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dimanche, 07 décembre 2014

La stratégie des alliés contre l’Etat islamique : incohérente

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ALLIANCES : TÉHÉRAN OUI , DAMAS NON !
 
La stratégie des alliés contre l’Etat islamique : incohérente

par Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

L’Iran est devenu le meilleur ennemi des occidentaux et même sans doute leur meilleur allié contre les obscurantistes égorgeurs de l’Etat islamique sunnite du levant. Il est bien évident que l’Etat Chiite a tout intérêt à détruire Daesh pour sauver l’Irak et la Syrie et les garder sous son influence. On notera cependant que Téhéran devenu fréquentable brusquement, malgré l’échec des négociations sur le nucléaire, est le principal soutien de Damas. Or Damas reste infréquentable, alors que l’aide du régime serait un moyen de prendre en tenaille les extrémistes sunnites entre les chiites iraniens et les alaouites syriens.


Tout cela est inconséquent


Ghassem Soleimani, le chef de la force Al-Qods, la troupe d’élite iranienne chargée des opérations extérieures est aujourd’hui présenté, sans réserve, comme « le héros national » qui mène le combat de l’Iran contre l’Etat islamique en Irak (l’EI). Depuis cet été, cet officier dirige sur place les quelques centaines de miliciens chiites engagés au sol aux côtés de l’armée irakienne pour lutter contre les djihadistes.


Téhéran ne voit plus d’inconvénient à assumer et à reconnaître son implication militaire en Irak contre les forces sunnites de l’Etat islamique. Et même, il s’en vante. Le chef de la diplomatie iranienne s’est félicité que l’Iran « ait rempli ses engagements », contrairement aux « Occidentaux qui promettent des choses sans les faire ». C’est d’ailleurs pourquoi les Iraniens n’ont même pas nié ce que le porte-parole du Pentagone a qualifié, mardi 2 décembre depuis Washington, de « raids aériens avec des avions F-4 Phantom » en Irak. « Aujourd’hui, le peuple irakien se bat contre les terroristes et les étrangers aux côtés de son gouvernement et des forces volontaires », a expliqué  le vice-commandant en chef des forces armées iraniennes, Seyed Masoud Jazayeri, sans donner plus de détails sur les forces impliquées.


Pour la première fois, des avions F-4 Phantom iraniens ont lancé ces derniers jours des raids aériens en territoire irakien voisin. Les cibles visées dans la province frontalière de Diyala ne doivent rien au hasard. En investissant une partie de cette région dans la foulée de sa conquête de Mossoul et du «pays sunnite» à partir de juin, Daesh (l'État islamique ou EI) a porté la menace à la frontière de l'Iran. Les raids iraniens rappellent étrangement l'aide apportée par les avions américains pour permettre à l'armée irakienne de regagner du terrain sur Daesh plus à l'ouest, en «pays sunnite». Mais le Pentagone, qui a révélé les frappes iraniennes tandis que le secrétaire d'État John Kerry les qualifiait de «positives», dément cependant toute coordination avec son ennemi chiite. «Il s'agit plus vraisemblablement de deux actions parallèles», souligne l'institut de recherche Jane's à Londres «et pour l'instant cela fonctionne».


Bachar al-Assad a donné de son coté une interview au magazine Paris Match. Il estime que les frappes de la coalition contre les terroristes de l’Etat islamique sont inutiles. Ces interventions aériennes "nous auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses et efficaces. C'est nous qui menons les combats terrestres contre Daesh, et nous n'avons constaté aucun changement, surtout que la Turquie apporte toujours un soutien direct dans ces régions", souligne-t-il. 


En réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de la coalition ont au contraire jugé que ces attaques en Irak et en Syrie commençaient "à montrer des résultats". Bachar al-Assad estime qu’on "ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables", a jugé le président syrien syrien.
Que ferait l’occident donc en cas d offensive terrestre conjuguée et sur deux fronts de la Syrie et de l’Iran ? Il faudra bien définir un jour l’ennemi principal et  considérer que ceux qui luttent contre lui sont sinon des amis au moins pour l’occasion des alliés de fait, de Téhéran à Damas.


Illustration en tête d'article : chasseurs iraniens en Irak

 

Abandon de South Stream?

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Abandon de South Stream?

L'Europe perdante sur tous les tableaux

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le chantier South Stream avait été lancé en décembre 2012, bien avant le conflit russo-ukrainien à l'initiative des groupes russe Gazprom et italien ENI. L'objectif du projet South Stream était au départ de diversifier les routes du gaz russe en contournant l'Ukraine par où transite actuellement près de la moitié des livraisons russes vers l'Union européenne.
 
 
South Stream devait relier sur 3.600 km la Russie à la Bulgarie en passant sous la mer Noire, et via la Serbie, la Croatie, la Slovénie et la Hongrie, arriver en Autriche. Le coût de la construction du gazoduc qui avait été évalué à 23 milliards d'euros par le russe Gazprom, majoritaire dans la société South Stream aux côtés de ENI et EDF notamment, a finalement été estimé à 32 milliards d'euros. South Stream devait entrer en service en 2016.

Aujourd'hui, Gazprom veut substituer à South Stream un nouveau gazoduc vers la Turquie, d'une même capacité de 63 milliards de M3 par an. Ce projet a été entériné par Moscou à la suite d'une visite de Vladimir Poutine à Ankara le 1er décembre. Moscou justifie l'arrêt du projet South Stream dans sa configuration initiale par l'opposition de Bruxelles au passage du gazoduc sur le territoire de ses Etats membres, et notamment sur celui de la Bulgarie. L'Union européenne, de l'avis général, a cédé aux pressions américaines visant à bloquer South Stream au profit de voies à construire que contrôleront les intérêts américains. Mais le parcours de celles-ci n'a pas encore été déterminé, compte tenu de rivalités entre les Etats européens susceptibles d'être traversés. Son financement n'est pas encore négocié.

Vladimir Poutine, à Ankara, a indiqué que le gazoduc de substitution à South Stream allait voir le jour. Il viendra doubler le Blue stream, qui achemine déjà le gaz russe vers la Turquie en passant sous la mer Noire. Un système de distribution de gaz sera construit à la frontière gréco-turque. Le marché turc est, pour Gazprom, le débouché le plus important après l'Allemagne.

Dépendante par ailleurs à 50 % du gaz russe, la Turquie veut s'en affranchir en construisant 80 centrales thermiques (dont une vingtaine au charbon) et trois centrales nucléaires. Le géant russe Rosatom a emporté l'appel d'offres pour construire la première de celle-ci, celle d'Akkuyu, dans la région de Mersin, au sud. Ce contrat est d'une valeur de 20 milliards de dollars. Autant de milliards dont Areva devra faire son deuil, à supposer qu'elle ait eu des espoirs en ce sens.

Un abandon qui pourrait ne pas être définitif

Cependant, les dommages que ressentirait l'Union européenne d'un abandon par la Russie du projet South Stream seraient tels que les ministres de l'Energie des pays participant au projet South Stream se réuniront mardi 9 décembre à Bruxelles afin d'évaluer la situation. "Les opérations préparatoires n'ont pas été interrompues. Une nouvelle date a été fixée: celle du 9 décembre, pour une rencontre des ministres de l'Energie de South Stream. Cette rencontre aura lieu et permettra, je l'espère, de régler certaines questions, y compris concernant le 3e paquet énergie. Par ailleurs, il faut espérer que les relations entre l'Union européenne et la Russie se normaliseront finalement » a déclaré le premier ministre bulgare Boïko Borissov lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Selon lui, son gouvernement n'a pas reçu de note officielle sur l'abandon du projet par la Russie. Ceci permettrait de se mettre d'accord sur la réalisation du projet South Stream. La question du 3e paquet énergie désigne une des subtilités qui empêche l'Europe de se comporter « normalement » sur le marché international de l'énergie. Le Troisième paquet de libéralisation du marché de l'énergie interdit aux sociétés de production de gaz de posséder les gazoducs de transport sur le territoire de l'Union européenne.

Lune de miel entre la Turquie et la Russie

En attendant, l'effet des « sanctions » à l'encontre de la Russie, imposées par les Etats-Unis à l'Europe, se révèle doublement négatif pour cette dernière. Non seulement elle perd les bénéfices économiques et politiques que devait, malgré son coût, lui apporter le projet South Stream, mais elle voit la Turquie se rapprocher, sans doute durablement de la Russie, alors que ses propres relations avec Ankara se sont sérieusement refroidies du fait de la mise en sommeil de négociations visant à permettre l'entrée de la Turquie dans l'Union.

Apparemment, la Russie ne craint pas que, sous l'influence turque, des mouvements autonomistes musulmans se renforcent en son sein ou à sa périphérie. Des engagements turcs destinés à les prévenir auraient été obtenus, tant et si bien que de nouvelles mosquées financées par la Turquie pourraient être construites en Crimée. En échange, Ankara abandonnerait ses efforts pour obtenir la chute de Bashar al Assad en Syrie, lequel Bashar est, rappelons-le, un allié stratégique de la Russie au Moyen-Orient.

La Turquie n'est pas seulement une puissance islamique dont les européens pouvaient à juste titre redouter l'influence sur leurs populations, mais une puissance économique. Qu'elle se tourne durablement vers la Russie, et peut-être aussi à cette occasion vers la Chine, membre du BRICS et de l'Organisation de coopération de Shanghai, entraînera des pertes considérables pour les européens. Au plan de leurs intérêts économiques, notamment allemands et français, mais aussi au plan politique. L'Union européenne sera ainsi de plus en plus isolée, alors que dans le même temps la diplomatie américaine négocie tous azimuts avec les Etats arabes du Golfe, mais aussi avec la Turquie et désormais la Syrie, sur le point de rentrer en grâce.

* Voir sur ces sujets l'article récent de Philippe Grasset
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_le_volte-quart_du_ma_tre_du_faire_a_kido__04_12_2014.html

 

Jean Paul Baquiast

samedi, 06 décembre 2014

"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

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"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Olivier Zajec à l'hebdomadaire Marianne et consacré à l'affaire de la vente des deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral à la Russie. Olivier Zajec est maître de conférences en science politique à l'université de Lyon 3 et a notamment publié La nouvelle impuissance américaine - Essai sur dix années d'autodissolution stratégique (Editions de l’œuvre, 2011).

Marianne : La France a suspendu sine die la livraison du Mistral « Vladivostok » à la Russie. Que vous inspire cette décision et quelles seraient selon vous les conséquences stratégiques et économiques d’une non-livraison de ces bateaux ?
Olivier Zajec* : Je suis en faveur de la livraison de ce bâtiment, et j’ai peur que le report décidé le 25 novembre ne soit à la fois impolitique, masochiste et décrédibilisant. Impolitique, car nous avons intérêt, sur le long terme, à une relation plus adulte avec la Russie, et ce n’est pas en reniant notre parole que nous y parviendrons.  Masochiste, car nous fragilisons notre industrie de défense, l’un de nos atouts les plus solides sur le plan industriel. Décrédibilisant, car la valeur ajoutée de l’offre française d’armement sur le marché export réside justement dans une alternative à la vassalisation technologique et normative américaine. C’est ce que recherche un client comme l’Inde. Avec cette décision qui ravit les paléo-atlantistes, nous manifestons notre soumission à des postures stratégiques qui ne servent pas nos intérêts (et je ne parle pas seulement de la France, mais de l’Europe). Livrer le Mistral n’empêcherait nullement la France de jouer son rôle dans la crise en cours en Ukraine, qui doit absolument être dénouée. Tout au contraire, en réalité, car cette manifestation d’indépendance lui conférerait le rôle de tiers, ce qui lui permettrait d’arbitrer le pugilat grotesque qui oppose les nostalgiques de l’URSS que l’on rencontre parfois au Kremlin, et les hystériques russophobes qui semblent avoir pris l’ascendant à l’OTAN. Notons tout de même que beaucoup de ceux qui s’élèvent contre cette vente sont les mêmes qui dansaient de joie lors de l’entrée des Américains dans Bagdad en 2003. À défaut d’autres qualités, il faut leur reconnaître une certaine constance dans l’aveuglement. 

Comment évaluez-vous les conséquences d’une brouille avec Moscou notamment en ce qui concerne les négociations avec l’Iran ou sur la Syrie ?
 Moscou est un acteur incontournable du jeu moyen-oriental, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette. M. François Hollande, étant donné la complexité du puzzle régional et suivant l’impulsion américaine, est en passe, bon gré mal gré, de se convertir au réalisme sur le dossier iranien, ce qui était hors de question il y a encore peu de temps. Puisque cette lucidité bienvenue s’applique désormais vis-à-vis de Téhéran, qui redevient un interlocuteur, pourquoi ne pas l’appliquer – même provisoirement – à Damas, étant donné la nature de l’adversaire commun ? Bachar el-Assad n’est pas la menace immédiate. La fourniture d’armes aux islamistes syriens fut une faute majeure de notre diplomatie. Agir stratégiquement, c’est aussi hiérarchiser les priorités et coordonner les fronts : que se passerait-il si le régime syrien s’effondrait aujourd’hui ? Il suffit d’observer la Libye post-kadhafiste pour le comprendre. L’intervention militaire peut être une solution, il ne faut jamais l’exclure a priori. Mais à condition qu’elle ne perde jamais de vue le contexte de l’engagement. « Frapper » n’est pas une fin en soi, mais seulement le préalable ponctuel et maîtrisé d’un nouvel équilibre instable des forces politiques. L’État islamique n’est pas sorti tout armé des enfers du soi-disant « terrorisme global ». Ce n’est pas un phénomène de génération spontanée. Il est comptable d’une histoire longue qui plonge ses racines dans l’échec du nationalisme laïc arabe. Cet échec a des causes internes, à commencer par la haine qui sépare Sunnites et Chiites, et les réflexes claniques des élites arabes. Mais aussi des causes externes, en particulier l’incroyable légèreté avec laquelle certaines puissances (et d’abord les États-Unis) ont, depuis des décennies, détruit les fragiles équilibres de la région en jouant l’obscurantisme pétro-rentier contre l’autoritarisme laïc, et le wahhabisme contre la puissance iranienne. Les Occidentaux, de ce point de vue, ont aussi besoin de Moscou pour parvenir à une solution sur place, qui prenne en compte l’intérêt de tous les acteurs.

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Pourtant lors du récent G20 de Brisbane, Poutine a été à l’unanimité, par les médias comme les politiques, présenté comme « isolé » sur la scène internationale...
« Si tout le monde pense la même chose, c’est que quelqu’un ne pense pas ». Cet unanimisme, sur un sujet aussi complexe, n’est certainement pas un très bon signe pour la pensée stratégique et politique française. Vladimir Poutine est moins isolé sur la scène mondiale que François Hollande sur la scène européenne. Tout est question de focale, d’échelles d’analyse, et en l’occurrence, c’est une myopie persistante qui caractérise le commentaire journalistique occidental.

Lors du dernier sommet de l’APEC (un forum de coopération économique dans la région Asie-Pacifique, ndlr), Moscou et Pékin ont eu, de leur côté,  plaisir à mettre en scène leur rapprochement entre « isolés » de la scène internationale. Ce rapprochement est-il viable et peut-il marquer un changement majeur dans les équilibres internationaux ?

 Très certainement. Mais il ne faut surtout pas surestimer ce rapprochement. Pékin et Moscou se méfient l’un de l’autre. Cependant, sur ce sujet comme sur d’autres (politique spatiale, énergie, défense du principe de non-ingérence dans les relations internationales), Russes et Chinois semblent poussés les uns vers les autres par un certain unilatéralisme moraliste occidental. 

Beaucoup de commentateurs considèrent que l’objectif de Poutine est de reconstituer un empire soviétique. On retrouve également tout un discours sur les supposés « réflexes de guerre froide de la Russie ». Comment percevez-vous l’agitation de ce spectre d’une nouvelle guerre froide  ? 
J’y discerne le signe que le logiciel de certains experts est resté bloqué en 1984, et que leur appréhension diplomatique est celle qui prévalait sous Ronald Reagan. Les saillies de M. John McCain sont typiques de ce blocage générationnel : « Nous devons nous réarmer moralement et intellectuellement, dit-il, pour empêcher que les ténèbres du monde de M. Poutine ne s’abattent davantage sur l’humanité. » Sans nier la vigueur des réactions russes en Ukraine, il faut remettre les choses dans leur contexte, car cette crise procède d’éléments de nature différente : la profonde corruption des élites ukrainiennes, pro et antirusses confondus ; l’extension ininterrompue de l’OTAN aux marges de la Russie, depuis plus de vingt ans, alors que la main tendue s’imposait ; la méfiance atavique des Baltes et des Polonais vis-à-vis de Moscou, qui ne cesserait que si les Russes rentraient dans l’OTAN (et encore n’est-ce pas sûr) ; enfin, la propension américaine à jouer sur les divisions européennes. La France et l’Allemagne, qui ont tout à gagner à une relation apaisée avec la Russie, sont les premiers perdants du mauvais remake de John le Carré auquel nous assistons. 

Que pensez-vous justement de l’absence totale d’identité stratégique de l’Europe, sinon l’alignement aveugle sur Washington ?
Je crois sincèrement que les mots ont un sens. Il n’y a pas, en l’état, d’identité « stratégique » de l’Europe. Nous apportons simplement un appui tactique ponctuel à des opérations relevant d’une stratégie américaine, qui a intérêt à ce que l’Europe demeure un objet et non un sujet des relations internationales. Cette tutelle prolongée sur des alliés tétanisés permet à Washington de masquer sa propre perte d’auctoritas au niveau mondial. Plus généralement, les démocraties « occidentales » semblent s’ingénier à se placer dans le temps court du spasme moral, et non dans le temps long de la stratégie. S’il en était autrement, nos décisions sur les dossiers ukrainien, irakien, syrien, libyen et iranien auraient pris une autre tournure, moins tonitruante et plus réaliste. Pour avoir une stratégie, il faut avoir une conscience politique. L’Europe prise dans son ensemble n’en a pas, malheureusement. La France, elle, qui a la chance de disposer d’une armée extrêmement professionnelle malgré des budgets en baisse constante, a prouvé au Mali en 2013 et en Côte-d’Ivoire en 2002 qu’elle pouvait agir avec efficacité. Et qu’elle pouvait donc encore avoir une stratégie. Ce sont ces modèles, mesurés et dépourvus d’hubris, qu’il faut considérer en priorité.

Olivier Zajec, propos recueillis par Régis Soubrouillard (Marianne, 1er décembre 2014)

À qui profitent les émeutes de Ferguson ?

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À qui profitent les émeutes de Ferguson ?

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

L'émotionnel mondial occasionné par de tels événements amène légitimement le chroniqueur à s'interroger à propos de la révolte autour de la mort d'un jeune Afro-Américain dans le Missouri et de la décision du grand jury de ne pas poursuivre le policier responsable de ce drame.

Sans aucune honte aujourd'hui je démarque donc largement, maladroit traducteur, l'article publié par Thomas Sowell dans "National Review" ce 2 décembre.

Je commets de la sorte ce quasi-plagiat la conscience tranquille, n'ayant pas pris le temps de contacter cette excellente publication qui aura inspiré depuis 1953 le mouvement conservateur américain et qui fut saluée à ce titre par son meilleur disciple le président Reagan lors de son 30e anniversaire.

Je me contente de la citer, sachant je facilite ainsi la tâche de ceux de mes gracieux lecteurs qui s'inspirent avec quelques jours de retard de "L'Insolent" sans jamais en mentionner l'existence.

Économiste de l'école de Chicago, l'auteur, natif de Caroline du nord, ayant grandi à Harlem, met en exergue une remarque du sociologue démocrate américain Daniel Patrick Moynhian (1927-2003) : "vous êtes en droit d'avoir vos propres opinions, vous n'êtes pas en droit d'avoir vos propres faits".

On va voir en effet combien cet apophtegme s'applique à l'affaire présente.

Peu de temps après le coup de feu qui tua Michaël Brown le 9 août 2014, ce jeune homme de 18 ans pesant 130 kg était décrit comme un "gentil géant". Mais après que fut divulguée une vidéo le montrant en train de brutaliser un commerçant auquel il avait volé de la marchandise, le procureur général des États-Unis et ministre de la Justice Éric Holder exprima le désagrément que lui causait cette divulgation. En d'autres termes, aux yeux de Holder la vérité constituait une offense mais non le mensonge.

Beaucoup de prétendus témoins oculaires du drame ont donné des recensions contradictoires de l'événement. Certains se sont même contredits dans leurs propres versions successives.

Fort heureusement le grand jury n'avait pas à se fonder sur de telles déclarations, quoiqu'une partie des médias se soit crus obligés d'y souscrire.

Ce dont disposait le grand jury, et que le reste du public ignorait jusqu'à l'annonce de sa décision, était un ensemble de faits matériels qui racontaient une histoire bien différente de celle qu'on entendait partout. Trois médecins légistes différents, dont l'un représentait la famille de Michaël Brown, ont examiné les éléments matériels. Ceux-ci comprenaient les résultats de l'autopsie, les traces d'ADN de Michaël Brown sur la porte du car de police et sur l'arme du policier, les photographies du visage meurtri et enflé du policier Darren Wilson et les taches de sang dans la rue où Brown a été abattu.

Ces éléments de preuves matérielles étaient difficilement conciliables avec les affirmations, proclamées haut et fort, et selon lesquelles Brown avait été abattu dans le dos, les mains en l'air, tout en essayant de se rendre. Au contraire, ils coïncidaient avec le témoignage du policier.

En outre, ils étaient conformes aux déclarations d'un certain nombre de témoins noirs, ayant déposé sous serment, malgré les craintes qu'ils exprimaient pour leur sécurité, menacée par des foules déchaînées.

Les médias ont présenté les émeutes, les pillages et les départs de feu comme autant de réactions populaires à la décision du grand jury de ne pas inculper le policier. En fait elles ont commencé longtemps avant le grand jury ait même commencé son enquête, et bien avant qu'ait été annoncé la moindre décision.

Pourquoi certaines personnes persistent à croire ce qu'elles veulent croire, il est difficile de répondre à une telle question.

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Mais plus importante est la question de l'évaluation des conséquences à attendre de l'explosion d'anarchie ayant commencé à Ferguson, puis s'étant étendu au Missouri avant de se propager à travers tout le pays.

Les premières victimes des saccages commis par la foule à Ferguson furent des gens qui n'avaient rien à voir avec Michaël Brown ou avec la police. Il s'agit notamment de personnes, beaucoup de noirs ou de membres d'autres minorités, dont les entreprises qui les employaient ont été détruites, et ne pourront peut-être jamais être relancées.

Mais ce ne sont là que les victimes directes. Si l'on se réfère à l'expérience des autres communautés ravagées par de telles émeutes dans les années antérieures on peut soutenir que des noirs encore à naître paieront encore, dans les années à venir, pour le prix de toutes les émeutes.

Parfois, c'est un quartier en particulier qui ne parvient pas à se rétablir, et parfois c'est toute une ville. Detroit en offre un exemple classique. Il s'y produisit l'émeute la plus grave des années 1960 : 43 morts – dont 33 Noirs. Les entreprises ont déserté Detroit quitté, emportant avec elles les emplois et les recettes fiscales qui eurent été indispensables pour sauver la ville. Les gens de la classe moyenne – aussi bien les noirs que les blancs - ont fui, eux aussi.

Harlem était au nombre de ces nombreux ghettos qui ne se sont jamais remis des émeutes des années 1960. Plusieurs années plus tard, une de mes nièces, ayant grandi dans le même immeuble de Harlem où j'avais moi-même grandi quelques années avant elle, se plaint amèrement de la façon dont les magasins et autres entreprises ont quitté le quartier.

Il y avait beaucoup de magasins dans ce quartier où j'ai grandi. Il y avait un dentiste, un pharmacien et un opticien, tous à moins d'un pâté de maisons. Mais c'était avant que le quartier ait été balayé par des émeutes.

Qui tire bénéfice des émeutes de Ferguson ? Les plus grands bénéficiaires sont les politiciens démagogues et communautaristes. En tant que maire de Detroit Coleman Young fut l'un des nombreux démagogues politiques qui assurèrent leur propre réélection, en utilisant une rhétorique de nature à faire fuir les gens susceptibles, certes, de créer des emplois et de payer des impôts, mais qui ont aussi vocation à voter contre les politiciens démagogues.

Les démagogues politiciens ont prospéré, tandis que Detroit est devenu un terrain vague.

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OCDE : « La zone euro pourrait être tombée dans une trappe de stagnation persistante »

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OCDE : « La zone euro pourrait être tombée dans une trappe de stagnation persistante »

Dans son dernier rapport d’Economic Outlook (‘perspectives économiques’), l’Organisation de coopération et de développement économiques, un think tank parisien plus connu sous son acronyme OCDE, exhorte la Banque centrale européenne (BCE) à envisager un soutien monétaire d’urgence pour la zone euro, et le bloc de la zone euro à assouplir sa doctrine fiscale.

L’OCDE craint que la zone euro ne soit tombée dans une « trappe de la stagnation persistante » et note que les risques de stagnation augmentent dans la zone euro, ce qui pourrait faire peser une menace sur toute l’économie mondiale. Une stagnation prolongée dans la zone euro pourrait avoir pour effet d’entraver la croissance économique mondiale en raison des liens commerciaux et financiers que celle-ci entretient avec le reste du monde.

Selon les modélisations présentées dans le rapport, un choc négatif pourrait provoquer une nouvelle période étendue de croissance très faible accompagnée d’une faible inflation, qui conduirait à un maintien du chômage à son niveau actuel très élevé.

L’Organisation table sur une croissance mondiale de 3,3% cette année, de 3,7% pour 2015, et de 3,9% pour 2016. Les États-Unis et le Royaume-Uni auront une croissance plus forte que celle de la zone euro et du Japon, et certains pays émergents, notamment l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud, devraient aussi connaitre une reprise vigoureuse. Cependant, l’économie de la Chine devrait s’affaiblir légèrement, tandis que celle de la Russie devrait stagner l’année prochaine.

Pour la zone euro, l’organisation prévoit une croissance de 0,8% cette année, puis 1,1% en 2015, et 1,7% en 2016. Aux États-Unis, cependant, l’OCDE prévoit de bien meilleures perspectives, avec une prévision de croissance de 2,2% pour cette année, et près de 3% pour 2015 et 2016.

Au sein de la zone euro, les interventions de la BCE pour assouplir la politique monétaire ont été limitées jusqu’à présent, et l’Allemagne s’y oppose farouchement.

Expresse.be

vendredi, 05 décembre 2014

¿Busca Soros una revolución de color en Kirguistán?

Ex: http://www.elespiadigital.com

El célebre millonario y filántropo estadounidense George Soros visitó el pasado fin de semana Kirguistán, escribió el jueves pasado el periódico ruso Nezavissimaïa Gazeta.

La visita de una personalidad tal no podía pasar desapercibida ni para los partidarios de una orientación pro-occidental en el país ni para sus rivales. Los representantes más activos del primer grupo intentaron por todos los medios encontrarse con Soros. Los segundos protestaron por su visita considerando que él trata de patrocinar una “revolución de color” en Kirguistán.

En ese país, George Soros es diabolizado y glorificado. Una parte de la población tiene razones para mostrarle agradecimiento a este célebre financiero, que construyó su fortuna mediante sus especulaciones en bolsa.

En 11 años de existencia de Kirguistán, la Fundación Soros ha invertido más de 80 millones de dólares para financiar establecimientos educativos, medios de comunicación y ONGs que trabajan en el campo de la política, la educación, la cultura y la sanidad. El dinero de Soros ayudó a decenas de estudiantes a beneficiarse de una buena formación en la república o a partir hacia el extranjero.

Durante su visita de dos días, Soros visitó la Universidad Americana de Asia Central, de la que es donante, y se entrevistó con estudiantes.

Los críticos creen, sin embargo, que estas actividades dirigidas por Soros, en especial las de su Open Society, suponen una activa injerencia en los procesos políticos de varios países. El multimillonario es conocido, entre otras cosas, por su apoyo, incluido el financiero, a las “revoluciones de colores” que han instaurado regímenes pro-occidentales en varios países, incluyendo en Ucrania y Georgia, y por sus críticas contra Rusia. En un reciente artículo, él escribió que este último país desafía “la propia existencia de Europa”.

La visita de Soros a Kirguistán ha suscitado numerosos rumores. Algunos expertos han declarado que él había aportado dinero para financiar a ONGs locales con el fin de organizar una nueva “revolución de color” en el país a fin de impedir su entrada en la Unión Aduanera (formada por Rusia, Bielorrusia y Kazajstán). Aquellos que esgrimen esta teoría recuerdan que Soros se encontraba en el país hace unos diez años, poco antes del derrocamiento del entonces presidente Askar Akayev por una protesta.

Los oponentes de Soros organizaron una manifestación delante la Embajada de EEUU mientras que él se entrevistaba con personalidades públicas, altos funcionarios y estudiantes. Los manifestantes hicieron un llamamiento a las ONGs del país para que rechacen el “dinero manchado de sangre” de Soros y llevaban pancartas que decían “Los huevos de oro de Soros: la guerra, la anarquía y la muerte” y “Kirguistán + Rusia = Unión Aduanera”.

Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

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Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

Entretien avec Eric Toussaint

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Il a également été conseiller du président Rafael Correa au sein de la Commission d’Audit Intégral de la Dette de l’Équateur. Eric Toussaint est l’auteur de nombreux ouvrages sur le système financier international, tels que Les Tsunamis de la dette (2005), Banque mondiale : le Coup d’État permanent. L’Agenda caché du Consensus de Washington (2006), La Dette ou la vie (2011) et Bancocratie, paru récemment.

En outre, la Chambre des députés d’Argentine l’a invité mercredi 15 octobre 2014 à participer à une conférence sur la dette extérieure aux côtés des députés du Front pour la Victoire (Frente para la Victoria) Héctor Recalde et Carlos Raimundi, et de l’économiste Fernanda Vallejos. Interrogé par le quotidien Tiempo Argentino, Éric Toussaint expose son analyse du conflit avec les fonds vautours.

Considérez-vous que le verdict du juge Griesa en faveur des fonds vautours soit un jugement juste ?

 

Ce sont incontestablement des fonds qui ont fait l’acquisition de titres argentins dans le seul but de poursuivre en justice l’Argentine pour tirer le plus de profit possible via une opération purement spéculative. Pour moi, c’est tout à fait inacceptable et, au regard de la législation américaine, illégal. En effet, aux États-Unis, la loi interdit d’acheter des titres de la dette si le but n’est pas de recevoir des coupons d’intérêt mais de spéculer et d’intenter une action en justice contre l’émetteur. C’est une pratique jugée illégale là-bas.

Toutefois la Cour Suprême des États-Unis a validé le jugement de Griesa lorsqu’elle a évité d’analyser le recours de l’Argentine…

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Argentine et le juge Griesa mais avec la justice des États‑Unis puisque la Cour a donné raison au juge.

C’est une tentative manifeste de faire revenir l’Argentine et l’Amérique latine à la situation de la fin du XIXe et du début XXe, à l’époque où les grandes puissances dictaient directement aux nations débitrices le comportement à adopter, bafouant ainsi la souveraineté de ces pays.

Dès lors, pensez-vous que la décision de la justice américaine renferme un dessein politique?

Oui, ou du moins, elle a une conséquence politique : donner une interprétation totalement biaisée de la loi car cette interprétation contredit le contenu-même de la législation américaine sur les fonds vautours.

Peut-on extrapoler cela aux fonds vautours?

Les fonds vautours cherchent le profit maximal. Ce qui me paraît fondamental ce ne sont pas les vautours mais la décision d’une juridiction étrangère qui avalise leurs agissements. C’est là un enseignement très important à tirer : il ne faut plus transférer la compétence juridictionnelle – i.e. le pouvoir de trancher en cas de litige– à une juridiction étrangère.

Les fonds vautours ont-ils une influence sur la politique internationale?

Bien évidemment. Il ne fait aucun doute que le fonds NML de Paul Singer fournit une aide financière au Parti républicain, lequel a beaucoup de pouvoir aux États-Unis et, partant, exerce une influence sur la politique américaine.

Je dirais que les fonds vautours représentent l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis dans le secteur financier, suivis des bataillons qui ont pour nom Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et ainsi de suite.

Exercent-ils également une influence en Europe?

Ces fonds portent désormais leur regard sur la Grèce et l’Espagne. Le fond de Paul Singer, NML Capital, a fait l’acquisition de crédits de la dette de la banque espagnole Bankia pour ensuite reproduire le même schéma qu’en Argentine. Aujourd’hui, en Europe, il existe une véritable prise de conscience sur le degré de dangerosité de ces fonds.

Quelle est votre opinion eu égard au comportement d’institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale dans les pays en développement?

Elles sont coresponsables de l’endettement frauduleux. Cela apparaît très nettement dans le jugement Ballesteros |1| de l’affaire Olmos en 2000, dans lequel ressort la complicité du FMI, qui a donné son aval à la Junte militaire pour contracter la dette et ensuite dans tout le programme de privatisation de Carlos Menem et la destruction du service public. Ces institutions font partie du problème et non de la solution.

Les concessions réclamées par le FMI ont-elles un caractère politique?

Le FMI et la Banque Mondiale sont des instruments du pouvoir des États-Unis et ce sont les bras institutionnels de la politique étrangère américaine. Ces politiques ont pour but de maintenir les pays du Sud dans un état de soumission face aux pays centraux.

Que pensez-vous de la proposition émise par l’Argentine à l’ONU concernant une convention de restructuration de la dette ?

Pour moi, le fait de procéder à une annulation de la dette est un élément positif. Mais j’estime qu’il faudrait mettre au centre du débat des Nations-Unies le thème de l’illégitimité de la dette.

Le mécanisme de restructuration en soi ne suffit pas. On ne peut restructurer une dette illégitime, il faut l’annuler.

Mais, dans ce cas-ci, le FMI a appuyé le recours contre les fonds vautours.

Je pense que c’est un épiphénomène. En fin de compte, les fonds vautours agissent d’une manière qui ne plaît pas au FMI. Mais cette organisation a mené des actions de dérégulation financière dans les pays en développement, actions qui ont favorisé les agissements des fonds vautours.

Le FMI est complice des fonds vautours. Le fait est que le FMI est en faveur d’un mécanisme de restructuration de la dette en accord avec la majorité des créanciers alors que les fonds vautours ne veulent pas le respecter.

Vous semble-t-il acceptable que le CIRDI soit compétent pour résoudre les différends relatifs à la dette souveraine, comme l’ont proposé certains fonds vautours ?

Les détenteurs des titres souhaitent certainement que leurs bons soient considérés comme des investissements, mais à mes yeux il s’agit là d’une interprétation totalement erronée et biaisée. Par ailleurs, le CIRDI appartient à la Banque mondiale, c’est un instrument des États-Unis au service des grandes entreprises multinationales privées, qui obtiennent arbitrairement la plupart des jugements qui leur sont favorables. Je recommande à l’Argentine de se retirer du CIRDI comme l’ont fait la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela. Le Brésil n’a d’ailleurs jamais souhaité en faire partie.

Craignez-vous que la convention de restructuration qui doit être mise en place par l’ONU ne devienne un CIRDI ?

Oui, cette convention pourrait se transformer en un tribunal en faveur des créanciers. Par conséquent, en ayant à l’esprit le monde dans lequel nous vivons, il est fondamental de comprendre que la résolution d’un conflit avec les créanciers passe par un acte souverain unilatéral de l’État débiteur. On ne peut attendre de jugement favorable de la part d’un tribunal international.

Est-ce donc une bonne chose que l’Argentine saisisse la Cour internationale de justice de La Haye ?

Bien évidemment. Ce peut être un des instruments mais il faut rester bien clair : les États-Unis ne reconnaissent plus la compétence de la Cour de La Haye depuis que cette dernière les a condamnés en 1985 pour avoir miné les ports lors du différend avec le Nicaragua sandiniste. En cas de jugement en leur défaveur, les États-Unis ne la reconnaissent pas et ne respectent pas les arrêts. Donc, même si le recours est légitime, il n’est pas sûr qu’il soit assorti d’effets.

Que devrait faire l’Argentine ?

Il convient d’aller au-delà de la simple opposition aux fonds vautours. Il est crucial de revenir à la question de la légitimité de la dette. J’exhorte les pouvoirs publics argentins à mener un audit de la dette. Il faut prendre en compte la très lourde histoire de la dette argentine.

Je parle ici de la dette contractée par la Junte militaire et de la socialisation des pertes des entreprises privées à la fin de la dictature.

Il est également essentiel de rappeler la dette contractée dans les années 1990 par Carlos Menem et son système de privatisation ainsi que le Megacange (« méga-échange ») de Domingo Cavallo en 2001. Il n’est pas juste que l’Argentine doive payer les créanciers qui ont participé à la fraude ou qui ont soutenu la dictature argentine. D’où l’importance d’un audit citoyen de la dette.

La loi de paiement souverain appelle à mener un audit de la dette. Qu’en pensez-vous ?

Ce qui m’inquiète c’est que dans les propositions du nouvel échange on offre la possibilité aux détenteurs de titres de saisir une juridiction française en cas de litige. En fin de compte, on continue avec la même faiblesse, en transférant la compétence à une autre juridiction au lieu de la juridiction nationale.

Il faut respecter la constitution argentine qui stipule clairement qu’on ne peut déléguer la compétence relative au règlement des différends avec des entités étrangères à une autre juridiction.

__________________________________

Notes :

|1| Il s’agit du juge qui a rendu le jugement dit Sentencia Olmos du nom du journaliste argentin qui a porté plainte contre l’accroissement considérable de la dette pendant la période de la dernière dictature militaire (1976-1983). Ce jugement du 13 juillet 2000 démontre clairement le caractère illégal de la dette argentine.

CADTM

Roland Dumas : "Nous n'avons plus de politique étrangère"

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Roland Dumas: "Nous n'avons plus de politique étrangère"

Propos recueillis par Sihem Souid
Ex: http://zejournal.mobi

L'ancien ministre de François Mitterrand et ex-président du Conseil constitutionnel livre à Sihem Souid sa vision de la France. Entretien:

Sihem Souid : Que pensez-vous de la politique étrangère menée par François Hollande depuis son élection ?

Roland Dumas : Le général de Gaulle tenait à ce que la France soit indépendante. Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing (VGE) et Mitterrand ont été dans cette ligne de conduite qui donnait satisfaction à tout le monde, dire oui avec des réserves mais ne pas entrer dans le commandement intégré de l'Otan. Avec Chirac, des discussions ont eu lieu pour une réintégration, mais les contreparties qu'il voulait n'ont pas été acceptées (le commandement de la zone sud - la Méditerranée). Sarkozy a annoncé que la France réintégrait le commandement intégré de l'Otan. Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir, la politique étrangère a entériné ce changement de cap avec peu de débats internes et pas de débat public en réintégrant définitivement le commandement intégré de l'Otan, et cela, sans vraie contrepartie. En réalité, aujourd'hui, ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël. Aujourd'hui, nous sommes dans une alliance où la France n'a plus rien à dire. Nous n'avons plus de politique étrangère indépendante.

Quel oeil portez-vous sur le travail mené par Laurent Fabius au Quai d'Orsay ?

Il a été mon Premier ministre, donc je ne peux pas en dire du mal (sourires). Vous connaissez le proverbe anglais "right or wrong, my country is my country". Il a été un très bon Premier ministre, mais il est un moins bon ministre des Affaires étrangères car il ne pousse pas les idées que je viens de vous exposer qui sont les idées traditionnelles de la France. La France a perdu son indépendance en matière de politique étrangère !

Croyez-vous en l'avenir du Parti socialiste ?

Je suis très frappé de voir avec quelle dextérité les partis de droite changent de label, contrairement au Parti socialiste qui n'a changé qu'une seule fois d'étiquette (SFIO). Il est le seul à incarner le socialisme et c'est une grande idée, ce n'est pas quelque chose que l'on change en lisant Marie Claire. C'est une philosophie politique. Le Parti socialiste a deux tendances et elles subsisteront. Une tendance conservatrice et une tendance progressiste. Manuel Valls représente tout ce qu'il y a de plus conservateur dans le Parti socialiste. Manuel Valls est un bon gestionnaire, mais ce n'est pas ma tasse de thé. François Hollande comme Manuel Valls représentent la tendance droitière. Je n'oublie pas qu'il y a 20 ans François Hollande était le précurseur de la droite du Parti socialiste. Il appelait ça l'intercourant. C'est la droite du Parti socialiste qui gouverne et qui trouve son aise et ses habitudes dans son alliance avec l'Amérique.

Selon vous, François Mitterrand a été le président de la République le plus à gauche ?

Le plus à gauche de tous les hommes politiques qui ont gouverné est le général de Gaulle. Sur le plan de la politique étrangère, il a créé avec la Russie l'escadrille de chasse Normandie-Niemen, il fallait du culot tout de même de sa part ! C'est quand même lui qui a fait la paix pour la guerre d'Algérie. On peut raconter ce que l'on veut, mais à l'époque, c'est lui qui a fait la paix et les socialistes qui ont fait la guerre. Il y a des moments où je me sens mal à l'aise !

Nous sommes à la mi-mandat de François Hollande. Quelle différence voyez-vous entre les deux premières années de François Mitterrand et celles de François Hollande ?

Elle est très grande ! François Mitterrand avait créé l'Union de la gauche, c'est moi-même qui avais négocié avec le Parti communiste. Le Front de gauche est un adversaire du gouvernement. Hollande ne sait pas rassembler les gauches et je considère qu'il a du courage, mais pour une mauvaise politique.

Que feriez-vous aujourd'hui si vous étiez encore ministre des Affaires étrangères ?

Je serais déjà toujours resté fidèle à la pensée socialiste. J'aurais rétabli une vraie politique française avec la Russie ! La France doit rétablir une relation privilégiée avec la Russie. Nous traitons mal les Russes, contrairement à ce qui peut se dire dans le monde ! Nous ne tenons compte d'aucun des engagements qui ont été pris, notamment avec Gorbatchev concernant la conférence de Moscou. L'alliance outre-Atlantique n'a pas tenu ses engagements envers Moscou. Je suis contre l'injustice même en politique internationale.

Pensez-vous que la montée des extrêmes est plutôt due à une crise du politique ou de la démocratie?

Les hommes politiques ont moins d'influence que l'on croit sur la politique, mais ils incarnent à un moment une situation. Le Front national surfe sur la crise économique concernant la politique intérieure et surfe sur la politique étrangère en prenant le relais du nationalisme.

Pourquoi faut-il reconnaître l'État palestinien ? Selon vous, la reconnaissance de l'État palestinien est-elle suffisante pour relancer un processus de paix ayant des chances d'aboutir?

C'est une question qui n'est pas neuve. La question se pose déjà depuis la fin de la guerre. Ce qui me navre, c'est qu'elle se pose avec répétition et un peu de naïveté, car tous les jours on entend dire où en est le processus de paix, mais tout le monde sait que le processus de paix est mort. Il ne faut pas demander des nouvelles d'un mort, mais ça amuse la communauté internationale. En réalité, les protagonistes de ce conflit ne souhaitent pas la paix, ils veulent le processus de paix, ce qui est différent. La reconnaissance de l'État palestinien n'est pas négligeable, mais tout cela finira dans le ridicule. La France vient de se prononcer avec courage sur cette question, mais un courage qui tape dans un édredon de plumes. Les jeux sont faits de telle façon que ça ne bouge pas, on voit bien que, dès qu'il y a une décision de prise qui condamne Israël, il y a le veto américain ou un autre veto. Les grandes puissances ne veulent pas que ça avance. Aujourd'hui, la Russie est quand même un peu affaiblie et n'a pas le pouvoir qu'elle pouvait avoir autrefois pour peser dans le conflit israélo-palestinien. On se dirige vers une situation qui n'est pas très originale.


- Source : Sihem Souid

jeudi, 04 décembre 2014

Record number of anti-government militias in USA

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The Militia Movement Continues to Grow: Record number of anti-government militias in USA

Dissent is on the rise.

By Donna Leinwand Leger

USA Today& http://www.attackthesystem.com

Radical anti-government “patriot” groups and militias, galvanized against gun control, will continue to grow even as the number of groups operating in the USAreached an all-time high in 2012, a report Tuesday by the Southern Poverty Law Center finds.

The center tracked 1,360 radical militias and anti-government groups in 2012, an eightfold increase over 2008, when it recorded 149 such groups. The explosive growth began four years ago, sparked by the election of President Obama and anger about the poor economy, the center says. That growth is likely to continue as the groups recruit more members with a pro-gun message, the center’s senior fellow Mark Potok said.

President Obama’s second term and a gun control movement bolstered by the massacre at Sandy Hook Elementary School is intensifying anti-government rage and will lead to more growth for the groups, Potok said.

The Southern Poverty Law Center, a non-profit civil rights advocacy group based in Montgomery, Ala., defines the patriot movement as groups of people who believe the federal government is conspiring to confiscate Americans’ guns and curtail liberties to create a socialist government or “new order.” Most are non-violent citizens groups. Some groups also include militias, which arm themselves and conduct military-style training, the center said.

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Conservative critics say the center uses its rhetoric to undermine right-wing and conservative groups.

The Southern Poverty Law Center uses its extremism report as a way to raise funds, says Bill Hahn, a spokesman for the John Birch Society, a conservative, anti-communist group based in Appleton, Wis, that advocates limited government. The group is on the center’s list of anti-government groups.

The center “is very adept at creating the specter that armed groups will overthrow the government or that the continuously dying supremacy movement is lurking behind every rock,” Hahn said in a written statement. “The SPLC will continue to utilize fear to fill their bank accounts.”

The John Birch Society opposes violence and urges its members to take action to restore and preserve constitutional freedoms, Hahn said.

Everett Wilkinson, whose Florida-based National Liberty Federation is not listed in the report, says many of the groups simply engage in peaceful rallies and letter-writing campaigns aimed at promoting free markets, fiscal responsibility and limited government.

“The Southern Perversion Law Center is a liberal organization that likes to spread propaganda about right-wing and conservative groups,” Wilkinson said.

He recently sent an e-mail addressed to “Patriots” seeking land “to hold training sessions for prepping, Constitution classes, militia training, medical, alternative communications, etc.” Wilkinson said some of his members had expressed interest in firearms training.

“We do respect people’s right to defend themselves, but we are not a military-type organization or anything like that,” he said. “We’re a grassroots activist organization focused on legislative issues and changing what’s happening in government. We’ve had thousands of rallies since 2009 and we’ve yet to have a violent incident.”

The patriot groups’ rhetoric and some groups’ threats of domestic terrorist plots mirror the mood in the six months before the Oklahoma City bombing, a domestic terror attack in 1995 by anti-government militia sympathizer Timothy McVeigh that killed 168 people, center President J. Richard Cohen said in a letter to Attorney General Eric Holder and Homeland Security Secretary Janet Napolitano. The center has called for a task force to assess the groups.

“In the last four years we have seen a tremendous increase in the number of conspiracy-minded, anti-government groups as well as in the number of domestic terrorist plots,” Cohen wrote. “We now also are seeing ominous threats from those who believe that the government is poised to take their guns.”

The number of anti-government groups grew 7% from 1,274 in 2011 to 1,360 in 2012. The center gathers its data from the groups’ publications, websites, law enforcement, news reports and other sources.

Daryl Johnson, a former domestic terror intelligence analyst at the Department of Homeland Security whose report on the resurgence of the radical right in April 2009 was withdrawn by the department after criticism by conservative groups, said the center’s estimate of radical anti-government groups is low and does not account for some of the most radical groups that operate underground.

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Some groups stockpile weapons and their “ability to inflect mass violence is quite high,” Johnson said.

A January study from the Combating Terrorism Center at West Point found a dramatic rise since 2007 in the number of attacks and violent plots originating from people and groups identified with the far right of American politics.

The Southern Poverty Law Center’s latest count surpasses the record number of groups formed in the 1990s in response to the passage of sweeping gun-control measures in 1993 and a ban on assault weapons in 1994. In 1996, the number of patriot groups peaked at 858, then declined until 2009, the center reports.

Recently, some of the groups have threatened politicians who have proposed gun-control measures, the report says. In one instance, neo-Nazi Craig Cobb posted Rep. Diana DeGette’s address and photograph on the racist, anti-Semitic VanguardNews Network forum after the Colorado Democrat proposed a ban on high- capacity magazines, the report says.

The report cites groups that predicted civil war and tyranny after Obama’s executive orders on gun control, including Fox News Radio host Todd Starnes, who tweeted, “Freedom ends. Tyranny begins” and ConservativeDaily.com’s Tony Adkins, who wrote, “Martial law in the United States now a very real possibility.”

The center quotes the United States Patriots Union, which in a letter to legislators in several states called the federal government “a tool of International Socialism now, operating under UN Agendas not our American agenda.” The group said states should defend freedom and liberty “or we are headed to Civil War wherein the people will have no choice but to take matters into their own hands.”

“Their rhetoric is a barometer of the rage that is building in certain quarters,” Cohen said.

France, les années décisives

 
Laurent Ozon
France, les années décisives
sur Radio Courtoisie
 
Emission animée par Pascal Lassalle le 20 septembre 2014
 

De toutes parts, les convergences catastrophiques se rapprochent de notre pays. La colonisation de peuplement explose, la violence physique et sociale s'aggrave, la pauvreté augmente, nos valeurs de civilisation les plus fondamentales sont attaquées, les ressources diminuent, la nature est surexploitée, bref, nous le sentons tous, notre société s'effondre lentement.

La planche à billets tourne pour maintenir encore quelques temps un système économique et social à bout de souffle financé par la dette. Cette société engendrera bientôt des souffrances à grande échelle et de forte intensité, en particulier à cause de l'échec inévitable du multiculturalisme et de l'invraisemblable politique migratoire, qui bouleverse les populations de la France et de toute l'Europe occidentale. Nos compatriotes commencent à se tourner les uns vers les autres pour se protéger, se lier, se regrouper, se préparer.

La vision d'un monde uni dans la paix, l'intelligence et le progrès matériel, par le jeu de la libre-concurrence, se dissipe. À sa place, reviennent s'imposer, lentement, inexorablement, les vieilles lois du vivant depuis que le monde est monde : Territoires, Ressources, Reproduction. Nous y voilà, à nouveau, finalement.

Cet ouvrage est l'occasion de revenir sur cette période curieuse, la nôtre, faite d'accélérations vertigineuses et de régressions foudroyantes. Dans cette simultanéité, il y a la démonstration évidente que nous vivons déjà, sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C'est le moment d'y voir clair, car la France entre dans ses années décisives.

Pour vous procurer le livre:
https://www.editionsbios.fr/index.php...

UCRANIA: LA LÓGICA EUROPA FRENTE A LA LÓGICA DE YALTA

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UCRANIA: LA LÓGICA EUROPA FRENTE A LA LÓGICA DE YALTA.

Enrique Ravello
Ex: http://www.enricravellobarber.eu
 
Hace unos seis meses que la revuelta de la plaza de Maidán en Kiev, dio comienzo a una crisis en Ucrania, que lejos de haberse solucionado, se agrava y se prolonga en el tiempo, con el peligro de convertirse en una situación enquistada, que provoque inestabilidad crónica en esa zona crítica de Europa: quizás sea precisamente por esto, por lo que nadie parece interesado en terminar con las revueltas, hoy convertidas en conflicto pre-bélico.
 
Desde el inicio de los acontecimientos, venimos leyendo análisis que generalmente pecan de superficiales, reduciendo las complejas cuestiones que se dirimen en Ucrania a una simplista cuestión de “separatismos”, “unionismos” y “nacionalismos” (ucraniano frente a Rusia, o pro-ruso frente a Ucrania) y llegando a unas conclusiones siempre desde la perspectiva local e interesada, jugando con las ideas a las que remiten estos términos en la posición del analista –y no en la realidad del conflicto-; las frases: “Ucrania no es Cataluña” o “Ucrania sí es Cataluña” o “Rusia no es España” o “Crimea no es Cataluña”, dan muestras de lo miope de las posiciones y de la ausencia de un análisis real de la crisis ucraniana –y continental- sobre la que nadie ha querido o no ha sabido entrar en profundidad.
 
El juego real
 
En Ucrania se está jugando la partida de la estabilidad continental, el control de Estados Unidos, la posibilidad o no de que Europa occidental gane autonomía política y estratégica, y la repetición o no de la situación creada en Yalta frente a la alternativa de la creación y consolidación de un eje euro-ruso.
 
El escenario real es éste:
Se trata de un juego a tres bandas: Estados Unidos, Rusia y Alemania (que intenta que su posición sea unánime en la UE, algo que no logra conseguir).
 
Rusia y Alemania, que estarían de acuerdo en una Ucrania independiente, íntegra territorialmente (con el reconocimiento para una amplia autonomía de las minorías rusas) y neutral –es decir fuera de la OTAN– que sirviera de puente entre Europa occidental y Moscú.
Estados Unidos que busca la inestabilidad en esta zona para impedir esta posibilidad, actuando de forma manipuladora sobre el nacionalismo ucraniano –entre otras cosas– y que busca una Ucrania no sólo integrada en la UE, sino parte de la OTAN, con lo que se asegura la presencia militar en la frontera con Rusia, y eleva la sumisión y dependencia de la UE hacia la OTAN.
 
Sin embargo –como siempre ocurre– el esquema no es tan sencillo, tanto Alemania/UE, como Rusia, tienen contradicciones y tensiones internas que dificultan este entendimiento Berlín- Moscú.
 
Alemania no logra unificar la postura de la UE, de hecho Reino Unido comparte la estrategia norteamericana, y desde la llegada al poder de Sarkozy y hoy con Hollande, Francia ha dejado de apostar por una política autónoma en clave europea, para ser cada vez más una correa de transmisión de los intereses del Pentágono.
 
Tampoco en Rusia las posiciones son uniformes, desde 2011 observamos una tensión interna, con el aumento de influencia de una corriente que podríamos llamar “neosoviética”, que tiende a perpetuar la situación generada en Yalta: es decir reparto del continente europeo con EEUU y, por lo tanto, la reducción de Europa a la sumisión política a ambas potencias.
 
Referéndums y minorías rusas
 
El pasado 15 de marzo, viajé a Crimea junto a varios líderes del FPÖ, FN, VB, entre ellos Johann Gudenus, vice-presidente del FPÖ, Aymerich Chauprade, eurodiputado del FN, Franz Cleyermans, parlamentario del VB y otros eurodiputados polacos, italianos, letones y griegos, como observador internacional del referéndum que se celebraba en Crimea. La mayoría rusa de la región lo había convocado para volver a formar parte de Rusia y no seguir siendo una región de una Ucrania cada vez más hostil con la población rusa y cada vez más enfrentada con Moscú. Este referéndum dio una mayoría clara a favor de la reintegración a Rusia, terminando así con la anomalía generada por el dirigente soviético, el ucraniano, Nikita Kruschev, que en 1954 como muestra de “desestalinización”, “premió” (?) a Ucrania concediéndole varios territorios rusos: como siempre el comunismo, ignorando las realidades etno-culturales, las consecuencias ya las conocemos todos.
 
Semanas después otras regiones rusas bajo soberanía ucraniana (autoproclamadas Nueva Rusia), por obra y capricho de Kruschev, se revelaban contra Kiev y organizaban también consultas para unirse a Rusia. Si esta vez los resultados también han sido claros, ha variado el clima político: la respuesta de Kiev ha sido movilizar el ejército para ocupar esos territorios, con la aparente tolerancia de Moscú, que quizás piensa en sacrificar la voluntad política de esos compatriotas suyos, en aras a intentar o bien un diálogo con Alemania (lógica euro-rusa), o bien una alianza con el nuevo gobierno de Kiev (lógica de Yalta).
 
Elecciones en Ucrania: revolución naranja en diferido
 
Si el referéndum de Crimea, fue el segundo elemento de la crisis ucraniana, el primero fue la revuelta de la plaza Maidán contra el gobierno de Viktor Yanukovich.
 
Este fin de semana se han celebrado elecciones en Ucrania para cubrir el “vacío legal” generado tras la huida de Yanukovich y escoger “gobierno legítimo”, la victoria ha sido para el magnate oligarca, Petor Poroshenko; Vital Klitschko, su aliado, alcalde de Kiev y excampeón mundial de boxeo, ha dicho que su primer objetivo será desmantelar las barricadas de la plaza Miadán porque “ya han cumplido su función”, efectivamente, sin saberlo ni quererlo, las movilizaciones y duros sacrificios personales de los miembros de Svodoba y de Pravy Sektor, han servido para llevar a Kiev a un oligarca que pondrá a Ucrania a los pies del Mundialismo y el FMI y que -con su aproximación a la misma- contribuirá a una UE más sumisa a los Estados Unidos y más alejada de Rusia. Una jugada equivocada.
 
Al final, la llamada “revolución naranja” ideada y financiada por el especulador George Soros, ha triunfado, en su segundo intento.
 
La vía de solución: reforzar el eje euro-ruso.
 
La elección presidencial en Ucrania abre una nueva fase del conflicto. Por un lado, el papel del presidente Poroshenko, será el de la sumisión a la estrategia norteamericana de expansión de la influencia en la zona y acercamiento a la UE, entendida como prolongación norteamericana. Alemania y su canciller Merkel, intentará evitar un posicionamiento anti-ruso de la UE y la adopción de medidas sancionadoras a Moscú, porque sabe que la primera víctima de las mismas, es la propia Alemania, que quedaría tocada en materias de aprovisionamiento energético y perdería el importante mercado ruso.
 
Queda por ver si Rusia apuesta por la estratégica neosoviética -que pasa por un entendimiento tácito, pactando zonas de influencia con Estados Unidos- o por acercarse a Berlín y fortalecer el eje Rusia-Alemania /UE. Esperemos que en el Kremlin, se imponga esta segunda opción, el acercamiento euro-ruso no sólo beneficia a Moscú, también es la garantía de una independencia económica y política de una Europa que ha de dejar definitivamente de ser un mandato de los Estados Unidos.
 
 
Enric Ravello Barber.

Poutine en Turquie

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Poutine en Turquie: des relations exemptes de sanctions antirusses et du commerce en monnaie nationale

Auteur : Andreï Fedyachine 
Ex: http://zejournal.mobi

Le président russe Vladimir Poutine a été accueilli le 1-er décembre à Ankara avec tous les honneurs inhérents au protocole d’une visite d’Etat. L’accueil chaleureux réservé au Kremlin dans un pays de l’OTAN s’accordait plutôt mal avec les allégations de Washington sur l’« isolement international complet de Moscou ». Washington a fait jusqu’à la dernière minute pression sur Ankara pour que les Turcs confèrent à cette visite une froideur officielle. Mais les parties se sont retrouvées en bons voisins.

Au sein de l’OTAN, la Turquie vit en quelque sorte selon son propre calendrier et dans son propre espace politique. C’est le seul membre de l’alliance à avoir refusé de décréter des sanctions contre la Russie à cause de l’Ukraine. C’est aussi le seul pays de l’OTAN à avoir signé avec la Russie plus de 60 traités, accords et autres documents qui réglementent l’approfondissement des relations amicales ainsi que les contacts, les échanges et les consultations entre gouvernements, sans parler de la coopération économique dans divers domaines, de la pêche à l’électronucléaire en passant naturellement par le pétrole et le gaz.

Pendant la visite, au moins dix documents prévoyant d’étendre la coopération économique et commerciale s’ajouteront à ces accords.

D'autre part, la Russie est pour la Turquie le deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. La Turquie occupe quant à elle la septième place dans le commerce extérieur de la Russie.

Vladimir Poutine est arrivé en Turquie pour intensifier la coopération déjà existante, non pas pour ouvrir de « nouveaux horizons », estime Goumer Issaïev, directeur du Centre d’études sur le Proche-Orient contemporain à Saint-Pétersbourg.

« On sait bien quels domaines de coopération sont prioritaires. D’abord, c’est le gaz russe qui importe pour la Turquie. Deuxièmement, il s’agit de promouvoir le tourisme. En outre, la Turquie livre depuis longtemps des produits alimentaires et agricoles à la Russie. Je ne pense pas que de nouveaux axes seront ouverts pendant la visite. Les orientations déjà explorées seront quant à elles élargies. »

La Turquie ne gagnera absolument rien à décréter des sanctions antirusses, dit pour sa part Aleksandr Vassiliev, expert à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie.

« La Turquie est toujours l’un des premiers investisseurs pour la Russie. Les sociétés turques figurent d’ordinaire sur la liste des dix principaux investisseurs dans l’économie russe. La Turquie ne voit pas de raison de rompre ses liens avec la Russie ou de mettre l’accent sur les désaccords politiques qui existent bien sûr. »

La Turquie prône le renversement du régime de Bachar al-Assad en Syrie et refuse de reconnaître le rattachement de la Crimée à la Russie. Cependant, ces désaccords existent séparément des relations économiques qui se développent plus vite que les rapports politiques. Globalement, la Turquie et la Russie sont parvenues au cours de leur histoire à se quereller et à se rapprocher de nouveau. On ne peut pas dire qu’il leur était toujours confortable de vivre côte à côte. La vie dans le voisinage était plutôt difficile mais il leur était absolument impossible de vivre séparément.

La Russie et la Turquie vont élargir l'utilisation du rouble et de la livre turque dans  leurs échanges commerciaux réciproques, a annoncé lundi le président russe Vladimir Poutine à l'issue de négociations avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

"Nous estimons qu'il est très important d'élargir les règlements en monnaies nationales dans notre commerce réciproque. Nous ferons tout notre possible pour y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat russe.

A cet effet, "nous encouragerons les efforts des institutions financières appropriées aussi bien en Turquie qu'en Russie", a ajouté Vladimir Poutine.

En juillet dernier, Ankara a proposé à Moscou d'utiliser les monnaies nationales dans leur commerce réciproque afin de se débarrasser progressivement du dollar.

En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 32,7 milliards de dollars.

L'idée de passer progressivement au rouble et à la livre turque a été vivement soutenue par Moscou qui juge cette démarche très importante pour réduire le rôle du dollar dans ses échanges extérieurs suite au refroidissement de ses relations avec l'Occident sur fond de crise ukrainienne.

How Russia and Germany May Save Europe From War

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How Russia and Germany May Save Europe From War

Are the US, NATO and Russia on a mad spiral leading to war in Europe? Is it inevitable? Far from it.

The US-propelled vassal Petro Poroshenko, currently starring in the oligarch dance in Ukraine this week advanced the proposition that Ukrainians in the near future, after his “reforms”, will be asked to vote on whether to join NATO.

Let’s be serious here. Some of you may be familiar with the concept of “shatter belt” – territories and peoples that historically have been squeezed between the Germanic Eagle and the Russian Bear.

As we stand, the whole shatter belt – apart from Ukraine and Belarus – has become NATO members. Were Ukraine to become a NATO member in – albeit remote – future, the shatter belt buffer zone would disappear. This means NATO – essentially the US – planted right on Russia’s western border.

Washington has just announced that it will be pre-positioning more military vehicles in Europe, to be used in exercises or “potential military operations.” This is perfectly in tune with the relentless US “think tank-land” spin that NATO and the US will be “forced” to balance their commitment to security in Eastern Europe against potential Russian “aggression.”

As Ukraine, the Baltic States and Poland persist in compounded hysteria about such “aggression,” the option of a post-MAD (Mutually Assured Destruction) US-Russia nuclear war is now – casually – back on the discussion table. At least there’s a countercurrent; strands of informed Americans are wondering why the US should be paying for Europe’s defense when European GDP is larger than the US’s.

Wanna play war, boy?

Now for the “threat” of nuclear war in Europe – bogus or otherwise. It’s pointless to compare the US and Russia strategic nuclear capabilities based on numbers, but not on quality.

Take the compounded GDP of US, Germany, France and England and compare it to Russia; it’s a victory by a landslide. Then examine the strategic nuclear scenario, and it’s a totally different story. GDP alone does not “win” anything.

Washington/Wall Street elites are now deep into nuclear war paranoia. A few studies at least hint at the obvious; glaring US strategic weakness.

Consider some of the basics:

– Russian ICBMs armed with MIRVs travel at about 18 Mach; that is way faster than anything in the US arsenal. And basically they are unbeatable.

– The S-400 and S-500 double trouble; Moscow has agreed to sell the S-400 surface-to-air missile system to China; the bottom line is this will make Beijing impermeable to US air power, ICBMs and cruise missiles. Russia, for its part, is already focusing on the state of the art S-500 – which essentially makes the Patriot anti-missile system look like a V-2 from WWII.

– The Russian Iskander missile travels at Mach 7 – with a range of 400km, carrying a 700kg warhead of several varieties, and with a circular error probability of around five meters. Translation: an ultimate lethal weapon against airfields or logistic infrastructure. The Iskander can reach targets deep inside Europe.

– And then there’s the Sukhoi T-50 PAK FA.

NATO clowns dreaming of a war on Russia would have to come up with an ironclad system to knock out these Iskanders. They don’t have any. Additionally, they would have to face the S-400s, which the Russians can deploy all over the spectrum.

Think of a hefty batch of S-400s positioned at the Russian exclave of Kaliningrad; that would turn NATO air operations deep inside Europe into an absolutely horrendous nightmare. On top of it, good ol’ NATO fighter jets cost a fortune. Imagine the effect of hundreds of destroyed fighter jets on an EU already financially devastated and austerity-plagued to death.

As if this was not enough, no one knows the exact extent of NATO’s strategic capabilities. Brussels is not talking. Extra-officially, these capabilities are not exactly a marvel. And Russian intelligence knows it.

Still assuming those NATO clowns would insist on playing war, Moscow has already made it very clear Russia would use their awesome arsenal of 5,000-plus tactical nuclear weapons – and whatever else it takes – to defend the nation against a NATO conventional attack. Moreover, a few thousand S-400 and S-500 systems are enough to block a US nuclear attack.

None of this hair-raising Apocalypse Now scenario is even taking into account the Russia-China alliance – the major, game-changing Eurasian story of the 2010s.

Just in case the “pivoting to Asia” gang starts harboring funny ideas about the Middle Kingdom as well, China is massively investing in bouncing lasers off satellites; satellite-hitting missiles; silent submarines that surface beside US aircraft carriers without detection; and a made in China anti-missile missile that can hit a reentering satellite moving faster than any ICBM.

In a nutshell; Beijing knows the US surface fleet is obsolete – and undefendable. And needless to add, all of these Chinese modernizing developments are proceeding way faster than anything in the US.

A modest proposal

The spin in the US has been relentless; Russia is expanding towards a 21st century empire.

Here, Russian Foreign Minister Sergey Lavrov explains in detail how this is undiluted rubbish. What has actually happened is that Moscow deftly called the Brzezinski-inspired bluff in Ukraine – with all its overtones. No wonder the Empire of Chaos is furious.

And yet there is a solution to defuse the current, hysterical rush to war logic. Here I have examined in some detail how Washington is playing Russian roulette. Now it’s time to advance a modest proposal – as it has been discussed by a few concerned analysts from the US, Europe and Asia.

Essentially, it’s very simple. It’s up to Germany. And it’s all about undoing Stalin.

Stalin, at the outset of WWII, took East Prussia from Germany and moved the eastern part of Poland into Ukraine. Eastern Ukraine was originally from Russia; it is part of Russia and was given by Lenin to Ukraine.

So let’s have East Prussia returned to Germany; the eastern part of Poland returned to Poland; and eastern Ukraine as well as Crimea – which Khrushchev gave to Ukraine – returned to Russia.

Everyone get its share. No more Stalin. No more arbitrary borders. That’s what the Chinese would define as a “triple win” situation. Of course the Empire of Chaos would fight it to death; there would be no more chaos manipulated to justify a crusade against bogus Russian “aggression”.

The ball is in Germany’s court. Now it’s up to East Prussians to present the facts to Angela Merkel. Let’s see if she’s able to get the message.

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The statements, views and opinions expressed in this column are solely those of the author and do not necessarily represent those of RT.

Reprinted with permission from Russia Today.

mercredi, 03 décembre 2014

LA CENTRALITÀ DELLA BULGARIA NELLE STRATEGIE EURASIATICHE DELLA RUSSIA

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LA CENTRALITÀ DELLA BULGARIA NELLE STRATEGIE EURASIATICHE DELLA RUSSIA

Francesco Trupia

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

La nuova fase politica in Bulgaria caratterizzata dall’elezione di Borisov alla guida di un governo di minoranza, potrebbe rappresentare una delle pagine più importanti per il Paese soprattutto in politica estera.
Nella “partita del gas” tra Russia ed Unione Europa, la Bulgaria rivelerebbe tutta la sua centralità geopolitica convincendo Putin ad iniziare nuove strategiche relazioni.
La cooperazione potrebbe seguire quella che nei Balcani hanno promosso Bulgaria, Ungheria e Austria in merito al ripristino dei lavori del South-Stream.
La conclusione del gasdotto aumenterebbe la leadership russa all’interno del settore energetico che, oltre al North-Stream nel Mar Baltico, permetterebbe alla Russia di aggirare il campo minato ucraino, uno dei governi più ostili come quello romeno, il Bosforo ed il Dardanelli.
Inoltre, il South-Stream ridurrebbe l’importanza dell’altro gasdotto bulgaro voluto dall’Unione Europea, il Nabucco, ufficializzando per quest’ultima una doppia sconfitta dopo le sanzioni contro Mosca.

La scarsa informazione dei media occidentali sugli avvenimenti politici legati alla Bulgaria non tolgono al Paese l’importante ruolo all’interno della regione dei Balcani e, soprattutto, all’interno del blocco eurasiatico.
La centralità della Bulgaria sembra essere riemersa, sia da un punto geopolitico che strategico, in una delle pagine più negative della sua storia nazionale.
Le elezioni di inizio ottobre, infatti, sembrano aprire una nuova fase di instabilità politica rappresentata dall’elezione di Bojko Borisov, leader del partito GERB, che governerà in un esecutivo di minoranza dopo l’uscita dalla coalizione del Partito Patriottico poco prima dell’investitura dei nuovi ministri.

Oltre ai problemi strutturali del Paese, il nuovo Governo bulgaro dovrà affrontare seriamente gli accordi e gli obiettivi presi nei mesi scorsi in politica estera.
Nonostante il neo Capo del Governo sia deciso a mantenere una chiara posizione euro-atlantica, tale orientamento, in linea con quelle del vecchio governo socialista di Plamen Orešarski, sembra poter subire un svolta verso nuove strategie capaci di ripercuotersi in campo europeo e non solo.

Una delle sfide principali della Bulgaria si giocherà sul campo della cooperazione con Mosca nel settore energetico.
Le tensioni tra Russia e Ucraina, con le conseguenti sanzioni europee contro il Cremlino, hanno avuto gravi ripercussioni nel tessuto sociale bulgaro.
La Bulgaria dipende per oltre l’85% del suo fabbisogno nazionale dal gas russo, che arriva tramite un gasdotto che attraversa anche Ucraina e Romania.
Quest’ultimo, secondo le dichiarazioni del Ministro dell’Energia, che ha convocato in questi giorni il Consiglio per le Crisi, ha smesso di erogare la fornitura prevista.
Le inadempienze russe, non causate da decisione del Cremlino, vengono attualmente sostituite da Sofia con gli approvvigionamenti del giacimento bulgaro di Chiren che, però, prevede il passaggio dalle centrali di riscaldamento da gas a olio combustibile.
Anche all’interno del settore agricolo, il Ministero degli Affari Esteri bulgaro ha da poco ufficializzato i dati inerenti la perdita di oltre dieci milioni di lev a causa dei blocchi commerciali contro Mosca.

Tale scenario sembra condurre il neo premier Bojko Borisov ad un cambio di strategie iniziato a delinearsi durante gli ultimi lavori diplomatici svolti con Ungheria prima ed Austria poi.
Durante questi appuntamenti, dove si è palesata la volontà politica del nuovo Governo di Sofia, il Presidente bulgaro Rosen Plevneliev ha definito di prioritaria importanza il ripristino e la celere conclusione dei lavori del gasdotto South-Stream.
Evitare drammi come quelli dell’inverno 2009, quando gran parte del Paese rimase senza rifornimenti energetici per quasi un mese, andrebbe di pari passo ad una sempre più stretta relazione tra i Paesi balcanici e la Russia.

 

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Le parole di Rosen Plevneliev hanno dato ragione all’Ambasciatore russo presso l’Unione Europea, Vladimir Chizhov, che aveva definito il blocco dei lavori del South-Stream lo scorso giugno una «decisione politica», da interpretare nel più ampio quadro delle sanzioni europee contro la politica di Vladimir Putin.

Proprio la costruzione del gasdotto, proveniente dalla Russia e che oltrepassa il Mar Nero, era stata bloccata dagli Stati Uniti d’America e dalla stessa Bruxelles, nonostante garantisca, insieme al suo gemello North-Stream sul Mar Baltico, certezze sugli approvvigionamenti energetici ai Paesi dell’Unione Europea.
Mentre il Congresso degli Stati Uniti aveva riferito all’ex premier Plamen Orešarski di disporre la sospensione dei lavori del South-Stream in chiara ottica anti-Russia, la Commissione Europea impugnava l’intera normativa comunitaria sulla libera concorrenza contro i lavori del gasdotto in Bulgaria, interrompendo il progetto per l’assenza di un terzo partner in grado di concorrere commercialmente con la russa Gazprom.

Rispetto allo scorso giugno, qualora la Bulgaria riuscisse a completare i lavori del South-Stream e a rispettare la legislazione europea, la Russia riuscirebbe ad aggirare – sebbene in parte – il campo minato creato dal Governo filoeuropeo di Kiev.
La Romania e la stessa Ucraina, Paesi di transito del gasdotto che ad oggi conduce l’energia verso la Bulgaria, rappresentano i due Paesi dei Balcani euroasiatici più ostili alla già forte leadership di Putin.
L’unità d’intenti fuoriuscita dagli incontri tra i Presidenti di Bulgaria, Ungheria e Austria, quest’ultima decisa addirittura a sostenere i costi della conclusione del South-Stream, condurrebbe ad un ulteriore diminuzione delle forniture proprio in Ucraina e in Romania e, conseguentemente, ad un isolamento dei due stessi Paesi.
In tal caso, appare assai difficile che Kiev e Bucarest possano ricevere aiuti energetici da un’Unione Europea che, a sua volta, dipende per circa 1/3 dalle forniture provenienti dalla Russia.

Inoltre, la Bulgaria potrebbe divenire uno dei centri logistici strategicamente più importanti per Mosca, non solo per i due gasdotti gemelli presenti nel Mar Baltico e nel Mar Nero.
Le nuove relazioni tra i due Paesi potrebbero condurre Bojko Borisov ad implementare il ruolo del Paese all’interno dei Balcani grazie al rispristino di due vecchi progetti di fondamentale importanza nella “partita del gas”: il Belen Nuclear Power Point, presente nella città di Pleven, e il gasdotto Burgas-Alexandropoli.
Se il primo progetto sembra essere ormai bloccato a causa dei numerosi rischi ambientali, il progetto del Dzhugba-Burgas-Alexandropoli condurrebbe Mosca a bypassare punti geopolitici importanti come quello del Bosforo e dei Dardanelli.
Dopo il blocco dei lavori avvenuto tra il 2009-2013 a causa dell’opposizione delle comunità locali, il gasdotto riuscirebbe grazie alla sua bipartizione a rifornire l’Italia meridionale dopo essere passato per la Grecia, attraverserebbe inoltre l’Italia del nord arrivando in Serbia, Ungheria, Slovenia ed infine in Austria.
Tale progetto era stato in realtà riconsiderato dall’ex premier Plamen Orešarski e attualmente potrebbe rientrare nell’agenda del Governo di Bojko Borisov; questo accoglimento consentirebbe al Paese di rispettare gli accordi contrattuali siglati dalla Gazprom e dalla Bulgarian Energy Holding.

I nuovi possibili progetti di cooperazione tra Mosca e Sofia nel settore energetico potrebbero ampliarsi anche su altri piani, come quello della sicurezza militare.
La Nato ha imposto nei mesi scorsi alla Bulgaria una modernizzazione del proprio esercito, distaccandosi dalla dipendenza russa ed acquistando nuovi radar 3D come previsto dal Piano 2020 avente l’obiettivo di garantire sicurezza militare ad ogni singolo Stato.
Tuttavia, Boyko Borisov aveva dichiarato prima della sua elezione di non voler rispettare lo stesso programma militare della Nato, in quanto la Bulgaria non dispone di fondi sufficienti.

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Le decisioni di Sofia potrebbero focalizzare nel Paese le “attenzioni” della Commissione Europea e della stessa Nato, che ha già dichiarato di voler avallare una procedura d’infrazione contro il Paese.

Il riavvicinamento tra Bulgaria e Russia, soprattutto se incentrato sui piani di sviluppo del settore energetico, rappresentano per le politiche dell’Unione Europea una doppia sconfitta.
La possibile conclusione dei lavori del South-Stream eliminerebbe di fatto qualsiasi funzione strategica del Nabucco, altro gasdotto che attraversa la Bulgaria e che collega la Turchia all’Austria.
Il progetto, fortemente voluto dall’Unione Europea proprio per sostituirsi alle dipendenze del gas russo, oggi sembra essere superato da Mosca nonostante le attuali sanzioni.


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

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Presseschau - Dezember 2014

 

 

 

 

 

Comment les pédagogistes ont tué l'école...

Comment les pédagogistes ont tué l'école...

par Jean-Paul Brighelli

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Brighelli, cueilli sur le site du Point et consacré à l'action criminelle des pédagogistes au sein de l’Éducation nationale.

Professeur en classes préparatoires et défenseur de l'élitisme républicain, Jean-Paul Brighelli a publié dernièrement dernièrement Tableau noir (Hugo et Cie, 2014), un nouvel essai sur l’école.

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Comment les pédagogistes ont tué l'école

Républicains contre pédagos (pour "pédagogistes") : cet affrontement entre les tenants d'une tradition scolaire héritée de Jules Ferry et les jusqu'au-boutistes de l'expérimentation pédagogique a commencé il y a une trentaine d'années, lorsque les premiers, qui comptaient sur Jean-Pierre Chevènement pour faire avancer leurs idées, ont été supplantés par les seconds, arrivés dans les fourgons de Lionel Jospin. Dans le Figaro du 25 novembre, un sociologue québécois réputé, Mathieu Bock-Côté, analyse avec une grande finesse les enjeux de cette guerre - dont, disons-le tout de suite, la conclusion est d'ores et déjà connue : l'école républicaine, qui mettait le savoir au coeur du système, est morte, vive l'école de la pédadémagogie, qui met "l'élève au centre" et cherche son bonheur immédiat, au détriment de sa formation, de sa culture et de sa réussite future.

Le pédagogue Ponce Pilate

Par parenthèse, que ce soit dans le Figaro que cet excellent article paraisse ou que j'écrive dans les colonnes du Point.fr n'est pas tout à fait indifférent : en face, les pédagogistes ont le Monde, l'Obs et Libération. Cet affrontement entre deux conceptions violemment antagonistes de l'école est aussi une rivalité de presse, sous-tendue en partie par une opposition droite/gauche. Même si le noyau dur des républicains est constitué de chevènementistes, voire d'anciens gauchistes. Paradoxe, c'est le Front national qui aujourd'hui reprend sans vergogne, avec un opportunisme impeccable, les thèses des républicains (sans que cela implique en quoi que ce soit que lesdits républicains adhèrent aux thèses du Front national), et le PS se coule dans les propositions des pédagos. Par exemple, comme le souligne Bock-Côté, la récente décision de remplacer les notes par des pustules vertes, ou de renoncer définitivement au redoublement tout en imposant l'évaluation par compétences et non par performances, est une victoire majeure du clan pédago, qui proclame que c'en est fini de l'évaluation-sanction : désormais, tout le monde s'aime, et tout le monde réussira. Encore un effort, et l'élève s'autoévaluera, ce qui, soyons-en sûrs, lui évitera tout traumatisme. On est tellement mieux dans le coton. 80 % d'une génération au bac - on y est. Et puis après... Après, c'est l'écrasement contre le mur du supérieur - mais là aussi, on arrondit les angles, on n'a que 50 % de pertes en première année. Après, c'est l'éclatement contre le mur de l'embauche. Évidemment, Ponce-Pilate-pédago s'en lave les mains, il n'est plus concerné.

La mise à mort de la culture

Pour que des non-enseignants comprennent bien les enjeux de cette lutte, il faut énoncer les choses clairement. Le remplacement de la transmission de connaissances par l'évaluation de compétences revient à mettre à mort la culture classique - à commencer par la maîtrise de la langue. À qui s'étonnerait que les enfants et les adolescents maîtrisent désormais de façon fort aléatoire les codes du français, à commencer par l'orthographe, si discriminatoire, les pédagos rétorqueront qu'il ne faut pas s'arcbouter sur des codes bourgeois désormais dépassés. Et que s'accrocher à l'apprentissage de la lecture par des méthodes alpha-syllabiques (le B.-A. BA), c'est vouloir perpétuer une école à deux vitesses, où les enfants de classes dominantes voyaient confirmés à l'école les codes appris à la maison, pendant que les enfants du peuple ramaient pour les rejoindre. Désormais tous nuls, les voici à égalité. Apprendre à lire de façon méthodique, c'est l'horreur pédagogique, affirme, encore récemment, la grande prêtresse des pédagos, Évelyne Charmeux. Dans le même élan, les chronobiologistes et les didacticiens, deux tribus constituant des sous-groupes de la nouvelle élite autoproclamée, affirment que l'enfant ne doit pas commencer en même temps toutes les opérations de base, mais n'en venir à la multiplication que bien après - quant à la division, la voici désormais reléguée en CM1. Que les mathématiciens déplorent la dyscalculie qui en résulte pendant que les profs de français pleurent sur la dysorthographie n'émeut guère nos révolutionnaires. Philippe Meirieu, gourou en chef, ne proclamait-il pas jadis qu'il fallait apprendre à lire sur les modes d'emploi des appareils ménagers ? Voir ce qu'en pense Jean-Paul Riocreux, qui en tant qu'ancien inspecteur d'académie, a vu de près les dégâts de cette idéologie qui se fait passer pour "naturelle". Autre grand ancêtre de ces déconstructeurs, Pierre Bourdieu, qui n'a pas hésité à affirmer que dans la transmission de la culture, le problème, c'est la culture. Éliminons-la : l'enfant ne s'en portera que mieux. Il y a du rousseauisme dégénéré dans ces conceptions mortifères.

Les plus fragiles sacrifiés

La distinction droite/gauche est d'autant moins pertinente que les grands nuisibles mis au pouvoir sous Jospin sont demeurés en place sous la droite - et se sont même renforcés, tant les ministres de Chirac et de Sarkozy, à la louable exception de Xavier Darcos, étaient ignorants des rouages de la rue de Grenelle. Robien, par exemple, voulut promouvoir la méthode syllabique : ses services, infiltrés à tous les étages, à commencer par les corps d'inspection, par les réformateurs pédagos, en sortirent une circulaire sur la liberté pédagogique des enseignants. Et les plus jeunes, les plus tendres, formatés dans les IUFM (et désormais dans les ESPE) institués tout exprès pour promouvoir les théories des gourous, continuèrent à utiliser des méthodes létales, sous la houlette (ou la cravache) d'inspecteurs primaires particulièrement motivés. Comprenons-nous bien : ce qui se joue depuis trente ans, c'est la mort programmée de l'école - ça, c'est quasiment acquis - et, en sous-main, la mort décidée de la France - ou tout au moins son déclin. Parce que le pédagogisme ne s'arrête pas aux méthodes de lecture. Le pédagogisme, c'est le collège unique, la "séquence pédagogique" qui a remplacé le cours et qui saucissonne la transmission, c'est aussi une façon de "comprendre" les filles qui arrivent voilées, la libre expression de tous les extrémismes, et la fin des inégalités insupportables nées de cette "constante macabre" qui suppose qu'il y a - quelle honte - des bons élèves à côté d'élèves en difficulté : inventer un ministère de la Réussite scolaire participe de cette idéologie mortifère à force d'être lénifiante. À terme, ces destructeurs de l'École publique qui se veulent de gauche entraînent le glissement des élèves et des parents vers une école de plus en plus privée. Le succès des structures indépendantes ne s'explique pas autrement. À terme également, ce sont les plus fragiles qui paient le prix de ces illusions : les élèves de ZEP, par exemple, pour lesquels on feint de faire des efforts, mais qui sont de moins en moins incités à aller au bout de leurs capacités - ce à quoi devrait se limiter l'école, et ce serait déjà une grande idée républicaine et humaniste.

Jean-Paul Brighelli (Le Point, 28 novembre 2014)

Mark Breddan sur le face voilée du Rap

Mark Breddan

sur le face voilée du Rap

Avec un véritable travail d’immersion dans le monde musicale du Rap, il a publié "La face voilée du Rap". Avec lui, nous révélons les liaisons dangereuses entre ce style venu des Etats-Unis et l’Islam.

 

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mardi, 02 décembre 2014

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism: An Interview With Dr. Tomislav Sunic

Journalist Joshua Blakeney interviewed Dr. Tomislav Sunic, a former Croatian diplomat, professor and translator. They discussed comparisons between the authoritarianism of Communist Yugoslavia and the creeping authoritarianism in countries such as the US, France, Canada and Germany. Dr. Sunic compared the "hostile propaganda" laws which were invoked to prosecute his family members in Communist Yugoslavia with the Orwellian "Hate Speech" laws which exist in various Western jurisdictions.

They also discussed the interface between universalism and particularism in the formation of the philosophy and ideology of the New Right. The interview was conducted on June 12, 1014. Links of relevance include:

Website of Dr. Tomislav Sunic:

http://www.tomsunic.com

Articles by Tomislav Sunic

http://www.theoccidentalobserver.net/...

Website of Joshua Blakeney

http://www.joshuablakeney.info

Joshua Blakeney Interviews Kevin MacDonald:

https://www.youtube.com/watch?v=rdNus...

Book - Homo Americanus:

http://www.amazon.ca/Homo-Americanus-...

Book - Against Democracy and Equality:

http://www.amazon.ca/Against-Democrac...

Fractures périphériques

 

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Fractures périphériques

par Georges FELTIN-TRACOL

 

La rentrée éditoriale 2014 assure à certains livres une belle renommée, de susciter des polémiques et de se vendre bien. Géographe de formation, auteur en 2010 de Fractures françaises qui annonçait la lente fragmentation de l’espace hexagonal, Christophe Guilluy offre son expertise socio-territoriale aux collectivités territoriales. Homme de terrain, il est à mille lieux de l’universitaire qu’il se refuse d’être et avec qui il a le bon sens de décliner tout débat. Cela n’a pas empêché un jury composé de Chantal Delsol, d’Éric Zémour, de l’académicien Jean Clair et des journalistes Bruno de Cessole, Jean Sévilla et François Taillandier, de lui décerner le Prix 2014 des Impertinents.

 

Plus court que son précédent ouvrage, La France périphérique en confirme et en approfondit les observations récoltées : la France est en train d’éclater parce que « la recomposition économique des grandes villes a entraîné une recomposition sociale de tous les territoires (p. 11) ». Les effets conjugués de la mondialisation et de la métropolisation des zones urbaines modifient à la fois la répartition territoriale et la société françaises. « Branko Milanovic, économiste de la Banque mondiale, montre qu’après vingt ans de globalisation, on assiste à un effondrement des classes moyennes des pays développés (p. 17). » Elles subissent de plein fouet une involution majeure. « En quelques décennies, l’économie des grandes villes s’est spécialisée vers les secteurs économiques les mieux intégrés à l’économie-monde et qui nécessitent le plus souvent l’emploi de personnel très qualifié (pp. 34 – 35) » si bien que « les nouvelles lignes de fracture se creusent d’abord entre des couches supérieures intégrées et des couches populaires (p. 75) ».

 

Postures et impostures hexagonales

 

En outre, « la mondialisation, fait économique et financier, est aussi une idéologie qui prône un “ individu-mobile ”, lequel ne se réfère plus ni à une classe sociale, ni à un territoire, ni à une histoire (p. 109) ». C’est donc fort logiquement que « dans le contexte de la mondialisation, la mobilité des hommes est perçue comme un fait global, une dynamique qui accompagne la logique libérale de circulation des capitaux et des marchandises (pp. 111 – 112) ». Or cette accessibilité au mouvement ne concerne qu’une minorité favorisée. La majorité se cantonne à une fixation contrainte sans comprendre que « la fin de la mobilité réactive mécaniquement les questions de la relocalisation et du réenracinement (p. 110) ». Un éloignement psychologique s’opère-t-il ? Difficile à dire. Certes, les études confirment qu’« après plusieurs décennies de recomposition des territoires, les catégories populaires vivent désormais sur les territoires les plus éloignés des zones d’emplois les plus actives et où le maillage en transports publics est le plus faible (p. 121) ». Les ménages populaires doivent par conséquent posséder deux véhicules et subir la hausse fiscale du prix des carburants, le flicage routier permanent et la perte de temps considérable dans les embouteillages, ce dont se moquent les bobos urbains à vélo, en rollers ou en trottinette. La faible mobilité des populations reléguées en périphérie s’accentue aussi en raison de l’impossibilité de vendre leurs biens immobiliers guère attractifs pour s’installer ensuite dans des zones urbaines prospères au loyer élevé. Christophe Guilluy remarque que « cette fracture territoriale dessine la confrontation à venir entre mobile et sédentaire. C’est cette France de la sédentarisation contrainte qui portera demain le modèle économique et politique alternatif (pp. 126 – 127) ».

 

Cette fragmentation réelle est occultée par des discours « républicains » illusoires. « La posture républicaine ne doit en effet pas tromper, la réalité est que nos classes dirigeantes sont pour l’essentiel acquises au modèle multiculturel et mondialisé (p. 9). » En outre,  circonstance aggravante, « le nez collé aux banlieues, les classes dirigeantes n’ont pas vu que les nouvelles radicalités sociales et politiques ne viendraient pas des métropoles mondialisées, vitrines rassurantes de la mondialisation heureuse, mais de la “ France périphérique ”. Des territoires ruraux aux petites villes et des villes moyennes jusqu’aux DOM-TOM, ces territoires ont en commun d’être à l’écart des zones d’emplois les plus actives, des sites qui comptent dans la mondialisation (p. 13) ». Pourquoi ? Parce que cette « France périphérique » représente au moins 70 % de la population française concentrée dans les espaces ruraux, les petites villes, les villes moyennes et les zones périurbaines. L’auteur ne prétend pas verser dans l’habituelle et désuète dichotomie monde urbain/monde rural. « Nous sommes tous devenus urbains, que nous regardons le même journal télévisé et que nous fréquentons les mêmes grandes surfaces. L’opposition entre ville et campagne, entre urbain, périurbain et rural, ne dit plus rien des nouvelles dynamiques sociales. Les nouvelles fractures françaises ne recouvrent en rien une opposition entre une “ civilisation urbaine ” et une “ civilisation rurale ou campagnarde ”, en réalité la “ société des modes de vie ” s’est affranchie depuis longtemps de ce découpage suranné (p. 23) ».

 

Pour l’auteur, la « France périphérique » forme un « espace multiforme qui comprend les agglomérations plus modestes, notamment quelques capitales régionales, et surtout le réseau des villes petites et moyennes. Il comprend aussi l’ensemble des espaces ruraux et les communes multipolarisées (dépendantes en termes d’emploi de plusieurs pôles urbains) et les secteurs socialement fragilisés des couronnes périurbaines des 25 premières agglomérations (p. 27) ». Cette France « invisible » commence cependant à se manifester. Pis, elle « gronde (p. 51) », d’où la révolte des Bonnets rouges en Bretagne, la consolidation du vote Front national et le renforcement de l’abstention.

 

Christophe Guilluy contourne la vulgate consensuelle. Une féroce réalité impose maintenant sous la République une et indivisible trois France à terme antagonistes :

 

— un archipel métropolitain mondialisé peuplé de « bobos » progressistes qui se complaisent dans le libéralisme économique, la société ouverte, le multiculturalisme et les comportements libertaires marchands,

 

— un Hexagone maillé de banlieues de l’immigration nichées au cœur de la mondialisation libérale, mais dont les populations arrivantes gardent et célèbrent leurs valeurs traditionnelles,

 

— une France périphérique, populaire et déclassée constituée par des Français d’origine européenne relégués en zones rurales ou périurbaines en plein marasme économique.

 

Le futur cauchemar des métropoles

 

En examinant avec minutie les suffrages du FN depuis 2012, l’auteur démontre la polymorphie de ce vote qui ne recoupe pas ces trois Hexagones potentiellement conflictuels. Le « “ FN du Nord ” [s’inscrit dans] le contexte de la précarisation sociale (p. 63) » perceptible à Hénin-Beaumont, à Hayange et à Villiers-Cotterêts. Le « “ FN du Sud ” [bénéficie des] tensions identitaires (p. 64) », entre autochtones et immigrés, d’où les élections des députés Marion Maréchal – Le Pen dans le Vaucluse et Gilbert Collard dans le Gard, et des nouveaux sénateurs Stéphane Ravier dans les Bouches-du-Rhône, et David Rachline dans le Var. Quant au très jeune « “ FN de l’Ouest ” [il indique que] la “ France tranquille ” […] bascule (p. 66) ». Cet essor est à corréler avec de nouvelles dynamiques rurales, à savoir l’installation, plus ou moins lointaine, des ensembles urbains de ménages européens qui fuient une « volonté de créer une société multiculturelle dans laquelle “ l’homme nouveau ” ne reconnaîtrait aucune origine (p. 78) ». Il apparaît que, « plus encore que les banlieues, la France périphérique est le cauchemar des classes dirigeantes (p. 14) ».

 

En effet, « si les difficultés des banlieues sont réelles, elles sont d’abord liées à l’émergence d’une société multiculturelle et à la gestion des flux migratoires, mais en aucun cas aux retombées d’une économie mondialisée. Mieux, les banlieues sont des parties prenantes de cette économie. Pour l’essentiel situées au cœur des métropoles, elles sont parfaitement adaptées à la nouvelle donne économique et sociétale. Pourtant, depuis vingt ans, médias et politiques confondent la question des tensions culturelles et celles de l’intégration économique et    sociale (pp. 13 – 14) ». Il en résulte « des banlieues intégrées et qui produisent des classes moyennes (p. 43) » d’origine immigrée : la « beurgeoisie » ainsi que d’autres heureux bénéficiaires, les commerçants asiatiques. « Miroir des dynamiques économiques et sociales, les métropoles viennent d’ailleurs conforter ce diagnostic. Vitrines de la mondialisation heureuse, ces dernières illustrent à merveille la société ouverte, déterritorialisée, où la mobilité des hommes et des marchandises est source de créations d’emplois, de richesses et de progrès social. Ces territoires produisent désormais l’essentiel des richesses françaises en générant près des deux tiers du PIB mondial. Le modèle “ libéral-mondialisé ” y est à son apogée (p. 8). » Il en découle par conséquent que « la gestion économique et sociale de la “ ville-monde ” passent inéluctablement par une adaptation aux normes économiques et sociales mondialisées, c’est sur ces territoires que l’on assiste à une mutation, voire à un effacement du modèle républicain. Politique de la ville, promotion d’un modèle communautariste, la gestion sociale de la ville-monde passe par une adaptation aux normes anglo-saxonnes. Globalement, et si on met de côté la question des émeutes urbaines, le modèle métropolitain est très efficace, il permet d’adopter en profondeur la société française aux normes du modèle économique et sociétal anglo-saxon et, par là même, d’opérer en douceur la refonte de l’État-providence (pp. 8 – 9) ». Dans ce contexte entièrement mouvant, hautement fluide, guère perçu par les banales certitudes médiatiques, « l’immigration apparaît non pas comme une solution économique pour les plus modestes mais d’abord comme une stratégie économique des catégories moyennes et supérieures qui ne se positionnent plus exclusivement sur un marché de l’emploi local mais international (p. 115) ». Serait-ce les signes avant-coureurs d’une guerre civile à venir ? À rebours de la doxa multiculturaliste (en fait monoculturelle de marché et multiraciste polémogène), Christophe Guilluy explique la fuite des classes populaires hors des métropoles par un refus tangible du conflit ethno-racial.

 

Ces stratégies d’évitement se retrouvent dans les métropoles parce que les catégories sociales et/ou privilégiées « sont aussi celles qui ont les moyens de la frontière avec l’autre, celles qui peuvent réaliser des choix résidentiels et scolaires qui leur permettent d’échapper au “ vivre véritablement ensemble ” (p. 138) ». Les populations périphériques ne cachent néanmoins pas leur rancœur envers l’État-providence dont les ultimes forces bénéficient en priorité aux primo-arrivants (les immigrés). Toutefois, elles pensent que « vivre ensemble séparé est aujourd’hui le prix à payer dans une société multiculturelle d’où la question sociale a été évacuée (p. 161) ». En revanche, « les représentations de la société française et du monde sont désormais irréconciliables, le consensus n’est plus envisageable (pp. 76 – 77) », d’autant « les catégories populaires, quelle que soit leur origine, savent que le rapport à l’autre est ambivalent : fraternel mais aussi conflictuel (p. 77) ».

 

Vers une géographie politique recomposée

 

Tout autant que géographiques, territoriales et sociologiques, les conséquences de cette séparation « à froid », silencieuse, indolore sont aussi électorales. « Le monde politique est aujourd’hui un champ de ruines (p. 71) ». Fort de ses analyses, Christophe Guilluy estime qu’« un parti = une sociologie + une géographie (p. 78) » au moment où « le champ politique n’est plus le lien du débat et de la confrontation des idées et des projets, mais une caisse de résonance de la rupture entre catégories populaires et, non seulement les élites, mais les catégories supérieures (p. 74) ».

 

Perdurent, hélas !, des légendes propagées par la caste journalistique. « Parce qu’ils [UMP et PS] sont les représentants historiques de la classe moyenne (actifs et/ou retraités issus de), les partis de gouvernement ont intérêt à faire vivre le mythe d’une classe moyenne majoritaire (p. 18) » alors qu’« en milieu populaire, la référence gauche – droite n’est plus opérante depuis au moins deux décennies (p. 72) ». Il est exact qu’« ouvriers, employés, femmes et hommes le plus souvent jeunes et actifs partagent désormais le même refus de la mondialisation et de la société multiculturelle (p. 87) ». Va-t-on cependant vers une révolution ? Il n’y croît pas. Mais, sur le terrain, « à bas bruit, une contre-société est en train de naître. Une contre-société qui contredit un modèle mondialisé “ hors sol ”; un meilleur des mondes, sans classes sociales, sans frontières, sans identité et sans conflits (pp. 130 – 131) ». « C’est sur ces territoires, par le bas, que la contre-société se structure en rompant peu à peu avec les représentations politiques et culturelles de la France d’hier (p. 11). » Comme quoi, le projet des B.A.D. (bases autonomes durables) dispose là d’un développement porteur considérable s’il est bien conduit, d’abord hors de toute publicité…

 

Cette lente et patiente rupture se répercute sur le plan électoral avec un « FN [qui bénéficie de] la dynamique des nouvelles classes populaires (p. 86) » à l’heure où il devient « inter-classiste » ou « post-classiste ». L’appréciation est à nuancer. Certes, « ce n’est pas le Front national qui est allé chercher les ouvriers, ce sont ces derniers qui ont utilisé le parti frontiste pour contester la mondialisation et s’inquiéter de l’intensification des flux migratoires (p. 79) ». L’auteur validerait-il la thèse du gaucho-lepénisme avancé dès 1995 par le politologue Pascal Perrineau ? Pas tout à fait, même s’il reconnaît « une “ sociologie de gauche ” qui contraint les dirigeants frontistes à abandonner un discours libéral pour défendre l’État-providence (p. 80) », car « les catégories populaires ne croient plus à la bipolarisation et n’adhèrent plus au projet d’une classe politique décrédibilisée par plusieurs décennies d’impuissance (p. 89) ».

 

On peut craindre que, dans ces conditions nouvelles, l’actuel programme social du néo-frontisme « mariniste » ne soit qu’un emballage populiste qui, à l’instar de nombreux précédents sud-américains, sera, une fois au pouvoir, renié pour mieux se conformer au Diktat de l’hyper-classe mondialiste et/ou jouir du faste des palais gouvernementaux tout en orchestrant une intense campagne sécuritaire de répression.

 

Christophe Guilluy prévoit-il le triomphe prochain du FN ? Nullement parce que « le vieillissement de la population demeure le rempart le plus efficace contre la montée du “ populisme ” (p. 91) ». En effet, « paradoxalement, c’est le vieillissement du corps électoral qui permet de maintenir artificiellement un système politique peu représentatif, les plus de 60 ans étant en effet ceux qui portent massivement leurs suffrages vers les partis de gouvernement (p. 72) ». La gérontocratie, stade suprême de la République hexagonale ? Eh oui ! « le socle électoral de la gauche est ainsi constitué d’une part de gagnants de la mondialisation (classes urbaines métropolitaines) et d’autre part de ceux qui en sont protégés (salariés de la fonction publique et une partie des retraités). De la même manière, l’UMP capte aussi une partie des gagnants de la mondialisation (catégories supérieures et aisées) et ceux qui en sont plus ou moins protégés (les retraités) (p. 80). » L’hétérogénéité des électorats du PS et de l’UMP prépare néanmoins des avenirs différents. Si « l’UMP [dispose d’]une dynamique démographique favorable (p. 84) », le PS peut disparaître, car c’« est le parti de la classe moyenne (p. 85) ». Par ailleurs, le PS se montre incapable de trancher entre des desseins contradictoires. « Le gauchisme culturel de la gauche bobos se heurte […] à l’attachement, d’ailleurs commun à l’ensemble des catégories populaires (d’origine française ou étrangère), des musulmans aux valeurs traditionnelles. Autrement dit, le projet sociétal de la gauche d’en haut s’oppose en tous points à celui de cet électorat de la gauche d’en bas (pp. 105 – 106). »

 

PS et UMP incarnent désormais deux pôles gémellaires autour desquelles s’agencent des majorités électorales momentanées. Il en ressort que « les stratégies électorales de Terra Nova pour le PS et de Patrick Buisson pour l’UMP apparaissent les plus pertinentes pour des partis désormais structurellement minoritaires dans un système tripartiste (p. 95) ». Les institutions de la Ve République s’adapteront-elles à cette nouvelle donne ?

 

Christophe Guilluy critique la réforme territoriale Hollande – Valls et s’élève contre la disparition programmée du département. Il conçoit plutôt cette collectivité comme le cadre adéquat d’« une France périphérique sédentaire et populaire (p. 121) ». On se surprend de lire en conclusion quelques allusions à une version atténuée de décroissance qui est en fait du localisme édulcoré. En tout cas, il est patent que « la question d’un modèle de développement économique alternatif sur ces territoires est désormais posée (p. 164) ». Cette contre-société en gestation partiellement dissidente et séparatiste évitera-t-elle tout antagonisme ? « Le risque est réel de voir les radicalités sociales et politiques se multiplier et le conflit monter vers une forme de “ guerre à basse tension ” (p. 179). » Et si la révolution de demain se lovait dès maintenant en périphérie des métropoles ?

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Christophe Guilluy, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, Paris, 2014, 187 p., 18 €.

 


 

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lundi, 01 décembre 2014

L'Empire du Milieu et ses périphéries

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L'Empire du Milieu et ses périphéries

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cette analyse résulte de la compilation de différentes sources qui ne sont pas nécessairement objectives, ni exhaustives ni même au fait de l'actualité la plus récente. Elle doit donc nécessairement être lue comme telle. De plus elle reflète le point de vue de son auteur, qui ne prétend pas échapper à la discussion...au contraire.
 
L'Empire du Milieu, c'est évidemment la Chine. Ce pays est désormais considéré comme la première puissance économique du monde, au regard non seulement de ses résultats économiques, calculés en terme de PNB, mais de sa population, dépassant le milliard d'habitant. Le ratio PNB/ habitant est inférieur à celui des autres puissances plus anciennement développées, Amérique et Europe, mais ce qu'il faut prendre en compte l'impact global en termes de rapports de puissance.

Avant d'entrer dans une analyse plus spécifique au cas chinois, il faut rappeler l'arrière plan climato-écologique ou climato-écosystémique qui s'imposera globalement au monde et donc à la Chine dans le demi-siècle à venir: réchauffement des températures, montée du niveau des mers, généralisation des phénomènes extrêmes (sécheresses et tempêtes), diminution dramatique de la biodiversité, diminution du rapport entre ressources terrestres disponibles et consommation de ces ressources.

A l'inverse, on peut anticiper une croissance sinon exponentielle du moins très importante des ressources « artificielles » résultant du développement des sciences et technologies, à usage militaire ou civil. Mais un tel développement, qui doit être financé, ne sera pas à la portée des pays les plus pauvres. Il réstera au contraire l'apanage de la puissance, dont il contribuera à accroitre la prépondérance.

On divisera cet exposé en deux parties: 1. tendances de moyen terme 2. perspectives à court terme.

1.  L'Empire du Milieu sur le moyen terme (15 ans environ)

1.1. Atouts et handicaps

Durant cette période, la Chine ressentira l'effet de facteurs positifs pour lui permettre de jouer un rôle de plus en plus important dans le monde, mais aussi de facteurs négatifs.

Parmi les premiers, citons un niveau d'éducation élevé, une égalité convenable entre le statut des femmes et celui des hommes, une population universitaire, tant au niveau des étudiants que des chercheurs, qui paraît être la première au monde en effectifs comme en qualité. Certains de ces chercheurs sont expatriés en grand nombre dans des pays rivaux de la Chine, notamment les Etats-Unis, mais ils n'ont pas coupé tout lien avec leur origine (au contraire. On parle volontiers d'espionnage. Employons ici le terme de circulation des compétences à travers les réseaux). La Chine ne subit pas non plus, sauf marginalement, le poids d'une religion de combat, l'Islam, qui conduit dans un nombre considérable de pays le développement à se fourvoyer dans des voies sans issues.

Un autre facteur positif est le niveau d'alerte et d'investissement décidé et poursuivi avec opiniâtreté par le gouvernement. La volonté de rattraper les retards pris et d'accéder aux premiers rangs est partout présente, quels que soient les sacrifices en résultant pour la population. L'exemple le plus visible est celui de l'espace, la Lune, Mars, le spatial scientifique et militaire. Mais le domaine le plus connu est surtout celui de l'industrie, où la Chine restera sans doute en grande partie l' « atelier du monde ».

A l'opposé, la Chine ne pourra pas échapper à des facteurs négatifs, déjà présents ou en accroissement sur le long terme. Citons la faiblesse relative des ressources naturelles, tant au plan agricole, énergétique ou à finalité industrielle (sauf l'accès à des ressources minéralogiques encore peut exploitées mais qui devraient se révéler considérables). Dans un autre domaine, il faut mentionner une augmentation sans doute peu contrôlable des pollutions de toutes sortes ainsi que le risque de diminution des ressources en eau à la suite de la fonte des glaciers himalayens. Parmi les facteurs négatifs, on ne peut oublier le poids que représentera longtemps une population d'environ 400 millions de personnes se situant à la limite du minimum vital et qui restera longtemps difficile à résorber. Ajoutons une culture politico-administrative qui, bien qu'ayant eu ses mérites dans le passé, apparaît de plus en plus comme peu adaptée à la gestion des grands systèmes complexes. Elle reste très marquée par la corruption.

1.2. Les relations de la Chine avec sa périphérie sur le moyen terme.

Les deux faits les plus marquants seront une intégration croissante, sur la base gagnant-gagnant, avec les pays du BRICS et ceux de l'Organisation de coopération de Shanghai. A  l'inverse, se développera une situation de guerre de plus en plus froide avec les Etats-Unis et les pays que ceux-ci continueront à dominer, en Asie, dans le Pacifique mais surtout en Europe.

Le BRICS est constitué principalement, sous l'angle du voisinage immédiat de la Chine, par la Russie et l'Inde. Concernant les relations avec la Russie, on peut pronostiquer que dépassant d'inévitables rivalités, les prochaines années verront se mettre en place les éléments d'une quasi symbiose. La Russie dispose en effet de facteurs de puissance qui seront de plus en plus intéressants pour la Chine: vastes territoires, de plus en plus utilisables du fait du réchauffement, accès à des ressources naturelles encore mal exploitées mais considérables, compétences scientifiques et industrielles de premier plan, potentiel militaire enfin qui reste le second du monde après celui des Etats-Unis (ce qui explique d'ailleurs la volonté de destruction de la Russie manifestée par l'Amérique). La population de la Chine, les importants revenus qui lui procure ses activités industrielles tournées vers l'exportation, qui peuvent être craints en Russie, devraient être au contraire utilisés comme monnaie d'échange dans le cadre d'une coopération stratégique convenablement négociée.

L'Inde, plus peuplée que la Chine mais souffrant des mêmes handicaps naturels et de certains qui lui sont propres, comme l'inefficacité de l'appareil politique et administratif, ainsi que d'une soumission bien plus grande à l'influence américaine, ne devait pas pouvoir entretenir, sauf sur des points marginaux, d'importantes coopérations partagées avec la Chine. Quant au Brésil, il sera nécessairement, si les orientations prises par l 'actuelle présidente se poursuivent malgré des offensives américaines de plus en plus forte, un partenaire intéressant au plan diplomatique mais sans grand poids économique.

Le BRICS a décidé dès cette année de mettre en place l'amorce d'une monnaie commune susceptible de se substituer au dollar, non seulement à l'intérieur des pays de la zone, mais dans le cadre des échanges avec des pays volontaires en acceptant le principe. Au delà de cette dédollarisation, qui se poursuivra et s'étendra, le BRICS développera une véritable zone économique et financière commune. Elle ne représentera sans doute pas le même niveau d'intégration que celle ayant cours dans un véritable état fédéral, où même au sein de l'Union européenne, mais elle pourra s'en rapprocher. Par ailleurs, l'intention de BRICS, et notamment de la Chine, est d'ouvrir cette structure à un nombre grandissant de pays désireux d'échapper à la zone dollar.

 

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Dans le cadre du BRICS, éventuellement élargi par le concept d'euroBRICS, un certain nombre de responsables européens souhaiteraient préciser des relations, tant avec la Russie qu'avec la Chine, là encore sur le mode gagnant-gagnant. Ceci pourrait se faire notamment avec le développement du grand programme de liaisons et d'échanges initialisé par la Chine sous le nom de « nouvelle route de la soie ». Mais il est à craindre que l'Europe, y compris dans les décennies prochaines et malgré la perte de puissance de l'Amérique, ne puisse échapper aux efforts de celle-ci pour la maintenir dans sa zone d'influence, en fait dans un statut de quasi-colonisation.

1.3. Les relations avec les Etats-Unis

Le gouvernement fédéral américain, poussé en cela par le lobby militaro-industriel (MIC) très puissant, a toujours eu besoin d'un « ennemi historique  » contre lequel développer des armements de plus en plus sophistiqués. Ce rôle avait été tenu par l'URSS soviétique. A la chute du Mur, il paraissait plus difficile de préparer une guerre intensive contre une Russie de plus en plus effacée sur le plan international. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, convaincu du crime d'agression par Washington, la reprise d'une mobilisation contre la Russie a pu reprendre. Ceci n'a pas cependant été jugé suffisant par le MIC. Il fallait que l'Amérique se dote d'un second ennemi historique. Ce fut à la Chine qu'échut cet honneur. Certes la modération de cette dernière et sa volonté d'éviter les conflits pouvaient plaider en sa faveur, mais sa puissance économique croissante suffisait, aux yeux de Washington, pour en faire un adversaire à combattre. Le « pivot vers l'Asie Pacifique », décidé par Obama en 2012, s'est traduit par un grand déploiement de moyens diplomatiques et militaires destinés à combattre le poids grandissant de la Chine.

Au sommet du G20 de Brisbane, les propos tenus par Barack Obama à l'Université de Queensland. ont clairement montré que les Etats-Unis utiliseront tous les moyens dont ils disposent, y compris sans doute des moyens militaires, pour empêcher la Chine de menacer l'hégémonie américaine en Asie-Pacifique. Dans cette démarche, l'Amérique voudrait entraîner le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, ainsi que l'Australie et à Singapour. Elle tentera aussi, malgré des obstacles plus nombreux, de rallier l'Inde, le Vietnam, la Malaisie et la Birmanie.

Dans les prochaines années, cette hostilité latente, cette guerre froide américano-chinoise, se poursuivra-t-elle? Tout permet de le penser. D'une part la puissance chinoise, soit en son nom propre, soit du fait de ses alliances avec le BRICS, et notamment avec la Russie, ne fera qu'augmenter, pour les raisons évoquées ci-dessus. D'autre part, l'Amérique, contrairement à ce que certains peuvent pronostiquer, conservera des moyens considérables. Elle ne capitulera donc pas devant le bloc BRICS, surtout dans la Pacifique, qu'elle considérera de plus en plus comme essentiel au maintien de sa domination mondiale. Ces moyens seront ceux qui lui ont dans ces dernières années permis de devenir une hyper-puissance, selon le mot de Hubert Védrine.

Inutile d'en faire ici la liste: moyens militaires considérables, potentiel toujours renouvelé en matière de contrôle des réseaux numériques mondiaux et des activités s'y exerçant, ressources intellectuelles hors pair dans le domaine de la recherche scientifique et de ses applications. La Chine, même en conjuguant ses efforts avec ceux de la Russie, ne pourra espérer, dans la période de moyen terme que nous considérons ici, accéder à ce niveau. Elle ne renoncera pas pour autant. Le monde verra donc se poursuivre une guerre d'influence, faite d'avances et de reculs, dont l'issu n'est guère prévisible aujourd'hui.

Les relations pourraient en fait se durcir. D'une part la Chine se sentira de plus en plus sûre d'elle. Mais d'autre part, et ce serait bien plus grave, un régime autoritaire pourrait prendre le pouvoir aux Etats-Unis, n'hésitant pas à engager de vraies actions militaires dans lesquelles la Chine, au moins sans l'aide de la Russie et de ses moyens de projection constamment renforcés, aurait du mal à résister. Mais nous serions dans cette perspective au bord d'une guerre mondiale généralisée.

1.4. Les relations avec le Japon, la Corée du Sud et les pays de l'Asie du sud-est.

Ceux-ci sont généralement considérés comme des alliés des Etats-Unis. Il s'agit d'ailleurs d'alliés de poids, vu la puissance économique qu'ils représentent, puissance cumulée sans doute supérieure à ce jour, en termes de PNB, sinon en terme de population, à celle de la Chine. Mais ces pays sont aussi prudents et ont jusqu'à présent refusé toute confrontation belliqueuse avec la Chine, sauf dans des domaines mineurs relevant de l'incident de frontière. Ils souffrent par ailleurs de difficultés croissantes au plan économique: manque de ressources énergétiques, affaiblissement d'un modèle industriel reposant sur l'exportation, compte tenu des réactions de plus en plus protectionnistes de leurs clients habituels. Il est indéniable que, s'ils jouaient dans certains domaines, malgré la persistance d'inimitiés encore fortes, la carte de coopérations gagnant-gagnant avec la Chine, l'ensemble de la zone en tirerait des avantages.

 

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Les allers et retours imprévisibles de la diplomatie américaine, et surtout sa tendance à exploiter ses alliés officiels au service quasi exclusif de ses intérêts personnels, ne devraient pas améliorer à moyen terme l'influence des Etats-Unis en mer du Japon et dans le sud-est asiatique. On peut penser en fait que s'établira là une sorte de vaste zone-tampon (ou zone de liaison), tirant pour le bénéfice de son propre développement avantage des compétitions américano-chinoises, non seulement dans la région proprement dite, mais dans le reste du monde.

1.5 Les relations avec les pays musulmans continentaux

Nous désignons par ce terme les pays dit de la ceinture des -stans d'Asie centrale, ayant appartenu à la zone soviétique avant la chute de l'URSS. Il faut y inclure le Pakistan résultant du démembrement de l'ancien Empire des Indes. Ces pays comportent de longues frontières communes avec la Chine. Ils pourraient également y entretenir des actions de type terroriste, sur le modèle de ce qui se produit chez les Ouïghours reconnus par le Chine mais qui sont plus la plupart des musulmans nationaliste parfois fanatiques.

Compte-tenu de ces voisinages, le gouvernement chinois a toujours entretenu une grande méfiance à l'égard des pays islamiques. Tout laisse penser qu'elle se renforcera au fil de radicalisations probables. Par ailleurs, de véritables coopérations économiques ont toujours eu du mal à s'y établir. La Chine se rapprochera donc de ce fait davantage encore de la Russie, qui se méfie à juste titre des relations avec les pays de la ceinture des -stans. Les choses changeraient cependant si le projet chinois ou russo-chinois de nouvelle route de la soie se mettait en place. La branche continentale eurasienne de cette route passerait par les -stans, qui se trouveraient de ce fait intégrés de facto à l'alliance économique sino-russe.

1.6. L'empire de l'Empire

Nous désignons ainsi les investissements massifs auxquels la Chine procède dans tous les pays dont les économies sont incapables d'investir par elles-mêmes: Afrique en premier lieu, Amérique Latine mais aussi Europe. Il ne s'agit plus là de la périphérie de l'Empire mais de ses projections à l'échelle du monde. La Chine dispose des capitaux nécessaires du fait que son industrie et son commerce travaillent à bien moindres coûts que ceux des rivaux,. Ceci notamment, mais pas seulement, parce qu'ils emploient des millions de travailleurs pauvres. Mais elle n'est pas seule à le faire. L'Inde et l'Asie du sud-est en font autant, sans accumuler de tels quantités de capitaux exportables. Le gouvernement chinois, qui a la haute main sur les investissements à l'étranger, au lieu de laisser comme partout ailleurs agir des intérêts financiers peu préoccupés de nationalisme, s'est donné une politique déterminée de conquête des éléments stratégiques jugés nécessaires à la construction de la puissance chinoise.

Les pays « bénéficiaires » de ces investissements les accueillent volontiers. Ils y voient un moyen de remplacer des financement, tant publics que privés, que par leur pauvreté, mais aussi souvent par leur laxisme, ils sont devenus incapables d'assumer. Ceci ne se fait pas nécessairement à l'avantage de ces pays sur le long terme. En Afrique, les investissements chinois, par exemple dans le domaine de l'agriculture spéculative, contribuent à ruiner des millions de petits agricultures traditionnels qui n'ont plus qu'une ressource, émigrer vers des mégacités déjà surpeuplées et misérables. De même les équipements portuaires ou routiers pris en charge par la Chine maltraitent encore plus des milieux naturels déjà bien malades. Dans une moindre mesure il en est de même en Amérique du Sud.

Plus généralement, certains pays développés commencent à s'inquiéter de voir des investissements chinois pénétrer des industries et équipements stratégiques. C'est le cas des Etats-Unis. La Chine devra dans les prochaines années tenir compte de réflexes protectionnistes avec lesquels elle sera obliger de négocier, en Europe mais aussi de la part de ses partenaires du BRICS, en premier lieu la Russie. L'enrichissement progressif de la société chinoise diminuera parallèlement les bas salaires et les bénéfices réexportables en résultant. Enfin, dans une partie de l'Asie du sud-est comme au Bangladesh ou même en Inde, de nouveaux employeurs versant des salaires encore inférieurs à ceux de la Chine viendront concurrencer cette dernière dans sa volonté de devenir l'atelier du monde.

 

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On peut prévoir que dans les prochaines années cependant, la Chine ne renoncera pas, par des politiques économiques bien pensées, à se doter d'épargnes capables de mener à l'échelle du monde de véritables guerres économiques. Mais elle le fera sans doute de façon plus subtile qu'aujourd'hui et en acceptant de mener avec les pays partenaires des politiques sur le mode gagnant-gagnant évoqué plus haut. Ceci devrait être particulièrement le cas tout au long des investissements de la nouvelle route de la soie, dont le terminus se trouvera dans la partie la plus riche de l'Europe.

2. Perspectives à court terme

Sur le court terme, autrement dit dans l'immédiat, les relations de l'Empire du Milieu avec le monde sont marquées par divers évènements dont certains pourront rester anodins, d'autres se développer de façon intéressant de façpn significative les questions évoquées dans la première partie de cet article. Nous ne ferons pas ici allusion à la "révolution des parapluies" à Hong-Kong. Elle a au début de l'automne 2014 beaucoup agité les opinions. Certains y ont vu le début de l'indépendance des provinces chinoises contre la main de fer de Pékin. D'autres le résultat de manoeuvres de la CIA pour générer en Chine des "révolutions de couleur" ayant paru si bien réussir dans les pays limitrophes de la Russie. En fait l'agitation est retombée, à la suite sans doute de concessions réciproques. 

Au plan militaire, les armements chinois sont sans comparaison de puissance avec ceux des Etat-Unis. Ceci n'empêche pas ces derniers d'évoquer en permanence une menace militaire chinoise. En permanence également ils accusent la Chine de se préparer à mener une cyber-guerre, prenant par exemple la forme d'une destruction des réseaux électriques(grids) américains. La Chine est périodiquement par ailleurs accusée d'espionnage électronique intensif contre les entreprises et forces armées américaines. L'accusation fait rire quand on connait, à la suite des révélations de Edward Snowden, la façon dont la CIA et la NSA espionnent le monde entier, avec des technologies à l'efficacité sans rivale.

2.1. Le Japon

Le premier des évènements significatifs intervenus récemment intéresse les relations sino-japonaises, envenimées depuis des mois par le conflit de souveraineté concernant les iles Senkaku-Diaoru. La Chine, en revendiquant sa souveraineté sur ces iles, veut affirmer sa volonté de présence, y compris militaire, dans la mer de Chine orientale, dans laquelle, comme puissance côtière, elle a de nombreux intérêts dont pétroliers. Il en est de même du Japon. Celui-ci est appuyé en cela par le Viet-Nam, Taîwan et bien plus prudemment par la Corée du Sud. Mais le principal appui du Japon dans cette affaire est celui des Etats-Unis. Washington revendique, pour sa puissante flotte pacifique, une souveraineté de fait sur l'ensemble du pacifique occidental et de la mer de Chine, hors des zones de compétence exclusive des Etats côtiers, voire dans certains cas chez ces Etats côtiers eux-mêmes, lorsque ceux-ci se sont vu imposer des bases navales. Le « pivot « vers le Pacifique décidé récemment par Barack Obama n'a fait que renforcer l'importance de cette présence aéro-navale et économique américaine dans les parages de la Chine.

La Chine ne peut évidemment que s'en inquiéter. Elle peut légitiment se sentir encerclée. Or au moins sur ce point les relations sino-japonaises devraient s'améliorer. Les deux pays viennent de publier un Accord visant à l'amélioration de leurs relations bilatérales , « Principled Agreement on Handling and Improving Bilateral Relations »", faisant suite à des réunions entres leurs Conseillers nationaux pour la Sécurité, le japonais Shotaro Yachi et le chinois Yang Jiechi. Ce document acte l'engagement des deux puissances à mettre en place des mécanismes de gestion des crises, reposant sur le dialogue et la concertation.

Le revirement japonais semble provoqué en partie par les difficultés internes que rencontre la nouvelle politique économique de libéralisation mise en place par le gouvernement Abe (les « abenomics » ) et le peu de soutien apporté par le gouvernement américain. Pour celui-ci, la concurrence japonaise notamment dans les industries de pointe, demeure une réelle menace. Le Japon peut au contraire espérer, face aux immenses besoins d'investissements engagés par la Chine et la Russie, en avoir une part.

2.2. L'Inde

Les Américains espéraient, pour contraindre l'expansion de la Chine dans le Pacifique, instaurer sous leur égide une grande alliance indo-japonaise. Mais le nouveau gouvernement indien, sous la présidence de Narendra Modi, n'a jamais paru prendre cette proposition au sérieux. L'inde a d'ailleurs plus à craindre de l'expansionnisme technologique américain que de celui de la Chine. En conséquence,à la suite d'une visite de XI Jinping à Dehli, des investissements communs ont été envisagés, dans le domaine des infrastructures et surtout concernant la mise en valeur des territoires frontaliers dans l'Himalaya. Ceci ne fera que conforter la politique de coopération économique et financière décidée au sein du BRICS.

La Chine et l'Inde ont aussi un intérêt stratégique urgent, lutter contre le développement de l'islamise radical au Pakistan. La Chine n'a pas renoncé à développer des coopérations avec ce dernier pays, notamment au plan militaire, mais elle se méfie de plus en plus du danger que représente pour elle et pour l'Inde le développement probable, dans un Pakistan politiquement affaibli voire complice, de territoires entiers visant à devenir de nouveaux califats islamistes.

2.3. La Russie

Dans le conflit entre l'Amérique et la Russie à propos de l'Ukraine, bien que n'ayant pas de sympathie systématique pour les « séparatistes » de la Novorussie, la Chine a refusé de suivre les diktats américains concernant les sanctions contre Vladimir Poutine. Elle a fait beaucoup plus, accepter de signer avec la Russie un mega-contrat gazier permettant à celle-ci d'écouler vers l'Asie des productions désormais interdites de débouché en Europe. La Chine fera beaucoup plus, comme nous l'avons vu dans la première partie de cet article. Elle se positionne désormais au sein du BRICS comme un allié déterminé de la Russie. Moscou et Pékin ont décidé de façon semble-t-il irrévocable de coopérer pour mettre en place les changements profonds dans l'axe du monde, résultant de leur volonté conjointe de dedollarisation.

 

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Les analystes américains considèrent désormais que l'alliance de facto et de jure entre la Russie et la Chine - certains parlent d'un véritable condominion russo-chinois - constitue pour les Etats-Unis une véritable menace existentielle. Ils feront tout notamment pour empêcher que le BRICS ne prenne de l'importance, notamment pour empêcher que l'Europe ne s'en rapproche dans la cadre d'un encore hypothétique projet dit euroBRICS. Mais des progrès en ce sens, fussent-ils minimes se font sans leur accord. Un certain nombre d'opérateurs européens ont désormais accepté de négocier des contrats en monnaie chinoise, le renminbi, et non en dollars, ce qui aurait été impensable voici seulement quelques mois.

2.4. Le Moyen-Orient

Concernant les conflits au Moyen-Orient, la Chine n'a pas pris de positions fermes appuyant l'Amérique, soit dans la guerre contre Daesh, soit dans le soutien à Israël. Elle soutient même l'Amérique au sein du groupe des 6, dans les négociations avec l'Iran visant à interdire à celle-ci l'accès à un armement nucléaire. La Chine qui par ailleurs importe de plus en plus de pétrole du Golfe, ne s'est jusqu'à présent pas opposée à l'alliance séculaire entre le dollar et les pétro-dollars qui ont fait depuis des décennies une des bases de la puissance américaine dans le monde.

Cependant l'impuissance, sinon l'incompétence, de Barack Obama à lutter contre les islamistes radicaux en Irak et en Syrie, pose de plus de problèmes à la Chine. Les récentes élections américaines, mettant en place une majorité au Congrès composée de « faucons » déterminés, ne changeront pas grand chose à l'engagement américain contre Daesh. Elles se limiteront à renforcer la politique anti-russe menée par les Etats-Unis, au sein de l'Otan ou pour leur compte propre. L'islamisme radical ne pourra qu'en profiter au Moyen-Orient. L'US Army ne peut être sur tous les fronts.

La Chine a d'autant plus de raisons de se méfier des Etats-Unis que diverses informations ont montré un financement américain délibéré de plus de 100.000 militants sunnites destinés à déstabiliser le Moyen Orient, et notamment à éviter qu'un axe chiite Iran, Damas et Russie ne se mette en place. Or la Chine ne peut en aucun cas souscrire à cette volonté américaine de déstabiliser le Moyen-Orient, dont elle exporte beaucoup de pétrole.

Cependant, une volonté chinoise d'équilibre entre les principaux acteurs pétro-arabes au Moyen Orient lui imposera très vite des choix difficiles. La Chine se dit allée officielle de l'Arabie Saoudite, à qui d'ailleurs elle vend des armes. Mais elle sait aussi combien celle-ci déstabilise le monde entier en finançant sans compter les mouvements islamiques de par le monde, se référant à un whahabisme radical. L'Europe est la première victime de tels financements, mais ni la Russie ni la Chine n'y échapperont.

La seule façon d'assécher la richesse saoudienne serait de décourager le monde de faire appel à ses réserves pétrolières, en développant notamment des sources concurrentes. Mais la Chine, assoiffée de pétrole et de gaz,  n'est pas prête à prendre de positions efficaces en ce sens. Elle se borne à afficher, conjointement d'ailleurs pour une fois avec les Américains, une volonté (encore d'ailleurs assez théorique) de lutter contre le réchauffement climatique.

   

 

 

Jean Paul Baquiast

Westliche Gesellschaften zerfallen

Auflösung: Westliche Gesellschaften zerfallen − und die Leitmedien werfen Nebelkerzen

Markus Gärtner

Westliche Gesellschaften sehen sich mit explodierenden Schulden, wachsenden sozialen Spannungen sowie Korruption und der Aushöhlung des Rechts einer zunehmenden Auflösung ausgesetzt. Die Medien im Mainstream versuchen derweil, uns mit Ablenkung und Manipulation so lange wie möglich bei Laune zu halten.

Die USA Today berichtete in der laufenden Woche, die Unterhosen-Theorie von Ex-Notenbankchef Alan Greenspan beweise, dass es um die Konjunktur in Amerika fabelhaft steht. Das ist genauso irreführend wie eine Schlagzeile in der WELT, die uns weißmachen will, dass die US-Wirtschaft »von Rekord zu Rekord« eilt, während die Beteiligung der erwerbsfähigen Amerikaner auf den tiefsten Stand seit Jahrzehnten fällt und feste Jobs immer öfter durch miserabel bezahlte temporäre Beschäftigungen ersetzt werden – auch hierzulande.

Die Zeitung USA Today erinnert an die Theorie von Alan Greenspan – dem Pionier des billigen Geldes und des monetären Dschihad – wonach die Verkäufe von Herren-Unterwäsche in guten Zeiten stabil bis glänzend sind. So meldet »Hanes«, eine der führenden Marken in der Welt der Herren-Unterhosen, zweistellige Zuwächse bei Umsatz und Gewinn im dritten Quartal.

Dass es außer dem Wetter und der Jahreszeit triftige Gründe dafür gibt, warum sich Menschen in allen Teilen der Welt dieser Tage wärmer anziehen als sonst, das wird im Mainstream-Blätterwald entweder vernachlässigt, verzerrt, oder gar nicht berichtet. So wie die wahren Gründe dafür, dass immer mehr Wähler in Europa zu Parteien außerhalb des Mainstreams überlaufen.

Mehr:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/markus-gaertner/aufloesung-westliche-gesellschaften-zerfallen-und-die-leitmedien-werfen-nebelkerzen.html

dimanche, 30 novembre 2014

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

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Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

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Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

Der Aufstand des Volkes

Der Aufstand des Volkes

von Georg Immanuel Nagel

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Unruhen-Text2_clip_image002.jpgEs bewegt sich etwas in deutschen Landen und ganz Europa. Immer mehr Menschen trauen sich gegen den staatlichen Gesinnungsterror und die linke Zivilreligion aufzubegehren.

Ob aktionistische Jugendbewegungen wie die Identitären oder große Protestgruppen wie HoGeSa und PEGIDA, immer mehr Menschen gehen für ihre Anliegen auf die Straße. Ihre Wünsche und Sorgen werden seit Jahrzehnten von Politik und Medien ignoriert und es sieht nicht danach aus, dass sich das ändern wird. Ganz im Gegenteil: Mit dem wachsenden Widerstand gegen Masseneinwanderung und Islamisierung wurde nur die Repression gegen das eigene Volk und die aufgeblähte Propaganda immer weiter verstärkt.

Der Punkt, wo die Menschen sagen: Jetzt reicht es!

Die Umvolkung soll mit aller Gewalt durchgepeitscht werden. Multikulti und „diversity“ gehören zu den wichtigsten Punkten auf der Staatsagenda. Das Innenministerium agiert nur noch als Schirmherr der Asylwirtschaft. Und als ob man sonst keine echten Probleme hätte, wird man zu all dem auch noch ununterbrochen mit Gender– und Homopropaganda terrorisiert. Außerdem hat es erste Priorität, dass Kleinkinder über Analsex und Gangbang unterrichtet werden.

Die Deutschen sind brave Bürger, die bereit sind vieles auszuhalten. Zu vieles! Wir haben alle sehnsüchtig auf den Punkt gewartet, wo es endlich auch ihnen einmal zu viel wird, und er scheint nun erreicht zu sein. Die derzeitigen Bilder waren noch vor einem Jahr völlig undenkbar. Dass man sich an das Jahr 1989 erinnert fühlt, kommt nicht von ungefähr.

Antifa in der Krise

Offenbar scheint der neue Zeitgeist auch bei denen angekommen zu sein, die seit jeher nur infantil Revolution gespielt haben und stets nur die nützlichen Idioten des transatlantischen Parteien– und Wirtschaftsklüngels gewesen sind. Die „Antifaschisten“ sind nur eine verblödete Stiefeltruppe, die glänzend dazu benutzt werden konnte, die herrschenden Verhältnisse mit Gewalt gegen Andersdenkende zu unterstützen. Der Zulauf zu diesem Kindergartenverein scheint mittlerweile abzuebben.

So jammert ein „Antifaschist“ auf indymedia: „Immer mehr Demos/​Kundgebungen, dafür aber immer weniger TeilnehmerInnen. Der Antifaschismus und deren Unterkategorien, wie z.B. der Antikapitalismus verfällt immer mehr zum Freizeit-​Hobby oder Event, wo man gelegentlich mal vorbeischaut. Diese Entwicklung ist besonders in Berlin zu beobachten. Damals noch die Hochburg mit seinen linken SzeneKiezen ala Kreuzberg, Friedrichshain, Prenzlauer Berg oder Neukölln. Heute läuft dort nur noch wenig produktives.“ (sic!) Woran das bloß liegen mag? Vielleicht daran, dass alle diese einstigen „SzeneKieze“ mittlerweile afro-​orientalisch dominierte Ausländerghettos geworden sind?

Ausländer sind nicht wirklich links

Außerdem ist der anonyme Schreiber auch wütend „auf unsere nichtdeutschen Mitmenschen, welche sich so gut wie gar nicht an antifaschistischen Aktionen beteiligen, obwohl gerade sie die ersten wären, welche unter den Rechten-​Strukturen leiden würden. Enttäuscht bin ich auch über unsere Kurdischen GenossInnen, welche nur auf unsere Demos kommen, wenn Ihre Interessen im Mittelpunkt stehen. Wenn es z.B. ums Nazi blockieren geht, sieht man da nur sehr wenige Personen auf der Straße.“ (sic!)

Mittlerweile hat also offenbar auch bereits die linksradikale Szene kapiert, dass sich die fremden Parallelgesellschaften hauptsächlich für sich selbst interessieren. Die Deutschen sind für sie nur dummes Arbeitsvieh, das fleißig in die Sozialtöpfe einzahlen soll. Ausländer wählen nicht links, weil ihnen die Homo-​Ehe oder der Feminismus ein ernstes Anliegen wären. Im Gegenteil sind ihre Kulturen sehr traditionell und sie verachten all diese Ideologien und somit auch die weichgespülten Deutschen. Sie unterstützen jedoch linke Parteien und Gruppen, weil links immer rückhaltlose Ausländerbejubelung und Islam-​Apologetik bedeutet.

Die Revolution steht rechts

Der herbeigesehnte Aufstand der Massen kommt nun langsam in Bewegung und diese Bewegung geht nach rechts. Entgegen der allgemeinen, eingebildeten Nazi-​Hysterie heißt das nicht Radikalismus und Gewalt, sondern einfach eine Rückkehr zum gesunden Menschenverstand. Es ist normal sein Land zu lieben, seine Kultur zu schätzen und den Wunsch zu haben, dass das eigene Volk fortbesteht und nicht ausgetauscht wird. Die Deutschen wollen wieder ein deutsches Deutschland. Sie haben die einfach nicht mehr zu ignorierende Islamisierung und die Verachtung ihrer eigenen Regierung satt. Sie wollen das echte Deutschland zurück, in dem ihre Familien glücklich leben können.

Und wieder weht das Panier von 1848 über den Köpfen, nicht nur wenn gerade einmal Fußballweltmeisterschaft ist. Ja, ich muss zugeben, ich bin tief ergriffen, wenn ich die Bilder sehe, wie Tausende sich friedlich versammeln, um für Deutschland einzustehen. Und wieder sind es die Farben Schwarz-​Rot-​Gold die Freiheit verheißen. Es sind die Farben der Revolution, die Farben der deutschen Demokratiebewegung, die Farben der Deutschen. Zum Glück darf ich das jetzt schon als junger Mensch erleben!

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Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l'Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

29/11/2014 – PARIS (NOVOpress) 

Ex: http://fr.novopress.info

De retour de Moscou il a prononcé un discours à la Douma, le Parlement russe, sur le règlement de la situation ukrainienne, le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs député européen depuis mai 2012 sous les couleurs du Front National, a annoncé jeudi 27 novembre la création d’un « Institut du Monde Multipolaire », think tank géopolitique lié au site www.realpolitik.tv, qu’il a créé il y a 4 ans et qui a fidélisé un vaste public.

Selon les termes de son communiqué, « l’Institut du Monde Multipolaire sera basé en France, auto-financé par ses membres et ne recevra aucun financement extérieur. Il fonctionnera à peu de frais dans le but de produire des contenus pouvant stimuler la pensée politique française. Des spécialistes des relations internationales venant d’horizons divers y développeront une analyse réaliste fondée sur la prise en compte des réalités identitaires, démographiques, civilisationnelles et géoéconomiques. L’IMM se concentrera sur l’analyse du nouveau monde multipolaire et en particulier sur la place de la civilisation européenne et de ses nations dans le nouvel environnement international. »

Steeds meer Europeanen verliezen vertrouwen in gevestigde partijen en media

Steeds meer Europeanen verliezen vertrouwen in gevestigde partijen en media

Willekeur van de staat en uitbuiting door de politieke en financiële elite leidt tot immense vertrouwenscrisis


De huidige politieke en financiële elite dreigt een ongekende sociale en maatschappelijke crisis in Europa te veroorzaken.

In Europa is een maatschappelijke omwenteling ophanden die angstvallig wordt onderdrukt en doodgezwegen door de gevestigde orde, maar die onstuitbaar lijkt. Een voormalige journalist van het Duitse Handelsblatt schrijft dat overal in Europa de mensen hun vertrouwen kwijtraken in bestaande politieke partijen en reguliere media, omdat die hen een beeld voorspiegelen dat steeds minder overeenkomt met de vaak harde realiteit. In dat kader was er vandaag in Den Haag opnieuw een harde botsing tussen de politiek correcte rasopportunisten van de PvdA en de maatschappelijke realisten van de PVV.

Vertrouwen in instituten implodeert

Markus Gärtner was jarenlang correspondent in China namens het Handelsblatt. De ‘immense vertrouwenscrisis’ die er volgens hem is tussen het gewone Chinese volk en de communistische partij komt voort uit het feit dat er geen enkel instituut is dat de gewone man en bedrijven beschermt tegen de willekeur van de staat. In Europa gaat het hard dezelfde kant op, stelt hij.

‘Het resultaat is een samenleving waarin de leden buiten de eigen vier muren nauwelijks nog iemand vertrouwen. Wij gaan die kant op, zodra het vertrouwen in onze instituten –partijen, de regering, vakbonden, media en het rechterlijke macht- verder implodeert.’

Uitgeperst, genegeerd en beroofd van keuzes

‘Steeds meer mensen hebben het gevoel dat ze worden uitgeperst, genegeerd, van veel keuzes beroofd en tegen een muur zijn opgelopen, bijvoorbeeld door de Centrale Banken die hen met mini-rentes sluipenderwijs onteigenen,’ vervolgt Gärtner.

‘Of door de (politieke) partijen, die een corrupte oud-premier uit Luxemburg tot president van de EU-Commissie bombarderen, die voor een machtswellustig en gecentraliseerd bureaucraten-Europa staat dat door steeds minder mensen wordt gewild, en die met honderden bedrijven minibelastingen is overeengekomen, terwijl de fiscus dwars door het continent jacht maakt op private belastingbetalers en hen steeds meer de duimschroeven aandraait.’

Aanhoudende economische crisis

Terwijl de Europeanen gebukt gaan onder een blijvende economische crisis kunnen zij tegelijkertijd de instituten niet langer vertrouwen, vooral niet omdat er –behalve het aanzetten van de geldpersen- nauwelijks iets tegen die crisis wordt ondernomen. De gevolgen: sociale spanningen en splijtingen, vertrouwenscrises, sluipende onteigening en afkalvende arbeidsmarkten, mede omdat steeds meer banen laag worden betaald, waardoor ook de financiële zekerheid van de mensen verdwijnt.

Onder Europese jongeren is de werkloosheid al jaren twee keer zo hoog als hun aandeel in de arbeidsmarkt. Toch kraait er amper een haan naar. Voor miljoenen mensen begint het beroepsleven met een verwoestende valse start, maar in plaats dat de media daar dagelijks over berichten en zich erover beklagen dat een complete generatie verloren dreigt te gaan, hebben de kranten en internetmedia het uitsluitend over een zogenaamde terugkeer van de economische groei.

Banken wurgen burgers

Europa heeft anno 2014 echter een samenleving gekregen waarin je tot je 30e amper meer een vaste baan krijgt –en in veel gevallen ook daarna niet- en vanaf je 40e geen hypotheek meer om een eigen woning te kopen of te bouwen. De Britse Daily Mail berichtte deze week dat de banken steeds meer kredietaanvragen van klanten rond hun 40e levensjaar afwijzen, omdat die onder de huidige voorwaarden tot en met hun pensioen zouden moeten aflossen. En dat vinden de banken te onzeker.

De geldmanagers verzinnen uitvluchten zoals het wijzen op de strengere kapitaaleisen die hen na het begin van de financiële crisis in 2008 werden opgelegd, nadat ze de hele financiële wereld willens en wetens in één groot casino hadden veranderd, om vervolgens door de belastingbetaler te worden gered. Die dat niet wilde, maar daar door de overheid toe gedwongen werd, met de huidige afbraak van de gezondheidszorg en sociale zekerheid als gevolg.

Woede over slechte vooruitzichten

In de paar jaar tussen werkloosheid na de studie en het starten van een gezin ‘belonen’ diezelfde banken ons met minder kredieten, en de kredieten die wel worden verstrekt komen met krankzinnig hoge rentes. Wie het niet lukt door deze molen heen te worstelen, wordt later ook nog eens geconfronteerd met negatieve rente over zijn eigen (spaar)geld, hogere belastingen (maar niet voor de multinationals), slechte vooruitzichten op een vaste aanstelling, en de almaar groter wordende waarschijnlijkheid tot zijn 70e te moeten doorwerken.

Vindt de gevestigde orde het nog vreemd dat bijna overal de protesten, de woede tegen de massamedia, de instellingen en de politieke kaste toenemen. Zelfs in het flegmatieke Duitsland sluiten in steeds meer steden duizenden mensen zich aan bij demonstraties van bijvoorbeeld de pas opgerichte PEGIDA-beweging, die zich verzet tegen de door de politiek gesteunde islamisering en massale instroom van honderdduizenden asielzoekers en immigranten.

Journalisten aangevallen

Net als in het Amerikaanse Ferguson werden ook in Duitsland journalisten van de grote media aangevallen. Velen uitten zo hun frustraties over de valse, misleidende berichtgeving van deze media, die uitsluitend nog dienst lijken te doen als propagandakanalen van de pro-Brusselse, pro-islamitische gevestigde orde, en geen enkel oog meer hebben voor de zorgen en lasten van de gewone man.

Gärtner schrijft dat journalisten weliswaar niet aangevallen zouden moeten worden, want ‘wij hebben deze beroepstak nodig voor de democratie. Maar het is voorstelbaar dat zulke woede opkomt.’

Burgers ervaren groot onrecht

De oorzaken voor deze woede en de toenemende polarisering zijn volgens hem bekend: de stapsgewijze vernietiging van de middenklasse, de ontwaarding van ons (spaar)geld, de buitensporige belasting-onrechtvaardigheid, falende strategieën tegen de aanhoudende crisis in Europa, de groeiende vluchtelingen- en vreemdelingenstroom, de enorme invloed van grote bedrijven en banken op onze volksvertegenwoordiging, hoge prijzen voor voedsel en energie, die mede worden veroorzaakt door ongebreidelde speculaties en een snel groeiende stroom nieuw geld uit de ECB, waardoor onze rekeningen blijven oplopen, terwijl onze lonen en uitkeringen daar ver bij achterblijven.

Gemanipuleerd nieuws en corrupte elite

De gezaghebbende econoom Thomas Piketty rekende uit dat een eerlijk belastingstelsel in veel gevallen in één klap een einde zou maken aan de tekorten op de begroting. Maar ook hij kreeg vanwege zijn voor het establishment onaangename boodschap de wind van voren.

‘Zolang het bij ideologisch gemotiveerde ‘terechtstellingen’, gemanipuleerde nieuwsberichten en de corrupte elite blijft, vallen er nauwelijks verbeteringen te verwachten,’ concludeert Gärtner. ‘Bijvoorbeeld het afzetten van Jean-Claude Juncker in Brussel zou een geloofwaardig begin zijn.’ (1)

PvdA en PVV botsen weer over de islam

Over ideologische terechtstellingen gesproken: vandaag gebeurde dat in onze eigen regeringsstad, waar opnieuw de PVV het moest ontgelden, deze keer bij monde van PvdA-minister van Sociale Zaken Lodewijk Asscher, die het ‘verwerpelijk’ noemde dat de PVV wil dat de islam – ‘een staatsondermijnende totalitaire ideologie die het Vrije Westen de oorlog heeft verklaard’- niet meer wordt toegelaten tot de Ridderzaal.

De schoffering door de socialisten is wellicht het beste in historisch perspectief te plaatsen. Dan zou de PVV pakweg 75 jaar geleden Kamervragen hebben gesteld over het opkomende Nazisme, en eveneens gewaarschuwd hebben voor deze ‘staatsondermijnende totalitaire ideologie’. En zou een verontwaardigde Asscher erop hebben gewezen dat we de grenzen niet voor de Nazi’s mogen sluiten, want zij hebben tenslotte evenveel recht op hun eigen mening als wij.

Laten we hopen dat de gevolgen van zo’n onthutsend naïeve en realiteit-ontkennende houding deze keer niet zo dramatisch zullen zijn als toen. De kansen op een goede afloop worden met dit soort wereldvreemde politici aan het roer echter wel minder en minder.


Xander

(1) KOPP
(2) NU