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jeudi, 02 mai 2013

Barrès réhabilité

Barrès réhabilité

par Bastien VALLORGUES

 

barres2-copie-1.jpgLongtemps principale figure de la République des Lettres et modèle de plusieurs générations d’écrivains, Maurice Barrès est aujourd’hui bien oublié tant des institutions que du public. 2012 marquait les cent cinquante ans de sa naissance, le 20 août 1862. Cet événement n’a guère mobilisé les milieux officiels plus inspirés par les symptômes morbides d’une inculture abjecte. Le rattrapage demeure toutefois possible puisque 2013 commémorera la neuvième décennie de sa disparition brutale, le 4 décembre 1923 à 61 ans, à la suite d’une crise cardiaque. belle session de rattrapage pour redécouvrir la vie, l’œuvre et les idées de ce député-académicien.

 

Paru en 2009, un essai biographique aide grandement à ces retrouvailles. Or son auteur, Jean-Pierre Colin, n’a pas le profil du barrésien habituel. En effet, universitaire lorrain, Colin fut le conseiller ministériel de Jack Lang. Par ailleurs, cet homme de gauche est aussi comédien et dramaturge. On pourrait dès lors craindre que l’ouvrage dénigre Barrès. Il n’en est rien. Jean-Pierre Colin exprime plutôt une réelle empathie pour l’auteur de La colline inspirée. En outre, son livre se lit avec plaisir et aisance.

 

Homme de lettres, romancier et journaliste, le Lorrain de cœur n’est pas d’un seul bloc au contraire de son vieil ami Charles Maurras. « Barrès aura été toute sa vie d’une certaine façon l’anti-Maurras. » Jean-Pierre Colin qui ne partage nullement les idées maurrassiennes qualifie néanmoins l’éditorialiste de L’Action Française d’« écrivain authentique, pétri d’hellénisme et le félibre a sa place dans le panthéon français. C’est toutefois un homme abrupt dans ses convictions, haineux dans ses inimités, intolérant dans ses idées et fanatique dans son projet ».

 

Le paradoxe Barrès

 

« Anti-Maurras », Barrès l’est assurément, car, par sa célébration de la terre et des morts, il incarne le dernier des romantiques français. Il voulut donner une politique à ce courant, répondant ainsi au primat de la langue d’Herder. Député boulangiste de Nancy de 1889 à 1893, il participe à la rédaction du titre boulangiste La Cocarde à partir du 5 septembre 1894. Il siégera de nouveau à la Chambre en tant qu’élu conservateur des Halles de Paris de 1906 jusqu’à sa mort.

 

Étonnant élu de Paris qui habite à Neuilly-sur-Seine ! Cet anti-parlementariste sera parmi les doyens de la Chambre des députés et éprouvera un réel attachement à la fonction parlementaire. Lors de certaines de ses interventions, Barrès célèbre le collectivisme. À d’autres moments, il saluera la Commune de 1871 et envisagera d’écrire sur Louise Michel, la « Jeanne d’Arc » communarde. Est-ce si surprenant pour l’inventeur du « socialisme nationaliste » ? Ce contempteur de l’immigration se liera avec une rare intensité charnelle avec la comtesse Anna-Élisabeth de Noailles d’origine roumaine, de dix ans son aînée. cette humanité riche en contradictions fera que « Anatole France, Marcel Proust ou Léon Blum l’auront toujours gardé dans leur estime ». Colin rappelle au contraire que la publication d’Un jardin sur l’Oronte indignera les critiques catholiques pour son immoralisme. Ce livre de 1922, Barrès renoue avec sa jeunesse anarchiste et égotiste de L’Ennemi des Lois (1893).

 

La liberté d’esprit concerne aussi son traitement de l’affaire Dreyfus. Si « Barrès sera quand même de ceux qui reviendront sur leur aveuglement, […] alors que l’Affaire Dreyfus a perdu de son intensité, il ne retranche rien de ses écrits antérieurs, même les plus incisifs. D’une façon générale, il n’aimera jamais désavouer les positions qui auront été les siennes, à un moment ou à un autre, estimant que sa pensée forme un tout ». Colin n’hésite pas à critiquer sévèrement les analyses, pleines de contresens, de Zeev Sternhell.

 

Maurice Barrès s’intéresse à la littérature dès 1884 quand il lance une éphémère revue, Les Taches d’Encre. L’édition ensuite de ses premiers romans va lui valoir une notoriété certaine si bien qu’il sera bientôt appelé le « Prince de la Jeunesse » grâce à Paul Adam qui lui offrit en 1889 une pièce à l’effigie de l’empereur Alexandre Sévère sur laquelle était inscrite « Princeps Juventatis ». il y a plusieurs significations à ce geste. Retenons que Barrès n’a jamais fait son âge réel et conserve toujours une allure juvénile. Mais le célèbre Lorrain savait cacher sous une apparence adolescente « un redoutable polémiste ».

 

barresmaurice.pngPar delà ce talent polémique, Jean-Pierre Colin perçoit dans l’œuvre de Barrès politique la préfiguration des idées gaullistes de la Ve République. Il est le passeur idoine entre le bonapartisme du XIXe siècle et le gaullisme du XXe ! Barrès n’a jamais rencontré Charles de Gaulle, mais ce dernier avait à La Boisserie ses œuvres complètes. Barrès gaulliste n’aurait pas été incongru. Jean-Pierre Colin évoque une uchronie parue naguère dans Le Figaro montrant un Barrès de 78 ans réagissant à l’Occupation. Après une période d’observation et de silence, Barrès qui n’a jamais apprécié Philippe Pétain – il préférait Hubert Lyautey -, dénonce la Collaboration… Irréaliste ? Dès juillet 1940, Philippe Barrès, son fils unique, rejoignit Londres et la France libre. En 1951, il deviendra député de Meurthe-et-Moselle sur une liste du R.P.F., ce qui corrobore une filiation intellectuelle entre le barrésisme et le gaullisme.

 

Un pré-gaullisme

 

Dès sa période boulangiste, Barrès fait sien la devise de son champion : « Dissolution – Constituante – Révision ». Il rêve d’un État laïc, du recours fréquent aux referenda, d’un pouvoir exécutif stable et puissant élu au suffrage universel direct. Barrès réclame en outre une France forte, impartiale et décentralisée. La décentralisation est un thème cher pour ce Lorrain qui a aussi des attaches familiales dans le Gévaudan. En arrêtant la centralisation parisienne, il entend « donner à chaque province dont est née la France, la vie qui lui manque du fait d’une excessive centralisation, qu’elle ait été autrefois monarchique ou aujourd’hui républicaine ». Mais il souhaite aller avec le régionalisme. « Chez Barrès, le régionalisme est d’abord un phénomène culturel et c’est dans cette dimension qu’il peut, non pas contredire l’unité française, non pas contrecarrer l’action du pouvoir central, mais au contraire nourrir l’unité politique de la diversité dont elle a été historiquement le produit. » Il doit inciter à l’enracinement, seul véritable fondement du nationalisme qui « est la loi qui domine l’organisation des peuples modernes (La Cocarde, 21 novembre 1894) ». « L’enracinement de Barrès est de nature politique [… car], adepte de la plus grande liberté dans l’écriture, Barrès, nourri du scientisme propre à son siècle, et plus spécialement du darwinisme, a cependant une vision totalement déterministe de la société », ce qui explique que « républicain, le nationalisme de Barrès était tragique ». Inventeur d’une Lorraine idéale, « l’enracinement barrésien, loin d’être une prison, est un effort de l’âme pour se souvenir d’où elle vient, mais l’âme n’est pas un feu follet, elle est incarnée, et l’être humain, souvent ballotté par les événements, parfois définitivement transplanté, mêlera ses anciennes racines à celles qui vont de nouveau pousser, dans un terroir nouveau, son pays d’adoption ». On retrouve le fond romantique de sa pensée. Député, Barrès est parmi les premiers à se soucier du patrimoine culturel et local.

 

Jean-Pierre Colin éclaire d’autres facettes presque inconnues du Barrès politique. Il le défend face à ses détracteurs sur son rôle de « Rossignol des massacres » pendant la Grande Guerre fratricide européenne. Journaliste et député, Barrès ne peut s’engager du fait de son âge et d’une santé fragilisée par des excès de table et de cigarettes. Destinataire de nombreuses lettres venues tant du front que de l’Arrière, des « Poilus » que de leurs entourages, Barrès se fait le mémorialiste du conflit. Il en rédigera vingt-quatre volumes ! Quand il n’écrit pas des articles qui sont parfois censurés par les autorités militaires parce qu’à la germanophilie culturelle trop prononcée, Barrès s’active auprès de ses collègues : création de la Croix de Guerre, port du casque d’acier, usage du réchaud à alcool dans les tranchées. Il défend mutilés et victimes de guerre face à l’administration, obtient pour les épouses des mobilisés une indemnité journalière et exige le droit de vote des femmes veuves de guerre !

 

Dès la paix revenue, il s’inquiète des conséquences des traités de 1919 – 1920. Voyageur impénitent en Espagne, en Italie, en Grèce et en Orient, il souhaite le maintien de l’Empire ottoman, promeut une Allemagne fédérale et encourage les sécessions séparatistes de la Rhénanie du Nord, de la Rhur et de la Rhénanie du Sud. Dans ses derniers textes, ce passionné de la vallée rhénane envisage l’éventualité d’une Fédération européenne…

 

Maurice Barrès. Le Prince oublié trace le portrait original et captivant d’un écrivain qui mérite beaucoup mieux que son image supposé détestable. Jean-Pierre Colin fait bien mieux : il le réhabilite !

 

Bastien Vallorgues

 

• Jean-Pierre Colin, Maurice Barrès. Le Prince oublié, Infolio, Gallion (Suisse), 2009, 249 p., 22 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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dimanche, 28 avril 2013

Syrische Revolutie

Syrische Revolutie

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

Als de massa de geest benijdt

De kudde de herder afwijst

Dan dreigt het gevaar

Van stuurloosheid

Als de massa denkt de leidraad te zijn

Zakt het peil

Tot aan de rand

Van de afgrond

Een brand begint klein

In het begin kan men hem nog omschrijven

Maar hij verwarmt zichzelf

Aan een onbedwingbare, onstuitbare drift

Aangepookt door zij die het vuur aan de lont staken

Tot de explosie volgt

Razend gaat hij dan te keer 

To de gloed is uitgedoofd

Dan wil men alles onbeschadigd zien

Dan weent de massa

Ze willen terug

Naar de tijd voor de brand

En de schuldigen voor de vuurgloed, zij kijken meewarig op hen neer

En wenden de blik, lucifer in de hand

Klaar voor een volgende brand

jeudi, 25 avril 2013

Offensive anti-Céline

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Offensive anti-Céline

par Marc Laudelout


Assiste-t-on à une offensive anti-Céline dans le petit milieu littéraire parisien ? Une récente émission pourrait le laisser croire ¹. Les invités : Hélène Cixous, Donatien Grau, Jean-Yves Tadié et Charles Dantzig. Péremptoire et pédant, celui-ci traita, une fois encore, avec condescendance l’œuvre de Céline : « Si on dit que c’est un écrivain comme Henri Béraud, un écrivain pamphlétaire qui a un talent énergique, d’injures, d’invectives, très bien. Mais l’espèce de disproportion où on nous met Céline et Proust [sur le même plan], je trouve que littérairement c’est une erreur ». Rien de nouveau, ce n’est pas la première fois que le sieur Patrick Lefebvre (c’est son véritable patronyme) dénigre Céline : « C’est l’exemple type d’une fausse valeur. Dans son ensemble, son œuvre est mauvaise. » ; « Voyage au bout de la nuit n’est pas un chef-d’œuvre mais  une apologie de la lâcheté.  Céline  a un  talent  très  limité ². ». Et je pourrais citer encore bien d’autres appréciations du même tonneau. On aurait pu s’attendre à ce qu’au moins l’un des autres invités se récriât. Que du contraire ! Tadié, le grand spécialiste proustien, renchérit : « Je partage cet avis mais nous ne sommes pas nombreux (…). Pour moi, c’est quelqu’un qui n’a cessé de  bavarder et c’est de la littérature que je n’aime pas ³. ». La dame Cixous approuve avec force et le quatrième invité, Donatien Grau, ne pipe mot. L’animateur, J.-P. Elkabbach, lui, semble boire du petit lait. Dantzig d’ajouter une couche en affirmant que Céline a tout piqué chez Laforgue  sous prétexte que, lui aussi, utilisait les trois points 4 ! Il y a quelques années, cet érudit graphomane rangeait les livres de Céline  dans la  littérature réaliste ou populiste. À présent, il le réduit à un pamphlétaire genre Béraud. Jusqu’où ira-t-il ?  La prochaine étape  consistera  peut-être à le comparer à Jehan Rictus ou à Drumont.


Depuis quelques années, ce Lefebvre-Dantzig s’est fait une petite réputation dans le monde des lettres. Sur son site, on peut lire que son recueil de poèmes, Les Nageurs, « ode au corps et à la sensualité masculine », est devenu « un livre gay “culte” » 5. C’est également lui qui est à l’initiative d’une pétition pour le mariage gay co-signée par tout ce que l’élite germanopratine compte de « branché », de Pierre Bergé à Patrice Chéreau en passant par Virginie Despentes et Valérie Lang 6. Vous me direz que je m’éloigne de la littérature. Pas tellement car, au cours de la même émission, Lefebvre-Dantzig, qui est aussi romancier, fit cet aveu : « Jean Genet est le premier à avoir annexé au roman les travestis. Moi, je voudrais écrire un roman où il y ait une drag-queen. ». On a les ambitions littéraires qu’on peut 7.


Marc LAUDELOUT

 

1. Émission « Bibliothèque Médicis » animée par Jean-Pierre Elkabbach, Public Sénat, 1er février 2013.

2. Le Figaro, 10 janvier 2009 & France-Info, 18 janvier 2013. Sans parler des inepties sur Céline dont est truffé son dernier livre, À propos des chefs-d’œuvre (Grasset, 2013, pp. 178-179).

3. Tadié veut bien admettre, en revanche, que « Le [sic] Voyage au bout de la nuit est un beau livre ».

4. Dans son Testament de Céline (Éd. de Fallois, 2009), le regretté Paul Yonnet (qui n’aimait de Céline que Voyage au bout de la nuit) voyait, lui, en Eugène Scribe un devancier de Céline en raison de l’utilisation des trois points.

5. Dans son dernier roman, le narrateur se souvient avoir été traité de « pédé » et avoir reçu ce mot comme une gifle. Mais il l’a accepté, a endossé le mot “gay” qui “exaspère les homosexuels honteux” ».

6. « Mariage gay : non à la collusion de la haine », Le Monde, 17 novembre 2012.

7. Au moins faut-il lui reconnaître une certaine constance : la presse nous apprend que lors de la dernière délibération du Prix Décembre (dont il préside actuellement le jury), Christine Angot et Mathieu Riboulet avaient obtenu tous les deux six voix. Comme l’y autorise le règlement, Dantzig fit alors prévaloir sa double voix pour décerner le prix au roman de Riboulet qui se passe dans les saunas et back-rooms d’outre-Rhin. On est décidément loin de la célébration de la danseuse chère à Céline…

lundi, 22 avril 2013

Antonio Pennacchi und der Canale Mussolini

Antonio Pennacchi und der Canale Mussolini

Götz Kubitschek 

Ex: http://www.sezession.de/

canmuss710305025.jpgCanale Mussolini ist ein Epochen- und Familienroman, der – autobiographisch angereichert – davon erzählt, wie aus den Männern und Frauen einer norditalienischen, mittellosen Bauernsippe handfeste Faschisten werden: un-ideologische zwar, aber ist das nicht immer so, wenn es um die Masse unterhalb der weltanschaulich gefestigten Revolutionäre geht?

Grandios schildert Pennacchi den Kippunkt in diesem hervorragend erzählten Buch: wie die Männer und Frauen der Sippe Peruzzi auf ihren Felder schuften und trotzdem auf keinen grünen Zweig kommen; wie sie schon mit einem Fuß bei den Sozialisten stehen, aber auch bei den Faschisten auf einer Versammlung vorbeischauen; wie sie dann unter dem gewaltsamen Druck der Linken (die das nicht dulden mögen) halb im Zorn, halb aus Rache zu den Schwarzhemden überlaufen und erst einmal alles niederbrennen, was an sozialistischen Parteilokalen in ihrer Reichweite ist.

Hier findet schlicht die persönliche Lage das geeignete politische Gefährt, und die Widerborstigkeit der Sippe paßt einfach nicht zur Bräsigkeit der linken Gewerkschaftsbonzen. Der Dank der Bewegung bleibt nicht aus: Mitte der dreißiger Jahre bekommen die Peruzzis Land in den trockengelegten Pontinischen Sümpfen und bauen mit an diesem faschistischen Großprojekt, das 30000 umgesiedelten Neubauern Land und Brot gibt.

Ein Rezensent, der Canale Mussolini im Original las, berichtete von hinreißenden Dialogen in Mundart. Zum Glück versucht die Übersetzung erst gar nicht, irgendein Kauderwelsch an die Stelle der italienischen Dialekte zu setzen, der Ton des Romans ist auch so »mündlich« genug. Es wird richtig erzählt, episch, abschweifend.

Die ganze faschistische Epoche Italiens wird plastisch, immer aus Sicht der kleinen Leute, der unterschiedlichen Charaktere der Peruzzis. Da tauchen die faschistischen Suppenküchen auf, die Solidaritätsvereine, die Versammlungshäuser, die Paraden, Uniformen und modernen Errungenschaften. Der Duce hämmert – noch nicht an der Macht – den Pflug der Peruzzis wieder gerade und starrt dabei dem Sippen-Zentrum, der stolzen »Mama« Armida, auf den Hintern, was ihr nicht schlecht gefällt. Immer wieder schildert der Erzähler die völlig harmlose Szene, und vielleicht erinnert sich Mussolini nur deshalb nach Jahren noch an diese Familie.

Wenn überhaupt von ideologischem Überbau die Rede ist, dann treuherzig, ein bißchen wie auswendig gelernt (»diese fixe Idee vom Römischen Reich und von der imperialen Größe, die uns Italienern von Natur aus und von Rechts wegen zustanden, aber auch diese etwas heidnische Vorstellung, daß die Menschen nicht irgendwie alle gleich sind«). Die Weltgeschichte ist mit eingewoben, denn irgendein Peruzzi ist immer dabei: ob im Abessinienkrieg und seinen elenden Gemetzeln, ob in Nordafrika oder beim griechischen Intermezzo (das nur mit deutscher Waffenhilfe nicht in einem Desaster endete), aber auch dort, wo – erzählt wie vom Hörensagen – Mussolini sich mit Italo Balbo oder einem anderen faschistischen Granden anlegt oder auf Hitler trifft.

Es gibt dieses seltsame Wort von der »befreienden Lektüre«: Ein Text rauscht durch die Köpfe wie das Wasser durch den Augiasstall – der ganze Mist, der sich angesammelt hat, wird fortgespült. Canale Mussolini könnte für Italien eine solche Wirkung haben, die Voraussetzungen für einen hysteriefreien Blick auf die eigene Geschichte sind dort besser als bei uns.

Für deutsche Leser könnte die Wirkung nur dann befreiend sein, wenn sie verstünden, daß man die Massen im faschistischen Italien durchaus mit jenen im Dritten Reich vergleichen kann. Aber dieses Vorverständnis einzufordern, ist für sie etwa so, als vergliche man eine Mausefalle mit einer Tretmine.

Antonio Pennacchi: Canale Mussolini. Roman, München: Hanser 2012. 446 S., 24.90 €

samedi, 20 avril 2013

W. B. Yeats, Ireland and the Modern World

W. B. Yeats, Ireland and the Modern World

Professor Ronan McDonald

W. B. Yeats: poems

"The Second Coming" by W B Yeats (poetry reading)

 

William Butler Yeats (1865-1939)

Poem: 'The Lake Isle of Innisfree'

William Butler Yeats - Easter 1916 - Bob Geldof

William Butler Yeats - Easter 1916 - Bob Geldof

mercredi, 17 avril 2013

A. Lombardi: Viaggio al termine dell'Apocalisse

mardi, 16 avril 2013

Léon Bloy: le porte-foudre

 

Léon Bloy

 

Léon Bloy :

Le porte-foudre

 


« Au commencement était Léon Bloy. »

Évangile selon Saint Jean – Prologue

 

En cherchant un temple qui ne disparût jamais, les Muses trouvèrent un jour l’encrier de Léon Bloy. Bercées par le flux et le reflux dans l’immensité de cet océan de vocables, elles y laissèrent perler des cristaux de ciel. De ce flot d’encre nacrée ne pouvait éclore qu’un géant. Un artisan virtuose nourri au sein d’Amalthée. Un joaillier de malédiction condamné à marquer les Lettres françaises du sceau des constellations.

C’est en 1846, au crépuscule de la monarchie de Juillet, que naquit Léon Bloy. Enfant de famille nombreuse, il fut le fils d’un père fonctionnaire des Ponts et Chaussées et d’une mère catholique aimante. Au cours d’une enfance errante et d’une scolarité médiocre, il voua ses premiers loisirs à la peinture et à l’écriture : les deux rives d’un même fleuve pour le Léviathan de poésie qui sommeillait déjà dans ses labyrinthes intérieurs.

Il rencontra Jules Barbey d’Aurevilly en 1868. Par l’amitié naissante tapie dans leurs discussions tardives, ce dernier ralluma la flamme du catholicisme dans le cœur de ce jeune disciple qui devint son secrétaire bénévole. Royaliste influencé par Joseph de Maistre, Louis de Bonald et Antoine Blanc de Saint-Bonnet, le « Connétable des lettres » rapprocha Bloy des courants traditionnalistes. Des convictions, gravées depuis la forge de Vulcain, qui restèrent en filigrane derrière chacune de ses lettres, tapissant son œuvre à la manière d’une luxuriante végétation.

Après le drame que fut la perte de ses parents, il croisa la route d’une jeune prostituée dont il s’éprit et qu’il convertit à sa foi en 1878. Anne-Marie Roulé devint une porte ouverte sur l’infini pour cette âme d’ancêtre à la recherche d’un dieu. Il retraça cette relation dans son premier roman partiellement autobiographique Le Désespéré, publié en 1887. Atteignant des strates empyréennes à chaque déversement d’humeurs, Léon Bloy ne mit au monde que des aérolithes littéraires ciselés d’une main d’orfèvre. Romans, nouvelles, articles, pamphlets, tous ses écrits transpiraient d’harmonie, de force contenue, de vitalité conquise. Agencement de phrases dans une langue barbelée de mots rares, comme autant de flèches trempées dans l’ambroisie. Sa plume, gonflée au curare, pris coutume d’éjaculer sur les contreforts du ciel avec une aisance à consterner les plus lactescents aèdes.

« N’oubliez pas une chose, la vraie inspiratrice c’est la mort. Si vous ne mettez pas votre peau sur la table, vous n’avez rien. Il faut payer », dira des années plus tard Louis-Ferdinand Céline, un de ses héritiers, en montrant du doigt la vacuité et la prétention d’une armée de verbeux frigides s’auto-promouvant grands chambellans de l’universel. Sans nul doute Léon Bloy paya. Bien souvent il sentit les doigts décharnés des Goules de son temps compresser son cœur fracturé par les incompréhensions et les assauts de l’injustice.

 
Rejeté de la vie littéraire et des cercles mondains pour ses provocations et son refus toujours renouvelé de se vautrer dans les conformismes primaires, il vécut une grande partie de sa vie dans la misère. Misère qui, si elle le rapprochait du Christ – ce guide qui s’était fait pauvre parmi les hommes – coûta la vie à deux de ses enfants et lui fit écrire ses lignes : « En présence de la mort d’un enfant, l’Art et la Poésie ressemblent vraiment à de très grandes misères. Les gémissements des mères, et, plus encore, la houle silencieuse de la poitrine des pères ont une bien autre puissance que les mots et les couleurs, tellement la peine de l’homme appartient au monde invisible. »


Rien cependant ne vint troubler sa détermination à exécrer la fin de son siècle et le nouveau naissant. Assistant écœuré à la pendaison des traditions, il contempla la montée au pinacle d’une déchéance spirituelle aussi abjecte qu’assumée par la « porcine congrégation des sycophantes de la libre pensée ».

Éloigné des plumitifs ratés ithyphalliques qui passaient moins de temps à produire un œuvre qu’à se tailler des pipes dans les arcanes de l’autopromotion, Bloy rédigea ses élans mystiques avec le scalpel de Vésale. Avançant seul dans la nuit de ses convictions, il assassina son époque d’une verve sanguinolente. Une époque qui déféquait avec morgue sur les astres assoupis en brandissant les valeurs bourgeoises comme des oriflammes aurifiées. Personne ne vomit jamais de si célestes crachats sur la classe dominante. Lancer des graviers à la face conspuée de ces gras possédants fut sa quête la plus ardente. Son « Exégèse des Lieux communs » restera pour jamais un parangon de pamphlet que saluera vivement Roland Barthes et qui fera écrire à Jorge Luis Borges : « Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n’a pas exclu la bourgeoisie française ». Non satisfait de ne pas l’en exclure, Bloy en fit une cible de prédilection sur laquelle il compissa avec une ferveur à la fois dévorante et lumineuse. Personne n’échappa au jugement foudroyant de ce catholique des catacombes à la véhémence imputrescible, pas même l’Église qu’il contemna bien souvent pour ses dévoiements, elle qui s’était détournée de sa mission en laissant l’entrejambe de la modernité courtiser ses remparts.

Pour autant, qui a lu Léon Bloy sait qu’il fut bien autre chose qu’un pamphlétaire haineux. « Surtout je ne veux pas être le pamphlétaire à perpétuité (…) mais quand je le fus, c’était par indignation et par amour, et mes cris, je les poussais, dans mon désespoir, sur mon Idéal saccagé ! » se défendait-il dans Le Mendiant Ingrat. Ses romans et ses nouvelles furent autant de poèmes en prose ayant nourri ses contemporains et les auteurs suivants d’Alfred Jarry à Georges Bernanos. Il se fit un sacerdoce de présenter un sourire boueux à tous les implacables damnés hermétiques aux effluves de l’Art et laissa aux assoiffés d’émotion un boulevard ouvert sur la beauté langagière.

Face aux charges répétées de cet ouvrier de la grande plume, les rivaux de cette fin de siècle décadente laissèrent tomber leurs feuilles, tels des arbres plaintifs. Comme tous les grands poètes, Léon Bloy n’eut, en somme, d’autre rôle que celui d’annoncer l’automne.

Maxime Le Nagard

 

lundi, 15 avril 2013

Ernst Jünger: yo soy la acción

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Ernst Jünger: yo soy la acción

por José Luis Ontiveros

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com/

En torno a la obra del escritor alemán Ernst Jünger se ha producido una polémica semejante a la que preocupó a los teólogos españoles en relación con la existencia del alma de los indios. De alguna manera, el hecho de que se le haya discutido en medios intelectuales mundiales con asiduidad, y el que una nueva política literaria tienda a revalorizarlo, le otorga, como lo hizo a los naturales el Papa Paulo III, la posibilidad de una lectura conversa; ya no traumatizada por su historia maldita, absolutoria de su derecho a la diferencia, y exoneradora de un pasado marcado por la gloria y la inmundicia.

La polémica sobre Jünger que en medio de lamentaciones previsorias sobre su “ceguera histórica” ha reconocido la posibilidad de que también poseía un alma personal, se ha mantenido, sin embargo, en los límites del conocimiento de su obra.

Pareciera que profundizar en Jünger puede indicar de alguna manera una proclividad secreta, una oscura complicidad con este peligroso ”junker”, intelectual orgánico de los desarraigados, al que se suele evocar como el cazador y animal de presa, que en la adolescencia se enrola en la Legión Extranjera francesa, testimonio que deja en Juegos Africanos; se le presenta como situado ”de pronto a la sombra de las espadas” (1), y esta exaltación hecha tipología se presenta como el truco con que se evade el contenido de su obra. Por ello debe partirse de un principio: Jünger sigue siendo el mismo, es un réprobo permanente y resuelto, una conciencia erguida y soberana: “yo siempre he tenido las mismas ideas, sólo que la perspectiva ha cambiado con los años” (2). En Jünger hay una sola línea ascendente, un impulso de creación unívoco que arranca en 1920 con Tempestades de Acero, se afirma en Juegos Africanos, obra intermedia, que precede a En los acantilados de mármol (1939), Heliópolis (1940), y Eumeswil (1977).

Resulta entonces necesario para llegar a Heliópolis y a un acercamiento a su comprensión, hacer referencia a un problema histórico. Jünger en la línea de Saint-Exupéry y de Henry de Montherlant ama la acción como el supremo valor de la vida: no existe una renuncia a las pompas del mal, a los frutos concretos de la acción. Hay, al contrario, a lo largo de su obra, un reflejo centelleante que nace de la negación deliberada de la bondad; un aliento nietzscheano de que ”no encontraremos nada grande que no lleve consigo un gran crimen”. Por ello es que debe ahorrarse la gratuidad de perdonarlo, de ver en Jünger al intelectual víctima de sus demonios. De esta forma si Jünger ha padecido un Núremberg simbólico, la actitud rectora de su creación ha permanecido firme sobre la marejada, sobre los prejuicios políticos y aún sobre la ”conmiseración” que nunca ha necesitado. No hay en su obra, como producto de la derrota de Alemania en la II Guerra Mundial, una disociación de un antes y un después; una versión suavizada del mal, que habría retrocedido de su estado agudo a su estado moderado.

stoss.jpgPor ello, si su texto La Guerra, nuestra madre escrito en 1934 ha recorrido una suerte semejante a Bagatelas para una masacre de Louis Ferdinand Céline, en el sentido de que ambos son unánimemente ”condenados” y prácticamente inencontrables a excepción de fragmentos; el joven escritor alemán, que afirmaba que: ” la voluptuosidad de la sangre flota por encima de la guerra como una vela roja sobre una galera sombría” (3), es el mismo que canta el poder de la sangre, treinta y un años después de cieno, fuego y derrota: ”los gigantescos cristales tienen forma de lanzas y cuchillos, como espadas de colores grises y violetas, cuyos filos se han templado en el ardiente soplo de fuego de fraguas cósmicas” (4).

El nuevo intelectual

El viejo ”junker”, ha nacido como hijo de la burguesía industrial tradicional, en Heidelberg, el 29 de marzo de 1895, ha permanecido a sus 93 años de edad como un fiel artesano de sus sueños, un celoso guardián de sus obsesiones, un claro partidario de la acción. Por otra parte, se presenta el problema histórico. Jünger, herido siete veces en la I Guerra Mundial, portador de la Cruz de Hierro de primera clase y de la condecoración “Pour le Mérite” (la más alta del Ejército Alemán); miembro juvenil de los “cascos de acero” y de los ”bolcheviques nacionales”; y ayudante del gobernador militar de París durante la ocupación alemana, es un nuevo intelectual, que rompe con el molde tradicional que tiene de la función intelectual la Ilustración y la cultura burguesa. En cierta medida corresponde a los atributos que describe Gramsci del “nuevo” intelectual: “el modo de ser del nuevo intelectual ya no puede consistir en la elocuencia motora, exterior y momentánea, de los efectos y de las pasiones, sino que el intelectual aparece insertado activamente en la vida práctica, como constructor, organizador, persuasivo permanentemente” (5). En este sentido Jünger va más allá de la “elocuencia motora”, de la relación productiva y mecánica de una condición económica precisa.

Puede decirse entonces que si bien Jünger tiene atributos de “junker” prusiano, teniendo parentesco con la ”casta sacerdotal militar que tiene un monopolio casi total de las funciones directivas organizativas de la sociedad política” (6), esta relación funcional y productiva está rota en el caos, en el nihilismo y la decepción que acompañan a la derrota de Alemania en la I Guerra Mundial. Jünger, que quizá en la época guillermina del orgulloso II Reich, hubiera podido reproducir las características de su clase, se encuentra libre de todo orden social como un intelectual del desarraigo, de la tribu de los nómadas en el poderoso grupo disperso de los solitarios que han luchado en las trincheras.

Detengámonos en el análisis de este estado espiritual y de esta circunstancia histórica, cuya trascendencia se manifiesta en toda su narrativa, especialmente en el carácter unitario de su obra y en su posición ideológica, lo que a su vez nos permitirá comprender la clave de una de sus novelas más significativas del período de la última postguerra: Heliópolis, cuyos nervios se hallan ya entre el tumulto que sobrecoge al joven Jünger, como un brillante fruto de la acción interna que sujetará su espíritu.

Así podremos apreciar cabalmente a este autor central de la literatura alemana del siglo XX, para determinar cuál es el rostro que se ha cincelado, en la multiplicidad de espectros que lo reflejan con caras distintas. ¿Acaso es Jünger, como quiere Erich Kahler, al que “incumbe la mayor responsabilidad por haber preparado a la juventud alemana para el estado nazi, aunque él mismo nunca haya profesado el nazismo?” (7). ¿Se trata del escéptico autor de la ”dystopía” o utopía congelada que se expresa en su relato Eumeswil? ¿Quién es entonces este contardictorio anarquista autoritario?

La trilogía del desarraigo

Podemos intentar responder con un juego de conceptos en los que se articulase su radiografía espiritual, con su naturaleza compleja y una historia convulsionada y devoradora. Esta visión nos dará un Jünger revelado en una trilogía: se trata del demiurgo del mito de la sangre, del cantor del complejo de inferioridad nihilista de la cultura alemana, del emisario del dominio del hombre faústico y guerrero. Sólo así podremos entender cómo Jünger pudo dirigir desde “fuera de sí” un pelotón de fusilamiento, certificar la estética del dolor con una “segunda conciencia más fría” o experimentar los viajes místicos del LSD o de la mezcalina. Requerimos verlo en su dimensión auténtica: la del “condottiero” que huye hacia delante en un mundo ruinoso.

Memorias de un condottiero

La aventura de Jünger cobra el símbolo de una organicidad rotunda enla relación social del intelectual con la producción de una clase concreta; se trata fundamentalmente de una personalidad que de alguna manera expresa Drieu la Rochelle: ”(es) el hombre de mano comunista, el hombre de las ciudades, neurasténico, excitado por el ejemplo de los fascios italianos, así como por el de los mercenarios de las guerras chinas, de los soldados de la Legión Extranjera” (8). Se verdadera patria son las llamas, la tensión del combate, la experiencia de la guerra. Su conformación íntima se encuentra manifestada en otro de aquellos que vivieron ”la encarnación de una civilización en sus últimas etapas de decadencia y disolución”, así dice Ernst Von Salomon en Los proscritos: ”sufríamos al sentir que en medio del torbellino y pese a todos los acontecimientos, las fatalidades, la verdad y la realidad siempre estaban ausentes” (9). Es este el territorio en que Jünger preparará la red invisible de su obra, recogiendo las brasas, los escombros, las banderas rotas. Cuando todo en Alemania se tambalea: se cimbran los valores humanitarios y cristianos, la burguesía se declara en bancarrota y los espartaquistas establecen la efímera República de Münich, aparecen los elementos vitales de su escritura, que atesorará como una trinchera imbatible heredera del limo, con la llave precisa que abrirá las puertas de la putrefacción a la literatura.

Es la época en que Jünger, interpretando la crisis existencial de una generación que ha pretendido disolver todos sus vínculos con el mundo moribundo, toma conciencia de sí con un poder vital que no quiere tener nada que deber al exterior, que se exige como destino: ”nosotros no queremos lo útil, práctico y agradable sino lo que es necesario y que el destino nos obliga a desear”. Participa entonces en las violentas jornadas de los ”cascos de acero”. Sin embargo, pese a ser un colaborador radical del suplemento Die Standart, ógano de los ”Stahlhelm”, se mantendrá siempre con una altiva distancia del poder. Llegará a compartir páginas incendiarias en la revista Arminius con el por entonces joven doctor en letras y ”bolchevique nacional” Joseph Goebels y con el extraño arquitecto de la Estonia germana, Alfred Rosenberg.

Cuando Jünger escribe en 1939 En los acantilados de mármol (que se ha interpretado como una alegoría contra el orden nacionalsocialista), han pasado los días ácratas en que ”los que volvían de las trincheras, en las que por largos años habían vivido sometidos al fuego y a la muerte, no podían volver a las escuálidas vivencias del comprar y el vender de una sociedad mercantilista” (10). Ahora una parte considerable de los excombatientes se ha sumado a una revolución triunfante, en que la victoria es demasiado tangible. Jünger decide separarse en el momento del éxito. Hay un brillo superlativo, una atmósfera de saciedad, una escalera ideológica para arribar a la prosperidad de un nuevo orden.

En el momento en que Jünger ha decidido replegarse, abandonar el signo de los tiempos, batirse a contracorriente, encuentra, una vez más, la salida frente a la organización del poder en la permanente rebeldía y en la conciencia crítica. Mas esta fuga no es una deserción: hasta el crepúsculo wagneriano sigue vistiendo el uniforme alemán. Su revuelta se manifiesta en la creencia en las ”situaciones privilegiadas”, es decir, en los instantes en que la vida entera cobra sentido mediante un acto definitivo. Resuelve así, en la rápida decisión que impone la guerra, retornar a una selva negra personal con la desnudez irrenunciable de sus cicatrices, aislado del establecimiento y de la estructura del poder.

El color rojo, emblema del ”condottiero”, baño de fuego sobre la bandera de combate se ha vuelto, finalmente, equívoco: ”la sustancia de la revuelta y de los incendios se transformaba con facilidad en púrpura, se exaltaba en ella” (11); Jünger, mirando las olas de la historia restallar sobre los acantilados de mármol, asistiendo al naufragio de la historia alemana, desolado en el retiro de las letras, exalta en la acción la única emergencia que no se descompone, ”el juego soberbio y sangriento que deleita a los dioses”.

