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dimanche, 17 mars 2013
Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles
"Crimes sans châtiment": une enquête de Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles
De la guerre économique à la guerre totale !
Afrique noire, Palestine, Yougoslavie, Irak, Afghanistan, pays du Caucase et du Maghreb, Iran… De François Mitterand à François Hollande, les dirigeants de l’État français pactisent en secret avec des organisations terroristes pour engager la France dans les guerres planifiées et commandées par Washington.
Dans cette enquête sans compromis sur les coulisses des guerres contre la Libye et la République arabe syrienne, riche en révélations surprenantes, en documents inédits et en témoignages accablants, Jean-Loup Izembert (cliquez ici) met à jour le puzzle de vingt années de complicités criminelles contre le monde arabo-perse, l’Eurasie et l’Afrique.
Crimes sans châtiment : un nouvel éclairage sur les guerres contemporaines…
Crimes sans chatiment, Jean-Loup Izembert, Editions 20 coeurs, février 2013, 328 pages, 22 €
Pour l'acheter : Editions 20 coeurs, cliquez ici
Journaliste d’investigation indépendant, ancien collaborateur de VSD, du groupe Les Echos et de L’Humanité, Jean-Loup Izambert est auteur de plusieurs livres bouleversant les convenances sur les réseaux de pouvoir.
Il signe avec Crimes sans châtiment une nouvelle enquête nourrie de son vécu qui s’inscrit dans le droit-fil de ses ouvrages à succès tels que Le Crédit Agricole hors la loi ? Et Faut-il brûler l’ONU ?
En Juin 2012, Jean-Loup Izambert annonçait déjà la sortie prochaine de son livre Crimes sans châtiment (qui portait alors le titre provisoire de « La ligne jaune ») dans ce mensuel (n°177).
Voici la retranscription de l’article en question :
Les noires complicités de la France
Révélations : comment des ministres UMP ont couvert pendant des années des hommes recherchés par Interpol.
B.I : Pourquoi ce titre insolite, « La Ligne jaune » ?
Jean-Loup Izambert : La ligne jaune est celle que l’on franchit lorsque l’on viole la Charte des Nations unies dans les relations entre les peuples. Depuis des décennies, et tout particulièrement depuis les opérations dirigées contre la République fédérative de Yougoslavie dans les années 90, les gouvernements de trois États occidentaux – États-Unis, Angleterre et France – ont violé à plusieurs reprises les principes de la Charte qui est le texte fondateur sur lequel repose la paix mondiale. Ces gouvernements ont également violé des résolutions de l’ONU ainsi que des conventions internationales, et même des décisions de parlements dont le Parlement européen, pour engager, développer et entretenir des guerres. Ils ont également menti à plusieurs reprises à leurs opinions publiques et aux représentants des États à l’ONU.
Q: Que les dirigeants de ces États mentent à leur opinion publique ou aux représentants des États à l’Onu, la chose n’est pas nouvelle…
R: Évidemment. Mais ils ne se sont pas contentés du mensonge. Ils ont également protégé, armé et financé des individus liés à des groupes terroristes. En agissant ainsi ils ont bien franchi la ligne jaune. L’objet de mon investigation ne se limite pas à la campagne de désinformation orchestrée pour justifier les agressions militaires. L’intérêt est de montrer, de manière plus générale, les liens entretenus par des dirigeants occidentaux – et tout particulièrement français – avec des éléments liés à des groupes terroristes. Les dirigeants français s’érigent souvent en donneurs de leçons de droits de l’homme. En réalité, derrière leurs discours sur la démocratie, plusieurs d’entre eux parmi les principaux protègent, depuis une vingtaine d’années, des individus associés à des organisations terroristes.
Q: Qui sont-ils ?
R: Les éléments dont je retrace l’itinéraire à l’étranger et en France depuis leur arrivée clandestine sont des islamistes sunnites liés à l’Organisation internationale des frères musulmans (OIFM). Alors que plusieurs d’entre eux étaient recherchés par Interpol pour – je cite l’une des fiches de recherche d’Interpol les concernant – « association à une organisation de terroristes », des ministres et hauts fonctionnaires du renseignement français les ont soustraits aux recherches de l’Organisation internationale de la police criminelle.
Q: Pourquoi protéger des individus ayant commis des crimes ?
R: Ils n’ont pas fait que commettre des crimes. Les uns ont organisé plusieurs tentatives de coup d’État contre le gouvernement tunisien, les autres se sont employés à déstabiliser l’Égypte, l’Algérie, la Libye et aujourd’hui la Syrie. Les États capitalistes sont dans une crise économique et financière profonde qui ne cesse de s’aggraver depuis les années 90. Ils ont par-dessus tout besoin des ressources de ces pays – pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire – mais aussi de contrôler les grandes voies de communication qu’ils bornent. Leurs dettes globales, États-Unis en tête, ne sont plus remboursables et leur économie est en passe de devenir insolvable. Le temps du dépôt de bilan approche. Aussi ont-ils besoin de la guerre pour effacer leurs dettes et prolonger la survie de leur vieux système qui s’effondre. Le terrorisme et la propagande sont leurs derniers outils pour préparer et conduire leurs croisades. Ils en ont besoin pour créer des troubles et justifier leurs interventions militaires, un peu comme l’extême-droite allemande avait besoin d’allumer l’incendie du Reichstag en février 1933 pour justifier sa répression contre les communistes.
Q: Mais quel intérêt pour les dirigeants français de soutenir à ce point de tels groupes ?
R: Les islamistes sunnites présentent aux yeux des politiciens français plusieurs avantages. D’abord ils sont en relation avec l’OIFM, l’une des principales associations religieuses musulmanes, implantées dans la plupart des pays où la religion musulmane est présente. Au travers de cette organisation, ils possèdent un relationnel important dans ces pays et offrent aux représentants de société d’État ou transnationales capitalistes la possibilité d’approcher les décideurs pour des marchés stratégiques importants (armement, pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire). Je donne des exemples dans mon livre. Ensuite, de tous temps les Frères musulmans ont cherché à prendre le pouvoir politique pour établir des califats en lieu et place des États arabes contemporains. Avec le temps, ils sont devenus un outil utile aux puissances coloniales occidentales pour les déstabiliser. Je rappelle dans mon livre que depuis leur fondation en Égypte en 1928, les Frères musulmans ont toujours été les collaborateurs zélés des puissances coloniales occidentales. Les exemples ne manquent pas, depuis leur collaboration avec l’armée nazie lors de la Seconde guerre mondiale à leurs relations suivies avec des services occidentaux pendant la Guerre froide, sans parler de la période contemporaine. Ils ont été les principaux alliés de l’OTAN pour détruire la République Fédérative de Yougoslavie et aujourd’hui les pays du Maghreb. Je m’attache personnellement au cas français mais mon confrère Richard Labévière a réalisé un travail similaire sur plusieurs années d’enquête, publié sous le titre « Les dollars de la terreur. » (1)
Q: Vous prenez l’exemple de l’agression militaire contre la Libye. Les Frères musulmans libyens qui n’apparaissent pratiquement pas lors de la guerre y ont-ils là aussi joué un rôle important ?
R: C’est évident. Même si le courant islamiste sunnite est composé de tendances et de courants différents. Ainsi que je le démontre à partir d’éléments recueillis par des services de renseignements de pays du Maghreb, le plan utilisé pour préparer le putsch contre le régime de Tripoli s’inspire exactement de celui élaboré par les Frères musulmans tunisiens dans les années 90 pour renverser le régime laïc de Tunisie. Ce plan a été mûri de longue date avec l’objectif de casser le mouvement anti-impérialiste au sein des pays de la sphère arabo-musulmane et d’Afrique.
Q: En quoi consiste ce plan ?
R: Le conflit est déclenché selon la même tactique : un cycle de provocation-répression jusqu’à obtenir des morts érigés en martyrs afin de faire monter la tension et appeler à une intervention militaire extérieure. Abdallah Amami, l’un des spécialistes des Frères musulmans qui a étudié leurs organisations à travers le monde, intervient dans mon travail pour expliquer leur stratégie de prise de pouvoir. L’un des faits importants de la guerre contre la Libye est que pour la première fois de leur histoire, les Frères musulmans apparaissent sous leur vrai jour. En appelant à l’intervention militaire occidentale contre un peuple et une terre arabe, ils se sont ouvertement déclarés comme des collabos des puissances coloniales occidentales, les mêmes qui assassinent les peuples palestinien, libanais, irakien, afghan ou du continent africain. Du reste, les Frères musulmans tunisiens étaient fortement représentés avec d’autres branches de l’organisation, tels les Syriens, au congrès des Frères musulmans libyens qui s’est tenu à Benghazi à la mi-novembre 2011. Le même plan de subversion a été engagé contre la Syrie et est de nouveau envisagé contre l’Algérie avec les mêmes soutiens extérieurs occidentaux. C’est ce à quoi s’emploie actuellement Anouar Haddam, l’un des principaux dirigeants du Front islamique du salut algérien, depuis les États-Unis.
Q: Comment des activistes terroristes recherchés par Interpol ont-ils pu entrer en France, s’y installer et y séjourner pendant près de vingt ans sans être inquiétés ?
R: Ils n’ont pu le faire, des années 90 à 2011, qu’avec la protection de dirigeants du ministère de l’Intérieur français. Pour parvenir à leurs buts dans les guerres qu’ils déclenchent, les dirigeants français qui se présentent comme des défenseurs de la démocratie pactisent en réalité dans la coulisse avec les forces les plus rétrogrades, les plus antidémocratiques et anti-laïques. L’agression militaire contre la Libye était préparée de longue date depuis Paris et Londres. Il en est de même pour les provocations ouvertes contre la Syrie et, très certainement, celles à venir contre l’Algérie. Les prétendues « oppositions » sont en fait des organisations de Frères musulmans ou issues de leur mouvance et instrumentalisées par les services français et anglais dans le but de provoquer des troubles, voire des coups d’État.
Q: Pour y installer des régimes à leur solde ?
R: Pas forcément. À la limite, peu importe le régime pourvu que celui-ci privatise et laisse les transnationales occidentales s’approprier les grandes sociétés des secteurs les plus rentables de l’économie des pays. Les services de renseignement anglais et français travaillent avec ceux des États-Unis à déstabiliser tous les pays de la Méditerranée, la « mer aux trois continents », du Maghreb jusqu’aux frontières de l’Eurasie.
La tentative de déstabiliser les pays du Caucase à partir de la Géorgie en est un autre exemple. Celle d’installer un régime à leur solde à Kaboul pour contrôler la région et y implanter des bases militaires, encore un autre. Le philosophe et politologue Alain de Benoist intervient de manière pertinente sur cette question dans mon travail d’investigation.
Autre exemple : le Conseil national de la résistance iranienne qui est également installé en France a un programme politique qui accepte le capitalisme tout comme le Conseil national syrien.
Au-delà de leurs différences ces organisations sont donc accueillies à bras ouverts par les autorités françaises qui voient en elles non seulement un moyen de créer des troubles en Iran et en Syrie mais surtout de faire main basse sur les richesses de ces pays si elles parvenaient au pouvoir.
C’est la raison pour laquelle, exception faite des Iraniens, ce sont les mêmes groupes islamistes sunnites, et parfois les mêmes hommes, que l’on retrouve dans la proximité des bandes qui sèment la mort en Fédération de Russie, en Tchétchénie, en Bosnie et au Kosovo, mais également en Égypte, en Libye, en Algérie. Les services russes ont pénétré ces groupes et neutralisé plusieurs de ces criminels. Ils en suivent d’autres à la trace mais c’est bien souvent dans la cour des services français, anglo-saxons, israéliens et pakistanais qu’aboutissent les investigations menées sur eux.
Q: Quels dirigeants français sont impliqués ?
R: L’examen des dossiers d’Interpol auxquels je fais référence, tels ceux qui furent enregistrés sous les numéros 28878/91 à 28908/91, est sur ce point très instructive. Une lecture croisée du parcours des islamistes concernés avec des faits relatifs à l’évolution du paysage politique français, à la politique étrangère de la France et à certains contrats de sociétés transnationales, est riche d’enseignements. Ainsi, des premiers islamistes arrivés en France en 1986 à ceux qui les rejoignent par la suite, jusqu’en 2011, douze ministres de l’Intérieur se succèdent. Mais ce sont les ministres de droite qui, tant par leur nombre que par la durée de leur direction au ministère de l’Intérieur français, sont aux commandes aux moments importants de ce dossier. Charles Pasqua (RPR, 1986-1988 et 1993-1995) ; Jean-Louis Debré (UMP, 1995-1997) ; Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (UMP 2002-2004 et 2005-2007) ; Dominique de Villepin (UMP, 2004-2005) ; François Barouin (UMP, 2007) ; Michèle Alliot-Marie – celle-là même qui donna aux procureurs de la République consigne de poursuivre les militants qui appellent au boycott des produits des colonies juives illégales de Palestine (UMP, 2007-2009) ; Brice Hortefeux (UMP, 2009-27 février 2011).
Cette continuité dans la gestion de ce dossier par la droite confirme le caractère naturel violent du pouvoir politique de la bourgeoisie.
Q: C’est-à-dire ?
R: La violence ne s’exprime pas que dans les rapports humains et économiques. Au plan politique, vous constatez des liens identiques du pouvoir bourgeois dans les années 50-60 avec des organisations d’extrême-droite paramilitaires criminelles comme l’OAS ou la Main rouge contre les militants indépendantistes du Maghreb, avec des milices politico-mafieuses comme le SAC contre les militants ouvriers, cégétistes et communistes des années 60 à 81, avec les réseaux de la Françafrique jusqu’à ce jour et surtout avec les truands du patronat mis à jour dans les années 75-80 par le militant ouvrier Marcel Caille (2) ou le journaliste Claude Picant. Rappelons comment a été enterrée depuis mai 2011 l’affaire de la caisse noire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie du Medef, qui a fait apparaître un placement de près de 650 millions d’euros au travers d’une caisse noire destinée à briser les conflits du travail dans les entreprises.
Q: L’un des chapitres de votre livre s’intitule « La droite gère le système de protection des terroristes. » Mais des années 90 à aujourd’hui, des ministres de l’Intérieur ont aussi appartenu à la gauche ?
R: C’est exact. Mais les ministres de la gauche, tous socialistes – Pierre Joxe (1984-1986 mais surtout 1988-1991) ; Philippe Marchand (1991-1992) ; Paul Quilès (1992-1993) ; Jean-Pierre Chevènement (1997-1998 et 1998-2000) et Daniel Vaillant (2000-2002) – n’ont été à la tête de l’Intérieur français que pour de très courtes périodes. Même s’il n’y a jamais eu une grande différence entre la politique de gauche et de la droite qui, exception faite des parlementaires communistes, ont voté ensemble pour la prolongation de l’intervention militaire contre la Libye, la gestion du dossier des islamistes s’opère dès ses origines et sur le long terme de manière quasiment exclusive par les dirigeants de la droite. De Charles Pasqua à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant, ce sont bien les ministres de l’UMP et leurs plus proches collaborateurs – promus à la tête de services de renseignement ou au sein de leurs cabinets – qui constituent le cœur du système de protection et d’instrumentalisation de groupes terroristes islamistes.
Q: Les ministres de droite pouvaient-ils ignorer la présence de ces individus en France ?
R: En aucune manière et pour plusieurs raisons que j’expose dans mon livre, à commencer par le travail d’information d’Interpol en direction des autorités des pays. Dans le cadres de mon investigation, Yves Bonnet, ancien dirigeant de la Direction de la surveillance du territoire, explique très clairement le travail des services de renseignement et les relations du renseignement avec le pouvoir politique. Par ailleurs je donne une succession de faits qui prouvent que ces responsables du ministère de l’Intérieur français ne pouvaient ignorer ni la présence, ni les activités de plusieurs dirigeants islamistes. Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ou deux individus isolés mais de plusieurs membres des Frères musulmans parmi lesquels les principaux dirigeants.
Q: Le ministère des Affaires étrangères avait-il connaissance de ces faits ?
R: Il en avait également connaissance tant ce contentieux a pesé sur les relations entre la Tunisie et la France comme il continue de peser aujourd’hui sur les relations avec l’Algérie.
Je pense du reste que la France aura des comptes à rendre à ces pays comme à la Syrie. Plusieurs de ces dirigeants islamistes ont fait l’objet de demandes d’extradition du gouvernement tunisien et toutes ont été ignorées par Paris. Par ailleurs plusieurs dirigeants du Front islamique du salut algérien impliqués dans des attentats se sont réfugiés en France, en Angleterre et aux États-Unis.
Alain Juppé a été ministre UMP des Affaires étrangères de mars 1993 à mai 1995, puis Premier ministre de mai 1995 à juin 1997 et à nouveau ministre des Affaires étrangères depuis février 2011. On imagine donc mal, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères ou Premier ministre, qu’il n’ait pas été informé d’un dossier aussi sensible quand huit attentats à la bombe, tous le fait de groupes islamistes sunnites, ont frappé la France de juillet à octobre 1995.
Visiblement cela ne lui a pas suffi puisqu’il a engagé la France dans le financement des groupes organisant le coup d’État contre le régime libyen en 2011, y compris un bataillon armé et entraîné dans le désert du Qatar avec les Émirats arabes unis. Cet homme là n’a vraiment pas qualité pour donner des leçons de démocratie et de droits de l’Homme aux dirigeants d’autres pays.
Juppé est bien le « ministre du mensonge » comme vous l’avez décrit dans B.I. (3) et comme je le démontre dans mon travail d’enquête.
Q: Dans votre ouvrage vous faites allusion à la responsabilité de Claude Guéant et d’autres dirigeants du renseignement français dans ce dossier. Quel rôle ont-ils joué ?
R: Je n’y fais pas seulement allusion, je le dénonce. Je constate que Claude Guéant a été directeur-adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua en avril 1993 puis directeur général de la Police nationale en septembre 1994.
Or, à cette époque, plusieurs dirigeants du groupe islamiste faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux sont réfugiés en France depuis au moins quatre ans. En regard des fonctions qu’il occupe et des dangers que présentent ces individus pour la société, Claude Guéant est donc forcément informé de ces dossiers par Interpol et par les responsables des services qu’il dirige. Puis, il a été directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur de mai 2002 à 2004 puis de nouveau de juin 2005 à mars 2007 – les deux fois où Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarain puis de Dominique Galouzeau de Villepin – et enfin ministre de l’Intérieur à partir du 27 février 2011.
Pendant toutes ces années, non seulement les individus recherchés par Interpol sont présents en France mais plusieurs d’entre eux participent à des activités politiques publiques contre les pays du Maghreb. Aussi, je trouve que ce ministre a des allures de commissaire Juve qu’interprétait avec brio au cinéma Louis de Funès dans « Fantômas ». Voilà un homme qui n’a cessé de bercer les français en papotant sur la sécurité et « le contrôle des flux migratoires » mais qui n’a pas hésité de faire obstacle aux mandats d’arrêts d’Interpol contre des individus recherchés pour association à une organisation de terroristes, alors qu’il occupait lui-même plusieurs fonctions importantes près des ministres de l’Intérieur de l’UMP. Comme vous pourrez le lire dans mon livre, il n’est pas le seul haut fonctionnaire du renseignement français à avoir franchi la ligne jaune.
Q: Sortie de votre livre ?
R: Pour le moment, le manuscrit a été remis à plusieurs maisons d’édition en France mais également à l’étranger puisque mon investigation aborde des aspects géopolitiques qui concernent les pays du Maghreb, mais également de la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine.
Les faits que je rapporte sont très graves et il est important que le livre joue pleinement son rôle pour dénoncer les jeux dangereux de politiciens français des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère.
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« Les dollars de la terreur : les États-Unis et les islamistes », Richard Labévières, Ed. Grasset.
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Lire sur ce point « Les Truands du patronat », par Marcel Caille, Ed. Sociales
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« Alain Juppé : Le ministre du mensonge », par Stratediplo et Michel Samaha, B.I. N° 176.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, terrorisme, entretien, france, europe, affaires européennes, islamisme | |
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samedi, 16 mars 2013
Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?
Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?
Obiettivo Siria tra disinformazione mediatica e mistificazione
Federico Dal Cortivo
Ex: http://www.rinascita.eu/
La Siria è sotto tiro da mesi oramai e dopo la liquidazione della Libia di Gheddafi , l’apparato bellico e mediatico degli Stati Uniti e dei suoi fidi alleati, ha iniziato a muoversi contro il legittimo presidente siriano Bashar al Assad. Una guerra al momento fatta d’ intelligence, gruppi ben armati di mercenari, operazioni sotto copertura, provocazioni, che hanno già causato migliaia di vittime tra la popolazione civile e tra le forze di sicurezza governative. I fatti riportati dai media embedded tutti allineati al mainstream imposto da Washington , ogni giorno ci dipingono una Siria nel caos, un presidente delegittimato,una forza di opposizione che gode del pieno consenso dei siriani e una popolazione in attesa di essere “ liberata” . Ne abbiamo parlato con il dott. Giannantonio Valli che è stato di recente in visita a Damasco.
Dott.Valli innanzitutto una premessa, lei in una recente conferenza ha esordito parlando della totale disinformazione che c’è sull’argomento Siria. Giornali, riviste, canali televisivi tutti salvo rare e lodevoli eccezioni ci propinano ripetitivamente la solita immagine degli insorti liberatori e dei governativi oppressori, come giudica la libertà di stampa in Italia oggi e in Europa in generale?
Il paradigma storico-politico dal quale l’umanità viene conformata dal secondo conflitto mondiale o per dirla più semplicemente la cornice che inquadra la ricezione delle informazioni da parte dell’uomo comune, è stato forgiato da precise centrali di guerra psicologica. Tali centrali altro non sono che le dirette eredi della Psychological Warfare Branch angloamericana. La creazione dei più diversi immaginarii è quindi, da un lato, il risultato pressoché inconscio della conformazione dei cervelli dell’uomo democratico, dall’altro dell’incessante opera dei mezzi di comunicazione di massa. Questi ultimi rispondono, in ogni Paese dell’Occidente, per il 99 per cento ai potentati finanziari, padroni pure della quasi totalità delle forze politiche maggiori. La residua libertà, di stampa e più latamente di informazione, è dovuta a voci assolutamente coraggiose, che mettono in discussione non tanto questo e quel singolo fatto, ma le radici stesse, ideologiche e storiche, del mondo attuale. Tra queste mi piace ricordare, per la loro serietà, coerenza e irriducibilità al Sistema, il quotidiano Rinascita e la rivista l’Uomo libero, come pure i siti internetici olodogma e syrian free press network. Quest’ultimo è la maggiore e più obiettiva fonte di informazione sugli eventi siriani. Come ho detto in una recente intervista radiofonica al periodico online La voce del ribelle, tale sito, oltre ad un’infinità di notizie, smentite e rettifiche, diffonde sia filmati girati dai cosiddetti ribelli «siriani», sia filmati di provenienza governativa. Tra questi, anche i telegiornali siriani, la cui diffusione viene impedita da mesi, alla faccia del pluralismo vantato dalla cosiddetta Libera Stampa, dai canali satellitari non solo occidentali, ma in primo luogo delle petromonarchie saudita, emiratica e qatariota. Li si guardi. Ognuno giudichi poi da sé, con la propria testa, la propria sensibilità, la propria coscienza. Quanto alle mie convinzioni sugli eventi siriani, oltre che sulle citate testate, mi sono basato sull’analisi degli eventi dell’ultimo trentennio, su una quindicina di volumi, reperibili con qualche impegno per ogni volonteroso che non voglia farsi accecare dalla propaganda degli aggressori, ed infine sulle impressioni ricavate dal mio viaggio in Siria nel maggio 2012. Una settimana non permette certo di conoscere la realtà di un Paese nella sua complessità. Ma io, a differenza della quasi totalità dei giornalisti di regime, ci sono stato. A mie spese. Il mio cervello non lo paga nessuno.
Veniamo alla Siria, che da tempo faceva parte di quella lista di “Stati canaglia” stilata dal Dipartimento di Stato statunitense e quindi prima o poi sarebbe finita sotto il mirino di Washington, quali sono state a suo avviso le ragioni principali di quest’ offensiva a tutto campo contro Damasco?
La Sua domanda mi permette di proseguire il discorso in tutta naturalezza. In effetti, come ho detto alla televisione siriana, non si può capire il problema Siria se non lo si inquadra in una più ampia visione ideologica e in una strategia economico-geopolitica. Ideologia e strategia non solo americane, ma più ampiamente mondialiste, vale a dire giudaiche. Avere bollato da decenni la Siria come «Stato canaglia» ha significato, per gli Occidentali (mi riferisco agli Stati Uniti, all’Inghilterra, alla Francia e ad Israele, eterno nemico con il quale mai Damasco ha sottoscritto un trattato di pace) tenere sotto scacco quel Paese fin dagli ultimi anni Settanta. In questa ottica, è comprensibile che la diffamazione di ogni atto del governo siriano sia stata e venga condotta col massimo della tenacia e della «buona coscienza» democratica. «Buona coscienza» che io riconosco non solo ai giornalisti della cosiddetta Libera Stampa, ma persino ai loro direttori e ai più «autorevoli» commentatori. Tra questi ultimi cito, persona tra le più velenose, l’ex ambasciatore Sergio Romano. Gran penna del Corriere della Sera, costui non perde occasione per pedissequare, con supponenza, la versione degli eventi siriani data dal foglio che lo nutre. Invero, oggi, la battaglia non la si vince tanto sul campo con le armi, quanto con la conquista dei cervelli dei sudditi democratici. Al contrario del nostro Solone, io ho potuto fare esperienza diretta, vedere coi miei occhi, toccare con le mie mani, come sia possibile manipolare le coscienze. Quella in atto è in primo luogo una guerra mediatica. Prima che sul campo, la guerra oggi si vince, ripeto, invadendo la mente degli individui. Sono quindi lieto – tristemente lieto – per avere assistito di persona alla creazione di realtà fittizie con immagini manipolate e le menzogne più sordide. In particolare, mi riferisco ai massacri compiuti nell’ultimo ventennio da Stati Uniti, Inghilterra, Francia e Israele col massimo di buona coscienza e avallati dalla complicità, dalla viltà dei popoli del Libero Occidente. Prima però di trattare dell’aggressione alla Siria, mi permetta di rammentare sette altri casi di menzogna, altrettanto atroci.
1. Per l’Iraq di Saddam Hussein ricordo, del 1990, la farsa delle incubatrici svuotate negli ospedali del Quwait, coi neonati scagliati a terra dai soldati iracheni. E l’anno dopo le strisce verdi della contraerea nel cielo notturno, con le quali l’emittente al-Jazeera, da poco fondata dal Qatar con supervisione ebraico-americana, ci ha suggestionato, facendoci credere di assistere ad una «guerra in diretta». Ricordo, del 2003, la bufala delle «bombe intelligenti» e delle «fiale di antrace» – rammenta Powell, il Segretario di Stato, sventolante la mitica provetta di liquido giallo? Ricordo il cormorano nero dagli occhi rossi coperto di petrolio a «provare» l’«infamia ecologica» di Saddam. Mi permetta di sottolineare l’importanza anche dei colori nella creazione degli immaginari fissati nei cervelli delle masse, mille volte più forti di tante parole: verde, giallo, nero, rosso... E poi le fantomatiche «armi di distruzione di massa», pretesto per il nuovo massacro dopo il decennale stillicidio di bombe clintoniano. Prova generale per i successivi in Afghanistan, Libia e Siria.
2. Svaniti da ogni memoria sono i 200.000 – sottolineo, duecentomila – morti del golpe algerino compiuto nel 1992 dai militari massonici dopo la vittoria elettorale del Fronte Islamico di Salvezza. Duecentomila persone, per la quasi totalità stragizzate in un decennio. Vittime non solo i protestatari cui sarebbe andata la legittima vittoria – e della cui radicalizzazione successiva, e ribadisco: successiva, non dovremmo quindi stupirci – ma anche migliaia di semplici cittadini tacciati di connivenza. A carte ribaltate rispetto agli eventi siriani, è conferma di quanto dico l’ammissione del supergiornalista Lorenzo Cremonesi sul Corriere della Sera del 19 gennaio. Le cito: «Si affinò la tecnica dei massacri di civili imputandoli poi agli islamici per ingraziarsi la popolazione. Mohammed Samraoui, ex numero due dell’antiterrorismo, in un libro del 2003 [...] citava una frase che usava ripetere il suo capo diretto, Smail Lamari: “Sono pronto ad eliminare tre milioni di algerini pur di mantenere la legge e l’ordine”».
3. E il massacro del popolo serbo operato dalla NATO seminando il paese di uranio. Uranio per il quale sono morti e muoiono tuttora di cancro centinaia di nostri soldati inviati in quella missione «di pace». Massacri compiuti non solo dai delinquenti albanesi , addestrati, armati e guidati dagli americani, ma anche dai bombardieri partiti dall’Italia. Dalle basi concesse al Grande Fratello Capitalista dal comunista Massimo D’Alema, promosso capo del governo alla bisogna. E quindi sbrigativamente scaricato. E qui apro una parentesi, e non parlo dei famigerati «danni collaterali», espressione da allora entrata nell’immaginario collettivo. «Collaterali», anche se furono scientemente voluti per logorare e demoralizzare i serbi. Sottolineo come obiettivo primario degli Occidentali fu, allora come oggi, silenziare i mezzi di comunicazione non conformi. E tanto più quelli nemici, in particolare le televisioni.
Allora quella serba, bombardata con qualche «distrazione» a monito contro la Cina... nell’attacco, ricorderà, morirono, istruttivamente, cittadini cinesi. E nel 2011 la televisione libica, colpita perché, dissero i virtuosi delle democrazie, «era di parte» e «mentiva». E l’anno dopo, ed oggi la televisione siriana per mano di ben istruiti terroristi, con l’uccisione di decine di giornalisti. E tutto senza alcuna protesta dei loro «colleghi» occidentali. Ultima ma non ultima riprova dell’idea occidentale di libertà di informazione: all’inizio di settembre 2012 sono stati oscurati i canali televisivi al-Ikhbariya e al-Dunya. Dopo il successo di Damasco nell’affrontare il feroce attacco occidentale, armato e mediatico, gli amministratori del satellite NileSat, hanno non solo violato i termini del contratto, ma anche brutalmente violato le regole deontologiche dell’informazione.
4. Ricordo poi due eventi gemelli: la cacciata dei giornalisti dalla città ribelle di Falluja in Iraq nell’aprile 2004, per settimane stragizzata all’uranio e al fosforo bianco dagli USA, e la cacciata dei giornalisti da Gaza nel dicembre 2008, città e terra stragizzate all’uranio e al fosforo bianco da Tel Aviv con l’Operazione Piombo Fuso. Da quell’Israele, che avrebbe aggredito l’Iran già nel 2006 se non fosse stato fermato sui confini dagli Hizbollah. Schiumando rabbia, Israele distrusse allora dall’aria, strategia dei vigliacchi, le infrastrutture civili. Ponti, strade, scuole, ospedali, abitazioni, acquedotti, elettrodotti, e quant’altro. Tutto distrutto, contro ogni norma di diritto bellico. Nessuna reazione dall’ONU, silenzio dal Tribunale dell’Aja, guaiti dal Vaticano. Al contrario, le falsità create da al-Jazeera e da al-Arabiyya, come pure i filmati girati dai terroristi, vengono ripresi da ogni televisione e giornalone occidentale. E riproposti a distanza, anche se da tempo smascherati come falsi.
5. Solleticando il buon cuore dei sudditi democratici, dei minimalisti di buona famiglia, di quelli che vedono l’albero e non si accorgono che fa parte di una foresta, l’Afghanistan è stato devastato all’insegna di «liberare le donne dal burqa». Che, infatti, è rimasto lì come prima.
In compenso, oltre ad avere impiantato enormi basi militari, fatto affari con la ricostruzione di quanto avevano distrutto, portato alle stelle la produzione di oppio, gli americani continuano a seminare stragi anche da decine di migliaia di chilometri di distanza attraverso i droni. In particolare, stragizzando qualunque assembramento «sospetto», come quelli durante le feste di nozze.
6. Quanto alla cosiddetta «primavera araba», spacciata per moti di libertà in particolare dalle sinistre di ogni sfumatura, ci accorgiamo solo ora che il vero obiettivo della messa in scena era propiziare un «inverno libico» e, Dio non voglia, siriano. Aggredita a occidente a partire da una Tunisia destabilizzata, ad oriente da un Egitto destabilizzato, bombardata dal mare e dall’aria sempre contro ogni norma di diritto bellico, la Libia ha finora visto il massacro di 120.000 suoi cittadini. Con bombe a sottrazione di ossigeno, bruciato da ogni bomba su un’area di ventimila metri quadri, tre campi di calcio. Con bombe a frammentazione. Con una pioggia di fosforo, proiettili all’uranio, missili a gas nervini. Con crani esplosi a colpi di mitra e persone sgozzate. Massacro operato dai tagliagole armati dall’Occidente, così come dai bombardamenti «umanitari» franco-anglo-americani. Ai quali si è accodato, violando la Costituzione e su istigazione del quirinalizio comunista Napolitano, lo sciacallo italiano. Nella fattispecie, il governo berlusconico, quintocolonnato dal ministro degli Esteri Frank Frattini. Ma poi, dov’erano quelli che nel 2003 appendevano gli stracci arcobaleno della «pace» contro Bush? E così la Libia è stata riportata all’ovile occidentale dopo quarant’anni di indipendenza e un’eroica resistenza durata di sette mesi fino all’assassinio del colonnello Gheddafi. Una resistenza tuttora in atto, nel silenzio della Disinformazione Corretta. E questo, aggiungo, senza contare la popolazione angariata e le decine di migliaia di lealisti tuttora incarcerati, torturati e massacrati per essere rimasti fedeli ad un legittimo governo. Ma, talora, chi semina vento raccoglie tempesta. L’11 settembre – un altro 11 settembre, ricorrenza mitopoietica dell’operazione Torri Gemelle – sono stati linciati tre marines e l’ambasciatore americano a Bengasi... ci dicono ad opera della «furia fondamentalista». La causa: una «imperdonabile» offesa inferta a Maometto dal cinema hollywoodiano. Con tutta evidenza, contro gli Apprendisti Stregoni del «laico» Occidente si sta rivoltando un mostro da loro scatenato contro Gheddafi. Nessuna pietà, me lo lasci dire, ho provato per l’ambasciatore, uno degli organizzatori dei massacri di Libia. Ne potrei provare un pizzico, per carità solo un pizzico, se l’Abbronzato di Washington si cospargesse di cenere per la morte inferta «per sbaglio», dai suoi, all’ultimo cammelliere dell’ultima oasi libica. O all’ultimo spazzino dell’ultima cittadina libica, massacrato perché pubblico dipendente.
7. Nessuno ha poi parlato, se non per un giorno, del Bahrein, ove la repressione dei moti di libertà da parte sciita, quelli sì veri, ha visto il mitragliamento della popolazione da parte degli elicotteri americani e l’invasione delle truppe saudite, chiamate dall’emiro. Inoltre, la polizia ha imprigionato e torturato decine – sottolineo, decine, il che rende l’’ampiezza della repressione – di medici, accusandoli di complicità coi dimostranti per avere curato i feriti. All’inizio dello scorso settembre, dopo un anno e mezzo dai moti, decine di manifestanti – ovviamente, i sopravvissuti – sono stati condannati a pene che giungono all’ergastolo. E questo, nel più completo silenzio della stampa e di ogni organizzazione umanitaria. E le rivolte, queste sì vere e legittime, e la repressione continuano tuttora, nel più laido silenzio della Grande Stampa Democratica.
E mi fermo, ricordando l’imbonimento mediatico, quanto alla Siria, compiuto per le stragi, veramente istruttive, di Houla, Daraya, Deir al-Safir (colpi di mortaio su un asilo, spacciati per bombardamento aereo governativo), Halfaya (scoppio di esplosivi in un covo terroristico, spacciato per bombardamento aereo governativo di una panetteria con la gente in coda... morti duecento, poi cento, poi trenta, poi venti, poi boh!), Aleppo (missili o colpi di mortaio sull’università e gli studenti in esame, sempre attribuiti al governo) ed ancora Aleppo (un’ottantina di corpi nel canale, cittadini assassinati con le mani legate dietro la schiena). Nessun problema poi, ottenuto il risultato con titoloni, ad ammettere nelle pagine interne, dopo qualche settimana, la responsabilità dei tagliagole e non del governo siriano. Tanto, cosa ricorda il suddito democratico, tra migliaia di altre notizie e in mezzo a tutti i suoi problemi? Altro che la «verità» di chi spaccia filmati girati su regia occidentale! Vedi i 40 bambini di Houla, il 25 maggio. Cadaveri veri, bambini e familiari colpiti da breve distanza o con le gole tagliate, fatti passare per vittime dell’esercito, quando tutti erano di famiglie filogovernative. Verità ammessa tre mesi dopo, ad esempio, dalla Frankfurter Allgemeine, ma ignorata da ogni altro giornalone. Cento innocenti massacrati, foto truccate, immagini scattate anni prima in Iraq e a Gaza. Di bambini vittime del fuoco americano e israeliano. Egualmente massacrati dai terroristi nelle case e per le strade sono stati, il 25 agosto, i 245 civili di Daraya presso Damasco. E sempre la strage è stata attribuita, prima di svanire d’un botto dai giornali, all’esercito.
L’attacco era stato preparato da qualche tempo, basta scorrere le pagine internet del Brooking Institute e del Saba Center, noti think thank della potente lobby sionista statunitense, oppure dare uno sguardo alla rivista Foreingn Policy che a novembre 2011 ospitava un intervento di Hillary Clinton dall’eloquente titolo “Il secolo pacifico dell’America” vera e propria dichiarazione bellica contro il Vicino Oriente.
Quindi stiamo solo assistendo all’applicazione della geopolitica statunitense, che andando a ritroso s’ispira a Zbigniew Brzezinski il quale nel celebre libro “La grande scacchiera” aveva tracciato le linee guida per il controllo dell’Eurasia. Lei dott. Valli che ne pensa?
In un’intervista televisiva a Damasco mi è stato chiesto: perché la Siria? Ho risposto che non è solo questione di geopolitica o di economia, ma anche di ideologia. I piani degli aggressori datano da decenni, sono piani a lunga scadenza. L’obiettivo finale, il messianico obiettivo finale, è la distruzione delle nazioni e l’instaurazione di un unico governo mondiale. A guida, ovviamente, americana. A guida, ovviamente, dell’Alta Finanza. A guida, ovviamente, giudaica. Un governo che, delira il profeta Isaia, tramuterà le spade in falci e le lance in vomeri d’aratro. E dove il leone si pascerà di fieno a fianco dell’agnello, senza mangiare l’agnello. Potenza dell’ingegneria genetica! Sappiamo che non è un complotto, un tenebroso complotto. Un complotto, quando gli scopi sono stati dichiarati a tutte lettere – ripeto: a tutte lettere – dagli stessi autori in decine di pubblicazioni? Cerchiamo di essere seri. Non prendiamoci in giro.
È una strategia pensata in ogni aspetto, non un complotto. Chi parla di complotto è un mistificatore. Uno che nuota nel torbido. O, altrimenti, un perfetto ignorante.
Di queste pubblicazioni, progenie di precedenti progetti, cito solo tre esempi.
(A) Nel 1997 Brzezinski, l’ebreo polacco da Lei citato, consigliere di sei presidenti da Carter ad Obama, democratici come repubblicani, pubblicò The Great Chessboard, “La Grande Scacchiera - Il mondo e la politica nell’era della supremazia americana”. Suggerendo di adoperarsi per fare scoppiare conflitti interetnici nei più diversi paesi, Brzezinski ammonisce che in futuro «la capacità degli Stati Uniti di [continuare ad] esercitare un’effettiva supremazia mondiale dipenderà dal modo in cui sapranno affrontare i complessi equilibri di forze nell’Eurasia, scongiurando soprattutto l’emergere di una potenza predominante e antagonista in questa regione».
(B) Nello stesso 1997 una trentina di neoconservatori, ventotto almeno dei quali ebrei e anime nere bushiane, lanciò il Project for the New American Century, “Progetto per il Nuovo Secolo Americano”, che rilanciava le tesi di Brzezinski, suggerendo i necessari comportamenti applicativi.
(C) Similmente, un gruppo di intellettuali israeliani capeggiati dall’influente politologo Oded Yinon aveva codificato, fin dal 1982, quindi ben quindici anni prima dei confratelli di oltreoceano, la preventiva distruzione di ogni Stato considerato nemico.
Cinque sono state le fasi di tale strategia. La prima: scagliare in una guerra contro l’Iran khomeinista un Iraq stupidamente caduto nella trappola e quindi, dopo averlo indebolito, spiazzarlo economicamente. La seconda: occupare l’Iraq e impadronirsi delle sue risorse energetiche, eliminando al contempo uno dei più tenaci nemici di Israele e interrompendo la continuità territoriale tra Siria ed Iran. La terza: occupare l’Afghanistan e impiantare basi nell’ex Asia sovietica, condizionando a nord la Russia e accerchiando da oriente l’Iran, già possedendo a sud il controllo del Golfo.
La quarta: assicurarsi, in vista di una guerra con l’Iran, le ingenti risorse energetiche libiche, spegnendo al contempo le velleità panafricaniste di Gheddafi e testando le reazioni del duo Russia-Cina. La quinta: eliminare il baluardo geografico e militare siriano, premessa per l’aggressione all’Iran.
Sull’onda delle secolari teorizzazioni massoniche dell’«Ordo ab chao, Ordine dal caos», sull’onda di quel «caos creativo» cantato nel 2006 dal Segretario di Stato bushiano Condoleezza Rice, possiamo definire tale strategia «geopolitica del caos», espressione coniata dallo storico Paolo Sensini. I Signori del Caos vogliono frantumare gli Stati laici e modernizzatori – Iraq, Libia, Siria e, anche se non è propriamente laico, l’Iran sciita di Ahmadinejad – in miniregioni in lotta una contro l’altra per motivi etnici e religiosi. Un federalismo in salsa orientale. Uno Stato dopo l’altro, la «politica del carciofo». Eliminare una foglia dopo l’altra, fino a giungere al cuore. L’ultima foglia è l’Iran. Il cuore, il nemico strategico dell’Alta Finanza, sono la Russia e la Cina. In particolare, per l’estensione del suo territorio e la ricchezza in materie prime di ogni genere, la Russia. Ma i giochi non sempre riescono, e l’ultimo osso sarà troppo duro per questa banda di assassini. Anche la distruzione economica dell’Europa, in quanto potenza alternativa agli USA, rientra nei loro piani. Quanto alle modalità dell’applicazione di tale strategia, invito ad informarsi sul rivelatore volume dell’ebreo Gene Sharp, attivo fin dal 2004, «Come abbattere un regime», edito in Italia da Chiarelettere nel 2011.
Quale è a suo avviso il ruolo che stanno ricoprendo la Russia,la Cina e l’Iran in questa fase?
Proprio di recente la Repubblica Islamica dell’Iran ha presentato una sua proposta di pace in sei punti per uscire dalla crisi ribadendo ancora una volta la posizione pacifica di Teheran.
Dopo avere abbandonato al suo destino la Libia, Russia e Cina hanno preso una netta posizione all’ONU ponendo il veto sulla terza «zona di non volo» pretesa (dopo la prima in Iraq e la seconda appunto in Libia) dagli aggressori mondialisti. Date le loro dimensioni, le loro economie ed i loro armamenti, Russia e Cina sono potenze globali, per cui, consapevoli della sostanziale ostilità americana nei confronti di entrambi, devono giocare su diversi scacchieri. Come che sia, all’errore storico di valutazione compiuto nel caso libico potranno rimediare con grande difficoltà. Resta la bruciante lezione, che certo non dimenticheranno. L’ipocrisia, il cinismo, l’arroganza e la violenza adoperati dagli Occidentali – l’ignobile mosca cocchiera fu la Francia – saranno una lezione perenne per chiunque voglia ancora prestare fede alle Grandi Carte, dell’ONU come delle Democrazie. Dopo l’«ingenuità» di allora, quali furono gli altri motivi dell’indecisionismo russo-cinese? Certamente la freddezza, o se vogliamo l’«equidistanza», mostrata da sempre da Gheddafi nei loro confronti. Di un Gheddafi non solo illuso dal «patto di amicizia» stipulato con l’Italia (che avrebbe dovuto tutelarlo non mettendo a disposizione dei suoi nemici le basi per un’aggressione aerea), ma anche, tutto sommato, illuso dalle «garanzie» cartacee dello statuto dell’ONU. Quanto alla politica di Russia e Cina nei confronti della Siria, devo dire che, a differenza della Russia putiniana, della Cina io non mi fido affatto. La Russia ha concreti, essenziali interessi geopolitici alla sua periferia. Se cadesse la Siria non avrebbe più sbocco navale sul Mediterraneo, ma, cosa ancora più importante, i suoi nemici occidentali avrebbero mano totalmente libera sui suoi confini meridionali. Pensiamo al caso Georgia, a ragione bacchettata duramente nel 2008. Per la Cina conta, invece, in primo luogo l’Iran, uno tra i suoi primi fornitori energetici.
L’Iran sciita sa benissimo di essere nel mirino da un lato delle petromonarchie sunnite infeudate agli americani, dall’altro degli Occidentali e di Israele. Se non vuole crollare come Stato e infeudarsi a Washington e Tel Aviv, non può assolutamente permettersi di perdere la Siria. Non solo per le affinità ideologico-religiose, ma per concreti interessi strategici geopolitici. Quanto alla proposta di pace cui Lei accenna, da un lato confesso di non averne preso documentata visione, dall’altro mi permetto di ritenerla un passo che, seppur doveroso nell’ambito della politica internazionale e mediatica, sarà del tutto infruttuoso, data la determinazione degli aggressori occidentali. Questi delinquenti politici, che in tempi più fausti sarebbero stati pubblicamente impiccati per i loro crimini – parlo di supercriminali come Sarkozy, Hollande, Obama, Erdogan, Netanyahu, i sauditi e i qatarioti, come pure dei loro portaborse italiani – si sono spinti ormai troppo avanti. Ritengo difficile, per non dire impossibile, non solo che questa banda ripieghi rientrando nei ranghi del diritto internazionale, ma anche che si arresti in una sorta di nuova guerra fredda.
Chi sono invece i nemici principali della Siria?
Ogni aggressore della Siria ha i propri obiettivi. In prima fila – per quanto silenzioso, dato che per lui agisce l’intero Occidente – resta sempre Israele, per il quale Damasco è non solo il nemico tradizionale, ma l’ultimo ostacolo per l’aggressione all’Iran, pianificata da anni.
A ruota segue il suo grande satellite a stelle e strisce. La distruzione di un altro anello dell’Asse del Male risale non ai repubblicani Bush padre né a Reagan, ma al democratico Carter.
Al Nobel per la pace Carter, al buono e mite democratico, che trentatré anni fa avviò la destabilizzazione della Siria.
Vale a dire, tre anni prima che Hafez al-Assad, il padre dell’attuale presidente, reprimesse il terrorismo dei Fratelli Musulmani, mobilitati fin dal 1971 contro il «testo ateo» della Costituzione. Sulla stessa linea si è messo, con più concreti ordini operativi, nel marzo 2005 Bush figlio.
La scoperta, in questi ultimi anni, di enormi depositi di gas e petrolio al largo delle coste siriane è un’altra motivazione per l’intervento dei predatori occidentali.
Quanto a Londra e Parigi, i due compari ricalcano un colonialismo nato nel maggio 1916 e proseguito coi Mandati loro assegnati dopo la prima guerra mondiale dalla Società delle Nazioni. Cioè, da loro stessi. Violando ogni norma, Parigi non solo staccò dalla Siria nel 1923 il territorio libanese, da sempre provincia di Damasco, ma nel giugno 1939, per ingraziarsi la Turchia in vista della nuova, programmata guerra mondiale, le cedette l’intera provincia di Alessandretta con Antiochia. Infine, un punto ancor più significativo, almeno sotto l’aspetto simbolico, è che le bande terroristiche del cosiddetto «Libero Esercito Siriano» sventolano oggi, senz’alcuna vergogna, la bandiera con la striscia verde e le tre stelle rosse. Quella dei servi, della Siria coloniale francese.
Secolare è poi l’ostilità tra Istanbul e Damasco, cui si aggiunge l’odio religioso tra la Turchia sunnita e l’Iran sciita. Nonché, con più concrete motivazioni, la volontà turca di diventare il principale crocevia, e quindi controllore, energetico dal Medio Oriente e dall’Asia Centrale all’Europa.
I regimi feudali di Arabia e Qatar, stretti agli USA fin dal febbraio 1945 da un ferreo patto in cambio della più totale acquiescenza, aggiungono ai predominanti motivi economici l’odio per il laicismo siriano che difende la convivenza delle più varie fedi ed etnie.
Intrisa di wahabismo – una ideologia messianica fondata da criptoebrei come criptoebrei furono i fondatori del clan dei Saud – l’Arabia è l’unico paese al mondo a trarre il nome non da un popolo né da un credo, ma da una famiglia. Quasi che lo Stato e il popolo siano proprietà personale di qualche migliaio di principotti. Invero, non esiste «il mondo arabo», e neppure «il mondo islamico», intesi come entità omogenee spinte contro l’Europa da un interesse comune o da un’ideologia unificante. Esistono solo paesi arabi, o islamici, in lotta fra loro. Divisi da concreti interessi, da rivalità geopolitiche, da settarismi religiosi. Paesi vassalli degli Stati Uniti, a partire dal Marocco fino agli Emirati Uniti.
Sono del tutto infondate due tesi. La prima, che vede in Siria una rivolta di popolo contro il cosiddetto «clan» alauita del presidente Bashar. La seconda, che vede in atto una guerra civile. Per quanto esistano frange di opposizione antigovernativa più o meno radicali, non è una rivolta, non è una guerra civile, cioè un conflitto fra due componenti sostanziali di una stessa società. È invece una feroce aggressione dall’esterno, voluta dagli Occidentali, dalle petromonarchie e dalla Turchia. I loro strumenti sono bande di fanatici religiosi, di sperimentati mercenari, di sadici criminali.
Contro la splendida realtà siriana di umana convivenza, l’Occidente ha scagliato centomila tagliagole. Qualche decina di migliaia di terroristi autoctoni, pressoché tutti delinquenti comuni e latitanti condannati con pene anche fino all’ergastolo; ben più numerosi e in posizione trainante sono quelli giunti dall’estero. Mercenari sperimentati in Libia, Iraq ed Afghanistan. Pazzoidi religiosi arrivati da Marocco, Algeria, Tunisia, Libano, Giordania, Yemen e Pakistan. Guerriglieri salafiti e wahabiti. intossicati da un credo ottuso, esaltati contro l’«eretico» Bashar che permette a cristiani, drusi e altri non musulmani di convivere a parità di diritti con la maggioranza sunnita.. Bande di terroristi salafiti, wahabiti, alqaedisti messe in piedi dalla CIA. Armati, addestrati, pagati e guidati dall’Occidente «laico e progressista».
Assassini che soprattutto all’inizio, quando la mano delle autorità è stata leggera per mesi, dapprima nelle zone più periferiche poi in quartieri delle grandi città hanno creato repubblichette partigiane ove regnava la violenza più cruda. Dove hanno compiuto attentati con mortai, autobombe, lanciarazzi e, ritiratisi sotto la pressione dell’esercito, con mine a scoppio ritardato. Dove hanno incendiato e distrutto monumenti millenari come il vecchio mercato di Aleppo, patrimonio dell’UNESCO. Dove hanno distrutto centinaia di scuole e ambulatori. Dove hanno sgozzato, decapitato, squartato, mutilato impiegati statali, poliziotti, amministratori, insegnanti, medici, religiosi non allineati. Dove hanno sequestrato e massacrato nei modi più efferati, nella ferrea logica di ogni partigianesimo che deve intimorire i civili con un terrore esemplare, gente di ogni età e di ogni ceto. All’inizio, diffondendo video sulle proprie prodezze, quali i «processi» agli avversari malmenati, umiliati e messi al muro, lo sgozzamento di poliziotti, l’assassinio di civili a colpi di mitra o di machete, il lancio nel vuoto di lealisti dai tetti delle case. In seguito, eliminando in massa civili di ogni età e, resi più accorti delle reazioni negative del delicato Occidente, attribuendo, spudoratamente supportati dalla Grande Stampa e dalle Grandi Televisioni, i massacri alle forze governative. In ogni caso cercando di sfiancare, logorare, demoralizzare, paralizzare il paese dall’interno, di far perdere ai cittadini la fiducia nella protezione del proprio governo. Il tutto, in attesa dell’attacco in supporto dall’esterno, con le bombe e i missili NATO. E di un più vasto bagno di sangue.
Certa è in ogni caso l’intercambiabilità degli aggressori. Il risultato è lo stesso che ad aggredire sia un Bush, bianco massone cattivo e repubblicano, o un Obama, negro massone buono e democratico. Un tizio nobelizzato per la Pace ancor prima di avere detto bah, e per questo legittimato a fare ciò che vuole. Nonché zombizzato dall’odiosa Hillary, quella dei quintali di Viagra – qualcuno lo ricorderà – distribuiti da Gheddafi per incitare i soldati a stuprare le donne dei nemici.
Il risultato è lo stesso vi sia il socialista Blair o il conservatore Cameron, il destrorso Sarkozy o il sinistrorso Hollande, i militari massoni di Istanbul o l’islamico Erdogan. Complici e pagatori pronta cassa, gli sceicchi delle petromonarchie. E a tirare le fila, Israele e l’ebraismo internazionale. Di quest’ultimo mi limito a citare il trio intellettuale rappresentato dagli ex sessantottini miliardari Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut e André Glucksmann. Coadiuvati fattivamente dall’ex ministro degli Esteri sarkozyco Bernard Kouchner, già fondatore di Medici senza frontiere, uno dei massimi istigatori al massacro di Serbia, e dal ministro degli esteri hollandico Laurent Fabius. Cinque ebrei. Come ebrei ed ebrei onorari furono e sono lo stesso Sarkozy e lo stesso Hollande. Di Fabius, poiché tutto si tiene, rammento che fu il cervello, l’ideatore eponimo della legge Fabius-Gayssot, approvata nel 1990 per tacitare ogni storico nonconforme alla vulgata sterminazionista, all’Immaginario Olocaustico. Defilatosi in seguito Fabius, tutto il merito della repressione del pensiero, tutto il merito dell’infamia, resta al comunista Gayssot, l’ennesimo utile idiota goyish.
Dott.Valli ci parli delle libere elezioni che si sono svolte in Siria nel maggio 2012, sulle quali è calato il silenzio mediatico teso ad avallare l’immagine di una Siria dominata da una feroce dittatura e ci parli della Costituzione siriana.
A differenza della Libia, Paese di sei milioni di abitanti divisi in centocinquanta tribù in eterna discordia tra loro, unificati solo dal carisma di Gheddafi – e tuttavia semplicemente eroico nella resistenza solitaria, per sette mesi, contro nemici perfidi e ultrapotenti – la Siria è un vero Stato. Uno Stato laico nel quale convivono una quindicina di confessioni religiose e una ventina di etnie. La scuola è gratuita. La sanità è anch’essa a carico dello Stato. Se il presidente è di religione musulmana-alauita, i vicepresidenti sono di confessione sunnita. E non solo, uno dei tre vicepresidenti è stata una donna, l’unica donna a rivestire una carica di tale importanza nel Vicino Oriente. In Arabia alle donne è persino vietato guidare la macchina. Inoltre la Siria, per quanto secondo la Costituzione il Presidente non possa essere che musulmano, è l’unico paese arabo dove l’islamismo non è religione di Stato e il credo dei cittadini non è riportato sulle carte d’identità.
Impressionanti, a confronto del deserto stepposo della Giordania, sono i cento chilometri che separano Damasco da Daraa visti dall’aereo, verdeggianti, bonificati, irrigati dalle riforme volute da Hafez al-Assad, «il padre della Siria». Un personaggio di umili origini divenuto generale d’aviazione, un modernizzatore che, appoggiato dagli intellettuali e dai tecnici del partito nazionalista e socialista Baath, «Rinascita», ha spazzato via le tracce del peggiore feudalesimo.
Che un paese assediato abbia usato ed usi un pugno saldo, ed ora un pugno finalmente di ferro, per mantenere la convivenza civile e fronteggiare una spietata aggressione esterna, non fa meraviglia. In ogni caso la Siria di Bashar al-Assad era un paese che stava vivendo una fase di dinamismo politico caratterizzato dal progetto di una nuova Costituzione – stilata da un comitato di giuristi, parlamentari e membri della società civile – e da un multipartitismo sempre più vivace.
E, soprattutto, caratterizzato da quelle libere elezioni del 7 maggio 2012 sulle quali è subito calato il silenzio, il silenzio totale da parte dei massmedia occidentali... arma la più efficace perché una qualunque cosa, come che la si voglia giudicare, neppure più esiste se non se ne parla. Non vale neppure accusare il governo di brogli. Non se parla. In ogni caso le democrazie occidentali, le nostre truffaldine democrazie del nostro beato Occidente, sono proprio le ultime a poter impartire lezioni di correttezza. Inoltre, le elezioni hanno dato una netta maggioranza ai partiti governativi. Alla tornata elettorale ha partecipato il 51,26 % degli aventi diritto, una cifra miracolosa, se pensiamo che in molte zone l’accesso ai seggi è stato impedito dai terroristi, che hanno anche assassinato numerosi candidati. Una tornata che ha visto 7.195 candidati, di cui 710 donne, contendersi i 250 seggi dell’Assemblea Nazionale che avrebbe approvato una nuova Costituzione. Prima delle elezioni il governo era retto da una maggioranza di nove partiti, tra cui il Baath. Oltre a candidati indipendenti, hanno concorso altri nove partiti, facenti parte di un’opposizione più o meno determinata ma non terroristica. Con Paolo Sensini, della genuinità della contesa elettorale sono stato testimone io stesso a Damasco.
Chiudo con qualche cifra. Su ventiquattro milioni di siriani, i nemici radicali del regime sono quattro milioni, pressoché tutti sunniti ed appartenenti alla parte più bassa della popolazione. Trogloditi, mi passi il termine, nemici delle scuole pubbliche, tenuti nel più ignorante fanatismo islamico dai loro capi religiosi, residenti nelle zone di Homs, Hama, Idlib e Daraa. All’epoca del mio viaggio in Siria le vittime, civili come militari, dell’aggressione terroristica imperversante da tredici mesi si aggiravano sulle 4000. A fine giugno erano balzate a 13.000. Terrificante la successiva scalata. A tutt’oggi, febbraio 2013, dopo soli altri otto mesi, possiamo contare, dalla parte del governo e del popolo siriano, assassinati 40.000 civili e caduti 30.000 militari – militari di leva, il «ragazzo della porta accanto», non «milizie di regime» – e 30.000 paramilitari di autodifesa. Di contro, 40.000 sarebbero i terroristi indigeni ed altri 40.000 quelli stranieri terminati dall’esercito.
Durante il suo recente viaggio in terra siriana ha potuto certamente raccogliere testimonianze e vedere con i proprio occhi la realtà locale, quella quotidiana fatta di uomini e donne del popolo, ce ne può parlare?
Come ho detto, ho avuto la fortuna di passare in Siria la prima settimana di maggio 2012. Ho interrogato il generale medico, cristiano figlio di contadini, direttore del maggiore ospedale di Damasco. Quotidianamente vi morivano una decina di militari, oggi infiniti di più. La nostra delegazione ha intervistato decine di soldati feriti e mutilati. Ho intervistato il presidente del parlamento. Il ministro dell’Informazione. Il governatore di Daraa, la prima città ad essere infiltrata dai terroristi. Il patriarca greco-cattolico melchita Gregorio III ci ha parlato a nome di tutte le confessioni cristiane, sostenendo il governo. Il massimo studioso vivente dell’Islam, il dottor Mohammad Albouti, lucidissimo novantenne nella moschea sunnita degli Omayyadi, nella funzione del venerdì ci ha detto testualmente: «I cittadini siriani hanno un livello di conoscenza che impedisce loro di cadere nella trappola. È proprio questa conoscenza la nostra difesa contro questa aggressione». Dopo avere citato il proverbio «È un tuo fratello anche se non è stato generato da tua madre», si è rivolto a noi: «Credo nella vostra fratellanza più che in quella dei nostri cugini arabi che falsificano la verità». Per un più dettagliato resoconto rimando al numero 73 de l’Uomo libero.
Mi consenta di citare la testimonianza di Agnès-Mariam de la Croix, suora carmelitana libanese, attiva in Siria da vent’anni, resa nell’ormai lontano 25 luglio 2012 in un convegno a Roma: «Per quanto riguarda il massacro di Homs attribuito all’Esercito governativo, ho constatato con i miei occhi un centinaio di cadaveri all’obitorio. Erano civili sgozzati dai ribelli per distruggere la vita sociale della Siria. Ho contattato e incontrato i loro familiari, che in parte conoscevo, erano cristiani e musulmani baathisti. Ho capito che il fine dei rivoltosi è la distruzione della Siria così come è stata sino ad ora. Per far ciò bisogna prima distruggere la vita sociale, ad esempio si impedisce al medico di curare gli ammalati e se non obbedisce lo si sgozza, al panettiere di sfornare il pane e così via, e poi si giunge alla distruzione della Siria. Tutto è finalizzato a far collassare la Società civile siriana. I cento morti di Homs erano cittadini che hanno osato non obbedire ai ribelli e sono stati sgozzati. Oggi la medesima tattica, impiegata ieri ad Homs, è stata perfezionata in peggio. A Damasco seimila mercenari stranieri hanno invaso la zona residenziale della capitale per seminare il terrore tra i civili; ad Aleppo dodicimila mercenari stranieri e qualche centinaio di siriani stanno seminando il panico nella “capitale economica” della Siria. Ma a Damasco i cittadini in 48 ore hanno evacuato la città ed hanno permesso all’Esercito di reprimere i rivoltosi. Questa è legittima difesa, non “crimine di guerra” come dice la stampa occidentale. Ad Aleppo non vi sono mai state dimostrazioni pacifiche o violente, come invece vi erano state a Damasco per dare l’impressione e la parvenza di una “rivoluzione spontanea primaverile” che chiedesse la libertà. Come mai adesso dodicimila miliziani, che son sbucati fuori dal nulla, marciano verso Aleppo e sono entrati nella città? Chi sono? Chi li manda? [...] Sono turchi, libici, afghani, pachistani, sudanesi, e vogliono portare solo caos e distruzione, non vogliono la libertà dei siriani come dicono i ‘media’. Da Homs a Damasco si contano 13.000 cristiani uccisi dai mercenari islamisti radicali. Cosa avverrà ad Aleppo? I vescovi siriani si sono riuniti oggi per smascherare il complotto che si cela dietro le apparenze di democrazia e libertà e fare in modo che tutti sappiano chi si nasconde dietro la rivolta, ma la stampa occidentale non vuol ascoltare».
Alla luce dei recenti fatti che si stanno succedendo nel Vicino Oriente, chi sono oggi i veri “nemici dei Popoli”?
Per rispondere compiutamente alla Sua domanda occorre alzare lo sguardo dalle motivazioni economiche e geopolitiche. Andare al fondo delle cose. Dal punto di vista ideologico le finalità – basate sull’eterno delirio dell’Unico Mondo guidato dagli Unici Eletti – sono quelle vantate, in otto sole parole, da un personaggio buffo ma pericoloso, l’amministratore delegato FIAT Sergio Marchionne. Quello dei maglioncini e della barba incolta. Della delocalizzazione e della miseria nazionale. Dei contributi statali a fondo perduto e degli Elkann. Cito tra virgolette tanta saggezza: «Bisogna superare l’attaccamento emozionale al proprio paese». La stessa concezione anima mister Mario Monti, nel novembre 2011 unto senatore a vita dal quirinalizio comunista e da lui messo a capo del governo. Sei mesi prima, il 28 maggio, alla Bocconi, l’esimio Salvatore delle Banche si era augurato che si estinguesse «il senso di appartenenza dei cittadini ad una collettività nazionale». Si veda su Google il video di tre minuti titolato «Monti le parole di un pazzo».
Ma la disgrazia, per Marchionne, per Monti, per tutti i mondialisti del «volemose bene» intergalattico, è che ci sono popoli, come i siriani, che al loro paese – alla loro gente, alla loro nazione, ai loro padri, ai loro figli, a se stessi – non vogliono rinunciare. Lo si intenda una volta per tutte! Non siamo all’interno di una disputa scolastica, ma di una guerra di civiltà! È una guerra politica, una guerra intellettuale, una guerra morale, una guerra spirituale, è una guerra totale quella che ci coinvolge. La posta in gioco, nel suo senso più profondo, non è il Potere, ma la Memoria e l’esistenza dei popoli, la sopravvivenza dell’Anima stessa dell’uomo.
Come ho detto a Milano il 14 luglio in una manifestazione pro-Siria, non sono mai stato politicamente corretto, non ho paura delle parole. Non è il tempo dei compromessi. È il tempo delle affermazioni assolute e delle negazioni radicali. Non è tempo di neutralità. Non è il tempo degli utili idioti che strillavano «né con Saddam né con Bush, né con Milosevic né con la NATO». Il privilegio dell’ignoranza e il vanto dell’idiozia li lascio a chi sventolò gli stracci arcobaleno con iscritto «pace». A coloro che usano ancora termini ammuffiti come colonialismo e imperialismo. Il nemico dell’uomo, il nemico dei popoli liberi non è oggi l’imperialismo. È il Nuovo Ordine Mondiale. È il mondialismo, l’universalismo. È il cosmopolitismo, la cittadinanza planetaria. Il termine imperialismo proietta le menti in un’atmosfera fuorviante, in un quadro emotivo e relazionale ottocentesco, epoca nella quale ancora vivevano e si mobilitavano le nazioni. Combattendosi l’un l’altra per i propri valori, i propri sogni, i propri deliri, i propri interessi. Legittimi o illegittimi, a noi graditi o meno che fossero. Il quadro è radicalmente mutato. Oggi stanno per scomparire tutte le nazioni, stanno per decomporsi tutti i popoli, per divenire sezioni di un osceno ammasso planetario dominato neanche più da una singola nazione, ma da una mostruosa entità finanziaria. Da una entità globale che ha inventato a suo uso e consumo, ed imposto a tutti i popoli, la farsa dei Diritti Umani. Una entità apolide che se ne serve a scopo del più bieco sfruttamento. Il re oggi è nudo, nudissimo.
L’umanitarismo, il capitalismo finanziario del quale gli Stati Uniti sono l’espressione più compiuta, è il male assoluto, un disastro come il mondo non ha mai conosciuto. Perché comporta l’annientamento di ogni cosa.
Se in passato qualche sistema politico ha distrutto gli individui, fin dalla sua infanzia il Sistema ha decomposto tutte le culture, attaccato i valori che fanno la specificità delle civiltà, privato l’uomo delle sue appartenenze naturali, ridotto le nazioni a folklore. Quando pure, nella sua giovinezza e maturità, non ha distrutto, fisicamente, interi popoli. Dei suoi complici sono parte gruppi come Amnesty International, Human Rights Watch, gli altermondialisti, i neoglobal... altro che no global ! Dei suoi complici è parte il Tribunale Internazionale dell’Aja, responsabile dell’assassinio in carcere di Slobodan Milosevic e del massacro di Libia. Tribunale mobilitato oggi contro il popolo siriano, avallando con la sua «autorità» l’operato dei tagliagole e ponendo le premesse per un’ennesima guerra. Gli «aiuti umanitari» mascherano i più torbidi interessi, quando non dirette forniture di armi. Già disse Proudhon: «Chi dice umanità cerca di ingannarti».
Se non si capisce che l’universalismo è la tara di fondo, che non è mai esistito né mai esisterà un «cosmopolita», cioè un «cittadino del mondo», che la «vera democrazia» esiste solo nella mente di Giove, che la democrazia è solo questa bieca democrazia reale, non si è capito nulla. La differenza non è più tra destra e sinistra, tra rossi e neri, e così via. La differenza è fra mondialisti e difensori del diritto dei popoli ad essere se stessi. Per distruggere le appartenenze al mondo reale – fatto di razze, stirpi, nazioni, popoli e Stati – tre sono le strategie dei Nemici degli uomini liberi.
(A) La prima è la distruzione armata degli Stati che non s’inchinano ai loro voleri: nel Vicino Oriente, in Africa, in America Latina. Ma anche in paesi europei come la Serbia. Le cito al proposito, non si potrebbe essere più chiari, il detto Glucksmann, quello dal caschetto argenteo a paggetto, sul Corrierone del 15 dicembre: «Il nuovo ordine mondiale ora passa anche per Damasco».
(B) La seconda sono le rivoluzioni colorate – arancioni, viola, gialle, rosa, verdi, dei tulipani e chi più ne ha più ne metta – contro l’Iran e i paesi ex comunisti: Serbia, Macedonia, Moldavia, Ucraina, Bielorussia, Russia (vedi le tre efebiche pussy riot, traduzione più cruda: “la rivolta della figa”), Georgia, Kirghizistan. «Rivoluzioni» studiate a tavolino da gruppi come la Fondazione Società Aperta del supermiliardario, guarda caso sempre ebreo, George Soros. L’affondatore della lira nel 1992. Il superspeculatore inventore dell’acronimo PIIGS nel 2010 coi confratelli Steven Cohen e John Paulson. Il compare di Prodi, da Prodi fatto premiare a Bologna con una laurea honoris causa.
(C) La terza è la strategia contro l’Europa. In quattro fasi: rieducazione dei suoi popoli mediante il lavaggio del cervello con le cosiddette «colpe» della guerra mondiale, in particolare la Fantasmatica Olocaustica; invasione migratoria; distruzione dello Stato sociale; riduzione in miseria dei suoi popoli. In particolare, dell’ultima fase sono artefici, attraverso colpi di Stato chiamati governi tecnici, i portaborse dell’Alta Finanza. Sempre quelli della «cittadinanza planetaria», dei predicatori della pace perpetua. Della pace eterna. Di tali golpe, due soli esempi. In Italia mister Monti, in Grecia un altro maggiordomo Goldman Sachs. E su tutto, l’occhio insonne del ciambellano Mario Draghi, già Goldman Sachs. Colpi di Stato coordinati dalle massime cariche istituzionali e avallati dalla quasi totalità dei politici, camerieri dei banchieri, complici consapevoli o semplici idioti.
Intervistato l’11 ottobre dalla TV siriana, l’ex generale libanese, cristiano, Michel Aoun, capo del Blocco per il Cambiamento e le Riforme, ha pronosticato che la Siria non cadrà. I paesi che cospirano non riusciranno a sottometterla: «La fermezza della Siria contro il complotto è molto forte, perché la crisi non ha potuto colpire il settore amministrativo, né quello giudiziario, né quello militare, nonostante tutte le enormi perdite umane ed economiche». RingraziandoLa per l’opportunità offertami, riassumo il senso della questione siriana in due frasi. 1° L’unica possibilità di salvezza per la Siria sta nel suo esercito, nei giovani militari in difesa del loro popolo; l’unica possibilità di non essere inghiottiti dalla cloaca dell’Occidente è Bashar al-Assad. 2° La Siria di Bashar al-Assad, la Siria del popolo siriano, è un esempio unico di fierezza e dignità, un rimprovero perenne per i popoli vili, un baluardo della residua libertà.
europeanphoenix.com
NOTE
Gianantonio Valli, nato a Milano nel 1949 da famiglia valtellinese e medico-chirurgo, ha ● pubblicato saggi su l’Uomo libero e Orion; ● curato la Bibliografia della Repubblica Sociale Italiana (19891), i saggi di Silvano Lorenzoni L’abbraccio mortale - Monoteismo ed Europa e La figura mostruosa di Cristo e la convergenza dei monoteismi, i libri di Joachim Nolywaika La Wehrmacht - Nel cuore della storia 1935-1945 (Ritter, 2003), Agostino Marsoner Gesù tra mito e storia - Decostruzione del dio incarnato (Effepi, 2009), Wilhelm Marr, La vittoria del giudaismo sul germanesimo (Effepi, 2011) e Johannes Öhquist, Il Nazionalsocialismo - Origini, lotta, Weltanschauung (Thule Italia, 2012); ● redatto la cartografia e curato l’edizione di L’Occidente contro l’Europa (Edizioni dell’Uomo libero, 19841, 19852) e Prima d’Israele (EUl, 19962) di Piero Sella, Gorizia 1940-1947 (EUl, 1990) e La linea dell’Isonzo - Diario postumo di un soldato della RSI. Battaglione bersaglieri volontari “Benito Mussolini” (Effepi, 2009) di Teodoro Francesconi; ● tradotto, del nazionalsocialista Gottfried Griesmayr, Il nostro credo - Professione di fede di un giovane tedesco (Effepi, 2011). È autore di: ● Lo specchio infranto - Mito, storia, psicologia della visione del mondo ellenica (EUl, 1989), studio sul percorso e il significato metastorico di quella Weltanschauung; ● Sentimento del fascismo - Ambiguità esistenzialesare Pavese (Società Editrice Barbarossa, 1991), nel quale sulla base del taccuino «ritrovato» evidenzia l’adesione dello scrittore alla visione del mondo fascista; ● Dietro il Sogno Americano - Il ruolo dell’ebraismo nella cinematografia statunitense (SEB, 1991), punto di partenza per un’opera di seimila pagine di formato normale: ● I complici di Dio - Genesi del Mondialismo, edito da Effepi in DVD con volumetto nel gennaio 2009 e, corretto, in quattro volumi per 3030 pagine A4 su due colonne nel giugno 2009; ● Colori e immagini del nazionalsocialismo: i Congressi Nazionali del Partito (SEB, 1996 e 1998), due volumi fotografici sui primi sette Reichsparteitage; ● Holocaustica religio - Fondamenti di un paradigma (Effepi, 2007, reimpostato nelle 704 pagine di Holocaustica religio - Psicosi ebraica, progetto mondialista, Effepi, 2009); ● Il prezzo della disfatta - Massacri e saccheggi nell’Europa “liberata” (Effepi, 2008); ● Schindler’s List: l’immaginazione al potere - Il cinema come strumento di rieducazione (Effepi, 2009); ● Operazione Barbarossa - 22 giugno 1941: una guerra preventiva per la salvezza dell’Europa (Effepi, 2009); ● Difesa della Rivoluzione - La repressione politica nel Ventennio fascista (Effepi, 20091, 20122); ● Il compimento del Regno - La distruzione dell’uomo attraverso la televisione (Effepi, 2009); ● La razza nel nazionalsocialismo - Teoria antropologica, prassi giuridica (in La legislazione razziale del Terzo Reich, Effepi, 2006 e, autonomo, Effepi, 2010); ● Dietro la bandiera rossa - Il comunismo, creatura ebraica (Effepi, 2010, pp. 1280); ● Note sui campi di sterminio - Immagini e statistiche (Effepi, 2010); ● L’ambigua evidenza - L’identità ebraica tra razza e nazione (Effepi, 2010, pp. 736); ● La fine dell’Europa - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2010, pp. 1360); ● La rivolta della ragione - Il revisionismo storico, strumento di verità (Effepi, 2010, pp. 680); ● Trafficanti di sogni - Hollywood, creatura ebraica (Effepi, 2011, pp. 1360); ● Invasione - Giudaismo e immigrazione (Effepi, 2011, pp. 336); ● Il volto nascosto della schiavitù - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2012); ● L’occhio insonne - Strategie ebraiche di dominio (Effepi, 2012, pp. 604);.Quale complemento di L’occhio insonne ha in preparazione ZOG - Governi di occupazione ebraica, cui seguirà Giudeobolscevismo - Il massacro del popolo russo, aggiornamento e rielaborazione della prima parte di Dietro la bandiera rossa.
Riconoscendosi nel solco del realismo pagano (visione del mondo elleno-romana, machiavellico-vichiana, nietzscheana ed infine compiutamente fascista) è in radicale opposizione ad ogni allucinazione ideo-politica demoliberale e socialcomunista e ad ogni allucinazione filosofico-religiosa giudaica/giudaicodiscesa. Gli sono grati spunti critico-operativi di ascendenza volterriana. Non ha mai fatto parte di gruppi o movimenti politici e continua a ritenere preclusa ai nemici del Sistema la via della politica comunemente intesa. Al contrario, considera l’assoluta urgenza di prese di posizione puntuali, impatteggiabili, sul piano dell’analisi storica e intellettuale.
09 Marzo 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=19556
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dimanche, 03 mars 2013
Entretien avec Laurent Obertone
Laurent Obertone :
« Tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte »
Source
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vendredi, 01 mars 2013
Catherine Rouvier : « Pour obtenir un résultat politique, il faut une action politique. »
Catherine Rouvier :
« Pour obtenir un résultat politique, il faut une action politique. »
Ex: http://www.lerougeetlenoir.org/
Catherine Rouvier est docteur d’Etat en Droit public et en Sciences politiques de l’Université Paris II (Panthéon-Assas), ancienne élève de Sciences Po Paris et professeur à l’université de Paris XI (Orsay). Sa thèse d’histoire des idées politiques sur Gustave Le Bon, parue initialement en 1986 aux PUF avec une préface d’Edgar Faure et qui a reçu le prix Fabien de morale et de sociologie de l’Académie française, a permis de redécouvrir cet auteur qui fut le père de la psychologie collective et dont l’ouvrage Psychologie des foules, paru en 1895, connut un grand succès. Son ouvrage a été augmenté, enrichi et réédité en 2012 (avec une préface de Paul-Marie Coûteaux).
Bago : Bonjour Madame, qu’a pensé la spécialiste de la psychologie des foules que vous êtes des manifestations contre le « mariage pour tous » ?
Catherine Rouvier : Le déroulement de la manifestation ; la nature même des mots d’ordre et des chants ; la couleur rose apaisante et inoffensive des panneaux, des tee-shirts, des écharpes ; la scission des cortèges, venus de trois endroits différents, ce qui diluait l’effet de masse ; le caractère très lent de la marche, souvent stoppée par de longues minutes passées dans le froid, ce qui minimisait l’échauffement des corps mais aussi des esprits ; tout était fait pour que ne se produise pas de phénomène de foule, c’est-à-dire la fusion des individualités en un « moi collectif » animé d’une pensée commune, et parcouru de sentiments contagieux comme la colère ou l’enthousiasme. Or, seule la puissance invincible d’une véritable "foule" au sens psychosociologique du terme peut faire peur à un gouvernement jusqu’à le faire plier, comme ce fut le cas en 1984.
Bago : Que faudrait-il, le 24 mars, pour que les gentils manifestants se changent en foule ?
Catherine Rouvier : En priorité, il faut deux choses : des mots d’ordres et un chef.
Bago : Les mots d’ordres ne convenaient-ils pas ? [1]
Catherine Rouvier : Le message, pour générer l’action, doit être simple, clair, univoque. On ne peut pas faire dire à une foule qu’on souhaite mobiliser vraiment deux choses à la fois, surtout si elles sont presque exclusives l’une de l’autre. Sinon le message est brouillé, donc inefficace. Ainsi, en l’espèce, on ne pouvait pas, d’un côté, refuser d’appeler « mariage » la légalisation de la vie commune de deux hommes ou de deux femmes et refuser que cette union ait les mêmes conséquences que celle d’un homme et d’une femme ; et, d’un autre coté, reprendre à son compte le terme même qui justifie ces revendications : la lutte contre l’homophobie. Donc mettre sur les tracts appelant à manifester, sous le mot d’ordre principal, « manif’ pour tous » (qui était déjà un clin d’œil amical à l’appellation fallacieuse de « mariage pour tous » des adversaires - ce qui n’est pas très bon), un second mot d’ordre : « lutter contre l’homophobie », lequel brouillait le message.
Bago : Qu’en est-il du chef ?
Catherine Rouvier : Virginie Telenne, alias Frigide Barjot, s’est attirée à juste titre la sympathie et la reconnaissance des catholiques en soutenant le pape Benoît XVI dans les médias à une époque où ceux-ci ne faisaient que relayer les critiques de toutes sortes et les attaques les plus violentes contre le « pape allemand ». Mais elle l’a fait en utilisant le personnage de parodiste, forgé pour elle par son mari Basile de Koch alias Bruno Telenne (qui, lui, reste dans la dérision dans sa manifestation « le mariage pour personne » en marge de la manifestation officielle). Or, ce surnom a une connotation positive, puisqu’il évoque Brigitte Bardot, gloire nationale, très belle actrice, femme attachante, passionnée de la cause animale. Mais dans le même temps, il a la connotation péjorative à cause de deux adjectifs peu valorisants : « frigide » et « barjot ». Or le sujet est grave et comme le notait déjà La Bruyère : « Le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain ». Un chef doit être « auréolé de prestige » , ce que la dérision exclut de facto. Il n’est pas là pour plaire, et il ne doit pas craindre d’être accusé de ne pas être « gentil ».
Bago : Pensez-vous à quelqu’un en particulier ?
Catherine Rouvier : Le chef peut être ressenti comme prestigieux à cause d’un titre, d’une fonction, ou d’un exploit passé qui l’a fait connaître et admirer. Mais aussi parce qu’il se sera déjà exprimé fermement sur le sujet. Par exemple, le Rabbin Berheim, ou un évêque, comme ceux de Toulon, de Bayonne, ou de Vannes. Cela pourrait aussi être Marine Le Pen. Elle a refusé de se prêter au « jeu » des précédentes manifestations, comprenant l’intérêt d’être dans le registre sérieux qui la caractérise, mais s’est exprimée fermement, aussi bien contre la récente exhibition des Femen à Notre Dame que contre le « mariage homo », déclarant clairement qu’elle abrogerait le texte sitôt arrivée au pouvoir. Dans les rangs du l’UMP, on nuance, on finasse. Jean-François Copé a manifesté, mais interviewé par les journalistes pendant la manifestation, il a dit que ce qui le gênait surtout, c’était la GPA et la PMA, plus que le texte lui-même : message non clair, là encore. Monsieur Guaino a fait un beau témoignage, émouvant, sur sa propre difficulté à avoir vécu une enfance sans père. Mais il a atténué considérablement l’effet produit en protestant lui aussi longuement contre l’« homophobie » comme s’il était accusé et non accusant. François Fillon a été le plus clair, parlant lui aussi d’abrogation, mais brièvement, dans une intervention liminaire au vote à l’Assemblée, non médiatisée. Quand aux centristes, entre ceux qui « se sont trompés de bouton » et « ceux qui étaient sortis au moment du vote » (zut, pas de chance, c’est déjà voté !), on ne les voit pas en leaders sur ce sujet !
Bago : Quelles sont les autres conditions du succès ?
Catherine Rouvier : Changer de style. Le souci de satisfaire une mode « festive » et son métier, le spectacle, ont conduit Frigide à organiser une sorte de parodie de gay pride avec chars, chants, musique disco et techno, « tubes » de l’été… La scène dressée sur le Champ-de-Mars évoquait un theâtre, une émission de télé-divertissement, pas un meeting politique. Seul le jeune Xavier Bongibault a eu un mot politique. Il a comparé Hollande à Hitler parce qu’il veut « enfermer les homos dans une définition dictée par leurs choix sexuels ». Mais pour cette remarque, à l’efficacité médiatique immédiate, il s’est fait tancer par Frigide, et s’est tout de suite excusé. Ce choix du festif et du non-politique n’est pas mobilisateur, car il maintient les manifestants dans le bien-être des retrouvailles de ceux-qui-pensent-comme-eux, et les bercent de la certitude fallacieuse d’une opinion largement répandue. Se réunir devient alors le but de la réunion. Par ailleurs, à cette foule qui attendait des mots d’ordre parce qu’elle avait reçu un choc - celui d’un projet de loi ouvrant le mariage à deux hommes entre eux ou à deux femmes entre elles - la réponse apportée par Frigide Barjot a été de dire que c’était pas vrai, qu’à un enfant il faut un papa et une maman, que les enfants naissent d’un homme et d’une femme. Et la foule a récité ou chanté cela un peu comme une litanie ou une comptine apaisante et auto-convaincante. Mais on ne lui a pas demandé (et on le lui a même interdit - les mots d’ordre et chants étant limités et imposés) de dire que ce n’est pas bien. Pour obtenir un résultat politique, il faut mener la foule vers une action politique.
Bago : Pensez-vous qu’il serait alors possible de transformer l’essai ?
Catherine Rouvier : Oui, mais à certaines conditions. La foule est « expectante », dit le Bon. Son attente dure-t-elle après cette marche impuissante à modifier le cours des choses ? Là est la vraie question. Le vote mardi dernier [12 février 2013, ndlr] de l’article 1 disposant : « le mariage est ouvert aux personnes de même sexe » a sans doute été un deuxième choc, d’autant plus que l’annonce en a été faite alors que des manifestations avaient lieu en même temps en province devant les préfectures. Alors oui, on peut en effet imaginer qu’une foule immense réunie à nouveau le 24 Mars, sans flons flons, en un immense ruban compact comme en 1984 - et non divisée en trois cortèges, avec des slogans, banderoles et chants non pas imposés par le rose bonbon mais décidés par des chefs d’établissements scolaires, des religieux, des paroissiens, des chefs de syndicats et de partis, qui défileront suivis de leurs adhérents ou ouailles, dans une gravité et une colère véritable contre la dénaturation de notre modèle sociétal. Ceux qui l’imposent pourraient faire changer le cours des choses.
Mais la « réactivation mémorielle » étant une condition de la mobilisation des foules, il faudra que les organisateurs produisent des témoignages, non comme ils l’ont fait jusqu’ici d’enfants heureux d’avoir été adoptés par des parents de sexe opposé (encore une fois là, on n’attaque pas, on oppose une affirmation à une autre) mais des témoignages poignants, révoltants, ceux de ces enfants malheureux parce qu’ignorant leurs origines après PMA et qui ont écrit leur douleur dans des livres, ceux de ces adultes élevés par deux femmes ou deux hommes et qui ont été dans l’incapacité de construire une vie affective et l’ont avoué récemment dans la presse, celui de l’effarant procès de cette femme aux Pays-Bas ayant vendu à trois couples l’enfant qu’elle portait, et des conséquences terribles pour le bébé « ballotté » d’un foyer à l’autre au rythme des décisions de justice. L’empathie est l’autre source du phénomène de foule.
Autre modification nécessaire : il ne faudra pas isoler par un « cordon sanitaire » les manifestants du reste de la rue comme çela a été fait le 13 janvier. Pour que la foule agisse, qu’elle remporte le combat qu’elle livre, il faut que la rue puisse la rejoindre, la suivre, s’y agréger, il faut que la rue réagisse. Pour et contre, pourquoi pas ? La manifestation de Civitas du 18 novembre a été portée à la connaissance du monde entier en moins de 2 heures par les médias à cause de l’attaque des Femen. Il ne s’agit pas de provoquer les incidents, mais il faut laisser les adversaires montrer ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent. La présence de la police doit suffire à éviter les débordements.
Enfin, la présence à cette manifestation du plus grand nombre d’étrangers présents en France, de croyants français non chrétiens - musulmans, voire confucéens - ainsi que des Français d’outre-mer résidant en métropole qui, comme Bruno Nestor Azerot, sont scandalisés par cette loi, est indispensable au succès de ce combat. Comme une majorité écrasante d’entre eux ont voté socialiste et que certains d’entre eux, les étrangers, seront appelés à voter très bientôt par le pouvoir en place, leur présence dans la manifestation interpellera plus sûrement les dirigeants que les gentilles mères de famille versaillaises qui - ils le savent bien - n’ont jamais voté et ne voteront jamais pour eux. Les contrarier, en effet, ne change rien à leurs chances de réélection !
Bago : Quel résultat peut-on attendre ?
Catherine Rouvier : Dans l’Histoire, les foules ont fait des révolutions, des coups d’Etat, mais aussi des obstructions au bon fonctionnement des institutions. Dans le cas présent, des milliers d’officiers municipaux sont opposés à ce projet. Devront-ils se démettre de leurs fonctions, renoncer à leur mandat parce qu’ils se seront mis en infraction en refusant d’appliquer cette loi et donc de « marier » des hommes entre eux ou des femmes entre elles ? Un joli but politique serait alors atteint pour l’actuelle majorité : démission garantie de tous les maires catholiques de droite, et des élus « réfractaires » de gauche ! Ne vaudrait-il pas mieux prendre les devants, et que les maires disent comme Mirabeau qu’ils sont dans leur mairie « par la volonté du peuple et qu’ils n’en sortiront que par la force des baïonnettes », mais qu’on ne les forcera pas à faire cet acte contraire à leur conscience ? Ce sont les communes, ne l’oublions pas, qui se sont insurgées contre le pouvoir excessif du roi et ont obtenu une « chambre » à elles en Angleterre dès le XIIIe siècle. De même, les associations familiales catholiques devront-elles changer de nom et d’objet social parce que la « famille », après le vote de la loi, devra obligatoirement comprendre les unions d’homosexuels et leurs désirs d’enfants ?
Des milliers de prêtres et de religieuses devront-ils tomber sous le coup de la loi, astreints à des amendes conséquentes pour avoir simplement dit ce que la religion qui est leur vocation et leur vie leur enjoint de dire sur ce sujet ? L’Eglise va-t-elle demain être mise hors-la-loi ? Aujourd’hui, elle n’a plus de chef, mais c’est justement cette situation - qui va attirer sur elle tous les projecteurs d’ici à fin mars - qui rendra d’autant plus visibles et d’autant plus efficaces les prises de positions et les actes posés par les évêques résolument opposés a ce projet.
Notes
[1] A ce sujet, nous ne saurions que trop vous conseiller cet article : http://www.lerougeetlenoir.org/les-controverses/que-fera-t-on-de-nos-pieds
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dimanche, 17 février 2013
Interview of Dari Dugina
Interview of Dari Dugina :
“We Live In The Era Of The End”
Open Revolt is very happy to present a conversation between the Eurasian Youth Union’s Dari Dougina and our own James Porrazzo.
Dari, the daugher of Alexander Dugin, in addition to her work in the Eurasian Youth Union is also the director of the project Alternative Europe for the Global Revolutionary Alliance.
Dari you are a second generation Eurasianist, daughter of our most important thinker and leader Alexander Dugin. Do you care to share with us your thoughts on being a young militant this deep into the Kali Yuga?
We live in the era of the end – that’s the end of culture, philosophy, politics, ideology. That’s the time without real movement; the Fukuyama’s gloomy prophecy of the ”end of history” turns to be a kind of reality. That’s the essence of Modernity, of Kali Yuga. We are living in the momentum of Finis Mundi. The arrival of Antichrist is in the agenda. This deep and exhausting night is the reign of quantity, masked by the tempting concepts such as Rhizome of Gilles Deleuze: the pieces of the modern Subject changes into the ”chair-woman” from the “Tokyo Gore Police” (post-modern Japanese film) – the individual of the modern paradigm turns into the pieces of dividuum. ”God is dead” and his place is occupied by the fragments of individual. But if we make a political analysis we will find out that this new state of the world is the project of liberalism. The extravagant ideas of Foucault seemingly revolutionary in their pathos after more scruple analyze show their conformist and (secretly) liberal bottom, that goes against the traditional hierarchy of values, establishing pervert “new order” where the summit is occupied by the self-adoring individual, atomistic decay. That’s hard to fight against the modernity, but sure – it’s unbearable to live in it – to agree with this state of the things – where all the systems are changed and the traditional values became a parody – being purged and mocked in all spheres of controls of modern paradigms. That’s the reign of the cultural hegemony. And this state of the world bothers us. We fight against it – for the divine order – for the ideal hierarchy. The cast-system in modern world is completely forgotten and transformed into a parody. But it has a fundamental point. In Plato’s republic – there is very interesting and important thought: casts and vertical hierarchy in politics are nothing but the reflection of the world of ideas and higher good. This model in politics manifests the basic metaphysical principles of the normal (spiritual) world. Destroying the primordial cast system it in the society – we negate the dignity of the divine being and his Order. Resigning from the casts system and traditional order, brilliantly described by Dumezil, we damage the hierarchy of our soul. Our soul is nothing but the system of casts with a wide harmony of justice which unites 3 parts of the soul (the philosophical – the intellect, the guardian – the will, and the merchants – the lust). Fighting for the tradition we are fighting for our deep nature as the human creature. Man is not something granted – it s the aim. And we are fighting for the truth of human nature (to be human is to strive to the superhumanity). That can be called a holly war.
What does the Fourth Political Theory mean to you?
That’s the light of the truth, of something rarely authentic in the post-modern times. That’s the right accent on the degrees of existence – the natural chords of the world laws. That’s something which grows up on the ruins of the human experience. There is no success without the first attempts – all of the past ideologies contained in them something what caused their failure.
The Fourth Political Theory – that’s the project of the best sides of divine order that can be manifested in our world – from liberalism we take the idea of the democracy (but not in it’s modern meaning) and liberty in the Evolian sense; from communism we accept the idea of solidarity, anti-capitalism, anti-individualism and the idea of collectivism; from fascism we take the concept of vertical hierarchy and the will to power – the heroic codex of the Indo-European warrior.
All these past ideologies suffered from grave shortcomings – democracy with the addition of liberalism became tyranny (the worst state-regime by Plato), communism defended the technocentric world with no traditions and origins, fascism followed the wrong geopolitical orientation, its racism was Western, Modern, liberal and anti-traditional.
The Fourth Political Theory is the global transgression of this defects – the final design of the future (open) history. It’s the only way to defend the truth.
For us – truth is the multipolar world, the blossoming variety of different cultures and traditions.
We are against racism, against the cultural and strategic racism of the USA’s Western modern civilization, which is perfectly described by professor John M. Hobson in ”The Europocentric conception of world politics”. The structural (open or subliminal) racism destroys charming complexity of the human societies – primitive or complex.
Do you find any special challenges as both a young woman and a activist in this age?
This spiritual war against (post)Modern world gives me the force to live.
I know, that I’m fighting against the hegemony of evil for the truth of the eternal Tradition. It is obscured now, not completely lost. Without it nothing could exist.
I think that any gender and age has its forms to access the Tradition and its ways to challenge Modernity.
My existential practice is to abdicate most values of the globalist youth. I think we need to be different from this thrash. I don’t believe in anything modern. Modernity is always wrong.
I consider love to be a form of initiation and spiritual realization. And the family should be the union of spiritually similar persons.
Beyond your father, obviously, who else would you suggest young militants wishing to learn our ideas study?
I recommend to make acquaintance with the books of Rene Guenon, Julius Evola, Jean Parvulesco, Henri Corbin, Claudio Mutti, Sheikh Imran Nazar Hosein (traditionalism); Plato, Proclus, Schelling, Nietzsche, Martin Heidegger, E. Cioran (philosophy); Carl Schmitt, Alain de Benoist, Alain Soral (politics); John M. Hobson, Fabio Petito (IR); Gilbert Durand, G. Dumezil (sociology). The base kit of reading for our intellectual and political revolution.
You’ve now spent some time living in Western Europe. How would you compare the state of the West to the East, after first hand experience?
In fact, before my arrival to Europe I thought that this civilization is absolutely dead and no revolt could be possible there. I was comparing the modern liberal Europe to bog, with no possibility to protest against the hegemony of liberalism.
Reading the foreign European press, seeing the articles with titles as ”Putin – the satan of Russia” / ” the luxury life of poor president Putin” / ” pussy riot – the great martyrs of the rotten Russia” – this idea was almost confirmed. But after a while I’ve found some political anti-globalist groups and movements of France – like Egalite&Reconcilation, Engarda, Fils de France etc – and everything changed.
The swamps of Europe have transformed into something else – with the hidden possibility of revolt. I’ve found the ”other Europe”, the ”alternative” hidden empire, the secret geopolitical pole.
The real secret Europe should be awakened to fight and destroy its liberal double.
Now I’m absolutely sure, that there are 2 Europes; absolutely different – liberal decadent Atlanticist Europe and alternative Europe ( anti-globalist, anti-liberal, Eurasia-orientated).
Guenon wrote in the ”Crisis of the modern world” that we must divide the state of being anti-modern and anti-Western. To be against the modernity – is to help Occident in its fight against Modernity, which is constructed on liberal codes. Europe has it’s own fundamental culture (I recommend the book of Alain de Benoist – “The traditions of Europe”). So I found this alternative, secret, powerful, Traditionalist other Europe and I put my hopes on its secret guardians.
We’ve organized with Egalite&Reconcilation a conference in Bordeaux in October with Alexander Dugin and Christian Bouchet in a huge hall but there was no place for all the volunteers who wanted to see this conference.
It shows that something begins to move…
Concerning my views on Russia – I’ve remarked that the bigger part of European people don’t trust the media information – and the interest to Russia grows up – it’s seen in the mode of learning Russian, of watching soviet films and many European people understand that the media of Europe are totally influenced by the hegemonic Leviathan, liberal globalist machine of lies.
So the seeds of protest are in the soil, with time they’ll grow up, destroying the ”society of spectacle”.
Your whole family is a great inspiration to us here at Open Revolt and New Resistance. Do you have a message for your friends and comrades in North America?
I really can’t help admiring your intensive revolutionary work! The way you are working – in the media – is the way of killing the enemy ”with it’s own poison”, using the network warfare strategy. Evola spoke about that in his excellent book ”Ride the tiger”.
Uomo differenzziato is someone who stays in the center of modern civilization but don’t accept it in his inner empire of his heroic soul. He can use the means and arms of modernity to cause a mortal wound to the reign of quantity and its golems.
I can understand that the situation in USA now is difficult to stand. It’s the center of hell, but Holderlin wrote that the hero must throw himself into abyss, into the heart of the night and thus conquer the darkness.
Any closing thoughts you’d like to share?
Studying in the faculthttp://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/y of philosophy and working on Plato and neo-platonism, I can remark, that politics is nothing but the manifestation of the basic metaphysical principles which lays in the fundament of being.
Making political war for the Fourth Political Theory we are also establishing the metaphysical order – manifesting it in the material world.
Our struggle is not only for the ideal human state – it is also the holy war for reestablishing the right ontology.
http://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/
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vendredi, 25 janvier 2013
Xavier Faure: "Pourquoi je souhaite devenir russe!"
Xavier Faure: "Pourquoi je souhaite devenir russe!"
Propos recueillis par Alexandre Latsa
Ex: http://fr.rian.ru/
Sur le même sujet: Un pilote de montgolfière français souhaite devenir Russe comme Depardieu
On peut même imaginer que l’affaire Depardieu a fait plus pour l’image de la Russie que la plupart des grands cabinets de PR qui travaillent pour l’Etat! Depardieu n’est cependant pas le seul à vouloir devenir russe. Les lecteurs de RIA Novosti ont pu lire une nouvelle surprenante vendredi dernier affirmant qu’un pilote de Montgolfière français, du nom de Xavier Faure, souhaitait lui aussi devenir Russe!
J’ai donc voulu en savoir plus sur ses motivations à "souhaiter devenir russe".
Xavier Faure bonjour et merci de bien vouloir rependre a mes questions, tout d’abord, pourriez vous vous présenter?
J'ai 37 ans, célibataire, né à Reims en Champagne. J'ai étudié le Russe comme première langue étrangère au collège. Je n'étais pas un très bon élève mais j'ai toujours porté ce pays dans mon cœur. J'ai ensuite étudié dans le domaine technique et obtenu un brevet de technicien en électrochimie, avant de travailler dans diverses usines, de simple operateur jusqu'à chef d'équipe. J'ai ensuite travaillé comme équipier de montgolfière, un métier au contact du public et de la nature. Puis j'ai passé mon brevet en contrat de qualification. En 2006, je suis devenu pilote professionnel après 150 heures de vols et avoir piloté des montgolfières de gros volumes dans différentes grosses sociétés en France et à l'étranger. Du fait de la précarité et de la saisonnalité de cette activité, j'ai essayé en parallèle de trouver une activité stable qui me correspondrait.
J'ai donc passé un examen professionnel en sérigraphie en 2001, puis un BTS en agriculture Biologique en 2007 mais les belle promesses sur le Bio ne sont pas suivis de financement. Parallèlement donc j’ai travaillé sur d'autres sujets: l'eau sous tous ces aspects, des traitements naturels a la potabilisation, les médecines alternatives et quantiques et aussi sur les systèmes énergétiques innovants. Je suis en relation avec des chercheurs et expérimentateurs dans ces domaines et j'écris quelques articles dans des revues spécialisés. En gros je fais de la veille technologique.
Si j’ai bien compris vous résidez actuellement à Koungur, une petite ville dans l’Oblast (région) de Perm. Pourriez-vous nous présenter la ville, et ce que vous y faites? Comment y est la vie?
C'est une très petite ville de province, source de quelques moqueries de la part des habitants des grandes villes, mais c'est surtout une étape sur la voie du transsibérien. Elle est traversée par trois rivières. Le Héros Ermak y serait arrivé en Bateau et aurais fait étape avant de conquérir les territoires sibériens et battre les tatares. Les Armes de la ville sont la corne de l'abondance et les cristaux de l’Oural, ainsi que le bateau d’Ermak.
Koungur possède de nombreuses et magnifiques églises et il est possible de se baigner dans les rivières en été comme en hiver, c'est même le sport local préféré, me semble-t-il. Il y a une grotte très rare ou il y de la glace toute l'année, plusieurs usines et de la place tout autour pour se poser en montgolfière. Comme partout en Russie les femmes y sont très belles.
La nature est très riche avec les paysages typiques des contreforts de l’Oural, plats avec de la forêt trouée par de grandes étendues de champs peu cultivés et des vallées fluviale plus prononcés mais parfois encaissées. En France, cela pourrais ressembler à un mélange de régions entre Colmar au pied des Vosges et les Ardennes entre Charleville-Mézières et Gisors.
Il y a quelques usines comme "Маштаб" qui fabrique des camions et emploie entre 3.000 et 4.000 personnes, deux usines de transformation de viande dont la célèbre "Телец", deux usines de limonade "Пикон", le "Молокобинат" pour le lait, deux scieries et d'autres que je ne connais pas encore.
La vie y est dure et douce en même temps. Dure économiquement car il me semble qu’il faille au moins deux activités pour vivre correctement. Il y beaucoup de "débrouille" mais tous le monde se connaît et il y a une forte entraide et une importante solidarité que je ne connais pas chez nous en France, en tout cas pas à cette échelle. J'entends malgré tout, souvent, que c'est moins fort qu'il y a 10-15 ans en arrière. L'esprit de la surconsommation effrénée et l’hyper matérialisme me semble porter atteinte à l'âme des gens et ici comme ailleurs les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais il y encore de la marge avant d'arriver à la même situation qu'en France. Les habitants sont patriotes, ils aiment leur pays et l'affichent. La ferveur religieuse est aussi très présente et importante.
Les institutions locales et fédérales sont socialement très présentes surtout après des enfants, écoles, bibliothèques, maison des activités de l'enfance pour les petits, maison des jeunes et du tourisme, parcs pour les enfants et installations de jeux enfantins, le sport et les installations sportive, stades, piscine, salles d’entraînement etc. Il y a aussi des musées dont celui de la conquête spatial et enfin le collège des Artistes et son foyer ou j'habite et dont les conditions matérielles pourraient paraître spartiates pour un Européen normal. Il y partout de grands quartiers d'isbas traditionnelles et parfois un ensemble d'immeubles au milieu. On trouve des petits magasins partout et quelques hypermarchés de types super U, et il y a aussi un club très actif d'école de pilotes de montgolfière, dirigé par Andreï Vertiproxov, ancien pilote de Mig.
Mes occupations sont diverses. J'ai fait quelques interventions dans une école locale ou on y enseigne le Français en deuxième langue. L'administration issue de l'époque Eltsine pousse pour l'anglais en première langue et le français ainsi que l'allemand font de la résistance. Je suis sinon fort occupé par mes démarches administratives (pour obtenir un passeport Russe) et les nombreuses interviews que j’ai commencé à donner a ma grande surprise. Enfin et surtout j’apprends le russe.
Pourquoi avoir choisi une aussi petite ville, alors que généralement les étrangers s’installent plus généralement dans des grandes villes russes?
J'aime les petites villes car la nature est à porté de la main, c'est très important pour moi. Je ne supporte plus, en France comme ailleurs, l'absurdité de la vie dans les grandes villes. Passer sa précieuse vie dans les embouteillages à dépenser une énergie de plus en plus rare, tout ça pour un travail qui ne sert qu’à perpétuer un système moribond, me parait complètement aberrant.
Mais surtout, j'ai trouvé un endroit ou je me sens à ma place.
Grâce à Daria Gissot de l'association So!art qui représente la ville de Perm à Bruxelles, j'ai cet été participé à "небесная ярмака", le festival de montgolfière annuelle de Koungur. Elle m'avait souvent parlé de sa Région natale et c'est un projet que nous avions depuis longtemps.
J'ai rencontré ici de nombreuses personnes avec qui je me suis profondément lié d'amitié, une équipe municipale dynamique et volontaire, ainsi qu'une population chaleureuse. Une sorte de liberté et de joie de vivre malgré les soucis quotidiens, règne ici. Une ville, belle, historique avec un potentiel de développement important. Bref, un petit morceau de paradis, comme il en existe beaucoup en Russie.
Comment arrive-t-on de France (Lille?) à Koungur? Je veux dire physiquement bien sûr mais aussi mentalement? Quelles sont les raisons ou motivations qui vous ont poussé à quitter la France?
Et bien en voiture déjà, car je suis parti avec ce qui me semblais essentiel à emporter et j'ai traversé toute l'Europe et le pays baltes. Après, moralement, je ne sais pas expliquer comment, c'est à l'intérieur que cela se joue et je n'ai pas les mots pour le dire, il faut le vivre. Comme ont dit en Russe "просто так" simplement comme ça! Quelques habits chauds, une volonté de fer de rester et d'y vivre et un forte envie de pleurer de joie tout les jours quand je me lève et que je regarde par la fenêtre et ce malgré les difficultés.
Les raisons sont diverses et nombreuses. D’abord je crois que fondamentalement j'ai toujours voulu habiter en Russie, donc c'est un rêve d'enfant que je devais réaliser avant d'être trop âgé. Ensuite la situation en France est devenue intenable sur beaucoup de plan. La vie est excessivement chère, cela se dégrade chaque jours et ne va pas s'arranger de si tôt, je pense même que cela va fortement se dégrader cette année. La situation économique et sociale est exécrable. Je n'y ai plus de perspectives d'emploi. Les projets et idées que j'ai eues n'ont rencontré aucun écho. Je trouve que beaucoup de gens sont fermé d'esprit ne s'intéressent qu'a eux et sont vieux dans leur tête. Les politiques n'en ont que faire du peuple et ne vivent que pour eux et leurs petites magouilles personnelles. Il n'est pas possible ne montrer qu'on aime son pays, comme en Russie. Je ne me sentais plus de rester en France. C'est mon pays que j'aime, j’aime son histoire qui me rend fier, j’aime sa culture et sa cuisine, il a été grand, mais je n'arrive plus à m'y projeter dans le futur.
Aujourd'hui, la France est un pays en faillite qui ne peut plus payer ses militaires en opération depuis 8 mois et qui fait enlever les culasses des armes quand le président visite une caserne!
J'ai vécu une expérience intéressante l'hiver dernier qui m'a décidé à partir. En revenant d'Afrique, j'ai remarqué qu'en nous posant à Orly les même gens qui était joyeux dans l'avion devenait soudain apathique comme si un couvercle leur était tombé dessus. C'est là que j'ai réalisé qu'il y avait une atmosphère particulière qui planait sur la France. J'ai eu la confirmation de ce phénomène par beaucoup de personnes qui ont voyagé ainsi que sur le blog de Pierre Jovanovic : nombreux sont ceux qui ont ressentis la même chose. Personnellement, je suis de nature joyeuse mais c'était un effort de tous les instants de ne pas être contaminé par cet apathie générale et c'était très énergivore et fatiguant.
En Russie il y a beaucoup de problèmes à régler mais ma vie c'est transformé d'un mauvais film de série B en aventure de tous les instant. Il m'arrive ici des choses qui n’auraient pas été possible en France!
L’image de la Russie est mauvaise, tout le monde le sait. Vous habitez dans ce pays depuis quelques mois et dans des conditions normales (pas en tant qu’expatrié), quelle est votre opinion sur l’image de la Russie par rapport à ce qu’est la Russie en réalité? Ou du moins telle que vous la vivez?
La vision médiatique est complètement fausse et n'a pas grand chose à voir avec la réalité. Il règne ici une forme d’insouciance, un joyeux bazar organisé, (les russes disent всё нормално!) à tout bout de champs pour les choses un peu curieuse et il y a une envie de vivre que j'ai aussi rencontré en Afrique noire et qui à a mon avis disparu depuis longtemps de chez nous dans nos pays Européens.
Sinon c'est une démocratie représentative comme les autres, ni plus ni moins avec ses particularités propres, qui sont une administration parfois lente et lourde et des différences sociales très marqués, résultat sans doute de l'hyper-libéralisation de l'économie des années 90. Les Russes sont comme les autres humains, ils y en a des bons, des très bons, des mauvais et des très mauvais, mais heureusement ceux que je connais ont un cœur "grand comme ça".
Surtout, je m'y sens plus libre que ces dernières années en France. Il y plein de choses, aussi simple que de se baigner librement en rivière par exemple, qui ne sont plus possible en France. Gérard Depardieu à dit que: "La Russie est une grande démocratie". La Russie est une démocratie comme la France (qui d’ailleurs à été un modèle dans la rédaction de la constitution russe) et c'est un pays à l'échelle d'un continent donc oui, techniquement "c'est une grande démocratie".
Comparativement à la France et dans le cadre du quotidien vécu: quel est le plus grand atout de la Russie et aussi ce qu'il faut améliorer en priorité?
Le plus grand atout, c'est la solidarité. Les Russes sont tous différents mais se sentent tous Russes dans l'âme et sont prêt à vivre ensemble et à construire une grande Russie. L'immense espace territorial est aussi un grand atout car il recèle de nombreuses ressources naturelles qui assurent à la Russie son indépendance. Il y a ici de la place pour tous et pour tout faire.
J'entends très souvent autour de moi des plaintes envers l'état des routes et la précarité des rémunérations et du système des retraites. Une autre inquiétude est la dépendance économique basé principalement sur la ventes des ressources énergétiques, qui si celles-ci devaient se tarir, laisseraient la Russie exsangue. Je pense que la Russie devrait massivement investir dans les économies d'énergies et les ressources locales de productions énergétiques et alimentaires. Parallèlement développer un système de sécurité sociale fort sur le modèle Français, modèle envié dans le monde entier et qui a été un gage de prospérité économique pendant 40 ans, jusqu'aux attaques gouvernementales de ses dernières années.
Beaucoup de Français, depuis l’affaire Depardieu, affirment à haute voix vouloir un jour devenir russe, notamment sur ma page Facebook j’ai pu le constater. Tous ne connaissent pas la Russie, mais ce pays pour eux représente quelque chose, comme une sorte de forteresse? Etes-vous d’accord avec cela?
Oui en partie. Pour l'instant c'est un pays qui semble être sur une position non-aligné par rapport à l'axe du bien censé être le monde des démocraties occidentales. En tout cas, elle participe à l'élaboration d'un monde multipolaire favorisant l'entente des peuples et est donc gage de stabilité mondiale et de prospérité économique. Les valeurs qui ont permis aux humains de vivre ensemble y sont encore défendues.
Le même phénomène a eu lieu envers la France quand le Président Chirac avait refusé de participer à la deuxième guerre en Irak. La France s'était levé contre une injustice majeure et avait suscité l'intérêt et l'admiration à travers le monde. Partout les Alliances Françaises avaient été envahies par des personnes qui voulaient apprendre le français.
La Russie représente aujourd'hui un phare guidant les gens qui refusent la vision simpliste, marchande et unipolaire du monde, et qui recherchent un peu d'enthousiasme et de chaleur humaine. Elle retrouve un peu le statu qu'avait l'URSS face au modèle tout capitalisme libéral américain, mais dans un monde qui a évolué et où les repères et valeurs sont différents.
Vous avez parlé de prendre la nationalité russe? Vous êtes donc prêt à abandonner votre nationalité française comme le prévoit la loi russe?
Et bien, je ne suis pas un expert en droit international, mais je ne vois pas d'inconvénient à abandonner la nationalité française! Mes meilleurs amis en France sont Belges, Polonais, Russes, Géorgiens. La France est aujourd’hui vendue à l'idée européenne qui ne reconnaît pas les nations en tant qu'entités souveraines. 90% des lois françaises qui sont votées par le parlement sont des lois européennes transcrites en droit français. La Commission Européenne décide du budget de la France. Le drapeau français a disparu du site de l’Élysée et nos gouvernements privatisent le système des retraites et la sécurité sociale, soit le meilleur système de protection sociale que tout le monde nous envie.
La France en tant que tel pour moi n'existe plus donc quid? Où est le problème?
Vous sentez-vous proche de la mentalité russe, et si oui comment la définiriez vous ? En quoi diffère-t-elle de la mentalité française?
Oui, je me sens assez proche de la mentalité russe, qui est une forme de résignation joyeuse, "вот как мы живем" disent souvent mes amis. Voilà comment nous vivons, traduction. "C'est dur mais on est chez nous avec nos amis et cela nous plaît, que peut-on faire d'autre?". C'est un mélange de survie au jour le jour et de vie intense de chaque bon moment de la vie sans trop se poser de question sur l'avenir. En tout cas en province c'est comme cela que je le ressens.
En France tous est contrôlé, aseptisé, propre, rangé, légiféré, organisé, fini! Il est difficile de trouver de l'aventure comme c'était possible jusque dans les années 1950. Il n'y a plus de grandes causes dans lesquelles s'identifier sinon celles proposées par le monde anglo-saxon. C'est d'ailleurs pourquoi beaucoup partent en vacances loin, dans des destinations exotiques et aventureuses. Moi qui est vécu une grande partie de ma vie à Reims puis suis parti pour mon travail aux 4 coins de la France: Angers, Saumur, Toulouse, Lille, j'ai ressenti partout le même malaise d'être jeune avec peu de débouché et de faire face a cette situation nouvelle en France: l'ennui dans des grandes villes désertées à partir de 20h00, les tensions avec les banlieues, l'incompréhension réciproque, etc.
Quels sont vos plans et objectifs aujourd’hui en Russie? Que pensez- vous que la Russie peut vous apporter?
Dans un premier temps, je vais travailler avec les élèves de l'école de français de Perm, le temps de mieux maîtriser le russe et d'étudier le fonctionnement des structures locales. Mon expérience dans l'émission d'Andreï Makarov sur la Première chaîne m'a donné envie de participer à des émissions où il est possible de débattre calmement des questions économiques et sociales et d'apporter mon expertise, car j'ai aussi étudié l'économie politique dans un parti politique pendant cinq ans. J'écris parallèlement des articles sur la vie en Russie et aussi sur les autres sujets auxquels je m’intéresse à destination de la France.
Par la suite, je souhaiterais partager l'expérience de mes divers domaines de compétences, montgolfières, tourisme et agriculture biologique avec la Russie et principalement à Koungur. J'aimerai aider Koungur à devenir une ville modèle dans le domaine des questions d'environnement et monter une association de promotion des techniques liées à la protection de l'environnement en Oural, voire créer une maison de l'environnement et du tourisme environnemental, comme il en existe en France, associant une découverte du terroir en Montgolfière. Un tel centre serait je crois un pôle d'excellence et d'attraction pour Koungur.
Il y a ici de nombreuses possibilités. Le président Poutine et le premier ministre Medvedev ont déclaré: "2013 année de l'environnement et de l'agriculture biologique en Russie", l'occasion d'agir dans ce sens est une chance dont Koungur pourrait se saisir. La ville est idéalement située dans ce cadre, au croisement de deux axes routiers importants, un axe Nord/Sud et l'autre faisant le lien entre la Russie européenne et asiatique. La ville est proche d'un aéroport et desservie par une ligne ferroviaire. De plus, son cadre naturel et historique la chaleur de sa population, sont tout autant d'atouts qui en font une ville attractive.
J'aimerai que la Russie m'apporte, que la France ne permet que difficilement d’obtenir, un travail, de la reconnaissance et un terrain pour construire une maison et une famille. Mais j'aimerai surtout que ma présence ici permette à la Russie ainsi qu'à la France, deux grand pays avec des histoires communes sur de nombreux points, de mieux se comprendre et de travailler ensemble en dépassant les conflits politiques.
Merci Xavier Faure pour vos réponses, les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter votre blog, qui relate votre nouvelle vie en Russie.
L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.
Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".
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dimanche, 13 janvier 2013
Entretien avec Jean-Michel Vernochet
Entretien avec Jean-Michel Vernochet à propos de son livre «Iran, la destruction nécessaire»
Propos recueillis par Francis Ros
Ex: http://www.mecanopolis.org/
L’Iran doit être « détruit » : en tant que théocratie nationalitaire il est voué à être « normalisé »… En tête des agendas politiques, l’inscription volontariste de l’Iran au rang des démocraties libérales est donc à l’ordre du jour… Car l’Iran est appelé, volen nolens, à se fondre dans le grand chaudron des sociétés éclatées dans lesquelles la segmentation du marchés atteint son paroxysme (minorités ethniques, confessionnelles, sectaires et sexuelles, femmes, jeunes, enfants, la publicité s’adressant à ces derniers dès l’âge de deux ans, l’âge de leur scolarisation précoce…) afin de pouvoir pleinement être intégré au marché unique, autrement dit le « système-monde ».
Francis Ros – L’armée hébreu vient de mettre fin précipitamment à ses bombardements de la bande de Gaza, quant au ministre de la Défense, Ehoud Barak, celui-ci vient de faire valoir ses droits à la retraite. N’est-ce pas le signe d’un net reflux des ambitions expansionnistes d’Israël et donc d’un renoncement implicite à toute agression contre l’Iran ?
JMV. Regardons les choses en face. Gaza a été pilonnée, l’aviation et les drones israéliens ont y semé la mort et la désolation. Certes, l’escalade s’est arrêtée assez vite, mais qui est nommément désigné comme le premier responsable de ces tragiques événements ? Téhéran ! M. Fabius, ci-devant ministre des Affaires étrangères ne s’est pas gêné pour accuser l’Iran, « ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal » [Les Animaux malades de la peste] de « porter une lourde responsabilité dans l’affaire de la bande de Gaza », ceci en ayant notamment fourni des « armes à longue portée au Hamas ». M. Fabius étant particulièrement déconnecté, comme la plupart des énarques, ne connaît apparemment pas le sens du couple de mots « longue portée »… mais l’expression fait « riche ». Ainsi s’est-il répandu le 22 novembre sur Radio Monte-Carlo et BFMTV où il a désigné la cible ultime : « L’Iran est indirectement impliqué dans plusieurs conflits graves dans cette région… les missiles à longue portée de 950 kg qui peuvent atteindre le centre d’Israël et les villes du sud du pays sont fournis par l’Iran ». Des missiles qui n’ont causé au demeurant aucune victime dans le centre d’Eretz Israël malgré leur supposée formidable létalité ! A contrario nombreux ont été à Gaza les morts et les blessés dus à des bombes réputées « intelligentes » ! Bref, l’arrêt de l’offensive sur Gaza, la démission (ou l’éviction) d’Ehoud Barak ne changent rien sur le fond. Certains vont même jusqu’à se demander si les « rats » ne se mettraient pas à quitter le navire, surpris qu’ils sont par une annonce intervenant cinq jours après la fin de l’opération « Colonne de nuées » autrement nommée en français « Pilier de Défense ». Certes l’actuel ministre israélien de la Défense, ancien premier ministre de 1999 à 2001, militaire le plus décoré du pays qui en janvier 2011 a tourné le dos au Parti travailliste pour rallier le cabinet de Benyamin Netanyahou, était considéré jusqu’à ce lundi 26 novembre comme le numéro 2 du gouvernement… âgé de soixante-dix ans il ne quittera cependant pas ses fonctions d’ici les élections législatives du 22 janvier 2013. Mais il est encore trop tôt pour savoir ce que cache ou dissimule ce départ impromptu… de graves désaccords au sommet de l’État hébreu à n’en pas douter et des révisions politiques – forcément « déchirantes » imposées de l’extérieur ou par l’effet d’un simple « retour au réel » ? La question se pose : Israël a-t-il trop présumé de ses forces ? Ses méfaits et son hybris ne sont-ils pas en train de le rattraper ? Désormais la coupe est-elle pleine ? Reste que nous pouvons compter sur le Likoud, génétiquement parlant, et sur ses épigones néoconservateurs de Washington, pour ne pas savoir ni ne vouloir s’arrêter à temps.
Au cours de cette dernière crise, MM. Obama et Fabius n’ont au demeurant ni lâché ni désavoué Israël et son gouvernement, le Likoud. J’en déduis que cet arrêt du pilonnage aérien de Gaza, n’est en réalité qu’une sorte de « repli tactique » et que cela ne change en rien – au moins pour l’instant – quant à l’agenda occidentaliste visant à un remodelage en profondeur du Proche-Orient, Syrie, Liban, Iran… Même si nous nous plaçons dans la perspective encore lointaine d’une autosuffisance énergétique de l’Amérique du Nord grâce au gaz de schiste. Les enjeux énergétiques liés à la bataille de Syrie ou au littoral gazaoui – lequel jouxte la partie méridionale du « Léviathan », poche de gaz super géante dont Israël entend bien s’approprier la totalité – ne sont qu’une dimension du projet occidentaliste de reconfiguration de l’aire islamique. Un projet auquel l’Administration américaine n’est pas prête à renoncer, qu’elle soit « démocrate » ou « républicaine ». Trop d’efforts et de moyens ont été déjà consentis en ce sens, la guerre de Syrie est coûteuse en termes diplomatiques, le mouvement est amorcé, la coalition euratlantiste ne reviendra plus en arrière. Même si M. Obama, en raison de restrictions budgétaires, réduit la voilure le cap sera maintenu contre vents et marées.
Syrie, Liban, Iran, ces trois pays constitutifs de l’arc chiite – l’Irak peinant durement à se reconstruire – doivent être et seront brisés sauf circonstances exceptionnelles. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe aucune dissension au sein des états-majors politiques et militaires à Washington et Tel-Aviv. Paris comptant pour du beurre, les états d’âme des exécutants n’entrant en effet pas en ligne de compte ! Désaccords, non pas sur les objectifs à atteindre – la nécessaire destruction d’un Iran souverain fait l’unanimité – mais sur les moyens d’y parvenir et le calendrier : la force brutale préconisée par le Likoud et les Néoconservateurs, ou encore l’usure et la ruse, les manœuvres indirectes, la guerre subversive ou les révolutions internes !
Depuis des années, surtout ces derniers mois nous voyons les nuées monter sur l’horizon. Les orages ont rarement pour habitude de faire demi-tour… de même les machines infernales, une fois le mécanisme enclenché. L’Iran est voué à la destruction… sauf capitulation en rase campagne de ses élites dirigeantes. À ce titre il est vrai que des élections présidentielles auront lieu en Iran en juin 2013. Rien n’indique cependant que les nouveaux dirigeants pourraient réorienter – du tout au tout – l’actuelle politique de la République islamique, ni, que de l’autre côté M. Obama veuille se déjuger en acceptant de négocier directement avec la théocratie parlementaire iranienne.
FR – Mais pourquoi au final l’Occident est-il si acharné contre l’Iran ? Le nucléaire est-il la seule ou la vraie raison ?
JMV – Le nucléaire n’est de tout évidence qu’un prétexte. Une grosse ficelle du même genre que les « armes de destruction massive » qui ont servi à tétaniser les opinions publiques occidentales et à lancer la croisade pour la démocratie en et contre l’Irak. Le 14 novembre dernier « Le Parisien » nous expliquait doctement que « selon les experts internationaux, le programme iranien se poursuit lentement mais sûrement malgré les sanctions économiques qui étranglent le pays. C’est une question de mois pour que Téhéran parvienne à ses fins », analyse un diplomate français. « Chaque jour qui passe nous rapproche peut-être d’une issue dramatique ». Observons que nul ne sait précisément qui sont « les experts internationaux » ni qui est le « diplomate français » ici mentionné. Tout cela n’est pas sérieux, mais c’est à l’image de ce que nous serinent quotidiennement grands et petits médias : une menace croît à l’Est qui est en passe de se muer en danger imminent. Conclusion : l’intervention est inéluctable. Répété mois après moi, semaines après semaines, années après années ce type de discours apparaît comme une fatalité et plus encore, comme une nécessité. La raison désarme devant tant de constance et d’énergie dans le prêche du malheur… et parce que dans nos magnifiques démocraties le peuple – de toutes façons désinformé à mort – n’est jamais consulté pour ce qui engage son avenir, l’opinion subit et accepte, toujours et encore. Et que pourrait-elle faire d’autre puisqu’elle ne dispose d’aucun choix alternatif possible ? Chacun sait pourtant que la possession d’une ou plusieurs têtes nucléaires ne feraient pas de l’Iran un adversaire redoutable face aux deux ou trois cents vecteurs de mort atomique que déploie Israël. Au fond, tout cela serait risible si ce n’était atrocement tragique. N’est-ce pas M. Rocard, l’ancien Premier ministre, qui, transverbéré par un trait de lucidité – mais à moitié goguenard et satisfait de lui-même comme seuls savent l’être les « égrotants » – s’exprimait ce dernier printemps en ces termes [[Libération 2 mars 2012] : « Nous avons une stratégie américano-anglaise… de torpiller toute possibilité de discuter sérieusement avec les Iraniens. Et même de faire un peu de provoc de temps en temps. Comme s’il s’agissait de préparer une situation de tolérance rendant acceptable une frappe israélienne. Dans cette hypothèse, la guerre devient une guerre irano-syrienne soutenue par la Chine et la Russie, comme on le voit à l’Onu, contre en gros l’Occident et ses clients. Et l’Europe se tait. C’est une affaire à millions de morts, l’hypothèse étant que ça commence nucléaire. Je connais bien ces dossiers et je n’ai jamais eu aussi peur. Nos diplomates ont perdu l’habitude de traiter des situations de cette ampleur et tous nos politiques jouent à se faire plaisir avec des satisfactions de campagne électorale. Ce qui est nouveau, c’est l’intensité des dangers par rapport à un état d’esprit futile. Autre nouveauté, ces dangers sont extérieurs, résolument mondiaux. Il n’y a que l’Amérique latine et l’Australie pour avoir une chance d’y échapper. Aucun grand pays, même la Chine ou les États-Unis, n’y peut quelque chose à lui tout seul. Il n’y a de réponse que dans une consultation mondiale attentive dont tout le monde se moque… Ça me rend malade ». L’agneau de la fable – innocent ou pas, là n’est pas la question – face au loup dominateur et sûr de lui, est forcément perdant : le premier démuni pollue l’eau du maître des lieux, l’autre manie la rhétorique sans appel du dominant. Iran/État-Unis, toutes proportions gardées, le schéma est à l’identique avec à l’arrivée, sans doute, le même résultat.
FR – Mais quels intérêts l’Iran menace-t-il concrètement ?
JMV – L’Iran ne menace personne mais barre le passage à une foultitude d’intérêts. Comme déjà dit, il ne faut pas réduire comme cela a été fait pour l’Irak, la question à sa seule dimension géoénergétique. Pour faire court disons qu’un processus d’unification global du Marché est en court et que l’Iran y fait obstacle. Après tout, il s’agit d’un pays où les prêts financiers taux usuraires sont interdits cela seul constitue un casus belli pour les potentats de la Finance mais pour tout le système. Où l’Iran se soumet, accepte sa conversion aux dogmes du Monothéisme du Marché, ou bien doit se résoudre à se voir effacé de la Carte du Temps. À prendre ou à laisser. Sauf miracle, révolutions, effondrement des nations occidentales sous l’effet de la crise systémique…
FR – Quelles sont, à votre avis, les issues possibles ? La guerre est-elle inéluctable ou encore évitable?
JMV – Obama veut ou voudrait temporiser. Sa préférence va aux stratégies indirectes, entre autres la subversion, l’étranglement par les sanctions, les révoltes populaires encouragées et soutenues de l’extérieur. Et cela marche. Les sanctions commencent à mettre l’Iran à genoux. Le peuple souffre. Les gens du Département d’État et les adeptes du smart power – le gros bâton subtil – comptent à ce titre sur un soulèvement de la population. De ce point de vue, pour le Département d’État, le président Ahmadinejad est devenu un personnage « contingent ». Il n’est plus le paramètre central. Les prochaines élections présidentielles pourraient en effet conduire à la tête des personnalités plus dures voire plus intransigeantes que l’actuel président. En tout cas, les stratèges de la terreur veulent d’abord priver l’Iran de ses bases avancées : celles du Liban, c’est-à-dire le Hezbollah ; de Syrie contre laquelle les coups de boutoirs se multiplient. En un mot, il s’agirait de ne pas aller trop vite en besogne, d’assurer les arrières, de déblayer le terrain et de faire le ménage avant de s’attaquer au sanctuaire iranien. Les autres, les faucons, veulent fondre sur la proie sûrs qu’ils sont de l’écraser sous leurs bombes en raison de leur infernale supériorité ; à savoir une maîtrise absolu des mers, de l’air et de l’espace… des espaces devrait-on dire puisqu’outre l’espace extra atmosphérique il est désormais question de guerre à outrance dans le cyberespace. Or les Occidentalistes sont déjà allés top loin. Ils n’ont d’ailleurs pas pour habitude de reculer. La Syrie mise à feu et à sang est un bon exemple de la détermination du camp israélo-américain, de leurs alliés, commensaux et satellites. Ils iront donc jusqu’au bout. Sauf que nul n’est vraiment assuré du résultat. Une victoire militaire coûtera de toutes façons cher, même si ce n’est pas à court terme. Car nul ne peut impunément et indéfiniment défier voire mépriser une communauté internationale en pleine mutation… Communauté des nations à présent traversée par les courants invisibles d’une information non filtrée véhiculée par la Toile. Dans l’actuel contexte de crise systémique, personne ne peut exclure non plus des révoltes en Europe et aux États-Unis. Une hypothèse qui devient chaque jour de moins en moins absurde pour ne pas dire de moins en moins « improbable ». L’hybris des maîtres du monde est telle qu’ils croient encore pouvoir contenir ou canaliser des mouvements populaires de grande ampleur. L’histoire certes se répète souvent, mais c’est refuser de tenir un compte exact des transformations sociétales en cours ou déjà accomplies. L’intelligence et la culture des dirigeants occidentaux promus par le cirque médiatique et le bastingue démocratique, ne sont plus à la hauteur des défis actuels. Sur ce point nous sommes entièrement d’accord avec Michel Rocard. Mais pas pour les mêmes raisons. En vérité, sauf miracle, nous irons à l’abîme parce que ces gens veulent y aller et ont décidé de nous y emmener avec eux, assurés qu’ils sont de n’avoir pas à payer le prix du sang versé. Le sang des autres, bien entendu.
Entretien conduit pour Geopolintel par Francis Ros
« Iran, la destruction nécessaire » peut-être directement commandé chez l’éditeur Xénia
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vendredi, 11 janvier 2013
Dutschkes deutscher Weg zum Sozialismus
Dutschkes deutscher Weg zum Sozialismus
Gespräch mit Professor Dr. Bernd Rabehl, einst engster Vertrauter des Studentenführers
(Oktober 2004)
Ex: http://sachedesvolkes.wordpress.com/
Ein Interview mit Bernd Rabel aus dem Jahr 2004. Veröffentlicht in der Nationalzeitung.
Im Dezember 2004 jährt sich der Todestag Rudi Dutschkes zum 25. Mal. Zum 20. Jahrestag seines Todes hatten Grüne, SPD und PDS im Berliner Abgeordnetenhaus beschlossen, Dutschkes Grab auf dem Zehlendorfer St. Annen-Friedhof zum Ehrengrab zu erklären. Alle drei Parteien würden Dutschke gerne ihrer Ahnengalerie hinzufügen. Das dürfte kaum mehr möglich sein, seit Professor Dr. Bernd Rabehl, ehemals engster Vertrauter des Studentenführers, in seiner 2002 erschienenen Dutschke-Biografie „Rudi Dutschke – Revolutionär im geteilten Deutschland“ dargestellt hat, wie Dutschke dachte und fühlte. Rechtsanwalt Gerhard Frey hat mit Professor Rabehl gesprochen.
„Man würde ihn gerne vereinnahmen“
Herr Professor Rabehl, wie wird das bundesdeutsche Establishment mit dem 25. Todestag Rudi Dutschkes umgehen, nachdem Sie mit Ihrer Dutschke-Biografie klarstellten, dass sein Hauptinteresse nicht dem Internationalismus, sondern der deutschen Frage galt?
Rabehl: Man würde ihn ja gerne vereinnahmen und aus Dutschke einen Helden der Sozialdemokratie oder einen Legendenmann der Grünen machen. Aber das wird nicht gelingen. Deshalb habe ich die Biografie geschrieben – damit er nicht vereinnahmbar ist für eine Partei ohne Tradition und ohne Persönlichkeiten.
Wurde in den anderen Werken über Dutschke dessen nationale Einstellung aus Ihrer Sicht bewusst unterschlagen?
Rabehl: Es war den Autoren einfach peinlich. Wobei Michaela Karl in ihrer Dissertation „Rudi Dutschke – Revolutionär ohne Revolution“ schon darauf hinweist. Die anderen wollten das nicht. Das war ein Thema, das ihnen nicht passte.
Die „taz“ sieht in Ihnen, Herr Professor Rabehl, einen deutlichen Beleg für die „dunkle Seite der deutschen 68er“. Was sagen Sie zu dem Vorwurf?
Rabehl: Ich bin darüber erstaunt. Wieso dunkle Seite? Das ist eigentlich die typische Seite.
Das ist manichäistisch gedacht: Hie die Guten, da die Bösen – und Sie gehören zu den Bösen.
Rabehl: Klar. Aber das ist Quatsch.
Sie waren am Tag des Attentats auf Dutschke, dem 11. April 1968, an dem Marsch auf den Springer-Konzern in Berlin maßgeblich beteiligt. Ein Agent provocateur des Verfassungsschutzes, Peter Urbach, verteilte damals Molotowcocktails, mit denen dann Fahrzeuge angezündet wurden. Hat die Kriminalisierung der Revolte das Genick gebrochen?
Rabehl: Urbach hat eine Tendenz unterstützt, die schon da war. Es war eine Gewalttätigkeit da, auch eine Verzweiflung. Man wollte aus dem legalen Rahmen ausbrechen. Und ich glaube, diese Tendenz, die man sicherlich im Verfassungsschutz diskutiert hat, hat der Urbach provokativ eingesetzt, um die APO in diese Richtung zu drängen – was auch gelungen ist.
Meinen Sie, dass Urbachs Chef, der Berliner Innensenator, der damals auf dem Dach des Springer-Hochhauses stand, über die Aktion, die unten ablief, informiert war.
Rabehl: Ich vermute, ja.
„Der KGB trachtete ihm nach dem Leben“
Rudi Dutschke war davon überzeugt, dass der sowjetische oder der DDR-Geheimdienst hinter dem Attentat auf ihn stand. Teilen Sie diese Auffassung?
Rabehl: Ja, ich teile diese Auffassung. Ich habe in den Akten eine entsprechende Anfrage eines Verfassungsschutzmitarbeiters gefunden. In der Stellungnahme eines Stasi-Offiziers heißt es dazu: Nach unseren Kenntnissen sind wir mit dieser Sache nicht befasst. Man vermutete dahinter offenbar die Sowjetunion, den KGB. Dutschke muss einen Hinweis darauf gehabt haben, dass der sowjetische Geheimdienst dahinter steckte. Man trachtete ihm nach dem Leben, weil sich bei ihm der Zorn gegen den Despotismus entwickelte.
„Er hat sich mit Thomas Müntzer identifiziert“
Rudi Dutschke hat geschrieben, er sehe keinen Gegensatz zwischen Christentum und Sozialismus. Er war auch christlich geprägt. Wie stand er zur Gewalt? Hat er sich wirklich immer von terroristischen Aktionen klar abgegrenzt?
Rabehl: Er hat sich mit Thomas Müntzer identifiziert, dem Anführer im Bauernkrieg, Gegenpol Martin Luthers. Da hat Dutschke schon mit der Gewalt geliebäugelt. Aber die APO sollte nach seiner Ansicht darauf achten, die Legalität zu wahren, denn sie konnte sich mit dem Staatsapparat nicht anlegen. Sozusagen an der Grenze der Legalität, aber in deren Rahmen. Das war diese komplizierte Dialektik von Legalität und Illegalität. Dutschke hat dann auch die Unterscheidung entwickelt: Gewalt gegen Sachen ja, aber nicht gegen Personen. Das war natürlich reine Scholastik. Aber man merkt: Er wollte eigentlich diesen Schritt nicht machen.
Was war denn aus Ihrer Sicht das Besondere an Dutschkes deutschem Weg zum Sozialismus?
Rabehl: Einmal sein radikaler Antisowjetismus, der sich entwickelte und nach dem Attentat besonders stark wurde. Dann sein Bezug auf die Bibel – er war Christ unter Atheisten – und der Versuch, aus der deutschen Geschichte, auch gerade aus der Thomas-Müntzer-Geschichte, Gemeinschaften anzudenken, die in Deutschland als Alternative entstehen sollten.
Rudi Dutschke und Sie waren an der Konzipierung einer grünen Partei beteiligt. Was würde Dutschke Ihrer Meinung nach zu den heutigen Grünen sagen?
Rabehl: Die heutigen Grünen sind eine Art FDP, Liberale. Sie repräsentieren die Staatsanwälte, Richter, Advokaten, Architekten, die aus ’68 hervorgegangen sind und einen hohen Lebensstandard genießen. Außerdem sind sie eine proimperialistische Partei geworden, die sich für Israel und vor allem die USA einsetzt und die nicht Rechenschaft darüber gibt, warum ihr Antiimperialismus plötzlich in Proimperialismus umgeschlagen ist. Auch ist zu vermuten, dass einige der Akteure schlicht gekauft wurden.
Aber dagegen, dass die Grünen Liberale seien, spricht, dass sie die Bannerträger der zunehmenden Tabuisierung sind, die Sie beklagen.
Rabehl: Das hat ja nichts mehr mit dem ursprünglichen Liberalismus zu tun. Die Grünen sind liberal im FDP-Sinn: eine Position zu besetzen, die einen bestimmten akademisch-intellektuellen Mittelstand repräsentiert. Die Grünen wollen die Rolle der FDP übernehmen, sowohl als Zünglein an der Waage als auch hinsichtlich der Klientel.
„Katastrophal, wie man mit Hohmann umgegangen ist“
In jüngster Zeit haben Sie den Bundestagsabgeordneten Martin Hohmann verteidigt. Was hat Sie bewogen, für ihn einzutreten?
Rabehl: Dass er einer Hetze ausgesetzt war. Er hat die Frage jüdischer Täter in der Tscheka und im KGB und die Rolle von Juden in der bolschewistischen Revolution diskutiert, wie darüber ja auch in Russland selbst diskutiert wird, von Solschenizyn besonders. Und ich fand die Art und Weise, wie man mit Hohmann umgegangen ist, katastrophal.
Rudi Dutschke ging nach dem Motto vor: “Ohne Provokation werden wir überhaupt nicht wahrgenommen.“ Ist Provokation in der gegenwärtigen Zeit fortschreitender Tabuisierung nicht ein besonders naheliegendes und reizvolles Mittel? Oder sind die Strafen zu drastisch, die dann ausgeteilt werden?
Rabehl: Man muss provozieren, weil alles so zugedeckt ist, dass bestimmte Sachen gar nicht mehr reflektiert werden können. Es sind so viele Tabus aufgebaut worden, dass man über einige Themen gar nicht mehr nachdenken kann. Man muss diese Tabus brechen, um überhaupt einen Raum zu finden, darüber zu sprechen. Gleichzeitig ist die Bestrafung besonders einschneidend: Gerüchte entstehen, Denunziationen werden veranstaltet, die einen kaputtmachen sollen.
Also eine schwierige Gratwanderung. Aber die Maxime “Ohne Provokation werden wir überhaupt nicht wahrgenommen“ ist nach wie vor zutreffend?
Rabehl: Ja, genau.
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mercredi, 21 novembre 2012
Een interview met Alexander Doegin
Een interview met Alexander Doegin
Inleiding
In februari 2012 reisde professor Alexander Doegin naar New Delhi, India, om er deel te nemen aan het 40ste Wereldcongres van het International Institute of Sociology, waarvan het thema dit jaar in volgend teken stond: “After Western Hegemony: Social Science and its Publics.”
Professor Doegin was zo vriendelijk om wat tijd vrij te maken voor enkele vragen vanwege medewerkers van Arktos die eveneens op het congres aanwezig waren.
We hebben in dit interview gepoogd om professor Doegin enkele van zijn basisconcepten te laten verduidelijken om zodoende de verwarring en de desinformatie weg te nemen die rond hem en zijn beweging, de Eurazische Beweging, en haar zijtak in de Engelstalige wereld, de Global Revolutionary Alliance, hangen. Het interview werd afgenomen door Daniel Friberg, CEO, en John B. Morgan, hoofdredacteur van Arktos.
Dit interview werd gepubliceerd op het moment dat professor Doegin als spreker aanwezig was op Identitarian Ideas 2012, georganiseerd door de Zweedse organisatie Motpol in Stockholm op 28 juli 2012, en verliep tegelijk met de publicatie, door Arktos, van professor Doegins boek The Fourth Political Theory (http://www.arktos.com/alexander-dugin-the-fourth-political-theory.html [5]). Dit is het eerste boek van de hand van professor Doegin in het Engels.
In het Westen leeft de perceptie dat u een Russische nationalist bent. Voelt u zich hierdoor aangesproken?
Het concept van de natie is een kapitalistisch, westers concept. Daartegenover staat het Eurazisme, dat zich richt op culturele en etnische verschillen, en niet op éénmaking op basis van het individu, zoals het nationalisme vooropstelt. Wij verschillen van het nationalisme, doordat we een pluraliteit van waarden verdedigen. Wij verdedigen ideeën, niet onze gemeenschap; ideeën, niet onze maatschappij. Wij dagen de postmoderniteit uit, maar niet enkel namens de Russische natie. De postmoderniteit is een gapende leegte. Rusland vormt slechts een deel van de globale strijd. Het is zeker en vast een belangrijk deel, maar het vormt niet het uiteindelijke doel. Voor onze medestanders in Rusland kunnen we Rusland niet redden, zonder tegelijkertijd de wereld te redden. Net zoals we de wereld niet kunnen redden, zonder Rusland te redden.
Het gaat niet enkel om een strijd tegen het westerse universalisme. Het gaat om een strijd tegen alle, ook islamitische vormen van universalisme. We aanvaarden geen enkele politiek die universalisme wil opdringen aan anderen – westers, noch islamitisch, noch socialistisch, noch liberaal, noch Russisch. Wij zijn niet de verdedigers van het Russische imperialisme of revanchisme, maar wel van een globale visie en multipolariteit die gebaseerd zijn op de dialectiek van de beschaving. Onze tegenstanders beweren dat de veelheid aan beschavingen noodzakelijkerwijs leidt tot een clash. Deze bewering is fout. De globalisering en de Amerikaanse hegemonie leiden zonder uitzondering tot bloedige inmenging en geweld tussen beschavingen, waar er vrede, dialoog, of conflict zouden kunnen zijn, afhankelijk van de historische omstandigheden. Maar het opleggen van een heimelijke hegemonie leidt tot conflicten en, onvermijdelijk, erger in de toekomst. Ze hebben het dus over vrede, maar voeren oorlog. Wij verdedigen de gerechtigheid – niet oorlog of vrede, maar gerechtigheid en dialoog en het naturlijk recht van elke cultuur om haar identiteit te bewaren en te streven naar wat ze wil zijn. Niet enkel historisch, zoals in het multiculturalisme, maar ook in de toekomst. We moeten onszelf bevrijden van die zogezegde universalismen.
Welke rol dicht u Rusland toe bij het organiseren van de antimoderne krachten?
Het opzetten van antiglobalistische, of eerder antiwesterse, bewegingen en stromingen in heel de wereld bestaat uit verschillende stappen. Het gaat er fundamenteel om mensen te verenigen in hun strijd tegen het status quo. Dus, wat bedoel ik precies met status quo? Het gaat hier om een reeks met elkaar verbonden fenomenen die een belangrijke shift van moderniteit naar postmoderniteit met zich meebrengen. Het wordt vormgegeven door een shift van de unipolaire wereld, op de eerste plaats in de vorm van de invloed van de Verenigde Staten en West-Europa, naar een zogenaamde niet-polariteit, zoals ze zichtbaar wordt in de huidige impliciete hegemonie en in de revoluties die erdoor worden georchestreerd via handlangers, zoals bijvoorbeeld de oranje revoluties. Het hoofddoel van het Westen achter deze strategie is de definitieve controle over de planeet, niet enkel door middel van directe interventie, maar ook via een universalisering van zijn waarden, normen en ethiek.
Het status quo van de liberale hegemonie van het Westen is wereldomvattend geworden. Het gaat om de verwestersing van de hele mensheid. Dat betekent dat zijn normen, zoals de vrije markt, vrijhandel, liberalisme, parlementaire democratie, mensenrechten, en absoluut individualisme universeel zijn geworden. Deze normenset wordt verschillend geïnterpreteerd in verschillende regio’s van de wereld, maar het Westen beschouwt zijn specifieke interpretatie als vanzelfsprekend en de verspreiding ervan als onvermijdelijk. Dit is niets meer of minder dan een kolonisering van de geest. Het gaat hier om een nieuwe vorm van kolonialisme, een nieuwe vorm van macht, en een nieuwe vorm van controle, die in de praktijk wordt gebracht door middel van een netwerk. Iedereen die aangesloten is op het globale netwerk wordt onderworpen aan zijn code. Dit maakt deel uit van het postmoderne Westen, en wordt in snel tempo globaal doorgevoerd. De prijs die door een natie moet worden betaald om deel te kunnen uitmaken van het globale netwerk van het Westen is het aanvaarden van deze normen. Dit is de nieuwe hegemonie van het Westen. Het is een opschuiven van de open hegemonie van het Westen, zoals het kolonialisme en het openlijke imperialisme van het verleden, naar een meer impliciete, subtielere versie.
Om deze globale bedreiging van de mensheid te bestrijden is het belangrijk om alle verschillende krachten te verenigen, die zichzelf vroeger als anti-imperialistisch zouden hebben omschreven. Vandaag de dag moeten we onze vijand beter begrijpen. De vijand van vandaag leeft in het verborgene. Hij handelt door gebruik te maken van de normen en waarden van het westerse ontwikkelingspad en door de pluraliteit van andere culturen en beschavingen te negeren. Vandaag roepen we iedereen op die de geldigheid erkent van de specifieke waarden van niet-Westerse beschavingen, en waar er andere vormen van waarden bestaan, om op te staan tegen deze poging tot globale universalisering en verborgen hegemonie.
We kunnen in dezen spreken van een culturele, filosofische, ontologische en eschatologische strijd, omdat we in het status quo de essentie van het Donkere Tijdperk, of het grote paradigma terugvinden. Maar we moeten ook evolueren van een zuiver theoretische benadering naar een praktisch, geopolitiek niveau. En op dit geopolitiek niveau behoudt Rusland het potentieel, de middelen en de wil om deze uitdaging aan te gaan, omdat de Russische geschiedenis van oudsher instinctief gericht was tegen dezelfe horizon. Rusland is een grote macht, bij wie er een acuut bewustzijn heerst van wat er gaande is in de wereld, en bij wie men zich terdege bewust is van de eigen eschatologische missie. Het is daarom evident dat Rusland een centrale rol zou spelen in deze anti-status quo-coalitie. Rusland heeft zijn identiteit verdedigd tegen het katholicisme, het protestantisme en het moderne Westen tijdens de tsaristische periode, en tegen het liberale kapitalisme tijdens de Sovjettijd. Nu zien we een derde golf van deze strijd – de strijd tegen de postmoderniteit, het ultraliberalisme, en de globalisering. Maar dit keer is Rusland niet meer in staat om enkel en alleen te teren op zijn eigen mogelijkheden. Het kan niet langer alleen maar vechten onder het banier van het Orthodoxe Christendom. Het opnieuw invoeren van of het vertrouwen op de marxistische doctrine is evenmin een optie, aangezien het marxisme zelf één van de hoofdwortels van de destructieve ideeën van de postmoderniteit vormt.
Rusland is vandaag slechts één van de vele deelnemers aan deze globale strijd, en het kan deze strijd niet alleeen aan. We moeten alle krachten die zich tegen de westerse normen en het daarmee verbonden economische systeem verzetten, verenigen. We moeten derhalve allianties smeden met alle linkse sociale en politieke bewegingen die het status quo van het liberale kapitalisme in vraag stellen. We moeten tevens allianties smeden met alle identitaire krachten in eender welke cultuur die de globalisering om culturele redenen verwerpen. Vanuit dit standpunt moeten islamitische bewegingen, hindoebewegingen, of nationalistische bewegingen uit de hele wereld als bondgenoten aanzien worden. Hindoes, boeddhisten, christenen, en heidense identitairen in Europa, Amerika of Latijns-Amerika, of andere cultuurtypes, moeten samen één front vormen. De idee hierachter is dat ze allemaal aan één zeel moeten trekken tégen de ene vijand en het ene kwaad, en vóór een veelheid van concepten van wat goed is.
Waar we tegen zijn, zal ons verenigen, en waar we voor zijn, verdeelt ons. Daarom moeten we de nadruk leggen op wat we bestrijden. De gezamenlijke vijand verenigt ons, terwijl de positieve waarden, die elk van ons verdedigt, ons verdelen. Daarom moeten we strategische allianties aangaan om de huidige wereldorde omver te werpen, wier kern kan omschreven worden als een mix van mensenrechten, anti-hiërarchisch sentiment, en politieke correctheid – alles wat het gezicht van het Beest, de anti-Christ of, in een andere context, de Kali-Yuga uitmaakt.
Hoe past traditionalistische spiritualiteit in de Eurazische agenda?
Er bestaan geseculariseerde culturen, maar in hun kern blijft de geest van de Traditie, religieus of anderssoortig, bestaan. Door de veelheid, de pluraliteit, en het polycentrisme van culturen te verdedigen, doen we een beroep op de principes van hun essentie, die we enkel in de spirituele tradities kunnen vinden. Maar wij proberen deze houding te koppelen aan de nood aan sociale gerechtigheid en aan de vrijheid om maatschappijen van elkaar te laten verschillen in de hoop op betere politieke regimes. De idee hierachter is het koppelen van de geest van de Traditie aan de eis van sociale gerechtigheid. En wij willen ons niet tegen deze sociale krachten keren, omdat dát precies de strategie van de hegemoniale macht is: links en rechts verdelen, culturen verdelen, etnische groepen verdelen, Oost en West, moslims en christenen verdelen. We roepen rechts en links op zich te verenigen, en zich niet af te zetten tegen traditionalisme en spiritualiteit, tegen sociale gerechtigheid en tegen sociaal dynamisme. We staan dus rechts noch links. Wij zijn tegen de liberale postmoderniteit. Het is onze bedoeling om alle fronten te verenigen en onze tegenstanders niet toe te laten ons te verdelen. Blijven we verdeeld, dan kunnen ze ons makkelijk beheersen. Verenigen we ons, dan is hun rijk onmiddellijk uit. Dat is onze globale strategie. En wanneer we de spirituele traditie met sociale gerechtigheid verbinden, dan slaat de paniek de liberalen onmiddellijk om het hart. Daar zijn ze onnoemelijk bang voor.
Welke spirituele traditie zou iemand die zich wenst in te zetten voor de Eurazische strijd moeten volgen, en vormt dit een essentieel element?
Men moet ernaar streven om een levend onderdeel van de maatschappij te worden waarin men leeft, en de traditie volgen die daar toonaangevend is. Ikzelf ben bijvoorbeeld Russisch-Orthodox. Dat is mijn traditie. In andere omstandigheden kunnen sommige individuen evenwel een ander spiritueel pad kiezen. Wat belangrijk is, is dat men wortels heeft. Er bestaat geen universeel antwoord. Indien iemand deze spirituele basis verwaarloost, maar zich toch wil inschakelen in de strijd, is het goed mogelijk dat hij of zij gaandeweg een diepere betekenis vindt. Het is onze overtuiging dat onze vijand dieper wortelt dan in het zuiver menselijke. Het Kwaad ligt dieper dan de mensheid, hebzucht of uitbuiting. Zij die aan de zijde van het Kwaad vechten, zijn zij die geen spirituele basis hebben. Zij die zich tegen die basis verzetten, kunnen haar in de strijd tegenkomen. Of misschien niet. Het blijft een open vraag – er bestaat geen verplichting. Het valt aan te raden, maar het is geen noodzakelijke voorwaarde.
Wat vindt u van Europees Nieuw-Rechts en Julius Evola? En, meer bepaald, van hun beider afkeer van het Christendom?
Het is aan de Europeanen om te beslissen welke soort spiritualiteit zij willen doen herleven. Voor ons, Russen, is dat het Orthodoxe Christendom. Wij beschouwen onze traditie als authentiek. Wij beschouwen onze traditie als een voortzetting van de vroegere, voorchristelijke tradities van Rusland, zoals die tot uiting komen in onze verering van heiligen en iconen, naast andere aspecten. Daarom is er geen tegenstelling tussen onze eerdere en latere tradities. Evola keert zich af van de christelijke traditie van het Westen. Wat interessant is, is zijn kritiek op de desacralisering van het westerse christendom. Dit strookt precies met de orthodoxe kritiek op het westerse christendom. Het is duidelijk dat de secularizering van het westerse christendom de mensheid liberalisme oplevert. De secularizering van de orthodoxe religie geeft ons communisme. Individualisme staat tegenover collectivisme. Voor ons ligt het probleem niet aan het christendom zelf, zoals in het Westen. Evola ondernam een poging om de Traditie te herstellen. Nieuw-Rechts tracht eveneens de westerse traditie te herstellen, wat heel goed is. Maar als Russisch-Orthodoxe kan ik niet beslissen welk pad Europa moet volgen, aangezien we verschillende waardensystemen hebben. Wij willen de Europeanen niet vertellen wat ze moeten doen, en we willen niet dat de Europeanen dat met ons doen. Als Eurazisten aanvaarden we elke oplossing. Aangezien Evola Europeaan was, kon hij discussiëren en voorstellen doen over de juiste oplossing voor Europa. Éénieder van ons kan slechts zijn of haar persoonlijke mening formuleren. Maar ik ben wel tot de conclusie gekomen dat we meer gemeen hebben met Nieuw-Rechts dan met de katholieken. Ik deel veel visies van Alain de Benoist. Ik beschouw hem als de grootste intellectueel in het Europa van vandaag. Dat is niet het geval voor de moderne katholieken. Zij willen Rusland bekeren, en dat botst met onze plannen. Nieuw-Rechts wil het Europese heidendom niet opleggen aan anderen. Ik beschouw Evola ook als een meester en als een symbolische figuur van de eindrevolte en de grootse wederopleving, net zoals Guénon. In mijn ogen zijn deze beide heren de essentie van de Westerse traditie in deze donkere tijd.
Eerder zei u dat Eurazisten zouden moeten samenwerken met bepaalde jihadistische groepen. Maar deze hebben de neiging om universalistisch te zijn, en hun doel is het opleggen van de islamitische wet aan de hele wereld. Wat zijn de toekomstkansen van een dergelijke coalitie?
Jihadi’s zijn universalisten, net zoals seculiere westerlingen die globalizering nastreven. Maar zij zijn niet identiek, want het westerse project probeert alle anderen te domineren en zijn hegemonie overal op te leggen. Het valt ons elke dag direct aan via de globale media, via modeverschijnselen, door voorbeelden te stellen voor de jeugd, enzovoort. We worden ondergedompeld in deze globale culturele hegemonie. Het salafistisch universalisme is een soort marginaal alternatief. Men mag hen niet over dezelfde kam scheren als zij die streven naar globalisering. Zij vechten ook tegen onze vijand. Wij willen van geen enkele universalistische stroming weten, maar er zijn universalisten die ons vandaag aanvallen en winnen, en er zijn ook nonconformistische universalisten die de hegemonie van het Westen, de liberale universalisten, bevechten, en derhalve hic et nunc tactische bondgenoten zijn. Vooraleer hun project van een wereldomvattende islamitische staat kan worden gerealiseerd, zullen we nog vele veldslagen en conflicten uitvechten. En de globale liberale dominantie is een feit. Daarom roepen we iedereen op om samen met ons te strijden tegen deze hegemonie, dit status quo. Ik heb het liever over de realiteit van vandaag, dan over wat de toekomst zou kunnen brengen. Iedereen die zich kant tegen liberale hegemonie is nu onze medestander. Dat heeft niets vandoen met moraliteit, wel met strategie. Carl Schmitt zei ooit dat politiek begint met het onderscheid tussen vrienden en vijanden. Er bestaan geen eeuwige vrienden en geen eeuwige vijanden. Wij vechten tegen de bestaande universele hegemonie. Iedereen vecht daartegen voor zijn of haar eigen waardensysteem.
Om de samenhang te bewaren moeten we ook werk maken van een verlenging, verbreding, en van een bredere alliantie. Ik loop niet hoog op met de salafisten. Het zou veel beter zijn om samen te werken met traditionele Sufi’s, bijvoorbeeld. Maar ik werk liever samen met de salafisten tegen een gemeenschappelijke vijand dan energie te verspillen door hen te bevechten en de grotere berdreiging te negeren.
Wie voor de globale liberale hegemonie is, is de vijand. Wie ertegen is, is een vriend. De eerste is geneigd om deze hegemonie te aanvaarden; de andere revolteert.
Wat is, in het licht van de recente gebeurtenissen in Libië, uw persoonlijke opvatting over Khaddafi?
President Medvedev beging een ware misdaad tegen Khaddafi en hielp mee met het in de stijgers zetten van een hele reeks interventies in de Arabische wereld. Dit was een echte misdaad, begaan door onze President. Aan zijn handen kleeft bloed. Hij is een collaborateur van het Westen. De verantwoordelijkheid voor de misdaad - die de moord op Khaddafi effectief was - ligt gedeeltelijk bij hem. Wij Eurazisten verdedigden Khaddafi, niet omdat we fans of supporters van hem of zijn Groene Boekje waren, maar om principiële redenen. Achter de opstand in Libië ging westerse hegemonie schuil, en die legde een bloedige chaos op. Toen Khaddafi viel, werd de westerse hegemonie sterker. Dat was onze nederlaag. Maar niet de eindnederlaag. Deze oorlog kent vele fasen. We verloren een veldslag, maar niet de oorlog. En misschien ontstaat er wel iets nieuws in Libië, want de situatie is momenteel heel onstabiel. Zo versterkte de Irakoorlog bijvoorbeeld de invloed van Iran in de regio, in tegenstelling tot wat de westerse hegemonisten oorspronkelijk hadden uitgestippeld.
Gezien de situatie in Syrië momenteel, herhaalt het scenario zichzelf. Al is het wel zo dat, met Poetin terug aan de macht, de situatie er veel beter voor staat. Hij is op zijn minst consequent in zijn steun aan President al-Assad. Mogelijk is dit niet voldoende om een westerse interventie in Syrië af te houden. Ik pleit ervoor dat Rusland zijn bondgenoot daadkrachtiger zou steunen met wapens, financiële middelen, enzovoort. De val van Libië was een nederlaag voor Rusland. De val van Syrië zou opnieuw een mislukking zijn.
Wat denkt u van Vladimir Poetin, en hoe is uw verstandhouding met hem?
Hij was veel beter dan Jeltsin. Hij redde Rusland in de jaren ’90 van de volledige ineenstorting. Rusland stond op de rand van de catastrofe. Vóór de komst van Poetin hadden liberalen westerse stijl het voor het zeggen in de Russische politiek. Poetin herstelde de soevereiniteit van de Russische staat. Daarom werd ik een aanhanger van hem. Maar na 2003 zette Poetin zijn patriotische, Eurazische hervormingen stop, schoof hij de ontwikkeling van een echte nationale strategie opzij, en begon met het accomoderen van de economische liberalen die van Rusland een deel van het globaliseringsproject wilden maken. Daardoor verloor hij aan legitimiteit, en werd ik steeds kritischer ten opzichte van hem. In bepaalde gevallen werkte ik samen met mensen uit zijn entourage om hem te steunen in bepaalde beleidsdomeinen, en in andere domeinen stond ik lijnrecht tegenover hem. Toen Medvedev werd uitverkoren als zijn opvolger was dat een catastrofe, omdat de mensen rond hem allemaal liberalen waren. Ik was tegen Medvedev. Ik kantte me tegen hem, deels vanuit een Eurazistisch standpunt. Nu komt Poetin terug. Alle liberalen zijn tegen hem, en alle prowesterse krachten zijn tegen hem. Maar hijzelf heeft zijn houding tegenover hen nog niet verduidelijkt. Maar hij moet absoluut de steun van het Russische volk opnieuw verwerven. Anders kan hij onmogelijk verder doen. Hij bevindt zich in een kritische situatie, al lijkt hij dat niet te vatten. Hij twijfelt nog om de patriotische kant te kiezen. Hij denkt nog steun te kunnen vinden bij de liberalen, wat volkomen verkeerd is. Ik sta tegenwoordig minder kritisch tegenover hem dan vroeger, maar ik denk dat hij zich in een lastig parket bevindt. Indien hij verder aarzelt, zal hij mislukken. Ik heb recent een boek gepubliceerd, Putin Versus Putin, want zijn grootste vijand is hijzelf. Omdat hij twijfelt, verliest hij steeds meer de steun van het volk. Het Russische volk voelt zich bedrogen door hem. Hij is zoiets als een autoritaire leider zonder autoritair charisma. Ik heb in bepaalde gevallen met hem samengewerkt, maar heb mij ook tegen hem gekant in andere gevallen. Ik heb contact met hem. Maar er cirkelen zovele krachten rond hem. De liberalen en de Russische patrioten rondom hem zijn niet bepaald briljant te noemen, op intellectueel vlak. Daarom kan hij enkel vertrouwen op zichzef en zijn intuïtie. Maar intuïtie mag niet de enige bron van politieke beleidskeuzes en strategie zijn. Indien hij terug aan de macht komt zal hij gedwongen worden om terug te keren naar zijn vroeger antiwesters beleid, omdat onze maatschappij van nature antiwesters is. Rusland heeft een lange traditie van opstand tegen vreemde indringers en van hulp aan anderen die tegen onrechtvaardigheid strijden, en het Russische volk ziet de wereld door deze lens. Het zal geen genoegen nemen met een leider die bestuurt zonder rekening te houden met deze traditie.
Bron: http://www.counter-currents.com/2012/07/interview-with-alexander-dugin/.
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mardi, 06 novembre 2012
Entretien avec Gilbert Sincyr
« Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie »
Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe
par Fabrice Dutilleul
Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.
Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.
Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?
C’est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.
Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?
Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.
Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.
Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.
Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.
Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.
S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?
Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.
Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe de Gilbert Sincyr, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 232 pages, 25 euros.
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jeudi, 18 octobre 2012
Tom Sunic Interviewed by Richard Edmonds
Tom Sunic Interviewed by Richard Edmonds
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samedi, 13 octobre 2012
Political Correctness is the Communism of the 21st Century
Dr. S. Trifkovic:
Political Correctness is the Communism of the 21st Century
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lundi, 08 octobre 2012
Tous les Etats doivent avoir le droit de participer, sur un pied d’égalité, à la politique mondiale
Tous les Etats doivent avoir le droit de participer, sur un pied d’égalité, à la politique mondiale
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU crée le mandat pour un expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable
Interview d’Alfred de Zayas, docteur en droit et philosophie
Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/
thk. Le 23 mars, Alfred de Zayas a été désigné, par le Conseil des droits de l’homme, comme expert indépendant auprès de l’ONU pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. Il est le premier à avoir le droit d’assumer ce mandat créé en septembre 2011, pour pouvoir agir dans le domaine de la démocratisation de l’ONU et au sein des Etats nationaux unis en elle. Il est entré en fonction le 1er mai 2012. Déjà lors de la session d’automne 2012 du Conseil des droits de l’homme, Alfred de Zayas a présenté son premier rapport et a obtenu une large approbation. L’expert indépendant, qui présente une longue carrière à l’ONU, n’était pas venu tout à fait de manière inattendue à cette fonction, comme il le dit lui-même, car il s’est occupé depuis très longtemps de la question de l’organisation d’une vraie démocratie, c’est-à-dire de la démocratie directe, comme elle existe en Suisse. Avec son mandat, Alfred de Zayas souhaite s’engager pour la paix et l’égalité des peuples. «Horizons et débats» a interviewé Alfred de Zayas à l’ONU à Genève.
Horizons et débats: Monsieur de Zayas, comment doit-on comprendre la mission de votre mandat?
Alfred de Zayas: La mission comporte une synthèse des droits civiques, politiques, économiques, culturels et sociaux. C’est un mandat de réconciliation qui vise la coopération et la solidarité. Les Etats du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest doivent se retrouver dans ce mandat et reconnaître dans celui-ci un lien. C’est un mandat constructif qui repose sur les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies. Ce n’est donc pas un mandat qui se dirige contre un Etat, une région, une philosophie ou une idéologie spécifique.
Ici, il s’agit de deux choses: d’abord d’une démocratisation au niveau national, mais aussi au niveau des relations internationales entre Etats; ensuite d’un processus pour avancer dans la direction de l’équité nationale et internationale.
Que doit-on s’imaginer par une démocratisation à un niveau international?
Nous avons besoin d’un ordre mondial qui soit réellement démocratique, qui s’oriente vers les besoins des êtres humains. Cela signifie que tous les Etats doivent y participer. Lors de décisions qui touchent la vie communautaire de notre monde, tous les Etats en tant que représentants de leurs peuples doivent pouvoir s’exprimer. Cette égalité en droits, ce traitement égalitaire de tous est central dans le texte de la Résolution 18/6 qui fonde le mandat. Je me tiendrais exactement aux termes de la résolution, comme je l’ai déjà montré dans mon premier rapport.
A quoi veut-on parvenir avec cela?
Les Etats du soi-disant tiers-monde, les Etats du Sud, voudraient un ordre mondial qui soit basé sur la justice. Aussi bien le commerce que la distribution des ressources doit se dérouler équitablement. Le clivage entre pauvre et riche ne doit pas s’agrandir, mais diminuer. Sans que je doive désigner des Etats particuliers, je peux traiter le sujet à partir des connaissances théoriques si bien que je puisse remplir d’un contenu les termes comme démocratie, justice, équité, égalité, autodétermination et identité nationale. Mais on veut aussi formuler des recommandations pratiques et pragmatiques. Il y a déjà assez de livres sur la théorie des relations internationales.
Comment procédez-vous?
On trouve un grand nombre de sources aux Nations Unies. Je m’appuierai sur les rapports d’anciens rapporteurs, sur des études de la sous-commission de l’ancienne Commission des droits de l’homme et du Conseil des droits de l’homme même, ainsi que sur des études de l’Assemblée générale. Certes, je n’ai pas l’intention de répéter ce qui a déjà été fait. Cependant, je me baserai là-dessus. Comme vous le savez, j’étais secrétaire du Comité des droits de l’homme et chef du Département de requêtes à l’Office du Haut Commissaire aux droits de l’homme. La riche jurisprudence du Comité des droits de l’homme me soutient aussi.
Comment estimez-vous le degré d’efficacité de ce mandat?
Je suis très optimiste en ce qui concerne ce mandat, parce que beaucoup de réactions positives me sont parvenues depuis ma nomination et que mon adresse courriel a été publiée au sein de l’ONU, à savoir l’adresse ie-internationalorder@ohchr.org. Les ONG, les organisations intergouvernementales, les Etats, les organisations civiles et les individus m’ont contacté en apportant des propositions concrètes – par exemple comment ils comprennent mon mandat, où ils voient les priorités etc. Je prends au sérieux ces demandes et ces propositions. J’étudierai tout cela minutieusement. Déjà dans mon rapport au Conseil des droits de l’homme, j’ai cité dans le paragraphe 11, une liste de propositions sur des sujets que j’ai reçus de personnes intéressées. Je traiterai bien sûr ces propositions en priorité.
Que se passe-t-il avec toutes ces suggestions et demandes?
J’écrirai certainement un rapport sur le terme de participation de l’être humain à l’organisation politique de la démocratie, mais au niveau national et international, sur les questions de manipulation de l’opinion publique etc. Je présenterai ces études au Conseil des droits de l’homme l’année prochaine. Si je parle de démocratie, je pense à une véritable participation. Là, il ne s’agit pas seulement du droit de vote à l’intérieur d’un Etat, mais du droit de choisir la politique concrète. Cela comporte aussi le droit de participer à l’organisation des règles politiques. Des élections démocratiques tous les quatre ans, c’est une bonne chose, mais on doit avoir de véritables options et pas seulement voter pour la forme. La population doit également avoir la possibilité d’influencer la politique extérieure authentiquement, de sorte que les gouvernements ne puissent plus pratiquer une politique extérieure contre la volonté de la population.
Du point de vue international, les Nations Unies, respectivement le Conseil de sécurité, devraient être réformés afin de garantir une participation internationale plus representative, plus authentique, autrement dit, réaliser la démocratie.
En octobre, vous parlerez devant l’Assemblée générale. De quoi s’agira-t-il?
Oui, je dois présenter un autre rapport, plus détaillé, à l’Assemblée générale. Dans ce rapport, j’identifie une série d’obstacles et je tente de nommer les bonnes pratiques et je soumettrai mes recommandations à l’Assemblée générale. Cela se passera le 30 octobre 2012 à New York – Deo volente. Je verrai comment réagissent les Etats à mon rapport lors de l’Assemblée générale et ce qu’ils me proposeront.
Comment peut-on transmettre les fondements d’une vie communautaire démocratique à d’autres pays? Un «printemps arabe» ou des interventions militaires de l’OTAN n’aident certainement pas.
Je ne conçois pas mon mandat comme un mandat de «naming and shaming». Mon mandat, comme je l’ai dit, est constructif et il doit aider à comprendre ces termes partout de la même manière. Quand je parle de démocratie, cela devrait être plus ou moins semblable à ce qu’une personne entend par là en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Australie, en Europe de l’Est, en Chine, en Inde ou en Afrique. Il n’est pas possible que chacun comprenne la démocratie à sa façon, et il n’est pas acceptable non plus que chacun applique le droit international à sa guise. Un des obstacles principaux à la paix mondiale et à la création d’un «ordre mondial» démocratique et juste est que de nombreux Etats n’appliquent pas le droit international de la même façon, ici ils disent oui et là ils disent non. Sans vouloir critiquer certains Etats, je voudrais attirer l’attention sur cette problématique fondamentale. Finalement, pour utiliser une expression anglaise, je crois que «The bottomline is participation.»
Cela veut dire?
Cela veut dire que les citoyens doivent pouvoir prendre part et participer à l’organisation de la politique et ceci directement. Le modèle de la démocratie directe offre ici beaucoup d’éléments. On doit avoir la possibilité d’initier une loi. La possibilité de contrôler des lois par des référendums, mais aussi la possibilité de demander des comptes aux fonctionnaires gouvernementaux, respectivement aux hommes politiques quand ils font une toute autre politique que celle qu’ils ont promise – cela doit être l’essence de la démocratie. Les politiques élus doivent pouvoir être poursuivis, quand ils n’ont pas tenu leur promesse qu’ils ont faite aux citoyens et ainsi abusé de leur confiance. C’est pourquoi on doit pouvoir éloigner ces personnes de leurs fonctions. Chez nous aux Etats-Unis, il existe le terme de «recall» ou d’«impeachment».
J’étudierai donc exactement le modèle de la démocratie directe. Il s’agit de la question de savoir comment on pourrait appliquer ce modèle avec certaines modifications dans d’autres pays. Toutefois, on doit tenir compte pour chaque pays de son histoire, de sa culture, de sa tradition et de ses représentations individuelles de la vie communautaire.
D’après vous, quel rôle l’Etat national jouera-t-il ici?
Comme dans la Grèce antique, un Etat est né avec la Polis, où les citoyens pouvaient prendre part à la politique, cela doit valoir aussi pour les différents pays. Donc, l’Etat national est décisif dans ce processus. Du point de vue international, nous voudrions que tous les Etats aient le droit d’organiser la politique mondiale sur un pied d’égalité. Mais aussi à l’intérieur, donc au niveau national, les citoyens d’un certain Etat doivent accepter les véritables lois pour eux, pour leur propre identité, pour leur propre culture et choisir une politique garantissant les droits de l’homme et la dignité de tous les citoyens.
Monsieur De Zayas, nous vous souhaitons beaucoup de succès dans l’accomplissement de votre mandat et vous remercions de cet entretien. •
Monsieur de Zayas invite les lecteurs à partager leurs idées en envoyant leurs propositions à l’adresse suivante: ie-internationalorder@ohchr.org
(Traduction Horizons et débats)
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dimanche, 07 octobre 2012
Interview with Alexander Dugin
Interview with Alexander Dugin http://www.wermodandwermod.com/
Introduction
In February 2012, Professor Alexander Dugin traveled to New Delhi, India to attend the 40th World Congress of the International Institute of Sociology, the theme of which was “After Western Hegemony: Social Science and its Publics.” Professor Dugin was kind enough to take some time away from the conference to answer a few questions by representatives of Arktos who attended the event.
In this interview, we attempted to have Professor Dugin clarify some of his basic beliefs in order to dispel the confusion and misrepresentations that exist about him and his movement, the Eurasian Movement, and its offshoot, the Global Revolutionary Alliance, in the English-speaking world. The interview was conducted by Daniel Friberg, CEO of Arktos, and John B. Morgan, Editor-in-Chief.
This interview is being released in conjunction with Prof. Dugin’s appearance at Identitarian Ideas 2012, being held by the Swedish organization Motpol in Stockholm on July 28, 2012, and the simultaneous release of Prof. Dugin’s book The Fourth Political Theory by Arktos (http://www.arktos.com/alexander-dugin-the-fourth-political-theory.html). This is the first book by Prof. Dugin to appear in the English language.
There is a perception in the West that you are a Russian nationalist. Do you identify with that description?
The concept of the nation is a capitalist, Western one. On the other hand, Eurasianism appeals to cultural and ethnic differences, and not unification on the basis of the individual, as nationalism presumes. Ours differs from nationalism because we defend a pluralism of values. We are defending ideas, not our community; ideas, not our society. We are challenging postmodernity, but not on behalf of the Russian nation alone. Postmodernity is a yawning abyss. Russia is only one part of this global struggle. It is certainly an important part, but not the ultimate goal. For those of us in Russia, we can’t save it without saving the world at the same time. And likewise, we can’t save the world without saving Russia.
It is not only a struggle against Western universalism. It is a struggle against all universalisms, even Islamic ones. We cannot accept any desire to impose any universalism upon others – neither Western, Islamic, socialist, liberal, or Russian. We defend not Russian imperialism or revanchism, but rather a global vision and multipolarity based on the dialectic of civilization. Those we oppose say that the multiplicity of civilizations necessarily implies a clash. This is a false assertion. Globalization and American hegemony bring about a bloody intrusion and trigger violence between civilizations where there could be peace, dialogue, or conflict, depending on historical circumstances. But imposing a hidden hegemony implies conflict and, inevitably, worse in the future. So they say peace but they make war. We defend justice – not peace or war, but justice and dialogue and the natural right of any culture to maintain its identity and to pursue what it wants to be. Not only historically, as in multiculturalism, but also in the future. We must free ourselves from these pretend universalisms.
What do you think Russia’s role will be in organizing the anti-modern forces?
There are different levels involved in the creation of anti-globalist, or rather anti-Western, movements and currents around the world. The basic idea is to unite the people who are fighting against the status quo. So, what is the status quo? It is a series of connected phenomena bringing about an important shift from modernity to post-modernity. It is shaped by a shift from the unipolar world, represented primarily by the influence of the United States and Western Europe, to so-called non-polarity as exemplified by today’s implicit hegemony and those revolutions that have been orchestrated by it through proxy, as for example the various Orange revolutions. The basic intent behind this strategy is for the West to eventually control the planet, not only through direct intervention, but also via the universalization of its set of values, norms, and ethics.
The status quo of the West’s liberal hegemony has become global. It is a Westernization of all of humanity. This means that its norms, such as the free market, free trade, liberalism, parliamentarian democracy, human rights, and absolute individualism have become universal. This set of norms is interpreted differently in the various regions of the world, but the West regards its specific interpretation as being both self-evident and its universalization as inevitable. This is nothing less than a colonization of the spirit and of the mind. It is a new kind of colonialism, a new kind of power, and a new kind of control that is put into effect through a network. Everyone who is connected to the global network becomes subjected to its code. It is part of the postmodern West, and is rapidly becoming global. The price a nation or a people has to pay to become connected to the West’s globalization network is acceptance of these norms. It is the West’s new hegemony. It is a migration from the open hegemony of the West, as represented by the colonialism and outright imperialism of the past, to an implicit, more subtle version.
To fight this global threat to humanity, it is important to unite all the various forces that would, in earlier times, have been called anti-imperialist. In this age, we should better understand our enemy. The enemy of today is hidden. It acts by exploiting the norms and values of the Western path of development and ignoring the plurality represented by other cultures and civilizations. Today, we invite all who insist on the worth of the specific values of non-Western civilizations, and where there other forms of values exist, to challenge this attempt at a global universalization and hidden hegemony.
This is a cultural, philosophical, ontological, and eschatological struggle, because in the status quo we identify the essence of the Dark Age, or the great paradigm. But we should also move from a purely theoretical stance to a practical, geopolitical level. And at this geopolitical level, Russia preserves the potential, resources and inclination to confront this challenge, because Russian history has long been intuitively oriented against the same horizon. Russia is a great power where there is an acute awareness of what is going on in the world, historically speaking, and a deep consciousness of its own eschatological mission. Therefore it is only natural that Russia should play a central part in this anti-status quo coalition. Russia defended its identity against Catholicism, Protestantism and the modern West during Tsarist times, and then against liberal capitalism during Soviet times. Now there is a third wave of this struggle – the struggle against postmodernity, ultra-liberalism, and globalization. But this time, Russia is no longer able to rely on its own resources. It cannot fight solely under the banner of Orthodox Christianity. Nor is reintroducing or relying on Marxist doctrine a viable option, since Marxism is in itself a major root of the destructive ideas constituting postmodernity.
Russia is now one of many participants in this global struggle, and cannot fight this fight alone. We need to unite all the forces that are opposed to Western norms and its economic system. So we need to make alliances with all the Leftist social and political movements that challenge the status quo of liberal capitalism. We should likewise ally ourselves with all identitarian forces in any culture that refuse globalism for cultural reasons. From this perspective, Islamic movements, Hindu movements, or nationalist movements from all over the world should also be regarded as allies. Hindus, Buddhists, Christians, and pagan identitarians in Europe, America, or Latin America, or other types of cultures, should all form a common front. The idea is to unite all of them, against the single enemy and the singular evil for a multiplicity of concepts of what is good.
What we are against will unite us, while what we are for divides us. Therefore, we should emphasize what we oppose. The common enemy unites us, while the positive values each of us are defending actually divides us. Therefore, we must create strategic alliances to overthrow the present order of things, of which the core could be described as human rights, anti-hierarchy, and political correctness – everything that is the face of the Beast, the anti-Christ or, in other terms, Kali-Yuga.
Where does traditionalist spirituality fit into the Eurasian agenda?
There are secularized cultures, but at the core of all of them, the spirit of Tradition remains, religious or otherwise. By defending the multiplicity, plurality, and polycentrism of cultures, we are making an appeal to the principles of their essences, which we can only find in the spiritual traditions. But we try to link this attitude to the necessity for social justice and the freedom of differing societies in the hope for better political regimes. The idea is to join the spirit of Tradition with the desire for social justice. And we don’t want to oppose them, because that is the main strategy of hegemonic power: to divide Left and Right, to divide cultures, to divide ethnic groups, East and West, Muslims and Christians. We invite Right and Left to unite, and not to oppose traditionalism and spirituality, social justice, and social dynamism. So we are not on the Right or on the Left. We are against liberal postmodernity. Our idea is to join all the fronts and not let them divide us. When we stay divided, they can rule us safely. If we are united, their rule will immediately end. That is our global strategy. And when we try to join the spiritual tradition with social justice, there is an immediate panic among liberals. They fear this very much.
Which spiritual tradition should someone who wishes to participate in the Eurasianist struggle adopt, and is this a necessary component?
One should seek to become a concrete part of the society in which one lives, and follow the tradition that prevails there. For example, I am Russian Orthodox. This is my tradition. Under different conditions, however, some individuals might choose a different spiritual path. What is important is to have roots. There is no universal answer. If someone neglects this spiritual basis, but is willing to take part in our struggle, during the struggle he may well find some deeper spiritual meaning. Our idea is that our enemy is deeper than the merely human. Evil is deeper than humanity, greed, or exploitation. Those who fight on behalf of evil are those who have no spiritual faith. Those who oppose it may encounter it. Or, perhaps not. It is an open question – it is not obligatory. It is advisable, but not necessary.
What do you think of the European New Right and Julius Evola? And in particular, their respective opposition to Christianity?
It is up to the Europeans to decide which kind of spirituality to revive. For us Russians, it is Orthodox Christianity. We regard our tradition as being authentic. We see our tradition as being a continuation of the earlier, pre-Christian traditions of Russia, as is reflected in our veneration of the saints and icons, among other aspects. Therefore, there is no opposition between our earlier and later traditions. Evola opposes the Christian tradition of the West. What is interesting is his critique of the desacralization of Western Christianity. This fits well with the Orthodox critique of Western Christianity. It is easy to see that the secularization of Western Christianity gives us liberalism. The secularization of the Orthodox religion gives us Communism. It is individualism versus collectivism. For us, the problem is not with Christianity itself, as it is in the West. Evola made an attempt to restore Tradition. The New Right also tries to restore the Western tradition, which is very good. But being Russian Orthodox, I cannot decide which is the right path for Europe to take, since we have a different set of values. We don’t want to tell the Europeans what to do, nor do we want to be told what to do by the Europeans. As Eurasianists, we’ll accept any solution. Since Evola was European, he could discuss and propose the proper solution for Europe. Each of us can only state our personal opinion. But I have found that we have more in common with the New Right than with the Catholics. I share many of the same views as Alain de Benoist. I consider him to be the foremost intellectual in Europe today. That it is not the case with modern Catholics. They wish to convert Russia, and that is not compatible with our plans. The New Right does not want to impose European paganism upon others. I also consider Evola to be a master and a symbolic figure of the final revolt and the great revival, as well as Guénon. For me, these two individuals are the essence of the Western tradition in this dark age.
In our earlier conversation, you mentioned that Eurasianists should work with some jihadist groups. However, they tend to be universalist, and their stated goal is the imposition of Islamic rule over the entire world. What are the prospects for making such a coalition work?
Jihadis are universalists, just as secular Westerners who seek globalization are. But they are not the same, because the Western project seeks to dominate all the others and impose its hegemony everywhere. It attacks us directly every day through the global media, fashions, by setting examples for youth, and so on. We are submerged in this global cultural hegemony. Salafist universalism is a kind of marginal alternative. They should not be thought of in the same way as those who seek globalization. They also fight against our enemy. We don’t like any universalists, but there are universalists who attack us today and win, and there are also non-conformist universalists who are fighting against the hegemony of the Western, liberal universalists, and therefore they are tactical friends for the time being. Before their project of a global Islamic state can be realized, we will have many battles and conflicts. And global liberal domination is a fact. We therefore invite everybody to fight alongside us against this hegemony, this status quo. I prefer to discuss what is the reality at present, rather than what may exist in the future. All those who oppose liberal hegemony are our friends for the moment. This is not morality, it is strategy. Carl Schmitt said that politics begins by distinguishing between friends and enemies. There are no eternal friends and no eternal enemies. We are struggling against the existing universal hegemony. Everyone fights against it for their own particular set of values.
For the sake of coherence we should also prolong, widen, and create a broader alliance. I don’t like Salafists. It would be much better to align with traditionalist Sufis, for example. But I prefer working with the Salafists against the common enemy than to waste energy in fighting against them while ignoring the greater threat.
If you are in favor of global liberal hegemony, you are the enemy. If you are against it, you are a friend. The first is inclined to accept this hegemony; the other is in revolt.
In light of recent events in Libya, what are your personal views on Gaddafi?
President Medvedev committed a real crime against Gaddafi and helped to initiate a chain of interventions in the Arab world. It was a real crime committed by our President. His hands are bloodied. He is a collaborator with the West. The crime of murdering Gaddafi was partly his responsibility. We Eurasianists defended Gaddafi, not because we were fans or supporters of him or his Green Book, but because it was a matter of principles. Behind the insurgency in Libya was Western hegemony, and it imposed bloody chaos. When Gaddafi fell, Western hegemony grew stronger. It was our defeat. But not the final one. This war has many episodes. We lost the battle, but not the war. And perhaps something different will emerge in Libya, because the situation is quite unstable. For example, the Iraq War actually strengthened Iran’s influence in the region, contrary to the designs of the Western hegemonists.
Given the situation in Syria at present, the scenario is repeating itself. However, the situation, with Putin returning to power, is much better. At least he is consistent in his support for President al-Assad. Perhaps this will not be enough to stop Western intervention in Syria. I suggest that Russia assist our ally more effectively by supplying weapons, financing, and so forth. The fall of Libya was a defeat for Russia. The fall of Syria will be yet another failure.
What is your opinion of, and relationship to Vladimir Putin?
He was much better than Yeltsin. He saved Russia from a complete crash in the 1990s. Russia was on the verge of disaster. Before Putin, Western-style liberals were in a position to dictate politics in Russia. Putin restored the sovereignty of the Russian state. That is the reason why I became his supporter. However, after 2003, Putin stopped his patriotic, Eurasianist reforms, putting aside the development of a genuine national strategy, and began to accommodate the economic liberals who wanted Russia to become a part of the project of globalization. As a result, he began to lose legitimacy, and so I became more and more critical of him. In some circumstances I worked with people around him to support him in some of his policies, while I opposed him in others. When Medvedev was chosen as his heir, it was a catastrophe, since the people positioned around him were all liberals. I was against Medvedev. I opposed him, in part, from the Eurasianist point-of-view. Now Putin will return. All the liberals are against him, and all the pro-Western forces are against him. But he himself has not yet made his attitude toward this clear. However, he is obliged to win the support of the Russian people anew. It is impossible to continue otherwise. He is in a critical situation, although he doesn’t seem to understand this. He is hesitating to choose the patriotic side. He thinks he can find support among some of the liberals, which is completely false. Nowadays, I am not so critical of him as I was before, but I think he is in a critical situation. If he continues to hesitate, he will fail. I recently published a book, Putin Versus Putin, because his greatest enemy is himself. Because he is hesitating, he is losing more and more popular support. The Russian people feel deceived by him. He may be a kind of authoritarian leader without authoritarian charisma. I’ve cooperated with him in some cases, and opposed him on others. I am in contact with him. But there are so many forces around him. The liberals and the Russian patriots around him are not so brilliant, intellectually speaking. Therefore, he is obliged to rely only upon himself and his intuition. But intuition cannot be the only source of political decision-making and strategy. When he returns to power, he will be pushed to return to his earlier anti-Western policies, because our society is anti-Western in nature. Russia has a long tradition of rebellion against foreign invaders, and of helping others who resist injustice, and the Russian people view the world through this lens. They will not be satisfied with a ruler who does not govern in keeping with this tradition.
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vendredi, 05 octobre 2012
MERIDIEN ZERO RENCONTRE ERIC WERNER
EMISSION n°113 :
MERIDIEN ZERO RENCONTRE ERIC WERNER
Ce dimanche, Méridien Zéro reçoit Eric Werner politologue et essayiste Suisse pour évoquer avec lui ses analyse critique de la société libérale contemporaine.
A la barre Jean-Louis Roumégace et le sieur Wilsdorf. Lord Tesla à la technique
Rendez vous ce dimanche à 23 h sur :
http://www.radiobandieranera.org/
http://europaradio.hautetfort.com/
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=iXpKXBMQ-sA
Nous serons présents à la Table Ronde de Terre et Peuple ce dimanche à Rungis également
Avec Méridien Zéro, tous à l’abordage et pas de quartier !
PS : Pour pouvoir consulter notre blog de façon optimale, téléchargez Mozilla firefox
09:32 Publié dans Entretiens, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eric werner, entretien, philosophie | |
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mercredi, 03 octobre 2012
Aujourd'hui, gouverner, c'est se faire voir...
La mise en scène de la vie privée des hommes publics est-elle un avatar de la personnalisation du pouvoir sous la Ve République ou traduit-elle une évolution plus profonde ?
Le pouvoir, royal ou républicain, a toujours été une représentation faite de signes, de symboles, d’images. Mais jamais il ne s’est résumé à cela. Il est verbe, mais aussi action, projet, décision. Aujourd’hui, la parole politique se croit performative. On s’imagine que dire, c’est faire ou que se montrer, c’est exister. Parfois oui, mais il y a toujours un réel qui ne se laisse pas faire.
Le renoncement à l’action patiente au profit de l’immédiateté de la parole et de la visibilité obscène de la posture a commencé dans les années 1980, quand Mitterrand a laissé le journaliste Yves Mourousi poser ses fesses sur son bureau de présentateur de TF1 lors d’un entretien en parler « chébran ». Avant lui, Giscard avait convoqué les médias pour jouer de l’accordéon.
Derrière cette volonté d’être « comme tout le monde » se cache mal la certitude de ne pas être n’importe qui. Les politiques, qui autrefois visaient à rassembler les Français, ne pensent plus qu’à leur ressembler. Au prix d’une coupure avec ce qu’Orwell appelait la « décence commune ». J’aime ce mot : commun, même s’il a été dévalué et sali par le communisme. Commun, cela évoque le bien commun, qui reste en principe la visée ultime de l’action politique ; et aussi le sens commun, qui n’est pas le bon sens auquel Sarkozy faisait appel à répétition, mais le sens partagé dans ce qu’on appelait autrefois une société.
Il y a donc une sorte de vulgarisation de la parole publique ?
Une mutation profonde, oui. Les politiques s’adressent à ceux qu’on ne peut plus vraiment appeler des citoyens ni des sujets, mais des individus de masse. Quelle honte qu’un Berlusconi dans un pays de haute culture, qu’un Sarkozy dans un pays de littérature revendiquent le parler vulgaire pour parler au « vulgaire », c’est-à-dire au peuple tel que le voient ceux qui se croient appelés à le séduire pour le dominer ! Les dirigeants parlent au peuple ? Non, les « people » parlent à ceux qui n’en seront jamais ; « people » désignant justement ceux que les gens du peuple à la fois envient parce qu’ils ont mieux réussi qu’eux, et méprisent parce qu’ils les devinent enfermés dans le peu d’être que leur laisse leur appétit d’avoir.
De même qu’il n’y a plus de différence entre vie privée et vie publique, la langue publique, autrefois proche du français écrit (Blum, de Gaulle), est non seulement une langue parlée, mais mal parlée. Une langue privée, pleine de sous-entendus égrillards, de dérapages « caillera », de mots empruntés au vocabulaire de l’économie ou du sport que l’on croit seuls compréhensibles par le public.
Est-ce la conséquence de l’hypermédiatisation de la démocratie ?
Au stade actuel, l’on ne médiatise plus seulement une politique mais l’homme politique lui-même, son image rectifiée parfois par la chirurgie esthétique et toujours par des conseillers en look. Au bout de cette double dégradation du pouvoir et de la parole, on voit aujourd’hui le ridicule des hommes politiques poussant la chansonnette dans les émissions de variétés, comme Copé ou Jospin. Vulgarité des puissants que résume la détestable expression répétée par les médias : « première dame de France ». A quand son inscription dans ce fourre-tout qu’est notre Constitution ?
La médiatisation a tué l’action publique. Gouverner, c’est prévoir, disait l’adage. Aujourd’hui, gouverner, c’est se faire voir. Un point, c’est tout. La politique était naguère une scène : meetings, estrades, arène du Parlement. Elle est devenue écran, miroir où gouvernants et gouvernés se regardent en reflets pixellisés.
La sphère politique n’obéit-elle pas à une forme banale d’individualisme contemporain ?
Les politiciens souffrent d’une dépendance qui ne leur est pas propre mais qui atteint chez eux la dimension d’une véritable addiction à l’image : ne se sentir être que si une caméra le confirme. La télévision est pour eux ce qu’est devenu le portable pour chacun de nous : un objet transitionnel rassurant. Culte du moi, narcissisme des petites différences, perte de tout trait singulier : la même dérive frappe les hommes politiques comme les hommes ordinaires. Le dévoilement - par eux-mêmes d’abord - de la vie privée des hommes publics est l’un des traits de cette culture de la perversion narcissique qui nous surprit sans nous faire rire lorsque naguère, devant les caméras, un premier ministre montra son vélo, un autre accepta de parler de fellation, et un président de la République, un été à Brégançon, n’hésita pas à exposer son pénis vigoureux à l’objectif des photographes.
Sans doute la psychopathologie des dirigeants a-t-elle changé comme celle de l’ensemble des individus dans nos sociétés postmodernes : de moins en moins de névrosés et de plus en plus de personnalités narcissiques, parfois de pervers. L’homme politique est sans doute « normal » (non au sens d’une règle morale, mais d’une norme statistique), lorsqu’il devient fou. Fou de lui-même comme tant d’individus aujourd’hui. « L’homme qui n’aime que soi, disait Pascal, quand il se voit ne se voit pas tel qu’il est mais tel qu’il se désire. » Le moi n’est pas toujours haïssable, mais lorsque, en politique, il prend la place du « je », il verse dans l’autopromotion du vide. Qui ne se souvient du « Moi président », anaphore quinze fois répétée par François Hollande, dans son débat avec Nicolas Sarkozy…
Le narcissisme est-il incompatible avec la démocratie ?
Dans les sociétés de narcissisme, les électeurs comme leurs élus sont centrés sur la réalisation persistante d’eux-mêmes au détriment de la relation aux autres, figés sur le présent et incapables de différer leur satisfaction. Peut-être les Français n’ont-ils que la classe politique qu’ils méritent.
Le « moi-isme » règne sur les écrans postmodernes. De Facebook à Twitter en passant par les reality-shows, tout le monde parle et personne ne dit rien. Comme le règne de l’autofiction dans la littérature exhibe l’auteur plus que son oeuvre, la vie intime de nos contemporains devient virtuelle. Il n’y a plus d’images privées, de significations privées. Il y a la même différence entre la démocratie représentative et la démocratie directe qu’entre un portrait et un instantané rectifié par Photoshop.
Je tiens à ce mot de représentation, essentiel à la démocratie. On disait autrefois : « faire des représentations » aux princes, pour désigner des critiques ou des demandes d’une société divisée et contradictoire. Cela fait place aujourd’hui, dans la démocratie participative et interactive, à la « présentation » de soi par soi. L’ère des médias désigne justement un état de fait où les médias ne médiatisent plus rien, mais transmettent vers le haut les résultats des sondages et vers le bas les « éléments de langage ». Les sondages, multipliés avant même de prendre une décision, et souvent dictant une décision, ne datent pas non plus de Sarkozy et de son conseiller, Patrick Buisson. Gérard Colé, conseiller de Mitterrand, avalisait déjà toutes les mesures gouvernementales, et cette emprise de la communication sur l’action permit aux Pilhan et Séguéla de servir la droite puis la gauche, ou inversement.
La politique n’a-t-elle pas besoin de récits, et le pouvoir, d’incarnation ?
Les grands récits sont morts avec le siècle passé : révolution, Etat, nation… Mais les politiques croient que les électeurs attendent toujours qu’on leur raconte non plus l’Histoire mais des histoires, comme aux enfants pour qu’ils s’endorment. De Gaulle ne disait pas aux Français ce qu’ils voulaient entendre, ni ce qu’il croyait qu’ils voulaient entendre, mais ce qu’il voulait leur faire entendre. L’image ment, mais elle fait rêver.
La démocratie a un pilier, disait Hannah Arendt, la séparation entre vie privée et vie publique. Or, on assiste aujourd’hui à un double mouvement : d’une part la publicisation de la vie privée, y compris amoureuse (inaugurée par Sarkozy, poursuivie par Hollande) ; de l’autre, la privatisation de la sphère publique sous l’effet à la fois du rétrécissement du domaine d’intervention de l’Etat et de la multiplication d’ « affaires » relevant, pour le moins, du conflit d’intérêts. Ce mouvement se double d’un autre, qui brouille plus encore les repères : d’une part la sexualisation de la vie des responsables politiques, alors que la sexualité est au plus intime de la vie privée ; d’autre part la politisation des questions sexuelles, comme en témoignent les projets de l’actuel gouvernement sur le harcèlement sexuel, le mariage gay, voire la suppression de la prostitution…
La démocratie commence par la reconnaissance de la nécessité d’un pouvoir légitime et, comme le dit le grand psychanalyste anglais Donald Winnicott, par « l’acceptation qu’il ne soit pas fait selon nos désirs mais selon ceux de la majorité ». Elle s’arrête quand le pouvoir ne se contente pas d’être obéi mais veut être aimé. Français, encore un effort pour être démocrates !
Michel Schneider
00:14 Publié dans Actualité, Manipulations médiatiques, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, élection, politique, théorie politique, sciences politiques, politologie, démocratie, narcissisme, psychologie, psycho-politique, entretien, médias, presse | |
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lundi, 01 octobre 2012
Redessiner la carte du Moyen Orient
Redessiner la carte du Moyen Orient
Entretien avec Jeremy Salt (Université Bilkent/Ankara)
Propos recueillis par Claudio Gallo pour http://www.eurasia-rivista.org/
Jeremy Salt est professeur d’histoire et de politique du Moyen Orient à l’Université de Bilkent, près d’Ankara. Son livre, intitulé “La destruction du Moyen Orient” constitue un brillant compte-rendu des cent dernières années d’histoire de la région, un ouvrage entièrement dépourvu des clichés orientalistes. La revue italienne de géopolitique “Eurasia” a demandé au Prof. Salt de nous expliquer les actuelles transformations à l’oeuvre au Moyen Orient et aussi de nous donner des précisions sur l’inextricable question kurde. Les Kurdes en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie ne cessent de parler de l’émergence prochaine d’un “Grand Kurdistan”.
Q.: Le Président syrien Bachar Al-Assad vient de donner carte blanche aux Kurdes du Nord de la Syrie. Cela pourrait-il constituer un “casus belli”, enclenchant une guerre entre Damas et Ankara?
JS: Il me paraît excessif de dire que Bachar Al-Assad a donné carte blanche aux Kurdes de Syrie. Il me paraît donc plus vraisemblable de dire que, dans le chaos total et diffus qui s’est abattu sur le territoire syrien tout entier, Bachar Al-Assad n’a pas pu empêcher les Kurdes de prendre le contrôle des régions où ils vivent et qui sont proches des frontières turques. Il est certain aussi qu’Al-Assad n’a nulle envie d’ouvrir un front contre les Kurdes alors qu’il essaie de neutraliser les groupes armés partout ailleurs dans le pays.
Si cette situation pourra ou non constituer un casus belli dépend de la lecture que fera le gouvernement turc de la situation; assurément, il sera alarmé à la perspective de voir se former une enclave kurde dans le Nord de la Syrie, qui favorisera la possibilité de créer un “Grand Kurdistan” dans un futur plus ou moins proche. Ces complications pouvaient être prévues mais elles n’ont pas été envisagées, il y a un peu plus d’un an, quand la Turquie a décidé de s’opposer au gouvernement syrien.
Q.: Ankara entretient un lien direct avec l’administration kurde dans le Nord de l’Irak, passant ainsi au-dessus de Bagdad. Selon vous, quel est là l’objectif de la diplomatie turque?
JS: Pour le moment, il me paraît difficile d’interpréter les actions de la diplomatie turque ou de saisir l’objectif qu’elle cherche à atteindre aujourd’hui dans la région. Si nous jettons un regard rétrospectif sur les aléas de la politique étrangère turque jusqu’au début de l’année 2012, nous pouvons constater que les deux politiques annoncées par le gouvernement AKP, celles du “soft power” et celle du “zero problems”, ont bien fonctionné sous l’impulsion du ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. La Turquie développait de solides relations de coopération avec ses voisins orientaux. Or la décision d’oeuvrer à un “changement de régime” en Syrie a complètement bouleversé cette perspective.
Les Etats-Unis et les pays du Golfe seront certainement reconnaissants envers la Turquie pour le rôle clef qu’elle a joué dans la campagne actuelle qui vise à faire tomber le gouvernement syrien. Cependant les coûts de cette option seront énormes pour la Turquie. Outre la rupture totale avec Damas, l’option anti-Al-Assad a affaibli considérablement les relations avec l’Irak et l’Iran; de plus, la Turquie est désormais en porte-à-faux avec la Russie.
Tout cela aurait pu être prévu, il y a un an, au moment où la Turquie, pour la première fois, a manifesté sa volonté de s’opposer au gouvernement de Damas qui a des liens très étroits avec l’Iran, fournit des installations portuaires à la flotte russe et qui, en plus, a eu des liens forts avec la Russie (comme, dans le passé, avec l’URSS) pendant plus d’un demi-siècle.
L’Irak s’est toujours opposé, dès le départ, à la politique turque en Syrie. D’abord parce que l’Irak ressent encore les conséquences de l’intervention occidentale de 2003 et aussi, partiellement, parce que la Turquie a développé des relations particulières avec le “gouvernorat” kurde du Nord aux dépens du gouvernement de Bagdad.
La Turquie entretient désormais des relations commerciales étroites avec le Nord de l’Irak. Il est tout à fait plausible d’affirmer que cette position, adoptée par Ankara, est dictée par le commerce, le pétrole et l’importance stratégique que revêt ce Kurdistan nord-irakien dans l’alliance qui lie la Turquie à l’Occident, ainsi qu’aux Etats arabes du Golfe, et l’oppose, ipso facto, à la Syrie et à l’Iran, à rebours des critères de la diplomatie néo-ottomane, dite de “zero problems”.
Il faut rappeler ici que plus de 60% des Irakiens sont chiites; l’élément sectaire de la politique irakienne revient à la surface chaque fois que l’on enregistre des attentats contre des Chiites ou lorsque l’on a émis des accusations graves contre le vice-président irakien, musulman sunnite, Tareq al-Hashimi, soupçonné d’organiser des “escadrons de la mort” anti-chiites. Al-Hashimi a quitté le territoire irakien et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est parmi ceux qui prennent sa défense.
Q.: L’indépendance est-elle à l’ordre du jour dans l’agenda du Président de la région kurde nord-irakienne Massoud Barzani?
JS: Le “gouvernorat” kurde du Nord irakien est déjà virtuellement indépendant en tous domaines, sauf que cette indépendance ne figure pas encore sur les cartes de la région. Il dispose d’une armée puissante, officiellement décrite comme une “force de sécurité” et développe une ligne de conduite politique propre, indépendante de la volonté du gouvernement de Bagdad. Une déclaration formelle d’indépendance n’est plus, sans doute, qu’une question de temps, de trouver des circonstances propices.
Barzani n’a jamais dissimulé ses vues: pour lui, une grande partie de l’Anatolie orientale turque est en réalité le “Kurdistan occidental”. L’inclusion de ce territoire, dans son ensemble, à un “Etat kurde” constituerait donc l’objectif final. Tout cela ne nous permet pas de comprendre aisément la nature des relations entre la Turquie et le Kurdistan du Nord irakien, ni celles qui président aux relations entre Ankara et le gouvernement central irakien.
Ces derniers mois, les Kurdes ont surtout mis en avant leurs propres intérêts. On l’a vu lorsque Barzani, récemment, a joué les médiateurs lors d’un colloque des Kurdes syriens, en leur demandant la réconciliation. Dès l’instant où les Kurdes syriens ont aligné dans leurs rangs une faction du PKK (Parti des Travailleurs Kurdes), le premier ministre turc était furieux.
La Turquie est donc en état d’alerte depuis le réveil des Kurdes de Syrie.
Q.: La chute d’Al-Assad en Syrie pourrait-elle amener à créer un Etat kurde?
JS: Les répercussions d’un éventuel effondrement de l’Etat syrien s’avèreraient révolutionnaires dans la région et personne n’est à même, aujourd’hui, de prévoir les choses, sauf qu’il y restera bien des ruines et de la misère. Pour le moment, cet effondrement ne peut constituer un objectif sérieux et il est peut probable qu’un nouveau gouvernement syrien, issu des forces anti-Al-Assad, veuille, lui aussi, l’émergence d’un “Grand Kurdistan”, vu les effets imprévisibles qui pourraient s’ensuivre.
Un gouvernement post-Assad pourrait se montrer complaisant à l’égard des Kurdes mais il ne voudra certainement pas voir s’instaurer un chaos qui menacerait ses intérêts dans toute la région. Une sorte d’Etat kurde a émergé en Irak suite à l’invasion de 2003 et à l’occupation dans les années suivantes, mais je ne pense pas qu’une situation similaire sera acceptée par tous en Syrie.
Q.: L’Iran est-il en train de jouer la carte kurde contre la Turquie?
JS: Ces deux Etats ont toujours joué l’un contre l’autre les cartes qu’ils avaient à leur disposition. C’est ce que l’on appelle la diplomatie. Tant l’Iran que la Turquie ont un problème kurde que leurs gouvernements respectifs peuvent exploiter, tant dans la région qu’en dehors d’elle. Ils l’ont fait dans le passé. Pour ces deux Etats, exploiter le problème kurde peut comporter des risques de répercussions.
Mais il n’y a pas de preuves, actuellement, que l’Iran utilise la carte kurde contre la Turquie, à moins que quelque chose m’ait échappé. Le danger majeur vient de la partie septentrionale de l’Irak, où le PKK et son équivalent iranien entretiennent des bases opératives.
C’est donc d’Irak et non d’Iran que les militants kurdes —terroristes selon le gouvernement turc— ont généralement lancé leurs opérations contre la Turquie.
Q.: Il semble que nous soyons revenu aux temps de la destruction de l’Empire ottoman, au début du 20ème siècle. Pensez-vous que cette comparaison est valide?
JS: Ce que nous pouvons d’ores et déjà percevoir derrière les scènes d’horreur qui se déroulent en Syrie, c’est la tentative plus explicite de donner une forme nouvelle au Moyen Orient, exercice qui a commencé dès la première guerre mondiale. Les Accords Sykes-Picot de 1916 ont figé les paramètres géostratégiques du Moyen Orient moderne; ces paramètres ont cessé de fonctionner pour les puissances impérialistes ou post-impérialistes et pour leurs alliés dans la région.
Nous avons traversé des phases multiples dans cette histoire récente du Proche- et du Moyen-Orient mais, quoi qu’il en soit, c’est bien l’Etat national qui a encaissé toutes les tensions, a résisté à toutes les frictions auxquelles il a été soumis. Parmi les phases traversées, rappelons d’abord celle de la crise de Suez en 1956, puis celle de l’attaque israélienne contre l’Egypte et la Syrie en 1967, attaque soutenue par l’Occident, et, enfin, la tentative israélienne d’instaurer un gouvernement fantoche au Liban. Le point focal qui attire toutes les attentions est la région que l’on appelle depuis toujours le “Croissant fertile”; aujourd’hui, c’est dans cette région que se trouvent l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine/Israël.
La région entière se prêterait parfaitement à un véritable effondrement ethnico-religieux si l’Occident faisait le premier pas.
L’invasion de l’Irak a été suivie de la destruction de l’Irak en tant qu’Etat unitaire. La nouvelle constitution irakienne, écrite à Washington (comme les constitutions irakienne et égyptienne d’avant 1940 avaient été rédigées à Londres, respectivement en 1920 et en 1930), a transformé un Etat séculier en un Etat reposant sur des bases confessionnelles et sectaires. On a établi un Etat central faible et, en même temps, on a favorisé l’émergence d’un “gouvernorat” kurde dans le Nord, devenu de plus en plus puissant au fil du temps. On a confié l’avenir de la ville pétrolière de Kirkouk à un futur référendum, ce qui a enclenché une véritable guerre démographique, dès le moment où les Kurdes ont cherché à obtenir le nombre suffisant d’habitants kurdes pour faire pencher la balance en leur faveur, tant dans la ville intra muros qu’en dehors d’elle.
La Syrie pourrait se prêter à un scénario similaire de démantèlement sur bases ethniques et religieuses, si la forme d’Etat actuellement au pouvoir venait à s’effondrer. En 1918, les puissances impérialistes ont divisé le Moyen Orient selon des critères qui leur paraissaient favorables à l’époque. Aujourd’hui, elles projettent un nouveau démantèlement et cherchent à redessiner la carte de la région, pour que la nouvelle donne aille dans le sens de leurs intérêts. Ce n’est pas un hasard si ce programme coïncide à la perfection avec les plans stratégiques à long terme d’Israël.
La Russie et la Chine sont pleinement conscientes du processus en cours. On peut donc dire que la situation actuelle peut se concevoir comme l’extension, au 21ème siècle, de la “Question d’Orient” ou du “Grand Jeu”, soit la lutte entre la Russie et la Grande-Bretagne. Il est sûr et certain que la lutte pour la Syrie donnera forme pour longtemps aux futurs Levant et Moyen Orient. Dans tous les cas de figure, les acteurs locaux peuvent d’ores et déjà être considérés comme les perdants du jeu.
(Claudio Gallo est rédacteur d’articles de politique internationale pour le quotidien italien “La Stampa”).
(Cet entretien est paru dans “La Stampa” et sur le site http://atimes.com/ en langue anglaise et sur le site http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 13 septembre 2012).
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Alle Staaten sollen das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Weltpolitik zu gestalten
Alle Staaten sollen das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Weltpolitik zu gestalten
UN-Menschenrechtsrat schafft das Mandat des Unabhängigen Experten zur Förderung einer demokratischen und gleichberechtigten Weltordnung
Interview mit Professor Dr. iur. et phil. Alfred de Zayas
Ex: http://www.zeit-fragen.ch/
thk. Professor Dr. iur. et phil. Alfred de Zayas wurde am 23. März zum Unabhängigen Experten bei der Uno zur Förderung einer demokratischen und gleichberechtigten Weltordnung vom Menschenrechtsrat ernannt. Er ist der erste, der dieses neu geschaffene Mandat übernehmen durfte, um so im Bereich der Demokratisierung der Uno und der in ihr vereinten Nationalstaaten wirken zu können. Bereits in der Herbstsession des Uno-Menschenrechtsrates hat Alfred de Zayas seinen ersten Bericht vorgelegt und ist dabei auf grosse Zustimmung gestossen. Der Unabhängige Experte, der eine lange Karriere an der Uno aufweist, war, wie er selbst sagte, nicht ganz unerwartet zu diesem Amt gekommen, da er sich schon sehr lange mit der Frage der Ausgestaltung echter, das heisst direkter Demokratie, wie sie in der Schweiz existiert, beschäftigt hat. Mit seinem Mandat möchte sich Alfred de Zayas für den Frieden und die Gleichwertigkeit der Völker einsetzen. Zeit-Fragen hat Professor de Zayas an der Uno in Genf getroffen.
Zeit-Fragen: Herr Professor de Zayas, wie muss man die Aufgabe Ihres Mandats verstehen?
Prof. Dr. de Zayas: Die Aufgabe bedeutet eine Synthese von bürgerlichen, politischen, wirtschaftlichen, kulturellen und sozialen Rechten. Es ist ein versöhnliches Mandat, das auf Zusammenarbeit bzw. Solidarität abzielt. Die Staaten des Nordens, des Südens, des Ostens und des Westens sollen sich in diesem Mandat finden und darin etwas Verbindendes sehen. Es ist ein konstruktives Mandat, das auf den Zielen und Grundsätzen der Uno-Charta aufbaut. Es ist also kein Mandat, das gegen einen bestimmten Staat, gegen eine bestimmte Region, gegen eine bestimmte Philosophie oder Ideologie zielt.
Hier geht es um zweierlei: um eine Demokratisierung auf der nationalen Ebene, aber auch auf der zwischenstaatlichen, internationalen Ebene.
Was muss man sich unter einer Demokratisierung auf internationaler Ebene vorstellen?
Wir brauchen eine Weltordnung, die wirklich demokratisch ist, die sich an den Bedürfnissen der Menschen orientiert. Das bedeutet, dass alle Staaten daran beteiligt werden müssen. Bei Entscheidungen, die das Zusammenleben auf unserer Welt betreffen, müssen alle Staaten als Vertreter ihrer Völker etwas zu sagen haben. Diese Gleichberechtigung, die Gleichwertigkeit aller, ist zentral im Text der Resolution 18/6, die das Mandat begründet hat. Ich werde mich sehr genau an den Wortlaut der Resolution halten, wie ich bereits in meinem ersten Bericht gezeigt habe.
Was soll damit erreicht werden?
Die Staaten der sogenannten dritten Welt, die Staaten des Südens, möchten eine Weltordnung, die auf Gerechtigkeit basiert. Sowohl der Handel als auch die Verteilung der Ressourcen muss gerecht geschehen. Die Kluft zwischen Arm und Reich darf nicht weiter vergrössert, sondern muss verkleinert werden. Ohne dass ich bestimmte Staaten nennen muss, kann ich die Thematik erkenntnistheoretisch so behandeln, dass ich Begriffe wie Demokratie, Gerechtigkeit, Gleichwertigkeit, Gleichberechtigung, Selbstbestimmung und nationale Identität mit Leben füllen kann.
Wie ist hier Ihre Vorgehensweise?
Es finden sich bei den Vereinten Nationen enorme Quellen dazu. Ich werde mich dabei auf die Berichte von ehemaligen Rapporteuren stützen, auf Studien der Unterkommission der ehemaligen Menschenrechtskommission, des Menschenrechtsrates selbst oder auf Studien der Generalversammlung. Gewiss beabsichtige ich keine Wiederholung dessen, was bereits gemacht worden ist. Ich werde aber darauf aufbauen. Wie Sie wissen, war ich Sekretär des Menschenrechtsausschusses und Chef der Beschwerdeabteilung. Auch die Jurisprudenz des Ausschusses steht mir zur Seite.
Wie schätzen Sie den Wirkungsgrad dieses Mandats ein?
Ich bin sehr optimistisch, was das Mandat anbetrifft, weil bereits viele positive Reaktionen bei mir angekommen sind, seitdem ich ernannt und meine E-Mail-Adresse an der Uno für alle bekannt wurde, nämlich ie-internationalorder(at)ohchr.org. NGO, Intergouvernamentale Organisationen, Staaten, zivile Organisationen und einzelne Personen haben sich mit konkreten Vorschlägen bei mir gemeldet – zum Beispiel, wie sie mein Mandat verstehen, wo sie die Prioritäten sehen usw. Diese Anliegen und Vorschläge nehme ich ernst. Ich werde alles genauestens studieren. Bereits in meinem Bericht an den Menschenrechtsrat habe ich unter Absatz 11 eine Liste von Themenvorschlägen, die ich von Interessierten erhalten habe, zitiert. Ich werde diese Vorschläge natürlich bevorzugt behandeln.
Was entsteht aus all diesen Anregungen und Anfragen?
Ich werde mit hoher Wahrscheinlichkeit einen Bericht über den Begriff der Partizipation bzw. der Teilnahme der Menschen an der politischen Gestaltung in der Demokratie schreiben, aber über die Mitbestimmung auf der nationalen und internationalen Ebene, über Fragen der Manipulierung der öffentlichen Meinung usw. schreiben. Diese Studien werde ich dann nächstes Jahr dem Menschenrechtsrat vorlegen. Dabei geht es innerstaatlich nicht nur um das Wahlrecht, sondern auch um das Recht, politische Regeln mitzugestalten. Demokratische Wahlen alle vier Jahre sind eine gute Sache, aber man muss wirkliche Optionen haben und nicht nur pro forma stimmen. Die Bevölkerung muss auch die Gelegenheit haben, die Aussenpolitik authentisch mitzugestalten, so dass Regierungen nicht mehr gegen den Willen der Bevölkerung Aussenpolitik betreiben können.
International gesehen, sollten die UN bzw. der Sicherheitsrat insofern reformiert werden, dass mehr internationale Teilnahme bzw. Demokratie verwirklicht wird.
Im Oktober sprechen Sie vor der Generalversammlung. Worum geht es dort?
Ja, ich muss einen anderen ausführlicheren Bericht der Generalversammlung präsentieren. In diesem Bericht identifiziere ich eine Reihe von Hindernissen und versuche, gute Praktiken zu nennen und der Generalversammlung Empfehlungen zu unterbreiten. Das wird am 30. Oktober 2012 in New York – deo volente – geschehen. Ich werde sehen, welche Reaktionen die Staaten in der Generalversammlung auf meinen Bericht zeigen, was sie mir vorschlagen werden.
Wie kann man die Grundlagen des demokratischen Zusammenlebens anderen Ländern vermitteln? Ein «arabischer Frühling» oder militärische Interventionen der Nato helfen hier sicher nicht weiter.
Ich verstehe mein Mandat nicht als ein Mandat des Naming and Shaming. Mein Mandat ist, wie bereits gesagt, ein konstruktives, das helfen soll, diese Begriffe überall gleich zu verstehen. Wenn ich Demokratie sage, sollte das mehr oder weniger dasselbe sein, was auch eine Person in Nordamerika, Südamerika, Australien, Osteuropa, China, Indien oder Afrika darunter versteht. Es darf nicht sein, dass Demokratie à la carte verstanden wird, genauso wenig, wie es inakzeptabel ist, dass das Völkerrecht nach Belieben angewandt wird. Eines der Haupthindernisse für den Weltfrieden und das Erreichen einer demokratischen und gerechten «Weltordnung» ist nämlich, dass viele Staaten das Völkerrecht nicht gleichmässig anwenden, hier sagen sie ja und dort nein. Ohne bestimmte Staaten kritisieren zu wollen, möchte ich auf diese fundamentale Problematik hinweisen. Letztlich glaube ich, um ein englisches Wort zu verwenden: «The bottomline is participation.»
Das bedeutet?
Das heisst, die Bürger müssen an der Politik teilhaben und mitgestalten können, und zwar direkt. Das Modell der direkten Demokratie bietet hier enorm viel. Man muss die Möglichkeit haben, eine Gesetzgebung zu initiieren. Die Möglichkeit zur Prüfung von Gesetzen durch Referenden, aber auch die Möglichkeit, Regierungsbeamte bzw. Politiker zur Rechenschaft zu ziehen, wenn sie eine ganz andere Politik führen, als sie versprochen haben – das muss das Wesen der Demokratie sein. Die gewählten Politiker müssen belangt werden können, wenn sie das Versprechen, das sie dem Bürger gegeben haben, gebrochen und somit das Vertrauen missbraucht haben. Darum muss es eine Möglichkeit geben, diese Personen aus dem Amt zu entfernen. Bei uns in den USA gibt es dafür den Begriff des Recall oder Impeachment.
Ich werde also das Modell der direkten Demokratie genau studieren. Es geht um die Frage, wie man dieses Modell mit gewissen Abänderungen in anderen Ländern anwenden könnte. Allerdings muss man bei jedem Land seine Historie, seine Kultur, seine Tradition und seine individuellen Vorstellungen des Zusammenlebens berücksichtigen.
Welche Rolle hat für Sie dabei der Nationalstaat?
Genauso wie im antiken Griechenland mit der Polis ein Staat entstanden ist, in dem die Bürger an der Politik teilnehmen konnten, so soll es für die einzelnen Länder auch gelten. Also der Nationalstaat ist bei diesem Vorgang entscheidend. International gesehen möchten wir, dass alle Staaten das Recht haben, gleichwertig und gleichberechtigt die Weltpolitik zu gestalten. Aber auch intern, also national gesehen, müssen die Bürger eines bestimmten Staates für die eigene Identität, für die eigene Kultur die für sie richtigen Gesetze annehmen und eine Politik wählen, die die Menschenrechte und die Würde von allen Bürgern gewährt.
Herr Professor de Zayas, wir wünschen Ihnen viel Erfolg bei der Ausgestaltung Ihres Mandats und danken Ihnen herzlich für das Gespräch. •
Leser werden von Professor de Zayas herzlich gebeten, Ihre Vorstellungen an ie-internationalorder(at)ohchr.org zu verschicken.
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dimanche, 30 septembre 2012
Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”
Les déclarations d’Edward Luttwak à “La Stampa”
Le printemps arabe n’a été qu’une illusion! L’Amérique doit se retirer!
La Stampa a proposé récemment un entretien avec Edward Luttwak, historien et stratégiste américain. Ce belliciste à tous crins, ce “super-faucon”, qui avait été si souvent l’une des voix les plus dures parmi les exposants de l’intelligence stratégique américaine, dont le débat en Italie s’était fait l’écho, semble exprimer aujourd’hui la pensée rénovée d’une partie de l’établissement au sein de l’hegemon qui découvre de nouveaux rapports de force défavorables à Washington et décide un repli général. Mais quand ce repli aura-t-il lieu? En attendant, bonne lecture...
Luttwak: “Nous devons nous retirer du monde musulman, en n’y laissant qu’une présence stratégique minimale pour gérer nos intérêts”. Selon Edward Luttwak, analyste auprès du “Center for Strategic and International Studies”, la vague protestataire de ces dernières semaines sanctionne la fin d’une illusion: “Les néocons ont imaginé que la démocratie arriverait au Moyen Orient dès l’élimination de Saddam et le Président Obama s’est également fourvoyé en croyant que le dialogue la ferait avancer. Du moins, pour le moment, la démocratie n’intéresse pas le monde musulman. Nous devons abandonner nos rêves et nous concentrer, avec réalisme, sur nos intérêts”.
Q.: Que va-t-il se passer dans les pays arabes?
EL: Une explosion généralisée portée par une idéologie anti-américaine et un ressentiment contre les Occidentaux.
Q.: Par quoi aura-t-elle été provoquée?
EL: Par la pauvreté, l’insatisfaction économique, la marginalisation, le sentiment que cette partie du monde va une fois de plus rater le train. La culture judéo-chrétienne dit à ses ouailles qu’en ce monde il faut souffrir parce que la récompense arrivera seulement au paradis. L’islam, en revanche, promet des satisfactions terrestres: dès lors tout échec est inacceptable.
Q.: Donc le “printemps arabe” n’a pas changé les choses?
EL: Il faut que, dans nos têtes, une chose soit bien claire: les manifestations et émeutes ne se sont pas déclenchées parce que les gouvernements en place étaient trop peu démocratiques mais parce qu’ils étaient trop laïques. La famille du Tunisien Mohamed Bouazizi, qui s’était immolé par le feu, a déclaré qu’il avait commis son geste parce qu’il s’était senti outragé quand un fonctionnaire de sexe féminin lui avait refusé une licence. Le problème était donc que Ben Ali avait octroyé trop de charges à des fonctionnaires féminins. Ces révoltes ont donc apporté les élections mais non pas la démocratie. Les musulmans ne s’intéressent pas à une démocratie qui légifère puisque les lois ont déjà été données par Dieu par le biais du Coran. Dans de telles conditions, le vote ne sert qu’aux extrémistes pour arriver au pouvoir avec le soutien d’une majorité de la population.
Q.: Pourquoi avons-nous manqué notre appui à ce “printemps”?
EL: Nous avons commis plusieurs erreurs: avoir envahi l’Irak, avoir cru au “printemps” et avoir aidé les opposants libyens à renverser Khadafi. Quand celui-ci favorisait des attentats et cherchait à se doter d’armes de destruction massive, alors, oui, il aurait été juste de frapper. Mais une fois qu’il y avait renoncé et qu’il s’occupait de ses propres affaires, il fallait le laisser tranquille à son poste.
Q.: L’attaque de Benghazi était-elle prévisible?
EL: Tous savaient qu’à Dernah les hommes d’Al-Qaeda circulaient ouvertement sans se cacher, en plein jour.
Q.: Alors, aujourd’hui, que doivent faire les Etats-Unis?
EL: Parachever le retrait hors d’Afghanistan, éviter d’intervenir en Syrie, supprimer les aides économiques et toute implication dans les affaires de la région. Pendant quelques temps, il faut laisser les musulmans régler leurs comptes entre eux.
Q.: Et ainsi on ne risquera plus de subir des attentats en Occident...
EL: Nous devons certes maintenir une petite présence stratégique et ne frapper que lorsque nous prenons connaissance d’un camp d’entraînement ou que nous avons un affrontement direct avec des groupes terroristes. Nous prendrons le pétrole où nous le pourrons, par exemple en Arabie Saoudite. Nous devons aussi développer nos propres ressources énergétiques et veiller à nos seuls intérêts.
(entretien repris sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 21 septembre 2012).
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lundi, 07 mai 2012
Ernst Jünger, 102 years in the heart of Europe (English subtitles)
Ernst Jünger, 102 years in the heart of Europe (Swedish comments - German answers of Jünger - English subtitles)
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jeudi, 01 décembre 2011
Entretien avec Enrique Ravello (PxC) sur les élections espagnoles
Outre cette victoire de la droite, le parti identitaire catalan Plataforma per Catalunya (PxC) a confirmé sa laborieuse percée politique, qui s’affirme élection après élection. Cette année, PxC avait présenté des listes dans les quatre provinces de Catalogne (Barcelona, Tarragona, Lérida, Gerona). Les identitaires catalans n’ont pas encore réussi à décrocher un siège de député (il leur aurait fallu obtenir 3% des suffrages dans la province de Barcelone, mais PxC est resté scotché à 2%). Cependant c’est la première fois depuis longtemps qu’une formation identitaire ou nationaliste pouvait espérer décrocher un siège. Et devrait être en mesure de le faire lors des prochains scrutins.
Pour faire le point sur la situation politique en Espagne et l’avenir du mouvement identitaire outre-Pyrénées, nous avons rencontré Enrique Ravello, responsable des affaires extérieures de Plataforma per Catalunya.
Quel est votre sentiment sur les résultats de votre mouvement aux élections législatives ?
Nous obtenons 60.000 voix sur l’ensemble de la Catalogne (59781 pour être précis), dont 52985 dans la province de Barcelone (soit 2,02% des voix à Barcelone). Nous avons beaucoup travaillé et progressé dans la banlieue de Barcelone, mais la capitale catalane nécessite encore du temps pour que nous y progressions de façon suffisante pour obtenir un siège de député dans la province.
Nous sommes un mouvement jeune, il nous a donc manqué encore quelques années de travail et un peu de couverture médiatique, mais pour la prochaine fois cela devrait être la bonne !
En comparaison, les autres partis espagnols de tendance nationaliste ont obtenu des scores extrêmement faibles, aucun d’entre eux ne rassemblant plus de 10.000 voix sur l’ensemble du territoire espagnol, alors que nous en rassemblons 60.000 sur la seule Catalogne.
En conclusion, nous aurions bien évidemment préféré faire un peu plus et entrer au Parlement espagnol, mais ce n’est vraiment pas un mauvais résultat pour nous.
Pouvez-vous nous décrire rapidement l’histoire de votre mouvement, ses orientations politiques ? Comment conciliez-vous votre régionalisme catalan avec l’Espagne ?
Plataforma per Catalunya a vu le jour en 2001, lorsque Josep Anglada décida de se présenter aux municipales dans sa ville, Vic (ville de 40.000 habitants près de Barcelone), avec pour slogan « pour un meilleur contrôle de l’immigration, améliorons la sécurité de la ville ». En 2001, l’Espagne vivait en pleine démagogie immigrationiste, et autant les conservateurs du Parti Populaire que les socialistes du PSOE clamaient les bienfaits de la légalisation massive des immigrés qui « contribuaient au développement économique du pays » et « s’intégraient très bien dans notre société ». Anglada fut l’un des premiers à remarquer que ce n’était pas le cas, et aujourd’hui ce sont ces mêmes conservateurs et socialistes qui veulent se rapprocher de notre discours anti-immigration devant le chaos généré par la légalisation de millions d’étrangers dans notre pays.
En 2002, Plataforma per Catalunya a effectué sa première percée médiatique, après avoir rassemblé de nombreux manifestants contre la construction d’une mosquée à Premia de Mar, que nous avons réussi à stopper.
Rappelons qu’en 1996, l’Espagne comptait 1% de population étrangère (quasiment tous venus de l’Europe du nord, vivant ici leur retraite et étant parfaitement acceptés par la population espagnole). Aujourd’hui, nous avons 14% d’étrangers en Espagne, légalisés de nombreuses façons, et provenant de divers pays du Tiers Monde.
Aux élections locales de 2003, cinq conseillers municipaux ont été élus et la presse commence à parler de « l’effet Anglada ». En 2007, le nombre de conseillers municipaux s’élève à 17. Cette même année, des délégations du Vlaams Belang et de la Lega Nord participent au 5ème congrès du parti, marquant l’intégration de PxC au réseau des partis identitaires européens.
En novembre 2010 ont eu lieu les élections au Parlement catalan : Plataforma per Catalunya a obtenu 2,6% des votes, il ne nous a manqué que quelques milliers de voix pour atteindre les 3% nécessaires pour obtenir une représentation au Parlement catalan. Au printemps suivant, en mai 2011, PxC a rencontré le succès aux élections locales, en obtenant 67 élus.
Concernant les relations entre notre défense de la Catalogne au sein de l’Espagne notre position est claire : nous plaidons la défense et la promotion maximales de la langue, de la culture et de l’identité catalanes, par là nous demandons également un maximum d’autonomie, tout en restant au sein de l’Etat espagnol et en faisant preuve de solidarité et de coopération avec les autres populations (basque, castillane, gallique) qui composent notre Etat historique.
Il faut savoir que le processus de formation de l’Espagne est assez différent de celui de la France, qui est depuis toujours beaucoup plus centralisée. Durant l’Espagne des rois catholiques, on ne parlait que le catalan en Catalogne, et le castillan ne commença à être introduit qu’à partir de 1714 et Philippe V, premier Bourbon à régner en Espagne. Jusqu’alors, la Catalogne avait gardé sa langue, ses lois et son autonomie et cela ne l’empêche pas de se sentir pleinement espagnole, tout comme la Castille.
En ce sens, Plaraforma per Catalunya est pour réactualiser la forme traditionnelle selon laquelle l’Espagne fut organisée durant des siècles, qui n’était pas celle de l’assimilation à un modèle central unique, mais l’intégration harmonieuse de tous les territoires et peuples qui composent l’Espagne dans le plus grand respect et la promotion de ses identités respectives.
Les medias parlent de votre projet de créer un parti national, avec d’autres « Plataforma ». Pourriez-vous nous en dire plus ?
Lors de notre prochain congrès, nous annoncerons la création de ce parti national avec un nouvel acronyme et avec une action dans tout le territoire espagnol. Ce parti aura des délégations dans chacune des communautés autonomes (régions) espagnoles, où il pourra agir sous un acronyme général et, comme cela est le cas en Catalogne, avec l’acronyme de cette communauté (région). En Catalogne, nous continuerons donc à rester Plataforma per Catalunya.
Le parti national continuera à avoir une structure unique d’organisation et de direction, et sera dirigé par l’actuel président et comité exécutif de Plataforma per Catalunya, qui logiquement iront investir des personnes d’autres lieux en Espagne.
Nous ferons une présentation médiatique au courant de l’année à venir. Nous sommes totalement assurés que ce parti sera la force identitaire de référence pour tous nos amis européens.
Lors de votre campagne, vous avez reçu le soutien de partis populistes et nationalistes comme le Vlaams Belang, le FPÖ ou la Lega Nord. En France, vous avez des contacts avec plusieurs structures. Quelle est votre stratégie au niveau européen ?
Avant toute chose, nous souhaitons exprimer notre gratitude envers le FPÖ et le Vlaams Belang, pour tout l’appui logistique, politique, personnel de toute sorte qu’ils nous ont donné durant ces dernières années.
Nous entretenons avec ces deux mouvements d’étroites relations officielles, et ils sont notre référence pour toute alliance et discussions au niveau européen. Nous tenons aussi à signaler que nous avons une relation fluide avec la Lega Nord, dont nous savons qu’elle va être plus étroite encore dans un futur proche.
![Interview d’Enrique Ravello (PxC) après les élections espagnoles [vidéo] Interview d’Enrique Ravello (PxC) après les élections espagnoles [vidéo]](http://fr.novopress.info/wp-content/uploads/2011/11/congresdaisy15.jpg)
Représentants de la Lega Nord au dernier congrès de PxC
Notre stratégie européenne est simple. Nous pensons que la coordination et la collaboration entre tous les mouvements identitaires européens est une nécessité absolue par ce que nous voulons éviter la déliquescence de notre continent et répondre à la menace mortelle que rencontre notre civilisation millénaire : l’immigration, la mondialisation, l’islamisation, la régression démographique, la colonisation par des millions d’immigrés installés sur notre territoire, la soumission de notre économies aux marchés financiers internationaux sont des dangers d’une telle dimension à laquelle seule une réponse coordonnée de toutes les forces identitaires européennes peuvent faire face.
Mais soyons clairs : nous ne pouvons pas subordonner les intérêts de l’Europe au bénéfice des pouvoirs atlantistes pilotés par Washington au nom d’une soi-disant « lutte contre l’Islam », qui est un sophisme de la propagande du système, comme on a pu le constater récemment en Libye.
L’Espagne fait partie des pays en situation délicate en ce qui concerne sa dette publique. Quelles en sont selon vous les causes, et quelles solutions préconisez-vous ? Etes-vous partisan, comme Marine Le Pen, d’une sortie de l’euro ?
Le niveau de la dette de l’Espagne est intolérable, comme pour tous les pays de notre environnement (y compris les Etats-Unis), nous sommes arrivés à un niveau de dette que nous ne sommes plus en mesure de dominer.
Cette situation est une conséquence d’une des plus grandes erreurs de la classe politique occidentale : penser à court terme et privilégier l’intérêt du parti à celui de la communauté nationale. C’est ainsi que les politiques se sont endettés (ou plus exactement nous ont endetté) de manière irresponsable, uniquement pour obtenir les faveurs de l’électorat et réussir leur réélection, sans se soucier des proportions que prenait la dette.
Eh bien, le moment du remboursement arrive désormais, et il n’y a plus d’argent pour le faire. Dans ces circonstances, le pire est que les banques qui ont prêté cet argent ne veulent pas seulement être remboursées mais veulent aussi obtenir la subordination intégrale du pouvoir politique au pouvoir économique, avec pour conséquence le sacrifice de l’Etat-providence pour les intérêts des marchés financiers internationaux. Un désastre, avec des coupables connus : les hommes politiques libéraux et socio-démocrates.
Dans ce contexte, à court terme, il faut générer urgemment des excédents budgétaires aptes à réduire progressivement la dette. Mais il faudra pour cela obligatoirement encadrer le paiement des intérêts de la dette, et imposer à l’avenir des limites légales aux conditions d’endettement.
Dans le même temps, il faut taxer l’hyper-classe et l’Empire bancaire, notamment les bénéfices bancaires et les transactions financières internationales, et éliminer tous les paradis fiscaux et autres stratégies de défiscalisation (résidences et nationalités de « convenance ») qui sont la base de l’évasion fiscale. Le remboursement de la dette ne peut pas se faire que sur le seul dos de la classe moyenne !
Bien que l’Euro ait appauvri l’économie espagnole, une sortie unilatérale ne serait pas possible, et en ce moment cela générerait plus de problèmes que de solutions pour l’Espagne. Le problème de l’Euro, c’est qu’il n’est soumis au contrôle d’aucun pouvoir public, sinon à celui de la Banque Centrale Européenne, une entité financière indépendante et sans responsabilité ni légitimité politique ou démocratique. C’est cet aspect que nous reprochons à l’UE, qui est hélas une institution technocratique et mondialiste, c’est pour cela que nous disons non à l’Europe des banquiers et des technocrates, mais nous dirons toujours oui à l’Europe des peuples et des nations, à cette Europe que nous voulons construire autrement.
Par ailleurs, nous sommes en accord avec les déclarations de Marine Le Pen demandant une sortie de la France de l’OTAN, une politique de défense indépendante des Etats-Unis, et un rapprochement stratégique avec la Russie. Cela pourrait modifier l’équilibre international actuel et permettre d’en finir avec l’hégémonie des Etats-Unis sur la scène mondiale.
Comment expliquez-vous qu’en dehors de votre mouvement, les autres partis nationalistes en Espagne réalisent des scores incroyablement faibles ?
Il me semble difficile de critiquer le travail des autres partis nationalistes, ce sont eux qui doivent établir une autocritique, qui doit être basée sur un seule mot d’ordre : rénovation et capacité de communication avec les électeurs.
Plataforma per Catalunya a réussi parce que nous avons su aborder les problèmes contemporains (immigration, islamisation, mondialisation, finance internationale) et présenter nos solutions sans les interférer avec des considérations passéistes. Beaucoup de partis nationalistes espagnols ont trop de tabous sur les identités régionales et continuent de s’arcbouter sur une conception centraliste de l’Etat espagnol.
Je ne suis pas là pour décider à leur place, mais je crois que tant qu’ils ne rompront pas avec les références centralistes du passé, ils ne pourront pas escompter de se développer. C’est d’autant plus regrettable que ces mouvements disposent de personnes de grande valeur.
Cependant, nous sommes convaincus que lorsque nous aurons fait l’annonce de notre parti national, nous serons un catalyseur pour tous ceux qui veulent avec nous renouveler et faire avancer les idées identitaires et sociales.
Propos recueillis par Philippe Derricks
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vendredi, 21 octobre 2011
The Sunic Journal - AltRight Radio - The European New Right
The Sunic Journal
AltRight Radio
The European New Right
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samedi, 08 octobre 2011
Les idées claires et la République européenne
Les idées claires et la République européenne
Entretien avec Pierre Le Vigan
Jean-Marie Soustrade : Quel est la réception de votre dernier livre La tyrannie de la transparence ?
Pierre Le Vigan : J’ai de bons échos d’un certain type de public : les gens qui aiment les idées claires, loin de tous les excès de l’intellectualisme à la Derrida mais qui veulent aller au bout des idées claires. L’homme aime bien mettre en place, dit Clément Rosset, « des stratégies pour obscurcir des vérités simples ». Il faut faire le contraire, remettre de la clarté là on a mis du brouillard. Sans pour autant s’illusionner sur la simplicité toute relative des choses.
J.-M.S. : Vous abordez des sujets variés mais qu’est ce qui fait l’unité de votre démarche ?
P.L.V. : Ce qui en fait l’unité, c’est tout d’abord l’unité de l’auteur, mais c’est aussi – et on me l’a fait remarquer – le fait que mon sujet, c’est en fait la société tout entière ou encore le monde moderne tout entier. La variété d’angles de vue qui sont les miens n’est qu’une façon de remettre sur le métier la même interrogation : comment peut-on encore « faire société » dans une société où les valeurs les plus essentielles sont soit niées soit relativisées : aimer sa patrie serait affaire de goût, ou de simple préférence culinaire, le bien commun ne serait que la somme des intérêts particuliers voire n’existerait pas, etc.
J.-M.S. : Vous citez souvent Tocqueville dans La tyrannie de la transparence. Vous n’êtes pourtant pas connu pour être un libéral ?
P.L.V. : Il y a une ambiguïté du mot « libéral ». Pour moi, la liberté de l’individu ne peut être le critère principal de l’organisation d’une société. C’est d’ailleurs une évidence et c’est pourquoi les libéraux radicaux disent que « la société n’existe pas; il n’existe que des individus », une formule qui est de Margaret Thatcher. Ce qui veut dire non pas seulement que le tout n’est que la somme des parties mais que le tout n’existe pas. À l’inverse de ce point de vue, je pense que la notion de bien commun doit primer. Ceci étant, je suis bien entendu pour la liberté et surtout, très concrètement, pour les libertés. Mais dans le domaine économique, les libertés ne peuvent être absolues, il y a des impératifs qui doivent primer : des impératifs politiques, l’indépendance nationale et européenne, et des impératifs sociaux, la cohésion sociale, et la justice sociale, ou encore l’équité. Je ne suis pas convaincu dans ce domaine que l’on puisse faire l’impasse sur John Rawls, qui n’est pas exactement un libéral, à moins d’avoir une conception très extensive du libéralisme.
Il faut d’ailleurs penser ensemble certaines analyses communautariennes et celle de Rawls. Ce qui est sûr c’est qu’on ne reviendra pas sur l’individu-sujet et que l’immersion communautaire holiste n’est plus de ce monde, qu’on le regrette ou non (le regretter est au demeurant totalement dépourvu de sens puisque personne de contemporain ne l’a connu sauf peut-être des anciens des « kibboutz », un mot qui veut dire « ensemble » ou « assemblée »).
J.-M.S. : Vous parlez avec sympathie d’une République européenne. Mais encore ?
P.L.V. : L’Europe doit évoluer vers une République européenne, mais aussi encore un Empire républicain. En quel sens républicain ? Républicain pour la dimension unitaire : défense commune, politique extérieure commune, égalité des citoyens face à la loi, politique économique européenne autocentrée. La République, c’est aussi l’élitisme républicain contre la communautarisation au nom de la « diversité » et contre la politique des quotas, et au fond contre la reproduction sociale de la super-classe mondiale au service de la finance.
Pourquoi aussi un Empire républicain ? Un « Empire » pour le respect de certaines différences : il peut y avoir une monnaie commune mais pas forcément unique, les réglementations peuvent être différentes dans certains domaines, les langues nationales et régionales doivent être préservées. C’est la notion d’Empire, mais pas au sens d’impérialisme : ni l’Empire éphémère et artificiel de Napoléon, ni le Reich pangermaniste et raciste de Hitler, ni l’Amérique expansionniste et liberticide de Bush ne sont un modèle, bien au contraire. C’est l’Empire au sens d’un équilibre entre unité et autonomies, entre universalité et différences, comme l’Empire austro-hongrois, à qui il ne manquait guère que de devenir un Empire austro-tchéco-hongrois en donnant toute sa place à la Bohème-Moravie, ou comme le Brésil, qui conjugue unité et diversité de ses peuples, fut un Empire et est une République fédérale.
L’Empire républicain, c’est au plan constitutionnel un fédéralisme, mais avec une dimension qui va au-delà du patriotisme constitutionnel, car l’Empire, c’est aussi une idée unificatrice, un certain type de civilisation à aimer, à défendre, à vivre. Une certaine idée de nous même à affirmer. La vie sociale avant le productivisme, la solidarité avant l’enrichissement sans frein, la relocalisation et non la mondialisation. Le reterritorialisation et non le nomadisme.
J.-M.S. : Quels sont vos auteurs favoris ?
P.L.V. : Il faudrait toujours demander « en ce moment », car s’il y a des permanences, il y a aussi des inflexions dans les lectures de chacun. Je suis assez inconditionnel de Clément Rosset, de Frédéric Schiffter, de philosophes moraux comme vous le voyez.
J.-M.S. : Quel est le domaine de la pensée le plus important pour vous ?
P.L.V. : Le plus important, je ne sais pas répondre à cette question, mais le plus fascinant, c’est pour moi la cosmologie. Il y a en effet trois domaines de la philosophie : la morale, c’est-à-dire comment se tenir, la philosophie politique, c’est-à-dire comment se gouverner ensemble, et la vision du monde, qui inclue la cosmologie et même, en un sens, la morale et la politique.
• Propos recueillis par Jean-Marie Soustrade.
• Pierre Le Vigan, La tyrannie de la transparence, Paris, L’Æncre, coll. « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », 2011, 177 p., préface d’Arnaud Guyot-Jeannin, diffusé sur Internet par Librad et disponible à la Libraire Primatice : 10, rue Primatice, 75013 Paris.
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mercredi, 14 septembre 2011
R. Steuckers: "Vitalist Thinking is incorrect"
Archive de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998
Interview with Robert Steuckers
“Vitalist Thinking is incorrect”
by Jürgen HatzenbichlerThis year is the thirtieth anniversary of the 1968 revolution. What value does the “New Left” have for a rightist discourse today?
Steuckers: First, it has to be said that although the “New Left” demonstrated, rioted and mobilised the factories in Paris in May 1968, one million counter-demonstrators were also on the streets, there to put an end to the events. Furthermore, the “right” won in May; de Gaulle returned in June. One must keep in mind that the so-called “anti-authority movement” could only start the occupation of the institutions in 1988, after the assumption of power by Mitterand. Although between 1968 and 1981 the “New Left” carried a lot of weight in France, the “liberal-conservative Right” remained in power and was able to develop its “Weltanschauung”. One should also know, in order to understand ’68, that de Gaulle had changed his programme completely after the War in Algeria: he was anti-imperialist and anti-American, he visited Russia in 1965 and left NATO. In a speech in Cambodia, he depicted France as the leading anti-imperialist Power and as a partner for countries that were neither “americanist” nor communist. He also developed contacts with South America, which lead to the French aviation industry being able to drive out the Americans there. In Quebec in 1967, he exclaimed “free Quebec”, which was a direct provocation for the Americans, who didn’t tolerate it. Thus the May of ’68 was partly brought about by the American secret service, so that France would refrain from its anti-imperialist function.
In the German-speaking world 1968 is subsequently linked to “political correctness”. What impact did the revolution have in the francophone world?
Steuckers: Moralism appeared more strongly in Germany and with the German Left than in France. In France there are two concepts. There is May ’68: the student movement as a revolutionary movement. But there is also the “thought of ‘68”, la pensée ’68. When one speaks of it, one means a way of thinking like Foucault, Derrida, Deleuze and Guattari among others, who were especially inspired by Nietzsche. Nowadays “political correctness” criticises these philosophers because they think “lebensphilosophisch”, because they are “vitalists”.
This method of “deconstruction” criticises the modern age above all…
Steuckers: …yes, against the “Enlightenment”. Here I would like to highlight an “accent” of Michel Foucault. Foucault is of course regarded as a leftist philosopher, but at the start of his career, which he began with an article that appeared in 1961, he developed a thesis, which stated that the enlightenment was not at all the emancipation of humanity, but instead the beginning of omnipotent observation and punishment. When this article appeared, Foucault was branded a reactionary by certain guardians of virtue. It’s well known that Foucault was a homosexual… He said: “I must commit myself to the outsiders, I must play for the left, otherwise my career is lost.” Nevertheless, his thesis is valid: the enlightenment means observation and punishment. He further criticised the enlightenment as the “ground” for the French Jacobin state. For Foucault, enlightenment society embodies a new panoptical prison, in the middle of which stands a tower, from which all prisoners can be observed. The model of the enlightenment also embodies a “transparent” society without mystery, without a private sphere or personal feelings. Political correctness has seen that these thoughts are extremely dangerous for enlightenment states/ regimes. Foucault is branded a vitalist.
Which ideas of the “New Left” are still relevant?
Steuckers: I’ll have to answer this question in a roundabout way: what does the current “New Left” want? Does the “New Left” want to disseminate the ideas of Foucault, be against societies that want total surveillance and punishment? I can’t answer for the left. But what I do see is that the “New Left” never thinks nowadays, but merely wants to push through political correctness.
The left-right schema is now called into question by some rightists. Is the abolition of these opposites relevant?
Steuckers: I think that for several decades the right has repeated the same obloquies too often. Though I see that today in Germany certain philosophical currents are reading Foucault together with Carl Schmitt and Max Weber. This is very important; it is the kernel of a new conservative revolution, because it is anti-enlightenment. Though I don’t reject the entire enlightenment myself; not the enlightenment King of Prussia, Friedrich II for example. Nor do I reject everything from Voltaire – who was an enlightenment philosopher and gave an excellent definition of identity when he said: “There is no identity without memory.” I don’t reject everything, but I gladly reject political correctness, which claims to be heir to the enlightenment, but sold us a corrupt enlightenment. It has to be said, anti-enlightenment ideas are available on both the right and left. On the other hand, a certain “right”, above all the techno-conservative powers, no longer poses the question of values. These conservatives want an enlightenment profile like the politically correct left.
Can one say that in such a society, which sees everything in terms of economics and consumption, the intellectuals of the left and right are the last defenders of meaning and value?
Steuckers: The American debate answered this very well, when the philosopher John Rawls posed the question of justice. If the enlightenment ends in consumerism, neither community nor justice is possible. There are seemingly conservative and progressive values and here a debate over the deciding questions of tomorrow is possible, but the organised groups of “political correctness” will do everything to prevent it.
Where on the right do you see the possible divisions between a value conservative attitude and a reactionary position?
Steuckers: Nowadays a “value conservative” attitude cannot remain structurally conservative. This attitude defends the values that hold a community together. If structural conservatives, meaning economic liberals, absolutely avoid posing the question of values, then the dissolution of communities is pushed forward. Then we have the danger that states, and even an eventual global community, become totally ungovernable.
What value does the “Nouvelle Droite” have in today’s intellectual discourse?
Steuckers: Nowadays it no longer has a solitary position. It should back the American communitarians more and lead the debate against globalisation and for identity-building values. Outside of Europe and America: to observe those non-western civilizations, like China and the Asiatic states, which have twice rejected the enlightenment ideology of “human rights”; first in Bangkok then in Vienna. These societies have set out to ensure that “human rights” are adapted to their own civilizations, because, as the Chinese have said, humans are never merely individuals but are always imbedded within a society and culture.
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lundi, 12 septembre 2011
Entretien avec Paul Gottfried
Entretien avec Paul Gottfried : les étranges métamorphoses du conservatisme
Propos recueillis par Arnaud Imatz
Professeur de Lettres classiques et modernes à l’Elizabethtown College, président du Henry Louis Mencken Club, co-fondateur de l’Académie de Philosophie et de Lettres, collaborateur du Ludwig von Mises Institute et de l’Intercollegiate Studies Institute, Paul Edward Gottfried est une figure éminente du conservatisme américain. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur notamment le paléo et néoconservatisme. Proche de Pat Buchanan, qui fut le candidat républicain malheureux aux primaires des présidentielles face à George Bush père (1992), Paul Gottfried a été l’ami de personnalités politiques comme Richard Nixon et intellectuelles prestigieuses telles Sam Francis, Mel Bradford, Christopher Lasch…
1. Au début des années 1970 vous sympathisiez avec le courant dominant du conservatisme américain. Quarante ans plus tard, le spécialiste notoire du conservatisme américain que vous êtes, déclare ne plus se reconnaître dans ce mouvement. Que s’est-il passé ?
L’explication tient dans le fait qu’il n’y a pas de véritable continuité entre le mouvement conservateur américain des années 1950 et celui qui a pris sa place par la suite. Sur toutes les questions de société, le mouvement conservateur actuel, « néo-conservateur », est plus à gauche que la gauche du Parti démocrate dans les années 1960. Depuis cette époque, et surtout depuis les années 1980, les néo-conservateurs [1] dominent la fausse droite américaine. Leur préoccupation essentielle, qui éclipse toutes les autres, est de mener une politique étrangère fondée sur l’extension de l’influence américaine afin de propager les principes démocratiques et l’idéologie des droits de l’homme.
2. Selon vous, les conservateurs authentiques croient en l’histoire et aux valeurs de la religion ; ils défendent la souveraineté des nations ; ils considèrent l’autorité politique nécessaire au développement de la personne et de la société. Aristote, Platon, Saint Thomas, Machiavel, Burke ou Hegel sont, dites vous, leurs références à des titres divers. Mais alors comment les néo-conservateurs, partisans de la croissance du PNB, du centralisme étatique, de la démocratie de marché, du multiculturalisme et de l’exportation agressive du système américain, ont-ils pu s’imposer?
J’ai essayé d’expliquer cette ascension au pouvoir des néo-conservateurs dans mon livre Conservatism in America. J’ai souligné un point essentiel : à l’inverse de l’Europe, les États-Unis n’ont jamais eu de véritable tradition conservatrice. La droite américaine de l’après-guerre n’a été, en grande partie, qu’une invention de journalistes. Elle se caractérisait par un mélange d’anticommunisme, de défense du libre marché et de choix politiques prosaïques du Parti républicain. Il lui manquait une base sociale inébranlable. Son soutien était inconstant et fluctuant. Dans les années 1950, le mouvement conservateur a essayé de s’enraciner parmi les ouvriers et les salariés catholiques ouvertement anti-communistes et socialement conservateurs. Mais à la fin du XXème siècle cette base sociale n’existait plus.
Les néo-conservateurs proviennent essentiellement de milieux juifs démocrates et libéraux. Antisoviétiques pendant la guerre froide, pour des raisons qui étaient les leurs, ils se sont emparés de la droite à une époque ou celle-ci était épuisée et s’en allait littéralement à vau-l’eau. J’ajoute que les conservateurs de l’époque, qui faisaient partie de l’establishment politico-littéraire et qui étaient liés à des fondations privées, ont presque tous choisi de travailler pour les néo-conservateurs. Les autres se sont vus marginalisés et vilipendés.
3. (…)
4. (…)
5. Vous avez payé le prix fort pour votre indépendance d’esprit. Vos adversaires néo-conservateurs vous ont couvert d’insultes. Votre carrière académique a été torpillée et en partie bloquée. La direction de la Catholic University of America a fait l’objet d’incroyables pressions pour que la chaire de sciences politiques ne vous soit pas accordée. Comment expliquez-vous que cela ait pu se produire dans un pays réputé pour son attachement à la liberté d’expression ?
Il n’y a pas de liberté académique aux États-Unis. La presque totalité de nos universités sont mises au pas ( gleichgeschaltet ) comme elles le sont dans les pays d’Europe de l’Ouest, pour ne pas parler du cas de l’Allemagne « antifasciste » ou la férule a des odeurs nauséabondes. Tout ce que vous trouvez en France dans ce domaine s’applique également à la situation de notre monde académique et journalistique. Compte tenu de l’orientation politique de l’enseignement supérieur aux États-Unis, je ne pouvais pas faire une véritable carrière académique.
6. (…)
7. (…)
8. Vos travaux montrent qu’en Amérique du Nord comme en Europe l’idéologie dominante n’est plus le marxisme mais une combinaison d’État providence, d’ingénierie sociale et de mondialisme. Vous dites qu’il s’agit d’un étrange mélange d’anticommunisme et de sympathie résiduelle pour les idéaux sociaux-démocrates : « un capitalisme devenu serviteur du multiculturalisme ». Comment avez-vous acquis cette conviction ?
Mon analyse de l’effacement du marxisme et du socialisme traditionnel au bénéfice d’une gauche multiculturelle repose sur l’observation de la gauche et de sa pratique aux États-Unis et en Europe. Le remplacement de l’holocaustomanie et du tiers-mondisme par des analyses économiques traditionnelles s’est produit avant la chute de l’Union soviétique. Au cours des années 1960-1970, les marqueurs politiques ont commencé à changer. Les désaccords sur les questions économiques ont cédé la place à des différends sur les questions culturelles et de société. Les deux « establishments », celui de gauche comme celui de droite, ont coopéré au recentrage du débat politique : la gauche s’est débarrassée de ses projets vraiment socialistes et la droite a accepté l’Etat protecteur et l’essentiel des programmes féministes, homosexuels et multiculturalistes. Un exemple : celui du journaliste vedette, Jonah Goldberg. Ce soi-disant conservateur a pour habitude de célébrer la « révolution féministe et homosexuelle » qu’il considère comme « un accomplissement explicitement conservateur ». Sa thèse bizarre ne repose évidemment sur rien de sérieux… Mais il suffit qu’une cause devienne à la mode parmi les membres du « quatrième pouvoir » pour qu’une pléiade de journalistes néo-conservateurs la présentent immédiatement comme un nouveau triomphe du conservatisme modéré.
9. Vos analyses prennent absolument le contrepied des interprétations néo-conservatrices. Vous rejetez comme une absurdité la filiation despotique entre le réformisme d’Alexandre II et le Goulag de Staline. Vous récusez comme une aberration la thèse qui assimile les gouvernements allemands du XIXème siècle à de simples tyrannies militaires. Vous réprouvez la haine du « relativisme historique » et la phobie de la prétendue « German connection ». Vous contestez l’opinion qui prétend voir dans le christianisme le responsable de l’holocauste juif et de l’esprit nazi. Vous dénoncez l’instrumentalisation de l’antifascisme « outil de contrôle au main des élites politiques ». Vous reprochez aux protestants américains d’avoir pris la tête de la défense de l’idéologie multiculturelle et de la politique culpabilisatrice. Vous affirmez que les chrétiens sont les seuls alliés que les Juifs puissent trouver aujourd’hui. Enfin, comble du « politiquement incorrect », vous estimez que la démocratie présuppose un haut degré d’homogénéité culturelle et sociale. Cela dit, en dernière analyse, vous considérez que le plus grave danger pour la civilisation occidentale est la sécularisation de l’universalisme chrétien et l’avènement de l’Europe et de l’Amérique patchworks. Pourquoi ?
En raison de l’étendue et de la puissance de l’empire américain, les idées qu’il propage, bonnes ou mauvaises, ne peuvent manquer d’avoir une influence significative sur les européens. Oui ! effectivement, je partage le point de vue de Rousseau et de Schmitt selon lequel la souveraineté du peuple n’est possible que lorsque les citoyens sont d’accords sur les questions morales et culturelles importantes. Dans la mesure où l’État managérial et les médias ont réussi à imposer leurs valeurs, on peut dire, qu’en un certain sens, il existe une forme d’homonoia aux États-Unis.
En fait, la nature du nationalisme américain est très étrange. Il est fort proche du jacobinisme qui fit florès lors de la Révolution française. La religion civique américaine, comme sa devancière française, repose sur la religion postchrétienne des droits de l’homme. La droite religieuse américaine est trop stupide pour se rendre compte que cette idéologie des droits de l’homme, ou multiculturaliste, est un parasite de la civilisation chrétienne. L’une remplace l’autre. Le succédané extraie la moelle de la culture la plus ancienne et pourrit sa substance.
Pour en revenir au rapide exposé que vous avez fait de mes analyses, je dirai que je suis globalement d’accord. Mais il n’est pas inutile de préciser pourquoi je considère aussi essentiel, aux États-Unis, le rôle du protestantisme libéral dans la formation de l’idéologie multiculturelle. Le pays est majoritairement protestant et la psychologie du multiculturalisme se retrouve dans le courant dominant du protestantisme américain tout au long de la deuxième moitie du XXème siècle. Bien sûr, d’autres groupes, et en particulier des intellectuels et des journalistes juifs ont contribué à cette transformation culturelle, mais ils n’ont pu le faire que parce que le groupe majoritaire acceptait le changement et trouvait des raisons morales de le soutenir. Nietzsche avait raison de décrire les juifs à demi assimilés comme la classe sacerdotale qui met à profit le sentiment de culpabilité de la nation hôte. Mais cette stratégie ne peut jouer en faveur des Juifs ou de tout autre outsider que lorsque la majorité se vautre dans la culpabilité ou identifie la vertu avec la culpabilité sociale. Je crois, qu’à l’inverse de la manipulation bureaucratique des minorités disparates et du lavage de cerveau des majorités, la vraie démocratie a besoin d’un haut degré d’homogénéité culturelle. Je suis ici les enseignements de Platon, Rousseau, Jefferson ou Schmitt, pour ne citer qu’eux.
10. Parmi les adversaires du néo-conservatisme, à coté des « vieux » conservateurs, souvent stigmatisés comme « paléo-conservateurs », on peut distinguer trois courants : le populisme, le fondamentalisme évangélique et le Tea Party. Pouvez-vous nous dire en quoi ces trois tendances diffèrent du vrai conservatisme ?
Je ne crois pas que l’on puisse trouver du « paléo-conservatisme » dans l’un ou l’autre de ces courants. Les membres du Tea Party et les libertariens sont des post-paléo-conservateurs. Les évangéliques, qui n’ont jamais partagé les convictions des vieux conservateurs, sont devenus les « idiots utiles » des néo-conservateurs, qui contrôlent les medias du GOP (Grand Old Party ou Parti Républicain). Actuellement, les « paléos » ont sombré dans le néant. Ils ne sont plus des acteurs importants du jeu politique. À la différence des libertariens, qui peuvent encore gêner les néo-conservateurs, les « paléos » ont été exclus de la scène politique. Faute de moyens financiers et médiatiques, ils ne peuvent plus critiquer ou remettre en cause sérieusement les doctrines et prétentions néo-conservatrices. Le pouvoir médiatique ne leur permet pas de s’exprimer sur les grandes chaînes de télévision. Ils ont été traités comme des lépreux, des « non-personnes », comme l’on fait les médias britanniques avec le British National Party. Pat Buchanan, qui fut un conseiller de Nixon, de Ford et de Reagan et qui est connu pour sa critique des va-t-en-guerre, a survécu, mais il est interdit d’antenne sur FOX, la plus grand chaîne de TV contrôlée par les néo-conservateurs. Il ne peut paraître que sur MSBNBC, une chaîne de la gauche libérale, où il est habituellement présenté en compagnie de journalistes de gauche.
11. Vous avez été traité d’antisémite pour avoir écrit que les néo-conservateurs sont des vecteurs de l’ultra-sionisme. En quoi vous différenciez-vous du sionisme des néo-conservateurs ?
Les néo-conservateurs sont convaincus que seule leur conception de la sécurité d’Israël doit être défendue inconditionnellement. Il est pourtant tout-à-fait possible d’être du côté des israéliens sans mentir sur leur compte. Que les choses soient claires : il n’y a aucun doute que les deux parties, les israéliens et les palestiniens, se sont mal comportés l’un vis-à-vis de l’autre. Cela dit, c’est une hypocrisie scandaleuse, une tartufferie révoltante, que de refuser à d’autres peuples (disons aux Allemands et aux Français) le droit à leur identité historique et ethnique pour ensuite traiter les Juifs comme un cas particulier, parce qu’ils ont connu des souffrances injustes qui les autoriseraient à conserver leurs caractères distinctifs.
12. Quels livres, revues ou sites web représentatifs du conservatisme américain recommanderiez-vous au public francophone ?
Je recommanderai mon étude la plus récente sur le mouvement conservateur Conservatism in America (Palgrave MacMillan, 2009) et le livre que je suis en train de terminer pour Cambridge University Press sur Leo Strauss et le mouvement conservateur en Amérique. Vous trouverez également les points de vue des conservateurs, qui s’opposent aux politiques des néo-conservateurs, sur les sites web : www.americanconservative.com
www.taking.com [2]
13. Vos amis les néo ou postsocialistes Paul Piccone et Christopher Lasch, estimaient que les différences politiques entre droite et gauche se réduisent désormais à de simples désaccords sur les moyens pour parvenir à des objectifs moraux semblables ? Considérez-vous aussi que la droite et la gauche sont inextricablement mêlées et que les efforts pour les distinguer sont devenus inutiles ?
Je suis tout-à-fait d’accord avec mes deux amis aujourd’hui décédés. Les différences politiques entre droite et gauche se réduisent de nos jours à des désaccords insignifiants entre groupements qui rivalisent pour l’obtention de postes administratifs. En fait, ils ergotent sur des vétilles. Le débat est très encadré ; il a de moins en moins d’intérêt et ne mérite aucune attention. J’avoue que j’ai de plus en plus de mal à comprendre l’acharnement que mettent certains droitistes - censés avoir plus d’intelligence que des coquilles Saint-Jacques - à collaborer aux activités du Parti Républicain et à lui accorder leurs suffrages. Plutôt que d’écouter les mesquineries mensongères d’une classe politique qui ne cesse de faire des courbettes au pouvoir médiatique, je préfère encore assister à un match de boxe.
14. Dans les années 1990, deux universitaires néo-conservateurs ont soulevé de farouches polémiques en Europe : Francis Fukuyama, qui a prophétisé le triomphe universel du modèle démocratique, et Samuel Huntington, qui a soutenu que le choc des civilisations est toujours possible parce que les rapports internationaux ne sont pas régis par des logiques strictement économiques, politiques ou idéologiques mais aussi civilisationnelles. Ce choc des civilisations est-il pour vous une éventualité probable ou un fantasme de paranoïaque?
Je ne vois pas une différence fondamentale entre Fukuyama et Huntington. Les deux sont d’accords sur la nature du Bien : l’idéologie des droits de l’homme, le féminisme, le consumérisme, etc. La principale différence entre ces deux auteurs néo-conservateurs est que Fukuyama (du moins à une certaine époque car ce n’est plus le cas aujourd’hui) était plus optimiste qu’Huntington sur la possibilité de voir leurs valeurs communes triompher dans le monde. Mais les deux n’ont d’autre vision historique de l’Occident que le soutien du consumérisme, les revendications féministes, l’égalitarisme, l’inévitable emballage des préférences américaines urbaines c’est-à-dire le véhicule valorisant du hic et nunc.
Je ne doute pas un instant que si la tendance actuelle se poursuit les non-blancs ou les antichrétiens non-occidentaux finiront par occuper les pays d’Occident. Ils remettront en cause les droits de l’homme, l’idéologie multiculturaliste et la mentalité qui les domine aujourd’hui. Les nations hôtes (qui ne sont d’ailleurs plus des nations) sont de moins en moins capables d’assimiler ce que le romancier Jean Raspail appelle « un déluge d’envahisseurs ». En fait, l’idéologie des droits de l’homme n’impressionne vraiment que les chrétiens égarés, les Juifs et les autres minorités qui ont peur de vivre dans une société chrétienne traditionnelle. Pour ma part, je doute que l’idéologie ou le patriotisme civique de type allemand puisse plaire au sous-prolétariat musulman qui arrive en Europe. Cette idéologie ne risque pas non plus d’avoir la moindre résonance sur les latino-américains illettrés qui se déversent sur les États-Unis. Dans le cas ou les minorités revendicatrices deviendraient un jour le groupe majoritaire, une fois les immigrés parvenus au pouvoir, il y a bien peu de chances pour qu’ils s’obstinent à imposer les mêmes doctrines multiculturelles. En quoi leurs serviraient-elles ?
15. Vous avez anticipé ma dernière question sur les risques que devront affronter l’Europe et l’Amérique au XXIème siècle…
Je voudrais quand même ajouter quelques mots. La dévalorisation systématique du mariage traditionnel, qui reposait hier sur une claire définition du rôle des sexes et sur l’espoir d’une descendance, est la politique la plus folle menée par n’importe quel gouvernement de l’histoire de l’humanité. Je ne sais pas où cette sottise égalitariste nous conduira mais le résultat final ne peut être que catastrophique. Peut être que les musulmans détruiront ce qui reste de civilisation occidentale une fois parvenus pouvoir, mais je doute qu’ils soient aussi stupides que ceux qui ont livré cette guerre à la famille. Si ça ne tenait qu’à moi, je serai ravi de revenir au salaire unique du chef de famille. Et si on me considère pour cela anti-libertarien et anticapitaliste, je suppose que j’accepterai cette étiquette. Je ne suis pas un libertarien de cœur mais un rallié à contrecœur.
Propos recueillis par Arnaud Imatz
31/08/2011
Notes :
[1] Les figures les plus connues du conservatisme américain de l’après-guerre furent M. E. Bradford, James Burnham, Irving Babbitt, le premier William Buckley (jusqu’à la fin des années 1960), Will Herberg, Russell Kirk, Gerhart Niemeyer, Robert Nisbet, Forrest McDonald et Frank Meyer. Celles du néo-conservatisme sont Daniel Bell, Allan Bloom, Irving Kristol, S. M. Lipset, Perle, Podhoretz, Wattenberg ou Wolfowitz (N.d.A.I.).
[2] Dans son livre Conservatism in America, Paul Gottfried recommande trois autres sources qui peuvent aussi être consultées avec profit : l’enquête de George H. Nash, The Conservative Intellectual Movement in America Since 1945 (2ème éd., Wilmington, DE : ISI, 1996), l’anthologie de textes de Gregory L. Schneider, Conservatism in America Since 1930 (New York, New York University Press, 2003) et l’encyclopédie publiée par l’Intercollegiate Studies Institute, American Conservatism : An Encyclopedia (ISI, 2006), (N.d.A.I.).
Correspondance Polémia - 5/08/2011
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