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dimanche, 04 mars 2018

Interview intégrale d'Alexandre Del Valle par Damoclès

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Interview intégrale d'Alexandre Del Valle par Damoclès

Alexandre Del Valle, expert en géopolitique, répond aux questions de Damoclès notamment sur l'immigration, l'insécurité, le terrorisme islamique, la « crise des migrants », les associations financées par George Soros.
 
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samedi, 03 mars 2018

Chronique d'Outre-Rhin

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Chronique d'Outre-Rhin

par Olivier Tisier

Ex: https://metamag.fr

Le désamour des politiciens de la CDU pour la Groko

De nombreuses voix à la CDU se sont élevées pour critiquer gravement l’accord. « Nous sommes à la limite de la trahison » déclare dans “die Welt” le président du Schlessig Holstein Daniel Günther. ll ajoute : « Nous avons perdu les finances et gagné l’économie. Cela n’est pas pareil. Ainsi, notre parti voit le partage des ministères avec des yeux dubitatifs et déçus. » Plus virulent encore, le député CDU au Bundestag Christian von Stetten déclare à “ARD matin” : « La distribution des cabinets est une erreur politique. La décision d’abandonner le ministère des finances a créé une grande déception chez nos militants. Le risque est grand qu’avec un ministre des finances SPD toujours plus de politique européenne s’engouffre dans le ministère des finances d’Allemagne. »

Ainsi, même dans les rangs de la CDU, la crainte d’une hausse d’impôts due à des transferts de fonds vers d’autres États se fait sentir. La nomination d’un ministre social démocrate aux finances agace aussi dans les rangs des jeunes CDU où son chef Paul Ziemiak déclare : « Il faudra être très vigilant dans les prochaines années sur les questions d’équité entre générations et de politique des ménages, surtout si elles sont gérées par un ministre des finances SPD. » Le député de la CDU au Bundestag Carsten Linneman est lui insatisfait. Il déclare dans “Das Westfalen Blatt” : « La répartition du cabinet manque de pondération. Il existe de profond déséquilibre en défaveur de la CDU et à l’avantage de la SPD qui auront des effets néfastes sur la durée. » Sans vouloir me faire l’avocat du diable ou plutôt d’Angéla Merkel, cette dernière n’avait pas le choix. Elle devait lâcher pour pouvoir constituer une “koalition”. Le FDP a vraiment mis la CDU dans une situation inconfortable qui finalement ne satisfait personne. Le député de la CDU au Bundestag Olav Gutting déclare dans “Die Berliner Zeitung” : « Le retour des militants est le suivant : Nous sommes à la limite du reniement ! L’impression générale est que l’on s’est caché sous la table et que l’on nous à fait chanter »… Enfin le chef de la CSU Bavaroise Horst Seehofer a indiqué clairement que le SPD avait posé comme condition à une coalition l’obtention du ministère des finances. Ministère qui était auparavant la priorité de la CSU.

Ainsi, cela grince de tous les côtés et le leadership d’Angéla Merkel commence à revenir de plus en plus au centre des discussions. A tel point que cette dernière à fait, la semaine passée, une conférence de presse pour affirmer qu’elle avait bien reçu la confiance de son parti et de ses militants pour présider aux destinées de l’Allemagne. Ces propos n’ont guère convaincu et elle est, pour la première fois de sa carrière politique, en position de prêter le flanc et d’être bousculée. Gageons que l’AfD se tient d’ores et déjà en embuscade.

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Le retrait de Martin Schulz

Du côté du SPD, Martin Schulz a annoncé le retrait de sa candidature au poste de ministre des affaires étrangères. Il avait déclaré vouloir que cette nomination soit le fruit du vote des militants SPD. Et en raison de ce qu’incarne sa personne il demeurait sceptique sur l’issue. C’est pourtant le poste qu’il avait réclamé à Angéla Merkel pour participer à une coalition. Ce qui lui avait valu les critiques de son prédécesseur Sigmar Gabriel lui aussi SPD.

Cette semaine Martin Schulz a annoncé son retrait de la tête du SPD pour laisser la place à Andréa Nahles ancienne ministre du travail SPD. Pour faire une comparaison avec les visages politiques français Andra Nahles c’est le QI de Ségolène Royal sans hélas en avoir au moins le physique. C’est l’archétype de la politicienne SPD dans l’idéologie pure et complètement déconnectée de la réalité. Bref, un tract AfD ambulant.

Mais finissons-en avec Herr Schulz. Voila donc un homme qui nous explique au soir des élections qu’il n’acceptera pas de conclure un accord de coalition avec la CDU et qui finit par en accepter un. Il met dans la balance d’obtenir le poste de ministre des affaires étrangères au détriment du ministre existant Gabriel qui lui avait laissé pourtant l’investiture du SPD aux élections avant l’échéance. Herr Schulz sentant le vent tourné dans l’opinion renonce à ce ministère. Enfin il quitte la présidence du parti…Existe-t-il un reniement que ce Monsieur Schulz aurait peur de commettre? Comment les Allemands pourraient-il lui faire confiance à lui, l’homme de Bruxelles ? Ni Merkel, ni lui ne sont en phase avec le peuple. Or en politique la nature a horreur du vide .

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L’AfD a 15% dans les sondages n’est plus qu’à un point et demi du SPD

C’est ce que semblent  nous indiquer les nouveaux sondages où l’AfD à 15% vient talonner le SPD descendu à 16,5%. Si l’AfD montait encore de 2 points, elle deviendrait la seconde force politique d’Allemagne. Le premier parti reste l’Union avec 29,5% bien qu’en baisse elle aussi. Au point que le chef de l’INSA,  Herrmann Binkert plaide pour un nouveau vote. D’après lui jamais dans l’histoire une Groko n’a été aussi peu aimée. A eux seuls, les deux partis ne totalisent que 46% ce qui est insuffisant pour constituer une majorité. Il manque 4%. Pendant ce temps les Grünen grimpent d’un demi point à 13%, idem pour die Linke à 11,5% et le FDP à 10,5. Rappelons que la coalition Jamaïque initialement prévue aurait eu une majorité de 53%.

vendredi, 02 mars 2018

Presseschau - März 2018

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Presseschau

März 2018

AUßENPOLITISCHES

 

Weitere Spenden nach Kritik

George Soros finanziert Brexit-Gegner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/george-soro...

 

Rechtsextremismus

Jagdszenen in der polnischen Provinz

http://www.sueddeutsche.de/politik/rechtsextremismus-jagd...

 

Sozialdemokraten wollen Asylrecht auf dänischem Boden abschaffen

https://www.welt.de/politik/ausland/article173471518/Daen...

 

Kurswechsel

Dänemarks Sozialdemokraten für Abschaffung des Asylrechts

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/daenemarks-...

 

Armes, dummes Schweden

Die schwedische Regierung leugnet das krachende Scheitern der Integration. In Städten bildeten sich unterdessen rechtsfreie No-Go-Zonen.

https://bazonline.ch/ausland/europa/armes-dummes-schweden...

 

Tschechische Regierung will Schulfach „Wehrerziehung“ einführen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/tschechisch...

 

Erdogan beim Papst : Ein historischer Besuch auf Augenhöhe

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/papst-franzisk...

 

Türkische Offensive in Afrin

Syrische Armee soll sich mit Kurden verbündet haben

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrische-ar...

 

Nach Freilassung von Deniz Yücel – Türkei hofft auf Panzer-Kooperation mit Deutschland

http://www.epochtimes.de/politik/deutschland/nach-freilas...

 

Israel verschickt Ausweisungsbescheide an ungewollte Migranten

https://www.welt.de/politik/ausland/article173197265/Ruec...

 

Bagdad: Deutsche IS-Anhängerin zu sechs Jahren Haft verurteilt

Laut einem Medienbericht muss die 17-jährige Linda W. im Irak sechs Jahre ins Gefängnis. Sie war nach ihrer Radikalisierung zum IS nach Mossul gereist.

http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-02/bag...

https://www.mdr.de/sachsen/bautzen/urteil-gegen-linda-w-i...

 

(Abenteuerliche Konstruktion der linksliberalen Internetpresse. So wird ohne Beweise eine Linie vom jugendlichen Amokläufer über rechtsextreme Gruppen in den USA zu "weißen, jungen Männern" gezogen. Gedankenmanipulation vom Feinsten. Überschrift auf der Gesamt-Webseite: "Weiß, gewalttätig und hasserfüllt.")

"Republic of Florida": So gefährlich sind rechtsextreme Gruppen in den USA

https://www.gmx.net/magazine/news/republic-of-florida-gef...

 

„O Canada“ : Kanadische Hymne wird genderneutral

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/menschen/o-canada...

 

Erste staatliche Kryptowährung

Venezuelas neues Geld aus dem Nichts

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/venezuelas-neues...

 

„Landumverteilung“

Südafrika will weiße Farmer enteignen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/suedafrika-...

 

„Landreform“

Südafrikanisches Parlament stimmt für Enteignung von Weißen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/suedafrikan...

http://www.sueddeutsche.de/politik/besitzverhaeltnisse-su...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkel und ihre Zukunft, Flüchtlinge, Islam, Kika und das Alter. Wenn Wahnsinn zum Programm wird

https://www.youtube.com/watch?v=vyliXWDgfvg

 

Die deutsche Lust am Niedergang

Wer die Politik in Deutschland verfolgt, den überkommt Unbehagen. Wo bloss sind Tatkraft und Willensstärke hin? Die Deutschen scheinen sich selbst ein Bein nach dem anderen stellen zu wollen. Sie gefährden damit nicht nur ihren Wohlstand.

https://www.nzz.ch/meinung/die-deutsche-lust-am-niedergan...

 

Ressortverteilung

Gabriel fühlt sich von der SPD respektlos behandelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gabriel...

 

Verzicht auf Ministeramt

Hoch gepokert, völlig verzockt – das Ende für Martin Schulz

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173392949/...

 

Laschet warnt CDU vor Rechtsruck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/laschet...

 

Kramp-Karrenbauer strikt gegen Rechtsruck der CDU

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173900093/...

 

Heimatministerium: Deutschland soll werden, wie es nie war

"Heimat" ist kein politisch unschuldiger Begriff, daran ändert ein Ministerium nichts. Wir sollten das Wort dem rechten Rand überlassen.

Von Daniel Schreiber

http://www.zeit.de/kultur/2018-02/heimatministerium-heima...

 

(Dazu ein Kommentar)

Debatte um Heimatministerium

Globalisierer sorgen sich um einen Begriff

von Claus-M. Wolfschlag

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/globalisi...

 

("Grüne")

Deutsche Identität

Hofreiter: „Fixierung auf Nationalstaat ist etwas Irrtümliches“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hofreit...

 

Warnung vor falscher Toleranz

Gauck zeigt sich erschreckt von Multikulti-Folgen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gauck-z...

http://www.rp-online.de/nrw/staedte/duesseldorf/joachim-g...

 

581 Millionen Euro für 2017

Rekordzuschuss für parteinahe Stiftungen

https://www.tagesschau.de/inland/parteinahe-stiftungen-10...

 

Überlastete Beamte

Berliner Polizei: Über 55.000 Verbrechen bleiben unbearbeitet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

AfD-Anfrage

Beim Kindergeld für EU-Ausländer gibt sich die Bundesregierung ahnungslos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/beim-ki...

 

Bundestag

AfD: Bundesregierung muß sich von Yücel distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-bun...

 

Äußerungen von Deniz Yücel

Deutscher Journalistenverband wirft AfD „Medienhetze“ vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

Gottfried Curio (AfD) über Deniz Yücel

https://www.youtube.com/watch?v=G6XBRzcwOtQ

 

(Krematorium mit Hochofen verwechselt…)

Wegen Volksverhetzung

Grüner Landtagsvize zeigt AfD-Fraktionschef an

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173378611/...

 

Aschermittwochs-Rede

Poggenburg: Man muß auch mal verbal die Sau rauslassen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/poggenb...

 

Anmerkungen zum Poggenburg-Defekt

Für die Alternative ist immer Aschermittwoch

http://www.pi-news.net/2018/02/fuer-die-alternative-ist-i...

 

AfD

Wie man Kredit verspielt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/wie-man...

 

(CDU/CSU)

Mögliche Beobachtung durch Verfassungsschutz

Kooperationsverbot: AfD kritisiert Unions-Beschluß

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koopera...

 

Zum Islam konvertiert: „Ich werde der AfD immer treu bleiben“

Nach seinem Rücktritt als Landesvorstandmitglied und seinem Übertritt zum Islam beteuert Wagner, weiterhin AfD-Mitglied sein zu wollen. Wie die Zukunft des Islam aussehen soll, weiß er auch schon.

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/islam-konvertit...

 

AfD-Konvertit

„Wenn du den Islam angefasst hast, kannst du nicht Nein sagen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173085483/...

 

Zur Antisemitismus-Tagung der AfD im Bundestag

Paukenschläge ohne Nachhall

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/paukenschlaege-oh...

 

Veranstaltung zu Antisemitismus im Bundestag

Früherer israelischer Minister lobt AfD

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/frueherer-i...

 

Debatte über neuen Antisemitismus

Israelischer Botschafter rügt Eitan für AfD-Lob

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/israelische...

 

Israels Botschafter und die AfD

Ein Diplomat in den Niederungen der Innenpolitik

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-diplo...

 

Das ist erst der Anfang, der Anfang von etwas ganz Großem – Hamburgs Merkel-muss-weg-Demo

https://juergenfritz.com/2018/02/13/der-anfang/

 

(Zur "Merkel muss weg"-Demonstration)

Alsterblick von drinnen

Hamburg: Bericht aus einer verwunschenen Welt

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/hamburg-bericht-a...

 

03.02.2018 - Unendlicher Strom von Demonstranten bei "Zukunft Heimat" in Cottbus.

https://www.youtube.com/watch?v=vOJXfZMY6Ng

 

Debatte um Cannabis-Konsum

Kriminalbeamten-Chef: Gebt das Hanf frei

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/krimina...

 

Holocaust-Professorin: «Arisierung» in Frankfurt erforschen

http://www.allgemeine-zeitung.de/politik/hessen/holocaust...

 

Millionenbetrag für NS-Verfolgte

Deutschland entschädigt algerische Juden

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-entschaedigt-alge...

 

Meinung

Stolpersteine und falsche Juwelen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/falsche-j...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Fördergelder

Extremismusbekämpfung: 1,5 zu 116 Millionen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/extremi...

 

Staatliche Förderung

Geldsegen in Millionenhöhe für Amadeu-Antonio-Stiftung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/geldseg...

 

Frankfurt

Oberbürgermeister der Intoleranz

Peter Feldmanns Begünstigung der Antidemokraten

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1278

 

SPD: „Kampf gegen Links“ ist gescheitert

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-kam...

 

(Ein Einblick in die linksextreme Psyche)

Staat.Nation.Buchmesse.Scheisse – ein Aufruf zur Gewalt

https://sezession.de/58240/staat-nation-buchmesse-scheiss...

 

Nach Immobiliengeschäft

Berliner Verein "Gesicht Zeigen!" vor die Tür gesetzt

Der Geschäftsstelle einer antirassistischen Initiative muss ihre bislang mietfreien Büros räumen. Trotz prominenter Hilfe gibt es bisher keinen Ersatz.

http://www.tagesspiegel.de/berlin/nach-immobiliengeschaef...

 

Fall für den Verfassungsschutz

Die AfD tritt das Erbe der NPD an

https://www.n-tv.de/politik/politik_kommentare/Die-AfD-tr...

 

(Immerhin eine Überzeugungstäterin…)

Ersatzfreiheitsstrafe

Tortenwurf auf AfD-Politikerin: Studentin muß ins Gefängnis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/tortenw...

 

Karnevalsumzug

"Die Wanne ist voll" - Staatsschutz ermittelt wegen Mottowagen

http://www.rp-online.de/panorama/karneval-2017-2018-staat...

 

Falsche Parteienzugehörigkeit

AfD-Mitgliedschaft: Sozialverband will Kreisvorstand absetzen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-mit...

 

Kritik an SPD und Union

Heimatministerium: Linkspartei wittert Deutschtümelei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/heimatm...

 

„heute-show“ vs. AfD

Das Staatskabarett hat wieder zugeschlagen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/staatskabaret...

 

„heute show“

AfD fordert „Entfernung“ von Welke nach fragwürdigem Scherz

https://www.welt.de/kultur/medien/article173237864/heute-...

 

Ihre Gebühren bei der Arbeit: Behindertenwitze beim ZDF

http://www.achgut.com/artikel/ihre_gebuehren_bei_der_arbe...

 

heute-show

Staatskabarett auf Kosten Andersdenkender

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/staatskab...

 

"Die braune Fratze lugt hervor" - Gmx verrät Ausrichtung seiner Nachrichtendarstellung

https://unzensuriert.de/content/0026110-Die-braune-Fratze...

 

(Krudes Urteil)

Staatsanwaltschaft Berlin

Deutsche Diplomatin darf AfD als „Nazis“ bezeichnen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

Tweet von grünem Landtagsabgeordneten

Polizisten unter Generalverdacht

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/poliziste...

 

Die Eintracht weiter im Kampf gegen die dunkle Macht

Der oberste Vorsitzende wurde wieder gewählt

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/02/20/die-eint...

 

„Widerstand als Christenpflicht“

Katholische Jugend fordert Katholikentag ohne AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/katholi...

 

("Zentrum für politische Schönheit")

Sonntagsheld (47) – Die Revolution frisst ihre Kinder

https://sezession.de/58178/sonntagsheld-47-die-revolution...

 

Getarnt als Gamer: Einblicke in eine rechtsradikale Troll-Armee

https://netzpolitik.org/2018/getarnt-als-gamer-einblicke-...

 

(Horror. So etwas gab es ja noch nie…)

Gegen alle, für die AfD

Rechte Trolle wollten Wahl beeinflussen

https://www.n-tv.de/politik/Rechte-Trolle-wollten-Wahl-be...

 

Stelle im Dornbusch

NPD-Mann Jagsch arbeitet für Frankfurt

Die Stadt Frankfurt hatte dem NPD-Politiker zunächst gekündigt. Doch nach langem Rechtsstreit ist er jetzt wieder im Jugend- und Sozialamt tätig.

http://www.fr.de/frankfurt/stelle-im-dornbusch-npd-mann-j...

 

Verfahren eingestellt

Justiz zeigt Nachsicht für AfD-Plakat-Zerstörer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nachsic...

 

Angriff auf Wohnhaus

Anti-Merkel-Demo: Hamburgerin will sich Gewalt nicht beugen

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anti-me...

 

("Antifa" kämpft für Merkels Machterhalt)

„Merkel muß weg“-Demo

„Die Antifa hat keine Hemmungen“

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-ant...

 

Nach Gewalt gegen Initiatorin

Antifa jubelt: Keine „Merkel muß weg“-Demo mehr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/antifa-...

 

Uta Ogilvie gibt auf – der Kampf aber hat gerade erst begonnen

https://juergenfritz.com/2018/02/15/uta-gibt-auf/

 

Hamburg

Fünfte Anti-Merkel-Demo unter massivem Polizeischutz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fuenfte...

 

Sechs Teilnehmer einer Neonazi-Demo in Dresden verprügelt

https://www.op-online.de/politik/sechs-teilnehmer-einer-n...

 

JF-TV Aktuell

Dresden: Gestörtes Gedenken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/dresden...

 

Wegen Blockade

Frauenmarsch: AfD zeigt Politiker von Linkspartei und Grünen an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/frauenm...

 

Antifa-Angriff auf bekannte Gaststätte am Berliner Wannsee

https://www.signal-online.de/2018/02/18/antifa-angriff-au...

 

Rote SA spuckt Essen ins Essen

AntiFa-Anschlag auf Tafel – der Linksstaat schlägt zurück!

http://www.pi-news.net/2018/02/antifa-anschlag-auf-tafel-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

(Politikwissenschaftler findet Konflikte wunderbar und integrationsfördernd, weil sie die Modernisierung vorantreiben...)

PNN-Interview: Migration in Deutschland „Konflikte sind wunderbar“

Der Politikwissenschaftler Aladin El-Mafaalani geht davon aus, dass durch gelungene Integration das Stresspotential in einer Gesellschaft steigt. Aber die Konflikte sieht er als Motor für sozialen Wandel.

http://www.pnn.de/potsdam/1254727/

 

"Wir tauschen euch aus"

Bevölkerungsaustausch in den Tagesthemen

https://www.youtube.com/watch?v=aP2F6brrJXQ

https://www.compact-online.de/wir-wagen-ein-historisch-ei...

 

(Erhöhung der Konsumentenquote)

Migranten aller Welt, vereinigt euch in Deutschland!

Das Institut der deutschen Wirtschaft hat heute eine neue Studie mit der Überschrift „Zuwanderung: Mehr Menschen, mehr Geld, mehr Konsum“ beworben.

Von Felix Menzel

https://www.blauenarzisse.de/migranten-aller-welt-vereini...

 

Bosbach deckt CDU/CSU Lügen auf - 6.2.2018

https://www.youtube.com/watch?v=-lJ3Gd9FnaA&spfreload=1

 

EU-Parlament bestimmt die Regeln: Die GroKo hat beim Thema "Obergrenze" nichts zu melden

https://www.focus.de/finanzen/experten/fluechtlings-oberg...

 

Der Soziologe Robert Hepp ist 80 – ein Interview

https://sezession.de/58228/der-soziologe-robert-hepp-ist-...

 

Hamburg: Jeder zweite untersuchte Flüchtling lügt beim Alter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hamburg...

 

Illegale Grenzübertritte

Migranten suchen neue Routen nach Deutschland

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-il...

 

("Weiter so"…)

Cottbus

Mit Scheuklappen durch die Asylkrise

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/mit-scheu...

 

Integration gefährdet

„Wir saufen ab“: Freiberg stoppt Zuzug von Flüchtlingen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wir-sau...

 

Aufnahmekosten

50.000 Euro pro unbegleitetem jungen Flüchtling

https://www.welt.de/politik/deutschland/article173425414/...

 

Asyl-Posse

Mohamed alias Fahtl alias Kamal alias …?

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mohamed...

 

Bayern

Abschiebeflug startet mit weniger Passagieren

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/abschiebeflug-sta...

 

Religionsfreiheit

Gericht verbietet Muezzin-Ruf in Oer-Erkenschwick

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/gericht...

 

(Essener Tafel)

Streit um Nationalität

Keine ausländischen Neukunden: Tafel-Bundeschef hat Verständnis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/keine-a...

 

(Essener Tafel)

Die letzten beißen die Hunde

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-letzt...

 

Ein Wort zur Essener Tafel

https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=lg4oT...

 

Streit bei der Tafel | SAT.1 Frühstücksfernsehen

https://www.youtube.com/watch?v=SFp-YhpQbRE

 

Nach Farbanschlag

Essener Tafel-Chef: „Bin kurz davor hinzuschmeißen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

(Interview)

Guido Reil

Die wirklich Bedürftigen werden verdrängt

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/die-wirkl...

 

Meinung

Merkels heuchlerische Kritik an der Essener Tafel

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/merkels-h...

 

Heilbronn

Ausländerfeindliches Motiv

Rentner sitzt nach Messerattacke gegen Flüchtlinge in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rentner...

 

„Staatsanwälte vor Ort“

NRW geht gegen Duisburger Familienclans vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-geh...

 

Schweiz

Kanton Wallis erteilt Flüchtlingen Sexualkundeunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kanton-wall...

 

Köln, Cottbus, Kandel

https://sezession.de/58175/koeln-cottbus-kandel

 

Beziehungsdrama in Neukölln

Syrer sticht Ex-Freundin auf Sonnenallee nieder – Flüchtlinge schreiten ein

https://www.bz-berlin.de/berlin/neukoelln/syrer-sticht-ex...

 

Frankfurt

Sex-Angriffe an Goethe-Uni

Polizeigewerkschafter Wendt: „Lebenswirklichkeit hat Goethe-Uni eingeholt“

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Polizeigewerkschafter...

 

Vergewaltigungsattacken an Frankfurter Universität

Die Realität blamiert brutal ideologische Verblendungen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1271

 

Mehr sexuelle Übergriffe in Berlin an Silvester

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mehr-se...

 

JF-TV-Reportage

Frauen in Gefahr

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/frauen-in-gef...

 

Troisdorf

Geldbuße für Angriff auf Arzt – Palästinenser geht in Berufung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/geldbus...

 

Mord aus Christenhaß: Lebenslang für Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mord-au...

 

(Remmidemmi im beschaulichen Donauwörth…)

Donau-Ries

Gelage und Pöbeleien am Donauwörther Bahnhof

Die Beschwerden über Zustände in Donauwörth werden lauter. Gruppen schwarzafrikanischer Asylbewerber stehen dabei im Fokus. Betroffen ist oftmals der Stadtbus.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Gelage-un...

 

(Der Zugverkehr zwischen Augsburg, Nürnberg und Ulm kam zum Erliegen…)

Donauwörth

Abgelehnte Asylbewerber sorgten für Bahnhofssperrung

Rund 150 Asylbewerber machten in Donauwörth mobil – und wollten offenbar nach Italien. Der Zugverkehr kam zeitweise zum Erliegen.

http://www.augsburger-allgemeine.de/donauwoerth/Abgelehnt...

 

Hund auf Passanten gehetzt, Polizist geschlagen, keine Haft

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/hund-au...

 

Pöbeleien und Drohungen: Die Stimmung in Sigmaringen trübt sich ein

Eine Handvoll Flüchtlinge verunsichert Sigmaringer. Zuletzt kam es rund um den Sigmaringer Bahnhof und in der Bahnhofshalle zu großen Problemen. Bürgermeister Schärer will nun schärfere Sanktionen.

https://www.suedkurier.de/nachrichten/baden-wuerttemberg/...

 

Fulda

Männer mit Messer treiben Opfer vor sich her

http://www.nh24.de/index.php/polizei/98658-2018-02-13-15-...

 

Ausländerkriminalität

Jugendbande tyrannisiert Jena

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/jugendb...

 

Berlin

Getöteter Pfarrer: Verdächtiger in Psychiatrie eingeliefert

https://www.morgenpost.de/berlin/article213537429/Getoete...

 

Krefeld

Jugend-Trainer krankenhausreif getreten

Nach Gewalt: Kreisklasse-Vereine boykottieren Türken-Club

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/nach-gewalt-kreis...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Das Haus der drei Religionen in Berlin

House of One – Der Traum der Gnosis von der Welteinheitsreligion

https://www.katholisches.info/2018/02/house-of-one-der-tr...

 

GEZ-Medien

Der Staatsfunk kriegt die Krise

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-staat...

 

FDP fordert Senkung des Rundfunkbeitrags

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-for...

 

Gericht: Keine Barzahlung von Rundfunkgebühren

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/gericht-keine...

 

(Zensur im Internet)

Twitter

Der, vor dem Sie Ihr Blogwart immer gewarnt hat

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-vor-d...

 

Grand Prix de Prüderie: Das Ende der Boxenluder

http://www.achgut.com/artikel/grand_prix_de_pruederie_das...

 

#metoo-Kampagne statt Realität auch in Frankfurt

Verdrängung der konkreten Ursachen sexueller Belästigung

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1275

 

  1. Internationale Filmfestspiele

#MeToo: Schauspielerin fordert schwarzen Berlinale-Teppich

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/metoo-s...

 

(Identitäre Aktion gegen verlogene #MeeToo-Veranstaltung auf der Berlinale)

Identitäre stürmen Veranstaltung der Berlinale zu "MeToo"

http://www.bento.de/today/berlin-identitaere-stuermen-ver...

 

db120 auf der Berlinale – ein Interview

https://sezession.de/58238/db120-auf-der-berlinale-ein-in...

 

„Sexismus“: Museum hängt Gemälde mit nackten Frauen ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/sexismus-mu...

 

Gender-Idiotie in fünf Minuten offengelegt

https://www.youtube.com/watch?v=MqoHeZlAaEg&feature=y...

 

Rechtsextremismus und Frauenrechte

Im Feminismus geht es gerade um das Gegenteil

http://www.sueddeutsche.de/kultur/metoo-debatte-feminismu...

 

Sind wir Feministinnen?

In der "Süddeutschen Zeitung" schreibt man zur Kampagne #120Dezibel:

Rechte Gruppen wollen in der „Me Too“-Debatte den Kampf um Frauenrechte kapern. Das kann niemals Feminismus sein.

https://sezession.de/58185/sind-wir-feministinnen

 

Zu viele "weiße glückliche Christen"? Ungarns Stadt vom EU-Kulturwettbewerb ausgeschlossen

https://deutsch.rt.com/newsticker/65577-zu-viele-weisse-g...

 

Kapitaldelikte (1): Was in der Wirtschaft Werte schafft

https://sezession.de/58211/kapitaldelikte-1-was-in-der-wi...

 

Sozialpopulismus, aber wie?

https://sezession.de/57450/sozialpopulismus-aber-wieij

 

Meinung

Metapolitik und die Lage

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/metapolit...

 

Die Mohrenjagd in Frankfurt

Zwei Apotheken unter Rassismusverdacht

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1269

 

Die „Mohren-Jagd“ war eine Zumutung zu viel

Kater und Jammer bei der Frankfurter Ausländervertretung

http://www.bff-im-roemer.de/index.php?id=44&no_cache=...

 

Rassismus

Das sagt eine Konfliktforscherin zur Diskussion um die Frankfuter "Mohren-Apotheke"

http://www.fnp.de/nachrichten/politik/Das-sagt-eine-Konfl...

 

Fuldaer Rosenmontagszug findet dieses Mal ohne den „Südend-Neger“ statt

http://www.fuldaerzeitung.de/regional/fulda/fuldaer-rosen...

 

Nach Nazi-Vergleich: VW will US-Prozesse verschieben lassen

http://www.waz-online.de/Wolfsburg/Volkswagen/VW-will-US-...

 

«Der andere Blick»: Wo sind die deutschen Tugenden geblieben?

Fleiss und Pflichtgefühl stehen 2017 nicht mehr hoch im Kurs. Auszug aus dem neuen Politik-Newsletter der NZZ für Deutschland.

https://www.nzz.ch/international/der-andere-blick-wo-sind...

 

Vom konservativen Minimum zum konservativen Manifest!

http://www.pi-news.net/2018/02/vom-konservativen-minimum-...

 

Der Sonntagsfahrer: Der Konformisten-Test

http://www.achgut.com/artikel/der_sonntagsfahrer_der_konf...

 

Kapitaldelikte (2): Wachstum ohne Ende

https://sezession.de/58212/kapitaldelikte-2-wachstum-ohne...

 

Solidarische Landwirtschaft

https://www.solidarische-landwirtschaft.org/solawis-finde...

 

„Geofencing”: Wie Händler Smartphones für Werbung nutzen

http://www.taunus-zeitung.de/ratgeber/netzwelt/Geofencing...

 

Glanz und Elend der Weimarer Republik

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/02/22/glanz-un...

 

(Jubliäum der Goebbels-Rede)

„Wollt ihr den totalen Krieg?“

Ausrufungszeichen mit blanker Verzweiflung

von Stefan Scheil

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/ausrufung...

 

75. Jahrestag der Hinrichtung der Geschwister Scholl

Die Ehre des Vaterlands retten

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-ehre-...

 

Der schwarze Grundzustand

https://morgenwacht.wordpress.com/2014/05/13/der-schwarze...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Die Läuterung wird ausbleiben

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/die-laeuterung-wird-...

 

(TV-Kritik "Aufbruch ins Ungewisse")

Aufbruch nach Wakanda (1): Passion der Bobos

https://sezession.de/58215/aufbruch-nach-wakanda-1

 

Aufbruch nach Wakanda (2): Black Panther Supremacy

https://sezession.de/58230/aufbruch-nach-wakanda-2-black-...

 

»Soldat ohne Befehl« – Neue Biographie über Ernst von Salomon erschienen

https://sezession.de/58176/soldat-ohne-befehl-neue-biogra...

 

Martin Mosebachs Buch über koptische Märtyrer

Rekonstruktion eines Massenmords

http://www.deutschlandfunkkultur.de/martin-mosebachs-buch...

 

Neu: Lisa Fitz brisanter Song zensurgefährdet?

https://www.youtube.com/watch?v=XT8rb56jn8s

 

jeudi, 01 mars 2018

La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe

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La stratégie américaine du gaz liquide contre l’Europe: la Pologne devient l’allié continental des Etats-Unis contre son propre environnement historique et politique !

Bruxelles/Varsovie: Les Etats-Unis ne laissent rien en plan pour torpiller le projet germano-russe du gazoduc “Nordstream 2” et parient de plus en plus nettement pour un partenariat gazier avec la Pologne.

Grâce à une augmentation des livraisons américaines de gaz liquide (lequel nuit à l’environnement et provient de la technique d’exploitation dite du “fracking” ou de la fracturation, interdite dans l’UE), la Pologne est sur la bonne voie pour devenir le carrefour d’acheminement du gaz américain en Europe centrale et orientale, en se débarrassant ainsi des acheminement traditionnels, qui suivent un axe Est/Ouest.

Entretemps, 12% du volume total des importations polonaises arrivent via un terminal installé à Swinemünde (Swinoujscie) en Poméranie ex-allemande. Un volume croissant de ce gaz provient des Etats-Unis. Ce glissement observable dans la politique énergétique polonaise vise bien évidemment la Russie. Maciej Wozniak, vice-président de l’entreprise PGNiG, appartenant pour moitié à l’Etat polonais, a expliqué récemment et sans circonlocutions inutiles aux médias : « Nous envisageons d’arrêter toute importation de gaz russe d’ici 2022 ».

Par ailleurs, PGNiG a pu, au cours de ces derniers mois, fournir un milliard de mètres cubes de gaz naturel à l’Ukraine. Outre cette livraison de gaz à l’Ukraine, on observe l’émergence, en Pologne, d’un réseau de gazoducs qui, dans l’avenir, acheminera du gaz importé d’outre-mer vers les pays de l’Europe de l’Est et du Sud-Est. Le ministre américain des affaires étrangères, Rex Tillerson, a déclaré que les Etats-Unis soutiendraient le projet. On devine aisément que c'est pour des raisons géostratégiques évidentes!

L’eurocratie bruxelloise, elle aussi, soutient, avec l’argent des contribuables européens et avec le soutien américain, la construction et le développement de sites d’arrivée et de débarquement de gaz naturel ou liquide ainsi que de gazoducs venant de Scandinavie pour aboutir en Europe orientale voire en Azerbaïdjan et au Turkménistan, pour faire concurrence au projet germano-russe « Nordstream 2 » et pour limiter l’influence dominante de Gazprom, le consortium russe du gaz naturel. Le programme « Connecting Europe Facility » (CEF) installe des ports d’importation de gaz liquide en provenance de la Mer du Nord en Baltique et en Méditerranée. Le système des gazoducs, qui y est lié, forme un demi-cercle parfait autour du territoire de la Fédération de Russie. Le gaz qui est importé via ce système provient de plus en plus de pays où les gisements sont exploités par la méthode de « fracking » (de « fracturation »), laquelle est préjudiciable à l’environnement : ces pays sont le Canada, les Etats-Unis et l’Autstralie.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, la Pologne et les Pays baltes poursuivent des intérêts économiques et politiques particuliers : ils veulent imposer un bloc anti-russe, d’inspiration transatlantique, aux pays de l’Europe orientale membres de l’UE et à tous leurs voisins d’Europe de l’Est, au détriment de la coopération entre Européens et Russes, déjà mise à mal par les sanctions que l’Occident impose à la Russie.

Articld paru sur : http://www.zuerst.de  

La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

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La réintégration du Donbass décidée par l'Ukraine: une guerre sans fin

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Parlement ukrainien avait voté le 18 janvier 20I8 dernier une loi sur la réintégration du Donbass dans la République d'Ukraine. Il en a été peu parlé à ce jour en Europe. Il s'agit en fait d'une bombe à retardement.

La loi vise à restaurer « l'intégrité territoriale » du pays, et désigne les territoires de Donetsk et de Louhansk, dans la région du Donbass, comme «occupés» par la Russie. Elle dénonce nommément une «agression russe». L'évènement a été peu commenté, notamment en Allemagne et en France, pourtant signataires de l'accord dit de Minsk 2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Minsk_II  visant à établir un cessez-le feu. L'accord n'avait jamais été respecté par Kiev qui a multiplié les agressions contre les russophones du Donbass, entrainant plus de 10.000 de morts chez les civils, sans mentionner la destruction de quartiers urbains entiers.

Avec la nouvelle loi les opérations dites « anti-terroristes » de Kiev n'auront plus lieu d'être puisque c'est l'armée régulière ukrainienne qui réprimera tous les mouvements séparatistes. Le président ukrainien Petro Porochenko a vu également ses pouvoirs considérablement élargis. Il lui revient notamment de déterminer la limite des territoires occupés, ainsi que des zones de sécurité près des lieux de combats.

La loi sur la réintégration du Donbass ne comporte aucune mention des accords de Minsk, signés en 2015 avec la médiation de la Russie, de la France et de l'Allemagne, visant à une désescalade de la tension et à une démilitarisation dans la région disputée par les autonomes pro-russes et les forces loyalistes.

La "main de Washington" 

En décembre 2017, Washington avait annoncé renforcer son soutien à Kiev en fournissant des armes létales. La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, avait expliqué le renforcement comme une aide visant à «bâtir sa défense sur le long terme, défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et se prémunir de toute agression à venir».

Il est évident que le Pentagone souhaite pousser les Russes à intervenir militairement, ce qui lui donnerait un prétexte, au nom notamment de l'Otan, de répondre par les mêmes moyens militaires. Mais jusqu'ici Vladimir Poutine s'en était gardé, sachant bien que ceci pourrait dégénérer rapidement en guerre mondiale. Mais son opposition lui avait reproché sa passivité. On peut penser qu'il continuera à s'abstenir, malgré les appels au secours que ne cessent de lui adresser les Républiques auto-proclamées de Lougansk  et de Donetsk .

Tout laisse craindre une intensification des attaques de Kiev contre ces deux républiques, utilisant les nombreux armements lourds procurés par les Etats-Unis. Il est peu probable cependant que les russophones, directement menacés désormais de déportations et de fusillades, se soumettent.

Il faut donc s'attendre dans les prochaines semaines à une intensification des combats et un accroissement important des morts parmi les civils du Donbass. Beaucoup de bruit est fait actuellement sur les morts de la région de la Ghutta en Syrie que cherche à réoccuper Bashar el Assad, mais curieusement un silence épais s'est fait sur ce qui se passe et sur ce qui se prépare dans le Donbass.

La moindre des choses que l'on attendrait de l'Allemagne et de la France signataires de Minsk 2, seraient qu'elles interviennent, au moins diplomatiquement, en accord avec la Russie, pour prévenir les massacres qui se préparent.

Pour plus de détails, on pourra lire l'article Ukraine passes Donbass 'reintegration' law, effectively terminating Minsk peace accord http://russiafeed.com/and-so-it-begins-donbass-reintegrat... Bien qu'il émane d'une source proche des Russes, nous n'avons pour notre part rien trouvé de fondamental à en redire.

mercredi, 28 février 2018

Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

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Je plaide pour un protectionnisme rationnel et pour la préservation des valeurs traditionnelles

Entretien accordé en exclusivité au site flux.md par le Président de la République Moldave, Igor Dodon
 
Propos recueillis par Ghenadie Vaculovschi
 
Ex: http://echelledejacob.blogspot.com

FLUX : – Monsieur le Président, plus d’un an s’est déjà écoulé depuis les élections présidentielles, lors desquelles vous avez remporté une victoire écrasante. Depuis lors, le monde découvre en vous un chef d’État adepte du courant souverainiste. Ce courant prend aussi de plus en plus d’ampleur en Europe occidentale où la souveraineté des États est de jour en jour plus précaire. Quels sont, à votre avis, les facteurs qui mettent en péril la souveraineté de notre pays ?

Igor Dodon : – C’est une question très complexe ; il y de très nombreux éléments, tant internes qu’externes, et, tandis que certains dépendent de nous, d’autres relèvent de la géopolitique régionale et mondiale. Et puisque nous parlons de souveraineté, comme vous l’avez fort justement dit, je donne ma préférence à des politiques visant, d’une part, à conserver les valeurs et les traditions nationales, à l’encontre du courant mondialiste qui devient actuellement de jour en jour plus agressif à l’échelle mondiale. D’autre part, je suis un adepte du protectionnisme économique en ce qui concerne le marché interne. Au moins ces deux éléments de base – les valeurs nationales, notre spécificité nationale, qui nous caractérise en tant que nation civique, en tant qu’État, en tant que citoyens – nous devons tout faire pour les conserver. En même temps, nous avons besoin d’un protectionnisme rationnel, qui nous permette de régler nos problèmes économiques internes : la création d’emplois, etc.

FLUX : – Dans le contexte créé par la mondialisation, comment la République moldave peut-elle se soustraire à la condition d’une colonie des grandes puissances ?

Igor Dodon : – Les petits pays sont toujours en danger. Les grands n’ont de cesse de vouloir les transformer en subalternes. C’est arrivé de nombreuses fois, à de nombreux pays. Dès que les dirigeants de petits pays se laissent attendrir par certaines faveurs – y compris de nature économique – que leur proposent les grandes puissances géopolitiques, ils sacrifient leur peuple tout entier, et nous devenons les otages d’une politique pro-occidentale ou pro-orientale. Il est très difficile de garder l’équilibre. Pour être sincères, nous devons reconnaître que, pendant diverses étapes de son histoire, la République moldave n’a pas été capable de maintenir l’équilibre. Au cours des années 1990, par désir de nous rapprocher de l’Occident, nous avons laissé l’Ouest nous donner de nombreux conseils et nous l’avons imité dans bien des domaines, détruisant tout ce que nous avait laissé l’Union soviétique – ou du moins, ce qu’elle nous avait laissé de bien. Je pense notamment aux infrastructures. Ces derniers temps, on constate à nouveau une volonté de complaire aux Européens ou aux Américains, et cette volonté nous met en danger. La République moldave ne peut survivre qu’à condition de conserver de bonnes relations avec l’Est comme avec l’Ouest. Cela reste-t-il possible, surtout dans le contexte de la mondialisation ? C’est difficile, mais pour ma part, j’estime que c’est possible. Bien entendu, pour s’assurer un tel statut, outre le désir de le faire, nous avons besoin à l’interne d’une volonté politique des dirigeants et de la société, or c’est là qu’apparaît le problème : notre société est divisée – entre pro-occidentaux et pro-orientaux.

Le premier pas pour nous consisterait à comprendre que nous ne devons pas être pro-quoi que ce soit, mais pro-Moldavie. Le pas suivant serait d’obtenir un consensus des forces géopolitiques. Lorsque la Suisse a été créée comme État neutre entre plusieurs grands empires de l’époque – la France, l’Allemagne, l’Italie – les grands empires ont donné leur accord à l’existence d’un pays où une partie des habitants parle le français, une autre partie une langue ressemblant plutôt à l’italien, tandis qu’une troisième partie parle un dialecte allemand. Les grands du continent, d’un commun accord, ont décidé que cet État, dont le nom signifiait à l’origine « pays limitrophe » aurait le droit de vivre neutre en leur milieu. Sans subir d’annexion. Eh bien, la République moldave aurait de bonnes chances de devenir une nouvelle Suisse, à condition de disposer préalablement d’un consensus social interne dans ce sens, à l’échelle de la nation. La seconde condition importante, c’est que les grandes puissances réussissent à résister à la tentation de nous annexer.

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L’Union européenne peut très bien vivre sans nous, tout comme la Russie ; or, soumis à une force d’attraction, les pays comme la Moldavie tombent en morceaux. C’est ce qui s’est passé en Ukraine. La grande erreur des puissances géopolitiques a été d’adopter une approche « si, si » – avec nous ou contre nous. Pour des États comme la République moldave, l’Ukraine et autres, on ne peut pas accepter une telle approche de la part de nos partenaires géopolitiques. Car si on le fait, tant va la cruche à l’eau qu’elle casse. Vous voyez bien ce qui se passe en Ukraine. La Moldavie est exposée au même risque. C’est du moins mon opinion, dont j’ai eu l’occasion de discuter aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, avec M. Poutine à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée, mais aussi avec les autorités de Bruxelles, comme Mme Mogherini et d’autres – et j’ai l’impression que, de plus en plus souvent, mon approche suscite la compréhension de nos partenaires externes.

FLUX : – La Moldavie peut-elle amener les acteurs principaux de l’échiquier à adopter un tel consensus ? Il nous est, bien entendu, impossible de les contrôler, mais peut-on jouer un rôle dans ce processus ? Et quelle serait la nature de ce rôle ?

Igor Dodon : – Nous devons tout faire pour les convaincre. Il s’agit de quelques grandes puissances : la Fédération de Russie, l’Union européenne, mais aussi l’Allemagne qui joue un rôle important dans l’UE, et les États-Unis d’Amérique, qui se trouvent à une plus grande distance, mais ont une grande influence dans la région, et notamment sur ce qui se passe en Roumanie, qui est un pays de première importance à l’échelle régionale. J’estime que notre but stratégique doit être que la Moldavie figure à l’ordre du jour de ces grandes puissances comme l’endroit où il est possible de parvenir à un compromis géopolitique régional. À mon avis, la nécessité d’un compromis régional est évidente et va devenir encore plus évidente au cours des prochains temps. Une fois les élections russes terminées, je suis convaincu que la Fédération de Russie et les États-Unis vont partir à la recherche de points d’accord dans cette région. Après tout, ils ont aussi des programmes communs dans d’autres parties du monde. Or dans cette région-ci, ils vont avoir besoin d’un ordre du jour commun et d’un exemple positif dont les deux parties puissent se réclamer. Voilà ce que je me suis efforcé de faire comprendre en Allemagne, dans la Fédération russe, à Bruxelles, aux États-Unis : tel a été mon but tout au long de cette première année de mandat – de démontrer que l’endroit où nous nous trouvons est le point où chacun d’entre vous pourrait s’enorgueillir d’une réussite. Vous pouvez envisager de venir ici sous les auspices d’une réussite qui soit celle de tous, et non d’un seul ; et cette réussite pourrait, à l’avenir, servir de modèle pour résoudre d’autres problèmes. Sincèrement, j’attends avec optimisme la période qui s’ouvrira après la finalisation de tous les processus électoraux de l’année en cours : chez nous, en Russie, aux États-Unis (élections de mi-mandat au Congrès). J’espère qu’après cela, 2019 sera l’année des compromis, et que la Moldavie figurera à l’ordre du jour des grandes puissances. Ces derniers temps, nous n’étions pas à l’ordre du jour. Ou du moins, pas en première page.

FLUX : – Les promoteurs du discours pro-occidental vous présentent comme étant pro-russe. En revanche, j’ai suivi avec beaucoup d’attention votre intervention du 15 décembre 2017 lors de la conférence internationale organisée autour du thème des Alternatives au capitalisme financier ; or, dans le cadre de cette intervention, vous vous êtes positionné comme adepte du concept de Grande Europe, « de Lisbonne à Vladivostok » que certains auteurs appellent aussi « l’axe Paris-Berlin-Moscou ». Quel est le rôle que peut jouer la République moldave dans ce concept, dont nous savons qu’il est en proie au sabotage constant d’autres forces, qui ne relèvent pas forcément du continent eurasiatique ?

Igor Dodon : – La Moldavie est un petit pays, mais qui est appelé à jouer un rôle décisif. À condition d’en avoir l’intelligence, nous pouvons devenir le pont par lequel cette route peut s’ouvrir. Au lieu d’être ignorés par le monde entier, nous pourrions servir d’exemple, de point d’entente entre les grandes puissances, comme je le disais à l’instant. Si nous ne réussissons pas à avoir l’intelligence et la compétence nécessaires, alors ce pays va être déchiré et tomber en morceaux. Ceux qui s’efforcent de me faire passer pour un politicien pro-russe sont précisément ceux qui ne veulent pas que nous arrivions à ce consensus. Parce qu’il est beaucoup plus facile de dire qu’il y a les pro-russes d’un côté, les pro-européens de l’autre, et de continuer à diviser la société. Je vous le dis sincèrement : c’est une réalité dont, moi-même, je prends de plus en plus conscience ; j’admets que par le passé, j’ai pu, moi aussi, être trop catégorique sur certains points, mais de plus en plus, je me rends compte que la Moldavie a besoin d’équilibre dans sa politique étrangère. Et, pourvu que nous fassions preuve d’assez de compétence, de maturité politique et d’intelligence pour en assurer les conditions internes, la Moldavie aura un rôle décisif dans la création de cet axe [Paris-Berlin-Moscou – n.d.l.r.].

FLUX : – Ces derniers temps, les États du Groupe de Visegrad promeuvent une politique commune face à Bruxelles, qui, pour sa part, s’efforce, à travers sa bureaucratie, de saper leur souveraineté. C’est du moins ce qu’affirment les politiciens du V4. Ils arrivent à le faire ! En tant que chef d’État, ne pensez-vous pas qu’il conviendrait d’intensifier votre dialogue avec les dirigeants de ces pays ?

Igor Dodon : – Je suis de votre avis ; l’année dernière, déjà, nous avons établi quelques contacts dans ce sens : j’ai rencontré le premier ministre hongrois, M. Viktor Orbán ; au terme d’une discussion des plus cordiales, nous avons conclu sur des positions communes à propos de très nombreux aspects de la politique régionale. Ce qui m’a hautement réjoui. M. Orbán appartient à la famille européenne des partis de droite, tandis que je suis un homme politique de gauche, mais sur une grande majorité de thèmes – par exemple les migrants, le besoin d’un équilibre entre Russie et Occident – nous nous sommes trouvés des atomes crochus. Cette année, j’ai bon espoir de rencontrer le président tchèque. Je lui ai adressé mes vœux à l’occasion de son anniversaire. Nous devrions prochainement décider de l’endroit où cela aura lieu : à Chișinău ou en République tchèque. L’année dernière, j’ai eu des contacts avec les autorités bulgares. La vice-présidente de la Bulgarie s’est rendue à Chișinău et cette année j’espère m’entretenir avec le président bulgare, qui est comme moi socialiste. Et nous tâcherons aussi d’intensifier nos contacts avec les autres.

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FLUX : – Pour revenir à la politique intérieure, au protectionnisme économique et à la souveraineté économique, j’ai une question concernant les terrains agricoles. En Hongrie, un référendum a entériné le droit exclusif des citoyens hongrois à la propriété des terrains cultivables. Peut-être conviendrait-il que la République moldave en fasse de même ?

Igor Dodon : – Sur ce point, ma position est tout aussi catégorique. Regardez donc ce qui est arrivé en Roumanie, et dans d’autres pays qui ont opté pour une approche libérale de cette question : en pratique, les terrains agricoles y constituent désormais pour la plupart la propriété de personnes physiques ou morales étrangères, à qui leur intérêt ne dicte pas toujours qu’il faudrait développer l’agriculture. Dans certains cas, ils trouvent plus simple de ruiner l’agriculture, pour faire entrer sur ces marchés leur propre marchandise, produite dans d’autres pays. Et cela, c’est une tragédie pour le pays concerné, pour l’État : les terrains sont dans des mains étrangères, l’agriculture est ruinée, les emplois ont disparu et le marché interne est inondé de produits agricoles venus d’ailleurs. J’ai lu récemment une analyse portant sur la Roumanie, qui calculait les milliards d’euros que les Roumains paient pour importer des produits agro-alimentaires qu’ils produisaient jadis. Regardez ce qui s’est passé en Bulgarie : l’adhésion à l’UE et la libéralisation totale s’est soldée par la faillite d’au moins 50% des capacités de production autochtones. De ce point de vue, la Hongrie est un exemple à suivre. Bien évidemment, il convient de contenir ce phénomène en République moldave. Car pour l’instant, par divers moyens, les citoyens étrangers parviennent à acheter des terrains agricoles. Ce qui est très dangereux.

FLUX : – Vous avez récemment rencontré le président de l’Organisation mondiale des familles, l’Américain Brian Brown. D’un commun accord, vous avez décidé d’organiser le prochain congrès de cette organisation en septembre à Chișinău. Qu’est-ce qui vous a amené à prendre cette initiative ? Pensez-vous, vous aussi, qu’à l’heure actuelle la famille fait l’objet d’attaques sans précédent dans l’histoire ?

Igor Dodon : – Qu’est-ce qui fait la puissance d’un État ? C’est par cette question que commence la réponse à votre question. Il existe diverses réponses philosophiques et rhétoriques. Certains vous diront que l’État est puissant quand il dispose d’une armée puissante. Mais il existe des États puissants sans armée, ou avec une petite armée, et qui ne disposent pas non plus de l’arme nucléaire. L’État est puissant, en premier lieu, quand il repose sur une histoire, une nation consolidée, une société qui tient à ses valeurs. Voilà l’État puissant. Voilà l’État qu’il est difficile de détruire de l’extérieur. En République moldave, nous autres chrétiens orthodoxes représentons plus de 98% de la population. En République moldave, la tradition et la normalité dictent qu’il existe de bonnes relations familiales. On nous a d’ailleurs appris que la famille est la cellule de base de la société. Or regardez ce qui se passe : à quoi s’en prennent le plus souvent nos opposants – les ennemis du caractère étatique de notre pays – ces dernières années ? À notre histoire, à notre religion et à nos traditions – et à notre famille. Ils nous proposent d’adopter l’histoire d’autres États, ils tentent de dénigrer l’Église en Moldavie, et promeuvent l’officialisation des minorités sexuelles. Si nous les laissons faire, à mon avis, ils vont détruire l’État, en sapant les piliers qui le soutiennent. Voilà les raisons pour lesquelles, depuis plusieurs années, je me prononce catégoriquement contre toute tentative de mettre à mal ces valeurs. J’ai pris plusieurs initiatives, débouchant sur des actions de protection desdites valeurs. Cette année, quand l’occasion s’est présentée de convaincre nos partenaires étrangers d’organiser à Chișinău le Congrès mondial des familles, j’en ai profité. Il y a deux ans, en 2016, j’ai assisté au même événement à Tbilissi. L’année dernière, il a eu lieu à Budapest. J’ai réussi à convaincre Brian Brown de le faire venir chez nous. Et, à n’en pas douter, en septembre, nous accueillerons les représentants de dizaines de pays, non seulement orthodoxes, mais aussi catholiques, qui soutiennent les mêmes valeurs. Je pense que c’est un énorme succès pour notre pays.

D’ici à septembre, bien évidemment, nous organiserons divers événements. En mai, je tiens absolument à l’organisation d’un festival de la famille sur la place du Grand Rassemblement national ; nous y arriverons. L’événement aura lieu sous le patronage de la présidence de la République moldave. Nous prévoyons aussi certains événements à l’étranger : M. Brown m’a invité aux États-Unis en vue de l’organisation de tables rondes consacrées à cette question et je prévois d’accepter son invitation.

Nous, citoyens de la République moldave, devons comprendre que, même sans armée puissante, nous sommes puissants par nos traditions, par notre culture, par nos familles. Et que nous devons donc les défendre.

FLUX : – Vous vous positionnez comme un défenseur de l’orthodoxie. Ne pensez-vous pas que cela risque de nuire à votre image ? Sachant que notre société s’est convertie à la mode des attaques anticléricales permanentes…

Igor Dodon : – Nous devons régler notre conduite sur ce que nous ressentons et sur ce en quoi nous croyons, et non sur les campagnes de presse et de communication organisées par nos adversaires dans le but de nous imposer un ordre du jour choisi par eux et d’induire la société en erreur. Tout ce dont vous parlez comme d’une mode, ce sont en réalité des campagnes payées à prix d’or, une agitation artificiellement créée dans l’espoir qu’une partie de la société finisse par y croire. C’est là, bien évidemment, une chose extrêmement dangereuse. En ce qui me concerne, je ne compte pas céder sous prétexte que quelqu’un, à la télé, dit qu’il vaudrait mieux faire ceci ou cela, ou parce que tels ou tels jeunes gens – à mon grand regret – se laissent piéger par ce genre de spéculations. Je suis fermement convaincu que cette position jouit du soutien de la majorité de nos concitoyens, à qui je ne ferai pas défaut.

FLUX : – Votre conception d’une Grande Europe, ainsi que vos convictions en faveur de la préservation des valeurs traditionnelles, auront-elles un impact plus marqué après les élections législatives qui vont prochainement être tenues en République moldave ? Quelles sont les chances de les voir déboucher sur la formation d’une majorité parlementaire favorable à un tel programme ?

Igor Dodon : – Cela dépend beaucoup de nous, en premier lieu, mais aussi du contexte géopolitique. Si les grandes puissances, une fois leur ordre du jour commun établi – ce qui sera certainement le cas d’ici à la fin de l’année – s’accordent pour ne pas tirailler la Moldavie dans un sens et dans l’autre, et la laissent rester un État neutre, en relations amicales tant avec les uns qu’avec les autres, ce sera plus simple. Car pour une bonne part, ce qui va arriver l’année prochaine dépend aussi de l’ordre du jour des acteurs géopolitiques majeurs de la région. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder. Bien sûr, ce n’est pas simple. Les attaques sont très violentes. Vous voyez bien toutes ces campagnes de presses sur moi – orchestrées par l’Occident –, qui ne s’arrêtent plus. Ceux qui se cachent derrière de telles campagnes doivent bien voir en moi un danger : le danger d’un leader opposé au mondialisme. Je l’ai dit ouvertement, dès l’année dernière, au forum économique à Saint-Pétersbourg : je suis pour la protection de nos valeurs et pour que nous nous axions en permanence sur notre intérêt national. Ce n’est pas à Washington, ni à Bruxelles, ni à Moscou de nous dicter notre programme. Dans tout ce que nous faisons, nous devons nous baser sur notre intérêt national. S’il est souhaitable pour la République moldave d’avoir un régime d’entrée sans visa en Europe pour nos concitoyens, faisons en sorte de l’avoir. Appartenir au marché eurasiatique est souhaitable et nous y avons déjà un statut d’observateur, il existe un mémorandum dans ce sens, donc ce mémorandum doit être signé.

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Nous devons toujours avoir notre propre ordre du jour, de façon à ne laisser personne nous en dicter un de l’extérieur, en nous expliquant que « ce serait dans votre intérêt ». Ces dernières années, à mon grand regret, c’est ce qui est arrivé à la République moldave: l’ordre du jour nous était imposé depuis l’étranger, et nos gouvernants n’ont pas été en mesure d’exprimer leur propre position. D’une part parce qu’ils avaient peur, étant soumis à des chantages liés à leurs avoirs en Occident, d’autre part, par manque de compétence, de fermeté, de verticalité. Quoi que leur dise le Fond monétaire international : « Augmentez l’âge de départ à la retraite ! » ou autre consigne – elle était exécutée. « Ouvrez votre marché aux produits agro-alimentaires européens ! » – et nous voici important de la viande d’Europe, tandis que presque tous nos produits laitiers viennent d’Ukraine… À la longue, une telle attitude nous mènerait où ? C’est pourquoi, pour répondre à la question, j’estime que c’est une possibilité réelle. Cela dépendra beaucoup de nous. Pour ma part, je ne songe pas un instant à céder, mais tout va aussi dépendre de la conjoncture géopolitique de la fin de cette année et tout particulièrement du début de l’année prochaine.

FLUX : – Cet entretien va être publié simultanément en quatre langues sur le portail FLUX.MD, de façon à pouvoir être repris par nos partenaires media d’Europe occidentale et de Russie. Comme l’occasion s’en présente donc, quel message souhaitez-vous adresser à nos lecteurs étrangers ?

Igor Dodon : – En premier lieu, je les invite à venir en République moldave. En dépit des affrontements géopolitiques de la région, la République moldave est un pays d’une grande beauté. Je veux aussi les remercier pour leur soutien. Ces derniers temps, je reçois de très nombreux messages d’encouragement, y compris sur les réseaux sociaux. On m’écrit par exemple : « Monsieur Dodon, nous voyons que vous vous battez et, bien qu’étant citoyens de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, des États-Unis, nous sommes de votre côté. Nous considérons que vous avez raison quand vous parlez de la protection de la famille, des valeurs traditionnelles, de la religion, ou du protectionnisme économique. »

Je tiens à les remercier pour ces messages et à leur dire que nous ne céderons pas. La position que j’ai exposée, dont nous avons discuté aujourd’hui, jouit du soutien de la grande majorité des citoyens de la République moldave. Quand il est question de neutralité et de rester en-dehors de l’OTAN, c’est une option en faveur de laquelle se prononcent de 65% à 70% de la population moldave. Quand nous parlons de notre foi orthodoxe, en Moldavie elle est partagée par plus de 90% des citoyens. S’il s’agit de conserver les valeurs familiales traditionnelles, c’est une option qui, là aussi, rassemble plus de 90% des Moldaves. C’est pourquoi en République moldave, en dépit de toutes les pressions et tentatives de nous imposer des normes et des valeurs qui ne nous ressemblent pas, nous sommes un pays ouvert à tous, mais très patriotique. Et je vous invite à venir nous rendre visite pour vous en convaincre.

FLUX : – Monsieur le Président, merci de nous avoir accordé cet entretien.
 

dimanche, 25 février 2018

Que fera Macron?

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Que fera Macron?

par Georges FELTIN-TRACOL

Le nouvel ouvrage de Michel Drac intrigue autant par son titre que par sa couverture. Conçue par Manu DeLille, elle s’inspire de l’artiste contemporain Andy Warhol : on y voit cinq portraits multicolorés du jeune et sémillant président de l’Hexagone. Quant au titre, Voir Macron, il s’agit d’une interrogation sur les actions à venir du nouveau dirigeant français.

MacronQF2.jpgBien que ce livre soit dédié « aux fainéants, aux cyniques, aux extrêmes » – il aurait pu l’être aussi à tous ceux qui dans les gares « ne sont rien », ce n’est pas le premier pamphlet contre l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée aux temps de « Flamby». Michel Drac prévient qu’il « n’a rien contre Macron en tant que personne. En fait, c’est le contraire : le nouveau Président ne nous fait pas honte. Il n’a pas l’attitude d’un agité (Sarkozy), et ses discours ne rassemblent pas à de mauvaises rédactions de troisième (Hollande). Le problème, ce n’est pas Macron. C’est le système derrière lui (p. 140) ».

L’État a retrouvé une tenue certaine. Contrairement à ces deux prédécesseurs immédiats, la communication est maîtrisée, les journalistes mis à l’écart, les ministres ne se tirent pas – pour l’instant ! – dans les pattes, les entourages sont professionnels et assez compétents, et la fameuse rivalité Élysée – Matignon se trouve atténuée par l’existence de conseillers communs. Il faut reconnaître qu’Emmanuel Macron a bien observé François Hollande afin de ne répéter le même comportement. Constater le professionnalisme de Macron et de son équipe ne signifie pas approuver son comportement, ses propos et son action politique. « Macron a un côté violent. Ce type a qualifié son opposition de “ foyer infectieux ”, imposé un mandat impératif à ses députés, engueulé le chef d’état-major des armées, expliqué que “ la politique c’est mystique ”, prôné une présidence “ jupitérienne ”, jugé que la France était “ en deuil d’un roi ” (p. 78). » Quel serait son dessein ? « Rendre le monde intégré, donc hyper-complexe. Le rendre incontournable en étant le seul capable de gérer cette hyper-complexité (p. 194). »

Deviner les prochaines lignes de fractures

De quoi traite Voir Macron ? Le sous-titre aide à comprendre : « Huit scénarios pour un quinquennat ». Tout en laissant ouvert le vaste champ des possibles, Michel Drac émet huit hypothèses de crises variées entre 2018 et 2022, voire au-delà. Il part de « trois incertitudes majeures : – Vers un resserrement monétaire brutal ? – La zone euro va-t-elle exploser ? – Vers une ou plusieurs grandes guerres avant 2022 ? (p. 93) ». Inimaginable à l’heure actuelle, ce dernier point semble toutefois le plus probable, sinon pourquoi Macron se démènerait-il autant auprès de l’opinion avec son stupide projet de « Service national universel », un substitut de mobilisation générale de la population non pas contre l’islamisme, mais plutôt contre la Russie, la Syrie et leurs alliés ?

La présidence soi-disant « jupitérienne » cache une « débâcle de la pensée (p. 12) ». Exemple de cet effondrement intellectuel, le débat de l’entre-deux-tours du 3 mai 2017 fut « le choc des néants. Macron, c’est le vide dans la continuité. Le Pen, c’est la rupture qui ne va nulle part. Le vide dans la continuité est plus rassurant : il gagne (p. 10) ». Élu président, Macron hérite de pesanteurs dont il ne peut ni ne veut se défaire. « Notre monde est totalement intégré. Des enchaînements de causalités impossibles à anticiper peuvent répercuter une onde de choc d’un bout à l’autre de la structure globale (p. 173). » Par conséquent, « les crises financières sont le mode de régulation ultime d’un système financier structurellement déséquilibré (p. 37) ». C’est au cours des années 1980 que « les marchés financiers renforcent leur capacité à peser sur la politique économique des États-nations (p. 35) ». Le premier scénario, le plus plausible, celui de la « mort douce », « est un scénario de stabilité planétaire. […] Les élites mondialisées sont relativement intégrées, elles font collectivement le choix de la paix (p. 108) ». Si c’est le cas, Michel Drac pense que « Paris n’a […] pas besoin de choisir entre Washington et Berlin (p. 109) ». Michel Drac soulève un dilemme pour nos gouvernants. « Depuis 2010, la France a resserré son alliance avec la Grande-Bretagne. Mais dans le même temps, Paris suit l’Allemagne dans l’Euroland. Macron devra peut-être choisir entre Londres et Berlin (p. 56). » Ce choix éventuel n’est pas binaire. Il faut rappeler que « la politique étrangère française est sous influence des États-Unis et de leurs associés, Grande-Bretagne et Israël. Mais seulement dans une certaine mesure (p. 52) ». La réalité est encore plus complexe. À la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich, la ministresse allemande de la Défense a déclaré, le 16 février dernier, que « nous voulons rester transatlantiques et en même temps devenir plus européens (dans Le Figaro des 17 – 18 février 2018) ». Ces propos ambigus témoignent de l’atlantisme de la CDU – CSU et leur rejet implicite de toute véritable coopération politique européenne qui pourrait se révéler à terme capable de s’émanciper de la tutelle étatsunienne.

MacronQF1.PNGUn pessimisme certain imprègne les scénari diplomatiques pour la Gâteuse républicaine hexagonale. Dans l’un d’eux, « la politique euro-salafiste se conclut par un désastre complet. La France a cessé d’être une puissance mondiale aux yeux des classes dirigeantes de la planète. C’est maintenant une puissance régionale dont le rayonnement ne dépasse pas l’Europe, la Méditerranée occidentale et l’Afrique occidentale. Et cela malgré l’étendue de son domaine maritime et des armes nucléaires. Hors de sa zone d’influence restreinte, Paris n’existe plus que comme supplétif des États-Unis (p. 106) ». Michel Drac insiste sur la souveraineté très limitée de l’Hexagone qui « n’est plus un pays indépendant. Sa politique étrangère est définie entre Washington, Londres, Bruxelles – OTAN et tel-Aviv. Sa politique économique est décidée à Berlin. Sa législation est dictée par la Commission européenne (p. 86) ». Que fera Macron s’il doit choisir entre un pôle atlantique et un autre continental, entre Washington (et plus secondairement Londres) et Berlin ? Nul ne le sait. Devant la montée en puissance irrésistible des États extrême-orientaux (Chine, Inde, Singapour, Corée du Nord) qui contrarie la domination planétaire des États-Unis, la France « doit choisir entre la neutralité et la vassalité. Si elle se reconnaît vassale des États-Unis, elle sauvera peut-être ses intérêts impérialistes en Afrique. Mais elle risque d’être entraînée dans des combats périlleux au service d’un suzerain déloyal. Si elle choisit la neutralité, elle devra le faire en lien avec les autres Européens (p. 49) ».

L’Europe sous emprise atlantiste

Or l’ensemble européen est bien mal en point. Très tôt, « les Anglo-Saxons ont choisi de soutenir la construction européenne pour la détourner (p. 180) ». N’oublions jamais qu’« en profondeur, c’est l’emprise étatsunienne qui explique l’incapacité des États européens à reconquérir leur souveraineté (p. 150) ». Certes, « Madrid se méfie des États-Unis depuis que le rôle de la CIA dans l’indépendantisme catalan a été mis en lumière (p. 170) ». Il pourrait aussi mentionner le jeu fort trouble des agences de Sa Gracieuse Majesté. Néanmoins, avec Donald Trump à la Maison Blanche, de nombreuses rivalités internes minent le « bloc anglo-saxon ». Aux États-Unis, « les milieux d’affaires se déchirent entre capitalisme industriel, capitalisme financier et acteurs de la nouvelle économie (p. 131). » Mieux encore, Michel Drac pronostique que la politique de Trump « sera déterminée par l’évolution erratique des rapports de force à l’intérieur des oligarchies étatsuniennes. L’opposition frontale entre capitalisme bancaire mondialisé et capitalisme industriel américain se complique de nombreuses lignes de fractures. Il y a des bureaucraties rivales, des groupes ethniques rivaux, des réseaux financiers et entrepreneuriaux en compétition (p. 83) ». Quant à l’actuelle Union pseudo-européenne, elle est surtout « pilotée en vue des enjeux de court terme et pour la protection des situations acquises (p. 24) ». Il est vrai que l’entité de Bruxelles « a tendance à se réduire à sa technostructure. Comme projet politique, elle est évanescente. Deux pôles de puissance se sont constitués. D’un côté, des institutions bureaucratiques centralisatrices, Commission et Banque centrale. De l’autre, des institutions interétatiques, Eurogroupe et Conseil européen. Le premier pôle donne l’illusion de la primauté. En réalité, les États-nations lui confient le rôle de père Fouettard. Les décisions économiques sont prises par l’Eurogroupe : renégociation permanente entre États égoïstes (p. 81) ».

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Pour qui suit Michel Drac à travers ses ouvrages, ses conférences et ses interventions sur sa chaîne YouTube, sa critique de l’euro prime sur d’autres considérations plus politiques. Il faut néanmoins lui reconnaître son pragmatisme puisqu’il conclut l’une de ses prévisions de manière optimiste. « Dix ans plus tard, la Confédération européenne fait ratifier sa Constitution par des référendums simultanés dans les dix-sept États-membres (p. 158). » Dans « Euro 2.0 », l’auteur imagine l’Italie émettre une nouvelle monnaie nationale, l’« eurolire » en réponse au Diktat de la monnaie unique. Répliquant à cette décision, la Lombardie, puis la Vénétie fondent le ducat pendant que la Sicile revendique son auto-détermination. C’est une possibilité, difficilement compréhensible pour les Français, en raison de l’unité récente de la péninsule. « L’Italie, explique Luigi Di Maio, chef parlementaire du Mouvement Cinq Étoiles, c’est en réalité une vingtaine de pays très différents, et peut-être même plus (dans Le Monde du 16 février 2018). »

Dans ce contexte volatile, à l’hiver 2019, la conférence du Mont-Tremblant au Québec des grands argentiers du monde décide que « ces monnaies seront entièrement dématérialisées, les paiements s’effectuant par téléphone portable (p. 125) », mesures que proposait l’économiste gréco-australien Yanis Varoufakis quand il était ministre des Finances d’Athènes et cherchait à s’opposer aux créanciers de la Grèce par dès règlements novateurs. Résultat, « l’euro sera la monnaie des échanges extérieurs et inter-régionaux. Les monnaies régionales seront réservées aux échanges intra-régions. Elles pourront être dévaluées par rapport à l’euro (p. 121) ».

macronqf4.jpgLa « stratégie de la tension » et les autres manipulations terroristes plus ou moins sous faux-drapeau contribuent aux moments de crise majeure. Celles-ci se préparent au cœur de divers cénacles intérieurs (les services secrets français) ou extérieurs (les officines anglo-saxonnes, mais pas seulement…). Michel Drac envisage par exemple la CIA inciter son vieux complice, Cosa Nostra, à soutenir l’indépendantisme sicilien tandis que le gouvernement italien très anti-euro obtient le soutien, direct ou non, de la City de Londres, ce qui attise les tensions financières (et même politiques) entre Londres et Berlin. Londres et Washington choisissent finalement l’explosion de la monnaie unique européenne afin de briser nette toute puissance européenne émergente. Comment dans ces circonstances peut se positionner Macron qui se veut en même temps proche des protagonistes ? De son choix dépendra l’avenir du projet européen. « Le point de rupture est proche. De trois choses l’une. Ou bien l’euro engendre un super-État européen. Ou bien la zone explose. Ou bien une combinaison des deux : le super-État naît, mais restreint à certains membres de la zone. Allemagne et périphérie, peut-être avec la France. Mais pas avec l’Europe du Sud (p. 46). » Cette dernière correspond assez bien aux thèses de Laurent Wauquiez avancées dans son essai de 2014, Europe : il faut tout changer. Laurent Wauquiez devient d’ailleurs le Premier ministre de Macron dans une nouvelle cohabitation dans l’une des hypothèses envisagées.

Quels enjeux politico-sociaux ?

Dans une autre, Michel Drac parie sur le retour en politique de Marion Maréchal – Le Pen qui réunit autour d’elle l’aile droite des Républicains, les souverainistes et les frontistes, avant d’accéder à Matignon, toujours dans le cadre d’une cohabitation. L’égérie de la droite en loden reviendra-t-elle ? Pas certain après cinq années d’engagement difficile et exténuant… Cette incroyable cohabitation serait la conséquence du déferlement massif de populations extra-européennes sur le Vieux Continent et aux sanglantes troubles qui en découleraient. On s’approche du gouffre. Déjà, « la République devient grotesque. Elle reconnaît le Conseil représentatif des associations noires, mais interdit l’usage juridique du mot race. Le Blanc et le Noir n’existent pas, sauf le Noir. Absurde. L’antiracisme rend fou (p. 69) ». Cela ne l’empêche pas de se méfier d’« une nouvelle droite européiste anti-immigration (p. 90) » animé par le détonnant maire de Béziers, Robert Ménard. Regrettons que Michel Drac traite à plusieurs reprises des groupes dissidents en France, en Italie et en Ukraine d’« extrême droite ». C’est dommageable et inutile. C’est à se demander s’il ne chercherait pas à obtenir une invitation au prochain dîner du CRIF sous la Pyramide du Louvres en mars 2018.

L’auteur s’arc-boute aussi sur le fétichisme démocratique. La démocratie, qu’il faudrait plutôt parler de « Laosarchie », n’est possible que dans des cadres géographiques restreints et si le politique n’est pas neutralisé par le droit positiviste, la technocratie inféodée aux groupes d’influence et de pression et les médiats. L’abstention massive révèle un je-m’en-foutisme, conscient ou non, des citoyens hexagonaux. Les deux tours des législatives françaises de juin 2017 ont été marqués par une abstention élevée (51,29 et 57,36 %). Dans une démocratie traitée d’« illibérale » comme la Hongrie, elles auraient été tout bonnement annulées. La présente Assemblée nationale dominée par les macronistes, le MoDem, les « Constructifs » et autres radicaux unifiés est peut-être légale, mais elle n’est pas légitime.

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Les saines réactions contre les « migrants » ne sont pas qu’identitaires. Elles comportent un aspect socio-économique indéniable. « La quatrième révolution industrielle détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée (p. 27). » Parce que « le e-commerce détruit à peu près trois emplois chaque fois qu’il en crée un (p. 27) », « l’immigration contemporaine s’insère mal dans la société postindustrielle (p. 23) ». Pourquoi recourir à une main-d’œuvre non qualifiée alors que de maintes tâches sont bientôt assumées par des robots ? C’est un autre « grand remplacement »… Dans cette perspective, Michel Drac imagine l’avènement d’une « Europe-forteresse » parce qu’elle « a enfin trouvé une définition. Une définition simple, directe, compréhensible par tous : l’Europe est le sanctuaire de l’homme blanc (p. 190) ». Pour y arriver, il faudra bien sûr défier la clique anglo-saxonne, en particulier les chantres du pandémonium métissé étatsunien. Ces derniers pourraient favoriser en 2022 l’arrivée d’un « président qu’il faut à une nation d’ados attardés (p. 169) », à savoir « un geek sociopathe (p. 166) », « un individu d’une agressivité exceptionnel (p. 162) », le dénommé Mark Zuckerberg. Pas sûr que Michel Drac ait raison, car ce serait une première : la Maison Blanche occupée par un non-chrétien marié à une Asiatique ! Tronche des Texans surarmés… Le combat à venir risque d’être ardu. Michel Drac devine en outre de nouvelles configurations politiques. « En Grèce, d’ex-paramilitaires russes du Donbass se retrouvent du même côté de la barricade que des nationalistes ukrainiens. Dans le camp d’en face, des militants anarchistes formés au Rojava combattent aux côtés d’anciens djihadistes de Daesh (p. 187). »

Ambigu populisme européen…

Beppe-Grillo.jpgSi l’auteur décrit de manière convenable le « système russe : oligarchie hyper-centralisée tempérée d’anarchie provinciale (p. 54) » malgré une erreur vénielle sur le titre du premier ministre russe – celui-ci n’est pas président du Conseil des ministres, mais Président du gouvernement -, certaines de ses conjectures n’emportent pas l’adhésion. Prenons la plus optimiste d’entre elles, « Le printemps italien », qui voit la victoire du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) aux législatives italiennes de mars prochain. Il prévoit un gouvernement de coalition entre la Lega de Matteo Salvini et le M5S, puis, dans la foulée, l’émergence d’une force semblable en France, d’abord apparue sur Facebook, Clair et Net, qui s’impose à la surprise aux élections anticipées et cohabite avec Macron. Or ce mouvement dégagiste exige déjà avec la seule différence de taille qu’il est « contre-populiste » : La République en Marche. En outre, Michel Drac ignore la réalité du mouvement fondé par le comique anti-berlusconien Beppe Grillo. Celui-ci se met désormais en retrait de sa création qui cumule les contradictions. Rapporté aux candidatures présidentielles françaises de 2017, le programme « grilliniste » emprunterait à Benoît Hamon, à Jean-Luc Mélenchon, à Marine Le Pen, à Jean Lassalle et à Jacques Cheminade. Grillo est hostile à l’euro et au droit du sol. Depuis quelques mois, le premier-ministrable du mouvement, Luigi Di Maio, s’est exprimé devant les cénacles atlantistes, a autorisé la liberté de vote sur le droit du sol, et ne souhaite plus quitter l’OTAN. En plus, « nous voulons rester dans l’Union européenne, exprime-t-il, et bien sûr, nous voulons rester dans l’euro (dans Le Monde, art. cit.) ». Le véritable danger pour l’Euroland surgirait probablement d’un gouvernement néo-berlusconien avec Forza Italia, la Lega et Frères d’Italie. En revanche, la situation rêvée des oligarques serait une entente surprise entre Forza Italia et le Parti démocrate au pouvoir actuellement, ce qu’envisage Berlusconi si la Lega passe devant lui en nombre de suffrages.

wauquiez-preservatif-21-janv.jpgDans un autre scénario, plus terrifiant intitulé « La grande spolation », Michel Drac postule la destitution de Trump, l’assassinat de son successeur, Mike Pence, un 4 juillet 2019, la proclamation de la loi martiale par le gouvernement de continuité institutionnelle et l’instauration d’un État policier proche des intérêts israéliens. En prenant exemple sur les événements survenus outre-Atlantique, les grands États membres de l’Union soi-disant européenne (Allemagne, Espagne, France) renforcent leur législation anti-terroriste et l’étendent à des domaines inattendus tels les grèves, les manifestations et l’opposition verbale aux dirigeants. Dans ce scénario en partie tiré des rapports de la Trilatérale et du Club Bilderberg, Jean-Luc Mélanchon se trouve assigné à résidence et interdit de communication Internet et Marine Le Pen « internée en hôpital psychiatrique comme “ conspirationniste ” (p. 141) ». Suite à de fortes pressions gouvernementales, Laurent Wauquiez démissionne au profit de Valérie Pécresse. Toute opposition est assimilée à du terrorisme, ce qui facilite les « ajustements financiers […] opérés dans tous les pays de la zone par confiscation pure et simple des propriétés, via le plus souvent des moyens insidieux et indirects. En France par exemple, l’État est maintenant copropriétaire de toutes les propriétés immobilières. Il perçoit donc une redevance de copropriété (p. 144) ». Remplaçant l’ISF, le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui exonère au passage les plus-values colossales de la Finance anonyme et vagabonde, internationale préfigure des mesures semblables au champ d’expérience réelle grec (blocage des comptes bancaires des particuliers, contrôle des changes, prélèvement autorité de l’épargne par des gouvernements corrompus).

Michel Drac ne sombre pas totalement dans le pessimisme. Au moment où les grands États d’Europe occidentale sont gouvernés par des coalitions plus ou moins bancales, grâce à la robustesse des institutions toujours polémogènes de la Ve République, « la France reste l’État le plus solide de l’Europe occidentale, malgré sa déliquescence économique. Elle n’est pas confrontée à des séparatismes problématiques, comme la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. La Corse ? Une petite île. Paris n’a pas non plus le problème que devient pour Berlin son industrie exportatrice, une fois la mondialisation libre-échangiste remise en cause par la montée des protectionnismes. Soudain, la petite France retrouve une liberté de mouvement depuis longtemps perdue (p. 154) ». Que ce soit Macron ou un(e) autre (?), sera-t-il capable de redonner à l’Hexagone éclatée sociologiquement, géographiquement et ethniquement une revendication de puissance ? Et si Emmanuel Macron n’était pas moins que le Poutine tricolore, celui qui établira une « verticale du pouvoir » ? On en frémit d’avance…

Georges Feltin-Tracol

• Michel Drac, Voir Macron. 8 scénarios pour un quinquennat, Le Retour aux Sources, 2017, 197 p., 17 €.

samedi, 24 février 2018

La Turquie menace d’envahir des îles grecques

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La Turquie menace d’envahir des îles grecques

Ex : http://xandernieuws.punt.nl

L’Empire ottoman en voie d’être reconstitué suite aux conquêtes militaires turques

Le retour des années 30 : l’Europe ne fait rien contre les menées d’un dictateur toujours plus agressif

Les chars turcs entrent en Syrie, suite à une opération cyniquement nommée “Rameau d’Olivier”. Si tout dépendait d’Erdogan, d’autres pays voisins de la Turquie connaîtraient le même sort que la région d’Afrin.

Comme ils l’ont dit et répété au cours des dernières années écoulées, le dictateur turc Recep Tayyip Erdogan, son parti l’AKP et aussi une bonne part de l’opposition sont obsédés par la restauration de l’Empire ottoman, s’il le faut par des conquêtes militaires. La campagne contre les Kurdes dans le Nord de la Syrie se poursuit. La Turquie erdoganienne n’a pas cessé de chercher la confrontation avec la Grèce au cours de ces dernières semaines : l’espace aérien grec a été violé 138 fois et un navire patrouilleur turc a éperonné un bateau des garde-côtes grecs. « Ceux qui pensent que nous avons oublié les pays dont nous nous sommes retirés il y a cent ans, se trompent », a dit Erdogan le 12 février. Ces territoires comprennent non seulement la            Grèce mais aussi de larges portions de l’Europe sud-orientale, de l’Afrique du Nord et du Proche- et Moyen-Orient, y compris Israël. « Ce que nous avons réalisé jusqu’ici n’est que pâle esquisse par rapport aux attaques de grande envergure que nous planifions pour les temps à venir, Inch’Allah ».

Les îles touristiques grecques convoitées dans la Mer Egée se trouvent certes devant les côtes turques mais appartiennent légalement et historiquement à la Grèce. Malgré cela, le monde politique turc, dans sa majorité, réclame ouvertement  la reconquête de ces îles. Ainsi, Kemal Kilicdaroglu, chef du plus grand parti d’opposition, le CHP, a promis en décembre dernier que, s’il gagne les élections de l’an prochain, il « envahira et annexera dix-huit îles grecques, exactement comme l’ancien premier ministre Bülent Ecevit le fit en 1974 avec Chypre ». Meral Aksener, chef du nouveau « Bon Parti », lui aussi, a appelé à l’invasion : « Ce qui doit arriver, arrivera ».

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Erdogan menace ouvertement les pays voisins d’une invasion militaire

Le dictateur Erdogan a refait usage le 12 février dernier d’un langage martial, renforcé suite à son invasion de la région d’Afrin en Syrie septentrionale, sous prétexte d’attaquer les Kurdes, invasion qui n’a quasiment reçu aucune réprobation de l’Amérique, de l’Europe et de l’OTAN. « Nous avertissons ceux qui, dans la Mer Egée et à Chypre, ont dépassé les bornes. Ils n’ont du courage que tant qu’ils ne voient pas notre armée, nos navires de guerre et nos avions de combat… Ce que représente Afrin pour nous, vaut aussi pour nos droits en Mer Egée et à Chypre. Ne croyez jamais que l’exploitation des gisements de gaz dans les eaux chypriotes et les actes opportunistes en Mer Egée échappent à nos radars ».

“Tout comme nous avons mis fin aux intrigues par les opérations ‘Bouclier de l’Euphrate’ et ‘Rameau d’Olivier’ (en Syrie), et bientôt à Manbij et dans d’autres régions, nous pourrions mettre un terme aux intrigues de ceux qui se fourvoient le long de notre frontière méridionale… Nos navires de guerre et notre force aérienne surveillent étroitement la région pour intervenir de toutes les manières possibles, si nécessaire ».

“Et ceux qui croient que nous avons oublié les territoires dont nous nous sommes retirés, les larmes au coeur, il y a cent ans, sont dans l’erreur”, a poursuivi Erdogan. « Nous ne cessons de répéter que la Syrie, l’Irak et d’autres territoires sont incrits dans nos cœurs et ne sont pas différents, pour nous, de notre territoire national turc. Nous luttons pour que, partout où l’on entend l’adhan (l’appel islamique à la prière), aucun drapeau étranger ne flottera. Les actions que nous avons menées jusqu’ici ne sont que de pâles esquisses par rapport aux attaques de plus grande envergure que nous planifions pour les temps à venir, Inch’Allah ».

La Turquie exalte des siècles de pure brutalité et d’oppression

Durant les 600 années d’existence du Califat islamique, jusqu’à la première guerre mondiale environ, celui-ci prit la forme de l’Empire ottoman. Pendant ces six siècles, bon nombre de guerres saintes ont été lancées, de nombreux pays ont été occupés, des massacres de grande envergure y ont été perpétrés, des peuples ont été chassés de leurs terres ou partiellement exterminés et tous les ‘kafirs ‘, c’est-à-dire les non-musulmans, ont subi des discriminations et ont été rudement oppressés, tant les juifs que les chrétiens. Ce passé impérialiste, extrêmement violent où se sont succédé de manière ininterrompue des assassinats, des enlèvements, des viols et des conversions forcées, est exalté aujourd’hui par le monde politique turc, où Erdogan semble jouer le rôle du nouveau calife du monde musulman tout entier.

La plus grande attaque turque contre des populations non-musulmanes (chrétiennes en l’occurrence) a eu lieu entre 1914 et 1923, lorsque les Turcs ont exterminé près d’un million et demi d’Arméniens, de Grecs et d’Assyriens et en ont déporté ou chassé des millions d’autres. Malgré ce lourd passé, la Turquie a pu devenir membre de l’OTAN en 1952. Cette adhésion n’a pas empêché les Turcs de commettre, trois ans plus tard, un pogrom anti-grec d’une violence inouïe à Istanbul et d’expulser en 1964 tous les Grecs qui étaient restés dans le pays (alors que la Grèce, elle aussi, était membre de l’OTAN, et l’est toujours. De plus, les Turcs occupent illégalement le Nord de l’île de Chypre depuis 1974.

« La Turquie doit être rendue responsable de ses crimes »

Il faut se rendre compte que, pour Ankara, ces actes relèvent d’une guerre de religion. Le chef du « Directorat d’Etat » pour les affaires religieuses, le « Diyanet », a littéralement décrit l’invasion turque d’Afrin comme un « djihad ». Le Diyanet est également responsable d’un prêche particulièrement agressif, appelant au djihad et au martyr, tenu à Hoorn aux Pays-Bas et que le quotidien néerlandais De Telegraaf a évoqué. Le ministre néerlandais des affaires sociales Koolmees a promis d’enquêter sur cette affaire mais nous ne devons pas nous attendre à une action substantielle de la part des autorités de La Haye puisque nous avons affaire, une fois de plus, à un « islam bénéficiant d’une protection spéciale » dans notre pays.

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“C’est justement parce que les Turcs n’ont jamais été tenus pour responsables de leurs actes criminels et de leurs agressions qu’ils continuent à menacer la sécurité et la souveraineté de leurs voisins », nous avertit le journaliste turc Uzay Bülüt. « Il est grand temps que l’Occident s’éveille et s’occupe d’Ankara » (1).

La question demeure ouverte: ce réveil aura-t-il lieu…? Au cours de ces dernières années, nous avons pu observer qu’à la moindre critique que les Européens leur adressent, les Turcs répondent par des menaces, notamment en promettant de « lâcher » encore quelques millions de « réfugiés syriens ».

Un retour aux années 1930 – Y aura-til une troisième guerre mondiale ?

Les temps que nous vivons aujourd’hui nous rappellent cruellement  les années 1930, lorsqu’un autre dictateur ne fut jamais contrecarré et pouvait utiliser le même langage agressif, avant de commencer, comme les Turcs aujourd’hui, à perpétrer des conquêtes à « petite échelle » comme, par exemple, au Pays des Sudètes. Les historiens sont d’accord entre eux pour dire que l’Allemagne nationale-socialiste n’a pu devenir puissante que grâce à la politique d’apaisement occidentale, avant de déclencher le pire cataclysme guerrier que fut la seconde guerre mondiale.

Cette seconde guerre mondiale pourra toutefois être dépassée en horreur et en victimes par un cataclysme équivalent ou pire que serait un troisième conflit global si on laisse la bride sur le cou d’Erdogan et de ses séides qui commencent aujourd’hui à grignoter le territoire syrien puis grignoteront le territoire grec pour ensuite conquérir quelques territoires balkaniques voire l’Egypte, la Libye et même Israël. L’Europe sera tenue en échec parce que les Turcs la menaceront de lui envoyer quelques millions de réfugiés et d’organiser en son sein une « cinquième colonne », recrutée dans l’immigration d’origine turque, jusqu’au jour où les conquérants turcs se sentiront assez forts pour nous affronter militairement afin de nous inclure dans le califat. 

Xander

(1) Gatestone Institute

Reseña del libro “¡Identitarios de Europa, uníos!”

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Reseña del libro “¡Identitarios de Europa, uníos!”

Ex: http://www.posmodernia.com

identitarioslibro00012.jpgTítulo: ¡Identitarios de Europa, uníos!

Autores: Mathilde Forestier, Stéphane François, Robert Steuckers, Emmanuel Casajus, Yannick Cahuzac, Jesús Sebastián Lorente, Eric Dupin.

Editorial: Fides, 2017.

Se trata del primer libro en español que trata monográficamente el tema de los “Identitarios” con el provocativo título “¡Identitarios de Europa, uníos!” (Ediciones Fides), abordándolo de forma multidisciplinar: orígenes, organización, pensamiento, práctica política, simbología, acciones en la calle y en las redes, etc. El libro reúne textos de Mathilde Forestier, Stéphane François, Robert Steuckers, Emmanuel Casajus, Yannick Cahuzac, Jesús Sebastián Lorente, una entrevista a Eric Dupin, así como varios textos internos de los Identitarios suscritos por sus principales dirigentes.

¿Qué significa ser identitario? ¿Qué visión del mundo quieren transmitir? ¿Cómo están organizados? Estas son las cuestiones que intenta responder el libro.

Mathilde Forestier nos ofrece una introducción muy ilustrativa sobre los rasgos generales de este movimiento identitario. El gran especialista en las corrientes alternativas, Stéphane François, describe el ámbito ideológico del movimiento y sus tendencias etnopolíticas y geopolíticas, así como, junto a Yannick Cahuzac, las estrategias comunicativas y propagandísticas de los Identitarios en la prensa, en la calle y en las redes sociales. Robert Steuckers traza un dibujo filosófico del movimiento, situándolo como heredero de la Nouvelle Droite, pero subrayando sus diferencias. Emmanuel Casajus describe su forma de expresarse, de vestirse, en fin, de “distinguirse” como cualquier otra “tribu urbana”. Al final, dos de sus dirigentes, Fabrice Robert y Philippe Vardon, presentan las “algunas cuestiones para conocer mejor a los Identitarios”, en lo que bien podría ser su “programa” frente a la opinión pública.

El Bloc Identitaire (ID), parte integrante del más amplio movimiento identitario surgido en Francia a comienzos del nuevo siglo, se crea en abril 2003. Los medios liberal-libertarios no dudan en calificarlo como un lobby del FN, una estrategia lepenista de “entrismo” en las tupidas redes identitarias europeas. En su seno nació también Génération Identitaire, sección de la juventud identitaria que actúa con autonomía del grupo fundacional. Sus principios, actividades y reflexiones se difunden a través de boletines del grupo como IDentitaires, actualmente ID Magazine.

Con su presidente Fabrice Robert y otros dirigentes como Jean-David Cattin, Philippe Vardon y Guillaume Luyt, los Identitaires, como ahora se denominan oficialmente, se dirigen principalmente a la lucha contra el crecimiento del islam en Europa y contra el multiculturalismo y el inmigracionismo, que consideran desintegradores de la identidad de los pueblos europeos. Favorables a una Francia de las regiones integrada en una Europa de las naciones, una Europa antioccidentalista, no-atlantista, etnista y eurasiática, ponen el acento sobre la constitución de una red de acción social (“ayudar a los nuestros antes que a los otros”) y de activismo militante de agitación ideológica y mediática.

Fundamental en este combate es la inspiración de la tesis del libro Le grand Remplacement (la gran sustitución o gran reemplazo) de Renaud Camus en relación con la “inmigración de repoblación” de los invasores africanos en Europa, motivo por el cual abogan por la “remigración” de las minorías extraeuropeas, cuestión en la que coinciden precisamente con otro conocido, Laurent Ozon, antiguo militante de una Nouvelle Écologie muy próxima a las tesis conservatistas de la Nouvelle Droite, y fundador del Mouvement pour la Remigration (Ozon abandonó la actividad política en mayo de 2016).

identitairesafficheEUR.jpgLos “Identitarios” son herederos de la reflexión sobre la identidad efectuada por los autores de la Nouvelle Droite hasta mediados de los años 80. No así de la reflexión sobre la identidad protagonizada posteriormente por Alain de Benoist, el cual rechaza estas derivas identitarias: este autor ha pasado de «una defensa de la identidad de los “nuestros” a un reconocimiento de la identidad de los “otros”». El propio Benoist toma distancias con la “afirmación étnica” de los Identitarios: «La reivindicación identitaria deviene en pretexto para legitimar la indiferencia, la marginación o la supresión de los “otros”. […] En tal perspectiva, la distinción entre “nosotros” y los “otros”, que es la base de toda identidad colectiva, se plantea en términos de desigualdad y de hostilidad por principio». En definitiva, se trata de una nueva generación identitaria que no ha combatido cultural ni políticamente en las filas de la Nouvelle Droite pero que, sin duda alguna, ha bebido en sus fuentes y ha leído sus publicaciones. Los propios Identitaires incluyen entre sus filiaciones ideológicas a la Nueva Derecha. Stéphane François, incluso, considera que la ideología identitaria es más antigua que la propia ND y que entroncaría con los grupúsculos organizados en torno a Europe-Action.

Robert Steuckers, sin embargo, establece una neta distinción entre la tradición neoderechista y la posmodernidad identitaria: aunque establece un paralelismo entre la cosmovisión antioccidental, antiamericana, filorrusa y proeuropea (en sus niveles imperial, nacional y étnico) de ambas tendencias, como una reacción frente a los “grandes relatos” de la modernidad, Steuckers traza una nítida división entre la “identidad” concebida por los “neoderechistas” (una identidad de reconocimiento de las diferencias, de comunidad, de convivencia hacia el interior), y la “identidad” preconizada por los “Identitarios” (una identidad de civilización, de arraigo, de defensa frente a lo exterior), esto es, una identidad inclusiva frente a una identidad exclusiva.

identitaireslogo.jpgLos militantes de Generación Identiraria se visten de colores amarillo y negro y han tomado como símbolo la letra griega “lambda” (^), que es también una referencia a los espartanos (spartiatas), especialmente a la película “300” realizada por Zack Snyder. El film 300, que es la adaptación del cómic de Frank Miller del mismo nombre, no es sólo una película popular que relata las guerras médicas entre griegos y persas. Este film está cargado de simbolismo para los militantes identitarios: los espartanos (representantes de la civilización europea) repelen la invasión de los persas (civilización no europea, originaria de Oriente Medio, hoy tierra musulmana). La analogía con los objetivos de los Identitarios es total: los europeos rechazan la invasión musulmana. Pero la representación simbólica va todavía más lejos: los espartanos son representados como filósofos y defensores de la democracia frente a los persas, representados como hordas de bárbaros. El hecho de que los espartanos combatieran la invasión de los persas les dotaría de una mayor legitimidad: como el recurso a la fuerza y a la violencia sólo estaría hoy moralmente legitimado para repeler una agresión, los Identitarios se situarían en la escena como víctimas de una invasión islámica –facilitada por la complaciente clase política– frente a la cual ellos deberían defender a su pueblo. Los militantes de GI forman parte plenamente de la llamada “generación 2.0”, lo cual es bastante apreciado por los dirigentes más adultos, porque la generación 2.0 controla las herramientas de internet, el marketing viral y el trabajo en redes.

Ya se trate de jóvenes militantes o de sus mayores veteranos, la idea de base está clara: “alzar el estandarte de la identidad frente a la uniformidad”. Atacan tanto la “americanización” como la “islamización” de Francia, aunque sus acciones están dirigidas principalmente contra la comunidad musulmana. La uniformidad (impuesta por el exterior) pondría, según ellos, la identidad francesa en peligro. Esta noción de identidad reagrupa “las tradiciones populares y orales (el lenguaje), las costumbres y la moral, la aceptación de un pasado común (la historia) y la voluntad de vivir juntos en el futuro”.

La identidad jugaría en tres niveles: la identidad “carnal” que es una identidad regional, la identidad “histórica”, es decir, la identidad francesa, y la identidad “civilizacional”, es decir, la identidad europea.

La noción de identidad a la que se refieren los militantes identitarios es tan problemática como esencialista: según los Identitarios, la identidad se adquiere y se transmite a través de la filiación. Así, nuestra identidad nos sería dada por el nacimiento y no podría cambiar en el curso de una vida. Sería casi parte de nuestra genética. Sin embargo, en las ciencias sociales, la identidad es frecuentemente definida como un proceso que se construye a lo largo del desarrollo individual. No puede ser, entonces, remitida al nacimiento.

Mientras los “pensadores de la tolerancia” pueden imaginar que la aceptación de un pasado común y la voluntad de vivir juntos en el futuro podrían llegar a representar el cimiento de una sociedad multicultural y la superación de las rivalidades étnicas o religiosas, ello parece ser diferente para los Identitarios. La comprensión de la historia por los Identitarios puede resumirse a través de su eslogan, “una tierra, un pueblo” (prestado de Terre et Peuple de Pierre Vial). En la concepción identitaria existen pueblos bien definidos, separados los unos de los otros, de tal forma que no deberían entrar en interacción.

identitrassismus.jpgLos Identitarios reniegan de un Estado jacobino y unitario que viola las identidades locales tanto como los valores de la revolución francesa. En su comprensión de la identidad, los Identitarios se refieren a personajes prerrevolucionarios tales como los espartanos o incluso Charles Martel. Sus referencias hacen abstracción de los últimos siglos de historia de Francia para no recordar sino las referencias guerreras o romantizadas y edulcoradas de los campesinos trabajando la tierra (como puede comprobarse en los motivos medievales y caballerescos de sus carteles de propaganda).

Con el eslogan “100% identidad, 0% racismo”, el movimiento identitario intenta distanciarse de una imagen racista o xenófoba: dado que el movimiento identitario no habla nunca de razas sino de culturas e identidades y que no explicita claramente una jerarquía entre esas culturas, no se puede, desde nuestra definición del racismo, calificar de racista.

Uno de los grandes temores de los Identitarios se llama “uniformización”. «Nosotros diríamos que el enemigo principal es la ideología de lo Mismo, según la cual la igualdad y la uniformidad son las claves del paraíso en la tierra». En este esquema, cualquier movimiento o idea con ambición universal se convierte en una amenaza para los Identitarios. Ellos distinguen cinco grandes amenazas: 1. El jacobinismo y el centralismo, que ha unificado Francia e intenta unificar Europa. 2. El complejo “antirracista” y “etnomasoquista”, que engendra la uniformización por la promoción del mestizaje. 3. El capitalismo ultraliberal, que conduce a la uniformización mundial mediante la promoción del modelo ciudadano-consumidor. 4. La política expansionista de los Estados Unidos, que intenta imponer el “american way of life” por todo el planeta. 5. El Islam que, con una vocación universal, es una “religión conquistadora” que quiere uniformar el mundo “sometiendo a los no-musulmanes a la Sharía”.

De esta forma, los Identitarios abogan por la homogeneidad de los pueblos y la heterogeneidad entre los pueblos. Son adversarios de una uniformización por el exterior, imponiendo en una sociedad multicultural la uniformización por el interior. Rechazan todo lo que puede venir del exterior, sea en la lengua, la alimentación (“ni MacDonald, ni Kebab”), los gustos musicales y todo lo que atraviesa la vida cotidiana. La lucha de los Identitarios contra la “hegemonía islámica” y contra la “islamización de la sociedad francesa” justifica para ellos cualquier acción contra el islam.

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Por otra parte, el programa de los Identitarios tiene una tendencia regionalista, bastante anclada en lo local y en la lucha contra la globalización. Cuatro líneas políticas deben discernirse: 1. Reforzamiento de las identidades locales mediante el paso de un Estado central a un Estado federal. 2. Una construcción social más fuerte, que se dirigiría a los franceses “de origen” (de pura cepa). 3. Reflexiones sobre la protección del medioambiente. 4. Europa: “Una Francia de las regiones en una Europa de las naciones”.

En términos de inmigración, los Identitarios estiman que “la integración no funciona”. La integración habría fracasado y “una buena parte de las poblaciones de origen inmigrante jamás podría integrarse en Francia”. Esta es la razón por la que los Identitarios desearían ver a los inmigrantes retornar a sus países de origen. Contra la lógica integracionista, los Identitarios proponen una política de expulsión en dos tiempos. A corto plazo, los Identitarios desean simplemente expulsar a los clandestinos y a los delincuentes. A medio plazo quieren firmar acuerdos de colaboración con los países de origen para facilitar el retorno de los extranjeros a su país en un plazo de quince años. Según los Identitarios resulta insuficiente impedir la instalación de inmigrantes en Francia, habría que lograr también que los inmigrantes que ya viven en Francia regresen a sus países de origen. Desearían que los inmigrantes recobren un “estatuto de extranjero”, es decir, que ellos vinieran a Europa para formarse y trabajar, retornando posteriormente a su país de origen para hacer fructificar la experiencia adquirida”.

Iurie Rosca : Chisinau, capitale des "anti-système"

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Iurie Rosca : Chisinau, capitale des "anti-système"

 
Ancien vice-premier ministre de Moldavie, Iurie Rosca, a organisé une série de conférences sur l’Eurasie et sur les alternatives au capitalisme financier. Il a choisi la capitale de son pays, Chișinău, pour installer une forme d’anti-Davos. Une ambition qui prend forme dans ce pays neutre “bloqué” entre la Roumanie et la Russie. L’Europe de l’Est bouge et envoie des messages à l’Europe de l’Ouest. Iurie Rosca les évoque comme observateur et acteur.
- Colloque de Chisinau 2017 : https://www.tvlibertes.com/2017/12/18...
- Colloque de Chisinau 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=3mplk...
- Entretien avec Igor Dodon : https://www.tvlibertes.com/2018/01/03...
 
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mercredi, 21 février 2018

L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

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L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

Vienne/Moscou – A l’ombre des sanctions de l’UE contre la Russie, le nouveau gouvernement autrichien opte pour une politique originale et prouve par là sa vision à long terme. Le ministre autrichien des communications, Hofer (FPÖ) négocie avec son homologue russe Sokolov la prolongation d’une voie ferrée à large écartement. Celle-ci permettra de relier l’Autriche au Transibérien et, via celui-ci, à la Chine. La petite république alpine aura ainsi accès à la « nouvelle route de la Soie », pour l’essentiel promue par la Chine.

Les négociations entre Hofer et Sokolov indiquent qu’il y a désormais un rapprochement politique entre Vienne et Moscou, en dépit des sanctions systématiques qu’impose l’UE à la Russie, sanctions que l’on critique avec véhémence en Autriche depuis quelques années déjà.

Concrètement, il s’agit de réaliser des plans qui sont dans les tiroirs depuis plusieurs années, notamment celui visant à prolonger jusqu’à Vienne la voie à large écartement du Transibérien qui arrive en Europe dans l’Est de la Slovaquie. Le projet envisage la construction d’une gare à conteneurs pour les frets arrivant d’Asie en Europe. Elle se situerait soit à Parndorf ou près du Kittsee dans le Burgenland.

Le ministère autrichien des communications prépare d’ores et déjà l’étape suivante : calculer et choisir le modèle économique et financier approprié pour ce projet estimé à 6,5 milliards d’euros. Après cette mise au point, les consultations commenceront avec les pays partenaires ; ensuite, on mettra cette politique au diapason avec la Commission européenne et on entamera tous les processus nécessaires pour obtenir les autorisations requises.

Article paru sur: http://www.zuerst.de  

mardi, 20 février 2018

Revoir l’Europe: la construction européenne selon Laurent Wauquiez

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Revoir l’Europe: la construction européenne selon Laurent Wauquiez

par Georges FELTIN-TRACOL

LW-livbre.jpg« La force de l’Europe est sans doute d’avoir été perpétuellement traversée par une envie d’ailleurs, une forme de doute existentiel qui nous a poussés à aller toujours plus loin, à nous questionner et à nous remettre sans cesse en cause. Ce besoin de dépassement est pour moi la plus belle forme de l’esprit européen (p. 290). » C’est à tort qu’on attribuerait ces deux phrases à Guillaume Faye. Leur véritable auteur n’est autre que Laurent Wauquiez, le nouveau président du parti libéral-conservateur de droite Les Républicains. Il avait publié au printemps 2014 Europe : il faut tout changer. Cet essai provoqua le mécontentement des centristes de son propre mouvement, en particulier celui de son mentor en politique, Jacques Barrot, longtemps député-maire démocrate-chrétien d’Yssingeaux en Haute-Loire. Après sa sortie sur le « cancer de l’assistanat » en 2011, ce livre constitue pour l’ancien maire du Puy-en-Velay (2008 – 2016) et l’actuel président du conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes une indéniable tunique de Nessus. Il convient cependant de le lire avec attention puisqu’il passe de l’européisme béat à un euro-réalisme plus acceptable auprès des catégories populaires.

Laurent Wauquiez avoue volontiers avoir cru à 16 ans que « nous serions cette génération qui accoucherait du fédéralisme européen (p. 9) ». Le projet européen conduit par François Mitterrand, Helmut Kohl et Jacques Delors stimulait son imagination juvénile. « La cause était entendue : les limites nationales étant trop étroites pour enfermer nos rêves de grands espaces, c’est résolument vers l’Europe que nos regards rêveurs se tournaient (p. 9). » Il ne s’agit pas d’une allusion aux grands espaces schmittiens : l’auteur ignore tout de ce penseur majeur du XXe siècle… Ce n’est pas son seul manque. Bien que major à l’agrégation d’histoire, il avoue volontiers ignorer la vie et l’action de Grundtvig (p. 256). Preuve qu’il n’a jamais lu les ouvrages de Jean Mabire. Trois décennies plus tard et après ses expériences d’élu local et de secrétaire d’État porte-parole du gouvernement (2007 – 2008), de secrétaire d’État chargé de l’Emploi (2008 – 2010), de ministre des Affaires européennes (2010 – 2011), et de ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche (2011 – 2012), son enthousiasme s’étiole et se tiédit. Certes, « les grands desseins politiques ont besoin d’incarnation (p. 27) ». Or, il remarque à juste titre que « l’Europe manque cruellement de grands projets mobilisateurs et fédérateurs (p. 27) ».

Ses critiques font mouche quand il ironise respectivement sur la Commission européenne qualifiée de « tapir qui se regarde le nombril (p. 112) », le Conseil européen de « tribu des Lémuriens (p. 119) » dont « les grandes manœuvres [… en font un] pays des grands fauves (p. 123) », le Parlement européen de « grenouille et […] bœuf (p. 128) » et la Banque centrale européenne de « dernier rempart fédéral (p. 213) ». Il prévient que les bâtiments à Bruxelles – Strasbourg – Francfort – Luxembourg sont cernés par « la meute des lobbies (p. 135) ». À qui la faute ? À la sempiternelle coalition libérale – sociale-démocrate-chrétienne qui monopolise l’eurocratie ?

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Refonder politiquement l’Europe ?

Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité des essais signés naguère par Michel Poniatowski, Philippe de Villiers, voire Bruno Mégret (1), avec cette sous-estimation notable des enjeux de puissance. Les manques y sont notables ! Laurent Wauquiez agrémente sa démonstration de nombreuses et parfois savoureuses anecdotes ministérielles. Ainsi, dès qu’il faut aborder les questions européennes, les députés français quittent-ils en masse l’hémicycle… Il déplore « la démission du politique face à l’expertise administrative (p. 121) » et constate que « c’est le politique qui a abandonné Bruxelles et non le fonctionnaire qui a pris la place (p. 123) ». Comment alors redonner aux institutions européennes un sens politique quand celles-ci persévèrent à neutraliser toute action du politique ?

Si les plumitifs le poursuivent de leur vindicte, c’est probablement parce que Laurent Wauquiez défend un « choc des civilisations » et les racines spirituelles de l’Europe. Outre l’humanisme et les Lumières, il se rabat sur l’habituel et paresseux triangle Athènes – Rome – Jérusalem bien qu’il reconnaisse que l’« apport barbare constituera la matrice des futurs États-nations (p. 287) ». À ses yeux, les billets en euro témoignent de l’absence d’identité concrète. « L’identité européenne vue par les institutions actuelles s’y trouve toute entière résumée : une construction artificielle, sans frontière, sans début, sans fin, sans contenu (p. 276). » Il assume pour sa part que « l’Europe a été chrétienne et on se condamne à ne rien comprendre si l’on cherche à tout prix à nier ce pan de notre histoire (p. 284). » En revanche, il ne voit pas Charlemagne en père de l’Europe. « Le véritable enfantement historique de l’Europe est le Moyen Âge. Cette naissance […] est la résultante de deux tendances : l’action du christianisme et l’opposition à l’islam (p. 279). » Il souligne que « notre histoire est une histoire commune, mais c’est l’histoire d’un affrontement entre la civilisation européenne et la civilisation ottomane (p. 168) ». Par conséquent, « historiquement, la Turquie n’a jamais été un pays européen. […] Le combat entre la Sublime Porte et les puissances européennes était un combat à mort pour la suprématie d’une puissance sur l’autre (p. 167) ». Cette logique d’affrontement est plus qu’actuelle avec la nouvelle Turquie du Reis Erdogan qui maintient son inacceptable occupation du Nord de Chypre et son blocus scandaleux envers la vaillante Arménie.

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La Turquie ne devrait pas rejoindre l’Union européenne comme d’autres États candidats à l’adhésion tels que « l’Ukraine a vocation à être un pays charnière entre Europe et Russie et doit le rester (p. 88) ». Il rappelle qu’à l’instar d’Emmanuel Macron, Nicolas Sarközy défendait l’élargissement aux États des Balkans, ce que ne veut pas Wauquiez qui rejette, quant à lui, les élargissements récents. Il considère même que « c’est l’élargissement qui a tué l’Europe (p. 293) ».

Pour ce livre, l’auteur entreprend un vibrant « plaidoyer pour une rupture (p. 171) ». Il existe une particularité européenne par rapport à d’autres continents eux aussi européens. « Il y a en Europe une combinaison de facteurs que l’on ne trouve pas en Amérique : l’enracinement dans un paysage (l’architecture, la nature travaillée par l’homme, les frontières); l’enracinement dans des langues et, au final, une recherche permanente d’équilibre (pp. 289 – 290). » C’est quand même à demi-mot que Laurent Wauquiez s’insurge contre une certaine forme du politique correct. « Tétanisés par Maastricht, les pro-européens n’osent plus émettre la moindre critique. Ils ont abdiqué toute forme d’esprit critique (p. 16). » D’après lui, « dénoncer les défaillances de l’Union européenne ne revient pas à se classer automatiquement dans le camp des anti-européens (p. 22) ». Les pro-européens manquent de lucidité critique, ce qui favorise la perdition certaine des institutions de l’Union pseudo-européenne. Il condamne l’idéologie mortifère de la Direction générale de la concurrence sise à Bruxelles. Ses lubies idéologiques ultra-libérales nuisent aux intérêts européens. « La concurrence devrait être un moyen et non une fin en soi (p. 47). » Quant aux normes de plus en plus intrusives et dispendieuses, elles « ne sont pas une dérive, elles sont le mal profond d’une Europe qui faute de faire des grands projets s’ennuie dans des sujets accessoires (p. 34) ». Les instances soi-disant européennes ne sont pas les seuls responsables de cet ennui existentiel. « Les États membres contribuent à cette dérive (p. 33). » Qu’on ne s’étonne pas ensuite que « l’Europe n’arrive plus à dépasser les lobbies et les querelles d’intérêts entre États membres (p. 34) ». En effet, « dans les négociations européennes, chacun met toute sa pugnacité à faire reconnaître tel ou tel particularisme local, qui alimente encore plus le luxe de détail des directives européennes (p. 33) ». L’absence de coordination effective incite les participants à jouer leur propre carte sans s’aviser de la dimension continentale des défis. Par ailleurs, bien qu’impolitique, « l’Europe a une capacité étonnante à se faire des ennemis. L’accès aux aides européennes est ainsi un épouvantable parcours du combattant (p. 25) ». Il regrette par exemple la lenteur d’application du programme Galileo du fait de la nonchalance du commissaire italien de l’époque, Antonio Tajani, « un homme sympathique mais qui a manqué de rigueur et de détermination (p. 29) ». Aujourd’hui, Antonio Tajani préside le Parlement européen et serait le probable candidat Forza Italia de Silvio Berlusconi à la fonction de président du Conseil en cas de victoire aux législatives de mars prochain de la Coalition des droites.

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Pour l’euro

Laurent Wauquiez se veut pragmatique. S’il s’oppose à « notre folie libre-échangiste (p. 226) », il aimerait que « l’Europe doit nous permettre de bâtir un patriotisme industriel européen à même de faire face à la Chine et aux États-Unis (p. 53) ». Cela ne l’empêche pas d’approuver la logique libre-échangiste globalitaire de l’OMC. Il paraît ne pas connaître les travaux d’Emmanuel Todd, ni même les écrits du Prix Nobel d’économie Maurice Allais qui était un libéral atypique. Wauquiez aurait tout intérêt à s’en inspirer. Mais il ne le fera pas de crainte de déplaire aux médiats officiels de désinformation.

L’entité soi-disant européenne est une bureaucratie. Soit ! Mais « quand la technocratie prend le pouvoir, ce n’est pas la technocratie qu’il faut blâmer mais le politique (p. 214) ». Comment politiser l’Europe alors que celle-ci est foncièrement impuissante ? La question se fait pressante. Par « un réarmement intellectuel à un moment où l’Europe doit faire face aux défis venus des continents qui se réveillent (p. 279) », écrit-il. Il se doute que « le danger est tout simplement que l’Europe sorte de l’histoire et s’enfonce dans une molle décadence (p. 21) ». Pour Laurent Wauquiez, l’Europe est une nécessité, sinon « ce rendez-vous est sans doute le dernier. […] Différer, attendre, revient à choisir de sortir de l’histoire. Nous sommes dans la position des empires décadents. Nous avons encore la possibilité de choisir notre destin, mais demain il sera trop tard et l’avenir se fera alors sans nous (p. 297) ». Il réclame un changement profond des structures institutionnelles européennes. La France devrait sortir de l’Espace Schengen, retrouver la maîtrise complète de ses frontières, exiger que l’immigration revienne aux États membres et que Paris pratique une politique migratoire fondée sur des quotas ! Dans le même temps, l’Union dite européenne devrait établir des limites géographiques précises à son extension. « Oui, il faut des frontières, oui, il faut des protections et des règles : cela vaut pour l’immigration comme pour l’économie. L’Europe, si elle renonce à défendre son limes, se condamne (p. 252). »

Hostile au sans-frontièrisme, il conspue l’action délétère de la Cour européenne des droits de l’homme et invite les fonctionnaires européens à travailler pour de courtes périodes dans les administrations nationales. Là où son discours ne surprend plus concerne la monnaie unique. Laurent Wauquiez « reste convaincu que renoncer à l’euro serait une folie (p. 195) ». Parlant des États membres de l’Eurolande, il a bien compris que « l’euro les oblige à être ensemble mais la réalité est que leurs divergences restent fortes et ne permettent pas de constituer un véritable affectio societatis européen (p. 181) ». En fait, « la crise de l’euro n’est pas une crise de la dette ou des déficits excessifs. […] La crise de l’euro est avant tout la crise de pays dont les chemins économiques divergeaient de plus en plus et qui n’avaient plus du tout la même compétitivité. Les marchés se sont tout simplement pris à douter qu’il soit possible de tenir la même monnaie entre une Allemagne forte et une Grèce ou une Espagne exsangues sur le plan économique (p. 199) ». Il ignore là encore l’influence néfaste de la Haute Finance cosmopolite. Donc, conclut-il, « l’euro a besoin d’un exécutif fort (p. 217) ». Oui, mais comment ?

euro-373008_640.jpgIl reste sur ce point d’une grande ambiguïté. « Toute tentation fédéraliste, tout renforcement quel qu’il soit des institutions européennes dans le cadre actuel doit être systématiquement rejeté (pp. 293 – 294). » Il est révélateur qu’il n’évoque qu’une seule fois à la page 187 la notion de subsidiarité. Il pense en outre qu’« il n’y a pas un peuple européen, et croire qu’une démocratie européenne peut naître dans le seul creuset du Parlement européen est une erreur. Il faut européaniser les débats nationaux (p. 139) ». Dommage que les Indo-Européens ne lui disent rien. Il reprend l’antienne de Michel Debré qui craignait que le Parlement européen s’érigeât en assemblée constituante continentale. « Construire l’Europe avec la volonté de tuer la nation est une profonde erreur (p. 285). » À quelle définition de la nation se rapporte-t-il ? La nation au sens de communauté de peuple ethnique ou bien l’État-nation, modèle politique de l’âge moderne ? En se référant ouvertement à la « Confédération européenne » lancée en 1989 – 1990 par François Mitterrand et à une « Europe en cercles concentriques » pensée après d’autres par Édouard Balladur tout en oubliant que celui-ci ne l’envisageait qu’en prélude à une intégration pro-occidentale atlantiste avec l’Amérique du Nord, Laurent Wauquiez soutient une politogenèse européenne à géométrie variable. Dans un scénario de politique-fiction qui envisage avec deux ans d’avance la victoire du Brexit, il relève que « le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne suite à son référendum, mais a contribué à faire évoluer les 27 autres États membres pour qu’ils acceptent une forme plus souple de coopération autour d’un marché commun moins contraignant (p. 191) ». D’où une rupture radicale institutionnelle.

Un noyau dur « néo-carolingien »

EUR6.pngLa configuration actuelle à 28 ou 27 laisserait la place à une entente de six États (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie et Pays-Bas) qui en exclurait volontairement le Luxembourg, ce paradis fiscal au cœur de l’Union. « Le noyau dur à 6 viserait une intégration économique et sociale forte (p. 185). » Il « pourrait s’accompagner d’un budget européen, poursuit encore Wauquiez, qui aurait comme vocation de financer de grands projets en matière de recherche, d’environnement et de développement industriel (p. 186). » On est très loin d’une approche décroissante, ce qui ne surprend pas venant d’un tenant du productivisme débridé. Cette « Union à 6 » serait supervisée par « une Commission restreinte à un petit nombre de personnalités très politiques qui fonctionnerait comme un gouvernement élu par le Parlement (pp. 187 – 188) ». S’il ne s’agit pas là d’une intégration fédéraliste, les mots n’ont aucun sens ! Laurent Wauquiez explique même que « la politique étrangère et la défense sont d’ailleurs toujours parmi les premières politiques mises en commun dans une fédération ou une confédération d’États (p. 92) ». Il n’a pas tort de penser que ce véritable cœur « néo-carolingien » (2) serait plus apte à peser sur les décisions du monde et surtout d’empêcher le déclin de la civilisation européenne. Faut-il pour le moins en diagnostiquer les maux ? « La première défaite, observe-t-il, c’est d’abord une Europe qui a renoncé à être une puissance mondiale. Elle accepte d’être un ventre mou sans énergie et sans muscle. Elle a abandonné toute stratégie et ne cherche plus à faire émerger des champions industriels (pp. 250 – 251) ». L’effacement de l’Europe a été possible par l’influence trouble des Britanniques. Londres imposa la candidature de l’insignifiante Catherine Ashton au poste de haut-représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité « a méthodiquement planifié par son inaction l’enlisement de la politique étrangère de sécurité et de défense (p. 90) ». Un jour, Laurent Wauquiez discute avec son homologue britannique. Quand il lui demande pourquoi avoir choisi cette calamité, le Britannique lui répond qu’« elle est déjà trop compétente pour ce qu’on attend d’elle et de la politique étrangère européenne, c’est-à-dire rien (p. 90) ». Résultat, le projet européen verse dans l’irénisme. « L’Europe a pensé que sa vertu seule lui permettrait de peser alors qu’il lui manquait la force, la menace, les outils d’une diplomatie moins morale mais plus efficace (p. 93). » L’essence de la morale diverge néanmoins de l’essence du politique (3).

Map_of_Visegrad_Group.pngAutour de ce Noyau dur européen s’organiseraient en espaces concentriques une Zone euro à dix-huit membres, puis un marché commun de libre-échange avec la Grande-Bretagne, la Pologne et les Balkans, et, enfin, une coopération étroite avec la Turquie, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Cette vision reste très mondialiste. L’auteur n’envisage aucune alternative crédible. L’une d’elles serait une Union continentale d’ensembles régionaux infra-européens. Au « Noyau néo-carolingien » ou « rhénan » s’associeraient le « Groupe de Visegrad » formellement constitué de la Pologne, de la Hongrie, de la Tchéquie, de la Slovaquie, de l’Autriche, de la Croatie et de la Slovénie, un « Bloc balkanique » (Grèce, Chypre, Bulgarie, Roumanie), un « Ensemble nordico-scandinave » (États baltes, Finlande, Suède, Danemark) et un « Axe » Lisbonne – Dublin, voire Édimbourg ? C’est à partir de ces regroupements régionaux que pourrait ensuite surgir des institutions communes restreintes à quelques domaines fondamentaux comme la politique étrangère, la macro-économie et la défense à condition, bien sûr, que ce dernier domaine ne soit plus à la remorque de l’Alliance Atlantique. Il est très révélateur que Laurent Wauquiez n’évoque jamais l’OTAN. Son Europe ne s’affranchit pas de l’emprise atlantiste quand on se souvient qu’il fut Young Leader de la French-American Foundation.

Dès lors, il a beau proclamé que « l’Europe c’est […] faire ensemble des projets que l’on ne peut faire seul, aborder fièrement la concurrence et montrer à la face du monde qu’unis, les Européens ont de l’énergie à revendre, qu’ils forment un continent d’ingénieurs et d’industriels capables de relever tous les défis (p. 39) ». Cela reste de pieuses intentions. Tout son exposé se fonde sur les méthodes viciées de la démocratie bourgeoise libérale représentative et de la sinistre partitocratie.

Étonnante synthèse

JMon-Time.jpgLaurent Wauquiez méconnaît les thèses fédéralistes intégrales et non-conformistes. Il semble principalement tirailler entre Jean Monnet et Philippe Seguin. « Les deux sont morts aujourd’hui, et c’est la synthèse de Monnet et Séguin qu’il faut trouver si l’on veut sauver l’Europe (p. 18). » Cette improbable synthèse ne ferait qu’aggraver le mal. Wauquiez affirme que « Monnet et Séguin avaient raison et il faut en quelque sorte les réconcilier (p. 17) ». À la fin de l’ouvrage, il insiste une nouvelle fois sur ces deux sinistres personnages. « La vision de Monnet n’a sans doute jamais été aussi juste ni d’autant d’actualité (p. 293) » tandis que « définitivement, Philippe Séguin avait raison et le chemin suivi depuis maintenant vingt ans est en mauvais chemin (p. 291) ». Se placer sous le patronage à première vue contradictoire de Monnet et de Séguin est osé ! Jean Monnet le mondialiste agissait en faveur de ses amis financiers anglo-saxons. Quant à Philippe Séguin qui prend dorénavant la posture du Commandeur posthume pour une droite libérale-conservatrice bousculée par le « bougisme » macronien, cet ennemi acharné de la Droite de conviction représentait toute la suffisance, l’illusion et l’ineptie de l’État-nation dépassé. Sa prestation pitoyable lors du débat avec François Mitterrand au moment du référendum sur Maastricht en 1992 fut l’un des deux facteurs décisifs (le second était la révélation officielle du cancer de la prostate de Mitterrand) qui firent perdre le « Non » de justesse le camp du non. François Mitterrand n’aurait jamais débattu avec Marie-France Garaud, Philippe de Villiers ou Jean-Marie Le Pen…

Europe : il faut tout changer est un essai qui tente de trouver une voie médiane entre une Union actuelle en dysfonctionnement total et l’option souverainiste. Certaines suggestions paraissent intéressantes, mais Laurent Wauquiez demeure malgré tout un modéré. S’il a les mêmes convictions que Séguin, voire du Chirac de l’« appel de Cochin » (décembre 1978), les droitards sans cesse cocufiés risquent de voir leurs cornes encore plus poussées… Wauquiez devine l’enjeu européen sans s’extraire du train-train politicien. Pas sûr que cet entre-deux de pondération mitigé incite les électeurs de la « France périphérique » à voter pour la liste que soutiendra Wauquiez aux élections européennes de 2019.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : cf. de Michel Poniatowski, l’excellent L’avenir n’est écrit nulle part, Albin Michel, 1978, et L’Europe ou la mort, Albin Michel, 1984; de Philippe de Villiers, Notre Europe sans Maastricht, Albin Michel, 1992, La Machination d’Amsterdam, Albin Michel, 1998, etc., de Bruno Mégret, La Nouvelle Europe. Pour la France et l’Europe des nations, Éditions nationales, 1998, L’Autre Scénario pour la France et l’Europe, Éditions Cité Liberté, 2006, ou Le Temps du phénix. Récit d’anticipation, Éditions Cité liberté, 2016.

2 : Ce cœur « néo-carolingien » ou « rhénan » s’apparente aux thèses de Marc Rousset développées dans La nouvelle Europe de Charlemagne. Le pari du XXIe siècle (Économica, 1995), préface d’Alain Peyrefitte.

3 : cf. Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2003.

• Laurent Wauquiez, Europe : il faut tout changer, Odile Jacob, 2014, 302 p.

TERRE & PEUPLE Magazine n°74: Jacobinisme liberticide

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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"

TERRE & PEUPLE Magazine n°74: Jacobinisme liberticide

Le numéro 74 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème du 'Jacobinisme liberticide'.

Dans son éditorial, Pierre Vial croise ses projecteurs sur les dénis du réel que proclament sans pudeur les saltimbanques obscènes de la comédie politicienne européenne, avec en tête le micro-Macron.  Président des riches, il affecte de ne pas voir la pauvreté de neuf millions de ses compatriotes, ou de pouvoir l'imputer à leur paresse.  Et de n'apercevoir, dans la crise démographique et le grand remplacement, qu'une hypothèse complotiste, et dans la menace djihadiste et la radicalisation qu'un problème de rééducation de déséquilibrés.  Il serait, cela mis à part, l'homme de l'avenir.  Quel avenir ?

indo-europeens_jean_haudry_F_B.jpgC'est Robert Dragan qui recueille la pensée de Jean Haudry, prélat de la confession indo-européaniste, sur son livre 'La religion des Indo-Européens' et en particulier sur 'Le feu dans la tradition indo-européenne'.  Le feu est primordial dans la tradition préhistorique, central dans le foyer qu'il illumine et réchauffe.  Il éclaire des métaphores, telle le feu de la parole qualifiante, le feu des eaux, qui désigne l'or.  Si, à l'époque classique, il est présenté sous les formes d'une profusion de divinités diverses, d'Hestia-Vesta à Prométhée, en passant par Apollon, Héphaïstos et Artémis, avec leurs correspondants celtiques, germaniques, indiens, slave ou baltes, cette prolifération exprime l'importance de la notion : le feu est omniprésent dans la nature et dans l'homme.  L'idée que la fortune est liée au feu apparaît à la fois très ancienne, à en juger sur les correspondances sur lesquelles elle se fonde, et très durable.  Pour Héraclite, le feu constitue la substance même de l'univers.  Aristote fait remonter cette conception à Pythagore.  De fait, pour Philolaos, le « foyer de l'univers, maison de Zeus, principe de cohésion et mesure de la nature » est situé au milieu du monde.  Or, comme l'a montré Schuhl, à partir d'un passage du Phèdre, la Nécessité s'identifie à la fois à Hestia « qui siège au centre du monde comme au coeur des cités, sur l'omphalos, au foyer des prytanées » et à l'idée du Bien : « Ce n'est pas un Atlas qui supporte le monde, mais le bien et l'obligation qui supportent toute chose. »  Conception proche de celle de l'hymne védique à Mitra, « Mitra (contrat d'amitié) soutient terre et ciel», elle repose sur une homologie traditionnelle entre le respect des obligations, la cohérence du monde qui en dépend et le feu qui est l'élément lié à Mitra. 

Jean-Patrick Arteault dresse avec une grande pénétration un état de l'opinion avant, pendant et après les dernières élections présidentielles.  De nombreux Français étant attachés, par peur du changement, à l'euro et à l'Union européenne, il aurait mieux valu n'en point parler, d'autant plus que la souveraineté n'est qu'un moyen pour faire respecter l'identité.  Et mener plutôt des actions discrètes, pour restaurer d'abord les souverainetés nationales, sans lesquelles on ne peut appliquer de politiques identitaires.  Et faire le choix d'alliances avec des nations européennes souveraines, dont la Russie, pour en faire, à très long terme, naître une synthèse impériale, et non impérialiste.  L'incapacité patente de la gauche intellectuelle à renouveler ses idées, le désarroi de ses plumitifs devant la défiance grandissante du public, son asservissement à l'oligarchie libérale, dont elle reprend tous les éléments de langage, tout cela a pu faire croire que la bataille métapolitique était gagnée.  Cette victoire ne sera toutefois acquise que lorsque la grande majorité des écrivains et artistes exprimera consciemment (ou encore mieux inconsciemment) notre vision, lorsque la majorité des journalistes valorisera nos idées sans y être contraints.  Lorsque la majorité des histrions qui façonnent la culture populaire travailleront spontanément dans notre sensibilité.  Lorsqu'une grande majorité des enseignants transmettront nos concepts et valeurs, y ayant adhéré profondément.  Lorsque pour une grande majorité de chercheurs notre vision du monde sera devenue le paradigme de leurs travaux.  Dès lors, plus que jamais, c'est l'impératif métapolitique qui est à l'ordre du jour, l'investissement politique n'étant qu'une affiche de propagande.  En matière électorale, à propos de la 'Ligne Buisson' qui vise à exploiter autant que la veine ouvriériste celle des conservateurs, l'auteur relève pas mal d'ambiguité : des conservateurs, mais de quoi ?  D'une forme politique qui, à défaut de fond, permet la survie tant que le capitalisme financier n'a pas détruit les cadres sociaux et culturels ?  Quand ce n'est pas un conservatisme réactionnaire de nostalgiques, ou tout simplement de nantis, voire de colbertiens raisonnables qu'inquiètent les partageux.  L'ambiguïté de leur conservatisme est encore aggravée pour les catholiques, par leur vocation universaliste, quand ce n'est pas par leur 'anti-fascisme'.  On est loin de la fidélité à la tradition culturelle populaire et ses fondamentaux moraux.  Jean-Patrick Arteault veut croire à la sincérité de Patrick Buisson quand celui-ci veut joindre aux conservateurs intégraux la couche populaire instinctivement identitaire.  Il avertit contre le risque de servir de Harkis à une bourgeoisie apatride.  On ne peut blâmer le FN de tenir à distance des éléments compromis dans des structures largements infiltrées d'indicateurs, de provocateurs et de policiers, qui sont utilisés pour lui nuire.  Mais bien de négliger les enjeux actuels qui préoccupent la majorité de la population.  La dédiabolisation est un échec pour le FN, qui a rallié l'idéologie d'un ennemi que cela ne retiendra pas pour autant de le disqualifier médiatiquement et de l'incapaciter politiquement.  Il en va de même de sa pudibonde bouderie à l'égard des catholiques de tradition, trop faibles pour faire la différence, mais assez forts pour qu'on ne puisse les ignorer, même s'il est vrai que certaines références culturelles des traditionnels sont à peu près aussi ouvertes que celles des salafistes.  La Nouvelle Droite a bien démontré que l'occidentalisme est la phase terminale de la laïcisation du christianisme.  Mais elle a contribué à déchristianiser une frange identitaire, la coupant d'une pratique native du sacré religieux qu'un néo-paganisme intellectualisé ne remplace pas.

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Introduisant le dossier central, Pierre Vial qualifie le jacobinisme d'utérus d'où est sorti le système à broyer les peuples et les individus.  Pour confisquer les libertés concrètes que ceux-ci s'étaient conquises, il a coupé les têtes au nom de la Liberté.  Pour les isoler et anéantir leur conscience identitaire, il a coupé les racines qui rattachent les individus à leur terre et à leurs ancêtres.

Alain Cagnat rappelle que Louis XVI, ayant commis la faiblesse de convoquer les Etats Généraux, a activé les doléances de nombreuses sociétés de pensée, dont le Club Breton.  Les députés du tiers état se proclament Assemblée constituante et le club breton Société des amis de la Constitution, qui rédige la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen et va s'installer au couvent des Jacobins.  Il va connaître un développement rapide, notamment en province, sans cesser de se radicaliser.  Allégeant ses conditions d'adhésion, il gonfle ses effectifs, qui basculent bientôt dans l'extrémisme.  Peu après, Paris se soulève et ramène de force Louis XVI à Paris.  D'abord réservé, Robespierre rallie la ligne dure et, le 29 juillet 1792, propose la destitution du roi et l'élection au suffrage universel d'une Convention.  Le 9 août, la Commune insurrectionnelle de Paris est créée et le 17 août siège le premier tribunal révolutionnaire.  Le massacre se déchaîne.  La monarchie est abolie.  Le 21 janvier, le roi est guillotiné.  Certaines provinces se rebellent.  La France, qui est dans le même temps en guerre avec tous ses voisins, lève 300.000 hommes.  La patrie étant en danger,  pour sauver la Révolution, un Comité de salut Public de douze députés cumule tous les pouvoirs.  Les tribunaux révolutionnaires champignonnent et les têtes roulent, tandis que se consomme le génocide vendéen.  Succès au plan international, les alliés se replient derrière le Rhin.  Les Jacobins liquident tous leurs adversaires politiques.  Robespierre, qui croit triompher, entame la brève période de la Grande Terreur, mais se laisse maladroitement arrêter.  Il est décapité deux jours plus tard.  Le jacobinisme est bien autre chose que le parisianisme centralisateur, qui a régné en France depuis Philippe le Bel jusque Louis XV.  C'est une dictature qui justifie sa violence par la vertu : le peuple souverain est constitué des hommes vertueux.  Robespierre est 'Incorruptible'.  La loi est le lien social et le délinquant se retranche du peuple.  La loi jacobine est infaillible et sa justice est éternelle.  L'objectif est une loi naturelle universelle.  Celui qui y contrevient est impur, il doit être éliminé.  Elue par le peuple, la Convention se considère son image parfaite et elle décide la mort du roi, plutôt que par un referendum dont l'issue aurait été incertaine.  Le peuple lui-même peut être corrompu et c'est le cas de la gangrène vendéenne.  Justice prompte et inflexible, la Terreur est une émanation de la vertu.  Dans les influences à la source du jacobinisme, l'auteur voit l'usure de la piété au XVIIIe siècle, les réticences du clergé à l'égard du progrès scientifique, la contestation de l'autorité papale par les protestants, les philosophes des Lumières.  Ceux-ci mettent à mal la Révélation, mais se partagent entre ceux qui osent se déclarer athées et les déistes, dont Voltaire que l'univers embarrasse et qui ne peut « songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger».  La conclusion est à Michel Onfray : « De Marine Le Pen à Philippe Poutou en passant par Macron et Mélenchon, Hamon ou Fillon, tous communient dans une même religion jacobine.  C'est ce logiciel qu'il faut jeter à la poubelle. »

GuerreVendée_1.jpgLe tableau émouvant des Guerres de Vendée que brosse Pierre Morilleau constitue une grande fresque, monumentale jusque dans ses détails, dont il est pratiquement impossible d'extraire la synthèse.  Des horreurs abominables des guerres de Vendée (auxquelles n'ont mis fin qu'en janvier 1800 les Paix de Montfaucon et de Candé), on pourrait dire que, quelque fournie qu'en soit l'information que nous en avions réunie, le présent rappel démontre que nous étions encore loin du compte.  Il démontre surtout que ces horreurs ont été générées par la roide logique jacobine, comme en témoignent les citations dont l'auteur émaille son texte.  Notamment « Les forêts seront abbatues, les récoltes seront coupées pour être portées sur les derrières de l'armée, les bestiaux seront saisis. » - « Soldats de la Liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés.  Le salut de la patrie l'exige, l'impatience du peuple français le réclame, son courage l'accomplira. » - « On emploira tous les moyens pour découvrir les rebelles ; tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages métairies, bois, landes, genêts et tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. »  On ne saurait oublier les Colonnes infernales, ni celles des fuyards dans la Virée de Galerne, ni l'armée des 'puants'  rongés de dyssenterie, ni les noyades de masse dans la Loire.

Robert Dragan rappelle que, dans la Bretagne de 1789 que l'impôt régionalisé favorisait, le petit peuple avait fait corps avec la noblesse contre la centralisation et s'opposait dans la rue à la bourgeoisie que soutenaient les étudiants.  Aux Etats-Généraux, les députés de Bretagne formèrent alors un Club breton, qui fédère bientôt nombre de sociétés révolutionnaires, jusqu'à dépasser le millier en 1791.  Installant ses assises au couvent des Jacobins, il se rebaptise Société des amis de la Constitution.  Quand éclatent les guerres de Vendée, les mêmes opposition villes-campagnes se marquent.  Nantes, ville de négociants et d'armateurs, est révolutionnaire.  Le coup d'état d'extrême gauche de 1794 balaye les Feuillants et Girondains modérés et régionalistes, les amis de la Constitution le cédant aux amis de la Révolution.  Des aventuriers, agissant comme commissaires du Comité révolutionnaires commettent des monstruosités.  Les prisons débordant, des camps de concentration, des pontons, des manufactures sont ouverts.  La famine et le typhus y règnent.  A la guillotine trop lente on substitue des exécutions collectives.  

adb-bret.jpgLes Bretons, insulaires délogés de Grande-Bretagne, n'ont jamais su trouver leur centre.  Constitués en royaume à la faveur des incursions des Vikings, ils redeviennent bientôt un duché, disputé entre les Plantagenets et les Capétiens, lesquels l'emporteront.  L'annexion sera consacrée par le double mariage de la duchesse Anne avec Louis XII et ensuite Charles VIII et par celui de leur fille Claude avec François Ier.  Depuis, la France leur promet l'unité et l'indépendance et, en fait, elle les divise. Dès 1781, les persécutions religieuses et les levées de soldats provoquent résistance et révoltes, dont celle de Jean Cottereau, dit Jean Chouan.  En 1796, malgré le génocide de la Vendée, on estime à 50.000 le nombre des Chouans. Ils forment des compagnies, avec des capitaines élus, parfois des généraux comme Cadoudal.  Les discordes sont fréquentes.  Les républicains les qualifient de Brigands, ce qui n'est pas toujours immérité, car le général Rossignol a l'idée de créer des faux Chouans chargés de discréditer les vrais en commettant les pires exactions.  Après la chute de Robespierre, des contacts sont pris pour conclure une paix qu'une minorité seulement signe.  Les autres proclaméés en état d'arrestation, le conflit reprend.  Hoche, qui a succédé à Rossignol, obtient une reddition. Les Chouans, jouant le jeu, gagnent les élections de 1797, qui sont alors confisquées : la République ne survit que par les armes, la forfaiture et la dictature.  En 1799, la Loi des otages; qui présume les parents complices, relance l'insurrection.  Nantes et Le Mans sont prises et les prisonniers libérés.  Mais, en novembre, Bonaparte prend le pouvoir et propose l'amnistie contre la reddition.  Certains chefs l'acceptent, d'autres refusent, dont Cadoudal qui bat les armées d'Harty, mais se résigne à signer la paix.  Son entrevue avec Bonaparte ayant été un échec, il projette de l'enlever pour le livrer aux Anglais.  Trahi, il est arrêté par Fouché et exécuté.  En 1830, quand la révolution bourgeoise met Louis-Philippe à la place de Charles X, la bru de celui-ci, la duchesse de Berry, tente de réveiller la chouannerie et est arrêtée.  En 1892, l'encyclique de Léon XIII, qui prône le ralliement à la République, désarme le clergé et les monarchistes.  A l'imitation des Gallois, les Bretons créent en 1900 le Gorsedd ou assemblée des druides. 

BAtao-ti.jpgAprès la Grande Guerre, une jeune garde identitaire, qui se définit 'na ru na gwen' (ni rouge ni blanc), se constitue autour du journal Breizh Atao.  Un parti autonomiste fédéraliste ayant été lancé sans succès, le Parti National Breton, plus radical, est créé en 1931.  En 1932, Célestin Laîné dynamite la statue de la Reine Anne (représentée à genoux aux pieds de Charles VIII).  Le PNB est dissous et Laîné et Mordrel sont condamnés.  En 1939, ils s'opposent à ce que la France apporte une aide à la Pologne.  Laîné s'évade et Mordrel et Debauvais (qui défend « un national-socialisme breton ») sont condamnés à mort.  Bien que s'évanouisse le rêve d'une indépendance concédée par l'Allemagne victorieuse, Laîné crée les groupes de combat Bagadou Stourm, qui deviendront le Brezen Perrot, après l'assassinat par les communistes de l'Abbé Perrot.  Après la guerre, le combat prend une forme culturelle, avec des réussites, comme celle de la musique, et des échecs, comme celui de la langue.  L'épuration consacre la domination de la gauche et fera de la Bretagne une terre d'élection du PS.

Fils de la Catalogne française, notre camarade Llorenç Perrié Albanell a pris part à Gérone (85.000 habitants) à l'ennivrant combat du 1er octobre pour la protection des urnes du referendum.  Celles du collège Santa Eulalia étaient protégées par 2.500 personnes, celles de l'école Eiximenis par 2.000.  Les Mossos d'Escuadra de la police catalane s'interposent alors entre la foule et la Guardia Civil espagnole.  C'est une authentique révolution populaire qui, malgré les provocations policières, reste non-violente.  La question que tout le monde se pose est celle de la stratégie de Puigdemont.  Alors qu'il avait la main, au lieu de chercher un soutien international au moment où se répandaient les images scandaleuses des violences policières contre des électeurs pacifiques, il attend un dialogue avec Rajoy qui n'en veut pas.  Et ce n'est que le 27 octobre que, soutenu par sa coalition et par des centaines de maires, il proclame la République catalane.  Mais il ne pose aucun acte d'indépendance : il ne place pas de Mossos aux frontières, il n'imprime aucun papier d'identité de la république, aucune milice citoyenne n'est constituée, aucune constitution provisoire n'est promulguée.  Il laisse partir son monde en weekend, sous la légalité espagnole, alors que Rajoy met en application l'article 155 de la Constitution.  Et il se prépare à participer, à partir de Bruxelles, aux élections, acceptant de se batre sur le terrain choisi par l'adversaire !

Alsace-Lorraine_Dialects.pngPour l'Alsacien Robert Spieler, révolutionnaire identitaire s'il en est, il est incroyable que Puigdemont et ses ministres ne se soient pas laissé emprisonner en Espagne : on ne peut faire de révolution qu'avec des révolutionnaires !  Annexée à la France en 1648, l'Alsace a pu conserver son dialecte allemand tant sous la monarchie française que sous l'empire allemand de 1870 à 1918, lorsqu'il existait un parlement alsacien et des députés alsaciens au Reichstag.  Les Strabourgeois francophiles célébraient alors chaque 14 juillet devant la statue du général Kléber.  En 1918, les troupes françaises furent bien accueillies.  Mais 110.000 personnes furent aussitôt expulsées, avec confiscation de leurs biens.  Le français fut imposé dans les écoles et le statut concordataire abrogé.  La révolte est générale et les autonomistes sont ovationnés.  Paris fait marche arrière.  Les journaux paraissent alors en allemand, y compris l'Action Française, mais les autonomistes sont persécutés.  Les fonctionnaires compromis sont mis à pied et un procès en haute trahison, le 'Procès du complot', est intenté aux chefs de l'opposition.  De violentes campagnes de presse fustigent les traîtres à la solde de l'Allemagne.  Le PC exige des exécutions.  A l'approche de la guerre, les leaders sont emprisonnées et Karl Roos est fusillé pour trahison.  Hermann Bickler ne survécut que grâce à la débâcle.  Mais le jacobinisme national-socialiste n'avait rien à envier à celui des Français et l'Alsace fut rattachée au Gau Oberrhein.  Après la guerre, l'éradication de la langue alsacienne fut féroce.

Pierre Vial rappelle que la société féodale avait mis en place une mosaïque de sphères d'autonomie, contre-pouvoirs au pouvoir royal, lequel se reconnaissait ainsi des limites.  Les libertés et franchises qu'il accordait ont facilité un esprit communautaire qui a débouché sur l'institution communale.  Par les avantages obtenus, les villes étaient des pôles d'attraction propices à l'activité économique.  L'absolutisme royal s'appliquait plutôt à soumettre l'aristocratie guerrière, brutalement (Richelieu) ou subtilement (Louis XIV).  La France comptait un certain nommbre de 'pays d'Etats', provinces qui disposaient d'assemblées de représentants des trois ordres (noblesse-clergé-tiers état) qui négociaient les impôts dus au roi avec ses intendants et les répartissaient ensuite entre diocèses et paroisses, en contrôlant la collecte. 

pontcallec-livre.jpgA la mort de Louis XIV, les guerres à répétition ayant mis les finances à sec, les Etats de Bretagne se sont estimés injustement pressurés et le parlement a refusé d'enregistrer l'édit de perception.  Le Régent fait alors exiler 73 délégués rebelles et accroît certains droits au mépris du Traité d'union.  Le Parlement de Bretagne interdit la levée et vote des remontrances.  Une Association patriotique bretonne mobilise plusieurs centaines de personnes et le marquis de Pontcallec réunit une petite troupe armée qui met en fuite les soldats chargés de la collecte.  Le Régent répond par une armée de 15.000 hommes.  Pontcallec, arrêté et promptement décapité, devient très populaire.  Le jacobinisme ne fera que reprendre, avec une violence inouie, l'éradication des identités et libertés des provinces.  Il les découpe en départements et, pour uniformiser les pensées, épouse la thèse de l'abbé Grégoire d'universaliser la langue française.  Contre ce système à tuer les peuples, des hommes se sont levés.  Francis Arzalier (Les régions du déshonneur, 2014) s'en désole: "La Corse, l'Alsace, la Bretagne prétendent exister: on n'en a jamais fini avec les volontés identitaires toujours renouvelées."  Les Corses, avec Pascal Paoli, chassèrent les Génois en 1755 et établirent une république démocratique.  La brutale conquête française verra dans les résistants des 'brigands' et, quand l'insurrection renaît avec la révolution, la République française ignorera la volonté populaire.  Avant la guerre, l'identité corse s'exprimait dans la revue A Muvra, très lue jusque dans les villages.  Saisie en 1938 et objet de poursuites, elle cesse de paraître en 1939.  En 1946, les procès intentés aux autonomistes se traduisent par de lourdes peines, malgré l'inanité des accusations de collaboration.  Les Alsaciens ont connu des sorts similaires, eux dont l'identité se trouve écartelée entre la France et l'Allemagne, ils sont pour la plupart attaché au bilinguisme que la France refuse.  C'est le cas de Karl Roos, un médecin, qui fonde le Parti de l'indépendance et qui, accusé d'intelligence avec l'ennemi, sera fusillé en février 1940.  Chez les Bretons, Olier Mordrel et Morvan Marchal animent le Parti autonomiste breton, lequel en 1927 invite à son congrès des délégations alsacienne, corse et flamands.  Cela déclenche la répression, en particulier contre les Alsaciens: quinze condamnés dont  deux viennent d'être élus député.  En réaction, le courant séparatiste va s'affirmer d'élection en élection: ce n'est qu'un début, continuons le combat.   

 

dimanche, 18 février 2018

Le crépuscule de Merkel

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Le crépuscule de Merkel

« Vide sidéral » et « négociations désastreuses »

Par Bernard Tomaschitz

Après que les accords pour former une « Grosse Koalition » (GroKo) ont été conclus avec la SPD socialiste, on commence à râler et à jaser dans les rangs de la CDU. Pourquoi ? Parce que les sociaux-démocrates ont obtenu deux ministères importants : celui des affaires étrangères et celui des finances. Ce qui donne deplus en plus le ton dans ce mécontentement généralisé, ce sont les critiques adressées à la présidente du parti, la Chancelière Angela Merkel. « Jamais encore dans toute l’histoire de la CDU », il n’y a eu une telle perte de confiance, tant sur le plan émotionnel que sur le plan politique, a déclaré Norbert Röttgen aux journalistes du Tagesspiegel. Röttgen n’est pas n’importe quel permanent du parti, un anonyme sans relief, mais le président de la Commission des affaires étrangères du Bundestag. Cet homme politique, âgé aujourd’hui de 52 ans, constate de « vide sidéral » que représente son parti : il avait pourtant été ministre de l’environnement dans le deuxième cabinet dirigé par Angela Merkel.

Volker-Ruehe-DW-Politik-Berlin-jpg.jpgUn autre grand format du parti de Merkel a pris la parole: Volker Rühe. Répondant aux questions du magazine Stern, cet ancien secrétaire général de la CDU et ancien ministre de la défense ne ménage pas ses critiques à l’endroit des talents de négociatrice de la Chancelière ; sans mâcher ses mots, Rühe déclare : « Pour l’avenir de la CDU, la manière dont Merkel a négocié est un vrai désastre, alors que le salut du parti aurait dû davantage la préoccuper que sa propre situation présente ».

Rühe appelle les chrétiens-démocrates à trouver les bonnes directives pour l’après-Merkel. L’ancien vice-président de la CDU exige de la cheffesse du parti qu’elle place « auxprincipales positions du cabinet et de la direction de la fraction des candidats potentiels au poste de Chancelier mais qui ont encore besoin d’acquérir de l’expérience ». Il est intéressant de noter que Rühe estime, aujourd’hui, que les sociaux-démocrates, malgré le chaos qui règne actuellement dans leurs rangs, sont dans une meilleure position stratégique, à moyen ou à long terme, que la CDU. En effet, la SPD dispose, avec la future dirigeante du parti Andrea Nahles et le nouveau ministre des finances Olaf Scholz de deux candidats potentiels à la chancellerie qui ont du poids. Et Rühe ajoute, sarcastique : « En d’autres mots, ils ont deux as pour l’avenir. Nous n’en avons même pas un seul ! ».

(article issu du site http://www.zurzeit.at ).

L’armée allemande en Ukraine ?

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L’armée allemande en Ukraine ?

Jan Nolte, expert ès-questions militaires de l’AfD : « Ne pas suivre automatiquement les intérêts américains, ne tenir compte que des nôtres : voilà la recette idéale en politique étrangère ! ».

Berlin/Kiev : En envoyant récemment des « Tornados » d’observation au Proche-Orient, la gouvernement fédéral allemand s’était immiscé dans un conflit international. Par ce précédent, des soldats de la Bundeswehr pourraient désormais être engagés dans un conflit à l’étranger, comme l’évoquait Hans-peter Bartels, chargé d’affaires en matières de défense auprès du Bundestag.

Aux questions  de “RedaktionsNetzwerk Deutschland” (RND), cet affilié à la SPD socialiste déclarait : «  Dans le cas d’une mission de casques bleus dans l’Est de l’Ukraine, l’Allemagne participera activement d’une manière ou d’une autre. Cela pourra aussi concerner la Bundeswehr ».

Il se référait aux accords récemment conclus entre la CDU, la CSU et la SPD pour former une coalition gouvernementale : dans ces accords, les partis signataires admettaient qu’il fallait résoudre dans l’avenir la crise en Ukraine orientale. Outre l’élargissement de la mission déjà existante de l’OCDE, on envisage aussi un mandat des Nations Unies. Ce mandat pourrait avoir pour objectif de maintenir en vigueur les accords de Minsk, prévoyant la paix en Ukraine orientale..

Un frein existe toutefois pour le plan envisagé par Bartels : un mandat des Nations Unies devra être avalisé par le conseil de sécurité de l’ONU, où siège également la Russie, qui pourrait exercer son droit de veto et empêcher ainsi la manœuvre.

Les Verts ont déjà marqué leur accord pour y engager éventuellement la Bundeswehr, tandis, dans les rangs de l’AfD, on rejette catégoriquement le projet. Jan Nolte, qui siège pour ce nouveau parti à la commission de la défense au parlement fédéral allemand, a déclaré au journal Zuerst: “Sans l’accord de la Russie, aucune mission des Nations Unies ne peut avoir lieu. Bien que Poutine ait bel et bien signé les accords de Minsk, il est très peu probable qu’il donne son accord pour ce nouveau mandat. Malheureusement, nous constatons, en nous rappelant l’engagement en Syrie de la Bundeswehr, que le droit international n’intéresse pas une majorité des parlementaires du Bundestag, tant que la volonté politique d’agir est là. J’espère dès lors que l’Allemagne, à l’avenir, ne suivra pas la voie indiquée par les intérêts américains mais ne suivra que la sienne propre en politique étrangère ».

Dans l’Est de l’Ukraine, depuis 2014, nous assistons à des affrontements très violents entre, d’une part, les forces de sécurités des républiques populaires de Lougansk et du Donetzk, et, d’autre part, les troupes ukrainiennes. Les deux régions autonomistes et russophiles s’étaient proclamées indépendantes suite à un putsch commis à Kiev, afin de s’orienter vers la Russie, tandis que le nouveau gouvernement ukrainien cherche à s’aligner sur l’Occident et sur l’OTAN. Les deux camps s’accusent mutuellement de saboter les accords jadis conclus à Minsk.

 (article paru sur : https://www.zuerst.de )

mardi, 13 février 2018

Coronel Pedro Baños: La principal preocupación de EEUU es evitar la unión de Rusia con la UE

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Nuño Rodríguez: Entrevista al coronel Pedro Baños

Coronel Pedro Baños: La principal preocupación de EEUU es evitar la unión de Rusia con la UE

Ex: http://latribunadecartagena.com

El pueblo español sabrá salir adelante. No con nuestros dirigentes, digo con el pueblo español. Cuando hemos tenido que salir fuera hemos salido, y hemos hecho dinero pero sin hacer enemigos. Somos diferentes, yo he dado muchas vueltas por el mundo, la capacidad creativa, de iniciativa de imaginación que tiene el pueblo español lo tienen muy pocos pueblos en el mundo

Pedro Baños Bajo, coronel del Ejército de Tierra y Diplomado de Estado Mayor, es uno de los mayores especialistas en Geopolítica, Estrategia, Defensa, Seguridad, Terrorismo, Inteligencia y Relaciones Internacionales a nivel mundial; su situación militar de reserva es uno de esos lujos que España no debería permitirse. Ha sido jefe de Contrainteligencia y Seguridad del Cuerpo de Ejército Europeo, en Estrasburgo y profesor de Estrategia y Relaciones Internacionales en la Escuela Superior de las Fuerzas Armadas, perteneciente al Centro Superior de Estudios de la Defensa Nacional, en Madrid. Durante la presidencia española de la Unión Europea fue miembro del equipo de la Dirección General de Política de Defensa, del Ministerio de Defensa. Estuvo al frente de la División de Asuntos Estratégicos y Seguridad, de la Secretaría General de Política de Defensa, como Jefe del Área de Análisis Geopolítico. Fue asesor militar en el Parlamento Europeo. Ha cursado estudios en España, Alemania, Francia, Estados Unidos, Bélgica, Turquía, Reino Unido, Israel y China y, en la actualidad colabora con medios de comunicación e imparte conferencias en universidades y fundaciones -tanto en España como en el extranjero- sobre Estrategia, Geopolítica, Inteligencia, Terrorismo, Relaciones Internacionales, Defensa y Seguridad.

Recientemente ha publicado “Así se domina el mundo. Desvelando las claves del poder mundial”, ¡que ya se encuentra en su quinta edición!

 domina-el-mundo_pedro-banos-bajo_201708031558.jpgNo resulta sencillo entrevistar al coronel Pedro Baños. Su nivel de conocimiento requiere -en justa reciprocidad- un entrevistador a su altura. Por ello hemos enviado a Nuño Rodríguez, politólogo y colaborador habitual de La Tribuna de Cartagena.

Muchísimas gracias por atender a La Tribuna de Cartagena, coronel.

Ha escrito usted un libro interesantísimo; analiza usted desde los estados y las organizaciones supranacionales hasta la mente del individuo. Es un mundo complejo ¿Qué actores son los más importantes dentro de esta complejidad?

Yo sigo pensando que los estados. Por encima de todo, los estados. Se habla de los agentes no estatales, el terrorismo no estatal… pero los principales agentes son los estados. Estamos hablando que hay estados poderosísimos que, sin lugar a dudas,  tienen una capacidad para ejercer su influencia de modo omnímodo, no sólo porque el estado detente el monopolio de la violencia, sino porque estos estados tienen una fuerza gigantesca.

Comenta en el libro que el estado es un ser vivo. Por lo menos algunos de ellos… ¿Qué variables podemos tener para medir la vida real de un estado?

Hay una serie de parámetros que miden, por ejemplo, el desarrollo social y el desarrollo industrial de un país. Como por ejemplo el consumo de ciertas materias primas, de ciertas sustancias, minerales... Por supuesto hay otros parámetros para medir el desarrollo social, que puede ser hasta cuantos teléfonos móviles tiene un país. Hay muchos parámetros que lo pueden medir. Y es verdad que son estados vivos porque necesitan básicamente dos cosas; alimentarse y crecer. Que es, por un lado, mantener a la población, proveer todos los recursos para la supervivencia humana, y por otro lado, seguir manteniendo su desarrollo industrial, por lo tanto necesita consumir permanentemente, necesita alimentar su sangre, su industria, su sabia.

Y eso lo tienen que hacer todos los estados.

La armada de EE.UU. es más poderosa que todo el resto de las armadas del mundo juntas

España, se puede entrever dentro de su libro, que es un estado mariachi….

Sí, hay que pensar que aquí hay los típicos matoncillos de patio del colegio. Pero los líderes del patio del colegio son muy pocos, todos los demás hacemos la ola. Somos los seguidores, los adláteres de estos poderosos. Cada uno se ha alineado o se ha afiliado con un poderoso del patio y a nosotros nos ha tocado el bando de EE.UU. Pero también hay algunos países -como pasa con los niños del patio del colegio- que no quieren pertenecer a ningún grupo. Pero es muy peligroso, porque al final suelen ser los perjudicados.

Ciertamente, coronel; estamos hablando que hay estados independientes, pero son muy pocos y siempre están presionados para juntarse con uno u otro bando.

Así es.

¿Si España es un estado mariachi, un estado que va en coalición con su banda de malos, al tener la soberanía enajenada en muchos aspectos, ¿podríamos hablar de estados zombis?

Principalmente son estados que no pueden sustraerse al influjo de los poderosos. Más que zombis yo los llamaría títeres. Porque muchas veces no actúan en su propio beneficio sino en beneficio del jefe. Es verdad que podríamos acusar a los gobiernos europeos de seguir, algunas veces en exceso, las directrices de EE.UU. Pero también es muy difícil, como comento, sustraerse al gran poder que tiene EE.UU. en todos los órganos.

El presupuesto americano de defensa es casi 100 veces el de España

Machiavelssssss.jpgTambién comenta en su último libro una cita de Maquiavelo que decía que “siempre son estos estados los que suelen hacer el trabajo sucio de los grandes para mejorar su imagen frente a ellos…” Estamos también con otros actores, como son las organizaciones supranacionales, como la UE, o incluso la OTAN se podría contar como tal ¿Están estas organizaciones tomando forma de estado independiente, o son claras herramientas de los estados fuertes, de los matones del colegio?

Son herramientas. Primero hay unas organizaciones internacionales donde no se pierde soberanía, otras supranacionales como es la UE donde, teóricamente, se pierde soberanía, pero vemos que hay parte de la soberanía que se retiene a toda costa por parte de los estados, como es el caso de las fuerzas armadas. Se puede decir que la pérdida de soberanía es parcial, incluso dentro de la UE hay países que se niegan a seguir algunas de las directrices marcadas por Bruselas. Pero es verdad que, en el caso de la OTAN, es un instrumento geopolítico en manos de EEUU, que es el que más aporta en todos los órdenes. No sólo en términos económicos sino también de material.

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Coronel Baños, estamos viendo como todos los países miembros de la OTAN están apoyando, con dinero o con tropas, en un trabajo que parece diseñado nada más para acorralar Rusia. Tenemos ahora una fuerza en Europa, la PESCO, que también está obligando a poner el 2% del PIB de los países europeos para financiarla ¿Qué razón tendría estar dentro de la OTAN una vez que se haya creado esta fuerza, si llegara a ser operativa?

Como estamos hablando la OTAN es básicamente EE.UU. por su capacidad de aportar medios estratégicos. Europa está empezando a tener aviones de transporte estratégico, pero también hablamos, por ejemplo, de sistemas de comunicaciones. A día de hoy el sistema Galileo no tiene ni punto de comparación con el sistema de posicionamiento global GPS, el sistema americano. Estamos hablando de una disparidad de medios entre organizaciones, enorme. En armamento nuclear estamos hablando de unas pocas cabezas que tengan Francia o Reino Unido, comparado con las miles de cabezas nucleares que tiene Estados Unidos, estamos hablando de barómetros completamente diferentes. Para hacernos una idea; la armada de EE.UU. es más poderosa que todo el resto de las armadas del mundo juntas, no de las europeas juntas, sino de todas las armadas del mundo juntas. Con lo cual estamos hablando de jugar en ligas completamente diferentes. El presupuesto americano de defensa es casi 100 veces el de España, para calcular la diferencia (risa).

En estas iniciativas como la que usted señala, PESCO, llevaron tanto tiempo hablar de ellas, que creo poco. La primera iniciativa para crear una comunidad europea de la defensa es de los años cincuenta, y fracaso también. Aquí surgen muchísimos problemas, acabas que comentar el tema del presupuesto, del aporte con respecto al PIB; hay países que aportan más del 2% -muy pocos- pero hay otros que no llegan al 0,5% del PIB.  La media en Europa está ahora en el 1,4% del PIB ¿De verdad hay gente que piensa que países, como España,  pueden pasar del 0,9% al 2%, aunque sea en pocos años? Desde luego tendría que evolucionar muchísimo la economía para que la población permitiera (habiendo recortes en educación, en sanidad, o en unas pensiones que prácticamente ya no se pueden sostener) que se duplicase el presupuesto de defensa. Más aun cuando si hablamos, no explicamos a la población cuáles van a ser los objetivos de esa duplicación del presupuesto. Eso hay que unirlo a varios aspectos más; lo primero es que no solamente el porcentaje frente al PIB son las fuerzas que tú puedas aportar, evidentemente no es lo mismo un país que pueda tener dos mil soldados -pensemos en el caso de Malta o Luxemburgo- que países como Alemania, Francia Italia o España. El problema que se plantea es ver si pasaría como en la OTAN, que al final las misiones son decididas básicamente por Estados Unidos y, obviamente, no van a ser en su perjuicio sino en su beneficio. Aquí podría pasar exactamente igual. Hay muchas circunstancias que a mí me hacen desconfiar. A lo mejor una idea podía ser una Europa de defensa de dos velocidades, pero tampoco sería una solución.

Entonces, ¿no ve factible que la UE, con sus organismos, llegue a alcanzar el nivel de desarrollo que tiene ahora mismo EEUU?

No, por supuesto que no; porque si hablamos de la OTAN estamos hablando de un liderazgo fuerte, que es el que dirige la organización. ¿Aquí quién la dirigiría? ¿Permitiría Francia que fuera Alemania? ¿Alemania dejaría este papel protagonista a Francia? Ya tenemos el problema servido. Después, como comento, aunque nos juntásemos y subiésemos el presupuesto al 4%, no llegaríamos ni de lejos a hacerle sombra a EE.UU. Además crear la PESCO no es, según nos han trasmitido nuestros políticos, abandonar la OTAN. Simplemente sería reforzar el pilar europeo dentro de la OTAN, que por otro lado, ya es algo que reclama EE,UU,, que dice que ya está bien de soportar nuestra defensa a costa de su erario público.

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Es cierto que hemos enajenado nuestra defensa a los Estados Unidos, después si los EEUU quieren disponer de ella como quieran, ya es cosa suya. ¿Qué trabas podrían llegar a poner los EE.UU. pare frenar estos avances en la autodefensa de Europa, en el Galileo, en las misiones externas exclusivamente europeas? 

Hoy por hoy no le preocupa por lo que estamos hablando; nuestros avances son muy tímidos no vamos a engañarnos. Hasta que el Galileo llegar a pensar simplemente en hacer sombra al GPS, todavía quedaría muchísimo por desarrollar. En todo lo demás básicamente igual. Mientras este núcleo fortalecido de la defensa europea siguiera estando dentro de la OTAN, y mientras EEUU siguiera manejando este instrumento, tampoco sería algo que perjudicara a los Estados Unidos. Más al contrario; aportaría menos dinero, que igual le serviría para reforzar sus servicios sociales o asuntos internos, y por otro lado seguiría manejando la organización. Otra cosa sería si, hipotéticamente, nos convirtiéramos en un rival geopolítico, esos seria otra cuestión.

La principal preocupación de EE.UU. es evitar la unión de Rusia con la Unión Europea

¿Se está intentando evitar la unión de Rusia con la UE?

Esa es la principal preocupación de EE.UU. Y esa es la realidad. Para cualquiera que entienda de geopolítica es algo obvio. Como han intentado a lo largo de la historia todos los países omnímodos o imperialistas; el que surja una unión que les perjudicara a ellos. Es evidente.

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Brzezinski también estaba diciendo, en su antiguo libro del tablero mundial, que el campo de juegos iba a ser Eurasia, que intentar balcanizar Eurasia siempre iba a ser un objetivo de los EEUU.

Por supuesto.

Afirma usted que España es un estado mariachi -incluso dentro de la UE-. Pero España era un país que estaba industrializado, que tenía sus parámetros bien organizados, su empleo, su industria, su PIB… Para entrar en la UE nos obligaron a desindustrializarnos ¿Se puede decir que nos quitaron una escalera que era nuestra y que ahora no nos dejan subir?

Buena pregunta, porque hoy en día hay una sensación rara. Siendo verdad que hemos ganado muchas cosas -como infraestructuras y demás- por otro lado la vida se ha encarecido mucho desde la entrada del euro. Porque los sueldos prácticamente no han subido pero si ha subido todo lo demás. Solo hay que ver lo que en el año 2.000 costaba cualquier cosa, en comparación con los sueldos que había en aquel momento, y lo que cuesta hoy en día. Simplemente hay que ver los alquileres en Madrid, en comparación con los sueldos.  Hay mucha gente que empieza a verlo con mucho recelo. Son esos recelos, esas desilusiones, lo que fomentan el auge de extremismos políticos, enmarcando también, dentro de ellos, el nacionalismo.

Vemos, coronel Baños, que hay gente que ha subido con su escalera, que tienen países industrializados y que están abogando claramente por el libre comercio. Nosotros nos hemos quedado como un país de servicios que no tiene nada con lo que competir dentro de lo que es el libre comercio ¿Tiene futuro esta Europa de las dos velocidades?

El que haya una Europa de dos velocidades va en contra de los principios de la propia UE, como el principio de igualdad soberana. Con todo el esfuerzo que se ha hecho para incorporar países en la UE, las dos velocidades es ir en contra del esfuerzo. Ahora estamos viendo que igual no todos los países podían haber ingresado en la UE ¿Qué significan las dos velocidades?, ¿dejar una serie de países al margen?, ¿qué países van a quedar al margen? Porque cuando se habló de dejar al margen a Polonia, inmediatamente Polonia alzó la voz “Yo para eso no he ingresado en la UE”, además es un país importante, por población y por territorio, no es un país pequeño. Igual hay que hacerlo para sobrevivir como UE, que por supuesto la UE debe reinventarse a toda costa, pero marginar países miembros no creo que sea la mejor de las soluciones.

lawfarebook.jpgEl Lawfare, que como explica en su libro es el uso de las leyes contra la soberanía de otros países ¿qué incidencia está teniendo en España dentro de la UE? Porque ya tenemos muchos aspectos en los que no somos soberanos, ni en la economía, ni en la moneda, ni en la defensa…

No hay un objetivo claro de perjudicar a España, ni mucho menos. Pero es verdad que las leyes internacionales, que el derecho internacional, es una herramienta más en manos de los poderosos, que son los que lo pueden ejercer. En el libro expongo muchos casos de ello, por ejemplo; hay muchos países que están saliendo de la Corte Penal Internacional (CPI) porque consideran que sólo perjudica a los débiles, a los que no tienen esa capacidad de defensa.

La guerra de Yemen no aparece en los telediarios porque quien está atacando es Arabia Saudí

¿A África…?

Como África. Es una realidad, lo estamos viendo ¿Por qué ahora mismo no se está interviniendo en la República Democrática del Congo cuando hay un desastre humanitario gigantesco? O, lo mismo, en Yemen. En Yemen, como quien está atacando es Arabia Saudí y evidentemente es aliado de los poderosos, no hay interés casi ni de que aparezca en las noticias, en los telediarios... En cambio en otros conflictos en los que hay interés, nos machacan sistemáticamente con ese tipo de noticias.

Ahora que menciona Yemen, comenta usted en su libro que todos los países que están siendo díscolos con el sistema internacional, dentro de Oriente Medio, eran los que tenían una buena relación directa con la URSS y en los que todavía se supone que Rusia tiene una influencia más directa ¿Están los poderosos luchando  contra los vestigios de la URSS?

Sí, en cierto modo la guerra fría no ha terminado. Hay escenarios clarísimos donde sigue vigente. Como es el escenario de Corea del Norte; en este país perdura la guerra fría pura y dura. Además de intereses económicos, como reflejo en mi libro, hay intereses ideológicos clarísimos. No cabe duda que la guerra fría sigue en cierto modo vigente. Sobre todo ante una Rusia, que no es que quiera recuperar el esplendor absoluto que tuvo en su momento la URSS, pero sí es cierto que quiere tener parte de la influencia que llegó a tener la URSS; pero como EE.UU. intenta influir en toda América, en Europa o allí donde puede. Cuando nos dicen que parece que Rusia quiere conquistar el mundo, que quiere invadir a toda Europa, hay que ver que EE.UU. tiene cerca de 800 bases repartidas por todo el mundo. Vamos a ver el mapa, vamos a ser honestos y vamos a ver quién rodea a quién.

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La influencia se suele ejercer más con el soft power, como comenta usted en el libro, que con el hard power…

Sobre todo ese soft power que era lo que pretendía, y así lo explicaba el presidente Obama en su Estrategia de Seguridad Nacional del 2.015. Ahora parece que le quieren dar la vuelta a la tortilla. Pero el objetivo es el mismo; ser el gran dominador del mundo. Dominarlo tanto con las armas como con las mentiras. La falacia es un arma de guerra, es un arma de guerra muy poderosa.

Todos los poderes políticos necesitan de la credibilidad de la población. En un mundo mediatizado, donde la política es una estructura narrativa basada en informaciones bastante inconcretas, ¿tiene esto una solución racional o incluso puede ser mejor que las poblaciones no tengan nada que ver con las decisiones de los gobiernos?

Desde que existe información existe desinformación, manipulación de la información. Desde el origen de los tiempos y a partir de la aparición de la imprenta, de una manera mucho más palpable. Hoy en día, con la tecnología actual, desde los medios de comunicación, se permite hacerlo de una manera diferente. Pero el procedimiento, la base, es exactamente la misma. El otro día veía que iba a haber una comisión europea contra las fake news… pero vamos a ver, cualquiera que entienda un poco de qué va este mundo sabe que la primera fake news es la política y, la política institucional. Tanto estatal como comunitaria. Todos los días nos están bombardeando con noticias que no son ciertas. Nos dan una imagen que no corresponde con la realidad de los países. Ni sobre la realidad de Europa; eso son también fake news. Lo que pasa ahora, que parece que todos nuestros males tienen que provenir de Rusia, que parece quiere causarnos el mayor de los perjuicios, pues parece que únicamente Rusia elabora fake news. Y sin embargo es algo clásico, tradicional.

Con Obama Irán iba a acabar con el Estado Islámico. Y llega Trump y dice que Irán es el malo malísimo

También el mundo parece estar dividido tanto en estados poderosos, con sus gigantescas estructuras militares, como en sistemas mediáticos, como es el sistema mediático occidental, que tiene el enemigo creado con la satanización de Rusia ¿Qué otros enemigos creados podemos encontrar por el mundo?

Tenemos claramente Corea del Norte, y tenemos Irán. Además ese Irán basado en la hipocresía internacional, donde se crean y destruyen países por antojo. Recordemos que desde el año 79 era el gran Satán. Pero cuando llegó Obama y alcanzó un acuerdo nuclear y les dijo que les iba a desbloquear trescientos mil millones de dólares que tenían en cuentas congeladas, de repente nos decían -y podemos ir a la hemeroteca- que Irán iba a ser la solución de Oriente Medio. Irán iba a ser quien iba solucionara todos los problemas, en parte porque iba a acabar con el Estado Islámico. Y de repente llega Trump y dice de nuevo que Irán es el malo malísimo, la peor de las dictaduras, un régimen brutal… ¿A quién creemos? ¿Hace dos años a Obama o ahora a Trump? Para que veas cómo nos manejan, nos condicionan y ¡además nos lo creemos! El problema es que cuando intentas mirarlo de manera objetiva, independiente e imparcial, y tratas de transmitirlo a la población, la gente está ya tan condicionada por lo que le han bombardeado que dicen “no, no, no, este hombre está equivocado, la verdad es lo que nos acaban de decir”.

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La información con más carga emocional ¿es al final la que más hondo cala?

Por supuesto, y curiosamente es más fácil jugar con las emociones y los sentimientos de lo que la gente se cree. Pongo ejemplos en el libro de cómo consiguen en 48 horas hacernos cambiar el modo de ver el mundo, es facilísimo.

Si, al final se basa todo en la comunicación persuasiva y las narrativas de corte emocional. En un sistema mediático es más barato y efectivo convencer a la gente que imponerle políticas por la fuerza. ¿Va a suponer este hecho un cambio en el campo marcial, lo ha supuesto ya?

Claro, hoy en día se basa sobre todo de hacer la guerra en la mente de las personas. Para que nos hagamos una idea un poco gráfica; la guerra siempre ha sido para doblegar voluntades. Doblegar las voluntades de los líderes, es decir, que el líder al final firmase la rendición. ¿Qué ponían los líderes en medio? A los ejércitos. Hoy en día se trata de sortear al ejército, atacando directamente a las poblaciones y a los líderes, y por supuesto a la mente de las poblaciones y la mente de los líderes. Si tú convences a las poblaciones que les lleve a forzar a sus líderes a tomar decisiones que beneficien al adversario, estás ganando la guerra.

Afirma en el libro que todo de lo que estamos hablando, los estados, los poderes militares, el poder mediático… al final todo responde nada más que a razones económicas, a razones comerciales.

Todos los conflictos, todas las guerras tienen un componente económico. En algunos casos es el prioritario, en otros casos no lo es. Pero el económico es un componente que todos los conflictos tienen. Si hablamos ahora mismo del conflicto de Siria, del absoluto drama humanitario que hay allí, hay que ver cuestiones de trazados de gaseoductos y oleoductos. Porque no es lo mismo que haya un gobierno chií y que también lo haya en Irán, por lo tanto el gas y el petróleo provengan de Irán, y salga al Mediterráneo para que venga a Europa para que lo consumamos los europeos, a que allí haya un gobierno favorable al mundo suní, y que ese petróleo venga de los países suníes del Golfo Pérsico. Se ve que siempre detrás de los conflictos hay un componente económico. En el libro lo explico, la guerra como se hace; con dinero, con dinero y con más dinero. Y el dinero que has gastado lo tienes que rentabilizar, y eso lo haces obteniendo beneficios económicos del conflicto en el que has entrado.

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Coronel Baños, en su libro habla de beneficios económicos, de comercio, de las grandes masas de dinero, del sistema bancario, de la familia Rotschild -que precisamente se hizo lo grande que es gracias a la falacia que divulgó sobre la batalla de Waterloo- ¿Cómo está configurado a día de hoy el mundo, dentro y sobre los estados, en familias económicas?

El poder económico es muy importante, condiciona incluso a los propios estados. Sobre todo porque en algunos ambientes, sabes que nosotros, en el mundo católico, el tener dinero o el ser pudiente está mal visto; lo que se dice de que es más fácil que entre un camello por el ojo de una aguja que un rico en el reino de los cielos. En cambio si vas a mundo protestante, en general, está bien visto. El calvinista -como Rockefeller- piensa que cuanto más rico eres más aportas a la sociedad, por lo tanto ser rico es algo socialmente beneficioso. En muchos países la unión entre la política y la economía es muy íntima. Aquí nos cuesta todavía apoyar como estado a nuestras industrias, porque pensamos que se van a  enriquecer por ello, pero no pensamos que si esa industria se enriquece va, por ejemplo, a pagar impuestos a los funcionarios. En el libro pongo ejemplos de cómo EE.UU. ha llevado a cabo golpes de estado para favorecer a sus empresas, para favorecer a sus industrias, principalmente las de energía. Evidentemente existe una fuerte relación entre el poder económico y el poder político. Hoy en día en EE.UU. las donaciones a los grandes partidos son secretas,  y se aportan grandes cantidades, y antes o después los receptores tendrán que devolver el favor. Hay que pensar que el poder, quien lo tiene, no aparece en ningún sitio. La familia Rotchild se supone que se compone de unos doscientos miembros que nadie sabe ni quiénes son, ni dónde están, ni se sabe nada sobre ellos. Se dice que el poder lo tiene el Club Bilderbeg, pero el Club Bilderberg no es nadie, porque hay alguien detrás que lo maneja. Como en la Cumbre de Davos. De lo que podamos ver y nos puedan transmitir no es lo importante, lo importante son las reuniones en paralelo que se realizan. Hay gente que paga fortunas por poder participar en esas reuniones en petit comité que es donde realmente se manejan los hilos del mundo.

Cuando hace diez años hablabas del Club Bilderberg te llamaban conspiranoico. A día de hoy salen sus reuniones anunciadas en los noticieros de la televisión y se ve que el poder va cambiando de escenario.

¡Se anuncian las reuniones y las listas de asistentes! Es información totalmente transparente, dónde y quién asiste, como Albert Rivera de Ciudadanos. Se les llama para ver qué opinan, qué piensan… pero hay gente por encima manejando todo eso.

Al final, lo que somos los ciudadanos nos limitamos a producir y a consumir. Somos una especie de hámster dentro de una rueda.

Y muchas veces lo hacemos felices. Aunque sepamos que somos el hámster dentro de la rueda, estamos encantados no tener que preocuparnos de buscar la comida fuera. Sabemos lo complejo que es el mundo, sabemos cómo nos manejan, cómo nos manipulan… pero es muy fácil decir que los problemas los solucionen otros. Yo tengo mis problemas personales, mis problemas laborales en mi pequeño mundo, pero lo demás ¿Qué me abusan? Pues que me abusen. Muchas veces es inconcebible como soportamos tales abusos, tanto de la política nacional como internacional. Además lo aceptamos con una pasividad absoluta. La gente dice ¿Cómo se pueden permitir estos casos de corrupción, estos escándalos? ¡Y en todos los niveles! Esto es para que hubiese habido una revolución clarísima. En cambio nos tienen tan adormecidos, tan anestesiados… Como explico en mi libro hay muchos estados corruptos donde los poderes para poder ser muy corruptos tienen que permitir, a los de abajo, participar de pequeñas corruptelas, así parece que están todos en el mismo barco. Y no estamos todos en el mismo barco.

Es una de las formas que expone en el libro de compartir el poder. También habla de que no hemos salido a las calles a protestar, pese a las informaciones que han salido, porque la narrativa en el sistema mediático consigue redirigirse de tal manera, que la atención se centra más en quién ha dicho la información, en desprestigiar a la fuente, que en la información misma.

Es un efecto interesante, porque aquí el asunto de Wikilieaks, por ejemplo, se sabe que la gente no se va a poner a leer miles de cables diplomáticos oficiales ¡Que todo lo que dice Wikileaks son cables diplomáticos oficiales, entre diplomáticos o servicios de inteligencia de un país! Aquí ahora nos preocupamos de que “es que ha sido Rusia quien lo ha desvelado” -que puede ser un problema- pero lo verdaderamente interesante es lo que dicen los cables. Del asunto de Wikileaks es que son cables propios, no son cables que hayan sido copiados o imitados.

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Es uno de los problemas de la democracia, y de la la división sectorial del trabajo, una persona trabajadora normal, en una democracia, está obligada a una jornada laboral en su puesto de trabajo, pero después se supone que tiene que tener otra jornada para informarse de todas estas cosas.

La gente llega a su casa cansada. Tiene sus problemas y su pequeño mundo. Nos ponemos frente al televisor y nos anestesian, nos bombardean con informaciones sobre lo que está pasando, pero no ni el porqué ni el para qué. Y cuando nos explican el porqué y el para qué son razones viciadas completamente. La gente, que no tiene por qué saber de estos temas, como yo no sé de cirugía del cerebro -por ejemplo- (a mí me pueden contar cualquier cosa de neurocirugía y me lo voy a creer), con estos temas que nos afectan a todos por igual, directa y permanentemente, la gente que no tiene por qué saber, y cuando intenta saber esta tan condicionado por  la información viciada que tampoco se va a enterar.

Al final es un sistema de valores que hay que creérselo. Tienes que comulgar con ello. Coronel, como apunta en su libro, el ser humano necesita de creencias metafísicas. Hay en el libro una cita de Freud que es determinante; retirar el cristianismo de Europa no se va a poder hacer, a no ser que se sustituya por un sistema de creencias exactamente igual, pero diferente ¿Estamos haciendo un tránsito las sociedades occidentales antes sociedades cristianas, hacia unas sociedades con otras creencias?

Sí, de hecho hay que pensar cómo se ha transformado el mundo en muy poco tiempo. El mundo que yo conocí, hace 40 años, no tiene nada que ver con el actual. El modelo social que había en España es completamente diferente. Que nadie piense que estos cambios surgen por generación espontánea. Hay agentes que lo van condicionando, que lo van transformando. No digo ni para mejor ni para peor, pero es una realidad. Además, como expongo en el libro, hay una pérdida de valores donde todo se cuestiona, todo se banaliza, todo es posible, todo es… y ¿por qué no?, llegará un momento en que habrá una sociedad completamente diferente. No digo ni mejor ni peor, no sé si nos hará más felices o más desgraciados, pero que vamos a ser una sociedad con ese tipo de valores diferentes sin lugar a dudas.

En su libro comenta que las sociedades multiétnicas tienden a conflictos étnicos. Habla también en el libro de George Soros como percusor y mecenas de todas estas políticas de mentes y puertas abiertas ¿Cree que todas estas políticas pueden estar encaminadas a crear esta clase de conflictos étnicos dentro de los estados occidentales para ser más manejables?

 Yo no lo descartaría. Lo que sí que es cierto es que la diversidad, que debería enriquecernos, muchas veces es utilizada para dividirnos. No es tampoco una fábula, lo cierto es que ahora mismo estos movimientos migratorios, en muchos casos de musulmanes, está rompiendo Europa. Se muestra con datos objetivos lo que está pasando. En estos países del grupo de Visegrado, principalmente en Polonia y en Hungría, donde las declaraciones de sus líderes políticos principales, como es el caso de Victo Orban (el primer ministro de Hungría) que ha dicho que no quiere un solo refugiado por el mero hecho de ser musulmanes. Están volviendo a levantar fronteras,  están construyéndose muros; ahora mismo hay doce muros fronterizos construyéndose en Europa. Estamos viendo que se rompe Europa porque ya no se cumplen las directrices de Bruselas. Estamos hablando de que se produce un desorden social una vez que se produce ese multiculturalismo. A lo mejor nosotros en España lo aceptamos muchos mejor porque nosotros siempre hemos sido un cruce de culturas, de religiones, hasta de razas ¿Qué sucede? Que nosotros lo aceptamos mucho mejor que otros países donde se consideran, o consideraban, más étnicamente puros en todos los conceptos sociales. Nosotros cuando estamos en el extranjero nos relacionamos más, aceptamos cualquier relación. Además caemos bien y se nos quiere por eso precisamente.

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Sabemos entonces cómo el sistema nos está manejando. Sabemos cómo están atacando nuestras sociedades desde sitios abstractos, indescriptibles, pero con políticas bastante concretas. La palabra de moda de este año, la más buscada en Google dicen, la más consultada, ha sido Aporafobia. Se supone que significa odio a los pobres. Como con otras fobias surgidas de la nada se empezara a legislar para blindarlas jurídica y socialmente. En su libro, coronel Baños, habla de cómo a los pobres se les puede utilizar, se les puede radicalizar con unos fines concretos. No hay que ser muy listo para saber que si desde el sistema mediático nos han dicho que esa ha sido la palabra de moda es porque el sistema económico-político se prepara para generar millones de pobres ¿Qué religiones o ideologías nos pueden vender para radicalizar a la gente y provocar que se revolucione?

Pues surgirán por todos los lados porque mira; yo cuando hablo de pobre lo enmarco en un concepto mucho más amplio.  Amplio desde el concepto de la persona desilusionada, desmotivada, frustrada…

¿Como el vendedor de fruta que se inmoló en Túnez del que habla en su libro?

Claro. Ese vendedor de fruta de Túnez lo tenemos aquí en España, lo tenemos en Europa, y cada vez hay más casos. A me gustaría que nuestros políticos aprendieran la lección de lo que ha pasado no hace mucho en Irán, hace poco en Túnez: las aspiraciones legítimas, sobre todo de los jóvenes, para pedir mejoras socio económicas. Aquí lo entendemos como movilizaciones en búsqueda de una democracia occidental, y no es eso. Buscan mejoras socio económicas. Hablamos de una juventud, en el caso de Túnez, que el 60% de los licenciados están en paro. Y sin ninguna perspectiva de trabajar en lo que han estudiado. En España no estamos de una manera muy diferente. Aquí tenemos una juventud que la tenemos adormecida, anestesiada, drogada, con el fin de que no surja esa revolución. Pero hay que ver lo que va a pasar a muy corto plazo. Tenemos una generación que en muchos casos no tiene capacidad para vivir por sí misma. Aunque esté trabajando, requiere de ayuda, o ayuda familiar o ayuda estatal. Eso significa, aunque estén mantenidos artificialmente, muchos no están cotizando a la Seguridad Social ni el sistema de pensiones. Si nosotros los mayores vamos a tener difícil tener una pensión ellos directamente no lo van a  tener. Pensemos el monstruo que estamos creando. Estamos abocados a una revolución, y todavía no estamos aprendiendo la lección de lo que está sucediendo.

Nos hablan de los logros de los últimos cuarenta años.  ¿Dónde están los logros?

Estamos teniendo ya todos los elementos de frustración en la sociedad española como para crear una yihad, acorde a su libro. ¿Nos falta el mecenas y la voluntad de los líderes políticos de arriba?

Claro. Al final alguien utilizara esta situación de modo torticero. Será una ideología política, será una religión, pero alguien lo utilizará, que no quepa ninguna duda. Cuando hay desesperanza la gente intenta agarrarse a algo que le ofrece una esperanza, incluso sabiendo que puede llegar a fracasar, ¡pero cuando la persona está ya fracasada…! Tiene que tener al menos esa ilusión. Porque no hay nada más desesperante en la vida que pensar que no se tiene futuro para uno mismo o para sus hijos.  Eso es lo más desesperante del mundo. Y la desesperación genera tensiones y las tensiones revoluciones.

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He visto doctoras en nanotecnología trabajando de dependientas en una tienda…

El otro día me contaban que dos camareros de una cafetería de universidad, eran los dos licenciados, ingenieros. Muchas veces nos hablan de los logros en los últimos cuarenta años. Si lo analizamos con tranquilidad nos preguntamos ¿Dónde están los logros? En el año 77 los intereses hipotecarios estaban al 22%, hora están negativos. En aquel año, una familia, trabajando un solo miembro de la familia aportaba entre el 20-30% de su sueldo para pagar esa hipoteca y la pagaba entre cinco y diez años. Hoy en día, trabajando los dos padres, y aportando el 50% de los dos sueldos, esa misma hipoteca la pagan entre 30 y 50 años. Que me explique alguien en que hemos progresado; nos han hecho mucho más esclavos.       

Y encima han roto la estructura familiar, nos han hecho más esclavos y más débiles.

Y encima han roto la estructura familiar, nos han hecho más esclavos y más débiles.

Antes había movilidad social, que era uno de los pilares de la democracia. Una persona saliendo de las clases más humildes, trabajando, con honradez, con seriedad, echándole horas, pues esa persona podía pasar a clase media. Hoy en día es al revés; es la clase media la que está pasando a clase baja, y cada vez más. Hoy en día un joven lo más seguro, a pesar de toda la formación que tenga, puede que no salga en toda su vida de clase baja. No va a poder llegar a la clase media en la que vivían sus padres y sus abuelos. En el año 77 una persona que  había terminado una carrera, una ingeniería, arquitectura, abogacía, era un señor de por vida, tenía la vida resuelta de por vida; podía tener cuántos hijos quisiera, varias casas, lugares de recreo… hoy en día muchísimos arquitectos están trabajando de falsos autónomos, encima ganando una miseria.  Me contaban un caso de una persona que tenía dos hijos con carreras técnicas que le decían “nos habéis engañado, hemos estudiado y no tenemos ni para vivir” y eran estudiantes de Matrículas de Honor. Ese es el monstruo que estamos creando. Y después salen las fake news diciendo que todo va bien, que todo está mejorando, que todo es maravilloso y fantástico. En el año 77 el 3% de la población era licenciado superior, ahora más del 30% ¿Qué sucede? Que la gente con acceso a buenos puestos de trabajo, bien remunerados, sigue siendo el 3%. Que son los hijos de la gente pudiente, que ha podido estudiar en el extranjero, que hablan varios idiomas, han ido a universidades prestigiosas, esos evidentemente encuentran trabajo… Todos estos monstruos que han creado que son las universidades de pueblo ¿Cuánta gente que estudia en esas universidades va a encontrar trabajo? Además muchas de esas carreras que se sabe desde el origen que no van a tener salidas laborales, que no van a ejercer nunca ¿De qué sirven? Sólo sirven para generar frustraciones.  Porque estamos haciendo dos enseñanzas diferentes. Porque no es lo mismo el que está estudiando en un colegio público de un barrio periférico de Madrid que el que está estudiando en un colegio exclusivo que cuesta de 500 a 1500 euros al mes. No es lo mismo ni por el círculo de relaciones, ni por enseñanza, ni por los idiomas que aprenden… estamos marcando una diferencia desde el principio.  Eso lo tienes que unir luego con la enseñanza posterior. Podemos mirar los hijos de nuestros políticos y ver cuántos están estudiando en una universidad de una pequeña provincia, o cuantos están estudiando en las mejores universidades en el extranjero.

Volvemos otra vez al tema de la desindustrialización de España. Esto es algo que se tenía que saber ¿Cómo se pueden hacer tantas universidades generando gente preparada académicamente para un sistema laboral que no los va a poder absorber?

Porque aquí no se hacen planteamientos a largo plazo, se hacen planteamientos políticos a corto plazo. Aquí hay intereses políticos, además intereses políticos muy localistas. En toda Europa. Una de las debilidades, también de las ventajas, de la democracia es la alternancia en el poder. Mientras China hace planes estratégicos a 50 años vista, o Rusia, que no tiene que dar cuenta a ningún parlamento ni a ninguna oposición, nuestros políticos aquí están preocupados principalmente de ganar las siguientes elecciones, además de dar el codazo a su compañero de al lado para que no le vaya a quitar el puesto. Muchas veces es más fácil estar haciendo políticas que te garanticen un voto temporal para mantenerte o llegar al poder que estar haciendo políticas de estado, que igual te perjudican pero  benefician al país a largo plazo. Para la ciudadanía lo más sencillo es “si en mi pueblo que tiene quinientos habitantes, me ponen un hospital y un helicóptero medicalizado, y me ponen cuatro UVIs móvil, pues ¡qué bueno es el alcalde! Pero no piensan que después puede ser un lastre económico. La gente se piensa que el dinero crece de los árboles, después no piensan que el alcalde tendrá que poner el suelo para construir cuatro veces más caro porque alguien tendrá que pagar el hospital, el helicóptero y las UVIs móvil, y lo van a pagar los hijos o los nietos de los que lo están disfrutando. Pero el político se ha mantenido en el poder unos cuantos años y ha triunfado personalmente. Pero no ha hecho un beneficio para el pueblo.

Al final son otras potencias vecinas las que se acaban beneficiando de esto. Porque si hay otros países que se dicen amigos y aliados que absorben nuestros médicos generados a mucho más bajo coste que en sus propios países, y se los están llevando allí a pagarles unos sueldos irrisorios en relación a su preparación. Después estamos viendo como desde países pudientes sí que llegan inversores y compran los terrenos del pueblo de ese alcalde porque ellos sí que pueden comprar una casita con esos precios de construcción a primera línea de mar ¿Están empobreciendo España artificialmente?

Sí, porque además nosotros nos estamos quedando principalmente para el sector servicios. Sí que es cierto que tenemos multinacionales fuertes, bancos fuertes. Pero es el sector servicios una parte muy sustancial, muy importante del PIB ¿Pero y si mañana cambia la situación? ¿Y si mañana, Dios no lo quiera, sufrimos varios atentados que hacen huir el turismo? ¿Y si se abren otras zonas de turismo, como los Balcanes, de que vamos a vivir nosotros? Como bien dices ¿Para qué quieres tres mil ingenieros si no hay fábricas donde trabajar? ¿Para qué miles de arquitectos si no hay edificios que construir? Eso es lo que tenemos que pensar. Además la alta tecnología que tenemos, que como aquí no sabemos fomentar, potenciar y retener a nuestros mejores científicos pues las start up españolas las está comprando China a precio de saldo.

Somos diferentes. El pueblo español, no con nuestros dirigentes, sabrá salir a delante

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Estamos generando capital humano de gran calidad para otros  a bajo coste. Para terminar; España, como ente socio político ha tenido que mutar sobre sí misma por lo menos tres veces en la historia para poder sobrevivir ¿Sobrevivirá España a los cambios a los que está expuesta?

Sobrevivirá ¿Sabes por qué? Por el pueblo español. Somos un pueblo, que aparte de ser generosos, tolerantes, que aceptamos la diversidad, somos un pueblo muy especial, que tenemos mucha imaginación. Somos un pueblo trabajador, que no nos achantamos por nada. Y lo demostramos cuando salimos a cualquier sitio. Somos un pueblo capaz de con cuatro alambres hacer un coche. Eso somos nosotros, los españoles. Y lo demostramos constantemente, incluso con nuestros jóvenes obligados a salir al extranjero que llaman la atención por su capacidad de hacer las cosas, y sobre todo con esa imaginación, con esa iniciativa.  El pueblo español sabrá salir adelante. No con nuestros dirigentes, digo con el pueblo español. Cuando hemos tenido que salir fuera hemos salido, y hemos hecho dinero pero sin hacer enemigos. Somos diferentes, yo he dado muchas vueltas por el mundo, la capacidad creativa, de iniciativa de imaginación que tiene el pueblo español lo tienen muy pocos pueblos en el mundo. Sigo teniendo mucha esperanza y mucha fe en el pueblo español que es el mejor valor que tenemos en España.

Después de todos los bombardeos mediáticos para olvidarnos de nosotros mismos ¿Sigue habiendo una idiosincrasia española dentro del sistema de naciones?

Yo creo que sí, a pesar de estos movimientos centrífugos si que creo que tenemos una idiosincrasia especial, y va a ser muy difícil acabar con ella. Eso es lo que nos une en cierto modo a todos. Todos los pueblos que han pasado con esas diversidades nos han formado de una manera muy especial, porque sabemos que esa diversidad nos ha enriquecido, sabemos que cuando una raza se mantiene demasiado pura acaba debilitándose. Esa diversidad aquí a sido favorable por que nos ha fortalecido.

Muchísimas gracias, coronel Pedro Baños por haber atendido a La Tribuna de Cartagena. Sólo puedo recomendar a todos los lectores su libro. Un libro que como hemos visto en la entrevista no deja ninguna manera de dominación mundial fuera del saco; desde los estados-nación hasta la mente del individuo, un libro sobre geopolítica redondo. Normal que vaya ya por la quinta edición, a punto de salir la sexta creo.

Sí, sale la sexta en breve y se está preparando una séptima con alguna actualización. Sale esta semana una edición en portugués, para el mundo lusófono, y se empieza esta semana también a comercializar en Hispanoamérica.

lundi, 12 février 2018

Angela et sa coalition-zombie en cours de désintégration

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Angela et sa coalition-zombie en cours de désintégration

Ex: http://www.dedefensa.org

Il y a eu un accord entre le SPD et la CDU/CSU pour un gouvernement allemand dite de “Grande Coalition”(laquelle n’a plus la majorité dans les sondages, mais passons puisque les sondages ne sont que des photographies d’un instant) ; c’est-à-dire qu’il y a eu un accord d’abord entre Martin Schulz et Angela Merkel, les deux dirigeants des deux partis et comme deux bois morts de la forêt dévastée qu’est la politique allemande ; puis, aussitôt après cet accord déjà des protestations très vives dans les “parties” prenantes, surtout au SPD, jusqu’à un coup de théâtre. Schulz, l’ancien et insupportable président du Parlement Européen fameux pour ses menaces méprisantes à l’encontre des Grecs et des Polonais, a dû en rabattre. Sorti de la salle de négociation en annonçant triomphalement qu’il prenait le poste convoité de ministre des affaires étrangères, il a dû reculer, pressé par la fureur qui a parcouru la direction de son propre parti devant lequel il s’était engagé à ne jamais faire partie d’un nouveau gouvernement Merkel, et renoncer à ce poste au profit du titulaire actuel, le SPD Sigmar Gabriel qui a mené la fronde. Ce qu’Alexander Mercouris nommait déjà “la Grande Coalition-fantôme” est devenue instantanément la “Grande Coalition-zombie” quasiment unijambiste sinon hémiplégique.

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Mercouris, grand connaisseur de l’Allemagne et jugeant la crise allemande actuelle particulièrement grave, avait commencé son article de fond sur l’accord Schulz-Merkel avec la situation initiale (Schultz ministre des affaires étrangères). Il l’a terminé par un “postcript” relatant par le biais du Financial Times les dernières péripéties :

« M. Schulz a fait face à une vague de colère de la part du SPD après avoir accepté le poste, bien qu'il ait juré de ne jamais servir dans un cabinet dirigé par Angela Merkel :

» “Les sociaux-démocrates ont déclaré que la volte-face [de Schulz] a laissé le parti avec un énorme problème de crédibilité alors qu'il lance un sondage national de ses 460 000 membres sur l'accord de coalition conclu cette semaine avec les conservateurs de Mme Merkel.

» Dans une déclaration vendredi, M. Schulz a déclaré que la discussion de son rôle “mettait en danger le succès de l’accord” et qu’il espérait qu’en abandonnant le ministère des Affaires étrangères, il pourrait mettre fin aux “discussions sur les questions de personne au sein du SPD”. “Nous faisons tous de la politique pour les gens de ce pays”, a-t-il dit, “il est donc approprié que mes ambitions personnelles soient reléguées au second plan des intérêts du parti“.

» Son retrait inattendu intervient après qu'il ait été l’objet d’une attaque furieuse du ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, qui l'a accusé d'avoir trahi ses engagements en acceptant son poste. M. Gabriel a déclaré au groupe de presse Funke qu'il avait été un ministre des Affaires étrangères efficace et populaire, mais que ‘les nouveaux dirigeants du SPD se fichent clairement de cette appréciation publique de mon travail’.

» Berlin a été secoué de tumulte depuis que les conservateurs d'Angela Merkel et le SPD de M. Schulz ont dévoilé mercredi leur nouvel accord de coalition, au milieu d'une fureur généralisée sur la façon dont les postes ministériels étaient répartis entre les deux partis.

» L'accord de 177 pages est conçu pour mettre fin à l'impasse politique laissée par les élections peu concluantes de septembre, au cours desquelles les deux partis ont perdu des voix en faveur de l'Alternative d'extrême droite pour l'Allemagne. Mais l’affaire a été éclipsée par la dispute sur quelles personnalités ont obtenu quels ministères.

» De leur côté, les conservateurs sont absolument déchaînés : le SPD, qui n'a remporté que 20,5% des suffrages – son pire résultat dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre – s’est vu également confier le ministère des Finances, qui depuis huit ans est le fief de la CDU de Mme Merkel. Au SPD, la colère à propos de la nomination de M. Schulz au ministère des Affaires étrangères était encore plus grande ...” »

Cela conduit Mercouris à sa conclusion finale qui laisse ouverte, sinon grande ouverte la porte à de nouveaux rebondissements dans ce qui est désormais, et de loin, la crise politique la plus grave de l’Allemagne d’après-guerre : « Cette révolte et la décision de Schulz d’abandonner le ministère des Affaires étrangères soulignent le fait qu’essayer de perpétuer le gouvernement de la ‘Grande Coalition’ qui a perdu tant de soutien en septembre est une très mauvaise idée. Le fait que Schulz ait été obligé de partir, et la réaction également furieuse à propos de cet accord de la part de nombreux membres du SPD et de la CDU/CSU, semblent signaler que l’accord pourrait bien être en train de se désintégrer... »

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L’épisode laisse effectivement présager d’autres tribulations pour cette “Grande Coalition” qui semble être rien de moins que mort-née ; qui, si elle se met tout de même en place, n’aura guère d’autorité ni de latitude d’action, comme un gouvernement de crise perpétuant l’apparence d’une sauvegarde... L’accord avec ses péripéties permettent d’avoir une vision impressionnante des ravages causés au système politique allemand, aussi bien par la politique de Merkel de ces dernières années que par la décrépitude de l’establishment, le vieillissement et l’inanité du personnel de direction, et notamment des dirigeants les plus en vue, le désordre interne des deux principaux partis, etc. Quelle différence avec l’Allemagne d’il y a trois ans, qui dictait sa loi à la Grèce comme si elle était le IVème Reich et faisait marcher l’Europe au pas de l’oie ! L’Europe justement : alors que Macron commence à rencontrer des difficultés sérieuses après l’hébétude fascinée qui suivit sa victoire, son attente des retrouvailles d’un “partenaire” allemand solide pour relancer une dynamique européenne selon la vision conventionnelle se trouve confrontée à de très sérieux obstacles. D’ores et déjà, l’élimination de Schulz du poste des affaires étrangères représente un sérieux revers pour Macron, Schulz étant un partisan acharnée d’une intégration européenne au forceps, selon ses habitudes ; au contraire, Gabriel est plus tenté par un équilibrage de la politique allemande, passant par une amélioration des relations avec la Russie, à laquelle une Merkel extraordinairement affaiblie ne pourra guère s’opposer.

Encore tout cela reste-t-il de la spéculation du meilleur des cas, celui où l’accord SPD-CDU/CSU de mercredi dernier serait accepté sans autre remous, et le nouveau gouvernement mis en place dans les mêmes conditions. Après l’épisode Schulz et le constat d’un si fort mécontentement des cadres des deux partis pour un accord qui ne satisfait personne, l’hypothèse d’une désintégration de cet accord est loin d’être hors de propos. On se trouverait alors dans une impasse, après avoir essayé toutes les formules, avec la possible nécessité de nouvelles élections qui pourraient être catastrophiques, – en fait, une autre sorte d’impasse pour les partis dominant, ou ex-dominant. (Actuellement, le SPD est à 17%, presque rejoint par l’AfD eurosceptique d’extrême-droite avec 15%, et il est probable que les dernières péripéties ont encore réduit cette marge minimaliste. D’autres déplacements de voix sont probables et ces divers facteurs font que de nouvelles élections pourraient réserver des surprises catastrophiques pour l’establishment.)

Il se confirme par conséquent que l’Allemagne se trouve dans une crise politique profonde, qui ébranle le régime lui-même. L’Allemagne suit la tendance crisique très forte qui affecte tous les pays du bloc-BAO, d’une façon ou l’autre, spécifiquement selon les pays, alors que les crises extérieures (en Syrie et au Moyen-Orient avec la “folie-compulsive” US, à “D.C.-la-folle” où se poursuit l’affrontement autour du pouvoir, etc.) continuent à se développer au rythme du “tourbillon crisique”. C’est un des derniers pôle d’une stabilité-Système qui tend à se dissoudre, tandis que le partenaire français de l’Allemagne, incapable de se dégager des engagements extérieurs catastrophiques de ces dix dernières années, continue à cultiver une exceptionnelle absence d’influence par rapport à ce que ce pays pourrait prétendre, – contribution française à la Crise Générale de l’Effondrement.

Avec la quasi-sécession en cours des pays d’Europe de l’Est (“les quatre de Visegrad”), l’Europe est sur la voie d’une sorte de désintégration par délitement et par dissolution de l’intérieur (autre approche du même processus que risque de suivre la “Grande Coalition” de la pauvre Merkel). Tout semble donc fonctionner, avec une quasi-parfaite coordination, pour poursuivre le processus de l’effondrement. Ce qui est remarquable, c’est la diversité des approches, et combien, les divers dangers identifiés (la montée du populisme, identifiée depuis 4-5 ans) ne se manifestent pas comme on les attend mais s’adaptent aux diverses situations. C’est qu’en vérité, il n’y a pas à craindre un danger ou l’autre qui attaquerait le Système puisque le seul danger est le délitement et le processus d’autodestruction alimentés par le Système lui-même. C’est de plus en plus une affaire qui roule...

Mis en ligne le 10 février 2018 à 14H58

dimanche, 11 février 2018

Chypre : un lieu de tensions en Méditerranée orientale

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Chypre : un lieu de tensions en Méditerranée orientale

Par Patrice GOURDIN

Ex: https://www.diploweb.com

Docteur en histoire, professeur agrégé de l’Université, Patrice Gourdin enseigne à l’École de l’Air. Il intervient également à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence. Membre du Conseil scientifique du Centre géopolitique.

Alors que nous assistons à la mise en scène des « Jeux de la Paix » entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, l’Union européenne compte depuis 2004 un pays membre – Chypre - occupé en partie par un pays supposé candidat depuis 2005 – la Turquie. Patrice Gourdin offre ici une analyse géopolitique de ce lieu de tensions en mer Méditerranée. Un texte de référence sur une question souvent méconnue.

FIN janvier 2018, à Lefkosia (nom turc de Nicosie), à l’instigation du président turc Recep Tayyip Erdogan, des nationalistes ont attaqué le journal Afrika qui avait critiqué l’offensive contre les Kurdes de Syrie (opération Rameau d’olivier) et établi un parallèle avec l’intervention à Chypre en 1974. Cette violence illustre les rivalités qui affligent l’île. Sur le territoire de Chypre, la répartition du pouvoir est complexe : au nord, la République turque de Chypre du Nord-RTCN, une zone peuplée de Chypriotes turcs, occupée par l’armée turque depuis 1974 ; au sud, un espace contrôlé par la République de Chypre, où le pouvoir est exercé par des Chypriotes grecs. Issues d’un conflit, ces deux entités sont séparées par une zone tampon où se trouve stationnée depuis 1974 une force d’interposition de l’ONU, la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Ajoutons qu’après l’indépendance de Chypre en 1960, la Grande-Bretagne a conservé deux bases militaires (Dhekelia, Akrotiri), sur la côte sud. La proximité de cet espace insulaire avec le Proche-Orient contribue à expliquer cet état de fait. Le poids de l’histoire est considérable et plusieurs acteurs extérieurs ont influé ou continuent d’influer sur l’évolution de l’île.

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Carte de Chypre en 2017.
Source de cette carte de Chypre en 2017 : Mathieu Petithomme « Chypre : l’impasse des pourparlers de réunification », Questions internationales n°87 - septembre-octobre 2017, La documentation Française.

I. Un carrefour insulaire

L’île de Chypre se situe en Méditerranée orientale, très près des côtes de Turquie, de Syrie, du Liban, d’Israël et d’Égypte. Cela la place au contact direct d’une zone particulièrement instable : le Proche-Orient. La tumultueuse histoire de cette région pesa constamment sur les Chypriotes. L’île connut différents centres de pouvoir, aujourd’hui disparus ou délaissés. En 1192, la maison des Lusignan prit la direction du royaume et en fixa la capitale à Nicosie. La ville se trouvait idéalement située : sur la rivière Pedieos, pour l’approvisionnement en eau ; au cœur de l’île, donc équidistante des différentes régions ; dans la plaine de la Mésorée, principale zone agricole, pour l’alimentation des citadins. Nicosie est l’épicentre de tous les événements importants qui marquèrent l’évolution de l’île depuis près d’un millénaire. Moins connu que celui qui traversait Berlin entre 1961 et 1989, un mur de séparation matérialise, au cœur de la capitale, la coupure du pays en deux. La division politique de l’île, la zone tampon instituée en 1964 à Nicosie puis généralisée en 1974 et l’emprise des bases britanniques (Dhekelia, Akrotiri) fragmentent le territoire de Chypre. La découverte récente d’hydrocarbures offshore suscite des tensions autour de la délimitation des zones économiques exclusives des États riverains.

Chypre est peu étendue : 9 251 km², ce qui la place derrière la Sicile, la Sardaigne ou la Crète, à peu près à égalité avec la Corse. Ce territoire est marqué par les caractéristiques de l’insularité, plus ou moins pesantes selon les périodes de son histoire : un relatif isolement, des particularismes, une économie en partie dépendante de l’extérieur, des difficultés à maîtriser son sort.

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Plus arrosé que la chaîne de Kyrenia, le massif du Troodos est le château d’eau de l’île, source de plusieurs fleuves ou rivières (notamment le Pedieos) qui viennent irriguer la plaine fertile de la Mésorée. Mais la sécheresse du climat méditerranéen est particulièrement marquée, ce qui pose depuis toujours le problème des disponibilités en eau. L’existence des habitants, ainsi que le développement des aptitudes agricoles et des activités touristiques, dépendent de la plus ou moins grande capacité à mettre en place et à entretenir des systèmes hydrauliques efficaces. L’agriculture, autrefois prospère et source importante de richesse, occupe aujourd’hui une place modeste dans la vie économique (2,3 % du PIB de la République de Chypre). Les troubles dans l’île tout au long du XXe siècle ont entravé la modernisation de l’agriculture de la Mésorée, la grande plaine centrale. La coupure de l’île a ruiné les exploitations dans la partie nord. Depuis plus de quarante ans, les habitants attendent la mise en œuvre du programme d’aménagement promis par Ankara pour améliorer l’agriculture de la zone turque.

Chypre occupant une position de carrefour, son insularité ne l’empêcha pas de profiter très précocement de la révolution néolithique. Elle fut ensuite incorporée à toutes les grandes constructions politiques proche-orientales de l’Antiquité, tout en préservant une plus ou moins grande autonomie jusqu’à la domination macédonienne. Elle choisit l’hellénisme dès la période achéménide et appartint au vaste empire d’Alexandre, puis le diadoque Ptolémée en prit le contrôle. Après les conquêtes de Pompée en Orient, Chypre intégra l’Empire romain. Lors du partage du IVe siècle, elle échut à l’Empire romain d’Orient. Durant tout le Moyen-Âge, Chypre fut une plate-forme importante des échanges commerciaux et des affrontements entre l’Orient musulman et les puissances chrétiennes. Elle tomba aux mains de l’Empire ottoman, sous lequel son économie périclita et la population chrétienne souffrit. Elle appartint à l’empire colonial britannique de 1878 à 1960. Pour Londres elle eut une valeur stratégique variable : brièvement importante pour contrer l’avancée russe en Méditerranée à la fin du XIXe siècle, cruciale pendant la Première Guerre mondiale pour affronter l’Empire ottoman, considérable depuis la Seconde Guerre mondiale pour peser sur l’évolution du Proche-Orient. Aujourd’hui, la République de Chypre argue de cette situation de carrefour pour encourager l’implantation d’entreprises étrangères. Elle valorise le très riche patrimoine culturel accumulé au fil de ces différentes époques pour attirer les touristes étrangers.

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Dans l’Antiquité, Chypre fut le principal fournisseur de cuivre du bassin méditerranéen. Cette ressource généra une importante activité métallurgique aujourd’hui pratiquement disparue. Les exportations de matière première et de produits finis contribuaient largement à la prospérité de l’île. Temps révolus : les gisements sont épuisés et une seule mine reste en activité, celle de Skouriotissa. Les habitants tentent désormais de faire des sites d’extraction une attraction touristique. Le sous-sol ne recèle aucune autre ressource notable. Cela a contribué à l’absence d’activité industrielle significative jusqu’à nos jours (10,6% du PIB de la République de Chypre). Découvert à partir de 2009 dans la région maritime comprise entre l’Égypte et la Turquie, le « bassin du Levant » recèlerait, selon les estimations de l’US Geological Survey, 3 400 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Des experts comparent ce gisement à celui de la Mer du Nord. En 2011, d’importantes réserves ont été localisées au large de la côte sud de l’île. La République de Chypre entend bien s’appuyer sur ce pactole pour améliorer sa situation économique. Mais la mise en exploitation du gisement Aphrodite se heurte au problème des investissements et aux revendications de la Turquie.

L’île participa de tout temps aux échanges maritimes en Méditerranée, mais la valorisation de cet atout est limitée par les sanctions que la Turquie a prises à l’encontre des navires battant pavillon chypriote ou ayant fait escale dans un port de la République de Chypre. Toutefois, cette dernière, à l’instar de la Grèce, tire parti de sa longue tradition navale pour offrir un pavillon de complaisance (2% de flotte mondiale, soit1 053 navires totalisant une capacité de 33 Mt de port en lourd) qui contribue pour 5% au PIB du pays. Ceci, joint à une politique fiscale “attractive“ et à un système bancaire peu regardant, vaut à la République de Chypre une réputation douteuse et la présence de personnages ou d’entreprises pas toujours recommandables. Cette particularité remonte à la guerre civile libanaise (1975-1990), qui provoqua le transfert des activités bancaires de Beyrouth vers Nicosie. La fin de la Guerre froide a entraîné l’afflux des fortunes russes (notamment à Limassol où l’on décompte 30 000 résidents russes). Cela a contribué à amplifier les activités des banques chypriotes. Les difficultés de ces dernières sont à l’origine de la très grave crise financière qu’a connue le pays en 2008-2013. Le pays dut faire appel à l’Union européenne qui le plaça sous surveillance et lui imposa des réformes. La crise est officiellement terminée depuis 2016. La disponibilité d’importantes quantités de capitaux explique que la construction immobilière ait connu un essor important. Les investissements s’orientent également vers le tourisme (favorisé par le climat, l’omniprésence de la mer et le capital culturel) qui est devenu le secteur le plus important de l’économie chypriote (15% du PIB de la République de Chypre, qui reçoit 3 millions de visiteurs par an). De son côté, la RTCN tente de devenir un “casino flottant“ pour les ressortissants du Proche-Orient mais cela ne suffit pas pour lui éviter de stagner dans le marasme économique.

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La population de Chypre est faible : 1 116 500 habitants. Les habitants sont inégalement répartis dans l’espace. Si les faibles densités s’expliquent en partie par les conditions naturelles (relief inhospitalier, notamment le massif du Troodos), le dépeuplement du Nord résulte de l’expulsion des Chypriotes grecs lors de l’invasion turque en 1974. L’implantation de colons turcs venus d’Anatolie est loin d’avoir compensé cette perte. Les statistiques démographiques, fragmentaires, portent avant tout sur la République de Chypre. La population affiche un vieillissement marqué : 15,16 % de la population ont moins de quinze ans, 29,4 % ont moins de 25 ans, 11,8 % ont 65 ans ou plus. Avec 1,47 enfants par femme, le remplacement des générations n’est plus assuré. Comme partout où il se produit, ce phénomène obère l’avenir.

Dans la partie turque, le niveau de vie serait trois fois plus bas que dans la partie grecque.

Avec un indice de développement humain élevé (0,856), la République de Chypre se situe au 33e rang mondial (au niveau de Malte ou de la Pologne, légèrement en-dessous de la Grèce et largement au-dessus de la Turquie). Les dépenses d’éducation atteignent 6,4 % du PIB et le taux d’alphabétisation de la population dépasse 99 %. Cela garantit une main-d’œuvre qualifiée, mais n’empêche pas le chômage (10% de la population active de la République de Chypre) car l’activité économique est insuffisante (la crise économique a provoqué le départ de 25 000 personnes). Les dépenses de santé représentent 7,4 % du PIB et l’espérance de vie est assez élevée : 81,6 ans pour les femmes, 75,8 ans pour les hommes. Un niveau comparable à celui de la Pologne ou des États baltes. La Turquie affiche des performances bien inférieures. D’ailleurs, selon les estimations, dans la partie turque, le niveau de vie serait trois fois plus bas que dans la partie grecque.

La population de Chypre est hétérogène. La délimitation du périmètre d’attribution de la nationalité chypriote (question des colons turcs) dans la perspective d’une réunification constitue l’un des points débattus dans les négociations. Le nombre est un facteur important pour la répartition du pouvoir et des ressources dans la perspective qui semble la plus adaptée au cas chypriote : la mise en place d’un État fédéral associant deux entités fondées sur l’appartenance communautaire. Par conséquent, les chiffres qui circulent sont sujets à caution. En l’absence de recensement contemporain fiable, les extrapolations se basent sur celui de 1954. À cette date, les Chypriotes grecs représentaient 80,2 % de la population et les Chypriotes turcs 17,9 %. Avant la partition, les Chypriotes grecs étaient présents sur l’ensemble de l’île et les Chypriotes turcs étaient disséminés un peu partout (mais regroupés dans 45 enclaves depuis 1964). En 1974, les transferts forcés de population ont vidé la partie nord de ses habitants grecs et la partie sud de ses habitants turcs. Après une décennie de ségrégation spatiale, il s’est produit un processus d’épuration ethnique.

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Les deux parties de l’île ont des institutions politiques distinctes. Elles jouissent d’un régime démocratique, mais la partie nord subit depuis 1974 les avatars de l’autoritarisme caractéristique des pouvoirs turcs successifs. Des élections pluralistes sont régulièrement organisées dans les deux entités. De part et d’autre, dans les campagnes électorales, la question de la réunification occupe une large place. Au sein des deux communautés, une majorité semble favorable à celle-ci, mais la plupart des habitants de l’île ne souhaitent pas la réaliser à n’importe quel prix. La communauté turque tient à limiter les restitutions et/ou les indemnisations de biens grecs expropriés en 1974. La communauté grecque rechigne à l’octroi de la citoyenneté chypriote aux colons venus d’Anatolie. En conséquence, les négociations entre les deux parties n’ont, jusqu’à ce jour, jamais abouti et les divers plans proposés par la communauté internationale ont été rejetés.

Il s’avère d’autant plus difficile de trouver une solution que la culture insulaire mêle originalité et diversité.

II. Une population clivée

Chypre eut une grande importance dans l’histoire du christianisme. Elle fut l’une des étapes du premier voyage de conversion entrepris par Paul de Tarse. La première église fut fondée à Salamine et Barnabé (cousin de Marc l’Évangéliste et l’un des soixante-douze disciples du Christ) en fut le premier évêque. Selon la tradition chrétienne, après sa résurrection, pour fuir les persécutions, Lazare se rendit à Chypre où il prit une part active à l’évangélisation. Il devint le premier évêque de la ville de Kition, renommée après sa mort Larnaca (du grec larnax  : le tombeau). Le christianisme chypriote, base de l’identité de la communauté grecque, s’inscrit dans la tradition orientale, confortée par plusieurs siècles d’appartenance à l’Empire byzantin. Depuis 431(concile d’Éphèse), l’Église de Chypre est autocéphale : elle jouit d’une indépendance totale, sur le plan juridique comme sur le plan spirituel. Son rayonnement, limité par l’insularité, ne lui permit pas d’être érigée au rang de patriarcat. Il s’agit d’un archevêché, dont le titulaire détient l’autorité suprême, source d’un prestige et d’une autorité qui perdurèrent jusqu’à la mort de Mgr Makarios (1977).

Chypre se trouve sur la ligne de contact entre le christianisme et l’islam. Sa situation stratégique en Méditerranée orientale en fit une place disputée entre l’Empire musulman et l’Empire byzantin. En 649, elle passa sous le contrôle du Califat, qui la conserva jusqu’en 965, date à laquelle Nicéphore II Phocas mit fin à trois siècles de suprématie maritime arabe et restaura la souveraineté byzantine sur l’île. Point d’appui essentiel des royaumes latins d’Orient, Chypre passa sous le contrôle de la famille des Lusignan en 1192 (évincés par les Vénitiens en 1489). Dès 1196, l’Église latine s’imposa. Elle implanta un archevêché à Nicosie et édifia des lieux de culte de style gothique dont certains vestiges subsistent, contribuant à l’originalité du paysage. Les deux Églises coexistèrent plus ou moins difficilement jusqu’à la conquête turque, en 1570. Chypre devint alors une province de l’Empire ottoman. Quatre ans plus tard, l’Église orthodoxe fut rétablie dans ses droits, tandis que l’Église latine était supprimée et que ses édifices cultuels étaient transformés en mosquée ou désaffectés.

Sous la domination turque, l’archevêque orthodoxe était le chef religieux des Chypriotes grecs, et, avec le titre d’ethnarque, leur représentant politique.

L’islamisation de l’île se fit donc en deux temps : du VIIe au Xe siècle sous les dynasties Abbasside puis Omeyyade ; entre 1570 et 1878 dans le cadre de l’Empire ottoman. Il en résulte la présence d’une importante minorité musulmane, ainsi qu’une forte empreinte architecturale. Umm Ahram, la nourrice de Mahomet, participa à la conquête de l’île et mourut au bord du lac salé qui se trouve près de Larnaca. Elle y fut enterrée en martyre, et un complexe religieux y fut édifié. Il s’agit désormais d’un des plus importants lieux saints de l’islam. Sa localisation dans la partie grecque de l’île limite les possibilités de pèlerinage pour les Chypriotes turcs.

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Sous la domination turque, l’archevêque orthodoxe était le chef religieux des Chypriotes grecs, et, avec le titre d’ethnarque, leur représentant politique. Par la combinaison de la jalousie de la communauté musulmane et de la dégradation de l’administration, la situation des Chypriotes orthodoxes se détériora aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les exactions fiscales étaient monnaie courante, les famines se répétaient, engendrant des révoltes sévèrement réprimées et nombre de chrétiens émigrèrent vers la Crète, le Péloponnèse, Corfou, et même Venise. Au XIXe siècle, la population grecque de l’île, était instruite et ses élites suivaient les péripéties du mouvement des nationalités en Europe. Une partie de ses membres communiait dans la « Grande Idée » de se libérer du joug ottoman et de restaurer l’Empire byzantin. Par conséquent, le déclenchement de la guerre d’indépendance grecque provoqua, en 1821, une répression préventive de la part des autorités ottomanes, ainsi que l’abrogation des pouvoirs de l’Église. Le 9 juillet 1821, les principaux notables grecs — parmi lesquels l’archevêque, Cyprien — furent exécutés. Dès lors, animée d’un sentiment antiturc, une partie des Chypriotes revendiqua l’ enosis , le rattachement à la future Grèce libérée. L’île était désormais impliquée dans les rivalités qui tissaient la Question d’Orient. En 1832, lorsque l’Empire ottoman dut accepter l’indépendance de la Grèce par le traité de Constantinople (signé avec la France, la Grande-Bretagne et la Russie), Chypre en était exclue, malgré le panhellénisme affiché par une partie de sa population. Compensation partielle, la politique de réformes (Tanzimat) entreprise à partir de 1839 par le sultan Abdülmecid Ier marqua le début d’une amélioration dans l’administration de l’île.

cyprusGB.jpgLa poussée russe en direction de la Méditerranée orientale et l’ouverture du canal de Suez (1869) amenèrent la Grande-Bretagne à s’intéresser à la position stratégique de Chypre. Après avoir limité les ambitions de Moscou en soutenant l’Empire ottoman (congrès de Berlin, 1878), la Grande-Bretagne conclut une alliance défensive avec Istanbul, qui lui confia l’administration de Chypre (Conventions des 4 juin, 1er juillet et 1er août 1878). L’anglais supplanta alors le français comme langue des élites. Mais la modernisation ne fut pas à la hauteur des espérances. En effet, dès 1882, les Britanniques disposèrent du port d’Alexandrie pour sécuriser le trafic maritime de la route des Indes via le canal de Suez et surveiller tout mouvement éventuel de la flotte russe. Chypre perdait son importance stratégique et les investissements déclinèrent rapidement. Déçus, en 1889, les Chypriotes grecs demandèrent officiellement leur indépendance et leur rattachement à la Grèce. Londres leur opposa le premier d’une longue série de refus.

L’entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés des Puissances centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie) provoqua l’abrogation des Conventions de 1878 et l’annexion de Chypre par la Grande-Bretagne (5 novembre 1914). La présence de troupes alliées à Salonique et en Égypte réactiva l’importance stratégique de Chypre et offrit à l’économie de l’île d’importants débouchés. À la fin de la Première Guerre mondiale, les Chypriotes grecs renouvelèrent sans succès leur demande de rattachement à la Grèce, tandis que la Turquie renonçait “définitivement“ à Chypre (1920 : traité de Sèvres ; 1923 : traité de Lausanne). Or, les guerres gréco-turques de 1919-1920 et l’épuration ethnique croisée qui en résulta avaient accru les passions identitaires. La revendication d’enosis en fut exacerbée, tandis que Londres maintenait son intransigeance : en 1925, l’île devint officiellement colonie britannique. Le 21 octobre 1931, une manifestation en faveur de l’enosis tourna à l’émeute et le palais du gouverneur britannique fut incendié. Les troubles persistèrent jusqu’en 1939.

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L’invasion de la Grèce par les puissances de l’Axe (28 octobre 1940 - 28 avril 1941) poussa des Chypriotes à s’engager dans l’armée britannique. Chypre redevint une base militaire essentielle après le débarquement de Rommel en Afrique du Nord, en février 1941, et la conquête de la Crète par les Allemands, en mai 1941. Londres autorisa une relative libéralisation de la vie politique sur l’île mais, en 1945, une nouvelle demande de rattachement à la Grèce fut rejetée. La Grande-Bretagne tenta de juguler le mécontentement par l’octroi d’un statut d’autonomie. Londres nourrissait de vives inquiétudes : alors que le contexte de Guerre froide avait entraîné une sanglante guerre civile en Grèce (1946-1949), le parti communiste chypriote (AKEL) avait connu un essor important depuis la Seconde Guerre mondiale. L’appréhension était partagée, comme en attesta la condamnation du communisme par l’archevêque de Nicosie. Mais ce dernier n’abandonnait pas pour autant la cause panhellénique. En janvier 1950, il organisa un référendum officieux sur l’enosis. 96 % des votants exprimèrent leur volonté de rattachement à la Grèce. Les autorités britanniques dénoncèrent l’illégalité de la consultation et refusèrent de la prendre en considération. Avec l’élection de Monseigneur Makarios III à sa tête, en octobre 1950, l’Église autocéphale chypriote intensifia le combat panhellénique. Le nouvel archevêque tenta de saisir l’ONU de la question de Chypre, mais la Grande-Bretagne s’y refusait et le gouvernement grec ne pouvait contrarier cette dernière car il en dépendait. Après l’évacuation de la zone du canal de Suez exigée en 1954 par le colonel Nasser, Londres eut un motif supplémentaire de conserver ce territoire : le quartier général britannique pour le Moyen-Orient devait y être transféré. Elle annonça un nouveau statut d’autonomie mais renouvela son refus d’aller au-delà. À l’automne 1954, la Grèce put enfin faire inscrire la question chypriote à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies. Les Britanniques, afin de dévier le problème sur le terrain de la rivalité gréco-turque et de se poser en arbitres, impliquèrent la Grèce et la Turquie dans les négociations. La manœuvre réussit à la perfection et aucune solution ne fut trouvée : alors que la première réclamait l’autodétermination, la seconde la refusa.

Georgios-Grivas_3084104c.jpgGeorges Grivas, un général grec vétéran des deux guerres mondiales, créa, en 1954, l’Organisation nationale des combattants chypriotes (Ethniki Organosis Kyprion Agoniston-EOKA). Le 1er avril 1955, avec l’accord de Mgr Makarios, il déclencha la lutte armée pour l’indépendance et l’enosis. Convaincus que Mgr Makarios instrumentalisait l’EOKA, les Britanniques l’exilèrent aux Seychelles (9 mars 1956). Cela déclencha des protestations internationales et Grivas intensifia les opérations, ce qui aggrava la répression. La violence atteignit son paroxysme et le gouvernement britannique se résigna à l’autodétermination. L’intervention à Suez, en novembre 1956, démontra tout à la fois l’utilité d’une base stratégique en Méditerranée orientale et la nécessité d’être en bonne intelligence avec la population sur le territoire de laquelle elle était implantée. Les pourparlers reprirent au printemps 1957, après la libération de Mgr Makarios. Sous la pression américaine, la Grèce et Mgr Makarios renoncèrent à l’ enosis , tandis que les Turcs abandonnaient leur projet de partition. L’EOKA cessa ses opérations en 1959.

Le 16 août 1960, l’île devint indépendante, avec une Constitution prévoyant un partage du pouvoir entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs. Sur le terrain, les deux communautés restaient imbriquées et avaient vécu en bonne intelligence jusqu’aux clivages intercommunautaires qui apparurent en 1956 et produisirent les premiers incidents sanglants en 1958. Afin de se protéger des violences perpétrées par l’EOKA, des Chypriotes turcs, autour de Rauf Denktash, fondèrent alors l’Organisation turque de résistance (Türk Mukavemet Teskilati-TMT) et prônèrent la partition. La multiplication des divergences rendit l’île ingouvernable. En 1962, pour sortir de la paralysie, Mgr Makarios tenta de modifier la Constitution. Mais les Chypriotes turcs, craignant de voir leurs droits réduits, s’y refusèrent. Les affrontements entre les deux communautés s’exacerbèrent en 1963 (Noël sanglante) et dès 1964, l’île faisait l’objet d’une partition de fait  : 100 000 Chypriotes turcs étaient regroupés dans 45 enclaves dispersées sur l’ensemble de l’île. S’ouvrit alors une décennie de crise, qui culmina le 15 juillet 1974 avec la tentative de coup d’État de la dictature militaire grecque (appuyée sur l’EOKA-B créée par Grivas en 1971 pour relancer l’enosis) contre Mgr Makarios. Les colonels essayaient d’enrayer la contestation populaire en Grèce par l’accomplissement de l’enosis. Cette manœuvre tourna à la confusion de ses auteurs : les Turcs débarquèrent dans le nord de l’île le 20 juillet 1974. À l’issue d’un mois de combats, auxquels participèrent activement les membres du TMT, Ankara contrôlait le tiers nord de l’île, ce qui provoqua un exode massif de populations (200 000 Chypriotes grecs chassés au sud ; 42 000 Chypriotes turcs chassés au nord) et la mise en place de deux entités politiques : la République de Chypre et la RTCN.

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Les oppositions entre insulaires ne se réduisent pas au clivage entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs. Chaque communauté connaît de vifs débats internes illustrés par les récentes élections : législatives du 7 janvier 2018 dans la partie turque, présidentielles des 28 janvier et 4 février 2018 dans la partie grecque. Si la question de la réunification nourrit largement les débats, les problèmes socio-économiques prennent de plus en plus d’importance. Notamment dans la partie grecque, où le président sortant (Nicos Anastasiades) vient d’être réélu non seulement sur la promesse de reprendre les négociations, mais aussi sur l’engagement de relancer l’économie (et l’emploi) et de créer un fonds dédié au remboursement d’une partie de l’épargne saisie lors de la crise bancaire de 2013. Le débat n’est pas absent de la partie turque : parti historique de la communauté, fondé en 1975 par Rauf Denktash, le Parti de l’unité nationale (conservateur nationaliste) n’a pas atteint la majorité absolue, une partie des électeurs lui reprochant tout à la fois d’être corrompu, d’abuser du pouvoir (qu’il a exercé pendant plus de 30 ans depuis 1975) et d’être trop étroitement soumis à Ankara. Bien qu’émiettée, l’opposition est parvenue à créer une coalition réformatrice modérée majoritaire. L’opinion est également divisée sur la politique du président Erdogan : des Chypriotes turcs de souche rejettent l’implantation de colons venus de Turquie (ils seraient majoritaires en RTCN), critiquent l’intransigeance d’Ankara dans les négociations sur la réunification, s’opposent à l’islamisation (ouverture d’écoles religieuses, construction de mosquées) et à ce qu’ils considèrent comme une politique extérieure expansionniste.

En dépit de l’indépendance acquise en 1960, le sort des Chypriotes ne dépend pas des Chypriotes seuls.

III. Une île très convoitée

Peut-être instruit par une histoire et une actualité marquées par de multiples rivalités qui ensanglantèrent l’île, Mgr Makarios fut un adepte du non-alignement. Ce positionnement, qui indisposa les États-Unis, même s’il n’empêcha pas le maintien des bases militaires britanniques, prit fin en 2004 avec l’intégration au sein de l’Union européenne (comme pour Malte).

Marquée par la culture hellénique depuis l’Antiquité, Chypre entretient des relations anciennes et complexes avec la Grèce. Elle se trouva de ce fait influencée par la tentative de regroupement de toute les populations grecques par Athènes depuis le XIXe siècle. Elle demeure une composante du nationalisme grec. Elle est également concernée par la rivalité entre les Grecs et les Turcs, dont les tragiques péripéties ont donné, au fil des siècles, naissance à une tradition d’affrontement entre la Grèce et la Turquie. Depuis les années 1950, les États-Unis, soucieux de la sécurité du flanc sud de l’Alliance atlantique, tentent de tempérer cet antagonisme. La Grèce contrôle pratiquement toutes les îles de la mer Égée et du Dodécanèse. La possession de Chypre renforcerait sa capacité à bloquer l’ensemble des ports turcs de Méditerranée. Sans oublier que la présence éventuelle de gisements sous-marins d’hydrocarbures aiguise les appétits et les tensions. En proie à de graves difficultés internes, Athènes ne dispose pas des moyens d’une politique extérieure active, notamment vis-à-vis d’Ankara.

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Incluse dans l’Empire ottoman pendant trois siècles, Chypre demeure liée à la Turquie. Celle-ci s’est notamment érigée en protectrice de la minorité chypriote turque, instrumentalisée lors de l’intervention militaire de l’été 1974. Depuis cette date, la Turquie maintient 40 000 soldats sur place (contrairement à la Grèce, qui n’en a aucun) et implante des colons venus d’Anatolie (environ 100 000, semble-t-il). Elle est le seul État à reconnaître officiellement la RTCN. Cette dernière lui sert de gage pour d’éventuelles négociations avec la Grèce et contribue à sécuriser ses ports sur la côte méditerranéenne. Ce dernier aspect gagne en importance avec la montée en puissance de la Turquie comme carrefour d’exportation des hydrocarbures entre la Russie, le Caucase, l’Asie centrale, l’Iran et l’Union européenne. La candidature à l’intégration dans cette dernière, incitait Ankara à une relative modération. Mais, depuis 2010, la Turquie prend ses distances vis-à-vis de l’Occident, s’engage dans une politique de puissance régionale assise sur son essor économique et les tensions remontent avec la République de Chypre, notamment au sujet de la zone économique exclusive maritime dans laquelle se trouvent les gisements gaziers. L’évolution du pays, sous la direction de M. Erdogan, vers un nationalisme plus marqué et appuyé sur l’islam, influe sur le destin de Chypre. D’une part, à l’image des Turcs, les habitants de la RTCN sont divisés au sujet de cette politique. D’autre part, le durcissement d’Ankara affaiblit les chances d’aboutir à une solution négociée, d’autant que la Turquie entre en période pré-électorale (élections législatives et présidentielles en novembre 2019), moment propice aux surenchères.

La Grande-Bretagne, puissance coloniale, domina Chypre de 1878 à 1959. Elle a conservé deux importantes implantations militaires avec accès à la mer : l’une près de Larnaca, à Dekhelia, l’autre à Akrotiri, où se trouve l’unique base de la Royal Air Force en Méditerranée. Celle-ci joue un rôle essentiel pour participer aux opérations dans la région : en Irak (2003-2008) et contre Daech (depuis 2014).

La fin de la Guerre froide n’a pas diminué l’intérêt stratégique du flanc sud de l’OTAN aux yeux des États-Unis, traditionnellement en retrait sur le dossier chypriote pour préserver l’unité de l’Alliance atlantique. Afin de garantir un environnement de sécurité en Méditerranée orientale, ils souhaitent une coopération entre Chypre, la Turquie, la Grèce et Israël. Le règlement de la question chypriote en constitue l’un des préalables. Mais Washington n’a pas réussi à instaurer le climat de confiance nécessaire à la résolution du différend. Les tensions croissantes avec la Turquie depuis le début des années 2010 ne laissent augurer aucun progrès et la Russie ne peut que chercher à les entretenir.

cyprusrussia.jpgDepuis les années 1990, la présence russe s’accroît. Les nouveaux riches de l’ère post-soviétique apprécient la combinaison de la culture orthodoxe, d’une villégiature agréable, d’un environnement fiscal avantageux et de l’acquisition aisée de la nationalité grâce aux Golden Passports généreusement distribués depuis 2013 en échange du placement de leurs fortunes dans les banques locales. L’influente communauté juive d’origine russe installée en Israël entretient des relations d’affaires avec ces ex-compatriotes. Inévitablement, les facilités offertes n’ont pas échappé aux mafias russes. L’accession de Vladimir Poutine au pouvoir alors que les capacités de la Russie s’amélioraient a remis la politique de puissance à l’ordre du jour. Le retour au Proche-Orient s’intègre dans ce projet et la République de Chypre peut contribuer à sa réalisation. Signe du rapprochement entre les deux États, en 1997, la Russie a commencé à vendre des armes à Nicosie, notamment des missiles en vue de contrer une éventuelle intervention turque. Depuis 2013, Moscou bénéficie de facilités portuaires pour sa marine de guerre. Comme le renforcement de l’implantation de son armée en Syrie, elles appuient la réaffirmation de sa puissance. Mais la coopération entre Moscou et Ankara au Proche-Orient, si elle s’avérait durable, pourrait remettre en cause cette politique.

La Turquie refuse obstinément de retirer ses troupes et de renoncer à son droit d’intervention militaire à Chypre, alors que c’est l’une des principales exigences de la partie grecque.

L’ONU est impliquée directement à Chypre depuis 1964, date à laquelle le Conseil de sécurité décida de déployer une force d’interposition entre les communautés grecque et turque : l’United Nations Peacekeeping Force in Cyprus - Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre-UNFICYP (Résolution n° 186). Depuis 1974 elle sécurise la zone tampon établie entre le nord et le sud de l’île. 1 106 personnes y sont aujourd’hui déployées. À plusieurs reprises, mais en vain, le Conseil de sécurité a déclaré illégale la partition, notamment par ses résolutions n° 367 (1975) et n° 541 (1983). En 1998, le Programme des Nations Unies pour le développement-PNUD, en étroite collaboration avec l’UNFICYP, entama une série de démarches pour mettre en place des coopérations entre les populations des deux communautés. Le processus fut lent car la société civile était quasi inexistante de part et d’autre. Avec les assouplissements apportés en 2003 par la partie turque au franchissement de la zone tampon (aujourd’hui 7 points de passage), la situation a évolué : les initiatives se sont multipliées et les habitants s’organisent. Jusqu’à ce jour, en dépit de nombreuses tentatives, les efforts des Nations Unies pour favoriser la réunification ont échoué (plan Annan de 2004, négociations de Crans-Montana en 2017, par exemple). La Turquie refuse obstinément de retirer ses troupes et de renoncer à son droit d’intervention militaire à Chypre, alors que c’est l’une des principales exigences de la partie grecque. Pour tenter de débloquer la situation, plusieurs dizaines d’organisations ont fondé la plateforme bicommunautaire Unite Cyprus Now, qui multiplie les actions en faveur d’un État fédéral.

Contrairement à sa pratique habituelle consistant à ne pas accueillir en son sein de pays affectés par des contentieux internationaux, l’Union européenne a admis la République de Chypre en 2004. Outre la satisfaction d’une demande activement soutenue par la Grèce, il s’agissait d’une manœuvre diplomatique pour amener Ankara à assouplir sa position. La candidature de la Turquie semblait créer des conditions favorables pour une normalisation de la situation et la réunification de l’île. Le pari se solda par un échec, consacré par le virage de la diplomatie turque en 2010. L’embargo que la Turquie applique aux navires et aux marchandises originaires de/ou transitant par la République de Chypre constitue un handicap pour le commerce maritime de l’Union européenne. Il compromet également le partenariat euro-méditerranéen. Le gaz naturel découvert en 2011 au large des côtes chypriotes constitue un enjeu important pour l’Union européenne dans la perspective d’une diminution de sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.

Le secteur bancaire chypriote, s’appuyant sur une législation particulièrement favorable en matière de fiscalité des entreprises, joue un rôle-clé dans l’affirmation de la République de Chypre comme un des principaux paradis fiscaux de la planète. Pour cela, elle est régulièrement placée sur la sellette par les ONG (OXFAM, notamment) et les enquêtes (parlementaires, journalistes d’investigation). Corollaire de ces “facilités“, dans les deux parties de l’île, le crime organisé transnational s’épanouit.

Conclusion. Une partition durable ?

La géopolitique de Chypre constitue un cas d’école. La dimension identitaire pèse particulièrement lourd sur le destin de l’île. Or, les tensions ou les conflits qui en résultent s’avèrent partout parmi les plus difficiles à résoudre et les plus aisés à manipuler, de l’intérieur comme de l’extérieur. En janvier 1977, Mgr Makarios, président de l’entité grecque et Rauf Denkash, président de l’entité turque, les chefs historiques des deux communautés, étaient parvenus à un accord de principe pour instaurer un État fédéral. Mais Mgr Makarios mourut en avril de la même année, sans avoir finalisé cet arrangement. Une occasion unique de régler le problème chypriote fut ainsi ratée. Aujourd’hui, la dynamique paraît plutôt se trouver au cœur de la société civile. Mais cette dernière saura-t-elle et pourra-t-elle surmonter les représentations géopolitiques concurrentes et triompher des rivalités de puissance ?

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vendredi, 09 février 2018

Michel Drac sur Radio Courtoisie: «De quoi Macron est-il le nom dans ce monde chaotique?»

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Michel Drac sur Radio Courtoisie: «De quoi Macron est-il le nom dans ce monde chaotique?»

 
« De quoi Macron est-il le nom dans ce monde chaotique ? » : Pascal Lassalle reçoit Michel Drac dans "le libre journal des lycéens" sur Radio Courtoisie (3 février 2018).
 
Comprendre Macron avec Michel Drac : « VOIR MACRON, 8 scénarios pour un quinquennat ».
Michel Drac revient avec cet essai de futurologie politique.
Pour découvrir la quatrième de couverture et commande le livre : http://bit.ly/2i4haQ8
Le Retour aux Sources Éditeur :
 

mercredi, 07 février 2018

La revue de presse de Pierre Bérard (07 février 2018)

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La revue de presse de Pierre Bérard

(07 février 2018)

Au sommaire :

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

• Le grand remplacement : complot, fantasme ou réalité ? Édouard Chanot répond par un modèle de chronique vidéo. En moins de 10 minutes il fait le tour du problème avec une limpidité et un sens remarquable de la pédagogie :

 
En Belgique comme ailleurs les immigrationnistes qui détiennent tous les leviers de l’information dissimulent à la population les chiffres d’une immigration dont ils chérissent pourtant les effets. Le sénateur de centre-droit 
Alain Destexhe rend compte de cette réalité aussi paradoxale qu'incontestable dans une tribune du Figaro :
 
 

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Du même auteur, Alain Destexhe, cette analyse concernant la Belgique toujours où 70% de la population est opposée à la poursuite de l’immigration. Celle-ci est cependant frénétiquement soutenue par les élites et le parti des médias qui n’hésitent pas à user des totems issus de la période de l’Occupation pour imposer leur point de vue. « Rafle », « armée des ombres », « nouveaux Justes » sont convoqués de manière à assimiler les migrants à de nouveaux juifs, alors que nombre d’entre eux sont depuis l’enfance biberonnés à l’antisémitisme… Le parti des médias, on le voit, ne s’embarrasse pas de subtilités. Jusqu’où ces apprentis-sorciers pousseront-ils la bienveillance vis à vie de leurs protégés ? :
 
 
Troubles dans la sociologie. En effet certains sociologues, très minoritaires, s’inquiètent de ce qui leur apparaît comme un dévoiement de leur discipline par l’irruption dans leur champ d'une « sociologie critique » devenue majoritaire depuis l’époque Bourdieu. Alors qu’auparavant la contestation des conclusions de la sociologie (culture de l’excuse) provenait de philosophes ou de journalistes, désormais elle est issue des rangs mêmes de la discipline. Loin d’être une simple querelle de chapelles cette controverse interroge l’intelligibilité de notre monde. La dernière émission d’Alain Finkielkraut (Répliques) opposait le bourdieusien militant Marc Joly à Nathalie Heinich qui réfute la confusion de la sociologie avec des approches politiques engagées (critique réductrice de la domination et des dominants, toujours coupables, au nom des intérêts des dominés réputés innocents même lorsqu’ils sont coupables) et rappelle l’importance de la culture au sens anthropologique dans l’appréciation des faits sociaux :
 
 
Chronique pleine d’ironie de Philippe Bilger à propos de la ministre de la « culture censurée » qui se rétracte à la première objurgation d’individus regroupés dans des associations de nuisance à prétention antiraciste. Faudra-il pour les satisfaire renoncer à tout un pan de notre héritage culturel qui a le malheur de leur déplaire et faire pénitence ad vitam aeternam pour avoir osé s’en réclamer ? Le cas Maurras, après celui de Céline, est à cet égard symptomatique quoi qu’on puisse penser de ce personnage :
 
 
Journaliste et écrivain Richard Labévière présente un document inédit d’une diplomate russe offrant un point de vue différent de celui auquel nous ont accoutumé les médias de grand chemin sur la crise syrienne et la bataille d’Alep :
 
 

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Bonne analyse de Pierre Brunet à propos de l’offensive lancée par le président turc Recep Tayyip Erdogan sur la zone kurde d’Afrin (Syrie). Sérieux avertissement pour l’OTAN qui voit ses deux principales armées (États-Unis et Turquie) se précipiter dans un face à face qui pourrait conduire à la fragilisation de l’alliance, sinon à sa disparition de fait :
 
 
Pour Gilles Richard auteur chez Perrin de l’ « Histoire des droites en France. De 1815 à nos jours », le centre et l’extrême droite sont de simples fictions. Dans le paysage politique actuel où la question nationale a pris le dessus sur tout autre problématique, l'interrogation est la suivante : « Est-ce que la France demeurera une nation souveraine, ou bien est-ce qu’à terme, elle se fondra dans une entité plus grande, intégré, l’Union européenne ? Le clivage principal est devenu celui-ci… ». Il distingue deux niveaux d’analyse, celle qui concerne les familles politiques (idée) et celle qui s’attache aux partis (organisation) qui ont leur propre logique. Dans la configuration actuelle il discerne deux grandes familles de droite, celle des néo-libéraux et celle des nationalistes attentifs aux spécificités de chaque peuple. L’entente, déclare-t-il, est impossible entre ces deux familles. En réalisant l’unité des néo-libéraux de droite et ceux de gauche Macron devrait obliger Wauquiez à purger son parti des libéraux qui y demeurent encore, mais en a-t-il la volonté ? Il conclue en soulignant que ni les libéraux ni les nationaliste n’ont de réponses à ce qui taraude notre devenir : la question écologique :
 
 
Les propos de l’homme d'affaires Robert Bourgi (qui a fait fortune dans le marigot de la France-Afrique) dans l’émission de BFM intitulée « Qui a tué François Fillon ? » donnent un aperçu des pires maux de la vie politique française : un cocktail de batailles d’ego, de rancoeurs et de vengeance personnelles dans lesquels s’anéantit toute idée de bien commun et d’intérêt général. Selon Maxime Tandonnet le déclin de la culture et de l’intelligence politique, autrement dit l’impolitique, est au centre du grand malaise touchant en premier lieu les élites dirigeantes et médiatiques :
 
 

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Contrairement à ce que proclame la propagande macronienne la France n’est pas « back », mais « out » selon Richard Millet qui excipe toutes sortes de raisons dont la principale est la médiocrité, voire le grotesque de son 
personnel politique. Selon lui « Ce qui reste de la France relève donc de la muséification et de la disneylandisation ». Ce bilan n’est-il pas un brin trop doloriste ? :
 
 
En quelques minutes Éric Zemmour démonte les mécanismes de la mondialisation. Plus de 80% de la richesse crée en 2017 ne profite qu’à une très mince oligarchie, et cela dure depuis des décennies. Le processus est simple : exploiter les pauvres des pays pauvres pour fabriquer des produits bas de gamme qu’achètent les pauvres des pays riches en le payant de leurs emplois. Et pour les emplois non délocalisables (bâtiment, restauration, entretien) des pays riches, ces mêmes oligarchies alimentent une immigration pléthorique qui a l’avantage de maintenir un taux de chômage élevé et de faire ainsi pression à la baisse sur les salaires, 
avec le soutien paradoxal des syndicats et des « humanistes compassionnels », dont l’action est guidée par ce qu’il leur reste d’internationalisme. On le voit : la plus value fait quelques heureux et des masses de miséreux : 
 
 
Entretien captivant, en deux parties, du romancier Patrice Jean avec la revue Philitt à propos de son roman paru en 2017 « L’Homme surnuméraire ». Dans ce récit de mise en abyme, il met en scène un père de famille banal et sans histoire brimé par sa femme, sorte de Mme Bovary féministe et un personnage plus jeune travaillant à nettoyer la littérature de ses passages offensant le politiquement correct dans une maison d’édition qui affiche bien haut ses prétentions « humanistes ». 
 
 
 
La dernière émission I-Média animée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp revient largement sur l’affaire Théo et démonte les nombreux bobards auxquels elle donna lieu. Comme trop souvent, le rétablissement 
des faits intervient tardivement lorsque l’effet de sidération des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs a opéré. Remarquable séquence de résistance au formatage ambiant qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes, les bandes de racailles pour des saints et les flics pour d’affreux voyous :
 
 

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En Russie orthodoxe les rituels d’origine païennes des Sviatki rendent compte de l’origine commune à tous les européens des sources de la spiritualité. Sources bien antérieures à la christianisation (période des 12 nuits de Noël, déguisements, visites etc…):
 
 
Philippe Marlière qui cosignait en juin dernier une tribune de soutien à Houria Bouteldja et anime un blog sur le site web de Mediapart crie son indignation sur Tweeter. Le motif lui en est fourni par l’ouverture du débat démocratique à de nouveaux intervenants. Si l’on en croit Marlière les seuls débats licites doivent donc être organisés entre interlocuteurs s'entendant tacitement sur leurs conclusions. Toute opinion critique étant soustraite à la discussion. Le pluralisme ainsi jeté aux orties, explique dans un large mesure l’épuisement de la doxa contemporaine dénuée de curiosité et son psittacisme désespérant. Aux dernières nouvelles les vigilants l’ont encore emporté et la Fondation Feltrinelli annule ses invitations. Nous vivons une époque formidable :
 

mardi, 06 février 2018

La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

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La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

Ex: Suppression rapide des fausses nouvelles durant les périodes électorales, coopération des plateformes avec l’Etat et transparence exigée : la ministre de la Culture a précisé les contours de la nouvelle loi sur «la confiance dans l'information».

Ex: http://zejournal.mobi

Preuve de l’importance qu’Emmanuel Macron semble y consacrer : la loi sur les fausses informations avait été annoncée lors de ses vœux 2018. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a été tout aussi prompte à préciser la teneur de cette loi sur «la confiance dans l’information». Dans un entretien au JDD le 4 février, elle a annoncé la création d’une procédure judiciaire accélérée, une coopération requise des plateformes avec l’Etat et davantage de transparence sur les contenus sponsorisés.

Le ministre a donc défini plusieurs axes transversaux pour permettre au gouvernement de lutter avec rapidité et efficacité contre les informations erronées, particulièrement en période électorale.

Tout d’abord, face à la vitesse de propagation des contenus, et la capacité d’achat d’audience qui en démultiplie la pénétration, Françoise Nyssen a dégainé un dispositif législatif adapté : le référé. «Une procédure de référé judiciaire sera mise en place pour faire cesser rapidement la diffusion d'une fausse nouvelle, lorsque celle-ci est manifeste», a-t-elle déclaré. Le délai de suppression pourrait ne plus dépasser 48 h.

Autre moyen pour lutter contre les fausses informations : obliger les plateformes à rendre des comptes sur leurs contenus. Comment ? «La loi prévoira des obligations nouvelles pour les plateformes, qui devront coopérer avec l'État et être transparentes sur les contenus sponsorisés», a ajouté Françoise Nyssen. «S'il y a manquement aux obligations qu'imposera la loi (devoir de coopération, transparence sur les contenus sponsorisés), il y aura des sanctions», a-t-elle affirmé. 

Parallèlement, le texte empêchera les plateformes de pratiquer leurs propres règles de censures vis-à-vis des «vraies nouvelles», la ministre faisant à cet effet référence au tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet censuré par Facebook, une suppression qui avait fait polémique mais rendue possible en l’absence de cadre législatif. L’affaire a été portée devant les tribunaux le 1er février par l’utilisateur de Facebook qui avait vu sa publication du célèbre tableau retirée du réseau social et son compte bloqué.

Selon le quotidien Le Figaro, le texte aurait été l'objet de travaux préparatoires dès novembre 2017. Il serait déjà prêt, et la proposition de loi serait présentée par le groupe LREM à l'Assemblée nationale au printemps 2018, pour qu'elle soit déjà en place pour les élections européennes de 2019.  

Dans sa volonté affichée de lutter contre «le complotisme et le populisme», Emmanuel Macron avait annoncé le 3 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse un projet de loi visant à «protéger la vie démocratique». Evoquant «la vérité», ou encore «la liberté d'expression», le président de la République a expliqué que l'Etat souhaitait surveiller la façon dont les informations sont produites et diffusées.


- Source : RT (Russie)

dimanche, 04 février 2018

Pékin appelle l'Europe à combattre l’unilatéralisme

La Chine a demandé aux pays européens, dont l’Allemagne, de ne pas se contenter de « mots » face à l’unilatéralisme commercial et de prendre des mesures concrètes.

Le porte-parole du ministère chinois du Commerce Gao Feng, cité par l’IRNA, a souligné que les Européens ne devaient pas dresser d’obstacles aux investissements chinois dans leurs pays.

Dans une interview à Pékin, ce responsable chinois a affirmé que l’Allemagne, l’Italie et la France avaient rédigé des règlements qui leur permettraient d’entraver l’accès des sociétés chinoises à leurs marchés ainsi que l’achat par pékin de biens européens.

« Lors du Forum économique de Davos en Suisse, c’étaient les mêmes dirigeants européens, dont les Allemands, qui avaient annoncé que l’unilatéralisme commercial n’était pas le choix du futur et qu’il fallait le combattre », a-t-il ajouté.

« Bien que les investissements chinois en Allemagne aient augmenté tout au long de ces dernières années, ils sont encore dans la phase initiale et les tergiversations de Berlin et d’autres chancelleries européennes bloqueront le développement des relations et des investissements bilatéraux », a précisé le diplomate chinois.

D’après M. Feng, les investissements chinois en Allemagne ont atteint les 2 milliards 270 millions de dollars, un chiffre rudimentaire par rapport à l’ensemble des investissements effectués en Allemagne, ce qui ne constitue pas une menace.

« Pékin encouragera encore les entreprises chinoises à investir dans l’Union européenne, tout en espérant que les Européens leur accordent une attitude juste et équitable », a-t-il affirmé.

Depuis des années, la Chine s’est engagée à faire évoluer son modèle de croissance économique vers un modèle axé sur la consommation, les services et l’innovation. Les chiffres montrent que ces efforts portent leurs fruits.

samedi, 03 février 2018

La Russie, centre de contre-culture

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La Russie, centre de contre-culture

Ex: http://www.dedefensa.org

Des sites russes d’inspiration nettement proche de l’Église chrétienne orthodoxe diffusent les résultats d’une enquête sur l’évolution des opinions concernant des questions sociétales extrêmement présentes aujourd’hui. Les résultats sont évalués sur un temps assez long, sur les vingt années qui nous séparent de 1998, ce qui permet d’avoir une indication de tendance profonde. D’autres précisions, venues d’autres sources complètent le travail avec d’autres précisions dans les mêmes domines. Le chiffre le plus marquant est celui de l’évolution du nombre d’avortements, passant en 25 ans de 5 millions (en 1993) à 600 000 (en 2017), et cela accompagnant une évolution également remarquable dans le jugement des personnes qui ont été interrogées pour l’enquête : le pourcentage des personnes jugeant l’avortement “inacceptable” est passé de 12% en1998 à 35% en 2017, – alors que cette pratique était elle-même institutionnalisée durant la période communiste (sauf pendant la période 1936-1955). Tous les autres résultats sur les questions sociétales vont dans le même sens.

Le fait que cette enquête se fasse sur ce “temps assez long” est d’une réelle importance, surtout pour la Russie. Il permet une comparaison entre la Russie post-URSS “occidentalisée” type-Eltsine des années 1990 et celle d’aujourd’hui. Outre les conditions économiques, son évolution culturelle (et donc psychologique) se déplace exactement à l’inverse de la politique générale suivie dans le bloc-BAO, sous l’impulsion du Système.

C’est le site Orthochristian.com, version anglaise du site en russe Pravoslavie.ru, qui publie le texte (le 12 janvier 2018) sur cette enquête et les divers à-côtés.

« La proportion de citoyens russes qui considèrent l'avortement comme inacceptable a triplé au cours des 20 dernières années, passant de 12% à 35%. La condamnation de l’adultère et des relations homosexuelles a également augmenté de manière significative, selon les données d'un récent sondage sociologique du Levada Center. Selon les experts, le changement dans l'opinion publique atteste du renforcement des valeurs familiales traditionnelles, rapporte Pravoslavie.ru.

» L'enquête nationale réalisée fin décembre 2017 a montré que la majorité des Russes (68%) condamnent les relations sexuelles extra-conjugales, alors que seulement 50% les condamnaient en 1998. Ce pourcentage de 2017 comprend 77% de femmes et 57% d'hommes. Les personnes interrogées qui désapprouvant les relations homosexuelles sont passés de 68 à 83% au cours de la même période, avec seulement 1% de différence entre les hommes et les femmes.

» En ce qui concerne le sondage sur l’avortement (jugé inacceptable par 35% des sondés contre 12% en 1998), le pourcentage des réponses est équivalent selon les situations économiques, y compris st dans le cas des familles à faible revenu. Les femmes ont adopté une position plus stricte, avec 37% condamnant l'avortement dans tous les cas, contre 31% des hommes. Aucune différence n'a été observée en ce qui concerne l'âge de la femme qui répond.

» Karina Pipia, sociologue du Centre Levada, a noté que les chiffres démontrent une tendance générale conservatrice dans la nation, bien que les répondants des petites villes et des villages soient plus fidèles à l'avortement en raison du faible revenu. Le président de la Société russe des obstétriciens-gynécologues, Vladimir Serov, a déclaré au journal Izvestia que les avortements ont diminué de 800% en Russie au cours des 25 dernières années, passant d'environ 5 millions à 600 000 chaque année.

» Cette évolution a été facilitée par un certain nombre de mesures, notamment le soutien économique de l'État aux familles, la création de centres de soutien aux femmes enceintes en difficulté, le développement de la contraception et le développement de l'éducation sur les dangers de l'avortement. Le directeur scientifique de l'Institut indépendant de la famille et de la démographie Igor Beloborodov considère que le changement d’opinion publique sur l’avortement est le résultat de la politique gouvernementale et du travail éducatif de l'Église orthodoxe russe.

» Alors qu'il y a eu une tendance positive à la diminution du nombre d'avortements, cet acte terrible reste légal en Russie, avec environ 2 000 enfants tués chaque jour. L'Église et diverses sociétés orthodoxes organisent régulièrement des manifestations pro-vie à Moscou et dans tout le pays. Le mouvement “Pour La Vie !” a organisé hier (11 janvier 2018) une cérémonie symbolique avec 2 000 bougies allumées durant une moleben dans une église de Moscou, pour symboliser les enfants perdus tous les jours du fait des avortements. En outre, plus d'un million de signatures ont été recueillies dans toute la Russie l'année dernière, appelant à une interdiction législative de l'avortement. »

Le commentaire que nous allons faire écarte absolument tout débat de fond sur les diverses questions qui sont abordées (avortement, homosexualité, concubinage, etc.). Ce qui nous intéresse, c’est la question des tendances profondes qu’illustrent ce sondage et les autres événements cités. Le fait que le site rapportant la chose d’une manière favorable soit chrétien orthodoxe n’est pas indifférent : le poids de l’Église chrétienne orthodoxe russe, autant que la politique familiale et sociétale du gouvernement depuis les premières années-Poutine, jouent un rôle considérable dans l’évolution constatée. Il n’empêche que cette évolution n’apparaît pas forcée, mais bien facilitée par ces politiques institutionnelles. A côté des agitations souvent très médiatisées, – et pour cause, – des minorités pro-occidentalistes toutes suspectes d’“intelligence avec l’ennemi”, il existe aujourd’hui en Russie un accord profond entre la population, sa direction politique et sa hiérarchie religieuse. Cet accord est une affirmation de type néo-conservateur, dans le vrai sens de l’expression exactement contraire au “neoconisme” US qui est un parfait usurpateur du sens des mots et des choses, – rien pour nous étonner, dans cela.

Par conséquent, il nous paraît peu indiqué de monter tel ou tel procès indigné sur ce parti-pris ici ou là, ni d’éditos vengeurs sur “ces populations rétrogrades”, ces “fachos-réacs’” et toute cette saltimbanquerie, – ce néologisme pour exprimer l’épuisement de nos âmes poétiques devant ce traquenard où tombent tant d’esprits aiguisés. Ce qui nous intéresse c’est l’essentiel, savoir les positions et les forces s’exerçant par rapport au Système, pour ou contre. Il faut laisser notre emportement affectiviste courant de croire à la centralité du débat sociétal pour admettre cette évidence que ce débat sociétal fait partie de la stratégie considérablement puissante du Système, et que c’est par conséquent en fonction de ce fait central (la stratégie du Système) et rien d’autre qu’il faut déterminer, affirmer et assurer sa position.

Dès lors, le constat est le suivant : la Russie est devenue, en profondeur d’elle-même et en cela retrouvant sa tradition, un centre de contre-culture face à la postmodernité et le Système. Il est évident que les autorités politiques et religieuses l’y poussent ; avec une direction politique qui est aussi radicale dans les domaines culturel et social, avec effet sur le sociétal, qu’elle est modérée dans le domaine économique par rapport par rapport à l’“offre” pressante du bloc-BAO d’adopter ses références-Système ; avec une hiérarchie religieuse extrêmement pugnace dans la défense des intérêts culturels russes dans le sens de la tradition... Les accusations de corruption que colportent régulièrement les porte-voix de la communication-Système contre ces directions n’ont pas d’effets de rupture dans la mesure où cette corruption, qu’elle apparaisse ou pas du point de vue vénal, ne touche pas le niveau psychologique. (En aucun cas, on ne peut en dire autant des élites-Système du bloc-BAO.)

(De même, les accusations d’“autoritarisme” qui fondent la stratégie antirussistes du bloc-BAO n’ont d’autres effets que de mettre en lumière la position d’agonie accélérée dans le désordre et le nihilisme du “modèle démocratique” du bloc-BAO et du Système. C’est dans ce contexte qu’il faut poser un jugement.)

Cette situation implique effectivement que la Russie constitue non plus un obstacle, mais un véritable “barrage culturel” contre la tentative permanente d’invasion de la culture-Système dont le programme implique l’équation déstructuration-dissolution-entropisation (dd&e). Du fait même de cet antagonisme, et quoi qu’on pense selon la moraline courante de façon parcellaire et cloisonnée de toutes ces positions et options, la situation générale russe est perçue comme s’opposant à la poussée dissolvante du Système et devient de ce fait, par simple logique antagoniste, complètement structurante pour la Russie elle-même. Cette perception du Système ne peut aller qu’en s’amplifiant parce qu’elle se nourrit à l’antirussisme qui lui-même se renforce de la perception qu’il induit : logique fermée parfaite.

Pour autant, il ne faut pas conclure que les Russes offrent un “contre-modèle” : leur contre-culture est uniquement défensive et d’ailleurs ne prétend à rien d’autre, ni ne peut prétendre à rien d’autre car c’est effectivement dans le mode défensif qu’elle est réellement efficace en mettant en évidence les outrances et les vices de l’adversaire. La Russie n’est pas en position d’offrir un “contre-modèle” parce qu’elle n’a pas les instruments pour le faire, ni encore moins la capacité conceptuelle. (Personne n’a d’ailleurs cette capacité conceptuelle ni “les instruments” pour l’opérationnaliser, bien entendu : nous sommes en attente de la chute du Système.) La Russie servant donc de “barrage culturel” a comme véritable fonction opérationnelle de faire s’épuiser le Système dans son hostilité à son encontre, et par conséquent d’accélérer son propre effondrement en cours. Tout cela trace une certaine situation d’équilibre pour la Russie dans laquelle Poutine occupe la place qui convient, – ce qui explique aussi bien sa popularité que les intentions de vote pour l’élection présidentielle (actuellement, 81,1% en faveur de Poutine).

 

Mis en ligne le 24 janvier 2018 à 13H40

La trilogie EUROPA sur Radio Méridien Zéro !

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La trilogie EUROPA sur Radio Méridien Zéro !

Monsieur PGL vous propose un entretien avec notre ami Robert Steuckers, à l’occasion de la trilogie qu’il publie aux éditions Bios et qui est la somme de ses écrits et réflexions sur le destin de notre continent. Ce sera l’occasion également de revenir sur son parcours.

A la barre PGL, à la technique JLR.

Pour écouter:

https://radiomz.org/emission-n330-europa-eurasia-identite...

 

Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart

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Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart

par Yannick Sauveur

Ex: http://www.leblancetlenoir.com 

En Suède, en Europe de l'Est, en Italie, en Espagne, en Amérique latine, Jean Thiriart est traduit, cité, mentionné favorablement. Des travaux universitaires, des livres sont en cours. La revue d’études géopolitiques Eurasia, dirigée par Claudio Mutti, reproduit très régulièrement des écrits de (ou sur) Thiriart. En France, des chercheurs, bien que ne lui étant pas favorables, reconnaissent, avec une certaine objectivité, l'influence déterminante des idées de Thiriart, c’est le cas de l’historien Nicolas Lebourg. Dans l’ouvrage Europa (trois volumes) que vient de publier Robert Steuckers, deux chapitres sont consacrés à Jean Thiriart.  (https://editionsbios.fr/auteur/robert-steuckers).

Le livre que viennent de publier les éditions Ars Magna, Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart, participe de ce mouvement. Il rassemble un certain nombre de textes devenus introuvables et qui, même en leur temps, avaient eu une diffusion ultra confidentielle. Aussi, faut-il saluer l’heureuse initiative de Christian Bouchet qui, même s’il ne partage, loin de là, toutes les analyses de Thiriart, n’en est pas moins un proche.

Dans une telle entreprise, les erreurs sont inévitables. Il serait bon toutefois qu’une bonne fois pour toutes, les auteurs cessent de répéter tout et n’importe quoi sans opérer la moindre vérification. Il en est ainsi de la rencontre entre Thiriart et Chou-en-Laï, laquelle n’est que pure imagination ainsi que j’ai eu l’occasion de le signaler en citant un courrier de Thiriart adressé à José Cuadrado et à moi-même : « Un livre de dénonciation-chantage vient d’être mis en vente en Belgique [...] On m’y consacre 20 pages de ragots. Pas un mot de mes écrits ou de mes livres. J’y apprends que j’ai rencontré Chou-En-Laï à Bucarest. Pas moins… » (26/02/1983). Certes, à des fins de propagande, Thiriart a exploité le filon, l’a enjolivé, et ce, d’autant mieux que cela flattait son narcissisme exacerbé. Mais à quoi bon aujourd’hui persévérer dans l’entretien de telles légendes ? Il en est de même de sa prétendue rencontre avec Nasser.

Il n’est pas exact de dire (ou redire) que Thiriart a soutenu la création du Parti communautaire national-européen même si, effectivement, il a donné un certain nombre d’articles à la revueConscience Européenne éditée à Charleroi par Luc Michel. Là aussi, je rappelle ce que j’ai eu l’occasion d’écrire en citant une lettre de Thiriart à Manuel Abramowicz, journaliste à Regards, revue juive de Belgique : « Michel a créé tout seul son PCN (Parti Communautaire National-Européen). En utilisant 95 % de mes écrits. Je n'ai jamais mis les pieds à Charleroi. Je n'ai jamais été membre (sic) du PCN ».

Christian Bouchet a rassemblé les textes suivants :

  • L’entretien réalisé avec le général Péron et paru dans le n° 30 et dernier de La Nation européenne (février 1969). On comprend qu’il ne soit pas facile de faire des choix parmi l’ensemble des éditoriaux et divers écrits de Thiriart. Christian Bouchet, avec  l’interview de Péron, a retenu le côté emblématique. Il serait intéressant, par la suite, de rééditer l’ensemble des éditoriaux de La Nation européenne.
  • L’entretien accordé aux Cahiers du CDPU (1976) qui est la première manifestation publique de Thiriart depuis son arrêt de toute politique active en 1968,
  • Et surtout l’entretien avec Bernardo-Gil Mugarza qui a milité dans sa jeunesse à Joven Europa, le réseau espagnol de Jeune Europe. L’entretien avec Mugarza date de 1983 et c’est vraiment le moment fort du livre (300 pages d’un livre qui en compte près de 500 !). Thiriart se livre complètement sur tous les sujets, sans fioritures, sans tabou. L’évolution de la pensée politique est nette  par rapport à celle qu’il développait en 1964. Avec ce texte, les jeunes, ou tout simplement ceux qui ne connaissent pas Thiriart, découvriront tout à la fois un vrai penseur politique et une personnalité charismatique,
  • La Turquie, la Méditerranée et l’Europe, article paru dansConscience Européenne  (juillet 1987) dans lequel Thiriart écrit : « La Turquie, c’est l’Europe obligatoirement. Obligatoirement par la géopolitique et par la stratégie ». À la lecture de cet article, et compte tenu du contexte actuel, il n’est pas sûr que le lecteur partage l’analyse strictement rationnelle de Thiriart,
  • Enfin un article paru dans la revue Nationalisme et République (juin 1992), Europe : L’État-nation politiquecorrespondant aux idées que Thiriart développera à Moscou en août 1992. C’est un texte évidemment très important reflétant une pensée très aboutie mais c’est aussi l’un des derniers écrits de Thiriart qui meurt quelques mois plus tard.

Dans une seconde partie, on trouve des écrits sur Thiriart. C’est une partie plus modeste du volume et de notre point de vue d’une  moindre valeur exception faite de l’excellent article de  Carlo Terracciano paru dans la brochure d’hommage In Memoriam Jean Thiriart (1993), que nous avions réalisée, Luc Michel, Robert Steuckers et moi-même. Carlo Terracciano (1948-2005), qui n’a rencontré Thiriart qu’une fois (à Moscou en 1992), dresse un portrait d’une infinie justesse et il nous restitue l’homme tel qu’il était réellement pour ceux qui l’ont connu en privé.

Dans les témoignages figure un texte d’Ernesto Milá Rodriguez, Le nationalisme européen et ses limites. Quelles que soient les motivations des uns et des autres, il était inévitable de voir fleurir les interprétations les plus diverses. Ernesto Milá Rodriguez a bien le droit d’avoir sa propre vision, son appréciation personnelle de la pensée de Thiriart. Là n’est pas le problème. Nous pensons qu’il eût été pertinent d’accompagner ce texte de celui de José Cuadrado Costa, L’anarchisme mystique ou la paralysie de l’action révolutionnaire (Conscience Européenne, N° 12, mai 1985, p.16-40) qui répond point par point à l’article d’EMR. Le point de vue de JCC est important parce qu’en tant que collaborateur le plus proche de Thiriart, il traduit très précisément la pensée de Thiriart. L’article de Cuadrado est une longue critique argumentée s’insurgeant contre le fait que Jean Thiriart serait, selon EMR, avec Julius Évola, le principal « révisionniste » du fascisme. Cuadrado cite diverses erreurs d’appréciation, dont celle qui se rapporterait, pour Thiriart, à la nécessité de « réviser le nationalisme jacobin » alors qu’il est de notoriété que Thiriart était un grand admirateur de Sièyes et des Jacobins. Les têtes de paragraphes se passent de commentaires : « Une tentative néo-fasciste de récupération de l’œuvre de Thiriart », « une incompréhension totale de la pensée de Thiriart »,... On peut être d’accord ou non avec Thiriart et ne pas partager (ou ne pas comprendre) son évolution, encore convient-il de ne pas travestir voire déformer ses propos. Assurément, l’article de Cuadrado mériterait une réédition.

Que ces quelques réserves ne fassent pas oublier l’essentiel, à savoir l’importance de ce livre, la nécessité de le lire, de le faire circuler.

Yannick Sauveur

Pour mémoire, mon livre QSJ Thiriart, Éditions Pardès, 2016.

sarl.pardes@orange.fr 

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Je signale également mon entretien avec la rédaction de Rivarol, N° 3315 du 31/1/2018.Jean Thiriart, de la Collaboration au mythe de la Grande Europe (le titre est de la rédaction).

 Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart vous est proposé au prix de 32 euros  (franco) à Ars Magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1 ou commande en direct à www.editions-ars-magna.com