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jeudi, 16 avril 2020

Tiers-mondisation de la France ?

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Tiers-mondisation de la France ?

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: https://www.insolent.fr

Toujours persuadé, au fond, que ce pays reste la cinquième ou la sixième puissance mondiale et devrait se comporter comme telle, Éric Zemmour s'exclamait ce 13 avril sur CNEws, dans son émission Face à l'Info : "Si on n’est toujours pas capables de produire suffisamment de masques, cela veut vraiment dire que l’on est un pays du tiers-monde".

Cette terrible question était formulée le 14 avril, avant même l'intervention présidentielle. Fidèle admirateur des institutions de la cinquième république, un peu contrarié cependant par les faits du demi-siècle écoulé depuis 1970, notre brillant polémiste en attendait manifestement un caractère providentiel.

Or, il plaidait pour la fin du confinement la plus rapide possible. Le processus avait déjà été enclenché dans l'Europe du nord, en Autriche comme dans la majorité des Länder allemands notamment, en Tchéquie et même dans les deux pays les plus touchés, l'Italie et l'Espagne. Ainsi, la date choisie par le gouvernement de Paris pour amorcer la délivrance des Français pouvait servir d'indicateur quant au problème évoqué plus haut : sommes-nous devenus, oui ou non, un pays du tiers-monde ? Le lecteur peut, dès lors, considérer que poser cette question revient à y répondre.

Bien des traits de l'évolution de notre société, de notre bureaucratie et de la classe politique ne laissent pas de nous conforter dans le sentiment de déclassement, de déclin et, à certains égards, de déchéance. Ne nous égarons pas, cependant, dans la délectation morose du sentiment de décadence : nous ne sommes pas en présence d'une fatalité collective, mais d'un renoncement de la part de nos dirigeants.

Mais il n'est pas de pays du tiers-monde qui se respecte sans des médias servilement aux ordres du pouvoir et des affairistes de connivence.

Les noms viennent trop facilement à l'esprit pour que quiconque puisse douter de cette situation au sein comme au voisinage de l'État central parisien. Et la servilité de certains commentaires convenus a confirmé la consistance de ce qui a cessé d'être une rumeur pour devenir une certitude.

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Ainsi put-on entendre, au lendemain du discours tristounet du 13 avril, l'ironique festival suivant sur BFM :

Ruth Elkrief : "Une date, un ton, l'humilité, l'empathie. Une allocution très carrée, très précise. Il y a une manière d'être beaucoup plus proche des Français. Et il y a un horizon. [... ] Il rappelle que nous sommes tous des êtres humains fragiles."

Apolline de Malherbe : "C'était un ton extrêmement humble, assez naturel. Il était assez franc, assez vrai. Ensuite, l'humilité pour lui-même et sur l'avenir. On a le sentiment du Paul Valéry qui dit que les civilisations sont mortelles. C'est une étape extrêmement importante."

Anna Cabana : "Dans la tonalité, l'espoir renaît. Dans ses précédentes allocutions, il était très tragédien. Là, il nous parle de jours heureux à venir. C'est du lyrisme souriant."

Thierry Arnaud : "On a bien compris que sa manière à lui de se réinventer, c'est vraiment de lutter contre les inégalités."

Alain Duhamel : "C'est son meilleur discours depuis le début, le plus humain. Un discours plus modeste, précis. Il y avait un ton, des réponses, un calendrier."

Bruce Toussaint : "Merci Monsieur le ministre de nous avoir réservé vos premières réactions après le discours du président de la République."

Ainsi va ce pays, ainsi va une partie du monde, celle qui s'agenouille devant l'Empire du capitalo-communisme chinois.

On félicite ce régime abominable pour son efficacité. On le remercie déjà pour son aide humanitaire. Bientôt on sollicitera ses financements. Car on accepte, jour après jour, de dépendre de l'aide de la dictature de Pékin. Nos technocrates la jugent indispensable sinon pour enterrer dignement nos morts, du moins pour combler le coût, évalué à 120 milliards d'euros, 15 milliards par jour, de la prolongation des mesures trop tardives, consécutives aux dégâts sanitaires, occasionnés par les mensonges des obligés du camarade Xi Jin-Ping.

 

JG Malliarakis  
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mercredi, 15 avril 2020

Géopolitique du Coronavirus - Entretien avec Nicolas Bonnal

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Géopolitique du Coronavirus

Entretien avec Nicolas Bonnal

Ex: https://strategika.fr

Au cœur d’une crise mondiale inédite par son ampleur, Strategika vous propose l’éclairage d’analystes et de penseurs reconnus dans leur domaine d’expertise. Nous avons posé à chacun une série de questions qui portent sur les différents aspects de cette véritable crise de civilisation ainsi que sur ses répercussions politiques, géopolitiques et sociales.

C’est aujourd’hui Nicolas Bonnal qui nous répond.

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Né en 1961 à Tunis, Nicolas Bonnal étudie beaucoup, voyage plus encore et commence à publier en 1995 : Mitterrand le grand initié. Il publie ensuite aux belles lettres le Coq hérétique sur l’exception française, la première étude en français sur Tolkien et Internet nouvelle voie initiatique. Il publie aussi des romans (les territoires protocolaires) et un recueil de contes (les mirages de Huaraz) après une vacance de cinq ans en Amérique du sud. Il revient vivre en Andalousie, puis publie des livres sur le cinéma (le paganisme, Kubrick, Ridley Scott, sans oublier les westerns). Anarchiste réactionnaire,  proche des libertariens américains et des traditionalistes européens, Nicolas Bonnal  se réclame aussi du genre pamphlétaire (un livre sur Céline) et décidément antimoderne. Il a publié des textes sur une dizaine de sites dont France-courtoise.info, bvoltaire.fr, dedefensa.org, fr.sputniknews.com et pravdareport.com. Plusieurs de ses livres ont été traduits (russe, brésilien, ukrainien, espagnol). Son blog : nicolasbonnal.worpress.com

Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

Je m’excuse mais je vais être provocateur et basique, pour rompre avec mes savants prédécesseurs dont plusieurs sont des amis – (Legrand, Perrier, Steuckers…). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a une réalité spectaculaire de la pandémie. La guerre n’existe que quand vous la voyez à la télé, dit De Niro dans Hommes d’influence (wag the dog). Si vous tuez dix millions de gens ici sans que la télé n’en parle, ils sont des worthless victims comme dit Chomsky. Si vous en tuez trois pékins ailleurs et que ça fait la une de CNN, tous les perroquets de la planète rappliquent en pérorant et en pétaradant. La réalité c’est ce qui est vu. Bourdieu reprenait du reste le philosophe Berkeley dans son essai sur la télé, les fameux dialogues d’Hylas et Philonous. Etre c’est être perçu. Le coronavirus d’Astérix ? Il n’y a pas plus de morts que les autres années. J’ai donné les chiffres sur mon blog. Italie, France, Amérique, tous les esprits lucides (pas plus de 10% selon l’expérience Milgram) les ont repris. Stockman est outré (2.6 chances sur cent mille de mourir pour les moins de cinquante ans à New York, et ils bloquent tout), le docteur Paul aussi. D’autres doutent, la majorité affole et gobera tout, y compris l’anéantissement de ses biens et de sa liberté. C’est du Molière, du Simplicissimus. On n’a jamais vu cela depuis les croisades pour la liberté qui aboutirent à l’établissement du stalinisme et du maoïsme sur la moitié du monde. Mais plus c’est gros plus ça passe.

Il s’agit d’un coup d’Etat mondialiste basé sur la peur de mourir. On passe de la démocratie – de ce qu’il en restait – à la biocratie, comme dit maître Touati. Le domaine médical n’est pas de mon ressort, mais alors que la durée de vie diminue partout, et copieusement encore, et pas à cause de leurs grippes, on pense que l’on va devenir éternel en écoutant des prophètes boursiers autoproclamés. Tous mes amis médecins (quatre quand même) sont convaincus du bluff ou d’une fantastique exagération. On va alors parler d’hyperbole. Le style hyperbolique, qui est facile à parodier, est le plus simple à utiliser pour convaincre. Voyez Voltaire ou Cyrano. Parler de guerre contre une épidémie qui ne fait que dix mille morts, et pas cent millions, n’est pas seulement une plaisanterie, c’est une hyperbole. Porter les masques renforce ce bal masqué et ce spectacle tragi-comique.

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Tragique parce qu’il nous a déjà coûté la liberté (qui ne reviendra pas) et dix mille milliards. Mais pourquoi ? C’est comme dans le Dr Knock. Knock explique à son naïf collègue qu’il aurait aimé être politicien, prêtre ou financier. Avec la peur liée à ses incurables microbes (cf. le virus reviendra, vous ne guérirez pas, vous pouvez guérir puis mourir, etc.), il couche le canton et devient tout cela à la fois : le pouvoir, le pognon et le spirituel sauce Bergoglio ou Tulsa Doom (il faut toucher l’esprit, pas le corps, explique-t-il en bon machiavélien à Conan affalé). Cette épidémie est une épidémie de peur et de propagande, un virus de la peur, et la peur sert à contrôler et à faire passer des agendas toujours plus sinistres. Le choc étourdit puis les peuples sont massacrés et volés, voyez l’Irak décrit par Klein. Ou voyez opération espadon (bizarrement sorti le 11 septembre) quand l’ex-agent explique qu’il faut divertir pour agir. Il se réclame de Houdini. Debord avait dénoncé les charlatans des hôpitaux dans ses commentaires. Il vaticinait que le destin du spectacle, de la démocratie occidentale, n’était pas de finir en despotisme éclairé. Nous y sommes : c’est le chaos mondial avec la milice partout tout ça pour une épidémie qui tue un millième de la grippe dite espagnole aux origines toujours peu éclaircies. Mais comme dit un lecteur, la médecine n’est pas une science ! Alors elle est un spectacle ; mais un spectacle qui sert comme pendant la Terreur en France le totalitarisme en cours. Quand les nazis ont commencé à tuer les handicapés, ils ont invoqué la médecine. Un dernier rappel : Naomi Klein rappelle dans sa stratégie de choc que le sinistre Donald Rumsfeld travaillait avec ses labos pharmaceutiques sur des virus de la grippe. Ces types qui agissent pendant que nous maugréons ou acquiesçons vendent des remèdes et des vaccins méphitiques, nous étions calculés depuis longtemps. Le sérieux savant du dix-neuvième et du début du vingtième siècle a fait place au financier et à l’homme de spectacle qui utilise une stratégie de gourou (cf. Sachs ou Drucker) pour ébaubir la foule. Malheureusement c’est ce qui est arrivé à notre expert en chloroquine… oh, cette session masquée avec macaron…

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?

Au sens strict elle cause une bonne dépression parce qu’on arrête tout sans raison. On peut supposer que cela ne va pas durer trop longtemps, le temps de faire peur pour faire remonter la dette et taxer les pauvres, renflouer quelques oligarques et appliquer la thérapie de choc. Question : qui voudrait tout arrêter et pourquoi ? Non, on veut juste appauvrir pour soumettre : fin du cash, explosion du chômage, petit suicide économique, vaccin obligatoire, le tout accompagné d’une hausse de 40% à Wall Street. Je ne crois pas à l’effondrement. Comme le dit Naomi Klein, qui connaissait son Aldous Huxley (mariage du Big Business et du Big Gouvernement), on siphonne l’argent de tous pour le donner aux riches dont les fortunes deviennent partout gargantuesques. Même en France les  fortunes de plus de dix milliards de dollars (luxe, mode) deviennent courantes. Les 0.1% raflent la mise (50 ou 60% du total) depuis les années 80. Ces années Reagan et Mitterrand qui furent celles de ma jeunesse furent celles de la fin officielle du monde moderne, comme je l’ai expliqué dans ma lettre ouverte à  la vieille race blanche. Fukuyama et Debord peuvent en témoigner, sans oublier Gilles Chatelet (vivre et penser comme des porcs). Les milliardaires utilisent le marxisme culturel et sociétal (féminisme, genre, antiracisme, multiculturalisme) pour rafler la mise. Bill Gates est présenté comme philanthrope alors qu’il veut en bon control freak techno-messianique contrôler et recenser l’humanité avec ses vaccins digitaux. Tout cela est hélas annoncé par de vieux briscards comme Jack London ou Gustave Le Rouge ! N’oublions pas que dans la bible le recensement amène la peste sur le royaume de David. Et que pour Jack London le milliardaire est humanitaire. Toujours. Il veut faire le bien sur terre alors gare à lui…

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La thérapie de choc est une redistribution. Tout sera pour le lion d’Astérix qui aux jeux du cirque bouffe tous ses compères dans l’arène. 100 dollars par chômeur, mille milliards pour Wall Street. Je ne vois donc pas d’effondrement. Ce qu’ils veulent c’est nous appauvrir et nous faire peur pour nous soumettre. Liquidation de la classe moyenne blanche fille des lumières et de l’instruction publique, retour au féodalisme via la technologie comme je l’ai expliqué dans mon livre sur internet il y a vingt ans. C’est un nouveau moyen âge que pressentait Umberto Eco dans un texte célèbre dans les années soixante. Mais c’est le moyen âge qui fait peur, pas celui qui fait rêver façon Julien l’hospitalier (celui de Flaubert bien sûr) : inégalité, disettes, croisades meurtrières, fanatisme, cruauté, épidémies, invasions, culture de la peur imposée par un clergé profiteur aux manettes, celui qu’a pu décrire Le Goff.  Et si je disais que finalement l’hyper-classe veut appliquer à l’humanité le plan Morgenthau : contrôle malthusien de la population par la peur et la misère ? Ils ne s’en cachent même plus. On portera son vaccin pour sortir comme une étoile jaune (Gates) et on sera dirigé par la peur (Attali). Le dieu du Caïn de Victor Hugo fera le reste, avec sa peur dans le confinement et son smartphone.

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Tout cela est quand même lié à l’échec grotesque de leur projet technologique. Moins ingénu que Kubrick, que je vénère pourtant, Huxley rappelle que le charabia sur Spoutnik ne vaut rien à côté du problème de la démographie (il savait que la conquête spatiale est un bluff). Le diable aussi est revenu sous forme de virus (je reconnus virus et ses feux redoutables…) pour aplatir les humains et laisser les condottieri locaux, français, philippin ou hindou, terroriser et matraquer leurs peuples. On est dans la parodie chrétienne décrite par Dostoïevski, dont j’ai reparlé récemment. A la place du grand inquisiteur, on a le grand acquisiteur… la religion de la peur a toujours servi à plumer les gens. En latin le péché se dit dette. Et Dieu sait que Greta, ce petit virus verbeux, aura su nous faire peur et nous tirer les billets verts du nez.

Strategika – Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ? 

Cela semble impossible à première vue. Tous les gouvernements ont copié les communistes-oligarques (ils sont tous milliardaires) chinois car tous les gouvernements monde considèrent le pouvoir comme leur trésor. Le pouvoir rend fou, y compris localement. Je reste au moyen âge, j’ai parlé de condottieri. On aura plutôt le pouvoir des principautés dégénérées qui tortureront leurs populations tout en respectant la lointaine et respectable papauté ou l’empire des vaccins. Je décommande le mythe du small is beautiful. En relisant Léopold Kohr je me suis rendu compte combien était horrible la petite ville ou principauté italienne quand un tyran comme Ezzelino ou Raymond de Cardona réglait son compte à toute une contrée (je pense aux villes martyres de Padoue, Prato).

51tTBi-ymbL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgOn aura donc les grandes entités totalitaires et staliniennes (Chine, Russie, qui fascinent encore quelques distraits…) et les dystopies féodales. L’Europe sort renforcée dit-on ; mais surtout affaiblie  de cette histoire, donc je pense qu’on ira vers des micro-dictatures, comme je l’ai montré dans mon roman La bataille des champs patagoniques. Je ne crois pas non plus au triomphe à long terme des milliardaires. Après un épisode Zaroff bien amusé, ils seront exterminés par leurs gardes du corps. Et je ne vous parle pas des pirates surarmés qui attaqueront les îles privées du Pacifique. On aura droit bientôt au syndrome sibérien : mourir vite ou survivre mal. Alors on survivra. Mal.

Strategika – Existe-t-il une issue politique à la situation que vous venez de décrire et quelle forme pourrait-elle prendre selon vous ?

Je suis un pessimiste joyeux mais intégral. Donc pas de solution collective, tout cela est dernière nous. Lucien Cerise parle après Barruel des révolutions qui réussissent parce que les banquiers sont derrière, Naomi Campbell aussi. Si nous étions capables de balayer les salauds néroniens qui dirigent le show, cela se saurait. Mais nous préférons cliquer antisystème, acheter des masques et des armes dont nous ne faisons rien (c’est comme pour l’or, qui sera confisqué comme il l’a toujours été au vingtième siècle, voyez le personnage de Gabin dans le cave se rebiffe). Les armes servent à se rassurer, pas à agir. Je pense d’ailleurs que le système va organiser deux ou trois attentats type Orlando ou Bataclan ce qui lui permettra de mieux nous triquer ensuite. La boucherie politique dont a parlé Zemmour ira en ce sens. Mais Zemmour est là aussi pour la vaseline. Celui qui avait tout dit était Serge de Beketch : les gens se révolteront quand ils auront plus mal que peur. Mais à la réflexion cette phrase est elle-même optimiste : il y avait peu de révoltes dans les camps d’extermination, qui sont le point d’orgue du malthusianisme et de la chasse au virus… Le zombi qui vivant dans un trois mètres carrés comme cette californienne fait du smartphone quinze heures par jour ne va plus harceler le système. Ce dernier développera toujours plus de milices privées de type médiéval encore. Et la lucidité ne sert à rien, j’en sais quelque chose. La couleur native de la résolution pâlit dans l’ombre de la pensée, comme dit Hamlet, à qui Rosencrantz rappelle que ce n’est pas le Danemark, mais le monde qui est une prison.

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et à votre champ de recherche ?

Je vais être précis et parler de mes livres qui ont un fil rouge : l’avènement du techno-bolchevisme universel dans lequel nous entrons. En 95 puis en 2001 chez Albin Michel je publie un livre sur la manière dont Mitterrand a hypnotisé les Français ; en 97 aux Belles Lettres chez mon ami libertarien Desgranges un livre intitulé le coq hérétique sur la manière dont l’État a progressivement castré et appauvri les Français tout en les fanatisant. En 98 je publie mon livre sur Tolkien : le beau village Hobbit ou le doux univers elfique contre le monde Mordor comme nous le connaissons. Il est traduit en russe et je lui dois ma femme qui fut ma lectrice puis ma traductrice.

41TnhIpjtPL._SX305_BO1,204,203,200_.jpgPuis je publie un roman d’anticipation, les territoires protocolaires, assez lu au Québec, et Internet nouvelle voie initiatique sur les origines cabalistiques du web et l’avènement du techno-gnosticisme qui va faire la chasse aux corps et créer un monde de néo-serfs et de techno-lords. Nous y sommes. Le livre est traduit en brésilien et inspire des thèses de doctorat. Il fit même la une du monde des livres ! Ensuite, pour résumer, je vis cinq ans hors des sentiers battus à Grenade puis en Amérique du Sud, ou la mondialisation me rattrape (« dans un monde unifié on ne peut s’exiler », dit Debord), et j’écris la lettre ouverte à la vieille race blanche qu’on peut télécharger gratuitement en PDF. Et plus récemment un ensemble de chroniques (lesakerfrancophone.fr, dedefensa.org) sur le présent permanent, l’ancienneté de la crise liée au monde moderne dont le caractère abrutissant et répétitif n’est jamais assez souligné. Cela donne mon livre littérature et conspiration (Dualpha). Mais à côté du désespoir je pratique l’évasion, j’écris des livres de voyages initiatiques, des contes fantastiques, etc.), qui m’aident à supporter le monde comme prison. J’ai ensuite vu le désastre arriver vraiment avec Obama, les bulles, les sanctions, les migrants, la théorie du genre, donc je suis passé dans un registre encore plus apocalyptique. Je crois que tout est perdu et qu’il ne nous reste individuellement, dans leur monde de tyrans et de succubes, qu’à sauver l’honneur ; et qu’il faudra préférer, pour renverser Pagnol, une belle mort à une laide survie.

Le coronavirus et les horizons d’un monde multipolaire: les possibilités géopolitiques de l’épidémie

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Le coronavirus et les horizons d’un monde multipolaire: les possibilités géopolitiques de l’épidémie

Alexandre Douguine

La pandémie mondiale de coronavirus a d’énormes implications géopolitiques. Le monde ne sera plus jamais le même. Cependant, il est prématuré de parler du genre de monde qui finira par exister. L’épidémie n’est pas finie : nous n’avons même pas atteint le pic. Les principaux points inconnus demeurent :

- Quel genre de pertes subira finalement l’humanité – combien de morts ?

- Qui sera capable de stopper la diffusion du virus, et comment ?

- Quelles sont les conséquences réelles pour ceux qui ont été malades et ceux qui ont survécu?

Personne ne peut encore répondre à ces questions même approximativement, et donc nous ne pouvons même pas imaginer les véritables dommages. Dans le pire scénario, la pandémie conduira à un déclin sérieux de la population mondiale. Au mieux, la panique s’avérera prématurée et infondée.

Mais même après les premiers mois de la pandémie, certains changements géopolitiques globaux sont déjà tout à fait évidents et largement irréversibles. Quelle que soit la manière dont les événements ultérieurs se dérouleront, quelque chose a changé une fois pour toutes dans l’ordre mondial.

Le dégel de l’unipolarité

Le début de l’épidémie de coronavirus a été un moment décisif dans la destruction du monde unipolaire et l’effondrement de la globalisation. La crise de l’unipolarité et l’échec de la globalisation est visible depuis le début des années 2000 – la catastrophe du 11 Septembre, la forte croissance de l’économie de la Chine, le retour à la politique mondiale de la Russie de Poutine comme entité politique de plus en plus souveraine, la forte activation du facteur islamique, la crise grandissante des migrants et la montée du populisme en Europe et même aux Etats-Unis qui entraîna l’élection de Trump et beaucoup d’autres phénomènes parallèles ont fait apparaître que le monde formé dans les années 90 autour de la domination de l’Occident, des Etats-Unis et du capitalisme global est entré dans une phase de crise. L’ordre mondial multipolaire commence à se former avec de nouveaux acteurs centraux, des civilisations, comme prévu par Samuel Huntington. S’il y avait des signes de multipolarité émergente, une tendance est une chose et la réalité objective en est une autre. C’est comme de la glace fissurée au printemps – il est clair qu’elle ne durera pas longtemps, mais en même temps elle est indéniablement là – vous pouvez même la traverser, bien que ce soit risqué. Personne ne peut savoir quand la glace fissurée cédera vraiment.

Nous pouvons maintenant commencer le compte à rebours vers un ordre mondial multipolaire – le point de départ est l’épidémie de coronavirus. La pandémie a enterré la globalisation, la société ouverte et le système capitaliste global. Le virus nous a forcés à aller sur la glace et des enclaves individuelles de l’humanité ont commencé à prendre leurs trajectoires historiques séparées.

Le coronavirus a enterré tous les mythes majeurs de la globalisation : 

- l’efficacité des frontières ouvertes et l’interdépendance des pays du monde,

- l’aptitude des institutions supranationales à faire face à une situation extraordinaire,

- la solidité du système financier mondial et de l’économie mondiale dans son ensemble lorsqu’ils font face à des défis sérieux,

- l’inutilité des Etats centralisés, des régimes socialistes et des méthodes disciplinaires pour résoudre des problèmes aigus et la supériorité complète des stratégies libérales sur ceux-ci,

- le triomphe total du libéralisme comme panacée pour toutes les situations problématiques.

Leurs solutions n’ont pas marché en Italie, ni dans les autres pays de l’UE, ni aux Etats-Unis. La seule chose qui s’est avérée efficace a été la fermeture radicale de la société, le fait de miser sur les ressources domestiques, un fort pouvoir d’Etat et l’isolement des malades vis-à-vis des gens en bonne santé, des citoyens vis-à-vis des étrangers, etc.

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En même temps, même les pays de l’Occident ont réagi à la pandémie de manières très différentes : les Italiens ont introduit la quarantaine complète, Macron a introduit un régime de dictature d’Etat (dans l’esprit des Jacobins), Merkel a donné 500 milliards d’euros pour soutenir la population, et Boris Johnson, suivant l’esprit de l’individualisme anglo-saxon, a suggéré que la maladie soit considérée comme une affaire privée pour chaque Anglais et refusé de mener un dépistage, sympathisant à l’avance avec ceux qui perdront des proches. Trump a établi l’état d’urgence aux Etats-Unis, fermé les communications avec l’Europe et le reste du monde. Si l’Occident agit de manière si disparate et si contradictoire, alors que dire des autres pays ? Chacun semble chercher à se sauver comme il le peut. Cela a été le mieux accompli par la Chine qui, en résultat des politiques pratiquées par le Parti communiste, a instauré des méthodes disciplinaires dures pour combattre l’infection et a accusé les Etats-Unis de la répandre. La même accusation a été faite par l’Iran, qui a été durement touché par le virus – y compris parmi les principaux dirigeants du régime.

Ainsi le virus a déchiré la société ouverte et projeté l’humanité dans son voyage vers un monde multipolaire.

Quelle que soit la façon dont se terminera le combat contre le coronavirus, il est clair que la globalisation s’est effondrée. Cela pourrait presque certainement indiquer la fin du libéralisme et de sa domination idéologique totale. Il est difficilement possible de prévoir la version finale du futur ordre mondial – spécialement dans ses détails. La multipolarité est un système qui historiquement n’a pas existé, et si nous en cherchons un analogue éloigné, nous devrions nous tourner non vers l’ère des Etats européens plus ou moins équivalents après le monde westphalien, mais vers l’époque précédant l’ère des Grandes Découvertes, quand, en même temps que l’Europe (divisée en pays chrétiens occidentaux et orientaux), le Monde Islamique, l’Inde, la Chine et la Russie existaient en tant que civilisations indépendantes. Les mêmes civilisations existaient dans la période précoloniale en Amérique (les Incas, les Aztèques, etc.) et en Afrique. Il y avait des liens et des contacts entre ces civilisations, mais il n’y avait pas un seul type dominant avec des valeurs, des institutions et des systèmes universels.

Le monde post-coronavirus impliquera probablement des régions mondiales individuelles, des civilisations et des continents qui se formeront graduellement en acteurs indépendants. En même temps, le modèle universel du capitalisme universel s’effondrera probablement. Ce modèle sert actuellement de dénominateur commun de toute la structure de l’unipolarité : de l’absolutisation du marché à la démocratie parlementaire et à l’idéologie des droits de l’homme, incluant les notions de progrès et de la loi de développement technologique qui sont devenues des dogmes dans l’Europe du Nouvel Age et qui se sont répandus dans toutes les sociétés humaines au moyen de la colonisation (directement ou indirectement sous la forme de l’occidentalisation).

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Beaucoup de choses dépendront de ceux qui vaincront l’épidémie et comment : là où les mesures disciplinaires s’avéreront efficaces, elles entreront dans l’ordre politique et économique du futur comme une composante essentielle. La même conclusion peut être atteinte par ceux qui, au contraire, ne parviendront pas à conjurer la menace d’une pandémie au moyen de l’ouverture et en évitant des mesures dures. L’aliénation temporaire dictée par la menace directe de la contagion venant d’un autre pays et d’une autre région, la rupture des liens économiques et l’aliénation nécessaire vis-à-vis d’un système financier unique forceront les Etats victimes de l’épidémie à rechercher l’autosuffisance, parce que la priorité sera la sécurité alimentaire, une autonomie et une autarcie économique minimum pour répondre aux besoins vitaux de la population en-dehors de tous les dogmes économiques qui, avant la crise du coronavirus, étaient considérés comme la seule possibilité. Même là où le libéralisme et le capitalisme seront préservés, ils seront placés dans le cadre national, dans l’esprit des théories mercantilistes prônant le maintien d’un monopole du commerce extérieur dans les mains de l’Etat. Ceux qui sont moins liés à la tradition libérale pourraient bien se diriger dans d’autres directions, dans l’inventaire de l’organisation optimale du « grand espace », en prenant en compte les particularités civilisationnelles et culturelles.

On ne peut pas dire à l’avance ce que deviendra finalement le modèle multipolaire dans son ensemble, mais le fait même de la rupture du dogme généralement dominant de la globalisation libérale ouvrira des opportunités et des voies complètement nouvelles pour chaque civilisation.

Après le coronavirus : la sécurité multipolaire

Le monde multipolaire créera une architecture de sécurité entièrement nouvelle. Elle ne sera peut-être pas plus viable ou adaptable pour la résolution des conflits, mais elle sera différente. Dans ce nouveau modèle, l’Occident, les Etats-Unis et l’OTAN, si l’OTAN existe encore, seront juste un facteur parmi d’autres. Les Etats-Unis eux-mêmes ne seront clairement pas capables (et probablement ne voudront pas, si la ligne Trump prévaut finalement à Washington) de jouer le rôle d’arbitre mondial unique, et par conséquent les Etats-Unis acquerront un statut différent après la quarantaine et l’état d’urgence. Il pourrait être comparé au rôle d’Israël au Moyen-Orient. Israël est indubitablement un pays puissant, influençant activement l’équilibre de puissance dans la région, mais il n’exporte pas son idéologie et ses valeurs dans les pays arabes environnants. Au contraire, il préserve son identité juive pour lui-même, tentant plutôt de se libérer des porteurs d’autres valeurs plutôt que de les inclure dans sa composition. La construction d’un mur face au Mexique et l’appel de Trump aux Américains pour qu’ils se concentrent sur leurs problèmes internes sont similaires à la voie d’Israël : les Etats-Unis seront un pays puissant, mais ils garderont leur idéologie libérale-capitaliste pour eux-mêmes, plutôt que pour attirer des outsiders. La même chose s’appliquera pour l’Europe. Par conséquent, le facteur le plus important du monde unipolaire changera radicalement son statut.

Cela conduira bien sûr à une redistribution des forces et des fonctions entre les autres civilisations. L’Europe, si elle garde son unité à un certain degré, créera probablement son propre bloc militaire indépendant des Etats-Unis, qui fut déjà discuté après l’effondrement de l’Union Soviétique (le projet de l’Eurocorps) et a été évoqué à plusieurs reprises par Macron et Merkel. N’étant pas directement hostile aux Etats-Unis, un tel bloc suivra dans de nombreux cas les intérêts européens propres, qui pourraient parfois différer fortement de ceux des Etats-Unis. Avant tout, cela affectera les relations avec la Russie, l’Iran, la Chine et le monde islamique.

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La Chine devra se transformer, passant de bénéficiaire de la globalisation à une puissance régionale et s’adaptant pour poursuivre ses intérêts nationaux en tant que telle. C’est exactement ce vers quoi ont tendu tous les processus en Chine dernièrement – renforcement du pouvoir de Xi Jinping, projet de « Routes de la Soie » [OBOR], etc. Cela ne concernera plus la globalisation avec des caractéristiques chinoises, mais un projet extrême-oriental explicite avec des caractéristiques confucéennes spéciales et partiellement socialistes. Les conflits avec les Etats-Unis dans l’océan Pacifique deviendront clairement plus aigus à un certain moment.

Le monde islamique fera face au problème difficile du nouveau paradigme de l’auto-organisation, puisque dans les conditions de formation des grands espaces – Europe, Chine, USA, Russie, etc. – les pays islamiques individuels ne pourront pas pleinement se mesurer aux autres et défendre efficacement leurs intérêts. Il devra y avoir plusieurs pôles d’intégration islamique – chiite (avec l’Iran pour centre) et sunnite, où, avec l’Indonésie et le Pakistan en Orient, un bloc sunnite occidental autour de la Turquie et de certains pays arabes comme l’Egypte ou les pays du Golfe sera probablement construit.

Et finalement, dans l’ordre mondial multipolaire, la Russie a une chance historique de se renforcer comme civilisation indépendante qui verra un accroissement de pouvoir en résultat du déclin important de l’Occident et de sa fragmentation géopolitique interne. Cependant, en même temps, ce sera aussi un défi : avant de s’affirmer pleinement comme l’un des pôles les plus influents et puissants du monde multipolaire, la Russie devra passer le test de la maturité, préservant son unité et réaffirmant ses zones d’influence dans l’espace eurasien. On ne voit pas encore clairement où se trouveront les frontières sud et ouest de la Russie-Eurasie dans l’après-coronavirus. Cela dépendra largement du régime, des méthodes et des efforts dont la Russie fera usage pour conjurer la pandémie et des conséquences politiques que cela aura. De plus, il est impossible de prédire exactement l’état des autres « grands espaces » – les pôles du monde multipolaire. La constitution du périmètre russe dépendra de nombreux facteurs, dont certains pourraient s’avérer très dangereux et conflictuels.

Graduellement, un système d’arbitrage multipolaire sera formé – soit sur la base de l’ONU réformée sous les conditions de la multipolarité, soit sous la forme d’une nouvelle organisation. Encore une fois, tout dépendra ici de la manière dont le combat contre le coronavirus se déroulera.

Le virus comme mission

Il ne faut pas s’y tromper : la pandémie mondiale de coronavirus est un tournant dans l’histoire mondiale. Non seulement les indices boursiers et les prix du pétrole s’effondrent, mais l’ordre mondial lui-même est en train de tomber. Nous vivons dans la période de la fin du libéralisme et de son « évidence » comme méta-récit global, de la fin de ses mesures et standards. Les sociétés humaines deviendront bientôt flottantes : plus de dogmes, plus d’impérialisme du dollar, plus d’incantations au libre marché, plus de dictature de la FED ni d’échanges boursiers mondiaux, plus de soumission à l’élite médiatique mondiale. Chaque pôle construira son futur sur ses propres fondations civilisationnelles. Il est évidemment impossible de dire à quoi cela ressemblera ou à quoi cela mènera. Cependant, il est déjà clair que le vieil ordre mondial est en train de devenir une chose du passé, et que les contours très distincts d’une nouvelle réalité sont en train d’émerger devant nous.

Ce que ni les idéologies, ni les guerres, ni les féroces batailles économiques, ni la terreur, ni les mouvements religieux n’ont pu faire, un virus invisible mais mortel l’a accompli. Il a apporté avec lui la mort, la souffrance, l’horreur, la panique, la tristesse… mais aussi le futur.

mardi, 14 avril 2020

Les dieux de la peste : la géopolitique de l’épidémie et les bulles de néant

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Les dieux de la peste : la géopolitique de l’épidémie et les bulles de néant

Alexandre Douguine

Nous croyons que le vide de l’univers est en équilibre, c’est-à-dire que le cycle entier d’entropie possible est  passé… mais si c’était seulement une apparence ?

Le coronavirus et l’effondrement de l’ordre mondial

Depuis quelques décennies nous nous attendions à quelque chose de fatal, quelque chose d’irréversible et de décisif. Peut-être que l’épidémie de coronavirus sera cet événement.

Il est trop tôt pour tirer des conclusions précises, mais certains éléments de géopolitique et d’idéologie ont peut-être déjà passé le point de non-retour.

L’épidémie de coronavirus représente la fin de la globalisation. La société ouverte est mûre pour l’infection. Quiconque veut supprimer les frontières prépare le terrain pour l’annihilation totale de l’humanité. Vous pouvez sourire, bien sûr, mais des gens en combinaisons de protection blanches mettront fin aux rires inappropriés. Seule la fermeture peut nous sauver. La fermeture dans tous les sens – frontières fermées, économies fermées, fourniture fermée de biens et de produits, ce que Fichte appelait un « Etat de commerce fermé ». Soros devrait être lynché, et un monument devrait être bâti en l’honneur de Fichte. Leçon n° 1.

Deuxièmement : le coronavirus tourne la dernière page du libéralisme. Le libéralisme a facilité la diffusion du virus – dans tous les sens. L’épidémie requiert la démolition de toutes les différences. Le libéralisme est le virus. Un peu plus de temps passera, et les libéraux seront identifiés à des « lépreux », des « maniaques » contagieux qui appellent à danser et à faire la fête au milieu de la peste. Le Libéral est le porteur du coronavirus, son apologiste. C’est particulièrement le cas s’il s’avère qu’il a été créé aux Etats-Unis, la « citadelle du libéralisme », comme arme biologique. Leçon n° 2 : le libéralisme tue.

Troisièmement : les critères pour le succès et la prospérité des pays et des sociétés sont en train de changer spectaculairement. Dans la bataille contre l’épidémie, ni la richesse de la Chine ni le système social européen, ni l’absence de système social aux Etats-Unis (qui a la plus grande armée et le plus grand pouvoir financier du monde) ne les sauveront. Même le régime spirituel et vertical iranien est impuissant. Le coronavirus a coupé tout le sommet de la civilisation – pétrole, finance, libre-échange, le marché, la domination totale de la FED… les dirigeants du monde sont impuissants. Des critères complètement différents sont apparus :

- la possession d’un antivirus 

- l’aptitude à assurer la vie d’une manière autonome pour eux-mêmes et pour leurs proches dans des conditions de fermeture maximum. 

Répondre à ces critères signifie réévaluer toutes les valeurs. Le vaccin est dans la province de ceux qui ont très probablement développé le virus, et ce n’est donc pas une solution fiable. Cependant, la fermeture et la transition vers l’autosuffisance est quelque chose que chacun peut faire, bien que faire cela requiert la multipolarité. Les petites fermes et les échanges naturels survivront à l’effondrement total de tout.

Donc, quels seraient les prochaines mesures logiques après une marche triomphante du coronavirus à travers la planète ? Au mieux, l’apparition de plusieurs zones mondiales relativement fermées – des civilisations, des grands espaces, ou – au pire – les mondes de Mad Max et de Resident Evil. La série russe « L’épidémie » est en train de devenir une réalité devant nos yeux.

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Les dieux de la peste

Je commence à comprendre pourquoi les dieux de la peste étaient respectés et adorés dans certaines sociétés. La venue de la peste permet un renouvellement complet des sociétés. L’épidémie n’a pas de logique et n’épargne ni le noble ni le riche, ni le puissant. Elle détruit tout le monde d’une manière indiscriminée, et ramène les gens au simple fait de l’être. Les dieux de la peste sont les plus honnêtes. Antonin Artaud écrivit des choses là-dessus, comparant le théâtre à la peste. Le but du théâtre, d’après Artaud, est, avec toute la cruauté possible, de faire revenir l’homme au fait qu’il est, qu’il est ici et maintenant, un fait qu’il tente constamment et obstinément d’oublier. La peste est un phénomène existentiel. Les Grecs appelaient Apollon Smintheus « le dieu souris » et attribuaient à ses flèches le pouvoir d’apporter la peste. C’est ainsi que commence l’Iliade, comme chacun sait.

C’est ce qu’Apollon ferait s’il regardait l’humanité moderne – banquiers, blogueurs, rappeurs, députés, employés de bureau, migrants, féministes… C’est bien cela.

Buñuel a fait un film nommé « L’Ange Exterminateur » qui est plus ou moins là-dessus. 

8e589f495bdabdfc4eeaea1b443330c9.jpgComment le monde finit

On peut aussi prendre note des éléments de l’épidémie qui semblent suggérer une origine humaine, permettant à l’Occident d’utiliser le virus contre ses adversaires géopolitiques (ce qui explique la Chine et l’Iran, mais pas l’Italie et les autres) ou même un début d’extermination ciblée de tous ces milliards d’humains en trop par un petit cercle de l’humanité disposant d’un vaccin lui-même produit par le « progrès » et la « société ouverte ». Dans ce cas, les « dieux de la peste » pourraient s’avérer être des représentants très spécifiques de l’élite financière globale, qui a depuis longtemps compris les « limites de la croissance ». Mais même dans ce cas – spécialement si cela n’est pas le début d’un génocide global complet, mais seulement un test – la conclusion est la même : ceux qui prétendent être responsables des sociétés humaines ne sont pas ce qu’ils semblent être.

Le libéralisme est seulement un prétexte pour l’extermination de masse, comme l’étaient la colonisation et la diffusion des standards de la civilisation occidentale. Les élites globales et leurs marionnettes locales comptent peut-être survivre grâce à un vaccin, mais quelque chose suggère que c’est peut-être là que le bât blesse. Le virus pourrait se comporter d’une manière imprévue, et les processus qui ont commencé au niveau civilisationnel, et même dans des événements individuels spontanés et imprévisibles, pourraient perturber leurs plans soigneusement pensés.

Toute l’économie mondiale ne s’effondrera peut-être pas en quelques mois, mais elle semble se diriger exactement dans cette direction…

Tout ce que les modernes considèrent comme « durable » et « fiable » est pure illusion, le coronavirus est en train de le montrer clairement et vivement. En fait, dès que la logique de l’événement continuera de se développer un peu plus, nous pourrions voir comment le monde finit – du moins le monde que nous connaissions. Et en même temps, les premiers contours de quelque chose d’autre commenceront à apparaître.

Matière en danger

Il est curieux que parallèlement au coronavirus, qui est devenu en un sens le sujet de la civilisation, des discussions sur les « bulles de néant » ont commencé dans la communauté scientifique, réactivant certaines hypothèses du fameux physicien Edward Witten, l’un des principaux théoriciens des phénomènes des « super-cordes ».

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Edward Witten

D’après les idées des physiciens modernes, des « bulles de néant » peuvent surgir d’un « faux vide », c’est-à-dire un vide qui n’a pas atteint la stabilité, mais qui semble seulement l’avoir atteint. Dans le monde déca-dimensionnel (avec 4 dimensions ordinaires et 6 de plus, présentes par la compacification), de telles « bulles de néant » sont très probables. Si elles apparaissent, elles pourraient aspirer des galaxies dans le néant et avaler l’Univers. Ces tourbillons produits par des vides instables sont très impressionnants.

Et encore une fois, comme dans le cas du coronavirus, ils disent « rien de mal ne se produit, tout est sous contrôle ». Des représentants de l’élite scientifique nous rassurent en disant que la chance de l’apparition des « bulles de néant » est ridiculement faible.

Mais il me semble qu’elle ne l’est pas. Au contraire, elle est très importante. Le monde moderne est précisément une telle « bulle de néant » qui se développe rapidement, absorbant le sens et dissolvant l’existence : le libéralisme et la globalisation sont ses expressions les plus vivaces. Le coronavirus est aussi une bulle de néant.

La nature du virus lui-même est intéressante (bien que je déteste le concept de « nature », il n’y a rien de plus insensé). C’est quelque chose entre un être vivant – il a de l’ADN ou de l’ARN – et un minéral (il n’a pas de cellules). Cependant, il nous rappelle avant tout un réseau neuronal ou même une Intelligence Artificielle. Il est là ou il n’est pas, vivant, ou inanimé… c’est précisément ce qu’est le « vide non-équilibré » [nonequilibrium vacuum], qui crée ces « bulles de néant ».

Nous croyons que le vide de l’univers est en équilibre, c’est-à-dire que le cycle entier de l’entropie possible est passé… mais si c’était seulement une apparence ?

Quand vous entendez l’histoire du marché de Wuhan et que vous imaginez le combat entre des chauves-souris et des serpents venimeux, leur féroce échange de contagion et leurs mortelles flèches microscopiques de non-existence formées en couronne, il est impossible d’échapper à l’image des bulles de néant. Le même sentiment est provoqué par la chute du prix du pétrole et l’effondrement des indices boursiers. Même la guerre – avec sa spécificité et son éveil existentiel – ne nous sauve pas de l’attaque du néant, puisque la motivation des guerres modernes est si profondément emmêlée dans des intérêts matériels, financiers et corrompus, ayant perdu sa pureté originelle : la rencontre directe avec la mort. Elle sert seulement de bulle de néant supplémentaire, accomplissant ses instructions de conduire la matière vers l’oubli total.

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La peste comme Evénement

Est-il possible qu’après avoir surmonté le coronavirus, l’humanité tire les conclusions appropriées, mette fin à la globalisation, rejette les superstitions libérales, stoppe les migrations et mette fin aux obscènes inventions techniques qui submergent toujours plus profondément les gens dans des labyrinthes sans fin de matière ? La réponse est très clairement non. Chacun reviendra rapidement à ses vieilles habitudes en un clin d’œil, avant même que les victimes aient été enterrées. Dès que – c’est-à-dire, si – les marchés reprendront vie et que le Dow Jones se réveillera, tout reviendra à la normale. Le naïf est celui qui pense le contraire. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que même une épidémie de cette ampleur sera transformée en un malheureux malentendu. Personne ne comprendra le sens de la venue des dieux de la peste, personne ne pensera aux « bulles de néant » et tout se répétera encore et encore jusqu’à ce que l’on atteigne le point de non-retour.

Si l’on prête soigneusement attention au passage du temps, il devrait être clair que nous sommes actuellement en train de franchir ce point.

Phobocratie hexagonale

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Phobocratie hexagonale

par Georges FELTIN-TRACOL

Pendant la révolte des Gilets jaunes, l’essayiste non-conformiste Michel Drac se demandait sur sa chaîne YouTube si l’hyper-classe qui tire les ficelles du gouvernement de l’Hexagone reculerait ou bien contre-attaquerait au lendemain de cette épreuve remarquable. On connaît maintenant la réponse. Après la séquence conflictuelle de l’hiver 2019 – 2020 due à la cessation des retraites aux fonds de placement appelée « réforme des retraites », la caste cosmopolite profite de la pandémie du coronavirus pour passer à la vitesse supérieure.

Se vengeant de ces contestations inouïes et de l’inquiétude qu’elle a suscitée, la clique globaliste propage grâce aux médiats centraux un discours d’effroi propice à sidérer les esprits les moins préparés. Elle répartit les tâches. Il revient ainsi au gouvernement hexagonal de jouer la théâtrocratie, ce qui est facile quand le locataire de l’Élysée a suivi au lycée des cours de théâtre. Cette notion platonicienne désigne la mise en scène du pouvoir à travers les visites officielles, le décorum, les réceptions, les rendez-vous, la parole publique sur les conseils avisés – ou supposés tels – des communicants. Ces scénaristes gouvernementaux offrent un récit médiatique plus ou moins convaincant. La théâtrocratie ne se confond pas avec la « société du spectacle » de Guy Debord.

Entre des injonctions contradictoires, des interventions présidentielles pseudo-martiales, longues et filandreuses, et un réel amateurisme, les membres de ce gouvernement ont très mal appris leur rôle. Sur scène, ils mériteraient de recevoir des tomates et des œufs pourris. Cela n’empêche pas la si bien nommée Sibeth Ndiaye, secrétaire d’État à la Désinformation, de se concerter avec Cédric O, secrétaire d’État à la Censure numérique et un certain Adrien Taquet, probable secrétaire d’État à la Fiction ministérielle, pour affronter d’hypothétiques fausses nouvelles venues d’Internet et d’au-delà.

Si la théâtrocratie a vite atteint ses limites, la phobocratie s’épanouit au contraire pleinement à l’échelle communale. Dieu de la Peur dans la mythologie grecque, Phobos accompagne toujours Arès, le dieu de la Guerre. Pour la circonstance, Phobos le devance. De nombreux maires ont édicté ces dernières semaines des arrêtés liberticides au nom de la lutte contre la propagation du virus. L’Enfer est toujours pavé de bonnes intentions.

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Le 20 mars, la municipalité de Biarritz punit la station assise de plus de deux minutes, car il ne faut pas flâner. Idole d’une certaine droite rétrograde et ringarde, le maire de Béziers fait enlever tous les bancs publics. À Carpentras, on risque une amende en cas de non-respect de la distance minimale d’un mètre. La ville de Saint-Étienne proscrit entre 9 h et 21 h toutes les activités physiques, dont la course à pied, sur l’espace public. Le 26 mars, le maire de Sanary-sur-Mer empêche les habitants de s’éloigner de leur domicile de plus de dix mètres et d’acheter à l’unité une baguette ou le journal. À la sortie de certains (hyper- ou super-) marchés, policiers et gendarmes inspectent les achats de la population. Le 2 avril, la mairie de Marcq-en-Barœul prohibe sous peine de 68 € d’amende d’éternuer sans se protéger le visage. Et combien en cas de pet ? À Morlaix, sous prétexte de permettre au personnel de santé de service nocturne de dormir en journée, il ne faut pas débroussailler, ni tondre sa pelouse de 9 h à 15 h, ce qui est normal, mais aussi de bricoler. Qu’entend-on par bricolage ? Repeindre une pièce entre-t-elle dans le champ de la contravention ? Comment le prouver depuis la rue quand on se trouve enfermé au dernier étage ?

Près d’Angers, la commune d’Avrillé refuse l’accès aux jardins familiaux et prive des familles d’une alimentation de substitution. Certaines préfectures autorisent néanmoins l’accès à ces jardins qui ne seront pas d’agrément. À Royans et à Sceaux, les maires ont exigé que leurs administrés sortent le visage couvert d’un tissu alors que les masques sanitaires manquent cruellement en raison de l’incurie patente des autorités françaises. Or, la République ne se vit-elle pas le visage découvert ? Les musulmanes en tchador n’ont-elles pas anticipé une prophylaxie bienvenue ? Le maire de « Sot » ne commanderait-il pas directement aux Talibans un milliard de burqa avec un niqab intégré ? Cela risquerait, il est vrai, de contrarier leur sacro-sainte laïcité.

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Le summum revient cependant aux Sables-d’Olonnes, à Chamonix et à Sète où se manifeste ouvertement le « rejet de l’autre ». Les discriminations fleurissent en ce printemps 2020 ! Les communes vendéenne et alpine empêchent la location de courte durée (d’une nuit à deux semaines) ainsi que de « toute nouvelle occupation de résidence secondaire » (les propriétaires devraient répondre par une grève massive des impôts locaux) au motif – incroyable – « d’éviter les mouvements de population intra-communal ou extra-territorial ». On s’en souviendra quand il faudra enfin juguler cette autre pandémie qu’est l’immigration extra-européenne. La municipalité de Sète va encore plus loin : elle fait bloquer toutes les voies d’accès et refuse quiconque, y compris les ambulances, d’entrer dans la ville. Serait-ce le début d’une sécession ?

Maints de ces arrêtés, jamais pris en Seine – Saint-Denis multiculturaliste (est-ce un hasard ?), ont été suspendus, retirés, voire annulés, suite à une intervention préfectorale ou au jugement de tribunaux administratifs. Il est toutefois intéressant de savoir que ces maires qui font la guerre contre le peuple albo-européen, appartiennent en général à la faction centriste des Républicains, à l’UDI et au MoDem, soit quelques « cas sociaux » collectifs de la vie politique française. Pour sa part, la sociétaliste Anne Hidalgo, mairesse de Paris, propose de remettre aux rescapés du covid-19 un certificat d’immunité. Qu’aurait-on entendu si cette suggestion avait concerné les sidaïques…

Potentats municipaux pour six années, les maires jouent sciemment sur la peur diffuse fomentée par les médiats aux ordres. « À l’instar de Péguy, note Rémi Soulié dans Pour saluer Pierre Boutang (Pierre-Guillaume de Roux, 2016, p. 55), [Pierre Boutang] aimait […] distinguer, pour les opposer, les “ craties ”, détestables (démocratie, ploutocratie…) aux “ archies ” (monarchie, anarchie…). » Phobocratie municipale et théâtrocratie hexagonale concourent ensemble à la mutation de ce jeu d’ombre bien installé, la démocratie, en deimocratie, le gouvernement des anxiolytiques et de l’épouvante.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 168.

dimanche, 12 avril 2020

Cauchemar totalitaire, de la quarantaine au communisme

Le récit glaçant d’un cauchemar qu’a fait Marcello Veneziani. Même si nous conservons l’optimisme naïf de croire que la fin est exagérée et relève plus du fantasme que de l’anticipation, toute la première partie ne relève désormais plus de la fiction: nous sommes en plein dedans, ou nous y serons quand le « déconfinement » sera décrété.

Cauchemar totalitaire, de la quarantaine au communisme

Marcello Veneziani
La Verità, 7 avril 2020

Ex: http://www.benoit-et-moi.fr

La captivité prolongée engendre de mauvaises pensées. De ceux qui la subissent, de ceux qui la décrètent. Malus mala cogitat, qui vit mal pense mal, pourrions-nous traduire. Ainsi, dans un demi-sommeil, entre la nuit et l’aube, j’ai fait un cauchemar. J’ai vu, j’ai pensé, j’ai rêvé – je ne sais pas trop – où porterait la longue détention pour raisons sanitaires: à un régime totalitaire jamais vu auparavant qui priverait les citoyens des libertés les plus fondamentales et n’admettrait aucune dissidence, au nom de l’urgence sanitaire suprême. Niés, les droits principaux, qui précèdent même les droits démocratiques: sortir de la maison, se promener, rencontrer sa famille et ses amis, s’embrasser, vivre en plein air, aller à la messe. Stoppée, toute activité productive, détruite, toute forme de travail, de récréation, de la lecture au café; seulement les distractions centralisées et contrôlées, car administrées par le Réseau directement à la maison.

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Marcello Veneziani

Dans ce cauchemar, l’obligation de porter des masques était devenue permanente, dans le but de museler les citoyens, de les empêcher de parler librement et de se faire comprendre, avec l’excuse de préserver leur santé. Sous la menace de la maladie, de l’hospitalisation et de la mort, le peuple effrayé devenait docile et n’opposait pas de résistance Toute réunion de trois personnes ou plus était strictement interdite, et toute manifestation requérant une assemblée était interdite. Toute foi était déracinée, réduite au seul secret de sa propre intimité (enfermés dans les toilettes pour prier), la politique contrainte au privé, par contre, permission de fumer et de promener le chien.

À un certain moment, l’interdiction absolue de sortir fut supprimée, mais avec quatre lourdes conditions.

  • La première fut que même respirer en plein air, sortir de la maison, marcher, était considéré comme une concession, une grâce du pouvoir clément, et donc les gens devaient être reconnaissants à leurs geôliers de pouvoir enfin faire ce que personne dans l’histoire de l’humanité n’avait interdit à tout un peuple. La libre circulation était cependant limitée. Même pour les opinions et les dissensions, l’interdiction de circuler restait en vigueur, une commission spéciale était chargée de les réprimer.
  • La deuxième condition fut le prix à payer pour cette grâce ; considérant qu’un virus peut évoluer et se régénérer sous d’autres formes, alors la prophylaxie, les contrôles, la distanciation sociale, les voyages supervisés et toutes les restrictions en vigueur furent seulement tempérés et réglementés mais ne disparurent pas. On pouvait faire deux pas, sans exagération, respecter les horaires pour prendre la voiture et aller au supermarché, régler sa vie au rythme de la cloche de l’État qui scandait les horaires, les permis et les interdictions. En échange de cette liberté limitée, les sujets devaient être contrôlés par des bracelets électroniques et des colliers, des téléphones portables de surveillance, des bracelets de cou qui signalaient la présence, le mouvement et le temps de sortie. La mer, synonyme de liberté, était interdite.
  • Mais le régime totalitaro-sanitaire devint vraiment odieux quand il affronta la puissante crise économique et sociale que la contagion avait créée, la faillite de millions d’activités, la perte d’emplois pour des millions de travailleurs, la misère et à la faim. Après avoir promis une intervention de l’État pour protéger, soutenir ceux, nombreux restés à terre, après avoir promis des revenus et des fonds pour redémarrer, les caisses se vidèrent, il fut décidé, après un prélèvement forcé sous forme d’impôt sur la fortune, d’adopter un remède plus radical. Remettre tous les salaires à zéro, tout le monde reçoit le même revenu universel de citoyenneté. Autrement dit, à chacun selon ses besoins. Niée toute reconnaissance du mérite et des compétences, des études et du CV, de l’inventivité et de l’ingéniosité. Ainsi se réalisa l’utopie du communisme, mais elle fut appelée par un autre nom pour rassurer les gens; et elle fut promue par des gens qui ne venaient pas du communisme mais de rien ou du cirque.

  • ‘A livella (*) devint l’hymne universel, acclamé par les nouveaux prolétaires affamés. Aucun régime, pas même le plus sanguinaire, n’avait réussi à étendre le contrôle totalitaire et les revenus égalitaires de manière aussi radicale. La crainte de la contagion et la crise qui s’ensuivit y parvinrent. On soupçonna alors que le virus avait été induit, ou du moins véhiculé, manipulé, monté. Et que les mêmes pays d’où il était parti avait pris le dessus étendant le régime communiste à l’Occident.
  •  
  • Enfin, la misère économique et sociale, les subventions d’État et le contrôle à but sanitaire, produisirent de fait l’extinction de la souveraineté politique, populaire et nationale et le transfert du pouvoir à un protectorat médico-économico-technocratique qui garantissait les flux financiers et le budget. C’est de cette façon que le communisme coopta les oligarques de la finance. Avec le despotisme maocapitaliste, on installe les chevaux de la Troïka (cavalli di Troïka, jeu de mots avec cavalli di Troia, chevaux de Troies), « trio » (terne: peut-être allusion à la liste de trois noms soumis à l’approbation du Pape lors de la nomination d’un évêque) de commandement composées d’un banquier, d’un manipulateur de médias et d’un soldat. Les pays développés vaincus et leur production démantelée, les pays qui vivaient du pétrole réduits à la famine, la société nivelée et la démocratie révoquée, le communisme implicite était dominé par un clan de faux scientifiques et de vrais satrapes.

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Un rayon de soleil qui avait filtré dans la pièce me libéra du cauchemar mais il resta dans mes yeux, dans mon esprit, dans mes poumons, dans ma gorge. Bien sûr, ce sont de mauvaises pensées; même Paul Valéry a écrit ses mauvaises pensées en temps de captivité sous la seconde guerre mondiale et pendant l’occupation allemande.

La douceur interdite d’avril, qui était le mois le plus beau et le plus prometteur – beau pour le printemps qu’il déverse, prometteur pour l’été qu’il annonce – est devenue avec la prison domestique « le plus cruel des mois », comme l’a écrit T.S. Eliot.

Et l’interdiction de la Résurrection pour raisons d’hygiène, imposée pendant la Semaine Sainte, a rendu la détention encore plus atroce.

Si vous privez un homme de Pâques, au nom de la santé, vous lui refusez la possibilité d’être sauvé.

Ndt

(*) Poème napolitain (1964) de Totò (1898-1967), acteur comique très populaire en Italie . Il y est question d’un dialogue entre deux morts enterrés côte à côte dans un cimetière, un éboueur et un aristocrate, et la morale est le nivellement que la mort opère entre tous les hommes (wikipedia en italien).

samedi, 11 avril 2020

"Crise du Covid" et inflation mondiale

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"Crise du Covid" et inflation mondiale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'actuelle pandémie, qui affecte surtout actuellement les pays industrialisés, s'étendra nécessairement au monde entier. Elle y entraînera une baisse des processus de production et d'échanges, dont les gouvernement s'efforceront de combattre les effets en ordre dispersé.

Les mesures d'urgence qu'ils ont adopté consistent principalement à fournir aux entreprises et aux populations des aides monétaires sous forme de prêts publics leur permettant de survivre. Mais ceci en aucun cas ne permettra la relance des processus de production ralentis par les diverses mesures de confinement. Autrement dit, des liquidités seront mise à la disposition de la demande, sans que rien ne puisse être fait pour relancer l'offre. 

On retrouvera là les conditions qui, à la fin de la seconde guerre mondiale, ont provoqué une inflation se caractérisant par des hausses considérables de prix. Cette inflation s'est généralement traduite par un encouragement à la relance de la production dans des domaines ne dépendant pas nécessairement de la demande immédiate. C'est ainsi par exemple que la France des années 1950 a bénéficié des investissements encouragés par l'Etat dans le domaine des secteurs d'avenir nationalisés : énergie, transport, recherches scientifiques. L'inflation n'a été désastreuse que pour les titulaires de pensions et revenus fixes, ainsi que pour beaucoup de professions artisanales restées archaïques.

Peut on penser que l'inflation mondiale qui se prépare pourrait avoir les mêmes effets favorables ? Ils se traduiraient par un encouragement aux secteurs constituant des facteurs de puissance future pour les Etats qui sauraient y avoir recours.

D'ores et déjà, ceci peut être pressenti dans certains domaines : processus de production informatisés et pouvant être pratiqués en télé-travail ; relance des équipements dans le secteur médical et hospitalier qui à terme, ne seront pas des facteurs de dépenses mais de revenus ; encouragement au passage à un économie verte » ne reposant pas exclusivement sur le pétrole et visant entre autres à la protection de l'environnement naturel dont la destruction a été estimé par certains virologues comme facteur de l'apparition et de la prolifération du Covid-19. 

Mais seuls n'en profiteront que les Etats renonçant au capitalisme financier international lequel ne privilégie que les investissements de court terme. Ceux-ci visent en priorité l'augmentation des profits spéculatifs des classes dites privilégiées. Les investissement d'avenir ou collectifs ne les intéressent pas car ils sont dans l'immédiat cause de dépenses et non source de revenu.

On peut penser que les gouvernement sachant saisir l'opportunité de l'inflation qui se prépare seront ceux qui sauront refuser de céder aux pressions du capitalisme financier international et faire appel le plus possible à leurs moyens propres, y compris le travail de leurs ressources humaines actuellement découragées d'investir dans des activités créatrices peu productives.

A cet égard la Chine et la Russie pourraient profiter de la crise pour en sortir grandies. Ce sera sans doute aussi le cas des Etats-Unis s'ils savaient exploiter leur relative domination dans le domaine numérique et spatiale.

L'on peut craindre au contraire que ce ne soit pas le cas des pays européens, à l'exception peut-être du Royaume-Uni. Enfermés dans les contraintes que leur impose leur participation à l'Union européenne et à l'euro, ils sont découragés d'investir. L'Union elle-même, qui pourrait beaucoup faire pour lancer de grands programmes d'investissement, ne fera rien. La tutelle de Washington sur Bruxelles s'y oppose afin de ne pas se créer de concurrents.

Note:

Sur ce sujet, voir Marianne https://www.marianne.net/debattons/editos/christine-lagar...

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Géopolitique du coronavirus - Entretien avec Gabriele Adinolfi

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Géopolitique du coronavirus

Entretien avec Gabriele Adinolfi

Gabriele Adinolfi est un théoricien politique italien. Il a dirigé la rédaction du journal Orion et lancé divers projets médiatiques et métapolitiques comme le site d’information NoReporter ou le think tank Centro Studi Polaris. Il a aussi parrainé en Italie les occupations illégales d’immeubles abandonnés à destination des familles italiennes démunies, occupations dont la plus connue est la Casapound (dont le nom fait référence à l’écrivain Ezra Pound) et qui est aujourd’hui un mouvement politique national. A partir de 2013 il anime un think tank basé à Bruxelles, EurHope. Les activités de Eurhope et de Polaris aboutissent au projet de l’Académie Europe (2020) qui relie des intellectuels, des activistes et des entrepreneurs de plusieurs pays. Le but de cette initiative est de créer une élite politique et entrepreneuriale apte à influer sur la politique européenne à l’échelle continentale. Dans le cadre de cette Académie Europe, il donne un cours de méthodologie politique en français tous les jeudis à 18h. Cours accessible en ligne ici.

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Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

Trop d’informations génèrent de la désinformation, surtout lorsque les journalistes et les blogueurs sont, comme aujourd’hui, des amateurs présomptueux.
Cela signifie que nous avons une série infinie de données contradictoires dans la tête et que la confusion augmente. Les autorités peuvent ainsi nous mentir à volonté.
Si cela se produit en minimisant ou en générant un excès d’alarmisme, nous ne pouvons pas le dire.
La seule chose sûre est que le récit donné à l’opinion publique est un récit standard qui cache beaucoup trop de choses mais qui aide à garder le troupeau compact derrière une seule vérité en imposant des comportements obligatoires. On devient ainsi plus habitués à vivre dans la terreur et à accepter qu’une autorisation nous soit demandée pour tout.

Strategika – Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?

Je ne crois pas à l’effondrement du système. La gestion de la pandémie a produit une accélération dans le sens mondialiste. Les classes petites et moyennes, la libre entreprise, peut-être même les retraites en seront affectées. Avec l’accélération de l’économie fermée du télétravail, les plus faibles paieront. Nous aurons une mondialisation sans les avantages pour les moins riches (les voyages coûteront probablement beaucoup plus chers). À être menacé, c’est aussi l’étanchéité de l’UE car en quelque sorte c’est un organisme institutionnel et économique intermédiaire et donc dans le scénario international actuel elle correspond dans le scénario économique global à ce que sont les producteurs et l’État social. Dans le capitalisme mondialisé de déréglementation totale, il est préférable que chaque province soit “souveraine” mais non un continent dans son ensemble. C’est à dire qu’elle subisse une standardisation sans aucun pouvoir contractuel à opposer du fait de leur petite autonomie réelle et qu’il s’agit pour chacune de n’être au final qu’une pièce de couleur différente des autres d’un unique costume de l’Arlequin globaliste. Mais je ne suis pas du tout sûr que le plan de destruction de l’UE réussira.

Strategika – Plus de 3 milliards de personnes sont appelées à se confiner dans le monde. Pour la première fois de son histoire, l’humanité semble réussir à se coordonner de manière unitaire face à un ennemi global commun. Que vous inspire cette situation ?

Depuis 2001, avec les Twin Towers, nous assistons à une standardisation progressive des coutumes et des libertés au moins dans tout l’Occident. En fait, le 11 septembre a été un accélérateur. Plus tôt, nous avons été témoins  de la guerre contre le tabac et l’alcool. Covid est une accélération sur l’accélération 9/11.

Strategika – Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial comme le préconisait Jacques Attali lors de la pandémie de grippe A en 2009 ? 

Je ne partage pas la crainte du gouvernement mondial et pas même son souhait, comme dans le cas d’Attali.
La réalité est plus complexe et je suis d’accord avec la formule de Lénine quand il parle de “l’unité et de la division de l’impérialisme”.
Je pense que nous devons donc parler de gouvernance mondiale et non de gouvernement mondial. Une gouvernance qui est l’expression de la synthèse des pouvoirs et qui s’inscrit dans la logique des Conseils d’Administration. (Notez que le mot Soviet signifie Conseil et rappelez-vous donc la profonde unité structurelle entre le communisme et le capitalisme).
La gouvernance mondiale existe déjà et fonctionne très bien. Aujourd’hui, l’OMS et l’ONU décident des méthodes et des moyens de répondre au Covid-19 pour 3 milliards de personnes.

Strategika – En 2009 toujours, Jacques Attali expliquait que « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ». Que vous inspire cette idée ?    

ewavgc.jpgAttali n’a en fait rien inventé ni découvert. Eric Werner dans ses livres L’avant-guerre civile et La post-démocratie avait très bien expliqué comment une oligarchie au pouvoir déconnectée des intérêts du peuple tend à la garder soumis. Ils ont besoin de générer un sentiment d’angoisse généralisé, voire de terreur envers un ennemi extérieur et invisible qui a ses alliés dans la maison (dans notre cas, ce sont les « pesteurs » qui sortent dans la rue et qui propagent l’épidémie). Alors les gens acceptent tout des tyrans.

Strategika – Comment voyez-vous l’évolution de la pandémie et ses conséquences politiques et sociales dans les semaines à venir ?

Je les vois comme très négatives pour les classes productives, pour les retraités et les petits bourgeois et assez négatives pour tout le monde. Mais, avec la terreur, les gens se sont rassemblés autour de Big Brother et sont leurs propres gardiens de prison.

Strategika – Existe-t-il une issue politique à la situation que vous venez de décrire et quelle forme pourrait-elle prendre selon vous ?

Pas dans l’immédiat. Mais nous pouvons surfer sur la vague et commencer à organiser des réseaux économiques et sociaux dans lesquels recréer notre communauté à partir de la sphère privée (sur l’exemple des associations d’entraide de la fin du XIXe siècle), nous pourrions alors agir pour une régénération syndicaliste révolutionnaire et corporatiste à la fois. Si nous le faisons à l’échelle européenne, nous pouvons toujours espérer la création d’un acteur européen qui, avec ses partenaires naturels (je pense à la Russie et au Japon) et ses zones d’influence stratégique (je pense à l’Afrique), peut offrir une variante de la mondialisation et bloquer le mécanisme mondialiste.

Strategika – Comment liez-vous la crise actuelle à votre domaine d’expertise et votre champ de recherche ?

J’essaie de chevaucher le tigre.
Je garde des liens en Europe et je les élargis et les approfondis. J’ai lancé la première expérience de l’Académie Europe en ligne avec des cours et des conférences en italien, français et espagnol. Bientôt aussi en anglais. Pour l’instant nous avons des participants de France, Belgique, Hollande, Espagne, Suisse, Pologne, Grèce, Italie.

En français c’est tous les jeudis à 18h

Ce Jeudi 9 avril, à 18h : “Le Pouvoir”

Sociologie des pouvoirs, comment les reconnaître, comment les gérer, comment les acquérir, comment en créer de nouveaux.

Modalité d’inscription : quelques instants avant 18 heures, entrez simplement le code suivant sur le web (depuis un ordinateur ou un smartphone) : meet.google.com/bgn-dcrc-kwq

Au plaisir de vous avoir en ligne !

Le Covid-19 ou l'échec du globalisme

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Le Covid-19 ou l'échec du globalisme

par Eugène Guyenne

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

A l’heure où ces lignes sont écrites, trois semaines se sont écoulées depuis le début du confinement en France.

Ce virus venu tout droit de Chine, qui semblait être une épidémie localisée avant de se transformer en pandémie, a montré l’échec d’un système promu depuis plus de trente ans maintenant (système global et unipolaire) dont le secteur sanitaire montre ses limites (querelles entre groupes, sous-estimation du rôle médical et des moyens matériels a apporter, etc).

Cela nous rappelle que les États sont toujours souverains, de part le rétablissement des frontières (malgré le caractère très dogmatique de certains chefs d’État mais ce cas de force majeure exige le réalisme) et aussi par la méthode pour contrer ce virus, dont à ce jour on peut compter trois réponses: l’une, majoritaire, qui promeut le confinement (partiel ou total selon certains cas), un autre qui promeut la prise de sang (comme en Corée du Sud ou en Allemagne) et un autre qui ne confine pas sa population pour qu’ils développent leur système immunitaire (comme en Suède et un temps en Grande-Bretagne).

Pour nous Européens, nous voyons aussi que les mantras souverainistes tombent à l’eau: l’Union Européenne (ni nazie, ni bolchévique) n’est qu’une institution sans cohérence dont font partie des experts en politique de fin de carrière recasés par leurs chefs de gouvernements.

Le caractère assez risible par ailleurs de la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen (ancienne ministre de Merkel, qui a succédé à Jean-Claude Juncker) tournant un clip visant à sensibiliser les populations d’États membres de l’UE quant au lavage de main, le démontre.

Et octroyant des aides financières importantes à des États africains au détriment d’une population italienne victime du laxisme sanitaire de son gouvernement (dont le nombre s’élève à plus de 17.000 morts en 2 mois).

En France, tout est allé très vite depuis l’annonce du Covid-19 le 27 janvier (dont les deux premières villes touchées furent Paris, la capitale, et Bordeaux, jumelée à Wuhan, centre du début de la pandémie):

- le Griveaugate (Benjamin Griveaux, un des macronistes de la première heure fut pressenti pour porter la voie gouvernementale aux municipales à Paris, mais il s’est retrouvé dans une sextape dévoilée par Piotr Pavlenski, un dissident marxiste réfugié en France, ce qui amena à porter candidate l’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, à sa place

- l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution sur une loi sur les retraites, après un mois de janvier tumultueux de grèves inter-syndicales et inter-professionnelles.

- et maintenant le "coronavirus".

Entré en vigueur en France il y a trois semaines donc, le confinement partiel (qui a pour but d’endiguer ce virus) met au défi le gouvernement.

Et le début n’a pas raté: très rapidement les domaines « secondaires » de la vie (restaurants, théâtres, magasins, événements sportifs...) ont été fermés (présageant des pertes financières colossales), laissant place à des scènes surréalistes en supermarché où des rayons (pâtes, riz, papier toilette) ont été vidés entièrement; l’instauration de justificatifs de sortie sous contrôle de la police (là aussi le décalage a été rapide puisque le gouvernement a avoué son inaptitude à faire régner l’ordre dans certains quartiers) et maintenant quasiment tous les emplois se font par télétravail (avec au passage la fermeture des lieux scolaires au moins pour la fin des vacances scolaires dont on peut présager les dégâts quant aux examens pour les scolarisés).

S’ajoute également à cela, le renouvellement toutes les deux semaines du prolongement du confinement.

Jusqu’à quand est-ce que cela va se terminer ?

Est-ce qu’un monde vraiment nouveau va déboucher après ce virus, ou bien les fantasmes (quels qu’ils soient) resteront chimères au prix de la sauvegarde de l’économie ?

Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)

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vendredi, 10 avril 2020

Las pestes del siglo XXI

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Las pestes del siglo XXI

por Jordi Garriga

Ex: https://www.mediterraneodigital.com

¿Alguien recuerda la crisis de 2008? Seguro que sí. Ese acontecimiento cambió y sigue cambiando nuestras vidas, fue toda una sacudida anunciada por unas pocas voces mientras la fiesta proseguía y se seguía suministrando crédito inexistente a un mercado mundial a punto de reventar.

La crisis mundial de 2008 empezó en el mercado de bonos hipotecarios de los USA, mientras que el coronavirus inició su andadura en un mercado de animales vivos de Wuhan, China. ¿Acaso se debería establecer una comparación entre estos dos hechos que parecen ser tan diferentes? Pues creo que sí. Apunten estos datos: mercado, globalismo, contagio…

Que nadie piense en retorcidos planes para reducir la población o cambiar el régimen global... es mucho más sencillo: el coronavirus tiene éxito por su alta capacidad de contagio y por el mundo global sin fronteras y gran movilidad. Del mismo modo, en 2008, el pánico financiero que se desató en los mercados estadounidenses cuando descubrieron que detrás de los bonos no había nada, se contagió a todo el planeta, ya que todos los bancos y bolsas están interconectadas sin frontera ni límite alguno.

La falta de previsión y recursos ha hecho el resto en ambos casos: muertos, negocios cerrados, familias arruinadas, sensación de desamparo (nadie al mando). Y su origen ha sido precisamente en la potencia que pretende desbancar a los estadounidenses como el poder hegemónico, pues del mismo modo que se esperaba ayuda en Occidente desde USA en aquellas fechas, ahora se compra material en masa y se hacen donaciones desde China…

Estas dos crisis globales con tan pocos años de diferencia entre sí nos quieren decir algo, si es que somos capaces de entenderlo. Ahora vemos que poco a poco en la zona cero del contagio se va volviendo a la normalidad, pero… China han tenido que cerrar las fronteras, porque los nuevos casos ahora les venían del exterior, la UE tuvo que cerrar sus fronteras exteriores, e incluso los mexicanos han cerrado ellos mismos la frontera con los USA...

Se me dirá que siglos antes hubo pandemias y el mundo no era tan global. Mentira: la peste negra, por ejemplo, se extendió por Europa debido a la inexistencia de controles fronterizos y a las marchas penitenciales (se fustigaban sangrando abundantemente) que se hicieron. Las pulgas y las ratas acompañaban a los penitentes y difundían la enfermedad, la cual se incubaba durante 39 días, de ahí surgió la cuarentena. Se pudo detener cuando obligaron a los barcos a estar 40 días en puerto (control fronterizo) y a que, casi 80 años más tarde, la población ya había quedado inmunizada... Otro tanto pasó con una peste que hubo durante el Imperio romano. Ambas fueron tan terribles porque sucedieron en escenarios GLOBALES.

¿Y ahora qué debemos hacer? ¿Un gobierno mundial tal vez? Tanto en el caso de las epidemias como en las crisis económicas, vemos el patrón común: un gran mercado soberano ilimitado. Hay que quitar lo de grande, lo de soberano y lo de ilimitado.

- Hay que potenciar el consumo local y la inversión en proyectos locales.
- Hay que volver a colocar a los bancos bajo control democrático.
- Hay que establecer zonas limitadas de libre comercio, con fuertes medidas proteccionistas.

Lo que NO se debe hacer, ni en referencia a 2008 ni ahora, es volver a la normalidad, a lo que llamábamos “normalidad”, pues esa normalidad y no otra fue, es, la que nos ha llevado a esta situación actual. Volver a la normalidad significa preparar las condiciones para otra crisis, tan próxima y devastadora como la actual.

Cada acto tiene sus consecuencias: Mediante artificios, dinero ficticio e ingeniería social, pensábamos que podríamos engañar a las realidades vitales. En realidad, lo único que hacemos es engordar problemas hasta que nos estallan en la cara.

Para acabar, una pequeña reflexión. Los jóvenes españoles, nuestra primera generación en la historia cuyos padres y abuelos no habían conocido directamente una guerra, que hablaban frívolamente de guerracivilismo, derechos individuales, reducir población, etc., están teniendo un baño de realidad: ningún confort o libertad del que gozan cayó del cielo y pronto la vida les va a pasar la factura: si quieres vivir, vas a tener que luchar. Como siempre ha sido para el 99% de las personas.

Jordi Garriga Clavé [Twitter: @Jordigave]
Escritor, articulista y traductor. Escrito para MEDITERRÁNEO DIGITAL

_HAslklX.jpgAutor: Jordi Garriga
 
Técnico industrial especializado en dirección de CNC. Colaborador en diversos medios españoles y del extranjero como autor, traductor y organizador. Ensayista, ha publicado varios libros sobre temas históricos, políticos y filosóficos. Ha sido militante y cuadro político en Juntas Españolas y el Movimiento Social Republicano.
Últimos artículos publicados

Des vagues de mutilation: la tyrannie médicale et digitale qui nous attend

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Des vagues de mutilation: la tyrannie médicale et digitale qui nous attend

 
 
Auteur : Brandon Smith
Ex: http://www.zejournal.mobi

A lire absolument si vous voulez comprendre l’ingénierie sociale des élites mondialistes, qui ont franchi une nouvelle étape avec l’organisation de cette pandémie de coronavirus complètement artificielle – laquelle aura des suites nombreuses…

« En 2014, lors de l’alerte Ebola aux Etats-Unis, j’ai publié un article mettant en garde contre la façon dont une pandémie mondiale pourrait être utilisée par les élites comme couverture pour la mise en œuvre d’un effondrement économique ainsi que des mesures de loi martiale dans les pays occidentaux. Ma préoccupation immédiate était la manière dont une épidémie virale pourrait être conçue ou exploitée pour justifier un niveau de contrôle social que le public n’accepterait jamais dans des circonstances normales. Et cela pouvait être N’IMPORTE QUELLE épidémie virale, pas seulement Ebola. Il s’agit de créer un « ennemi invisible » que la population ne peut quantifier et contre lequel elle ne peut se défendre sans une surveillance constante du gouvernement.

J’ai noté en particulier comment le gouvernement a refusé d’appliquer des restrictions de voyage aérien en 2014 aux nations où l’épidémie s’était installée alors qu’il aurait pu arrêter la propagation sur sa lancée. C’est ce qui s’est produit de nouveau en 2020, lorsque l’OMS des Nations unies et les gouvernements, dont le nôtre aux Etats-Unis, ont refusé d’interdire les voyages aériens en provenance de Chine, en prétendant que ce n’était pas une zone « hot » et qu’il ne fallait pas craindre le virus.

Cette attitude de nonchalance sert un but. L’establishment a besoin que la pandémie se propage, car il a alors une raison de contrôler strictement les activités et les mouvements du public. C’est l’objectif final. Ils ne se soucient aucunement de la santé ou de la sécurité publiques. Le but final est d’acquérir du pouvoir, pas de sauver des vies. En fait, ils pourraient préférer un nombre de décès plus élevé au début, car cela inciterait le public à demander plus de restrictions au nom de la sécurité.

masque-respiratoire-n95-contre-les-particules-avec-valve-approuve-niosh.jpgLes autorités sont passées de la minimisation de l’épidémie et de l’interdiction de se préoccuper des préparatifs, comme l’achat de masques N95, à un mode de crise totale quelques semaines plus tard. En janvier, Trump a d’abord affirmé qu’il « faisait confiance » aux données provenant de Chine et a déclaré que « tout était sous contrôle » ; comme d’habitude, quelques mois plus tard seulement, Trump a fait volte-face sur ces deux affirmations. L’Organisation mondiale de la santé a même refusé de qualifier cette épidémie de « pandémie » tant que le virus ne s’était pas implanté dans le monde entier. La question que les gens se poseront est la suivante : tout cela était-il dû à l’incompétence ou à l’ingénierie sociale ?

Le virus Ebola d’il y a six ans semble avoir été une répétition de ce qui se passe aujourd’hui. Je pense que c’est entièrement délibéré, et j’expliquerai pourquoi dans cet article, mais de toute façon, les gouvernements ont prouvé qu’on ne peut pas leur faire confiance pour gérer la crise de la pandémie, ni pour protéger les gens et leurs libertés.

Dans le même temps, la pandémie elle-même est étroitement liée à l’effondrement économique. Les deux événements se nourrissent l’un l’autre. La pandémie constitue une couverture parfaite pour l’effondrement de l’énorme bulle d’endettement que les banques centrales et les banques internationales ont créée au fil des ans. J’ai constaté en février que l’économie mondiale s’effondrait bien avant que le coronavirus n’apparaisse. En même temps, le chaos économique aggrave la tiers-mondisation dans chaque pays, ce qui signifie une mauvaise alimentation et des options de soins de santé qui provoquent plus de maladies et plus de décès dus au virus. Comme indiqué en 2014 :

« Qui remettrait en question l’éventualité d’un effondrement économique à la suite d’un cauchemar imprégné d’Ebola (virus) ? Qui voudrait acheter ou vendre ? Qui voudrait entrer en contact avec des étrangers pour générer une transaction ? Qui quitterait même sa maison ? Le traitement de l’Ebola (virus) dans les pays du premier monde présente les avantages de la finance et d’un environnement sanitaire global plus propre, mais que se passerait-il si le ralentissement économique se produisait simultanément ? L’Amérique pourrait très vite se retrouver dans le tiers-monde et, avec elle, toutes les conditions d’insalubrité qui entraînent un taux de mortalité exponentiel dû à l’Ebola (pandémie).

…Au milieu d’un scénario viral, même modéré ou contrôlé, les actions et les obligations s’effondreront sans aucun doute, un effondrement qui allait se produire de toute façon. Les banques internationales qui ont créé le désordre s’en tirent sans encourir de reproche, tandis que le virus Ebola (épidémie virale), un acte de la nature, devient le bouc-émissaire ultime de chaque catastrophe qui s’ensuit.

Alors que la double menace d’effondrement financier et de pandémie virale s’accélère, la peur se répand pour ceux qui ne se sont jamais préparés à l’avance (et nous parlons de millions de personnes). Lorsque les gens ont peur, ils ont tendance à sacrifier leurs libertés à toute personne qui leur offre une promesse de sécurité, aussi vide soit-elle. Pour l’instant, le public est convaincu de supposer que les confinements et les restrictions sont temporaires, mais c’est un mensonge. Les élites doivent maintenir et augmenter les restrictions chaque mois afin d’empêcher toute rébellion jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à appliquer les mesures de la loi martiale.

Vous voyez, l’establishment est en rupture avec cet événement, et à cause de cela, il y a un potentiel pour qu’ils fassent face à des conséquences désastreuses. La façade s’évapore rapidement ; les collectivistes et les mondialistes risquent de s’exposer et d’exposer leurs marionnettes politiques afin de construire un système totalitaire avec une rapidité extrême. L’establishment doit maintenir la pression pour l’instant, car si l’on laisse le public respirer un instant, il risque de regarder autour de lui et de s’éveiller au programme plus vaste. Le public doit être forcé de mendier l’aide des autorités ; ce n’est qu’alors que la pression sera levée pour un court instant. Le public doit croire que la grille de contrôle était LEUR idée.

Un nouveau processus de conditionnement de masse est sur le point d’être mis en route, utilisant des « vagues » de panique puis des vagues de libération et de calme. Après avoir étudié les traits comportementaux et les méthodes des sociopathes narcissiques (psychopathes) pendant de nombreuses années, je peux vous dire que cette forme de conditionnement est très familière. C’est exactement ce qu’ils font toujours, à l’échelle mondiale : ils créent une atmosphère de crise pour maintenir les gens autour d’eux en déséquilibre et à cran, puis « relâchent la pression » par intermittence pour que ces mêmes personnes se détendent et que leur colère se dégonfle pendant un certain temps. Ensuite, le processus recommence…

Ce conditionnement piège les victimes des narcopathes dans un état constant de flux et d’incertitude, et les moments de calme deviennent un placebo qui empêche leur rébellion contre lui. Il peut alors se nourrir à loisir de ses victimes comme un vampire psychologique, et souvent ces victimes verront le narcopathe comme leur seul moyen de soutien. Elles sont convaincues que toutes les menaces viennent de l’extérieur ; elles ne réalisent pas que la source des menaces est la personne qui se trouve juste à côté d’elles.

20150927_Lichfield.jpgLe modèle de vagues de conditionnement et de contrôle commence à apparaître partout, et il est particulièrement flagrant dans la « solution » présentée par les élites de l’establishment en réponse à l’épidémie de coronavirus. Comme l’a souligné Truthstream Media dans son excellente vidéo « We Are Living In 12 Monkeys », le MIT a récemment publié un article rédigé par son rédacteur en chef mondialiste Gideon Lichfield, intitulé « We’re Not Going Back To Normal », qui admet assez effrontément la façon dont les élites entendent utiliser cette crise à leur avantage.

Lichfield établit une sorte de calendrier de programmation pour la population, basé sur des vagues d’épidémies d’infections virales, des vagues de restrictions sociales strictes, suivies de vagues d’activité économique limitée et de calme limité au cours des 18 prochains mois. Comme le suggère Lichfield :

« Pour arrêter le coronavirus, nous devrons changer radicalement presque tout ce que nous faisons : notre façon de travailler, de faire de l’exercice, de fréquenter les gens, de faire des courses, de gérer notre santé, d’éduquer nos enfants, de prendre soin des membres de notre famille.

Nous voulons tous que les choses reviennent rapidement à la normale. Mais ce que la plupart d’entre nous n’ont probablement pas encore réalisé – et ne tarderont pas à faire – c’est que les choses ne reviendront pas à la normale après quelques semaines, voire quelques mois. Certaines choses ne reviendront jamais ».

Il continue :

« Tant que quelqu’un dans le monde aura le virus, les épidémies peuvent se reproduire et se reproduiront si des contrôles stricts ne sont pas effectués pour les contenir. Dans un rapport publié hier, des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont proposé un moyen d’y parvenir : imposer des mesures de distanciation sociale plus extrêmes chaque fois que les admissions dans les unités de soins intensifs (USI) commencent à augmenter, et les assouplir chaque fois que les admissions diminuent… ».

Comprendre qu’il y a 7 milliards d’habitants sur la planète et que ce processus de contrôle pourrait durer des années en attendant que chaque personne surmonte le virus ou en meure. La seule façon pour le public d’échapper à ce purgatoire (selon Lichfield) est de se soumettre à une grille de données biométriques. Ils doivent se porter volontaires (ou être obligés) pour participer à un suivi 24h/24 et 7j/7 grâce à leurs téléphones portables et à une surveillance de masse. Pour pouvoir fonctionner en société, un individu doit avoir le marqueur numérique adéquat qui indique aux autorités qu’il est « propre » et exempt d’infection. Ce système est actuellement utilisé en Chine :

Ce système permet de réaliser un certain nombre de choses. Tout comme le système de crédit social que la Chine utilise depuis quelques années, le public est obligé de rassurer constamment l’oeil caché, mais qui voit tout, du gouvernement. Tout ce qu’ils font est surveillé par des algorithmes et des moyens de surveillance. Toute déviation pourrait déclencher une surveillance et une perte des libertés simples de se déplacer ou de participer à une interaction humaine normale. Lichfield argumente :

« En fin de compte, cependant, je prédis que nous allons rétablir la capacité de fréquenter les autres en toute sécurité en développant des moyens plus sophistiqués pour identifier qui est à risque de maladie et qui ne l’est pas, et en discriminant – légalement – ceux qui le sont.

…on peut imaginer un monde dans lequel, pour prendre un vol, il faudra peut-être être abonné à un service qui suit vos déplacements via votre téléphone. La compagnie aérienne ne pourrait pas voir où vous êtes allé, mais elle recevrait une alerte si vous étiez à proximité de personnes infectées connues ou de points chauds de la maladie. Les mêmes exigences s’appliquent à l’entrée des grandes salles de spectacles, des bâtiments gouvernementaux ou des centres de transport public. Il y aurait des scanners de température partout, et votre lieu de travail pourrait exiger que vous portiez un moniteur qui surveille votre température ou d’autres signes vitaux. Si les boîtes de nuit demandent une preuve d’âge, elles pourraient à l’avenir exiger une preuve d’immunité – une carte d’identité ou une sorte de vérification numérique via votre téléphone, montrant que vous avez déjà récupéré ou été vacciné contre les dernières souches de virus ».

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Et voilà, vous l’avez. La grille de contrôle social et biométrique que les mondialistes ont mis en place depuis des années a le parfait catalyseur – une pandémie virale qui pourrait se propager indéfiniment ; il suffirait de libérer tous les deux ans un virus de synthèse qui renouvelle la peur du public. La population devient de plus en plus dépendante du gouvernement pour tout, car sa survie même dépend de sa capacité à fonctionner dans la nouvelle économie, et sans une marque spéciale accordée par le gouvernement disant que vous n’êtes pas un risque d’infection, vous pourriez être écarté de tout commerce et de toute participation.

Vous refusez de vous faire vacciner pour des raisons de santé ? Vous êtes exclu de l’économie. Scolariser vos enfants à la maison ? Ils n’ont pas été suivis et constituent donc un risque d’infection, et toute votre famille est mise à la porte de l’économie. Vous avez des opinions politiques contraires au mondialisme ? Peut-être êtes-vous répertorié comme un danger pour le système et étiqueté à tort comme infecté en guise de punition ; et vous êtes alors mis à la porte de l’économie. L’establishment peut utiliser la menace d’une expulsion économique pour conditionner de nombreuses personnes à la complaisance ou à l’esclavage.

Le rédacteur en chef du MIT poursuit son argumentation de manière assez arrogante :

« Nous nous adapterons à de telles mesures et les accepterons, tout comme nous nous sommes adaptés aux contrôles de sécurité de plus en plus stricts dans les aéroports à la suite d’attaques terroristes. La surveillance intrusive sera considérée comme un petit prix à payer pour la liberté fondamentale d’être avec d’autres personnes ».

Au-delà de l’effort visant à transformer la « distanciation sociale » en une nouvelle norme culturelle appliquée par la loi, un autre programme est tranquillement mis en place : la société sans argent liquide. De plus en plus d’entreprises commencent à refuser les paiements en espèces, sous prétexte que l’argent papier propage le virus. Curieusement, elles acceptent encore les cartes de débit avec des claviers à épingles, qui sont beaucoup plus susceptibles que l’argent liquide de propager la maladie.

Cela peut obliger le public à garder son argent dans les banques malgré la menace d’un gel du crédit ou d’un bank holiday. Que se passe-t-il si vous retirez de l’argent de vos comptes mais que vous ne pouvez le dépenser nulle part ? Ils finiront par interdire les transactions par carte de débit et de crédit dans les magasins également, et les remplaceront par un système de paiement non interactif. Au début, cela se fera probablement par le biais de votre téléphone portable à l’aide d’une application de scan. À la fin, ils utiliseront vos données biométriques pour toutes les transactions monétaires.

Cela oblige une fois de plus le public à avoir un téléphone portable sur lui partout pour sa survie. Le réseau de traçage du virus ainsi que le nouveau système de paiement rendent ce dispositif indispensable. Si vous voulez participer à la société, vous n’aurez pas d’autre choix que d’être suivi et repéré à tout moment.

À moins, bien sûr, que vous ne construisiez votre propre système de commerce et d’interaction.

La solution à la tyrannie médicale et à la société sans argent liquide est de ne pas avoir besoin du système du tout pour votre propre survie. Cela signifie que les gens devront construire leur propre économie basée sur le troc et la monnaie locale. Ils devront se débarrasser de leurs téléphones portables et s’appuyer sur d’autres formes de communication comme la radio, ou établir un système de communication numérique séparé et indépendant du système d’établissement. Ils devront devenir des producteurs et parvenir à une plus grande autonomie. Ils devront se libérer du réseau, et cela doit commencer dès maintenant.

Bien sûr, l’establishment prétendra que ces personnes indépendantes sont une menace pour tous les autres simplement parce qu’elles existent. Ils perpétueront le mensonge de « l’immunité collective » et prétendront que les indépendants « répandront le virus », même à ceux qui sont censés être protégés par la vaccination. Et finalement, ils essaieront d’empêcher les communautés découplées et localisées d’exister en recourant à la force. À ce moment-là, nous entrons simplement en guerre avec les élites, comme nous devrons toujours le faire de toute façon. L’alternative est l’esclavage au nom du « bien supérieur », mais il n’y a pas de bien supérieur sans liberté, et il n’y a pas de société sans individualité. Que la pandémie soit damnée ».

Traduction Olivier Demeulenaere


- Source : Alt-Market

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jeudi, 09 avril 2020

Confinement et violence

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Confinement et violence

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

Le 16 avril 1797, jour de Pâques, l’équipage du Queen Charlotte, navire de la Royal Navy, hisse le drapeau rouge, signale de la mutinerie. Après une longue expédition dans la Manche, Lord Bridport, Amiral de la flotte, vient en effet de donner l’ordre de reprendre la mer. Pour les marins, c’en est trop ! Immédiatement, le Royal George, le Royal Sovereign, le London, le Glory, le Dukes, le Mars, le Marlborouth, le Ramillies, le Robust, l’Impétueux, le Defence, le Terrible, le Pompée, le Minotaur et le Defiance, hissent à leur tour le pavillon de la révolte. Les marins débarquent des officiers dont certains manqueront d’être pendus. Des hommes sont tués. La mutinerie se répand bientôt dans toute la Royal Navy. Les équipages, divisés entre mutins et loyalistes, se battent au moment de l’appareillage des navires. L’Amirauté ne plie pas et fait tirer sur les navires rebelles. La répression mettra fin à la mutinerie le 13 juin. Des peines de mort par pendaison, des châtiments corporels (fouet) et la prison attendent les mutins qui ne parviennent pas à fuir à l’étranger.

Pour les historiens, l’une des causes des mutineries de 1797 serait… l’ajout récent de plaques de cuivre sur la coque des navires ! En effet, ces plaques protègent les coques, ce qui limite les périodes d’entretien des navires en cale sèche et augmente d’autant la durée du service en mer des marins, donc la durée de leur confinement.

La marine militaire et l’administration pénitentiaire sont à peu près les seules grandes institutions qui mettent en place des systèmes de confinement hermétiquement clos : les navires et les prisons (les monastères, quant à eux, sont généralement des lieux plus ou moins ouverts sur l’extérieur, dont on peut facilement s’échapper). Or, c’est précisément dans ces lieux confinés, les navires et les prisons, que s’observent régulièrement les mutineries les plus nombreuses et les plus sanglantes. Notons que la violence peut aussi surgir, et il nous semble que c’est le cas le plus fréquent, lorsque le confiné sort de son confinement. Ainsi, depuis des siècles, les ports connaissent des bagarres de marins fraichement débarqués, tout comme notre société subit les récidives de prisonniers, parfois fraichement libérés.

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Semblant confirmer la relation observée entre confinement et violence, Castaner nous fait savoir que les violences conjugales ont augmenté de 32% en une semaine ! On aimerait connaître les violences sur enfants et les taux de suicides. On aimerait connaître aussi les violences dans les banlieues. C’est que l’enfermement génère stress, angoisse et dépression. Selon une étude, 23% des Français se sentent capables de rester chez eux trois semaines et 8 % estiment pouvoir tenir un mois. Mieux : « une femme sur deux et plus d’un homme sur trois pensent avoir besoin d’un accompagnement psychologique pour faire face à la crise du coronavirus » !

Indubitablement, le confinement déstabilise et fait monter en pression une population fragile. C’est le cas notamment de la population urbaine, confinée dans de petits appartements. Les gagnants de la mondialisation sont tout-à-coup les perdants. Les premiers de la classe se retrouvent au piquet, alors que les derniers, ruraux jusqu’alors moqués, jouissent encore d’un petit jardin ou d’une petite terrasse qui leur permet d’adoucir leur enfermement. Pendant que les uns sont au mitard, les autres font promenade. De leur côté, les banlieues sont, encore une fois, les quartiers favorisés. Les sorties y sont libres, mais que faire quand les clients sont confinés et qu’il n’y a plus de business possible ?

La France est une cocotte-minute dont on aurait bouché la soupape de sécurité. Au lieu d’en évacuer la vapeur, le gouvernement macronien, par ses mensonges criminels, son incompétence et son inaction, en fait monter la pression. Tout cela se traduira par des milliers de morts supplémentaires. Des gens vont perdre des proches, des soignants risquent leur vie parce que les bonnes décisions n’ont pas été prises au bon moment. A-t-il seulement conscience, ce gouvernement, de la somme de haines et de colères qui s’accumule ? A-t-il conscience, ce gouvernement, que les comportements collectifs pourraient changer de nature, n’être plus ce qu’ils étaient avant le confinement, et se déchaîner contre lui, avec toute la brutalité d’une mutinerie brutale et sanglante ?

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Il est impossible, pour le moment, de dire l’ampleur qu’aura cette mutinerie après 30 ou 45 jours de mise sous pression. Il est également impossible de dire la forme qu’elle prendra. Sera-t-elle politique et policée ou en passera-t-elle par la rue et l’émeute, voire la guerre civile ? Seule la discipline sociale la plus stricte pourrait faire que les choses reviennent à peu près comme elles étaient avant le confinement. Mais le problème est que toute discipline suppose en amont le pouvoir potentiel de contraindre. Nous ne sommes pas en Chine : ce gouvernement macronien, méprisé à force d’être minable, pourra-t-il longtemps contraindre les banlieues privées de trafics, les classes urbaines privées de mondialisation, et la France périphérique qui n’a pas oublié qu’elle avait une revanche à prendre ?

On peut en douter.

 L’été sera chaud.

Antonin Campana

Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe...

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Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe...

par Caroline Galactéros
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur le site de Geopragma et consacré aux conséquences de la crise du Coronavirus en Europe. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et de Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Elle a créé en 2017, avec Hervé Juvin, entre autres, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

Les leçons de la crise : la mise sous respiration artificielle de l’Europe

Il ne s’agit pas, comme pour l’OTAN, d’une prétendue “mort cérébrale” mais d’une très concrète mise sous respiration artificielle de l’Europe. Sans garantie de survie. Le Covid-19 agit comme un triste révélateur de la vérité de ce qu’est l’UE : une vieille dame qui a “de beaux restes” mais ne sait plus ce que veut dire “se tenir”, être digne de soi ou de ce que l’on prétend être. Telle une ancienne gloire de la scène mondiale, elle vit tellement dans ses souvenirs et ses illusions qu’elle ne s’est pas rendu compte que le monde avait complètement changé et qu’on ne l’écoutait plus.

Les masques tombent

Cette pandémie révèle les meilleurs et les pires des comportements humains : les trafics, les pillages dans nos hypermarchés dégoulinants de nourriture, le mépris des consignes de confinement d’une partie de notre jeunesse en sécession, l’abandon de notre partenaire italien en pleine tragédie, comme d’ailleurs celui de la Grèce plus seule que jamais face aux migrants à l’assaut de ses frontières, les coups de poignard dans le dos entre Européens (comme ces douaniers Tchèques qui récupèrent l’aide chinoise d’urgence destinée à l’Italie et la distribuent dans leurs hôpitaux). Il y a aussi le meilleur : la solidarité active de tant de nos concitoyens et de nos entreprises qui fourmillent d’initiatives et d’empathie, les policiers qui travaillent nuit et jour pour sauver de leurs bourreaux domestiques femmes et enfants plus en danger encore que d’ordinaire, les pompiers, les personnels dévoués de nos maisons de retraite et même simplement les “mercis” chantés chaque soir pour les “soignants” qui ne démissionnent pas alors même que l’impéritie gouvernementale les fait depuis des semaines monter au front presque sans masques ni gants… Ne nous trompons pas toutefois. Le dévoiement de la sémantique guerrière est à mon sens ridicule et même contreproductif. Cette rhétorique martiale dessert l’image de nos “chefs de guerre” manifestement mal armés et peu décisifs aux premiers temps de l’épidémie. Les “soignants” ne font que leur devoir. Ils vivent leur vocation, celle qui a inspiré leur choix professionnel. Ce ne sont pas des “héros”, ni des victimes. Même s’il est vrai que, comme nos gendarmes, nos policiers, nos croquemorts et tant d’autres, ils montent au front de la pandémie depuis des semaines souvent sans armes et prennent des risques personnels insensés dans un pays qui se targuait hier encore d’avoir le meilleur système de soins au monde…

“Il est donc grand temps de redéfinir avec lucidité et ambition le périmètre du régalien”

Les masques sont donc tombés de ce nouveau village Potemkine français, la politique préventive de santé publique. Dieu merci, Hippocrate est encore vivant. Il faudra néanmoins sérieusement s’occuper de lui dès la crise passée et le soigner à son tour sans mégoter. Cette incurie sanitaire aux conséquences désastreuses rappelle celle du budget de la défense, allègrement raboté durant des décennies au nom des “dividendes de la paix” sans réfléchir même à préserver les capacités essentielles indépendantes pour faire face à de collectives calamités. Nous sommes là au cœur de la résilience d’une nation et même de sa survie. Quand la tempête sera passée, ces domaines, comme ceux de la sécurité ou de la justice, devront une fois pour toutes échapper à nos petits hauts fonctionnaires comptables ratiocineurs, qui trouvent toujours de l’argent pour remplir les tonneaux des Danaïdes de l’assistanat à visée électoraliste, mais laissent nos soldats et nos médecins en haillons au nom de la rationalité budgétaire en misant sur leur sens du devoir pour faire le job malgré tout si besoin était. Besoin est.

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Le besoin d'état

Il est donc grand temps de redéfinir avec lucidité et ambition le périmètre du régalien, qui dessine celui de notre souveraineté comme socle vital de la persistance dans l’être de la Nation. Temps aussi d’admettre que nous faisons face au grand retour des Etats dont il faut se réjouir au lieu de célébrer stupidement leur déliquescence comme un progrès.

Car nos peuples, tous les peuples ont besoin d’un Etat, et d’un Etat fort qui sache les protéger et décider dans l’incertitude au mieux de leurs intérêts physiques, matériels, et même immatériels. Les utopies fluides de la globalisation, de la délocalisation vertueuse des productions indispensables (des masques et respirateurs aux catapultes de nos avions de chasse, aux turbines de nos sous-marins en passant par notre alimentation, nos médicaments, etc…), celles de la virtualisation accélérée du monde viennent de se fracasser lamentablement devant un petit virus mutant, né de nos propres expérimentations, qui décime cet humain prétendument si proche de la vie éternelle et de l’humanité “augmentée”. Le COVID 19 vous terrasse comme la peste noire ou la grippe espagnole emportèrent en leur temps des centaines de milliers de malheureux. Nous ne sommes donc rien ou plutôt pas grand-chose ! Vanitas vanitatis, omnia est vanitas ! Il était temps de s’en souvenir. Pas de masque, pas de gants, une accolade de trop et hop ! Au trou ! Cette crise est une crise de l’Ubris occidental, gavé d’utopie technicienne au point de se croire invulnérable. On n’y croyait pas. Un peu comme les Américains avant le 11 septembre 2001, qui ne pouvaient seulement imaginer, en dépit de bien des signaux d’alarme, que leur territoire allait être magistralement désanctuarisé en son cœur même. Notre civilisation “post-moderne”, pétrie d’économisme triomphant, saisie du vertige transhumaniste et nos sociétés si sophistiquées qui pratiquent le trading haute fréquence et installent des millions de Kilomètres de câbles sous-marins pour gagner plus encore, en quasi totale décorrélation d’avec l’économie réelle comme du sort des populations ordinaires, avaient juste oublié qu’elles étaient mortelles. Paul Valery n’aurait sans doute pas imaginé pareille postérité à son prophétique propos.

“L’Etat tient” nous dit-on ! Encore heureux ! Mais pour combien de temps et surtout, saura-ton tirer profit de ce drame mondial pour prendre de la hauteur, revoir de fond en comble nos plans d’urgence, nos priorités, notre planification de crise, notre gouvernance et enfin définir ce que nous attendons de nous-mêmes en tant qu’Etat-nation digne de ce nom dans le monde tel qu’il est ? Cela nous permettrait de décider au passage ce que nous attendons de l’Europe et ce ne serait pas du luxe ! Quand on réalise le temps perdu à Bruxelles par nos eurocrates hors sol et pleins de certitudes à nous convaincre qu’il était urgent d’attendre, qu’il ne fallait surtout pas fermer les frontières nationales ni même celles de Schengen, encore moins contrôler systématiquement les entrants nationaux ou étrangers, car c’était là manquer à “l’esprit européen” de liberté et au sacro-saint dogme libre échangiste, on mesure la totale irresponsabilité de ceux qui prétendent savoir ce qu’il faut aux Européens pour vivre en paix et prospères. Il faut vivre tout court déjà !

Saura-t-on faire que cette crise soit le catalyseur d’une prise de conscience urgentissime de ce que la souveraineté nationale n’est pas une option mais une nécessité vitale pour chaque peuple sur cette planète ? Va-t-on en finir avec le conformisme intellectuel qui nous affaiblit collectivement en nous faisant faire l’autruche et tout comprendre en permanence de travers ? Saura-t-on voir que le sujet n’est pas le populisme ou je ne sais quelle lubie rétrograde, mais bien l’urgence de protéger concrètement nos peuples et notre civilisation contre divers périls, lutte à laquelle il faut affecter les moyens suffisants au lieu de fuir dans le ronron du productivisme en roue libre et de la morale en toc qui fait au loin des tombereaux de morts ?

Les conseilleurs n’étant pas les payeurs (quoiqu’en l’espèce un peu quand même), il serait évidemment malvenu de critiquer ceux qui dans la tempête, après l’avoir gravement sous-estimée, cherchent rames et écopes. Si cette pandémie rappelle le monde entier à son humaine condition et fait sonner à ses oreilles sidérées le même glas, on voit immédiatement que les pays sont tout sauf égaux devant elle, selon les « choix » de leurs gouvernants en matière de contrôle des frontières mais aussi de dépistage et de traitement. Le” pouvoir égalisateur ” du virus lui-même s’arrête à la décapitation de nos petites vanités dérisoires. Plus que jamais, les destinées collectives des peuples dépendent des forces morales, mentales comme de l’autorité de leurs dirigeants.

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L’état n'est plus stratège

En France, la stratégie adoptée de limiter les tests au maximum et de confiner l’ensemble de la population en mettant à l’arrêt la vie économique du pays au lieu de dépister massivement puis d’isoler les contaminés pour les traiter, n’a d’ailleurs pas été un arbitrage scientifique. Nous n’avions juste pas (plus) les moyens de faire autrement. Ce choix nous a été imposé par notre système sous-dimensionné de prise en charge de l’urgence sanitaire. Pourtant, le risque pandémique est un risque sanitaire majeur bien connu. Et depuis 15 ans, nous avons déjà connu les tragédies de la grippe aviaire et du virus H1N1…Mais nous n’en avons pas tiré les enseignements. Nous sommes passés à autre chose. Nous délocalisons toujours les productions pharmaceutiques et médicales et nos arbitrages sont idéologiques et d’opportunisme politique, nourris d’une confiance ingénue dans la supériorité de la liberté de circulation des individus sur la contagiosité extrême d’un virus. Dont acte.

Alors, on a différé, séquencé, délayé, et perdu un temps précieux au risque de bien des morts, et de devoir in fine, une fois le système saturé et les soignants éreintés, choisir ceux que l’on sauve et ceux que l’on sacrifie, écrémage pourtant politiquement suicidaire. Le gouvernement après quelques semaines d’atermoiements, parait désormais avoir pris la mesure du danger et de bonnes décisions. On peut tout de même remarquer que notre vaisseau prend l’eau de toutes parts, et qu’il faudrait voir à racheter une grand-voile au lieu de rapiécer sans cesse notre Tourmentin. Tout cette improvisation révèle une folle vanité et une désorientation plus vaste encore, qui font craindre pour la sécurité au sens le plus large que méritent nos compatriotes. Car, à moins que l’on ne cède au complotisme, ce virus n’a pas été intentionnellement lâché dans la nature. Le prochain le sera peut-être. La “guerre” bactériologique et chimique est aussi vieille que l’homme. Chinois comme Américains et Russes sont les meilleurs au monde en cette matière. Nous ne sommes pas mauvais non plus. C’est la massification de l’empoisonnement à l’ancienne, la strychnine à l’échelle industrielle. Alors l’économie mondiale s’enraye bien plus surement qu’avec un blackout venu du cyber-warfare ! Alors le pétrole plonge, les convoitises et les embuscades préparées de longue date contre des entreprises fragiles peuvent s’accélérer. Pékin est déjà en train de fondre sur des proies australiennes, et bien des entreprises européennes sont sur sa wish list… Cette crise est donc une répétition générale opportune pour une autre attaque probable lancée à des fins de déstabilisation offensive.

Face à ce type d’occurrence, il faut à nos démocraties molles des “chefs” politiques ayant des vertus particulières. Des hommes ayant le sens de l’Etat et de l’intérêt général, dotés une grande humanité mais insensibles et même réfractaires à l’air du temps, sachant définir un cap et s’y tenir, donner des ordres et se faire obéir. Des hommes surtout, qui arrêtent de bêler avec les autres européistes qui ont tué l’Europe des Nations à force de l’émasculer. Or, on a cassé le moule. Les gouvernants européens sont presque tous d’une autre eau. Pour eux, la guerre est un objet historique. Ils ne savent plus ce qu’elle exige d’anticipation austère et de sacrifices impopulaires. Ils sont sans boussole intérieure, historique et morale. Ils ne savent que “gérer” l’urgence dans l’urgence, sans jamais prendre le temps de s’y préparer sérieusement, à l’instar d’ailleurs de leur pratique politique générale, qui consiste à vouloir plaire à tout le monde, donc à personne. Pourquoi cette systématique indifférence à l’anticipation ? Sans doute parce qu’elle ne rapporte rien politiquement… sauf en cas de “surprise stratégique”. C’est un pari. Qu’ils ne font pas. Celui du service de l’intérêt national dont on ne vous saura peut-être jamais gré. Un pari à rebours de l’air du temps, qui requiert des mesures de protectionnisme économique, des nationalisations, la constitution de stocks et de champions nationaux, le maintien de capacités de production indépendantes multiples. Bref, cela coûte cher et ne rapporte rien, sauf si… Cela demande de croire à la souveraineté nationale, à l’intérêt et à la raison d’Etat et d’accepter leur coût politique et financier toujours exorbitant. Or, nous parlons d’Etat stratège sans jamais en accepter l’austérité et les exigences. Gouverner n’est pas glamour.

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Dieu merci, le cadavre européen bouge encore. Ou plutôt, sous l’effet de la gravité de la crise sanitaire qui cible les populations – première richesse d’une nation-, certains de ses “organes” (les Etats-membres) sortent de leur torpeur et reprennent leur vie propre. La Hongrie, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, la Pologne. On appelle cela avec dégoût le populisme, le souverainisme, et même “l’i-libéralisme”, alors que ce sont les systèmes immunitaires des peuples et nations qui se réveillent, non pas contre l’Europe mais pour elle, pour la faire sortir enfin de son enveloppe abstraite mortifère !

Caroline Galactéros (Geopragma, 4 avril 2020)

mercredi, 08 avril 2020

COVID-19 : Les chaines brisées de la transmission

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COVID-19 : Les chaines brisées de la transmission

Par Marc CHEVRIER

Ex: https://metainfos.fr

 Parmi les nombreuses manchettes affolées que la pandémie du covid19 a suscitées dans les médias, il en est une qui a capté à sa façon, par sa double signification, l’esprit particulier de notre époque. Elle coiffait un texte paru dans le New York Times qui appelait la jeunesse américaine à arrêter la chaîne de transmission. « You can help break the chain of transmission[1] ». Dans son sens premier, cette phrase exhorte la jeunesse à prendre conscience de ses responsabilités face à l’épidémie, elle lui parle dans un langage qu’elle peut comprendre et qui la flatte : vous avez ce pouvoir entre vos mains. Mais si on l’interprète plus largement, on y reconnaît aussi l’une des grandes passions de notre époque : vouloir à tout prix, pour flatter la présomption, l’outrecuidance, l’égoïsme, la vanité ou le mal-être des vivants, empêcher que leur existence accomplisse la transmission d’un héritage, d’une culture, d’une civilisation et même qu’elle cesse de transmettre la vie. Il s’agit alors de casser les chaînes de la transmission, ces chaînes devenues trop lourdes pour les vivants aux frêles épaules.

Par l’idée de transmission, nous exprimons des réalités de différents niveaux. La transmission vaut pour les virus et les infections de toutes sortes, dont on craint la propagation rapide dans les rapports humains et dont les épidémiologistes cartographient la chaîne. La transmission des données les plus rapides et les plus fiables nourrit l’une des obsessions de l’économie mondialisée. Les jeunes prenant le relais des plus vieux, la vie roule grâce à la transmission de patrimoines entre les générations. Depuis des temps immémoriaux, l’humanité est absorbée dans la naissance et l’éducation des enfants et tâche, depuis qu’elle a des écoles, de leur transmettre un bagage de connaissances adéquat et ce qui forme le socle commun d’une culture dans une société. Mais transmettre ne semble plus aller de soi aujourd’hui, notamment en raison de l’éloignement constaté entre les générations, qui évoluent maintenant dans leurs espaces parallèles et se tancent avec suspicion. Et comme l’a souligné le philosophe Pascal Bruckner au sujet du « jeunisme » dont se drape aujourd’hui la maturité : « Jadis, les gens vivaient la vie de leurs ancêtres, de génération en génération, désormais les ancêtres veulent vivre la vie de leurs descendants[2]. »

La transmission au temps des orgies flottantes

Une image qui restera longtemps attachée au souvenir de cette pandémie : tous ces navires de croisière amarrés de force et remplis de vacanciers mis en quarantaine dans leur cabine, souvent sans fenêtre, qui voient leurs vacances de rêve virer en cauchemars. La belle insouciance promise à bord, où la dolce vita berce les retraités pour tuer l’ennui ou pour cueillir les récompenses méritées d’une longue carrière travailleuse, avait, jusqu’à ces arraisonnements catastrophiques, fait prospérer une industrie qui ne craignait pas de mettre à flot des bateaux gigantesques comme des villes flottantes vouées au divertissement effréné et au remplissage des estomacs. Emblématique de l’économie mondialisée, l’industrie de la croisière de luxe révèle aussi le rapport nouveau à la transmission qui apparaît même chez les plus âgés. Aux anciennes générations qui voyaient dans le travail la valeur première et qui léguaient à leurs enfants un patrimoine après de grands sacrifices, ont succédé des « aînés » avides de profiter à plein de l’été indien de la vie — expression de Bruckner —, c’est-à-dire de ces années de loisir et de vitalité prolongée qui offrent désormais au « troisième âge » l’occasion de coûteuses récréations. Travailler consiste alors à différer une vive jouissance, celle qu’octroiera la retraite et qui, le temps de quelques jours ou quelques semaines, vous transporte dans la vie de grands seigneurs à bord d’un palace qui accoste aux rivages les plus enchanteurs.

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Représentation du navire de Caligula, qui y organisait des orgies

Les aristocrates anglais, semble-t-il, se seraient les premiers adonnés aux croisières, qui devinrent une activité de tourisme à la faveur du voyagiste Thomas Cook, lequel organisa des croisières sur le Nil après l’ouverture du canal de Suez en 1869. On observe que « [l]a liste des passagers est ouverte aux classes bourgeoises, aux employés de banque, aux commerçants ou à la profession libérale et [que] le décalage des standings nourrit les sarcasmes de la presse britannique, dont les caricatures ridiculisent les Cooks et Cookesses à la recherche éperdue des divas de l’aristocratie cosmopolite[3]. » On doit cependant remonter par-delà le Nil pour saisir l’esprit de la croisière. Dans ses Vies des douze Césars, l’historien romain Suétone rapporte que l’empereur Caligula fit construire de somptueuses galères qui longeaient les côtes de la Campanie et où l’on répandait les soins et les plaisirs les plus raffinés. Suétone écrit en effet : « il fit construire des galères liburniennes à dix rangs de rames, aux poupes ornées de pierres précieuses, aux voiles aux couleurs changeantes, où l’on trouvait des thermes, des portiques, des salles à manger d’une grande étendue, voire même diverses sortes de vignes et d’arbres fruitiers ; c’était pour y donner des festins, en plein jour, au milieu des danses et des concerts, en longeant les rivages de la Campanie[4]. »  Des fouilles archéologiques ont aussi découvert au fond d’un petit lac au pied des monts Albains, à trente kilomètres au sud-est de Rome, de grandes épaves ornées à leur poupe de tête, de lion et de léopard et qui devaient vraisemblablement être le théâtre, sous de riants décors, d’une « débauche de richesse, fêtes et orgies[5]. » 

navireorgierome.jpgLes analogies sont nombreuses entre les galères orgiaques de Caligula et les paquebots de croisière que rien n’arrête dans leurs circumnavigations, excepté un coronavirus. Ces galères et ces paquebots érigent aux excès du désir humain des temples flottants, coupés du monde, où une armée de serviteurs se dévoue aux lubies de passagers à peine remis de leur décalage horaire. Mais le paquebot qui mouille près des fjords de l’Alaska ou de Norvège ou qui fait escale à une île des Tropiques dépasse en dépense ce qu’aucune des débauches de Caligula n’eût jamais atteint. La barque joyeuse du lac Nemi paraît bien inoffensive aux côtés d’un paquebot-cité conçu pour divertir des milliers de personnes ; cet ogre énergétique vogue sur mer grâce à la consommation d’un fioul lourd à haute teneur en soufre, beaucoup plus polluant que le diesel utilisé par d’autres navires plus petits[6]. Chaque jour, chacun de ces navires produit une quantité énorme d’eaux usées et de rejets toxiques. De plus, si l’on compte tous les trajets aéroportés et autres déplacements faits par chacun des passagers pour monter à bord puis revenir dans son patelin, chaque croisière qui s’amuse déclenche une explosion orgiaque de dépense énergétique, dispersée à tout vent sur la crête des flots.

Dans l’histoire de l’humanité, aucune civilisation n’a réussi à pousser aussi loin la dissipation énergétique. Ces réserves ensommeillées d’énergie, enfouies dans les entrailles de la Terre, par compaction de la biomasse déposée aux fonds des océans et des deltas il y a de 20 à 350 millions d’années, remontent ainsi violemment à la surface et se consument dans un épisode aussi court qu’une pirouette de tango ou de salsa, exécutée sur une piste où des retraités repus croient renouer avec leurs élans de jeunesse. Cependant, le paquebot révèle l’aspect profondément aristocratique de la civilisation occidentale pétrolière. C’est Nietzsche lui-même qui voyait dans le gaspillage ostentatoire la marque de l’aristocratie : « L’expérience de l’histoire montre que les races fortes se déciment réciproquement : par les guerres, les désirs de puissance, les aventures, les fortes passions, le gaspillage — (on ne capitalise plus de forces et il se forme des troubles intellectuels par une tension exagérée). Leur existence est coûteuse, bref — elles s’usent les unes les autres[7]. » Il ajoute : « Les races fortes sont des races prodigues. » En somme, l’idéal aristocratique boit aux fontaines de l’abondance gaspilleuse et tapageuse.

Le monde capitaliste fonde ses hiérarchies sur un ordre énergétique. Aux richissimes l’accès à la grande consommation par le moyen des avions et des yachts privés, qui occupent le sommet de la dépense énergétique ; viennent ensuite les classes aisées supérieures qui les imitent en s’offrant la première classe dans les voyages aéroportés et nautiques ; puis les classes moyennes, qui essaient de faire de même, mais se contentent de la classe économique ou des cabines des ponts inférieurs ou sans hublots. Chaque paquebot recrée en son sein un microcosme stratifié entre diverses catégories de serviteurs de toutes nationalités, aux conditions de travail souvent précaires et médiocres. Le « tout-inclus » des vacanciers en croisière inclut d’être traités illusoirement en seigneurs par une domesticité besogneuse de majordomes, maîtres d’hôtel, agents de bord, préposés à l’entretien, maîtres queux et sauciers, masseurs, acuponcteurs, coiffeurs, manucures et pédicures, etc., recrutés sous le régime d’un droit du travail allégé, grâce à l’immatriculation de ces châteaux flottants dans des pays connus pour être des paradis fiscaux et légaux comme les Bermudes, le Panama et le Libéria. Ainsi, par la croisière de masse, l’opulence aristocratique se démocratise, sans remettre en cause les hiérarchies dans la consommation énergétique, l’ordre social et la division du travail entre les nations. 

Les interruptions dans la transmission des patrimoines

Beaucoup de vacanciers croisiéristes se sont posé cette question : « Au soir de ma vie, suis-je en droit de me payer de folles escapades au bout du monde ou devrais-je en laisser un peu plus à mes enfants et petits-enfants ? » Ce genre de dilemme est devenu assez commun à l’ère du tourisme de masse, encore qu’il ne soit pas prouvé que beaucoup de retraités, par excès de tels scrupules, ont renoncé à leur croisière annuelle. Selon plusieurs experts en finances, nous assistons depuis plusieurs années à des transferts massifs de patrimoine ; les générations actuelles meurent plus riches que les précédentes, laissant des héritages sources de convoitises au sein des familles et dont certains défunts ont disposé avec une liberté parfois déconcertante. Chez nombre de baby-boomers s’est même développée l’idée que vivre en vue de laisser un héritage appartient à une autre époque et qu’il vaut mieux tout dépenser de son vivant, pour jouir au maximum de sa richesse accumulée. Un livre paru aux États-Unis en 1997, sous le titre Die Broke[8] (Mourir sans un rond), a popularisé l’idée que le meilleur plan de retraite consiste à quitter la scène sans même laisser assez d’argent au croquemort. Un autre livre, paru au Québec, entonne un refrain hédoniste clair : Arrêtez de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir[9]. Un notaire de Québec a bien résumé dans une entrevue le nouvel esprit de transmission habitant cette génération : « Il y a 20 ans, les gens tenaient à pouvoir léguer un héritage, même modeste, après leur décès. Il y avait une sorte de fierté à pouvoir laisser quelque chose. Aujourd’hui, les gens accordent moins d’importance au fait de laisser un héritage. Ils veulent profiter de la vie. Et ils cherchent plus à analyser la situation dans son ensemble et visent une démarche qui commencerait avant leur décès et qui pourrait se poursuivre après[10]. » Bref, la transmission d’un héritage aux enfants a cessé d’être un automatisme social.

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Dans les sociétés européennes, les législateurs n’ont guère abandonné la transmission des patrimoines aux caprices des défunts ; ils ont imposé des règles, comme la réserve héréditaire, qui prévoit qu’une portion de l’héritage doit obligatoirement revenir aux membres de la famille immédiate du défunt. C’est le régime que suivent encore plusieurs pays comme la France, la Grèce, l’Espagne, l’Italie, mais aussi l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède. Dans les pays anglo-saxons de common law, le droit successoral consacre en général la liberté de tester du défunt et n’impose pas de répartition obligatoire. Il n’empêche que le droit européen a contribué à affaiblir le système des réserves héréditaires usité dans les pays au droit de tradition romane, tant et si bien que depuis un règlement européen adopté en 2015, le citoyen d’un pays connaissant la réserve héréditaire peut néanmoins déshériter un des enfants en s’établissant dans un pays où une telle réserve n’existe pas[11]. On a vu se multiplier en France des sites de gestion de patrimoine indiquant comment déshériter ses enfants ou « sauter une génération » — donner à ses petits-enfants plutôt qu’à ses enfants. En Amérique, bien que le Conquérant anglais ait rétrocédé au Québec la jouissance de son droit civil français en 1774, il l’a depuis lors assujetti au régime de la liberté de tester à l’anglo-saxonne, principe que les juristes québécois ont naguère critiqué comme une atteinte à la protection économique du défunt survivant et des enfants, mais avec lequel beaucoup se sont ensuite réconciliés, au nom d’une vision individualiste de la propriété et du droit[12]. La liberté de tester pratiquée en pays de common law n’enlève toutefois pas au législateur la capacité de prescrire une répartition obligatoire en cas de succession sans testament, ab intestat. Dans le droit anglo-saxon, les défunts riches peuvent s’acheter une forme d’immortalité par la création de trusts — fiducies — qui affectent, pour une durée illimitée, le produit de leur fortune à des fins philanthropiques ou artistiques. Le trust est aussi utilisé pour contourner la dispersion des grandes fortunes et ainsi maintenir le lien dynastique dans la famille. À l’occasion de la réforme de son code civil, le Québec a introduit le trust dans son droit sous la forme de la fiducie, régie par des règles distinctes de son équivalent anglo-saxon.

La réception de l’héritage illustre un autre volet problématique de la transmission successorale. L’héritier n’est pas tenu de conserver le bien reçu, ni toujours d’en user conformément à sa destination première. On distingue chez certains héritiers la volonté d’en finir avec le bien reçu : il y a les « mangeurs d’héritage », qui le dilapident au plus vite, et les « donneurs d’héritages », qui s’en débarrassent par des dons pour ne compter que sur leurs seules ressources personnelles[13]. À cela s’ajoute la difficulté qu’éprouvent les dirigeants d’entreprises à trouver des successeurs dans leur progéniture et qui doivent envisager de vendre leur bien à un tiers ou même de cesser leurs opérations. Certains legs deviennent même embarrassants. Pensons au scandale qui éclata en Espagne quand la presse révéla à la mi-mars 2020 que le roi du pays, Philippe VI, devrait hériter des fonds aux origines obscures administrés dans une fondation étrangère au bénéfice de son père, le roi émérite Juan Carlos. Le fils régnant a décidé de renoncer solennellement à tout héritage qui pourrait provenir de son père et de lui couper l’allocation annuelle fournie par la maison royale[14]. C’est comme si un fils reniait son père encore vivant et renonçait à hériter quoi que ce soit de lui – à part bien sûr la Couronne, que le père avait déjà transmise à son fils par abdication en 2014.

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Outre les aspects individuel et intrafamilial de la succession, celle-ci comporte une dimension collective. Il est ainsi loisible à l’État de prélever ou non sa part dans la transmission des héritages. Historiquement, les États ont prélevé des impôts sur les successions pour notamment répartir la richesse. Or, en Occident, on constate un retrait ou une diminution généralisés des droits de succession. Alors qu’au Royaume-Uni jusqu’à 18 % des recettes fiscales, et aux États-Unis, jusqu’à 10 % de ces dernières, ont pu provenir de ce type d’impôt durant la première moitié du XXe siècle, les droits de succession représentent aujourd’hui à peine un peu moins de 1 % du PIB. Beaucoup de pays ont supprimé ces droits, à commencer par le Canada dès 1972, où notamment le Québec le fit en 1985. La Belgique et la France les prélèvent encore, bien que le pourcentage de ces droits dans les recettes fiscales atteigne seulement 1,3 % en France. Or, la réglementation et la taxation de l’héritage ont longtemps été considérées comme « un instrument clef de réforme sociale », tel qu’en témoignent les réflexions d’Alexis de Tocqueville et de John Stuart Mill à ce sujet ; on constate toutefois que les sciences sociales ont cessé de s’y intéresser et que la défaveur du public pour les impôts sur les héritages est allée croissant[15]. Selon l’économiste André Masson, le déclin des droits de succession s’expliquerait par l’action efficace d’une coalition de puissants intérêts prônant des philosophies compatibles. Ainsi se sont alliés de riches néo-libéraux et les « familialistes » qui ont réussi dans nombre de pays à décrier l’impôt successoral comme une façon de pénaliser « les fruits de travail et l’accumulation du capital » et de saper « les solidarités familiales »[16]. Dans son étude publiée en 2018, Masson soutient que « seul un choc de grande ampleur[17] » pourra fragiliser cette coalition redoutable ; des arguments théoriques n’y suffiront pas. Peut-être que la pandémie du covid19 sera de nature à secouer les esprits sur cette question fondamentale.

Du refus de transmettre un héritage culturel

Outre les biens matériels, la transmission de la culture est demeurée dans l’Occident gagné par le doute sur la valeur de sa tradition et de ses réalisations une autre question épineuse. Mais doit-on envisager la transmission de la culture comme celle du patrimoine matériel ? Pour le jeune philosophe François-Xavier Bellamy, c’est une erreur de penser que le partage de la culture consiste à séparer des portions d’une entité finie, comme on découpe une tarte ou des avoirs financiers. Il déclare : « Il y a cependant une singularité de la transmission quand elle concerne la culture : elle n’est plus un jeu à somme nulle, mais une multiplication créatrice. C’est ce qui la distingue, me semble-t-il, de la transmission matérielle[18]. » Beaucoup de sociologues, après les analyses célèbres de Pierre Bourdieu sur la transmission et la reproduction culturelles, ont popularisé l’idée que la culture, à l’instar des biens matériels, constitue un capital. Or, selon Bellamy, la culture, contrairement au capital économique, « s’accroît à mesure qu’elle est transmise. Lorsqu’un enseignant, par exemple, transmet un savoir, chacun des élèves peut le recevoir tout entier — et l’enseignant lui-même ne le perd pas ; au contraire, d’ailleurs : j’ai pu vérifier empiriquement moi-même que, comme le veut l’adage, on découvre mieux encore un sujet quand on est conduit à l’enseigner[19]. »

41sZH9U5CzL._SX296_BO1,204,203,200_.jpgLe philosophe croit que Descartes, Rousseau et Bourdieu ont par leurs écrits conforté le refus de transmettre un héritage, notamment dans les institutions éducatives rongées par toutes sortes de scrupules. Avec Descartes, le doute méthodique a délogé l’autorité du maître ou de la tradition. La philosophie éducative exprimée dans l’Émile de Rousseau dépeint la culture transmise par la société comme un étouffoir de la nature et de la spontanéité primordiales de l’individu ; enfin, avec Bourdieu, la culture, suspectée de servir des intérêts, établit des marques de distinction sociale qui profitent aux classes privilégiées et confortent leur domination. C’est d’ailleurs en se fondant sur les travaux de Bourdieu que l’écrivain équatorien Mario Campaña a soutenu dans un essai publié en 2017 que l’humanisme classique né de la culture gréco-romaine et que l’Europe, puis les Amériques ont longtemps enseigné dans leurs meilleures écoles, a promu une vision essentiellement aristocratique de l’homme, contraire aux idéaux démocratiques et qui suppose divers degrés d’humanité plus ou moins achevés[20]. Grâce aux grands idéaux classiques comme le mérite, l’excellence, le culte de la personnalité, la gloire, le culte du grand homme et de l’individualité, les familles patriciennes et bourgeoises se sont alliées en Europe comme dans les Amériques pour exercer une domination morale sur les plus humbles. Les soupçons à l’égard de la haute culture européenne, nés en Europe, ont donc aussi migré vers les Amériques.

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Mario Campana

Selon Bellamy, le désir de transmettre a ainsi disparu, mais « fort heureusement, la soif de recevoir demeure intacte. » Interrompre la transmission culturelle est même devenu un projet conscient, voire pour certains, un acte de libération ou de salubrité mentale. L’interruption dans la transmission peut se faire tout d’un coup, comme l’illustre la décision prise par l’université Yale en janvier 2020 de retirer un cours donné par un historien de l’art réputé prenant sa retraite, Vincent Scully; la raison invoquée : ce cours d’histoire de l’art de la Renaissance à nos jours mettait trop en valeur des hommes blancs, hétérosexuels et européens[21]. Cette volonté de purifier la culture occidentale ne semble pas propre qu’aux États-Unis. Dans une chronique publiée dans le quotidien montréalais Le Devoir, Christian Rioux est revenu sur l’abolition de ce cours à l’université Yale. Il y a vu à l’œuvre la puissance dogmatique de la rectitude politique qui réduit « le savoir, l’art et la littérature à des truismes de race et de sexe, d’identités de “genre” et d’orientations sexuelles », ce qui relève selon lui « d’une véritable entreprise d’autodestruction. » Mal lui en prit ! Quelques jours plus tard, une lettre d’une centaine de signataires issus de l’histoire de l’art et du milieu muséal l’accusa d’« automatisme pavlovien digne d’un animateur de radio-poubelle ». Quel fut le tort du journaliste ? Avoir osé mettre en doute la démarche intellectuelle qui a semblé motiver les professeurs de Yale dans le retrait du cours devenu polémique. Les signataires du texte ont ainsi appelé « élargissement des horizons » et « problématisation des idées reçues » la mise en évidence des éléments coloniaux, sexistes et condescendants pour les humbles dans les canons de l’art[22]. Dans sa réponse aux « pétitionnaires », Rioux demeure convaincu qu’ils cèdent à l’idéologie en voulant juger de l’histoire de l’art « en fonction de la morale du jour ».

Les interruptions dans la transmission culturelle proviennent souvent des révolutions ou des périodes de grandes mutations sociales. Pensons au Québec qui a décidé, à la fin des années 1960, de liquider la culture classique dispensée dans les collèges tenus par les congrégations religieuses en faveur d’un enseignement supérieur confié à des collèges publics où la philosophie et la littérature, dans les collèges francophones du moins, relaieraient les théories critiques, marxistes, féministes, anticolonialistes dont les intellectuels en Occident se sont engoués. Ce changement dans le cursus s’est accompagné d’un renouveau pédagogique radical, puisant aussi bien dans le personnalisme chrétien, comme chez l’éducateur Pierre Angers[23], que dans la théorie constructiviste de l’apprentissage développée chez Jean Piaget ou les théories socioconstructives, qui se concentrent sur les interactions de l’enfant avec les autres. Ce renouveau pédagogique a conduit à minimiser ou à nier l’importance de la transmission des connaissances au profit de l’acquisition de compétences par l’étudiant, considéré comme un « apprenant », un créateur de ses apprentissages sous le pilotage d’enseignants-animateurs aussi peu autoritaires que possible.

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Pierre Angers

Plusieurs pédagogues militants ont ainsi pris en horreur l’idée de transmettre quoi que ce soit, parce qu’elle vouait l’enfant à la passivité, au bourrage de crâne, au gobage de préjugés et de notions indémontrables, et parce qu’elle obligerait le maître lui-même à reconnaître que son jugement personnel doit s’incliner devant ceux que plusieurs générations de savants et de créateurs ont exprimés avant lui dans plusieurs disciplines selon des échelles graduant le vrai, le vraisemblable, l’utile, le juste, le beau et le bien, etc. L’accent mis sur les compétences qui engagent l’activité propre des apprenants en classe avait aussi l’avantage d’inféoder l’éducation aux nécessités de la société technique et capitaliste, incessamment à la recherche de travailleurs capables de s’adapter à ses exigences sans s’embarrasser d’un savoir « humaniste » ou « généraliste » jugé superflu. Cependant, l’éducation axée sur les compétences a fragilisé les transmetteurs eux-mêmes, c’est-à-dire les enseignants, puisque leur prestige en société et leur autorité en classe reposent moins sur la maîtrise des savoirs. S’en trouve aussi compromise la possibilité de dispenser un cursus véritablement commun au sein d’une nation ; en effet, les directives pointues sur les compétences à susciter en classe que les enseignants reçoivent les livrent à eux-mêmes pour le choix des œuvres ou des matières précises à enseigner. Des cohortes entières d’étudiants sont diplômés sans posséder de bagage culturel commun ; elles sont tiraillées entre les apprentissages formels de l’école et la propagande ensorceleuse de la publicité et des réseaux sociaux. Plusieurs professeurs pensent même que les écoles, les collèges (ou lycées en Europe) ainsi que les universités diplôment l’ignorance.

Parmi les inspirations philosophiques qui ont contribué à délégitimer la transmission des connaissances en éducation on peut compter assurément le postmodernisme, qui a fondé plusieurs intellectuels à relativiser l’idée du vrai, comme le rappelle le philosophe de l’éducation Normand Baillargeon :

Le vrai, qui est indépendant de nous, a été décrété par certains de ces maîtres à penser de la postmodernité n’être que la résultante provisoire d’un rapport de force au sein de ce que Foucault appelle un « régime de la vérité ». Ce vrai est donc variable en fonction de la perspective adoptée, du socle épistémique relatif au moment historique. Dans un constructivisme sans limites, le vrai, la science elle-même, tout cela n’est plus conçu que comme jeu de langage particulier, sans privilège épistémique. L’individu lui-même ne serait que le produit de ces rapports de pouvoir s’exerçant sur lui. L’éducation, dont on se demande dès lors comment on pourrait la penser en y faisant place au savoir, à l’autonomie, à la raison, à l’émancipation, se réduit à un exercice de pouvoir destiné à discipliner les corps et les esprits[24]. 

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Normand Baillargeon

Baillargeon aurait pu citer un autre de ces maîtres à penser, fort en vogue dans les « sciences de l’éducation », Gilles Deleuze, qui exerce encore une grande fascination[25]. Dans un livre publié en 1965 sur l’œuvre de Nietzsche, Deleuze résume en une phrase ce qui deviendra le programme de recherche d’une bonne partie des sciences sociales actuelles : « Toute interprétation est détermination du sens d’un phénomène. Le sens consiste précisément dans un rapport de forces, d’après lequel certaines agissent et d’autres réagissent dans un ensemble complexe et hiérarchisé[26]. » Dès lors, même les œuvres littéraires ou philosophiques, au même titre que la loi et la science, tendent des pièges de symboles grâce auxquels les plus forts se séparent des plus faibles et se grandissent dans leur différence par l’abaissement de ces derniers. Le professeur s’érige ainsi en inquisiteur ou en prophète qui démasque les rapports de pouvoir et les hiérarchies aliénatrices que renferment les œuvres ou le discours des détenteurs d’autorité ; il instruit en quelque sorte, contre des morts et des vivants qui n’ont reçu aucune citation à comparaître, des procès par contumace devant des étudiants envoûtés par la parole accusatrice d’un maître qui exécute lui-même ses sentences. Déconstruction et volonté de puissance semblent ainsi boire à la même eau. Plutôt que de chercher à comprendre les créations les plus accomplies du patrimoine humain, l’esprit justicier s’enivre à détricoter, dans un langage souvent jargonnant, les tapisseries finement tissées que l’histoire avait déroulées jusqu’aux abords du présent. Interrompre, découdre, déchirer deviennent plus exaltants que continuer. La récréation de l’esprit se métamorphose en création jubilatoire.

L’intransmission ou l’art de se supprimer soi-même

Dans les fragments posthumes de Nietzsche, on retrouve cette phrase significative : « Je veux enseigner la pensée qui donnera à beaucoup d’hommes le droit de se supprimer, — la grande pensée sélectrice[27]. » Les sociétés contemporaines semblent fascinées en effet par les possibilités techniques qu’offre la science médicale pour sélectionner la suppression de certains types d’êtres humains — par les solutions eugéniques de l’avortement préventif — ou pour permettre à un individu de hâter sa disparition sous la forme de l’euthanasie consentie, rebaptisée gentiment l’aide médicale à mourir. Autre phénomène d’intransmission volontaire, l’annonce faite par certaines personnes, souvent de manière tonitruante et répercutée dans les médias et les réseaux sociaux, de ne pas vouloir d’enfants, au point que le fait de se faire stériliser à moins de trente ans passe pour un acte d’héroïsme et de conscience sociale[28].

Le phénomène des adultes sans enfants n’a en soi rien de nouveau. Les célibataires et les couples sans enfants ont toujours existé, et la proportion des couples sans enfants reste encore moindre que celle qui a été observée au XIXe siècle dans certains pays comme les États-Unis et l’Australie[29]. Mais d’ordinaire les couples se gardaient bien de publiciser leur infécondité comme un exploit retentissant. De plus, les grandes religions comme le christianisme et le bouddhisme ont privilégié souvent le célibat comme voie d’accès à une vie spirituelle plus complète. Dans la tradition catholique, le célibat dégage le prêtre des attaches envers une seule personne pour mieux se consacrer à l’amour de Dieu et pour porter cet amour auprès des hommes ; il renonce à la fécondité biologique au profit d’une fécondité d’un autre niveau, spirituelle[30]. Les prêtres, selon le Code du droit canonique, « sont donc astreints au célibat, don particulier de Dieu par lequel les ministres sacrés peuvent s’unir plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et s’adonner plus librement au service de Dieu et des hommes[31]. » L’infécondité maintenant assumée et proclamée par certains individus s’inscrit dans un autre registre : pour plusieurs féministes, le choix de ne pas avoir d’enfants est apparu comme une « ultime libération », après l’avènement de la contraception et de l’accès à l’avortement. Dès 1972 s’organisa en Californie une organisation de défense des parents sans enfants, la National Organization for Non-Parents, dont la fondatrice est restée célèbre pour un ouvrage intitulé The Baby Trap[32] (Le piège de l’enfant.) Ellen Peck y avance toutes sortes d’arguments pour détourner les adultes de la parenté obligatoire. Elle présente d’ailleurs déjà l’Homme comme une espèce qui, sous l’emprise sa culture, n’arrive pas à se fier aux mécanismes de la Nature pour juguler sa surpopulation. Elle écrit (traduction) :

51WzQNp6qFL._SX301_BO1,204,203,200_.jpgEt avec le progrès de la civilisation, qui, des forêts aux villes, s’éloigne de la Nature sur le chemin de l’évolution, la nécessité de la reproduction a certainement diminué. Notre société est urbaine et surpeuplée. Chez les espèces surpeuplées autres qu’humaine, la Nature réagit en déprimant le désir d’accouplement et le taux de reproduction. Mais la Nature ne fonctionne pas ainsi pour nous. Des facteurs simples, mais puissants qui incitent à la reproduction, ne donnent pas à la Nature une telle chance[33].

Outre la cause féministe, les sans-enfants arguent désormais de la volonté de « sauver la planète », en raison aussi de la nature déficiente de l’Homme. Ce sont maintenant les individus qui revendiquent pour eux-mêmes une politique de malthusianisme — de limitation des naissances — pour garder la terre des méfaits d’une espèce humaine devenue néfaste et trop nombreuse. Ce qui jette le doute sur la légitimité même des « sans-enfants » résolus de ne pas continuer l’espèce à travers leur existence. Si l’homo sapiens est si mauvais, en vertu de quoi un individu serait-il fondé à vivre pour lui-même — que ce soit, d’ailleurs, avec ou sans enfants ? Les anciennes aristocraties mettaient d’ordinaire un point d’honneur à se reproduire dans une lignée qui perpétue leur prestige, leur richesse et leurs qualités distinctives. Nous assistons peut-être aujourd’hui à la naissance d’une aristocratie qui agit par soustraction : convaincue de la perfection morale de son propre jugement, elle croit bon d’arrêter l’aventure humaine dans chaque être particulier qui défait la chaîne de la transmission.

1241505.jpgUne autre façon contemporaine d’entraver la transmission biologique consiste à éliminer l’un des transmetteurs, soit l’élément le plus fragile dans l’union d’une femme et d’un homme en vue d’enfanter. Gilles Deleuze et Félix Guattari ont déjà écrit que « l’inconscient est orphelin, et se produit lui-même dans l’identité de la nature et de l’homme » en reprochant à la psychanalyse de prendre « part à l’œuvre de répression bourgeoise la plus générale, celle qui a consisté à maintenir l’humanité européenne sous le joug de papa-maman, et à ne pas en finir avec ce problème-là[34]. » S’il est difficile de faire sauter tout entier le joug de papa-maman, il est devenu maintenant concevable, sur les plans clinique et légal, de se débarrasser du joug de papa, grâce à la procréation médicalement assistée, comme celle que la France s’apprête à autoriser, après d’âpres débats.

En vertu de ce nouveau régime procréatif instauré par une loi sur la bioéthique, il sera possible en France à un couple de lesbiennes et à une femme non mariée d’avoir accès à la procréation médicale assistée (PMA) pour mettre au monde un enfant, auquel l’état civil reconnaîtra soit deux mères, soit une mère seule. Le projet original prévoyait le remboursement des dépenses engagées pour la PMA par l’État, mais en février 2020, le Sénat a restreint par un amendement la portée du remboursement aux cas d’infertilité. Quoi qu’il advienne de cet amendement — l’Assemblée nationale a le dernier mot en France en matière législative —, on encadre donc légalement l’enfantement sans père, sans homme exerçant le rôle de parent, celui-ci étant réduit à un pourvoyeur anonyme de gamètes.

La France n’est pas la seule à choisir cette direction ; plusieurs pays d’Europe du Nord et du Sud autorisent la PMA pour les couples lesbiens et les femmes célibataires ; l’Autriche la permet pour les couples lesbiens seulement. Des pays de l’Europe de l’Est l’ont instituée pour les femmes célibataires seulement. (Au Québec, le législateur a « fait preuve d’audace, ou d’inconscience[35] », en réinventant la filiation, si bien que depuis 2002, les couples lesbiens ou les femmes seules peuvent se prévaloir de la procréation assistée, et que l’adoption est offerte aux couples homosexuels, féminins et masculins.) Les opposants à la PMA en France ont certes déploré l’effacement du père entériné par la PMA, comme la philosophe Chantal Delsol : « beaucoup de Français sont sensibles à la place du père : celui-ci doit-il disparaître de la parentalité ? Cet effacement du père est d’autant plus troublant que la parité entre les sexes est aujourd’hui célébrée[36]. » D’autres, marchant contre la PMA, ont dénoncé la bénédiction légale donnée à l’enfantement d’orphelins de père et la « marchandisation du vivant ».

Malgré ces protestations, la PMA, en France comme ailleurs en Europe, s’introduit dans les mœurs. Devenu une affaire strictement personnelle, qui regarde d’abord sinon exclusivement la femme, le désir d’enfant devient un projet pour soi, et non plus le croisement de deux désirs, l’enfant-pour-moi et l’enfant-de-toi. Cet enfant-là que je mets au monde sans la médiation embêtante, pesante et incontrôlable d’un homme postulant au rôle de père devient mon bébé à moi, mon prolongement, mon œuvre à laquelle peut certes participer une mère adoptive. Toutefois, la reproduction sexuée repose sur une altérité, une médiation, qui fait que l’enfant n’est ni sa mère, ni son père, ni même la simple sommation des deux et qu’il advient souvent — certes pas tout le temps — parce qu’une femme a eu envie d’avoir un enfant de son homme, et vice-versa. Par la « PMA pour toutes », on accentue l’inégalité naturelle entre femmes et hommes dans l’enfantement ; la maternité est consacrée première et indispensable ; la paternité, secondaire et facultative, compressible à la taille de spermatozoïdes congelés. Aux yeux des non-chrétiens et même des chrétiens dubitatifs, que Dieu le Père ait eu recours à la médiation d’une femme de chair pour donner à l’humanité son Fils a fait scandale[37]; aujourd’hui, en des temps moins chrétiens, le scandale s’est déplacé, et c’est le désir devenu sacré d’engendrer de la femme qui bute sur la médiation inopportune d’un homme charnel. Au fond, l’enfantement sans père participerait de ce fantasme qui travaille les individus contemporains, celui de l’Homme autoconstruit qui s’engendre lui-même, et qui, dans le cas de la PMA, se libère à la fois de la sexualité et du père, en faisant peser sur un seul sexe, à l’exclusion de l’autre, la transmission biologique[38].

***

Au bout du compte, les barques joyeuses de Caligula qui voguaient calmement sur le lac de Nemi nous fournissent une image qui restitue l’état d’esprit de l’homme contemporain occupé à briser les chaînes de la transmission. On l’imagine dansant, tournoyant sur un tapis de mosaïques déroulé au fond de la barque, qui elle-même accomplit de petits ronds, à la manière d’un gros nénuphar ondoyant où se complaît une grenouille lascive chauffée au soleil. Pendant que se succèdent les fêtes sous les hourras des convives qui jettent sur le noceur des regards familiers et approbateurs, défile sur les rivages la même succession de paysages, tel un film qu’on rejoue sans cesse au loin. Et puis, après des années de ce jeu fébrile, sans crier gare, la barque coule au fond, sur décision peut-être de son empereur, en engouffrant tout cet équipage sans rien laisser flotter à la surface, où l’éternel retour des saisons imprime ses reflets.

Dans Le gai savoir, Nietzsche évoque un lac aperçu dans le village alpestre de Sils-Maria en Suisse :

C’était ici que j’attendais, que j’attendais, n’attendant rien

Par-delà le bien et le mal, jouissant tantôt de la lumière

Tantôt de l’ombre, abstrait de moi, tout jeu, pur jeu,

Tout lac, tout midi, temps sans but[39].

Ce lac, pourrait-il être aussi celui de Nemi ?

Notes


[1] Siobhan Roberts, « You can help break the chain of transmission », The New York Times, 19 mars 2020.

[2] Pascal, Bruckner, « L’été indien de la vie », Le Débat, vol. 202, no. 5, 2018, p. 165.

[3] Sandrine Gamblin, « Thomas Cook en Égypte et à Louxor : l’invention du tourisme moderne au XXe siècle, Téoros, 2006, 25-6, par. 6. En ligne : https://journals.openedition.org/teoros/1476 ,

[4] Suétone, Vies des douze Césars, Paris, Gallimard, 1975, p. 245.

[5] Bernadette Arnaud, « Un troisième navire de Caligula repose-t-il au fond du lac Nemi? », Science et Avenir, 18 avril 2017, en ligne : https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/... .

[6] Denis Fainsilber, « Pollution, la face cachée des paquebots », Les échos, 6 septembre 2018, en ligne : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-trans...

[7] F. Nietzsche, Traduction par Henri Albert. Œuvres complètes de Nietzsche, Paris, Mercure de France, 1903, vol. 13, tome II, par. 386.

[8] Stephen Pollan et Marl Levine, Die Broke, New York, HarperBusiness, 1997.

[9] Dany Provost, Arrêter de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir, Montréal, Éditions transcontinental, 2005.

[10] Éric Desrosiers, « Père gâté, fils fauché », Le Devoir, 13 octobre 2007, en ligne : https://www.ledevoir.com/economie/160427/pere-gate-fils-f... .

[11] Voir cette note publiée par le cabinet d’avocats Picovschi, « Déshériter : le droit français comparé au droit international », 14 février 2018, https://www.avocats-picovschi.com/desheriter-le-droit-fra... .

[12] Christine Morin, « La liberté de tester : évolution et révolution dans les représentations de la doctrine québécoise », R.D.U.S., 38, 2008, p. 339-384.

[13] André Masson. « L’impôt sur l’héritage. Débats philosophico-économiques et leçons de l’histoire », Revue de l’OFCE, vol. 156, no. 2, 2018, p. 123-174, voir par. 8.

[14] Mariángel Alcázar, « El Rey renuncia a la herencia de Juan Carlos I y le retira la asignación », La Vanguardia, 15 mars 2020.

[15] Masson, déjà cité, par. 40.

[16] Masson, déjà cité, par. 115.

[17] Masson, déjà cité, par. 124.

[18] Laurent Ottavi, entretien, François-Xavier Bellamy, « Le désir de transmettre a disparu, mais la soif de recevoir demeure intacte. », Revue des deux Mondes, 25 avril 2018. En ligne : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/francois-xavier-bellamy... .

[19] Ibid.

[20] Mario Campaña, Una sociedad de señores, Mexico, Jus, 2017.

[21] Margaret Hedeman et Matt Kristoffersen, « Art history department to scrap survey course », 24 janvier 2020, Yale Daily News, en ligne : https://yaledailynews.com/blog/2020/01/24/art-history-dep... .

[22] Collectif d’auteurs, « L’art du passé nous parle souvent des enjeux du présent », Le Devoir, 5 mars 2020.

[23] Éric Bédard, « Les origines personnalistes du “renouveau pédagogique”, Pierre Angers s.j. et l’activité éducative », dans Marc Chevrier (dir.), Par-delà l’école-machine, Québec, 2010, p. 135-171.

[24] Normand Baillargeon, « Quelques vérités sur la post-vérité », Argument, vol. 20, no 2, été 2018, p. 20.

[25] Voir par exemple Yoann Barthod Malat, « Note : Deleuze et les sciences de l’éducation », Philosophique [en ligne], 19, 2016 ; Itay Snir, « Making sense in education: Deleuze on thinking against common sense, Educational Philosophy and Theory », 50, no. 3, 2018, p. 299-311; Inna Semetsky et Diana Masny, « The Untimely Deleuze : some implications for educational policy », Policy Futures in Education [en ligne], vol. 9, no. 4, 2011.

[26]Gilles Deleuze, Nietzsche, Éditions de Minuit, PUF, 1965, p. 23.

[27] F. Nietzsche, déjà cité, par. 377.

[28] Émilie Rivard-Boudreau, « Son combat pour une ligature des trompes à 28 ans », Journal de Montréal, 8 mars 2020, en ligne : https://www.journaldemontreal.com/2020/03/08/un-chemin-de... .

[29] Anne Gotman. « Le choix de ne pas avoir d’enfant, ultime libération ? », Travail, genre et sociétés, vol. 37, no. 1, 2017, p. 37-52.

[30] Voir la page « Le célibat des prêtres », Église catholique de France, https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/vivre-sa-... .

[31] Code de droit canonique, article 277, 1983, en ligne : http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM .

[32] Ellen Peck, The Baby Trap, New York, Pinnacle Books, 1971.

[33] Ibid., p. 18.

[34] Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-Œdipe, Paris, Éditions de Minuit, 1972/1973, p. 57 et 59.

[35] Marie Pratte, « La filiation réinventée : l’enfant menacé ? », R.G.D, 33, 2003, p. 560 ; voir aussi la Loi instituant l’union civile et établissant de nouvelles règles de filiation, Lois de l’état du Québec. 2002, c. 6.

[36] Vincent Tournier, entrevue avec Chantal Delsol, « Véritable résignation ou résignation ? Ce que révèle l’opinion des Français sur la PMA pour toutes », Atlantico, 24 septembre 2019, en ligne : https://www.atlantico.fr/decryptage/3579682/veritable-acc... .

[37] Voir cet essai oublié de Charles de Koninck, Le scandale de la médiation, Paris, Nouvelles éditions latines, 1962.

[38] Voir notamment Olivier Rey, Une folle solitude, Paris, Seuil, p. 193-202.

[39] Nietzsche, Le gai savoir, Paris, Éditions Gallimard, 1950, p. 376-377.

 

source : http://encyclopedie.homovivens.org/

La grande fête du confinement

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La grande fête du confinement

par Patrice-Hans Perrier
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Dans leur incapacité presque absolue d’analyser, c’est-à-dire de critiquer, d’ironiser et de juger les événements qu’ils devraient en principe traiter, les journalistes confiturés, les scribes médiatiques et les malléables penseurs du temps comme il va n’ont plus que le mot « fête », en toute circonstance, quel que soit le sujet qu’ils traitent, et ils ne s’aperçoivent même pas de ce ressassement. Philippe Muray, dans Après l’histoire, 1998

Pour Lucien Cerise

De nos jours, en 2020, on pourrait remplacer le terme fête employé par Muray par celui de catastrophe. En effet, la pandémie de coronavirus représente une catastrophe qui tombe à pic pour alimenter le moulin à boniments de nos scribes stipendiés depuis que la fête s’est terminée aux alentours d’un 11 septembre 2001 qui venait clôturer de manière définitive la grande kermesse sociétale inaugurée sous le règne de Mai 68. Ainsi, de fil en aiguille, les campagnes d’ingénieries sociales auront fini par porter leurs fruits : la grande kermesse libérale-libertaire ayant servi à inoculer le virus du consentement. L’esprit critique anesthésié, la voie était pavée pour l’avènement d’une série de catastrophes providentielles.

La crise comme test in situ

Naomi Klein dans son célèbre essai The Shock Doctrine, publié en 2007, analyse le modus operandi de la crise comme moteur de changement entre les mains des « alchimistes » de l’ingénierie social. Commentant les conséquences des inondations causés par l’ouragan Katrina qui a frappé la Louisiane, en 2005, cette dernière cite un passage d’un éditorial écrit par Milton Friedman pour le Wall Street Journal. Faisant semblant de se désoler face au cataclysme, « Oncle Miltie » en profite pour y aller de ses prédictions : « La plupart des écoles de la Nouvelle-Orléans sont en ruines, tout comme les maisons des enfants qui les ont fréquentées. Les enfants sont maintenant dispersés dans tout le pays. C’est une tragédie. C’est aussi l’occasion de réformer radicalement le système éducatif ».

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Ainsi donc, de l’avis de l’économiste proche de la Société du Mont Pèlerin – toujours active dans les coulisses du Sommet de Davos – l’éparpillement des enfants des communautés touchées allait procurer au système éducatif privé une chance en or. Privés de leur communauté d’attache, ces rejetons des classes les moins fortunés devenaient des cobayes entre les mains des « éducateurs » d’un état surtout pas providentiel. En outre, l’état allait se désengager de l’effort de reconstruction des infrastructures éducatives louisianaises pour, a contrario, offrir des subventions aux familles impactées afin qu’elles puissent envoyer leur rejeton dans des institutions d’enseignement privées. Chemin faisant, si l’on suit le doigt Naomi Klein, le système privé tirait les marrons du feu en mettant en pratique le concept de la « socialisation des pertes et privatisation des profits ».

De la même manière, en 2020, certains intérêts pharmaceutiques auraient intérêt à profiter des mirifiques émoluments gouvernementaux dans un contexte où l’introduction d’un vaccin obligatoire pourrait générer un pactole historique pour ce complexe financier et industriel qui est proche de l’état profond. D’où l’intérêt de différer les recherches portant sur des antidotes plus faciles à produire et moins onéreux pour les dépenses publiques.

Toutefois, l’approche analytique de Klein nous laisse sur notre faim. S’il est évident que l’état profond, lié au cartel des grandes banques d’affaires, ambitionne depuis longtemps de privatiser une part croissante des activités de l’état, il n’entend pas pour autant démanteler cet « état providence » qui lui a rendu de si inestimables services depuis Roosevelt. Si les crises militaires ou humanitaires permettent aux grandes banques d’affaires – et aux trusts contrôlant la machine de production – d’être en mesure de générer toujours plus de dettes, il y a plus. L’état de crise – généré par des catastrophes, révolutions ou guerres – permet, aussi, aux alchimistes à la manœuvre de fragmenter le monde pour le réorganiser en fonction d’une doctrine qui est bien connue des initiés.

Ainsi, même si pour les théoriciens du néolibéralisme, dont Friedman est le prophète, l’école ne doit pas être gérée par les bureaucrates du secteur public, l’emprise de l’état ne doit surtout PAS se relâcher. Puisque, ne l’oublions pas, c’est l’état qui à travers sa dette qui représente toujours la plus formidable machine à ponctionner et contrôler le contribuable. Et, en temps de crise, surtout, l’état représente l’inévitable courroie de transmission qu’il convient de bien huiler afin d’éviter les débordements et pour être en mesure de faire tourner une économie qui repose essentiellement sur l’endettement collectif. Bien évidemment, nous ne sommes pas en train de prôner un désengagement de l’état, dans un contexte où nos contempteurs seraient trop heureux de nous qualifier de néolibéraux, d’anarchistes ou de suppôts d’un survivalisme de pacotille. Nous tentons, tout simplement, de profiter de l’état de choc actuel pour dessiller les yeux de nos contemporains.

Changer nos habitudes de vie

La grande bacchanale qui s’est déroulée dans le sillage du « coup d’état » de Mai 68 a été produite par les ingénieurs sociaux de certains instituts liés à l’état profond, tels que le Tavistock Institute of Human Relations en Angleterre. S’adressant à la jeunesse issue du baby-boom des années d’après-guerre, cette ambitieuse campagne d’ingénierie sociale ambitionnait de créer une commotion sur la base d’un Nouvel Âge présenté comme une nouvelle ère historique et cosmique. L’ère chrétienne du Poisson se terminant, l’ère du Verseau allait tous nous ramener aux fondamentaux néo-païens présentés comme une panacée face à une civilisation patriarcale occidentale en perte de vitesse.

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Les bouleversements historiques – peu importe l’effort de distorsion induit par des groupuscules proches du pouvoir – sont inévitables et font partie de la grande marche de l’humanité sur le chemin de sa transformation. Nul besoin d’être un kabbaliste pour reconnaître que les crises existentielles du genre humain agissent comme des agents de transformation qui ouvriront de nouveaux vecteurs, tout en obstruant certaines avenues. Il faut être apte à dépasser la stupéfaction provoquée lors d’un état de crise pour être en mesure de saisir les nouvelles avenues qui s’offrent à nous. Mais, certainement pas dans le sens où l’entendent les opportunistes de la même trempe que Friedman. Puisqu’il faut bien l’admettre, peu importe les ressorts naturels ou artificiels d’une crise, nous sommes placés devant l’obligation de devoir nous adapter aux événements en lice. Mais, pas forcément dans le sens où le souhaiteraient les « autorités compétentes » ou certains agents d’influences.

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Les prescripteurs de la révolution psychédélique prônaient l’évasion comme mode de transformation de la jeunesse. Expérimentant des drogues de synthèse – tels que le LSD fabriqué dans les laboratoires d’un géant pharmaceutique suisse – et s’abreuvant à des sources d’informations dites « alternatives », mais produites par les succursales nord-américaines des géants de l’édition, une partie de la génération des boomers fut prise en charge par les Spin Doctors de l’industrie du divertissement. L’infotainment était né et, avec lui, toutes une ribambelle de vecteurs de propagande instillés au sein d’une jeunesse coupée de sa famille et désertant l’école publique.

Nous avons, de notre vécu, été les spectateurs de ses violentes embardées qui auront contribué à disloquer les familles alors, qu’au même moment, le féminisme et les luttes minoritaires se mettaient de la partie pour que se répande une sorte de STASE, véritable état d’hypnose collective emportant tout sur son passage. La crise de 1981 agira comme un brutal coup de poing qui ralentira l’agitation de cette nef des fous, tout en prolongeant avec d’autres moyens moins ludiques l’effet de morcellement du ciment collectif et ses corollaires inévitables. N’importe quel observateur attentif aura compris la portée de cette approche anthropique : ouverture – fermeture – répétition du cycle de manière à toujours plus fragmenter la cohésion civilisationnelle. Bien évidemment, tous les intellectuels stipendiés par le grand capital vous diront qu’il n’y a plus de civilisation viable à l’heure où la dislocation de nos sociétés représenterait un phénomène inévitable dans la course de l’humanité vers … sa libération finale. Et, puisque nos civilisations sont périmées – et pourquoi pas – rien de mieux qu’une bonne dose de chaos, sorte de thérapie homéopathique collective qui utilise de faux antidotes pour nous faire miroiter une sortie élégante.

La fête est terminée

Tiens, ça fait près de deux décennies que les diverses souches de coronavirus sont étudiées par nos laboratoires pharmaceutiques ou gouvernementaux. Mais, il y a aussi les officines expérimentales affiliées aux services secrets des grandes puissances qui planchent sur l’affaire. Curieusement, après avoir faussement accusé le gouvernement syrien de mener une guerre bactériologique contre son propre peuple, c’est au tour de l’État profond occidental d’être tenté par le génie de la lampe. Quel intérêt y aurait-il à répandre un tel virus aux quatre coins du monde ?

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Le gouvernement Macron fait face à une incroyable pression de la rue, mais tout autant à une levée de boucliers en provenance des ­corps constitués de la nation et des résidus de la classe moyenne mourante. Plusieurs observateurs prévoyaient un 1er mai d’un genre nouveau, les syndicats gauchistes stipendiés et leurs milices antifas ne parvenant plus à monopoliser l’espace public dans un contexte où la majorité des contribuables pourrait être tentée d’y faire un tour. Cette pandémie tombe à pic en permettant à la Macronie de décréter un état d’urgence qui lui permet de suspendre les droits constitutionnels les plus élémentaires de ses sujets. Déclarant l’état de guerre au coronavirus, le président Macron annonce que la récréation a assez duré et on réalise qu’il a dorénavant toutes les cartes en main : suite au confinement des citoyens, c’est tout le processus des élections municipales qui a été chamboulé. Avec un taux de participation de moins de 20 % au premier tour, il est évident que les bobos supplétifs se sont déplacés en masse, habitant à proximité des bureaux de scrutin ou ayant les moyens de se mouvoir à leur guise. La géographie politique et l’analyse psychosociologique ont toujours démontré qu’un faible taux de participation avantageait inévitablement la classe politique aux manettes.

Les États-Unis ne sont pas en reste, alors que le président Trump et ses soutiens avaient le vent en poupe. Plusieurs observateurs sérieux de la scène politique américaine estiment que, si la pandémie risque d’avoir été jugulée d’ici novembre prochain, les contrecoups portés à l’économie pourraient faire en sorte qu’un nombre croissant de citoyens issus des classes populaires s’abstienne de voter. Connaissant la composition de l’électorat de l’actuel président, on peut facilement en déduire, à l’instar de la France, une défection du vote populaire qui pourrait mener à un changement de régime. Les classes populaires assignées à résidence, perdant leurs emplois par millions et n’ayant pas les moyens de se constituer d’importants stocks de denrées risquent fort de perdre le moral en fin de compte. Ainsi, l’état de crise actuel pourrait bien servir les intérêts globalistes, tout cela alors que certains analystes réputés patriotes se frottent les mains face à l’inévitable réhabilitation des frontières et de certaines fonctions régaliennes. Quoi qu’il en soit, il est difficile d’évaluer les chances de l’actuel POTUS de juguler un État profond qui n’hésitera pas à prendre tous les moyens pour arriver à ses fins.

Les infortunes de la vertu du confinement

Chez nous, au Canada et, plus particulièrement au Québec, plus d’un million de demandes ont été produites auprès du ministère qui administre l’assurance-emploi. Les Québécois se plient de bon cœur aux nouvelles mesures de confinement et les artères commerciales de Montréal sont désertes. Les regroupements ayant été interdits dans les lieux publics, les forces de police patrouillant aux quatre coins de la métropole afin de s’assurer que vous n’êtes pas en train d’entreprendre une marche de santé à plusieurs. De longues files d’attente s’étirent devant la devanture des échoppes alimentaires et le ravitaillement en denrées commence à souffrir de sérieuses lacunes. Le commun des mortels ne sait plus où donner de la tête afin de se procurer de l’eau de javel, de l’alcool pour nettoyer les surfaces à la maison ou des items de première nécessité. Les simples quidams expérimentent, pour la première fois de leur vie, une vraie situation de quasi-pénurie et la perspective effarante d’un effondrement économique à court ou moyen termes.

Le gouvernement canadien ayant annoncé qu’il serait prêt à investir des dizaines de milliards dans l’économie impactée, on comprendra que tous les efforts consentis afin d’atténuer l’impact de l’intérêt sur la dette auront été consentis en vain. Comme des veaux, nous sommes dépendants des pouvoirs publics afin d’investir massivement auprès des sans-emploi, mais aussi des entreprises et, bientôt, des institutions financières qui ont investi à perte les économies provenant des fonds de pension de la classe laborieuse. Comme si de rien n’était, avec notre consentement tacite, le garrot de l’endettement et la dépendance aux grandes banques d’affaires pourrait se resserrer de manière drastique.

Et, là, les oligarques qui dominent la partie risquent fort de jeter l’échiquier par-dessus bord en réclamant une réinitialisation de l’ordre économique et financier. Prétextant une situation de crise impossible à juguler, les instances qui dirigent les grandes manœuvres du Forum économique de Davos, qui tirent les ficelles de la Banque des règlements internationaux, toujours en Suisse, et qui dictent à l’ONU ses agendas en matière de politique de gestion des états tombés en désuétude prendront les devants pour décréter un état d’urgence mondial. L’OTAN prendra directement en charge les destinées d’une Union européenne chancelante et la sécurité intérieure du Canada pourrait être inféodée aux décisions américaines en vertu d’accords [ NORTHCOM ] qui dépassent les prérogatives habituelles du NORAD. In fine, l’Agenda ID2020, cette alliance de partenaires privés et publics, pourrait se voir accorder le feu vert pour ce qui est de la mise en place d’un programme d’identification numérique de la population, sous couvert de vaccination de masse.

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Au lieu de consulter leur horoscope et de lire les propos alarmistes des grands journaux, nos concitoyens devraient profiter de cette situation de confinement pour faire le point. Bien avant la crise du coronavirus, nous étions, déjà, confinés derrière nos écrans d’ordinateur ou devant nos téléphones dits intelligents. Marchant comme des somnambules dans la rue, nous étions incapables de voir les autres, ces infortunés concitoyen-somnambules qui nous fonçaient dessus. Aveugles, atones, prostrés dans le conformisme de notre misérable ego surdimensionné, nous avions l’habitude de tisser des relations intéressées avec d’autres esclaves de cette fuite en avant. Incapables de voir plus loin que le bout de notre nez, nous avons négligé nos proches, nos enfants et nous-mêmes au point que le tissu social finisse par se désintégrer. Sourds face aux injonctions des Gilets jaunes, ayant déjà oublié Julian Assange dans le fond de sa cellule d’isolement, nous avons suivi à la trace les petits cailloux mis sur notre chemin par toutes les Greta Thunberg de ce monde.

Tiens, Julien Assange vient tout juste d’avoir la permission de s’entretenir une dizaine de minutes avec un dénommé Yanis Varoufakis qui a transmis le libellé de cette conversation au site Réseau international. Ne s’avouant pas vaincu, celui qui a révélé la face la plus obscure de l’état profond américain, nous a rappelé que des organismes tels que Wikileaks et DiEM25 ont déjà eu le temps d’expérimenter des outils numériques qui permettent de mener des débats et d’organiser des campagnes en ligne qui ont le mérite de permettre à la société civile de se mobiliser avec efficacité. S’il se montre optimiste, Assange craint que le complexe de sécurité nationale des grandes puissances anglo-saxonnes soit « sur les dents » par les temps qui courent. On comprendra, dans de telles conditions, que nos garde-chiourmes ne prendront pas grand temps pour resserrer notre collier. Ce confinement bien involontaire pourrait se prolonger ad vitam aeternam. Dans de telles conditions, il n’y a pas que les biens de première nécessité qui disparaîtront des tablettes : la monnaie en espèce sonnante et trébuchante pourrait être retirée de la circulation et les communications électroniques des citoyens récalcitrants coupées sur commande. Combien d’entre-nous oseront briser l’isolement, une fois la quarantaine mise sur la pause, afin de tisser des communautés de résistance véritablement opérationnelles. Oubliez les survivalistes. Maintenant, tout le monde doit mettre l’épaule à la roue.

Patrice-Hans Perrier

Référence : The Shock Doctrine, The rise of disaster capitalism, Naomi Klein
 

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Coronaviren: Hat Bill Gates alles schon vor Jahren gewusst?

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F. William Engdahl:

Coronaviren: Hat Bill Gates alles schon vor Jahren gewusst?

Ex: https://kopp-report.de

Wenn es darum geht, die weltweite Forschung an Impfstoffen gegen Coronaviren voranzutreiben und finanziell zu fördern, kann es wohl niemand mit Bill Gates und der Bill & Melinda Gates Foundation aufnehmen. Kaum bekannt: Wenige Wochen bevor der Ausbruch in Wuhan publik wurde, waren sie noch Sponsoren eines Planspiels einer globalen Coronavirus-Pandemie, außerdem haben sie zahlreiche Unternehmen dabei unterstützt, einen Impfstoff für das offenbar neuartige Virus zu entwickeln. Die Präsenz der Gates’ ist überall zu spüren. Aber was lässt sich daraus schließen?

Eines müssen wir zugeben: Bill Gates ist ein Prophet. Seit Jahren hat er behauptet, dass eine globale Killer-Pandemie über uns hereinbrechen wird und dass wir darauf nicht vorbereitet seien. Am 18. März 2015 hielt Gates in Vancouver einen TED-Talk zum Thema Epidemien.

Damals schrieb er in seinem Blog: »Habe gerade eine kurze Rede zu einem Thema gehalten, über das ich in letzter Zeit viel gelernt habe – Epidemien. Der Ebola-Ausbruch in Westafrika ist eine Tragödie – zum jetzigen Zeitpunkt sind über 10 000 Menschen gestorben.«

Und weiter hieß es: »So schlimm diese Epidemie auch war, die nächste könnte deutlich schlimmer ausfallen. Die Welt ist schlichtweg nicht darauf eingestellt, mit einer Krankheit umzugehen – beispielsweise einer besonders ansteckenden Grippe –, die sehr rasch große Mengen an Menschen infiziert. Unter all den Dingen, die 10 Millionen Menschen oder mehr töten könnten, ist die mit Abstand wahrscheinlichste eine Pandemie.«

Im selben Jahr schrieb Bill Gates einen Artikel für das New England Journal of Medicine. In dem Artikel mit der Überschrift »Die nächste Epidemie – Lehren aus Ebola« sprach er von einer besonderen Klasse von Medikamenten, bei denen es darum gehe, Patienten spezielle RNAbasierte Konstrukte zu verabreichen, die es ihnen ermöglichten, spezielle Proteine (darunter Antikörper) zu produzieren. »Es handelt sich um einen sehr neuen, aber sehr viel versprechenden Bereich, denn es ist möglich, dass eine sichere Therapieform ziemlich rasch entwickelt und in großem Stil produziert werden könnte. Mehr Grundlagenforschung sowie die Fortschritte von Unternehmen wie Moderna und CureVac könnten dazu führen, dass diese Vorgehensweise ein zentraler Baustein bei der Bekämpfung von Epidemien wird.« Aktuell werden Moderna und CureVac finanziell von der Gates Foundation unterstützt. Die Unternehmen sind führend beim Wettrennen darum, einen auf Boten-RNA (mRNA) basierenden Impfstoff für Covid-19 zu entwickeln.

Die Gründung von CEPI

Seit Jahren bereiten sich Gates und seine finanziell gut aufgestellte Stiftung auf eine globale grippeähnliche Pandemie vor. Beim Weltwirtschaftsforum 2017 in Davos rief Gates CEPI ins Leben, die »Coalition for Epidemic Preparedness Innovations«. Beteiligt sind auch die Regierungen von Norwegen, Indien, Japan und Deutschland sowie der britische Wellcome Trust. Die Aufgabe von CEPI besteht nach eigenen Angaben darin, die Entwicklung von Impfstoffen voranzutreiben, welche die Menschheit für die Eindämmung künftiger Epidemien benötigen wird. Gates erklärte damals:

»Ein vielversprechender Bereich der Impfstoffentwicklung ist es, die Fortschritte in der Genforschung zum Kartographieren der DNA und der RNA von Pathogenen zum Herstellen von Impfstoffen zu nutzen.«

Darauf gehen wir gleich noch einmal ein.

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»Event 201«

Spätestens 2019 gab es für Bill Gates und die Stiftung kein Halten mehr, was ihre Pandemie-Szenarien anbelangte. Gates produzierte für Netflix ein Video, in dem er ein auf unheimliche Weise imaginäres Szenario entwarf. In dem zur Explained-Serie gehörenden Video ist die Ausgangssituation ein Tiermarkt in China, auf dem sich lebende und geschlachtete Tiere stapeln.

Von diesem Markt breitet sich ein hochgradig tödliches Virus rund um den Globus aus. Gates erscheint in dem Video als Experte und warnt: »Wenn wir über Dinge nachdenken, die Millionen Menschenleben fordern könnten, dann stellt eine Pandemie unser größtes Risiko dar.« Wenn wir nichts unternähmen, um uns besser auf Pandemien vorzubereiten, werde der Zeitpunkt kommen, an dem die Welt zurückschauen und sich wünschen werde, mehr in mögliche Impfstoffe investiert zu haben. Das war Wochen bevor die Welt das erste Mal von Fledermäusen auf dem Tiermarkt im chinesischen Wuhan hörte. Im Oktober tat sich die Gates Foundation mit dem Weltwirtschaftsforum und dem Johns Hopkins Center for Health Security für eine – wie sie es nannten – »fiktive Simulation« zusammen.

An dem Planspiel waren einige der weltweit führenden Persönlichkeiten in Sachen öffentliche Gesundheit beteiligt. Der Name der Veranstaltung war »Event 201«.

Auf der begleitenden Website heißt es, bei »Event 201« simuliere man den Ausbruch eines »neuartigen Zoonose-Coronavirus, das von Fledermäusen über Schweine auf den Menschen übergeht und schließlich wirksam von Person auf Person übertragbar ist, was eine schwere Pandemie nach sich zieht. Der Erreger und die durch ihn verursachte Krankheit basieren größtenteils auf SARS, sind aber in der Gemeinschaft stärker durch Menschen mit leichten Symptomen übertragbar.«

Bei dem »Event 201«-Planspiel bricht die Krankheit auf einer Schweinefarm in Brasilien aus, breitet sich von dort in einkommensschwachen Regionen aus und explodiert schließlich zu einer Pandemie. Durch Flugreisen gelangt die Krankheit nach Portugal, in die USA und China und so weiter, bis schließlich kein Land mehr fähig ist, die Lage zu kontrollieren. Im Rahmen des Szenarios steht während des ersten Jahrs kein möglicher Impfstoff zur Verfügung. »Da die gesamte menschliche Bevölkerung anfällig ist, steigt die Zahl der Fälle während der ersten Monate der Pandemie exponentiell an und verdoppelt sich jede Woche.«

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Das Szenario endet nach 18 Monaten. In diesem Zeitraum hat das fiktive Coronavirus 65 Millionen Tote verursacht. »Die Pandemie beginnt, sich langsamer auszubreiten, da die Zahl der anfälligen Personen sinkt. Die Pandemie wird andauern, bis ein wirksamer Impfstoff gefunden wird oder 80 bis 90 Prozent der Weltbevölkerung mit dem Virus in Kontakt gekommen sind.«

Teilnehmer von »Event 201«

Die Weitsichtigkeit, die man beim von Gates und Johns Hopkins organisierten »Event 201« an den Tag legte, ist sehr interessant; aber genauso interessant sind die Personen, die eingeladen worden waren, um sich an der fiktiven weltweiten Reaktion zu beteiligen. Unter den handverlesenen »Spielern«, wie man sie nannte, war auch George Fu Gao. Professor Gao leitet seit 2017 das chinesische Zentrum für die Bekämpfung und Prävention von Krankheiten. Er ist unter anderem spezialisiert auf die Übertragung des Influenzavirus von Spezies zu Spezies und interessiert an Virusökologie, insbesondere an der Beziehung zwischen dem Influenzavirus und Zugvögeln oder Märkten mit Lebendgeflügel, an der Virusökologie von Viren, die von Fledermäusen stammen, und an Molekularbiologie.

Neben Professor Gao nahm unter anderem auch Avril Haines teil, unter Präsident Obama stellvertretende CIA-Chefin, Assistentin des Präsidenten und stellvertretende Beraterin zur nationalen Sicherheit. Ein weiterer Teilnehmer war Konteradmiral Stephen C. Redd, der bei der US-Gesundheitsbehörde CDC die Abteilung leitet, die dafür sorgen soll, dass das öffentliche Gesundheitssystem auf Krisen vorbereitet und reaktionsbereit ist.

Ebenfalls dabei war Adrian Thomas aus dem Management des skandalgebeutelten Pharmariesen Johnson & Johnson. Thomas ist bei dem Konzern verantwortlich für die Reaktion auf Pandemien. Dazu gehört die Entwicklung von Impfstoffen für Ebola, Denguefieber und HIV. All das zeigt, dass Bill Gates sich erstaunlich intensiv mit der Möglichkeit befasst hat, dass es zu einer globalen Pandemie kommt, von der er sagt, sie könne sogar noch schlimmer werden als die mysteriöse Spanische Grippe von 1918. Seit mindestens 5 Jahren, wenn nicht noch länger, warnt er vor diesem Szenario. Die Bill & Melinda Gates Foundation befasst sich aber nicht nur damit, sie finanziert auch die Entwicklung neuer Impfstoffe. Dabei kommt hochmoderne Technologie wie die Genschere CRISPR zum Einsatz.

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Coronavirus-Impfstoffe

Die Gates Foundation unterstützt die Impfstoffentwicklung an allen Ecken. Inovio Pharmaceuticals aus Pennsylvania beispielsweise erhielt von CEPI, der von Gates unterstützten Organisation »Coalition for Epidemic Preparedness Innovations«, 9 Millionen Dollar für die Entwicklung eines Impfstoffs. Dieser Impfstoff, INO-4800, soll ab April am Menschen getestet werden, was verdächtig rasch wäre. Zusätzlich hat die Gates Foundation dem Unternehmen gerade weitere 5 Millionen Dollar dafür gegeben, ein eigenes intelligentes Gerät zu entwickeln, das den neuen Impfstoff intradermal einspritzen kann.

Das Geld, das von der Gates Foundation über CEPI fließt, finanziert zudem die Entwicklung einer radikal neuen Impfstoffmethode, die auf der sogenannten Boten-RNA (mRNA) basiert.

Die Stiftung unterstützt zudem das Biotech-Unternehmen Moderna aus Cambridge, Massachusetts, bei der Forschung an einem Impfstoff gegen das neuartige Coronavirus aus Wuhan, das inzwischen als SARS-CoV-2 bezeichnet wird. Modernas anderer Partner ist das National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), eine Unterabteilung der amerikanischen Gesundheitsbehörde National Institutes of Health (NIH). NIAID-Chef ist Dr. Anthony Fauci, über den auch die Notfallmaßnahmen der Regierung Trump in Bezug auf die Viruskrise laufen. Das Besondere an Modernas Coronavirus-Impfstoff mRNA-1273: Er wurde nicht innerhalb von Jahren, sondern innerhalb von Wochen entwickelt und ging am 24. Februar bereits direkt zu Faucis NIH. Dort wird der Impfstoff nun nicht, wie es normal wäre, an Mäusen getestet, sondern gleich an menschlichen Versuchskaninchen.

Interessant in diesem Zusammenhang ist der rechtliche Hinweis auf Modernas Website:

»Besonderer Hinweis bezüglich zukunftsbezogener Aussagen: … Zu diesen Risiken, Ungewissheiten und anderen Faktoren gehören: … die Tatsache, dass es nie zuvor ein kommerzielles Produkt gegeben hat, bei dem eine für die Nutzung zugelassene mRNA-Technologie zur Anwendung kam.«

Anders gesagt: Es ist völlig unbekannt, wie sicher das Ganze für die menschliche Gesundheit ist. Auch das deutsche Biotech-Unternehmen CureVac arbeitet mit der völlig unerprobten mRNA-Technologie, um einen Impfstoff für Covid-19 zu entwickeln. Seit 2015 erhält CureVac Geld von der Gates Foundation, um seine eigene mRNA-Technologie entwickeln zu können. Die Gates Foundation und angeschlossene Organisationen wie CEPI gehören zu den größten Geldgebern der öffentlich-privaten Weltgesundheitsorganisation WHO. Addieren wir all das, kommen wir zu dem Schluss, dass es rund um die aktuelle Coronavirus-Pandemie praktisch keinen Bereich gibt, in dem Gates nicht allgegenwärtig ist.

Dieser Beitrag ist zuerst in KOPP Exklusiv (Ausgabe 14/20) erschienen.

mardi, 07 avril 2020

Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

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Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

par Luc Brunet
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Cet article est de Luc Brunet, consultant à Moscou, et membre du comité de rédaction de Europe Solidaire. L'original est sur son blog, référencé ci-dessous

https://www.lbs-letter.com/

Rome brûle, et demain sera un nouveau monde

J'ai constaté une évolution étonnante dans la musique que j'écoute au cours des dernières semaines. Beaucoup de chansons et de groupes de la vague Punk sont revenus dans à mémoire et j'ai recommencé à les écouter, comme par exemple les Stranglers. Rome is burning, No Future, etc ... 

Ce retour de vieilles chansons est-il lié au COVID-19? Je pense que oui. Ce que nous voyons actuellement n'est pas simplement un virus qui se propage à travers le monde, sans etre vraiment un tueur en termes absolus. Au mieux, il tue les personnes âgées et les personnes ayant un problème de santé majeur existant. Dans une certaine mesure, quelque chose qui pourrait être bien accueilli par les gestionnaires de fonds de pension ou les eugénistes qui plaident pour une réduction de la population.

Si le monde ne comprenait que la Chine et la Corée du Sud, l'épidémie serait deja terminée, et des efforts futurs seraient faits pour trouver un remède suffisamment bon pour éviter une deuxième vague l'hiver prochain, et ce serait tout. Mais COVID-19 n'est pas seulement un virus. C'est un catalyseur social et économique qui nous ramènera dans les chansons des Stranglers - COVID-19 a mis le feu à Rome ou Milan, mais le sens est le même. L'empire occidental a commencé à brûler, et les virus sont les allumettes.

D'abord sur le front des virus, la Chine, le Japon, la Corée et Taïwan devraient maintenant être presque sortis de la crise et devraient maintenant se concentrer sur la recherche de moyens d'éviter une nouvelle infection, en particulier au début de l'hiver. On ne sait pas encore comment la Russie évoluera, mais le scénario le plus probable est une évolution comme le Japon, moins efficace qu'en Corée du Sud, mais en maintenant l'impact à un niveau acceptable. Malheureusement, je suis beaucoup moins positif à propos de l'Europe et des États-Unis, pour un certain nombre de raisons, dont certaines sont discutées plus loin dans cet article. L'Italie et l'Espagne ont déjà atteint un niveau dramatique en termes de morts, et en termes d'effondrement de leur système médical, qui n'a nullement la capacité de traiter toutes les personnes en situation critique. Plusieurs spécialistes ont déjà évoqué un possible chaos médical jusqu'au milieu ou à la fin de 2021, et je pense qu'ils ont raison, à moins qu'un remède efficace ne puisse être trouvé très rapidement. La désormais célèbre Chloroquine pourra-t-elle gagner rapidement contre le virus, personne ne le sait encore.

Donc, encore une fois si nous supposons qu'aucun remède n'est trouvé très rapidement, l'Europe et les États-Unis devront rester dans une situation sanitaire très difficile, et des frontières entre les pays, et en particulier entre les États-Unis / Europe (Ouest) d'un côté, et la Chine / Le Japon / Taïwan / Corée (Eurasie) de l'autre côté resteront fermées longtemps.

Une si longue période d'isolement international aura des implications énormes dans tous les domaines de la vie des gens, y compris la politique, l'économie et le comportement et les valeurs sociales. L'impact sur les sociétés occidentales sera beaucoup plus important que sur les sociétés eurasiennes. Au cours des dernières décennies, de nombreux déséquilibres sociaux et économiques se sont développés en Europe et aux États-Unis. Un écart plus large et toujours plus grand entre les riches et la masse de la population a créé des problèmes sociaux importants, qui n'ont jamais été résolus. La qualité de vie globale des plus pauvres et de la classe moyenne a baissé et de nombreux emplois ont été exportés vers d'autres pays, dans le cadre du processus de mondialisation. L'Europe et, dans une certaine mesure, les États-Unis ont subi de fortes pressions ces dernières années pour accepter de plus en plus de migrants, avec une situation proche de l'implosion juste avant le début de la crise COVID-19. Aux États-Unis, un profond fossé entre démocrates et républicains a amené la vie politique du pays dans une situation de conflit constant, et cela sur toutes les grandes questions sociales et économiques, de la législation sur les armes à feu aux toilettes transgenres.

Sur le plan économique, le niveau d'endettement de tous les pays occidentaux a atteint des niveaux incroyables, gonflés année après année depuis la crise financière de 2007/2008. Cette crise a été stoppée et l'effondrement total du système financier a été évité grâce à l'énorme injection d'argent des banques centrales, maintenant l'économie virtuelle (financière) sous respiration artificielle, comme de nombreuses victimes de COVID aujourd'hui. L'écart entre le secteur financier et l'économie réelle a également atteint une taille critique depuis 2007/2008 et tout aurait pu continuer à fonctionner de cette façon pendant encore des années, même si certains geneurs avaient prédit qu'un cygne noir déclencherait l'effondrement.

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Nous savons maintenant à quoi ressemble ce cygne noir.

Au contraire, les pays eurasiens sont tous beaucoup plus stables sur les plans social, économique et financier. Je n'entrerai pas dans les détails, mais par exemple, la Chine et la Russie ont un modèle politique très stable, peu de dettes, d'importantes réserves de devises et un contrôle sur des secteurs d'activité clés, comme le système médical ou la production de produits clés. Bien sûr, rien n'est idéal, mais ces pays peuvent 1) rassembler les énergies et obtenir une discipline adéquate de la population pour gagner contre les épidémies, 2) maintenir la paix sociale avec un réel soutien à la population et à l'économie réelle, le tout contrôlé par un leadership décisif.

Les pays occidentaux sont et seront cependant confrontés à de nombreux problèmes découlant de l'épidémie elle-même, car leurs sociétés fragilisees ne peuvent pas rassembler l'énergie et n'ont pas de loin le niveau de leadership nécessaire pour passer la tempête en bon ordre.

Beaucoup de choses, tout ou partie, peuvent mal tourner.

- Économie

Le principal danger à court terme est la bulle de la dette, proche de l'implosion depuis 2007. Les gouvernements et les banques centrales ont déjà commencé à injecter de l'argent dans le système financier, pour éviter un crash rapide des bourses et une ruée sur les banques. Cependant, la perspective est d'avoir un PNB en baisse de 10 ou 30%, pour être réaliste, et il est difficile de croire qu'aucun acteur majeur (Deutsche Bank par exemple mais il y a beaucoup d'autres candidats) n'évitera l'effondrement et l'effet domino tant redouté.

Parallèlement, les banques centrales et le gouvernement seront poussés par des populations impatientes à soutenir l'économie réelle - PME, secteur public, consommateurs - plutôt que de sauver les dinosaures financiers.

Il en résultera potentiellement que la dette elle-même sera en majorite reduite a zero apres des defauts en serie des entreprises et surtout des Etats. Cela signifie une énorme somme d'argent, et nous parlons ici de 250T $ (250 000 milliards de dollars), sans tenir compte des pertes provenant de la chute des bourses. La bonne nouvelle est cependant que cet argent evapore n'a que très peu à voir avec l'économie réelle et la vie de la population. Ce sera plutôt une «réinitialisation» de la richesse pour les plus riches, tout comme les guerres ou les épidémies au Moyen Âge ont regulierement créé une réinitialisation de la richesse pour les seigneurs locaux.

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Encore une fois, le virus jouera ici le rôle de catalyseur, car la destruction de cet argent virtuel, coeur et poumon du capitalisme financier, était due depuis 2008, et a été évitée depuis lors par la création d'argent ou le transfer de l'argent de l'economie réelle vers l'economie virtuelle.

- Société et politique

Ce n'est pas un fait nouveau qu'au moins une partie de la population occidentale a commencé à avoir des doutes sur la légitimité de leurs dirigeants, mais chaque fois, après une première vague de mécontentement, chacun est revenu a ses routines de travail et de divertissement, oubliant tout et se remettant a consommer.

La seule vague de protestation vraiment durable a été vue en France avec les Gilets Jaunes, un mouvement qui a permis à un grand nombre de personnes de mieux comprendre la situation actuelle. Le Corona jouera à nouveau ici le rôle de catalyseur et changera les règles du jeu.

Premièrement, la réponse de la plupart des gouvernements occidentaux à Corona a été au mieux lente et incompétente, au pire purement criminelle. Deuxièmement, une grande majorité de gens sont maintenant assis chez eux et ont une occasion unique de lire des médias indépendants et de discuter, non seulement des actions des dirigeants, mais aussi de les mettre en perspective.

La société était déjà malade, frappée pendant de nombreuses années par la destruction systématique de l'économie réelle locale, au profit d'une économie financière virtuelle et d'une mondialisation des moyens de production. Sur le plan psychologique, les sociétés ont également perdu leurs racines, subissant une soupe multiculturelle. Tout ce qui concernait les traditions, les racines, la souveraineté était considéré comme des idées obscènes à interdire par tous les moyens par la foule des personnalités des médias, des journalistes, des experts et autres. Les valeurs fondamentales comme la solidarité, l'empathie ou l'intérêt général ont également été systématiquement remplacées par la concurrence, la liberté individuelle ou la nécessité de permettre aux 'marchés' de se développer et de 'décider', tandis que la plupart des services publics étaient vendus à des intérêts privés.

Une forte opposition s'est développée dans la plupart des pays occidentaux entre les groupes sociaux, avec des tensions et des violences croissantes, verbales et parfois plus. Chaque pays est différent, mais pour n'en citer que quelques-uns:

Les États-Unis ont connu un niveau de conflit croissant entre les deux principaux partis politiques. Le spectacle des démocrates accusant Trump et des républicains accusant les démocrates de tous les maux possibles a été un divertissement pour beaucoup en Europe. Une Europe qui elle-même devenait divertissante pour les Américains, regardant les exploits de Boris Johnson et son pari sur le Brexit, ou comment l'UE et l'Allemagne ont pris un plaisir apparent à amener la nation grecque à une catastrophe sociale pour plaire aux gourous financiers de Francfort et éviter un effondrement de Banques européennes.

Une société malade frappée par une catastrophe sanitaire ne laisse pas beaucoup l'espoir d'une issue positive et pacifique. Rome s'effondre sous ses propres péchés et commence maintenant à brûler.

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À l'heure actuelle, le système médical dans plusieurs pays est totalement surchargé et proche de l'implosion, avec une grande partie du personnel médical infecté étape par étape. La situation ira de pire en pire. Beaucoup de gens mourront, bien que je ne pense pas que des millions de personnes mourront, mais beaucoup resteront handicapés (perdre 20% ou 30% de la fonction pulmonaire est un handicap, bien que non visible).

Une autre victime du Corona sera la confiance. La population avait une confiance limitée dans son élite et ses gouvernements, mais la crise ramène ce niveau à peu près à zéro. Trop d'erreurs ont ete faites et trop de mensonges ont ete dit.

Comment sera le monde après Corona? Très différent, et je risque quelques prévisions ci-dessous. Rien n'est sûr bien sûr, car les prévisions impliquent de nombreux aspects de la vie et de nombreuses géographies. Elles peuvent aussi être, comme toutes les prévisions, influencées par mes propres opinions. Prenez-les telles quelles sont et construisez votre propre vision!

Encore une fois, je crois que tous les aspects de notre vie seront modifiés, parfois radicalement, parfois légèrement.

En termes de valeurs, nous devrions voir un retour de valeurs comme l'empathie et le respect de l'intérêt commun de la communauté, en particulier au niveau local. Les gens qui ont chanté ensemble sur leur balcon en Italie verront leurs voisins différemment quand tout sera fini. L'attitude envers le personnel médical doit également changer. Pensez à votre propre communauté et je suis sûr que vous trouverez des tonnes d'autres exemples. Les crises sont aussi malheureusement des moments où les etres les plus detestables se révèlent. Les personnes qui ont profité de la situation devraient mieux garder un profil bas après la crise, comme celles en France qui écrirevent à leur voisine travaillant comme infirmière, lui demandant de déménager ailleurs, car elle représente un risque. De telles choses se sont déjà produites à quelques reprises et nous rappellent que des gens de la Seconde Guerre mondiale ont écrit de telles lettres à la police pour dénoncer des voisins juifs car ils pouvaient être 'un risque pour eux'. Bien sûr, le monde ne sera pas en un jour peuplé d'anges, mais la tendance sera là pour une pensée plus humaine et communautaire.

De la même manière, un retour à un sentiment plus positif pour les religions traditionnelles doit avoir lieu. Ne vous attendez pas à un retour au XVIIe siècle religieux, mais à un retour au respect supérieur des traditions religieuses et à une renaissance de ses valeurs.

En ce qui concerne la géopolitique, le tsunami peut être total et spectaculaire. L'absence totale d'action positive de l'UE la condamne à un effondrement, peut-être même pendant l'épidémie. Non seulement l'UE n'a pas aidé des pays désespérés comme l'Italie en mars, mais elle n'a pas trouvé gênant de punir d'amende ce pays alors que la situation y était déjà terrible. L'UE a démontré son inutilité, ainsi que son manque total d'intérêt pour la vie de ses citoyens. L'accord de Schengen bien sûr ne survivra pas, également pour des raisons de sécurité sanitaire.

Les pays verront également de grands changements à l'intérieur de leurs frontières et dans les relations entre eux. Pour en mentionner quelques-uns:

- La France, déjà dans une situation très tendue entre les élites parisiennes, les migrants et le noyau de la population va voir de grands changements. Fin mars, l'élite et les 'bobo' (voir ma récente lettre) sont très calmes et se cachent, les migrants refusent le confinement et envoient des pierres à la police, tandis que le noyau de la nation maintiennent le pays en marche, parfois au risque leur vie. De nombreuses personnes qui, au cours des derniers mois, n'ont pas rejoint les Gilets jaunes par inertie ou n'ont pas compris la raison de manifester, sont maintenant totalement bouleversées par la gestion désastreuse de la crise et demandent des têtes. On peut s'attendre egalement à des actions violentes de la part des migrants et le développement que j'ai prévu dans la lettre mentionnée ci-dessus se produira beaucoup plus tôt que prévu. La France est définitivement le pays le plus instable et le plus dangereux d'Europe a mon avis. L'élite présente (et pas seulement Macron) va sentir le vent du boulet.

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- les États-Unis sont également l'un des pays les plus divisés de l'Occident, et une crise aiguë, comme elle semble avoir commencé à se développer au cours des dernières semaines, déclenchera une réaction en chaîne, déclenchant des conflits endormis qui existent depuis la fin de la guerre civile. Personne ne peut prédire comment les événements se développeront, en particulier dans un pays où la plupart des gens ont au moins une arme à feu, mais le résultat sera, je crois, l'effondrement de la Fédération, tout comme l'effondrement de l'URSS au début des années 90, et une scission en plusieurs pays, essentiellement la côte ouest, gardant des liens plus étroits avec la Chine et le Japon, la côte est, et le centre / sud plus conservateur.

L'effondrement de l'UE et des États-Unis ouvrira la porte à un rééquilibrage complet des pouvoirs et à un passage à l'Eurasie. La Chine a commencé à aider de nombreux pays d'Europe et d'autres continents. Je crois que la Chine peut sortir de la crise dans la même position que les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, a la difference qu'elle n'aura pas de véritable concurrent comme l'URSS pour les États-Unis en 1948. L'aide apportée pour se débarrasser du virus et sauver des vies donnera une légitimité morale certaine à la Chine, combinée à une légitimité économique, qui jouera le même rôle que le plan Marshal à la fin des années 40.

- le retour de la fonction publique

Les privatisations de nombreux services publics dans le cadre de la période éco-libérale ont déjà fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années. Quelles que soient les tendances politiques qui survivent après la crise, il est très probable que de nombreuses branches de l'économie reviennent sous le contrôle de l'État, avec des segments clés comme:

. tous les transports, y compris les compagnies aériennes et les aéroports

. tout le système de santé, y compris les hôpitaux, les grandes sociétés pharmaceutiques et les laboratoires de recherche

- local contre mondial: une plus grande partie des biens de consommation et des aliments doit être produite localement, au moins pour les articles critiques comme les produits liés à la santé. Ce n'est pas la fin de la mondialisation, mais le début d'une nouvelle mondialisation, non motivée uniquement par l'optimisation du profit privé, mais celle de la chaîne d'approvisionnement et de production pour une plus grande efficacité.

- bien que le travail à domicile n'ait pas été largement accepté par le passe, nous verrons certainement une utilisation plus large de cette option, accompagnée par un certain temps de travail au bureau. L'occupation des centres d'affaires diminuera, ce qui sera un problème dans de nombreux pays où de nombreux bureaux sont déjà inutilisés.

- le développement des achats en ligne sera accéléré, car beaucoup préfèreront utiliser ce service plutôt que d'aller dans un magasin dans un centre commercial ou un supermarché bondé. Même chose pour la livraison de nourriture a la maison. Plus de restaurants virtuels s'ouvriront, offrant une nourriture de qualité à un prix raisonnable, libérée du coût de l'espace et du service d'un restaurant physique

- dans le paysage politique du pays, la plupart des anciens partis et structures de décision peuvent ne pas survivre, ayant souvent montré une incompétence totale dans la gestion de la crise. Les nouveaux dirigeants sortiront de la période de crise elle-même, en raison du rôle qu'ils ont joué dans la lutte contre Corona. Une gouvernance nettement plus 'populiste' et socialement orientée sera dominante, un peu comme en Chine ou en Russie aujourd'hui, mais bien sûr adaptée à la culture et aux traditions de chaque pays.

Peut-être que tout ce qui précède n'aura pas lieu, et il peut se produire des événements encore inattendus. Mais Rome brûle, et demain sera un nouveau monde.

Nous serons tous comme Alice et nous passons a travers le miroir MAINTENANT.

Luc Brunet

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lundi, 06 avril 2020

„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“

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„Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runterrutschen“ 

Helmut Müller

Ex: https://helmutmueller.wordpress.com

Es bedarf keines Verstandes, um alle Meinungen und Kommentare in Politik und Medien für bare Münze zu nehmen, aber es bedarf  – Aug´ in Aug´ mit der veröffentlichten Meinung – anscheinend eines großen, um die dahinter liegenden Ungereimtheiten und Halbwahrheiten  zu erkennen. Das war schon bei der derzeit in der Pause sich befindlichen Anti-CO2-Kampagne  so und ist erst recht so bei der aktuell inszinierten Corona-Hysterie. Gewiss, so ein Virus ist gefährlich, aber das ist der jährlich in neuem „Outfit“ auftretende Influenza-Virus ja auch. Wie kommt es dann, daß man demselben, der immerhin jedes Mal tausende Opfer fordert, nicht mit ähnlichen, aber hoffentlich weniger überschiessenden Maßnahmen als jetzt begegnet?

Ja, es ist, auch aus anderen Gründen, etwas faul an der ganzen Corona-Geschichte, weshalb immer mehr von Konzernen, finanziellen Zuwendungen oder Preisen unabhängige Ärzte und Wissenschaftler sich zu Wort melden und mit ihrer ehrlichen Meinung nicht hinter dem Berg halten. Ist es denn nicht so, dass es Zustände und Krankheiten gibt, welche zu gewissen Zeiten durch verordnete Maßnahmen und Mittel verschlimmert werden? Genau das passiert jetzt, in Spitälern, Altenheimen und Betrieben, nicht zuletzt im eigenen Heim. Viele werden später Bilanz ziehen und erkennen, dass man fahrlässig gehandelt und über das Ziel geschossen hat. Aber hätte man denn, auf Österreich bezogen, von dieser an Lebens- und/oder  Berufserfahrung eher spärlich ausgestatteten Regierungsspitze mehr erwarten können? Eher schon anmaßend-gönnerhafte  Sager wie:  „Wollen hier jetzt großzügig sein“ .(Finanzminister Blümel zur Milliardenhilfe).

coronavirus-oesterreich-350x227.jpgWenn die österreichische Regierungsspitze, dabei sich selbst lobend, jetzt betont, man möchte keine Zustände wie in Italien, nun gut. Aber was läuft dort wirklich? Hören wir doch was die italienische Virologin Prof.Marita Rita Gismondo in einem dramatischen Appell an den Gesundheitsdienst ihres Landes uns verrät: „Ich rufe Sie dazu auf, keine Zahlen über Sars-CoV-2 Infizierte und Tote zu veröffentlichen. Diese Daten sind aus wissenschaftlicher Sicht falsch.“ So, und nur weil wir keine italienischen Zustände haben, sind die „Fakten“ unserer oder auch der deutschen  Bundesregierung deshalb alle richtig? Da bekomme ich gleich einen Lachanfall, könnte aber auch gleich grantig werden, wenn ich an gewise Lobbyarbeiten dahinter denke, und richtig böse, wenn ich die die seelischen, sozialen und ökonomischen Folgen der Panikmache für abertausende Menschen vor mir sehe.

Stellen wir noch einer Panik machenden Einschätzung von Österreichs erfolgreichsten Studienabbrecher, Sebastian Kurz, die da lautet „Bald kennt jeder wen, der am Virus gestorben ist“ , jene eines gestandenen Mannes und verdienten Arztes, des von mir geschätzten ehemaligen Leiters für Tropenmedizin und Immunolgie des Allgemeinen Krankenhauses in Wien, Professor Wolfgang Graninger, gegenüber: „Das Corona-Virus kann uns wirklich den Buckl runter rutschen. Es hat keine klinische Konsequenz. Die Grippe ist viel wichtiger.“ Prächtig gesagt. Doch unsere Politiker reagieren – auf welche befugten oder nicht befugten Zurufe und Ratschläge auch immer – wie Angsthasen und Dilettanten, und so wird am Ende auch das Ergebnis ihrer Politik aussehen. Und trotzdem könnten sie noch eine Weile als Gewinner aussteigen, solange der Masse die Angst im Nacken sitzt (und diese geschürt wird).

Um nun noch größeren Schaden von Land und Bevölkerung abzuwenden, fordert jetzt die Initiative Heimat und Umwelt  in einerm Aufruf eine Beendigung aller Zwangsmaßnahmen, wobei natürlich nicht allgemeine, vernünftige Vorsichtsmaßnahmen, wie sie auch in normalen Grippezeiten angebracht wären, gemeint sind. Siehe: https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20200325_OTS0110/... und auch https://www.youtube.com/watch?v=xpI3IbmmUww&feature=y...

Besonders interessant und wichtig die nachfolgenden Stellungnahmen, die mehr Licht in das Dunkel bringen:

Aufklärer https://youtu.be/PtzHH8DhgZM 

Kritiker  https://youtu.be/ga-y4Uc5EjU 

Erhellend https://youtu.be/zqYNvm0K-N8 

Aufdecker https://www.youtube.com/watch?v=gSn_YaOYYcY

Was meine Person betrifft, so möchte ich damit das Kapitel Corona erst einmal beenden, nicht ohne abschließend noch einen libertären sloewenischen Blogger, Marko Marjanovic, zu dem Thema zu Wort kommen zu lassen.

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Die große Hysterie-Pandemie

Von Marko Marjanovic*

Was für ein unglaublich nützlicher kleiner Virus das für die Machtelite gewesen ist Anstatt die Schuld für den globalen Wirtschaftscrash zu übernehmen, dürfen sie das Kriegsrecht spielen. Ich sage nicht, dass es eine Verschwörung ist. Aber wenn ja, was wäre anders?

Weihnachten kam für unsere Herrscher, die Machtelite, in diesem Jahr früh. Zählen wir alle „Goodies“ auf, die die Covid-Pandemie-Hysterie  mit sich bringt:

> Sie können Hunderte von Milliarden, sogar Billionen von Dollar, Euro und Pfund unter ihren Freunden verteilen, um eine wirtschaftliche Abkühlung inmitten von Virus-Ausbrüchen und Gegenmaßnahmen auszugleichen.                                                                    > Sie können sich als entscheidende Männer des Augenblicks positionieren, die drastische Maßnahmen ergreifen, wenn die Umstände dies erfordern. Und wenn sich die Frühlingssonne wie jedes Jahr um die Viren kümmert, können sie sich als unsere Retter positionieren.                                                                                                                                          > Sie dürfen uns von der Straße in unsere Häuser drängen. Vergessen Sie Kim Jong-il, Stalin oder das afrikanische Kriegsrecht, das ist der wahre Deal. Es ist ein Maß an Unterdrückung, mit dem selbst Nordkorea nicht durchkommen könnte. Es dient dazu, die populistische Revolte zu entlasten und möglicherweise zu brechen (Gilet jaunes oder sonst irgendjemand?), Aber mehr als das vergessen Sie nicht die unkomplizierte Freude, die diese Menschen daran haben, Macht auszuüben und sich wichtig zu fühlen.                           

> Sie können sich vor der Schuld für den bevorstehenden wirtschaftlichen Zusammenbruch drücken. Ein Zusammenbruch, der ohnehin bald geschehen sollte, da das eine oder andere die globale Schuldenblase, die ihre Zentralbanken und ihre Geldpolitik zum Platzen gebracht hatte, zum Platzen bringen sollte, was nun aber dem Corona angelastet werden soll. Was für ein Ausweichmanöver!

Diese Hysterie-Pandemie war für sie ein Glücksfall. So sehr, dass ich, wenn ich an ihrer Stelle wäre, versuchen würde, sie so lange wie möglich zu verlängern. Ich würde sicherstellen, dass jeder, der starb, während er an Coronavirus litt, als Opfer gezählt wird. Und ich würde das Land mit Corona-Tests überschwemmen (wen interessiert es, wie sie so schnell als zuverlässig zugelassen wurden), um sicherzustellen, dass die Anzahl der Infizierten so lange wie möglich steigt, indem ein immer größerer Anteil der üblichen saisonalen Patienten mit grippeähnlichen Symptomen mit dem gefürchteten Covid-19 identifiziert wird.

Wenn Trump klug ist, wird er die USA nach Vorbild Europas unter ein  Kriegsrecht  stellen, um die Krise zu verlängern. Je größer die Virushysterie und je größer die Auswirkungen von Antivirenmaßnahmen sind, desto glaubwürdiger wird seine Behauptung im November sein, dass es bis zum unglücklichen Akt der Natur / Gottes eine großartige Wirtschaft war.

samedi, 04 avril 2020

Geistiger Bürgerkrieg: Die Sprache muss zurückgewonnen werden!

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Torsten Groß:

Geistiger Bürgerkrieg: Die Sprache muss zurückgewonnen werden!

Ex: https://kopp-report.de

Das linksgewirkte Establishment will durch die »Disziplinierung von Sprache« und Begriffsumdeutungen Sprechverbote und Gedankenbarrieren in Deutschland errichten. Wir befinden uns in einem geistigen Bürgerkrieg, den die freiheitlichen Kräfte nur gewinnen können, wenn sie die Herrschaft über ihre Sprache zurückgewinnen.

In einer repräsentativen Umfrage gaben 2019 knapp 80 Prozent der Deutschen an, sie würden es außerhalb des engeren persönlichen Umfeldes vermeiden, sich zu bestimmten Themen frei zu äußern. Ein erschreckendes Ergebnis, das für totalitäre Staaten wie die untergegangenen DDR oder Kuba erwartbar ist, nicht aber für das laut Grundgesetz freiheitliche Deutschland.

Doch leider gibt es hierzulande längst informelle Sprechverbote, die im Namen der politischen Korrektheit auf eine Uniformierung der öffentlichen Meinung hinauslaufen. Viele Menschen empfinden geradezu physisches Unwohlsein, wenn sie faktisch zutreffende Aussagen zu »heiklen« gesellschaftspolitischen Fragen wie Zuwanderung, Kriminalität oder Islam machen. Dahinter steckt die unterschwellige Angst, für seine Äußerungen an den Pranger gestellt und sozial geächtet zu werden, bis hin zu Rufmordkampagnen und dem Verlust der bürgerlichen Existenz.

Diese »Schere im Kopf« wird in der real existierenden Bundesrepublik mit sehr viel subtileren Methoden erzeugt, als das in der DDR der Fall war, wobei das wichtigste Instrument die »Disziplinierung der Sprache« (Bundespräsident Steinmeier) ist. Durch die Skandalisierung und Tabuisierung bestimmter Begriffe und Wortfelder soll die sprachliche Bandbreite beschnitten werden. Man will die Menschen davon abhalten, so zu reden, wie ihnen der Schnabel gewachsen ist, um ihren Empfindungen über gesellschaftliche Missstände Ausdruck zu verleihen.

Unbequeme Sachverhalte dürfen nicht mehr offen beim Namen genannt, sondern müssen sprachlich verbrämt werden, um sie zu verschleiern. Linksgewickelte Politiker gehen dabei mit »gutem Beispiel« voran, etwa Kölns Oberbürgermeisterin Henriette Reker. Die empfahl Frauen nach den sexuellen Übergriffen von Migranten in der Silvesternacht 2015/2016:

»von sich aus (…) keine große Nähe (zu) suchen zu Menschen, die einem fremd sind (…) und eine Armlänge Abstand zu halten«.

Diese Wortwahl suggeriert, dass es die Geschädigten selbst waren, die sich an die Täter herangemacht hätten und die Notzucht-Attacken der zumeist aus Nordafrika stammenden Männer zu verhindern gewesen wären, hätten die betroffenen Frauen nur mehr Abstand gehalten. Indirekt wird den Opfern also unterstellt, dass sie wegen ihres angeblich »unpassenden« Verhaltens eine Mitschuld für das erlittene Unrecht trügen.

Eine zentrale Rolle bei der Maskierung und Zerstörung von Sprache spielen die Medien. Sie sind es, die in unserer Demokratie maßgeblichen Einfluss auf die politische Willensbildung ausüben. Um die Massen in die gewünschte politische Richtung zu lenken, wird die Realität so lange entstellt, bis sie in das von linksgrünem Mainstream vorgegebene ideologische »Wahrheitssystem« passt. In seinem gerade veröffentlichten Buch Das Wörterbuch der Lügenpresse schreibt Bestsellerautor Thor Kunkel:

»Die von den staatstragenden Medien vorangetriebene Infantilisierung der deutschen Sprache (einst eine der präzisesten Sprachen der Welt) hat inzwischen groteske Ausmaße erreicht. Ein Blick in die deutschen Gazetten zeigt: Sie quellen über von Worthülsen, Täuschwörtern (im Sinne von Begriffsumdeutungen), halbwahren Floskeln, Meliorationen, wohlfeilen Mustersätzen, linguistischen Simplifizierungen, Kampfbegriffen und ewig gleichen, ‚linkspädagogischen‘ Argumentationsmustern, die das Denken der Menschen ‚normieren‘, ja ausschalten sollen.«

Neusprechvokabeln, die den gesunden Menschenverstand eliminieren und Gedankenblockaden errichten sollen, finden sich in den Medien zuhauf: Da werden Wirtschafts- und Armutsmigranten, die Monat für Monat zu Tausenden illegal nach Deutschland strömen, zu »Flüchtlingen« oder »Geflüchteten« umgelogen. »Weltoffenheit« wird zum Synonym für »offene Grenzen«, ein verslumtes Mietshaus als »Problemimmobilie“ beschönigt. Und No-Go-Areas sind jetzt »Gebiete mit erhöhtem Aufmerksamkeitsbedarf« oder »sensible Wohngegenden«. Die Liste der Begriffsumdeutungen zur ideologisch gelenkten Manipulation der Öffentlichkeit ließe sich beliebig fortsetzen.

Thor-Kunkel_L-GENPRESSE_720x600.jpgWer sich das Denken nicht verbieten lässt und seine Meinung abweichend vom linken Mainstream äußert, wird mit Holzhammerbegriffen wie rassistisch, sexistisch, islamophob oder rechtspopulistisch belegt. Ziel der inflationären Verwendung solcher und ähnlicher Verbalinjurien ist es, Andersdenkende zu diskreditieren und jeden inhaltlichen Diskurs über ihre Argumente abzuwürgen. Eine neuere Entwicklung in der Medienlandschaft ist der verstärkte Einsatz von Pejorativen, also die Abwertung ursprünglich positiver oder neutral besetzter Begrifflichkeiten. Man denke etwa an die Wendung »alter, weißer Mann«, die heute negativ konnotiert ist und als Synonym für Menschen steht, die sich gegen den von linker Seite betriebenen »gesellschaftlichen Wandel« stellen.

Wir befinden uns mitten in einem geistigen Bürgerkrieg, wie es Thor Kunkel in seinem neuen Buch Das Wörterbuch der Lügenpresse ausdrückt. Diesen Kampf wird das freiheitliche Lager nur gewinnen können, wenn es gelingt, die Deutungshoheit über die Begriffe und damit die Herrschaft über die Sprache zurückzugewinnen. Viel Zeit bleibt dafür nicht mehr!

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Freitag, 03.04.2020

Le déploiement des nouvelles technologies pour lutter contre le coronavirus menace-t-il nos libertés individuelles ?

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Le déploiement des nouvelles technologies pour lutter contre le coronavirus menace-t-il nos libertés individuelles ?

Ex: https://www.iris-france.org


Pour lutter efficacement contre la pandémie de Covid-19, certains États comme la Corée du Sud et la Chine ont choisi de mettre à contribution les nouvelles technologies pour mieux cibler le virus et localiser les individus contaminés. Si certaines mesures commencent à inspirer d’autres États, cette traque de l’information pose un certain nombre de questions quant aux libertés individuelles et la protection des données. Entretien avec Charles Thibout, chercheur associé à l’IRIS.

Afin de lutter contre le coronavirus, la Corée du Sud a notamment mis en place un traçage des individus via internet, leur carte bancaire et leur portable. En Chine, les individus doivent, notamment via l’application Alipay, renseigner un questionnaire à propos de leur santé. Si ces mesures semblent faire leur preuve quant au confinement du virus, que doit-on penser de ces mesures sanitaires qui priment sur la protection de la vie privée ? Doit-on craindre que cela devienne une tendance lourde de nos sociétés à venir ?

Il faut insister sur l’incommensurabilité des cas cités. D’un côté, la Corée du Sud, une démocratie libérale, fût-elle imparfaite, fonde la légitimité d’une action publique restrictive des libertés individuelles sur un système électoral modérément pluraliste ; de l’autre, la Chine, un régime totalitaire où l’effectivité du pouvoir émane du Comité permanent du Parti communiste chinois, voire de Xi Jinping lui-même, et où le peuple n’a pas voix au chapitre.

Par ailleurs, nous avons affaire à des cultures très différentes de la nôtre, marquées par le confucianisme qui, au fil des siècles, manié par les autorités à leur guise, en est venu à promouvoir le strict respect de l’autorité et la mise en sommeil des intérêts individuels au profit du groupe, puis de la nation. Cette conception de la société a été réactivée avec force par le régime chinois, ces dernières années, et s’est matérialisée par l’extension de dispositifs de surveillance à toute la société, fondés en particulier sur les technologies de traitement de données, dont les systèmes d’intelligence artificielle. Pour une raison simple : Pékin craint plus que tout l’« instabilité sociale ». Le fait qu’Alipay, filiale d’Alibaba, concourt à la surveillance de la population en temps d’épidémie n’a rien d’étonnant. Les firmes numériques chinoises sont étroitement liées à la politique de contrôle social du régime, qui se manifeste déjà « en temps normal » par la lutte contre les opposants politiques, la répression des minorités ethniques, en particulier les minorités musulmanes de la province du Xinjiang, et, plus largement, par la mise en place des systèmes de crédit social.

Mais ce type d’utilisation des technologies émergentes est-elle réservée à ces seuls États ? Non, bien entendu. Chacun se souvient des révélations d’Edward Snowden quant aux programmes de surveillance de masse, menés par la NSA aux États-Unis, et dans le monde. La tendance naturelle d’un État ou de tout système de gouvernement, a fortiori lorsque son personnel politique et administratif pâtit d’un manque de légitimité et de représentativité, est d’employer tous les moyens à sa disposition pour se perpétuer. Il existe certes des garde-fous, mais ils sont régulièrement outrepassés et les périodes de crise sont des moments propices en la matière. La politique de surveillance de masse des autorités américaines, à l’endroit de leur propre population, s’est ainsi particulièrement intensifiée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, avec le Patriot Act. La surveillance de la population est une caractéristique intrinsèque de l’État ; les nouvelles technologies de traitement de données viennent simplement renforcer son arsenal.

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Thierry Breton a également annoncé vouloir exploiter les données mobiles des Européens pour mieux lutter contre l’expansion du Covid-19. Ces mesures vous semblent-elles justifiées ? Cela n’ouvre-t-il pas la voie d’une utilisation systématique des données à l’avenir ?

Ces annonces posent beaucoup de questions. Qui récolte ces données ? Dans quelles conditions ? Sont-elles centralisées ou non ? Qui les gère : l’État, une entreprise européenne, américaine, chinoise ? Seront-elles détruites ? Au bout de combien temps ? Les réponses se font attendre. En tout cas, ce n’est pas le Règlement général sur la protection des données (RGPD) [] qui viendra contrecarrer les objectifs du commissaire, puisqu’il permet déjà de déroger au principe de consentement à des fins de protection de la santé publique (art. 9-2 i), y compris en cas d’épidémie (point 46). De plus, si Thierry Breton affirme que ces données seront anonymisées, il faut tout de suite ajouter que les méthodes d’anonymisation sont très médiocres, comme l’ont montré des chercheurs de l’Imperial College London et de l’Université catholique de Louvain, dans une étude parue dans la revue Nature Communications, en parvenant à réaliser correctement un traçage inversé de données anonymisées dans 99,98 % des cas.

Par ailleurs, le traitement plus que contestable des données personnelles des Européens par les pouvoirs publics n’est pas une nouveauté. Les différentes législations antiterroristes sont venues renforcer l’arsenal sécuritaire des États européens au fil des années, comme en Chine ou aux États-Unis, où les mesures de surveillance fondées sur le traitement des données personnelles ont presque toujours été justifiées de cette manière. Il est normal que les autorités prennent les dispositions nécessaires à la sécurité des populations. Mais il est tout aussi nécessaire de rappeler que les restrictions de liberté et les dispositifs de surveillance, toujours plus intrusifs, qui se sont multipliés depuis le début des années 2000, d’abord censés répondre à des crises sécuritaires majeures, ont fini inlassablement par entrer dans le droit commun et s’appliquer à des situations fort éloignées de leur but initial.

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Cette crise du coronavirus ne signe-t-elle pas encore davantage notre dépendance aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, à l’heure où notamment les réseaux se retrouvent saturés en raison du confinement ?

Elle signe surtout une tendance lourde dans l’histoire contemporaine – même si l’on en retrouve les origines aux XVIIe et XVIIIe siècle – de volonté de rationalisation scientifique et technique de l’action publique. En postulant la capacité des technologies de traitement de données et, notamment, de l’intelligence artificielle – qui en dernière analyse est un ensemble d’outils statistiques et probabilistes – à traiter des quantités phénoménales de données, avec une rapidité et un niveau de précision sans équivalent, le personnel politique des principales puissances se considère en mesure de gouverner scientifiquement les populations, dans la longue tradition de l’« administration technicienne » (Michel Antoine). L’idée est d’extraire de ces technologies des instruments de gouvernementalité, qui permettraient de prévoir l’évolution future des comportements individuels et collectifs, et d’en inférer logiquement les politiques publiques adéquates.

C’est l’accomplissement de ce que Stanley Hoffmann appelle la « pensée experte » ou de ce que le chercheur américano-biélorusse Evgeny Morozov qualifie de « solutionnisme technologique » : la technique, en l’occurrence les technologies de traitement de données, est vue non seulement comme un instrument efficace de résolution des problèmes sociaux, mais elle instille également, dans l’esprit des décideurs politiques, l’idée suivant laquelle tous les problèmes afférents à l’activité humaine seraient réductibles, en dernière instance, à un dysfonctionnement, à un grippage dans la mécanique sociale, conçue sur le mode d’une harmonie préétablie qu’il conviendrait de faire advenir à nouveau. Là où l’intelligence humaine du personnel politique atteint ses limites, la machine viendrait ainsi suppléer à ses défaillances.

Ce tropisme techniciste n’est évidemment pas sans poser de difficultés. D’abord, il suggère la possibilité d’ériger le gouvernement des Hommes au rang de science, débarrassé des oripeaux de la confrontation idéologique, pourtant centrale dans une démocratie. Ensuite, l’usage extensif de ces technologies ouvre la voie à une délégitimation complète du politique, puisque face à la parfaite « rationalité » de la machine, ses émotions et ses affects ne peuvent qu’être considérés comme des faiblesses. Enfin, par conséquent, il accentue en retour la légitimité des principaux acteurs technoscientifiques à prendre une part plus importante dans la gestion des affaires publiques. Or, il se trouve que ces acteurs sont essentiellement étrangers, chinois et surtout américains. La gestion technophile de la crise sanitaire nous conduit donc à reposer, à nouveaux frais, la question de notre régime politique et de sa capacité ou non à combiner une action publique efficace, démocratiquement légitime et – donc – souveraine.

jeudi, 02 avril 2020

Semer la panique ?

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Semer la panique ?

Lettre de Frank Beckers à l’hebdomadaire flamand ‘t Pallieterke (n°13/2020) :

Cher Pallieterke,

A mon grand étonnement, je dois constater que ‘t Pallieterke informe ses lecteurs sur la crise du coronavirus de la même manière que les médias conventionnels, en poursuivant apparemment le même but : semer la panique dans la population ! Dans vos articles, je ne perçois pas la moindre nuance. Belgique, 2017 : 3.300 personnes meurent de… la grippe saisonnière. Y a-t-il eu panique ? Confinement ? Non. En 2018, du 26 février au 4 mars, 2.900 personnes meurent de la grippe en Belgique, en une seule semaine ! Le nombre de morts dus au coronavirus est actuellement de 513 en Belgique. A la date du 30 mars, le monde entier compte 34.997 morts du coronavirus et 119.271 morts dus à la grippe saisonnière.

Je trouve également très choquant que vous, Pallieterke, prenez à la légère les mesures prises à l’endroit de notre population, lesquelles, de mon point de vue, sont totalement disproportionnées. Vous ne semblez pas comprendre qu’ôter le liberté aux gens est la pire chose qu’un gouvernement peut infliger à sa population. Ensuite, je dois également déplorer que les politicards de droite, dans ce pays, plaident pour un confinement encore plus drastique. J’attendais de ces gens-là plus de lucidité et de bon sens ou bien ont-ils décidé de jouer un jeu politicien ?

« La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique et plus encore l’Europe ! »

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Caroline Galactéros :

« La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique et plus encore l’Europe ! »

Ex: https://www.bvoltaire.fr

La a-t-elle définitivement enrayé la pandémie ? Quelle est sa stratégie ? Le point avec Caroline Galactéros, docteur en science politique et géopolitologue, présidente du think tank GeoPragma. Egalement fondatrice du cabinet de conseil privé Planeting elle a bien voulu répondre à nos questions

La Chine a proclamé l’efficacité de son système contre la propagation du coronavirus (avec une méthode de comptage qui interroge…), accusant les États-Unis et autres démocraties occidentales d’« arrogance profonde » ayant « toujours un temps de retard » (Global Times). S’agit-il là d’une guerre de la communication lancée aux autres puissances ? Est-elle rattrapée par la réalité des chiffres qui indiquent, aujourd’hui, une recrudescence de l’épidémie ?

En effet, l’épidémie peut rebondir en Chine comme ailleurs, et ni les Chinois ni les Russes ne devraient trop fanfaronner. Bien que, pour l’instant, les chiffres aient été ou non falsifiés, leur approche de la crise a été remarquable comparée à la nôtre. Ce que vous appelez « la guerre de communication » n’est qu’une modalité de la « Guerre hors limites » qu’ont décrite, dès 2006, les colonels chinois Qiao Liang et Wang Xiangsui dans le livre éponyme lumineux que j’invite chacun à lire. Nous y sommes. La Chine est en train de battre de vitesse l’Amérique (et plus encore l’Europe qui est le terrain de jeu sacrificiel de leur duel), qui entre tout juste dans la pandémie et va subir un contrecoup économique important tandis que Pékin, qui a pris les grands moyens coercitifs pour empêcher l’extension du Covid-19 à tout son territoire, fait déjà repartir énergiquement son économie pour voler au secours du monde et le soigner… Sans parler de la guerre des grands producteurs de pétrole (dont la Chine est la cible ultime) qui bat son plein.

Donald Trump est désormais obligé de baiser la babouche poutinienne et celle de Riyad pour ne pas noyer définitivement son industrie du schiste dans la marée noire saoudo-russe. L’OPEP le tient. Russes et Saoudiens sont en convergence tactique sur ce dossier (sur fond de lutte de palais à Riyad et d’affaiblissement de Mohammed ben Salmane poussé par certains à Washington) et d’accord pour l’amener à Canossa. Peut-être les sanctions américaines contre la Russie seront-elles partiellement levées contre un effort de Moscou pour limiter la production et enrayer la chute vertigineuse du prix du baril. Mais la nouvelle guerre froide reprendra dès que Washington se relèvera. Les Américains sont pragmatiques mais pas stratèges. Ils ne sont malheureusement pas près de comprendre qu’ils auraient tout à gagner à faire basculer Moscou dans le camp occidental. Cette erreur stratégique dure depuis trente ans et il est bien tard, maintenant. Les Russes ne le veulent plus.

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Cela dit, Pékin a raison. Cette crise aura fait tomber les masques : nous mourrons en Occident, et notamment en Europe, de notre « arrogance profonde » et de notre indifférence vis-à-vis du reste du monde. Nous avons toujours les mêmes réflexes : accuser, critiquer, diaboliser, punir. Nous n’avons pas aidé Pékin quand ils étaient affaiblis par le virus (pas plus que l’Italie ou la Grèce) et n’avons su que critiquer leurs méthodes drastiques de contrôle social, de confinement, de triage et de traitement. Maintenant, les complotistes de tout poil tentent d’accréditer l’idée que la Chine aurait sciemment contaminé le monde pour le prendre de vitesse économiquement et l’humilier politiquement. On ferait mieux de se demander comment mettre à profit ce drame qui affecte la planète pour faire baisser le niveau de conflictualité et conforter les idées de respect et de coopération au lieu de celles d’écrasement et de vengeance. On peut rêver.

Sur le plan économique, où se situe la Chine, actuellement ? Doit-elle craindre une restructuration mondiale après cette crise épidémique ? Ou, au contraire, en tirera-t-elle profit ?

Géopolitiquement, l’Occident a déjà perdu la partie. Cette pandémie va juste accélérer la bascule du leadership mondial vers l’Asie au profit du « contre-monde » chinois, ainsi que j’aime le nommer. Une bascule en cours depuis vingt ans. La roue tourne. C’est tragique, mais c’est de notre faute. Nous ne croyons pas à nos grands principes moraux, nous ne cherchons ni le sens ni le dialogue ni la coopération ni l’harmonie. À l’occasion de cette pandémie, ce déficit éthique crève l’écran et se retourne contre nous. C’est Pékin et Moscou (Cuba et Caracas !) qui aident l’Italie et la France, pas l’inverse (même si, enfin, nous allons sortir de notre servilité et porter secours à l’Iran) ; et ce n’est pas Moscou qui divise l’Europe mais l’Europe qui, sans l’aide de personne, a fait la preuve de son absence totale de solidarité interne durant plus de deux mois.

Économiquement, si, naturellement, la croissance chinoise déjà ralentie va pâtir de la crise comme le monde entier, la remise en ordre de bataille de l’appareil économique chinois en avance de phase sur le reste du monde va leur profiter, et notamment leur permettre aussi de racheter en Australie, en Europe ou ailleurs des cibles économiques qu’ils lorgnaient et qui sont désormais vulnérables. L’heure des grandes manœuvres est arrivée.

Cette pandémie aura été le révélateur d’une double crise : celle de la gouvernance mondiale et celle de l’hubris occidentale. Mais elle aura été aussi un révélateur de souveraineté sans pareil. Tandis que nos démocraties molles européennes tergiversent et démontrent que l’ultra-individualisme conduit à la vulnérabilité collective et, in fine, à la dépression économique, ce sont les États forts, les « démocratures libérales » auxquelles nous aimons tant faire la leçon – qui ont très vite pris la mesure de la gravité des enjeux sanitaires pour la survie de leur nation, fermé leurs frontières terrestres et aériennes et contraint leur population à jouer collectif – qui s’en sortent le mieux et le plus vite et peuvent, aujourd’hui, voler au secours des autres, donc emporter la mise globale en termes d’influence et de puissance. Nous devrions en prendre de la graine. Évidemment pas pour devenir des démocratures, mais pour cesser de détruire nos dernières défenses par pure idéologie.

Le gouvernement de la Peur

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Le gouvernement de la Peur

Ex: http://www.geopolintel.fr

Dans la nuit du 28 au 29 mars 2020, le chiffre officiel, si sinistrement symbolique, de 666 000 cas de coronavirose due au SRAS-CoV-2 était atteint. Au matin du 29 mars, pour 177 pays, l’on comptait 666 300 cas prouvés, chiffre à multiplier par mille en ce qui regarde les contaminés asymptomatiques… 30 900 morts et 142 000 guérisons définitives. Le taux de mortalité moyen à travers la planète serait, à titre indicatif, de 4,6%. En France, 6%, soit le double de ce qui avait été initialement estimé pour les classes d’âge des plus de soixante-dix ans ; en Grande-Bretagne 5,8% ; aux Pays-Bas 6,5%, et en Allemagne de 7 pour mille.

Au désastre sanitaire que représentent en France 2606 décès ce lundi 30 mars, vient se surajouter en France les conséquences économiquement catastrophiques des décisions prises à contretemps par un gouvernement paralysé par ses contradictions… Sempiternellement condamné qu’il est à se heurter de plein fouet au mur de la réalité physique, celle-ci venant contredire les partis-pris idéologiques qui rendent impuissantes nos élites de papier-mâché à prévoir les conséquences en cascade de décisions prises sous l’empire d’une consistante insuffisance intellectuelle et prévisionnelle. Aujourd’hui, en France, et ce ne sont que des ordres de grandeur, 220 000 entreprises prévoient de mettre en chômage partiel quelque 2,2 millions de salariés, ce qu’annonçait sans frémir le 29 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud au cours du « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI… « On est à plusieurs milliers de demandes par minute… Les principaux domaines concernés sont l’industrie, l’hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire… comme les garages, qui sont très touchés ». On appréciera au passage (et à sa juste valeur) la qualité, la fluidité de l’expression verbale de cette politique de haut-vol !

L’actuelle casse sociale en accélération constante et la démolition en dominos de l’économie française (mais également européenne), n’est au fond que l’aboutissement d’un demi-siècle de laisser-faire/laisser-passer libéraliste porté à son paroxysme et légitimé dans et par le culte des droits-de-l’homme. Un mix idéologique ayant accouché d’un anarcho-capitaliste suppresseur de frontières, promoteur de la délocalisation des industries avec, en fin de parcours, dans le cadre d’une économie de services vulnérable à tous les vents mauvais de la conjoncture, la transformation de la France et de l’Europe en un vaste parc à la Disneyland dépendantes en tout de l’Asie profonde, depuis l’informatique jusqu’aux panneaux solaires (si coûteux à produire pour la planète, mais si chers à nos écolos-bobos), des substances médicamenteuses de base…aux masques chirurgicaux.

Heureusement que la Chine marxiste-léniniste (c’est-à-dire très officiellement stalinienne) vient au secours de l’Europe moribonde… Comme par exemple en vendant à l’Espagne 640.000 tests de dépistage défectueux [1] ! L’entreprise, Shenzen-Bioeasy-Biotechnology, avait été pourtant directement sélectionnée par le gouvernement de Pedro Sanchez qui, sorti du même tonneau euro-mondialiste que celui d’Édouard Philippe, montre que les classes dirigeantes de l’Union européenne (exception faite de la Hongrie ou de l’Italien Salvini) se ressemblent à s’y méprendre à l’instar de celles du Canada si bien incarnées par le clone de M. Macron, Justin Trudeau… Cela au point qu’elles en seraient presque interchangeables ! Espérons donc que l’Union européenne qui a failli en tout et quasiment partout, ne survivra pas à cette crise, laquelle aura révélé – Apocalypse signifie étymologiquement “Révélation” – à la fois sa totale impuissance et son extraordinaire potentiel de nuisance. L’histoire gardera en mémoire pour l’anecdote, l’image de la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen, qui devant son lavabo, se lavant soigneusement les mains et l’entre doigts tout en chantonnant l’Hymne à la joie de Ludwig van Beethoven, se réjouit apparemment d’avoir suspendu les absconses règles budgétaires de l’Union. Tout un poème et tout un programme…

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Un état de droit intégralement policier

Le 16 mars, le président macron imposait aux Français un confinement général, tout à fait inédit n’ayant d’équivalent que les blocus sanitaires imposés en Afrique de l’Ouest, au Liberia en août 2014 et dans une moindre mesure, au Sierra-Leone durant le mois septembre suivant. Ceci afin de bloquer la progression du virus Ebola cause d’une fièvre hémorragique presque toujours mortelle et sans traitement connu. Reste que le taux de létalité du SRARS-CoV-2 n’est en rien comparable (de 1 à 3% nous a-t-on dit jusqu’à présent… un mensonge parmi d’autres) à celui d’Ebola qui peut atteindre 90%. L’actuelle mise en quarantaine de la France – qui s’allonge et se resserre au fil des discours présidentiels et des interventions de Matignon – était-elle cependant indispensable pour juguler l’épidémie ? Nous connaissons tous la réponse : évidemment non !

Nous avons présent à l’esprit les contre-exemples de la Suède [2] (jamais mentionnée par les honnêtes médias grands menteurs professionnels, à commencer par omission), de Singapour, de la Corée du Sud et du Japon. Dans l’empire du Soleil levant, la population est douée - il est vrai – d’une intense discipline sociale (ne parlons pas de civisme), et continue de vaquer à ses occupations comme à l’accoutumée et surtout s’emploie à ne pas laisser sombrer une économie déjà lourdement plombée par une dette publique culminant à 238% du PIB (Produit intérieur brut) en 2018… mais avec les circonstances atténuantes de l’après Fukushima. Sachant aussi que cette dette est détenue à plus de 90 % par des investisseurs nationaux, en particulier par la Banque du Japon !

À comparer avec le pharamineux endettement hexagonal, sans autres causes que la démagogie, le laxisme et l’incompétence des gouvernements de Gauche successifs (ceux du “front républicain” dit UMPS), et ce, depuis Raymond Barre. En septembre 2019, la dette de l’État français dépassait les 100,4 % du PIB soit 2 415 milliards d’euros (en hausse de 39,6 mds par rapport au trimestre précédent)… et c’était avant le Covid-19, avant que l’État ne s’ingénie à mettre le pays en panne en ruinant les strates intermédiaires du tissu productif national, le bon exemple étant celui des petits commerçant laminés par des fermetures contraintes pendant la quarantaine générale au profit exclusif de la grande distribution. À croire que, profitant de la conjoncture de crise, il ferait durement payer la fronde des Gilets jaunes, réprimée dans la violence mais dont les braises continuent à rougeoyer sous la cendre chaude d’une légitime contestation sociale (salaires, régime des retraites…).

Or que nous dit donc “Le Monde” du 20 mars à propos de Singapour : « très tôt infecté par le virus venu de Chine, ce confetti territorial de l’Extrême-Orient [“confetti” mais néanmoins 4e place financière mondiale], a su réagir à la menace avec rapidité et efficacité : dépistage systématique ; établissement du parcours précis des patients dans les jours et les heures qui ont précédé leur infection pour remonter la piste du virus ; suivi étroit, méthodes policières rigoureuses à l’appui, des personnes en quarantaine forcée ». On notera la remarque suggestive par le ton, relative aux méthodes policières rigoureuses d’un régime semi-autoritaire… On ne le sait que trop bien, le quotidien vespéral Le Monde, largement subventionné par l’argent des contribuables et organe du grand capital [3], n’aime pas l’ordre politique et social des régimes semi-autoritaire (“semi” n’étant qu’une concession langagière semi-diplomatique), à l’instar de ceux du Hongrois Viktor Orban ou du Biélorusse Alexandre Loukachenko. À Singapour parler une autre langue que le mandarin est réprouvé et depuis 1992, horresco referens, importer, vendre, mâcher du chewing-gum sont interdits et le cas échéant sévèrement pénalisés.

Est-ce à dire que la vie publique de la Cité-État soit particulièrement asphyxiante ? Sans doute moins que celle des Français confinés dans leur résidence pour une durée indéterminée pendant que les Singapouriens – bien qu’interdits de polluer les villes avec des galettes de gomme visqueuses - continuent d’aller et venir librement, de se réunir et de vivre comme à l’ordinaire… Au contraire des Hexagonaux, qui, eux, se retrouvent ces jours-ci soumis à un très réel régime policier et incarcérés à domicile au moment même où le Garde des Sceaux, l’échevelée Mme Belloubet, prévoit la libération de 5 à 6000 délinquants et criminels en fin de peine (d’autres envisagent de vider les camps où sont retenus les migrants clandestins). Ainsi quand l’écume du monde bénéficie de sa liberté de mouvement, et lorsque les frontières ont été délibérément maintenues ouvertes (en perte totale du sens commun), le citoyen lambda en est réduit à se retrancher chez lui… Demeure, propriété privée, denier espace de liberté ! Et certes, quand les magistrats exonèrent le crime et vident les prisons, celui qui respecte les lois et paie ses amendes (parce qu’il est solvable), se voit infliger une double peine : contraint qu’il est de se barricader à la fois contre l’épidémie importée d’Asie sous les semelles de vent du mondialisme et contre la caillera non astreinte à respecter les couvre-feux dans ses “territoires” où fleurissent les mille et une start-up du narcotrafic.

Et tandis que la France d’en bas ronge son frein, qu’elle se débat, confinée, souvent dans des logements trop étroits pour des marmailles exubérantes, et que les petits commerces périclitent… les géants de la distribution (Amazon-Leclerc-Carrefour-Metro-Auchan-Casino-Monoprix-Lidl-SystèmeU-Intermarché) demeurent autorisés à vendre sans interruption pendant la grande panne nationale. On voudrait liquider les classes moyennes rétives à la mondialisation heureuse (dernier avatar de la Révolution universelle et du paradis prolétariens des rêves sanglants de Lénine) et leurs supports économiques, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Nous savons par ailleurs que les milieux financiers ne se sont pas privés de spéculer sur une éventuelle crise sanitaire mondiale avec les “obligations sur les pandémies” (pandemic bonds) émises en juillet 2017 par la Banque mondiale qui ont permis de lever 320 millions de dollars sur les marchés… même si au final, en raison de l’extension planétaire du virus coronal, le pari pourrait s’avérer une assez mauvaise affaire !

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Mensonge et impotence

Notre si fragile économie nationale est de toute évidence appelée à très vite payer – d’ici quelques mois - les ruineux effets de son arrêt forcé orchestré sous l’empire de la peur et sous les auspices de l’improvisation qui sont le substrat des décisions de politique de sécurité sanitaire des dirigeants de la Gauche plurielle (droite libérale et socialistes grand teint - bonnet blanc et blanc bonnet). Une classe politique qui usurpe le pouvoir et qui devrait retourner au néant d’où elle sort. Déjà parce que l’évolution de la crise nous administre la démonstration que ces gens se sont bien contre fichus non seulement de prévoir la survenue d’une vague pandémique (malgré de multiples avertissements de la part des spécialistes et de diverses récentes alertes : H1N1, SRAS-Cov, etc.)… Mais encore de faire entreposer par avance des quantités suffisantes d’équipements, de matériels et de produits les plus nécessaires et les plus élémentaires tels que masques de protection, trousses de dépistage, respirateurs, gel hydro alcoolique… ou de disposer des capacités de production utiles à répondre à tous besoins d’urgence.

Tant et si bien, que ce n’est pas la lutte contre la pandémie elle-même qui a déterminé les choix déplorables que nous connaissons en matière de sécurité sanitaire (confinement généralisé et arrêt subséquent de la vie économique), mais bien l’improvisation (eu égard également à la haute contagiosité du SRAS-CoV-2) la plus catastrophique dictée par une situation devenue immaîtrisable en raison d’un déferlement de pathologies dans une forme aiguë et en passe de saturer les possibilités hospitalières d’accueil en soins intensifs. Même si les autorités annoncent – mais ne font-elles pas qu’annoncer ? – le doublement des lits de réanimation, de 5000 à 10.000.


Ces mesures de pis-aller ont de cette façon été présentées comme salvatrices par les pompiers pyromanes de la haute Administration et ont valu au président Macron – au moins pour un temps – l’aura du chef de guerre sauveur de la Nation. Sans rire, des comiques involontaires ont été jusqu’à le grimer en Clémenceau, le Père la victoire ! Un travestissement rendu possible grâce à la peur injectée à hautes doses dans les têtes de spectateurs tétanisées par les commissaires politiques (de quinquas-sexagénaires dont beaucoup sont issus des rangs trotskistes) qui se bousculent sur les plateaux télévisuels… experts improvisés et Monsieur Je-sais-tout ferraillant à tout-va pour tresser dans la débâcle, des couronnes à une Macronie failli, mais toujours triomphale dans la déconfiture [4].

D’ailleurs ne gouverne-t-on pas la plèbe, le Démos, avec la peur viscérale, Phobos [5]… Tous deux affiliés à la guerre dans nos démocraties en passe de devenir concentrationnaires tant les libertés réelles, concrètes, rétrécissent comme peau de chagrin. À entendre Nicolas Machiavel « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes »… De nos jours, la peur rend les foules trop souvent étrangères à la lucidité, et le climat anxiogène soigneusement entretenu par les médias rend d’inappréciables services à un gouvernement dont il transmute les fautes (crimes et trahisons) en vertus rédemptrices…

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L’empire de la jactance

Dispositions coercitive - sans exagération aucune - destinée à voiler les carences prévisionnelles d’un État défaillant sur tous les plans… mais très apte à entourer sa poly-incompétence dans le brouillard des mots, les mensonges éhontés [6] et la jactance hypnotique tient lieu de seconde nature pour nos autorités responsables au premier rang desquels le chef de l’État, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, le Premier ministre Édouard Philippe et les deux titulaires de l’Intérieur Christophe Castaner et Laurent Nunez, le remplaçant de Mme Buzyn à la Santé, Olivier Véran ou encore M. Gilles Bloch, grand patron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)… tous protagonistes d’une tragédie que leur incompétence fondamentale à soigneusement préparée, organisée et au-delà, prolongée… Dont les conséquences immédiates est de reléguer au second plan toutes les interventions chirurgicales décrétées non essentiellement nécessaires… Et chose affreuse, si les dons de sang peuvent continuer (ils ne requièrent pas de dispositifs lourds et leur utilité est indéniable), par contre : « les greffes non urgentes et les projets de procréation médicalement assistée doivent être reportés »… Houlala ! Les vitales greffes d’organes et la PMA étant mises sur le même plan dans les priorités médicales par l’Agence de biomédecine dont les préoccupations majeures se portent (d’abord) sur « les dons d’ovocytes et de sperme » sans lesquels la société transgendérisée serait à l’évidence en grande perdition [7].

C’est - résumons-nous - dans l’urgence la plus cruelle que ces gens ont dû adopter des textes [8] transcrivant une stratégie de sauve-qui-peut essentiellement dictée par les défaillances d’un État tout entier asservi à l’idéologie libérale-libertaire, celle de la permissivité la plus vile, du sans-frontiérisme et de la négation des réalités physiques et biologiques les plus élémentaires. La stratégie de combat contre la pandémie adoptée par nos élites, celles de la politique et du complexe sciencio-industriel (laboratoires et pontes médicaux formant la technostructure de l’industrie de la santé), bien représenté en l’occurrence par l’Inserm déjà nommé… cette sorte de monstrueuse féodalité à la charnière de l’État et du secteur privé : institué établissement public en 2018, il jouit d’un budget de 908 millions d’euros dont 68 % sous forme de subventions et 32 % en ressources externes… C’est aussi une chasse-gardée pour une certaine caste oligarchique du monde médical et certains réseaux passionnément confraternels : dirigé jusqu’à l’automne 2018 par Yves Lévy (conjoint de Mme Buzyn alors mirobolante ministresse de la Santé), Gilles Bloch prenait sa succession le 2 janvier 2019. Suspect de passe-droit entre époux et de conflit d’intérêt, Yves Lévy – l’homme du laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan - a été discrètement poussé vers la sortie en échange d’une juteuse sinécure au Conseil d’État [9] où il est nommé conseiller extraordinaire. La République reconnaissante à ses grands serviteurs, est également une prodigue vache-à-lait (et dire que les rentiers sont honnis et vomis par la Sociale) !

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Le centre contre la périphérie… Lévy versus Raoult

Le retard à l’allumage quant aux justes décisions qui devaient être prises pour prévenir la crise et la gérer, nous ne devons évidemment pas imputer ces manquements à la seule incompétence de nos élites, à leur soumission aux oukases bruxellois ou à leur inféodation aux injonctions intéressées des grands groupes pharmaceutiques lancés dans la course au vaccin et aux prodigieux profits qui en découleront… Toutes choses pouvant expliquer en partie – mais pas entièrement - l’ostracisme dont a été l’objet le Pr. Didier Raoult (inventeur du traitement à base de chloroquine contre le coronavirus), pas plus que la rivalité personnelle l’opposant à Yves Lévy, ex patron de l’Inserm (avant que le relais ne soit assuré par son coreligionnaire idéologique, Gilles Bloch) et son épouse Agnès Buzyn. Il n’est en effet que trop facile de rapporter certains grands fiascos ou des grandes cabales, uniquement à des questions de personnes en oubliant que les hommes incarnent des dimensions, des enjeux et des positions qui à certains moments peuvent entrer en conflit idéologiques et stratégiques. C’est certainement le cas ici car la France est rongée par un autre virus, politique celui-là, qui n’est autre que le jacobinisme, lequel se développe à échelle planétaire : le jacobinisme est en cours de recombinaison (ou de reconversion) avec le mondialisme et tend dorénavant à servir un système global multipolaire dont les divers pouvoirs autonomes qui le composent se développent en arborescence indépendamment des États qu’ils absorbent. Comprenons par exemple que l’Inserm – l’un des organes, avons-nous dit, du complexe international industriel et scientifique de l’ingénierie génétique et de la chimie organique (Big Pharma) – pèse plus lourd en matière de Santé publique que le ministère affublé de ce nom et qui n’est là que pour s’agiter sur la scène du théâtre d’ombres de la politique spectacle.

On le sait Raoult, expert en maladie tropicale et infectiologue réputé au plan international, a proposé en début de crise un traitement simple, peu coûteux et efficace en dépit du nombre réduit d’essais cliniques (une vingtaine au départ). À ce sujet il lui fut reproché avec maints sarcasmes par tous les Diafoirus et Purgon du landernau parisianiste (soutenus et relayés par les médic-journalistes à l’instar du ludion médiatique, Michel Cymes, (fils de fripier dont il a gardé la mentalité adaptative et mimétique) de soi-disant n’avoir respecté les protocoles inhérents à la vraie science, la médecine de terrain, empirique n’ayant plus droit de cité… sauf qu’aujourd’hui les malades de virose coronale ne sont pas imaginaires et requièrent des soins attentifs et immédiats, très au-delà de la logorrhée médiatique.

Raoult pour faire définitivement taire ses détracteurs a publié le 28 mars les résultats sans appel d’un complément d’essais cliniques : cette deuxième étude portait cette fois non plus sur vingt patients mais sur 80 et visait à démontrer « l’efficacité et la pertinence » de la prise d’hydroxychloroquine (un substitut synthétique de la quinine parfaitement connu dans ses effets et contre-indications, utilisé depuis soixante-dix ans) associée à un antibiotique, l’azithromycine destiné à bloquer des infections respiratoires opportunistes. Sur 80 personnes hospitalisées entre le 3 et le 21 mars ayant reçues une combinaison d’hydroxychloroquine les équipes de l’IHU du Pr. Raoult ont constaté « une amélioration clinique chez tous les patients, sauf un patient de 86 ans décédé, et un patient de 74 ans maintenu en soins intensifs.« Concernant la charge virale, au jour 7 « 83% des patients étaient négatifs. Un taux qui monte à 93% au jour 8 pour atteindre 100% au jour 12. L’âge médian des 80 patients était de 52 ans (situé entre 18 et 88 ans) et 57,5% de ces patients présentaient une comorbidité (hypertension, diabète, maladie respiratoire chronique »...) [10]. Aucun effet secondaire important n’a été constaté chez les malades contrairement aux cris d’alarmes lancée par les scientistes tenant le crachoir dans l’œil de bœuf télévisuel ! Ces braves gens soucieux de la santé physique de leurs contemporains étaient parvenus à faire inscrire cette molécule au tableau des substance vénéneuse en janvier… sous le ministériat de dame Buzyn.

Depuis la Chloroquine a été propulsée en tant que solution d’urgence (à défaut d’autres) aux États-Unis, en Chine, en Suisse, en Israël et adoptée à Paris par l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ce qu’il y a d’extraordinaire est bien que la cabale dirigée contre les infectiologues appartenant à l’équipe de Didier Raoult de l’IUH marseillais - quoique Lauréat du grand prix de l’Inserm en 2010 – se sont vus retirer l’agrément de la susdite institution… Par conséquent, en dépit des démentis nationaux et internationaux, la caste de médicastres parisianistes, relais de puissants enjeux de pouvoir financier et géopolitique, n’en démord pas et s’entête, en déployant leur méga artillerie médiatique, de couler – avec une indécence extravagante - le seul remède actuellement en mesure de sauver des vies. Quelle leçon quant au cynisme et au mépris des hommes témoigné par des élites qui prétendent ne vouloir que notre plus grand bien et mieux, notre bonheur.

30 mars 2020

Notes

[1rfi28mars20

[2Alors que la Finlande a déclaré l’état d’urgence le 16 mars, que la Norvège et le Danemark sont en « lockdown » (blocage), le royaume scandinave des Bernadotte n’a toujours pas fermé ses écoles, ni bannis les rassemblements de moins de 500 personnes [lemonde.fr18 mars20].

[3Encore subventionné en 2017 à hauteur de 5 millions 438 216 €, cet organe est surtout celui du grand capital en la personne de MM. Xavier Niel (Pdg de l’entreprise de téléphonie mobile Free et créateur en 1984 du Minitel rose à l’origine de sa fortune, l’un des premiers supports électroniques de libre-échangisme sexuel), Matthieu Pigasse (directeur général délégué de la banque Lazard) et du Tchèque Daniel Kretinsky, un oligarque producteur et distributeur d’électricité d’origine thermique (gaz/charbon/fuel lourd)… et président du club sportif Sparta Prague.

[4L’État annonce en fanfare le 28 mars – avec quatre mois de retard, la crise ayant démarré fin novembre 2019 - une commande d’un milliard de masques à la Chine communiste, et que finalement, au bout du mois d’avril – avec ainsi donc encore un mois en sus – le pays sera en mesure d’effectuer 50.000 tests quotidiens de contamination pour 20.000 hebdomadaires actuellement… tandis que l’Allemagne en réalise déjà de son côté 500.000 chaque semaine.

[5Les deux satellites de la planète Mars, elle-même baptisée du nom du dieu de la Guerre, sont Phobos et Deimos (terreur)… une troublante homophonie avec démos.

[6Compilation de quelques grossiers mensonges du ministre Véran qui affirme les 18 et 23 février puis le 3 mars que « La France est prête », archi prête, pas un bouton de guêtre ne manque ! Patatras le 20 mars il passe aux aveux devant l’Assemblée nationale, le 16 mars encore le président Macron annonce des livraisons de masques en quantité suffisante dans les deux jours, ils n’arriveront qu’au compte-goutte. Il faudra attendre le 27 du mois pour que soit “annoncé” des livraisons chinoises encore à venir. https://www.youtube.com/watch?fbcli...

[7En ce qui concerne la PMA, « aucune stimulation ovarienne ne débutera pendant la durée du confinement mais les patientes en cours de traitement non atteintes par le Covid-19 pourront le poursuivre afin de congeler les ovocytes ou les embryons et de reporter le transfert embryonnaire après l’épidémie ». “Recommandations mises à jour concernant les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie de SARS-CoV-2” [agence-biomedecine.fr25mars20].

[8La loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 destinée à contenir l’épidémie de Covid-19, est adoptée en modification de loi de 1955 relative à l’état d’urgence. Le rafistolage juridique au secours de l’impéritie. Resterait à valider la légalité (indépendamment de l’opportunité sur le fond) des laisser-passer exigés pour les déplacements personnels, purs produits de bricolages juridiques.

[9Agnès Buzyn est nommée ministre de la Santé le 17 mai 2017 devenant de ce fait le ministre de tutelle de l’Inserm. Épouse d’Yves Lévy, son directeur, et pour éviter toute suspicion ou risque de conflits d’intérêts, le Premier ministre, Édouard Philippe, prend un décret disposant que le Secrétariat général du gouvernement que l’Inserm sera directement placé sous sa tutelle. Le Conseil d’État est une sorte de cimetière des éléphants rassemblant, parmi les trois cents titulaires d’une charge, beaucoup de copains recasés après bons et déloyaux services (à l’égard du bien commun), ainsi le jeune Arno Klarsfeld (par sa mère petit fils d’un soldat de la Wehrmacht) est-il nommé conseiller au tour extérieur par le conseil des ministres du 27 octobre 2010.

[10yahoo.com28mars20

 

mardi, 31 mars 2020

Coronavirus et technocratie bruxelloise

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Coronavirus et technocratie bruxelloise

Par Salon Beige

On ne peut pas dire qu’AGEFI soit une officine “populiste” (filiale de “L’Opinion”, cette lettre est spécialisée dans les informations financières). L’article du Dr Youri Popowski, médecin et entrepreneur, qui a été publié hier, n’en est que plus intéressant. Intitulé “Coronavirus et réglementation européenne”, il apporte un éclairage original sur la pénurie de masques et de gel hydroalcoolique dont nous souffrons actuellement:

On ne trouve plus de masques, plus de solution hydro-alcoolique dans les pharmacies; on manque cruellement d’appareils d’assistance respiratoire dans certains hôpitaux.
Pour quelle raison? L’une des raisons est le CE marquage des produits médicaux. La communauté européenne a concocté des lois qui freinent considérablement la mise à disposition de tous les produits médicaux, en règle générale.
Bloquer? Non, protéger la population, vous répondra-t-on dans les instances européennes.

La réaction [à la crise des prothèses mammaires frauduleuses] a été totalement inappropriée. Le ministère de la santé en France, coupable de négligence grave, n’a pas du tout été incriminé. En revanche, ce sont les 27 000 producteurs de produits médicaux européens, qui se démènent pour servir au mieux, dans leur écrasante majorité, les patients et les médecins, qui ont été punis. Des règlements absurdes ont été édictés depuis par la communauté européenne. Des tests innombrables, chers, très souvent inutiles ont été demandés aux fabricants. Ainsi, une SME de 20 personnes, qui commercialise 5-6 produits médicaux, peut devoir rédiger des centaines de milliers de documents (!) pour enregistrer ses produits, ce qui gèle considérablement le développement, l’innovation et le soin des malades. Vous trouverez beaucoup d’entreprises qui emploient un seul ingénieur pour la recherche et le développement et quatre personnes pour rédiger des documents de certification. C’est totalement déséquilibré. Certains tests identiques devront être reproduits plusieurs fois le long de toute la chaîne de production (par le fabriquant de la matière première, et par chaque intermédiaire). Cela induit des pertes énormes de temps, d’argent, d’efficacité.

Aujourd’hui, un malade ne peut avoir accès à un produit innovant, prêt à l’emploi, que 3 à 4 années après sa mise au point finale. Aux USA, la FDA a une obligation de réponse de 3 mois à une demande d’enregistrement de nouveau produit médical. En Europe, un organisme notifié n’a pas de délai de réponse imposé. Ce délai peut être d’une année ou deux!


Dans la nouvelle réglementation de mai 2020, contenant quelques centaines de pages, le mot innovation se retrouve cité 9 fois, et le mot sécurité, plus de 500 fois.
Cela définit la philosophie du document: celle de fonctionnaires législateurs qui se protègent de plaintes futures de la part de la population (cfr. le scandale du sang contaminé), et ne pensent nullement à l’impact, très négatif, sur l’accès aux nouveaux traitements.

Décidément, ce virus est un révélateur puissant de nombreux maux de notre époque!

Ce sera 1929, puis l’hyperinflation et l’effondrement du Système

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Ce sera 1929, puis l’hyperinflation et l’effondrement du Système

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

La remontée passagère des Bourses est due uniquement à l’intervention immédiate, et beaucoup plus rapide qu’en 2008, des banques centrales et des gouvernements, celle de la Fed pour les achats de bons du Trésor et les titres hypothécaires n’ayant plus de limites, avec des innovations telle que le rachat de créances privées (obligations gagées sur des prêts à la consommation). La Fed ouvre les vannes monétaires et fait tapis face à la crise du coronavirus. C’est ce que fait, également, la BCE lorsqu’elle rachète les dettes publiques irremboursables de la France et de l’Italie. La BCE, avec son nouveau bazooka de 750 milliards d’euros, porte son effort de rachat de titres, pour 2020, à 1.000 milliards d’euros. Quant aux règles comptables pour les banques, elles disparaissent ou sont assouplies.

L’ensemble des mesures gouvernementales des pays du G20 représente 5.000 milliards de dollars. Les mesures du gouvernement américain s’élèveront à 2.000 milliards de dollars et, si l’on additionne l’ensemble des mesures des États européens, dont 1.100 milliards d’euros pour l’Allemagne, un plan sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, on se rapproche du chiffre américain. Les États-Unis, qui n’ont pas les lois sociales du chômage partiel, ont décidé de se rallier à la politique de « l’argent par hélicoptère, » avec un chèque du gouvernement fédéral d’environ 3.000 dollars pour une famille avec deux enfants.

Aux États-Unis, le chômage augmente à la verticale. À très court terme, selon James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis, 46 millions d’Américains pourraient se trouver au chômage. Le taux de chômage pourrait atteindre 30 %, un chiffre plus élevé que lors de la Grande Dépression de 1929 et trois fois supérieur à celui de la récession de 2008-2009. Goldman Sachs anticipe un plongeon du PIB américain de 24 % au deuxième trimestre, alors que Morgan Stanley l’évalue à 30 %. Pendant le dernier trimestre de la crise 2008, la contraction n’avait été que de 8 %. On est donc clairement dans les années 1930.

À Wuhan, la diminution d’activité a été de 42 % au premier trimestre 2020. En France, selon l’INSEE, un mois de confinement coûte 3 % de PIB. Le coût du confinement en France pour deux mois serait donc, au minimum, de 140 milliards d’euros, soit une perte d’activité de 35 %, plus vraisemblablement 200 milliards d’euros, soit une réduction d’activité de 50 %, qui viendront s’ajouter à notre endettement déjà démentiel de 2.400 milliards d’euros. Il ne faudrait pas que la France meure, guérie du coronavirus, car les milliards distribués pour le chômage partiel vont être empruntés et il faudra les rembourser ! De même l’endettement public de l’Italie devrait passer, fin 2020, de 135 % à 161 % du PIB, selon Goldman Sachs. La BCE, « prêteur en dernier ressort », va se retrouver avec des montagnes de créances irrécouvrables, comme dans les économies de guerre, ce qui entraînera la perte de confiance dans la monnaie et l’inflation.

Sur les marchés obligataires, il y a aussi risque de tempête, style 1929, pour les dettes des entreprises zombies hyperendettées en raison de la baisse des taux. Les banques centrales essaient d‘intervenir sur les marchés à risque high yield mais les digues pourraient céder dans la durée et les taux s’envoler, avec risque de krach obligataire. L’écart du taux public d’emprunt français avec l’Allemagne s’élargit, tandis que celui avec l’Italie grimpe d’une façon accélérée. Une crise dans la zone euro n’est pas à exclure, d’autant plus que les Allemands, réalistes, ne veulent pas entendre parler à juste titre des emprunts mutuels « coronabonds » rêvés par Macron.

Les napoléons d’or, en France, sont en pénurie totale ou se vendent avec des primes très élevées par rapport au cours officiel. Il est probable que l’or va s’envoler très bientôt, comme en 2008, dans les trois années suivantes, au fur et à mesure que des dépressions économiques apparaîtront et que les banques centrales se rapprocheront de la faillite, de la perte de confiance dans la monnaie, avec des taux d’inflation qui pourront être élevés.

La stagflation pourrait, à terme, laisser la place à l’hyperinflation. Les États-Unis inquiètent et la Chine, avec un système financier branlant et une possible nouvelle contamination, ne rassure pas, d’autant plus que sa reprise sera très vite freinée par la récession si le reste du monde se met à l’arrêt. Il est probable que nous assistions au début de la pire dépression économique mondiale jamais survenue en temps de paix, tant les dettes des États, des entreprises et des particuliers sont démentielles partout dans le monde, et tant les bilans des banques centrales (Fed, BCE, Japon) ont de plus en plus à leur actif des créances gigantesques irrécouvrables.

00:05 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, crash, hyperinflation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook