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mardi, 22 novembre 2016

L’Ours et le Mandarin: le “partenariat stratégique” sino-russe au crible de l’Histoire

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L’Ours et le Mandarin: le “partenariat stratégique” sino-russe au crible de l’Histoire

Galvanisée par la dégradation progressive de ses relations avec l’Occident à la suite de son action en Ukraine et en Syrie, la Russie de Vladimir Poutine a toujours voulu voir en la Chine un partenaire “alternatif” sur lequel elle pourrait s’appuyer, à la fois sur les plans économique et international. Cette ambition se heurte toutefois très souvent à la réalité des objectifs de Pékin, dont les dirigeants n’ont jamais été particulièrement enthousiasmés par le concept d’un bloc anti-occidental au sens strict du terme. Les notions de “partenariat stratégique” ou même d’“alliance”, si elles sont devenues très à la mode dans les dîners mondains, ne recouvrent donc que très imparfaitement la logique du fait sino-russe.

Nous vous proposons cette analyse des relations sino-russes en deux parties, voici la première.

tchaadaev.jpg« Nous ne sommes ni de l’Orient, ni de l’Occident », concluait sur un ton particulièrement pessimiste le philosophe russe Tchaadaïev dans l’une de ses plus célèbres Lettres philosophiques. Principal précurseur du bouillonnement intellectuel de la Russie impériale de la seconde moitié du XIXe siècle, celui-ci fut l’un des premiers à théoriser l’idée d’une spécificité russe qui justifierait le fait qu’elle n’ait d’autre choix que de s’appuyer sur deux “béquilles”, dont l’une serait occidentale et l’autre orientale. Comme si le génie politique et industriel de l’Europe ne pouvait qu’être associé avec la créativité et la rationalité organisatrice de la Chine, qui partageait déjà avec la Russie la problématique de l’immensité du territoire et de sa bonne administration. Peine perdue pour Tchaadaïev, qui considérait que nul espoir n’était permis tant que le pays resterait engoncé dans l’archaïsme des tsars indignes de l’œuvre de Pierre le Grand, alors même que la Russie ne connaissait pas encore la violence anarchiste qui marquera la seconde moitié du XIXe siècle. Dans Apologie d’un fou, publié en 1837, il écrit et se désole : « Situés entre les deux grandes divisions du monde, entre l’Orient et l’Occident, nous appuyant d’un coude sur la Chine et de l’autre sur l’Allemagne, nous devrions réunir en nous les deux grands principes de la nature intelligente, l’imagination et la raison, et joindre dans notre civilisation les histoires du globe entier. Ce n’est point-là le rôle que la Providence nous a départi. »

De manière générale, la prophétie de Tchaadaïev s’est confirmée. L’équilibre qu’il appelait de ses vœux n’a jamais pu être trouvé, en particulier dans les relations de la Russie avec la Chine. Lorsque l’on “efface” le relief donné par la perspective historique, on a en effet tendance à voir dominer l’image d’un rapprochement constant et inexorable entre Moscou et Pékin, dont l’alliance servirait de contrepoids dans un monde dominé par la vision occidentale des relations internationales. Cette impression s’est particulièrement renforcée avec le discours de Vladimir Poutine donné à la 43e conférence de la sécurité de Munich en 2007, où ce dernier fustigea l’unilatéralisme qui avait présidé au déclenchement de la guerre en Irak en 2003 ainsi que le projet de bouclier antimissile prévu par l’Otan en Europe orientale. Ce serait toutefois négliger le fait que le premier mandat du président russe (2000-2004) fut marqué par un mouvement marqué d’affinité avec l’Occident, à tel point qu’il fut l’un des premiers à contacter George W. Bush à la suite du 11 septembre 2001 pour l’assurer de son soutien. Ce serait aussi oublier hâtivement que la relation sino-russe fut dominée pendant cinq siècles par l’importance des litiges territoriaux et que la Guerre froide fut pour les deux pays un théâtre d’affrontement pour le leadership du camp socialiste, ce qui annihila toute perspective d’un bloc unifié.

Cinq siècles de conflictualité

Si elles semblent très éloignées de par la langue et la culture, la Russie et la Chine ont toutefois toujours eu en commun de partager une réalité géographique similaire, dont l’immensité du territoire est la pierre angulaire. Une proximité également traduite dans les institutions, le modèle impérial historiquement développé par les deux pays ayant constitué un facteur favorable à une tradition administrative très fortement centralisatrice. Il y a aussi la question de la diaspora, particulièrement prégnante pour Moscou comme pour Pékin, avec 25 millions de Russes en dehors des frontières – principalement dans les anciens États de l’Union soviétique – et 20 millions de Chinois sur la seule île de Taïwan. Des nationaux “du dehors” souvent considérés comme des compatriotes perdus qu’il conviendrait a minima de protéger, et au mieux de faire revenir dans l’escarcelle nationale. Il y a enfin cette immense frontière commune de 4250 km qui s’étend de la Mongolie jusqu’aux rives de l’océan Pacifique, et dont la définition exacte n’a, jusqu’à récemment, jamais été arrêtée.

StolypinCrop.JPGLes premiers contacts diplomatiques entre les deux pays sont traditionnellement datés de la délégation envoyée par la Chine au tsar Michel en 1618. Si le traité de Nertchinsk de 1689 abordera pour la première fois la question des litiges territoriaux avec le tracé d’une première frontière, la relation entre les deux pays n’en restera pas moins toujours teintée de méfiance. La question territoriale gagnera en importance dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, quand le Premier ministre Piotr Stolypine lancera un vaste plan de modernisation de l’Extrême-Orient russe. Entre 1906 et 1913, plus de 3,5 millions de paysans russes traverseront l’Oural pour s’installer dans les terres inhospitalières de la Sibérie orientale, dont certaines parties attirent grandement la convoitise de Pékin.

Mais le véritable rapprochement entre les deux pays ne s’imposera qu’à la faveur de la proximité idéologique offerte par les effets conjugués de la révolution russe d’octobre 1917 et de la prise de pouvoir du Parti communiste chinois (PCC) emmené par la figure emblématique de Mao Zedong en 1949. Le 14 février 1950, un premier traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle est signé entre les deux États. L’URSS de Staline, auréolée de l’immense prestige de sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945 et forte d’un important savoir-faire en matière industrielle, envoie dans ce cadre plus de 10 000 ingénieurs en Chine afin de former le personnel local. Malgré la divergence fondamentale avec les conceptions économiques de Mao Zedong, qui privilégiait le développement agraire massif et pas l’industrie lourde, cette coopération se poursuit jusqu’au milieu des années 1950. Portée par l’espoir de Moscou de pouvoir constituer avec la Chine un grand bloc socialiste qui lui permettrait de peser de manière plus importante sur les affaires internationales, cette politique se heurte toutefois à la dégradation progressive des relations entre les deux pays. Ces discordances croissantes sont, en grande partie, liées au refus de Nikita Khrouchtchev de transférer la technologie nucléaire au régime chinois, à la publication du rapport portant son nom sur les crimes du stalinisme et à son choix de dialoguer régulièrement avec Washington dans le cadre de la “coexistence pacifique”, une véritable hérésie conceptuelle pour un Mao Zedong resté très attaché à l’orthodoxie marxiste-léniniste.

La rupture est finalement consommée entre 1961 et 1962, notamment après une gestion de la crise des missiles de Cuba jugée calamiteuse par Pékin. Dans la conception maoïste, la Chine possédait une légitimité au moins équivalente à celle de l’URSS pour assurer le leadership du camp socialiste. C’est la raison pour laquelle le pays chercha à se détacher du grand-frère soviétique en dégageant une voie qui lui était spécifique. En ce sens, la Chine est incontestablement parvenue à certains résultats : obtention de l’arme nucléaire en 1964, reconnaissance par la France la même année et admission au Conseil de sécurité de l’Onu en 1971, en lieu et place de Taïwan. Elle développe dans ce cadre la doctrine du “tiers-mondisme” afin de concurrencer Moscou dans le soutien aux États attirés par l’idéologie marxiste, politique dont Pékin tirera bien peu de fruits puisque seule l’Albanie d’Enver Hoxha finira par s’y rallier à la faveur de la rupture avec l’Union soviétique en 1961.

Un pic de tension avec l’URSS est atteint en 1969, lorsque l’Armée rouge et l’Armée populaire de libération s’affrontent à l’occasion de plusieurs escarmouches aux abords du fleuve Amour, sur l’affluent de l’Oussouri. Si l’enjeu tient dans le contrôle de l’île de Damanski (Zhenbao en mandarin), ces incidents illustrent principalement le problème plus large des différends frontaliers entre les deux pays, abordés plusieurs fois par la voie des traités, mais jamais véritablement réglés et toujours présents à l’esprit des deux parties.

DengXiaoping.Time.1979.pngSeule la mort de Mao Zedong en 1976, qui entraînera en Chine un certain recul de l’impératif de “pureté marxiste”, permettra d’engager un premier rapprochement. Son successeur, Deng Xiaoping, a longtemps été considéré comme un acteur majeur de la réconciliation sino-soviétique, dans un contexte où le traité d’amitié signé en 1950 était sur le point d’expirer (en 1979). Mais le Deng Xiaoping “réconciliateur” des années 1980 fut aussin aux côtés de Mao, l’un des plus solides partisans de la “ligne dure” face au révisionnisme soviétique initié par Khrouchtchev. Il définira même, en 1979, l’URSS comme « l’adversaire le plus résolu de la République populaire de Chine », avant même les États-Unis. Deng Xiaoping posa donc trois préalables au rapprochement avec Moscou : le retrait des divisions de l’Armée rouge encore stationnées en Mongolie, l’arrêt du soutien soviétique aux opérations militaires que le Vietnam menait au Cambodge depuis 1977 et le démantèlement de toutes les bases militaires situées dans les pays avoisinants la Chine. S’il s’éloigna radicalement du maximalisme de Mao Zedong, il prouva en revanche que la logique de blocs ou le suivisme idéologique n’avaient rien d’automatique dans un contexte où l’URSS redoublait d’activité sur la scène internationale. L’invasion de l’Afghanistan initiée en 1979 par la Russie a d’ailleurs mis fin à ces premières négociations. Cette situation n’a guère connu d’amélioration dans une Union soviétique minée par des difficultés économiques structurelles et une forte instabilité politique interne, avec une première moitié des années 1980 où se succèdent pas moins de quatre dirigeants différents (Brejnev, Andropov, Tchernenko et Gorbatchev). Seul le retrait partiel d’Afghanistan, initié en 1986, permettra d’ouvrir la voie à ce qui constitue le véritable tournant du rapprochement sino-russe : la “parenthèse Eltsine” dans les années 1990.

D’un partenariat constructif à une alliance stratégique

Paradoxalement, la chute de l’URSS en 1991 et l’émergence d’une Fédération de Russie la même année ne constituent pas – du moins dans un premier temps – un facteur de rapprochement avec la Chine. Dans son choix d’une rupture radicale avec un passé soviétique dont le deuil ne sera jamais véritablement fait par la population russe, Boris Eltsine s’appuie sur de jeunes cadres formés dans les années 1980. C’est par exemple le cas de Boris Nemtsov, dont l’assassinat à Moscou le 25 février 2015 a fait grand bruit, en Russie comme dans les médias occidentaux. Sous le patronage du Ministre de l’économie Iegor Gaïdar, ces nouveaux cadres résolument libéraux conduisent la Russie à opérer dans un premier temps un certain alignement sur la politique de l’Union européenne et des États-Unis, dans la continuité des choix effectués par Mikhaïl Gorbatchev pendant la Guerre du Golfe. Autant d’éléments qui ne laisseront qu’une place limitée à une politique ambitieuse de rapprochement avec la Chine, alors que celle-ci cherchait dans le même temps à améliorer ses relations avec Washington, considérablement dégradées par la question latente de Taïwan et la répression des manifestations de la place Tian’anmen en 1989.

Primakov_03.jpgIl est assez coutumier de désigner Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000 mais dont l’ascension a été permise par Boris Eltsine, comme l’artisan fondateur du repositionnement russe dans la politique internationale, et en particulier du rapprochement avec la Chine. Il serait toutefois plus juste d’attribuer ce rôle au Ministre des affaires étrangères nommé par Eltsine en 1996, Evgueni Primakov. Brillant arabisant et ancien officier des services de renseignement soviétiques, il se distingua par une saille restée célèbre dans le pays : « la Russie doit marcher sur ses deux jambes ». Il s’agissait déjà d’une référence – massivement réutilisée par la suite par Vladimir Poutine – au positionnement central occupé par la Russie dans l’espace eurasiatique, mais aussi à cette “particularité” chère à Tchaadaïev et dont elle devrait user afin de poursuivre la voie qui est la sienne. Le rapprochement avec Pékin apparaissait alors comme une évidence dans un contexte où l’économie russe était minée par le choc brutal des privatisations impulsées par Iegor Gaïdar, tandis que le gouvernement et les autorités militaires subissaient l’humiliation de leur défaite dans la Première guerre de Tchétchénie.

Du côté chinois, le nouveau président Jiang Zeming cherchait quant à lui à construire pour la Chine une stature à sa mesure sur le plan international, alors que le pays se trouvait encore sous le coup de plusieurs sanctions européennes et américaines en réponse aux évènements de la place Tian’anmen. Sur le plan régional, les autorités chinoises se trouvaient de plus en plus préoccupées par le “pivot Pacifique” engagé par les États-Unis au milieu des années 1990, et qui avait conduit Washington à intervenir militairement dans la crise de Taïwan en 1995 ou encore à se rapprocher de son allié japonais.

Pour les deux pays, les conditions du rapprochement étaient donc assez largement réunies, ce qui aboutira à la signature par Boris Eltsine et Jiang Zeming d’un premier partenariat en avril 1996. Il est d’ailleurs très intéressant d’observer le subtil changement sémantique opéré par la diplomatie russe dans la définition de sa relation avec Pékin : qualifié dans la première moitié des années 1990 de « partenariat constructif » (« konstrouktivnoyé partnerstvo »), le lien avec la Chine est désormais défini comme un « partenariat stratégique » (« strategitcheskoyé partnerstvo »), une formule nettement plus offensive proposée par Evgueni Primakov, qui s’inscrit dans une certaine stratégie de communication vis-à-vis des autres partenaires de la Russie. Ce qui commence déjà à prédominer, c’est bien la nécessité d’une certaine convergence pratique dans la gestion des relations internationales, ce qui sera confirmé par la déclaration conjointe sino-russe de 1997, conçue pour compléter le partenariat de 1996. On y retrouve avec intérêt tous les éléments de langage qui sont encore aujourd’hui utilisés par Pékin et Moscou dans leur traitement des affaires internationales : « nécessité d’un monde multipolaire », « refus de l’hégémonie », « primauté du droit et de la coopération entre les peuples », « non-intervention et respect de la souveraineté nationale »… La “multipolarité” en particulier est ainsi transformée en un quasi-slogan de principe pour Moscou, qui y voyait un concept efficace pour contester la prééminence américaine dans la limite des moyens dont disposait le Kremlin dans les années 1990.

La gestion du dossier particulièrement complexe de la Yougoslavie ne fait qu’accentuer ce sentiment de dépossession et d’impuissance. La Russie se révèle incapable de soutenir son alliée serbe en empêchant une intervention militaire de l’Otan au Kosovo entre mars 1998 et juin 1999. Pékin comme Moscou adopteront par ailleurs une position similaire sur le dossier, l’action de l’Alliance atlantique en Serbie étant perçue comme une atteinte au principe de souveraineté nationale orchestrée avec un contournement du système décisionnel du Conseil de Sécurité de l’Onu – l’opération fut effectivement déclenchée sans mandat. Même à quinze ans d’intervalle, le précédent du Kosovo continue de résonner – à tort ou à raison – pour Pékin et Moscou comme la preuve indéniable que le système de concertation offert par l’Onu est vicié dans son principe même.

Cette idée justifie un rapprochement des deux capitales sur des questions plus sensibles liées à la sécurité régionale et internationale, déjà engagée par la réunion des “Shanghai Five” en 1996 (Chine, Russie, Kirghizstan, Kazakhstan, Tadjikistan). Même l’institution militaire russe, encore très imprégnée par un personnel majoritairement issu de l’establishment soviétique et très conservatrice vis-à-vis du secret industriel, accepte des transferts de technologies militaires de plus en plus nombreux en direction de Pékin. Ce choix ne fut d’ailleurs pas uniquement pris pour des raisons purement politiques : il a été rendu impérativement nécessaire par le délitement complet du complexe militaro-industriel russe et par la perte de ses principaux clients en Europe centrale et orientale (Allemagne de l’Est, Hongrie, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, etc.). La Chine s’est alors rapidement imposée comme un débouché naturel, en particulier pour une industrie de l’armement dont le revenu reposait à 80 % sur les recettes des exportations d’armes.

À l’échelle de l’histoire longue, le rapprochement sino-russe pourrait donc être considéré comme un épiphénomène, particulièrement lorsque l’on sait l’importance des litiges territoriaux qui ont régulièrement empoisonné les relations entre les deux pays, de même que leur lutte acharnée pour l’hégémonie sur le camp socialiste durant la Guerre froide. La rapidité de l’évolution du monde après la chute de l’empire soviétique – que presque aucune âme n’avait été capable de prédire – a favorisé un rapprochement devenu non pas naturel, mais légitime pour deux pays dont les intérêts géopolitiques et la conception antilibérale des relations internationales constituent, en apparence au moins, les deux piliers d’une relation potentiellement “stratégique”. La Russie de Vladimir Poutine, très largement enfantée par celle de Boris Eltsine, exploitera ainsi cet héritage et tentera – avec un succès parfois assez largement contestable – d’en faire un des principaux vecteurs de son “retour” sur la scène internationale.

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lundi, 21 novembre 2016

Wyndham Lewis, Ernst Jünger & Italian Futurism - Paul Bingham

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Wyndham Lewis, Ernst Jünger & Italian Futurism - Paul Bingham

Robert Stark and co-host Alex von Goldstein talk to Paul Bingham. This show is a continuation of our discussion about Aleister Crowley and Aristocratic Individualism



Topics include:

How Wyndham Lewis, Ernst Jünger, Aleister Crowley, and the Italian Futurist, were individuals who existed outside the liberal reactionary/traditionalist paradigm, and viewed the world in a realist way unbiased by ideology
The cult of Positivism
Italian Futurism, how it was marginalized due to it’s ties to Mussolini, but made a major impact on the arts
How Ayn Rand was influenced by Italian Futurism
Robert Stark’s talk with Rabbit about Italian Futurism
Wynham Lewis’s Vorticist movement, his magazine Blast, and his Rebel Art Centre
The philosophy of the Vortex, which views everything as energy constantly in motion
The rivalry between Italian Futurist Filippo Marinetti and Wyndham Lewis, and how Lewis critiqued Italian Futurism for putting to much emphasis on technology
Wynham Lewis’s The Art of Being Ruled, which made the case that the artist was the best to rule, and that capitalism and liberal democracy suppressed genuine cultural elites
How the book addresses Transsexualism, and anthropological findings on the Third Sex
Kerry Bolton’s essay on Wyndham Lewis
Lewis’s relationship with fascism, how he published the book Hitler (1931), which presented Adolf Hitler as a “man of peace,” but latter wrote an attack on antisemitism: The Jews, are they human?( 1939)
The influence of war and violence on Italian Futurism
The Manifesto of Futurism
The Futurist Cookbook
Futurism is about testing what works, and rejecting traditions that don’t work
The futurist believed that every generation should create their own city, and futurist Antonio Sant’Elia’s Plan for Città Nuova (“New City”)
Paul worked on a book that was never published, “The Motor City and the Zombie Apocalypse,” about how the motor city is incompatible with human nature
The effects of global technological materialism on culture, and how technology needs the right people and culture to work
Jean Baudrillard point that the Italians have the best symbiosis between culture and technological progress
The Transhumanist concept of Cybernetics, which is rewiring the brain, and how the futurist used poetry as a precursor to cybernetics
Paul’s point that futurist movements such as cyberpunk, and Neoreaction are more focused on Live action role-playing, but are not serious about pushing the limits
The intellectual and transcendental value of LSD and DMT, Ernst Jünger’s experimentation with acid, but they are only effective if the right people use them
Paul’s point that the only real futurist are underground, and experimenting in third world countries
Aristocratic individualism, and Paul’s opinion that Ernst Jünger is the best example, and Jünger’s concept of the Anarch
Ernst Jünger’s science fiction novel The Glass Bees
Ernst Jünger’s “The Worker”

Un nazionalismo internazionale per una geopolitica multipolare

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Un nazionalismo internazionale per una geopolitica multipolare

Di Camilla Scarpa
Ex: http://www.omniasuntcommunia.eu
 
Questo saggio mira ad analizzare gli elementi che favoriscono l’ascesa di una grande potenza e le relazioni di quest’ultima con i cambiamenti in atto sullo scacchiere internazionale, cambiamenti che assecondano il programma politico ed economico della potenza egemone per gli altri stati. D’altro canto, mira anche a comprendere se il gruppo di stati definiti BRICS, e soprattutto il Brasile, ha qualche chance di cambiare, seppur parzialmente, il nucleo dinamico del sistema politico e dell’economia, tenendo conto della crisi internazionale che ha colpito gli stati industrializzati. In conclusione, ammettendo l’esistenza di questa possibilità, il saggio mira a comprendere quali strumenti possano contribuire alla suddetta trasformazione sistemica, e a controbilanciare la tradizionale supremazia dell’emisfero settentrionale.

Introduzione: teoria e prassi della nuova geopolitica multipolare

Benché la concreta, razionale possibilità di un equilibrio geopolitico differente da quello unipolare (risultante dalla vittoria del blocco Occidentale su quello Orientale, o viceversa) e da quello bipolare (basato sull’equilibrio tra il blocco Orientale e quello Occidentale, che si è poi in qualche modo concretizzato nella fase della guerra fredda) sia stata già tratteggiata da Carl Schmitt ne “Il nuovo nomos della terra”1, e perfino accennata da Kant alla fine del ‘7002 in chiave cosmopolitica, solo negli ultimi anni, in seguito al crollo del muro di Berlino e alla fine della fase “bipolare”, assistiamo al germogliare, seppur spesso faticoso, di quelli che sono le prime, embrionali manifestazioni della geopolitica multipolare.

Una parentesi economica: il liberismo come motore di una nuova geopolitica

Significativamente, ma anche un po’ paradossalmente, uno dei fattori che ha incoraggiato e accelerato l’emersione di autonomi blocchi geopolitici è stato il liberismo economico di matrice occidentale e soprattutto nordamericana: infatti, dando per scontati quei blocchi la cui omogeneità storica, filosofica, culturale e politica è secolare se non millenaria, quali l’Europa, il Nord-America e il blocco sovietico, la cui omogeneità peraltro ha storie e vicissitudini diverse (l’omogeneità culturale americana, ad esempio, è “indotta”, e storicamente recente, quella europea è culturalmente antica ma politicamente sempre più fragile, quella sovietica è al tempo stesso storica e rafforzata dalla federazione politica che era l’URSS, poi soggetta a uno sbandamento momentaneo e ora in pieno “rinascimento”), i “nuovi blocchi” frequentemente coincidono con i cd. “paesi in via di sviluppo”, in crescita economica pressoché verticale: l’America centro-meridionale (riunita nel 2008 nell’UNASUR e, commercialmente, nel MERCOSUR), il blocco che gravita intorno all’India, il Giappone, quello africano (riunito nell’Unione Africana dal 2002, che tra l’altro si è espressa di recente in modo giustificatamente negativo rispetto ai sistemi di giustizia penale internazionale sostanzialmente filo-occidentali), e il polo cinese, se, come pare ragionevole, lo si considera autonomo rispetto alla Russia in seguito alle divergenze del periodo post-staliniano, e nonostante le fasi di normalizzazione degli anni ’80 e dei nostri giorni.

Schmitt e D’Ors: grandi spazi, geopolitica e geodieretica

I requisiti che Carl Schmitt individuava per i “grandi spazi indipendenti” erano – e tuttora sono, nell’esperienza pratica – la loro delimitazione razionale e la loro omogeneità interna.

L’aspetto del pensiero schmittiano incentrato sulla teoria dei “Grandi spazi” (peraltro considerata da alcuni alla base della teoria nazista del Lebensraum) sarà poi sviluppato, con una certa creatività e seppur con una fondamentale dicotomia interpretativa riguardante il ruolo da attribuire allo Stato, da uno dei suoi discepoli, Alvaro d’Ors, in un’opera significativamente intitolata “Diritto e senso comune”3. D’Ors ha addirittura coniato il termine “geodieretica” per indicare la semplice ripartizione della terra tra comunità, contrapposta alla geopolitica, che presuppone l’esistenza dell’istituzione-stato. Per D’Ors “la separazione di territori è alcunché di naturale, mentre non lo è il progetto di un ordine mondiale come se tutta la terra fosse un unico territorio sotto il dominio di un solo popolo. […] Questi “grandi spazi”, tra i quali può dividersi il mondo, sono determinati da ragioni geografiche e geopolitiche, e costituiscono raggruppamenti i quali non sono comunità propriamente dette né gruppi di natura societaria, in quanto non dipendono da una volontà contrattuale, ma da condizionamenti fattuali difficilmente eludibili.”.

I grandi spazi, secondo lo stesso autore, possono accordarsi per il mantenimento della pace, ma sono per loro natura avversari, perché hanno l’intrinseca tendenza ad espandersi, a danno gli uni degli altri. Al contrario, tra le comunità che compongono i larghi spazi sono possibili scambi di relazioni sociali.

Profili giuridici dei rapporti reciproci tra grandi spazi: l’annessione

Questa naturale tendenza ad espandersi, peraltro già propria dei tradizionali stati nazionali, ha come sua altrettanto naturale conseguenza l’annessione di territori appartenenti ad altri stati (nel passato e ancora oggi) e ad altri blocchi (nel futuro?).

L’annessione, nel diritto internazionale, è uno dei modi d’acquisto della sovranità territoriale, che peraltro risponde al principio di effettività “ex facto oritur jus”, quindi ribadisce la priorità cronologica e logica del fatto della conquista di un territorio e della conseguente espressione piena del potere di governo sul territorio conquistato rispetto alla sua disciplina giuridica, con buona pace dei giuristi che pensano di prescindere totalmente dalla dimensione fattuale politico-militare. Ne è un esempio paradigmatico il caso dell’Alsazia-Lorena, territorio storicamente conteso tra Germania e Francia che G. K. Chesterton4 erige ad esempio di una politica di indiscriminate annessioni che ha preso piede a cavallo tra ‘800 e ‘900, e che avrebbe dovuto essere repressa in modo esemplare, sì da costituire un monito per tutti gli attori internazionali.

Tale politica, propria non solo della Germania ma di tutte le grandi potenze, ispirate da un “nuovo” imperialismo non solo politico ma anche e soprattutto culturale, è tanto più perniciosa, secondo l’autore, quanto più cerca giustificazioni ex post per le sue conquiste, nel caso specifico attraverso la presenza di una nutrita – e opportunamente gonfiata e ingigantita – minoranza di tedescofoni sui territori in questione.

G. K. Chesterton e una nuova forma di imperialismo…

Poco importa che l’auspicio concreto di Chesterton, ossia la pronta restituzione dei territori alla Francia (pretesa con forza da Clemenceau) si sia poi realizzato, dal momento che le grandi potenze in questione non hanno affatto colto l’occasione per imparare la lezione, e un’altra questione di minoranze etnico-linguistiche, quella dei Sudeti, ha acceso la miccia della II guerra mondiale.

Questo imperialismo, che era un sintomo “nuovo” secondo Chesterton all’epoca della I guerra mondiale, per i contemporanei è assai “vecchio”, e non ha fatto che peggiorare nell’ultimo secolo, facendosi sempre più onnicomprensivo e totale.

L’obiettivo di questo mio intervento è, quindi, quello di segnalare alcuni spunti di riflessione alquanto moderni nell’opera di Chesterton, che precedono di quasi un secolo un certo approccio politico-ideologico neo-nazionalista che oggi pare rivoluzionario almeno quanto un secolo fa lo sembrava l’approccio internazionalistico, non fosse altro che perché è in controtendenza rispetto all’approccio degli ultimi decenni.

Il punto più significativo, a parer mio, è quello che riguarda l’imperialismo culturale e la differenza tra multipolarismo e globalizzazione. Chesterton, nel suo primo romanzo, “Il Napoleone di Notting Hill”5, fa dire al fiero ex primo ministro del Nicaragua, in esilio a Londra:

«E’ questo che denuncio del vostro cosmopolitismo. Quando dite di volere l’unione di tutti i popoli, in realtà volete che tutti i popoli si uniscano per apprendere ciò che il vostro popolo sa fare”. A questa sintesi perfetta del concetto di imperialismo culturale, l’inglese indottrinato, ma non privo di intelletto, Barker, risponde che l’Inghilterra si è disfatta delle superstizioni, e che “La superstizione della grande nazionalità è negativa, ma la superstizione della piccola nazionalità è peggiore. La superstizione di venerare il proprio paese è negativa, ma la superstizione di riverire il paese di qualcun altro è peggiore. […]

La superstizione della monarchia è negativa, ma la superstizione della democrazia è la peggiore di tutte.»6

riaffermando così la superiorità della propria nazione sulle altre. E un simile atteggiamento, che probabilmente si ispira agli avvenimenti della guerra anglo-boera, non può non ricordarci oggi la pretesa statunitense di “Esportare la libertà”, per usare una formula di Luciano Canfora, e le conseguenti, disastrose imprese in Medio-Oriente e in Somalia degli anni ’90 e 2000.

L’atteggiamento direttamente speculare a quello di Barker è però altrettanto condannabile: in “L’irritante internazionale” Chesterton condanna recisamente il “buonismo” sotteso a certe posizioni umanitaristiche pacifiste, che tendono a passare sotto silenzio “i peccati” tanto delle grandi potenze quanto di quelli che, di volta in volta, sono “gli stranieri”, piuttosto che ad essere trasparenti sugli errori di tutti gli stati. E anche questo tipo di posizioni, che paiono inneggiare al “mito del buon selvaggio”, non manca di corrispondenze nella politica contemporanea, soprattutto di sinistra, degli ultimi vent’anni.

La conclusione, solo apparentemente paradossale, è che sostanzialmente l’imperialismo culturale ha arrecato più danni del nazionalismo più ottuso alle relazioni internazionali pacifiche: lo straniero, nella nostra prospettiva distorta, ha diritto di escluderci dalla sua universalità, ma non ha diritto di includerci nelle sue generalizzazioni, non più di quanto abbia diritto di invaderci o di conquistarci, e anzi, la manifestazione del pensiero che si concretizza in un’invasione è, qui davvero paradossalmente, quella che trova più facilmente giustificazione, ideologica e politica, se non addirittura giuridica.

A una certa parte politica risulta infatti quasi più facile giustificare “lo zelota” (nel senso biblico ma anche in quello di Toynbee7), l’ultraortodosso di qualsiasi fede o partito, che muore per difendere il proprio ideale, piuttosto che “il fariseo” che media, giunge a un compromesso, apre la mente all’altro. La fazione opposta, al contrario, inneggia a colui che dimentica completamente le proprie radici, aderendo di volta in volta a quelle dell’altro senza spirito critico e discernimento.

… e la reazione al nuovo imperialismo: un nazionalismo internazionale

La prospettiva suggerita da Chesterton per superare questo impasse è quindi quella di un “nazionalismo internazionale”, piuttosto che quella di un internazionalismo nazionale fallito negli anni ’20 del ‘900 così com’è “neutralizzato” nella sostanza oggi, nonostante il proliferare delle ONG e delle teorie sul loro ruolo nella formazione di una presunta “società civile internazionale” di alcuni filosofi e giuristi (pur blasonati e per altri versi interessanti)8.

Fermo restando che una simile formula, prima di essere ratificata, va riempita di contenuti “costruttivi”, oltre che “distruttivi” – nel senso dialettico socratico dei termini, s’intende -, pare che questa prospettiva possa anticipare quella, contemporanea, condivisa da un vasto movimento d’opinione che va dalle opere recenti di Aleksandr Dugin a quelle di una certa “Nuova destra” francese quale quella di Alain de Benoist9, ma non dovrebbe esser poi troppo distante nemmeno da una certa scuola della sinistra (neo)gramsciana, com’è reinterpretata e divulgata in Italia da Diego Fusaro10.

Il nazionalismo internazionale e un suo corollario, la teoria delle piccole patrie

E anche quello che è uno dei fili rossi del “Napoleone” chestertoniano, nonché una sorta di corollario della suddetta riflessione critica sull’internazionalismo “coatto” (cioè su quella che oggi chiamiamo globalizzazione), merita qualche considerazione proprio in quanto costituisce, negli ultimi vent’anni, un argomento di studio politicamente trasversale: mi riferisco alla cosiddetta “teoria delle piccole patrie”, cara ad Hilaire Belloc, l’amico di Chesterton a cui, non a caso, è dedicato il “Napoleone”.

A questo filone – che talora sconfina nel localismo più particolaristico, malgrado o per volontà degli stessi autori – si rifanno infatti espressamente tanto autori di scuole neomarxiste (soprattutto quella barese), come Franco Cassano11 , quanto intellettuali a vario titolo di destra, quali Marcello Veneziani12 e Pietrangelo Buttafuoco13.

Questo sentimento, non dissimile da quello dell’Europa medievale e soprattutto dell’Italia comunale, si è rinfocolato dopo l’ondata di globalizzazione degli ultimi decenni, e trova un suo spazio anche nell’ordinamento giuridico: nel suo risvolto “unitario”, con il principio di sussidiarietà14, soprattutto verticale (codificato nella nostra Costituzione all’art. 118, oltre che nei trattati europei), e in quello “disgregante” con il rinnovarsi delle pretese secessionistiche, che vorrebbero spesso elevarsi a diritti, non solo in Italia ma anche all’estero (p.e. Catalogna, Scozia, Quebec…).

Non a caso, si noti, Gianfranco Miglio, nel lontano 1972 curava un’edizione delle “Categorie del politico” di Schmitt15, seppur giungendo a conclusioni diverse riguardo al destino dello Stato moderno: Miglio, infatti, riteneva che lo Stato nazionale tradizionalmente inteso fosse al capolinea, e con il crollo del muro di Berlino e la fine dello jus publicum europaeum si entrasse in una fase di transizione al termine della quale si sarebbero realizzati equilibri politici diversi, incentrati su forme diverse di comunità “neofederali”.

A prescindere dall’assetto finale delle comunità di Miglio, simile a quello medievale, e soprattutto a prescindere dalle interpretazioni e dalle derive banalizzanti che ne hanno dato alcune forze politiche, ciò che qui preme sottolineare è, ancora una volta, il nesso tra “l’infinitamente piccolo” (le piccole patrie), e “l’infinitamente grande” (il nazionalismo).

Conclusione: multipolarismo vs. globalizzazione, ritorno al futuro?

Il multipolarismo, comunque lo declinino i suoi fautori, in questo dovrebbe quindi differire dalla globalizzazione che lo ha preceduto: non pretendere che il singolo recida le sue radici per diventare immediatamente “cittadino del mondo”, ma piuttosto suggerire che lo sia solo mediatamente, attraverso la cittadinanza – o meglio, l’appartenenza – della sua nazione o del suo blocco, e la valorizzazione di tradizioni culturali anche regionali e locali.

In questo senso, e solo in questo senso, possono definirsi “conservatrici” o, più esattamente, “tradizionaliste”, le posizioni di autori come Dugin16; e non è un caso, nemmeno questa volta, che negli ultimi trent’anni sia ricomparsa qui e là, tanto come argomento di studi storici17 quanto come ideale politico di riferimento, la formula, solo apparentemente ossimorica e provocatoria, della “rivoluzione conservatrice”.

1 “Der neue Nomos der Erde”, è un (pas)saggio che si ritrova in “Staat, Grossraum, Nomos”, raccolta dei lavori di un cinquantennio di Carl Schmitt, Duncker & Humblot, Berlin, 1995.

2 In “Per la pace perpetua”, Feltrinelli, 2013 (prima ed. 1795).

3 Alvaro d’Ors, “Derecho y sentido comun”, Madrid, 2001.

4 “Germania e Alsazia-Lorena: come evitare l’annessione”, G. K. Chesterton, 1918, da “The North American Review”.

5 “Il Napoleone di Notting Hill”, G. K. Chesterton, 1904, ora pubblicato da Lindau.

6 Nell’Inghilterra quasi distopica del romanzo, infatti, il re è scelto a caso, perché un regime dispotico privo di illusioni “non è la degenerazione ma il compimento più perfetto della democrazia”.

7 Per Arnold J. Toynbee lo zelotismo (contrapposto all’erodianesimo) è l’atteggiamento di colui che, di fronte a un rapporto (culturale) sfavorevole, temendo di uscire sconfitto e umiliato da un tentativo di imitazione, rifluisce su una difesa arcaica e chiusa della propria identità.

8 Mi riferisco a Toni Negri e Michael Hardt, nel loro ormai celebre “Impero”, Rizzoli, 2002: le ONG avrebbero un ruolo nella formazione di un’universale comunità di tipo etico, che costituirebbe la base, il livello più basso della struttura imperiale teorizzata dagli autori.

9 cfr. ad esempio “Verso un nuovo Nomos della terra”, qui: http://www.centrostudilaruna.it/verso-unnuovo-nomos-della-terra.html

10 Diego Fusaro, “Antonio Gramsci”, Feltrinelli, 2015: (p. 126) “Il marxismo eterodosso di Gramsci valorizza, con lo stato, anche la dimensione nazionale. Come è stato suggerito, i Quaderni si reggono sull’idea che si debba partire dal nazionale per giungere al sovranazionale.

L’emancipazione universale del genere umano deve essere l’esito di un processo che trova nella realtà nazionale il proprio punto di avvio e che, da lì, gradualmente si espande fino a farsi cosmopolitico: “Lo sviluppo è verso l’internazionalismo, ma il punto di partenza è “nazionale”, ed è da questo punto di partenza che occorre prendere le mosse.” (Q. XIV, 68, 1729).

E, citando Gide: (p.127) “Si serve meglio l’interesse generale quanto più si è particolari: il modo per essere cosmopoliti, in concreto, consiste nel prendersi cura della massa nazionale-popolare di cui si è parte.”.

11 Franco Cassano, “Il pensiero meridiano”, Laterza, 2007: (p. VIII) “[…] Il sud non è un non-ancora, non esiste solo nella prospettiva di diventare altro, di fuggire inorridito da sé per imitare il nord venti o cent’anni dopo, e quindi probabilmente mai.”, e ancora: (p. 7) “Un pensiero del Sud […] significa non pensare più il sud o i sud come periferia sperduta e anonima dell’impero, luoghi dove ancora non è successo niente e dove si replica tardi e male ciò che celebra le sue prime altrove.”

12 Marcello Veneziani, “Sud”, Mondadori, 2007, che però, quasi facendo autocritica, chiosa: “Un conto è amare il genus loci, un conto è servire le pro loco, a costo della verità”.

13 Pietrangelo Buttafuoco affronta il tema con la consueta ironia in “Buttanissima Sicilia”, Bompiani, 2014, ma già lo adombrava nel romanzo “Le uova del drago”, Mondadori, 2005.

14 Il principio di sussidiarietà nasce nella dottrina sociale della Chiesa cattolica, anche se le sue radici possono risalire ad Althusius. La sua prima menzione viene segnalata nell’enciclica “Rerum novarum”, e poi il concetto trova consacrazione definitiva nella “Quadragesimo anno”, cfr. ex multis F. Pizzolato, “Sussidiarietà, autonomia, federalismo”, in “Come pensare il federalismo?”, Polimetrica, 2010, e F. Viola, “Luci ed ombre del principio di sussidiarietà”, il Mulino, 2009.

15 “Le categorie del politico: saggi di teoria politica”, a cura di G. Miglio e P. Schiera, il Mulino, 1972.

16 In “The fourth political theory”, Dugin opera un’analisi particolareggiata su ciò che è tradizionalismo e ciò che è conservatorismo.

17 De Benoist, ad esempio, scrisse su Moeller Van den Bruck.

dimanche, 20 novembre 2016

Pascal Junod: fédéralisme suisse, UDC, Oskar Freysinger, démocratie directe

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Le fédéralisme suisse, exemple pour l'Europe (Pascal Junod)

Maître Pascal Junod, avocat au barreau de Genève, bien connu en France, nous donne une courte analyse des bienfaits du système fédéral suisse qu'il faut se garder de confondre avec ce que l'on appelle ailleurs le fédéralisme.

Oskar Freysinger, l'UDC et la démocratie directe (Pascal Junod)

Maître Pascal Junod, avocat au barreau de Genève, bien connu en France, nous parle de son ami Oskar Freysinger, de l'UDC, et de la démocratie directe telle qu'elle fonctionne en suisse. Il nous dit aussi pourquoi l'Europe Unie explose.

Petit monarque et catacombes de Olivier Maulin

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Petit monarque                        
et catacombes
de Olivier Maulin
 

Critique de Pascal Magne

Ex: http://www.larevuecritique.fr

Olivier Maulin, né en 1969, est écrivain. Il a été sacré "Prince des poètes" en novembre 2009. Il a publié récemment  En attendant le roi du monde (L’Esprit des Péninsules, 2006), Les évangiles du lac (L'Esprit des Péninsules, 2008), Derrière l'horizon (L'Esprit des Péninsules, 2009).

maulinmoncat7361.jpgOlivier Maulin, Petit monarque et catacombes,  Paris, Balland, L'Esprit des péninsules, octobre 2009, 286 pages.


Présentation de l'éditeur.

Palais de l'Elysée, 1992. Le président Mitterrand est malade, le régime usé. Rodolphe Stockmeyer, jeune dilettante, y effectue son service militaire, entouré d'une galerie de personnages hauts en couleur. Tandis qu'éminences grises et autres chargés de mission se débattent dans les affres de la basse politique, les couloirs du palais bruissent bientôt d'une surprenante nouvelle, celle du retour imminent du roi... Après En attendant le roi du monde et Les Evangiles du lac, Petit Monarque et Catacombes mêle avec brio humour féroce, satire politique et nostalgie d'un monde antérieur à la grande catastrophe, celle du désenchantement généralisé.

La critique de Pascal Magne. - Le choc du mois, n°35, novembre 2009. 

Maulin l'enchanteur. En attendant le roi du monde, son premier roman, avait réuni dans un même élan enthousiaste les critiques littéraires Jean-Claude Lebrun de L’Humanité et Christian Authier du Figaro Magazine, avant de remporter le prix Ouest France/Étonnants Voyageurs, en 2006. Autre exploit qui n’est pas près de se reproduire : Olivier Maulin avait réussi le prodige de réconcilier Points de vue et la revue Éléments ! Chapeau bas pour quelqu’un dont le manuscrit fut tout d’abord oublié dans un tiroir par Éric Naulleau, le patron des éditions L’Ésprit des Péninsules, l’alter ego d’Eric Zemmour dans l’émission « On n’est pas couché ». Il fallut une lettre d’insultes maulinesque en diable pour réveiller l’homme de lettres de sa torpeur, qui s’exécuta ensuite de bonnes grâces après avoir reconnu le talent du bonhomme. La publiera-t-on un jour cette lettre ? Il y a prescription.

À l’heure de clore (définitivement ?) sa trilogie avec la parution le mois dernier de Petit monarque et catacombes, toujours aux éditions L’esprit des Péninsules, et de partir vers d’autres horizons littéraires, notamment le roman policier, Olivier Maulin a eu la gentillesse de bien vouloir nous livrer quelques clés pour que les lecteurs du Choc du mois ne tombent pas tous de leur chaise en le lisant pour la première fois. Avis de tempête aux lecteurs distraits : la lecture de Maulin l’enchanteur est fortement déconseillée aux pisse-vinaigre et autres fesse-mathieu, qui se piquent de littérature. Scandales, cris d’orfraies et hululements moralisateurs assurés dès la troisième page… Faut reconnaître, c’est du brutal!

Maulin, c’est la puissance de feu d’une grosse farce poétique avec des personnages échappés de Voyage au bout de la nuit, et les flingues de concours d’un A.D.G. ou d’un Michel Audiard. Avec en prime, le goût des solstices païens, des bacchanales romaines et des banquets grecs à faire rougir les zombies de la gay-pride et tous les « mutins de Panurge » du Marais et de San Francisco réunis. La quarantaine venue, notre satiriste a fait sienne la remarque de l’écrivain colombien Nicolas Gomez Davila, auteur du trop peu connu Le Réactionnaire authentique : « Dans la société qui s’esquisse, même la collaboration enthousiaste du sodomite et de la lesbienne ne nous sauvera pas de l’ennui ». Comme dirait Suzy Fuchs : « Tu sais, il faut que tu comprennes une chose, c’est qu’on n’est pas des hippies pourris qui pensent que les esprits sont tous gentils. Nous, on sait qu’ils peuvent être terribles. Pigé ? » À l’instar de Lucien, le héros qui inspire ce triptyque anarchiste et royaliste, Maulin prône dans ses romans l’harmonie dans la débauche. C’est un symposiarque qui veut bien utiliser ses vices dans ses romans pour accéder à un état qui les transcende. « Il faut mettre du rite partout, sinon on est foutus », ne cesse d’affirmer ses personnages dans ses romans.

Comme ses illustres devanciers, Olivier Maulin n’a pas le cœur sec ni le cul serré quand il écrit. Il a la plume drôle, voire acide, et un talent de dialoguiste indéniable, que lui reconnaissent même ses détracteurs les plus acharnés. Ses héros ressemblent à s’y méprendre aux clochards célestes et aux perdants magnifiques, chers à l’ami Blondin. Ils ont d’ailleurs l’insulte abondante et le coup-de-poing facile devant la connerie contemporaine, surtout quand ils ont ingurgité quelques ballons de gentiane et pintes de bière. Mais pas que… Certains de ses personnages les plus exaltés ne répugnent pas aussi à passer à l’action directe contre les marchands du temple, aux coups d’État qui finissent mal et aux restaurations royales fantasmées. Il faut dire que Maulin est ouvert à tous les fanatismes pour la résurrection du Grand Pan. Chez cet Alsacien particulièrement attachant, l’ogre rabelaisien a décidé une fois pour toutes d’écraser le cartésien. Sa famille littéraire a des racines profondes qui plongent au cœur de l’Europe buissonnière : de l’anarcho-communiste tchèque Jaroslav Hasek, écrivant le burlesque Brave Soldat Chvéïk, à l’anarcho-païen finlandais Arto Paasilinna, inoubliable auteur du Lièvre de Vatanen. Comme eux, Maulin redoute par-dessus tout le désenchantement généralisé de la société occidentale. Son remède ? « Le retour du sacré et de l’oint royal ».

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Maulin n’a jamais caché son inclination pour l’imaginaire et la langue médiévale. Qui est-il au juste? « Un chrétien paillard médiéval à la Léon Bloy, aimant le guignol et le grand style », nous a-t-il avoué après avoir vidé une bouteille d’un honnête picrate. Sous le sceau de la confidence, il a même parlé de la décadence de l’Europe, qu’il date du xve siècle, « à peu près l’époque où le peuple a cessé de danser dans les cimetières », amorçant selon lui une longue descente « vers l’ennui mortel et la civilisation bourgeoise ». Pourquoi pas, après tout… La littérature contemporaine ne l’inspire guère. Dans un récent entretien accordé à la revue Éléments, il avait même lâché, comme soulagé, qu’il n’en lisait plus pour se consacrer à présent exclusivement à la lecture de vieux ouvrages de fabrication de cloches d’églises, de livres pratiques sur l’élevage de porc et de vieux traités d’équitation à l’usage de la cavalerie française. Dont acte. Que dire de ses romans ? Il ne voit que cette phrase, de Davila toujours : « Le pur réactionnaire n’est pas un nostalgique qui rêve de passés abolis, mais le traqueur des ombres sacrées sur les collines éternelles ».

« C’est elle qui avait eu cette idée foireuse. Elle était d’origine portugaise et comme les choses n’allaient pas brillamment à Paris, elle avait pensé “rentrer au pays”. Cette conne m’avait transformé en immigré ». Le ton est donné. Avec son premier roman, En attendant le roi du monde, Maulin explorait les dédales de la tradition lusitanienne. En toile de fond ? Dom Sébastien, le roi caché qui restaurera le destin du Portugal pour établir le cinquième empire. Mais avant de se mettre en quête d’un roi qu’ils n’avaient d’ailleurs jamais eu l’idée de chercher auparavant, Romain et Ana vont échouer dans une pension de famille miteuse de Lisbonne. Rencontrer Dulce, une pétulante nymphomane, et Cécile qui aboie quand on la baise. Faire la connaissance de Pépé, un ancien colon d’Angola cloué sur son fauteuil roulant qui tape des fados à faire pleurer des bars entiers. Puis tomber sur Lucien, un grutier qui se prend pour un chaman, et parle en direct et sans intermédiaire avec le baron Roman Fédorovitch von Ungern-Sternberg. Lui, il voyage dans le monde des esprits dès qu’il fait l’amour. Le lecteur ne s’étonnera donc pas de croiser des anges pourchassés par une meute de cavaliers bouriates ni George Bush manquer de s’étrangler en avalant un bretzel. En le lisant, les puceaux pourront toujours apprendre quelques positions originales dans la partouze finale.

Prévenons les prudes derechef de jeter un voile pudique sur les pages décrivant la rencontre avec les esprits de la forêt dans le deuxième opus, Les Évangiles du Lac. Paru en 2008, ce roman d’initiation burlesque suit les pérégrinations d’un publicitaire trentenaire parisien, lassé par la vie de bureau, qui fait l’apprentissage du recours aux forêts le temps d’un week-end à Kruth, une petite bourgade des Vosges alsaciennes. Il y a aussi l’abbé Nonno, un curé de choc, en rangers, qui pensent que « c’est cuit depuis ce laïcard de Philippe le Bel », Suzy la païenne qui jette des crapauds dans les bûchers de la Saint-Jean en criant : « Tournez, tournez, cabus. Devenez aussi gros que mon cul », Fifty-Fifty « sept générations sur les rails dont trois dans le contrôle », disciple de Fourrier et mystiques du rail, un Grec, un écureuil et un simple d’esprit. Troisième et dernier tome, Petit monarque et catacombes nous plonge dans la mitterrandie finissante. Nous sommes en 1992. Rodolphe Stockmeyer, appelé deuxième classe, fils de vigneron, effectue son service militaire comme loufiat au vestibule d’honneur, au Palais de l’Élysée. La planque est bonne: il observe le président Mitterrand traîner son cancer dans un château à la dérive, en éclusant quelques bouteilles de Romanée Conti. Reste le point d’orgue, une scène qu’on lit et relit, une fois, deux fois en riant, dix fois en rêvant qu’elle se produise un jour :

« – Agence France Presse, bonjour, a dit une voix.

– Bonjour Monsieur, a répondu Pierrot. Je vous appelle pour vous communiquer une information de la plus haute importance.

– Je vous écoute.

– Alors voilà. Ce matin très tôt, il y a eu un coup d’État à l’Élysée…

Quelques secondes de silence du côté de l’AFP…

– Un coup d’État à l’Élysée ?

– C’est ça.

– Ne quittez pas.

Au bout du fil, des bruits de combiné et des murmures étouffés pendant une minute…

– Un coup d’État, donc… Vous pouvez m’en dire plus.

– Bien sûr. Avec la complicité de la garde républicaine, un petit commando dont j’ai l’honneur de faire partie a rétabli le roi sur le trône de France, à l’aube, sans tirer un seul coup de feu ni verser une goutte de sang.

– Bonne nouvelle, a dit le type. C’est une super info, les gars. Et comment il s’appelle votre roi ? Louis XXVI ?

– Bois-Bois Ier.

– Bois-Bois… Ier ? »       

 

Nietzsche et l’hyperphysique de la morale

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Nietzsche et l’hyperphysique de la morale

L’interrogation sur la morale est au cœur de la pensée de Nietzsche. « Je descendis en profondeur, je taraudais la base… je commençais à saper la confiance en la morale » (Aurore). La démarche de Nietzsche est une démarche de soupçon sur le pourquoi des choses. En conséquence, Nietzsche annonce qu’il faut de méfier à la fois de la morale et des moralistes. « J’ai choisi le mot d’immoraliste comme signe distinctif ou comme distinction », écrit-il dans Ecce homo.

Le rapport à la morale de Nietzsche va toutefois bien au-delà de la dimension de provocation, d’où la nécessité d’une généalogie de Nietzsche quant à la question morale. Le propos du philosophe André  Stanguennec consiste d’abord en cela : retracer l’apparition et les remaniements du thème de la morale chez Nietzsche. Il vise ensuite à étudier son traitement dans la Généalogie de la morale, cette œuvre étant vue comme l’unification de la théorie du problème moral chez Nietzsche Enfin, la troisième partie du travail de Stanguennec est consacrée à des mises en perspectives critiques d’origines diverses (Kant, Fichte, une certaine philosophie matérialiste – celle d’Yvon Quiniou), critiques présentées sous une forme dialogique.

Il faut donc effectuer un retour sur l’approche que fait Nietzsche de la morale. Nietzsche s’oppose d’abord à Socrate et à ses trois idées : 1) le savoir est condition de la vertu, 2) on ne pêche que par ignorance, 3) il est possible de chasser le mal du réel. Comment Nietzsche voit-il la question de la morale ? Sous l’angle du perspectivisme, « condition fondamentale de toute vie » (Aurore), perspectivisme d’abord humain, puis supra-humain. Il s’agit en d’autres termes de mettre en perspective les actions de chacun par rapport à son itinéraire, à ses valeurs, et cela sans référence à une morale transcendante, ni à une origine commune de celle-ci quels que soient les hommes.

aurorefn.jpgRien n’est responsabilité et tout est innocence pour Nietzsche (Humain, trop humain). Il reste la probité c’est-à-dire la rigueur et l’exigence vis-à-vis de soi-même. Quand Nietzsche dit qu’il n’y a pas de responsabilité des actes humains, en quel sens peut-on le comprendre ? En ce sens que : c’est le motif le plus fort en nous qui décide pour nous. Nous sommes agis par ce qui s’impose à nous en dernière instance : soit une force qui nous dépasse (ainsi la force de la peur qui nous fait fuir), soit une force qui nous emporte (ainsi la force de faire face conformément à l’idée que nous avons de nous-mêmes). Mais dans les deux cas, il n’y a pas de responsabilité à proprement parler.

La notion de responsabilité de l’individu est rejetée par Nietzsche pour deux raisons. L’une est qu’il ne s’agit pas pour lui de se référer à l’individu en soi. La seconde raison est que la notion de responsabilité supposerait l’univocité du sens de nos actions – univocité à laquelle Nietzsche ne croit pas. Quand Nietzsche oppose le « divisé » à « l’indivisé » qu’est l’individu (Aurore), il plaide pour un individu acceptant la division même de son être. Et c’est pour cet être et pour lui seul que se pose la question de la morale. Cette question de la morale prend ainsi sens à partir de la mort du dieu moral, le dieu des apparences, le surplombant (le Père), à partir de la mort du dieu d’amour (le Fils), et à partir de la mort du dieu devenu homme (le dieu modeste et humanisé qu’est aussi le Fils).

Loin d’être à l’origine des comportements « vertueux », la morale est pour Nietzsche une interprétation de ceux-ci a posteriori. Et une interprétation parmi d’autres. En ce sens, pour Nietzsche, cette interprétation est toujours fausse parce qu’incomplète. L’interprétation morale a posteriori nie ce qui s’est incarné dans l’acte – le flux de forces, l’énergie, la mise en perspective de soi (toujours le perspectivisme). La morale de l’intention ne dit jamais avec probité ce qui vraiment a fait advenir les actes. C’est pourquoi il y a selon Nietzsche un fondement « amoral » à une autre morale possible et souhaitable selon lui. Quelle est-elle ? Une morale en un sens plus restreint, une morale plus tranchante, avec laquelle on ne peut biaiser. « Ce qui fait le caractère essentiel et inappréciable de toute morale, répétera Nietzsche dans Par-delà bien et mal, c’est d’être une longue contrainte … c’est là que se trouve la “ nature ” et le “ naturel ” et non pas dans le laisser-aller » (paragraphe 188).

La morale est la théorie du déplacement des jouissances du monde. Qu’est-ce qui ordonne le passage d’une jouissance à une autre ? Quelle structure ? C’est là qu’est la morale selon Nietzsche, en un sens donc, à la fois étroit et ambitieux. Tout le reste est conséquence de ce questionnement ainsi formulé. Nietzsche peut être pacifiste ou belliciste en fonction de ce qui permet le mieux l’apparition d’un type humain supérieur. Il peut être pour un certain type de sélection si elle permet l’apparition d’un type d’homme supérieur, mais contre la forme actuelle du progrès donc de la sélection contemporaine : « Le progrès n’est qu’une idée moderne, donc une idée fausse », écrit Nietzsche (Antéchrist).

S’il y a une morale pour Nietzsche, elle consiste donc, exactement et strictement, à remonter aux origines des actes humains. Il faut comprendre que « le corps est une grande raison » (Zarathoustra). Il faut aussi enregistrer qu’il y a la vraie morale (c’est-à-dire l’éducation d’une contrainte par la contrainte) de ceux qui savent « digérer le réel » et la fausse morale-alibi des autres. « Un homme fort et réussi digère ses expériences vécues (faits, méfaits compris) comme il digère ses repas, même s’il doit avaler de durs morceaux » (in Généalogie de la morale). Le vouloir-lion ne se résume à aucune morale, aucun « tu dois ».

L’homme-lion ne refuse pas la douleur, à la manière de l’épicurien. Ce serait là vouloir un bouddhisme européen, une Chine européenne, une Europe devenue « Petite Chine ». L’homme-lion ne recherche pas non plus à tout prix le plaisir, à la manière du gourmand tel Calliclès (qui ne se réduit bien sûr pas à cette dimension et est notamment le fondateur de la généalogie de la morale et du droit).

L’homme-lion n’est ni masochiste (et donc certainement pas chrétien) ni hédoniste (d’où l’écart dans lequel se trouve Michel Onfray quand il défend Nietzsche au nom, à la fois, du matérialisme et de l’hédonisme). En d’autres termes, pour Nietzsche, tout « oui » à une joie est aussi un « oui » à une peine (cf. « Le chant du marcheur de nuit », in Zarathoustra, IV, paragraphe 10). « Toutes choses sont enchaînées, enchevêtrées, éprises. »

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La morale de Nietzsche ne consiste jamais à représenter quelque chose et surtout pas l’esthétique du sublime qu’il attribue à Kant et à Fichte. Elle consiste à présenter, à affirmer, à produire. Elle est métaphorique. André Stanguennec le montre bien : si l’anti-nihilisme de Nietzsche  est clair et net, son rapport au bouddhisme est ambivalent : sa conception du Moi comme illusion, et illusion à tenir à distance de soi-même plaît à Nietzsche. Et dans le même temps il perçoit fort bien comment un bouddhisme « épuré » psycho-physiologiquement (cf. A. Stanguennec, p. 277) pourrait rendre « vivable » le nihilisme – et même –, car Nietzsche mène toujours une analyse biface du réel – circonscrire ce nihilisme à un espace et à une population tels que d’autres horizons s’ouvrent au(x) surhomme(s). Le nihilisme servirait alors stratégiquement de bénéfique abcès de fixation à la médiocrité.

Cette nouvelle morale de Nietzsche est donc tout le contraire d’un « bouddhisme européen » (au sens de « européanisé ») consistant à « ne pas souffrir », et à « se garder » (en bonne santé). La grande santé n’est en effet pas la bonne santé. Elle est la santé toujours en conquête d’elle-même et en péril de n’être assez grande. Le bouddhisme européen est donc une fausse solution.

L’alternative n’est pas entre bouddhisme et hédonisme. La morale de Nietzsche n’est pas non plus le finalisme, qui postule qu’il faudrait se conformer à un sens déjà-là. C’est à l’homme, selon Nietzsche, de donner une valuation – une valeur dans une hiérarchie de valeurs – aux choses. Et ces valeurs sont conditionnées par leur utilité sociale. À quoi servent-elles ? Que légitiment-elles ? Voilà les questions que pose et se pose Nietzsche Ne le cachons pas : il existe un risque, au nom d’une vision « réalitaire », au nom d’une philosophie du soupçon, de croire et faire croire que l’homme n’a que des rapports d’instrumentalisation avec ce qu’il proclame comme « ayant de la valeur » pour lui. Des rapports purement stratégiques avec les valeurs : les valeurs de sa stratégie et non la stratégie de ses valeurs. « Nietzsche concède donc, écrit en ce sens André Stanguennec, qu’une part non négligeable de vérité a été découverte dans la perspective sociologique et utilitariste sur la morale » (p. 225).

Deux composantes forment la morale de Nietzsche : surmonter la compassion, surmonter le ressentiment. Il n’y a pour Nietzsche  jamais de fondement de la morale mais toujours une perspective. Cette perspective est ce qui permet au fort de rester fort. Il s’ensuit que ce qui met en perspective la morale de chacun se distribue selon Nietzsche en deux registres : morale des faibles et  morale des forts. Le terme « morale » n’est au demeurant pas le meilleur. Il s’agit – et le mot dit bien la brutalité dont il est question – d’un fonctionnement. Morale des faibles : elle se détermine par rapport à l’autre; le jugement (attendu et redouté en même temps) des autres précède l’action qui n’est qu’une réaction. Morale des forts : le sentiment de soi prévaut sur le sentiment de l’autre ou des autres; l’action s’en déduit, le jugement – qui est un diagnostic en tout état de cause sans repentir – intervient après l’action. Pour le fort, il ne saurait y avoir de faute puisqu’il ne saurait y avoir de dette vis-à-vis d’autrui. Il peut juste y avoir un déficit du surmontement de soi par soi, c’est-à-dire une mise en défaut de la volonté de puissance.

Ce qui est moral pour Nietzsche c’est de vouloir la multiplicité infinie des perspectives. Nietzsche s’oppose donc aux philosophes ascétiques, adeptes d’une volonté de puissance à l’envers, et dont le mot d’ordre est de « vouloir le rien » (attention : la volonté de néant des ascétiques ne se confond pas avec le bouddhisme, volonté du néant de la volonté – « ne rien vouloir »). Ensuite, contrairement à Kant, Nietzsche refuse la distinction entre l’apparence des choses et les choses en soi. Pour Nietzsche, la référence de la morale, c’est le monde comme totalité inconditionnée, totalité ni surplombante ni substantielle mais parcourue par les volontés de puissance qui sont comme les flux du vivant.

friedrich_nietzsche_by_gpr117.jpgNietzsche tente de dépasser la question du choix entre l’infinité ou la finitude du monde. Il tente de la dépasser par un pari sur la joie et sur la jubilation. C’est en quelque sorte la finitude du monde  corrigée par l’infinité des désirs et des volontés de puissance. La physique de Nietzsche est peut-être ainsi non pas une métaphysique – ce qui est l’hypothèse et la critique de Heidegger – mais une hyperphysique.

Cette hyperphysique nietzschéenne du monde consiste en l’impossibilité d’une morale du « moi ». Le « moi » renvoie à l’idée d’un dieu unique qui serait le créateur du « moi » comme sujet. Or, Nietzsche substitue au « moi » un « soi » comme « grande raison » du corps (Zarathoustra). Le dernier mot de la morale est alors la même chose que la vision de soi acceptée comme ultime. Nietzsche nous délivre sa vision : « Je ne veux pas être un saint … plutôt un pitre » (Ecce homo). Toutefois c’est une saillie marginale que cette remarque de Nietzsche. Ce qui est bien pour Nietzsche, c’est d’être soi, c’est d’approfondir non sa différence aux autres, mais son ipséité, c’est se référer non aux autres mais à soi. Nietzsche rejoint Fichte quand celui-ci précise : « Ce que l’on choisit comme philosophie dépend ainsi de l’homme que l’on est » (Première introduction à la doctrine de la science, 1797).

Ainsi, il n’y a pas pour Nietzsche de vrai choix possible d’une philosophie ou d’une morale : « Nos pensées jaillissent de nous-mêmes aussi nécessairement qu’un arbre porte ses fruits » (Généalogie de la morale, avant-propos). S’il n’y a pas de vrai choix, il n’y a pas pour autant de transparence. Nietzsche affirme : « Nous restons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas, nous ne pouvons faire autrement que de nous prendre pour autre chose que ce que nous sommes » (Généalogie de la morale). Étrange platonisme inversé que celui que développe Nietzsche. Car dans sa perspective, notre possibilité d’être, et notre force d’être elle-même, repose sur l’acceptation et même sur le pari de notre inauthenticité, de notre être-devenir « à côté de nous-mêmes ». Et c’est un autre problème, au-delà du travail de Stanguennec, que de savoir si cette position est tenable.

Erik L'Homme, Des pas dans la neige

Chronique de livre :

Erik L'Homme, Des pas dans la neige

(Gallimard)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

erik-l-homme-des-pas-dans-la-neige.gifGallimard jeunesse vient de publier une nouvelle édition de l'ouvrage d'Erik l'Homme, Des pas dans la neige. L'occasion de se replonger dans ce roman d'aventure qui détonne dans la bibliographie de son auteur.

Erik L'Homme s'est spécialisé dans la littérature jeunesse et a publié en particulier Le livre des étoiles, un succès de librairie vendu à plus de 600000 exemplaires, primé au Festival de géographie de Saint-Dié-les-Vosges et traduit en plusieurs langues. Son récit au Pakistan n'est pas, à l'inverse de ses autres publications, à classer dans le fantastique, bien que le moteur de l'histoire mobilise une créature imaginaire : l'homme sauvage.

Erik, son frère Yannick, photographe, et leur ami Jordi Magraner (aujourd'hui décédé), s'envolent il y a une vingtaine d'années à la recherche de l'homme sauvage. Celui-ci serait un hominidé autre que Sapiens et qui n'aurait pas connu notre évolution. On le retrouve dans le mythe du Yéti ou en Amérique du nord de « Big foot » mais il ne faut pas confondre le Yéti de Tintin et l'homme sauvage dont il est question ici, appelé barmanou par les Chitrali, une population du Pakistan avec laquelle l'auteur et ses acolytes vont nouer de nombreux contacts.

Le livre se dévore tellement il est passionnant. Je ne sais pas pour autant si il est tellement adapté aux jeunes lecteurs étant donné qu'Erik L'Homme décrit des territoires inconnus et s'autorise des digressions un peu complexes autant sur la géopolitique, la décroissance ou notre regard occidental sur le monde. Il sera assez adapté à des lycéens ou à des collégiens déjà éveillés. Les adultes ne s'ennuieront pas bien que certains critiques semblent trouver le récit un peu trop descriptif.

L'ouvrage nous rappelle d'emblée que « […] tout est affaire de regard, du regard qu'on porte sur le monde. » et c'est de cela dont il est question ici. D'une aventure qui peut paraître assez folle mais qui va pourtant permettre à nos trois protagonistes de découvrir qui ils sont. Ces trois Occidentaux, isolés dans des territoires hostiles, souvent à une haute altitude, à l'écart du confort moderne et confrontés à des populations aux langues, aux traditions et donc aux représentations très différentes nous adressent une leçon d'humilité. Loin de vanter un monde gris et sans âme, Des pas dans la neige nous narre un monde fragile où la diversité des cultures enracinées fait la richesse de notre planète. Une diversité souvent fragile et conflictuelle, en particulier en raison de l'islam. La survie du peuple Kalash par exemple, auquel Jordi Magraner va ensuite dédier sa vie avant d'être tué le 2 août 2002 par les talibans, se pose clairement dans l'ouvrage.

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L'esprit qui anime les trois protagonistes nous rappellera Sylvain Tesson, c'est à dire ce type d'hommes qui vivent en marge de l'aventure. Comme l'écrit Erik L'Homme, « c'est aujourd'hui dans les marges, j'en suis persuadé, que se dissimulent les derniers hommes libres. ». Les chemins noirs de Tesson dans notre hexagone vont dans le même sens que les pas dans la neige d'Erik L'Homme.

Que sont ces pas ? Ceux d'un « homme sauvage » insaisissable, nous rappelant qu'au final, l'homme n'a pas simplement domestiqué la faune et la flore depuis le néolithique mais qu'il s'est domestiqué lui-même. Le barmanou, si il existe, mais les témoignages récoltés plaident en faveur de cette thèse un peu loufoque, incarne cette liberté sauvage des premiers hominidés. Nos plus lointaines origines, bien avant les impôts ou le recensement et plus encore avant les supermarchés et les bouchons sur les autoroutes. Cette quête est celle d'une liberté retrouvée, mais cette liberté a un prix : la fragilité de l'existence. Les conditions de vie difficile, l'absence de la médecine, se font ressentir et nos amis en sauront quelque chose.

ErikLHomme.jpgL'ouvrage d'Erik L'Homme nous prouve qu'il est encore possible de faire des choix, de vivre une autre existence, une existence qui n'est accessible qu'à quelques uns. Mais l'ouvrage ne saurait se résumer à cela et il s'agit d'une enquête menée avec sérieux, notamment par Jordi Magraner. Ce dernier va d'ailleurs publier un mémoire, Les hominidés reliques d'Asie centrale (http://daruc.pagesperso-orange.fr/hominidesreliquesasiece...). Certains de ses croquis représentant le barmanou sont dans l'ouvrage. Le livre peut sonner comme un hommage à ce grand défenseur du peuple Kalash. Un peuple qui n'intéresse pas grand monde dans notre Occident pourtant si plein de bonnes âmes, toujours promptes à verser une larme pour les malheureux du « tiers-monde »...

On n'a pas de mal à deviner qu'il n'a pas du être facile pour Erik L'Homme de recomposer le puzzle de sa mémoire et de faire remonter à la surface les souvenirs enfouis, les bons comme les mauvais. Le récit est en tous les cas d'une grande cohérence, sans longueurs inutiles, sans apitoiement, sans moraline et avec une vraie dose de lucidité. La vie, la vraie, se forge dans l'épreuve, et dans toutes les aventures que nous pouvons traverser. Celles-ci démarrent souvent par un pas de côté et sont une affaire de regard. Il n'est peut-être pas nécessaire de partir au Pakistan pour vivre des aventures et être libre, mais il n'est pas possible de vivre des aventures et d'être libre si on regarde le monde en captif.

Jean/ C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

samedi, 19 novembre 2016

Trump Poutine: ne rêvons pas

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Trump Poutine: ne rêvons pas

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On considère généralement, en tenant compte des intentions affichées par le candidat Trump, que son élection à la Maison Blanche signifiera une diminution des tensions militaires entre lui et Poutine. Peut-être même pourrait-on assister à l'établissement de relations diplomatiques normales entre les deux puissances. Poutine pour sa part n'a rien fait pour décourager l'idée. Ceci dit, l'on sent bien qu'il attend d'en savoir davantage sur les intentions de Trump avant d'envisager ce que l'on pourrait nommer un désarmement bilatéral.
 
En fait, on peut craindre que Trump ne puisse en rien changer la politique agressive des Etats-Unis à l'égard de la Russie. Elle est trop ancienne et s'exerce dans de trop nombreux champs stratégiques pour pouvoir être modifiée ne fut-ce que dans un seul de ceux-ci – sauf peut-être dans le cas d'un allégement des « sanctions » imposées par Washington à la suite du conflit en Ukraine. Celui-ci, rappelons le, a été entièrement le résultat de manœuvres américaines discrètes et moins discrètes visant à déstabiliser la Russie à travers une opération de « regime change » à Kiev.

Les Etats-Unis ont basé l'essentiel de leur course à la suprématie mondiale, dès 1950, par une volonté de dominer la Russie, qui avait le grand tort à leur yeux de disposer d'une arme nucléaire du niveau de la leur. Cette domination devait être assurée sur le plan géographique, mais tout autant sur le plan scientifique et industriel. La plupart des grandes avancées qui distingue par exemple la science américaine de celle des autres nations ont été des conséquences du développement d'armes de plus en plus performantes, ceci y compris dans le spatial. Renoncer à la course aux armements serait couper les principaux ressorts du succès américain dans ces domaines. Or pour s'armer, il faut le faire contre un ennemi présenté comme la plus grande menace existentielle. La Chine aujourd'hui est aussi dénommée telle par le gouvernement américain, mais la Russie restera toujours la première.

Corrélativement, le complexe militaro-industriel russe, bien que moins puissant que son homologue américain, a lui aussi besoin de la préparation, au moins virtuelle, de conflits entre les deux pays. Les progrès spectaculaires en matière d'armement, notamment dans le domaine des missiles intelligents, réalisés par l'industrie russe récemment, n'auraient pas pu se produire sans une perspective belliqueuse. Poutine sait qu'il dépend en grande partie au plan intérieur du soutien de ce complexe, et ne fera rien qui puisse contribuer à le démobiliser.

D'une façon générale, on peut considérer que Donald Trump, le voudrait-il, ne pourra jamais imposer à l'état-major du Pentagone, comme au puissant complexe militaro industriel (CMI) qui vit aujourd'hui essentiellement de commandes militaires américaines, d'accepter des diminutions substantielles de l'effort dit de défense, dont la Russie, bien avant la Chine, est aujourd'hui la principale cible.

Rappelons que le budget militaire américain s'élevait en 2015 à 598 milliards de dollars, dont une grande partie certes difficile à chiffrer, est relative aux opérations militaires en cours ou en projet contre la Russie. On imagine les pertes d'influence, de profits et d'emplois que subiraient le Pentagone et le CMI en cas d'une diminution, même marginale et progressive, de ces crédits.

Aussi bien Donald Trump ne s'y est-il pas risqué. Il a annoncé, dans son programme, qu'il supprimerait les réductions budgétaires forfaitaires précédentes, (séquestrations) qu'il a imputé à l'incapacité d'Obama et de Hillary Clinton, secrétaire d'Etat, à prendre la juste mesure des besoins budgétaires de la défense. Il a promis que les futurs budgets militaires ne descendraient pas au dessous du seuil minimum de 550 milliard. Pour les Russes, ceci ne peut qu'être interprété que comme la volonté de poursuivre les déploiements militaires à leurs frontières, comme dans tous les pays où ils peuvent exercer encore une influence.

Dès avant son élection, le 27 avril 2016, le candidat Trump avait prévenu, dans les bureaux de la revue conservatrice The National Interest, (voir http://nationalinterest.org/feature/trump-foreign-policy-... ) qu'il n'envisageait pas de nier les différents géopolitiques profonds entre les Etats-Unis et la Russie, nécessitant selon lui que l'Amérique ne baisse pas la garde, y compris et surtout sur le plan militaire. Aussi bien depuis son élection, dans diverses interventions, les buts annoncés par lui ne diffèrent guère de ceux de Barack Obama : restaurer la confiance des alliés traditionnels des Etats-Unis (Israël, Arabie Saoudite), contrer des pays présentés comme militairement menaçants, (Iran, Corée du Nord), reconstruire partout les capacités militaires des Etats-Unis.

Ceci, concrètement, signifie, contrairement à ce que certains observateurs avaient pu penser pas, que Trump ne laissera pas le champ libre à la Russie en Ukraine, dans la Baltique et dans le Caucase. De même, il ne renoncera pas à une forte présence militaire au Moyen-Orient, même si par ailleurs il avait annoncé sa volonté de déléguer en partie à la Russie la lutte contre l'Etat islamique en Syrie.

Un "reset" très limité

Le projet de nouveau départ avec la Russie (reset) c'est-à-dire une réconciliation, annoncé par Trump à la satisfaction d'électeurs populaires lassés par 20 ans de guerre visant directement ou indirectement les intérêts russes, risque de rester un élément de langage. La réalité est que les Etats-Unis ont des réseaux d'alliance solides qui excluent la Russie ou qui, plus exactement, sont dirigés contre elle.

Ainsi, concernant l'Otan, Trump n'a jamais annoncé qu'il renoncerait à faire de celle-ci l'instrument d'un « containment » toujours plus ambitieux de la Russie. Il n'a jamais indiqué par ailleurs qu'il cesserait de participer à la défense de l'Europe, face à une pourtant bien hypothétique agression militaire russe. Il a seulement indiqué qu'il exigerait une meilleure répartition du coût financier de l'Otan, en demandant aux membres de celle-ci de prendre désormais en charge l'essentiel de l'effort militaire américain en Europe. Pour cela il considère implicitement que les Etats européens doivent porter à 2% du PIB leurs budgets nationaux de défense.

Quant aux batteries de missiles (défensifs ou offensifs, à la demande) installées en Roumanie, en Tchéquie et en Pologne, le candidat Trump les avait revendiqué comme essentielles à la défense des intérêts américains. Chacun sait, Vladimir Poutine le premier, que sous couvert d'une défense contre une très improbable attaque iranienne, il s'agit d'éléments essentiels d'éventuelles attaques, éventuellement avec des armes nucléaires tactiques, contre les dispositifs russes.

Les cris d'alarme que poussent à qui mieux mieux actuellement les pays européens, notamment en Allemagne et ceux de l'Europe de l'est plus impliqués dans l'Otan, face à un éventuel abandon américain, relèvent seulement de l'intoxication anti-russe. Certes, Dmitry Peskov, porte-parole de Poutine, avait récemment déclaré que pour reconstruire les relations Washington-Kremlin, Trump devrait demander à l'Otan de cesser d'accumuler des forces militaires à la frontière russe. Durant sa campagne, Trump avait pu laisser penser qu'il partageait ce point de vue. Mais pour le moment, il ne dit plus rien de semblable. ( voir http://www.zerohedge.com/news/2016-11-12/nato-panics-puti...)

Quant au Moyen-Orient, le rapprochement espéré entre les Etats-Unis de Trump et la Russie de Poutine pourra-t-il se réaliser au nom de la lutte contre l'Etat islamique (EI) et le terrorisme ? Les annonces avaient en effet été très remarquées. le candidat Trump ayant déclaré disposer d'un plan pour éradiquer l'EI et souligné la communauté d'intérêts avec la Russie dans ce domaine. Mais on ne voit pas comment le président Trump pourrait renoncer à soutenir les appuis traditionnels des intérêts américains dans la région, notamment l'Arabie Saoudite et la kyrielle de pétro-monarchies que celle-ci a rassemblé derrière elle.

Comment pourra-t-il leur faire accepter qu'il cesse de rechercher la chute de Bashar al Assad, en tolérant de facto un front chiite dans la région, comprenant outre la Syrie, le Hezbollah et surtout l'Iran? Comment pourra-t-il renoncer à présenter les bases militaires russes en Syrie comme un danger majeur, tant pour les alliés de l'Amérique que pour celle-ci.

Il ne faut pas être grand expert pour penser que derrière de bonnes paroles de part et d'autre, que pourrait conforter rapidement une réunion de travail avec Poutine, rien de sérieux ne se produira pour pacifier en profondeur et durablement les relations entre l'Amérique et la Russie.

Il faut certes attendre pour juger. Mais il serait très imprudent de trop en espérer.

vendredi, 18 novembre 2016

Recomposition médiatique en vue

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Recomposition médiatique en vue

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

L'élection de Donald Trump pourrait bien avoir un effet inattendu sur la composition du paysage médiatique, de ce côté de l'Atlantique.

Aux États-Unis, les médias mainstream n'en finissent pas de s'excuser de ne pas avoir vu venir la victoire du milliardaire républicain. Si une image vaut mille mots, une petite vidéo vaut un album photo entier.

Malgré tout, leurs excuses sonnent faux: aucun journaliste n'a démissionné ou été licencié suite aux résultats électoraux. Les éditorialistes en place continuent de vomir sur le Président Trump alors qu'il n'est même pas encore entré en fonction. Nous assistons à la même dérive sur le Vieux Continent, qui, à sa décharge, se contente souvent de reprendre les reportages tournés par les collègues. Le suivisme est tel que c'en est à se demander à quoi servent tous ces "envoyés spéciaux" sillonnant le pays à grands frais.

Les reportages mettent donc l'accent sur la déception des Démocrates, les émeutes - largement artificielles - de ceux qui rejettent les résultats de l'élection, les dangers du programme de Trump pour la survie de l'humanité, et allouent le reste de leur temps d'antenne à la tournée d'adieu que s'offre le Président Obama avec l'argent du contribuable. On a déjà vu remise en cause plus sincère.

Il n'y a donc pas vraiment de changement de cap à attendre de la part de ces médias, ce qui ne surprendra personne. Mais le paysage médiatique lui-même change. Comme l'avait décelé Charles Gave, "le système de l’information aux USA, le fameux quatrième pouvoir est en train de se scinder en deux groupes violemment hostiles." Côté Clinton, la presse officielle ; côté Trump, les nouveaux acteurs comme Zero Hedge, Breitbart ou des réseaux comme Reddit. "Et nous assistons à une véritable guerre à mort entre les deux systèmes, qui continuera bien après que l’élection présidentielle ait eu lieu."

La guerre continue mais pourrait bien s'achever tantôt avec la victoire de Trump, infligeant une grave blessure de crédibilité aux médias périmés. Leur incapacité à se remettre en question ne fera que hâter leur disparition. Aux États-Unis, c'est un fait. Mais désormais, les nouveaux médias se tournent vers l'Europe, et les vieux médias du Vieux Continent glapissent de terreur.

zero-hedge-dot-com-red.pngQue peuvent faire les médias habituels, sachant que toute remise en cause est exclue? La même tactique que d'habitude, essayer de salir les nouveaux venus de façon préventive. L'idée est que le grand public soit préparé à les haïr dès leur arrivée, afin qu'ils soient plus méprisés que regardés.

Reconnaissons que la tactique avait bien fonctionné depuis une dizaine d'années avec Fox News. La première chaîne d'information américaine de Rupert Murdoch avait gagné des parts de marché en proposant des nouvelles "équilibrées" au grand public, en demandant par exemple leurs commentaires tant à des invités démocrates que républicains sur un point de l'actualité. Le slogan de la chaîne - fair and balanced - impliquait un équilibre loin du parti-pris ouvertement démocrate adopté par ses concurrentes. Quelle nouveauté dans le paysage télévisuel! Cela n'empêcha pas Fox News d'être anti-Trump dans sa couverture des élections présidentielles 2016, notamment par le biais de sa présentatrice vedette Megyn Kelly. Et cela n'empêcha pas les journalistes européens de continuer à la présenter comme "conservatrice", voire "ultra-conservatrice"...

Aujourd'hui encore, l'opinion d'un individu sur la chaîne est un puissant marqueur de connaissance sur les médias américains. L'épithète "conservateur" accolé à Fox News est révélateur de quelqu'un qui ne fait que répéter ce qu'on lui a mis dans la tête.

Mais ces péripéties dans la désinformation amènent les journalistes à un autre problème, la surenchère. Si une chaîne neutre voire consensuelle comme Fox News leur paraît déjà "ultra-conservatrice", comment qualifier un site corrosif comme Breitbart News? Méga-conservateur? Ultra-ultra-conservateur? Les rédactions travaillent d'arrache-pied sur cette épineuse question de vocabulaire. En attendant qu'un nouvel adjectif émerge, on présente Breitbart comme "le bras médiatique de Trump", "un site réac et raciste", "la machine de propagande de Trump"...

Certes Breitbart News a un style tabloïd et l'assume complètement, mais c'est aussi un site extrêmement populaire. L'Express est bien obligé de l'admettre:

Depuis son lancement, Breitbart News réussit à plusieurs reprises à embarrasser les démocrates: lorsque le site dévoile, en 2009, la vidéo d'une fonctionnaire noire, Shirley Sherrod, dans laquelle elle tient des propos anti-blanc. Quand, en 2011, Andrew Breitbart, un an avant sa mort, joue un rôle majeur dans la publication des sextos d'Anthony Weiner, démocrate élu à la chambre des représentants et pressenti pour devenir maire de New York.

Des coups d'éclat qui lui ont permis d'acquérir un véritable succès d'audience: avec ses 37 millions de visiteurs uniques par mois, Breitbart News a aujourd'hui les moyens de ses ambitions. Bannon se vante, lors d'une interview donnée à Bloomberg, de pouvoir laisser ses journalistes enquêter durant plusieurs mois, tandis que les autres rédactions traditionnelles ne le peuvent plus.

breitbart_logo-e1457981085344-300x197.jpgSteve Bannon, le directeur exécutif de Breitbart News, a été récemment nommé directeur de la stratégie et conseiller du Président Trump par ce dernier. Pas possible donc de défausser le site comme le travail de ploucs illuminés sortis de nulle part.

Breitbart News a bien l'intention de partir à la conquête de l'Europe. Une version anglaise a servi à plaider pour le Brexit, et une version française est à l'étude, présageant notamment d'une collaboration avec Marion Maréchal-Le Pen.

Ce n'est pas la première fois que des médias venus d'outre-Atlantique s'implantent en Europe ; pensons au Huffington Post ou au très gauchiste Slate. Les sites de Réinformation ont aussi le vent en poupe, qu'ils soient qualifiés de "droite pamphlétaire", de "réacosphère" voire de "fachosphère". Mais c'est la première fois que des acteurs majeurs à la fois politiquement incorrects et dotés d'une réelle force de frappe financière s'apprêtent à entrer sur le marché médiatique européen.

Le succès sera-t-il au rendez-vous? On peut imaginer que oui. Ces gens n'ont rien de philanthropes. S'ils veulent désormais tant s'implanter en Europe, c'est parce qu'il y a une demande. Environ la moitié de l'électorat est méprisée, dénigrée et tancée par les médias traditionnels à force de ne pas comprendre comme il faut, de ne pas voter comme il faut.

C'est un énorme marché.

Sur ce dossier, la Suisse est à la croisée des chemins ; tant que dure la redevance obligatoire, la RTS et ses affidés sont à l'abri de toute remise en question. Mais il n'en sera pas de même de la presse régionale et, naturellement, les médias en ligne. On peut donc s'attendre à de gros changements de ton dans les publications qui veulent survivre ; à défaut, les Suisses continueront à se tourner, toujours plus nombreux, vers les sites de Réinformation.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 16 novembre 2016

Raqa: Trump contre Obama ?

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Raqa: Trump contre Obama ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un article daté du 8/11, c'est-à-dire avant l'annonce du succès de Donald Trump face au duo Clinton-Obama, nous indiquions que les Etats-Unis voulaient participer directement à la prise de Raqa afin de contrer l'alliance entre Damas et la Russie en évitant qu'elle intervienne à Raqa comme elle l'a fait avec succès dans la reconquête d'Alep. 1)

Nous écrivions  "Dans le cas très probable d'une victoire à Raqa, ... une partie du territoire syrien tomberait sous le contrôle de forces rebelles soutenues par les Etats-Unis. Sans doute aussi s'y joindraient des troupes au sol américaines, comme en Irak mais sur une plus grande échelle. Les Etats-Unis auraient donc repris pied en Syrie où ils contesteraient aux Russes le monopole militaire. Le silence du gouvernement russe devant cette éventualité s'explique sans doute par le fait que Moscou la considère inévitable, sauf à s'engager dans des opérations pouvant déboucher sur un affrontement militaire direct avec les Etats-Unis".

Or manifestement, bien des choses sont en train de changer avec la victoire de Trump. D'après la source israélite DEBKA file, généralement bien informée, Trump n'aurait pas attendu d'être officiellement intronisé à la Maison Blanche pour envoyer en Syrie des émissaires issus de l'Armée américaine et favorables à sa cause. 2)

L'objectif en serait double: obtenir des Turcs qu'ils ne laissent pas l'armée irakienne et les milices kurdes ralliées aux Etats-Unis prendre Raqa sans intervenir eux-mêmes avec leurs forces - concrétiser la volonté affichée de Trump de se rapprocher de la Russie dans la lutte contre l'Etat islamique. La perspective du futur accord américano-russe sur ce terrain pousserait aujourd'hui les Russes à sortir de leur réserve prudente à Raqa. Le trio Donald Trump, Vladimir Putin et Recep Tayyip Erdogan serait ainsi décidé à ne plus laisser les Américains d'Obama prendre sans eux sinon contre eux la ville de Raqa.

L'engagement des Russes iraient jusqu'à bombarder les convois d'armes qu'Obama fait envoyer actuellement de Bagdad au profit des milices kurdes syriennes du Parti de l'union démocratique PYD dont d'ailleurs d'autres leaders kurdes indiquent qu'il ne représente pas la totalité du « peuple kurde ».

Dans ces conditions, Raqa serait repris à l'Etat islamique par les forces turques soutenues par l'aviation russe, ceci dans le cadre de la nouvelle alliance américano-russe contre le terrorisme au Moyen-Orient. Par ailleurs, Alep serait aussi complètement conquis par les Syriens, avec l'appui là encore des Russes. Ceci d'ailleurs alors que la prise de Mossoul par les Irakiens soutenus par Obama semble s'éterniser, face aux résistances islamistes.

Conclusions provisoires

Plusieurs conclusions, avec la prudence qui s'impose, pourraient être tirées de ces évènements:

- Au moins dans la question du Moyen-Orient, Trump bénéficierait de l'appui de l'armée américaine, ou d'une partie de celle-ci, dans son projet de négocier des accords avec Poutine. Comme nous l'avions indiqué dans un autre article 3) ce ne sera sans doute pas le cas dans des perspectives plus globales. Mais qui sait, si Trump décide de s'engager à fond dans ce sens? Son intervention actuelle dans la question de Raqa serait de bonne augure.

- L'accord stratégique entre la Turquie de Erdogan et la Russie, qui ne semblait pas jusqu'à ce jour complètement acquis, serait ainsi confirmé - avec le consentement la encore de Trump du côté américain.

- Indirectement, la nouvelle politique diplomatique américaine, initialisée par Donald Trump, se traduirait par un revirement américian vis-à-vis de la Turquie. L'Amérique cesserait notamment de soutenir le prêcheur islamiste Fethullah Gülen, proche des plus radicaux des Frères musulmans, qu'elle abrite encore sur son territoire.

-  Le ton relativement favorable des Israéliens à l'égard de Donald Trump, qui transparait dans l'article cité ici de DEKFAfile, laisser penser que Tel Aviv craint moins qu'auparavant le rôle de Moscou en Syrie, lequel avait été suspecté de vouloir renforcer l'influence des Iraniens et du Hezbollah au Moyen-Orient. Ceci dans la mesure où Trump pourrait jouer dans cette partie du monde un rôle de médiateur entre les Israéliens, les Russes et les autres acteurs.

- Obama va rencontrer prochainement, dans sa tournée d'adieu en Europe, les dirigeants allemands et français. Ceux-ci devraient, en bonne logique, lui demander de cesser d'intervenir pendant les deux prochains mois pour contrer la volonté de Trump de se rapprocher de la Russie.

- Restera à voir enfin si la volonté de Trump de se rapprocher des Russes dans la lutte contre le terrorisme ne sera pas rapidement bloquée par le complexe militaro-industriel américain, dont la préparation d'une guerre contre la Russie est depuis 50 ans la raison d'être.

Notes

1) Les Américains à Raqa http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2359...


2) Obama hits Trump tie with Putin, Erdogan on Syria http://www.debka.com/article/25776/Obama-hits-Trump-tie-w...

3) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2365...

4) Voir dans le même sens l'article de Dedefensa http://www.dedefensa.org/article/trump-deja-actif-en-syri...

George Orwell: A Life in Pictures Full Documentary

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George Orwell: A Life in Pictures Full Documentary 

George Orwell: A Life in Pictures is a 2003 BBC Television docudrama telling the life story of the British author George Orwell. Chris Langham plays the part of Orwell. No surviving sound recordings or video of the real George Orwell have been found.



Awards:
International Emmy 2004 for Best Arts Programme
Grierson Award 2004 for Best Documentary on the Arts

jeudi, 17 novembre 2016

Préparation d'un «coup d'Etat» contre Donald Trump

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Préparation d'un «coup d'Etat» contre Donald Trump

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous mettons des guillemets au terme, car il est peut-être un peu prématuré de parler d'un coup d'Etat. Néanmoins ce qui se prépare contre Trump y ressemble beaucoup.
L'objectif visé par les comploteurs, venus essentiellement des soutiens de Hillary Clinton au sein du Parti Démocrate et plus généralement au sein de l'oligarchie politico-économique qui l'avait promue, est dans un premier temps d'obtenir l'invalidation de l'élection de Trump. On a parlé d'une procédure de destitution (impeachment) qui serait enclenchée par les forces anti-Trump au motif que celui-ci tiendrait des propos non politiquement corrects ou prendrait des décisions anti-constitutionnelles. Mais la procédure est trop lourde pour pouvoir être engagée rapidement.

La formule la plus rapide et la plus immédiate consisterait à obtenir un vote anti-Trump des Grands Electeurs en charge de valider définitivement le président élu. Dans le système électoral américain, à peu près incompréhensible en Europe, ce n'est pas le nombre total des voix obtenues par les candidats au plan national qui compte, mais dans chaque Etat celui des voix obtenues par les représentants des deux candidats, dits Grands électeurs, lesquels élisent ensuite définitivement, quelques semaines après, le président.

Une pétition visant à obtenir des Grands Electeurs qu'ils ne valident pas l'élection de Trump a été lancée. Elle pourrait recueillir des millions de voix. Le prétexte en est que Trump a obtenu moins de votes populaires que Clinton. C'est actuellement vrai mais le décompte n'est pas fini, et il reste à peu près 7 millions de votes, dont ceux des militaires estimés à 80% en faveur de Trump. Par ailleurs la présomption de fraudes multiples concernant le vote et le décompte des voix, en provenance du camp Clinton, paraît tout à fait fondée.

Ces millions de voix qui contestent l'élection de Trump proviennent de milieux sociaux favorisés, tenant à garder leurs privilèges. Pour eux Trump représente l'électorat pauvre, qui n'est d'ailleurs pas seulement blanc ou masculin, provenant des zones industrielles en déshérence du fait de la mondialisation (le « Rust Belt »). Dans le vocabulaire français, ces électeurs pauvres seraient considérés comme représentant la gauche, et les électeurs favorisés la droite. Autrement dit, la pétition et plus généralement les efforts du parti Clinton pour faire invalider l'élection de Trump seraient considérés comme l'amorce d'un coup d'Etat de la droite et de l'extrême droite contre un Trump se situant, qu'il le veuille ou non, à gauche.

Mais l'establishment a réussi, à coup de campagnes d'opinions largement financées par les riches entrepreneurs, notamment à travers la fondation dite Democracy Alliance du milliardaire Soros, à faire passer Hillary Clinton comme la candidate des pauvres, des noirs, des femmes, tandis que Donald Trump est renvoyé du côté des fascistes, sinon des nazis. Depuis quelques jours, des manifestations de rues importantes, comprenant des jeunes, des femmes, des noirs et des hispaniques, tous provenant de milieux sociaux favorisés (comme cela est facile à voir sur les photographies de presse), sont organisées pour protester contre l'arrivée de Trump à la Maison Blanche. Elles sont largement applaudies en Europe et notamment en France, où les médias ont toujours été les défenseurs aveugles d'une Hillary Clinton corrompue, belliciste et anti-russe.

Nul évidemment ne fait valoir que si le même argent avait été employé pour organiser des manifestations pro-Trump, notamment dans le Rust Belt, les manifestants auraient été probablement plus nombreux et plus convaincants., même si moins bien vêtus et s'exprimant moins aisément.

Une guerre de classe

La parti Clinton, s'il ne réussit pas à faire invalider l'élection de Trump, s'efforcera d'encourager les mouvements sécessionnistes dans les Etats, tels la Californie, où l'establishment local a toujours été acquis au système. Ceci pourrait susciter des difficultés pour le président Trump, qui sera accusé d'avoir provoqué de nouvelles guerres de sécession aux Etats-Unis. Nul ne fera remarquer que sous Obama, c'étaient dans les Etats pauvres, victimes du système, que des mouvements sécessionnistes avaient commencé à prendre de l'importance.

Tout ceci montre bien qu'une véritable guerre de classe, comme auraient dit les marxistes des années 50, est engagée entre les favorisés et les non favorisés, entre l'aristocratie sociale et le prolétariat. Ceci à propos de l'élection du milliardaire Trump, qui s'est inscrit par une sorte de prescience politique à la tête du prolétariat.

Cette guerre ne fait que commencer. Trump ne la gagnera peut-être pas, compte tenu de l'importance des forces financières, économiques et politiques qui se mobilisent contre lui. Peut-être sera-t-il assassiné, peut-être sera- t-il victime d'une « sale affaire » l'impliquant, montée de toutes pièces par l'establishment. Celui-ci sait y faire en matière de « regime change » provoqué dans les pays dont les gouvernements lui déplaisent. Il doit maintenant considérer que le temps est venu pour qu'il déploie ce savoir faire en Amérique même.

 

Guillaume Durocher - Trump Victory: Impact on America & Europe

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Guillaume Durocher - Trump Victory: Impact on America & Europe

Guillaume Durocher is a French political writer and historian. He has lived in many European countries and worked in politics and journalism. He writes for several Alt-Right publications, including The Occidental Observer, Counter-Currents, and Radix.

We begin by discussing the results of the recent election. Guillaume compares Trump’s victory to Brexit, for the mainstream media – through its polls and pundits – failed to accurately predict either. We discuss what this means for not only America, but the West as a whole. Guillaume explains that the American nation-state is now run by a wildcard, and that if Trump drastically alters the course of America, Europe will follow suit. We then discuss Guillaume’s background, including how he became a nationalist. We learn that he was originally an anti-war liberal; questioning the EU, however, led him to then realize the importance of having homogeneous nation-states. The first hour also explores the ongoing culture war in the West, the Jewish community’s response to the Trump phenomenon, and the origins of our current plight.

The members’ hour begins with a consideration of technology. We discuss how the internet has allowed for alternative media to loosen the mainstream media’s control over culture and information. Guillaume correctly points out that Trump, through his condemnation of the mainstream media, has furthered this effect. We then switch gears to consider the big picture. Guillaume argues that it’s okay for those of us in the Alt-Right to disagree about the ideal form of government; what matters, though, is that whichever system we adopt exist solely for the benefit of our people. Guillaume then makes a case for the inclusion of genetics into policymaking decisions, which leads to a discussion on the massive population boom now underway in the third world. The members’ hour also covers the need for willpower and determination, the vulgarization of Western culture, and the tribal nature of fascism.



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Constantin Parvulesco: La crise d'identité française

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Constantin Parvulesco: La crise d'identité française

WWIII: The Balkan Stage for a Turkey-EU War

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WWIII: The Balkan Stage for a Turkey-EU War

Ex: http://www.katehon.com

The End Of the War Against ISIS

ISIS, which was artificially created to redraw the borders of Middle East, is about to be defeated in Iraq and Syria by the ongoing military operations in Mosul and Raqqa, the center of ISIS. After ISIS’s end, there can be a sort of temporary break in military clashes in the Middle East. Thanks to the military intervention of Russia in support of the Syrian government and the military involvement of Turkey, with the undeclared consent of Russia, to prevent a YPG-led Kurdish corridor in the North Syria and to fight against ISIS, the US’ aim of dissolving the territorial unity of Syria has failed.

The US will have two options: either deepening its efforts to provoke new clashes between Turkey and Iraq, Turkey and Iran, or Turkey and Syria (thanks be to God that US plans to start a war between Russia and Turkey already failed) or changing its focus to another part of Eurasia to spread instability and incite clashes between the regional actors of Eurasia.

The US may select the second option thanks to the balancing and mediating Russian efforts to prevent any direct clashes among the Middle Eastern countries. The Balkans may be the most appropriate candidate for the US due to its geopolitical structure, historical conflicts, and ethnic and religious diversity. The word “Balkan” is a Turkish word which means steep and forested mountains. On the other hand “Bal” means honey and “Kan” means blood in Turkish. Therefore peace and conflict have always coexisted in the Balkans, as the name of the peninsula points out.

An Overview Of Geopolitics In The Balkans

Lying in the east of Europe, the Balkans is inhabited by mostly Slavic and Orthodox nations. With 19 million residents, Romania is the most populated country in the region, but the other countries are all below 10 million and diversified into small countries and ethnicities. In the west the Germans, in the north the Russians, and in the east the Turks surround the peninsula as great nations.

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The recent history of Balkans also confirms the geopolitical truth that the potential actors that can clash or cooperate in the upcoming crisis are the Germans (EU), the Russians, and the Turks. After six centuries of Ottoman rule, the Balkan nations became separated countries. Then Nazi Germany invaded the entire peninsula. After the Second World War, with the exception of Greece, all the Balkan countries were under the influence of the USSR or communism. After the collapse of the iron curtain, by either joining the EU or NATO, most of the Balkan countries fell under the influence of the EU and US.

Greece, Romania, Bulgaria, Croatia and Slovenia are EU members; Turkey, Albania, Serbia, Montenegro, Macedonia and Bosnia-Herzegovina are candidates. On the other hand, Turkey, Greece, Romania, Bulgaria, Albania, Croatia, Slovenia are already NATO members, while Montenegro, Macedonia, and Bosnia-Herzegovina are candidates for NATO membership. Therefore at first glance, the current political situation might seems very united and stable in the region. All the countries are members of NATO and the EU or candidates. But as explained below, the reality on the ground is very different than it appears, and the EU- and US-oriented countries may go to war with each other.

Diversified Ethnicity and the Problems of Religion and Minorities

The US always uses ethnic and religious differences as a tool for provoking instability. Unfortunately ethnicity and religion is a very sophisticated complexity in the Balkans. Bulgarians and all the ex-Yugoslavian nations (Serbs, Montenegrins, Croats, Slovenes, Bosnians, and Macedonians) are Slavic, while Romanians, Greeks, and Albanians have distinct nationalities. The Romanians are Latin origin, the Greeks have Hellenic roots, and the Albanians have genetic ties to Italians. Bulgarians, Serbs, Montenegrins, Macedonians, Romanians, and Greeks are Orthodox, while Croatians and Slovenes are Catholic. Bosnians and two thirds of Albanians are Muslim, the rest being Orthodox.

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Although all the nations in Balkans have independent states, almost all of the countries have internal minority problems. Hungarians living in the west (Transylvania) of Romania constitute 7% (1,4 million) of Romania’s population. Bulgaria also has a 10% Muslim-Turkish (900 thousand) minority. In Greece, there are 250 thousand Macedonians, 370 thousand Albanians, and 200 thousand Muslim Turks. Albanians with a population of 500 thousand constitute 25% of Macedonia’s population and 1.8 million Albanians are living in Kosovo. Montenegro’s population consists of 45% Montenegrins, 29% Serbs, %12 Bosnians, and %5 Albanians. 250 thousand Hungarians live in Serbia. Bosnia and Herzegovina is a loose Bosnian, Croatian, and Serbian confederation. On the Bosnian-Croatian side, 70% of the population is Bosnian and the rest is Croatian, while on the Serbian side 80% is Serbian and the rest is Bosnian.

Historical, Religious, and Ethnic Ties with Turkey and Russia

When the Balkan nations achieved their independence from the Ottoman Empire, starting from the late 19th century and lasting up to 1989, many Turks, Muslim Albanians, and Bosnians immigrated to Turkey. Currently, 12 million people of Balkan origin are living in Turkey. Among immigrants, 7 million are of Turkish origin who immigrated from Bulgaria, Greece, Albania, Macedonia, Kosovo, and Bosnia. Although 2.2 million Bosnians live in Bosnia-Herzegovina, 2 million Bosnians also live in Turkey as a kind of second motherland. Moreover 3.2 million Albanians live in Albania, while as a second motherland 2 million Albanians live in Turkey. Therefore, in Turkey, the Balkan-originated community has a strong lobby and in the government and business cycles is very influential. Moreover, most of them still have strong ties with their relatives in The Balkans.

On the other hand, the Slavic nations have historic, religious, and ethnic ties with Russia. Besides Romanians, Greeks, and Albanians, the rest of the Balkan nations are Slavic in origin. Moreover, besides Croatians, Slovenians, Albanians and Bosnians, the others are of the Orthodox belief. During these peoples’ independence struggle, Russia gave strong support and came to represent an elder brother.

Turkey’s Increasing Potential to Surpass the Balkans

Compared to Turkey, the Balkan countries’ populations are decreasing dramatically. Not only low fertility rates but also migration to developed EU countries have caused the population to decrease. In 1990, the population of Turkey (53 million) was 75% of all the Balkan countries’, while Turkey’s present population (80 million) exceeds all of the Balkan nations combined (63 million) and has reached 125% of the whole Balkans’ population. Economic growth rates are also in favor of Turkey. In 2000, Turkey’s GDP was 107% of that of all the Balkans, and presently the figure has reached 123%, and this despite the fact that the EU member Balkan countries attract EU direct investment and EU funds to restructure national economies. For the top three economies of the Balkans (Greece, Romania, and Bulgaria), Turkey is an important export destination.

Souring Relations between Turkey and the EU

Turkey has souring relations with EU. Although Turkey chose Westernization as a type of modernization at its founding in 1923 and has been a NATO member since 1952, its application for full membership in the EU is still on stand-by. In recent years, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has faced an opposition campaign by the Western media. He is accused of being a dictator even though he won 11 democratic elections in 14 years including municipal, parliamentary, and presidential ones.

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Moreover, even though the Kurdish Workers Party (PKK) is declared a terrorist organization by the EU, their obvious support for Kurdish separatists in Turkey increases anti-EU sentiments among Turks. The PKK cavalierly propagates its views, organizes demonstrations, and is provided financial resources in Europe. The recent arrest of the leader and ten parliamentarians of the PKK-affiliated political party HDP may deteriorate the EU-Turkish relations to an irreparable extent.

Moreover, nine columnists and directors of the pro-Western newspaper Cumhuriyet were also arrested last week under accusations of cooperating with the terrorist organization FETÖ, a US proxy that attempted the coup d’état on July 15th in Turkey. The editor of the newspaper, Can Dündar, has fled to Germany and receives support from Germany.

EU representatives and the foreign minister of Luxembourg have announced their concern over the recent arrests and have even proposed to impose economic sanctions like the ones they have against Russia, arguing that 60% of the foreign investment in Turkey is of EU origin. The Italian prime minister said that Turkey cannot be a member of theEU under these circumstances. Additionally Moody’s and Standard & Poor’s, Western rating companies, lowered Turkey’s rating after the coup d’état, asserting that political instability is on the rise.

On the other hand Turkish President Erdoğan accuses the EU of supporting terrorism in Turkey and the Middle East (PKK, FETÖ and ISIS), attempting to divide Turkey by supporting Kurdish separatists, attempting to overthrow the democratically elected government and president, and spreading Islamophobia and Turkophobia. He has declared that the EU’s attitude is akin to the second phase of World War 1 when Turkey, Syria, and Iraq were divided on the basis of ethnicity and sect.

Turkish Stream

Germany, Turkey and Italy are the top three importers of Russian natural gas. The South Stream project was canceled due to the EU’s blocking two years ago. The new Turkish Stream pipeline for transporting Russian natural gas directly to Turkey, bypassing Ukraine, strengthens Russian-Turkish cooperation and both of their positions against the EU, despite the opposition of US. The possible extension of the Turkish Stream from Greece to Germany and Italy via the Balkans could provide strategic advantage to Turkey and Russia. Therefore, while Russia and Turkey want stability in order to guarantee the route of pipeline, the US might provoke instability and clashes in the Balkans in order to prevent Russia’s increasingly position and block the possible extension of the Turkish Stream pipeline.

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Russia and Turkey’s new military approach

Russia, seeing the encirclement policy of the US, has begun to use hard power as a “preemptive” strategy as seen in Georgia and Ukraine. The military intervention of Russia in Syria is a “policy making” strategy and a clear offer to regional actors to cooperate against the US. On the other hand, Turkey, like Russia, has begun to use hard power, such as in Syria and to some extent in Iraq. Turkey reaped the fruits of the use of hard power through the Turkish-Russian alliance in Syria. Therefore, in order to break encirclement, Turkey, knowing that Russia can offer support against US, would be much more eager to militarily intervene in any conflict in Balkans.

Potential Conflicts

The first potential unrest could be in Bosnia-Herzegovina. Composed of Bosnian-Croatian and Serbian Republics and as a weak confederation founded after the Dayton Peace Agreement, Bosnia’s future mainly depends on the support of the EU. Any change in Serbian politics away from the pro-EU approach could motivate the Serbian side to strive for independence. It is no doubt that an anti-EU movement in Serbia would also affect Montenegro, which has a considerable Serbian population. But the Bosnian-Serbian-Croatian dispute is far away from inciting military clashes due to the artificial creation of the confederation and the lack of a Bosnian army.

Another problem is posed by the Albanians. The desire to establish “Greater Albania” has historic roots among Albanians. Attempts to unite Albania, Kosovo, and the Albanian-populated areas of Macedonia could directly pull Macedonia, Greece, and Serbia into a conflict. On the other hand, Bulgaria will not be silent if Macedonia falls into unrest. It is worth remembering that Macedonia was the cause of the Second Balkan War. The US military base in Kosovo can be the center for US provoking of the Albanians in the region. Moreover, radical Islamic ties dating back to the Yugoslav Civil War and the Kosovo uprising are a perfect starting point for the US to exploit the situation with the use of terrorist attacks.

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Moreover, Turkey has countless disputes with Greece. The Cyprus issue, the Turkish minority in the Western Thrace, and the 12 islands and sea mile disputes in the Aegean Sea are all alarming conflicts that could provoke a military clash between Turkey and Greece. When the US and EU’s pressure on Turkey increased, Erdoğan put the existing conflicts with Greece on the agenda and clearly declared that if the US and EU try to redraw the boundaries in the Middle East, then Turkey will turn to the Balkans and question the boundaries with Greece, and use hard power to solve the disputes if needed. Therefore, if Greece militarily intervenes in any clash arising from the Albanians, Turkey will not be silent.

Concluding Thoughts

Turkey and Russia face political, military, and economic attacks from the US and EU. Both countries are regarded as two great obstacles preventing the West’s domination in Eurasia. The US-backed coup attempt in Turkey, the toppling of the democratically elected government in Ukraine, Russia’s and Turkey’s military intervention in Syria, and Turkey’s military alliance with Russia in Syria have changed the attitudes of Turkey and Russia from using soft power to hard power, from defensive strategies to a preemptive one. In order to set up a new confrontation between Russia and Turkey by exploiting ethnic and religious contradictions and preventing the extension of the Turkish Stream pipeline to Europe in order to block Russia, the Balkans is a very suitable region for the US. Moreover, as seen in the Ukraine case, provoking unrest in the Balkans by attracting Turkish and/or Russian military intervention is a very convenient justification for increasing the US’ military presence and political domination in Europe. Albanians’ desires for unification or the Turkey-Greece border disputes are the most attractive tools for flaring up unrest in the Balkans. If Turkey, as in Syria, can cooperate with Russia in order to preserve stability and peace in the Balkans, then the result of the US’ incitements will not be those intended. Turkey and Russia could not only break the the US’ encirclement, but almost the entire Balkans could be consolidated into a great Eurasian block. 

mercredi, 16 novembre 2016

Enlightened Patriarchy: Frederick the Great’s Principles of Lawmaking

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Enlightened Patriarchy:
Frederick the Great’s Principles of Lawmaking

Perhaps the most impressive Western tradition of statecraft, at least in the modern era, is that of Prussia. To be sure, the liberal-democratic tradition launched by the United States [2] and France is formidable, and it is not without reason that it today dominates our world. But the greatness of America and France also relied upon a prosaic factor: sheer demographic and geographic size. Little Prussia in contrast accomplished feats with absolutely miserable resources, raising herself up among the great powers and founding the German nation-state through sheer force of will. The Prussian “authoritarian” tradition, with its emphasis on hierarchy, community, and martial prowess, is then a useful counterpoise to the liberal-democratic one we take for granted today. Clausewitz and Carl Schmitt must be read beside Jefferson and Tocqueville [3].[1]

The most illustrious of all the Prussian leaders was Frederick the Great, a great political reformer and military commander who also cultivated a reputation as a philosophical thinker in his own right. Given how rare it is for generals and politicians to be particularly thoughtful, Frederick the Great merits all the more to be read by young Westerners in search of their heritage and a usable past. I propose then a reading of some of Frederick’s quite substantial philosophical and political writings.

Frederick’s Dissertation on the Reasons to Establish or Abrogate the Laws (Dissertation sur les raisons d’établir ou d’abroger les lois, 1750),[2] written after a decade in power and the hard-won conquest of Silesia, is admirably clear in its writing (how rare that can be!) and showcases wide reading and historical knowledge.[3] Many of Frederick’s themes and arguments retain all their relevance to this day. As this text is apparently unavailable in English, I will quote from it at length.[4] Unusually for a reigning monarch, the Dissertation was made public, thus showcasing the King’s philosophical credentials and stirring European debate.

Frederick’s ideal government is an enlightened patriarchy. He notes that “family fathers” have played an enormous role in the law throughout history, both as lawmakers and as legal masters of the household. For Frederick, the laws should serve to shape custom and enforce public morals, with the interests of the community overriding those of individuals. But this firm law must also be humane, rational, and moderate. Social conventions should be examined in this light and reformed accordingly. Frederick concludes with two proposals as examples: ending the stigma of bastardy, so as to prevent illegal abortions leading to the deaths of both the bastard and the mother, and a pan-European ban on dueling, the latter often causing the death of valuable citizens.

To know how to make laws, the practical Frederick advises looking to history:

Those who wish to acquire an exact knowledge of the way in which the laws must be established and abrogated can only look to history. We see there that all nations have had particular laws, that these laws were established in succession, and that much time has always been necessary for men to reach something reasonable. We see there that the legislators whose laws have lasted the longest are those who had as their goal public happiness, and who best knew the genius of the people whose government they regulated.

According to Frederick then, history teaches that the establishment of good laws requires patience, public-spiritedness, and harmony with “the genius of people,” which might also be termed national character. He shows an optimistic faith in reason typical of the Enlightenment: men require time to establish good laws, but once reached, these tend to spread. This accounts for the pervasiveness of Roman law: “These laws were found to be so admirable that after the destruction of the empire, they were embraced by the most civilized peoples.”

Frederick’s Dissertation provides a fairly impressive overview of the evolution of law from ancient to modern times, covering the Ancient Egyptians, Greeks, Romans and the modern European nations of England, France, and Germany. He draws from numerous sources, mentioned in the marginalia, including Herodotus, Plutarch, Livy, Cicero, and Tacitus for the Ancients and mainly French historians for the Moderns.

Frederick’s highlights from this enormous historical period are obviously not disinterested. These generally could be considered to subtly reinforce his position as an “enlightened despot” and pragmatic reformer, particularly interested in maximizing his state’s population and military power. In addition to “family fathers,” Frederick places a strong emphasis on the role of religion and, interestingly, usury in the development of the law. Hence, he expounds at length on Sparta, a martial state to which Prussia was often compared:

Lycurgus, king of Lacedaemon, used the laws of Minos, to which he added some of Osiris, which he collected himself from a journey he made to Egypt; he banished gold from his republic, silver, all sorts of currencies, and superfluous arts; he equally shared lands among the citizens.

This legislator, who intended to shape warriors, did not want any sort of passion to weaken their courage; he allowed for this effect the community of wives among citizens, which peopled the State, without excessively attaching private citizens to the sweet and tender bonds of marriage; all children were raised at public expense. When parents could prove that their children were born unhealthy, they were permitted to kill them. Lycurgus believed that a man who was not fit to bear arms did not deserve to live.

He ruled that helots, a kind of slave, would cultivate the soils, and that the Spartans would only busy themselves with the exercises which would render them fit for war.

The youth of both sexes wrestled; they exercised completely naked, in the public square.

Meals were regulated, where, without distinction of orders, all citizens ate together.

It was forbidden for foreigners to stay in Sparta, in order that their manners not corrupt those which Lycurgus had introduced.

Incompetent thieves were punished. Lycurgus had the intention of forming a military republic, and he succeeded in this.

The Aim of Law: Good Manners & Public Safety

csm_6.5_2dd71daf9a.jpgFrederick asserts that laws should aim to promote “[g]ood manners and public safety.” He is enormously concerned with civil peace, saying French chancellor Michel de l’Hôpital’s efforts to increase tolerance and defuse tensions between Catholics and Protestants during the Wars of Religion “worked for the salvation of the fatherland.” Laws may deal with politics (government), manners (criminal), and civil matters (contracts, usury).

But for Frederick, laws do not merely have the negative goal of suppressing crime and instability, but also the positive one of fostering good habits. Hence the laws have an important cultural role. He says “the laws are dikes against the overflowing of vices, they must be made respected by the terror of punishments,” but these should also be humane. The sovereign must protect “the majesty of the laws” if these are to have any power. This sometimes fails. Under the Roman Republic “the corruption of manners . . . led to an endless multiplication of laws.”

Frederick cites the Twelve Tablets of Rome, inspired by Solon, among the best laws. These had notably legalized posthumous recognition of children (in cases where the alleged father died before birth) and divorce: “These laws, so equitable and so just, restrained citizens’ freedom only in the cases when their abuse of it could harm the calm of families and the security of the republic.”

However, in judging what individual liberty and equal rights citizens should have, Frederick stresses that the aim must always be the public good. Many restrictions on individual liberty and “discriminations” against classes of citizens might at first appear unjust, but are actually upon closer examination found to serve the general welfare. Frederick cites the German practice of primogeniture in this regard:

Whoever has bothered to the examine the laws with a philosophical spirit will have no doubt found many which at first appear contrary to natural equity, and which however are not so. I content myself with citing the right of primogeniture. It seems that nothing is more just than sharing the paternal estate equally among all children. However experience proves that the most powerful inheritances, subdivided into many parts, reduce over time opulent families to indigence; which has led father preferring to disinherit their younger sons rather than prepare their house for a guaranteed decadence. And for the same reason, laws which appear bothersome and harsh with certain individuals are not less wise, so long as they tend towards the entire society’s advantage; this is a whole to which the enlightened legislator will constantly sacrifice the parts.

Thus, discrimination against younger sons, while unfair for those concerned, can be justified by its strengthening of the continuity of the family house. (I note in passing that some have claimed this passing on of the family household to  the first-born son has contributed to the strong German tradition of family businesses [the famous Mittelstand]. Conversely, the French Revolution’s egalitarian law of succession overrode the father’s will and equally distributed property among sons. Thus, estates tended to disintegrate over time. Some have blamed the catastrophic and lasting decline of French fertility in this period on these provisions, bourgeois fathers seeking to reduce their offspring to maintain their households.)

Certainly the American and French revolutionaries would not deny the importance of the general welfare, but Frederick is more explicit: the public good must come before the individual interest and narrow “rights.” In this he echoes the wisdom of classical philosophy, as when the Roman emperor and Stoic philosopher Marcus Aurelius [4] wrote: “What brings no benefit to the hive brings none to the bee. [. . .] What causes no harm to the city causes no harm to the citizen.”

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Patriarchy: A Realistic Ideal

Frederick ascribes an enormous role to the père de famille, the family father, both in the historical foundation of law and in establishing good laws in the present. He begins his historical account as follows:

It seems probably that family fathers were the first legislators: the need to establish order in their houses no doubt forced them to make domestic laws. Since these first times, and when men began to assemble in cities, the laws of these particular jurisdictions were found to be inadequate for a more numerous society. [. . .]

Disorders accrued in the cities, news vices were born, and the family fathers, as those with the greatest interest in repressing them, agreed, for their security, to oppose this excess.

Towards his conclusion, Frederick presents patriarchy as one of the best forms of government given humanity’s imperfect nature. He describes first a utopia in which government and laws would perfectly regulate society like clockwork:

A body of perfect laws would be the masterpiece of the human spirit concerning the government’s policy: one would observe there a unity of plan and rules so exact and proportioned, that a State driven by these laws would resemble a watch, whose springs have been made for one same goal; one would find there a deep knowledge of the human heart and the genius of the nation; punishments would be tempered, so that by maintained good manners, they would be neither light nor harsh, clear and precise rulings would never lead to legal dispute; they would consist in an exquisite choice of all that has been best in civil laws, and in an ingenious and simple application of these laws to the customs of the nation; all would be foreseen, all would be combined, and nothing would be subject to inconveniences: but perfect things do not pertain to humanity.

Human beings being imperfect, Frederick instead offers patriarchy as a realistic regime. Under patriarchy, the government’s public-spiritedness is ensured by a sense of family belonging with the people:

The peoples would have reason to be satisfied, if legislators placed themselves in their regard in the same mental dispositions of these family fathers who gave the first laws: they loved their children; the maxims they prescribed had as their goal only the happiness of their family.

This perspective largely resonates with evolutionary psychology’s later view that feelings of kinship enable in-group altruism and more generally on the centrality of family to human psychology.

Frederick highlights numerous examples throughout history of the importance of the father in law: parricide was so unthinkable to Solon he made no mention of it in his laws, while the Romans made the mere intention of parricide punishable by death. This did not mean the father should enjoy unlimited and tyrannical power, as Frederick also writes:

No laws revolts humanity more than this right of life and death which fathers had over their children in Sparta and Rome. In Greece, a father who was too poor to provide for the needs of a too numerous family allowed the children born in excess to perish; in Sparta and in Rome, if a child came to the world poorly-shaped, this sufficiently authorized the father to deprive him of his life.

It is worth observing here that if the killing of infants was not for an arbitrary individual purpose such as a father’s whim, but rather for a rational public purpose such as eugenics, this might meet Frederick’s criteria for a good law, given his previous assertion of the public good over individual interest.

friedrich_II.jpgFrederick’s advocacy of paternal authority is all the more poignant and significant in that his own father, Frederick-William, also known as the Soldier King, had been a harsh one. Frederick-William had often beaten his son and executed before Frederick’s eyes his youthful best friend (and possible lover), Hans von Katte, for “desertion.”

Undivided Authority

Frederick’s apology of patriarchy fits well with his arguing that the sovereign should enjoy undivided authority, free notably from parliaments. This enabled the sovereign to concentrate without distraction and formulate coherent laws. Coming from an absolute monarch, this was obviously not a disinterested position, but it was forcefully argued. Frederick stresses the dissensions between Senate and people which paralyzed the Roman Republic and writes on England:

Although England has many wise laws, it is perhaps the European country where they are the least in effect. Rapin Thoyras [a French historian] remarks very well that, by a vice of government, the power of the King is constantly in opposition to that of the parliament; that they watch each other, either to conserve their authority, or to extend it; which distracts the King and the representatives of the nation from the care which they should expend to maintain justice; and this turbulent and stormy government changes endlessly its laws by acts of parliament, according to whether the current situation and events forces it to do so; hence It follows that England is in the situation of more requiring reform of its jurisprudence than any other kingdom.

Frederick argues elsewhere that laws made by different authors will tend to contradict one another and be incoherent:

When in a State the laws are not assembled in a single body, there must be some who contradict each other; as they are the work of different legislators who did not work on the same scheme, they will lack unity which is so essential and so necessary to all important things.

He notes that nothing is worse for respect for the laws than internal contradiction. Hence, Frederick strongly argues for legal codification, citing many examples, from Justinian through Alfred the Great to Louis IX of France.

Frederick then explicitly rejects any doctrine of divided sovereignty or separation between executive and legislative authority, as found in the writings of Montesquieu and the American Constitution. No doubt Frederick would not be surprised by the often vague and incoherent texts produced by divided sovereigns, whether the representatives in the U.S. Congress or the heads of state of European summits.

To be continued . . .

Notes

1. My ability to directly study the Prussian tradition is sharply limited by my very inadequate knowledge of German. Concerning Frederick however, I am fortunate, as a blessed son of France, for the Great King wrote overwhelmingly in French. This reflected the preeminence of French as the European lingua franca of the eighteenth century and Frederick’s enthusiastic embrace of the French Enlightenment, or les Lumières. On other benefits of learning the French language, see Guillaume Durocher, “Learning French with Jean-Marie Le Pen,” [5] Counter-Currents, November 20, 2015.

2. As published in Johann Preuss, Œuvres de Frédéric le Grand, vol. 9 (Berlin: Royal Printer, 1848). http://friedrich.uni-trier.de/fr/oeuvres/9/toc/ [6]

3. Montesquieu is a possible but uncertain influence. Frederick makes clear in a letter that he had read Montesquieu’s Considerations on the Greatness and Decadence of the Romans. However, there is no mention of the French writer’s more famous Spirit of the Laws, which were published around the same time as the Dissertation’s writing.  There is confirmation that Frederick read the Spirit of the Laws afterwards. Anne Baillot and Brunhilde Wehinger note a number of parallels: on the law as representing the progressive development of human reason (Montesquieu: “The law, in general, is human reason.”), on the need to adapt law to “national genius” and circumstances, on a gentle approach to abortion, and in supporting the ban of torture. Anne Baillot and Brunilde Wehinger, “Frédéric II, Roi-philosophe et législateur,” HAL.archive-ouvertes.fr (2013). https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00788671/document [7]

4. Frederick’s works appears to be largely unavailable online in English. French and German versions of his complete works are available in scanned and text formats from the University of Trier. However, these are only available page-by-page rather than by chapter or book, which make referencing somewhat obnoxious.

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/11/Friedrich_ii_campenhausen.jpg

[2] the United States: http://www.counter-currents.com/2016/07/the-eternal-anglo-1/

[3] Tocqueville: http://www.theoccidentalobserver.net/2016/07/tocquevilles-patriotic-republic-nationalist-themes-in-democracy-in-america-part-1/

[4] Marcus Aurelius: http://www.counter-currents.com/2016/09/the-prayers-of-marcus-aurelius/

[5] “Learning French with Jean-Marie Le Pen,”: http://www.counter-currents.com/2015/11/learning-french-with-jean-marie-le-pen/

[6] http://friedrich.uni-trier.de/fr/oeuvres/9/toc/: http://friedrich.uni-trier.de/fr/oeuvres/9/toc/

[7] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00788671/document: https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00788671/document

Enlightened Patriarchy:
Frederick the Great’s Principles of Lawmaking

Part 2

Moderation & Humaneness

Fried2-post.jpgThe sovereign has authority but, as with the father, this must be deserved. Frederick notes dispassionately that Publicola, one of the founders of the Roman Republic, had legalized tyrannicide. The laws must be fair and appropriate to the nation concerned, otherwise they will be soon be abolished and the people will revolt:

The legislators who establish laws in monarchies are typically themselves sovereign: if their laws are gentle and equitable, they will maintain themselves by their own accord, all individuals find their advantage in them; if they are harsh and tyrannical, they will soon be abolished, because they need to be maintained by violence, and the tyrant is alone against an entire people who only the desire to eliminate them.

Frederick argues that excessively harsh laws anyway cannot last. Draco, the first lawmaker of Athens, saw his notoriously tough legislation soon abrogated by Solon’s.

Frederick argues:  “Natural equity wishes that there be proportion between crime and punishment.” Punishment should take circumstances into account for “[t]here is an infinity between the destiny of a rich man and of an impoverished one.” Frederick claims that for a poor thief to steal a rich man’s gold watch was no great crime.

Frederick proposes a middle way between laxness and severity. He notes that the Ancient Egyptians did not punish thieves — the victims were legally allowed to rebuy their lost property from the thieves — a measure which was “the means of making thieves out of all Egyptians.”

In contrast, “[t]he French laws are of a terrible rigor,” for these prescribed the execution of domestic thieves so as to prevent the spread of their “seed.” Frederick claimed Prussia, by not executing nonviolent domestic thieves, had found the right balance:  “Prussian jurisprudence has found a temperament between the laxity of Egypt’s and the severity of France’s.” At the same time, he affirms harshness for the most evil crimes “so that the punishment is always in step with the crime.”

These considerations on humaneness were also linked to the abolition of torture. Frederick expresses revulsion for the practice of trial by ordeal in England and of “la question” (the seeking of confessions under torture) in France. Frederick banned torture in Prussia on his third day on the throne. He did so on the grounds that tolerance to pain was not necessarily correlated with virtue and that citizens should not be forced to incriminate themselves. This ban “caused a sensation in Europe” and put Prussia “at the vanguard of modernity.”[1]

With perhaps excessive rhetorical flourish, Frederick claimed to be taking “the side of humanity against a custom shameful to all Christians and civilized peoples, and, I dare to add, a custom as cruel as it is useless. [. . .] It would be better to forgive twenty guilty people than to sacrifice an innocent. [. . .] The question in Prussia was abolished eight years ago [. . .] we are certain to not confuse the innocent and the guilty, and justice is delivered no less.”

Other examples of humaneness are Frederick’s abolition of the Hurenstafe (the “Whores’ Punishment” instituted by his father, meaning execution by tying the woman in a bag and drowning her in a river) and a ban on hiding unwanted pregnancies and killing unwanted infants.

Frederick provides quite a long narration on the development of the laws and rights of Englishmen, including the Magna Carta, habeas corpus, and trial by jury: “the nation still conserves this privilege.”

Usury & Inequality

Frederick ascribes considerable importance to economic inequality and to the evil of usury in the history of the laws. He writes: “nothing makes more odious differences of condition than the tyranny which the rich exert with impunity over the miserable.” To this end, Frederick put limits on the ability to appeal, for prior to this those of means could appeal decisions in Prussia’s various courts almost endlessly.

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Frederick identifies usury, with the related self-reinforcing accumulation of wealth by an oligarchy, as a major cause of revolution throughout history, accounting for much social unrest in Athens and Rome. He even calls striking the right balance between lenders and debtors “the philosopher’s stone of jurisprudence”:

The laws concerning debtors are indisputably those which require the most circumspection and prudence on the part of those who publish them. If these laws favor creditors, debtors’ conditions become too difficult; an unfortunate accident can forever ruin their fortune. If, on the contrary, this law is to advantageous to them, it alters public confidence, by denying contracts which are founded on good faith.

This happy medium which, while upholding the validity of contracts, does not oppress insolvent debtors, seems to me to be the philosopher’s stone of jurisprudence.

It seems to me that wealth has a tendency to self-accumulate in a self-reinforcing fashion, as Marx famously analyzed. This is especially when these wealthy elites, which are typically cognitive/clannish cliques, capture the state. Then, the correction may only be achieved by a social revolution, whether enlightened or egalitarian.

National Genius

Though laws are fashioned by universal reason, they must be tailored to local circumstances, namely a nation’s geographical, political, and cultural character. Frederick stresses on several occasions that the laws must respect the “national genius” of the governed, what we might call national character:

We observe again, by examining the conduct of wise legislators, that the laws must be adapted to the kind of government and to the genius of the nation which must receive them; that the best legislators have had as their goal public felicity; and that in general all laws which are most in line with natural equity, with a few exceptions, are the best.

As Lycurgus found an ambitious people, he gave them laws more suited to making warriors than citizens; and if he banished gold from his republic, it was because interest is of all vices that most opposed to glory.

Solon himself said that he did not give the Athenians the most perfect laws, but the best laws they were capable of receiving.

Frederick then does not advocate a naïve universalism sometimes associated with the Enlightenment, but adaptation to national character. Solon’s laws differed from Lycurgus’ also in accordance with their maritime position, propitious for commerce.

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Conversely, Frederick asserts: “The laws indeed must accord with the genius of nations, or one must not hope for them to last.” To ignore national character is to build laws upon weak foundations, leading to their dissolution. Frederick cites the early Romans as an example of a democratic people, who hence rejected regimes dominated by the king or the propertied classes.

Frederick also argues that laws should be harsher for less civil nations, which are often less developed ones: “It finally seems to me that, among nations who have barely emerged from barbarism, the legislators must be severe; that, among civilized peoples, whose manners are gentle, one needs human legislators.”

This adaptation of laws to local political and cultural character naturally suits sovereigns such as Frederick, who can thus justify their independent particular choices while respecting those of others, contrasting with the ideology of intolerant world-empires, who claim universal jurisdiction.

Against Bad Laws & Lawyering

Frederick makes a number of general comments on avoiding bad laws. The laws must not be vague, for this leads to insincere, hair-splitting legal debate (“la chicane”) and judges must then “have recourse to the intention of the legislator.” Frederick argues that “The skillful legislator does not overload the public with superfluous laws.” An excess of laws leads to confusion and contradiction: “Few wise laws make the people happy.”[2] Laws should be replaced when these are “contrary to public happiness and natural equity, when they are enounced in vague and obscure terms, and finally when they imply contradiction.”

Frederick repeatedly attacks the use of rhetoric by lawyers, including Cicero, seeking to emotionally manipulate judges rather than stick to fact and logic. Frederick expresses considerable pride that his grand chancellor, Samuel von Cocceji, had legally banned rhetoric (I leave aside whether this measure was effective):

Prussia has followed this Greek custom, and if the dangerous refinements of eloquence are banned from pleas, this is thanks to the grand chancellor, whose integrity, understanding, and indefatigable activity would have done justice to the Greek and Roman republics, in the times when these were the most fecund in great men.

Questioning Convention: The Case of Aborted Bastards

Quite in keeping with a tradition of philosophy founded by Socrates, Frederick urges the questioning of convention in the formulation of the laws. Custom should be examined in the light of reason and reformed according to the public good. He notes that bad civil laws are often kept by a kind of inertia “to not shock the prejudices of the nation” and “purely because of their antiquity.”

Frederick did not however advocate an indiscriminate contempt for convention. On the contrary, he advises caution for men are “in the majority, animals of custom” therefore “it could be dangerous to touch them [customs],” for this may lead to more confusion than good. Frederick then advises a pragmatic and reasonable approach to tradition.

A large number of the historical events cited by Frederick seem to refer to this sort of approach, particularly with regard to warfare and natalism. The martial Spartans allowed men and women to train and wrestle together naked. Solon allowed women to remarry if their husbands were impotent. The Romans, at various times, passed laws subsidizing having of three children, recognizing posthumous children (when the father died before birth), and legalizing divorce.

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There is also a hint of Frederick’s contempt for Christian dogma as when he recounts of Romulus, the legendary founder of Rome:

He wanted the kings to have a sovereign authority in matters of justice and religion; he had no belief in fables ascribed to the gods; that we have for them holy and religious sentiments, attributing nothing dishonest to their blessed natures.

This too is quite in line with Plato’s Socrates, so eager to revise or suppress inherited myths and poems when these show the gods in an impious and irrational light. Frederick adds that Romulus considered the very walls of Rome to be “sacred,” the violation of which was the pretext for killing his brother Remus. This may be taken as a metaphor for the security of the city being a supreme religious imperative, overriding even the closest family ties.

Frederick provides a practical example of questioning convention with the case of the illegality of abortion, which was often punished by death. He considers this practice as barbaric as the Spartan and Roman fathers’ right to kill their children. In fact, Frederick does not argue for the legalization of abortion, but rather the elimination of the most common cause of abortion, which is the stigma of bastardy:

Is there not something quite harsh in the way which we punish abortions? God forbid that I would excuse the dreadful action of these Medeas who, cruel to themselves and to the voice of blood, suffocate the future race, if I dare to express myself so, without letting it see the day! But let the reader strip himself of all prejudices of custom, and let him deign to lend some attention to the reflections which I will present him.

Do not the laws attach a degree of infamy to secret childbirths? A girl born with a too gentle temperament, deceived by the promises of a scoundrel, does she not find herself, in consequence of her credulity, in the situation of having to choose between the loss of her honor and that of the unfortunate fruit which she has conceived? Is it not the fault of the laws to put her in such a violent situation? And does not the severity of judges deprive the State of two subjects at once, the runt who has perished, and the mother, who could abundantly repair the loss by a legitimate propagation? One responds to this that there are homes for orphan children. I know they save an infinity of bastards; but would it not be better to cut the evil by its roots, and conserve so many poor creatures who miserably perish, by abolishing the blemishes attached to consequence of an imprudent and flighty love?

Frederick then wished to prevent the abortion of bastards and the execution of their mothers, that manners be gentler and his state more populous.

Towards European Law?: The Case of Duels

Frederick’s second example of questioning convention is the practice of duels. Here, he notes that laws against dueling are often ineffective because of the contrary social stigma of those who reject them. A nobleman rejecting a duel is considered unmanly while a soldier may well lose employment by his loss of reputation. Thus, monarchs as powerful as Louis XIV of France and Frederick-William (Frederick’s father, also known as the Soldier King), had failed to eliminate the practice, as “duels changed their name.”

Frederick advises as the only solution the punishing of duelers following a mutual agreement among European countries to not grant asylum to the guilty:

If all the princes of Europe do not assemble in a congress, and do not agree among themselves to attach dishonor to those who, despite their rulings, attempt to slaughter each other in single combat, if, I say, they do not agree to refuse all asylum to this kind of killer, and to punish severely those who insult their peers, either in speech, or in writing, or by ways of deed, there will be no end to duels.

Let me not be accused of having inherited the visions of the abbot [Charles-Irénée Castel] de Saint-Pierre [a French writer who had imagined a world without war]: I see nothing impossible in individuals submitting their quarrels to the decision of judges, just as they submit the disagreements which decide their fortunes; and by what reason would princes not assemble in a congress for the good of humanity, after having held so many on subjects of lesser importance? I return to this, and I dare to assure that this is the only way to abolish in Europe this inappropriate point of honor, which has cost the lives of so many honest people whose fatherlands could have expected great services from.

Here again, Frederick wishes to save lives which could serve the nation. The assembly of European princes to establish common norms is an interesting prefiguring of the later bourgeois states’ exponential practice of negotiating European norms in various treaties. We cannot say that Frederick is advocating “European law” per se because he does not suggest the establishment of a purported suprastatal enforcer (e.g., a court).

Frederick reflects typical Enlightenment optimism:

To imagine that men are all demons, and to rail against them with cruelty, is the vision of ferocious misanthrope; to suppose that men are all angels, and to give up the reigns to them, is the dream of an imbecilic Capuchin monk; to believe that they are neither all good nor all bad, to reward good actions beyond their worth, to punish bad actions less than what they deserve, to have indulgence for their weaknesses and humanity for all, that is how a reasonable man must act.

Conclusion

As expressed in the Dissertation, Frederick the Great’s thoughts on lawmaking are striking for their modernity. One can certainly identify signs prefiguring our current troubles. His public circumspection and private contempt for organized religion is no doubt a forerunner a certain agnosticism culminating in nihilism. Frederick’s pleas for a humane approach, while understandable in those still-brutal days (try reading about premodern crime and punishment without flinching), can be taken to a demagogic excess.

However, Frederick is careful to always make his argument with reference to the public good: humaneness and innovation are interesting to explore, but if these clash with the general welfare, the latter must always prevail. Our time is one of individualism and egalitarianism, a time when laws are largely judged by whether they grant free caprice and “equal rights” to individuals. Frederick in contrast provides powerful arguments in favor of laws established by paternal authority for the well-being of the community as a whole and for the promotion of good socio-cultural norms.

Frederick furthermore argues forcefully for a pragmatic and rational approach to lawmaking. One should not be impious or contemptuous of custom for its own sake, but one should be willing to rationally examine and reform custom in light of the public good. Outside of utopias, Frederick saw enlightened patriarchy as perhaps the best possible form of government. The great philosopher Schopenhauer [2] would later concur with this assessment, seeing an autocratic and benevolent “national father” as the form of rule most suited to an imperfect mankind.

Frederick was opposed to a crude universalism and cognizant of the need to adapt legislation to national characteristics. At the same time, he saw himself as participating in a genuinely pan-European intellectual culture and on occasion advocated for joint solutions among the princes of Europe. Frederick the Great’s principles of lawmaking then retain all their relevance for European patriots today.

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Notes

1. Baillot and Wehinger, “Frédéric II, Roi-philosophe et législateur,” 13.

2. Frederick seems to have failed to implement the legal simplification he advocated. His Codex Fridericiani, which was worked upon during this period and sought to simplify Prussia’s plethora of laws stemming from innumerable traditions and jurisdictions,  was apparently enormous and unwieldy. Frederick writes that in Germany: “there is no circle, no principality, no matter how small, which does not have a different customary law; and these rights, through the length of time, have acquired force of law.”

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/11/FrederickBerlinCrop.jpg

[2] great philosopher Schopenhauer: http://www.counter-currents.com/2016/03/schopenhauers-critique-of-democracy/

[3] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/11/Laws.png

XAVIER MOREAU: “L’AMÉRIQUE EST UN PEU LA RUSSIE DE 1999-2000”

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XAVIER MOREAU: “L’AMÉRIQUE EST UN PEU LA RUSSIE DE 1999-2000”

Homme d’affaires, cofondateur du site Stratpol et expert en géopolitique, Xavier Moreau s’exprime régulièrement pour TV Libertés. Lors de son passage à Paris, Xavier Moreau a accepté de répondre aux questions de Martial Bild. Il a apporté un regard original et pointue sur l’élection du président Trump et sur l’attitude de la Russie à son égard. Pour ce spécialiste en géostratégie, l’Amérique est un peu la Russie de 1999-2000, il y a la rencontre d’un peuple avec son chef. Dans un second temps, Xavier Moreau consacre une large part de son entretien à l’évocation de la primaire de la droite où les candidats ont, sur la question des relations internationales avec la Russie, des points de vues différents pour ne pas dire antinomiques. Pour l’expert, la ligne de fracture entre souverainisme et libéralisme traverse la primaire de la droite avec d’un côté Poisson-Fillon et dans une moindre mesure Sarkozy et d’un autre côté, Juppé, Le Maire et NKM.

 

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mardi, 15 novembre 2016

Coup de tonnerre dans le ciel européen: le tournant pro-russe?

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Bob Woodward

Ex: http://www.decryptonewsonline.com

La Bulgarie entre en territoire inconnu lundi après la démission de son premier ministre, l'europhile Boïko Borissov, et l'élection dimanche d'un président novice, au discours conciliant vis-à-vis de la Russie.

Le premier ministre conservateur bulgare Boïko Borissov, admirateur déclaré de la chancelière allemande Angela Merkel, a remis sa démission ce lundi au Parlement, deux ans avant la fin de son mandat et au lendemain de l'élection présidentielle. Le vainqueur du scrutin de dimanche, Roumen Radev, 53 ans, n'entrera lui en fonction que le 22 janvier. Mais son programme s'annonce déjà chargé, et des élections législatives semblent inévitables.

radev.jpgLa confortable victoire de Radev - ancien chef de l'armée de l'air soutenu par les socialistes (PSB, ex-communiste) - par près de 60% des suffrages, a sonné comme un désaveu cinglant pour le premier ministre au pouvoir depuis fin 2014, qui soutenait pour sa part la candidature de la présidente du Parlement, Tsetska Tsatcheva. Roumen Radev a notamment bénéficié du mécontentement suscité par le gouvernement de centre-droit dont les efforts en matière de lutte anti-corruption et de réorganisation du secteur public auront été jugés trop lents. Cette victoire traduit également un «contexte international qui encourage la volonté de changement», selon Parvan Simeonov, directeur de l'institut Gallup, qui cite «l'écroulement des autorités traditionnelles en Europe occidentale» et l'élection de Donald Trump, aux États-Unis.

Les premiers pas de Roumen Radev sont attendus sur la scène européenne après la volonté de dialogue avec la Russie manifestée durant sa campagne. Son message anti-immigration et favorable à l'abandon des sanctions européennes contre Moscou a rencontré un écho inattendu parmi les Bulgares à l'heure où l'Union européenne doit composer avec le Brexit et la montée des partis nationalistes. Dès dimanche soir, Roumen Radev a confirmé son engagement à «travailler en vue d'une levée des sanctions» contre la Russie. «L'appartenance de la Bulgarie à l'UE et à l'Otan n'a pas d'alternative, ça ne signifie pas que nous devons nous déclarer ennemis de la Russie», avait-il affirmé durant la campagne.

Dans le système parlementaire bulgare, c'est bien le gouvernement qui définit la politique générale, sur le plan intérieur comme en matière de relations internationales. Le président est quant à lui chef des armées et représente le pays à l'étranger. Cette répartition des compétences fait douter le politologue Antoniy Todorov d'un quelconque tournant prorusse de la Bulgarie, membre de l'Union européenne et de l'Otan: «Il n'y aura pas de revirement en matière de politique étrangère» car «le président n'a pas de tels pouvoirs». Pour Evgueni Daynov, analyste et directeur du Centre de pratiques sociales, «les déclarations du général Radev ont été surinterprétées», et le nouveau président a «un raisonnement européen et pro-atlantique», affirme-t-il.

Sans être antieuropéen, le parti socialiste bulgare, qui a porté la candidature de Roumen Radev, est une formation russophile. Mais il n'est pas donné favori pour les législatives anticipées. Ces élections devraient être organisées à partir de mars 2017. Le parti Gerb de Boïko Borissov est crédité des meilleures chances de victoire.

Igor-Dodon.jpgLa victoire annoncée d’Igor Dodon, candidat ouvertement prorusse à l’élection présidentielle moldave, a bien eu lieu. Dimanche soir 13 novembre, les premiers résultats donnaient au dirigeant du Parti des socialistes moldaves un score de 56,5 %, contre 43,5 % à sa rivale pro-européenne, Maia Sandu. Celle-ci a pu espérer un miracle avec une participation en forte hausse chez les jeunes, mais elle n’améliore que peu son résultat de 38 % obtenu lors du premier tour le 30 octobre. M. Dodon, lui, avait rassemblé 47 % des suffrages.

Signe de la polarisation extrême du scrutin, les deux candidats ont dénoncé, en début de soirée, des fraudes, et le manque de bulletins disponibles pour les nombreux électeurs de la diaspora, réputés plus favorables à l’intégration européenne du pays et donc à Mme Sandu.

Ancien ministre de l’économie et du commerce qui a commencé sa carrière en soutenant le rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, M. Dodon, 41 ans, entend convoquer « rapidement » un référendum consultatif sur « l’orientation géopolitique » de la Moldavie, qui pourrait menacer l’accord d’association signé entre Bruxelles et Chisinau à la fin de 2013. Cet homme à poigne, président de la fédération nationale d’échecs, voit en Vladimir Poutine un modèle, veut « ramener l’ordre » dans son pays et y défendre les « valeurs traditionnelles », expliquait-il au Monde avant le premier tour, depuis son quartier général de campagne tapissé de clichés le montrant en compagnie du président russe ou du patriarche orthodoxe de Moscou.

« C’est dans l’intérêt de la Moldavie d’avoir des relations proches avec la Russie, mais surtout avec son marché », expliquait-il, alors que le Kremlin a largement fermé la porte aux importations moldaves depuis la signature de l’accord. Moscou est aussi le principal soutien de la République de Transnistrie, amputée au territoire moldave depuis 1991.

Hormis cette menace de référendum, les pouvoirs du président sont limités. Mais le nouvel élu bénéficiera d’une légitimité populaire immense, cette élection étant la première au suffrage universel depuis vingt ans. « Face à une classe politique à bout de souffle, Dodon dispose de des leviers pour faire dérailler le processus d’intégration européenne », estime le politologue Dionis Cenusa. Reste toutefois une incertitude : la volonté russe de s’impliquer en Moldavie. « Moscou veut évidemment conserver de l’influence en Moldavie, estime un diplomate occidental, mais le pays n’a toujours été qu’une pièce rapportée dans l’empire, pour laquelle les Russes ne veulent pas trop investir. Ils en ont déjà assez de devoir financer la Transnistrie. »

Devant l’importance de l’enjeu, plusieurs candidats proeuropéens s’étaient retirés de la course avant même le premier tour, laissant le champ libre à Maia Sandu, figure de la contestation antigouvernementale de 2015 et ancienne ministre de l’éducation formée à Harvard et passée par la Banque mondiale. Sa probité unanimement reconnue – une incongruité dans le paysage politique moldave – n’a pas suffi à combler le déficit de notoriété dont elle souffrait. Mais surtout, le soutien très mou dont elle a bénéficié de la part du gouvernement proeuropéen a soulevé des doutes quant à la réalité de ce ralliement. Pour nombre d’observateurs, l’élite proeuropéenne au pouvoir s’accommoderait mieux d’un président certes prorusse, mais avant tout populiste et en bons termes avec l’oligarchie, que de cette candidate résolument opposée aux pratiques opaques de la classe dirigeante.

Quoi qu’il en soit, la victoire de M. Dodon, en même temps que celle d’un autre candidat prorusse en Bulgarie, sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel européen et constitue, s’il en fallait, un nouvel avertissement pour Bruxelles. La désillusion est d’autant plus forte qu’au fil des ans, l’ancienne république soviétique de Moldavie s’était imposée comme le « meilleur élève » du partenariat oriental, et un modèle régional. Le pays a aussi largement bénéficié des fonds européens, Bruxelles lui octroyant plus de 800 millions d’euros pour la seule période 2010-2015. Cela n’a pas empêché le soutien de l’opinion à l’Union européenne, supérieur à 70 % il y a quelques années, de devenir minoritaire.

Les ingrédients de la méfiance moldave sont en partie les mêmes que pour le reste du continent. Après un voyage de Mme Sandu à Berlin, la presse tabloïde avait par exemple assuré que la candidate avait accepté la demande insistante de la chancelière allemande, Angela Merkel, d’accueillir 30 000 réfugiés syriens. A cela s’ajoutent la présence d’une importante minorité russophone (plus de 20 %) et la diffusion importante des télévisions russes, populaires au-delà de cette seule minorité.

Mais l’explication principale du désamour est ailleurs. Elle tient à la faillite des partis politiques proeuropéens, au pouvoir depuis 2009. L’épisode le plus saillant de cette faillite fut la découverte, à la fin de 2014, de la disparition des caisses de trois banques du pays de 1 milliard d’euros, soit 15 % du PIB, qui vont durablement plomber le budget national. Le « casse du siècle » a profondément choqué un pays où 40 % de la population vit avec moins de 5 dollars par jour.

Plus généralement, le champ politique « pro-européen » a été monopolisé par des oligarques corrompus qui ont profité de leur accès au pouvoir pour faire main basse sur de larges pans de l’économie nationale et prendre le contrôle des institutions de l’Etat, en premier lieu la justice. L’un d’eux, Vladimir Plahotniuc, dont le Parti démocrate dirige les différentes coalitions gouvernementales depuis 2009, a focalisé l’essentiel des attaques durant la campagne présidentielle, jusqu’à son vrai-faux ralliement à MmeSandu.

« Ce sont ces gens qui ont décrédibilisé l’idée européenne, tempête un diplomate occidental. L’Europe est devenue ici synonyme de cette prédation organisée. Et les Européens eux-mêmes ont une part de responsabilité, pour les avoir laissé faire leurs affaires au nom de la sacro-sainte stabilité, et parce qu’ils brandissaient un drapeau européen. »

Alexei Tulbure, ancien représentant de la Moldavie à l’Organisation des Nations unies et au Conseil de l’Europe, qui fut un temps dans le parti de M. Plahotniuc, partage cette vision, et évoque même « l’épouvantail » de la menace russe : « Cette opposition géopolitique a été gonflée pour éviter que les sujets délicats soient abordés. Plahotniuc et ses gens vont continuer à jouer de cette menace en tentant de se présenter en uniques recours face aux prorusses. »

Trump, très bien. Mais les Européens doivent se défendre

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Trump, très bien. Mais les Européens doivent se défendre

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un certain nombre de citoyens et d'homme politiques européens se réjouissent de l'accession de Donald Trump à la Maison Blanche. Ceux qui, en nombre bien plus grand et d'une façon irresponsable, souhaitaient le succès de Hillary Clinton, finissent par se résigner. Mais au lieu de seulement réagir aux péripéties de la vie politique américaine, ils devraient se poser la question de savoir comme les Etats européens feront face à l'Amérique plus agressive économiquement qui devrait résulter de l'application du programme de Trump.

Rappelons que les grandes lignes de ce programme 1), si elles sont appliquées, consistent en un retour à un Etat protectionniste dans le domaine économique, un Etat investisseur en matière notamment de grands travaux, un Etat refusant l'entrée illégale de travailleurs étrangers clandestins. Le tout devrait bénéficier à une diminution des inégalités sociales, avec promotion des classes populaires face aux 1% de dominants.

Rappelons aussi que face à ce programme, les grands intérêts financiers et politiques qui font le coeur de l'Etat profond américain ont décidé de réagir, non pas dans un premier temps en s'opposant à Trump sur le territoire américain, mais en renforçant les processus d'exploitation et de domination qu'ils ont toujours imposés aux Etats Européens, notamment dans le cadre de l'Union européenne (UE).

Ceci veut dire qu'ils tenteront, plus encore qu'actuellement, de supprimer les velléités de protectionnisme face à la concurrence extérieure que ces Etats pourraient avoir pour réagir à une crise qui ne cessera de s'aggraver. Ils combattront parallèlement les tentations de retour à un Etat investisseur et social tel que celui ayant fait le succès de la France après la Libération. Plus que jamais enfin, ils profiteront de leur emprise sur l'UE et sur la zone euro pour faire en Europe ce qui leur sera plus difficile dans l'Amérique de Trump. Ils le feront en s'appuyant sur les « oligarchies» européennes qui ont toujours par intérêt joué leur jeu.

Redéfinir les programmes politiques européens

Les forces politiques européennes, trop rares encore, qui refuseront de voir notre continent faire les frais de la réforme sociétale proposée par Trump à l'Amérique, devront transposer en ce qui concerne l'Europe les solutions découlant du programme de Trump. Ceci voudra dire notamment en revenir au protectionnisme dans les secteurs où celui-ci est devenu indispensable. Il en résultera, sans doute une course aux renforcement des barrières douanières comme aux dévaluations des unités monétaires. Mais s'inscrire dans cette course sera préférable que supporter unilatéralement les mesures protectionnistes qu'adoptera de toutes façons l'Amérique.

Concernant les Etats, résister aux effets du programme de Trump voudra dire en revenir à un Etat capable, directement ou par fonds d'investissement interposés, de recréer une industrie et des services dévastés par le refus d'investissement des conseils d'administrations privés. Il faudra aussi renoncer définitivement à honorer les dettes publiques, le poids de la dette empêchant tout effort d'investissement public. Rappelons que cette répudiation des dettes a toujours fait la force de l'Etat américain, s'appuyant sur la banque fédérale et la suprématie du dollar pour en faire payer le prix aux préteurs étrangers.

Les Européens enfin devront, quels qu'en soient les coûts, relancer les diverses politiques sociales ayant fait la force des Etats dits Providence qui avaient jusqu'ici évité la création d'inégalités excessives entre possédants et non-possédants. Or sous la pression des intérêts financiers internationaux, la plupart de ces politiques sont actuellement dégradées, y compris en Scandinavie.

Se posera alors pour les Européens la question de savoir si l'UE sous sa forme actuelle, pourra être suffisamment réformée pour se débarrasser du poids des intérêts américains et adopter les différentes politiques de protection aux frontières, d'investissements et de transferts sociaux résumées ci-dessus. Ce ne pourra évidemment pas être possible dans le cadre des institutions européennes actuelles. Il faudra que les gouvernements européens s'accordent pour faire de l'UE, à tous les niveaux, la grande puissance diplomatique, politique et économique qu'elle pourrait être dans le cadre d'institutions réformées de type fédéral.

Mais si ceci se révèle impossible, du fait de l'opposition d'Etats comme l'Allemagne ou de ceux de l'Europe de l'Est, qui risqueront longtemps d'être soumis à l'impérialisme américain, il faudra que les forces politiques européennes, principalement celles qui se situent actuellement dans l'opposition, et les gouvernements qu'elles se donneront, acceptent de sortir de l'UE et d'appliquer seuls les réformes que nous évoquons dans cet article.

Ceci bien évidemment voudra pas dire refuser les coopérations sur mesure avec d'autres gouvernements, tant européens qu'appartenant à la zone Brics, dans les nombreux secteurs, tels que le transport, l'espace, la santé ou la recherche scientifique dans lesquels la coopération internationale est préférable à l'isolationnisme.2)

1) Voir "Donald Trump. Espoirs à Main Street, assurance tranquille à Wall Street"
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2362...

2) Sur le sujet des rapports futurs USA-Europe, lire un excellent article du politologue Alexandre del Valle
"Les conséquences géopolitiques de l'élection de Donald Trump : du souhaitable au plus probable" http://www.lasyntheseonline.fr/idees/gouvernance_mondiale/les_consequences_geopolitiques_de_lelection_de_donald_trump_du_souhaitable_au_plus_probable,31,5690.html

Voir son site http://www.alexandredelvalle.com/

 

Extraits choisis de la revue de presse de Pierre Bérard - Novembre 2016 (2)

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Extraits choisis de la revue de presse de Pierre Bérard

Novembre 2016 (2)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

Succès de Donald Trump. Slobodan Despot qui a la dent dure et l'humour féroce décrypte. C'est dans L'Antipresse du 13 novembre 2016. Lettre dominicale à laquelle il est possible de s'abonner gratuitement:
 
 
Avec l'élection de Donald Trump sonne l'heure de la revanche pour les ploucs émissaires trop longtemps raillés par les médias de propagande. Elisabeth Lévy rhabille pour l'hiver le monde de l'entre-soi journalistique. Il a certes en ce moment la gueule de bois mais cette douche écossaise ne saurait venir à bout de la servilité des média vis à vis de l'oligarchie. Il est déjà de retours avec ces certitudes en béton, ses experts calibrés, son ton péremptoire et sa moraline dégoulinante :
 
 
Alain-Finkielkraut.jpgAlain Finkielkraut se méfie d'une éventuelle "trumpisation" de l'esprit français. La colère et l'exaspération de ceux qui rejette à juste titre un monde politico-médiatique qui pratique un antiracisme devenu hystérique  ne doit pas les pousser à adopter des porte-paroles aussi ostensiblement incultes et aussi pulsionnels que peut l'être Donald Trump. Certes il faut se réjouir du camouflet administré à la caste qui communie avec arrogance dans le gauchisme culturel, mais faut-il pour autant se fier à un Trump, produit labellisé de la télé-réalité, des jeux vidéo, et des réseaux sociaux.  Sommes-nous condamnés à l'alternative misérables de la "pensée Trump" et de la pensée "Terra-nova" ? Le besoin se fait sentir chez Finkielkraut d'une contre-élite sachant manier les codes de la logosphère tout en étant émancipée de la rhétorique convenue du politiquement correct :
 
 
Pascal Bruckner : "la victoire de Trump, c'est la vengeance du réel" (vidéo) :  
 
 
Dans l'émission I-Media Jean-Yves Le Gallou se livre à une salutaire critique du traitement médiatique des élections américaines. Il ne fut pas seulement partisan mais éhonté et calomnieux. Un véritable naufrage. sur LCI  Christine Ockrent affirme que Trump est antisémite alors que son élection a été saluée par des manifestations de liesse en Israël tandis que BFM assure que Trump dépasse Hitler sur l'échelle de la psychopathie et que France Info insiste sur le fait qu'il est soutenu par le Ku Klux Klan. Les exemples de ces dérives de l'information sont innombrables au point que l'on se demande si les journalistes ne sont pas coiffés de cagoules plus épaisses que celle qu'arborent les chevaliers du Klan. Notre accablement est grand de s'apercevoir que les médias de grand chemin ne parviennent plus même à faire la distinction entre un mensonge crédible et une propagande effrénée. Comme l'écrivait l'éditorialiste du New York Times entamant son mea culpa "Si les médias d'information n'ont pas réussi à présenter un scénario politique basé sur la réalité, alors ils ont échoué dans l'exercice le plus fondamental de leur fonction". "Pour dire les choses crûment, les médias ont raté l'actu. Les journalistes, éduqués à l'université, citadins et pour la plupart progressistes, vivent et travaillent plus que jamais à New York et Washington ou sur la côte Ouest. Ils se sont posés dans la Rust Belt pour quelques jours pour interviewer quelques mineurs de fond ou ouvriers de l'automobile au chômage mais il ne les ont pas pris au sérieux", résume Margaret Sullivan du Washington Post  :
 
http://www.tvlibertes.com/2016/11/11/11279/i-media-s03e39...
 
Brisant les élans de ceux qui se réjouissent trop vite de la victoire de Donald Trump, Gil Mihaely directeur de la publication de Causeur soutient que le nouveau président des États-Unis n'est sans doute pas l'antithèse du système américain mais en représente la dernière chance de survie : 
 
 
Pour Eric Zemmour le facteur sonne toujours deux fois, d'abord le Brexit, puis Trump enfin, au cœur de l'économie-monde qui sert de modèle à toute la planète. Une chronique pleine de sel :
 
 
Jared_Taylor.jpgJared Taylor, responsable du think-tank conservateur American Renaissance montre devant les cameras de Tv-Libertés un visage avenant et des idées judicieuses. Il est interrogé, en octobre, sur l'enjeu des élections présidentielles américaines : 
 
 
Hilary Clinton exige que Trump retire cette vidéo, et l'on comprend pourquoi... Trump y dévoile je jeu d'un système de pouvoir allié à la corruption des médias qui étend son influence sur l'ensemble du monde occidental. Bien entendu cela n'a pas été montré à la télévision française qui a préféré dauber "l'islamophobie", le "sexisme" et la "xénophobie" du personnage ainsi cadenassé dans la cage aux phobes. Pourtant cela aurait sans doute permis de comprendre pourquoi la moitié des électeurs américains ont rallié sa candidature. Mais comprendre et faire comprendre ne fait pas partie de l'agenda médiatique qui préfère s'en tenir à ses stéréotypes et à sa "trumpophobie" :
 
 
Grand entretien à la Revue des deux mondes de Mathieu Bock-Côté, à propos de la victoire de Trump :
 
 
Une caricature du Midi Libre ? Pas tant que ça puisque ce quotidien de la presse régionale illustre au plus haut point, comme les autres, la bienpensance pudibonde, ses interdits et ses opinions recommandées. Les Brigandes l'illustrent avec un talent iconoclaste dans leur dernier clip : 
 
 

lundi, 14 novembre 2016

Trump vainqueur du globalisme coalisé

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Trump vainqueur du globalisme coalisé

par Thomas Ferrier

Ex: http://www.thomasferrier.hautetfort.com

He made it. Donald Trump est devenu le 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Il s'est imposé avec 306 grands électeurs contre 232 seulement pour son adversaire Hillary Clinton, remportant 32 Etats dont certains avec une marge très conséquente (65% dans l’Oklahoma, 63% dans l’Alabama, 59% dans l’Idaho, et 69% en Virginie occidentale), même si son score est inférieur de 0,2% à son adversaire au niveau national, ce qui n’a pas beaucoup de sens aux USA, où certains électeurs républicains ne votent pas dans des États où ils savent que les démocrates sont imbattables (New York, Californie).

Victime d’une campagne de diffamation comme jamais on n’a pu connaître dans l’histoire des USA, une telle attitude ayant été limitée à des candidats très à droite, comme Buchanan ou Duke, alors que Trump est une figure très connue et un entrepreneur respecté, le candidat républicain s’est néanmoins imposé. Il a vaincu non seulement le clan Clinton, qui pensait gagner sans combattre, mais toute l’hyper-classe occidentale qui ne lui donnait aucune chance. François Hollande n’avait même pas prévu de discours au cas où. Et le magazine Newsweek avait préparé à l’avance une couverture et un dossier à la gloire de la future présidente, « Madam President », dont tous les exemplaires ont dû atterrir dans une déchetterie.

Il a obtenu 58% des voix chez les blancs, dont 53% chez les femmes blanches, même si 42% seulement des femmes (toutes origines confondues) ont voté pour lui, même si son score est plus faible chez les jeunes et dans l'électorat des grandes métropoles. C’est un vote identitaire, masculin comme féminin, d’une Amérique qui ne veut pas mourir ni se faire remplacer sur son propre sol. Et Donald Trump incarnait remarquablement le rêve américain, celui d’un homme qui s’est bâti par lui-même et a vaincu tous les obstacles. C’est cette opiniâtreté qui a fait de lui un président. Il n’a jamais renoncé, jamais cessé de croire en son étoile. Les électeurs américains ont rêvé d’une Amérique qu’ils pensaient disparue. Et le temps d’un instant, en votant pour Trump, ils ont eu le sentiment de retrouver leur patrie.

Les minorités ethniques et sexuelles ont bien sûr rejeté Trump. 88% des Noirs, 65% des Asiatiques et des Latinos, 78% des Homosexuels et 71% des Juifs ont voté Clinton. C’était prévu. Même si Trump était le plus favorable à Israël et a été chaudement félicité en conséquence pour son succès par Benyamin Netanyahu, Naftali Bennett et Ayelet Shaked, beaucoup de Juifs américains restent « de gauche ». Mais la perspective de voter Clinton n’a pas enchanté ces électeurs, et beaucoup sont restés chez eux. Leur manque de motivation pour une candidate qu’Obama avait vaincue il y a huit ans aux primaires explique pour partie la victoire de Trump.

Si Trump a été accusé de populisme par son adversaire et par les media du monde entier, alors que seule la Russie semblait s’enthousiasmer pour sa victoire, faisant preuve d’un style percutant, Trump ne s’est jamais aventuré sur des terrains glissants. Il n’a jamais fait preuve de mépris à l’égard de minorités pour lesquelles il savait ne pas pouvoir compter sur le vote. Rien ne permettait objectivement de le qualifier de raciste ou d’extrémiste de droite. La manipulation médiatique a été totale.

Il était prévu qu’une femme devienne président après un noir. Clinton était convaincue qu’elle serait élue. Son seul argument de campagne ? « Je suis une femme. » Comme si cette caractéristique la rendait nécessairement compétente. En revanche le procès en incompétence de Trump fut constamment répété, y compris par le président en exercice Barack Obama. Mais la politique n’est pas un métier. C’est un art. Et à ce jeu Trump a été le meilleur. Il a su séduire et incarner l’Amérique profonde, l’Amérique désespérée qui attendait un sauveur. Il est difficile de savoir s’il sera à la hauteur de cette confiance et s’il ne décevra pas rapidement.

ClintEastwoodSept10TIFF.jpgFace à Clinton donc, mais face aussi aux caciques du parti républicain qui l’ont attaqué à chaque prétendu dérapage, Paul Ryan et John McCain en tête, alors qu’il était désavoué par les Bush et combattu par les néo-conservateurs, et que même Schwarzenegger s’est dégonflé, ne bénéficiant dès lors que du soutien explicite de Clint Eastwood et de Steven Seagal, et du soutien implicite des Stallone, Willis, Norris et autres acteurs des films d’action, il a vaincu. Il a remporté les primaires, humiliant les Kasich et les Jeb Bush. Il a su obtenir le ralliement de Ted Cruz, son adversaire le plus déterminé mais qui, une fois vaincu, s’est montré ensuite d’un soutien sans faille. Il a su conserver le soutien aussi de Priebus, le président du parti républicain, face aux manœuvres des Romney et Ryan qui voulaient au mépris du vote des citoyens le renverser.

Personne ne le pensait capable de gagner les primaires. Personne ne le pensait capable de mener une campagne tambour battant. Personne ne l’imaginait à la Maison Blanche. Sa réussite est un démenti cinglant à tous ces prétendus analystes. Et encore, sans la candidature parasite du libertarien Gary Johnson, la victoire était encore plus humiliante pour Clinton. En effet, six états de plus (Colorado, Maine, Minnesota, Nevada, New Hampshire et Nouveau-Mexique) dont certains démocrates de longue date, n’ont pas été gagnés par Trump de justesse en raison du vote Johnson, que certains républicains appelaient à soutenir. La vague Trump a donc été particulièrement puissante malgré tout. A part les grandes villes comme New York, Washington ou Los Angeles qui se refusèrent nettement à lui, l’Amérique a choisi explicitement Trump.

Les manifestations extrémistes de gauchistes et alter-mondialistes qui refusent de considérer Trump comme leur président, au mépris des traditions américaines et des règles fondamentales de la démocratie, et qui défilent en exigeant son retrait, agacent au plus haut point une Amérique qui a fait son choix. Un choix contre Soros. Un choix contre le globalisme qui détruit les emplois et encourage l’immigration clandestine mexicaine. Pour le meilleur ou pour le pire, l’Amérique a choisi Trump. Et tous doivent l’accepter.

La victoire de Trump que les élites « européennes » décrépies fustigent est pourtant un signe fondamental, un arrêt du globalisme là où il se croyait le plus fort et implanté. C’est une occasion historique, et Poutine ne s’y est pas trompé, de mettre fin à ce projet totalitaire. L’Europe devrait en profiter pour assumer son destin, rompre avec des politiques qui la mènent à un sort funeste, se réconcilier avec la Russie et engager une politique de renaissance de sa civilisation. L’isolationnisme de Trump est un moyen de mettre fin à l’OTAN, qui a perdu toute légitimité d’existence depuis 1991, de calmer les ardeurs manipulées d’une partie de l’Europe de l’Est contre les Russes. Même Le Monde écrit un éditorial intitulé « Europe 1st ». Prenons le au mot.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens).

De quelques solutions à des problèmes actuels…

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De quelques solutions à des problèmes actuels…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Le Conseil fédéral veut sortir progressivement du nucléaire et sa stratégie énergétique 2050 prévoit le non remplacement des centrales en « fin de vie ». C’est un choix, raisonnable, compte tenu des risques d’accident avec lourdes conséquences, mais aussi hasardeux puisque personne ne connait l’évolution de la croissance économique et démographique imposée par l’Economie. L’hydraulique n’est pas extensible à l’infini et il est fort douteux que les autres énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydrogène) puissent boucher les trous des besoins croissants. Et de la migration imposée.

Donner du temps au temps pour ne pas se fragiliser

L’efficacité énergétique, la gestion économe responsable, une meilleure isolation des bâtiments sont sympathiques mais les bons sentiments ne suffiront pas. Les nouvelles technologies du green-business, subventionnées et coûteuses créent de nouveaux besoins en expansion potentielle, sources de profits. Alors l’austérité imposée par l’idéologie globaliste et ses contrôles, la redistribution solidaire par repentance, les arnaques des certificats et taxes carbones ? Non merci. Tant que la croissance infinie et globale restera le modèle obligatoire, il n’y a pas d’issue rapide et le nucléaire doit être utilisé, avec le maximum de garanties de sécurité certes, mais il n’y a pas de vrai choix. Le modèle du Conseil fédéral (qui sera encore là en 2050 pour vérifier ?) est un choix idéologique démagogique de bons sentiments qui n’engage personne en repoussant les délais et faisant des promesses non tenables. L’initiative des Verts qui veut activer encore plus  le rythme, les échéances et fermer déjà trois centrales en 2017 accélère dramatiquement le processus et la transition est juste illusoire à ce tempo. Les risques de pénurie, de dépendance accrue de l’étranger sont trop lourds pour les prendre sans estimation réaliste des risques et des coûts. Il faut exploiter les moyens à disposition jusqu’à ce que des alternatives crédibles fonctionnent. Il faudra sortir un jour du nucléaire, mais tout ceci a un coût et expose à des risques. Il n’y a pas le feu au lac. NON  à la sortie programmée de l’énergie nucléaire des globalistes et idéologues verts.

Relocaliser le choix de l’écologie

La victoire de Trump, soucieux de la Nation américaine et de la classe moyenne sacrifiée par l’idéologie de la gauche moraliste, pleurnicharde et hostile à la liberté de pensée et d’expression, est un excellent signe. L’environnement, la croissance, la migration doivent être gérés localement, dans l’intérêt général, avec l’accord de la population autochtone, selon les principes de la souveraineté « charbonnier est maître chez soi » et ne pas être délégué à des fonctionnaires internationaux ou des multinationales. L’écologie est d’abord un choix de comportement personnel, de respect du cadre de vie dans lequel une communauté vit. La survie de la communauté et son fonctionnement économique sont prioritaires à l’idéologie globale d’uniformisation contrainte.

Le vieillissement de la population et les coûts de placement en milieu médicalisé ou protégé

Les Romands privilégient les offres de soins à domicile, disent les sondages. Tant mieux. Car, nous dit le magazine Bilan, un placement en EMS peut coûter en moyenne dans les 8500 francs mensuels (dans le Jura ça démarre à 5000 frs).80% des résidents des homes ne disposent pas des moyens financiers pour couvrir les frais et se font aider par les pouvoirs publics. Ceux qui ont les moyens les voient  fondre comme neige au soleil. Le résident paie de ses rentes (AVS, AI, 2 ème pilier) et est tenu d’entamer sa fortune si celle-ci dépasse 37500. Il est évident que le vieillissement de la population, l’éclatement des familles traditionnelles va faire exploser les coûts et  rendre le siphonage des économies méthodique. Vente contrainte de maison, d’appartement, disparition des économies de toute une vie, pompage d’héritages, diminution de capitaux mis à la disposition de la formation de la nouvelle génération. Dépendance accrue de l’aide de l’Etat. Il est urgent d’agir pour favoriser vraiment le maintien à domicile, aussi à la campagne, de celles et ceux dont la santé se détériore, l’autonomie se restreint. Soutenir surtout ceux qui font le choix de s’occuper des proches malades et âgés qui restent dans leur cadre de vie. Attention de ne pas laisser siphonner les économies de toute une vie dans des établissements qui vont opportunément offrir de chères prestations indispensables, dans un partenariat public/privé incontrôlable, comme le fait actuellement l’assurance maladie. Avant de vendre des terrains à des établissements qui escomptent  un développement irrésistible de la demande de ce genre de prestations, les autorités devraient d’abord faire des évaluations financières au long terme. NON à la demande, par prudence et besoin de clarification, de la mise à disposition de parcelles communales pour le développement à Delémont de structures destinées à l’accueil des aînés, qui pourraient s’avérer devenir de véritables aspirateurs à finances.

Liberté totale de réunion et d’expression

L’actualité a été marquée par des opérations policières préventives visant à empêcher des rassemblements politiques, conférences et concerts, suspects de ne pas plaire à la gauche moraliste. Trump doit aussi sa victoire au ras le bol du politiquement correct de la gauche qui criminalise, psychiatrise, disqualifie les idées qui ne lui plaisent pas et transforme  ses militants en policiers de la pensée, en dénonciateurs, en justice préventive, en inquisiteurs. La séparation des pouvoirs, c’est dès à présent et toute parole doit pouvoir s’exprimer librement, en démocratie pluraliste, surtout si elle est différente  de l’opinion imposée par l’élite et la classe politique. L’empêcher c’est finalement prendre le risque de faire élire des populistes…Pourquoi pas, après tout. La pensée unique devra  laisser la place à la diversité et à la critique, sous peine de surprises et de ras-le-bol électoraux.

Dominique Baettig,  ancien Conseiller national, militant souverainiste

"Against Our Better Judgment" The Hidden History of How the U.S. Was Used to Create Israel,

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Review:
"Against Our Better Judgment"
The Hidden History of How the U.S. Was Used to Create Israel, by Alison Weir
 
Ex: http://www.unz.com
 
weir.jpgAlison Weir's relatively short book covers the history of Zionism in the United States from the last decades of the 19th century until the creation of the state of Israel in 1948. (She is working on a second volume that will carry this history to the present.) Its brevity does not mean, however, that it is in any sense superficial, as it brings out key historical information, all well-documented, that sets the stage for the troubled world in which we now live. While histories of Zionism have usually focused on Europe, Weir shows that American adherents of this ideology have been far more important than generally has been recognized

The basic theses of this book are encapsulated in the title and subtitle. The history of how American Zionists used America to create Israel was “hidden” in two respects. First, it was “hidden” in the sense that American Zionists often worked behind the scenes. More importantly, however, that history is known but has been kept hidden from the general public, who rely on the mainstream media, and exists almost exclusively in works produced by small publishers—often of a scholarly bent—read by only a few. As Weir points out, those who have tried to bring this information to the general public have suffered both venomous verbal attacks and economic threats that quickly silence the message and often destroy the messenger. This treatment obviously serves to prevent others from doing likewise—“Pour encourager les autres.”

America’s support for Israel ran “against our better judgment” in the sense that American foreign policy experts of the era covered by this work recognized that support for Zionist goals would damage American national interest and that this support only came about because of the political power of American Zionism.

While Weir is not a professional historian, she has intensively studied the literature on this subject for years, much of it rather arcane, as well as spending considerable time traveling in the region. Having a Ph.D. in history myself, I would like to point out that the writing of history does not require any specialized talents as are needed in such fields as theoretical physics or medicine, so that intelligent, hardworking laypersons can often produce works of great value. Weir does not purport to have pored over primary sources to discover new information, which is the hallmark of the professional historian’s craft, but rather synthesizes information from existing published studies that are largely unknown to the general public. Moreover, she brings to her work knowledge of the land and the peoples which she has picked up from her travels.

For those who still might find her background insufficient for her task, it should be further added that Israel apologist Alan Dershowitz, who lacks as far as I can tell any college degree in history, manages to produce works on Israel that are picked up by major publishers who would not think of publishing anything done by most academic historians. It might be added that academic historians, who specialize in monographs, would be loath to produce a comparable account of this subject from Weir’s perspective, since it would do little for their careers and might serve as their professional death knell.

While the book’s narrative is very readable and the key points can easily be digested by the average reader, it is nonetheless well-documented. To satisfy the more academic reader, the book has a section of extended endnotes longer than the narrative. I found the endnotes section valuable not only for confirming and expanding upon the content of the narrative but also in serving as a point of departure for additional research. I often switched from my Kindle book to a Web search, coming up with names of related books and articles that I would like to peruse, should I ever have the time to venture to a research library.

The work goes over a large number of little known but very important topics to demonstrate the powerful influence of Zionism over American foreign policy. Space, naturally, precludes me from discussing all the topics in detail so I have focused on those which seem to deal most directly with the major themes of the book.

The early political influence of Zionism is illustrated by the fact that in 1887 a Jewish American was made ambassador to the Ottoman Empire, which then controlled Palestine and was thus considered by Zionists as the key country with which to deal. This set the precedent of a Jewish ambassador to this country that was continued for the next 30 years, by which time the Zionist search for outside support had turned elsewhere.

The book brings up the central importance of Louis Brandeis and his disciple Felix Frankfurter in advancing the interests of Zionism. Brandeis was a noted social and economic reformer who was a Zionist and happened to be very close to President Wilson, who would put him on the Supreme Court in 1916, the first Jew to hold such a position. Even after joining the Supreme Court, Brandeis used this access to Wilson to promote Zionist interests, sometimes acting as a go-between for Wilson and British Zionists.

Brandeis would head the international Zionist Central Office during the teens but, perhaps even more significant, he would be a leading member of a secret society, the Parushim, the Hebrew word for “Pharisees” and “separate,” which covertly advanced the interests of Zionism in the United States and Europe. The Parushim was founded in 1913 by a University of Wisconsin philosophy professor, Horace M. Kallen, who ironically is considered to be the father of cultural pluralism in the United States. Obviously this idea conflicted completely with his support for the creation of a Jewish exclusivist state, but it is a contradiction that is rather commonplace among many Jews and liberal gentiles alike.

kallen.jpgKallen was regarded by some as first promoting the idea for what became the Balfour Declaration, which would set the stage for the modern state of Israel. He promoted this scheme in 1915 when the U.S. was still a neutral. He told a British friend that this would serve to bring the United States into World War I. It should be pointed out that at that time, despite serious diplomatic issues regarding German submarine warfare, the great majority of the American people wanted to avoid war and Wilson would be re-elected president in November 1916 on the slogan “He kept us out of war.” Kallen’s idea for advancing the Zionist goal, however, soon gained traction.

Frustrated in their efforts to achieve a Jewish homeland in Palestine from the Ottoman Empire, the American Zionists turned toward Britain to bring this about. In 1916 as World War I dragged on indecisively, Zionist leaders promised the British that in return for a Jewish homeland in Palestine—which the British could expect to gain from the Ottomans as one of the spoils of a victorious war—American Zionists would work to bring the United States into the war on behalf of Britain and its allies. Many British strategists at the time, such as Winston Churchill, believed that such an event would turn the tide for victory. Weir holds that it “appears” that the Zionists’ activity was one factor in bringing America into the war [1] and cites a number a number of reputable books and leading contemporary figures—such as then-British Prime Minister Lloyd George—that held that Zionists carried out their side of the bargain by pushing the United States into war.

The Balfour Declaration was a letter, dated November 2, 1917 (and coming out in the press one week later), from British Foreign Secretary Arthur Balfour to Walter Rothschild, a British Zionist leader, officially stating that Britain would use its “best endeavours to facilitate the achievement” of a Jewish Homeland in Palestine.

Now even to give attention to the Balfour Declaration in a history of World War I is somewhat outré; to claim that it caused the United States to enter war is one of those ultra-taboos. Although my Ph.D. was in American history with a focus on diplomacy (and a minor in 20th Century European history), never did I come into contact with anything about the Balfour Declaration in my college studies (which, granted, did not deal with the Middle East). I only knew about it from reading what the mainstream historical profession would regard as disreputable authors.

Reference to the Balfour Declaration and the Zionist role in it was considered one of the daring things done by the iconoclastic Israeli “New Historian” Tom Segev who discussed it in his book, One Palestine, Complete: Jews and Arabs Under the British Mandate (2000). In a lecture on his book that I heard at the University of Maryland in 2002, Segev, though acknowledging that the British goal was winning over Jews to their side [2], derided the idea of any real Jewish power, attributing that mode of thinking to “anti-Semitism.” In 2010, Segev expressed this view in a review of a new book on the Balfour Declaration: “Obviously there was no ‘Jewish power’ controlling world affairs, but Weizmann [3] successfully pretended that the Jews were in fact turning the wheels of history. For once, the anti-Semitic image of the Jews proved useful — they were believed to be so maliciously dangerous that one would do best to acquire them as allies rather than as enemies.”[4]

segev.jpgAlthough Segev is a daring historian who often rejects the Zionist myths on the creation of Israel, in this case he essentially relies on a classic Zionist-constructed strawman, which involves greatly exaggerating the view that the Zionists (and Jews in general) don’t like. It is highly doubtful that the British foreign office believed that Jews were so powerful as to be “turning the wheels of history.” (If that had been the case, one would think that the British would have offered Jews much more than Palestine from the very start of the war.) Furthermore, as noted earlier, Weir does not subscribe to anything like this Zionist strawman in regard to the Balfour Declaration, or anything else, I should add.

However, what is important is not only whether the American Zionists were able to bring the United States into a war, but that they made a solemn promise to a foreign country that they would try to do so. As a matter of fact, since Zionists such as Brandeis knew much about Wilson’s thinking and undoubtedly were kept abreast on what Germany was likely to do (it being well-known that Germany was suffering from the British “starvation” blockade and that politically powerful voices there wanted to retaliate by pursuing a harsher submarine policy toward neutrals such as the U.S.), they may have realistically thought in 1916 that there was a good chance that the United States would shortly go to war whether they interceded or not, which meant it would be a wise move to make such a deal and be able to get credit for a result that was not of their own making.[5]

It is also of significance that the American Zionists promised to push the U.S. into war not because they believed that it was in their own country’s national interest—as was the case for a number of prominent Americans such as former President Theodore Roosevelt—but solely for what they considered to be in the interests of world Jewry. Ascribing “dual loyalty” to any Jews is regarded as a classic anti-Semitic canard. In this case, however, the American Zionists’ position did not even rise to the level of “dual loyalty,” being purely singular in that it evinced no apparent concern whatsoever for American interests.

Linked to the Balfour Declaration, Weir points out that “American Zionists may also have played a role in preventing an early peace with the Ottoman Empire.”[6] In 1917, the U.S. State Department had heard that the Ottomans were becoming weary of the war, and it decided to send a secret mission to explore the possibility of detaching the Ottoman Empire from its alliance with the other Central Powers. Such a separate peace would likely leave the Ottoman Empire (or Turkey as it would become shortly)[7] in control of its Asian possessions, which would mean that since Britain would not gain Palestine, no home for Jews could emerge there.

This mission was headed by former Ambassador Henry Morgenthau, who, though Jewish, was not a Zionist. However, he was persuaded by Zionists such as Brandeis protégé Felix Frankfurter, who was a member of the mission’s delegation, to abandon the effort. In a meeting with Morgenthau, Chaim Weizmann, a leading British Zionist who was alerted by American Zionists as to the danger posed by Morgenthau’s mission, also played a major role in stopping the potentially-peacemaking mission, as is indicated in Weir’s endnotes.[8]

Other obstacles to the Zionists’ goal in Palestine would also arise soon after the end of the war in November 1918. Important Christian Americans who were intimately involved in the Near East and supported self-determination for the Arabs recognized that this could not take place if the Zionists were able to set up an ethnic Jewish enclave on Arab land. They went to the Paris Peace Conference which, among a number of issues stemming from World War I, would deal with the territorial settlement.

As a result of the divergent views on the future status of the territory to be given up by the Ottoman Empire, President Wilson decided to send an investigatory commission to the region, which became known as the King-Crane Commission.[9] In line with Wilson’s goal of national self-determination, the commission sought to discover how the region’s inhabitants wanted to be governed, and they overwhelmingly expressed opposition to a Jewish home in Palestine.

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Weir points out that “Zionists through Brandeis dominated the situation, however, and the report was suppressed until after the Peace Accords were enacted.”[10] At the Paris Peace Conference, Weir writes, “[t]he U.S. delegation was forced to follow Zionist directives.”[11]

kingcranebook.jpgOne minor criticism here is that the reader might incorrectly get the impression that the King-Crane Commission dealt solely with Palestine, while it actually involved all the territories severed from, or expected to be severed from, the Ottoman Empire (Turkey).[12] The issue of Palestine made up about half of the report on “Syria,” which also included present day Syria and Lebanon. The other two geographical sections of the report were “Mesopotamia” and “Non-Arabic speaking portions of the Former Ottoman Empire (Asia Minor).”[13] Thus the suppression of the commission’s report was likely due not only to opposition by Zionists, but also to other interested parties disturbed by its findings in areas other than Palestine. These parties would include the British, French and Greeks.

In regard to the report’s description of Palestine, however, Weir’s presentation was completely on the mark. The King-Crane report reflected extreme opposition to Zionism expressed by those Muslims and Christians who lived in Palestine as well as by those who lived in neighboring areas.

Weir points out that during the inter-war period, when Palestine was governed by Britain under a League of Nations mandate, which was intended to prepare the country for eventual independence, the American Zionists moved away from openly pushing for the establishment of an exclusivist Jewish state in Palestine since this ran counter to the temper of the times—which reflected American opposition to militant nationalism and dual loyalty, and respect for majority rule and national self-determination. Instead, Zionists focused on the development of Jewish institutions in Palestine, which would serve as a basis for a Jewish state. Zionist leaders, such as David Ben-Gurion, still viewed American support as key to their establishment of a Jewish state.

With World War II on the horizon, Zionists began to return directly to their goal of a Jewish state. A precursor of the current Israel lobby, the American Zionist Emergency Council (AZEC), began in 1939. In order to pressure the U.S. government to support a Zionist state, AZEC worked to establish more than 400 local committees under 76 state and regional branches to promote this goal. These committees distributed Zionist pamphlets, circulated petitions, and engaged in letter writing campaigns to promote the Zionist cause. AZEC also funded books, articles and academic studies for this same purpose.

By the end of World War II, Zionist efforts gave them considerable power in American politics. In order to appeal to the general American populace, they stressed the needs of the many Jewish European refugees, connecting the refugee problem to Palestine, the latter destination purportedly being the only solution to their existing homelessness. By this humanitarian argument, Zionists could thus appeal to many Americans who did not necessarily believe the Zionists’ contention that Jews had a historical right to control Palestine.

As Britain opted to turn over the troublesome issue of Palestine to the United Nations in 1947, Zionists pushed for a partitioning of Palestine between Jews and the indigenous Palestinian population. The partition plan discriminated in favor of the Zionists, since while the Jewish population comprised about 30 percent of Palestine’s population, the plan would award them with 55 percent of the land. And the Zionists’ real goal was not to be content with that amount but to also grab the remainder.

U.S. State Department officials strenuously opposed the partition plan, looking upon this approach as both contrary to America’s professed principle of national self-determination and its vital interests in the Middle East, where a vast majority of the governments and their people were vehemently opposed to Zionism. A leading State Department official in this opposition was Loy Henderson, Director of the Office of Near Eastern and African Affairs. Zionists viciously attacked him, demanding his removal and even threatening his family. The State Department chose to move him elsewhere and in 1948 President Truman named him Ambassador to Nepal, which kept him far away from anything to do with Palestine.

Removing Henderson, however, did not make the State Department favorable toward transforming any part of Palestine into a Jewish state. Among the higher level opponents were the head of the State Department‘s Division of Near Eastern Affairs, Gordon P. Merriam; Undersecretary of State Dean Acheson, who later became Secretary of State; and George F. Kennan, the State Department‘s Director of Policy Planning, noted as the architect of America’s containment policy against Soviet Communism.

The State Department was not the only part of the executive branch of the United States government that opposed the Zionist goal for Palestine. The newly-created CIA reported in 1947 that the Zionists were seeking goals that would be harmful to both Jews and “the strategic interests of the Western powers in the Near and Middle East.”[14] The Joint Chiefs of Staff opposed partition and expressed the prescient fear that the Zionist aim was to involve the U.S. in their conflict with their Middle East enemies.

Despite this opposition from a consensus of foreign policy and national security experts within his own government, Truman opted to support the Zionist partition plan for political reasons, relying heavily on the views of his domestic political advisor, Clark Clifford, who maintained that the Jewish vote and financial backing were necessary to win the presidential election in 1948. Truman‘s Secretary of State George Marshall, noted for the famed Marshall Plan that helped to rebuild devastated Western Europe, and Secretary of Defense James Forrestal remained staunchly opposed to what they regarded as Truman’s willingness to sacrifice vital national security interests on the altar of domestic politics.

Weir points out that a number of wealthy Zionist Jews provided financial support for Truman’s presidential campaign in 1948, which may put us in mind of Zionist mega-donors of today such as Sheldon Adelson. One of these backers was Abraham Feinberg who funded Truman’s epic whistle-stop train campaign. Truman would give Feinberg credit for his victory. As quid pro quo, the Truman administration remained inert when the CIA later reported that Feinberg was involved in illegal gun-running to Zionist groups in Palestine.

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I should add that while Truman has become something of an idol for recent historians, he was looked upon during his time as being driven by what would benefit his own political interest. As the redoubtable journalist H. L. Mencken quipped about Truman’s 1948 campaign: “If there had been any formidable body of cannibals in the country he would have promised them with free missionaries, fattened at the taxpayer’s expense.” In Truman’s defense, however, it should be pointed out that two of his key opponents in the 1948 presidential election, Republican Thomas Dewey and the left-wing Progressive Party candidate Henry Wallace, Franklin Roosevelt’s former Vice-President, were both staunchly pro-Zionist.[15]

Weir describes a number of Zionists who maintained personal contact with Truman and likely played a role in shaping his policies. David K. Niles, Truman’s executive assistant, was regularly briefed by the head of the Washington Office of the Zionist Organization of America and was believed to be passing top-secret information to the Israeli government. Truman’s long-time friend and former business partner, Eddie Jacobson, was a staunch Zionist with close access to Truman who would describe his information to be of “decisive importance.”[16] Sam Rosenman, a political advisor to Truman, screened State Department memos to Truman.

Although the United States had announced its support for the partition of Palestine, it was apparent that the partition plan still lacked the necessary two-thirds vote to pass in the UN General Assembly. Consequently, the Zionists were able to get a delay in the vote and used that time to intimidate or bribe opponents to reverse their positions.

For example, Weir notes that Wall Street financier and perennial presidential adviser Bernard Baruch threatened war-torn France that it would be denied aid from the United States if it voted against partition. David Niles was able to get rubber baron Harvey Firestone to tell the Liberian president that he would terminate his planned expansion in his country if it did not vote in favor of partition. Haiti was promised economic aid if it would change its vote and support the measure. Costa Rica’s President Jose Figueres was said to have received a blank checkbook to get his country’s vote.

As a result of this behind the scenes skullduggery, the UN General Assembly on November 29, 1947, voted in favor of the adoption and implementation of the partition plan as UN General Assembly Resolution 181. Although this resolution is widely believed in the United States to have created Israel,[17] Weir correctly points out that it “was of limited (if any) legal impact” since General Assembly resolutions, as opposed to those of the Security Council, are not binding on member states. Although the resolution recommended that the UN Security Council implement the partition, it never did.[18]

The effect of the General Assembly’s resolution, however, was to increase the fighting in Palestine. While the Zionist myth would have it that the Jews in Palestine were simply a peaceful community set upon by violent Arabs intent on genocide, Weir points out that Zionist military forces had been covertly preparing for war for some time. They had amassed extensive armaments, some of it coming illicitly from the U.S., and their troop numbers exceeded those of their foes even after five Arab governments had joined the fray. The traditional Zionist portrayal of Israel’s war for independence (which, of course, prevented independence for the Palestinians) as a David versus Goliath conflict in which the Jews miraculously overcame overwhelming odds is pure fiction, but it is still believed in many quarters today and continues to generate sympathy for Israel. On May 15, 1948, Zionists announced the establishment of their new state of Israel, for which they did not establish any boundaries.

sniego.jpgA quick aside here: somewhat ironically, in my view, Weir barely touches on the United States decision to recognize Israel. Moreover, what does exist is largely in the endnotes. Although there will be a second volume to Weir’s history, and the cut-off point for this volume has to be somewhere, still the fact that the book does make reference to events in 1948 would seem to have made it appropriate to discuss in some detail the issue of America’s quick recognition of Israel.

A number of interlocking organizations operated in the U.S. to raise money for Zionist paramilitary groups in Palestine, though this goal was kept secret. These organizations were under the direction of the leader of the Irgun Delegation, Hillel Kook, who operated under the name of Peter Bergson. During World War II, these organizations purported to be trying to alert people to the genocide of European Jews and trying to rescue those still alive. By promoting this purpose these organizations were able to attract substantial public support, including from those who would be repulsed by their funding of terrorist activities, which, Weir implies, was their real intent. The latter, she maintains, was made manifest by the organizations’ failure to actually rescue Jews from Europe.

The Irgun group engaged in numerous public activities to raise money, one of the most successful being a pageant entitled “We Will Never Die!” which, woven within the backdrop of the Nazi genocide, celebrated the Jewish contribution to Western civilization. Written by Ben Hecht, an Academy Award-winning screenwriter, the pageant included such Broadway and Hollywood celebrities of the era as Edward G. Robinson, Dean Martin, Frank Sinatra, and Leonard Bernstein. Forty thousand attended the extravaganza’s New York performances. It went on to play in a number of other large American cities. The group produced a number of other plays and rallies, one of which featured a young Marlon Brando, and raised $1 million.[19]

Some American Zionists, Weir observes, actually planned terrorist activities outside of Palestine in order to influence developments there. One such terrorist activity conceived by a group of American Zionists headed by an Orthodox Rabbi named Baruch Korff consisted of a plan to drop bombs along with threatening leaflets on the British foreign office in London, or anywhere in London if that were too difficult. The airplane pilot sought for this task, however, went to the Paris Police—he and Korff both being in France at the time—and Korff was arrested. Powerful people rushed to Korff’s defense and the charges were dropped. Korff thus was able return to his former activities in America as if nothing had happened. With this particular event thrown down the Orwellian “memory hole,” Korff resurfaced over two decades later as a public figure close to President Richard Nixon, influencing the latter’s Middle East policies.

The amount of money raised for Zionist groups during in the United States during these years is impossible to calculate accurately, but it would be enormous. Weir writes that between 1939 and May 1948 the Jewish Agency for Israel alone raised the equivalent of $3.5 billion in today’s dollars.

David Ben-Gurion, then de facto leader of the Jewish community in Palestine, realized that the international concern for Jewish refugees could be used to advance the cause of a Jewish state by making it appear that no other safe refuges for Jews existed. Weir illustrates this deception by a discussion of the famous ship Exodus, which carried Holocaust survivors to Palestine when the British were not allowing illegal immigration there.

Weir points out that what is generally unknown to the public is that the French were willing to take in those Exodus refugees but Ben-Gurion rejected that solution, forcing those survivors to remain on board the ship for seven months. Weir quotes historian Baruch Kimmerling on the significance of the Exodus affair: “Ben-Gurion‘s strategy in the Exodus affair paid off. The fate of the refugee ship attracted considerable and sympathetic attention around the world, and served the Zionist cause well. Few observers at the time knew that many of the refugees from the Exodus had applied for immigration visas to the United States, and were hardly anxious to settle in Israel . . . . By dramatizing the fate of the survivors, in whom he had little interest except as future residents of the state he was building . . . Ben-Gurion helped to make Israel the world’s chief power broker over Jewish affairs.”[20]

urisexo.jpgWeir includes a brief reference to Leon Uris’s bestselling 1958 novel on the Exodus ship, and though it falls outside the chronological purview of this volume, I would add that the impact of the already mythologized Exodus event was greatly magnified by Uris’s book, which sold over 7 million copies and was turned into a blockbuster movie in 1960 by Otto Preminger, a leading film director of the era. The film has been identified by many commentators as having greatly enhanced support for Israel in the United States by Jews as well as gentiles and in the view of some scholars this movie has had a lasting effect on how Americans view the Israeli–Palestinian conflict. Weir even acknowledges that it had initially shaped her thinking on the subject.[21]

While the pro-Zionist propaganda that inundated the American media played up the existence of Jewish refugees who allegedly sought to come to Israel, there was little popular attention paid toward the hundreds of thousands of Palestinians who were being driven from their homeland as a result of Zionist massacres and other forcible expulsion measures. A State Department study in March 1949 found the American public was “unaware of the Palestine refugee problem, since it has not been hammered away at by the press or radio.”[22]

To underscore the importance of what Weir presents on this subject, it should be pointed out that until fairly recently, Israel’s denial of ever having expelled the Palestinians dominated the public discourse in the U.S. It was alleged that when Arab armies were about to invade the newly-declared state of Israel, Palestinians left their homes in the new Israel at the behest of their leaders, expecting to return with the victorious Arab armies. Beginning in the 1980s, however, Israel’s so-called “New Historians,” relying on newly released Israeli documents, exploded this myth. They concluded that the major cause of Palestinian flight was Israeli military action, which included terrorist massacres and the fear of them.

Even without the discovery of this Israeli documentary evidence, or any other documentary evidence for that matter, the use of the cui bono test would strongly point to Zionist culpability for the removal of the native Palestinians. For the Zionists planned to create a state that was both democratic and Jewish. This would be impossible if a large number of non-Jewish people, who were largely hostile to Zionism, resided within the country. From this fact, it would seem reasonable to conclude that the emptying of Palestine in 1948 was not a serendipitous development from the perspective of the Zionists, but one that was intentionally brought about by them.

Weir observes that U.S. State Department experts at the time were aware of Israel’s inhumane actions and sought to take action to at least moderate Israel’s effort to achieve a permanent removal of Palestinians. The State Department threatened to withhold $49 million of unallocated funds from an Export-Import Bank loan to Israel if it did not allow at least 200,000 refugees to return to their homes. Although Truman sympathized with the Palestinians’ plight, and in early 1948 even briefly considered backtracking from the partition and supporting a UN trusteeship for the entirety of Palestine, he ultimately prevented the State Department’s move from being implemented.

Weir points out that those in the mainstream media who attempted to alert the American people to the reality of the dispossession of the Palestinian people were effectively prevented from doing so by pro-Zionists. The latter relied on hurling the career-destroying charge of “anti-Semitism” and threatening economic measures to harm any media outlet that would dare to disseminate information they deemed to be too negative toward Israel.

The individual whom the Zionists caused to fall the farthest was Dorothy Thompson. Weir deserves much credit here for pulling this once well-known figure out of the Orwellian memory hole. Thompson happens to have been one of the principal figures in my doctoral dissertation titled, ”The Intellectual Wellsprings of American World War II Interventionism, 1939-1941.”[23] And I have added a few additional points to what Weir has in her book to illustrate the high reputation Thompson had at one time.

Thompson was an early and persistent critic of Nazism. She had an interview with Hitler in 1931 before he had become German Chancellor, which was made into a book. Thompson portrayed Hitler and Nazism in a negative light and in 1934, the now Nazi government of Germany expelled her when she attempted to visit the country. From 1934 onward, the bulk of her writing dealt with the danger posed by Nazism to the Western democracies. After the start of World War II in Europe in September 1939, Thompson was a staunch interventionist who initially advocated greater American aid to the allies but by the latter part of 1941 she was advocating American entrance into the war.

doroth.jpgIn 1939, Time Magazine named Thompson the second most popular and influential woman in America behind Eleanor Roosevelt.[24] She spoke out about anti-Semitism and the plight of the Jews in Europe, and urged a relaxation of immigration restrictions so the U.S. could be a safe haven for Jews under threat in Europe. She also was a strong supporter of Zionism.

In early 1945 she took a trip to Palestine where she saw firsthand Jews oppressing Palestinians. She came to realize that the Zionists sought to create a Jewish exclusivist state, not one that would include all of its current inhabitants. Her criticism of Zionism led to charges against her of “anti-Semitism” and even pro-Nazism, as absurd as that was given her background.[25] As a result of this all-out Zionist attack, newspapers began to drop her columns. Especially harmful was her loss of an outlet in New York City—where she had received a large proportion of her income—when the New York Post dropped her column with no other major New York City daily being willing to pick it up. Her radio program and speaking engagements also disappeared. Despite these problems, Thompson would not back away from her criticism of Zionism. And she continued to do so in the dwindling number of newspapers that still took her column, which did not end until 1958.

It is significant that the black-out of Dorothy Thompson has continued after her death, and perhaps even become worse. In the effort to make the subject of American history more inclusive, recent historians have often added women who were little known in their own eras, whereas Thompson who had been an important figure remains unmentioned. It seems likely that she has remained largely unmentioned both for what she had to say about Zionism and also by the fact that she was blacklisted by pro-Zionists, the power of whom one is not allowed to publicly acknowledge. (This contrasts with those Americans who were blacklisted for being pro-Communist, who are now often praised as martyrs because of this treatment.)

To conclude the review, it should be emphasized that this concise book should be of value to a wide audience. The general reader with little background knowledge should easily pick up a number of key points that serve to dispel the many myths that loom large today in the mainstream media, while even those individuals familiar with the subject are almost guaranteed to profit from little known facts, especially in the notes section, that should augment their knowledge. And it is essential that many more Americans become aware of this knowledge if America’s position is to change regarding Israel and the Middle East in general. Such a change is essential not only to bring about some degree of justice for the Palestinians but in order to extricate the United States from the debilitating regional conflicts that its close connection with Israel has entailed. It will be interesting to see how Weir, in her forthcoming volume, deals with the problems America has faced in more recent years that ineluctably derived from the events described in this work.

References

[1] Alison Weir, Against Our Better Judgment: The Hidden History of How the U.S. Was Used to Create Israel, (CreateSpace Independent Publishing Platform, 2014), Kindle Edition, Kindle Location 364. Weir contends that there were a number of factors that caused the United States to enter World War I in April 1917, some of which she lists, and that “Zionism appears to have been one of those factors.”

[2] Some historians have diluted this Jewish factor, attributing motivation to British foreign policy goals in the Near East. A Jewish homeland allegedly could serve as a buffer zone that would protect the Suez Canal.

[3] Chaim Weizmann was a leading figure in the Zionist movement who served as President of the Zionist Organization and later as the first President of Israel.

[4] Tom Segev, “‘View With Favor’, Review of The Balfour Declaration: The Origins of the Arab-Israeli Conflict by Jonathan Schneer, International New York Times, August 20, 2010, accessed December 13, 2015, http://www.nytimes.com/2010/08/22/books/review/Segev-t.ht...

In other parts of his review, Segev’s analysis is impressive. For example he writes: “The Balfour declaration thus finds its place among a multitude of fruitless schemes and indulgent fantasies, except, of course, that in this case, surprisingly, the British by and large kept their word. For at least two decades they allowed the Zionist movement to bring hundreds of thousands of Jewish immigrants into Palestine, and these new arrivals set up hundreds of settlements including several towns, as well as the political, economic, military and cultural infrastructure of the future state of Israel. But if Israel’s existence originated with the British, so did the Palestinians’ tragedy.”

[5] The controversial House-Grey memorandum, developed with Britain in February 1916, stated that at an appropriate time Wilson would call for a peace conference. If the Allies accepted the offer and Germany rejected it or acted intransigently at the conference, the United States would go to war against Germany. And if Germany accepted the offer and a peace conference did take place, the settlement would not be unfavorable to the Allies. Wayne S. Cole, An Interpretive History of American Foreign Relations (Homewood, Ill.: Dorsey Press, 1968), 363

[6] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Location 449.

[7] The Wikipedia entry for “Ottoman Empire,” states that the “’Ottoman Empire’ and ‘Turkey’ were often used interchangeably, with ‘Turkey’ being increasingly favored both in formal and informal situations. This dichotomy was officially ended in 1920–23, when the newly established Ankara-based Turkish government chose Turkey as the sole official name,” accessed December 13, 2015, https://en.wikipedia.org/wiki/Ottoman_Empire .

[8] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Locations 2668-2669 .

[9] The King-Crane Commission was originally created as the American Section of the Inter-Allied Commission on Mandates in Turkey, which was also to include British and French members, and be like a number of other fact finding missions stemming from the Paris Peace Conference of 1919. These two countries failed to participate. Ken Grossi, Maren Milligan, and Ted Waddelow, Restoring Lost Voices of Self-Determination: Background to the Commission, August 2011, Part of the King-Crane Commission Digital Collection, Oberlin College Archives, accessed December 13, 2015, http://www.oberlin.edu/library/digital/king-crane/intro.h... .

[10] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Locations 502-503.

[11] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Location 505.

[12] The King-Crane Commission Report, August 28, 1919, http://www.hri.org/docs/king-crane/. The report includes discussions of territory intended to have been taken from Turkey in the Treaty of Sevres, which Turkey never accepted and was not implemented.

[13] Ibid.

[14] Quoted in Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Location 798.

[15] Wallace had no chance of winning the election but Truman’s backers feared that he could syphon off enough liberal votes in large Northern and Midwestern states to enable Dewey to win the election. The issue of Israel did not play a role in Strom Thurmond’s 1948 campaign in the South, which focused on states’ rights and racial issues.

[16] Quoted in Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Location 894.

King-Crane Commission Report, August 28, 1919.

[17] Jeremy R. Hammond, “The Myth of the U.N. Creation of Israel,” Foreign Policy Journal, October 26, 2010, accessed December 13, 2015, http://www.foreignpolicyjournal.com/2010/10/26/the-myth-o...

[18] More than this, the UN General Assembly, after the vote, created another committee that came to quite different conclusions. Jeremy Hammond writes: “The Ad Hoc Committee on the Palestinian Question was established by the General Assembly shortly after the issuance of the UNSCOP report in order to continue to study the problem and make recommendations. A sub-committee was established in turn that was tasked with examining the legal issues pertaining to the situation in Palestine, and it released the report of its findings on November 11. It observed that the UNSCOP report had accepted a basic premise ‘that the claims to Palestine of the Arabs and Jews both possess validity’, which was ‘not supported by any cogent reasons and is demonstrably against the weight of all available evidence.’ With an end to the Mandate and with British withdrawal, ‘there is no further obstacle to the conversion of Palestine into an independent state’, which ‘would be the logical culmination of the objectives of the Mandate’ and the Covenant of the League of Nations. It found that ‘the General Assembly is not competent to recommend, still less to enforce, any solution other than the recognition of the independence of Palestine, and that the settlement of the future government of Palestine is a matter solely for the people of Palestine.’’’ Hammond, “The Myth of the U.N. Creation of Israel.”

[19] Marlon Brando was very close to Jews before he became a movie star and later donated a considerable amount of money to Zionist causes. He expressed more negative views of Jews toward the end of his life. See: Allan M. Jalon, “How Marlon Brando Became Godfather to the Jews,” Forward, September 16, 2015, accessed December 13, 2015, http://forward.com/culture/320671/how-marlon-brando-becam...; Danielle Berrin, “Marlon Brando and the Jews,” Jewish Journal, July 30, 2014, accessed December 13, 2015, http://www.jewishjournal.com/hollywoodjew/item/marlon_bra....

[20] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Locations 1249-1256.

[21] The movie had an all-star cast (and a very popular, award winning theme song), which included: Paul Newman, Eva Marie Saint, Peter Lawford, Sal Mineo, and Lee J. Cobb.

[22] Weir, Against Our Better Judgment, Kindle Locations 1370-1371.

[23] Stephen John Sniegoski, “The Intellectual Wellsprings of American World War II Interventionism, 1939-1941,” (PhD diss., University of Maryland-College Park, 1977).

My research on Thompson included a visit to the archival collection of her papers at the George Arents Research Library at Syracuse University in Syracuse, New York, in 1976, where I perused some material dealing with her break with American Jews, which was outside the scope of my dissertation.

[24] Thompson’s correspondence in her manuscript collection at Syracuse University illustrates her importance. The Overview of the Collection states: “Correspondents include authors (John Gunther, Wallace Irwin, Alfred M. Lilienthal, Edgar A. Mowrer, Vincent Sheehan, Johannes Urzidil), literary figures (Jean Cocteau, Rose Wilder Lane, Thomas Mann, Rebecca West), politicians and statesmen (Bernard M. Baruch, Winston Churchill, Ely Culbertson, Ralph E. Flanders, Felix Frankfurter, Charles de Gaulle, Cordell Hull, Clare Boothe Luce, Jan Masaryk, Gamal Abdel Nasser, Franklin D. and Eleanor Roosevelt, Harry S. Truman).” Overview of the Collection, Dorothy Thompson Papers, Syracuse University Libraries, accessed December 13, 2015, http://library.syr.edu/digital/guides/t/thompson_d.htm.

[25] Thompson’s relationship with American Jews actually began to sour toward the end of the war before the emergence of the issue of Zionist mistreatment of Palestinians. She differed with the Jewish establishment regarding her opposition to the Anglo-American incendiary bombing of German cities, which involved the killing of tens of thousands of civilians, and also the demand for a Carthaginian peace with Germany that was reflected in the Morgenthau Plan. She viewed these actions as violating the alleged idealistic purpose of the war, whereas many Jews sought punishment of the German people because of what the Nazis had done to their co-religionists.

dimanche, 13 novembre 2016

De la crise économique à la stratégie de la tension

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De la crise économique à la stratégie de la tension

Conférence de Michel Drac à Lyon

L’équipe d’E&R Lyon accueillera Michel Drac le vendredi 18 novembre 2016 à 20h à Lyon pour une conférence intitulée « De la crise économique à la stratégie de la tension ».

Réservations : confdraclyon@gmail.com

Entrée : 5 euros.

Merci de mentionner le nombre de places demandées, l’identité de tous les participants (noms et prénoms, pas de pseudo) ainsi qu’un numéro de téléphone portable.

Le lieu de conférence sera indiqué par courriel et SMS quelques heures avant l’horaire indiqué.

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Le renouveau de la pensée d’Ernest Renan

À l’heure où les passions religieuses, de nature irrationnelle et parfois mortifère, s’imposent dans le débat politique quotidien, pourquoi ne pas lire Ernest Renan ?

Breton, né en 1823 à Tréguier (Côtes d’Armor), dans une famille à la fois terrienne et maritime et descendant d’émigrés gallois, Ernest Renan, destiné à l’Église catholique romaine, développa, plutôt que d’entrer en religion, la libido sciendi, c’est-à-dire la soif de connaître.

Entre foi et raison, entre dogme et logos, Ernest Renan entreprend une histoire des religions. L’analyse du prophète chrétien dans La vie de Jésus (1863), premier tome d’une Histoire des origines du christianisme qui comprend sept volumes, lui vaut les foudres de Rome. Malgré les qualités recensées de Jésus, qu’il considère plus comme un homme divin qu’un dieu fait homme, La vie de Jésus soulève les passions. Pour Renan, la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n’importe quel autre homme, et la Bible doit être soumise à un examen critique comme n’importe quel autre document historique.

L’abbé Lambert, qui a personnellement connu Renan lors de son séminaire à Saint-Sulpice, à Paris, déclare s’être lavé les mains après avoir mis le livre au feu… Le pape Pie IX lui-même le déclare « blasphémateur européen ». Le mouvement anti-Renan est puissant mais la diffusion de son ouvrage prend de l’ampleur.

Entre l’Orient, où est né le christianisme, où il a longuement voyagé et l’Occident européen, Renan retrouve la paix intérieure devant l’Acropole d’Athènes l’année suivante, en 1864. Il adresse une prière au « souverain Jupiter » dont parlait Dante. La Prière sur l’Acropole paraîtra en 1876.

renanSX350_BO1,204,203,200_.jpgProfondément européen, il prôna l’alliance de la France avec l’Angleterre et l’Allemagne, anticipant le temps des empires.

Honni par les cléricaux et les républicains, ce « conservateur libéral » donna à la fin de sa vie (1882, Qu’est-ce qu’une nation ? ), cette célèbre définition de la « nation », véritable « plébiscite de tous les jours » sans oublier le lien entre le peuple qui la compose : « Ce qui constitue une nation, c’est d’avoir fait de grandes choses dans le passé, et de vouloir en faire encore dans l’avenir », affirma-t-il.

En mai 1892, ce régionaliste avant l’heure (il a publié L’Âme bretonne dès 1854), préside un « dîner celtique » tout en se préparant à la mort. Il quitta son écorce terrestre sans les derniers sacrements.

Ce membre de l’Académie française (1873), candidat malheureux aux élections législatives de Meaux en 1869, biographe de Jésus-Christ (!) ne mériterait-il pas d’être (re) découvert ?

Théoricien du nationalisme comme ciment patriotique plébiscitaire, européen avant les guerres civiles européennes du XXe siècle, homme enraciné dans sa Terre dont le discours repose plus sur la raison que la foi, Ernest Renan est à la croisée de l’ensemble de nos questionnements contemporains.

En 1949, Prosper Alfaric fonda le Cercle Ernest Renan. Cet ancien prêtre, historien spécialiste des religions, fut excommunié en 1933 après avoir publié son ouvrage Le Problème de Jésus et les origines du christianisme pour ses thèses sur l’inexistence historique de Jésus de Nazareth et de Marie. L’œuvre de cet érudit, à l’origine de la plupart des théories mythistes (thèse de l’inexistence historique de Jésus) a été remise à l’ordre du jour par le philosophe normand Michel Onfray qui a préfacé en 2005 la publication d’un regroupement des articles d’Alfaric sous le titre Jésus-Christ a-t-il existé ?

Depuis sa fondation, le Cercle, sans reprendre la thèse mythiste, poursuit la mémoire, au moins littéraire, du philologue et philosophe breton. Il s’évertue à approcher le religieux de la manière la plus large possible, y compris au niveau géopolitique.

Les Cahiers d’Ernest Renan viennent de faire place aux « Nouveaux cahiers ». Dans la première livraison (été 2016) des « Nouveaux cahiers », le président du Cercle Renan, Dominique Vibrac, qui vient de succéder à Guy Rachet, nous livre la deuxième partie de sa réflexion sur le thème de Transcendance et immanence dont la première partie est parue dans le dernier numéro des anciens cahiers (le n°273 tout de même…). Roger Warin revient, quant à lui, sur le séjour des Hébreux en Égypte avant la formation des royaumes d’Israël et de Juda et tente de rapporter la preuve de cette présence, condition sine qua non de l’exil emmené par Moïse et de la descente d’Abraham sur cette même terre. Enfin, Terry Bismuth évoque La religion dans le royaume de Juda. Ces deux derniers travaux illustrent la nécessaire étude du phénomène religieux à travers l’histoire, l’archéologie, les sciences…

Les prochains numéros des Nouveaux cahiers du Cercle Ernest Renan se donnent pour mission l’étude des religions à travers la rationalité scientifique.

Bien entendu, cet aspect n’aura pas un caractère exhaustif, Ernest Renan fut aussi un homme politique, un défenseur de l’identité celtique, un véritable patriote et un précurseur de l’ensemble européen.

Les Nouveaux cahiers ne feront donc aucune impasse sur l’homme Renan, qui avait fait de l’Acropole le centre de notre monde.

Un numéro de la première livraison des Nouveaux cahiers sera adressé sous format pdf pour toute demande à l’auteur de ces lignes : franck.buleux@orange.fr

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12:16 Publié dans Histoire, Hommages, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, hommage, ernest renan, philosophie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook