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vendredi, 23 octobre 2009

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Expertos militares de Estados Unidos y Polonia se reúnen hoy en esta ciudad para discutir una nueva estrategia más económica y adecuada para las necesidades defensivas de Europa, según observadores.

El plan norteamericano pretende situar en el viejo continente sistemas de misiles móviles, en sustitución del proyecto inicial de escudo balístico propuesto por el ex presidente George Bush, y que el mes pasado la actual administración de Barack Obama desechó.

En declaraciones a la radio pública polaca, el viceministro de Defensa de ese país, Stanislaw Komorowski, dijo que hoy tendrán la oportunidad de solicitar toda la información necesaria sobre la nueva propuesta, pues todavía hay muchas preguntas.


La decisión de Obama de cancelar el polémico plan de Bush, no fue bien vista por las autoridades polacas y sí por las rusas, quienes en más de una ocasión denunciaron que este escudo balístico constituía una amenaza directa a su seguridad.

A cambio de aceptar ser la sede de las baterías de misiles, Bush prometió a Polonia la entrega de cohetes tipo Patriot, una demanda reiterada del ejército polaco por considerar necesario este tipo de armamento para repeler posibles ataques de países vecinos.

Pese a su decisión, Obama no descartó la posibilidad de buscar variantes que protegieran mejor al pueblo estadounidense, a sus tropas y a sus aliados en Europa por lo que anunció una “propuesta gradual y adaptable” a la defensa antimisiles en el continente.

Según declaraciones de funcionarios estadounidenses, la administración Obama optará mejor por misiles Patriot y SM-3 recién desarrollados y capaces de interceptar lanzamientos enemigos antes de que un misil ofensivo de largo alcance enfrente una supuesta amenaza iraní.

El sistema será desplegado inicialmente en embarcaciones estadounidenses en el Mediterráneo y no en la considerada área de influencia de Rusia en Europa Oriental.

A pesar del rechazo de la nueva administración norteamericana de seguir adelante con el escudo antimisiles, todo apunta a que el sistema Patriot se instalará finalmente en los próximos meses en Polonia, bajo el control inicial de una dotación de militares estadounidenses para asegurar su funcionamiento.

Extraído de Prensa Latina.

mardi, 20 octobre 2009

L'Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

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L’Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

 

La Turquie vient, on le sait, de se faire rappeler à l’ordre par Israël pour deux motifs: le ministre israélien des affaires étrangères, Avigor Liebermann, dont on se souvient des propos fort indélicats à l’égard des voisins arabes de l’Etat hébreu, n’a guère apprécié les émissions de la télévision d’Etat turque, où les soldats israéliens sont campés comme de sombres brutes qui assassinent à qui mieux mieux des civils palestiniens; ensuite, Ankara s’est opposé à la participation israélienne à des manoeuvres dans l’espace aérien turc.

 

Mais il n’y a pas qu’Israël qui s’insurge. L’Irak aussi. Les relations turco-irakiennes s’étaient pourtant améliorées depuis 2003, l’année où l’invasion américaine avait mis un terme au pouvoir de Saddam Hussein. Les relations économiques entre les deux pays  n’ont plus cessé de  se renforcer. Mais, malgré cette amélioration des rapports commerciaux, deux problèmes demeurent: d’abord, les fréquentes violations de la frontière irakienne par des unités turques, cherchant à frapper les bases arrière du PKK kurde. Les incursions musclées de l’armée turque ont redoublé d’intensité ces derniers mois. Les Irakiens souhaitent que cela cesse.

 

Deuxième problème: l’eau. On sait que la maîtrise des eaux et des nappes phréatiques deviendra à très court terme le problème numéro un dans les pays semi-désertiques où les zones arables et irriguées sont réduites par rapport à une démographie en pleine croissance. La Turquie continue à pomper l’eau des fleuves mésopotamiens, le Tigre et l’Euphrate, qui prennent tous deux leurs sources sur territoire turc. L’Irak est en permanence menacé de sécheresse et, pire, sans eau et sans paix intérieure dans les régions septentrionales de son territorie, ne peut pas amorcer de reconstruction.

 

La violence continue aussi à frapper la communauté chiite irakienne, notamment à Kerbala. En tout, l’Irak doit déplorer 85.694 morts et quelque 147.000 blessés, dus à des attentats. Moralité générale: les Etats-Unis se sont montrés incapables d’assurer la paix dans le pays qu’ils ont envahi et occupé. Ils ne méritent pas le statut d’hegemon qu’ils prétendent exercer. La Turquie, qui n’a plus l’extension impériale qu’elle possédait du temps des sultans ottomans, tente de jouer un rôle accru de puissance régionale, mais le redécoupage territorial d’après 1918 dans la zone entre Méditerranée et Golfe Persique, partiellement révisé lors du Traité de Lausanne en 1923 (plus d’Arménie indépendante, plus de présence grecque à Smyrne), interdit de rejouer pleinement ce rôle: les entités étatiques nées des accords Sykes-Picot et des Traités de Sèvres et de Lausanne ont acquis un statut autonome, avec une géopolitique particulière, qui n’accepte plus l’ingérence ni la tutelle turques. Personne ne semble avoir relu les écrits des “arabistes” des décennies 1890-1914 qui avaient revendiqué, face à l’éclosion de l’idéologie pantouranienne en Turquie, dans le sillage de la prise de pouvoir des Jeunes Turcs, l’unité des Arabes de la péninsule arabique et des pays arabophones situés au sud de la Turquie (Syrie, Palestine, Liban, Irak).

 

Dans les écrits, rédigés souvent en français, de ces précurseurs du panarabisme de Michel Aflaq, on décèle la volonté de créer un bloc arabe au départ des régions arabophones de la péninsule arabique et du Croissant Fertile, dont le ciment ne serait pas tant l’islam que la langue arabe qui, elle, unit effectivement Arabes chrétiens et musulmans. Cette vision a servi à fomenter la révolte arabe patronné par le fameux Lawrence d’Arabie en 1916 puis à animer la plupart des visions politiques à l’oeuvre dans le futur Etat irakien. A méditer, car c’est, indépendamment de la présence américaine, l’idéologie qui anime tout décideur irakien. Dans cette optique, la Turquie s’occupe des affaires turques et les Arabes des affaires arabes. Chacun sur son territoire, chacun avec sa langue. Un partage des tâches qui ne doit pas empêcher l’entente économique.

 

(sources: “Iraq asks Turkey to stop cross-border raids on Kurds”, in: “International Herald Tribune”, Oct. 16, 2009).

lundi, 28 septembre 2009

De quoi se mêle Hervé Morin?

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De quoi se mêle Hervé Morin?

 

Atlantiste délirant, Hervé Morin, ministre sarköziste de la défense en France, a lancé un appel à l’Italie, pour qu’elle ne retire pas ses troupes d’Afghanistan, sous la pression du peuple, las de voir couler en pure perte le sang de soldats italiens. En effet, six malheureux soldats du contingent italien viennent d’être tués dans un attentat suicide et le peuple italien manifeste sa rage de voir ses fils sacrifiés sur le sinistre autel d’une guerre totalement inutile à leur patrie et à l’Europe. Berlusconi, qui prend le pouls de l’opinion publique de la péninsule et sait d’instinct ce que veut son peuple, avait déclaré le 17 septembre dernier “que l’Italie désirait rapatrier ses troupes le plus vite possible”. Morin, sous la dictée de ses maîtres américains alarmés, exhorte dès lors les Italiens à demeurer présents en Afghanistan et à parachever le travail qu’ils avaient promis de faire: former la police afghane, supposée prendre le relais des soldats de l’OTAN dans un Afghanistan enfin pacifié (mais ce n’est pas demain la veille...). Pire: Morin passe du ton larmoyant, qui fait appel à la solidarité atlantiste, à la menace à peine déguisée, qui affirme que tout retrait italien doit procéder d’une “décision internationale”. Bref: l’Italie n’a pas le droit à la moindre parcelle de souveraineté nationale, n’a pas le droit d’envoyer ou de ne pas envoyer ses soldats où bon lui semble.

 

Nous constatons avec amertume que Paris redouble de zèle atlantiste, se veut le pompon de l’OTAN, l’élève-modèle, depuis son retour au bercail otanesque, en traitant sa “soeur latine” avec  une rudesse à peine déguisée et totalement injuste et injustifiable, sans le moindre respect pour ses sentiments et son chagrin. Notons que ce discours de Morin à Nijrab, lors d’une visite de quarante-huit heures aux troupes françaises stationnées en Afghanistan, arrive au même moment où le Général américain McChrystal, dans un rapport secret dont la presse d’Outre Atlantique a eu vent, réclame à Obama et à tous les alliés des Etats-Unis, l’envoi de renforts substantiels sur le terrain afghan. Hasard ou collusion?

 

Le sarközisme est l’idéologie larbine de l’américanisme, avec pour paradoxe qu’il émane d’une matrice gaullienne! A Colombey-les-Deux-Eglises, un vénérable ancêtre doit se retourner dans son caveau!

 

(source: Giampaolo Cufino, “Il Ministro della Difesa francese chiede all’Italia di rimanere in Afghanistan”, in: “Rinascita”, Rome, 22 septembre 2009).

Medvedev en Suisse

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Medvedev en Suisse

 

Medvedev se rendra en Suisse prochainement, pour une réunion de travail, immédiatement avant le sommet du G20 prévu à Pittsburgh aux Etats-Unis. Michael Ambuhl, le ministre suisse des affaires étrangères, a annoncé la couleur: “La Suisse a le désir de se faire une idée que ce qu’est la Russie aujourd’hui, en abandonnant les vieux stéréotypes de la guerre froide”. Quant à Hans Rudolf Merz, président de la Confédération Helvétique, il a déclaré: “La Russie est un pays stratégique. L’énergie, les fournitures de gaz et de pétrole sont des questions extrêmement importantes. Voilà pourquoi nous devons cultiver des relations”. Pour sa part, Medvedev a dit, très judicieusement, que “la Suisse est un pays libre de tout préjugé et en dehors des blocs”.

 

Cette parole n’est pas anodine, aussi peu anodine que celle d’Ambuhl. Elle exhorte, indirectement, tous les Etats d’Europe à se débarrasser de préjugés fabriqués par un certain “soft power”, à jeter aux orties tous les réflexes conditionnés qui empêchent de sortir de l’ornière (atlantiste) et d’envisager l’avenir en toute sérénité, à penser en dehors de toutes les logiques incapacitantes imposées jadis par les blocs. Mais le bloc soviétique n’existe plus. Il n’existe plus qu’un seul bloc qui impose, à la plupart des pays d’Europe, des “préjugés”: c’est le bloc rassemblé autour de Washington et de l’OTAN. Un bloc qui tente par tous les moyens de pérenniser les “stéréotypes de la guerre froide” qu’Ambuhl demande d’abandonner.

 

Le voyage de Medvedev en Suisse est l’occasion de forger entre Russes et Suisses des liens étroits sur les plans de l’énergie et des finances. Mais c’est aussi l’occasion de rendre hommage à la seule politique souverainiste qui soit: celle de la neutralité. Parce que la neutralité est, simultanément, une volonté de ne pas se laisser embrigader dans les errements de l’internationalisme américain. Et soit dit en passant, cet internationalisme-là n’est pas un concert volontaire de nations souveraines et libres, mais un cosmopolitisme régenté par un hegemon qui ne tolère aucune originalité comportementale. Le liant qui soude vaille que vaille ce cosmopolitisme ne relève pas d’une nécessité mais d’une propagande, inlassablement répétée par mille et un canaux médiatiques. Une propagande fabriquée de “préjugés” et de “stéréotypes”.

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vendredi, 25 septembre 2009

Insécurité: un socialiste brise le tabou du laisser-faire

Insécurité :

un socialiste brise le tabou du laisser-faire

Ex: http://unitepopulaire.org/ 

 

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« Nous avons longtemps passé pour un pays à faible criminalité, ce qui était encore vrai il y a vingt ou trente ans. Mais les choses ont bien changé, et en mal. En matière de violence dans les rues, nous avons, sinon dépassé, du moins rattrapé nos voisins. […]

La différence de traitement que nous réservons aux délinquants selon qu'ils sont mineurs ou majeurs fait de la Suisse un cas tout à fait à part sur le plan international ! […] Toutes les statistiques, celles de la police comme celles des cliniques et des assurances montrent clairement qu'il y a augmentation et aggravation de la violence. Cette hausse commence surtout dans les années 90, quand nous avons clairement réorganisé notre temps libre pour devenir une société qui tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. […] La vie nocturne a ainsi évolué de façon extrême ces vingt dernières années. Et les études le montrent clairement: les jeunes qui passent régulièrement leur temps dehors, soit en moyenne quatre heures ou plus par jour, commettent six fois plus d'actes de violence que ceux qui ne passent qu'une demi-heure ou une heure dehors.

Les années 90 correspondent aussi à la fin du rideau de fer en Europe. Sa chute a entraîné un changement dans la direction des flux migratoires vers la Suisse. […]. Les années 90 correspondent aussi à un autre changement d'importance : l'avènement de l'ordinateur dans les foyers. Avec son arrivée, puis celle des portables, les parents ont perdu tout contrôle sur la consommation médiatique de leurs enfants. […] Les personnes qui consomment souvent des vidéos ou des jeux violents commettent beaucoup plus d'actes de violence que les autres. La corrélation est probante, mais la causalité l'est moins. En d'autres termes: ceux qui consomment des vidéos violentes le font-ils parce qu'ils ont une propension naturelle à la violence ou deviennent-ils violents parce qu'ils consomment ces vidéos ? Je crains hélas que la recherche ne parvienne jamais à répondre à cette question. […]

Entre 1992 et 2006, le nombre de parents qui fixent une heure de rentrée à leurs enfants reste constant: plus de 80% des parents le font. Mais les enfants de 2006 respectent beaucoup moins cette exigence. Ceux qui disent ne jamais la respecter ou rarement sont 6% en 1992. Et 28% en 2006 ! C'est un sacré changement ! Etre parent, aujourd'hui, c'est beaucoup plus difficile qu'il y a vingt ou trente ans. En fait, si la violence augmente, ce n'est pas à cause d'une dégénérescence de la nature humaine, mais d'un changement global de l'environnement social. A un certain moment, nous avons voulu tout libéraliser, tout laisser aller, c'était très à la mode... […] Une certaine gauche a le sentiment, surtout depuis 1968, qu'elle est d'abord là pour combattre tout ce qui ressemble à de la répression. Or, sans structures, une société ne peut pas fonctionner. Il n'y a pas de prévention sans répression. »

 

 

Martin Killias, criminologue, professeur à l’Université de Zürich, membre du Parti Socialiste, interviewé par L’Illustré, 15 juillet 2009

mardi, 22 septembre 2009

Retour au réel

Retour au réel

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Nous vivons aujourd’hui dans un monde essentiellement virtuel. La distance matérielle entre les êtres demeure la même, mais la distance existentielle qui les sépare se creuse. Plus encore, c’est notre rapport lui-même au réel qui s’est fragilisé. Nous nous inquiétons de la montée des « simulacres », et nous nous prenons même parfois à douter du monde qui nous entoure. Ce que nous voyons à l’image, que ce soit sur les écrans de télévision, de cinéma ou d’ordinateur, a-t-il la même réalité à nos yeux que ce que nous voyons directement devant nous ? Rien n’est moins sûr. L’image distancie, et vide les choses de leur substance. Un homme qui meurt à l’écran ne nous touche pas de la même façon qu’un homme qui meurt dans nos bras.

Il ne tient qu’à nous, pourtant, d’utiliser les outils qui nous sont offerts à notre meilleur avantage. On ne se prive pas des bienfaits d’une invention sous prétexte qu’elle comporte aussi des méfaits. Si les fusils n’existaient pas, les morts seraient moins nombreux au cours des guerres ; mais dès lors que les fusils existent, pourquoi se battre avec de simples épées ?

Le mal causé par la virtualisation du monde peut être ainsi partiellement enrayé par le monde virtuel lui-même. Il n’est pas facile de penser seul ; alors pensons tous ensemble ! Mettons en commun nos idées, échangeons, instruisons-nous réciproquement. Utilisons l’Internet pour communiquer, et suscitons un partage d’idées qui redonnera du sens à nos tentatives isolées de réflexion. Ne soyons plus solitaires…

Les ventes de livres savants chutent depuis la fin des années 1970, même chez les enseignants du secondaire ou du supérieur, et malgré l’explosion du nombre d’étudiants à l’université. Les éditeurs indépendants voient leur audience limitée à des cercles de plus en plus restreints. Certains facteurs peuvent en partie expliquer ce phénomène, comme l’essor des nouvelles technologies, qui absorbent une grande partie du temps consacré par chaque citoyen à lire et s’informer. Mais le Web ne propose en général guère plus que des fragments de pensée, sur le mode du zapping. Nous voulons contribuer quant à nous, à notre niveau, à la restauration d’une pensée de fond, qui prenne le temps d’établir ses marques. Nous voulons lutter contre la superficialité d’une ère médiatique et numérique qui nous voue le plus souvent à la fragmentation cérébrale ou à la hâte et l’emportement militants…

Intellectuels de tous les pays, unissez-vous ! Ne laissez pas mourir l’esprit ! Rejoignez-nous ! Créons ensemble une nouvelle dynamique culturelle, un nouveau parti de l’intelligence, qui nous donne enfin les moyens de penser notre époque.

Source : Retour au réel [1]


Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info

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[1] Retour au réel: http://www.retouraureel.fr

jeudi, 17 septembre 2009

Acuerdo bilateral Kosovo-EEUU sobre ayuda economica

Acuerdo bilateral Kosovo-EEUU sobre ayuda económica

Kosovo y Estados Unidos firmaron este lunes su primer acuerdo bilateral de ayuda económica, centrado en las infraestructuras, aunque el monto no fue precisado, anunciaron fuentes oficiales en Pristina.

“La ayuda se destinará al desarrollo (de Kosovo) y en particular a las diferentes infraestructuras, y en consecuencia a la economía, los transportes y la educación”, declaró el presidente kosovar, Fatmir Sejdiu.

El canciller kosovar indicó en un comunicado que otro acuerdo de 13 millones de dólares fue firmado con Estados Unidos para reforzar el Estado de derecho en Kosovo.

El ministro de Relaciones Exteriores, Skender Hyseni, indicó que la ayuda sería empleada en crear “una estructura legal estable” en Kosovo.


Estados Unidos fue uno de los primeros países en reconocer la independencia de Kosovo, proclamada de manera unilateral en febrero de 2008.

Belgrado no reconoce la independencia y considera que Kosovo es una provincia serbia.

Extraído de Univisión.

~ por LaBanderaNegra en Septiembre 14, 2009.

samedi, 12 septembre 2009

Entra en vigor en Italia la ley que tipifica la inmigracion clandestina

Entra en vigor en Italia la ley que tipifica la inmigración clandestina

ROMA (NOVOpress) – Hoy entran en vigor en Italia la ley que tipifica como delito la inmigración clandestina y la que contempla la creación de rondas de vigilancia de ciudadanos que prestarán apoyo a los cuerpos de seguridad italianos ante el aumento de la delincuencia, impulsadas por el Ministro de Interior Roberto Maroni, de la Lega Nord. 

 

Hay muchos equívocos. Hemos percibido un fenómeno difuso y por esto lo hemos decidido regularizar, dando a los alcaldes la posibilidad, si lo quieren, de organizar estas actividades”, comenta Maroni.

La ley salió adelante con los votos a favor, fundamentalmente del partido identitario padano Lega Nord impulsor de la iniciativa y tipifica como delito la inmigración clandestina y prevé multas de hasta 10.000 euros y la expulsión inmediata para los que no tengan los papeles en regla. Asimismo, se penará con la cárcel a quienes alojen o alquilen habitaciones a los inmigrantes que se encuentren en situación irregular.
De igual manera la ley, establece la posibilidad de que los ciudadanos organicen rondas o patrullas urbanas no armadas, cuya misión es dar aviso a la policía y garantizar la seguridad nocturna de los italianos. Dichas rondas estarán compuestas, prioritariamente, por ex carabineros y policías, que cuenten con al menos 25 años de edad y no tengan antecedentes penales. Además, está en manos de las administraciones locales la posibilidad de adoptar o no estas medidas de seguridad ciudadana.
Dichas medidas traen causa de una ola de violaciones acaecidas en Roma, Bolonia y Milán perpetradas por extranjeros y que conmocionaron a toda la sociedad italiana.
“Ya hemos impedido que los barcos llenos de clandestinos lleguen a nuestras costas, hoy, nos ocupamos de aquellos que viven en nuestro suelo, de la criminalidad, del tráfico de droga y la prostitución, a esa gente no la queremos aquí” señaló Federico Bricolo de la Lega Nord. Por su parte, el Ministro Maronia ha señalado que debido a estas medidas se congratula de “haber detenido los flujos de inmigración ilegal desde Libia”
Estas medidas ya fueron adoptadas por el consejo de Ministros y fueron definitivamente aprobadas por el Parlamento italiano entrando en vigor en el día de hoy, en lo que supone uno de los mayores avances europeos en la lucha contra la inmigración, la delincuencia y defensa de la identidad.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Texto original cuya copia y difusión pueden ser libres siempre que se mencione la fuente de procedencia [http://es.novopress.info [2]]


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jeudi, 10 septembre 2009

PRESSESCHAU (Sept. 09 - 1)

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PRESSESCHAU - September 2009 (1)

Einige Links. Bei Interesse anklicken...



Afghanistan-Krieg
Obama will mehr Soldaten von Deutschland
Der August wird der Monat mit den höchsten Verlusten für die USA in Afghanistan seit Beginn des Militäreinsatzes. US-Präsident Obama fordert nach SPIEGEL-Informationen nun mehr deutsche Truppen – allerdings machen der Bundeswehr am Hindukusch schon jetzt Personalnot und marode Ausrüstung zu schaffen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,645785,00.html

Weißer Südafrikaner als Flüchtling anerkannt
Kanada hat einen weißen Südafrikaner als „rassistisch Verfolgten“ anerkannt. Der regierende ANC tobt. Der Mann war insgesamt sieben Mal von Schwarzen überfallen worden. Er gab an, die Regierung unternehme nichts in Sachen Kriminalität gegen Weiße. Die Einwanderungsbehörde befand, daß der Weiße „eher ein Opfer wegen seiner Rasse als ein Opfer von Kriminalität ist“. Anerkennung eines Rassismus gegen Weiße – im politisch korrekten Europa unvorstellbar!
http://www.pi-news.net/2009/09/weisser-suedafrikaner-als-fluechtling-anerkannt/
http://afrikaner-genocide-achives.blogspot.com/

Weißrußland
Lukaschenko gesteht Wahlfälschung – nach unten
http://www.welt.de/politik/ausland/article4414017/Lukaschenko-gesteht-Wahlfaelschung-nach-unten.html
http://diepresse.com/home/politik/aussenpolitik/504697/index.do?from=gl.home_politik

Israel
Olmert wegen Korruption angeklagt
http://www.faz.net/s/RubDDBDABB9457A437BAA85A49C26FB23A0/Doc~EE6EAC992EF52477E833BA2DE0ED27A69~ATpl~Ecommon~Scontent.html
http://de.euronews.net/2009/09/01/israels-justiz-greift-in-der-polit-szene-durch-/

Schutz Homosexueller soll ins Grundgesetz
HAMBURG. Die Hamburger Bürgerschaft setzt sich dafür ein, den Schutz Homosexueller vor Diskriminierung im Grundgesetz zu verankern. Sowohl die Regierungsparteien CDU und Grüne als auch die oppositionellen Sozialdemokraten haben angekündigt, einem solchen Antrag zuzustimmen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M50ba891e14d.0.html

Studie
Finanzkrise vernichtete bislang 10,5 Billionen Dollar
Von Martin Greive
Ein Jahr nach der spektakulären Pleite der US-Investmentbank Lehman Brothers kommt die ganze Wahrheit ans Licht. Laut einer aktuellen Berechnung für WELT ONLINE hat der Kollaps der Finanzwirtschaft weltweit einen Schaden von 10,5 Billionen Dollar verursacht – davon ein beträchtlicher Teil in Deutschland. Doch der Crash hat auch etwas Gutes.
http://www.welt.de/wirtschaft/article4418941/Finanzkrise-vernichtete-bislang-10-5-Billionen-Dollar.html

Extrem-Geothermie
Forscher holen Hitze aus Hannovers Boden
Von Henning Zander, Hannover
In Deutschland läßt sich die Erdwärme kaum nutzen, dachte man bisher. Forscher wollen nun das Gegenteil beweisen. In der norddeutschen Tiefebene bohren sie ein vier Kilometer tiefes Loch. Die Hitze aus dem Inneren der Erde könnte Deutschlands Energieproblem lösen.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/0,1518,646096,00.html

Günter Kießling
Einst gedemütigter Bundeswehr-General gestorben
http://www.focus.de/politik/deutschland/guenter-kiessling-einst-gedemuetigter-bundeswehr-general-gestorben_aid_430529.html

Streit um Hessischen Kulturpreis beigelegt
Christliche Preisträger nun doch für Kermani
http://www.faz.net/s/Rub9B4326FE2669456BAC0CF17E0C7E9105/Doc~E105DF3DDEDC344F3AC870C478B9E3A96~ATpl~Ecommon~Scontent.html

Euthanasie
von Karlheinz Weißmann
Die Interviews auf der letzten Seite von „Bilder und Zeiten“ können mich immer wieder überraschen. Oft bittet die FAZ jemand zum Gespräch, dessen Name mir noch nie begegnet ist. So auch im Fall von Carl-Henning Wijmark, einem schwedischen Autor, der seinen Ruhm vor langer Zeit mit einer „pornographischen Nazi-Satire“ begründete und seit Beginn des neuen Jahrhunderts als „Vordenker der Demographie-Debatte sichtbar“ wurde.
Sei dem, wie dem sei. In dem Interview, das Wijmark am vergangen Sonnabend gegeben hat, ging es jedenfalls um Euthanasie und vor allem um die Tendenz in seiner skandinavischen Heimat wie in der Schweiz, den Niederlanden und Belgien, aktive Sterbehilfe an alten Menschen zu legalisieren.
http://www.sezession.de/6670/euthanasie.html#more-6670

Menschwerdung
von Anni Mursula
Seit dem Zweiten Weltkrieg ist in Deutschland wohl kaum etwas so heilig wie die Menschenwürde. Sie ist der unantastbare Kern des Grundgesetzes und steht niemals zur Diskussion.
Doch in der Realität gilt der Schutz der Menschenwürde nicht für das ungeborene Leben. Um die Argumentation für die Abtreibung dennoch ethisch und gutmenschlich akzeptabel zu machen, wird immer suggeriert, daß ein Embryo erst Mensch werden muß, um die Menschenrechte zu erhalten.
Wo dieses Menschsein anfängt, wird beliebig verschoben: Mal ist es nach der Einnistung des Embryos, mal nach der zwölften Schwangerschaftswoche, mal ist eine vermutete Behinderung des Ungeborenen Grund genug, ihm das Lebensrecht abzusprechen. Wird eine Behinderung diagnostiziert, kann das Kind bis zum Einsetzen der Wehen abgetrieben werden. (Vorausgesetzt die Mutter sagt, sie komme damit psychisch nicht zurecht.)
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M52e05a9d96d.0.html

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Ziemlich scharfer, aber letztlich doch recht treffender Kommentar aus der Diskussion zur Abtreibungsfrage im JF-Leserforum:

(...) Abtreibung ist illegitim, sofern sie aus Egoismus und Lebensfeindlichkeit geschieht. Anders sieht es bei der kriminologischen (nach Vergewaltigung) und der medizinischen Indikation aus (bei Lebensgefahr für die Mutter bzw. schwerer Schädigung des Kindes). Hier halte ich Abtreibung für absolut legitim und notwendig.

Wem ist damit gedient, wenn Paare mit Kinderwunsch nach der Geburt eines schwerbehinderten Kindes, das nun ihre lebenslange Fürsorge verlangt, so gebunden sind, daß sie in der Folge häufig auf weitere Kinder verzichten, obwohl sie aller Wahrscheinlichkeit noch gesunden Nachwuchs hätten haben können? Auch dies ist lebensfeindlich, da im Ergebnis das biologische Aussterben dieser Erblinien steht. Ich weiß nicht, was daran konservativ sein soll.

Deshalb stehe ich auch der Pränatal- und Präimplantationsdiagnostik keineswegs negativ gegenüber. Sofern sie verantwortungsvoll eingesetzt werden (d.h. lebensdienlich und damit im besten Sinne konservativ), können derartige eugenische Maßnahmen durchaus ein Segen sein. Darüber sollten die christlich-konservativen Heuchler und Pharisäer mit ihrem wie eine Monstranz vor sich hergetragenen Gutmenschentum mal nachdenken!

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Rot-Rot-Grün
Linke träumen von der Macht im Land
Die Landtagswahlen könnten eine historische Zäsur bedeuten. Möglicherweise wird es erstmals rot-rot-grüne Landesregierungen geben – gleich im Doppelpack. Sowohl im Saarland als auch in Thüringen zeigt sich insbesondere die Linke enorm stark. Schon warnen die Mahner.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,645908,00.html

Planmäßige Ausgrenzung
Von Mina Buts
Darf ein guter Pfadfinder heutzutage ein Zugabteil mit Jugendlichen vom Freibund teilen? Die Antwort lautet ganz klar: Nein, darf er nicht! Zu groß ist die Gefahr, etwas von dem Gedankengut, das im Freibund vertreten wird, könne auf die Pfadfinder übertragen werden.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M57eedf1305f.0.html

Einer der ewigen Stichwortgeber hat sich mal wieder gemeldet
GdP-Vorsitzender Konrad Freiberg: Polizei warnt vor Gewalt durch Neonazis
http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/rechtsextremismus-polizei-warnt-nach-festnahme-von-bombenbauer-vor-eskalation_aid_430369.html

Attac-Geschäftsführerin Sabine Leidig wechselt zur Linkspartei
http://www.pressrelations.de/new/standard/result_main.cfm?r=380104&sid=&aktion=jour_pm&quelle=0&n_firmanr_=109361&pfach=1&detail=1&sektor=pm&popup_vorschau=0
http://www.bild.de/BILD/regional/frankfurt/dpa/2009/08/28/spitzenkandidatin-leidig-tritt-in-die-linke.html

Mythen
Die Feuer der Hölle
Der als Polizistenmörder verurteilte schwarze Autor Mumia Abu-Jamal ist der berühmteste Todeskandidat der Welt. Linke verehren ihn, die Witwe Maureen Faulkner aber kämpft für ihre Wahrheit. Nun sieht es so aus, als würde sie gewinnen. Von Cordula Meyer
http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,645083,00.html

Die taz-Journalistin und Egon Flaig
von Thorsten Hinz
Unlängst wurde in Berlin-Kreuzberg eine taz-Journalistin von einem Türken angesprochen, und zwar von hinten: „Zieh dir einen BH an, es stört mich, wie du rumläufst.“ Der Mann war um die 30, die Frau anderthalb Jahrzehnte älter. „In dem Moment war ich nur wortlos, geplättet und fühlte mich erniedrigt“, berichtete sie. „Welches Recht nehmen sich solche Typen eigentlich heraus, nicht nur über die Kleidung fremder Frauen zu urteilen, sondern ihnen dieses Urteil auch noch in einem Befehlston mitzuteilen?“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M568653a1779.0.html

Im Bundestag notiert: Gedenktafel für gefallene deutsche ISAF-Soldaten
Verteidigung/Kleine Anfrage
Berlin: (hib/AW/STO) Die Fraktion Die Linke möchte von der Bundesregierung wissen, warum die Gedenktafel für gefallene deutsche ISAF-Soldaten auf dem internationalen Friedhof in Kabul in Nähe zum Grab von Manfred Oberdörffer errichtet wurde. In ihrer Kleinen Anfrage (16/13902) führt die Fraktion an, Oberdörffer habe der „nationalsozialistischen Wehrmacht-Spezialeinheit ,Brandenburg‘“ angehört und sei 1941 „als Geheimagent zur Vorbereitung einer weiteren Angriffsfront der faschistischen Kriegsführung in Asien“ gestorben.

Deserteur-Denkmal in Köln eingeweiht
von Hinrich Robohm
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5726d8d7820.0.html

Das Trauma
von Thorsten Hinz
Am 70. Jahrestag des Kriegsausbruchs wird Kanzlerin Merkel sich zu einer Gedenkveranstaltung in Danzig einfinden. Dort wird sie verbreiten, was sie eben auf einer Vertriebenenveranstaltung sagte: daß die Vertreibung „unmittelbare Folge deutscher Verbrechen“ war und es „kein Umdeuten der Geschichte“ gibt.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M53b5d627f41.0.html

So sieht’s der Pole ...
Zweiter Weltkrieg
Die andere Erinnerung an 1939
Wenn Angela Merkel und Wladimir Putin kommende Woche nach Danzig reisen, werden sie bei der Gedenkfeier zum Kriegsbeginn vor 70 Jahren mit Polens Sicht auf den Überfall (sic!) konfrontiert werden. Auf SPIEGEL ONLINE erklärt Pawel Machcewicz, Berater von Premier Donald Tusk, warum die Polen den Zweiten Weltkrieg anders erinnern – und dem deutschen Gedenkbetrieb mißtrauen.
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/4823/die_andere_erinnerung_an_1939.html

Sven Felix Kellerhoff von der WELT hetzt gegen Scheil und Schultze-Rhonhof ...
„Polen wartet, fast fatalistisch“
Von Sven Felix Kellerhoff
Hitlers Schuld am Zweiten Weltkrieg steht eindeutig fest. Dennoch verkaufen sich apologetische Bücher zum 1. September 1939 gut
http://www.welt.de/die-welt/kultur/article4437824/Polen-wartet-fast-fatalistisch.html

Scheil und Schultze-Rhonhof
Von Götz Kubitschek
Die Historiker Stefan Scheil und Gerd Schultze-Rhonhof sind ziemlich erfolgreich in ihrem Versuch, die Diplomatiegeschichte im Vorfeld des Zweiten Weltkriegs einer Revision zu unterziehen. Während „die Zunft“ ihrer Fachkollegen die Auseinandersetzung mit ihnen scheut, kauft das Publikum die gut lesbaren und in redlichem Ton verfaßten Bücher in großen Stückzahlen.
Deshalb versucht Sven Felix Kellerhoff in der heutigen „Welt“, einen weiteren Riegel vor dieses aus seiner Sicht unstatthafte Treiben zu schieben. Weil ihm das inhaltlich nicht gelingen kann, muß er zum Denunziationsinstrumentarium greifen.
http://www.sezession.de/7044/scheil-und-schultze-rhonhof.html#more-7044

Die polnische Besetzung von Gleiwitz
von Stefan Scheil
Die Ansichten über Ursachen und Verantwortungen für den Ausbruch des Zweiten Weltkrieges sind in Bewegung gekommen, davon zeugen ausnahmsweise sogar einige Beiträge in großen deutschen Zeitungen.
http://www.sezession.de/7049/die-polnische-besetzung-von-gleiwitz.html

Der Weg in den Krieg
BERLIN. Vor siebzig Jahren begann mit der Beschießung der Westerplatte bei Danzig der Zweite Weltkrieg. Die Ursachen für den Konflikt, der sich schließlich zum Weltbrand ausweitete, liegen jedoch weiter zurück.
In einer Serie für die JUNGE FREIHEIT erläutert Generalmajor a. D. Gerd Schultze-Rhonhof die Vorgeschichte des 1. September 1939.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5d6eb49d759.0.html

Generalmajor a.D. Gerd Schultze-Rhonhof über die Ursachen des Zweiten
Weltkriegs. Knapp einstündige Rede
http://video.google.com/videoplay?docid=-1423208573050100159&hl=de

Ein Kino-Film sollte den „Überfall“ rechtfertigen
Von Hanns-Georg Rodek
Es ist ein Bild, aus unzähligen amerikanischen Western vertraut: ein Treck, der bis zum Horizont reicht, Siedler in ihren Planwagen auf dem Weg gen Westen, wo ein neues, besseres Leben auf sie wartet. Auch das deutsche Kino hat solch eine Szene aufzuweisen. Sie stammt aus „Heimkehr“, und auch hier fährt eine unendlich lange Kolonne von Siedlerwagen ins gelobte Land, nach Westen, „heim ins Reich“.
http://www.welt.de/die-welt/kultur/article4437822/Ein-Kino-Film-sollte-den-Ueberfall-rechtfertigen.html

Geschichte, die nicht vergeht
Von Gerhard Gnauck
Auch 70 Jahre nach Ausbruch des Zweiten Weltkriegs ringen Europas Politiker um die richtigen Worte
http://www.welt.de/die-welt/kultur/article4437829/Geschichte-die-nicht-vergeht.html

Zweiter Weltkrieg
Polen warnt vor „Verfälschung“ der Geschichte
Genau heute vor siebzig Jahren beschoß das deutsche Kriegsschiff „Schleswig-Holstein“ das zur Festung ausgebaute polnische Munitionsdepot in Danzig. Polens höchste Repräsentanten haben nun bei der Gedenkfeier zu Beginn des Zweiten Weltkriegs an die Verantwortung Deutschlands erinnert. Sie warnten davor, die Geschichte zu vergessen.
http://www.welt.de/politik/ausland/article4438278/Polen-warnt-vor-Verfaelschung-der-Geschichte.html

Ansonsten wären die polnischen Ulanen wohl vermutlich schon bis Berlin vorgedrungen gewesen ...
Gedenken an Zweiten Weltkrieg
Kaczynski wirft Sowjetunion „Messerstich in den Rücken“ vor
Polens Präsident hat bei der Gedenkfeier zum Ausbruch des Zweiten Weltkriegs scharfe Töne gegen die frühere Sowjetunion angeschlagen: Stalin habe Polen mit dem Einmarsch der Roten Armee im September 1939 einen tödlichen Stoß versetzt, sagte Lech Kaczynski.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,646181,00.html

Polen
Merkel, Putin und Kaczynski gedenken Beginn des Zweiten Weltkriegs
Bundeskanzlerin Merkel, Rußlands Ministerpräsident Putin und weitere Politiker haben in Polen mit Präsident Lech Kaczynski eine Zeremonie zum Gedenken an den Beginn des Zweiten Weltkriegs begonnen. Auf der Westerplatte in Danzig wurde ein Kranz niedergelegt. Merkel unterstrich Deutschlands Verantwortung für den Zweiten Weltkrieg, Kaczynski würdigte Soldaten, die gegen Nazi-Deutschland kämpften.
http://www.focus.de/panorama/vermischtes/polen-merkel-putin-und-kaczynski-gedenken-beginn-des-zweiten-weltkriegs_aid_431595.html

Zitat Donald Tusk: „Wir sind hier zusammengekommen, um daran zu erinnern, wer den Krieg begonnen hat, wer der Schuldige war, wer der Henker in dem Krieg war und wer das Opfer der Aggression war.“

Polen: „Für Demut kein Grund“
DANZIG. Um Viertel vor fünf, siebzig Jahre nach den ersten Schüssen des deutschen Linienschiffes „Schleswig-Holstein“ auf das polnische Munitionsdepot auf der Westerplatte im damaligen Freistaat Danzig, haben die Spitzen des polnisches Staates die nationalen Gedenkfeierlichkeiten eröffnet. Staatspräsident Lech Kaczyński (PiS) und Ministerpräsident Donald Tusk (PO) warnten in ihren Ansprachen vor Umdeutungen der Geschichte.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5d574615fdf.0.html

Das Merkel übertrifft sich mal wieder selbst. Hündischer geht’s nicht ...
„Ich verneige mich vor den Opfern“
Von Lars-Broder Keil
Merkel bekennt sich in Danzig zur „immerwährenden Verantwortung“ Deutschlands für Kriegsleid und Holocaust
http://www.welt.de/die-welt/politik/article4444950/Ich-verneige-mich-vor-den-Opfern.html

1. September 2009. Kanzlerin Merkel erinnert an deutsche Kriegsschuld und betont „immerwährende geschichtliche Verantwortung“ (was immer das sein soll) ...
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iaIDwS-IoF6I0AyAOeHlngI1ahcA
http://derstandard.at/fs/1250691529347/Ueberfall-auf-Polen-Merkel-bekennt-sich-zu-Deutschlands-Schuld
http://www.abendblatt.de/politik/deutschland/article1165031/Kanzlerin-Merkel-verneigt-sich-vor-Kriegsopfern.html
http://www.focus.de/panorama/vermischtes/70-jahrestag-des-zweiten-weltkriegs-merkel-bekennt-sich-zur-geschichtlichen-verantwortung-deutschlands_aid_431797.html

Putin erkennt russische Kriegsschuld nicht an
70 Jahre Kriegsbeginn
Alle warten auf Putin – doch der schweigt zu Stalin
http://www.welt.de/politik/deutschland/article4443063/Alle-warten-auf-Putin-doch-der-schweigt-zu-Stalin.html

Geschichte im „Stern“
Angriff auf Polen:
Der Weg in den Vernichtungskrieg
http://www.stern.de/politik/deutschland/angriff-auf-polen-der-weg-in-den-vernichtungskrieg-1506349.html

Wolfgang Venohr, Kriegsschuld und die Deutschen in Polen
von Dieter Stein
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5297d164e6f.0.html

Mehrheit der Polen heißt „Zwangsaussiedlungen“ gut
Eine überwältigende Mehrheit der Polen sieht die Zwangsaussiedelungen der Deutschen nach dem Zweiten Weltkrieg als gerechtfertigt. Zwischen 1939 und 1945 kamen sechs Millionen Polen (sic!) gewaltsam ums Leben.
http://diepresse.com/home/politik/zeitgeschichte/505236/index.do?_vl_backlink=/home/politik/index.do

Ein Beispiel für deutschen „Schuldstolz“ ...
Kolumne Kopfwelten: Hitlers Erbe
70 Jahre ist der Beginn des 2. Weltkriegs her. Muß sich auch die Internet-Generation noch schuldig fühlen für die Verbrechen ihrer Urgroßväter? Neue psychologische Forschungen geben eine Antwort. Von Frank Ochmann
http://www.stern.de/wissen/mensch/muskeltest/kolumne-kopfwelten-hitlers-erbe-1506473.html

Über die Vorgeschichte wüßte man gerne mehr ...
Massaker
Wie die Deutschen im polnischen Borów metzelten
Von Gerhard Gnauck
750 Dörfer metzelten die Wehrmacht und die deutschen Polizeikräfte in Polen nieder, darunter Borów. Konrad Schuller hat seine Bewohner besucht und mit den letzten Überlebenden gesprochen. In einer packenden Reportage erzählt er von ihrem Leid, aber auch von den Tätern und was sie nach 1945 trieben. [Interessant sind auch die Leserkommentare!]
http://www.welt.de/kultur/literarischewelt/article4417880/Wie-die-Deutschen-im-polnischen-Borow-metzelten.html

SPIEGEL-TV: Hitlers Westfeldzug
http://www.spiegel.de/video/video-1018716.html

Letzter Senf zu Tarantino
Von Thorsten Hinz
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M590401dd143.0.html

Ein Besuch lohnt sich ...
Staats- und Wirtschaftspolitische Gesellschaft e.V.
http://www.swg-hamburg.de/index.html

Die englischsprachige Ausgabe von SPIEGEL Online über den Umgang der heutigen Deutschen mit der Schlacht im Teutoburger Wald ...
Battle of the Teutoburg Forest
Germany Recalls Myth That Created the Nation
By David Crossland in Kalkriese, Germany
http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,644913,00.html

Schöppingen auf der Flucht vor Rechts
In Schöppingen ist man auf der Flucht vor der rechten Gefahr. Selbst nachdem ein 18jähriger einem irakischen Asylbewerber zum Opfer gefallen ist, wird sorgfältig nur nach rechts geschaut. So dient denn auch dieser Mord dem „Kampf gegen Rechts“. Zu den Trauerfeierlichkeiten am Donnerstag schickte die Antifa Wächter vorbei, und am Freitag wurden die Schüler vorzeitig entlassen, weil angeblich Rechtsextreme die Schule stürmen wollten.
Die Westfalennachrichten schieben den vorgezogenen Schulschluß nach Angaben des Schulleiters auf „aktive Trauerbewältigung“. Eine Drohung habe es nicht gegeben. Schöppinger Eltern kommentieren.
http://www.pi-news.net/2009/08/schoeppingen-auf-der-flucht-vor-rechts/

Schulschließung: „Alles nur geträumt?“
Schöppingen – Wurden die Schulen in Schöppingen am Freitag vorzeitig geschlossen, weil mit den trauernden Schülern nach dem gewaltsamen Tod eines 18jährigen ein normaler Unterricht nicht mehr möglich war? Oder gab es – anders als Polizei und Schulen es darstellen – doch anonyme Drohungen, die zu diesem Schritt veranlaßten? Darüber wird in Schöppingen inzwischen kontrovers diskutiert. Polizei und Schulleitungen hatten am Freitag auf Anfrage der WN mitgeteilt, daß das vorzeitige Unterrichtsende nur aufgrund der Stimmungslage der Schüler erfolgt sei. Ein Polizeisprecher verneinte auf konkrete Nachfrage, daß es Drohungen gegeben habe. Die Polizei blieb auch am Wochenende bei dieser Darstellung. Ein Sprecher der Kreispolizeibehörde Borken machte auf erneute Anfrage der WN deutlich, daß der vorzeitige Unterrichtsabbruch nicht in Folge anonymer Drohungen erfolgt sei. Im Internet habe es lediglich Hinweise darauf gegeben, daß Rechtsextreme zu einer Demonstration i
 n Schöppingen erscheinen könnten. Diesen Hinweisen sei die Polizei nachgegangen und habe in diesem Zusammenhang auch eine Schülerin aus Schöppingen vernommen. Dabei sei der Internet-Hinweis, so der Polizeisprecher wörtlich, „wie eine Blase geplatzt“. Vor Ort in Schöppingen sei es am Freitag – dem Tag der Beerdigung des 18jährigen Opfers – nicht zu irgendwelchen Demonstrationen gekommen.
http://www.ahlener-zeitung.de/lokales/kreis_borken/schoeppingen/1114606_Schulschliessung_Alles_nur_getraeumt.html



Auseinandersetzung zwischen Deutschen und Türken in Brandenburg ...
GEWALT: Tatort Lindow: Die Täter sind bekannt
Gegenseitige Beschimpfungen standen am Beginn der Auseinandersetzung / Staatsanwaltschaft ermittelt
http://www.maerkischeallgemeine.de/cms/beitrag/11593447/61299/Gegenseitige-Beschimpfungen-standen-am-Beginn-der-Auseinandersetzung-Staatsanwaltschaft.html

Nach der Schägerei
Türkiyemspor-Präsident erhebt Vorwürfe gegen Ermittler
Nach dem Vorfall zwischen Lindower Jugendlichen und jungen Fußballspielern des Berliner Vereins Türkiyemspor diskutiert der Ort über die Auslegung der Ereignisse. Viele Lindower wollen nicht an einen fremdenfeindlichen Übergriff glauben. Die Staatsanwaltschaft ermittelt gegen beide Seiten.
http://www.tagesspiegel.de/berlin/Brandenburg-Tuerkiyemspor-Lindow;art128,2885783

POL-F: 090824 - 1057 Gallusviertel: Randalierende Spieler lösen Polizeieinsatz auf Fußballplatz aus
Frankfurt (ots) – Am Sonntag, den 23.08.2009 gegen 16.00 Uhr, wurde der Polizeinotruf während eines Fußballspiels von einem Mitglied der Gästemannschaft informiert, daß sie unter anderem durch Ordner der Gastgeber auf dem Sportplatz an der Sondershausenstraße massiv beleidigt und durch Handgreiflichkeiten attackiert werden. Darüber hinaus wären ihnen Schläge nach dem Spiel angedroht worden. Vorausgegangen waren angeblich strittige Schiedsrichterentscheidungen. Da sie in der Vergangenheit schlechte Erfahrungen mit den Gastgebern gemacht hatten, verständigte man die Polizei.
Entgegen der Darstellung einiger Vertreter der Gastgeber hat das aggressive Verhalten von Spielern und sonstigen Verantwortlichen zu dem Erscheinen der Polizei vor Ort geführt. Die Notwendigkeit der Polizei zeigte sich schon beim Eintreffen. Hier schlug ihnen bereits eine deutlich aufgeheizte Stimmung seitens der Gastgeber entgegen. Es kam durch mehrere Spieler der Platzherren unmittelbar zu massiven Beleidigungen und Bedrohungen der Beamten. Ein 30jähriger Marokkaner beleidigte noch aus dem laufenden Spiel heraus die Beamten mit „dreckige Hurensöhne“, „Schmok“, „Weicheier“ und weiteres mehr.
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/4970/1462697/polizeipraesidium_frankfurt_am_main

Haarsträubendes Video über Ausländerterror in Berlin ...
Kriminelle Ausländer zeigen ihr Waffenarsenal – Akte09
http://www.youtube.com/watch?v=jMGmbhEAZUc

Hier noch einmal die zu Beginn des „Akte“-Berichts gezeigte Attacke in voller Länge ...
Ausländergewalt: Orientalen prügeln auf Polizisten ein
http://www.youtube.com/watch?v=huNaVq0wwJw

Früh übt sich ...
Köln – Mehmet (8): „Ich stech euch ab“
http://www.express.de/nachrichten/region/koeln/ich-stech-euch-ab_artikel_1251217065251.html

Molenbeek(Brüssel): Polizei kapituliert im Mohammedaner-Viertel
http://www.youtube.com/watch?v=jacisnCWbk4

Staatliche Bekenntnisschulen
Andersgläubige müssen draußen bleiben
Von Hermann Horstkotte
„Kurze Beine, kurze Wege“ – diese plausible Regel für Erstkläßler hat Nordrhein-Westfalen abgeschafft. Dort zählt jetzt der Taufschein an einem Drittel der staatlichen Schulen mehr als gute Nachbarschaft. Die Folge: Katholiken bleiben unter sich, vor allem Muslime werden ausgegrenzt.
http://www.spiegel.de/schulspiegel/wissen/0,1518,645731,00.html

361° Toleranz – Antwort auf den Aufruf der Bundeskanzlerin
http://www.youtube.com/watch?v=5hK-7zLvc2k

361 Grad Toleranz – Mobbing gegen Deutsche
http://www.youtube.com/watch?v=An6JedBSmIg

Erstkläßler
Warum früh eingeschulte Kinder seltener aufs Gymnasium wechseln
Für viele Eltern kann die Grundschule gar nicht früh genug losgehen. Doch oft hat das fürs Kind Nachteile. Die Forscherin Andrea Mühlenweg, 32, erklärt im Interview, wieso ein paar Tage viel ausmachen können und der schnellste Weg nicht immer eine Abkürzung ist.
http://www.spiegel.de/schulspiegel/wissen/0,1518,645004,00.html

Wörter, die keiner versteht
Die schlimmsten „Sprachpanscher des Jahres“
„Slacklining“, „Gymmotion“ und „Feel Well Woman“: Mit solchen Wortschöpfungen hat sich der Deutsche Turner-Bund (DTB) beim Verein Deutsche Sprache sehr unbeliebt gemacht. Deshalb wurde der DTB jetzt zum „Sprachpanscher des Jahres“ gekürt. Auf den Plätzen folgen zwei große Konzerne.
http://www.welt.de/kultur/article4417540/Die-schlimmsten-Sprachpanscher-des-Jahres.html

Hausbesetzung als bürgerliche Geste
Die Wohlfühl-Variante der Hafenstraße: In Hamburg haben junge Künstler leere Häuser im Gängeviertel besetzt und alle sind dafür. Tim Ackermann traf den Schirmherrn der Besetzer, Daniel Richter
http://www.welt.de/die-welt/kultur/literatur/article4425233/Hausbesetzung-als-buergerliche-Geste.html

Antike Schriften
Jäger des verlorenen Wissens
Von Dirk Husemann
Nur ein Prozent aller Schriften der Griechen, Römer und Ägypter soll die Zeiten überdauert haben. Bis heute suchen Forscher nach den Überresten der Bibliothek von Alexandria – und in Papyrusfragmenten nach Gedanken aus einer vergangenen Welt.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,644238,00.html

Unbewußte Signale
Schluckauf – ein Überbleibsel der Evolution
Von Harald Czycholl
„Da denkt jemand an dich“ ist die gängigste Erklärung für den Schluckauf. Dabei ist es eigentlich schlicht ein Nerv, der da gereizt wird. Schon als Fötus im Mutterleib gibt es die Hickser. Der längste bekannte Schluckauf eines Menschen dauerte fast 70 Jahre. Gegen Schluckauf hilft ein alter Trick.
http://www.welt.de/wissenschaft/medizin/article4448407/Schluckauf-ein-Ueberbleibsel-der-Evolution.html

mercredi, 09 septembre 2009

Terre et Peuple: TABLE RONDE 2009


Terre et Peuple

Résistance Identitaire Européenne

TABLE RONDE 2009

www.terreetpeuple.com

Dimanche 4 octobre 2009 :

 

XIVe Table Ronde de TERRE ET PEUPLE :

"Pour la Reconquête, reviens Charles Martel !"


à Villepreux (région Parisienne)

 

contact@terreetpeuple.com

 

  

XIV_Table_ronde_2009

mardi, 01 septembre 2009

Variations autour du thème "Russie"

russie-316.jpg

 

 

Robert STEUCKERS:

 

Variations autour du thème “Russie”

 

Discours de Robert Steuckers lors du colloque de la “nouvelle alternative solidariste” à Ruddervoorde/Bruges, 11 octobre 2008

 

La Russie  –vous l’entendez et le lisez chaque jour dans les médias du système—  est l’objet d’une inlassable propagande, toujours dénigrante et négative, d’un harcèlement permanent des esprits, qui la campent comme un immense foyer où se succèdent sans discontinuité horreurs et entorses à la “bonne gouvernance”; cette propagande a été bien réactivée depuis la “Guerre d’août” dans le Caucase, il y a deux mois. Cette propagande négative, cette “Greuelpropaganda” (“gruwelpropaganda”), n’est pas nouvelle, car, les historiens le savent, elle s’est déjà déployée dans l’histoire des deux derniers siècles, essentiellement pour deux faisceaux de motifs:

 

Premier faisceau de motifs:

D’abord à cause de l’autocratisme de certains tsars: Paul I, qui voulait marcher avec Napoléon contre l’Inde britannique et démontrait, par cette volonté, que la maîtrise de la Mer Noire et de la Caspienne permettait à terme de déboucher en Inde, arsenal civil et source de profit pour la puissance dominante anglaise; et Nicolas I, qui a entamé la marche des armées russes en direction du Caucase et de l’Asie centrale; ce tsar voulait régler la question d’Orient en liquidant l’Empire ottoman, ce qui a déclenché la Guerre de Crimée. Ce reproche d’autoritarisme fait partie d’un arsenal propagandiste récurrent car il s’adresse également à des tsars d’ouverture tels Alexandre II, qui lance un programme d’industrialisation, de modernisation et de libération des serfs, ou Nicolas II, qui sera tantôt ange tantôt démon, selon les fluctuations de la géopolitique anglaise, qui entendait d’abord ébranler la Russie pour s’emparer des pétroles du Caucase puis s’allier à elle dans le cadre de l’Entente pour faire pièce à une Allemagne devenue ennemie principale, prenant ainsi, au titre de cible première des propagandes dénigrantes, le relais de l’Empire des Tsars comme le démontre d’excellente manière le géopolitologue suédois William Engdahl dans son ouvrage sur la guerre du pétrole (1). Nicolas II partage avec les Mexicains Zapata et Pancho Villa le triste honneur d’avoir été tout à la fois, en l’espace de quelques années seulement, tyran sanguinaire et brave allié. Les deux Mexicains, rappellons-le, voulaient nationaliser les pétroles de leur pays, les arracher aux tutelles britannique et yankee... L’an passé, nous avons eu à déplorer la disparition de Henri Troyat, de l’Académie Française, écrivain de souche russe et arménienne, qui nous a laissé des biographies de tous les tsars: elles nous expliquent en long et en large les grands axes de leur politique, dans un langage clair et limpide, accessible à tous, sans jargon. Je conseille à chacun de vous de s’y référer.

 

Deuxième faisceau de motifs:

Ensuite à cause du bolchevisme et de la bolchevisation de la Russie, après 1917, la démonisation propagandiste se focalise sur l’idéologie et la pratique du communisme. Elle a la tâche bien plus facile car le tsarisme était moins démonisable que le soviétisme. Le monde catholique belge et flamand, notamment, dépeint la Russie soviétisée comme le foyer du mal absolu, surtout pour empêcher tout envol du communisme en Belgique même; la publication de l’album d’Hergé, “Tintin au pays des Soviets” relève, pour ne donner qu’un seul exemple, de cet anti-communisme catholique et militant des années 20 et 30. Cette propagande anti-soviétique a laissé des traces: en dépit de l’effondrement définitif de l’Union Soviétique et de la débolchevisation de la Russie, les réflexes anti-russes mobilisés pour combattre le soviétisme, notamment la propagande en faveur de l’OTAN, restent ancrés dans les mentalités, incapables d’intégrer les nouvelles donnes géopolitiques d’après 1989. A cet anti-communisme, mis en sourdine à partir de 1941 pour raisons d’union sacrée contre le nazisme et pour couvrir les agissements de la résistance communiste (en tant qu’instrument de la “guerilla warfare”), succède un anti-stalinisme, partagée par certains communistes ailleurs dans le monde; cet anti-stalinisme prête tous les travers du communisme à la seule gestion stalinienne de l’Union Soviétique. Comme Nicolas II, tyran sanguinaire puis “bon père des peuples de toutes les Russies” selon la propagande londonienne, Staline sera un monstre, puis le brave “Uncle Joe”, puis le “petit père des peuples” puis à nouveau un dictateur infréquentable.

 

Dans mon article, intitulé “La diplomatie de Staline” (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com), et dont la teneur m’a été souvent reprochée (2), j’ai souligné l’originalité, après 1945, de la diplomatie soviétique, qui pariait sur des rapports bilatéraux entre puissances et non sur une logique des blocs, du moins au départ. De fait, le pacte de Varsovie nait en 1955 seulement, après la mort du leader géorgien. Ce Pacte a bétonné la logique des blocs et est l’oeuvre du post-stalinisme que Douguine dénonce, aujourd’hui à Moscou, comme une émanation d’un certain “atlanto-trotskisme”. En dépit d’atrocités comme l’élimination des koulaks dans les terres noires et si fertiles d’Ukraine, qui a privé l’Union Soviétique d’une paysannerie capable de lui assurer une totale autonomie alimentaire, et comme les épurations du parti et de l’armée lors des grandes purges de 1937, il faut objectivement mettre à l’acquis de la période stalinienne tardive les notes de 1952, proposant la neutralisation de l’Allemagne sur le modèle prévu pour l’Autriche, en accord avec le filon “austro-marxiste” de la social-démocratie autrichienne.

 

Déstalinisation et logique des blocs

 

La volonté de réhabiliter les rapports bilatéraux entre puissances, selon les vieux critères avérés de la diplomatie classique, et le projet de neutralisation d’une large portion du centre de l’Europe entre l’Atlantique et la frontière soviétique, dont l’arsenal industriel allemand appelé à renaître de ses cendres (“les Hitlers vont et viennent, l’Allemagne demeure”), sont deux positions qui ont l’une et l’autre déplu profondément à Washington et entraîné ipso facto une propagande anti-stalinienne puis, dans la foulée, la déstalinisation, au profit d’une logique des blocs parfaitement schématique, qui condamnait l’Europe à la division et la stagnation, au blocage géopolitique permanent. La déstalinisation, en dépit de la “bonne figure” qu’elle se donnait, interdisait de revenir au message de la fin de l’ère stalinienne: diplomatie classique et neutralisation de l’Allemagne.

 

La Chine actuelle, partiellement héritière de ce communisme de la fin des années 40 et du début des années 50, préconise des relations internationales basées sur des rapports bilatéraux, dans le respect des identités politiques des acteurs de la scène internationale, en dehors de toute  formation de blocs et de toute idéologie “immixtionniste” (wilsonisme, stratégie cartérienne et reaganienne des “droits-de-l’homme”, etc.) (cf. nos articles sur la question: Robert Steuckers, “Les amendements chinois au ‘nouvel ordre mondial’” & “Modernité extrême-orientale et modèle juridique ‘confucéen’”; ces deux  articles sont repris dans: Robert Steuckers, “Le défi asiatique et ‘confucéen’ au ‘nouvel ordre mondial’”, Synergies Européennes, Forest, 1998; les deux textes figurent dorénavant sur: http://euro-synergies.hautetfort.com).

 

Le retour des thématiques anti-autocratiques

 

Avec Poutine et Medvedev, la propagande habituelle recompose les thématiques de l’anti-autocratisme, de l’hostilité à tout pouvoir non seulement fort mais simplement solide, à celle des résidus de communisme, dans le sens où toute réorganisation des anciennes terres de l’Empire russe et toute velléité de contrôler l’économie et le marché des matières premières s’assimilent à un retour au communisme. Ce sont des pièges dans lesquels il ne faut pas tomber, en tenant compte des arguments suivants:

-          la Russie a besoin d’un pouvoir plus contrôlant que les terres situées à l’Ouest du sous-contient européen, la coordination des ressources de son immense territoire exigeant davantage de directivité;

-          dans une perspective européenne et russe, le contrôle pacifique de l’Asie centrale, du Caucase, de la Caspienne et de la Mer Noire est un atout géopolitique et géostratégique important, dont il ne faut pas se défaire avec légèreté, sous peine de voir triompher le voeu le plus cher de la géopolitique anglo-saxonne, dont les fondements ont été théorisés par Halford John Mackinder et Homer Lea dans la première décennie du 20ème siècle;

-          la démonisation de la Russie a une forte odeur d’hydrocarbure; chaque étape historique de cette démonisation est marquée par l’un ou l’autre enjeu pétrolier; hier comme aujourd’hui, dans le Caucase;

-          le communisme, en tant que messianisme qui s’exporte et ébranle les équilibres politiques des nations voisines, a cessé d’exister et les réflexes défensifs que son existence dictait n’ont plus lieu d’être et vicient, s’ils jouent encore, la perception de la réalité actuelle;

-          la propagande anti-russe d’hier et d’aujourd’hui participe de la stratégie immixtionniste et internationaliste mise en oeuvre à Londres hier, à Washington depuis la présidence de Teddy Roosevelt et du système wilsonien; elle a eu pour résultat de torpiller toutes les  oeuvres d’unification continentale et de faire, à terme, de l’Europe un nain politique, en dépit de son gigantisme économique.

 

L’historiographie dominante fait donc de la Russie un croquemitaine et cette historiographie est dictée aux agences médiatiques, à la presse internationale, par des officines basées à Londres ou à Washington. Il s’agit désormais, dans les espaces de liberté comme le nôtre, de contrer les poncifs toujours récurrents de cette propagande et de se référer à une autre interprétation de l’histoire, à une historiographie alternative, différente aussi de l’historiographie soviétique/communiste (liée à l’historiographie anglo-saxonne pour les événements de la seconde guerre mondiale).

 

Le souvenir de “Pietje Kozak”

 

Dans le cadre restreint du mouvement flamand, il faut se rappeler que sans les cosaques d’Alexandre I, les provinces sud-néerlandaises n’auraient jamais été libérées du joug napoléonien et que leur identité culturelle et linguistique aurait disparu à tout jamais si elles étaient demeurées des départements français. Si un quartier s’appelle “Moscou” à Gand, c’est en souvenir des libérateurs cosaques, conduits par “Pietje Kozak”, dont les chevaux avaient galopé d’Aix-la-Chapelle aux rives de l’Escaut, en passant par Bruxelles, où ils avaient campé à la Porte de Louvain, l’actuelle Place Madou. Les cosaques n’ont pas laissé de mauvais souvenirs. Ils ne sont pas restés longtemps: ils ont foncé vers Paris, tandis que les Gantois volontaires étaient incorporés dans l’armée prussienne, armée pauvre, levée en masse, selon les consignes de Clausewitz, qui voulait faire pièce à la conscription républicaine puis napoléonienne. Cette armée devait vivre sur la population, notamment sur la rive orientale de la Meuse que la Prusse convoitait, en inquiétant les Anglais, qui voyaient une grande puissance s’approcher d’Anvers et occuper une vallée mosane menant directement au Delta et au Hoek van Holland, à une nuit de navire à voile de Londres, comme au temps de l’Amiral De Ruyter. Les réquisitions prussiennes ont laissé de mauvais souvenirs, surtout en pays de Liège, dans les Ardennes et le Condroz. Les Anglais, eux, payaient tout ce qu’ils prenaient et se taillaient bonne réputation: c’est là qu’il faut voir l’origine de l’anglophilie belge.

 

Après l’effondrement du système napoléonien qui avait l’avantage peut-être d’unir l’Europe mais le désavantage de le faire au nom des philosophades modernistes de la révolution française, l’Europe acquiert, à Vienne en 1814-15, une sorte d’unité restauratrice. Ce sera la Pentarchie, le concert des cinq puissances (Prusse, Russie, Angleterre, Autriche, France) dont le territoire s’étend de l’Atlantique au Pacifique. Nous avons donc pour la première fois dans l’histoire un espace européen et eurasien entre les deux plus grands océans du globe. La cohérence de cet espace demeure un idéal et une nostalgie, en dépit des faiblesses de cette Pentarchie, sur lesquelles nous reviendrons. Rappellons qu’elle subsistera à peu près intacte jusqu’en 1830 et que les premières lézardes de son édifice datent justement de cette année fatidique de 1830, de la révolte belge de Bruxelles, où Français et Britanniques acceptent les exigences des insurgés, les uns dans l’espoir d’absorber petit à petit le pays; les autres pour briser l’unité des Pays-Bas, qui alliaient de considérables atouts à l’aube de la révolution industrielle: une industrie métallurgique liégeoise, des mines de charbons de Mons à Maastricht, une bonne industrie textile en Flandre et dans la Vallée de la Vesdre, une flotte hollandaise impressionnante et des colonies en voie de développement en Insulinde (Indonésie), un pôle germanique continental et littoral aussi attrayant, sinon plus attrayant, pour les populations d’Allemagne du Nord que la Prusse et le Brandebourg (3). Tandis que Français et Britanniques favorisaient la sécession belge, les autres puissances européennes y voyaient une première entorse à la cohésion “pentarchique” et le triomphe d’un particularisme stérile.

 

La Doctrine de Monroe contre la Pentarchie

 

Preuve des potentialités immenses de la “Pentarchie”: c’est à l’époque de sa plus forte cohésion que les puritains d’Amérique du Nord s’en inquiètent, tout en devinant les potentialités de leur propre vocation continentale et bi-océanique dans le Nouveau Monde. La proclamation de la Doctrine de Monroe en 1823 constitue un défi américain à cette formidable cohésion européenne qui s’impose sur la masse continentale eurasiatique (4). Il fallait de l’audace pour oser ainsi défier les cinq puissances de la Pentarchie. Avec un culot inouï, sans avoir à l’époque les moyens de défendre sa politique sur le terrain, James Monroe a osé prononcer ce programme d’exclusion des puissances européennes, à commencer par l’Espagne affaiblie, car si la Pentarchie l’avait voulu, elle se serait partagé le Nouveau Monde en zones d’influence et les treize colonies rebelles n’auraient pas pu dépasser les Appalaches ni atteindre le bassin du Mississippi si Bonaparte n’avait pas eu la funeste idée de leur vendre la Louisiane en 1803.

 

La Guerre de Crimée (5) va définitivement rompre la cohésion de la Pentarchie et inaugurer l’ère des compositions et recompositions d’alliances qui conduiront à l’explosion de 1914, à la première guerre mondiale et à l’implosion de la culture européenne. Le Tsar Nicolas I entendait parachever le travail de liquidation de l’Empire ottoman, commencé en 1828, où les flottes anglaise, française et russe, de concert, avaient forcé le Sultan à concéder l’indépendance à la Grèce, qui aura un roi bavarois. L’objectif du Tsar était de liquider progressivement l’Empire ottoman, corps étranger à la Pentarchie sur le sous-continent européen, en protégeant puis en accordant l’indépendance aux sujets chrétiens (orthodoxes) de la Sublime Porte. La logique du Tsar est continentaliste: il veut un élargissement de “l’ager pentarchicus” et la ré-occupation de positions statégiques-clefs que les impérialités européennes, romaines et byzantines, avaient tenues avant les raz-de-marée arabe et ottoman. L’élargissement de “l’ager pentarchicus” impliquait, après la parenthèse de l’indépendance grecque soutenue par tous, d’englober tout le territoire maritime pontique et de débouler, partiellement ou par nouvelles petites puissances orthodoxes interposées, dans le bassin oriental de la Méditerranée, avec la Crète et Chypre, à proximité de l’Egypte. La logique de l’Angleterre est, elle, maritime, thalassocratique. Pour le raisonnement impérial anglais, l’Empire des Tsars, avec ses immenses profondeurs territoriales et ses énormes ressources, ne peut pas s’avancer aussi loin vers le Sud, peser de tout son poids sur la ligne maritime Malte-Egypte, au risque de couper la voie vers les Indes, car on compte déjà à Londres percer bientôt l’isthme de Suez.

 

Le centre névralgique de l’Empire britannique n’est plus en Europe

 

Les préoccupations anglaises du temps de la Guerre de Crimée (1853-1856) demeurent actuelles, à la différence près que ce sont désormais les Américains qui les font valoir. Pour Londres hier et pour Washington aujourd’hui, la Russie, ni aucune autre puissance européenne d’ailleurs, ne peut avoir la pleine maîtrise de la Mer Noire ni disposer d’une bonne fenêtre sur la Méditerranée orientale. En 1853, Londres prendra fait et cause pour la Turquie, entraînant la France dans son sillage, et les deux puissances occidentales ruinèrent ainsi définitivement la notion féconde et apaisante de Pentarchie: elles sont responsables devant l’histoire de toutes les catastrophes qui ont saigné l’Europe à blanc depuis la Guerre de Crimée. L’unité et la cohésion de l’Europe ne comptent pas pour Londres et Paris, puissances excentrées par rapport au coeur du sous-continent. L’Occident s’alliera avec n’importe quelle puissance ou n’importe quelle peuplade extérieure à l’Europe pour détruire toute force de cohésion émanant du centre rhénan, danubien ou alpin de notre sous-continent. Cette stratégie de trahison et d’anti-européisme avait commencé avec François I, le Sultan et Barberousse au 16ème siècle (6); l’Angleterre vole, elle, au secours de l’Empire ottoman moribond, prolonge la servitude des peuples balkaniques en ne montrant aucune solidarité avec des Européens croupissant sous un joug musulman, parce que le centre névralgique de la puissance britannique ne se situe plus en Europe, ni même dans la métropole anglaise, mais en Inde. L’Angleterre possède donc un empire dont le centre, sur le globe, est le sous-continent indien; bien qu’hegemon, elle se situe en périphérie de l’espace-tremplin initial, du coeur même de son propre empire et combat tout ce qui, autour de l’Inde, pourrait, à moyen ou long terme, en réalité ou en imagination, en menacer l’intégrité territoriale. Les logiques française et anglaise de la seconde moitié du 19ème siècle ne sont donc plus euro-centrées mais exotiques. Ce glissement scelle la fin de la cohésion pentarchique.

 

C’est à la suite de la Guerre de Crimée que le terme “Occident” devient péjoratif en Russie. Nul autre que Dostoïevski ne l’a expliqué aussi clairement que dans son “Journal d’un écrivain”. En 1856, quand la Russie doit accepter les clauses humiliantes de la paix, une première césure traverse l’Europe pentarchique, une césure qui constitue une première étape vers l’épouvantable cataclysme d’août 1914. En effet, la césure sépare désormais une Europe occidentale (France et Angleterre), d’une Europe centrale et orientale (Prusse, Russie, Autriche-Hongrie). En dépit de la méfiance autrichienne avant et pendant la Guerre de Crimée, qui voyait d’un mauvais oeil la Russie qui tentait de s’installer dans le delta du Danube en prenant sous sa protection les principautés roumaines (Valachie et Moldavie), de confession orthodoxe. Sous l’impulsion de Bismarck, les trois puissances impériales chercheront à reproduire, à elles seules, la cohésion de la Sainte-Alliance. Après l’unification allemande de 1871, on parlera de “l’alliance des trois empereurs” (“Drei-Kaiserbund”). Bismarck exhortera les Autrichiens à ne pas succomber aux tentations occidentales, ce qui sera d’autant plus aisé que l’Autriche n’a jamais eu de colonies extra-européennes.

 

La crainte de voir renaître un Empire russo-byzantin sur le Bosphore

 

Le théoricien le plus pertinent de la “Pentarchie” fut incontestablement Constantin Frantz (7): c’est lui qui a démontré que “l’excentrage” exotique de l’Angleterre en direction des Indes principalement et de la France en direction de l’Afrique (Algérie, Saint-Louis/Dakar, Côte d’Ivoire, Gabon, avant 1860) brisait la cohésion de l’Europe et pouvait induire sur son territoire des conflictualités générées ailleurs. La Guerre de Crimée est la première conflagration inter-européenne après 1815, dont les motivations dérivent de préoccupations extra-européennes: l’Angleterre ne veut pas d’une flotte russe en Méditerranée orientale parce que cela menace l’Egypte et comporte le risque de voir s’installer des postes et bases russes en Mer Rouge, avec accès à l’Océan Indien; la France n’en veut pas davantage car une flotte russe dans les bases auparavant ottomanes risque de menacer l’Algérie fraîchement conquise, qui, rappelons-le, était tout de même la base la plus avancée des Ottomans en Méditerranée occidentale au 16ème siècle. La crainte partagée par Paris et Londres en 1853 était de voir se reconstituer, sur les débris de l’Empire ottoman, un empire russo-byzantin rechristianisé capable, avec les réserves russes, de contrôler les principaux points stratégiques à la charnière des masses continentales asiatiques et africaines, et de remplacer ainsi l’Empire ottoman. Cette crainte n’existait pas encore vingt-cinq ans auparavant, au moment de l’accession de la Grèce à l’indépendance: la France n’avait pas encore débarqué ses troupes en Algérie et l’Angleterre escomptait simplement faire de la Grèce un satellite plus solide que le seul petit cordon d’îles ioniennes, dont elle avait fait, en 1815, une république sous protectorat anglais.

 

Revenons à la propagande anti-russe actuelle: elle remonte à l’époque de la Guerre de Crimée. Aujourd’hui encore, les linéaments de cette propagande et les motifs géopolitiques qu’elle dissimule ou travestit demeurent et s’utilisent toujours. Et montrent plus de virulence dans la sphère anglo-saxonne et en France qu’ailleurs en Europe, mis à part les pays de l’est fraîchement libéré du communisme. Les cénacles, journaux, publications des milieux dits “nationalistes” ou “nationaux-conservateurs” de l’Occident français et anglais évoquent bien moins souvent une alliance euro-russe que leurs pendants d’Europe centrale germanique (Allemagne, Autriche). En Flandre, nous assistons à une contagion anglaise, à une véritable “anglo-saxonnite aigüe”, totalement contraire aux intérêts européens de cette région liée à la Rhénanie-Westphalie, et improductive pour tout combat métapolitique face au danger français, à l’heure où la conquête n’est plus militaire ou culturelle mais économique.

 

Les “nouveaux philosophes”, instruments de la russophobie

 

La propagande anti-russe, et aujourd’hui hostile à Poutine, fonctionne à merveille dans la sphère linguistique anglo-saxonne. C’est au départ d’officines de moins en moins britanniques et de plus en plus américaines qu’elle se déploie sur la planète entière. En France, cette propagande se distille, sous un déguisement différent, au départ, non pas de cercles conservateurs ou nationaux-conservateurs, mais de réseaux trotskistes, d’obédience affichée ou infiltrés dans les cénacles syndicaux ou socialistes et surtout au départ des niches médiatiques et journalistiques où s’est incrustée la secte des “nouveaux philosophes”, à cheval entre une gauche nouvelle (les fameuses deuxième et troisième gauches) et une droite atlantiste, molle, libérale et “orléaniste” qui cherche à tourner le dos au gaullisme. Ce bastion, bien positionnée sur le carrefour entre droite centriste et gauche centriste, permet à cette propagande de s’insinuer partout et d’empêcher l’éclosion d’une pensée géopolitique alternative, non atlantiste, qui pourrait émerger dans plusieurs franges politiques potentielles, aujourd’hui houspillées dans les marges de la politique dominante et souvent décriées comme “extrémistes”: communiste, gaulliste (dans le sens de Couve de Meurville), nationaliste, souverainiste ou néo-maurrassienne.

 

La Guerre de Crimée a donc fracassé définitivement la Pentarchie, la seule cohésion européenne de l’ère moderne et contemporaine. Néanmoins, le conflit dominant, celui dont les enjeux  géopolitiques avaient le plus d’envergure territoriale car ils concernaient et la Terre du Milieu  (sibérienne et centre-asiatique) et l’Océan du Milieu (l’Océan Indien avec le sous-continent indien), demeurait le conflit russo-britannique. Le conflit franco-prussien de 1870-71, perçu comme essentiel en France ou en Allemagne car il était local, reste marginal, malgré tout, malgré son importance, malgré qu’il est l’une des sources majeures des deux conflits mondiaux du 20ème siècle.

 

Versailles ou le retour de la politique de Richelieu

 

Cependant, la permanence du conflit anglo-russe aux confins de l’Hindou Kouch, la rivalité entre Londres et Saint-Pétersbourg en Asie centrale et la volonté française de revanche et de reconquête de l’Alsace et de la Lorraine thioise vont peser d’un poids suffisant pour modifier la donne entre 1871 et 1914. La France va investir en Russie, afin d’avoir un “allié de revers”, comme François I s’était allié au Sultan et aux pirates barbaresques pour prendre le Saint-Empire et l’Espagne en tenaille et faire échouer l’offensive espagnole et vénitienne en Afrique du Nord et en direction de la Méditerranée orientale. On ne mesure pas encore complètement l’impact désastreux de cette politique. La politique française des investissements en Russie, mieux connue sous l’appelation des “emprunts russes” va contribuer à la dislocation progressive de l’alliance des “Trois Empereurs”, ultime résidu de l’esprit de la Pentarchie de 1814. A ce projet de s’adjoindre le “rouleau compresseur russe”, s’ajoutera une volonté maçonnique d’émietter l’espace de la “monarchie danubienne” austro-hongroise, de fractionner l’Europe centrale et orientale en autant de petits Etats que possible, tous condamnés à la dépendance ou à l’inviabilité économique: ce sera une réactualisation de la politique de Richelieu, visant la “Kleinstaaterei” dans les Allemagnes (pluriel!), qui trouvera un nouvel aboutissement dans le Traité de Versailles.

 

Bismarck serait indubitablement parvenu à maintenir la cohésion de l’alliance des Trois Empereurs. Ses successeurs n’auront pas cette intelligence politique et ce “feeling” géopolitique. Ils laisseront libre cours, sans réagir de manière opportune, à cette politique française de satellisation de la Russie. Quand celle-ci bascule définitivement dans le camp français, la politique alternative de l’Allemagne sera d’aller chercher dans l’Empire ottoman moribond un espace pour écouler les biens d’exportation de sa nouvelle industrie et y puiser des matières premières. Cette politique heurtera la volonté russe de trouver un débouché au-delà des Dardanelles, en direction de la Méditerranée orientale, de Suez et de l’Egypte et la volonté britannique de maintenir ou de créer un verrou partant du Caire pour aboutir à Calcutta au Bengale, afin de parachever, avec les possessions anglaises d’Afrique et d’Australie, une domination absolue sur l’ensemble des rivages de l’Océan Indien.

 

Une vingtaine d’années pour parfaire l’Entente

 

Il faudra cependant une vingtaine d’années pour consolider l’alliance que sera l’Entente entre Londres, Paris et Saint-Pétersbourg. Les sources de conflits potentiels demeurent latentes entre l’Angleterre et la France, en Indochine où l’Angleterre accepte, bon gré mal gré, que les Français contrôlent la façade pacifique de cette Indochine mais n’acceptent aucune extension de ce contrôle en direction du Siam et du Golfe du Bengale. De même, l’Angleterre voit d’un mauvais oeil la conquête violente  puis la pacification de Madagascar par le Général Gallieni (qu’ils détesteront même au plus fort de la bataille de la Marne en 1914, alors que cette bataille a décidé du sort de la guerre en faveur des alliés). Ensuite, l’affaire de la prise de contrôle par les Britanniques du Canal de Suez ne s’est pas apaisée rapidement, a connu des rebondissements, surtout, notamment, quand l’expédition du Capitaine Marchand en direction de Fachoda au Soudan laissait présager une installation française sur les rives du Nil, axe liant l’Egypte à l’Afrique du Sud.

 

Une présence française sur le Nil aurait pu briser la cohésion territoriale de l’Empire britannique en Afrique en s’alliant soit à la Somalie sous domination italienne soit à l’Abyssinie chrétienne soit au Congo belge. Il y aurait eu une présence européenne continentale  sur une portion importante du littoral africain de l’Océan Indien, avec, d’une part, une grande profondeur territoriale, reliant l’Atlantique à l’Océan du Milieu, et d’autre part, une base navale (et, plus tard, un porte-avion) malgache en face du Mozambique portugais, du Tanganyka alors allemand et surtout des mines d’Afrique du Sud, où demeurait une population boer rebelle, partiellement d’ascendance française. Imagine-t-on aujourd’hui quelle puissance aurait pu avoir un bloc colonial européen, regroupant les colonies françaises, belges, allemandes et portugaises et les Etats indépendants boers? La Mer Rouge aurait été contrôlée à hauteur d’Aden et de Djibouti par une constellation européenne germano-turque, italienne et française. Pour Londres, l’un des résultats les plus intéressants de la première guerre mondiale a été de contrôler la Mer Rouge de Suez à Aden, d’y éliminer toute présence germano-turque et, indirectement, française, la France sortant exsangue de la Grande Guerre.

 

Ratzel, Tirpitz et le réveil de l’Allemagne

 

Dans les années 90 du 19ème siècle, les Russes se rendent encore maîtres de l’actuel Tadjikistan et exercent une influence prépondérante sur le “Turkestan chinois” au nord du Tibet. Tandis que pour contrer ce gain de puissance, les Anglais annexent à l’Empire des Indes les régions afghanes aujourd’hui pakistanaises et que l’on appelle la “zone ethnique” pachtoune, actuellement en pleine rébellion et sanctuaire des rebelles talibans en lutte contre l’occupation de l’Afghanistan. Entre 1890 et 1900, rien ne laissait augurer une alliance anglo-russe, tant les conflits potentiels s’accumulaient encore le long des frontières afghanes. Le très beau film “Kim”, d’après une nouvelle de Rudyard Kipling, met en scène un Indien musulman local, fidèle à la Couronne britannique, et des explorateurs russes, soupçonnés d’espionnage et de venir soulever les tribus hostiles à la présence anglaise. Le scénario du film se déroule précisément dans les années 90 du 19ème siècle.

 

Après la guerre des Boers et l’élimination impitoyable de leurs deux républiques libres d’Afrique australe, période où l’Angleterre victorienne avait été honnie dans toute l’Europe, l’Allemagne devient l’ennemi numéro un, parce qu’elle développe des stratégies commerciales efficaces, concurrence les produits industiels britanniques partout dans le monde, se met à construire une flotte sous l’impulsion du géopolitologue Friedrich Ratzel et de l’Amiral von Tirpitz, exerce une influence prépondérante dans les “Low Countries”, propose une “Union de la Mittelafrika” à la Belgique et au Portugal susceptible de ruiner les projets de Cecil Rhodes et surtout réorganise l’Empire Ottoman pour un faire un espace complémentaire de son industrie (un “Ergänzungsraum”), coupant la route des Russes vers Constantinople et occupant des positions stratégiques en Méditerranée orientale, en prenant, avec l’Autrriche-Hongrie et ses marins dalmates, le relais de Venise la “Sérénissime” dans cet espace maritime, en face de Suez et sur un segment important de la route maritime vers l’Inde.

 

Mackinder et le “Terre du Milieu”

 

Malgré l’émergence, pour Londres, d’un “danger allemand”, la Russie demeure implicitement l’ennemi principal dans le dicours que tient Halford John Mackinder en 1904, pour expliquer, par la géographie, la dynamique Terre/Mer de l’histoire, où l’Angleterre tient la Mer et les Indes et la Russie, la Terre et l’Asie centrale, rebaptisée “Terre du Milieu” et posée comme inaccessible à l’instrument naval de la puissance anglaise. Mackinder tire en quelque sorte le signal d’alarme en cette année 1904, parce que, contrairement à l’époque de la Guerre de Crimée, la Russie commence, sous l’impulsion de Sergueï Witte, à se doter d’un réseau de chemins de fer et d’une ligne ferroviaire transsibérienne qui lui procurent désormais la capacité militaire de transporter rapidement des troupes vers la Mer Noire, le Caucase, l’Asie centrale et l’Extrême-Orient. Sur le plan technologique, la donne a donc changé. La Russie, handicapée par l’immensité de ses territoires et les problèmes logistiques qu’ils suscitent, venait d’acquérir un supplément non négligeable de mobilité terrestre. Elle pèse d’un poids plus considérable sur les “rimlands”, dont la Perse et l’Inde, qui donnent accès à l’Océan Indien, “Océan du Milieu”.

 

De facto, la Russie devient la protectrice de la Chine, après la guerre sino-japonaise de 1895, ce qui lui permet de faire passer le Transsibérien à travers la riche province chinoise de Mandchourie. Cette Russie plus mobile, grâce au chemin de fer, et donc plus “dangereuse”, inquiète l’Angleterre: elle doit dès lors être tenue en échec par une politique d’endiguement et par la constitution d’un “cordon sanitaire” de petites puissances dépendantes de la principale thalassocratie de la planète. Mieux: la politique extrême-orientale de la Russie, face aux anciennes et nouvelles puissances asiatiques de la région, reçoit le plein aval de Guillaume II d’Allemagne, qui détourne ainsi la Russie du Danube et désamorce les conflits potentiels avec l’Autriche-Hongrie; face à ces encouragements allemands, l’Angleterre, qui voit en eux un danger de plus pour ses intérêts, entend ramener, à terme, la Russie en Europe, pour qu’elle agisse contre l’Autriche, principal allié de l’Allemagne montante.

 

La Russie avance ses pions vers le Pacifique

 

L’Entente se dessine: la France finance la Russie, mais la lie ainsi à elle, et l’Angleterre dispose de deux “spadassins continentaux” pour abattre la puissance qu’elle juge la plus dangereuse pour elle, avec le sang de leurs millions de conscrits. Sergueï Witte préconisait une politique de petits pas en Extrême-Orient: l’acquisition par l’Allemagne de la base chinoise de Tsingtao précipite les choses, oblige les Russes à abandonner leur modération initiale et à revendiquer et occuper Port Arthur; du coup, les Anglais s’emparent de Weihaiwei. Les puissances s’abattent sur la Chine, grignotent sa souveraineté pluriséculaire, déclenchant une révolte xénophobe, celles des Boxers, soutenue in petto par l’Impératrice douairière. Pour mater cette révolte, les puissances organisent une expédition punitive, au cours de laquelle les Russes prennent l’ensemble de la Mandchourie. Via Kharbin et Moukden, le Transsibérien est prolongé jusqu’à Port Arthur: du coup, la Russie est présente dans les eaux chaudes du Pacifique (8). L’Amiral Alexeïev, gouverneur de la région, entreprend l’exploitation du port et de la nouvelle base navale puis lorgne directement vers la péninsule coréenne, susceptible de fournir un pont territorial entre Vladivostok et Port Arthur. Sur le cours du fleuve Yalou, les Russes découvrent de l’or. La politique d’Alexeïev heurte le Japon qui convoite la Corée. Le scénario est en place pour une nouvelle guerre. Cette fois contre le Japon, avec le désavantage que cette guerre est très impopulaire, ne correspond pas aux mythes politiques habituels du peuple russe, qui veut toujours un élan vers Constantinople, les Balkans et l’Egée.

 

En 1905, lors de la guerre russo-japonaise, l’Angleterre et déjà les Etats-Unis, soutiennent le Japon, archipel en lisière du “rimland” sino-coréen. Le Japon devient ainsi le petit soldat asiatique de la première politique d’endiguement, immédiatement après le discours de Mackinder. La propagande contre Nicolas II, posé comme “bourreau” de son peuple, bat son plein. Quelques cercles révolutionnaires perçoivent de mystérieux financements. La flotte russe de la Baltique, qui part du Golfe de Finlande pour porter secours à celle du Pacifique, ne peut s’approvisionner en charbon le long de son itinéraire, dans les bases britanniques, les plus  nombreuses. Résultat: le désastre de Tchouchima.

 

Notons, dans ce contexte, l’ignoble hypocrisie de la France, qui avait promis monts et merveilles à son “allié” russe, mais l’a froidement laissé tomber face au Japon, pour ne pas désobliger l’Angleterre. Jeu dangereux car, un moment, cette trahison a failli ramener la Russie dans un système d’alliance comprenant l’Allemagne sans exclure la France. L’Axe Paris-Berlin-Saint-Pétersbourg a failli voir le jour en octobre 1904. La France a refusé et le Tsar, dépendant des fonds français, n’a pas signé. En juillet 1905, deuxième tentative de rétablir une unité européenne avec l’Allemagne, la France et la Russie, lors de l’entrevue entre Guillaume II et Nicolas II dans l’île suédoise de Björkö. Ces entretiens ne relèvent que de la bonne volonté des deux monarques qui ne bénéficiaient d’aucun contre-seing ministériel. Une fois de plus, la France refuse, tablant sur son alliance anglaise et sur les avantages immédiats que lui procurait celle-ci au Maroc. Pour les Anglais, l’affaiblissement de la Russie, suite à sa défaite face au Japon, ne permettait plus aucune manoeuvre dangereuse en direction de l’Inde. Elle n’est donc plus l’ennemi principal.

 

Terrible année 1905

 

La Russie, battue par le Japon et fragilisée par les menées révolutionnaires, assouplit ses positions: elle est mûre pour entrer dans l’Entente franco-britannique, signée en 1904. Pire, à l’humiliation militaire succède un dissensus civil de nature révolutionnaire: dès juillet 1904, les nihilistes assassinent le ministre de l’intérieur Plehwe; en janvier 1905, une manifestation menée par le Pope Gapone tourne au carnage; en février 1905, c’est au tour du Grand-Duc Serge d’être assassiné; des troubles surgissent en Mandchourie sur l’arrière des troupes; en juin, des mutineries éclatent sur les bâtiments de la flotte de la Mer Noire, dont le fameux cuirassé Potemkine; en octobre 1905, Lénine organise un premier mouvement révolutionnaire à Saint-Pétersbourg, qui débute par une grève générale; les frondes paysannes procèdent à des “illuminations”, c’est-à-dire des incendies de châteaux ou de bâtiments publics, dans les provinces; les Baltes s’attaquent à l’aristocratie allemande et incendient ses domaines; en décembre 1905, Lénine frappe à Moscou mais les troupes sont revenues de Mandchourie et le mouvement bolchevique est maté. Witte, rappelé aux affaires, lance le “Manifeste d’Octobre”, promettant la création d’une Douma dûment élue et des réformes. En 1906, quand la Russie renonce à sa politique d’expansion extrême-orientale, quand elle accepte de nouveaux prêts français, les troubles intérieurs cessent “miraculeusement”; le Tsar, de “monstre” qu’il était, redevient un “brave homme”.

 

En 1907, Britanniques et Russes signent un accord sur le dos de la Perse des Qadjars décadents, se partageant le pays en zones d’influence. L’année suivante, 1908, est marquée par deux événements majeurs: l’annexion par l’Autriche de la Bosnie-Herzégovine et la révolution des “Jeunes Turcs”. En dépit des menées franco-britanniques pour créer la discorde entre Vienne et Saint-Pétersbourg, les relations austro-russes étaient au beau fixe. En juin, les Autrichiens envisagent de construire une voie ferrée à travers le Sandjak de Novi Pazar, afin d’organiser la péninsule balkanique selon leurs intérêts. Cette intention provoque imméditement un renforcement des liens entre la Russie et la Grande-Bretagne, suite à l’entrevue entre Nicolas II et Edouard VII à Reval. En juillet, les “Jeunes Turcs” triomphent, réclament une constitution et des élections, auxquelles sont conviés les habitants de Bosnie-Herzégovine, administrés par les Autrichiens mais toujours citoyens ottomans. La Russie craint que les “Jeunes Turcs” donnent une vitalité nouvelle à la Turquie, s’allient aux Français et aux Britanniques, comme lors de la Guerre de Crimée, et reprennent la vieille politique de verrouiller les Détroits. La révolution des “Jeunes Turcs” rapproche Autrichiens et Russes. Ährental et Iswolski, ministres des affaires étrangères, lors des accords secrets de Buchlau en Moravie, seraient convenus de la politique suivante: 1) L’Autriche-Hongrie abandonne ses projets ferroviaires dans le Sandjak de Novipazar; 2) Vienne promet de soutenir tous les efforts russes en vue de déverrouiller les Détroits. Forts de ces accords, les Autrichiens annexent en octobre 1908 la Bosnie-Herzégovine, sans en référer aux Italiens et aux Allemands, leurs alliés réels ou théoriques au sein de la Triplice. Les Bulgares en profitent pour se déclarer totalement indépendants de la Turquie. Les épouses monténégrines de deux Grands-Ducs russes et du Roi d’Italie, hostiles à Vienne, incitent les partis bellicistes et interventionnistes à combattre toute politique autrichienne dans les Balkans. Stolypine ne veut pas la guerre, oblige les bellicistes à la modération, mais la Russie n’a plus aucun appui en Europe pour soutenir ses visées sur les Détroits. Les diplomates  britanniques, tels l’Ambassadeur Nicolson et Sir Eyre Crowe, répandront la légende que les Autrichiens, et derrière eux, les Allemands, sont les seuls et uniques responsables du verrouillage des Détroits. En 1909, l’Angleterre appuie les prétentions françaises sur le Maroc, en échange d’une reconnaissance définitive de la prépondérance anglaise en Egypte.

 

De l’assassinat de Stolypine à l’attentat de Sarajevo

 

En 1911, avec l’assassinat de Stolypine par un révolutionnaire exalté, toutes les chances d’éviter un conflit germano-russe et austro-russe s’évanouissent. Sazonov, beau-frère de Stolypine et successeur d’Iswolski, opte pourtant pour une politique pacifiste et suscite une dernière entrevue entre Guillaume II et Nicolas II à Postdam, où Bethmann-Hollweg et Kiderlen-Wächter tenteront, pour la dernière fois, de sauver la paix, en proposant aux Russes de se joindre au projet de chemin de fer Berlin-Bagdad et de les associer à une future ligne ferroviaire dans le nord de la Perse. Mais les bellicistes ne désarmaient pas: l’ambassadeur russe à Belgrade, Hartwig, appuie le mouvement grand-serbe contre l’Autriche; Delcassé ordonne la marche des troupes françaises sur Fez au Maroc, bouclant ainsi la conquête définitive du royaume chérifain, où l’Allemagne perd tous ses intérêts; Lloyd George menace directement l’Allemagne. Celle-ci cède au Maroc, en acceptant, pour compensation, une bande territoriale qu’elle adjoindra à sa colonie du Cameroun. En Europe, elle est bel et bien encerclée. Le scénario est prêt: il n’attend plus qu’une étincelle; ce sera l’attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914.

 

En 1918, quand l’Allemagne perd définitivement la guerre et que la Russie devient bolchevique, plusieurs voix s’élèvent, à gauche et à droite de l’échiquier politico-idéologique, pour réclamer une nouvelle alliance germano-russe. Ces tractations conduiront aux accords de Rapallo entre Tchitchérine et Rathenau (1922). L’Allemagne et la Russie maintiendront des rapports privilégiés, notamment sur le plan de la coopération militaire, jusqu’en 1935, date où Hilter décide de réintroduire le service militaire obligatoire, de réoccuper la Rhénanie et de relancer un programme de réarmement.

 

En 1936, avec l’Axe Rome-Berlin et la création du Pacte Anti-Komintern, les liens sont rompus avec la Russie soviétisée. Quand éclate la guerre civile espagnole, l’Allemagne soutient les nationalistes de “l’Alzamiento nacional” et l’URSS les Républicains du “Frente Popular”, qui comptent les communistes dans leurs rangs. Le soutien à Franco rapproche définitivement l’Allemagne de l’Italie, mais les communistes espagnols et leurs alliés soviétiques se désolidarisent du bloc, d’abord uni, du “Frente Popular” et se heurtent aux autres factions militantes de gauche, anarchistes et trotskistes (POUM), dans les territoires contrôlés par les Républicains espagnols, notamment à Barcelone, contribuant à la ruine définitive du “Frente Popular” et à l’effondrement de ses forces armées. Après la victoire du camp franquiste et l’émiettement du camp des gauches, tout est en place pour rapprocher l’Axe, et plus particulièrement l’Allemagne, de l’URSS. En août, le fameux Pacte germano-soviétique, ou Pacte Ribbentrop-Molotov, est signé à Moscou. L’Allemagne est libre pour tourner toutes ses forces vers l’Ouest, tout en recevant pétrole et céréales soviétiques. L’idylle durera jusqu’en 1941, quand Molotov, déjà inquiet de la politique balkanique des Allemands, ne peut admettre leur contrôle définitif de la Yougoslavie et de la Grèce. Ces dissensus, renforcés par les menaces réelles que les Anglais faisaient peser sur le Caucase à portée des appareils de la RAF, constituent les préludes de l’Opération Barbarossa, déclenchée le 22 juin 1941. Les rapports germano-russes entre 1918 et 1945 méritent à eux seuls qu’on leur consacre un séminaire entier. Ce n’est pas notre propos aujourd’hui. C’est pourquoi je demeurerai bref sur ce thème pourtant capital afin de comprendre la dynamique du siècle (9).

 

Pas d’Europe libre si la bipolarité Est/Ouest persiste

 

Après 1945, la Guerre Froide s’installe avec le blocus de Berlin et le coup de Prague. Elle durera plus de quarante ans, imprègnera les esprits car tous imaginaient que cette situation allait perdurer pour les siècles des siècles. Dans ce contexte bipolaire, où l’idéologie semblait dominer, l’Europe était coupée en deux, l’Allemagne était traversée par un Rideau de Fer et partagée en deux républiques antagonistes; le Danube, artère centrale de l’Europe, était bloqué peu après Vienne; l’Elbe, principal fleuve de la plaine nord-européenne, qui mène de Prague à Hambourg, était coupée dès l’hinterland immédiat de ce grand port. Une telle Europe n’était plus qu’un comptoir atlantique. Dans les années 50, elle possédait encore pleinement son poumon extérieur colonial. Dès la décolonisation des premières années des “Golden Sixties”, ce poumon n’est plus garanti et le palliatif des multinationales, qui créent de l’emploi et remplacent les vocations coloniales, plonge l’Europe dans une dépendance dangereuse. Voilà le contexte politique international dans lequel émergera la conscience politique de ma génération. Pour ma part, elle émergera cahin-caha à partir de mes quatorze ans; après cinq ou six années de tâtonnements, vers 1975-76, nos groupes informels, plutôt des groupes de copains, inspirés par la postérité de l’école des cadres de “Jeune Europe”, innervés par de nouvelles lectures et stimulés par de nouvelles donnes politiques, en arrivent à la conclusion générale qu’il est impossible de donner un avenir libre à la portion occidentale de l’Europe si la bipolarité Est/Ouest persiste.

 

Dans le contexte belge, Pierre Harmel avait tenté une ouverture à l’Est, en multipliant les rapports bilatéraux entre la Belgique et de petites puissances du bloc communiste, telles la Pologne, la Roumanie ou la Hongrie. Il agissait de manière pragmatique, sans s’aligner sur la France de De Gaulle, qui, en tant que France, demeure toujours un danger pour l’intégrité psychologique et territoriale de notre pays (qui est, avec le G.D. du Luxembourg et avec ses frontières complètement démembrées au sud, le dernier lambeau indépendant du Grand Lothier de médiévale mémoire). Harmel n’imitait pas pour autant l’Ostpolitik de Willy Brandt, avec son discours empreint de ce sens allemand de la culpabilité, qui, en Belgique, n’était évidemment pas de mise. Harmel entendait restituer une “Europe Totale”, détacher le sous-continent de la logique figée des blocs. Ces efforts furent malheureusement de courte durée et, dans son propre parti, on ne l’a guère suivi. Après l’ère Harmel, l’ère Vanden Boeynants est arrivée, avec une politique atlantiste, pro-OTAN et philo-américaine. Plus tragique bien que moins visible: l’échec du “harmélisme” diplomatique signifie aussi la fin du catholicisme politique cohérent en Belgique, héritier de la tradition bourguignonne et impériale hispano-autrichienne. La Belgique oublie alors qu’elle a incarné cette tradition dans l’histoire de ces cinq derniers siècles, avec un brio inaltérable, et elle accepte, avec “Polle Pansj” (“Popol Boudin”, alias Vanden Boeynnants) et ses successeurs, le statut misérable de petit pion subalterne sur l’échiquier atlantiste. 

 

Kissinger “drague” la Chine de Mao

 

Dans ce contexte, postérieur aux agitations de 1968, la donne générale, sur l’échiquier international, était en train de changer: pour disloquer le bloc communiste eurasien, reposant sur le pilier chinois et le pilier soviétique, pour embrayer sur un conflit bien réel qui venait de surgir au sein de ce bloc rouge, soit la guerre chaude sino-soviétique le long du fleuve Amour, la diplomatie américaine de Kissinger, posant pour principe que Moscou demeure et restera l’ennemi principal, va “draguer” la Chine de Mao et nouer avec elle, dès 1971-72, des relations diplomatiques normales, tout en la soutenant en Asie orientale contre l’URSS. Cette diplomatie repose, une fois de plus, sur les théories géopolitiques de Mackinder et de ses disciples: dans l’optique de ces théories, il convient, le cas échéant, de soutenir une puissance du rimland (ou “inner crescent”), ou une alliance de moindres puissances du rimland, contre la puissance détentrice de la “Terre du Milieu”. Les maoïstes de mai 68 basculeront partiellement dans le camp américain contre les “mouscoutaires”: Washington avait déjà déployé ses propres “communistes”, principalement d’obédience trotskiste ou issus de l’ancien POUM de la Guerre Civile espagnole; à ceux-ci s’adjoindront bientôt des maoïstes, forts de la nouvelle alliance Washington/Pékin.

 

Avec la disparition, à l’avant-scène, de Harmel et de sa politique des rapports bilatéraux entre petites puissances du bloc occidental et petites puissances du bloc oriental, et avec la disparition, dans les marges militantes de la politique, de “Jeune Europe” de Jean Thiriart, qui visait une libération de notre sous-continent des tutelles américaine et soviétique, aucun champ d’action politique réel et concret ne s’offrait encore à nous. Nous vivions les prémisses de la “Grande Confusion”, avec des lignes de fracture qui scindaient désormais tous les camps qui avaient été présents sur le terrain avant la réconciliation sino-américaine. Cette grande confusion frappait essentiellement les groupes activistes de gauche mais ne permettait pas davantage de clarté dans les petites phalanges européistes et nationales révolutionnaires.

 

Rapprochement euro-russe, seule solution viable

 

Dans l’optique de la mouvance “Jeune Europe” des années 60, les deux superpuissances étaient posées et perçues comme également nuisibles à l’éclosion d’une Europe libre. Quand Washington se rapproche de la Chine et que le bloc rouge se scinde en deux puissances antagonistes, “Jeune Europe” ne peut plus préconiser ni des alliances ponctuelles et partielles entre petites puissances des deux blocs (comme lors du voyage de Thiriart en Roumanie) ni une alliance de revers avec la Chine pour obliger l’URSS à lâcher du lest en Europe danubienne. Le bloc sino-américain devient une menace pour l’Europe et, ipso facto, un rapprochement euro-russe apparaît comme la seule solution viable à long terme pour les tenants de la Realpolitik. Ce pas, le Général italien e.r. Guido Gianettinni, Jean Thiriart et l’écrivain franco-roumain Jean Parvulesco le franchiront, en étayant leurs positions d’arguments solides.

 

Entre-temps, en 1975, les Etats-Unis abandonnent le Sud-Vietnam exsangue au Nord vainqueur et pro-soviétique et déclenchent aussitôt, avec leurs nouveaux alliés chinois, une guerre sur la frontière sino-tonkinoise et arment, via la Chine, le Cambodge de Pol Pot pour harceler en Cochinchine le nouveau Vietnam réunifié. Le Vietnam sera ainsi neutralisé et cessera d’être une “poche de résistance” sur le rimland du Sud-Est asiatique, désormais étendu à la Chine, comme c’était prévu d’ailleurs sur toutes les cartes dessinées par l’école anglo-saxonne de géopolitique de Mackinder à Lea et à Spykman. Plus personne, aujourd’hui, surtout dans les jeunes générations, ne s’imagine encore quel était l’état de confusion mentale au sein des gauches militantes, où se disputaient âprement mouscoutaires, trotskistes, maoïstes pro-albanais, autogestionnaires titistes, maoïstes anti-soviétiques, partisans et adversaires de Pol Pot ou de Ho Chi Minh. Ce chaos a scellé la fin de la gauche militante classique entre 1975 et 1978-79, quand l’émiettement en chapelles antagonistes ne permettait plus de faire émerger un bloc politique offensif et viable. Les gauches dures, juvéniles et révolutionnaires, sont mortes, faute d’avoir eu un raisonnement géopolitique cohérent. Pire, parce qu’elles avaient auparavant accepté des raisonnements géopolitiques étrangers à leur propre nation ou nation-continent.

 

Carter et les “droits de l’homme”, Reagan et l’ “Empire du Mal”

 

Avec l’arrivée au pouvoir du démocrate Jimmy Carter à Washington en 1976, nous entrons de plein pied dans la période de gestation de l’univers mental qui règne aujourd’hui et qui est de  plus en plus ressenti comme étouffant. Les termes fétiches de la “political correctness” se mettent en place, avec l’introduction de la diplomatie dite des “droits de l’homme” et avec une opposition républicaine qui s’aligne sur les thèses du néo-libéralisme, par ailleurs propagées par Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. En 1979, celle-ci inaugure l’ère néo-libérale qui prend fin avec la crise de cet automne 2008. En 1980, quand Reagan accède à la présidence américaine, sa version du néo-libéralisme, les “reaganomics”, vont étayer et non effacer la diplomatie cartérienne des “droits de l’homme”, et la mettre à la sauce apocalyptique en évoquant un “empire du Mal”, prélude à “l’Axe du Mal” de Bush junior.

 

En Europe, le discours sur les “droits de l’homme” oblitère tout et une partie de la gauche militante émiettée, orpheline, va marcher dans le sens de ce nouveau “subjectivisme” bien médiatisé, base philosophique première de la méthodologie hyper-individualiste du néo-libéralisme de Hayek, Friedmann, etc. Le moteur de cette nouvelle synthèse, dans une France marquée par l’étatisme gaulliste et communiste, sera le discours des “nouveaux philosophes”, porté essentiellement, en ces années-charnières, par deux écrits de Bernard-Henry Lévy, “Le Testament de Dieu” et “L’idéologie française”. Ce dernier constituant un véritable instrument de diabolisation de toutes les forces politiques françaises car, toutes, indifféremment, porteraient en elles les germes d’un fascisme ou d’une dérive menant à un univers concentrationnaire.

 

Les ingrédients idéologiques des deux manifestes de Lévy, dont les assises philosophiques sont finalement bien ténues, vont houspiller dans la marginalité politico-médiatique les discours plus militants de mai 68 et aussi, ce qui est plus grave parce que plus stérilisant, tout cet ensemble de pensées, de théories et de réflexions que Ferry et Renaud appelleront la “pensée 68”. Cette dernière constitue un dépassement intellectuel séduisant du simple militantisme étudiant et ouvrier de l’époque, qui était imbibé de ces vulgates rousseauistes et communistes (typiquement françaises) et avait reçu la bénédiction du vieux Sartre (“ne pas désespérer Billancourt”).

 

Potentialités de la “French Theory”, magouilles des “nouveaux philosophes”

 

Cette “pensée 68”, que les universitaires américains nomment dorénavant la “French Theory”, englobe Deleuze, Guattari, Lyotard et Foucault: elle est accusée, en gros par ses critiques parisiens, néo-philosophes à la Lévy ou néo-quiétistes à la Comte-Sponville, inquisiteurs tonitruants ou apologètes doucereux du ronron consumériste, de privilégier dangereusement la “Vie” contre le “droit”, d’opter tout aussi dangereusement pour des méthodologies généalogisantes et archéologisantes de nietzschéenne mémoire, etc. Pour le réseau, finalement assez informel, des “nouveaux philosophes”, “maîtres penseurs” allemands du 19ème (Glucksmann) et phares de la “French Theory” doivent céder la place à “un marketing littéraire et philosophique” (selon la critique cinglante que fit Deleuze de leur pandémonium médiatique), soit à un “prêt-à-penser” bien circonscrit qui se pose comme l’attitude intellectuelle indépassable qui va mettre bientôt un terme définitif aux horreurs de l’histoire, qui déboucheraient invariablement sur l’univers concentrationnaire décrit par Soljénitsyne dans “L’Archipel Goulag”. Les “nouveaux philosophes” et assimilés sont les “vigilants” qui veillent à ce qu’advienne la fin de l’histoire (Fukuyama) et que l’humanité aboutisse enfin à la grande quiétude antitotalitaire. La clique parisienne des “nouveaux philosophes” et assimilés entend représenter “l’espérance radicale de la disparition du mal”. L’antithèse de la pensée des maîtres penseurs, qui génèreraient l’univers concentrationnaire, se trouve tout entière concentrée dans le discours sur les droits de l’homme, inauguré par Carter, et constitue l’instrument premier pour lutter contre “l’Empire du Mal” et tous ses avatars, comme le voulaient Reagan et, plus tard, le père et le fils Bush. Le discours des “nouveaux philosophes” correspond donc bel et bien aux objectifs généraux de l’impérialisme américain, et son apparition dans le “paysage intellectuel français” n’est certainement pas l’effet du hasard: on peut sans trop d’hésitation le considérer comme une production habile et subtile des agences médiatiques d’Outre-Atlantique, fers de lance du “soft power” américain.

 

Ce glissement idéologique hors du questionnement inquiétant de la “French Theory”, a été systématiquement appuyé par les médias, qui ont écrasé toutes les nuances et les subtilités du discours politico-idéologique, pire, ne les tolèrent plus au nom d’une tolérance préfabriquée; il s’est opéré dès l’avènement de Thatcher au pouvoir à Londres et s’est considérablement renforcé quand Reagan a accédé à la Présidence américaine. Le passé maoïste militant de certains exposants, majeurs ou mineurs, de la “nouvelle philosophie” de Glucksmann, Lévy et autres homologues avait permis à Guy Hocquenghem d’ironiser dans une “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary”. L’image est aussi pertinente que percutante: des maoïstes, jadis rabiques admirateurs sans fard des excès de la “révolution culturelle”, sont effectivement devenus “salonfähig”, dès le rapprochement sino-américain de la première moitié des “Seventies”. Dénominateur commun: l’anti-soviétisme. Ce soviétisme que leurs camarades trotskistes appelaient, pour leur part, le “panzercommunisme”. Donc, on peut aisément conclure que nos anciens révolutionnaires trotskistes ou maoïstes des barricades parisiennes avaient bien davantage que quelques points en commun avec Zbigniew Brzezinski. Celui-ci, rappellons-le, était l’avocat, au sein de la diplomatie américaine, d’une nouvelle alliance avec la Chine et le principal partisan d’une destruction de l’URSS par démantèlement de ses glacis caucasiens et centre-asiatiques. Plus tard en Afghanistan, il préconisera une alliance avec les mudjahiddins et, finalement, avec les talibans.

 

Le grand retour de la pensée slavophile

 

En Union Soviétique, la période qui va de 1978 à 1982 (année de la disparition de Brejnev) est marquée par une tout autre évolution intellectuelle. On assistait à une véritable “révolution conservatrice”, à un retour aux sources de la “russéité”, aux linéaments de la slavophilie du 19ème siècle, à un retour de Dostoïevski. La figure emblématique de ce renouveau “völkisch” (folciste) et slavophile a été sans conteste l’écrivain Valentin Raspoutine (10). Pour cet écrivain aux accents ruralistes, les notions de mémoire, de souvenir, de continuité sont cardinales et primordiales. Pour Raspoutine, la conscience n’est telle que parce qu’elle se souvient et s’inscrit dans des continuités imposées par le flux vital (et donc par l’histoire particulière du peuple dont le “je” fait partie). Une action humaine n’est justifiable moralement que si elle s’imbrique dans une continuité, que si elle lutte contre les manigances de ceux qui veulent, par intérêt particulier ou égoïste, provoquer des discontinuités. Le thème littéraire du déracinement et de l’aliénation (par rapport aux origines) implique celui de la perte simultané de l’intégrité morale. On l’avait déjà lu chez le Norvégien Knut Hamsun. L’oubli de son propre passé plonge l’homme dans la dépravation morale, la laideur d’âme.

 

Cette position philosophique fondamentale heurte de front les idéologies modernes de la “tabula rasa”, dont le communisme fut l’avatar le plus caricatural. Du jacobinisme ou du babouvisme français de la fin du 18ème siècle au communisme, court, sans discontinuité aucune, un fil rouge qui ne produit rien de bon, rien que germes et bacilles de déclin et de dépravation. Au moment où l’Union Soviétique atteignait son apogée, le faîte de sa puissance, et justifiait son existence et ses succès par une idéologie “progressiste” qui avait la prétention de laisser derrière elle tous les legs du passé, émergeait au sein même de la société soviétique un éventail de thèmes littéraires dont la teneur philosophique était radicalement différente de l’idéologie officielle. Je me souviens encore, dans ce contexte, avoir acheté, à la “Librairie de Rome”, avenue Louise, et à la “Librairie du Monde Entier”, gérée par le PCB, un exemplaire de “Sciences sociales”, revue de l’Académie de l’Union Soviétique, avec un long article de Boris Rybakov sur le paganisme russe avant la conversion au christianisme, et l’exemplaire de “Lettres soviétiques” consacré à la réhabilitation de Dostoïevski et édité, à l’époque, par Alexandre Prokhanov, l’éditeur de “Dyeïenn” et “Zavtra”, que j’allais rencontrer à Moscou en 1992. Les textes de Rybakov paraîtront dans les années 90 aux PUF.

 

“Occidentalistes” et “Slavophiles” dans la dissidence et dans l’établissement

 

Outre les articles de Wolfgang Strauss en Allemagne (11), l’ouvrage le plus significatif, à l’époque, qui explicitait, en le critiquant de manière fort acerbe, ce renouveau slavophile était dû à la plume d’un dissident exilé aux Etats-Unis: Alexander Yanov (graphie allemande: Janow), attaché à l’Institute of International Studies de Berkeley (Université de Californie). Pour donner ici les grandes lignes de l’ouvrage de Yanov (12), disons qu’il subdivisait, de manière assez binaire, le paysage politico-intellectuel de l’URSS de Brejnev, comme le champ d’affrontement entre “Zapadniki” (“occidentalistes”) et “Narodniki” (“populistes” voire “völkische/folcistes” ou, plus exactement, ce que nous appellons, nous, en Flandre, les “volkgezinden” ou au Danemark, les “folkeliger”). Yanov, émigré aux Etats-Unis se posait incontestablement comme un occidentaliste et fustigeait les nouveaux Narodniki ou néo-slavophiles, en les campant comme “dangereux”. Yanov, cependant, expliquait à ses lecteurs américains que la dissidence soviétique comptait en son sein des “zapadniki” et des “narodniki” (dont il convenait de se défier, bien entendu!), tout comme dans les hautes sphères du pouvoir soviétique où se côtoyaient également occidentalistes et populistes. Parmi les grandes figures qui tendaient vers le populisme, Yanov comptait Soljénitsyne. Sa conclusion? En URSS, fin des années 70, les populistes et les étatistes avaient gagné du terrain, par rapport aux occidentalistes, et constituaient in fine la force métapolitique majeure en Union Soviétique, une force certes non officielle et sous-jacente, mais néanmoins déterminante. Cette domination implicite des “Narodniki” sur les esprits devait, selon Yanov et bon nombre de dissidents occidentalistes, inciter les Etats-Unis et les atlantistes à la vigilance car, communiste ou non, la Russie demeurait un danger parce que son essence était intrinsèquement “dangereuse”, rétive aux formes “civilisées” de la gouvernance à l’occidentale ou à l’anglo-saxonne. Cette attitude “russophobe”, Soljénitsyne la fustigera avec toute la véhémence voulue, dans son tonifiant pamphlet “Nos pluralistes”. Nous nous empressons d’ajouter que la critique du “narodnikisme” sous toutes ses formes, nouvelles ou anciennes, et que les tirades haineuses que Soljénitsyne lui-même a dû essuyer, démontrent, toutes, que la russophobie qui visait les tsars du dix-neuvième siècle ou qui se profilait derrière un certain anti-soviétisme n’est pas prête à disparaître dans les discours occidentaux.

 

L’époque de la fin du brejnevisme était donc marquée par la nouvelle alliance sino-américaine, par le déploiement des thèses de Brzezinski chez les stratégistes du Pentagone et des services secrets, par la mise en place d’une russophobie déjà post-soviétique dans ses grandes lignes, et ensuite par l’alliance entre les Etats-Unis et les fondamentalistes wahhabites et, enfin, par l’élimination du Shah avec la création, de toutes pièces, d’un chiisme fondamentaliste et offensif en Iran. La carte du monde s’en trouve sensiblement modifiée: la cassure nette et duale, propre de l’hégémonisme duopolistique de Yalta, fait place à une plus grande complexité, notamment par l’avènement du facteur islamiste, voulu, dans un premier temps, par les stratégistes américains. Forts de cette alliance avec les mudjahhidins afghans, armés de missiles Stinger, les Etats-Unis tentent d’avancer leurs pions en Europe en déployant leurs fusées Pershing en Allemagne, face aux SS-20 soviétiques. En cas d’affrontement direct entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, l’Allemagne, le Benelux, l’Autriche, l’Alsace et la Lorraine risquaient d’être vitrifiés. Cette éventualité, peu rassurante, fit aussitôt renaître en Allemagne le mouvement neutraliste, oublié depuis les années 50. Pour nous, le mouvement neutraliste a été incarné principalement par la revue allemande “Wir Selbst”, fondée en 1979 par Siegfried Bublies dans l’intention de dégager le mouvement national de sa cangue passéiste, de ses nostalgies stériles et de ses rodomontades ridicules. Bublies entretenait en Flandre des relations amicales avec les fondateurs de la revue “Meervoud” qui existe toujours.

 

De la rhétorique des “droits de l’homme” à la guerre permanente

 

Le combat contre le déploiement des missiles en Europe a connu son apogée dans les années 1982-83, portée essentiellement par une gauche pacifiste, que l’on accusait d’être “crypto-communiste” et, par conséquent, d’être stipendiée par Moscou. Mais cette hostilité au bellicisme de l’OTAN n’était pas le propre des seuls mouvements pacifistes de gauche et d’extrême gauche. Ailleurs sur l’échiquier politique, bon nombre d’esprits s’inquiétaient des nouvelles rhétoriques cartériennes et reaganiennes, qui contaminaient les milieux libéraux et conservateurs, voire d’extrême droite, et avaient pour corollaire évident de miner les principes de la diplomatie traditionnelle. En effet, la rhétorique des “droits de l’homme”, maniée dans les médias par les démocrates cartériens et les “nouveaux philosophes”, ruinait le principe cardinal de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, propre de la diplomatie traditionnelle. Quand le Républicain Reagan ajoute à cette pernicieuse rhétorique “immixtionniste”, le langage apocalyptique des fondamentalistes religieux américains, les principes de la diplomatie metternichienne, la logique des traités de Westphalie et de Vienne, reculent encore d’une case. Le processus de déliquescence de la diplomatie classique s’achèvera quand les néo-conservateurs de l’entourage de Bush-le-Fils, décrèteront tout de go que le respect de ces principes est un “archaïsme frileux”, indigne des Américains, posés comme “les fils virils du dieu Mars”, et l’indice le plus patent de la lâcheté de la “Vieille Europe”, gouvernée par “les pleutres fils de la déesse Vénus”. Pour nous, à partir de 1983-84, ce sera le Général Jochen Löser, ancien Commandeur de la 24ème Panzerdivision de la Bundeswehr, qui énoncera les lignes directrices de nos argumentaires (13) : la rhétorique des “droits de l’homme” rend impossible l’exercice de la diplomatie classique; les dissensus internes, qu’elle exploite via les médias et les agences qui les informent, ne trouvent plus aucune solution équilibrée, s’en trouvent pérennisés, inaugurant de la sorte des cycles de “guerres longues”; les “droits de l’homme”, contrairement aux apparences, n’ont pas été hissés au rang d’idéologie dominante pour faire triompher sur la planète entière un humanisme de bon aloi, mais pour amorcer un processus infini de guerres, de révolutions et de troubles.

 

Le mouvement neutraliste, tel que nous le concevions au début des années 80, reposait donc sur trois piliers: 1) le refus du déploiement de missiles en Europe, afin d’éviter la transformation définitive de notre sous-continent en “son et lumière”; 2) le refus de perpétuer la logique des blocs, avec la dissolution de l’OTAN et du Pacte de Varsovie et la création d’un vaste espace neutre en Europe centrale, de la Mer du Nord à Brest-Litovsk et de la Laponie à l’Albanie; cet espace neutre devait organiser un système défensif performant sur le mode helvétique; il ne refusait donc ni les forces armées ni le principe du citoyen-soldat à l’instar des pacifistes de gauche; 3) il entendait revenir aux principes de la diplomatie classique et refusait de ce fait d’embrayer sur les discours imposés par les médias (ou le “soft power”). Le neutralisme, en prenant le contre-pied du prêt-à-penser médiatique, s’avérait un espace de liberté, face à la “novlangue” planétaire, si bien fustigée par George Orwell dans “1984”.

 

Nous avons eu la naïveté de croire à l’avènement d’une “Maison Commune” européenne

 

Si le mouvement neutraliste avait pu distiller ses arguments pendant une période plus longue, imprégner plus durablement les esprits, la pensée politique diffuse en Europe aurait pu générer des anti-corps. Mais l’effervescence anti-missiles et les réflexions neutralistes se sont étalées sur quatre années seulement. Dès 1984-85, Gorbatchev lance deux idées: celle, très positive, de “Maison Commune européenne” et, celle, double, de “perestroïka” et de “glasnost”, de réforme et de transparence. Ce changement de discours à Moscou mine définitivement le communisme soviétique traditionnel. Entre 1989 et 1991, en effet, le communisme en tant que bloc monolithique disparaît du paysage politique international. Notre conclusion à l’époque: s’il n’y a plus de communisme, il ne peut plus y avoir d’animosité à l’endroit des peuples d’au-delà de l’ancien Rideau de Fer. Les motifs d’un conflit éventuel n’existaient plus. Nous avons eu la naïveté de croire à l’avènement d’une Maison Commune européenne pacifiée, à l’ouverture d’une ère marquée par un esprit plus ou moins équivalent à celui qui se profilait derrière l’idée de paix perpétuelle chez Kant.

 

Rapidement, l’idée universaliste armée du communisme soviétique allait faire place à un néo-conservatisme, dérivé de la matrice du trotskisme américain et new-yorkais. Alliant le néo-libéralisme, nouvelle grande idéologie universaliste, à ce trotskisme fidèle à la notion de révolution permanente mais habilement masqué par une phraséologie conservatrice et puritaine, le néo-conservatisme va se  consolider en deux étapes: la première, avec Reagan, constituera un “mixtum” de paléo-conservatisme, d’anti-fiscalisme, de néo-libéralisme et, en politique internationale, d’une diplomatie en apparence plus classique qu’avec les droits de l’homme de Carter mais néanmoins érodée par une phraséologie apocalyptique (l’Empire du Mal, etc.). Reagan prend finalement le relais de Nixon, dernier président américain à avoir appliqué plus ou moins correctement les règles de la diplomatie classique. Mais, tout en prenant le relais de Nixon, il doit tenir compte des acquis ou des avancées de l’anti-diplomatie cartérienne, basée sur l’idéologie des droits de l’homme. Cependant, le langage apocalyptique s’atténuera pendant son second mandat.

 

Le néo-conservatisme crypto-trotskiste met un terme définitif à la diplomatie classique

 

Avec Bush le père commencent les tentatives de forcer la main aux instances internationales et de passer à de véritables offensives sur le terrain, la Russie d’Eltsine n’opposant aucun veto crédible. Clinton renouera, notamment pendant la Guerre des Balkans contre la Serbie, avec l’idéologie des droits de l’homme, prétendument bafouée par Milosevic dans la province du Kosovo. Avec Bush le fils, le néo-conservatisme crypto-trotskiste met un terme définitif à la diplomatie classique, la brocarde comme une “vieillerie” incapacitante, propre justement de la “Vieille Europe” et de la Russie (posée souvent comme “stalinienne” ou “néo-stalinienne” depuis l’avènement de Vladimir Poutine). Ce rejet de la diplomatie classique et des règles de bienséance internationale est l’indice le plus patent qui permet de démontrer, outre les liens et itinéraires personnels des exposants majeurs du  néo-conservatisme, que le néo-conservatisme est en réalité un trotskisme dans la mesure où il affine la notion de “révolution permanente” en abolissant toutes les règles en vigueur, toutes les règles communément acceptées, et en recréant un monde incertain, où le recours aux guerres et aux invasions redevient un mode de fonctionnement tout à fait naturel et acceptable. Le “Big Stick Policy” de Teddy Roosevelt est désormais au service d’une bande trotskiste qui entend plonger le monde dans un chaos permanent (assimilé à la “révolution”).

 

C’est uniquement avec le recul que l’on perçoit clairement les vicissitudes de cette politique américaine et son jeu d’avancées et de reculs, camouflé par l’alternance des Démocrates et des Républicains au gouvernail du pouvoir. L’accession à la magistrature suprême aux Etats-Unis de Bush le père constitue aussi l’arrivée des pétroliers texans qui savent à tout moment se souvenir que la puissance américaine dérive du contrôle des hydrocarbures dans le monde, et en particulier dans la péninsule arabique et le Golfe Persique. La crainte d’un prochain “pic” pétrolier implique la volonté de contrôler le maximum de puits dans cette région afin de garantir l’hégémonie globale de Washington, au moins jusqu’à la fin du 21ème siècle. D’où le projet PNAC (“Project for a New American Century”). Les chanceleries européennes savent parfaitement que l’Amérique entend perpétuer son hégémonisme en contrôlant les sources d’hydrocarbures moyen-orientales au détriment de toutes les autres puissances du globe et que le rejet de la diplomatie classique finit par être un “modus operandi” commode pour imposer sa volonté sans discussion ni débat ni concertation. Mais ces mêmes chanceleries sont incapables d’opposer, par manque de volonté et de cohérence intellectuelle, par fascination imbécile du modèle américain, une métapolitique européenne générale, un “soft power” européen capable de distiller dans les esprits, via les médias, des raisonnements et de “grandes idées incontestables” contrairement à leur homologue américaine, “grandes idées incontestables” véhiculées par les grandes agences médiatiques d’Outre Atlantique.

 

Les “blanches vertus” du démocratisme planétaire

 

L’Amérique est maîtresse du monde non seulement parce qu’elle contrôle les hydrocarbures mais aussi et surtout parce qu’elle forge, répand et impose les opinions dominantes dans le monde, spécialement en Europe. En 1999, quand le “bon apôtre” Clinton, posé comme tel parce que “démocrate” donc de “gauche”, lance ses bombardiers contre Belgrade, les pays européens de l’OTAN emboîtent le pas sans régimber. Depuis Franklin Delano Roosevelt, le démocrate qui avait lancé la croisade contre l’Europe allemande en 1941, la “bonté” politique, les blanches “vertus” du démocratisme planétaire sont incarnées, avant tout, par les démocrates américains. Par conséquent, si on ne suit pas leurs injonctions, on plonge dans le “mal”, dans le “crypto-nazisme” ou dans une résurgence quelconque de l’hitlérisme. Cet immense simplisme est profondément ancré dans les mentalités contemporaines et malheur à qui tente de l’extirper comme une mauvaise herbe! De fait, les réseaux pro-américains sont nés, en Europe, dans les années 40, sous l’impulsion de l’Administration Roosevelt, d’obédience démocrate; l’atlantisme militant avait au départ un ancrage plutôt social-démocrate (à l’exception de Schumacher en Allemagne de l’Ouest), que conservateur ou même libéral au sens européen du terme à l’époque.

 

La participation des pays européens de l’OTAN, France chiraquienne comprise, aux bombardements des villes serbes, est l’indice d’un parfait “écervèlement politique”: la politique de Clinton et de son adjointe Madeleine Albright (qui a eu pour étudiante Condoleezza Rice; vous avez dit continuité?) réintroduisait indirectement la Turquie dans les Balkans, en détachant de la Serbie comme de la Croatie, et en dépit des peuplements serbes ou croates, les anciennes provinces ottomanes du tronc commun, induisant ainsi l’émergence d’une “dorsale islamique” de la Méditerranée à l’Egée et à la Mer Noire. Tous les Etats voisins s’en trouvaient fragilisés: la Macédoine, la partie de la Grèce entre Thessalonique et la frontière turque, la Bulgarie qui compte de dix à quinze pourcents de musulmans, souvent ethniquement turcs, sans compter la sécession du Kosovo, prévisible dès 1998. De plus, les minorités non musulmanes au sein des nouveaux Etats majoritairement musulmans sont menacées à  terme en Albanie, au Kosovo, en Macédoine.

 

La création délibérée du chaos dans les Balkans n’est pas une politique démocrate, qui s’opposerait à une politique républicaine antérieure. Elle s’inscrit bien au  contraire dans une parfaite continuité. Bush le père, Républicain, installe ses troupes en lisière de l’Irak de Saddam Hussein, contrôle l’espace aérien irakien et prépare ainsi la seconde manche, soit l’invasion totale de l’Irak, qui aura lieu, sous le règne de son fils, en 2003. Clinton, Démocrate, lui, s’empare du tremplin de l’Europe en direction du Proche et du Moyen Orient depuis l’épopée d’Alexandre le Grand. La maîtrise des Balkans et celle de la Mésopotamie participent d’une seule et même stratégie grand-régionale. L’empire macédonien-hellenistique d’Alexandre le Grand, l’empire ottoman ont toujours maîtrisé à la fois les Balkans et la Mésopotamie au faîte de leur puissance. C’est une loi de l’histoire. Les stratégistes américains s’en souviennent.

 

Les réseaux pro-américains étaient au départ socialistes

 

La guerre contre la Yougoslavie résiduaire de Milosevic en 1999, premier conflit de grande envergure en Europe depuis 1945, est donc le fait d’un président et d’une équipe issus du parti démocrate américain. C’est la raison pour laquelle les puissances européennes, grandes et petites, ont suivi comme un seul homme, contrairement à ce qui allait se passer en 2003, lors de l’invasion de l’Irak. Cette unanimité s’explique tout simplement parce que l’Europe place toujours sa confiance dans une Amérique démocrate, en se méfiant de toute Amérique républicaine. Pourquoi? Parce que, je le répète, les réseaux pro-américains ont émergé, lors de la seconde guerre mondiale, sous la double impulsion du Président américain et de son épouse Eleonor et que l’atlantisme militant, le “spaakisme” dit chez nous le Prof. Coolsaet de l’Université de Gand, avait un ancrage socialiste plutôt que conservateur (Pierre Harmel s’efforcera au contraire de se dégager de la logique des blocs, que Spaak avait bétonné).

 

En transformant le tremplin balkanique en une zone contrôlée par les Etats-Unis, le tandem Clinton/Albright neutralisait la région à son profit: celle-ci n’allait plus pouvoir constituer un atout pour le bloc centre-européen germano-centré ni pour une Russie régénérée qui aurait fait valoir ses anciens intérêts dans les Balkans. En 1999, l’Europe a perdu tous les atouts potentiels qu’elle avait gagnés à partir de 1989. Elle les a perdus parce qu’elle n’a pas cultivé le sens de son unité, parce qu’elle n’a pas une vision claire de son destin géopolitique. En 2001, suite aux “attentats” de New York, l’Amérique parachève son projet “alexandrin” en s’emparant rapidement de la zone orientale de l’antique Empire du chef macédonien. En 2003, lorque le fils Bush entend terminer le travail de son père en Mésopotamie, l’Europe semble se réveiller et crée autour de Paris, Berlin et Moscou un front du refus que les services américains fragilisent aussitôt en semant le dissensus entre cet “Axe”, nouveau et contestataire, et de petites puissances comme les Pays-Bas, la Pologne, la République Tchèque et les Pays Baltes, tout en bénéficiant de l’appui de la Grande-Bretagne et de la pusillanimité de l’Espagne et de l’Italie. On se souviendra de la distinction opérée entre “Vieille Europe”, aux réflexes dictés par la diplomatie classique, et “Nouvelle Europe”, alignée sur la logique du fait accompli des néo-conservateurs.

 

“Révolutions colorées” et pétrole

 

Les services américains et le soft power de Washington, vont s’activer pour vider l’Axe Paris Berlin Moscou de son contenu: de Villepin en France est éliminé de la course à la présidence, à la suite d’un dossier de corruption sans doute préfabriqué, au bénéfice de Sarközy, qui mènera, comme on le sait, une politique pro-atlantiste. Le social-démocrate allemand Schröder devra céder la place à Angela Merkel, plus sceptique face au bloc continental européen, plus prompte à tenir compte des exigences des Etats-Unis. Schröder demeure toutefois en place, en gérant de main de maître les relations énergétiques entre l’Allemagne et la Russie. Les révolutions orange, qui ont éclaté en Ukraine, en Géorgie, en Serbie (avec “Otpor”) ou au Kirghizistan ne sont donc pas les seules interventions des services et du soft power: en Europe occidentale aussi la politique est manipulée en sous-main, l’indépendance nationale et/ou européenne minée à la base dès qu’elle tente de s’affirmer, par le biais de la manipulation des élections et des factions. Dans l’avenir, un bloc européen indépendant devrait s’abstenir de reconnaître les gouvernements issus de “révolutions colorées”.

 

En Géorgie, le pouvoir mis en place par la “révolution des roses” a pour objectif de garantir le bon déroulement de la politique pétrolière américaine dans le Caucase et en lisière de la Caspienne. Pour les stratégistes américains, la Géorgie doit être un espace de transit pour les oléoducs et gazoducs amenant les hydrocarbures du Caucase et de la Caspienne vers la Mer Noire et vers la Méditerranée via la Turquie. De là, ils parviendraient en Europe sous le contrôle américain. Le malheur de l’Europe, c’est de ne pas avoir de pétrole. Nous devons acheter la majeure partie de nos hydrocarbures en Arabie Saoudite ou dans les Emirats par l’intermédiaire de consortiums américains. L’affrontement russo-géorgien de l’été 2008, à propos de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, a pour enjeu réel l’énergie. Pour échapper à la dépendance énergétique, l’Europe doit tenter, par tous les moyens techniques possibles, d’abord, de réduire cette dépendance pétrolière en pariant sur des sources propres comme l’énergie nucléaire et toutes les autres sources imaginables et réalisables, selon une optique de diversification adoptée mais non parachevée en son temps par la France gaullienne. Les panneaux solaires constituent une première alternative parfaitement généralisable dans notre pays: en effet, pourquoi les ménages qui constituent notre nation ne pourraient-ils pas générer leur propre électricité domestique, ou une bonne part de celle-ci, sans passer par des fournisseurs contrôlés par l’étranger comme “Electrabel”, entièrement aux mains de l’ennemi héréditaire français, qui occupe depuis trois siècles et demi près des trois quarts du territoire du Grand Lothier! Certaines voix nous disent: par année, le nombre de journées d’ensoleillement est trop restreint en Belgique par rapport à la zone méditerranéenne pour constituer une alternative au pétrole. Peut-être. Mais un pays comme la Norvège, disposant pourtant de pétrole propre, la technique des panneaux solaires génère 50% de l’énergie domestique de ses ménages dans un pays où l’ensoleillement moyen est bien plus réduit que chez nous. Notre objectif premier est la réduction graduelle de la dépendance, non pas l’obtention immédiate d’une autarcie totale.

 

Pacte de Shanghai et initiatives ibéro-américaines

 

Nous venons de voir que l’emprise américaine sur notre politique étrangère est complète. Elle détermine aussi notre politique énergétique. L’Amérique séduit les esprits (ou plutôt les masses écervelées) par le truchement de son soft power omniprésent. Le princpal danger qui nous guette dans l’immédiat en Europe est la disparition graduelle et silencieuse des espaces encore neutres. Les pays qui ont gardé le statut de neutralité lorgnent de plus en plus vers l’OTAN. Je rappelle que notre position initiale, calquée sur celle du Général Jochen Löser dans les années 80 en Allemagne fédérale, visait au contraire l’élargissement de l’espace neutre en Europe. Non le contraire! Löser entendait élargir le statut de la Suisse, de l’Autriche, de la Yougoslavie, de la Finlande et de la Suède aux deux Allemagnes, aux Etats du Benelux, à la Pologne, à la Tchécoslovaquie et à la Hongrie. Aujourd’hui, ces trois derniers  pays font partie de l’OTAN et en sont même devenus les élèves modèles. De fiers représentants de la “Nouvelle Europe”, telle que l’a définie Bush jr. L’Europe, totalement abrutie par les propagandes distillées par le soft power, ne peut constituer, pour l’instant, dans les conditions actuelles, un espace de renouveau politique, exemplaire pour la planète entière. Les seuls môles de résistance cohérents se situent aujourd’hui en Asie et en Amérique latine. En Asie, la résistance s’incarne dans le “Pacte de Shanghai” et en Amérique latine dans les initiatives du Président vénézuélien Hugo Chavez, alliant, avec les autres contestataires ibéro-américains, les corpus doctrinaux péronistes, castristes et continentalistes qui, fusionnés, permettent aux Etats ibéro-américains de créer des structures unitaires capables de refouler l’ingérence traditionnelle des Etats-Unis dans leurs affaires politiques et économiques, au nom d’une idéologie soi-disant panaméricaniste, forgée au temps de la politique du “Big stick” de Teddy Roosevelt.

 

Sans le “Pacte de Shanghai” et sans la volonté indépendantiste et continentaliste des Ibéro-Américains, la domination américaine sur le monde serait totale, comme elle est quasiment totale en Europe depuis la  liquidation du gaullisme par Sarközy et le “mobbing” systématique de la Suisse et de l’Autriche (affaires Waldheim et Haider). Les espaces potentiels de résistance se font de plus en plus rares: il reste des bribes de gaullisme en France, de bons réflexes neutralistes en Allemagne, une volonté de conserver le statut de neutralité en Autriche, en Suisse et en Suède; l’opinion  publique en Belgique, d’après un sondage récent, craint davantage les initiatives bellicistes américaines que celles de la Russie de Poutine (en dépit de la propagande russophobe du “Soir”), alors qu’en Allemagne, où la russophilie de bon nombre de cercles établis est plus solidement ancrée, Washington et Moscou sont mis sur pied d’égalité.

 

“Volksgezindheid” et solidarisme

 

Pour faire éclore un môle de résistance en Flandre, il me paraît opportun de dire aujourd’hui qu’il devrait reposer sur deux piliers: la “volksgezindheid” (le populisme au sens défini par la tradition herdérienne ou par la tradition slavophile russe) et le solidarisme. La “volksgezindheid” est un sentiment plus profond que le “nationalisme” car il ne découle pas uniquement d’une option politique mais aussi et surtout d’un amour du passé et de la culture du peuple dont on ressort. Le terme “nationalisme”, de surcroît, recouvre des acceptions bien différentes selon les pays (14). L’utiliser peut semer la confusion, tandis que le terme “volksgezind”, lui, indique bien la teneur de notre propre tradition. Le solidarisme est un terme délibérément choisi pour remplacer celui de “socialisme”, désormais grevé de trop d’ambiguïtés ou assimilé à des déviances de tous ordres qui font que les socialistes officiels sont tout sauf socialistes. Le solidarisme devra exprimer dans l’avenir un socialisme sans atlantisme (à la Spaak ou à la Claes), un socialisme sans les “consolidations” à la Di Rupo (quand il s’agissait de privatiser la RTT pour qu’elle devienne “Belgacom”), un socialisme qui défende la solidarité de tous les producteurs directs de biens et de services contre les féodalités administratives et parasitaires. Un tel solidarisme découle aussi, pour ceux qui ont encore une culture classique, de la fameuse “fable de l’estomac” de la tradition romaine: “tous les organes de la communauté populaire servent les autres et construisent de concert l’harmonie”.

 

Une volonté de renouveau politique général basée sur la “volksgezindheid” et le solidarisme fera immédiatement se dresser devant elle des ennemis implacables. L’affirmation des valeurs populaires et solidaires implique automatiquement de désigner leurs ennemis, selon la formule de Carl Schmitt. Identifions-en trois aujourd’hui: 1) les médias formatés par le soft power américain; 2) l’idéologie néo-libérale, nouvel universalisme araseur des spécificités populaires et des politiques sociales, permettant le renouveau des élites (au sens où l’entendait Gaetano Mosca et Vilfedo Pareto); 3) l’idéologie festiviste qui noie les peuples dans l’impolitisme.

 

Le cas Verstrepen

 

“Volksgezindheid” et solidarisme impliquent de lutter contre tous les phénomènes culturels qui ne découlent pas naturellement d’une matrice populaire (la nôtre ou celle d’un autre peuple réel) mais nous  sont imposés par le soft power internationaliste et cosmopolite. Un exemple: vous vous rappelez tous de ce journaliste branché, Jürgen Verstrepen, égaré, on ne sait trop pourquoi, dans le mouvement national flamand, où il s’était fait élire. Dans un entretien récent, accordé à l’hebdomadaire de variétés “Dag allemaal”, ce Verstrepen se plaignait du “passéisme” de ses co-listiers, qui chantaient des chants traditionnels, qu’il posait d’emblée comme “ringards” ou désuets, un “ringardisme” et une désuétude qui suscitait chez lui un avatar de ce même effroi ressenti par les dévots devant les oeuvres réelles ou supposées du Malin. Toute expression de la culture vernaculaire suscite donc en lui, à l’entendre, le dégoût du progressiste, pour qui rien d’antérieur aux panades médiatiques ou de différent d’elles n’a le droit d’exister. Et plutôt que d’aller se recueillir dans une belle abbaye bourguignonne, comme son parti le lui avait suggéré, il préférait flâner dans un “mall” pour se choisir des fringues branchés, des bouts de chiffon marqués d’un logo, en compagnie d’une autre députée-gadget, allergique aux racines. Inconsciemment, dans son entretien à “Dag allemaal”, Verstrepen révélait un état de choses bien contemporain: la lutte entre le vernaculaire matriciel, les racines et la culture traditionnelle, d’une part, et le médiatiquement branché, d’autre part. Reste une question: comment conciliait-il, ce Verstrepen, dans son cerveau soumis à l’homogénéisation postmoderniste, ce culte dévot du médiatiquement branché et son aspiration à lutter contre le “politiquement correct”? On ne peut aduler l’un et lutter contre l’autre: on ne peut, de notre point de vue, que les rejeter tous deux. On ne peut être atlanto-hollywoodien, succomber à la séduction du babacoolisme californocentré et se réclamer simultanément d’un “nationalisme” en lutte contre l’idéologie liberticide du “politiquement correct”. Verstrepen incarne bien l’incohérence de bon nombre de nos contemporains dans la Flandre d’aujourd’hui. Espérons que la crise va leur dessiller les mirettes. Car le soft power a promu le néo-libéralisme, cause de la crise, en même temps que les manipulations médiatiques, les modes (captatrices d’attentions) et le festivisme.

 

“Volksgezindheid” et solidarisme impliquent donc de lutter contre toutes les formes de néo-libéralisme que l’on nous a imposées depuis Thatcher et Reagan, depuis le début de la décennie 80. Nos admonestations, jusqu’ici, surtout celles, au début de notre aventure, de Georges Robert et Ange Sampieru, n’y ont rien changé. G. Robert et A. Sampieru étaient très attentifs aux productions des éditions “La Découverte” qui amorçaient déjà la critique du libéralisme outrancier qui pointait à l’horizon. Aujourd’hui, dans le monde occidental, l’américanosphère, l’espace euro-atlantique, dans la Commission européenne complètement inféodée à l’idéologie néo-libérale, la domination de cette idéologie est totale. Et la crise de ce début d’automne 2008 laisse entrevoir quelles en seront les conséquences catastrophiques, avec pour seule consolation que le système a appris à freiner les effets des crises et des récessions, à les délayer dans le temps. La crise prouve que la recette néo-libérale ne fonctionne pas: tout simplement. En attendant, les délocalisations perpétrées depuis près d’une trentaine d’années laissent l’Europe privée d’un tissu de petites et moyennes industries, pourvoyeuses de travail, et affligée d’un secteur tertiaire improductif qui n’offre que des emplois détachés du réel de la production et injecte dans les mentalités une idéologie délétère du “non-travail” (dénoncée très tôt par Guillaume Faye dans un texte que de Benoist avait refusé de publier). Cette idéologie du non-travail est aussi celle du festivisme: elle a servi d’édulcorant intellectuel pour justifier le processus de démantèlement de nos tissus industriels locaux, par le truchement des délocalisations vers l’Extrême-Orient, l’Afrique du Nord ou la Turquie (surtout le textile) et pour exalter le travail non productif du secteur tertiaire, devenu dangereusement inflationnaire.

 

Néo-libéralisme et altermondialisme

 

L’avènement du néo-libéralisme a été rendu possible par une bataille métapolitique. On se rappellera l’engouement pour Hayek, qu’on exhumait de l’oubli en même temps que les “think tanks” de Mme Thatcher dès la fin des années 70. On insistait principalement sur son pamphlet “The Road to Serfdom” et non pas tant sur les dimensions organiques (et parfois intéressantes) de sa théorie économique, axée sur la notion de “catallaxie” (laisser faire les choses naturellement sans interventions étatiques volontaristes). L’infiltration néo-libérale du discours dominant a surtout été le fait des “nouveaux philosophes”, dont nous venons d’expliciter le rôle, et de personnages ultra-médiatisés comme Jacques Attali, biographe de banquiers, et Alain Minc, propagateur principal de la nouvelle vulgate dans les gazettes conservatrices. Nul mieux que François Brune, collaborateur du “Monde Diplomatique”, n’a défini l’idéologie contemporaine, dans son ouvrage “De l’idéologie, aujourd’hui” (Ed. Parangon/L’Aventurine, Paris,  2003): “L’idéologie est omniprésente: dans les sophismes de l’image, le battage événémentiel des médias, les rhétoriques du politiquement correct, les clameurs de la marchandise. Machine à produire du consentement, elle démobilise le citoyen en le vouant à l’ardente obligation de consommer, de trouver son identité dans l’exhibition mimétique (ndlr: niet waar, Meneer Verstrepen?), sa liberté dans l’adhésion au marché, et son salut dans la ‘croissance’... C’est cela l’idéologie d’aujourd’hui: une vaste grille mentale, faussement consensuelle, qui prescrit à chacun de se taire dans son malheur conforme, et qui aveugle nos sociétés sur la catastrophe planétaire où ses modèles socio-économiques entraînent les autres peuples” (présentation de l’éditeur).

 

Le système, en lançant l’opération du néo-libéralisme dès la fin des années 70, devinait bien que cette idéologie finirait par rencontrer assez vite des résistances diverses. Deux objectifs allaient dès lors être les siens: 1) empêcher la fusion de ces résistances telles que l’avait préconisée le théoricien ex-communiste Roger Garaudy (soit empêcher les complots “rouges-bruns”, comme s’y sont employés le journal “Le Monde” de Plenel à Paris et certains cercles ou personnalités autour du PTB/PvdA en Belgique); 2) créer une résistance artificielle (l’altermondialisme), de manière à neutraliser toute résistance réelle. L’altermondialisme énonce un tas d’idées intéressantes et séduisantes. Mais il les énonce sans une assise politico-étatique et géographique précise, sans un ancrage tellurique, condition sine qua non pour lui conférer une épaisseur réelle. Tout empire, et tout challengeur d’empire, s’arc-boute sur un terrain: l’hegemon américain d’aujourd’hui ne fait pas exception. Il dispose d’un territoire aux dimensions continentales. Il pratique le protectionnisme et une bonne dose d’autarcie, tout en prêchant aux autres de ne pas adopter les mêmes attitudes et en les maintenant ainsi en état de faiblesse. Si l’hegemon développe un “réseau”, il le fait au départ d’une vaste base logistique, soit au départ de son propre territoire biocéanique, de l’Atlantique au Pacifique, et de son prolongement pacifico-arctique, l’Alaska. Pour créer l’illusion d’une résistance planétaire, les services de diversion ont forgé le concept de “réseau” (qui a séduit le “parigogot” de Benoist, l’homme qui cherche sans cesse le statut de vedette du jour, au détriment de toute rigueur de jugement).

 

Ce n’est pas le “réseau” qui est contestataire mais les vieilles strucutres étatiques et impériales

 

L’altermondialisme militant entend être le seul grand réseau contestataire de l’établissement mondial. Mais depuis les émeutes bien médiatisées de Gênes ou de Nice, on ne voit pas très bien quel ébranlement du système en place ce fameux “réseau” a pu produire. La thèse de Michael Hardt et Toni  Negri sur l’“Empire”, dont les assises seront “un jour” définitivement sapées par le “réseau altermondialiste”, s’avère un leurre. Au temps de la Guerre Froide, les services américains avaient su faire émerger des “communistes de Washington” (pour reprendre l’expression de Jean Thiriart); il recycle désormais, en la personne de Toni Negri, d’anciens “terroristes” pour une opération de diversion d’envergure planétaire, qui absorbe et neutralise la contestation, en la médiatisant, en la transformant en un pur “spectacle” (Guy Debord), car nos contemporains, formatés comme les citoyens d’Océania, dans le “1984” d’Orwell, croient davantage aux images (télévisées) qu’aux faits (vécus), au spectacle qu’au réel. La résistance au système mondialiste américano-centré ne se retrouve pas, en réalité, dans un “réseau” planétaire de contestataires “babacoolisés” ou de nervis shootés à la cocaïne mais provient bien davantage de structures étatiques et impériales classiques, profondément ancrées dans le temps passé: Groupe de Shanghai avec une Chine aux traditions politiques millénaires, une Russie de Poutine qui retrouve sa mémoire, un indépendantisme ibéro-américain dans l’esprit du Mercosur et du président vénézuélien Chavez.

 

Combattre le festivisme

 

Enfin, après le “soft power” et le “néo-libéralisme”, le troisième aspect du système général d’ahurissement des masses et de déracinement, qu’il s’agit de combattre à outrance, est représenté par l’ambiance “festiviste”, celle que dénonçait avec force vigueur le philosophe français, récemment et prématurément décédé, Philippe Muray. Dans son tout dernier ouvrage, “Festivus festivus” (Fayard, 2006), Muray prononce un réquisitoire aussi virulent que tonifiant contre ce qu’il appelle le festivisme, mode de fonctionnement des sociétés occidentales avancées. Dans le long entretien, qu’est ce livre, avec la journaliste et philosophe vraiment non conformiste Elizabeth Lévy, Muray, dans son chant du cygne, fustige une société qui fonctionne uniquement sur le mode de la fiction médiatique, un mode qui vise la désinhibition totale, l’exhibition de tout ce qui auparavant était “privé”, “intime” et “secret” (dont évidemment les attributs et les pratiques sexuels). Le pouvoir, explique Muray, s’exercera avec une acuité maximale, quand les dernières enclaves du “secret” seront divulguées et exhibées, quand les dernières limites et les dernières distances (et les distances sociales font la civilisation, la promiscuité l’abolissant) auront été franchies et supprimées. La télévision avec ses émissions exhibantes (“Loft Story”, etc.) est l’instrument de ce pouvoir qui annonce la fête permanente et l’impudeur universelle, dans l’intention d’évacuer les îlots de “sériosité”, établie ou alternative, afin d’empêcher tout retour à un passé moins trivial ou toute préparation d’un futur cohérent. L’impudeur universelle brouille toutes les frontières et annonce un amalgame planétaire de promiscuité et d’indifférenciation, sous le signe de l’infantilisme “touche-pipi” et de l’ “adultophobie”.

 

Dans un ouvrage antérieur, intitulé “Désaccord parfait”, Muray qualifiait de “société disneylandisée” toute société “où les maîtres sont maîtres des attractions et les esclaves spectateurs ou acteurs de celles-ci”. Le “soft power” va donc imaginer et préfabriquer des “attractions”, pour tuer dans l’oeuf toute pensée libre, toute spontanéité créatrice ancrée dans le génie populaire, en substituant au créateur libre et spontané issu du peuple (celui de Rabelais et des carnavals contestataires) l’animateur officiel ou subsidié, et subsidié seulement après être passé sous les fourches caudines de l’idéologie imposée, après avoir appris son unique leçon qu’il répétera jusqu’à la consommation des siècles. Le “néo-libéralisme” va prospérer en marge de cette grande fête artificielle, forgée de toutes pièces, bien encadrée par de petits flics à gueule de bon apôtre, en dépit de son  désordre apparent, qui étouffera d’emblée toute révolte vraie. Par l’action des anciens contestataires arrivés au pouvoir, le “mixtum compositum” de mai 68 se réduira ainsi progressivement à ses seules dimensions festives, libidineuses et ludiques, tirées, par les agents de l’OSS, du livre “Eros et civilisation” d’Herbert Marcuse voire des vulgates caricaturales issues du freudo-marxisme de Reich, dont ils fabriqueront un “prêt-à-penser” allant dans le sens de leurs desseins. Dans son meilleur ouvrage, désormais un classique, “L’Homme unidimensionnel”, Marcuse craignait l’avènement d’une humanité formatée, réduites à ses seuls besoins matériels; il avait raison; mais les règles de ce formatage, c’est lui, probablement à son corps défendant, qui les a fournies au système. On a formaté et on a trouvé l’édulcorant dans sa définition de l’ “éros”, que l’on a quelque peu sollicitée pour les besoins de la cause. Ce ne sont pas les rigidités du monde totalitaire du “1984” d’Orwell mais le “Brave New World” de Huxley, avec ses paradis artificiels, que l’on tente de nous infliger.

 

Mort du “zoon politikon” et mort des peuples

 

Les bourgmestres (ou “maires”) de Paris et de Berlin, Delanoë et Wowereit, ou l’échevin Simons de Bruxelles, tout le socialisme français actuel (surtout à la gauche de Ségolène Royale) ont pour objectif stratégique réel (et à peine occulté) d’occuper les “citoyens” à toutes sortes de festivités, de concerts, de happenings, de “gay prides”, de “zinneke parades”, de manifestations antiracistes ou autres, afin qu’ils ne s’occupent plus directement de politique, afin qu’ils oublient définitivement ce qu’ils sont, la trajectoire dont ils procèdent. L’objectif? Eradiquer l’essence de l’homme qui est, dit Aristote, un “zoon politikon”. Il s’agit de distraire à tout prix l’imaginaire humain de toute tradition ou réalité historique. En Occident, dans le complexe atlantiste franco-anglo-américain selon la définition qu’en donnait mon professeur Peymans fin des années 70, la domination des castes mercantiles ou du tiers-état bourgeois français, a percuté, abîmé et détruit les ressorts les plus intimes des peuples (Irlande exceptée), si bien que Moeller van den Bruck, le traducteur de Dostoïevski, pouvait affirmer que quelques décennies de “libéralisme” suffisaient pour détruire définitivement un peuple.

 

Le festivisme, mode par lequel s’exprime le despotisme contemporain, contribue à donner l’assaut final aux ressorts intimes des peuples: il en pénètre le noyau le plus profond et y sème la déliquescence. Philippe Muray, pour revenir à lui, réactualise de manière véritablement tonifiante la critique de la “société du spectacle”, énoncée dans les années 60 par Guy Debord et l’école situationniste, tout en jetant un éclairage neuf et très actuel sur le processus de dissolution à l’oeuvre dans la sphère occidentale.

 

Lega Nord et FPÖ

 

Pour articuler une résistance à l’échelle européenne, pour traduire dans les faits nos options philosophiques et nos aspirations historiques, deux partis identitaires peuvent nous servir de modèle: la Lega Nord d’Italie du Nord et la FPÖ autrichienne. Je ne vois pas grand chose d’autre. Pourquoi? Parce que ce sont les deux seuls mouvements identitaires de masse qui affichent ou ont affiché clairement des options “non-occidentistes”. La “Lega Nord” et son quotidien “La Padania” ont eu une attitude très courageuse en 1999, quand l’OTAN bombardait la Serbie. Le journal et le “Senatur” Umberto Bossi n’ont pas hésité à fustiger vertement les Américans et leurs complices bellicistes en Europe. Ensuite, à la base de cette ligue, il y a un manifeste, “Come cambiare?” (“Comment changer?”), dû à la plume du grand juriste Gianfranco Miglio. Ce manifeste dénonce les travers de la partitocratie italienne, qui est si semblable à la nôtre. Les leçons de Miglio peuvent donc être directement retenues par tout militant politique de chez nous. La clarté des arguments et des suggestions de Miglio, que j’ai eu l’honneur de rencontrer en 1995 dans sa magnifique bibliothèque privée à Côme, nous permettrait de développer rapidement l’esquisse d’un contre-pouvoir (cf.: “L’Italie toute chamboulée...”, Entretien avec Gianfranco Miglio, propos recueillis par Andreas K. Winterberger, in; “Vouloir”, n°109-113, octobre-décembre 1993;  Alessandro Campi, “Au-delà de l’Etat, au-delà des partis: la théorie politique de Gianfranco Miglio”, in: “Vouloir”, n°109-113, oct.-déc. 1993; Luciano Pignatelli, “Les idées pratiques de Gianfranco Miglio:  comment changer le système politique italien”, in: “Vouloir”, n°109-113, oct.-déc. 1993; “Quelques questions à Gianfranco Miglio”, propos recueillis par Francesco Bergomi, in: “Vouloir”, n°109-113, oct.-déc. 1993; Robert Steuckers, “La Ligue lombarde”, in: “Le Crapouillot”, nouvelle série, n°119, mai-juin 1994; “L’Etat moderne est dépassé!”, Entretien avec le Prof. Gianfranco Miglio, propos recueillis par Carlo Stagnaro, in: “Nouvelles de Synergies Européennes”, n°46, juin-juillet 2000; “Pour une Europe impériale et fédéraliste, appuyée sur ses peuples”, Entretien avec le Prof. Gianfranco Miglio, propos recueillis par Gianluca Savoini, in: “Nouvelles de Synergies Européennes”, n°48, octobre-décembre 2000).

 

Dans l’orbite de la FPÖ, l’hebdomadaire “zur Zeit”, dirigé par Andreas Mölzer à Vienne, recèle chaque semaine des pages d’actualité internationale sans concession aucune à l’américanisme ambiant. Jörg Haider est décédé ce matin dans un accident d’automobile mais, en dépit de sa rupture récente avec la FPÖ et de son option personnelle en faveur de l’adhésion turque, il demeurera pour moi l’auteur impassable du livre-manifeste “Die Freiheit, die ich meine” (= “La liberté comme je l’entends”). La partitocratie autrichienne présentait, avant les coups de butoir de la FPÖ, d’étonnantes analogies avec la nôtre. La critique générale du système politique autrichien, telle que Haider l’a formulée, est très technique comme celle de Miglio. Mais elle ne recourt à aucun langage abscons. Et suggère des pistes pour sortir de l’impasse politique. La clarté de ces manifestes a donné à la “Lega Nord” et à la FPÖ une formidable impulsion dans les débats publics et, partant, dans les batailles électorales (cf. Robert Steuckers, “Autriche: Haider, le Capitaine du pays”, in: “Le Crapouillot”, nouvelle série, n°119, mai-juin 1994; “Nous sommes en avance sur notre temps!”, Entretien avec Jörg Haider, propos recueillis par Andreas Mölzer, in: “Au fil de l’épée” recueil n°8, février 2000; “Rafraîchir la mémoire des coalisés anti-Haider!”, in: “Au fil de l’épée”, recueil n°8, février 2000; Mauro Bottarelli, “Haider contre Chirac: non à l’UE centraliste et parisienne – la bonne santé de l’économie autrichienne”, in: “Au fil de l’épée”, recueil n°12, août 2000 – article traduit du quotidien “La Padania”, 11 juillet 2000).

 

Les succès constants de ces partis, leur impact indéniable sur le débat politique et sur les réformes en cours prouvent que les deux manifestes, que j’évoque ici, recèlent bel et bien les bonnes recettes. Si elles valent pour l’Autriche et pour l’Italie, elles devraient valoir pour nous, vu que les systèmes politiques de ces deux pays et leurs dysfonctionnements sont similaires et comparables aux nôtres. Et, qui plus est, la vision géopolitique de ces deux formations est européiste et anti-atlantiste, éléments essentiels pour une critique solide et positive du système en place qu’aucun parti ou mouvement n’a repris chez nous, rendant du même coup caduque toute efficacité concrète.

 

Les hommes de gauche qui ont opéré les bon aggiornamenti...

 

Pour nous servir d’inspiration complémentaire, nous ajouterions le corpus établi par des personnalités de gauche, devenues non conformistes au fil du temps, comme la famille de Rudy Dutschke ou son compagnon Bernd Rabehl, qui s’expriment régulièrement dans l’hebdomadaire berlinois “Junge Freiheit”; ou comme Günther Rehak en Autriche, ancien secrétaire du Chancelier socialiste Bruno Kreiski; en Suisse romande, toujours dans l’arc alpin, le mouvement “Unité populaire” parvient à nous livrer chaque semaine sur l’internet des analyses ou des réflexions dignes d’intérêt pour tous ceux qui rêvent à l’avènement d’un solidarisme qui soit capable de dépasser les contradictions et les enlisements du socialisme établi. En Italie, le quotidien romain “Rinascita”, issu du nationalisme classique, se présente actuellement comme le journal de la “sinistra nazionale” et opte pour une perspective européiste et eurasiste, anti-impérialiste et anti-capitaliste. Nos sources d’inspiration ne doivent pas se limiter aux seuls mouvements qui se donnent, à tort ou à raison, les étiquettes de “national”, de “régionaliste” ou d’ “identitaire”. Des cénacles, anciennement ou nouvellement classés à gauche sur les échiquiers politiques en Europe, ont procédé avec intelligence aux bons aggiornamenti: ils ont refusé toutes les involutions en direction des pistes suggérées par la “nouvelle philosophie” et ses satellites et ont rejeté l’attitude de ceux qui, en dépit de leur vibrant militantisme d’il y a quelques décennies, demeurent, par paresse intellectuelle, des “compagnons de route” des partis sociaux-démocrates partout en Europe. La posture du “compagnon de route” est le plus sûr moyen de s’enliser, de faire du sur place, d’entrer dans la spirale infernale du déclin, un déclin engendré par le “mimétisme” qui ne produit plus aucune différence (ni “différAnce” pour faire un clin d’oeil à Derrida), mais reproduit sans cesse, sur un ton morne, le même et le même du même. C’est le plus sûr moyen de devenir les béni-oui-oui du système, ses chiens de Pavlov.

 

La création d’un espace stratégique euro-sibérien est inséparable d’un remaniement complet de nos institutions nationales, dans le sens de la “volksgezindheid” et du solidarisme, dans le sens de la critique anti-partitocratique de Miglio et Haider, afin d’immuniser totalement ces institutions contre les bacilles du soft power jacobin ou américain.

 

C’est tout ce que j’ai voulu vous dire cet après-midi.

 

Robert Steuckers,

Octobre 2008.

 

 

NOTES :

(1)     William ENGDAHL, “Pétrole – une guerre d’un siècle – L’ordre mondial anglo-américain”, Ed. Jean-Cyrille Godefroy, Paris, 2007.

(2)     La parution de cet article, dans une publication du “Parti Communautariste National-Européen” avait induit l’inénarrable comploteur parisien Alain de Benoist, via son zélé vicaire campinois, à exciter un brave citoyen allemand, membre de la “DESG” (= “Deutsch-Europäische Studiengemeinschaft”), une association basée à Hambourg qui s’apprêtait alors à fusionner avec “Synergies Européennes”, à tenter un ultime baroud (de  déshonneur) pour torpiller cette fusion. L’homme, honnête, naïf et manipulé, a échoué dans ses manoeuvres. Il s’est dûment excusé quelques mois plus tard, à l’occasion d’un séminaire DESG/Synergies sur les relations germano-russes et euro-russes et sur la problématique de l’eurasisme, tenu à Lippoldsberg. Il avait enfin compris que l’instigateur de cette bouffonerie était un comploteur pathologique et que son vicaire n’était qu’un pauvre bas-de-plafond. Forcément: pour servir un tel maître...

(3)     Cf. L. SIMMONS, “Van  Duinkerke tot Königsberg – Geschiedenis van de Aldietsche Beweging”, Uitgeverij B.  Gottmer, Nijmegen,1980. Voir également: Alan SPANJAERS, “Constant Hansen”, in: “Branding”, n°2/2008.

(4)     Dexter PERKINS, “Storia della dottrina di Monroe”, Il Mulino, Bologna, 1960.

(5)     Alain GOUTTMAN, “La Guerre de Crimée 1853-1856, la première guerre moderne”, Perrin, 1995; vor également : “The Collins Atlas of Military History”, Collins, London, 2004.

(6)     Jacques HEERS, “Les Barbaresques - La course et la guerre en Méditerranée – XIV°-XVI° siècle”, Perrin, Paris, 2001-2008.

(7)     Robert STEUCKERS, “Constantin Frantz”, in: “Encyclopédie des Oeuvres philosophiques”, PUF, 1992.

(8)     Richard MOELLER, “Russland – Wesen und Werden”, Goldmann, Leipzig, 1941.

(9)     L’ouvrage le plus complet pour aborder cette thématique si complexe est le suivant: Gerd KOENEN, “Der Russland-Komplex – Die Deutschen und der Osten 1900-1945”, C. H. Beck, Munich, 2005.

(10)  Günther HASENKAMP, “Gedächtnis und Leben in der Prosa Valentin Rasputins”, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1990.

(11)  Wolfgang STRAUSS, “Die Neo-Slawophilen – Russlands konservative Revolution”, in: “Criticon”, Munich, n°44, 1977. Cf. Robert STEUCKERS, “Wolfgang Strauss: les néo-slavophiles ou la révolution conservatrice dans la Russie d’aujourd’hui”, in “Pour une renaissance européenne”, Bruxelles, n°21, 1978.

(12)  Alexander YANOV, “The Russian New Right – Right-Wing Ideologies in the Contemporary USSR”, Institute of International Studies, University of California, Berkley, 1978.

(13)  Cf. Robert STEUCKERS, “Adieu au Général-Major Jochen Löser”,  in: “Nouvelles de Synergies  Européennes”, n°50, mars-avril 2001. Cf.  également: Detlev KÜHN, “En souvenir d’un soldat politique de la Bundeswehr: le Général-Major Hans-Joachim Löser”, ibidem. Ces deux textes figurent sur: http://euro-synergies.hautetfort.com .

(14)  Cf. nos deux études sur le nationalisme: Robert STEUCKERS, “Pour une typologie opératoire des nationalismes”, in: “Vouloir”, n°73/74/75, printemps 1991; Robert STEUCKERS, “Pour une nouvelle définition du nationalisme”, in: “Nouvelles de Synergies Européennes”, n°32, janvier-février 1998 (texte d’une conférence prononcée à Bruxelles le 16 avril 1997). On  peut lire ces deux textes sur: http://euro-synergies.hautetfort.com.

vendredi, 07 août 2009

Bientôt la révolution aux Etats-Unis?

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Bientôt la révolution aux Etats-Unis?

 

Gérald Celente, l’homme qui a prédit le krach boursier de 1987 de même que la chute de l’Union Soviétique prévoit maintenant que surviendra une révolution aux États-Unis de même que des émeutes de la faim et des rébellions contre les impôts. Le tout, d’ici 4 ans et il souligne que d’ici 2012, avoir de la nourriture sur la table sera une préoccupation beaucoup plus important que l’achat de cadeaux de Noël. Un texte datant de 2008 mais qui est toujours d’actualité (NLDR).

 

Gérald Celente, le PDG du « Trends Research Institute », est renommé pour l’exactitude de ses prévisions concernant l’avenir du monde et des événements économiques. Des prévisions à vous glacer le sang si l’on en croit ce qu’il a dit cette semaine sur le réseau de télévision étasunienne « Fox News ».
Gérald Celente a déclaré que les États-Unis deviendront d’ici 2012 une nation sous-développée, qu’il y aura une révolution qui se traduira par des émeutes de la faim, des rébellions de squatters, des révoltes contre les impôts et des manifestations pour l’emploi, en ajoutant aussi que la période des fêtes consistera dorénavant à se pourvoir de nourriture plutôt que de cadeaux.
« Nous allons voir la fin de la fête commerciale de Noël …. nous allons voir se produire un changement fondamental …. avoir de la nourriture sur la table sera plus important que d’avoir des cadeaux sous l’arbre de Noël, » a déclaré Celente , en ajoutant que la situation serait « pire que la Grande Dépression ».
« Les États-Unis passeront par une période de transition, une période à travers laquelle personne n’est préparée », a déclaré Celente, en soulignant que les gens qui refusent de croire que les États-Unis sont présentement en récession, donne l’étendue de la mesure qui permet de voir jusqu’à quel point ils ne sont pas prêts à affronter l’ampleur véritable de la crise.
 
Gérald Celente, qui avait prédit la crise monétaire asiatique de 1997 de même que l’effondrement des prêts hypothécaires de catégorie « subprime » ainsi que l’importante dévaluation du dollar US, a déclaré en novembre 2007 à United Press International que l’année 2008 passerait à la postérité sous le nom de « La Panique de 2008 », en ajoutant que des « géants tomberaient raid mort », ce qui est exactement ce à quoi nous avons assisté avec l’effondrement de Lehman Brothers, Bear Stearns et d’autres. Il avait alors également déclaré que le dollar se dévaluerait à près de 90 pour cent.
 
Ce qui s’est produit cette année engendrera une diminution du niveau de vie, prédisait l’an dernier Gérald Celente, une réalité également corroborée par la chute des ventes au détail.
La perspective de la révolution est un concept qui était repris dans un rapport publié l’an dernier par le ministère britannique de la Défense et dans lequel ont prédisait que d’ici 30 ans, l’écart croissant entre les très riches et la classe moyenne, jumelé à une sous-classe urbaine menaçant l’ordre social, pourrait signifier que « Les classes moyennes du monde pourraient s’unir en utilisant l’accès aux connaissances aux ressources et les compétences nécessaires pour façonner les processus transnationaux dans l’intérêt de leur propre classe », et que, « Les classes moyennes pourraient devenir une classe révolutionnaire ».
 
Dans une autre entrevue qu’il a récemment donnée, Gérald Celente en a dit un peu plus à propos de la révolution aux États-Unis.
« Il y aura une révolution dans ce pays. Cela ne se produira pas demain matin, mais ça arrivera et nous allons voir un troisième parti [politique se former] et [les événement qui vont se produire] en auront été le catalyseur [en parlant ici de] la ‘‘main mise’’ par Wall Sttreet sur Washington, au su et au vu et en plein jour, sans coup d’État et sans effusion de sang. Et cela se produira alors que les conditions continueront de s’aggraver », a-t-il dit.
« La première chose à faire est de s’organiser autour des révoltes contre les impôts. Ce sera le catalyseur car les gens ne peuvent plus payer pour les taxes scolaires, les taxes foncières et toutes les autres formes d’impôt. Vous allez voir ce genre de protestations commencer à se développer ».
« Ce sera terrible, déplorable. Et il y aura beaucoup de sans-abri, des gens tels que nous et plus que nous n’en aurons jamais vu auparavant. Il y en a déjà beaucoup dans une trentaine de villes dans le pays et nous allons en voir beaucoup plus ».
« Nous allons commencer à voir de grandes régions où les maisons à vendre seront occupées par des squatters. Ce sera une situation que les états-uniens n’avaient jamais vue et il y aura un comme un grand choc et, suite à ce choc, il y aura beaucoup de criminalité. Et la criminalité sera bien pire qu’elle ne le fut au cours de la Dépression de 1929, car la population n’était pas contaminée par les médicaments modernes, par ces drogues, ou par le crystal meth et autre chose. Par conséquent, vous vous retrouvez avec une grande proportion de la population désespérée ayant l’esprit chimiquement survolté au-delà de toute compréhension humaine ».
 
Traduction libre de Dany Quirion; célèbre pour l’exactitude de ses prévisions, le prévisionniste Gérald Celente dit que les États-Unis cesseront d’être une nation développée d’ici 4 ans et que la crise sera « pire que la Grande Dépression ».
 

samedi, 01 août 2009

La vérité sur l'agent Obama

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La vérité sur l'agent Obama

Ex: http://unitepopulaire.org

« En réalité, Obama avait été lancé dans la course au Sénat fédéral et à la présidence dès 2004. Il a fait son entrée en scène lors de la convention démocrate pour l’investiture de John Kerry. Il n’était alors qu’un obscur parlementaire de l’Assemblée de l’Illinois, mais il était déjà encadré et entraîné par Abner Mikva et ses hommes (Jews for Obama) et soutenu par la finance anglo-saxonne (Goldman Sachs, JP Morgan, Excelon). Les multinationales inquiètes de perde des parts de marché au fur et à mesure de la montée de l’anti-impérialisme, les généraux en révolte contre les aventures erratiques des néo-conservateurs, et d’autres encore, se sont progressivement ralliés à lui. […]

En 2000, la Cour suprême a rappelé que le vote des citoyens n’était que consultatif et que le gouverneur de Floride pouvait nommer les délégués de son Etat au collège électoral présidentiel sans même attendre le dépouillement du scrutin général. Dans ce système oligarchique, il y a un parti unique avec deux courants : les républicains et les démocrates. Juridiquement, ils ne forment pas des entités distinctes. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que Joe Biden et Barack Obama soient l’un et l’autre de vieux amis de John McCain. Ainsi, McCain préside l’Institut républicain international, un organe du département d’Etat chargée de corrompre les partis de droite dans le monde, tandis qu’Obama travaille au sein de l’Institut démocrate national, présidé par Madeleine Albright, et chargé de la corruption des partis de gauche. Ensemble, Obama, McCain et Albright ont participé à la déstabilisation du Kenya, lors d’une opération de la CIA, pour imposer un cousin d’Obama comme premier ministre.

Tout ça pour dire qu’Obama n’est pas sorti de nulle part. C’est un spécialiste de l’action secrète et de la subversion. Il a été recruté pour faire un travail bien précis. Si les objectifs de la coalition hétéroclite qui le soutient sont globalement les mêmes, il n’existe pas de consensus dans le détail entre ses composantes. Ceci explique l’incroyable bataille à laquelle ont donné lieu les nominations et l’aspect toujours équivoque des discours d’Obama. »

 

Thierry Meyssan, interviewé par Flash n°10, 26 mars 2009

mercredi, 01 juillet 2009

Sur la situation politique en Belgique et en Wallonie

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SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des cadres – Namur

 

Interview –éclair de Benoit Ducarme

Sur la situation politique en Belgique et en Wallonie

 

Comment justifieriez-vous la situation politique de votre pays et de votre région en ce lendemain des élections régionales et européennes, où, contrairement aux législatives de 2007, aucune crise politique majeure ne semble agiter le monde politique?

 

L’étranger, surtout français, spécule ouvertement sur un éclatement du royaume, qui permettrait à l’Hexagonistan de parachever la politique dite des “Réunions” de Louis XIV en absorbant la Wallonie, ultime lambeau pantelant de la “Reichsromanentum”, la “romanité impériale”, qui comprenait aussi l’Artois, le Cambrésis, les provinces aujourd’hui wallonnes, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bresse, la Savoie. Cette remarque préliminaire n’est ni académique ni une réminiscence du passé émise par un “nationaliste” fou. En Espagne vient de paraître un livre “Una pica en Flandes – La epopeya del Camino Español” (Edaf, Madrid, 2007), dû à la plume de Fernando Martinez Lainez. Ce livre est une promenade de Milan à Namur le long de l’itinéraire des “tercios” hispaniques en marche vers les Pays-Bas pour lutter contre calvinistes et Français. Implicitement, cet ouvrage espagnol nous donne une grande leçon de géopolitique: nos provinces, romanes comme thioises, de l’ex-cercle de Bourgogne ou de la Rhénanie allemande, sont mortellement mutilées, leurs bassins fluviaux sont morcelés, la voie vers la Méditerranée par la Meuse, la Moselle, la Meurthe, le Rhin, la Saône et le Rhône est occupée, stratégiquement démembrée, politiquement balkanisée. L’espace du “Camino Español” nous liait à l’Italie du Nord et à la Méditerranée, ne nous enfermait dans aucune logique mutilante, ne nous infligeait aucun repli étouffant. La politique française a visé depuis plus de mille ans l’anéantissement de la Lotharingie, du Grand Lothier. Elle veut aujourd’hui en avaler le dernier morceau, la Wallonie, ce qui entraînerait, pense-t-elle, une absoprtion quasi automatique du Luxembourg grand-ducal et donc une domination sur un morceau supplémentaire de la vallée de la Moselle. Resteraient sur la rive occidentale du Rhin, la Sarre et le Palatinat. En revanche, sur les rayons des librairies de Lorraine, de Franche-Comté et de Savoie, les ouvrages historiques bien étayés s’accumulent pour rappeler le passé impérial, “espagnol” ou anti-républicain de ces provinces perdues du Grand Lothier (exemples: Philippe Martin, “Une guerre de Trente Ans en Lorraine – 1631-1661”, Ed. Serpenoise, Metz, 2002; Gérard Louis, “La Guerre de Dix Ans – 1634-1644”, Presses Universitaires de Franche-Comté, Cahiers d’Etudes Comtoises n°60, Besançon, 2ième éd., 2005). Une lueur d’espoir, plus vive bien que ténue, que dans une Wallonie livrée aux prébendiers, aux traitres, aux francolâtres et à toutes sortes d’autres déments.

 

Le danger d’absorption est d’autant plus réel que nous avons assisté à la fusion Fortis/BNP Paribas et que la domination du secteur énergétique par Electrabel-Suez est un fait bien établi. Electrabel-Suez, on le sait, gonfle ses factures pour les consommateurs belges (wallons, flamands, germanophones, allochtones et autochtones sans distinction), tandis qu’on maintient les prix les plus bas possible pour les ménages hexagonistanais. Le quotidien flamand “Het Laatste Nieuws” (24 juin 2009) vient de dénoncer ce scandale et cette forme nouvelle de colonialisme-ersatz (Prix annuel moyen de l’électricité d’un ménage belge: 660 euro; pour un ménage hexagonistanais: 414 euro, soit une différence de 246 euro!!!!).

 

Par ailleurs, les résultats  électoraux ne présentent plus aucune symétrie entre les diverses  régions du royaume d’Albert II. La Wallonie se complait toujours dans un vote de gauche, une gauche qui allie tous les travers “dinosauriens” du socialisme véreux et immobiliste aux dérives festivistes (comme l’entendait le regretté Philippe Muray), exprimées par les factions “écolo” et “CdH”. La Flandre, elle, vote centre-droit, avec un solide zeste de nationalisme régional. La crise de 2007, je le rappelle, a focalisé la haine de ce pôle idéologique socialo-festiviste contre deux personnalités politiques flamandes: Yves Leterme, proposé alors comme premier ministre, et Bart De Wever, le leader de la NVA flamande, tous deux plébiscités en juin 2009, parce que martyrs d’une certaine “arrogance francophone”, tandis que les bourgmestres de la périphérie bruxelloise, décrits comme victimes du “nazifascisme flamand”,  ne font pas vraiment un tabac. Joëlle Milquet, présidente du CdH francophone, avait mené la fronde, en 2007, avec un acharnement terrible, en récoltant ainsi le sobriquet de “Madame Non” en Flandre. Pour appuyer les charges de cette furie à la volubilité légendaire, nous avions les entrefilets haineux du principal quotidien bruxellois, “Le Soir”, un torchon très prétentieux, et d’autant plus prétentieux qu’il n’a aucune consistance, ne publie aucune enquête approfondie ni aucune analyse de fond, pour ne débiter rien que des clichés, slogans et schémas droit-de-l’hommistes-cartériens, festivistes, soixante-huitards, trotskistes et gauchistes. Une gazette qui tombe des mains, avec son cortège imaginaire de croquemitaines, de “scélérats” posés comme tels sans la moindre nuance, cloués au pilori, tous venus de Flandre, d’Autriche, de Russie, de Suisse, d’Iran, d’Israël ou d’Allemagne, avec, grimaçants comme les diables d’un tableau de Jérôme Bosch, des Haiders, Berlusconis, Letermes, De Wevers, Poutines, Ahmadinedjads, Blochers ou autres Netanyahous, prêts à déclencher des orgies de sang.

 

La plaie de la Belgique, le germe de sa déliquescence, de son enlisement dans l’impolitique, c’est justement l’esprit que véhicule le “Soir”. Ceux qui auront un jour le courage politique de porter le fer contre ce chancre sauveront le pays, limiteront les clivages entre communautés linguistiques à des discussions parfaitement gérables, réconcilieront le pays avec son hinterland centre-européen, alpin et slave, donneront aux francophones de Bruxelles et de Wallonie une presse digne d’être lue partout en Europe et dans le monde.

 

Les hystéries de Joëlle Milquet, des journalistes du “Soir” et du pôle franolâtre bruxellois qu’est le FDF, avec son leader imbuvable, Olivier Maingain, ont contribué à créer une césure totale entre les communautés linguistiques et culturelles du pays, en dépit des tentatives de coopération entre deux grands quotidiens, le “Soir” (justement!) et le “Standaard”. Dans un pays, ou même dans une vaste région géographique comme l’espace sis entre Seine et Rhin, situé au carrefour de quatre grandes langues européennes, il ne me paraît ni sot ni utopique d’imaginer, chaque jour, entretiens et articles traduits de personnalités culturelles ou universitaires venues des deux côtés des frontières linguistiques, de Hollande ou d’Allemagne. Les idées sur les fonctionnements et dysfonctionnements de l’Etat belge du sénateur Alain Destexhe, le seul lucide au sein du MR libéral, ne méritent-elles pas d’être explicitées en néerlandais dans la presse flamande? De même, les analyses sur la partitocratie et la “verzuiling” de professeurs comme Luc Huyse (KUL) et Chris Deschouwer (VUB) ne méritent-elles pas plus ample publicité dans les journaux bruxellois et wallons? La même remarque vaut pour le monde des arts, des lettres et de la politique. Faudra-t-il en rester ad vitam aeternam aux insultes et aux approximations? Aux blocages et aux invectives de l’été et de l’automne 2007 et aux enlisements inféconds de 2008 sur fond de crise économique mondiale?

 

Curieusement, et en dépit des préjugés tenaces entretenus par la classe politique francophone et par le petit monde journalistique bruxellois, c’est dans l’hebdomadaire satirique et nationaliste flamand “’t Pallieterke”, publié à Anvers, que l’on trouve une chronique, intitulée “Li bia bouquet”, rédigée par un journaliste averti et entièrement consacrée à la Wallonie, son passé et son actualité. Cette chronique est un modèle de ce qu’il faudrait faire et à plus grande échelle. Car nous marinons dans un bien étrange paradoxe: nous avons une classe politique qui hurle contre le “séparatisme” flamand, se gargarise d’un pseudo-idéal d’unité “belge” mais ne fait rien, strictement rien, pour qu’il y ait compréhension mutuelle de part et d’autre de la frontière linguistique. Alors les fossoyeurs de cette Belgique, que Milquet entendait si bruyamment défendre au nom de son salmigondis verbeux inspiré par le festivisme le plus nauséeux, sont-ce quelques politiques flamands, maladroits et patauds, qui quémandent une petite avancée vers un confédéralisme mieux balisé? Ou sont-ce les tenants de ces blocages qui prétendent, sourds aux bruits, à la musique et aux variétés du monde, tenir une vérité unique, indépassable, et l’imposer à l’Europe entière, Paris excepté, en commençant par y convertir de gré ou de force les six millions de Flamands du royaume d’Albert II?

 

Pour revenir à votre question, la situation semble donc tout aussi bloquée qu’au lendemain des élections législatives de 2007, sauf qu’elle est silencieuse et dépourvue d’éclats. Le scénario demeure en place, comme une bombe à retardement: une crise similaire peut éclater du jour au lendemain. Le processus de confédéralisation, voulu par la majorité flamande, ne trouvera pas le moindre début de concrétisation. Ce qui entraînera bien entendu une crispation légitime dans le Nord du pays. On me rétorquera que les Wallons craignent que cette confédéralisation les priverait d’un fond de solidarité fédérale, dont l’absence les plongerait encore davantage dans le marasme. Peut-être. Mais toute entité politique, étatique ou infra-étatique, doit viser un maximum d’auto-centrage, pour éviter tout aléatoire, trouver en elle-même les sources de son financement. La Wallonie n’a peut-être pas de “fenêtre” directe sur la mer, sauf par le Canal Albert qui se situe quasiment in extenso sur le territoire flamand, mais elle n’en est pas pour autant “mal située” en Europe du Nord Ouest. Elle doit éviter de limiter ses choix à trois options seulement: 1) un maintien au sein du système fédéral belge fermé sur lui-même, où elle n’aura jamais la majorité; 2) une  indépendance fictive qui ne fait pas l’unanimité, Namurois, Luxembourgeois, Verviétois et ressortissants de la Communauté germanophone demeurant fort sceptiques et préférant s’adjoindre au Luxembourg grand-ducal, pour ne pas mourir de honte en devenant français; leurs ancêtres s’étaient férocement battu pour ne pas subir la déchéance de passer du statut d’Impériaux à celui, subalterne, de “Royaux”; a fortiori, devenir “Républicains” hexagonistanais... et sarkozisés, de surcroît...  3) imaginer une dissolution totale dans le magma informel de l’Hexagonistan actuel, dont, répétons-le, Namurois et Luxembourgeois ne veulent pas.

 

Les solutions existent pourtant et selon un modèle déjà en vigueur: celui de l’euro-région regroupant les Limbourgs néerlandais et flamand, la province de Liège avec le territoire de la  Communauté germanophone (Eupen, Saint-Vith, Bütgenbach, Weywertz) et les Kreise d’Aix-la-Chapelle et Düren. Cette euro-région fonctionne à merveille. Trilinguisme etconvivialité  sont ces atouts et images de marque. Pourquoi cette convivialité? Parce que le projet est certes fort vernaculaire, territorialement réduit, mais unanimement impérial et principautaire, avec des références locales uniquement, sans qu’il n’y ait, posé comme la “déesse raison” le culte jacobin et hexagonistanais, devant lequel il faut faire moults génuflexions. Ce n’est donc pas l’intransigeance flamande qui brouille les cartes et risque de faire imploser le “brol” mais la  présence du culte républicain et la francolâtrie.

 

La Wallonie, effectivement, est située dans ce que les auteurs français d’atlas historiques bien conçus, Jean et André Sellier, appellent l’espace “lotharingien et germanique” (cf. “Atlas des peuples d’Europe occidentale, La Découverte, Paris, 3ème éd., 2006). En associant ces concepts, ces auteurs signalent à nouveau, en dépit des occultations précédentes, qu’existe cette réalité historique, géographique et géopolitique. La notion d’un espace lotharingien, jouxtant l’espace germanique centre-européen, est redevenue concrète et actuelle. L’évoquer n’est plus du tout un archaïsme, une nostalgie comme au temps des chromos “Historia” du Prof. Schoonbroodt, ni une vision d’écrivain, comme dans le magnifique ouvrage de Gaston Compère, “Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne”. La Wallonie doit entretenir des relations privilégiées avec les Länder de Sarre et du Palatinat, avec les départements du Nord flamando-hennuyer et du Pas-de-Calais artésien, avec la Lorraine et l’Alsace, avec la Franche-Comté et la Savoie, le Dauphiné et la Provence, la Suisse romane et alémanique, selon les principes de diversité et de convivialité qui fonctionnent parfaitement  pour l’euro-région mosane-rhénane. Les Flamands et les Néerlandais doivent renforcer leurs liens avec les Länder voisins de Rhénanie du Nord-Westphalie et de Basse-Saxe. La restitution, même informelle du Grand Lothier doit donner à la Wallonie une possibilité de joindre l’Italie du Nord, les trois régions du Piémont (avec le Val d’Aoste), de Lombardie et de Vénétie. Tel avait été son fait jadis. Telle doit être sa vocation dès demain.

 

La crise belge ne trouvera aucune solution dans le cadre institutionnel belge actuel mais Flamands, Wallons, Germanophones, Bruxellois ne règleront leurs problèmes qu’en se hissant au niveau lotharingien, attitude fière et affirmatrice, attitude offensive et, face aux manigances et agissements jacobins, contre-offensive. Une attitude rendue possible par les dispositions de l’Union Européenne en faveur des autonomies régionales. Une attitude servie par une mémoire historique, qu’il s’agira de raviver.

lundi, 22 juin 2009

La grande escroquerie qu'est le socialisme libéral

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La grande escroquerie qu’est le socialisme libéral

Ex: http://frontalternationaliste.hautetfort.com/

Notre époque vit, depuis la chute du mur de Berlin, le libéralisme comme idéologie profondément dominante. Une idéologie libérale qui exalte le droit individuel au point même de ne pas excuser certaines nuisances qu’elle suscite à l’ensemble des groupes communautaires et sociaux que forme la société. Sans aller plus loin sur les nuisances identitaires que cause le libéralisme, je voudrais mettre l’accent sur les notions de justice sociale dans le cadre du libéralisme (souvent appelé social-démocratie) pour en démontrer les contradictions et l’escroquerie.      

 

Le protectionnisme et la xénophobie

D’abord, nous remarquons communément l’aigreur qu’ont nos clercs néolibéraux quand ils entendent le simple mot de protectionnisme. Ces messieurs, dirait-on, y voient une espèce d’hérésie dans le simple fait de le prononcer, comme s’il était scientifiquement prouvé que le concept est faux, comme le créationnisme ou autres aberrations du genre. D'ailleurs, on croirait parfois que ces gens voient l’économie comme un phénomène naturel, comme la météorologie ou la cosmologie. Il est important de souligner qu’une pratique économique ne peut pas être fausse tout simplement parce qu’une autre ne peut pas être vraie, car il s’agit de techniques et non de faits absolus, mais ceci est un autre débat. Ce qui est le plus troublant aujourd’hui, c’est l’absence de débat sérieux sur la question du libre-échange[1] et le fait que celui-ci soit présenté comme l’avenir indépassable de notre temps, un dogme ou même pire, la fin de l’histoire. On nous parlera du protectionnisme comme d’une idéologie rétrograde, voir réactionnaire et l’on n’hésitera pas à utiliser des mots à fortes connotations symboliques (comme replie sur sois, peur de l’autre et j’en passe c’est les meilleurs) pour la discréditer. Ce qui ne marche pas avec cette rhétorique ridicule, c’est que ce sont des notions, certes bien belles à dire, mais n’ayant strictement aucuns rapports avec l’économie. Ces notions s’appliquant beaucoup plus au niveau des comportements individuels qu’aux choix économiques, mais sont d’excellents moyens d’éviter le débat. Ensuite, après nous avoir traités réactionnaires, on nous lapidera d’arguments qui n’ont encore une fois rien avoir avec l’économie et qui sont supposés nous convaincre que le libre-échange c’est l’ouverture à l’autre, c’est l’échange des cultures, du savoir-faire, etc. Les néolibéraux sont assez forts là-dessus et savent utiliser la psychologie symbolique de l'ouverture et de la fermeture pour justifier des mesures liberticides et antisociales avec des notions qui n'ont rien à voir avec l'économie. Par ce terrorisme intellectuel, ils réussiront à convaincre que leurs mesures sont progressistes et seront donc acclamées par les sociaux-démocrates (aussi complice de cette dégradation) comme avancée inconditionnelle du droit individuel dans ce monde qu'ils veulent postmoderne.

 

La social-démocratie et le libéralisme

Dans l’échiquier politique de l’Amérique du Nord, les sociaux-démocrates sont considérés comme étant la gauche et les conservateurs comme étant la droite (les néolibéraux se considèrent généralement comme de droite, mais peu ou pas du tout conservateur). Sur cette échelle, nous remarquons tout d’abord que l’ensemble est complètement libéral, mais ce qui est plus étrange encore que le fait qu’il n’y est aucunes alternatives à cela, c’est que le concept de libéralisme est en opposition avec ce que l’on pourrait appeler la doctrine conservatrice ainsi que celle appelée socialiste. La contradiction majeure pour le camp des libéraux conservateurs est que pour conserver et vouloir conserver, il faut imposer des principes moraux à tous. Ce principe, croyez-le ou non, est en contradiction directe avec le principe fondamental du libéralisme qui est la sainte liberté individuelle de choisir ce qui est bien et ce qui est mal. Alors pas de bol les libéraux réacs, vous vous faites arnaquer. Ensuite, avec les sociaux-démocrates (qui sont l’objet de ce texte) il y a aussi contradiction, car le même droit individuel (toujours plus important que le droit communautaire, selon la doctrine libérale) empêche la mise en place de mesures sociales, car contraignantes pour l’individu[2] roi. Évidemment, et c’est bien ce qui leur est reproché par les libéraux purs et durs, c’est de ne pas respecter fondamentalement les principes libéraux en imposant de lourdes taxes, d’ingérer la vie des gens, ainsi que de mettre en place certaines lois de préservations culturelles (mais quand même très minimales). Mais là où ils respectent très bien ce principe, c’est dans la notion de libre-échange, où ils n’auront pas l’audace d’empêcher la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes, notion cher au libéralisme pour que nous puissions jouir de l’ouverture sur le monde, cette belle allégorie qui n’est rien d’autre que du terrorisme intellectuel… car aucuns gauchistes sociaux-démocrates ne voudraient, même pour le salut du monde, être associé à un ignoble réac de droite (équivalent contemporain du suppôt de Satan). Encore une fois, la psychologie est l’arme parfaite qui tue les penseurs les plus éclairés, car il y a évidemment des convergences de principe entre réacs et gauchos, même s’ils ne peuvent faire autrement que de les refouler pour mieux se combattre et ainsi faire rire les néolibéraux.

 

Mais dans le fond, c’est quoi le problème entre libre-échange et protections sociale ? Bien, c’est une simple question de logique. Comme les frontières sont ouvertes et que ces pays étaient jadis des espaces économiques différents et avec des potentiels différents (dû a des choix économiques tout aussi différents), les entreprises suivent la logique de l’optimisation en produisant sur les espaces où c’est pas cher et vendent sur les espaces où il y a du fric, étant donné qu’il n’y a plus rien n’a respecter. Bien sûr, en délocalisant massivement, ils détruisent leur marché (où il y a du $), mais comme leur logique est : après moi le déluge… et bien ils s’en fichent (à l’instar de l’environnement dois-je ajouter). Pour mettre cette notion en images concrètes, je la comparerais aux ti-vieux Québécois qui passent leur retraite aux U.S. parce que ça ne coûte pas cher de taxes et d’impôts[3]. Mais évidemment, ceux-ci retourneront au Québec quand ils seront malades pour se faire soigner gratuitement. En somme, ils veulent le beurre et l’argent du beurre comme le dit le proverbe et cela est logique, ils ne suivent que leurs intérêts individuels, comme les grandes compagnies le font. Cette logique engendre un déséquilibre qui aboutit à la ruine de l’économie là où il y a des mesures sociales et avantage là où il n’y en a pas. En fait, un équilibre vers le bas se crée mécaniquement entre les états et justifie la volonté de gouvernance mondiale que nous connaissons aujourd’hui. Pour cette raison un système social se doit de cloisonner minimalement ses contributeurs pour des raisons d’intérêt général et en cela cette mesure est parfaitement antilibérale. Donc, c’est pour protéger leur marché qu’il faut empêcher les entreprises de délocaliser, car eux ne sont pas dans une logique morale ni même sur le long terme, mais dans une logique marchande et immédiate. Donc, ce qui est mauvais dans la social-démocratie ce n’est pas sa volonté d’aider les pauvres par la redistribution, mais son entêtement à ne pas régler le problème à la source, car si l’on n’empêche pas les entreprises de délocaliser nous ne produiront bientôt plus rien et à part le secteur tertiaire (et encore…), il n’y aura pas de travail, donc plus de pauvreté, donc plus de demandes sociales et d’assistanat, donc plus d’impôts et de taxes, donc plus de délocalisation et plus de ti-vieux en Floride, et ainsi de suite. En somme, les protections sociales ne peuvent avoir d’avenir pour ces raisons et que, telle l’eau sur le roc, le libéralisme dissoudra toutes mesures sociales pour finalement ne garder que le bon vieux droit individuel qui, ne l’oublions pas, ne veux rien dire quand on a pas le minimum pour survivre.

 

Le vrai socialisme est antilibéral

Comme je l’ai expliqué dans mon article précédent[4], si nous voulons sortir du capitalisme sauvage (obligatoire avenir de toutes théories libérales) sans tomber dans l’opposé tout aussi grotesque qu’est le communisme, nous devons définir un espace économique et le réglementer par un pouvoir moral. Selon moi cela pourrait être la nation, car déjà existante et régie moralement par le suffrage universel (du moins, elle devrait l’être), mais cela pourrait tout de même être autre chose, malgré tout là n’est pas la question. L’intérêt de cette idée est qu’elle a le potentiel de stopper la logique de l’intérêt individuel qui, autant chez les gens que chez les entreprises, nous dirige vers un monde complètement totalitaire où les gros peuvent asservir les petits par le jeu du droit négatif[5] (ou contrainte par le manque), car le droit négatif nous rends peut-être libre de faire ce que l’on veut, mais ne nous nourrit pas pour autant. Pour terminer, il ne faut pas oublier que si la social-démocratie est tolérée par les clercs néolibéraux, contrairement aux vrais socialistes qui eux sont diabolisés, c’est tout simplement parce que leur système se détruit par lui même et qu’il dévie du coup les vrais débats concernant les inquiétudes légitimes des citoyens sur leur avenir.   

 

Vortigern Zifendel

 



[1] Fondamentalement le débat est entre alter mondialiste et mondialiste qui sont tout deux libre échangiste

[2] Le débat sur le droit d’allez ou non dans des cliniques privées au Québec en est un bon exemple.

[3] Au U.S. il n’y a pas de protections sociales, donc il y a moins de taxes et d’impôts

[4] L’alternationalisme comme troisième voie économique

[5] Le droit négatif est le droit de ne pas être empêché de faire ce que l’on veut, alors que le droit positif est le droit d’avoir quelque chose comme de la nourriture ou un logement par exemple.

vendredi, 12 juin 2009

Roter Spitzeneurokrat

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Roter Spitzeneurokrat

Die Sozialisten sind an der Wirtschaftskrise mitverantwortlich

von Andreas Mölzer

Als farbloser Eurokrat zeigte sich einmal mehr der rote Spitzenkandidat für die EU-Wahl, Hannes Swoboda, bei der ORF-„Pressestunde“ am vergangenen Sonntag. Der Vertrag von Lissabon, der Österreich sowie den übrigen 26 EU-Mitgliedstaaten die letzten Reste ihrer Souveränität nehmen soll, wurde vom stellvertreten Vorsitzenden der sozialdemokratischen Fraktionen im Europäischen Parlament in den höchsten Tönen gelobt. Damit wird deutlich, daß der angebliche Schwenk in der roten EU-Politik, den vor einem Jahr der damalige Bundeskanzler Gusenbauer und sein nunmehriger Nachfolger Faymann in einem Leserbrief an den Herausgeber der größten Tageszeitung des Landes kundtaten, nichts anderes eine Bürgertäuschung war.

Aber der Vertrag von Lissabon scheint Herrn Swoboda noch nicht weit genug zu gehen. Schließlich schwadronierte er am Pfingstsonntag im Staatsfunk von einem „EU-Sozialvertrag“. Gewiß, die EU muß aus der gegenwärtigen Wirtschafts- und Finanzkrise, zu deren Entstehen sie durch ihre Huldigung des freien Kapitalverkehrs erheblich beigetragen hat, ihre Lehren ziehen. Aber dazu braucht es keinen Sozialvertrag, der womöglich Brüssel Kompetenzen in den Bereichen Arbeitsmarkt und Soziales zuzuschanzt. Wichtiger wäre statt dessen ein Umdenken in der EU-Polit-Nomenklatura, damit sich die EU endlich in einen Schutzwall gegen die Globalisierung nach US-amerikanischem Vorbild verwandelt. Daß die EU bislang der Verteilerkreis der Globalisierung war, ist freilich nicht allein die Schuld der ach so bösen Neokonservativen, wie Swoboda in der „Pressestunde“ behauptet hat. Schließlich wird die allmächtige EU-Kommission von Europas Christdemokraten und Sozialdemokraten nach einem ausgeklügelten System zusammengestellt, das sogar den heimischen rot–schwarzen Proporz in den Schatten stellt. Ähnliches gilt für das Europäische Parlament, wo alle wichtigen Entscheidungen, bevor darüber im Plenum abgestimmt wird, von den beiden großen Fraktionen, der Europäischen Volkspartei und den Sozialisten, ausgepackelt werden. Und in der roten Fraktion des Europaparlaments ist Herr Swoboda kein unbedeutendes Rädchen, sondern der stellvertretende Vorsitzende. Auch im Europäischen Rat, der die Richtung der EU vorgibt, sind mit dem Briten Brown, dem Spanier Zapatero, aber auch mit Österreichs Bundeskanzler Faymann eine ganze Reihe Sozialdemokraten vertreten, die schon längst die von Swoboda kritisierten Mißstände hätten abstellen können.

mercredi, 10 juin 2009

Faux dialogue avec un faux islam

Faux dialogue avec un faux islam

Ex: http://www.insolent.fr/

 

090603 Le président Barack Obama, partant pour l'Égypte et pour l'Arabie ne pouvait pas mieux poser le problème : "Les États-Unis et le monde occidental doivent apprendre à mieux connaître l'islam" (1).

Mieux connaître l'islam et les pays musulmans ? Excellente intention. Nous ne saurions trop lui recommander, à cet égard, la découverte des travaux de Henri Lammens. (2)

Mais le sens véritable de ce discours du chef d'État américain avait été expliqué dès sa prestation lors du Forum de la prétendue "alliance des civilisations" à Istanbul, les 6 et 7 avril 2009. L'idée stratégique, qui se veut géniale, consiste à tendre la main à ceux qu'on considère comme des "islamistes modérés". Pas très original. GW Bush ne disait pas autre chose. VV Poutine le répète tous les jours. En 2001, Margaret Thatcher avait fait scandale en remarquant le peu d'empressement de tels amis à condamner le 11 septembre.

Disons donc à ce sujet, sans exclure nécessairement la pertinence d'un tel calcul, qu'on gagne à savoir de quoi on parle.

Or, l'étiquette a été inventée, et a commencé d'être utilisée pour désigner le parti AKP, actuellement majoritaire au parlement d'Ankara, et dirigé d'une main de maître par son fondateur Recep Tayyip Erdogan.

Le sophisme politiquement correct consiste à en faire l'équivalent oriental de la démocratie chrétienne.

Il nous semble donc utile d'en savoir plus sur les idées et sur les références de cet homme politique et de son mouvement.

Certains imaginent parfois le chef du gouvernement actuel d'Ankara comme une sorte d'habile démagogue "populiste". Corrigeons cette erreur. Sous ses dehors apparemment violents et sanguins, capable de claquer la porte d'un débat qui lui déplaît (3) il s'agit d'un personnage fin et subtil

La plus grosse bourde politique qu'on lui connaisse fut de réciter, il y a plus de 10 ans l'œuvre d'un poète.

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Connaître l'Islam consiste aussi, cependant, à savoir entrer dans cette logique.

Ainsi, l'actuel Premier ministre a beaucoup pâti d'un fameux discours. Prononcé en décembre 1997, lors d'une campagne électorale à Siirt, ville dont il deviendra député lors d'une élection partielle en mars en 2003 (4), quelques phrases firent scandale.

L'orateur sera jugé en 1998. Et il purgera même en 1999 une peine de prison de 4 mois, assortie d'une privation de ses droits civiques de 5 années. À cette date, et pour cette raison, il prendra le virage décisif de sa carrière. Il décide en effet de se séparer, pour des raisons de méthode, de son vieux chef Necmettin Erbakan. Rappelons que sous l'étendard de ce dernier, il avait conquis en 1994 pour les islamistes la mairie d'Istanbul.

Le fameux passage incriminé doit être rappelé : "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats."

Or, à première vue on serait tenté de juger le propos ambigu. On pourrait même l'interpréter comme une volonté de conquête pacifique par l'islamisation, par les "mosquées" plus que par les "casernes".

Comment se fait-il que, pour ce simple extrait d'un poème, pour une citation littéraire en somme, car il s'agit de cela, on l'ait mis un temps au ban du débat démocratique ?

Redisons-le : proclamé inéligible, il attendra plusieurs années avant d être réintégré dans l'espace de la république. On ne pouvait faire moins dans un régime se prévalant des valeurs occidentales que de reconnaître, un an après la victoire de son parti, que le peuple avait tranché en sa faveur.

Selon les critères habituels de l'Union européenne, Erdogan peut même passer pour persécuté et ses adversaires laïcs pour d'odieux persécuteurs.

Nous soupçonnons d'ailleurs les négociateurs bruxellois d'en juger ainsi.

Nous constatons en effet qu'à Bruxelles on préfère discuter avec les islamiques qu'avec les laïques.

Peut-être changerait-on d'avis en découvrant l'identité du charmant "poète" véritable auteur du texte jugé explosif.

Car à son sujet, aucune ambiguïté ne saurait être invoquée.

L'auteur originel de la citation maudite s'appelait Ziya Gökalp, de son vrai nom Mehmed Ziya. Né en 1876, à Diyarbekir, certains le soupçonnent pour cette unique raison d'une ascendance kurde. Il prendra son pseudonyme de Gökalp, qui signifie "le héros bleu", en tant que militant puis dirigeant du parti "Union progrès" : il fera figure de théoricien de la révolution jeune-turque.

Rappelons que ce mouvement était dirigé essentiellement contre ce qu'on appelait, alors, "l'ottomanisme". C'est-à-dire qu'il refusait les politiques de réformes menées à partir des années 1830, période connue sous le nom de "Tanzimat", et dont le programme tendait à établir l'égalité civile et militaire entre toutes les composantes de l'Empire ottoman. Les jeunes-turcs s'opposaient à cette émancipation. (5)

Rêvant d'un grand empire allant de l'Albanie à l'Asie centrale, et théoricien lui-même de ce programme "pan-touranien" et "pan-turciste" Gökalp allait même plus loin dans la précision. À ses yeux on ne pouvait accorder aucune place aux minorités chrétiennes, aux "Grecs, Arméniens et Juifs, corps étranger dans la nation". L'égalité ne pouvait être reconnue aux "giaours" supposés infidèles puisque "islam veut dire soumission".

Il voulait d'autre part forcer la turcisation linguistique et ethnique de l'Empire.

On peut donc, à bon droit, considérer ce personnage comme un précurseur des totalitarismes du XXe siècle. Il sera écarté et exilé, entre 1919 et 1922, en raison de sa compromission avec les crimes jeunes-turcs. On peut dire enfin qu'il avait théorisé le génocide des Arméniens de 1915, que Talaat Pacha mit en œuvre et qu'Enver Pacha couvrit de son autorité politique.

Voilà la référence très poétique de l'actuel chef de gouvernement turc Erdogan. Peut-on vraiment assimiler son parti à l'inoffensive démocratie chrétienne ?

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Pour cela, et pour quelques autres raisons, je pense inopportun de faire de la Turquie un État-Membre de l'Union.

Apostilles

  1. Déclarations sur Canal + le 2 juin
  2. cf. "À redécouvrir : L'Islam, croyances et institutions"
  3. Comme il l'a fait à Davos en janvier 2009.
  4. Ville kurde, Siirt avait voté en décembre 2002 à 32 % en faveur du parti kurde "Dehap". Mais celui-ci fut écarté de l'Assemblée, n'ayant pas obtenu 5 % à l'échelon national, et il donna aux élections partielle qui suivirent une consigne d'abstention. M. Erdogan, dont le parti venait d'obtenir la majorité des, sièges au parlement fut élu lors du scrutin partiel par 82 % des votants.
  5. cf. L'Insolent du 24 avril Racines jacobines des crimes turcs"

JG Malliarakis
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mercredi, 03 juin 2009

Angleterre: reprise de la grève en faveur de la préférence nationale

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Angleterre : reprise de la grève en faveur de la préférence nationale

Lundi, 25 Mai 2009 - http://unitepopulaire.org/

 Depuis la semaine passée, les grèves ont repris dans de nombreuses usines britanniques pour protester contre la violation des accords passés il y a quelques mois avec le patronat concernant la préférence nationale à l’embauche – nous vous renvoyons à l’article purement informatif du Figaro du 20 mai consacré à cette nouvelle. Cela nous donne l’occasion de publier ce texte très judicieux de M. Philippe Marlière, maître de conférence en sciences politiques à Londres, qui avait pris la défense des ouvriers anglais avec beaucoup d’à-propos dans les colonnes de Rue 89 à l’occasion des grèves précédentes en février dernier :

 

 

« La BBC est sans aucun doute la meilleure télévision au monde. Ses programmes sont dans l'ensemble de qualité et sa ligne éditoriale est plutôt pluraliste et centriste. C'est un fait rarissime dans un monde de médias bêtifiants et de droite. Cependant, trois sujets échappent à ce modus operandi.  Sur les ondes de la BBC, il n'est guère permis de critiquer la famille royale, la politique étrangère de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis ou la marche capitaliste du monde. Des événements récents ont concerné le troisième de ces interdits majeurs.

 

Début février, des grèves sauvages ont éclaté dans les raffineries Total et dans des centrales électriques à travers le pays. Les travailleurs britanniques protestaient contre le recours à une main-d'œuvre italienne et portugaise (employée à des salaires inférieurs aux normes locales), qui entraînait leur mise au chômage, puisque les emplois étaient réservés aux travailleurs étrangers. Gordon Brown et Peter Mandelson sont montés au créneau pour dénoncer la nature "xénophobe" de ces grèves. […]

 

La BBC, confrontée à une question politiquement sensible, est devenue le porte-parole d'un gouvernement hostile aux droits des travailleurs. Car ce que craint Gordon Brown, c'est le renouveau de la combativité salariale et syndicale. Tony Blair et Gordon Brown n'ont en effet pas défait la législation du travail thatchérienne. Dans le monde occidental, la Grande-Bretagne est le pays qui restreint toujours le plus sévèrement le droit de grève.

 

Derek Simpson, le coleader du syndicat Unite, a dit les choses clairement : "Ces grèves n'ont rien à voir avec le racisme ou l'immigration. C'est une question de classe." Il est tentant de préciser le propos : ces grèves britanniques sont une question de lutte des classes. Karl Marx considérait que la lutte des classes s'organisait autour d'une classe capitaliste qui détenait le capital, dirigeait et gérait la production et, enfin, s'appropriait la plus-value correspondant à l'exploitation du labeur des travailleurs. Depuis l'époque victorienne, rien de nouveau sous le soleil de l'exploitation capitaliste !

 

En décembre 2007, la Cour européenne de justice (CEJ) avait abondé dans ce sens avec deux arrêts qui avaient fait beaucoup de bruit. L'arrêt Laval avait interdit aux syndicats d'agir contre les entreprises qui refusent d'appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays communautaire, les conventions collectives applicables dans ce pays. L'arrêt Viking avait estimé que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d'établissement garantie par le droit européen. La CEJ en avait conclu que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale.

 

"Les emplois britanniques aux travailleurs britanniques" : c'est un vieux slogan du British National Party (BNP), une formation d'extrême droite. Il a récemment été repris par Gordon Brown, le très néolibéral Premier ministre, jamais à court de promesses démagogiques. Ces mots empoisonnés ont été lancés au visage du démagogue par les grévistes qui ont demandé avec ironie qu'il tienne sa promesse ! La xénophobie dénoncée par le New Labour et la BBC était imaginaire. Les grévistes n'ont exercé aucun chantage sur les travailleurs italiens et portugais non-syndiqués, sous-contractés, sous-payés, ni n'ont exigé leur rapatriement. Les cibles de leurs critiques ont été les employeurs et leur course au dumping social, ainsi que le gouvernement qui les soutient dans cette entreprise. […]

 

Gordon Brown, dont la politique économique a amené le pays au bord de la faillite, a répété le mot d'une interview à une autre : Protectionnisme ! Une majorité de Britanniques considèrera que c'est la parade désespérée d'un gouvernement incapable de raisonner en dehors des mots d'ordre des années 80 et 90 : Dérégulation ! Libre entreprise ! Flexibilité ! Le New Labour agonise, mais ces travailleurs en lutte ont décidé de prendre leur destin en main. Bien leur en a pris. »

  

Philippe Marlière, maître de conférence en sciences politiques à Londres, Rue89, 11 février 2009

mercredi, 27 mai 2009

El poder y la resistencia intelligentes

El poder y la resistencia inteligentes

En su condición de superpotencia el gobierno norteamericano dispone de una fuerza militar y de un potencial económico que excepto la Unión Soviética, ninguno de sus adversarios ni todos juntos han podido retar. Ese poder es la base de una enorme influencia política; sin embargo, salvo excepciones, a la mayoría de las administraciones estadounidenses les ha faltado talento para convertir su musculatura en liderazgo autentico y para conducir constructivamente la política exterior con el Tercer Mundo, particularmente con América Latina.

En los nuevos escenarios internacionales, la astucia y la sutileza que asoman en la administración de Barack Obama pueden hacer la diferencia. A esa combinación de poder y racionalidad, en las audiencias en el Senado para su confirmación, Hillary Clinton llamó “poder inteligente”. De aplicarse esa doctrina, es probable que, en parte, la inteligencia condicione la confrontación. Talento contra talento pudieran ser los términos de una nueva ecuación en las relaciones políticas internacionales.


Hillary Clinton, que no fue incluida en la fórmula presidencial y se  pintó sola para Secretaria de Estado, el segundo cargo ejecutivo más importante, es la encargada de bordar a mano una política latinoamericana basada en el “poder inteligente” que no renuncia al empleo de la fuerza ni a ninguno de los objetivos estratégicos del imperio americano, aunque probablemente se propone cambiar brutalidad por la sutileza y en lugar de confrontar los cambios, se suma a ellos como una vez intentó hacer Kennedy con la Alianza para el Progreso.

Por primera vez la presencia de los ejecutivos norteamericanos en las capitales latinoamericanas no ha estado caracterizada por un clima de violento rechazo, sino todo lo contrario. En México y en Puerto España, Estados Unidos avanzó en su proyecto de lavado de imagen, dejando una zaga entre confusa y favorable. Es cierto que fuerzas políticas avanzadas se han percatado de la trampa pero también lo es que esas fuerzas, eficaces para la alerta temprana y la denuncia, carecen de capacidad decisoria.

Piezas claves en esa estrategia cuyos contornos no son todavía totalmente visibles, son Cuba y Venezuela y en otra dimensión menos protagónica Bolivia, donde Estados Unidos no adelanta compromisos, tal vez porque todavía no está seguro de poder controlar a la violenta oligarquía vernácula que no se resigna a la perdida de sus privilegios y rechaza como el diablo a la cruz el protagonismo de los pueblos originarios.

Ante los esfuerzos de Estados Unidos para reconstruir su disminuida influencia política en América Latina y reestructurar sus mecanismos de dominación en la región, Cuba se levanta como un obstáculo. No se trata de que la Isla desee o pueda oponer una resistencia física a las maniobras imperiales, sino de una capacidad de convocatoria que opera de oficio y actúa como catalizador de una cohesión que jamás había sido alcanzada. Esas circunstancias explican ciertos matices en el discurso de Obama y en el de los miembros pensantes de su administración respecto a: “Un nuevo comienzo en las relaciones con Cuba”.

Con sólo atenuar la brutalidad de la retórica de Bush basada en la arrogancia y la fuerza bruta, Obama y la Clinton lograron un clima que en gran medida desmontó la confrontación anunciada para la Cumbre de las Américas en Puerto España. Ello se debió a su enfoque inteligente del diferendo con Cuba.

Es cierto que Obama no pudo evitar los pronunciamientos de varios gobernantes latinoamericanos, algunos tan radicales como los de Daniel Ortega, aunque también es verdad que al evadir la confrontación dejó todo el asunto en una “zona de duda”

Hasta aquí se evidencia lo que pudiéramos llamar un ejercicio de relaciones públicas que, para ser instalado como política y estrategia, necesita pasar de las palabras a los hechos. La próxima visita de la Secretaria de Estado a Centroamérica y su coincidencia con la mayor parte de los mandatarios latinoamericanos, en la próxima toma de posesión de Mauricio Funes como presidente de El Salvador, será otro round.

Tal vez Hillary sepa que, para afianzar su “New Deal” latinoamericano, Estados Unidos no sólo no puede evadir el tema cubano, sino que está obligado a pasar de las palabras a los hechos. No obstante, nadie debe esperar acciones espectaculares ni cambios definitivos, tampoco aspirar a que Norteamérica se desmienta ideológica o políticamente.

Respecto a Cuba, cabe esperar que Estados Unidos se mueva en un “programa mínimo”, no exactamente avanzando, sino desmontando a cuentagotas acciones agresivas e injustificadas. El modo como la dirección cubana y los procesos avanzados de América Latina maniobren para sacar ventajas de giros que a veces pueden ser imperceptibles para los profanos, influirá en los saldos definitivos.

En cualquier caso, en ciertos aspectos el escenario está creado. La capacidad de resistencia de Cuba y la determinación de su pueblo, así como la comprensión y la solidaridad con que sus demandas son apoyadas por los gobiernos y los pueblos latinoamericanos, son un blindaje al que se suma la calidad de los argumentos y la altura del actual  liderazgo político en el continente.

Si en verdad, la nueva fase de la lucha política se convirtiera en una genuina batalla de ideas y la confrontación fuera de talento contra talento, se puede asegurar que al valor no le faltará inteligencia ni a la inteligencia valor.

Jorge Gómez Barata

Extraído de Visiones Alternativas.

~ por LaBanderaNegra en Mayo 19, 2009.

mardi, 26 mai 2009

A la conquête de l'opinion numérique...

 

 

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A la conquête de l’opinion numérique...

Par Olivier Carer

Altermedia

Internet ne doit pas être simplement considéré comme un endroit à la mode où l’on flâne sans but. Parce que ce territoire virtuel s’est construit autour de valeurs qui nous sont proches et qu’il est ouvert aux plus entreprenants, nous pouvons nous y faire entendre. Parce que l’opinion numérique est plus proche du pays réel que l’opinion publique fabriquée, nos idées ont toutes les chances d’y trouver de l’écho.

 

Tout le monde connait « l’opinion publique », opinion supra-individuelle qui serait l’agrégat des représentations, valeurs ou croyances partagées dans la population. Toute proportion gardée, parce qu’elle induit une sorte d’âme collective, elle s’apparente à l’unité mentale que Gustave Le Bon voulait voir dans le phénomène des foules.

 

L’opinion publique est avant tout une opinion contrôlée

 

Dans les faits, la notion d’opinion publique est aujourd’hui une construction doublement artificielle :

 

- D’une part, parce que cette opinion commune ne se forge plus de manière spontanée mais se construit selon de savantes manipulations qu’Edward Bernays, le père de la propagande politique moderne, avait décrites et même théorisées. L’encadrement médiatique et les officines publiques ou privées de la pensée unique sont à la manœuvre.

 

- D’autre part, parce que son expression est confisquée par les éditorialistes ou les sondagiers qui s’en font les porte-parole pour canaliser une spontanéité qui pourrait être dangereuse. Tous les manipulateurs d’opinion savent qu’au sein des foules, le sentiment peut être contagieux et qu’à l’instar des phénomènes de panique, le mimétisme l’emporte sur l’indépendance intellectuelle.

 

Or, à côté de cette opinion publique, souvent bêlante, se construit en silence une opinion, plus autonome, plus organisée, plus critique mais aussi et surtout moins docile envers les puissances installées ; cette opinion qui se construit de manière quasi dissidente sur un réseau social non encore contrôlé, c’est l’opinion numérique.

 

Un nouveau monde : une société post journalistique

 

L’écriture a fait sortir l’humanité de la préhistoire en 3300 avant Jésus-Christ. Gutenberg l’a fait entrer dans l’âge du papier, celui de la connaissance, celui de la diffusion par le livre. Avec Internet, le monde bascule dans un âge nouveau, celui de l’immatériel. La technique du « copier-coller » nous propulse dans l’ère de l’abondance, dans laquelle les denrées culturelles, informatives ou cognitives sont duplicables à l’infini, gratuitement, sans effort. Internet a aboli non seulement le support mais également le transport et, parce qu’il fonctionne dans l’immédiateté, le temps.

 

Info low cost : le journaliste professionnel a perdu le monopole de l’information et du décryptage

 

Le blogueur, devenu pigiste quotidien, sonne la fin de la confiscation du décryptage de l’information par les experts et les éditorialistes de la bien-pensance. Mieux, le monopole de l’information qui ressortait du privilège exclusif de la caste journalistique vole en éclat ; aujourd’hui, le moindre témoin d’un événement dégaine son téléphone portable et devient, en une seconde, un envoyé spécial du web. En plus de la défiance légitime attachée à une presse servile et arrogante, les journaux agonisent sous le poids de leur lourdeur, de leur coût ou de leur manque de réactivité. Même si ses orphelins ne veulent pas encore se l’avouer, Gutenberg est vraiment mort ; or, - et c’est pour nous l’important - derrière la fin de cette équation économique qui emporte dans son sillage les médias audiovisuels, se profile progressivement l’effacement des moyens traditionnels de contrôle des masses.

 

Lorsque l’opinion numérique impose sa loi

 

Deux exemples, parmi d’autres, tirés de l’actualité récente corroborent ce constat :

- L’affaire de l’agression du bus est, pour notre famille politique, quasiment historique. Pour la première fois, un site nationaliste, en l’occurrence l’excellent FdeSouche, sans autres moyens que le talent et le courage de ses animateurs, aura brisé le mur de la censure ; s’appuyant sur le « buzz » c’est-à-dire l’opinion numérique, il aura imposé au Système une information qu’il voulait taire et aux rédactions télévisées un des titres du 20 heures.

- Le deuxième exemple est tiré du cafouillage parlementaire lors de l’adoption de la loi Hadopi. Son simple déroulement prouve la puissance du net. Personne n’a, en effet, osé avouer que la désertion des députés UMP et de leur président de groupe lors du débat et du premier vote était liée à l’incroyable pression de la blogosphère sur les parlementaires de base. Il aura fallu toute l’autorité de l’Elysée pour empêcher la déconfiture finale.

 

Notre chance : l’opinion numérique se rapproche du pays réel

 

Nous devons en avoir conscience. En lieu et place de la notion galvaudée « d’opinion publique », internet fait émerger une « opinion numérique », plus active et organisée. Sorte de conscience collective, elle véhicule une défiance instinctive à l’égard du système et nous est donc potentiellement favorable. Dans la société libéralo-marchande de Nicolas Sarkozy, ses valeurs de partage (liberté de diffusion des idées et des contenus, sens collectif), d’horizontalité des rapports (refus des experts officiels) ou de gratuité (bénévolat) sont profondément subversives et déstabilisatrices pour l’ordre établi. C’est dans ce contexte que doit se comprendre la loi Hadopi et toutes les manœuvres de contrôle d’internet.

 

C’est pourquoi, sans abandonner l’action de terrain, qui reste primordiale, chacun de nous doit avoir à cœur d’apporter sa contribution à la conquête numérique. Une course de vitesse est engagée.

lundi, 25 mai 2009

La situation est-elle prérévolutionnaire?

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La situation est-elle prérévolutionnaire ?

Six thèses sur les bouleversements politiques

1/ Contrairement à ce que soutiennent les historiens et les sociologues, les bouleversements politiques, et notamment les révolutions, sont imprévisibles :

Il faut se méfier en effet de la tendance contemporaine à rationaliser a postériori des évènements, pour y plaquer une grille de lecture idéologique et souvent moralisante, sinon religieuse : l’histoire est alors perçue comme fatalité ou comme châtiment des « fautes » commises par ceux qui perdent le pouvoir. On se souvient de l’ouvrage de Tocqueville L’Ancien Régime et la Révolution, emblématique du genre, puisque son auteur conclut que c’est la monarchie centralisatrice qui est responsable de la Révolution.

Mais cette approche idéologique sert en général surtout à légitimer le nouveau pouvoir issu de ces mêmes bouleversements et accessoirement à valoriser auprès des nouveaux maîtres, celui qui se livre à cette lecture rétrospective de l’histoire. Les universitaires sont passés maîtres en la matière. Ces analyses a posteriori expriment aussi la croyance dans le sens de l’histoire que des esprits « éclairés » pourraient décrypter.

En réalité très rares sont ceux qui sont capables de prévoir de tels évènements : ils sont surtout incapables de les dater. Ils ne sont en outre jamais écoutés.

L’exemple de la chute de l’URSS est éclairant : on peut certes trouver de bons auteurs qui ont annoncé sa décadence ou sa fin (comme par exemple G. Le Bon et son analyse de l’utopie) : mais personne n’a prévu exactement les circonstances ni encore moins la date où elles se sont produites. Sans parler de tous ceux qui se sont trompés quant aux modalités (ex. H. Carrère d’Encausse).

2/ Il est extrêmement rare en outre que les acteurs, sans parler des spectateurs, de ces bouleversements aient conscience de ce qui se produit vraiment :

La lecture des « journaux » rédigés par les contemporains de bouleversements politiques majeurs est éclairante sur ce plan : tels Fabrice à Waterloo, ils ne relèvent souvent que des détails insignifiants qui ne permettent pas d’avoir une vue d’ensemble de ce qui se passe vraiment. De fait comme le dit la sagesse populaire « l’histoire est comme l’herbe : on ne la voit pas pousser ». On se souvient que Lénine fait une conférence à Zurich au début de 1917 pour faire le constat que la révolution n’éclatera pas ! Quelques semaines plus tard il est à Petrograd.

En outre ces témoignages passent à côté d’un phénomène politique essentiel mis en lumière par J.Monnerot : l’hétérotélie qui fait que les acteurs politiques conduisent souvent sous le poids des circonstances des politiques contraires à leurs intentions déclarées. Bien rares sont ceux qui veulent le reconnaître. Qui aurait prévu que le Général De Gaulle serait l’artisan d’un rapprochement franco-allemand ? Certainement pas en 1940 !

3/ Les explications économiques et sociales des bouleversements politiques sont en général dénuées de fondement :

Ce type d’explications a posteriori des bouleversements révolutionnaires est réductionniste et traduit l’influence de la sociologie marxiste de l‘histoire, très en vogue depuis le XXème siècle dans l’université et la recherche : les révolutions seraient la conséquence de l’exploitation sociale, devenue insupportable aux masses (comme le fascisme en Europe serait la conséquence de la crise de 1929 et de l’inflation). Le triomphe du capitalisme en Occident conduit en outre à survaloriser les facteurs économiques par rapport à tous les autres.

Il est pourtant contestable que la pauvreté ou la misère conduise toujours à la révolte et surtout débouchent sur des bouleversements politiques durables. Ils conduisent tout autant à l’apathie et au repli sur soi. Les révolutions ont comme moteur l’espoir en un monde meilleur. La grande misère débouche tout aussi bien sur le désespoir.

En outre les pauvres sont en général fragiles : ils sont dès lors peu capables d’ébranler à eux seuls un ordre politique, encore moins un état moderne. Ces concepts sont enfin extrêmement relatifs : un chômeur aujourd’hui n’est pas dans la situation d’un chômeur dans les années 30.

On peut surtout défendre tout aussi bien le point de vue inverse : les révolutions sont plutôt le fait de ceux qui veulent préserver leur situation ou qui veulent renforcer leur position. Comme le dit l’adage « les mutineries éclatent à l’arrière, jamais au front » : c’est-à-dire qu’elles sont en général le fait de ceux qui ont peur d’aller au front.

L’analyse de l’origine sociale des principaux acteurs révolutionnaires du XVIIIème au XXème siècle est d’ailleurs éclairante : ils étaient avant tout originaires de la petite ou moyenne bourgeoisie provinciale et non pas des miséreux et très rarement des « travailleurs manuels ».

Beaucoup de bouleversements politiques ont été initiés en réalité par l’action de certaines élites à l’encontre des aristocraties en place, plus que par une révolte populaire : par exemple la révolution anglaise a été provoquée par la petite noblesse soucieuse de préserver ses libertés locales face au pouvoir royal. Et ce sont les libéraux qui ont conduit par leurs intrigues le tsar, l’empereur d’Allemagne ou le roi d’Espagne à l’abdication, ouvrant la voie à la révolution. La Révolution française aurait-elle eu lieu si Louis XVI et la Cour n’avaient pas été si sensibles aux Lumières ? Ne vivons nous pas justement aujourd’hui la « révolte des élites » en Occident, selon l’expression de Ch .Lasch ? Le poisson ne pourrit-il pas d’abord « par la tête » ?

4/ Les révolutions frappent tout aussi bien les régimes et les Etats réputés jusqu’alors solides et forts, que les plus instables:

C’est l’autre aspect de leur caractère imprévisible.
En Europe tous les pays ont connu des révolutions politiques plus ou moins violentes. Les plus brutales ont touchées des Etats considérés alors comme puissants: France en 1789, Russie en 1917, Allemagne en 1919.
Le phénomène révolutionnaire a pour caractéristique en effet l’implosion rapide de tout le système institutionnel : les régiments se mutinent, la police disparaît du jour au lendemain, les fonctionnaires n’obéissent plus, les usines s’arrêtent, les amis d’hier se haïssent.
Mais jusqu’au moment fatal rien ne le laissait vraiment prévoir. Ce qui prouve que les révolutions ont avant tout des causes psychologiques et morales.
A l’époque contemporaine la France a connu un temps ce phénomène étrange : en mai 1968, avant le retour de Baden-Baden de De Gaulle, qui a justement réussi à interrompre le processus d’implosion.

5/ C’est la combinaison catastrophique de multiples causes qui conduit aux révolutions :

Le propre d’une catastrophe est de combiner différentes causes normalement indépendantes mais qui brusquement produisent des effets convergents et inattendus.

Le Titanic coule sans secours parce que le commandant veut naviguer vite de nuit (sans radar..) dans une zone d’icebergs, parce qu’un iceberg est de forme biscornue, parce que toutes les cloisons étanches ne sont pas posées et parce qu’aucun bateau alentours n’interprète correctement les signaux de détresse qu’il émet.

Il en va de même des bouleversements politiques qui sont assimilables à des catastrophes. Ils ne peuvent se réduire à une cause unique.

Car l’accumulation de petites causes peut produire de grands effets comme le savait la sagesse populaire et comme le redécouvre la théorie du chaos. C’est aussi ce qui rend difficile les prévisions politiques car les régimes sont des systèmes complexes.

Plus grande la complexité, plus élevé le risque de conjonction imprévue.
Souvent un évènement joue à lui seul le rôle de catalyseur de la crise politique : dans l’histoire il s’agit souvent d’un évènement extérieur (défaite militaire notamment). Il est intéressant de relever d’ailleurs que les républiques en France ont toutes chuté à l’occasion de conflits extérieurs.

6/ Malgré les apparences, on ne doit donc pas exclure l’occurrence de bouleversements politiques majeurs dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui :

Les sociétés occidentales modernes sont certes dotées d’appareils de répression et de sidération de l’opinion – en particulier grâce au pouvoir médiatique – formidables et qui paraissent sans précédent dans l’histoire. Les citoyens sont en général réduits au silence (« majorités silencieuses ») car ces sociétés sont devenues de puissantes oligarchies.

Mais ne disait-on pas la même chose de tous les puissants empires qui se sont pourtant effondrés ?

On ne doit pas oublier en outre que ces sociétés sont de plus en plus hétérogènes, en particulier du fait de l’immigration de masse, donc plus complexes. La domination des valeurs marchandes a conduit en outre à l’atomisation sociale. Sous l’influence des médias ces sociétés deviennent composées de foules psychologiques, aux réactions sentimentales imprévisibles.

Pour l’instant le Système qui s’est imposé en Occident paraît inexpugnable. Mais pour combien de temps ?

Michel Geoffroy
07/05/09

Polémia


 

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jeudi, 21 mai 2009

La crisi del dono - Intervista Claudio Risé

La crisi del dono.
Intervista Claudio Risé

di Susanna Dolci - 07/05/2009

Fonte: mirorenzaglia [scheda fonte]

crisidono

 

È, Claudio Risé [nella foto sotto], uno degli psicanalisti italiani di ampia fama nazionale ed internazionale. Docente di Scienze Sociali alle Università di Trieste-Gorizia, Insubria (Varese) e Bicocca (Milano), da oltre trent’anni studia l’uomo e la donna ovvero il maschile ed il femminile, nelle loro molteplici sfaccettature. La vita, la famiglia e la genitorialità con particolare attenzione alla figura paterna intesa come assenza o come “mestiere” difficile. I suoi numerosi libri sono stati tradotti in molti paesi europei ed in Brasile. Un spazio internet a disposizione del suo pubblico: www.claudio-rise.it. Esce in questi giorni per le Edizioni San Paolo La crisi del dono. La nascita e il no alla vita. È questo suo nuovo andare in riflessione, una discesa verso le «radici del pensiero che rifiuta la nascita». Un’attenzione di saggia misura sull’aborto inteso come quotidianità di azione da cronaca e da statistica, di battaglia politica, di leggi, di polemica, di giudizi positivi e negativi, di “crimine” addirittura, di orrori legalizzati od illegali e di tanto altro da aggiungere. O da sottrarre… Dipende, sempre, dai punti di vista. Ma il libro non è solo questo… ed è già molto. “La crisi del dono” è una sorta di Summa che non tralascia nulla perché niente vuole lasciare nel silenzio. Tutti gli attori legati alla venuta al mondo vengono chiamati in causa. Siano essi uomini, donne, bambini stessi e dunque padri, madri e figli, miti e mitologie, cambiamento e rinnovamenti, sacro e profano. Spetta, alfine ed in piena libertà, ad ogni singolo lettore decidere a quale cammino interpretativo accingersi. Che oscilla, in presenza, dagli albori temporali come il classico pendolo foucaultiano o la inimitabile quanto terribile spada di Damocle. Tutto sempre e come eterna scelta tra la vita e la morte. Un sentito ringraziamento a Claudio Risé per la sua piena e gentile disponibilità alla realizzazione dell’intervista che segue, nonostante i suoi molteplici impegni.

È stato appena editato dalle Edizioni San Paolo. È il suo “La crisi del dono. La nascita ed il no alla vita”. Lei ci parla di: Mito, Nascita, Figlicidio, Figli, Uomo, Donna, Aborto… E tanto ancora…  Se dovesse definire il centro di questo libro, cosa direbbe?

È un libro sulla nascita, come evento fisico, psichico e simbolico, sul suo significato e sulle resistenze che suscita. Molto spesso non la vogliamo (non solo quella fisica), perché ci chiede sempre di cambiare, trasformarci, ri/nascere.

 

Cos’è veramente l’aborto?

La scelta di evitare una nuova nascita sopprimendo il nascituro. Al di là delle considerazioni morali (non spetta a me giudicare), è una scelta fortemente conservatrice, contro il cambiamento. Dal punto di vista psicologico esprime un’avversione al futuro, alla trasformazione che regge il mondo, cui oppone il potere dell’Io individuale, quello che decide, appunto, l’aborto.

Tra abortire e dare in adozione c’è da sempre in mezzo una montagna invalicabile? Perché?

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È invece valicabile; molti la attraversano. Occorre rinunciare al possesso del figlio. Che del resto nessuno ha, perché il figlio appartiene a sé stesso. E, per la persona religiosa, a Dio.

Com’è il mondo in cui viviamo? Cito alcuni termini ricorrenti nei suoi studi e libri: neopaganesimo, narcisismo, droghe, guerra, terrorismo, scontro di etnie ma anche felicità come dono di sé, l’altro. Incubi quotidiani, difetti e pregi di questa nostra esile esistenza. Come affrontare al meglio o meno peggio tutto ciò?

Io racconto solo la psiche delle persone che vedo, la quale a sua volta parla del mondo in cui vivono. Un buon metodo per star bene, conosciuto da sempre,  potrebbe essere quello di cercare di essere se stessi, senza continuamente conformarsi, o dipendere dall’approvazione degli altri. Ha dei prezzi, ma ci si guadagna il vivere la propria vita, e non quella altrui, o del sistema  di comunicazione dominante.

 

Uomo? Uomo selvatico? O Maschio? Identità maschile tra essere io e/od altro da proprio sé medesimo? Tra Don Giovanni e Padre?

Consiglio di evitare ogni etichetta, comprese quelle sopra elencate (anche se prese dai miei libri) ed ascoltare chi si è. Che è sempre dentro, non fuori di noi.

 

La Donna? Mi verrebbe di aggiungere “è mobile….” ma forse è meglio “selvatica”? E d’ingegno? A metà tra forza e mistero dell’eterno archetipo dell’essere femminile? La Grande Madre, terribile eppur generosa?

Idem. Ognuna scopra sé stessa, e la interpreti. Il resto riguarda le altre, non te.

 

Lei parla della figura del Padre come dono, assenza e mestiere? Chi è un padre?

Un uomo che genera con una donna un figlio, lo protegge e aiuta a crescere quando è piccolo, e poi a diventare se stesso quando è più grande. Una figura elementare, che la natura conosce da sempre.

 

La natura intesa come mondo selvatico? Ancora respira nel suo esistere?

Sì. Tra le prime leggi firmate dal nuovo Presidente degli Stati Uniti ce n’è una che estende enormemente le aree vincolate a Wilderness, cioè  destinate a rimanere incontaminate, già molto estese in quel Paese. E’ una questione di grande attualità, e futuro. Ma naturalmente la Wilderness è ovunque, a cominciare da dentro di noi. Anche qui, si tratta di ascoltarla, e onorarla. E goderla.

 

Dove vanno i giovani?

Bisognerebbe chiederlo a loro. Io sono vecchissimo.

 

La comunità vivente ha ancora un suo specifico perché ben definito? È ancora dono e sacrificio?

Senza l’uno, e l’altro, non esiste comunità. Al massimo società, associazioni, club etc.

 

Famiglia VS divorzio. Anche qui quali i pregi, le colpe e loro effetti collaterali

La famiglia può fallire, così come un bimbo può essere soppresso. Basta si sappia che è un disastro, e non  si spacci divorzio ed aborto per cose da niente.

 

A conclusione. Siamo ancora in grado di trasformarci e rinnovarci? O restiamo in una immobile opposizione che nega l’anelito alla vita?

Non siamo noi a scegliere. È la natura a determinare che tutto, nell’essere umano, cambia continuamente nel corso della vita, le sue cellule, i suoi neuroni, i suoi sentimenti, il mondo intorno a lui. Certo possiamo optare per la sclerosi, mummificarci a vent’anni; molti lo fanno. Sono di solito pazzi, e piuttosto infelici, ma si può fare anche così. Però è meglio seguire, con spirito di avventura e divertimento, il misterioso  e sorprendente itinerario che la vita ci propone.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

mardi, 19 mai 2009

Dirigente de Kirguistan denuncia permanencia de base aérea de EE.UU

Dirigente de Kirguistán denuncia permanencia de base aérea de EE.UU

El vicepresidente del Comité de Asuntos Internacionales de la Cámara Legislativa de Kirguistán, Kabai Karabékov, afirmó que todos los acuerdos referentes a la base que Estados Unidos emplazó en ese país asiático han vencido, y la permanencia de sus tropas es injustificada.

Insistió el líder parlamentario en que no existen razones para que efectivos del Pentágono permanezcan en Kirguistán.

El parlamento kirguís rescindió el respectivo acuerdo con Estados Unidos y otras once naciones de la llamada coalición antiterrorista. No se justifica que siga funcionando la base de Manas y permanezcan en ella militares extranjeros, reiteró el diputado.
Reiteró Karabékov que no se justifica que siga funcionando la base de Manas y permanezcan en ella militares extranjeros.

Karabékov fue tajante al advertir que todos los acuerdos sellados anteriormente perdieron ya su vigencia.


Con esas palabras el vicepresidente del comité parlamentario explicó la inutilidad de una propuesta del senado estadounidense de destinar 30 millones de dólares al desarrollo de la aeronavegación de Kirguiztán si este país acepta tropas de Washington en Manas.

Recientemente la secretaria de Estado de la potencia del Norte, Hillary Clinton, dijo a la prensa que se sentía confiada en que sea alcanzado un acuerdo.

En nombre de la lucha global contra el terrorismo, Manas fue inaugurada en 2001 de acuerdo con la ONU para apoyar la invasión de fuerzas de la OTAN encabezadas por Estados Unidos contra Afganistán.

Unos mil 200 efectivos estadounidenses y de otros países permanecen en ese enclave militar.

A tenor de una resolución aprobada por el parlamento kirguiz el 19 de febrero, las tropas foráneas tendrán que marcharse de ese cuartel 180 días después de invalidado el acuerdo, o sea en la primera mitad de agosto.

Extraído de Radio Habana Cuba.

dimanche, 17 mai 2009

Susbielle: le déclin de l'empire européen

Présentation de l'éditeur
Sur l'échiquier mondial, l'Europe est un nain politique. Placée sous la tutelle des Etats-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle n'est qu'un dominion américain qui s'en remet à son protecteur pour assurer sa défense. Dans un monde en profonde recomposition, elle n'a ni frontières stables ni exécutif. Avec 500 millions d'habitants, l'empire le plus riche de la planète est dépourvu d'armée et de stratégie collective. En un mot, l'Europe, faible et désunie, est une proie facile. Qui s'en emparera ? Les Etats-Unis, pour lesquels l'Europe n'est qu'une pièce de l'" Occident chrétien ", la grande coalition qui doit s'opposer à l'émergence de l'Asie ? La Russie, l'Inde ou la Chine, qui lorgnent avec envie ce continent prospère et pourtant si fragile ? L'Allemagne, qui domine l'Union européenne et veut la façonner sur le modèle du Saint Empire romain germanique ? La crise économique va-t-elle accélérer le processus d'intégration ou creuser les divisions entre les Vingt-Sept ? La France, dans cet ensemble, jouera-t-elle les premiers rôles ou les utilités ? Une seule certitude : dans cette période de fortes turbulences, l'Europe ne maîtrise plus son destin. Attention, danger !

Jean-François Susbielle, Le déclin de l'empire européen, Ed. First, 2009.

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mercredi, 06 mai 2009

La grande falsification: l'art contemporain

La grande falsification : L’art contemporain

La grande falsification : L’art contemporain
de Jean-Louis Harouel

Le néant artistique abusivement appelé art contemporain est la lointaine suite de la crise de la peinture déclenchée par le progrès technique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sous l’effet de cette crise, la religion de l’art inventée par le romantisme s’est trouvée privée de sens. La délirante sacralisation de l’artiste par la philosophie allemande, qui lui conférait le statut de voyant, de messie, de philosophe, a basculé au XXe siècle dans l’absurde, le dérisoire, voire l’abject. Tel est le prétendu art contemporain: une religion séculière de la falsification de l’art, où l’adoration de l’art a fait place à celle du soi-disant artiste, et où l’œuvre d’art se trouve remplacée par n’importe quoi pourvu qu’il ne s’agisse pas d’art. Aussi bien tout cela est-il aujourd’hui très vieux. Dès les débuts du XXe siècle, les figures les plus radicales des avant-gardes avaient été au bout de la logique du remplacement de l’art par n’importe quoi. Tout ce qui s’est fait depuis dans ce sens n’est qu’une fastidieuse rabâcherie. Né de la volonté politique de la classe dirigeante américaine au temps de la guerre froide, le succès mondial du prétendu art contemporain est à beaucoup d’égards un accident de l’histoire. Il n’en reste pas moins que l’aberrant triomphe de cet ersatz d’art renvoie les sociétés occidentales actuelles à leur profonde déculturation.

Agrégé des Facultés de droit, diplômé de Sciences Po, Jean-Louis Harouel est professeur à Paris II. Auteur d’une douzaine de livres, il a notamment étudié en juriste l’histoire de l’État, de l’administration et de la ville. Par ailleurs, il est l’un des meilleurs connaisseurs de la pensée du grand économiste Jean Fourastié (Productivité et richesse des nations, Gallimard, 2005). Il est en outre spécialiste de sociologie de la culture (Culture et contre-cultures, PUF, 3e éd. 2002).

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