, et plus particulièrement de­puis 1918, les nations de lan­gue anglaise ont formé le groupe dominant dans le monde; les théories actuelles de la moralité inter­na­tio­na­le ont été choisies par eux pour perpétuer leur suprématie et se sont généralement d'a­bord ex­primées dans l’idiome qui leur est pro­pre (18).


Le vocabulaire de l'émancipation


Autre aspect important de la théologie politi­que : la pratique de mythifier et d'idéaliser l’ex­pansionnisme américain pour en faire une mo­ralité internationale u­ni­verselle. Quelles sont les caractéristiques de la my­thologie uni­ver­saliste? C’est de transformer la si­gni­fication de la réalité politique classique (ndt : ari­sto­té­li­cienne et nationale-étatique) pour n'en faire qu'une illusion chimérique, de facture répres­sive, et, en conséquence, de neutraliser et de dé­lé­gitimer le langage politico-étatique (natio­nal) ou tout acte de ré­sistance contre l'uni­ver­salisme américain. En d’au­tres termes, la my­tho­logie politique de facture uni­ver­saliste con­siste toujours à confisquer le réel, à l'é­liminer et l'évacuer. Dans ce contexte, le langage ar­­ticulé de l'ère étatique nationale, ou les actes de ré­sistance, affirmés par ceux qui refusent cette logi­que universaliste, offrent peu de ré­sistance, car leur contenu se voit neutralisé par la théologie politique universaliste. Pour pa­raphraser Roland Barthes (19), la théologie politique est expansive; elle s’invente el­le-mê­me sans cesse. Elle tient compte de tout; de tous les aspects des relations internationales, de la di­plomatie, du droit international. Les pays opprimés ne sont rien : ils ne produisent qu'un langage, le cas échéant, celui de leur é­mancipation, or cette éman­cipation a déjà été dé­légitimée à l'avance. L’oppres­seur, en l'oc­cur­rence les Etats-Unis, sont tout, leur langage politico-théologique a été élevé au rang de dog­me. En d’autres termes, dans le cadre de la théo­logie politique, les Etats-Unis ont le droit exclu­sif de produire le méta-langage qui vi­se à pérenniser l’hégémonie américaine. La théo­logie politique, en tant que mythe, nie le caractère empirique de la réa­lité politique; ain­si la résistance à cette théologie hégémonique doit viser à recréer et à émanciper la réalité em­pirique.


Un méta-langage qui accepte pour argent comptant les slogans de la propagande


Durant la marche en avant de l’expansion­nis­me a­mé­ricain, déjà tout entière contenue dans la doctrine de Monroe et dans ses nombreuses extensions, en particulier durant la Guerre Froi­de avec sa justifi­ca­tion idéologique, on pou­vait lire dans des documents tels le NSC-68, qu'une destruction et une idéolo­gi­sation du langage politique devaient s'accomplir et l'ont été. L’histoire de la Guerre Froide a débouché sur le fait que les Américains anglophones sont tom­bés dans le jargon propagandiste de l'ancienne idéo­logie et pratique panaméri­cai­nes, avec sa propen­sion à accepter pour ar­gent comptant les slogans, les simplifications, les mensonges et les clichés pom­peux tels que le "totalitarisme", la "défense de la dé­mo­cra­tie", le "péril rouge", etc.


L’expansionnisme américain et les machina­tions co­lo­niales d’une Amérique perfide ont pré­cisément in­clus de force des sémantèmes nou­veaux dans le lan­gage, des sémantèmes dont Washington avait be­soin pour exprimer ou camoufler vaille que vaille sa sauvagerie, déguisée en universalisme au service du genre humain; l'objectif préventif est de délégitimer toute résistance potentielle et légitimer à l'a­van­ce la conquête et l’hégémonie. Les Etats-Unis ont imposé une subversion planétaire du lan­gage et c'est sur la base de cette gigan­tes­que falsification que l’Améri­que contemporaine a été éduquée.


