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La transgression, la modernité et la révolution sont maintenant de droite mais selon l’auteur, il ne s’agit pas seulement d’un phénomène esthétique mais aussi politique car il trouve ses racines dans la révolution conservatrice allemande d’il y a un siècleet ce qui se passe en Espagne depuis quelques jours en serait un signe positif. ML.
Il y a quelques jours, j’ai lu un article publié par un site internet concurrent intitulé « La révolte des enfants bien » (https://www.elespanol.com/opinion/columnas/20200516/revue... ) et il semblerait que certaines personnes en veulent ou sont agacés de voir qu’il y a des gens qui manifestent et descendent dans les rues en brouhaha de klaxons ou de casseroles, comme si finalement le droit de manifester n’était que le privilège exclusif des « progressistes ». Les participants de ces manifestations spontanées scandent des appels à la liberté, appellent à la démission du gouvernement, agitent des drapeaux espagnols mais, et c’est ce qu’on leur reproche, on ne les entend pas réclamer des avantages économiques ou quelque chose dans le genre. Alors de manière irrespectueuse et pour les dénigrer, on parle de la « révolution du club de golf », de la « révolte de la cuillère d’argent » ou de la « mutinerie du sac Louis Vuitton » (https://metainfos.fr/2020/05/24/casseroles-et-klaxons-nom...).
Le prix Nobel de littérature Thomas Mann n’est pas seulement connu pour avoir écrit des romans célèbres comme Mort à Venise (que l’on a tant cité pendant la pandémie), mais aussi certains essais et articles, dont Russian Anthology, publiés en 1921. Dans ce dernier, l’écrivain allemand a été le premier à créer l’expression Konservative Revolution, « révolution conservatrice » qui a donné son nom à un mouvement politique qui s’est développé en Allemagne au cours des premières décennies du XXe siècle et s’est terminé brutalement avec l’arrivée du nazisme. Il s’agit d’un mouvement intellectuellement puissant auquel participent d’autres auteurs notables comme Ernst Jünger, Carl Schmitt, Hugo von Hofmannsthal et Edgard Julius Jung (assassiné par la Gestapo, en juillet 1934, lors de la «Nuit des couteaux»). Ils se sont tous inspirés des travaux d’un autre auteur allemand bien connu, Oswald Spengler et son œuvre magistrale, Le déclin de l’Occident. Le futurisme, dirigé par Filippo Marinetti, poète italien, dont le manifeste fut publié par Le Figaro en 1909, peut être incorporé dans ce mouvement, de telle sorte que nombreux sont ceux qui réalisèrent alors, pour la première fois, que le moderne, l’avant-garde, le révolutionnaire pouvait être de droite .
Deux idées principales peuvent être détectées dans cette révolution conservatrice : la palingénésie ou l’esprit de régénération dont, selon ces auteurs, l’Europe avait besoin; et la juxtaposition de la tradition avec la technique.
Bien qu’il puisse sembler qu’il s’agit de deux points de vue très éloignés, c’est peut-être la même motivation qui a poussé ces intellectuels européens, à manifester à l’époque comme ceux qui maintenant réclament la liberté et agitent les drapeaux dans les rues d’Espagne. Comme la révolution conservatrice allemande, les manifestants espagnols sont animés d’un esprit de régénération nationale (et démocratique). Ils savent que le gouvernement a profité de l’état d’urgence sanitaire irrégulier pour imposer son histoire et son discours, et même de manière oppressive, suspendant des droits fondamentaux qui n’ont rien à voir avec la maîtrise d’une épidémie. Le simple discours pseudo-juridique (et légal) qui essaie de la justifier, est un leurre absolu et en même temps un symptôme de plus du besoin de régénération technico-démocratique dont notre société a besoin. Les Espagnols, comme ces Allemands et ces Italiens contestataires [surprenante au passage la soumission en silence des Français; NdT ] exigent également la restauration de la science et de la technique (y compris juridique) sur la politique, car seules les deux premières sont des garanties de sauver des vies et marquent un progrès social, par rapport à l’emprisonnement, la mort et l’appauvrissement des politiques.
Les conservateurs espagnols ont du mal à manifester
Bien que chaque jour il y en ait de plus en plus qui descendent dans la rue, il apparut difficile au départ pour les conservateurs espagnols de manifester et cela pour plusieurs raisons.
La première est que le politiquement correct est une fabrique de lâches. Nous sommes sous l’influence de cette maladie sociale pernicieuse depuis plusieurs décennies, aussi dangereuse pour la gangrène nationale qu’une pandémie, et qui affecte non seulement la gauche, mais aussi et très fortement la droite.
La seconde concerne les fondements moraux de la pensée de droite, parmi lesquels l’autorité, la loyauté et la défense du capital moral de la nation. Les conservateurs doivent toujours alors faire beaucoup d’efforts pour se rebeller contre l’autorité de leurs dirigeants. Cela va à l’encontre de leur base morale, ancrée, comme je l’ai dit, dans le principe d’autorité. Tout comme la gauche se méfie de la police et, surtout, de la garde civile, considérant qu’il s’agit d’organes répressifs, la droite éprouve de la sympathie pour le corps et les forces de sécurité, car ils sont censés servir l’intérêt général de la nation et la renforcer. [En France, ces sont ces stupides réclamations que l’on attend régulièrement devant les forces de l’ordre : « les flics, la police avec nous ! »].
Il semble à certains conservateurs que critiquer le gouvernement, même pour d’énormes erreurs et négligences, pourrait être interprété comme un manque de loyauté envers le groupe et pourrait nuire à la communauté nationale. Les droitiers se soucient beaucoup de la nation et de sa considération, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire; quelque chose qui est bien sûr le moindre des soucis des gens de gauche. Même si ce qui est arrivé en Espagne est dû à d’énormes erreurs et négligences, le critiquer pourrait être interprété comme un manque de loyauté envers le groupe et pourrait nuire à la communauté nationale.
A l’inverse, cela ne coûte rien aux faux « progressistes », bien au contraire (c’est même dans leurs gènes), d’attaquer et de se rebeller contre l’autorité de gouvernements qui ne sont pas de gauche, parce qu’ils ne croient pas à ce principe et ne ressentent pas la moindre culpabilité pour avoir trahi la loyauté de la nation à laquelle ils appartiennent. En réalité, ils se considèrent comme des citoyens du monde et les rédempteurs de l’oppression internationale. Un « progressise » se montrera toujours propice à faire preuve de solidarité avec la cause d’un réfugié ou d’un immigrant illégal plutôt qu’avec son malheureux voisin du septième, à l’égard duquel il n’a aucun scrupule à démontrer sa supposée supériorité morale, surtout dans le cas où il serait de droite ou du centre ce qui pour lui est à peu près la même chose ! Pendant le confinement, nous n’avons vu aucune ONG d’aide internationale ne s’est convertie pour créer une banque alimentaire pour les citoyens espagnols, tandis que toutes les Cáritas et autres organisations traditionnelles ont intensifié leur aide sociale aux illégaux.
À ce qui précède, nous devons ajouter une autre question qui n’est pas anodine. Jean Delumeau, dans son œuvre La peur en Occident, entre autres, décrit comment les pandémies et la peste ont été reçues par les citoyens européens entre le 14e et le 18e siècle. L’enfermement des populations (dans les villes et villages, pour la plupart murés et aux entrées et sorties étroites et contrôlées) a provoqué la panique des voisins qui, faute de moyens ou ne l’ayant pas connu à temps, ont été piégés. Dans ces villes, vingt, trente et même quarante pour cent des habitants d’origine ont fini par mourir. Les témoignages documentés de l’époque mettent en évidence deux types d’attitude face à la peur engendrée par la peste: la lâcheté de la majorité, par rapport au courage et à même à l’héroïsme de certains citoyens, très peu nombreux.
À l’heure actuelle du bilan du confinement, la deuxième attitude s’est avérée elle-aussi très rare, mise à part celle des médecins, des infirmières, des aides-soignants, des forces de l’ordre et de l’armée qui méritent une mention spéciale, ainsi que certains bénévoles, qui ont mis leur vie en danger pour sauver les autres. Comme, par exemple, les moines capucins qui ont assisté avec dévouement – contrairement à d’autres ordres religieux qui ont préféré fuir – le peuple de Paris lors de la peste qui s’est développée entre 1580 et 1581. Le gouvernement sait de quoi je parle, et c’est pourquoi, il continuera de faire appel à » l’union de tous », ce qui équivaut à exiger la loyauté des citoyens. Quant aux gauchistes espagnols, le gouvernement les tient par l’idéologie et aussi mauvais qu’il soit, ces gauchards ne verront jamais rien et ne le critiqueront jamais ! Les idéologies, comme le soulignait Jean-François Revel, rendent impossible tout jugement objectif. Ainsi, le gouvernement espagnol en profite et en appelle à la tradition de loyauté et d’autorité des « droitiers » pour éviter la révolte.
Cependant, les citoyens qui ne sont pas de gauche doivent ouvrir les yeux. L’autre partie est en effet aveuglée: l’idéologie l’emporte sur la Constitution. La loyauté envers la nation ne doit pas nécessairement coïncider avec l’adhésion à son gouvernement, surtout s’il s’agit d’un gouvernement inepte qui abuse également des normes juridiques pour imposer une politique autoritaire. Le moment est venu de renoncer aux attitudes compromettantes. Une nouvelle morale est en train de naître. Nous commençons à l’avoir dans nos esprits. Les masques doivent tomber et pour paraphraser Marinetti, « le courage, l’audace et la rébellion seront des éléments essentiels de la nouvelle poésie ». C’est une vraie révolution qui alors peut-être se prépare….
Philippe Boulanger, La Géographie, reine des batailles
par Yann-Loic André
Ex: http://www.lelitteraire.com
La géographie, savoir stratégique pour le militaire
La géographie est-elle toujours la « reine des batailles » ? À l’heure de l’intelligence artificielle et de la course technologique, il pourrait être question de l’inutilité de l’approche géographique dans la démarche militaire. En réalité, cette science connaît un renouveau sans égal depuis la Première Guerre mondiale, encore plus évident avec les nouveaux outils numériques dans les opérations en cours.
Tous les états-majors des armées modernes la redécouvrent et la développent comme un savoir stratégique, réactif et pragmatique.
Professeur de géographie à l’Université de la Sorbonne, Philippe Boulanger est spécialiste de la géographie historique, militaire, stratégique, politique et géopolitique. Il livre ici son dernier ouvrage en date, après la parution d’autres publications remarquées, dont Géographie militaire et géostratégie : enjeux et crises du monde contemporain, chez A. Colin en 2015.
L’ouvrage s’organise en sept chapitres et en trois temps, pour apporter une réponse à l’usage de la géographie par les militaires. Le premier temps aborde le besoin de géographie militaire : l’invention de cette approche par et pour le militaire, les champs de la connaissance géographique pour gagner la guerre… puis la paix. Il tend à comprendre comment la géographie militaire s’est construite comme un savoir pragmatique, efficace et incontournable, principalement depuis le XIXe siècle.
Le deuxième temps met en lumière ce qui caractérise le plus la géographie militaire opérationnelle : la relation entre les milieux géographiques et les opérations militaires. Le raisonnement militaire a souvent construit le savoir académique, tout comme il s’est inspiré de la géographie universitaire : ce sont souvent les mêmes méthodes, les mêmes démarches intellectuelles qui sont appliquées à l’activité militaire. Les échelles géographiques (géotactique, géopérationnelle, géostratégique) témoignent ainsi de cette relation.
Mais les doctrines et les outils utilisés montrent aussi des spécificités opérationnelles qui sont propres à la géographie militaire. La notion de milieu naturel, par exemple, apparaît comme fondamentale dans la manœuvre, comme le révèlent les récentes opérations en milieu forestier, désertique ou montagneux. Celle d’environnement humain, qui fait appel à la connaissance de la géographie humaine, est probablement la plus dynamique depuis les années 2000. La redécouverte de la connaissance de l’Autre dans les armées, dans le contexte des guerres de contre-insurrection, apparaît comme une approche centrale dans les opérations contemporaines.
Enfin, le troisième est celui du renouveau de la géographie militaire, dont les contours sont évolutifs. La question de l’interconnexion des milieux dans les opérations, le renouvellement de la géographie militaire par l’information géospatiale, la révolution de la géographie numérique dans les armées sont autant de secteurs, cependant non exclusifs, d’une géographie militaire réactive et, plus que jamais, au centre d’un savoir à haute valeur ajoutée. Les deux derniers chapitres, « Geospatial Intelligence » et « La Révolution de la géographie historique et militaire », font le point sur des questions fondamentales.
L’ouvrage se complète d’un « glossaire » qui développe et explique certains termes, et ce qu’ils recouvrent, notamment en anglais ; il présente aussi une rapide liste des abréviations, toujours utile lorsqu’il s’agit d’un langage de spécialistes, des notes relatives à chaque chapitre, et surtout une bibliographie par chapitre, ce qui permet d’approfondir les questions soulevées par cette étude.
Il s’agit ici d’un ouvrage fondamental et de haut niveau, tant pour les spécialistes de géopolitique que pour les militaires.
Yann-Loic Andre
Philippe Boulanger, La Géographie, reine des batailles, Perrin/Ministère des Armées, 2020, 368 p. — 23,00 €.
Retrait unilatéral américain du traité «Ciel ouvert»
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
Les Etats-Unis se retirent du traité «Ciel ouvert» («Open Skies» en anglais) qui vise à rendre plus transparentes les restrictions d'armements des pays signataires : c'est ce qu'a annoncé le 21 mai le locataire de la Maison Blanche, Donald Trump. En cause ? «La Russie n'a pas respecté le traité», a accusé le président américain, ajoutant : «Donc tant qu'ils ne le respecteront pas, nous nous retirerons.»
Les Etats-Unis avaient accusé à plusieurs reprises Moscou de violer ce traité. Le ministre américain de la Défense Mark Esper avait ainsi assuré début mars lors d'une audition au Congrès : «Ça fait des années qu'ils trichent».
«Un coup porté au fondement de la sécurité européenne», pour Moscou
Les accusations américaines invoquées pour justifier ce retrait sont «absolument infondé[es]», selon Vladimir Ermakov, directeur du département de la non-prolifération et de la maîtrise des armements au sein du ministère russe des Affaires étrangères, cité par l'agence Tass. Selon le haut responsable, ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis présentent la Russie comme fautive de quelque violation afin de justifier leur retrait d'accords sur la limitation des armements. «Nous sommes prêts pour une coopération d'égal-à-égal avec les Etats-Unis. Toutes les questions ont été réglées de manière adéquate dans le cadre du traité [Ciel ouvert]», fait-il également valoir.
Moscou, en outre, voit d'un mauvais œil ce retrait américain : «Le retrait des Etats-Unis de ce traité signifie non seulement un coup porté aux fondements de la sécurité européenne mais aussi aux instruments de la sécurité militaire existants et aux intérêts essentiels de sécurité des alliés mêmes des Etats-Unis», estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko. «Ce n'est pas un traité bilatéral, mais multilatéral. Et une décision si brusque affectera les intérêts de tous les participants sans exception», a-t-il regretté.
Le traité «Ciel ouvert», entré en vigueur en 2002, permet aux 34 pays signataires des accords de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, de survoler les uns des autres pour vérifier leurs mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des uns et des autres.
Selon l'agence Reuters, les alliés des Etats-Unis au sein de l'OTAN – mais aussi d'autres pays tels que l'Ukraine – avaient pressé Washington de rester dans le traité, et cette décision de Donald Trump pourrait être source de tensions au sein de l'alliance militaire atlantique. En tout état de cause, les ambassadeur des pays membres de l'OTAN ont été convoqués le 22 mai pour une réunion d'urgence à ce sujet, selon l'AFP.
« La morale de pitié est une morale de décadence »
Leitmotiv nietzschéen des années 1887-1888
Juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale, une romancière et scénariste d’Hollywood, connue dans les universités américaines pour ses romans réservés à une élite intellectuelle et publiés sous le pseudonyme d’Ayn Rand, voulut se muer en philosophe.
Son double but était de lutter contre le marxisme et de féminiser l’enseignement du très misogyne Friedrich Nietzsche. Elle introduisit sa note personnelle, mélange de cynisme, d’individualisme forcené et d’anarchie morale, le tout servant à justifier l’opposition de la dame à tout ce qui lui déplaisait.
Née Alissia Zinovieva Rosenbaum en 1905, c’était la fille d’un riche pharmacien juif, implanté à Saint-Pétersbourg, ruiné par la Révolution bolchevique. Émigrée aux USA, elle y professera un mépris antisoviétique témoignant de sa grande intelligence. Mais, si elle a pu devenir, durant les années vingt, une étudiante d’université en Ukraine soviétisée, en dépit de son origine bourgeoise, c’est qu’elle avait adhéré de façon enthousiaste au marxisme-léninisme… il serait bon que ses bio-hagiographes y consacrent au moins un chapitre.
La rusée diplômée obtient un visa pour les USA en 1926. C’est donc qu’elle a promis d’espionner pour le Guépéou et qu’elle laisse des otages familiaux en URSS. Elle rompt avec les ignobles de Moscou et de Kiev et s’installe aux USA (New York et Hollywood). Elle y convole, devenant l’épouse d’un Frank O’Connor, passé aux oubliettes de la petite histoire.
L’auteure calme son angoisse existentielle de virago dominatrice, guère heureuse en ménage et pas trop heureuse non plus avec son amant, en fumant énormément, imitant en cela son congénère Sigismond-« Sigmund » Freud.
Sa vie bascule durant les années 1945-60, où elle devient une philosophe à la mode, soutenue par quantité de financiers et de littérateurs juifs, cyniques et conquérants. Durant les années 1960, un parent de l’épouse de son amant, Leonard Peikoff, anime le Mouvement objectiviste, à la gloire de la Dame.
De 1950 à 1980, se multiplient les revues à brève durée de vie diffusant ses idées, dont les articles sont presque tous rédigés par des Juifs des deux sexes. Les admirateurs d’Ayn Rand ressemblent à ceux de Freud en ce sens qu’ils sont divisés en différentes chapelles, toutes dirigées par un grand-prêtre adoubé par la Diva. Elle meurt en 1982 et son école subit un passage à vide jusqu’au renouveau des années 2000, où triomphe l’ultra-capitalisme.
Quel est donc l’enseignement de la dame ? Assez éloignée de bien des idées nietzschéennes, elle paraphrase en réalité un contestataire d’Arthur Schopenhauer : « Max Stirner », authentique génie – ce qui ne signifie nullement qu’il ait été bienfaisant – et raté social, mort en 1856.
Johann-Caspar Schmidt, plus connu sous le pseudonyme de « Max Stirner », fut le vrai nihiliste moral du XIXe siècle. Dans son maître livre de 1845, L’Unique et sa propriété, il commence par démolir fort intelligemment la sanctification des idées générales et la glorification des théories fumeuses, affirmant, ce qui est fort juste, que l’homme, par sa complexité, se situe bien au-dessus d’elles… cela n’est guère original et rappelle les thèses du franciscain Guillaume d’Ockham (mort en 1347) qui avait scandalisé les universitaires de son époque, en s’opposant aux catégories d’Aristote, qu’il considérait comme des généralisations abusives – il les nommait des Universaux, estimant qu’il n’existe que des cas singuliers. De « Stirner », on peut retenir la nécessité du tri, volontairement effectué par tout individu intelligent, dans les conventions morales de son époque.
L’originalité de « Stirner » vient de sa conclusion : il nie la notion d’intérêt collectif, au profit du culte du moi. « Il n’est rien au-dessus de Moi… Je ne reconnais d’autre source du Droit que Moi-même… Devenez des égoïstes. Que chacun de vous devienne un Moi tout-puissant » (l’abus des majuscules figure dans le texte de « Stirner »… c’est un tic rédactionnel que Nietzsche reprendra durant les années 1880-88, quand sa paranoïa virera au délire).
C’était une réponse à l’un des essais majeurs d’Arthur Schopenhauer : Le fondement de la morale, paru en 1840 (Über die Grundlage der Moral). Un an après la mort du grandiose Arthur survenue en 1860, ses admirateurs ont fusionné l’essai avec celui paru en 1839 : La Liberté de la volonté humaine, et l’ensemble fut édité maintes fois depuis 1861 sous le titre : Les deux problèmes fondamentaux de l’éthique
Dans le court essai de 1840, Schopenhauer classait les deux archétypes humains selon leur motivation principale : l’égoïsme et la joie de nuire versus l’altruisme et la pitié. Tout était dit, en peu de pages, et l’on s’étonne que depuis 150 ans l’on continue d’accumuler, sans grand intérêt pour le lecteur, les publications à orientation religieuse ou philosophique consacrées aux principes moraux.
Certes, il faut compléter et moduler ce jugement. Un individu varie de comportement selon l’humeur du moment, l’occasion ou encore l’ambiance générale de l’opinion publique façonnée par les media. Mais il est indéniable que, depuis toujours, les humains, tous sexes et âges confondus, s’agitent en oscillant d’un pôle à l’autre, et les grands initiés de la foi ou les demi-dieux de la réflexion philosophique n’y ont rien changé, la génétique de chaque individu faisant presque tout.
Reprenant un thème voltairien, Schopenhauer considère les actes d’authentique altruisme comme étant seuls des actes moraux, car dénués d’égoïsme. La pitié est indispensable à la vie en société, car « la souffrance est le fond de toute vie » (c’était l’un des leitmotiv de son pavé Le monde comme volonté et représentation, de 1818). La véritable volonté de l’être humain, et ce qui fait sa noblesse, est le refus de céder devant la souffrance ; c’est grâce à cette volonté que la souffrance, physique ou morale, trouve sa justification métaphysique.
L’athée Schopenhauer se moque de la rhétorique chrétienne d’Augustin (dans Les confessions), où l’on prétend qu’il n’existe aucun mal, si grand fût-il, que la divinité ne puisse en faire jaillir un bien. Pour le grand Arthur, c’est l’homme qui, par sa noblesse, peut seul combattre le mal. L’altruisme est la volonté de lutter, gratuitement autant qu’efficacement, contre la souffrance d’autrui.
« Stirner » écrit en 1845 que l’altruiste n’est qu’un égoïste qui cherche un plaisir d’esthète dans la satisfaction procurée à autrui… il décrivait avec plus d’un siècle d’avance le Charity business des canailles d’affaires, parfois doublées de crapules sexuelles. Il est possible que le ratage intégral de sa carrière socio-professionnelle ait déterminé le cynisme de « Stirner », repris et amplifié par le Nietzsche des années 1880 et suivantes.
« Je reproche aux miséricordieux de manquer facilement de pudeur, de délicatesse, de ne pas savoir garder les distances. La compassion prend trop vite l’odeur de la populace. Surmonter la pitié, c’est une vertu aristocratique » (Nietzsche, Ecce Homo, de 1888). La compassion est une « valeur amorale » et la charité – le don gratuit, sans espoir de réciprocité – une « morale d’esclaves »… une autre analyse en ferait plutôt une valeur de Seigneur moral ! « Les horreurs de la réalité sont infiniment plus nécessaires que ce petit bonheur qu’on appelle “la bonté” », cette bonté que Friedrich, solitaire, aigri par son insuccès en terres germaniques, assimile à un hédonisme moral (même source). Il fait de la magnanimité une « vengeance sublimée »… alors qu’elle est surtout une forme subtile de mépris.
« Périsse les faibles et les ratés : premier principe de notre amour pour les hommes. Et qu’on les aide à disparaître… S’il m’est démontré que la dureté, la cruauté, la ruse, la témérité, la pugnacité sont de nature à augmenter la vitalité de l’homme, je dirais oui au mal et au péché » (L’Antéchrist, 1888).
L’éthique nietzschéenne a un but très différent de « l’éthique de l’Humanité supérieure » vantée par notre auteure Ayn Rand. L’antimorale chrétienne de Friedrich est fondée sur l’honneur et sur le sacrifice du bonheur que s’impose le héros au profit d’un but lointain : l’éclosion de la surhumanité, cette surespèce, forte et belle, physiquement et intellectuellement plus douée, mais aussi plus rude, dégagée de toute sensiblerie. « Il est des problèmes plus élevés que ceux du plaisir, de la souffrance et de la pitié. Toute philosophie qui s’arrête là est une naïveté » (in Par-delà bien et mal, de 1885-1886). « L’homme a tant à faire pour lui-même que, chaque fois qu’il agit pour autrui, il se rend coupable de grave négligence » (in Volonté de Puissance)… ou l’altruisme envisagé comme un gaspillage de temps et d’énergie.
Volonté de Puissance est une œuvre composée après la mort de Nietzsche par sa sœur et d’autres admirateurs à partir d’études, de fragments disjoints et d’aphorismes, datés de 1882 à janvier 1889, et publiée en 1901, augmentée en 1906. En 1886, Nietzsche voulait ajouter en sous-titre : Essai d’une transmutation de toutes les valeurs. On peut la considérer comme la quintessence de la pensée nietzschéenne – et dans ce cas, cette pensée est pré-hitlérienne, qu’on le veuille ou non – ou comme une « trahison » de son œuvre par Elisabeth Förster-Nietzsche… ce qui s’apparente à un pieux mensonge de précieux ridicules de la philosophie.
Comme à l’accoutumée, Sigismond-« Sigmund » Freud – un bourgeois solidement établi, empêtré dans les problèmes sexuels, les siens et ceux de sa famille de pédophiles incestueux (voir notre livre sur Freud de 2016) – erre totalement avec son surmoi, qui n’aurait pour but que de réprimer les deux pulsions élémentaires qui font le charme et l’originalité de sa pensée : le plaisir (qui, selon lui, est essentiellement sexuel) et le jeu avec la mort (Freud, 1920). Avec cette conception réductrice de la surconscience, on crée peut-être la variété la plus célèbre de la supercherie psychanalytique, mais le fondement éthique est bien mince.
Dans son Malaise dans la civilisation (texte de 1930), le gourou de Vienne, alors en perte de vitesse, étant très contesté par ses concurrents et ses ex-élèves, écrit l’une des perles dont il a le secret : « Tout renoncement à une pulsion devient une source d’énergie pour la conscience », alors qu’elle ne fait généralement qu’alimenter la puissance d’une autre pulsion. Ne pas reprendre du gâteau fut une source d’intime satisfaction pour le stoïcien romain ; ne pas violer une jolie femme restera toujours une source d’honneur pour un homme.
Il ne s’agit d’ailleurs pas de renoncement en valeur absolue, mais d’une hiérarchie des valeurs, adaptée à la surconscience de chacun et au code de lois de la société. C’est ce que ne feront jamais le psychopathe, authentique immature du sens éthique, attaché à la jouissance immédiate, compulsive, de son désir du moment, ni le sociopathe, dépourvu totalement de sens éthique, obnubilé par la joie de révéler sa formidable capacité de nuisance et de malfaisance à un maximum de contemporains… ce qui ressemble quelque peu aux théories de « Stirner » et « Rand ».
Un admirateur anti-individualiste de Schopenhauer et de Nietzsche, devenu un expert – très discuté de nos jours – de l’analyse des comportements sociaux a dit : « L’homme moyen ne voit pas, dans son époque, ce qui affecte la collectivité. Il n’aperçoit généralement que ce qui le gêne lui-même. Les contemporains n’ont que très rarement une conscience exacte de la décadence morale ou politique de leur époque, du moins tant que cette décadence n’envahit pas le domaine de l’économie et de l’emploi » (Adolf Hitler, discours public du 10 mai 1935, in réédition de 2014).
Et cette lutte contre le risque de décadence était d’actualité aux USA de la fin de 1945, une fois éteints les lampions de la victoire. La forme de décadence la plus immédiatement visible s’appelait le marxisme.
L’ultra-capitalisme, qui a détruit les valeurs de notre Occident depuis les années 1980, a été vanté, à ce moment crucial, par Ayn Rand. Cette virago, aussi dynamique qu’intelligente, a fondé un lobby prônant le « capitalisme objectif », implanté dans la citadelle judéo-capitaliste par excellence : New York.
Se réclamant officiellement de « l’objectivité », la dame a fourni à ses lecteurs des analyses très « subjectives » de tout ce qu’elle a traité. Plutôt que les rhapsodies très lyriques de la romancière-philosophe, c’est le pavé de Leonard Peikoff (1991) qui explique le mieux les concepts assez rudimentaires de la dame, qui a tenté d’amalgamer le cynisme de « Stirner » et le délire mégalomaniaque du Nietzsche de ses dernières années d’éveil cérébral aux théories sommaires des économistes ultralibéraux des XVIIIe et XIXe siècles.
La dame a vanté les mérites de l’exploitation acharnée du travail d’autrui, libérée de toute entrave d’État. Les « managers » (chefs d’entreprise) devaient être débarrassés de tout contrôle gouvernemental, étant libres de négocier salaires et retraites, d’engager ou de licencier à leur guise… et les homosexuels ou les communistes étaient alors des cibles du patronat US, à l’égal des fainéants ou des incapables. En 1999, soit en pleine euphorie globalo-mondialiste, les postes US émirent un timbre à son effigie.
L’éthique de Dame « Rand » se réduit à « un égoïsme rationnel » – ou rationalisé, comme l’on voudra. Le monde doit être dirigé par les « humains supérieurs » et, dans cette catégorie, les femmes ont autant de droits que leurs mâles. Le féminisme de « Rand » ne devient une conception égalitariste qu’au sein de la caste des surdoués en intelligence et en énergie… et surtout pas des surdoués de la compassion ou de la pitié.
On conçoit que cette part de la doctrine « Rand » ait été mise à mal par la niaiserie écolo-tiers-mondiste du Charity business, lorsque des canailles d’affaires ou des crapules sexuelles ont tenté de se refaire une réputation en investissant une faible partie de leur fortune dans des libéralités fort médiatisées.
Arrivent la pandémie de coronavirus, baptisé Covid-19, et la catastrophe économique induite par le « confinement », imposé par l’OMS à la quasi-totalité des politiciens de la planète, sur recommandation intéressée des dictateurs chinois. Flambent aussitôt un peu partout, les doctrines prônant le splendide isolement, l’égoïsme national, voire l’égoïsme individuel envisagés comme autant de principes pragmatiques et rationnels… et l’on reparle de Dame « Rand ».
Chaque être humain est libre de butiner là où il trouve son bien, libre également de crier Au génie !, libre de vouloir faire partager son admiration. Toutefois, nier toute valeur à la compassion et repousser l’altruisme et la pitié, au profit de l’individualisme forcené ou d’un darwinisme social quelque peu absurde, ce sont de curieuses attitudes, peu enthousiasmantes.
Le darwinisme social devient pure stupidité, quand il débouche sur un égoïsme de caste. Après tout, il naît des surdoués et des êtres de grande conscience éthique – hélas l’un ne va pas souvent de pair avec l’autre – dans toutes les races et ethnies, chez les riches comme chez les va-nu-pieds.
L’individualisme et l’hédonisme sont des objectifs de vie médiocres. Il serait peut-être temps d’en revenir aux grandes aventures collectives, en évitant bien sûr les écueils d’un passé proche.
Aux jeunes, il serait peut-être souhaitable d’enseigner l’essentiel de la philosophie de Schopenhauer, plutôt que la doctrine d’un « Stirner », les écrits de la phase de délire paranoïaque de Nietzsche ou les thèses de ce bas-bleu désabusé de « Rand »-Rosenbaum-O’Connor, apologiste de l’utilitarisme forcené envisagé comme source d’éthique.
Pour terminer sur une note extrêmement polémique, on dira que le féminisme, dans tous ses avatars, fut LA catastrophe intellectuelle et morale de l’occident au XXe siècle
Indications bibliographiques:
S. Freud : Essais de psychanalyse, Payot, 1970 (première édition allemande de 1920)
S. Freud : Malaise dans la civilisation, P.U.F., 1973 (texte de 1930 ; première édition en langue anglaise en 1961)
A. Hitler : Principes d’action, Déterna, 2014 (première édition française de 1936)
F. Nietzsche : Par-delà bien et mal. Prélude d’une philosophie de l’avenir, Gallimard, 1971 (texte de 1885-1886)
F. Nietzsche : Contribution à la généalogie de la morale, Union Générale d’Éditions, 1974 (texte de 1887)
F. Nietzsche : Ecce Homo. Comment on devient ce qu’on est, Mercure de France, 1909 (texte de 1888)
F. Nietzsche : Le crépuscule des idoles ou comment on philosophe à coups de marteau et autres textes (dont L’Antéchrist et Le cas Wagner), Mercure de France, 1952 (Ce sont les
ultimes œuvres achevées de l’auteur, écrites en 1888 ; première édition française en 1899)
F. Nietzsche : La Volonté de Puissance, éditions du Trident, 1989
L. Peikoff : Objectivism : the philosophy of Ayn Rand, Penguin Books, New York, 1991 (pour les insomniaques et les supporters inconditionnels, on signale que Leonard Peikoff, exécuteur testamentaire de dame « Rand », a édité en 1997, chez Penguin, un pavé de près de 700 pages des Lettres du sujet de son admiration)
B. Plouvier : Le dérangement du monde ou des erreurs et des hommes, L’Æncre, 2016
« A. Rand » : La vertu d’égoïsme, Les Belles Lettres, 1993 (c’est un recueil très partiel des textes réunis en 1964 aux USA ; la version française a expurgé plus de la moitié de la version nord-américaine, se débarrassant des petits essais les plus cyniques et arrogants)
A. Schopenhauer : Le fondement de la morale, Alcan, 1888 (première édition allemande de 1840)
« M. Stirner »-J. C. Schmidt : L’unique et sa propriété, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1972 (première édition allemande de 1845)
La guerre sociétale se démarque par une conflictualité diffuse et subversive, à la temporalité singulière, et relevant davantage d’approches sociologiques. Ce faisant, les approches classiques du renseignement et de la contre-ingérence ne parviennent qu’imparfaitement à déceler le potentiel déstabilisateur de ce type d’attaque. La nature des mécanismes de modélisation sociétale s’inscrit davantage dans la lignée des relations publiques, de la communication stratégique et du market shaping. Les opérations militaires contemporaines gagneraient à intégrer davantage cet héritage civil.
Ainsi la guerre sociétale risque d’être un mode de conflictualité de plus en plus sollicité, que cela soit par des services clandestins, des groupuscules politiques, des communautés radicalisées ou des entreprises. Pour prémunir la société d’une altération manipulée de son pacte social, il est nécessaire de procéder à l’édification d’une résilience informationnelle à l’échelle sociétale.
L’article décrit les leviers contemporains de re-modélisation et de déstabilisation sociétale induits par les opérations de guerre de l’information et de guerre politique. Les mécanismes décrits reposent en grande partie sur les méthodologies mises en œuvre, d’une part, pour des opérations militaires d’influence et, d’autre part, pour des opérations de désinformation ayant ciblé les systèmes électoraux ces dernières années.
Il dépeint des mécanismes propres aux opérations psychologiques, aux actions numériques, au ciblage psycho-cognitif et socio-économique des individus, ainsi que des méthodes de délégitimation des institutions et de radicalisation des acteurs. En mettant en perspective ces vecteurs de déstabilisation avec les doctrines russes et américaines de l’influence, civile ou militaire, l’analyse conclut à l’existence d’un nouveau type de conflictualité de basse intensité : la guerre sociétale. La spécificité de la guerre sociétale ne réside pas dans les moyens mobilisés, mais davantage dans les mécanismes des conflictualités utilisés pour et par la déstabilisation de l’échiquier sociétal.
L’article propose dans sa dernière partie les recommandations suivantes : un renforcement de la spécialité « influence » dans l’écosystème français du renseignement et de la contre-ingérence (3.1), une adaptation de l’éducation civique aux nouveaux enjeux de citoyenneté (3.2), et un développement des capacités de résilience sociétale des entreprises (3.3).
Dans les débats qui ont précédé à la période de confinement que nous vivons, la rhétorique politiquement correcte était assez simple, voire simpliste et répétée à l’envi sur tous les médias, en substance le virus n’a pas de frontières, alors il est inutile de fermer celles-ci.
Argument imparable car totalement absurde, comme si le virus avait une quelconque autonomie de déplacement.
Mais revenons-en aux frontières, au Limes, aux limites territoriales des pays. D’abord, à quoi servent-elles s’il n’y en a plus ? L’Union européenne (UE) a mis en place l’espace Schengen. Cet espace européen, qui inclut 22 États de l’Union et les 4 États de l’AELE (la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande). On peut noter que parmi les micro-États européens dotés de souveraineté nationale, le Vatican, la République de Saint-Marin et Monaco ont mis en place cet accord, en raison des accords passés respectivement avec leurs voisins, l’Italie et la France, au sein desquels ils sont enclavés.
Cinq pays de l’UE n’ont donc pas ratifié cet accord : l’Irlande, la Bulgarie, Chypre, la Croatie et la Roumanie mais à court terme, seule l’Irlande n’a pas prévu d’intégrer ce marché de près de 500 millions d’habitants. Donc, l’avenir est à la disparition des frontières. C’est ainsi… [et l’on discutait déjà dans les couloirs moribonds de Bruxelles de l’élargissement de l’État mafieux albanais – note de la rédaction de Méta Infos].
