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lundi, 28 mars 2016

Les «rebelles» en plastoc

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Les «rebelles» en plastoc

Ex: http://www.oragesdacier.info

 
Après les événements de La Manif pour Tous et de la loi Taubira, Le Figaro n’hésitait pas à écrire un article sur « Cathos et rebelles », montrant une nouvelle génération issue de la contestation « de droite ». Parmi ces personnes figurait Madeleine de Jessey, espérant naïvement reprendre l’espace public afin de mêler le spirituel au temporel et faire avancer les idées des contestataires de La Manif pour Tous au sein de l’UMP. C’est ainsi que Sens commun prit naissance, pour finalement être à l’image du mouvement, suivre le sens commun imposé par la droite libérale républicaine dans laquelle elle a été intégrée et noyée. 
 
Ces propos liminaires n’ont pas pour vocation d’attaquer Sens commun gratuitement (« on ne tire pas sur une ambulance »), mais bien de mettre en avant le déficit idéologique de la droite libérale ou « droite d’affaires » qui n’est visible aujourd’hui seulement parce qu’elle a été sauvée par les socialistes lors des élections régionales. Il est quand même fascinant de voir un Premier ministre faire campagne (car ce n’est pas son rôle), et encore plus de le voir appeler expressément à voter pour le camp – supposé – rival afin de faire barrage à un parti qui cumule dès à présent 9 millions d’électeurs à lui tout seul. Ce qui ne fait d’ailleurs qu’entériner le fait que la droite libérale et la gauche dite socialiste ne sont que les deux faces d’une pièce libérale et cosmopolite. 
 
Depuis les événements liés à la loi Taubira jusqu’à la tragique soirée du 13 novembre 2015, il a pu être observé, comme à chaque débat de société, un jeu de communication politique entre les gentils bienveillants et manichéens pour un monde meilleur, puis l’opposition politique (qui reprendra le même rôle dans le cadre d’une alternance). Quoi qu’il en soit, quand la déconstruction est à l’œuvre, rien dans l’opposition politique ne permet une politique formelle de contestation constructive ni de proposition alternative. Tout simplement parce que le fossé idéologique qui devrait les séparer n’existe plus, et cela depuis bien des années.Cependant, le « droitard » ou homme de droite censé supposer incarner une « droite forte » y voit bien un jeu d’opposition, en fustigeant le Parti socialiste de l’antichristianisme, du clientélisme envers les musulmans, la lâcheté politique, l’immigration de masse. Certains ont même pu voir dans Laurent Wauquiez, Thierry Solère, Christian Estrosi ou encore Xavier Bertrand des révélations politiques de cette droite opposée aux socialistes, alors qu’ils sont simplement les moins détestés de tout le paysage politique de la droite libérale. Mais qu’ont-ils fait à propos des thèmes précédemment cités ? 
  • Sur l’antichristianisme ? Rien n’a été fait pour prévenir ou réprimer les actes de vandalisme des lieux chrétiens en France, quand un simple graffiti sur un autre lieu de culte fait se déplacer le ministre de l’Intérieur. Pire, c’est bien sous Sarkozy que des jeunes contestant les pièces de théâtre blasphématoire ont été envoyés par cars entiers aux commissariats. 
  • Sur le clientélisme des minorités ? Il ne faut pas oublier que c’est Chirac qui a créé la HALDE ; que c’est avec Sarkozy qu’a été créé le Conseil français du culte musulman (CFCM), tentative utopique de créer un « Islam de France », d’autant plus avec un Conseil piloté en sous-main par les Frères musulmans… 
  • Sur l’immigration de masse ? Chirac a permis le regroupement familial, quand Sarkozy, à travers un discours « droitiste » faisait entrer chaque année 200 000 clandestins (avec l’accord bienveillant des grands cartels et du MEDEF d’ailleurs…) 
  • Sur l’Europe ? Quand la France dit non à la Constitution européenne en 2005, Sarkozy ratifie le traité de Lisbonne (version similaire à 95% de la Constitution européenne) via le Parlement réuni en Congrès. Hollande en sera le continuateur avec le pacte budgétaire. 
  • Sur la lâcheté politique ? Qui désormais chez les Républicains a clairement pris position en faveur de l’abrogation du « mariage pour tous » ? Sens commun ? L’entrisme trotskyste et le désir de places s’est substitué à une position politique de circonstance. Pourquoi d’ailleurs abroger une loi qui était dans les cartons de l’UMP avec leur fameux contrat d’union civile. Lâcheté politique représentée aussi à travers tous les autres pans de la politique actuelle, et notamment sur la question des migrants clandestins, des mesures sécuritaires et liberticides, ou encore de l’Union européenne. 
Le désir « droitard » de se constituer en opposition politique doit être soit sincère (mais alors pathétique) soit totalement faux (et cynique), mais dans tous les cas, il est veule et lâche dans sa manière d’affronter les problèmes de la Cité. Il est surtout lâche en ce qu’il reprend les termes de son prétendu rival, à savoir à qui mieux mieux reprendra le terme de « républicain » (à la fois vide et sacré comme le constate le professeur Frédéric Rouvillois), et, en rejetant ce qu’il appelle comme « populisme » ce qui n’est que l’aspiration populaire au respect des valeurs communes et logiques dans le bon fonctionnement de la vie en communauté. 
 
Allez, tout n’est pas perdu pour le « droitard », il lui reste une solution, celle de devenir rebelle au sens « jüngerien » du terme. Dans « Le traité du Rebelle ou le recours aux forêts » (Der Waldgänger), Ernst JÜNGER dessine une nouvelle de ses figures. Le mot « Waldgänger » désigne le proscrit islandais du Haut Moyen Age scandinave qui se réfugiait dans les forêts. Exclu de la communauté, ce réprouvé pouvait être abattu par tout homme qui le croisait. Pour sa part, JÜNGER définit le Rebelle de la manière suivante : « Nous appelons ainsi celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant. Tel pourrait être le destin d’un grand nombre d’hommes, et même de tous – il faut donc qu’un caractère s’y ajoute. C’est que le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. Est Rebelle, par conséquent, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté, relation qui l’entraîne dans le temps à une révolte contre l’automatisme et à un refus d’en admettre la conséquence éthique, le fatalisme. A le prendre ainsi, nous serons aussitôt frappés par la place que tient le recours aux forêts, et dans la pensée, et dans la réalité de nos ans ». 
 
Nous ne prétendons pas être des rebelles, ni être mieux que les « droitards », la question n’a pas lieu d’être. Nous prétendons seulement que la véritable politique se fait en accord avec la décence commune chère à Georges Orwell et le « populisme » tel que Christopher Lasch l’a développé, c’est-à-dire que la politique doit se faire dans le respect et dans la même vision que l’attente populaire, fondée sur le respect des valeurs de la communauté, et, n’en déplaisent aux détracteurs, ce populisme ne se transcrit pas politiquement à travers un parti en particulier mais bien par la référence primordiale à la propriété privée, les libertés publiques, la fin de tout processus de déconstruction idéologique, la souveraineté et la protection de notre patrie.
 

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Trump Is Right—–Dump NATO Now

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Trump Is Right—–Dump NATO Now

If you want to know why we have a $19 trillion national debt and a fiscal structure that will take that already staggering figure to $35 trillion and 140% of GDP within a decade, just consider the latest campaign fracas. That is, the shrieks of disbelief in response to Donald Trump’s sensible suggestion that the Europeans pay for their own defense.

The fact is, NATO has been an obsolete waste for 25 years. Yet the denizens of the Imperial City cannot even seem to grasp that the 4 million Red Army is no more; and that the Soviet Empire, which enslaved 410 million souls to its economic and military service, vanished from the pages of history in December 1991.

What is left is a pitiful remnant—–145 million aging, Vodka-besotted Russians who subsist in what is essentially a failing third world economy. Its larcenous oligarchy of Putin and friends appeared to live high on the hog and to spread a veneer of glitz around Moscow and St. Petersburg. But that was all based on the world’s one-time boom in oil, gas, nickel, aluminum, fertilizer, steel and other commodities and processed industrial materials.

Stated differently, the Russian economy is a glorified oil patch and mining town with a GDP the equivalent of the NYC metropolitan area. And that’s its devastating Achilles Heel.

The central bank drove global commodity and the industrial boom is over and done. As a new cycle of epic deflation engulfs the world and further compresses commodity prices and profits, the Russian economy is going down for the count; it’s already been shrunk by nearly 10% in real terms, and the bottom is a long way down from there.

The plain fact is Russia is an economic and military weakling and is not the slightest threat to the security of the United States.  None. Nichts. Nada. Nope.

Its entire expenditure for national defense amounts to just $50 billion, but during the current year, only $35 billion of that will actually go to the Russian Armed Forces. On an apples-to-apples basis, that’s about three weeks of Pentagon spending!

Even given its non-existent capacity, however, there remains the matter of purported hostile intention and aggressive action. But as amplified below, there has been none. The whole demonization of Putin is based on a false narrative arising from one single event.

To wit, the February 2014 coup in Kiev against Ukraine’s constitutionally elected government was organized, funded and catalyzed by the Washington/NATO apparatus. Putin took defensive action in response because this supremely stupid and illegal  provocation threatened vital interests in his own backyard.

The openly hostile government installed in Kiev the very next day by the State Department threatened to join NATO, persecute the Russian-speaking minority in eastern Ukraine, renounce its multi-billion financial obligations to Moscow and imperil Russia’s rental arrangement for the homeport of its the Black Sea naval fleet in Sevastopol (Crimea). The latter has been the historic anchor of Russia’s national security policy under czars and commissars alike.

Moreover, the putsch installed by the “regime change” crowd at the CIA, State Department and so-called Endowment for Democracy while Putin was minding his own business at the Sochi Olympics was crawling with adherents of the “Right Sector”. The latter is a fascist movement that looks to a World War II Nazi collaborator, Stepan Bandera, as its national hero.

That’s right. The new prime minister imposed by US Assistant Secretary of State and card-carrying neocon, Victoria Nuland, and affectionately known as  “our man Yats” was part of a neo-Nazi cabal.

Moreover, without the prodding of Washington and the bellicose incitements of the NATO apparatus, Europe wouldn’t even need a military alliance. Save for the manufactured and unnecessary conflict with Russia, Europe has no industrial state enemy on the planet; it doesn’t need to spend even the $250 billion or 2% of GDP that it collectively allocates to defense (waste) at present.

The whole confrontation with Russia including the self-inflicted economic folly of the anti-Putin sanctions is the handiwork of a war machine and its bureaucratic auxiliaries that are long past their sell-by date. That is, the entire “Russian threat” narrative is concocted by generals, admirals, spies, diplomats and other national security apparatchiks who would otherwise be out of power, jobs, and cushy pensions.

Naturally, Trump’s GOP rivals crawled out of their time warps to calamity-howl the very idea of getting realistic about NATO. Not surprisingly, Governor Kasich said Trump was “dead wrong”, and then unleashed another barrage of his patented beltway stupid-speak:

We clearly have to make sure we strengthen NATO, we have to make sure that (Russian President Vladimir) Putin understands we will arm the Ukrainians so they fight for freedom,” Kasich told Anderson Cooper. “We need NATO. NATO is important; we all wish they would do more.”

The man is still campaigning for the Lithuanian vote in Youngstown—so maybe he has no particular reason to think about the matter. But at least, someone should disabuse him of the fairy tale that the nationalist politicians, crypto-Nazi thugs and thieving oligarchs who seized the Ukrainian government is some kind of latter-day “freedom fighters”.

But Ted Cruz is another matter. When it comes to foreign policy, the guy is just plain whacko. He has been so pumped full of neocon ideology that he fairly oozes jingoistic bile:

“It has been Russia’s objective, it has been Putin’s objective, for decades to break NATO. What Donald Trump is saying that he would unilaterally surrender to Russia and Putin, give Putin a massive foreign policy victory by breaking NATO and abandoning Europe.”

Needless to say, there is not a single accurate point in that statement. The truth is more nearly the opposite. And that begins with George H. W Bush’s 1989 promise to Gorbachev that in return for his acquiescence to the reunification of Germany, NATO would not be expanded by “a single inch”.

NATO should have declared victory and been disbanded. The defense budget should have been drastically reduced to a homeland defense force because there were no industrial state enemies left in the world.

As it happened, the Elder Bush’s sensible promise was torn-up and dropped into the White House waste basket by Bill Clinton in the mid-1990s. It seems that his reelection was threatened by charges from the GOP rightwing that he was soft on defense. So his solution was to invite Poland, the Baltic states and most of the remainder of the now disbanded Warsaw Pact to join NATO.

What should have been a vestigial alliance of 15 nations slated for zero was transformed into a menacing “Gang of 28” that virtually surrounds Russia. Yet aside from the now 25-month old conflict over the Ukrainian coup and the 2008 intermural fight over the borders of Stalin’s home country of Georgia between Moscow and a local crook, there was never any conflict at all.

During 15 years in power from 1999 through February 2014, Putin had demonstrated no desire whatsoever to swallow non-Russian peoples. And he has made it clear since then through the Minsk agreement that he supports an independent government in the Ukraine—-so long as the legitimate demands of the Russian-speaking Donbas region for a measure of autonomy and safeguards are implemented.

Nor is there a shred of evidence that Moscow is about to invade the already harmless the Baltic States or highly independent Poland, let alone the rest of Europe.

So the whole case for NATO’s continued existence turns on the Ukraine matter, and there the facts and history leave no doubt.

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Crimea has been part of Russia since 1783 when Catherine the Great bought it from the Turks for hard cash. Thereafter she made Sevastopol the homeport for the Great Black Sea Fleet that has ever since been the fundamental bulwark of Russia’s national security.

For the next 171 years, Crimea was an integral part of Russia—a span that exceeds the 166 years that have elapsed since California was annexed by a similar thrust of “Manifest Destiny” on this continent, thereby providing, incidentally, the United States Navy with its own warm-water port in San Diego.

While no foreign forces subsequently invaded the California coasts, it was most definitely not Ukrainian rifles, artillery, and blood which famously annihilated The Charge Of The Light Brigade at the Crimean city of Balaclava in 1854; they were Russians patriots defending the homeland from Turks, Europeans, and Brits.

Indeed, the portrait of the Russian “hero” hanging in Putin’s office is that of Czar Nicholas I. His brutal 30-year reign brought the Russian Empire to its historical zenith, but, ironically, he is revered in Russian hagiography for another reason—-namely, as the defender of Crimea, even as he lost the 1850s war to the Ottomans and Europeans.

At the end of the day, it’s their Red Line. When the enfeebled Franklin Roosevelt made port in the Crimean city of Yalta in February 1945 he did at least know that he was in Soviet Russia.

Maneuvering to cement his control of the Kremlin in the intrigue-ridden struggle for succession after Stalin’s death a few years later, Nikita Khrushchev allegedly spent 15 minutes reviewing his “gift” of Crimea to his subalterns in Kiev in honor of the decision by their ancestors 300 years earlier to accept the inevitable and become a vassal of Russia.

So Crimea only became part of the Ukraine’s geography by happenstance during the Soviet era of the mid-1950s. Yet its re-annexation—-upon a 90% favorable vote in the referendum—-after the provocations of February 2014 has become the basis for virtually reigniting the Cold War.

Moreover, the fact that Crimea and the nearby industrial heartland of the Donbas are Russian speaking is not something “trumped up” by Putin. In fact, it is soaked in an 85-year history of blood.

During the 1930s, Stalin populated the eastern industrial region (Donbas), which was the coal, steel, machinery and chemical backbone of the Soviet Union, with transplanted Russians for a perverse reason. He knew the Ukrainian Kulaks that he had liquidated in their millions during his catastrophic forced collectivization campaign were seething with hatred for the red regime in Moscow and could not be trusted to remain subjected.

Sure enough. The Ukrainian nationalists of Kiev and the western regions joined the Nazi Wehrmacht on its way to Stalingrad, liquidating Jews, Poles and Reds by the tens of thousands as they marched east in 1943; and after the Red Army finally broke the bloodiest siege in history, the Russian-speakers of the Donbas joined the Red Army on its march back to Germany, liquidating Ukrainian Nazi collaborators in their tens of thousands in retaliation.

So all the Washington sabre rattling about the Ukraine is rooted in an abiding ignorance about the Ukraine’s History of Horribles. The current renewed flare-up of this tragic history was self-evidently and wantonly triggered by Victoria Nuland’s coup; it was not some nefarious aggression by Putin!

And that gets us back to the original question. What kind of warped thinking holds that the addition of Albania, Croatia, Estonia, Slovakia, and Slovenia, among the other economic and military midgets, to an obsolete NATO alliance, adds one iota of safety and security to the citizens of Lincoln NE, Spokane WA or Worcester MA?

The answer is that it is not thinking at all. It reflects the dreadful inertia of a war machine that has sunk its tentacles deep into the nation’s economy and the process of political governance. Now it virtually defies history and bleeds the nation white.

After the Berlin Wall fell in November 1989 and the death of the Soviet Union was confirmed two years later when Boris Yeltsin courageously stood down the red army tanks in front of Moscow’s White House, a dark era in human history came to an end.

The world had descended into what had been a 77-year global war, incepting with the mobilization of the armies of old Europe in August 1914. If you want to count bodies, 150 million were killed by all the depredations which germinated in the Great War, its foolish aftermath at Versailles, and the march of history into the world war and cold war which followed inexorably thereupon.

To wit, upwards of 8% of the human race was wiped-out during that span. The toll encompassed the madness of trench warfare during 1914-1918; the murderous regimes of Soviet and Nazi totalitarianism that rose from the ashes of the Great War and Versailles; and then the carnage of WWII and all the lesser (unnecessary) wars and invasions of the Cold War including Korea and Vietnam.

The end of the cold war meant world peace was finally at hand, yet 25 years later there is still no peace because Imperial Washington confounds it.

In fact, the War Party entrenched in the nation’s capital is dedicated to economic interests and ideological perversions that guarantee perpetual war; they ensure endless waste on armaments and the inestimable death and human suffering that stems from 21st century high tech warfare and the terrorist blowback it inherently generates among those upon which the War Party inflicts its violent hegemony.

So there was a virulent threat to peace still lurking on the Potomac after the 77-year war ended. The great general and president, Dwight Eisenhower, had called it the “military-industrial complex” in his farewell address, but that memorable phrase had been abbreviated by his speechwriters, who deleted the word “congressional” in a gesture of comity to the legislative branch.

So restore Ike’s deleted reference to the pork barrels and Sunday afternoon warriors of Capitol Hill and toss in the legions of beltway busybodies that constituted the civilian branches of the cold war armada (CIA, State, AID etc.) and the circle would have been complete. It constituted the most awesome machine of warfare and imperial hegemony since the Roman legions bestrode most of the civilized world.

In a word, the real threat to peace circa 1990 was that Pax Americana would not go away quietly in the night.

In fact, during the past 25 years, Imperial Washington has lost all memory that peace was ever possible at the end of the cold war. Today it is as feckless, misguided and bloodthirsty as were Berlin, Paris, St. Petersburg, Vienna, and London in August 1914.

Indeed, there is no peace on earth today for reasons mainly rooted in Imperial Washington——, not Moscow, Beijing, Tehran, Damascus, Mosul or even Raqqa. The latter has become a global menace owing to what didn’t happen in 1991.

What should have happened is that Bush the elder should have declared “mission accomplished” and slashed the Pentagon budget from $600 billion to $200 billion; demobilized the military-industrial complex by putting a moratorium on all new weapons development, procurement and export sales; dissolved NATO and dismantled the far-flung network of US military bases; slashed the US standing armed forces from 1.5 million to a few hundred thousand; and organized and led a world disarmament and peace campaign, as did his Republican predecessors during the 1920s.

Self-evidently, none of that possibility even entered the discourse in the Imperial City. Yet questioning NATO is actually a proxy—-belated as it is—–for re-opening the questions that were buried after 1991.

No wonder the Washington War Party has greeted Donald Trump’s impertinence with such rabid disdain.

Reprinted with permission from David Stockman’s Contra Corner.

Conférence: Patrick Pearse et le nationalisme irlandais

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dimanche, 27 mars 2016

Hillary’s Emails, Gaddafi’s Gold Dinars and Arab Springs

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Hillary’s Emails, Gaddafi’s Gold Dinars and Arab Springs

Ex: http://zejournal.mobi

Buried amid tens of thousands of pages of former US Secretary of State Hillary Clinton’s secret emails, now being made public by the US Government, is a devastating email exchange between Clinton and her confidential adviser, Sid Blumenthal. It’s about Qaddafi and the US-coordinated intervention in 2011 to topple the Libyan ruler. It’s about gold and a potentially existential threat to the future of the US dollar as world reserve currency. It’s about Qaddafi’s plans then for the gold-based Dinar for Africa and the Arab oil world.

Two paragraphs in a recently declassified email from the illegal private server used by then-Secretary of State Hillary Clinton during the US-orchestrated war to destroy Libya’s Qaddafi in 2011 reveal a tightly-held secret agenda behind the Obama Administration’s war against Qaddafi, cynically named “Responsibility to Protect.”

Barack Obama, an indecisive and weak President, delegated all presidential responsibility for the Libya war to his Secretary of State, Hillary Clinton. Clinton, who was an early backer of an Arab “regime change,” using the secret Muslim Brotherhood, invoked the new, bizarre principle of “responsibility to protect” (R2P) to justify the Libyan war, which she quickly turned into a NATO-led war. Under R2P, a silly notion promoted by the networks of George Soros’ Open Society Foundations, Clinton claimed, with no verifiable proof, that Qaddafi was bombing innocent Libyan civilians in the Benghazi region.

According to a New York Times report at the time, citing Obama Administration senior sources, it was Hillary Clinton, backed by Samantha Power, then a senior aide at the National Security Council and today Obama’s UN Ambassador; and Susan Rice, then Obama’s ambassador to the United Nations, and now National Security Adviser. That triad pushed Obama into military action against Libya’s Qaddafi. Clinton, flanked by Powers and Rice, was so powerful that Clinton managed to overrule Defense Secretary Robert Gates, Tom Donilon, Obama’s national security adviser, and John Brennan, Obama’s counterterrorism chief, today CIA head.

Secretary of State Clinton was also knee-deep in the conspiracy to unleash what came to be dubbed the “Arab Spring,” the wave of US-financed regime changes across the Arab Middle East, part of the Greater Middle East project unveiled in 2003 by the Bush Administration after occupation of Iraq. The first three target countries of that 2011 US “Arab Spring”–an action in which Washington used its “human rights” NGOs such as Freedom House and National Endowment for Democracy, in cahoots as usual, with the Open Society Foundations of billionaire speculator, George Soros, along with US State Department and CIA operatives–were Ben Ali’s Tunisia, Mubarak’s Egypt and Qaddafi’s Libya.

Now the timing and targeting of Washington’s 2011 “Arab Spring” destabilizations of select Middle East states assume a new light in relation to just-released declassified Clinton emails to her private Libya “adviser” and friend, Sid Blumenthal. Blumenthal is the slick lawyer who defended then-President Bill Clinton in the Monika Lewinsky and other sex scandal affairs when Bill was President and facing impeachment.

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Qaddafi’s gold dinar

For many it remains a mystery just why Washington decided that Qaddafi personally must be destroyed, murdered, not just sent into exile like Mubarak. Clinton, when informed of Qaddafi’s brutal murder by US-financed Al Qaeda “democratic opposition” terrorists, told CBS news, in a sick, joking paraphrase of Julius Caesar, “We came, we saw, he died,” words spoken by her with a hearty, macabre laugh.

Little is known in the West about what Muammar Qaddafi did in Libya or, for that matter, in Africa and in the Arab world. Now, release of a new portion of Hillary Clinton’s emails as Secretary of State, at the time she was running Obama Administration war on Qaddafi, sheds dramatic new light on the background.

It was not a personal decision of Hillary Clinton to eliminate Qaddafi and destroy his entire state infrastructure. The decision, it’s now clear, came from circles very high in the US money oligarchy. She was merely another Washington political tool implementing the mandate of those oligarchs. The intervention was about killing Qaddafi’s well-laid plans to create a gold-based African and Arabic currency to replace the dollar in oil trades. Since the US dollar abandoned gold exchange for dollars in 1971 the dollar in terms of gold has dramatically lost value. Arab and African OPEC oil states have long objected to the vanishing purchasing power of their oil sales, mandated since the 1970’s by Washington to be solely in US dollars, as dollar inflation soared more than 2000% to 2001.

In a newly declassified Clinton email from Sid Blumenthal to Secretary of State Hillary Clinton dated April 2, 2011, Blumenthal reveals the reason that Qaddafi must be eliminated. Using the pretext of citing an unidentified “high source” Blumenthal writes to Clinton, “According to sensitive information available to this source, Qaddafi’s government holds 143 tons of gold, and a similar amount in silver… This gold was accumulated prior to the current rebellion and was intended to be used to establish a pan-African currency based on the Libyan golden Dinar. This plan was designed to provide the Francophone African Countries with an alternative to the French franc (CFA).” That French aspect was only the tip of the Qaddafi gold dinar iceberg.

Golden Dinar and more

During the first decade of this century, Gulf Arab OPEC countries, including Saudi Arabia, Qatar and others, began seriously diverting a significant portion of the revenues from their vast oil and gas sales into state sovereign wealth funds, many based on the success of Norway’s Oil Fund.

Growing discontent with the US War on Terror, with the wars in Iraq and in Afghanistan, and with overall US Middle East policies after September 2001, led most OPEC Arab states to divert a growing share of oil revenues into state-controlled funds rather than trusting it to the sticky fingers of New York and London bankers as had been the custom since the 1970’s when oil prices went through the roof, creating what Henry Kissinger fondly called the “petro-dollar” to replace the gold-backed dollar Washington walked away from on August 15, 1971. The present Sunni-Shi’ite war or clash of civilizations is in fact a result of the US manipulations after 2003 in the region— “divide and rule.”

By 2008 the prospect of sovereign control by a growing number of African and Arab oil states of their state oil and gas revenues was causing serious concern in Wall Street as well as the City of London. It was huge liquidity, in the trillions, they potentially no longer controlled.

The timing of the Arab Spring, in retrospect, increasingly looks tied to Washington and Wall Street efforts to control not only the huge Arab Middle East oil flows. It is now clear it was equally aimed at controlling their money, their trillions of dollars accumulating in their new sovereign wealth funds.

However, as is now confirmed in the latest Clinton-Blumenthal April 2, 2011 email exchange, there was a qualitatively new threat emerging for Wall Street and the City of London “gods of money,” from the African and Arab oil world. Libya’s Qaddafi, Tunisia’s Ben Ali and Mubarak’s Egypt were about to launch a gold-backed Islamic currency independent of the US dollar. I was first told of this plan in early 2012, at a Swiss financial and geopolitical conference, by an Algerian with extensive knowledge of the project. Documentation was scarce at the time and the story remained in my mental back-burner. Now a far more interesting picture emerges that puts the ferocity of Washington’s Arab Spring and its urgency in the case of Libya into perspective.

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‘United States of Africa’

In 2009, Qaddafi, who was at the time the President of the African Union, had proposed that the economically depressed continent adopt the “Gold Dinar.”

In the months prior to the US decision, with British and French backing, to get a UN Security Council resolution that would give them the legal fig-leaf for a NATO destruction of the Qaddafi regime, Muammar Qaddafi had been organizing the creation of a gold-backed dinar that would be used by African oil states as well as Arab OPEC countries in their sales of oil on the world market.

Had that happened at the time Wall Street and the City of London were deep into the financial crisis of 2007-2008, the challenge to the reserve currency role of the dollar would have been more than serious. It would be a death knell to American financial hegemony, and to the Dollar System. Africa is one of the world’s richest continents, with vast unexplored gold and mineral wealth, had been intentionally kept for centuries underdeveloped or in wars to prevent their development. The International Monetary Fund and World Bank for the recent decades have been the Washington instruments to suppress African real development.

Gaddafi had called upon African oil producers in the African Union and in Muslim nations to join an alliance that would make the gold dinar their primary form of money and foreign exchange. They would sell oil and other resources to the US and the rest of the world only for gold dinars. As President of the African Union in 2009, Qaddafi introduced for discussion to African Union member states Qaddafi’s proposal to use the Libyan dinar and the silver dirham as the only possible money for the rest of the world to buy African oil.

Along with the Arab OPEC sovereign wealth funds for their oil, other African oil nations, specifically Angola and Nigeria, were moving to create their own national oil wealth funds at the time of the 2011 NATO bombing of Libya. Those sovereign national wealth funds, tied to Qaddafi’s concept of the gold dinar, would make Africa’s long-held dream of independence from colonial monetary control, whether of the British Pound, the French Franc, the euro or the US dollar, a reality.

Qaddafi was moving forward, as head of the African Union, at the time of his assassination, with a plan to unify the sovereign States of Africa with one gold currency, a United States of Africa. In 2004, a Pan-African Parliament of 53 nations had laid plans for an African Economic Community – with a single gold currency by 2023.

African oil-producing nations were planning to abandon the petro-dollar, and demand gold payment for their oil and gas. The list included Egypt, Sudan, South Sudan, Equatorial Guinea, Congo, Democratic Republic of Congo, Tunisia, Gabon, South Africa, Uganda, Chad, Suriname, Cameroon, Mauritania, Morocco, Zambia, Somalia, Ghana, Ethiopia, Kenya, Tanzania, Mozambique, Cote d’Ivoire, plus Yemen which had just made significant new oil discoveries. The four African member-states of OPEC–Algeria, Angola, Nigeria, a giant oil producer and the largest natural gas producer in Africa with huge natural gas reserves, and Libya with the largest reserves–would be in the new gold dinar system.

Little wonder that French President Nicolas Sarkozy, who was given the up-front role in the war on Qaddafi by Washington, went so far as to call Libya a “threat” to the financial security of the world.

Hillary’s ‘rebels’ create a central bank

One of the most bizarre features of Hillary Clinton’s war to destroy Qaddafi was the fact that the US-backed “rebels” in Benghazi, in the oil-rich eastern part of Libya, in the midst of battle, well before it was at all clear if they would topple the Qaddafi regime, declared they had created a Western-style central bank, “in exile.”

In the very first weeks of the rebellion, the rebel leaders declared that they had created a central bank to replace Gadhafi’s state-owned monetary authority. The rebel council, in addition to creating their own oil company to sell the oil they captured announced: “Designation of the Central Bank of Benghazi as a monetary authority competent in monetary policies in Libya and appointment of a Governor to the Central Bank of Libya, with a temporary headquarters in Benghazi.”

Commenting on the odd decision, before the outcome of battle was even decided, to create a western-style central bank to replace Qaddafi’s sovereign national bank that was issuing gold-backed dinars, Robert Wenzel in the Economic Policy Journal, remarked, “I have never before heard of a central bank being created in just a matter of weeks out of a popular uprising. This suggests we have a bit more than a rag tag bunch of rebels running around and that there are some pretty sophisticated influences.”

It becomes clear now in light of the Clinton-Blumenthal emails that those “pretty sophisticated influences” were tied to Wall Street and the City of London. The person brought in by Washington to lead the rebels in March 2011, Khalifa Hifter, had spent the previous twenty years of his life in suburban Virginia, not far from CIA headquarters, after a break with Libya as a leading military commander of Qaddafi.

The risk to the future of the US dollar as world reserve currency, if Qaddafi had been allowed to proceed–together with Egypt, Tunisia and other Arab OPEC and African Union members– to introduce oil sales for gold not dollars, would clearly have been the financial equivalent of a Tsunami.

New Gold Silk Road

The Qaddafi dream of an Arabic and African gold system independent of the dollar, unfortunately, died with him. Libya, after Hillary Clinton’s cynical “responsibility to protect” destruction of the country, today is a shambles, torn by tribal warfare, economic chaos, al-Qaeda and DAESH or ISIS terrorists. The monetary sovereignty held by Qaddafi’s 100% state-owned national monetary agency and its issuance of gold dinars is gone, replaced by an “independent” central bank tied to the dollar.

Despite that setback, it’s more than notable that now an entirely new grouping of nations is coming together to build a similar gold-backed monetary system. This is the group led by Russia and China, the world’s number three and number one gold producing countries, respectively.

This group is tied to the construction of China’s One Belt, One Road New Silk Road Eurasian infrastructure great project. It involves China’s $16 billion Gold Development Fund, and very firm steps by China to replace the City of London and New York as the center of world gold trade. The Eurasian gold system emerging now poses an entirely new quality of challenge to American financial hegemony. This Eurasian challenge, its success or failure, could well determine whether we allow our civilization to survive and prosper under entirely different conditions, or whether we decide to sink along with the bankrupt dollar system.


- Source : F. William Engdahl

L'Equinozio di Primavera e gli Dèi di Roma

 
Paolo Galiano
Ex: http://www.ereticamente.net

Il mese di Marzo costituisce il momento della generazione della potenza di Roma per mezzo di una serie di celebrazioni aventi il carattere specifico del rinnovamento, a cominciare dal sacro Fuoco di Vesta, simbolo del rapporto sacrificale perenne tra Roma e i suoi Dèi, che nel primo giorno del mese veniva ritualmente spento e riacceso. Il rinnovamento è celebrato nel nome di due divinità, il maschio Mars e la femmina Juno-Minerva, i due aspetti della donna come Vergine e come Madre: la duplice polarità di Marzo si realizza nella nascita iniziatica dei giovani, maschi e femmine, che nel successivo mese di Giugno si uniranno in matrimonio per proseguire l’eterna realtà di Roma nel tempo dei secoli futuri e nello spazio dell’espansione della sua civiltà ai popoli dell’area mediterranea.

La ri-nascita dell’Urbe ha il suo centro nella presenza in questo mese dell’Equinozio di Primavera, evento astronomico (e non solo) che i Romani nel tempo arcaico facevano cadere nel mese di Marzo, inserendo, se fosse stato necessario, un mese aggiuntivo (Interkalaris o Mercedonius) affinché Equinozio e mese di Marzo coincidessero, in quanto il primo giorno di Marzo era l’originario Capodanno di Roma (giorno che forse in un’età più arcaica cadeva il 21 Aprile). La connessione tra Marzo, mese dei giovani che entrano con l’iniziazione nella societas romana, ed Equinozio di Primavera, rifiorire della terra e sopravanzare delle ore di luce su quelle oscure della notte, rende intuitivo perché sia questa la data scelta da un punto di vista astronomico ma soprattutto sapienziale come inizio del Nuovo Anno.

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

Alle due divinità principali, Mars e Juno-Minerva, protettrici rispettivamente dell’iniziazione dei maschi e delle femmine, si associano divinità connesse all’abbondanza (Consus e Anna Perenna) e riti di allontanamento del “vecchio” (i Mamuralia) o di commemorazione degli antichi (gli Argei, compagni di Ercole). L’aspetto direttamente connesso alla generazione sul piano materiale lo si ritrova nella cerimonia degli Equirria, dedicati a Consus in ricordo del ratto delle Sabine mediante cui ebbe inizio la procreazione in Roma, e in quella di Anna Perenna, la quale cadeva alle Eidus, solitamente dedicate a Juppiter, celebrazione del ciclo annuale che si rinnova (Anna Perenna è chiaramente la “perennità”).

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GIUNONE E MINERVA, IL POLO FEMMINILE DI MARZO

Qui ci limiteremo ad esaminare le figure, molto complesse, di Juno-Minerva e di Mars[1], e precisiamo subito che scriviamo “Juno-Minerva” perché la Juno italica non ha nulla a che vedere con la greca Hera, alla quale venne più tardi assimilata: nel mondo latino la Dèa si presenta con attributi analoghi a quelli di Minerva, come vediamo nella statua della Juno Sospita (Salvatrice) di Lanuvio, divinità preromana vestita con i calcei repandi, calzature a punta rialzata che De Francisci fa risalire alle culture egeo-antoliche[2] e armata con la lancia e l’ancile, lo scudo bilobato dei Saliares di Mars, coperta da una pelle di capro[3] (la nebrys). Nella Roma arcaica essa non era la paredra di Juppiter, ma una divinità guerriera protettrice della città e dei suoi abitanti, e presiedeva alle iniziazioni delle adolescenti nel suo tempio di Lanuvio; ad essa i Romani dedicarono le Kalendae di Febbraio, affidando alla classe dei Cavalieri il ruolo di suoi sacerdoti, proprio per le caratteristiche di “protettori dell’Urbe” proprie a questi guerrieri come si può constatare nelle loro cerimonie dell’Equinozio di Autunno. Tutto ciò la rende analoga alla Minerva Tritonia di Lavinio, anch’essa vestita con la pelle caprina e armata di lancia e scudo ed anch’essa protettrice del passaggio rituale delle giovani donne nella città fondata da Enea.

Come Juno e Minerva sono collegate all’iniziazione femminile, così lo è Mars per i maschi, i quali, probabilmente dopo un primo rituale a cui erano stati sottoposti a Febbraio nel corso dei Lupercalia, ora a Marzo entravano a tutti gli effetti nella societas romana come guerrieri nel corso delle cerimonie dei Saliares.

La Juno celebrata alle Kalendae di Marzo era la Juno Lucina (protettrice dei parti ma anche Dèa della luce) o Matrona (l’attributo deriva dalla stessa radice *mas affine a Mars e alla parola maschio); il suo nome è etimologicamente collegato a juventas in quanto protettrice delle giovani fanciulle, alle quali era propria la juno, così come al maschio il genius, e come questi si connette con la gens, poiché il maschio prolunga nel tempo la sua gens dando il proprio nomen al figlio, la juno è in rapporto con la juventas, in quanto solo la donna giovane può procreare. Nella concezione romana la procreazione è per la donna quello che per gli uomini è la guerra, lo scopo della propria esistenza, ed è per questo motivo che Juno e Mars sono venerati nello stesso mese.

Ad essa erano dedicati i Matronalia; la Dèa era venerata in un tempio sull’Esquilino, nella zona di via in Selci presso l’attuale chiesa di San Francesco di Paola, e il tempio, già esistente nel 375 a.C., sarebbe stato dedicato dalle matrone a seguito di un voto fatto da una di esse in occasione del proprio parto. Il suo tempio sorgeva in un bosco sacro alla Dèa ma sicuramente più antico di esso, tanto che Plinio[4] riteneva che il nome di Lucina fosse derivato da lucus e non da lux; qui si trovava la sacra lotus, pianta che ritroviamo nei riti di Vesta, quando la nuova sacerdotessa scelta dal Pontefice Massimo tagliava i suoi capelli e li appendeva alla lotus capillata nell’Atrium Vestae. Il nome Lucina si può comunque collegare a luce, con il significato di “dare alla luce”, ed è nel lucus di questo tempio che venne dato l’oracolo alle donne sabine sterili: “Le italiche madri siano penetrate dal capro[5], che è alla base del rituale fecondatore dei Lupercalia.

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

La celebrazione di Juno Lucina era tenuta nei Matronalia, festa in cui le matrone portavano offerte alla Dèa per propiziarsi una gravidanza felice; in questo giorno si attuava uno scambio di ruoli tra matrone e servi, come nei Saturnalia di Dicembre tra i padroni e i loro servitori, per cui erano le matrone a servire a tavola i loro schiavi, come scrive Macrobio[6]: “Le matrone servivano la cena agli schiavi, come fanno i padroni durante i Saturnali: quelle per incitare all’inizio dell’anno con questo onore gli schiavi a pronta obbedienza, questi come per ringraziarli del lavoro compiuto”.

botticelli_minerva_restrains_c.jpgMinerva aveva la sua festa nel giorno delle Quinquatrus, giorno che cadeva, come dice il nome, il quinto giorno oscuro dopo le Eidus: il giorno era in origine sicuramente dedicato a Mars, dato che in esso i Saliari celebravano uno dei loro riti, ma venne in seguito “usurpato” da Minerva, certo in coincidenza con la sovrapposizione della Triade etrusca Juppiter-Juno-Minerva all’arcaica Triade Juppiter -Mars-Quirinus.

Viene spontaneo chiedersi: perché sostituire Mars con Minerva? L’innamoramento di Mars per Minerva tramandato nella nota leggenda di Anna Perenna è chiaramente un mito tardivo di epoca repubblicana e di origine greca, mentre Minerva si trova in origine collegata a Mars per altri motivi, in quanto è a loro due, insieme ad altre divinità, che vengono offerte in sacrificio le armi degli eserciti sconfitti[7]. Ecco perché Minerva è chiamata anche coniunx di Mars, lei che, essendo vergine, non può essere sposa di nessuno, ed il mito di Anna Perenna e Mars conferma come tra le due divinità non sia intercorso alcun rapporto sessuale.

- Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

– Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

Forse originariamente Minerva era non una Dèa ma una “qualità divina”, tanto che dopo l’affermazione della nuova Triade, come osserva Carandini[8], mentre a Juppiter vennero dedicate le Eidus e a Juno le Kalendae, a Minerva non vennero dedicate le Nonae, come ci si aspetterebbe per quella simmetria fondamentale anche sul piano religioso per i Romani. Questa “qualità divina” potrebbe trovarsi nella connessione del suo nome con una serie di radici affini, da cui vengono parole aventi relazione con la Dèa, quali mensis[9] dalla radice *men(e)s, mensura da *mē, da cui derivano le parole indoeuropee indicanti misura, mentre *men è all’origine dei termini indicanti memoria, ricordare, lat. memini, e da *menu deriva uomo come “uomo pensante”[10]. Il carattere precipuo di Minerva sembra quindi essere quello della “misurazione” collegata all’idea di “uomo pensante”: uomo capace di organizzare tramite la misura e di ricordare tramite la memoria.

Minerva è la Dèa ordinatrice che dà una struttura armonica ed equilibrata al cosmo, e questa sua funzione ordinatrice è realizzazione della potenza divina sul piano della creazione come su quello umano, dove senza memoria e intelletto non è possibile comprendere e seguire il volere divino espresso negli auspicia. Sul piano divino collabora con Juppiter in quanto consente l’attuazione della volontà del Dio supremo dando ordine al mondo, sul piano umano è il principio che porta gli uomini alla creazione di una societas equilibrata nelle sue componenti e in particolare, per quanto riguarda il mese di Marzo, agisce con Mars nel rito iniziatico con il quale il giovane si realizza come guerriero.

Segno della sua azione ordinatrice è anche la funzione come protettrice degli artigiani e dei pedagoghi (i quali in questo mese ricevevano il minerval, il loro salario o un dono da parte degli studenti), cioè coloro che collaborano al perfezionamento del cosmo, abbellendolo sul piano fisico con le loro opere e arricchendo le potenzialità dei giovani per mezzo dell’insegnamento.

Se Mars è l’archetipo del Re-guerriero, padre di Re e di guerrieri come Romolo, Minerva è la Dèa della misura e dell’ordine che derivano sul piano politico dall’organizzazione civile che ha al suo àpice il Re; sul piano iniziatico Minerva dà al giovane che accede all’iniziazione quell’ordine interiore che è necessario per temperare la furia guerriera indirizzandola ad un livello superiore.

La presenza di Juno alle Kalendae di Mars e la sovrapposizione di Minerva nelle Quinquatrus, in origine proprie a Mars, inducono ad una riflessione: vi possiamo vedere una sorta di progressiva invasione del femminile nell’area che fino allora era stata esclusivamente riservata a Dèi maschili e coincidente con il momento in cui la più antica Triade, costituita da Juppiter, Mars e Quirinus, si avvia alla scomparsa con la sostituzione degli ultimi due da parte di Juno e Minerva, sotto l’influsso etruschizzante della dinastia dei Tarquini, i quali cercarono di sovrapporre le loro divinità a quelle romane. La resistenza opposta nel corso della costruzione del tempio a Juppiter sul Campidoglio da due divinità, Terminus e Juventas, per non essere spostate dall’area in cui il nuovo tempio sarebbe sorto può essere anche il segno dell’opposizione del patriziato romano al piano religioso dei Re etruschi; fu necessario far spazio al tempietto di Juventas nella cella di Juno, mentre per Terminus, che aveva un altare-stele a cielo aperto, si dovette praticare un’apertura nel tetto della cella di Juppiter, perché mantenesse il suo carattere di templum sub divo. Si ha anche notizia di un tempio di Mars che esisteva già sul Campidoglio[11] e che venne non a caso raso al suolo per far posto alla nuova Triade.

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MARS, Il POLO MASCHILE DI MARZO

Mars, a cui è intitolato il mese, non è il signore della guerra, come venne concepito dopo la sua identificazione con l’Ares greco, ma ha le caratteristiche di un Dio connesso con la tutela dell’Ordine sia per mezzo della guerra offensiva, sia con la protezione di ciò che è generato, la città di Roma, i giovani, i campi che iniziano a germogliare, e per questo motivo presiede al ver sacrum, l’emigrazione di una generazione di uomini e di animali consacrati dalla nascita a tale compito.

Minerva Tritonia di Lavinium, statua in terracotta del V sec. a.C. ora esposta al Museo di Pratica di Mare.

Minerva Tritonia di Lavinium, statua in terracotta del V sec. a.C. ora esposta al Museo di Pratica di Mare.

Alcuni aspetti etimologici del suo nome fanno pensare che in origine egli fosse non un Dio guerriero ma piuttosto un Dio celeste: se in osco il suo nome è Mamers e forse in sabino Marmar (se è sabino il Dio presente nei Carmina dei Fratres Arvales), le varianti italiche del suo nome sono tutte derivate da una radice *Mauort-, alla quale è stato avvicinato il vedico Marut, nome della collettività dei compagni guerrieri di Indra, ma è possibile anche risalire ad una radice *mar, in relazione con il sanscrito marikis, lucente[12], per cui Mars sarebbe “il Dio splendente”, quindi una divinità avente carattere solare e celeste, e d’altronde il Carmen Saliare, se il verso è riferito a Mars, gli attribuisce il tuono e lo chiama “Dio della luce”[13], titoli solitamente propri di Juppiter, rispetto al quale Mars sembra essere precedente.

Il Dio, quando divenne iconico (probabilmente in origine era rappresentato solo dalla lancia sacra sia a Roma che in altre città latine), era rappresentato in armi con un copricapo costituito da un elmo ornato di due penne, secondo la testimonianza di Valerio Massimo e di Virgilio[14]. Suoi animali sacri erano il picchio e il lupo, il cui aspetto umano era rappresentato da suo figlio Pico, Re degli Aborigeni e fondatore di Alba, e da Fauno, figlio di Pico e quindi nipote di Mars.

Mars è una figura complessa che si può ricostruire solo eliminando l’aspetto meramente guerriero che è divenuto il suo attributo a causa della interpretatio greca: è, come abbiamo detto, il Dio che tutela l’ordine, se necessario anche con le armi, proteggendo l’esterno della città come i campi dei suoi cittadini, allontanando ciò che si contrappone all’ordine di Roma, i nemici umani ma anche le forze psichiche negative o comunque pericolose.

Questo lo si vede nella sua qualità di custode dei confini dei campi e dei possedimenti dell’agricoltore nel sacrificio privato del suovetaurilia, un toro, un ariete e un porco (offerta in origine esclusiva di questo Dio), funzione nella quale è chiamato a tenere lontano le intemperie e le malattie dai campi e dagli animali, e non a garantirne la fecondità e la crescita, perché queste sono azioni richieste ad altre divinità esclusivamente agricole. La cerimonia purificatoria dei campi degli Ambarvalia aveva il corrispondente a livello sociale nella lustratio quinquennale dei cives riuniti come milites nel Campo Marzio: attorno ai cives inquadrati militarmente veniva fatta girare l’offerta dei suovetaurilia, i quali erano poi sacrificati per ringraziare il Dio della protezione accordata nei cinque anni trascorsi. La cittadinanza come esercito ed i campi della città sono protetti intorno al perimetro da Mars in armi: “Tutta la sua funzione si esercita sulla periferia: indifferente alla natura di ciò che la sua vigilanza protegge, egli è la sentinella che opera al limite, sulla frontiera, ed arresta il nemico[15].

La “perifericità” di Mars è evidente nella dislocazione dei suoi templi, eretti al di fuori del pomerium, dall’arcaica ara del Campo Marzio al grande tempio fuori Porta Capena, ove si riuniva l’esercito prima di muoversi per le imprese di guerra e da cui partiva la Transvectio Equitum, la parata dei Cavalieri di Roma.

Altro aspetto di Mars è la sua tutela sul ver sacrum, l’emigrazione dei giovani e degli animali di una città nati nell’anno in cui un grave evento aveva turbato l’ordine della nazione: la consacrazione di un’intera generazione è posta sotto la sua vigilanza affinché giunga senza pericolo alla mèta che la volontà divina le ha assegnato; l’“emigrazione” di Romolo e Remo da Alba potrebbe configurarsi come un ver sacrum, così come quello che in precedenza aveva condotto gli Aborigeni dai loro territori originari di Amiternum, Reate e Interamna in Sabina verso il luogo dove sorgerà Roma, sostituendosi ai Siculi intorno al XIII sec. a.C.

Mars era il Dio dell’iniziazione degli adolescenti, i quali a Marzo entravano nella societas romana assumendo nel giorno dei Liberalia la toga virilis sotto la protezione di Liber, che in origine nulla aveva a che vedere con il greco Diònisos, né tanto meno con una triade Ceres-Liber-Libera formata sui Misteri Eleusini. A Mars spetta invece l’iniziazione specifica del guerriero[16], illustrata dal ludus Troiae nel “vaso di Tragliatella”[17], nonché da particolari rituali raffigurati su vasi o specchi etruschi incisi e da una cista proveniente da Palestrina, ritrovamenti studiati da Dumézil[18] e da Torelli[19], in cui Mars, a volte triplicato in tre figure di bambini o di giovani, è seduto su un grande vaso o estratto da esso o bagnato con il liquido versato da Minerva o da una Vittoria alata, raffigurazioni così commentate da Dumézil: “Le scene considerate rappresentano probabilmente le cerimonie dell’iniziazione (o delle iniziazioni successive) del guerriero-tipo di Mars, in virtù delle quali egli deve acquistare ciò che d’ordinario si acquista in tal modo: invulnerabilità o infallibilità del colpo o furor”.

L’oinochoe di Tragliatella (Caere 620 a.C. circa): i disegni sono interpretati come scene dell’iniziazione dei giovani nel corso del Ludus Troiae.

L’oinochoe di Tragliatella (Caere 620 a.C. circa): i disegni sono interpretati come scene dell’iniziazione dei giovani nel corso del Ludus Troiae.

Lungo tutto il mese di Marzo si esplica l’azione rituale dei Sacerdotes Saliares (a cui corrispondevano probabilmente le poco conosciute Virgines Saliares sul piano femminile), i sacerdoti portatori dei dodici ancili, i sacri scudi bilobati tra i quali era nascosto uno dei sette Pignora della potenza di Roma. Il fatto che l’origine della loro danza fosse fatta risalire ad Enea riporta la fondazione del loro sodalizio ad una remota antichità, in cui la Grecia micenea e il mondo latino, e Roma in particolare, erano tra loro in rapporto culturale e commerciale[20], per la funzione di crocevia che fin da tempi antichissimi ebbe l’Urbe, situata com’era al punto d’incontro tra la strada che dall’Appennino portava le greggi al mare e la via fluviale che dalle saline di Ostia conduceva verso l’Etruria e che trovava un eccellente approdo proprio alle falde del Palatino.

Un discorso sui Saliares e sulle loro Virgines sarebbe troppo lungo da farsi in un articolo, per cui rimandiamo ai testi citati in nota[21] chi volesse approfondirne il rituale e il significato.

SI APRE UN CICLO?

Potremmo a questo punto concludere che con l’Equinozio di Primavera si apre il ciclo dell’anno, ma sarebbe un errore, perché un circolo non ha inizio né fine e solo l’uomo, per le sue necessità materiali, segna con un Capodanno il principio del tempo, dimenticando che ciò non è possibile. È per questo errore di prospettiva, insito nella sua componente terrena, che l’uomo si è costruito il mito del “progresso”, che è solo un’apparenza e non una realtà, perché il tempo non si muove lungo una retta. In realtà i tempi dell’anno nel loro succedersi l’uno all’altro portano ciascuno in sé il tempo precedente e contengono i germi del tempo successivo, in un circolo (o meglio in una spirale) che non ha inizio né fine.

Se vediamo nel suo insieme i quattro tempi dell’anno nella concezione religiosa e sapienziale di Roma, ci accorgiamo come questo sia vero: con il Solstizio d’Inverno ha inizio l’Età dell’Oro di Saturnus che porta a compimento attraverso un ritorno all’Inizio il potere di Juppiter affermatosi nell’Equinozio d’Autunno. ma nell’oscurità della morte apparente del Sole vi è il germe della rinascita di Primavera; all’Equinozio di Primavera si raggiunge l’equilibrio del maschile e del femminile nella polarità di Mars e Juno-Minerva prefigurata nel Solstizio d’Inverno da Saturno e da Bona Dèa, equilibrio che contiene il sé il germe dell’acme che verrà nel Solstizio d’Estate con l’avvento di Vesta, il Fuoco sacro che arde al centro dell’Urbe, mese dell’unione dei due nel vincolo del matrimonio, che avrà il compimento nell’affermazione del potere di Juppiter nel prossimo Equinozio d’Autunno, ma in cui già ha inizio la scomparsa della luce un attimo dopo il culminare del Sole al punto più alto del suo corso; con Juppiter l’Equinozio d’Autunno porta alla pienezza il potere germinato nel Solstizio d’Estate ma nella parità delle ore di luce e di oscurità è prefigurata la fine apparente della forza creatrice del Sole nel Solstizio d’Inverno che seguirà.

A questo punto, chi può mettere un segno e dire: “Questo è l’inizio”?

BIBLIOGRAFIA

CARANDINI: La nascita di Roma – Dèi, Lari, Eroi e uomini all’alba di una civiltà; ed. Einaudi, Torino 1997

DE FRANCISCI: Variazioni su temi di preistoria romana, ed. Bulzoni, Roma 1974

DEVOTO: Origini indoeuropee – Il lessico indoeuropeo, Tabelle, ed. Sansoni, Firenze 1962

DUMÉZIL: Jupiter Mars Quirinus, ed. Einaudi, Torino 1955

DUMÉZIL: La religione romana arcaica, ed. Rizzoli, Milano 1977

GALIANO e VIGNA: Il tempo di Roma, ed. Simmetria, Roma 2013

GALIANO Mars Pater, ed. Simmetria, Roma 2014

TORELLI: Lavinio e Roma, ed. Quasar, Roma 1984

TORELLI: La forza della tradizione, ed. Longanesi, Milano 2011 pagg. 51-55.

NOTE:

[1] Per un esame completo del mese di Marzo rinviamo a Il tempo di Roma di GALIANO e VIGNA; per una più ampia trattazione di Mars e dei suoi Sacerdotes Saliares a GALIANO Mars Pater.

[2] DE FRANCISCI Variazioni su temi di preistoria romana, pag. 109 nota 371.

[3] CICERONE De natura Deorum I, 82.

[4] PLINIO Nat Hist XVI, 44, 235.

[5] OVIDIO Fas II, 441.

[6] MACROBIO Sat I, 12, 7, il quale sembra non comprendere il significato di “ritorno all’Età dell’Oro” proprio di questi rituali.

[7] APPIANO Bellum Punic XX; LIVIO Hist XLV, 33.

[8] CARANDINI La nascita di Roma pag. 422.

[9] Il rapporto tra Minerva e la misura dei mesi lo troviamo nel rito di Settembre con cui si infiggeva il clavus annalis nella cella consacrata a Minerva nel tempio capitolino di Juppiter, a segnare l’inizio del nuovo anno.

[10] DEVOTO Origini indoeuropee rispettivamente n° 118, 324, 325, 328°.

[11] CARANDINI cit. pag. 356 nota 161.

[12] LEWIS e SHORT Latin Dictionary alla voce “Mars”.

[13] Frammento 2 del Carmen Saliare: “Cume tonas, Leucesie, prae tet tremonti / quot ibet etinei deis cum tonarem”, il cui testo, scritto in latino arcaico del IV sec. a.C., può essere approssimativamente così tradotto: “Quando tuoni, o Luminoso, davanti a te tremano / tutti gli Dèi che lassù ti hanno sentito tuonare”.

[14] VALERIO MASSIMO I, 8, 6; VIRGILIO Aen VI, 777–780.

[15] DUMÉZIL Jupiter Mars Quirinus, pag. 194.

[16] Dell’iniziazione guerriera a Roma abbiamo trattato in GALIANO Mars Pater e in GALIANO L’Ordo Equestris a Roma, in “Simmetria on line” n° 23 Luglio 2013.

[17] Oltre ai lavori citati nella nota precedente, si veda BAISTROCCHI Il Cerchio magico, riti circumambulatori in Roma antica, Roma s.d. (2010?) pagg. 72-88

[18] DUMÉZIL Jupiter Mars Quirinus pagg. 221–222.

[19] TORELLI La forza della tradizione pagg. 51-55.

[20] Relazioni confermate dai reperti archeologici più antichi ritrovati a Roma, che risalgono al Bronzo recente (circa 1350–1200 a.C.) e provengono dall’area sacra di Victoria e Vica Pota sul Palatino (CARANDINI pag. 100 nota 17) e dalla zona di Sant’Omobono ai piedi del Capitolium (idem pag. 238).

[21] In particolare GALIANO Mars Pater.

Sur la misandrie contemporaine: tous coupables, toutes victimes

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Sur la misandrie contemporaine: tous coupables, toutes victimes

Ex: http://www.huffingtonpost.fr

tagCayM2XfWAAEis71.jpgDans ce livre (Des Putes et des Hommes. Vers un ordre moral androphobe), je m'interroge d'abord sur les prostituées et leurs clients, en ce que ceux-ci sont érigés en coupables tandis que celles-là tendent à être réduites à des victimes, après avoir longtemps été traitées comme des délinquantes. Au moment où les prostituées tendent à être décriminalisées, les clients font l'objet d'une criminalisation croissante. D'où la banalisation dans l'imaginaire social de ces deux représentations : la prostituée traitée comme une victime plus ou moins infantilisée, objet d'une compassion n'allant pas sans mépris, et le client dénoncé comme un détestable "prostitueur" ou un méprisable "viandard", premier complice du proxénète exploiteur, voire esclavagiste. Il y a là deux stéréotypes négatifs couplés qui orientent les controverses idéologiques sur la question prostitutionnelle, récemment recentrée sur la pénalisation du client. (...)

Celles qu'on désignait comme des "femmes de mauvaise vie" ne sont devenues récemment respectables qu'en étant jugées irresponsables, ce qui les voue à être rééduquées ou "responsabilisées", au même titre que leurs clients. (...) D'entrée de jeu, deux problèmes classés comme philosophiques s'imposent à nous : celui de la liberté de se prostituer et celui de la dignité humaine de ceux et celles qui se prostituent. (...) Lorsque la discussion philosophique a lieu, elle reste dans les marges des débats publics. Au postulat selon lequel nul ne choisit librement de se prostituer s'opposent des témoignages attestant que l'exercice de la prostitution peut dériver d'un libre choix et que la prostitution volontaire et assumée est loin d'être un phénomène social minoritaire. Parallèlement, le postulat selon lequel la prostitution est une atteinte à la dignité humaine, parce qu'elle impliquerait violence, exploitation ou marchandisation des corps, voire esclavage sexuel, se heurte à l'argument consistant à voir dans le consentement des partenaires de la relation prostitutionnelle une preuve de sa fonction sociale, voire une garantie suffisante de sa valeur morale. (...)

La réponse des ennemis absolus de la prostitution tourne autour de la disqualification, voire de la criminalisation du consentement. Ils utilisent l'idée de la dignité de la personne humaine comme argument pour limiter la valeur du consentement, jusqu'à la nier. En s'efforçant de disqualifier l'idée du libre consentement à la prostitution, ils contribuent à légitimer la logique abolitionniste. À leurs yeux, tout consentement est une illusion ou une tromperie, le produit d'une manipulation. Sous couvert de cette thèse qu'ils présentent comme démystificatrice, ils supposent qu'ils savent mieux que les acteurs ce que ces derniers vivent et pensent. Et ils se proposent d'agir pour le bien de ces individus censés ignorer ce qui les détermine et dont les opinions ne comptent pas à leurs yeux. On peut voir dans cette prétention paternaliste un aspect de l'arrogance des élites. L'État moralisateur se fonde sur cette vision paternaliste pour interdire ou réprimer certaines pratiques sexuelles et imposer ses modèles normatifs de la "bonne" sexualité.

J'aborde ensuite dans ce livre la question délicate de la bêtise propre à une catégorie particulière de partisans du Bien, à savoir ceux qui veulent "rendre l'humanité meilleure" (Nietzsche) et réaliser ici-bas, ou "ici et maintenant", l'utopie de la société parfaite. Les adeptes du perfectionnisme veulent à tout prix reconstruire, sans plus tarder, les rapports sociaux sur la base de leurs idéaux de la vie bonne ou du progrès de la civilisation. Cette bêtise des "belles âmes" dites progressistes est inséparable d'un paternalisme moralisant qui, largement diffusé par un militantisme associatif spécialisé, alimenté par la propagande néo-féministe, est devenu un paternalisme d'État. Je caractérise comme néo-féministe le dernier stade observable du militantisme féministe dans les sociétés libérales-pluralistes, disons une version politiquement acceptable du féminisme radical d'inspiration abolitionniste, longtemps marginal - dans les débats sur la prostitution, les positions dominantes oscillaient entre le prohibitionnisme et le réglementarisme.

Le néo-féminisme est le féminisme désormais triomphant dans le monde des élites de la culture et du pouvoir, un féminisme devenu idéologie dominante et instrument de terrorisme intellectuel au moment même où, dans les sociétés occidentales, le sexisme est devenu honteux et consensuellement condamné en tant que forme de stigmatisation et de discrimination. Cela ne signifie pas que les attitudes et les conduites sexistes ont disparu, mais qu'elles n'existent plus qu'en tant que survivances, même si l'on considère le fait qu'elles sont surtout présentes dans certaines populations issues de l'immigration (...). Mais l'évolution sociale globale va dans le sens de la disqualification des attitudes sexistes. (...)

Il y a du sexisme observable dans certains secteurs de la population française, et il faut bien sûr le combattre par divers moyens. Mais il y a aussi un sexisme imaginaire, idéologiquement élaboré par divers groupes activistes, dont la raison d'être est de lancer des chasses aux sorcières, plus ou moins relayées par les dirigeants politiques. Et, comme les sociologues le savent depuis longtemps, la lutte contre des chimères produit des effets réels. Ce sexisme chimérique est au centre de la démonologie antisexiste contemporaine. Il peut se caractériser par son statut et sa fonction de nouvelle clé de l'Histoire, en ce que les antisexistes radicaux supposent que "le sexisme" est partout, qu'il explique tout, ou presque, et qu'il est la source de la plupart de nos maux. Il incarne ainsi une nouvelle figure de la causalité diabolique pour ses dénonciateurs, qui supposent que les sociétés contemporaines, derrière les valeurs et les normes égalitaires qu'elles prétendent respecter, sont ou demeurent intrinsèquement "patriarcales". (...)

En France, la pénalisation des clients constitue un bon exemple de ce passage au politique de revendications longtemps confinées à des milieux activistes marginaux. L'abolitionnisme a joué le rôle d'un puissant dispositif de légitimation d'une "putophobie" culturellement distinguée, retraduisant en termes idéologiquement acceptables les stéréotypes négatifs liés au mépris social entourant la prostitution. On y retrouve la dialectique négative observable dans le traitement des prostituées comme dans celui des homosexuels naguère : déresponsabilisation, décriminalisation et pathologisation. Catégorisées comme des "victimes", censées incarner telle ou telle forme de maladie sociale, les prostituées sont vouées à être soignées, protégées et sauvées. Dans ce cadre idéologique, elles sont imaginées comme des victimes du sexisme et de l'exploitation sexuelle, comme si elles étaient toutes victimes de proxénètes ou de réseaux criminels de "traite" des êtres humains. Ce qu'enseigne une approche anthropologique de la question est bien différent. (...)

Le sexisme existe bien, mais il faut le reconnaître là où il est observable, dans les sociétés restées imperméables aux valeurs et aux normes de l'individualisme libéral et égalitaire ainsi qu'à l'exigence de laïcité. Or, c'est le plus souvent de ces sociétés théocratiques et patriarcales que sont originaires les populations qui viennent s'installer en Europe. On ne saurait s'étonner que de tels migrants ne déposent pas aux frontières de Schengen leur culture sexiste. Mais les activistes néo-féministes, aveuglées par leurs convictions idéologiques héritées de l'antiracisme anticolonialiste, ne peuvent ni ne veulent reconnaître le fait. Les "immigrés" ou les "migrants", quoi qu'ils puissent faire, sont à leurs yeux des victimes désignées du "racisme", et à ce titre soustraits au regard critique. (...)

C'est ainsi que, dans un premier temps, nombre de néo-féministes ont gardé le silence sur les agressions sexuelles commises dans la nuit du 31 décembre 2015 à Cologne et dans d'autres villes européennes par des immigrés originaires d'Afrique du Nord ou des "migrants" venus d'Irak ou de Syrie. Dans un deuxième temps, certaines d'entre elles se sont évertuées à minimiser ces violences sexuelles de masse, tout en dénonçant, conformément aux stratégies discursives propres à la culture de l'excuse, les discriminations ou l'"islamophobie" dont les agresseurs seraient les victimes, ou les "instrumentalisations racistes", par "l'extrême droite", desdites agressions. Les droits des femmes européennes passent dès lors après les droits des "migrants" venus du Maghreb ou du Moyen-Orient. Le message principal est qu'il ne faut pas "stigmatiser les immigrés". La lutte contre des dangers imaginaires conduit à négliger ou sous-estimer, voire nier les dangers réels. (...)

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Le fait que la cible de la stigmatisation soit mise au masculin : "le client", est hautement significatif. Le couple stéréotypé visé par la polémique est formé par le client et la prostituée. C'est exclure d'emblée du champ du discutable la cliente et le prostitué. Cette exclusion subreptice est précisément la condition d'efficacité de l'opération : rendre responsable, voire coupable, le client en tant qu'homme et l'homme en tant que client. La femme est ici mise entre parenthèses : son innocence intrinsèque n'autorise qu'à l'intégrer éventuellement dans la catégorie des victimes. (...) Si les putes peuvent toutes prétendre au statut (relativement enviable) de victimes (à aider, protéger ou sauver), les clients sont réduits à celui de bourreaux ou de complices d'un abominable "système d'esclavage sexuel" - partie du paysage prostitutionnel prise abusivement pour le tout.

Il devrait être possible de reconnaître l'existence de réseaux mafieux exerçant divers types de trafics (d'armes, de drogue, de femmes, etc.) sans réduire toutes les formes de prostitution au modèle de l'esclavagisme sexuel. Mais les "terribles simplificateurs" n'ont cure des réalités factuelles. Dans l'univers fantasmatique de la nouvelle bien-pensance, les clients incarnent l'une des figures du Mal. (...)

Le débat aussi vif que confus sur la pénalisation des clients permet ainsi de mettre en lumière l'une des tendances idéologiques les plus méconnues des sociétés occidentales contemporaines : la dévalorisation croissante de l'homme - en tant que mâle -, la disqualification montante de la masculinité et, plus particulièrement, la bestialisation toujours plus intense du mâle hétérosexuel. Le mépris pour le "gros hétéro de base" est allé croissant dans le monde culturel, voire dans le monde politique, bastion toujours supposé du sexisme alors même qu'il a été pris d'assaut par les adeptes de la parité généralisée. C'est ce mouvement de péjoration croissante que j'appelle ici misandrie ou androphobie, mélange de peur, d'aversion et de haine à l'égard de "l'homme". Son dogme principal est simple : l'homme est un loup pour la femme. Un animal violent et lubrique, provoquant dégoût et crainte. Bête sauvage ou monstre, jugé dangereux par nature et par culture, l'homme doit être surveillé, contrôlé et puni. (...)

La vague androphobe contemporaine est le rejeton du néo-féminisme purificateur et d'un humanitarisme hypermoral qui, mis à toutes les sauces, tient lieu de morale dans des sociétés où les élites du pouvoir, de la richesse et de la communication sont souvent dénuées de sens moral (...)

Derrière ce qui pourrait paraître une anodine proposition de loi, derrière la façade de la pénalisation des clients présentée comme un remède miracle, il faut apercevoir l'offensive de nouveaux "prêcheurs de haine" prétendant faire le salut de l'humanité malgré elle.

Extraits de l'introduction à : Des Putes et des Hommes. Vers un ordre moral androphobe, Paris, Éditions Ring, 2016.

L’Occident et la Turquie – un sale jeu qui dure

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L’Occident et la Turquie – un sale jeu qui dure

par Willy Wimmer

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

hd. Depuis le sommet de l’UE avec la Turquie du 6 et 7 mars, d’importants fonctionnaires dirigeants de l’UE et quelques rares Etats de l’UE – en première ligne la chancelière allemande – ont donné le mot d’ordre qu’une solution durable avec la Turquie concernant la question migratoire va bientôt être finalisée et résoudra durablement les problèmes des mois passés. Willy Wimmer a été pendant plus de 30 ans député du Bundestag de la CDU, secrétaire d’Etat au ministère de la Défense et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. Son analyse illustre pourquoi l’espoir d’arriver à un accord durable dans la question des réfugiés avec la Turquie est une chimère. Non seulement à cause des revendications de la Turquie et les contenus des programmes prévus, mais aussi parce que l’Occident lui-même joue un sale jeu avec la Turquie: d’une part, on veut la garder comme alliée militaire dans la région du Moyen-Orient, d’autre part, on soutient déjà depuis des années – depuis l’agression illégale, en violation du droit international, de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 – une politique de désintégration de ce pays et la formation d’un Etat kurde. Willy Wimmer craint que l’Allemagne puisse soudainement se retrouver dans une situation internationale difficile, suite à laquelle elle aurait à payer un prix très élevé, comme cela s’est produit à la suite de la Première Guerre mondiale.

Quiconque le désire peut prendre connaissance de ce que la Turquie veut et demeure en état de faire, en volant en hélicoptère entre la métropole de Diyarbakir et la frontière irako-syrienne par dessus un paysage presque infini. Jusqu’à l’horizon, on observe au début de l’été des champs de céréales. Mais ce n’est qu’une première vue, il est nécessaire de regarder plus attentivement. A tout moment, on reconnaît des murs de fondation de maisons, de villages et de villes détruites au milieu du vert soutenu. Ils témoignent de la lutte du gouvernement turc contre les Kurdes au cours des années 1970 quand plus de 3000 villages et villes ont été rasés. Des centaines de milliers de personnes ont ainsi perdu leur base de vie et leur patrie. Cela s’est passé avec l’aide de grands propriétaires terriens kurdes soutenant le gouvernement turc à Ankara dans la lutte contre les Kurdes. Prétendument, il s’agissait jadis comme aujourd’hui de combattre le PKK, mais en réalité, Ankara créa de cette manière une immense région dépeuplée pour tenir à distance les Kurdes d’Irak et de Syrie. Aux millions de personnes, ayant dû quitter leur patrie, il ne resta rien d’autre que d’aller vivre sur la côte méditerranée turque ou d’émigrer à Stuttgart ou Cologne.


A l’époque, nous Occidentaux avions accepté cette situation sans broncher, car il y avait une justification officielle de la part du gouvernement turque suite à la guerre froide. Dans la lutte contre le communisme athée qu’on imaginait chez le Kurdes chaque moyen était bon. Donc: éliminons les Kurdes. Dans la République turque cette attitude n’a vraisemblablement pas changée entretemps. La dimension de la lutte semble le prouver.

Nouvelle stratégie de l’OTAN après la «victoire» dans la guerre froide

La guerre de l’OTAN contre Belgrade en 1999 fut ressentie à Ankara comme si l’on sonnait le glas pour la Turquie. Sans s’occuper du droit international en vigueur, l’Occident s’est mis à nettoyer les Balkans de toute influence russe et de les fileter à sa guise, bombes sur Belgrade incluses. Précisément pour un pays de transit comme la Turquie, il était évident que les démarches occidentales dans les Balkans visaient au contrôle des tracés des voies de transport du pétrole et du gaz.


Mme Ciller, chef du gouvernement turc d’alors, a entrepris diverses activités dans les Balkans pour éviter le pire. Le gouvernement turc n’avait qu’à observer son propre pays, pour étudier les conséquences des séparations ethniques que poursuivaient notamment les Etats-Unis pour mieux imposer leurs buts dans cette région. Si l’on compte correctement toutes les peuplades vivant sur le territoire de la Turquie entre les Arméniens, les Kurdes et le Turcs, on arrive à vingt-quatre au sein de la République turque. Donc assez d’aspects à prendre en compte dans les calculs des stratèges occidentaux. Selon le modèle des années 1970, les acteurs des Etats-Unis et de leurs alliés les plus proches savent parfaitement que les flux de déplacés atterriront quelque part entre Flensburg et Passau.

Merkel et le mirage turc

Comme un moulin à prières et avec une sorte de dernier espoir, la Chancelière fédérale encore en fonction parle d’une amélioration de la situation migratoire, pouvant être atteinte uniquement en coopération avec la Turquie. Il faudrait conseiller à Berlin de lire les journaux. Il est effarant de constater toutes ces déclarations d’intention fanfaronnes que nous avons dû subir au cours des derniers mois. En relation avec la Turquie, on a même proposé d’envoyer des bâtiments de l’OTAN dans la mer Egée pour verrouiller les flux migratoires. Les navires n’avaient pas encore quitté leurs ports d’attache quand Ankara ne se sentait déjà plus lié à son engagement: jamais au monde on reprendrait sur territoire turc les personnes sauvées par les bateaux de l’OTAN dans la mer Egée. Mais pourquoi la Turquie devrait-elle se comporter différemment de ceux qui promettent des milliards sans jamais les débourser pour financer l’aide humanitaire turque? Un «souk» n’est rien à côté de la manière dont on se comporte l’un envers l’autre tout en appelant cela «relations amicales». Cependant Ankara réalise une chose: à l’ouest de la Turquie, on supplie Ankara de coopérer pour stopper la migration vers l’Europe et à l’est du pays, on applique le scalpel contre la volonté de la Turquie – d’ailleurs, par les mêmes acteurs s’activant en Occident pour faciliter les flux migratoires, prochainement aussi de Libye, pour protéger les flancs des guerres américaines.


Ankara a tenté faire disparaître la Syrie de la carte et entend en même temps sonner vigoureusement le glas dans la partie orientale de son territoire.


Depuis la fin de la Première Guerre mondiale le monde a assigné aux Kurdes un destin spécial. On ne leur a pas même accordé ce que les Azéris entre l’Iran et l’Azerbaïdjan avaient obtenu, excepté au cours d’une très courte période.

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Apprendre de l’histoire?

Ce qui se passe actuellement dans cette Grande région, nous renvoie 100 ans en arrière. Tout porte à croire qu’on veut à nouveau nous relier, nous les Allemands, avec le destin de cette région, avec des conséquences que nous ne pourront guère influencer. Pour quiconque s’est approfondi ces dernières semaines dans l’ouvrage historique de David Fromkin1 pour trouver des réponses aux questions concernant les problèmes actuels de cette Grande région, la situation actuelle, c’est du déjà-vu. Cette bible de l’histoire récente du Moyen- et Proche-Orient est intitulée «The Peace to End All Peace», ce qui est un titre tout à fait adapté à la situation actuelle. Si l’on tire les leçons des évènements de l’époque, la grande importance de cette région pour nous en Europe apparaît clairement. Ceci avant tout parce qu’Israël a perdu toute ses craintes de se positionner ouvertement en faveur de l’aspiration des Kurdes à fonder leur propre Etat. Cela a de grandes conséquences, car le gouvernement fédéral n’a pas hésité, tout en connaissant le soutien d’Israël aux Kurdes, à envoyer des troupes dans la région kurde.

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C’est une fois de plus du déjà-vu. En Allemagne, on a oublié ce que David Fromkin et d’autres ont écrit. La société juive et notamment les citoyens américains de religion juive étaient très favorables à l’entrée en guerre des Empires centraux contre l’Entente dans la Première Guerre mondiale. Le surplus en droits que les citoyens juifs avaient obtenus dans l’empire allemand, en comparaison à d’autres Etats, y était pour beaucoup. Cela devait changer fondamentalement pour correspondre aux intérêts de l’Entente, comme on a pu le démonter grâce aux archives de Moscou rendues publique par la suite. Le célèbre «Accord Sykes-Picot» entre l’Angle­terre et la France fut un moyen adapté. L’empereur allemand continua à soutenir ses alliés ottomans et ne réagit pas aux exigences envers lui, visant à créer un «foyer national du peuple juif» en Palestine. En fait, en Allemagne, il n’est pas nécessaire d’en dire davantage pour expliquer pourquoi aujourd’hui des soldats allemands se trouvent dans une région, où Israël propage ouvertement et sans fard la formation d’un Etat indépendant. Il est difficile d’agir de manière plus anhistorique en s’étonnant par la suite des conséquences en Allemagne.    •
(Traduction Horizons et débats)

1     Le livre de David Fromkin «A Peace to End All Peace: The Fall of the Ottoman Empire and the Creation of the Modern Middle East» a paru en 1989. Il décrit les évènements, ayant abouti à la désintégration de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Cela eut des conséquences drastiques pour le Proche-Orient qui, selon Fromkin, menèrent à une nouvelle guerre mondiale, très peu connue, durant jusqu’à nos jours.

Attacking National Leaders Through ‘Psychological Pincers’

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Attacking National Leaders Through ‘Psychological Pincers’

SouthFront: Analysis & Intelligence is continuing an exclusive analytical series “Clandestine Warfare of the 21th Century”.

Written by Prof.Dr. Vladimir Prav exclusively for SouthFront

Ex: https://southfront.org

Today’s geopolitical struggles entail widespread use of psychological warfare against national elites, even from allied countries. This survey examines psychological techniques, including the use of informal NGO channels, which have been dubbed “organizational weapons.”

Psychological attacks attempt to take the target into veritable “pincers.” They are effective because the target, in the form of a national government, is subjected to pressure from both legitimate and “shadowy” actors, attacking from both above and below.

In order to carry out a pincer attack, the attacker must satisfy five conditions.

  1. Establish a psychological pressure environment.

It entails two sets of activities. The first is establishing the pressure from above, in the form of planting “agents of influence” into the government and into associated organizations dealing with analysis and information dissemination, and pressure from below by creating a range of legal and shadowy societal and organization organizations to influence public opinion, organize mass protests, and  coordinate anti-government activities.

  1. Implementing the “pressure from below” scenario.

The objective is to provoke mass displeasure with the government through the formation of public opinion by emphasizing government’s failures, including imagined ones. This information campaign then leads to protests, civil disobedience, and other measures to provoke the government into suppressing the demonstrations through the use of violence, which in turn will persuade many individuals to demand the government’s resignation. The goal is to place the government into a stressful situation in which it has to make snap decisions in order to stabilize the political situation and to lessen the psychological assault.

  1. Organizing “pressure from above”

This includes using agents of influence to lobby the government to adopt certain decisions. The lobbying accomplishes two things:

The target government leaders are flooded with false information on the unfolding events, with suh information coming from trusted and close sources including even relatives and good friends.

It impresses upon government members the unavoidability of adopting proposed measures.

  1. Making the political decision.

Given growing pressure from above and below, the government falls under a psychological sense of emergency, in which it feels it has to make hasty decisions. If the decision does not satisfy the organizers, they step up the level of pressure. Once the government makes the expected decision, the organizers move to the next step.

  1. Removing the pressure. Once the decision satisfies the organizers, its widespread and enthusiastic acceptance is organized. The situation returns to normal as the level of organizing activity drops off.

The pincer mechanism works on many levels. It assumes the use of internal and external political forces to exert pressure. It can work on three levels at once—international, internal elite, and regional elite.

The psychological pressure’s effectiveness depends on several factors:

  • The population’s specific psychological factors which are being manipulated;
  • Actual social conditions, including mass expectations;
  • The level of cohesion and professionalism displayed by the “from below” pressure team exerting pressure on the region’s population.

The three-level pressure system includes the following:

a) The official international relations, including the totality of bi- and multi-lateral contacts which the state’s foreign policy organizations maintain, and which can be used to pressure the country’s highest officials responsible for national security and the military, through diplomatic notes, official statements, etc.

b) The “transnational geopolitical pluralism system”, consisting of:

– The global specialized network of international foundations, banks, and humanitarian organizations which provide an appearance of pluralism. This is initiates psychological pressure.

– Multi-national corporations which have offices in most countries.

– Transnational NGOs and unofficial political entities, such as the Trilateral Commission.

– International organized crime and terrorism.

– Interpersonal relations among senior government officials, or the so-called “social network of world elites.”

c) The global public opinion-forming system, including:

– International media and news agencies;

– National media and news services aimed at foreign audiences;

– The Internet.

This system can offer moral support to the protesters and separatists and also pressure national leaders by helping form a corresponding international public opinion.

The internal elite groups exerting psychological pressure include:

  • Members of the ruling elite;
  • The political anti-elite consisting of people who want to join the elite and change the country’s political, financial, legal policies;
  • The political sub-elite, or secondary groups within the elite who are not happy with their status and want to move up.

External forces are far more effective at interfering in domestic politics under conditions of globalization. Terms such as “economics without borders” or “freedom of the press” assumes not only complete freedom for legitimate economic and media actors, but also for shadowy entities which can render financial and moral support of the anti-elites and sub-elites in their confrontation against the ruling elites.

The media play a key role in ensuring the “pincer”. They are used to magnify the political pressure on the leaders and to provide psychological support for the protesters.

samedi, 26 mars 2016

A la folie des terroristes, une autre folie

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A la folie des terroristes, une autre folie

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, j’éprouve une étrange sensation. Celle d’assister à des crises de délire dans la presse, les gouvernants et les élites intellectuelles à chaque fois que se produisent des attaques terroristes. Raymond Aron qualifiait de terroriste « une action violente dont les effets psychologiques sont sans commune mesure avec ses résultats purement physiques ».

Nul besoin de s’adonner à une profonde analyse pour voir, à partir de cette définition, que la première chose à faire, devant une action terroriste, est, pour les responsables, de limiter ses effets psychologiques : la peur, des mesures prises dans la panique, des discours grandioses ou grandiloquents sur un état de guerre. Or c’est le contraire qui se passe : tout est fait pour augmenter l’angoisse des populations, à tel point qu’un éditorialiste de la Tribune de Genève parle des citoyens désespérés de démocraties européennes. Les psychiatres vont avoir du pain sur la planche.

Les soldats dans les rues, les logorrhées médiatiques, les appels à une vigilance permanente pour repérer des terroristes, ne peuvent qu’augmenter les effets psychiques dont parle Raymond Aron. On voudrait plaire aux djihadistes qu’on ne ferait pas mieux. On leur donne en effet un statut de révolutionnaires qui luttent contre le monde entier et un tel statut, en plus d’être glorieux, séduit des jeunes un peu partout. Surtout quand la vie se réduit à la gestion de l’idiotie d’une vie privée et rien que privée, sans dimension politique ou patriotique ! Comme le faisait remarquer un journaliste du Guardian, Jason Burke, après les attentats du 13 novembre 2015, « l’État islamique, c’est plus excitant que de travailler au McDonald’s » ! Pourquoi alors ne pas se faire kamikaze ?

Mais que faire, demandera-t-on ? Eh bien, on pourrait au moins commencer par regarder ce qui se passe dans notre monde avant de prétendre le défendre avec de grandes formules creuses. En amplifiant le vide de ces formules, en allant répétant que l’islamisme est un totalitarisme (ce qu’il n’est pas) pour mieux s’aveugler sur ce qui se passe, nous en sommes arrivés à nourrir la folie terroriste avec une autre folie, celle qui consiste à donner un énorme écho médiatique à des assassins. Il me semble que l’énormité de cet écho est assourdissante, mais rares sont ceux qui entendent. Rares mais pas inexistants : Mathieu Guidère, par exemple, qui, hier soir, sur Arte, expliquait qu’on avait tout faux en s’égosillant sur les attentats de Bruxelles. Un peuple libre ne s’égosille pas. Les Anglais sous les bombardements de la Luftwaffe ne se sont pas égosillés. Quand cesserons-nous de nous égosiller ?

Les gouvernants européens ne gouvernent plus rien parce qu’ils sont pénétrés par une idéologie du vivre-ensemble ou des droits de l’homme qui est destructrice du seul vivre-ensemble qui tienne, une communauté politique. Une telle communauté se reconnaît un ennemi et le désigne. Cette désignation n’est pas une déclaration de guerre. Elle consiste à reconnaître des forces potentiellement dangereuses pour une communauté et à prendre les mesures qui s’imposent. Depuis trente ans, ces mesures n’ont pas été prises et aujourd’hui, dans l’affolement, on déclare une guerre tous azimuts. Normal ! Quand on n’a rien fait pendant des années, on bascule dans l’autre extrême, une agitation hystérique qui n’augure rien de bon.

Les attentats sont terribles pour les proches et les familles. Mais ils sont aussi terribles par ce qu’ils révèlent et annoncent. Ils révèlent une rhétorique hystérique, signe d’impuissance politique – ils annoncent une guerre civile si l’islamisme progresse. « Si Dieu décide de détruire, il commence par rendre fou, » écrivait Euripide au 5ème siècle avant Jésus Christ. Nous en sommes presque là. Des deux côtés !

Jan Marejko, 23 mars 2016

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation

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«Je suggère que nous nous reposions sur la source antique de la démocratie européenne: la volonté du peuple»

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation, le 28 février 2016

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Mesdames, Messieurs,

Les deuxième et troisième décennies du XXIe siècle seront les décennies de l’immigration massive. Nous entrons dans une ère à laquelle nous ne sommes pas préparés. Nous avons cru que ce genre de choses n’aurait pu se produire que dans un lointain passé, ou resterait confiné dans les pages des livres d’histoire. En fait, pourtant, les quelques années à venir verront de plus en plus de gens – des multitudes dépassant la population entière de certains pays européens – se fixer en Europe. Il est temps de faire face à la réalité. Il est temps de marquer la séparation entre ce qui existe et ce que nos voudrions voir exister. Il est temps de dissiper les illusions, les théories sophistiquées, les idéologies et les rêves utopiques.


La réalité, c’est que depuis longtemps déjà, un monde de sociétés parallèles s’est développé avec une régularité persistante, loin sous la surface, dans un certain nombre de pays européens. La réalité, c’est que selon un naturel ordre des choses, cela fait régresser notre monde – et avec lui, nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants. La réalité, c’est que ceux qui arrivent ici n’ont aucune intention d’adopter notre mode de vie parce qu’ils considèrent que le leur a plus de valeur, de force et de visibilité que le nôtre. Et pourquoi, d’ailleurs, en changeraient-ils? La réalité, c’est qu’ils ne fourniront pas le supplément de main-d’œuvre que nécessitent les usines d’Europe de l’Ouest.


Dans les faits, on voit que pour des générations entières le taux de chômage est beaucoup plus élevé – parfois même plusieurs fois supérieur – parmi les gens n’étant pas d’origine européenne. La réalité, c’est que les pays européens n’ont pas non plus été capables d’intégrer les personnes en provenance d’Asie et d’Afrique, même ceux arrivés graduellement, sur un laps de temps couvrant plusieurs décennies. Comment pourraient-ils dans ce cas y parvenir maintenant, si rapidement et pour un si grand nombre de personnes? La réalité, c’est que nous sommes incapables d’utiliser le monde musulman pour résoudre les problèmes démographiques d’une Europe indéniablement vieillissante et diminuée, sans y perdre notre mode de vie, notre sécurité et nous y perdre nous-mêmes. La réalité, c’est qu’à moins que nous n’y mettions rapidement le holà, nous allons voir émerger un niveau de tension ingérable, entre une Europe vieillissante et un jeune monde musulman, entre une Europe séculaire et athée et un monde musulman de plus en plus fervent, entre une Europe incapable de fournir des emplois à sa propre jeunesse qualifiée et un monde musulman sous-qualifié. Et ceci n’est pas en train de se produire dans une contrée lointaine, par conséquent sans danger pour nous, mais ici, au cœur de l’Europe.

Mesdames, Messieurs,

Il n’est cependant pas trop tard pour les élites européennes d’appréhender la leçon du Général de Gaulle: «La politique doit se baser sur les faits. La politique, quand elle est un art, un service, et non une exploitation, consiste à agir pour un idéal fondé sur la réalité des faits». La réalité est historique, culturelle, démographique et géographique. Il n’est peut-être pas encore trop tard pour que nous comprenions que la réalité n’est pas une limite à la liberté. L’enseignement que nous sommes à présent en train d’en tirer, c’est que la liberté ne peut exister en opposition à la réalité; sans réalité il n’y a rien d’autre que délire politique et intoxication politique. Nous pouvons bien sûr bâtir notre monde sur notre désir des idéaux les plus nobles, mais si ce monde n’est pas basé sur des faits réels, il demeurera un vœu pieux. Lorsqu’on s’oppose au réel, il n’y a ni avancement individuel, ni progrès communs; il n’y a plus qu’échec, déception, amertume et finalement, cynisme et autodestruction. C’est sans doute pourquoi on voit tant de malheureux politiciens à l’esprit noble et libéral errant dans les couloirs de Bruxelles. Que nous le voulions ou non, les vagues d’immigration massive n’auront jamais rien de pacifique: lorsque des flots de populations se cherchent une nouvelle patrie, cela mène inévitablement à des conflits car ces personnes désirent occuper des endroits où d’autres vivent déjà: des gens qui ont fait de ces endroits leurs propres chez-eux et qui souhaitent protéger leurs foyers, leurs cultures et leurs modes de vie.

Mesdames, Messieurs,

L’histoire a enfoncé notre porte: elle a assiégé les frontières de l’Europe, la sécurité des cultures européennes et des citoyens européens. Bien que l’urgence ne favorise pas la pensée nuancée – et encore moins les sentiments raffinés – ce n’est pourtant pas contre les migrants que nos devons nous insurger. La majorité d’entre eux sont aussi des victimes: victimes de l’effondrement des gouvernements dans leurs pays, victimes de mauvaises décisions internationales, victimes des passeurs. Ils font ce qu’ils pensent être dans leur propre intérêt. Le problème est que nous autres Européens ne faisons pas ce qui devrait être dans notre propre intérêt. Il n’existe pas de meilleur mot pour désigner l’action de Bruxelles que celui d’«absurde». On dirait le capitaine d’un navire se dirigeant droit vers une collision et qui, au lieu d’entreprendre une manœuvre d’évitement, se préoccuperait de déterminer lesquels des canots de sauvetage doivent être non-fumeurs. C’est comme si, au lieu de réparer l’avarie de la coque, nous discutions de savoir quelles cabines seraient inondées et dans quelle mesure elles le seraient.

Mes amis,

En fait, on peut stopper l’immigration massive. L’Europe est une communauté d’un demi-milliard de personnes – cinq cent millions d’habitants. Nous sommes plus nombreux que les Russes et les Américains réunis. La situation de l’Europe – son développement technologique, stratégique et économique – lui donne les moyens de se défendre.
Le fait que Bruxelles soit incapable d’organiser la défense de l’Europe est déjà un problème en soi, mais il y a un autre problème, encore plus important, qui est qu’elle manque de la volonté de s’en charger. A Budapest, Varsovie, Prague et Bratislava, il nous est difficile de comprendre comment nous avons pu atteindre ce point où il est devenu possible à des gens venant d’autres continents et d’autres cultures de pouvoir être admis ici en Europe, sans aucun contrôle. Il est difficile de comprendre l’affaiblissement de l’instinct naturel et fondamental de notre civilisation, qui est de garantir notre propre défense, celle de nos familles, de nos foyers et de notre terre.


Mais, Mesdames et Messieurs, nous avons réellement des choses à défendre: la coexistence des nations européennes, libres, chrétiennes et indépendantes; les mêmes racines, les mêmes valeurs, la même histoire, la même interdépendance géographique et géopolitique; l’égalité entre les sexes; la liberté et la responsabilité; la libre concurrence et la solidarité; la fierté et l’humilité; la justice et la pitié. Nous sommes tout cela: c’est cela l’Europe. L’Europe est Hellas, la Grèce antique, pas la Perse; c’est Rome, pas Carthage; c’est le christianisme, pas un califat. Quand nous le disons, nous ne proclamons pas que nous sommes meilleurs, mais que nous sommes différents. Démontrer l’existence d’une civilisation européenne indépendante ne signifie pas qu’elle soit meilleure ou pire; cela veut seulement dire «nous, nous sommes comme ceci et vous, vous êtes comme cela».
Il y a quelques années encore, ces idées paraissaient évidentes. Il y a quelques années encore, il nous semblait que nous étions d’accord. Il y a quelques années encore, les choses avaient l’air en ordre: les cœurs et les esprits des dirigeants européens avaient l’air d’être en accord avec notre notion de ce qui était juste. L’un après l’autre, ils avaient décrété la mort du multiculturalisme. Il y a quelques années encore, nous pensions qu’ils avaient réalisé que les arrivées massives de migrants ne pouvaient favoriser leur intégration dans leurs pays. Mais en 2015, tout a changé. L’harmonie d’autrefois s’est désintégrée. Nous sommes tombés en chute libre, exactement dans le chaos intellectuel dont nous avions lutté pour sortir. Un beau matin, tout d’un coup, nous nous sommes réveillés au son de la «Willkommenskultur». Les dirigeants européens nous racontent maintenant que nous devons aider. En haut lieu, on nous presse de montrer notre solidarité et d’offrir notre assistance.

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Mes Amis,

Tout cela est naturel. Nous n’avons pas non plus des cœurs de pierre. Il est également vrai que nous n’avons pas des têtes de cailloux. Nous gardons présente à l’esprit la règle la plus importante lorsqu’on offre son aide: si nous les aidons ici, ils viendront ici; si nous les aidons là-bas, ils resteront là-bas. Au lieu de tenir compte de cette règle, Bruxelles a commencé à encourager ceux qui vivaient dans les endroits les plus pauvres et les moins chanceux du monde à venir en Europe et à échanger leurs existences pour quelque chose de différent. Chaque soir, dans la moitié du monde – ou au moins dans la moitié de l’Europe – les gens, chez eux, tentent de comprendre ce qui a bien pu arriver et ce qui se cache derrière tout ceci. Bientôt, chaque famille en Europe parviendra à sa propre explication – et je ne veux pas manquer de m’atteler à la mienne. De la façon dont je le vois, à Bruxelles et dans quelques autres capitales européennes, les élites politiques et intellectuelles se considèrent comme des citoyens du monde – par opposition à la majorité de la population, qui a, elle, un fort sentiment national. De la façon dont je le vois, les dirigeants politiques en sont également conscients. Et comme ils n’ont aucune chance de se faire comprendre par leur propre peuple, ils préfèrent lui tourner le dos. Comme on le dit dans cette partie du monde, «ils savent ce qu’il faut faire, ils osent le faire et ils le font». Mais ceci signifie que le vrai problème n’est pas à l’extérieur de l’Europe, mais en Europe. Ceux qui mettent le plus en danger l’avenir de l’Europe ne sont pas ceux qui veulent y venir, mais les dirigeants politiques, économiques et intellectuels qui essaient de redessiner l’Europe contre la volonté de ses populations. C’est ainsi que, pour planifier le transfert en Europe de plusieurs millions de migrants, est apparue la plus bizarre coalition de l’histoire du monde: les passeurs de clandestins, les activistes des droits de l’homme et les hauts dirigeants européens.

Mesdames et Messieurs,

A ce jour, nous admettons sans contrôle ni sélection des centaines de milliers de personnes venant de pays avec lesquels nous sommes en guerre, sur les territoires desquels les Etats membres de l’Union européenne sont engagés dans des opérations militaires. On ne nous a laissé aucune possibilité de dépister ceux qui pouvaient représenter un danger pour nous. A ce jour non plus, nous n’avons aucune idée de qui est terroriste, qui est criminel, qui est migrant économique et qui a réellement pris la fuite pour sauver sa vie. Il est difficile de ne pas appeler cela autrement que de la folie. […]

Mes Amis,

Nous devons arrêter l’avancée de Bruxelles. Ils se sont mis dans la tête qu’ils allaient répartir entre nous – de façon obligatoire et ayant force de loi – les migrants qui ont été transférés en Europe. Cela porte le nom de «quotas migratoires imposés». Ils ont pris cette décision de façon unilatérale, illégale, irrationnelle, injuste et minable concernant 120?000 migrants. En outrepassant avec mépris et en contournant le principe de souveraineté nationale représenté par les Premiers ministres des Etats membres, ils ont décrété l’adoption de cette loi directement au Parlement européen. Nous contestons cette décision et nous luttons pour son annulation devant la Cour européenne. A Bruxelles aussi, bien qu’en Hongrie, il semble que l’appétit vienne en mangeant. Ils veulent donc mettre en place un système appliqué à chaque migrant et chaque Etat membre qui assurera une redistribution obligatoire, continuelle et permanente des migrants.

Mes Amis,

L’UE est clairement divisée en deux camps: d’un côté il y a les fédéralistes, et de l’autre les tenants de la souveraineté nationale. Les fédéralistes veulent des Etats-Unis d’Europe et des quotas migratoires imposés, tandis que les supporters de la souveraineté nationale veulent une Europe composée de pays libres mais ne veulent pas entendre parler de quelque forme de quotas que ce soit. C’est ainsi que les quotas migratoires imposés sont devenus l’essence et le symbole même de l’époque où nous vivons. Ceci est important en soi, mais contient aussi tout ce que nous craignons, ce dont nous ne voulons pas, et recèle un potentiel explosif par rapport à l’alliance des peuples européens. Nous ne pouvons nous permettre de laisser Bruxelles se placer au-dessus des lois. Nous ne pouvons nous permettre de laisser les conséquences de politiques insensées se répandre dans les pays ayant respecté l’observance de chaque traité et de chaque loi – comme nous l’avons fait nous-mêmes. Nous ne pouvons nous permettre de les laisser nous forcer ou forcer qui que ce soit d’autre à importer les fruits amers de leurs politiques malavisées. Nous ne voulons pas – et nous ne le ferons pas – importer le crime, le terrorisme, l’homophobie et l’antisémitisme en Hongrie. Il n’y aura pas en Hongrie de zones urbaines hors-la-loi, il n’y aura pas de violence dans les rues ou de rixes entre migrants, il n’y aura pas d’incendies criminels dans les camps de réfugiés, et les gangs n’enlèveront ni nos femmes, ni nos filles. En Hongrie, nous étoufferons dans l’œuf toute tentative de ce genre et nous les punirons de manière conséquente.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne renoncerons pas à notre droit à décider avec qui nous désirons vivre et avec qui nous ne voulons pas vivre. C’est pourquoi nous devons résister à ceux qui cherchent à populariser l’idée des quotas en Europe et nous leur résisterons. «Un risque est toujours risqué», comme le dit la vieille blague de Budapest, et nous devons en fait rassembler notre courage. Nous allons devoir en faire preuve car, pour la plus grande gloire de la démocratie européenne nous devons nous dresser face à la censure, au chantage et aux menaces. En Belgique, on a retiré des librairies des livres écrits par le ministre hongrois de la Justice et la presse de certains Etats répand sur nous des mensonges éhontés. Le ton qu’on emploie contre la Hongrie est insolent, grossier et agressif. De plus, on nous menace également de sanctions économiques, on nous accuse d’ingratitude par rapport aux soutiens que nous avons reçus. C’est une réaction semblable à celle du prêtre de l’histoire à qui l’on demandait d’éliminer les inégalités de richesses. «Parfait», dit-il, «partageons-nous le travail: vous convainquez les riches de donner et je convaincrai les pauvres d’accepter». C’est comme cela qu’on conçoit les choses. La réalité, cependant, est que nous ne devons rien – pas le moindre sou. Affaiblie, saignée à blanc, non compétitive et dénuée de tout capital après quarante-cinq ans de communisme, la Hongrie a ouvert ses portes aux compagnies occidentales. Chacun en a profité: les compagnies occidentales ont rapatrié autant d’argent à partir de la Hongrie que l’Europe en a envoyé ici. Nous sommes quittes et nous n’avons pas de compte à rendre.

Mesdames et Messieurs,

Finalement, comment pourrons-nous stopper l’offensive des quotas migratoires de Bruxelles? Je suggère que nous fassions confiance à l’antique source de la démocratie européenne: la volonté du peuple. S’il est vrai que le peuple ne veut pas de l’actuelle et démente politique d’immigration de Bruxelles – et même qu’il s’y oppose – nous devons faire place à sa voix et écouter ce qu’il a à dire. Après tout, l’Union européenne est basée sur les fondements de la démocratie. Cela signifie que nous ne devons pas prendre de décisions qui puissent changer dramatiquement la vie des gens sans les consulter, et contre leur volonté. C’est pourquoi nous allons organiser un référendum en Hongrie. Ceci ne concerne pas le quota, déjà décidé et actuellement contesté devant les tribunaux; ceci est déjà du passé. Le référendum concerne le futur: nous appelons les citoyens hongrois à combattre, en opposition au nouveau système européen des quotas migratoires imposés qui sera à l’ordre du jour en mars. Nous croyons que, même dans son état actuel, Bruxelles ne doit pas dépasser les limites de ses propres concepts. Cela ne doit pas se retourner contre les Européens.


L’Union européenne ne doit pas être une sorte d’«Union soviétique réactivée». Nous, les Hongrois, ne rejetterons pas l’Europe, en dépit de toutes ses faiblesses, de son émaciation et de son instabilité; et nous ne l’abandonnerons pas, malgré son actuel accès d’égarement. Nous sommes des citoyens de la même Europe spirituelle et historique, au même titre que Charlemagne, Léonard de Vinci, Beethoven, Saint Ladislas, Imre Madâch ou Béla Bartók. Notre Europe est bâtie sur des fondations chrétiennes et nous sommes fiers qu’elle ait accompli la réalisation de la liberté humaine et spirituelle. Nous sommes nombreux en Europe, et nous avons différents modes de pensée. Il y a ceux qui croient en des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité et il y a ceux qui croient en la trinité de Dieu, la patrie et la famille, et un royaume à venir de foi, d’espoir et d’amour. Mais quelles que soient nos croyances personnelles, aucun d’entre nous ne souhaite une Europe se soumettant, confrontée à un torrent humain délibérément dirigé vers nous, à des demandes agressives d’affirmation de morales et de coutumes différentes. Nous ne croyons pas que l’Europe soit condamnée à ce destin, nous ne croyons pas que l’Europe choisira de renoncer à des valeurs millénaires. Nous ne le croyons pas mais, Monsieur le Président Balog, ce que nous savons et affirmons, c’est que la Hongrie ne s’engagera pas d’un seul pas sur ce chemin.


Vive l’Europe, Vive la Hongrie!    •

Source: www.miniszterelnok.hu/in_english_article/prime_minister_v... 

(Traduction Horizons et débats)

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«Notre place est dans le camp de la paix»

km. Le 28 février 2016 à Budapest, le premier ministre hongrois Victor Orban a prononcé devant le Parlement un discours sur l’état de la nation, lequel a provoqué l’attention bien au-delà des frontières du pays. Alors que la première partie de son intervention portait avant tout sur l’histoire, le passé et l’avenir du pays, il a développé dans la seconde partie, que nous rapportons ci-dessous, le thème préoccupant actuellement l’Europe: les millions de personnes en provenance d’Asie et d’Afrique qui cherchent actuellement à migrer en Europe. On peut cependant ajouter que la première partie du discours est aussi digne d’intérêt, car elle montre un politicien ne répondant pas aux critères habituellement en vigueur chez nous. En témoigne la surprenante déclaration en faveur de la paix faite par Orban et livrée en ces termes: «C’est uniquement en l’absence de toute pression hostile de la part de grandes puissances que les Hongrois pourront être indépendants, uniquement dans ce cas qu’ils pourront vivre en liberté, qu’ils pourront emprunter la voie qui démontre leur talent et leur volonté […]. Bien sûr, il y a des époques, et cela a été vrai autrefois pour notre région, où ont soufflé des vents belliqueux, et où toute ligne politique s’est trouvée réduite à la question ‹qui est avec qui?›. Si de telles époques, si pénibles, devaient se reproduire, ce serait toujours à notre désavantage. Nous en étions vraiment malades, au point même de sembler en être arrivés au point de recevoir les derniers sacrements. C’étaient de tristes temps, pleins de tragiques cauchemars. A cette époque, ces rêves étaient remplis de hyènes, de vautours tournant en rond au-dessus des champs, de personnes déplacées, de réfugiés, de centaines de milliers de gens fuyant les camps de la mort. C’est donc un droit sacré de la politique extérieure hongroise que ce désir de paix chez nous, Hongrois. Notre place est dans le camp de la paix. Il n’est pas dans l’intérêt des Hongrois de se joindre à ces actions internationales irrespectueuses, insultantes, et qui agressent le sentiment national de l’un ou l’autre pays. […] Cette politique complaisante, prétentieuse et basée sur la supériorité morale, si séduisante et si souvent populaire dans la moitié occidentale du continent – et parfois aussi de l’autre côté du grand étang – n’est ni notre politique, ni notre voie, et elle n’est pas plus dans notre intérêt. La paix, la collaboration, le commerce, les investissements mutuels, l’équilibre régional de nos intérêts, la mise en place de ces mêmes intérêts – constituent les pierres angulaires de la politique étrangère (nationale) hongroise».

Bronze Age roots of European Paganism

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Bronze Age roots of European Paganism

A deep and insoluble question that dogs the history of paganism in northern Europe before the advent of Greek and Roman expansion and christianity is that which asks about its structure and theology. Was it generally polytheist – believing in a host of different gods each with individual functions? If so, did it follow a similar system to the southern European religions? …. Or was its focus dualist – having god and goddess figures representing the perceived universal polarities? What if the dualist interpretation is the root of the polytheist, even?

Romans such as Julius Caesar (1stC BC De Bello Gallico) wrote that the ‘barbarian’ Gauls worshipped similar gods to them, but scholars consider such accounts as undetailed and lacking useful context. The fact that some Gauls in the south appear to have become quite Hellenized by the time of Caesar’s wars demonstrates the complicating factors at play. From the accounts we can see there are some apparent differences in theology and organisation between Gaulish/British and Roman official religion: Foremost was the system or college of learned druids at the apex of these societies, and also the reported emphasis on reincarnation, and the ideas about human ‘sacrifice’ that these appeared to engender:

They are said there to learn by heart a great number of verses; accordingly some remain in the course of training twenty years. Nor do they regard it lawful to commit these to writing, though in almost all other matters, in their public and private transactions, they use Greek characters. That practice they seem to me to have adopted for two reasons; because they neither desire their doctrines to be divulged among the mass of the people, nor those who learn, to devote themselves the less to the efforts of memory, relying on writing; since it generally occurs to most men, that, in their dependence on writing, they relax their diligence in learning thoroughly, and their employment of the memory. They wish to inculcate this as one of their leading tenets, that souls do not become extinct, but pass after death from one body to another, and they think that men by this tenet are in a great degree excited to valor, the fear of death being disregarded. They likewise discuss and impart to the youth many things respecting the stars and their motion, respecting the extent of the world and of our earth, respecting the nature of things, respecting the power and the majesty of the immortal gods. 

In the same book (De Bello Gallico Book 6 ch.21) Caesar claimed that the German peoples of the 1stC BC:

” … rank in the number of the gods those alone whom they behold, and by whose instrumentality they are obviously benefited, namely, the sun, fire, and the moon; they have not heard of the other deities even by report…”

bronze4.jpgCoupled to his assertion that the Germans had no Druids, Caesar was possibly making a declaration of their apparent primitivism and lack of philosophical gods and ideals. Surely no Roman would stoop to this? Caesar had his eyes on conquest…

However Caesar’s life was curtailed by jealous forces, and when his successor Augustus commissioned Vergil to write the Aeneid about Rome’s supposed cultural origins at Troy, Caesar’s comment on reincarnation (seemingly a barbaric tenet) has its waters somewhat muddied by Book 6 which depicts Aeneas’ visit to Hades to his father, Anchises. During this he is instructed how purified souls drink the waters of forgetfulness from the River Lethe before crossing into reincarnation. This crossing is sometimes associated with entering Elysium – a place Homer placed on the banks of the world-encircling river, Okeanos, and which Hesiod referred to as the Blessed Isles, watched over by the Titan god Cronus (Saturn to the Romans). This is not actually that unusual as Pythagoras had a well-documented belief in metempsychosis that – along with the writings of Plato (Timaeus) and with the Greek mystery cults – had a popular following among the intellectual elites of the Roman Empire, Vergil and Ovid being particular examples. Here is that part of the Aenied:

[723] Meanwhile, in a retired vale, Aeneas sees a sequestered grove and rustling forest thickets, and the river Lethe drifting past those peaceful homes. About it hovered peoples and tribes unnumbered; even as when, in the meadows, in cloudless summertime, bees light on many-hued blossoms and stream round lustrous lilies and all the fields murmur with the humming. Aeneas is startled by the sudden sight and, knowing not, asks the cause – what is that river yonder, and who are the men thronging the banks in such a host? Then said father Anchises: “Spirits they are, to whom second bodies are owed by Fate, and at the water of Lethe’s stream they drink the soothing draught and long forgetfulness. These in truth I have long yearned to tell and show you to your face, yea, to count this, my children’s seed, that so you may rejoice with me the more at finding Italy.” “But, father, must we think that any souls pass aloft from here to the world above and return a second time to bodily fetters? What mad longing for life possesses their sorry hearts?” “I will surely tell you, my son, and keep you not in doubt,” Anchises replies and reveals each truth in order.

[724] “First, know that heaven and earth and the watery plains the moon’s bright sphere and Titan’s star, a spirit within sustains; in all the limbs mind moves the mass and mingles with the mighty frame. Thence springs the races of man and beast, the life of winged creatures, and the monsters that ocean bears beneath his marble surface. Fiery is the vigour and divine the source of those seeds of life, so far as harmful bodies clog them not, or earthly limbs and frames born but to die. Hence their fears and desires, their griefs and joys; nor do they discern the heavenly light, penned as they are in the gloom of their dark dungeon. Still more! When life’s last ray has fled, the wretches are not entirely freed from all evil and all the plagues of the body; and it needs must be that many a taint, long ingrained, should in wondrous wise become deeply rooted in their being. Therefore are they schooled with punishments, and pay penance for bygone sins. Some are hung stretched out to the empty winds; from others the stain of guilt is washed away under swirling floods or burned out by fire till length of days, when time’s cycle is complete, has removed the inbred taint and leaves unsoiled the ethereal sense and pure flame of spirit: each of us undergoes his own purgatory. Then we are sent to spacious Elysium, a few of us to possess the blissful fields. All these that you see, when they have rolled time’s wheel through a thousand years, the god summons in vast throng to Lethe’s river, so that, their memories effaced, they may once more revisit the vault above and conceive the desire of return to the body.”

In truth, the Greek and Roman spiritual worldviews were a composite of oral traditions woven into the dialectic transmissive mediums of art, poetry, song and theatre. Although deriding ‘barbarian’ religion, the ‘occult’ practices of the mystery religions of Orphism, Mithraism etc allowed Romans to stay in touch with the primitive fundamentals of paganism. In this manner they mirrored what Caesar had seen among the Atlantic peoples and their druidic religious system. The difference with the Roman system of priests of the ‘Olympian’ gods was that they were often simply members of the patrician and aristocratic classes, acting out pietous civic duties. As such we have little evidence that they formed a primary collegium – it was more often a secondary role. The core and perhaps oldest Roman religious cult was that of the household – of the genius, the gens, the lares and manes – representative of the ancestral cults of traditional European societies. These are some of the ‘peoples’ Aeneas sees in Virgil’s vision of Elysium and Hades.

The peoples who the Greeks and Romans interfaced with and conquered generally took on their ways, and they ways of the conquered were fitted in to their cultures (albeit in a demoted form). As the Mediterranean cultures expanded their influence and merged during the progress of the 1st millennium BC, so the Pantheon became a reality. During the process, the figurative realities of poets and philosophers became increasingly concreted by power, religious celebrity and literature.

Rome’s active policy of the plantation of (not just ethnic Roman) migrants among conquered cultures, coupled to the introduction of vigorous consumerism successfully displaced native traditions and imposed Roman worldviews and practices in a relatively short period of time. The fact that we know so little about the paganism of the Atlantic Europeans is because the process was so successful that there was no need to make a detailed religious assessment as the machine of Empire marched sandle-shod across Europe. The final leverage from paganism to christianity was an easy step after Rome’s political multiculturalism ensured the breakdown and replacement of indigenous religious cultures.

Even before the advent of christianity, much derision was heaped upon this overly-complex, often contradictory mass of deities and interpretative ‘mystery cults’ began to become more common. Jewish theologians struggling to establish their model of post-exilic monotheist orthodoxy and theocratic rule in Judaea had been revolting against the cultural aspects of Seleucid Hellenization. This culminated in the Roman occupation of Judaea and within a hundred years, the cataclysmic fracturing of that nation whose emergent monotheist faith began to subdivide all over again. It would eventually partition into three parts during the subsequent displacement and migration of its peoples across the middle east and Mediterranean basin and beyond in the following 600 years.

The more pro-Hellenic ‘Christian’ faction of Judean monotheism would find itself increasingly leading the intellectual (and political) arguments against paganism as the empire of Rome fractured under the strain of the cultures it had absorbed. Christian polemicists such as Cyprian and Augustine of Hippo were to argue that pagan gods were nothing but deified ancestors and leaders, and that the various spirits, daemones, lares and genii that populated the pagan spiritual world were in fact evil: a simplistic but effective argument that suited an intensely confusing, doubt-ridden and stressful period in European history. This approach to Mediterranean polytheism was to influence the tone of subsequent Christian interpretation of paganism, no matter what its actual true form was.

During and after the establishment of christianity in their country, Irish monks began to compile a similar Christian narrative tradition to deal with their own land’s pagan gods and ancestor-traditions, following the template laid by the ‘Augustinian’ polemical style of the ‘New Empire of Light’. The Irish invented their own highly stylised euhemerist Christian literature to match and exceed these: it would consign paganism to the same fate as on the continent, and paint its divinities into a pseudo-history of failed invaders and tyrannical warlike and venal rulers. In the same manner, christian Scandinavians of the 12th and 13th centuries would produce saga traditions which portrayed their (more recently) former gods in a similar manner: multiple, hierarchical, euhemerised, amoral and modelled largely after the deposed ‘Olympian’ gods of the Mediterranean.

The widespread use of euhemerist interpretation, the control of literacy by Christian elites and the difficulties inherent in expressing aspects of oral traditions using the fixed literary medium means that there is little good historical evidence about what pagan North Europeans believed.

The answer to the difficult question about northern pagan identity and belief lies in a fundamental understanding of what ‘paganism’ actually is and was. The state-sponsored religious cults of the Mediterranean classical age were designed to reflect the temporal power of the civilisations promoting them, and as these temporal powers grew so did their religions, the spiritual system reflecting the temporal one in its hierarchy and complexity after the manner of the older religions of ancient Egypt and the ‘Fertile Crescent’. Christianity simply followed in these footsteps.

In fact, the popular religion of country peoples and tribal groups under the classical empires was quite different to that of those involved in expansionism and regional overlordship. It was much simpler and reflected the necessities of the worldview of those who subsisted with the land, and left fewer relics in art, masonry and literature. To metropolitan elites, these simpler versions of religion were considered barbarism and tended to be derided, or to be absorbed into the popular spectacles of the fast-moving, ever-changing mainstream metropolitan cultures. The adornments and trappings of paganism that survived in the archaeological remains to the current day are generally elite interpretations of this core spiritual root.

The core basis of the Greek mythos (derived largely from Hesiod and Homer) is that there were 3 phases of overlord gods: Ouranos, Cronus then Zeus. Ouranos was the sky, who coupled with the Gaia, the Earth. Her offspring were the Titans who deposed Ouranos, and led by Cronus (who famously castrated his father) ruled over the ‘Golden Age’ (which was something akin to Elysium – showing the conflation of historical time with contemporary ‘place’ in the ancient worldview). Cronus then fathered Zeus who in turn deposed him, and the rest – as they say – is ‘history’ (in other words, where the bard Homer picks up the tale). Similar tales of one order replacing the other are echoed much later in the Scandinavian saga literature of the 12th/13thC, which records some original epic verse and stories of their late pagan era. The similarities are interesting.

The Olympian Gods were the third order, but their inception and promotion of their respective cults is very much linked in history to the growth and expansion of powerful kingdoms and city states during the late Greek Bronze Age. During this age (that of Homer and Hesiod – creators  of ‘historic’ epic verse for a new order), the idea of a ‘civilisation’ that was better than that of its ‘barbarian’ origins was born. The second and first order of Greek gods seem to be of the elemental order that existed much further afield than the Mediterranean, and which persisted in the folklore of the Atlantic peoples down to the modern day. Cronos, as Lord of the Golden Age and Elysium/The Blessed Isles  becomes functionally identical with the British & Irish Isles’ own god – Manannan. Greek writer Plutarch even stated explicitly that Cronus was worshipped in an actual Island called Ogygia believed to lie west from Britain. To Homer (in the Oddysey), this ?mythical isle was home to Calypso and her father Atlas/Atlantis. Add in the mythology about Leto mother of Apollo, the river Lethe, and Leda and things become distinctly more interesting. These again, are so curiously similar to Irish and Manx legends that they are either the cause or derived from a common mythos…

vendredi, 25 mars 2016

L’esprit libéral contre l’esprit français

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L’esprit libéral contre l’esprit français

Conférence de Pierre de Brague et Charles Robin à Montpellier

E&R Languedoc-Roussillon recevra Pierre de Brague et Charles Robin à Montpellier le dimanche 27 mars 2016 à 15h pour une conférence intitulée « L’esprit libéral contre l’esprit français ».

Réservations : reservation@erlanguedoc.fr (merci de préciser vos nom, prénom, et numéro de téléphone portable)

Entrée : 5 euros.

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Choc des civilisations : théorie ou stratégie?

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Choc des civilisations : théorie ou stratégie?

Conférence de Youssef Hindi et Jean-Michel Vernochet à Nancy

L’équipe d’E&R Lorraine recevra Youssef Hindi et Jean-Michel Vernochet à Nancy le samedi 26 mars 2016 à 15h pour une conférence sur le thème du « Choc des civilisations ».

En préambule de la conférence, les participants pourront assister à la projection du documentaire Chrétiens d’Orient, de Sylvain Durain.

Réservations : ERLorraine54@gmail.com

Entrée : 5 euros.

 

Jeu de miroir entre le « boboïsme » et le jihadisme

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Jeu de miroir entre le « boboïsme » et le jihadisme

Ex: http://lesalonbeige.blogs.com

Lu sur Eecho qui fait un amalgame politiquement très incorrect:

"Le terrorisme jihadiste interpelle nos sociétés au plus profond. Saurons nous l’appréhender en vérité ? La propagande radicale des islamistes exige une réponse radicale, à son niveau. Mais nos sociétés en semblent bien incapables… 

[...] Mais on ne comprendra ces actes qu’en considérant les facteurs déterminants du terrorisme :

  • l’existence d’une doctrine, d’un corpus idéologique, permettant de justifier le terrorisme (au nom d’un bien supérieur), que cette justification soit laïque, religieuse ou autre encore ;
  • l’existence de grands intérêts (Etats, groupes à visée de domination politique ou idéologique),  prêts à financer et/ou à armer des groupes et des actions terroristes en vue de se servir d’eux ;
  • l’existence de franges de population idéologiquement prêtes à soutenir ces groupes ou actions, voire à s’y engager.

Nos dirigeants ont-ils agi sur – contre – ces trois facteurs ? Rarement. L’action de la police et de la justice est entravée. Aucun commanditaire du terrorisme n’est en prison, ni n’a été privé de ses avoirs financiers (au contraire de certains Syriens et Russes qui, eux, combattent le terrorisme), et, historiquement, on a souvent vu que ceux que nos médias et dirigeants ont accusés d’être de ces commanditaires n’en étaient en fait pas (Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi). On n’en a pas moins mis en oeuvre les moyens pour les liquider sans états d’âme. Les vrais commanditaires, eux, sont reçus dans nos capitales avec tous les honneurs, quand ils n’organisent pas en Europe même leurs meetings politico-religieux sans être inquiétés.

Face à la « radicalisation », des puérilités ?

Quant à « l’islam radical » comme on dit maintenant, il se porte bien, merci. Sa propagande circule librement, rien n’est fait pour s’opposer à ses idées. Le comble en la matière a-t-il été atteint ? A la suite d’autres entités (comme l’Etat jordanien), la région de Bruxelles s’était mise en tête de produire des vidéos (30 fois 3 mn) pour « lutter contre la radicalisation » et avait offert 275 000 € à Ismaël Saidi, aidé par un belgo-marocain et un Belge islamisé, pour réaliser ce projet ; ceux-ci, découragés, ou pour d’autres raisons, avaient finalement renoncé

[...] La propagande radicale des islamistes exige une réponse radicale, à son niveau. Elle manipule des espérances qui touchent aux ressorts les plus profonds de l’âme humaine. Pensons-nous vraiment que l’on puisse répondre à tel imam britannique radical, qui expliquait publiquement et très posément que les musulmans sont, par nature, des victimes innocentes et les non-musulmans des coupables qui ne méritent pas vraiment de vivre, par une vidéo sur les dangers de la réalité virtuelle pour les adolescents ? Les déclarations de cet imam, et de tant d’autres établis en Europe même, s’inscrivent dans un schéma de pensée cohérent et très séducteur. Elles sont très logiques si l’on croit vraiment, conformément à l’islam, que le salut du monde est en jeu. Nos gouvernants n’ont rien à répondre et opposer sur le fond : « [face au jihadisme] il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser » tonitruait Manuel Valls début janvier 2016. Cette parfaite incarnation de la défaite de la pensée est gravissime. Car la violence justifiée ne se résume pas au seul jihadisme. [...]

Ainsi, s’il existe une doctrine et un « projet jihadiste », appuyés par de grands intérêts et des franges de population prêtes à les soutenir, il nous faut être tout aussi lucides sur la doctrine et le « projet de l’Occident », eux aussi appuyés par de grands intérêts (d’autres ou les mêmes ?) et soutenus idéologiquement par certaines populations : ces attentats et leur contexte révèlent une troublante gémellité des sociétés musulmanes et occidentales. Le dogme de la « bienpensance européenne » obligatoire nous fait en effet rêver lui aussi d’un monde délivré du mal, sous l’aspect d’un monde de paix, fait de convivialité, de consommation heureuse et de dialogue des cultures. À ce dogme de foi laïciste, tout doit être sacrifié. Certains parlent de « boboïsme » pour qualifier ce qui ressemble bien à un « Royaume de Dieu » sans Dieu.

Objectivement, il ne s’agit de rien de moins que de sauver le monde de son mal, tout comme le veulent les jihadistes. Dans ce projet tout aussi séducteur que le leur, seule diffère la voie empruntée. Pour les uns comme pour les autres, il n’y a plus de morale qui tienne : la fin justifie tous les moyens. Espérant atteindre celle-ci, les dirigeants européens (et leurs électeurs ?) laissent les populations délibérément exposées aux atrocités du jihadisme que l’islam contient en germe. Traiter efficacement ce problème à la racine exigerait de renoncer au dogmatique projet de « dialogue des cultures », auquel on sacrifie tout à Bruxelles comme à Paris. On préférera s’enfoncer dans la voie de l’Etat policier pour forcer les franges réticentes à accepter la mise en oeuvre de ce « boboïsme », en déployant d’un autre côté des trésors de propagande subventionnée pour leur en faire accepter les contradictions : pour vivre « en paix » dans un « monde convivial », il faudrait y accepter l’autre tel quel, y compris lorsqu’il défend les pires sectarismes – qui portent tous les ferments de la violence, notamment contre les femmes et les chrétiens.

Eviter le piège et construire l’avenir

Des oppositions idéologiques existent certes entre le « boboïsme » et le jihadisme : le piège est de leur accorder plus d’importance qu’elles n’en méritent. Elles ne sont qu’accessoires dans la vaste pièce de théâtre médiatique qui nous est jouée. Les convergences de fond, elles, sont déterminantes : les « boboïstes » sont les premiers à aller manger dans la main des commanditaires du terrorisme, une main pleine de pétrodollars. Mais surtout : il existe un jeu de miroir entre le « boboïsme », qui recourt au terrorisme intellectuel et à l’Etat policier, et le jihadisme, qui recourt au terrorisme que l’on connaît – l’un ayant besoin de l’autre pour se justifier, en identifiant celui-ci à la figure du mal à éradiquer en vue du salut du monde. Voilà également ce qu’il faudrait dire aux jihadistes décervelés, qui n’imaginent pas qui ils servent, notamment lorsqu’ils partent en Syrie tuer des musulmans sunnites et s’y faire tuer : à qui cela profite-t-il ? Telle est l’autre question qui mériterait d’être posée…

Croire naïvement aux jeux d’opposition entre le « boboïsme » et le jihadisme, c’est tomber dans un piège qui ne conduira qu’à la répétition des épisodes de Bruxelles et Paris, à laquelle répondront l’affermissement de la « guerre contre le terrorisme » et la frénésie consumériste de la « génération Bataclan » (au « mode de vie hédoniste et urbain » revendiqué par Libération comme antidote au jihadisme…). Cet engrenage sans fin et maléfique entraîne le monde dans une montée aux extrêmes, vers une conflagration générale.

En sortir exigerait de considérer en vérité les présupposés idéologiques qui nous animent, de poser la question du mal et en particulier celle du salut du monde. Et d’écouter les chrétiens : ils s’échinent à clamer qu’on ne viendra pas à bout du mal qui accable ce monde avec des rêves idéologiques qui ne font qu’ajouter du mal au mal. Le sommet de tous les pièges, c’est précisément de rêver d’éradiquer le mal du monde. Car, si nous pouvons rendre celui-ci meilleur autour de nous (ce qui se passe là où les chrétiens ont de l’influence, en Orient comme en Occident), nous ne trierons jamais le bon grain de l’ivraie, comme Jésus l’a prévenu. Avons-nous retenu les leçons du 20e siècle ? Chaque tentative se solde immanquablement par l’arrachage du bon grain en même temps que l’ivraie, par le sacrifice de wagons entiers d’innocents aux idoles que représentent les perspectives de faux saluts. Encore faudrait-il que les chrétiens puissent porter cette parole : lorsqu’ils ne sont pas réduits au silence et persécutés à cause d’elles, ils sont si facilement séduits par ces fausses espérances."

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Les États-Unis accélèrent leur encerclement militaire de la Chine

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Les États-Unis accélèrent leur encerclement militaire de la Chine

Auteur : Peter Symonds
Ex: http://zejournal.mobi

Les États-Unis et les Philippines ont annoncé vendredi dernier que cinq des bases militaires du pays seraient ouvertes aux forces américaines en vertu de l’Accord de la coopération renforcée de défense (EDCA). La mise en œuvre de l’accord sur les bases militaires aux Philippines n’est qu’un des composants de l’accélération du renforcement militaire des États-Unis dans la région Indo-Pacifique dans le cadre de l’encerclement et des préparatifs de guerre contre la Chine.

Les deux pays ont signé l’accord EDCA en 2014, mais la Cour suprême des Philippines vient seulement de rejeter les contestations judiciaires à l’accord en janvier. L’annonce de la semaine dernière faisait suite à deux jours de discussions de haut niveau à Washington autour d’une offre par l’administration philippine faite en février pour rendre huit bases militaires disponibles aux militaires américaines.

Les cinq « lieux convenus » comprennent la base militaire aérienne Antonio Bautista, sur l’île de Palawan, directement adjacente aux îles contestées de Spratley dans la mer de Chine méridionale. Au cours de la dernière année, Washington a considérablement accru les tensions avec Pékin, en dénonçant ses activités de remblaiement dans les îles et la « militarisation » de la mer de Chine méridionale. En octobre dernier et à nouveau en janvier, les destroyers de la marine des États-Unis ont directement contesté les revendications maritimes chinoises par intrusion dans la limite territoriale de 12 milles marins autour des îlots administrés par la Chine.

L’armée américaine aura également accès à la base aérienne de Basa au nord de Manille, le Fort Magsaysay (une base militaire énorme), la base aérienne de Lumbia au Cebu et la base aérienne de Mactan-Benito Ebuen à Mindanao. Le Secrétaire à la Défense américain, Ashton Carter, doit se rendre à Manille le mois prochain pour finaliser les arrangements. Cependant, l’ambassadeur américain aux Philippines, Philip Goldberg, a déclaré aux médias qu’il s’attendait à ce que le mouvement initial des fournitures et du personnel commence « très bientôt. » Le Congrès américain a mis de côté 66 millions de dollars pour la construction d’installations militaires aux Philippines.

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Pékin a condamné la nouvelle entente sur les bases militaires et a mis en garde contre le risque de conflit. Un commentaire publié samedi par l’agence de presse Xinhua appartenant à l’État a accusé Washington de « troubler les eaux de la mer de Chine méridionale et de faire de l’Asie-Pacifique un second Moyen-Orient. » Le lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a souligné l’hypocrisie des États-Unis, accusant la Chine de « militariser » la mer de Chine méridionale, en criant : « n’est-ce pas ce genre de renforcement continu des déploiements militaires en mer de Chine méridionale et dans les régions avoisinantes qu’ils considéraient comme de la militarisation ? »

Au moment où les États-Unis se préparaient à redéployer les forces militaires dans leur ancienne colonie, le général Dennis Via, chef du Materiel Command de l’armée américaine, a révélé aux médias la semaine dernière que Washington avait obtenu d’autres accords sur des bases militaires en Asie, dont le Vietnam, le Cambodge et d’autres pays qui n’ont pas été nommés. En vertu de ces accords, l’armée américaine sera en mesure de stocker des équipements pour permettre à ses troupes d’être déployées plus rapidement dans la région.

Via a souligné que les « ensembles d’activités » seraient axés sur les opérations de faible intensité telles que les exercices multinationaux de formation et les opérations de secours. « Nous regardons, par exemple, vers le Cambodge pour le placement d’un hôpital de soutien au combat », a-t-il dit.

Les assurances qu’une présence militaire américaine sera bénigne sont sans valeur. Comme aux Philippines, le Pentagone avance avec précaution afin de ne pas enflammer immédiatement une opposition à une présence militaire étrangère. Dans le cas du Cambodge et du Vietnam, la mort et la destruction causées dans les deux pays par la guerre néocoloniale de Washington dans les années 1960 et 1970 sont profondément gravées dans la conscience populaire.

Washington a déjà noué des relations plus étroites diplomatiques, économiques et militaires avec le régime vietnamien, y compris le soutien de sa position plus agressive dans ses différends avec la Chine en mer de Chine méridionale. Les États-Unis ont levé l’embargo sur la vente d’armes au Vietnam, ont mené des exercices militaires conjoints et cherchent un meilleur accès aux installations portuaires. Toutefois, le placement des fournitures de l’armée américaine à l’intérieur du Vietnam pour la première fois depuis que les troupes américaines ont été contraintes de se retirer en 1975 marque un tournant dans la collaboration du régime avec l’impérialisme américain.

Beijing sera encore plus préoccupé par la décision du Cambodge d’accueillir des équipements militaires américains. Le régime cambodgien a des liens étroits avec la Chine et a tenté de bloquer les efforts américains visant à faire pression sur l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour qu’elle prenne une position plus conflictuelle contre la Chine sur la mer de Chine méridionale. Néanmoins, les États-Unis ont développé des liens de défense avec le Cambodge depuis 2006. Ceux-ci comprennent un peu d’entraînement, des droits de faire escale, et des exercices conjoints. Washington a également exploité l’Initiative du sud du Mékong (LMI) afin d’enfoncer un coin entre d’une part le Cambodge, le Vietnam, le Laos et la Thaïlande, et de l’autre, la Chine qui construit des barrages sur le cours supérieur du fleuve Mékong.

Les accords de bases militaires les plus récents avec les Philippines, le Vietnam et le Cambodge viennent conforter le stationnement des navires de combat côtier de la marine des États-Unis à Singapour et la collaboration militaire plus étroite avec l’Indonésie et la Malaisie. L’expansion rapide de la présence militaire américaine en Asie du Sud-Est va de pair avec la restructuration des bases militaires américaines permanentes en Corée du Sud, au Japon et à Guam, la mise à niveau du partenariat stratégique des États-Unis avec l’Inde, et les préparatifs du stationnement de bombardiers stratégiques de longue portée dans le nord de l’Australie.

Ce renforcement militaire de la part des États-Unis fait partie du « pivot vers l’Asie » que l’Administration Obama avait annoncé officiellement en 2011, une stratégie globale diplomatique, économique et militaire visant à subordonner la Chine aux intérêts de Washington. Le « pivot » a considérablement enflammé les poudrières potentielles de la guerre dans toute la région, et en particulier à travers ses activités provocatrices dans la mer de Chine méridionale.

À Canberra la semaine dernière, l’amiral Scott Swift, commandant de la Flotte du Pacifique des États-Unis, a lancé une autre bordée contre la Chine, déclarant que « la liberté des mers » était « de plus en plus vulnérable à une résurgence menée par un état du principe que la force fait le droit. » Il a déclaré qu’il était troublé par « les signes indéniables de militarisation dans certaines parties de la région, sans précédent par leur étendue et leur échelle. »

Le cynisme de ces déclarations ne connaît aucune limite. La marine américaine a non seulement réalisé deux opérations de « liberté de navigation » dans les eaux territoriales revendiquées par la Chine, mais aussi, plus tôt ce mois-ci, elle a envoyé le porte-avions nucléaire, le USS John C Stennis, avec son groupe d’attaque associé, en mer de Chine méridionale pendant quatre jours d’exercices et de patrouilles. Au cours du dernier quart de siècle, les États-Unis sont passés outre et ont foulé aux pieds le droit international sur la base de « la force fait le droit » en se livrant à une succession continue de guerres, interventions militaires et provocations.

Maintenant, Washington se prépare à la guerre à une échelle encore plus terrible avec la Chine en mettant les pays de la région sous pression afin de les faire rentrer dans les rangs. La visite de Swift à Canberra coïncide avec une campagne concertée pour faire pression sur le gouvernement australien pour monter sa propre opération « liberté de navigation » dans la mer de Chine méridionale – un exercice militaire téméraire qui implique toujours le risque d’une erreur de calcul ou une erreur déclenchant un conflit plus large.


- Source : WSWS

La Route de la soie du XXIe siècle: «Une ceinture – une route»

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La Route de la soie du XXIe siècle: «Une ceinture – une route»

par Živadin Jovanovic, président du «Belgrade Forum for a World of Equals»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Débuts mars, je suis de retour de Chine. J’y ai participé à un laboratoire d’idées de l’Initiative «Nouvelle Route de la soie du XXIe siècle», fondée par le président chinois Xi Jinping en 2013. La conférence a eu lieu dans la région chinoise de Shenzhen, avec 80 participants d’une cinquantaine de pays de l’Europe, de l’Asie, du Proche-Orient et de l’Amérique latine. Des représentants officiels importants de nombreux pays y participaient, par exemple d’importants diplomates israéliens, iraniens, biélorusses, kirghizes, afghanes et kazakhes. On y trouvait des politiciens connus comme l’ancien chancelier autrichien Alfred Gusenbauer, l’ancienne présidente kirghize Rosa Otunbayeva et d’autres personnes.


La conférence a été organisée par le Chinese Center for Contemporary World Studies (CCCWS), le gouvernement de la ville de Shenzhen et l’Université Fudan de Shanghai. L’Association internationale de la Nouvelle Route de la soie a été fondée et la Déclaration de Shanghai a été divulguée.


Les invités visitèrent en outre Pékin, Chong­qing et le district Dazu dans la province de Sichuan. Shenzhen est le centre de la production de téléphones portables et a, avec ses 13 millions d’habitants, une population presqu’aussi grande que Hongkong. Les visiteurs furent accueillis par une représentation du gouvernement, par des politiciens et des scientifiques de Pékin.


J’ai appris que Chongqing est la plus grande ville de Chine. Elle est située au bord du fleuve Yangzi, a 33 millions d’habitants, produit chaque année 3 millions de voitures et 55 millions d’ordinateurs portables. Elle joue un rôle central pour la relation de la Chine centrale vers l’est en direction de l’Océan pacifique et vers l’Asie du Sud-Est, et vers l’ouest en direction de l’Asie centrale, la région de Volgograd en Russie et l’Europe centrale. Les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine soutiennent particulièrement cette relation entre Chongqing et Volgograd.


La Route de la soie est un projet d’envergure mondiale pluridimensionnel, ayant pour but la modernisation et l’intensification du partenariat financier entre la Chine, l’Asie, l’Afrique et toute l’Europe. Ceci permet l’évolution économique tout le long de l’immense ceinture de la nouvelle Route de la soie et intensifie la collaboration culturelle, instaure la compréhension et la confiance mutuelle entre les Etats et les civilisations. Pour la réaliser, il est nécessaire de construire ou de moderniser les routes, les chemins de fer, les installations pour les transports maritimes, le réseau aérien, les systèmes énergétiques et de communication, la production industrielle et agroalimentaire. Environ 900 milliards de dollars de fonds chinois sont nécessaires. L’UE devrait contribuer 315 milliards de dollars en plus pour assurer le plein succès du projet. Cependant, selon certaines sources, l’UE ne serait en mesure d’assurer actuellement que 60 milliards et a demandé le reste du montant à la Chine. Pour le moment, les Etats-Unis ne semblent pas vouloir participer ou soutenir cette initiative chinoise pour la nouvelle Route de la soie.


Les Etats-Unis n’ont pas adhéré à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, en réalité d’origine chinoise, (Asian Infrastructure Investment Bank – AIIB) malgré le fait que cette banque ait attiré déjà plus de 60 pays qui en sont membres, y compris les plus proches alliés des Etats-Unis en Europe, telle la Grande-Bretagne. Par contre, on croit observer que les Etats-Unis tentent de rassembler tous les pays de l’espace asiatique et pacifique, ayant pour une raison ou une autre une tendance à hésiter à collaborer avec la Chine ou bien ayant des conflits avec elle. Ainsi, les Etats-Unis tentent de créer un contrepoids à cette initiative chinoise ou même de la bloquer. Washington n’est guère ravi de la participation de l’Union européenne à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Pour cette raison, les Américains multiplient leurs efforts pour pousser Bruxelles à accepter le TTIP aussi rapidement que possible et à mettre cet accord de libre-échange transatlantique en vigueur. C’est une sorte de course de la vie à la mort, pas seulement entre adversaires, mais également entre pays habituellement alliés. Pour certains pays, cela s’explique en raison de causes économiques, pour d’autres en raison de causes géopolitiques.

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Outre l’UE, adhérente à cette initiative notamment pour des raisons économiques, il s’est formé, il y a trois ans, le groupe «Chine plus 16» pour soutenir les intérêts des pays d’Europe centrale et du Sud-Est au sein de cette initiative. Pour le moment, la Chine a mis à disposition 10 milliards de dollars à ce groupe particulier pour divers projets d’infrastructure. La Serbie devrait obtenir 1,5 milliard de dollars, ce qui attribue une certaine importance à ce pays. Une partie de ce montant a déjà été investie dans la construction de deux ponts – l’un sur le Danube, l’autre sur la Sava. Le reste est réservé à la modernisation de la voie ferroviaire entre Belgrade et Budapest. Ce n’est que le début de la modernisation du «corridor européen no 10» qui reliera les ports de Pirée et de Thessaloniki en Grèce avec l’Europe centrale et septentrionale.


La Chine a également entrepris la construction d’une autoroute entre Belgrade et Bar (situé au Monténégro sur la côte adriatique), et le projet thermoélectrique «Obrenovac II». Simultanément, des négociations sont en cours pour la construction d’un parc industriel dans une zone franche, qui sera le premier projet de ce type dans cette partie de l’Europe. Dans tous les projets serbo-chinois, il est prévu de respecter méticuleusement les normes européennes élevées de la protection de l’environnement. Certains participants de la Conférence de Shenzhen ont souligné l’importance de relier les «trois mers», donc la mer Adriatique, la mer Noire et la mer Baltique. Pour ce faire, la voie navigable du Danube sera améliorée et modernisée.


L’initiative de la Nouvelle Route de la soie (en bref: «Une ceinture – une Route») tout juste lancée, il y a quatre ans, comprend déjà dans son projet, le long de cette ceinture, 75 zones franches avec des parcs industriels dans 35 pays. Environ 950'000 personnes ont trouvé un emploi et ces activités ont rapporté jusqu’à présent plus de 100 milliards de dollars de recettes fiscales aux pays participants. S’y ajoutent de nouvelles autoroutes, des lignes de chemins de fer, des ports et des ponts. C’est donc un début prometteur pour cette initiative «Nouvelle Route de la soie», malgré la misère du reste de l’économie mondiale.    •
(Traduction Horizons et débats)

 

Terroristes en Chine et en Syrie

«Un rôle-clé dans l’initiative de la nouvelle Route de la soie doit être attribué à l’actuelle région autonome ouïgoure du Xinjiang où passaient autrefois deux des anciennes voies commerciales les plus importantes au nord et au sud du désert du Taklamakan. […] Depuis les années 1990, il y a constamment des troubles au Xinjiang et des attaques terroristes visant les Chinois Han vivant dans la région. Bien qu’il y ait depuis l’époque des Han, des Chinois ethniques vivant au Xinjiang – dont la part de la population n’a guère changé depuis le début du XIXe siècle – et bien que la République populaire de Chine ait une des lois sur les minorités les plus progressistes du monde, il reste une petite partie des Ouïgoures percevant la politique chinoise comme une menace pour leur ethnie et aspirant donc à un Etat indépendant. […] Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO), fondé par des terroristes ouïghours, a revendiqué la responsabilité de plusieurs attentats au Xinjiang et dans d’autres parties de la Chine. Il n’aspire pas seulement à l’indépendance du Xinjiang, mais également à l’installation d’un califat d’Asie centrale. Aux services de quels pouvoirs se trouve le MITO, relève de plusieurs circonstances intéressantes: après les attaques contre le World Trade Center de New York le 11 septembre 2001, il fut placé sur la liste des groupes terroristes par les Etats-Unis et en fut à nouveau biffé en 2004. Aujourd’hui, les unités du MITO se battent aux côtés des groupes terroristes en Syrie. Comme d’autres forces anti-syriennes, le MITO profite du soutien de la Turquie. C’est ainsi que la ville de Jisr al-Choghour, près de la frontière turque entre Idleb et Lattaquié, a été colonisée à l’aide des services de sécurité turques après sa ‹libération› des Ouïghours exilés – beaucoup d’entre eux étant venus de la Turquie – et sert depuis de camp d’entraînement pour le MITO».

Extrait de Hannes A. Fellner: «Handel statt Krieg». In: junge Welt du 7/3/16

«Coopération internationale pacifique au bénéfice de toutes les parties concernées»

«Ce n’est donc pas un hasard si le gouvernement chinois actuel utilise pour son initiative le nom de ‹Route de la soie›. Pour la République populaire, il est synonyme, en tant que paradigme – dans l’esprit de la stratégie chinoise du soft power –, pour un échange économique et culturel, basé sur la coopération internationale pacifique au bénéfice de toutes les parties concernées. L’initiative «une ceinture – une route» vise d’abord à l’intégration, dans une zone économique commune, des pays et régions limitrophes à l’ancienne Route de la soie (Chine, Afghanistan, nord de l’Inde et du Pakistan, Tadjikistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turkménistan, nord de l’Iran, Irak, Syrie). La procédure est de développer les infrastructures, de simplifier et d’intensifier le commerce et de renforcer les contacts culturels. Le plan prévoit, entre autre, la construction de lignes de chemins de fer pour les trains à grande vitesse d’une longueur de 80?000 kilomètres.»

Extrait de Hannes A. Feller: «Handel statt Krieg». In: junge Welt du 7/3/16

“Controlled chaos” as a tool of geopolitical struggle

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“Controlled chaos” as a tool of geopolitical struggle

SouthFront: Analysis & Intelligence is offering a new exclusive analytical series “Clandestine Warfare of the 21th Century”.

Written by Prof.Dr. Vladimir Prav exclusively for SouthFront

Ex: https://southfront.org

Nowadays, a variety of means are being used in order to implement and extend the “controlled chaos” in the national economies and societies in the geopolitical struggle. The actor, who is using the tool, is maintaining the “controlled chaos” within the opposing country.

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Steven Mann, the US foreign policy expert, who took part in the developing of many of the current “controlled chaos” hotspots in various parts of the world, speaks openly of the need to use “increased level strongly-worded criticism”, and causing “controlled chaos” to secure and promote the US national interests.

Steven Mann is a key figure behind the development of the “controlled chaos” theory as a means of furthering US national interests. Mann was born in 1951 and graduated from Oberlin College in 1973 with a B.A. in German. In 1974 he obtained an M.A. in German Literature from the Cornell University and has been a member of the Foreign Service since 1976. He received a Harriman Institute for Advanced Soviet Studies scholarship to obtain an M.A. in Political Science from the Columbia University in 1985-1986. He graduated from the National Defense University in Washington, D.C.

He began his career as a US embassy staffer in Jamaica. Later he worked in Moscow, at the USSR desk in the State Department, and at the State Department Operations Center (a 24-hour crisis center). He served as the acting chief of mission in Micronesia (1986-1988, Mongolia (1988), and Armenia (1992). Between 1991 and 1992 he worked at the US Department of Defense dealing with Russia and Eastern Europe, and in 1992-1994 he was assigned to Sri Lanka as deputy ambassador. Between 1995 and 1998, he was employed as the head of the India, Nepal, and Sri Lanka desk at the State Department. Since 2001, Mann has been a presidential special representative to the Caspian Sea countries acting as the main spokesman for US energy interests in that region and a lobbyist for the Aktau-Baku-Tbilisi-Jeikhan oil pipeline.

Upon graduating from the NDU in 1992, Mann wrote an article titled Chaos Theory and Strategic Thought // Parameters (US Army War College Quarterly, Vol. XXII, Autumn 1992, pp. 54-68).  In this article, he lays out the following theses: “We can learn a lot if we view chaos and reorganization as opportunities, and not pursue stability as an illusory goal…” “The international environment is an excellent example of a chaotic system, with “self-organizing criticality” being a useful analytical tool. The world is doomed to be chaotic, because the many human actors in politics have different objectives and values.” “Each actor in politically critical systems creates conflict energy, …which provokes a change in status quo thus participating in creating a critical situation…and any course of action brings the state of affairs into an unavoidable cataclysmic reorganization.”

The main thought which flows from Mann’s thoughts is to bring the system into a state of “political criticality.” Then the system, given certain conditions, will unavoidably enter chaos and “transformation.” Mann also writes that “Give the US advantage in communications and growing global mobility capabilities, the virus (in the sense of an ideological infection) will be self-replicating and will expand chaotically. Therefore our national security will be preserved.” And further: “This is the only way to establish a long-term world order. If we cannot accomplish such an ideological change in the whole world, we will have only sporadic periods of calm between catastrophic transformations.” Mann’s words about “world order” are there for the sake of political correctness. Because his article speaks only of chaos which, judging by Mann’s words, will be the “best guarantee of US national security,” with only the US able to preserve itself as an “island of order” in an ocean of “controlled criticality” or global chaos.

According to the “theory”, dismantling of the already existing nation-states, traditional cultures, and civilizations can be accomplished by:

  • De-ideologizing the population
  • Dumping the “ballast” of the already existing values, and replacing them with one’s own set
  • Increasing material expectations, especially among the elite
  • Loss of control over the economy and its ultimate destruction
  • Unlawful actions by supposedly spontaneous movements which often have ethnic or religious character

Once implemented, these key policies lead to “color revolutions.”

“Controlled chaos” theory is based on reforming the mass consciousness, worldviews, and the spiritual sphere by subjecting individuals to modern means of manipulation. It amounts to a global psychological operation that is part of globalization and which destroys the culture of solidarity and replaces it with a cult of money and of Social-Darwinist stereotypes concerning the role of an individual in society. The masses’ ability to offer resistance through self-organization is thus diminished.

Given the effects of such technologies, the “controlled chaos” actors are pursuing two objectives:

  1. Reducing the size of the population by eliminating those who are not of use to the architects of the new world order. Neoliberal reforms bring about a demographic catastrophe by reducing birth rates and increasing death rates. The sexual revolution, propaganda of hedonism, individualism, and consumerism reduce birth rates. Social-Darwinism and indifference to the suffering of close ones deprive people of their will to live and increase death rates. The large number of poor and homeless people amounts to a de-facto euthanasia mechanism, as people in these categories die quickly. Though more people are pulled down to replace them.
  2. The objective of destroying a nation states that imposing control over them is intercepted by transnational corporations, crime syndicates, supranational organizations and institutions, which answer to those who employ controlled chaos technologies. This task combines “soft power” with barbaric military aggression (Yugoslavia, Iraq, and Libya). This process facilitates the aggressors’ control over the global financial, military, and information resources.

stevenmannkv9BIL._SX298_.jpgWe should note that the US and the EU economies grow not by increasing their output but by reapportioning wealth between the strong and weak states. This is accomplished by weakening the nation-state (usually by drawing it into a debt trap), privatization, and buying up all manner of national assets, including natural ones.

Under the pressure of the financial institutions, the nation-state becomes a tool of this type of globalization by privatizing and reducing expenditures on social needs or on maintaining science and culture. States also organize mass illegal labor migrations which render individual workers much cheaper which deprives them of rights. In combination, the two tasks deprive the target state of its ability to function as an international actor. It is a covert way of eliminating economic competitors. The main symptoms of the loss of one’s sovereignty include the inability to perceive and interpret the situation, rise above it, assert one’s identity, and the ability to implement bold, breakthrough ideas.

As a result:

  1. The state is no longer self-governing, it does not have a development strategy, and it cannot ensure decent living conditions for its citizens and guarantee constitutional rights.
  2. Corrupt officials play a key role in controlling the economy and society.
  3. The middle class is disappearing, it is being disorganized, and alienated.
  4. Political parties and movements are mere facades.
  5. Societal movements have no actual effect on politics.
  6. Citizens are passive and have major identity problems (state, ethnic, family).

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Let’s look at a few examples of controlled chaos implementation aimed at depriving foundations of national independence.

1. Neutralizing the drive to develop.

– Destruction of state policy apparatus by seeding it with agents of influence.

– Infection through corruption, promoting a cult of money.

– Government bureaucratization.

– Removing the scientific community from influencing the country’s policies.

– Mythmaking: “the market will fix everything.”

2. Blocking the reaction reflex

– Mass export of cult organizations.

– Use of political technologies in election campaigns.

– Transforming the media into market actors.

– Promoting a primitive mass culture.

3. Destroying communications links

– Individualization through neoliberalism, the atomization of society.

– Destroying community ties.

– Destroying transport networks.

– Promoting ethnic and religious conflicts.

– Class fragmentation into rich and poor class.

– Generational conflict.

4. Reducing the ability to influence events

– Use of manipulative techniques in election campaigns.

– Promoting neoliberal ideologies, such as individualism and atomization.

– Promoting the cult of money and a system of primitive values.

– Shutting down independent media.

– Promoting corruption and criminalization.

5. Reducing the ability to pursue development:

– Destroying domestic science and educational progress.

– Promoting deindustrialization through privatization, bankruptcy, and destruction of professional training system.

– Elimination of capital controls.

– Credit dependence on international financial systems.

– Inability to resist import dependence.

– Preventing the society’s active participation in the country’s development.

In conclusion:

  1. The US is currently the main actor using “controlled chaos” tools with the aim of seizing control over a country or region and preventing it from pursuing its own development. Controlled chaos is de-facto neo-colonialism which transforms countries into resource suppliers to the First World. It entails predatory relations in trade and property acquisition.
  2. Using controlled chaos technologies runs against international norms of non-interference in domestic affairs. It means there is a basis for banning and international monitoring over controlled chaos technologies. Over the last several decades, several countries were in favor of ensuring international information security through legal agreements, now they could also initiate similar actions in regard to controlled chaos technologies.

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jeudi, 24 mars 2016

Même si Donald Trump était élu, l'Etat profond américain ne changera pas

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Même si Donald Trump était élu, l'Etat profond américain ne changera pas

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous sommes de ceux qui pensent possible (voir notre Editorial "Faut-il envisager un tremblement de terre à Washington http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2092&r_id=article ) que l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche provoque un changement important dans la politique extérieure et intérieure de l'Etat américain.
 
Ce changement viendrait du fait que Trump pourrait faire appliquer certaines des mesures surprenantes qu'il propose actuellement dans ses discours, la plus importante étant un rapprochement avec la Russie.

Mais il viendrait aussi du fait que derrière Trump, une majorité d'électeurs aurait clairement exigé un changement dans le système de pouvoir américain. Même si ce changement n'est pas aujourd'hui clairement défini, le terme même serait porteur d'espoir.

Ceci dit, nous souhaitons aussi être de ceux qui ne prendraient pas leurs espoirs pour la réalité. D'ores et déjà, l'Etat profond américain (deep state) se prépare à surmonter victorieusement toutes les difficultés que pourraient faire naître un Trump ou son électorat. On désigne couramment du terme d'Etat profond la conjonction des intérêts militaires, industriels, financiers et diplomatiques qui ont permis à l'Amérique depuis la 2e guerre mondiale de s'imposer comme hyper-puissance, même si cela lui imposait en même temps de mettre très souvent le monde à feu et à sang.

Ce complexe est trop bien organisé pour n'avoir pas prévu la façon d'échapper à d'éventuels contrôles de la Maison Blanche ou du Congrès. D'ores et déjà, on a appris que des officiers supérieurs américains avaient prévenu officieusementnt qu'ils n'obéiraient pas à des ordres de Trump qu'ils jugeraient dangereux pour ce qu'ils estiment être la sécurité nationale.

Plus subtilement le lobby militaro-industriel continue à exiger le renforcement des budgets militaires, en perspective de menaces supposées venir de la Russie et de la Chine. L'argument développé aujourd'hui est que ces menaces proviennent d'un domaine dans lequel l'opinion même informée ne comprend pas grand chose, celui de la guerre spatiale.

Les spécialistes savent que dans ce domaine l'Amérique s'est donnée depuis des années les moyens d'une « full spatial dominance ». Elle conservera son avance. Mais prétendre que la Russie et la Chine, malgré leurs efforts certains en ce domaine, pourraient menacer globalement cette domination, relève d'un argumentaire assez simpliste. Il s'agit d'abord d'obtenir de nouvelles ressources budgétaires, mais aussi de rappeler à un éventuel Président Trump que son laxisme à l'égard de ces deux puissances relèverait quasiment de la haute trahison.

Les électeurs de Trump s'en laisseront aisément persuader, si les militaires les menacent d'une destruction possible par la Russie et la Chine de leurs réseaux GPS ou de tous autres réseaux aujourd'hui vitaux.

Nous citons ici, sans le traduire car il parle de lui-même, un article mentionnant les interventions devant l'US House Armed Service strategic forces subcommittee du Général John Hyten, chef de l'Air Force Space Command.

Devant de tels arguments The Donald n'aura plus alors qu'à rentrer la queue basse à la maison.

"Adversaries are developing kinetic, directed-energy, and cyber tools to deny, degrade and destroy our space capabilities," Air Force Gen. John Hyten, head of the Air Force Space Command, told the US House Armed Service strategic forces subcommittee on Tuesday.

"They understand our reliance on space, and they understand the competitive advantage we derive from space. The need for vigilance has never been greater," he asserted.

Hyten has campaigned for a new Air Force project group, whose sole purpose would be to protect US space assets against foreign "aggression." On Tuesday, he warned that US Global Positioning System satellites are vulnerable to attack.

Lt. Gen. David Buck, commander of Joint Functional Component for Space, testified alongside Hyten.

"Simply stated, there isn't a single aspect of our space architecture, to include the ground architecture, that isn't at risk," Buck declared. "Russia views US dependency on space as an exploitable vulnerability and they are taking deliberate actions to strengthen their counter-space capabilities."

Buck also sounded alarms over China's creation of its Strategic Support Forces, a space warfare and cyber warfare unit.

"China is developing, and has demonstrated, a wide range of counter-space technologies to include direct-ascent, kinetic-kill vehicles, co-orbital technologies that can disable or destroy a satellite, terrestrially-based communications jammers, and lasers that can blind or disable satellites," he said.

"Moreover, they continue to modernize their space programs to support near-real-time tracking of objects, command and control of deployed forces, and long-range precision strikes capabilities."

Référence:

http://www.spacewar.com/reports/Panic_Reaches_New_HeightsRussia_China_Planning_Space_Attacks_on_US_999.html

Géopolitique de l’Afrique du Sud

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Géopolitique de l’Afrique du Sud

Par François LAFARGUE

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com & http://www.diploweb.com

Extrait de l’ouvrage du 8e festival de Géopolitique de Grenoble: François Lafargue, "Géopolitique de l’Afrique du Sud. Une nation en construction", Coll. Major, PUF.

La publication de cet extrait s’inscrit dans le contexte du 8e Festival de Géopolitique de Grenoble consacré aux "Dynamiques africaines" du 16 au 19 mars 2016. Du mercredi 16 h30 au samedi 20 h 15 de nombreuses conférences sont retransmises en direct sur le site festivalgeopolitique.com

Une nation orpheline de ses rêves

QUELLE sera l’évolution de l’Afrique du Sud dans les dix à quinze prochaines années ? Sans se fourvoyer dans une prospective hasardeuse, l’histoire contemporaine de l’Afrique nous permet de tirer quelques enseignements utiles pour l’avenir.

Une évolution similaire à celle du Zimbabwe

L’hypothèse d’une évolution de l’Afrique du Sud à l’image de celle du Zimbabwe de Robert Mugabe ces quinze dernières années est malheureusement concevable. Vingt ans après le premier scrutin libre et la célébration de la « nation arc-en-ciel », l’Afrique du Sud est une société gangrenée par la violence et incapable de cicatriser les plaies de l’apartheid. Le programme électoral de Jacob Zuma lors de sa première élection en mai 2009 se voulait une rupture avec les années de Thabo Mbeki qui avait su, par une politique économique prudente, rassurer les investisseurs étrangers. Mais son action avait été jugée trop favorable à la classe moyenne noire. Zuma avait promis d’engager une politique de redistribution sociale plus équitable, tout en restant très imprécis à propos de son financement. Jacob Zuma a eu bien du mal, avec ses alliés, le Parti communiste sud-africain (SACP) et la puissante centrale syndicale COSATU, à honorer ses promesses. Sa démagogie a provoqué une profonde frustration au sein des populations les plus défavorisées, qui s’étaient laissé séduire par son charisme et ses discours. Cette déception explique le résultat mitigé de l’ANC au dernier scrutin législatif. Zuma doit surtout sa réélection à l’absence d’une réelle alternative électorale et à la forte mobilisation de l’électorat zoulou. Dans les années à venir, confronté à une opposition politique de plus en plus violente (très régulièrement, les manifestations dégénèrent en affrontements meurtriers), le pouvoir pourrait être tenté de s’appuyer sur des forces supplétives, des milices populaires, composées principalement de Zoulous et chargées de rétablir l’ordre dans les townships qui leur sont familiers.

Ce climat insurrectionnel justifierait alors la restriction des libertés publiques, avalisée par le Parlement où l’ANC détient encore une très large majorité. Pour atténuer les critiques, Zuma pourrait être tenté, à l’instar de Robert Mugabe au milieu des années 1990, d’exacerber les tensions raciales en encourageant l’occupation des terres agricoles détenues par les Européens et en cristallisant sur cette minorité le mécontentement social. Même des personnalités modérées, comme Cyril Ramaphosa, contribuent par leurs propos à envenimer les tensions raciales. En novembre 2013, alors vice-président de l’ANC, il encourageait les jeunes noirs à s’inscrire sur les listes électorales pour éviter « le retour au pouvoir des Boers » et leur domination. La nationalisation des entreprises du secteur minier, déjà réclamée par certains élus de l’ANC, pourrait également être engagée. En 2002, la législation minière du pays a été modifiée, mettant un terme au régime d’accession jusque-là en vigueur et dans lequel le propriétaire du sol est également celui du sous-sol. La Loi sur le développement des ressources minérales et pétrolières permet à l’État d’attribuer des licences de prospection et d’exploitation des gisements de matières premières. Les autorités publiques se réservent le droit de révoquer les permis miniers si l’exploitant ne respecte pas suffisamment certaines dispositions sociales, comme la priorité d’embauche accordée aux femmes, des mesures destinées à améliorer la qualification de la main-d’œuvre, ou encore la mise à disposition de logements décents pour les mineurs. En échange de ces obligations, les droits d’exploitation sont portés à trente années. La nationalisation des groupes miniers et la création de milliers d’emplois publics, s’inscrivent dans une volonté de mieux contrôler la production de richesses. Les institutions de la jeune démocratie sud-africaine restent encore trop fragiles pour pouvoir éviter une dérive autocratique du régime.

Au Zimbabwe, la minorité européenne a massivement quitté le pays à partir du milieu des années 1990 pour regagner la Grande-Bretagne. Un tel scénario n’est pas envisageable pour une partie des Blancs d’Afrique du Sud, d’origine hollandaise, qui ne bénéficient pas d’une double citoyenneté. Les Afrikaners seront sans doute contraints, comme au xixe siècle face aux Britanniques, de résister par la force. Les perspectives qui s’ouvrent alors pour eux sont la mort ou le départ forcé vers d’autres pays d’Afrique comme la Namibie. Les Afrikaners pourraient aussi revendiquer la création de leur propre État, mais sans voir ce rêve se concrétiser. Ce projet avait été défendu au moment de la transition institutionnelle (1991-1994) par le général Viljoen. Ancien commandant en chef de l’armée sud-africaine (1980-1985), Viljoen dirige alors l’Afrikaner Volksfront, et menace de provoquer une sécession pour créer un « État », le Volkstaat, réservé aux Blancs. Conscient du faible soutien des Afrikaners à son entreprise et devant la détermination de Frederik de Klerk de parvenir à un compromis avec l’ANC, Viljoen renonça à ses projets. Mais ce dessein est peu envisageable aujourd’hui, car quelles seraient les frontières d’un tel État et sa viabilité économique ?

Des enclaves réservées aux Blancs se sont déjà constituées comme à Kleinfontein (cité de Tshwane), qui compte un millier de résidents ou à Orania, dans la province du Cap du Nord. Les promoteurs de ces projets, qui restent encore isolés, s’appuient sur la Constitution qui reconnaît dans son article 185 le droit aux minorités de protéger leur langue, leur culture et leur religion. Jacob Zuma, en se rendant à Orania en septembre 2010, a reconnu le droit des Afrikaners à défendre leur culture, mais sans apporter de réponse concrète à leur désarroi.

Surtout, l’espoir des Sud-Africains blancs est de vivre dans une Afrique du Sud démocratique. Les Afrikaners refusent d’être encore stigmatisés et rappellent que les Empires coloniaux furent le théâtre de sévices corporels, jamais punis, infligés aux autochtones, particulièrement au Congo belge. Les Européens ont le sentiment que la transition institutionnelle a été menée à leur détriment. Leurs représentants auraient dû leur obtenir davantage de droits (comme un quota d’élus au Parlement), et choisir la voie d’une cogestion du pays plutôt qu’un transfert du pouvoir sans aucune garantie. Un reproche d’autant plus justifié que l’ANC n’avait pas gagné la guerre contre le pouvoir blanc, et que l’effondrement de l’Union soviétique privait l’ANC d’un précieux soutien, éloignant davantage la perspective d’une victoire par les armes.

La criminalité alimente cette peur d’un « génocide blanc », que confirment partiellement les chiffres puisque depuis 2000, plusieurs milliers de Sud-Africains blancs sont décédés d’une mort violente. Au regard de l’histoire contemporaine de l’Afrique, la présence de cette minorité blanche en Afrique du Sud semble ne pas devoir durer. Ces Européens connaîtront le même sort que les Français d’Algérie ou les Britanniques de Rhodésie du Sud. Près de 400 000 Blancs (10 % des Européens), principalement des Afrikaners, vivent dans la pauvreté, regroupés dans des campements de fortune pour mieux se protéger. Leur colère n’est pas canalisée par une formation politique. Frederik de Klerk est ici souvent comparé à Mikhaïl Gorbatchev, deux hommes estimés en Occident pour leur sagesse, mais jugés très sévèrement dans leur pays natal. Ces Blancs souvent peu qualifiés ne parviennent plus à trouver un travail dans un pays où la couleur de la peau prime sur la compétence.

Le scénario de la guerre civile

L’hypothèse d’une guerre civile entre Sud-Africains est malheureusement à envisager. La violence dans le pays demeure endémique et rien ne semble pouvoir l’enrayer. Depuis le milieu des années 1990, près de 20 000 morts par arme à feu sont à déplorer en moyenne chaque année. Une certaine résignation s’est installée devant l’inefficacité du gouvernement dans la lutte contre la criminalité, un état d’esprit qui amène les habitants à organiser des groupes d’autodéfense. Les clivages raciaux demeurent profonds, naturellement entre Blancs et Noirs, mais également au sein de la population noire, entre Zoulous et Xhosas.

L’élection de Jacob Zuma à la tête de l’ANC a été perçue comme une revanche des Zoulous, jusque-là tenus à l’écart des instances de décision du mouvement. Le processus de transition constitutionnelle avait été engagé par des responsables noirs, principalement des Xhosas comme Chris Hani (jusqu’à son assassinat en avril 1993) ou encore Walter Sisulu. Pendant les années de la présidence de Thabo Mbeki (mai 1999 – septembre 2008), la plupart des postes de l’appareil d’État échappèrent à des personnalités zouloues. Parmi les portefeuilles régaliens, seul celui des Affaires étrangères est occupé par une Zouloue (Nkosazana Dlamini-Zuma). Dans un souci de réconciliation nationale, Thabo Mbeki avait nommé deux vice-présidents zoulous. Le premier, Jacob Zuma, fut contraint de démissionner en juin 2005 à cause de son implication dans une affaire de corruption. Et son successeur, Phumzile Mlambo-Ngcuka, était une fidèle de Mbeki. Son époux, Bulelani Ngcuka, un Xhosa, fut en qualité de procureur, à l’origine des poursuites pénales engagées contre Zuma.

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Après sa démission du poste de vice-président en juin 2005, Jacob Zuma s’est présenté comme la victime d’un complot politique ourdi par Thabo Mbeki et l’élite xhosa de l’ANC. Zuma dénonce la marginalisation des Zoulous depuis l’instauration de la démocratie et se dit être la victime d’une conspiration. Fier de sa culture, Zuma n’hésite pas à porter des vêtements en peau de léopard et un pagne lors des manifestations traditionnelles au Kwazoulou, et à s’afficher avec le roi zoulou, Goodwill Zwelithini, l’un de ses plus fidèles soutiens. Ses partisans ont été encouragés à porter des vêtements sur lesquels figurait la mention « 100 % Zulu boy ». Ce discours identitaire a été d’autant plus efficace que Zuma, de par sa personnalité (sa polygynie assumée et son instruction rudimentaire), a fait l’objet de sarcasmes.

Jacob Zuma, dont la candidature a très longtemps été contestée au sein de l’ANC, a souvent tenu un discours ethnique pour assurer sa victoire. Et dans son gouvernement formé en 2009, la plupart des ministères régaliens échappèrent à la minorité xhosa. Kgalema Motlanthe (un Pedi, un peuple très proche des Sothos) est nommé vice-président, Nathi Mthethwa, un Zoulou, est confirmé dans ses fonctions de ministre de la Police qu’il occupait déjà dans le gouvernement précédent. Les personnalités xhosas du gouvernement sont des opposants notoires à Mbeki comme Lindiwe Sisulu, nommée ministre de la Défense, fille de Walter Sisulu, l’un des compagnons d’arme de Nelson Mandela.

Deux hypothèses se dessinent actuellement. Le discours ethnique n’aura été qu’un argument électoral assurant à Zuma une victoire incontestable au sein de l’ANC, puis lors du scrutin présidentiel. Ou bien ces divisions finiront par s’exacerber amenant le pays vers un conflit ethnique opposant les Zoulous aux autres peuples noirs d’Afrique du Sud. Jacob Zuma a conservé comme principaux collaborateurs des hommes qui travaillaient avec lui au Kwazoulou-Natal comme Jeff Radebe (qui fut ministre de la Justice entre 2009 et 2014), Nathi Mthethwa (le ministre des arts et de la culture), ou Siyabonga Cwele, ministre des télécommunications. Une situation qui a amené Bantu Holomisa (l’ancien Premier ministre du Transkei de 1987 à 1994 et maintenant député au Parlement sud-africain) à affirmer que Zuma méprisait les autres peuples noirs du pays.

Une réconciliation

L’évolution sociologique de l’Afrique du Sud, avec l’émergence d’une bourgeoisie noire, pourrait contribuer à consolider la démocratie sud-africaine. Plusieurs mouvements ont essayé de réunir cette nouvelle bourgeoisie noire, comme le COPE ou plus récemment Agang, mais sans succès jusqu’à présent. Après la démission de Thabo Mbeki (septembre 2008), ses proches avaient fondé un nouveau mouvement, le Congrès du peuple (Congress of the people, COPE) dirigé par l’ancien ministre de la Défense, Mosiuoa Lekota. Le programme électoral du COPE s’adresse à la bourgeoisie noire et métisse inquiète des discours d’inspiration socialiste de l’ANC et de ses alliés. Le COPE était parvenu à recueillir 7,4 % des suffrages lors des élections législatives en 2009, mais les dissensions internes lui ont fait perdre une grande partie de son crédit (il n’a obtenu que moins de 1 % des voix en 2014).

Le scrutin de 2014 souligne que l’Alliance démocratique est la seule formation d’opposition crédible à l’ANC. Son défi est maintenant d’élargir sa base électorale à la classe moyenne noire encore fidèle à l’ANC, qui s’interroge cependant sur la capacité du mouvement à gérer le pays. L’AD avait désigné en janvier 2014 comme candidate à la présidence du pays une personnalité connue de l’électorat noir, Mamphela Ramphele, qui dirige le mouvement Agang. Le choix judicieux de l’AD lui permettait de se débarrasser de l’image d’un « parti blanc », mais M. Ramphele a finalement renoncé à ce rôle. Lulu Pieterson, la sœur du jeune Hector tué à Soweto en 1976, a aussi rejoint l’Alliance démocratique. Pour espérer remporter le prochain scrutin législatif, l’AD doit soit davantage représenter l’électorat noir modéré ou bien s’allier à un mouvement qui le représente. L’hypothèse de la victoire est alors envisageable et marquerait l’ancrage de la démocratie en Afrique du Sud.

Une évolution à la brésilienne

L’évolution du pays pourrait être dans les prochaines années, comparable à celle du Brésil. Une société où le niveau de vie progresse, mais qui se résigne à accepter un haut degré de violence et de profondes disparités sociales. La misère est contenue à la périphérie des centres-villes qui connaissent un processus de gentryfication.

Si l’Afrique du Sud est souvent présentée comme l’une des démocraties les plus violentes au monde, elle ne se classe selon les données de l’ONU, qu’au 14e rang mondial pour le nombre d’homicides par habitant (33,6 pour 100 000 h), et après des États comme la Zambie ou la Côte d’Ivoire. Ce taux d’homicide est en diminution régulière et a été divisé par deux depuis 1995. La criminalité a fortement augmenté dans le pays au milieu des années 1980, au moment de la lutte menée par l’ANC et des affrontements entre ce mouvement et l’Inkatha. Cette culture de la violence, dépourvue maintenant d’idéologie, imprègne encore la société. L’ampleur des armes à feu en circulation, l’éclatement de la structure familiale (seul un enfant sur trois vit avec ses deux parents biologiques, une situation provoquée notamment par les décès liés au sida) et les inégalités exacerbent cette violence. Les meurtres sont souvent liés à des règlements de compte entre organisations criminelles et sont perpétrés dans les quartiers les plus pauvres des villes du pays, comme Nyanga ou Mitchell’s Plain au Cap, qui servent de sanctuaires aux criminels.

Une action déterminée des pouvoirs publics, comme celle engagée au Brésil dans les favelas, permettrait de lutter plus efficacement contre la violence (le recours à l’armée, puis le déploiement permanent de forces de police mais aussi l’amélioration des conditions de vie de la population). La justice ne fait plus preuve d’autant de clémence que dans les premières années de liberté. L’Afrique du Sud a l’un des taux d’incarcération les plus élevés au monde parmi les nations démocratiques (294 prisonniers pour 100 000 habitants contre 98 en France). Au printemps 2014, près de 160 000 détenus étaient incarcérés dans les établissements pénitentiaires du pays.

Nelson Mandela incarnait le totem d’une réconciliation nationale, qui chaque jour semble de moins en moins possible. L’évolution récente de l’Afrique du Sud a montré que le pays avait su démentir les prédictions pessimistes, et donner tort aux observateurs qui doutaient de l’instauration d’un régime démocratique. L’élite politique noire sait ce qu’elle doit aux Européens, reste à savoir si la sagesse la guidera.

2015-Lafargue/PUF


François Lafargue, "Géopolitique de l’Afrique du Sud. Une nation en construction", Coll. Major, PUF.

Géopolitique de l’Afrique du Sud, F. Lafargue, Presses Universitaires de France (PUF)

4e de couverture

AS-601894.jpgL’Afrique du Sud évoque principalement pour le public français les Zoulous, l’or, le diamant, Nelson Mandela et les lois de ségrégation raciale qui portaient le nom lugubre d’apartheid, mises en place au milieu du XXe siècle. Une étude géopolitique de l’Afrique du Sud, vingt ans après les premières élections démocratiques, s’impose. La puissance économique de l’Afrique du Sud (elle assure 1/5e du PIB du continent) et ses réserves en minerais et en métaux précieux lui confèrent une place particulière sur la scène internationale. Ce pays a également une ambition militaire et politique et participe à de nombreuses opérations de maintien de la paix en Afrique. L’Afrique du Sud est une démocratie, la presse bénéficie d’une réelle liberté, les syndicats ont des droits reconnus, les scrutins électoraux qui se tiennent aux échéances prévues ne sont pas entachés de fraude. Mais cette réussite pourrait n’être qu’une parenthèse, car elle reste très fragile et la pérennité des institutions démocratiques n’est guère assurée. Cet ouvrage présente l’Afrique du Sud du XXIe siècle, les atouts et les faiblesses d’une nation en construction.

Docteur en géopolitique et en science politique, François Lafargue est professeur de géopolitique à Paris School of Business et anime le séminaire géopolitique à l’École centrale de Paris.

Voir plus sur le site des éditions PUF

mercredi, 23 mars 2016

Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

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Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

By

Voltairenet.org & http://www.lewrockwell.com

Democracy is a tramway – you climb on to get where you want to go, then you climb off. Recep Tayyip Erdoğan (1996)

The European Council of the 17th and 18th March 2016 adopted a plan which aimed to solve the problems posed by the massive influx of migrants from Turkey [1]. 28 heads of state and government submitted to the demands of Ankara.

We have already analysed the way in which the United States wanted to use the events in the Near East in order to weaken the European Union [2]. At the beginning of the current «refugee crisis», we were the first to observe that this event had been deliberately provoked and the insoluble problems that it was going to cause [3]. Unfortunately, all our analyses have been verified, and most of our positions have now been widely adopted by our erstwhile detractors.

Going further, we would like to study the way in which Turkey has seized control of the game, and the blindness of the European Union, which persistently remains one step behind.

Recep Tayyip Erdoğan’s game

President Erdoğan is unlike other politicians. and it seems that the Europeans, neither the people nor their leaders, have realised this.

• First of all, he came from the Millî Görüş, a pan-Turkish Islamic movement with connections to the Muslim Brotherhood of Egypt, and favourable to the restoration of the Caliphate [4]. According to him – and also to his allies of the Milliyetçi Hareket Partisi (MHP) – the Turkish people are the descendants of Attila’s Huns, who were themselves the children of the Steppenwolf of Central Asia, with whom they share endurance and cold-heartedness. They form a superior race who are destined to rule the world. Their soul is Islam.

President Erdoğan is the only head of state in the world who proclaims an ethnic supremacist ideology, perfectly comparable to Nazi Aryanism. He is also the only head of state in the world who denies the crimes of history, notably the massacres of non-Muslims by Sultan Abdülhamid II (the Hamidian massacres of 1894-95 – at least 80,000 Christians murdered and 100,000 Christians incorporated by force into the harems), then by the Young Turks (the genocide of the Armenians, the Assyrians, the Chaldeans, the Syriacs, the Pontic Greeks and the Yezidis, from 1915 to 1923 – at least 1,200,000 dead) – a genocide which was executed with the help of Germa n officers, including Rudolf Höß, the future director of the camp at Auschwitz [5].

While celebrating the 70th anniversary of freedom from the nightmare of Nazism, President Vladimir Putin emphasised that «ideas of racial supremacy and exclusivism provoked the bloodiest war in History» [6]. Then, during a march – and without naming Turkey – he called on the Russian people to be ready, if necessary, to renew the sacrifice made by their grand-parents in order to save the very principle of equality between all humanity.

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• Secondly, President Erdoğan, who is supported by only one-third of the population, governs his country alone and by force. It is impossible to know precisely what the Turkish people are thinking, because the publication of any information questioning President Erdoğan’s legitimacy is now considered as an attack on state security, and leads immediately to prison. However, if we refer to the latest studies published, in October 2015, less than one-third of the electorate supports him. This is much less than the Nazis in 1933, who could count on 43% of the votes. This is why President Erdoğan was only able to win the general elections by means of outrageous trickery. Amongst others –

- The opposition media were gagged – the major dailies,Hürriyet and Sabah, as well as ATV television, were attacked by thugs from the party in power, and investigations targeted journalists and Press organs accused of supporting «terrorism» or having published slanderous criticisms of President Erdoğan. Web sites were blocked, Internet service providers cancelled the offers of opposition TV channels, and three out of five national TV channels, including the public channel, broadcast programmes which were clearly in favour of the party in power. The other national TV stations, Bugün TV and Kanaltürk, were closed by the police.

- A foreign state, Saudi Arabia, poured 7 billion pounds of «gifts» into Turkey to help «convince» the electorate to support President Erdoğan (about 2 billion Euros).

- 128 political headquarters of the left-wing party (HDP) were attacked by thugs from President Erdoğan’s party. Many candidates and their teams were beaten up. More than 300 Kurdish businesses were destroyed. Several dozen HDP candidates were arrested and placed in provisional detention during the campaign.

- More than 2,000 opposition figures were killed during the election campaign, either by direct attacks or else by governmental repression against the PKK. Several villages in the South-East of the country were partially destroyed by army tanks.

Since Erdoğan’s «election», an iron veil has fallen over the country. It has become impossible to find information concerning the condition of Turkey in the national Press. The main opposition daily, Zaman, has been placed under supervision and now restricts itself to the praise of the greatness of «Sultan» Erdoğan. The civil war, which is already raging in the East of the country, is spreading, by means of terrorist attacks, to Ankara and as far as Istanbul, to the total indifference of the Europeans [7].

Mr Erdoğan governs almost alone, accompanied by a small group which includes Prime Minister Ahmet Davutoğlu. During the electoral campaign, he declared publicly that he was no longer applying the Constitution, and that all powers were now in his hands.

On the 14th March 2016, President Erdoğan declared that as far as the struggle with the Kurds was concerned, «… democracy, liberty and the rule of law no longer have the slightest value». He announced his intention to expand the legal definition of «terrorist» to include all those who are «enemies of the Turks» – in other words, those Turks and non-Turks who are opposed to his supremacy.

In a project costing half a billion Euros, Recep Tayyip Erdoğan ordered the construction of the largest Presidential palace ever occupied by a head of state in world history – the «White Palace», in reference to the colour of his party, the Justice and Development Party, or AKP. It extends over 200,000 square metres, and houses a plethora of services, including ultra-modern secure bunkers, linked to satellites.

• Thirdly, President Erdoğan uses powers which he has given himself – anti-constitutionally – to transform the Turkish state into the godfather of international jihadism. In December 2015, the Turkish police and legal system were able to establish the personal connection between Mr. Erdoğan and his son Bilal with Yasin al-Qadi, Al-Qaïda’s global banker. He fired the policemen and the magistrates who had dared to «damage the interests of Turkey» (sic), while Yasin al-Qadi and the state sued the left-wing newspaper BirGün for having reproduced my editorial, «Al-Qaeda, NATO’s Timeless Tool».

Last February, the Russian Federation presented a report to the Intelligence department of the UN Security Council which attested to the support by the Turkish state for international jihadism, in violation of numerous UN Resolutions [8]. I published a precise study of these accusations which was immediately censored in Turkey [9].

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The response of the European Union

The European Union had sent a delegation to supervise the general elections of November 2015. It held back the publication of its report for a long time, then decided to publish a short, diluted version.

Panicked by the reaction of their populations against the massive entry of migrants – and, for the Germans, the abolition of a minimum wage which resulted – the 28 heads of state and government of the Union worked out a procedure which would leave Turkey to solve their problems for them. The High Commissioner of the United Nations for Refugees, Filippo Grandi, immediately pointed out that the solution chosen was in violation of international law, but even supposing that this may improve, it is not the main problem.

The Union agreed to

- pay 3 billion Euros annually to Turkey to help it deal with its obligations, but with no structure for verifying the use of this funding,

- end the visa requirements for Turkish nationals who enter the Union [10] – it is only a question of months, even weeks,

- accelerate the negotiations for Turkey’s adhesion to the Union – this will take a lot longer and will be a more random process.

In other words, blinded by the recent electoral defeat of Angela Merkel [11], the European leaders have settled for applying a temporary solution to slow the flux of migrants, but without seeking to resolve the origin of the problem, and without taking into account the infiltration of jihadists among the refugees.

The Munich precedent

In the 1930’s, the elites of Europe and the United States considered that the USSR, by its model, threatened their class interests. They therefore collectively supported the Nazi project for the colonisation of Western Europe and the destruction of the Slavic people. Despite repeated appeals by Moscow for the creation of a vast alliance against Nazism, European leaders accepted all the demands of Chancellor Hitler, including the annexation of the regions peopled by the Sudetes. These were the agreements of Munich (1938), which forced the USSR, in order to save its own skin, to conclude, in turn, the Germano-Soviet Pact (1939). It was only too late that certain of the leaders of Europe, then the United States, realised their error, and decided to ally with Moscow against the Nazis.

Now, under our very eyes, the same errors are being repeated. The European elites consider the Syrian Republic to be an adversary – either they are defending the colonial point of view of Israël, or they hope to recolonise the Levant themselves and appropriate the gigantic and still unexploited reserves of gas. They, therefore, supported the secret operation by the United States for «régime change» and pretended to believe in the fable of the «Arab Spring». After nearly five years of proxy war, noting that President Bachar el-Assad is still there despite the fact that his resignation has been announced a thousand times, the Europeans have decided to finance – to the tune of 3 billion Euros per year – Turkish support for the jihadists, allow them victory and the end of the migrations. It will not be long before they realise [12], too late, that by repealing the visa regulations for Turkish citizens, they have authorised the free circulation to Brussels from the Al-Qaïda camps in Turkey [13].

The comparison with the end of the 1930’s is all the more pertinent since, during the Munich agreements, the Nazi Reich had already annexed Austria without provoking any particular reaction from the other European states. Today, Turkey already occupies the North-East of a member state of the European Union, Cyprus, and a strip a few kilometres wide in Syria, which it administrates via a specially nominated wali (prefect). Not only does the European Union let that pass, but by its attitude, encourages Ankara to pursue its annexations with no regard for international law. The common logic of Chancellor Hitler and President Erdoğan is based on the unification of «race» and the cleansing of the population. Hitler wanted to unite the populations of «German «race» and cleanse them of «foreign elements» (the Jews and the gipsies) while Erdoğan wants to unite the populations of «Turkish race» and cleanse them of «foreign elements» (the Kurds and the Christians).

In 1938, the European elites believed in the friendship of Chancellor Hitler, today they believe in the friendship of President Erdoğan.

Entre les mâchoires du loup…

Entre les mâchoires du loup…

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

loup2816279282_1.gifIl faut croire que nous arrivons à un carrefour dans notre Histoire suite à un emballement frénétique typique de notre société post-moderne. 2015 marque en effet le début de ce qui semble être une nouvelle ère avec le retour en puissance du terrorisme islamique sur le sol européen et ce pour le plus grand malheur de l’irénisme ambiant et de l’hédonisme-matérialiste de l’homo occidentalis. Hélas ! La réponse à la menace terroriste est tout aussi funeste que la menace elle-même : outre le déni de réalité, l’état d’urgence et la société sécuritaire. Nous sommes littéralement dans la gueule du loup.

Le contexte

« Nous devons cette vérité à nos peuples: il y a aura d'autres attaques, des attaques d'ampleur, c'est une certitude. Cet hyper-terrorisme est là pour durer. » C’est en ces termes que le premier ministre français, Manuel Valls, décrivit la situation lors la Conférence sur la sécurité de Munich en février dernier. Les uns y verront un langage de vérité, le fameux « parler vrai », tandis que le autres, dont nous faisons partie, y voyons surtout un aveu de faiblesse, soit l’arbre qui cache la forêt déboisée de ce qui fut jadis la souveraineté de l’Etat-nation. Pour Carl Schmitt, « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle », et autant dire qu’en raison des attaques terroristes de 2015 on ne la sent pas vraiment, la souveraineté de l’état.

La mâchoire supérieure : l'état d'urgence

En conséquence des attentats du vendredi 13 novembre 2015, François Hollande déclara l’état d’urgence. A première vue rien de vraiment surprenant. Cependant ce dernier en étant prolongé, pour l’instant ad vitam aeternam, et, conjugué avec les nouvelles lois sur le renseignement, esquisse un tout autre dessein : Des militants écologistes l’ont appris à leur dépend lors de la COP21… L’état d’urgence est supposé être effectif jusqu’à la fin de la résolution du problème. Hors un « hyper-terrorisme » qui « est là pour durer » suppose donc un état d’urgence qui est là pour durer également. L’exceptionnel devient donc prétexte à l’instauration de mesures émanant d’un gouvernement se sentant en danger car honnis et contesté par sa base. Cet état d’urgence est, la plupart du temps, à géométrie variable : certaines manifestations sont maintenues malgré des troubles à l’ordre public (manifestations d’antifas mais aussi de lycéens) tandis que d’autres sont arbitrairement interdites (notamment les manifestations de patriotes). La devise du gouvernement « français » ? Dur avec les faibles, faible avec les durs ! Quant à l’efficacité du dit état d’urgence, nous l’avons vu de nos propres yeux lors de l’affaire de la conférence de Bernard Lugan le 3 mars dernier à Clermont-Ferrand (http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/03/echec-de-la-tentative-de-censure-et.html). On peut donc, en plein état d’urgence, constituer des groupes armés pour attaquer des étudiants et un hôtel sans que cela pose le moindre problème. Remplacez les militants d'extrême-gauche par des islamistes armés de kalachnikovs et nous vous laissons imaginer le carnage...

La mâchoire inférieure : le nouveau terrorisme islamique

C’est un ennemi de l’intérieur organisé en réseau et charpenté par un dogme : l’islam. Tous les musulmans ne sont pas terroristes certes, mais tous les terroristes dont nous parlons sont musulmans et se réclame de l’islam. C’est un fait indiscutable. Dans nos pays d’Europe de l’Ouest, et plus particulièrement en France et en Belgique, des foyers d’infection se sont petit à petit développés avec, à n’en pas douter, un « laisser-faire » de la part de l’Etat. Ce terreau, nous le savons, est constitué avant tout par des délinquants et de criminels ré-islamisés, des« islamoccidentaux », qui empruntent le pire du dogme et du fanatisme islamique et le pire de la société occidentale : d’un point de vue sociologique, nous avons à faire à un cocktail redoutable… Ces créatures hybrides sont donc passées de la vente de drogue aux attentats de masse devenant de facto l’avant-garde violente de l’islamisation de l’Europe. Impossible d’agir en conséquence si les dirigeants et les classes politiques françaises et européennes n’admettent pas l’incompatibilité ontologique entre l’Islam/islam et la société occidentale, mais aussi avec notre Weltanschaaung et notre conception de l’Imperium Européen.

Les mâchoires se referment

Le résultat, nous le voyons aujourd’hui avec les attentats sur le sol belge, est la création et l’instauration d’un climat anxiogène. Maintenir la population dans la peur est le but premier mais aussi le point commun entre l’Etat Français et les organisations islamo-terroristes. L’agneau se tourne vers son berger ou se soumet au prédateur, l’un étant souvent le persona (masque) de l’autre. Des années d’intense propagande ethno-masochiste, de repentance et surtout d’irénisme ont transformé ce qui fut il y a bien longtemps l’hoplite de la Grèce antique en festivus festivus pacifiste. Redresser la barre est un défi de taille.

Ainsi nous devons faire face à deux menaces à la fois : d’une part, un système oligarchique de plus en plus autoritaire qui détourne les pouvoirs étatiques pour arriver à ses fins et se maintenir en place (la mâchoire supérieure) ; d’autre part une menace politico-religieuse nourrie de la décrépitude de nos sociétés occidentales et de l’impossible assimilation de milliers d’étrangers de culture musulmane sur notre sol (la mâchoire inférieure) et de leur religion conquérante. Les deux veulent instaurer à terme une dictature reposant sur des idéaux universalistes, bien que l’essence de ceux-ci soient envisagés de manière complètement différente par les deux parties (anthropo-centré et individualiste pour le premier, theo-centré et holiste pour le second). Par conséquent nous devons comprendre que nous venons d’entrer dans les années décisives et que nous devons nous préparer individuellement et collectivement. Ensuite, il est évident qu’une troisième voie s’impose : rejeter le choc de civilisation en ne prenant parti ni pour le camp occidental ni pour l’Islam : Le dualisme n’est pas une fatalité de l’Histoire mais une fatalité de l’esprit humain.

Donatien/CNC

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

 

mardi, 22 mars 2016

Un européisme offensif pour surmonter le monde.

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Un européisme offensif pour surmonter le monde

Par Gérard Dussouy

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Face au changement mondial qui, avec ses perturbations de toutes natures (et qui n’ont rien à voir avec on ne sait quelle « main invisible », maléfique en l’occurrence), précipite les nations européennes dans un profond déclin, jusqu’à saper les bases de la civilisation européenne, les classes politiques au pouvoir persistent dans leurs errements suicidaires pour leurs peuples, en termes d’identité, d’emploi, ou d’indépendance. Quant aux divers mouvements populistes qui, en réaction, émergent un peu partout en Europe, ils ne perçoivent pas d’autre issue que celle d’un repliement, national ou régional, frappé d’une impuissance mortelle.

En effet, le vrai niveau de la lutte politique, parce que le seul où elle peut être efficace, est aujourd’hui continental. En premier lieu, il se situe au cœur même de l’Union européenne dont il est urgent que les peuples européens se la réapproprient en écartant la caste idéologique et technocratique qui la dirige.

Changer les formes pour sauver le fonds. Il faut comprendre, une fois pour toutes, que si l’on veut sauver ou préserver le fonds, à savoir la civilisation européenne avec son substrat humain (ses nations ancestrales), il faut, d’une part, rompre avec la logique libérale et purement mercantile imposée par les Etats-Unis depuis l’effondrement de l’Union soviétique, et, d’autre part, pour s’adapter aux réalités du monde, savoir changer les formes politiques, c’est à dire les institutions étatiques périmées. Compte tenu des bouleversements qui n’ont fait que commencer, et des périls grandissants, que chacun saisit désormais au quotidien, l’européisme rassembleur et offensif est à l’ordre du jour.

Maintenant que la construction libérale de l’Europe est à l’agonie, et que les Etats nationaux étalent leurs incapacités respectives dans la nouvelle distribution mondiale de la puissance (en particulier dans le champ de la démographie-question centrale du 21ème siècle), il est plus que jamais indispensable de réunir les dernières forces vives nationales dans le même Etat européen, et d’arrêter des stratégies unitaires tous azimuts.

L’incapacité des partis de gouvernement à changer leur vision du monde.

Avant tout parce qu’elles y trouvent leur intérêt financier, mais en raison, aussi, du formatage idéologique dont nos sociétés sont l’objet (facilité par une inculture historique généralisée) les élites dirigeantes des Etats européens s’accrochent à leurs croyances. Elles ne veulent pas admettre que leurs valeurs ne sont pas universelles, mais qu’elles sont contingentes d’une ère qui s’achève, celle de la modernité occidentale. Elles n’entendent pas mettre en cause les dogmes de la métaphysique des Lumières que sont : l’identification de la vérité (!) à l’universel, la conviction que la raison annihile les prédéterminations, l’unité du genre humain et la perfectibilité de l’homme, le développement économique et l’enrichissement mutuel grâce au libre-échange. Parce que cela leur sied, moralement et matériellement. Alors que tout ce que l’on observe concourt à contester le maintien d’une telle rhétorique.

hqdefault.jpgUne idéologie néfaste. Aussi bien la connaissance que l’expérience de la diversité, d’un côté, que les conséquences malheureuses de la mondialisation pour des pans entiers de la société, d’un autre, ont rendu cette rhétorique illusoire et dangereuse. Mais nos élites inhibées ne veulent pas l’admettre. De plus, à force d’avoir voulu séparer la culture de la nature, en surestimant la première pour dénigrer la seconde, elles ne peuvent pas comprendre que les idées occidentales n’ont mené l’humanité, sans jamais réussir à la convertir à leurs croyances, que tant qu’elles ont été portées par une infrastructure humaine et matérielle dynamique. Or, ce n’est plus du tout le cas. Maintenant, compte tenu du bouleversement des rapports de force mondiaux, culturels inclus, l’aspiration à une société humaine universelle signifie la fin de la civilisation européenne.

Outre son parti-pris idéologique, le problème de la classe politique européenne est qu’elle est obsédée par le souci de la croissance économique ou, ce qui revient au même dans nombre de pays européens, par la crise qu’elle-même a contribué à créer en avalisant le libre-échange avec les pays à bas salaires. Elle n’a jamais voulu légiférer pour faire en sorte que les grandes compagnies privilégient l’investissement dans l’espace européen. Il en va ainsi parce que l’idéologie basique libérale, à savoir la primauté de l’enrichissement individuel, a vaincu. Mieux, elle a retourné en sa faveur le préjugé universaliste égalitariste de la gauche, par une sorte de renversement gramscien, en obtenant qu’elle approuve l’installation en Europe d’un sous-prolétariat massif issu de l’ancien Tiers-monde.

Néanmoins, en raison d’une demande intérieure qui s’affaiblit, pour cause de vieillissement marqué, c’est la stagnation économique qui s’installe. Et pour longtemps, car contrairement à ce que la classe dominante claironne, malgré les nouvelles technologies, les beaux jours ne reviendront pas de si tôt. Elle pense alors résoudre les problèmes posés par la démographie européenne défaillante, en faisant appel aux susdites populations allogènes qui affluent par millions (3,6 millions de places offertes par le gouvernement allemand, d’ici à 2020 !).

Des contradictions insupportables. Cette politique systématique de portes ouvertes à tous les flux, matériels et humains, est cautionnée par tous les partis de gouvernement qui s’y croient obligés, qui n’en imaginent pas d’autres, et qui l’appliquent sans s’inquiéter du fait qu’elle prépare des temps barbares. Car le monde historique, et non pas rêvé, dans lequel nous sommes, reste le monde des forces et de la force, comme tout le démontre autour de nous, et maintenant aussi chez nous.

Devant tant de contradictions, seule la puissance des tabous, entretenue par les communicants de service, fait tenir encore le système. Alors que l’interprétation officielle du monde est démentie, tous les jours, par le réel, ils écrasent le champ symbolique et interdisent ainsi la diffusion d’autres façons de penser le monde. On retrouve là une fonction essentielle de l’idéologie qui est de maintenir des formes obsolètes de pensée en dissimulant tout ce qui les dément.

Les limites des populismes.

Malgré toute la défiance qui existe dans les populations européennes envers les partis de gouvernement, pour les raisons que nous venons d’évoquer, les différentes consultations électorales qui ont eu lieu en Europe, ces dernières semaines ou ces derniers mois, ont montré, encore une fois, les limites du populisme.

La faiblesse des partis « attrape-tout ». En France, l’échec du FN à s’emparer d’au moins une des deux ou trois régions qui lui étaient promises, dans un contexte de désaffection du vote qui lui est favorable, est symptomatique de la faiblesse programmatique d’un parti attrape-tout fondé sur le seul réflexe protestataire. Et, qui plus est, demeure un « parti de l’isoloir » (où l’on se cache pour voter pour qui l’on veut), tant il est vrai qu’il manque de cadres compétents (sinon on les connaitrait) et de militants capables d’être en nombre sur le terrain (ce qui serait une faiblesse rédhibitoire en cas de prise miraculeuse du pouvoir), alors même qu’il prétend agir dans la sphère sociale. A l’appui du constat, d’une part, la prestation pathétique de la candidate du Front National dans le Nord-Pas de Calais-Picardie face à son concurrent des Républicains quand celui-ci la questionna sur l’opportunité du retour des frontières pour une région située au cœur de l’Europe, et quand ils débattirent de l’euro. Il n’est pas étonnant que seuls 22% des Français jugent qu’elle ferait une bonne présidente et que 62% d’entre eux qui n’ont jamais voté pour le FN, n’ont pas l’intention de le faire à l’avenir. D’autre part, il y a l’incapacité notoire du parti nationaliste à mobiliser des manifestations de masse. S’il a hérité de l’ancien parti communiste français la fonction tribunitienne qui était la sienne (à savoir, celle de porte parole des classes défavorisées), il est très loin de pouvoir rivaliser, à distance dans le temps, avec lui dans ce domaine. Cela faute de disposer d’un appareil partisan comparable et d’un relais syndical comme la CGT.

L’inconséquence politique des dirigeants. En Espagne, le succès de Podemos s’explique, lui aussi, par le mécontentement d’une grande partie de la population. Mais, il est des plus relatifs, et sans doute éphémère, tant le mouvement est incapable de trouver des alliés, et de préconiser des solutions crédibles (autrement dit non démagogiques et soutenables par l’économie espagnole) pour résoudre la crise sociale. En effet, il est d’autant plus incapable d’y parvenir que, comme l’ultra gauche en France, il est internationaliste. Et qu’à ce titre, il ne saurait admettre que c’est la mondialisation qui a ruiné la plupart des industries espagnoles, et que le salariat espagnol est victime, comme tous les autres en Europe, de la concurrence mondiale.

Et que penser de la motivation de ces populistes régionalistes qui rêvent d’une souveraineté, nécessairement fictive compte tenu des potentiels régionaux concernés, à la seule fin, non exprimée bien sûr, de pouvoir mieux s’intégrer au marché mondial en faisant de leur terre respective un paradis fiscal ? A l’instar des nationalistes affairistes catalans qui entendent transformer leur province en une sorte de Grande Andorre (de culture catalane par ailleurs). Minoritaires en voix (47,8% des bulletins), lors des dernières élections régionales, mais majoritaires en sièges au parlement de Barcelone, grâce au mode de scrutin régional espagnol, ils ont quand même du mal à convaincre que l’Espagne est leur pire ennemi.

L’horizon des populismes est, certes, provisoirement large et dégagé, mais il n’est pas celui du pouvoir et encore moins celui de la maîtrise des réalités.

L’absence de projet politique en adéquation avec le réel. Rassembler des mécontents de tous les bords (et ils sont de plus en plus nombreux) est une chose. Proposer un projet de gouvernement crédible parce qu’en adéquation avec le réel et parce que susceptible de se donner les moyens de peser dans la balance du pouvoir mondial, est autre chose. Or, c’est là le seul critère qui vaille. Tout le reste n’est que verbiage, phantasmes, ou illusion. Car les vraies questions sont : quel Etat en Europe est en mesure de mettre en échec les stratégies de domination des Etats-Unis ou de la Chine ? Quel Etat est en mesure de se mettre, individuellement, à l'abri des fluctuations financières ? De quel pouvoir dispose-t-il pour négocier avec les géants de la finance ou avec les nouvelles économies ? Bon courage aux Anglais, si le Brexit est voté ! A quoi bon reprendre sa souveraineté monétaire si c’est pour disposer d’une monnaie dépréciée et être obligé d’acheter des devises étrangères (dollar ou yuan) pour régler ses paiements internationaux, et un jour, parce que cela arrivera, pour rembourser ses dettes ? Comment s’opposer, seul, et de façon durable, aux mouvements migratoires ou aux forces terroristes ?

Le seul enjeu politique qui s’avère pertinent : la prise du pouvoir à Bruxelles.

Le problème actuel des populismes, aussi légitimes qu’ils soient dans leur aspiration à porter les revendications des populations maltraitées par les politiques mises en place par des gouvernements, tous motivés par l’idéologie libérale et cosmopolite, est qu’ils n’ont rien d’autre à opposer à celle-ci qu’une utopie nostalgique et régressive. En effet, tandis que l’on peut parler d’une idéologie des groupes dominants parce que le libéralisme mondial satisfait leurs intérêts, et que cela les empêche, à la fois, d’en comprendre les effets préjudiciables et d’estimer objectivement l’état réel de la société, l’utopie des populistes consiste à croire que l’on peut revenir en arrière, voire retrouver la gloire passée, ou encore maintenir ce que de longues luttes sociales ont permis d’acquérir, en occultant des pans entiers de la réalité du monde et des changements irréversibles qui se sont opérés. Car, en effet, si le marché mondial donne l’impression de pouvoir se fracturer, la redistribution de la puissance est bel et bien effective, et avec elle, celle de la richesse et des ambitions. Dans ce nouveau contexte, les Etats nationaux européens ne sont plus que des petites puissances inaptes à retenir un mouvement du monde qui leur est devenu défavorable

theories_rel_inter_t2_L12.jpgLa mutation radicale du champ de l’action politique. Le niveau pertinent de l’action politique pour les Européens conscients des désastres qui s’annoncent et du dépassement des solutions nationales, dans un monde globalisé, est, d’évidence, celui du continent.

Après la crise bancaire de 2008 et la crise de la zone euro non résolue, celle des réfugiés le démontre à son tour. La rationalité politique de la pensée européiste consiste ici à accepter le nouveau monde tel qu’il est, et à produire une nouvelle compréhension de ce monde (car rien ne sert de nier le changement, et de regretter le passé aussi brillant qu’il ait été). Mais, en même temps, l’éthique politique de ce même européisme est une nouvelle volonté du monde en devenir, une volonté des Européens de sauvegarder leurs identités et de compter encore longtemps dans l’histoire, grâce à un rétablissement en leur faveur des rapports de force qui conditionnent tout, qui sont l’essence de la politique mondiale

A ce stade de la réflexion, deux chemins différents, mais qui ne sont pas exclusifs sous certaines conditions, s’offrent aux générations qui viennent pour conduire la lutte politique dont l’objectif est la prise du pouvoir en Europe (à Bruxelles en l’occurrence, d’un point de vue institutionnel), sachant que toute victoire qui demeurerait nationale ou provinciale serait à court terme annihilée. Le premier consiste à persister, malgré tout, dans la voie nationale avec des perspectives de réussite aléatoires selon les pays, puis, dans le meilleur des cas, si les divergences ne sont pas trop grandes et si les contentieux ne sont pas trop nombreux, à envisager des alliances entre les nouveaux pouvoirs contestataires de l’ordre imposé.

2296011837r.jpgLe second, celui qui permettait de sortir des chemins battus, réside dans l’invention d’un style et d’un organe politiques, tous les deux transnationaux, dont l’objectif est l’investissement coordonné du Parlement européen par les mouvements citoyens qui ont commencé à éclore. Et dont on peut concevoir qu’ils ne vont pas cesser de se multiplier au fur et à mesure que le contexte de crises va se confirmer et se durcir. La question qui se pose, et que l’organisme transnational a à résoudre, est celle de leur convergence et de leur fédération dans l’objectif précis de conquérir par les urnes le Parlement européen, afin de pouvoir ainsi changer de l’intérieur l’Union européenne, et par conséquent toutes les politiques non conformes aux intérêts des Européens conduites jusqu’à maintenant. Parce que le Parlement a les pouvoirs de le faire, dès lors qu’existerait en son sein un bloc nettement majoritaire de députés solidaires dans leur vision d’une Europe émancipée de ses vieux tabous idéologiques et consciente de la précarité de son avenir.

Bien évidemment, s’il s’avérait, qu’entre-temps, des pouvoirs nationaux prenaient conscience de l’impérieuse transformation du champ politique et, de ce fait, découvraient la convergence de leurs intérêts propres avec la démarche précédente, leur appui serait des plus décisifs. Il en découlerait la possibilité que se forme un premier noyau étatique dans la perspective d’une unification européenne en plusieurs temps.

Plateforme organisationnelle et doctrinale. Comme l’Histoire l’enseigne, c’est toujours dans l’épreuve que se fondent les grandes constructions. L’épreuve commune permet d’abord la prise de conscience de la précarité de la situation, puis la réflexion sur l’état des lieux et les solutions à trouver, et enfin, sur l’action à entreprendre. Peut-on voir, dès lors, dans les protestations contre « l’islamisation de l’Europe », écume d’un envahissement sournois, ou contre la négociation du traité transatlantique, aussi différemment intentionnés que soient les divers protagonistes, des indices, attendant que d’autres apparaissent, d’une réelle prise de conscience et d’une révolte européenne potentielle? C’est une possibilité, car l’identification d’ennemis ou de défis communs, supposés ou réels peu importe, est un préalable à toute construction politique.

Ce qu’il y a de sûr, aujourd’hui, c’est qu’on ne résoudra pas les crises apparues en se terrant dans les vieilles institutions, mais en élargissant l’horizon de la reconquête idéologique, culturelle et économique à toute l’Europe, et en retrouvant, par avancées simultanées et coordonnées dans toutes les provinces du continent, la voie de la maîtrise. Les premiers mouvements à l’instant évoqués, et tous ceux qui adviendront, doivent servir de « planches d’appel » à un saut vers l’action européenne dans toutes les directions possibles. Car, bien entendu, tout est lié. Et il faut offrir aux groupes résistants dispersés dans l’espace européen une image rationalisée de l’histoire qui se joue sous leurs yeux et qui sera leur lien. En effet, la dispersion politique est l’obstacle insurmontable des populismes, alors que la perspective du rassemblement des peuples européens, qui ont tout inventé, est grosse d’une dynamique irrésistible. Nous avons besoin pour cela d’un européisme intellectuellement offensif qui soit, à la fois, explicatif et critique, propositionnel et programmatique. Mais, comme on ne pense que pour agir, et que la théorie et la praxis vont ensemble, ce nouvel élan mental doit s’accompagner d’un travail d’organisation à l’échelle continentale, préalable aux initiatives à venir.

Au seuil d’une régression civilisationnelle irréversible et d’une dilution ethnocidaire dans le magma universel, un leitmotiv s’impose aux Européens lucides et décidés à ne pas subir : inventer un nouveau style politique continental pour changer les formes politiques afin de sauver le fonds (le substrat humain et civilisationnel de l’Europe).

Gérard Dussouy

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

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Door: Dirk Rochtus

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

Ex: http://www.doorbraak.be

In Duits-nationaal voelende kringen, zoals ook bij de AfD, leeft begrip voor Rusland. Die sympathie komt niet uit de lucht vallen.

Geen enkele partij aan de rechterflank van de Duitse christendemocraten (CDU en CSU) was tot nu toe een langdurig succes beschoren. De neonazistische NPD bijvoorbeeld vegeteert als muurbloempje. Maar nu is er de populistische Alternative für Deutschland (AfD) die zich als enige kracht rechts van de christendemocratie weet te verankeren. Dat tonen de verkiezingen van 13 maart in drie Duitse deelstaten aan. De AfD zetelt daarmee al in acht deelstaatparlementen en breidt haar invloed verder uit. Dat zou op lange termijn ook zijn weerslag kunnen hebben op de buitenlandpolitiek van de Bondsrepubliek Duitsland, meer bepaald tegenover Moskou. De AfD steekt haar begrip voor Rusland niet onder stoelen of banken. Haar vice-voorzitter Alexander Gauland noemt Rusland een 'legitieme partner in het concert van de mogendheden' en een bondgenoot in 'de strijd tegen het islamitisch terrorisme'. Zeker met dat laatste raakt de AfD een gevoelige snaar bij een groot gedeelte van de Duitse bevolking.

Bondgenootschap


Een korte historische terugblik leert ons dat Duitsland en Rusland er bijzondere relaties op nahielden. Met het Verdrag van Rapallo van 16 april 1922 bijvoorbeeld vonden Duitsland als verliezer van de Eerste Wereldoorlog en Rusland als jonge Sovjetstaat elkaar, juist omdat beide toen voor het Westen nog paria's waren. In diezelfde periode waren er ook Duitse intellectuelen die dweepten met Rusland als alternatief voor het 'decadente' Westen. Arthur Moeller van den Bruck, boegbeeld van de 'Konservative Revolution' en auteur van het boek 'Das dritte Reich' (1923), brak een lans voor de samenwerking van het Duitse en het Russische volk als 'jonge volkeren', die omwille van hun dynamiek de toekomst zou toebehoren. Linke Leute von rechts, zo werden die Duitse nationalisten genoemd die toen droomden van een bondgenootschap met de Sovjet-Unie in de strijd tegen het kapitalistische Westen. Na de Tweede Wereldoorlog integreerde de Bondsrepubliek Duitsland zich in het Westen vanuit het geloof in de waarden van de democratie. Bondskanselier Konrad Adenauer (CDU) loodste de jonge West-Duitse staat binnen in Europa (via de Europese Gemeenschap voor Kolen en Staal) en in de trans-Atlantische gemeenschap via de Noord-Atlantische Verdragsorganisatie (NAVO). Maar zelfs tijdens de Koude Oorlog bleef de Bondsrepubliek zich bewust van de noodzaak aan goede betrekkingen met Moskou.

'Europa van de naties'

Zo komt het dat er in het huidige Duitsland heel wat Russlandversteher te vinden zijn in de politiek, de media en de academische wereld, zowel aan de linker- als aan de rechterzijde. Iemand die van heel links naar heel rechts ging, is de publicist Jürgen Elsässer die zijn sympathie betuigde voor de pro-Russische vleugel van de AfD. Hij interviewde in 2013 voor het extreemrechtse magazine Compact de Russische filosoof Alexander Dugin, de theoreticus van de Euraziatische beweging. Volgens Dugin zou Rusland Europa moeten beschermen tegen het 'verderfelijke' liberalisme en tegen het 'imperialistische' Amerika, en daarvoor de Westerse landen via hun parlementen moeten infiltreren. Dat doet Moskou nu al, bijvoorbeeld door financiële steun te geven aan het Franse Front National. Zoiets weigert de AfD, maar ze gaat geestelijk wel mee met Rusland. De nationaal-conservatief denkende Gauland praat de annexatie van de Krim door Rusland goed, en strijkt zo de Europese Unie tegen de haren in. Het electorale succes van de AfD zal het koor van Russlandversteher binnen maar ook buiten Duitsland versterken en zo ook het geloof in een 'Europa van de naties'.

(Dit artikel verscheen eerder in De Morgen).

The Left’s Hollow Empire

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The Left’s Hollow Empire

Stranger in a Strange Land

For the last ten years I have been involved in the Right scene, mostly nationalist and traditionalist, both on the internet and in real life. I am perfectly aware of all the vices of this scene (the backstabbing, sectarianism, in-fighting, alcoholics, kooks, renegades) as I have experienced them first-hand. However, I am also perfectly aware of all the vices of the Left scene. And over the years I have come to the conclusion that Left is morally corrupt, weak, and inferior to the Right.

You see, for the last ten years I have been also working as a translator (although it has never been my only job). And as I specialize in social work, I have mostly worked in international projects, funded by the European Union and other trans-national organizations. So far I have worked with state institutions, NGOs, schools, universities, churches, professionals, and volunteers from all European countries (members and non-members of the EU), North America, and some African and Asian countries, including Turkey, Nigeria, Ghana, the United Arab Emirates, or Kazakhstan.

As you can guess, I have worked in a predominantly leftist environment. And since I have become a convinced nationalist some fifteen years ago, you can wonder how I managed to remain in this job. I got into this work by chance and coincidence, and there were no satisfying (financially or otherwise) alternatives at that time. And the three main factors that made it possible for me to keep working in this leftist environment are the main vices of the Left: narcissism, incompetence, and greed.

The Dark Triad of the Left: Narcissism, Incompetence, Greed

According to my experience the Left is extremely narcissistic. They are often the kind of people who don’t want to have children so they can have more time to post selfies on Instagram. When I first started working, I thought I was going to argue with everyone about everything due to the obvious worldview differences. However, most of the leftists I have met, coming from all over the world, are so narcissistic that it is difficult to say anything during a conversation with them. They drift away into endless monologues about themselves, and “I,” “me,” “my” are the most used words. If I wanted to speak my mind, in most cases I would have to just interrupt and change the topic — which would turn into another monologue once it would be the other party’s turn to speak. To provide an example: I have worked with a person, whom I would meet at least weekly outside of work (riding the same bus, etc.), so there were plenty of occasions for small talk. And it was after more than a year that this person asked me about my personal life (namely my marriage). Which means that for over 50 conversations I was never asked any relevant question, I just listened to monologues.

I do not like dishonesty, but on the other hand I am not very effusive, so when I started the job, I decided that I will answer honestly any straight-forward question regarding my beliefs or anything related. So far, for over a decade, not one such question was asked. And bear in mind, that being involved in such projects includes lots of socializing: obligatory dinners or cultural events during which work is not the number one topic. And as I listen more than I talk, during countless monologues I have learned a lot about these people, starting with details of their intimate or family lives, their ridiculous beliefs, and enough gossip, in-fighting, and back-stabbing to avoid any non-obligatory socializing with them. Honestly, going to sleep early is much more fun than partying with international leftists. I have never encountered such levels of narcissism, even in my high school times.

Nobody asks me about my views, but even if they did, they would probably still have to work with me. And the reason is incompetence. You see, most of these leftist professional project managers and participants are not very professional. They have a good knowledge of foreign languages, paperwork and office skills, etc. But many of them just cannot do it. They have to hire people from outside of their organizations or their environment who will do the more complicated stuff (such as converting .doc files to .pdf files). And if you specialize in certain fields, there is usually not much competition. To hide their incompetence, leftists will often choose the model of declaring certain skills and then paying someone from their pockets to do the work for them, so they can just sign it with their name.

The last component of the Dark Triad of the Left is greed. Sure, leftists really are leftist. They honestly believe in all this nonsense. And sure, the projects are aimed at realizing those aims. However, only the youngest volunteers are engaged and idealistic. They do all the dirty work — such as actually working with people — for free. The managers and others do it for the money. And many of them don’t give a damn about the beliefs of anyone they work with. If any of their co-workers was outed as “evil conspiracist” or something of that sort and was publicly denounced as a heretic, they would probably loudly denounce him, but still pay him unofficially to do the work that needs to be done and that they cannot do themselves because of their lack of skills. I know some people with politically incorrect views, which they discuss openly, who are ghost-working for politically correct organizations, and are paid outside of the pay list.

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The Left is Everywhere . . .

I have witnessed the hegemony of the Left in countless institutions. The belief in equality and the need to eradicate existing identities in order to create a humanist utopia pervades NGOs, schools, academia, and churches. These institutions which do not adhere to this ideology are excluded from most important international grant systems (which means that they have no access to actual money).

Interestingly, I have worked with a few churches (various Catholic, Orthodox, and Protestant denominations) and I can tell you that when it comes to social ideology, they are hardcore egalitarians. The only difference is that they believe that this humanist post-racial utopia will be much better if it is sprinkled with holy water or someone puts a cross at top of it. Even more interestingly, I have worked with quite a few Muslims, and many of them believe the same thing, except that they would prefer an imam to recite Quran verses over this utopia.

Unfortunately, in these parts of the world I got to know or I met people coming from them, there are institutions which promote the leftist worldview and which are doing quite well due to the existing international system of grant-funding supported by western governments. However, they have no real popular support. Their popular support is based on people who come to the events the institutions organize for free (the EU pays, the participants don’t). However, most of them do not support the organizations financially in any way, and if they had to pay, 99% of the popular support would disappear.

. . . But Not Everyone is Leftist

I have never expected to meet anyone but leftists during my work. But as it turns out, reality was much more complex. Of course, the majority of the people I have worked with were leftists. But if you listen to people you can learn quite a lot — probably because they presume that if you don’t voice your objections, it means that you agree with them.

First of all, there are those who don’t really have any views at all. Generally, they don’t support any ideology. They sort of believe in the leftist paradigm, but on the other hand they don’t really support it, and if the paradigm changed, they would not really mind. What they care mostly about are their paychecks and other profits arising from the projects.

Secondly, there are people who agree with the liberal values but they do not agree with the way they are realized or protected. These are the kind of people who support EU and gay marriage and despise conservatives, but they oppose Muslim immigration because it interrupts the realization of the humanist utopia in Europe. It seems that it is mostly people from Western Europe who fall into this category.

Thirdly, there is the most interesting group: people who reject at least partially the leftist ideology. The existence of such people in the leftist environment surprised me the most.

For instance, one man I have worked with, an older teacher in his 60s, coming from an “old EU” country, who has a few people of mixed ethnicity in his organization and who had previously told me about the merits of Che Guevara, all of sudden tells me that jazz is for blacks, and whites should listen to their own music, that it is the Jews who are pushing African culture on whites, and that Ezra Pound was a great poet and a visionary, with a great understanding of world politics. The same man votes for his local labor party and changes his profile pic on Facebook to the rainbow flag or “Je suis Charlie.” A middle-aged woman from Eastern Europe, who actively promotes “anti-anti-Semitism” etc. tells me that multiculturalism is the main cause of crime in Europe. A young student (after a few glasses of wine) tells me that he can’t wait for the EU to fall apart and we go back to nation-states free of non-European immigrants.

Unfortunately there are lots of outright and hardcore leftists involved in these projects, and while they may not constitute the majority of the workers, they are the loudest minority and it is often they who dictate what others do. They are also the most incompetent and arrogant of the people involved, who due to their dark personalities and lack of opposition to their exploitation of other people, have made it to the top of their organizations. 

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The Work of the Left is Useless

If you live in Europe, especially in Eastern Europe, you must have heard countless times about the EU-funded international projects. Let me tell you from first-hand experience: they are useless. The official aim of the projects is, of course, to heal the world and make it better for you and for me, and the entire human race. But in reality they boil down to flying several dozen of people from various countries to one place, having them sleep in hotels and eat out, discussing the documents they have already produced and deciding how to produce their next documents. There are some actual actions which benefit some small numbers of people, but these are extremely rare. There are many more instances of organizations not doing anything productive, but producing very impressive documents. For instance, the social projects are hell-bent on promoting ideas or actions in the local community. In reality this is not impressive at all: people who belong to a NGO also belong to another NGO, so they invite their five friends to listen to one of their PowerPoint presentations, and then they switch sides, and they listen to presentations by their friends on another project. So while the projects are aimed at immanentizing the eschaton, they are hardly the means to achieve it.

However, the projects are very effective at creating something different: a class of uprooted unprofessionals who are attached by the umbilical cord of project administration to the budget of the EU. These people are totally dependent on the EU administration and will do anything to support it. These “professional EU project teams” are an odd bunch: often, they are no-lifes who vegetate in rented rooms in their homelands, but who spend their lives on traveling from one project meeting to another. It is like an impoverished jet set: people who travel by planes, sleep in good hotels, and eat out twice a day while on project meetings, but cannot afford to rent a whole apartment at home. Administration of these projects often does not pay much in actual money, but when you consider the costs of traveling and accommodation, they are extremely costly, and they provide people who are hardly wealthy with a luxurious lifestyle.

This “project class” is highly cosmopolitan and alienated from its original society, for instance a Bulgarian living in Spain whose husband is an Estonian living in Portugal, or a Ukrainian Jew living in the Netherlands married to a Nigerian from the United Arab Emirates residing in the United Kingdom. These are ideal EU citizens: uprooted, with no actual identity, with skills useless in any other field, totally dependent on the preservation of the European status quo. Especially in Eastern European countries, with no career opportunities for people with college degrees in social sciences and humanities, this is basically how the EU bureaucracy corrupts the youth.

And it is this kind of people who are doing most of the work of the Left. They are useless unprofessionals — however, they are perfectly aware that there is no future for them outside of the EU-funded NGO network. Thus, they will defend the EU to their last breath. But let’s be honest: it will not be a very fierce defense.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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lundi, 21 mars 2016

A Brief Case for Universal Nationalism

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A Brief Case for Universal Nationalism

I would like to briefly make the case for universal nationalism, a political ideology defined here as the belief that every nation should have a society and a state of its own. Put more simply still: Every people should have its own country; every people should rule itself, rather than be dictated by outsiders. I believe universal nationalism encapsulates many of the principles which would allow all human beings to live in a more peaceful, prosperous, and progressive world. 

I base this upon two premises:

  • The desirability of the nation-state, that is to say of homogeneity and a common ethnic identity within societies.
  • The desirability of human (bio)diversity, that is to say of ethnic, cultural, political, economic, and other differences between societies.

Perhaps the most fundamental fact supporting the idea of universal nationalism is the reality of ethnocentrism. Human beings are inherently tribal and, with good reason, have evolved over hundreds of thousands if not millions of years to be so. In the modern era, with its mass communications and mass politics, this tribalism becomes fixated on the ethnic group. Whereas individuals in a society should all identify with each other as much as possible, as this is a prerequisite for the solidarity on which the public good always rests, we tend to find that identification fractures along ethnic lines. 

This leads to a negative reason for universal nationalism: The multiculturalists’ persistent failure to create a truly cohesive and harmonious multiethnic society. It matters not whether the ethnic differences are based on language (Belgium, Canada), religion (Iraq, Syria), or race (the United States, Mexico, Brazil, South Africa . . .).[1] In each case, the lack of a common identity leads to a perpetual tribalization of politics. These problems are sometimes peaceful managed, but they quite often lead to horrific and otherwise unnecessary ethnic civil wars. In any case, the problems are intractable. People on average are simply not as willing to submit to authority, pay taxes, or give their life in war for another group, as they would for their own group. In a word: There is no solidarity

This lack of solidarity tends to be worsened by the fact that ethnic groups tend to have different levels of educational and socio-economic performance. Ethnic pride is one of the most powerful emotions in the world, and the sight of another ethnic group doing better than one’s own inevitably leads to enormous amounts of ill-feeling. The less well-performing group will be underrepresented in the countries’ influential institutions and circles (e.g. politics, media, academia, law, corporations, the oligarchy . . .) and will tend to accuse of the better-performing group of ethnic nepotism or of biasing its use of power in its own interests, i.e. “racism.” Conversely, a better-performing ethnic group tends to resent the less well-performing ones for being a relative drag on society, committing more crimes and requiring more policing, dragging down school performance, providing less in taxes, and generally requiring more resources from the public purse in the form of welfare. These dynamics largely account for the endless conflicts and tensions between Jews, East Asians (e.g. Overseas Chinese), white gentiles, browns, and blacks whenever these groups inhabit the same countries.

Different ethnic groups also tend to have different preferences. Living in the same society and under the same government, each is not free to pursue them, but must accommodate ill-fitting common decisions, either decided unilaterally by one group or through awkward inter-ethnic compromises.

The result of all this is that multiethnic societies are, invariably, unions of resentment and mutual recriminations. Multiethnic societies are sometimes inevitable and must be peacefully be managed, but one should not pretend that these are either optimal or desirable. 

Mirroring the intractable problems of the multiethnic society, there are positive reasons for universal nationalism. In short, in the nation-state man’s tribal instinct no longer tears the society apart, but brings it together. Instead of ethnic fragmentation and conflict, ethnocentrism in the nation-state turns the entire society into one extended family. This tends to both be emotionally compelling – hence the power of political nationalism throughout the modern era[2] – and to enable societies in which individuals are more willing to sacrifice for the public good, whether in the form of respecting public authority and the law, paying taxes, or defending against foreign aggression. Perhaps unsurprisingly, the powerful “cuddle hormone” oxytocin tends to promote both altruism (self-sacrifice) and ethnocentrism (in-group identity and preference), which makes perfect evolutionary sense.[3] 

The nation-state, like a family, is both a preexisting biological and cultural reality, and a project to be carefully cultivated over the generations. In the ideal nation-state, common national identification is developed through the elimination of sub-national particularisms, either by assimilation to a common ethnic group or by minorities’ gaining independence in their own nation-states.

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In the modern era, the European nation-state was found to be such a powerful form of socio-political organization that it was emulated throughout the world. Belief in the desirability of the nation-state was sharply weakened by the excesses of the world wars. But the nation-state is only a tool, a powerful but double-edged sword, and cannot be blamed for being misused. In any event, a nation-state bien compris would recognize kinship with closely-related nations and logically organize to defend common interests. Even after the Second World War, the liberal-conservative Jewish intellectual Raymond Aron, for one, continued to consider the nation-state to be “the political masterpiece.” Few would argue that Europeans’ relative abandonment of the nation-state – such as the creation of African and Islamic ghettos in the cities or the building of a flawed currency union – have improved their well-being or influence in the world. 

Finally, the domestic homogeneity of the nation-state is desirable because it is the only way of guaranteeing humanity’s international diversity. Human beings, contra an evil Judeo-Christian doctrine, are not separate from the animal kingdom and the rest of Nature, but an integral part of it. Humanity, like any species, is subject to the same Darwinian rules of natural selection and struggle. It may survive and prosper and achieve higher forms of consciousness, or it may go extinct. Perhaps the best guarantee to ensure humanity’s maximal survivability is diversity, true diversity. True human diversity would be biological, cultural, political, economic, and otherwise. 

The globalists argue that all political regimes, across the world, that are different from their own “liberal-democratic” ideals should be destroyed and that all countries should be integrated into a single hyper-consumerist global capitalist economic system. Thus, the Earth is being consumed to fill our bellies, but she cannot sustain all Third World countries achieving Western standards of living, the rainforests being destroyed and hundreds of millions of years of accumulated fossil-fuels being consumed for our vulgar pleasures. 

The globalists also argue that – at least concerning Western countries – that ethnic homogeneity should be destroyed, that America should be “globalized” into a raza cósmica and that Europe should be Afro-Islamized. They call this “diversity.” But the equation of ethnic heterogeneity with “diversity” is very misleading insofar as, actually – notwithstanding their genetic or linguistic differences, or an intractable tendency towards self-segregation and the formation of subcultures – different ethnic gorups in a given society must anyway must submit to a common political and ideological model to live together. Is the elimination of European ethnicities and identity, and the subjugation of the entire world to a single “liberal-democratic” ideology and capitalist economic system, really “diverse”? 

I posit the contrary: Subjugating all of humanity to a single economic and ideological model means putting all our eggs in one basket. If it is seriously flawed, as it surely is or will occasionally be, that means we would all suffer from its failures and risk extinction.

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Instead, humanity really should be biologically, culturally, politically, and economically diverse. Thus, with every new era, each society will evolve and react somewhat differently. While one may stagnate or even collapse, others may survive and prosper. The innovations of one part of humanity – the Japanese, say – can be adopted and adapted to other parts. Would the elimination of Japan’s uniqueness through Africanization or Islamization really benefit the rest of humanity, or even Africa and the Islamic World? Most would think not. And the same is true of Europe and Europeans. We can ask simply: Would, as is currently proposed, the decline and steady disappearance ethnic Europeans really benefit the Third World? Given the lack of innovation of Latin America, Africa, and the Islamic World, this seems hard to believe. And certainly, few would argue that Haiti or Zimbabwe have benefited much from white extinction in those countries.

I believe Europeans, like any group, should take their own side. But many of our people, partly due to their in-born generosity and partly due to a misleading education, are insensitive to arguments of self-interest. For them the good must be couched exclusively in universal terms. These people are disturbed by the growing inequality and social fragmentation evident throughout the Western world yet are powerless to understand why this happening or articulate a valid response. For them, I answer: Nationhood is a supreme moral good necessary to a solidary and harmonious society, and therefore all nations, particularly our dear European nations, should be preserved and cultivated.

Notes

1. The nearest thing I have found to an exception to this rule is Swizterland, a very successful country in which the diversity between Protestants and Catholics, and between German-, French-, Italian-, and Romansh-speakers appears to pose few problems. Scholars have proposed that one reason Switzerland is so peaceful is because these groups, while united in a fairly weak federal state (with central government spending of just 10% of GDP), are sharply separated in their own largely self-ruling cantons. One should also not neglect that Switzerland’s ethnic diversity has in fact led to tensions and conflict throughout its history and required very peculiar, in some respects stifling and fragile, political structures.  Véronique Greenwood, “Scientists Who Model Ethnic Violence Find that in Switzerland, Separate is Key to Peace,” Discover blog, October 12, 2011. http://blogs.discovermagazine.com/80beats/2011/10/12/scie... [2]

2. Indeed, nationalism is probably the single-most-powerful and most-exploited political sentiment in modern history, including by political movements who might be theoretically opposed to it. For instance, the twentieth-century revolutionary Chinese and Vietnamese communist movements and the various “anti-racist” anti-colonial movements, were quite obviously motivated and empowered by ethnocentric sentiment against overbearing foreign powers.

3. Carsten De Dreu et al, “The Neuropeptide Oxytocin Regulates Parochial Altruism in Intergroup Conflict Among Humans,” Science, June 2010. http://science.sciencemag.org/content/328/5984/1408 [3] “Oxytocin increases social altruism,” Science Daily, November 26, 2015.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] http://blogs.discovermagazine.com/80beats/2011/10/12/scientists-who-model-ethnic-violence-find-that-in-switzerland-separation-is-key-to-peace/: http://blogs.discovermagazine.com/80beats/2011/10/12/scientists-who-model-ethnic-violence-find-that-in-switzerland-separation-is-key-to-peace/#.VukeofkrKM8

[3] http://science.sciencemag.org/content/328/5984/1408: http://science.sciencemag.org/content/328/5984/1408