El tambor de hojalata

Hemos mencionado que una parte significativa del materail de sueños que forma su novela Heliópolis, se encuentra en el poderoso torrente de la aventura en que Jünger se desenvuelve desde sus años juveniles. En realidad, de sus dos grandes novelas de la última postguerra, quizá Heliópolis sea más profundamente Jüngeriana que Eumeswil en el sentido en que su universo estámás nítidamente plasmado, de que no existe el ”pathos” de una mala conciencia parasitaria, y de que, a diferencia del usufructo de la fácil politización en que la literatura se manipula como una parábola social o histórica , retine un poder metapolítico, esto es, un orbe estético que se explica a sí mismo, que se sustenta como un valor para sí.

No está de más subrayar que, independientemente de la opinión de una gran parte de la crítica sobre En los acantilados de mármol y sobre Eumeswil como un mensaje críptico antihitleriano, la primera, y como una denuncia contra el totalitarismo, la segunda, su interés real sobrepasa la circunstancia política, concediendo que ésta haya sido la intención del autor. Intencionalidad difícil de mantener en un análisis que busque la esencialidad de Jünger, por encima del escándalo y del criterio convencional.

Heliópolis reconquista la tensión narrativa, el libre empleo de una simbología anagógica, el espacio de expresión que se ha purificado de lo inmediato y de las presiones externas del quehacer literario. Ello quizá se explique por razones propiamente literarias y en este caso también históricas. Usamos la palabra ”reconquista” como aquella que designa un esfuerzo que surge de la derrota, que se elava sobre la postración, que recupera el valor existencial de la experiencia.

De alguna manera, y luego de un sordo y pertinaz silenciamiento, el universo de Jünger ha recobrado su sentido original, su autónomo impulso poético. Más allá de la tramposa equivalencia entre sus imágenes y una determinada concepción de la realidad. Si bien ha manifestado ya “que no existe ninguna fortaleza sobre la tierra en cuya piedra fundamental no esté grabada la aniquilación”, trátese de un mito, de un movimiento social o de una organización del poder. Heliópolis encarna la idea de que si los edificios se alzan sobre sus ruinas, ”también el espíritu se eleva por encima de todos los torbellinos, también por encima de la destrucción” (12).

Esta es, entonces, una de las características fundamentales de la novela: el tiempo histórico siguiendo su cauce se ha absorbido. Lo ocurrido (su propia participación en la historia alemana contemporánea) se ha filtrado entre las simas de los heleros como un agua nueva e incontaminada. Su escritura se ha librado del lastre y ha retomado un vuelo límpido, en el que narra la épica y eclipse de La ciudad del Sol, como la crónica del reino de Campanella, más distinta a la construcción intelectual de la utopía. Hallamos en Heliópolis nuevamente al Jünger de siempre, al artista independiente, que ha sepultado con el relámpago de su lenguaje, las bajas nubes sombrías del rapsoda de la eficacia militar y despiadada.

Notas y bibliografía

1.- Michael Tournier, Ernst Jünger Libreta Universitaria nº 58 UNAM, Acatlán, 1984.
2.- Nigel Jones, Una visita a Ernst Jünger, La Gaceta del FCE nº 165.
3.- Roger Caillois, La cuesta de la guerra, Tres fragmentos de la Guerra Nuestra Madre, Ed. FCE breviarios nº 277, México.
4.- Ernst Jünger, Heliópolis, Ed. Seix Barral, Barcelona.
5.- Antonio Gramsci, Los intelectuales y la organización de la cultura, Jaun pablos Edr. México.
6.- Antonio Gramsci. Obra cit.
7.- Erich Kahler, Los alemanes Ed. FCE breviarios nº 165, México.
8.- Pierre Drieu La Rochelle, Notas para comprender el siglo.
9.- Ernst Von Salomon, Los proscritos Ed. L. De Caralt, Barcelona.
10.- Carlos Caballero, Los Fascismos desconocidos, Ed. Huguin.
11.- Ernst Jünger. Obra cit.
12.- Idem.
(Texto publicado en la revista Fundamentos para una Nueva Cultura N° 11, Madrid, 1988.)

dimanche, 14 avril 2013

La sombra del mal en Ernst Jünger y Miguel Delibes

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La sombra del mal en Ernst Jünger y Miguel Delibes

por Vintila Horia

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com/

De dónde viene esto, cómo ha ocurrido, hasta dónde puede extenderse su hechizo. Todos lo vemos o lo intuimos de alguna manera, pero no basta leer libros o asistir a películas -que lo ponen en evidencia. Habría que actuar, intervenir, pasar de la constatación a la resistencia. Y ni siquiera esto bastaría en el momento amenazador en que nos encontramos. Habría que reconocer y definir abiertamente el mal y acabar con él. Al mismo tiempo, cada uno de nosotros, y de un modo más o menos comprometido, está implicado en el mal, gozando de sus favores, para vivir y hacer vivir. Aun cuando lo reconocemos y estamos de acuerdo con los escritores que lo delatan, algo nos impide protestar, nuestro mismo beneficio cotidiano, nuestra relación con su magnificencia. «La cuestión es saber si la libertad es aún posible —escribe Jünger—, aunque fuese en un dominio restringido. No es, desde luego, la neutralidad la que la puede conseguir, y menos todavía esta horrorosa ilusión de seguridad que nos permite dictar desde las gradas el comportamiento de los luchadores en el circo.»

O sea se trata de intervenir, de arriesgarlo todo con el fin de que todo sea salvado.

Lo que nos amenaza es la técnica y lo que ella implica en los campos de la moral, la política, la estética, la convivencia, la filosofía. Y la rebeldía que hoy sacude los fundamentos de nuestro mundo tiene que ver con este mal, al que llamo el mayor porque no conozco otro mejor situado para sobrepasarlo en cuanto eficacia. Ya no nos interesa de dónde proviene y cuáles son sus raíces. Estamos muy asustados con sus efectos, y buscar sus causas nos parece un menester de lujo, digno de la paz sin fallos de otros tiempos. Sin embargo hay un momento clave, un episodio que marca el fin de una época dominada por lo natural —tradiciones, espiritualidad, relaciones amistosas con la naturaleza, dignidad de comportamiento humano, moral de caballeros, decencia, en contra de los instintos—, episodio desde el cual se produce el salto en el mal. Este momento es, según Ernst Jünger, la Primera Guerra Mundial, cuando el material, obra de la técnica, desplazó al hombre y se impuso como factor decisivo en los campos de batalla de Europa, luego del mundo, luego en todos los campos de la vida. Fue así como el hombre occidental universaliza su civilización a través de la técnica, lo que es una victoria y una derrota a la vez.

Este proceso, definido desde un punto de vista moral, ha sido proclamado como una «caída de los valores», o desvalorización de los valores supremos, entre los cuales, por supuesto, los cristianos. Nietzsche fue su primer observador y logró realizar en su propia vida y en su obra lo que Husserl llamaba una reducción o epoché. En el sentido de que, al proclamarse en un primer tiempo «el nihilista integral de Europa», logró poner entre paréntesis el nihilismo, lo dejó atrás como él mismo solía decirlo, y pasó a otra actitud o a otro estadio, superior, y que es algo opuesto, precisamente, al nihilismo. Desde el punto de vista de la psicología profunda, esta evolución podría llamarse un proceso de individuación. Pero tal proceso, o tal reducción eidética, no se realizó hasta ahora más que en el espíritu de algunas mentes privilegiadas, despertadas por los gritos de Nietzsche. Las masas viven en este momento, en pleno, la tragedia del nihilismo anunciada por el autor de La voluntad del poder. Aun los que, como los jóvenes, se rebelan contra la técnica caen en la descomposición del nihilismo, ya que lo que piden y anhelan no representa sino una etapa más avanzada aún en el camino del nihilismo o de la desvalorización de los valores supremos. Esta exacerbación de un proceso de por sí aniquilador constituye el drama más atroz de una generación anhelando una libertad vacía, introducción a la falta absoluta de libertad.

Todo esto ha sido intuido y descrito por algunos novelistas anunciadores, como lo fueron Kafka, Hermann Broch en sus Sonámbulos o en sus ensayos, Roberto Musil en su Hombre sin atributos, Rilke en su poesía o Thomas Mann. Pero fue Jünger quien lo ha plasmado de una manera completa, en cuanto pensador, en su ensayo El obrero, publicado en 1931, y en el ciclo Sobre el hombre y el tiempo, o bien en sus novelas.

En opinión de Jünger, escritor que representa, mejor que otros, el afán de hacer ver y comprender lo que sucede en el mundo y su porqué, y también de indicar un camino de redención, hay unos poderes que acentúan la obra del nihilismo, desvalorizándolo todo con el fin de poder reinar sobre una sociedad de individuos que han dejado de ser personas, como decía Maritain, y estos poderes son hoy lo político, bajo todos los matices, y la técnica. Y hay, por el otro lado, una serie de principios resistenciales, que Jünger expone en su pequeño Tratado del rebelde y también en Por encima de la línea, que indican la manera más eficaz de conservar la libertad en medio de unos tiempos revueltos, como diría Toynbee, ni primeros ni últimos en la historia de la humanidad. Tanatos y Eros son los elementos que nos ayudan en contra de las tiranías de la técnica o de lo político. «Hoy, igual que en todos los tiempos, los que no temen a la muerte son infinitamente superiores a los más grandes de los poderes temporales.» De aquí la necesidad, para estos poderes, de destruir las religiones, de infundir el miedo inmediato. Si el hombre se cura del terror, el régimen está perdido. Y hay regiones en la tierra, escribe Jünger, en las que «la palabra metafísica es perseguida como una herejía». Quien posee una metafísica, opuesta al positivismo, al llamado realismo de los poderes constituidos, quien logra no temer a la muerte, basado en una metafísica, no teme al régimen, es un enemigo invencible, sean estos poderes de tipo político o económico, partidos o sinarquías.

El segundo poder salvador es Eros, ya que igual que en 1984, el amor crea un territorio anímico sobre el cual Leviatán no tiene potestad alguna. De ahí el odio y el afán destructor de la policía, en la obra de Orwell, en contra de los dos enamorados, los últimos de la tierra. Lo mismo sucede en Nosotros, de Zamiatín. Al contrario, según Jünger, el sexo, enemigo del amor, es un aliado eficaz del titanismo contemporáneo, o sea, del amor supremo y resulta tan útil a éste como los derramamientos de sangre. Por el simple motivo de que los instintos no constituyen oposición al mal, sino en cuanto nos llevan a un más allá, en este caso el del amor, única vía hacia la libertad.

El drama queda explícito en la novela Las abejas de cristal. En este libro aparecen los principios expuestos por Jünger en El obrero, comentados por Heidegger, en Sobre la cuestión del Ser. El personaje principal de Jünger es un antiguo oficial de caballería, Ricardo, humillado por la caída de los valores, es decir, por el tránsito registrado por la Historia, desde los tiempos del caballo a los del tanque, desde la guerra aceptable o humana a la guerra de materiales, la guerra técnica, fase última y violenta del mundo oprimido por el mal supremo. El capitán Ricardo evoca los tiempos en que los seres humanos vivían aun los tiempos caballerescos que habían precedido a la técnica y habla de ellos como de algo definitivamente perdido. Es un hombre que ha tenido que seguir, dolorosamente, conscientemente incluso, el itinerario de la caída. Se ha pasado a los tanques no por pasión, sino por necesidad, y ha traicionado unos principios, y seguirá traicionándolos hasta el fin. Porque no tiene fuerzas para rebelarse. Su mujer lo espera en casa y todo el libro se desarrolla en tomo a un encuentro entre el ex capitán sin trabajo y el magnate Zapparoni, amo de una inmensa industria moderna, creadora de sueños y de juguetes capaces de hundir más y más al hombre en el reino de Leviatán. Símbolo perfecto de lo que sucede alrededor nuestro. Zapparoni encargara a Ricardo una sección de sus industrias, y este aceptará, después de una larga discusión, verdadera guerra fría entre el representante de los tiempos humanos y el de la nueva era, la del amo absoluto y de los esclavos deshumanizados. Zapparoni sabía lo que se traía entre manos. «Quería contar con hombres-vapor, de la misma manera en que había contado con caballos-vapor. Quería unidades iguales entre sí, a las que poder subdividir. Para llegar a ello había que suprimir al hombre, como antes el caballo había sido suprimido». Las mismas abejas de cristal, juguetes perfectos que Zapparoni había ideado y construido y que vuelan en el jardín donde se desarrolla la conversación central de la novela, son más eficaces que las naturales. Logran recoger cien veces más miel que las demás, pero dejan las flores sin vida, las destruyen para siempre, imágenes de un mundo técnico, asesino de la naturaleza y, por ende, del ser humano.

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Hay, sí, un tono optimista al final del libro. La mujer de Ricardo se llama Teresa, símbolo ella también, como todo en la literatura de Jünger, de algo que trasciende este drama, de algo metafísico y poderoso en sí, capaz de enfrentarse con Zapparoni. Teresa representa el amor, aquella zona sobre la que los poderes temporales no tienen posibilidad de alcance. Es allí donde, probablemente, Ricardo y lo que él representa encontrará cobijo y salvación. Porque, como decía Hólderlin en un poema escrito a principios del siglo pasado, “Allí donde está el peligro, está también la salvación”.

En cambio, no veo luz de esperanza en Parábola del náufrago, de Miguel Delibes, novela de tema inédito en la obra del escritor castellano, una de las más significativas de la novelística española actual. El mal lo ha copado todo y su albedrío es sin límites. Lo humano puede regresar a lo animal, sea bajo el influjo moral de la técnica y de sus amos, sea con la ayuda de los métodos creados a propósito para realizar el regreso. Quien da señales de vida humana, o sea, de personalidad, quien quiere saber el fin o el destino de la empresa —símbolo ésta de la mentalidad técnica que está envolviendo el mundo— esta condenado al aislamiento y esto quiere decir reintegración en el orden natural o antinatural. Uno de los empleados de don Abdón, el amo supremo de la ciudad —una ciudad castellana que tiene aquí valor de alegoría universal—, ha sido condenado a vivir desnudo, atado delante de una casita de perro y, en poco tiempo, ha regresado a la zoología. Incluso acaba como un perro, matado por un hortelano que le dispara un tiro, cuando el ex empleado de don Abdón persigue a una perra y están escañando el sembrado. Y cuando Jacinto San José trata de averiguar lo que pasa en la institución en que trabaja y donde suma cantidades infinitas de números y no sabe lo que representan, el encargado principal le dice: «Ustedes no suman dólares, ni francos suizos, ni kilovatios-hora, ni negros, ni señoritas en camisón (trata de blancas), sino SUMANDOS. Creo que la cosa está clara.» Y, como esto de saber lo que están sumando sería una ofensa para el amo, el encargado «… le amenaza con el puño y brama como un energúmeno: «¿Pretende usted insinuar, Jacinto San José, que don Abdón no es el padre más madre de todos los padres?» Y, puesto que Jacinto se marea al sumar SUMANDOS, lo llevan a un sitio solitario, en la sierra, para descansar y recuperarse. Le enseñan, incluso, a sembrar y cultivar una planta y lo dejan solo entre peñascales en medio del aire puro.

Sólo con el tiempo, cuando las plantas por él sembra­das alrededor de la cabaña, crecen de manera insólita y se transforman en una valla infranqueable, Jacinto se da cuenta de que aquello había sido una trampa. Igual que las abejas de cristal de Jünger, un fragmento de la naturaleza, un trozo sano y útil, ha sido desviado por el mal supremo y encauzado hacia la muerte. Las abejas artificiales sacaban mucha miel, pero mataban a las plantas, la planta de Delibes, instrumento de muerte imaginado por don Abdón, es una guillotina o una silla eléctrica, algo que mata a los empleados demasiado curiosos e independientes. Cuando se da cuenta de que el seto ha crecido y lo ha cercado como una muralla china, ya no hay nada que hacer. Jacinto se empeña en encontrar una salida, emplea el fuego, la violencia, su inteligencia de ser humano razonador e inventivo, su lucha toma el aspecto de una desesperada epopeya, es como un naufrago encerrado en el fondo de un buque destrozado y hundido, que pasa sus últimas horas luchando inútilmente, para salvarse y volver a la superficie. Pero no hay salvación. Más que una. La permitida por don Abdón. El híbrido americano lo ha invadido todo, ha penetrado en la cabaña, sus ramas han atado a Jacinto y le impiden moverse, como si fuesen unos tentáculos que siguen creciendo e invadiendo el mundo. El prisionero empieza a comer los tallos, tiernos de la trepadora. No se mueve, pero ha dejado de sufrir. Come y duerme. Ya no se llama Jacinto, sino jacinto, con minúscula, y cuando aparecen los empleados de don Abdón y lo sacan de entre las ramas, lo liberan, lo pinchan para despertarlo, «jacintosanjosé» es un carnero de simiente.

“Los doctores le abren las piernas ahora y le tocan en sus partes, pero Jacinto no siente el menor pudor, se deja hacer y el doctor de más edad se vuelve hacia Darío Esteban, con una mueca admirativa y le dice:

-¡Caramba! Es un espléndido semental para ovejas de vientre -dice. Luego propina a Jacinto una palmada amistosa en el trasero y añade-: ¡Listo! »

Así termina la aventura del náufrago, o la parábola, como la titula Delibes. Fábula de clara moraleja, integrada en la misma línea pesimista de la literatura de Jünger y de otros escritores utópicos de nuestro siglo. En el fondo Parábola del náufrago es una utopía, igual que Las abejas de cristal, o La rebelión en la granja, de Orwell; Un mundo feliz o 1984. Encontramos la utopía entre los mayores éxitos literarios de nuestro siglo, porque nunca hemos tenido, como hoy, la necesidad de reconocer nuestra situación en un mito universal de fácil entendimiento. La utopía es una síntesis contada para niños mayores y asustados por sus propias obras, aprendices de brujo que no saben parar el proceso de la descomposición, pero quieren comprenderlo hasta en sus últimos detalles filosóficos. Con temor y con placer, aterrorizados y autoaplacándose, los hombres del siglo XX viven como jacinto, aplastados, atados a sus obras que les invaden y sujetan, los devuelven a la zoología, pero ellos saben encontrar en ello un extraño placer. El mal supremo es como el híbrido americano de Delibes, que invade la tierra, la occidentaliza y la universaliza en el mal. Quien quiere saber el porqué de la decadencia y no se limita a sumar SUMANDOS arriesga su vida, de una manera o de otra, está condenado a la animalidad del campo de concentración, a la locura contraida entre los locos de un manicomio, donde se le recluye con el fin de que la condenación tenga algo de sutileza psicológica, pero el fin es el mismo Campo o manicomio, el condenado acabará convirtiéndose en lo que le rodea, a sumergirse en el ambiente, como Jacinto. Y de esta suerte quedará eliminado. O bien no logrará encontrar trabajo y se morirá al margen de la sociedad. O bien como el capitán Ricardo, aceptará un empleo poco caballeresco y perfeccionará su rebeldía en secreto, al amparo de un gran amor anticonformista, sobre el cual podrá levantarse el mundo de mañana, conservado puro por encima del mal. El rebelde, que lleva consigo la llave de este futuro de libertad, es el que se ha curado del miedo a la muerte y encuentra en «Teresa» la posibilidad metafísica de amar, o sea, de situarse por encima de los instintos zoológicos de la masa, que son el miedo a la muerte y la confusión aniquiladora entre amor y sexo. Es así como el hombre del porvenir vuelve a las raíces de su origen metafísico.

«Desde que unas porciones de nosotros mismos como la voz o el aspecto físico pueden entrar en unos aparatos y salirse de ellos, nosotros gozamos de algunas de las ventajas de la esclavitud antigua, sin los inconvenientes de aquella», escribe Jünger en Las abejas de cristal. Todo el problema del mal supremo está encerrado en estas palabras. Somos, cada vez más, esclavos felices, desprovistos de libertad, pero cubiertos de comodidades. Basta mover los labios y los tiernos tallos de la trepadora están al alcance de nuestro hambre. Sin embargo, al final de este festín está el espectro de la oveja o del perro de Delibes. La técnica y sus amos tienden a metamorfosearnos en vidas sencillas, no individualizadas, con el fin de mejor manejarnos y de hacernos consumir en cantidades cada vez más enormes los productos de sus máquinas. Creo que nadie ha escrito hasta ahora la novela de la publicidad, pero espero que alguien lo haga un día, basado en el peligro que la misma representa para el género humano, y utilizando la nueva técnica del lenguaje revelador de todos los misterios y de las fuerzas que una palabra representa. Una novela semiológica y epistemológica a la vez, capaz de revelar la otra cara del mal supremo: la conversión del ser humano a la instrumentalidad del consumo, su naufragio y esclavitud por las palabras.

Sería, creo, esclarecedor desde muchos puntos de vista establecer lazos de comparación entre Parábola del náufrago y Rayuela, de Julio Cortázar, en la que el hombre se hunde en la nada por no haber sabido transformar su amor en algo metafísico o por haberlo hecho demasiado tarde y haber aceptado, en un París y luego en un Buenos Aires enfocados como máquinas quemadoras de desperdicios humanos, una línea de vida y convivencia instintual, doblegada por las leyes diría publicitarias de un existencialismo mal entendido, laicizado o sartrianizado, que todo lo lleva hacia la muerte. La tragedia de la vida de hoy, situada entre el deseo de rebelarse y la comodidad de dejarse caer en las trampas de don Abdón y de Zapparoni, trampas técnicas, confortables, o bien literarias, políticas y filosóficas, inconfortables pero multicolores y tentadoras, es una tragedia sin solución y la humanidad la vivirá hasta el fondo, hasta alcanzar la orilla de la destrucción definitiva, donde la espera quizá algún mito engendrador de salvaciones.

Extraído de: Centro Studi La Runa

jeudi, 11 avril 2013

Thomas Carlyle: Over helden en heldenverering

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Thomas Carlyle

(vertaling Bert Bultinck)

Over helden en heldenverering

| Vijfde Lezing – De Held als Literator.
Dinsdag, 19 mei 1840


Held-goden, Profeten, Poëten, Priesters. Het zijn allemaal vormen van Heroïsme die tot de oude tijden behoren, die al in de vroegste tijden verschijnen; sommige van die vormen lijken niet langer mogelijk, en kunnen zichzelf niet meer tonen in deze wereld. De Held als Literator, waarover we vandaag zullen spreken, is al bij al een product van onze nieuwe tijden; en zolang de wonderlijke kunst van het Schrift, of van het Paraat-Schrift dat we Drukwerk noemen, blijft bestaan, mag men veronderstellen dat hij één van de belangrijkste vormen van het Heroïsme zal blijven voor alle tijden die nog volgen. Hij is, in verschillende opzichten, een zeer bijzonder fenomeen.

Ik zeg dat hij nieuw is; hij is er amper langer dan een eeuw. Nooit, tot zo’n honderd jaar geleden, was er enig beeld van een Grote Ziel die op zo’n abnormale manier apart leefde, niemand die poogde de inspiratie die in hem was uit te spreken in Gedrukte Boeken en die plaats en levensonderhoud vond door middel van wat het de wereld behaagde hem daarvoor te geven. Er was al veel ver- en gekocht; en achtergelaten om de eigen prijs op de markt te vinden; maar de bezielde wijsheid van een Heroïsche Ziel nog nooit, op die naakte wijze. Hij, met zijn copy-rights en copy-wrongs, in zijn vieze zolderkamertje, in zijn versleten jas; die vanuit het graf hele naties en generaties regeert (want dat is wat hij doet) die hem tijdens zijn leven al dan niet brood wilden geven – hij is een curieus spektakel! Er zijn weinig vormen van Heroïsme die nog meer onverwacht zouden kunnen zijn.

Helaas, de Held uit de oude dagen heeft zich in vreemde vormen moeten wringen: de wereld weet bij tijden niet goed wat met hem aan te vangen, zo vreemd is zijn verschijning in deze wereld! Het leek ons absurd, dat mensen, in hun brute bewondering, één of andere wijze grote Odin als god namen en hem als zodanig vereerden; of een wijze grote Mohammed voor een door god bezielde, om diens Wet twaalf eeuwen religieus na te leven: maar dat een wijze grote Johnson, een Burns, een Rousseau als doelloze slampampers worden beschouwd, en af en toe een paar muntstukken toegeworpen krijgen om van te leven, als zouden die enkel bestaan om de leegheid te amuseren: dit zal misschien, zoals reeds eerder gesuggereerd, ooit nog wel een veel absurdere stand van zaken lijken! – Ondertussen moet, aangezien het spirituele altijd het materiële bepaalt, deze Literator-Held als onze belangrijkste moderne persoon worden beschouwd. Hij, hoe hij ook moge zijn, is de ziel van alles en iedereen. Wat hij verkondigt, zal de hele wereld doen en maken. Hoe de wereld hem behandelt is het meest significante kenmerk van de algehele staat van de wereld. Als we goed naar zijn leven kijken, kunnen we misschien een glimp opvangen, zo diep als ook maar mogelijk is voor ons, van het leven van die bijzondere eeuwen die hem hebben voortgebracht en waarin wij zelf leven en werken.
Er zijn authentieke Literatoren en inauthentieke; zoals bij elke soort zijn er authentieke en onechte. Als we Held als authentiek opvatten, dan zeg ik dat de Held als Literator voor ons een functie zal blijken te vervullen die voor altijd de meest eerbiedwaardige, de hoogste is. Hij spreekt, op zijn eigen manier, zijn eigen geïnspireerde ziel uit; alles wat een man, in elk geval, kan doen. Ik zeg geïnspireerd, dat wat we ‘originaliteit’, ‘oprechtheid’, ‘genie’ noemen, die heroïsche kwaliteit waar we geen goede naam voor hebben. De Held is hij die leeft in de innerlijke sfeer van de dingen, in het Ware, Goddelijke en Eeuwige, dat altijd, onopgemerkt voor de meesten, onder het Tijdelijke, Triviale leeft: daarin ligt zijn wezen; hij openbaart dat uitgebreid, door een handeling of een uitspraak, en door zichzelf uitgebreid te openbaren. Zijn leven, zoals we vroeger al zeiden, is een stuk van het eeuwige hart van de Natuur zelf: dat is het leven van iedereen, – maar de zwakke velen kennen dat feit niet, en zijn het meestal ontrouw; de sterke weinigen zijn sterk, heroïsch, standvastig, want het kan zich niet voor hen verstoppen. De Literator, net als elke Held, is er om dit uit te dragen, zoals hij dat kan. Intrinsiek is het dezelfde functie waarvoor de oude generaties een man Profeet, Priester of Godheid noemden; om die dingen te doen, door woord of daad, waarvoor alle soorten van Helden de wereld ingestuurd worden.

Zo’n veertig jaar geleden gaf de Duitse Filosoof Fichte een zeer opmerkelijke reeks lezingen over dit onderwerp in Erlangen: ‘Über das Wesen des Gelehrten, Over De Natuur van de Literaire Mens.’ In overeenstemming met de Transcendentale Filosofie waarvan hij een groot leermeester was, stelt Fichte eerst en vooral: Dat alle dingen die we zien of waarmee we werken op deze Aarde, in het bijzonder onszelf en alle mensen, als een soort overjas of zinnelijke Verschijning zijn: dat er onder dat alles, als hun essentie, datgene ligt wat hij de ‘Goddelijke Idee van de Wereld’ noemt; dit is de Realiteit die ‘aan de grond ligt van elke Verschijning’. Voor de massa is zo’n Goddelijke Idee niet te herkennen in de wereld; zij leven enkel, zegt Fichte, onder de oppervlakkigheden, de praktische probleempjes en de uiterlijkheden van de wereld, en dromen niet dat daaronder ook maar iets goddelijks is. Maar de Literator wordt speciaal hierheen gezonden om, voor zichzelf, dezelfde Goddelijke Idee te onderscheiden en om die, voor ons, duidelijk te maken: elke nieuwe generatie zal dit Idee aan zichzelf kenbaar maken in een nieuw dialect; en de Literator is er om dat te doen. In die bewoordingen drukt Fichte zich uit; en wij hoeven dat niet te betwisten. Wat hij op zijn manier benoemt is datgene wat ik hier, in andere woorden, op onvolmaakte wijze tracht te benoemen: dat waar momenteel geen naam voor is: De onuitsprekelijke Goddelijke Betekenis, vol van glans, van wonder en terreur, dat in het wezen van elke man ligt, van elk ding,– de Aanwezigheid van de God die elke mens en elk ding heeft gemaakt. Mohammed verkondigde dit in zijn dialect; Odin in het zijne: alle denkende harten zijn hier om dat, in één of ander dialect, aan te leren.

Daarom noemt Fichte de Literator een profeet, of zoals hij hem liever noemt, een Priester, die voortdurend het Goddelijke voor de mensen ontvouwt: van tijdperk tot tijdperk vormen Literatoren een eeuwig Priesterschap, dat alle mensen leert dat er nog steeds een God is in hun leven; dat elke ‘Verschijning’, wat we ook zien in de wereld, niet meer dan een overjas is voor de ‘Goddelijke Idee van de Wereld’, voor ‘dat wat op de bodem van de Verschijning ligt’. In de ware Literator is er dus altijd een, al dan niet door de wereld erkende, wijding: hij is het licht van de wereld, de Priester van de wereld: - hij leidt de wereld, als een heilige Vuurpilaar, in diens donkere pelgrimstocht door de woestijn van de Tijd. Fichte onderscheidt gepassioneerd de ware Literator, die we hier de Held als Literator noemen, van de massa valse onheldhaftigen. Wie niet volledig in deze Goddelijke Idee leeft, of voor wie er slechts gedeeltelijk in leeft en er niet naar streeft, als naar het enige goede, om er volledig in te leven, – hij is, waar hij ook leeft, in welke praal en voorspoed dan ook, geen Literator; hij is, zegt Fichte, een ‘zielige, een Stümper’. Of, hij kan, op zijn best, als hij van de prozaïsche streken is, een ‘loonslaaf’ zijn; Fichte noemt hem elders zelfs een nul, en heeft, om kort te gaan, geen genade voor hem, geen verlangen dat hij blijmoedig onder ons blijft! Dit is Fichtes opvatting van de Literator. In zijn eigen uitdrukkingsvorm zegt het precies wat we hier bedoelen.
Vanuit dit standpunt beschouw ik Fichtes landgenoot Goethe als de meest opmerkelijke Literator van de laatste honderd jaar. Wat we een leven in de Goddelijke Idee van de Wereld kunnen noemen was ook, op een vreemde manier, aan die man gegeven; een visioen van het innerlijke, goddelijke mysterie: en vreemd genoeg, rijst uit zijn boeken de wereld eens te meer op als goddelijk verbeeld, werk en tempel van een God. Geheel verlicht, niet in woeste onzuivere vuurglans als bij Mohammed, maar in milde, hemelse stralen; -waarlijk een Profetie in deze hoogst onprofetische tijden; mijns inziens, veruit het grootste, zij het één van de stilste, van alle dingen die in deze tijden gebeurd zijn. Als specimen van de Held als Literator zouden we deze Goethe verkiezen. En het zou me zeer aangenaam zijn om het hier over zijn heroïsme te hebben: want ik beschouw hem als een echte Held; heroïsch in wat hij zei en deed, en misschien nog heroïscher in wat hij niet zei en niet deed; wat mij betreft een nobel spektakel: een groot heroïsch man van vroeger, die sprak en zweeg als een Held van de oude tijd, in de verschijning van een uiterst moderne, welopgevoede, zeer gecultiveerde Literator! Wij hebben zo geen spektakel gehad; geen man die daartoe in staat was, de laatste honderdvijftig jaar.
Maar momenteel is de algemene kennis van Goethe zodanig dat het meer dan zinloos zou zijn om het in deze kwestie over hem te hebben. Hoe ik ook over hem zou spreken, Goethe zou voor de meesten onder jullie vaag en problematisch blijven; geen indruk behalve een valse zou ik kunnen meegeven. We moeten hem voor later bewaren. Johnson, Burns, Rousseau, drie grote figuren van een vorige tijd, uit een veel slechtere staat van omstandigheden, passen hier beter. Drie mannen van de Achttiende Eeuw; hun levensomstandigheden lijken veel meer op wat die van ons nog altijd zijn, dan op die van Goethe in Duitsland. Helaas, deze mannen overwonnen niet zoals hij; ze vochten moedig, en vielen. Ze waren geen heroïsche bezorgers van het licht, maar heroïsche zoekers ervan. Ze leefden in bittere omstandigheden; worstelden als onder bergen van obstakels, en konden zich niet ontvouwen in duidelijkheid, of in een zegevierende interpretatie van die ‘Goddelijke Idee’. Het zijn eerder de Graftombes van drie Literaire Helden die ik u wil tonen. Daar zijn de monumentale bergen, waaronder drie spirituele reuzen begraven liggen. Zeer somber, maar ook groots en vol belang voor ons. We blijven een tijdje bij hen.¹
In deze tijden wordt er vaak geklaagd over wat we de gedesorganiseerde staat van deze maatschappij noemen: hoe slecht veel geordende maatschappelijke krachten hun taak vervullen; men kan zien hoe zoveel machtige krachten op een spilzieke, chaotische, zeg maar ongeordende manier functioneren. De klacht is meer dan terecht, zoals we allemaal weten. Maar misschien, als we dit bekijken vanuit het standpunt van Boeken en van de Schrijvers van Boeken, zullen we er als het ware de samenvatting van elke andere desorganisatie vinden; – een soort van hart, van waaruit, en waar naar toe, alle andere verwarring in de wereld circuleert. Als ik kijk naar wat schrijvers in de wereld doen, en wat de wereld met schrijvers doet, dan zou ik zeggen dat dat het meest abnormale ding is wat de wereld vandaag laat zien. – We zouden in een onmetelijk diepe zee terechtkomen, als we hier verslag van zouden willen doen: maar omwille van ons onderwerp moeten we er even een blik op werpen. Het ergste onderdeel van het leven van deze drie Literaire Helden was dat ze hun zaken en maatschappelijke positie zo chaotisch vonden. Via de platgetreden paden kan men behoorlijk makkelijk reizen; maar het is hard labeur, en velen gaan eraan ten onder, als men een pad door het ondoordringbare moet creëren!

Onze devote Vaders, die goed aanvoelden hoe belangrijk het spreken van man tot menigte was, stichtten kerken, vonden fondsen en maakten reglementen; overal in de beschaafde wereld is er een Preekstoel, omringd door allerlei soorten van complexe, waardige accessoires en hulpmiddelen, zodat van op die preekstoel een welbespraakte man zijn naasten zo voordelig mogelijk kan toespreken. Ze vonden dat dit het belangrijkste was; dat er zonder dit niets goeds was. Dat werk van hen is waarlijk vroom; mooi om te aanschouwen! Maar nu, met de kunst van het Schrift, met de kunst van het Drukken, is die hele aangelegenheid totaal veranderd. De Schrijver van een Boek, is hij geen Predikant, die niet preekt voor deze of gindse parochie, op één of andere dag, maar voor alle mensen van alle tijden en plaatsen? Zeker, het is van het grootste belang dat hij zijn werk goed doet, wie anders het ook slecht moge doen; – dat het oog niet foutief rapporteert; want dan dwalen alle andere leden! Wel; hoe hij zijn werk doet, of hij het goed of slecht doet, of hij het überhaupt doet, is iets waarvoor geen mens in de wereld ooit de moeite heeft gedaan om over na te denken. Voor één of andere winkelier, die geld voor diens boeken probeert te verkrijgen, als hij geluk heeft, is hij nog van een zeker belang; maar voor elke andere man van geen enkel. Waar hij vandaan kwam, en waar hij naar toe trekt, via welke wegen hij hier aankwam, en via welke hij zijn tocht zou kunnen voortzetten, vraagt niemand. In de maatschappij is hij een accident. Hij zwerft rond als een wilde Ismaëliet, in een wereld waarvan hij als het ware het spirituele licht is, ofwel de juiste ofwel de verkeerde gids!
Van alle dingen die de mens ontworpen heeft, is de kunst van het schrift zeker het meest miraculeuze. Odins Runen waren de eerste vorm van het werk van een Held; Boeken, geschreven woorden, zijn nog altijd miraculeuze Runen, in hun meest recente vorm! In Boeken ligt de ziel van de hele Voorbije Tıjd; de heldere, hoorbare stem van het Verleden, wanneer het lichaam en de materie ervan volkomen verdwenen zijn als een droom. Machtige vloten en legers, havens en arsenalen, uitgestrekte steden, met hoge koepels en veel werktuigen,- ze zijn kostbaar, groot: maar wat wordt er van hen? Agamemnon, de vele Agamemnons, Periclessen, en hun Griekenland; alles is nu verworden tot enkele brokstukken, stomme, sombere wrakken en blokken: maar de Boeken van Griekenland! Daar leeft Griekenland – zeer letterlijk – nog steeds voor elke denker; en kan het terug tot leven geroepen worden. Geen magische Rune is vreemder dan een Boek. Alles wat de mensheid ooit heeft gedaan, gedacht, gewonnen of is geweest: het ligt als in magische bewaring in de bladzijden van een boek. Ze zijn het uitverkoren bezit van de mensen. Is het niet zo dat Boeken nog altijd de mirakels verrichten die volgens de legenden de Runen altijd deden? Ze overtuigen de mensen. Geen roman uit een leesgezelschap, beduimeld en verslonden door dwaze meiden in afgelegen dorpen, zo verschrikkelijk, of hij helpt de praktische kant van trouwerijen en huishoudens van deze dwaze meiden in goede banen leiden. Zoals ‘Celia’ zich voelde, zo handelde ‘Clifford’: het dwaze Theorema van het Leven, in deze jonge breinen gestampt, komt op een dag terug te voorschijn als vaste Werkwijze. Vraag u eens af of enige Rune, in de wildste verbeelding van de mytholoog ooit zulke wonders heeft verricht, als diegene die, op de feitelijke vaste aarde, sommige Boeken hebben gedaan! Wat heeft St. Paul’s Cathedral gebouwd? In essentie, was het dat goddelijke Hebreeuwse BOEK – gedeeltelijk de wereld van de man Mozes, een vogelvrij verklaarde die zijn Midianitische kudden hoedde, vierduizend jaar geleden, in de wildernissen van Sinaï! Het is uiterst vreemd, maar niets is meer waar dan dat. Met de kunst van het Schrift, waarvan de Boekdrukkunst een eenvoudig, onvermijdelijk en relatief onbetekenend uitvloeisel is, begon voor de mensen de ware heerschappij van mirakelen. Het Schrift verbond, met wonderlijke nieuwe raakpunten en eeuwige nabijheid, het Verleden en het Verre met het Heden in tijd en ruimte; alle tijden en alle plaatsen met ons feitelijk Hier en Nu. Alle dingen veranderden voor de mensen: leren, preken, regeren, en alle andere dingen.
Laten we eens naar het Leren kijken, bijvoorbeeld. Universiteiten zijn een opmerkelijk, respectabel product van de moderne tijden. Ook hun bestaan is wezenlijk aangepast door het bestaan van Boeken. Universiteiten ontstonden wanneer er nog geen boeken verkrijgbaar waren; wanneer een man, voor één enkel boek, een heel landgoed moest geven. In die omstandigheden was het noodzakelijk dat, wanneer een man enige kennis wou meedelen, hij dat deed door de mensen die wilden leren, van aangezicht tot aangezicht, rond zich te verzamelen. Als je wou weten wat Abélard wist, dan moest je naar Abélard gaan luisteren. Duizenden, wel dertigduizend, gingen naar Abélard en diens metafysische theologie luisteren. En nu kwam er voor elke andere leraar die iets van zichzelf had aan te leren een nieuw gemak: zoveel duizenden die gretig wilden leren, waren daar al verzameld; van alle plaatsen was dat de beste voor hem. Voor elke derde leraar was het nog beter; en werd het altijd maar beter, naarmate er meer leraars kwamen. De Koning moest nu alleen nog dit nieuwe verschijnsel opmerken; de verscheidene scholen doen fusioneren; het gebouwen, privileges en aanmoedigingen geven en het Universitas, of School van Alle Wetenschappen noemen: en de Universiteit van Parijs, in grote trekken, was er. Het model van alle volgende Universiteiten; die tot op vandaag, zes eeuwen lang al, doorgegaan zijn met zichzelf te stichten. Dat, stel ik mij voor, was de oorsprong van Universiteiten.

Het is niettemin duidelijk dat met deze eenvoudige omstandigheid, het gemak om Boeken te verkrijgen, alle voorwaarden van de zaak veranderden. Eens je de Boekdrukkunst uitvindt, verander je ook alle Universiteiten, of maak je ze overbodig! De Leraar moest nu niet langer alle mensen persoonlijk rond zich verzamelen, om zo hen te kunnen zeggen wat hij wist: druk het in een Boek, en alle leerlingen van heinde en verre, hadden het elk bij hun haardvuur, voor een kleinigheid, en konden het veel efficiënter studeren! – Zonder twijfel heeft het Spreken nog steeds een bijzondere kwaliteit; zelfs schrijvers van Boeken kunnen het, in sommige omstandigheden, passend vinden om ook te spreken, – getuige onze huidige bijeenkomst hier! Men zou kunnen zeggen – en dat moet zo blijven zolang de mens een tong heeft – dat er een apart domein voor het Spreken is, zowel als één voor Schrijven en Drukken. In alle opzichten moet dit zo blijven; zoals onder andere bij de Universiteiten. Maar de grenzen van beide zijn nog nooit aangetoond, vastgesteld; laat staan in praktijk gebracht. De Universiteit die zich volledig rekenschap zou geven van het grootse nieuwe feit van het bestaan van Gedrukte Boeken, en van eenzelfde niveau zou zijn voor de Negentiende Eeuw als die van Parijs was voor de Dertiende Eeuw, is nog niet tot stand gekomen. Als we er goed over nadenken, is alles wat een Universiteit, of een Hogeschool, kan doen, nog steeds slechts wat de eerste School begon te doen – ons leren lezen. We leren lezen, in verschillende talen, in verschillende wetenschappen; we leren het alfabet en de letters van allerlei Boeken. Maar de plaats waar we onze kennis gaan halen, zelfs theoretische kennis, is bij de Boeken zelf! Het hangt af van wat we lezen, nadat allerlei Professoren voor ons hun best hebben gedaan. De ware Universiteit van deze dagen is een Verzameling Boeken.

Maar door de introductie van Boeken is voor de Kerk zelf, zoals ik al suggereerde, alles veranderd, wat het preken betreft, wat haar werking betreft. De Kerk is de werkende erkende Vereniging van Onze Priesters of Profeten, van zij die door wijze lessen de zielen van de mensen leiden. Zolang er geen Schrift was, vooral waneer er geen Gemak-Schrift of Drukken was, was de preek van de stem de enige natuurlijke methode om dit te doen. Maar nu er Boeken zijn! – Hij die een Boek kan schrijven, om Engeland te overtuigen, is hij niet de Bisschop en de Aartsbisschop, de Primaat van Engeland en Heel Engeland? Ik zeg dikwijls dat de schrijvers van Kranten, Pamfletten, Gedichten, Boeken de echte werkende en wezenlijke Kerk van een modern land zijn. Nee, niet alleen onze preken, maar zelfs onze eredienst, worden zij ook niet verricht door middel van Gedrukte Boeken? Het nobele gevoel dat een getalenteerde ziel voor ons in melodieuze woorden heeft aangekleed, woorden die melodie in ons hart brengen,– is dit niet essentieel, als we het goed begrijpen, voor het wezen van de eredienst? Er zijn er velen, in alle landen, die, in deze verwarde tijd, geen andere manier van verering hebben. Hij die ons, op welke manier dan ook, op een betere wijze dan we ervoor kenden, toont dat een veldlelie mooi is, toont hij ons dat niet als een uitvloeisel van de Fontein van alle Schoonheid; als het handschrift, daarin zichtbaar gemaakt, van de grote Maker van het Universum? Hij heeft voor ons een klein vers van een heilige Psalm gezongen, hij heeft het ons met hem doen meezingen. Wezenlijk wel. Hoeveel te meer hij die de nobele handelingen, gevoelens, stoutmoedigheden en beproevingen van een man en een broeder bezingt, uitspreekt of op een andere manier naar ons hart brengt! Hij heeft werkelijk ons hart geraakt als was het met een gloeiende kool van het altaar. Wellicht bestaat er geen eredienst die authentieker is.
Literatuur, in zoverre het Literatuur is, is een ‘apocalyps van de Natuur’, een openbaring van het ‘open geheim’. Het zou best, in de stijl van Fichte, een ‘voortdurende revelatie’ van het Goddelijke op het Aardse en het Gewone genoemd kunnen worden. Het Goddelijke duurt daar werkelijk steeds voort; het komt te voorschijn, nu eens in dit dialect, dan in dat, met verschillende graden van helderheid: alle werkelijk getalenteerde Zangers en Sprekers doen dit, bewust of onbewust. De donkere stormachtige verontwaardiging van een Byron, zo wispelturig en pervers, kan er enkele trekken van hebben; of nee, de verdorde spot van een Frans scepticus,– zijn bespotting van het Valse, een liefde en verering van het Ware. Hoeveel meer nog de sferenharmonie van een Shakespeare, van een Goethe; de kathedraal-muziek van een Milton! Zij zijn ook iets, die nederige echte leeuwerikennoten van een Burns, – veldleeuwerik, die begint van de nederige voor, ver boven het hoofd in de blauwe diepten, en die ons daar zo authentiek toezingen! Want alle werkelijke zang is wezenlijk een verering; zoals men inderdaad kan zeggen dat alle ware arbeid dat is, – waarvan die zang voor ons slechts de neerslag, en passende melodieuze voorstelling is. Fragmenten van een echte ‘Kerkliturgie’ en ‘Preekbundels’, vreemd verborgen voor het gewone oog, vind je zwalkend op die enorme schuimoceaan van het Gedrukte Woord dat we vaag Literatuur noemen! Boeken zijn ook onze Kerk.

noot
¹ Dat doen we niet: deze tekst is een fragment van een lezing waarin Carlyle zijn ideeën over de Held als Literator illustreert aan de hand van drie grote voorbeelden: Samuel Johnson, Jean-Jacques Rousseau en Robert Burns. Hier worden enkel de meer algemene opvattingen van Carlyle gepubliceerd.


http://www.yangtijdschrift.be/editorhtml.asp?page=19993L5

Le Meilleur des Mondes, c'est maintenant

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Aldous Huxley

Le Meilleur des Mondes, c'est maintenant

par Stéphane Blanchonnet

Ex: http://a-rebours.ouvaton.org/

article d'abord paru sur a-rebours.fr puis repris dans L'AF2000

   Au moment où un gouvernement entreprend de liquider l'institution du mariage en en dénaturant la définition, au moment où un prétendu "droit" au mariage et un prétendu "droit" à l'enfant se substituent à la plus naturelle des institutions sociales (quelles que soient les variations de ses modalités dans le temps et l'espace), il est urgent de se replonger dans un livre où l'auteur représente une société future dans laquelle la famille traditionnelle a été abolie, les notions de père et mère ont disparu des mémoires, la reproduction et la sexualité ont été totalement dissociées (les enfants sont tous le résultat d'une fécondation et d'une gestation artificielles), la liberté sexuelle, enfin, est devenu le plus efficace moyen de contrôle social de l’État sur des individus sevrés de plaisir mais devenus pour cette raison irresponsables et incapables de responsabilité comme d'esprit critique. Ce livre, vous l'aurez sans doute reconnu, est le remarquable roman Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley, qui est aussi un profond apologue, dans la grande tradition des fables et des contes philosophiques.


    Dans son essai, Retour au Meilleur des Mondes, paru en 1958 (vingt-cinq ans après le roman), Huxley se livre à une passionnante comparaison entre son propre livre et le chef d'œuvre de George Orwell, 1984. Il y écrit notamment ces lignes qui expliquent que là où Orwell avait en vue les régimes autoritaires et militaristes, lui-même dénonçait plutôt les potentialités totalitaires des démocraties libérales : « La société décrite dans le roman d'Orwell est continuellement en état de guerre, aussi le but de ses dirigeants est-il d'abord, bien entendu, d'exercer le pouvoir, générateur de grisantes délices, et ensuite de maintenir leurs sujets dans cet état de tension croissante qu'une lutte permanente exige de ceux qui la livrent. En faisant croisade contre la sexualité, les chefs parviennent à entretenir le degré de tension voulu chez leurs satellites et en même temps à satisfaire de manière extrêmement agréable leur propre appétit de puissance. Celle qui est décrite dans Le Meilleur des Mondes est une société mondiale dans laquelle la guerre a été éliminée et où le premier but des dirigeants est d'empêcher à tout prix leurs sujets de créer des désordres. Ils y parviennent (entre autres méthodes) par la légalisation d'un degré de liberté sexuelle (rendu possible par l'abolition de la famille) qui garantit pratiquement les populations de toute forme de tension émotive destructrice (ou créatrice). Dans 1984, l'appétit de puissance se satisfait en infligeant la souffrance ; dans Le Meilleur des Mondes en infligeant un plaisir à peine moins humiliant. »


    L'ouvrage d'Huxley est sans doute le plus intéressant pour comprendre la logique de notre société consumériste, hédoniste et surtout progressiste qui prétend émanciper les individus en les déracinant (la table rase permanente à l'égard de la culture, des traditions et désormais de la filiation) alors qu'elle ne fait que les couper des contraintes normales qui, en circonscrivant le périmètre de la nature humaine, lui permettent tout simplement d'exister en tant que telle. Ceux qui participent à ce mouvement littéralement insensé vers l'indifférenciation et l'indétermination absolues ne voient pas qu'un changement, qui n'est qu'un processus, un ”accident" pour parler comme les philosophes, suppose un sujet à ce processus, une "substance", donc une nature, un certain nombre de déterminations sans lesquelles il n'est pas plus de conservation nécessaire que de progrès légitime mais un pur chaos inintelligible !

Stéphane BLANCHONNET

mercredi, 10 avril 2013

Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?

Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?

Ein Pariser Gespräch. Mit 60 Briefen von Ernst Jünger an Julien Hervier

Cover Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?
 
Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?
Ein Pariser Gespräch. Mit 60 Briefen von Ernst Jünger an Julien Hervier
Mit Abbildungen
204 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag

2 Abbildungen
Aus dem Französischen von Dorothée Pschera
ISBN: 978-3-88221-538-0
Preis: 19,90 € / 28,90 CHF

Der Briefwechsel Ernst Jüngers mit seinem französischen Übersetzer Julien Hervier

›Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?‹ versammelt 60 unveröffentlichte Briefe von Ernst Jünger an seinen Übersetzer Julien Hervier. Sie liefern bisher unbekannte Einsichten in Jünger kontinuierliche Arbeit am Text und geben faszinierende Einblicke in die Jünger-Rezeption in Frankreich. Ein ausführliches Gespräch zwischen dem Jünger-Kenner Alexander Pschera und Julien Hervier erkundet die Ursachen für Jüngers Erfolg in Frankreich, der mit der Aufnahme von Jüngers Texten in die Bibliothèque de la Pléiade seinen Höhepunkt gefunden hat. In diesem Gespräch wird deutlich, wie und warum Jünger die moderne Literatur in Frankreich beeinflusste, aber auch, was Jünger von ihr trennt. So ist das Gespräch auch ein Dialog über Frankreich und Deutschland.
 
 

Alexander Pschera bei Matthes & Seitz Berlin

Pressestimmen

»Es ist eher unwahrscheinlich, dass ein neuer Briefwechsel das Bild Jüngers komplett ändert. Wohl aber vermag ein kleiner, schöner Briefband wie der von Matthes & Seitz das Bild durch persönliche und kenntnisreiche Kommentare zu verlebendigen.«
Jerker Spits, literaturkritik.de, Okotber 2012

»Der Verlag Matthes & Seitz kann sich damit rühmen, durch das Gespräch zwischen Pschera und Hervier eine Menge Hintergründiges über Jünger zutage befördert zu haben.«
Markus L. Kerber, Europolis, Juli 2012

"Alles in allem stellt das Bändchen ein Lesevergnügen dar und kann so als faszinierendes Einführungsbuch zu Jünger dienen."
Till Kinzel, Informationsmittel, Juni 2012

"Derartige, über fünfundzwanzig Jahre geführte Korrespondenzen zwischen Autor und Übersetzer sind ebenso selten wie kostbar."
Bernhard Gajek, Germanistik 53, 2012

 

mardi, 09 avril 2013

Taller Literario: Céline

dimanche, 07 avril 2013

Reise in die Tiefe einer Existenz

muray_celine_Matthes_&_Seitz_Berlin_2012.jpgCéline

 
Céline
[Céline, 1981]
264 Seiten, geb. mit Schutzumschlag

Aus dem Französischen und mit einem Nachwort von Nicola Denis
Buch ISBN: 978-3-88221-559-5
Preis: 29,90 € / 38,90 CHF

eBook (epub) ISBN: 978-3-88221-019-4
Preis: 22.99 € / 25.99 CHF

Reise in die Tiefe einer Existenz

Philippe Muray, in Deutschland noch völlig unbekannt, in Frankreich in den letzten Jahren zu einem Kultautor von Jahrhundertformat avanciert, hat in diesem brillanten literarischen Langessay einen so umstrittenen wie gewichtigen Beitrag zu Leben und Werk des infernalischen Louis-Ferdinand Céline geschrieben. Es ist für deutsche Leser die erste umfassende Auseinandersetzung mit dem Phänomen Céline, der wie kein anderer Widerstände provoziert und Fragen nach dem Bösen in der Literatur, den Grenzen der Kunst und ihrer Moralität aufwirft. Diesen unlösbaren Fragen geht Muray in seinem eleganten, klugen und pointierten Essay auf den Grund und erweist sich selbst als einzigartiger Autor.

Pressestimmen

»Muray weigert sich, Céline in zwei Hälften zu zerlegen und den großen Romanautor, der seiner Zeit eine neue Sprache von den Lippen las, vom widerlichen Pamphletisten abzutrennen. ›Es gibt keine zwei Célines, da es nur einen gibt.‹ (...) In diesem Schriftsteller kohabitieren der archaische Übeltäter und der progressive Befreier, so dass für Muray die eigentliche Frage ist, wie das ein Leben lang durchzuhalten war. Muray vertieft sich aber nicht nur in Célines Werk, sondern analysiert spiegelbildlich auch das Vergessen der Nachkriegsgesellschaft, die den Autor zunächst ins dänische Exil schickte und dann in der Rezeption selektiv wegsteckte.«
Joseph Hanimann, Süddeutsche Zeitung, 27. November 2012

»Murays Buch, anarchistisch und progressiv, türmt sich wie eine Festung inmitten der Literatur des 20. Jahrhunderts auf. Einmal mehr wird der Schriftsteller Céline zum Gefangenen. So grandios wie Nicola Denis muss man diese Szene erst einmal übersetzen können.«
Jürgen Nielsen-Sikora, Glanz & Elend, 05. November 2012

samedi, 06 avril 2013

Rivarol und die Französische Revolution

Rivarol.jpg16.04.2013
19:30
Salon des Institut français
Mainz

Rivarol und die Französische Revolution

Der Übersetzer Ulrich Kunzmann liest aus ›Vom Menschen‹; die Historikerin Lisa Klewitz (Universität Mainz) hält anschließend einen Vortrag.
 
Ulrich Kunzmann, der bekannte Übersetzer romanischer Autoren, liest am 16. April im Salon des Schönborner Hofes (Institut Français) aus ›Vom Menschen‹ von Antoine de Rivarol. Darin greift Kunzmann, der den Band auch herausgegeben hat, auf die veröffentlichten Werke des großen Sprachkünstlers und Revolutionskritikers Rivarols zurück, die er gesammelt und pointiert ins Deutsche übersetzt hat.
Die Historikerin Lisa Klewitz wird uns im Anschluss an die Lesung einen Einblick in den historischen Kontext geben. Die Stipendiatin der Sibylle-Kalkhof-Rose-Stiftung hat als Forschungs- und Interessengebiet einerseits die Geschichte Frankreichs in der Frühen Neuzeit und andererseits das Rheinland unter der französischen Herrschaft.

Eine Veranstaltung des Institut français Mainz und des Historischen Seminars der Johannes Gutenberg-Universität Mainz ›Gegen den Strom‹
 
Veranstaltungsort:
Schillerstraße 11, 55116 Mainz

Antoine de Rivarol

Bücher zu dieser Veranstaltung

Antoine de Rivarol
Antoine de Rivarol: Vom Menschen

Isaac Asimov: Rivedere 1984

di Isaac Asimov

Avevo scritto un articolo in quattro parti per il Field Newspaper Syndicate all’inizio di ogni anno per molto tempo fin agli anni ’80, pensando all’avvicinarsi del 1984, FNS mi chiese di scrivere un critica al racconto 1984 di George Orwell. Ero riluttante. Non ricordavo quasi nulla del e lo dissi – ma Denison Demac, la ragazza amabile che era il mio contatto con FNS, semplicemente mi spedì una copia del testo e disse “leggilo“. Così lo lessi e mi sorpresi meravigliato di ciò che leggevo. Ero sorpreso di quanta gente parlasse del testo in modo così spigliato, senza averlo mai letto; o se l’avevano fatto, non lo ricordavano affatto. Sentì di voler scrivere la critica solo per avvertire la gente. (mi dispiace; mi piace farlo.)

A. Lo scritto 1984
Nel 1949, un libro intitolato 1984 venne pubblicato. Era stato scritto da Eric Arthur Blair con lo pseudonimo di George Orwell. Il libro cercava di mostrare come la vita sarebbe stata in un mondo totalitario in cui il governo si mantiene al potere con la forza bruta, distorcendo la verità, riscrivendo in continuo la storia, insomma ingannando il popolo.  Il mondo da incubo esisteva a 35 anni nel futuro, così che le persone di mezza età, al momento della pubblicazione del libro, avrebbero potuto constatare se avrebbero vissuto una vita normale.  Io, al contrario, ero già sposato quando apparve il libro, e oggi siamo a meno quattro anni dall’anno apocalittico (il ’1984′ è divenuto l’anno associato con tale minaccia grazie al libro di Orwell), e io ero contentissimo di poterlo vedere.
In questo capitolo, parlerò del libro, ma prima: chi era Blair/Orwell e perché scrisse questo libro?
Blair nacque nel 1903 figlio di funzionario inglese, il padre era nel Indian civil service e Blair stesso visse la vita di un ufficiale imperiale inglese. Andò a Eton, servì in Birmania, ecc. Tuttavia, era sempre al verde per esser un “English gentleman” completo. Allora inoltre, non voleva passare il resto della sua vita alla scrivania; voleva essere uno scrittore. Ancora, si sentiva in colpa per la sua condizione di borghese medio-alto. Così negli anni ’20 fece quello che molti giovani americani fecero negli anni ’60. In breve divenne un cosiddetto ‘hippie‘ ante litteram. Viveva negli slum di Londra e Parigi, confondendosi e identificandosi con i vagabondi e i diseredati degli slum, cercando di sollevare la propria coscienza e, allo stesso tempo, di raccogliere materiale per i suoi primi libri. Divenne di sinistra, un socialista, combatté con i lealisti in Spagna negli anni ’30. Si ritrovò intrappolato nella lotta settaria tra fazioni di sinistra, e finché credeva in un socialismo da bravo inglese, era inevitabile che fosse nel lato perdente. Opposti a lui vi erano gli appassionati anarchici, sindacalisti, e comunisti spagnoli, che amaramente subivano il fatto che le necessità della lotta ai fascisti di Franco venissero sostituite dallo scontro fratricida. I comunisti, i meglio organizzati, vinsero e Orwell lasciò la Spagna, era convinto che lo avrebbero ucciso. Da allora fino alla morte, condusse una guerra letteraria contro i comunisti, determinato a vincere, con le parole, la battaglia che aveva perso sul terreno.
Durante la seconda guerra mondiale, dove venne scartato dal servizio militare, si associò con l’ala sinistra  del British Labour party, ma non legò molto con il partito, poiché il suo blando socialismo gli sembrava fin troppo ben organizzato. Non era preoccupato, apparentemente, dal totalitarismo nazista, per lui c’era spazio solo per la guerra privata contro lo stalinismo. Perciò, quando il Regno Unito combatteva contro il nazismo, e l’URSS combatteva da alleato nella lotta e contribuì molto in vite umane perdute e in coraggio risoluto, Orwell scrisse “La fattoria degli animali” una satira della Rivoluzione Russa e di ciò che seguì, dipingendola come la rivolta di animali domestici contro i padroni umani. Completò “La fattoria degli animali” nel 1944 e ebbe problemi nel trovare un editore fin quando arrivò il momento buono per attaccare i sovietici. Appena finita la guerra, l’Urss divenne il nemico e “La fattoria degli animali” venne pubblicata. Venne accolta con ovazione e Orwell divenne sufficientemente ricco per andare in pensione e dedicarsi al suo capolavoro: 1984.
Il libro descrive una società come una super Russia stalinista mondiale in stile anni ’30, cioè come veniva dipinta dai settari di ultrasinistra. Altre forme di totalitarismo giocavano un ruolo secondario. Vi erano uno o due menzioni del nazismo e della inquisizione. All’inizio almeno due o tre riferimenti agli ebrei, avrebbero dovuto dimostrare la loro persecuzione, ma ciò sparisce subito e Orwell non vuole che il lettore identifichi i cattivi con i nazisti. L’immagine è lo stalinismo, e solo lo stalinismo.
Quando il libro apparve nel 1949, la guerra fredda era al culmine. Il libro divenne, perciò, popolare. Era una questione di patriottismo in occidente comprarlo e parlarne e, forse, persino leggerne una parte; è mia opinione che molta gente che lo ha comprato lo ha più discusso che letto, poiché è un libro ostico, statico, ripetitivo e didascalico. Fu molto popolare, all’inizio, presso le persone di destra, conservatrici, per essi era chiara la polemica contro l’Urss, e il quadro della vita lì mostrata nella Londra del 1984 era proprio quella immaginata dai conservatori nella Mosca del 1949.
Durante l’era di McCarthy negli USA, 1984 divenne sempre più popolare presso i liberals, poiché sembrava che gli USA dei primi anni ’50 scivolassero verso il controllo del pensiero e che tutti i mali che Orwell aveva descritto si stessero avverando. Quindi, in una prefazione di una edizione pubblicata in paperback dalla New American Library nel 1961, il psicoanalista e filosofo liberale Erich Fromm conclude così: “Il libro di Orwell è un potente allarme, e potrebbe essere una sfortuna se il lettore interpretasse 1984 come l’ennesima descrizione della barbarie stalinista, e non è detto che appaia, da noi, in quel modo.
Anche quando lo stalinismo e il McCarthyismo scomparvero, sempre più statunitensi divennero consapevoli di come fosse divenuto “grande” il governo; di come fossero alte le tasse; di come la vita quotidiana e gli affari fossero sempre più regolati dalle leggi; di come l’informazione riguardante ogni fatto della vita privata entrasse nei documenti del governo, ma anche del sistema bancario privato.
1984, quindi, significava non più stalinismo, o dittatura, ma il semplice governo.  Anche il paternalismo governativo sembrava ispirato a 1984 e la frase il “grande fratello ti vede” significava tutto ciò che era troppo grande per il controllo del singolo.
Non vi era solo un grande governo o un grande business che fosse sintomo del 1984, ma anche una grande scienza, un grande lavoro, un grande tutto. Infatti, la 1984-fobia penetrò nella coscienza di molti di coloro che non avevano letto il libro o avevano nozione del suo contenuto; ci si preoccupava di ciò che sarebbe accaduto entro il 31 Dicembre 1984. Una volta arrivato il 1985, con gli USA che erano ancora una realtà, e affrontava i molti problemi quotidiani, come esprimeremo la paura sugli aspetti della vita che ci riempiono di apprensione? Quale data inventeremo per sostituire il 1984?
Orwell non visse per vedere il proprio libro divenire un successo. Non vide il modo in cui fece del 1984 un anno che avrebbe perseguitato una intera generazione di statunitensi. Orwell morì di tubercolosi in un ospedale di Londra, nel gennaio 1950, pochi mesi dopo la pubblicazione del libro, all’età di 46 anni. Era consapevole della sua fine imminente, e l’amarezza l’aveva riversata nel libro.

B. La fantascienza di 1984
Molti pensano che 1984 sia un racconto di science fiction, ma l’unica cosa che supporti ciò e che 1984 sia ambientato nel futuro. Non è così! Orwell odia il futuro e la storia è più geografica che temporale.
La Londra in cui si svolge la storia si svolge a 30 anni di distanza, dal 1949 al 1984, e si svolge a migliaia di miglia a Est, a Mosca. Orwell immagina il Regno Unito colpito da una rivoluzione simile a quella Russa e che abbia attraversato tutti gli stadi dello sviluppo sovietico. Non prevede variazioni sul tema. I Sovietici ebbero una serie di purghe negli anni ’30, così il Ingsoc (English Socialism) ha avuto le sue purghe negli anni ’50. I Sovietici convertirono uno dei loro rivoluzionari, Leon Trotsky, in un nemico, e al contrario, il suo oppositore Josip Stalin, in un eroe. L’Ingsoc, tuttavia, converte uno dei suoi rivoluzionari, Emmanuel Goldstein, in un nemico, e il suo oppositore, con baffi come Stalin, in un eroe. Non è difficile fare piccole modifiche, Goldstein, come Trotsky, “dalla faccia di ebreo, con la grande cresta di capelli bianchi e la barbetta di capra“. Orwell apparentemente non vuole confondere il tema dando un nome diverso a Stalin e così lo chiama semplicemente ‘Grande Fratello‘.
All’inizio della storia, è chiaro che la televisione (appena nata al momento della stesura del libro) serviva come continuo mezzo di indottrinamento del popolo, che non può essere spenta. (e, apparentemente, in una Londra fatiscente, in cui nulla funziona, tale dispositivo è sempre acceso.)
Il grande contributo orwelliano alla tecnologia del futuro é che la televisione funziona nei due sensi, e la gente che è forzata a vederla può essere veduta e ascoltata e essere sottoposta a una costante supervisione anche quando dorme o è in bagno. Ecco, perciò, il significato della frase ‘il Grande Fratello ti vede‘. Questo è il peggior mezzo per controllare tutti. Avere una persona che è sotto controllo ogni momento significa averne un’altra che la guarda sempre (almeno nella società orwelliana) e farebbe assai poco, per questo vi è un grande sviluppo dell’arte della recitazione e dell’espressione mimica. Una persona non può guardare più di un’altra in piena concentrazione, e può solo farlo in un breve periodo di tempo, prima che l’attenzione scemi. Posso testimoniare, in breve, che dovrebbero esserci almeno cinque persone per osservarne una. E certo, gli osservatori stessi sarebbero osservati, poiché nessuno nel mondo orwelliano è libero dal sospetto. Perciò, il sistema di oppressione attraverso la TV interattiva non può funzionare.
Orwell stesso lo capisce, limitando il lavoro ai membri del partito. I ‘proles‘ (proletariato), verso cui Orwell non può nascondere il suo atteggiamento borghese inglese, sono largamente lasciati a presentarsi come subumani. (A un certo punto nel libro, dice che ogni prolet che mostra abilità è ucciso – come facevano gli spartani con gli iloti 25 secoli fa.) Inoltre, vi è un sistema di spie volontarie in cui i bambini controllano i genitori e i vicini si spiano tra di loro. Non è possibile che funzioni bene, poiché se tutti spiano tutti, il resto verrebbe abbandonato.
Orwell non era capace di concepire i computer o i robot, o di mettere tutti sotto il controllo non umano. I nostri computers arriva a farlo con l’IRS (servizio immigrazione, NdC), nel credito bancario e così via, ma nel 1984 la cosa non ci coinvolge direttamente, tranne che nella più fervida immaginazione.  Computer e tirannia non vanno necessariamente mano nella mano. I Tiranni hanno lavorato bene senza i computer (vedi i nazisti) e le nazioni più computerizzate oggi, sono le meno tiranniche (ancora oggi è così? NdC).
Orwell era privo della capacità di vedere o inventare dei piccoli cambiamenti. Il suo eroe trova difficile nel mondo di 1984 avere lacci per scarpe o lame per rasoi. Così il vero mondo degli anni ’80, utilizza mocassini e rasoi elettrici. Allora, anche Orwell aveva la fissazione tecnofobica che ogni progresso tecnologico è una scorciatoia. Perciò, l’eroe quando scrive, “mette la penna nel calamaio e ne risucchia l’inchiostro. Fa così perché sente che la bella carta color crema sia destinata a essere scritta con un vero pennino invece che essere graffiata con una penna a inchiostro“. Presumibilmente, la “penna a inchiostro” è la penna a sfera che era appena stata introdotta quando 1984 venne scritto. Ciò significa che Orwell descrive che qualcosa sia scritta con un vero pennino ma rimane graffiata dalla penna a sfera. Ciò è, tuttavia, precisamente il contrario del vero. Se sei abbastanza vecchio da ricordare che i pennini graffiano fragorosamente e si sa che la penna a sfera non lo fa.
Tutto questo non è science fiction, ma una nostalgia distorta del passato che non c’è mai stato. Sono sorpreso che Orwell si sia fermato al pennino e che non abbia fatto usare a Winston una grossa penna d’oca. Né Orwell era particolarmente previdente negli aspetti strettamente sociali del futuro che presenta, con il risultato che il mondo orwelliano di 1984 è incredibilmente arcaico comparato con quello vero degli anni ’80. Orwell non immagina nuovi vizi, al contrario. Egli era tutto gin e tabacco, e parte dell’orrore del suo quadro di 1984 è l’eloquente descrizione della bassa qualità del gin e del tabacco. Non prevedeva nuove droghe, non la marijuana, né gli allucinogeni sintetici. Non un aspetto della s.f. dello scrittore è precise e esatto nella sua previsione, ma certamente ci si sarebbe aspettato che inventasse qualche differenza.
Nella sua disperazione (o rabbia), Orwell dimentica le virtù umane. Tutti i caratteri sono, in un modo o nell’altro, deboli o sadici, sleali, stupidi o repellenti. Questo dovrebbe essere il modo in cui la gent,e o come Orwell vuole indicare, siano sotto la tirannia, ma mi sembra che sotto le peggiori tirannie, vi siano uomini e donne coraggiosi che affrontano i tiranni fino alla morte e che tali personalità storiche abbiano illuminato l’oscurità circostante. Solo per questo 1984 non assomiglia al vero mondo degli anni ’80. Né prevede alcuna differenza nel ruolo delle donne o nella debolezza dello stereotipo femminile del 1949. Vi sono solo due caratteri di donna di qualche importanza. Una forte donna ‘prole’ senza cervello che  è sempre lavandaia, che canta sempre canzoni popolari con parole del tipo famigliare negli anni ’30 e ’40 (a cui Orwell descrive fastidiosamente come ‘spazzatura’, in piena e beata assenza di anticipazione dell’hard rock).
L’altra è l’eroina, Julia, che è sessualmente promiscua (ma almeno mostra coraggio per il suo interesse nel sesso) ed è d’altronde senza cervello. Quando l’eroe, Winston, legge il suo libro che spiega la natura del mondo orwelliano, lei risponde addormentandosi, ma visto che Winston legge in modo estremamente soporifero, ciò è una buona indicazione del buon senso di Julia piuttosto che del contrario.
In breve, se 1984 deve essere considerato science fiction, allora è pessima science fiction.

C. Il governo di 1984
Il 1984 di Orwell è il ritratto di un governo totalitario, e ciò aiuta a comprendere la nozione del ‘big government’ assai eclettico. Dobbiamo ricordare, che il mondo dei tardi anni ’40, quando Orwell scrive il libro, vi era un solo vero e cattivo “big governments” con un vero tiranno-individuale il cui desiderio, anche se ingiusto crudele e vizioso, era legge. Inoltre sembrava un tiranno irremovibile eccetto che dalla forza esterna.
Benito Mussolini dell’Italia, dopo 21 anni di dominio assoluto, venne rovesciato, ma solo a causa della sua sconfitta in guerra. Adolf Hitler della Germania, dittatore assai più forte e brutale, dominò con pugno di ferro per dodici anni, e anche se sconfitto, non venne abbattuto dall’interno. Sebbene l’area che dominava si restringeva e gli eserciti nemici lo circondavano a est e a ovest, rimaneva dittatore assoluto nell’area da lui controllata, anche quando era solo nel bunker in cui si suicidò. Finchè si tolse di mezzo, nessuno poté abbatterlo. (Vi furono dei complotti contro di lui, certo, ma fallirono sempre, grazie, spesso, alla fortuna, che sembrava incredibile solo pensando a qualcuno come lui.)
Orwell, tuttavia, non badava a Mussolini o Hitler. Il suo nemico era Stalin, e al momento in cui venne pubblicato 1984, Stalin governava l’URSS da 25 anni ininterrotti, era sopravvissuto a una guerra tremenda in cui la sua nazione soffrì perdite enormi e ora era più forte che mai. A Orwell, ciò sembrava che né il tempo né la fortuna potessero abbattere Stalin, ma che sarebbe vissuto per sempre, aumentando di forza. Era così che Orwell presentava il Grande Fratello. Certo, non era vero. Orwell non vise abbastanza da vedere la morte di Stalin, tre anni dopo la pubblicazione di 1984, e non molto dopo il suo regime fu denunciato come dittatura – indovinate da chi? – dalla leadership sovietica. L’URSS è ancora URSS, ma non è stalinista, e i nemici dello stato non sono più fucilati (Orwell diceva ‘vaporizzati‘ invece, ma tale piccola differenza era tutto quello che sapeva fare) pratica presto abbandonata. Anche quando morì Mao Tse-tung in Cina, e mentre egli stesso non venne denunciato, i suoi più stretti collaboratori, la “Banda dei quattro“, vennero subito rimossi dallo stato di divinità, e ora la Cina è rimasta Cina, ma non è più maoista. Franco della Spagna  morì nel suo letto e fino al suo ultimo respiro, rimase il leader indiscusso per quasi 40 anni, subito dopo il suo ultimo respiro, il fascismo sparì subito dalla Spagna, così in Portogallo dopo al morte di Salazar.
In breve, Grande Fratello muore, o dovrebbe farlo, e quando muore, il governo muta sempre in senso moderato. Non si sa come i nuovi dittatori si sentano, ma dovranno morire, anche. Alla fine nei veri anni ’80 sappiamo i dittatori passano e che il “Grande Fratello“  non è una minaccia reale.
Se nessun governo, infatti, degli anni ’80, sembra così pericoloso. L’avanzata della tecnologia concede nuove armi potenti – esplosivi, mitragliatrici, auto veloci in mano a terroristi urbani che possono rapire, sequestrare, uccidere e  prendere ostaggi con impunità mentre i governi sono più o meno aiuti privi di aiuto. Inoltre la immortalità del Grande Fratello, che Orwell presenta come i due modi altri modi di mantenere una dittatura eterna.
Primo -presenta qualcuno o qualcosa da odiare. Nel mondo orwelliano era Emmanuel Goldstein da odiare e che era costruito e orchestrato in funzione di masse robotizzate. Nulla di nuovo, certo. Ogni nazione nel mondo ha usato i vicini allo scopo di odiare. Tale tipo di cosa è facilmente gestito e emerge come la seconda natura dell’umanità che meraviglia perché vi sono gli odi guidati organizzati nel mondo orwelliano. Necessita poca psicologia delle masse per fare odiare gli Arabi con gli Israeliani, Greci con i Turchi e cattolici Irlandesi con i protestanti Irlandesi – e viceversa in ogni caso. Per essere sicuri i nazisti organizzavano incontri di massa da delirio a cui ogni partecipante sembrava unirsi, ma non vi erano effetti permanenti. Una volta arrivata la guerra sul suolo Germanico, i tedeschi si arrendevano e non hanno mai più detto Sieg-Heil nella loro vita.
Secondo – riscrivere la storia. Quasi ogni individuo che incontriamo in 1984 ha come lavoro, la rapida riscrittura del passato, il riaggiustamento delle statistiche, la revisione dei giornali, con tutti preoccupati di fare attenzione al passato comunque. Tale preoccupazione orwelliana per le minuzie storiche è tipica del settario politico che sempre riporta ciò che è stato detto sin passato per provare a chiunque dell’altro lato che è sempre citato qualcosa che è sttao detto o fatto dell’avversario. Coma sa ogni politico, nessuna prova di qualsiasi tipo è mai richiesto.  È solo necessario fare una dichiarazione – qualsiasi – per avere una audience che vi crede. Nessuno vedrà la bugia rispetto ai fatti e, se lo fa, non crederanno ai fatti.
Pensate che i tedeschi nel 1939 fingessero di credere che i polacchi gli avessero attaccati e iniziando la Seconda Guerra Mondiale? No! Quando gli si disse che era così essi vi credettero come io credo che essi attaccarono i polacchi. Sicuro, i sovietici pubblicarono nuove edizioni della loro Enciclopedia in cui politici che avevano lunghe citazioni nelle prime edizioni, venivano all’improvviso cancellati totalmente, e ciò è senza dubbio il germe della nozione orwelliana, ma la possibilità di portare ciò al livello di descritto in 1984 sembra nullo – non perché è oltre la malvagità umana,  ma perché non è necessaria.
Orwell presenta la ‘Neolingua‘ come organo della repressione – la conversione dell’inglese in uno strumento limitato e abbreviato dove il vocabolario reale dei dissensi sparisce. Parzialmente acquisì la nozione dell’indubbia abitudine dell’abbreviare. Diede degli esempi: la ‘Internazionale Comunista‘ divenne ‘Comintern‘ e ‘Geheime Staatspolizei‘ divenne ‘Gestapo‘, ma non è una invenzione del moderno totalitarismo. ‘Vulgus mobile‘ divenne ‘mob‘; ‘taxi cabriolet‘ divenne ‘cab’; ‘quasi-stellar radio source’ divenne ‘quasar’; ‘light amplification by stimulated emission of radiation’ divenne ‘laser’ e così via. Non ci sono segnali che la compressione della lingua renda più debole il modo di esprimere.
In realtà l’offuscamento politico tende a usare molte parole invece che poche, lunghe invece che corte, a estendere invece che a ridurre. Ogni leader poco istruito o dalla intelligenza limitata si nasconde dietro una esuberante e inebriante loquacità. Quindi, quando Winston Churchill suggerisce lo sviluppo di un ‘Inglese Basico’ come lingua internazionale (indubbiamente similmente alla “Neolingua“), la suggestione era forte. Non possiamo, tuttavia, avvicinarci alla Neolingua nella sua forma condensata, ma abbiamo già una Neolingua nella sua forma estesa e sempre l’avremo.  Abbiamo un gruppo di giovani tra noi che dice cose come “Vabbene, uomo, sai, è come prenderli tutti assieme, sai, uomo, penso, come sai tu” e così per cinque minuti quando la parola che i giovani cercano è il loro ‘Huh?‘ Perciò, tuttavia, non è Neolingua, è sempre stato così da noi. È qualcosa che in Veterolingua è chiamato ‘mancanza di articolazione’ e non è ciò che Orwell aveva in mente.

D. La situazione internazionale di 1984
Sebbene Orwell sembri, di massima, essersi inesorabilmente bloccato nel mondo del 1949, in un aspetto si mostra assai previdente, cioè la previsione della tripartizione del mondo negli anni ’80.
Il mondo internazionale di 1984 è un mondo di tre superpotenze: Oceania, Eurasia e Estasia – e che combacia, assai rozzamente, con le tre attuali superpotenze degli anni ’80: gli USA, l’URSS e la Cina. (Potremmo anche fare con USA, Unione Europea e Cina degli anni ’90; NdC)
L’Oceania è la combinazione di USA e Impero inglese, chi è stato un ufficiale imperiale civile, non avverte che l’impero inglese stava esalando l’ultimo respiro nei tardi anni ’40 e stava  per dissolversi. Sembra supporre, in effetti, che l’impero inglese sia il membro dominante della coalizione anglo-americana. Alla fine, L’intera azione si svolge a Londra e frasi come gli ‘USA’ e ‘americani’ sono rare, se mai, menzionate. Ma, ciò è assai tipico nei racconti di spie inglesi in cui, fin dalla seconda guerra mondiale, il Regno Unito (adesso l’ottava potenza militare economica del Mondo) appare come la grande avversaria dell’URSS, o della Cina, o di qualche inventata cospirazione internazionale, con gli USA mai menzionata o ridotta a piccola comparsa con la cortese partecipazione di qualche agente della CIA.
Eurasia è, naturalmente, l’URSS, cui Orwell fa assorbire tutto il continente Europeo. Eurasia, inoltre, include oltre all’Europa, la Siberia, e la sua popolazione è per 95 % europea in ogni modo. Quindi, Orwell descrive gli Eurasiani come ‘uomini dall’aspetto robusto con visi asiatici privi di espressione‘.  Orwell viveva in un periodo in cui gli ‘Europei‘ e gli ‘Asiatici‘ erano rispettivamente l”eroe‘ e il ‘cattivo‘, era impossibile attaccare l’URSS con spontaneità se non pensandola come ‘Asiatica’. Ciò avvenne sotto l’inebriante Neolingua Orwelliana detta ‘doppio-pensiero‘, qualcosa che Orwell, come ogni uomo ritiene, buona cosa. Certo, potrebbe darsi che Orwell non pensi all’Eurasia, o all’URSS, ma la sua grande ‘bestia nera’ è Stalin. Stalin era un georgiano, e la Georgia, che si estende nel Caucaso meridionale, geograficamente è in Asia. Eastasia è, certo, la Cina e varie nazioni tributarie. Qui fa una profezia. Al momento della stesura di 1984, i comunisti cinesi non avevano il controllo del paese e molti (gli USA soprattutto) ritenevano che l’anticomunista, Chiang Kai-shek, avesse il controllo. Una volta che i comunisti ottennero il potere, divenne credo accettato degli occidentali che i cinesi fossero sotto il controllo dei sovietici e che la Cina e l’URSS formassero un blocco monolitico comunista.
Orwell no solo previde la vittoria comunista (vedeva la vittoria dovunque, infatti) ma inoltre previde che Russia e China non avrebbero formato una potenza   monolitica ma sarebbero stati nemici mortali. In tale caso, è stata la sua esperienza di settario di sinistra ad aiutarlo. Non aveva le superstizioni di destra riguardo alla sinistra come unificazione di indistinti cattivi. Sapeva che avrebbero combattuto tra loro spietatamente sopra i punti assai controversi della dottrina come i più pii cristiani. Inoltre previde uno stato permanente di guerra tra le tre potenze; una condizione di permanente mutazione delle sempre instabili alleanze, ma sempre due contro il più forte. Questa era il vecchio sistema di “equilibrio del potere” presente fin dall’antica Grecia, nell’Italia medievale, e nella prima Europa moderna.
L’errore di Orwell risiede nel pensare che vi fosse una guerra per mantenere  il controllo dell’equilibrio. In effetti, nella parte più risibile del libro, presenta la guerra come mezzo per consumare le risorse e la produzione mondiale e quindi mantenere la stratificazione sociale  con classi superiori, medie   e inferiori. (ciò suona come un vera spiegazione di sinistra  della guerra come risultato di una cospirazione attuata con grande difficoltà.) Nei fatti odierni, le decadi dal 1945 sono state segnate dall’assenza di guerre rispetto ai decenni precedenti. Vi sono state guerre locali a profusione, ma non una generale. Ma la guerra non è ritenuta un mezzo disperato per consumare le risorse del mondo. Ciò può essere fatto con altri metodi, come l’incremento senza fine della popolazione e dell’uso dell’energia, mai considerate da Orwell. Orwell non prevede alcuni significativo mutamento economico che sono stati attuati dopo la fine della seconda guerra mondiale. Non prevede il ruolo del petrolio o del declino della sua disponibilità o l’aumento del suo prezzo o l’incremento della potenza di quelle nazioni che lo controllano. Non ricordo alcun riferimento al ‘petrolio‘. Ma forse in ciò è Orwell abbastanza vicino da prevederlo, se sostituiamo
guerra fredda‘ con ‘guerra‘. Vi sono stati eventi, in effetti, da continuare, più o meno, la ‘guerra fredda‘ che serviva a mantenere l’occupazione elevata e a risolvere a breve termine i problemi economici (al costo di crearne di assai più grandi a lungo termine). E questa Guerra Fredda è sufficiente da esaurire le risorse. Inoltre, l’alleanza mutevole, come previsto da Orwell è assai vicina alla realtà. Quando gli USA sembravano potentissimi, URSS e Cina erano ferocemente anti-statunitensi, e si allearono. Quando la potenza USA diminuì, l’URSS e Cina si divisero. E ognuno si contrappose egualmente contro gli altri due. Allora, quando l’URSS apparve divenire abbastanza potente, si ebbe una alleanza tra USA e Cina, e cooperarono per contrastare l’URSS, e parlare moderatamente ognuno dell’altro.
In 1984 ogni cambio di alleanza sfociava in una orgia di storia riscritta. In realtà, tale follia non era necessaria. IL pubblico scivolava facilmente da un punto all’altro, accettando il cambio di circostanza senza alcun problema per il passato. Invece, i giapponesi, negli anni ’50, cambiarono da cattivi senza speranza in amici, mentre i cinesi passarono nella direzione opposta, senza aver commesso nessuna Pearl Harbour. Nessuno ci fece caso, per buona stupidità. Orwell ha volontariamente dimenticato l’uso della bomba atomica nella guerra tra le tre potenze, sicuro che tali bombe non sarebbero state usate nelle guerre dopo il 1945. Ciò, tuttavia, a causa che le sole grandi potenze nucleari USA e URSS, hanno impedito la guerra tra di loro. Se ci fosse una guerra adesso,  assai dubbio che le parti non credano, infine, necessario premere il bottone. In ciò, Orwell manca, forse, di poco la realtà. Londra, tuttavia, ha sofferto attacchi di missili, cosa che richiama le armi V-1 o V-2 del 1944, e la città è in una bolgia stile 1945. Orwell non può rendere 1984 assai differente dal 1944 in tale aspetto. Orwell, infatti, rende chiaro che in 1984, il comunismo universale delle tre superpotenze ha soffocato la scienza e ridotto il suo uso tranne che per le necessità della guerra. Non vi sono domande su quale nazione investe di più nella scienza dove le applicazioni per la guerra sono chiare, né vi è modo di porre domande sulla separazione delle applicazioni per la guerra da quelle per la pace.
La Scienza è una unità, e ogni cosa può essere concepita in relazione alla guerra e alla distruzione. La Scienza, inoltre, non è stata soffocata ma continua non solo negli USA e nell’Europa Occidentale e Giappone, ma anche in URSS e in Cina. I progressi della scienza sono numerosi, ma si può pensare ai laser e ai computer come armi dalle infinite applicazioni pacifiche.
Insomma: George Orwell in 1984 era, secondo me, impegnato in una guerra privata con lo stalinismo, piuttosto che cercare di prevedere il futuro. Non diede alla scienza alcuna plausibile funzione prevedibile in futuro, e oggi, in ogni caso il mondo di 1984 non è correlato al mondo reale degli anni ’80. Il mondo può essere comunista, me non nel 1984, che per qualcuno non è una vera tarda data; o dove sembri che la civiltà stia per essere distrutta. Se accadesse, tuttavia, accadrà in modo diverso da quello descritto in 1984 e se tentate di prevenirne l’eventualità immaginando che 1984 sia accurata, allora dovrete difendervi dagli assalti provenienti da direzioni sbagliate e perderete.

Traduzione Alessandro Lattanzio

jeudi, 04 avril 2013

Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

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Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

par Sylvian Christiansohn

Ex: http://livr-arbitres.com/

La Finlande, terre vaste et dépeuplée, constellation de milliers de lacs reliés entre eux par d’immenses forêts neigeuses… Vu de nos métropoles, être destiné à naître dans un tel pays, pourrait constituer en soi un véritable « retour à la terre ». Mais fi de ce cliché, Helsinki, la capitale de cette terre idyllique, ne dépareille en rien de toutes les grandes villes occidentales. La ville et son agglomération, qui regroupent presque un quart des cinq millions de Finlandais (entre autres !), connaissent le même taux de criminalité endémique que nos cités méridionales ; une même misère sociale exponentielle dominée par un individualisme avide et un consumérisme forcené y côtoie l’inculture d’une jeunesse conditionnée, immanquablement destinée à se fourvoyer dans l’imitation des plus ignobles singeries venues d’outre-Atlantique.

Citoyen d’un pays où l’État providence et la normalisation tendent de plus en plus à se substituer au sens communautaire, qui avait prévalu jusqu’alors, Arto Paasilinna confronte les personnages principaux de ses romans au choix radical de la rupture. Rupture sociale mais aussi professionnelle − les protagonistes sont toujours employés dans le privé ; chauffeur de taxi, journaliste, antiquaire, géomètre ou… gangster mais jamais fonctionnaires, ces cerbères de Léviathan − ou encore rupture familiale − bien qu’elle puisse prendre l’aspect d’un éloignement temporaire mais salutaire − d’autant plus facile que la famille chez Paasilinna se résume toujours à la portion congrue, c’est à dire l’épouse. Cette rupture se mue rapidement en une fuite éperdue sur les routes puis à travers les forêts de Laponie ; à l’exception de Prisonniers du paradis où la panne d’un produit de la société technicienne − l’avion − est prétexte à l’auteur pour se livrer à une robinsonnade où le savoir technologique des échoués, hommes et femmes, est mis au profit du bien commun dans une société recréée sans souci utilitariste, spéculatif, progressiste ou capitaliste.

Dans les romans plus typiquement finnois de Paasilinna, l’action s’enclenche presque invariablement selon le même scénario. La routine journalière est brisée par un événement presque insignifiant et qui resterait inaperçu pour la majorité. Dans Le lièvre de Vatanen, un homme s’enfonce dans la forêt pour rattraper et soigner un lièvre heurté par sa voiture ; dans La forêt des renards pendus, c’est une justice laxiste libérant sur parole un assassin patenté qui oblige son ancien complice à prendre la fuite avec son butin. Une fois isolés de leurs semblables, les héros paasilinniens peuvent alors diagnostiquer les symptômes avant-coureurs de la folie qui les guette. Parfois la démence est déjà présente mais elle est alors un refuge pour échapper à une aliénation plus grande encore. En témoignent Le meunier hurlant et La cavale du géomètre.

Pour tromper son monde, l’écrivain tient son discours sur un mode comique et burlesque ; son style semble souvent naïf voir même simpliste, mais le propos reste pourtant clair. Il s’agit bien de dénoncer les dérèglements moraux et sociaux provoqués par l’omnipotence d’un Etat globalisant ainsi que celle de son principal thuriféraire, en Finlande comme ailleurs, la social-démocratie progressiste et moderniste. Les maux qui affectent les personnages de ces sagas finnoises − stress, alcoolisme, divorce, insécurité − sont bien sûr causés par cette inversion des valeurs humaines à l’œuvre dans les sociétés occidentales. La fuite n’est plus alors un moyen d’y échapper mais une fin en soi pour se régénérer. Le fuyard est alors assez mûr pour se muer en rebelle. Ernst Jünger, théoricien du Traité du Rebelle et d’un certain recours aux forêts disait : « L’homme s’est enfoncé trop profondément dans ses constructions : il se vend au dessous de sa valeur et perd pied. Il se rapproche ainsi des catastrophes, des grands périls, de la souffrance. Ils le poussent dans les provinces sans voies ; ils l’acheminent à sa perte. Mais, fait étrange, c’est là justement, proscrit, condamné, fugitif, qu’il se rencontre lui-même, en sa substance impérissable et indivisible. Il perce alors à jour les fictions du temps et de l’esprit pour se connaître dans toute sa puissance ».

Se fondre dans la forêt, « Au cœur des ténèbres », et y révéler sa véritable nature, tel est le mot d’ordre de Paasilinna. Déjà Joseph Conrad avait rapporté l’histoire d’un certain colonel Kurz ayant perdu la raison dans la jungle africaine. L'apprentissage de la liberté n’est donc pas sans péril, qui plus est dans le cercle polaire, là où la faune devient rare, là où en hiver, un homme peut geler en quelques minutes. Le retour à la nature ne vise pas non plus à nier les précédents millénaires d’innovation technique et de culture finnoise. L’apprenti rebelle ne devra donc pas confondre le retour à la terre nourricière avec une quelconque utopie écologiste, comme les Françaises − quant aux femmes, l’écrivain finnois semble être en accord avec un Henri Vincenot qui ne voyait leur place qu’à la garde du foyer et en soutient inconditionnel de leur mari − de La cavale du géomètre. Leur rêve les mènera aux portes de la mort avant qu’elles ne décident de se placer sagement sous la protection des anciens citadins devenus des coureurs des bois professionnels. Mais les expéditions paasilinniennes ne sont pas aussi rudes que le Solstice en Laponie d’un certain Saint-Loup. En surplus de l’équipement de survie impératif, rien n’empêche les exilés de conserver les normes élémentaires du confort comme l’officier qui emmène sa baignoire dans « La forêt des renards pendus » ou carrément l’indispensable avec l’alambic artisanal des bûcherons finnois « Prisonniers du paradis » − Arto Paasilinna démarque évidemment l’alcool convivial de l’alcoolisme pur et simple. La nation n’est pas non plus remise en cause par les rebelles circumpolaires : Souvent, au fil des pages plane le souvenir des héros morts pour la liberté de la Finlande. Car l’écrivain sait certainement que sa patrie est éternellement redevable envers Carl Mannerheim et ses soldats ; il sait aussi qu’elle ne doit rien à un Martti Ahtisaari, le politicien finlandais le plus connu au monde depuis qu’il est devenu le porte-parole officiel de l’arrogance occidentale en Yougoslavie et en Autriche. L’officier alcoolique de La forêt des renards pendus retrouve aussi sa dignité lorsqu’au cours de manœuvres, il décide de jouer le Kriegspiel avec non pas deux mais trois forces en présence ; l’armée finlandaise devant contenir les armées de l’Otan et du Pacte de Varsovie venues s’affronter sur le territoire finlandais. Mais, il quitte vite son rôle, mène l’assaut et détruit virtuellement les deux envahisseurs. Ainsi, l’écrivain finnois nous rappelle que son pays n’attend rien de personne. Beaucoup parmi les exilés paasiliniens veulent fuir pour échapper à l’asile : de vieux ou de fous… Sont-ils indignes de rester sur leur terre, ces vieux de La cavale du géomètre qui finiront par détruire leur propriété agricole, afin que le fruit de leur travail ne tombe pas aux mains de l’état spoliateur. Est-il vraiment fou, « Le meunier hurlant » qui, lorsqu’il est saisi par l’émotion, imite à la perfection les animaux et hurle sous la lune : Fou ou héritier de la tradition des chamans de l’ancienne Finlande ?

Mais sous la plume de l’écrivain, c’est bel et bien l’État finlandais dans sa totalité qui est décrit comme un asile. C’est bien ainsi que le considérera Rutja le héros éponyme de Le fils du dieu de l’orage descendu sur terre pour régénérer l’ancien culte des dieux finnois. Dans sa mission, il empruntera le corps d’un antiquaire, gardien de la mémoire ancestrale, et il vaincra en soignant cinq millions d’âmes, rendant inutile le rôle des psychiatres, prophètes de la société moderne. Un signe ?

Francis Bergeron sur Henri de Monfreid

Francis Bergeron sur Henri de Monfreid

mercredi, 03 avril 2013

V. S. NAIPAUL, DE L’AUTRE COTE DES TENEBRES

       

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V. S. NAIPAUL, DE L’AUTRE COTE DES TENEBRES

par Frédéric Schramm

Ex: http://livr-arbitres.com/

A propos du prix Nobel 2001 de Littérature, écartons d’emblée la question de l’éventuel opportunisme politique dont auraient pu faire preuve certains juges séduits par la position radicale du lauréat sur la question islamique[1]. Le lauréat échappe à toute comparaison simpliste avec un écrivain tel que Salman Rushdie, qu’il avoue d’ailleurs n’avoir jamais lu.

Qu’elle soit niée ou revendiquée, une loi récurrente s’impose à tout ce qui a attrait au domaine de la création à l’échelle humaine. Elle inverse le postulat d’une prétendue raison pure détachée du monde comme la feuille morte se détache de l’arbre : « Je pense ce que je suis » présuppose l’œuvre créée en général et l’œuvre littéraire en particulier. Celle-là n’est jamais que le témoignage d’une réalité existentielle inexpugnable et l’univers littéraire de Vidiadhar Surajprasad Naipaul, exact reflet de son parcours identitaire et de l’enseignement sur le monde qu’il en a retiré, s’inscrit dans cette perspective.

Originaire des îles caraïbes de Trinité et Tobago, Naipaul est issu de la troisième génération d’Indiens[2] exilés dans cette possession britannique. Ecrivain anglophone, il devient en 1989, comme il l’avoue lui-même, citoyen des Lettres anglaises plutôt que véritable citoyen britannique, peuple auquel il reste définitivement étranger autant par la culture que par le sentiment d’appartenance nationale : un Britannique de papier, en somme mais dans le sens le plus noble du terme. Dès lors la comparaison revendiquée avec le Polonais Jozef Conrad Korzeniowski s’impose à bien des égards. La colonisation vécue par ceux qui la subissent ou « Marlow de l’autre côté du miroir » : ainsi pourrait se résumer la contribution de Naipaul. Mais loin des revendications geignardes et manichéennes, l’écrivain jette un regard sans complaisance sur les peuples colonisés en même temps qu’il poursuit la réflexion sur l’idée de la sauvagerie et des ténèbres entamée par Joseph Conrad[3].

Conscient d’appartenir à un peuple doué d’une forte identité, Naipaul oppose la solidarité communautaire[4] à l’individualisme occidental même s’il reste lucide face à de sa propre acculturation, ses ancêtres issus des hautes castes ayant perdu le véritable sens mystique de leurs rituels hindous. Fondamentalement opposé au mimétisme de classe de la part des plus éduqués parmi le peuple colonisé, qui se contentent de singer les classes supérieures colonisatrices, il annonce le leurre des sociétés démocratiques américaines, agglomérat de races à prétention égalitaire, la réalité des faits obligeant l’une de ces races à prendre le dessus. Et sans s’embarrasser de sous-entendus, il annonce clairement dans son roman Guérilleros[5]. qu’il ne peut pas s’agir des Afroaméricains, leurs tentatives aboutissant au même chaos que dans les états africains calqués sur des normes occidentales contredites par les réalités tribales et morales africaines, thème du roman A la courbe du fleuve5.

Profitant de ses voyages en Asie, il poursuit ses réflexions sur la nature des civilisations, leurs normes et l’effacement de leurs valeurs par les exemples hindous dans L’Inde brisée5 et L’illusion des ténèbres5 et islamique dans Parmi les croyants5 et Crépuscule sur L’Islam5 En Inde, il constate la contradiction profonde entre l’immuabilité du regard hindou sur le monde et le modernisme de l’Inde du parti du Congrès. Son jugement de l’Islam est beaucoup plus sévère puisqu’il dénonce son  intransigeance, son refus de la conscience individuelle, son caractère intrinsèquement fanatique et sa société acculturante par l’obligation de se soumettre à une oumma, communauté religieuse inexistante dans la réalité des faits mais idéalisée[6].



[1] Les prix Nobel restent à l’image du pays qui les décernent : neutres mais intéressés pour les prix littéraires et scientifiques suédois, ignoble pour l’improbable prix Nobel de la Paix, décerné par la Norvège, membre de l’OTAN délivrant ces dernières années leur rançon à des individus ou des organisations favorisant les intérêts bellicistes ou financiers de l’organisation criminelle et terroriste.

[2] Présente dans les quatre coins de l’Empire britannique, cette communauté atypique présente le double désavantage d’avoir été victime de la sanglante colonisation anglo-saxonne tout en l’ayant renforcée par sa participation à la repopulation des terres conquises.

[3] Notons qu’à cette fin, il utilise le même procédé de l’opposition entre le village et la brousse, les mêmes métaphores animales pour l’inanimé et l’humain.

[4] Affirmant pour l’occasion l’opposition entre les notions de Peuples ou Nations et celles de Patrie ou Etat.

[5] Editions 10/18

[6] Rappelons la tentative de coup d’état islamique perpétrée à Trinité, le 27 juillet 1990 par le Jamaat Al-Muslimeen de Yasin Abou Bakr (plusieurs dizaines de morts).

lundi, 01 avril 2013

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

di Gianfranco de Turris

Fonte: il giornale [scheda fonte]

Le religioni (e la teologia) sono argomenti che hanno sempre attirato gli scrittori fantastici e fantascientifici. In particolare la Chiesa cattolica, sotto il profilo temporale e spirituale, ha ottenuto attenzione speciale sia in positivo che negativo. Molti autori ne hanno preso spunto per le loro ipotesi proiettate nel futuro. È soprattutto la fine della Chiesa che ha sollecitato la loro immaginazione. Il concetto di «fine» può infatti intendersi in molti modi: una religione che ha anche un potere temporale può concludere la propria missione in forme diverse. Ovviamente le cosiddette Profezie di Malachia sono spesso lo spunto di base, specie negli ultimi anni dato che ci si avvia alla conclusione dell’elenco dei papi contenuto in quello scritto, pubblicato per la prima volta nel 1595 in appendice a «Legnum Vitae» di Arnold de Wyon. Molti sostengono invece che sia un testo realizzato intorno al 1590 da un famoso falsario, Alfonso Ceccarelli, una specie di Simonides umbro.

 

roma-senza-papaSia come sia, in base a quella elencazione, che parte da Celestino II nel 1143, l’attuale Benedetto XVI sarebbe il 111esimo e penultimo della serie con il moto «De Gloria olivae». Subito dopo c’è una citazione che alcuni interpreti riferiscono a questi, mentre la maggioranza intende come riferita al 112° e conclusivo pontefice: «Durante l’ultima persecuzione di Santa Romana Chiesa siederà (sul trono) Pietro Romano che pascerà il gregge in mezzo a molte tribolazioni; terminate queste la città dei sette colli sarà distrutta, e il terribile Giudice giudicherà la gente».

 

Questa conclusione apocalittica, in linea con molte altre profezie cristiane, non poteva non colpire certi scrittori che l’hanno intesa in modi diversi. Una Chiesa e un Papato possono estinguersi e crollare non solo e non tanto materialmente, quanto spiritualmente, concludendo, fallendo o distorcendo la loro missione. E così per primo si deve ricordare il grande rimosso della letteratura italiana, Guido Morselli l’antimoderno, che come suo primo romanzo dopo il periodo realista scrisse nel 1966-7 Roma senza papa, anche il primo pubblicato da Adelphi nel 1974 dopo il suo suicidio l’anno precedente. Morselli rifiutava l’oggi e quindi la religione del suo oggi, che già manifestava sintomi di decadenza negli anni Sessanta del Novecento (il Concilio Vaticano II si era concluso nel 1965 con tutte le sue novità), e quindi la fine della Chiesa di Roma e del Papato viene descritta nel suo romanzo come una decadenza abissale dei valori tradizionali del Cristianesimo. La sua è una critica della Chiesa «al passo coi tempi» con papi fidanzati, favorevoli alla liberalizzazione di droga, contraccettivi, eutanasia, che utilizza più la psicanalisi freudiana che la teologia, dove il turismo di massa è una benedizione sicché ogni cosa nello Stato del Vaticano viene finalizzata a fare denaro. La Chiesa è finita perché non è più la vera Chiesa.

 

la-moschea-di-san-marcoE di una mercificazione totale, ad uso appunto dei turisti, parla anche, ma in una prospettiva più laica, Roberto Vacca, nel racconto L’ultimo papa (1965), dove il pontefice si esibisce nelle sue funzioni ad uso dei curiosi di tutto il mondo che pagano per vederlo all’insegna dello slogan «Peep-a-Pope-Show» (i «peepshow» sono spettacoli erotici). E, se ci si consente un’autocitazione, mi permetterò di ricordare che in un racconto che scrissi insieme a Piero Prosperi quando eravamo ventenni (Petrus Romanus, 1965) si immaginava una fine “politica” del Papato sotto un regime comunista instauratosi in Italia. Ma il tempo passa e i pericoli per la Chiesa cattolica cambiano: ad esempio, il relativismo dei valori, la crisi delle vocazioni, l’aggressività dell’Islam hanno indotto due autori a descriverne una fine traumatica, una resa senza condizioni: cinquant’anni dopo Prosperi, nel suo romanzo La moschea di San Marco (Bietti, 2007) prevede che nel 2015 Benedetto XVII, successore di Ratzinger, dopo aver creato una commissione di consulenti musulmani per allargare il dialogo, in un discorso Urbi et Orbi dichiari conclusa l’«eresia cristiana» e chieda ad Allah di riammettere i cattolici nella Umma dei credenti.

 

apocalissi-2012Di recente Antonio Bellomi torna sul tema e nel suo Finis mundi (antologia Apocalissi 2012, Bietti) prende spunto dalla profezia Maya sulla fine del mondo per immaginarsi la morte di Bendetto XVI e il suo successore uscito dal Conclave, il cardinale indonesiano Giovanni Ali Sudarto, che sceglie per sé il nome di Hussein I e che, senza portare alcun simbolo della croce, inizia la sua prima allocuzione alla folla dicendo: «In nome di Allah, misericordioso e compassionevole…». E uno dei personaggi del racconto dice: «Non è la fine del mondo. È la fine dell’era della Chiesa di Roma come l’abbiano conosciuta…».

 

Anche gli autori anglosassoni si sono avvicinati all’argomento con atteggiamento fantascientifico e futuribile. La storia più interessante non è il racconto Il dilemma di Benedetto XVI di J.H.Brennan (uscito nel 1977 con un titolo diverso e tradotto da Urania nel 1978), citato in questi giorni solo per la coincidenza del nome: vi si racconta delle visioni del Pontefice per dichiarar guerra ad un dittatore e di uno psicanalista chiamato per capire se esse siano vere o false. L’opera più curiosa è Il papa definitivo di un grande nome come Clifford D. Simak. Scritto nel 1981, racconta del pianeta Vaticano 17, dove si è rifugiata una stirpe di robot che, non potendo accedere sulla Terra alla religione cattolica in quanto privi d’anima, hanno creato una civiltà ed una religione simil-cattoliche con identiche strutture e riti, costruendo il «papa definitivo», cioè un immenso computer in cui immettere tutta la conoscenza dell’universo. Due temi, religione e robot, tipici di Simak che li usa per decretare la fine della Chiesa come l’abbiamo conosciuta sinora. In tema di automi Robert Silverberg con Buone notizie dal Vaticano del 1971 immagina che da un futuribile Conclave esca un pontefice robot che invece di rivolgersi alla gente in Piazza San Pietro accenda i propri razzi e sparisca in alto, nel cielo. Ma non occorre essere di metallo per fare e decidere cose inaspettate: il papa Roberto I descritto da Norman Spinrad nel suo Deus X emana una enciclica in cui proclama la possibilità di trapiantare l’anima tra esseri umani, come fosse il cuore, il fegato o i polmoni.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

dimanche, 31 mars 2013

Roger Nimier: passions baroques

Roger Nimier

Passions baroques...

Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

Nimier-09bf6(1).pngTout le monde connaît ces avions de papier que les lycéens jettent dans la rangée centrale de la classe quand ils s’ennuient. Le fuselage de l’avion était constitué par l’Esplanade des Invalides. Les ailes faisaient un triangle, dont les pointes étaient le pont de la Concorde, le pont des Invalides et l’extrême avancée, sur la rive droite, de l’avenue Nicolas II.

Qui sait ? Malgré la pierre tendre, le contre-plaqué, les guinguettes du pont Alexandre, l’Exposition des Arts Décoratifs n’était pas forcément un avion pour rire. Les hommes avaient appris à s’envoler. En 1925, rien ne leur paraissait plus merveilleux. L’Exposition n’était peut-être que l’ombre d’un avion qui survolait Paris, avion idéal, bourré d’idées platoniciennes (comme de riches Américaines au visage éthéré), d’archétypes, de catégories, d’équations, de tout cet arsenal qui dominait la Terre.

Voilà pourquoi les animaux du siècle présentaient ces formes géométriques et cet aspect glacial. Longtemps les hommes avaient tout adouci. Ils avaient vécu entre des commodes Louis XV, ventrues comme des pourceaux, et des jeunes femmes de Fragonard au sourire facile. A force de se frotter à leurs tableaux, à leurs vêtements, à force d’ingurgiter des conversations sucrées, ils étaient devenus sages et civilisés.

C’était fini. Le démon de la géométrie l’avait emporté. Les austères lignes droites, en rangs serrés, venaient de conquérir la planète. Ainsi, dans le village de français, régnait la pensée de Leibnitz. Rien ne s’y abandonnait au hasard, puisque tout y était symbole, maille d’un univers bien tissé. On n’avait oublié ni la ferme parfaite, ni l’église idéale, ni le lavoir perfectionné. Seul le tas de fumier était un peu vétuste.

Cependant, le passé subsistait. Il était là sous deux aspects. D’abord celui des vieilles coutumes. Chaque nation avait son pavillon, comme si les hommes de 25 n’avaient pas appartenu à l’acier ou à la T.S.F., avant d’être de Bloomsbury ou de Flandres. Ensuite, par l’assimilation des styles les plus anciens : de Byzance à la Grèce, de l’Afrique aux pays esquimaux, toutes les formes avaient été convoquées, pesées d’un œil sûr, rejetées ou conservées, suivant leur degré de fidélité à la logique. Mais la logique avait toléré certains détails coupables ; ainsi garde-t-on un tableau de famille, une vieille domestique.

Le syncrétisme plaçait cette exposition à la rencontre de l’avenir et du passé. Une péniche-restaurant présentait l’avant d’un navire saxon – et son oriflamme sauvage disait qu’on y mangeait des poissons bizarres, des essences inconnues, whisky, gin, martini-patinette. Un déshabillé en velours portait les soleils de la Chine et rappelait les bleus profonds qu’on inventa jadis à Cathay. L’Espagne montrait des poutres sombres sur ses toits, exagérait la hauteur de ses portes.

Les sculptures, les bas-reliefs se tenaient à mi-chemin de la Grèce et des jeunes Parisiennes. Les femmes de pierres avaient les seins ronds, comme le demandaient les Antiques, la taille peu marquée, comme le voulaient les couturiers, les jambes fortes, le visage rectangulaire, sensuel, incliné, avec de grands yeux, dont l’un était pensif et l’autre endormi.

Mélange ! Quand les Romains eurent conquis la Gaule, on vit une chose impossible : l’impatient et le laborieux, Bacchus et Apollon, les moustachus et les chauves, fabriquèrent un monde qui s’appela la France et donna naissance à tous ces petits fonctionnaires, dont la main droite porte le sceau impérial depuis deux mille ans, tandis que la gauche soulève les pots d’hydromel de la maison Pernod.

De même, quand la géométrie et les puissances utiles qui lui servaient d’alliées prirent possession de l’univers, elles le trouvèrent dans un grand désordre, rempli d’hommes velus, de femmes serrées dans des corsets et dans des préjugés, d’ornements encombrants, de passions baroques (délivrer la Pologne, dormir la fenêtre fermée, se tuer d’amour). Les machines étaient inventées depuis longtemps, mais les hommes dignes de les servir n’existaient pas encore. Il fallut les fabriquer.

Quatre années d’industrie lourde et de meurtre facilitèrent les choses.    

 

Roger NIMIER / Histoire d’un amour. 

samedi, 30 mars 2013

Céline: Viaggio al termine dell'Apocalisse

vendredi, 29 mars 2013

Jünger und Frankreich

heiligkreuztal-kloster.jpg

07.04.2013
11:00
Kloster Heiligkreuztal

Jünger und Frankreich – eine gefährliche Begegnung?

Symposium des Freundeskreises der Brüder Ernst und Friedrich Georg Jünger
 
Julien Hervier und Alexander Pschera diskutieren anläßlich ihres gleichnamigen Buches auf dem Symposium des Freundeskreises der Brüder Ernst und Friedrich Georg Jünger über »Jünger und Frankreich – eine gefährliche Begegnung?«
 
Veranstaltungsort:
Kloster Heiligkreuztal
Am Münster 7
88499 Altheim-Heiligkreuztal
Alexander Pschera
Alexander Pschera: Jünger und Frankreich - eine gefährliche Begegnung?