Admettons-le et revenons-en à notre ennemi. Ainsi, nos médias assimilent la pollution radioactive de Tchernobyl au virus Covid-19. Et chacun de répéter, inlassablement, son refrain : il n’y a pas de frontières pour la pollution atmosphérique, donc il n’y a pas de frontière pour les virus…
Mais quelle ineptie à laquelle personne n’ose, ou ne daigne, répondre. Admettions que la pollution se propageant dans l’air ne subit pas les frontières territoriales. C’est un fait, mais personne ne remet en cause cette vérité, même si personne n’en a tenu compte en 1985. Cependant, les virus ne s’infiltrent pas dans l’atmosphère, ils ne voyagent pas de manière autonome, il leur faut un porteur, une espèce de cheval de Troie.
Car il n’est pas nécessaire d’être un savant pour comprendre qu’un virus doit avoir un média, si vous préférez. Une fake news ne se déplace pas seule, un média lui est nécessaire, comme toute information d’ailleurs, même vraie. Aussi, le virus doit se déplacer grâce à un être vivant, être humain ou animal.
Ici, les gouvernements mondialistes ont poussé des cris d’orfraie, des hourvaris à l’idée de contrôler, voire de fermer les frontières. Comprenons-nous, ce n’est pas parce que ces gens ne savent pas, c’est parce que ces gens ne veulent pas. Pour un Bobo progressiste, il est inconcevable qu’un individu ne puisse pas se déplacer, non pas à travers un canton ou un département, mais via le monde. Pour ces progressistes dont le monde est un terrain de jeux, Orly est comme un arrêt de bus pour un habitant de notre monde rural ou péri-urbain. Pour ces progressistes mondialisés, Charles-de-Gaulle est avant tout un aéroport. À ce sujet, testez d’ailleurs nos nouveaux arrivants, vous verrez la popularité aérienne de « Mon Général ». L’aéroport est plus connu que l’apport du gaullisme à la société française, à moins de penser à la négligence de cet apport… mais c’est un autre débat !
Les frontières sont faites pour définir, pour délimiter, pour distinguer. Quoi de mal à cela ? Le Covid-19 nous réapprend, pour ceux qui ouvrent les yeux, l’utilité des frontières.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Les frontières sont fermées, Orly et Roissy – Charles-de-Gaulle ne jouent plus leur rôle d’« arrêts de bus » mondialisés. Et alors ?
« Nous sommes en guerre », nous a déclamé le Président. Mais être en guerre, c’est se protéger, c’est précisément la fermeture des frontières.
Hier encore, le 4 avril, un ennemi bien réel celui-là, migrant soudanais, abreuvé à l’islamisme militant et au fanatisme sacré, assassinait deux personnes et en blessait plusieurs autres à Romans-sur-Isère, dans la Drôme confinée. Ce Soudanais avait donc passé au moins une frontière, sans doute beaucoup plus pour rejoindre les bords de l’Isère.
Nos ancêtres délimitaient leur territoire, le plus souvent en fonction de la langue parlée ou des reliefs territoriaux.
Il serait temps de restaurer la réalité et l’identité de nos frontières nationales, seules protections face aux ennemis. Certains me répondront qu’il y a des ennemis intérieurs. Oui, c’est probable mais l’ennemi intérieur puisse sa force, sa haine à l’extérieur.
D’une Chine complètement étrangère à l’hygiène à un monde musulman qui convertit, hélas, nombre de nos jeunes pour les rendre ennemis de leur propre nation, l’origine de nos malheurs vient d’au-delà de nos frontières.
Sans doute le libéralisme politique et le progressisme ont le même but, la destruction des frontière, utile aux marchands et aux propagateurs de sociétés sans âme.
Si l’acte de Romans-sur-Isère n’émeut plus grand monde, si ce n’est les familles des victimes, Ciovid-19 arrive encore à le faire. Cette pandémie, du fait de la rapidité de la contagiosité du virus, peut nous permettre d’ouvrir les yeux.
Alors si on nous impose le masque, de grâce, pas sur les yeux !
Franck Buleux
Note complémentaire de la rédaction de Méta Infos
À propos de Romans-sur-Isère, on aura remarqué deux choses : la célérité avec laquelle la nationalité du fanatique musulman et de son statut de « réfugié en attente » aura été déclarée dans les merdias qui pour une fois n’ont ps sorti l’excuse habituelle des « troubles psychiatriques » comme une sorte de changement de fusil d’épaule ? Et, quant à la situation épidémique en Seine – Saint-Denis et dans les quartiers dits « sensibles » comprenez « ethniques », l’absence en particulier de mise en application du couvre-feu ne traduirait-elle pas le refoulé d’un gouvernement nouvellement « raciste » dont certains membres souvent transfuges républicains auraient déclaré dans certains couloirs « bon débarras »? Enfin, quid de la couverture des 5 000 libérations dans les prisons ? Quid de la situation déjà catastrophique et inhumaine des hôpitaux psychiatriques ?
• D’abord mis en ligne sur Meta Infos, le 6 avril 2020.
Corona-Tote: Opferzahl in den USA wird manipuliert
Ex: https://kopp-report.de
Nach Angaben der Weltgesundheitsorganisation (WHO) sind in den USA 89.272 Menschen am Coronavirus verstorben (Stand 19.05.2020). Gemessen an der absoluten Zahl der Toten liegen die Vereinigten Staaten damit im internationalen Vergleich an der Spitze. Wie kein anderes Thema beeinflusst die Sterbeziffer die öffentliche Debatte in den USA und ist zugleich für das Handeln der politischen Akteure in der Krise leitend. Sie beruht aber auf einer falschen Erfassung der Toten, deren Zahl deutlich zu hoch gegriffen sein könnte.
Denn die Definition der Todesfälle, die COVID-19 zugerechnet werden, ist äußerst banal: Jeder Verstorbene, der im Rahmen der Obduktion positiv auf das Virus getestet wird, geht in die Corona-Statistik ein. Das gilt beispielsweise auch für Menschen, die in einem Hospiz lebten und denen aufgrund anderer Erkrankungen von Ärzten nur noch eine geringe Lebenserwartung bescheinigt worden war. Sogar Selbstmörder und Autofahrer, die bei Verkehrsunfällen starben, werden als Virusopfer gezählt, wenn der postmortale Coronatest positiv ausfällt. Diese Methode kommt in den meisten Bundesstaaten zum Einsatz. Die so ermittelte Zahl der Seuchentoten ist Grundlage für die nationale US-Statistik.
Im Gegensatz zu anderen Ländern »zählen wir jeden, der mit COVID-19 stirbt, als einen COVID-19 Toten«, stellte kürzlich Dr. Deborah Birx fest, Koordinatorin für die Bekämpfung der Corona-Pandemie im Weißen Haus. Einige Bundesstaaten gehen sogar noch über diese weit gefasste Definition hinaus. Das gilt z.B. für New York. Dort werden Verstorbene selbst dann zu den Corona-Toten gezählt, wenn der Virustest negativ ausgefallen war, sie aber zum Zeitpunkt ihres Todes Symptome der Erkrankung zeigten. Am 21. April 2020 traf das für 3.700 der über 10.000 amtlich bestätigten Opfer der Seuche zu. Das Problem ist, dass die Anzeichen einer Sars-CoV-2-Infektion große Ähnlichkeit mit denen einer normalen Grippe haben.
Dr. Deborah Birx.
Viele Verstorbene dürften deshalb falsch kategorisiert werden, was erklären könnte, warum die Zahl der Virustoten im Staat New York, dessen demokratischer Gouverneur Andrew Cuomo sich in der Krise als Gegenspieler von Präsident Donald Trump profiliert, überproportional hoch ist und fast ein Fünftel aller Corona-Sterbefälle in den USA ausmacht.
Selbst wenn sich Ärzte über die Todesursache eines Patienten unsicher sind, empfehlen viele Gesundheitsbehörden, COVID-19 im Totenschein einzutragen. Mehr noch: In einigen Krankenhäusern werden angestellte Mediziner regelrecht unter Druck gesetzt, Sars-Cov-2 als Todesursache anzugeben, selbst wenn sie anderer Auffassung sind. Hintergrund ist der Coronavirus Aid, Relief und Economic Security Act (kurz CARES Act), ein Gesetz, dass die wirtschaftlichen Folgen der Pandemie in den USA abmildern soll. Der CARES Act sieht u. a. vor, dass Krankenhäuser für die Behandlung von Corona-Patienten einen Vergütungszuschlag von 20 Prozent erhalten. Dieser finanzielle Anreiz sorgt ebenfalls für statistische Verzerrungen, die das epidemische Lagebild verdüstern.
Nicht nur Dr. Birx, sondern auch andere Experten gehen vor diesem Hintergrund davon aus, dass die Zahl der am Coronavirus verstorbenen Menschen in den USA deutlich geringer ist als die amtlichen Statistiken der amerikanischen Gesundheitsbehörde CDC zeigen. Es wird vermutet, dass infolge der Zählweise und doppelt erfasster Sterbefälle über 25 Prozent mehr Corona-Tote an die WHO gemeldet werden als es in den Vereinigten Staaten tatsächlich gibt.
Die linke Washington Post behauptet dagegen, dass die Zahl der Virustoten statistisch unterschätzt werde. Man argumentiert, dass die Gesamtzahl der Sterbefälle, die normalerweise im Zeitraum März bis Anfang Mai registriert wird, in diesem Jahr höher ausfalle, was darauf schließen lasse, dass es mehr Corona-Opfer gäbe, als die Behörden einräumten. Doch diese Sicht greift zu kurz. Denn die Zeiten sind eben nicht normal. Viele Menschen auch mit lebensbedrohlichen Erkrankungen wie etwa Herzproblemen meiden den Gang zum Arzt oder ins Krankenhaus aus Furcht, sich dort mit dem Virus zu infizieren. Eigentlich dringend erforderliche Operationen werden aufgeschoben, bis es schließlich zu spät ist. Darüber hinaus erzeugen die Ausnahmesituation der Corona-Pandemie und die Angst vor der Zukunft bei vielen Menschen großen Stress, was sich in einer deutlichen Zunahme der Zahl von Suiziden zeigt – eine Entwicklung, die nicht nur in den USA, sondern auch in Deutschland und anderen Staaten zu beobachten ist. Die Folge ist ein Anstieg der Sterbezahl, was aber nicht auf eine hohe Dunkelziffer bei den COVID-19-Toten hindeuten muss.
Die fehlerhaften Daten, die ein verzerrtes Bild der Gefährlichkeit von Sars-CoV-2 vermitteln, verbreiten nicht nur übertriebene Furcht in der Bevölkerung vor einer Ansteckung mit dem Virus, sondern erschweren es auch, die Situation in den USA mit der in anderen Ländern zu vergleichen und die Wirksamkeit der verschiedenen Maßnahmen zu beurteilen, die zur Bekämpfung der Seuche ergriffen worden sind.
Vor allem aber führt die unzureichende Datenbasis zu Fehlentscheidungen der Politik, die das Leben und die Zukunft von Millionen Menschen beeinträchtigen oder gar zerstören. Der Shutdown der Wirtschaft dauert länger, als es erforderlich wäre. Die Arbeitslosigkeit steigt rasant und mit ihr die soziale Not.
Der Staat muss billionenschwere Rettungspakete auflegen, um einen Kollaps zu verhindern, was die öffentliche Schuldenlast aufbläht und auf kurz oder lang auch zu höheren Steuern führen wird. Das Gesagte gilt natürlich nicht nur für die Vereinigten Staaten, sondern für alle Industriestaaten, die sich mit COVID-19 konfrontiert sehen. Doch in den USA fällt die Krise mit einem wichtigen Ereignis zusammen, der Präsidentschaftswahl im November. Das linke Establishment will unbedingt verhindern, dass Amtsinhaber Donald Trump wiedergewählt wird und für weitere vier Jahre im Weißen Haus regiert. Es besteht deshalb in diesen Kreisen ein gesteigertes Interesse daran, das Ende des Corona-Lockdowns hinauszuzögern, um die wirtschaftliche Krise zu verschärfen und so die Chancen von Trump zu schmälern.
Das ist ein wesentlicher Grund, warum die epidemische Lage auch mit Hilfe aufgebauschter Zahlen in der amerikanischen Öffentlichkeit dramatischer dargestellt wird, als sie es in Wahrheit ist!
« Pour votre sécurité, contrôles radars fréquents ».
Ce panneau qui jalonne les autoroutes françaises en a fait sourire ou rager plus d’un. Les premiers radars automatiques sont apparus en 2003. « Pour votre sécurité », remplissez les caisses de l’Etat.
Mais aussi, étouffez-vous : le port du casque pour les motards et la ceinture (de sécurité pour votre sécurité) pour les automobilistes avaient précédé cette touchante attention des autorités qui voulaient protéger nos vies sans notre accord express ; car, après tout, nous sommes responsables de notre destin et il n’appartient qu’à nous d’en faire ce que nous voulons, à une seule condition : que nous respections les règles de la société qui interdisent d’attenter à la liberté des autres (et encore plus à leur vie ou à leur intégrité physique). Que la vitesse excessive non maîtrisée de votre véhicule soit proscrite hors circuit, voilà qui est bien compréhensible ; mais le port du casque ou de la ceinture concerne exclusivement notre propre personne sans qu’il soit mis en danger la vie d’autrui.
La fureur de vivre
Les jeunes petits-bourgeois incultes qui se moquent des boomers (les vieux qui sont nés après la seconde guerre mondiale) en pensant qu’ils ne s’intéressaient, comme eux, qu’à l’économie et à la surconsommation, ignorent tout de la jeunesse de la plupart de ces « boomers » qui vivaient ailleurs qu’à Paris et d’une manière autrement moins conformiste qu’eux au même âge.
A l’époque de la « Fureur de vivre » et de la « Dolce vita », les jeunes rebelles avaient envie de mourir ailleurs que dedans un bon lit, comme dit la chanson, en brûlant la vie par les deux bouts et en la quittant, par exemple, le crâne fracassé contre un platane (qui en avait vu de toutes les couleurs).
D’autres, ou les mêmes, sur un registre plus romantique, se délectaient de voir passer les jolies filles des années 60, robes légères et cheveux au vent sur leurs mobylettes, leurs scooters ou leurs Solex.
C’était l’époque des Blousons noirs, des bandes, de la castagne, le début des années 60, l’époque juste avant celle où Brigitte Bardot chantait sur son Harley-Davidson : « Que m’importe de mourir les cheveux dans le vent », une époque où « on se traitait de con, à peine qu’on se traitait », chantait Claude Nougaro, un temps qui n’avait pas encore vu la pseudo-révolution des mao-spontexs, les enfants des grands bourgeois parisiens, qui allaient s’amuser à faire mai 68 en prenant pour modèles de vertu les sanguinaires khmers rouges (avant de succéder aux affaires de leurs papas et de prendre le pouvoir politique), un temps qui n’avait pas encore vu les rassemblements Peace and love à la sexualité débridée et le mignon Flower power.
Aucun des membres de ces troupes bien disparates, gentils comme méchants, n’aurait imaginé porter un casque pour faire de la moto ou attacher une ceinture en montant dans une voiture.
On peut, en effet, ne pas aimer avoir le crâne compressé dans un casque (quand il n’est pas question de faire la guerre), dans une « prison pour la tête ». On peut ne pas aimer être ligoté dans une ceinture comme un aliéné (aliéné : être étranger à soi-même). J’entends déjà certains dire : « vous savez ce que ça coûte un accident, pour l’hôpital ? » Mais pourquoi est-ce toujours au citoyen d’être responsable de ce qu’il paye déjà, de n’être responsable que lorsqu’il s’agit de payer ? Combien coûtent tous ces parasites payés à ne rien faire ou à mal faire (Voir à ce sujet l’article de Michel Lebon sur Nice-Provence Info où il donne la liste des employés de l’Agence régionale de santé pour notre région Provence-Alpes-Côte d’azur[1]) et combien coûtent toutes les erreurs du gouvernement actuel (ah oui, l’hôpital, parlons-en…) ?
On a ensuite commencé à entendre ce slogan « sauver des vies » lorsqu’il s’est agi d’épargner celles causées par les accidents de la route puis celle des fumeurs. La formule était encore une fois mal venue car, après tout, on ne sauve jamais aucune vie qui finira bien par trouver son terme d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard.
Le 17 mai 1973, La Prévention routière avait diffusé une campagne de publicité (voir photo) pour marquer les esprits afin de dénoncer le nombre de victimes annuel par accident de la route : 16545, approximativement la population de Mazamet qu’on fait allonger dans les rues de la ville. A noter que Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, n’avait pas encore commencé à sévir.
Le principe de prévention
Il y avait, tout près de chez moi, une route qui menait directement à la ville ; elle était bordée, à son départ, par une falaise rocheuse ; longtemps, il y eut un panneau triangulaire très simple représentant une chute de pierres. Symbole compréhensible pour tout le monde, même ceux ne parlant pas français.
Le panneau voulait dire : attention, des pierres sont déjà tombées à cet endroit, méfiez-vous, le risque subsiste ; ce qui voulait aussi signifier : vous vous engagez dans cette voie à vos risques et périls, sous votre responsabilité ; ce panneau était simplement là pour vous faire comprendre que vous étiez libre de prendre une décision qui était votre choix, qu’il n’était pas question de vous infantiliser. Le panneau faisait partie d’un système de signalisation qui, à l’époque, n’avait pas de nom, parce que le bon sens n’a pas besoin d’être nommé, un concept qu’on aurait pu appeler alors le principe de prévention, du verbe « prévenir ».
Le principe de précaution
Et puis, il y a une dizaine d’années, des pierres sont à nouveau tombées de cette falaise sur la route.
Le panneau à usage préventif avait disparu. Que faire ? il fallait entreprendre des travaux, placer un filet métallique pour recouvrir cette partie de la falaise sur une dizaine de mètres. Mais, derrière chaque incident de ce type, partout en France, il y a une énorme bureaucratie à la française, des milliers d’employés qui vont s’intéresser ou pas au problème (le plus souvent pas), des centaines de propositions contradictoires qui vont faire que rien ne sera fait avant longtemps ; c’est ce qui est arrivé. La route a été fermée pendant des mois parce que les différentes couches décisionnaires (l’Etat, la Région, le département, la communauté de communes, la Métropole, la ville, puis la DDE, le préfet, et les diverses instances bureaucratiques… (ce qu’on a appelé le « millefeuille administratif ») n’ont jamais voulu prendre la décision d’ouvrir la route avant que ne soient effectués les travaux - ça peut se comprendre – mais ont mis des mois avant d’autoriser leur réalisation, chacun des « décisionnaires » tenant trop à son confort pour risquer quelque initiative que ce soit. Et ce sont les citoyens qui pâtissent in fine de cette effarante impéritie.
Le principe de précaution provient du droit de l'environnement et du droit de la santé, ayant été développé à la suite d'affaires telles que celle du sang contaminé où les instances dirigeantes du milieu hospitalier se renvoyant la patate chaude pour ne pas prendre de décision ont fini par être « responsables » (mais « pas coupables ») de la mort de centaines de personnes parmi les populations hémophiles transfusées. Le scandale débouchera en 1993 sur la création de la Cour de justice de la République, compétente pour juger les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, juridiction d’exception dont le président Macron a souhaité la disparition.
Le principe de précaution représente l’un des archétypes du politiquement correct d’une société bien policée, bien soumise et bien timorée, un principe contre lequel personne n’ose s’élever.
Il consiste à priver de liberté l’ensemble de la population pour sauver d’une part des irresponsables - les individus incapables de se gérer - et les décideurs, d’autre part, qui préfèrent pénaliser l’ensemble de la population au profit de leur confort personnel ; qu’il est loin le temps où les fonctionnaires étaient au service de la nation et des citoyens !
Les partisans de l’Ordre mondial, comme le sont tous nos gouvernants de l’ouest européen, rêvent d’une suppression des frontières au niveau national, mais assignent, « en même temps », à chaque citoyen une limite territoriale qui ne peut excéder celle de son propre corps (lequel citoyen l’accepte généralement très bien puisqu’il a été mutilé de son esprit critique très insidieusement par les médias, et principalement par la télé). Nous avons vu quel a été le processus de cet enfermement gradué et indolore qui a affecté perfidement la population depuis la fin des années 60.
Avant de poursuivre, je ferai remarquer que ces principes de sécurité et de précaution totalement artificiels et superflus mais dont le gouvernement semble tenir grand compte ne font nullement référence à la véritable insécurité, celle dont l’Etat doit se préoccuper en tout premier lieu – il s’agit d’une fonction régalienne - mais qui ne l’intéresse nullement de combattre car elle lui permet d’entretenir un climat de peur et de psychose qui affecte le citoyen dans le but de rester au pouvoir ; je veux parler de l’insécurité causée par les délinquants sur les personnes et les biens : incivilités, vols, viols, meurtres, de nos jours perpétrés au quotidien.
[Les citoyens] « ont peur, donc s’isolent les uns des autres, cessent de sortir, mettent une sourdine à leurs revendications. Les rues se vident, l’espace public se délite, chacun se replie sur sa sphère privée, meublent ses soirées en regardant la télévision : quoi de plus favorable à l’exercice de l’autorité ? En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, tout est d’ailleurs mis en œuvre pour qu’il se défasse, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimation du pouvoir (car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant). Les forces de l’ordre ont pour consigne de laisser faire, c’est-à-dire de ne rien faire qui puisse empêcher l’ordre de se défaire (politique de passivité). »
Voilà ce qu’écrivait Eric Werner en 1998[2], nous nous retrouvons dans cette exacte situation en ce printemps 2020 après les mesures édictées dans le monde entier à l’occasion de cette pandémie ; nous voyons que les objectifs du Système n’ont guère changé. La peur de la pandémie a succédé, avec beaucoup plus de succès pour ceux qui l’ont instillée, à celle du terrorisme ; le « Restez chez vous » a remplacé plus efficacement le « Je suis Charlie » qui avait fait l’objet, à l’époque, d’une véritable hystérie collective.
Covid 19 : le coup de tonnerre qui bouleverse le monde
Soyons clair : un coup de tonnerre est un phénomène naturel ; nous ne sommes pas certains que le Covid19 soit véritablement une pandémie d’origine naturelle.
Le véritable coup de tonnerre est celui-ci : pourquoi le Système mondial a-t-il décidé de passer brutalement à l’action en propageant ce virus ? Nous nous attendions à une mise en place plus lente dans sa guerre contre les peuples traditionnels. En fait, je crois qu’il a mis en application le dicton : « L’occasion fait le larron ». Il est possible qu’un employé du fameux laboratoire P4 de Wuhan ait malencontreusement ou intentionnellement répandu le virus hors les murs du laboratoire ; et quelques esprits avisés dans les sphères du pouvoir mondial ont profité de cette opportunité pour mettre en place ce plan de manipulation des masses qui existe vraisemblablement depuis de nombreuses années « dans les cartons », comme on dit.
C’est ainsi que les deux principes que nous dénonçons ont tellement bien fait leur travail que les promoteurs de la pandémie ont pensé qu’il serait un jeu d’enfant de poursuivre le processus ; le monde est mûr pour un puçage global sous forme de vaccination, par exemple. Le principe de sécurité et le principe de précaution (tous deux entrés en vigueur contre la population) vont servir à canaliser et à faire accepter les restrictions aux libertés décidées à l’occasion de cette pandémie.
Une autre mise au point : la gestion de la crise pandémique par le gouvernement français (mais qui fut à peu de détails près la même dans d’autres pays européens : l’Italie, la Belgique, l’Espagne, notamment), cette gestion a été qualifiée de catastrophique par l’opposition réactionnaire de droite et de gauche ; rien n’est plus faux ; notre gouvernement est arrivé à ses fins avec un brio qu’il faut saluer. Inutile que je développe ce point, Georges Gourdin l’a remarquablement bien fait dans son article sur Nice-Provence-Info : https://www.nice-provence.info/2020/05/11/detrompez-vous-...
Souvenez-vous de ce que les commentateurs ont considéré comme un cafouillage au tout début de la crise : les déclarations contradictoires entre les différents membres du gouvernement sur l’existence de stocks de masques, de tests, sur les modalités tout aussi contradictoires du confinement, dont la dernière perle revient au président Macron lui-même qui assure, le lundi 18 mai, que la France n’a « jamais été en rupture de stock de masques », perle précédée de celle du ministre de l’Education nationale Blanquer : « Il y a plus de risques à rester chez soi que d’aller à l’école », après que tous les membres du gouvernement et autres « experts » en pandémies nous aient répété en boucle le contraire qui tenait en un mot : confinement , qui est un autre terme pour désigner l’incarcération, celle-ci quasiment volontaire de la part des incarcérés. On connaît la formule d’Aldous Huxley qui peut accompagner tous les épisodes de cette gigantesque manipulation : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude ... »
En réalité, tout le monde au gouvernement et dans les médias a admirablement joué le rôle qui lui a été attribué pour décontenancer le peuple qu’ils méprisent, tous plus acteurs et menteurs les uns que les autres.
“Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut pas se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez”, disait Hannah Arendt.
Résultat, à l’heure où j’écris, un sondage vient d’être publié qui confirme que la côte du Premier ministre s’envole à 57%[3] d’opinions favorables après toutes les turpitudes dont ce sinistre personnage s’est rendu coupable ; se référer plus haut au texte d’Eric Werner pour comprendre l’attitude de la population qui peut apparaître comme une aberration.
Les matamores de la pandémie
On ne sait pas si c’est le principe de précaution qui s’est appliqué puissance 10 lors de cet épisode de pandémie. En tout cas, le conditionnement actuel de la population par le Système mondial a été préparé avec une telle constance et une telle méticulosité grâce à ces principes de « sécurité » rabâchés jusqu’à la nausée par les médias pendant des années qu’il n’y avait pratiquement plus rien à faire pour la conduire exactement là où il voulait qu’elle aille, c’est-à-dire : nulle part. Un labyrinthe dépourvu de sortie, un piège à rats. D’où le slogan : restez chez vous.
Je dirais qu’il y avait en partie de ça en ce qui concerne les petits décideurs, certains petits maires par exemple, toujours prompts à imiter ce qui se fait en haut lieu, histoire de passer pour des gens importants, même s’ils ne comprennent rien aux véritables intentions de l’oligarchie mondiale, ou même nationale. Nous avions déjà vu ce phénomène en ce qui concerne un autre sujet, tout à fait différent, mais qui procède de la même démarche, lorsque j’avais évoqué dans un autre article ces ronds-points « agrémentés » d’une « œuvre d’art » dont nous gratifiaient certains édiles locaux[4].
Si ces édiles, pour la plupart de bonne foi, savaient à quelle monstruosité ils s’empressent de collaborer avec un zèle inouï en croyant « protéger » leurs concitoyens, ils en resteraient mortifiés pour le reste de leur vie.
L’un des premiers à se distinguer dans cette surenchère sanitaire liberticide fut le maire de Sanary qui prohibait de circuler à plus de 10 mètres de son domicile et qui interdisait d’aller chez le boulanger pour acheter une seule baguette ; il avait été obligé de faire marche arrière devant le nombre de protestations de la population.
Robert Ménard, pour ne pas être en reste, a fait enlever tous les bancs de sa ville, Béziers, pour empêcher bien sûr la population de s’y asseoir (après avoir encensé, d’ailleurs, le premier discours du Président Macron sur la crise sanitaire ; il n’a pas été récompensé de cette flagornerie, l’Etat lui a interdit de proposer un test au personnel des écoles et des crèches).
A Biarritz, on n’avait pas le droit de s’asseoir « plus de deux minutes » sur les bancs publics face à la mer ; qu’importe, quand on a vu ses reflets changeantssous la pluie (comme chantait Charles Trénet) plus de deux minutes, on a tout vu ; Georges Brassens doit se retourner dans sa tombe, lui qui prenait la défense des amoureux qui se bécotaient sur les bancs publics, bravant les regards désapprobateurs des « passants honnêtes ».
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse va demander que chaque personne souhaitant venir sur l'île (Corses compris) « présente à l'aéroport ou au port un test de dépistage négatif datant de moins de sept jours avant le départ. ». On a connu ce monsieur moins regardant sur les conditions d’entrée sanitaire sur l’île lorsqu’il proposait d’accueillir les clandestins de l’Aquarius.
J’ai gardé pour la bonne bouche l’inénarrable Estrosi qui nous a fait la totale à Nice.
A propos des déplacements dits brefs, relatifs à la pratique sportive, aux promenades en famille ou aux sorties nécessaires pour les animaux domestiques, trop nombreux sont ceux dévoyant ces règles pour contourner les mesures du confinement. Trop nombreux sont ceux utilisant ce prétexte pour se retrouver entre amis, aller voir la famille ou tout simplement s’offrir un bol d’air…» C’est moi qui souligne. Et on rajoutera à ça quelques mesures qu’il avait prévues comme le port du masque obligatoire, le couvre-feu à partir de 20 h dans certains quartiers, la fermeture des plages, de la Promenade des Anglais, de l’avenue Jean Médecin et des parcs et jardins, les fermetures administratives des entreprises ne faisant pas respecter la « distanciation sociale »…
Masque : muselière, baillon, ou les deux ?
Le port du masque est aussi efficace que la loi Avia pour attenter à la liberté d’expression et presque aussi efficace que la fameuse marque de la bête, le puçage que Bill Gates nous promet en même temps que la vaccination à échelle mondiale.
Le masque, muselière, baillon, ou les deux à la fois, constitue le symbole parfait de soumission à l’ordre régnant qui permet à nos gouvernants de savoir globalement (sauf exception) quels sont ceux des Français qui leur sont passivement acquis et, mieux encore (car leurs visages sont à découvert) ceux qui deviennent de facto des dissidents.
On se souvient des polémiques qu’avait suscitées le port du voile, véritable signe de soumission de la femme musulmane ; nous avons avec cette nouvelle « masquarade » l’équivalent mondial du niqab pour tous.
Porteurs du masque ou visages découverts : paradoxalement, on pourrait dire que, quelque soit le choix, les masques sont (quand même) tombés.
Retour aux heures les plus sombres
La pandémie va passer, les big brothers de pacotille vont se faire oublier, resteront les modalités du but recherché qui a été atteint sans doute au-delà des espérances de ses promoteurs et particulièrement en France, comme l’a si bien relevé Eric Werner, encore lui :
« La France n’a pas été le seul pays d’Europe à instaurer un confinement strict de sa population, mais nulle part ailleurs la répression policière en lien avec la mise en œuvre de cette mesure, en elle-même, il est vrai, déjà très discutable, n’a comporté des traits d’une telle férocité, parfois même d’inhumanité. Certaines vidéos en font foi. L’État français traite aujourd’hui sa propre population comme s’il était en guerre avec elle. Une telle situation est complètement atypique et même unique en Europe.
Observons au passage que les Français dans leur ensemble n’en ont pas ou que rarement conscience. Il faudrait que quelqu’un prenne un jour la peine de le leur expliquer : leur dire que nulle part ailleurs sur le continent, la police ne se permettrait de traiter ainsi les gens. Ce n’est même pas imaginable. Le leur dirait-on qu’ils se montreraient peut-être moins timides dans leurs protestations. Quand on croit que c’est la même chose ailleurs, on a tendance à dédramatiser, quand ce n’est pas à banaliser. Or, justement, ce n’est pas la même chose ailleurs. » Article d’Eric Werner paru dans la rubrique «Enfumages» de l’Antipresse n° 232 du 10/05/2020.
En vérité, les citoyens eux-mêmes, dans leur grande majorité, auront dépassé les souhaits des apprentis-dictateurs qui voulaient les contraindre ; chacun d’eux faisant assaut de veulerie, de mesquinerie et de conformisme, dénonçant à la police son voisin qui ne respectait pas à la lettre les règles du confinement ou regardant comme des criminels ceux qui ne portaient pas de masque, tous ces bons petits-bourgeois étant persuadés d’être, dans leur bon droit, des modèles de vertu. C’est le retour aux heures les plus sombres de la collaboration.
Pendant des siècles, nos soldats se sont battus pour conserver à leur peuple sa liberté qui était alors considérée comme la valeur suprême qui devait être le socle de toute vie digne de ce nom ; beaucoup sont morts pour cette cause.
Les Français du XXIe siècle ont choisi : ils préfèrent désormais l’esclavage à la liberté. Comme l’avait si bien montré le dessin de Konk qui, représentant un monument aux morts, avait remplacé l’inscription « Morts pour la France » par celle plus en rapport avec la mentalité actuelle : « Morts pour rien ».
Paul-Georges Sansonetti a fort bien défini la situation tragique qui est actuellement la nôtre dans son livre, Présence de la Tradition primordiale (éditions ODS) : Si les civilisations s'épanouissent en reflétant, par la formulation de la beauté, un ordre suprahumain, leur sauvegarde n'est assurée que lorsque s'affirme une volonté combattante sans faille. Asservissements et ténèbres ne croissent qu'en des temps où rouillent les épées."
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] « Par curiosité, faites-vous mal, jetez un coup d’œil sur l’organigramme de l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des comme ça, il y en a dans toutes les Régions. Ça en fait des brasseurs d’air pour décider du nombre de cases de la marelle. » (La marelle, Nice-Provence-Info, 10.5.2020)
[2] Eric Werner, L’avant-guerre civile, Editions L’âge d’homme.
[3] Sondage publié, le 12 mai, par Paris Match et Sud Radio et réalisé par l’IFOP.
Pression américaine sur le Venezuela : Washington veut un « changement de régime »
Par Bernhard Tomaschitz
Profitant de la crise du coronavirus, les Etats-Unis multiplient leurs efforts pour provoquer un changement de régime au Venezuela
Alors que la crise du coronavirus affecte toute la planète, les tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela s’intensifient. Au début du mois de mai 2020, plusieurs tentatives d’invasion auraient eu lieu dans l’Etat sud-américain. Vingt-trois personnes auraient été prises prisonnières et, d’après les autorités vénézuéliennes, il s’agirait de mercenaires. Ces actions, ajoutent-elles, auraient été téléguidées par l’opposition vénézuélienne et par les cartels de narcotrafiquants basés en Colombie, comme l’a déclaré le ministre des communications Jorge Rodriguez. Derrière cette tentative d’invasion, baptisée « Operation Gedeon », se profilerait le firme de mercenariat Silvercorp de l’ancien soldat d’élite américain Jordan Goudreau. Le siège de Silvercorp est situé dans l’Etat américain de Floride. Ce qui frappe de premier abord, c’est que cette « Operation Gedeon » a été menée à la mode du dilettante. Le New York Times écrit qu’elle était menée selon un « scénario hollywoodien ». Le ministre américain des affaires étrangères, Mike Pompeo, a fait savoir que « si nous avions été impliqués, les choses auraient tourné autrement ». Cette déclaration permet toutefois de conclure que l’option militaire contre le Venezuela est bel et bien envisagée aux Etats-Unis.
Depuis lors, Washington et Caracas se querellent pour savoir qui est à l’origine de l’« Operation Gedeon ». Rodriguez : « Le gouvernement de Trump aura du mal à nier ses responsabilités ». Donald Trump rejette toute implication américaine et a évoqué une campagne de désinformation du Président vénézuélien Nicolas Maduro. D’après le New York Times cependant, Silvercorp affirme avoir conclu un accord avec l’opposition vénézuélienne portant sur une somme de 220 millions de dollars, « afin de l’aider à renverser Maduro ».
Les faits sont pourtant les suivants : Donald Trump, depuis son entrée en fonction en janvier 2017 et en dépit des sanctions économiques accrues contre le Venezuela, n’est toujours pas parvenu à provoquer un changement de régime à Caracas et à installer un gouvernement de marionnettes dirigé par Juan Guaido, président ad interim auto-proclamé. La revue Politico écrit : « La stratégie américaine contre le Venezuela patine depuis près d’un an, depuis que Trump a demandé à Maduro de se retirer et a imposé des sanctions accrues contre son gouvernement ». Maduro « est toutefois resté au pouvoir avec l’appui des adversaires des Etats-Unis que sont la Russie et Cuba ». Washington n’a plus guère d’autres ressources que d’appuyer Guaido et de parier sur la menace militaire ». Quant à Guaido, les Etats-Unis affirment, par la voix d’Elliott Abrams, conseiller spécial pour le Venezuela auprès du gouvernement américain, vouloir encore le soutenir dans l’avenir.
Ce soutien, ouvertement avoué, à un « président intérimaire » auto-proclamé est, qu’on le veuille ou non, l’indice d’une immixtion délibérée dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. De même que le projet esquissé par Elliott Abrams, baptisé « Projet-cadre pour la transition démocratique au Venezuela ». Le noyau central de ce projet vise la constitution d’un « conseil d’Etat » qui reprendrait à son compte le rôle du gouvernement vénézuélien. Au point 6 de ce projet, on lit : « toutes les compétences exercées par le Président en vertu de la constitution seront toutes transmises au ‘conseil d’Etat’ ». Et dès que ce « conseil d’Etat » se mettrait à fonctionner, Maduro serait démis de ses fonctions et les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’UE seraient levées. Et, bien évidemment, ce « conseil d’Etat » serait constitué de telle manière que l’opposition, soutenue par les Etats-Unis, obtiendrait de facto un droit de veto.
Et ce n’est pas tout : en avril les Etats-Unis ont incriminé Maduro sous le prétexte de trafic de drogues et mis sa tête à prix pour 15 millions de dollars. Pire : ils ont envoyé des navires de guerre dans les Caraïbes. La revue The American Conservative émet également son avis : « Les Etats-Unis ont amorcé la plus grande invasion dans notre hémisphère depuis celle de Panama ». Elle évoque l’invasion américaine du Panama en décembre 1989, où Manuel Noriega, qui y détenait le pouvoir, a été renversé. Le conseil de sécurité de l’ONU n’avait donné aucun mandat permettant cette invasion ; comme les Etats-Unis n’avaient pas été attaqués par le Panama, on peut affirmer que cette agression était contraire au droit des gens. The American Conservative poursuit, en soulignant un détail particulier : la mise à prix de la tête de Maduro a été signée par le même procureur général, William Barr, qui avait, en 1989, justifié juridiquement l’invasion perpétrée contre Noriega.
A l’époque comme aujourd’hui, la lutte contre le narcotrafic constituait le prétexte de l’action américaine. Washington justifie l’envoi de ses navires de guerre dans la Mer des Caraïbes en arguant de la nécessité d’interdire le trafic de stupéfiants sur le territoire américain. Les faits nous obligent à constater, toutefois, qu’il y a davantage de drogues qui arrivent aux Etats-Unis par la Colombie que par le Venezuela. Mais la Colombie est le principal allié des Etats-Unis dans la région. Ses trafiquants envoient leurs drogues aux Etats-Unis par la voie maritime du Pacifique. Il est probable que la Colombie ait joué un rôle dans l’« Operation Gedeon « , estime Lucas Leiro de Almeida de l’Université de Rio de Janeiro. Il écrit : « D’après des sources officielles, les guerilleros ont quitté la Colombie par la mer pour arriver au Venezuela, transportés par les bâtiments d’une firme américaine, que Guaido lui-même aurait loués (…). Le procureur général du Venezuela a rendu publiques toute une série de preuves, y compris le contrat signé entre Guaido et l’entreprise américaine, lequel contrat décrivant la route maritime à suivre depuis la Colombie ; or c’est justement cette route-là que les attaquants ont suivie ; cela confirme les accusations formulées par le gouvernement de Maduro ».
Bernhard TOMASCHITZ.
(article tiré de « zur Zeit », Vienne, n°20/2020).
(Covid-19, le coup d’État technologique, 2) À quoi avons-nous affaire réellement ? En quoi la maladie appelée Covid-19 se distingue-t-elle des épidémies antérieures que l’humanité a affrontées ? Au-delà des questions épidémiologiques, nous voyons se profiler d’autres explications à cette étrange dérive. À côté du chaos et de l’improvisation sanitaires, certains secteurs ont, eux, fonctionné avec une précision remarquable. Si nous regardions un peu de ce côté-là ?
« Les données doivent être utilisées pour dire la vérité, non pour appeler à l’action, si nobles que soient les intentions. » (Hans Rosling, Fact-fulness, p. 236)
FIN DU MONDE OU TRAIN FANTÔME ?
Dans son Journal, le fonctionnaire de l’Amirauté Samuel Pepys tient le «blog» de la peste de 1665. Alors que la classe aisée s’est prudemment réfugiée à la campagne, Samuel reste à Londres, accaparé par ses affaires. Chacun est libre, alors, de fixer ses « distances sociales ». Pepys décrit sans dramatiser la propagation de l’épidémie et ses ravages. Tel cocher s’est mal senti le matin : il était mort le soir. Telle famille de sa connaissance a été entièrement exterminée. Lorsqu’il se rend en ville, il doit éviter certaines rues, particulièrement touchées, pour ne pas enjamber des cadavres... Cela ne l’empêche pas, par ailleurs, de se commander un nouveau costume et de se le faire livrer à une adresse d’emprunt pour ne pas irriter sa femme contrariante. Ni de se rendre à un mariage — avec du retard, évidemment. Des connaissances s’en vont, de nouveaux visages arrivent. Samuel remet son destin entre les mains de Dieu et vaque à ses affaires, plutôt favorables du reste. Il ne manque pas de s’en féliciter. Samuel Pepys n’était ni insensible ni inconscient. Il était un homme plutôt ordinaire de son époque, vif d’esprit et doté d’humour. Il savait, à la différence de nos contemporains, que la mort nous guette au tournant et que l’homme ne contrôle rien. Son journal est un document de premier plan sur la vie quotidienne au XVIIe siècle. Il consigne aussi le terrible incendie qui ravagera Londres à peine la peste terminée, en 1666. La reconstruction inaugurera la période la plus glorieuse de la ville sur la Tamise. La peste avait emporté un quart des Londoniens. Eh, quoi, ce n’était pas la fin du monde...
La fin du monde, c’est aujourd’hui ! Le monde s’est arrêté de respirer à cause d’une épidémie que le bon Samuel Pepys n’aurait même pas jugée digne de mention. À l’heure du déconfinement, Covid-19 peine toujours à marquer de son empreinte les courbes de mortalité saisonnières. Même si, pour alimenter la chaudière du train fantôme, « tout le monde meurt désormais de Covid-19 », comme le note, pince-sans-rire, l’intrépide statisticien W. M. Briggs. Même si Covid semble « emprunter » quelques clients à la grippe saisonnière qui — ô miracle ! — n’aurait fait cette année en France que 72 morts. (Pour autant que les chiffres riment à quelque chose : mais essayez de les démêler, et vous tombez dans des complications... fractales !)
Si les historiens de demain devaient se fonder uniquement sur ces chiffres (or nous vivons dans la tyrannie des chiffres), ils pourraient conclure qu’il ne s’est rien passé d’extraordinaire au printemps 2020. Reconnaissant implicitement la démesure de la panique qu’ils ont semée, les coronanistes, qui s’identifient chez nous à la voix des autorités, soutiennent aussitôt que c’est grâce au confinement. Propos aussitôt démentis par d’autres chiffres : ceux des pays qui n’ont pas confiné. La mortalité de la Suède ou de la Biélorussie est moindre que celle de la France, de la Grande-Bretagne ou de l’Italie. Dans la mesure où les chiffres, une fois de plus, riment à quelque chose.
Dans les cas où la quarantaine a été accompagnée de dépistage massif avec un traitement immédiat, le nombre de morts par million d’habitants est spectaculairement moindre. On invoquera dès lors les différences de mentalité ou de système politique et autres éléments non quantifiables. A contrario, dans les pays les plus touchés par cette maladie — qui se trouvent tous à l’ouest de Vienne — on relèvera des bizarreries sans nombre, à croire que jamais dans son histoire l’Occident n’avait croisé un virus. Cela va d’une pénurie invraisemblable de masques et de désinfectants (masques brûlés en France, désinfectants détruits en Suisse) à l’interdiction de fait du dépistage, à la confiscation du seul traitement existant susceptible de combattre le mal ou à la désactivation forcée des médecins traitants.
LA CONJURATION... DE L’INEPTIE
Cette épidémie aura été marquée par de grandes premières. La première d’entre elles est que des populations entières ont été confinées, sans discrimination des sains et des contaminés, en dépit du bon sens et de l’expérience.
En France, pour la première fois, on a traqué en hélico les promeneurs soucieux de s’aérer les poumons, tout en n’empêchant personne de s’immerger dans les nuées virales des supermarchés ou du métro, et l’on a persécuté des médecins qui ont fait quelque chose pour leurs patients plutôt que d’attendre les hypothétiques vaccins.
Dans ce pays maniaque de prévoyance qu’est la Suisse, on s’est trouvé totalement pris de court en ignorant les plans « pandémie » soigneusement élaborés qui prennent la poussière dans les archives fédérales. On a laissé se développer un marché usurier des produits de première nécessité (j’ai publié la photographie d’un désinfectant ordinaire vendu en pharmacie à 250 CHF le litre !) — le genre d’abus pour lequel on risquait la corde au temps des vraies guerres. Les autorités avaient d’autres soucis, me dit-on. Mais la manière dont elles ont affronté les « vrais » enjeux laisse elle aussi un arrière-goût de fake : de la pseudo-aide aux entreprises (brillamment démasquée par Vincent Held dans l’Antipresse du 19 avril) jusqu’à la facturation du dépistage aux citoyens eux-mêmes. (Oui, vous l’avez bien lu : les tests ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie en Suisse !) Comment peut-on prendre au sérieux un État qui hurle à la peste sans prendre en charge les outils élémentaires de sa détection ?
À mesure que la menace se dissipe, les signes de dérangement systémique sautent aux yeux. La complaisance bébête des médias de grand chemin n’a pas réussi à masquer le désarroi et l’incompétence des gouvernants. Les questions que n’ont pas posées les journalistes payés pour les poser ont déferlé sur les réseaux sociaux. La seule réaction critique des médias tricards a consisté à faire la traque aux « conspirationnistes ». Comme s’ils ne venaient pas d’être témoins d’une conspiration de l’ineptie au plus haut niveau.
Comme l’observe Éric Werner, la raison de ce naufrage se situe forcément quelque part entre ces trois paramètres : incompétence, corruption et volonté délibérée. Mais on pourrait aussi englober ces trois pistes dans une autre perspective : celle d’une transformation fondamentale, tectonique, de la société humaine. C’est cette transformation souterraine que j’ai tenté de capter ces dernières semaines sous forme de fragments et que j’essaierai de décrire plus précisément.
L’APOTHÉOSE DE BIG DATA
Au mois de mars 2020, l’envie de catastrophe était palpable dans l’air. C’était le trend et le besoin du moment, et cela imprègne encore les règles du déconfinement. Il n’est pas interdit de se demander à qui la peur (et ses conséquences) profitent le plus.
Même si la plupart des gouvernements ont cédé à la vague de panique, chacun l’a exploitée en fonction de ses intérêts propres. Et là, surprise ! La gestion politique de la crise sanitaire s’est avérée bien plus déterminée que sa gestion sanitaire. Pour la présidence française, isolée du peuple, chahutée continuellement par les gilets jaunes et les grèves, pouvoir mettre sous clef la population était une aubaine salvatrice. Dès le début du confinement, on s’est empressé d’« adapter » les lois sur le travail et de neutraliser le législatif (qui ne s’est pas trop débattu). Dans l’affolement général, personne ne s’est inquiété de l’instauration de la démocratie par décret, cette contradiction dans les termes.
En l’occurrence, la stratégie politique s’accompagne à chaque coup d’un volet technologique. Un peu partout, les solutions de surveillance sont tombées du plafond comme les masques à oxygène dans un cockpit dépressurisé. (Le pompon, en la matière, va sans doute à la mairie de Moscou avec ses codes QR et son flicage généralisé des déplacements.) Comme le résumait Intelligence Online (n° 851, 15 avril), « les spécialistes du big data rêvent d’un momentum Covid-19 » — ils en rêvaient depuis un bon moment, faut-il préciser. Pendant que les populations infantilisées grelottaient de peur, chantaient sur leur balcon ou tapaient le soir sur leurs casseroles « en hommage aux soignants » — et que ces soignants se tuaient au travail dans des conditions impossibles —, les affaires des gens « aux affaires » se poursuivaient plus intensément que jamais.
Le contraste entre l’improvisation sanitaire et le management politique, de plus en plus étroitement intégré au militaire, est d’autant plus surprenant que le fantasme de la pandémie continuait de flotter dans l’air depuis les résultats « décevants » de H1N1. Sans même parler des simulations et projections de la Fondation Bill Gates, les signes avant-coureurs abondent. En 2012, par exemple, l’UE avait sponsorisé une curieuse histoire de pandémie en BD (Infected). Dans cette histoire « peut-être fictive et néanmoins mêlée d’informations factuelles », le virus, déjà, venait de Chine et l’humanité était sauvée par une élite d’administrateurs globalistes non élus — avec l’aide d’un héros venu du futur. « Lorsque ceci arrivera, vous devrez faire tout ce qu’il faut pour prendre les décisions politiques qui éviteront que votre avenir ne soit jamais celui d’où je viens », explique le voyageur temporel à nos sauveurs. Le message politique adressé aux générations visées est aussi clair que la logique du récit est loufoque (si cet avenir d’où est venu le lanceur d’alerte ne doit en aucun cas se produire, d’où vient alors le blondinet ?). Dans les faits, les super-eurocrates sont bel et bien restés des personnages de bande dessinée, mais d’autres acteurs, bien plus sérieux, ont promptement ramassé les morceaux.
DEMAIN, LE TÉLESCLAVAGE
Le magazine économique Fast Company, relayé par Courrier international, révélait fin avril que la fortune des milliardaires américains s’est accrue de 10 % au cours du seul mois de mars 2020, « soit une hausse de 282 milliards de dollars». Après une plongée des marchés vite passée, « la tendance s’est inversée. C’est particulièrement le cas pour le PDG de la plateforme de vidéoconférence Zoom, Eric Yuan. » Jeff Bezos, le patron d’Amazon, qui a engagé 100’000 esclaves frais dès le début de la crise, n’est pas lui non plus à plaindre. ?
Qu’est-ce que ce détail nous révèle ? Que dans ce pays où la plupart des hyperfortunes sont liées à la tech, certains ont vu arriver les quarantaines comme un cadeau de la providence. Télétravail, télé-école, téléapéro, téléconférence... La technologie de communication, détenue par un tout petit nombre de propriétaires, est vouée à remplir tous les interstices physiques que les règles d’hygiène instaurent entre les humains. Sur chaque passerelle virtuellement établie entre les humains isolés et tracés, il sera possible, comme au Moyen Âge, de planter un péage à tarif discrétionnaire. On ne chipote pas sur les services vitaux. Ah oui : j’allais oublier la menace de la vaccination universelle. Mais elle fait partie du package.
La question n’est donc pas de savoir si les seigneurs de la technologie et leurs hologrammes politiques ont envie de gonfler et faire durer la pandémie, voire de la décliner en série gore façon Netflix. La question qui devrait nous préoccuper au premier chef est de savoir pourquoi ni les partis politiques, ni les milieux académiques, ni les médias, ni les églises n’ont soulevé la moindre objection à leur prise de pouvoir. Le sens commun et la logique auraient-ils été victimes du coronavirus* ?
Nous étudierons ce mystère dans le prochain épisode, où il sera question de la caste des coronanistes, du bon et du mauvais usage de leurs outils informatiques et de la fascination qu’exerce sur tout ce petit monde le modèle technototalitaire chinois.
Après le Covid-19, les soldats US débarquent en Europe.
Quoi ? Nouvelle occasion pour faire repartir une seconde vague de contamination par le virus ? Ne soyons pas mauvaise langue ! Non, tout simplement, contrairement à tout ce que les crétins télévisuels veulent nous faire croire, tout continue comme avant et même de plus belle, la crise du coronavirus ayant renforcé opportunément sans qu’on sache vraiment si ce fut prémédité, les assurances et les plans des mondialistes. Il s’agit donc maintenant d’ailler chatouiller, après l’Iran (https://metainfos.fr/2020/05/19/moyen-orient-pourquoi-les...) un peu plus la Russie sur ses frontières, puisque les peuples en particulier européens sortent affaiblis par le confinement, par leurs pertes financières et par leurs deuils ! N’oublions pas que face au krach plus que prévisible (https://metainfos.fr/2020/05/18/vers-un-deuxieme-krach/) et ceci par contre fut bien l’objet de discussions secrètes à Davos ou ailleurs, au sein du deep state, l’option d’une troisième guerre mondiale reste bien dans les cartons, en dernier recours, pour sauver le système.
C’est donc tout naturellement que l’armée américaine va reprendre un exercice à grande échelle en Europe. Des milliers de soldats américains et polonais participeront à des exercices militaires en juin, et ce sera donc la première fois depuis le début de la crise du coronavirus que les troupes américaines se réuniront pour un exercice à grande échelle. Bien sûr, « toutes les mesures de précaution seront prises pour assurer la santé et la protection des forces armées participantes et de la population locale », a déclaré mercredi 13 mai le commandement de l’armée américaine en Europe. Appelé Allied Spirit, l’exercice sera en fait une version réduite de Defender Europe-20, une série d’événements qui devait être parmi les plus grands efforts d’entraînement de l’armée sur le continent européen depuis la Guerre froide. Allied Spirit était initialement prévu pour mai mais se tiendra finalement dans la zone d’entraînement de Drawsko Pomorskie en Pologne du 5 au 19 juin.
Environ 6 000 soldats américains et polonais prendront part à l’exercice qui comprendra une opération aéroportée polonaise et une traversée du fleuve. Concernant Defender Europe 20, il est vrai qu’en raison de la crise de coronavirus, une grande partie de l’exercice a été annulée y compris une opération impliquant des parachutistes tombant en République de Géorgie et dans les pays baltes.
Notons au passage que selon les chiffres officiels du Pentagone, plus de 8 000 militaires américains ont été contaminés par le coronavirus.
Mais au fait, savez-vous qu’on votera en novembre aux Etats-Unis !
En effet, nonobstant, ces démonstrations de la puissance américaine (en Europe, en Iran) (https://metainfos.fr/2020/05/19/moyen-orient-pourquoi-les...), la prochaine élection présidentielle américaine revêt dès à présent des dehors inhabituels qui anticipe d’ores et déjà des caractéristiques nouvelles. Par exemple :
1/ elle n’est plus le centre d’intérêt de la planète ;
2/ pour cause de pandémie, la primaire démocrate n’a pas vraiment eu lieu, mais cela n’a pas empêché la désignation du candidat à la présidentielle, un ancien vice-président cachochyme et pervers (accusé d’aggression sexuelle) reclus dans son sous-sol !
3/ les fraîches pousses de nouveaux partis semblent amplifiant les fissures déjà notées de la chape bipartite constitutive depuis un siècle de la politique intérieure américaine.
S’il est, par conséquent, difficile de prédire ce qui ressortira d’une élection à tous égards extraordinaire, l’observation des tendances lourdes de transformation de la puissance américaine permet néanmoins de commencer à repérer la naissance d’une Nouvelle Amérique. Cette Amérique est très, trop proche de l’Europe, et ses ambitions sont plus que jamais de la soumettre complètement économiquement, politiquement, et culturellement (c’est déjà pratiquement fait).
Mais rappelons d’abord au néophyte qu’en fait, la « démocratie » américaine est sans surprise (on appelle cela « l’alternance » et elle est aussi devenu » la règle tacite mais cachée de la drauche française et de toute sa comédie) : deux mandats démocrates, deux mandats républicains, deux mandats démocrates, deux mandats républicains. C’est sur cette base – qui interroge forcément sur le plan démocratique, ce qu’est vraiment la tarte à la crème « démocratie » – que le système satisfait les Américains depuis deux cent ans, en les convainquant de rester calmes car leur tour de représentation n’est jamais qu’à plus de huit ans.
Certes, les circonstances exceptionnelles que traversent ce pays et le monde depuis douze ans, le déclin lié au multiculturalisme en particulier ont pu conduire parfois à anticiper quelques accrocs à la routine multi-décennale. Mais rien n’a dévié en réalité cette mécanique horlogère même si l’arrivée au pouvoir du populiste Donald Trump était (peut-être) un vrai premier bug – mais disons les formes en gros avaient effectivement été respectées. Nous devrions donc avoir appris de nos erreurs et nous devrions donc anticiper sagement la réélection de Donald Trump pour le second mandat auquel il a logiquement droit eu égard à ce modèle d’alternance quasi officialisée. Il ne devrait donc pas y avoir de changement dans le petit ballet bien huilé de la Maison Blanche. Nous pouvon anticiper sans risques de nous tromper la réélection de Donald Trump sauf l’arrivée surprise d’un outsider chez les démocrates, une candidature par exemple de « madame » Obama. Néanmoins, tout ceci reste pour nous de la cuisine électorale et cela ne reflète pas en réalité les transformations profondes des logiques sous-jacentes de pouvoir aux États-Unis.
En effet, tout système connaît ses bâtisseurs, ses gestionnaires et ses fossoyeurs. Et les fossoyeurs de systèmes obsolètes (Macron?) ne sont pas forcément les fossoyeurs de l’avenir, contrairement à ce que les conservateurs effrayés du changement essayent toujours de faire croire. Ainsi, Trump a incarné de manière outrancière une certaine Amérique à laquelle, ce faisant, il a mis fin. Par exemple :
. il a révélé la vulgarité d’une culture business que l’Amérique infligeait au monde depuis des décennies, renforçant toutes les tendances de monopolisation des gafa contre lesquels il paraît pourtant lutter.
. il a révélé le machisme et le racisme profonds du système de pouvoir américain, réveillant une société civile de sa torpeur;
. il a révélé la faiblesse d’une Amérique qui n’avait plus les moyens de ses politiques : le mur mexicain décidé par Bush-père en 1990 et jamais construit, Jérusalem-capitale israélienne approuvée par Bill Clinton en 1992 et sans cesse remis, obligeant tout le monde à se demander pourquoi et à réagir ;
. il a révélé le provincialisme de l’Amérique et les dangers qu’il y avait à se laisser diriger par des institutions internationales(ONU, OMS, droits de l’homme, etc) ;
. il a révélé le déséquilibre profond et désormais injustifié entre les deux blocs de la relation transatlantique et ainsi attaqué l’Europe qui aurait, devrait permettre à l’Europe de se repositionner, réinventer voire même si elle en avait le courage militaire et la volonté économique de s’émanciper ;
. il a révélé le problème que représentait la présence américaine au Moyen-Orient, créant les conditions du désengagement des troupes américaines ;
. il a révélé que l’OTAN n’était plus qu’une coquille vide, exclusivement portée par les États-Unis et dont les États européens s’étaient désengagés, questionnant la pertinence ou non à repenser cette organisation ;
. il a révélé l’obsolescence de Traités nucléaires n’intégrant pas la Chine et les a donc considéré comme nuls et non avenus ;
. il a révélé la dépendance de l’Amérique à la Chine (et à l’Arabie saoudite, et à l’Europe, et au Japon et au monde) et a ainsi obligé à penser un repositionnement global du pays ;
. il a révélé (avec l’aide du Covid) les limites du modèle de financement de l’Etat amérciain, obligeant à passer pour demain à un autre système. …
En effet, il nous semble que le coronavirus porte le dernier coup fatal au système social et de santé de la « première puissance mondiale ». De même qu’il fait exploser tout le système dette-pétrole-dollar qui maintient sous perfusion d’oxygène (jusqu’à quand?) l’économie mondiale totalement endettée.
Mais si tout est à reconstruire, il importe peut-être avant tout de finir le travail c’est-à-dire d’abord de continuer à tout détruire. Et c’est là que l’on voit bien, que l’on sent bien que tout est en réalité déjà prêt et même en action, activé.
En fait, Donald Trump est comme Hitler et la comparaison fera que nombreux applaudiront ma remarque mais sans réellement la comprendre. Comme Hitler, Trump a libéré toutes les énergies de transformation et c’est ainsi que comme le fuhrer allemand, Donald Trump est un grand homme (au sens hegelien du terme) sauf qu’il a le mauvais rôle de fait et restera donc le « méchant » dans tous les livres d’histoire. Et surtout, personne ne saura jamais s’il a fait tout cela par bêtise, inconscience ou génie… ou même s’il n’a été que la poupée d’un génial groupe de marionnettistes. (comme pour Hitler, toujours les mêmes, les banquiers et les sionistes radicaux).
Si donc la Nouvelle Amérique et le nouveau monde lui devront beaucoup, il n’empêche qu’il n’est pas la personne qui pourra incarner demain l’émergence du nouveau monde. Il en faudra une autre.
En réalité, s’il a réussi à détruire autant sans déclencher de guerre, sa méthode brutale pourrait aussi devenir soudainement dangereuse lors d’un second mandat qui devrait être consacré à la reconstruction des Etats-Unis. C’est pourquoi, d’un point de vue systémique, Donald Trump a peut-être fait son temps et que donc, on s’en passera en novembre. Il a accompli en réalité sa « mission », dirions-nous en langage militaire ou des services secrets. Mais alors qui incarnera les nouvelles logiques et comment aussi s’en débarrasser ?
Valérie Bugault : Interview avec Jeanne Baron pour BFM
Par Valérie Bugault
6 mai 2020
Ex: https://lesakerfrancophone.fr
Questions de Jeanne Baron (JB), réponses de Valérie Bugault (VB)
Présentation JB : Valérie Bugault, bonjour, vous êtes docteur en droit de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Après une brillante carrière d’avocate, vous décidez de cesser votre activité pour vous consacrer à l’analyse des problématiques de géopolitique économique.
En 2016, vous publiez sur le site du Saker francophone une série d’études intitulée« Décryptage du système économique global », où vous racontez les paradis fiscaux et le système monétaire international. Vous pensez qu’il est capital de mettre en place un assainissement financier et économique de la planète en croyant qu’il est grand temps de sortir de l’état actuel des choses qui favorise les paradis fiscaux.
Avec vous aujourd’hui, nous allons tenter de décrypter cette grave crise sanitaire, sociétale et économique.
JB : Que pensez-vous de la gestion de la crise nationale par notre gouvernement ? On entend beaucoup de choses contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?
VB : Nous avons, depuis le début de cette « crise », une dialectique qui s’est installée dans les allées du pouvoir consistant à mobiliser les citoyens afin de leur faire accepter un maximum de contraintes individuelles et collectives dans le même temps que le gouvernement et les instances publiques, parapubliques ou simplement en lien avec le pouvoir central font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher les français d’accéder aux protections et soins élémentaires 1. Le Conseil d’État lui-même a longtemps résisté aux demandes du public, notamment en matière de distribution de masques ou de libéralisation de la prescription de chloroquine et d’hydroxychloroquine 2. Cela va de la disparition des stocks de masques, de chloroquine, à la qualification intempestive de ce médicament, en libre disposition depuis plus de trente ans, comme substance vénéneuse.
En passant par un harcèlement institutionnel et médiatique, sans précédent, contre le protocole médical préconisé en France par les équipes du Professeur Didier Raoult, protocole appliqué et confirmé notamment par des médecins chinois, qui a par ailleurs eu des résultats très satisfaisants à tel point que des pays comme le Sénégal et plus récemment le Cameroun le pratiquent d’une façon générale ou l’ont recommandé en tant que protocole d’État. Des pays comme l’Italie ont, très tôt, fait distribuer gratuitement les deux médicaments du protocole Raoult dans toutes les pharmacies alors que le président Trump lui-même se prononçait en faveur de la chloroquine.
Ajoutons, pour compléter le tableau, le harcèlement affligeant de l’Ordre des médecins contre ses membres ayant l’audace de soigner les gens et/ou de faire savoir au public qu’ils avaient guéri des patients atteints de covid-19 par une association d’antibiotiques anciens et très connus 3.
Il faut d’ailleurs remarquer que le harcèlement des médecins et personnels de santé qui trouvent des remèdes médicaux peu onéreux à cette maladie du Covid-19 n’est pas propre à la France. Ce phénomène de dénigrement est, semble-t-il, généralisé à l’ensemble du monde ; nous en avons récemment eu l’illustration avec la menace, par l’OMS, d’un médecin congolais qui revendique un remède issu de médecine naturelle, l’artemisia.
Nous avons, en conclusion, un tableau qui se dessine de la façon suivante : un réel refus d’accès aux soins utilisé par les pouvoirs publics pour justifier un recul radical de la liberté de circulation au moyen d’un confinement général de la population pour une durée indéfinie 4, dont l’efficacité est contestable et à ce titre contestée 5.
Alors par ailleurs que les zones sensibles – réparties sur tout le territoire – que constituent les banlieues ne sont de facto pas confinées par manque de contrôle, en conséquence de quoi la Covid-19 a toute liberté de continuer de se répandre sur le territoire à partir de ces zones.
En outre, alors que le gouvernement a affirmé avec force et conviction la mise en quarantaine des personnes arrivant aux frontières 6, dès le lendemain circulait le démenti selon lequel le confinement contraint ne concernait pas les individus de l’espace Schengen. Ce qui me donne l’occasion de rappeler que la France est l’un des rares, pour ne pas dire seuls, pays au monde, y compris les pays de l’UE, à n’avoir pas fermé et contrôlé ses frontières lors de la déclaration d’urgence sanitaire.
La lutte effective contre la circulation du virus se présente finalement comme une farce politique de grande envergure alors que la réalité quotidienne de la majorité des français est une interdiction de circuler librement sur le territoire, sanctionnée par des amendes, voire de la prison en cas de récidive. Dans le même temps que lesdites prisons ont été allégées, vidées, d’une partie des prisonniers de droit commun afin de lutter contre la circulation et la prorogation du coronavirus !
Enfin, n’oublions pas que, dans le contexte de la restriction du travail, une future pénurie alimentaire est possible – pour ne pas dire probable – elle a d’ailleurs d’ores et déjà été anticipée par des agents du marché. Face à ce risque de « disette » ou de « pénurie alimentaire » qui agirait comme un facteur aggravant du risque sanitaire, le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de brader ses stocks de blé. Ce qui n’est pas sans nous rappeler, sous le gouvernement Sarkozy, la braderie par la banque de France d’une partie de ses stocks d’or en pleine crise financière et monétaire.
Pour conclure, il faut comprendre que tout est politiquement fait pour que le virus circule le plus librement possible tandis que les Français sont empêchés de se soigner. Cette situation particulière est exploitée par le pouvoir et les médias de façon à justifier la pérennité d’un confinement en alternance, total ou partiel, pour une très longue durée. Ce confinement, justifié par des motifs préalablement consciencieusement organisés par le pouvoir, devrait durer jusqu’à l’arrivée d’un vaccin, utilisant ou non des méthodes génétiques révolutionnaires tels que les ARN messagers ; vaccin appelé de leurs vœux par les laboratoires pharmaceutiques, dûment relayés, par la fondation Bill et Melinda Gates mais aussi par leur organisation internationale qu’est l’OMS.
JB : L’OMS est de plus en plus pointée du doigt, on lui reproche notamment ses financements privés par des personnalités ou des grands groupes. Peut-on remettre en cause sa neutralité, son intégrité et les recommandations faîtes aux différents gouvernements dans le monde ?
VB : Comme je l’ai déjà dit et écrit, s’agissant de l’OMS, toutes les informations convergent vers une parodie d’organisation internationale en réalité aux mains d’entités et d’intérêts strictement privés et non public comme la forme de cette organisation internationale le laisse croire.
De l’aveu même de l’OMS : ces dernières années, plus du trois-quart des contributions viennent de partenaires volontaires : « Le budget de l’OMS est financé au moyen d’une combinaison de contributions fixées et de contributions volontaires. Les contributions volontaires proviennent des États Membres (en supplément de leur contribution fixée) ou de divers partenaires. Ces dernières années, les contributions volontaires ont représenté plus des trois quarts du financement de l’Organisation. ».
Un reportage d’ARTE de 2017 nous apprend que l’OMS est financée à 79% par des fonds américains et par les lobbies pharmaceutiques… 7.
Depuis que le président Trump a décidé, fort justement, de suspendre le financement de l’OMS, cet organisme est donc officiellement devenu une entité qualifiée de publique mais qui est au seul service des intérêts privés qui la finance, la fondation Bill Gates et le conglomérat des grands laboratoires pharmaceutiques : « L’enquête d’Arte en 2017 interrogeait : comment est-il possible pour l’OMS de prendre une décision transparente et autonome quand un groupe pharmaceutique lui aurait donné pour 30 milliards de dollars de médicaments ? Arte signalait également que la fondation Bill et Melinda Gates a versé plus de 2 milliards de dollars à l’OMS depuis la fin des années 90. Or, l’un des principaux objectifs de la Fondation Gates était, à l’époque, de fournir le plus de vaccins possibles à travers le monde. En 1999, Bill Gates a versé 750 millions de dollars pour initier GAVI, une alliance entre le public et le privé (afin de vacciner les enfants des pays en développement) à laquelle participent l’OMS, UNICEF, la Fondation Gates, et l’industrie pharmaceutique.
GAVI comme l’OMS prétendent bien entendu être des structures transparentes opérant sans directive des industriels. Cependant, l’enquête d’Arte démontrait que des employés (dont un haut dirigeant) de l’OMS figurent sur la liste de la fondation Gates. Et cela malgré les déclarations de conflits d’intérêts que doivent remplir les employés de l’organisation à un certain niveau hiérarchique. Selon l’enquête d’Arte datant de 2017, la Fondation Gates serait en réalité directement impliquée dans la prise de décision de l’OMS. Comment en serait-il autrement aujourd’hui ? »
Écoutons enfin William Enghdal sur la fondation Gates 8 : « la Fondation Gates et les entités connexes telles que la CEPI constituent les plus grands bailleurs de fonds de l’entité public-privé connue sous le nom d’OMS, et que son directeur actuel, Tedros Adhanom, le premier Directeur de l’OMS de l’histoire à ne pas être médecin, a travaillé pendant des années sur le VIH avec la Fondation Gates lorsque Tedros était Ministre du gouvernement en Éthiopie, et nous voyons qu’il n’y a pratiquement aucune région où sévit la pandémie actuelle de coronavirus qui ne porte pas les empreintes de l’omniprésent Gates… »
Ajoutons qu’une journaliste du Washington Times suspecte l’OMS d’avoir décrété la pandémie de Covid-19 après réception d’un don substantiel de la fondation Bill et Melinda Gates.
Il faut encore mentionner que les agissements de la fondation Gates sont de plus en plus publiquement, et devant les juridictions, mis en cause par des personnalités américaines de tout premier plan, en particulier par l’avocat Robert Kennedy junior, mais aussi par le journaliste Roger Stone et la femme politique Candace Owen 9.
JB : Le Président Trump qui a coupé toutes les subventions américaines à l’Organisation Mondiale de la Santé, lui reproche d’avoir caché la vérité sur ce qui se passait en Chine. Vous en pensez quoi ?
VB : Je n’ai pas personnellement suivi de très près ce que Trump a dit et surtout ce qu’il a eu comme information en provenance de l’OMS. Il est possible que, la Chine ayant transmis les informations concernant le séquençage du virus, l’OMS ait tardé à diffuser cette information à tous les pays. Mais je ne peux pas être sûre que les choses se soient passées ainsi.
Quoiqu’il en soit, Trump n’a pas retiré le financement américain officiel de l’OMS sans de bonnes raisons. L’une de ces raisons est la guerre impitoyable qui sévit sur le territoire américain entre patriotes et globalistes. Il faut se rappeler que l’OMS est de longue date influencée par des décideurs qui sont des entités privées. Dans ce contexte – et contrairement à ce que j’avais cru dans un premier temps – en manifestant aussi clairement le désaccord de l’État américain à participer et à suivre l’OMS qui, de facto, émanent d’intérêts strictement privés le président Trump, se place – peut-être temporairement ? – dans le camp patriotique.
A ma connaissance, la Chine a identifié, c’est-à-dire séquencé, le virus qui causait ces maladies pulmonaires atypiques, apparues fin novembre, dès le 8 janvier 2020. Dès l’identification dudit virus, le SARS-Cov-2 , qui provoque la maladie dite Covid-19, la Chine a immédiatement communiqué tous ses résultats à l’OMS et pris d’énergiques mesures de confinement de sa population géographiquement la plus exposée. En conséquence, je vois mal ce qui peut être reproché à la Chine en matière de capacité technique de réaction et de transmission mondiale des informations.
En revanche, en raison d’un faisceau concordant d’indices, je me pose de plus en plus de questions sur l’administration de la province du Hubei, dans laquelle se situe Wuhan, que je suspecte d’être sous administration globaliste – c’est-à-dire de n’être pas sous le réel contrôle du gouvernement chinois central. En effet, beaucoup d’entités globalistes ont leur siège à Wuhan qui est aussi à la pointe de toutes les nouvelles technologies de l’information (5G) impliquées dans la diminution de l’immunité naturelle et donc, par voie de conséquence, dans l’augmentation artificielle de la propagation des maladies virales. Par ailleurs, le laboratoire controversé P4 de Wuhan, qui a été incriminé, à tort ou à raison, dans la fuite du virus se trouve être, pour sa partie française, sous le contrôle de personnalités acquises à la cause globaliste, telles qu’Yves Levy ancien directeur de l’INSERM et mari d’Agnès Buzyn. D’après certaines sources, il semble également que le laboratoire Mérieux, impliqué dans les développements de ce laboratoire P4, a subi un changement d’orientation dans le sens «financiarisation» et « globalisation» après que Charles Mérieux en eût cédé la direction à son fils Alain ; nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération des Mérieux, à Alexandre, fils d’Alain…
JB : Pourriez-vous nous éclairer sur cette simulation de l’OMS, l’Event 201 ?
VB : A l’automne 2019 s’est tenue une simulation (appelée Event 201) sous l’égide du Centre John Hopkins pour la sécurité sanitaire, du Forum économique mondial et de la fondation Bill et Melinda Gates10.
Sachant que la fondation Bill et Melinda Gates, promotrice de la vaccination obligatoire tout azimut, est l’un des principaux généreux donateur de l’OMS. Nous pouvons déduire que Bill Gates se cache, à peine, derrière toutes les organisations qui s’intéressent de près aux pandémies et aux virus. C’est ce phénomène précis qui mérite d’être pris en compte, plus que le phénomène Event 201 considéré de façon isolée.
Event 201 ne prend une dimension inquiétante que parce qu’il est inclus dans ce contexte où une fondation ultra-riche à vocation mondiale et dotée d’outils juridiques internationaux tel que l’OMS, intervient directement ou indirectement dans tous les pays et soutient par ses financements un calendrier sanitaire répondant aux intérêts particuliers de ses propriétaires, visibles et cachés.
Il faut en effet insister sur les énormes moyens financiers de la fondation Gates. «Regina Rabinovich gère un portefeuille supérieur à 1 milliard de dollars de subventions liées aux travaux sur les maladies infectieuses à la Fondation Bill & Melinda Gates.». On découvre également, en y regardant d’un peu plus près, que cette fondation Bill et Melinda Gates a aussi financé en 2019, de façon substantielle, entre autres choses, le journal Le Monde.
N’oublions pas de rappeler que Bill Gates était un proche d’Epstein. A ce titre, Gates est, par hypothèse, nécessairement impliqué dans les réseaux globalistes mafieux 11.
JB : Retard à l’allumage, morts minimisés, doutes sur le laboratoire P4 de Wuhan et sur l’émergence de ce virus, est-ce que la Chine a une responsabilité incontestable par rapport à cette pandémie ?
VB : Rappelons quelques faits chronologiques. Premièrement, ce virus, responsable du Covid-19, était un phénomène nouveau et la Chine, première victime désignée, a évidemment été surprise par cette nouvelle maladie, dont elle ignorait tout et en particulier la potentielle gravité. Dans ce contexte d’ignorance, aucun gouvernement censé au monde n’aurait été crier au loup et affoler toute sa population en pariant sur un épisode de peste noire, que de facto ce virus n’est d’ailleurs pas.
Le gouvernement chinois a, tout au contraire, rapidement pris des mesures techniques pour tenter de déchiffrer le génome de ce nouveau virus, qu’il a immédiatement rendu public.
Ensuite, il a pris des mesures politiques extrêmement énergiques – peut-être trop (?) – en confinant l’intégralité de la population du Wuhan puis d’ailleurs, avec les énormes risques psycho-sociaux que cette mesure impliquait ! En faisant cela, le gouvernement chinois a peut-être eu davantage à cœur la protection des autres pays, en évitant ainsi la propagation du virus, que le confort de sa propre population locale. Il est un peu fort, de la part des gouvernements occidentaux, d’aller le leur reprocher !
Il faut ajouter que le gouvernement chinois a, depuis lors et à plusieurs reprises, expliqué que le virus ne venait pas de Chine et a impliqué une fuite des laboratoires américains dans sa libération ainsi que des GI’s américains dans sa propagation. Aux dernières nouvelles, l’ambassadeur de Chine en Russie a expliqué que le séquençage du virus montre de façon indiscutable que sa paternité ne se situe pas en Chine mais aux USA et que c’est précisément la fuite de ce virus qui avait justifié la fermeture, par le gouvernement américain, du laboratoire de Fort Detrick à l’été 2019. De fait, plusieurs cas de grippes atypiques ont été décelés aux USA avant d’apparaître sur le territoire de Wuhan. Certains de ces cas avaient été mis sur le mauvais compte de l’industrie du vapotage par le puissant lobby du tabac. De plus, d’après plusieurs études concernant l’épidémie, le territoire américain est le seul à connaître toutes les formes du virus en question, ce qui, de facto, le désigne comme étant la source du virus incriminé 12.
Le gouvernement chinois a également dénoncé le rôle des GI’s dans la propagation du virus à l’occasion des jeux mondiaux militaires qui ont eu lieu au Wuhan à la fin du mois d’octobre 2019.
Tout récemment, les chinois viennent d’expliquer que le séquençage du virus en question ne laisse aucun doute sur le fait que ce dernier ne provient pas de Chine.
Une fois que l’on a mentionné cela, on ne sait pas pour autant si le président Trump était ou non effectivement informé de ce qui se passait réellement sur le territoire américain et plus précisément du caractère volontaire ou fortuit des fuites en provenance des laboratoires bactériologiques américains prétendument sécurisés. Comme je l’ai déjà expliqué, cette fuite peut avoir été organisée par certains membres du laboratoire tandis que la plupart de leurs confrères ignoraient tout. Les choses ne sont pas simples…
Aussi, il est possible de considérer qu’en impliquant la responsabilité du gouvernement chinois, Trump a – très maladroitement – cherché à leur transmettre le message selon lequel il n’était pas personnellement impliqué dans ces malversations et que le gouvernement chinois devait peut-être, lui aussi, investiguer sur la présence d’éventuels traîtres en son sein.
Ce n’est qu’une hypothèse, mais celle-ci me semble devoir être considérée. Car il faut toujours conserver à l’esprit que tous les gouvernements et toutes les institutions du monde comportent une composante patriote et une composante au service du globalisme. La distinction entre globalistes et patriotes, relativement aisée à voir en Russie, existe également aux USA, en Iran, et dans tous les pays du monde, même dans les pays européens vassaux, à l’exception sans doute de l’actuelle Syrie dont la guerre a de facto purgé le gouvernement de sa composante compradore.
JB : Un conflit Chine-USA est-il possible dans les mois à venir ?
VB : Le conflit a commencé depuis déjà un bon moment. Toutefois, si ce conflit existe bel et bien, la présentation qui en est faite est fallacieuse et propre à induire en erreur sur ses protagonistes réels.
J’ai déjà expliqué que les États, comme les organisations nationales et internationales, sont essentiellement en guerre contre eux-mêmes : plus précisément, leurs deux composantes globalistes et patriotiques se font la guerre. Les globalistes de tous les pays sont fédérés pour faire la guerre aux forces patriotiques, non fédérées, de tous les pays, ce qui génère une asymétrie entre les deux camps adverses dans les moyens de lutte. Cette guerre, qui existe et qui est féroce, n’est pas géolocalisée, elle ne consiste pas à ce qu’une entité politique géographique, comme les USA, fasse la guerre à une autre entité géographique, comme la Chine. Je répète que cette guerre consiste, pour les partisans des globalistes à faire la guerre aux patriotes.
Ainsi, si l’on veut bien considérer la guerre sous cet angle, on constate que les forces économiques qui œuvrent à instituer un gouvernement mondial sont derrières toutes les manœuvres qui ont consisté dans un premier temps à développer économiquement la Chine pour, dans un second temps, utiliser ce développement à leurs propres fins. L’objectif des globalistes n’a cependant strictement rien à voir avec le bien-être des chinois, il consiste à instituer une monnaie mondiale, ce qui nécessite la chute du dollar en tant que devise principale des échanges mondiaux. Pour cela, les globalistes s’appuient, temporairement, sur le renouveau économique chinois.
Il faut comprendre que, d’un point de vue stratégique, l’édification d’une monnaie mondiale et d’un gouvernement mondial supposent la disparition de tous les empires qui ont été précédemment financés et créés par les globalistes eux-mêmes dans une optique tactique de bon déroulement de leur plan. Il est très important de comprendre que les deux composantes, globaliste et patriotique sont présentes aussi bien en Amérique, qu’en Chine et qu’en Europe…
D’une façon un peu cynique, on peut constater que ce nouveau virus engendrant la maladie dite Covid-19, entre parfaitement dans le plan consistant à passer à l’étape monétaire suivante. En effet, la déclaration pandémique et les confinements économiques de la plupart des pays vont avoir pour conséquence une remise à plat de leurs économies, qui facilitera l’évolution des structures monétaires et étatiques vers la réalisation du projet globaliste.
Si l’on veut bien considérer le Covid comme une composante de cette guerre que les globalistes fédérés mènent aux patriotes éparpillés et non fédérés – ce qui réalise une guerre asymétrique par l’inégalité structurelle des forces -, on remarque que la ville de Wuhan, et plus largement la province de Hubei, semblent principalement investies et administrées par des forces globalistes, lesquelles s’opposent aux forces patriotiques du gouvernement chinois mais aussi du gouvernement américain.
JB : Revenons à l’Europe. Pourra-t-elle restée unie malgré les graves défaillances que cette crise révèle ?
VB : Vous savez sans doute, car c’est aujourd’hui parfaitement documenté, que l’Europe institutionnelle que nous connaissons a été artificiellement unifiée par les USA, puissance financière dominante depuis la seconde Guerre mondiale. Cette unification artificielle a connu un coup d’accélérateur à partir du traité de Maastricht, qui est né à la suite de la disparition du bloc soviétique – encore plus ou moins dominé par les forces patriotiques issues de la période Stalinienne – lequel opérait, à l’échelle mondiale comme un contre-pouvoir aux puissances financières de l’Ouest.
Au sein du gouvernement américain – contrairement à ce qui se passait en Union Soviétique – les factions globalistes et patriotiques n’étaient pas clairement identifiées au cours du XXème siècle. Pour dire les choses autrement, s’agissant de l’Union Européenne, ces deux factions étaient d’accord entre elles pour asservir les anciens empires européens.
Or, maintenant que l’empire américain lui-même se voit condamné, la dissociation de ses forces intérieures entre globalistes et patriotes est devenue un fait accompli. La construction européenne artificielle, fruit d’un attelage qui se dissocie, va immanquablement subir des tiraillements destructeurs entre les forces globalistes et patriotes.
En particulier, je vois mal comment la faction patriote des dirigeants allemands pourra accepter, en vertu de son histoire propre, de financer les énormes déficits qui seront générés dans tous les pays européens par les longues périodes de confinement, c’est-à-dire d’arrêt d’une grande partie des échanges économiques. Non seulement l’Allemagne est, et sera, durement touchée par ces périodes d’inactivité forcée mais les pays européens du sud, déjà extrêmement endettés, verront leurs propres niveaux d’endettement atteindre des sommets inégalés et vertigineux. Dans ces conditions, il est effectivement loisible de penser que l’euro ne survivra pas au Covid-19. La chute de la monnaie artificielle pourrait, à sa suite, emporter la chute de la construction politique artificielle. Toutefois, n’oublions pas qu’à l’opposé, il existe de très puissantes forces globalistes, dont le gouvernement français est le parfait représentant, qui feront tout pour pérenniser et consolider la construction européenne, monnaie et institutions comprises. Ces forces obscures disposent de la force publique – en particulier de la police – des mercenaires à vocation terroriste financés par des entités privées, d’immenses richesses matérielles et immatérielles, ainsi que d’énormes concentrations de données dématérialisées qu’elles utiliseront pour maintenir et consolider leur pouvoir, c’est-à-dire pour renforcer la cohésion des institutions européennes.
JB : Notre système politique français et la Vème République sont-ils devenus obsolètes ?
VB : Cette crise sanitaire laisse apparaître en réalité une véritable crise de légitimité politique et de caducité de nos institutions dans la mesure où l’État de droit n’existe de facto plus. D’une part, cet état d’urgence sanitaire, véritable OVNI juridique, ne respecte pas le cadre constitutionnel de l’État d’urgence décrit à l’article 16 de la Constitution. D’autre part, le Parlement n’est lui-même pas en mesure de travailler dans des conditions normales. Enfin et pour finir, le gouvernement utilise cet état d’urgence pour s’autoriser, à ratifier des traités internationaux au mépris de la hiérarchie des normes et en outrepassant ouvertement les prescriptions de l’article 53 de la Constitution.
Ainsi, pour ce gouvernement, il est devenu évident que la Constitution est considérée comme une ressource juridique optionnelle. Nous nous trouvons donc collectivement plongés dans un État de non droit, les français étant dès lors dépourvus de toute garantie de sécurité individuelle et collective.
Récemment, le projet de loi du gouvernement prorogeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet, alors que le 24 juillet avait été annoncé dans la presse, et complétant ses dispositions est tellement attentatoire aux libertés que, devant les plaintes pénales d’ores et déjà annoncées, le Sénat a pris peur et s’est permis, par réflexe corporatiste, d’édicter un amendement exonérant de responsabilité pénale les décideurs qui exposeraient autrui à un risque de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2, sauf à démontrer l’intention de l’auteur, son imprudence ou sa négligence dans l’exercice des pouvoirs de police administrative, ou encore la violation manifestement délibérée d’une mesure de police administrative prise en application de cet état d’urgence sanitaire 13. L’avocat Régis de Castelnau a parfaitement décrypté et démonté cet amendement : inutile par rapport à l’état de la législation intérieure, illégal au regard des principes généraux du droit, mais pourvu d’une nuisance consistant à rendre subrepticement rétroactive l’amnistie pénale en question.
Cette mesure prise par les sénateurs, contre l’avis du gouvernement notons-le, qui s’apparente à une amnistie préalable, est une illustration symptomatique de l’état de non droit dans lequel le gouvernement a plongé la France. Ainsi, l’amendement des sénateurs s’analyse en un réflexe corporatiste des élus qui, contrairement aux membres du gouvernement, protégés par la Cour de Justice de la République, se retrouveront de facto en position de devoir faire face, seuls, aux conséquences juridictionnelles de la dictature sanitaire qui se met en place et surtout au fait que cette dictature s’avérera inefficace à résoudre le problème sanitaire que les mesures étatiques font par ailleurs tout pour empirer, comme nous l’avons vu plus haut.
Dans ces conditions, le gouvernement n’a sans doute pas prévu l’effet boomerang consistant, pour les parlementaires, à se désolidariser des membres du gouvernement, c’est-à-dire à ne pas filtrer et jouer d’effets dilatoires sur le filtrage des dépôts de plaintes qui auront lieu devant la Cour de Justice de la République.
A ce tableau de rupture définitive de l’ordre juridique interne, il faut ajouter la soumission totale du gouvernement français aux instances internationales et mondialistes. A titre d’illustration, mentionnons que le président de la République a refusé de s’allier à une plainte dont l’objectif aurait été une enquête sur l’OMS. Cette demande, initiée par le premier ministre australien Scott Morrisson, a été adressée aux présidents français, américain ainsi qu’à la Chancelière allemande 14. Nous ignorons, à ce jour, les retours des dirigeants américain et allemand à cette demande…
Un pas plus loin, Macron, Merkel et la présidente de la Commission européenne lancent une collecte mondiale de fonds, pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la fondation Bill et Melinda Gates jouant un rôle important dans cette levée de fonds. Il s’agit ni plus ni moins que de « jeter les bases d’une véritable alliance internationale pour lutter contre le Covid-19 ».
Pour mettre en œuvre cette alliance d’intérêts réunis autour de la fondation Gates, les Macron ont entrepris de vendre le patrimoine mobilier de l’État français au bénéfice d’une association privée, la fondation des hôpitaux de France, fondée par Bernadette Chirac et actuellement présidée par Brigitte Macron. Le tout dans un mépris aussi parfait que complet, par le couple Macron, de la distinction entre biens publics et biens privés …
Mais nous avons un cas encore plus emblématique de la soumission totale du gouvernement français aux instances globalistes. Il s’agit de la récente décision du ministère de la santé de confier la stratégie de dépistage de la France à l’antenne « française » du cabinet américain Bain & Co.
Si l’on ajoute le fait que les différentes options de stratégies de déconfinement ont été développées – au niveau mondial et en France – notamment par le Cabinet, à vocation globaliste, BCG qui cite des sources issues de Johns Hopkins, centre lui-même très liés aux intérêts Gates, il s’agit du même cabinet qui a embauché Pierre De Villiers après que ce dernier ait quitté, en 2017, ses fonctions de Chef d’Etat major des Armées 15, on obtient une vision assez claire des forces globalistes à la manœuvre derrière le « gouvernement » français.
Enfin, rappelons que ce tableau français, politiquement très sombre, se situe dans un contexte institutionnel problématique que j’ai déjà souvent évoqué : le système politique fondé sur le parlementarisme représentatif n’est structurellement pas en mesure de mettre en œuvre un système démocratique ! Ce parlementarisme à la mode britannique, qui s’est répandu un peu partout sur la planète, est un système structurellement fondé sur les partis politiques et sur la corruption. Je renvoie les auditeurs intéressés à en savoir plus à mes articles et conférence traitant de ce sujet.
JB : Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?
VB : La réponse est oui, étant donné que le virus continue de circuler et qu’il y aura d’autres virus aux prochains automnes et hivers : soit des mutations de l’actuel coronavirus, soit des nouveaux virus respiratoires, essentiellement différents mais tout aussi dangereux.
Dans le contexte d’hystérisation et de pénurie sanitaire actuel, s’il demeure une incertitude sur la forme future des virus qui circuleront, il n’y en a malheureusement aucune, sur la pérennité de l’enfermement collectif 16. Il est clair que le déconfinement réel et sans condition ne verra pas le jour avant de nombreuses semaines pour ne pas dire de nombreux mois ou de nombreuses années.
Ce confinement forcé, partiel ou total selon les périodes, aura de façon spontanée et imparable, des retentissements énormes sur les économies des différents pays du monde et, en particulier, sur les plus endettés d’entre eux, dont la France fait évidemment partie.
Des économies locales à l’arrêt pour une période indéterminée auront mécaniquement les effets suivants :
une augmentation de l’endettement des États afin de continuer à assurer le minimum de dépenses collectives, ce qui entraînera ;
une augmentation des impôts dans le même temps que les anciens services publics deviendront payants ;
une concentration radicale des richesses en forme d’accaparement : les survivants économiques s’empareront pour une bouchée de pain des actifs et des activités des entrepreneurs liquidés ; phénomène qui aura notamment – mais pas seulement – lieu au niveau bancaire 17.
Dans ces conditions, la spoliation du peuple, par tout moyen économique, juridique, financier, fiscal, monétaire, est une absolue certitude.
Ces phénomènes engendreront inévitablement de très graves troubles sociaux puisque la grande majorité des gens sera plongée dans un véritable état d’insécurité, tant au niveau social, économique, juridique que sanitaire.
Afin de contrer ce risque, les États et les organisations bancaires supérieures développent avec de plus en plus d’insistance la notion de revenu universel. Mais attention, ce revenu universel ne sera, pour tout ou partie, pas inconditionnel, ce qui permettra de rendre leurs bénéficiaires plus dociles. Ainsi, nous trouvons chez Microsoft une idée de génie consistant à associer la détention de parts d’une cryptomonnaie avec une activité corporelle déterminée 18. Ce brevet, déposé le 20 juin 2019 par Microsoft, a pour objet d’utiliser l’activité du corps humain dans un processus de « minage » d’un système de cryptomonnaie ! Il s’agit, dans ce système de cryptomonnaie couplée avec le dispositif de l’utilisateur, de vérifier si les données d’activité corporelle satisfont une ou plusieurs conditions définies par le système de cryptomonnaie, afin de n’attribuer une cryptomonnaie qu’à l’utilisateur dont les données d’activité corporelle sont vérifiées ! ON NE PEUT EXPRIMER PLUS CLAIREMENT LA DÉFINITION MÊME DE L’ESCLAVAGISME NOUVELLE NORME !
JB : Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial ?
VB : Les conséquences de cette pandémie sont relativement imprévisibles. Il est difficile de dire avec précision quand et dans quelle mesure de violences les soulèvements populaires se produiront ; mais leur survenue est à peu près certaine dans un contexte de crise économique et politique majeure. Le basculement des pays soit dans le gouvernement mondial, soit dans le rétablissement de leur propre intégrité politique dépendra du degré de préparation et d’auto-organisation de leur population face au chaos social et politique.
Si les populations ont la capacité d’imposer un nouveau mode d’organisation, qui soit vraiment politique et au service de l’intérêt commun, le basculement se fera dans le sens du rétablissement de l’intégrité politique des États.
A contrario, si le chaos social dégénère en guerre civile sans aucun projet d’organisation politique à la clef, la situation basculera dans le sens des puissances globalistes, c’est-à-dire dans le sens de l’avènement du gouvernement mondial, dont les structures sont déjà parfaitement prévues et partiellement en place. Une telle évolution signifiera une mise en esclavage définitive des peuples au profit des oligarques globalistes.
Note de l'auteure:
L'émission a été enregistrée en live sur Instagram mais elle n'a pas pu être enregistrée et rediffusée sur un autre support car Instagram l'a supprimée immédiatement après la diffusion.
Notes:
1) A tel point qu’un collectif d’avocats œuvre à mener une action collective revendiquant le « droit de soigner »↩
13) Voir l’article II (nouveau) du projet de loi, ainsi rédigé : « – Nul ne peut voir sa responsabilité pénale engagée du fait d’avoir, pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire déclaré à l’article 4 de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, soit exposé autrui à un risque de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2, soit causé ou contribué à causer une telle contamination, à moins que les faits n’aient été commis : 1° Intentionnellement ; 2° Par imprudence ou négligence dans l’exercice des pouvoirs de police administrative prévus au chapitre Ier bis du titre III du livre Ier de la troisième partie du code de la santé publique ; 3° Ou en violation manifestement délibérée d’une mesure de police administrative prise en application du même chapitre ou d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement. »… ↩
15) Voir : les hypothèses de durée de confinement allant de 6 à 18 mois, faites le 2 avril et diffusées auprès des anciens salariés du monde entier mentionnées en page 7 du support ; je me réfère également à ce qui a été diffusé le 6 avril en audio pour les alumnis français. En gros, le BCG ne voit qu’une seule réelle issue au confinement : l’arrivée d’un vaccin ! Ces précisions nous ont été rapportées par plusieurs alumnis du BCG, lesquels bénéficient des exposés explicatifs précis diffusés par groupe ↩
Cette étude est de Luc Brunet, qui participe à notre comité de rédaction. Il nous autorise à la rééditer. Nous l'en remercions. Ses constats sont accablants, notamment en ce qui concerne la France. Il restera à s'interroger sur les raisons profondes de ces échecs. Mais certaines explications apparaissent déjà à la lecture du texte. JPB pour Europe-Solidaire
La plupart d'entre nous ont maintenant passé plusieurs semaines de ce qu'on appelle le 'confinement', dans certains endroits très strict et beaucoup plus souple dans d'autres.
Pour ceux qui me suivent sur Facebook, vous savez que je publie régulièrement des statistiques et des analyses sur l'évolution des épidémies dans chaque région du monde. Un des faits impressionnants lorsqu'on regarde les statistiques partout dans le monde est la différence du niveau d'impact du virus selon la région et le continent.
Seules deux régions affichent un nombre de morts croissant très rapidement: l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord. Toutes les autres régions sont beaucoup moins touchées et devraient finir avec un nombre de morts par million inférieur à la grippe habituelle (100), tandis que l'Europe est déjà à 5 fois ce niveau et les États-Unis 2,5 fois.
De nombreuses questions devront être étudiées après la fin de la pandémie, et les statistiques dont nous disposons aujourd'hui ne suffisent pas pour avoir une idée claire de la raison pour laquelle Corona a tué beaucoup plus en Europe occidentale qu'en Europe orientale, plus aux États-Unis qu'au Canada, ou pourquoi il a tué beaucoup plus en Espagne qu'au Portugal.
De nombreuses opinions sont publiées, par exemple que le nord de l'Italie a été si durement touché car la population compte de nombreuses personnes âgées. Mais l'Allemagne s'en est mieux tirée, avec également un grand nombre de personnes âgées. De même, la France compte beaucoup de personnes âgées dans le sud, mais le nord a été le centre de l'épidémie. Tous les pays ont connu un niveau d'isolement élevé, à l'exception de la Suède, qui compte désormais beaucoup de morts, mais moins que la France, l'Italie ou la Belgique.
Certes, beaucoup de travail sera nécessaire pour comprendre pleinement l'action de ce virus et les raisons pour lesquelles les populations y répondent de différentes manières.
Mon objectif aujourd'hui n'est pas de discuter de la façon dont le virus fonctionne ou comment le guérir. Ce n'est en aucun cas mon domaine de compétence.
Ce que je souhaite aborder dans cette lettre, c'est la manière dont divers gouvernements et sociétés du monde ont réagi au virus et tenter de tirer des conclusions. Encore une fois, rien ici ne parlera de la meilleure façon de guerir la maladie, mais plutôt de la façon dont elle agit comme un catalyseur social, politique et économique, révélant à ceux qui gardent les yeux ouverts la vraie nature des dirigeants et l'état d'avancement de putréfaction de la société, en particulier dans le monde occidental.
Bien sûr, chaque pays a une histoire Corona différente et propre, même si l'histoire n'est pas encore derrière nous. Je ne prétends certainement pas savoir en détail ce qui s'est passé dans chaque pays. La plupart de mes données concernent la France, la Russie et certains pays asiatiques clés. J'ai également reçu des informations intéressantes de contacts dans divers pays comme les États-Unis, le Portugal ou l'Iran, et vos commentaires seront les bienvenus si vous avez de nouvelles choses à communiquer.
Mais sur la base des commentaires de nombreuses personnes et de mon observation de ce qui a été dit et décidé dans de nombreux pays, le nom que j'utiliserai pour décrire les actions et leurs résultats est principalement le nom d'ÉCHEC.
Echec technique
La stratégie de lutte contre le virus a été dans de nombreux pays, en particulier en Europe occidentale, la stratégie du confinement strict. Ce fut par exemple le cas en Italie, en Espagne, en France et dans une certaine mesure en Allemagne. Cependant, la plupart des pays asiatiques ont utilisé une approche différente, basée sur un test rapide, l'identification des personnes infectées et leur isolement strict pendant 14 jours, la protection des personnes âgées, tandis que la plupart des autres personnes pouvaient vivre normalement en suivant les consignes de sécurité. Bien sûr, les réunions de masse à l'intérieur étaient interdites et les masques / distances devaient être respectés, bien que les restaurants soient toujours ouverts, avec quelques limitations.
Les résultats respectifs sont clairs. Les pays à confinement strict affichent un nombre de morts bien au-dessus des pays avec une approche plus libérale et moins de catastrophes dans les services de soins intensifs. On peut soutenir que le confinement a été 'inventé' par la Chine à Wuhan. Il est vrai que la Chine a commencé un confinement extrêmement strict à Wuhan, mais il faut comprendre qu'elle a été surprise par le développement de Corona, et qu'une période de déni par les autorités locales n'a pas aidé. En fait, ils devaient faire quelque chose rapidement et l'isolement était la seule option à Wuhan. Parce que le confinement était total, cela a donné des résultats très bons et le décompte final des morts dans le Hubei est inférieur à la grippe habituelle. Dans le reste de la Chine, une version plus douce de confinement a été mise en œuvre, avec des résultats encore meilleurs, car la Chine dans son ensemble compte moins de 5000 morts, pour une population de 1,4 milliard d'habitants.
Plusieurs pays asiatiques ont mis en œuvre une stratégie différente, comme indiqué ci-dessus. Pour cela, ils ont eu un mois pour se préparer et organiser les protocoles de test / soin / isolement. La Corée du Sud a été la première à être touchée par les épidémies (voir graphique ci-dessous), puis la Malaisie, Taïwan et la Thaïlande. La crise au Japon a de son cote été très précoce, et a montré un développement extrêmement lent du virus, avec une augmentation début avril. Je dois dire qu'il m'a fallu du temps pour comprendre leur stratégie, mais les résultats sont là maintenant, avec un pic atteint fin avril, et un nombre total de morts par million de 5 aujourd'hui (100 fois moins qu'en Europe occidentale) et le Japon devrait terminer à 6 ou 7 morts par million.
L'Europe occidentale et les États-Unis ont en fait eu beaucoup plus de temps pour se préparer, le virus ayant commencé à se développer quelques semaines plus tard qu'en Asie. Ils ont également reçu un avertissement début mars avec le début de la pandémie en Iran. Mais rien n'a été fait dans la plupart des pays, par exemple en termes d'organisation de ressources supplémentaires dans les hôpitaux et les USI (unités de soins intensifs). Rien n'a été fait pour préparer le personnel médical, fournir un équipement approprié pour leur protection personnelle. Rien n'a été fait pour organiser une protection adéquate (et humaine) des personnes âgées à domicile ou dans les maisons de retraite.
Le résultat est que les pays occidentaux ont été pris avec le pantalon baissé, tout comme les Chinois en janvier et se sont retrouvés avec une seule décision possible: essayer de contenir le tsunami en verrouillant tout.
Il est également intéressant d'ajouter que la plupart des pays occidentaux n'ont même pas réussi à arrêter les événements majeurs qui ont eu lieu en mars et ont joué un rôle crucial dans la propagation du virus, comme les matchs de football en Italie (19 février) et en France (le dernier a eu lieu a portes fermées le 11 mars, mais 5000 fans se sont regroupés à l'extérieur), le carnaval de Venise, la Fashion Fair de Milan ou les carnavals locaux en Allemagne. Bien sûr, les autorités ne pouvaient pas imaginer l'issue de tels événements, mais des avertissements étaient déjà là, et le déni initial des Chinois a été bien répondu par un déni similaire en Occident. Dans d'autres cas comme en France, les autorités ont même décidé de prendre des risques supplémentaires, par exemple lorsque Macron a décidé (apparemment contre la recommandation de ses conseillers) de maintenir les élections le 16 mars.
Un pays d'Europe a décidé de ne rien faire - la Suède. Certains opposants au confinement affirment qu'il s'agit d'un succès total, car le nombre de morts n'est «que» de 300 par million. Mais ce 300 est peu reluisant par rapport au 5 du Japon ou de la Corée. La Suède, a cependant évité un lockdown strict avec ses conséquences psychologiques et économiques, et pourrait en bénéficier à l'avenir.
Echec moral
Dans de nombreux pays, le rôle des autorités dans la protection des personnes âgées et des couches les plus faibles de la population n'a pas été rempli. En France par exemple, les maisons de retraite (privatisées il y a des années) ont souvent été transformées en clusters COVID et ont vu des milliers de personnes âgées mourir du COVID ou tout simplement de désespoir d'être laissées seules dans leur chambre, sans contact avec leur famille, et avec des services infirmiers réduits en raison de nombreux problèmes de santé parmi le personnel.
Aucune préparation ou anticipation n'a été faite en février ou mars pour éviter une situation aussi dramatique. Des informations similaires proviennent des États-Unis, où des maisons de retraite et des maisons d'anciens combattants ont été utilisées pour héberger des patients COVID pour décharger les hôpitaux (privés). En conséquence, les maisons pour personnes âgées et vétérans sont maintenant, comme en France, des centres d'infection à COVID, et de nombreux résidents meurent en silence.
Un autre type d'échec éthique est la quantité répétitive de mensonges que nous avons entendus et lus. Toujours en France, la position initiale du ministre de la Santé était: les chances pour le virus chinois de nous atteindre sont minimes. Ensuite, la position sur les masques était: ils sont inutiles. A cette époque, il n'y avait pas de masques disponibles dans le pays, les pharmacies n'avaient pas le droit de vendre des masques et la police a reçu l'ordre de ne pas les porter. Désormais, au moment de la fin de confinement, les autorités françaises ont rendu le masque obligatoire dans les transports en commun, et les masques sont disponibles dans les supermarchés à 3 ou 5 euros la pièce ... Suivez l'argent.
Enfin, et toujours en France, un spécialiste local de haut niveau en virologie (note de la rédaction: le Professeur Raoult) a recommandé un simple médicament bon marché appelé Chloroquine, et je suis sûr que vous en avez tous entendu parler. Tout a été fait, et est toujours fait pour arrêter et interdire l'utilisation et la vente de ce médicament en France, alors que de nombreux pays l'utilisent. Cependant, l'armée française en a acheté de grandes quantités, et de nombreux artistes français célèbres, des politiques et d'autres membres de l'élite qui étaient infectés expliquent aux médias qu'ils ont été traités à la chloroquine. Echec moral donc.
Echec psychologique
Bien que des décisions impopulaires doivent être prises lors d'une crise comme celle-ci, je pense qu'un problème majeur dans de nombreux pays, mais surtout en France, est la manière dont la communication s'est faite autour des épidémies et les mesures prises pour la combattre. Les autorités ont clairement eu tendance à utiliser les astuces suivantes dans leur communication:
- considérer les gens comme des enfants, incapables de comprendre les choses de base et incapables de faire preuve de bon sens. Je n'ai vu que quelques dirigeants expliquer l'introduction de restrictions de mouvement, mais j'ai rarement vu des dirigeants parler réellement à des adultes, peut-être à l'exception d'Angela Merkel, qui a fait un discours initial tout à fait raisonnable. Vladimir Poutine était également mesuré et raisonnable, tandis que le maire de Moscou ressemblait davantage à de nombreux dirigeants occidentaux: répandre la peur et prédire le désastre.
- les termes utilisés dans les pays anglophones et francophones répandent également la peur, l'anxiété et la méfiance. Le mot "confinement" ne porte que des sentiments négatifs et oppressifs. Vous êtes confiné - comme un poulet industriel confiné dans sa batterie. Seul dans une foule de poulets anxieux, désespérés et terrifiés. Au moins certains autres pays ont utilisé d'autres termes, comme 'Beschraenkung' en allemand, qui signifie 'limitation', un mot plus neutre et moins émotionnel, ou 'samaisolatsia' en Russie, ou 'auto-isolement', où les gens ont un sentiment (même si ce n'est pas vrai) d'être impliqué dans la décision de s'isoler.
- sentiment de punition. En regardant les règles imposées dans de nombreux pays, il est étonnant de réaliser que des choses comme faire du vélo seul dans les collines, marcher seul sur la plage, promener votre chien à plus de 100 mètres de votre domicile sont interdites et doivent être sanctionnées (en France a partir de 135 euros). D'un autre côté, acheter des produits au supermarché, aller travailler dans les transports en commun, envoyer des petits enfants à l'école (cette semaine autorisée en France), c'est normal et autorise. Bref, si vous travaillez ou dépensez de l'argent, vous êtes autorisé à le faire, mais si vous aimez simplement la nature, vous êtes puni. Encore une fois, réduction de la population a des êtres enfantins, à qui les autorités dictent ce qui est bon et ce qui est mauvais, car ils ne peuvent pas penser par eux-mêmes. Et s'il vous plaît, ne parlez pas de la nécessité d'imposer une discipline afin de sauver des vies. Ceux qui de toute façon veulent faire la fête, ne pas respecter les distance et autres, le feront quand même, avec ou sans amende.
Echec historique
Je crois fermement que la principale raison pour laquelle les pays occidentaux sont beaucoup plus touchés par le virus réside dans la façon dont les soins de santé ont été gérés dans ces pays au cours des 30 ou 40 dernières années. Les pays qui connaissent la pire situation en raison des infections à COVID sont ceux qui ont utilisé une approche privatisée de la médecine au cours des dernières décennies:
. Privatisation des hôpitaux, comme aux États-Unis et dans de nombreux pays occidentaux. Parfois, la privatisation n'est qu'en préparation, mais des dommages ont déjà été causés par des années de diminution budgétaire, de réduction des lits dans les hôpitaux, des règles de gestion appliquées pour réduire les coûts et améliorer la rentabilité, en vue d'une privatisation.
. Privatisation d'une grande partie du segment de la recherche médicale, largement reprise par Big Pharma
. Politique influencée par divers groupes de pression, de Big Pharma, réduisant la part de la médecine préventive (à l'exception des vaccins tres rentables), favorisant l'utilisation de médicaments pour résoudre les problèmes lorsqu'ils sont déjà là. Comme les profits sont la principale raison de toute action ou non action, l'intérêt de Big Pharma n'est pas d'éviter les maladies, mais de les laisser se développer et ensuite proposer des médicaments (sous leurs propres brevets) pour guérir la maladie, générant des milliards de profits. Cela a également conduit les occidentaux à consommer une grande quantité d'antibiotiques et d'autres médicaments au cours des dernières décennies. Les médecins ont également été 'influencés' par de nombreux pots-de-vin légaux comme des séminaires dans de superbes endroits, des parrainages, etc., incitant à faire de la médecine une entreprise, à des kilomètres du serment d'Hippocrate.
Echec économique
Bien que tous les pays du monde entrent dans une crise économique, les effets du lockdown total et du confinement sont évidemment dévastateurs pour les économies des pays qui ont mis en œuvre de telles mesures. De nombreux opposants à la stratégie de confinement expliquent que l'économie doit d'abord être sauvée, soulevant des critiques et accusés de faire passer les grandes entreprises avant la santé de la population. Je pense que nous devons être prudents avec cet argument. Je ne pense pas que les grandes entreprises soient la principale victime de la politique de confinement. Il a déjà été démontré avec certaines mesures prises par les autorités pour soutenir les grandes entreprises comme les compagnies aériennes, que les grandes entreprises, comme toujours, ont les moyens d'influencer les dirigeants et parviendront à obtenir le soutien nécessaire pour éviter le défaut et la faillite (le syndrome du Too Big to Fail ). En fait, le principal risque économique concerne:
- les PME (petites et moyennes entreprises) incluant les entrepreneurs individuels, les hôtels, les restaurants et les entreprises de taille moyenne (quelques 100 ou 1000 employés) qui n'ont aucun effet de levier sur les autorités comme les grandes entreprises. Pour de nombreux pays, en particulier en Europe occidentale, ces acteurs sont vraiment au cœur de l'économie et assurent le bien-être d'une très grande partie de la population, notamment en dehors des très grandes villes. Ce sont également les acteurs les plus fragiles, souvent les otages des banques à cause des prêts contractés, et sans les outils et les structures compliquées pour éviter les risques financiers des grandes entreprises. Pour eux, la fermeture de l'entreprise est à quelques semaines ou quelques mois du début du confinement. Beaucoup de ces acteurs ont déjà beaucoup souffert ces dernières années en raison de politiques favorisant les grandes entreprises. Cela a été clair au cours des dernières années en France, avec une pression de plus en plus forte des grandes entreprises sur leurs sous-traitants par exemple.
Les autorités ont joué beaucoup de relations publiques au début de la crise, au sujet de l'aide financière aux PME, mais la plupart de ces mesures retardent les paiements d'impôts, par exemple, sans les annuler. Cela peut fonctionner si la sortie de crise est rapide, mais nous pouvons en douter.
- la deuxième catégorie de victimes principales du lockdown est constituée par les ménages ayant des problèmes d'argent existants, et leur nombre n'a que beaucoup augmenté au cours des dernières années. Ces personnes peuvent perdre leurs revenus très rapidement, n'ont pas d'économies (plutôt des dettes) et des frais à payer comme la location d'une maison. Des millions de personnes se trouvent dans une telle situation, en particulier dans les pays occidentaux. Le résultat du confinement pour ces personnes peut facilement signifier la perte de domicile fixe, la faim, une stabilité mentale dégradée, entraînant un échec sociale, à moins que l'État n'offre un soutien sérieux, non pas en crédits mais en espèces.
L'impact du lockdowm ne pourra pas être compris avant quelques mois, mais l'impact économique sera sérieux. L'impact psychologique est encore une autre histoire.
Qu'avons-nous appris de cette crise?
La première leçon, je crois, concerne ce système de confinement imposé et strict. En regardant purement les statistiques, le résultat de ces mesures semble très discutable. En effet, la solution de confinement est le seul moyen d'éviter une catastrophe complète, et était compréhensible à Wuhan, car les autorités ont été prises par surprise. En Europe occidentale et aux États-Unis, il n'y a pas une telle excuse. Les deux régions avaient 1 à 1,5 mois pour se préparer, mais elles n'ont pas fait grand-chose et ont dû imposer le confinement pour limiter l'ampleur de la catastrophe. Si l'on considère les conséquences économiques et psychologiques de ce confinement ce sera un échec majeur. De plus, une chute rapide du nombre de cas ou de décès n'a pas été enregistre après 2 semaines de confinement, en principe le temps moyen d'incubation, une indication comme quoi le confirment n'a pas réussi a sérieusement stopper les nouvelles contaminations.
Les situations de guerre (le mot est de Macron) sont toujours des moments où les gens et les organisations démontrent leur profond sens de l'humanité et de la bonté, ou leur côté obscur caché. Sans le parti nazi et la Seconde Guerre mondiale, Josef Mengele aurait passé sa vie en tant que brillant chercheur dans une université de médecine de Francfort et de même, on ne se souviendrait pas d'Oskar Schindler aujourd'hui. La crise COVID montre clairement que les dirigeants actuels, en particulier dans le monde occidental, ne sont pas des leaders, mais seulement des exécutants de politiques définies par les grandes entreprises.
Si vous examinez attentivement la plupart des mesures mises en œuvre dans votre pays, l'image est claire. Les populations sont considérées d'une manière simple: d'abord en tant que travailleurs nécessaires à la poursuite de la production de produits et services, ensuite en tant que consommateurs qui achètent ces produits et services. Tout le reste n'est pas pertinent. Les personnes âgées et les vétérans sont inutiles.
Lorsque le déconfinement est décidé, toutes les activités autorisées en premier sont celles liées à la CONSOMMATION. Consommer des médicaments (vaccins), de la restauration rapide, des vêtements, etc. Mais passer du temps sur la plage ou dans une forêt est criminel. Acheter des produits locaux sur un marché est interdit. Plus que cela, le message des autorités, comme en France, est: vous devrez travailler davantage pour récupérer la croissance que nous avons manquée, oublier les vacances, oublier les droits des travailleurs.
La réalité du système actuel a été révélée à tout le monde par Corona, et en quelque sorte c'est une bénédiction.
Ceux qui se demandaient si l'Allemagne allait pouvoir s'affranchir de la tutelle militaire américaine en se débarrassant des engins nucléaires américains stockés sur son territoire pourraient peut-être commencer à se rassurer en constatant un engagement accru de Berlin dans le SCAF ou Système de Contrôle Aérien du Futur, considéré comme l'emblème de la coopération militaire entre la France, l'Allemagne et l'Italie.
L'élément central du SCAF sera un avion de combat de nouvelle génération (NGF – New Generation Fighter), dont la mise au point a été confiée en principe à Dassault Aviation. Cet appareil sera au centre d'un « système de systèmes », c'est à dire une mise en réseau de plusieurs types d'engins aériens ou spatiaux en réseau tels que drones, satellites, avions, intercepteurs connectés dans le cadre d'un « Air Combat Cloud », qui fusionnera les données en temps réel et pourra en faire des synthèses.
Ceci supposera le recours à l'intelligence artificielle, aux big data, aux interfaces homme-machine supposant notamment par l'intermédiaire de capteurs portables par le pilote la relation en temps réel avec celui-ci avec l'arme. Certains avaient même envisagé de mettre en place des implants au moins temporaires dans le corps du pilote. Mais l'idée a jusqu'à ce jour été refusée car considérée comme « non éthique ». C'est le moins que l'on pourrait en dire.
En attendant, la réflexion sur les implications humaines de ce projet vient d'être lancée en Allemagne, sous l'égide d'Airbus et de l'institut de recherche en sciences appliquées « Fraunhofer-Gesellschaft », via un groupe d'experts présentés comme « indépendants». Ils réfléchiront à « l'utilisation responsable des nouvelles technologies en matière d'armements tels que le SCAF ». Airbus a indiqué que leurs travaux seront consultables sur le site FCAS Forum actuellement non disponible en français.
Rappelons qu'Airbus civil est déjà, à la suite d'abandons français successif, une société principalement allemande. Il en est de même de Airbus military, où la présence allemande est prépondérante, avec une large participations de conseillers militaires américains. On peut en conséquence s'interroger sur le rôle que jouera Dassault Aviation dans le programme SCAF.
“ORION”: NUOVE SINTESI O PROVOCATORI FILOCOMUNISTI?
di Matteo Luca Andriola
Uno dei teorici italiani della “nuova sintesi” nazionalcomunista è Carlo Terracciano, già descritto come “padre” della geopolitica eurasiatista in Italia. Questi arriva a storicizzare fascismo e nazionalsocialismo – nonostante permangano certi legami visto il background della redazione storica –, consentendone una rilettura critica: in «Rote Fahne und Schwartze Front»: la lezione storica del nazionalbolscevismo, saggio introduttivo al volume di Erich Müller Nazionalbolscevismo (Barbarossa, 1988), Terracciano, analizzando l’esperienza della componente rivoluzionario-conservatrice nazionalbolscevica, le teorie di Pierre Drieu La Rochelle, Emmanuel Malynski, l’ala sociale del fascismo e del nazionalsocialismo (il cosiddetto “fascismo rivoluzionario”) ecc., traccia le linee dell’attualizzazione di tali esperienze, il “nazionalcomunismo”, oltre il nazionalismo e il comunismo otto-novecentesco: “Oggi il nazionalismo è inteso come radicamento etnico, storico, culturale della propria terra, modificata fino nel suo paesaggio da millenni di cultura, nella ‘piccola’ e nella ‘grande’ patria, fino a estendersi all’unità del continente eurasiatico. In quanto al ‘comunismo’ esso va ben oltre nei secoli al pensiero di Marx e di Lenin e dei suoi seguaci, lo precede di millenni nella sua teoria e nella prassi di comunità contadine,di ordini monastico-guerrieri, di popoli, di interi imperi”.[1]
Per Terracciano esisteva un comunismo pre-marxista che andava riscoperto, un “nazional-comunitarismo” che, oltre la scientificità di Karl Marx e Friederich Engels dimostrava che l’uomo non è un monade individualista ma un’animale comunitario. Quella di “Orion” è una rilettura tönnesiana e comunitarista di esperienze comunistiche sia tradizionalmente legate al movimento operaio socialista e comunista sia eresie utopistiche e forme di ancestrali comunità del mondo antico e medievale, cosa che portò certuni a destra a definire “filocomunista” il sodalizio, facendo bandire letteralmente “Orion” dalle sezioni del Msi e del Fdg: su «Candido» n°12 del 15/30 luglio 1986, rivista di destra del senatore missino Giorgio Pisanò, compare l’articolo caustico Che cosa si aspetta a reagire?, con un sopratitolo che recita: Provocatori filocomunisti operano negli ambienti del MSI, dove il direttore, filoamericano, attaccherà il gruppo di “Orion” per l’influenza esercitata fra i giovani del FdG, egemonizzato sin dal decennio precedente dai rautiani (si pensi al peso determinante della Nuova Destra di Marco Tarchi, che verrà poi cacciato dal Msi nel 1981), scrivendo: «Con il bel risultato di influenzare e plagiare cervelli e coscienze di troppi giovani che, presentando culturalmente un encefalogramma piatto, diventano facile preda di provocatori filocomunisti come quelli sopra citati».
Il direttore, Maurizio Murelli risponderà non solo enumerando noti esempi di fascinazione filosovietica di esponenti di spicco del fascismo italiano come “Italo Balbo [che] nel suo libro (Ali d’Italia sul mondo ed. Mondadori, 1930) non lesina complimenti all’Urss, sostenendo che ogni popolo ha la sua via nazionale di realizzazione e costruzione”[2] ma, usando come fonte lo storico inglese Denis Mack Smith, citerà frasi “filocomuniste” del dittatore italiano («Mussolini tentò di convincersi che il comunismo russo stava dimostrandosi di gran lunga meno rivoluzionario del fascismo, e tra i suoi seguaci ci fu chi si domandò se i due movimenti non stessero a tal punto avvicinandosi da non esser più facilmente distinguibili. Il Duce stesso non escluse una tale eventualità»),[3] concludendo:
«Alcuni storici asseriscono […] che il Mussolini della RSI era influenzato da Bombacci, cioè uno dei fondatori del PCI che si arruolò volontario nella RSI per difendervi la propria idea e perdervi la propria vita. Può darsi […] che Mussolini fosse influenzato da Bombacci; ciò non toglie, egregio Senatore, che è in nome di quel Mussolini che Lei ha combattuto (se mai ha veramente combattuto) nella RSI. È inutile dire che di citazioni “filocomuniste” e “filorusse” di Mussolini-maestro-di-Pisanò ne potremmo produrre ancora ben più di una, inchiodando Pisanò al palo della sua ignoranza o a quello del suo tradimento (scelga lui, giacché il suo filoamericanismo “fascista” è sinonimo o di ignoranza sull’autentica essenza del fascismo, oppure è consapevole tradimento). Ma il punto è anche un altro, giacché essendo noi per l’Eurasia non siamo affatto per il “comunismo” e, in ogni caso, il regime al potere in Russia non ha niente a che vedere con il comunismo marxista, né con quello leninista né con quello stalinista. Anzi, l’attuale premier [Michail Sergeevič Gorbačëv, dal 1985 segretario generale del PCUS e presidente dell’Unione Sovietica, n.d.a.] si sta dimostrando un burattino del potere mondialista, potere del quale già abbiamo detto e molto ancora diremo.»[4]
Il nazionalcomunismo non si presenta come un confuso guazzabuglio come di primo acchito si potrebbe pensare, cioè la mera sommatoria fra comunismo e nazionalsocialismo o fascismo ma, in una fase storica come gli anni ‘80 dove, a seguito dei cambiamenti economici e strutturali concernenti il passaggio dall’accumulazione “fordista o, come viene detta, d[a]ll’accumulazione rigida [a] quella postfordista o dell’accumulazione flessibile, che ne hanno scandito la storia durante il secolo scorso per giungere fino ai nostri giorni”,[5] concretizzandosi in campo culturale nella messa in discussione delle ideologie otto-novecentesche, giudicate incapacitanti, con l’avvento della postmodernità e del “pensiero debole”. Il “nazionalcomunismo” – in quegli anni elaborato anche da altri sodalizi intellettuali, si pensi alle nuove sintesi elaborate in area franco-belga dalla Nouvelle Droite pescando anche dall’eredità di Jeune Europe di Jean Thiriart[6] – viene vista come la risposta, e si cavalca la crisi delle ideologie non archiviandole, ma elaborandone di nuove. Mentre il grosso della destra e della sinistra nei primi anni '90 sposerà il mercato, “Orion” arriva a proporre arditamente – non senza i condizionamenti della Nouvelle Droite – la sua ‘nuova sintesi’ nazionalcomunista: l’unione degli ideali del “fascismo-movimento” (secondo l’espressione coniata da Renzo De Felice) con quelli del bolscevismo pre-regime, accanto a un occhio di riguardo per il mondo islamico (soprattutto l’Iran di Khomeini) e la spiritualità russa, un progetto nazionalcomunista dove trovano spazio culturale «oltre alle SS, a Degrelle e al Rexismo, a Evola e Guénon, agli autori “proibiti” – da Brasillach a Drieu La Rochelle a Codreanu – e ai “fascisti eretici” alla Berto Ricci, ai teorici della Konservative Revolution tedesca, altre figure “irregolari” come Noam Chomsky piuttosto che il comunista-fondamentalista Zjuganov, e persino i miti della sinistra, da Mao Dzedong a Che Guevara»[7].
NOTE
[1] C. Terracciano, «Rote Fahne und Schwartze Front»: la lezione storica del nazionalbolscevismo, in E. Müller, C. Terracciano, Nazionalbolscevismo, Edizioni Barbarossa, Saluzzo 1988, p. 47, ora in C. Terracciano, 'Alle radici del "rossobrunismo". Orion, gli scritti di Carlo Terracciano, vol. 1, AGA Editrice, Cusano Milanino 2020. [2] M. Murelli, Per l’Europa agli Europei, in “Orion” n° 22, luglio 1986. [3] D. Mack Smith, Mussolini, Rizzoli, Milano 1981, p. 220. [4] R. Finelli, Globalizzazione, postmoderno e “marxismo dell’astratto”, in “Consecutio temporum. Rivista critica della postmodernità”, a. I, n° 1, giugno 2011. Cfr. inoltre R. Bellofiore, Dopo il fordismo, cosa? Il capitalismo di fine secolo oltre i miti, in R. Bellofiore (a cura di), Il lavoro di domani. Globalizzazione finanziaria, ristrutturazione del capitale e mutamenti della produzione, Biblioteca Franco Segantini, Pisa 1998, pp. 23-50 e D. Harvey, La crisi della modernità. Riflessioni sulle origini del presente, tr. it. di M. Viezzi, Net, Milano 2002, pp. 151, 152. [5] Cfr. C. Terracciano, Jean Thiriart: profeta e militante, in “Orion” n° 252, settembre 2005. [6] M. Fraquelli, A destra di Porto Alegre. Perché la Destra è più no-global della Sinistra, Rubbettino, 2005, p. 64.
Un livre de Carlo Terracciano publié en Allemagne (il y en eut plusieurs éditions)
What does Michael Gove have in common with Ukraine’s Azov movement? Not much, one would think. There is surely very little commonality between the published work of the liberal Conservative statesman and the ideology of the armed group, far to the right of any Right-wing populist, which is currently insinuating itself into the institutions of the Ukrainian state, apart from one thing: a familiarity with the works of the obscure Right-wing thinker Guillaume Faye.
The recent bout of Twitter hysteria prompted by Gove’s wife, Sarah Vine, rashly sharing photographs of the family bookshelves, may just have been another pointless skirmish in the culture war, but it illustrated one thing very clearly: our self-appointed censors do not have even a passing familiarity with the political thought they seek to expurgate from the world.
By focussing their outrage on Gove’s ownership of a book by David Irving, Owen Jones and the other intellectual luminaries of Twitter progressivism skimmed over Gove’s far more interesting reading choices, namely works by Guillaume Faye and his partner in the French New Right, Alain de Benoist. One would think an engagement with the political thought of our nearest European neighbours would solicit, if not their approval, then at least their interest: but then there are few political movements as insular or intellectually incurious as late-stage British liberalism.
For their benefit, then, the French New Right, or Nouvelle Droite, began as a movement in the late 1960s to forge a new path for European conservatism, rejecting both the culturally dominant Marxism of the period, and the Atlanticism of the mainstream Right.
Influenced by the Konservative Revolution of pre-war Germany, particular the civilisational pessimism of Oswald Spengler, the merciless critique of liberal democracy assembled in the works of Carl Schmitt and the complex and hard to define body of work created by Ernst Junger, the Nouvelle Droite’s think tank GRECE (Groupement de Recherce et d’Études pour la Civilisation Européene, or Research and Study Group for European Civilisation) established itself, for a time, as an influential body on the French political scene.
In 1979, however, GRECE found itself cancelled by a campaign of demonstrative outrage in France’s liberal Le Monde newspaper, accusing the group of an entryist infiltratation of mainstream conservative institutions, particularly the Le Figaro newspaper. Marginal in electoral politics, GRECE nevertheless gained influence in the meta-political sphere, as part of what we could call the Gramscian Right; understanding that politics is downstream of culture, the Nouvelle Droite aimed to influence a new generation of Right-wing thinkers to reject the worldview of mainstream conservative and liberal thought in place of a standpoint quite outside standard Left-Right divisions.
The Nouvelle Droite rejected the domination of the European continent by what it characterised as an imperialist United States, which spreads capitalism and liberalism across the world through a vulgar and thuggish combination of hard and soft power, destroying individual societies and turning the world into an indistinguishable mush of rootless consumers.
Early enthusiasts of the work of Christopher Lasch, critiquing the emergent class of globalised elites, the Nouvelle Droite in some ways anticipated the current trend in both the United States and Europe towards post-liberal thought, though they followed this line of thought in another direction entirely.
Actively supporting Third World national liberation movements, decrying globalisation for its homogenising effects, and sounding urgent warnings of looming ecological collapse, de Benoist and Faye anticipated the anti-globalisation movement of the millennium, before it petered out into commodified pseudo-protest.
Equally, by warning that mass migration into Europe would lead inexorably to ethnic conflict and mass casualty terrorist attacks, and by railing against the moral and spiritual bankruptcy of globalisation and cosmopolitanism, the Nouvelle Droite anticipated much of the discourse of today’s populist Right, though they explicitly rejected what they saw as their petty nationalisms in favour of the unification of Europe and Russia into a single civilisational superpower.
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Avowedly anti-capitalist, anti-American, anti-globalisation and pro-European unification, there is, unfortunately for the online censors, therefore very little evidence of Nouvelle Droite influences on Gove’s personal politics. Indeed, many of its lines of thought can be traced more clearly in European politicians as superficially distinct as Macron and Orban than in any British figure.
Its concerns over the prospect of Islamist terrorism resulting from migration into Europe can perhaps be discerned in Gove’s Celsius 7/7, though even here there is a major point of difference. Gove’s book contrasts global jihadism with a Western liberal tradition he urges us to defend; the thinkers of the Nouvelle Droite, by contrast, saw liberalism as the root problem and jihadism as a natural, if culturally alien response, parallel to their own rejection of liberal values.
Unlike Gove, whose book is situated firmly within the tradition of Western liberalism, Faye echoes Islamist ideologues by asserting that: “The rise of radical Islam is the backlash to the excesses of the cosmopolitanism of modernity that wanted to impose on the entire world the model of atheist individualism, the cult of material goods, the loss of spiritual values and the dictatorship of the spectacle.”
Of the two books by Faye on Gove’s bookshelf, both published by the London-based Arktos publishing house, Europe’s leading disseminator of radical right-wing political thought, the most interesting by far is Archaeofuturism, a collection of essays from the late 1990s republished in book format. Writing at the same time as liberal ideologues were declaring the End of History and politicians were assuring their voters that globalisation would bring with it an endless period of global harmony and prosperity, Faye posited a pessimistic worldview of what is now startling immediacy.
By the year 2020, he claimed, as a result of the inherent fragility created by a globalised financial and political system, civilisation would buckle under a cascading set of interlinked crises. Waves of pandemics, of political disorder and state collapse in the Middle East and Africa, of global financial crashes and ecological degradation would rebound off each other, escalating the pressures upon the international system to the point that the world of the late 20th century would become impossible to sustain.
In Faye’s words, “a series of ‘dramatic lines’ are drawing near: like the tributaries of a river, and will converge in perfect unision at the breaking point (between 2010 and 2020), plunging the world into chaos. From this chaos- which will be extremely painful on a global scale- a new order can emerge based on a worldview, Archaeofuturism, understood as the idea for the world of the post-catastrophic age.”
Writing before the 9/11 attacks, the last global financial crash, the bloody cycle of wars precipitated by the Arab Spring and the COVID pandemic, Faye’s concern over what he termed the “convergence of catastrophes,” seemed as outlandish and unfashionable then as it now does topical. Yet since the beginning of this century, a greater awareness of what is known as global catastrophic risk has begun to creep into mainstream strategic thought, mostly with climate change in the foreground and Faye’s other fears placed as second order consequences.
The 2007Age of Consequences paper, issued jointly by the Centre for International and Strategic Studies and American Centre for New American Security thinktanks, echoed Faye’s apocalyptic warnings in almost every respect, warning that severe climate change would lead to the forced movement of hundreds of millions, perhaps billions of people from the worst-affected areas, the collapse of liberal democracy in the rest of the world as a consequence, the unchecked spread of pandemics and jihadist terrorism, and the outbreak of wars within and between states as the global order collapses.
In this scenario, the report warns, “nations around the world will be overwhelmed by the scale of change and pernicious challenges, such as pandemic disease. The internal cohesion of nations will be under great stress, including in the United States, both as a result of a dramatic rise in migration and changes in agricultural patterns and water availability. The flooding of coastal communities around the world, especially in the Netherlands, the United States, South Asia, and China, has the potential to challenge regional and even national identities. Armed conflict between nations over resources, such as the Nile and its tributaries, is likely and nuclear war is possible. The social consequences range from increased religious fervor to outright chaos. In this scenario, climate change provokes a permanent shift in the relationship of humankind to nature.”
Furthermore, the report echoes Faye by warning of such “a dramatically new global paradigm that it is virtually impossible to contemplate all the aspects of national and international life that would be inevitably affected. As one participant noted, “unchecked climate change equals the world depicted by Mad Max, only hotter, with no beaches, and perhaps with even more chaos.”
While such a characterization may seem extreme, a careful and thorough examination of all the many potential consequences associated with global climate change is profoundly disquieting. The collapse and chaos associated with extreme climate change futures would destabilize virtually every aspect of modern life. The only comparable experience for many in the group was considering what the aftermath of a U.S.-Soviet nuclear exchange might have entailed during the height of the Cold War.”
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Only last year, a major Australian forecast warned that an apocalyptic near-future was at this point almost inevitable, describing its research as “a glimpse into a world of “outright chaos” on a path to the end of human civilisation and modern society as we have known it, in which the challenges to global security are simply overwhelming and political panic becomes the norm.”
Predictions equally dire as Faye’s have been made in less colourful language though with no less alarming conclusions by the medium-term strategic forecasts of the Ministry of Defence and by the Pentagon, all of which make for unsettling reading.
“We live in times of existential crisis, within and beyond the European Union. Our Union is under threat. Our European project, which has brought unprecedented peace, prosperity and democracy, is being questioned. To the east, the European security order has been violated, while terrorism and violence plague North Africa and the Middle East, as well as Europe itself. Economic growth is yet to outpace demography in parts of Africa, security tensions in Asia are mounting, while climate change causes further disruption.”
Only last week, Poland’s Deputy Prime Minister, the Sociology professor Piotr Glinski, took to a two-page advertisement in the Wall Street Journal to warn that the COVID crisis was a glimpse into a future of civilisational collapse, explicitly likening the modern West to the late Roman Empire.
While the date Faye settled upon for the apocalypse is a decade or two in advance of these more sober warnings, his doomy vision of the medium-term future, is, unfortunately for us, worried over at the highest levels of British, American and European strategic thought.
But perhaps more interesting, not least for its presence on the bookshelf of such a senior British government minister, is Faye’s proposed solution, the Archaeofuturism of the book’s title. Likely influenced by the American political theorist Samuel P. Huntington, Faye unconvincingly suggests the current global system world will coalesce into distinct civilisational blocs: a Chinese-dominated one, a greater North America, a sub-Saharan African bloc, “a Euro-Siberian unit,” a greater Islamic world and a vaguely defined Pacific bloc for the rest.
Once this is achieved, the scene is set for the total reordering of global civilisation, according to “a revolutionary model based on a self-centred and inegalitarian world economy, which may be imposed upon us by historical events, but which it would be wise to foresee and plan for in advance”.
Noting, as is now a commonplace opinion, that “the utopia of ‘development’ open to ten billion people is environmentally unsustainable,” Faye proposes a system of jaw-dropping global re-ordering, worth quoting at length:
“First off, most of humanity would revert to a pre-technological subsistence economy based on agriculture and the crafts, with a neo-medieval demographic structure… Communitarian and tribal life would reassert its rights… Even in industrialised countries- India, Russia, Brazil, China, Indonesia, Argentina, etc- a significant portion of the population could return to live according to this archaic socio-economic model.”
Secondly, Faye asserts: “A minority percentage of humanity would continue to live according to the techno-scientific economic model based on ongoing innovation by establishing a ‘global exchange network’ of about a billion people.”
“Finally”, he notes, “these vast neo-archaic economic blocs would be centred upon a continental or multi-continental plan, with basically no mutual exchange between them. Only the techno-scientific portion of humanity would have access to the global exchange. This two-tier world economy thus combines archaism and futurism. The techno-scientific portion of humanity would have no right to intervene in the affairs of the neo-medieval communities that form the majority of the population, nor — most importantly — would it in any way be obliged to ‘help’ them.”
In a short story at the end of the book, Faye paints a vivid if outlandish picture of this proposed future, where a small, global technocratic global elite pursues rapid technological and scientific advances, while the majority of the world’s population lives in subsistence farming communities at a level of technology broadly equivalent to that of the Dark Ages.
Developing his ideas further in the wildly imaginative series of short science fiction tales which make up his follow-up work Archaeofuturism 2.0, Faye’s vision darkens. Some societies can survive, for a time, by fending off the encroaching chaos and maintaining the rudimentary technology of the early 20th century. But, over time, the darkness settles and mankind is destroyed utterly.
The excellent academic introduction to Faye’s life and work by Stephane Francois in the recent Key Thinkers of the Radical Right notes that Archaeofuturism entails “the dismissal of modernity, born from the Enlightenment, and conservatism, since modernity shows signs of fracture and conservatism leads to nothing.” Summarizing Faye’s vision, Francois notes that:
“To avoid civilisational and ecological collapse, he proposes putting in place an authoritarian regime under the auspices of a “born chief,” a dictator defined as a providential man who knows how to set his peoples in motion, and protects his peoples’ identity and ancestry.”
It is perhaps partly for this reason that Faye’s work has proved so popular with Ukraine’s extreme right-wing Azov Movement, an armed brigade fighting Russia in the contested regions of the country’s east as part of the Ukrainian Interior Ministry, which also provides policing functions — both officially, with the state’s blessing, and unofficially, as a competitor to the state — in the cities of Ukraine’s western heartlands.
Last year, shortly after Faye’s death, I interviewed Azov’s international secretary Olenya Somenyaka in the group’s headquarters just off Kyiv’s famous, central Maidan Square. Surrounded by bookcases filled with the works of the esoteric ultra-right writers currently undergoing a revival among disaffected Western conservatives, Semenyaka emphasised how central Faye’s work was in developing her worldview. In the world according to Somenyaka and Azov, Ukraine will play a starring role as a springboard for the reconquest of Europe from what she viewed as a collapsing liberal order, and lead the continent into a neo-pagan, Archaeofuturist dawn.
Presumably it is due to their unexpected popularity with a powerful armed force and challenge to liberal democracy in Ukraine that Faye’s works secured a place on Michael Gove’s bookshelf. Their placing next to an academic work on modern Ukraine would seem to indicate the politician’s interest in the country’s social and political development, laudable given the deployment of British soldiers there.
Indeed, Faye’s darkest warnings are echoed in British parliamentary politics only by the Green Party, one of whose most senior figures, the University of East Anglia’s professor of Philosophy and Extinction Rebellion spokesman Rupert Read, warns that: “We need to think about what comes after the likely collapse of this civilisation and plan accordingly. There are of course many sub-possibilities within this possible future, and some of them are very ugly. The successor civilisation could, for instance, be largely a reign of brutal warlordism. We have to try to do what we can to prepare our descendants for survival and for one of the better sub-possibilities.”
But even if we accept the proposition that Guardian columnists have the right to determine what books may and may not be read, it is unclear that Faye’s works deserve a place on their Index of forbidden knowledge. On the contrary, it is an encouraging sign that our senior politicians are reading obscure and outlandish works of political thought, given the times in which we live.
For good or ill, we are living in a springtime of ideologies, Gramsci’s “time of monsters”, where strange and unlikely political creeds proliferate on Twitter like sexual identities on Tumblr. Whatever the likelihood of our societies soon emulating Faye’s Archaeofuturistic vision — and it is presumably very unlikely — it is equally unlikely that we will return to the world of the near past.
The post-war global order enabled by American hegemony has gone, and will never return. The dominant category of books on Gove’s shelves, the autobiographies of American centrist politicians, represent a world as lost and irretrievable as the biographies of Europe’s absolute monarchs would have seemed exactly one century ago.
If we accept, as post-liberals as well as thinkers of far-left and far-right do, that the ideology of liberalism has exhausted itself, broken by its weak correspondence to reality, then we must accept that some successor ideology will eventually appear to replace it. Whatever that ideology will be, it most probably already exists, like Communism a century ago, as an obscure fringe belief waiting for a crisis in which to assert itself.
In the United States, discussions over the merits of Catholic Integralism are raging through mainstream conservatism, despite the minuscule likelihood of the American state reordering itself in such a direction. In Britain as well as continental Europe, citizens have been slaughtered by adherents of Salafi Jihadism, another radical challenge to liberal beliefs which posits itself as a successor ideology.
The merits and challenges posed by fringe ideologies such as these, rather than the petty concerns of party competition, are the grand matter of political thought, and it is reassuring rather than disturbing that our elected representatives are alert to them.
Some of the shrillest Twitter analysts of Gove’s bookshelves have spent years agitating for the political success of devotees of a murderous 20th century fringe ideology, itself now jettisoned on the wreckage of history. The radical left-wing publisher Verso — as far to the left of centrist thought as Faye is to the right, though more socially acceptable — has published all manner of strange and unlikely manifestos in recent years, from demanding the abolition of the family to asserting that we can live in a world of endless growth and consumption derived from mining asteroids.
Both ideas are absurd, but while we can be grateful that the last election saw their advocates firmly shunted away from political power, neither book should be banned, only considered on its own merits and then ridiculed. The existence of eccentric works like these is, however, broadly positive, in that it shows people are giving serious consideration to what should replace the intellectual and political framework dying all around us.
We should be pleased that our political representatives are reading offbeat ideas, not necessarily because they believe them, but because they represent the strange intellectual and political ferment of the early 21st century. The idea that There Is No Alternative to the neoliberal consensus is long gone. There are, if anything, too many alternatives, and they represent a future as dangerous as it is exciting.
As well as reading Faye, Gove and other British politicians should be investigating a wide variety of radical thinkers of left and right, from the post-anarchist work of Murray Bookchin to the idiosyncratic Marxist cultural criticism of Mark Fisher, the Catholic critiques of liberal democracy of Patrick Deneen and Ryszard Legutko, the rejection of modernity wrought in fiction by Michel Houellebecq and Paul Kingsnorth, and whatever other responses to what we can call the crisis of the 21st century are now circulating in the marketplace of ideas. After all, as Faye himself archly notes in Archaeofuturism, “modernity already belongs to a past that is over.”
Nous qui n'avons jamais possédé d’esclaves, devrions payer des réparations pour esclavage à des personnes qui n'ont jamais été esclaves.
Nous sommes tenus responsables d’événements qui se sont produits avant notre naissance, mais d’autres personnes ne sont pas tenues responsables de ce qu'elles font actuellement chez nous.
Nous avons fermé nos frontières, bien trop tard, aux vols venant de Chine et d’ailleurs par crainte d’être des victimes du Coronavirus SARS-2, ce pâle concurrent sans vaccin au virus de l’Influenza, mais nos élus rêvent de les ouvrir à nouveau et sans contrôle sanitaire ni de sécurité, alors qu’après la triste et perverse expérience de confinement de population en hiver-printemps 2020 et nos prisons 5 étoiles remplies à 70 % de malfrats étrangers, les pays européens devraient tous se déconfiner de l’UE et contrôler avec rigueur leurs frontières.
Les immigrants atteints de SIDA, de tuberculose toujours très contagieuse et de plus en plus souvent multi-résistante aux antibiotiques, de variole du singe ou orthopoxvirose simienne, de drépanocytose, de maladies parasitaires, gale, poux, lèpre et autres, de maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis, d’hépatites A et B, de poliomyélite, de coronaviroses telle que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), de dentition négligée, d’affections psychiatriques en particulier la schizophrénie,etc, sont les bienvenus sans aucun contrôle sanitaire à nos frontières, mais vous devez prouver que votre chien est bien vacciné chaque année contre la rage, même payer pour doser ses anticorps contre la rage et avoir une assurance responsabilité pour couvrir ses éventuels méfaits.
Si un mec prétend être une femme, vous devriez désormais faire semblant avec lui qu’il est bien une femme.
La sexualisation des enfants est mauvaise, mais les drag queens de 10 ans comme le garçon de l’image ci-dessus seraient bonnes.
Les activistes qui affirment que le genre n'existe pas exigent des élues et une femme présidente.
Nous disons être préoccupés par l’éducation de nos enfants, mais le père et la mère deviennent des options interchangeables et cette perverse révolution anthropologique du mariage pour tous ne fait que commencer.
D'une manière ou d'une autre, c’est devenu anti-Suisse de compter et de souligner le nombre de vrais Suisses en Suisse, le nombre de vrais Français en France, le nombre de vrais Américains aux USA, etc.
Les Russes qui auraient influencéles dernières élections aux USA et ne cèdent pas leurs entreprises aux Chinois communistes sont mauvais, mais les Mexicains illégaux qui votent aux élections aux USA sont bons.
C'était cool pour le candidat à la présidence Joe Biden de "faire chanter" le président de l'Ukraine, mais c'est une infraction intolérable que le Président Donald Trump s'enquiert à ce sujet.
Aux USA en particulier et dans quelques autres démocraties ceux qui ont 20 ans sont trop jeunes pour boire une bière, mais à dix-huit ils seraient assez âgés et matures pour voter, se marier et éduquer des enfants.
Les illégaux ne sont pas tenus de présenter une pièce d'identité, mais les citoyens ne peuvent pas acheter unvrai médicaments contre la toux sans montrer une pièce d’identité ou une ordonnance d’un médecin.
Les citoyens sont condamnés s’ils n’acquièrent pas leur propre assurance maladie-accident obligatoire, puis ils sont obligés de payer pour soigner les illégaux.
Personne et aucun parti ne gagnent le pouvoir à l'issue d'un référendum, seule l'idée l’emporte, maisdes élus en place épris de pouvoir font tout pour ne pas appliquer le résultat de ce référendum.
Toute rhétorique inflammatoire, politiquement incorrecte ou islamiquement incorrecte est scandaleuse, mais harceler les gens dans les restaurants, dans la rue et à leur volant est vertueux.
Des personnes qui ne sont jamais allées à l'université devraient payer les dettes des étudiants qui ont contracté des prêts pour obtenir des diplômes inutiles puisqu’ils ne leur rapportent guère.
Les professionnels talentueux en STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques)de pays occidentaux démocratiques, qui souhaitent immigrer pour travailler chez nous, doivent passer par un rigoureux processus de vérification, mais tout gangster, tout faux adolescent, tout violeur, tout militant dont l’ersatz de religion se situe bien en dessous du niveau de la ceinture, tout analphabète, etc, de pays éloignés, qui franchissent les frontières de Schengen et les nôtres sont des bienvenus que nous devrions accueillir et entretenir avec l’argent de nos impôts, cela même beaucoup mieux que nos retraités et nos sans-abris.
Dépenser des millions pour contrôler la sécurité à nos frontières c’est trop cher, mais dépenser des milliards pour accueillir des faux réfugiés, des réfugiés économique et des illégaux et payer même leurs soins de santé, leurs avocats, leurs interprètes, leurs crimes et leur séjours en prisons, etc, ce n’est jamais trop cher.
Si vous trichez pour être admis au cycle d’orientation ou à l’université vous serez puni, mais si vous trichez pour entrer dans notre pays, vous pourrez aller au collège gratuitement.
Les mêmes élus qui exigent que la loi soit appliquée à tous les citoyens, mettent les immigrants illégaux et eux-mêmes au-dessus de la loi.
Nos élus et dirigeants de la gauche élargie affirment avoir une philosophie du progrès pour tous, mais ils bousculent les règles égoïstement, uniquement pour leurs propres intérêts et ceux de leurs copains, des lobbies et des oligarques mondialistes. En résumé ces élus et ces dirigeants nous racontent qu’ils détestent les inégalités, mais en réalité, ils adorent les privilèges.
Ces mêmes élus qui nous racontent préparer notre pays à la prochaine catastrophe sanitaire ou autre persistent à endetter notre Etat-nation pour qu’il ne soit pas prêt.
Les illégaux et les faux réfugiés ne paient pas d’impôts, mais ils sont subventionnés généreusement par nos impôts.
« Tintin au Congo » est devenu Le Congo chez Tintin alors que nos élus nous disent faire la guerre aux immigrants illégaux, aux faux réfugiés et aux réfugiés économiques; toutefois, en réalité, les angéliques mesures homéopathiques qu’ils prennent sont des rustines inefficaces et hypocrites contre ces envahisseurs militantset des fainéants à temps plein qui ne partagent pas du tout, mais alors pas du tout, les mêmes valeurs que nous et rendent notre société multiconflictuelle.
Nous voyons d'autres pays devenir socialistes puis s'effondrer, mais le socialisme et sont économie dirigée nous semblent être un excellent plan pour le futur de notre pays, de nos enfants et petits enfants.
La répression et la manipulation des électeurs est criminelle en démocratie (par exemple la pratique illégale du « voto di scambio » de la mafia, du « vote-buying », du « "vote for favours »), mais ne pas permettre au Président Donald Trump de participer au prochain scrutin serait une bonne chose.
Les manifestations et défilés patriotiques seraient mauvais, mais les défilés de femmes déguisées en vagin, de personnes de sexe indéterminé, etc, sont bons .
Des criminels sont arrêtés puis libérés pour voler, blesser, violer plus de gens, mais les arrêter ou les expulser est mauvais parce que ce serait une violation de leurs droits.
Toutes ces illogiques et honteuses hypocrisiesrendent notre monde multi-conflictuel, nous appauvrissent et nous rendent en quelque sorte «racistes».
Pourquoi Xi ne répétera pas les erreurs de la Dynastie Ming
par Pepe Escobar
Ex: https://reseauinternational.net
La Chine a tiré les leçons de sa riche histoire et les applique pour redevenir une grande puissance du 21ème siècle.
Alors que la guerre hybride 2.0 contre la Chine atteint des sommets, les Nouvelles Routes de la Soie, ou Initiative Ceinture et Route, continueront à être diabolisées 24/7, comme le légendaire complot communiste maléfique pour la domination économique et géopolitique du monde « libre », boostée par une sinistre campagne de désinformation.
Il est vain de discuter avec des simplets. Dans l’intérêt d’un débat éclairé, ce qui compte, c’est de trouver les racines profondes de la stratégie de Pékin – ce que les Chinois ont appris de leur propre histoire riche et comment ils appliquent ces leçons en tant que grande puissance réémergente au jeune 21ème siècle.
Commençons par la façon dont l’Orient et l’Occident s’étaient positionnés au centre du monde.
La première encyclopédie historico-géographique chinoise, le Classique des Montagnes et des Mers du IIe siècle avant J.-C., nous dit que le monde était ce qui était sous le soleil (tienhia). Composé de « montagnes et de mers » (shanhai), le monde était disposé entre « quatre mers » (shihai). Une seule chose ne change pas : le centre. Et son nom est « l’Empire du Milieu » (Zhongguo), c’est-à-dire la Chine.
Bien sûr, les Européens, au XVIe siècle, découvrant que la terre était ronde, ont mis la centralité chinoise sens dessus dessous. Mais en réalité, pas tant que ça (voir, par exemple, cette carte sinocentrique du 21ème siècle publiée en 2013).
Le principe d’un immense continent entouré de mers, « l’océan extérieur », semble avoir été dérivé de la cosmologie bouddhiste, dans laquelle le monde est décrit comme un « lotus à quatre pétales ». Mais l’esprit sinocentrique était assez puissant pour écarter et prévaloir sur toute cosmogonie qui aurait pu le contredire, comme la bouddhiste, qui plaçait l’Inde au centre.
Comparons maintenant la Grèce antique. Son centre, basé sur les cartes reconstituées d’Hippocrate et d’Hérodote, est un composite de la Mer Égée, avec la triade Delphes-Delos-Ionie. La division majeure entre l’Est et l’Ouest remonte à l’Empire Romain au 3ème siècle. Et cela commence avec Dioclétien, qui a fait de la géopolitique son cheval de bataille.
Voici la séquence : En 293, il installe une tétrarchie, avec deux Augustes et deux Césars, et quatre préfectures. Maximien Auguste est chargé de défendre l’Occident (Occidens), la « préfecture d’Italie » ayant pour capitale Milan. Dioclétien est chargé de défendre l’Orient (Oriens), la « préfecture d’Orient » ayant pour capitale Nicomédie.
La religion politique s’ajoute à ce nouveau complexe politico-militaire. Dioclétien crée les diocèses chrétiens (dioikesis, en grec, d’après son nom), douze au total. Il existe déjà un diocèse d’Orient – essentiellement le Levant et le nord de l’Égypte.
Il n’y a pas de diocèse d’Occident. Mais il y a un diocèse d’Asie : essentiellement la partie occidentale de la Turquie méditerranéenne actuelle, héritière des anciennes provinces romaines d’Asie. C’est assez intéressant : l’Orient est placé à l’est de l’Asie.
Le centre historique, Rome, n’est qu’un symbole. Il n’y a plus de centre ; en fait, le centre s’incline vers l’Orient. Nicomedia, la capitale de Dioclétien, est rapidement remplacée par sa voisine Byzance sous Constantin et rebaptisée Constantinople : il veut en faire « la nouvelle Rome ».
Lorsque l’Empire Romain d’Occident tombe en 476, l’Empire d’Orient demeure.
Officiellement, il ne deviendra l’Empire Byzantin qu’en 732, alors que le Saint Empire Romain – qui, comme on le sait, n’était ni saint, ni romain, ni un empire – renaîtra avec Charlemagne en 800. À partir de Charlemagne, l’Occident se considère comme « l’Europe », et vice-versa : le centre historique et le moteur de ce vaste espace géographique, qui finira par atteindre et intégrer les Amériques.
Amiral superstar
Nous sommes toujours plongés dans un débat – littéralement – océanique entre historiens sur la myriade de raisons et le contexte qui a conduit chacun et son voisin à prendre frénétiquement la mer à partir de la fin du 15ème siècle – de Colomb et Vasco de Gama à Magellan.
Mais l’Occident oublie généralement le véritable pionnier : l’emblématique amiral Zheng He, nom d’origine Ma He, un eunuque et musulman Hui de la province du Yunnan.
Son père et son grand-père avaient fait leur pèlerinage à la Mecque. Zheng He a grandi en parlant le mandarin et l’arabe et en apprenant beaucoup sur la géographie. À 13 ans, il est placé dans la maison d’un prince Ming, Zhu Di, membre de la nouvelle dynastie qui arrive au pouvoir en 1387.
Éduqué en tant que diplomate et guerrier, Zheng He se convertit au Bouddhisme sous son nouveau nom, bien qu’il soit toujours resté fidèle à l’Islam. Après tout, comme je l’ai constaté moi-même lorsque j’ai visité des communautés Hui en 1997, en quittant la Route de la Soie pour me rendre au monastère de Labrang à Xiahe, l’Islam Hui est un syncrétisme fascinant qui intègre le Bouddhisme, le Tao et le Confucianisme.
Zhu Di a fait tomber l’empereur en 1402 et a pris le nom de Yong Le. Un an plus tard, il avait déjà commissionné Zheng He comme Amiral, et lui avait ordonné de superviser la construction d’une grande flotte pour explorer les mers autour de la Chine. Ou, pour être plus précis, « l’océan Occidental » (Xiyang) : c’est-à-dire l’océan Indien.
Ainsi, de 1405 à 1433, soit environ trois décennies, Zheng He a mené sept expéditions à travers les mers jusqu’en Arabie et en Afrique de l’Est, partant de Nanjing dans le Yangtsé et bénéficiant des vents de mousson. Elles ont atteint le Champa, Bornéo, Java, Malacca, Sumatra, Ceylan, Calicut, Ormuz, Aden, Djeddah/La Mecque, Mogadiscio et la côte d’Afrique de l’Est au sud de l’équateur.
Il s’agissait de véritables armadas, comptant parfois plus de 200 navires, dont les 72 plus importants, transportant jusqu’à 30 000 hommes et de vastes quantités de marchandises précieuses pour le commerce : soie, porcelaine, argent, coton, produits en cuir, ustensiles en fer. Le navire de tête de la première expédition, avec Zheng He comme capitaine, mesurait 140 mètres de long, 50 mètres de large et transportait plus de 500 hommes.
C’était la première Route Maritime de la Soie, aujourd’hui ressuscitée au 21ème siècle. Et elle a été couplée à une autre extension de la Route de la Soie terrestre : après que les redoutables Mongols se soient retirés et qu’il y ait eu de nouveaux alliés jusqu’en Transoxiane, les Chinois ont réussi à conclure un accord de paix avec le successeur de Tamerlane. Les Routes de la Soie étaient donc à nouveau en plein essor. La cour Ming envoya des diplomates dans toute l’Asie – au Tibet, au Népal, au Bengale et même au Japon.
L’objectif principal des pionniers de la marine chinoise a toujours intrigué les historiens occidentaux. Il s’agissait essentiellement d’un mélange diplomatique, commercial et militaire. Il était important de faire reconnaître la suzeraineté chinoise – et de la matérialiser par le paiement d’un tribut. Mais il s’agissait surtout de commerce ; pas étonnant que les navires avaient des cabines spéciales pour les marchands.
L’armada était désignée sous le nom de Flotte du Trésor – mais dénotant plus une opération de prestige qu’un véhicule de capture de richesses. Yong Le était un adepte de la puissance douce et de l’économie – il a pris le contrôle du commerce extérieur en imposant un monopole impérial sur toutes les transactions. Il s’agissait donc, en fin de compte, d’une application intelligente et complète du système d’affluence chinois – dans les domaines commercial, diplomatique et culturel.
Yong Le suivait en fait les instructions de son prédécesseur Hongwu, le fondateur de la Dynastie Ming (« Lumières »). La légende veut que Hongwu ait ordonné qu’un milliard d’arbres soient plantés dans la région de Nanjing pour alimenter la construction d’une marine.
Puis il y a eu le transfert de la capitale de Nanjing à Pékin en 1421, et la construction de la Cité Interdite. Cela a coûté beaucoup d’argent. Même si les expéditions navales étaient coûteuses, leurs profits étaient bien sûr utiles.
Yong Le
Yong Le voulait établir la stabilité chinoise – et panasiatique – par le biais d’une véritable Pax Sinica. Cela n’a pas été imposé par la force mais plutôt par la diplomatie, couplée à une subtile démonstration de puissance. L’Armada était le porte-avions de l’époque, avec des canons à vue – mais rarement utilisés – et pratiquant la « liberté de navigation ».
Ce que l’empereur voulait, c’était des dirigeants locaux alliés, et pour cela il utilisait l’intrigue et le commerce plutôt que le choc et l’effroi par le biais de batailles et de massacres. Par exemple, Zheng He a proclamé la suzeraineté chinoise sur Sumatra, la Cochinchine et Ceylan. Il a privilégié le commerce équitable. Cela n’a donc jamais été un processus de colonisation.
Au contraire : avant chaque expédition, au fur et à mesure de sa planification, les émissaires des pays à visiter étaient invités à la cour des Ming et traités, bien, royalement.
Européens pilleurs
Comparons cela à la colonisation européenne menée une décennie plus tard par les Portugais sur ces mêmes terres et ces mêmes mers. Entre (un peu) de carotte et (beaucoup) de bâton, les Européens ont fait du commerce principalement par le biais de massacres et de conversions forcées. Les comptoirs commerciaux ont rapidement été transformés en forts et en installations militaires, ce que les expéditions de Zheng He n’ont jamais entrepris.
En fait, Zheng He a laissé tellement de bons souvenirs qu’il a été divinisé sous son nom chinois, San Bao, qui signifie « Trois Trésors », dans des endroits d’Asie du Sud-Est tels que Malacca et Ayutthaya au Siam.
Ce qui ne peut être décrit que comme un sadomasochisme judéo-chrétien s’est concentré sur l’imposition de la souffrance comme vertu, seule voie pour atteindre le Paradis. Zheng He n’aurait jamais considéré que ses marins – et les populations avec lesquelles il a pris contact – devaient payer ce prix.
Alors pourquoi tout cela a-t-il pris fin, et si soudainement ? Essentiellement parce que Yong Le n’avait plus d’argent à cause de ses grandioses aventures impériales. Le Grand Canal – qui relie le fleuve Jaune et les bassins du Yangzi – a coûté une fortune. Même chose pour la construction de la Cité Interdite. Les revenus des expéditions n’ont pas suffi.
Et juste au moment où la Cité Interdite fut inaugurée, elle prit feu en mai 1421. Mauvais présage. Selon la tradition, cela signifie une dysharmonie entre le Ciel et le souverain, un développement en dehors de la norme astrale. Les Confucianistes l’utilisaient pour blâmer les conseillers eunuques, très proches des marchands et des élites cosmopolites autour de l’empereur. De plus, les frontières méridionales étaient agitées et la menace mongole n’a jamais vraiment disparu.
Le nouvel empereur Ming, Zhu Gaozhi, a fait la loi : « Le territoire de la Chine produit toutes les marchandises en abondance ; alors pourquoi devrions-nous acheter des bibelots à l’étranger sans aucun intérêt ? »
Son successeur, Zhu Zanji, était encore plus radical. Jusqu’en 1452, une série d’édits impériaux ont interdit le commerce extérieur et les voyages à l’étranger. Chaque infraction était considérée comme de la piraterie punie de mort. Pire encore, l’étude des langues étrangères était bannie, tout comme l’enseignement du chinois aux étrangers.
Zheng He est mort (au début de 1433 ? 1435 ?) en vrai personnage, au milieu de la mer, au nord de Java, alors qu’il revenait de la septième et dernière expédition. Les documents et les cartes utilisés pour les expéditions ont été détruits, ainsi que les navires.
Les Ming ont donc abandonné la puissance navale et sont revenus à l’ancien Confucianisme agraire, qui privilégie l’agriculture sur le commerce, la terre sur les mers, et le centre sur les terres étrangères.
Plus de retraite navale
Il faut dire que le formidable système d’affluence navale mis en place par Yong Le et Zheng He a été victime d’excès – trop de dépenses de l’État, turbulences paysannes – ainsi que de son propre succès.
En moins d’un siècle, des expéditions de Zheng He à la retraite des Ming, cela s’est avéré être un changement de paradigme majeur dans l’histoire et la géopolitique, préfigurant ce qui allait se passer immédiatement après au cours du long 16ème siècle : l’ère où l’Europe a commencé et a finalement réussi à dominer le monde.
Une image est frappante. Alors que les lieutenants de Zheng He naviguaient sur la côte orientale de l’Afrique jusqu’au sud, en 1433, les expéditions portugaises commençaient tout juste leurs aventures dans l’Atlantique, naviguant également vers le sud, peu à peu, le long de la côte occidentale de l’Afrique. Le mythique Cap Bojador a été conquis en 1434.
Après que les sept expéditions Ming eurent sillonné l’Asie du Sud-Est et l’Océan Indien à partir de 1403 pendant près de trois décennies, ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que Bartolomeu Dias allait conquérir le cap de Bonne-Espérance, en 1488, et que Vasco de Gama arriverait à Goa en 1498.
Imaginez un « et si » historique : les Chinois et les Portugais s’étaient croisés en terre swahilie. Après tout, en 1417, c’était le commandement de Hong Bao, l’eunuque musulman, un lieutenant de Zheng He ; et en 1498, c’était au tour de Vasco de Gama, guidé par le « Lion de la mer » Ibn Majid, son légendaire maître navigateur arabe.
Les Ming n’étaient pas obsédés par l’or et les épices. Pour eux, le commerce devait être basé sur un échange équitable, dans le cadre du tribut. Comme Joseph Needham l’a prouvé de façon concluante dans des ouvrages tels que « Science et Civilisation en Chine », les Européens voulaient des produits asiatiques bien plus que les Orientaux ne voulaient des produits européens, « et la seule façon de les payer était l’or ».
Pour les Portugais, les terres « découvertes » étaient toutes des territoires de colonisation potentiels. Et pour cela, les quelques colonisateurs avaient besoin d’esclaves. Pour les Chinois, l’esclavage équivalait au mieux à des tâches domestiques. Pour les Européens, il s’agissait de l’exploitation massive d’une main-d’œuvre dans les champs et dans les mines, notamment en ce qui concerne les populations noires d’Afrique.
En Asie, contrairement à la diplomatie chinoise, les Européens ont opté pour le massacre. Par la torture et les mutilations, Vasco de Gama et d’autres colonisateurs portugais ont déployé une véritable guerre de terreur contre les populations civiles.
Cette différence structurelle absolument majeure est à l’origine du système mondial et de l’organisation géo-historique de notre monde, comme l’ont analysé des géographes de premier plan tels que Christian Grataloup et Paul Pelletier. Les nations asiatiques n’ont pas eu à gérer – ou à subir – les douloureuses répercussions de l’esclavage.
Ainsi, en l’espace de quelques décennies seulement, les Chinois ont renoncé à des relations plus étroites avec l’Asie du Sud-Est, l’Inde et l’Afrique de l’Est. La flotte des Ming a été détruite. La Chine a abandonné le commerce extérieur et s’est repliée sur elle-même pour se concentrer sur l’agriculture.
Une fois de plus : le lien direct entre la retraite navale chinoise et l’expansion coloniale européenne est capable d’expliquer le processus de développement des deux « mondes » – l’Occident et le centre chinois – depuis le 15e siècle.
À la fin du XVe siècle, il ne restait plus d’architectes chinois capables de construire de grands navires. Le développement de l’armement avait également été abandonné. En quelques décennies seulement, le monde sinifié a perdu sa grande avance technologique sur l’Occident. Il s’est affaibli. Et plus tard, il allait payer un prix énorme, symbolisé dans l’inconscient des Chinois par le « siècle de l’humiliation ».
Tout ce qui précède explique pas mal de choses. Comment Xi Jinping et les dirigeants actuels ont fait leurs devoirs. Pourquoi la Chine ne veut pas faire un remix des Ming et battre en retraite à nouveau. Pourquoi et comment la Route de la Soie terrestre et la Route de la Soie Maritime sont rétablies. Comment il n’y aura plus d’humiliations. Et surtout, pourquoi l’Occident – en particulier l’empire américain – refuse absolument d’admettre le nouveau cours de l’histoire.
Depuis des mois, nous vivons dans la peur. Mais la crise sanitaire justifiait-elle que les contacts sociaux soient à ce point étouffés entre les individus ? Et quel bilan pouvons-nous tirer de cette période de confinement, du point de vue des relations humaines ? Michel Maffesoli nous livre son verdict.
Il n’est pas question de dire que la crise sanitaire n’existe pas, nous sommes nombreux à avoir des amis qui s’en sont en allés, ou des proches qui sont atteints ! Mais nos regrets et notre tristesse ne doivent pas nous faire oublier qu’il est une crise de plus grande ampleur : crise civilisationnelle s’il en est !
On ne le redira jamais assez : « tout est symbole ». Il faut avoir la lucidité et le courage de dire, pour employer un vieux mot français, ce que « monstre » ce symbole. Fût-ce dans ses aspects monstrueux. En la matière et en paraphrasant ce que disaient en leur temps nos amis situationnistes, il convient donc d’établir un « véridique rapport » sur le libéral mondialisme !
Pourquoi les milliardaires sont-ils philanthropes ?
Puis-je le faire, tout d’abord, d’une manière anecdotique. Mais en rappelant qu’en son sens étymologique : « an-ekdotos », c’est ce qui n’est pas publié, ou ce que l’on ne veut pas rendre public. Mais qui, pour des esprits aigus, n’est pas sans importance ! On peut donc se poser cette question : pourquoi des milliardaires font-ils de la philanthropie ? Car, on le sait, il existe chez eux une étroite liaison entre leur morale et leur compte en banque.
Bill Gates, préoccupé par le « coronavirus », finance largement l’OMS. Sans oublier ses largesses pour bien le faire savoir. Ainsi en France, ce journal « de référence » qu’est Le Monde qui, oubliant sa légendaire déontologie, accepte, contre espèces sonnantes et trébuchantes, que le magnat en question publie un article pour expliquer ses généreuses préoccupations concernant le Covid-19.
Un tel fait est loin d’être isolé. Ceux qui détiennent le pouvoir économique, politique, journalistique sentant, pour reprendre le titre de George Orwell, leur « 1984 » menacé, tentent dans leur novlangue habituelle, de faire oublier que leur préoccupation est, tout simplement, le maintien du nouvel ordre mondial dont ils sont les protagonistes essentiels. Et, pour ce faire, ils surjouent, jusqu’à plus soif, la « panique » d’une pandémie galopante. Pour reprendre un terme de Heidegger (« Machenschaft »), ils pratiquent la manigance, la manipulation de la peur.
L’impéritie du pouvoir technocratique.
Il y avait, en effet, deux stratégies possibles :
celle du confinement a pour objectif la protection de chacun, en évitant le trop plein de contaminations entraînant une surcharge des services de réanimation accueillant les cas graves. Protection organisée par un État autoritaire et à l’aide de sanctions, une sorte de sécurité sanitaire obligatoire. Stratégie fondée sur les calculs statistiques et probabilistes des épidémiologistes. Selon l’adage moderne, n’est scientifique que ce qui est mesurable.
Autre stratégie, médicale celle-ci (la médecine est un savoir empirique, un art, pas une Science, en tout cas est fondée sur la clinique [expérience] et pas uniquement sur la mesure) : dépister, traiter, mettre en quarantaine les personnes contaminantes pour protéger les autres. Stratégie altruiste.
Une telle stratégie traduit la défiance généralisée du pouvoir, politiques et hauts fonctionnaires, envers le « peuple ».
Certes, l’impéritie d’un pouvoir technocratique et économiciste a privé sans doute la France des instruments nécessaires à cette stratégie médicale (tests, masques), certes l’organisation centralisée et étatique ne permet pas de telles stratégies essentiellement locales et diversifiées. Mais une telle stratégie traduit aussi la défiance généralisée du pouvoir, politiques et hauts fonctionnaires, envers le « peuple ». Protéger les gens fût-ce contre leur gré, au mépris des grandes valeurs fondant la socialité : l’accompagnement des mourants ; l’hommage aux morts ; les rassemblements religieux de divers ordres ; l’expression quotidienne de l’amitié, de l’affection. Le confinement est fondé sur la peur de chacun par rapport à chacun et la sortie du confinement va être encadrée par des règles de « distanciation sociale » fondées sur le soupçon et la peur.
La stratégie de la peur.
Faire peur pour sauver un monde en décadence ! Faire peur afin d’éviter les soulèvements, dont on peut dire, sans jouer au prophète, qu’ils ne manquent pas (et surtout ne manqueront pas) de se multiplier un peu partout de par le monde. N’oublions pas qu’en France, le confinement a succédé à deux ans de révolte des Gilets jaunes suivies par les manifestions contre la technocratique et libérale réforme des retraites. On imagine la haine du « populo » qui anime nos élites ! Mais l’esprit de révolte est dans l’air du temps. Ortega y Gasset, dans La Révolte des masses parlait à ce propos d’un « impératif atmosphérique ». Cet impératif, de nos jours, c’est celui de la révolution, si on la comprend en son sens premier : revolvere, faire revenir ce que l’idéologie progressiste s’était employée à dépasser. Revenir à un « être-ensemble » traditionnel et enraciné.
C’est contre un tel impératif : le retour à un ordre des choses bien plus naturel, que les diverses élites s’emploient à attiser la peur, et ce pour faire faire perdurer les valeurs sociales qui furent celles des « temps modernes ». Pour le dire succinctement, émergence d’un individualisme épistémologique et ce grâce à un rationalisme généralisé au motif d’un progressisme salvateur.
Ce sont, en effet, ces valeurs qui engendrèrent ce que mon regretté ami Jean Baudrillard a appelé la « société de consommation », cause et effet de l’universalisme propre à la philosophie des Lumières (XVIIIe siècle) dont la « mondialisation » est la résultante achevée. Le tout culminant dans une société parfaite, on pourrait dire « trans-humaniste », où le mal, la maladie, la mort et autres « dysfonctionnements » auraient été dépassés.
Le scientisme.
Voilà bien ce qu’une maladie saisonnière érigée en pandémie mondiale s’emploie à masquer. Mais il est certain que les hypothèses, analyses, pronostics, etc., sur le « monde d’après » signifient bien que ce qui est en cours est un véritable changement de paradigme que l’aveuglement des élites au pouvoir n’arrive pas à occulter. En effet, les mensonges, vains discours et sophismes ont de moins en moins de prise. « Le roi est nu », et cela commence de plus en plus à se dire. Devant ce qui est évident : la faillite d’un monde désuet, les évidences théoriques des élites ne font plus recette.
Devant cette méfiance grandissante, ce « on » indéfini caractérisant la Caste au pouvoir agite le paravent scientifique, peut-être vaudrait-il mieux dire, pour reprendre le terme d’Orwell, elle va utiliser la novlangue scientiste.
Revêtant l’habit de la science, et mimant les scientifiques, le « scientisme » est en fait la forme contemporaine de la croyance béate propre au dogmatisme religieux. Les esprits fumeux ayant le monopole du discours public sont, en effet, les croyants dogmatiques du mythe du Progrès, de la nécessité de la mondialisation, de la prévalence de l’économie et autres incantations de la même eau.
Devant cette méfiance grandissante, ce « on » indéfini caractérisant la Caste au pouvoir agite le paravent scientifique. Il s’agit là d’un positivisme étriqué qui, comme le rappelle Charles Péguy, n’est qu’une réduction médiocre du grand « positivisme mystique » d’Auguste Comte. La conséquence de ce positivisme étriqué est le matérialisme sans horizon qui fut la marque par excellence de la modernité. Matérialisme brutal que n’arrivent pas à masquer les discours grandiloquents, doucereux, empathiques ou tout simplement frivoles propres au pouvoir politique et aux « médias mainstream » (véritable Ministère de la Propagande) lui servant la soupe.
C’est parce qu’il n’est pas enraciné dans l’expérience collective que le « scientiste » se reconnaît à la succession de mensonges proférés à tout venant. L’exemple des sincérités successives à propos des masques ou des tests, est, à cet égard, exemplaire. Mais ces mensonges soi-disant scientifiques sont aux antipodes de ce qu’est une science authentique.
Souvenons-nous, ici, de la conception d’Aristote. Avoir la science d’une chose, c’est en avoir une connaissance assurée. C’est-à-dire qui consiste à montrer en quoi cette chose est ainsi et pas autrement. C’est bien ce qu’oublie le « scientisme » dont se parent les élites politiques et divers experts médiatiques qui transforment la crise sanitaire en véritable fantasme. Et ce afin de « tenir » le peuple et de conforter sa soumission.
Le peuple-enfant.
Ce faisant, ce « on » anonyme qu’est le Big Brother étatique ne sert pas la science. Il se sert de la science pour des objectifs politiques ou économiques : maintien du consumérisme, adoration du « veau d’or du matérialisme », perdurance de l’économicisme propre à la modernité. C’est cela que profèrent, ad nauseam, ceux que L. F. Céline nommait, bellement, les « rabâcheurs d’étronimes sottises » ; chargés de reformater n’importe quel « quidam » en lui servant, à tout propos, la soupe de la bien-pensance[1]. Et ce afin de le maintenir dans une « réification » objectale qui est l’enjeu de la crise sanitaire devenue un fantasme de plus en plus envahissant. Car pour reprendre l’image du Big Brother et du psittacisme dominant, il s’agit bien d’infantiliser le peuple. Répéter, mécaniquement, des mots vides de sens, que même ceux qui les emploient ne comprennent pas, ou de travers.
Considérer le peuple comme un enfant incapable de prendre les bonnes décisions, incapable de juger ou de discerner ce qui est bon pour lui et pour la collectivité, voilà bien l’essence même de la « populophobie » caractérisant les élites en faillite.
En faillite, car une élite est légitime lorsqu’elle est greffée sur la sagesse populaire. C’est ce qu’exprime l’adage : « omnis auctoritas ad populo ». Et parler, à tire larigot, de « populisme » est le signe que la greffe n’a pas pris, ou n’existe plus. En oubliant ce que j’ai, en son temps, nommé la « centralité souterraine », propre à la puissance du peuple, on ne peut plus saisir la poussée intérieure de la sève vitale. Ce qui est l’authentique science : avoir une connaissance essentielle de la substantielle réalité, celle de la vie quotidienne.
Les technocrates.
Voilà ce que sont incapables de faire les faux savants et les vrais sophistes qui dénaturent la raison authentique, celle s’appuyant sur le sensible, c’est-à-dire sur ce qui est Réel. Parler de populisme, c’est ne rien saisir de la bonhomie du peuple, ne rien comprendre à sa « popularité ».
Le signe le plus évident de cette déconnexion, c’est lorsqu’on entend l’actuel locataire de l’Élysée parler avec condescendance des manifestations, par exemple celles du Premier Mai, comme étant le fait de « chamailleurs » qu’il faut bien tolérer. Étant entendu, sous-entendu, que ces chamailleries ne doivent en rien perturber le travail sérieux et rationnel de la technocratie au pouvoir. Voilà ce que sont incapables de faire les faux savants et les vrais sophistes qui dénaturent la raison authentique, celle s’appuyant sur le sensible.
Technocratie incapable d’être attentive à la voix de l’instinct. Voix de la mémoire collective, amoncelée depuis on ne sait plus quand, ni pourquoi. Mais mémoire immémoriale, celle de la société officieuse devant servir de fondement à l’éphémère société officielle, celle des pouvoirs.
Cette voix de l’instinct avait, de longue tradition, guidé la recherche de l’Absolu. Et ce de quelque nom que l’on pare celui-ci. L’incarnation de l’absolu étant ce que l’on peut appeler, après mon maître Gilbert Durand, une « structure anthropologique » essentielle. Et c’est cette recherche que la modernité s’est employée à dénier en la vulgarisant, la « profanisant » en un mythe du Progrès au rationalisme morbide et au matérialisme on ne peut plus étroit. D’où sont sortis le consumérisme et le mondialisme libéral.
La socialité ordinaire.
Auguste Comte, pour caractériser l’état de la société propre aux Temps modernes disait judicieusement reductio ad unum. L’un de l’Universalisme, l’un du Progressisme, l’un du Rationalisme, de l’Économicisme, du Consumérisme etc. C’est bien contre cette unité abstraite que la colère gronde, que la méfiance s’accroit. Et c’est bien parce qu’elle pressent que des soulèvements ne vont pas tarder à se manifester que la Caste au pouvoir, celle des politiques et de leurs perroquets médiatiques, s’emploie à susciter la peur, le refus du risque, la dénégation de la finitude humaine dont la mort est la forme achevée.
C’est pour essayer de freiner, voire de briser cette méfiance diffuse que l’élite en déshérence utilise jusqu’à la caricature les valeurs qui firent le succès de ce que j’appellerais le « bourgeoisisme moderne ». Autre manière de dire le libéral mondialisme.
Ce que le Big Brother nomme le « confinement » n’est rien d’autre que l’individualisme épistémologique qui, depuis la Réforme protestante fit le succès de l’« esprit du capitalisme » (Max Weber). « Gestes barrières », « distanciation sociale » et autres expressions de la même eau ne sont rien d’autre que ce que l’étroit moralisme du XIXe siècle nommait « le mur de la vie privée ». Ou encore chacun chez soi, chacun pour soi.
Pour le dire d’une manière plus soutenue, en empruntant ce terme à Stendhal, il s’agit là d’un pur « égotisme », forme exacerbée d’un égoïsme oubliant que ce qui fonde la vie sociale est un « être-ensemble » structurel. Socialité de base que la symbolique des balcons, en Italie, France ou Brésil, rappelle on ne peut mieux.
L’effervescence en gestation va rappeler, à bon escient, qu’un humanisme bien compris, c’est-à-dire un humanisme intégral, repose sur un lien fait de solidarité, de générosité et de partage. Voilà ce qui est l’incarnation de l’absolu dans la vie courante. On ne peut plus être, simplement, enfermé dans la forteresse de son « chez soi ». On n’existe qu’avec l’autre, que par l’autre. Altérité que l’injonction du confinement ne manque pas d’oublier.
La mascarade des masques.
Amusons-nous avec une autre caricature : la mascarade des masques. Souvenons-nous que tout comme la Réforme protestante fut un des fondements de la modernité sous l’aspect religieux, Descartes le fut sous la dimension philosophique. Qu’ils en soient ou non conscients, c’est bien sous son égide que les tenants du progressisme développent leurs théories de l’émancipation, leurs diverses transgressions des limites et autres thématiques de la libération.
Descartes donc, par prudence, annonçait qu’il avançait masqué (« larvato prodeo »). Mais ce qui n’était qu’une élégante boutade devient une impérative injonction grâce à laquelle l’élite pense conforter son pouvoir. Resucée de l’antique, et souvent délétère, theatrum mundi !
On ne dira jamais assez que la dégénérescence de la cité est corrélative de la « théâtrocratie ». Qui est le propre de ceux que Platon nomme dans le mythe de la Caverne, « les montreurs de marionnettes » (République, VII). Ce sont les maîtres de la parole, faisant voir des merveilles aux prisonniers enchaînés au fond d’une caverne. La merveille de nos jours ce sera la fin d’une épidémie si l’on sait respecter la pantomime généralisée : avancer masqué. Le spectaculaire généralisé.
N’est-ce point cela que Guy Debord annonçait lorsqu’après la « Société du spectacle » (1967) dans un commentaire ultérieur, il parlait du « spectacle intégré ». Sa thèse, connue ? comprise ? c’est l’aliénation, c’est-à-dire devenir étranger à soi-même à partir du consumérisme et ce grâce au spectacle généralisé. Ce qui aboutit à la généralisation du mensonge : le vrai est un moment du faux.
Dans la théâtralité de la Caste politique, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Le faux se présente masqué, comme étant un bien. Ce que Jean Baudrillard nommait le « simulacre » (1981) : masque du réel, ce qui masque la profonde réalité du Réel. Ce que Joseph de Maistre nommait la « réité » !
Comme ce que fut la série américaine « Holocauste », le masque consiste à susciter des frissons dissuasifs (de nos jours, la peur de l’épidémie, voire de la pandémie) comme « bonne conscience de la catastrophe ». En la matière, implosion de l’économicisme dominant où la valeur d’usage telle qu’Aristote l’analyse (Le Politique ch. III, par 11) est remplacée par la valeur d’échange.
C’est ce que les montreurs de marionnettes, inconsciemment (ils sont tellement incultes) promeuvent. Le masque, symbole d’une apparence, ici de la protection, ne renvoyant à aucune « réité », mais se présentant comme la réalité elle-même.
La finitude humaine.
Pour donner une référence entre Platon et Baudrillard, n’est-ce pas cela le « divertissement » de Pascal ? Cette recherche des biens matériels, l’appétence pour les activités futiles, le faire savoir plutôt qu’un savoir authentique, toutes choses qui, éléments de langage aidant, constituent l’essentiel du discours politique et des rabacheries médiatiques. Toutes choses puant le mensonge à plein nez, et essayant de masquer que ce qui fait la grandeur de l’espèce humaine, c’est la reconnaissance et l’acceptation de la mort.
Car pour le Big Brother le « crime-pensée » par excellence est bien la reconnaissance de la finitude humaine. De ce point de vue, le confinement et la mascarade généralisée sont, dans la droite ligne du véritable danger de toute société humaine : l’aseptie de la vie sociale. Protection généralisée, évacuation totale des maladies transmissibles, lutte constante contre les germes pathogènes.
Cette « pasteurisation » est, à bien des égards, tout à fait louable. C’est quand elle devient une idéologie technocratique qu’elle ne manque pas d’être elle-même pathogène. Très précisément en ce qu’elle nie ou dénie cette structure essentielle de l’existence humaine, la finitude. Ce que résume Heidegger en rappelant que « l’être est vers la mort » (Sein zum Tode). À l’opposé de la mort écartée, la mort doit être assumée, ritualisée, voire homéopathisée. Ce que dans sa sagesse la tradition catholique avait fort bien cristallisé en rendant un culte à « Notre Dame de la bonne Mort ».
Une communion nécessaire.
Si l’on comprend bien que, dans les cas de soins donnés à des personnes contagieuses, les soignants observent toutes les règles d’hygiène, masque, distanciation et protections diverses, ces mêmes règles appliquées urbi et orbi à des personnes soupçonnées a priori d’être contaminantes ne peuvent qu’être vécues comme un déni de l’animalité de l’espèce humaine. Réduire tous les contacts, tous les échanges aux seules paroles, voire aux paroles étouffées par un masque, c’est en quelque sorte renoncer à l’usage des sens, au partage des sens, à la socialité reposant sur le fait d’être en contact, de toucher l’autre : embrassades, câlins et autres formes de tactilité. Et refuser l’animalité expose au risque de bestialité : les diverses violences intra-familiales ponctuant le confinement comme les délations diverses en sont un témoignage probant.
Le confinement comme négation de l’être-ensemble, la mascarade comme forme paroxystique de la théâtralité, tout cela tente, pour assurer la perdurance du pouvoir économiciste et politique, de faire oublier le sens de la limite et de l’indépassable fragilité de l’humain. En bref l’acceptation de ce que Miguel de Unamuno nommait le « sentiment tragique de l’existence ».
C’est ce sentiment qui assure, sur la longue durée, la perdurance du lien social. C’est cela même qui est le fondement de la bonhomie populaire : solidarité, entraide, partage, que la suradministration propre à la technocratie est incapable de comprendre. C’est ce sentiment, également, qui au-delà de l’idéologie progressiste, dont l’aspect dévastateur est de plus en plus évident, tend à privilégier une démarche « progressive ». Celle de l’enracinement, du localisme, de l’espace que l’on partage avec d’autres. Sagesse écosophique. Sagesse attentive à l’importance des limites acceptées et sereinement vécues. C’est tout cela qui permet de comprendre la mystérieuse communion issue des épreuves non pas déniées, mais partagées. Elle traduit la fécondité spirituelle, l’exigence spirituelle propres aux jeunes générations. Ce qu’exprime cette image de Huysmans : « coalition de cervelles, d’une fonte d’âmes » !
C’est bien cette communion, qui, parfois s’exprime sous forme paroxystique. Les soulèvements passés ou à venir en sont l’expression achevée. À ces moments-là, le mensonge ne fait plus recette. Qui plus est, il se retourne contre ceux qui le profèrent. N’est-ce point cela que relève Boccace dans le Decameron : « Le trompeur est bien souvent à la merci de celui qu’il a trompé. » Acceptons-en l’augure.
On peut pardonner à sainte Greta la simplette son ignorance. Mais que dire de ces pseudo-savants qui soutiennent des énormités anti-scientifiques ? Auraient-ils trouvé leurs diplômes dans des pochettes-surprises ? Entre lyssenkisme et homme de Piltdown ? Ou sont-ils stipendiés pour colporter une grande peur irraisonnée sur laquelle s'engraissent toutes sortes de personnages troubles ? (Voir * Réchauffardsle casse du siècle *)
Le dioxyde carbone n'est pas un poison
Bien au contraire, il est indispensable à la vie ! C'est l'aliment de base des plantes. Avec l'eau et le rayonnement solaire. Sans CO2 il n'y aurait pas de plantes et une grande partie de l'atmosphère que nous respirons ne se renouvellerait plus. D'ailleurs, si la concentration de CO2 dans l'atmosphère a légèrement augmenté ces 30 dernières années, dans le même temps la surface couverte par la végétation sur la terre s'est accrue de 20%.
Au temps des dinosaures, le niveau de CO2 a atteint des valeurs proches de 10.000 ppm (partie par million ou 106 ) soit 25 fois la concentration actuelle. Ce fut pourtant l'époque d'une flore et d'une faune géantes d'une extraordinaire diversité.
D'ailleurs est-ce un hasard si les agriculteurs en serres y injectent trois fois plus de CO2 qu'il n'y en a dans l’atmosphère ? Résultat observable : Les plantes poussent plus vite, elles résistent mieux aux maladies et aux insectes, leurs fruits sont plus gros, et grâce à une photosynthèse plus efficace, elles consomment moins d’eau.
Perdre la moitié de la concentration actuelle, de l'ordre de 400 ppm, conduirait inexorablement à l’extinction d'une grande partie de la végétation et donc des animaux qui s'en nourrissent. Avec à l'horizon la famine pour la plupart des humains. Malgré le véganisme prôné par les réchauffards.
En outre, rappelons que près des trois quarts de l'oxygène que nous respirons provient du phytoplancton (et pas des forêts !) C'est le vrai poumon de la planète, lequel se nourrit de CO2. Réduire de façon drastique le CO2 mènerait à une catastrophe planétaire.
Oui, mais « Et le réchauffement ? » piailleront les perroquets bien dressés !
Quel réchauffement ?
Pour les pseudo-experts du GIEC constitués en 1990 en grands chamanes de la religion réchauffiste, universelle et obligatoire, vers 2040 la température moyenne de la terre dépasserait de 1,5 °C celle du début de l’ère industrielle, deux siècles plus tôt, si les émissions de gaz à effet de serre dont leur obsessionnel CO2 devaient se poursuivre au rythme actuel... Et ce serait alors la fin du monde !
La belle affaire quand on sait que lors de l'optimum médiéval, il faisait en moyenne 4°C de plus qu'aujourd'hui, en un temps où le Groenland était la terre verte de Vikings. Et si l'on remonte plus loin dans le temps, Hannibal a pu franchir les Alpes avec ses éléphants parce qu'il n'y avait pas de glaciers sur sa route il y a 22 siècles. La faute aux usines, aux automobiles et aux avions des Romains ?
La prédiction catastrophiste actuelle qui prétend sans complexe « guider les actions des gouvernements du monde entier » s'appuie sur l'ignorance des foules dans le domaine de l'histoire et la cécité de tous ces gens pour qui le JT tient lieu d'évangile. Elle a été rédigée par une centaine de chercheurs internationaux soigneusement cooptés, pillant sans vergogne les travaux de leurs collègues quand ils y trouvaient matière à étayer leurs démonstrations. Quitte à "ajuster" un peu les données.
Leur travail s'est limité à compiler des conclusions hétéroclites en provenance d'un peu tous les continents. En oubliant l'optimum médiéval pour obtenir la fameuse courbe truquée en crosse de hockey de Mann (Cop 25 : La débâcle des imposteurs climatiques) Et au besoin en « arrangeant » les chiffres lorsqu'ils ne correspondaient pas aux prédictions (climate gates in Profession : Escrolo réchauffard )
Le texte final a été peaufiné avec le concours de représentants des gouvernements et de l’Union européenne, et plus on montait dans la hiérarchie des décideurs, moins on trouvait des scientifiques. Par contre, on ne manquait pas aux plus hauts postes de politiciens à la ramasse, d'administrateurs ambitieux, de banquiers cupides, de journalistes serviles et même d'avocats tortueux.
Pour ces experts autoproclamés, l'augmentation générale de 1,5 °C, provoquerait l'engloutissement des atolls, à commencer par ceux du Pacifique avant l'an 2020. Des millions de réfugiés climatiques erreraient comme dans Waterworld en quête de terres habitables... Fort heureusement, la réalité fut toute autre (Voir * Atolls une gifle pour le GIEC *)
L’effet de serre... Imposture ou canular ?
Au début, on pouvait se poser la question. Car il n'y a aucun lien démontré entre un léger réchauffement de la planète et les émissions de CO2. Ce gaz a un effet de serre négligeable. Le CO2 ne représente que 0,04% de la composition de l’air. Une légère variation de son ppm n'aurait aucune incidence sur les températures.
Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau aux effets 10 fois plus significatifs que le CO2. D'autant que la vapeur d’eau représente 2% de l’atmosphère soit 50 fois plus que le CO2.
En outre, les Français ont une appétence perverse pour l’auto-flagellation. La fumisterie du réchauffement anthropique nourrit cette tendance. Ce pourrait être une compensation à l'érosion du sentiment religieux. Une forme de rédemption new age ?
Ainsi se nourrit la foi en une nouvelle religion, le réchauffisme dont les prophètes sont les imposteurs du GIEC, au service d'une divinité vénérée : la mère-nature fantasmée, paternaliste et fraternelle. Un retour aux plus anciens mythes de l'humanité. Derrière lesquels se cache le Lucifer de la Haute Finance.
Cela permet de susciter de façon irraisonnée le sentiment d'une faute à expier car si le climat se réchauffe nous en sommes tous responsables par notre quête hédoniste de confort et de progrès... Et si nous ne limitons pas immédiatement nos émissions de CO2, nous aurons irrémédiablement détruit notre planète. Mais on peut régler ce problème grâce un racket organisé au profit des prophètes et des intérêts qu'ils servent.
La montée des océans et la fonte des calottes glaciaires
Au cours des 20.000 dernières années, un court instant à l'échelle géologique, la terre a connu des périodes chaudes et froides, avec des montées et des baisses du niveau des mers. Il y a 20.000 ans, nos lointains ancêtres accédaient à pied sec à la grotte Cosquer. Ensuite les niveau des mers et des océans a augmenté d'environ 100 mètres à la fin de la dernière glaciation du pléistocène, noyant la Manche et les Pays Bas (la transgression flandrienne) Un réchauffement sans doute provoqué par les camions, les trains et les avions des Cro Magnon.
Ce phénomène naturel de réchauffement-refroidissement est très bien expliqué par les *cycles de Milankovitch*. Les mouvements de la terre sur son axe, son inclinaison, les variations de son ellipse et les éruptions solaires en sont la cause. L'homme n'a rien à y voir. Chaque fois, quand la température augmente, l’eau des océans se dilate et certains glaciers fondent. Quand la température diminue, les glaciers se reforment, découvrant d'anciens rivages. C’est une constante astronomique et non une spécificité de notre temps, propre à terroriser les ignares.
Les alternances de chaud et froid se sont reproduites maintes fois, la dernière à la fin du petit âge glaciaire qui survînt du début du XIVème siècle à la fin du XIXème. À l'issue de cette période, les températures mondiales ont recommencé à augmenter. Très lentement. La révolution industrielle survenue au cours de cette phase n'a pu avoir qu'une incidence mineure. Mais elle a servi de point de départ à des climatologues en quête de notoriété, dont les chefs de file n'avaient qu'une expertise limitée dans ce domaine. La plupart des suiveurs ont pris ensuite le train en marche parce qu'ils ont pensé que cela pourrait favoriser leur carrière.
Si le niveau de la mer est actuellement à la hausse, de l'ordre de 1,5 millimètre par an, cela n'implique en aucune façon une inondation inexorable des îles basses et des rivages. Car les alluvions des deltas (Bengale, Mississippi) compensent les pertes tout en se déplaçant, créant de nouvelles terres là où il n'y avait rien.
De même observe-t-on un exhaussement de la plupart des atolls et une augmentation de leur surface, du fait de la sédimentation corallienne associée à des phénomènes locaux de volcanisme ou de mouvements de la lithosphère. A défaut, les motus restent stables.
Quant à l'engloutissement de Venise, c'est une des plus belles escroqueries intellectuelles des réchauffards. La « Cité des Doges» s'enfonce lentement dans son substrat vaseux sous son propre poids, ce n'est pas son lagon en partie isolé de l'Adriatique, bras de mer isolé dans une mer fermée, qui déborde !
Si on évoque la fonte des calottes polaires, il faut étudier les observations faites depuis l'espace. Une partie de la glace fond. Mais les chutes de la neige qui se tasse forment de nouvelles couches de glace, compensant et même dépassant cette déperdition. Dans l’Arctique le volume des glaces varie depuis plus de 10 ans. Et si l'on observe des retraits permettant d'espérer ouvrir le mythique passage du Nord-Ouest, ailleurs la densité et la surface de l’inlandsis augmentent. En partie sur terre au Groenland. Et en partie maritime dans des proportions similaires. Vers l'Est et le Sud !
Quant à l'Antarctique, les données des satellites de 30 dernières années sont formelles : Le « continent blanc » est recouvert de glaciers de plus en plus épais qui augmentent de volume et débordent loin dans l'océan, produisant une sensible baisse des températures dans l'hémisphère Sud. Ainsi en 2019 a-t-on relevé une températures inédite de 16°C à Tahiti !
La supercherie des glaciers himalayens
À l’échelle mondiale, les glaciers de montagne n'exercent qu'une incidence marginale sur les climats. Pourtant en 2010, le GIEC a publié un rapport affirmant que tous les glaciers de l'Himalaya auraient fondu d'ici l'an 2035 avec des conséquences désastreuses sur le niveau des océans. Vérification faite, les astrologues du GIEC avaient interverti les chiffres d'une étude évoquant cette possibilité pour 2350.
Les prétendus « savants » avaient écrit dans leur rapport AR4 que « au rythme actuel, les glaciers de l’Himalaya auront reculé de 500 000 km2 et disparu d'ici l'année 2035 ». Alors que les glaciers de l'Himalaya occupent une surface totale de 35.000 km2. Cela figure dans n'importe quel manuel scolaire !
Après enquête, il est apparu que l'étude menée par des « experts éminents » avait été publiée par le WWF, le fonds pour la préservation de la faune sauvage, qui n'a aucune compétence en matière de glaciologie... Derrière ces incohérences, un nom apparaît de façon récurrente : celui de Rajendra Pachauri. L'homme est ingénieur ferroviaire ! Comme Jean Jouzel son homologue français est ingénieur atomiste... La climatologie doit être leur violon d'Ingres.
Pachauri patron du GIEC indien est aussi président du TERI (The Energy and Resources Institute) une entité liée au groupe industriel Tata : Aciéries, usines de fabrication de véhicules, centres de télécoms, commerce agroalimentaire, holdings financières... Pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 110 milliards de dollars US. La préoccupation réchauffiste de ces capitaines d'industries relève d'une vocation vraiment tardive !
Pachauri aurait embauché comme « distinguished Fellow » le promoteur de l'étude catastrophiste menée par WWF, un certain Syed Hassain, qui a tout nié en 2017 quand une enquête préliminaire a été ouverte.
Là dessus, un troisième comparse Sri Murai Lal a affirmé dans une interview au "Daily Mail" que les rédacteurs du GIEC savaient parfaitement que les prévisions concernant les glaciers de l'Himalaya étaient infondées, mais considéraient que le discours sur la fonte des glaciers servait à encourager les décideurs politiques à passer à l'action. Et à la caisse. En d'autres termes, Sri Rajendra Pachauri a délibérément publié un rapport qu'il savait erroné sinon falsifié. Puis il s'en est servi, avec le concours de Syed Hassain pour récolter l'équivalent de plusieurs millions d'euros au profit de l'institut qu'il dirigeait. Est-il besoin d'autres commentaires ?
Des « modèles de réchauffement» complètement farfelus
Les réchauffards ont annexé des phénomènes naturels connus depuis toujours, tels que les tempêtes, les tornades, les cyclones et les avalanches pour les intégrer dans leurs modèles. Or un réchauffement global significatif, s'il était avéré, aboutirait à une réduction de ces événements extrêmes ! L'inverse de leurs prédictions.
Selon Richard Lindzen, physicien au MIT, démissionnaire avec fracas du GIEC comme tant d'autres muselés par les médias, la réduction du différentiel de température entre l’hémisphère nord et la partie équatoriale de notre planète rendrait l’énergie cyclonique beaucoup moins dévastatrice. Et contrairement à ce qu'ânonnent les diffuseurs de prêt-à-penser, si l'on fait une statistique depuis le temps de la flibuste dans les Caraïbes (grâce aux ecclésiastiques qui notaient tout) l’importance et la fréquence des tempêtes tropicales et des cyclones tendent à diminuer sur une période longue. Un caillou de plus dans le marigot du GIEC.
Par ailleurs, les récents pics de température mesurés par les satellites et les ballons météo à l'Ouest de l'Amérique du Sud relèvent d'un phénomène naturel bien connu depuis le temps des conquistadors appelé * ElNiño.* Cette variation de pression atmosphérique résulte de brassages des eaux très chaudes à la surface de l’océan Pacifique. La chaleur ainsi libérée dans l’atmosphère fait augmenter la température locale, nourrissant des cumulonimbus par une évaporation trop rapide induisant des risques de cyclones, mais le CO2 ne joue aucun rôle dans ce processus.
La planète sauvée par les éoliennes ?
Le milliardaire Warren Buffet qui exploite un immense parc d'éoliennes dans l’Iowa avoue sans complexes : « Nous bénéficions d'un crédit d’impôt proportionnel au nombre d'éoliennes qu'on met en service. C’est la seule raison d'en construire.»
En effet, ces moulinettes ont des rendements imprévisibles et même dans des conditions météo optimales, le vent ne produit pas assez d’électricité pour les rendre rentables... Sans parler d'une étonnante cécité des écolos : les éoliennes tuent des centaines de milliers d'oiseaux. Et celles en mer tuent de plus en plus de mammifères marins.
Évidemment les baleines et les dauphins ne sautent pas assez haut pour se faire décapiter par les pales des éoliennes... Par contre, les vibrations de ces moulins à vent perturbent leur système d'écholocalisation ainsi que leurs moyens de communication, provoquant de dramatiques échouages.
On peut aussi noter un article révélateur du green business. Le « Telegraph » du 25 août 2012 révélait que le CCC (Committee for Climate Change), chargé de conseiller le gouvernement britannique sur les dangers des émissions de gaz à effet de serre, était présidé par un certain Lord Deben directeur d'un consortium de firmes largement subventionnées par l'Etat, installant des parcs d'éoliennes. D'après un autre article du « Daily Mail » la moitié des membres du CCC avaient encore en décembre 2013 des intérêts financiers dans des sociétés vendeuses d'énergie verte qui profitaient des mesures que le Comité faisait adopter.
Vers un gouvernement mondial écolo-tyrannique
Machiavel n'avait pas manqué d'observer qu'un prince avisé devrait obtenir de ses sujets qu'ils le servent avec ferveur en leur faisant croire qu'il les protégeait de périls imaginaires. Une guerre. La disette. Des bandits de grands chemins. Une nouvelle peste noire... Tiens, tiens...
Le Florentin avait compris, bien avant toutes les études de psychologie sociale qu'on obtient davantage de ses serviteurs par la persuasion que par la contrainte. Convaincus que leur intérêt est d'être des loufiats aussi loyaux que serviles, ils voueront une reconnaissance sans borne à leur maître. L’U.E par ses directives nous offre un échantillon d'une future gouvernance totalitaire « consentie » sous la tutelle sourcilleuse du GIEC. Pour nous sauver tous. En attendant l’ONU qui, pour le moment, essaie de canaliser les luttes d’influences entre rétivité et complaisance.
Diverses personnes qui ont fait leurs premières armes au sein de mouvements « révolutionnaires » imbibés de marxisme, se sont laissées convaincre qu'après l'échec de la lutte des classes, la lutte des places (dans leur intérêt évidemment !) passerait par une gouvernance mondiale chargée de résoudre les problèmes planétaires par la matraque et le racket fiscal « librement consentis ». Les médias stipendiés sont là pour créer *l'illusion d'unanimisme.*
Le *decodex* et ses petites mains du soi-disant fact checking disent comment bien penser aux gens trop bêtes ou trop fatigués pour se forger une opinion par eux mêmes. Et comme deux précautions valent mieux qu'une, ces censeurs insidieux, particulièrement pugnaces contre les climato-sceptiques, ont instauré un clivage net et sans bavures : D’un côté en vert, donc fiables, tous les médias main stream et leurs satellites avec subventions d’État et journalistes encartés. Réchauffistes bien évidemment. Et de l’autre, en rouge, donc douteux, ceux qui s’autofinancent et n’ont pas la carte de presse.
Sans ce sésame, ils sont réputés écrire n’importe quoi, même lorsque leurs pigistes sont des pointures dans le domaine dont ils dissertent. Surtout quand ils osent douter de la doxa… Toutes les armes du terrorisme intellectuel sont réunies au service de l'idéologie mondialiste.
Sous divers aspects, le réchauffisme est une sorte de religion laïque comme était le communisme au siècle précédent. Avec ses rites, ses grand'messes, son haut et bas clergé, ses ouailles conniventes, sa bureaucratie lourde et gourde, sa propagande omniprésente, ses interdits alimentaires (« devenez végétariens pour sauver le monde ») et sa « bien-pensance » prégnante hors de laquelle on est condamné à la mort sociale. À tout prendre, c'est moins pire que les bûchers d'antan ou le goulag.
Enfin, ajoutant l'odieux de la culpabilisation aux mensonges de la propagande, les réchauffards tentent de manipuler les foules en leur martelant comme un leitmotiv : « vos enfants vous reprocheront le monde que vous allez leur laisser » La lutte des âges dans les familles. Le summum de l'abjection quand on est à court d'arguments.
Les objectifs cachés du réchauffisme :
Les gens du GIEC, leurs émules et leurs thuriféraires ne compromettent pas leur réputation de scientifiques sérieux (et accessoirement intègres) en racontant n'importe quoi pour complaire à leurs maîtres. Ils en attendent des dividendes sous forme d'honneurs, de postes convoités, de crédits de recherche enviés, de publications favorisées et bien sûr de rémunérations confortables. À ce tarif là, ils justifieront par tous les moyens ces 3 objectifs principaux :
D'abord l'assujettissement des États-nations à une plate forme de décision mondiale, en commençant par des traités contraignants d'abandons de souveraineté, anticipant un gouvernement global aux ordres des conglomérats industriels et financiers. Avec au moins au début, des simulacres d'élections, mais sans que des responsables devant le peuple soient clairement désignés. Le tout enrobé de vérités irréfragables auxquelles chacun serait tenu de croire s'il tient à éviter l'exil intérieur.
Ensuite le détournement du regard des Occidentaux vers la menace fantôme du réchauffement cataclysmique, en occultant la menace réelle d'une déferlante migratoire susceptible de modifier définitivement leurs équilibres géopolitiques et sociétaux ainsi que leurs modes de vie... Tout en fournissant aux banksters et associés un volant de manœuvre riche en serviteurs sous-payés, hors syndicats et aisément remplaçables, pour peu qu'on satisfasse leurs *lubies religieuses.*
Le terme de « pro-chinois » n’est pas forcément très adapté aux discussions récurrentes que nous avons depuis plusieurs mois – bien avant le déclenchement de la pandémie du Covid-19 – avec plusieurs de nos plus proches amis(ies), lecteurs et lectrices réguliers(ières) de votre hebdomadaire prochetmoyen-orient.ch.
Grosso modo, la moindre critique à l’encontre du modèle de développement économique de la Chine, de son système politique et de ses prétentions hégémoniques sur les plans militaire et culturel, serait infondée ou plutôt malvenue parce qu’elle pourrait être aussitôt interprétée comme un satisfecit au profit de l’hégémonie américaine. Et nos amicaux contradicteurs enfoncent le clou, invoquant un principe de nécessité absolue selon lequel, « il faut bien une alternative aux folies américaines », la Chine incarnant aujourd’hui, justement la seule alternative qui vaille…
Cette dualité a une couleur de déjà vu, nous ramenant aux plus beaux jours de la Guerre froide où il fallait absolument choisir son camp : celui du monde dit « libre » – le camp de l’Ouest tutellisé par les Etats-Unis d’Amérique ou celui du Bloc communiste sous la domination de l’URSS. De la fin de la Seconde guerre mondiale à la Chute du mur de Berlin, cette alternative a fait sens – légitimement sens – mais à d’importantes nuances près, notamment dans le contexte de la décolonisation et des soutiens nécessaires à apporter aux mouvements de libération en Asie, en Afrique, ainsi qu’aux Proche et Moyen-Orient.
Cela dit, et les compagnons de route des partis communistes s’en souviennent, la question, elle-aussi récurrente, se posait ainsi : jusqu’où pouvait-on aller trop loin « afin de ne pas désespérer Billancourt »… Prêtée à Jean-Paul Sartre, la formule sans doute apocryphe, traduit un certain état d’esprit. Tirée de Nekrassov – créée au Théâtre Antoine en 1955 -, la pièce provoque un réel malentendu : pièce à message, elle est jugée « communiste » par les anti-Communistes et « anti-communiste » par les Communistes… En fait, Jean-Paul Sartre a écrit deux répliques : « il ne faut pas désespérer les pauvres » et « désespérons Billancourt ». La contraction des deux donnera la fameuse formule qu’il n’aurait jamais dite, si elle ne lui avait pas été prêtée en mai 1968.
Le 4 novembre 1956, 2 500 chars soviétiques interviennent en Hongrie. Le 9 novembre, dans un entretien à L’Express, Sartre dénonce « la faillite complète du socialisme en tant que marchandise importée d’URSS » et se tourne vers d’autres communismes, voulant préserver l’élan révolutionnaire de la classe ouvrière en France. Autrement dit : « Il ne faut pas désespérer Billancourt ». Il y aurait beaucoup à dire sur l’amateurisme révolutionnaire de Jean-Paul Sartre, mais ce n’est pas la question du jour. Toujours est-il qu’on connaît, au moins depuis René Descartes, les ravages des pensées dualistes qui dissocient strictement l’erreur de la vérité et inversement.
PILLAGES EN TOUS GENRES
Si, comme Spinoza, l’on cherche à remonter aux causes, il faut aller y voir… sur le terrain, ce que l’auteur de ces lignes a fait, dans la mesure de ses voyages. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan pour la Chine est plutôt effarant : coupe de la plupart des forêts du Mozambique ; destruction des fonds marins du sud de Madagascar ; trafic du bois de rose et monopole sur les réserves de crevettes. Mêmes types de prédations en Ethiopie ainsi qu’ à Djibouti où une stratégie d’endettement systémique a permis de mettre sous tutelle la souveraineté du petit Etat-portuaire.
Question : pourquoi la Chine emploie-t-elle, à l’échelle planétaire, les mêmes techniques de pillage des ressources naturelles que celles pratiquées par les Etats-Unis, le Japon, les pays européens … ? Pourquoi la Chine d’aujourd’hui reste-t-elle incapable de nous proposer un système de développement économique alternatif plus respectueux de l’environnement et d’avancées sociales qu’on serait en droit d’attendre d’un régime qui se prétend « communiste » ?
Ne parlons pas du « Crédit social », ce permis civique à points qui permet de surveiller vos moindres faits et gestes, de la traçabilité téléphonique et de l’impossibilité d’effectuer le moindre paiement en liquide… tout ça pour « surveiller et punir », pour instaurer un « panopticon » généralisé1. Bentham, Aldous Huxley et Georges Orwell sont pulvérisés par cette obsession d’un transparence sociale totale, sinon totalitaire !
Quant à la philosophie politique générale que l’empire du milieu prétend nous vendre, c’est encore plus catastrophique. On peut en goûter un échantillon avec le best-seller d’un prétendu philosophe « non-officiel » – Zhao Tingyang2 qui nous sert une soupe néo-confucéenne du genre « travail, famille, patrie ». On connaît un peu la suite… Xi Jinping nous voilà ! Du reste, le président chinois ne cesse de le répéter : son pays sera l’hyper-puissance mondiale à l’horizon 2049, date du centième anniversaire de la création de la République populaire. Nous voilà prévenus. Faut-il pour autant s’en réjouir ? C’est une autre paire de manches…
Le 13 avril 2018, le président Xi Jinping passe en revue la marine de l’APL (Armée populaire de libération) à Sanya, dans le sud de la province insulaire de Hainan, où est notamment hébergée une base « secrète » de sous-marins nucléaires. A cette occasion, il affirme que « la nécessité pour la Chine de construire une marine forte n’a jamais été aussi urgente qu’aujourd’hui ». Des dizaines de frégates progressent en formation autour du Liaoning, le premier porte-avions chinois remodelé à partir d’un bâtiment soviétique acheté à l’Ukraine. La parade navale géante est diffusée en direct sur la télévision nationale avec les commentaires du commandant en chef des forces chinoises qui affirme « qu’aujourd’hui, la marine chinoise s’est levée à l’Est avec une toute nouvelle image ».
LE NOUVEL EMPIRE NAVAL DU MILIEU
La moitié des 48 bâtiments qui défilent a été mis en service à partir de 2012, l’année où Xi Jinping a accédé au poste de chef suprême du Parti communiste chinois et de l’APL. Une dizaine de jours après cette démonstration de force navale, le 23 avril 2018, un deuxième porte-avions, entièrement fabriqué en Chine – mais toujours selon la conception soviétique avec une piste de décollage en forme de tremplin, effectue sa première sortie d’essai au large de Dalian, dans l’Est du pays avant d’engager une mission d’endurance de plusieurs mois. Le nombre de bâtiments de guerre est estimé à plus de trois cents, les chantiers navals chinois ayant produit en quatre ans l’équivalent du tonnage de la Marine nationale française.
En comparaison avec les Américains qui entretiennent des bases militaires sans cacher leur volonté hégémonique, les Chinois le font, disent-ils, pour sauvegarder leurs intérêts et leurs approvisionnements en matières premières mais en affirmant vouloir garantir la paix dans le monde. Si Pékin ne prétend pas remplacer Washington dans son rôle de gendarme du monde, il assume néanmoins désormais ouvertement sa quête d’une puissance globale. Et dans cette volonté proclamée, la Marine chinoise s’impose comme le fer de lance d’une stratégie de long terme.
Critiques (souvent à juste raison) envers le modèle de gouvernance occidentale, la démocratie et les droits de l’homme, les Chinois veulent promouvoir un système de développement économique et de gouvernance différent de celui promu jusqu’ici par les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon voisin. A terme, l’Empire du milieu espère piloter la gestion mondiale des flux de marchandises, de personnes et d’informations à travers les infrastructures nécessaires : ports, aéroports, lignes de chemin de fer, gazoducs, câbles sous-marins, tribunaux d’arbitrage, etc. Si elle évite de théoriser son « modèle », la Chine propose des « solutions » adaptées aux problèmes des pays en recherche de développement. Même si elle dispose désormais de porte-paroles officiels de sa philosophie néo-confucéenne, la Chine évite de trop communiquer sur une prétendue supériorité idéologique, préférant jouer la carte d’un pragmatisme partagé en cherchant à monnayer ses solutions.
C’est dans cette perspective que Pékin essaie de jouer une carte Sud-Sud, même si les BRICS3 ne constituent pas à ce jour une organisation susceptible de peser efficacement sur les relations internationales. Pékin préfère multiplier des relations bilatérales suivies et des formats régionaux ad hoc comme par exemple les sommets Chine-Afrique ou les « Rencontres 16 plus un » avec les pays d’Europe centrale et orientale. Cet activisme a contribué au doublement du budget du ministère chinois des Affaires étrangères : il est passé de 30 milliards de yuan pour 2011 à plus de 60 milliards de yuan (environ 7, 5 milliards d’euros, soit à peu près le double du budget du Quai d’Orsay) en moins de cinq ans.
Dans ce contexte, Moscou reste un partenaire très courtisé. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, les convergences sino-russes se sont consolidées dans le cadre du Groupe de Shanghai4 et sur des dossiers cogérés comme par exemple l’avenir économique et militaire du Grand Nord arctique. Sur la plupart des grands dossiers internationaux, Pékin et Moscou, fervents défenseurs de l’égalité souveraine des Etats, partagent les mêmes positions et font preuve de compréhension réciproque. Ainsi Pékin s’est-il abstenu de tout commentaire sur les dossiers de la Crimée et de l’Ukraine, tandis que Moscou n’a jamais condamné les violations chinoises du droit maritime international en mer de Chine méridionale, tout particulièrement dans les zones contestées des îles Spratley et Paracels.
La Chine a progressivement fait de la Russie son premier partenaire sécuritaire devant le Pakistan. « De 1992 à 2016, pas moins de 3 200 officiers chinois ont été formés à Moscou. Le régime communiste coopère depuis 2005 avec son voisin dans le cadre de l’organisation de Shanghai. Cette plateforme est particulièrement utile en Asie centrale, une région sous la menace islamiste. Des exercices maritimes conjoints sont également conduits chaque année depuis 2012, alternativement sur les côtes russes et chinoises »4.
Visiblement, Pékin cherche à restructurer la gouvernance mondiale dans une direction clairement anti-occidentale, en souhaitant associer Moscou pour y parvenir. De son point de vue, la Chine estime que la période lui est favorable et que le temps travaille pour sa prétention à devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049. Mais ce présage n’est pas aussi doux que les petits matins légers… Au contraire, elle génère des coûts politiques, sociaux et environnementaux très élevés, quand bien même cet envers du miracle chinois est rarement médiatisé – pour ne pas dire sévèrement censuré.
LA GUERRE HORS LIMITES
Le 8 mai 1999, l’ambassade de Chine à Belgrade est atteinte par plusieurs missiles américains. Qualifié « d’erreur » par Washington, l’événement est aussitôt ressenti comme une agression délibérée… à juste titre. Trois mois plus tôt paraissait à Pékin La Guerre hors limites5, rédigé par Qio Liang, colonel de l’Armée de l’air, directeur adjoint du Bureau de la création au Département politique de l’armée de l’Air et membre de l’Union des écrivains de Chine, et Wang Xiangsui, colonel de l’Armée de l’air et commissaire politique adjoint de division.
La rédaction de cet ouvrage est à replacer dans le contexte national et international des années 1990, marquées par trois événements traumatiques : la répression des manifestations de la place Tian’anmen en juin 1989 ; la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du bloc communiste quelques mois plus tard ; et enfin la deuxième guerre du Golfe menée l’année suivante en Irak pour « libérer » le Koweït. Les Etats-Unis s’imposaient alors comme la seule superpuissance, notamment dans le domaine militaire. Tirant les leçons des opérations de la coalition occidentale dirigée par les Etats-Unis en Irak, les analystes de l’armée chinoise, dont nos deux auteurs, considéraient alors la puissance américaine écrasante comme une menace. Ainsi, il devenait urgent de réduire d’une manière ou d’une autre le retard chinois afin de combler l’écart stratégique, non seulement avec les Etats-Unis, mais plus globalement avec l’Occident.
Entre fascination et rejet, la culture stratégique américaine constitue le repoussoir, sinon l’anti-modèle de nos deux auteurs. Celle-ci est comprise comme le cœur de la politique étrangère de Washington, qui s’appuie d’abord sur la supériorité technologique militaire. Ainsi les guerres américaines successives cherchent-elles l’anéantissement de l’adversaire pour atteindre une victoire politique sans partage : la supériorité matérielle est perçue comme la clef du succès, restant toutefois tributaire des contraintes budgétaires.
Aux antipodes de cette approche « mécaniste », la culture stratégique chinoise privilégie les chemins de la ‘guerre indirecte’ inspirée de Sun Tzu6, théoricien de la victoire sans combat. Traditionnellement, les stratèges chinois lient la suprématie à la pensée humaine, à la pratique de la dissimulation et de la ruse au point de mépriser la force et les machines. La puissance du raisonnement doit l’emporter sur toute autre considération et le concept basique des Routes de la soie et du Collier de perles – le civil d’abord, le militaire après – s’inscrit dans cette même filiation.
Nos auteurs théorisent et modernisent cet héritage qui en dernière instance, ne diffère pas fondamentalement de la doctrine des néo-conservateurs américains et des nouveaux principes issus de la Révolution dans les affaires militaires7, optimisant eux-aussi la ruse, la dissimulation et la sous-traitance à des opérateurs privés. Michel Jan8, qui a préfacé l’édition française de La Guerre hors limites, souligne que les auteurs « englobent aussi dans leur analyse, parfois prémonitoire, les actes hostiles menés depuis la fin de la Guerre froide sous toutes les formes, dans tous les domaines, économiques, financiers, religieux, écologiques, etc. Une telle combinaison de plus en plus complexe d’actes de guerre dépasse les limites habituelles des conflits menés jusqu’à une période récente uniquement par les militaires ».
En conclusion de leur manuel, les colonels Qio Liang et Wang Xiangsui ont l’avantage d’annoncer la couleur : « Pour la guerre hors limites, la distinction entre champ de bataille et non-champ de bataille n’existe pas. Les espaces naturels que sont la terre, la mer, l’air et l’espace sont des champs de bataille ; les espaces sociaux que sont les domaines militaire, politique, économique, culturel et psychologique sont des champs de bataille ; et l’espace technique qui relie ces deux grands espaces est plus encore le champ de bataille, où l’affrontement entre les forces antagoniques est le plus acharné. La guerre peut être militaire, paramilitaire ou non militaire ; elle peut recourir à la violence et peut être aussi non-violente ; elle peut être un affrontement entre militaires professionnels ainsi qu’un affrontement entre les forces émergentes principalement constituées de civils ou de spécialistes. Ces caractéristiques marquent la ligne de partage entre la guerre hors limites et la guerre traditionnelle, et elles tracent la ligne de départ des nouvelles formes de guerre ».
Ils ajoutent : « En outre, il est urgent que nous élargissions notre champ de vision concernant les forces mobilisables, en particulier les forces non militaires. A part diriger l’attention comme par le passé sur les forces conventionnelles, nous devrions porter une attention spéciale à l’emploi des ‘ressources stratégiques’ intangibles comme les facteurs géographiques, le rôle historique, les traditions culturelles, le sentiment d’identité ethnique ainsi que le contrôle et l’utilisation de l’influence des organisations internationales ».
Aujourd’hui, Qiao Liang est un général de l’armée de l’air à la retraite. Professeur dans différentes universités, il est directeur du Conseil pour les Recherches sur la Sécurité Nationale et membre de l’Association des Écrivains Chinois. Sa dernière interview est parue dans une revue de Hong Kong9. Il nous livre son analyse sur le monde d’après, d’après l’actuelle pandémie :
« Je pense que l’Occident passera au moins une douzaine de mois à deux ans après l’épidémie pour réparer sa propre économie et réparer son propre traumatisme. Dans ce processus, les soi-disant responsabilités et revendications envers la Chine sont toutes fantaisistes, et finiront par disparaître face à une situation post-épidémique plus grave. La Chine devrait avoir suffisamment confiance en elle pour savoir que tant qu’elle pourra rester suffisamment forte et maintenir avec ténacité ses capacités de production, personne ne pourra lui porter atteinte.
Quand les États-Unis sont forts, qui peut les accuser de la propagation du sida ? Les gens n’ont pas accusé les États-Unis parce que les forces expéditionnaires américaines ont apporté en Europe la grippe qui a éclaté aux États-Unis à la fin de la Première Guerre mondiale et qui a finalement été appelée grippe espagnole. Pourquoi personne n’a mis en cause les États-Unis ? C’était à cause de la force des États-Unis à cette époque. Tant que la Chine restera forte et se renforcera, personne ne pourra la faire tomber avec des prétendues revendications de responsabilité. La Chine devrait avoir confiance en elle ». Sans commentaire…
LE DROIT A LA DIALECTIQUE
Si les pays de l’Union européenne (UE) – dont la France – n’étaient pas toujours aussi à plat ventre devant les Etats-Unis, s’ils étaient un tant soit peu capables d’œuvrer à l’émergence d’une Europe indépendante, sinon souveraine, ils feraient affaire avec la Russie – géographiquement et culturellement européenne. Héritage d’une quarantaine d’années de Guerre froide, Washington continue à pousser Moscou dans les bras de la Chine… Quelle erreur ! Le plus navrant, c’est que nos dirigeants actuels en rajoutent, sans parler de la patronne de l’UE – la pétulante Ursula von der Leyen – qui vient, en pleine crise du Covid-19, de signer un accord du monde d’avant, un accord de « libre-échange » avec le Mexique qui inquiète diablement nos agriculteurs ! Encore bravo ! Décidément, ces gens n’ont rien compris, ne comprennent rien et continuent à nous imposer leurs obsessions de course au pognon…
Un dernier mot à propos du Covid-19 : prochetmoyen-orient.ch respecte trop ses lecteurs pour parler comme Donald Trump d’un « virus chinois »10. Cela dit, ce « truc » ne tombe pas du ciel par une corde à foin et il faudra bien reconstituer son histoire et sa filiation pour comprendre ce qui s’est passé, pour éviter de répéter les mêmes erreurs et pour mettre en place quelques outils multilatéraux susceptibles d’endiguer d’autres pandémies de ce genre, qui peuvent revenir…
Alors les amis, détendez-vous ! Ce n’est pas parce qu’on adresse questions et critiques à l’encontre de la Chine actuelle qu’on accepte fatalement de revenir se jeter dans les bras de l’impérialisme yankee. En tout cas, ce n’est certainement pas à nous qu’il faut adresser ce genre de reproche !
Dernièrement un ahuri nous a envoyé un message furax, annonçant son « désabonnement » de prochetmoyen-orient.ch, nous mettant en demeure de répondre à cette question (nous citons) : « pour qui roulez-vous, pour Mélenchon ou pour Marine Le Pen ? ». Nous avons répondu poliment que nous ne « roulions » pour personne (si, pour la France) et que prochetmoyen.orient.ch tenait, par-dessus tout, à sa ligne éditoriale « pluraliste », pour essayer – modestement – de comprendre certains problèmes de notre monde, de celui d’avant et de celui d’aujourd’hui, en ouvrant quelques perspectives pour la suite.
Evidemment, avant que ce genre d’ignorants comprennent que notre volonté de compréhension, forcément dialectique, ne peut se contenter d’un dogmatisme « dualiste », les poules auront des dents…
Malgré tout, bonne lecture et à la semaine prochaine. Continuez d’observer la devise de Spinoza – Caute -, prudence !
Richard Labévière 11 mai 2020
Notes: 1Inventée à la fin du XVIIIe siècle par le philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832), le « Panopticon », cette « maison d’inspection » – où l’on peut tout voir sans être vu – n’est pas exclusivement réservée aux détenus. Dans Panopticon, son livre paru en 1791, le penseur britannique estime que ce système peut également s’appliquer à d’autres lieux de « surveillance ». 2Zhao Tingyang : Tianxia, tout sous un même ciel. Editions du Cerf, mars 2018. 3BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.
4 L’Organisation de coopération de Shanghai est une structure intergouvernementale régionale asiatique qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Elle a été créée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. 4 5Qio Liang et Wang Xiangsu : La Guerre hors limites. Editions Payot&Rivages, 2003. 6Sun Tzu est un général chinois du VIᵉ siècle av. J.-C. Il est surtout célèbre en tant qu’auteur de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien : L’Art de la guerre. 7Le concept de Révolution dans les affaires militaires ( RAM ) est une doctrine sur l’avenir de la guerre qui privilégie les progrès technologiques et organisationnels. La RAM affirme que de nouvelles doctrines, stratégies, tactiques et technologies militaires ont conduit à un changement irrévocable dans la conduite de la guerre. Spécialement liée aux technologies modernes de l’ information, des télécommunications et de l’ espace, la RAM a guidé une profonde transformation et une intégration totale des systèmes opérationnels de l’armée américaine. 8Michel Jan est un écrivain français, né le 30 juin 1938 à Brest. Militaire de carrière (Armée de l’Air) et sinisant, il s’est spécialisé dans les relations internationales et l’Extrême-Orient, avec un intérêt particulier pour les régions des marches de l’empire chinois. 9Le Général Qiao Liang est interviewé par les reporters Wei Dongsheng et Zhuang Lei dans le numéro de mai 2020 du magazine Bauhinia (Zijing), revue chinoise (pro-gouvernementale) publiée à Hong Kong. 10Voir l’article de Guillaume Berlat : « P4 » DE WUHAN : UN SCANDALE D’ÉTAT ? prochetmoyen-orient.ch du 4 mai 2020.
Google représente-t-il un risque pour notre liberté culturelle ?
par Rémi Heintz
Ex: https://infoguerre.fr
Les effets de la crise sanitaire, économique et sociale due à l’épidémie de COVID-19 n’épargneront pas la vie intellectuelle et artistique. En cette période de déconfinement, le principe de précaution prévaut : les grands rassemblements et événements culturels ne pourront pas avoir lieu cet été. Les grands musées resteront fermés les semaines à venir. Les retentissements économiques seront majeurs sur ce pan de notre économie lié au tourisme et à notre attractivité internationale. L’annulation des festivals estivaux est estimée entre 2,3 et 5,8 milliards d’euros de pertes. Les restrictions imposées au musée entraineront une diminution estimée à plus de 50 % de leur chiffre d’affaire sur l’année 2020. Les institutions artistiques d’envergure internationale font le bilan. Et les pertes se chiffrent en centaine de millions de dollars.
Un marché en mutation
Face aux restrictions, les institutions publiques et les acteurs du marché de l’art et de la culture tentent de s’adapter rapidement pour maintenir l’exposition des œuvres, mais aussi les transactions. Les galeries et foires ont développées, avec l’aide des nouvelles technologies, des solutions d’expositions numériques. La Frieze, foire d’art contemporaine londonienne, a créé pour son évènement annuel, en mai 2020, une viewing room. Cette migration numérique est une révolution dans ce milieu traditionnellement fermé, rétif aux solutions digitales, où les prix se chuchotent et restent confidentiels.
Par ailleurs, les plus petits acteurs ou les artistes eux-mêmes se sont mobilisés pour assurer le maintien des transactions et vendre leurs œuvres en direct ou pour des associations. Il s’agit par exemple de l’initiative d’Artist support pledge, qui a utilisé uniquement les réseaux sociaux pour faire son travail de communication et d’influence. La crise du COVID et le confinement mondial a été un catalyseur pour accélérer le passage du monde de l’art au numérique.
La nouvelle offensive des GAFAM
Cette situation est également une aubaine pour les géants du web : les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Le marché devenant numérique, une place pour les grands influenceurs de notre monde se créé. Google a activé une stratégie de communication massive. Récit d’une attaque du marché préparée et bien organisée. En 2011, Google a créé Google Art Project, un service dédié à l’art. Cette plateforme est restée confidentielle, principalement utilisée dans le cadre des recherches des étudiants en art, elle recensait 150 musées et 32 000 œuvres d’arts, pour environ 55 000 musées dans le monde. L’accumulation des œuvres démarrait, sans publicité.
L’offensive de Google a commencé en 2018 avec le changement de nom de sa plateforme culturelle : Google Art Project devenait Google Art & Culture ; et le lancement très médiatisé de la première exposition cent-pour-cent en ligne regroupant le plus grand nombre d’œuvres de Frida Kahlo, jamais réunies. Google Art & Culture a été identifié par Alphabet, Maison mère de Google, comme un relais de croissance. Les attentes sont importantes : les revenus générés doivent avoir des taux de croissance supérieurs à ceux de l’ensemble de l’entreprise américaine.
La France bien ciblée
En pleine période de confinement, l’offensive est poursuivie par une guerre informationnelle bien rodée. Les réseaux ont été minutieusement sélectionnés, et le message a été ciselé. Pour le marché français aucun moyen de communication n’est épargné : la presse généraliste et d’information est influencée par de nombreuses dépêches, favorables à Google Art & Culture. La cartographie des relations a été minutieusement préparée. La presse spécialisée dans l’art mais également dans les milieux annexes : Architecture, Design, et mode relaient un message portant des valeurs de générosité, accessibilité et qualité. Enfin, les réseaux sociaux ont été utilisés en communication directe avec le compte Twitter de Google Art & Culture, ou indirect avec des influenceurs (ici nous prenons l’exemple de MLB The Show, suivi par 230 k d’abonnés). Le cas de Google n’est pas isolé. L’ensemble des GAFAM sont mobilisés dans cette captation du marché.
La démarche de Google Art & Culture, en reproduisant les œuvres, n’est pas répréhensible. Les pièces représentées sont, pour la plupart, tombées dans le domaine public. De plus le travail de référencement est fait avec l’aval des institutions possédant les œuvres. En revanche, à travers les notions de liberté, d’accessibilité et de modernité mis en parallèle avec le monde confiné, Google souhaite donner à Google Art & Culture une place institutionnelle. Le choix de ce timing, pour une offensive massive, est une façon habile de masquer le but : la maîtrise de l’information et des données à des fins d’exploitation par la maison mère ou par un tiers. L’objectif des GAFAM, longuement analysé dans des contextes de guerre d’information, n’est plus un mystère. En collectant nos données Google peut suivre le raisonnement des individus, mais également influencer ces derniers en leurs envoyant des informations dans le but de faire évoluer leurs propres consommations. Le don a toujours une contrepartie. L’Art et la culture était un des derniers bastions libres.
L’importance des programmes nationaux de numérisation culturelle
Sur le sujet de la captation des données, et de leurs potentiels manipulations, la contre-attaque informationnelle passe principalement à travers un certain nombre de lanceurs d’alertes se trouvant dans nos institutions publiques. Les premiers politiques Français à réagir se sont concentrés sur la notion de moyens, en déplorant le manque d’acteurs nationaux et la longueur d’avance de Google. C’est le cas de Bertrand Lavaud, adjoint au maire du XVIIe arrondissement et consultant en numérique, dans sa tribune dans Les Echos. La réponse du Ministère de la Culture a été de renforcer les programmes nationaux de numérisation des contenus culturels.
Dans un second temps, la question des méthodes et du but de Google a été soulevée par des enquêteurs allant plus loin en décrivant précisément moyens et armes utilisées par Google face à nos institutions et directeurs de musée. Cette démarche défensive, d’apport de clefs de lectures par la presse aux dirigeants, est très intéressante.
Grace à ces alertes et décryptages, les conservateurs se mobilisent pour une nouvelle culture. La présidente du musée Guimet assume une politique de recentrage et relocalisation des expositions. En affirmant vouloir valoriser les fonds méconnus des musées et arrêter de déplacer les œuvres, Sophie Makariou contre-attaque le modèle d’hier, où les expositions étaient jugées au nombre de chef d’œuvres exposés et non à la médiation culturelle. Un article décryptant la dernière exposition du Louvre expose les rouages et ce jeu. Google Art & Culture est ainsi relayé à un modèle passé, et la vision de demain semble sans GAFAM, mais avec un travail scientifique minutieux de commissariat et médiation. Cette vision a été fortement relayée par les influenceurs, conservateurs et acteurs de la culture sur les réseaux sociaux. Ce fut, par exemple, la story Instagram de Paul Perrin, conservateur au Musée d’Orsay.
Démocratie parlementaire contre gouvernement des juges : le problème ne se pose pas qu’en Pologne et en Hongrie !
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
Europe – La question de la démocratie parlementaire contre le gouvernement des juges ne concerne pas que la Pologne et de la Hongrie, même si la Commission européenne et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) semblent concentrer leur attention principalement sur ces deux pays d’Europe centrale depuis maintenant 10 ans (depuis 2010 pour la Hongrie et depuis 2015 pour la Pologne). Et d’ailleurs, la limitation des pouvoirs des parlements démocratiquement élus au moyen d’un équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire n’est pas une condition indispensable à la démocratie, comme le montre la tradition de souveraineté illimitée du parlement au Royaume-Uni. À cet égard, n’oublions pas que l’un des principaux points mis en avant par les partisans du Brexit et autres eurosceptiques britanniques, c’était justement que soumettre leur pays aux décisions de tribunaux supranationaux ou internationaux comme la Cour de justice de l’UE et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) empiète de plus en plus sur la souveraineté du Parlement de Westminster et est par nature antidémocratique. La Grande-Bretagne n’a certes pas pour le moment l’intention de se retirer de la Convention européenne des droits de l’homme et de rejeter la juridiction de la CEDH, mais la question peut à nouveau se poser à la suite du rapport publié en février par le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), où il est fait état des liens étroits entre un nombre important de juges de la CEDH et l’Open Society Foundations de George Soros, ce qui soulève des questions sur l’impartialité des auteurs de nombreux jugements importants. En vertu du Traité de Lisbonne, les précédents établis par la CEDH affectent le droit de l’UE, et cela pose donc des limites claires à la souveraineté des États-nations, comme c’est aussi le cas avec la CJUE. Cette dernière est une institution de l’Union européenne et elle a, depuis longtemps déjà, pris l’habitude d’interpréter les traités européens de manière à favoriser l’évolution vers une Europe fédérale bien au-delà de ce qui est prévu par la lettre de ces traités. La question de l’actuelle réforme judiciaire polonaise, soumise à la CJUE par la Commission européenne, offre justement aux juges de Luxembourg une opportunité pour étendre les pouvoirs de Bruxelles comme jamais auparavant.
L’UE prend parti pour les juges rebelles en Pologne au nom de l’État de droit et de la démocratie
En effet, le 8 avril dernier (soit un mois avant la date originellement prévue pour l’élection présidentielle polonaise), la CJUE répondait favorablement à une demande de la Commission européenne en délivrant une ordonnance provisoire censée « geler » la Chambre disciplinaire créée au sein de la Cour suprême polonaise (qui est une cour de cassation) dans le cadre de la réforme judiciaire adoptée en 2018 par le Parlement dominé par le parti Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński et sa coalition Droite unie (une majorité absolue reconduite à la chambre basse du Parlement lors des élections législatives d’octobre 2019). La dispute autour de cette Chambre disciplinaire entre dans le cadre d’un conflit plus large concernant la façon dont sont nommés les quinze juges siégeant au Conseil national de la magistrature (KRS), car c’est le KRS qui présente au Président polonais un choix de candidats à la Chambre disciplinaire. Depuis la réforme du KRS adoptée en 2018, ces quinze juges (sur 25 membres du KRS au total) sont nommés non plus par d’autres juges mais par le Parlement, ce qui signifie que la majorité parlementaire PiS est désormais à l’origine de la majorité des nominations au KRS. Ces membres choisis par le PiS ont donc eu une voix décisive quant aux candidatures soumises au président Andrzej Duda (qui vient lui aussi du PiS) pour siéger à la Chambre disciplinaire. Il convient toutefois de préciser que, si elle stipule qu’il doit y avoir 15 juges parmi les 25 membres du Conseil national de la magistrature, la Constitution polonaise laisse au Parlement le soin de déterminer la façon dont ces juges doivent être nommés, et le Tribunal constitutionnel polonais a confirmé en mars 2019 que la procédure de nomination des membres actuels du KRS était conforme à la Constitution.
Pourtant, certains juges polonais remettent en cause la légitimité de ce KRS réformé et de la Chambre disciplinaire nouvellement créée à la Cour suprême. La juge Małgorzata Gesdorf, première présidente de la Cour suprême qui s’est engagée activement depuis 2017 contre les réformes de la justice adoptées par le Parlement (y compris en prenant part à des manifestations organisées par l’opposition), a publiquement demandé aux juges de la Chambre disciplinaire de ne plus rendre de jugements plusieurs mois avant l’arrivée à terme de son propre mandat de première présidente le 30 avril dernier. Le président de l’association de juges Iustitia a annoncé pour sa part qu’il ne comparaîtrait pas devant la Chambre disciplinaire, alors qu’il avait été convoqué pour son militantisme politique (les juges en Pologne n’ont pas le droit de faire de la politique de manière publique). Pire encore, certains juges de rang inférieur siégeant dans les tribunaux locaux ont prétendu pouvoir contester les décisions rendues par d’autres juges dont la nomination avait été proposée au président de la Pologne par le KRS réformé, car ils considèrent que ces nominations n’avaient pas été faites de manière valide, le KRS réformé ne jouissant pas de la légitimité nécessaire à leurs yeux (en vertu de leur propre interprétation de la Constitution, chose pourtant normalement réservée au Tribunal constitutionnel). Même si en vertu des traités européens l’organisation du pouvoir judiciaire est normalement une compétence souveraine de chaque État membre, en août 2018 un groupe de juges polonais rebelles siégeant à la Chambre du travail et des assurances sociales de la Cour suprême a envoyé à la CJUE une série de questions préjudicielles portant sur les réformes du PiS dans une affaire sans lien direct avec ces questions, ce qui est une pratique interdite par le droit européen. Dans un jugement rendu en novembre 2019, la Cour de justice a déclaré que c’est à la juridiction de renvoi, en l’occurrence à la Chambre du travail et des assurances sociales près la Cour suprême polonaise, « de vérifier si la KRS offre ou non des garanties suffisantes d’indépendance à l’égard des pouvoirs législatif et exécutif ».
Ce jugement avait de quoi surprendre, car en droit polonais seul le Tribunal constitutionnel a cette compétence, et les traités européens n’autorisent pas la CJUE à attribuer une telle compétence à un autre organe judiciaire d’un État membre. Néanmoins, prétendant se fonder sur cette décision de novembre de la CJUE, la première présidente de la Cour suprême Małgorzata Gesdorf (dessin, ci-contre)a convoqué le 23 janvier une audience rassemblant trois des cinq chambres de la Cour suprême, soit environ la moitié de tous les juges de la Cour suprême, afin d’adopter une résolution par laquelle toutes les décisions prises par la Chambre disciplinaire étaient déclarées non valides et tous les juges nommés par le Président Duda sur la base des candidatures présentées par le KRS réformé devaient cesser de prononcer des jugements, cette résolution de la Cour suprême affirmant que les réformes votées par le Parlement en 2017-18 violaient le droit européen, à savoir le principe d’indépendance de la justice mentionné en termes généraux dans les traités européens. La présidente de la Diète (la chambre basse du parlement polonais) a donc saisi le Tribunal constitutionnel sur la question des compétences respectives du Parlement et de la Cour suprême. Les juges constitutionnels ont alors suspendu à titre provisoire la résolution de la Cour suprême avant de constater dans un arrêt définitif rendu le 20 avril que la résolution adoptée le 23 janvier à la Cour suprême violait à la fois la Constitution polonaise et le droit européen et n’avait donc aucun effet.
Pour ajouter à la confusion, le 20 avril, soit 10 jours avant la fin de son mandat de première présidente de la Cour suprême, la juge Małgorzata Gesdorf délivrait un arrêt en vertu duquel elle transférait toutes les affaires confiées à la Chambre disciplinaire aux autres chambres de la Cour suprême. Mme Gesdorf justifiait sa décision en brandissant l’ordonnance provisoire du 8 avril de la CJUE, alors que les décisions de la CJUE ne peuvent pas s’appliquer directement (il aurait fallu un vote du parlement polonais pour mettre en œuvre l’ordonnance provisoire de la CJUE, c’est-à-dire pour suspendre l’application de la loi ayant décidé de la création de ladite Chambre disciplinaire). Le 5 mai, cet arrêt était annulé par le premier président par interim de la Cour suprême polonaise, Kamil Zaradkiewicz. Conformément à la Constitution polonaise, le juge Zaradkiewicz a été nommé par le président Andrzej Duda pour conduire la procédure d’élection du prochain premier président de la Cour suprême, Małgorzata Gesdorf n’ayant pas conduit cette élection avant la fin de son mandat.
Toutefois, de même que la Commission Juncker auparavant, la Commission Von der Leyen prend ouvertement parti pour les juges polonais rebelles qui, comme mentionné plus haut, demandaient eux aussi à la Cour de justice de l’UE de se prononcer un jugement sur la validité du régime disciplinaire mis en place par le Parlement polonais. Ce jugement de la CJUE serait censé s’appuyer sur les principes généraux d’État de droit et d’indépendance des tribunaux mentionnés dans les Traités européens. Le 29 avril, la Commission européenne engageait d’ailleurs une nouvelle procédure contre la Pologne, cette fois à propos d’une réforme du régime disciplinaire des juges adoptée en janvier 2020. Cette réforme vise à pouvoir sanctionner efficacement ces juges qui, prétendant appliquer directement la décision de la CJUE de novembre 2019, remettent en cause la légitimité d’autres juges quand ceux-ci ont été nommés sur recommandation du Conseil national de la magistrature (KRS) après les réformes du PiS. Dans tout autre pays de l’UE, un juge ne peut pas invalider un jugement au prétexte que le juge à l’origine de la décision ne serait pas légitime à ses yeux. Mais pour la Commission européenne, que la Pologne sanctionne ce type de comportements rebelles de la part de juges militants serait une atteinte au principe d’indépendance de la justice !
UE contre Hongrie
De manière assez similaire, lorsqu’en 2011 Viktor Orbán, fort d’une majorité constitutionnelle au parlement, a introduit une nouvelle constitution qui restreignait les compétences de la Cour constitutionnelle hongroise et abaissait l’âge de la retraite des juges à 62 ans, de manière à éliminer les juges qui avaient commencé leur carrière sous le régime communiste, la Commission européenne a pris le parti de ceux qui voyaient en ces réformes une menace pour l’État de droit et pour la démocratie. Elle a alors porté la question de l’âge de la retraite devant la CJUE qui a estimé en novembre 2012 que « l’abaissement radical de l’âge de la retraite des juges hongrois constitue une discrimination fondée sur l’âge non justifiée », et la Hongrie a dû porter l’âge de la retraite des juges à 65 ans, soit l’âge standard de la retraite dans ce pays. En juin 2011, le Parlement européen a de son côté adopté une résolution critiquant la nouvelle Loi Fondamentale hongroise parce qu’elle serait « susceptible de mettre en péril l’indépendance de la justice hongroise », notamment à cause des « dispositions portant sur la nouvelle Cour constitutionnelle hongroise ». Autre exemple : en juin 2019, la Commission européenne a adressé au Conseil une recommandation sur la Hongrie dans laquelle elle explique que « l’équilibre des pouvoirs, crucial pour assurer l’indépendance de la justice, a été encore affaibli dans le système des tribunaux ordinaires. Le Conseil national de la magistrature fait face à des difficultés croissantes pour exercer un contrepoids face aux pouvoirs du Président de l’Office national de la justice. Cela fait naître des inquiétudes concernant l’indépendance judiciaire. » Sans surprise, tandis que les membres du Conseil national de la magistrature sont des juges nommés par d’autres juges, le président de l’Office national de la justice est nommé par le Parlement. Ici encore, la Commission européenne, tout comme le Parlement européen, attaque la Hongrie pour avoir mis en place un contrôle parlementaire sur des juges nommés (et non élus), comme si l’État de droit et la démocratie ne pouvaient être garantis que par l’existence d’un pouvoir judiciaire totalement indépendant, et comme si un pouvoir judiciaire contrôlé uniquement par lui-même était en soi la meilleure garantie de démocratie.
Pourquoi l’UE n’a-t-elle jamais remis en cause le principe de la souveraineté illimitée du Parlement britannique ?
Si c’était le cas, les institutions de l’UE auraient dû mettre le Royaume-Uni sous le feu des projecteurs dès son adhésion au bloc européen en 1973, ou au minimum dès l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, puisque ce traité a incorporé dans le droit européen la Charte des droits fondamentaux et l’obligation de souscrire à la Convention européenne des droits de l’homme. Il est vrai que le protocole n° 30 de la Charte des droits fondamentaux stipule explicitement que « La Charte n’étend pas la faculté de la Cour de Justice de l’Union européenne, ou de toute juridiction de la Pologne ou du Royaume-Uni, d’estimer que les lois, règlements ou dispositions, pratiques ou action administratives de la Pologne ou du Royaume-Uni sont incompatibles avec les droits, les libertés et les principes fondamentaux qu’elle réaffirme. ». Mais alors, en vertu dudit Protocole, ce qui s’appliquait au Royaume-Uni jusqu’au Brexit devrait s’appliquer à la Pologne aussi, ce qui n’est manifestement pas le cas aux yeux de la Commission européenne et de la CJUE (voir le jugement du 19 novembre 2019 à propos du Protocole n° 30 et de l’application de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne à la République de Pologne et au Royaume-Uni : « il ne remet pas davantage en question l’applicabilité de la Charte en Pologne et n’a pas pour objet d’exonérer la République de Pologne de l’obligation de respecter les dispositions de la Charte »).
Tandis que l’on reproche à Varsovie et Budapest des réformes décrites comme constituant un abus de pouvoir par le parlement et comme remettant en cause le système d’équilibre et de séparation des pouvoirs et donc, paraît-il, l’État de droit et la démocratie, dans l’une des plus anciennes démocraties d’Europe la souveraineté du parlement est définie de la manière suivante : « La souveraineté parlementaire est un principe de la constitution britannique. En vertu de ce principe, le Parlement est l’autorité juridique suprême du Royaume-Uni qui peut adopter ou abroger toute loi. D’une manière générale, les tribunaux ne peuvent pas annuler ses lois et aucun Parlement ne peut adopter de lois que les futurs Parlements ne pourront pas modifier. La souveraineté parlementaire est l’élément le plus important de la constitution britannique. »
La moitié des juges de la Cour suprême polonaise et sa première présidente se sont arrogé en janvier le droit d’invalider une loi adoptée par le Parlement, en se fondant sur le jugement de la CJUE de novembre où il était dit que le droit européen est supérieur aux lois nationales, et en arguant du fait que le deuxième alinéa de l’article 19, par. 1, du traité sur l’Union européenne stipule que « Les États membres établissent les voies de recours nécessaires pour assurer une protection juridictionnelle effective dans les domaines couverts par le droit de l’Union ». Malheureusement, la Commission européenne soutient ouvertement cette attitude clairement inconstitutionnelle au nom du principe de l’application directe du droit européen. En Pologne, seul le Tribunal constitutionnel a la capacité d’invalider des lois approuvées par le Parlement, et c’est pourquoi les juges constitutionnels polonais ont invalidé le 20 avril 2020 cette résolution adoptée le 23 janvier à la Cour suprême, la considérant comme non conforme à la Constitution polonaise et au droit européen. En même temps, dans un autre pays ayant appartenu à l’Union européenne jusqu’en janvier 2020, le Parlement « peut adopter ou abroger toute loi » et « les tribunaux ne peuvent pas annuler ses lois », ce qui n’a jamais posé problème à la Commission européenne actuelle ni à aucune Commission antérieure.
Par ailleurs, le Royaume-Uni n’a pas de cour constitutionnelle et sa Cour suprême, qui est considérée par de nombreux observateurs comme contraire à la tradition parlementaire britannique, n’a été créé qu’en 2009 par une loi promulguée par le Parlement sous le gouvernement travailliste de Tony Blair. Puisque d’après la constitution britannique « aucun Parlement ne peut adopter de lois que les futurs Parlements ne pourront pas modifier », la Cour suprême britannique pourrait facilement être abolie par la majorité parlementaire actuelle. Il se trouve que le nouveau Procureur général pour l’Angleterre et le pays de Galles nommé par le premier ministre Boris Johnson en février, Suella Braverman, est d’avis que, pour le bien de la démocratie, le Parlement doit récupérer la souveraineté qui lui a été confisquée non seulement par l’Union européenne mais aussi par les tribunaux. Mme Braverman a écrit en janvier que l’arrêt par lequel la Cour suprême avait décidé en septembre que la suspension du Parlement par Boris Johnson était illicite était un nouvel exemple de « l’intrusion continue et chronique des juges » sur le terrain de la politique. Elle a critiqué l’« activisme judiciaire » et déclaré : « Oui, les tribunaux doivent agir pour contenir les abus de pouvoir par le gouvernement, mais si un petit nombre de juges non élus et n’ayant de comptes à rendre à personne continuent de déterminer les grandes politiques publiques en s’opposant aux décideurs élus, notre démocratie ne peut pas être qualifiée de représentative. La légitimité du parlement est sans égale et c’est la raison pour laquelle nous devons reprendre les commandes, non seulement aux dépens de l’UE, mais aussi de l’appareil judiciaire ». En tant que procureur général, Braverman est maintenant procureur en chef pour l’Angleterre et le Pays de Galles et premier conseiller juridique du gouvernement.
Dans un article intitulé « Réparer la Cour suprême devrait être la priorité constitutionnelle de Boris Johnson », l’éditorialiste du Telegraph Charles Moore se moque de la vision d’un Brexit qui serait « une lutte entre les ‘populistes’ sans vergogne et les justes déterminés à résister à tout ce qui pourrait avoir ‘un effet extrême sur les fondements de notre démocratie’ », les derniers mots étant une citation de la décision de septembre de la Cour suprême qui avait invalidé la suspension du Parlement par Johnson quand l’opposition anti-Brexit, aidée par le Speaker John Bercow, avait pris le contrôle de l’ordre du jour de la Chambre des communes tout en refusant de nouvelles élections. Pour que cela ne se reproduise pas à l’avenir, Boris Johnson a promis d’abroger la loi de 2011 sur la durée fixe du Parlement afin de redonner au gouvernement la capacité de convoquer des élections législatives au moment où il le souhaite. Moore suggère aussi que le gouvernement et sa majorité au Parlement trouvent le moyen de restaurer une prérogative de la prorogation (suspension du Parlement pour une durée déterminée) qui ne doit pas être soumise au contrôle des juges. Il estime en outre qu’« il faut revoir le panel ‘indépendant’ chargé de nommer les juges, qui donne à l’establishment une capacité presque illimitée d’auto-réplication » En effet, écrit Moore, la « Déclaration des droits de 1689 […] protège la liberté politique en insistant pour qu’aucune ‘délibération du Parlement’ ne puisse être ‘annulée’ par un tribunal », et « il n’y avait jamais eu auparavant de séparation formelle des pouvoirs dans ce pays. C’était mieux ainsi », conclut l’éditorialiste.
Les gens comme Małgorzata Gesdorf – la première présidente de la Cour suprême polonaise jusqu’au 30 avril – ou Věra Jourová – la Vice-présidente de la Commission européenne pour les Valeurs et la Transparence qui remet aujourd’hui en cause le droit qu’a le Parlement polonais de nommer des membres de son Conseil national de la magistrature (KRS) – pensent-ils donc aussi que l’État de droit et la démocratie sont menacés en Grande-Bretagne à cause d’une séparation des pouvoirs insuffisante ?
Les juges de Soros à la Cour européenne des droits de l’Homme
Une autre question est de savoir si les « juges non élus et n’ayant de comptes à rendre à personne » qui siègent à la CJUE et à la CEDH sont vraiment indépendants et impartiaux. La CEDH en particulier soulève de sérieux doutes. S’il ne s’agit pas d’une institution de l’Union européenne, c’est elle qui interprète la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Or « les droits fondamentaux, tels qu’ils sont garantis par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et tels qu’ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux États membres, font partie du droit de l’Union en tant que principes généraux. » (art. 6, par. 3, du Traité sur l’Union européenne). Au cours de la décennie écoulée, les jugements de la CEDH ont imposé à l’Italie la légalisation des unions homosexuelles et à l’Autriche l’adoption des enfants par le « deuxième parent » dans les couples homosexuel. La CEDH a aussi exercé des pressions sur la Pologne en faveur d’une libéralisation de l’avortement tandis que la Hongrie a été forcée d’abolir la perpétuité réelle (la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle). Non seulement la CEDH est-elle souvent accusée d’activisme judiciaire en raison de ses interprétations souvent très libres et militantes d’une Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales écrite en termes généraux, mais ce reproche est désormais conforté par un rapport récemment publié par le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), une ONG internationale dédiée à la protection des droits de l’homme. On trouve en effet dans ce rapport une liste des juges de la CEDH ayant des liens étroits avec les ONG actives devant cette même CEDH. Comme on peut le lire dans l’introduction du rapport de l’ECLJ, « au moins 22 des 100 juges permanents ayant siégé à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) entre 2009 et 2019 sont anciens responsables ou collaborateurs de sept ONG fortement actives auprès de cette Cour. Douze juges sont liés au réseau de l’Open Society Foundation (OSF), sept aux comités Helsinki, cinq à la Commission Internationale des Juristes, trois à Amnesty International, un à Human Rights Watch, un à Interights et un à l’A.I.R.E. Centre. L’Open Society se distingue par le nombre de juges qui lui sont liés et par le fait qu’elle finance les 6 autres organisations citées dans ce rapport. Depuis 2009, on recense au moins 185 affaires dans lesquelles l’une de ces sept ONG est officiellement impliquée dans la procédure. Parmi celles-ci, dans 88 cas, des juges ont siégé dans une affaire dans laquelle était impliquée l’ONG avec laquelle ils étaient liés. (…) Sur la même période, on observe seulement 12 cas de déports dans lesquels un juge s’est retiré d’une affaire en raison, semble-t-il, d’un lien avec une ONG impliquée dans l’affaire. Cette situation met en cause l’indépendance de la Cour et l’impartialité des juges ; elle est contraire aux règles que la CEDH impose elle-même aux États en la matière. C’est d’autant plus problématique que le pouvoir du tribunal est exceptionnel. »
La démocratie en Occident menacée par l’activisme judiciaire plutôt que par la souveraineté parlementaire
Et si donc la véritable menace pour la démocratie occidentale aujourd’hui ne venait pas de « populistes sans vergogne » rétablissant un certain contrôle parlementaire sur le pouvoir judiciaire, mais plutôt de l’attitude de ces « justes déterminés à résister à tout ce qui pourrait avoir ‘un effet extrême sur les fondements de notre démocratie’ », et de leur volonté de mettre à la merci d’un gouvernement de juges « éclairés » toutes les lois adoptées par les parlements élus ?
Le problème n’est pas uniquement européen. Quand la Cour suprême des États-Unis a imposé la légalisation du « mariage gay » dans les 50 États de l’Union en 2015, le juge dissident Antonin Scalia (photo) a qualifié cette décision d’insulte à la démocratie et il a accusé la Cour suprême dont il faisait partie de chercher de plus en plus souvent à créer les politiques de la nation plutôt qu’à se poser en arbitre. « La décision prise aujourd’hui veut dire que mon dirigeant et le dirigeant des 320 millions d’Américains vivant entre les deux côtes, c’est une majorité des neuf juristes siégeant à la Cour suprême », a alors écrit Scalia. « Cette pratique de la révision constitutionnelle par un comité non élu de neuf personnes, toujours accompagnée (comme c’est le cas aujourd’hui) d’éloges excessifs de la liberté, prive le peuple de la liberté la plus importante qu’il s’était affirmé dans la Déclaration d’Indépendance et qu’il avait obtenu par la révolution de 1776 : la liberté de se gouverner lui-même. »
Sans aller aussi loin, l’arrêt de juin 2018 de la Cour de justice de l’Union européenne qui a contraint les 28 États membres à reconnaître les effets juridiques des unions de même sexe porte lui aussi dans une certaine mesure atteinte à la liberté des peuples de l’Europe de se gouverner eux-mêmes. En effet, en vertu des traités européens qui ont été approuvés par leurs représentants élus, ces peuples n’avaient jamais sciemment renoncé à leur droit de décider souverainement de leurs transformations sociétales futures.
Et d’ailleurs, n’en déplaise à la Commission européenne et à la Cour de Justice de l’UE, les peuples de l’Union européenne n’ont jamais non plus formellement renoncé à leur droit de préserver ou rétablir une certaine forme de contrôle démocratique sur leur propre système judiciaire et de défendre la démocratie parlementaire contre l’activisme des juges militants.
Article publié originellement le 12 mars 2020 en anglais sur kurier.plus, le site de l’Institut de coopération polono-hongroise Wacław Felczak.
Traduit en français et mis à jour le 7 mai 2020 pour le Visegrád Post.