Un gigantesque mur de mythes


Pour paraphraser George Steiner, les diri­geants de l’Amérique construisent entre l’es­prit américain et la réalité empirique un gigan­tesque "mur de mythes". Au fur et à mesure, les mots ont perdu leur sens ori­ginel et ont acquis les contenus sémantiques propres de la théologie politique universaliste, manipulée par Washington. Le langage est devenu une falsi­fi­cation générale, à tel point qu'il n’est plus ca­pable de saisir ou d’exprimer la vérité. Les mots sont devenus des instruments de men­son­ge et de désinformation, des convoyeurs de fausseté, servant à bétonner l’hégé­monie. «Le langage n’était pas seulement infecté par ces colossales bêtises, il était sommé d'imposer les in­nombrables mensonges [de la propagande]» (20), d’endoctriner et de persuader les Amé­ricains que les nombreux actes visant à mettre des nations entières hors jeu, ainsi que le droit international, que les a­gressions militaires et les crimes de guerre en Co­rée, au Vietnam et, plus récemment, au Panama et en Irak, ont ser­vi la cause des grands principes "hu­manitai­res". La subversion du langage par la théo­logie politique américaine fait en sorte que la vérité empirique ne puisse plus être dite, et érige un mur de silence et de mensonge, qui a pour résultat inat­tendu l’effondrement de la langue anglaise, héritée de l'histoire, au profit du jar­gon panaméricain, pure fabrication récente. Et lorsque la langue « a été pi­quée de menson­ges, seule la vérité la plus crue peut la puri­fier» (21).


Des torrents de parlottes moralisantes


Il est un phénomène américain très étrange que l’on ne retrouve pas en Europe : un Hom­me de Dieu —d’ordinaire un prêtre— qui s’a­vère charlatan. Eh bien, dans l’arène politique, après la fin de la pre­mière guerre mondiale, le Président Wilson était un de ces "Hommes de Dieu" qui voilait l’expansionnis­me américain par des torrents de parlottes morali­santes. Pour Wilson, les Etats-Unis détenaient un rôle, que leur avait dévolu la Providence, celui de di­riger le monde. Le wilsonisme était l’origine et la per­sonnification du totalitarisme améri­cain universa­liste. A présent, dans l’après-Guer­re Froide et l’a­près-Yalta, nous avons af­faire à un nouveau Wilson, un petit Wilson, soit le Président Clinton, qui, à son tour, ré­veil­le le torrent de parlottes moralisantes de son prédécesseur; lui aussi se pose comme "Hom­me de Dieu", et a pris sa place dans la cour­se à l’ex­pan­sionnisme universaliste, de fac­ture néo-wilsonienne, en utilisant la même vieille notion de Destinée Ma­nifeste et la mê­me théologie politique, cette fois sous les ori­peaux du "nouvel ordre mondial". Mais une fois de plus, les concepts de la théologie poli­ti­que universaliste américaine se dévoilent pour ce qu'ils sont : l’opium de la communauté in­ter­na­tio­nale.


Nikolaj-Klaus von KREITOR.

(http://mid.diplomat.ru/wwwb/main/messages/1220.html... ; trad. fr. : LA).


notes :

*Anders Stephenson Manifest Destiny. American expansion and the Empire of Right (Hill and Wang, New-York, 1995).

(1) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations (Alfred A. Knopf, New-York, 1948) p. 64.

(2) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations, ibid., p. 65.

(3) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations, aux édi­tions Stanley Hoffman; Contemporary Theory in Inter­natio­nal Relations (Prentice Hall, Inc, Englewood Cliffs, 1960) p. 61.

(4) Louis A. Coolidge, An Old Fashioned Senator: Orville H. Platt (New-York, 1910) p. 302.

(5) Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Poli­tics (The University of Chicago Press, Chicago, 1965) p. 174.

(6) Richard Hofstadter, ibid. pp. 175, 176, 177.

(7) Claude G. Bowers, Beveridge and the Progressive Era (New-York, 1932)

p. 121.

(8) Richard Hofstadter, ibid. p. 177.

(9) Kenneth M. Coleman, The Political Mythology of the Monroe Doctrine:Reflection on the Social Psychology of Domination, pp. 99, 100, 110

(10) M. Coleman, ibid. pp. 97, 103.

(11) M. Coleman, ibid. p. 102. Coleman quotes after Salvado de Madariaga Latin America Between the Eagle and th eBear (Praeger, New-York, 1962) p. 74

(12) Coleman, ibid. pp. 105, 109.

(13) Carl Schmitt, Grossraum gegen Universalismus in Position und Begriffe im Kampf mit Weimar-Genf-Versailles 1923-1939 (Duncker & Humblot, Berlin, 1988) pp. 295-303.

(14) Edward Hallet Carr, The Twenty Year’s Crisis 1919-1939 (Harper Torchbooks, New-York, 1964) p. 78; aussi R.S. Baker Public Papers of Woodrow Wilson: The New Democracy.

(15) Voir sur ce sujet: Kenneth W. Thompson, Toynbee and the Theory of International Poitics, aux editions Hoffman, Contemporary Theory in International Relations, ibid., p. 97.

(16) Editions R. S. Baker, Public Papers of Woodrow Wilson: The New Democracy pp. 318-319.

(17) Edward Hallet Carr, The Twenty Year Crisis, ibid. p. 79; aussi Toynbee, Survey of International Affairs, 1936, p. 319.

(18) Edward Hallet Carr, ibid., pp. 79, 80.

(19) Roland Barthes, Mythologies (Hill and Wang, New-York, 1987) pp. 131, 148, 149.

(20) Georg Steiner, A Reader, (Oxford University Press, New-York, 1984), p. 212.

(21) Georg Steiner, ibid. p. 219.



 

samedi, 04 octobre 2008

Der Beutewert des Staates

Der Beutewert des Staates

Autor: Thor v. Waldstein
ISBN: 978-3-902475-33-6
Verlag: ARES

 

Die vermeintlichen Vorzüge des Pluralismus werden in der öffentlichen Diskussion häufig betont; allerdings wissen die wenigsten, welcher konkrete politische Begriff sich hinter dieser Vokabel verbirgt. Tatsächlich geht es nicht um die – richtige – philosophische Feststellung, daß die Welt vielfältig, also plural ist und dies auch bleiben sollte. Im politikwissenschaftlichen Kontext ist vielmehr ein Staat pluralistisch, wenn seine Willensbildung beeinflußt – wenn nicht dirigiert – wird von dem Kampf und dem Kompromiß von wirtschaftlich-sozialen, im nichtstaatlichen Raum angesiedelten Mächten. Dieser verdeckte Kampf der Pressuregroups, denen eine demokratische Legitimation fehlt, läßt sich heute für den aufmerksamen Zeitgenossen auf nahezu allen Politikfeldern beobachten, so daß das Thema von hoher Aktualität ist.


Es war Carl Schmitt, die paradigmatische Gestalt im deutschen Staatsrecht des 20. Jahrhunderts, der die von Harold Laski in England nach dem Ersten Weltkrieg entwickelte Pluralismustheorie in den Jahren 1926–1934 einer ebenso gründlichen wie schillernden Kritik unterzog. In seiner Pluralismuskritik spiegeln sich die zentralen Schmitt’schen Positionen und Begriffe der 1920er und 1930er Jahre. Im Fortgang der Untersuchung schält sich die Analyse Carl Schmitts an der unsichtbaren Herrschaft der Verbände als ein zentrales Element seines Antiliberalismus heraus.


Die vorliegende Arbeit, eine bei dem Hobbes-Forscher Bernard Willms („Die Deutsche Nation“) entstandene Dissertation, arbeitet Begriff und Gestalt des Laski’schen Pluralismus heraus, um anschließend die Kritik Schmitts im einzelnen darzustellen und zu analysieren.

 

Der Autor: Thor v. Waldstein wurde 1959 in Mannheim geboren. Von 1978 bis 1985 Studium der Rechtswissenschaft, Geschichte, Philosophie, Politikwissenschaft und Soziologie an den Universitäten München, Mannheim und Heidelberg. 1989 Promotion zum Dr. rer. soc. an der Ruhr-Universität Bochum mit der vorliegenden Arbeit. 1992 Promotion zum Dr. iur an der Universität Mannheim mit einer Arbeit aus dem Binnenschiffahrtsrecht. Seit 1989 als Rechtsanwalt in Mannheim tätig.

www.ares-verlag.com