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dimanche, 28 juin 2020

Libye : la victoire du sultan ?

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Libye : la victoire du sultan ?

Ex: https://institutdeslibertes.org
 

Bientôt 10 ans (2011) qu’a eu lieu l’intervention franco-anglaise en Libye, dont les conséquences néfastes se font encore sentir. Outre le chaos libyen, c’est l’ensemble de la zone sahélienne qui a été perturbée et qui est déstabilisée du fait de la propagation de la révolte touareg à cet espace. Un temps on a pensé que le général Haftar allait gagner la mise en prenant le pouvoir d’une Libye fracturée entre est et ouest, Cyrénaïque et Tripolitaine, dans laquelle se sont affrontés de multiples groupes djihadistes et notamment Al-Qaïda et l’État islamique. L’irruption de la Turquie est en train de changer la donne en fragilisant un espace méditerranéen qui est proche du nôtre et donc dans la zone directe de notre souveraineté. De façon fort classique, ce qui se passe en Libye nous rappelle les luttes méditerranéennes de l’époque moderne : empire ottoman, Angleterre, France, Égypte, un monde arabe fragilisé, mais central et Chypre, acteur clef dans cette partie.

Une Libye détruite et instable

Depuis la chute de Kadhafi en 2011, la Libye s’est fracturée et s’est installée dans une guerre d’enlisement conduite par les différentes tribus, soutenues plus ou moins ouvertement par les Occidentaux. Les accords de Skhirat (2015) signés sous l’égide de l’ONU n’ont pas permis la réconciliation ni empêché l’affrontement de deux camps, qui correspond à une fracture historique de la Libye : Tripoli d’un côté, Benghazi de l’autre. La Russie a officiellement soutenu le gouvernement de Benghazi à l’automne 2018 afin de disposer d’une tête de pont en Méditerranée. Pour Vladimir Poutine, c’était un coup plutôt réussi : soutien à Assad en Syrie et soutien à Haftar en Libye, donc opposition au gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU. Cela signait le retour de la Russie en Méditerranée. Mais si en Syrie la situation a tourné en faveur d’Assad, en Libye Haftar n’a jamais réussi à prendre le contrôle de l’ouest du pays. Ce n’est pas faute d’engagement de la part de la Russie, qui a envoyé des avions de chasse et des soldats de la société militaire privée Wagner. Au total, Moscou a envoyé près de 2 000 hommes en Libye (Wagner + des miliciens de Syrie).

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Certain de sa victoire, Haftar a dénoncé l’accord de Skhirat en avril 2019, lançant une vaste offensive contre Tripoli. Il a réussi à prendre une partie de la Tripolitaine et à contrôler les faubourgs de la ville, mais sans jamais pouvoir renverser le gouvernement ni asseoir sa domination. Le 21 décembre 2019, le parlement turc a ratifié un accord de soutien au gouvernement de Tripoli, s’opposant ainsi à Haftar et à ses alliés occidentaux, mais se plaçant du côté de l’ONU et de ses résolutions. Habile façon d’exercer sa puissance tout en restant derrière le bouclier du droit international. En dépit d’un soutien constant des Occidentaux et d’une aide militaire et financière, Haftar n’a jamais réussi à prendre Tripoli. L’offensive turque l’a chassé de terres qui n’étaient pas les siennes.

Le beau coup d’Ankara

L’intervention militaire d’Ankara qui a apporté son soutien au GNA (Gouvernement d’union nationale) a renversé la donne et a privé Haftar d’une victoire qui lui semblait acquise. Il y a un an, plus rien, sauf le temps, ne s’opposait à la prise de pouvoir du général Haftar qui contrôlant l’est de la Libye avançait vers Tripoli. Un temps qui lui fut fatal et qui a permis un renversement inattendu. Haftar est soutenu par l’Égypte, la France, l’Arabie Saoudite et la Russie. Moscou l’a reçu en visite officielle et a envoyé de nombreux soldats à ses côtés via une société militaire privée. Cette conjugaison des forces devait permettre la prise de Tripoli et le renversement de Fayez al-Sarraj, lié aux Frères musulmans.

Erdogan a pris sa revanche sur la Syrie où il a été doublé par les Russes. Il a soutenu al-Sarraj en lui fournissant des armes, des hommes (près de 7 000), des conseillers lui permettant de réaliser une contre-offensive audacieuse qui a fait perdre l’ensemble de ses conquêtes à Haftar. La défaite est telle que l’on voit mal comment il pourrait reprendre la main et comment il pourra justifier un nouveau soutien auprès de ses alliés. Désormais, c’est à Ankara que passe la résolution du conflit.

La réussite semble totale pour la Turquie. Elle double l’Égypte et s’érige en acteur principal en Afrique du Nord. Elle prend sa revanche sur sa déroute en Syrie en doublant les Russes. Elle s’installe sur la rive sud de la Méditerranée, repoussant les Français et les Anglais. Elle contrôle la zone maritime gazière autour de Chypre. En quelques mois, Ankara a engagé et gagné un bras de fer et s’est positionné comme un acteur majeur en Méditerranée. Jusqu’à présent, sa puissance était mineure et consistait à ouvrir ou fermer le robinet migratoire, exerçant de ce fait sa pression sur l’Europe. Désormais, elle a montré qu’elle était une vraie puissance militaire, capable de pensée et de stratégie, de projection de forces et de contrôle de la mer. Ce n’est plus une puissance mineure, tampon entre plusieurs mondes, mais une vraie et authentique puissance politique et militaire, qui a des ambitions et qui les exploite.

Le 4 juin dernier, le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj était reçu par le président Erdogan à Ankara, montrant ainsi aux yeux de tous les alliances et les connivences du jeu méditerranéen. Le contrôle de la Tripolitaine est désormais assuré, ce qui ne règle pas complètement la question libyenne et maintien la fracture territoriale et culturelle. Ankara réalise de plus un beau coup diplomatique puisque al-Sarrraj est le dirigeant officiel de la Libye, reconnu comme tel par l’ONU. La Turquie peut donc se prévaloir de faire respecter le droit international et de maintenir la légalité, contrairement à ceux qui soutiennent le général Haftar.

L’Europe dans l’embarras

L’Europe a provoqué une situation dont elle a perdu le contrôle. Lancée en 2011, pour les mêmes raisons que la guerre d’Irak de 2003, la Libye s’est révélée être un échec majeur. Kadhafi éliminé, c’est la route migratoire vers l’Europe qui s’est soudainement ouverte. Comme dans un Monopoly géopolitique, la Turquie contrôle désormais l’ensemble des routes migratoires : la route asiatique, qui passe par son pays, la route africaine, qui passe par la Libye. Il va devenir beaucoup plus aisé pour Ankara de faire pression sur l’Europe en utilisant le chantage migratoire et en menaçant d’ouvrir le robinet. Nous risquons de connaître une situation beaucoup plus tendue qu’en 2015, arrivant dans des pays désormais saturés. Qui du Sahel et de la bande touarègue ? Ankara va-t-elle intervenir également dans cet espace et déstabiliser une présence française déjà mal assurée ?

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L’autre enjeu est énergétique. La Libye est le premier producteur africain de pétrole, devant le Nigéria et l’Algérie. Jusqu’à présent, les gisements étaient partagés entre Total et ENI. L’immixtion turque risque de changer la donne. L’enjeu majeur concerne le gaz de Méditerranée, au large de l’Égypte et de Chypre, un gisement dont les premières prospectives ont montré qu’il pouvait être l’un des plus importants au monde. L’accord conclu entre Erdogan et al-Sarraj prévoit que la Libye soutienne les prétentions turques à une extension de sa ZEE dans l’espace méditerranée. Les Européens vont pouvoir s’en vouloir de n’avoir jamais réellement cherché à régler la question chypriote, dont le nord est illégalement occupé par la Turquie depuis 1974. La Turquie, qui était depuis 1922 aux marges de l’Europe, se retrouve désormais en son cœur. Un siècle après la disparition de l’Empire ottoman, celui-ci ressurgit, sous une forme modernisée, mais non moins volontariste. C’est toute la pensée mentale européenne qu’il va falloir revoir : la notion d’intervention humanitaire (toujours un échec), le refus de la puissance, la minoration de la force militaire. Pendant longtemps ont a cru que la guerre opposerait des États à des tribus et qu’elle serait asymétrique. Voilà que ressurgit la guerre classique, celle qui oppose des États à des États, qui conduit à des combats en ville et à des contrôles de territoire. La vraie guerre en quelque sorte, intense, destructrice, qui nécessite une articulation entre stratégie et tactique. L’attaque de la frégate Courbet le 10 juin par un bateau de la marine turque illustre cet état de fait. Le contrôle de la mer est une nécessité, tout comme la préparation à la gestion de ce type d’agression. Le bateau français tentait d’intercepter un navire livrant des armes à Tripoli, probablement financé par la Turquie.

Reste à voir si Ankara pourra tenir longtemps sa position. La situation libyenne est très loin d’être réglée. Les beaux succès d’aujourd’hui ne signifient pas la victoire finale d’Ankara. Pour l’Europe, et surtout pour la France, cet affrontement est une chance : confronté au réel de l’affrontement, la direction militaire et politique va être contrainte de se renouveler et d’adapter son positionnement.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

vendredi, 26 juin 2020

Religions ethnicisées et recomposition des scènes politiques dans l'espace issu de la disparition de l'Union soviétique

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Religions ethnicisées et recomposition des scènes politiques dans l'espace issu de la disparition de l'Union soviétique (Fédération de Russie (Tatarstan et Altaï) et Asie centrale (Kirghizstan)

Aurélie Biard[1]

Ex: http://www.gis-reseau-asie.org

Ce projet de thèse considère les réarticulations du croire et les redéfinitions identitaires au sein des deux républiques autonomes de la Fédération de Russie que sont le Tatarstan et l'Altaï ainsi qu'au Kirghizstan, en se concentrant sur la participation du fait religieux[2] aux tentatives de réification d'identités « néo-ethniques », au travers d'un cas d'études, celui de la mise en concurrence symbolique[3] de l'islam notamment avec la réhabilitation du néo-paganisme. Ce dernier participe dudit « renouveau identitaire » de ces trois républiques de langue turcique. Au sein de la république centrasiatique indépendante qu'est le Kirghizstan ainsi que dans la république autonome du Tatarstan de la Fédération de Russie, républiques turcophones, toutes deux à majorité musulmane, le néo-paganisme correspond, dans une très large mesure, à l'idéologie nationaliste et revivaliste que semble être le tengrisme. Cette idéologie cherche en effet à promouvoir un « retour » aux anciennes religions nationales mythiques des peuples turciques et rejette l'islam. Le tengrisme ou tengrianstvo (« pratiques liées au ciel ») s'apparente à une mode intellectuelle et religieuse, entretenue par des élites urbaines cultivées, et correspond peu ou prou à ce que l'on pourrait qualifier de « religion de la nation ». On la retrouve à la fois en Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan) et parmi les peuples turciques de la Fédération de Russie, en particulier au Tatarstan, au Bachkortostan, en Bouriatie, mais également, dans une moindre mesure cependant, en Iakoutie et dans l'Altaï. Elle consiste à réactiver, à l'heure de la mondialisation, la notion politico-religieuse pré-islamique de « Ciel » (Tengri)[4] – le « Ciel » constituait le concept politique unificateur des empires türks des steppes des VIIe et VIIIe siècles[5] – et, dans les régions de tradition musulmane, à présenter l'islam comme une foi étrangère auprès des populations locales. Selon ses partisans, le tengrianstvo constituerait l'un des éléments majeurs du renouveau identitaire des peuples turco-mongols et devrait être officialisé par les nouveaux États en tant que religion nationale. Les tentatives d'institutionnalisation du néo-paganisme dans la république d'Altaï, laquelle est également de langue turcique mais profondément russifiée tant sur le plan linguistique que culturel et religieux et, partant, acculturée au monde russe, s'appuient généralement, de leur côté, sur une revitalisation du mouvement quasi-messianique connu sous le nom de burkhanisme ou Ak Jang (« Foi Blanche »).

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Le phénomène néo-païen peut ainsi être perçu comme une instrumentalisation du religieux à des fins politiques de définition de la nation, sur la base d'une coïncidence forcée entre « religion païenne » et identité nationale. Les enjeux politiques d'une coïncidence entre néo-paganisme et identité nationale ne sont naturellement pas les mêmes selon le statut des républiques au sein desquelles le néo-paganisme est promu. Ainsi, dans le cas du Kirghizstan, république qui a accédé à l'indépendance en 1991, à la chute du régime communiste, le tengrisme  semble correspondre à une tentative de construction (ou de consolidation) d'un État-nation et, partant, d'un pouvoir centralisé par le biais d'une religion nationale. Cette dernière serait d'ailleurs inscrite dans le territoire, les traditions et l'histoire d'un peuple et elle seule, saurait exprimer, dans le cas du Kirghizstan, une supposée « voie kirghize » ou kirghizité. Aussi l'existence d'un Kirghizstan indépendant focalise-t-il sur lui les discours d'exaltation de l'Etat. Pour ce qui est des républiques autonomes du Tatarstan et de l'Altaï toutefois, les discours des différents théoriciens du néo-paganisme se construisent en référence au centre, Moscou et se concentrent sur la valorisation desdites « spécificités nationales et religieuses » des populations éponymes face aux Russes dits « ethniques » [russkij]. Les discours néo-païens peuvent alors servir de support à des revendications sécessionnistes, notamment au sein de la république autonome du Tatarstan ; le néo-paganisme pouvant ainsi s'apparenter à un contre-pouvoir ou à un pouvoir alternatif à celui de Moscou.

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La sensibilité nationaliste des néo-païens peut être poussée à ses extrêmes et la promotion de l'identité nationale se voir doublée par le rejet de toute altérité : refus de toute idée d'emprunt culturel, de tout principe d'hétérogénéité ou d'exogénéité, définition ethniciste, voire racialisée, des nations, antisémitisme virulent[6]. Le phénomène du néo-paganisme peut être appréhendé, nous l'avons vu, comme une instrumentalisation du religieux répondant à une fin politique de définition de la nation, sur la base d'une coïncidence forcée, non seulement entre néo-paganisme et identité nationale, mais aussi entre néo-paganisme et ce qui serait l'etnos[7] spécifique de chaque peuple. Le néo-paganisme, à travers cette ethnicisation du divin aux conséquences politiques ambiguës, tendrait alors à se constituer en un croire ethnique, excluant toute autre forme d'appartenance et, rejetant par là même, le caractère universel et transnational des religions universalistes. Dans le cas de l'idéologie tengriste promue au Kirghizstan, l'islam se voit ainsi condamné en tant que foi étrangère par les théoriciens du mouvement tengriste. L'islam serait alors pour les théoriciens du tengrisme ou tengrichilik (tengrisme en kirghiz) au Kirghizstan, paradoxalement, l'un des vecteurs possibles de la mondialisation. En condamnant l'universalité des grandes religions et en affirmant que l'islam est au service d'intérêts étrangers, le néo-paganisme constitue la version religieuse de nombreux discours nationalistes, notamment kirghiz et tatars. En effet, les partisans d'une religion ethnicisée à laquelle correspondrait le néo-paganisme ne cachent pas leur engagement politique : au Tatarstan en faveur de l'indépendance de la république ; au Kirghizstan, en faveur d'une « purification » du pays de toutes les influences étrangères, qu'elles viennent de Russie, du Moyen-Orient, des Etats-Unis ou de Chine[8]. Les plus fervents partisans du néo-paganisme dans la république autonome d'Altaï affirment également la nécessité selon eux, de « libérer » la république de l'influence russe et ce, afin de tendre vers une consolidation de l' « unité » de la « nation » altaïenne face aux Russes.         

Nous nous pencherons, dans le cadre de ce travail de thèse, sur les raisons qui ont motivé la création du nouvel outil de gestion du changement qu'est le néo-paganisme au sein de la société kirghizstanaise contemporaine ainsi que dans les républiques autonomes du Tatarstan et de l'Altaï de la Fédération de Russie. Quelles sont les fonctions contemporaines du néo-paganisme ? Quelle est son opérationnalité dans un contexte de désenchantement du politique et que révèle-t-il de celle des autres outils existants, en particulier l'islam ? L'engagement politique des différents théoriciens du néo-paganisme visant à l'officialisation du mouvement en tant que « religion nationale », au sein des républiques concernées, qu'elle soit indépendante dans le cas du Kirghizstan ou intégrées à la Fédération de Russie, comme le Tatarstan et l'Altaï, induit naturellement une résistance de la part des représentants des hiérarchies religieuses et, plus généralement, de la part de certains membres de l'intelligentsia, fermement opposés à sa réhabilitation. Ces derniers tentent, dans le cas du Kirghizstan, au même titre que les théoriciens tengristes, de mettre en avant une « religion nationale », inscrite dans le territoire et, partant, de forger une identité kirghize spécifique, une identité ethnico-nationale articulée autour d'une référence à un islam particularisé et territorialisé, apolitique et syncrétique[9]. La prise en considération du contradictoire, du conflictuel révèle ainsi une compétition en matière de définition de l'identité nationale en question, au travers du prisme religieux, au sein de la Fédération de Russie comme dans la république kirghizstanaise.

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Ainsi, la conjonction paradoxale, dans le néo-paganisme, entre un millénarisme religieux qui n'est en rien spécifique à l'espace post-soviétique et un processus d'ethnicisation du divin aux conséquences politiques ambiguës révèle les profondes mutations idéologiques et les processus de recomposition sociale que sont en train de connaître les sociétés post-soviétiques.

Ce ré-emploi du religieux qu'est le néo-paganisme, qui correspond à une forme de « croire ethnique », met en exergue le déficit d'un politique désenchanté, celui du relatif. Ainsi, loin de témoigner d'un « retour du religieux », le néo-paganisme attesterait, pour reprendre les termes de P. Michel, « son effacement, en pointant un vide, un déficit du politique si massif et si cruel que manqueraient même les mots politiques qui permettraient de le dire. D'où le recours au religieux comme registre de discours, comme langage »[10].

Note:

[1] Doctorante en science politique à l'IEP de Paris. Institut d'Études Politiques de Paris, sous la direction de Patrick Michel. Laboratoire de rattachement : CERI. Programme doctoral : « Russie-CEI ». Courriel

[2] Ce religieux est construit, suivant en cela la démarche initiée par Patrick Michel, en tant qu'« indicateur et mode de gestion d'une triple recomposition, qui s'éprouve fréquemment sur le mode de la crise, et qui affecte l'identité, la médiation et la centralité » in P. Michel, « Préface » in Sébastien Peyrouse, Des Chrétiens entre athéisme et islam, Regards sur la question religieuse, en Asie centrale soviétique et post-soviétique, Maisonneuve & Larose/IFÉAC, 2003, p. 19.

[3] Nous nous focaliserons, tout au long de ce travail de thèse, plus largement sur l'interaction entre islam et « religions ethniques », sur leur collaboration, concurrence, interpénétration, etc.

[4] Voir, entre autres, René Grousset, L'empire des steppes, Paris : Payot, 1965. Le terme de tengri, tergir (tÄnri en vieux turc) signifie le Ciel dans les langues turco-mongoles. Le culte du ciel ou de divinités liées à lui est attesté par de nombreuses sources écrites et archéologiques datant de l'époque des royaumes turciques de Sibérie des VIe-VIIIe siècles. Celles-ci confirment également que le tengrisme était l'une des religions pratiquées dans le khaganat turcique avant que les peuples de la région ne passent au bouddhisme, au manichéisme ou à l'islam. Le Ciel constituait donc le concept politique unificateur des empires türks des steppes. Cf. Aurélie Biard et Marlène Laruelle, « Tengrism in Kyrgyzstan, in search of a new religious and political legitimacy », in Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, à paraître.

[5] Précisons toutefois que nous n'identifions pas pour autant le tengrisme moderne et la religion ancienne des Türks; le tengrisme moderne se réclame certes de cet héritage mais n'a probablement que le ciel en commun avec la religion ancienne des Türks.

[6] Voir Aurélie Biard et Marlène Laruelle, « Tengrism in Kyrgyzstan, in search of a new religious and political legitimacy », in Etudes mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, à paraître.

[7] Nous proposons, à l'instar de Marlène Laruelle, cette transcription. Ainsi que l'explique Marlène Laruelle : « le terme russe etnos peut être transcrit de deux manières suivant que l'on cherche à mettre en avant sa racine grecque et donc à le rapprocher, par exemple, du terme français d'ethnie (ethnos), soit, ce qui est le cas ici, la translittérer directement du russe afin d'insister sur le sens spécifique que le terme a acquis dans le langage soviétique », in « Stalinisme et nationalisme. L'introduction du concept d'ethnogenèse dans les historiographies d'Asie centrale (années 1940-1950) », in Marlène Laruelle et Catherine Servant (sous la direction), D'une édification l'autre : socialisme et nation dans l'espace (post)communiste, Coll. « Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement », Editions Pétra, sep. 2007,pp.206.

[8] Rappelons que le Kirghizstan est un pays limitrophe de la Chine.

[9] Les conflits furent ainsi particulièrement virulents sur la scène kirghizstanaise, lorsque Dastan Sarygulov, alors Secrétaire d'État, tenta de promouvoir le tengrisme. Comme l'a montré Foucault, là où il y a pouvoir, il y a résistance. Les relations de domination, ainsi que la résistance qui lui est intrinsèquement liée cachent naturellement des luttes pratiques de pouvoir, tant il est vrai, ainsi que nous le rappelle G. Ballandier, que le « politique se définit d'abord par l'affirmation des intérêts et la compétition » in Anthropologie politique, PUF, coll. « Quadridge », p. 147.

[10] Cf. Patrick Michel, Religion et démocratie, nouveaux enjeux, nouvelles approches, Paris, Albin-Michel, 1997, p. 20.

 

 

Will White People Self-Destruct?

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Will White People Self-Destruct?

The November presidential election has been racialized by the Democrats, media, white liberal elites, and the George Floyd protests. The racialization makes this election a watershed.

The Democrats, media, and white liberal elites have placed the responsibility for the multi-city rioting and looting by blacks on white Americans for being racist.  Although the evidence is clear that Floyd died from a fatal dose of the opioid on which he was strung out, his death is falsely attributed to strangulation by white police.  Thousands of businesses in many cities have been damaged, looted, or destroyed.  People have been injured and killed, and public monuments of white men have been destroyed, including statues of George Washington and Ulysses S. Grant.

White liberal elites are apologizing to blacks for white racism and accept the rioting and looting as an understandable response to Floyd’s alleged murder.  The white elites do not comprehend that what is underway is not a demand for  inclusivity, but a demand for the obliteration of Western civilization.  

912TsCsK9aL.jpgThe Antifa Manual spells it out:  “Whites, especially cis white males, have proven to be the greatest evil mankind has ever known. . . . To create a culture of tolerance,” white power has to be overthrown. The way to do this is to fill up the country with non-white immigrants and to limit the growth of the white population. “It’s well-known that whites in America are not producing as many offspring as their counterparts. It’s important to make abortion, on demand and without apology, overwhelmingly available in predominantly white communities. We must lower the bar to access birth control in these communities and use media to promulgate the image of childless white people as being sexy, hip and cool.”  Once whites are a minority of 30% of the population, they can be cancelled.

The manual was found by an acquaintance floating around on Instagram.  He did screenshots of the pages, but did not do a good job. It is possible that the manual is a fake, but it sounds like Antifa. Fake or not, the manual shows the actual agenda and contains the usual Antifa contradictions, such as simultaneously calling for the elimination of “all forms of hate speech” while damning whites as “racist, homophobic, misogynistic.” Here is the link.

The attack on whites is not limited to cis white males. It is a total attack on everything from packaging to classical music to the English language. The entire purpose, history and culture of whiteness is alleged to be the suppression of people of color.

When I lived in the French Quarter of New Orleans, I would walk the two blocks to Preservation Hall, sit on a log on the dirt floor and enjoy the jazz created by the black musicians.   I never thought the black jazz lacked “ethnic diversity” and  therefore was racist. But classical music is a white accomplishment and thereby racist.  Although the US population, despite best efforts to the contrary, remains 60% white and blacks are only 13%, it is white classical music, not black rapper music, that is  declared to be unsuited to the ethnic diversity of the American population. The New York Times accuses classical music performances of being too ethnically homogenous and thereby masking “a racist problem.” Little doubt that the New York Times’ agenda is to discourage the white liberal foundations from helping classical orchestras meet their budgets.

Blacks dominate basketball just as whites and Asians dominate classical music, but we don’t demand racial balance in basketball or criticize it as “too ethnically homogenous.”  If we did, there would be few black players.

Racial attacks on classical music are now commonplace. In this one classical music is said to be a racist abuser.  The author, apparently a failed black composer, writes that “classical music is inherently racist” and that “Western classical music is not about culture. It’s about whiteness.” 

So is black music about blackness?  Notice, it is only white accomplishments that are racist.  

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It wasn’t racist for the black king of Dahomey to create the black slave trade, but it was racist for European colonists to purchases his slaves. 

It is not racist for blacks to loot and burn white people’s stores, but it is racist for white people to attempt to defend their property.

Black people can use Ebonics, but it is racist for white people to use the English language.

If white people defend themselves and the accomplishments of Western civilization from attacks, they are dismissed as racists. Blacks do not encounter this problem, because white people are not permitted to criticize them.  To criticize a black person is to engage in hate speech and to commit a hate crime, just as criticizing Israel’s treatment of Palestinians is proof that you are an anti-semite.

Only the white vote can elect Joe Biden president. If white people elect Joe Biden, it will be an act of self-destruction. Biden has promised to ignore the Second Amendment and to disarm the population.  Of course, it will only be law-abiding whites who are disarmed.  Once they are disarmed, the next looting and burning will be in white neighborhoods. 

For decades the entire purpose of education has been to destroy white confidence and to build black anger.  It has been successful.  White people will now have to fight for their lives or be cancelled.

It will be difficult for white people to defend themselves, because they have no leaders. The Democrats have aligned with the looters, but the Republicans have done nothing to defend property and to restore public order.  Trump is isolated in his own establishment government surrounded by enemies who will not implement the agenda that got Trump elected. Tucker Carlson makes it clear that the Republicans are stupid, effete, and weak.  But Trump would not ride roughshod over the 2nd Amendment.  To be armed is the best hope white people have.

White people are intellectually disarmed and at the mercy of Critical Race Theory which instills guilt and shame into them.  Corporations run their white employees through unconscious race bias recognition seminars to make white people comfortable abasing themselves before blacks. It is difficult for people trained to admit guilt to defend themselves and their fellows. The result is a white majority dispossessed of confidence who are submissive to black violence. 

10:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, émeutes raciales, racisme, blm | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 25 juin 2020

»Corona Fehlalarm?«: Regierungskritisches Buch stürmt die Spiegel-Bestsellerliste

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Torsten Groß:

»Corona Fehlalarm?«: Regierungskritisches Buch stürmt die Spiegel-Bestsellerliste

Paukenschlag des Jahres: Schon wenige Stunden nachdem der Büchergemeinde im Netz Anfang Juni bekannt wurde, dass der anerkannte deutsche Facharzt für Mikrobiologie und Infektionsepidemiologie, Prof. Dr. Sucharit Bhakdi (73), seine regierungskritischen Thesen zur »Corona-Pandemie« in einem Buch veröffentlicht, eroberte die Publikation alleine durch Vorbestellungen – rund drei Wochen vor Erscheinungstermin (!) – nahezu sämtliche Internet-Bestsellerlisten des Landes im Sturm (KOPP Report berichtete). Jetzt ist das Druckwerk im Handel erschienen und unverzüglich auf Platz 5 in die Spiegel-Bestsellerliste geschossen – und somit ein überaus deutlicher Anwärter auf den Mega-Bestseller des Jahres!

Das besonders BEMERKENSWERTE vorab: Die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste wird im Auftrag von buchreport durch elektronische Abfrage in den Warenwirtschaftssystemen buchhändlerischer Verkaufsstellen – derzeit anhand der Verkaufsdaten aus mehr als 4200 Verkaufsstellen – ermittelt. Dies umfasst nach aktuellen Angaben von buchreport den Sortimentsbuchhandel (Standort- und Filialhändler), Online-Shops, den Bahnhofsbuchhandel, Kauf- und Warenhäuser und Nebenmärkte (u.a. Elektrofachhandel und Drogerieketten mit Medienangebot). Jeweils am Montagmittag werden die vorliegenden Verkaufsdaten der Vorwoche ausgewertet.

Nun ist der glasklare Favorit auf den Mega-Bestseller des Jahres nach offiziellen Angaben des publizierenden Verlages am 23. Juni 2020 im Handel erschienen – also konkret vor zwei Tagen. Und buchreport hat Mittwochnachmittag (gestern) die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste (Woche 27/2020) veröffentlicht und das regierungskritische Buch Corona Fehlalarm? von Prof. Dr. rer. nat. Karina Reiss und Univ.-Prof. Dr. med. Sucharit Bhakdi bereits auf Rang 5 gelistet (Kategorie Taschenbuch Sachbücher).

Es ist also alles andere als unwahrscheinlich, dass der bei Politik und Mainstream-Medien unliebsame wie in Gänze boykottierte Buch-Verkaufsschlager zeitnah die obersten Plätze der Spiegel-Bestsellerliste erklimmen und dort für sehr lange Zeit verharren dürfte – sehr zum Leidwesen der Fans eines erneuten Lockdowns.

Interessierte Leser medizinischer Fachbuchliteratur mit noch etwas Platz im Bücherregal könnten also nicht nur gravierenden Einfluss auf die Rangfolge der Spiegel-Bestsellerliste der nächsten Wochen und Monate nehmen, sondern auch zu Auftraggebern für weitere aufschlussreiche wie amüsante Besprechungen der »anerkannten Literaturkritiker« dieser Republik avancieren!

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Donnerstag, 25.06.2020

Smashing Culture

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Smashing Culture

At the start of French Revolution, Bertrand Barère declared, “The revolutions of a barbarous people destroy all monuments, and the very trace of the arts seems to be effaced. The revolutions of an enlightened people conserve the fine arts, and embellish them […]”

Soon after, though, thousands of French statues were wrecked, and many heads tumbled into baskets. Barère, “The tree of liberty grows only when watered by the blood of tyrants.” The Anacreon of the Guillotine was lucky to escape with his own noggin.

Again, the defeated must watch impotently as their heroes are decapitated or come crashing down. At least they still have their own necks, for the moment, at least.

Washington, Jefferson, Grant and Francis Scott Key have been toppled, and even a likeness of Cervantes had red paint splashed on its eyes. “BASTARD” was scrawled on its pedestal. The woke vandal didn’t know that here was no conquistador or slave owner, but a slave of five years, not to mention a seminal writer in the Western canon.

Ah, but “seminal,” “Western” and “canon” are evil words now, you see, so maybe he did know, for this is, at bottom, an assault on every pillar, brick, cornice and baseboard of Western civilization. Burn it all down, for it is uniquely racist, sexist, genocidal and transphobic. I mean, for thousands of years, evil whites absolutely resisted the installation of all-gender shit holes.

Shut up already, and listen to Susan Sontag, “If America is the culmination of Western white civilization, as everyone from the Left to the Right declares, then there must be something terribly wrong with Western white civilization. This is a painful truth; few of us want to go that far…. The truth is that Mozart, Pascal, Boolean algebra, Shakespeare, parliamentary government, baroque churches, Newton, the emancipation of women, Kant, Marx, Balanchine ballets, et al, don’t redeem what this particular civilization has wrought upon the world. The white race is the cancer of human history; it is the white race and it alone—its ideologies and inventions—which eradicates autonomous civilizations wherever it spreads, which has upset the ecological balance of the planet, which now threatens the very existence of life itself.”

Later, Sontag regretted offending cancer patients with her poor choice of metaphor.

It’s essential that we be exorcised from “dead white men.” I remember when this idiotic term started to circulate. I had just dropped out of art school. While drinking Rolling Rock in smoky McGlinchey’s in Philadelphia, I told another art fag that he should know his art history, for how can you do anything if you have no idea what’s been achieved? Leering, this cipher smugly growled, “They’re just dead white men, man!”

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1968: East German communist regime blew up the Paulinerkirche.

In 2015, I taught for a semester at Leipzig University, so nearly each day, I’d walk by a hideous building that crudely approximated the destroyed Paulinerkirche. Built in 1231, this church survived all the vicissitudes, upheavals and wars down the centuries, only to be dynamited by Communists in 1968. So what if Martin Luther had officiated there, and Bach was a musical director? Of course, its rich history only made it more delicious to blow up, for iconoclasm is the orgasm of “progressives,” and that’s why I’ve never identified as one.

There’s one Leipzig neighborhood, Connewitz, that’s famous across Germany as the center of progressive politics, most notably the antifa movement, and guess what? It is thoroughly defaced with graffiti that are often anti-cop or anti-Germany. During clashes with police that Connewitzers instigate, shop windows are gleefully broken not just at multinationals, but mom-and-pops, because, you know, once you go berserk, it’s hard to stop. Reflecting on this in 2015, I knew it would only escalate and spread beyond Germany, and it has. Seeing photos of Seattle’s Capitol Hill Autonomous Zone, I immediately thought of Connewitz.

When I wrote recently about the need for liberated zones, I meant, first of, the defense of your own communities, as happened in Philadelphia’s Fishtown and Italian Market, where locals banded together to block an invasion of vandals and looters.

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Here in South Korea, local monuments and mores are safe. Here in Busan, there’s a huge statue honoring General Jeong Bal, who was killed by Japanese invaders in 1592. Losing with dignity is worthy of remembrance, though some contend he actually ran away. Historical debates are healthy.

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More interesting to me are five sculptures of war refugees by Lee Hyun-woo, near the 40-Step Stairway. It was a shanty town during the Korean War, when Busan was a temporary capital after Seoul was overrun by Chinese and North Korean troops.

Depicted without hokiness, these are admirably realistic figures of a mother breastfeeding her baby while her naked son stood by, crying; two girls carrying water, one with a shoulder pole and the other with a jar on her head; two boys covering their ears as a man makes popcorn with a bomb-like contraption; a fedora-wearing accordionist, sitting on a bench; and two exhausted porters at rest. As public sculptures, they’re perfect, for they’re gracefully inserted into the environment as they dignify local history. Informative and fortifying, these bronze ghosts mingle with contemporary Koreans.

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Across a Japanese-built bridge not far away, there’s a statue of Hyeon In. You can sit on a stone bench next to the smiling, suited singer, and hear his songs eternally broadcast from a bible-sized speaker.

In 1949, he made every man, woman, child and dog sob with his rendition of “Seoul’s Night Music.” “Walking through Chungmuro under a spring rain / Tears flowing down the window panes.” Oh, stop, stop! You’re murdering me! I can’t take it! A true legend.

As a refugee in Busan, Hyeon In wrote “Be Strong, Guem-soon.” It’s a message to his sister to stay strong until they meet again.

There is a street dedicated to the painter Lee Jung-soeb. He’s known for gestural paintings of bulls, and playful drawings of boys hugging fish and crabs pinching penises. Educated in Tokyo, his brief career started just after World War II and lasted through the Korean War.

Living all over, he starved, suffered from schizophrenia, drank too much and died in 1956 of hepatitis, at age 40 and alone, in a Red Cross Hospital. His wife and kids had been sent to Tokyo to escape the fighting. Although peripheral to art history, Jung-soeb matters to Koreans, and that’s enough. Meaning is local, above all.

Honoring their own culture and history, South Koreans also appreciate the finest from elsewhere. There are upcoming concerts of Saint Saen, Brahms, Beethoven and Vaughan Williams.

Rather bizarrely, Jin Ramen has a Joan Miro edition, and this made no sense to me until I noticed the Miroesque zigzags, wiggly lines and goofy shapes floating on its bright yellow packaging.

At Seomyeon Subway Station, there are reproductions of Ingres, Picasso, Modigliani, Manet, Caravaggio, Renoir, Turner, van Gogh, Monet, Canaletto and Goya. On an outside wall of a press die factory in Gamjeon-dong, a rather dreary neighborhood, there are reproductions of van Gogh, Magritte, Picasso, Mondrian and Lee Jung-seob, complete with labels to educate viewers.

The objective is not to present convincing facsimiles of great paintings, but merely to pique interest for further investigation. It’s similar to a street being named after a writer, painter, composer or scientist, as happens quite routinely in Paris, for example, but almost never seen in America, a country with a long, aggressive streak of anti-intellectualism.

We’re no longer talking about joe sixpacks sneering at pretentious bullshit, however. Thanks to Howard Stern, Jerry Springer, Rush Limbaugh, Honey Boo Boo, gangsta rap and antifa, etc., there is now a pandemic of cocksure loutishness, with frequent eruptions into violent barbarism. Ironically, the most militant driver of American anti-intellectualism is the academy, for nowhere else has thinking ceased more completely.

If we’re in a revolution, it’s one of enlightened barbarism, or woke savagery, carefully engineered down the decades. Yo massas enjoy the spectacle of y’all clawing at each other.

At Unz, there is a recent article by the Nation of Islam Research Group, “How Farrakhan Solved the Crime and Drug Problem… And How the Jews Attacked Him.” Whatever its flaws or biases, it is a fascinating expose of how Jews sabotaged an effort of blacks to help themselves. Immediately, I thought of the Jewish campaign against Craig Nelse n, who, against all odds, is desperately trying to save the most troubled, and even suicidal, white youths.

Connect the dots, people, before it’s too late.

Linh Dinh’s latest book is Postcards from the End of America. He maintains a regularly updated photo blog.

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mercredi, 24 juin 2020

L'Union Européenne et la Chine, désormais alliés stratégiques ?

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L'Union Européenne et la Chine, désormais alliés stratégiques ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 10e Dialogue Stratégique entre l'Union Européenne (UE) et la Chine, en date du 9 Juin 2020, préparant un prochain Sommet Européen (voir référence ci-dessous), marque la volonté de ces deux puissances de coopérer plus étroitement, à la suite de l'épidémie de Covid-19 mais aussi de l'effacement actuel des Etats-Unis.

Si cette volonté se précisait, elle pourrait annoncer un changement important dans l'équilibre politique du monde.

L'UE était représentée lors de cette rencontre par le vice-président Josep Borrell et la Chine par le ministre des affaires étrangères Wang Yi. La Grande-Bretagne n'y participait pas du fait de sa sortie récente de l'UE. L'objet du Dialogue était d'examiner les nouveaux domaines possibles de coopération résultant des effets dévastateurs de l'épidémie. Celle-ci paraît en effet des deux côtés en voie d'être maîtrisée, comme par ailleurs en Russie, malgré quelques résurgences toujours possibles. Au contraire, elle continue à s'étendre en Amérique.

La Chine dispose d'importantes réserves financières. Par ailleurs les entreprises occidentales, y compris en Europe, continuent à lui sous-traiter de nombreux domaines industriels qu'il sera impossible de rapatrier en Europe. Cependant, ses dirigeants considèrent qu'elle ne pourra jamais se passer de l'Europe. Celle-ci demeurera pour elle un partenaire essentiel. Il en est de même des Européens.

Les domaines de coopération dans une économie mondialisée post-Covid seront nombreux. On mentionnera en particulier les recherches scientifiques ainsi que les technologies nouvelles, y compris dans le domaine spatial. Le partage du travail avec la Chine sera bien plus fructueux que la compétition.

Dans ces différents domaines, les Etats-Unis resteront longtemps pour les deux parties un partenaire essentiel. Cependant récemment, lors de la crise du coronavirus notamment, Donald Trump avait décidé de renforcer les frontières et de ne pas participer aux efforts communs de lutte. Ainsi l'Italie au fort de la crise n'avait reçu aucune aide de Washington. Ce fut la Chine qui lui apporta une contribution non négligeable. 

De plus, son incapacité à lutter efficacement contre l'épidémie et ses effets sociétaux avait, comme l'on montré les sondages récents de l'Institut allemand Koerber et de l'Institut américain Pew, a conduit l'opinion européenne à considérer que la coopération avec l'Amérique ne devenait plus pour les Européens une priorité. Ceci ne date pas seulement de l'épidémie. Dès 2017 la volonté américaine de leur interdire toute coopération avec la Chine, notamment dans le domaine de la 5G, au prétexte que celle-ci favoriserait l'espionnage chinois et le détournement des compétences européennes, avait suscité un refus quasi général.

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Aussi bien, le président chinois Xi Jinping a eu sur les perspectives de coopération de nombreux échanges téléphoniques (épidémie oblige) avec Angela Merkel et Emmanuel Macron. Le 10e Dialogue Stratégique entre l'UE et la Chine a confirmé cette volonté réciproque de coopération, comme le montre la conférence de presse de Josep Borrel, référencée ci-dessous.

Josep Borrell y indique que la Chine dont le rôle international ne cessera de s'accroître sera pour l'Europe un partenaire incontournable, en dépit de leurs différences en matière politique ou dans le domaine des droits de l'homme. Il y reconnaît que la Chine n'a pas d'ambitions militaires susceptibles de l'opposer à l'Europe. Même s'il existe de nombreuses divergences d'intérêt, il n'y a pas de « rivalité » au sens propre. Dans l'optique de construire un monde multilatéral, objectif confirmé des deux parties, les dialogues constructifs continueront à s'imposer.

Référence:

EU-China Strategic Dialogue: Remarks by High Representative/Vice-President Josep Borrell at the press conference
9 Juin 2020

https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage...

 

mardi, 23 juin 2020

Le féminisme contre les femmes

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Le féminisme contre les femmes

par André WAROCH

J’ai grandi en banlieue parisienne, dans les années 80 et 90. Qu’était le féminisme, pour nous, adolescents du grand remplacement déjà en cours ? Un mot trop récent pour figurer dans nos manuels d’histoire, et pourtant déjà enterré. Les rares fois où je l’ai entendu, c’était par des adultes, et c’était par dérision. Pour eux, le féminisme était un mouvement entaché d’un folklorisme propre aux années 70, comme le groupe Abba ou les pattes d’éph’. Dans les années où je vivais, les femmes avaient le droit de travailler, de faire des études, et celles qu’elles souhaitaient. Elles avaient le droit de se marier ou pas, d’avoir des enfants ou non, et avec qui elles le souhaitaient. Elles avaient le droit de privilégier leur carrière ou de choisir de se consacrer à leur famille. Et tout le monde trouvait cela aussi normal que si cela avait toujours existé. Même si on savait que ce n’était pas le cas. Néanmoins, pas grand-monde n’associait les décisions prises par des responsables politiques pour aboutir à cette égalité, avec l’activisme des femelles hystériques du MLF. Il était connu, par exemple, que le droit de vote avait été octroyé aux femmes en 1945 par le général de Gaulle.

J’entrai dans la vie active, dans la vie « sérieuse », à l’orée des années 2000, et déménageai dans le Val-d’Oise. À l’époque, on commençait à parler des hommes et des femmes, je veux dire des relations qu’ils entretenaient, des différences qui les opposaient, comme d’un sujet problématique et passionnant. C’était l’époque où on se ruait sur le best-seller Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus de John Gray, dont le but était de rapprocher les deux sexes en favorisant leur compréhension mutuelle. Malgré les divorces, malgré la vie moderne et ses inévitables corollaires, les femmes et les hommes continuaient à compter les uns sur les autres, à voir leur avenir ensemble.

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Le féminisme était mort, mort et enterré, tout simplement parce que l’égalité des femmes avait été gagnée, et depuis déjà longtemps. On pouvait donc se consacrer à autre chose qu’à ces vieilleries sans intérêt.

Mais cette absence apparente de problème majeur dans les relations entre les sexes, du moins à l’intérieur de la communauté française, représentait sans doute un problème pour certains. Un manque à gagner. Une possibilité de conflit humain qui n’était pas encore exploitée jusqu’à l’envenimer irrémédiablement. Une négligence qu’il fallait corriger. Le Système allait s’en charger.

À l’orée des années 2010, de nouvelles féministes se firent connaître, prétendant continuer la lutte pour un combat qui, disaient-elles, n’était pas encore gagné, malgré l’eau qui avait coulé sous les ponts depuis l’obtention de l’égalité.

Leur grande prêtresse, celle par qui tout s’est enclenché, s’appelle Caroline De Haas (photo). La question de savoir qui est cette intrigante, au cœur d’un système pyramidal et complexe, fait de réseaux et de ramifications qui relient les mondes associatif, commercial et politique, nous parait donc incontournable pour savoir comment a eu lieu cette formidable arnaque, consistant à continuer le match trente ans après le coup de sifflet final.

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Sa date et son lieu de naissance ne nous apprennent pas grand-chose, sa jeunesse non plus. Seules comptent son engagement estudiantin à l’UNEF, voie royale pour carriéristes de gauche, et les dix ou quinze dernières années. À partir des années 2010, elle devient l’attachée de presse du porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, puis, après l’élection de François Hollande, « conseillère chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les violences faites aux femmes ». Les associations féministes, elle connaît, Caroline De Haas, puisqu’elle a été à l’origine de la plus importante de toutes : Oser le féminisme ! en 2009.

En mai 2013, elle quitte le gouvernement. Un mois plus tard, elle se lance dans les affaires, et crée Egaé, une « agence de conseil en égalité professionnelle ».

Dans une sorte de déclaration de principe hallucinante, cet organisme déclare vouloir « percuter l’illusion de l’égalité ». « Le premier frein à la mobilisation d’équipes autour de l’égalité reste “ l’illusion de l’égalité “, ce sentiment partagé par une majorité de la population que les progrès ont été tellement importants ces dernières années que nous serions presque arrivés à l’égalité. »

Vous croyiez que tout allait bien, braves gens ? Que, au milieu de de tout ce désastre économique, identitaire, ethnique, migratoire, sécuritaire, une femme pouvait au moins encore espérer trouver l’amour, le plaisir et l’épanouissement dans ses relations avec l’autre sexe ? Mais heureusement que nous sommes là pour nous vendre nos conseils. Contre des espèces sonnantes et trébuchantes, nous vous expliquerons comment terrasser pour de bon l’infâme, cet homme patriarcal qui continue de vous opprimer alors que vous pensiez naïvement qu’on avait enterré la hache de guerre.

En 2014, Caroline De Haas se présente aux élections européennes en Île-de-France comme tête de liste pour les listes « Féministe pour une Europe solidaire ». Elle obtient 0,29% des voix.

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En 2015, par l’intermédiaire d’Egaé, elle crée le site internet Les expertes, moteur de recherche professionnel qui relève d’une sorte de communautarisme féminin. Il est « le premier annuaire gratuit de toutes les femmes expertes françaises et francophones ». Le gouvernement socialiste soutient officiellement le projet par l’intermédiaire de Radio France et de France Télévision.

Les affaires tournent bien, et le malheur des unes fait le bonheur des autresses. Et puis, peu à peu, Caroline dévisse. Elle est obligée de montrer son vrai visage sous la pression de la réalité de l’invasion de l’Europe, et, comme le veut l’expression consacrée, de sortir de l’ambiguïté à son détriment. Des déclarations se succèdent, qui démontrent que son féminisme est, avant toute chose, un racialisme. C’est d’abord l’affaire des agressions sexuelles de masse de Cologne le soir du nouvel an 2016, commises par des migrants arabes. « Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs », twitte-t-elle.

Alors que François Fillon déclare dans la foulée sur le même média : « Faut-il rappeler aux sauvages qu’en Europe, les femmes ne sont pas des objets qu’on violente et qu’on couvre de noir », la grande « défenseuse » des femmes répond avec fierté « Je viens de signaler le tweet de Français Fillon pour incitation à la haine raciale ».

En 2017, « Caro », de nouveau en grande forme, déclare que, pour lutter contre le harcèlement de rue visant les femmes dans le quartier de la Chapelle-Pajol, commis par le même genre de profil dont parlait Fillon, la meilleure solution est « d’élargir les trottoirs ».

Dans l’entre-deux-tours des présidentielles de 2017, après avoir plaidé sur tous les tons, pendant des années, pour que les femmes accèdent aux postes à responsabilité, elle appelle à voter Emmanuel Macron afin d’empêcher Marine le Pen d’accéder au pouvoir suprême.

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Le message est donc clair : il faut maintenir l’immigration, et l’insécurité due à cette immigration, à un niveau maximum. Entre un mâle blanc qui propose de continuer cette politique et une femme qui veut l’arrêter, Caroline choisira toujours le premier. Et sacrifiera les femmes sans aucun état d’âme. Marine le Pen ne deviendra pas la première présidente de la Ve République et les filles continueront à se faire traiter de pute dans la rue, mais un ingénieur raté ne sera pas expulsé et le médecin malgré lui aura sa remise de peine. Et ça, c’est quand même l’essentiel.

Mais foin de polémiques ! Et faisons le bilan. Car il est bel et bien temps, après huit ans de féminisme gouvernemental et associatif hollando-macroniste, sous la férule de Najat Vallaud-Belkacem et Marlène Schiappa. Et un bilan chiffré.

Parlons des familles monoparentales, par exemple, dont l’immense majorité (90 %) partage son quotidien avec la mère, et qui continue sa progression inexorable. 1 700 000 en 2005, 1 800 000 en 2013, deux millions en 2018. Selon l’INSEE, le taux de pauvreté de ces familles est trois fois plus élevé que celui des familles traditionnelles (chiffres de 2011).

Mais ce n’est là qu’une mise en bouche.

Toutes les statistiques sont disponibles sur le Net, tant qu’elles ne concernent que l’année en cours. Si l’on veut connaître la façon dont les choses ont évolué sur le long terme, cela devient beaucoup plus ardu. Il en est ainsi de la délinquance, y compris, et peut-être même surtout, de la délinquance sexuelle, dans un pays dont le régime prétend œuvrer en priorité pour le salut des femmes. Là, il faut faire le travail soi-même, année par année, pour connaître l’évolution statistique.

On comptait 10 406 dépôts de plainte pour viol en 2011.

violsas.jpgEn 2019, après sept ans d’hystérie féministe anti-hommes, on en comptait 22 900.

Donc plus du double.

Parallèlement, un simple petit tour sur le site de France info ou celui du Monde nous apprend que les condamnations pour viol ont chuté de 40 % entre 2007 et 2016.

Ces deux chiffres, ahurissants, révèlent l’ampleur du désastre, d’un désastre programmé, conséquence de décisions politiques prises froidement, que les médias et les féministes sont chargés de camoufler.

Le féminisme a un but, et un seul : briser ce qui reste de cohérence et de solidarité entre les hommes et les femmes autochtones; casser le mariage, le couple, et au final la société française. Il faut donc désigner l’homme blanc, et uniquement lui, comme un salaud dominateur et prédateur, qui doit faire ses excuses la queue basse pour les siècles d’oppression des femmes sous le joug du « patriarcat ». Ainsi dresse-t-on les femmes contre les hommes, et, par ricochet, on dressera les hommes contre les femmes.

Pour arriver à ses fins, le féminisme est financé, subventionné, soutenu de toutes les façons possibles par le Système, bénéficie de tous les passe-droits médiatiques imaginables.

L’homme blanc ne drague plus, et il rase les murs de crainte de paraître l’oppresseur. Le boulevard est alors ouvert pour les racailles allogènes (qui se torchent avec les « campagnes de prévention ») face aux femmes dorénavant esseulées, et elles-mêmes culpabilisées, refusant comme un devoir sacré de nommer les agresseurs par ce qui les caractérise le mieux, et ce qui explique de la manière la plus évidente leur comportement et leurs exactions, à savoir leur identité ethno-religieuse : car les féministes ont trouvé le précieux sésame, celui qui n’ouvre aucune porte, mais ferme au contraire celles de la réflexion, celui qui interdit de désigner le problème, de désigner les responsables et de désigner l’ennemi, c’est-à-dire les racailles qu’elles ont importées et dressées contre leur propre peuple. Ce sésame, c’est l’« oppression patriarcale » orchestrée depuis la préhistoire par le méchant mâle blanc, ainsi que la « culture du viol » au moins aussi ancienne.

illustration_sans_titre-2-2.jpgC’est en fait à un véritable redémarrage de l’histoire de la France et de l’Occident auquel nous assistons. Car il est fondamental pour les féministes de faire croire que le harcèlement de rue, par exemple, a toujours existé, et que les femmes se faisaient aussi bien insulter il y a cent ans qu’aujourd’hui. Il est fondamental de faire croire qu’il y a « encore » des viols et du harcèlement, et non pas « de plus en plus ». Il est fondamental de faire croire que le sexisme et le machisme bestial sont des survivances du « patriarcat blanc » et non pas l’avenir de la société islamisée.

Le but est toujours le même, obsessionnel : protéger les véritables bourreaux, continuer de jeter un voile pudique sur leurs innombrables exactions.

Car si l’on commence à admettre que les violences contre les femmes ont explosé durant ces dernières décennies, la question suivante sera : pourquoi ? Et la question subsidiaire sera : que se passe-t-il ? Que se passe-t-il en France depuis quarante ans ?

L’idéologie dominante interdit le raisonnement, interdit d’établir un lien entre une cause et un effet : les choses arrivent parce qu’elles arrivent. Il y a des viols parce qu’il y a des viols; et commencer à penser, c’est déjà désobéir.

Les jeunes femmes, d’abord flattées peut-être par cette idéologie qui leur fait croire qu’elles sont des victimes éternelles, sont très tentées de la suivre, d’adopter à l’endroit des hommes le comportement agressif qu’on veut qu’elles adoptent. J’aimerais dire, par stupide désir de vengeance et par rancœur, qu’elles seront les premières victimes de ce qu’elles soutiennent, mais c’est faux : tout le monde sera perdant.

Quant aux hommes, certains commencent à initier un féminisme à l’envers, ce que d’aucuns appellent le masculinisme. Ce faisant, ils font exactement ce qu’attendent d’eux Caroline De Haas et ses amis. Car ne croyez pas une seule seconde que le féminisme résoudra quelque problème que ce soit : les problèmes, le féminisme est juste là pour en créer de nouveaux et les ajouter à ceux qui existent déjà. Plus de haine, plus de violence, plus de division : c’est sa raison d’être.

080506_Male.jpgS’il existe une clef pour sortir du piège capitonné dans lequel sont en train de nous enfermer ceux qui veulent notre perte, je ne l’ai pas, ni moi ni aucun homme. Nous ne jouons dans cette affaire qu’un rôle secondaire. Seules les femmes, puisque c’est elles que la propagande a choisies pour cible, ont le pouvoir de nous faire sortir de cette impasse, par une réaction massive de rejet, sans aucune nuance ni ambiguïté. L’enjeu est clair : si le féminisme triomphe, non seulement la société européenne traditionnelle sombrera corps et bien, mais disparaîtra également le rêve apparu au cours des années soixante et soixante-dix, celui d’une société désinhibée où les hommes et les femmes auraient pu ensemble opérer un saut anthropologique à la recherche d’une nouvelle harmonie et d’un nouvel âge d’or, en se débarrassant du carcan des interdits judéo-chrétiens et de la logique productiviste. C’était le rêve de Pierre Clastres. C’était le rêve des hippies, anéanti par la prise de pouvoir de la gauche bourgeoise puritaine à partir des années quatre-vingt.

Nous vivrons alors dans le monde créé par nos ennemis, après qu’ils aient mené jusqu’au bout leur entreprise de destruction (pardon, de « déconstruction »). Cela ressemblera à une société totalement atomisée, de plus en plus urbaine et de plus en plus laide, faite d’hommes et de femmes condamnés au célibat et à la solitude, se défiant les uns des autres, sans enfants, ou avec des enfants sans père, trouvant un exutoire dans la pornographie et le virtuel, enfermés chez eux pendant qu’au dehors roderont les bêtes sauvages, et que régnera sur ce chaos l’hyper-bourgeoisie mondialisée. Cela y ressemble déjà.

Répétons-le, cette fois, les hommes n’ont plus la main. Ce ne sont pas eux qui décideront si la guerre à venir sera la guerre civile entre les sexes, où l’union sacrée contre l’ennemi commun. Ce ne sont pas eux qui décideront, ni de l’avenir de la France, ni de celui de l’Occident. Ce ne sont pas eux qui choisiront s’ils veulent redevenir des hommes responsables ou continuer à être des enfants jouisseurs. Ce sont les femmes qui leur feront honte, qui les rappelleront à leur devoir, qui les obligeront à redevenir ce qu’ils étaient- ou ne le feront pas.

Seules les femmes peuvent nous sauver du féminisme.

André Waroch

Liens

Nombre de viols en 2011

http://www.slate.fr/story/65729/75000-viols-an-chiffres#:...

Nombre de viols en 2019

file:///C:/Users/laurent/Downloads/IA24.pdf

Chute de 40% des condamnations pour viol entre 2007 et 2016

(https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/le...)

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/09/14/....

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lundi, 22 juin 2020

Le Japon commence à s'émanciper de la tutelle américaine

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Le Japon commence à s'émanciper de la tutelle américaine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Tokyo vient de faire connaître qu'il renonçait désormais au déploiement de plate-formes terrestres Aegis (Aegis ashore) sur les îles japonaises.

Le Système de Combat Aegis, sous se double forme, embarquée sur des navires militaires ou installée à terre, est un système d'armes naval américain comportant des radars de veille et de poursuite et des plate-formes permettant le lancement de missiles anti-missiles et anti-navires. Il est présenté comme défensif, mais nul n'ignore que ces missiles peuvent être utilisés comme des armes offensives.

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Aegis ou ASMS Advanced Surface Missile System a été mis en service officiellement en 1969 et constamment perfectionné depuis. Des stations terrestres Aegis Ashore ont été imposées à ses « alliés » notamment en Pologne et en Roumanie à partir de 2015. L'Otan sous la pression américaine, a décidé en 2015 d'en faire un élément essentiel de son système de défense anti-missiles. Il s'agit bien entendu de se défendre contre d'éventuels missiles russes.

Des navires de guerre américain équipés de plate-formes Aegis patrouillent régulièrement en Mer du Nord et dans l'Atlantique Nord. Par ailleurs différents pays disposent de destroyers comportant des Aegis embarqués, dont le Japon, la Corée du Sud, la Norvège, l'Australie et l'Espagne. En 2017, le Japon envisageait d'acquérir des Aegis Ashore équipés de SM-3 Block IIA  pour un coût unitaire estimé à environ 80 milliards de  yen, soit 620 millions d'euros. C'est ce à quoi il vient de renoncer .

Ceci sera inévitablement considéré à Washington comme un recul important de l' « american dominance » dans le Pacifique Occidental. Pékin n'a pas encore officiellement réagi mais cette disparition d'une menace redoutable à ses frontières sera certainement vu comme un succès important. De la part de Tokyo, il s'agit d'un geste significatif montrant que le Japon n'a plus besoin des Etats-Unis pour assurer sa défense.

La raison présentée par le Japon est que la mise en place de plate-formes terrestres représentent des travaux et un coût que Tokyo ne s'estime pas désormais en mesure de supporter vu notamment les dépenses que lui impose l'actuelle épidémie de coronavirus. Mais on peut penser que le déploiement et l'utilisation de plates-formes requièrent la présence permanente de nombreux militaires américains qui seraient considérés à Pékin et Moscou comme un nouvel aspect de la soumission du Japon aux Etats-Unis.

Or désormais le Japon souhaite normaliser ses relations avec la Chine et la Russie, de façon notamment à développer des actions de coopération commerciales et plus généralement économiques. Pour cela, il ne veut plus être considéré comme un bras armé des Etats Unis en mer du Japon et dans le Pacifique.

Note :

Un des membres de notre comité de rédaction écrit:

Aux raisons évoquées ici de s'éloigner des Etats-Unis s'en ajoute une autre. Le Japon souhaite désormais faire abroger l'article 9 de sa constitution, imposé par les Américains après la défaite. Cet article voté le 3 novembre 1946, sous l'occupation américaine, et entré en vigueur le 3 mai 1947, postule que le Japon renonce à la guerre et notamment à se doter d'armements importants. En conséquence, il ne peut toujours pas disposer d'armements nucléaires, alors que tous ses voisins en sont dotés, officiellement ou pas. C'est également le cas d'Israël, régulièrement évoqué à Tokyo. On peut penser qu'à terme, le Japon se dotera de sa propre constitution.

dimanche, 21 juin 2020

Justification coronavirale

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Justification coronavirale

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

En écartant une éventuelle reprise épidémique pendant la saison estivale, voire cet automne, on peut envisager la fin prochaine de la crise sanitaire. Cependant, la « nouvelle vie » post-covid-19 ne répétera pas la vie « d’avant » en raison du formidable désastre économique et social à venir. Or, les experts les plus avisés – ne parlons pas de ces journalistes économiques stipendiés qui sévissent à longueur de journée dans les studios des radios et des télés officielles – prévoyaient des mois avant le surgissement du virus qu’une crise économique d’une ampleur inouïe déferlerait vers 2020… On peut dès lors se demander si le covid-19 n’a pas été un judicieux motif pour lui faire endosser la responsabilité de cet immense fiasco planétaire.

Mettons de côté l’hypothèse que le coronavirus serait une souche de la recherche bio-militaire ayant fuité d’un laboratoire P4 franco-chinois bâti à Wuhan. Rappelons en revanche que la Chine connaissait en 2018 – 2019 une grave épizootie porcine qui favorisait les exportations massives de porc français. Cette crise favorisait les éleveurs de porc français qui exportaient en masse leurs bêtes en Chine. Y aurait-il un lien, même ténu, entre la grippe porcine et le coronavirus quand on sait que l’organisme du porc est très proche de celui de l’homme ? La grippe porcine n’aurait-elle pas muté en coronavirus ?

La crise sanitaire entérine le concept de « biopolitique » cher à Michel Foucault. En Extrême-Orient où, malgré les effets désastreux de la modernité individualiste occidentale, le holisme perdure encore, les gouvernements n’ont pas hésité à accroître un contrôle social quotidien. À Singapour, une application numérique facilite la surveillance immédiate des habitants. En Chine populaire, la présence dans chaque immeuble et dans chaque quartier de cellules du Parti communiste qui encadrent toute la société permettent l’assignation à résidence et l’établissement d’un permis de circulation.

L’Occident, en particulier sa partie européenne en décomposition avancée, profite de ces circonstances dramatiques pour mieux domestiquer des millions d’habitants par ailleurs soumis 24 heures sur 24 à une intense propagande médiatique. Si la Pologne du PiS impose sous peine d’une amende très élevée un traçage généralisé par téléphone intelligent, la France sous Macron expérimente sans trop de difficultés notables une méthode « douce » de dressage collectif : près de deux millions de Français ont déjà téléchargé l’application Stopcovid.

Nonobstant l’exigence au début de la crise de deux syndicats de médecins d’instaurer un confinement total impossible dans les faits à réaliser, l’« état d’urgence sanitaire » confirme l’incroyable docilité d’un peuple français qui, au nom d’impératifs sécuritaires, ici médicaux, accepte le viol de ses libertés essentielles. En infantilisant les Français, le Régime hexagonal s’exonère de ses responsabilités et accélère au contraire son programme progressiste, libéral-libertaire et despotique. Il n’est pas anodin si la sinistre loi liberticide déposée par la très mordante Laetitia Avia a été adoptée en catimini aux premières heures de la première phase du déconfinement, avant que le Conseil constitutionnel prononce son invalidation.

L’interdiction théorique de rassemblement de plus de dix personnes sur la voie publique arrange aussi un gouvernement aux abois qui ne freinera pas les nombreux licenciements de cet été, et surtout, à partir de la rentrée de septembre. Toute contestation sociale, a fortiori toute démonstration de force de Gilets jaunes, est par conséquente proscrite. En revanche, ces mêmes autorités en faillite tolèrent les manifestations organisées par les gauchistes, les communautaristes musulmans, les afro-racialistes et les chantres du racisme anti-blanc parce qu’elles constituent d’excellents contre-feux médiatiques qui masquent l’incurie gouvernementale patente.

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Le covid-19 a donc bon dos. Pour peu, les prescripteurs d’opinion lui imputeraient même la raclée, bien méritée, des candidats LREM aux récentes élections municipales ainsi que la popularité en berne dans les sondages de l’actuel locataire de l’Élysée. Loin de susciter une illusoire révolution, la pandémie de coronavirus favorise la sidération et l’hibernation du tempérament albo-européen, ce qui témoigne d’un véritable talent dans la manipulation des foules par ces temps de réchauffement climatique envisagé.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 177.

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La culture des crétins

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La culture des crétins

par Jordi GARRIGA

Aux États-Unis, une véritable chasse aux pierres s’est déclenchée …celle de statues de personnages qui, disent-ils, représenteraient un passé honteux et qui doivent être démolies et vandalisées. C’est la révolte des imbéciles qui ne dépassent généralement pas leurs lectures au-delà de l’index d’un livre ou du slogan du chef qui les moutonne.

Ces jours-ci, nous avons connu la démolition de la statue, dans la ville californienne de Ventura, de Fray Junípero Serra et aussi de Miguel de Cervantes dans le Golden Gate Park de San Francisco. Ces événements pourraient être attribués à des actes produits par des esprits plats, des habitants du ghetto où la toxicomanie constitue le plus haut niveau de socialisation et de civilisation. Que ces gens ne veuillent rien savoir d’un glorieux passé espagnol ne m’attriste pas du tout mais … qu’en Californie, le Parti démocrate américain décide de retirer une statue d’Isabelle la Catholique et de Christophe Colomb qui se trouve au Capitole de Sacramento, face aux protestations des groupes indigénistes, c’est proprement stupéfiant mais en même temps voir que l’élite de cette superpuissance démontre un tel mépris pour l’histoire et cède ainsi aux gémissements de ressentiment et d’ignorance, cela ne m’attriste pas non plus: si une telle barrière mentale s’installe entre les yankees et nous, c’est qu’en fait, nous gagnerons.

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Car ils ne savent pas qui était Isabelle la Catholique, ils ne savent pas qui était Columbus, qui était Cervantes ou Junípero Serra. S’ils ne savent même pas cuisiner, pourquoi d’ailleurs devrions-nous leur demander plus ? Le Ministère de la Vérité orwellien s’est appliqué à fond, de sorte que tel un Don Quichotte halluciné, ils voient des géants menaçants là où il n’y a et il n’y avait que des moulins paisibles.

Par exemple, Cervantes a été capturé par les Turcs en Méditerranée et emmené à Alger, où il a servi comme esclave pendant cinq ans jusqu’à ce que la rançon demandée pour lui soit payée, soit 500 pièces d’or.

Isabelle la Catholique était celle qui confrontée à la vente d’esclaves, culture commerciale de l’époque, somma de rapatriement en 1494 une cargaison de 500 prisonniers indiens arrivés en Espagne pour y être vendus. En 1500, par une disposition royale, Isabel interdit l’esclavage, devenant la première personne européenne à s’inquiéter des droits des Indiens. Lors du quatrième voyage de Christophe Colomb (1502), Isabel lui ordonna « de ne pas amener d’esclaves ».

Fray Junípero Serra, qui a été béatifié en 1988 et canonisé en 2015 par l’actuel pape François, et qui est devenu un saint de l’Église, était docteur en théologie et en philosophie et avait fondé plusieurs missions en Californie vers la fin du XVIII ème siècle. De ces missions, il enseigna aux Indiens l’agriculture, l’élevage, la menuiserie, la maçonnerie, la forge, la filature et le tissage … Le pape Jean-Paul II a décidé de le béatifier en apprenant son engagement à protéger les Indiens de tout abus ou exploitation. Selon Steven Hackel, professeur d’histoire à l’Université de Californie, Junípero Serra peut être considéré comme un personnage « extraordinaire » au même niveau de l’histoire des États-Unis que Washington ou Jefferson (car oui, la statue de Washington a aussi également été vandalisée).

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Et Christophe Colomb, que les imbéciles considèrent comme la racine de tous les maux de l’Amérique et de ses sociétés néolithiques qui arrachaient les cœurs et pratiquaient les sacrifices humains, n’a fait que remplir le destin historique qu’il réservait aux sociétés européennes sur ce continent: une supériorité technologique à tous les niveaux traduite par la conquête.

Aujourd’hui, alors que l’engagement de l’Espagne n’a jamais été aussi évident pour le respect des peuples anciens et autochtones en Amérique latine comment peut-on culpabiliser l’Espagne ancienne de tous les maux américains. Aujourd’hui, alors que la culture et le savoir sont à la portée de toute personne disposant d’une connexion Internet, il faut être grossièrement stupide, ou pervers, pour nier un passé sans retour critique en arrière, et ainsi dans une ignorance radicale n’importe jeter à terre dix, cent ou mille statues.

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Le confinement pour tous: nécessité ou stupidité médicale?

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Le confinement pour tous: nécessité ou stupidité médicale?

Par Bernard PLOUVIER

Au XIVe siècle, lors de la pandémie eurasiatique de peste, les Européens des zones touchées ont pratiqué intuitivement ce que l’on appelait déjà en Italie (le premier pays européen touché) le confino (rester chez soi et vivre de ses réserves ou de sa production). Même les églises fermèrent leurs portes… et, à cette époque, le manque de cérémonies religieuses était plus mal vécu que ne le serait l’arrêt des émissions télévisées pour nos contemporains.

On savait que ceux qui avaient guéri de la peste (20 à 30% des sujets atteints) n’encouraient pas le risque de récidive lors des très nombreuses résurgences que l’on a connues jusqu’au milieu du XXe siècle. Il fallut attendre l’apparition des « raticides » (en fait l’utilisation généralisée de produits chimiques faisant crever un maximum de rongeurs) pour vaincre enfin la peste, sauf dans quelques régions arriérées de la planète.

Et la campagne publicitaire des écolo-crétins menée contre les raticides (dénommés improprement, mais de façon significative – ou signifiante, comme on voudra – « pesticides »), campagne stupidement menée au nom du « respect de l’environnement » engendrera de nouvelles épidémies très meurtrières de peste.

C’est ce qui arrive quand, pour « manger bio » (pauvres crétins, comme si tout ce qui pousse ou s’élève n’est pas de la biologie végétale ou animale !), on néglige le cycle Yersinia pestis-rongeur-puce du rat-humain.

Pour les virus, il en va un peu différemment : la mortalité varie beaucoup d’un genre ou d’une espèce virale à l’autre, en fonction des défenses immunitaires des animaux cibles.

Là encore – et quoi qu’en aient dit de « doctes inexperts » -, un individu infecté par le coronavirus de la pandémie 2019-2020 et qui n’en est pas mort est immunisé pour 10 à 20 ans, que son infection ait été inapparente ou riche en symptômes. L’immunité durera plus ou moins longtemps en fonction de l’état du patient : les alcooliques et les drogués aux stupéfiants, les cancéreux, les insuffisants rénaux et d’autres malades, comme les diabétiques mal équilibrés auront une immunité quantitativement plus faible et moins durable.

En revanche, si le virus mute de façon suffisamment importante pour modifier ses antigènes de surface, le nouveau virus ainsi répandu ne sera pas reconnu comme une vieille connaissance dont il faut se méfier par les T-Lymphocytes et toute la population sera démunie contre le mutant… c’est ce que l’on voit à chaque pandémie de grippe, lors de laquelle les vaccins déjà connus et utilisés ne protègent nullement de la nouvelle souche mutante.

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Seulement, il est des agents infectieux qui tuent énormément (outre peste et choléra, on peut citer la rage et la variole, les fièvres épidémiques africaines avec atteinte cérébrale, les pandémies grippales) et d’autres qui n’exercent leurs ravages que dans le cadre de la sélection naturelle : meurent préférentiellement les vieux et les gros malades (lors d’une infection à tropisme respiratoire : tous ceux qui ne supportent pas une chute, même modérée, du taux sanguin d’oxygène par maladie pulmonaire ou vasculaire, par anémie etc.).

Pour le coronavirus, l’on savait par l’étude des deux épidémies antérieures que c’était à ce type de mortalité que l’on devait s’attendre et non à une mortalité « tout venant », comme celle que l’espèce humaine s’inflige lors d’une guerre.

Très mal informés par les merveilleux gouvernants chinois, les politiciens de l’OMS – une organisation à peu près aussi efficace que feu la SDN de l’entre-deux-guerres ou l’actuel « machin » onuesque – ont paniqué, induisant en erreur les innombrables « experts médicaux », en principe engagés pour conseiller les politicards preneurs de décision… et l’on a créé une crise économique majeure, qui n’aurait été justifiée que si l’on n’avait jamais eu affaire aux coronavirus ! Les experts, en dignes universitaires, étaient des ignares et des couards.

En confinant tout le monde sans discernement, l’on a certes évité quelques milliers de morts dans l’immédiat, mais l’on a aussi empêché la contamination d’un maximum de personnes qui ne risquaient pas grand-chose – au pire un syndrome grippal et une pneumonie virale. De ce fait, la majeure partie des populations occidentales sont encore « vierges » et seront des cibles lors de la prochaine poussée épidémique du même virus… soit de l’automne au printemps prochains, lorsque le virus reviendra dans l’hémisphère Nord après avoir exercé ses ravages dans l’hémisphère Sud.

En clair, face à une infection épidémique, on a consulté des infectiologues, des pneumologues et des réanimateurs, du fait des risques encourus par les infectés, mais nul n’a réfléchi, dans notre société ubuesque et sous-cultivée, au schéma épidémiologique général et personne « à la direction » n’a pensé à l’unique moyen de prévention des récidives : l’immunisation générale des populations.

On nous a cassé les pieds (pour rester poli) avec l’hypothèse d’un vaccin (alors que l’on connaît de nombreux exemples de virus à ARN où les recherches de ce type sont restées vaines) et nul n’a pensé aux conséquences médicales désastreuses à moyen terme du confinement généralisé : le risque majeur de récidives.

Il fallait ne confiner que les sujets cibles, par leur âge ou leur pathologie… et il ne faudra pas recommencer l’erreur dramatique lors de la (très probable) récidive !

Les leçons à tirer du fiasco coûteux sont nombreuses.

D’abord, notre personnel politique, formé dans les banques et les grandes écoles (voire dans les salles de poker et les arrière-salles de café), est inefficace. Il faut en revenir à une gestion corporatiste du Bien commun : des hommes efficaces dans leur métier, honnêtes et de bon sens, qui ont beaucoup travaillé et acquis l’expérience de la gestion des crises inhérentes à toute vie en collectivité, sont plus utiles que des baratineurs professionnels et des manipulateurs d’opinion, surtout si ces derniers sont au service de lobbies économiques, financiers ou sectaires.

Ensuite, les experts ne sont pas forcément ceux (et les dames sont pires encore) qui « causent dans le poste », mais ceux qui travaillent au quotidien (et non entre deux congrès ou entre 36 réunions), ceux qui connaissent véritablement leur sujet et réfléchissent plus loin que l’horizon ultra-restreint de leur petite sous-spécialité. En résumé, pas ceux qui cherchent à fleurir leur boutonnière ou à obtenir une sinécure, pas les « grandes gueules », mais ceux qui sont de vrais professionnels.

Enfin, notre société techniquement avancée n’est pas à l’abri des retours de barbarie et d’obscurantisme.

On le voit par les drames issus de l’ignominie djihadiste, issus du mélange des races qui crée des sociétés instables, violentes et multi-racistes, issus de la non-répression des trafics de stupéfiants par l’effet d’une lâcheté (parfois intéressée) des politiciens, ce qui amène des guerres entre gangs ou entre ethnies vouées aux trafics.

On le voit également par l’effet du crétinisme des « écologistes » de pacotille qui ne savent rien, mais ont des « certitudes »… braves gens qui savent « la vérité » et veulent l’imposer aux autres.

Protéger l’environnement n’est pas obligatoirement une bonne chose : le couple rat ou rongeur-peste en est un excellent exemple, toujours capable de redevenir d’actualité si l’on élimine les raticides. Et l’on rappelle que dans les pays arriérés où les populations étaient trop sottes ou trop négligentes pour lutter contre les marécages, seul le DDT a fait régresser l’endémie palustre, comme d’ailleurs la peste, en tuant moustiques et puces.

Le monde ne périra pas parce que telle espèce dangereuse pour l’homme (crocodiles ou cobras pour prendre des exemples simples) aura disparu. Et cessons d’écrire de grosses stupidités : l’émission de CO² a régressé durant les deux mois de confinement et nous avons connu en Europe un mois de mai extrêmement chaud… ce qui a provoqué l’extinction de l’épidémie de virose respiratoire dans l’hémisphère Nord !

C’est la protection de notre espèce qui doit nous importer de façon prioritaire et pour une excellente raison : c’est l’espèce humaine seule qui a donné un sens à la vie sur Terre.

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samedi, 20 juin 2020

La nation européenne face à la question kurde

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La nation européenne face à la question kurde

Ex: http://imperiumeuropa.hautetfort.com   

Le général De Gaulle aimait à dire « les États n’ont pas d’amis ; ils n’ont que des intérêts ». Cette formule vaut également pour la nation européenne. L'offensive lancée l'année dernière par le président turc Recep Tayyip Erdogan contre les positions kurdes dans le nord de la Syrie a donné lieu en Europe à des prises de position tranchées de la part de nombreux intellectuels, politiques et experts. Deux sentiments dominaient. La condamnation de la Turquie et la dénonciation de l'attitude de Donald Trump. Pourtant, c'est un autre ressenti qui aurait dû inquiéter les Européens. Plutôt que de passer leur temps à critiquer le locataire de la Maison Blanche qui, rappelons-le, a été élu sur un programme isolationniste en politique étrangère et avec la promesse de retirer les GI's des différents conflits dans lesquels ils étaient engagés, nos pétitionnaires enflammés auraient mieux fait de se demander pourquoi les Européens assistaient en spectateurs au massacre des Kurdes. Pourquoi une telle impuissance ? Pourquoi une telle lâcheté ? Car l'abandon des Kurdes de Syrie par l'Europe s'apparente à une forfaiture non pas tant sur un plan moral que sur le terrain de la défense de ses intérêts stratégiques.

À la suite de la défaite de l'État islamique, une occasion historique a été manquée. Une alliance de revers contre Ankara aurait pu, aurait dû, être proposée aux Kurdes par les Européens. Après tout, Erdogan est notre ennemi commun. Si cela semble aller de soi pour les Kurdes cela est tout aussi vrai pour l'Europe. Le dirigeant islamiste ne cesse d'exercer à son encontre un triple chantage. Le premier concerne l'instrumentalisation politique et religieuse des minorités turques vivant dans les différents pays européens en exigeant d'elles qu'elles refusent toute forme d'assimilation. Le deuxième chantage s'exerce directement contre un pays membre de l'UE, en l'occurence Chypre, en occupant illégalement la partie nord de son territoire, en violant régulièrement son espace aérien et maritime, en refusant de reconnaître son gouvernement légitime et en menaçant de s'en prendre à ses ressources gazières au large de ses côtes. Enfin, le dernier chantage, et pas le moindre, consiste à menacer continuellement le Vieux continent d'un afflux de millions de migrants en ouvrant largement ses frontières si les Européens n'acceptent pas de fermer les yeux sur tous les caprices du Sultan d'Ankara. Et ce en dépit des milliards accordés par Bruxelles à Ankara selon les clauses d'un accord sur la question migratoire. C'est d'ailleurs ce dernier chantage que l'éradicateur du Bosphore a immédiatement agité dès que les Européens ont osé formuler une timide condamnation de son agression militaire. Cette énième menace n'a malheureusement provoqué à l'époque aucune réaction digne de ce nom de la part des puissances européennes.

En partant du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, la nation européenne a intérêt à alimenter la résistance kurde. Cela peut passer par un soutien financier, militaire et/ou diplomatique. Puisque le satrape d'Anatolie aime manier le chantage quel meilleur retour à l'envoyeur que de le menacer d'une reconnaissance diplomatique d'un État kurde assorti d'une aide logistique militaire ? Déjà en 1920 les articles 62 à 64 du Traité de Sèvres prévoyaient la création d'un « territoire autonome des Kurdes » englobant le sud-est de l'Anatolie. Pour cela, la nation européenne doit réunir trois conditions : s'unir, sortir de l'OTAN, s'allier avec la Russie. Si les Européens ont joué la mauvaise carte en Syrie, ce n'est pas le cas du Kremlin. Son soutien à Damas lui a permis d'atteindre trois objectifs : sauver ses bases militaires dans la région, renforcer son influence au Moyen-Orient et... compléter sa stratégie d'encerclement de la Turquie. Vladimir Poutine à la différence de ses homologues européens a conservé une mémoire longue de l'histoire. L'objectif  de la Russie dans la région reste identique à ce qu'il a toujours été dans son histoire : libérer Constantinople et les terres orthodoxes occupées par les Turcs (jadis les Ottomans) permettant ainsi d'avoir un libre accès à la Méditerranée. La reconquête de la Crimée, son soutien indéfectible à l'Arménie et son implantation militaire en Syrie sont les pièces d'une même stratégie. La carte kurde pourrait très bien la compléter dans la mesure où elle n'est pas soupçonnable de dérive islamiste et qu'elle s'accommode du maintien au pouvoir de l'autocrate de Damas. Reste à la nation européenne de comprendre enfin où se trouve son intérêt dans la région.

D.B.

America’s Own Color Revolution

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America’s Own Color Revolution

 

Color Revolution is the term used to describe a series of remarkably effective CIA-led regime change operations using techniques developed by the RAND Corporation, “democracy” NGOs and other groups since the 1980’s. They were used in crude form to bring down the Polish communist regime in the late 1980s. From there the techniques were refined and used, along with heavy bribes, to topple the Gorbachev regime in the Soviet Union. For anyone who has studied those models closely, it is clear that the protests against police violence led by amorphous organizations with names like Black Lives Matter or Antifa are more than purely spontaneous moral outrage. Hundreds of thousands of young Americans are being used as a battering ram to not only topple a US President, but in the process, the very structures of the US Constitutional order.

If we step back from the immediate issue of videos showing a white Minneapolis policeman pressing his knee on the neck of a black man, George Floyd, and look at what has taken place across the nation since then, it is clear that certain organizations or groups were well-prepared to instrumentalize the horrific event for their own agenda.

The protests since May 25 have often begun peacefully only to be taken over by well-trained violent actors. Two organizations have appeared regularly in connection with the violent protests—Black Lives Matter and Antifa (USA). Videos show well-equipped protesters dressed uniformly in black and masked (not for coronavirus to be sure), vandalizing police cars, burning police stations, smashing store windows with pipes or baseball bats. Use of Twitter and other social media to coordinate “hit-and-run” swarming strikes of protest mobs is evident.

What has unfolded since the Minneapolis trigger event has been compared to the wave of primarily black ghetto protest riots in 1968. I lived through those events in 1968 and what is unfolding today is far different. It is better likened to the Yugoslav color revolution that toppled Milosevic in 2000.

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Gene Sharp: Template for Regime Overthrow

In the year 2000 the US State Department, aided by its National Endowment for Democracy (NED) and select CIA operatives, began secretly training a group of Belgrade university students led by a student group that was called Otpor! (Resistance!). The NED and its various offshoots was created in the 1980’s by CIA head Bill Casey as a covert CIA tool to overthrow specific regimes around the world under the cover of a human rights NGO. In fact, they get their money from Congress and from USAID.

In the Serb Otpor! destabilization of 2000, the NED and US Ambassador Richard Miles in Belgrade selected and trained a group of several dozen students, led by Srđa Popović, using the handbook, From Dictatorship to Democracy, translated to Serbian, of the late Gene Sharp and his Albert Einstein Institution. In a post mortem on the Serb events, the Washington Post wrote, “US-funded consultants played a crucial role behind the scenes in virtually every facet of the anti-drive, running tracking polls, training thousands of opposition activists and helping to organize a vitally important parallel vote count. US taxpayers paid for 5,000 cans of spray paint used by student activists to scrawl anti-Milošević graffiti on walls across Serbia.”

Trained squads of activists were deployed in protests to take over city blocks with the aid of ‘intelligence helmet’ video screens that give them an instantaneous overview of their environment. Bands of youth converging on targeted intersections in constant dialogue on cell phones, would then overwhelm police. The US government spent some $41 million on the operation. Student groups were secretly trained in the Sharp handbook techniques of staging protests that mocked the authority of the ruling police, showing them to be clumsy and impotent against the youthful protesters. Professionals from the CIA and US State Department guided them behind the scenes.

s-l400.jpgThe Color Revolution Otpor! model was refined and deployed in 2004 as the Ukraine Orange Revolution with logo and color theme scarves, and in 2003 in Georgia as the Rose Revolution. Later Secretary of State Hillary Clinton used the template to launch the Arab Spring. In all cases the NED was involved with other NGOs including the Soros Foundations.

After defeating Milosevic, Popovic went on to establish a global color revolution training center, CANVAS, a kind of for-profit business consultancy for revolution, and was personally present in New York working reportedly with Antifa during the Occupy Wall Street where also Soros money was reported.

Antifa and BLM

The protests, riots, violent and non-violent actions sweeping across the United States since May 25, including an assault on the gates of the White House, begin to make sense when we understand the CIA’s Color Revolution playbook.

The impact of the protests would not be possible were it not for a network of local and state political officials inside the Democratic Party lending support to the protesters, even to the point the Democrat Mayor of Seattle ordered police to abandon several blocks in the heart of downtown to occupation by protesters.

In recent years major portions of the Democratic Party across the US have been quietly taken over by what one could call radical left candidates. Often they win with active backing of organizations such as Democratic Socialists of America or Freedom Road Socialist Organizations. In the US House of Representatives the vocal quarter of new representatives around Alexandria Ocasio-Cortez (D-NY), Rashida Tlaib and Minneapolis Representative Ilhan Omar are all members or close to Democratic Socialists of America. Clearly without sympathetic Democrat local officials in key cities, the street protests of organizations such as Black Lives Matter and Antifa would not have such a dramatic impact.

To get a better grasp how serious the present protest movement is we should look at who has been pouring millions into BLM. The Antifa is more difficult owing to its explicit anonymous organization form. However, their online Handbook openly recommends that local Antifa “cells” join up with BLM chapters.

FRSO: Follow the Money

BLM began in 2013 when three activist friends created the #BlackLivesMatter hashtag to protest the allegations of shooting of an unarmed black teenager, Trayvon Martin by a white Hispanic block watchman, George Zimmermann. Alicia Garza, Patrisse Cullors, and Opal Tometi were all were connected with and financed by front groups tied to something called Freedom Road Socialist Organization, one of the four largest radical left organizations in the United States formed out of something called New Communist Movement that dissolved in the 1980s.

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On June 12, 2020 the Freedom Road Socialist Organization webpage states, “The time is now to join a revolutionary organization! Join Freedom Road Socialist Organization…If you have been out in the streets this past few weeks, the odds are good that you’ve been thinking about the difference between the kind of change this system has to offer, and the kind of change this country needs. Capitalism is a failed system that thrives on exploitation, inequality and oppression. The reactionary and racist Trump administration has made the pandemic worse. The unfolding economic crisis we are experiencing is the worst since the 1930s. Monopoly capitalism is a dying system and we need to help finish it off. And that is exactly what Freedom Road Socialist Organization is working for.”

In short the protests over the alleged police killing of a black man in Minnesota are now being used to call for a revolution against capitalism. FRSO is an umbrella for dozens of amorphous groups including Black Lives Matter or BLM. What is interesting about the self-described Marxist-Leninist roots of the Freedom Road Socialist Organization (FRSO) is not so much their left politics as much as their very establishment funding by a group of well-endowed tax-exempt foundations.

Alicia Garza of BLM is also a board member or executive of five different Freedom Road front groups including 2011 Board chair of Right to the City Alliance, Board member of School of Unity and Liberation (SOUL), of People Organized to Win Employment Rights (POWER), Forward Together and Special Projects director of National Domestic Workers Alliance.

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The Right to the City Alliance got $6.5 million between 2011 and 2014 from a number of very established tax-exempt foundations including the Ford Foundation ($1.9 million), from both of George Soros’s major tax-exempts–Open Society Foundations, and the Foundation to Promote Open Society for $1.3 million. Also the cornflake-tied Kellogg Foundation $250,000, and curiously, Ben & Jerry’s Foundation (ice cream) for $30,000.

Garza also got major foundation money as Executive Director of the FRSO front, POWER, where Obama former “green jobs czar” Van Jones, a self-described “communist” and “rowdy black nationalist,” now with CNN, was on the board. Alicia Garza also chaired the Right to the City Alliance, a network of activist groups opposing urban gentrification. That front since 2009 received $1.3 million from the Ford Foundation, as well as $600,000 from the Soros foundations and again, Ben & Jerry’s ($50,000). And Garza’s SOUL, which claimed to have trained 712 “organizers” in 2014, when she co-founded Black Lives Matter, got $210,000 from the Rockefeller Foundation and another $255,000 from the Heinz Foundation (ketchup and John Kerry family) among others. With the Forward Together of FRSO, Garza sat on the board of a “multi-racial organization that works with community leaders and organizations to transform culture and policy to catalyze social change.” It officially got $4 million in 2014 revenues and from 2012 and 2014, the organization received a total of $2.9 million from Ford Foundation ($655,000) and other major foundations.

Nigeria-born BLM co-founder Opal Tometi likewise comes from the network of FRSO. Tometi headed the FRSO’s Black Alliance for Just Immigration. Curiously with a “staff” of two it got money from major foundations including the Kellogg Foundation for $75,000 and Soros foundations for $100,000, and, again, Ben & Jerry’s ($10,000). Tometi got $60,000 in 2014 to direct the group.

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The Freedom Road Socialist Organization that is now openly calling for a revolution against capitalism in the wake of the Floyd George killing has another arm, The Advancement Project, which describes itself as “a next generation, multi-racial civil rights organization.” Its board includes a former Obama US Department of Education Director of Community Outreach and a former Bill Clinton Assistant Attorney General for Civil Rights. The FRSO Advancement Project in 2013 got millions from major US tax-exempt foundations including Ford ($8.5 million), Kellogg ($3 million), Hewlett Foundation of HP defense industry founder ($2.5 million), Rockefeller Foundation ($2.5 million), and Soros foundations ($8.6 million).

Major Money and ActBlue

By 2016, the presidential election year where Hillary Clinton was challenging Donald Trump, Black Lives Matter had established itself as a well-organized network. That year the Ford Foundation and Borealis Philanthropy announced the formation of the Black-Led Movement Fund (BLMF), “a six-year pooled donor campaign aimed at raising $100 million for the Movement for Black Lives coalition” in which BLM was a central part. By then Soros foundations had already given some $33 million in grants to the Black Lives Matter movement. This was serious foundation money.

The BLMF identified itself as being created by top foundations including in addition to the Ford Foundation, the Kellogg Foundation and the Soros Open Society Foundations. They described their role: “The BLMF provides grants, movement building resources, and technical assistance to organizations working advance the leadership and vision of young, Black, queer, feminists and immigrant leaders who are shaping and leading a national conversation about criminalization, policing and race in America.”

The Movement for Black Lives Coalition (M4BL) which includes Black Lives Matter, already in 2016 called for “defunding police departments, race-based reparations, voting rights for illegal immigrants, fossil-fuel divestment, an end to private education and charter schools, a universal basic income, and free college for blacks.”

Notably, when we click on the website of M4BL, under their donate button we learn that the donations will go to something called ActBlue Charities. ActBlue facilitates donations to “democrats and progressives.” As of May 21, ActBlue had given $119 million to the campaign of Joe Biden.

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That was before the May 25 BLM worldwide protests. Now major corporations such as Apple, Disney, Nike and hundreds others may be pouring untold and unaccounted millions into ActBlue under the name of Black Lives Matter, funds that in fact can go to fund the election of a Democrat President Biden. Perhaps this is the real reason the Biden campaign has been so confident of support from black voters. What is clear from only this account of the crucial role of big money foundations behind protest groups such as Black lives Matter is that there is a far more complex agenda driving the protests now destabilizing cities across America. The role of tax-exempt foundations tied to the fortunes of the greatest industrial and financial companies such as Rockefeller, Ford, Kellogg, Hewlett and Soros says that there is a far deeper and far more sinister agenda to current disturbances than spontaneous outrage would suggest.

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F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook” where this article was originally published. He is a Research Associate of the Centre for Research on Globalization.

vendredi, 19 juin 2020

Sans unification, l'Europe sera le théâtre du conflit opposant les Etats-Unis à la Chine

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Sans unification, l'Europe sera le théâtre du conflit opposant les Etats-Unis à la Chine

Ex: http://imperiumeuropa.hautetfort.com   

Parmi les nombreuses raisons qui sont avancées pour justifier l'unification politique de l'Europe, que celles-ci soient données par les européistes mondialistes ou par les identitaires européens, il y en a une qui n'est jamais évoquée. L'unification politique de notre continent est nécessaire, car elle est indispensable à notre survie pour empêcher que notre continent ne devienne le théâtre de l'affrontement entre la Chine et les Etats-Unis. Durant la période entre 1945 et 1991, année de l'effondrement de l'URSS, l'Europe a vécu une période bénie des Dieux. Notre continent était divisé entre les deux principales puissances de l'époque. Elles concentraient sur notre sol une grande partie de leurs forces armées et de leurs moyens de destruction. Mais l'équilibre de la terreur empêchait paradoxalement tout affrontement direct entre les deux. Washington et ses alliés tout comme Moscou et les siens savaient qu'une guerre en Europe équivaudrait à une destruction mutuelle. Cette situation a été à l'origine de la période de paix qui a prévalu en Europe durant des décennies. C'est tellement vrai, qu'il faudra attendre la chute du mur de Berlin en 1989 pour que le Vieux continent connaisse à nouveau les affres d'un conflit militaire avec l'éclatement de la Yougoslavie en 1991. La conscience qu'un affrontement direct en Europe provoquerait leur destruction mutuelle a conduit ces puissances à s'opposer indirectement sur les théâtres périphériques (Asie, Afrique, Moyen-Orient, Amérique latine). La situation aujourd'hui me semble comparable. Sauf que le cœur de l'affrontement ne se situe plus en Europe mais en Asie. Et pour les Européens, malheureusement, cela va tout changer.

La Chine et les Etats-Unis veulent tous les deux la suprématie planétaire. La plus grande partie de leurs forces sont concentrées en Asie. Du côté américain, cette situation a été validée lors de la double présidence de Barack Obama avec la décision de transférer vers la zone Asie-Pacifique la majeure partie de la flotte américaine. Mais comme au siècle dernier, les deux puissances savent pertinemment qu'un affrontement direct en Asie et dans le Pacifique engendrerait leur destruction mutuelle. C'est donc sur les théâtres périphériques que ces deux puissances s'affrontent déjà, de manière indirecte, via des nations, des rébellions, des mouvements terroristes ou des consortiums économiques. Et cette fois, malheureusement, l'Europe est devenu l'un des enjeux de cette bataille. Les stratèges américains, conscients de l'impossibilité d'une guerre traditionnelle face à la Chine du fait de l'arme atomique, misent leurs espoirs sur une répétition de la Guerre Froide. Ils veulent entraîner la Chine dans une guerre économique, commerciale, numérique et technologique qu'elle ne serait pas en mesure, selon eux, de gagner afin de provoquer comme jadis en URSS l'essoufflement puis l'effondrement du régime. La guerre sur les tarifs douaniers lancée par Donald Trump ou ses attaques contre l'un des fleurons de la technologie chinoise, l'entreprise Huawei, pour le contrôle planétaire de la 5 G, sont les signes précurseurs de cette stratégie. Et on peut même se demander, certains m'accuseront ici de complotisme, si les pannes électriques majeures au Vénézuela et plus récemment en Uruguay, économie florissante à la différence de sa voisine bolivarienne, ainsi qu'en Argentine, n'entrent pas dans la préparation de ces nouvelles formes de guerre qui opposeront les deux géants.

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En Europe, la Chine avance ces pions. Bien aidée par l'hostilité des néo-conservateurs américains qui voient toujours en Moscou une puissance rivale. Les Etats-Unis n'ont jamais voulu d'une Russie indépendante, forte et européenne. Leur hantise que cela puisse déboucher sur l'émergence d'une Europe continentale unie, qui passe nécessairement par un axe Paris-Berlin-Moscou, et qui se placerait automatiquement en rivale des Etats-Unis a toujours était au cœur des préoccupations de la géopolitique anglo-saxonne. Il suffit de se rappeler de ce que les Américains ont tenté de faire de ce pays sous la présidence du pantin Boris Eltsine pour comprendre de quelle Russie ils se satisferaient. Le malheur pour les Européens et que cette politique pousse Moscou dans les bras de la Chine ce qui entraîne déjà des répercussions dramatiques pour notre continent. Les tensions et les guerres aux confins des frontières russes ou dans ses traditionnelles zones d'influence se multiplient. On le voit déjà en Ukraine mais attendez-vous à ce que cela tangue en Transnistrie, en Moldavie, dans les Balkans, dans le Caucase, en mer Baltique et peut-être autour de l'enclave de Kaliningrad dans le pire des cas. On le voit déjà dans les pressions exercées par Washington sur l'Allemagne et différents pays européens pour empêcher la réalisation du projet de gazoduc Nord Stream 2 qui doit alimenter l’Europe en énergie russe bon marché au détriment du gaz de schiste américain. Une déstabilisation de la dictature Biélorusse peut également s'inscrire dans ce schéma d'affrontement indirect entre la Chine et les Etats-Unis. L'Europe ne manque pas de terrain de jeu.

À cela s'ajoute le fait que le projet chinois de nouvelles routes de la soie n'épargne pas l'Europe. Ses tentatives de prendre le contrôle d'une partie de l'économie grecque, n'oublions pas qu'elle a acheté le port d'Athènes, ses investissements de plus en plus nombreux dans les Balkans, notamment en Albanie, ou ses récentes propositions économique alléchantes aux différents gouvernements italiens, entrent bien entendu dans ses plans de domination économique. Mais ces initiatives prouvent surtout que l'Europe devient pour la puissance chinoise un théâtre d'affrontement dans le cadre de sa rivalité avec la puissance américaine pour la suprématie mondiale. Et cela n'augure rien de bon pour les Européens. Si nous ne voulons pas subir ce que les nations africaines, asiatiques ou sud-américaines ont subi durant la Première Guerre Froide, les Européens doivent mettre immédiatement un terme à leurs divisions, tendre la main à Moscou et sortir de l'OTAN. Seule une Europe puissante et unie, rassemblant la Russie, pourra nous éviter le destin funeste que Chinois et Américains nous réservent au travers de leur affrontement.

D.B.

Panoptic Power & the Surveillance State

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Panoptic Power & the Surveillance State

A new mode of obtaining power of mind over mind, in quantity hitherto without example.

— Jeremy Bentham (1748-1832)

The panopticon rotunda prison designed by the 18th-century utilitarian English philosopher Jeremy Bentham ostensibly allows a single security guard to observe the prison’s inmates without them being able to tell if they are being watched. This causes them to regulate their own behavior out of simple fear. In a metaphorical sense, this panopticon has already been constructed and is now fully operational.

It is currently most fully manifest in the insidious social conditioning termed “political correctness,” but was originally conceived at a time of rapid industrialization, when Bentham believed the principles set out for his humane prisons could be applied to factories, hospitals, and schools. The idealist naively foresaw the societal adoption and application of the architect Willey Reveley’s designs for a secure holding center as the physical embodiment of his duty-and-interest junction principle. This would, in effect, facilitate public transparency, as the jailers would simultaneously be observable to the wider community and therefore solve the age-old problem of “who guards the guards?”

An interesting idea, but one that totally underestimates the coercive power of human agency and the propensity for elites to want to control the herd’s sensibilities. Conservative historian Shirley Robin Letwin, as long ago as 1965, traced the socialist Fabian movement’s enthusiasm for social planning back to the early utilitarian thinkers and described Bentham’s panopticon notions as “monstrous” and “overlooking the dangers of unrestrained power.” More libertarian types identified in Bentham’s “ardor for reform” the seeds of totalitarianism.

These threats were fully explained in books; by the American Gertrude Himmelfarb’s The Haunted House of Jeremy Bentham (1965), and David John Manning’s The Mind of Jeremy Bentham (1986). Both argued that Bentham’s fear of communal instability led to him advancing theories of social engineering that would inevitably result in negative impacts, particularly in areas such as personal privacy, and would further erode any sympathy or tolerance that might already exist for people who deviated from the societal norms upon which the power of the elites rested.

Michel Foucault touched on this in his work Discipline and Punish (1975), which focused on “corrective technology,” and in his subsequent work The Eye of Power (1980) which emphasizes the fact that Panopticism is “a mechanism that automatizes and disindividualizes power so as to establish permanent surveillance and assure automatic functioning of power.” French psychoanalyst, Jacque-Alain Miller saw, like Foucault, in the panopticon concept a “mechanism of power and a diagram of political technology”; and the sociologist Henri Lefebvre, who like Dutchman Marc Schuilenburg, a lecturer and author of books like Mediapolis (2006) and The Securitization of Society (2015), believes that “spatiality” is in fact a social phenomenon and points to a “different self-consciousness arising among humans who live in an urban area.”

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A rich seam, then, for writers of fiction to mine for their visions of a dystopian future! David Lyon, author of The Electronic Eye (1994) fully grasps this when he concludes:

No single metaphor or model is adequate to the task of summing up what is central to contemporary surveillance, but important clues are available in Orwell’s Nineteen-Eighty-Four and in Bentham’s panopticon.

These fears surface time and time again in the fictional writings like that of Yevgeny Zamyatin, whose novel We (1920) inspired Orwell; Sauron’s All-Seeing Eye, peering out from the Dark Tower of Barad-Dur in Tolkien’s Lord of the Rings; Gabriel Marcia Marques’s Chronicle of a Death Foretold (1981); and Angela Carter’s Nights at the Circus (1984). Take fiction alongside Gilles Deleuze’s non-fictional essay Postscript on the Societies of Control (1990), where he argues that the “towering enclosures” envisaged by Bentham have been superseded by the rapid advances in technology and behavioral training such as the modern incarnation of political correctness. This means that people are self-censoring, even while accessing “mostly” controlled news narratives — perfectly exemplified by the case of George Floyd and the “mostly peaceful” Black Lives Matter protests, while the counter-protests that followed the vandals tearing down statues in London were described as “unacceptable right-wing thuggery” by the MSM. It’s as Thomas Mathiesen, a Norwegian professor of criminology in Oslo says: “the majority watch the few” and “mass media has thus turned the discipline society into a viewer society.”

This brings to mind the satirical science fiction movie The Truman Show (1998) and thoughts of the Omnicam Ecosphere, which in some ways preempted reality TV shows like Endemol Entertainment’s Big Brother. Derrick Jensen and George Draffan, co-authors of Welcome to the Machine: Science, Surveillance, and the Culture of Control (2004) named Bentham as one of the “earliest pioneers of modern surveillance.” Simone Brown’s Dark Matters: On the Surveillance of Blackness (2015), although giving preeminence to the fact that Bentham was traveling aboard a slaving ship even as he drafted his papers on panopticon, nevertheless makes a valuable point when she proposes that society is ruled by an exceptionalism of power; the constant state of emergency becomes permanent, and certain groups are excluded on the basis of their predicted future behavior through a profiling system adopted by those in authority.

How might we be profiled? By the CCTV on our streets, in our city centers, and following our every step in shopping malls all across the country. The advent of such technology provides an “electronic panopticon,” according to Nicholas Fyfe and Jon Bannister’s academic paper Fear and the City in the journal of Urban Studies (2001). Shoshana Zuboff uses the metaphor of the panopticon in her book In the Age of the Smart Machine to describe how employees are monitored by their employers. Phil Taylor and Peter Bain add their concerns about people being forced into unrewarding service industry call-centers in their book Entrapped by the electronic panopticon?  (2000), and Roger Clarke expresses the notion of social media’s capacity to conduct “dataveillance.” Mark Poster, a professor in Media and Film Studies at the University of Irvine in the US first coined the expression “superpanopticon” in his book The Mode of Information (1990), and sociologist Christian Fuchs points out the massive corporate surveillance conducted by socio-technical platforms like Mark Zuckerberg’s Facebook.

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These incredibly powerful billionaire entities — including Jeff Bezos’s Amazon, et al — are mostly owned or controlled by people who share the same tribal origin. Their reach transcends national and cultural boundaries, and their company mission statements espouse values that are totally and unapologetically inimical to white well-being. They remind me of Patrick Curry, who says in his book Defending Middle-Earth (2004): “Sauron’s desire is one empire, ruled by one logic in accordance with one will.”

The elite’s clear ambition is to establish what Foucault describes as institutional forms of standardization, a sort of universal hegemonic power; under the economically applied methodology of Panopticism, it will further nourish capitalism’s need for communal subjection, easy access to cheap manpower, and all-pervasive technology. C.S. Lewis foresaw such a thing when he described in his science-fiction novel, That Hideous Strength (1945), a modern-machine centered attitude, or technocracy, seeking to control and possess nature, which in turn destroys our very humanity.

George Orwell reviewed Strength in the Manchester Evening News some two years before publishing the epic Nineteen Eighty-Four, writing: “Plenty of people in our age do entertain the monstrous dreams of power that Mr. Lewis attributes to his characters, and we are within sight of the time when such dreams will be realizable.”

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jeudi, 18 juin 2020

2020 et le grand dressage maçonnique et planétaire

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2020 et le grand dressage maçonnique et planétaire

par Nicolas Bonnal

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Je revoyais le film de Peter Bogdanovitch sur John Ford et je tombai sur cette juste observation de Spielberg : le cinéma de John Ford est un cinéma de rituel. Ayant écrit un livre sur le folklore au cinéma et un autre sur les westerns, je ne peux que souscrire à cette assertion (les bals, les chants irlandais, les marches militaires, la hiérarchie, la courtoisie, le monde indien, la cavalerie, etc.). Revoyant aussi Eyes Wide Shut, je suis resté étonné par la force des images de masques dans le château des Rothschild (Mentmore Towers – Polanski a tourné la neuvième porte à Ferrières, autre demeure Rothschild) et celle, dans la salle de billard, où Tom Cruise se couvre la partie inférieure du visage de sa main, éminent signe de rituel maçonnique. Il montre sa soumission au moment où Ziegler confesse ses crimes d’un air ennuyé et entendu – en lui offrant une caisse de whisky, la Wise key de nos initiés de Seagram (les Bronfman-ADL) qui dirigent le monde avec une poignée de milliardaires et de vaccinateurs branchés mineures et rituels.

C’est pour cela que j’écris des livres sur le cinéma, pour montrer que comme les hexagrammes de mon Yi King, les films trouvent souvent dans la réalité une manifestation grossière, matérielle, massifiée et bien sûr politique. Revoyons donc ce que nous avons vécu depuis peu, et qui va à une vitesse extraordinaire – même si les protocoles ont été écrits il y a cent-vingt ans – et que l’on peut se demander ce que les Elders ont fait depuis. Tout n’était-il pas nécrosé, hiérarchisé et bloqué depuis la fin du dix-neuvième siècle ? Relisez Drumont, Hobson, Eco, Dostoïevski pour le comprendre. Nos tout-puissants n’avancent pas si vite qu’ils le croient. Ils patinent.

Mais voyons la symbolique de ce qui nous arrive, qui a été recensée par Henry Makow sur son site.

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On a donc commencé par un grand confinement et on s’est tous retrouvés coincés devant un écran. Cette opération maçonnique se nomme cabinet de réflexion et elle précède la grande sortie vers la lumière pour le futur initié (pensez à Jack Lang et à Mitterrand au Panthéon, voyez mon livre sur ce maître en manipulation de symboles). On est entouré d’objets comme le sablier, le crâne (vanité, symbole de la mort, via le terrorisant virus), le miroir (l’écran, comme dans la Belle et la Bête de Cocteau), et on se prépare.

Ensuite on sort et on doit être équipé et surtout briefé. L’espace est compartimenté et réglementé et nos maîtres de cérémonie nous expliquent comme nous nous disposons dans cet espace que l’on nommait la terre et qui devient un temple maçonnique, une simple loge où l’on s’exécute avant de livrer ses enfants. Dans cet espace, on porte un masque, qui couvre la partie inférieure du visage, nouvelle marque de soumission (cf. Tom Cruise). Le bal masqué au dix-neuvième siècle (voyez le bal Rothschild – toujours eux, mais qu’y faire ? – avec Audrey Hepburn) a des connotations symboliques et contre-initiatiques très fortes, que j’ai recensées dans mon livre sur le maître des maîtres, Kubrick. On trouve aussi dans la légendaire série le Prisonnier (d’actualité puisqu’on ne peut plus sortir du village et que les masqués nous font la chasse) un épisode sur un bal masqué (Dance of dead) et un autre sur le harcèlement (Change of mind).

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Dans le film de Kubrick, le masque est aussi un signe d’appartenance à la communauté des censeurs et des maîtres. Dans mon bled en Espagne, les masqués sont de plus en plus autoritaires, arrogants, haineux, et je présume que ce fanatisme démasqué procède ainsi partout. J’oubliais que les maçons comme les masqués portent des gants (revoyez encore la Belle et la Bête, c’est une mine ce film/conte).

Le tout sert évidemment à accéder à une nouvelle réalité : une réalité avec plus de lumière, moins de pollution, et aussi moins de gens –les non-initiés – car on veut les exterminer ces gens et ils ont été tellement hypnotisés depuis si longtemps qu’ils ne s’en rendront même pas compte (voyez la bande au colonel Kurz dans Apocalypse now qui finit noyée sous les bombes tout de même). J’ai évoqué ailleurs le film de Don Siegel l’invasion des profanateurs de sépulture qui montre le grand remplacement de nos âmes et de nos corps par des entités extraterrestres qui passent par des pods (cosses en anglais). Aujourd’hui la smart (douleur, mort) faune a permis de vider ce qui pouvait rester d’esprit aux gens, et fissa (vite, en arabe) en plus, comme on dit chez moi.

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Et puis sont arrivées les émeutes. Je m’y attendais car on aime en haut lieu appliquer la formule : ordo ab chaos. Elles ne sont pas antigouvernementales (ils sont tous bien soumis nos « mutins de Panurge ») mais racistes anti-blancs. Détruire ce qui reste d’ordre blanc, de classe moyenne de fond chrétien (avec ce pape maçon, déiste et je-m’en-foutiste, comme c’est facile) et amener un chaos mondialiste qui permettra de promouvoir l’ordre nouveau voulu par Gates, Soros et tous nos susnommés. C’est ce que j’appelle la théorie de la constatation.

Henry Makow a admirablement montré le contenu maçonnique des grotesques manifestations planétaires d’agenouillement. Le « kneeling » est expliqué et commenté dans tous les dictionnaires maçonniques et il a été imposé comme par enchantement à tous les crétins de la planète (chez lesquels on trouve comme chez nos médecins plastifiés du virus pas mal d’acteurs tout de même). Le kneeling a été ritualisé comme les cérémonies de pardon, comme aussi les tas de briques au beau symbolisme maçonnique (revoyez les dix commandements pour vous amuser avec ces histoires de briques) soigneusement préparés pour détruire ce qui reste de petits et moyens commerces, ces symboles des blancs, invités à disparaître dans la propagande maoïste du frère Biden. Ce n’est pas que le Trump vaille mieux, il est leur idiot utile, leur faire-valoir, et si la sorcière Hillary n’avait pas été volée de son élection et avait été élue, on n’en serait certainement pas là, mais à des années-lumière (sic). Trump a servi à bloquer, anesthésier notre résistance.

Tout de même ce qui m’émerveille, et je m’arrête là, sachant que le smart-faune empêche de se concentrer plus de neuf secondes (faisant de nos cervelles celles de poissons rouges), c’est la facilité avec laquelle 90% des gens, comme dans le test de Milgram, vont se soumettre et coopérer. Des kapos et des zombis, comme a dit un lecteur. C’est Guénon qui a parlé du caractère hallucinatoire du monde moderne.

Nicolas Bonnal

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mercredi, 17 juin 2020

Nous, les vrais indigènes d’ici

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Nous, les vrais indigènes d’ici

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

L’américanisation de la France et de l’Europe vient de prendre en une quinzaine de jours un tournant préoccupant. La mort de l’Étatsunien George Floyd aux États-Unis permet la mobilisation dans l’Hexagone d’une foule bigarrée d’experts en agitation et de jeunes nigauds blancs, adeptes précoces de l’ethno-masochisme. De la crèche jusqu’à l’université, l’institution scolaire peut se satisfaire de son bourrage de crâne quadridécennal.

Comparant sans la moindre raison valable les actions policières aux États-Unis et en France, des groupuscules haineux qui recrutent antifas, gendéristes et clients du réseau diplomatique de subversion yankee, accusent les forces de police et dénigrent des personnalités historiques. Le 22 mai dernier, en Martinique, une bande d’excités gauchistes fait tomber deux statues d’un néo-nazi notoire du XIXe siècle, Victor Schœlcher, à l’initiative du crime inexpiable d’avoir fait voter l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises en 1848. On comprend mieux l’exaspération de ces vandales…

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Les manifestants critiquent les policiers, le racisme, le réchauffement climatique, la grippe et la dysenterie. Ils remettent aussi en cause au nom de leur (piètre) morale des pans entiers de l’histoire de France, voire de l’Europe. Ces révisionnistes au petit pied aimeraient imposer leurs dogmes « indigénistes » et « afro-descendants ». Depuis 2005 existe le PIR, acronyme révélateur du Parti des indigènes de la République dont la figure principale reste la Franco-Algérienne Houria Bouteldja, signataire en 2016 aux éditions La fabrique d’un brûlot, Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire, qui aurait valu à tout autre auteur une comparution immédiate devant la XVIIe chambre.

Sous le prétexte du décès de Floyd dans une municipalité historiquement démocrate, donc très mal gérée, ces rassemblements illégaux tolérés par un gouvernement pour la circonstance laxiste, rêvent d’amalgamer l’immigrationnisme, l’islamisme, l’afro-centrisme et le racialisme anti-blanc dans un combat anti-civilisationnel. Encouragées par les médiats centraux d’occupation mentale qui fabriquent une surréalité quasi-magique, ces nouvelles manifestations du cosmopolitisme procèdent du gendérisme sociétal et du discours décolonial si prégnants aujourd’hui dans une société hexagonale abrutie. Résultat : les Français de racines européennes suffoquent; ils n’en peuvent plus d’avoir la parole écrasée par les bottes du politiquement correct. Oui, cette atmosphère les empêche de respirer, les prive de souffle, ce souffle vital qui au cours des cycles récents s’inspire de Dionysos, d’Apollon, de Faust ou de Prométhée.

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Les organisateurs de cette colère artificielle, souvent originaires de terres extérieures à l’Europe, se définissent comme des « indigènes ». Ils jouent sur un mot qui différenciait aux XIXe et XXe siècles les colonisateurs européens des populations locales d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Or, ce temps est définitivement révolu. Il est remplacé par celui de la colonisation des anciens colonisateurs culpabilisés. La mouvance activiste commet un inacceptable détournement sémantique. Elle oublie qu’« indigène » désigne d’abord et avant tout une personne ou un peuple originaires du pays où ils vivent enracinés depuis des générations.

Les soi-disant « Indigènes » ne sont en fin de compte que des néo-colonisateurs qui profitent du désarroi profond de l’homme européen ultra-moderne. Quant à ceux qui se revendiquent « afro-descendants » du XXe arrondissement de Paris ou d’un quartier « populaire » de Lille, ils versent dans une étrange schizophrénie. Si la civilisation européenne d’expression française ne leur convient pas, qu’ils se mettent en cohérence avec leur idéal, qu’ils quittent donc notre continent et qu’ils reviennent sur la terre de leurs ancêtres qui en a bien besoin. L’Afrique accepterait-elle cependant ces braillards, ces professionnels de l’indignation automatique, ces licenciés en psychologie trans–binaire (en)culturante ?

« Indigène » n’est pas un gros mot. Les identitaires européens doivent l’utiliser sans hésiter. Les Européens d’origine boréenne sont les indigènes d’ici, du continent européen; c’est leur privilège incontestable, c’est leur fierté indéniable. Ils ont marqué de leur empreinte à travers les âges les paysages et les mœurs. Ils doivent par conséquent reprendre ce marquage et, à l’instar des panafricanistes ivoiriens qui ont débaptisé dans la nuit du 4 au 5 juin à Abidjan le pont Charles-de-Gaulle et le boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing en pont Biako-Boda (sénateur panafricaniste assassiné en 1950) et boulevard Thomas-Sankara (homme d’État révolutionnaire du Burkina-Faso lui aussi assassiné en 1987), renommer les établissements scolaires, les rues et les gares Rosa Parks, Martin Luther King et Nelson Mandela en Léonidas de Sparte, Périclès d’Athènes, Caton l’Ancien, Godefroy de Bouillon, Juan d’Autriche, Jean III Sobieski ou Youri Gagarine. Au contraire des trois premiers noms, les sept derniers noms relèvent de l’histoire européenne. Sait-on par ailleurs qu’en Europe vit encore un peuple indigène, le dernier du continent, les Lapons ou, plus exactement, les Samis au-delà du Cercle polaire Arctique ?

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Dans son magnifique Cœur rebelle (Les Belles Lettres, 1994), Dominique Venner lançait un vibrant appel à l’être indigène européen, aux autochtones d’Europe, à – oui, osons le néologisme – l’indispensable « eurotochtonie » qu’il importe de promouvoir à partir des autochtonotopies militantes : « Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du sanglier, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fées, du solstice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opiniâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse (p. 201). »

Cette déclaration fondamentale correspond au sentiment profond des héritiers de Thulé que sont les Albo-Européens, pas aux successeurs du Gondwana qui s’affairent plutôt à reproduire sous nos cieux gothiques et baroques, romans et classiques, une duplication de ce pandémonium cauchemardesque qu’est l’Amérique du Nord.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 176.

La grande mascarade universelle

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La grande mascarade universelle

par Patrice-Hans Perrier
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Comme au Carnaval de Venise, les habitants de la cité virtuelle se cacheront derrière des masques bariolés.
 
Nous assistons au triomphe de la possession des corps et des esprits. Les grands régisseurs du cirque universel ont fabriqué une sorte de théâtre d’ombres à partir de cette « pandémie » de coronavirus qui représente, d’après eux, une occasion en OR afin de mettre en scène la grande Guerre de tous contre tous. Ainsi, tablant sur l’effet de peur et le suivisme des foules pour assigner à résidence des milliards d’être désorientés, les grands régisseurs viennent de confisquer l’espace public de manière définitive. Dorénavant, vous ne pourrez plus circuler comme bon vous semble au beau milieu d’une cité transformée en théâtre d’opérations d’ingénierie socialo-sanitaire.

La prison panoptique

C’est un architecte français, Le Bas, qui esquissera les plans de la prison panoptique de la Petite-Roquette en 1836. Cette « usine à punir » était destinée à l’internement d’enfants délinquants et les instigateurs de cette horreur s’étaient inspirés des thèses de Jérémie Bentham dans un ouvrage intitulé Panoptique – Mémoire sur un nouveau principe pour construire des maisons d’inspection, et nommément des maisons de force. Cette nouvelle approche de l’enfermement des contrevenants faisait la part belle à une approche punitive basée sur une violation complète et constante de l’intimité des détenus. Ainsi, la prison panoptique ressemble à une ruche avec, en son centre, un poste de garde qui permet aux geôliers de pouvoir surveiller les cellules en temps réel puisqu’elles sont disposées en ordre rayonnant autour de ce centre de contrôle qui s’apparente à un « œil qui voit tout ». Il s’agit donc d’aliéner le prisonnier de toute forme de dignité puisqu’il est isolé dans une cellule qui fait l’objet d’une surveillance constante. L’auteur du Panoptique insiste sur « la présence universelle et constante du Gouverneur de l’Établissement ». Cette approche carcérale présenterait l’avantage d’instiller un sentiment de suspicion généralisé puisque les détenus finiront par avoir la « conviction qu’ils vivent et qu’ils agissent incessamment sous l’inspection parfaite d’un homme intéressé à toute leur conduite », toujours selon Bentham. Cet univers carcéral se répandra tout au long du XIXe siècle aux quatre coins de l’occident et un nombre considérable de prisonniers finira par succomber à la tentation du suicide dans un contexte où ce type de privation de liberté peut être assimilé à une forme de viol permanent.

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L’idée gnostique de « l’œil qui voit tout » a été reprise dans Le Seigneur des anneaux avec la mise en scène du tristement célèbre « œil de Sauron », un dispositif de surveillance qui émane de la place forte d’où règne le Seigneur des Ténèbres sur la Terre du Milieu. Le Seigneur des Ténèbres commande une armée d’orques qui terrorisent les populations d’elfes et d’humains qui peuplent la Terre du Milieu et ses environs. On y retrouve le principe du panoptique, c’est-à-dire l’extraordinaire capacité de surveillance et de rayonnement procurée par le fait d’occuper une position stratégique en plein cœur d’une société donnée. Le Seigneur des Ténèbres peut avantageusement être comparé à Georges Soros, puisque de Sauron à Soros il y a bien plus qu’une simple anamorphose en jeu. En effet, ces deux potentats partagent un seul et même appétit pour le contrôle des âmes. La destruction des frontières et des identités représentant pour Soros une véritable quête initiatique à l’instar de l’obsession de Sauron pour l’Anneau Unique, un objet magique qui procure une invincibilité absolue à son porteur.
 

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L’Anneau Unique des globalistes

La quête effrénée pour l’imposition d’un vaccin universel nous fait penser à l’obsession du Seigneur des Ténèbres pour cet Anneau Unique aux pouvoirs illimités. Le vaccin, grâce à l’injection de nanoparticules appropriées, permettra d’utiliser la technologie des antennes 5G afin de suivre à la trace le cheptel humain et, partant, de permettre au Seigneur Soros de pouvoir neutraliser les individus « non-conformes ». Les individus neutralisés pourront donc être soumis à une entreprise de refaçonnage de la personnalité et des affects, à la manière dont le Seigneur des Ténèbres entreprit de créer des Orques à partir des hommes qu’il avait capturés lors de ses entreprises guerrières. Les orques et les trolls sont comparables avec les milices d’antifas et d’influenceurs manipulées afin de détruire la réputation et d’attenter à la vie de quiconque s’aviserait de critiquer l’Ordo Universel mis en scène par les nouveaux régisseurs de la Divine comédie postmoderne. Bill Gates – avec un patronyme qui se rattache à tout ce qui concerne les barrières, le confinement et l’isolement – joue le rôle du grand régisseur des forgerons qui façonnent les Anneaux de Pouvoir, c’est-à-dire les logiciels et les interfaces qui servent à nous réduire en esclavage.
 
Le pacte de l’avatar

Rivés à nos écrans de portable ou de cellulaire, nous avons consentis à perdre notre identité réelle au profit d’un avatar qui représente notre persona publique, à l’instar de notre numéro d’assurance sociale ou numéro d’identité. L’avatar est non seulement un masque, mais représente surtout l’incarnation d’un être dans la peau d’un nouveau personnage. S’il peut être agréable de se forger une image publique, nous jouons avec le feu en manipulant nos avatars puisque ce jeu de dupe nous enchaîne à un dispositif de contrôle panoptique de type « porte dérobée ». Ainsi, les puissants régisseurs du Seigneur des Ténèbres sont en mesure de retracer tous nos déplacements de fourmis à travers les mailles de cette toile d’araignée qui nous sert d’interface quotidien. Notre identité d’esclave-payeur d’impôts est connue des régisseurs du « Grand cirque ordinaire » et nos faits et gestes sont scrutés à la loupe puisque nous devons tous nous brancher à la Toile afin d’effectuer l’essentiel de nos transactions. Le dictionnaire Le Robert nous parle « d’arrangements et de compromis », sous sa rubrique concernant le terme transaction. Communiquer est une affaire de compromis et d’arrangements puisqu’il faut négocier et renégocier en permanence les contrats opérationnels qui nous permettent de survivre à l’heure du numérique.

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Nous sommes devenus des nombres

La traçabilité des individus peut, a fortiori, être comparée à une opération de magie. Cette forme de MAGIE OPÉRATIVE met en scène des marionnettistes qui tirent sur les ficelles des citoyens consommateurs assimilés à de simples effigies, c’est-à-dire la représentation de personnes qui n’existent plus. Puisque nous sommes devenus des NOMBRES, ou NODES énergétiques, manipulés par des régisseurs qui ne sont que des magiciens lorsque l’on prend la peine de regarder l’envers du décor. Les frères jumeaux qui ont réalisé la série THE MATRIX ont poussé le culot jusqu’à mettre en scène une société dystopique où les synapses électriques du cerveau humain sont utilisées en guise d’énergie première par les machines ou interfaces intelligentes. Les proto-humains naissent dans des couveuses, traités comme de la vulgaire chair à machine … un matériau doté d’un précieux potentiel synaptique.

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D’inspiration essentiellement gnostique, la création cinématographique des frères Wachowski – devenus deux sœurs suite à des interventions médicales – brosse les contours d’un futur dystopique où les humains seront totalement asservis à une représentation fictive de la réalité. Enchaîné à son écran d’ordinateur – quand il n’est pas directement connecté par le biais d’une insertion cervicale – le néo-humain passe le plus clair de son temps à se débattre dans les méandres d’une sorte de jeu vidéo, simulacre qui a totalement remplacé la réalité. Ce délire dystopique, mettant à profit des éléments de magie chaotique afin de refaçonner le « matériau humain » à travers des passages initiatiques, constitue la trame ou matrice au service des grands régisseurs de la Divine comédie globaliste actuelle. Incapables de nommer la réalité – c’est ce qui explique pourquoi les régisseurs comme la mairesse de Montréal s’évertuent à vouloir permuter la langue française – à force d’être inféodés à la rectitude politique, nous voilà privés de langage dans un contexte où l’Intelligence artificielle (IA) s’occupera bientôt de rédiger à notre place. Privés de l’écriture et d’une parole libératrice, nous perdrons jusqu’à la capacité primordiale de penser si nous persistons à consentir à l’impensable.
 
L’espace social disparaît

Le langage humain cédant la place au langage machine, nous perdons la capacité de nommer un réel qui nous échappe jusqu’au plus profond de notre intimité. Cédant nos anciennes connaissances pour des jeux vidéo, incapables de raisonner correctement, nous sommes prisonniers de nos affects et devenons, par voie de conséquence, des objets malléables entre les mains des ingénieurs sociaux ou mages virtuels. Chemin faisant, même les médias dits alternatifs font l’objet d’une attention toute particulière de la part des mages qui opèrent depuis l’arrière-scène de notre société virtuelle. Les lecteurs consultant les articles à partir de la plateforme des médias sociaux, c’est un jeu d’enfant que d’orienter leur lecture des évènements en manipulant toute une panoplie de techniques qui permettent de façonner le consentement des internautes. Malgré tout, il nous restait l’espace public afin d’aller faire un tour de piste au soleil, histoire de respirer un peu d’air frais et de nous déconnecter de cette abominable matrice. Rappelons à nos lecteurs aguerris que la matrice représente la « génitrice » dans la phraséologie gnostique et son rôle symbolique permet au mage de façonner des univers parallèles. D’où le concept de réalité virtuelle, une appellation qui sert de SORT ou CONJURATION par le VERBE et qui permet de duper le voyeur. Ainsi, le VOYANT active les ficelles du SPECTACLE ou CONJURATION qui permettra de mystifier la conscience des VOYEURS. Toutes les médiations mises en scène par cette réalité virtuelle nous dépossèdent de nous-mêmes, faisant en sorte de violer notre divine intimité afin de nous réduire à l’état d’objets corvéables à merci.
 

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La danse macabre du confinement

La prison panoptique universelle est sur le point d’être achevée alors que les stratégies de confinement pratiquées par les régisseurs ont permis de récupérer les derniers bastions de résistance à cette dictature virtuelle. Déjà, et au bénéfice de la traçabilité du cheptel humain, le téléphone dit intelligent tient lieu de laisse virtuelle tout en nous permettant de consulter nos interfaces préférées lors d’une promenade à l’extérieur. C’est ce qui explique pourquoi bon nombre de piétons vous passent sur le corps alors qu’ils consultent le contenu de leurs courriels ou tentent de capter l’attention d’un éventuel prospect sexuel. Les mages de la Silicon Valley nous fournissent des casques d’imagerie virtuelle en attendant de pouvoir brancher des interfaces à même notre cerveau qui ne sert plus à grand-chose. Pour dire les choses franchement. Une magicienne, active sur le front culturel montréalais, s’est mise à rire à gorge déployée alors qu’un conférencier était venu nous parler dans un auditorium universitaire du rôle des « objets intelligents » et de la traçabilité pour l’urbanisme de la future société carcérale qui nous attend. L’intervenante montréalaise éructait de joie en lançant « des fourmis, des fourmis … des fourmis ! » Cet évènement anecdotique m’aura permis de comprendre le rôle des antennes émettrices et réceptives dans l’étude comportementale de la société des fourmis et son corollaire dans le monde humain. Un génial chansonnier québécois, Jean Leloup, dans un album éponyme intitulé Les Fourmis, avait déjà pressenti tout le scénario à la fin du siècle dernier. « Dans les rêves des Fourmis, les humains sont très petits », chantait-il … sorte de mage de la chanson, Jean Leloup demeure un des rares intervenants actifs sur la scène culturelle québécoise à avoir tenté de réveiller nos consciences. Comme il le dit si bien dans cette chanson, nous avons une vision très réduite de nos vies et de notre potentiel à force d’avoir été pris en charge par les grands régisseurs d’une Société du spectacle qui a fini par réaliser intégralement les prophéties de Guy Dedord.

La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve accomplie, dans le monde de l’image autonomisé, où le mensonger s’est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du vivant. – Guy Debord

Désormais, avec l’utilisation de l’arme absolue des VIRUS, les grands régisseurs de l’ORDO MARCHAND seront en mesure d’utiliser le confinement sur ordonnance, comme dans un buffet chinois. C’est à volonté qu’ils pourront délimiter les ZONES autorisées pour le convoiement des fourmis corvéables que nous sommes devenus. Comme au Carnaval de Venise, nous porterons tous un masque arborant les signes distinctifs de notre AVATAR autorisé. Les prostituées et les conseillers en marketing pourront arborer des masques ressemblant à des strings aguichants; tandis que ceux qui bossent pour les entreprises de ramassage des ordures devront se contenter d’un masque arborant un simple « fuck you » ou quelque chose du même acabit. Masqués, casqués et pucés, il ne nous restera plus que les yeux afin d’observer le comportement d’autrui. Histoire de repérer des contrevenants afin de les dénoncer aux régisseurs policiers.

Patrice-Hans Perrier

Quelques réflexions supplémentaires à propos du confinement comme modus operandi de la nouvelle domination des humanoïdes :
 
 

mardi, 16 juin 2020

Covid 19 comme coup d’Etat idéologique et hold-up basés sur la peur et sur le projet du Grand Redémarrage

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Covid 19 comme coup d’Etat idéologique et hold-up basés sur la peur et sur le projet du Grand Redémarrage

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
 
Ex: https://www.lesobservateurs.ch

Il n'y a aujourd’hui plus aucun doute que le virus est bien le symptôme de diverses maladies de la mondialisation : rapidité d’échanges de masse et de circulation de biens et marchandises. Interconnexion et interdépendance globale de l’économie. Agriculture industrielle  intensive, recours massif à des antibiotiques et création de résistances. Création de réservoirs de virus par proximité homme/animal massive et consommation  d’ espèces exotiques. Il ne s’agit pas de contester l’existence d’un nouveau virus, quelle qu’en soit la provenance. Ce n'est pas  la première épidémie, ni la dernière sûrement. La lecture de l’œuvre de D. Raoult,  en particulier son excellent livre de vulgarisation « Arrêtons d'avoir peur ! » est très important pour connaître un discours scientifique empirique de praticien qui a une longue expérience des maladies infectieuses et la tête sur les épaules. Selon lui, la panique, très mauvaise conseillère, aggrave largement les effets d'une épidémie virale , toujours la conséquence d’un déséquilibre interne ou externe. Dans l'affaire de la pandémie actuelle, ce qui choque est l'absence d'un véritable débat neutre d'experts et l’information propagande à flux continu, unique et sans nuances. La vulgarisation dramatisée de statistiques alarmistes et de prévisions catastrophistes est manifestement instrumentalisée pour un agenda politico- économique globaliste.

Je ne peux plus souffler

Une épidémie virale  pas si différente de H1N1, MERS ou SARS, a été utilisée comme un gigantesque stress test qui a mis à l'épreuve les nations en compétition économique avec l’économie globale américaine/européenne. L'hypothèse d'une guerre économique menée à la Chine est bien probable. Il n’est d'ailleurs pas certain que cette dernière ait  vraiment perdu. Parmi les autres gagnants du confinement et du Lock-Down de l'économie réelle et de proximité, on voit distinctement la progression de la nouvelle économie numérique et les GAFAM ( Google,  Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Ceux-là même qui ont conçu des programmes d'intelligence artificielle qui prédisaient l'apocalypse de la progression virale, qui développent des applications de surveillance et de maintien de la distance sociale, la facilitation de la récolte des informations sur la santé personnelle,  accélérée par la 5G. La centralisation, imposée par l'OMS de la gestion des politiques nationales de la santé publique  entre nations émergentes, pays du tiers monde, médecine  bureaucratique occidentale est redoutable de rigidité. Cette dernière est entièrement formatée par le médicalement correct (usage orwellien comme dans   1984, critique des utopies totalitaires) d’une novlangue qui interdit tout langage de vérité pour ne pas discriminer certains comportements ou certaines minorités, prise de risque zéro, dramatisation des risques. Le  bon sens remplacé par des objectifs moralistes et de contrôle social, médecine préventive visant à soigner, médicaliser, vacciner, des gens en bonne santé qui ne sont pas encore malades, monopole du Big Pharma dans le processus de reconnaissance du traitement et de son remboursement, basé sur des procédures contrôlées par des experts cooptés.

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Parmi les autres gagnants, il ne faut pas oublier le capitalisme devenu total (Jean Peyrelevade, 2005) qui ne permet pas le naufrage d’ entreprises stratégiques, trop grandes pour faire faillite et dont la dette est rachetée, monétisée par les Banques Centrales, dorénavant sous le contrôle total de la finance globale, monétisée par les Banques Centrales.

Big Doctor is watching you

Dans cette crise, le discours médical a été utilisé pour légitimer, obtenir facilement une soumission (par peur et culpabilisation, imposition de gestes barrières et de distance sociale arbitraire, définition quasi hystérique de personnes vulnérables, définition de la santé comme plus importante que l’économie réelle, le PIB) , une auto-assignation à domicile quasiment sans résistance et sans questionnement.Après le choc et la sidération obtenue sous la peur et les injonctions contradictoires ( gardez la distance, restez chez vous pour sauver les autres, évitez les transports publics, attendez l’aide de l’Etat), les dégâts apparaissent : endettement, violences conjugales liées au confinement, vulnérabilisation du travail ( à domicile, en vidéo-conférence, le job peut être délocalisé sans autre, réduit à un temps partiel, dévitalisé du lien), troubles psychiatriques : psychose de la contamination, mécanismes obsessionnels de conjuration, angoisses  diffuses, empêchement de consulter, etc..

En termes d’ingénierie sociétale, la manœuvre apparait clairement. C’est la logique de la nouvelle réalité (plus rien ne sera comme avant), la grande remise à zéro du nouveau business vert, la mise à l’écart des seniors et de leur capacité économique, la promotion du Big Pharma et de l’OMS (où Bill Gates occupe une position importante) qui impose ses normes et médications coûteuses, scientifiquement correctes.

Le changement qui s’installe n’est pas un renforcement du citoyen et de la démocratie mais la dictature des minorités, de la bien-pensance, des Big Data et des multinationales qui privatisent et s’accaparent des tâches de l’Etat. Sous le couvert de l’idéologie « arc-en-ciel » des minorités clivantes (féministes, migrants, minorités sexuelles)   masquent ce hold-up politique et financier par une guerre civile pseudo-égalitariste. L’agenda sociétal qui s’accélère : mariage pour tous, rente-pont, censure sur Internet, féminisme comptable, antiracisme hystérique, est un leurre qui divise et empêche le constat du hold-up économique et financier imposé par les multinationales et les GAFAM. Au lieu de prendre de la hauteur et d’analyser l’accélérateur délétère de changement imposé par le Covid et son management, la gauche sociétale réclame la parité homme/femme dans l’Etat-major de conduite. Si vous aviez un doute sur le fonctionnement de cette propagande, vous voyez comment y échappent les frontaliers tellement indispensables aux hôpitaux, les militants cyclistes anti-bagnole qui manifestent en grand nombre, les manifestations sur l’urgence climatique, l’urgence antiraciste (et son droit subjectif délirant à se sentir humilié), l’urgence féministe, la libre circulation des gens du voyage et les migrants illégaux. Ne sont pénalisés que ceux qui acceptent les directives au pied de la lettre. La démocratie c’est pouvoir s’exprimer, même si ça ne plaît pas aux nouveaux bien-pensants qui utilisent la panique sanitaire pour avancer leurs projets. C’est faire valoir le droit à la critique, au bons sens, au libre arbitre, à la responsabilité individuelle.

Dominique Baettig, ancien conseiller national, militant souverainiste

15.06.2020

 

00:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, covid-19, coronavirus, pandémie, épidémie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 15 juin 2020

La France peine à se dégager de l’entrisme technologique américain

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La France peine à se dégager de l’entrisme technologique américain

Les start-up de la défense française manquent cruellement de financement et finissent par se tourner vers les fonds étrangers. Ce problème se caractérise principalement par le fait que tout ce qui touche à la défense est « non grata » pour les demandes de financement. Bien qu’il existe des fonds souverains tel que Definvest ou Ace pour ce type spécifique de start-ups, les fonds alloués ne sont pas à la hauteur des fonds étrangers et sont beaucoup plus difficiles à obtenir. L’installation en décembre 2018 du  fond d’investissement américain In-Q-Tel à Londres a durci le débat sur la souveraineté technologique de la France dans ce domaine.

Le cas d’école In-Q-Tel 

In-Q-Tel (anciennement Peleus), est un fonds américain de capital-investissement à but non lucratif créé et géré par la Central Intelligence Agency américaine.Il cible principalement, à l’international, les entreprises innovantes dans les technologies de pointe du type collecte, analyse et traitement de l’information pouvant être adaptées à la communauté américaine du renseignement.

In-Q-Tel a investi  dans les start-ups les plus connues dans ce type d’expertise :

  • Palantir (2005) : cette société, fondée par Peter Thiel, analyse des données en provenance de multiples sources
  • Kensho (2015) : Logiciel qui analyse les données pour répondre à plus de 65 millions de combinaisons de questions en données de marchés en l’espace de quelques minutes.
  • Algorithmia (2016) : Partage de modèles de machine-learning et d’intelligence artificielle parmi les data-scientistes. Il y a plus de 5 000 algorithmes et a permis au renseignement américain de mettre au point de nouveaux systèmes en intelligence artificielle.
  • Keyhole (2003 / devenu Google Earth) : technologie de visualisation interactive en 3D qui a été fourni à la National Imagery and Mapping Agency (NIMA) en soutien des troupes américaines en Irak.
  • Dataminr (2016) : plate-forme d’analyse de données pondérées en fonction de la crédibilité de leur auteur, du lieu d’où ils sont postés, localise leur auteur. Twitter lui avait demandé de cesser ses relations avec les agences de renseignement.

Échec français dans la copie du modèle In-Q-Tel

Pour améliorer le financement de son écosystème, la Direction générale des armées a annoncé la création d’un fonds public pour l’innovation et la défense en 2016. Sa base ? Le succès américain du fonds In-Q-Tel dont elle rêve de répéter l’écosystème. Relancée par la CIA après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la société d’investissement, à but non lucratif, a, entre autres, réussi à donner naissance à Google Earth et à l’expert du Big Data Palantir.

Le renseignement militaire s’est allié aux start-ups. C’est dans ce cadre qu’a permis aux agences du renseignement américaines de faire tomber Ben Laden et de fournir régulièrement des services à Wall Street pour l’analyse de leurs données. Fin novembre, l’entreprise américaine a d’ailleurs signé un contrat avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour traiter le Big Data informatique lié au terrorisme. Palantir a ainsi pu former des agents français à ses outils pour extraire et décrypter les données. Un contrat qui a soulevé la polémique de la dépendance de la France vis-à-vis des États-Unis et qui exerce une pression sur la France pour tirer profit de son propre écosystème technologique. Et cela, sans compter la vente de l’expert en biométrie Morpho par Safran, qui a été jugée « regrettable » dans les milieux militaires.

La Direction des armées a donc toute sa concentration sur le modèle d’In-Q-Tel : depuis plus de quinze ans, la CIA identifie des problèmes et In-Q-Tel, les technologies pour y répondre en investissant dans des start-up privées. L’effet de levier est énorme, puisque pour 1 dollar apporté par les fonds publics 15 dollars sont co-investis par des fonds privés dans les tours de table de ces start-ups.

In-Q-Tel investit ainsi en moyenne chaque année 120 millions de dollars, selon des estimations, ce qui laisse entrevoir les capacités investies par les États-Unis dans les nouvelles technologies de défense. Aujourd’hui plus de 200 start-up, allant de la détection chimique à la cyber-sécurité, aux technologies optiques et imageries, et à l’intelligence artificielle, ont ouvert leur capital à In-Q-Tel.

L’investissement tous azimuts dans le monde occidental

En se déployant à partir de Londres puis de Sydney en 2019, In-Q-Tel cherche à profiter des avantages des éco-systèmes qu’il soit scientifique, technologique et aussi en termes de capital-risque de chaque région afin de poursuivre sa mission de sécurité nationale pour les États-Unis et ses alliés. Et pour commencer, en premier lieu, ses alliés du renseignement britannique et australien.

La Grande Bretagne se félicite d’ailleurs de cette arrivée. « In-Q-Tel a l’expérience historique de fournir du capital d’amorçage pour financer des sociétés high-techs innovantes aux États-Unis, et nous attendons d’eux une approche comparable afin d’appuyer des projets similaires au Royaume-Uni », déclare aux Echos un porte-parole de la British Business Bank, qui héberge le Fonds d’investissement de sécurité nationale britannique (The NSSIF).

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Cette nouvelle politique d’investissement à l’international d’In-Q-Tel est orchestrée par Peter Tague, l’ancien coresponsable mondial des fusions-acquisitions de la banque américaine Citi, tout juste recruté comme vice-président exécutif de la firme. Et elle intervient au moment où les agences américaines de renseignement peinent à nouer des coopérations dans la Silicon Valley.

Pour l’administration française cette implantation n’est pas une surprise. « Ce type de fonds américain ou chinois a toujours une phase d’approche, via d’autres fonds ou des rabatteurs », indique une source de l’exécutif. En revanche, elle se dit beaucoup plus vigilante que Londres, et compte protéger les start-up françaises avec des technologies sensibles. « Nous nous intéressons à leur procédure de conformité et sensibilisons l’écosystème digital, en faisant la preuve par l’exemple, qu’ils ne respectent pas, dans certains cas, leurs engagements d’investissement, ou viennent simplement pomper des technologies », indique cette source. Bercy va donc élargir le contrôle des investissements étrangers aux technologies sensibles liées à l’intelligence artificielle, au spatial, au stockage des données et aux semi-conducteurs. « Tout acquisition dans ces domaines par un acteur étranger devra être notifié. Au-delà d’une certaine taille, il fera l’objet d’un contrôle. Mais dans tous les cas, il aura été signalé », indique une autre source. Bercy veut pouvoir ainsi offrir des alternatives aux entrepreneurs. « En amorçage pour les besoins de 5 à 20 millions d’euros, nous poussons les start-up, pour créer une référence de marché avec l’AMF et Bpifrance. Ce sont de bons modèles pour les start-up françaises car ces financements de projets ne dépossèdent pas l’entrepreneur ». Pour les tours de table plus élevés, « nous allons inciter au regroupement de capitaux privés, fonds, family office ou assureurs, avec des acteurs publics ».

Y-a-t-il eu réellement un effet « Palantir »

Pourquoi autant de réserve de la part des autorités françaises ? C’est qu’en Europe, le nom d’In-Q-Tel possède une certaine notoriété. C’est le représentant américain du Big Data Palantir. En France, le choix de sa technologie, née dans le giron du renseignement américain, a été choisie par la DGSI après les attentats de Charlie Hebdo de 2015, et deux ans plus tard par Airbus et a donc soulevé de nombreuses critiques. Le nom de Palantir a notamment été associé au scandale Cambridge Analytica et des inquiétudes sont nées suite au Cloud Act américain permettant à l’administration américaine d’accéder plus facilement à des données stockées à l’étranger.

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En réaction à ces craintes, le Groupement français des industries de défense et de sécurité (GICAT) a lancé le cluster « Data Intelligence » il y a deux ans, avec 22 entreprises dont des start-up comme Aleph-Networks et Linkurious. Cette initiative vise à offrir une solution souveraine sur-mesure et pousser leur déploiement l’export. Son vice-président, Emmanuel Tonnelier, passé par une start-up d’In-Q-Tel (Language Weaver) se fait direct : « Palantir ne propose pas en soi une technologie très moderne. Mais en 2016 il n’existait pas de solution française similaire. Le problème avec les Etats-Unis est que bien que nous soyons alliés historiques, la tentation existe de faire de l’espionnage. Face à leur force de frappe financière colossale et de vraies prises de risque, nous sommes contraints d’être agiles ». L’important, dit-il, est d’identifier ces start-up innovantes, comme Diodon, ce drone flottant transportant un intercepteur de communication développé à Toulouse. « Après, on ne les lâche plus! ».

Ces technologies garantissent notre indépendance sur la scène internationale. Leur financement est donc stratégique. Et plus globalement, la France semble avoir du mal à garder ses atouts. Les banques et les fonds ne veulent pas associer leur image aux technologies militaires. Numalis, qui développe un système correctif de trajectoires pour missiles et fusées, n’a pas su convaincre malgré un partenariat signé avec Airbus.

Ce genre de deeptech demande un temps de développement long (~ 5/10 ans) et ça ne colle pas forcément avec la logique court-termiste des fonds. In-Q-Tel, le fonds d’investissement de la CIA, a fait des propositions à des start-up françaises comme Linkurious (société d’un ancien de l’EGE), qui a aidé à faire éclore les Panama Papers ou Earthcube qui développe une technologie d’imagerie satellite. Et pendant ce temps-là, certaines se financent déjà à l’étranger. Dataiku, utilisé par la cellule luttant contre le blanchiment d’argent Tracfin, vient de boucler une levée de $101 millions auprès du fonds ICONIQ Capital, très proche de Zuckerberg.

Fabrice Villa

La guerre sociale qui vient

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La guerre sociale qui vient

par Franck BULEUX

La globalisation du combat pour Adama Traore, inhumé à Bamako en 2016 à la suite de son refus d’être interpellé par la gendarmerie nationale, est une des particularités du mouvement national initié en sa faveur (les époques ont les héros qu’ils méritent).

Le syndrome Traore (compte-tenu du nombre impressionnant de ses frères et sœurs, dix-sept issus de la lignée paternelle mais on doit dire probablement seulement son prénom, Adama comme une obligation médiatique car c’est tout simplement une méthode pour rendre sympathique toute personne) comprend un ensemble revendicatif, une véritable doxa idéologique. Il n’est pas seulement question d’expertise cardiaque ou de calculer le poids des gendarmes ou la capacité à courir de Traore, non l’affaire est d’une autre importance. On nous fait regarder l’expert ou la couleur du gendarme alors que l’affaire est d’une toute autre nature.

Il s’agit d’un combat du « peuple français » à haranguer, en s’étranglant (non, pas tout à fait, pas d’inquiétude !), la sœur (enfin, une des sœurs) Assa Traore, celle qui lutte contre tout. Celle qui a fait de ce combat sa vie. Concernant le « peuple français », de Gaulle et son RPF initial est vraiment « à la mode ».

Pour Assa Traore, il ne s’agit pas seulement de faire condamner un, deux ou trois gendarmes. Oui, pour arrêter Traore, il a fallu trois gendarmes ! Non, l’ennemi principal est le Système. L’expression « racisme systémique » prend tout son sens ici. La gendarmerie a fait preuve de racisme, mais il ne s’agit que d’une institution parmi d’autres dont font parties la police, l’école, la justice, la télévision…

Cette dénonciation du « racisme systémique » est un terme relativement récent dans la bouche des militants indigénistes et antiracistes. Il permet de mettre en place un combat non individuel mais portant sur des comportements liés à la société. Aussi, il est nécessaire de modifier nos comportements, de substituer un esprit à un autre, bref, de l’intrusion totalitaire !

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Assa Traore a sans doute beaucoup de soutiens, bien au-delà de sa fratrie, mais elle a, depuis 2019, un appui intellectuel de poids, qui explique probablement la présence active, notamment par une parole haineuse contre la police dont il souhaite la disparition pure et simple, vantant une société « sans police » (mais pas sans nervis…), du leader insoumis (quoique…) Jean-Luc Mélenchon, ce samedi 13 juin entre République et… République. Les rassemblements de plus de 10 personnes étant interdits compte-tenu de la crise sanitaire, on peut s’étonner de ces défilés ou rassemblements sans droit. Cet intellectuel de poids est issu d’une bonne famille française.

En effet, en 2019, l’autrice (sic) Traore a publié chez Stock (pas un éditeur de diffusion modeste, merci les soutiens !) Le combat Adama. Un livre écrit à quatre mains. Les deux autres mains appartiennent à une élite française, probablement ethnomasochiste, le ci-devant Geoffroy Daniel de Lagasnerie. Ce philosophe et sociologue, universitaire parisien, est probablement l’instigateur de la théorisation du combat des Traore. Ce très proche de La France insoumise (LFI), qui a encore appelé à voter pour ce mouvement lors des élections européennes de 2019, est l’âme du combat pour Traore.

9782234087392-001-T.jpegMais ce combat pour Traore se situe dans un ensemble politique cohérent dans sa haine contre le système. Ainsi, en 2016, il avait co-signé une lettre ouverte au Premier ministre d’alors, le social-libéral Manuel Valls, l’accusant de ne pas essayer de comprendre les causes du terrorisme, qui ensanglantait alors la France… Encore plus clairement, en septembre 2017, il signe une tribune dans son quotidien de référence Libération intitulée En défense des accusés du quai Valmy, soutenant des individus jugés au pénal pour avoir incendié une voiture de police avec ses occupants, lors d’une manifestation organisée par le collectif « Urgence notre police assassine ».

Ce véritable agent de l’islamo-gauchisme, provocateur anti-forces de l’ordre, a l’oreille de la sœur Traore.

Les suiveurs, qui ne bénéficient pas de la contravention de 135 € liée à l’inobservation des règles imposées par les conséquences de la crise sanitaire, sont, au moins, des naïfs. Ces derniers, pensant lutter contre de supposés violences policières, avancent, sans masques, pour mettre à l’œuvre une idéologie visant à installer un pouvoir fondé sur le renversement des valeurs. Ils commencent par les statues.

Et qui retrouve-t-on parmi les fidèles soutiens, initiateurs de la théorisation ? Des intellectuels mondains poussés par la haine du retour de ce que leur renvoie leur propre miroir.

Un Noir policier sera insulté et traité de « traître » et de « vendu » par les « siens » (d’après l’idéologie racialiste suprématiste noire de ces gens) mais un Blanc qui justifie la violence contre ceux qui nous protègent, c’est quoi ?

Mélenchon traite, ce samedi, le préfet de police de « psychopathe » (y aura-t-il une plainte déposée contre l’ancien ministre socialiste devenu tiers-mondiste ?) mais un universitaire prônant la haine sociale contre la police est un homme sensé.

Les ennemis de l’Occident, quoi que l’on puisse penser de notre système, sont partout chez eux, dans les écoles, dans les rues, dans les urnes…

Le sort de Traore n’est que le prétexte de la mise en place d’un système fondé sur la dénonciation (au sens propre du terme d’ailleurs si l’on écoute les propos de Castaner) du racisme à tout moment et en tout lieu. Pourquoi pas nous installer une application « délation » ?

La formulation du racisme systémique est l’élément majeur de la guerre sociale qui vient. Les meneurs, contrairement à ce que l’on pense, ne viennent pas tous d’une famille malienne, mais de la noblesse du Vivarais. Traître, vous avez dit traître ?

Une Otan visant la Chine ?

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Une Otan visant la Chine ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Des parlementaires provenant de huit grandes puissances viennent de mettre en place, le 5 juin 2020, une Alliance interparlementaire contre la Chine “Inter-Parliamentary Alliance on China (IPAC)”. Elle vise officiellement à contrer les succès économiques de la Chine en Asie et à soutenir Washington dans sa guerre commerciale avec Pékin.

Les Etats représentés sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada, la Norvège, la Suède, l'Allemagne et l'Australie. Y participent aussi des membres du Parlement Européen. L'IPAC se décrit elle-même sur le site https://www.ipac.global/ auquel on se reportera.

On y lit notamment que la montée en puissance de la République Populaire de Chine sous la direction de Parti Communiste Chinois PRC représente un défi au regard des « valeurs occidentales » telles que la démocratie, les droits de l'homme, le libéralisme ainsi que la sécurité. Il convient donc de développer une réponse coordonnée à ces défis, se substituant aux espoirs d'une coopération économique sur le mode gagnant-gagnant.

L'IPAC est pour le moment dirigée par des membres du Parlement britannique, la chef du Labour Party Helena Kennedy et un des leaders du parti Conservateur Duncan Smith. Des parlementaires représentant les autres Etats ont commencé à s'y inscrire. Dans un premier temps l'IPAC se propose de définir une coopération pour la défense de la sécurité et de l'intégrité nationale, non seulement parmi les membres mais en relation avec les nombreux pays où la Chine développe des investissements et des politiques de crédit importants.

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En Chine, comme parmi certains membres des oppositions politiques au sein des pays membres, la démarche de l'IPAC est vue comme une tentative américaine pour créer une nouvelle organisation militaire semblable à l'Otan, qui cette fois viserait non plus la Russie mais la Chine. Quelles en seraient les conséquences au regard de la sécurité internationale ?

Le fait que les fondateurs de l'IPAC soient des parlementaires et non des militaires pourrait rassurer. Mais en fait, l'IPAC pour le moment ne viserait pas, n'en étant pas capable, de mener une guerre classique contre la Chine. Elle envisage de définir une guerre hybride dite aussi de 4e génération conjuguant différents types d'agressions, économiques, numériques, idéologiques. Mais rien ne garantit que l'IPAC, comme l'Otan à ses débuts, ne bascule pas progressivement du domaine civil au domaine militaire. Le risque de guerre mondiale deviendrait alors maximum.
 

samedi, 13 juin 2020

Propagande et coronavirus : rappel de la grande standardisation des modernes

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Propagande et coronavirus : rappel de la grande standardisation des modernes

Bernays et Céline et la standardisation moderne

par Nicolas Bonnal

Ex: https://voxnr.com

Avant d’étudier Bernays on rappellera Céline. Apparemment, tout les oppose, mais sur l’essentiel ils sont d’accord : le monde moderne nous conditionne…

« Nous disions qu’au départ, tout article à « standardiser »: vedette, écrivain, musicien, politicien, soutien-gorge, cosmétique, purgatif, doit être essentiellement, avant tout, typiquement médiocre. Condition absolue. Pour s’imposer au goût, à l’admiration des foules les plus abruties, des spectateurs, des électeurs les plus mélasseux, des plus stupides avaleurs de sornettes, des plus cons jobardeurs frénétiques du Progrès, l’article à lancer doit être encore plus con, plus méprisable qu’eux tous à la fois. »

Bernays… C’est un des personnages les plus importants de l’histoire moderne, et on ne lui a pas suffisamment rendu hommage ! Il est le premier à avoir théorisé l’ingénierie du consensus et la définition du despotisme éclairé.

Edouard Bernays est un expert en contrôle mental et en conditionnement de masse. C’est un neveu viennois de Freud, et comme son oncle un lecteur de Gustave Le Bon. Il émigre aux États-Unis, sans se préoccuper de ce qui va se passer à Vienne… Journaliste (dont le seul vrai rôle est de créer une opinion, de l’in-former au sens littéral), il travaille avec le président Wilson au Committee on Public Information, au cours de la première Guerre Mondiale. Dans les années Vingt, il applique à la marchandise et à la politique les leçons de la guerre et du conditionnement de masse ; c’est l’époque du spectaculaire diffus, comme dit Debord. A la fin de cette fascinante et marrante décennie, qui voit se conforter la société de consommation, le KKK en Amérique, le fascisme et le bolchévisme en Europe, le surréalisme et le radicalisme en France, qui voit progresser la radio, la presse illustrée et le cinéma, Bernays publie un très bon livre intitulé Propagande (la première congrégation de propagande vient de l’Eglise catholique, créée par Grégoire XV en 1622) où le plus normalement et le plus cyniquement du monde il dévoile ce qu’est la démocratie américaine moderne : un simple système de contrôle des foules à l’aide de moyens perfectionnés et primaires à la fois ; et une oligarchie, une cryptocratie plutôt où le sort de beaucoup d’hommes, pour prendre une formule célèbre, dépend d’un tout petit nombre de technocrates et de faiseurs d’opinion. C’est Bernays qui a imposé la cigarette en public pour les femmes ou le bacon and eggsau petit déjeuner par exemple : dix ans plus tard les hygiénistes nazis, aussi forts que lui en propagande (et pour cause, ils le lisaient) interdisent aux femmes de fumer pour raisons de santé. Au cours de la seconde guerre mondiale il travaille avec une autre cheville ouvrière d’importance, Walter Lippmann.

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Avec un certain culot (une certaine chutzpah ?), Bernays dévoile les arcanes de notre société de consommation. Elle est conduite par une poignée de dominants, de gouvernants invisibles. Rétrospectivement on trouve cette confession un rien provocante et –surtout – imprudente. A moins qu’il ne s’agît à l’époque pour ce fournisseur de services d’épater son innocente clientèle américaine ?

“Oui, des dirigeants invisibles contrôlent les destinées de millions d’êtres humains. Généralement, on ne réalise pas à quel point les déclarations et les actions de ceux qui occupent le devant de la scène leur sont dictées par d’habiles personnages agissant en coulisse.”

Bernays reprend l’image fameuse de Disraeli dans Coningsby: l’homme-manipulateur derrière la scène. C’est l’image du parrain, en fait un politicien, l’homme tireur de ficelles dont l’expert russe Ostrogorski a donné les détails et les recettes dans son classique sur les partis politiques publié en 1898, et qui est pour nous supérieur aux Pareto-Roberto Michels. Nous sommes dans une société technique, dominés par la machine (Cochin a récupéré aussi l’expression d’Ostrogorski) et les tireurs de ficelles, ou wire-pullers (souvenez-vous de l’affiche du Parrain, avec son montreur de marionnettes) ; ces hommes sont plus malins que nous, Bernays en conclut qu’il faut accepter leur pouvoir. La société sera ainsi plus smooth. On traduit ?

Comme je l’ai dit, Bernays écrit simplement et cyniquement. On continue donc:

“Les techniques servant à enrégimenter l’opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

61LEVXGDzkL.jpgLa complexité suppose des élites techniques, les managers dont parle Burnham dans un autre classique célèbre (l’ère des managers, préfacé en France par Léon Blum en 1946). Il faut enrégimenter l’opinion, comme au cours de la première guerre mondiale, qui n’aura servi qu’à cela : devenir communiste, anticommuniste, nihiliste, consommateur ; comme on sait le nazisme sera autre chose, d’hypermoderne, subtil et fascinant, avec sa conquête spatiale et son techno-charisme – modèle du rock moderne (lisez ma damnation des stars).

L’ère des masses est aussi très bien décrite – mais pas comprise – par Ortega Y Gasset (il résume tout dans sa phrase célèbre ; « les terrasses des cafés sont pleines de consommateurs »…). Et cette expression, ère des masses, traduit tristement une standardisation des hommes qui acceptent humblement de se soumettre et de devenir inertes (Tocqueville, Ostrogorski, Cochin aussi décrivaient ce phénomène).

“Nous acceptons que nos dirigeants et les organes de presse dont ils se servent pour toucher le grand public nous désignent les questions dites d’intérêt général ; nous acceptons qu’un guide moral, un pasteur, par exemple, ou un essayiste ou simplement une opinion répandue nous prescrivent un code de conduite social standardisé auquel, la plupart du temps, nous nous conformons.” 

Pour Bernays bien sûr on est inerte quand on résiste au système oppressant et progressiste (le social-corporatisme dénoncé dans les années 80 par Minc & co).

La standardisation décrite à cette époque par Sinclair Lewis dans son fameux Babbitt touche tous les détails de la vie quotidienne : Babbitt semble un robot humain plus qu’un chrétien (il fait son Church-shopping à l’américaine d’ailleurs), elle est remarquablement rendue dans le cinéma comique de l’époque, ou tout est mécanique, y compris les gags. Bergson a bien parlé de ce mécanisme plaqué sur du vivant. Il est favorisé par le progrès de la technique :

« Il y a cinquante ans, l’instrument par excellence de la propagande était le rassemblement public. À l’heure actuelle, il n’attire guère qu’une poignée de gens, à moins que le programme ne comporte des attractions extraordinaires. L’automobile incite nos compatriotes à sortir de chez eux, la radio les y retient, les deux ou trois éditions successives des quotidiens leur livrent les nouvelles au bureau, dans le métro, et surtout ils sont las des rassemblements bruyants. »

La capture de l’esprit humain est l’objectif du manipulateur d’opinion, du spécialiste en contrôle mental, cet héritier du magicien d’Oz.

“La société consent à ce que son choix se réduise aux idées et aux objets portés à son attention par la propagande de toute sorte. Un effort immense s’exerce donc en permanence pour capter les esprits en faveur d’une politique, d’un produit ou d’une idée.”

Concernant la première guerre mondiale, Bernays “révise” simplement l’Histoire en confiant que la croisade des démocraties contre l’Allemagne s’est fondée sur d’habituels clichés et mensonges ! Il a d’autant moins de complexes que c’est lui qui a mis cette propagande au point…

“Parallèlement, les manipulateurs de l’esprit patriotique utilisaient les clichés mentaux et les ressorts classiques de l’émotion pour provoquer des réactions collectives contre les atrocités alléguées, dresser les masses contre la terreur et la tyrannie de l’ennemi. Il était donc tout naturel qu’une fois la guerre terminée, les gens intelligents s’interrogent sur la possibilité d’appliquer une technique similaire aux problèmes du temps de paix.”

On n’a jamais vu un cynisme pareil. Machiavel est un enfant de chœur. La standardisation s’applique bien sûr à la politique. Il ne faut pas là non plus trop compliquer les choses, écrit Bernays. On a trois poudres à lessive pour laver le linge, qui toutes appartiennent à Procter & Gamble (les producteurs de soap séries à la TV) ou à Unilever ; et bien on aura deux ou trois partis politiques, et deux ou trois programmes simplifiés !

41WnYWE6saL.jpgBernays reprend également l’expression de machine de Moïse Ostrogorski (voir notre chapitre sur ce chercheur russe, qui disséqua et désossa l’enfer politique américain), qui décrit l’impeccable appareil politique d’un gros boss. La machine existe déjà chez le baroque Gracian. Ce qui est intéressant c’est de constater que la mécanique politique – celle qui a intéressé Cochin – vient d’avant la révolution industrielle. Le motindustriedésigne alors l’art du chat botté de Perrault, celui de tromper, d’enchanter – et de tuer ; l’élite des chats bottés de la politique, de la finance et de l’opinion est une élite d’experts se connaissant, souvent cooptés et pratiquant le prosélytisme. Suivons le guide en conspiration !

“Il n’en est pas moins évident que les minorités intelligentes doivent, en permanence et systématiquement, nous soumettre à leur propagande. Le prosélytisme actif de ces minorités qui conjuguent l’intérêt égoïste avec l’intérêt public est le ressort du progrès et du développement des États-Unis. Seule l’énergie déployée par quelques brillants cerveaux peut amener la population tout entière à prendre connaissance des idées nouvelles et à les appliquer.”

Comme je l’ai dit, cette élite n’a pas besoin de prendre de gants, pas plus qu’Edouard Bernays. Il célèbre d’ailleurs son joyeux exercice de style ainsi :

Les techniques servant à enrégimenter l’opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

La démocratie a un gouvernement invisible qui nous impose malgré nous notre politique et nos choix. Si on avait su…

Après la Guerre, Bernays inspire le méphitique Tavistock Institute auquel Daniel Estulin a consacré un excellent et paranoïaque ouvrage récemment.

Mais en le relisant, car cet ouvrage est toujours à relire, je trouve ces lignes définitives sur l’organisation conspirative de la vie politique et de ses partis :

« Le gouvernement invisible a surgi presque du jour au lendemain, sous forme de partis politiques rudimentaires. Depuis, par esprit pratique et pour des raisons de simplicité, nous avons admis que les appareils des partis restreindraient le choix à deux candidats, trois ou quatre au maximum. »

Et cette conspiration était n’est-ce pas très logique, liée à l’esprit pratique et à la simplicité :

« Les électeurs américains se sont cependant vite aperçus que, faute d’organisation et de direction, la dispersion de leurs voix individuelles entre, pourquoi pas, des milliers de candidats ne pouvait que produire la confusion ». 

Pour le grand Bernays il n’y a de conspiration que logique. La conspiration n’est pas conspirative, elle est indispensable. Sinon tout s’écroule. L’élite qu’il incarne, et qui œuvre d’ailleurs à l’époque de Jack London, ne peut pas ne pas être. Et elle est trop souple et trop liquide pour se culpabiliser. N’œuvre-t-elle pas à la réconciliation franco-allemande après chaque guerre qu’elle a contribué à déclencher, et que la Fed a contribué à financer au-delà des moyens de tous ?

Elle est aussi innocente que l’enfant qui vient de naître.

Un qui aura bien pourfendu Bernays sans le savoir dans ses pamphlets est Louis-Ferdinand Céline. Sur la standardisation par exemple, voici ce qu’il écrit :

lfc-bd.jpg« Standardisons! le monde entier! sous le signe du livre traduit! du livre à plat, bien insipide, objectif, descriptif, fièrement, pompeusement robot, radoteur, outrecuidant et nul. »

Et d’ajouter sur un ton incomparable et une méchanceté inégalable :

« le livre pour l’oubli, l’abrutissement, qui lui fait oublier tout ce qu’il est, sa vérité, sa race, ses émotions naturelles, qui lui apprend mieux encore le mépris, la honte de sa propre race, de son fond émotif, le livre pour la trahison, la destruction spirituelle de l’autochtone, l’achèvement en somme de l’œuvre bien amorcée par le film, la radio, les journaux et l’alcoolisme. »

La standardisation (j’écris satan-tardisation…) rime avec la mort (mais n’étions-nous pas morts avant, cher Ferdinand ? Vois Drumont, Toussenel même, ce bon Cochin, ce génial Villiers…). Le monde est mort, et on a pu ainsi le réifier et le commercialiser ;

« Puisque élevés dans les langues mortes ils vont naturellement au langage mort, aux histoires mortes, à plat, aux déroulages des bandelettes de momies, puisqu’ils ont perdu toute couleur, toute saveur, toute vacherie ou ton personnel, racial ou lyrique, aucun besoin de se gêner! Le public prend ce qu’on lui donne. Pourquoi ne pas submerger tout! simplement, dans un suprême effort, dans un coup de suprême culot, tout le marché français, sous un torrent de littérature étrangère? Parfaitement insipide?… »

Divaguons sur ce thème de la civilisation mortelle – et sortons du Valéry pour une fois. A la même époque Drieu la Rochelle écrivait dans un beau libre préfacé par Halévy, Mesure de la France :

« Il n’y a plus de conservateurs, de libéraux, de radicaux, de socialistes. Il n’y a plus de conservateurs, parce qu’il n’y a plus rien à conserver. Religion, famille, aristocratie, toutes les anciennes incarnations du principe d’autorité, ce n’est que ruine et poudre. »

Puis Drieu enfonce plus durement le clou (avait-il déjà lu Guénon ?) :

« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera. »

Le gros shopping planétaire est mis en place par la matrice américaine, qui va achever de liquider la vieille patrie prétentieuse :

« Il n’y a plus de partis dans les classes, plus de classes dans les nations, et demain il n’y aura plus de nations, plus rien qu’une immense chose inconsciente, uniforme et obscure, la civilisation mondiale, de modèle européen. »

Livre-des-conspirations.jpgDrieu affirme il y a cent ans que le catholicisme romain est zombie :

« Le Vatican est un musée. Nous ne savons plus bâtir de maisons, façonner un siège où nous y asseoir. A quoi bon défendre des banques, des casernes, et les Galeries Lafayette ? »

Enfin, vingt ans avant Heidegger ou Ellul, Drieu désigne la technique et l’industrie comme les vrais conspirateurs :

« Il y aura beaucoup de conférences comme celle de Gênes où les hommes essaieront de se guérir de leur mal commun : le développement pernicieux, satanique, de l’aventure industrielle. »

Revenons à Céline, qui avec ferveur et ire dépeint la faune nouvelle de l’art pour tous :

« Les grands lupanars d’arts modernes, les immenses clans hollywoodiens, toutes les sous-galères de l’art robot, ne manqueront jamais de ces saltimbanques dépravés… Le recrutement est infini. Le lecteur moyen, l’amateur rafignolesque, le snob cocktailien, le public enfin, la horde abjecte cinéphage, les abrutis-radios, les fanatiques envedettés, cet international prodigieux, glapissant, grouillement de jobards ivrognes et cocus, constitue la base piétinable à travers villes et continents, l’humus magnifique le terreau miraculeux, dans lequel les merdes publicitaires vont resplendir, séduire, ensorceler comme jamais. »

Et de conclure avec son habituelle outrance que l’époque de l’inquisition et des gladiateurs valait bien mieux :

« Jamais domestiques, jamais esclaves ne furent en vérité si totalement, intimement asservis, invertis corps et âmes, d’une façon si dévotieuse, si suppliante.

Rome? En comparaison?… Mais un empire du petit bonheur! une Thélème philosophique! Le Moyen Age?… L’Inquisition?… Berquinades! Epoques libres! d’intense débraillé! d’effréné libre arbitre! le duc d’Albe? Pizarro? Cromwell? Des artistes! »

Dans son très bon livre sur Spartacus, l’écrivain juif communiste Howard Fast établit lui aussi un lien prégnant entre la décadence impériale et son Amérique ploutocratique. C’est que l’homme postmoderne et franchouillard a du souci à se faire (ce que Léon Bloy nommait sa capacité bourgeoise à avaler – surtout de la merde) :

« Plus c’est cul et creux, mieux ça porte. Le goût du commun est à ce prix. Le « bon sens » des foules c’est : toujours plus cons. L’esprit banquiste, il se finit à la puce savante, achèvement de l’art réaliste, surréaliste. Tous les partis politiques le savent bien. Ce sont tous des puciers savants. La boutonneuse Mélanie prend son coup de bite comme une reine, si 25.000 haut-parleurs hurlent à travers tous les échos, par-dessus tous les toits, soudain qu’elle est Mélanie l’incomparable… Un minimum d’originalité, mais énormément de réclame et de culot. L’être, l’étron, l’objet en cause de publicité sur lequel va se déverser la propagande massive, doit être avant tout au départ, aussi lisse, aussi insignifiant, aussi nul que possible. La peinture, le battage-publicitaire se répandra sur lui d’autant mieux qu’il sera plus soigneusement dépourvu d’aspérités, de toute originalité, que toutes ses surfaces seront absolument planes. Que rien en lui, au départ, ne peut susciter l’attention et surtout la controverse. » 

Et comme s’il avait lu et digéré Bernays Céline ajoute avec le génie qui caractérise ses incomparables pamphlets :

bf8f384fb468929d3ed15cae77796d75.jpg« La publicité pour bien donner tout son effet magique, ne doit être gênée, retenue, divertie par rien. Elle doit pouvoir affirmer, sacrer, vociférer, mégaphoniser les pires sottises, n’importe quelle himalayesque, décervelante, tonitruante fantasmagorie… à propos d’automobiles, de stars, de brosses à dents, d’écrivains, de chanteuses légères, de ceintures herniaires, sans que personne ne tique… ne s’élève au parterre, la plus minuscule naïve objection. Il faut que le parterre demeure en tout temps parfaitement hypnotisé de connerie. 

Le reste, tout ce qu’il ne peut absorber, pervertir, déglutir, saloper standardiser, doit disparaître. C’est le plus simple. Il le décrète. Les banques exécutent. Pour le monde robot qu’on nous prépare, il suffira de quelques articles, reproductions à l’infini, fades simulacres, cartonnages inoffensifs, romans, voitures, pommes, professeurs, généraux, vedettes, pissotières tendancieuses, le tout standard, avec énormément de tam-tam d’imposture et de snobisme La camelote universelle, en somme, bruyante, juive et infecte… »

Et de poursuivre sa belle envolée sur la standardisation :

« Le Standard en toutes choses, c’est la panacée. Plus aucune révolte à redouter des individus pré-robotiques, que nous sommes, nos meubles, romans, films, voitures, langage, l’immense majorité des populations modernes sont déjà standardisés. La civilisation moderne c’est la standardisation totale, âmes et corps. »

La violence pour finir :

« Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !… Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités… Du coup, on la gave, elle en crève… Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules… mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie… Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. »

Céline est incomparable quand il s’attaque à la foule, lamentable quand il reprend le lemme du juif comme missionnaire du mal dans le monde moderne. Mais c’est cette folie narrative qui crée la tension géniale de son texte. De toute manière, ce n’est pas notre sujet. Et puis c’est Disraeli et c’est Bernays qui ont joué à l’homme invisible un peu trop visible. Comme dit Paul Johnson dans sa fameuse Histoire des Juifs (p. 329): “Thus Disraeli preached the innate superiority of certain races long before the social Darwinists made it fashionable, or Hitler notorious.”

Bibliographie:

Nicolas Bonnal – Littérature et conspiration (Dualpha, Amazon.fr)

Frédéric Bernays – Propagande

Céline – Bagatelles…

Drieu la Rochelle – Mesure de la France

Johnson (Paul) – A History of the Jews

vendredi, 12 juin 2020

La Chine affine son «Art de la guerre (hybride)»

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La Chine affine son «Art de la guerre (hybride)»

par Pepe Escobar

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Le général chinois Qiao Liang affirme que « si nous devons danser avec les loups, nous ne devrions pas danser au rythme des États-Unis ».

En 1999, Qiao Liang, alors colonel chevronné de l’armée de l’air dans l’Armée de libération du peuple (APL), et Wang Xiangsui, un autre colonel émérite, ont provoqué un énorme tumulte avec la publication de Unrestricted Warfare : China’s Master Plan to Destroy America [La guerre totale : le plan stratégique de la Chine pour détruire l’Amérique].
 
Unrestricted Warfare était essentiellement le manuel de l’APL pour la guerre asymétrique : une mise au goût du jour de l’Art de la Guerre de Sun Tzu. Au moment de la publication initiale, alors que la Chine était encore loin de son influence géopolitique et géo-économique actuelle, le livre était conçu pour présenter une approche défensive, loin du sensationnaliste « détruire l’Amérique » ajouté au titre pour la publication américaine en 2004.

Le livre est maintenant disponible dans une nouvelle édition et Qiao Liang, en tant que général à la retraite et directeur du Conseil de Recherche sur la Sécurité Nationale, a refait surface dans une interview très révélatrice publiée à l’origine dans l’édition actuelle du magazine Zijing (Bauhinia), basé à Hong Kong.

Le général Qiao n’est pas un membre du Politburo habilité à dicter la politique officielle. Mais certains analystes, avec lesquels je me suis entretenu, s’accordent à dire que les points clés qu’il fait à titre personnel sont assez révélateurs de la pensée de l’APL. Passons en revue certains de ses points forts.

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Danser avec les loups

L’essentiel de son argumentation se concentre sur les lacunes de l’industrie manufacturière américaine : « Comment les États-Unis peuvent-ils aujourd’hui vouloir faire la guerre à la plus grande puissance manufacturière du monde alors que leur propre industrie est vidée de son contenu ? »

Un exemple, en référence au Covid-19, est la capacité de produire des respirateurs :

« Sur plus de 1 400 pièces nécessaires pour un respirateur, plus de 1 100 sont produites en Chine, y compris l’assemblage final. C’est le problème des États-Unis aujourd’hui. Ils disposent d’une technologie de pointe, mais pas des méthodes ni des capacités de production. Ils doivent donc s’appuyer sur la production chinoise ».

Le général Qiao rejette la possibilité que le Vietnam, les Philippines, le Bangladesh, l’Inde et d’autres nations asiatiques puissent remplacer la main-d’œuvre bon marché de la Chine :

« Réfléchissez : lequel de ces pays a le plus de travailleurs qualifiés que la Chine. Quelle quantité de ressources humaines, de moyen et haut niveau, a été produite en Chine au cours de ces 30 dernières années ? Quel pays forme plus de 100 millions d’étudiants aux niveaux secondaire et universitaire ? L’énergie de tous ces gens est encore loin d’être libérée pour le développement économique de la Chine ».

Il reconnaît que la puissance militaire américaine, même en période d’épidémie et de difficultés économiques, est toujours capable « d’interférer directement ou indirectement dans la question du détroit de Taïwan » et de trouver une excuse pour « bloquer et sanctionner la Chine et l’exclure de l’Occident ». Il ajoute qu’« en tant que pays producteur, nous ne pouvons toujours pas satisfaire notre industrie manufacturière avec nos propres ressources et compter sur nos propres marchés pour consommer nos produits ».

En conséquence, il affirme que c’est une « bonne chose » pour la Chine de s’engager dans la cause de la réunification [avec Taïwan], « mais c’est toujours une mauvaise chose si cela est fait au mauvais moment. Nous ne pouvons agir qu’au bon moment. Nous ne pouvons pas permettre à notre génération de commettre le péché d’interrompre le processus de renaissance de la nation chinoise ».

Le général Qiao affirme :

« Ne pensez pas que seule la souveraineté territoriale concerne les intérêts fondamentaux d’une nation. D’autres types de souveraineté – économique, financière, de défense, alimentaire, des ressources, biologique et culturelle – sont tous liés aux intérêts et à la survie des nations et sont des composantes de la souveraineté nationale ».

Pour stopper le mouvement d’indépendance de Taïwan, « en dehors de la guerre, d’autres options doivent être prises en considération. Nous pouvons réfléchir aux moyens d’agir dans l’immense zone grise entre la guerre et la paix, et nous pouvons même penser à des moyens plus particuliers, comme le lancement d’opérations militaires qui ne conduiront pas à la guerre, mais qui peuvent impliquer un usage modéré de la force ».

Dans une formulation illustrée, le général Qiao pense que « Si nous devons danser avec les loups, nous ne devrions pas danser au rythme des États-Unis. Nous devrions avoir notre propre rythme, et même essayer de casser leur rythme, pour minimiser leur influence. Si la puissance américaine brandit son bâton, c’est parce qu’elle est tombée dans un piège ».

En bref, pour le général Qiao,

« la Chine doit tout d’abord faire preuve de détermination stratégique pour résoudre la question de Taïwan, et ensuite de patience stratégique. Bien sûr, le postulat est que nous devons développer et maintenir notre force stratégique pour pouvoir résoudre la question de Taïwan par la force à tout moment ».

 
Les gants sont enlevés

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Comparons maintenant l’analyse du général Qiao avec le fait géopolitique et géo-économique désormais évident que Pékin répondra par la force des choses à toute tactique de guerre hybride déployée par le gouvernement américain. Les gants sont définitivement enlevés.

L’expression « gold standard » est apparue dans un éditorial sans retenue du Global Times:

« Nous devons être clairs sur le fait que la stratégie nationale de la Chine sera axée sur la lutte contre l’agression américaine. Nous devrions renforcer la coopération avec la plupart des pays. Les États-Unis sont censés contenir les lignes de front internationales de la Chine, et nous devons mettre fin à ce complot américain et faire de la rivalité entre la Chine et les États-Unis un processus d’auto-isolement américain ».

Un corollaire inévitable est que l’offensive tous azimuts visant à paralyser Huawei sera contrecarrée en proportion, en ciblant Apple, Qualcom, Cisco et Boeing, y compris « des enquêtes ou des suspensions de leur droit de faire des affaires en Chine ».

Ainsi, à toutes fins pratiques, Pékin a maintenant dévoilé publiquement sa stratégie pour contrecarrer les affirmations du Président américain Donald Trump du genre « Nous pourrions arrêter l’ensemble du business ».

Un mélange toxique de racisme et d’anticommunisme est responsable du sentiment anti-chinois prédominant aux États-Unis chez au moins 66% de l’ensemble de la population. Trump s’en est instinctivement emparé – et en a fait le thème de sa campagne de réélection, entièrement approuvé par Steve Bannon.

L’objectif stratégique est de s’attaquer à la Chine dans tous les domaines. L’objectif tactique est de forger un front anti-Chine à travers l’Occident : un autre exemple d’encerclement, de style guerre hybride, axé sur la guerre économique.

Cela impliquera une offensive concertée, en essayant de faire respecter les embargos et en essayant de bloquer les marchés régionaux aux entreprises chinoises. La guérilla juridique sera la norme. Même le gel des avoirs chinois aux États-Unis n’est plus une proposition farfelue.

Toutes les ramifications possibles des Nouvelles Routes de la Soie – sur le front énergétique, les ports, la Route de la Soie de la Santé, l’interconnexion numérique – seront stratégiquement ciblées. Ceux qui rêvaient que la Covid-19 pourrait être le prétexte idéal pour un nouveau Yalta – réunissant Trump, Xi et Poutine – peuvent reposer en paix.

L’« endiguement » sera mis à rude épreuve. L’amiral Philip Davidson, chef du Commandement indo-pacifique, en est un bon exemple : il demande 20 milliards de dollars pour un « cordon militaire robuste » allant de la Californie au Japon et le long du littoral du Pacifique, avec « des réseaux d’attaque de précision à haute capacité de survie » le long du littoral du Pacifique et des « rotations de forces interarmées basées sur le front » pour contrer la « nouvelle menace que fait peser la concurrence des grandes puissances ».

Davidson soutient que « sans une dissuasion conventionnelle valable et convaincante, la Chine et la Russie seront encouragées à agir dans la région pour supplanter les intérêts américains ».

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Regardez le Congrès du Peuple

Du point de vue de larges régions du Grand Sud, la tension actuelle, extrêmement dangereuse, ou nouvelle guerre froide, est le plus souvent interprétée comme la fin progressive de l’hégémonie de la coalition occidentale sur la planète entière.

Pourtant, l’hégémon demande encore à des dizaines de nations de se positionner à nouveau dans un impératif de guerre mondiale contre le terrorisme du type « Vous êtes avec nous ou contre nous ».

Lors de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale, qui débute ce vendredi, nous verrons comment la Chine va gérer sa priorité absolue : se réorganiser sur le plan intérieur après la pandémie.

Pour la première fois en 35 ans, Pékin sera contrainte de renoncer à ses objectifs de croissance économique. Cela signifie également que l’objectif de doubler le PIB et le revenu par habitant en 2020 par rapport à 2010 sera également reporté.

Ce à quoi nous devons nous attendre, c’est un contrôle absolu des dépenses intérieures – et de la stabilité sociale – plutôt qu’une lutte pour devenir un leader mondial, même si cela n’est pas totalement négligé.

Après tout, le président Xi Jinping a clairement indiqué en début de semaine que « le développement et la distribution d’un vaccin Covid-19 en Chine, lorsqu’il sera disponible », ne seront pas soumis à la logique des grandes entreprises pharmaceutiques, mais « deviendront un bien public mondial. Ce sera la contribution de la Chine pour assurer l’accessibilité et le caractère abordable du vaccin dans les pays en développement ». Le Grand Sud est attentif.

Sur le plan interne, Pékin renforcera le soutien aux entreprises publiques qui sont fortes en matière d’innovation et de prise de risque. La Chine déjoue toujours les prédictions des « experts » occidentaux. Par exemple, les exportations ont augmenté de 3,5 % en avril, alors que les experts prévoyaient une baisse de 15,7%. L’excédent commercial était de 45,3 milliards de dollars, alors que les experts prévoyaient seulement 6,3 milliards de dollars.

Pékin semble identifier clairement l’écart grandissant entre un Occident, en particulier les États-Unis, qui plonge de facto dans une Nouvelle Grande Dépression, et une Chine qui est sur le point de relancer sa croissance économique. Le centre de gravité de la puissance économique mondiale continue à se déplacer, inexorablement, vers l’Asie.

Une guerre hybride ? Allez-y.

Pepe Escobar

Traduit par Michel, relu par jj pour Le Saker Francophone

Frédéric Dufoing: “Les huit commandements de la vulgate antifa”

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Frédéric Dufoing: “Les huit commandements de la vulgate antifa”

Ex: https://linactuelle.fr 

Le lancement de Front populaire s’est accompagné d’une campagne de presse à charge contre la nouvelle revue de Michel Onfray, à tel point que les logiques d’amalgame chères à la mouvance antifa ont été reprises par une multitude d’organes de presse tels que Le Monde, Libération ou L’Incorrect – nous espérons qu’ils sont tous heureux d’être ainsi associés. Comment fonctionne cette rhétorique qui, à force de dénoncer le confusionnisme, en vient elle-même à confondre tout et son contraire au nom de procès d’intention dignes à la fois du Politburo et de la cour d’école ? Frédéric Dufoing décrypte le phénomène.


Parlons chocolat. Imaginons que vous aimiez le chocolat et vouliez en manger une tartine. Vous vous mettez alors à discuter avec d’autres amateurs de chocolat pour savoir, disons, lequel est le meilleur (le belge ou le suisse ?), avec quel pain il s’accorde le mieux, etc. L’un de vos interlocuteurs vous annonce qu’il aime aussi la confiture, un autre qu’il mange du chocolat mélangé à de la confiture ; un troisième vous invite à venir parler de votre passion du chocolat sur son site consacré à sa passion du pain où écrivent aussi des passionnés de café ; un quatrième vous explique qu’il aime le chocolat parce que c’est généralement moins sucré que le miel, et un cinquième vous dit qu’un de ses amis lecteur du Point aime le chocolat et qu’Hitler lui-même aimait le chocolat ; un septième vous rappelle que, puisque le chocolat est tout de même sucré, il peut favoriser le diabète. Vous répliquez à un huitième amateur de chocolat, et qui l’est aussi de muffins et de thé à la menthe, que vous n’aimez pas les muffins. Votre petite discussion est alors likée et même relayée sur leur site par des industriels du chocolat en mal de notoriété.

La logique de l’amalgame.

Si cette même petite discussion autour du chocolat arrive aux oreilles d’un journaliste du Monde, d’un politologue publié par Libération ou d’un auteur de L’Incorrect (et de bien d’autres revues, chaînes de télévision et autres sites internet), voire de la revue Lundi Matin ou d’un animateur du blog d’Alain Soral, vous allez apprendre que vous aimez la confiture, que vous mélangez votre chocolat avec de la confiture, que vous êtes passionné de pain et même de café, qu’au moins l’une des raisons pour lesquelles vous aimez le chocolat, c’est qu’il est moins sucré que le miel, que vous lisez le Point ou devriez le lire et que vous avez fort probablement les mêmes opinions qu’Adolf Hitler. Non content de découvrir tant de choses sur vous-même, vous serez paniqué d’apprendre que vous êtes diabétique et que vous détestez non seulement les muffins mais aussi le thé à la menthe, voire que vous détestez les muffins parce que vous détestez le thé à la menthe. Enfin, on vous signalera qu’en entretenant un tel débat, vous avez encouragé la production industrielle de chocolat ou fait, volontairement ou comme « idiot utile » (confusionniste), la promotion de l’industrie du chocolat, qui exploite des enfants et utilise des pesticides – exploitation à laquelle vous êtes sans doute indifférent (ce qui confirmerait  vos tendances hitléristes) et pesticides auxquels vous êtes sans doute favorable (sinon, pourquoi discuter aussi vainement du chocolat, sans d’ailleurs jamais préciser que vous êtes opposé à l’usage des pesticides ?).

Ce type de « raisonnements » complètement faux voire absurdes, que l’on qualifie de sophistiques, sont devenus si courants qu’ils s’imposent comme une méthode commune et banale en vue de dénoncer toute forme de pensée.

Ridicule, n’est-ce pas ? Pourtant, ce type de « raisonnements » complètement faux voire absurdes, que l’on qualifie de sophistiques, sont devenus si courants qu’ils s’imposent comme une méthode commune et banale en vue de dénoncer toute forme de pensée – qu’elle soit d’ailleurs correctement formée ou elle-même sophistique. Le meilleur exemple vient d’en être donné avec la Blitzkrieg lancée par Le Monde, Libération et L’Incorrect contre l’initiative éditoriale de Michel Onfray, la nouvelle revue Front populaire, destinée à renouer le dialogue entre souverainistes. Bien sûr, on peut légitimement reprocher beaucoup de choses à Onfray : ses postures médiatiques, ses références philosophiques, ses incohérences. On peut reprocher beaucoup de choses aussi à la démarche que propose sa revue : par exemple, ne serait-il pas plus intéressant de confronter souverainistes et anti-souverainistes ? Mais la moindre des choses serait de critiquer l’homme et sa revue avec rigueur intellectuelle, c’est-à-dire de respecter les règles qui organisent une argumentation et un débat. La plus élémentaire de ces règles consiste à écouter ce que l’adversaire dit et à ne pas lui prêter des positions ou des intentions qu’il n’a pas ou que d’autres ont eu à sa place.

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Les diverses formes de souveraineté.

Or, non seulement la revue n’est pas encore parue, et donc aucun contenu n’est disponible à ce jour, mais, de surcroît, on se demande comment on peut porter un jugement global, catégorique et uniforme sur une revue dont les contributions sont nécessairement contradictoires – c’est son principe et son très grand intérêt : elle organise un débat. On n’a pourtant pas hésité à affirmer qu’Onfray et sa revue – comme si l’un se réduisait à l’autre – défendraient une souveraineté identitaire, qualifiée « d’extrême droite ».

Comme si toute forme d’identité – objet de recherche de Claude Levi-Strauss, et titre d’un de ses ouvrages – renvoyait mécaniquement à un imaginaire racial, national, essentialiste, par opposition à l’hybridité, au multiculturalisme, à l’universalisme, au bigarré, au métissage – termes du reste opposés ou inassimilables les uns aux autres et présentant des sens très variés.

Comme si l’identité, réduite à l’une de ses versions, était illégitime et sordide face au légitime et noble internationalisme, réduit à… on ne sait plus trop quoi, car l’internationalisme soviétique, celui des anarchistes, celui de la mondialisation du XVIe siècle, celui de la mondialisation du XXe, celui du catholicisme médiéval triomphant, celui de l’islam salafiste, celui de la république des lettres ou celui toujours espéré et jamais construit du syndicalisme, ce n’est pas exactement la même chose… Il en va de même du cosmopolitisme. Lançons un concours :  qui était le plus cosmopolite entre Ivan Illich, Alexandre le Grand, Maïmonide, Gandhi, Magellan, Saartje Baartman, un immigrant wallon au Canada, un immigrant chinois en Indonésie, l’ancien esclave Olaudah Equiano, les paysans français qui demandaient l’abolition de l’esclavage dans leurs cahiers de doléances ou n’importe quel patron de multinationale qui, comme le chantait Brel, a un doigt (c’est-à-dire une villa, une entreprise ou un compte en banque) dans chaque pays ?

La souveraineté populaire n’est ni la souveraineté nationale, ni la souveraineté étatique, moins encore la souveraineté fédérale ou communale.

Comme si la souveraineté elle-même, dont il est justement question de débattre dans la revue, ne pouvait pas relever de plusieurs logiques et définitions très différentes, et pas seulement d’une référence à l’« identité » : la souveraineté populaire n’est ni la souveraineté nationale, ni la souveraineté étatique, moins encore la souveraineté (ou l’autarcie) biorégionale, fédérale ou communale, dont Onfray, en héritier de Proudhon, se dit partisan. Là-dessus, toutes ces souverainetés ne sont pas toujours aisément articulables, compatibles – la nation ayant par exemple été pendant deux cents ans le tombeau des peuples, au sens propre comme au sens figuré : les peuples meurent dans les guerres faites au nom de la nation et se voient écartés du pouvoir par cette fiction hypocrite qui est à son service, la représentation.

Comme si toute forme de compartimentation, de séparation, de distinction entre un « eux » et un « nous » était nécessairement nuisible et artificielle c’est-à-dire, puisque c’est devenu un terme repoussoir, une catégorie de souillure qu’on appelle l’« extrême droite ». On pourrait disserter pendant des heures sur les concepts de « gauche » et de « droite », qui n’ont de légitimité conceptuelle que dans la croyance que l’on a de leur existence et n’ont servi qu’à la dictature des partis et de la militance sectaire, donc de la « démocratie » représentative. On pourrait aussi disserter pendant des heures sur le terme « extrémiste », honteusement hybridé au si beau et si digne « radical ». Cependant, l’expression « extrême-droite » est devenue un tel raccourci dogmatique, un tel automatisme rhétorique, à l’instar du terme « fasciste », qu’il faut s’y arrêter un instant.

Comment avoir l’esprit nazi et prôner l’épuration tout en ayant bonne conscience?

Les huit commandements de la vulgate « antifa ».

Il est des pays où les mouvements, revues, sites, partis, associations, personnalités et produits culturels qualifiés « d’extrême droite » font l’objet d’un « cordon sanitaire », c’est-à-dire d’un refus d’expression dans l’espace public, sous prétexte que leur donner la parole reviendrait à les légitimer, à les reconnaître comme valables et normaux. Dialoguer avec l’« extrême droite », même pour la critiquer, lui permet de répandre ses idées de manière épidémique – ne parle-t-on pas, du reste, de « peste brune » ? – ou littéralement d’activer ses idées dans les cerveaux amorphes des auditeurs passifs… Car ces idées s’y trouvaient déjà, en particulier chez les gens « peu éduqués » : on vous présente régulièrement des études statistiques sur les diplômes des électeurs d’extrême droite. Les gens « peu éduqués », qui ont peu de diplômes (pour ceux qui ne le sauraient pas, on est éduqué lorsqu’on a un diplôme supérieur), c’est la version méprisable du peuple – ceux que les défenseurs de la représentation aux XVIIe et XVIIIe siècle ont réussi à écarter du pouvoir. Ainsi crée-t-on une catégorie marketing, une sorte de jugement ad hominem collectif qui associe : maladie infectieuse, souillure, bêtise, crédulité, manque d’éducation et de culture, « petit peuple » et passivité moutonnière. On ajoutera que les gens qui relèvent de cette catégorie sont irrationnels et passionnels (vieux cliché appliqué au peuple, c’est-à-dire aux pauvres depuis des siècles), tout comme ils sont motivés par la « haine » qu’amène l’« ignorance ». Relèvent donc de cette catégorie aussi bien les contaminants (autrement dit les politiques ou propagandistes) que les contaminés (électeurs ou trolls de comptoirs et de forums), mais aussi ceux qui parlent avec eux, même pour les critiquer (les confusionnistes), ou ceux qui refusent de les mépriser.

Il est des pays où les mouvements, revues, sites, partis, associations, personnalités et produits culturels qualifiés « d’extrême droite » font l’objet d’un « cordon sanitaire ».

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Les huit commandements des préposés à la détection, au fichage et au marquage épidémique des gens censés relever de l’« extrême droite » – préposés qu’on appelle des antifas – sont les suivants :

  1. Si l’on est ami avec quelqu’un qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  2. Si l’on est l’ami d’un type qui est ami avec un type qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  3. Si l’on a partagé un moment, un événement, ou discuté avec un individu qui a les opinions x, on a les mêmes opinions ;
  4. Si l’on est admiré ou cité par des individus ayant une opinion x, on a les mêmes opinions ;
  5. Si l’on a participé à une émission ou écrit dans une revue, on en partage les opinions, en tout ou en partie, anciennes, présentes et futures ;
  6. Si l’on a défendu les opinions x, on les défend encore et on les a toujours défendues, ou on les défendra toujours ;
  7. Si l’on a la même opinion qu’un individu x, on partage toutes les opinions de cet individu ;
  8. Si l’on partage les opinions d’un individu, on les défend forcément en arguant des mêmes raisons et des mêmes justifications que lui, voire en visant les mêmes buts.

Qu’est-ce qu’un fasciste ?

Quant aux idées de l’extrême droite, ses opposants se gardent bien de les définir clairement, ce ne serait d’ailleurs pas très pratique : ce qui ne s’énonce pas clairement se dénonce d’autant plus facilement. Aussi personne ne sait-il exactement ce qu’est l’extrême droite. Certains mouvements désignés sous ce vocable infâmant optent pour des politiques ultra-libérales, d’autres pour des politiques étatistes et protectionnistes. Certains s’accommodent très bien du parlementarisme, d’autres privilégient plutôt les systèmes oligarchiques.

Et s’il s’agit d’une idéologie raciste, on la retrouve absolument partout, dans tout le spectre des projets politiques. Et puis, qu’entend-t-on pas racisme ? Est-ce l’essentialisation de catégories d’humains (par les genres, les statuts, les caractéristiques physiques ou mentales, etc.) ? La croyance en l’existence de races ou de cultures hiérarchisées, dont certaines auraient comme destin de dominer ou d’exterminer les autres ? La croyance en des races ou des cultures différentes, non hiérarchisées, mais destinées à ne pas entrer en contact faute de quoi le métissage les détruirait ? La croyance en l’existence de races ou de cultures destinées à être finalement mixées, mélangées, ou dans l’idée qu’une culture prétendument plus tolérante que les autres devrait les prendre sous son aile pour les protéger ? La croyance dans la prépondérance du groupe auquel on appartient, quel qu’il soit, et donc l’hostilité viscérale envers les autres groupes, en particulier quand naît une concurrence pour l’utilisation d’un territoire ou de ses ressources ? La croyance en la nation opposée à d’autres nations – ce qui implique, si l’on est aussi raciste, l’adéquation de la nation et de la race, ou de la nation et de la culture, ou encore de l’Etat, de la nation, de la race et la culture ? L’obsession pour l’homogénéité du groupe, quel qu’il soit, et quoi qu’implique cette homogénéité ? S’il s’agit de la forme que prend la structure de la communauté, est-ce que l’on est donc favorable à un Etat totalitaire ? Ou simplement à un Etat autoritaire ? Ou à l’idée d’un chef charismatique ? Ou au contraire aux vertus de traditions rigides, respectables parce qu’elles sont anciennes ? Toutes ces définitions – et il y en a d’autres – peuvent être contradictoires, ou amener à des conclusions opposées…

Tout le monde est-il d’extrême droite ?

A tel point que, si l’on se rend sur les forums internet, on se fera traiter de fasciste si l’on est pour le port d’arme individuel (liberté à laquelle était farouchement opposé le fascisme, ainsi que les régimes les plus pro-capitalistes de l’histoire humaine) ; contre l’avortement (le fascisme y était favorable, même si sa politique nataliste et le concordat l’ont forcé à mettre de l’eau dans son vin) ; pour l’euthanasie (parce qu’on promeut potentiellement l’élimination des faibles, comme le défendaient les nazis) ; contre l’euthanasie (parce qu’on prive l’individu d’une liberté essentielle, comme le défendent les catholiques) ; contre la PMA (parce que l’on prive une femme de la liberté d’utiliser la science pour son bien-être) ; ou pour la PMA (parce que l’on favorise les mères porteuses, ce qui nuit à la liberté de la femme) ; pour la démocratie directe (parce que le peuple est raciste et irrationnel)  ou pour son contraire, à savoir le pouvoir d’un individu ou d’un groupe (parce que cela détruit les libertés individuelles). Et l’on peut continuer ainsi à l’infini.

A peu près tout le monde, sauf eux (?), est potentiellement, par une caractéristique ou par une autre, d’extrême droite, grâce à l’effet de contagion sophistique.

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Les antifas vous expliquent plus volontiers, sans davantage de clarté pour autant, ce que n’est pas l’extrême droite : pour ne pas être d’extrême droite, il faut être pour la démocratie (oui, mais laquelle ? Parlementaire ? Directe ? Participative ? Communale ? Centralisée ? Fédérale ? …), ou contre le racisme, avec ce signe imparable, paraît-il, qu’il faut être « pour les immigrés », posture assimilée au fait d’être « pour l’immigration » (oui mais laquelle ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?… Est-on moins raciste si l’on accepte les immigrés à condition qu’ils abandonnent leur culture d’origine ou qu’on contraire ils vivent dans leurs ghettos ?). Pour ne pas être d’extrême droite, il faut aussi être féministe (oui, mais quel féminisme : l’égalité ou l’équité homme/femme ? Le féminisme différentialiste ? Le féminisme évolutionniste, qui tient compte des données biologiques ? Le féminisme relativiste ou le féminisme universaliste ? Le féminisme qui nie l’existence des genres ou celui qui transformer les contenus de genres ?). Et il faut enfin parfois être contre le capitalisme, mais sans trop savoir ce que c’est, sinon à évoquer la méchante finance et les horribles multinationales. En somme, à peu près tout le monde, sauf eux (?), est potentiellement, par une caractéristique ou par une autre, d’extrême droite, grâce à l’effet de contagion sophistique.

Onfray est-il d’extrême droite ? Pour le savoir, il faut répondre à une double question antifa: est-il clairement favorable à ce qui n’est vaguement pas d’extrême droite ? Et est-il vaguement favorable à ce qui est vaguement d’extrême droite ? Si la réponse est non à la première question, et oui à la seconde, ne lisez surtout pas Front populaire. Vous pourriez être contaminé.

Frédéric Dufoing