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mercredi, 03 avril 2013

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Alexandre LATSA

Ex: http://alexandrelatsa.ru/

 
aacllg.gifWednesday, December 5, 2012, the Albanian Prime Minister Sali Berisha advocated granting Albanian citizenship to all Albanians, wherever they reside. This statement was made during a visit of the city of Vlora where the independence of the Albanian state was declared, only 100 years ago. At the time Albania had just liberated itself from Ottoman rule.

This declaration follows a separate statement, collective this time, that Sali Berisha had made with his Kosovar counterpart Hashim Thaci a few weeks ago, promising the union of all Albanians. The place was, I must say, well chosen since the vast majority of the inhabitants of Kosovo today are of Albanian origin, which has not always been the case.

During the Balkan War in 1913, Serbs still constitute the majority of the population. In 1941, Kosovo is attached to the Greater Albania (already) fascist Italian protectorate. After the war, Tito would prohibit Albanian immigration since Yugoslavia, according to him, could be strong only if Serbia were as weak as possible. In 1974, it is he who attributes to Kosovo autonomous province status which would be removed by Slobodan Milosevic in 1989, while the Serbs already composed no more than 15% of the population.

 
When in 2008 Kosovo declares independence, nearly a decade after the Western military intervention, few commentators call attention to the dominant «Albanity» of this new small state. On the contrary, it is a time of real celebration for that supposedly oppressed people who finally gained freedom. In most Western countries and the European Union, the recognition is instantaneous, without any question being raised about the treatment of the Serb minority and the future that awaited it, despite the terrible precedent of 2004, when Christians were victims of pogroms, burned down churches, and the violation of their most basic human rights. It is true that Europe, sorry the European Union, at that time had other priorities: the essential organization of gay pride in Belgrade.
 
It took only 4 years for the farce of Kosovo’s independence to finally emerge publicly. Only 4 years for the Albanian Prime Minister to prove the Serb nationalists right when they consistenly maintained that it was not Kosovars (the inhabitants of the Kosovo region being Serbs) they were facing but well and truly Shqiptars, in a new episode of the ancient conflict in the Balkans that has pitted for nearly 6 centuries the Orthodox Slavs against the sons of the Ottoman Empire converts.
 
Western support for the creation of Kosovo and hostility against Serbia may seem completely inexplicable. Yet from 1991 to 2008, U.S. strategists have been led by a single logic: the destruction of Serbia, to debilitate her as much as possible for the inevitable historical moment in the future when she would again turn to Russia.
 

Of course, it was necessary at the same time to also devitalize Russia. If, from 1991 to 2000, a military and media war was waged against Milosevic’s Serbia with the aim of annihilating it, an economic and moral war was being unleashed against Yeltsin’s Russia. The crusade against the communist world has turned into a crusade against the Orthodox world, and essentially against its most sovereign political nerve center: Russia.

 
The theoretician of Russia’s containment in Eurasia, Zbigniew Brzezinski, said himself in 2007 that «After the collapse of the USSR, the main enemy of the USA will be the Russian Orthodox Church.» The creation of Greater Albania can probably be seen in this historical and geostrategic light. It is like tossing a new match, one that could create a spark and start a new fire in the Balkan inferno. This fire would result in the further weakening of Europe, but also deepen the destabilization of the Orthodox world (Macedonia, Greece, Montenegro, Serbia …) and curb its rapprochement with Russia. Indirectly, it is Russia’s influence in Eastern Europe that would be challenged, and therefore its rapprochement with Western Europe. In doing so, the United States would once again achieve their primary objective: to prevent a rapprochement between continental Europe and the Catholic and Orthodox worlds.

7 avril prochain: l'Alsace vote pour son avenir...

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Dimanche 7 avril prochain, l'Alsace vote pour son avenir...

Entretien avec Jacques Cordonnier, Président d'Alsace d'abord :

Le 7 avril prochain, un référendum d’initiative locale aura lieu dans les deux départements alsaciens, dans la perspective de fusionner le Conseil régional d’Alsace et les Conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Jacques Cordonnier, le mouvement régionaliste Alsace d’Abord que vous présidez est fortement engagé en faveur du Oui dans le campagne référendaire. Pourquoi ?

Parce que le projet de fusion des hautes collectivités alsaciennes et de créer un Conseil unique d’Alsace a été imaginé et conçu dès 1989 par le mouvement Alsace d’Abord. Avec Robert Spieler - avec qui j’ai fondé le mouvement et qui en a été le président jusqu’en 2008 – nous avions eu très tôt la conviction que la prospérité et le rayonnement de l’Alsace, la sauvegarde de ses particularismes et son développement économique passeraient nécessairement par une réforme institutionnelle. Nous défendions l’idée, audacieuse à l’époque, qu’une telle réforme pouvait très bien n’être conduite qu’en Alsace et ne pas s’appliquer à toutes les régions de France, dès lors que les autres régions de France n’en voulaient peut-être pas encore.

Pourquoi l’Alsace devrait-elle avoir un statut différent des autres régions ?

L’Alsace a une tradition régionaliste très ancienne. Elle est certes la plus petite région française, mais c’est une région frontalière à forte identité, ballotée pendant des siècles entre des autorités tutélaires différentes. Notre identité se fonde sur notre double culture, française et alémanique, héritage d’une histoire mouvementée. Les Alsaciens demeurent très attachés à leurs spécificités. En dépit des multiples tentatives de l’État de franciser à tout prix cette région des marches de l’Est, l’Alsace a su conserver presque intact son droit local. La « chance » de l’Alsace fut qu’elle ne fut pas française quand le petit  «  Père Combes » imposa en 1905 la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En 1919, la France victorieuse voulut remettre en cause ce statut. La révolte fut telle, et développa tant les mouvements autonomistes, que le Régime recula. Ce droit local, qui fait partie du patrimoine alsacien, est régulièrement l’objet de remises en cause par le pouvoir central. Qu’il s’agisse du livre foncier, du régime local d’assurance-maladie, de la réglementation spécifique de l’apprentissage, du statut concordataire des cultes, des instances prud’homales paritaires, de l’organisation mutualiste de l’épargne et de bien d’autres domaines, notre droit local a fait la preuve de sa supériorité sur le régime commun.

C’est ce statut particulier que nous entendons préserver et renforcer. Quand les Alsaciens parleront d’une seule voix, nous serons plus à même de demander d’autres transferts de compétences et de ressources de l’État vers la Région. De même, l’Alsace deviendra plus crédible vis-à-vis de nos puissants voisins du Bade-Wurtemberg ou de Bâle lorsqu’il s’agira de coopération transfrontalière.

Votre projet date de 1989 ; comment se fait-il qu’il ait fallu attendre si longtemps pour voir les choses enfin se décanter ?

Avec Robert Spieler et les autres élus de notre mouvement, nous nous battions inlassablement au sein du Conseil régional pour faire progresser l’idée du Conseil unique d’Alsace. Mais nous nous sommes toujours heurtés aux réflexes jacobins et « républicains » aussi vivaces chez les élus de droite que de gauche. Il faut dire que les grands partis nationaux, UMP, PS, mais aussi FN, ne favorisaient pas, chez leurs élus et leurs dirigeants, l’éclosion d’idées nouvelles qui auraient pu remettre en cause le centralisme et le jacobinisme « républicain » dont la plupart des régions s’accommodaient. Élection après élection, nous placions le projet de fusion au cœur des campagnes électorales, et c’est ainsi que chez les électeurs, au bout de vingt ans, l’idée a fait son chemin.

Cette fusion, et la création du Conseil d’Alsace, suffiront-elles à endiguer les effets de la crise qui touchent l’Alsace autant que le reste du pays ?

Le Conseil unique d’Alsace sera un formidable outil pour mettre progressivement en œuvre des décisions prises par les Alsaciens, pour les Alsaciens. Mais il faudra encore l’améliorer, car le projet tel qu’il est présenté aux électeurs est imparfait et incomplet. Les responsables UMP prétendent vouloir simplifier le mille-feuille administratif, mais ils ont concocté une usine à gaz peu compréhensible. On sent bien que le projet est le produit d’âpres marchandages entre Haut-Rhinois et Bas-Rhinois, entre Strasbourgeois et non-Strasbourgeois, entre citadins et ruraux. Médiocrité, quand tu nous tiens… Mais je ne boude pas mon plaisir ; mieux vaut une fusion incomplète que pas de fusion du tout. L’occasion qui se présente est historique. Si nous ratons cette fenêtre de tir, il n’y aura plus de possibilité de créer le Conseil d’Alsace avant cinquante ans ou plus.

Ne craignez-vous pas que ce référendum en Alsace soit une réplique du référendum local du 6 juillet 2003 en Corse, où le Non l’a emporté ?

Non, les deux référendums sont bien différents. Le référendum en Corse a été conçu et organisé par le centralisme parisien, ce qui a quelque peu énervé les Corses. De même que pour tous les référendums organisés dans les DOM-TOM par le passé. Le référendum du 7 avril 2013 en Alsace a été quant à lui, voulu, imaginé et préparé par les Alsaciens. C’est d’ailleurs une grande première. C’est la première fois dans l’histoire de France que les habitants d’une région vont être consultés, à leur demande, sur leur avenir institutionnel. Les Alsaciens pourront prendre leur destin en mains.

Vous avez donc toutes les raisons d’êtes satisfait. Ce référendum sera probablement une simple formalité ?

Non, rien n’est joué. Le Oui, pour l’emporter, doit satisfaire à deux conditions : faire plus de 50 % des suffrages exprimés, mais le Oui doit aussi atteindre 25 % des électeurs inscrits dans chaque département. Or comme chacun le sait, l’abstention n’a fait que progresser au cours des dernières décennies. En outre, il s’agira là d’une consultation uniquement régionale, ce qui veut dire que les grandes chaînes de télévision et la presse nationale n’en parleront pas, ou très peu. Sachant que les présidents UMP des Conseils généraux vont perdre leur siège de président, vous pensez bien qu’ils font campagne à reculons. Quant aux conseillers UMP et PS de base, généraux ou régionaux, ils craignent confusément de perdre leurs prébendes ; ils ne sont donc pas très actifs sur le terrain. Les élus du Front National, eux, font carrément campagne pour le Non, mettant en garde contre le morcellement de la République issue du siècle des Lumières… Ils aiment, ils adorent les valeurs de la République… Ils rejoignent ainsi dans le camp des jacobins, les militants du Front de gauche, du NPA, d’une partie du PS et les Libres penseurs francs-maçons qui n’ont jamais supporté la survie du Concordat en terre alsacienne. C‘est navrant, mais aujourd’hui le Front national est devenu le meilleur défenseur des idées de la Révolution française et des idées jacobines en Alsace. Navrant, vraiment navrant…

Mais le référendum ne peut-il pas permettre de donner la parole au peuple ?  

Soyons lucides : Les Français n’ont pas la pratique ni l’habitude du référendum ou de la votation. De sorte que, lorsqu’ils sont enfin consultés, ils ne répondent pas à la question posée mais se livrent plutôt à un vote sanction, un vote de mauvaise humeur. Et en cette période de crise, les gens ont quelques raisons d’être de mauvaise humeur. Les responsables UMP seraient bien inspirés d’y penser et de détourner cette mauvaise humeur contre l’État socialiste. Mais ils n’osent pas, tant ils sont formatés pour s’incliner devant tout ce qui vient de Paris. Le mouvement régionaliste mène activement campagne, surtout dans le Haut-Rhin où l’on a agité depuis plus de trois ans le chiffon rouge de la domination strasbourgeoise. La domination strasbourgeoise ! Mais, que voulez-vous. Il est bien connu que les nains défendent leur pré carré. Ceci est vraiment profondément misérable et digne d’un nanisme cosmoplanétaire…

Ce sera sans doute difficile, mais j’ai la conviction que les Alsaciens choisiront de voter Oui. Oui à l’Alsace alsacienne, à la France française et à l’Europe européenne…

Un Parlement alsacien?

Quand il y a vingt-cinq ans nous demandions la création du Conseil d’Alsace, on nous traitait de fous. Il ne faut donc pas s’effrayer quand nous prédisons que dans quelques années, l’Alsace aura son Parlement. Dès aujourd’hui, nous devons demander des pouvoirs organiques et réglementaires afin d’obtenir sans délai la responsabilité du droit local, de sa sauvegarde et de sa modernisation. L’Alsace doit devenir maîtresse dans les domaines où son talent lui permettra de s’exprimer mieux, moins cher, plus efficacement que l’État. L’Alsace doit tirer le meilleur parti de sa situation dans l’espace rhénan et développer des relations étroites de partenariat avec ses voisins de la Suisse alémanique, du pays de Bade et du Sud-Palatinat.

Tout cela sera facilité avec l’installation du Conseil d’Alsace et la mise en œuvre d’un projet moderne de vraie décentralisation. La victoire du Oui le 7 avril prochain sera la victoire des Alsaciens et la chance de notre région.

Mais quand vous évoquez un Parlement alsacien, n’êtes-vous pas en pleine démarche indépendantiste ?

Ceci est une plaisanterie. L’Alsace est et restera française et européenne. Il n’est pas question pour nous de revendiquer une quelconque indépendance, idée ridicule, qui n’a aucun sens dans le cadre de la réflexion européenne et nationale qui est la nôtre. Il est consternant d’entendre des représentants de mouvements dits nationaux ou nationalistes reprendre les antiennes du jacobinisme révolutionnaire. Les meilleurs défenseurs de la Révolution française ne sont pas Mélenchon ni Buffet, mais Marine Le Pen et le Front national. Désespérant… Pardonnez-moi : Mais dire « merde » aux énarques parisien arrogants, ce n’est pas dire « merde » à la France.

Cet entretien a été publié dans Rivarol de la semaine dernière cliquez ici

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L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme

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Bernhard TOMASCHITZ:

L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme

 

Le Kosovo est devenu le terrain d’entraînement des rebelles syriens, tandis que les liens entre l’UÇK et les islamistes sont de plus en plus étroits

 

L’UE avait demandé aux Serbes d’ouvrir un “dialogue” avec le Kosovo: ce “dialogue” est désormais dans l’impasse. Surtout parce que l’UE et les Etats-Unis exigent la dissolution de l’administration parallèle serbe dans les régions septentrionales du Kosovo. Tandis que des pressions s’exercent constamment sur Belgrade —à qui on fait miroiter l’adhésion à l’UE— on ne demande aucune concession ni compromis aux Albanais du Kosovo.

 

Indépendamment du litige que constituent les zones et enclaves serbes du Nord du Kosovo, au peuplement serbe majoritaire, Pristina progresse à grands pas dans l’élaboration de structures quasi-étatiques, avec l’appui américain. Ainsi, en juin, la mise sur pied d’une armée kosovar, légèrement armée et dénommée la KSF (“Forces armées du Kosovo”), devrait être achevée. La petite armée kosovar de 2500 soldats est entraînée par la KFOR, les forces de protection internationales travaillant sous la houlette de l’OTAN. Début février 2013, le porte-paroles de la KFOR, Alexander Willing, déclarait: “Les Etats de l’OTAN considèrent que le moment est venu de parachever définitivement la constitution des KSF”. Et Willing ajoutait: “Le Conseil nord-atlantique, l’organe de décision suprême de l’OTAN, prendra une décision politique, basée sur l’évaluation qu’auront préalablement posée les autorités militaires de l’OTAN”.

 

Les forces armées du Kosovo, dont le projet a été élaboré dès 2009, procèdent de l’UÇK, l’organisation armée clandestine qui, à la fin des années 90, avait combattu contre les Serbes. Dans ce contexte, il est intéressant de noter la volte-face des Etats-Unis: considérée au départ comme une organisation terroriste, l’UÇK a rapidement été perçue comme “utile”; les Américains ont très vite commencé à entraîner les combattants de cette armée de partisans. Dès 1999, dès que l’OTAN déclenche une guerre aérienne contre la Serbie envers et contre le droit des gens, car cette attaque s’est effectuée sans le consentement du conseil de sécurité de l’ONU, le soutien apporté à l’UÇK sert aussitôt à la réalisation d’un projet à long terme: bâtir une base américaine sur le territoire du Kosovo. Ensuite, il était d’ores et déjà prévu que le Kosovo, comme tous les autres pays de la région, devait à terme se voir intégré dans les structures “euro-atlantistes”, c’est-à-dire devenir tout à la fois membre de l’UE et de l’OTAN. Pendant l’automne 2009, deux politologues, Patrice C. McMahon et Jon Western, écrivent dans la revue “Foreign Affairs” que les infrastructures militaires de Bosnie pourront dorénavant servir de “camp d’entraînement pour les forces armées de l’UE et de l’OTAN” pour qu’elles puissent ensuite parfaire des missions en Afghanistan. Ainsi, cela reviendrait moins cher que “le maintien d’une mission complète pour assurer la paix”.

 

Certes, on peut considérer, avec le recul, que McMahon et Western se sont trompés sur quelques détails, mais, en gros, ils ont eu raison. En effet, Washington utilise le Kosovo pour former des unités étrangères, en l’occurrence les combattants de la dite “Armée syrienne de libération” (ASL). A ce propos, la plateforme “www.globalresearch.ca”, très critique à l’égard des politiques américaines, signalait en mai 2012 “qu’une délégation de rebelles syriens avait forgé un accord avec les autorités de Pristina pour échanger des expériences en matière de guerre des partisans; l’opposition syrienne a donc envoyé des combattants au Kosovo pour apprendre des tactiques de guerilla et pour y être entraînés en vue de renverser le régime du Président Bachar El-Assad”. Le chef de la délégation syrienne, Ammar Abdulhamid, aurait prononcé les paroles suivantes: “Nous sommes venus ici pour apprendre. Le Kosovo a, dans le passé, suivi une voie insurrectionnelle et a glané des expériences qui pourront nous être fort utiles”.

 

Vu l’emprise croissante des islamistes sur la rébellion syrienne, les camps d’entraînement du Kosovo, dont l’un se trouve à proximité de la frontière albanaise et avait été utilisé par les Américains pour entraîner les combattants de l’UÇK, ne sont pas le théâtre d’un processus banal, dépourvu de dangers. L’UÇK, en effet, entretient des liens étroits avec les fondamentalistes islamistes, ce que cherchent à faire ignorer l’UE et les Etats-Unis. Le 4 mai 1999, le “Washington Post”, donc une source peu “suspecte”, publiait un article relatif à un rapport récent des services secrets: “Quelques membres de l’Armée de libération du Kosovo (...), qui financent leur guerre par la vente d’héroïne, ont été entraîné dans des camps terroristes, dirigés par le proscrit international, Oussama Ben Laden, recherché depuis 1998 pour des attentats à la bombe commis contre deux ambassades américaines en Afrique”. Le journal américain évoquait aussi la formation de certains combattants de l’UÇK en Afghanistan et l’infiltration de “moudjahhidin” au Kosovo. Parmi les co-fondateurs et les dirigeants de l’UÇK de cette époque, il y avait Hashim Thaçi, le chef du gouvernement actuel du Kosovo.

 

Dans leur plan visant à “transformer” la Yougoslavie pour affaiblir la Russie, les Américains avaient misé, une fois de plus, sur des alliés douteux. Les objectifs réels des Etats-Unis au Kosovo n’étaient pas de protéger les civils albanais contre d’hypothétiques exactions serbes, comme cela ressort d’un courriel émanant de George Friedman, directeur de la boîte-à-penser américaine “Strategic Forecasting” du 19 décembre 2007, courriel révélé par “Wikileaks”: “Les Etats-Unis et l’Europe étaient bien décidés à faire du Kosovo, alors province serbe, un Etat indépendant (...). La Russie, dès le conflit initial (de 1999, ndt), s’y était opposée mais, à cette époque d’Eltsine, Moscou était faible et ses desiderata n’étaient pas pris en considération”.

 

Entretemps, le royaume arabe-saoudien, islamiste et fondamentaliste, essaie d’accroître son influence sur le Kosovo, majoritairement peuplé de musulmans. En janvier 2013, les Saoudiens ont émis officiellement le souhait que tous les Etats membres de l’Organisation de la Coopération islamique reconnaissent Pristina sur le plan diplomatique. Les Saoudiens sont donc sur la même longueur d’onde que les Américains. Dans une dépêche de juillet 2008, émanant de l’ambassade américaine de Pristina et divulguée par “Wikileaks”, on peut lire: “L’Arabie Saoudite, vu l’influence énorme qu’elle exerce dans le monde islamique et vu les indices en provenance d’autres pays annonçant qu’ils sont prêts à reconnaître le Kosovo si l’Arabie Saoudite le reconnaît préalablement” jouera sans nul doute un rôle important dans la future reconnaissance de la province serbe sécessionniste érigée au rang d’Etat. Pour cette raison et pour le gouvernement de Pristina, “on organisera dans un avenir proche une visite officielle en Arabie Saoudite”. En contre-partie, il est plus que probable que les Saoudiens exporteront leur version radicale de l’islam dans les Balkans, donc en Europe, avec l’accord tacite et bienveillant des Etats-Unis.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°12/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

 

mardi, 02 avril 2013

Crise à Chypre: Et si le rêve européen touchait à sa fin?

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Crise à Chypre: Et si le rêve européen touchait à sa fin?

Un peu d’histoire

Les récents événements à Chypre ont donné lieu à un déferlement médiatique excessif et souvent bien éloigné de la réalité. La partie sud de l’île de Chypre (la partie nord étant envahie militairement par la Turquie depuis 1974) est peuplée de 770.000 habitants et ne représente que 0,3% du PIB de la zone euro. L’île, bien que relativement méconnue du grand public, du moins jusqu'à cette crise, a eu une histoire très tumultueuse la partageant largement entre l’Occident et l’Orient. Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter cette histoire illustrée de l’île s’arrêtant à 2004.

C’est justement à cette date que Chypre a intégré l’Union Européenne (le pays étant le plus riche des nouveaux entrants à l’époque) puis en 2008 Chypre a intégré la zone euro. A ce moment l’île connaissait déjà des afflux de capitaux russes et la législation fiscale y était déjà sensiblement la même qu’aujourd’hui. La même année la crise financière à frappé l’île comme tous les pays occidentaux et lors de la restructuration de la dette Grecque, les actifs des banques Chypriotes (qui contenaient une forte proportion de bons du trésor grecs) ont été brutalement dévalorisés par cette décision de l'Eurogroupe. Le pays en 2011 avait pourtant une dette en pourcentage du PIB inferieure à celle de la France, de  l’Italie et  de l’Allemagne. Jacques Sapir rappelle en outre que les banques chypriotes ont aujourd’hui des actifs qui sont égaux à 7,5 fois le PIB de l’île, alors que la moyenne dans l’UE est de 3,5 fois, mais que c’est largement moins par exemple que le Luxembourg dont les actifs bancaires pèsent 22 fois le PIB.

Le racket fiscal: nouvelle solution pour régler la crise?

La Troïka (une alliance de la BCE, du FMI et de l’UE) a donc choisi une mesure radicale pour récupérer la trésorerie nécessaire au renflouement des banques: le prélèvement de l’argent via une ponction obligatoire pour tous les détenteurs de comptes sur l’île. Une mesure sans précédent et vraisemblablement contraire à toutes les normes juridiques bancaires internationales, que les autorités russes ont qualifié non seulement d’injustes et dangereuses et qui montrent bien selon eux que le modèle économique néolibéral est complètement épuisé. Des officiels russes ont même parlé d’une mesure de type soviétique et la presse russe à elle titré sur la fin de l’Europe civilisée.

Les commentateurs français quand à eux ont ces derniers jours au contraire justifié ce racket fiscal imposé sur les comptes chypriotes par la Troïka en affirmant qu’après tout on y prélevait de l’argent sale et russe, ou russe et donc sale, et que par conséquent la mesure était justifiée. Mention spéciale à Marc Fiorentino pour qui il ne faut pas "s’emmerder" avec ce pays (…) Dans "lequel les gens ne payent pas leurs impôts (…) Et en frappant l’argent de la mafia russe". Les Chypriotes apprécieront. Pour Christophe Barbier la mesure vise "l’argent pas propre de Chypre" ce que les milliers de petits salariés qui risquent d'être maintenant licenciés auront sans doute du mal à croire.

Les politiques ne sont pas en reste. Pour le Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères Bernard Cazeneuve "il est normal que les oligarques russes payent", pour Alain Lamassoure "il est normal que la lessiveuse à laver l'argent sale qu'est Chypre soit arrêtée et que les oligarques russes payent" et pour Daniel Cohn-Bendit "qu'on taxe un oligarque russe ne va pas lui faire mal digérer ce qu'il a mangé ce soir" (sources). Quand a François d’Aubert il affirme lui "qu’il n’y a pas de raison que le contribuable européen finance l’épargne des oligarques russes".

On aimerait bien entendre les mêmes commentateurs sur les investissements russes en Angleterre, ce pays qui accorde le droit de résidence à un grand nombre d’oligarques dont on peut grandement douter qu’ils aient fait fortune légalement, ou même et pour faire plus proche sur nombre d’investissements russes en France notamment sur la cote d’Azur à la fin des années 90.

Romaric Gaudin remet lui relativement les pendules à l’heure en rappelant que "Les Européens, prompts à pleurer sur le sort peu enviable de Mikhaïl Khodorkovski oublient que ce dernier avait construit son empire sur la banque Menatep, basée à… Chypre" ou encore que "Lorsque l’argent russe va vers Chypre, il est forcément sale. En revanche, lorsque l’argent russe construit un gazoduc sous la baltique vers l’Allemagne, investit dans le football britannique, il devient respectable".

Les mythes sur Chypre ont la peau dure

A Chypre, en y regardant de plus près, la situation n’est pas vraiment celle décrite dans la presse francophone.

D’après l’économiste Natalia Orlova, le montant des dépôts dans les banques chypriotes s’élève à 90 milliards d’euros (particuliers et entreprises) dont seulement 30% est détenu par des personnes (morales ou physiques) pas originaires de la zone Euro. Les dépôts russes à Chypre sont selon elles estimés à environ 20 milliards et 13 milliards correspondent à des dépôts grecs, britanniques mais aussi du Moyen-Orient. L’immatriculation de sociétés a en effet contribué à la fortune de Chypre, qui offre il est vrai un cadre légal et fiscal avantageux et très souple. De nombreuses sociétés se sont ainsi très logiquement et légalement domiciliées à Chypre, au sein de l’Union Européenne. Parmi elles de nombreuses sociétés russes ayant des activités économiques intenses avec l’UE, bénéficiant à Chypre d’un régime fiscal avantageux (I.S à 10%) et d’un traité de non double imposition leur permettant donc de rapatrier leurs profits  en Russie sans être taxées deux fois.

Les arguments basés sur la "volonté de lutter" contre le blanchiment d’argent sale et russe, ou russe et forcément sale, ont tourné à la caricature grotesque puisque si les dépôts russes à Chypre se montent à environ 20 milliards d’euros, à titre de comparaison l’an passé, on a enregistré 120 milliards d’euros de mouvements de fonds russes vers Chypre, mais aussi et surtout 130 milliards d’euros de mouvements de fonds de Chypre vers la Russie (sources ici et la). Depuis 2005 les investissements de Chypre vers la Russie sont supérieurs aux investissements de Russie vers Chypre! Selon Marios Zachariadis, professeur d'économie à l'université de Chypre: "la proportion des avoirs étrangers illégaux à Chypre n’est pas supérieure à ce qu'elle est en Suisse ou au Luxembourg", pays qui vient par ailleurs il y a peu de signer le traité de non double imposition avec la Russie tout comme Chypre. Une réalité confirmée par le secrétaire d’Etat allemand aux Finances, Stefan Kampeter qui a explicitement affirmé qu’il "n’y avait aucun signe à Chypre de dépôt illégal et que les allégations de blanchiment d’argent contre Chypre ne pouvaient être prouvées".

Le parlement chypriote a voté contre le pan initial de la Troïka qui envisageait un prélèvement obligatoire sur tous les comptes de l’île et c’est seulement dans la nuit de dimanche à lundi dernier qu’un accord a été trouvé, à savoir le prélèvement de 100% des actifs au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la banque la plus malade de l’île, et un pourcentage non encore fixé (30 à 40%) au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la seconde grande banque du pays. En clair, le racket pur et simple de l’argent chypriote et non chypriote (russe, est européen, anglais et oriental) massivement stocké dans les deux principales banques de l’île. Est-ce normal que des actifs étrangers légaux payent pour la crise grecque? Peut-on imaginer les sociétés françaises ou américaines de Russie se faire taxer 40% de leurs actifs pour payer la dette d’un pays qui au sein de l’Union Eurasiatique serait mal en point? On peut tenter d’imaginer la réaction américaine dans une telle situation.

La guerre financière, entre énergie et orthodoxie

Chypre apparaît en réalité de plus en plus comme un maillon (un pion pour Thierry Meyssan) au cœur d’une tension géopolitique opposant de plus en plus directement et frontalement la Russie et l’Occident.

L’Eurogroupe a sans doute rempli ses objectifs réels. Tout d’abord celui de prendre une mesure test sur un pays de petite taille et qui a sans doute servi de laboratoire. Déjà l’Espagne et la Nouvelle Zélande se sont dites prêtes à faire passer une mesure similaire, pour combler le déficit de leurs systèmes bancaires. Nul doute que la liste va s’allonger. Les conséquences vont sans doute être très lourdes et pourraient insécuriser de nombreux titulaires de comptes dans la zone Euro. Bien que l'Eurogroupe répète en boucle que Chypre est un cas bien à part, nombreux sont les Européens tentés de déplacer leurs actifs financiers ailleurs, et sans doute outre-Atlantique, affaiblissant ainsi de plus en plus l’Europe et la zone euro. Les Chypriotes l’ont bien compris en brandissant dans la rue des pancartes "Nous ne serons pas vos cobayes" et alors que les rues de Nicosie sont pleines de messages adressés aux frères orthodoxes russes et que les manifestations de ces derniers jours voient fleurir les drapeaux russes.

Après la faillite de la Grèce, la Russie s’était engagée il y a près d’un an sur la voie du rachat du consortium gazier grec DEPA/DESFA par Gazprom. Ces négociations intervenaient quelques mois après la chute du régime libyen (et la perte financière importante liée pour Moscou) mais elles se sont visiblement arrêtées lorsqu’il y a un mois le département d'Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession de DEPA à Gazprom qui "permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région". Empêcher une plus grande intégration économique Russie-UE est-il vraiment dans l’intérêt de l’Europe aujourd’hui alors que le président chinois vient de faire sa première visite internationale à Moscou avec à la clef une très forte intensification de la coopération politique, militaire mais aussi et surtout énergétique entre les deux pays ?

En sanctionnant ainsi directement les actifs russes dans les banques de Chypre, c’est la Russie qui est directement visée et touchée. Bien sur les Russes ont logiquement des visées et elles sont bien plus importantes que la simple exploitation du gaz offshore dont le consortium russe Novatek a été exclu de façon assez inexpliquée. D’après l’expert en relations internationales Nouriel Roubini, la Russie vise simplement l’installation d’une base navale sur l’île (ce que les lecteurs de RIA-Novosti savent depuis septembre dernier) et que les Russes pourraient tenter de monnayer en échange d’une aide financière à Nicosie.  

A ce titre, les négociations russo-chypriotes n’ont pas échoué contrairement à ce que beaucoup d’analystes ont sans doute hâtivement conclu. Mais Chypre ne se trouve sans doute pas suffisamment dans la sphère d’influence russe au vu de la dimension de tels enjeux. Il faudrait pour cela qu’elle quitte l’UE et rejoigne la Communauté économique eurasiatique, comme l’a clairement indiqué Sergueï Glaziev, le conseiller du président Poutine.

Il faut rappeler que Sergueï Glaziev avait au début de cette année dénoncé la "guerre financière totale que mènent les pays occidentaux contre la Russie aujourd’hui". Une guerre financière qui semble confirmée par les dernières menaces de la BCE envers la Lettonie pour que celle-ci n’accueille pas d’éventuels capitaux russes qui pourraient vouloir sortir de Chypre.

Sur le plan extérieur, Chypre reste un maillon crucial pour la Russie dans le cadre de son retour au Moyen-Orient et en Méditerranée, mais aussi dans le cadre de ses relations avec l’Occident. Sur le plan intérieur, le pouvoir russe peut enfin montrer qu’il est décidé à maintenir ses objectifs de lutte contre l’offshorisation de l’économie russe, dont Vladimir Poutine avait fait un point essentiel, dans son discours de fin d’année 2012. C'est dans cette optique que le groupe public russe Rosneft vient d’indiquer qu’il allait rapatrier de plusieurs zones du monde réputées offshore les actifs hérités lors de l’acquisition de son concurrent anglais: TNK-BP, notamment de Chypre et des Caraïbes.

Au cœur du monde orthodoxe, la fin du rêve européen?

Mais pendant qu’Occident et Russie s’affrontent par territoires interposés au cœur de la Méditerranée (Grèce, Syrie, Chypre…) le peuple chypriote et les dizaines de milliers de travailleurs anglais et est-européens immigrés à Chypre vont payer la facture et sans doute traverser des années difficiles, Jean Luc Mélenchon a par exemple déjà promis l’enfer aux Chypriotes.

Alors que la Bulgarie a récemment  interrompu ses négociations d’intégration à l’euro, la Grèce continue à s'enfoncer dans l’austérité. A Chypre aujourd’hui, selon les derniers sondages, 67% des habitants souhaitent désormais que leur pays quitte la zone euro, l’UE, et se rapproche de la Russie, une position soutenue activement par l’église orthodoxe chypriote.

Au cœur de la Méditerranée et du monde orthodoxe, le rêve européen semble toucher à sa fin.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

Par ailleurs veuillez trouver les dernières interventions dans la presse Mainstream concernant le dossier chypriote ci-dessous:

Chypre, les dessous d'une plaque tournante pour l'argent russe
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130320trib000755038/chypre-les-dessous-d-une-plaque-tournante-pour-l-argent-russe.html

Ce que la Russie veut imposer à Chypre
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130319trib000754863/ce-que-la-russie-veut-imposer-a-chypre.html

Chypre un cadeau pour Poutine?
http://www.europe1.fr/Economie/Chypre-c-est-un-cadeau-pour-Poutine-1460199/

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

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Andrea PERRONE:

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

 

L’Alliance Atlantique tente d’obtenir de ses partenaires une réglementation commune contre les attaques informatiques; en réalité elle veut recevoir un blanc-seing pour devenir le gendarme mondial

 

Dans un monde de plus en plus “globalisé” où se répètent et se succèdent les attaques informatiques destinés à frapper et à espionner d’autres Etats, l’OTAN a préparé un manuel pour réglementer, à sa façon, les guerres cybernétiques, ce qui s’est fait, bien entendu, pour défendre les intérêts exclusifs de l’“Empire Stars and Stripes”. Le document suggéré par l’OTAN prévoit que, dans le futur, les attaques “online” pourront donner lieu à de véritables conflits militaires. Le quotidien britannique “The Guardian” dénonce les dangers que recèle cette démarche dans un long article où l’auteur rappelle les attaques informatiques lancées il y a quelques années contre les sites nucléaires iraniens par le biais d’un virus d’origine américaine ou israélienne qui a pu mettre hors d’usage les centrifugeuses utilisées pour l’enrichissement de l’uranium. Le virus utilisé s’appelait “Stuxnet” et avait été créé et délibérément diffusé par le gouvernement américain dans le cadre de l’opération “Jeux Olympiques” lancée par le Président américain George W. Bush en 2006. Cette opération consistait en une vague d’attaques digitales contre l’Iran en collaboration avec le gouvernement de Tel Aviv, plus particulièrement contre la centrale nucléaire iranienne de Natanz dans le but de saboter la centrifugeuse de la dite centrale en envoyant des ordres spécifiques au “hardware” contrôlant le dispositif industriel responsable de la vitesse de rotation des turbines. Le but était de les endommager au point qu’elles soient irréparables. Les experts de l’OTAN, qui se sont réunis à Tallinn pour élaborer le nouveau document, sont d’avis que l’attaque contre les centrifugeuses iraniennes est assimilable à un conflit armé.

 

Avec la publication récente de ce document, l’OTAN cherche à montrer à tous qu’elle n’est rien d’autre qu’une organisation de gais lurons altruistes qui a pour objectif d’éviter les attaques cybernétiques visant des objectifs civils comme les hôpitaux, les barrages ou les centrales nucléaires, et non pas de devenir, pour les siècles des siècles, le gendarme du monde au service des intérêts américains, comme on le constate pourtant partout. Selon l’OTAN, l’élaboration de normes constitue le premier pas dans la réglementation générale du “cyberwarfare”. Ces normes, désormais couchées sur le papier, prévoient que les Etats pourront désormais riposter par des forces conventionnelles contre toute attaque informatique menée par un autre pays qui aurait provoqué des morts ou des dommages considérables.

 

Le nouveau manuel de l’OTAN contient 95 normes assez contraignantes, élaborées par vingt experts juristes qui ont planché pendant trois ans en gardant des contacts étroits avec le Comité International de la Croix Rouge et le “Cyber Command” de l’armée américaine. Ces normes prévoient que les “hackers” responsables des attaques, même s’ils sont des civils, pourront être considérés comme des cibles légitimes par les militaires de l’OTAN. Le groupe d’experts a été invité à préparer le manuel, présenté il y a quelques jours à Londres dans le cadre du “think tank” de Chatham House, par le “Co-Operative Cyber Defence Centre of Excellence” (CCDCOE) de l’OTAN, celui qui se trouve justement à Tallinn en Estonie. Ce centre a été mis sur pied à Tallinn en 2008 après une vague d’attaques contre les Pays Baltes, parties de Russie pour frapper les Estoniens qui avaient détruit le symbole de la victoire communiste-moscovite, le monument au soldat russe. Le fait que l’activité de contre-attaque cybernétique soit basée en Estonie révèle que les ennemis de Washington sont géographiquement proches, se trouvent donc à Moscou ou à Beijing, deux pays émergents posés comme ennemis absolus de l’unipolarisme américain, aujourd’hui en déclin.

 

L’OTAN se prépare donc à lancer ses attaques cybernétiques en les camouflant en instruments de défense contre les “Etats-voyous”. L’Alliance Atlantique s’organise simultanément pour réglementer, de manière encore sommaire, le fait nouveau que constituent les attaques informatiques: selon le document de l’OTAN, il faudra, dans ce type de guerre, éviter les objectifs sensibles et civils tels les hôpitaux, les barrages, les digues et les centrales nucléaires. Toutefois, le manuel à consulter en cas de “cyberguerre” stipule bien que toute attaque “online” pourrait entraîner dans l’avenir des conflits militaires réels et complets.

 

Les règles élaborées par cette équipe d’experts payés par l’Alliance Atlantique représentent la toute première tentative de codifier, sur le plan du droit international, les attaques “online”, tout en prévoyant une série de dispositifs utiles aux Etats pour riposter au moyen de forces conventionnelles si l’agression est commise dans l’intention de s’insérer dans les réseaux informatiques d’autres pays et provoquerait des morts ou des dommages considérables aux biens ou aux infrastructures.

 

Ce manuel rédigé par les vingt experts ès-jurisprudence travaillant en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge et l’“US Cyber Command” se compose donc de 95 normes et affirme que des guerres à vaste échelle pourraient être déclenchées si des attaques “online” étaient perpétrées contre des systèmes informatiques. Le document affirme par ailleurs que les “hackers” qui organisent de telles attaques “online” pourraient constituer des objectifs à éliminer en cas de guerre, même s’ils sont des civils. Le groupe d’experts a aussi été invité à rédiger le manuel par le CCDCOE de l’OTAN, basé à Tallinn, capitale de l’Estonie. Il a fallu trois ans pour rédiger ce manuel.

 

Au courant du mois de janvier 2013, le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a annoncé que le Royaume-Uni, à son tour, est prêt à faire partie du CCDCOE dès cette année. L’ambassadeur du Royaume-Uni à Tallinn, Chris Holtby, a observé que “le Royaume-Uni enverra un expert pour continuer une coopération à grande échelle avec le centre tel qu’il existe actuellement. Le Royaume-Uni apprécie grandement les travaux du centre et prévoit d’augmenter sa contribution”. Le Colonel Kirby Abbott, conseiller juridique attaché à l’OTAN, a déclaré à l’occasion de la présentation du manuel qu’actuellement “ce manuel est le plus important en matières de lois régissant la cyberguerre”; “il sera fort utile” a-t-il ajouté.

 

La norme 22 du manuel dit, textuellement: “Un conflit armé international existe dès lors qu’il y a hostilités, lesquelles peuvent comprendre des opérations informatiques ou seulement s’y limiter et peuvent s’observer entre deux Etats ou plus”. Le manuel suggère des “contre-mesures” proportionnées contre les attaques online d’un autre Etat, contre-mesures qui, comme elles ont été annoncés et couchées sur le papier, seront ipso facto acceptées par cet Etat agresseur. Elles ne pourront toutefois pas impliquer l’usage de la force, sauf si la cyber-attaque a provoqué des morts ou des dommages graves aux personnes et aux infrastructures. Formuler un cadre pour les contre-mesures, sur lesquelles tous se sont mis d’accord, ne devrait pas abaisser le seuil pour enclencher de nouveaux conflits, a déclaré au “Guardian” le Professeur Michael Schmitt, directeur du projet, qui travaille au service de l’ “US Naval War College”. “On ne peut utiliser la force que quand on atteint le niveau d’un conflit armé. Tous parlent du ‘cyberspace’ comme s’il s’agit du Far West. Nous avons découvert que de nombreuses lois pouvaient s’appliquer au ‘cyberspace’”, a observé ce conseiller de l’OTAN. Dans de nombreux cas, il semble difficile de percevoir les prémisses d’une attaque online. Le mois passé, depuis Shanghai, une attaque serait partie provenant d’une unité de l’armée chinoise, laquelle unité aurait déjà été la source de nombreuses autres attaques informatiques au niveau international, ce qui nous montre clairement qu’il s’avère difficile de reconnaître les responsables d’éventuels dommages aux systèmes informatiques.

 

La norme 7 du document affirme, en revanche, que si une opération de “cyberguerre” provient d’un réseau appartenant à un gouvernement, “ce n’est toutefois pas une preuve suffisante pour attribuer la dite opération au dit Etat, mais indique, plus simplement, que l’Etat en question est lié à l’opération”.

 

Le manuel retient également l’idée que, conformément aux clauses de la Convention de Genève, toute attaque contre des sites-clefs civils doit être absolument considérée comme hors-la-loi. L’article 80 du manuel affirme textuellement “qu’afin d’éviter la propagation de substances dangereuses et les conséquences qu’une telle diffusion pourrait entraîner, notamment de lourdes pertes parmi la population civile, une attention toute particulière doit être portée aux ‘cyber-attaques’ qui, le cas  échéant, seraient perpétrées contre les installations qui, pour fonctionner, utilisent des substances dangereuses ou contre des barrages, des digues, des centrales nucléaires et électriques ainsi que contre d’autres installations situées à proximité de celles-ci”. Les hôpitaux et les unités médicales devront recevoir la protection dont ils bénéficient déjà selon les normes qui régissent la guerre traditionnelle.

 

Le manuel ne doit toutefois pas être vu comme un document officiel de l’OTAN mais comme un simple manuel de consultation. Il a déjà été publié par les presses de l’Université de Cambridge car de nombreux juristes britanniques ont travaillé à la réalisation du projet. Cependant, comme, en bout de course, tout ce qui émane des milieux politico-militaires de l’Alliance Atlantique finit par avoir pertinence, y compris sur le plan juridique, ce manuel pourra servir à anéantir tout adversaire potentiel, si non par les armes du moins par les procès. En 2010, la stratégie de sécurité nationale du Royaume-Uni a défini les “cyber-attaques”, y compris celles qui frappent d’autres Etats, comme une des quatre menaces “de premier plan”, au même titre que le terrorisme, les crises militaires et les litiges entre Etats. Toutefois, on peut craindre que la teneur de ce manuel, qui fera petit à petit loi, portera préjudice à tous, notamment aux Etats émergents, qui auront l’heur de déplaire aux dirigeants de l’Occident euro-atlantiste, travaillés par le désir toujours inassouvi d’exporter leur “modèle” de démocratie, à coup de bombes ou... d’attaques informatiques.

 

Andrea PERRONE.

(article paru le 21 mars 2013 sur http://www.rinascita.eu/ ).

lundi, 01 avril 2013

Marcel Déat: patriotisme européen

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Patriotisme Européen

Marcel Déat

Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

 

Extraits  tirés d’un texte (toujours d’actualité !) publié dans « La Jeune Europe ( Revue des combattants de la jeunesse universitaire européenne ) », cahier 3/4, 1942.  

 

Je le dis tout net : si cette guerre ne contenait pas la promesse de l’unité européenne, si ce prodigieux conflit n’était pas en même temps la grande révolution des temps modernes, et si l’Allemagne nationale-socialiste n’était pas à la fois la conductrice et la garante de nos espoirs révolutionnaires, je ne vois pas pourquoi je serais « collaborationniste ». Sinon pour combiner, vaille que vaille, un sauvetage français, sous le signe de « l’égoïsme sacré », quitte à poignarder dans le dos mon partenaire, si l’occasion venait à s’offrir.

Et quiconque n’est pas socialiste autant que national, européen autant que français, doit en effet s’établir sur ces positions et ne plus en bouger. C’est bien ce que nous constatons, depuis un an, quels que soient les discours. Je ne crois pas qu’il y ait désormais une confusion possible entre cette attitude et la nôtre. Et je me suis permis d’indiquer que les conséquences, pour la patrie, étaient autrement fécondes, autrement riches, si l’on consentait enfin à se jeter, corps et âme, dans la bataille européenne, et sans regarder derrière soi.

Mais l’incompréhension engendre trop facilement la calomnie, et la sottise est trop près du dénigrement, pour que nous n’éclairions pas en plein certaines idées. On a assez accusé de chimère le vieux socialisme, quand il évoquait l’Europe, quand il s’enivrait d’universalisme, pour qu’on ne manque pas de reprocher au nouveau socialisme un identique irréalisme. Comme si, selon la juste remarque de Jacques Chardonne, l’Allemagne d’aujourd’hui n’était pas merveilleusement différente de celle d’avant-hier.

Comme si le rassemblement des révolutionnaires européens avait désormais à voir avec les palabres des congrès internationaux.

Il ne s’agit plus de prononcer des discours solennels, de pontifier sur des tribunes, d’ergoter sur des résolutions, de formuler des dogmes avec l’autorité qui s’attache aux conciles. Il s’agit de combattre, d’abord, et ensuite de bâtir. De combattre les armes à la main, sur d’immenses champs de bataille, avec le risque que cela comporte. De combattre aussi dans les bagarres civiques, d’y risquer pareillement sa vie, et bien plus encore, sa tranquillité, sa réputation, son pain, son honneur. Et ce ne sera pas trop de tous ces sacrifices pour aider à l’accouchement d’un monde.

Fort bien, diront nos sages. Mais pourquoi cette fuite vers l’Europe, alors que la patrie est pantelante et requiert l’effort de tous ?

Mais qui parle de fuite ? Et qu’est-ce donc que l’Europe, sinon l’ensemble des patries ? Et où veut-on que nous servions l’Europe, sinon chez nous, sinon en France, sinon par la France et pour la France ? Il n’y a pas une terre européennne, indivise et neutre, où nous puissions planter indifféremment notre tente. Il y a une France, qui est en Europe, qui est un élément nécessaire de l’Europe. Et les deux réalités ne se séparent point.

Ce qui est vrai, c’est qu’en effet nous refusons « l’égoïsme sacré ». Que nous n’acceptons pas le refrain maurrassien sur « la France, la France seule ». Parce que cela n’a pas de sens, ou bien signifie qu’on se dresse contre l’unité continentale, qu’on la refuse, et que, sournoisement, on espère retrouver, au delà des mers, les anglo-saxons et leur capitalisme. Car, il faut bien rire, nos super-patriotes, qui repoussent si noblement l’impur contact germanique, ont la passion d’être à nouveau asservis aux seigneurs de la City et de Wall Street.

Et bien ! oui, nous commençons à avoir un patriotisme européen, une sensibilité européenne.

(…)

L’expérience a prouvé qu’une bigarrure de nations théoriquement assemblées à Genêve ne faisait pas une Europe. Il n’y a d’unité que dans une solidarité totale de la vie matérielle, et dans la similitude essentielle des institutions. La guerre, la révolution, sont en train de brasser les peuples et d’unifier les tendances, de rendre convergentes les aspirations politiques et sociales. Et c’est une triste chimère que d’espérer une unité française en dehors de ce passage au creuset de la révolution.

Qu’on nous laisse tranquille avec les propos abstraits et les poncifs officiels sur l’unité française : il y a une réalité française que rien n’entamera. (…) Il y a un trésor français que l’histoire nous lègue et qui jamais ne sera perdu. Mais la France dont l’Europe à besoin, la France sans laquelle il n’y aura plus vraiment de nation française, doit avoir une autre température, elle doit brûler d’une autre flamme. Un certain patriotisme d’image d’Epinal ne la gardera pas des effritements et des affaissements internes. Et si une grande passion ne la saisit pas, si une ardente mystique collective ne s’empare pas d’elle, ne la porte pas vers son vrai destin, il ne lui restera que la force misérable et désordonnée qui se disperse et s’épuise en déchirements.

Je prie pour que nos politique y songent : l’élan vers l’Europe sauvera la France de plus d’une manière, même en l’arrachant à ce qu’elle prend orgueilleusement pour une solitude, à un narcissisme ridicule et désespéré, à un radotage de vieillards au coin du feu. La révolution fait l’Europe, la révolution refait la France, la révolution concilie l’Europe et la France.

 

Marcel Déat / 1942. 

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Quelques exemplaires de « La Jeune Europe », retrouvés en faisant un peu de rangement.  

Une véritable mine d’excellents textes, tous très rares… dont nous vous offrirons régulièrement quelques pépites, le temps pour nous de les relire, trier et (surtout) taper.

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dimanche, 31 mars 2013

Savage Continent

Savage Continent: Europe in the Aftermath of World War Two, By Keith Lowe

 
In his memoir If This is a Man, the Italian writer Primo Levi recalls that the most terrifying time for him at Auschwitz was not the years of incarceration by the Nazis, when beatings, hunger, back-breaking work and the threat of murder were omnipresent. He came closest to despair during the vacuum between the flight of the guards and the arrival of the Red Army. This period, in which the prisoners were effectively left to their own devices, was characterised by a complete breakdown of all authority, however unjust, as well as the system of supply. I was reminded of these passages when reading Keith Lowe's Savage Continent: an excellent account of the two years or so between the end of hostilities in Europe with the defeat of Hitler, and the establishment of the Cold War order.
 

Savage.jpgAs the author points out, the Second World War did not end in 1945. In large parts of the continent, the contest lasted a lot longer as Polish, Ukrainian, Baltic and Greek partisans battled on in the mountains and forests of Eastern Europe and the Mediterranean. Some of these stories, such as the post-war travails of the Greeks, are well known to Western audiences, but the activities of the Lithuanian, Latvian and Estonian anti-Soviet "Forest Brothers" are not. Perhaps the most arresting fact in this compelling book is that the last Estonian guerrilla fighter, August Sabbe, was killed as late as 1978, trying to escape capture.

Even where there was no fighting, Lowe demonstrates, Europe was in flux. A contemporary observer described Germany, the crossroads of the continent, as "one huge ants' nest", in which everyone was on the move. There were refugees everywhere, some trying to escape the victors, others returning to their homes. Millions of German prisoners of war were crammed into insanitary Anglo-American camps in the West; and they were the lucky ones, unlike those captured by the Russians and taken to camps in Siberia, or murdered en route. Almost everywhere, the Nazi collapse was followed by a bloody settling of scores against real or alleged collaborators. Lowe shows that the numbers affected in places like France to have been much exaggerated by subsequent myth-makers; in Yugoslavia, on the other hand, the reckoning was truly horrific, the more so as British troops were actively involved in sending men and women back to face certain death at Tito's hands.

All this was accompanied by the greatest population shifts in Europe since the Dark Ages. These had, of course, begun during the war. Lowe notes the huge void left by the Nazi murder of the Jews, but he points out that it was not so much the Holocaust itself as the persistence of anti-Semitism in places like Poland and Hungary which persuaded so many survivors to make for Israel or the US. In eastern Poland and western Ukraine, new borders led to a massive exchange of populations attended by great hardship and brutality.

The principal post-war victims, however, were the Germans, systematically expelled by the Czechs and Poles from lands which they had settled for hundreds of years. Lowe describes these events too with admirable sensitivity, placing them squarely in the context of prior Nazi policies, without in any way justifying them.

sav2.jpgEurope was also in political flux. The war had destroyed the standing of the old elites, and brought the Red Army into the heart of the continent. It was Soviet power, rather than the failure of the ancien regime as such, which underpinned the wave of Communist takeovers in Eastern Europe. Lowe describes the Romanian case in fascinating detail. Hungary, Czechoslovakia, Poland and Bulgaria all met broadly similar fates: red terror, arrests, expropriation of land and property, and executions. In Greece, the boot was on the other foot, as the right-wing government parlayed first British then American help into brutal victory over the communists. Lowe notes the "unpleasant symmetry" caused by Cold War imperatives without in any way denying that "the capitalist model of politics was self-evidently more inclusive, more democratic and ultimately more successful than Stalinist communism".

Savage Continent is thus a fitting title for this book, and surely also an allusion to Dark Continent, Mark Mazower's brilliant history of the 20th century. Lowe's vivid descriptions of Europeans scrambling for scraps of food, rampant theft and "destruction of morals" are a timely reminder that a certain humility is in order when we look at less fortunate continents today. The author is also right to remind us, with respect to current travails in Iraq and Afghanistan, just how long it took to rebuild Europe and for democracy to take root – or to return.

That said, Lowe could perhaps have said more about the Europeans who emerged from the war with a new and uplifting vision: that the only way for the continent to prevent this from happening again, and to realise its full potential, was to chart a course towards greater unity. It was in the midst of the ruins described by this book that men such as Robert Schuman, Jean Monnet, Alcide de Gasperi and Altero Spinelli were taking the first steps towards what was to become the European Union. In this sense, Europe is a continent which contains not only the seeds of its self-destruction but also of its renewal.

Brendan Simms is a professor of history at Cambridge University; his 'Old Europe: a history of the continent since 1500' is published this summer by Allen Lane

Manifestazione!

 

samedi, 30 mars 2013

Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

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Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le président russe Poutine annonce qu’il proposera à la prochaine réunion du BRICS, les 26-27 mars à Durban, en Afrique du Sud, une extension décisive du rôle de ce regroupement jusqu’ici essentiellement économique de cinq puissances de ce qu’on a coutume de nommer un peu vite “le monde émergent”. Poutine prend garde d’identifier le BRICS comme “un élément-clef du monde multipolaire émergent”, ce qui a une toute autre signification, quasiment opposée, à l’expression “monde émergent”. L’expression “monde émergent”, avec sa connotation dégradante ou implicitement méprisante rappelant l’expression “Tiers-Monde”, implique évidemment le suprématisme anglo-saxon étendu au bloc BAO, conduisant à considérer le modèle BAO comme la Lumière du monde en tous points mais essentiellement économique et moral pour satisfaire les convictions de la modernité, le “monde émergent” évoluant avec comme destin fatal de s’intégrer au bloc BAO. Poutine voit le BRICS comme un élément d’une alternative à la structure du monde actuel régentée par le bloc BAO, alternative fondée sur la multipolarité contre l’unipolarité arrogante, ex-USA et désormais bloc BAO. (Selon notre rangement, nous qualifierions les puissances du BRICS, effectivement selon une vision multipolaire, comme déterminant un “monde se constituant aux marges du Système”, disons “un pied dedans, un pied dehors”, ou encore “dans le Système d’une certaine façon, avec un œil critique et éventuellement réformiste sur le Système d’une autre façon”.)

Cette annonce est faite dans une interview de Poutine à l’agence ITAR-TASS, avec le texte retranscrit le 22 mars 2013 sur le site de la présidence. En préliminaire, Poutine rappelle ce qu’est le BRICS, et surtout les principes sur lesquels est fondée ce regroupement. On retrouve l’accent sur le respect de la légalité internationale et sur le principe de la souveraineté… «BRICS is a key element of the emerging multipolar world. The Group of Five has repeatedly affirmed its commitment to the fundamental principles of the international law and contributed to strengthening the United Nations central role. Our countries do not accept power politics or violation of other countries' sovereignty. We share approaches to the pressing international issues, including the Syrian crisis, the situation around Iran, and Middle East settlement.»

Puis une des questions porte sur le rôle géopolitique du BRICS : «Does it go beyond the purely economic agenda and should the BRICS countries accept greater responsibility for geopolitical processes? What is their policy with regard to the rest of the world, including its major actors such as the United States, the European Union, Japan… What future do you see for this association in this regard?» On trouve dans la réponse de Poutine la présentation et l’explicitation de son initiative.

«At the same time, we invite our partners to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.

»The BRICS countries traditionally voice similar approaches to the settlement of all international conflicts through political and diplomatic means. For the Durban summit, we are working on a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East.

»We do not view BRICS as a geopolitical competitor to western countries or their organisations — on the contrary, we are open to discussion with any country or organisation that is willing to do so within the framework of the common multipolar world order.»

Notre ami M K Bhadrakumar a repris instantanément la nouvelle sur son blog (Indian PunchLine), le 22 mars 2013. Manifestement, il juge extrêmement importante la proposition russe. Par ailleurs, selon son scepticisme habituel pour la direction indienne qu’il tient en piètre estime, il se demande quelle va être l’attitude de l’Inde… M K Bhadrakumar note que Poutine envisage cette transformation du BRICS comme graduelle et étendue sur un laps de temps.

«What stands out is the stunning suggestion Putin has made to reorient the BRICS. He said, “we invite our partners [Brazil, India, China and South Africa] to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.” [Emphasis added.] Putin acknowledges that such a profound transformation will take time. Aside across-the-board harmonization of foreign policies amongst the BRICS members, a fundamental reorientation of the foreign-policy doctrines may also be required.

»How India responds to the grand idea remains to be seen. To be sure, a ‘leap of faith’ is required. India has been comfortable with the fact that the leitmotif of BRICS is economics. Putin’s proposal would fundamentally readjust the BRICS’ orientation…»

… Justement, nous différons quelque peu de M K Bhadrakumar sur l’appréciation du tempo que Poutine voudrait voir suivre pour la transformation du BRICS. Il nous semble que sa proposition, loin de n’être que théorique et laissée au temps pour mûrir, est d’ores et déjà basée sur des propositions spécifiques de prises de position sur des problèmes précis («…a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East»). Cela peut aussi bien signifier que la Russie aimerait voir, dès le sommet de Durban, le BRICS prendre position sur les problèmes spécifiques identifiés, – on verra cela d’une façon concrète la semaine prochaine. Cette perspective signifierait que les Russes voudraient au contraire aller très vite. La position de l’Inde paraîtrait sans aucun doute parmi les plus incertaines vis-à-vis d’un tel projet, quoique les Indiens, comme l’avait signalé M K Bhadrakumar lui-même, ont été les premiers à prendre l’initiative de réunir les conseillers de sécurité nationale des pays du groupe (voir le 7 janvier 2013), ce qui va évidemment dans le sens prôné par Poutine.

Quoi qu’il en soit et si l’on s’en tient à une appréciation objective, il serait évidemment logique de penser que les Russes veulent aller vite, parce que la situation générale des relations internationales et des crises continue à se détériorer à une très grande vitesse et demande la mise en place de forces, soit pour contenir cette descente dans le désordre, soit pour équilibrer les autres forces (le bloc BAO, principalement) qui alimentent ce désordre. Il paraît également très probable que les Russes ont le soutien de la Chine pour ce projet. (Le président chinois commençait sa visite à Moscou le jour où cette interview de Poutine était diffusée, ce qui ne peut être tenue pour une coïncidence, et au contraire doit être apprécié comme un signe puissant dans le sens d'une communauté de vues Russie-Chine.) D’une façon générale, on pourrait apprécier que la proposition russe vient à son heure, qu’il existe autour du BRICS une urgence d’évolution et d’intervention, selon laquelle un tel rassemblement peut difficilement restreindre sa propre dynamique au seul champ économique ; c’est notamment, voire essentiellement par le champ économique que le Système active son travail de déstructuration et de dissolution, et par conséquent des acteurs de cette importance, regroupés autour du champ économique dans la situation pressante qu’on connaît, ne peuvent pas ne pas considérer tous les effets engendrés par ce domaine.

Le projet russe n’a rien à voir, à notre sens, avec la constitution d’un pôle de puissance pouvant éventuellement concurrencer d’autres pôles de puissance (le bloc BAO, évidemment), – comme le dit justement Poutine et, selon notre approche, en exprimant sa véritable pensée. Le BRICS, s’il était réformé dans le sens voulu par Poutine, ne constituerait pas une partie prenante dans la situation actuelle, mais bel et bien une tentative de stabilisation de la dite situation. De ce point de vue, les Russes cherchent des partenaires capables de les épauler, ou au moins de les soutenir, dans cette même entreprise de “tentative de stabilisation”, comme ils font en Syrie, et leur initiative vers le BRICS est une démarche naturelle.

Continuant à considérer objectivement la situation, le BRICS n’apparaît en aucun cas assez puissant et assez organisé pour bouleverser complètement la situation générale. Il est vrai qu’il n’a pas affaire seulement à d’autres groupes dont la plupart sont déstabilisateurs, mais, au-dessus, à une tendance générale de déstructuration-dissolution qui dépasse évidemment les capacités humaines d’organisation ou de désorganisation. Le BRICS transformé-selon-Poutine, serait une saine et juste réaction face à cette tendance, mais absolument insuffisante pour espérer la stopper de quelque façon que ce soit. Par contre, et sans que ce soit justement le but conscient et élaboré de Poutine, cette évolution du BRICS apparaîtrait au bloc BAO comme un défi, ou bien une pression nouvelle et menaçante, – même faussement apprécié mais peu importe, le bloc BAO vit dans ses narrative, – et l’effet général serait d’accentuer le trouble et l’inquiétude au sein de ce même bloc, c’est-à-dire d’y attiser un désordre dont les effets seraient bienvenus, au moins pour la raison évidente que le bloc BAO est le principal relais des forces de désordre qu’on a identifiées.

Aucune force politique n’est aujourd’hui capable de stabiliser la situation générale du monde et, encore moins, d’en restructurer les composants pour transformer cette restructuration temporaire en une structure nouvelle et solide. La marche du désordre dépend de forces hors du contrôle humain et disposent donc d’une complète immunité sur l’essentiel du mouvement. Le véritable apport d’un BRICS renforcé serait, justement, de renforcer les puissances qui le composent et de les conduire à rassembler leurs forces ; et, ce faisant, d’accentuer la pression sur le bloc BAO qui est le principal vecteur de désordre, donc d’accélérer les pressions qui l’affectent du point de vue de sa situation intérieure. L’effet net d’une telle évolution serait alors d’accroître le désordre interne, et donc le processus de déstructuration-dissolution des forces du bloc BAO. Objectivement, il s’agirait d’une accélération supplémentaire du désordre en cours, – mais, bien entendu, d’une accélération vertueuse puisque le désordre se développerait dans un champ éminemment défavorable au bloc BAO, et influant directement sur la cohésion et la solidité interne des membres de ce bloc.

vendredi, 29 mars 2013

IMF viseert België

 
 
De logica van het IMF
 

IMF viseert België

Geschreven door Theo Van Boom

Ex: http://www.solidarisme.be/ 

In haar jaarlijks rapport heeft het Internationaal Monetair Fonds (IMF) woensdag de Belgische overheid aangespoord tot meer inspanningen voor de begroting.

De financiële sector is door de crisis flink gekrompen en heeft aan belang moeten inboeten ("getransformeerd" noemt men dat) en is nog steeds niet gestabiliseerd. Combineer dat met de publieke financiële situatie en de "macro-economische stabiliteit" komt aardig in het gedrang, aldus het IMF.

Wat export betreft hinkt ons land steeds verder achter op Nederland, Duitsland en Frankrijk. Een probleem dat het IMF natuurlijk wijt aan de arbeidskost, die sneller is gestegen dan in de buurlanden. Grote schuldige is natuurlijk (wat er nog overblijft van) de indexering, die "op de groei weegt".

U leest het, onze trubbels vallen te wijten aan een financiële sector, die jaren door IMF en EU aangespoord werd tot internationale expansie. Tot het misliep natuurlijk, waarna Fortis door Frankrijk werd overgenomen en Belfius moest genationaliseerd worden. Shame on us!

En verder zijn er onze sociale verworvenheden die "op de groei wegen". In Spanje en Griekenland zien we heel goed wat het IMF bedoelt: de industrie heeft daar recentelijk een immens herstel meegemaakt, waardoor ook de export terug goed boert. Dat kon omdat de lonen - en daarmee de binnenlandse consumptie - een vlucht naar beneden hebben genomen. Dat nemen we dan maar voor lief?

Als onderdeel van de befaamde Trojka, heeft het IMF haar modus operandi inmiddels wel duidelijk gemaakt. Begrotingsdiscipline en, als dat niet werkt, dan geven ze je pas een lening van zodra je het eigen land uitverkoopt en de eigen bevolking de rekening toeschuift.

Het IMF-rapport is nog maar een eerste stap. Maar als we onszelf geen besparingentsunami opleggen, dan zullen er ongetwijfeld meer concrete eisen volgen van mevrouw Lagarde en consoorten.

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

china-usa.jpgHoewel het Westen in volle expansie probeert te blijven, als het moet zelfs met de Moslimbroeders en door het verbreken van internationale arrestatieverdragen, kan men zo onderhand akte beginnen nemen van de toenemende oppositie van de BRICS, met name China.

Dus wat is er waar van dat Gele Gevaar? Wel, de Currency Wars zijn niet nieuw, maar de laatste tijd lijkt het alsof de "munt" in "muntoorlog" slechts een deel van het verhaal is.

Alvorens naar Europa te kijken moeten wij echter eerst een omweg maken via...

Azië: Passieve oorlog in de Pacifische oceaan

Eerst en vooral een kleine opsomming van waar de Stars & Stripes de laatste tijd het nieuws mee haalt in het Verre Oosten:

 

Wel, voor de een is het de oorzaak, voor de ander het gevolg, maar China is zich de laatste tijd ook nogal thalassocratisch aan het gedragen.

Betekent dit dat schuilkelders binnenkort een goede investering worden vanwege Wereldoorlog 3? Dat (nog) niet, maar kijk eens naar Japan en Zuid-Korea. Dankzij nepbedreiging Noord-Korea blijven deze stevig in de zak van de VSA, hetgeen zich vertaalt in 'gelegitimeerde' (wat?) militaire aanwezigheid, maar ook dat de twee mee gaan in het olie-embargo op Iran. En dat brengt ons bij...

Europa: China wil ons toch oh zo graag uit de nood helpen

China is toch zo bezorgd om ons, nu dat ze haar aandeel in de Amerikaanse staatsschuld afbouwt wil China dolgraag yuans in het Europese gat pompen. Ik herhaal: China wil dolgraag yuans pompen. Lees: zij vraagt erkenning voor de Renminbi als reservemunt.

Ziet iedereen hier een mooie analogie ontstaan met de pseudo-zeeslag hierboven, gezien het huidige aandeel van de USDollar in de Europese schuldenzee?

En voor wat hoort wat, dus daar tegenover staat dat wij China als markteconomie moeten erkennen en de handelsrestricties opheffen. Alleen maar normaal, daar China de laatste jaren opvallend aanwezig is geworden op het Oude Continent en ook België wordt geviseerd.

Maarre... dat is toch oud nieuws van oktober jongstleden? Inderdaad, en dit aanbod was al van de hand gedaan door de Europese Commissarissen. Maar nu dat China niet meespeelt met de Westerse agitaties t.a.v. Syrië en het olie-embargo in Iran omzeilt, moet je weten hoe laat het is wanneer zij dat aanbod vandaag gewoon weer herhalen. Allemaal onder de mantel van de liefde, als je het wil geloven.

En dit is waar het interessant wordt. Met wat er allemaal gaande is de laatste maanden, hoeft het niet te verbazen dat China de kans aangrijpt om haar buitenlands beleid aan dat van de VSA te toetsen. En Europa dient als speelbal. Dat gaat ongeveer zo:

VSA: "Iran is slecht want bommen, Saoedi Arabië zal wel compenseren, denken wij. Jullie hebben geld nodig, onze technocraten zullen jullie wel uitleggen hoe de Euro eenzelfde succesverhaal als de USDollar kan worden. En als jullie niet ja-knikken, dan leggen wij ook sancties aan jullie op."

China: "Jullie hebben olie nodig, Iran heeft olie. Jullie hebben geld nodig, wij hebben geld. En het enige wat wij in ruil vragen zijn wat betere handelsrelaties. Klinkt goed, toch?"

Men ziet olie en schulden, maar achter de schermen vechten oude en nieuwe invloedssferen een geopolitiek spel uit. Natuurlijk is de Europese Unie een transatlantisch verbond zonder notenswaardige interne politieke oppositie, dus wij hoeven ons geen illusies te maken over plotse omwentelingen op dat vlak. Deze Westerse hegemonie staat echter wel op alle fronten onder druk. Nu dat de BRICS en met name China (en allicht met uitzondering van India) hun invloed pro-actief laten gelden, blijft het dus maar de vraag hoe lang het duurt alvorens de eerste barsten zichtbaar worden.

Conclusie

Het is makkelijk gezegd dat kiezen tussen China en de VSA het kiezen tussen de pest en de cholera is (en de PVDA is hier nu al de Chinapartij, dus voor wie een voorproefje van de cholera wil...). Maar op dit moment hebben wij toch geen soeverein beleid, Europa is de speelbal van de grote spelers en komt er hoe dan ook bekaaid uit.

Daarom blijft de centrale vraag: hoe kunnen wij respect voor onze soevereiniteit afdwingen en wie is vervolgens bereid daarin mee te gaan? Een ding is zeker, met de Europese Unie en het schiet-in-je-eigen-voet beleid zal dat niet lukken, dus over prioriteiten hoeft geen twijfel te bestaan.

jeudi, 28 mars 2013

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Selon un sondage* publié mercredi par le Centre Levada, 5% des Russes étaient favorables à la dénaturation du mariage en février 2013 contre 14% en 2010. 87% sont opposés à la tenue de gay pride. 80% des Russes estiment que seuls un homme et une femme peuvent avoir un enfant. 5% pensent le contraire. Enfin, plus de deux Russes sur trois se disent « hostiles » ou « réservés » envers l’homosexualité. La Douma, la chambre basse du Parlement, a adopté en première lecture en janvier un projet de loi interdisant et punissant les auteurs de « propagande homosexuelle ». Une seconde lecture doit avoir lieu en mai prochain. Il y a un an, Saint-Pétersbourg avait légiféré dans ce sens. Les relations homosexuelles n’en restent pas moins libres en Russie.

*réalisé sur 1 600 personnes dans 45 régions de Russie.

Rassegna stampa (marzo 2013/2)

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Rassegna Stampa:
 
articoli in primo piano (marzo 2013/2)

mercredi, 27 mars 2013

Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage!

 

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L’éveil d’une Grande Armée

L’éveil d’une Grande Armée

par Dominique Venner

 
 
L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner


Le 24 mars 2013, en interdisant les Champs Élysées à l’immense manifestation des familles françaises contre le mariage gay, le pouvoir a commis une erreur. Les centaines de milliers de manifestants (1 million 400 000 selon les organisateurs) confinés sur l’avenue de la Grande Armée ont vu dans ce nom un symbole : ils se sont sentis comme la « grande armée » des familles françaises qui se lève contre la « loi Taubira » destructrice de notre civilisation !

 
 
 
On peut détruire une civilisation en un instant, d’un trait de plume. Les Français savent cela pour l’avoir éprouvé plusieurs fois dans leur histoire depuis 1789. Ils savent aussi par expérience qu’il faut plusieurs siècles pour rebâtir une civilisation.

 
Mme Taubira (élue indépendantiste de la Gouadeloupe) est contestée au sein de son propre cabinet ministériel, comme l’avait été Mme Rachida Dati, autre gadget exotique du président précédant. C’est un signe des temps de décadence que de nommer à un ministère aussi symbolique que celui de la Justice des personnes si peu concernées par l’identité française et européenne, que leur intention affichée est de la bouleverser.

 
Après la manifestation du 13 janvier (1 million de participants « blancs de blanc », dont beaucoup de femmes et d’enfants), la manifestation du 24 mars a réuni plus de participants encore et toujours aussi blancs. Elle a même débordé largement sur l’avenue Foch et occupé finalement une partie des Champs-Elysées en fin de soirée, au cours d’un « sit-in » à la barbe des CRS impuissants.

 
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans cette mobilisation sa réalité : une calme révolte de masse contre la destruction de la famille, pilier ultime de notre civilisation européenne. Tout enfant a le droit de savoir d’où il vient, quel est son père et quelle est sa mère. Il n’est pas inutile de rappeler que, très symboliquement, voici 33 siècles, la guerre de Troie avait été provoquée pour faire respecter l’union du roi achéen Ménélas et de son épouse Hélène, enlevée par un prince troyen. Tous les rois de la fédération achéenne avaient fait serment de protéger le mariage d’Hélène et de Mélénas. Aussi s’unirent-ils pour ramener Hélène à son foyer. Et leur guerre eut pour conclusion la destruction de Troie. Elle fut aussi le prétexte de l’Iliade, poème fondateur de notre civilisation.

 
La première grande manifestation du 13 janvier s’était déroulée dans une atmosphère plutôt ludique. Les privilégiés qui nous gouvernent ont traité par le mépris l’appel qui leur était ainsi adressé par cette imposante manifestation contre la loi Taubira.  Et pourtant, aucun parti politique dans la France d’aujourd’hui n’aurait pu réunir un million de manifestants dans Paris. Il y avait là matière à réflexion.

 
C’est pourquoi la seconde manifestation du 24 mars, regroupant une nouvelle fois des familles entières, de jeunes mères et leurs enfants, a été plus tendue que la première. Les aveugles repus qui nous gouvernent, prendront sans doute exemples sur leurs devanciers soviétiques pour traiter avec le même mépris cette indignation populaire qu’ils ne contrôlent pas.

 
Ils commettront là une nouvelle faute. Quand l’indignation mobilise de telles masses, des familles entières, des femmes et de jeunes mères en charge d’enfants, c’est le signe que se trouve transgressée au-delà du supportable une part sacrée de la nation. Il est dangereux de provoquer la révolte des mères !

 
Dominique Venner
sur

mardi, 26 mars 2013

La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine

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Dietmar HOLZFEIND:

La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine

 

Les réseaux criminels de la mafia turque et les “Kaçakçi”

 

La Bulgarie et la Roumanie, qui sont les deux pays qui ont adhéré le plus récemment à l’UE, insistent depuis un an, avec force véhémence, pour être inclus dans l’ “espace Schengen”, demande qui a été refusée jusqu’ici grâce au veto qu’opposent les Pays-Bas. L’Autriche, comme un brave petit chien, ne s’y est pas opposée. L’adhésion de ces deux pays à l’espace Schengen, où les frontières sont abolies, pourrait augmenter considérablement le nombre de migrants illégaux en Europe. Déjà actuellement de plus en plus de personnes, venues de Turquie, entrent dans l’UE via le territoire bulgare, considéré comme le pays de transit idéal. Dès que ces migrants arrivent en Bulgarie, ils empruntent une route qui les mène en Macédoine puis en Serbie; depuis le territoire serbe, ils débarquent en Hongrie et se retrouvent dans l’espace Schengen. Une autre route les amène de Serbie au Monténégro et, de là, via la Bosnie en Croatie puis en Slovénie, donc dans l’espace Schengen.

 

Les autorités bulgares ont constaté un doublement du nombre des migrants ayant franchi la frontière en octobre et en novembre 2012, mais elles ne peuvent rien entreprendre contre les bandes de passeurs, apparemment bien organisées. Tout cela se passe alors que dans les cercles bien pensants de l’eurocratie on répète à satiété que la Bulgarie est presque prête à faire partie de l’espace Schengen. Vu les chiffres et les faits, cette adhésion ne devrait même pas être envisagée. Reste à espérer que la Bulgarie et la Roumanie, derniers pays arrivés au sein de l’UE, ne seront reçus que le plus tard possible dans l’espace sans frontières et que les passeurs devront abandonner leurs routes balkaniques, circonstancielles et difficiles, vu les nombreuses frontières à franchir, et seront dès lors plus facilement démasqués.

 

La politique la plus efficace et la plus intelligente à mener serait évidemment de combattre les passeurs et de les neutraliser dès leur point de départ. Les autorités turques pourraient, à ce niveau, avoir un champ d’action idéal pour prouver qu’elles sont mûres pour entrer dans l’UE et qu’elles utilisent de manière appropriée les milliards d’euro qu’elles perçoivent grâce à la générosité de l’UE, qui vise encore et toujours une politique d’intégration de la Turquie dans l’orbite européenne. Mais au lieu d’agir, les autorités turques pratiquent la politique de l’autruche, plongent la tête dans le sable et observent la contrebande de chair humaine sans lever le petit doigt.

 

Les passeurs, installés dans la métropole turque du Bosphore, sont désignés par les candidats à l’immigration dans l’UE sous le nom de “kacakci”. Chaque groupe ethnique parmi les migrants a ses propres réseaux de “kacakci”. Les plus puissants d’entre eux disposent de cellules à l’intérieur de l’UE. Dans la plupart des cas, ils sont éparpillés en plusieurs domaines d’activités, constate un diplomate de l’UE: ils ne confondent pas narco-trafic et trafic d’êtres humains.

 

Il semble qu’il n’existe pas d’organisation générale chapeautant le travail des passeurs, impliqués dans la contrebande d’êtres humains au départ de la Turquie et à destination de l’UE, c’est-à-dire une organisation qui règlerait l’ensemble du voyage des candidats à l’immigration, par exemple depuis l’Afghanistan jusqu’à l’Autriche. Mais il existe assurément en Turquie un solide réseau mafieux coordonnant les activités des passeurs. Ces réseaux ne sont pas directement impliqués mais fournissent aux passeurs des contacts, des informations sur les données locales et sur les infrastructures, de même que tout autre renseignement utile. Pour les “kacakci”, ces réseaux sont bien entendu indispensables pour corrompre les fonctionnaires turcs.

 

Chaque démarche entreprise par les passeurs est bien organisée et planifiée. Ils savent toujours parfaitement qui sont les migrants qui arrivent et surtout combien d’argent ils ont sur eux. Sur base de ce savoir relatif aux personnes candidates à l’immigration dans l’UE, les “kacakci” programment individuellement l’entrée des migrants en Europe. Les “kacakci” sont répartis en différentes cellules qui, chacune pour elle-même, encadrent une portion du voyage. Les candidats à l’immigration doivent au départ de chaque portion de route payer immédiatement 50% des frais de transit aux passeurs, le reste étant payé à l’issue de la partie effectuée du voyage.

 

Pour un Afghan, le passage d’Istanbul en Grèce coûtait environ 1500 euro en novembre 2012. L’ensemble du trajet de Kaboul à Athènes coûte actuellement entre 5000 et 8500 euro, selon la qualité des services offerts par les passeurs et selon les difficultés qui se présentent. Nous examinerons les politiques envisagées par l’UE dans un prochain article.

 

Dietmar HOLZFEIND.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

François Hollande, jusqu'ici tout va bien...

François Hollande, jusqu'ici tout va bien... jusqu'ici tout va bien...jusqu'ici tout va bien...jusqu'a la chute finale

Ex: http://malvox.over-blog.com/

Pour paraphraser la bande annonce du célèbre film la haine(LIEN), ou il est dit qu'un homme se jette d'un immeuble de 50 étage en se répétant pour se rassurer : jusqu'ici tout va bien, jusqu'au moment ou il  s'écrase par terre, l'important n'est pas la chute mais l'atterrissage.

Et bien, il va falloir que les socialistes et particulièrement François hollande et son acolyte Hayrault (portant bien mal un tel nom) préparent leur atterrissage forcé en pleine réalité.

Réalité sociale et réalité face au désastre que les  bisounours de gauche on créer en 40 de pouvoir.

Pouvoir qu'ils ont eu en 81 et qu'ils n'ont jamais réellement lâché. L'important pour comprendre un pays comme la France est de savoir que ceux qui dirigent le pays sont en coulisse et non  les pantins affable "vu a la télé".

Leur idéologie libéral libertaire, néo-soixanthuitarde teinté d'obsessions immigrationnistes et d'obsession sexuel tel la pédophilie et l'unisexualité (dixit j.Attali récemment) (LIEN), mêlé de fariboles sociétale qui éclatent au grand jour  en ce moment, va bien finir par achever ce grand pays qu'a été la France (la grande nation comme on l'appelait autrefois dans toute l'Europe) .

Déjà, le président par hasard, aussi nommé tout mou premier a (peut être) comprit que pour retarder la chute finale il fallait habiller sa présidence d' un camouflage sociétal du plus bel effet.

Avec l'aide des journaleux habituel (a 90% de gauche je vous rappel) chose fut faite, et brillamment réussi.

On ne parle plus des lors dans les gazettes bien pensantes que de mariage gay (je ne suis pas contre, mais je m'en fous) et maintenant de GPA.

Les journalopes traitant de fasciste tous ceux qui osent ne pas penser comme les demi dieux de la modernitude que sont les paroissiens de gauche.

Hérétiques on vous dit!!! sortez les bûchers.

Après La guerre au Mali, la théorie folle-dingue du genre, le cirque du mariage gay, voila la GPA puis la PMA, et plus tard  ils trouveront encore un rideau de fumée, la pédophilie peut  être, puisqu'il existe un lobby pedo au PS et que ça les obsèdent, mais plus vraisemblablement  le vote des immigrés.

Vote des immigrés qui leur permettra d'être élus quasiment indéfiniment (c'est le but ).

Tout cet étalage de bondieuserie de gauche pour faire oublier l'incompétence grave ainsi que les renoncements et  échecs du gouvernement Hollande/Hayrault.

entre autre (et d'autres sont a venir, n'en doutons pas) :

  - l'abandon de la séparation de l'activité finance et banque de détail qui a ravi le secteur bancaire

  - le tour de cochon d'Arcelor Mittal

  - l'arrêt du cumul des mandats, si lucratifs pour nos députés et sénateurs

  - la délinquance qui ravage le pays (dont tous les chiffres officiels sont manipulés), impossible a juguler par des mesures bisounoursiennes et sciemment niée.

  - les entreprises qui ferment pour plaire aux actionnaires et qui partent après avoir empochées les subventions (non remboursables)

  - la France-Afrique (ou a fric) qui ne prendra jamais fin, il faut être naïf pour croire que la guerre au mali est faite par pur humanisme, alors que la pays regorge d'uranium, d'or de diamants, de terres rare, dans des sites non exploités.

(lien)   et (LIEN)

  - La modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction de la taille des entreprises, abandonnée comme un chien sur une aire d'autoroute en juillet.

  - le doublement du plafond du livret A, qui ne sera finalement relevé que de 56%, avec une diminution du taux de 2,25 a 1,75!!

  -  une hémorragie d'entreprises qui ferment et font faillite.

  -  l' incapacité chronique de la gauche a juguler les dépenses pharaoniques de l'état et des collectivités.  

  -  l'incapacité a lutter contre le chômage, qui officieusement doit bien atteindre 5ou 6 millions de citoyens et non 3.

etc...etc la liste peut devenir aussi longue qu'une section  d'autoroute.

La chute est longue, l'agonie du gouvernement peut  se prolonger au delà du raisonnable, une euthanasie du gouvernement Hollande devra être pratiquée. Qui osera la faire, le peuple? Non, le peuple français en votant pour tout-mou-premier a montré qu'il était un indéfectible rêveur, stupide naïf et romantique.

Le peuple français s'écrasera au sol comme un étron fumant, main dans la main avec la gauche.

Ou alors peut être que grâce un coup du destin, dont seul un dieu grec a le secret, ou dans un  triste éclair de lucidité, François Hollande démissionnera,  le poids des échecs  faisant ployer ses frêles épaules de calinours.

On peut rêver, on est français.

 hollande chute finale

                        venez admirer la chute d'icare-hollande, l'homme qui voulut atteindre le soleil

Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

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Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

Antecedentes. Las relaciones internacionales pasan por momentos delicados en varias partes del mundo, cuando la dinámica de confrontación entre China y Japón (azuzada por Estados Unidos) por la posesión de las islas Diaoyu ha arrastrado a Norcorea, que ha endurecido su postura, mientras Siria se desangra, y enfrente Chipre sufre un descalabro financiero que ha puesto a temblar a la eurozona y ha enfurecido a Rusia, cuyos ciudadanos tienen 3 mil 500 millones de dólares en depósitos en ese paraíso fiscal isleño. Tampoco se puede soslayar la sensible coyuntura de Venezuela, la mayor reserva de petróleo (convencional/no convencional) del planeta, donde Estados Unidos /España/Israel buscan dar un zarpazo para apoderarse de su oro negro.

Con o sin meteoritos y asteroides, la prensa rusa ha estado muy pesimista y se han generado noticias tangenciales muy extrañas sobre despliegues tanto de submarinos (cerca de la costa de Estados Unidos) como de aviones rusos cerca de la isla de Guam, en el océano Pacífico (DeDefensa.org, 18 y 19/2/13; Bajo la Lupa, 24/2/13).

Konstantin Sivkov, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos (IAGP, por sus siglas en inglés) de Rusia, desde 2010 avizora que la tercera guerra mundial empezará 100 años después de la primera (2014) ( Pravda, 25/3/10).

Si resulta correcta la postura de los estrategas de Estados Unidos sobre el gas esquisto ( shale gas) –que otorgaría a Wa­shington tanto la autosuficiencia energética como su preponderancia geopolítica–, Rusia, hoy la mayor productora mundial de gas, se vería seriamente amenazada, como le sucedió con el desplome del petróleo, lo cual la obligaría a una contraofensiva.

Hechos. Dadas las condiciones de alta tensión entre las tres superpotencias geoestratégicas (Estados Unidos, Rusia, China), no es gratuito que la primera visita del mandarín chino Xi Jinping sea a Rusia y luego a tres países del continente africano durante su viaje de nueve días: Tanzania, Sudáfrica (a Durban: a la quinta cumbre de los BRICS) y la República del Congo. No pasa inadvertido que tres de los cuatro países que visita sean africanos.

Cinco días antes de la llegada de Xi Jinping a Moscú vinieron dos jugadas de parte de Estados Unidos: la visita a Pekín del flamante secretario del Tesoro Jacob Lew (muy cercano a Israel), donde se entrevistó con el nuevo mandatario chino, y cuyo enfoque versa sobre la relación comercial entre los dos gigantes económicos, el contencioso del yuan, los derechos de propiedad intelectual y los ciberataques ( Global Times,19/3/13). El mandatario chino le señaló a Jacob Lew los enormes intereses compartidos ( naharnet,18/3/13).

Así como llama la atención que la primera visita de Xi Jinping sea a Moscú, la primera del secretario del Tesoro Lew fue a Pekín, después de laevangelización sobre las reformas neoliberales que debe adoptar China de parte del ex secretario del Tesoro Hank Paulson a The Financial Times(14/3/13), que naturalmente servirían para rescatar a la banca de Estados Unidos de su insolvencia.

Estas visitas en sí solas al más alto nivel denotan la hipercomplejidad de las relaciones, los traslapes y desencuentros de los tres gigantes geoestratégicos.

En paralelo a la visita de Jacob Lew a Pekín, Estados Unidos decidió detener en forma sorprendente la fase final del despliegue del escudo misilístico de la OTAN en Europa, a cinco días del arribo de Xi Jinping a Moscú. Según The Moscow Times(19/3/13), ello se debe al deseo de mejorar las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Pronto se sabrá el efecto de los recientes acercamientos triangulados entre las tres capitales geoestratégicas, cuando Rusia y China coordinarán su reacción a los planes de Estados Unidos para estimular su defensa de misiles en la región Asia-Pacífico(Ria Novosti, 19/3/13), ya que una cosa es el despliegue misilístico de Estados Unidos en las fronteras europeas de Rusia (bajo el cuento texano de prevenir un ataque de Irán) y otra la instalación de su escudo balístico en la región Asia-Pacífico en la cercanía de las fronteras chinas (bajo el otro cuento texano de impedir un ataque de Norcorea), lo cual afecta en su conjunto el balance estratégico global.

A juicio de Zhou Wa ( China Daily,19/3/13), la visita de Xi Jinpingestablecerá la dirección de los lazos futuros entre China y Rusia, que pretenden alcanzar 200 mil millones de dólares de comercio en el año 2020. Cita a Alexander Lomanov, del Instituto de Estudios del Lejano Oriente (Academia de Ciencias Rusa), quien aduce que la visita de Xi tiene mayor significado simbólico que práctico, cuando los dos países adoptan las mismas o similares posiciones en temas globales, mientras que para el presidente Putin la visita del mandatario chino representa un evento mayúsculo ( People’s Daily,18/3/13).

China y Rusia (con amplias reservas de agua y abundantes recursos naturales) han caminado rutas paralelas desde la invasión de Estados Unidos a Afganistán e Irak: forman parte del Grupo de Shanghai (un poco aletargado) y de los resplandecientes BRICS (Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), al que muchos países llamados pivote y amortiguadoresdesean ingresar, como es el caso público del candidato a la presidencia de Venezuela Nicolás Maduro.

La asociación –que no alianza– estratégica entre los dos gigantes vecinos es ya complementaria: Rusia abastecerá con 20 millones de toneladas a China desde 2013, lo cualen el futuro la capacidad de los oleoductos excederían 13 millones de toneladas al año (Xinhua, 19/3/13). Se espera un mayor bombeo del petróleo ruso y mayores oleoductos a la región Asia-Pacífico, cuando existen amplios prospectos para la cooperación futura en el espacio, aviación, energía nuclear y construcción de infraestructura (carreteras, vías ferroviarias, aeropuertos, etcétera).

Conclusión. No pasó por alto que esta misma semana se haya difundido la noticia de que China desplazó a Gran Bretaña entre los cinco primeros exportadores globales de armas (People’s Daily, 18/3/13).

Se repite el corolario de siempre: una economía sólida va aparejada a una defensa robusta, cuando las exportaciones de China aumentaron 162 por ciento en el periodo de 2008 a 2012. El salto se ha debido a la mejoría tecnológica y a la productividad de la industria armamentista china con precios muy competitivos. Suena interesante que sus mayores importadores sean Pakistán, Argelia, Venezuela y Marruecos.

Mijail Margelov, enviado de Rusia al continente africano, considera que la próxima quinta cumbre de los BRICS en Durban (marzo 26/27) tendrá como enfoque a África ( The Voice of Russia, 18/3/13), lo que de cierta manera se acopla al viaje de Xi Jinping, quien visitará también Tanzania y la República del Congo.

China es ahora la principal socia comercial de África (mil millones de personas: 15 por ciento del total mundial; PIB: 1.8 billones de dólares), con un volumen bilateral de 166 mil 300 millones de dólares, que se incrementó más de 30 por ciento en promedio anual durante la pasada década ( China Daily, 13/7/12).

Bien vale la pena, con 98 por ciento del cromo del mundo, 90 por ciento del cobalto y platino, 50 por ciento del oro, 70 por ciento de tantalita y coltán, 64 por ciento de manganeso y 30 por ciento de diamantes, darse una vuelta por África, con una escala geoestratégica en Moscú, sin indisponer demasiado a Estados Unidos.

Ex: www.alfredojalife.com

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lundi, 25 mars 2013

Giu le mani dai nostri soldati!

Cina e Italia più vicine grazie ad ENI

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Cina e Italia più vicine grazie ad ENI

di Michele Franceschelli

Ex: http://www.statopotenza.eu/

ENI continua a dimostrare di essere il principale vettore per un’azione politico-economica italiana libera dagli schemi atlantici, volta in direzione dell’Eurasia e dei BRICS. Dello spirito gagliardo del “cane a sei zampe” di “matteiana” memoria non è rimasto molto, tuttavia ENI è ancora oggi un colosso nazionale capace di muoversi sullo scenario mondiale – pur tra numerosi ostacoli, interni ed esterni, compromessi e cedimenti alle ingiunzioni euro-atlantiche – con un certo grado di autonomia, stringendo alleanze e collaborazioni con paesi non-allineati all’Occidente come Venezuela, Russia, Kazakhstan e Cina, tenendo aperta una fondamentale porta per una politica nazionale orientata in senso multipolare. Un “cane” pertanto non ancora addomesticato ai voleri nordatlantici e che rimane una delle risorse economiche trainanti della nazione proprio per questa sua “selvatichezza”, sempre più necessaria in un mondo di giorno in giorno più dinamico e multipolare. Per quanto tempo ancora ENI riuscirà a mantenere questo carattere non è dato sapere, anche se gli sviluppi recenti non fanno presagire niente di buono: dalle inchieste giudiziarie ad orologeria alle interessate pressioni degli ambienti euroatlantici per la cessione di Saipem, da un’opinione pubblica avversa eterodiretta con i temi del giustizialismo e dell’anti-industrialismo alle pulsioni ecoterrorriste di associazioni e gruppi eversivi e, soprattutto, per la continua assenza di un ceto politico nazionale autonomista capace di fare da scudo e di attuare in modo solido e continuativo un gioco di sponda con le scelte strategiche del management.
La sorte di ENI sembra parallela a quelle delle poche altre grandi aziende semi-pubbliche italiane, in primis Finmeccanica. Se per quest’ultima però le manovre tese a mantenerla dentro un politicamente rassicurante – ma economicante disastroso – perimetro d’azione commerciale euroatlantico sembrano avere ottenuto gli effetti desiderati, non si può ancora dire la stessa cosa per ENI, anche se entrambe lavorano in settori sensibili e strategici. E’ evidentemente decisiva in tal senso la direzione aziendale di ENI che, a differenza di quella di Finmeccanica, è ancora capace di esprimere una certa dose di forza, autonomia e continuità di vedute, pur in presenza di un quadro politico italiano inerte se non apertamente ostile. 
Il recente annuncio di Paolo Scaroni dell’accordo raggiunto con la China National Petroleum Corporation si inserisce all’interno di questo complesso quadro. Con il ceo Zhou Jiping di Petrochina Company Limited, società controllata da CNPC, è stato firmato un accordo per la vendita del 28,57% delle azioni della società Eni East Africa, titolare del 70% della partecipazione nell’Area 4, nell’offshore del Mozambico, in Africa, dove si trovano alcuni dei più importanti giacimenti mai scoperti da ENI nella sua storia. Contestualmente, ENI e CNPC hanno firmato un joint study agreement per la cooperazione finalizzata allo sviluppo del blocco a shale gas Rongchang, che si estende per circa 2.000 chilometri quadrati nel Sichuan Basin, in Cina.
E’ un accordo di mutuo vantaggio. L’ingresso nel gas non convenzionale in Cina rappresenta un’enorme opportunità di business per l’azienda italiana, dato l’incredibile sviluppo che sta attravendo il grande paese asiatico affamato di energia. Dall’altra parte, lavorare con ENI in Africa permette alla CNPC di sfruttare i posizionamenti italiani per consolidare ed ampliare la propria penetrazione nel continente. La Cina è alla ricerca di sempre nuove fonti energetiche per sostenere i suoi alti tassi di sviluppo e la partnership con i paesi dell’Africa è considerata di fondamentale importanza in questo senso. Pechino ha d’altronde un modus operandi con questi paesi diamentralmente opposto alle prassi colonialiste e neocolonialiste che contraddistinguono numerosi paesi occidentali, permettendole di essere ben vista dalle popolazioni locali; una prassi che ricorda molto da vicino quella incarnata da Enrico Mattei – che ha improntato il lavoro dell’azienda italiana per tantissimi anni – e che potrebbe essere un ulteriore punto di contatto per ampliare la collaborazione tra le due realtà aziendali in altri paesi del continente africano. 
Aiutare la penetrazione cinese in Africa – così come è stato fatto con la Russia attraveso Gazprom – non è certamente in linea con la strategia occidentale volta al contenimento della Repubblica Popolare nel continente. Questa alleanza tra ENI e CNPC rappresenta pertanto un ulteriore “peccato” commesso dall’azienda di San Donato Milanese, anche se le è economicamente molto vantaggioso con proficue ricadute per tutto il sistema-Italia; come e quando dovrà essere “lavato” questo peccato lo vedremo nel prossimo futuro sulla pelle di tutti quegli italiani che fanno sempre più fatica ad arrivare alla fine del mese. 

dimanche, 24 mars 2013

Die Stille vor dem Sturz

Die Stille vor dem Sturz

Von Michael Ley (Die Presse)

Ex: http://diepresse.com/

Verfehlte Einwanderungspolitik. Altersarmut. Konflikte zwischen Menschen mit Kindern und ohne Kinder. Ende des Gesellschaftsvertrages. Ende des Wohlfahrtsstaates. – Die kommende Revolte: ein Szenario.

ley51LbfWl1ffL.jpgDer Multikulturalismus als postmoderne Ideologie und Alternative zum homogenen Nationalstaat – soweit meine Behauptung – erwies sich als gesellschaftspolitische Sackgasse, als eine realitätsferne Utopie. Die mühsame Überwindung der nationalen Kulturalismen wurde durch die unreflektierte Aufnahme anderer Kulturen und Religionen konterkariert. Alle Erfahrungswerte klassischer Einwanderungsländer wurden konsequent negiert, um eine vielfach von vornherein zum Scheitern verurteilte Integration zu bewerkstelligen. Die Integration von Migranten – ausgenommen Asylsuchende! – kann sinnvollerweise nur nach Maßgabe ihrer beruflichen Qualifikation und der Bedürfnisse der aufnehmenden Gesellschaften erfolgen. Historisch integriertkeine Gesellschaft in Friedenszeiten Menschen anderer Kulturen in größerem Umfang aus anderen als ökonomischen Gründen. Ausnahmen waren immer nur politisch, ethnisch und religiös Verfolgte.

Migranten haben vor allem ökonomischeInteressen an einem Einwanderungsland: Aus diesen Gründen ist es legitim, dass diese Interessenlage auch für die Aufnahmegesellschaften gegenüber ihren Zuwanderern gilt. Sinnvolle Zuwanderung kann nichts anderes bedeuten als diese Kongruenz der materiellen Interessen. – Die gesellschaftliche Integration istneben der beruflichenan die Bildung, Religion und Ethnizität der Migranten gebunden, sie oszilliert also zwischen der individuellen Einstellung und den religiösen und ethnischen Voraussetzungen. Kulturelle und religiöse Unterschiede zwischen Migranten und der Mehrheitsbevölkerung können in der Regel nur durch eine entsprechend hohe Bildung kompensiert werden.

Junge, dynamische, flexible und bestens ausgebildete Einwanderer und deren Nachkommen sind das wichtigste Gut einer schrumpfenden und alternden Wissensgesellschaft. Von ihrer Bildung und ihrem Integrationswillen hängt in hohem Maße die Zukunft einer Einwanderungsgesellschaft ab. Die Leistungs- und Konkurrenzfähigkeit der westlichen Nationen wird im globalen Kampf um die fähigsten Köpfe entschieden werden. Bildung und Integration werden zu den wichtigsten Zukunftsinvestitionen und entscheiden über das weitere Schicksal der Nationen. Die Migrationsströme werden in die Länder mit den besten Arbeits- und Integrationsbedingungen fließen, der hoch qualifizierte Migrant wird die am meisten umworbene „Ware“ auf dem Arbeitsmarkt und ein gefragter Bürger der Nation werden.

Diesem begehrten Personenkreis werdenMillionen ungelernter Migranten gegenüberstehen, die in die entwickelten Gesellschaften drängen, um wenigstens im tristen Milieu europäischer Suburbs die letzten Brosamen einstiger Wohlstandsgesellschaften zu ergattern. Sie werden mit dem schon ansässigen Subproletariat – das postmodern als Prekariat firmiert – um die schmäler werdenden Budgets des Sozialstaats wetteifern. Die Randzonen vieler Großstädte werden durch Armut, ethnisch-religiöse Parallelgesellschaften und schwere soziale und politische Spannungen geprägt sein.

Die Entwicklung in Deutschland, in Österreich, in einigen weiteren europäischen Staaten wird jedoch nicht von gut ausgebildeten und gesellschaftlich integrierten Migranten bestimmt sein, diedie einheimischen geburtenschwachen Generationen auf dem Arbeitsmarkt ergänzen und damit die Renten- und Sozialsysteme entscheidend mitfinanzieren. Da die Bildungsunterschiede zwischen Einheimischen und Zugewanderten beträchtlich sind und der Anteil der 20- bis 40-jährigen Zuwanderer überproportional gewachsen ist beziehungsweise wächst, wird das Bildungs- und Ausbildungsniveau ständig zurückgehen. Mit dieser Entwicklung werden die Einkommen sinken und die ökonomischen Aussichten grosso modo sich wesentlich verschlechtern.

Die jahrzehntelang propagierte These, dass die verstärkte Zuwanderung von Migranten notwendig sei, um die Renten- und Sozialsysteme zu erhalten, war zwar richtig, erwies sich jedoch in der gesellschaftlichen und ökonomischen Realität als Trugschluss. Konsequenzen dieser verfehlten Einwanderungspolitik sind die Verarmung großer Bevölkerungsteile, also ein Kampf zwischen Armen und Reichen, ein Generationenkonflikt zwischen den älteren und jüngeren Generationen und insgesamt das ökonomische Abgleiten in die Mittelmäßigkeit, in die globale Bedeutungslosigkeit. Der Bevölkerungswissenschaftler und Migrationsforscher Herwig Birg beschreibt diese Entwicklung folgendermaßen: „Die Hauptwirkung der demografischen Veränderungen ist eine extreme Zunahme der sozialen Gegensätze und die Gefahr gesellschaftlicher Konflikte durch die Erosion des sozialen Sicherungssystems und durch stagnierende oder sinkende Pro-Kopf-Einkommen. Dabei zeichnen sich vier Konfliktlinien ab: ein Generationenkonflikt, ein Regionalkonflikt, Konflikte zwischen den Bevölkerungsgruppen mit und ohne Migrationshintergrund, Konflikte zwischen Menschen mit Kindern und ohne Kinder.“


Besorgniserregend ist indes nicht allein die Schrumpfung der Gesamtbevölkerung, sondern vielmehr die Scherenentwicklung zwischen der stark wachsenden Zahl der älteren und der gleichzeitig sinkenden Zahl der mittleren und jüngeren Altersgruppen, durch die das soziale Sicherungssystem erodiert und die Armut, besonders im Alter, zunimmt. Die steigende Armut lässt sich auch nicht durch eine enorme Steigerung der Arbeitsproduktivität ausgleichen, da Innovationen in der Arbeitswelt in aller Regel mit dem Abbau von Arbeitsplätzen verbunden sind.

In Zukunft werden die sozialen Spannungen und Auseinandersetzungen zunehmen; der überschuldete Staat wird nicht mehr in der Lage sein, die Grenzen des Wohlfahrtsstaates auszuweiten, um den sozialen Frieden zu erhalten. Er wird im Gegenteil die Transferleistungen kürzen müssen, um nicht die Steuerzahler vollends zu verprellen.

Der Generationenkonflikt wird nichtmehr aufzuhalten sein, weil auf die jüngere Bevölkerung eine enorme Belastung zur Erhaltung des überproportional großen Anteils an älteren Menschen zukommt. Der Ruf nacheiner Verlängerung der Lebensarbeitszeit, er wird lauter und entschiedener zu hören sein, während die „Alten“ ihre Besitzstände verteidigen werden. Das bisherige Umlagesystem, die Finanzierung der Altersbezüge durch Beitragszahlung der Arbeitnehmer, wird nicht mehr funktionieren. Um der drohenden Altersarmut zu entgehen, werden viele junge Menschen – nicht nur die Hochqualifizierten – ihr Land verlassen und damit die Probleme noch verschärfen.

Die Verteilung islamischer Migranten ist regional unterschiedlich und wird in Zukunftverschiedene Formen von Konflikten enthalten. Es besteht die Gefahr, dass bestimmte Stadtteile in Ballungsgebieten zu islamischen Ghettos werden und damit zu Trutzburgen der religiös-ethnischen Auseinandersetzungen. Die kommenden kulturellen und politischen Auseinandersetzungen zwischen großen Teilen der eingesessenen Gesellschaft und den islamischen Parallelgesellschaften werden jedoch nicht mehr unter Kontrolle gehalten werden können, mit der Folge einer Radikalisierung und einer Abnahme des Dialogs auf beiden Seiten.


Insgesamt droht eine tiefe Spaltung unserer Gesellschaft, die die Grundlagen ebendieser Gesellschaft nicht nur erschüttert, sondern schleichend erodiert. Hinzu kommt die Krise der Europäischen Union und ihrer Mitgliedsstaaten: Immobilienblasen, Bankenpleiten, gigantische Staatsverschuldungen und sich abzeichnende Staatsbankrotte sind das neue Erscheinungsbild. Europa droht eine Götterdämmerung, die den Traum von einer neuen Zivilisation zu verschlingen scheint. Die europäische Währungsunion und die Einhaltung wirtschaftspolitischer Kriterien der einzelnen Mitgliedsländer sollten den stabilen Anker der Mitgliedsländer der Union darstellen. Tatsächlich waren wirtschaftlich schwache Länder nicht willens beziehungsweise nicht fähig, eine gemeinsame Wirtschafts- und Finanzpolitik zu gestalten. Günstige Kredite der Europäischen Zentralbank luden sowohldie staatlichen Akteureals auch Banken geradezu ein, eine Verschuldungspolitik und riskante Finanzgeschäfte zu betreiben. Spätestens mit dem Bankrott Griechenlands, der keiner sein durfte, wich die schimärische Idylle der Union der krassen Realität. Das Grundproblem der Europäischen Union sind die ökonomischen Disparitäten: die immensen Verschuldungen einzelner Länder.

Eine gemeinsame Währung setzt sowohl eine übereinstimmende Finanz- und Wirtschaftspolitik voraus als auch eine vergleichbare ökonomische Entwicklung. Beide Voraussetzungen erfüllen viele Länder der Union nicht: Weder betrieben Griechenland, Portugal, Spanien und Italien eine konsequente Finanzpolitik, noch wurden entsprechende ökonomische Reformen eingeleitet. Die Bedenken der Deutschen Bundesbank hinsichtlich der Integration finanzschwacher Länder waren, nachträglich betrachtet, vollkommen berechtigt.

Die Umstellung der Währungen hätte von vielen Mitgliedsstaaten eine Änderung ihrer Finanz- und Wirtschaftspolitik erfordert, weil Wettbewerbsnachteile und hohe Verschuldung nicht mehr mit Abwertungen der eigenen Währung ausgeglichen werden konnten. Im Rahmen einer gemeinsamen europäischen Finanzpolitik hätte man die nationalen Entwicklungen nicht nur überwachen, sondern von vornherein korrigieren respektive bestimmen können.

Der Beitritt einiger Länder zur gemeinsamen Währung war verfrüht, und die europäischen Politiker waren nicht gewillt, diese Risiken sowie die Gefahr der Beibehaltung nationaler Eigenheiten kritisch zu bedenken. Eine Hilfe für die angeschlagenen Länder kann entweder in der Unterstützung durch die anderen EU-Staaten bestehen oder im Zwang zur Umschuldung oder in einem Staatsbankrott. Die ökonomische Unterstützung mit den Mitteln eines sogenannten Schutzschirmes durch die Staaten der Nettozahler oder durch europäische Anleihen sind langfristig weder finanzierbar noch politisch zu verantworten. Wenn einige Staaten auf Dauer finanzschwache Mitglieder mit Transferleistungen stützen müssen, ist die Europäische Union in ihrem Bestand gefährdet.

Die Verschleierung der demografischen Probleme und ihrer sozialen, ökonomischen und zivilisatorischen Folgen werden von allen Parteien betrieben. Es ist das große Tabu unserer Politik und Medien, um die Illusion einer Wohlstandsgesellschaft und eines fürsorgenden Wohlfahrtsstaates aufrechtzuerhalten. Beide gehören jedoch der Vergangenheit an und können nicht wiederbelebt werden. In wenigen Jahren wird diese Blase platzen, und spätestens dann müsste die Historikerin Barbara Tuchman ihrem Buch über „Die Torheit der Regierenden“ ein weiteres Kapitel hinzufügen: über die Torheit der Politik im ausgehenden 20. und im frühen 21. Jahrhundert.


Das Totschweigen eines der größten Probleme unserer Gesellschaftspolitik wird sich bitter rächen und die Legitimation des politischen Systems und ihrer Vertreter in ungeahnter Weise erschüttern. Die Wucht und die Tragweite dieser gesellschaftlichen Zäsur dürften unabsehbare Folgen haben.

Nach Max Weber sind die beiden Todsünden der Politik: „Unsachlichkeit und – oft, aber nicht immer, damit identisch – Verantwortungslosigkeit.“ Diesen Tatbestand erfüllen die meisten Vertreter der politischen und medialen Eliten, indem sie versuchen, die Folgen der demografischen Entwicklung und des gescheiterten Multikulturalismus im politischen Diskurs zu verschweigen oder jedenfalls zu bagatellisieren. Die Eliten möchten die Verantwortung für die gesellschaftlichen Entwicklungen der vergangenen Jahrzehnte nicht übernehmen und erweisen sich als unfähig im Sinne einer Verantwortungsethik, die dramatischen Fehler einer völlig verfehlten Einwanderung einzugestehen. Damit verspielen sie die Zukunft unserer Gesellschaft. – Populistische Parteien werdendie Krise der traditionellen Parteien nützen und sich im Parlament etablieren. Es wird deshalb in Zukunft immer schwieriger werden, einigermaßen stabile Regierungsmehrheiten zubilden, womit sich das politische System tendenziell selbst blockiert. Schwache Regierungen sind nicht in der Lage, wichtige Reformen vorzunehmen und überhaupt eine langfristig orientierte Politik zu betreiben.

Die Spirale der sozialen und ethnisch-religiösen Auseinandersetzungen, der zunehmenden Pauperisierung breiter Bevölkerungsteile und der mangelnden politischen Handlungsfähigkeit des Staates wird sich immer weiter drehen, bis sie in soziale und politische Gewalt umschlägt: in den Bürgerkrieg.

Die Zukunft vieler europäischer Gesellschaften wird dadurch geprägt sein, dass sich immer mehr Menschen nicht mehr der Mehrheitsgesellschaft verpflichtet sehen und in Gegenkulturen leben werden. Mit dieser Entwicklung wird jedoch der Gesellschaftsvertrag zwischen den Generationen, den verschiedenen Schichten und Milieus nur noch bedingt Bestand haben. Die Folgen sind leicht vorhersehbar: steigende Kriminalität, urbaner Zerfall durch Entstehung von Slums, ethnische Auseinandersetzungen und Bandenkriege, politische Radikalisierung unddamit der Zerfall des politischen und gesellschaftlichen Konsenses.


Die kommende Revolte wird zu einer asymmetrischen Revolution ausarten: Ohne eine politische Führung, die über ein klares politisches Konzept verfügt, werden unzählige Konflikte ausgetragen werden, die gerade nicht zu einem neuen Gesellschaftsvertrag führen. Damit ist das „Projekt der Moderne“ unweigerlich gescheitert.

Eine zukunftsversprechende Perspektive für europäische Gesellschaften kann nur in der Überwindung der multikulturellen Ideologie und in der Thematisierung der verdrängten Probleme liegen. Eine Rückkehr zum klassischen Nationalstaat samt seiner Kultur ist weder wünschenswert noch möglich; die einzige sinnvolle Alternative könnte nur eine universalistische europäische Zivilisation sein, die konsequent ihre Werte einfordert und verteidigt. Dies würde jedoch bedeuten, dass die Europäer ihre romantischen Utopien begraben und das Projekt einer postmodernen offenen Gesellschaft neu überdenken. ■

("Die Presse", Print-Ausgabe, 14.04.2012)

samedi, 23 mars 2013

Nouvelles pressions européennes sur la Hongrie

Nouvelles pressions européennes sur la Hongrie

La Commission européenne, le Conseil de l’Europe et les États-Unis exercent de nouvelles pressions sur ce petit État d’Europe centrale de 10 millions d’habitants dirigé par le gouvernement conservateur du Fidesz, le parti du premier ministre Viktor Orbán. Début mars, José Manuel Barroso a fait part dans une conversation téléphonique avec le premier ministre hongrois de ses « craintes » que les nouvelles modifications de la constitution hongroise puissent être contraires aux règles européennes et aux principes démocratiques. La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté appelé le gouvernement hongrois à user de manière responsable de la majorité des deux tiers dont il dispose au Parlement.

Pour Viktor Orbán, les objections des institutions européennes pourraient être discutées si elles s’appuyaient réellement sur des points concrets, ce qui n’est pas le cas selon lui. Et si le 12 mars les leaders de certains groupes politiques du Parlement européen ont demandé à la Commission européenne de contrôler si les modifications de la constitution hongroise ne portaient pas atteinte aux règles de la démocratie et de l’État de droit, Martin Schulz, le président socialiste du Parlement européen, a dû reconnaître qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour affirmer aujourd’hui que la Hongrie ne respectait pas les valeurs démocratiques inscrites dans les traités de l’UE.

Va-t-on avoir un remake des attaques politiques et médiatiques qui s’étaient déchaînées début 2012 au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution hongroise ? Une nouvelle constitution remplaçant tardivement une constitution datant de l’époque stalinienne et rafistolée au fil des années depuis la chute du communisme.

Les modifications adoptées le 11 mars par le Parlement hongrois permettent au Parlement de décider à quelles organisations l’État hongrois reconnaît le statut d’Église (il existe aujourd’hui environ 300 Églises en Hongrie, le Parlement prévoit de réduire ce nombre à 30). Elles interdisent les campagnes électorales dans les médias commerciaux et elles autorisent les collectivités locales à sanctionner les personnes sans domicile fixe qui dorment et laissent leurs affaires dans certains lieux publics. Pour le gouvernement hongrois, les centres d’accueil ont suffisamment de place pour accueillir toutes ces personnes et personne n’est obligé de dormir dans la rue, et il s’agit de contraindre les collectivités locales à fournir un toit aux personnes qui n’en ont pas. Une autre modification permettra d’obliger les étudiants à travailler en Hongrie pendant une durée au moins deux fois égale à celle de leurs études ou à rembourser la moitié du coût de leurs études.

Ces modifications de la constitution hongroise doivent permettre au Fidesz de contourner des décisions récentes de la Cour constitutionnelle hongroise qui avaient déclaré inconstitutionnelles des lois du Parlement allant dans le même sens. Une des modifications de la constitution adoptées cette année interdit d’ailleurs à cette Cour constitutionnelle de s’appuyer sur sa jurisprudence antérieure à l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution de 2012.

Si la Hongrie est régulièrement attaquée par les élites politico-médiatiques européennes, c’est aussi parce que le gouvernement du Fidesz, qui dispose avec sa majorité des deux tiers d’un mandat pour modifier la constitution comme il l’entend et qui reste très populaire auprès des Hongrois, mène une politique hors-norme : impôt sur le revenu linéaire à 16% pour tous les citoyens, impôt sur les bénéfices des PME à 10 %, des réductions d’effectifs importantes dans l’administration, des allocations familiales indépendantes des revenus mais moins d’aides sociales pour les plus pauvres, la mention de Dieu et des racines chrétiennes de la Hongrie dans la nouvelle constitution, la définition dans la constitution du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme et aussi la mention du droit à la vie de la conception à la mort naturelle. Autre motif de critique, si le gouvernement Orbán a retardé l’âge de la retraite pour tous, il l’a avancé pour les juges pour se débarrasser plus vite des magistrats formés à l’époque communiste. Dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, la présence de ces magistrats habitués à prendre leurs ordres auprès du pouvoir en place et à rendre des verdicts très politiques reste un sérieux obstacle à une vraie démocratie. Ce problème a été mis en évidence à l’occasion d’un récent scandale judiciaire en Pologne.

Cependant, malgré le feu des critiques, la politique du parti conservateur hongrois semble porter ses fruits : chômage en baisse, natalité en hausse, réduction du déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 %… Une situation qui contraste avec ce qui se passe dans les pays qui appliquent les plans de rigueur européens, ceci alors que la situation économique et budgétaire héritée des socialistes en 2010 était véritablement catastrophique et que la Hongrie était alors dans une situation nettement plus défavorable que l’Espagne, pour ne citer que l’exemple d’un pays qui applique à la lettre les recommandations européennes et dont le gouvernement « de droite » a choisi de trahir ses électeurs en renonçant à ses valeurs et en entérinant la révolution sociale du gouvernement Zapatero, notamment le « mariage » et l’adoption pour les homosexuels.

En 2012, la Hongrie s’est même payé le luxe de refuser l’aide du FMI, considérant ses conditions comme inacceptables et nuisibles pour le pays.

vendredi, 22 mars 2013

Chypre : braquage à l’européenne

Chypre : braquage à l’européenne

C’est peut être le faux pas européen de trop!

par Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr/

 
Le gouvernement de Nicosie, sous la pression de l’Europe, a pris la décision de ponctionner les comptes des épargnants pour obtenir un  prêt de 10 milliards d’euros, C’est en contradiction totale avec les promesses de la crise de 2008 pour éviter un retrait massif et une panique bancaire. Devant l’émotion, le gouvernement de l’ile a accepté de ne « raquetter » que les comptes supérieurs à 20.000 euros mais bien au dessous des 100.000 garantis par Bruxelles.
 
 
Cela signifie que plus personne n’est à l’abri et que si nécessité financière s’en fait sentir, l’Europe n’épargnera personne….. Surtout pas les épargnants. C'est d'autant plus surprenant qu'il était à l'origine question de coupes dans les salaires ou dans les pensions, qui font partie des mesures "traditionnelles" appliquées dans les autres pays européens sous assistance financière.
 
Nous sommes en face d’une Europe en qui il n’est plus possible d’avoir confiance du tout. Le scandale de Chypre marque peut-être un tournant. « Ce qui se passe avec Chypre est stupéfiant », a dénoncé le président de l'Udi, Jean-Louis Borloo sur BFMTV. « C'est totalement une violation démocratique ».  Pour le président du Modem, François Bayrou, « il n'y a pas de vie politique européenne accessible aux citoyens, les décisions tombent du ciel et elles sont incompréhensibles ».
 
 
Face aux protestations de la rue et à la menace d'un rejet par le Parlement de Nicosie, l'Eurogroupe a recommandé lundi soir de ne pas taxer les comptes dont le solde est inférieur à 100.000 euros - le seuil de garantie publique des dépôts dans l'Union - et d'alourdir la taxation au-dessus de ce montant afin d'assurer que le produit global du dispositif atteigne les 5,8 milliards prévus initialement. Mais le gouvernement chypriote n'a suivi qu'à moitié ces conseils : le projet de loi révisé, que s'est procuré Reuters, n'exempte que les dépôts inférieurs à 20.000 euros et prévoit de taxer à 6,75% les sommes situées entre 20.000 et 100.000 euros, puis à 9,9% les comptes de plus de 100.000 euros.
 
Peu importe au finish que la taxe soit modifiée ou même annulée…. Ils ont osé. Cela intervient après la décision d’autoriser la bureaucratie européenne à contrôler les budgets des pays membres.
 
On peut se poser quelques questions
 
Que vient faire Chypre en Europe, étant un état divisé, coupé en deux avec le nord occupé par la Turquie. C’est aussi un paradis fiscal pour les fortunes libanaises puis pour les oligarques russes. On ne pleurera pas sur leur argent perdu. Mais ce pays n’a vraiment rien à faire aux cotés de l’Allemagne ou de l’Italie et même de la Grèce. L’élargissement a été une catastrophe et condamne l’euro et les pays qui, ne pouvant dévaluer, trouvent d’autres chemins pour se réaligner sur leur économie réelle et doivent se coucher devant les diktats de Bruxelles.
 
Si l’on  est démocrate, on sait que ce système politique repose sur  le contrôle parlementaire des dépenses de l’état. Si ce contrôle échappe aux parlements nationaux, ces pays perdent une partie capitale et fondamentale de leur souveraineté démocratique. On peut l’approuver, mais certes pas au nom de la démocratie. En deux semaines l’Europe technocratique et financière a révélé son vrai visage, celui du totalitarisme financier qui impose sa logique aux peuples et aux états.
 
Ce qui était une hypothèse aventureuse – le retrait de cette Europe là – risque de devenir une obligation  de salut public pour les peuples des pays membres.

jeudi, 21 mars 2013

Il terrorismo in Europa occidentale

Analisi CeSEM, febbraio 2013:

Il terrorismo in Europa occidentale

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Analisi CeSEM – Febbraio 2013

Il terrorismo in Europa occidentale. Dalla “strategia della tensione” al giorno d’oggi


Giacomo Gabellini e intervista a Daniele Ganser

E’ stato ampiamente dimostrato che il fenomeno del terrorismo in Europa occidentale rispondeva a ben precisi obiettivi politici, e che gli esecutori materiali degli attentati che hanno scosso vari Paesi del Patto Atlantico rappresentavano la manovalanza dipendente da specifiche sfere di potere. Nonostante la fine della Guerra Fredda, il terrorismo ha continuato a segnare la storia del Vecchio Continente. Quali sono i nuovi obiettivi.

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Le problème de Chypre et ses conséquences

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Le problème de Chypre et ses conséquences

 

La zone euro et le FMI ont annoncé avoir trouvé le samedi 16 mars matin un accord sur un plan de sauvetage de Chypre. Mais, alors que le gouvernement Chypriote demandait 17 milliards, ce plan ne lui en accorde qu’un maximum de 10 milliards. Il faut alors pour combler la différence mettre en œuvre une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires qui rapportera, on l’espère à cet instant, 5,8 à 6 milliards comme indiqué samedi par le chef de file de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Nicosie devient le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d’un programme d’aide européen et international. Le problème vient de ce que le système bancaire chypriote est sans commune mesure avec l’économie du pays.

Le plan du 16 mars

Pour réduire leur participation à 10 milliards, les bailleurs de fonds ont donc demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur les dépôts bancaires en deçà de 100 000 euros, et de 9,9 % au-delà. Ce prélèvement, dont le principe n’est en rien scandaleux, le devient par son côté très fortement inégalitaire mais aussi parce qu’il s’accompagne d’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. À ces taxes s’ajoutent des privatisations prévues (mais non encore chiffrées) et une hausse de l’impôt sur les sociétés, qui passera de 10 à 12,5 %.

Les bailleurs de fonds de Chypre ont renoncé à un effacement de dette, qui aurait fait subir de lourdes pertes aux créanciers privés (ce qui fut pourtant fait en Grèce au printemps 2012). Il faut ajouter qu’une telle mesure était fermement rejetée par Nicosie en raison de ces implications sur la confiance dans les banques. Mais les mesures proposées ne valent guère mieux. Tous les épargnants seront touchés par ces nouvelles taxes, qu’ils soient chypriotes ou étrangers, en particulier russes mais aussi britanniques. En effet, la Grande-Bretagne entretient deux importantes bases à Chypre, où stationnent plusieurs milliers de militaires et leurs familles. Les autorités ont déjà pris des mesures pour geler les sommes sur les comptes, et une loi devait être adoptée au cours du week-end pour permettre cette opération et empêcher une fuite massive des capitaux. Or, le vote de cette loi a été reporté à lundi (qui est un jour férié) en raison des oppositions au Parlement. Il est probable que cette loi, si elle est votée en définitive, ne le sera pas avant mardi ou mercredi. Les banques devront rester fermées jusque là, et ceci va certainement encourager la panique et le mécontentement, déjà très perceptibles.

Les réactions des créanciers

On ne pénalise pas Chypre“, a déclaré Jeroen Dijsselbloem qui a ajouté : “Nous sommes aux côtés du gouvernement chypriote, c’est ce paquet qui permettra une restructuration du secteur bancaire et rendra la dette durable“. La directrice du FMI, Christine Lagarde, dont l’institution devrait participer au plan d’aide chypriote, a quant à elle, déclaré : “La solution présentée est durable, pérenne et dans l’intérêt de l’économie chypriote“.  Pour l’instant aucun ordre de grandeur n’a été évoqué publiquement, mais la contribution du FMI pourrait avoisiner un milliard d’euros. Les taxes et autres prélèvements seront entièrement compensées par la distribution d’actions, a indiqué le Ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, soulignant que les mesures prises ont permis d’éviter “des coupes dans les salaires et les pensions“. Pourtant, le Président de Chypre a indiqué qu’il avait été confronté à un « fait accompli » de la part de l’UE et du FMI (ici). Il semble donc que ces mesures aient bien été imposées et non négociées. De plus, on ne sait toujours pas à l’heure actuelle si les comptes des entreprises seront concernés par ces mesures, ce qui pourrait provoquer la mort de très nombreuses PME-PMI. En l’état, il est difficile de considérer que les mesures adoptées dans les premières heures du samedi 16 mars soient selon les mots de Mme Lagarde « durable et pérenne ». Tout laisse à penser que l’on est en train d’assister à une crise de confiance massive dans les banques chypriotes.

Neuf mois de retards et d’atermoiements

Chypre avait demandé dès juin 2012 une aide financière à l’UE ainsi qu’au FMI, pour pouvoir renflouer ses deux principales banques, victimes de la crise grecque et de la restructuration imposée aux créditeurs privés. Mais les bailleurs de fonds n’étaient pas prêts à lui accorder 17,5 milliards d’euros, soit l’équivalent de son PIB. La crainte principale était que le pays ne puisse rembourser une somme aussi importante pour lui et que la dette explose à des niveaux insoutenables, une fois l’aide versée, comme ce fut le cas pour la Grèce. La question de la restructuration de ces banques a donc traîné pendant des mois, tandis que la situation devenait toujours plus explosive à Chypre.

Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui fut le patron des ministres des Finances de la zone euro pendant huit ans, avait cependant déclaré : “Je ne peux imaginer que nous laissions passer le week-end sans avoir résolu le problème chypriote” . L’Allemagne, qui s’était montrée réticente sur les possibilités d’un accord ces derniers jours, avait elle fait pression pour que Chypre lutte activement contre le blanchiment d’argent. Nicosie a ainsi dû accepter de se soumettre à un audit dont les premières conclusions sont attendues à la fin du mois de mars 2013.

Une contribution russe

Nicosie doit également se tourner vers la Russie, pays dont elle est proche économiquement et culturellement. On sait que Chypre est devenue une place « off-shore » pour de nombreuses sociétés russes, qui ont exportés dans des conditions souvent douteuses des capitaux dans les années 1990 et le début des années 2000. Chypre est aussi un lieu de villégiature pour certaines couches de la population russe. On estime que 37% des dépôts dans les banques sont le fait de non-chypriotes, ce qui inclut tant les Russes que les Britanniques, mais aussi une partie de la bourgeoisie grecque qui trouvait dans Chypre un lieu pratique pour procéder à l’évasion fiscale.  Si la contribution de Moscou est acquise, il semble en l’état qu’elle devrait être limitée. “Le pays est prêt à prolonger le remboursement d’un prêt et à réduire les taux d’intérêt, mais il n’entend pas aller au-delà“, a prévenu le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn. Le prêt en question se monte à 2,5 milliards d’euros et arrive à échéance en 2016.

On a avancé que cette taxe sur les dépôts pouvait s’apparenter à une dévaluation déguisée de Chypre. Il n’en est rien. Cette mesure ne rendra pas les biens et services produits sur place moins chers, ni plus chers les biens et services importés. C’est donc un contre-sens complet. En fait, le problème de Chypre s’apparente à trouver des ressources fiscales exceptionnelles pour pouvoir re-capitaliser ses banques compte tenu de la réduction de 17 à 10 milliards de l’aide européenne. Une taxe sur les dépôts peut s’apparenter à un impôt sur la fortune qui est exceptionnel. Mais l’assiette utilisée en fait en réalité un impôt très inégalitaire. Il est étonnant que l’on n’ait pas pensé à établir une somme minimum (de l’ordre de 30 000 à 50 000 euros) qui serait exemptée de tout prélèvement. Ceci aurait permis de ne pas léser les petits déposants. De même, il aurait fallu dire dès le départ que les comptes des entreprises ne seraient pas touchés par ces prélèvements, car ceci provoquera une ponction sur le capital circulant qui sera intolérable pour de très nombreuses PME-PMI. Pourtant, ceci n’est rien si l’on considère que le problème principal réside dans une crise de confiance majeure vis-à-vis du système bancaire provoqué par cette mesure. Le début de panique bancaire auquel on a assisté le samedi 16 mars le prouve. Cette panique devrait probablement se continuer dans les jours qui suivent. Alors que la confiance des épargnants dans la solidité de leurs banques est relativement faible dans une bonne partie de l’Europe du Sud, cette mesure revient à agiter un chiffon rouge devant leurs yeux. Le risque est donc que l’on assiste à une contagion qui toucherait d’abord la Grèce, puis l’Espagne et enfin l’Italie.

Dernière heure (ajout du 17 mars à 23h30)

Tard, dans la soirée, on apprenait d’une part que le gouvernement chypriote cherchait à renégocier l’accord avec Bruxelles devant l’ampleur des protestations que celui-ci avait provoqué, et que certaines sources, en Allemagne mais aussi à la BCE, envisageaient d’appliquer cette méthode de la confiscations des dépôts à l’Italie et à l’Espagne. La première proposition fait sens, à la condition qu’elle n’entraîne pas un taux de confiscation supérieur à 12% pour les tranches de dépôts les plus élevés. Compte tenu de la structure des dépôts dans les banques chypriotes, il est actuellement difficile de dire si une solution allant dans ce sens pourra être trouvée. La seconde idée est elle une folie pure. Commencer à évoquer la possibilité d’une confiscation fiscale de l’ordre de 15% sur les dépôts en Italie est exactement ce qu’il faut pour provoquer dès demain un bank run massif dans la péninsule. Quels que soient les démentis qui seront apportés, il est à craindre que le mal ne soit déjà fait car l’information circule actuellement très vite sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook). Nous avons ici la preuve de l’inconscience des bureaucrates de Berlin, Francfort et Bruxelles. Audiard faisait dire à un de ses personnage dans le cultissime Les Tontons Flingueurs “Ah, le con, il a osé”. Mais à ce rythme, à Bruxelles, Francfort et ailleurs nous aurons bientôt les tontons flingués!

English translation

The Cyprus Problem and its consequences, 18/03/2013

Citation

Jacques Sapir, “Le problème de Chypre et ses conséquences”, billet publié sur le carnet Russeurope le 17/03/2013, URL: http://russeurope.hypotheses.org/1034