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lundi, 18 mars 2013

Guillaume Faye au Local

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Jeudi 21 mars

Guillaume Faye au "Local"

jeudi, 14 mars 2013

TERRE & PEUPLE Magazine n°54

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TERRE & PEUPLE Magazine n°54

Communiqué de Terre & Peuple-Wallonie - 12 mars 2013

Le numéro 54 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème de l’Empire. Dans son éditorial, Pierre Vial épingle la mobilisation ethnique à laquelle Obama doit sa victoire : 93% des Noirs et 71% des Latinos ont voté pour lui, contre 25% des Blancs, lesquels sont moins conditionnés par les ligues de vertu que les Blancs européens. Dans les sociétés multiculturelles, la logique ethnique reste la clé du monde de demain. Sous le titre ‘Le vase déborde’, il remarque à la suite que les grands hebdomadaires L’Express et Le Point ont traité en couverture de l’immigration. L’Epress pour s’obstiner à y voir un atout économique, niant malgré la multiplication par 6 de l’aide médicale les conclusions de l’étude solide des Contribuables Associés sur son coût réel. Le Point dénonce pour sa part la tactique du grignotage des islamistes et leurs provocations pour tester la résistance des autochtones : la porte est ouverte aux revendications sans fin.

Jean-Louis Roumégace situe la pensée du MAS sur la quête d’identité dans une France où les communautés organiques sont malmenées depuis plus de deux siècles. L’identité se nourrit d’un imaginaire où se mêlent histoire, culture, religion, tradition populaire. La tradition, c’est ce qui ne passe pas.  Elle nous permet d’évoluer en restant nous-mêmes.  Ce qui est fondamental, c’est d’entretenir la conscience commune. Lénine parlait de ‘conscience de classe’.

Le même explique ensuite les affinités du MAS avec Casa Pound Italia et Pierre Vial enchaîne en rapportant l’heureuse expérience de sa visite à la Casa Pound romaine, car on sait que Casa Pound a essaimé dans toute l’Italie et, outre dans la solidarité avec les Italiens sinistrés, sur tous les terrains, clubs sportifs, syndicats étudiants, groupes musicaux, etc.

Pour introduire le dossier sur l'Empire, Pierre Vial souligne combien le concept évoque la grandeur. Celle-ci n’effraie que ceux qui la confondent avec les prétentions impérialistes des Anglo-Saxons sur le monde. Pour nos patries charnelles européennes, l’idée d’empire ouvre la perspective d’une confédération euro-sibérienne des peuples.

Jean Haudry rappelle que, dans notre tradition, le roi de France, régnant aussi sur des Allemands, des Flamands, des Bretons, des Catalans, des Provençaux, était devenu ‘empereur en son royaume’. L’Empire se définit alors comme une monarchie multinationale. L’institution du ‘Roi des Rois’ est une réalité ancienne, apparue dès le quatrième millénaire AJC en Egypte et en Orient. C’est Alexandre qui la transmettra aux Romains. Dans ses origines, l’Empire n’a pas de limites : il porte jusqu’où s’étend le pouvoir. L’empereur perse Cyrus II est Roi du monde; Rome est édifiée autour du ‘mundus’. Toutefois, la défaite de Varus devant Arminius arrête la conquête du monde au ‘limes’ et contraint l’Empire romain à la défensive. Chez les Indo-Européens, les notions de roi du monde et d’empire universel sont anciennes, mais plus on remonte et plus la notion se limite à la part qu’on connaît du monde. Cela légitime les razzias. A la période des migrations, Celtes et Germains n’ont jamais formé que des confédérations occasionnelles. La conquête de matières premières des grands empires asiatiques, avec un pouvoir central fort et une langue véhiculaire qui se superpose aux langues particulières, tout cela est étranger aux peuples indo-européens.

Pierre Vial évoque la nostalgie des clercs médiévaux pour la paix romaine garantie par les légions, mythifiée comme toute ‘belle époque’. Le couronnement de Charlemagne à Rome par le Pape Léon III est ressenti à Constantinople, la Seconde Rome, comme un camouflet pour l’Impératrice Irène. Si Charlemagne donne des gages à l’Eglise (il impose par force le christianisme aux Saxons et aux Frisons), il ordonne dans le même temps de recueillir la littérature épique païenne. Son fils le Débonnaire en fera brûler le recueil, mais les textes seront ensuite portés par une tradition orale, les ‘vulgares cantilenae’. Réaliste, l’Empereur permet à chaque région de ‘vivre du sien’, avec son droit particulier, avec ses assemblées générales annuelles des hommes libres. Othon, élu roi par les cinq peuples, germain, lorrain, souabe, bavarois, franconien et saxon, forces d’équilibre d’un pouvoir souverain, tint à se faire couronner à Aix-la-Chapelle, et pas à Rome. Conrad II a réintégré la Bourgogne dans l’empire, mais sous son fils Henri IV le Pape réussit à échapper au contrôle de l’empereur. Le conflit du césaro-papisme et de la théocratie, qui va les dresser l’un contre l’autre pendant deux siècles, rebondit avec Frédéric Barberousse et avec son petit-fils, Frédéric II. Avec les Hohenstaufen,  ‘race de vipères’ que le pape n’eut de cesse d’exterminer, l’empire semblait condamné. Les Habsbourg lui permettront de survivre.

Gilles Gaillez, qui passe toute leur lignée en revue, rappelle leur sage souci, sous la constante menace de l’anarchie, d’équilibrer la composante germanique par les composantes magyare et slave et de refaire l’unité en rempart contre la perpétuelle menace turque. C’est par d’astucieux mariages qu’ils établiront leur dynastie et par le principe de la primogéniture qu’ils parviendront à la faire durer trois quarts de millénaire, installée sur les domaines impériaux héréditaires. Lorsque l’impératrice Marie-Thérèse épouse le duc François de Lorraine, la puissance de l’empire est à son apogée et les Turcs en passe d’être reconduits au Bosphore. C’est la révolution libérale et bourgeoise qui aura raison de lui, bien plus que la Prusse, qui l’écrase militairement en 1866, à Sadowa. A la surprise de l’Europe, le reliquat de leur empire, l’ensemble hétéroclite austro-hongrois, va conserver une cohésion inattendue et c’est la première guerre qui va permettre au projet mondialiste d’étouffer dans l’œuf le projet trop prometteur des Habsbourg d’une triple monarchie austro-slavo-hongroise.

Pour Gabriele Adinolfi, la contradiction n’est qu’apparente entre la Res Publica, le bien commun communautaire de la Ville, et l’empire. Mais, si le fascisme italien a épousé le mythe de l’Empire romain, c’est dans le sens de la mystique fasciste, qui oppose Rome à Carthage, en ensuite à Londres et Jérusalem. Au contraire de la pulsion impérialiste à tout soumettre à un modèle unique, l’idée impériale fasciste, c’est le respect dans la participation directe, anticolonialiste.

Pour Willy Freson, l’Union européenne n’est que le décombre impuissant de l’Empire éclaté, dominion le moins problématique des Etats-Unis. Et le demi-siècle de paix prétendue qu’on affiche à présent à son crédit n’a rien à voir avec la Pax Romana, produit d’une puissance décisive. Prophétique, Krouchtchev parlait à l’époque avec dédain d’un « mariage d’homosexuels », infécond. Divisée en une poussière d’entités instables dont les nations actuelles sont les héritières, l’Europe révèle par contre une identité fondée sur sa géographie et plus encore sur des racines communes. L’ « équilibre européen » n’est pas l’aboutissement d’une convergence d’entités étrangères, mais la résultante d’un mode politique et d’un moule historique communs. C’est l’héritage d’Alexandre le Grand et d’un autre visionnaire inégalé, César. Celui-ci avait préféré s’assurer de l’hinterland gaulois de l’Italie, plutôt que céder au mirage de l’orient. Son héritier politique, Auguste, parachèvera la tâche en Europe centrale et orientale. C’est Tibère qui va ordonner le repli sur la ligne Rhin-Danube, pour de simples motifs de politique intérieure et non de contrainte extérieure. Eut-il tenu le front, le choc des grandes migrations s’en serait trouvé dévié et le noyau de la vigueur germanique aurait désormais agi en faveur de l’Empire. « Et il aurait rendu improbable qu’un suppôt de guerre civile comme Constantin fît du messianisme chrétien l’idéologie dominante du monde romain, et improbable de même la survie du judaïsme et l’émergence de l’islam. »  Tacite rapporte, avec mépris, que quand le feu sacrilège a été mis au Capitole, en 69, des Gaulois avaient alors présagé que la souveraineté du monde irait aux Transalpins. La prophétie ne s’est réalisée qu’en 800, autour du noyau continental Meuse-Oder-Tibre, que s’ingénieront à maintenir les empereurs germaniques et auquel fera obstacle la prétention française. Mais quand reviendront les temps où les Chinois nous désigneront à nouveau par ‘Ta Tsin’, la Grande Chine ?

Llorenc Pierre Albanell est un Catalan  pénétré de la légitimité que peut conférer à un mouvement indépendantiste un million et demi de manifestants qui se pressaient dans les rues de Barcelone le 11 septembre dernier. Pour lui autant que pour nous, l’ordre nouveau européen doit y aller fort : les états-nations doivent disparaître. Ils ne sont plus adaptés. Ils viennent contrecarrer les collaborations inter-régionales, fécondes pour la gestion politique, économique, écologique. Le système à trois bases Europe-Nation-Région génère lenteurs et coût inutiles. Le principe de base doit être la subsidiarité et, dans l’ordre nouveau, l’Europe n’a à intervenir que pour ce qui excède les capacités régionales, notamment pour la défense et la politique étrangère. Comme le recommandait le prix Nobel d’économie Maurice Allais, l’Europe doit pratiquer un protectionnisme continental, préserver son indépendance énergétique et alimentaire et garder le contrôle des produits médicaux et d’intérêt stratégique. Notamment par la nationalisation des productions nécessaires à la survie (eau, gaz, électricité, transports) et par le contrôle des banques, de manière à éliminer toute mainmise de cartels politico-financiers. Enfin, les terres arables ne doivent appartenir qu’aux allochtones.

Alain Cagnat fait la chronique du cynisme machiavélique de la politique pétrolière des Anglo-saxons au Moyen-Orient. Ils ont commencé avec la Guerre de Crimée, dans laquelle ils sont parvenus, sous prétexte de défendre les Turcs contre les Russes, à entraîner les Français (qui y perdront 95.000 hommes, contre 25.000 Anglais !). Il s’agissait d’empêcher les Russes de libérer les populations slaves opprimées et surtout de développer leur puissance en obtenant un accès aux ‘mers chaudes’. Avec l’invention du moteur Diesel, en 1885, il était devenu urgent pour la Royal Navy de contrôler les champs de pétrole du Moyen-Orient, car, sur la Mer Caspienne, les navires russes fonctionnaient déjà au mazout depuis 1870 ! Les Anglais commenceront par s’installer en Egypte, avant de conquérir progressivement la péninsule arabique et l’Irak. Mais, pendant ce temps, l’Allemagne, alliée des Turcs, est devenue une menace dans la région, car elle construit une ligne ferroviaire Bagdad-Berlin. La première guerre mondiale se dessine alors que les Anglais envahissent le Koweit en 1912 et que la Deutsche Bank acquiert pour la Bagdad Rail les droits de passage pour les pétroles de la très riche région de Mossoul : c’est le casus belli. Le premier prétexte suffira. C’est à ce moment que T.E.Lawrence va promettre l’indépendance à l’émir de La Mecque, son ‘ami’ Hussein ibn Ali, qu’il trahira. C’est dès cette époque que les Anglais vont déployer 1,4 millions d’hommes au Moyen-Orient, au détriment de leurs alliés français ! Cela n’empêchera pas Clémenceau d’offrir ensuite Mossoul à l’Angleterre « au nom de l’amitié franco-britannique » !  Les Anglais, qui ne veulent en aucun cas des embarras d’une unité arabe, vont jouer ensuite les Saoudiens contre les Hachémites (lesquels se feront massacrer). Lorsqu’Ibn Saoud va reprendre à son compte l’unification de la péninsule, les Anglais  fractionneront celle-ci entre l’Arabie saoudite, l’Irak, le Koweït le Yémen et la Jordanie.  Jusqu’à ce que les Américains jouent à leur tour Ibn Saoud contre leurs alliés anglais. C’est ainsi que s’explique le mariage contre nature de la Première Démocratie du Monde avec des Bédouins pillards et esclavagistes, fanatiques religieux fondamentalistes et commanditaires de terroristes, « gardiens légitimes des Lieux Saints ».

 

00:05 Publié dans Nouvelle Droite, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : empire, irlande, nouvelle droite, revue, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 09 mars 2013

Crypto-Anarchism, Cyber-Security, & the New Right

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Crypto-Anarchism, Cyber-Security, & the New Right

By Matt Parrott 

Ex: http://www.counter-currents.com/

In theory, anarchy is against hierarchy and obedience to authority while traditionalists embrace these unfashionable principles.

In theory, anarchism and traditionalism are polar opposites and naturally antagonistic. In practice, within the current social and political context, the two causes are natural allies. Both anarchists and traditionalists are opposed to this state . . . for the opposite reasons. Anarchists are against any and all sovereign regimes, whereas traditionalists are opposed to this sovereign regime. The anarchist Peter Pan is opposed to parents altogether, while the traditionalist Robin Hood is against this wicked usurper.

Crypto-Anarchism can be understood as an ideology, and it even has its own little Crypto-Anarchist Manifesto [1]. More generally, though, Crypto-Anarchism encompasses any and all efforts to liberate communication from state control and manipulation. It would be ironic for one who conflated Crypto-Anarchism and generic anarchism that the Al Qaeda network–intent on establishing a draconian theocratic global Caliphate–has pioneered the application of cryptography in its ongoing war with several dozen states. Of course, these are the same Leftist fools who rally under the likeness of Catholic traditionalist radical Guy Fawkes, so this confusion should come as no surprise.

There are state laws against cryptography, but they’re utterly inconsequential, except perhaps as additional charges to throw at the condemned. The reason is that it’s impossible to detect cryptography when it’s concealed (steganography), and it’s impractical to detect illegal variants of cryptography when it’s bundled in legal variants of cryptography. While the state may be able to pick off the unwary and ill-prepared, the only complete recourse at this point is for the state to shut off the Internet.

The state’s at least as dependent on the Internet as the citizenry, and untold billions of dollars worth of corporate capital rely on the Internet. The question is not whether this state will tolerate the Internet and secure communication, but whether the Internet and secure communication will tolerate this state. While the Internet did indeed originate in America’s military-industrial complex, and was incubated by multinational corporations, there’s reason to believe that neither the regime nor its financial backers have any real ability to control or contain it.

Jay Rockefeller: Internet should have never existed [2]

There are multiple reasons secure communication remains an afterthought on the Internet, all of which are ephemeral. Some are technical. The “deep web” (the secret Internet behind the Internet) remains flaky and slow because there are relatively few people on it, because the encryption overhead carries a significant performance cost, and because a virtual “commons” intrinsically designed to be devoid of accountability is categorically ripe for abuse. Furthermore, the technology remains a few steps beyond the reach of the digital layman, requiring one to willfully seek it out, download it, and figure out how to use it.

The primary obstacle to achieving ubiquitous secure email communication isn’t a mathematical wizard at the NSA, it’s the frustrating mess of “private keys,” “public keys,” and specific steps involved in the process. Processors and networks will continue incrementally improving, but genuine progress for the deep web will only come when accessing the technology gets easier and carrying on as usual gets harder. Currently, the deep web is largely a frontier occupied by radical dissidents, child pornographers, computer hobbyists, and the sharper organized crime networks.

Up until recently, government regulation of illicit file-sharing networks was rather mild, but that’s changing, driving an increasing amount of it into the deep web and entirely beyond the reach of government enforcement. It’s in the tactical interest of sovereign states to tolerate absolutely all speech and communication except for terrorist plots and the most heinous organized crime (inclusive of child pornography). What grabbing for the royalties of e-book thieves and classic film buffs accomplishes is accelerating the inevitable transition of the entire Internet from a relatively transparent network they can observe like a fishbowl into an inscrutable black box. Military intelligence analysts don’t make policy, they enforce policy. Policy and enforcement is at the hands of corporate lobbying groups like the MPAA and RIAA which lean on legislative, executive, and judicial institutions to rescue their imperiled business models.

There’s an argument that the more advanced intelligence agencies are actually on top of these things. Ultimately, there’s no way to prove or disprove this proposition, and I may be proven wrong, but I don’t believe it’s possible for them to insert back doors into the open source software the Internet runs on. I don’t believe they’ve cracked the more advanced encryption algorithms. There are, after all, substantial cash prizes waiting for those who can demonstrate having cracked the more popular encryption schemes . . . not to mention undying fame within hacker subcultures.

The more successful hacks on record have largely been feats of social engineering, and many of the others have been clever exploitation of simple mistakes at some improbable layer of the technology stack. If the government can control it, Al Qaeda wouldn’t have chat rooms. Banks wouldn’t entrust billions of dollars every day to SSL encrypted websites. Silk Road wouldn’t be mail-ordering cocaine and XTC with impunity. Child pornography wouldn’t be a thriving global black market with only a fraction of the consumers being caught.

What does all this mean, politically? What does it mean for us?

Within the next decade, powerful smartphones will be ubiquitous. The technology connecting them to the deep web will be readily accessible to the layman. Creeping state efforts to intrude upon communication will make the deep web a daily necessity for anybody who desires any degree of privacy. Monetary transactions will gradually shift to the tax-free, inflation-free, fee-free, digital currencies, undermining the global economic order and bringing down with it every regime which relies on military technology or economic incentives to ensure the loyalty of its subjects.

The regimes which rely primarily on financial control rather than more organic and traditional authority are existentially threatened by the rapid advances in secure communication technology. For all the concern about China, Russia, Iran, and North Korea posing a cyber-security threat to the United States government, the greatest threat is coming from BitCoin or a variant thereof. If the state monopoly on legal tender is broken in the same way the music industry’s monopoly on listening to music has been broken, a cascade failure of the prevailing global power structure without historical precedent will follow.

It may be foolhardy to make a prediction as bold and specific as that one, and it’s foolish to speculate on exactly how it will play out. I believe; however, that political progress in the future will favor those vanguards which rely on traditional and organic authority, especially the ones which take the lead in mastering and utilizing the secure communication technologies as they’re developing. As a movement, we have the first half of the equation nailed. To capitalize on the coming revival of tribal and traditional leadership, the New Right needs to know how to send encrypted emails and communicate through encrypted means whenever possible. At the very least, we should all avoid the habit of discussing anything private on services like Facebook, Skype, and Gmail Chat which likely have back doors.

We can't allow technology to overwhelm us.

We can’t allow technology to overwhelm us.

If political pressure on web hosting companies forces our major websites to be pulled, then they should reappear shortly thereafter on the deep web. Readers and supporters should know where to find it.

There’s a certain bias among conservatives and traditionalists against technology, due to its dehumanizing and alienating impact on society, and due to its having been leveraged against conservatism and tradition.

Technology is what one makes of it, and I believe it can be a veritable Excalibur against the global oligarchs and Modernity itself if leveraged intelligently and effectively.

One of the charming aspects of Farnham O’Reilly’s neo-fascist sci-fi novel Hyperborean Home [3] is the proposition that technology will be advanced and ubiquitous, yet seamlessly integrated into the natural world and traditional community. Rather than being a distracting, obnoxious, and gaudy intrusion into our daily lives, it will fade into the background and be there when necessary, as if it were magic. Rather than coming between us, it will help pull us together. Instead of posing an insidious threat to human dignity and privacy, it will enhance both. This is, in my opinion, what the New Right’s position should be on technology, not a reactionary conservative’s reflexive fear of change or the buffoonish liberal’s dehumanizing “futurist” dystopia of bionic people floating in chrome contraptions . . . but a mastery of technology in the service of tribe, tradition, and transcendence.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/03/crypto-anarchism-cyber-security-and-the-new-right/

URLs in this post:

[1] Crypto-Anarchist Manifesto: http://www.activism.net/cypherpunk/crypto-anarchy.html

[2] Jay Rockefeller: Internet should have never existed: http://www.youtube.com/watch?v=Ct9xzXUQLuY

[3] Hyperborean Home: http://www.counter-currents.com/2011/07/hyperborean-home/

mardi, 05 mars 2013

Sur la notion de patrie charnelle

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Robert STEUCKERS:

Causerie à bâtons rompus sur la notion de patrie charnelle

 

Conférence prononcée à Nancy, à la tribune de “Terre & Peuple” (Lorraine), le 10 mars 2012

 

La notion de patrie charnelle nous vient de l’écrivain et militant politique Marc Augier, dit “Saint-Loup”, dont le monde de l’édition —en particulier les “Presses de la Cité”— a surtout retenu les récits de son aventure militaire sur le Front de l’Est pendant la seconde guerre mondiale. Mais l’oeuvre de Saint-Loup ne se résume pas à cette seule aventure militaire, ses récits de fiction, son évocation des “Cathares de Montségur” ou de la Terre de Feu argentine le hissent au niveau d’un très grand écrivain, ce qu’il serait devenu indubitablement pour la postérité s’il n’avait traîné une réputation de “réprouvé” donc de “pestiféré”. Dans les écrits de ce Français très original, il y a beaucoup plus à glaner que ces seules péripéties militaires dans un conflit mondial du passé qui ne cesse de hanter les esprits, comme le prouve l’existence de belles revues sur papier glacé, comme “39-45” ou “Ligne de front”, par exemple. Il faut se rappeler, entre bien d’autres choses, qu’il a été l’initiateur des auberges de jeunesse sous le “Front Populaire”, lorsqu’il était un militant socialiste, incarnant un socialisme fort différent de celui des avocats aigris, “maçonneux”, encravatés et radoteurs-rationalistes: le socialisme du camarade Marc Augier (qui n’est pas encore Saint-Loup) est joyeux et juvénile, c’est un socialisme de l’action, du grand “oui” à la Vie. Saint-Loup, que je n’ai rencontré que deux fois, en 1975, était effectivement un homme affable et doux mais amoureux de l’action, de toute action amenant des résultats durables, hostile aux chichis et aux airs pincés des psycho-rigides qui ont incarné les établissements successifs dont la France a été affligée.

 

Un monde qui devrait être tissé de fraternité

 

augier-dit-saint-loup.jpgLe terme “action”, en politique, dans l’espace linguistique francophone, possède une genèse particulière. Maurras utilise le mot dans le nom de son mouvement, l’Action Française, sans nécessairement se référer à la philosophie du catholique Maurice Blondel, auteur d’un solide traité philosophique intitulé “L’Action”, pour qui l’engagement pour la foi devait être permanent et inscrit dans des “oeuvres”, créées pour le “Bien commun” et qu’il fallait perpétuer en offrant ses efforts, sans tenter de les monnayer, sans espérer une sinécure comme récompense. En Belgique, le Cardinal Mercier, correspondant de Blondel, donnera une connotation politisée, sans nul doute teintée de maurrassisme, à des initiatives comme l’Action Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB), dont émergeront deux phénomènes marquants de l’histoire et de l’art belges du 20ème siècle: 1) le rexisme de Degrelle en tant que dissidence contestatrice fugace et éphémère du “Parti Catholique”, et, 2) dans un registre non politicien et plus durable, la figure de Tintin, qui agit dans ses aventures pour que le Bien platonicien ou la justice (divine?) triomphe, sans jamais faire état de ses croyances, de ses aspirations religieuses, sans jamais montrer bondieuseries ou affects pharisiens. Cette dimension aventurière, Saint-Loup l’a très certainement incarnée, comme Tintin, même si son idiosyncrasie personnelle ne le rapprochait nullement du catholicisme français de son époque, amoureux des productions graphiques d’Hergé via la revue “Coeurs Vaillants”; en effet, Saint-Loup est né dans une famille protestante, hostile à l’Eglise en tant qu’appareil trop rigide. Ce protestantisme se muera en un laïcisme militant, exercé dans un cadre politique socialiste, se voulant détaché de tout appareil clérical, au nom du laïcisme révolutionnaire. Saint-Loup crée en effet ses auberges de jeunesse dans le cadre d’une association nommée “Centre laïque des Auberges de Jeunesse”. Dans cette optique, qui est la sienne avant-guerre, le monde idéal, s’il advenait, devrait être tissé de fraternité, ce qui exclut tout bigotisme et tout alignement sur les manies des bien-pensants (et là il rejoint un catholique haut en couleurs, Georges Bernanos...).

 

Contre la “double désincarnation”

 

Les linéaments idiosyncratiques de la pensée émergente du jeune Marc Augier conduisent bien entendu à une rupture bien nette avec l’ordre établi, parce que l’ordre est désormais désincarné et qu’il faut le réincarner. Comment? En recréant de la fraternité, notamment par le biais des auberges de jeunesse. Aussi en revenant aux sources de toutes les religions, c’est-à-dire au paganisme (option également partagée par Robert Dun). Sur le plan politique, les options de Saint-Loup sont anti-étatistes, l’Etat étant une rigidité, comme l’Eglise, qui empêche toute véritable fraternité de se déployer dans la société. Saint-Loup ne sera donc jamais l’adepte d’un nationalisme étatique, partageant cette option avec le Breton Olier Mordrel, qui fut, lui, condamné à mort par l’Etat français en 1940: le militant de la Bretagne libre va alors condamner à mort en esprit l’instance (de pure fabrication) qui l’a condamné à mort, lui, le Breton de chair et de sang. Chez Saint-Loup, ces notions de fraternité, de paganisme, d’anti-étatisme postulent en bout de course 1) une vision de l’espace français comme tissu pluriel, dont il ne faut jamais gommer la diversité, et 2) une option européenne. Mais l’Europe, telle qu’elle était, telle qu’elle est aujourd’hui, aux mains des bien-pensants, n’était et n’est plus elle-même; elle est coupée de ses racines par un christianisme étranger à ses terres et par la modernité qui est un avatar laïcisé de ce christianisme éradicateur. Constater que l’Europe est malade et décadente revient donc à constater une “double désincarnation”.

 

Les deux axiomes de la pensée charnelle

 

060807_100457_PEEL_RY9d9G.jpgCette perception de l’Europe, de nos sociétés européennes, se révèle dans le roman “La peau de l’aurochs”, géographiquement situé dans une vallée valdotaine. Les Valdotains de “La peau de l’aurochs” se rebiffent contre l’industrialisation qui détruit les traditions populaires (ce n’est pas toujours vrai, à mon sens, car dans des régions industrielles comme la Lorraine, la Ruhr ou la Wallonie du sillon Sambre-Meuse sont nées des cultures ouvrières et populaires riches, d’où les sculpteurs Constantin Meunier et Georges Wasterlain ont tiré leurs créations époustouflantes de beauté classique). Et les Valdotains du roman de Saint-Loup veulent aussi préserver les cultes ancestraux, ce qui est toujours plus aisé dans les régions montagneuses que dans les plaines, notamment en Suisse, où les dialectes des vallées se maintiennent encore, ainsi que dans tout l’arc alpin, notamment en Italie du Nord où une revue comme “Terra Insubre” défend et illustre les résidus encore bien vivants de la culture populaire lombarde et cisalpine. “La peau de l’aurochs” est un roman qui nous permet de déduire un premier axiome dans le cadre de la défense de toutes les identités charnelles: la PRESERVATION DE NOTRE IDENTITE = la GARANTIE DE NOTRE ETERNITE. Cet axiome pourrait justifier une sorte de quiétisme, d’abandon de toute revendication politique, un désintérêt pour le monde. Ce pourrait être le cas si on se contentait de ne plus faire que du “muséisme”, de ne recenser que des faits de folklore, en répétant seulement des traditions anciennes. Mais Saint-Loup, comme plus tard Jean Mabire, ajoute à cette volonté de préservation un sens de l’aventure. Nos deux auteurs s’interdisent de sombrer dans toute forme de rigidité conceptuelle et privilégient, comme Olier Mordrel, le vécu. Le Breton était très explicite sur ce recours permanent au “vécu” dans les colonnes de sa revue “Stur” avant la seconde guerre mondiale. De ce recours à l’aventure et au vécu, nous pouvons déduire un second axiome: les RACINES SONT DANS LES EXPERIENCES INTENSES. Ce deuxième axiome doit nous rendre attentifs aux oppositions suivantes: enracinement/déracinement, désinstallation/installation. Avec Saint-Loup et Mabire, il convient donc de prôner l’avènement d’une humanité enracinée et désinstallée (aventureuse) et de fustiger toute humanité déclinante qui serait déracinée et installée.

 

On ne peut juger avec exactitude l’impact de la lecture de Nietzsche sur la génération de Saint-Loup en France. Mais il est certain que la notion, non théorisée à l’époque, de “désinstallation”, est une notion cardinale de la “révolution conservatrice” allemande, relayée par Ernst Jünger à l’époque de son militantisme national-révolutionnaire puis, après 1945, par Armin Mohler et, à sa suite, par la “nouvelle droite”, via les thèses “nominalistes” qu’il avait exposées dans les colonnes de la revue munichoise “Criticon”, en 1978-79. La personnalité volontariste et désinstallée, en retrait (“withdrawal”, disait Toynbee) par rapport aux établissements installés, est celle qui, si la chance lui sourit, impulse aux cycles historiques de nouveaux infléchissements, lors de son retour (“return” chez Toynbee) sur la scène historico-politique. Cette idée, exposée dans la présentation que faisait Mohler de la “révolution conservatrice” dans sa célèbre thèse de doctorat, a été importée dans le corpus de la “nouvelle droite” française par Giorgio Locchi, qui a recensé cet ouvrage fondamental pour la revue “Nouvelle école”.

 

Saint-Loup, Tournier: la fascination pour l’Allemagne

 

le-roi-des-aulnes.jpgLe socialiste Marc Augier, actif dans le cadre du “Front populaire” français de 1936, découvrira l’Allemagne et tombera sous son charme. Pourquoi l’Allemagne? Dans les années 30, elle exerçait une véritable fascination, une fascination qui est d’abord esthétique, avec les “cathédrales de lumière” de Nuremberg, qui s’explique ensuite par le culte de la jeunesse en vigueur au cours de ces années. Les auberges et les camps allemands sont plus convaincants, aux yeux de Marc Augier, que les initiatives, somme toute bancales, du “Front populaire”. Il ne sera pas le seul à partager ce point de vue: Michel Tournier, dans “Le Roi des Aulnes”, partage cette opinion, qui s’exprime encore avec davantage de brio dans le film du même titre, réalisé par Volker Schlöndorff. Le célèbre créateur de bandes dessinées “Dimitri”, lui aussi, critique les formes anciennes d’éducation, rigides et répressives, dans sa magnifique histoire d’un pauvre gamin orphelin, devenu valet de ferme puis condamné à la maison de correction pour avoir tué le boucher venu occire son veau favori, confident de ses chagrins, et qui, extrait de cette prison pour aller servir la patrie aux armées, meurt à la bataille de Gallipoli. Le héros naïf Abel dans “le Roi des Aulnes” de Schlöndorff, un Abel, homme naïf, naturel et intact, jugé “idiot” par ses contemporains est incarné par l’acteur John Malkovich: il parle aux animaux (le grand élan, la lionne de Goering, les pigeons de l’armée française...) et communique facilement avec les enfants, trouve que la convivialité et la fraternité sont réellement présentes dans les camps allemands de la jeunesse alors qu’elles étaient totalement absentes, en tant que vertus, dans son école française, le collège Saint-Christophe. Certes Schlöndorff montre, dans son film, que cette convivialité bon enfant tourne à l’aigreur, la crispation et la fureur au moment de l’ultime défaite: le visage du gamin qui frappe Abel d’un coup de crosse, lui brise les lunettes, est l’expression la plus terrifiante de cette rage devenue suicidaire.Tournier narre d’ailleurs ce qui le rapproche de l’Allemagne dans un petit essai largement autobiographique, “Le bonheur en Allemagne?” (Folio, n°4366).

 

Une vision “sphérique” de l’histoire

 

Toutes ces tendances, perceptibles dans la France sainement contestatrice des années 30, sont tributaires d’une lecture de Nietzsche, philosophe qui avait brisé à coups de marteau les icônes conventionnelles d’une société qui risquait bien, à la fin du “stupide 19ème siècle”, de se figer définitivement, comme le craignaient tous les esprits non conformes et aventureux. Le nietzschéisme, via les mouvements d’avant-gardes ou via des séismographes comme Arthur Moeller van den Bruck, va compénétrer tout le mouvement dit de la “révolution conservatrice” puis passer dans le corpus national-révolutionnaire avec Ernst Jünger, tributaire, lui aussi, du nietzschéisme ambiant des cercles “jungkonservativ” mais tributaire également, dans les traits tout personnels de son style et dans ses options intimes, de Barrès et de Bloy. Quand Armin Mohler, secrétaire d’Ernst Jünger après la seconde guerre mondiale, voudra réactiver ce corpus qu’il qualifiera de “conservateur” (ce qu’il n’était pas aux sens français et britannique du terme) ou de “nominaliste” (pour lancer dans le débat une étiquette nouvelle et non “grillée”), il transmettra en quelque sorte le flambeau à la “nouvelle droite”, grâce notamment aux recensions de Giorgio Locchi, qui résumera en quelques lignes, mais sans grand lendemain dans ces milieux, la conception “sphérique” de l’histoire. Pour les tenants de cette conception “sphérique” de l’histoire, celle-ci n’est forcément pas “linéaire”, ne s’inscrit pas sur une ligne posée comme “ascendante” et laissant derrière elle tout le passé, considéré sans la moindre nuance comme un ballast devenu inutile. L’histoire n’est pas davantage “cyclique”, reproduisant un “même” à intervalles réguliers, comme pourrait le faire suggérer la succession des saisons dans le temps naturel sous nos latitudes européennes. Elle est sphérique car des volontés bien tranchées, des personnalités hors normes, lui impulsent une direction nouvelle sur la surface de la “sphère”, quand elles rejettent énergiquement un ronron répétitif menaçant de faire périr d’ennui et de sclérose un “vivre-en-commun”, auparavant innervé par les forces vives de la tradition. S’amorce alors un cycle nouveau qui n’a pas nécessairement, sur la sphère, la même trajectoire circulaire et rotative que son prédécesseur.

 

Le nietzschéisme diffus, présent dans la France des années 20 et 30, mais atténué par rapport à la Belle Epoque, où des germanistes français comme Charles Andler l’avaient introduit, ensuite l’idéal de la jeunesse vagabondante, randonneuse et proche de la nature, inauguré par les mouvements dits du “Wandervogel”, vont induire un engouement pour les choses allemandes, en dépit de la germanophobie ambiante, du poids des formes mortes qu’étaient le laïcardisme de la IIIème République ou le nationalisme maurassien (contesté par les “non-conformistes” des années 30 ou par de plus jeunes éléments comme ceux qui animaient la rédaction de “Je suis partout”).

 

BHL: exécuteur testamentaire de Mister Yahvé

 

Le_testament_de_Dieu.jpgJe répète la question: pourquoi l’Allemagne? Malgré la pression due à la propagande revancharde d’avant 1914 et l’hostilité d’après 1918, la nouvelle Allemagne exerce,comme je viens de le dire, une fascination sur les esprits: cette fascination est esthétique (les “cathédrales de lumière”); elle est due aussi au culte de la jeunesse, présent en marge du régime arrivé au pouvoir en janvier 1933. L’organisation des auberges et des camps de vacances apparait plus convaincante aux yeux de Saint-Loup que les initiatives du Front Populaire, auquel il a pourtant adhéré avec enthousiasme. La fascination exercée par la “modernité nationale-socialiste” (à laquelle s’opposera une décennie plus tard la “modernité nord-américaine” victorieuse du conflit) va bien au-delà du régime politique en tant que tel qui ne fait que jouer sur un filon ancien de la tradition philosophique allemande qui trouve ses racines dans la pensée de Johann Gottfried Herder (1744-1803), comme il jouera d’ailleurs sur d’autres filons, secrétant de la sorte diverses opportunités politiques, exploitables par une propagande bien huilée qui joue en permanence sur plusieurs tableaux. Herder, ce personnage-clef dans l’histoire de la pensée allemande appartient à une tradition qu’il faut bien appeler les “autres Lumières”. Quand on évoque la philosophie des “Lumières” aujourd’hui, on songe immédiatement à la soupe que veulent nous servir les grands pontes du “politiquement correct” qui sévissent aujourd’hui, en France avec Bernard-Henri Lévy et en Allemagne avec Jürgen Habermas, qui nous intiment tous deux l’ordre de penser uniquement selon leur mode, sous peine de damnation, et orchestent ou font orchestrer par leurs larbins frénétiques des campagnes de haine contre tous les contrevenants. On sait aussi que pour Lévy, les “Lumières” (auxquelles il faut adhérer!) représentent une sorte de pot-pourri où l’on retrouve les idées de la révolution française, la tambouille droit-de-l’hommiste cuite dans les marmites médiatiques des services secrets américains du temps de la présidence de Jimmy Carter (un Quaker cultivateur de cacahouètes) et un hypothétique “Testament de Dieu”, yahvique dans sa définition toute bricolée, et dont ce Lévy serait bien entendu l’unique exécuteur testamentaire. Tous ceux qui osent ne pas croire que cette formule apportera la parousie ou la fin de l’histoire, tous les déviants, qu’ils soient maurassiens, communistes, socialistes au sens des non-conformistes français des années 30, néo-droitistes, gaullistes, économistes hétérodoxes et j’en passe, sont houspillés dans une géhenne, celle dite de l’ “idéologie française”, sorte de cloaque nauséabond, selon Lévy, où marineraient des haines cuites et recuites, où les spermatozoïdes et les ovaires de la “bête immonde” risqueraient encore de procréer suite à des coïts monstrueux, comme celui des “rouges-bruns” putatifs du printemps et de l’été 1993. Il est donc illicite d’aller remuer dans ce chaudron de sorcières, dans l’espoir de faire naître du nouveau.

 

Habermas, théoricien de la “raison palabrante”

 

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Pour Habermas —dont, paraît-il, le papa était Kreisleiter de la NSDAP dans la région de Francfort (ce qui doit nous laisser supposer qu’il a dû porter un beau petit uniforme de membre du Jungvolk et qu’on a dû lui confier une superbe trompette ou un joli petit tambour)— le fondement du politique n’est pas un peuple précis, un peuple de familles plus ou moins soudées par d’innombrables liens de cousinage soit, en bref, une grande famille concrète; il n’est pas davantage une communauté politique et/ou militaire partageant une histoire ou une épopée commune ni une population qui a, au fil de l’histoire, généré un ensemble d’institutions spécifiques (difficilement exportables parce que liées à un site précis et à une temporalité particulière, difficilement solubles aussi dans une panade à la BHL ou à la Habermas). Pour Jürgen Habermas, le fiston du Kreisleiter qui ne cesse de faire son Oedipe, le fondement du politique ne peut être qu’un système abstrait (abstrait par rapport à toutes les réalités concrètes et charnelles), donc une construction rationnelle (Habermas étant bien entendu, et selon lui-même, la seule incarnation de la raison dans une Allemagne qui doit sans cesse être rappelée à l’ordre parce qu’elle aurait une tendance irrépressible à basculer dans ses irrationalités), c’est-à-dire une constitution basée sur les principes des Lumières, que Habermas se charge de redéfinir à sa façon, deux siècles après leur émergence dans la pensée européenne. Dans cette perspective, même la constitution démocratique adoptée par la République Fédérale allemande en 1949 est suspecte: en effet, elle dit s’adresser à un peuple précis, le peuple allemand, et évoque une vieille vertu germanique, la “Würde”, qu’il s’agit de respecter en la personne de chaque citoyen. En ce sens, elle n’est pas universaliste, comme l’est la version des “Lumières” redéfinie par Habermas, et fait appel à un sentiment qui ne se laisse pas enfermer dans un corset conceptuel de facture rationnelle.

 

Dans la sphère du politique, l’émergence des principes des Lumières, revus suite aux cogitations de Jürgen Habermas, s’effectue par le “débat”, par la perpétuelle remise en question de tout et du contraire de tout. Ce débat porte le nom pompeux d’ “agir communicationnel”, que le philosophe Gerd Bergfleth avait qualifié, dans un solide petit pamphlet bien ficelé, de “Palavernde Vernunft”, de “raison palabrante”, soit de perpétuel bavardage, critique pertinente qui a valu à son auteur, le pauvre Bergfleth, d’être vilipendé et ostracisé. Notons que Habermas a fabriqué sa propre petite géhenne, qu’il appelle la “pensée néo-irrationnelle” où sont jetés, pêle-mêle, les tenants les plus en vue de la philosophie française contemporaine comme Derrida (!), Foucault, Deleuze, Guattari, Bataille, etc. ainsi que leur maître allemand, le bon philosophe souabe Martin Heidegger. Si l’on additionne les auteurs jetés dans la géhenne de l’ “idéologie française” par Lévy à ceux que fustige Habermas, il ne reste plus grand chose à lire... Il n’y a plus beaucoup de combinatoires possibles, et tenter encore et toujours de “combiner” les ingrédients (“mauvais” selon Lévy et Habermas) pour faire du neuf, pour faire éclore d’autres possibles, serait, pour nos deux inquisiteurs, se placer dans une posture condamnable que l’on adopterait que sous peine de devenir immanquablement, irrémédiablement, inexorablement, un “irrationaliste”, donc un “facho”, d’office exclu de tous débats...

 

Jean-François Lyotard, critique des “universaux” de Habermas

 

lyotard1.jpgAvec un entêtement qui devient tout-à-fait navrant au fil du temps, Habermas veut conserver dans sa philosophie et sa sociologie, dans sa vision du fonctionnement optimal de la politique quotidienne au sein des Etats occidentaux, posés comme modèles pour le reste du monde, une forme procédurière à la manière de Kant, gage d’appartenance aux Lumières et de “correction politique”, une forme procédurière qui deviendrait le fondement intangible des mécanismes politiques, un fondement privé désormais de toute la transcendance qui les chapeautait encore dans la pensée kantienne. Ce sont ces procédures, véritables épures du réel, qui doivent unir les citoyens dans un consensus minimal, obtenu par un “parler” ininterrompu, par un usage “adéquat” de la parole, conditionné par des universaux linguistiques que Habermas pose comme inamovibles (“Kommunikativa”, “Konstativa”, “Repräsentativa/Expressiva”, “Regulativa”). Bref, le Dieu piétiste kantien remplacé par le blabla des baba-cools ou des députés moisis ou des avocaillons militants, voir le “moteur immobile” d’Aristote remplacé par la fébrilité logorrhique des nouvelles “clasas discutidoras”... Le philosophe français Jean-François Lyotard démontre que de tels universaux soi-disant pragmatiques n’existent pas: les jeux de langage sont toujours producteurs d’hétérogénéité, se manifestent selon des règles qui leur sont propres et qui suscitent bien entendu des inévitables conflits. Il n’existe donc pas pour Lyotard quelque chose qui équivaudrait à un “télos du consensus général”, reposant sur ce que Habermas appelle, sans rire, “les compétences interactionnelles post-conventionnelles”; au contraire, pour Lyotard, comme, en d’autres termes, pour Armin Mohler ou l’Ernst Jünger national-révolutionnaire des années 20, il faut constater qu’il y a toujours et partout “agonalité conflictuelle entre paroles diverses/divergentes”; si l’on s’obstine à vouloir enrayer les effets de cette agonalité et à effacer cette pluralité divergente, toutes deux objectives, toutes deux bien observables dans l’histoire, on fera basculer le monde entier sous la férule d’un “totalitarisme de la raison”, soit un “totalitarisme de la raison devenue folle à force d’être palabrante”, qui éliminera l’essence même de l’humanité comme kaléidoscope infini de peuples, de diversités d’expression; cette essence réside dans la pluralité ineffaçable des jeux de paroles diverses (cf. Ralf Bambach, “Jürgen Habermas”, in J. Nida-Rümelin (Hrsg.), “Philosophie der Gegenwart in Einzeldarstellungen von Adorno bis v. Wright”, Kröner, Stuttgart, 1991; Yves Cusset, “Habermas – L’espoir de la discussion”, Michalon, coll. “Bien commun”, Paris, 2001).

 

En France, les vitupérations de Lévy dans “L’idéologie française” empêchent, in fine, de retourner, au-delà des thèses de l’Action Française, aux “grandes idées incontestables” qu’entendait sauver Hauriou (et qui suscitaient l’intérêt de Carl Schmitt), ce qui met la “République”, privée d’assises solides issues de son histoire, en porte-à-faux permanent avec des pays qui, comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Turquie ou la Chine façonnent leur agir politique sur l’échiquier international en se référant constamment à de “grandes idées incontestables”, semblables à celles évoquées par Hauriou. Ensuite, l’inquisition décrétée par ce Lévy, exécuteur testamentaire de Yahvé sur la place de Paris, interdit de (re)penser une économie différente (historique, institutionnaliste et régulationniste sur le plan de la théorie) au profit d’une population en voie de paupérisation, de déréliction et d’aliénation économique totale; une nouvelle économie correctrice ne peut que suivre les recettes issues des filons hétérodoxes de la pensée économique et donc de parachever certaines initiatives avortées du gaullisme de la fin des années 60 (idée de “participation” et d’”intéressement”, sénat des régions et des professions, etc.). Les fulminations inquisitoriales des Lévy et Habermas conduisent donc à l’impasse, à l’impossibilité, tant que leurs propagandes ne sont pas réduites à néant, de sortir des enlisements contemporains. De tous les enlisements où marinent désormais les régimes démocratiques occidentaux, aujourd’hui aux mains des baba-cools sâoulés de logorrhées habermassiennes et soixante-huitardes.

 

Habermas: contre l’idée prussienne et contre l’Etat ethnique

 

Habermas, dans le contexte allemand, combat en fait deux idées, deux visions de l’Etat et de la politique. Il combat l’idée prussienne, où l’Etat et la machine administrative, le fonctionnariat serviteur du peuple, dérivent d’un principe de “nation armée”. Notons que cette vision prussienne de l’Etat ne repose sur aucun a priori de type “ethnique” car l’armée de Frédéric II comprenait des hommes de toutes nationalités (Finnois, Slaves, Irlandais, Allemands, Hongrois, Huguenots français, Ottomans d’Europe, etc.). Notons également que Habermas, tout en se revendiquant bruyamment des “Lumières”, rejette, avec sa critique véhémente de l’idée prussienne, un pur produit des Lumières, de l’Aufklärung, qui avait rejeté bien des archaïsmes, devenus franchement inutiles, au siècle de son triomphe. Cette critique vise en fait toute forme d’Etat encadrant et durable, rétif au principe du bavardage perpétuel, pompeusement baptisé “agir communicationnel”. Simultanément, Habermas rejette les idéaux relevant des “autres Lumières”, celles de Herder, où le fondement du politique réside dans la “populité”, la “Volkheit”, soit le peuple (débarrassé d’aristocraties aux moeurs artificielles, déracinées et exotiques). Habermas, tout en se faisant passer pour l’exécuteur testamentaire des “philosophes des Lumières”, à l’instar de Bernard-Henri Lévy qui, lui, est l’exécuteur testamentaire de Yahvé en personne, jette aux orties une bonne partie de l’héritage philosophique du 18ème siècle. Avec ces deux compères, nous faisons face à la plus formidable escroquerie politico-philosophique du siècle! Ils veulent nous vendre comme seul produit autorisé l’Aufklärung mais ce qu’ils placent sur l’étal de leur boutique, c’est un Aufklärung homogénéisé, nettoyé des trois quarts de son contenu, cette tradition étant plurielle, variée, comme l’ont démontré des auteurs, non traduits, comme Peter Gay en Angleterre et Antonio Santucci en Italie (cf. Peter Gay, “The Enlightenment: An Interpretation – The Rise of Modern Paganism”, W. W. Norton & Company, New York/London, 1966-1977; Peter Gay, “The Enlightenment: An Interpretation – The Science of Freedom, Wildwood House, London, 1969-1979; Antonio Santucci (a cura di), “Interpretazioni dell’Illuminismo”, Il Mulino, Bologna, 1979; on se réfèrera aussi aux livres suivants: Léo Gershoy, “L’Europe des princes éclairés 1763-1789”, Gérard Montfort éd., Brionne, 1982; Michel Delon, “L”idée d’énergie au tournant des Lumières (1770-1820)”, PUF, Paris, 1988).

 

Deux principes kantiens chez Herder

 

Cette option de Herder, qui est “populaire” ou “ethnique”, “ethno-centrée”, est aussi corollaire de la vision fraternelle d’une future Europe libérée, qui serait basée sur le pluralisme ethnique ou l’“ethnopluralisme”, où les peuples ne devraient plus passer par des filtres étrangers ou artificiels/abstraits pour faire valoir leurs droits ou leur identité culturelle. La vision herdérienne dérive bien des “Lumières” dans la mesure où elle fait siens deux principes kantiens; premier principe de Kant: “Tu ne feras pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’autrui te fasse”; ce premier principe induit un respect des différences entre les hommes et interdit de gommer par décret autoritaire ou par manoeuvres politiques sournoises les traditions d’un peuple donné; deuxième principe kantien: “Sapere aude!”, “Ose savoir!”, autrement dit: libère-toi des pesanteurs inutiles, débarrasse-toi du ballast accumulé et encombrant, de tous les filtres inutiles, qui t’empêchent d’être toi-même! Ce principe kantien, réclamant l’audace du sujet pensant, Herder le fusionne avec l’adage grec “Gnôthi seautôn!”, “Connais-toi toi-même”. Pour parfaire cette fusion, il procède à une enquête générale sur les racines de la littérature, et de la culture de son temps et des temps anciens, en n’omettant pas les pans entiers de nos héritages qui avaient été refoulés par le christianisme, le dolorisme chrétien, la scolastique figée, le cartésianisme abscons, le blabla des Lumières palabrantes, le classicisme répétitif et académique, etc., comme nous devrions nous aussi, sans jamais nous arrêter, procéder à ce type de travail archéologique et généalogique, cette fois contre la “pensée unique”, le “politiquement correct” et le pseudo-testament de Yahvé.

 

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Définition de la “Bildung”

 

Dans la perspective ouverte par Herder, les fondements de l’Etat sont dès lors le peuple, héritier de son propre passé, la culture et la littérature que ce peuple a produites et les valeurs éthiques que cette culture transmet et véhicule. En bref, nous aussi, nous sommes héritiers des Lumières, non pas de celles du jacobinisme ou celles que veut nous imposer le système aujourd’hui, mais de ces “autres Lumières”. Saint-Loup, en critiquant le christianisme et le modèle occidental (soit, anticipativement, les “Lumières” tronquées de BHL et d’Habermas) s’inscrit dans le filon herdérien, sans jamais retomber dans des formes sclérosantes de “tu dois!”. “Sapere aude!” est également pour lui un impératif, lié à la belle injonction grecque “Gnôthi seautôn!”. Toujours dans cette perspective herdérienne, l’humanité n’est pas une panade zoologique d’êtres humains homogénéisés par la mise en oeuvre, disciplinante et sévère, d’idées abstraites, mais un ensemble de groupes humains diversifiés, souvent vastes, qui explorent en permanence et dans la joie leurs propres racines, comme les “humanités” gréco-latines nous permettent d’explorer nos racines d’avant la chrisitanisation. Pour Herder, il faut un retour aux Grecs, mais au-delà de toutes les édulcorations “ad usum Delphini”; ce retour ne peut donc déboucher sur un culte stéréotypé de la seule antiquité classique, il faut qu’il soit flanqué d’un retour aux racines germaniques dans les pays germaniques et scandinaves, au fond celtique dans les pays de langues gaëliques, aux traditions slaves dans le monde slave. Le processus d’auto-centrage des peuples, de mise en adéquation permanente avec leur fond propre, s’effectue par le truchement de la “Bildung”. Ce terme allemand dérive du verbe “bilden”, “construire”. Je me construis moi-même, et mon peuple se construit lui-même, en cherchant en permanence l’adéquation à mes racines, à ses racines. La “Bildung” consiste à chercher dans ses racines les recettes pour arraisonner le réel et ses défis, dans un monde soumis à la loi perpétuelle du changement.

 

Pour Herder, représentant emblématique des “autres Lumières”, le peuple, c’est l’ensemble des “Bürger”, terme que l’on peut certes traduire par “bourgeois” mais qu’il faut plutôt traduire par le terme latin “civis/cives”, soit “citoyen”, “membre du corps du peuple”. Le terme “bourgeois”, au cours du 19ème siècle, ayant acquis une connotation péjorative, synonyme de “rentier déconnecté” grenouillant en marge du monde réel où l’on oeuvre et où l’on souffre. Pour Herder, le peuple est donc l’ensemble des paysans, des artisans et des lettrés. Les paysans sont les dépositaires de la tradition vernaculaire, la classe nourricière incontournable. Les artisans sont les créateurs de biens matériels utiles. Les lettrés sont, eux, les gardiens de la mémoire. Herder exclut de sa définition du “peuple” l’aristocratie, parce qu’est s’est composé un monde artificiel étranger aux racines, et les “déclassés” ou “hors classe”, qu’il appelle la “canaille” et qui est imperméable à toute transmission et à toute discipline dans quelque domaine intellectuel ou pratique que ce soit. Cette exclusion de l’aristocratie explique notamment le républicanisme ultérieur des nationalismes irlandais et flamand, qui rejettent tous deux l’aristocratie et la bourgeoisie anglicisées ou francisées. Sa définition est injuste pour les aristocraties liées aux terroirs, comme dans le Brandebourg prussien (les “Krautjunker”), la Franche-Comté (où les frontières entre la noblesse et la paysannerie sont ténues et poreuses) et les Ardennes luxembourgeoises de parlers romans.

 

Une formidable postérité intellectuelle

 

220px-Hersart_de_villemarque.jpgL’oeuvre de Herder a connu une formidable postérité intellectuelle. Pour l’essentiel, toute l’érudition historique du 19ème siècle, toutes les avancées dans les domaines de l’archéologie, de la philologie et de la linguistique, lui sont redevables. En Allemagne, la quête archéo-généalogique de Herder se poursuit avec Wilhelm Dilthey, pour qui les manifestations du vivant (et donc de l’histoire), échappent à toute définition figeante, les seules choses définissables avec précision étant les choses mortes: tant qu’un phénomène vit, il échappe à toute définition; tant qu’un peuple vit, il ne peut entrer dans un corset institutionnel posé comme définitif et toujours condamné, à un moment donné du devenir historique, à se rigidifier. Nietzsche appartient au filon ouvert par Herder dans la mesure où la Grèce qu’il entend explorer et réhabiliter est celle des tragiques et des pré-socratiques, celle qui échappe justement à une raison trop étriquée, trop répétitive, celle qui chante en communauté les hymnes à Dionysos, dans le théâtre d’Athènes, au flanc de l’Acropole, ou dans celui d’Epidaure. Les engouements folcistes (= “völkisch”), y compris ceux que l’on peut rétrospectivement qualifier d’exagérés ou de “chromomorphes”, s’inscrivent à leur tour dans la postérité de Herder. Pour le Professeur anglais Barnard, exégète minutieux de l’oeuvre de Herder, sa pensée n’a pas eu de grand impact en France; cependant, toute une érudition archéo-généalogique très peu politisée (et donc, à ce titre, oubliée), souvent axée sur l’histoire locale, mérite amplement d’être redécouverte en France, notamment à la suite d’une historienne et philologue comme Nicole Belmont (cf. “Paroles païennes – Mythe et folklore”, Imago, Paris, 1986). Théodore Hersart de la Villemarqué (1815-1895) (photo), selon une méthode préconisée par les frères Grimm, rassemble dans un recueil les chants populaires de Bretagne, sous le titre de “Barzaz Breiz” en 1836. Hippolyte Taine ou Augustin Thierry, quand ils abordent l’histoire des Francs, l’époque mérovingienne ou les origines de la France d’Ancien Régime effectuent un travail archéo-généalogique, “révolutionnaire” dans la mesure où ils lancent des pistes qui dépassent forcément les répétitions et les fixismes, les ritournelles et les rengaines des pensées scolastiques, cartésiennes ou illuministes-républicaines. Aujourd’hui, Micberth (qui fut le premier à utiliser le terme “nouvelle droite” dans un contexte tout à fait différent de celui de la “nouvelle droite” qui fit la une des médias dès l’année 1979) publie des centaines de monographies, rédigées par des érudits du 19ème et du début du 20ème, sur des villages ou de petites villes de France, où l’on retrouve des trésors oubliées et surtout d’innombrables pistes laissées en jachère. Enfin, l’exégète des oeuvres de Herder, Max Rouché, nous a légué des introductions bien charpentées à leurs éditions françaises, parus en édition bilingue chez Aubier-Montaigne.

 

Irlande, Flandre et Scandinavie

 

thomas_davis.jpgLe nationalisme irlandais est l’exemple même d’un nationalisme de matrice “herdérienne”. La figure la plus emblématique de l’ “herdérianisation” du nationalisme irlandais demeure Thomas Davis, né en 1814. Bien qu’il ait été un protestant d’origine anglo-galloise, son nationalisme irlandais propose surtout de dépasser les clivages religieux qui divisent l’Ile Verte, et d’abandonner l’utilitarisme, idéologie dominante en Angleterre au début du 19ème siècle. Le nationalisme irlandais est donc aussi une révolte contre le libéralisme utilitariste; l’effacer de l’horizon des peuples est dès lors la tâche exemplaire qui l’attend, selon Thomas Davis. Ecoutons-le: “L’anglicanisme moderne, c’est-à-dire l’utilitarisme, les idées de Russell et de Peel ainsi que celles des radicaux, que l’on peut appler ‘yankeeïsme’ ou ‘anglichisme’, se borne à mesurer la prospérité à l’aune de valeurs échangeables, à mesurer le devoir à l’aune du gain, à limiter les désirs [de l’homme] aux fringues, à la bouffe et à la [fausse] respectabilité; cette malédiction [anglichiste] s’est abattue sur l’Irlande sous le règne des Whigs mais elle est aussi la malédiction favorite des Tories à la Peel” (cité in: D. George Boyce, “Nationalism in Ireland”, Routledge, London, 1995, 3ème éd.). Comme Thomas Carlyle, Thomas Davis critique l’étranglement mental des peuples des Iles Britanniques par l’utilitarisme ou la “shop keeper mentality”; inspiré par les idées du romantisme nationaliste allemand, dérivé de Herder, il explique à ses compatriotes qu’un peuple, pour se dégager de la “néo-animalité” utilitariste, doit cesser de se penser non pas comme un “agglomérat accidentel” de personnes d’origines disparates habitant sur un territoire donné, mais comme un ensemble non fortuit d’hommes et de femmes partageant une culture héritée de longue date et s’exprimant par la littérature, par l’histoire et surtout, par la langue. Celle-ci est le véhicule de la mémoire historique d’un peuple et non pas un ensemble accidentel de mots en vrac ne servant qu’à une communication élémentaire, “utile”, comme tente de le faire croire l’enseignement dévoyé d’aujourd’hui quand il régule de manière autoritaire (sans en avoir l’air... à grand renfort de justifications pseudo-pédagogiques boiteuses...) et maladroite (en changeant d’avis à tour de bras...) l’apprentissage des langues maternelles et des langues étrangères, réduisant leur étude à des tristes répétitions de banalités quotidiennes vides de sens. Davis: “La langue qui évolue avec le peuple est conforme à ses origines; elle décrit son climat, sa constitution et ses moeurs; elle se mêle inextricablement à son histoire et à son âme...” (cité par D. G. Boyce, op. cit.).

 

PearseMain.jpgCatholique, l’Irlande profonde réagit contre la colonisation puritaine, achevée par Cromwell au 17ème siècle. Le chantre d’un “homo celticus” ou “hibernicus”, différent du puritain anglais ou de l’utilitariste du 19ème siècle, sera indubitablement Padraig Pearse (1879-1916). Son nationalisme mystique vise à faire advenir en terre d’Irlande un homme non pas “nouveau”, fabriqué dans un laboratoire expérimental qui fait du passé table rase, mais renouant avec des traditions immémoriales, celles du “Gaël”. Pearse: “Le Gaël n’est pas comme les autres hommes, la bêche et le métier à tisser, et même l’épée, ne sont pas pour lui. Mais c’est une destinée plus glorieuse encore que celle de Rome qui l’attend, plus glorieuse aussi que celle de Dame Britannia: il doit devenir le sauveur de l’idéalisme dans la vie moderne, intellectuelle et sociale” (cité in: F. S. L. Lyons, “Culture and Anarchy in Ireland 1890-1939”, Oxford University Press, 1982). Pearse, de parents anglais, se réfère à la légende du héros païen Cuchulainn, dont la devise était: “Peu me chaut de ne vivre qu’un seul jour et qu’une seule nuit pourvu que ma réputation (fama) et mes actes vivent après moi”. Cette concession d’un catholique fervent au paganisme celtique (du moins au mythe de Cuchulainn) se double d’un culte de Saint Columcille, le moine et missionnaire qui appartenait à l’ordre des “Filid” (des druides après la christianisation) et entendait sauvegarder sous un travestissement chrétien les mystères antiques et avait exigé des chefs irlandais de faire construire des établissements pour qu’on puisse y perpétuer les savoirs disponibles; à ce titre, Columcille, en imposant la construction d’abbayes-bibliothèques en dur, a sauvé une bonne partie de l’héritage antique. Pearse: “L’ancien système irlandais, qu’il ait été païen ou chrétien, possédait, à un degré exceptionnel, la chose la plus nécessaire à l’éducation: une inspiration adéquate. Columcille nous a fait entendre ce que pouvait être cette inspiration quand il a dit: ‘si je meurs, ce sera de l’excès d’amour que je porte en moi, en tant que Gaël’. Un amour et un sens du service si excessif qu’il annihile toute pensée égoïste, cette attitude, c’est reconnaître que l’on doit tout donner, que l’on doit être toujours prêt à faire le sacrifice ultime: voilà ce qui a inspiré le héros Cuchulainn et le saint Columcille; c’est l’inspiration qui a fait de l’un un héros, de l’autre, un saint” (cité par F. S. L. Lyons, op. cit.). Chez Pearse, le mysticisme pré-chrétien et la ferveur d’un catholicisme rebelle fusionnent dans un culte du sang versé. La rose noire, symbole de l’Irlande humiliée, privée de sa liberté et de son identité, deviendra rose rouge et vivante, resplendissante, par le sang des héros qui la coloreront en se sacrifiant pour elle. Cette mystique de la “rose rouge” était partagée par trois martyrs de l’insurrection des Pâques 1916: Pearse lui-même, Thomas MacDonagh et Joseph Plunkett. On peut vraiment dire que cette vision mystique et poétique a été prémonitoire.

 

En dépit de son “papisme”, l’Irlande embraye donc sur le renouveau celtique, néo-païen, né au Pays de Galles à la fin du 18ème, où les “identitaires” gallois de l’époque réaniment la tradition des fêtes populaires de l’Eisteddfod, dont les origines remontent au 12ème siècle. Plus tard, les reminiscences celtiques se retrouvent chez des poètes comme Yeats, pourtant de tradition familiale protestante, et comme Padraig Pearse (que je viens de citer et auquel Jean Mabire a consacré une monographie), fusillé après le soulèvement de Pâques 1916. En Flandre, la renaissance d’un nationalisme vernaculaire, le premier recours conscient aux racines locales et vernaculaires via une volonté de sauver la langue populaire du naufrage, s’inscrit, dès son premier balbutiement, dans la tradition des “autres Lumières”, non pas directement de Herder mais d’une approche “rousseauiste” et “leibnizienne” (elle reprend —outre l’idée rousseauiste d’émancipation réinsérée dans une histoire populaire réelle et non pas laissée dans une empyrée désincarnée— l’idée d’une appartenance oubliée à l’ensemble des peuples “japhétiques”, c’est-à-dire indo-européens, selon Leibniz): cette approche est parfaitement décelable dans le manifeste de 1788 rédigé par Jan-Baptist Verlooy avant la “révolution brabançonne” de 1789 (qui contrairement à la révolution de Paris était “intégriste catholique” et dirigée contre les Lumières des Encyclopédistes). L’érudition en pays de langues germaniques s’abreuvera à la source herdérienne, si bien, que l’on peut aussi qualifier le mouvement flamand de “herdérien”. Il tire également son inspiration du roman historique écossais (Walter Scott), expression d’une rébellion républicaine calédonienne, d’inspiration panceltique avant la lettre. En effet, Hendrik Conscience avait lu Scott, dont le style narratif et romantique lui servira de modèle pour le type de roman national flamando-belge qu’il entendait produire, juste avant d’écrire son célèbre “Lion des Flandres” (= “De Leeuw van Vlaanderen”). Les Allemands Hoffmann von Fallersleben et Oetker recueilleront des récits populaires flamands selon la méthode inaugurée par les Frères Grimm dans le Nord de la Hesse, le long d’une route féérique que l’on appelle toujours la “Märchenstrasse” (“La route des contes”). De nos jours encore, il existe toute une érudition flamande qui repose sur les mêmes principes archéo-généalogiques.

 

L’idéal de l’Odelsbonde

 

En Scandinavie, la démarche archéo-généalogique de Herder fusionne avec des traditions locales norvégiennes ou danoises (avec Grundvigt, dont l’itinéraire fascinait Jean Mabire). La tradition politique scandinave, avec sa survalorisation du paysannat (surtout en Norvège), dérive directement de postulats similaires, les armées norvégiennes, au service des monarques suédois ou danois, étant constituées de paysans libres, sans caste aristocratique distincte du peuple et en marge de lui (au sens où on l’entendait dans la France de Louis XV, par exemple, quand on ne tenait pas compte des paysannats libres locaux). L’idéal humain de la tradition politique norvégienne, jusque chez un Knut Hamsun, est celui de l’Odelsbonde, du “paysan libre” arcbouté sur son lopin ingrat, dont il tire librement sa subsistance, sous un climat d’une dureté cruelle. Les musées d’Oslo exaltent cette figure centrale, tout en diffusant un ethnopluralisme sainement compris: le même type d’érudition objective est mis au service des peuples non indo-européens de l’espace circumpolaire, comme les Sami finno-ougriens.

 

L’actualité montre que cette double tradition herdérienne et grundvigtienne en Scandinavie, flanquée de l’idéal de l’Odelsbonde demeure vivace et qu’elle peut donner des leçons de véritable démocratie (il faudrait dire: “de laocratie”, “laos” étant le véritable substantif désignant le meilleur du peuple en langue grecque) à nos démocrates auto-proclamés qui hissent les catégories les plus abjectes de la population au-dessus du peuple réel, c’est-à-dire au-dessus des strates positives de la population qui oeuvrent en cultivant le sol, en produisant de leurs mains des biens nécessaires et de bonne qualité ou en transmettant le savoir ancestral. Seules ces dernières castes sont incontournables et nécessaires au bon fonctionnement d’une société. Les autres, celles qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé, sont parasitaires et génèrent des comportements anti-laocratiques: le peuple d’Islande l’a compris au cours de ces deux ou trois dernières années; il a flanqué ses banquiers et les politicards véreux, qui en étaient les instruments, au trou après la crise de l’automne 2008. Résultat: l’Islande se porte bien. Elle a redressé la barre et se développe. Les strates parasitaires ont été matées. Nos pays vont mal: les banquiers et leurs valets politiciens tirent leur révérence en empochant la manne de leurs “parachutes dorés”. Aucun cul de basse-fosse ne leur sert de logis bien mérité. Dès lors tout vaut tout et tout est permis (pourquoi faudrait-il désormais sanctionner l’ado qui pique un portable à l’étal d’un “Media-Markt”, si un patapouf comme Dehaene fout le camp après son interminable cortège de gaffes avec, en son escarcelle, des milliards de dédommagements non mérités?). Les principes les plus élémentaires d’éthique sont foulés aux pieds.

 

Tradition “herdérienne” dans les pays slaves

 

2196788-M.jpgDans les pays slaves, la tradition archéo-généalogique de Herder s’est maintenue tout au long du 19ème siècle et a même survécu sous les divers régimes communistes, imposés en 1917 ou en 1945-48. Chez les Tchèques, elle a sauvé la langue de l’abâtardissement mais s’est retournée paradoxalement contre l’Allemagne, patrie de Herder, et contre l’Autriche-Hongrie. Chez les Croates et les Serbes, elle a toujours manifesté sa présence, au grand dam des éradicateurs contemporains; en effet, les porteurs de l’idéal folciste sud-slave ont été vilipendés par Alain Finkelkraut lors de la crise yougoslave du début des années 90 du 20ème siècle, sous prétexte que ces érudits et historiens auraient justifié à l’avance les “épurations ethniques” du récent conflit inter-yougoslave, alors que le journaliste et slaviste israélite autrichien Wolfgang Libal considérait dans son livre “Die Serben”, publié au même moment, que ces figures, vouées aux gémonies par Finkelkraut et les autres maniaques parisiens du “politiquement correct” et du “prêt-à-penser”, étaient des érudits hors pair et des apôtres de la libération laocratique de leurs peuples, notamment face à l’arbitraire ottoman... Vous avez dit “bricolage médiatique”? En Russie, l’héritage de Herder a donné les slavophiles ou “narodniki”, dont la tradition est demeurée intacte aujourd’hui, en dépit des sept décennies de communisme. Des auteurs contemporains comme Valentin Raspoutine ou Alexandre Soljénitsyne en sont tributaires. Le travail de nos amis Ivanov, Avdeev et Toulaev également.

 

En Bretagne, le réveil celtique, après 1918, s’inscrit dans le sillage du celtisme irlandais et de toutes les tentatives de créer un mouvement panceltique pour le bien des “Six Nations” (Irlandais, Gallois, Gaëliques écossais, Manxois, Corniques et Bretons), un panceltisme dûment appuyé, dès le lendemain de la défaite allemande de 1945, par le nouvel Etat irlandais dominé par le Fianna Fail d’Eamon de Valera et par le ministre irlandais Sean MacBride, fils d’un fusillé de 1916. La tradition archéo-généalogique de Herder, d’où dérive l’idéal de “patrie charnelle” et le rejet de tous les mécanismes anti-laocratiques visant à infliger aux peuples une domination abstraite sous un masque “démocratique” ou non, est immensément riche en diversités. Sa richesse est même infinie. Tout mouvement identitaire, impliquant le retour à la terre et au peuple, aux facteurs sang et sol de la méthode historique d’Hyppolite Taine, à l’agonalité entre “paroles diverses” (Lyotard), est un avatar de cette immense planète de la pensée, toute tissée d’érudition. Si un Jean Haudry explore la tradition indo-européenne et son émergence à l’ère proto-historique, si un Pierre Vial exalte les oeuvres de Jean Giono ou d’Henri Vincenot ou si un Jean Mabire évoque une quantité impressionnante d’auteurs liés à leurs terres ou chante la geste des “éveilleurs de peuple”, ils sont des disciples de Herder et des chantres des patries charnelles. Ils ne cherchent pas les fondements du politique dans des idées figées et toutes faites ni n’inscrivent leurs démarches dans une métapolitique aggiornamenté, qui se voudrait aussi une culture du “débat”, un “autre débat” peut-être, mais qui ne sera jamais qu’une sorte d’ersatz plus ou moins “droitisé”, vaguement infléchi de quelques misérables degrés vers une droite de conviction, un ersatz à coup sûr parisianisé de ces “palabres rationnels” de Habermas qui ont tant envahi nos médias, nos hémicycles politiques, nos innombrables commissions qui ne résolvent rien.

 

Robert STEUCKERS.

Avec la nostalgie du “Grand Lothier”, Forest-Flotzenberg & Nancy, mars 2012.

mercredi, 27 février 2013

Alain de Benoist, le pervers narcissique

Alain de Benoist, le pervers narcissique

par Léonidas Martel

Ex: http://black-flag-and-friends.blogspot.com/


Autre "figure" qui fait l'actualité, en ce moment, c'est Alain de Benoist, depuis qui se fait descendre cette semaine dans Rivarol par Philippe Baillet, l'un des meilleurs traducteurs de Julius Evola. L'hebdomadaire de Jérome Bourbon lui en veut, puisque récemment déjà, Yann Le Kermadec tirait à boulet rouge sur le "pape de la Nouvelle Droite" dans ses colonnes ! Extraits :

“ Dans le cadre d’un dialogue avec la fille du chef retransmis en direct sur Radio Courtoisie le 19 janvier, Benoist déclarait : « Je tiens à dire à Marine Le Pen à quel point j’ai eu le coeur soulevé par certaines critiques » (2) à elle adressées. Ceux qui que Benoist, qui était déjà alors une âme sensible, un grand délicat, avait écrit à plusieurs reprises au début des années 1990, dans la Lettre de Magazine Hebdo, que les idées de Jean-Marie Le Pen « lui soulevaient le coeur ». Mais fin 2004, dans un entretien accordé à L’Aviso, éphémère revue mariniste, Benoist affirmait : « Je n’éprouve aucune animosité personnelle envers Jean-Marie Le Pen. […] De plus, et surtout, je ne suis pas quelqu’un qui hurle avec les loups. "

Il n'y a pas à dire : Alain de Benoist est une pure baltringue ! Il défend désormais une sorte de France fédérale qui reconnaîtrait les communautés et ne chercherait pas uniformiser son substrat humain à l'exemple des Jacobins. Tout cela pourrait être l'objet d'un débat au sein du camp National s'il n'incluait pas dans les communautés de sa France fédérale les immigrés arabo-africains au même titre que les Lorrains et les Gascons. Car, pour lui comme pour Soral, toute idée de combat pour une Europe Européenne est chimérique et odieux. Lui qui était pourtant, dans une autre vie, le chantre du "réalisme biologique"... Comme le disait Boris Le Lay (que je soupçonne d'être Yann Le Kermadec) : " L’idée d’un système intégrant les contraires, on reproduit exactement l’idéal démocratique moderne à savoir un état de droit neutre sur les valeurs tolérant la diversité des moeurs, des identités, des religions. C’est pourquoi contrairement à tout ce qui se dit, Alain de Benoist n’est qu’un démocrate à l’anglo-saxonne qui intègre le fait communautaire là où le jacobinisme étatiste le refuse, un idiot utile du cosmopolitisme."

Citons encore Philippe Baillet :

“ Cet effarant déficit d’incarnation prend aussi d’autres formes, dont peuvent témoigner tous ceux qui ont passé quelques jours en compagnie de Benoist. Celui-ci défend depuis longtemps des idées écologistes mais fume depuis plus longtemps encore comme une pétroleuse et prend sa voiture pour aller acheter sa cartouche de cigarettes. Il illustre volontiers ses revues Éléments et Nouvelle École de nus sculpturaux, brekeriens ou autres, mais n’a jamais pratiqué la moindre discipline physique ni ne s’est adonné au moindre art martial — méthodes qui eussent pu lui conférer un peu de densité charnelle. Il exalte le paganisme “solaire” mais ne met jamais le nez dehors, préférant vivre vissé à son fauteuil et rivé à son ordinateur.“

Ce qui est particulièrement drôle, c'est que dans son article intitulé " Homo Numericus ", Alain de Benoist fustigeait "les « geeks » (« cinglés »), jeunes accros de toutes les technologies numériques, pour ne rien dire des « nolife » qui, eux, n’ont quasiment plus aucun lien avec le monde extérieur et passent 24 heures sur 24 devant leur écran."

Terminons par la conclusion de l'article de Philippe Baillet :

« Le bilan est donc globalement négatif : malgré son énorme bibliothèque, dont il faut souhaiter qu’elle soit un jour prise en charge par une fondation ; malgré son immense culture ; malgré son intelligence exceptionnelle ; malgré son incontestable talent de plume et ses grandes qualités de conférencier, Alain de Benoist, pour des raisons qui tiennent d’abord à son “équation personnelle”, ne peut en aucun cas devenir un point de référence politique et culturel dans la perspective de la guerre civilisationnelle et raciale de demain, qui s’annonce déjà par tant de signes tangibles et qui pourrait être le creuset d’une vraie contre-révolution blanche. »

Bref, on l'aura compris : entre les orgueilleux, les lâches et les pervers narcissiques, il est crucial pour quiconque a la moindre velléité révolutionnaire de faire attention aux gens desquels il s'entoure...

samedi, 23 février 2013

Avez-vous lu Douguine ?

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Avez-vous lu Douguine ?

par Claude BOURRINET

Certains livres viennent à point, comme des fruits de saison.

La question de la temporalité est évidemment cruciale, lorsqu’il s’agit de penser. Il arrive que des œuvres pourrissent en mûrissant. Je relisais dernièrement quelques bouquins d’Alexandre Zinoviev, et je m’étonnais qu’ils fussent si anachroniques, si peu en phase avec ce qu’était devenu le monde depuis 1989, et, faut-il le dire, si illisibles. Les discours sur la réalité, si l’on dissipe les fumets de la mode et des emballements du moment, pâtissent cruellement de la dérive des choses, fût-elle minime. Soudain, c’est une fissure, parfois un abîme, qui les séparent de l’expérience collective ou individuelle, et ils deviennent alors des bavardages, des vapeurs.

Quel est donc le défaut heuristique des écrits de Zinoviev, de tous les dissidents qui s’opposaient à l’empire soviétique, et, plus généralement, de ceux qui étaient plongés dans cette gigantomachie mondiale, mettant en prise les tenants des première et deuxième théories, selon la classification métapolitique d’Alexandre Douguine, c’est-à-dire le libéralisme et le marxisme ? Comment des vérités de l’heure, bien qu’elles ne soient pas devenues pour autant des mensonges, constituent-elles néanmoins des erreurs épistémologiques ?

Il se peut bien que certaines clairvoyances ne se manifestent, ne puissent se manifester, qu’à l’achèvement d’un processus historique. C’est au crépuscule, dit Hegel, que la chouette de Minerve prend son envol. Aussi est-ce lorsque la modernité parvient à son stade terminal, devant notre regard médusé, euthanasiant l’homme, après Dieu, que la conscience vient de ce qu’est la « chose », et qu’elle soit nommable pour tous. Il fallait que la deuxième théorie moderne, le marxisme, après la troisième, le fascisme, qui sont tous deux des tentatives de modernité, mais en même temps des réactions conservatrices au processus dissolvant du libéralisme, pour que la première théorie, le libéralisme, apparût tel qu’en vérité sa nature le fonde, à savoir un destin économique, une « gouvernance » des choses, et un démontage, accompagné d’un bricolage, de la matière humaine.

Or, affirme Douguine avec réalisme, c’est de là qu’il faut partir. De la postmodernité.

Qu’est-ce que peut nous apporter la postmodernité ? D’un point de vue « scientifique » et philosophique, elle est déconstruction théorétique des sociétés. À la suite des penseurs du « soupçon » comme Marx, Nietzsche, Freud, le structuralisme de grands anthropologues tels que Lévi-Strauss ou Foucault, a démontré que la notion de progrès n’était qu’un mythe, à proprement parler une mystification visant à légitimer l’hégémonie universelle de l’Occident, et qu’il n’existait pas, dans l’absolu, de « civilisations » inférieures, ou supérieures. Pire, ou mieux ! ce que l’on appelle « pensée », ou « raison », n’est qu’une construction relative, redevable de la philosophie hellénique, laquelle a « oublié », comme le démontre Heideggger, ce grand penseur capital, auquel se réfère Douguine, l’être, en promulguant la métaphysique occidentale.

Le roi est donc nu. Brutalement, l’usurpation qui laisse croire à sa nature mécanique, irréductible, fatale, place l’entreprise libérale d’arraisonnement idéologique et guerrier du monde comme ce qu’elle est : un mensonge mortel, destructeur des altérités, de la multiplicité de l’être dans le monde.

La première leçon d’Alexandre Douguine apparaît comme une évidence. Le paradigme du flux historique a changé, il faut donc transformer les paramètres, la logique, et le vocabulaire même de notre pensée, si nous voulons non seulement nous opposer à ce qui nous semble inacceptable, mais si nous désirons même avoir accès au monde, et y agir. Il rejoint, par là, l’aventure intellectuelle d’un Alain de Benoist, dont il est proche.

Il va sans dire que toute une panoplie idéologique, comme le projet nationaliste, devient obsolète. Reprenant les analyses de Carl Schmitt, Douguine approfondit le concept de « Grand espace », d’ « Empire », et, particulièrement, d’eurasisme.

Nous, Français, nous sommes nécessairement influencés, lorsque nous abordons la notion d’Empire, par l’épopée napoléonienne, de la même façon d’ailleurs que les Allemands peuvent l’être par le troisième Reich. En Russie, l’équivalent d’un grand ensemble homogène, centralisé, autoritaire et exclusif serait la Russie de Pierre le Grand, lequel ne fit qu’imiter l’Occident. Or, l’empire nationaliste n’est que l’hypertrophie de la nation, donc une manifestation de la modernité, au même titre que l’individu, l’État calculateur, machiavélien et « scientifique », et que la science galiléenne et cartésienne. La preuve est que son expression la plus pure fut la grande révolution de 1789, révolution bourgeoise par excellence.

L’eurasisme, en tant que concept, pour Douguine, ne se cantonne pas à un territoire donné, comme la Russie et ses satellites européens et asiatiques. C’est une « Idée », presque au sens platonicien, générique, qui sert de concept opératoire pour penser les phénomènes postmodernes dans la dimension géopolitique et sociétale. En effet, dans sa course à l’abîme, l’Évangile des temps contemporains, prétendant porter le Bien, mais engendrant misère, désespoir et destruction, rencontre des résistances. Le noyau d’où partit l’expansion moderne, l’Europe, déplacé dans cette terre « purifiée » ethniquement, matrice de la pire utopie de l’histoire, les États-Unis d’Amérique, a été confronté durant deux ou trois siècle à une périphérie, qu’il s’agissait de « civiliser », c’est-à-dire de domestiquer, d’exploiter, d’aliéner, voire de génocider. Cependant, cette « périphérie » n’était rien, aux yeux des « civilisateurs », qu’un terrain vierge de culture, peuplé de sous-hommes, de sauvages ou de barbares.

Or, il était, il est la Terre de plusieurs « civilisations », de « mondes » possédant leur propre manière de voir, de sentir, de raisonner, d’aimer, de haïr, de se confronter avec les aléas du monde. S’inspirant des thèses du penseur américain Huntington, sans faire sienne de manière dogmatique l’idée de « choc », Alexandre Douguine recense un certain nombre de noyaux civilisationnels, comme la Russie, l’Iran, le monde musulman, l’Amérique latine et indienne (l’Amérique bolivarienne et brésilienne), la Chine, l’Inde, peut-être l’Europe (nous y reviendrons). Ces entités enracinées, reposant sur une longue mémoire, présentent des formes disparates. Il n’est pas besoin de s’y attarder ici, il vaut mieux lire l’ouvrage de Douguine, qui analyse parfaitement, avec lucidité et rigueur, le tableau des conflits et des légitimités actuelles. Toutefois, il faut insister sur l’expérience, et l’énergie qui paraissent nous faire espérer un retournement du cours des choses.

Ce qui frappe en effet, c’est que ce qui semblait aller de soi, surtout après la chute du mur de Berlin, devient hautement problématique. D’abord, l’étendue des désastres (économiques, humains, écologiques, culturels, sociaux, etc.). Un autre penseur, Fukuyama, qui, dans son livre La Fin de l’Histoire, proclamait une sorte de paradis consumériste, libéral, comme le fait remarquer Douguine, avec qui il eut des échanges, a reculé avec effroi devant les conséquences d’une machine qui s’emballe, transgresse tout, et ne semble avoir de finalité que le vide, le néant. D’autre part, chacun peut constater que ce qui s’annonçait comme une marche triomphale bute contre des obstacles de plus en plus rudes, aujourd’hui en Syrie, hier en Géorgie, demain dans le Pacifique… ou en Iran… La conquête libérale n’est pas un long fleuve tranquille ! Cela ne signifie pas qu’elle ne puisse réussir. Mais sur quelles ruines ?

Il est aussi un autre aspect du livre de Douguine, outre les éclaircissements théoriques qui nous permettent de mieux appréhender le présent, ce sont toutes les informations qu’il nous livre sur les rapports de forces au sein du pouvoir russe, et des aspirations de l’oligarchie et du peuple russe. Pour ce faire, il lie la longue histoire russe aux événements récents, jusqu’à l’agression provoquée par Saakachvili contre l’Ossétie du Sud. Nous voyons très bien que la Russie, ou l’Eurasie, est à un moment pivot de son histoire, et probablement de celle du monde. Car ce qui se passe là-bas présente un intérêt vital pour nous.

En effet, nous sommes devant un dilemme : être ou ne pas être. En arrimant l’Europe au vaisseau libéral amiral, l’oligarchie européenne a choisi le néant historique, la domesticité ou la complicité, et, pire, la « culture » de la destruction, la « destructivité » néo-libérale. Autrement dit, c’est un suicide, à tous les sens du terme. Il est évident que nous ne sommes pas Russes, bien que les Slaves aient souvent été très proche de notre cœur. Le projet eurasiatique nous met en demeure de réagir, et d’être. C’est une urgence, un devoir, un destin. Être de « bons Européens », comme disait Nietzsche… N’est-il pas trop tard ? Existe-t-il, ce substrat populaire, encore présent en Russie (pour combien de temps, peut-être ?), ce projet politique, autre que celui, vicié à la base, des bureaucrates de Bruxelles, et, surtout, cette spiritualité, cette métaphysique, cette théologie, cette liaison existentielle entre la terre et le ciel, les éléments du territoire, les rêves, les élans, qui se sont manifestés en Iran, qui soudent encore, par l’Orthodoxie, le peuple russe (sans qu’une cœxistence soit impossible avec d’autres spiritualités, d’autres ethnies), ou qui fortifient la foi des musulmans ? Car, s’inspirant du mystique iranien Sohravardî, Douguine nous rappelle que c’est en Orient que le Soleil se lève, et qu’en Occident, il se couche. Échapperons-nous à cette fatalité pour retrouver un destin historial ?

Claude Bourrinet

• Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique. La Russie et les idées politiques du XXe siècle, Éditions Ars Magna (B.P. 60 426, 44004 Nantes C.E.D.E.X. 1), 2012, 336 p. Pour recevoir le livre, écrire à l’éditeur, en accompagnant cette demande d’un chèque de 32 € franco.

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 4 novembre 2012.


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lundi, 18 février 2013

G. Faye: Un regard français sur la Russie

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Inédit en français !

Guillaume Faye 

UN REGARD FRANÇAIS SUR LA RUSSIE

À Irina Ermakova 

INTRODUCTION   

Si j’aime la Russie, c’est peut-être parce que, dans toute mon éducation qui fut pourtant imprégnée de nationalisme français bonapartiste, on m’a toujours appris que la culture russe – littérature, peinture, musique, sciences – était incontournable. Pour moi l’image de la Russie était celle d’un immense pays, lointain, mais néanmoins très proche. J’étais définitivement russophile, comme un russe peut être francophile, bien que ni l’un ni l’autre ne connaissent jamais très bien la nature profonde de ceux qu’ils aiment.

Pourquoi est-il important pour moi de m’intéresser à la Russie ?  Parce qu’elle est un des piliers centraux de la civilisation européenne et des Blancs, au sens planétaire. Après les nombreux livres que j’ai publiés, dont plusieurs ont été traduits en russe et à la suite des conférences où je fus invité à Moscou et St.Petersbourg, le Pr. Pavel Tulaev m’a demandé d’exprimer quel regard je portais sur la Russie. Mais aussi, avec lui,  plusieurs amis russes, après la publication en France de mon livre Mon Programme (qui est un programme politique idéal pour la France et l’Union européenne) m’ont demandé : ”quel serait ton programme pour la Russie ? ” Si par exemple « tu devenais notre Tzar », me dit en plaisantant la pianiste Irina Ermakova.

Je ne pense pas que les Tzars règneront de nouveau sur la Russie – mais sait-on jamais ? – ni que les Russes accepteraient comme dirigeant un Français qui ne parle pas leur langue. Mais enfin, j’ai réfléchi, beaucoup plus modestement, aux analyses et aux conseils que je pourrais donner aux dirigeants russes s’ils m’en faisaient la demande. Mon point de vue extérieur de Français ami de la Russie, complètement en dehors des luttes internes russes, donc empreint d’une certaine objectivité distante, pourra peut-être vous intéresser.

Mais avant d’aborder les grandes lignes d’un programme pour la Fédération de Russie, permettez-moi de commencer par une analyse de votre cher pays et de votre grand peuple.  Un certain nombre de choses pourront vous choquer ou vous déplaire légèrement, mais je déteste mentir. Mon regard n’est qu’impression et non point vérité, car cette dernière est hors de portés des hommes lucides.     

I.   IMAGES DE LA RUSSIE VUES DE FRANCE

À vingt ans, j’avais lu tout Dostoievski, tout Tolstoï, tout Tchékov et, je dois l’avouer, pas une seule ligne de la littérature américaine. On m’avait présentée cette dernière comme « vulgaire », « grossière », ce qui est d’ailleurs très exagéré. « Rien à voir avec l’âme russe ». L’expression d’ « âme russe » est une expression très française qui date du XIXe siècle. Elle sous-entend que la Russie à une profondeur métaphysique et romantique, une dimension tragique, dont notre culture française serait dépourvue. Mes parents, qui étaient des anti-communistes convaincus, allaient curieusement souvent en Union soviétique pour visiter les musées et aller aux concerts. Il ne leur serait jamais venus à l’idée d’aller à New-York ou à Los Angeles, parce qu’ils pensaient que là-bas, il n’y avait pas de « culture » digne de ce nom.  De « haute culture », s’entend.

Il y aurait dans les paysages, les  regards, les romans et le cinéma russes une mélancolie et une profondeur, triste ou exaltée, très éloignées de la légèreté française. La culture russe serait une culture allemande en plus tragique encore. Une culture véritablement ”continentale”. Quant à la culture américaine, elle serait mercantile, racoleuse, superficielle comme ses séries télévisées.

 Mais en même temps, les cultures russe et allemande seraient, bien que profondes, « lourdes » et quelque peu « ennuyeuses »...

Bien entendu, tout cela ne rassemble que des clichés, empreints d’énormes erreurs,  mais il est intéressant de le mentionner d’un point de vue sociologique. Les préjugés font, par exemple, qu’on n’enseigne pas en France la philosophie russe dans les programmes.

Vue d’un point de vue français traditionnel, enraciné dans la longue histoire de mon pays, la Russie apparaît de prime abord comme une planète extrêmement différente. La Russie, et l’ensemble des territoires immenses qu’elle a conquis jusqu’au Pacifique, est un énorme espace territorial, principalement continental, où il faut parcourir des milliers de kilomètres pour changer de climat ou de paysages, où les conditions de vie sont rudes, où la nature n’est pas hospitalière. L’inverse même de l’Hexagone français où tout change en cent kilomètres et où la nature offre des conditions de vie faciles.

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Dans les milieux gaullistes, en France, (contrairement aux USA), l’idée d’ ”Union soviétique” n’était pas prise au sérieux. On ne parlait que de Russie ou d’Empire russe. Le communisme soviétique était considéré comme un simple régime passager. Le danger communiste était représenté par le Parti communiste français et ses affidés qui infiltrent tous les syndicats et l’Éducation nationale. L’idée même de « menace soviétique », incarnée par le Pacte de Varsovie, faisait sourire. Contrairement aux Américains, aux Anglais, aux Allemands,  les milieux gaullistes n’ont jamais cru à une attaque soviétique. D’ailleurs, De Gaulle avait retiré la France de l’OTAN et avait construit la force nucléaire française selon la doctrine de « défense tous azimuts », c’est-à-dire contre tout agresseur d’où qu’il vienne.

Contrairement à l’Allemagne, les Français n’ont jamais perçu la Russie comme une menace. Il n’y a pas de russophobie en France, alors qu’il existe, notamment dans la classe politique un anti-américanisme récurrent et vivace ( ce qui est contradictoire avec l’américanisation culturelle et la fuite des cerveaux aux USA). Même durant la guerre froide, quand on parlait de « menace soviétique », les Français étaient les seuls Européens à ne pas y croire. Et l’histoire leur a donné raison : puisque l’OTAN, qui était censé n’avoir pour seule utilité que de défendre l’Ouest contre le Pacte de Varsovie n’a jamais été aussi actif que depuis que ce dernier n’existe plus...

L’inféodation du Parti communiste français à Moscou (surnommé alors par les anti-communistes « l’œil de Moscou ») n’a jamais beaucoup gêné les gouvernements français. Les analystes français (voir Hélène Carrère d’Encausse) étaient les seuls en Occident à prédire la fin prochaine du communisme soviétique, du fait de ses propres faiblesses intérieures ; alors que les Américains surestimaient et la puissance et la stabilité de l’URSS, afin de maintenir l’Europe sous leur dépendance ”protectrice”. Dans les milieux gaullistes, on ne croyait pas à la pérennité de l’Union soviétique et l’on parlait de « Russie », jamais d’ « URSS ».

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, cela a ressemblé à la chute de l’Empire Otoman. La Turquie s’est extraite de l’Empire Ottoman comme la Russie s’est extraite de l’Union soviétique.  En dépit de ses énormes inconvénients, le régime communiste a fonctionné comme une barrière qui a préservé la Russie par exemple de l’immigration de masse afro-asiatique que subit l’Occident et qui est en train de défigurer l’Union européenne. Elle l’a préservée aussi de l’influence des idéologies occidentales décadentistes et des modes, mœurs, traits culturels et mentalités pathologiques qui en découlent et qui relèvent de l’inversion des valeurs. Malheureusement – j’y reviendrai plus bas – le peuple russe n’est plus aujourd’hui protégé contre cette influence délétère.      

L’opinion française aujourd’hui s’intéresse beaucoup à la Russie, beaucoup plus que du temps de l’URSS.  Par exemple, le premier quotidien national Le Figaro  publie chaque mois un supplément gratuit, La Russie Aujourd’hui  uniquement consacré aux analyses et événements politiques, économiques, culturels, scientifiques russes.  Aucun autre pays, à part les Etats-Unis,  ne bénéficie d’une telle curiosité.

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Le régime instauré par Vladimir Poutine suscite l’enthousiasme dans les milieux identitaires et nationalistes de l’Europe de l’Ouest, surtout en France. Évidemment, la plupart des gens qui applaudissent ainsi M. Poutine ne connaissent absolument pas la Russie. Mais le fait que le régime de votre Président suscite tant de haine dans les médias occidentaux force, par contrecoup, les nationalistes européens à le considérer comme une sorte de dieu, de sauveur.  Ce qui est évidemment exagéré.   

Les médias de gauche bien-pensants en France, soit 80%, considèrent implicitement ou explicitement la Russie comme un pays « non-démocratique » et Vladimit Poutine comme un autocrate insensible et cynique entouré d’une clique brutale et corrompue. Le plus extraordinaire c’est que ce jugement  est porté par des intellectuels et des politiciens européens qui bafouent tous les jours la démocratie en construisant une Union européenne purement technocratique aux mains de « commissaires » non-élus et en imposant aux populations autochtones  des mesures contraires à leurs intérêt et à leur souveraineté.

Vis-à-vis du régime actuel russe, depuis que M. Poutine l’a pris en main, on observe en France deux opinions contradictoires : la première, issue de la gauche et distillée dans de nombreux médias, présente le régime russe comme non-démocratique, autoritariste, irrespectueux des Droits de l’Homme. Comme une sorte d’héritier en basse intesité du régime soviétique. Cette position est d’autant plus curieuse qu’elle provient d’intellectuels qui étaient jadis affiliés au communisme et qui, avec le PCF, soutenaient le régime soviétique comme le plus ”démocratique” du monde, adoraient le Cuba de Fidel Castro, la Chine du tyran Mao, le Cambodge de Pol Pot ou l’Albanie d’Henver Hojda.  

La seconde opinion, qui provient de la droite (selon les catégories françaises), présente au contraire M. Poutine comme un modèle parfait. Un bon exemple de restauration de l’autorité de l’État et de sain nationalisme, bien éloigné de la mollesse et du laxisme des gouvernants de l’Union européenne.

Ces deux positions sont évidemment exagérées. M. Poutine n’est ni le Diable ni le Sauveur. Néanmoins, les grands médias français européens et occidentaux, qui se veulent les défenseurs des Droits de l’Homme, du pluralisme et de la liberté d’expression, ont une très mauvaise opinion du régime russe. L’opposition y est présentée comme fantoche et manipulée, la presse et les médias comme soumis au pouvoir, les journalistes libres comme persécutés, les élections comme truquées, etc. Ceux qui profèrent ces opinions oublient qu’en Europe de l’Ouest règne une idéologie dominante néo-totalitaire qui criminalise ou marginalise toute opinion dissidente. À Paris, j’ai été poursuivi et condamné en justice pour deux de mes livres, parce que je critiquais l’immigration allogène et l’islamisation de la société. La justice de mon prople peuple me condamnait parce que je le défendais !  Cela ne m’a pas fait pleurer, plutôt rire.  Pourtant, quand je parle à Moscou, il y a des choses que je puis dire librement, mais pas à Paris !   

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Le Russe est perçue en France sous un double aspect, et cela n’a beaucoup changé depuis les observations du marquis de Custine.  Pour faire simple, et au risque de choquer mes lecteurs russes : une élite exceptionnellement intelligente, douée pour les sciences et les arts, et une masse abrutie, alcoolisée, primitive. Ce cliché grossier perdure dans les esprits et il correspond exactement à ce qu’on pensait du temps des Tzars.

 J’ai rencontré dans la bourgeoisie russe, la bonne société moscovite, des Russes méprisants qui n’étaient pas loin de penser la même chose. J’ajoute que mes compatriotes français ont l’art de classer les nations en catégories et de les juger selon des schémas simples. Les Américains, par exemple, sont jugés exactement comme les Russes : une élite remarquable et un peuple inculte. Mes compatriotes ont cette étrange propension à s’estimer implicitement un peuple supérieur à tous les autres, ce qui est contradictoire avec le fait que les Français sont les plus pessimistes du monde sur leur propre avenir.

II. LA DOUBLE ÂME RUSSE OU L’AIGLE BICÉPHALE

L’idée que je propose d’ une certaine schizophrénie russe n’est pas du tout péjorative envers le peuple russe, elle est seulement descriptive. Et bien entendu, ce n’est qu’une intuition qui n’a rien de scientifique. Examinons rationnellement cette hypothèse.  L’âme double, contradictoire, de la Russie se manifeste dans plusieurs domaines, qui dépendent tous les uns des autres. De la géopolitique à la psychologie.

Tout d’abord, le partage entre l’Europe et l’Asie, au dessus de l’Oural. Les Russes sont-ils Européens ou Sibériens et Asiatiques ?  Ensuite, on peut noter le conflit  entre la volonté de puissance impériale russe et le sentiment de ne pas être vraiment une grande puissance.  Le sentiment russe de grandeur a été blessé par les amputations réalisées à la suite de la chute de l’URSS. La fin de cette dernière a été vécue comme une dramatique perte de puissance. Et d’ailleurs M. Poutine n’a-t-il pas déclaré qu’il s’était agi d’une catastrophe géopolitique ?  Ce qui fait qu’aujourd’hui la mentalité russe me semble partagée entre un complexe de supériorité et un complexe d’infériorité.  

L’immensité du territoire de la Fédération de Russie a donné aux Russes une perception de la nation et de la politique très différente des autres Européens. La Russie, du fait de son étendue et de son climat rude, est malaisée à gouverner, comme d’ailleurs à protéger. 

D’où un sentiment obsidional, la peur de l’encerclement. Encerclement qui est d’ailleurs un des aspects de la politique de Washington vis à vis de la Russie, en essayant de l’affaiblir à la fois par l’Ouest et par le Sud. Beaucoup de Russes sont partagés entre le sentiment d’appartenir à une grande puissance blessée et en même temps d’être relégués au rang d’un pays sans grande importance, simple exportateur de pétrole et de gaz. D’où un double sentiment de nostalgie et de revanche nationale.

Le sentiment national russe est d’autant plus fort et légitime que l’État russe est un des plus anciens du monde, symbolisé par les dynasties tzaristes, tout comme le Japon, la Chine ou la France. Ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne ou de l’Italie ni de la plupart des autres pays du monde. (1) 

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À cheval sur l’Asie et l’Europe (d’où le symbole de l’Aigle bicéphale), la Russie a toujours eu des difficultés à se sentir pleinement européenne. Pourtant elle l’est : la majorité de la population et des activités économiques sont situées à l’ouest de l’Oural. Les ancêtres des Russes étaient des peuples nord-européens et toute l’histoire de la Russie est imbriquée avec celle de l’Europe.

Pour résoudre cette contradiction, j’avais proposé le concept d’Eurosibérie, alliance géostratégique et économique entre l’Europe de l’Ouest, l’Europe centrale et la Fédération de Russie  Mon ami le Pr. Pavel Tulaev m’a conseillé de préférer plutôt le concept d’Euro-Russie, conseil que j’ai suivi. En revanche, je trouve très maladroit psychologiquement d’utiliser le terme d’Eurasie. Ce concept n’est pas pertinent, car il suppose une alliance de fond avec les peuples chinois et asiatiques d’Extrême-orient, ce qui relève de la naïveté et de l’angélisme.  Ces peuples seront toujours nos adversaires. Ils n’ont aucune connivence ethnique avec nous.  Ils ne cherchent qu’à nous dévorer. Notre frontière est sur l’Amour – le fleuve du même nom.

Les Russes sont partagés entre deux sentiments : un nationalisme obsidional de repli sur soi (complexe d’infériorité) et un désir de prouver au monde entier qu’ils sont un grand peuple dominateur (complexe de supériorité). Cette contradiction s’est retrouvée dans la Russie tsariste, sous le régime de l’URSS et dans la Russie post-communiste actuelle.

Une chose m’a étonnée quand j’ai discuté avec plusieurs nationalistes russes, c’est ce leitmotiv : nous n’avons besoin de personne, et surtout pas de l’Europe de l’Ouest. J’ai eu le sentiment d’une surestimation de la force russe, ainsi qu’un désir d’isolement et d’autosuffisance. Mais en même temps, je comprends ce sentiment de rejet de l’Europe de l’Ouest et de l’Occident, compte tenu de l’idéologie mortelle qu’ils diffusent : en particulier les excès des ” Droits de l’Homme”, le cosmopolitisme, la xénophilie, l’islamophilie, le laxisme face à l’immigration de conquête, l’abandon des valeurs de base, c’est-à-dire un décadentisme suicidaire.  

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Le nationalisme est une très bonne chose (bien meilleure que le masochisme national qui frappe les Européens de l’Ouest) mais il devient dangereux quand il empêche de regarder ses propres défauts. Or, les Russes refusent souvent de regarder leurs propres défauts, et donc de les corriger. Ils sont très susceptibles sur leur grandeur nationale, tout comme les Américains et les Chinois d’ailleurs. Et l’effondrement de l’ « Empire soviétique » a créé un sentiment de frustration, celui d’une grandeur passée.

La psychologie russe est partagée entre la mélancolie et l’exubérance, l’abattement et l’exaltation, le découragement et l’enthousiasme, la lucidité et l’aveuglement, le pessimisme excessif et la négligence, le génie scientifique et artistique issu d’un constructivisme admirable, et le laisser-aller.  

Mais sans la Russie, la civilisation européenne ne serait pas ce qu’elle est, notamment sur le plan scientifique. Et sans la Russie, la civilisation européenne ne peut pas continuer d’exister. Les Russes sont très fiers de leur passé. Ils ne cultivent pas l’auto-dérision et l’ethnomasochisme comme les Européens de l’Ouest. Ils s’enorgueillissent des apports artistiques, philosophiques, technologiques majeurs de leur peuple à l’ensemble de l’humanité. Dans les milieux que j’ai rencontrés, même si l’on admet que le communisme soviétique fut nuisible, on ne peut s’empêcher d‘éprouver une légitime fierté à l’idée que la Russie fut la première puissance dans la conquête spatiale. À mon sens, ce ne fut nullement du fait du communisme mais de celui du génie russe. Car il existe véritablement un génie russe, des musiciens aux ingénieurs, des peintres aux physiciens, des poètes aux philosophes. Je définirais ce genie russe comme une exceptionnelle capacité intuitive. 

La faiblesse du Russe, c’est qu’il est pudique, parfois maladroit ; il se sait pas se vendre. Il ne possède pas cette extraordinaire « vanité brillante » des Français ni cette « naïveté affirmative » des Américains ( les Français et les Américains se complètent très bien).  L’orgueil blessé : voilà ce qui frappe dans la mentalité russe d’aujourd’hui. La nostalgie de la « grande puissance soviétique » – même associée à un rejet de l’ère communiste–  ou de la période grandiose des Tsars  est associée à un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident, donc à un désir d’imitation.

 L’URSS et le régime soviétique ne furent qu’une parenthèse dans l’histoire de la grande Russie. À l’inverse de la Révolution française, qui fut un énorme volcan, la Révolution d’Octobre fut une toute petite éruption, même à l’échelle mondiale. Plus exactement : la Révolution française (qui fit suite à la Révolution américaine) fut une petite éruption qui laissa d’énormes traces durables, tandis que la Révolution bolchévique fut une énorme éruption, éphémère, et qui laissera peu de traces, ou pas du tout. On ne le savait pas dans les années 60, mais maintenant, on le sait. On le sait, parce que le « Bolchévisme », qui était pourtant regardé en Occident depuis le début du XXe siècle comme un mouvement d’une ampleur sans précédent, qu’on le considérât comme un danger absolu ou un idéal lumineux, était une montagne qui a accouché d’une souris.  

Cette remarque permet d’établir un  parallèle entre la Russie et la France, mais aussi avec la Chine. Ces trois nations ont connu une révolution sécante, c’est-à-dire qui a coupé leur histoire en deux.  La France en 1789, la Russie en 1917, la Chine en 1949. Or, dans le cas de la Chine et de la France, cette révolution a donné lieu à un nouveau régime qui n’a jamais été aboli. Au contraire, en Russie, le nouveau régime a été aboli en 1991. Ce qui donne un avantage à la Russie : en effet, dans la mentalité russe et dans la mémoire de l’État post-communiste, le fil a été renoué avec le passé monarchiste tzariste. Ce qui permet  d’associer dans la même continuité historique la Russie des Tzars, la Russie soviétique et la Russie actuelle. D’où la notion vivante de « Russie éternelle ». Sur ce point précis, les Russes ne sont pas schizophrènes ! 

En France, en revanche, nous sommes schizophrènes : l’idéologie dominante pense implicitement la France comme associée à la ”république” apparue en 1789, en méprisant, en dévalorisant par fanatisme idéologique latent, l’immense période de la royauté sacrée née à Reims pendant laquelle s’est véritablement construite la France. Napoléon a bien essayé de regrouper l’héritage royal et l’héritage révolutionnaire, mais il a échoué ou plutôt à moitié réussi.  De sorte qu’aujourd’hui, comme l’a dit Jean Raspail dans un article du Figaro qui a fait scandale, nous avons « la Nation contre la République ».  Cela est très grave, parce que, dans la mentalité officielle, l’État français se pense de manière idéologique et non pas ethnique. Comme si la France avait commencé en 1789. Et comme si la « Grande Révolution » était l’acte fondateur symbolique du peuple français, à l’image de la Déclaration d’indépendance américaine. En ce sens, la France s’auto-mutile de son passé et de son identité ethnique, ce qui autorise à penser que n’importe qui peut devenir Français comme n’importe qui peut devenir Américain . Cela explique en partie la folie des élites politiques françaises qui ouvrent le pays à toutes les immigrations invasives et accordent la nationalité à tout le monde, ce qui ne pourra déboucher que sur la disparition pure et simple de la France, par oubli tragique de la notion d’identité ethnique, que Napoléon acceptait parfaitement.

Les Russes, en revanche – comme d’ailleurs les Japonais et les Chinois – ont cette chance de penser leur propre pays comme une nation, comme un ensemble ethnique plus que comme un régime politique. La Russie actuelle n’envisage pas son acte fondateur avec la naissance du régime soviétique. Ce dernier, par un marxisme-lénisisme ou un trotskysme universalistes inspirés par la Révolution française, risquait d’abolir la notion ethnique de « russe » au profit de la notion purement abstraite et idéologique de « soviétique ». Heureusement pour les Russes, ce n’est pas ce qui s’est produit.  La notion de patrie, avec sa dimension ethnique et sa continuité historique multiséculaire, est restée la plus forte. En France, malheureusement, la « république », notion abstraite et idéologique, passe avant la « patrie », notion historique, concrète et charnelle.

NOTES.

(1) Officiellement, la France (qui succède à la Gaule) naît comme nation et comme État avec le baptème et le sacre de son premier roi, Clovis (Chlodoveigh, selon la dénomination franque germanique) à Reims, en l’an 496, soit 20 ans après la fin de l’Empire romain d’Occident, donc après la fin de l’Antiquité, selon la chronologie traditionnelle.  Pendant treize siècles, tous les Rois de France seront sacrés à Reims, sans discontinuer. En 1996, la République française fut obligée, à regret, d’accepter une modeste célébration des 1.500 ans de la France en tant qu’État. Ce dernier est donc le plus ancien des États-nations européens. Le second plus ancien État-nation européen constitué est la Russie.

 

III LA SITUATION ACTUELLE DE LA RUSSIE : GULLIVER ENCHAÎNÉ

 

L’impression que je ressens est que, comme Gulliver enchaîné par les nains pendant son sommeil, la Russie ne profite pas des forces immenses qui sont les siennes et semble trop dépendante de faiblesses qu’elle tarde à corriger. Permettez-moi  de brosser une analyse critique de votre pays, certainement imparfaite, mais destinée à vous faire réagir.

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Tout d’abord, a Russie est-elle en deuil de l’URSS ?

La chute et le démantèlement de l’URSS a surpris et choqué beaucoup de Russes qui ont ressenti comme l’effondrement d’un Empire. Son remplacement par la CEI (la Communauté des États Indépendants) n’était qu’un petit lot de consolation. M. Poutine a qualifié la fin de l’URSS de grande catastrophe. Il est évident que cet événement a choqué le nationalisme et la fierté impériale russes, tout comme la décolonisation avait heurté les sensibilités attachées à l’ « Empire français » et au « British Empire ».

Gorbatchev lui-même, au cours d’une émission diffusée le 20 mai 2012 par la cinquième chaîne publique française, a reconnu qu’il désirait moderniser et démocratiser l’URSS mais certainement pas aboutir à la fin de l’Union soviétique. Au passage, il a violemment fustigé et critiqué Boris Eltsine, le traitant d’arriviste obsédé par le pouvoir personnel ; mais il n’a pas dit un mot sur Vladimir Poutine. Il n’a pas non plus évoqué sa prestation publicitaire pour la marque française de maroquinerie de luxe Vuitton...

L’URSS s’est en fait effondrée d’elle-même et les Russes ont eu beaucoup de chance d’échapper à la guerre civile, au moment du putsh raté de 1991. Mitterrand, alors au pouvoir en France, était lui aussi affolé à l’idée de la fin de l’URSS et de la réunification allemande après la chute du rideau de fer. C’était le seul dirigeant occidental à ne pas souhaiter la disparition du bloc communiste, qui était pour lui un facteur de stabilité et d’équilibre contre la toute-puissance américaine et le retour d’une Allemagne unie.

 En réalité, l’Union soviétique était gangrénée de l’intérieur et ne pouvait que disparaître, comme d’ailleurs tout le « système socialiste » qui s’effritait depuis les années 80 et qui ne pouvait pas résister à l’offensive culturelle américano-occidentale ni à l’économie de marché que la Chine elle-même venait d’adopter. Le système des États ”socialistes” fermés était ingérable. Mais la fin du bloc soviétique pouvait aussi être une chance : parce qu’elle signifiait un retour des nations ethniques en Europe. Malheureusement, il n’est pas certain que cette chance ait été saisie.   

Ce qui semble le plus incroyable à un Français, c’est que les Russes aient pu maintenir un système communiste si longtemps (70 ans) alors qu’il y avait chez les élites russes beaucoup moins de communistes ou de vrais marxistes qu’en France ! Cela fait partie des paradoxes de l’Histoire.

Au final, la dispartition de l’URSS fut-elle une bonne chose pour la Russie ? Et l’éclatement de l’Empire ottoman fut-il une bonne chose pour la Turquie ? Difficile de répondre à cette question ; une chose est sûre : l’URSS n’était plus viable. La Russie, en effet, aurait eu à gérer le poids de populations allogènes et de peuples-satellites qui auraient posé encore plus de problèmes que n’en posent ceux du Caucase. L’immense superficie actuelle de la Russie est bien suffisante pour lui assurer puissance, influence et prospérité.   

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Abordons maintenant les faiblesses et les forces  de la Russie.

En premier lieu, l’état de santé de sa population laisse fortement à désirer, notamment à cause de l’alccolisme. L’espérance de vie y est  inférieure à celle de l’Occident, et même à celui de l’ancien régime soviétique ; le système sanitaire n’est pas performant pour la majorité de la population, et souvent même moins bon que celui de l’Union soviétique pour les classes pauvres. L’extrême richesse des millionnaires moscovites et la vitrine de la mégapole de Moscou qui  rivalise avec New-York, Paris, Berlin, Londres ou Shanghaï ne parviennent pas à cacher une trop grande pauvreté  d’une  partie de la population et l’émergence insuffisante d’une classe moyenne aisée. Les campagnes et les petites villes de l’immense territoire de la Fédération de Russie sont toujours dans un état de dénuement impensable pour un pays qui se veut “développé ”. Les conditions de vie des soldats de l’armée russe, notamment des conscrits, ne sont pas reluisantes. Les personnes âgées et les retraités vivent souvent dans des conditions très difficiles.

 La faiblesse la plus préoccupante de la Russie concerne sa démographie. Et ce point est capital, pour l’avenir de n’importe quel peuple. C’est beaucoup plus grave que les problèmes économiques, politiques, militaires, etc. La Russie perd chaque année plus d’un million d’habitants parce qu’elle ne fait plus assez d’enfants. Qu’est-ce sera la Russie à la fin du XXIe siècle, si les Russes disparaissent peu à peu, parce qu’ils ne se reproduisent pas ? Elle ne sera plus qu’un souvenir pour les peuples dominants du futur. Cela dit, cette terrible maladie du suicide démographique touche tous les pays blancs dans le monde. Et en Europe de l’Ouest en premier lieu. N’oublions pas qu’un vide se remplit par un plein. Un peuple qui a un immense territoire et qui ne se reproduit pas suffisamment est nécesairement condamné à se faire envahir, submerger, remplacer.

Une autre faiblesse de la Russie est qu’elle ne parvient pas à protéger ses frontières sibériennes d’une lente et insidieuse invasion par des migrants chinois. Les Russes ne doivent jamais perdre de vue (et certains d’entre eux l’oublient) que la Chine est structurellement sa rivale, voire son ennemie, et qu’elle vise, à moyen terme, à s’approprier les richesses de la Sibérie orientale et d’y mener une immigration clandestine. Les Chinois pillent les technologies des Blancs, et notamment des Russes dans les domaines militaires et spatiaux.  Les Russes qui, par sentiment anti-occidental (un sentiment que je comprends parfaitement par ailleurs) s’imaginent que la Chine est leur indéfectible alliée, se trompent lourdement. La Chine est un très vieux joueur de go, qui ne joue que pour elle.

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Abordons maintenant la notion de « guerre culturelle » que j’avais développée en France dans plusieurs de mes livres.  Perdre cette guerre culturelle serait une catastrophe pour la Russie.

La guerre culturelle est aussi importante, voire plus, que la guerre militaire et la guerre économique. La force d’un peuple, d’une nation, c’est son âme, sa mentalité, son identité ethno-culturelle, avant ses armées, ses laboratoires et ses usines. En ce sens, le rayonnement culturel russe comme la résistance culturelle russe sont insuffisants. L’URSS avait essayé de construire une politique culturelle offensive mais c’était autour des thèmes polico-idéologiques du communisme soviétique, donc c’était maladroit et voué à l’échec face à l’artillerie sophistiquée de la guerre culturelle mondiale menée par l’Occident sous la direction des USA. 

En tout cas, il est vraiment dommage et, pour moi, inacceptable, que la télévision et les médias audiovisuels russes relayent massivement, dans les séries TV, les musiques, etc. la sous-culture américanomorphes, de manière souvent pire encore que ce qui se pratique en France. C’est un très mauvais moyen de former la jeunesse

Il faut bien prendre conscience que l’imprégnation culturelle d’un certain décadentisme occidental peut avoir des conséquenses irréparables : par exemple diffuser les idéologies du métissage, de l’ethnomasochisme, de la xénophilie, de l’homophilie, de l’art dégénéré et pseudo-créatif qui sont toutes des poisons qui, si on les bloque pas, détruiront l’identité de votre peuple, comme ils sont en train de ronger celles des autres peuples blancs.    

Certes, et c’est un bon point, la société russe résiste (notamment avec l’opposition aux Gay Prides) mais insuffisamment. Car les médias russes sont beaucoup trop imprégnés par les virus culturels.  J’insiste sur le danger considérable pour votre Russie de l’idéologie multiraciale, pseudo-tolérante, importée d’Occident. Ne suivez pas l’exemple de l’Europe occidentale. Cette mentalité maladive, inspirée par une fausse conception des Droits de l’Homme,  ouvre la porte à l’islamisation et à la colonisation de peuplement par des masses allogènes. Ce qui est paradoxal, puisque l’islam est puritain et opposé à toutes les libertés. Mais toute décadence est paradoxale.  

En lisant en traduction française la presse russe, j’ai bien compris qu’un certain nombre d’idées empoisonnées pénétraient la Russie. Celles-là même qui, paradoxalement,  parties des pays d’Occident  sont en train de les détruire. Une intelligentsia moscovite  petersbourgeoise, essayant d’imiter les imbéciles de Saint-Germain-des-Prés, aimerait que la Russie soit plus « ouverte », plus « tolérante », se félicite que les équipes sportives russes puissent accueillir des athlètes d’origine « multicolore » etc. Ils en appellent, tout en sourire, au recul d’une certaine identité russe – et blanche. Ils détestent le nationalisme russe « obtus ». Ils communient dans l’ « antiracisme », nouvelle religion suicidaire de l’Occident. Au fond, ils détestent la Russie elle-même et son identité. Le même scénario qu’en France se reproduit : xénophilie et ethnomasochisme. Le poisson pourrit par la tête. 

Bien sûr, le mal, le virus, sont chez vous les Russes bien moins avancés que chez moi en France. Mais enfin, ils progressent, subrepticement. Et si vous les laissez progresser, ils vous dévoreront.

Cette intelligentsia, qui fait de la subversion culturelle (beaucoup plus dangereuse que la subversion politique) s’avance masquée. Je me demande si le pouvoir du Kremlin a bien conscience que les enjeux métapolitiques et culturels sont encore plus importants que les enjeux politiques. 

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J’aborde maintenant la question de l’ économie de la Russie : on peut la traiter d’ « économie déséquilibrée ».

Le régime de M. Eltsine a trop rapidement privatisé des pans du secteur public et a jeté l’économie dans le chaos. Il a favorisé une oligarchie financière spéculative qui est toujours une catastrophe pour une économie. Surtout qu’une partie de cette oligarchie s’est formée non pas à partir d’industriels compétents, d’entrepreneurs  hardis mais sur un vivier d’anciens apparatchiks du régime soviétique qui cherchaient avant tout à se partager un gâteau plutôt qu’à moderniser et à développer l’économie russe.  L’arrivée de Vladimir Poutine, en 2000, a marqué l’arrêt de ce chaos et la remise en ordre de l’État et de l’économie. Mais le travail est insuffisant et  loin d’être terminé :  l’économie russe est beaucoup trop aux mains de clans d’intérêts dirigés par des néo-féodalités. Ce système sclérosant est  un frein au développement. De plus, il a tendance à trop concentrer l’économie sur le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) et des matières premières au détriment d’une expansion industrielle dans tous les secteurs, notamment de pointe.

Ce qui manque à la Russie, c’est une « classe d’entrepreneurs », pour reprendre le concept de Joseph Schumpeter, comme en disposent les USA, le Japon, l’Europe de l’Ouest et maintenant le Brésil et la Chine. Et il ne s’agit pas seulement de grandes entreprises : les économies puissantes dépendant d ‘un tissu de petites et moyennes entreprises innovantes et exportatrices. C’est ce qui fait que la Russie dépend trop des pays asiatiques et occidentaux pour ses importations. La Russie exporte des matières premières mais importe des produits manufacturés, ce qui pas sain à terme.

La Russie connaît d’énormes “bulles socio-économiques” qui l’apparentent à un pays du tiers monde, à côté d’autres bulles technologiques qui en font un pays hyper-développé. De ce point de vue, il y a une parenté entre la Russie, l’Inde, le Brésil et la Chine. Les services publics et les infrastructures, en particulier de transport, laissent à désirer. L’économie russe est très (et trop) dépendante des matières premières pétro-gazières, mais celles-ci lui ont permis d’assainir les finances de l’État fédéral. Après un fort déclin, à la suite de la chute du régime soviétique, l’industrie russe de pointe se redresse, notamment dans les domaines aéronautiques, spatiaux et militaires. Mais c’est insuffisant.

Le tissu industriel russe est beaucoup trop faible et dépendant des investissements étrangers et des importations. L’industrie de biens de consommation et l’innovation dans le secteur manufacturier et dans l’économie numérique sont nettement inférieurs à ce qu’on peut attendre d’une ”grande puissance”. Il en va de même de la recherche et de la formation d’ingénieurs. De plus, un trop grand nombre de jeunes cerveaux russes s’expatrient en Occident. La puissance du secteur des hydrocarbures (qui est une sorte de drogue financière et qui ne durera pas éternellement) a trop fait négliger le développement d’un tissu économique diversifié comme celui des USA ou celui que la Chine est en train de se constituer.  

  Sur le plan économique, la Russie compte trop sur ses ressources naturelles immenses, mais qui sont nécessairement épuisables, et n’a pas assez développé l’innovation industrielle et technologique, où elle est surclassée par les autres grands ensemble mondiaux. C’est d’autant plus dommage que la Russie possède un important capital scientifique et inventif, lié à son génie propre.  Alors qu’elle n’est pas handicapée comme l’Europe de l’Ouest, les USA ou le Japon par des coûts de productions salariaux trop élevés, la Russie, depuis la fin du régime soviétique, n’en a pas profité pour créer des industries classiques ou innovantes exportatrices. Elle a laissé la Chine le faire à sa place.  

La Russie souffre d’un aussi d’un « déséquilibre économique géographique »  Des zones hyper-développées côtoient des zones sous-développées, comme en Inde, au Brésil, au Mexique, en Chine par exemple. Cette situation est inconnue à un tel degré en Europe occidentale ou en Amérique du Nord. Bien sûr, cela est à mettre au compte de l’immensité du territoire et de la rigueur du climat.  Mais il est capital pour les Russes de régler ce problème.

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La Russie est aussi minée par la corruption, comme d’ailleurs la majorité des pays du monde, notamment les « émergents ». Cette corruption de l’administration et des élites nuit à l’efficacité et à la puissance. Pour deux raisons : elle constitue un prélèvement sur le PIB et renchérit les investissements ; elle freine une action efficace de l’administration. Les mafias sont insuffisamment combattues et les pouvoirs centraux et locaux se trouvent en prise avec des luttes de clans et d’intérêts financiers particuliers. Tout cela a un effet paralysant qui nuit à l’intérêt général. Ces pratiques sont un frein redoutable à l’essor économique de la Russie.

Autre point grave : les gouvernements russes ont laissé se dégrader l’environnement naturel de leur immense pays, sans aucun souci écologique.  Tout cela par négligence et intérêt pour le seul court terme. Sur ce point là aussi, les choses devront changer.  

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Fin 1991, la Russie a perdu le quart de ce qu’était le territoire de l’URSS et la moitié de son ancienne population, ce qui n’est pas un mal, pour des raisons ethniques. Mais elle reste, avec 17 millions de Km2 étalés sur 9 fuseaux horaires, le plus vaste pays du monde.  Mais, par rapport à son territoire largement vide, la Russie est sous-peuplée ; elle est menacée par son déclin démographique et le risque d’une invasion migratoire, en provenance du sud et du sud-est.  Une Sibérie vide attirera le plein chinois.

La Russie bénéficie d’une chance : ses ressources fossiles, pétro-gazières. Elles lui permettent d’accumuler un puissant capital financier pour investir dans la création d’industries à haute valeur ajoutée, dans les infrastructures intérieures, la recherche-développement, l’élévation du niveau de vie populaire. Mais attention à ne pas suivre la trace des monarchies pétrolières arabes, qui n’investissent que dans du vent, par exemple des achats de prestige d’hôtels de luxe à Londres ou à Paris ou dans le tourisme, qui est un secteur économique volatil et fragile.

 

Une autre force de la Russie réside dans la qualité de son potentiel humain, notamment de ses élites scientifiques. Mais, attention, ce potentiel est très menacé par l’exil des jeunes chercheurs et ingénieurs , notamment vers les Etats-Unis où ils sont bien mieux payés. Il faut noter que la France connaît le même problème, mais pour une autre raison : le chômage et une pression fiscale insupportable.

Une autre force de la Russie réside dans son arsenal nucléaire, qui lui confère un poids international très important, puisqu’elle toujours la seconde puissance dans ce domaine. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que l’arme nucléaire n’est qu’une composante parmi beaucoup d’autres de la puissance. À quoi sert de posséder des vecteurs nucléaires contre un ennemi improbable lorsque, par exemple, comme la France, on se laisse envahir par le bas, par une immigration de peuplement incontrôlée en provenance du monde arabo-musulman et de l’Afrique ?

La Russie bénéficie aussi du dynamisme de son industrie militaire et spatiale, mais qui peut être mis en péril par un déficit en matière informatique. Pour résumer, on pourrait dire que la stabilité et le renouveau de puissance de la Russie sont encore fragiles et instables. Ils reposent principalement sur les ressources pétro–gazières, sur une certaine remise en ordre par le régime de M. Poutine qui a réussi à cristalliser un  sentiment patriotique et une majorité populaire autour du parti Russie Unie.

Beaucoup de mes amis russes critiquent le régime de M. Poutine. En tant que Français, il serais malvenu que je porte un jugement sur ce dernier. Mais que diraient-ils si leur pays était dirigé par les politiciens décadents, anti-patriotiques, pleutres, obsédés par la préférence étrangère, que nous connaissons en France ?
Mais c’est la question sociale qui menace le plus la stabilité du régime actuel de la Russie et son renouveau. Pour restaurer sa force et accomplir son destin, la Russie ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale d’injustice sociale et de lutte des classes.  

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Abordons maintenant le problème américain et la politique étrangère russe.

La politique du gouvernement américain d’encercler la Russie et de l’empêcher d’émerger comme une grande puissance comparable à ce que fut l’URSS est parfaitement normale et compréhensible. Il ne faut pas la diaboliser et la juger de manière morale. Il faut simplement la combattre, comme un joueur d’échec combat un autre joueur d’échec.

Les gouvernements américains, habitués à l’idée de super-puissance thalassocratique, ont toujours eu peur des grands ensembles continentaux, notamment la Russie et la Chine. Ainsi que d’une éventuelle Europe péninsulaire unie. C’est le jeu. Ils se comportent avec la Russie comme ils se comportaient avec l’URSS. À l’époque, d’ailleurs, l’anticommunisme n’était qu’une « dérivation », selon le concept de Vilfredo Pareto, un prétexte pour endiguer la puissance russe. Car les Américains n’avaient absolument pas peur du ”communisme” en tant que tel. Les choses n’ont pas changé avec la fin de l’URSS. Contrairement à beaucoup d’analystes un peu naïfs, je pense que la « guerre froide » existera toujours parce qu’elle est dans la nature des rapports géostratégiques de puissance. C’est d’ailleurs une bonne chose car cela excite la saine compétition entre les hommes et les nations et évite la ”guerre chaude”. Une guerre froide de basse intensité a repris entre la Russie et les USA qui, fondamentalement, refusent un monde multipolaire. 

Le bouclier anti-missile proposé par les Américains en Europe centrale, soi disant pour parer à une menace iranienne, est un piège hypocrite. Mais cette tentative d’encerclement et de neutralisation de la Russie par les USA est beaucoup moins préoccupante que la menace islamique qui pèse sur le Caucase – et dont, d’ailleurs, Washington se réjouit. La politique américaine est très hypocrite : elle dit viser la « stabilité » et la paix, mais en fait, ne cesse de créer le désordre et l’instabilité. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Syrie, toujours sous le prétexte de promouvoir la ”démocratie”.

Pour contrer l’ ”impérialisme unilatéral américain”, ou plutôt, en évitant la langue de bois, la puissance géo-économique et géostratégique des USA, la Russie participe à l’ensemble pluricontinental nommé le BRICS (Brésil, Russie, Inde , Chine, auquel on pense à adjoindre assez artificiellement l’ Afrique du Sud.) Ce sont ce qu’on appelle les « pays émergents ». Mais la Russie doit se méfier. Surtout de la Chine qui est le cas même de ce qu’on peut appeler un faux allié

Dans les crises lybienne, syrienne et iranienne, le gouvernement russe, parfois soutenu par la Chine, a toujours eu soin de prendre une position exactement contraire à celle des pays occidentaux, comme du temps de la guerre froide. Mais cette posture est sans avenir : les pays arabo-musulmans et le Moyen-Orient sont ingérables. Ce sera toujours un bourbier. À mon sens, les pays de l’Union européenne comme la Russie devraient avoir une attitude de neutralité et d’indifférence.

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Parlons maintenant d’une autre question sensible. Le quotidien Le Figaro prêtait récemment à M. Poutine le désir à terme de voir l’Ukraine et la Biélorussie de nouveau rejoindre la Russie comme du temps de l’URSS. Je n’oserais pas me prononcer si cela est possible ou non, mais une telle ambition semble très difficile à réaliser. Certes, Kiev est un centre historique de création de la Russie, une partie de la population ukrainienne se sent russe et l’autre pas du tout. L’Ukraine est en tout cas un État instable, fragile, désuni. Les tensions entre  les gouvernements russes et ukrainiens sur le gaz, sur la base de Sébastopol ne sont pas prêtes de s’apaiser.

Un Anschluss de la Russie sur l’Ukraine (beaucoup moins sur la Biélorussie) créerait une crise internationale et rendrait  les USA et l’Otan furieux. Certains pensent qu’il faudrait se diriger vers une partition de l’Ukraine, où la partie qui se sent russe rejoindrait la Russie dans une nouvelle République autonome et où l’autre partie formerait un nouvel État indépendant. Je n’ai pas, en tant que Français,  la pétention de me prononcer sur ce point, qui est, malgré tout, un détail. Je n’ai pas à m’interférer dans ce genre de petites querelles. Comme le voyait déjà Aristote, les États multinationaux sont difficilement viables. J’ai par exemple à Paris des amis ukrainiens, parfaitement bilingues et russophones mais qui font preuve d’une russophobie qui m’a surpris.

Ce qui m’a choqué, c’est que la notion fondamentale de « race blanche » ne semblait pas les effleurer. Exactement comme les accrochages stupides entre Irlandais et Britanniques, Basques, Catalans, Espagnols, Wallons, Flamands, Corses et j’en passe, il y a des dizaines de cas en Europe. Le micro-nationalisme, par ailleurs aveugle à l‘invasion ethnique extérieure,  mobilise les sensibilités de ce qu’il faut qualifier d’esprits faibles.    

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Les analystes de la CIA, relayés par la presse française, ont formulé un pronostic : le régime actuel russe, dominé par Mr. Poutine est plus ou moins despotique et ressemble à celui des Tzars. Il va s’effondrer, face à une révolte populaire

Plusieurs think tanks américains, relayés par les médias français, prédisent que le régime ” autoritariste” et ”anti-démocratique” de M. Poutine finira par s’effondrer, à la manière des autocraties arabes. Car il existerait une opposition de plus en plus puissante, une ”aspiration démocratique” que le pouvoir affaibli du Kremlin, entaché en outre d’illégitimité, ne pourrait plus longtemps contenir. C’est ainsi qu’on prédit une sorte de nouvelle révolution en Russie, une ”révolution orange”, qui renversera le ”système Poutine”. Ce dernier serait installé sur une poudrière. 

Cette analyse est-elle vraie ou correspond-elle à un souhait des milieux dirigeants occidentaux ? Je pencherais pour la seconde hypothèse. Ce n’est pas du tout le souçi du bien-être du peuple russe qui anime ces milieux intellectuels, politiques et journalistiques. Ils sont, plus simplement, très inquiets et furieux des aspects nationalistes de l’actuel régime russe, qui ne s’aligne pas à 100% sur la politique américano-occidentale et qui développe des valeurs contraires à la vulgate idéologique cosmopolite des élites ”démocratiques” européennes et américaines.

Que diraient ces milieux si le Kremlin suivait mes recommandations ? (voir plus loin). Ils ne seraient plus animés par l’antipathie mais saisis par l’horreur. En effet, selon moi, la politique  poutinienne manque de vigueur et de détermination par bien des aspects, notamment sur le plan crucial de la préservation et le développement de l’homogénéité ethnique russe.

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Voici en réalité ce qui s’est produit : après l’effondrement de l’URSS et la fin du régime communiste, les sphères dirigeantes de l’Ouest avaient espéré voir apparaître, avec la fin de la guerre froide et l’installation de M. Eltsine au pouvoir, une Russie soumise, devenue une simple puissance régionale, sans ambitions géopolitiques, un nouveau marché ouvert et un fournisseur docile de matières premières.

Mais l’avènement, avec M. Poutine, d’un régime qui entendait refaire de la Russie une grande puissance fut une douche froide, une immense déception. Tout est donc entrepris (jusque, probablement, au financement de l’opposition) pour renverser le régime actuel. Ce n’est pas tant l’avenir de la ”démocratie” pour le peuple russe qui importe que le souçi d’empêcher tout nationalisme russe, tout retout au statut de grande puissance.

Bien entendu, dans cette entreprise, des pays qui furent jadis dans l’orbe soviétique, comme la Pologne et les pays Balte, ont joué à fond la carte pro-US, pro-OTAN et anti-russe. Sous prétexte qu’ils étaient toujours menacés par l’impérialisme russe. Soyons sérieux : cet argument est aussi stupide que si la France prétendait qu’elle était toujours menacée par le militarisme allemand  ou l’Irlande par une invasion anglaise.

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Le pouvoir russe n’a pas admis l’intervention de l’Otan en Libye, pilotée par la France, pour renverser Kadhafi, qui outrepassait l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU. D’autant moins que la Libye s’apprêtait à signer un important contrat d’armement avec la Russie. La position du Kremlin est assez juste : les interventions des Occidentaux en faveur des « révolutions arabes » (soit directement par bombardements ou commandos au sol, soit indirecterment par livraison d’armes ou activités des services secrets) pour instaurer la Sainte Démocratie ont été d’une rare stupidité et complètement contre-productives. Comme en Irak, elles ont abouti à  installer une guerre civile endémique et à mettre les islamistes au pouvoir. Et si c’était précisément se demandent certains, ce que cherchait, avec machiavélisme,  le pouvoir américain ?

En Syrie (où la Russie utilise la base navale de Tartous), je ne puis qu’approuver la position de la Russie à l’heure où j’écris ces lignes en août 2012 : les effusions de sang sont dans les deux camps – comme toujours dans les pays arabes et moyen-orientaux –  mais la rebellion contre Bachar El Assad fut provoquée et armée à la fois par l’Arabie saoudite et les monarchies islamiques, par une Europe de l’Ouest naïve et stupide  (« démocratie ! ») et par le cynisme de l’administration américaine. La seule position correcte, destinée de plus à protéger les chrétiens d’Orient, fut celle de la diplomatie russe, beaucoup plus réaliste que celle des Occidentaux, dont le bellicisme stupide et irréfléchi aboutit à installer partout l’islamisme. Cet islam qu’ils aiment tant et qui, avec l’immigration afro-maghrébine, envahit l’Europe de l’Ouest, ne suscite aucune réaction de défense sur leur propre territoire ancestral. Ahuries par la religion fallacieuse des Droits de l’Homme (qui n’a rien à voir avec les véritables Droits de l’Homme de 1789) et par un culte néo-totalitaire, orwellien, de la « démocratie », les élites politiques de l’Union européenne suivent une stratégie globale suicidaire. La Russie y échappe encore. Pour combien de temps ? Imiter l’Occident et l’Union européenne serait pour votre pays une catastrophe.     

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Vladimir Poutine essaie de redonner à la Russie un statut militaire de grande puissance mondiale, qu’elle avait perdue avec la fin de l’Union soviétique. En février 2012, il a annoncé un programme de réarmement portant sur plus de 700 milliards d’euros, ce qui est très positif à la fois pour l’économie et l’industrialisation, mais aussi pour retrouver un statut international crédible. Cet objectif est très important pour l’ensemble des Européens. Il est fondamental que la Russie redevienne une grande puissance militaire internationale.  Mais elle ne pourra le redevenir qu’à deux conditions : 1) remise en ordre de l’armée russe, qui présente de graves dysfonctionnements 2) Construction d’une base industrielle et technologique en coopération avec les industries d’Europe de l’Ouest. De ce point de vue, l’achat à la France de navires de guerre de type Mistral est une des rares bonnes choses qu’on peut noter et qui a fait furieusement enrager le Pentagone.  Il avait existé jadis un programme, après la chute du communisme, de fabrication d’avions de combat communs entre Sukhoï  et Dassault. Voilà le genre de pistes qu’il faudrait relancer.

 IV  QUEL  PROGRAMME POLITIQUE POUR LA RUSSIE ?   

La Russie ne souffre pas du tout d’un ”déficit démocratique” comme le croient certains intellectuels russes qui veulent imiter l’Occident sans le connaître. La Russie souffre d’orientations et de pratiques intérieures inappropriées et de mauvaises habitudes, notamment bureaucratiques, mais aussi de désordres dans l’organisation, de laisser-aller et de corruption. Il serait catastrophique de singer les institutions politiques pseudo-démocratiques des pays de l’Union européenne et encore moins l’idéologie déficiente qui les anime.  Conserver un pouvoir fort est essentiel pour tout peuple. Sa légitimité, selon mon maître Aristote, repose « moins sur sa forme que sur les décisions qu’il prend ». Et, toujours selon lui, « les bonnes décisions politiques sont celles qui défendent l’intérêt de la Cité et non pas celui des hommes qui les prennent ». Examinons donc quels conseils je pourrais donner si le Kremlin me chargeait de définir globalement la politique de la Russie dans les trente ans à venir. Ils sont de même inspiration que ceux que j’ai donné à mes compatriotes dans mon essait Mon Programme récemment paru en France.    

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La première chose, la plus importante, c’est le fondement anthropologique, bien avant l’économie, la technologie ou la géopolitique. Un peuple est fait d’êtres humains apparentés, femmes et hommes, pas d’une masse indistincte.  Si j’avais un mémorandum à remettre au Kremlin, je commencerais ainsi, par cette indication fondamentale : « ne suivez surtout pas l’exemple de la France et des Européens de l’Ouest . Rejetez l’idéologie multiraciale et de l’hospitalité envers les migrants–envahisseurs afro-asiatiques, dont l’islam est la bannière. Rejettez cette fausse interprétation des Droits de l’Homme. Préserver l’identité ethnique et anthropologique du peuple russe et sa reproduction doit être votre priorité absolue, avant même la puissance et la prospérité économique. Car l’arbre ne vit et ne meurt que par la santé de ses racines. » 

Voici les principaux objectifs d’une stratégie globale pour le pouvoir russe :   

1)  Politique d’immigration zéro

Aucune tolérance envers une immigration afro-asiatique. Pas de ”pompe aspirante” : aucune aide sociale ou autre pour les étrangers, expulsion immédiate des clandestins. Pas de suppression des visas, même pour les ressortissants de l’Union européenne. Limitation de l’obtention de la nationalité russe. Lutte contre l’émigration chinoise en Extrême-Orient russe.

2) Relancer la natalité russe

  Instaurer une politique familiale volontariste et audacieuse avec l’objectif que les naissances dépassent le nombre de décès, ce qui n’est pas le cas. Deux méthodes pour cela : un système généreux d’allocations familiales et un prêt d’État immobilier aux jeunes ménages avec remboursement dégressif.  

3) Restaurer la santé publique

Améliorez les hôpitaux, rémunérez mieux le personnel, augmentez les taxes sur l’alcool, réprimez avec sévérité l’ivresse publique.

4) Simplifier l’administration

Divisez par deux le nombre de fonctionnaires, rationalisez les ministères. Simplifiez toutes les procédures administratives, beaucoup trop lourdes, pour les investissements privés.

5) Lancer une grande politique anti-corruption.

La corruption ou les fraudes  sont  très souvent provoquée par des rémunérations trop basses. La corruption gangrène l’administration russe. Mais lutter contre la corruption est très difficile parce qu’il faut des magistrats et des policiers incorruptibles, ce qui est rarement le cas.  Donc, vous devez créer un corps spécial « anti-corruption », muni de pouvoirs importants, sélectionné par le patriotisme et très bien rémunéré.  

Les deux seuls moyens connus de lutter contre la corrution sont de revaloriser fortement les bas salaires des fonctionnaires et d’appliquer des sanctions très lourdes, dont par exemple la révocation immédiate et sans indemnités même en cas de corruption légère.

6) Développer la Sibérie de manière volontariste.

Actuellement, la Sibérie est exploitée de manière anarchique et sans respect de l’environnement. Pourtant, avec toutes ses ressources naturelles, y compris minières, elle est potentiellement le Far East de la Russie et de l’Europe.

7) Améliorer les infrastructures routières et ferroviaires

C’est la condition indispensable pour attirer les investissements. Votre  réseau routier et ferroviaire n’est pas au niveau. Ne laissez pas la Chine et la Corée du Sud faire seule des partenariats industriels avec l’Europe pour les TGV

8)  Multiplier les accords de coopération bilatérale avec l’Europe

Par exemple, dans les domaines militaire et spatial, comme cela s’est fait avec la participation spatiale russe au programme européen de lanceurs de satellites et les accords franco-russes de construction de navires militaire.

 9) Développer  une économie innovante, créatrice d’emplois et exportatrice.

Limitez les impôts et les prélèvements sur les entreprises N’empruntez pas sur les marchés mondiaux, mais ne levez que des emprunts nationaux, par bons du Trésor, sans créanciers internationaux et surtout pas chinois. Réinvestissez systématiquement les bénéfices des exportations d’hydrocarbures dans les secteurs de haute technologie et dans la recherche.

 10) Préservation de l’environnement naturel et développement de l’industrie nucléaire

 Surtout sans céder à l’idéologie écologiste (qui n’a rien d’écologique), relancez la filière nucléaire russe.

11) Politique culturelle défensive et offensive.

Pour lutter contre l’invasion de la sous-culture américanomorphe, notamment audiovisuelle (Tv, cinéma, musiques, etc.) qui se déverse sur la jeunesse, l’État russe doit encourager les productions et créations russes originales et aussi essayer de les vendre et de les exporter dans le monde entier, et en particulier en Europe. Il n’est pas normal qu’en Europe de l’Ouest, il n’y ait pratiquement aucune production audiovisuelle diffusée en provenance de Russie. Vous devez aussi créer en Europe des institutions pour faire apprendre et diffuser la langue russe. Est-il normal qu’en France il y ait plus de gens qui apprennent le mandarin chinois ou l’arabe que le russe ? 

12) Éducation de la jeunesse. Politique d’’excellence en matière d’éducation.

Maintenir et développer un système éducatif d’excellence et très sélectif. Il doit être disciplinaire et surtout ne pas être pollué par le contre-exemple du laxisme de l’Europe de l’Ouest. Dès l’école primaire puis secondaire. Développer, dans l’enseignement supérieur, un filière d’excellence en économie. D’une manière générale, il faut porter l’effort sur la haute technologie, les sciences, la recherche.

13) Politique de défense.

Investir au maximum dans l’exportation militaire et le spatial.  Passer à une armée de métier, professionnelle, sans service militaire ni conscrits, plus réduite en nombre mais mieux équipée. Réduire le tonnage d’une marine de guerre obsolète et construire de vrais porte-avions, en coopération avec la France. Passez des partenariats avec les avionneurs européens, notamment français et suédois. Influez pour un accord d’achat mutuel d’équipements militaires russo-européen, hors USA.

14) Politique étrangère et orientation diplomatique globale

La Russie doit concentrer tous ses efforts, selon une stratégie de joueur d’échec : non pas à s’opposer systématiquement à la stratégie de Washington de manière défensive, mais faire semblant de l’ignorer ; non pas chercher une alliance avec la Chine qui joue une carte machiavélienne. Mais proposer à l’Europe, notamment à l’Allemagne et à la France, des partenariats concrets sur de grands projets, technologiques, industriels et de coopération militaire. 

L’Euro-Russie, telle que je la conseillerais au Kremlin, viserait à proposer à l’Union européenne une alliance militaro-industrielle globale destinée à remplacer l’OTAN. Mais en le faisant de manière progressive et souple, habile. L’essentiel est d’avoir un objectif final, quelles que soient les voies pour y parvenir.

 Interrompez toutes les négociations avec les Américains pour les réductions de l’arsenal nucléaire. Car c’est un marché de dupes, une ruse. L’administration américaine cherche tout simplement à désarmer la Russie sans avoir la moindre intention de se désarmer elle-même.

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Dans tous les domaines, les chantiers sont énormes, vu l’immensité du territoire. D’où la nécessité d’avoir un pouvoir fort, beaucoup plus que dans les pays d’Europe de l’Ouest. Qu’est-ce qu’un bon pouvoir fort ?

Tout d’abord, ce n’est pas un pouvoir anti-démocratique, injuste ou despotique. C’est au contraire un pouvoir juste, parfaitement honnête, sans corruption, où les dirigeants oeuvrent pour leur patrie, pas pour leurs intérêts. Le modèle du bon pouvoir fort, c’est le Général De Gaulle. Le communisme soviétique n’était pas un pouvoir fort, mais un mauvais pouvoir fort. Ce n’est pas une raison pour choisir un pouvoir faible.

Ensuite, un bon pouvoir fort est celui qui agit rapidement et clairement, qui décide vite. ll ne se laisse pas influencer par les lobbies, paralyser par les clans politiciens ou affairistes. Et puis, surtout dans une nation fédérale immense comme la Russie, il sait s’imposer aux pouvoirs régionaux et éviter que ces derniers ne se transforment en féodalités.

CONCLUSION

Les mêmes institutions ne sont pas adaptables à tous. Vous, Russes, vous ne devez pas copier l’Occident mais rester autonomes, originaux. Vous devez simplement respecter le principe aristotélicien selon lequel l’autorité du pouvoir central doit  d’abord rechercher le bien du peuple et la puissance de la Cité – ou de la nation. 

Et puis,  en dernière instance, la force et la durée reposent dans une nation sur la qualité des chefs, force de caractère, courage, abnégation, patriotisme, intelligence, intuition, force de travail. Et notamment sur la capacité du Chef de l’État à mobiliser, à galvaniser le peuple, à le motiver. Et ceci est d’autant plus vrai que la nation est grande. Mais cela ne se décrète pas. C’est le hasard de l’histoire qui le décide.

***

Les Russes ne doivent pas se laisser impressionner par les leçons de morale et de démocratie donnés par l’Occident, c’est-à-dire par les politiciens, les idéologues et les journalistes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Car en matière de démocratie, si l’on prend le cas de l’Union européenne, il y a de quoi rire : l’Union européenne est une bureaucratie non élue qui impose aux peuples européens un régime contraire à leurs intérêt. Et notamment qui organise, de manière que l’on peut qualifier de criminelle, l’immigration de peuplement, c’est-à-dire l’invasion de l’Europe. Cette accusation est valide contre tous les gouvernements français de droite ou de gauche qui se sont succédés depuis trente ans.   Les donneurs de leçons voient la paille dans l’œil des autres mais non point la poutre qui est dans le leur.   

Quoiqu’il en soit, il est, à mon avis, de l’intérêt de tous les peuples européens ou d’origine européenne que la Russie soit, au XXIe siècle, la première puissance mondiale blanche.  Les États-Unis, et maintenant l’Europe de l’Ouest avec la catastrophique immigration de peuplement (remplacement de population) ne sont déjà plus au sens strict des puissances blanches, des nations blanches. La Chine, l’Inde, le Japon, etc., en revanche, restent globalement  des puissances mono-ethniques.

L’idée d’une Terre pacifique est une utopie grandiose mais stupide. Les peuples blancs auront toujours besoin d’une entente entre eux, surtout au XXIe siècle. En ce sens, comme je l’ai toujours dit, l’ethnopolique est plus importante que la géopolitique.  L’idée universaliste (communiste-bolchévique ou capitaliste-occidentale) d’une humanité unie est irréalisable et contraire à la nature humaine. Car la nature humaine est fondée sur le principe d’hétérogénéité compétitive et agressive, comme tout le reste du vivant.

 ***

 La Russie est dans le même bain que toutes les nations blanches : affronter le déclin, se redresser et entamer la renaissance. Pour cela, la Russie (la partie saine et consciente des Russes) porte une grande responsabilité. Car elle représente une part fondamentale de l’humanité blanche, autrement dit européenne. Les Etats-Unis ne sont pas un ennemi mais un adversaire, comme je l’ai souvent dit. La vision ethnopolique du monde et non plus strictement géopolitique suppose une sorte d’alliance, dont les formes restent à construire. L’avenir, surtout dans un monde globalisé (c’est paradoxal) appartient aux races, aux peuples, aux liens ethno-biologiques et culturels, plus que jamais.

Il faut réléchir à ce concept d’Eurosibérie, que mon ami Pavel Toulaev m’a demandé de transformer en Eurorussie, à juste titre :  l’union stratégique, de la Bretagne au détroît de Behring de tous les peuples-souche de même sang, débarassés des parasites et des envahisseurs. Y compris avec les populations blanches américaines (les vraies).  Quelle idée, me direz-vous ! Quel rêve de fou ! Mais les idées aujourd’hui impensables seront peut-être réalisées demain, toute l’histoire humaine n’est-elle pas un chemin de fous, une route imprévisible ?        

 ***

 En dépit des maux dont elle souffre, la Russie est tout de même un pays où la conscience ethnique et la résistance à l’invasion migratoire est très nettement plus marquée qu’en Europe, et où les forces de résistance et de reconquête existent et peuvent parfaitement l’emporter. La jeunesse, malgré les efforts effrénés de l’Occident pour la corrompre par tous les moyens, reste tout de même nettement plus saine qu’ici. C’est aussi le pays où les forces nationalistes et identitaires sont les plus nombreuses et les mieux organisées. En France, mes idées choquent, elles sont considérées comme dangereuses, donc réprimées. Pas en Russie où je puis écrire et parler en toute liberté. Les Russes sont un peuple malade, comme les autres peuples européens et blancs en général, mais on a l’impression que la conscience de la maladie et la volonté de guérir y sont plus têtues qu’ailleurs. C’est pour cela que je prône une alliance entre les mouvements identitaires russes et ouest-européens, afin d’éviter que les identitaires russes ne se replient sur eux-mêmes. À condition évidemment d’éviter les folklores ridicules et passéistes. La Russie doit être le centre de la reconquête et de la révolution. Tel sera le sens de la nouvelle Révolution russe.

GF.

 

dimanche, 17 février 2013

Interview of Dari Dugina

Interview of Dari Dugina :

“We Live In The Era Of The End”

 

Open Revolt is very happy to present a conversation between the Eurasian Youth Union’s Dari Dougina and our own James Porrazzo.

Dari, the daugher of Alexander Dugin, in addition to her work in the Eurasian Youth Union is also the director of the project Alternative Europe for the Global Revolutionary Alliance.

Dari you are a second generation Eurasianist, daughter of our most important thinker and leader Alexander Dugin. Do you care to share with us your thoughts on being a young militant this deep into the Kali Yuga?

We live in the era of the end – that’s the end of culture, philosophy, politics, ideology. That’s the time without real movement; the Fukuyama’s gloomy prophecy of the ”end of history” turns to be a kind of reality. That’s the essence of Modernity, of Kali Yuga. We are living in the momentum of Finis Mundi. The arrival of Antichrist is in the agenda. This deep and exhausting night is the reign of quantity, masked by the tempting concepts such as Rhizome of Gilles Deleuze: the pieces of the modern Subject changes into the ”chair-woman” from the “Tokyo Gore Police” (post-modern Japanese film) – the individual of the modern paradigm turns into the pieces of dividuum. ”God is dead” and his place is occupied by the fragments of individual. But if we make a political analysis we will find out that this new state of the world is the project of liberalism. The extravagant ideas of Foucault seemingly revolutionary in their pathos after more scruple analyze show their conformist and (secretly) liberal bottom, that goes against the traditional hierarchy of values, establishing pervert “new order” where the summit is occupied by the self-adoring individual, atomistic decay. 
That’s hard to fight against the modernity, but sure – it’s unbearable to live in it – to agree with this state of the things – where all the systems are changed and the traditional values became a parody – being purged and mocked in all spheres of controls of modern paradigms. That’s the reign of the cultural hegemony.
 And this state of the world bothers us. We fight against it – for the divine order – for the ideal hierarchy. The cast-system in modern world is completely forgotten and transformed into a parody. But it has a fundamental point. In Plato’s republic – there is very interesting and important thought: casts and vertical hierarchy in politics are nothing but the reflection of the world of ideas and higher good. This model in politics manifests the basic metaphysical principles of the normal (spiritual) world. Destroying the primordial cast system it in the society – we negate the dignity of the divine being and his Order. Resigning from the casts system and traditional order, brilliantly described by Dumezil, we damage the hierarchy of our soul. Our soul is nothing but the system of casts with a wide harmony of justice which unites 3 parts of the soul (the philosophical – the intellect, the guardian – the will, and the merchants – the lust). 
Fighting for the tradition we are fighting for our deep nature as the human creature. Man is not something granted – it s the aim. And we are fighting for the truth of human nature (to be human is to strive to the superhumanity). That can be called a holly war.

What does the Fourth Political Theory mean to you?

That’s the light of the truth, of something rarely authentic in the post-modern times. That’s the right accent on the degrees of existence – the natural chords of the world laws. That’s something which grows up on the ruins of the human experience. There is no success without the first attempts – all of the past ideologies contained in them something what caused their failure.

The Fourth Political Theory – that’s the project of the best sides of divine order that can be manifested in our world – from liberalism we take the idea of the democracy (but not in it’s modern meaning) and  liberty in the Evolian sense; from communism we accept the idea of solidarity, anti-capitalism, anti-individualism and the idea of collectivism; from fascism we take the concept of vertical hierarchy and the will to power – the heroic codex of the Indo-European warrior.

All these past ideologies suffered from grave shortcomings – democracy with the addition of liberalism became  tyranny (the worst state-regime by Plato), communism defended the technocentric world with no traditions and origins, fascism followed the wrong geopolitical orientation, its racism was Western, Modern, liberal and anti-traditional.

The Fourth Political Theory is the global transgression of this defects – the final design of the future (open) history. It’s the only way to defend the truth.

For us – truth is the multipolar world, the blossoming variety of different cultures and traditions.

We are against racism, against the cultural and strategic racism of the USA’s Western modern civilization, which is perfectly described by professor John M. Hobson in ”The Europocentric conception of world politics”. The structural (open or subliminal) racism destroys charming complexity of the human societies – primitive or complex.

Do you find any special challenges as both a young woman and a activist in this age?

This spiritual war against (post)Modern world gives me the force to live.

I know, that I’m fighting against the hegemony of evil for the truth of the eternal Tradition. It is obscured now, not completely lost. Without it nothing could exist.

I think that any gender and age has its forms to access  the Tradition and its ways to challenge  Modernity.

My existential practice is to abdicate most values of the globalist youth. I think we need to be different from this thrash. I don’t believe in anything modern. Modernity is always wrong.

I consider love to be a form of initiation and spiritual realization. And the family should be the union of  spiritually similar persons.

Beyond your father, obviously, who else would you suggest young militants wishing to learn our ideas study?

I recommend to make acquaintance with the books of Rene Guenon, Julius Evola, Jean Parvulesco, Henri Corbin, Claudio Mutti, Sheikh Imran Nazar Hosein (traditionalism); Plato, Proclus, Schelling, Nietzsche, Martin Heidegger, E. Cioran (philosophy); Carl Schmitt, Alain de Benoist, Alain Soral (politics); John M. Hobson, Fabio Petito (IR); Gilbert Durand, G. Dumezil (sociology). The base kit of reading for our intellectual and political revolution.

You’ve now spent some time living in Western Europe. How would you compare the state of the West to the East, after first hand experience?

In fact, before my arrival to Europe I thought that this civilization is absolutely dead and no revolt could be possible there. I was comparing the modern liberal Europe to bog, with no possibility to protest against the hegemony of  liberalism.

Reading the foreign European press, seeing the articles with titles as ”Putin – the satan of Russia” / ” the luxury life of poor president Putin” / ” pussy riot – the great martyrs of the rotten Russia” – this idea was almost confirmed. But after a while I’ve found some political anti-globalist groups and movements of France – like Egalite&Reconcilation,  Engarda, Fils de France etc – and everything changed.

The swamps of Europe have transformed into something else – with the hidden possibility of revolt. I’ve found the ”other Europe”, the ”alternative” hidden empire, the secret geopolitical pole.

The real secret Europe should be awakened to fight and destroy its liberal double.

Now I’m absolutely sure, that there are 2 Europes; absolutely different – liberal decadent Atlanticist Europe and alternative Europe ( anti-globalist, anti-liberal, Eurasia-orientated).

Guenon wrote in the ”Crisis of the modern world” that we must divide the state of being anti-modern and anti-Western. To be against the modernity – is to help Occident in its fight against  Modernity, which is constructed on liberal codes. Europe has it’s own fundamental culture (I recommend the book of Alain de Benoist – “The traditions of Europe”). So I found this alternative, secret, powerful, Traditionalist other Europe and I put my hopes on its secret guardians.

We’ve organized with Egalite&Reconcilation a conference in Bordeaux in October with Alexander Dugin and Christian Bouchet in a huge hall but there was no place for all the volunteers who wanted to see this conference.

It shows that something begins to move…

Concerning my views on Russia – I’ve remarked that the bigger part of European people don’t trust the media information – and the interest to Russia grows up – it’s seen in the mode of learning Russian, of watching soviet films and many European people understand that the media of Europe are totally influenced by the hegemonic Leviathan, liberal globalist machine of lies.

So the seeds of protest are in the soil, with  time they’ll grow up, destroying the ”society of spectacle”.

Your whole family is a great inspiration to us here at Open Revolt and New Resistance. Do you have a message for your friends and comrades in North America?

I really can’t help admiring your intensive revolutionary work! The way you are working – in the media – is the way of killing the enemy ”with it’s own poison”, using the network warfare strategy. Evola spoke about that in his excellent book ”Ride the tiger”.

Uomo differenzziato is someone who stays in the center of modern civilization but don’t accept it in his inner empire of his heroic soul. He can use the means and arms of modernity to cause a mortal wound to the reign of quantity and its golems.

I can understand that the situation in USA now is difficult to stand. It’s the center of hell, but Holderlin wrote that the hero must throw himself into abyss, into the heart of the night and thus conquer the darkness.

Any closing thoughts you’d like to share?

Studying in the faculthttp://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/y of philosophy and working on Plato and neo-platonism, I can remark, that politics is nothing but the manifestation of the basic metaphysical principles which lays in the fundament of being.

Making political war for the Fourth Political Theory we are also establishing the metaphysical order – manifesting it in the material world.

Our struggle is not only for the ideal human state – it is also the holy war for reestablishing the right ontology.

http://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/

mardi, 05 février 2013

Un samouraï d'Occident

 

 
NRH 64 2

Un samouraï d'Occident

par Dominique Venner

Ex: http://www.dominiquevenner.fr/

Edito de la Nouvelle Revue d’Histoire n°64

janvier-février 2013

Exister c’est se vouer et se dévouer. Mais mourir, c’est parfois une autre façon d’exister. Exister face au destin. Voilà bien un paradoxe digne d’un samouraï d’Occident qu’illustre notre dossier consacré à « La fin des Habsbourg ». Paradoxe, mais vérité. Un exemple, celui de l’archiduc François-Ferdinand, assassiné à Sarajevo le 28 juin 1914. Si l’on en croit son récent biographe, Jean-Paul Bled, l’archiduc héritier n’avait pas toujours la sagesse politique de son oncle, l’empereur François-Joseph. Les conséquences de l’attentat de Sarajevo eurent de telles proportions géantes qu’il est impossible d’imaginer ce qui serait advenu de l’Europe et de l’empire des Habsbourg sans cet assassinat. Une seule certitude, le vieil empereur François-Joseph se serait éteint de toute façon le 21 novembre 1916, et François-Ferdinand lui aurait alors succédé. Avec quelles conséquences ? Nous l’ignorons. Quel souvenir aurait-il laissé ? Nouvelle inconnue. Un fait demeure. La mort dramatique de l’archiduc héritier a donné à son personnage une densité exceptionnelle que plus rien n’est venu modifier. C’est un paradoxe qu’aurait compris le Japon des samouraï autant que la haute Antiquité européenne toujours à redécouvrir.

Par la voix de leur poète fondateur, nos anciens âges avaient la conscience forte de ce qu’ajoute une mort dramatique à l’image du défunt. Ainsi parle Hélène : « Zeus nous a fait un dur destin afin que nous soyons chantés par les hommes à venir » (Iliade, VI, 357-358). Ainsi parle également Alcinoos, roi des Phéaciens, pour consoler Ulysse qui pleure ses camarades morts : « Si les dieux ont infligé la mort à tant d’hommes, c’est pour donner des chants aux gens de l’avenir » (Odyssée, VIII, 579-580). Donner des chants, autrement dit des poèmes, cela signifie transcender le malheur en œuvre d’art. Ce fut une constante de l’imaginaire européen pour qui les grands drames font les grandes sagas. Achille était d’une vitalité extrême, pourtant, il fit le choix d’une vie brève et glorieuse, plutôt que d’une existence longue et terne (Iliade, IX, 410-417). Le héros était d’ailleurs sans illusion sur ce qui survient après la mort : « La vie d’un homme ne se retrouve pas ; jamais plus elle ne se laisse saisir, du jour qu’elle est sortie de l’enclos des dents » (Iliade, 408-409). Plus tard, réduit à l’état d’ombre aux Enfers, il dira à Ulysse que l’éternité lui semble d’un ennui mortel. Opinion partagée par Ulysse lui-même. Dans l’Odyssée, le héros éponyme se voit proposer par la nymphe Calypso une vie éternelle et voluptueuse à ses côtés. Contre toute attente, il refuse, préférant son destin de mortel et choisissant de retrouver sa terre et son épouse Pénélope pour mourir à ses côtès (Odyssée, V, 215-220).

La mort n’est pas seulement le drame que l’on dit, sinon pour ceux qui pleurent sincèrement le disparu. Elle met fin aux maladies cruelles et interrompt le délabrement de la vieillesse, donnant leur place aux nouvelles générations. La mort peut se révéler aussi une libération à l’égard d’un sort devenu insupportable ou déshonorant. Elle peut même devenir un motif de fierté. Sous sa forme volontaire illustrée par les samouraï et les « vieux Romains », elle peut constituer la plus forte des protestations contre une indignité autant qu’une provocation à l’espérance. Certes, la mort de l’archiduc François-Ferdinand ne fut en rien volontaire. Mais tous les témoignages recueillis sur le drame de Sarajevo prouvent que, durant cette journée fatale, il regarda plusieurs fois la mort dans les yeux sans jamais ciller, comme un samouraï. Ainsi, de celui que l’on perçoit habituellement comme une victime, par la force de ma pensée différente, je fais un héros.

 Dominique Venner

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lundi, 04 février 2013

Günter Maschke - Das Geburtstagsgespräch

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Günter Maschke

Das Geburtstagsgespräch

Ex: http://www.sezession.de/

SEZESSION: Herr Maschke, Sie waren auf einem viertägigen Carl-Schmitt-Kongreß in Brasilien. Warum waren Sie der einzige Deutsche, wenn es doch um einen Deutschen ging, an dem sich hierzulande die Geister scheiden und über den Jahr für Jahr ein halber Meter Literatur erscheint?

MASCHKE: Unter den deutschen Interpreten Schmitts bin ich wohl der einzige, der mehrere Jahre in Lateinamerika (Cuba und Peru) gelebt hat und der sowohl dort als auch in Spanien und Portugal Dutzende von Vorträgen, Seminaren und ähnliches über Schmitt gehalten hat. Es finden sich dort auch ziemlich viele Veröffentlichungen von mir, zum Teil direkt auf Spanisch verfaßt und in Deutschland unbekannt. Ich kenne eine Reihe jüngerer Autoren, die sich mit Schmitt beschäftigen und ich war befreundet mit inzwischen leider verstorbenen Freunden Schmitts, etwa mit Álvaro d´Ors, José Caamáno Martinez, Jesús Feuyo oder Gonzalo Fernández de la Mora. Seit mehreren Jahren pflege ich auch Kontakte zu einigen Portugiesen.

SEZESSION: Mit anderen Worten – Carl Schmitt im spanisch-portugisischen Ausland ist fest in Maschkes Hand!

MASCHKE: Es waren Spanier und Portugiesen, die meine Teilnahme am Kongreß in Uberlándia anregten. Weshalb nur ich aus Deutschland eingeladen wurde, weiß ich nicht, aber vermutlich haben Sie recht mit Ihrer Aussage – obwohl ich nie eine Werk- oder Denkschulstrategie verfolgt habe.

gm85418080.jpgSEZESSION: Erzählen Sie etwas über den Ertrag dieser Tagung, über die Atmosphäre. Wofür interessierte man sich? Für den Schmitt von 1932 oder auch für etwas anderes?

MASCHKE: Der Kongreß war etwas allzu angestrengt und anstrengend – einundzwanzig Vorträge in vier Tagen, dazu in unterschiedlichen Sprachen. Die Atmosphäre war jedoch angenehmer als bei ähnlichen Unternehmen hierzulande, dies auch deshalb, weil es so gut wie nicht um die Frage ging, ob Schmitt sich 1933 falsch oder verantwortungslos oder gar verbrecherisch verhalten hat. Diese bestenfalls drittrangige Frage interessiert Ausländer nur sehr selten. Was sie interessiert sind die Probleme und Ideen in Schmitts Werk und welche Aktualität dieses Werk heute in der bedrohlich nahenden Zukunft besitzt. Das kam besonders in den Referaten von Joseph Bendersky (USA) – „Schmitt und der ‚Kampf der Kulturen’ bei Samuel Huntigton“ – und von Alain de Benoist (Frankreich) – „Der gerechte Krieg von heute und Carl Schmitt“ – zur Sprache. Aber es mangelte auch nicht an Vorträgen, die man der „Einflußliteratur“ (Friedrich Balke) zuzählen mag: Schmitts Verhältnis zu Kelsen, zu Machiavelli, zu Donoso Cortés, zu Blumenberg undsofort.

Man darf sagen, daß „für jeden etwas dabei war“. Das ist aber keine Kritik meinerseits. Ein erster, dazu auch noch internationaler Kongreß hat wohl immer eine derartig großzügige „Streuung“. Man vermißte einige Schmitt-Forscher aus Argentinien und aus Kolumbien, aber der bedeutendste Ertrag des Kongresses war wohl die Gründung eines „Internationalen Netzes für Schmitt-Studien“ (RIES – Rede Internacional de Estudos Schmittianos). Es spricht viel dafür, daß hier viele Impulse aus Brasilien kommen werden, – nicht zuletzt aufgrund der erstaunlichen Energie des Initiators des Kongresses, des Philosophen Roberto Bueno.

SEZESSION: Sie haben bei Karolinger jüngst eine überarbeitete Fassung Ihres Buchs Der Tod des Carl Schmitt veröffentlicht. Das Buch war damals, nach dem Tode Schmitts im Jahre 1985, eine Abrechnung mit der Nekrologie und der Dominanz der Habermas-Schule. Wie ist die Lage heute?

MASCHKE: Die Lage hat sich etwas gebessert, weil eben die Frage nach Schmitts Engagement 1933 selbst bei uns weniger interessiert als früher. Doch vielen politischen Themen geht man immer noch etwas aus dem Wege, – dem gerechten Krieg von heute, dem so menschenfreundlich daherkommenden Humanitarismus und seinen ´Abgründen´, dem Betrug der parlamentarischen Demokratie, auch der wundersamen Vermehrung des ´eindimensionalen Menschen´, um einmal Herbert Marcusus Buchtitel zu benutzen. Was allzu heftig gedeiht ist wohl die schon erwähnte „Einflußliteratur“, die „Schmitt und … “ – Literatur. Schmitt und Agamben, und Benjamin, und Cioran, und Eschweiler, und Foucault, und Gütersloh usw. usf. Unstreitig ist ein Teil dieser Literatur nützlich und sogar notwendig, – doch der weitaus größere Teil scheint mir nur Permutations-Zirkus und feuilletonistische oder universitäre Anknüpfungsbetriebsamkeit. Die modernen geisteswissenschaftlichen Fakultären sind heute Fabriken, in denen erbarmungslos produziert werden muß – die Qualität und der Gebrauchswert der Erzeugnisse spielen da eine immer geringer werdende Rolle. Wenn schon „Schmitt und …“ –Studien, dann sollten sie auch Leuten gelten, die engere intellektuelle Beziehungen zu Schmitt unterhielten und deren Themen und Argumente sich oft mit denen Schmitt deckten, man denke etwa an Paul Barandon, Carl Bilfinger, Axel Freiherr v. Freytagh-Löringhoven, Asche Graf Mandelsloh, Heinrich Rogge, Gustav Adolf Walz, Giselher Wirsing, Ernst Wolgast. Aber ausgerechnet hier finden sich keine „Schmitt und …! –Aufsätze und das liegt zu einem beträchtlichen Teil an skandalöser Unkenntnis. Doch ich bleibe höflich und schweigsam!

gm7a792d7f1dc3346d56d6179f74a10061.jpgSEZESSION: Aus einem Gespräch mit Ihnen habe ich die Bemerkung in Erinnerung, daß Sie Schmitt desto weniger begriffen, je länger Sie sich mit ihm beschäftigten. Kokettieren Sie oder ist Schmitt wirklich ein Labyrinth?

MASCHKE: Schmitt ist eben wie jeder wirkliche Klassiker: vieldeutig und unerschöpflich. „Er zieht an, stößt ab, interessiert und ärgert, und so kann man ihn nicht los werden“ sagte Goethe 1818 über Stendhal und so geht es mir und vielen anderen mit Schmitt. Es ist oft das nur Skizzenhafte der Text Schmitts, das so stark anregt und zur wiederholten Lektüre zwingt, – auch beim x-ten Mal entdeckt man etwas bis dahin Übersehenes. Schmitts Werk ist eine Samenkapsel! – Meine Bemerkung Ihnen gegenüber war vielleicht allzu kokett. Schmitt sagte mir einmal: „Unterschätzen Sie nicht den systematischen Charakter meines Werkes!“ Doch ich gestehe, daß ich diesen „systematischen Charakter“ bisher nicht gefunden habe. Ich halte es mehr mit einer Feststellung von José Caamano Martinez: Schmitts Werke zeichneten sich aus durch Mangel an Solidheit, aber auch durch große Finesse („falta de solidez, pero de gran finura“). Nichts gegen die Solidheit, – aber die Finesse kommt aus höheren Regionen.

dimanche, 03 février 2013

P. Vial: le droit à l'identité touareg...

Une Terre, un Peuple : le droit à l'identité touareg...

Un communiqué de Pierre Vial :

Touareg-lanceFEN.jpgConformément à la ligne qui a toujours été la sienne, le mouvement Terre et Peuple affirme et défend le droit à l’identité du peuple touareg, qui doit se traduire par la reconnaissance d’un Etat de l’Azawad.

Reconnaissance qui doit être le fait de l’Etat malien (mais qui est représenté en réalité par qui aujourd’hui ?), de la France et de la communauté internationale. Seule cette reconnaissance, qui doit s’accompagner d’une protection active de la population touareg, menacée par les exactions de l’armée malienne, peut permettre de stabiliser la situation dans le Sahel et de marginaliser au maximum les islamistes qui essayent d’exploiter à leur profit les légitimes revendications des Touaregs.

An interview with Manuel Ochsenreiter

The Fourth Political Theory

An interview with Manuel Ochsenreiter

 

Natella Speranskaya: How did you discover the Fourth Political Theory? And how would you evaluate its chances of becoming a major ideology of the 21st century?
 
 
Manuel Ochsenreiter: Since a certain time I try to follow the developments in Russia, especially Prof. Alexandr Dugin. So it is not a coincidence to get in touch with the Fourth Political Theory. You are asking about the chances. Let me say it like this: The west is actually trapped in its own liberalism. It seems right now that there is no way out because the liberal mainstream political opinion doesn´t accept any alternative ideas. It is like digesting yourself with the same acid over and over again. In my opinion, the Fourth Political Theory could be a medical cure for that sick intellectual situation. It can be a way out of the liberal hamster wheel. And more and more people are looking for such an exit.
 
 
Natella Speranskaya: Leo Strauss when commenting on the fundamental work of Carl Schmitt The Concept of the Political notes that despite all radical critique of liberalism incorporated in it Schmitt does not follow it through since his critique remains within the scope of liberalism”. “His anti-Liberal tendencies, – claims Strauss, - remain constrained by “systematics of liberal thought” that has not been overcome so far, which – as Schmitt himself admits – “despite all failures cannot be substituted by any other system in today’s Europe. What would you identify as a solution to the problem of overcoming the liberal discourse? Could you consider the Fourth Political Theory by Alexander Dugin to be such a solution? The theory that is beyond the three major ideologies of the 20th century – Liberalism, Communism and Fascism, and that is against the Liberal doctrine.
 
 
Manuel Ochsenreiter: First of all, the liberal doctrine is a totalitarian doctrine. Convinced liberals hate to hear that. They even would deny that it is a “doctrine”. But the reality is: The world wide liberalism and the postmodernism of “values” seem to be more totalitarian than communism, fascism or any –isms before. Liberalism doesn´t accept alternative ideas coexisting beside it. It shows its ugly totalitarian face every day all over the world and its sharpest sword is hypocrisy. The liberal “tolerance”, one of the most mentioned and beloved liberal values just enjoy other liberals. There is no tolerance towards non-liberals. The west showed a couple of times in the past towards some countries who didn’t adjust to this liberal world order, what that can mean at the end: If other societies, people, and countries are not convinced by NGOs, “civil society” and other forms of “western help”, they will be convinced by drones and Cruise missiles. The liberal west tells the beloved stories about “human rights” violations to convince the western societies about the necessity of such military operations. Liberals liberate with money or bombs. The choice is upto the “backwarded” aim. But at the end, everybody knows the “open society” (Karl Popper) means in reality “open market”, “free speech” means “liberal speech” and “freedom of choice” means “McDonalds or Burger King”. There is even a liberal “new speech” for these things: Military ground offensives are now “humanitarian zones”, air raids are “installing a no-flight zone” and ugly primitive Russian girls urge the west to shout “Free Pussy riot!”.
 
 
dugin_-_the_fourth_political_theory_little.jpgEvery established intellectual, politician or media company moves inside this totalitarian liberal system. For example you will not find any established political party in the German parliament that doesn´t claim to be “also liberal”. Our universities “research” about “identities”, “gender”, and “culture” to change this or that. The new liberal types of human being don´t have a heritage, homeland or cultural identity. Even the gender can be changed. We could consider that as a type of slapstick comedy if it wouldn´t be so serious, because it means a type of destruction of basics and values, which might be hard to repair.
 
 
So Prof. Dugin’s theory shows an emergency exit out of this totalitarian system. It is like opening a window to let some fresh air into the western paralyzed intellectual environment. But the liberalism is not a weak ideology which would wait for its defeat.
 
 
Natella Speranskaya: Do you agree that today there are “two Europes”: the one – the liberal one (incorporating the idea of “open society”, human rights, registration of same-sex marriages, etc.) and the other Europe (“a different Europe”) – politically engaged, thinker, intellectual, spiritual, the one that considers the status quo and domination of liberal discourse as a real disaster and the betrayal of the European tradition. How would you evaluate chances of victory of a “different Europe” over the ”first” one?
 
 
Manuel Ochsenreiter: This reminds me to the “old Europe” and the “new Europe” Donald Rumsfeld was talking about in 2003. The “old Europe” was the one that refused to support the US in the Iraq war, especially Germany and France, and the “new Europe” joined the „coalition of the willing“. But of course you mean something else with your question. There is certainly a “different Europe”. We wouldn´t be talking if it didn´t exist. In all the European countries you see certain types of intellectual resistance against the liberal totalitarian system. I would even call this type of Europe the “real” one. Because the official “Europe” is just a weird construction that denies traditions and differences, everything what makes the rich nature of Europe and the Europeans.
 
 
The “real Europe” is everywhere, where intellectuals, journalists, and politicians turn their back to Brussels and the liberal system. You find it in a huge amount of magazines, newspapers, internet forums, and political organizations all over the continent. They do it without any powerful support from other countries, just with their idealism. There are no NGOs or other institutions that fund that important work. But this shows exactly that type of these new political grassroots.  
 
 
Natella Speranskaya: “There is nothing more tragic than a failure to understand the historical moment we are currently going through; - notes Alain de Benoist – this is the moment of postmodern globalization”. The French philosopher emphasizes the significance of the issue of a new Nomos of the Earth or a way of establishing international relations. What do you think the fourth Nomos will be like? Would you agree that the new Nomos is going to be Eurasian and multipolar (transition from universum to pluriversum)?
 
 
Manuel Ochsenreiter: Western liberal propaganda always claims: “Even if we wanted, we couldn´t do something else because it would result in violence and war!” They spread panic and fear among the people. You have to imagine, our German politicians tell us that even if we Europeans would abolish the Euro currency, we might end up in a war. The postmodern globalization is presented as the only single way for the future. I spoke about liberal hypocrisy before. The truth is that the way of globalization is a painful and bloody one as we can see in many countries with western “liberation” attempts. It is a hamster wheel of wars and more wars. The longer it goes the more blood is spilt. This logic is as simple as cruel.
 
 
Why is it like this? After the downfall of the Soviet Union and the communist eastern block, western political scientists (Charles Krauthammer, Francis Fukuyama and many others) welcomed more or less the “unipolar moment”; one world with one pole which was the west. This idea was like a western “idyll”. With “Western democracy” and “western freedom” spreading all over the world also to the last little corner, mankind will face a long-term, a “final” period of peace and prosperity. Although we see every day in the news the evidence of failure of this ideology, the west still works on it. As I already said, since the end of the Cold war and the geopolitical attempts of the west to install this unipolar idea, we witness the chaotic and violent results of this sort of geopolitics.
 
 
A multipolar international order is not just the answer. It is a logical result. The question is how will this multipolar order be organized? A well-organized multipolar world would not just bring stability, but would also be a great intellectual chance of cultural exchange on a really high level. It recognizes the value of “difference” while the west today propagandizes worldwide equality and unity. The local and regional cultures would have the chance of free development, tradition, and cultural identity (both is denied by the western ideology) that could prosper. The actual western hegemony with the means of NGOs and media tries to push down these things, but not forever. And of course Eurasia will play an important role.
 
 
Natella Speranskaya: Do you agree that the era of the white European human race has ended, and the future will be predetermined by Asian cultures and societies?
 
 
Manuel Ochsenreiter: Today’s Europe is losing its human substance. It shows once more that the liberal ideology is a suicidal idea. On the one hand it fights against families and promotes for example abortion; on the other hand it campaigns extremely for mass immigration. The consequence is extinction of the Europeans. How long it takes is pure mathematics. How much the face of Europe already has changed you can witness in any European capital between Lisbon and Athens. We cannot say that the quality of the human resources really become better by immigration even if we would consider that as a neutral or even “positive” development as the liberals do. In contradiction, we face a lot of problems with immigrant communities. The liberal ideology refuses to see the reasons where they are: in ethnic backgrounds. They just speak about an alleged “discrimination” of the migrant communities and about the alleged social injustice the migrants are facing. Politics denying ethnic differences deny the reality.
 
 
Of course this development weakens Europe. We are busier more and more with “integration”, what means with ourselves. You have really to be an anti-realist to see a benefit in that suicidal development. But this exactly is told by the liberal dogma. This means automatically that other entities and cultures who don´t suffer under such development will have an advantage against a weak Europe.
 
 
Natella Speranskaya: Do you consider Russia to be a part of Europe or do you accept the view that Russia and Europe represent two different civilizations?
 
 
Manuel Ochsenreiter: I don´t see a contradiction. I personally consider Russia as a European country, of course with diverse ethnic groups. And of course it has its own culture, traditions, and identity. But every European country has its own culture and traditions. The only difference is, we Europeans are told nonstop by the Brussels propaganda that we are all somehow “the same”. The Russians have the benefit not being bombarded by that ridiculous nonsense. For me as a German, Russia should be our close friend and ally. We share a lot of interests, we share a common history of course with ups and downs – at least Moscow is closer to us than Washington. A close relationship to Russia would be in the national interest of Berlin and Moscow.
 
 
Natella Speranskaya: Contemporary ideologies are based on the principle of secularity. Would you predict the return of religion, the return of sacrality? If so, in what form? Do you consider it to be Islam, Christianity, Paganism or any other forms of religion?
 
 
Manuel Ochsenreiter: When people start worshipping their bank accounts, the horoscopes in the yellow press magazines or their luxury cars what does that tell us about the alleged absence of religion? When it is forbidden to deny liberalism as it used to be forbidden to deny the existence of god in the Middle Ages? The “secularity” in today’s Europe just refers to the power of the organized religion, but obviously not to the needs of the people. When the religion disappears they find something else. In Berlin housewives are running into Buddhist temples because they adore the eternal smile of the Dalai Lama or the haircut of Richard Gere. Of course they don´t understand anything about the spirituality of Buddhism. Trendy Businessmen do some yoga exercises. Others start doing esoteric things. But this is also an element of liberalism: superficiality. While this is happening, the organized churches are more and more weakened themselves by the liberal virus. Sometimes it is really hard to see the difference between a protestant bishop and a liberal teacher. It is somehow ironic that God comes back to Europe in these days as a Muslim migrant. All of a sudden people go on the streets to protest against blasphemy. And this takes place at the same time when “Christian” clerics in Germany seriously support the blasphemy group “Pussy riot”.
 
 
So we see on the one side the spiritual needs of the people, but on the other side also today’s Christian churches’ refusal to serve those needs. Of course there are also some exceptions. But the general situation especially in Germany and other central and western European countries is like that.
 
 
I personally don´t believe that a new type of paganism might be a dominant religious power in Europe. Why? Because it would be a pure artificial concept for the people. The strength of the churches in the past was their ties to the traditional daily life of the people. Especially Catholicism perfected to adopt and integrate old pagan traditions in its system. If Europe recovers, I am sure that maybe a new type of European Christianity would also recover. It would be a logic thing. When liberalism starts to disappear, it´s totalitarian system will also disappear. Even the Bishops of liberalism like George Soros would lose their power. But if Europe falls, the last of the “three Romes” will be Moscow – and the only resistance against the liberalist doctrine in Europe will be done by the Muslim communities while the organized Christians celebrate their own downfall. 

jeudi, 31 janvier 2013

Cultural Communism

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Cultural Communism & the Inegalitarian Basis of All Genuine Art

By Jonathan Bowden

Ex: http://www.counter-currents.com/

Edited by Alex Kurtagić 

Editor’s Note: 

The Following is an excerpt from Blood, written between April and May 1992. It is part of a much longer discussion about art, where Bowden explores one of his favorite themes: the art of the radical Left versus the art of the radical Right.

Here he outlines the idea—ignored or denied nowadays—that, since all genuine artistic activity is predicated on human inequality, the pursuit of radical equality in the arts means the destruction of all possible art. The text has been only lightly edited for punctuation, spelling, and capitalization.

According to Stewart Home and other denizens of Smile magazine, a communist-nihilist publication, the Situationists, whom he calls the ‘specto’-Situationists to differentiate them from the artists who followed in their wake, were guilty of bourgeois abstraction. They were guilty of the cardinal sin—in such circles—of idealism, of not basing their thought on a materialist grounding, a perspective of limiting matter and limitless class struggle.

The view of Home and his acolytes (if there are any) is that [Guy] de Bord and [Raoul] Vaneighem were guilty of theoretical deviation, an ideological detour around the bourgeois houses. This was an ideological faux pas that led them to endorse art, hierarchy, and bourgeois values at the moment when they proclaimed their destruction.

In a sense, when Home itemized the fringe and necessarily inadequate achievements of these artists, certainly in terms of artistic creation—Metzger’s auto-destructive art, for instance—he wishes to counter-point the poverty of Situationist theory. What he actually did was to point out the inadequacies—intellectual and technical—of the reductio ad absurdum, ‘sin bin’ avantgarde.

His main point was that a Utopian tradition of anarchy, ecstasy, and plebeian fury had animated a string of counter-cultural authors and artists—Coppe, Blake, Sade, Lautremont, the Surrealists, etc. . . . This is a neat theory, it must be admitted—a form of misstatement, when what we want to say is that this is a necessary fiction on which the author can hang a dissident tradition. It is a tradition, moreover, which dissents against a localized phenomenon, namely against modernism, which is purely a 20th-century event, a happening of modernity as its name suggests.

What this critique wishes to establish, however, is a continuity of rebellion in relation to pre-existing artistic structures—an argument that brings it perilously close to a form of self-serving addenda, whereby lettrism, for instance, can be classified as on a par with the libertarian Christian poetry of William Blake. This is something that ultimately serves the ends of cultural distortion—the assimilation and absorbtion of difference, the denial of quality and hierarchy in relation to culture.

The basic point of Home’s critique, however, involves a certain amount of nostalgia, a respectful nod in the direction of Dadaism, in particular the Dadaist idea that anything can be a work of art. Whereas Surrealism always insisted, under [André] Breton’s tutelage, that anyone can produce art—in the latter case by a dextrous manipulation of unconscious forces that can be used to create. ‘Everyone dreams! Everyone can create Art!’, ran the catch-phrase.

Situationism, on the other hand, at least the specto-Situationist variant that Home is prepared to recognize, believed that everyone should destroy art by achieving its futility at the moment of its recreation—its final gasp. The Post-Situationism that Home’s analysis favoured, all of which is laid out in his book, Assault on Culture, is a form of mannerist council communism—with an individualist twang—in the realm of art. Hence, we see his advocacy of industrial protest against bourgeois culture, namely an artist’s strike, whereby no artworks would be produced for the art market, thereby marginalizing the fringe artists who were stupid enough to endorse this position!

Home and his associates wish to see a situation where nothing rests easy, where everything is contumacious and unclear, where art has no meaning except as a form of proletarian indulgence—a type of mute and redundant sensibility. Hence, we see the call for artists to strike, an attempt to engineer on behalf of these nihilists a go-slow action, a cultural taint—what we might call a refusal to observe reality, when reality is a minefield of action. (Hence, the exhibition that was entitled Culture on the Ruins; the Ruins of Culture—a show they claim was smashed up. They probably did it themselves!)

In short, Home and his adherents wish to bring about a culture of the ruins, an archaic splendour without the echo—the footfall of the Gods—an attempt at an arrested process of deliverance. Now Home and these other cultural bullies—these vandals of the screen—wish to anaesthesize their audiences. They want to render them mute—silent—spendthrift and withdrawn. Hence, we see the fascination with working-class culture—more accurately, the avoidance of the fact that the proletariat has no culture!

Stewart Home, Installation view at SPACE, London, 2012 [2]

Stewart Home, Installation view at SPACE, London, 2012

For Home, of course, to talk of art is to believe in a form of unity, a type of transcendence beyond class and yet rooted in elitism. These are the things he is in violent rebellion against! Ultimately, what he wants to destroy is not transgression, or even the sublime, the wilfully articulate—no; it is the prospect of transcendence in relation to hieratic order, and his colleagues (it may just be him) are intent on the destruction, through denial, of what is described in such circles as ‘essence’, ‘essentialism’—the fact that reality is rooted in the nature that we see all around is, but which such critiques tend to visualise as nothing more than a sea of bourgeois filth.

Men like Home ultimately want to use art as the final communist frontier—a basic resource in their strategy to attack and degrade art, to leave it no room of manoeuvre, and finally destroy it. The point of this is not purely nihilistic, however, in that Home has a definite political agenda that is somewhat submerged. It is submerged amidst the debris of culture, particularly his own, amongst the shards of a fractured dialectic—but it is there nevertheless. Moreover, it is an attempt to deny any transcendent aspect to culture, thereby degrading it, reducing it to the level of proletarian swill. In short, it is an attempt to come to power in a wasteland of the imagination, where the method of the artists’ strike holds good for all time—hence, the sheer nihilism of its viewpoint, its conspectus of the absence of horror.

Stewart Home, Retrospective at SPACE, London, 2012 [3]

Stewart Home, Retrospective at SPACE, London, 2012

Yet, although there is a strong dose of the merely destructive in this argument, this is by no means all. There is a hidden agenda, unspoken and possibly even unconscious, and this is the desire to come to power (if only in the cultural area) on the backs of a philistine proletariat, on the basis of a plebeian disdain for culture. Thus, the Assault on Cultureis paving the way—in its imagination, of course; in the real world these things are of scant importance—for the destructive power of non-creativity.

Rather like the murderer, the psychopathic killer, who sees all of society as his victims, this Left Communist/Nihilist analysis is designed to leave a lonely T. S. Eliot in his wasteland—in fact, to find a wasteland without an author, T. S. Eliot or anyone else, to transcribe it effectively, when what is opposed is the possibility of transcription, of change in relation to essence; when Home and his colleagues do not know what they want.

On the one hand, they wish to cut the bourgeois out of art, whether the term is used in a social or a ‘Marxist descriptive’ sense, but they have nothing to replace it with. On the other, they dream—in the loose manner of the Left-wing mind—of a complete transformation of the social scene (the response, it must be said, of a severely alienated intellect). This is the sort of intellect that can mystify itself over the prospect of essence, from a strongly materialist position, when what is believed in is positively chiliastic. Namely, this is the idea that all social structures, idealistic concepts (i.e., all forms of recognised religion), every positive and actual cultural affirmation or statement, can be done away with, be destroyed, find itself lonely and abandoned.

Yet, after this momentary act of vandalism, what do we find? Nothing but the fact that the author believes in the prospect of proletarian footling, of the working-class individuality, and collectively replacing culture with another form of culture (whatever that means). With a culture that is so free that it is worth nothing at all—a mere grubbing around in the sand, dust, and ashes of what is left, an attempt to approach what Home would call the free creativity of the universalized proletariat—namely, no art whatsoever. This is a vision that truly resembles psycho-art—the often drug-induced despair and cultural illiteracy of the squat, of the anarcho-punk hatred of existence—i.e., the hatred of themselves. It is the state of mind one sees in the following piece of squat graffiti: the acronym ‘F.O.A.D.’—Fuck Off and Die!

Home ultimately wants to see a somewhat baboonish vision of culture—a veritable Tower of Babel—that people like himself will find easy to control, in that the far Left always consists of conflicting strands, even within the same individual. These consist, on the one hand, of a desire to apply a form of universal humanism—do-goodery, in other words. While the other element, the other admixture, is blindly destructive, wilfully nihilistic, anarchic, vengeful, and without pity. It is essentially a position that exists to mouth its own despair! Particularly when society itself can serve as a vehicle for an individual’s misanthropy. When an individual can vent his or her spleen on the society, on the social whole—especially when the do not have to pay any price for it!

As a consequence, there is a deeply cynical side to this endeavor, an attempt to trap proletarian mores in a way that will have to be denied ever afterwards. Namely, that the absence of working-class culture is used as an excuse to ‘destroy bourgeois culture’—the only form of existing culture—just because of personal dissatisfaction, a feeling of inadequacy, and unfulfillment. In short, nihilistic cultural communism is the rebellion of the fart and the belch—of a distended and inadequate angst on all finer things, particularly when those higher notions go under the general heading of ‘God’.

Nevertheless, Home attempt to go beyond art, to transgress towards a type of culture that bears no relation to what we call art, was bound to fail. It rested too hopelessly on an image of self-achievement, an understanding of a process that was otherwise impossible, namely the free creation of the sovereign proletariat. This is something that would involve the destruction of all possible art, even the avoidance of creativity itself.

What is actually required is a specific understanding of what we mean by art, in particular in relation to the definition that Wyndham Lewis gave of it in The Demon of Progress in the Arts.

Lewis adumbrated several principles of artistic excellence, all of which involved creative expression, literary interpretation, and radical foreknowledge—all of which refers to the fact that creativity has to communicate something; it must enhance the intensity— not the quality, but the intensity—of life, insofar as the one excludes the other.

The artistic act also has to adopt the configuration of the line—draughtmanship as a real token of meaning rather than an indulgence, something to be mastered so that it can be dispensed with after the act.

It also has to marshall and order experience in relation to a creative gesture, so that it does not have to come to rely on sensuous impressions in a manner that is passive or unduly effeminate.

All of which relates very strongly to the artistic theory of Greenberg, Herbert Reed, or Clive Bell—all of whom posited a sensuous or impressionistic art criticism against the hard-edged rationality, the masculinity, and diachronic insight that Lewis favored.

Another thing that the observer has to be aware of is the notion of art as a form of hierarchical ordination, an understanding of the fact that art is hieratic, religious, and occasionally spiritual. (This analysis should not be overdone, but a spiritual dimension to life cannot be ignored.)

In a sense it is a recognition of the purity of the process, the fact that art has a genuinely apolitical element attached to it, and that human inequality is the basis for all genuine artistic activity.

Moreover, when we mention the term ‘apolitical’, we do not declare an absence of social consideration—far from it—merely an understanding of the fact that art impinges on things that are slightly beyond the category of machine-guns and butter, even though without machine-guns and butter, of course, there could be no art.

Source: http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news240120131723.html [4]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/01/cultural-communism-and-the-inegalitarian-basis-of-all-genuine-art/

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mercredi, 30 janvier 2013

Neue Ordnung IV/2012

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Neue Ordnung IV/2012

http://www.neue-ordnung.at/

Staatsfeinde oder Mitbürger? Seite 2–3, 9
Von Hans B. von Sothen

Zitiert 4

Knapp & klar Seite 4–5

Merkel und sonst nichts Seite 6–7
Von Dr. Hans-Dietrich Sander

Pannonicus Seite 8

Die Identitären Seite 10–11
Von Martin Lichtmesz

Europa der Vaterländer – Vaterland Europa Seite 12–15
Zehn Thesen
Von Univ.-Dozent Dr. Friedrich ­Romig

Entkommunifizierung Seite 14–16
Das undurchführbare Projekt in Kroatien
Von Dr. Tomislav Sunic

Stalingrad Seite 17–18
Der Untergang der 6. Armee vor 70 Jahren

Treue und Glaube Seite 19–22
Das ideengeschichtliche Vermächtnis von Antoine de Saint-Exupéry
Von Benedikt Kaiser

Die Rubrik „Abendland“ Seite 23

Odin statt Jesus? Seite 24–31
Gott- und Jenseitsvorstellungen im deutschen Neuheidentum
Von Dr. Baal Müller

Heidentum – Sukzession – Überlieferung Seite 32–37
Von Johannes Auer

Heldischer Christus – Wehrhaftes Christentum Seite 38–43
Für eine christlich-nationale Neubesinnung in der deutschen Kulturnation
Von Manfred Müller

Libri legendi Seite 44–46

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lundi, 21 janvier 2013

The Fourth Political Theory

 

 

 

 
Natella Speranskaya:  How did you discover the Fourth Political Theory? And how would you evaluate its chances of becoming a major ideology of the 21st century?
 
Felix H. Widerstand:  I discovered the Fourth Political Theory after making some research and looking for alternative political ways of organization. I understood that the concepts “left” and “right” are tricky and deceptive ways to mislead the people in order to divide them; and that there must be a real way to combat against globalism and resist the “new world order” that is being implemented by Zionist controlled West (USrael and it´s colony “EU”).
 
So, I discovered Third-positionism, and became a supporter of national-revolutionary movements in a multipolar geopolitical order (In the Arab countries they have Baathism, Nasserism; in Latinamerica they have Peronism, Bolivarianism; and in our countries we have Eurasianism). This is also known as "international nationalism"; against chauvinism and racism but for the preservation of all identities and of all cultures. I see Eurasianism, or the Fourth Political Theory, as a contemporary way of resistance  for those of us who live “from the Canary Islands to Vladivostok”. For resistance against the plutocratic, materialistic, economicist sytem disguised as "democracy", and against american cultural imperialism.
 
The chances to become a major ideological force are now still low in my opinion (at least for westerners), because of the constant brainwashing that our society is exposed to. Consumerism, individualism, mammonism, and all kind of filth is being pumped in the brains of our people by the media on a daily basis. But the first step should be to spread the idea, to open the eyes of the people, letting them know that other ways of social organization are possible. Then, we need good leaders able to organize the people and who can stand strong and defiantly against the NWO, always defending national soveraignity, at all costs. 
 
The best way of political organization is, in my opinion, a traditional one, were spiritual values are respected, were a collective pride is encorauged, and were social justice is implemented; against usury, exploitation and capitalism.
 
But this ideas are viewed as “extremist” “fascist” and “anti-democratic” by the politically correct left and by the politically correct right.
 
Natella Speranskaya:  Leo Strauss when commenting on the fundamental work of Carl Schmitt The Concept of the Political notes that despite all radical critique of liberalism incorporated in it Schmitt does not follow it through since his critique remains within the scope of liberalism”. “His anti-Liberal tendencies, – claims Strauss, - remain constrained by “systematics of liberal thought” that has not been overcome so far, which – as Schmitt himself admits – “despite all failures cannot be substituted by any other system in today’s Europe. What would you identify as a solution to the problem of overcoming the liberal discourse? Could you consider the Fourth Political Theory by Alexander Dugin to be such a solution? The theory that is beyond the three major ideologies of the 20th century – Liberalism, Communism and Fascism, and that is against the Liberal doctrine.
 
Felix H. Widerstand:  Indeed, the Liberal doctrine (plutocracy, usury and wild capitalism) is the parasitic economic system used by US-imperialists (Zionists, because Zionists are not only in “Israel”, they are in Washington and New York as well) to control the world and destroy the economic and national soveraignity of all countries that still follow independent policies and don´t bow to globalism. We have seen this very recently in Libya, we saw this in Iraq, in Yugoslavia, and are witnessing the same again with the events going on in Syria. What a coincidence that all countries that are being destroyed by the warmongers had an independent banking system and were not followers of the Liberal doctrine!!
 
Leo Strauss was the main perpetrator of the “neocon” ideology, he was a Zionist supremacist like all his powerful and now active followers (Elliott Abrams, Paul Wolfowitz, Charles Krauthammer, Richard Perle, Douglas Feith, and so on and so forth – all this filthy disgusting criminals have a very evil agenda)
 
The solution to liberalism would be to restore the national and economic soveraignity of all countries, in a geopolitically multipolar world. We must go out of the “European Union”, go out of the World Bank, Greece (for instance) should stop paying interests to the banksters of Goldmann Sachs; all countries wanting national soveraignity back should go out of all this international globalist organizations that, in an Orwellian way, are enslaving countries in the name of “freedom and democracy”.
 
I see Prof. Dugin´s organization and activism as a very good alternative to fight against this system.
 
Natella Speranskaya:  Do you agree that today there are “two Europes”: the one – the liberal one (incorporating the idea of “open society”, human rights, registration of same-sex marriages, etc.) and the other Europe (“a different Europe”) – politically engaged, thinker, intellectual, spiritual, the one that considers the status quo and domination of liberal discourse as a real disaster and the betrayal of the European tradition. How would you evaluate chances of victory of a “different Europe” over the ”first” one?
 
Felix H. Widerstand:  Of course, there are this two Europes; the first one is being imposed upon us by the Masonic architects of the liberal agenda – see the “Kalergi plan” – particularly since the so-called “Frankfurt School” (Horkheimer, Adorno, Marcuse…) started to spread all kind of filth and poison to overthrow the traditional European values and society with their “cultural Marxism” and “political correctness”; they (by the way) directly influenced the May ´68 protests in France (a CIA operation, the first “colour revolution”, long time before Ukraine´s) with agitators like Cohn-Bendit, to overthrow President De Gaulle, who did not bow to NATO as requested.
 
This “liberal Europe”, slowly suffocating us, is sadly the majoritary tendency; particularly in the West. The “other” Europe, the “different” one, is the one resisting to this psychological warfare and dominium strategy. We are the minority. But this spiritual, traditional Europe, proud and conscious of its roots and willing to preserve its soveraignity and its identity is geographically much better represented in the East: I see Russia as a big hope for all Europeans.
 
Natella Speranskaya:  “There is nothing more tragic than a failure to understand the historical moment we are currently going through; - notes Alain de Benoist – this is the moment of postmodern globalization”. The French philosopher emphasizes the significance of the issue of a new Nomos of the Earth or a way of establishing international relations. What do you think the fourth Nomos will be like? Would you agree that the new Nomos is going to be Eurasian and multipolar (transition from universum to pluriversum)?
 
Felix H. Widerstand:  Yes, we must rediscover our past, to better understand our present, because only if we understand our present we will be able to construct our future. A Multipolar worldview, like the one proposed by the Eurasian movement, is the only alternative against the planetary hegemony on the “one-World” imperialists.
 
Natella Speranskaya:  Do you agree that the era of the white European human race has ended, and the future will be predetermined by Asian cultures and societies?
 
Felix H. Widerstand:  I would rather say that the white European human race has being forced to an end in Europe, due to bio-social engineering, and a very careful and well prepared long-term programm (remember the Kalergi-plan).
 
Indeed, the Asian (particularly the Chinese and Indian masses) outnumber the Europeans extremely, and the Africans as well… They are very numerous, while the whites are always becoming less and less.
 
In this context of the Asian cultures, it is sad to point out that the great Japanese nation, with a heroic history and tradition, has been americanized in the last decades becoming also a corrupted capitalistic-mercantilistic society, almost as bad as the modern western civilization.
 
Natella Speranskaya:  Do you consider Russia to be a part of Europe or do you accept the view that Russia and Europe represent two different civilizations?
 
Felix H. Widerstand: I consider Russia a particular, an own civilization, but with European roots. Nowadays there is a very huge difference in the average mentality of the ordinary westerner and the Russians (and other Eastern Europeans); because Russians and Easterners are still not that corrupted by western poison, and they are still able to preserve their heritage and identity.
 
Natella Speranskaya: Contemporary ideologies are based on the principle of secularity. Would you predict the return of religion, the return of sacrality? If so, in what form? Do you consider it to be Islam, Christianity, Paganism or any other forms of religion?
 
Felix H. Widerstand: The contemporary ideologies that proliferate in the West after the French Revolution and were reaffirmed during the XX century by freudo-marxist currents are indeed propagating secularism and atheism. The Masonic-talmudic architects behind these modern ideologies know perfectly well that this is the best method to weaken a society: by spreading individualism and condemning communitarism and spirituality: “Divide and conquer!”
 
Christianity has been infiltrated and destroyed from within in the western world, and almost all (organized churches) what remains is corrupt (the Vatican, the Protestant sects, etc). Only in the East, like in Russia, the Orthodox faith represents still a spiritual alternative. Islam, on the other side, has proved to be a good way of resistance for the Muslim countries. Particularly the Shia-current, practiced mostly in Iran, and that preserves also some ancient Persian Zoroastrian heritage. But also within Islam there is a tendency trying to destroy this religion from within, like a Trojan horse: It´s Saudi wahhabism, the “Calvinist” kind of Islam. This wahhabi (or salafi) fanatics are being supported by the West, this is the main ideology behind “Al-Qaeda” and all this terrorist groups which took over Libya and are trying to destroy Syria. Also, this is the ideology of the Chechen terrorists, and of the Bosnian ones in the Yugoslavian wars of the ´90. This demonic perversion, which has nothing to do with real Islam (like scholar Imran Hosein and many other real Muslims pointed out), is being used by the West as proxy, as mercenaries, as "useful idiots".
 
Zionist imperialism is trying to put Christianity and Islam against each other (“Clash of civilizations”), to destroy both of them more easily. And the sad thing is that they are being succesfull! We must awake and realize who the real enemy is.
 
While I sympathize with ancient Paganism, I think that we have to be very careful with the modern “neo-pagan” tendencies that are being spread in the West since the “hippy” times; all this “New Age” fake spirituality is also a part of this plan to overthrow culture and society.
 
In my opinion, every nation, every culture, should be attached to its own spiritual tradition; be proud of it and stay strong. We see this with sovereign national leaders like President Chávez from Venezuela, who is a fervent Catholic; or with President Lukashenko from Belarus who is a devout Orthodox Christian. Also the martyr Gaddafi, was a strong believer in Islam (he encouraged Sufism and Islamic studies in Libya). He condemned the Wahhabi terrorism and rightly pointed out that this disgusting Saudi ideology is nothing more than an infiltration of the Zionist West in the Arab-Muslim world.

mercredi, 16 janvier 2013

Il ricordo di Adriano Romualdi (1940-1973)

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Ricorrenze. Il ricordo di Adriano Romualdi (1940-1973), intellettuale controcorrente

Pubblicato il 17 dicembre 2012 da Gianfranco de Turris
Categorie : Personaggi Rassegna stampa
Ex: http://www.barbadillo.it/ 

Se lo sono chiesto, ce lo siamo chiesto, me lo hanno chiesto nel 1983, nel 1993, nel 2003: che cosa avrebbe fatto, che cosa avrebbe detto, che avrebbe scritto, come si sarebbe comportato Adriano se fosse stato vivo?

Una domanda cui non è facile rispondere, anche per uno come me che della storia fatta con i “se” si occupa. Una domanda però che sottintende un senso di distacco, di privazione, ancora d’incredulità di fronte al suo destino, di sotterranea ammirazione per un uomo immaturamente e tragicamente scomparso a causa di un’imperscrutabile e terribile decisione del Fato (che nel 2000 ha voluto ripetersi con Marzio Tremaglia), anche da parte di chi non l’ha mai conosciuto se non, forse, attraverso i suoi scritti.

Adriano era della mia generazione, quella degli anni ’40, ma il primo di tutti essendo nato proprio nel 1940: oggi avrebbe avuto 63 anni, un signore di una certa età con sicuramente alle spalle molti libri, moltissimi articoli, forse anche una carriera universitaria.

Personalmente già mi sono posto l’interrogativo presentando il volume di tutti gli scritti di Adriano dedicati ad Evola (Su Evola, Fondazione Evola, 1998), ma oggi come oggi non riesco a pensare esattamente alla sua posizione rispetto alla politica odierna, se non che sarebbe stato intransigentemente all’opposizione di quella attualmente espressa dal partito erede del MSI, soprattutto sarebbe stato contro la sua politica non-culturale. Infatti, l’azione di Adriano fu sempre su questo piano che possiamo definire metapolitica, secondo gli insegnamenti evoliani. In tutti questi anni, se fosse vissuto, la sua importanza avrebbe potuto essere, nonostante alcune sue rigidità caratteriali, quella di un catalizzatore culturale: sarebbe diventato un’importante figura di riferimento, organizzatore e promotore d’iniziative, in polemica con l’ufficialità. Per semplice induzione sono quasi sicuro che avrebbe polemizzato con gli indirizzi presi, nella sua ultima fase, dalla Nuova Destra, e penso proprio che in qualche modo ambiguo avrebbero cercato d’incastrarlo, com’è successo a molti altri, durante gli anni del terrorismo e dello stragismo, in qualcosa di losco, di certo lontanissimo dal suo modo di pensare e dai suoi intenti. Era, infatti, una personalità di primo piano, anche per essere il figlio di Pino, uno dei fondatori del MSI ed alla fine vice-segretario, e si esponeva parlando e scrivendo: insomma poteva dare fastidio e per le sue idee e per essere una figura aggregatrice.

Era, proprio per quel suo scarto di pochi anni di età, un “fratello maggiore” (mi pare che la definizione sia di Maurizio Cabona), perché l’unico “maestro” della Destra italiana del dopoguerra, anche se non voleva essere chiamato così, era e rimane Julius Evola, di cui Adriano, per la lunga vicinanza e frequentazione, e per essere stato il primo a divulgarne ed interpretarne la “visione del mondo”, può considerarsi l’unico vero “allievo”. Come tale, come “fratello maggiore”, aiutò ed incoraggiò diversi di noi aprendoci le pagine de L’Italiano, uno dei mensili politico-culturali degli anni ’70, su cui si fecero le ossa in molti e dove si dibatterono argomenti oggi comuni ma che allora erano “nuovi” per la Destra ufficiale e del tutto trascurati: non solo cinema e narrativa contemporanea, ma anche fumetti, uso dei mass media, scienza, ecologia, letteratura fantastica, nuove tecnologie e nuove forme d’espressione, analisi della persuasione occulta, tendenze del costume italiano.

Una parte cospicua della storia della cosiddetta “destra pensante” si dovrà fare esaminando le pagine de L’Italiano soprattutto nel periodo in cui Adriano se n’occupò abbastanza direttamente, cioè negli anni della “contestazione”, fra il 1967 ed il 1973.

Era, infatti, del parere che più che lamentarsi della situazione esistente si dovesse agire concretamente sul piano, appunto, culturale e metapolitico. Conclude, infatti, così il suo saggioPerché non esiste una cultura di Destra del 1965 ed in edizione definitiva del 1970: “Bastano pochi cenni per tracciare le linee di sviluppo di una cultura di destra. Ma quest’astratto orientamento incomincerà a prendere forma quando dei singoli si metteranno a scrivere ed a fare”.

Penso che molti dei suoi amici di allora, magari prendendo strade personali diverse, questa via l’abbiano seguita: hanno scritto ed hanno fatto, nei limiti quantitativi consentiti dalle difficoltà insite all’establishment culturale italiano, per parlare degli ostacoli frapposti dalla stessa Destra ufficiale.

Ma l’hanno fatto.

L’idea che Adriano aveva di cultura la espresse in questo suo saggio, ancor oggi attuale e preveggente, per il semplice motivo che, a distanza di quasi 40 anni, le condizioni – diciamo così ambientali – non sono cambiate affatto. Le ragioni essenziali e di fondo di questa storica difficoltà della “cultura di destra”, a parte le situazioni contingenti e pratiche che non venivano per nulla da lui sottovalutate, Adriano le sintetizzava così: “Ciò non deve farci dimenticare la vera causa del predominio dell’egemonia ideologica della Sinistra. Esso risiede nel fatto che là esistono le condizioni per una cultura, esiste una concezione unitaria della vita materialistica, democratica, umanitaria, progressista. Questa visione del mondo e della vita può assumere sfumature diverse, può diventare radicalismo e comunismo, neo-illuminismo e scientismo a sfondo psicanalizzante, marxismo militante e cristianesimo positivo d’estrazione “sociale”. Ma sempre ci si trova di fronte ad una visione del mondo unitaria dell’uomo, dei fini della storia e della società”.

Invece – ecco la contrapposizione secondo le sue parole – “dalla parte della Destra nulla di tutto questo. Ci si aggira in un’atmosfera deprimente fatta di conservatorismo spicciolo e di perbenismo borghese (…). A Destra si brancola nell’incertezza, nell’imprecisione ideologica. Si è “patriottico-risorgimentali” e s’ignorano i foschi aspetti democratici e massonici che coesistettero nel Risorgimento con l’idea unitaria. Oppure si è per un “liberalismo nazionale” e si dimentica che il mercantilismo liberale e il nazionalismo libertario hanno contribuito potentemente a distruggere l’Ordine Europeo. O, ancora, si parla di “Stato Nazionale del Lavoro” e si dimentica che una Repubblica Italiana fondata sul lavoro ce l’abbiamo già – purtroppo – e che ricondurre in questi termini la nostra alternativa significa soltanto abbassarsi al rango di Socialdemocratici di complemento”.

E concludeva: “Basta poco ad accorgersi che se a Destra non c’è una cultura, ciò accade perché manca una vera idea della Destra, una visione del mondo qualitativa, aristocratica, agonistica, antidemocratica; una visione coerente al di sopra di certi interessi, di certe nostalgie e di certe oleografie politiche”.

Ecco perché nel saggio La “nuova cultura” di Destra, Adriano criticava le idee dell’allora nominato “consigliere culturale” del MSI, Armando Plebe, che era riuscito ad annacquare la piattaforma ideale dell’allora Destra Nazionale facendola diventare neo-illuminista, pragmatica, de-ideologizzata ed al massimo anti-comunista: “egli”, scriveva Adriano, “sotto il profilo ideologico è piuttosto un liberale che un uomo di Destra”. Plebe incassò e non replicò, ma si ricordò di queste critiche, tanto che dopo la sua morte non ebbe la minima remora a definire la posizione di Adriano come “l’aspetto più retrivo ed infecondo della cultura di destra”. Quasi quasi aveva ragione a contrario: nel senso che le posizioni dell’attuale partito che dovrebbe rappresentare la Destra italiana sembrano essere proprio quelle propugnate da Plebe; basti leggere il colloquio-intervista del suo presidente a La Repubblica (4 Novembre 2003) dove, alla domanda “Quali sono le nuovi componenti culturali del suo partito”, così risponde: “Indicherei tre radici essenziali: nazionale, nell’accezione non di nazionalismo ma di amor-patrio; liberale; cattolica”. Come ben si vede, Adriano aveva già capito tutto 40 anni fa. La sua posizione, infatti, faceva riferimento alla “Rivoluzione Conservatrice” nel senso più ampio, e non solo tedesco, del termine. Lo confermò in quello che fu uno dei suoi ultimi scritti: la risposta ad un’inchiesta su “le scelte culturali dei giovani di destra” che avevo preparato per Il Conciliatorema che poi venne pubblicata, poiché si era bruscamente troncata la mia collaborazione con il mensile milanese, sulla rivista dell’Ingegner Volpe, Intervento, nell’aprile 1973, pochi mesi prima del fatale incidente, e che ora ho riunito nel volume I non-conformisti degli anni Settanta(Ares, 2003).

Una rivoluzione che, come ben si sa, si rivolgeva ai valori del passato per andare avanti, secondo una definizione di Moeller Van Den Bruck da Adriano citata: “Essere conservatori non significa dipendere dall’immediato passato, ma vivere dei valori eterni”. Frase che – se permettete – accosterei ad un altro grande cui mi avvicinano alcuni miei interessi: Tolkien, il quale a sua volta diceva: “Autore o amatore di fiabe è colui che non si fa servo delle cose presenti”. In fondo esprimono lo stesso concetto.

Nel prendere questa posizione Adriano metteva in pratica i dettami di Julius Evola che già nel 1950, scrivendo per i ragazzi reduci dell’esperienza della RSI, su Orientamenti al punto secondo consigliava di abbandonare il contingente e mantenere l’essenziale. Per questo motivo, Adriano, pur essendo dissenziente su certe posizioni evoliane, poteva concludere così la sua risposta all’inchiesta prima ricordata: “Se mi è permessa una valutazione personale, noi che abbiamo letto da adolescenti Gli uomini e le rovine (e non siamo poi così pochi) siamo nel nostro ambiente – grazie ad Evola – i soli non qualunquisti”. Appunto, quel che è diventata la Destra ufficiale di oggi. Ma questa possibilità da lui indicata, purtroppo, non è mai stata sfruttata, né sembra possibile farlo attualmente anche se ci sarebbero le condizioni teoriche ottimali per farlo. Infatti, la Sinistra è ideologicamente,culturalmente e moralmente allo sbando: regge solo per il suo essersi da mezzo secolo innestata profondamente nei gangli della cultura italiana e per il rimanervi grazie alla forza d’inerzia, alla convivenza ed al mutuo soccorso. Oggi a sinistra si stanno ammettendo le colpe delle stragi compiute dopo il 25 aprile, si stanno ammettendo i compromessi ed i silenzi colpevoli nei confronti di Stalin e Togliatti, si riconosce l’asservimento degli storici ad una visione comunista con il conseguente condizionamento d’intere generazioni, si ammettono connivenze, complicità, conformismi. Eppure, non si riesce ad approfittare di questo momento di gravissima crisi perché l’ambiente della Destra Politica non è cambiato rispetto a quello descritto da Adriano 40 anni fa, non si è creata una “visione del mondo”, si è andati avanti alla giornata al punto da, alla fine, negare se stessa, rinnegando il proprio passato praticamente in blocco, rifiutando tutti i suoi riferimenti culturali, preferendo il Nulla o il qualunquismo (il che è quasi la stessa cosa) ad un serio ripensamento e ad una riattualizzazione: non ha rifiutato il contingente e mantenuto l’essenziale, ma ha rifiutato sia il contingente che l’essenziale. Ha tagliato, com’è stato scritto con grande compiacimento dei progressisti (ma strumentalmente, ai fini della politica-politicante), tutte le sue radici. Aggiungiamo che ha distrutto i ponti ed ha bruciato i vascelli alle sue spalle: ma non esiste alcun futuro senza un passato. Tanto meno con un passato costruito all’impronta, da neofiti, da nuovi arrivati. Ma c’è di peggio. Non ci si limita a rifiutare il passato di tutto un mondo umano, ma, per essere ben accetti, lo si denigra e lo si offende, andando addirittura contro certe correnti storiografiche che cercano di riequilibrare giudizi puramente ideologici su di esso, con un cinismo assoluto e strumentale. Sicché, per tornare a noi, si è potuto leggere che Adriano era un esaltato, che viveva condizionato dal nibelungico crepuscolo del nazismo, al punto di essere affetto da “autismo ideologico” e di rappresentare una “cultura di addetti alla nostalgia” (Marco De Troia, Fronte della Gioventù, Settimo Sigillo, 2001), quasi un piccolo cattivo maestro nazista, razzista e radicale (G.S. Rossi, La destra e gli ebrei, Rubettino, 2003), perché ovviamente il grande cattivo maestro era Julius Evola, entrambi contrapposti ai “buoni” del vecchio MSI, quelli che poi avrebbero creato l’attuale entità politica sua erede.

Di fronte a questo rinnegamento e a questa denigrazione da parte di una destra che si vuole accreditare presso i “poteri forti” attuali, non si può fare a meno di pensare a qualcosa di concreto, non solo ricordando Adriano, ma ristampando in edizione critica le sue opere da troppo tempo scomparse. Fosse vissuto sino ad oggi, con alle spalle il curriculum culturale di 40 anni di attività, sarebbe stato un punto di riferimento, come ho detto, di una resistenza non solo culturale e metapolitica, ma anche morale. Non essendoci più, noi non possiamo far altro che cercare di seguire gli spunti, le idee, i riferimenti che ci ha lasciato, adeguandoli ai tempi naturalmente, come del resto avrebbe fatto anche lui. Tempi questi che, mai – credo – Adriano avrebbe voluto prevedere, pur avendoli in parte immaginati, anche nelle sue visioni più pessimistiche.

A cura di Gianfranco de Turris

mercredi, 09 janvier 2013

Jeudi 10 janvier, Pierre Vial au local!

Jeudi 10 janvier,

Pierre Vial au local

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Lectures fermes pour une époque molle

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Lectures fermes pour une époque molle

Dominique Venner

À celles et ceux qui me lisent, je présente tous mes vœux d’énergie, de courage et de beauté. Pour accompagner ces vœux, je vais commenter ma relecture récente d’un ouvrage fondamental et un peu oublié, voire dénigré (signe de qualité dans un environnement décadent) : L’Homme cet inconnu d’Alexis Carrel. Mon édition date de 1968, elle reprend l’édition Plon originale de 1935 (1) (image en Une, édition de 1957).
Prix Nobel de médecine en 1912, le Dr Carrel ne fut pas seulement un biologiste inventif et un virtuose de la chirurgie, c’était un esprit d’une hauteur exceptionnelle. Loin de s’enfermer dans sa discipline, il s’intéressait à tout ce qui se rapporte aux mystères de la vie humaine envisagée sous ses aspects physiologiques, intellectuels et moraux afin d’améliorer la société moderne.

On sait combien sont solidesp hysiquement et moralement ceux qui, dès l’enfance, ont été soumis à une discipline intelligente… C’était un esprit très ouvert et jamais dogmatique, qui s’exprimait avec une grande clarté. On trouve chez lui une foule d’observations précieuses pour se reconstruire ou éduquer les enfants. Celle-ci, par exemple sur les bienfaits de l’adaptation à des conditions de vie contrastées : « L’homme atteint son plus haut développement quand il est exposé aux intempéries, quand il est privé de sommeil et qu’il dort longuement, quand sa nourriture est tantôt abondante, tantôt rare, quand il conquiert par un effort son abri et ses aliments. Il faut aussi qu’il exerce ses muscles, qu’il se fatigue et qu’il se repose, qu’il combatte, qu’il souffre, que parfois il soit heureux, qu’il aime et qu’il haïsse, que sa volonté alternativement se tende et se relâche, qu’il lutte contre ses semblables et contre lui-même. Il est fait pour ce mode d’existence, comme l’estomac pour digérer les aliments. C’est dans les conditions où les processus adaptatifs s’exercent de façon intense qu’il devient le plus viril. On sait combien sont solides physiquement et moralement ceux qui, dès l’enfance, ont été soumis à une discipline intelligente, qui ont enduré quelques privations et se sont accommodés à des conditions adverses » (p. 282).
Le Dr Carrel était un homme de son temps, un homme des années 1930, hanté, entre autres par les effets de la Première Guerre mondiale et de la grande crise économique consécutive au krach de 1929. Il avait une perception forte d’une dégénérescence des peuples blancs qui avaient été, depuis quatre siècles, les bâtisseurs d’un nouveau type de société associé au progrès des sciences et des techniques. C’était un volontariste, comme on l’était en son temps (avant les désastres de la Seconde Guerre mondiale). Il croyait fermement à la possibilité d’endiguer la déchéance qu’il voyait poindre. Pour cela, il pensait nécessaire de mettre ses conclusions à la disposition des réformateurs politiques en vue de décisions salvatrices. Cette ambition élevée était aux antipodes de l’individualisme forcené, des promesses de jouissance liée à la consommation de biens inutiles et du verbiage compassionnel qui dominent notre époque. Mais ces dérives décadentes actuelles n’auront qu’un temps, alors que les enseignements de Carrel ont une valeur éternelle.
La foi qui l’habitait lors de la publication de L’Homme cet inconnu (plusieurs millions d’exemplaires vendus dans le monde entier) est résumé à la fin du livre en une page toujours actuelle. Après avoir rappelé le rôle des ordres monastiques et des ordres de chevalerie durant les périodes sombres du haut Moyen Âge, il enchaîne (p. 348) : « Il n’y aurait pas besoin d’un groupe dissident très nombreux pour changer profondément la société moderne. C’est une donnée ancienne de l’observation que la discipline donne aux hommes une grande force. Une minorité ascétique et mystique acquerrait rapidement un pouvoir irrésistible sur la majorité jouisseuse et aveulie. Elle serait capable, par la persuasion ou peut-être par la force, de lui imposer d’autres formes de vie. Aucun des dogmes de la société moderne n’est inébranlable. Ni les usines gigantesques, ni les offices buildings qui montent jusqu’au ciel, ni les grandes villes meurtrières, ni la morale industrielle, ni la mystique de la production ne sont nécessaires à notre progrès. D’autres modes d’existence et de civilisation sont possibles. La culture sans le confort, la beauté sans le luxe, la machine sans la servitude de l’usine, la science sans le culte de la matière permettraient aux hommes de se développer indéfiniment, en gardant leur intelligence, leur sens moral et leur virilité... » Virilité pour les hommes et aptitudes à l’amour, à l’énergie, au dévouement et à l’éducation des enfants chez les femmes, parmi bien d’autres qualités.

Dominique Venner

(1) Dr Alexis Carrel, L’Homme cet inconnu, Plon. D’occasion sur différents sites en ligne.[Note de Novopress : l’édition de 1999 est également disponible neuve.]

Elementos 38: Werner Sombart / Elementos 37: Federalismo

ELEMENTOS Nº 38. WERNER SOMBART. EL BURGUÉS: HOMO OECONOMICUS MODERNO
 
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Sumario.-
 
El burgués: paradigma del hombre moderno, por Alain de Benoist
Werner Sombart y la teoría histórica de la economía, por José Antonio Rubio
Werner Sombart y el hombre económico moderno, por João Carlos Graça
El burgués, de Werner Sombart, por Conrado García Alix
Las doctrinas económicas de Werner Sombart, por E. L. Marshall
Socialismo, fútbol y movilidad social. A proposito de ¿Por qué no hay socialismo en los Estados Unidos?, de W. Sombart, por Francisco Javier Noya Miranda,
Sombart. La cultura de la otra Europa, por Thule
Sombart y la teoría de la destrucción creativa, por Jorge Ortega
Sombart y los judíos, por Claudio Mutti
Sombart: lujo y capitalismo, por Juan Soler Llácer
Actualidad de Werner Sombart, por José Mª Castroviejo
Sombart y Spengler. Las Grandes Ciudades y sus contradicciones, por Patricio H. Rändle
Libros electrónicos:
¿Por qué no hay socialismo en Estados Unidos?
Los judíos y el capitalismo moderno
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Sumario
 
El primer federalista. Johannes Althusius, por Alain de Benoist
 
Carl Schmitt y el Federalismo, por Luis María Bandieri
Nacionalismo, Democracia y Federalismo, por Ramón Máiz
Europa federal y el principio de subsidiariedad, por Rodrigo Agulló
España, ¿federación o autodeterminación?, por Sebastian J. Lorenz
Plurinacionalidad, Federalismo y Derecho de Autodeterminación, por Jaime Pastor
El federalismo pluralista. Del federalismo nacional al federalismo plurinacional, por Miquel Caminal
Federalismo plurinacional, por Ramón Máiz
Estado federal y Confederación de Estados, por Max Sercq
De la Confederación a la Federación. Reflexiones sobre la finalidad de la integración europea, por Joschka Fischer
Federalismo versus Imperialismo, por Juan Beneyto
Europa. De imperio a federación, por Josep M. Colomer
Entrevistas imaginarias con el Presidente de Europa y el Jefe del Gobierno europeo

Is Catastrophe Inevitable?

Is Catastrophe Inevitable?

 

Alex Kurtagic

Ex: http://www.amren.com/  

How liberalism may lead to collapse and Western rebirth.
 
Guillaume Faye, Convergence of Catastrophes, Arktos, 2012, 220 pp., $28.05 (soft cover)

Convergence of Catastrophes is the third book by French author Guillaume Faye to be published by Arktos in English. If you have read the other two (Archeofuturism and Why We Fight), you will recognize in the title a familiar theme in the author’s critique of liberal modernity: the idea that liberalism has unleashed a series of catastrophic processes now converging towards a cataclysmic global implosion.

I was keen to read this volume because it promised an elaboration on one of the key arguments Dr. Faye makes in Archeofuturism. This proved to be the case, though one difference is that Dr. Faye’s prose has shifted to reflect a higher degree of rage, directed at Europe’s and particularly France’s liberal establishment.

Dr. Faye frankly addresses the unfolding, slow-motion policy car crash no politician wants to talk about. Though in a different order and separated into more categories, he identifies the following lines of catastrophe converging in the West today:

  1. The collapse of the earth’s ecosystem, caused by overpopulation, half-hearted or absent environmental policies, and the belief that the Third World needs to be “developed” to the American standard—which Faye thinks would require several earths’ worth of resources.
  2. The degeneracy of European culture and man, brought about by egalitarianism, secularism, and social liberalism.
  3. The clash of civilizations, particularly between a degenerate Europe and a vigorous Islam, which Faye considers extremist by nature and never moderate (Dr. Faye deems the idea of a secular, moderate Islam a myth invented by scared Western politicians).
  4. The demographic coma in Europe, resulting in a shrinking and ageing population, and the lack of political will to reverse this with pro-natalist policies rather than immigration.
  5. The colonization of Europe by settlers from the Third World, who see the continent as a welfare El Dorado and whose continued arrival will increase ethnic tensions to the point of ethnic civil war.
  6. The giant economic crisis caused by the failure of the casino economy of finance capitalism, which will lead to a collapse worse than the Great Depression and to universal poverty and a new Middle Ages.

The tone of Convergence is lighter than in Archeofuturism and Why We Fight, though each page drips with sarcasm, cynicism, and animated exasperation. There is no mincing of words here.

Dr. Faye takes the darkest view of everything, predicting always the worst possible outcomes. In his view it is too late; for decades the warning signs have been ignored, suppressed, and explained away by politicians, academics, and the media. Nothing has been done. They have let structural problems grow worse in the belief that disaster will somehow be averted or that things will magically work themselves out. Though he does not state it explicitly, it is clear that Dr. Faye has no hope of any kind of counter-cultural movement with the power to halt the final cataclysm.

Towards the end of the book, Dr. Faye outlines three possible collapse scenarios: a soft one, a hard one, and a very hard one. In the soft one a total systemic breakdown is averted, but Western societies live on impoverished and in a state of permanent crisis. In the very hard one there is total breakdown. Western civilization is destroyed and the world population collapses, ushering in a new Middle Ages. Dr. Faye considers this both the most likely and the most desirable scenario. For him, history is cyclical. We are at the end of a cycle, and the harder scenario clears the decks for a new beginning, founded on entirely different—and better—philosophical suppositions. For this reason, Dr. Faye believes that this grim convergence of catastrophes is positive and necessary, and that the prospect of a new beginning should be reason for hope.

For the future, Convergence offers the vision outlined in Archeofuturism: a diversified world with a highly developed zone in the northern hemisphere and agricultural or subsistence societies in the south. Dr. Faye sees this as not only environmentally more sustainable, but as a more accurate reflection of the diversity of human societies; only a fraction of humanity, in his view, is suited to a techno-industrial society.

I generally agree with Dr. Faye’s thesis of converging catastrophes, but I fear it includes a slight element of wishful thinking. It seems Dr. Faye looks forward to the collapse; his attitude is the mirror image of the liberals’, who are either complacent or in denial. This may lead him to paint a scenario that satisfies him and that begins to unfold within his lifetime—in other words, he imagines he will be there to gloat as liberals bite the dust. He also suggests that Europeans will rise naturally from the ashes, without stressing that this depends on what we do now; it is not the natural outcome of collapse. This assumption is dangerous, because there are no guarantees of anything.

There is no guarantee that Europeans will rise from the ashes.

I am less willing than Dr. Faye to predict cataclysm sometime within the next eight years (when he wrote Archeofuturism in 1999, he predicted disaster by 2020). Nor would I assume that the lines of catastrophe will all converge within a narrow timeframe, or that European man will necessarily exist in the post-collapse world, even in smaller numbers.

To begin with, collapse scenarios can take a variety of forms, including forms in which the collapse would not be recognized as such by those living through it, or even by those living after it. A soft collapse, for example, can be one in which life remains pleasurable, so collapse is never widely recognized as such. Standards of morality weaken, the race degenerates, and a culture dissolves gradually, giving way to another that takes over therapeutically, subtly enslaving people who do not mind because they love their slavery. There may be a few bumps here and there along the way, of course, but, on the whole, this is how it unfolds. Does this not sound like the collapse of WASPdom in the United States?

Dr. Faye’s soft collapse scenario I would describe as either “deferred” or “slow.” In the first, the collapse has already occurred, but the final cataclysm is endlessly postponed, more or less like the financial crisis we are living through now. Through subterfuge, ways keep being found to levitate what should already be on the ground. In the second, the collapse unfolds gradually, in a managed and technocratic manner, and the social temperature is always kept below the threshold needed for a revolution.

One can also debate the “hard” convergence thesis. We can accept that various catastrophic trends are in place, but will they converge close enough together in time for a complete collapse, or will the catastrophes hit in succession over a long period? It is conceivable that each line of catastrophe may progress at a different speed, and that some will prompt a delaying action, thus weakening the convergence.

For example, global warming may be slowed significantly if electric cars are improved enough to trigger a phase out of the internal combustion engine over the next 10 to 15 years. In 2004, when Convergence was originally published in French, the electric car was still a distant prospect; now it is getting closer, and with decreasing petroleum reserves, it may soon make sense for motorists to make the switch. A technological breakthrough could potentially take the environmental and even the economic trend out of the equation, or at least slow them down, though this may not matter a great deal if the other trends continue.

Of course, this does not argue against the very real prospect of declining economic conditions, continuing political paralysis, and so on; it simply argues in favor of what Dr. Faye may consider the worst and most insidious of all scenarios: a “soft” convergence and a protracted or deferred collapse, whose final denouement occurs so far in the future that there are not enough of us left for it to matter any longer.

The important point is that the outcomes of collapse are not foreordained: They depend on what we do now. If some form of collapse is inevitable, then it is imperative that we establish today the bases for the world that will follow that collapse, and that we seize control of the process—including precipitating it artificially—so as to ensure for us the most favorable outcome. I believe Faye would agree with this, although he does not say so explicitly.

I must refer to this book’s latent anti-Americanism. It is only a minor part of the narrative, but it is a flaw, and Jared Taylor’s foreword points out Dr. Faye’s careless conflation of America with the American government. For many Americans, their government is their number-one enemy, and is distinct and separate from America. In Convergence, Dr. Faye accuses America of trying to weaken Europe by promoting free trade and multiculturalism, while practicing protectionism and controlling immigration to the US, when, in fact, America enthusiastically practices the same policies it promotes in Europe. Fortunately, and as Mr. Taylor points out, Dr. Faye has since revised this position: In a speech delivered in Nashville at the 2012 American Renaissance conference, he described Americans and Europeans as brothers in arms.

Dr. Faye speaking at the 2012 American Renaissance conference.

The philosophical foundations of the American republic are classical liberalism, but I believe it is essential—even if difficult—to separate liberalism (Americanism) from America, and to re-imagine America in philosophically non-liberal terms. To this we would need to look at the parts of American heritage that existed before, or beyond the reach of, classical liberalism. One can think of the early colonial period (before) and the wild West (beyond). This may prove vital in the effort to guarantee the continuity in the 21st century of white Americans and white American culture in the New World.

Do not look to Dr. Faye for a practical action plan; his purpose is to frankly assess present trends in the West and to point out that any cataclysmic outcome marks a beginning as well as an end. It is up to each reader to decide his course of action and translate what he has learned into effective action. For more concrete policy matters, Dr. Faye has just published Mon Programme (My Program), but it is available only in French.

Despite its imperfections, Convergence is a compelling and furious read, addressing important topics with an honesty that is rarely found and never with such intensity in a single volume. Futurology is very subjective, so one must be lenient with predictions—particularly those involving complex global events; but Dr. Faye’s analysis is fundamentally correct and will be read with profit by anyone who wants to understand how the liberal global experiment will eventually end.

mardi, 08 janvier 2013

Introduction to Guillaume Faye’s book Convergence of Catastrophes

Introduction to Guillaume Faye’s book Convergence of Catastrophes, published by Arktos Media

An Explosive Cocktail

The modern world is like a train full of ammunition ­running in the fog on a moonless night with its lights out.’ (Robert Ardrey[1])

GFcoc_1.jpgFor the first time in its history, humanity is threatened by a convergence of catastrophes.

A series of ‘dramatic lines’ are approaching one another and converging like a river’s tributaries with perfect accord (between 2010 and 2020) towards a breaking point and a descent into chaos. From this chaos — which will be extremely painful on the global scale — can emerge the new order of the post-catastrophe era and therefore a new civilisation born in pain.

Let us briefly summarise the nature of these lines of catastrophe.

The first is the cancerisation of the European social fabric. The colonisation of the Northern hemisphere for purposes of permanent settlement by the peoples of the global South, which is increasingly serious despite the reassuring affirmations of the media, is pregnant with explosive situations; the failure of the multiracial society, increasingly full of racism of all kinds with different communities becoming more and more tribal; the progressive ethnic and anthropological metamorphosis of Europe, a true historical cataclysm; the return of poverty to Western and Eastern Europe; the slow but steady growth of criminal activity and drug use; the continual disintegration of family structures; the decline of educational infrastructure and the quality of academic programs; the disruption of the transmission of cultural knowledge and social disciplines (barbarisation and loss of needed skills); the disappearance of popular culture and the increasing degrading of the masses by the culture of spectacles.[2] All this indicates to us that the European nations are moving toward a New Middle Ages.[3]

But these factors of social breakdown in Europe will be aggravated by the economic and demographic crisis which will only get worse and end by producing mass poverty. By 2010 the number of active workers will not be large enough to finance the retirements of the ‘grandpa boomers’. Europe will collapse under the weight of old people; then its ageing countries will see their economies slowed and handicapped by payments for healthcare and retirement benefits for unproductive citizens; in addition, the ageing of the population will dry up technical and economic dynamism. In addition to these problems, the economy will increasingly resemble the Third World because of the uncontrolled immigration of unskilled populations.

Modernity’s third dramatic line of catastrophe will be the chaos of the global South. By displacing their traditional cultures with industrialisation, the nations of the South, in spite of a deceptive and fragile economic growth, have created social chaos that is only going to get worse.

The fourth line of catastrophe, which has recently been explained by Jacques Attali,[4] is the threat of a world financial crisis, which will be much more serious than the crisis of the 1930s and will bring about a general recession. The harbinger of the crisis will be the collapse of the stock markets and currencies of the Far East, like the recession that is striking this region.

The fifth line of catastrophe is the rise of fanatical religious cults, principally Islam. The rise of radical Islam is the backlash to the excesses of the cosmopolitanism of modernity that wanted to impose on the entire world the model of atheist individualism, the cult of material goods, the loss of spiritual values and the dictatorship of the spectacle. In reaction to this aggression, Islam has radicalised, just as it was already becoming once again a religion of domination and conquest, in conformity with its traditions.

The sixth line of catastrophe: a North-South confrontation, with theological and ethnic roots, will appear on the horizon. It is increasingly likely to replace the risk of an East-West conflict, which we have so far avoided. No one knows what form it will take, but it will be serious, because it will be based on collective challenges and sentiments much stronger than the old and artificial partisan polarity of the USA and USSR, capitalism and Communism.

The seventh line of catastrophe is the uncontrolled increase of pollution, which will not threaten the Earth (which still has four billion years to look forward to and can start evolution over again from zero), but the physical survival of humanity. This collapse of the environment is the fruit of the liberal and egalitarian myth (which was once also a Soviet myth) of universal industrial development and a dynamic economy for everyone.

We can add to all this the probable implosion of the contemporary European Union, which is increasingly ungovernable, the risks involved with nuclear proliferation in the Third World, and the probability of ethnic civil war in Europe.

The convergence of these factors in the heart of a globalised and very fragile civilisation allows us to predict that the Twenty-first century will not be the ‘progressive’ continuation of the contemporary world, but the rise of another world. We must prepare ourselves for this tragic possibility with lucidity.

Believing in Miracles

We are dealing with a general prejudice inherited from the egalitarian and humanitarian utopias, like the philosophy of Progress, according to which ‘we can have everything at the same time’ and that reality never has negative consequences.

People believe they can have their cake and eat it too. They imagine, according to the liberal faith, that an ‘invisible hand’ will spontaneously restore a harmonious equilibrium. I shall mention a few examples of believing in miracles:

•    Imagining that the dogma of the unlimited economic development of every nation is possible without massive pollution and ecological catastrophes that will destroy this very development. This is the illusion of indefinite development.

•    Believing that a permissive society will not produce a social jungle, and that you can obtain at the same time libertarian emancipation and self-disciplined harmony. We see this drama being acted out in the shipwreck of our schools, where violence, insecurity, ignorance, and illiteracy are arising out of the illusion of progressive education, an educational method which rejects any form of discipline for its students.

•    Believing that it will be possible to preserve retirement systems and social and medical entitlements while remaining faithful, in a period of demographic decline, to the ideal of ‘solidarity of distribution’. This is the illusion of the Communist conception of solidarity.

•    Believing that large-scale alien immigration is compatible with the ‘values of the French Republic’ and the preservation of the civilisation of the nations and peoples of Europe; and that Islam can become secular and blend in with republican values. Believing also that we can renew the working population by importing immigrants, when these immigrants are unskilled welfare recipients and our responsibility. Imagining also that by regularising the status of masses of illegal immigrants, it will be possible to assimilate them and avoid the arrival of new masses, although we observe exactly the opposite. This is the illusion of the benefits of immigration.

•    Extolling the assimilation and integration of aliens while wanting to preserve and maintain their special characteristics, their original cultures, their memories and native mores. This is the communitarian illusion, one of the most harmful of all, which is particularly cherished by ‘ethno-pluralist’ intellectuals.

•    Imagining that by cancelling Third World debt we can encourage their economic growth and prevent new indebtedness in the future. This is the Third Worldist illusion.

•    Demanding at one and the same time that we abandon nuclear energy programs and replace them with power plants using natural gas, coal and petroleum, while advocating the reduction of polluting gases. This is the ecologist’s illusion.

•    Thinking that a world economy founded on short term speculation based on computerised markets and replacing monetary policies with the caprice of financial markets will guarantee a lasting ‘new growth’. This is the illusion of the new economy.

•    Believing that democracy and ‘republican values’ will be reinforced by eliminating ‘populism’, that is, the direct expression of the will of the people.

I could make the list longer. In all these matters, believing in miracles can be explained by the incorrigible optimism of the secular religion of egalitarian progressivism, but also by the fact that, although it has reached an impasse, the dominant ideology does not dare deny its dogmas or make heartbreaking revisions, while clinging to the idea that ‘the storm will never come’. The whole thing is explained by the sophisms of bogus experts, whose conclusions are always that everything is going well and getting better and that we have the situation under control. They are like a driver who speeds through a red light and justifies it by explaining that the faster he drives, the less time he spends in the intersection and therefore reduces the risk of a collision.

Man, a Sick Animal

Paul MacLean,[5] Konrad Lorenz,[6] Arthur Koestler,[7] and Jean Rostand[8] have sensed that man is a sick animal, endowed with a brain that is too large. Conscience is perhaps, on the evolutionary scale, an illness and intelligence a burden. Man has lost touch with his natural survival instincts. We have not been on the Earth for a long time and it may be that, from life’s point of view, or Gaïa’s,[9] we are a failed species, an abortive experiment; and that, especially by destroying the ecosystem that supports it, the suicidal human race is hastening its own disappearance.

Our neocortex, which some biologists compare to a tumour, does not function sufficiently in symbiosis with our reptilian brain. This is ‘cerebral schizo-physiology’, the source of a chaotic and self-destructive culture: wars, religious fanaticisms, frenzied exploitation of nature, aberrant demographic proliferation or, on the other hand, catastrophically low birth levels, frustrating natural selection, etc.: Homo sapiens sapiens does not deserve the name he has given himself. He is not ‘wise’, only intelligent. But he will perhaps perish from this excessive intelligence, which is pushing him to excess, hybris[10], and is making him lose every instinct of collective survival and all capacity to ‘feel’ the dangers that are piling up.

The Golem Parable, or the Machine that Went Mad

Humanity has lost control of the forward rush of the technological and globalised civilisation born in the Nineteenth century. We should remember the parable of the Golem, the Jewish allegory from Prague, in which a mud figure brought to life by magic escapes its maker, becomes an autonomous and out of control entity, and then starts spreading terror.

Today’s little Jules Vernes[11] are mistaken. Optimistic and short-sighted mechanics, they are only making the situation worse. More than that, they are not in control of the machine and have no idea where it is heading. There really is a pilot in the airplane, but he is convinced that he is driving a locomotive.

Among the inescapable trends at work today, there are other risks that are unforeseeable today but which will make things worse (or perhaps better, but this is less likely), or else create new tendencies or new earth-shattering phenomena. At any rate, it is hard to see any positive signs. All the indictors are flashing red.

In futurology, there are only two types of extrapolation from current trends that one can make with a high degree of probability: the weak and the strong. Today predictions are typically based on weak extrapolations. These latter are, for example, the pursuit of economic growth, linear and continuous technological progress, scientific civilisation, the affirmation of democracy everywhere in the world (who is telling us that Europe will be ‘democratic’ in 2030?); the lasting character of the United Nations; the effectiveness of antibiotics in the next century, and so on.

We are less concerned with strong extrapolations, which have a good chance of being realised in the next twenty years: the demographic disequilibrium of North and South that will grow massively; the unavoidable ageing of the indigenous European population; the growth of mass immigration into rich countries; the worsening of pollution, atmospheric warming and the exhaustion of resources, which is growing worse regardless of what measures may be taken today on a global level (and they are not being taken); the rising power of Islam; the worsening of social disintegration in Europe along ethnic lines, etc. All these strong extrapolations are headed in the direction of the system’s breakdown, and are what we might call ‘pessimistic’.

The ‘Billiard Ball’ Theory

The current implicit ideology that dominates the world, especially in the West, still continues to profess, officially, the utopia inherited from the egalitarian philosophy of the Enlightenment (Eighteenth century), positivism[12] and scientism (Nineteenth century): to create a situation where, in a few decades from now, some eight billion people will live on the planet with a good standard of living and democracy for all. All this resembles the billiard player who imagines that after four or five rebounds his ball will automatically fall into the hole. These professors of ballistics are playing golf, but they do not know it.

It is a quasi-certainty that this persistent belief in progress and modernity, concepts which the political classes of the West are always jabbering about and which are totally obsolete, will never see its objectives occur. The dream will shatter into pieces. Constraining forces, a physical wall, makes this ideology resemble a mass of intellectual stupefaction and belief in miracles.

The demanding parameters, mentioned above, based upon the assumption that current realities will persist and that current projections for the future will be realised, are not taken into account. No one is looking at the dashboard or the fuel gauge. Only the short-term counts, but for how much more time? The majority of the elites do not concern themselves with the long term, or even the middle term, in this civilisation of the here and now. The fate of future generations does not interest the decision-makers at all. They care only about their own careers.

*  *  *

They are helped by the experts in every field, who practice constant disinformation and censorship of pessimism, taking advantage of the good old Coué method of optimistic autosuggestion:[13] ‘Everything is going badly, so, to reassure myself, I say that everything is going well.’ Actually pessimism would be more convincing, since it incites people to improve matters and to try to cure the disease. Alas, I think that is already too late. We have passed the point of no return.

The majority of intellectuals, media people, politicians and businessmen maintain a language of utopian optimism, clinging to their dogmas and making a gross travesty of reality: ‘republican assimilation is making progress and will continue to make progress in France’; ‘we are on the path to control massive illegal immigration’; ‘Islamism is in decline’; ‘we are on track to win the war on terror’; ‘economic growth will resume next year and, because of the economic recovery, unemployment will go down’ (when tomorrow comes, erasing it will cost nothing); ‘we are going to establish democracy in the Near East’; ‘we can stop using nuclear power and reduce pollution by making more efficient use of other resources, even if we go back to power plants that use petroleum, natural gas and coal’; ‘we are going to find the money to pay for the costs of healthcare insurance without increasing public borrowing’; and so on.

We go forward each time either by lying and misrepresenting the objective situation, or by deliberately ignoring the parameters and changes that are taking place.

If elites of all different kinds pretend to believe this nonsense, public opinion (once upon a time we used to say, ‘the people’) subscribes to it less and less. Pessimism is present everywhere, like a sort of presentiment of a coming apocalypse. Already in 1995, an IFOP[14] poll published in the Leftist newspaper Libération revealed that to the question, ‘In ten years will we live in a better world?’ 64 % of those polled responded in the negative. They were not mistaken.

‘Catastrophe Theory’ and ‘Discrete Structural Metamorphoses’

In his ‘catastrophe theory’ French mathematician René Thom[15] explained that a ‘system’ (whether physical-chemical, mechanical, climatic, organic, social, civilisational, etc.) is an always fragile ensemble that can suddenly lurch into chaos, without anyone anticipating it, as a result of an accumulation of factors. It is the famous ‘drop of water that causes the cup to overflow’. Every system is unstable and every civilisation is mortal, like everything in the universe. But sometimes the collapse is violent and sudden. For a long time a system can be worn away from inside by an endemic crisis; it holds out for a long time and then, suddenly, everything tips over. We find here the law of viral and bacterial biology: incubation is slow, but the final attack is as fast as lightning. A tree, apparently in good health, falls down during the first storm, although no one suspected that its insides were eaten away.

History offers us examples of sudden and unforeseen collapses: the Amerindian civilisation after the Spanish invasion, or else the Egyptian empire facing the assault of the Romans. I am defending the thesis that this is what awaits today’s global civilisation in the next twenty years. We are going to hit a very sudden breaking point arising from the simultaneous convergences of great crises. It is easy to envisage spectacular and rapid historical reversals.

*  *  *

It is always necessary to beware of surprises, these unforeseen and sometimes discrete transformations, which turn everything upside down. They radically modify a system’s structure, without making a loud noise and suddenly, their consequences explode and change everything. That is what is heading for us today. They are ‘discrete structural metamorphoses’.

We believe that we are still living in world X, when we are already in world Y, and the house of cards of the old world collapses without warning. These metamorphoses do not always make the front pages of newspapers; they take place without making a fuss. They constitute history’s infrastructure, not its ephemeral surface.

The founding of the Fifth Republic,[16] the fall of Communism, the results of American elections, etc., are events that depend on the superstructure. On the other hand, what we have called the ‘discrete structural metamorphoses’ will have incalculable consequences. For a generation they have been increasingly frequent and rapid. They are transforming the face of our civilisation.

Let us mention some cases. In France and Belgium, and soon in other countries, the number of active practitioners of Islam is soon going to surpass that of the Christian churches; the depopulation of Europe has begun as the radical ethnic modification of its population; the Spanish language has already equalled and even surpassed English in the American Southwest; some twenty nations possess the technology for making nuclear weapons; in a number of Western countries the traditional family is collapsing and a demographic coma is in place; the ‘casino economy’, purely speculative and unregulated, stretches over the entire world, especially in China, which still calls itself ‘Communist’; antibiotics are less and less effective against bacterial epidemics, and so on.

We are in control of none of these structural metamorphoses. And very few people are aware of the power of their interaction.

We Must Stop Believing in Sorcerers: Techno-science Gone Mad

The elites who direct the Western world, the over-credentialed ‘experts’, are pulling the wool over our eyes. They possess neither strategy nor mastery of analysis and are satisfied with tactics. The real problems are never investigated. The solutions are rhetorical or electoral. The good apostles, bureaucrats with MBAs from prestigious schools, are only masters of words. No improvement is in sight. The Golem’s inexorable march continues.

The burden of ‘doing nothing’ is the heaviest. But the experts and specialists (once called ‘savants’) are consoling us. They play the role sorcerers played in ancient societies.

*  *  *

No one is directing science and technology any longer and, far from improving the human condition as they used to, they are making it worse, notably by exhausting resources and destroying the environment. The modern myth of ‘development’, which is venerated more than ever all over the world, leads to its opposite, a gigantic regression, a race to the bottom. No authority, no international planning has emerged. Globalisation is anarchy. The backdrop of this fatal movement is generalised individual consumerism, the search for the highest possible standard of living, unbridled enthusiasm for the free market, the speculative economy and the cult of ‘taking each day as it comes’.

Similarly, democracy has to be seen as an aggravating factor, for this type of regime removes any central authority that can, when it sees the storm appearing, react in an emergency. Liberal democracy favours improvidence, the law of the market, and short-term calculation by individuals or corporations. If once upon a time this type of regime was efficient, today it seems incompetent, as it shows every day, to stem the rise of dangers.

International conferences on the environment are a futile waste of time. Just as there is no control over mass immigration, so the destruction of fish reserves and our forest heritage, the increased emission of greenhouse gases, the demographic gap between North and South, etc., are out of control. Even the authorities who arise to reverse the catastrophic course of events, whether they represent countries or the United Nations, do not succeed in correcting the direction of the cargo ship that is going full sail, faster and faster, towards the reefs.

*  *  *

But we are reassured by the ‘experts’ and are still fascinated by techno-science, believing that it will solve all our problems using some new form of magic. Computers, the electric or low-polluting engines, organic agriculture, and pharmaceutical research will not prevent the return of famines and epidemics or the exponential growth of pollution. It is too late. The machine is racing. Intellectuals and ‘philosophers’ have been telling us over and over again for decades that ‘the myth of Progress’ is dead. On the contrary, it has never been in such good shape, especially in the developing countries of the South. We are victims of the psychological condition of derealisation, a loss of the sense of reality of what is happening. Our contemporaries have persuaded themselves that ‘catastrophe cannot happen’ and that this civilisation is at the same time eternal and continually getting better and better, that it will never experience a reversal, and a fortiori[17] not a collapse. Not only is this a possibility, but it will happen, and very soon.

What comforts us in this gloomy illusion is our techno-scientific environment, which we consider to be indestructible, when on the contrary this global civilisation is a colossus with feet of clay. The politicians and the experts, who possess neither audacity nor imagination, reject every radical solution. They always prefer little solutions, tactical or rigged, compromises that please an electorate with cold feet, always respecting the status quo. They believe, like King Arthur, that ‘the fortress is impregnable’ when no one is guarding the walls.[18]

The groundswell — or rather the different groundswells arriving at the same time, demographic, strategic, sociological, economic, environmental — is arrogantly ignored. In France we even use the surreal expression ‘sustainable development’! The dominant ideology, which calls itself rationalist, is really magical. In every area it plays the role of an ‘ideology of sleep’.

*  *  *

We must not forget — and it is one of the central theses of this work — that mini-catastrophes reinforce one another, multiplying their effects among one another to produce a global mega-catastrophe. An accident (of an airplane, for instance) is the result of a series of causes and never just one: for example, the conjunction of a technical problem in the controls, bad weather and pilot error.

It is the same with the situation we are living through, or rather that we are soon going to be living through. For example, the natural calamities produced by global warming aggravate the famines caused by other economic and demographic causes and thus make the economic situation even worse and push the populations of the South to emigrate to the North, thus destabilising the West still more. Growing poverty in certain countries feeds religious fanaticism that, in turn, complicates political instability. And so on.

The system is holistic and interactive, which explains the acceleration of the arrival of the breaking point, since a multitude of crises converge at the same moment, without anyone being able to treat them separately.


[1]     Robert Ardrey (1908-1980) was a widely read and discussed author during the 1960s, particularly his books African Genesis (1961) and The Territorial Imperative (1966). Ardrey’s most controversial hypothesis, known as the ‘killer ape theory’, posits that what distinguished humans’ evolutionary ancestors from other primates was their aggressiveness, which caused them to develop weapons to conquer their environment and also leading to changes in their brains which led to modern humans. In his view, aggressiveness was an inherent part of the human character rather than an aberration. Ardrey’s ideas were highly influential at the time, most notably in the ‘Dawn of Man’ sequence of 2001: A Space Odyssey, and also in the writings of GRECE, in which Ardrey was frequently cited.

[2]     Presumably a reference to ‘society of the spectacle’, a term coined by Guy Debord (1931-1994), a French Marxist philosopher and the founder of the anarchist Situationist International. The spectacle, as described in his principal work, The Society of the Spectacle, is one of the means by which the capitalist establishment maintains its authority in the modern world — namely, by reducing all genuine human experiences to representational images in the mass media, thus allowing the powers-that-be to determine how individuals experience reality.

[3]     This is a concept developed by the French author Alain Minc, in which he predicts a coming time of chaos and hardship resembling the Middle Ages, which will end in the development of a much smaller, but more sustainable, global economy. He discusses this idea in Le Nouveau Moyen-âge (Paris: Gallimard, 1993).

[4]     Jacques Attali (b. 1943) is a French economist who was an advisor to Mitterrand during the first decade of his presidency. Many of his writings are available in translation. Faye may be referring to Attali’s article ‘The Crash of Western Civilisation: The Limits of the Market and Democracy’, which appeared in the Summer 1997 issue of the American journal Foreign Policy. In it, Attali claimed that democracy and the free market are incompatible, writing: ‘Unless the West, and particularly its self-appointed leader, the United States, begins to recognise the shortcomings of the market economy and democracy, Western civilisation will gradually disintegrate and eventually self-destruct.’ In many ways his arguments resemble Faye’s.

[5]     Paul D. MacLean (1913-2007) was an American neuroscientist who developed the triune theory of the human brain, postulating that, over the course of its evolution, the brain was actually made up of three distinct elements: the reptilian complex, the limbic system, and the neocortex. As a result, human behavior is the product of all three tendencies.

[6]     Konrad Lorenz (1903-1989) was an Austrian ethologist who won the Nobel Prize in 1973. He was a member of the National Socialist Party during the Third Reich. He speculated that the supposed advances of modern life were actually harmful to humanity, since they had removed humans from the biological effects of natural competition and replaced it with the far more brutal competition inherent in relations between individuals in modern societies. After the war, his books on popular scientific and philosophical topics earned him international fame.

[7]     Arthur Koestler (1905-1983) was a Hungarian writer who, in his 1967 book The Ghost in the Machine, speculated that the triune model of the brain as described by Paul MacLean was responsible for a failure of the various parts to fully interconnect with each other, resulting in a conflict of desires within each individual leading to self-destructive tendencies.

[8]     Jean Rostand (1894-1977) was a French biologist who was a proponent of eugenics as a means for humanity to take responsibility for its own destiny.  He was also a pioneer in the field of cryogenics.

[9]     Gaïa is the Ancient Greek name for the goddess of the Earth. In recent decades, the name has been adopted by ecologists, who use it to depict the combined components of the Earth as a living organism with its different parts acting in symbiosis with one another, rather than as a resource merely intended to be exploited by humans.

[10]    Latin: ‘pride’.

[11]    Jules Verne (1828-1905) was a French novelist who is regarded as the inventor of the science fiction genre. Several of his books are notable for their predictions of future technological developments.

[12]    Positivism holds that the only knowledge which can be considered reliable is that which is obtained directly through the senses and via the (supposedly) objective techniques of the scientific method.

[13]    Émile Coué (1857-1926) was a French psychologist whose method involved repeating ‘Every day, in every way, I am getting better and better’ at the beginning and end of each day in a ritualized fashion, believing that this would influence the unconscious mind in a manner that would allow the practitioner to be more inclined toward success.

[14]    The Institut français d’opinion publique, or French Institute of Public Opinion, is an international marketing firm.

[15]    René Thom (1923-2002) was a French mathematician who made many achievements during his career, but is best remembered for his development of catastrophe theory. The theory is complex, but in essence it states that small alterations in the parameters of any system can cause large-scale and sudden changes to the system as a whole.

 

[16]    The Fifth Republic began after the collapse of the Fourth Republic in 1958 as a result of the crisis in Algeria, bringing Charles de Gaulle to power and resulting in the drafting of a new constitution. It has remained in effect up to the present day.

[17]    Latin: ‘an argument with a stronger foundation’.

[18]    King Arthur’s Camelot was frequently left unguarded while his knights were engaged in lengthy quests.

Boganmeldelse af Guillaume Fayes ‘Mon programme’

Boganmeldelse af Guillaume Fayes ‘Mon programme’

 

Vi bringer en boganmeldelse, som blev bragt i Den Danske Forenings blad Danskeren nr. 4, 2012. (Ikke online før næste nummer udkommer)

Et ægte systemskifte

Guillaume Faye:
Mon programme.
(Les Éditions du Lore, 2012. 221 sider. 20 euro).

Faye,%20Guillaume%20-%20Mon%20Programme.jpgEt yndet argument mod dem, der ønsker befolkningsudskiftningen og globalismen tilbagerullet, er, at det er urealistisk eller ganske enkelt ikke kan lade sig gøre. Det har derfor stor værdi, at den franske filosof Guillaume Faye nu for sit eget lands vedkommende har skrevet et meget konkret og udførligt program for national genopretning med undertitlen: ”Et revolutionært program, der ikke skal ændre spillets regler, men ændre selve spillet.”

Faye ser økonomien som nøglen til en nations magt, men den er dog kun noget sekundært i forhold til den nationale overlevelse, som afhænger af nationens ”antropo-biologiske germen” – dens demografiske kim eller kerne – samt af kvaliteten og videreførelsen af dens kultur.

Men ikke mindst i Frankrig har socialismen og bureaukratiseringen gået sin sejrsgang i en sådan grad, at kampen mod dette kvælertag på et frit samfund har høj prioritet. Som Faye påpeger, er venstrefløjens kritik af de borgerliges ”ultraliberalisme” og ”kommercialisering” jo helt ude af proportioner i et land, hvor skattetryk og administrationens dødvægt kun slår nye rekorder. Krisen er fremkaldt af bl.a. for lidt økonomisk liberalisme, ikke af for meget. Globaliseringen er et ideologisk valg, for så vidt som 70 % af de firmaer, der er flyttet ud af Frankrig, ville være blevet, hvis der havde været en mere fornuftig skattepolitik. Socialstaten udspringer i bund og grund af misundelse, ikke af seriøs økonomisk analyse. Og den støtter kun, den hjælper ikke grundlæggende. Den lammer og fratager folk modet (også nationalt), og den har skabt en arbejdsløshedskultur, som derpå skaber ”behov” for indvandring: Alene i Frankrig kan man ikke finde indfødte ansøgere til en halv million job. Lediggang er mere indbringende. Det samme er paradoksalt nok kommet til at gælde for de indvandrere, man angiveligt har lukket ind for at løse problemet. Muslimerne i Frankrig (og hele Vesteuropa) forfordeles jo ikke eller holdes som slaver, tværtimod har de fået mere støtte end nogen indfødt gruppe. Sammen med de indfødte bureaukrater i beskyttede stillinger udgør muslimerne (som i bogen kaldes et nyt fødselsaristokrati) i Fayes øjne nutidens udbyttende klasse eller ”parasitter”, som han maner til klassekamp imod på vegne af det produktive folk og de marginaliserede indfødte franskmænd.

Faye foreslår derimod et system, der giver franskmænd incitament til at arbejde, og samtidig giver indbyggere med ikke-europæisk baggrund incitament til at udrejse – altså så lidet tiltrækkende vilkår, at de ikke har grund til at blive i landet. Statslige ydelser såsom børnepenge begrænses til franskmænd, og så snart ikke-vestlige i landet ophører med at være selvforsørgende, skal de ud uanset tidligere status. Illegale indvandrere kan aldrig nogensinde legaliseres og skal selvfølgelig altid udvises umiddelbart.

Desuden er det mht. indvandringen nødvendigt at gå til ondets rod, hvilket de i dag anerkendte ”internationale forpligtelser” ikke muliggør. Derfor må retten til at søge asyl ophæves. Udgifterne til den tvangsmæssige behandling af disse for det meste grundløse sager er jo uhyre. Ej heller kan asylsøgere, der er godkendt andetsteds i EU, få indrejsetilladelse til Frankrig. Flygtninge skal kun anerkendes som en absolut undtagelse via et særlig, personligt dekret fra præsidenten. Endelig overskygges princippet om, at love ikke må have tilbagevirkende kraft, af national nødret.

Faye gør op med den herskende misforståede læsning af Montesquieu, hvorefter domstolene skulle udgøre en ”tredje magt” i samfundet på linje med regering og parlament. Af denne forfejlede læsning udspringer nutidens juristvælde, hvor politikerne angiveligt er magtesløse. Ideen var dog oprindelig, at domstolene kun skulle være en myndighed med en bestemt autoritet, underlagt folkesuveræniteten.

I kriminalitetsbekæmpelsen slagter Faye flere hellige køer. Betingede straffe afskaffes. Enten straffes man eller ej. Og straffens formål skal ikke være ”resocialisering”, men netop straf. Det modsatte fører logisk set i sidste instans til ophævelse af enhver straf, fordi alle ugerninger kan forklares psyko-socialt. Et enkelt og inappellabelt straffesystem har i USA ført til mere end en halvering af kriminalitet på få måneder, og samme resultat kan selvfølgelig nås i Europa. I modsætning til i USA vil Faye dog ikke bruge dødsstraf, men total isolation på livstid som højeste straf. Som alternativ til denne frygtelige skæbne kan den dømte så vælge frivillig eutanasi.

Udenrigspolitisk ønsker Faye, at Frankrig kun blander sig, når landets interesser, borgere eller territorium er direkte truede. Han ser de forskellige ”krige mod terrorisme” diverse steder i verden som direkte kontraproduktive, alt imens befolkningsudskiftningen herhjemme kun fortsætter. Det franske forsvar bør derimod indrettes efter den eventualitet, at massive udvisninger af visse befolkningsgrupper eller etnisk borgerkrig i Frankrig fører til straffeforanstaltninger fra fx USA, hvilket franskmændene så må være i stand til at værge sig mod. NATO må derfor gradvist erstattes af et forsvarssamarbejde mellem nationalt sindede europæiske regeringer. Pirat-uvæsnet mod vestlige skibe vil Faye løse på kort tid ved hjælp af hær og flåde uden at tage fanger.

For Faye at se er ulandene ikke ofre for et ”neoliberalt” udbytningssystem. De er derimod deres egne værste fjender. Ulandshjælp-ideologien er den sande nykolonialisme, som må undsiges, fordi den altid har slået fejl. Han afviser, at ulandshjælp kan ses som et forsøg på at hindre indvandringen til Europa. Den har virket modsat, og i sin bog viser han udførligt, at masseindvandringen netop udmærket kan standses uden ulandshjælp som værktøj. Faye påpeger, at man aldrig i historien har set, at en invasion er standset ved, at man har ”stimuleret” aggressoren til ikke at invadere, kun ved at man har forbudt invasionen med trussel om brug af magt.

Principperne i Fayes program udspringer af hans retsfilosofiske grundanskuelse, som han kalder aristotelisk. Den forkaster formalisme og evige principper og ser udelukkende på realiteten og dens konkrete krav (efter den græske filosof Aristoteles’ modsætningsforhold til Platons idealisme). Faye erkender med Aristoteles, at enhver form for politik har en bagside. Enhver god afgørelse er samtidig problematisk. Det afgørende er bare, at det positive med tiden overskygger det negative. Det moderne ønske om at kunne tilfredsstille alle parter er en illusion. Trods ulemperne for nogle må Faye derfor kalde sit program for ”plan A”, den fornuftige løsning. For plan B, hvor lidenskaberne uundgåeligt på et tidspunkt tager over, kender hverken ”elegance, respekt eller nåde”.

Peter Neerup Buhl

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samedi, 05 janvier 2013

Terre et Peuple Magazine n°54 Hiver 2012

Terre et Peuple Magazine n°54

Hiver 2012

TP_54_-_dcembre_2012_Copier

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vendredi, 21 décembre 2012

Sezession - Heft 51

Sezession

Heft 51, Dezember 2012

heft51 gross Aktuelle Druckausgabe (10 €): Heft 51, Dezember 2012 Editorial

 

Kolumnen

Bild und Text

zwischentag – Szene
Wiggo Mann

Grundlagen

Die Ostfrau als Avantgarde
Ellen Kositza

Ehrenrettung für einen Pastor
Thorsten Hinz

Über Othmar Spann
Michael Rieger

Identitär
Martin Lichtmesz

Debatte

Islamkritik – Leitideen und Einwände
Karlheinz Weißmann

Kreuzzug und Dschihad
Stefan Scheil

Gewalt gegen Deutsche – Auswahl 2012
Felix Menzel

Bücher

»Ich möchte nicht niederknien« –
Ein Gespräch mit Arno Surminski

Die Intelligenz und ihre Feinde
Andreas Vonderach

Gerhart Hauptmann zum 150.
Erik Lehnert

»Umstritten« – Drieu la Rochelle
Benedikt Kaiser

Rezensionen

Vermischtes

Briefe an alle und keinen

vendredi, 30 novembre 2012

Roberto Fiorini: "CRISE OU OFFENSIVE DU CAPITAL ?"

Roberto Fiorini: "CRISE OU OFFENSIVE DU CAPITAL ?"

Méridien Zéro a reçu Roberto Fiorini, secrétaire général de Terre & Peuple, pour développer avec lui sa thèse d'une offensive du Capitalisme sur fond de crise.

crise économique, capitalisme, offensive, dette, monnaie, chômage,

Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2012/11/09/emission-n-118-crise-ou-offensive-du-capital.html