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mardi, 23 décembre 2014

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

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Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

« Le projet South Stream était voué à l’échec dès le départ »

Propos recueillis par Thomas Gras

Ex: http://www.lecourrierderussie.com

Entretien avec Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.


Le 1er décembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une visite d’État en Turquie, que Moscou stoppait la réalisation du projet de gazoduc South Stream. La raison invoquée est la « position non constructive » de l’Union européenne. Vladimir Poutine a également annoncé que, pour répondre aux besoins de l’économie turque, la Russie était prête à construire un nouveau pipeline vers la Turquie et à le prolonger, si nécessaire, jusqu’en Grèce. Qu’est-ce qui se cache derrière la fermeture de South Stream ? Le Courrier de Russie a posé la question à Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.

Le Courrier de Russie : Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’abandon de la construction du gazoduc South Stream ?

Said Gafourov : J’ai été surpris par cette décision, même s’il fallait s’y attendre. Le projet South Stream, selon moi, était voué à l’échec dès le départ, car beaucoup trop cher [le coût du projet était estimé à quelque 25 milliards d’euros, ndlr]. La construction d’un gazoduc sous l’eau est une entreprise très onéreuse, et dangereuse. С’est une opération requérant d’importantes garanties sur le long terme et un partage des risques entre les parties. L’acheteur endosse la responsabilité de la demande, au cas où elle diminuerait, alors que le vendeur, ici Gazprom, est responsable du maintien des prix, s’ils venaient à monter.

LCDR : L’Europe est-elle d’accord pour partager ces risques ?

S.G. : En Europe, si les acheteurs sont des compagnies privées, les conditions sont fixées par Bruxelles. Et elles sont loin d’être équitables pour les fournisseurs, qu’il s’agisse de la Russie ou d’un autre pays. La position de l’UE consiste à dire : Vous amenez le gaz chez nous à vos frais, et nous le prenons au prix que nous voulons et sans garantie sur le long terme. Bien évidemment, cette situation ne peut pas satisfaire la Russie qui, dans le projet South Stream, se heurte en outre à un autre obstacle majeur : le troisième paquet énergie européen, interdisant aux producteurs de gaz de posséder des pipelines en Union européenne. Ce paquet contraint Gazprom à permettre à n’importe quel autre fournisseur d’utiliser son gazoduc pour livrer du gaz en Europe. Résultat, même si aucun autre acteur du marché ne se manifeste, la compagnie russe ne pourra pas utiliser le South Stream à pleine capacité, elle devra laisser une partie des pipelines en réserve, ce qui affecte grandement la rentabilité du projet et le rend économiquement peu fiable pour la partie russe. Le paquet énergie a été utilisé par l’UE comme une arme, et la Russie en a eu assez.

LCDR : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs ouvertement accusé l’Union européenne, le 5 décembre, d’avoir fait échouer le projet de gazoduc.

S.G. : L’Union européenne n’est pas « unique » : elle est constituée de points de vue politiques multiples et très différents. On y trouve notamment un groupe de bureaucrates qui se sont opposés à la réalisation du South Stream au nom de leurs intérêts personnels. Leur but n’était pas tant de faire du mal à Gazprom que de contrôler les flux monétaires liés au gaz afin de pouvoir s’en servir comme moyen de pression sur les compagnies et hommes politiques. Ces individus ne voulaient pas en arriver à la fermeture du projet, mais nous y sommes. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres et négociations secrètes de type mafieux.

LCDR : Doit-on définitivement faire une croix sur South Stream ?

S.G. : Non. Il y a des chances que le projet ne disparaisse pas complètement, bien que Gazprom affirme le contraire. La question centrale est de savoir quels changements auront lieu à Bruxelles dans les mois à venir. Les individus dont je parlais doivent être remplacés. Il faut briser cette bureaucratie mafieuse à Bruxelles. Les personnes chargées de la sécurité et de la livraison de gaz en Europe n’ont pas à commettre de tels actes irresponsables. Ensuite, la réouverture du projet dépendra beaucoup de l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la variation du coût du matériel de construction sous-marine, de l’obtention de garanties sur la demande et de la levée des sanctions contre Gazprom. D’ailleurs, les compagnies européennes impliquées [l’italien Eni, le français EDF et l’allemand Wintershall, ndlr] n’ont pas entériné la fin du South Stream et feront tout pour qu’il aboutisse.

LCDR : Le nouveau projet de Gazprom envisage de traverser la Turquie par un nouveau gazoduc afin d’aller jusqu’à la Grèce, où serait construit un hub à la frontière. Pourquoi cette route rencontrerait-elle plus de succès que le tracé par la Bulgarie ?

S.G. : Premièrement, le projet est moins cher, puisqu’il est principalement terrien, et deuxièmement, la Turquie ne suit pas le régime des sanctions. N’oublions pas que Gazprom est touché par les sanctions occidentales et ne peut obtenir de crédits à long terme auprès des banques européennes. Ensuite, la Grèce dispose de plus de pouvoir au sein de l’UE que la Bulgarie. D’autant que la prochaine élection présidentielle grecque [avancée au 17 décembre, ndlr] devrait être remportée par un représentant du parti de gauche, Syriza [très opposé à la politique de Bruxelles, ndlr].

LCDR : Quel rôle joue la Turquie dans cette affaire ?

S.G. : La Turquie compte devenir le principal centre de transit du gaz en direction de l’Europe du Sud, à la place de l’Ukraine. Gazprom a présenté un contrat intéressant à Ankara, lui accordant une ristourne sur le gaz. Bien que le prix de vente soit tenu secret, je pense que les Turcs pourraient payer moins de 300 dollars les 1 000 m3, alors que la moyenne européenne oscille entre 300 et 500 dollars. Le projet proposé par Gazprom n’est néanmoins pas une réalité, mais une possibilité. L’Union européenne doit maintenant prendre une décision quant à sa réalisation. Si Bruxelles est honnête d’un point de vue concurrentiel, elle acceptera le projet russo-turc, car elle doit être heureuse qu’il existe, outre l’Ukraine, une nouvelle route gazière au Sud.

Long de 3 600 kilomètres et d’une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, le South Stream devait relier la Russie à l’Europe du Sud sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, afin de contourner le territoire ukrainien. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie avait signé des accords intergouvernementaux avec l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction avait débuté le 7 décembre 2012 dans la région d’Anapa (Caucase russe), et la première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.

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« Bruxelles n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues dans le projet South Stream. Si les problèmes continuent, nous considèrerons d’autres opportunités et choisirons des pays de transit qui ne sont pas membres de l’Union européenne. L’Europe se trouvera avec encore un nouveau pays de transit. Je ne comprends vraiment pas à quoi Bruxelles est en train de jouer. »
Vladimir Poutine, le 24 mai, lors d’une rencontre avec les représentants des agences de presse internationales.

lundi, 22 décembre 2014

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Ex:

http://www.starktruthradio.com

Audio:

http://www.starktruthradio.com/?p=934

Duginxcvvbnb.jpgPaul Gottfried recently retired as Professor of Humanities at Elizabethtown College, PA. He is the author of After Liberalism, Multiculturalism and the Politics of Guilt and The Strange Death of Marxism His most recent book is Leo Strauss and the Conservative Movement in America.

Topics include:

Alexander Dugin and Martin Heidegger

The definition of Liberalism

The Eurasian school of thought

National Review’s Hit Piece on Dugin

How Neoconservatives attack their enemies such as Dugin as Fascist or Nazis

How Neoconservatives are a faction of the left

The Neoconservative View toward Russia

The Cold War and whether it was a mistake

The conflict with Russia in the Ukraine

Why Paleoconservatives tend to dislike Israel

Paul Gottfried’s upcoming book Fascism: The Career of a Concept

mercredi, 17 décembre 2014

H. Juvin: La liquidation du monde pour fabriquer des richesses

 

Hervé Juvin:

"La fin du XXe siècle, c'est la liquidation du monde pour fabriquer de la richesse"

 

lundi, 15 décembre 2014

Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale

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«Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale»

«Le droit international est universel et doit être appliqué partout de la même manière»

Interview d’Alfred de Zayas, historien et professeur universitaire*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

thk. Depuis la sécession de la Crimée, la signification du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est de nouveau à l’ordre du jour. On constate dès lors à quel point les principes du droit international sont souvent interprétés arbitrairement. Ce qui pour les uns doit valoir et fait l’objet d’approbation, doit être empêché dans d’autres régions du monde. L’attitude du «monde dominant» peut-elle être justifiée? Alors que la séparation du Kosovo a été reconnue sans problème par les Etats occidentaux, ces mêmes Etats ont clairement refusé d’accepter la sécession de l’Abkhazie et de la Crimée. En tant qu’observateur, on est obligé de constater que ce droit fait l’objet de deux poids, deux mesures. Cette contradiction nécessite une explication. Dans l’interview ci-après, le renommé spécialiste du droit international et auteur de nombreux livres, Monsieur Alfred de Zayas, analyse la situation du point de vue du droit international.

Horizons et débats: Monsieur, vous avez présenté votre rapport annuel devant l’Assemblée générale à New York. Il y était essentiellement question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans quelle mesure ce droit contribue-t-il à la paix dans le monde?

Alfred de Zayas: Nous savons qu’au cours des dernières soixante années le non-respect du droit à l’autodétermination des peuples a été la cause de plusieurs guerres. C’est pourquoi il est si important, aujourd’hui et dans le futur, d’appliquer ce droit à l’autodétermination car cette norme fondamentale du droit international représente une stratégie préventive contre les conflits armés. D’aucuns prétendent que le droit à l’autodétermination est réglé depuis la décolonisation. C’est faux. De nos jours, dans le monde entier, vivent de nombreux peuples, des autochtones, des peuples soumis à une occupation, des minorités importantes qui luttent pour le droit à l’autodétermination. Leurs revendications pour plus d’autonomie, de fédéralisme et d’indépendance doivent être entendues avant qu’elles ne dégénèrent en conflits armés. Tous les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques et par le dialogue. C’est pourquoi le 27 octobre, devant l’Assemblée générale de l’ONU(http://daccess-dds- ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N14/497/95/PDF/N1449795.pdf?OpenElement), j’ai exhorté les Etats d’être à l’écoute de leurs populations sans se focaliser de manière bornée sur le principe de l’intégrité territoriale et sans s’obstiner dans l’idée qu’il en est ainsi et pas autrement. Il est impératif qu’il y ait changement si nous voulons la paix. L’intransigeance est vectrice d’escalade et est de ce fait incompatible avec la Charte de l’ONU. Le principe de l’intégrité territoriale n’est pas absolu et doit être géré de concert avec d’autres principes du droit international, notamment les droits humains, y compris le droit à l'autodétermination. En d’autres termes, il convient de les équilibrer. En général, les frontières sont garantes de stabilité, toutefois elles peuvent être modifiées de manière pacifique et devraient être modifiées pour prévenir un conflit futur. D'ailleurs, il faut tenir compte du fait que le droit international est dynamique et se développe par la pratique des Etats. Donc la sécession du Kosovo a fait exploser l'intégrité de la Serbie – et a créé un précédent incontournable, comme aussi la sécession de la Slovénie, de la Croatie, de la Bosnie etc. Le droit international n'est plus le droit de 1945.En réalité, au cours de l’histoire, les frontières ont constamment été modifiées, malheureusement souvent par la guerre. C’est en particulier pour cette raison – pour éviter des conflits – qu’il faut veiller à ce que ces peuples habitant à l’intérieur de frontières nationales, soient au bénéfice de leurs droits de l’homme. Il faut toujours garder à l’esprit qu’il est question d’êtres humains et pas seulement de géopolitique. Les gens ont le droit fondamental de façonner leur destin. Tout spécialiste du droit international reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes comme un droit impératif (jus cogens), pourtant son application semble être très arbitraire.

Dans quelle mesure les actuels conflits tels que la reconnaissance du Kosovo, la sécession de la Crimée, le destin des Tamouls sont-ils évoqués dans votre rapport?

Dans mon rapport à l’Assemblée générale et aussi lors de la conférence de presse qui a suivi, je n’ai consciemment pas évoqué de conflits spécifiques. Je ne me sens pas en droit de livrer une réponse à tous ces problèmes complexes qui mettent malheureusement la paix de ces régions en danger. Ce que j’ai évoqué et ce qui sert de «valeur ajoutée» à mon rapport, ce sont les critères que j’ai formulés et qui peuvent être employés pour toutes les situations de conflits présentes et futures afin de contribuer à un arrangement à l’amiable des dits conflits. Ces critères se traduisent par une obligation au dialogue et l’exigence que dans leur juridiction les gouvernements favorisent les droits de l’homme de toutes les parties du peuple qui luttent pour leur droit à l’autodétermination sans discrimination, chicanes ou diffamation en les nommant «terroristes».

Comment pourrait-on résoudre ces questions?

Qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Kosovo, de l’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud, de la Transnistrie, du Haut-Karabagh, du Tyrol du Sud, des Tamouls, de la Papouasie occidentale, de Rapa Nui [Ile de Pâques], des Moluques, du Soudan etc., il convient de garder à l’esprit qu’il est question d’êtres humains qui aspirent en premier lieu à quelque chose de légitime, à savoir la création de leur propre identité, de leur droit à leur épanouissement culturel, à leur propre histoire. Si un Etat se montre hostile à une partie de sa population, c’est le pire que son gouvernement puisse faire, car cette partie de la population ne se sentirait plus dans l’obligation d’en respecter les lois. Dans une démocratie c’est en principe le peuple qui règne. Si un gouvernement formé d’élites ne se préoccupe pas des intérêts de sa population, ce gouvernement est voué à l’échec et met en danger la paix intérieure du pays et probablement aussi la paix régionale voire internationale.

Que peut faire un gouvernement dans un tel cas?

Si une partie de la population veut se séparer – comme par exemple en Ecosse – la méthode civilisée consiste à organiser un référendum de manière paisible. Il faut tenir compte du fait que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne veut pas obligatoirement dire indépendance totale. Il existe des étapes graduelles. On pourrait imaginer sans problème différents grades d’autonomie et même une organisation fédéraliste par laquelle les droits de l’homme de la population seraient mieux garantis. Bien des pays sont organisés de manière fédéraliste. Des Etats formés de divers groupes ethniques et religieux (parfois hostiles), et de groupes linguistiques seraient bien conseillé de considérer une constitution fédérale.

On pourrait dans ce cas prendre comme référence le modèle de démocratie directe suisse.

Le modèle suisse fonctionne. En Suisse, avec 4 langues et 26 cantons, les gens vivent ensemble en paix et on se respecte mutuellement. Tous sont citoyens et citoyennes du pays. La démocratie directe est garantie par les votes sur un grand nombre d’affaires courantes et par les instruments de l’initiative populaire et du référendum. Il n’y a pas de raison pour des réactions de violence, car la Constitution fédérale et le système gouvernemental démocratique garantissent les droits de toutes personnes aussi au niveau de la juridiction. Malheureusement ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres Etats.

Guardia_imperial_52.jpgA quoi pensez-vous?

Par exemple au Sri Lanka. Là, les Tamouls, qui représentent une grande partie de la population, se différencient de la majorité des Singhalais. Les Tamouls ont une autre histoire et une autre identité qui se sont manifestées dans leur recherche de l’autodétermination.
Entre 1983 et 2009, le monde a regardé sans réagir pendant que les Tamoules se faisaient massacrer par le gouvernement central. Ainsi ils n’ont acquis ni autonomie ni indépendance. Un autre groupe ethnique ayant en principe été légitimé à aspirer à l’autonomie ou l’indépendance était le peuple Igbo du Biafra/Nigéria qui a mené une guerre pour son autodétermination de 1967 à 1970 – et l’a perdue. Environ trois millions de personnes sont mortes pendant cette guerre et la famine qui s’en est suivie.

Par la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, on pourrait éviter des guerres …

… et par l’application de certaines méthodes, tels les plébiscites, on peut parvenir à des solutions pacifiques. En Ecosse, on a organisé un référendum et en Catalogne on a pu observer une consultation pacifique. Les Nations Unies ont elles-mêmes organisé des référendums au Soudan. Le dernier Etat accepté aux Nations Unies a été le Soudan du Sud. Sa naissance est une conséquence directe de la consultation organisée par les Nations Unies. Il en est de même pour la séparation de l’Ethiopie et de l’Erythrée qui a finalement eu lieu suite à un référendum organisé par les Nations Unies. On pourrait se servir de ce modèle dans bien des parties du monde où il y a des conflits. Mais pour cela, il faut une Assemblée générale engagée, s’occupant des conflits avant qu’ils ne dégénèrent. A ce point, je dois préciser que chaque référendum ne doit pas forcément aboutir à l’indépendance d’une région. Le Québec au Canada en est un exemple. On y a organisé un référendum en 1995 qui n’a pas conduit à la séparation. Quoi qu’il en soit, un référendum pacifique vaut toujours mieux qu’un conflit armé.

Comment peut-on éviter les abus du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour des intérêts de pouvoir et de géopolitique? Comment peut-on empêcher la subversion d’Etats souverains par des révolutions fomentées et financées de l’extérieur?

Il faut savoir différencier entre les cas mentionnés ci-dessus, les révolutions de couleurs et la situation en Syrie. Dans ce cas, il semble bien que la guerre civile n’est pas née du fait d’une discrimination ciblée d’une partie de la population, par exemple des chrétiens ou d’autres communautés exigeant en conséquence l’autodétermination et l’autodéfense. D’un côté, on a affaire à un gouvernement venu au pouvoir par le biais d’élections, de l’autre côté on a un mouvement de militants qui veulent obtenir un changement de régime sans élections. C’est bien sûr tout autre chose. Il faut différencier cela de la situation du groupe ethnique des Tamouls dans certaines parties du Sri Lanka qui ont de légitimes raisons de vouloir préserver leur culture et leur identité. Il faut savoir faire la différence entre une guerre civile, un coup d’Etat et une volonté légitime d’autonomie et d’autodétermination.

Dans l’affaire de l’Ukraine, le président américain Barack Obama reproche à Vladimir Poutine, de mettre en péril la paix dans le monde. Qu’en pensez-vous?

Dans ce cas, il faut se poser la question fondamentale de savoir ce qui met en péril la paix dans le monde. Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale, lorsque les parties en conflit refusent de négocier. Que dit la Charte des Nations Unies dans son article 2, alinéa 3? Tous les conflits doivent être résolus par le dialogue et la diplomatie, de façon pacifique. A ma connaissance, Poutine a depuis des mois prôné le dialogue, se déclarant prêt à discuter avec tout le monde. J’aurais volontiers observé une initiative du gouvernement ukrainien de Kiev de recherche du dialogue, dans un esprit de paix, avec les Ukrainiens russophones de Donetsk et Lougansk. Cela aurait été la voie civilisée pour trouver une solution au problème. On ne peut ignorer le fait que cette déstabilisation a des conséquences sur les pays voisins, dans ce cas notamment sur la Russie qui a un droit légitime de tenir à l’écart de ses frontières toute hostilité et activités révolutionnaires. La Russie a éprouvé une inquiétude légitime lorsque le 22 février 2014, le gouvernement démocratiquement élu a été renversé par un coup d’Etat. L’accord international conclu le 21 février entre les représentants du Maïdan, le président Ianoukovitch et les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne et de la Pologne, prévoyant des élections anticipées et entre temps la formation d’un nouveau gouvernement en tenant compte de tous les groupes impliqués fut rompu non pas par Ianoukovitch mais par les violences du Maïdan mettant en exécution le coup d’Etat. Les trois pays Allemagne, France et Pologne auraient dû protester et imposer le maintien de l’accord. Il en résulta donc une situation d’illégalité et d’instabilité. A la suite d’un coup d’Etat, il y a toujours certaines conséquences prévisibles mais aussi d’autres demeurant imprévisibles. L’une d’elle est qu’une partie de la population ukrainienne n’a pas reconnu les nouveaux dirigeants du pays de Kiev et ne les considère pas comme des représentants légitimes du peuple. Le professeur John Mearsheimer de l’Université de Chicago a publié récemment dans «Foreign Affaires» une analyse intéressante à ce sujet (www.foreignaffairs.com/articles/141769/john-j-mearsheimer/why-the-ukraine-crisis-is-the-wests-fault et Horizons et débats no 22 du 15/9/14).

Quel rôle les médias jouent-ils dans cette affaire?

Je constate avec inquiétude que les informations médiatiques – notamment celles des médias occidentaux – présentent presque à l’unisson uniquement des accusations envers la Russie. On ne dit mot de l’accord du 21 février, on tait soigneusement le coup d’Etat, comme s’il n’avait pas eu lieu. Ce qui m’inquiète particulièrement c’est le fait que la presse attise l’esprit de guerre au lieu de s’efforcer de calmer le jeu. On ne plaide pas pour le dialogue, on préfère s’obstiner en direction de sanctions et de solutions violentes au lieu de négociations. Cependant, selon la Charte de l’ONU, tous les Etats sont tenus de respecter et de favoriser le dialogue. Mais la presse ne le fait pas. Il faut donc se demander s’il y a violation de l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et si oui par qui. L’article 20 interdit toute incitation à la guerre. Or, de nombreux pays s’en donnent à cœur joie, au lieu de chercher une solution dans l’esprit de la Charte de l’ONU, protégeant les droits de l’homme de toutes les parties concernées, donc aussi ceux des populations de Donetsk et Lougansk.


En outre, il faut insister sur le fait que ni le droit à l’autodétermination, ni le principe de l’intégrité territoriale ne justifient le massacre de populations. Personne ne peut approuver les bombardements d’hôpitaux, d’écoles et de quartiers d’habitations. Dans les années 1994/95, il était clair pour tout le monde que le bombardement de centres civils, tel Sarajevo, était illégal. Je déplore que cette appréciation ne soit pas prise en compte lors des bombardements des populations en Ukraine orientale. En tant que spécialiste du droit international, je me permets de souligner une nouvelle fois que le droit international est universel et doit être appliqué partout de la même manière. On ne peut l’utiliser «à la carte». On ne peut pas prétendre que la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, la Macédoine, le Monténégro, le Kosovo ont le droit à l’indépendance, mais que les populations de Lougansk et Donetsk ne l’ont pas. Il faut tiré cela au clair. Il y a tous les jours des personnes tuées. C’est le devoir de tous les Etats de la communauté humaine de faire cesser ces tirs. Il faut tout mettre en œuvre pour trouver une solution pacifique. Notons qu’au cours des mois de mars, avril ou mai, on aurait eu l’option de créer une fédération en Ukraine ou une autonomie des districts russo-ukrainiens. Actuellement, il n’est pas certain qu’une population ayant dû subir des bombardements massifs veuille encore demeurer dans un tel système étatique.

Ce ne sera qu’à la suite de négociations et d’un dialogue qu’on pourra répondre à cette question.

Tout d’abord, il faut que les armes se taisent, sinon il n’y a pas d’espoir. Cependant, on apprend par la presse que Kiev s’apprête à lancer une nouvelle offensive. Cela comprend un énorme danger. Vouloir tenter de réintégrer cette partie du pays sous le contrôle de Kiev par la force exacerberait la catastrophe humanitaire au sein de cette région et augmenterait massivement les pertes humaines. Pour moi, la seule solution en conformité avec les droits humains, ce sont les négociations dans lesquelles doivent être impliqués non seulement Kiev et Donetsk mais également les Etats voisins ayant un intérêt légitime à ce que la région soit pacifiée.


Il s’agit également d’un processus démocratique, du fait que la démocratie est une véritable expression de l’autodétermination et celle-ci est une expression de la démocratie. Les critères que j’ai signalés dans mon rapport peuvent être une aide pour des négociations constructives. Il faut rappeler que le droit à l’autodétermination est partie intégrante de la Charte de l’ONU, se retrouve dans l’article 1 du Pacte international de l’ONU relatif aux droits civils et politiques, dans l’article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ainsi que dans de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce droit n'est pas caduc. Il y a encore de nombreux peuples autochtones, de peuples soumis à l'occupation et des minorités qui en ont besoin. Le monde en a assez de la politique politicienne, des euphémismes manipulateurs et des paroles creuses concernant les droits humains. La prévention des conflits – voilà le but de la communauté internationale. Droits humains, paix et justice!

Professeur de Zayas, nous vous remercions pour cette interview.    •

 (Interview réalisée par Thomas Kaiser)
(Traduction Horizons et débats)

dimanche, 14 décembre 2014

»Herzliche Verschiedenheit«

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»Herzliche Verschiedenheit«

Ein Gespräch mit dem Rußlandexperten Thomas Fasbender

Ex: http://www.sezession.de

Der promovierte Philosoph Thomas Fasbender ist vor zweiundzwanzig Jahren als Unternehmer nach Rußland gezogen. Im Manuscriptum-Verlag hat er unter dem Titel Freiheit statt Demokratie. Rußlands Weg und die Illusionen des Westens (268 S., 19.80 €, hier bestellen [2]) soeben ein exzellent zu lesendes Buch veröffentlicht, das sich nur am Rande mit dem aktuellen Ukraine-Konflikt, um so ausführlicher mit der »russischen Seele« auseinandersetzt. Ellen Kositza sprach mit ihm:

cover_fasbender.jpgSezession: Herr Fasbender, die Kategorien Befehl und Gehorsam haben die Russen bis heute in starkem Maße verinnerlicht. Zu modernen europäischen Gepflogenheiten – Toleranz, Transparenz, Mitspracherecht – scheint das nicht zu passen. Erleben Sie Ihre Russen als freie Menschen?

Fasbender: Sicher ist, daß der russische Mensch freier agiert, je nach Temperament auch rücksichtsloser. Das »vernünftige« Verhalten hat längst nicht den Stellenwert wie in Deutschland. Vitale Anarchie gehört genauso zum Leben wie die Sehnsucht nach dem starken Mann. In der Öffentlichkeit gibt es spürbar weniger kollektiven Druck (dieses tut man, jenes sagt man!) – das, was Sie »Gepflogenheiten« nennen, ein unübersetzbares Wort! Über deutsche Autofahrer, die nachts, weit und breit niemand anders zu sehen, vor roten Ampeln halten, können Russen sich nur amüsieren. Natürlich sind die Strukturen im Westen verläßlicher, Rechtsstaatlichkeit und alles, was damit zusammenhängt. Aber bedeutet das auch immer gleich mehr Freiheit? Manchmal, wenn deutsche Politiker oder Journalisten das Wort benutzen, frage ich mich ganz ehrlich: Was meinen die jetzt damit?

Sezession: Sie beschreiben, wie sehr die Gesellschaft und die behördlichen Strukturen von Bestechlichkeit in jeder Form durchsetzt sind. Ist Rußland in dieser Hinsicht lernfähig?

Fasbender: Bedingt. Korruption entsteht nicht über Nacht, und sie verschwindet nicht über Nacht. 2012 ist ein interessantes Buch der amerikanischen Wissenschaftler Acemoglu und Robinson erschienen: Warum Nationen scheitern. Die beiden behaupten, Staaten wüchsen und gediehen, wenn sich im Lauf ihrer Geschichte – maßgeblich im Zuge herber Kämpfe zwischen Bürgern und Macht – transparente und pluralistische Institutionen durchsetzen würden. Die Autoren nennen das »inklusive« Institutionen im Kontrast zu »extraktiven«. Inklusive Institutionen motivieren möglichst viele Bürger, auch ohne Zugehörigkeit zur herrschenden Elite am Gemeinwesen mitzuarbeiten und Wachstum zu schaffen. Was Acemoglu und Robinson nicht erklären: wieso fast nur protestantische Gesellschaften diese inklusiven Institutionen hervorgebracht haben, allen voran die USA, Großbritannien, Kanada, Australien, Skandinavien. Unzufriedenheit mit Korruption existiert überall. Doch was sind die Triebkräfte dafür, daß die eine Gesellschaft sie überwindet und die andere nicht? Korruption ist ein Kontinuum der russischen Geschichte. Man kann froh sein, wenn es zu einer Eindämmung kommt.

Sezession: Angenommen, der Protestantismus fördere die Transparenz – liegt die mangelnde Transparenz russischer Institutionen in der Orthodoxie begründet, und in Italien im Katholizismus?

Fasbender: Ganz offensichtlich bestimmt der in einer Gesellschaft vorherrschende Glaube den Charakter des kollektiven Miteinanders. Das gilt auch in weitgehend säkularisierten Gesellschaften; dort ist es dann die früher vorherrschend gewesene Konfession. Wobei die Ursache weniger in der Transparenz der Institutionen liegt als im Selbstverständnis des einzelnen in der Gemeinschaft. Schon der Begriff »Staat« wird in unterschiedlichen Kulturen völlig unterschiedlich verstanden. In Deutschland ist das Verständnis von Staat und Gesellschaft protestantisch geprägt, auch dort, wo die meisten Menschen katholisch sind. Kants kategorischer Imperativ wäre ohne Luther nicht vorstellbar. Sehen Sie sich bei Transparency International die Liste der Staaten mit der geringsten Korruption an. Die haben fast alle eine protestantische Vergangenheit, auch wenn dort heute kaum noch jemand in die Kirche geht.

Sezession: Ist Putin der richtige Mann, Transparenz in die Strukturen zu bringen, oder ist das gar nicht sein Ziel und seine Aufgabe? Umfassender gefragt: Ist es überhaupt sinnvoll, an Rußland und an die russische Gesellschaft westliche Maßstäbe anzulegen?

Fasbender: Acemoglu und Robinson zeigen, daß jeder Staat ein Minimum an Zentralismus und Inklusivität braucht, um überlebensfähig zu sein. Vor allem dann, wenn er sich als Macht im Wettbewerb mit anderen behaupten will. Putin weiß das genau – er muß das intellektuelle Potential des Landes erschließen, die russischen Menschen bewegen, initiativ und kreativ zu sein. Die Rohstoffe besitzt das Land sowieso. Was ihm im Wege steht, ist die mangelnde Praxis der Selbstverwaltung. Subsidiarität ist weitgehend unbekannt. »Die da oben« geben die Macht ungern aus den Händen, und »die da unten « wissen nichts Rechtes mit ihr anzufangen. Ich glaube dennoch, daß Rußland sich peu à peu ein Demokratiemodell schafft, das dem Land angemessen ist und auch ins 21. Jahrhundert paßt. Aber es wird sicher nicht identisch mit unserem deutschen oder dem sogenannten westlichen sein.

Sezession: Es heißt, alte Werte hätten bei den Russen in für uns unvorstellbarem Maße überlebt: Tradition, Familie; die russische Frau ist nicht »gegendert«. Nun kennen wir die hohen russischen Abtreibungszahlen. Wo sehen Sie Gründe hierfür?

Fasbender: Abtreibung wurde 1920 in der UdSSR praktisch schrankenlos legalisiert. Das war schlichtweg eine Verhütungsmaßnahme, für die meisten Frauen mehrfach hintereinander. Die Sterilisierung hingegen war bis 1993 illegal. Der Höchststand von 5,5 Millionen Abtreibungen bei zwei Millionen Geburten war 1965 erreicht. Seitdem ist die Zahl rückläufig. Allein zwischen 2002 und 2012 hat sie sich halbiert. Rußland steht immer noch an der Weltspitze. Ich bin aber sicher, daß sich da in den kommenden zehn, zwanzig Jahren noch einiges tut.

Sezession: Das sind extreme Zahlen. Lebensschützer weisen darauf hin, daß die hierzulande gängige Abtreibungsbereitschaft die Menschen von innen verrohe, daß sie Wunden und Narben hinterlasse. In Deutschland gab es auch im Vor-Pille-Zeitalter nie annähernd russische Zustände, es gibt sie auch heute nicht, wo für die Mehrzahl der Frauen Abtreibungen billiger (nämlich kostenlos) zu haben sind als Verhütungsmittel. Ist die Russin rauher, abgestumpfter? Oder pragmatischer?

Fasbender: Jede Diktatur verroht. Und bis 1991 herrschte in Rußland eine Diktatur, mehr als siebzig Jahre lang. Keine der materiellen Weltanschauungen heiligt das Leben als solches – immer nur abhängig von bestimmten Eigenschaften und Qualitäten. Auch die Nazis haben Menschen nach genau festgelegten Attributen für lebensunwürdig erklärt. Wie gesagt, Rußland hat 1920 als erstes Land der Welt die Abtreibung mehr oder minder bedingungslos legalisiert. Da braucht man sich über das Resultat nicht zu wundern. Es wäre höchst ungerecht, dafür »die Russin« in Haft zu nehmen.

Sezession: Was sehen Sie als die Gefahren und Risiken an, die Rußland heute zusetzen? Der Druck vom Westen, Zugriff vom Osten oder innere Fliehkräfte?

Fasbender: Ich halte Rußland in der Substanz für ein ziemlich stabiles Gebilde. Das liegt nicht zuletzt an den Bindungskräften der »rußländischen Zivilisation«. Politische Umwälzungen sind immer möglich, aber sie bleiben auf den Austausch von Teilen der Elite beschränkt. Westlich-demokratische Verhältnisse wird es nicht geben. China [3] verleibt sich vielleicht irgendwann die Äußere Mongolei ein, aber sicher nicht das ganze Sibirien. Der Süden ist und bleibt die offene Flanke zum Islam. Nun haben alle Reiche zu allen Zeiten Grenzkriege geführt, und Rußland hat darin eine jahrhundertelange Übung. Ja, es gibt diese ethnischen Fliehkräfte, aber man hat hier eine andere Fähigkeit, Unschärfen auszuhalten. Ein Nebeneinander in herzlicher Verschiedenheit ist in Rußland wohl ein gangbarer Weg. Im Verhältnis zum Westen regiert die alte Haßliebe. Europa wird schwächer, dadurch lösen sich die heutigen Probleme von allein. So arrogant wie derzeit wird der Westen in 25 Jahren nicht mehr auftreten.

Sezession: In den Begriff »Westen« beziehen Sie auch die USA ein, oder? Noch sind die USA ja die einzige global agierende, zumindest militärisch hochüberlegene Weltmacht.

Fasbender: Die USA sind wesentlich jünger als Europa, und sie haben den alten Kontinent als globale Macht schon im 20. Jahrhundert abgelöst. Doch auch Amerika schwächelt, vielleicht nur vorübergehend. Es ist an uns Europäern, unsere Zukunft zu bestimmen. Ich glaube definitiv nicht an die Vereinigten Staaten von Europa, und ich wünsche mir auch kein Europa unter dem Rockschoß einer zwischen Isolationismus und Weltpolizei schwankenden USA. Der Westen und Europa – das sind keine identischen Begriffe. Und Europa ist kein Druckkessel voller Imperien mehr, die sich auf Teufel komm raus bekriegen müssen. Was wir brauchen, und das gilt gerade für Deutschland, ist eine Option sowohl in Europa als auch jenseits des Westens.

Thomas Fasbender. Freiheit statt Demokratie. Rußlands Weg und die Illusionen des Westens, 368 S., 19.80 – hier [2] bestellen

 

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2014/12/fasbender_freiheit-statt-demokratie_russland_720x600.jpg

[2] hier bestellen: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/3710/freiheit-statt-demokratie.-russlands-weg-und-die-illusionen-des-westens

[3] China: http://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/3616/chinas-konservative-revolution-oder-die-neuordnung-der-welt

 

La Russie face au globalisme

 

La Russie face au globalisme

Entretien avec Xavier Moreau

Dans cet entretien réalisé à Moscou, Xavier Moreau revient pour nous sur l'actualité du conflit en Ukraine, la soumission de la France dans l'affaire du mistral et d'autres questions brûlantes de l'actualité politique international. Plus largement, nous l'avons questionné sur l'avenir des relations euro-russes et sur la réalité de la Russie comme modèle alternatif au globalisme.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

Propagation des manifestations anti-islamisation en Allemagne

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Propagation des manifestations anti-islamisation en Allemagne 
 
Pourquoi l’Europe ferait bien d’y prêter attention

Claude Sicard*
Ex: http://metamag.fr

Récemment, près de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de plusieurs villes d'Allemagne pour dénoncer la montée de l'islamisation de la société et l'effritement des fondements judéo-chrétiens. Un malaise exacerbé par les partis nationalistes européens mais qui reflète également une perte de repères de plus en plus tangible.


Atlantico : Alors que le modèle d'intégration allemand semblait mieux fonctionner que les autres, comment expliquer que l'Allemagne s'empare aujourd'hui du sujet ?

CS1.jpgClaude Sicard : Chaque lundi, en Allemagne, depuis prés de deux mois, les Pediga appellent à des manifestations contre l’islamisation de leur pays, et à Dresde 10.000 personnes ont défilé début décembre. Les Pediga sont un mouvement d’européens qui, se considérant comme "patriotes", s’insurgent  contre l’islamisation de l’Europe.


Dans quelle mesure cette contestation de l'islamisation prend-elle pied en Europe?

Un peu partout un éveil se produit: les Européens prennent conscience soudain des conséquences pour leur identité que vont avoir ces arrivées massives d’immigrants en provenance des pays islamiques : on voit se développer un peu partout des mouvements nationalistes de caractère populaire qui ont pour nom le Front National en France dont on s’étonne soudain du succès,  le Parti "Vrais Finlandais" en Finlande, le parti  du Peuple au Danemark, le parti PPV en Hollande, etc…


De quels malaises ce type de contestation, qui s'illustre par la montée du vote identitaire, est-il le reflet ?

Pour bien comprendre les enjeux de cette confrontation civilisationnelle, il faut s’en référer aux anthropologues. Ces derniers nous enseignent sur ce qu’est une civilisation, et ils nous disent qu’il est impossible que deux civilisations différentes coexistent dans un même espace géographique.Citons tout d’abord cette excellente définition d’une civilisation qu’a donnée l’anthropologue mexicain Rodolphe Stavenhagen dans un travail qu’il fit pour l’UNESCO : «C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels qui caractérisent  une société. Cela englobe en outre les arts, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances». Cette définition est sans doute l’une des meilleures qui puisse être donnée du concept de civilisation, un concept en fait très difficile à bien saisir, les personnes s’en tenant généralement lorsqu’on leur parle de civilisation à de simples manifestations extérieures, comme l’architecture, la mode vestimentaire, la musique, la gastronomie…. omettant totalement de comprendre qu’il s’agit de caractéristiques beaucoup plus profondes, des caractéristiques qui touchent à l’essentiel des individus : leur personnalité profonde, leur mode de pensée et leur façon de voir le monde. Il existe aujourd’hui à travers le monde, 5 ou 6 civilisations différentes, selon les auteurs, et chacune possède sa propre identité. Aussi l’arrivée et le développement rapide de nombreuses communautés islamiques en Europe pose-t-elle le problème inévitable de la confrontation sur notre territoire européen de notre civilisation, la civilisation occidentale dans sa version européenne, avec la civilisation musulmane qui est celle de tous ces nouveaux arrivants.


A quand peut-on faire remonter l'origine de ce malaise ? Peut-on faire un rapprochement avec les difficultés économiques -croissance atone, chômage- de la zone euro, ou ces interrogations sont-elles plus profondes ?

Cette confrontation avait été bien perçue déjà en 2003 par le grand  anthropologue Claude Levi Strauss, qui, interrogé par  Dominique Antoine Grison du Magazine Littéraire, avait déclaré : «Notre culture est sur la défensive vis à vis de menaces extérieures parmi lesquelles figure l’explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture».

CS2.jpgDans un de ses ouvrages, Claude Levi-Strauss explique  très clairement, ce qu’il advient lorsque deux civilisations différentes se trouvent en confrontation sur un même territoire. Il nous dit :«On aperçoit mal comment une civilisation pourrait profiter du style de vie d’une autre, à moins de renoncer à être elle même. Deux possibilités existent :- Soit une désorganisation et un effondrement du pattern d’un des groupes ;- Soit une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern lequel devient irréductible par rapport aux deux autres ».On a donc avec Levi-Strauss la réponse à notre problème : ou bien les nouveaux arrivants qui relèvent d’une autre civilisation que la nôtre abandonnent leur civilisation et s’intègrent dans la notre, ou bien ils la conservent, et alors émergera une autre civilisation sur notre continent, une civilisation que Levi-Strauss qualifie de "troisième pattern", un nouveau modèle donc, "irréductible par rapport aux deux autres". Cela signifiant que nous allons voir s’éteindre notre civilisation occidentale européenne, et que va inéluctablement  émerger une nouvelle civilisation.


Récemment, la Cour de justice européenne, dans une décision hautement symbolique, avait fait passer le principe de libre-circulation dans l'espace Schengen au second plan, en interdisant le principe du tourisme social. A quelles problématiques les institutions européennes sont-elles confrontées ? Quels sont les enjeux de l'émergence de cette question identitaire européenne ?

Les musulmans arrivent en Europe et s’y implantent avec leur civilisation, aidés par la Charte européenne des Droits de l’homme que le Conseil de l’Europe a pour mission de défendre bec et ongles. Cette charte interdit formellement aux pays signataires que nous sommes, nous les pays du vieux continent, de développer de quelconques mesures qui pourraient être de nature à faire obstacle a ce que ces nouveaux arrivants conservent leur culture. Il ne s’agit pas tant pour tous ces immigrants musulmans qui viennent s’installer en Europe de problèmes de religion que de problèmes d’identité : tous ces nouveaux arrivants revendiquent leur appartenance à la civilisation islamique, bien au delà de leurs croyances religieuses. Bon nombre, bien sûr, sont attachés à leur religion, mais ceux qui le sont moins revendiquent néanmoins leur appartenance à la civilisation islamique, une civilisation qui fut une grande civilisation dans le passé et que les musulmans voudraient voir  retrouver ses titres de noblesse dans le monde d’aujourd’hui.


Si les citoyens de notre continent se désintéressent du sort de notre civilisation, alors il se produira une très profonde mutation de celle ci, mutation vers ce que Levi- Strauss a nommé un autre "pattern". C’est d’ailleurs ainsi que meure toute civilisation. Un autre très grand esprit du siècle dernier nous avait avertis en se fondant sur l’étude des quelques 22 ou 23 civilisations qu’il avait eu à étudier tout au cours de son existence de chercheur, en nous laissant l’enseignement suivant: «Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident».


* Claude Sicard est consultant international et auteur de deux livres sur l'islam, "L'islam au risque de la démocratie" et "Le face à face islam chrétienté-Quel destin pour l'Europe ?"
**Interview réalisé par  Atlantico.fr et publié sur le site.

samedi, 13 décembre 2014

Entretien avec J. Bricmont: la république des censeurs

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La République des censeurs

Ex: http://radio-courtoisie.over-blog.com

Entretien sur radio courtoisie avec Jean Bricmont pour son livre La République des censeurs éditions de L'Herne.

De nombreux conflits en France sont « identitaires », par exemple sur l’Islam, le communautarisme, le sionisme et l’anti-sionisme, le racisme-sexisme-homophobie. Un des facteurs qui alimente ces conflits est que la notion de liberté d’expression et la séparation correcte privé-public n’est que très rarement comprise et encore plus rarement défendue. On aboutit à un climat généralisé de dénonciation mutuelle et une montée des antagonismes entre communautés.

Jean Bricmont est docteur en sciences, il a travaillé comme chercheur à l’université Rutgers puis a enseigné à l’université de Princeton toutes deux situées au New Jersey (États-Unis). Il est actuellement professeur de physique théorique à l'université catholique de Louvain, dans l'unité de recherche en Géométrie, Physique et Probabilité (GPP) (département de mathématique-physique) et membre de l'Académie royale de Belgique.

vendredi, 12 décembre 2014

Entrevista con Solidaridad Kosovo

Entrevista con Solidaridad Kosovo:

“Podemos afirmar que el Kosovo de hoy es lo que se conoce vulgarmente como ‘estado fallido'”

SOLIDARIDADKOSOVO
Minuto Digital ha tenido la oportunidad de entrevistar a la ONG Solidaridad Kosovo, una organización italo-franco-hispana, que ayuda a los cristianos de la región serbia de Kosovo. Sus cooperantes españoles realizaron su última misión humanitaria el pasado mes de septiembre. Es por ello que desde este digital, no hemos querido perder la oportunidad de saber de su labor humanitaria, así como de conocer la experiencia de primera mano de estos voluntarios, con el fin de conocer la situación real de Kosovo, un territorio independizado unilateralmente en el 2008 y que España no reconoce.

En primer lugar gracias por conceder esta entrevista a Minuto Digital. Seguimos desde hace tiempo vuestra actividad y la conocemos, pero quizás muchos de nuestros lectores no sepan de vosotros. ¿Qué es y por qué de Solidaridad Kosovo?

La gratitud es nuestra porque Minuto Digital se interese por Kosovo y nuestra labor humanitaria allí.

Los voluntarios y María, Directora de la escuela, posan con el material donado para habilitar la cocina de la escuela

Los voluntarios y María, Directora de la escuela, posan con el material donado para habilitar la cocina de la escuela

Solidaridad Kosovo es una ONG encargada en la cooperación y el desarrollo de la provincia serbia de Kosovo. El motivo de nuestra existencia es la de socorrer a la población serbia de Kosovo, una minoría perseguida por motivos étnicos y religiosos.

¿Cómo surgió la idea de crear Solidaridad Kosovo?

Realmente Solidaridad Kosovo, es la rama española de la organización francesa del mismo nombre creada en el año 2004. Uno de sus cofundadores, Nikola Mirkovic, amigo nuestro desde época universitaria, fue el que nos alentó a constituirnos en España al mostrarnos sus excelentes trabajos de campo.

¿Además de en Francia y España, en que países más se encuentra Solidaridad Kosovo?

Solidaridad Kosovo tiene sede, también, en Italia desde el año pasado. Estos voluntarios, hasta la fecha, han realizado dos misiones humanitarias a Kosovo y Metohija.

Cuando a un ciudadano español le hablan de Kosovo, rápidamente se le viene a la mente crimen organizado e islamismo. ¿Es esto cierto o se trata de un tópico?

Para nada es un tópico, si no que es un hecho demostrable empíricamente. Desde que Kosovo es una entidad territorial independiente de facto, en esta región se ha multiplicado la corrupción, el crimen organizado y el extremismo islámico. Podemos afirmar que el Kosovo de hoy es lo que se conoce vulgarmente como “estado fallido”, una situación ésta que acaba afectando tanto a los países limítrofes como aquellos que no lo son.

Lourdes dona el medicamento a las doctoras Anna y Ruza

Lourdes dona el medicamento a las doctoras Anna y Ruza

En este sentido, es una realidad patente que las mafias albanokosovares dominan el tráfico de heroína y la trata de blancas en muchos países europeos, incluida España. Por otro lado, Kosovo es el segundo territorio europeo, tras Bosnia, con mayor número de voluntarios alistados al Estado Islámico en Siria e Irak.

Tras los últimos incidentes del partido clasificatorio para la Eurocopa entre Serbia y Albania, diversos periodistas y colectivos han calificado a este conflicto como étnico. ¿Qué pueden decirnos al respecto de estas manifestaciones?

La violencia desatada en Belgrado en dicho partido, vino precedida por la irrupción en el estadio de un “drone” con una pancarta que mostraba un mapa de lo que se conoce como “Gran Albania”; aquellos territorios que los ultranacionalistas albaneses consideran como propios y que comprenden zonas de Serbia, Macedonia, Montenegro y Grecia.

Si lo miramos desde este prisma, podría parecer que se trata de un conflicto exclusivamente étnico, aunque estaríamos obviando otras variables que igualmente han aparecido en la prensa occidental. Un ejemplo de los que estamos diciendo, lo podemos ver en los meses de agosto y septiembre, cuando diversos rotativos se hicieron eco de las detenciones de decenas de extremistas islámicos en Kosovo, que persuadidos por diferentes imanes, estarían preparando atentados terroristas en aquella región y en países adyacentes.

¿Qué países adyacentes son esos?

Además de Serbia, Montenegro, Grecia y especialmente Macedonia, donde se vislumbra un futuro muy negro, como consecuencia de los

Foto del resto del material cedido al hospitalillo de Leposavic

Foto del resto del material cedido al hospitalillo de Leposavic

violentos enfrentamientos entre eslavos y albaneses que sacuden esa nación periódicamente. El más grave de estos disturbios, aparecido en distintos medios de comunicación, ocurrió el pasado mayo. Una turba de miles de fanáticos, rodearon una Corte de Justicia para exigir la liberación de unos terroristas que habían asesinado a 6 cristianos ortodoxos.

¿La persecución contra cristianos es contra ortodoxos, o abarca otras confesiones?

Contra ortodoxos, católicos y protestantes, como así lo admite el Informe Internacional de Libertad Religiosa emitido por el Departamento de Estado de Estados Unidos. Especialmente sorprendente fue el derribo, a principios de año, de la estatua de la albanesa Madre Teresa de Calcuta en la localidad de Peja. Según los autores de este acto de terror vandálico, la Madre Teresa, al ser cristiana, “no era una verdadera albanesa, sino una valaca”.

En Kosovo también existen otras minorías que son perseguidas por cuestiones étnicas y religiosas, como pueden ser los gorani(islámicos a los que se considera infieles por sus creencias eclécticas), los croatas, los judíos o los gitanos, entre otros. Últimamente hemos detectado también discriminación hacia todas aquellas personas que practicando el Islam, festejan el día de la Ashura.

Volviendo a su labor humanitaria, veo en su página Web www.soliaridadkosovo.es que han estado recientemente en Kosovo.¿Qué nos pueden contar acerca de esa misión humanitaria?

En efecto, el pasado mes de septiembre estuvimos en Kosovo realizando una nueva misión humanitaria. Fue una experiencia contradictoria, gratificante y triste al mismo tiempo. Por un lado, nos sentimos satisfechos por la ayuda prestada a familias necesitadas, pero por otro lado nos invadió una gran tristeza e impotencia al observar la extrema pobreza y la discriminación que sufre la minoría serbia en Kosovo. Hoy en día nadie vive así de mal en el continente europeo.

Durante los cuatro días que estuvimos en el lugar, habilitamos una cocina en una escuela de Banja, donamos ropa y juguetes a albaneses católicos y serbios ortodoxos que conviven en la aldea de Crkolez, ayudamos con enseres a una familia muy pobre de Novo Brdo y compramos multitud de medicamentos para el centro médico de Leposavic. Así mismo, hicimos entrega del material donado por las Fundaciones del Atlético de Madrid y Sevilla al equipo de fútbol de la localidad de Gracanica.

He visto en su página, también, que recibieron un premio de manos del prestigioso cineasta Emir Kosturica. ¿Qué nos pueden contar de ese encuentro?

Realmente fuimos premiados en el año 2012 por el diario serbio Vercenje Novosti por la “acción más noble del año”. Emir Kosturica hizo entrega del premio al cofundador francés Arnaud Gouillon. Por lo que nos comentó, se trata de una persona muy amable y simpática que valora y aprecia muchísimo nuestra labor humanitaria. Algo que viniendo de quien viene, te llena de satisfacción

Para finalizar, ¿Cómo se puede ayudar a Solidaridad Kosovo?

Toda ayuda que recibamos es buena, ya sea material o económica. Invitamos a todos aquellos interesados en ponerse en contacto con nosotros en el correo solidaridadkosovo@hotmail.com

mercredi, 10 décembre 2014

Eurasisme et multipolarité

Eurasisme et multipolarité - Entretien avec Alexandre Douguine

Ex: http://www.levraipost.fr

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015. Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est (...)

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015.

Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est présentée comme une alternative au monopole et à l’hégémonie occidentale. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place pour les français et les européens dans une telle alliance ? La Russie peut-elle être la figure de proue d’un nouveau non-alignement civilisationnel face au nouvel ordre mondial ? Voire dans le nouvel ordre mondial ?

Même si la théorisation de l’Eurasisme ne se superpose pas exactement aux froids enjeux à l’œuvre derrière l’union eurasiatique, en tant que théoricien majeur de l’Eurasisme contemporain, Alexandre Douguine est un interlocuteur majeur sur les questions relatives à l’unité continentale et à la multipolarité.

Nous avions eu l’occasion de rencontrer le professeur Alexandre Douguine le lendemain de sa conférence à Paris de mai 2013.

Cet entretien a été réalisé il y a plus d’un an dans cette période un peu spéciale pour les patriotes français qui allait du départ de Dominique Venner à la dernière grande "manif pour tous" de 2013. Nous publions aujourd’hui hui cet entretien plus que jamais d’actualité.

Nos remerciements à qui a permis cette rencontre et la réalisation de cette vidéo.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

samedi, 06 décembre 2014

"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

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"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Olivier Zajec à l'hebdomadaire Marianne et consacré à l'affaire de la vente des deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral à la Russie. Olivier Zajec est maître de conférences en science politique à l'université de Lyon 3 et a notamment publié La nouvelle impuissance américaine - Essai sur dix années d'autodissolution stratégique (Editions de l’œuvre, 2011).

Marianne : La France a suspendu sine die la livraison du Mistral « Vladivostok » à la Russie. Que vous inspire cette décision et quelles seraient selon vous les conséquences stratégiques et économiques d’une non-livraison de ces bateaux ?
Olivier Zajec* : Je suis en faveur de la livraison de ce bâtiment, et j’ai peur que le report décidé le 25 novembre ne soit à la fois impolitique, masochiste et décrédibilisant. Impolitique, car nous avons intérêt, sur le long terme, à une relation plus adulte avec la Russie, et ce n’est pas en reniant notre parole que nous y parviendrons.  Masochiste, car nous fragilisons notre industrie de défense, l’un de nos atouts les plus solides sur le plan industriel. Décrédibilisant, car la valeur ajoutée de l’offre française d’armement sur le marché export réside justement dans une alternative à la vassalisation technologique et normative américaine. C’est ce que recherche un client comme l’Inde. Avec cette décision qui ravit les paléo-atlantistes, nous manifestons notre soumission à des postures stratégiques qui ne servent pas nos intérêts (et je ne parle pas seulement de la France, mais de l’Europe). Livrer le Mistral n’empêcherait nullement la France de jouer son rôle dans la crise en cours en Ukraine, qui doit absolument être dénouée. Tout au contraire, en réalité, car cette manifestation d’indépendance lui conférerait le rôle de tiers, ce qui lui permettrait d’arbitrer le pugilat grotesque qui oppose les nostalgiques de l’URSS que l’on rencontre parfois au Kremlin, et les hystériques russophobes qui semblent avoir pris l’ascendant à l’OTAN. Notons tout de même que beaucoup de ceux qui s’élèvent contre cette vente sont les mêmes qui dansaient de joie lors de l’entrée des Américains dans Bagdad en 2003. À défaut d’autres qualités, il faut leur reconnaître une certaine constance dans l’aveuglement. 

Comment évaluez-vous les conséquences d’une brouille avec Moscou notamment en ce qui concerne les négociations avec l’Iran ou sur la Syrie ?
 Moscou est un acteur incontournable du jeu moyen-oriental, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette. M. François Hollande, étant donné la complexité du puzzle régional et suivant l’impulsion américaine, est en passe, bon gré mal gré, de se convertir au réalisme sur le dossier iranien, ce qui était hors de question il y a encore peu de temps. Puisque cette lucidité bienvenue s’applique désormais vis-à-vis de Téhéran, qui redevient un interlocuteur, pourquoi ne pas l’appliquer – même provisoirement – à Damas, étant donné la nature de l’adversaire commun ? Bachar el-Assad n’est pas la menace immédiate. La fourniture d’armes aux islamistes syriens fut une faute majeure de notre diplomatie. Agir stratégiquement, c’est aussi hiérarchiser les priorités et coordonner les fronts : que se passerait-il si le régime syrien s’effondrait aujourd’hui ? Il suffit d’observer la Libye post-kadhafiste pour le comprendre. L’intervention militaire peut être une solution, il ne faut jamais l’exclure a priori. Mais à condition qu’elle ne perde jamais de vue le contexte de l’engagement. « Frapper » n’est pas une fin en soi, mais seulement le préalable ponctuel et maîtrisé d’un nouvel équilibre instable des forces politiques. L’État islamique n’est pas sorti tout armé des enfers du soi-disant « terrorisme global ». Ce n’est pas un phénomène de génération spontanée. Il est comptable d’une histoire longue qui plonge ses racines dans l’échec du nationalisme laïc arabe. Cet échec a des causes internes, à commencer par la haine qui sépare Sunnites et Chiites, et les réflexes claniques des élites arabes. Mais aussi des causes externes, en particulier l’incroyable légèreté avec laquelle certaines puissances (et d’abord les États-Unis) ont, depuis des décennies, détruit les fragiles équilibres de la région en jouant l’obscurantisme pétro-rentier contre l’autoritarisme laïc, et le wahhabisme contre la puissance iranienne. Les Occidentaux, de ce point de vue, ont aussi besoin de Moscou pour parvenir à une solution sur place, qui prenne en compte l’intérêt de tous les acteurs.

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Pourtant lors du récent G20 de Brisbane, Poutine a été à l’unanimité, par les médias comme les politiques, présenté comme « isolé » sur la scène internationale...
« Si tout le monde pense la même chose, c’est que quelqu’un ne pense pas ». Cet unanimisme, sur un sujet aussi complexe, n’est certainement pas un très bon signe pour la pensée stratégique et politique française. Vladimir Poutine est moins isolé sur la scène mondiale que François Hollande sur la scène européenne. Tout est question de focale, d’échelles d’analyse, et en l’occurrence, c’est une myopie persistante qui caractérise le commentaire journalistique occidental.

Lors du dernier sommet de l’APEC (un forum de coopération économique dans la région Asie-Pacifique, ndlr), Moscou et Pékin ont eu, de leur côté,  plaisir à mettre en scène leur rapprochement entre « isolés » de la scène internationale. Ce rapprochement est-il viable et peut-il marquer un changement majeur dans les équilibres internationaux ?

 Très certainement. Mais il ne faut surtout pas surestimer ce rapprochement. Pékin et Moscou se méfient l’un de l’autre. Cependant, sur ce sujet comme sur d’autres (politique spatiale, énergie, défense du principe de non-ingérence dans les relations internationales), Russes et Chinois semblent poussés les uns vers les autres par un certain unilatéralisme moraliste occidental. 

Beaucoup de commentateurs considèrent que l’objectif de Poutine est de reconstituer un empire soviétique. On retrouve également tout un discours sur les supposés « réflexes de guerre froide de la Russie ». Comment percevez-vous l’agitation de ce spectre d’une nouvelle guerre froide  ? 
J’y discerne le signe que le logiciel de certains experts est resté bloqué en 1984, et que leur appréhension diplomatique est celle qui prévalait sous Ronald Reagan. Les saillies de M. John McCain sont typiques de ce blocage générationnel : « Nous devons nous réarmer moralement et intellectuellement, dit-il, pour empêcher que les ténèbres du monde de M. Poutine ne s’abattent davantage sur l’humanité. » Sans nier la vigueur des réactions russes en Ukraine, il faut remettre les choses dans leur contexte, car cette crise procède d’éléments de nature différente : la profonde corruption des élites ukrainiennes, pro et antirusses confondus ; l’extension ininterrompue de l’OTAN aux marges de la Russie, depuis plus de vingt ans, alors que la main tendue s’imposait ; la méfiance atavique des Baltes et des Polonais vis-à-vis de Moscou, qui ne cesserait que si les Russes rentraient dans l’OTAN (et encore n’est-ce pas sûr) ; enfin, la propension américaine à jouer sur les divisions européennes. La France et l’Allemagne, qui ont tout à gagner à une relation apaisée avec la Russie, sont les premiers perdants du mauvais remake de John le Carré auquel nous assistons. 

Que pensez-vous justement de l’absence totale d’identité stratégique de l’Europe, sinon l’alignement aveugle sur Washington ?
Je crois sincèrement que les mots ont un sens. Il n’y a pas, en l’état, d’identité « stratégique » de l’Europe. Nous apportons simplement un appui tactique ponctuel à des opérations relevant d’une stratégie américaine, qui a intérêt à ce que l’Europe demeure un objet et non un sujet des relations internationales. Cette tutelle prolongée sur des alliés tétanisés permet à Washington de masquer sa propre perte d’auctoritas au niveau mondial. Plus généralement, les démocraties « occidentales » semblent s’ingénier à se placer dans le temps court du spasme moral, et non dans le temps long de la stratégie. S’il en était autrement, nos décisions sur les dossiers ukrainien, irakien, syrien, libyen et iranien auraient pris une autre tournure, moins tonitruante et plus réaliste. Pour avoir une stratégie, il faut avoir une conscience politique. L’Europe prise dans son ensemble n’en a pas, malheureusement. La France, elle, qui a la chance de disposer d’une armée extrêmement professionnelle malgré des budgets en baisse constante, a prouvé au Mali en 2013 et en Côte-d’Ivoire en 2002 qu’elle pouvait agir avec efficacité. Et qu’elle pouvait donc encore avoir une stratégie. Ce sont ces modèles, mesurés et dépourvus d’hubris, qu’il faut considérer en priorité.

Olivier Zajec, propos recueillis par Régis Soubrouillard (Marianne, 1er décembre 2014)

vendredi, 05 décembre 2014

Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

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Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

Entretien avec Eric Toussaint

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Il a également été conseiller du président Rafael Correa au sein de la Commission d’Audit Intégral de la Dette de l’Équateur. Eric Toussaint est l’auteur de nombreux ouvrages sur le système financier international, tels que Les Tsunamis de la dette (2005), Banque mondiale : le Coup d’État permanent. L’Agenda caché du Consensus de Washington (2006), La Dette ou la vie (2011) et Bancocratie, paru récemment.

En outre, la Chambre des députés d’Argentine l’a invité mercredi 15 octobre 2014 à participer à une conférence sur la dette extérieure aux côtés des députés du Front pour la Victoire (Frente para la Victoria) Héctor Recalde et Carlos Raimundi, et de l’économiste Fernanda Vallejos. Interrogé par le quotidien Tiempo Argentino, Éric Toussaint expose son analyse du conflit avec les fonds vautours.

Considérez-vous que le verdict du juge Griesa en faveur des fonds vautours soit un jugement juste ?

 

Ce sont incontestablement des fonds qui ont fait l’acquisition de titres argentins dans le seul but de poursuivre en justice l’Argentine pour tirer le plus de profit possible via une opération purement spéculative. Pour moi, c’est tout à fait inacceptable et, au regard de la législation américaine, illégal. En effet, aux États-Unis, la loi interdit d’acheter des titres de la dette si le but n’est pas de recevoir des coupons d’intérêt mais de spéculer et d’intenter une action en justice contre l’émetteur. C’est une pratique jugée illégale là-bas.

Toutefois la Cour Suprême des États-Unis a validé le jugement de Griesa lorsqu’elle a évité d’analyser le recours de l’Argentine…

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Argentine et le juge Griesa mais avec la justice des États‑Unis puisque la Cour a donné raison au juge.

C’est une tentative manifeste de faire revenir l’Argentine et l’Amérique latine à la situation de la fin du XIXe et du début XXe, à l’époque où les grandes puissances dictaient directement aux nations débitrices le comportement à adopter, bafouant ainsi la souveraineté de ces pays.

Dès lors, pensez-vous que la décision de la justice américaine renferme un dessein politique?

Oui, ou du moins, elle a une conséquence politique : donner une interprétation totalement biaisée de la loi car cette interprétation contredit le contenu-même de la législation américaine sur les fonds vautours.

Peut-on extrapoler cela aux fonds vautours?

Les fonds vautours cherchent le profit maximal. Ce qui me paraît fondamental ce ne sont pas les vautours mais la décision d’une juridiction étrangère qui avalise leurs agissements. C’est là un enseignement très important à tirer : il ne faut plus transférer la compétence juridictionnelle – i.e. le pouvoir de trancher en cas de litige– à une juridiction étrangère.

Les fonds vautours ont-ils une influence sur la politique internationale?

Bien évidemment. Il ne fait aucun doute que le fonds NML de Paul Singer fournit une aide financière au Parti républicain, lequel a beaucoup de pouvoir aux États-Unis et, partant, exerce une influence sur la politique américaine.

Je dirais que les fonds vautours représentent l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis dans le secteur financier, suivis des bataillons qui ont pour nom Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et ainsi de suite.

Exercent-ils également une influence en Europe?

Ces fonds portent désormais leur regard sur la Grèce et l’Espagne. Le fond de Paul Singer, NML Capital, a fait l’acquisition de crédits de la dette de la banque espagnole Bankia pour ensuite reproduire le même schéma qu’en Argentine. Aujourd’hui, en Europe, il existe une véritable prise de conscience sur le degré de dangerosité de ces fonds.

Quelle est votre opinion eu égard au comportement d’institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale dans les pays en développement?

Elles sont coresponsables de l’endettement frauduleux. Cela apparaît très nettement dans le jugement Ballesteros |1| de l’affaire Olmos en 2000, dans lequel ressort la complicité du FMI, qui a donné son aval à la Junte militaire pour contracter la dette et ensuite dans tout le programme de privatisation de Carlos Menem et la destruction du service public. Ces institutions font partie du problème et non de la solution.

Les concessions réclamées par le FMI ont-elles un caractère politique?

Le FMI et la Banque Mondiale sont des instruments du pouvoir des États-Unis et ce sont les bras institutionnels de la politique étrangère américaine. Ces politiques ont pour but de maintenir les pays du Sud dans un état de soumission face aux pays centraux.

Que pensez-vous de la proposition émise par l’Argentine à l’ONU concernant une convention de restructuration de la dette ?

Pour moi, le fait de procéder à une annulation de la dette est un élément positif. Mais j’estime qu’il faudrait mettre au centre du débat des Nations-Unies le thème de l’illégitimité de la dette.

Le mécanisme de restructuration en soi ne suffit pas. On ne peut restructurer une dette illégitime, il faut l’annuler.

Mais, dans ce cas-ci, le FMI a appuyé le recours contre les fonds vautours.

Je pense que c’est un épiphénomène. En fin de compte, les fonds vautours agissent d’une manière qui ne plaît pas au FMI. Mais cette organisation a mené des actions de dérégulation financière dans les pays en développement, actions qui ont favorisé les agissements des fonds vautours.

Le FMI est complice des fonds vautours. Le fait est que le FMI est en faveur d’un mécanisme de restructuration de la dette en accord avec la majorité des créanciers alors que les fonds vautours ne veulent pas le respecter.

Vous semble-t-il acceptable que le CIRDI soit compétent pour résoudre les différends relatifs à la dette souveraine, comme l’ont proposé certains fonds vautours ?

Les détenteurs des titres souhaitent certainement que leurs bons soient considérés comme des investissements, mais à mes yeux il s’agit là d’une interprétation totalement erronée et biaisée. Par ailleurs, le CIRDI appartient à la Banque mondiale, c’est un instrument des États-Unis au service des grandes entreprises multinationales privées, qui obtiennent arbitrairement la plupart des jugements qui leur sont favorables. Je recommande à l’Argentine de se retirer du CIRDI comme l’ont fait la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela. Le Brésil n’a d’ailleurs jamais souhaité en faire partie.

Craignez-vous que la convention de restructuration qui doit être mise en place par l’ONU ne devienne un CIRDI ?

Oui, cette convention pourrait se transformer en un tribunal en faveur des créanciers. Par conséquent, en ayant à l’esprit le monde dans lequel nous vivons, il est fondamental de comprendre que la résolution d’un conflit avec les créanciers passe par un acte souverain unilatéral de l’État débiteur. On ne peut attendre de jugement favorable de la part d’un tribunal international.

Est-ce donc une bonne chose que l’Argentine saisisse la Cour internationale de justice de La Haye ?

Bien évidemment. Ce peut être un des instruments mais il faut rester bien clair : les États-Unis ne reconnaissent plus la compétence de la Cour de La Haye depuis que cette dernière les a condamnés en 1985 pour avoir miné les ports lors du différend avec le Nicaragua sandiniste. En cas de jugement en leur défaveur, les États-Unis ne la reconnaissent pas et ne respectent pas les arrêts. Donc, même si le recours est légitime, il n’est pas sûr qu’il soit assorti d’effets.

Que devrait faire l’Argentine ?

Il convient d’aller au-delà de la simple opposition aux fonds vautours. Il est crucial de revenir à la question de la légitimité de la dette. J’exhorte les pouvoirs publics argentins à mener un audit de la dette. Il faut prendre en compte la très lourde histoire de la dette argentine.

Je parle ici de la dette contractée par la Junte militaire et de la socialisation des pertes des entreprises privées à la fin de la dictature.

Il est également essentiel de rappeler la dette contractée dans les années 1990 par Carlos Menem et son système de privatisation ainsi que le Megacange (« méga-échange ») de Domingo Cavallo en 2001. Il n’est pas juste que l’Argentine doive payer les créanciers qui ont participé à la fraude ou qui ont soutenu la dictature argentine. D’où l’importance d’un audit citoyen de la dette.

La loi de paiement souverain appelle à mener un audit de la dette. Qu’en pensez-vous ?

Ce qui m’inquiète c’est que dans les propositions du nouvel échange on offre la possibilité aux détenteurs de titres de saisir une juridiction française en cas de litige. En fin de compte, on continue avec la même faiblesse, en transférant la compétence à une autre juridiction au lieu de la juridiction nationale.

Il faut respecter la constitution argentine qui stipule clairement qu’on ne peut déléguer la compétence relative au règlement des différends avec des entités étrangères à une autre juridiction.

__________________________________

Notes :

|1| Il s’agit du juge qui a rendu le jugement dit Sentencia Olmos du nom du journaliste argentin qui a porté plainte contre l’accroissement considérable de la dette pendant la période de la dernière dictature militaire (1976-1983). Ce jugement du 13 juillet 2000 démontre clairement le caractère illégal de la dette argentine.

CADTM

Roland Dumas : "Nous n'avons plus de politique étrangère"

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Roland Dumas: "Nous n'avons plus de politique étrangère"

Propos recueillis par Sihem Souid
Ex: http://zejournal.mobi

L'ancien ministre de François Mitterrand et ex-président du Conseil constitutionnel livre à Sihem Souid sa vision de la France. Entretien:

Sihem Souid : Que pensez-vous de la politique étrangère menée par François Hollande depuis son élection ?

Roland Dumas : Le général de Gaulle tenait à ce que la France soit indépendante. Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing (VGE) et Mitterrand ont été dans cette ligne de conduite qui donnait satisfaction à tout le monde, dire oui avec des réserves mais ne pas entrer dans le commandement intégré de l'Otan. Avec Chirac, des discussions ont eu lieu pour une réintégration, mais les contreparties qu'il voulait n'ont pas été acceptées (le commandement de la zone sud - la Méditerranée). Sarkozy a annoncé que la France réintégrait le commandement intégré de l'Otan. Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir, la politique étrangère a entériné ce changement de cap avec peu de débats internes et pas de débat public en réintégrant définitivement le commandement intégré de l'Otan, et cela, sans vraie contrepartie. En réalité, aujourd'hui, ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël. Aujourd'hui, nous sommes dans une alliance où la France n'a plus rien à dire. Nous n'avons plus de politique étrangère indépendante.

Quel oeil portez-vous sur le travail mené par Laurent Fabius au Quai d'Orsay ?

Il a été mon Premier ministre, donc je ne peux pas en dire du mal (sourires). Vous connaissez le proverbe anglais "right or wrong, my country is my country". Il a été un très bon Premier ministre, mais il est un moins bon ministre des Affaires étrangères car il ne pousse pas les idées que je viens de vous exposer qui sont les idées traditionnelles de la France. La France a perdu son indépendance en matière de politique étrangère !

Croyez-vous en l'avenir du Parti socialiste ?

Je suis très frappé de voir avec quelle dextérité les partis de droite changent de label, contrairement au Parti socialiste qui n'a changé qu'une seule fois d'étiquette (SFIO). Il est le seul à incarner le socialisme et c'est une grande idée, ce n'est pas quelque chose que l'on change en lisant Marie Claire. C'est une philosophie politique. Le Parti socialiste a deux tendances et elles subsisteront. Une tendance conservatrice et une tendance progressiste. Manuel Valls représente tout ce qu'il y a de plus conservateur dans le Parti socialiste. Manuel Valls est un bon gestionnaire, mais ce n'est pas ma tasse de thé. François Hollande comme Manuel Valls représentent la tendance droitière. Je n'oublie pas qu'il y a 20 ans François Hollande était le précurseur de la droite du Parti socialiste. Il appelait ça l'intercourant. C'est la droite du Parti socialiste qui gouverne et qui trouve son aise et ses habitudes dans son alliance avec l'Amérique.

Selon vous, François Mitterrand a été le président de la République le plus à gauche ?

Le plus à gauche de tous les hommes politiques qui ont gouverné est le général de Gaulle. Sur le plan de la politique étrangère, il a créé avec la Russie l'escadrille de chasse Normandie-Niemen, il fallait du culot tout de même de sa part ! C'est quand même lui qui a fait la paix pour la guerre d'Algérie. On peut raconter ce que l'on veut, mais à l'époque, c'est lui qui a fait la paix et les socialistes qui ont fait la guerre. Il y a des moments où je me sens mal à l'aise !

Nous sommes à la mi-mandat de François Hollande. Quelle différence voyez-vous entre les deux premières années de François Mitterrand et celles de François Hollande ?

Elle est très grande ! François Mitterrand avait créé l'Union de la gauche, c'est moi-même qui avais négocié avec le Parti communiste. Le Front de gauche est un adversaire du gouvernement. Hollande ne sait pas rassembler les gauches et je considère qu'il a du courage, mais pour une mauvaise politique.

Que feriez-vous aujourd'hui si vous étiez encore ministre des Affaires étrangères ?

Je serais déjà toujours resté fidèle à la pensée socialiste. J'aurais rétabli une vraie politique française avec la Russie ! La France doit rétablir une relation privilégiée avec la Russie. Nous traitons mal les Russes, contrairement à ce qui peut se dire dans le monde ! Nous ne tenons compte d'aucun des engagements qui ont été pris, notamment avec Gorbatchev concernant la conférence de Moscou. L'alliance outre-Atlantique n'a pas tenu ses engagements envers Moscou. Je suis contre l'injustice même en politique internationale.

Pensez-vous que la montée des extrêmes est plutôt due à une crise du politique ou de la démocratie?

Les hommes politiques ont moins d'influence que l'on croit sur la politique, mais ils incarnent à un moment une situation. Le Front national surfe sur la crise économique concernant la politique intérieure et surfe sur la politique étrangère en prenant le relais du nationalisme.

Pourquoi faut-il reconnaître l'État palestinien ? Selon vous, la reconnaissance de l'État palestinien est-elle suffisante pour relancer un processus de paix ayant des chances d'aboutir?

C'est une question qui n'est pas neuve. La question se pose déjà depuis la fin de la guerre. Ce qui me navre, c'est qu'elle se pose avec répétition et un peu de naïveté, car tous les jours on entend dire où en est le processus de paix, mais tout le monde sait que le processus de paix est mort. Il ne faut pas demander des nouvelles d'un mort, mais ça amuse la communauté internationale. En réalité, les protagonistes de ce conflit ne souhaitent pas la paix, ils veulent le processus de paix, ce qui est différent. La reconnaissance de l'État palestinien n'est pas négligeable, mais tout cela finira dans le ridicule. La France vient de se prononcer avec courage sur cette question, mais un courage qui tape dans un édredon de plumes. Les jeux sont faits de telle façon que ça ne bouge pas, on voit bien que, dès qu'il y a une décision de prise qui condamne Israël, il y a le veto américain ou un autre veto. Les grandes puissances ne veulent pas que ça avance. Aujourd'hui, la Russie est quand même un peu affaiblie et n'a pas le pouvoir qu'elle pouvait avoir autrefois pour peser dans le conflit israélo-palestinien. On se dirige vers une situation qui n'est pas très originale.


- Source : Sihem Souid

mardi, 02 décembre 2014

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism

Authoritarianism, "Hate Speech" Legislation & Universalism: An Interview With Dr. Tomislav Sunic

Journalist Joshua Blakeney interviewed Dr. Tomislav Sunic, a former Croatian diplomat, professor and translator. They discussed comparisons between the authoritarianism of Communist Yugoslavia and the creeping authoritarianism in countries such as the US, France, Canada and Germany. Dr. Sunic compared the "hostile propaganda" laws which were invoked to prosecute his family members in Communist Yugoslavia with the Orwellian "Hate Speech" laws which exist in various Western jurisdictions.

They also discussed the interface between universalism and particularism in the formation of the philosophy and ideology of the New Right. The interview was conducted on June 12, 1014. Links of relevance include:

Website of Dr. Tomislav Sunic:

http://www.tomsunic.com

Articles by Tomislav Sunic

http://www.theoccidentalobserver.net/...

Website of Joshua Blakeney

http://www.joshuablakeney.info

Joshua Blakeney Interviews Kevin MacDonald:

https://www.youtube.com/watch?v=rdNus...

Book - Homo Americanus:

http://www.amazon.ca/Homo-Americanus-...

Book - Against Democracy and Equality:

http://www.amazon.ca/Against-Democrac...

dimanche, 30 novembre 2014

Vídeo: programa Disenso sobre “La nueva derecha francesa”

Alberto Buela conductor del programa entrevista a Tristán Mordel, periodista, escritor y director del Canal online TV Liberté en París, Francia. Desarrolla lo que es la nueva derecha francesa en la actualidad.

samedi, 29 novembre 2014

Gérard Dussouy: "Il faut fonder un Etat européen"

Gérard Dussouy:

"Il faut fonder un Etat européen"

sur

http://www.tvlibertes.com

mercredi, 26 novembre 2014

1914: l’Allemagne n’était pas coupable

« Non, l’Allemagne n’était pas coupable » de Philippe Simonnot

Ex: http://www.polemia.com

philippe simonnot.jpg« Contrairement aux idées courantes, la crise de 1929 n’est pas une crise du laisser-faire, mais déjà une crise étatique, due notamment à l’incapacité des Etats de rétablir l’étalon-or détruit par la Première Guerre mondiale. »

♦ Vient de sortir en librairie, en français et en allemand, un très intéressant essai de Philippe Simonnot, économiste ancien journaliste au Monde, à propos de la Première Guerre mondiale, ses causes et ses origines.
Cet ouvrage inédit contrarie les thèses historiques habituelles développées sur les responsabilités du déclenchement de ce terrible conflit. En marge des théories conventionnelles du Centenaire, l’auteur fait porter à la Russie et, surtout, à la France, sinon l’initiative de la guerre, du moins l’incitation aux déclarations de guerre en chaîne, remettant en question la thèse de la culpabilité allemande…
Une grande première : cet ouvrage est publié en Allemagne dans une édition bilingue. Sur un tel sujet, c’est une nouveauté complète.
Polémia reprend ci-après un entretien donné par Philippe Simonnot au site Atlantico.fr, suivi de l’enregistrement d’une émission de Radio Courtoisie, « Chroniques de la Vieille Europe » (*), diffusée le 27/05/2014 et consacrée, en présence de l’auteur, à son livre.
Polémia

 

Face à l’accroissement des tensions entre la Russie et l’Ukraine et, indirectement, l’Europe, le spectre d’un conflit armé généralisé gagne les esprits. Une « manière forte » pour faire repartir l’économie mondiale ? Le scénario apparaît bancal et la situation actuelle est bien différente de celle de 1914 ou 1939.

Atlantico : Première Guerre mondiale, crise de 1929, Seconde Guerre mondiale : les grands traumatismes de l’histoire ont souvent été suivis d’importantes réformes économiques et sociales. Partagez-vous ce constat ? Un lien de cause à effet existe-t-il ?

Philippe Simonnot : A l’occasion du centenaire de la guerre de 1914, on est en train de réinventer ou de redécouvrir le dieu Mars – une divinité qui impose la guerre aux hommes comme s’ils n’y étaient pour rien.

En effet, la tendance actuelle de l’historiographie de la Grande Guerre est que tout le monde est coupable, ou encore que c’est le « système » qui a fait défaut, ce qui revient à dire que personne n’est responsable. Dans mon essai Non, l’Allemagne n’était pas coupable, je m’insurge contre cet état d’esprit. A mon sens, des hommes d’Etat, russes et français, nommément Poincaré et Nicolas II, ont réellement décidé d’ouvrir les portes de la guerre en 1914 parce qu’ils pensaient qu’ils seraient rapidement victorieux. Cela n’a rien à voir avec une quelconque crise économique sous-jacente, comme l’avait prétendu Lénine (« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »).

Malheureusement, les destructions physiques et morales de cet immense massacre ont été les causes des tragédies non moins cruelles qui ont suivi, d’autant que l’on a voulu faire porter la responsabilité de la Première Guerre mondiale à la seule Allemagne, d’une part pour lui faire payer, à elle seule, la note de la guerre, d’autre part pour masquer la culpabilité franco-russe et les erreurs de calcul grossières de nos généraux matamores, politiciens bellicistes en chambre et autres grands massacreurs de Poilus.

Aujourd’hui, on peut difficilement souhaiter une guerre ou une crise gravissime pour déclencher un mouvement de réformes. Existe-t-il une « manière douce » pour faire repartir notre économie et notre modèle social sur de meilleures bases ?

Bien sûr, il existe une manière, sinon douce, du moins non guerrière, pour remettre un pays dans le droit chemin. Charles De Gaulle en 1958, Margaret Thatcher en 1979, Ingvar Carlsson en 1998, Gerhardt Schröder en 2002, en sont des exemples convaincants. Mais pour cela il faut de la poigne, du courage, des convictions, des connaissances économiques et un langage de vérité – ce qui n’est pas la caractéristique première des hommes politiques français de maintenant. La presse de gauche et l’intelligentsia qui lui est liée prennent enfin conscience aujourd’hui que François Hollande nous a baladés pendant deux ans, alors que sa mauvaise foi, sa lâcheté et son incompétence étaient évidentes dès les premières semaines de son quinquennat. Il lui reste trois ans pour se racheter. On peut douter qu’il y parvienne et craindre en effet une France de plus en plus divisée et violente, une France qui se vide par le haut et se remplit par le bas, une France prise au piège d’un Etat-Providence qui s’est mis lui-même en faillite. Mais heureusement, la France n’est plus la France de « Poincaré-la-Guerre », sobriquet dont L’Humanité des années 1920 affublait le président français, elle n’a plus les moyens de déclencher une guerre mondiale comme en 1914. Quant aux jeunes générations, décomplexées, elles commencent à découvrir les vertus des lois du marché et tournent le dos au marxo-keynésianisme de leurs aînés de droite comme de gauche. C’est un motif d’espoir.

La faillite de Lehman Brothers a marqué les esprits, mais le sauvetage des banques a enrayé tout effet domino. Tant que les « mauvaises habitudes » de notre société moderne continueront d’être simplement rattrapées, et non corrigées en profondeur, celles-ci continueront-elles d’exister ? Dans quelle mesure peut-on dire que notre système s’empêche lui-même de progresser ?

On continuera à être dominé par des banques de plus en plus grosses et donc de plus en plus too big to fail (trop grosses pour faire faillite) tant que l’on n’aura pas réformé le système monétaire de manière radicale. Les banques prospèrent parce qu’elles sont branchées sur des banques centrales qui fabriquent de la fausse monnaie à la demande. Ce n’est pas autre chose que la Pompe à Phynances du Père Ubu. Pour la mettre hors d’état de nuire, il faut libérer la monnaie de l’emprise étatique, organiser la concurrence des monnaies. Le bitcoin est un premier pas dans cette direction. En fait, on cherche confusément à réinstaurer la monnaie-or sans l’avouer, tant pèse sur nos esprits la formule de Keynes, condamnant la « vieille relique barbare ». Le bitcoin, c’est comme si l’on voulait réinventer la roue sans connaître le cercle ! Non pas Mars, mais Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.

A l’inverse, si les faillites s’étaient enchaînées, serait-on arrivé à une situation pire que 1929 ? A partir de là, pourrait-on imaginer qu’une toute nouvelle société émerge ? L’électrochoc, aussi désagréable soit-il, aurait-il eu au moins cette vertu ?

Contrairement aux idées courantes, la crise de 1929 n’est pas une crise du laisser-faire, mais déjà une crise étatique (Hoover, président des Etats-Unis avant Roosevelt, était un interventionniste convaincu), due notamment à l’incapacité des Etats de rétablir l’étalon-or détruit par la Première Guerre mondiale. Et contrairement encore aux idées reçues, Roosevelt n’a rien résolu puisque, une fois épuisés les effets de la dévaluation massive du dollar qu’il a opérée, l’économie américaine a replongé dans la récession.

Entretien avec Philippe Simonnot
Atlantico.fr

4/05/2014

Philippe Simonnot, Non, l’Allemagne n’était pas coupable, Editions Europolis, 2014. (distribué par la librairie Lavocat, 101 avenue Mozart, 75016 Paris, tel. 0142881106)

(*) Note de la rédaction : Philippe Simonnot a été interrogé pendant 1 heure par Radio Courtoisie à propos de son livre Non, l’Allemagne n’était pas coupable dans l’émission « Chroniques de la Vieille Europe » diffusée le 27/05/2014.
Le site fortune.FdeSouche.com a mis en ligne cet entretien (cliquer).

Correspondance Polémia – 5/06/2014

lundi, 24 novembre 2014

Le devoir d’insurrection

Le devoir d’insurrection
 
Ex: http://metamag.fr

Entretien avec Bernard Plouvier, auteur du "Devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite"

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul


devoir-d-insurrection.jpgFabrice Dutilleul : Pourquoi considérez-vous l’insurrection comme un devoir ?

Bernard Plouvier : Mai 2013 : la France est riche de 4,4 millions de chômeurs. Elle est envahie par 11 millions d’immigrés extra-européens et leurs descendants, citoyens français par « droit du sol », dont 10 millions de musulmans, formant une très puissante 5e colonne en cas de guerre civile déclenchée par les islamistes, en relais de la guérilla qui hante nos villes depuis plus de quarante ans, où l’on comptabilise un millier de « zones de non-droit ». Mai 2013, des émeutiers noirs et maghrébins saccagent en état de quasi impunité le centre de Paris et celui de Stockholm ; deux islamistes surarmés tuent un soldat britannique désarmé en plein cœur de Londres et, à Perpignan, 16 islamistes forcent deux autochtones à hurler « Allah Akbar » pour éviter l’émasculation. Pendant ce temps, le Parlement français vote, toutes affaires cessantes, une loi autorisant le mariage des homosexuels, brisant une valeur plurimillénaire, celle de la Famille… et les CRS du ministre de l’Intérieur, qui n’osent guère frapper les émeutiers d’origine extra-européenne, par peur de l’accusation rituelle de « racisme », cognent avec ardeur sur des citoyens et des citoyennes dont le double tort est d’être attachés aux valeurs saines, mais jugées « réactionnaires » et d’être blancs.Tout comme, en ce joli mois de mai 2013, un ministre « socialiste » juge inutile de plafonner les énormes rémunérations des grands patrons, mais le Parlement légifère pour supprimer le mot « race » ! 

L’état des lieux de l’Europe occidentale que vous dressez est assez peu réjouissant…

On peut abonder dans mon sens ou combattre mes opinions, mais il est nécessaire de s’informer avant d’argumenter. J’étudie le rôle théorique de l’État et la notion, concrète et un peu trop oubliée de nos jours, de « pacte social », et présente la préhistoire de la mondialisation de la vie politique, sociale et culturelle, et celle de la globalisation de l’économie. Cette évocation historique éclaire indéniablement nombre d’aspects de notre époque, qui en devient plus compréhensible. Il en va de même avec l’étude de la manipulation des mouvements islamistes par les USA, envisagée comme une nouvelle arme anti-européenne.


Les apports et coûts de l’immigration extra-européenne sont exposés à la façon d’un bilan…

Oui, ce qui permet au lecteur d’alimenter sa réflexion. De même, sont analysés les tics de langage et les attitudes des politiciens et des agents des media… et là encore, il y a de quoi nourrir les méditations du lecteur. La démission des Européens, dans leur rôle de civilisateurs, est analysée par l’abord des changements d’attitudes (ou d’habitudes) sociales qui font du XXIe siècle, débuté entre 1985 et 1990, une époque radicalement différente du XXe siècle. Il en résulte une incompréhension totale (qui diffère beaucoup du simple et classique « conflit de générations »), entre adolescents ou adultes de moins de quarante ans d’une part et ceux qui ont connu « autre chose », en se souvenant que l’histoire n’enseigne que peu de vérités, mais essentielles : ce qui a été sera de nouveau et aucun changement n’est jamais irréversible.C’est d’une révolution (un terme sur la définition duquel il convient de s’entendre) qu’il s’agit d’envisager… quand s’effritera l’édifice économique, fondé sur le surendettement collectif, l’obsolescence dirigée et la désindustrialisation de l’Europe. 

Le devoir d’insurrection ou la réponse géopolitique à la tentation cosmopolite du Dr Bernard Plouvier, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 346 pages, 33 euros

Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan

'Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan'

Een gesprek met literatuurwetenschapper Rita Ghesquiere

door Harry De Paepe
Ex: http://www.doorbraak.be

sintpiet.jpgIn 1989 verscheen bij het Davidsfonds het boek 'Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. De kracht van een verhaal.' Het was een uitgebreide studie naar de oorsprong van het kinderfeest. Doorbraak vond het tijd - gezien het heersende debat over Zwarte Piet - om even met de auteur, professor Rita Ghesquiere, te praten.

Doorbraak: Sinds kort laait het in Nederland al oudere debat over het vermeende racistische karakter van Zwarte Piet ook in Vlaanderen op. Houdt het argument dat Zwarte Piet een veruiterlijking is van een koloniaal denken volgens u steek?

Rita Ghesquiere: 'Sinterklaas en Zwarte Piet zijn complexe figuren. Hun ontstaansgeschiedenis reikt veel verder dan de periode van de kolonisatie. Er zijn bovendien verschillende interpretaties en duidingen.  Allebei de figuren hebben een ambigu karakter waarin positieve en negatieve elementen verwerkt zijn. Reeds in de oudste legende 'Het verhaal van de drie veldheren' spreekt een toornige Nicolaas dreigende taal tegen de keizer. In de legende van Crux gebruikt Nicolaas de roede. Verschillende oude legenden voeren Nicolaas ook op als 'duivelbezweerder'.  Die gedachte wordt nog versterkt in het inculturatieproces waarbij het christendom oude bestaande mythen en rituelen opneemt. Nicolaas als winterheilige krijgt dan aspecten van de Germaanse god Wodan die zowel beschermend als bedreigend is. Guido Gezelle spreekt van 'Klaai den duvele' en verwijst naar de Engelse uitdrukking Old Nick een synoniem voor de duivel. Zwarte Piet is vanuit dat oogpunt de verslagen en bekeerde 'demon' die op zijn beurt positieve en negatieve elementen in zich draagt. De roede of gard is oorspronkelijk een positief symbool. Wie er door aangeraakt wordt, krijgt levenskracht en geluk. Die invulling van Sinterklaas als winterheilige en gever met schaduwfiguur of knecht vinden we alleen in Noord-Europa.

In de Nederlandse kinderliteratuur vanaf de negentiende eeuw worden beide figuren meer als tegenpolen voorgesteld, al vraagt ook dat nuancering. In het bekende boek van Schenkman Sint Nicolaas en zijn knecht zien we dat Sint Nicolaas zelf de zak in zijn hand houdt en de kinderen streng vermanend aankijkt. De tekst luidt:

Ei, ei die Sint Niklaas is lang toch niet mak!

Daar stopt hij twee knaapjes pardoes in zijn zak.

't is loon vast naar werken en rijklijk verdiend.

Hij straft niet graag kinderen, maar is hun vriend.

O bisschop, vergeef hun deez' enkele keer.

Schenk, schenk hun genade, zij doen het nooit meer!

In de uitgave van Bom van hetzelfde boek, rijden zowel de Sint als Piet op een paard over het dak. Ook toen al was er dus een vorm van gelijkwaardigheid. Beide figuren evolueren mee met de tijdgeest. Pedagogische bezwaren zorgden ervoor dat het bestraffende aspect verdween. De secularisatie ontnam Nicolaas zijn heiligheid, de knecht zijn duister verleden. De laatste decennia is de Sint eerder een lieve oude opa. 'Er zijn geen stoute kinderen' wordt jaar na jaar herhaald. Dat geldt evenzeer voor Zwarte Piet. Hij is niet langer de dreigende helper, maar de medeorganisator van het feest. Vaak krijgt hij zelfs de leidende rol, omdat de Sint als oud, ziek en moe voorgesteld wordt.

Zwarte Piet reduceren tot een veruiterlijking van het koloniale denken is dus een sterke vereenvoudiging, die ook na analyse niet helemaal klopt. De religieuze duiding biedt meer en beter houvast. maar er duiken nog andere denkpistes op. Arno Langeler verbindt in zijn boek Zwarte Piet uit 1994 de figuur van Zwarte Piet met Cristoforo Moro, een historische figuur uit een illustere familie die een dubbelzinnige rol speelde tijdens de strijd om Cyprus  in 1570-'71. Helemaal geen slaaf dus maar een machtige man met Afrikaanse roots van wie de stamboom teruggaat tot de Romeinse tijd.

Opvallend is ook dat dit duo Sinterklaas en Piet niet bekend is in de Zuiderse Europese landen zoals Spanje en Portugal, twee van oorsprong katholieke landen met een sterk koloniaal verleden. We vinden ze wel terug in ondermeer Nederland, Duitsland, Luxemburg, het Noorden van Frankrijk, Oostenrijk, Zwitserland en Tsjechië. Dat wijst erop dat elementen uit de Germaanse cultuur in de beeldvorming een belangrijke rol gespeeld hebben.'

Is Zwarte Piet dan niet ‘racistisch’?

'Racistisch staat voor de opvatting dat het ene ras superieur is aan het andere en uit de discriminatie die daarvan het gevolg is. Sinterklaas en Zwarte Piet zijn verschillend, maar vullen elkaar perfect aan.

Bovendien horen Sinterklaas en Zwarte Piet op de eerste plaats thuis in een mythisch denken, niet in het rationele zintuiglijke denken. Het rationele denken maakt immers een einde aan het geloof in sinterklaas. Het mythisch denken confronteert ons met een andere onzichtbare, transcendente werkelijkheid. Het onzichtbare, de nacht en het andere spelen daarin een rol omdat juist de Unheimlichkeit de grens tussen de werkelijkheid en de onwerkelijkheid opheft. Natuurlijk hebben verhalen ook een maatschappelijke relevantie omdat ze bijvoorbeeld morele waarden en pedagogische opvattingen bevatten.

Op zoek naar de wortels van beide figuren zien we hoe er op een bepaald moment een zekere polarisatie ontstaat, maar nauwkeurige analyse van teksten en prenten toont meer dubbelzinnigheid.

Tot in de jaren zestig werd Piet als de ondergeschikte van de Sint voorgesteld soms met negatieve trekken of dreigend. Analyse van de recente kinderliteratuur laat zeer duidelijk zien dat Zwarte Piet is geëvolueerd tot een uitgesproken positief personage, een spilfiguur die het feest mee draagt. Een grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 toont aan dat meer dan 90 procent van de volwassenen en de kinderen Zwarte Piet niet als racistisch ervaart, maar de figuur inderdaad een positief imago toekent 'leuk', grappig' en 'slim'. Het oordeel van Amsterdammers verschilt in die zin dat daar een grote minderheid de figuur als discriminerend ervaart. Bij de tegenstanders zetten vooral Surinamers en Ghanezen  de toon. Opvallend is dat zij Zwarte Piet niet discriminerend vinden voor zichzelf maar voor andere. Het gaat dus veeleer om een principiële houding die niet steunt op kennis van de verhalen. Maar de confrontatie met de perceptie en/of de gevoelens is geen gemakkelijke zaak.

Geregeld duikt er ook kritiek op vanuit feministische hoek. Feministen vinden het discriminerend dat de wereld van Sinterklaas vooral een mannenzaak is. Dat soort ongenoegen wekt doorgaans weinig sympathie. Positiever is het pleidooi om alert te zijn bijvoorbeeld voor de stereotiepen in het speelgoed; Dat geldt ook voor racisme. Racistische voorstellingen van Zwarte Piet, zoals lui of dom, moeten terecht geweerd worden uit de kinderliteratuur en andere cultuurproducten.'

Staat de ‘roetveegpiet’ dichter bij het origineel dan onze huidige Zwarte Piet met de rode lippen en de zwarte krullen?

'De roetveegpiet die alleen maar zwart wordt door zijn werk in de schoorsteen sluit inderdaad nauwer aan bij wat we terugvinden in de Germaanse cultuur waar de schoorsteen als verbinding met de godenwereld een belangrijke rol speelt. In de haard laat men de gaven achter - de laatste schoof, de laatste vruchten van het veld - om de goden goed te stemmen.

In Nederland duikt de Zwarte Piet in pagekledij met zwarte krullen, rode lippen en soms oorbellen en witte kraag veel vroeger op dan in Vlaanderen. Felix Timmermans tekent Zwarte Piet bijvoorbeeld als een arme zwerver. Uitwisseling van kinderboeken en televisieprogramma's zorgden er echter voor dat de Nederlandse invulling van de knecht steeds dominanter werd ook in Vlaanderen. 'De kleren maken de man', geldt voor sinterklaas  - mijter, staf, rode mantel enz. -  en dat geldt ook steeds vaker voor Piet. Hier past evenwel een belangrijke kanttekening. In de recente kinderliteratuur is het beeld van Piet of de pieten overwegend positief, welk pak hij ook draagt.'

Heeft u weet van hoe men in Franstalig België omgaat met de knecht van de Sint?

'Niet echt; Ik merk op internet dat père fouettard zoals hij in Franstalig België genoemd wordt, veel minder prominent aanwezig is. Er is ook geen spoor van discussie of debat, met uitzondering van een krantenartikel over de rellen in Gouda. Sinterklaas woont volgens het postadres dat via internet verspreid wordt - Rue du Paradis, 0612 Ciel - nog steeds in de hemel en hij rijdt ook op een ezel. Vlaanderen leunt dus onder invloed van sinterklaasliedjes, -boeken en -films dichter aan bij Nederland.   

Wel herinner ik mij wel hoe de Franstalige studenten aan het einde van de jaren zestig in Leuven uitbundig het sinterklaasfeest vierden. Ze waren verkleed als Sint met lange witte labojassen, nepbaarden en papieren mijters, terwijl ze rondgereden werden op carnavalwagens en zich bezondigden aan overmatig drankgebruik. Een weinig verheffend beeld van de 'goedheiligman' vooral voor de kinderen die dit schouwspel moesten gadeslaan. Die vorm van Sinterklaasfeest is totaal onbekend in Vlaanderen. Later ontdekte ik dat deze invulling eveneens diepe wortels heeft. Vanaf de middeleeuwen was Nicolaas immers de patroon van de studenten en dat patroonsfeest werd en wordt nog steeds luidruchtig en op studentikoze wijze gevierd.'

Sommige gemeenten in Nederland schaffen hun intochten af uit schrik voor geweld. Heeft het sinterklaasfeest zoals we dat nu kennen nog een toekomst?

'Het grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 laat zien dat er wel degelijk een toekomst is voor het feest. Toch vind ik persoonlijk dat een zekere soberheid het sinterklaasgebeuren ten goede zou komen. Als de geschenken wat bescheidener worden, dan kan de Sint misschien ook met minder helpers aan de slag, met minder grote sinthuizen, met minder op- en intochten... Een bescheidener feest zal minder aanstoot geven aan wie niet wil meevieren.'

U schreef uw boek in 1989, voor het televisieprogramma ‘Dag Sinterklaas’, dat toch wel betekenend is geweest voor het sinterklaasfeest in Vlaanderen. Merkt u vandaag een andere manier van Sinterklaas vieren op dan dertig jaar geleden?

'Mijn eerste indruk is dat er inderdaad wat meer luister en vertoon is in de publieke ruimte met bijvoorbeeld in verschillende steden intochten of een 'huis van de Sint'. In de gezinnen en de scholen is er niet zo veel veranderd. Het geloof is eerder toegenomen. Bij mijn kinderen, vooral jaren 1980, hield het slechts stand tot de eerste of tweede klas. In de volgende generatie zie ik oprecht en soms hardnekkig geloof ook bij oudere kinderen. De televisieserie Dag Sinterklaas enfilms als Het paard van Sinterklaas of hyperrealistische prentenboeken geven voeding aan dat geloof. De gezinnen vieren het sinterklaasfeest met dezelfde rituelen, bijvoorbeeld schoenzetten, samen de trap af, zingen.'

Klopt de stelling dat de Vlaamse Sint ‘katholieker’ is dan zijn Nederlandse versie?

'Dat was zeker zo tot in de jaren zestig en wellicht kleurt het ook nu nog onbewust de voorstelling. In Franstalig België is de Sint nog duidelijk 'katholieker'. Het protestantisme en de secularisatie hebben in Nederland veel eerder de religieuze aspecten van de sinterklaasfiguur uitgegomd. In Engeland verdween het sinterklaasfeest volledig.'

Is de tijd nu rijp voor een herwerkte versie van uw boek? Het lijkt actueler dan ooit.

'Misschien wel. Ik blijf de studies en de kinderliteratuur over Sint-Nicolaas aandachtig volgen. Een nieuwe uitgave is echter vooral een zaak van de uitgever en daar zie ik voorlopig geen belangstelling.'

Ten slotte: staat uw schoen al klaar?

'Mijn schoen staat niet klaar, maar ik verwacht de Sint en Piet wel voor een bezoek aan huis waar we samen met onze kinderen en kleinkinderen naar uitkijken.'

Mevrouw Ghesquiere gaf nog volgende bronnen mee:

Gábor Kozijn, Verkennend Onderzoek naar een toekomstbestendig Sinterklaasfeest. Den Haag, 2014.

Pieter van der Ree, Sinterklaas en het geheim van de nacht. Zeist, 2012.

Louis Janssen, Nicolaas, de duivel en de doden. Utrecht, 1993.

Arno Langeler, Zwarte Piet. Amsterdam, 1994.

Rita Ghesquiere, Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. Leuven, 1989

vendredi, 21 novembre 2014

L. Ozon: Rémigration et volonté politique

 

"Remigration et volonté politique"

Entretien non-aligné avec Laurent Ozon

Dans cet entretien Laurent Ozon condense pour nous le projet remigratoire et ses contours possibles. Bien au-delà, il dessine les voies possibles et "futuribles" d'une politique réellement à la mesure des bouleversements systémiques qui s'annoncent.


Une vision à faire connaitre et partager afin de sortir des impasses cent fois empruntées face à cette urgente problématique de l'heure: le remplacement de population de la France et de l'Europe. Une vision et une pensée qui renouvelle considérablement ce qui a été dit et fait en la matière depuis quatre décennies.

Rien n'est encore joué de notre avenir, optimistes de l'Histoire ...

les-non-alignes.fr

lundi, 17 novembre 2014

The Ukraine, As We Know It, Is Gone Forever

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An Interview with "The Saker"

The Ukraine, As We Know It, Is Gone Forever

by MIKE WHITNEY
Ex: http://www.counterpunch.org

The Saker is an ex-military analyst who was born in Europe to a family of Russian refugees. He now lives in Florida where he writes the Vineyard of the Saker blog and is a regular contributor to Russia Insider. The international community of Saker Blogs includes, besides the original Saker blog, French, German, Russian, Oceania and Serbian members and will soon include a Latin American member. – Mike Whitney

Mike Whitney: Is the United States responsible for the troubles in Ukraine?

The SAKER: Yes, absolutely, there’s no doubt about it. While it’s true that the Ukrainian people were unhappy with the corrupt Yanukovich regime, the coup itself was definitely CIA orchestrated. The EU was also involved, especially Germany, but they didn’t play nearly as big a role as the U.S. The taped phone messages of (US Undersecretary of State) Victoria Nuland show who was really calling the shots behind the scenes.

Mike Whitney: What role did the Obama administration play in Kiev’s decision to launch a war on its own people in the east of Ukraine?

The Saker: A central role. You have to understand that there is no “Ukrainian” power in Kiev. Poroshenko is 100% US-run as are the people around him. The head of the notorious Ukrainian secret police (the SBU), Valentin Nalivaichenko, is a known CIA agent. It’s also true that the US refers to Poroshenko “our Ukraine insider”. All of his so called “decisions” are actually made by U.S. officials in Kiev. As for Poroshenko’s speech to Congress a few weeks ago, that was obviously written by an American.

Mike Whitney: The separatists in the East have been very successful in repelling the Ukrainian army and their Neo Nazi counterparts in the security services. What role has Russia played in assisting the Novorussia militias?

The Saker: Russia’s role was critical. While Russian troops were not deployed across the border, Moscow did allow volunteers and weapons to flow in. And while the assistance was not provided directly by the FSB (Russia’s Federal Security Service) or the military, it was provided by various private groups. Clearly, the Kremlin has the power to help-out when it choses to do so. In one instance, there appears to have been direct artillery support from across the Russian border (in the so-called “southern cauldron”), but most of the aid has been covert. Besides the covert assistance, Russia has also provided intelligence, logistical and political support for the Novorussians. Without Russia’s support, the Novorussians never would have been able to turn the tide in the war.

Mike Whitney: Did Putin send Russian troops to Crimea and illegally seize the area or is that a fiction that’s been propagated in the western media?

The Saker: It’s actually a technicality. Yes, Putin did send Russian troops to Crimea, but no, they never exceeded the limits allowed under current agreements between Russia and the Ukraine. Remember that the Black Sea Fleet was already headquartered in Sevastopol, so there were plenty of troops available locally. Also, there was a large group of local volunteers who perform essential operations. Some of these volunteers were so convincing that they were mistaken for Russian Special Forces. But, yes, at the critical moment, Putin did send additional special forces to Crimea.

Was the operation legal? Well, technically it didn’t violate treaty agreements in terms of numbers, but did it violate Ukraine’s sovereignty. The reason Moscow did this was because there was solid evidence that Kiev was planning to move against Crimea. (possibly involving Turkey and Crimean Tatars) If Putin had not taken the initiative, the bloodbath in Crimea could have been worse than it’s been in Novorussia. Also, by the time Putin made the decision to protect Crimea, the democratically-elected President (Yanukovich) had already been removed from office, which created a legal vacuum in Kiev. So the question is: Should Putin have abided by the laws of a country that had been taken over by a gang of armed thugs or should he have tried to keep the peace by doing what he did?

What Putin chose to do was allow the people of Crimea to decide their own future by voting freely in a referendum. Yes, the AngloZionist propaganda says that they were forced to “vote at the barrel of a gun”, but that’s nonsense. Nobody disputes the fact that an overwhelming majority of Crimeans (95%) wanted to leave Ukraine and join Russia. All the “polite armed men in green” did was make it possible for the people to exercise their right of self-determination, something that the junta in Kiev never would have permitted.

Mike Whitney: What influence does Obama have on Ukrainian President Petro Poroshenko’s decision-making? Is Washington actually running the show?

The Saker: Yes, totally. Obama gives the orders and Poroshenko obeys.

Just as they do everywhere, the US uses local oligarchs to colonize a country. Take for example Russia between 1991 and 1999. It was run by oligarchs behind a drunken figurehead. (Boris Yeltsin) Everyone knew that Russia had become a American colony and that the US could do whatever it wanted. It’s the same today.

Yanukovich was no more pro-Russian than any other Ukrainian President. He’s just an oligarch who’s been replaced by another oligarch, Poroshenko. The latter is a very intelligent man who knows that his survival depends on his complete obedience to Uncle Sam.

 

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I wouldn’t put it past the US to dump Poroshenko and install someone else if it suits their purposes. (Especially if the Right Sector takes power in Kiev.) For now, Poroshenko is Washington’s man, but that could change in the blink of an eye.

Mike Whitney: How close is the Obama administration to achieving its goal of establishing NATO bases (and, perhaps, missile sites) in Ukraine? What danger does this pose for Moscow?

The Saker: The only place where NATO bases really make sense is in Crimea, and that option is no longer available. But there’s more to this issue than meets the eye, that is, if the US continues to pursue this provocative policy of establishing NATO bases on the Russian border, then Russia will withdraw from the INF Treaty (Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) and deploy advanced versions of the SS-20 (Soviet Nuclear Ballistic Missile) closer to Europe. The point is, US meddling could lead to a confrontation between nuclear-armed adversaries.

Mike Whitney: The European Commission has created a number of obstacles to prevent Russia from building the Southstream pipeline which will diversify export routes for natural gas from Russia to central and southern Europe. Critics have said that the Obama administration is behind the move, and that powerful US energy giants want to either block or control the flow of energy from Russia to Europe. Is this the broader context of the troubles in Ukraine, that is, are we really seeing an energy war unfold in real time?

The Saker: This is an important part of the equation, but not the central one. The central one is the mistaken belief (put forward by Zbigniew Brzezinski) that without the Ukraine Russia cannot be a superpower, and the equally mistaken belief (put forward by Hillary Clinton) that Putin wants to re-create the Soviet Union. For the AngloZionists, the Ukraine is a zero-sum game in which the US must either control the Ukraine or destroy it, but not allow Russia to have it. The problem with this theory is that Russia doesn’t really want or need the Ukraine. What Russia wants is a stable, dependable and neutral partner with which it can do business. Even now, while the Novorussians are demanding full independence, Russia has been pushing a different plan altogether. Moscow wants a unitary Ukraine in which each region would have de-facto autonomy but still be part of the same state.

Powerbrokers in the West are so maniacally obsessed with controlling the Ukraine, they can’t imagine that Russia doesn’t want the same thing. But Russia doesn’t want the Ukraine. It has no need for a broken, dysfunctional, failed state with massive social problems, that will require billions upon billions of dollars to rebuild.

Sure, there are cultural, historical, religious and even family ties between Russia and the Ukraine, but that does not mean they want to run the place. Russia already got what it wanted, Crimea. As for the rest, Moscow’s attitude is, “You broke it, you own it.”

Mike Whitney: What’s the endgame here? Will Poroshnko succeed in keeping Ukraine together and further isolate Russia from Europe or will Ukraine splinter along political lines? Or is there another scenario that you see as more likely?

The Saker: Crimea is gone forever. So is Novorussia. But in the case of the latter, there might be a transitional phase in which Kiev retains some degree of sovereignty over areas in the east.

In the near term, there could be more fighting, but eventually there will be a deal in which Novorussia will be given something close to independence. One thing is certain, that before reaching an agreement on final status, two issues will have to be settled:

1– There must be regime change in Kiev followed by de-Nazification.

Neither Russia nor Novorussia will ever be safe as long as the Nazis are in power in Kiev. That means that these russophobic, nationalist freaks will have to be removed before final status issues can be resolved. The Russians and the Novorussians are somewhat divided on this issue. While the Novorussians want their independence and say “To hell with the Nazis in Kiev”, the Kremlin wants regime change and sees it crucial for their national security. We’ll have to wait and see how this plays out in the future.

2– There will have to be a conference of donors.

The Ukraine is basically dead, it’s been reduced to rubble. It will take years to rebuild, and immense sums of money. The US, EU and Russia will all have to contribute. If the AngloZionists persist in their maximalist position and continue to support the Nazi junta in Kiev, the Russians will not pay a single kopeck. Russian aid will go exclusively to Novorussia.

Sooner or later the US and EU will realize that they need Russia’s help. And when they finally figure that out, they’ll work together to reach a comprehensive political agreement. Right now, they’re more preoccupied with punishing Putin (through economic sanctions and political isolation) to prove that no one can defy the Empire. But that kind of bullying behavior won’t change the reality on the ground. The West needs Russia’s cooperation, but Russia isn’t going to cooperate without strings attached. The US will have to meet certain conditions before Moscow agrees to a deal.

UKRAINE: “Gone forever”

Though it’s too early to tell, I think the Ukraine as we know it, is gone forever. Crimea will remain part of Russia, while Novorussia will become independent and probably end up in some kind of association status with Russia. As for the rest of the Ukraine, there’s bound to be a confrontation between the various oligarchs and Nazis, after which the pragmatists will appear and lead the way to a settlement. Eventually, there will be some kind of accommodation and a new state will emerge, but I can’t imagine how long it will take for that to happen.

If you want a more systematic analysis of the points above, please see my analysis (here: http://vineyardsaker.blogspot.com/2014/09/the-russian-response-to-double.html)

MIKE WHITNEY lives in Washington state. He is a contributor to Hopeless: Barack Obama and the Politics of Illusion (AK Press). Hopeless is also available in a Kindle edition. He can be reached at fergiewhitney@msn.com.

jeudi, 06 novembre 2014

Maurice Bardèche: Souvenirs

 

Libre journal d'Anne Brassié sur Radio Courtoisie du 8 mars 1993. Maurice Bardèche était invité pour évoquer son livre "Souvenirs", paru chez Buchet-Chastel.

mercredi, 05 novembre 2014

Clowns violents, McCarthy, télé-réalité : de la société du spectacle à la société du cirque

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De la société du spectacle à la société du cirque...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Pierre Le Goff, cueilli sur le site du Figaro  et consacré aux pathologies de notre société...

Jean-Pierre Le Goff est sociologue et a publié de nombreux essais, dont La gauche à l'épreuve 1968 - 2011 (Tempus, 2012) et La fin du village (Gallimard, 2012).

Clowns violents, McCarthy, télé-réalité : de la société du spectacle à la société du cirque

FIGAROVOX: Comment expliquez-vous les agressions menées par des individus déguisés en clown? Ne sont-elles pas une manifestation de la dégradation de l'état des mœurs dans notre société?

Jean-Pierre le Goff: Ces phénomènes s'enracinent dans une culture adolescente et post-adolescente qui se nourrit de séries américaines mettant en scène des clowns maléfiques, de vidéos où des individus déguisés en clown font semblant d'agresser des enfants, mais aussi des films d'horreur avec leurs zombies, leurs démons, leurs vampires, leurs fantômes… Le film «Annabelle», qui met en scène une poupée tueuse et un jeune couple attaqué par les membres d'une secte satanique, a dû être déprogrammé dans certaines salles suite au déchaînement d'adolescents surexcités... Dans le Pas de Calais, certains individus déguisés en clown ont brandi des tronçonneuses devant une école, en écho au film d'horreur à succès des années 1970, «Massacre à la tronçonneuse» qui sort à nouveau dans les salles. Face à ces phénomènes, la société et ses experts cherchent à se rassurer: il s'agit d'une catharsis nécessaire, une sorte de passage obligé pour les adolescents qui se libèrent ainsi de leur angoisse, satisfont un désir de transgression propre à leur âge. Si ces aspects existent bien, nombre d'agressions auxquelles on assiste débordent ce cadre et l'on ne saurait en rester à une fausse évidence répétée à satiété: ces phénomènes ont toujours existé.

Face aux «clowns agresseurs», une partie de la société est déconcertée et hésite sur le type de réponse à donner: où met-on la limite? Ne risque-t-on pas de faire preuve d'intolérance vis-à-vis de la jeunesse? Mais, à vrai dire, le sujet paraît plus délicat: comment remettre en cause une culture adolescente faite de dérision et de provocation qui, depuis des années, s'affiche dans les médias et s'est érigée en une sorte de nouveau modèle de comportement? Le jeunisme et sa cohorte d'adultes qui ont de plus en plus de mal à assumer leur âge et leur position d'autorité vis-à-vis des jeunes, pèsent de tout leur poids. Le gauchisme culturel et ses journalistes bien pensants sont là pour dénier la réalité et développer la mauvaise conscience: «Attention à ne pas retourner à un ordre moral dépassé, à ne pas être ou devenir des conservateurs ou des réactionnaires…» Ces pressions n'empêchent pas une majorité de citoyens de considérer que nous avons affaire à quelque chose de nouveau et d'inquiétant qu'ils relient au développement des incivilités et des passages à l'acte.

Le phénomène des «clowns agresseurs» tend à effacer les frontières entre la farce et l'agression, ce qui permet à des voyous et des voleurs de brouiller leurs forfaits. On est loin des blagues de potaches d'antan, des émissions de télévision comme «La caméra invisible» ou «Surprise surprise» auxquelles ont succédé des «caméras cachées» menées par des animateurs ou de nouveaux «comiques» qui, protégés par leur statut d'intouchable télévisuel, provoquent méchamment leurs victimes jusqu'à la limite de l'exaspération. Filmer des agressions ou des méfaits sur son portable est une pratique qui s'est répandue chez les adolescents. La transgression s'est banalisée dans le monde spectaculaire des médias et des réseaux sociaux. Elle ne se vit plus comme une transgression - qui implique précisément la conscience de la norme, des risques et du prix à payer pour l'individu ; elle est devenue un jeu, une manière d'être et de se distinguer, dans une recherche éperdue de visibilité, comme pour mieux se sentir exister.

Les agressions d'individus déguisés en clown renvoient à une déstructuration anthropologique et sociale de catégories d'adolescents et d'adultes désocialisés, psychiquement fragiles, nourris d'une sous-culture audiovisuelle et de jeux vidéos, en situation d'errance dans les réseaux sociaux, pour qui les frontières entre l'imaginaire, les fantasmes et la réalité tendent à s'estomper. Une telle situation amène à s'interroger sur les conditions psychologiques, sociales et culturelles qui ont rendu possible une telle situation. Dans cette optique, les bouleversements familiaux et éducatifs qui se sont opérés depuis près d'un demi-siècle ont joué un rôle important. Il en va de même du nouveau statut de l'adolescence qui déborde cette période transitoire de la vie pour devenir, sous le double effet du jeunisme et du non-travail, un mode de vie et de comportement qui s'est répandu sans la société . Il est temps d'en prendre conscience, d'assumer l'autorité et d'expliciter clairement les limites et les interdits, si l'on ne veut pas voir se perpétuer des générations d'individus égocentrés, immatures et fragiles, avec leur lot de pathologies et des faits divers en série. 

Quel est le rôle joué notamment par les nouveaux instruments de communications? Internet et les grands médias audiovisuels alimentent-ils ce show perpétuel?

Elles font écho à un individualisme autocentré et en même temps assoiffé de visibilité, mais elles ne le créent pas. Ce type d'individu a constamment besoin de vivre sous le regard des autres pour se sentir exister. Internet et les nouveaux moyens de communication lui offrent des moyens inédits pour ce faire, avec l'illusion que chacun peut désormais accéder à quelques instants de gloire. Ces derniers sont rapidement oubliés dans le flux continu de la communication et des images, mais ils sont recherchés à nouveau dans une course sans fin où l'individu vit à la surface de lui-même et peut finir par perdre le sens du réel et l'estime de soi, pour autant que ces notions aient encore une signification pour les plus «accros». Ces usages n'épuisent pas évidemment les rapports des individus à Internet et aux médias qui demeurent des outils de communication et d'information - sur ce point l'éducation première, l'environnement familial, social et culturel jouent un rôle clé -, mais ils n'en constituent pas moins leur versant pathologique. L'égocentrisme et le voyeurisme se mêlent au militantisme branché quand les Femen montrent leur seins, quand on manifeste dans la rue dans le plus simple accoutrement, quand on se met à nu pour de multiples raisons: pour défendre l'école, l'écologie, les causes caritatives…, ou plus simplement, quand des pompiers ou des commerçants font la même chose pour promouvoir la vente de leur calendrier, en cherchant à avoir le plus d'écho sur Internet et dans les médias.

Sans en arriver là, on pourrait penser que le nombre des «m'as-tu vu» qui «font l'important» s'est accru - ceux qui veulent à tout prix «en être» en s'identifiant tant bien que mal aux «people» de la télévision, ceux qui se mettent à parler la nouvelle langue de bois du «politiquement correct» de certains médias, ceux qui ne veulent pas ou ne tiennent pas à s'opposer aux journalistes militants, ou au contraire ceux qui dénoncent le système médiatique tout en étant fasciné par lui et en y participant… Ceux-là sont nombreux sur les «réseaux sociaux» où ils peuvent s'exposer et «se lâcher» sans grande retenue en se croyant, suprême ruse de la «société du spectacle», d'authentiques rebelles et de vrais anticonformistes. On ne saurait pour autant confondre cette exposition «communicationnelle» et médiatique avec la réalité des rapports sociaux et la vie de la majorité de nos compatriotes qui ont d'autres soucis en tête, qui se trouvent confrontés à l'épreuve du réel dans leur travail et leurs activités. En ce sens, les grands médias audio-visuels, Internet et les nouveaux moyens de communication ont un aspect de «miroir aux alouettes» et de prisme déformant de l'état réel de la société.

Existe-t-il encore des frontières entre spectacle et politique? N'est-on pas amené à en douter quand une émission de télévision met en scène des politiques déguisés pour mieux vivre et connaître la réalité quotidienne des Français?

Cette émission n'a pas encore été diffusée mais elle a déjà produit ses effets d'annonce… J'avoue que j'ai eu du mal à croire à ce nouvel «événement» médiatique: comment des politiques, dont certains ont occupé de hautes fonctions comme celles de Président de l'Assemblée nationale, ou de ministre de l'Intérieur et de la Défense, ont-ils pu accepter de se prêter à un tel spectacle télévisuel au moment même où le désespoir social gagne du terrain et où le Front national ne cesse de dénoncer la classe politique? Peuvent-ils croire sérieusement qu'une telle émission va contribuer à les rapprocher des Français et à mieux connaître la réalité? Quelle idée se font-ils de leur mission? J'entends déjà les commentaires qui diront que cela ne peut pas faire de mal, que cela peut aider à mieux comprendre les problèmes des français, qu'il faut s'adapter à la «modernité» et tenir compte de l'importance des médias, qu'on ne peut pas aller contre son temps…

C'est toujours la même logique de justification, celle de la «bonne intention» ou de la fin noble qui justifie les moyens qui le sont moins, agrémentée d'une adaptation de bon ton à la modernité, sauf que le moyen en question est une formidable machinerie du spectaculaire et que prétendre de la sorte comprendre les préoccupations des citoyens ordinaires est un aveu et une confirmation des plus flagrantes de la coupure existante entre le peuple et une partie de la classe politique. En fonction des informations dont je dispose sur cette nouvelle affaire médiatique, il y a fort à parier qu'elle va donner encore du grain à moudre au Front national et qu'elle risque de creuser un peu plus le divorce avec les Français qui, même s'ils sont nombreux à regarder cette émission, ne confondent pas pour autant le spectacle télévisuel avec la réalité.

Je ne suis pas un puriste dans l'usage des médias, mais il y a un seuil à ne pas dépasser, sous peine de verser dans le pathétique et l'insignifiance. Je ne peux m'empêcher de considérer cette nouvelle affaire médiatique comme déshonorante pour la représentation nationale et la fonction politique. C'est un pas de plus, et non des moindres, dans un processus de désinstitutionnalisation et de dévalorisation de la représentation politique auquel les hommes politiques ont participé en voulant donner à tout prix une image d'eux-mêmes qui soit celle de tout un chacun . J'espère qu'au sein du monde politique, des personnalités se feront entendre pour désavouer de telles expériences télévisuelles au nom d'une certaine idée de la dignité du politique.

Existe-t-il encore des frontières entre spectacle et politique, entre dérision et sérieux, entre le réel et le virtuel?

Oui, fort heureusement, pour la majorité de la population. Mais j'ajouterai que ces frontières sont plus ou moins nettes selon les situations et les activités particulières des individus. Au sein du milieu de l'audiovisuel comme dans certains milieux de la finance, il existe une tendance à se considérer comme les nouveaux maîtres du monde en n'hésitant pas à donner des leçons sur tout et n'importe quoi. L'humilité est sans doute une vertu devenue rare dans les univers de l'image, de la communication et de la finance qui ont acquis une importance démesurée. En l'affaire, tout dépend de l'éthique personnelle et de la déontologie professionnelle de chacun. Mais il n'est pas moins significatif que l'animateur, le journaliste intervieweur, à la fois rebelle, décontracté et redresseur de tort, soit devenu une figure centrale du présent, une sorte de nouveau héros des temps modernes qui s'affiche comme tel dans de grands encarts publicitaires dans les journaux, à la télévision ou sur les panneaux d'affichage.

Le rôle de «médiateur» à tendance à s'effacer derrière le culte de l'ego. Le fossé est là aussi manifeste avec la majorité de la population. Comme le montre de nombreux sondages, les Français font de moins confiance aux médias et les journalistes ont tendance à être considérés comme des gens à qui on ne peut pas faire confiance, quand ils ne sont pas accusés de mensonges et de manipulation. Quant aux traders qui se considéraient omnipotents, ils ont connu quelques déboires. Jérôme Kerviel, après avoir été considéré comme l'exemple type de l'«ennemi» qu'était supposé être la finance, a été promu victime et héros de l'anticapitalisme par Jean-Luc Mélenchon. Tout peut-être dit et son contraire, on peut vite passer de la gloire à la déchéance au royaume de la communication et des médias.

La fracture n'est pas seulement sociale, elle est aussi culturelle. Cette fracture se retrouve avec ceux que j'appelle les «cultureux» qui ont tendance à confondre la création artistique avec l'expression débridée de leur subjectivité. Un des paradigmes de l'art contemporain consiste à ériger l'acte provocateur au statut d'œuvre, devant lequel chacun est sommé de s'extasier sous peine d'être soupçonné d'être un réactionnaire qui souhaite le «retour d'une définition officielle de l'art dégénéré», comme l'a déclaré la ministre de la culture, à propos du «plug anal» gonflable de Paul McCarthy, délicatement posé sur la colonne Vendôme avant d'être dégonflé par un opposant. Tout cela n'a guère d'emprise sur la grande masse des citoyens, mais n'entretient pas moins un monde à part, survalorisé par les grands medias audiovisuels et les animateurs des réseaux sociaux, en complet décalage avec le «sens commun». Les citoyens ordinaires attendent des réponses crédibles et concrètes à leurs préoccupations qui ont trait à l'emploi, au pouvoir d'achat, à l'éducation des jeunes, à l'immigration, à la sécurité…

Les politiques férus de modernisme à tout prix, comme nombre d'intellectuels et de journalistes, ont-ils la volonté de rompre clairement avec ce règne de l'insignifiance, des jeux de rôle et des faux semblants, pour redonner le goût du politique et de l'affrontement avec les défis du présent? En tout cas, le pays est en attente d'une parole forte et de projets clairs qui rompent avec cette période délétère et permettent de renouer le fil de notre histoire, pour retrouver la confiance en nous-mêmes au sein de l'Union européenne et dans le monde.

Jean-Pierre Le Goff (Figarovox, 1er novembre 2014)

dimanche, 02 novembre 2014

Les Etats-Unis ont créé ce Daesh

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«Les Etats-Unis ont créé ce Daesh, s’ils voulaient le détruire, il suffirait d’un mot»

Entretien avec Pierre Merjaneh, député d'Alep

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Excellente interview réalisée par Reinformation.tv qui éclaire un peu plus sur la situation syrienne et le rôle déterminant des USA, d’Israël et des monarchies du Golfe dans ce conflit qui tourne au génocide.

Pierre Merjaneh est chrétien et député de la ville d’Alep, dans le nord de la Syrie, depuis 2012.
Ancien joueur de basket et conseiller municipal, il bénéficie d’une excellente réputation à Alep comme partout en Syrie, et chose plus rare, chez les partisans de Bachar el Assad comme dans l’opposition…
De passage par la France, il répond aux questions de Réinformation.tv au sujet de la guerre qui ravage son pays depuis presque quatre ans.

Quelle place a eu la majorité des Syriens dans cette guerre ?

Au début, beaucoup de Syriens étaient avec ceux qui réclamaient des réformes, beaucoup ont même manifesté mais petit à petit, ils ont compris que ce n’étaient pas les réformes qui étaient prioritaires dans le combat, mais bien la destruction de l’Etat syrien et de l’armée syrienne. Ceux qui ont compris que ces manifestations allaient finalement conduire au chaos se sont retirés de ce combat qu’ils pensaient juste.
D’ailleurs, lors des dernières élections présidentielles, les Syriens ont été très nombreux à venir voter, mais tous ne sont pas venus voter pour la personne de Bachar el Assad mais pour dire : « l’Etat syrien existe, laissez-nous discuter nous-même notre avenir ».

Y avait-il à Alep des manifestations comme ailleurs en Syrie dès le début ?

Non pas tellement, il y avait quelques vagues manifestations ici où là de temps en temps. Mais la ville d’Alep est plus ou moins encerclée par des zones d’habitats illégaux dans lesquelles se sont déroulées les premières manifestations.
Il semblait alors que quelque chose se passait là-bas, il y a eu des trahisons à plusieurs niveaux de sorte qu’ils ont pu faire entrer des armes et lorsque les « rebelles » ont voulu attaquer la ville d’Alep c’était donc plus facile…
La première manifestation a été provoquée dans le quartier An-Ansari avec un but bien précis… Il y avait des snipers « rebelles » sur les toits de la place par laquelle la manifestation devait passer.
Et lorsque la police est arrivée, sans aucune autre arme que les matraques habituellement prises lors de manifestations, les manifestants se sont soudainement dispersés. Dix-sept policiers ont alors été tués par les hommes postés sur les toits.
Je peux l’assurer, je me suis immédiatement rendu sur les lieux.
Et c’est exactement l’inverse qui a été raconté par Al Jazeera, Al Arabiya et France 24…

Vous dites que les manifestations « ont été créées », pouvez-vous nous préciser, selon vous, le rôle des Etats-Unis ?

C’est exactement la même chose que ce qu’il s’est passé en Tunisie, en Lybie, en Egypte et même au Soudan, en Irak, au Yemen… Dans toute la région.
L’économie joue toujours un rôle essentiel dans de tels conflits et les Etats-Unis s’intéressent au pétrole et au gaz de la région.
Les Etats-Unis sont les plus à mêmes de savoir les quantités et les capacités pétrolières et gazières de la Syrie…
Ils cherchent donc à placer un gouvernement qui travaille à 100 % pour les Etats-Unis.
Sinon, il lui suffirait de dire un seul mot à la Turquie pour que cette dernière ferme les frontières et cesse d’envoyer armes et djihadistes et ce serait fait.

Et Israël ?

Israël entretient désormais des relations amicales avec Al Nosra ! Ses frontières sont désormais ouvertes pour leurs combattants. Israël les protègent, les soignent et le Premier Ministre va même leur rendre visite à l’hôpital…
Al Nosra qui a été se mettre dans la zone du Golan dans laquelle ni l’armée syrienne ni l’armée israélienne ne peuvent pénétrer…
Que voulez-vous que je dise de plus ? La destruction de l’armée syrienne réjouit Israël qui est d’ailleurs le grand profiteur de tout ce qui se passe dans la région et de l’effondrement des Etats…

Quel est donc le but de l’Etat Islamique ? Et celui de la coalition partie le combattre ?

Le but de l’EI est de créer un Califat dans la région et même au delà, jusqu’en Espagne d’ailleurs…
Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du Qatar, de l’Arabie Saoudite, des pays du Golfe présents dans cette coalition, ont créé ce Daesh…
S’ils voulaient le détruire, il leur suffirait d’un mot pour fermer le robinet financier, les arrivées d’armes et de djihadistes… Il leur suffirait d’exiger la fermeture des frontières et de donner un an à l’armée syrienne.

mardi, 28 octobre 2014

« On devrait traiter la Silicon Valley avec la même suspicion que Wall Street »

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« On devrait traiter la Silicon Valley avec la même suspicion que Wall Street »

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 
Entretien avec Evgeny Morozov
L’universitaire Evgeny Morozov dénonce le discours des entreprises du numérique, qui camoufle « une nouvelle forme de capitalisme ».

 

On ne sait pas si Evgeny Morozov a beaucoup d’amis dans la Silicon Valley. Mais une chose est certaine : dans cette enclave californienne d’où sont issus la plupart des géants du Web (Google, Facebook, Microsoft, Yahoo!, Twitter, etc.), cet intellectuel biélorusse a quelques ennemis.

Il s’est d’abord attaqué au caractère parfois ambigu de la liberté en ligne et des discours qui l’entourent dans son premier ouvrage The Net Delusion (non traduit en français). Il entreprend, dans son dernier livre Pour tout résoudre, cliquez ici (FYP éditions) un démontage au vitriol des discours et de l’idéologie des entrepreneurs et des patrons américains du numérique, dont les entreprises font partie du quotidien de millions d’internautes.

 

Dans votre livre, vous critiquez le discours issu des entreprises de la Silicon Valley, que vous qualifiez de « solutionnisme ». Comment le définiriez-vous en quelques phrases, et quelle menace fait-il peser ?

Le solutionnisme, c’est la tendance qu’ont certains acteurs, spécifiquement les entrepreneurs et les entreprises de la Silicon Valley, à prétendre qu’ils savent comment résoudre de grands problèmes politiques et sociétaux. Il s’agit par exemple de la tendance à compter sur des applications, des appareils de self-tracking [le fait de collecter soi-même des données personnelles sur ses activités], des capteurs divers de plus en plus présents dans notre vie quotidienne pour résoudre des problèmes de société. Le principal danger, c’est que nous dépendions de quelques entreprises pour s’attaquer à des questions qu’on avait jusqu’ici l’habitude de résoudre collectivement, à travers l’Etat ou d’autre actions collectives.

Les technologies ne sont pas des intermédiaires neutres, elles redéfinissent aussi le problème auquel elles s’attaquent. Si vous vous attaquez par exemple au changement climatique en suivant exactement combien d’énergie vous consommez dans votre maison, si vous tentez de mettre fin au problème de l’obésité en prenant pour acquis le fait qu’elle est uniquement issue de mauvaises habitudes de la part de l’individu, vous finissez par mettre de côté des facteurs sociaux et politiques plus importants. L’obésité n’existe pas seulement parce que les gens s’alimentent mal, c’est aussi parce que les entreprises agroalimentaires ont trop de pouvoir, parce qu’on ne régule pas assez la publicité qu’elles adressent aux enfants, parce que, aux Etats-Unis par exemple, les infrastructures ne sont pas conçues pour favoriser la marche à pied. C’est un vaste ensemble de facteurs qui sont oubliés lorsque la technologie seule est l’outil par défaut pour orienter les actions d’un individu.

Dans votre livre, vous dites que les solutionnistes rejettent la politique et la remplacent par des algorithmes. Mais ces entreprises de la Silicon Valley ne font-elles pas également de la politique ?

La vision classique de la politique, où on débat du bien commun et de la manière de l’atteindre, est remplacée par une réponse standard qui est : le problème vient de l’individu. C’est bien sûr une forme de régime politique, qui n’a rien à voir avec la démocratie telle qu’on la définit habituellement.

Comment définiriez-vous ce régime ?

Le libéralisme ! Ce que l’on voit dans la Silicon Valley, c’est un programme qui ne questionne pas du tout l’extension omniprésente du marché, y compris dans les domaines politiques et sociaux.

Vous écrivez dans votre livre que ces entreprises de la Silicon Valley ne comprennent pas la politique et s’en tiennent à l’écart. Mais les hommes politiques ont tendance à se rapprocher de ces entreprises.

Cela leur permet de se présenter comme étant dans l’air du temps, d’être perçus comme pro-innovation. Et, en ce moment, être pro-innovation est toujours bien vu, notamment parce qu’il n’y a plus assez d’argent pour s’attaquer aux grands problèmes de manière ambitieuse. En ces temps de crise politique et économique, les géants de la Silicon Valley ont la vie facile et peuvent se présenter comme nos sauveurs, car les solutions qu’ils apportent semblent fonctionner.

Mais, à l’inverse, n’y a-t-il pas un problème d’hommes politiques qui ne comprennent pas la technologie, qui ne l’utilisent pas ?

Je suis peut-être cynique, mais aujourd’hui les hommes politiques savent ce que les lobbyistes leur disent. S’ils ont besoin de savoir ce que les industries du divertissement savent, ils le sauront. Et si cette industrie est plus forte que l’industrie des nouvelles technologies, eh bien ils n’en sauront pas plus. En ce sens, je ne crois pas en une politique épistémologique ou davantage de connaissances va tout simplement améliorer les choses. Si c’était le cas, il suffirait d’envoyer quelques politiciens en séminaire.

La technologie n’est pas différente d’autres domaines : l’assurance, la banque… Mais aujourd’hui personne ne traite la Silicon Valley avec la même suspicion avec laquelle on traite Wall Street. Je pense qu’on devrait. C’est seulement en considérant ces acteurs comme des acteurs économiques rationnels, qui recherchent un but économique, qu’on pourra saisir se rendre compte de leur pouvoir. Si on les considère uniquement comme des innovateurs qui rendent notre vie meilleure sans rechercher le profit, ils continueront de d’avoir la voie libre.

Vous écrivez que les entreprises de la Silicon Valley s’en remettent totalement à leurs algorithmes, qui sont souvent présentés comme neutres et impartiaux. Mais les algorithmes sont créés par des humains, ils ont un impact sur le monde. Faut-il, comme le suggère en France le Conseil d’Etat, introduire de la bonne vieille politique dans les algorithmes, sur leur transparence par exemple ?

Cela dépend. On peut mettre en place un système d’inspection, d’audit des algorithmes, mais on peut aussi défendre l’idée selon laquelle l’algorithme constitue un secret commercial. D’un autre côté, je ne veux pas qu’on se limite à un seul mode d’action juridique ou législatif. La meilleure façon de résoudre les problèmes qui peuvent se poser, avec Google par exemple, c’est peut-être de réfléchir davantage à la création de moteurs de recherche non commerciaux, ou en tout cas non financé par la seule publicité.

Bien sûr, c’est très compliqué, et il serait naïf de considérer qu’il y a une volonté politique ou de l’argent pour investir dans ce type d’infrastructures. Car ces entreprises et ces algorithmes sont de nouveaux types d’infrastructures, de la même manière que le sont les routes, les chemins de fer, l’eau ou l’électricité. Pourquoi ne pas adopter pour les technologies de l’information l’approche que nous avons eu dans le passé concernant les infrastructures traditionnelles ? Le problème, c’est que toutes les grandes infrastructures non numériques sont passées entre les mains d’acteurs privés, car l’Etat providence est au bord du gouffre. C’est difficile de croire qu’on pourra avoir un investissement public dans ce domaine.

C’est un sujet très compliqué, mais il faudra bientôt s’en saisir, car, au final, tout revient aux questions suivantes : qui détient les infrastructures ? Qui gagne de l’argent avec ? Par exemple : comment les gouvernement vont-il gérer la pression qui va s’exercer pour qu’ils privatisent les données de leurs propres citoyens ?

Selon moi, c’est la prochaine évolution. Les Etats vont accéder aux données des gens comme vous et moi et les vendre en masse aux publicitaires, cela arrive déjà un peu en Grande-Bretagne où le gouvernement vend des données médicales. C’est la nouvelle frontière de la privatisation.

Vous dites que l’imperfection de la société est parfois salutaire, et que la technologie ne devrait pas s’y attaquer. Avez-vous un exemple ?

Je ne veux pas d’un système qui applique des décisions automatiquement. Je ne veux pas d’un système qui vous empêche de pénétrer dans une certaine zone d’une ville si le système pense que vous êtes susceptible de commettre un délit. Ce n’est pas une question de technologie, mais plutôt de la manière dont on met en place une règle. Bien sûr, on peut souscrire à l’idée que l’Etat doit être une bureaucratie qui ne déroge jamais à la règle et considérer qu’y déroger ne peut causer que des problèmes. Mais je viens d’un pays d’Europe de l’Est, et je sais qu’un système comme cela peut être mis en place de manière si injuste que la seule manière de s’en sortir est de contourner le système. Si on a un système très strict, avec des caméras partout, de la biométrie, qui ne laisse aucune marge de manœuvre, alors on va finirdans un système kafkaïen.

A plusieurs reprises vous semblez regretter la disparition d’une certaine forme d’expertise, d’élites traditionnelles. N’est-ce pas une vision oligarchique ?

Non, je ne pense pas. C’est une façon de signaler qu’il y a des autorités et de l’expertise qui fonctionnent différemment de la simple agrégation des opinions des utilisateurs ou des citoyens. C’est une façon de procéder qui doit être défendue. Il est absurde que la Silicon Valley se félicite d’avoir des milliers de critiques pour un livre sur Amazon au lieu d’une seule dans la New York Review of Books. Ce sont deux choses différentes. Ce n’est pas que l’une soit meilleure que l’autre, nous devons les encourager toutes les deux, mais elles fonctionnent différemment.

Sur l’aspect plus politique, les efforts pour réformer la politique entrepris par la Silicon Valley ne sont pas sous-tendus par une vision sophistiquée de la politique. Ces gens n’ont pas compris ce que c’est que représenter. Ils ne savent pas ce que les hommes politiques font depuis des siècles. Ça ne veut pas dire que le système actuel fonctionne, au contraire, mais je ne pense pas que remplacer un système qui ne fonctionne pas par un autre qui ne fonctionne pas non plus soit un succès.

Cela fait désormais un an et demi que les documents soustraits à la NSA par Edward Snowden ont commencé à être publiés. Que pensez-vous de la réaction qui a suivi ?

La réaction à ces fuites a été faiblarde. J’aurais espéré qu’il y ait plus d’indignation, et cela n’a pas abouti à repenser les choses, même en Europe où il y aurait pu y avoir une pression plus forte. Le débat en Europe a été confisqué par les grandes entreprises de télécoms, qui ont l’oreille des gouvernements. Par ailleurs, le débat se concentre sur le terrain juridique alors que, pour moi, la question est économique.

Nous sommes dans une nouvelle forme de capitalisme, où l’on paie des biens et des services avec nos données, qui sont ensuite vendues contre de la publicité. Au lieu de prendre cela en compte et de comprendre les nouvelles structures à mettre en place pour réguler cette nouvelle forme de capitalisme, nous faisons semblant de penser que rien n’a changé depuis cinquante ans, qu’on vit encore dans la société du téléphone et que tout ce qu’il y a à faire est de changer nos lois et peut-être d’avoir plus de supervision. Ça a été la réponse par défaut aux révélations de Snowden. On tourne en rond avec ces questions juridiques.

Que pensez-vous du droit au déréférencement, aussi appelé « droit à l’oubli », reconnu récemment par la justice européenne ?

Je pense que d’un point de vue idéologique, cela va dans la bonne direction. On donne davantage de pouvoirs aux citoyens sur la manière dont leurs informations circulent et apparaissent en ligne. Le contenu précis de la décision peut être critiquée en ce que cela donne à Google le pouvoir de décider quelle information relève de l’intérêt public. C’est une provocation utile, cela va nous amener à penser plus précisément à la manière dont on peut ralentir la fusion de toutes les sphères sociales. Les données vous concernant en tant que citoyen, en tant qu’artiste, en tant que journaliste sont en train d’être agrégées en un seul endroit, accessible en ligne. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne évolution.

Le Monde

00:05 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : silicon valley, entretien, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook