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dimanche, 27 juin 2010

Phosphore sur Darmstadt

darmstadt.jpg Phosphore sur Darmstadt

Témoignage du Lieutenant-Colonel Christiaan Hendrik Turcksin, commandeur de la “Flak-Brigade” flamande

Pour comprendre ce texte : Christian Hendrik Turcksin, figure étonnante du Brabant flamand, ancien comédien des rues, tenancier de taverne, nationaliste flamand par une sorte d’anarchisme naturel, s’engage dans la Luftwaffe de Goering dès 1940, et recrute plusieurs milliers d’hommes pour la force aérienne allemande, dont beaucoup de rampants, de troupes destinées à surveiller et défendre les aérodromes et à servir les batteries anti-aériennes de la “FLAK”. Ces troupes flamandes participeront à l’occupation des départements du Nord de la France, jadis annexés par Louis XIV. Dans ce recrutement, il aurait eu l’appui tacite de l’établissement belge, qui lui a fourni un cadre d’officiers compétents, avec la promesse de le défendre en cas d’une victoire alliée et d’un putsch communiste simultané. Les soldats de Turcksin se battront après septembre 1944 sur le front occidental (et non pas sur le front de l’Est!) et seront chargés de défendre, avec leurs camarades allemands, les villes du pays de Bade et la vallée du Neckar, notamment contre les armées de Leclerc. Turcksin sera arrêté et torturé par les Américains (la description des “interrogatoires” qu’il a subis est hallucinante!) puis livré à la Belgique qui le condamnera à perpétuité et le libèrera après 13 ans de détention. Mais en occultant soigneusement sa saga, pour qu’elle ne jette pas le trouble dans le bon peuple. Turcksin finira ses jours en Allemagne, dont il obtiendra la nationalité. Il a laissé des mémoires aux Archives Fédérales de Bonn. Le livre (références infra) tiré de ces mémoires, et paru chez l’éditeur De Krijger, a été composé par l’un de ses anciens officiers, issu du mouvement flamand et non pas de l’armée belge, l’historien Jos Vinks, aujourd’hui décédé. Ce livre désormais accessible au grand public aurait recelé une véritable bombe à retardement pour l’établissement il y a une ou deux décennies. Aujourd’hui, l’amnésie est généralisée et la confusion est totale. Donc on peut sans crainte révéler une partie des mémoires de ce phénomène inclassable que fut Turcksin.

 

L’offensive von Rundstedt avait échoué. Les bombardements sur les villes allemandes ne cessaient d’augmenter. Cela devenait de plus en plus une pure boucherie, dont était victime la seule population civile, des vieillards, des femmes et des enfants. Ces bombardements frappaient des villes sans importance militaire (comme Dresde), que l’on rasait sans hésiter. En plus, les chasseurs mitraillaient les routes, les villages, les champs et canardaient tout ce qui bougeait : un paysan sur son champ, une femme à vélo qui partait faire ses emplettes, des enfants qui se rendaient à l’école.

 

A cette époque-là, j’étais contraint de voyager régulièrement entre Wiesbaden et Germersheim et ces trajets étaient de plus en plus dangereux, à cause des chasseurs alliés qui survolaient le pays en rase-mottes. La “Flakbrigade” flamande ripostait de son mieux et récoltait des louanges pour ses actions. Pour protéger la population civile contre les “jabos” [chasseurs-bombardiers légers des forces alliées, de type “Typhoon” ou “Thunderbolt”, ndlr], nos batteries lourdes avaient reçu en renfort des pièces anti-aériennes à trois tubes, qui provenaient de la marine: on les avait démontés de leurs navires de guerre.

 

La chose la plus horrible que j’ai vécue à cette époque-là de la guerre, fut bel et bien le bombardement de Darmstadt. Pour échapper au danger permanent que représentaient les “jabos”, nous effectuions nos plus longs trajets de nuit. Ce jour-là, en m’approchant de Darmstadt par l’autoroute, une sentinelle me fait signe de m’arrêter, juste avant la sortie vers la ville. L’alerte maximale venait juste d’être donnée. Il n’a pas fallu longtemps pour voir, depuis l’autoroute, à cinq kilomètres de la ville, le déclenchement de gigantesques incendies. D’un coup, le ciel est passé par toutes les couleurs: bleu azur, jaune verdâtre, toutes les nuances de l’arc-en-ciel; il faisait si clair qu’on pouvait presque lire le journal.

 

“C’est du phosphore que lancent ces bandits” me dit alors un homme appartenant à la Croix-Rouge. “Et cela sur une ville où il n’y a que des hôpitaux”. “Il n’y a pas d’industrie, pas d’unités de l’armée”. “Maintenant, ajouta-t-il, vous devrez rester pour aider, avec votre voiture”. “Afin de conduire les blessés à Heidelberg. Ce n’est que là qu’on peut aider ceux qui ont été touchés par le phosphore”. Dès la fin de l’alerte, je me suis rangé dans la colonne de voitures qui suivait le véhicule de la Croix-Rouge. Nous n’avons pas pu aller plus loin que la gare. L’asphalte de la rue brûlait et dégageait des couleurs vives: du rouge, du vert, du jaune. Des frissons d’horreur me secouaient quand j’entendais hurler les femmes et les enfants: tous ceux qui ont entendu de tels cris s’en sont souvenu toute leur vie durant. Quant à ceux qui ont ordonné et fait exécuter un tel massacre, ils ne méritent plus le nom d’homme: ce sont des démons. Certains sont fiers d’avoir participé à ces massacres: où est leur conscience? Disent-ils, eux aussi, qu’ils n’ont fait qu’exécuter les ordres?

 

On désigna, pour monter dans ma voiture, une femme qui portait un enfant et tenait une petite fille par la main. Ils hurlaient de douleur. Ce n’était plus des cris, mais de véritables hurlements. J’ai demandé à l’homme de la Croix-Rouge s’il n’avait rien pour aider ces pauvres gens. “Non”, me répondit-il, “la seul chose possible, c’est de procéder à l’ablation des chairs touchées par le phosphore. Seuls ceux de la clinique universitaire d’Heidelberg peuvent le faire. Voilà pourquoi vous devez vous y rendre le plus rapidement possible”. J’ai roulé au maximum des capacités du moteur, j’ai foncé comme un fou sur l’autoroute. Je peux difficilement exprimer par des mots ce qui se passait sur la banquette arrière de mon véhicule. Pendant de nombreuses années, cette vision m’a poursuivi dans mon sommeil, a hanté mes cauchemars. Pendant le trajet vers Heidelberg, j’ai maudit intensément les responsables de cette horreur sans nom, je leur ai souhaité les pires choses, comme jamais je ne l’avais fait dans ma vie.

 

La femme ne cessait de m’implorer: “Monsieur l’officier, finissez-en. N’avez-vous donc aucun sentiment pour la souffrance de mes enfants? Donnez-moi votre pistolet, que je le fasse moi-même, si vous êtes trop lâche!”. Après ce voyage abominable, un médecin m’a expliqué combien douloureuses étaient les brûlures dues au phosphore. C’était dans la clinique d’Heidelberg. Le seul moyen, même s’il paraît extrêmement brutal, est de trancher la chair atteinte. Tenter de la “refroidir” ne sert à rien et rend les douleurs encore plus insupportables. Des brûlés au phosophore se sont jetés à l’eau, pensant soulager leurs douleurs, mais la moitié d’entre eux en sont morts ou sont devenus fous car le mal devenait alors insoutenable. De telles scènes se sont déroulées partout, mais, comme je l’ai appris à ce moment-là, ce fut surtout à Hambourg et à Dresde. “Essayez vous-même”, me dit le médecin d’Heidelberg,  “en prenant une alumette, que vous allumez, mais en la tenant contre une partie du corps avant qu’elle ne s’enflamme. Une seule seconde suffit. Vous saurez alors ce que cela signifie d’être arrosé de phosphore”.

 

Ensuite, pragmatique, il me dit : “Je vais faire nettoyer votre auto, car il est probable que vous soyez vous aussi brûlé ultérieurement par ce qu’il reste de phosphore dans le véhicule”. Je me suis alors rendu près de ma voiture et j’ai attendu, parce que je voulais savoir ce qu’il était advenu de cette femme et de ses deux enfants. La femme a dû subir une amputation des deux pieds. La fillette qu’elle avait tenue par la main a connu le même sort, parce qu’elle avait marché, elle aussi [sur l’asphalte brûlant sous l’effet du phosphore, ndt]. Le jeune enfant que la mère portait a été amputé du bras droit. L’intérieur de ma voiture était brûlé: le phosphore avait continué lentement à manger la matière, cherchant toujours plus de “nourriture” à engloutir, jusqu’à l’épuisement de sa force diabolique. On a ôté tous les sièges de ma voiture et on les a enduits d’une sorte de pâte. J’ai dû utiliser une simple chaise, dont on avait scié les pieds, comme siège de conducteur!

 

[Extrait de Jos VINKS, De memoires van Turcksin, Uitgeverij De Krijger, Erpe, s.d., 25 Euro, ISBN 90-7254-747-0].

samedi, 26 juin 2010

Les méfaits de la globalisation

GlobalGrenade.jpg

Archives de Synergies Européennes - 2003

Louis VINTEUIL :

Les méfaits de la globalisation

De nos jours l’Europe, sous le masque de cette pâle caricature qu’est l’Union Européenne, est soumise à un processus d’homogénéisation dont les vecteurs et principes capitalistes et militaires sont ceux du « manu-militarisme » et du « manu-monétarisme ». En ce sens, l’Union Européenne constitue un mécanisme régional  politico-économique, un maillon dans la chaîne du globalisme qui assoit sa primauté planétaire par le biais d’une cartellisation régionale du monde. Dans cette même direction, les régimes capitalistes ultralibéraux ainsi que les sociales démocraties qui sont en oeuvre dans la plupart des pays européens ne constituent que des mécanismes régulateurs des intérêts du grand capital financier regroupés dans le groupe G7. Les fondements de l’actuelle construction européenne reposent sur un système de valeurs hérité de la Renaissance : anthropocentrisme, conception technicienne et scientiste de la vie, économicisme exacerbé, obsidionalité et biosidionalité technologique qui considèrent la nature humaine comme un produit de consommation illimité. Derrière le bien être matériel universel et la prospérité globale, se cache une stratégie de développement qui n’est en fait qu’une stratégie de violence dont les pivots sont l’égocentrisme, l’anthropocentrisme et la conception de l’existence fondée sur une croissance continue indifférenciée et dont les armes sont l’exploitation illimitée des ressources naturelles et humaines à l’échelle planétaire. Cette stratégie de la croissance continue —et dont le père spirituel est Joseph Retinger—  n’est au fond qu’une stratégie de la tension qui aboutit à l’utilisation entropique des hommes et de la nature et devient la forme contemporaine de l’évolutionnisme global high-tech. La première ébauche de cette Europe capitaliste, entamée à Bilderberg dans les années 50 et qui fut teintée d’un certain type de Macartysme américain, sera parachevée par la doctrine de la trilatérale qui fera de l’Europe une corporation, une chasse gardée des oligarchies financières transnationales. L’Europe transformée en un immense supermarché , grande ferme soumise au jeu du marché spéculateur.

L’idéologie globale est par essence totalitaire, affectée d’un évolutionnisme pathogène car, par la voie du manu-militarisme et du manu-monétarisme, elle entend effacer et niveler toutes les diversités, les réalités naturelles et plurielles afin de soumettre les peuples aux sacerdoces des lois du monothéisme du marché. Ce manu-militarisme et ce manu-monétarisme ne sont  que les moyens pour créer une zone globale de libre échange, dominée par les cartels financiers anglo-saxons. La globalisation ne s’est jamais fixée pour but philanthropique de créer une utopie d’une communauté mondiale pacifique et fraternelle. Elle n’est qu’un processus avancé de libéralisation des marchés, de délocalisation et de dérégulation des économies ainsi qu’un instrument de conquête capitaliste dans la marche au plus grand profit. En voulant contrôler l’évolution de toute forme d’existence, le globalisme engendre une communication socio-culturelle destructive, dont l’uniformisation et le nivellement viennent détruire la communication naturelle génétique.

La manipulation mentale généralisée

Ce qui caractérise  la société globale, c’est indéniablement la manipulation mentale généralisée. En effet la société globale est un vaste laboratoire où l’on s’ingénie à créer par le contrôle des esprits une société psycho-civilisée qui, grâce à la génétique, expérimente le clonage d’êtres humains, décervelés et domestiquées. C’est en quelque sorte le remake du « procédé Bokanosky » imaginé par Aldous Huxley dans le « Meilleur des mondes ». Le but est, dans l’esprit d’un Francis Fukuyama , par l’intermédiaire des biotechnologies, d’abolir le temps et les concrétudes naturelles, pour mettre un terme à l’histoire et abolir les êtres humains en tant qu’êtres concrets, pour aller au-delà de l’humain. Par les procédés de manipulation mentale on aboutit dans cette société globale à une nouvelle forme d’esclavagisme moderne. En effet, dans le passage au XXIème siècle, les nouvelles technologies, informatiques et images, bouleversent toutes les données de la vie quotidienne tout comme le champ de toutes les investigations scientifiques. L’écran devient fatal et omniprésent, comme du reste le règne du spectacle et du simulacre. C’est de l’intérieur du monde envahissant des images que peut se voir la manipulation vidéographique, se déployer le règne des artifices et des simulations, se mettre en place une sacralisation nouvelle de l’image et de sa présence. La manipulation mentale dont je parle s’apparente à celle qu’exercerait une secte globale. En effet, il y a une parenté flagrante entre la secte, exigeant le consentement intime à un groupe donné et l’adhésion au marché universel , société à la fois globale et fragmentée en cellules consuméristes rendues narcissiques. La société-bulle des cultes sectaires n’est que le plagiat microsociologique de la secte globale planétaire sommant chacun de devenir un « gentil et docile membre de l’humanité » .

Comme dans les sectes, la société globale qui se propose d’abolir le temps et l’histoire, sécrète en elle une volonté de suicide collectif refoulée, l’autodestruction étant vécue de manière indolore tel un voyage spirituel vers une autre incarnation. Il s’agit bien d’une nouvelle forme de « Karma »moderne. La révolution technologique, le règne du cyberspace, la révolution numérique, le développement des réseaux électroniques d’information provoquent un syndrome de saturation cognitive. Assommés par un flux continus d’informations et d’images, les individus sont de moins en moins en mesure de penser et de décider, donc finalement de travailler ; étant de plus en plus accablés et abrutis.

La cyber-crétinisation

Nous sommes au coeur de la cyber-crétinisation. La manipulation mentale aboutit de même à la colonisation de l’inconscient et de l’imagination, en tant qu’espace intime onirique, symbolique et archétypale. Le capitalisme traditionnel, qui se contentait jadis de la publicité, s’attaque aujourd’hui aux domaines du rêve, de l’imagination, dans les visions du monde les plus intimes. Cette colonisation de l’imagination s’opère par la diffusion de supplétifs telle la science fiction, prêt-à-porter de l’imaginaire s’adressant aux « étages intérieurs » de l’inconscient, un imaginaire standardisé, pauvre, qui se réduit le plus souvent à des formes bâtardes de vulgarisation, nulles aussi bien sur le plan littéraire qu’intellectuel. Le loisir imaginaire contemporain qui vise à instaurer une société de joie permanente se réduit à une incitation collective à l’achat. La production symbolique, autrefois ajustée à l’évolution des siècles, est devenue frénétique. Le but est ici d’aboutir à une perte d’identité et des capacité réactives. Ainsi la société globale est une vaste techno-utopie à propos de laquelle Armand Mattelart écrit « qu’elle se révèle une arme idéologique de premier plan dans les trafics d’influence, en vue de naturaliser la vision libre-échangiste de l’ordre mondial, la théocratie libérale ».

Une nouvelle forme de “racisme global”

 L’Egoité, l’anthropocentrisme et le scientisme, qui font les fondements évolutionnistes du globalisme, sont les matrices d’une nouvelle forme de « racisme global ». En effet, de part sa politique ultralibérale et les discriminations culturelles et économiques qu’il implique, le globalisme tend à accroître le fossé entre le développement psychologique et social des hommes, lequel ne correspond plus à l’évolution de sa dynamique biologique. Les types classiques de cette nouvelle forme de racisme et d’eugénisme global résultent des nouvelles formes de manipulations génétiques et de clonage qui bouleversent le cours naturel et biologique des hommes alors qu’elles augmentent les disparités culturelles et économiques. Une nouvelle forme de darwinisme social postmoderne apparaît  sous les traits de l’ultralibéralisme global qui ne laisse aucune chance aux peuples et aux individus. Une nouvelle forme d’hominisation globale de l’être humain apparaît avec le globalisme par la création et la promotion d’un génotype générique, docile consommateur entièrement conditionné par l’idéologie dominante.

Cette nouvelle hominisation est à l’opposé de la bio-pluralité des peuples et de la terre qui tend de plus en plus à disparaître. Le globalisme véhicule une conception anthropocentrique de la science alors que la science devrait être biocentrique. D’autre part, le globalisme n’est que l’expression de l’américanisation unilatérale du monde entier, l’américanisme comme universalisme, l’américanisme comme mondialisme, l’américanisme comme néocolonialisme moderne. Au lendemain de la révolution d’octobre, Lénine écrivait « l’impérialisme stade suprême du capitalisme ». Au seuil du troisième millénaire, le capital international fait monter la donne : le globalisme américain devient le stade suprême de l’impérialisme moderne. Avec ce globalisme sensé apporter la prospérité à l’échelon planétaire, on a vu émerger des « villes globales », des « cités globales », lesquelles ont généré un processus de paupérisation croissante qu’on peut qualifier de « bidonvillisation » accélérée à l’échelle du globe.

La formule des “3D”

Autrement dit , la fondation du village planétaire creuse davantage l’incommensurable fossé entre riches et pauvres. Nouvelle division internationale du travail, nouveaux conflits sociaux, capital spéculatif à 90%, voilà le nouveau visage de l’exploitation capitaliste des grands groupes multinationaux. En réalité ce qu’on entend par “mondialisation”, c’est la généralisation du système capitaliste à tous les Etats de la planète. Le « laisser faire, laisser passer », cher à A. Smith, s’est mué en un nouveau slogan qui charrie le démantèlement des barrières douanières, la suppression de toutes sortes de contraintes au libre déplacement des capitaux tout en exigeant la « non ingérence » des Etats dans la régulation des économies. « Tout ce que l’Etat peut faire, c’est ne rien faire », claironnent les mondialistes. D’où la formule des  3 D  qui se trouve consacrée de plus en plus : désintermédiation, déréglementation et décloisonnement. La mondialisation a créé un vaste horizon économique qui reste à peu près vide sur le plan symbolique et qui s’offre dès lors à l’imagination utopique. Néanmoins on assiste paradoxalement au déclin de l’américanité comme utopie, espace de rêve et de remplacement. Plusieurs données supportent un constat d’échecs des grandes utopies américaines : la démocratie radicale, le melting pot, les mythes latino-américains indigénistes de l’hybridation ou du métissage biologique d’où devait résulter une race supérieure, sont tous autant d’utopies qui n’ont pas trouvé de traduction dans le domaine social et économique et auxquelles se sont substitués les modèles  de ghettoïsation raciale et ethnique. L’idéologie globaliste est en fait un processus de falsification négative et perfide du monde.

vendredi, 25 juin 2010

Dem Dollar, nicht dem Euro, droht eine grosse Krise

Dem Dollar, nicht dem Euro, droht eine große Krise

F. William Engdahl

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

Wir haben an dieser Stelle bereits ausführlich dargelegt, wie die Wall Street und Obamas Finanzminister gemeinsam mit den US-Kredit-Ratingagenturen seit Dezember die Attacke auf Griechenland und die schwächeren Länder der Eurozone reiten. Mit dieser Finanzkriegsführung – es ist Kriegsführung im wahrsten Sinne des Wortes – soll der Druck von einem weit ernsteren Problem genommen werden, nämlich dem der Stabilität des US-Dollars und seiner Zukunft  als Weltreservewährung für Handel und Zentralbanktransaktionen. Vor Kurzem meldeten sich der Gouverneur der »Bank of England« und der Internationale Währungsfond mit der Warnung zu Wort, der Dollar werde in nächster Zeit schwächer werden.

 

 

 

 

Meryvn King, der Gouverneur der Bank of England, hatte kürzlich erklärt: »Die Vereinigten Staaten, die größte Volkswirschaft der Welt, verzeichnen ein erhebliches fiskalisches Defizit.« In Washington war man dem Vernehmen nach empört darüber, dass die Aufmerksamkeit wieder auf den Dollar gelenkt wurde.

 

Gleichzeitig hat der Internationale Währungsfonds (IWF), der als multinationale Institution die Finanzen der Mitgliedsländer überwacht, unter dem Titel Cross Country Fiscal Monitor seinen Jahresbericht veröffentlicht. In dem Dokument wird analysiert, um welchen Betrag die einzelnen Länder in den nächsten Jahren das jeweilige Defizit verringern müssen. Obwohl der IWF die stark beschönigende Berechnung für US-Staatsdefizit und -verschuldung übernimmt, prognostiziert er, dass die Verschuldung der USA in den nächsten fünf Jahren die Höhe von 100 Prozent des BIP erreichen wird. Zurzeit sind nur wenige Länder, unter ihnen Japan und Italien, in solchem Maße verschuldet. Darüber hinaus verläuft der Anstieg der Staatsverschuldung in den USA steiler als in allen anderen Industrienationen.

 

Laut IWF werden die Kosten für zusätzliche Gesundheitsfürsorge und Renten in den USA in den nächsten 20 Jahren noch einmal um sechs Prozent des BIP steigen, der größte Anstieg in einem G-20-Mitgliedsland mit Ausnahme Russlands – und das, obwohl die demografische Verteilung in den USA weitaus günstiger ist.

 

Die Höhe der Staatsverschuldung ist jedoch nicht das einzige Problem. Die Laufzeit der Staatsanleihen ist in den USA viel kürzer als in den meisten anderen Ländern, was bedeutet, dass selbst dann, wenn kein zusätzlich verfügbares Geld geborgt würde, Jahr für Jahr höhere Staatsanleihen aufgelegt werden müssten, nur um die alten Schulden zu refinanzieren.

 

Das Alarmierendste ist der sogenannte Bruttofinanzbedarf für die US-Staatsverschuldung, der für 2010 das Niveau von 32 Prozent des BIP des Landes erreichen wird – nicht einmal Griechenland verzeichnet einen solch schlechten Wert, und dieser wird in den USA noch mindestens zehn Jahre lang weiter steigen.

 

Das bedeutet, dass die US-Regierung die Investoren – vor allem ausländische Zentralbanken wie die japanische und chinesische – davon überzeugen muss, in nie dagewesener Höhe neue US-Staatspapiere zu kaufen, und das zu einem Zeitpunkt, an dem diese Länder bereits an der Stabilität des Dollars zu zweifeln beginnen. Nur wegen der Griechenland-Krise und der inszenierten Panik über die Zukunft des Euro konnte eine volle Dollar-Krise bisher abgewendet werden. Derzeit kann niemand sagen, wie lange dies noch möglich sein wird. Klar ist hingegen: Ohne eine wie auch immer geartete neue Kriegssituation lässt sich die Stabilität des Dollar nicht aufrecht erhalten.

 

Nach Schätzung des IWF müssen die USA die öffentlichen Ausgaben um 1,4 Billionen Dollar kürzen, um wieder fiskalische Stabilität zu erreichen. Wenn dies nicht geschieht, ist ein Zusammenbruch des Dollar unvermeidlich. So oder so befindet sich die US-Wirtschaft in einer ernsten Notlage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Culture et nature: un même combat pour "Synergies"

nature.jpg

 

 

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

Culture et nature: un même combat pour «Synergies»

 

En 1971, j'adhérais, sous le numéro 1063, à la SEPANSO (Société pour la Protection de la nature dans le Sud-Ouest). A cette époque, nous étions encore peu nombreux à nous préoccuper d'écologie et ce sont nos actions qui ont contribué à la prise de conscience actuelle en faveur de l'environnement. C'est dire que le combat des responsables de SYNERGIES pour défendre la nature n'a rien de nouveau ni d'un intérêt de mode.

 

L'homme, le plus grand prédateur que la Terre ait jamais connu, dévaste à son profit immédiat, et sans mesure, une nature qui a construit son équilibre au cours de millions d'années. En se multipliant sans limite, en se donnant une puissance et une audace toujours plus grandes, avec ses besoins insatiables, l'homme consomme, détruit, envahit et pollue tout ce qui a le malheur de présenter le moindre intérêt pour notre appétit physiologique, technique ou financier. Ce comportement ressemble un peu à celui des termites. Nous avons transformé la Terre en gruyère, l'atmosphère en étuve et l'eau en cloaque: nous sommes donc une termitière frénétique qui crée des objet artificiels en détruisant le donné naturel.

 

Lorsque l'on prend conscience de la folie que représente le “progrès”, on devient un combattant mobilisant ses énergies pour obliger sa propre espèce à se contrôler, à maîtriser cette pulsion frénétique, acquisitive et destructrice, à limiter ses besoins, à se contraindre à respecter la vie végétale et animale, à respecter les millions et les millions d'années de maturation qui résident au sein de tous ces êtres vivants. Ce respect est la condition première à tout équilibre.

 

A l'opposé d'un certain message de la Genèse, où Yahvé dit à Adam de soumettre la Terre à son bon vouloir et à ses convenances, nous affirmons que la Terre et la Vie ne sont la propriété de personne; rien sur cette Terre ne peut être arraisonné définitivement et enclos, soustrait au Tout et régi selon des lois différentes de la loi globale, tellurique ou “gaïenne” (de “Gaia”, la Terre). La Terre est un perpétuel chantier, où les transformations s'effectuent lentement, où êtres et formes évoluent ou involuent, subissent la loi de l'entropie. Or, ayant remplacé l'unité des religions cosmiques par une dualité créationniste, les religions récentes ont dégagé dangereusement l'homme de sa filiation avec la Nature, l'ont soustrait à ses responsabilités et l'ont conduit à la catastrophe imminente qui nous guette.

 

SYNERGIES a donc décidé de participer à la lutte planétaire pour la sauvegarde de la nature, sans laquelle nous ne pourrions vivre biologiquement, poétiquement et spirituellement. Après avois aidé une revue écologique (Le Recours aux forêts)  à se développer et à prendre un créneau, à monter sur la brèche pour ce combat nécessaire, le Directoire de Synergies a décidé d'aller plus loin et de créer une «AMICALE ÉCOLOGIQUE EUROPÉENNE». Cette amicale n'aura pas vocation à se lancer dans des opérations spectaculaires, à imiter Greenpeace, mais devra simplement relier et informer les membres de SYNERGIES qui s'intéressent aux problèmes écologiques ou qui militent dans des organisations ou des partis écologiques partout en Europe. Nous ne souhaitons pas créer un parti vert de plus, mais former une agence d'information pour soutenir l'action au quotidien de ces militants persévérants, qui trouverons dans les travaux que nous publierons ou traduirons des argumentaires pour étayer leur combat et leurs discours. Nous croyons que l'écologie ne doit pas s'enfermer dans des approches politiciennes car l'écologie concerne tout le monde, indistinctement: il s'agit de sauver notre biosphère en danger de mort.

 

Ainsi donc, que ceux d'entre nous qui soutiennent notre démarche nous le fassent savoir afin que nous les tenions au courant des progrès de cette «AMICALE ÉCOLOGIQUE EUROPÉENNE».

 

Gilbert SINCYR.

jeudi, 24 juin 2010

Marchés criminels, un acteur global

Marchés criminels, un acteur global

M. Roudaut

Ex: http://www.scriptoblog.com/

Quand on parle du « crime organisé », on se représente une dizaine de vieux messieurs italo-américains, discutant dans l’arrière-salle d’une pizzéria à propos du découpage territorial des quartiers périphériques de Chicago.

Erreur.

L’ouvrage de M. Roudaut démontre que le « crime organisé », aujourd’hui, fait totalement partie de l’économie globalisée, et que son niveau d’intégration avec les grands acteurs de la mondialisation (Etats, entreprises multinationales, système bancaire) a largement atteint le stade symbiotique.

Les « marchés criminels », ou si l’on préfère les « marchés de l’illicite » sont désormais un acteur global, dont le poids financier est, dans certains cas, prépondérant. Il y a là un phénomène mal connu, trop souvent ignoré en tout cas, et qui pourtant explique sans doute pas mal de choses, concernant l’évolution politique et géostratégique de ces dernières décennies.

Un simple catalogue de chiffres et de faits permet de prendre la mesure de ce qui est en cours à ce niveau.

 

 

1. Les grands marchés (environ 2 000 milliards de dollars par an)

 

Ce sont les « vaches à lait » de l’économie criminelle. Ce ne sont pas forcément les activités les plus dangereuses pour la population (le trafic de matériaux radioactifs, par exemple, est bien plus dangereux). Mais ce sont les activités dont la surface financière est, de loin, la plus significative.

1.1 Traite des personnes (environ 400 milliards de dollars par an, prostitution incluse)

 

Le total des individus faisant, chaque année, l’objet de traite internationale est estimé, selon les sources, de 800.000 à 2,5 millions.

Le marché total de la traite proprement dite (prix des passages) avoisinerait de 12 à 36 milliards de dollars. Chaque année, de 500.000 à 1 million de personnes entreraient clandestinement dans la seule Union Européenne (ce qui génèrerait, en Afrique, une industrie de l’émigration clandestine pesant au minimum 300 millions d’euros par an). 12 millions de personnes seraient, de par le monde, soumises illégalement à une forme de travail forcé – presque toujours dans le cadre d’un trafic d’êtres humains. Pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène, rappelons qu’il a fallu 4 siècles de commerce triangulaire pour déporter 12 millions d’Africains. Actuellement, nous avons donc l’équivalent d’une traite négrière tous les 5 ans, ou à peu près.

Dans ce cadre, on assiste à une véritable explosion du marché de la prostitution forcée. C’est là que se trouvent les plus gros enjeux financiers.

Il y aurait ainsi en Europe 1 à 2 millions de prostituées. En pointe sur ce marché : les mafias albanaises et les réseaux balkaniques. La traite des blanches représente probablement une bonne partie de l’économie du pseudo-Etat du Kosovo (le reste, c’est le trafic de drogues !), ou encore de la Bosnie. On estime à environ 120.000 le nombre de femmes faisant annuellement l’objet d’un trafic transitant par l’Europe balkanique.

Le pays le plus gravement touché est la Moldavie – au point qu’une aberration statistique est constatée, avec une quasi-disparition des jeunes femmes dans certaines zones. Sur le plan purement comptable (on laissera de côté ici l’aspect moral, de toute manière c’est indescriptible), une jeune Moldave « coûte » 2.000 euros à la revente, en Europe de l’Ouest, sachant qu’elle travaillera de 5  à 10 ans et rapportera, pendant cette période, peut-être 500 fois ce qu’elle a coûté à son proxénète.

En synthèse, un rapide calcul indique que le marché de la prostitution doit, en Europe, représenter au minimum 100 milliards de dollars, et peut-être le double. C’est l’ordre de grandeur du marché de l’automobile.

L’autre grand secteur « économique » du trafic d’êtres humains est le travail servile. Sur ce point, on est moins bien renseigné, parce que les centres d’exploitation ne se trouvent majoritairement pas dans les pays développés. Le marché global pourrait avoisiner 100 milliards de dollars, si l’on admet qu’un travailleur servile rapporte environ 10 000 euros par an à son employeur. Majoritairement, ces esclaves modernes sont des clandestins (dont la plus grande part se trouve en Asie du Sud-Est). Il est à noter que, bien loin de l’image du « sans-papier » venu chercher la liberté au Nord, image chère à la gauche « morale » européenne, l’immigré clandestin vers l’Europe est, dans 80 % des cas, la victime d’un réseau criminel organisé, qui lui a fait miroiter le « mirage européen » pour mieux en faire, ici, un esclave taillable et corvéable à merci.

Nombre de clandestins morts en mer en tentant de rejoindre les côtes européennes sur la dernière décennie ? Entre 13.000 et 30.000…

Enfin, secteur pour l’instant marginal mais qu’on estime « à fort potentiel » (commercialement, s’entend), le trafic d’organes. Actuellement, on estime que 10 % des transplantations rénales effectuées chaque année dans le monde sont rendues possibles par le marché noir. Les mafias indiennes (exploitation des intouchables), brésiliennes (exploitation des favelas) et israéliennes (organisation des réseaux de distribution) seraient au cœur de cette activité, mais elles ont un concurrent de poids avec… le Parti Communiste Chinois (qui revend les organes des condamnés à mort), et un autre, plus anecdotique, avec l’UCK kossovar (qui a prélevé des organes sur ses prisonniers serbes).

 

1.2 Marché des contrefaçons (environ 900 milliards de dollars par an)

 

Saisies européennes de contrefaçons : + 1000 % entre 1998 et 2004. La mondialisation, en faisant exploser les chiffres du transport de marchandises, en complexifiant de manière presque indéfinie les chaînes logistiques, a créé un immense réseau que personne, au fond, n’est capable de contrôler sérieusement.

A titre d’exemple, seulement 5 % des biens importés  dans l’Union Européenne font l’objet d’une vérification physique. Tout le reste, soit 95 %, peut être constitué indifféremment de biens légaux, ou de pures contrefaçons : personne n’en sait rien. Il faut une journée entière et deux agents des douanes pour vérifier un conteneur maritime. Et dans le seul port de Rotterdam, il passe un conteneur maritime toutes les 6 secondes. Autant dire que pour les réseaux semi-légaux de la contrefaçon, le risque de saisie est infime, par rapport aux bénéfices potentiels.

Au global, on estime que le marché des contrefaçons représenterait entre 5 et 10 % du commerce mondial (ce n’est pas une faute de frappe : 5 à 10 %). Cela représente entre 600 et 1.200 milliards de dollars par an.

Il s’agit d’une vaste « zone grise », où l’économie licite et l’économie illicite s’interpénètrent totalement, créant un continuum de fait entre réseaux criminels et certaines grandes entreprises (surtout celles des pays émergents). Résultat : en Europe, on estime à 200.000 le nombre d’emplois perdus chaque année, depuis une décennie, du seul fait de l’explosion de ce « marché gris ». L’économie générale est en effet la suivante : les centres de production se trouvent principalement dans les pays émergents (Chine, Inde), ils se développement avec l’assentiment tacite des autorités locales, et les biens sont ensuite exportés vers les pays occidentaux.

 

1.3 Trafics de drogues (environ 700 milliards de dollars par an)

 

C’est, avec le trafic de personnes et la contrefaçon, le troisième pilier de l’économie criminelle globale. Les grands pays producteurs sont l’Afghanistan (production en croissance depuis l’invasion OTAN de 2002) et la Colombie (pays allié des USA). Les principales plaques tournantes sont le Mexique (pays sous domination US) et le Kosovo (occupation OTAN). Certains croient pouvoir en déduire que le trafic de drogues fait aujourd’hui partie intégrante de la géostratégie US. Déduction qu’on pourra trouver hasardeuse… ou pas.

Où l’on se souviendra en tout cas que le trafic d’opium, au XIX° siècle, fut une arme stratégique utilisée ouvertement par l’Empire Britannique pour favoriser sa pénétration en Chine (au début du XX° siècle, on estime que 20 % de la population chinoise était opiomane).

Où l’on remarquera aussi que la véritable motivation de la guerre d’Afghanistan (ou en tout cas une des motivations véritables) pourrait être tout simplement le contrôle du trafic d’opiacés.

90 % du pavot mondial est cultivé en Afghanistan. On estime que la production afghane vaut, sur le marché mondial des stupéfiants, environ 65 milliards de dollars. Les Taliban se financent en grande partie en prélevant des « impôts révolutionnaires » sur cette manne. Mais plus important encore : le prix des opiacés double à chaque franchissement de frontières – ce qui implique que la drogue afghane entrant en Europe et aux USA (et qui transite souvent par le Kosovo), « vaut » sans doute des centaines de milliards de dollars par an : un enjeu financier énorme, dont l’ordre de grandeur est tel, qu’il peut être rapproché des besoins de financement des Etats anglo-saxons financièrement très fragilisés.

En somme, pour les USA, la drogue est un moyen de justifier l’interventionnisme (guerre contre la drogue en Colombie, au Mexique, en Afghanistan), mais aussi, peut-être, un jackpot…

Des stratégies similaires existent d’ailleurs à l’échelle de puissances régionales. La culture du cannabis dans le Rif est tolérée par le régime marocain pour apaiser les tensions sociales du pays. La diffusion de cette drogue en Europe est notoirement tolérée (de fait) par les autorités européennes, pour stabiliser la situation dans certaines « banlieues sensibles ».

Il y aurait ainsi, En France, 100.000 revendeurs de drogues dans nos rues. Ce marché touche environ 1.2 millions de consommateurs réguliers. Il permet aux grossistes  et semi-grossistes de toucher des revenus illicites comparables aux salaires des PDG d’entreprises moyennes (environ 50.000 euros par mois). Les dealers, par contre, ne font pas fortune : environ 800 euros par mois (pour une activité, il est vrai, peu chronophage). Banlieue : est-ce que la seule digue qui nous sépare encore de l’émeute à l’échelle du pays, c’est le trafic de cannabis ?

Situation inquiétante, en tout cas.

Ce type de stratégie (instrumentalisation du trafic de drogue par les Etats) est réversible. Certains Etats ont tellement laissé se développer l’économie souterraine des stupéfiants qu’ils sont devenus des « narco-Etats » - désormais, ce sont les cartels de narcotrafiquants qui « tiennent » l’Etat, au moins au niveau régional (Mexique, Colombie).

 

2. Les marchés de niche

 

Ce sont des marchés dont le poids financier reste marginal. Pour autant, il faut s’y intéresser, car ils peuvent constituer un danger important (écologique, en particulier) et interagir avec des problématiques géostratégiques.

2.1 Trafics de déchets

 

On estime à plusieurs dizaines de millions de tonnes les déchets industriels toxiques qui sont, chaque année, abandonnés, enfouis, voire « recyclés sans retraitement » (!) par les réseaux criminels, pour qui cette « industrie » (en fait : cette non-industrie) constitue désormais une source de revenus non négligeable.

Une opération menée par 13 pays  européens a récemment indiqué que plus de 50 % des déchets transportés d’un pays à l’autre l’étaient en toute illégalité – ce qui donne une idée de l’ampleur du phénomène, et donc du caractère relativement théorique des normes édictées en la matière. 10 % du fret maritime mondial serait constitué de déchets toxiques théoriquement interdits à l’exportation (là encore : 10 %, ce n’est pas une faute de frappe). On parle là d’un phénomène colossal, qui implique de facto une intégration très forte entre l’économie globalisée des grandes multinationales et les réseaux criminels.

L’économie du processus est aussi simple que désastreuse : il coûte 10 fois moins cher d’exporter des déchets industriels vers un « pays poubelle » que de les retraiter. Les grands acteurs de ce « métier » seraient la « D company », crime organisé indien, et les mafias de l’ex-bloc soviétique. En comparaison des quantités traitées par ces « industriels » mafieux, les « combines » de la camorra (enfouissement des déchets de l’industrie nord-italienne dans le sud pauvre du pays) font figure d’amateurisme éclairé.

On remarquera avec intérêt que le durcissement permanent des législations sur le retraitement des déchets, dans les pays développé, a ainsi fortement contribué au développement d’une gigantesque industrie de l’illégal dans les pays pauvres. Un rapide calcul montre que le marché total de cette « zone grise » se monte probablement, à l’échelle mondiale, à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an. Pour le seul cas où un Etat encore relativement stable a pu se livrer à une estimation (la camorra dans le sud de l’Italie), on est arrivé à la conclusion que le marché de l’enfouissement illégal de déchets représentait environ 6 milliards de dollars par an.

Il est à noter, détail croustillant, que l’Etat italien a été amené à enquêter sur cette affaire lorsqu’il s’est avéré que la camorra, ayant pris le contrôle des entreprises de dépollution du sud de l’Italie, polluait délibérément les zones où « ses » entreprises étaient ensuite engagées par l’Etat pour nettoyer. Coup double.

Amateurs, les mafieux italiens, mais amateurs éclairés…

 

2.2 Pillage des  ressources naturelles

 

En Afrique, la frontière entre légal et illégal est floue. Il existe même quelques Etats (Sierra Leone, en particulier) où il n’y a en réalité pas de loi du tout, de sorte que selon les points de vue, tout est légal, ou tout est illégal.

Dans plusieurs zones du continent, les guerres tribales et autres luttes indépendantistes plus ou moins légitimes sont désormais de simples prétextes : les véritables forces agissantes sont des mafias, et un simple examen des cartes de guerre permet de vérifier que presque toujours, quand un conflit s’éternise, il y a du pétrole, des diamants, de l’or ou du bois précieux à proximité. Au Nigéria, les gouvernements régionaux plus ou moins fantoches sont financés par des multinationales, tandis que les mouvements indépendantistes ou révolutionnaires le sont… par d’autres multinationales. Le résultat est une exploitation pétrolière anarchique, donc extrêmement polluante.

Cependant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, la matière première qui donne lieu au plus grand pillage illégal n’est pas le pétrole, pas plus que le diamant. Ces trafics très médiatisés cachent, c’est le cas de le dire, une forêt. Le plus grand pillage concerne en effet le bois : on estime à au moins 15 milliards de dollars par an la contrebande de bois. 25 % du bois sibérien est coupé illégalement. Au Gabon et en Indonésie, le taux dépasse largement 50 %.

Il est  intéressant de noter que les grandes entreprises (occidentales, mais aussi chinoises) qui importent ces bois coupés illégalement se rendent coupables de recel – et si elles plaident l’ignorance, cela ne répond pas à la vraie question : elles savent très bien que plus de la moitié de leur bois a été coupé illégalement ; et que font-elles ? Rien. Arguant du fait qu’elles ne peuvent tracer le matériau, elles l’achètent, fermant les yeux sur les trafics et la catastrophe écologique que leur attitude engendre.

 

2.3 Trafics d’armes

 

Le principal danger du trafic d’armes réside dans la contrebande de matériels et de technologiques nucléaires, bactériologiques, virologiques et chimiques. A noter qu’au sein de ce risque global, le plus sérieux, n’en déplaise aux scénaristes hollywoodiens avides de sensationnalisme, n’est pas la contrebande de têtes nucléaires. Beaucoup plus probantes sont les preuves de trafic de déchets nucléaires, susceptibles de servir en particulier dans la fabrication d’une « bombe sale » (une arme conventionnelle de forte puissance, disséminant des résidus radioactifs dans un vaste périmètre).

Autre enseignement intéressant : le seul exemple probant de contrebande nucléaire à grande échelle est venu… d’Irak ? Perdu. D’Iran ? Encore perdu. De Corée du Nord ? Toujours pas ! Cet exemple est venu du Pakistan, pays officiellement allié des USA, qui organisa en 2003 une filière (démantelée depuis par le protecteur américain) à destination de la Lybie, de l’Iran et de la Corée du Nord. Apparemment, le principal mobile de ce trafic basé au Pakistan était un apport de devises à ce pays en état de faillite structurelle permanente… et, accessoirement, un « petit » bonus pour les individus organisateurs du trafic.

Cependant, si le danger principal concerne les armes de destruction massive, c’est le trafic d’armes légères qui représente l’enjeu financier principal. A ce sujet, commençons par un chiffre : nombre de personnes tuées dans le monde par des armes légères illicites : 300.000 par an (plus que dans le total des conflits interétatiques, même en 2003). La guerre, concrètement, aujourd’hui, c’est un phénomène diffus.

L’enjeu financier du trafic d’armes reste, cela dit, assez marginal par rapport à d’autres secteurs criminels. On estime le total des transactions illicites dans ce domaine à environ 1 milliard de dollars par an. Il faut dire que les prix sont cassés par les anciens pays du bloc de l’est : la Kalash s’achèterait 70 dollars la pièce, au marché noir, en Biélorussie !

A ce « petit » marché totalement illicite s’ajoute un vaste marché « gris », de l’ordre de 5 milliards de dollars par an. Il s’agit d’opérations qui sont légales du point de vue du pays vendeur, et illégales dans le pays d’importation (dans certains cas : à la limite de la légalité).

Il est patent que ces trafics d’armes se développent surtout dans les zones frontières, là où l’ordre international est fragile et les zones d’influence entre grandes puissances incertaines. L’exemple le plus frappant en est la république russophone autoproclamée de Transnistrie, en Moldavie, qui survit, aux frontières  de la Moldavie (financée quant à elle par l’argent du trafic de personnes)… grâce à ses capacités de production et ses stocks d’armes ex-soviétiques (lance-roquettes antichars, armes légères en tout genre, 47.000 tonnes de munitions dont la moitié ont disparu on ne sait ni où ni comment) – et cela, bien sûr, sans toujours bien regarder à la licence d’importation de ses acheteurs.

 

3. Poids financier global : vers la symbiose économie spéculative / crime organisé ?

 

En conclusion, rappelons que pour des raisons évidentes, il n’est pas possible d’évaluer précisément le poids des activités criminelles dans l’économie mondiale. Le FMI s’y est risqué : il estime que le total des activités de blanchiment doit se trouver quelque part entre 600 et 1800 milliards de dollars.

On remarquera en premier lieu que c’est largement suffisant pour déstabiliser les marchés financiers, en injectant constamment dans l’économie spéculative des capitaux qui n’ont pas de contrepartie réelle dans l’économie productive. Il existe, de toute évidence, un lien de causalité, peut-être réciproque, entre développement des marchés criminels, explosion du blanchiment et dérèglementation tous azimuts des marchés de capitaux. Catastrophe à  l’horizon ?

Un exemple a pu être observé in vivo, au Japon, dans les années 90 : la bulle de l’immobilier était largement liée au recyclage des capitaux « noirs » provenant des milieux yakuzas – on connaît les conséquences : deux décennies de stagnation pour l’Empire du Soleil Levant. Autre exemple intéressant : au pire moment de la catastrophe Eltsine, Interpol estima que 40 % du PIB russe était contrôlé par des groupes criminels (vous avez bien lu, ce n’est pas une faute de frappe : 40 %) – et que 60 % des groupes bancaires avaient été pris d’assaut par les mafias, transformant l’économie russe en une sorte d’immense blanchisseuse (d’où l’implosion cataclysmique du système Eltsine, et la crise de 1998).

D’une manière générale, la multiplication des réseaux d’entreprises fonctionnant en circuits fermés et ne produisant rien de tangible est un bon indicateur de l’existence d’une vaste activité de blanchiment dans une économie donnée – et l’on remarquera ici que cette définition colle tout à fait à la quasi-totalité des activités financières de pure spéculation, en plein boom depuis deux décennies. A l’aune de ce rapprochement, on réalise en tout cas à quel point les mafieux italo-américains, avec leur « pizza connection » (chaînes de restaurants italiens intégrant des revenus illégaux à leurs recettes) font figure de petits joueurs.

Simple dérive du système ? On peut en douter. Surtout quand l’on sait qu’un test conduit récemment a prouvé qu’il était plus facile de créer des sociétés écrans à la City de Londres que dans les centres off shore les plus exotiques (Bahamas, Cayman, etc.)…

Pour caler nos idées, rappelons encore que le PIB mondial avoisine 60.000 milliards de dollars, ce qui implique que les marchés criminels pèseraient à peu près 2 % environ du PIB mondial pour leurs seules activités donnant lieu à blanchiment, donc probablement 4 % environ si l’on inclut les activités criminelles en « zone grise », qui ne donnent pas lieu à blanchiment (contrefaçons, en particulier).

En synthèse, on peut estimer que le poids total des activités illicites doit correspondre à peu près au PIB d’une puissance économique de premier plan, l’Allemagne par exemple.

Résultat : les cartels mafieux ont un poids financier et des effectifs comparables à celui des grandes entreprises. Le plus grand clan Yakusa aurait par exemple 38.000 membres. Les stratégies déployées par ces cartels rappellent d’ailleurs, elles aussi, celles des grands groupes multinationaux : implantation globalisée, poly-activité, investissements en capital-risque couplé à des « vaches à lait » stables…

Dans quelques cas extrêmes, les réseaux mafieux ont même atteint un stade de contrôle supérieur à celui des plus grands groupes industriels ou bancaires. Cosa Nostra, par exemple, contrôlerait totalement 180.000 votes à Palerme (sur 700.000 habitants), ce qui veut dire, en pratique, que cette mafia possède une grande ville, en toute simplicité. Si l’exemple sicilien est une réplique miniature du monde que le crime organisé triomphant nous prépare, la question mérite d’être posée : dans l’avenir, les termes « Etat » et « mafia » vont-ils devenir synonymes ?


 

 

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"Voyage au bout de la nuit" brûlé par le IIIe Reich?

Voyage au bout de la nuit brûlé par le IIIe Reich ?

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/
Les lecteurs de ce blog connaissent assurément le remarquable travail que Henri Thyssens consacre au premier éditeur de Céline. Son site internet constitue une somme impressionnante sur la vie (privée et surtout professionnelle) de Robert Denoël mais aussi sur les circonstances de son assassinat survenu le 2 décembre 1945, à proximité de l’esplanade des Invalides. Ce que l’on sait moins, c’est que Thyssens revoit, corrige et complète en permanence les informations figurant sur son site. Il s’agit donc d’une œuvre éditoriale sans cesse en mouvement – « work in progress », comme on dit outre-Manche – grâce aux recherches effectuées par son auteur. Lequel apporte des trouvailles du plus grand intérêt, notamment par un travail de dépouillement de la presse française du XXe siècle. Céline a naturellement toute sa place sur ce site puisqu’il fut incontestablement l’auteur majeur de cette maison d’édition créée à la fin des années vingt. Le site (1) comprend une passionnante chronologie allant de l’année de la naissance de Denoël à nos jours.
Prenons, par exemple, l’année 1933 pour nous intéresser à l’édition en langue allemande de Voyage au bout de la nuit. En décembre de l’année précédente, Robert Denoël a signé un contrat avec le Berliner Tageblatt pour la publication en feuilleton du roman. Il a également conclu un accord avec l’éditeur Reinhard Piper, à Munich, pour la parution du livre en volume. En février 1933, cet éditeur contacte Denoël pour lui signifier qu’il considère non satisfaisante la traduction due à Isak Grünberg, et que, par conséquent, il souhaite la confier à un autre traducteur, Ferdinand Hardekopf. Denoël s’insurge, défend le travail de Grünberg, appuyé en cela par Céline qui prend, lui aussi, fait et cause pour le traducteur juif autrichien (2). D’autant que celui-ci s’était lui-même proposé pour traduire Voyage en allemand après lui avoir consacré un article élogieux dans le Berliner Tageblatt. En réalité, précise Thyssens, l’éditeur allemand a vu le vent tourner : le parti national-socialiste est au pouvoir depuis février 1933 et cette traduction n’est plus du tout à l’ordre du jour. Aussi cède-t-il le contrat à Julius Kittls, un confrère éditeur installé à Mährisch-Ostrau, près de Prague, qui l’éditera en décembre 1933. Le 17 mai, L'Intransigeant publie un écho étonnant à propos du Voyage, mais ne cite pas ses sources. Il prélude, en tout cas, au refus du Berliner Tageblatt de publier le roman en feuilleton, conformément au contrat signé en décembre 1932 (3). Titré « Céline au bûcher », tel est cet écho : « Le Voyage au bout de la nuit, de M. Louis-Ferdinand Céline, a été, par ordre gouvernemental, retiré de toutes les librairies allemandes et brûlé la semaine dernière avec les autres ouvrages que condamne le régime hitlérien » (4). Cet autodafé de Céline par l’Allemagne hitlérienne est-il confirmé par une autre source ? Si son livre fut effectivement détruit par les nationaux-socialistes, voilà assurément un fait que Céline aurait pu mentionner dans son mémoire en défense de 1946 !

Marc LAUDELOUT

1. « Robert Denoël, éditeur » :
www.thyssens.com.
2. Marc Laudelout, « Quand Céline et Denoël défendaient Isak Grünberg », Le Bulletin célinien, n° 293, janvier 2008, pp. 8-9.
3. Le 15 juin, L'Intransigeant annonce que les Éditions Denoël et Steele viennent d'assigner le Berliner Tageblatt, pour rupture de contrat. Le journal allemand, « se retranchant derrière le cas de force majeure (le changement de régime) », a renoncé à publier en feuilleton Voyage au bout de la nuit.
4. C’est effectivement le 10 mai 1933 que le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, préside à Berlin une nuit d’autodafé pendant laquelle des milliers de « mauvais livres » d'auteurs juifs, marxistes, démocrates ou psychanalystes sont brûlés pêle-mêle en public par des étudiants nazis ; la même scène se tiendra ensuite dans d’autres grandes villes, comme Brême, Dresde, Francfort, Munich et Nuremberg.

 

 

 

Vers l'unité européenne par la révolution régionale?

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1992

Article paru dans "Nationalisme et République", Provence, 1992

Vers l'unité européenne par la révolution régionale?

 

par Robert Steuckers

 

«Vers l'unité européenne par la révolution régionale», tel était le sous-titre d'un vigoureux plaidoyer de Pierre Fougeyrollas pour une France fédérale (1). Sorti de presse en 1968, en pleine effervescence, sur fond de révolte étudiante et de grèves ouvrières, ce livre retrouve une étonnante actualité, avec la chute du Rideau de fer, avec la création de l'EEE (Espace Economique Européen), regroupant les pays de l'Europe des Douze et ceux de l'AELE (EFTA), avec l'inclusion prévisible dans cet espace de la Hongrie, de la Tchèquie, de la Slovaquie, de la Silésie devenue plus ou moins autonome, de la Croatie et de la Slovénie, et dans une moindre mesure, de la Pologne appauvrie. L'horizon du politique, de tout dynamisme politique constructif, n'est plus l'Etat-Nation fermé, qu'il soit centralisé ou fédéral, mais les limites géopolitiques du continent européen. Mieux: du continent eurasien, car il nous apparaît inutile de briser, de morceler, l'œuvre politique des Tsars blancs et rouges.

 

Un continent très vaste peut naître en l'espace de vingt ans, si une volonté politique froide, patiente, tenace, entre en action. Cette perspective eurasienne inéluctable n'est plus seulement un rêve d'européistes visionnaires: il est sereinement envisagé par les représentants de la ploutocratie mondiale. Dans un dossier récemment paru dans L'Expansion  (2), Jacques Attali, le président de la BERD, suggère un «marché commun continental» (MCC), englobant tous les pays de l'AELE, de l'ex-COMECON, Russie, Biélorussie et Ukraine compris. Ce qui signifie en clair, l'unification économique de l'espace sis entre l'Atlantique et le Pacifique. Ce qui nous amène à interpeller Attali et à lui poser deux questions: 1) Le fonctionnement de ce MCC doit-il est calqué sur les principes anti-dirigistes pratiqués aujourd'hui dans la CEE, c'est-à-dire doit-il être «ouvert» sans la moindre discrimination à la concurrence américaine et japonaise, au risque de devenir, surtout de l'Oder à la Mer d'Okhotsk, un débouché pour des produits américains ou japonais dont ne voudraient plus les Européens de l'Ouest? 2) Pourquoi, dans son article, Attali ne fait-il pas mention des républiques musulmanes d'Asie Centrale, réservoirs de matières premières utiles au MCC potentiel, dont le coton? Implicitement, Attali envisage-t-il d'abandonner à la Turquie, où règne une nouvelle effervescence pantouranienne, cette zone-clef de la masse continentale eurasienne, au risque de la rendre stratégiquement inviable, de la laisser à la merci des Etats-Unis et de leurs alliés turcs, saoudiens et pakistanais?

 

Si après les visions d'Ernst Niekisch (3), des Eurasistes russes (4), de Karl E. Haushofer, le géopoliticien allemand (5), d'Anton Zischka (6) de Jean Thiriart (7), l'idée eurasienne, l'idée du «grand bloc continental», a cessé d'être un engouement marginal et marginalisé, si cette idée eurasienne passe aujourd'hui dans le monde libéral de la haute finance (qui vise sans nul doute des finalités très différentes des nôtres), c'est qu'elle est inéluctable. Qui plus est, à Moscou, de hautes personnalités de l'Etat-major, du Parlement de Russie, des Musulmans attachés à la continuité de l'espace ex-soviétique, relancent dans le débat le leitmotiv de l'Eurasie (8). Bref: il y a quasiment consensus en ce qui concerne l'objectif territorial final des efforts à entreprendre. Les esprits divergent cependant quant aux principes qui règneront dans cet ensemble.

 

Attali, la BERD, les forces financières qui se profilent derrière cette institution, veulent, à l'évidence, introduire les principes capitalistes purs en Pologne et dans les Républiques de la CEI. La libéralisation des prix par Eltsine, le 2 janvier de cette année, et la paupérisation générale des Russes qui en résulte, est l'indice le plus patent de l'application de ce remède de cheval. Michel Albert, dans Capitalisme contre capitalisme  (8), a démontré avec brio quelles étaient les lacunes pratiques de ce libéralisme pur à l'américaine et qu'il fallait des garde-fou institutionnels pour préserver l'économie productrice de biens réels, industrielle et faustienne, des avatars de la spéculation capitaliste de type américain. Le modèle à appliquer dans l'actuelle CEI est donc un modèle mixte, à l'allemande ou à la suédoise; mais cela vaut pour le très long terme; dans un premier temps, la désoviétisation économique doit procéder par création graduelle de zones franches, selon le modèle chinois, comme l'envisage l'intellectuel kazakh Khamil Soultanov (9). Cette désoviétisation progressive, nécessairement lente, doit se faire sous l'autorité du politique et non dans l'anarchie et l'empressement; moralité: le politique ne peut en aucun cas être déconstruit ni évacué au profit de l'anarchie libérale-démocratique, exactement comme en Chine. Et cet Etat doit avoir le sens du divers: c'est ce que ressent confusément le Président de l'ancien groupe Soyouz (= L'Union) au Parlement de Russie, le Colonel Viktor Alksnis (10), pourtant adversaire du réflexe ethniste (balte, tatar, tchétchène, etc.). Alksnis veut un «Etat fédéral», où la sécession serait rendue impossible; un «Etat fédéral» qui se désoviétiserait progressivement sur le plan économique. Le Colonel Alksnis, un peu désorienté par les événements, énonçait en fait, tout en restant très marqué par les événements qui ont secoué l'ex-URSS, les trois principes qui doivent gouverner l'ensemble eurasien: décentralisation administrative pragmatique aux niveaux économique, scolaire, culturel; dirigisme souple de l'économie; solidarité obligatoire de tous les peuples eurasiens contre les ennemis extérieurs.

 

Comment concilier cette décentralisation par pragmatisme et la solidarité obligatoire des peuples contre les ennemis extérieurs? C'est une question qui se pose à tous les Européens, y compris à l'Ouest. Car à l'intérieur même de la CEE, il y a des Etats centralisés et des Etats fédéraux; il y a des Etats qui privilégient l'alliance américaine, entendent construire avec Washington le «Nouvel Ordre Mondial», et d'autres qui donnent la priorité à la construction européenne, à l'élargissement de l'Europe des Douze aux pays de l'AELE et de l'ex-COMECON. La cassure est nette: Paris et Londres sont atlantistes et entretiennent des réseaux de collabos, souvent vénaux, à Bruxelles, Rome et La Haye. Bonn est européenne, de tout son poids, a des compagnons de route à Vienne, Prague, Budapest, Zagreb et Ljubliana, également à Rome, Bruxelles et La Haye, dans les milieux industriels, mais dans ces deux dernières capitales, les journalistes des médias écrits et parlés sont résolument dans le camp atlantiste, en dépit d'un vernis gauchisant. Conséquence: l'idée de la construction européenne y est dépourvue d'attrait, n'exerce aucune séduction sur les esprits, apparaît abstraite et absconse.

 

Washington a intérêt à ce que règne la disparité des régimes politiques en Europe, à ce que se perpétuent des vieilleries de mauvais goût comme la monarchie britannique et son culte sous-sulpicien, avec ses assiettes roses ou ses tasses de thé mauves à l'effigie de la Queen, à ce que la France conserve un système centralisé archaïque en marge de toute l'Europe, à ce que le système de représentation majoritaire porte toujours au pouvoir les vieilles élites de droite ou de gauche acquises depuis la guerre à l'alliance américaine, à ce que des réflexes nationalistes étroits subsistent pour que le Pentagone et la CIA puissent les instrumentaliser contre d'autres puissances européennes et appliquer de la sorte le vieil adage «diviser pour règner».

 

Or, la construction européenne définitive, via l'EEE, la CSCE ou le MCC, n'est possible que s'il y a un accord de principe général quant aux institutions démocratiques. L'unité européenne postule de fédérer les énergies. «Fédérer» ne signifie pas diviser, mais mettre en «gerbe» ou en «faisceau». Même chose en allemand: Bund  est apparenté à bündeln,  rassembler en gerbe ou en faisceau. Tel est l'esprit qui a présidé à la confédération helvétique, une construction politique qui tient depuis 700 ans, sans trop de heurts (juste une petite guerre civile en 1847-48, fomentée par les Jésuites). Tel sont également les principes qui gouvernent la RFA, l'Etat le mieux organisé d'Europe et le plus efficace sur le plan économique. En reconnaissant aux cantons et aux Länder  une personnalité historique, économique et culturelle propre, les législateurs suisses et allemands évitent l'écueil du séparatisme, consolident l'unité nationale et exercent une séduction certaine sur leurs voisins. La diversité des Länder  et des cantons étant respectée, l'Etat, désormais svelte et souple, peut s'occuper à fond des instances essentielles de la souveraineté: diplomatie, armée, monnaie. En dépit du fait que la RFA demeure encore sous tutelle des Alliés occidentaux, sa diplomatie s'est montrée plus audacieuse que les autres, notamment à l'égard des Slovènes et des Croates, et a fait preuve d'originalité; son armée demeure réduite, preuve de cette souveraineté limitée, mais dispose de l'arsenal intact de l'ancienne NVA est-allemande, missiles et chasseurs Mig-29 performants compris, alors que les Etats-Unis avaient toujours cherché à limiter la puissance de la Luftwaffe et à juguler l'envol d'une industrie aéronautique allemande; en revanche, sur le plan de la monnaie, on connait le rôle déterminant de la Deutsche Bank  dans le maintien du mark, et dans le succès de l'économie allemande.

 

Cette organisation politique de la RFA connait le succès parce qu'elle est la plus moderne. Après l'effondrement du IIIième Reich, il a fallu faire table rase des institutions passées, celles de Weimar et de Hitler, pour renouer avec tous les principes de la tradition fédéraliste allemande. Ce recours a permis d'élaborer un système institutionnel et politique d'avant-garde, porté essentiellement par deux traits, qui différencient le fédéralisme allemand du fédéralisme américain: 1) la technique de répartition des compétences et 2) le système de représentation des Etats fédérés au sein de la Fédération (11).

 

«La technique de répartition des compétences aux Etats-Unis supposent la séparation et attribuent des matières entières, soit à la Fédération, soit aux Etats fédérés», écrit Constance Grewe, tandis que «l'organisation continentale (i.e. allemande) accentue la participation et l'interdépendance». Les affaires locales sont du ressort du Land,  les matières de souveraineté et de loi-cadre (les principes) relevant du Bund.  «La priorité fédérale dans le domaine législatif se trouve contrebalancée par la prépondérance des Etats membres dans le secteur administratif. A l'unité législative répond ainsi le pluralisme administratif». Conséquence pratique: «les services administratifs fédéraux sont dans ce système très peu nombreux, l'essentiel relevant du ressort des Länder  (...). En somme, la répartition des compétences s'inspire elle aussi du principe des équilibres et des contre-poids». La technique fédérale allemande est certes plus complexe que l'américaine, mais, dans le domaine de la loi-cadre, par exemple, elle implique des contacts fréquents entre le Bund  et les Länder. Cette multiplicité des contacts, qui contribuent à aplanir souplement les problèmes, crée l'interdépendance.

 

Les Länder  allemands sont représentés au Bundesrat  par des délégués des exécutifs des Länder,  investis d'un mandat impératif. Ce qui fait dire à certains zélotes «démocrates» que cette structure, qui assure une continuité au-delà de la mêlée politicienne et tient compte du fait de la territorialité, n'est pas purement «démocratique», puisqu'elle ne découle pas directement du suffrage universel. Mais comme dans les Sénats ouest-européens ou américains, le Bundesrat allemand fait fonction de «réservoir de sagesse», de frein contre l'intempérence politicienne de la chambre des députés élue au suffrage universel (Bundestag). A la différence qu'un veto du Bundesrat est toujours définitif et appelle des amendements au projet de loi rejeté, à rebours du système américain où une majorité simple dans la chambre basse peut bloquer définitivement un veto du Sénat. D'aucuns, notamment dans le mouvement flamand (12), veulent que l'Europe, l'EEE, adopte ce système de représentation. Les régions, redessinées dans chacun des pays membres sur des bases historiques, culturelles, ethniques et économiques, enverraient ainsi des délégués au Bundesrat européen, qui aurait notamment la tâche d'élire le Président européen, tandis que le Parlement de Strasbourg élirait, à l'instar du Bundestag, un «Chancelier européen». Ce bicaméralisme à deux vitesses, conciliant les impératifs de territorialité et de représentativité démocratique, pourrait fonctionner en Europe de l'Ouest, dans les pays de l'ex-COMECON et dans les républiques de la CEI, tout en respectant les régionalités à base ethnique ou non.

 

Mais pour faire triompher cet équilibre  —toujours instable à l'instar de la réalité physique sans cesse en effervescence et en devenir—   entre impératifs locaux et impératifs globaux, il faudrait que l'ensemble des nations du futur MCC envisagé par Attali adoptent ces principes et les adaptent à leurs réalités concrètes (tissus sociaux particuliers, traditions juridiques déterminées, etc.).

 

Cette volonté doit être précédée a) d'une volonté de faire table rase des institutions vieillies (monarchies résiduaires, tous reliquats d'arbitraire, administrations centralisées coupées des réflexes de la population, préfets nommés par l'administration centrale, structures ne tenant pas compte de l'indigénat, partis politiques incrustés dans les niches à prébendes que sont les instances administratives existentes, etc.).

 

b) d'une volonté de dépasser les instances relevant des anciens Etats nationaux devenus redondants (petit-nationalisme, chauvinisme) et de les remplacer par des mécanismes de représentation régionaux et européens.

c) d'une volonté de favoriser partout les synergies régionales transfrontalières, de façon à accélérer le processus d'unification européenne et à déconstruire les antagonismes du passé, ce qui amènera tout naturellement les populations vers cette solidarité générale. Par synergies régionales autonomes, nous entendons des processus, déjà à l'œuvre, comme la dynamique Alpes-Adriatique, regroupant, derrière la Lombardie et la Bavière, la Vénétie, quelques Länder autrichiens, deux départements hongrois, la Slovénie et la Croatie; la synergie Sar-Lor-Lux (Sarre-Lorraine-Luxembourg) (13); la synergie hanséatique-baltique (Scandinavie, RFA, Pays Baltes, Russie) (14); la coopérations entre zones frontalières néerlandaises et allemandes; les initiatives catalanes suggérées par Jordi Pujol; l'Euro-Regio regroupant les provinces de Limbourg, la flamande et la néerlandaise, la Province de Liège (Wallonie) et les districts de Cologne et d'Aix-la-Chapelle. Ces synergies ponctuelles sont possibles et efficaces parce que les régions concernées bénéficient d'une large autonomie administrative et économique. Au bout du compte: un enrichissement mutuel, tant sur le plan économique que sur le plan culturel. Et une véritable intégration européenne, au-delà des antagonismes du passé, du moins à l'intérieur de l'EEE (CEE + AELE + Hongrie et Tchécoslovaquie). Les régions pourront de la sorte aplanir les inimitiés, ce que n'ont pas réussi les Etats de type classique, d'ailleurs responsables des guerres inter-européennes. Ensuite, les irrédentismes n'ont plus aucune raison d'être quand se multiplient de telles synergies.     

 

mercredi, 23 juin 2010

Gender Mainstreaming: Woher kommt eigentlich der Wahnsinn?

Gender Mainstreaming: Woher kommt eigentlich der Wahnsinn?

Wang Xin Long

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Das Gender-Konzept ist ganz sicher nicht gottgegeben. Es ist eine Erfindung des Menschen. Aber welcher Mensch kann sich diese Doktrin ausgedacht haben, und welche Leute sind es, die hinter dieser Doktrin stehen? Irgendwoher muss der Wahnsinn doch kommen! Gehen wir heute gemeinsam auf die Suche nach dem Ursprung.

 

Wie bereits zu einem früheren Zeitpunkt dargelegt, ist das Gender-Konzept eine tragende Säule des Neoliberalismus, jener Ideologie, die die Abschaffung aller gesellschaftlicher Werte zum Ziel hat, zur Erschaffung dessen, was als die Totale Wirtschaft umschrieben werden kann. Es sind die klugen und redegewandten, aber auch arbeitsscheuen und anderweitig nutzlosen Vordenker, die diesen Angriff auf die Gesellschaft führen.

Geschichtlich gesehen hat dieser Vorgang seinen Ursprung irgendwann im Europa des 16. oder 17. Jahrhunderts genommen. Zu einem Zeitpunkt, an dem die oben genannte Klientel im Sinne des neu zu erschaffenden Humanismus alles »absolutistische« verteufelt und ein neues »Freidenken« erschaffen hat. Mit anderen Worten: Die Herrschenden des alten Europas wurden verdrängt, von einer Handvoll oppositioneller – und heute opportunistischer – Kräfte, die vom Kuchen der Herrschaft ein Stückchen abhaben wollten. Im Morgengrauen des neuen Zeitalters gibt es den absoluten Herrscher nicht mehr, denn es rückte eine ganze Heerschar neuer Herrscher empor. Die absolute Macht der Eine-Person-Regierung wurde auf die Mehrzahl der neuen Machthaber multipliziert: Die Geburtsstunde dessen, was im weiteren Verlauf der Geschichte als Demokratie gedacht, umgesetzt und vom Volk erlitten wird.

Selbstverständlich waren bzw. sind die in diesem Artikel genannten Abläufe wesentlich komplexer, sie können aber im Rahmen und zum Zwecke dieses Artikels ohne Weiteres wie hier beschrieben reduziert werden. Die Abläufe können nachgelesen werden in Büchern der Geschichte und der Philosophen. Und es werden verschiedene Blickwinkel und Interpretationen dessen, was das Konstrukt Regierung eigentlich ist, offenbar. Im Zuge und in der Vielfalt der geschichtlichen Interpretationen zu den Themen »Macht« und »Regierung« hatte sich im neuzeitlichen Sinne ein Philosoph besonders hervorgetan: Michel Foucault. Der 1926 geborene und 1984 verstorbene französische Philosoph war es, der den Begriff der Postmoderne bzw. des Poststrukturalismus prägte und diesen in seiner Analyse der Denk- und Herrschaftssysteme zur Anwendung brachte. Und es sind seine Analysen und Lehren, die als Ausgangspunkt des heutigen Neoliberalismus angesehen werden müssen.

 

 

Interessanterweise war Foucault alles andere als ein Befürworter einer totalen Wirtschaft oder des heutigen Neoliberalismus. Das Gegenteil scheint sogar der Fall gewesen zu sein, denn schließlich war er – wenn auch nur kurz – Mitglied der Kommunistischen Partei Frankreichs. Aber wenn Foucault den Neoliberalismus auch nicht begrüßte, so hat er ihn dennoch überaus trefflich analysiert, zerlegt und die Komponenten für eine breite Anwendungsmöglichkeit aufbereitet. Mit anderen Worten: Foucaults Kritik an Macht und Herrschaft hat die jeweiligen technischen Komponenten derart klar hervorgehoben, dass die heute Herrschenden sich dieser Technologien bei der Verfeinerung ihrer Machtausübung bedienen. Foucault überreichte der Elite ein soziales und politisches Baukastensystem, welches beim Ausbau dessen, was heute Macht und Regierung sind, zum Einsatz kommt.

Zwar wurde und wird Foucault von Philosophen und Sozialwissenschaftlern munter kritisiert, aber alle Kritik kommt in ihrem Verlauf immer wieder auf die Kernaussagen seiner Lehren und Analysen zurück; insofern steht Foucault wie ein Fels in der Brandung der neuzeitlichen Sozialwissenschaften. Kein anderer Wissenschaftler wird so oft kritisiert, aber auch zitiert und interpretiert. Überzeugen Sie sich selbst: Sie können alle heute vorhandenen universitären Forschungsarbeiten zu Themen wie Gesellschaft, Feminismus, Gender, Globalisierung, Neoliberalismus, aber auch im Bereich der Betriebswirtschaftslehre und des Managements nachschlagen, Sie werden immer – und mehrfach – auf einen Namen stoßen: Michel Foucault.

 

Foucault hat viele bemerkenswerte Bücher und Aufsätze geschrieben, besonders hervorzuheben sind allerdings drei seiner Werke: Sein Erstlingswerk Wahnsinn und Gesellschaft, eine Analyse zur Geburtsstunde der Psychiatrie und eine Kritik der Psychologie. Ein weiteres, für wirtschaftliche und politische Kreise besonders wichtiges Werk ist Foucaults Buch Überwachen und Strafen, in dem er wichtige Analysen und Hinweise auf »erfolgreiche« Regierungsstrategien gibt. Letztlich ist noch eine seiner Vorlesungen, die als Aufsatz erschienen ist, als besonders wichtig zu erwähnen: Gouvernementalität (im französischen Original: gouvernementalité). Dieser Begriff ist ein sprachliches Kunstprodukt, welches aber den Kern der Theorie bereits beschreibt: die Mentalität, die dem Herrschen innewohnt.

Mit seinen Analysen lenkte Foucault, der einen Lehrstuhl für die »Geschichte der Denksysteme« am Pariser College de France hatte, die Aufmerksamkeit auf die intrinsischen Abläufe des Herrschens. Er hat diese Abläufe derart geschickt dargelegt, dass seine Befunde rein technisch gesehen als Werkzeuge in der Weiterführung dessen, was er beschrieben und kritisiert hat, verwendet werden: bei der Ausübung von Macht. Wobei Foucault den Macht- und Herrschaftsbegriff immer wieder auf das Individuum überträgt, und zwar dem Individuum als Träger als auch Adressaten von Macht. Im weiteren Verlauf ist festzustellen, dass die erfolgreichste und gleichzeitig auch unaufwendigste Ausübung von Macht jene ist, die sich der Zustimmung und Mitarbeit der Individuen erfreut. Mit anderen Worten: Das Individuum soll nicht mehr gelenkt werden, sondern es lenkt sich selbst – unter den Vorgaben der Elite.

Insofern kann sich die Elite freuen: Mit Foucault, einem der größten und fähigsten Kritiker dessen, was heute abläuft, hat man den intellektuellen Hausmeister gefunden, der im neoliberalen Gedankengebäude für Ruhe, Ordnung und Sauberkeit sorgt. Somit ist geklärt, woher das Gedankenkonstrukt des Neoliberalismus kommt. Die Elite, auch wenn sie aus Menschen besteht, die unterschiedlicher Auffassungen sind, vereint sich in Verfolgung ihrer jeweiligen Ziele unter dem intellektuellen Schirm der Postmoderne und des Poststrukturalismus. Feministen, Globalisten, Unternehmen, Nationen, Gewerkschaften, ja sogar die Kirche und alle anderen erdenklichen Gruppierungen und Interessensvertreter: Sie mögen zwar alle unterschiedliche Ziele haben, aber sie bedienen sich alle derselben Techniken, die ihnen von Foucault in die Hände gegeben wurden. Damit ist auch zu verstehen, warum es sich hier um Einebnung und Gleichschaltung handelt: Unterschiedliche Ziele werden mit denselben Methoden verfolgt. Es führen viele Wege nach Rom. Auf die unterschiedlichen Wege machen sich viele, und alle kommen früher oder später in Rom an: im Neoliberalismus.

Somit ist geklärt, dass das geistige Konstrukt des Neoliberalismus vielleicht nicht auf eine Person zu reduzieren ist, sich jedoch eine Person besonders hervorgetan hat: Michel Foucault. Er war ein Kritiker dieser Abläufe, und doch ist er es gewesen, der diese Abläufe auf akademischer Ebene identifizierbar und handhabbar gemacht hat.

Nähern wir uns nun der Antwort auf die Frage, wer denn die Leute sind, die Foucault für sich entdeckt haben und seine Lehren für sich vereinnahmen. Wie gesagt, Foucault war Franzose, sein Wirken wurde aber im englischsprachigen Raum deutlich stärker aufgenommen und instrumentalisiert. Während er am Pariser College als Philosoph einen eher stoischen akademischen Arbeitstag hatte (dieser Langeweile suchte Foucault zu entkommen, indem er gerne an Demonstrationszügen, Diskussions- und Wahlveranstaltungen teilnahm), wurde er posthum von der englischsprachigen akademischen Welt entdeckt, und zwar von einer Klientel, die zwar als Minderheit angesehen werden kann, die aber den heutigen Mainstream bestimmt: Linke, Feministinnen und Feministen (ja, es gibt Feministen!) sowie Homosexuelle. Allesamt Personen bzw. Gruppierungen, die für sich Bedarf sahen, die eigenen Ansichten oder Neigungen salonfähig zu machen, um das eigene Leben und Streben innerhalb der Gesellschaft einfacher zu gestalten. Und im Verlauf dieser, nennen wir es einfach einmal »sozialpolitischen Lobbyarbeit«, bedient man sich eben der poststrukturalistischen, neoliberalen Techniken. Selbstverständlich hören das die jeweiligen Protagonisten nicht gern: Linke und Gewerkschaften wollen bestimmt nicht als Globalisierer identifiziert werden – und sie sind es trotzdem, und zwar ganz eindeutig! Feministinnen und Feministen wollen bestimmt nicht eingestehen, dass sie sich einer Technik bedienen, die zwar die eigenen Ziele innerhalb der Gesellschaft weiterbringt, aber auch gleichzeitig die Idee des freien Individuums verrät. Und es war bzw. ist diese Klientel, die an den Universitäten Dozentenstellen und Professuren innehatte und hat. Somit ist der Poststrukturalismus in der akademischen Welt auf breiter Straße zum Erfolg gefahren. Nicht zuletzt aber auch deshalb, weil Foucault, der selbst ein Linker und ein Homosexueller war, von vielen als einer der Ihren betrachtet wurde.

Die chamäleonartige Natur des Poststrukturalismus wird allerdings noch weiter offenbar, wenn man sich vor Augen hält, dass diese Techniken sich auch auf anderem Gebiet betätigen. Auf dem nordamerikanischen Kontinent, aber auch in Neuseeland und Australien, haben sich in den 1990er-Jahren neoliberale Think-Tanks gebildet, jene akademischen Abteilungen, die, unter direkter Aufsicht und Beauftragung der jeweiligen Regierungen, auf der Suche nach den bestmöglichen Regierungsstrategien sind. Und die bestmöglichen Regierungsstrategien sind nun einmal neoliberaler Natur. Warum? Weil der Neoliberalismus das Individuum am ehesten zu lenken versteht, weil das Individuum sich unter der Doktrin selber lenkt. Aber auch große Unternehmen gehen dazu über, sich der neoliberalen Techniken zu bedienen; sei es mit der Gründung entsprechender Abteilungen oder durch Inanspruchnahme von entsprechenden Dienstleistern. Führende Unternehmensberatungen lassen Experten auf dem Gebiet des Poststrukturalismus für sich arbeiten.

Folgende Fragen drängen sich nun auf: Wie sieht eine neoliberale Politik und Herrschaft aus? Und: Wie kann man solche Praktiken identifizieren?

Nun, es gibt eine herausragende Eigenschaft, derer man sich bewusst werden muss: Eine im Neoliberalismus eingebettete Regierung ist ein kühles, emotionsloses Wesen. Dieses kann man an den folgenden Beispielen gut erkennen.

In Deutschland können wir aktuell eine besonders »erfolgreiche« neoliberale Kampagne bezeugen: Hartz VI ist ein gutes Beispiel dafür, wie die neoliberale Regierung mit dem innerhalb der Volkswirtschaft entstehenden Überschuss an Arbeitskraft umgeht. Hartz VI unterscheidet nicht mehr zwischen den Komponenten Arbeitslosigkeit, Arbeitsunfähigkeit und Arbeitsunwilligkeit, sondern es verteilt die – statistisch sorgfältig ermittelten – staatlichen Zuwendungen zu gleichen Anteilen an jene Schicht, die an der volkswirtschaftlichen Leistung keinen Anteil hat. Das Individuum und sein Schicksal hat aufgehört zu existieren; es wird im neoliberalen Sinne fragmentiert, identifiziert, klassifiziert und abgefertigt.

Ein weiteres gutes Beispiel, das erneut die Bandbreite der Anwendungsmöglichkeiten der neoliberalen Doktrin verdeutlicht, kommt aus Nordamerika. In den USA und in Kanada werden der illegale Drogenhandel, da er nun einmal nicht abgestellt werden kann, kurzerhand besteuert. Die polizeibekannten Drogenhändler bekommen die Zahlungsaufforderungen der Finanzämter mit der Post zugestellt. Und die Dealer zahlen. Warum? Nun, solange ein Drogenhändler nicht auf frischer Tat gefasst wird, kann er für seine Aktivitäten nicht eingebuchtet werden. Aber Steuerhinterziehung ist ebenfalls kein Kavaliersdelikt, und wer der steuerstatistisch ermittelten Zahlungsaufforderung nicht nachkommt, wandert ein. Eine neoliberale Regierung hat kein Problem damit, an illegalen Geschäften zu verdienen.

Es muss noch einmal gesagt werden: Der Neoliberalismus ist ein kühles, emotionsloses Wesen.

Die Lehre des Poststrukturalismus wird an den Universitäten weiter verbreitet, »multipliziert«, wie es im Neusprech heißt. Und auch hier offenbart sich dieses Wesen erneut: Postmodernes und poststrukturalistisches Gedankengut wird in den höheren Studiendisziplinen im Bereich der Wirtschafts- und Sozialwissenschaften heute nicht mehr nur angewendet, sondern die Kenntnis der Techniken vorausgesetzt. Aber wer studiert denn heute in den Master- und Doktorstudiengängen der Wirtschafts- und Sozialwissenschaften? Es sind fast ausnahmslos Stipendiaten, die an der einen oder anderen Zitze des Systems hängen, und sich dankbar indoktrinieren und zu Werkzeugen des Neoliberalismus formen lassen. Insofern hat der Neoliberalismus erneut zwei Fliegen mit einer Klappe geschlagen, denn er schafft mit seinen Stipendien ein Wissensmonopol, welches er nutzen kann, welches sich aber niemals gegen ihn wenden wird.

Damit ist erklärt, woher der ganze Wahnsinn kommt und warum auch in der akademischen Welt jegliche Opposition ausgeschaltet ist. Schauen Sie sich die heutige Landschaft der Professoren und insbesondere der Juniorprofessoren in den einschlägigen »Fachgebieten« an: Die intellektuelle Elite befindet sich im Angriff auf die Gesellschaft – ob mit gutgemeinten oder offen feindseligen Aktionsplänen. Aber egal auf welcher Seite des Spektrums die Forscher und Dozenten auch stehen: Alle gehen durch den Flaschenhals des Poststrukturalismus und treffen sich auf der anderen Seite auf gleicher Ebene: der Ebene des Neoliberalismus. Dass das Ganze sich verselbstständigt hat, liegt auf der Hand, und kann aufgrund der Auswüchse, die der Neoliberalismus – auch in Gestalt der Globalisierung, Genderisierung und sonstiger »Ideen« – genommen hat, erkannt werden.

Es ist noch einmal ganz deutlich hervorzuheben: Es ist die Natur, die Verlockung und auch der Erfolg des Neoliberalismus, dass er sämtliche Strömungen einzufangen und zu neutralisieren versteht. Wer das nicht begreift, wird weiterhin bei der Verfolgung vordergründig wünschenswerter Ziele den Ast, auf dem er sitzt, absägen.

 

Presseschau - Juni 2010 / 04

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Juni 2010 / 04

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Die Weltverteilung des IQ zeigt (...) erhebliche Unterschiede. Der durchschnittliche IQ der autochthonen Bevölkerung (ohne eingewanderte Europäer) beträgt in Ostasien 105, in Europa 100, in Südostasien 90, in Nordafrika, dem Mittleren Osten, Südasien und Amerika 85, in Schwarzafrika 67 und ist am niedrigsten bei Australiern (62) und afrikanischen Buschmännern (56). Diese Differenzierungen werden übrigens durch die methodisch ganz anders gearteten Ergebnisse der kulturvergleichenden Entwicklungspsychologie nach Jean Piaget bestätigt. Daran, daß hier auch kulturelle und soziale Faktoren eine Rolle spielen, kann kein Zweifel bestehen. Die Frage ist allerdings, ob diese Unterschiede ausschließlich auf kulturellen Ursachen beruhen, wie die politisch korrekte Meinung dazu ist, oder ob auch die Gene dabei eine Rolle spielen. Es ist offensichtlich, daß es eine eindeutige Korrelation sowohl zur biologischen Dimension Archemorphie-Neomorphie als auch zum kulturellen Entwicklungsniveau vor Ausbreitung der Europäer gibt. Unterschiede bestehen auch bei den verschiedenen Teilkomponenten der Intelligenz. So zeigen sowohl die amerikanischen als auch die afrikanischen Negriden eine stärkere verbale als räumlich-visuelle Intelligenz. Bei den Ostasiaten ist es dagegen umgekehrt, die räumlich-visuellen Fähigkeiten sind besser ausgeprägt als die verbalen. Bemerkenswert ist nun, daß die Indianiden dasselbe Intelligenzprofil aufweisen wie die ostasiatischen Mongoliden, mit stärker räumlich-visueller als verbaler Intelligenz. Für die Beteiligung genetischer Faktoren spricht, daß auch bei den Reaktionszeiten entsprechende Unterschiede zwischen siniden Mongoliden, Europiden und Negriden bestehen. Die sind ein Maß für die neurologische Fähigkeit des Gehirns, einfache Reize zu verarbeiten. Die Mongoliden haben die kürzesten und die Negriden die längsten Reaktionszeiten.
Die Psychologen Richard Lynn und Edward M. Miller sehen in den Anforderungen, die das Eiszeitklima stellte, die Ursache für die höhere Intelligenz der Siniden und der (westlichen) Europiden. Das Leben in den nördlichen Breitengraden unterlag einem größeren Selektionsdruck als in den tropischen oder subtropischen Regionen. Während in den warmen Regionen Afrikas und Südasiens die Menschen mehr Sammler als Jäger waren, standen sie in den nördlichen Regionen vor den kognitiven Problemen, die die Jagd auf große Säugetiere im offenen Grasland stellte. Ebenso waren hier die Erfordernisse und Schwierigkeiten bei der Herstellung von Behausung und Kleidung und der Entfachung und Hütung des Feuers größere. Archäologen haben gezeigt, daß Jäger und Sammler in tropischen und subtropischen Regionen mit nur etwa 10 bis 20 Werkzeugen auskamen, während die in nördlichen Regionen zwischen 25 und 60 benötigten. Im Norden waren schon die Jäger und Sammler darauf angewiesen, Lebensmittel zu bevorraten, um den Winter zu überleben. Alle diese Anforderungen erzeugten einen verstärkten Selektionsdruck in Richtung auf kognitive Fähigkeiten.
In der Folge wird der erst einmal erreichte kulturelle Fortschritt selbst die Evolution kognitiver Fähigkeiten begünstigt haben. Er ermöglichte, daß der ständige Selektionsdruck in Richtung Robustizität abnahm und sich grazilere Typen durchsetzten. Das häufige Vorkommen kleiner körperlicher Defekte wie Kurzsichtigkeit, Farbsehstörungen und Deformationen der Nasenscheidewand in der europäischen und ostasiatischen Bevölkerung bezeugt das Nachlassen des Selektionsdruckes, den der Zwang zum Überleben unter naturnahen Bedingungen ausgeübt hatte. Differenziertere arbeitsteilige Sozialstrukturen erlaubten die Erhaltung von Sonderbegabungen. Der Fortpflanzungserfolg belohnte zunehmend ein Sozialverhalten, das an eine komplexe Gesellschaft angepaßt war. Der Verlust motorischer Fähigkeiten bei Mongoliden und Europiden erscheint so als das Ergebnis der nachlassenden natürlichen Selektion. Gleichzeitig liegt es nahe, die Friedfertigkeit und geringe Provozierbarkeit sowie den hohen IQ der ostasiatischen Mongoliden als Anpassungen an das Leben in einer zivilisierten Großgesellschaft zu interpretieren. Ebenso dürfte die somatische und psychologische Entsexualisierung der Europiden und Siniden gegenüber den Negriden (Hormonspiegel, Hodengröße usw.) nicht, wie der kanadische Psychologe J. Philippe Rushton glaubt, auf unterschiedlichen soziobiologischen Fortpflanzungsstrategien im Sinne der r- und K-Strategie, sondern auf der durch den kulturellen Fortschritt veränderten sexuellen Selektion beruhen (Bekleidung, Heiratsregeln).
Jüngste genetische Untersuchungen haben im menschlichen Genom Hinweise darauf gefunden, daß sich die Selektion in den letzten 40.000 Jahren und vor allem seit der letzten Eiszeit vor etwa 10.000 Jahren erheblich verstärkt hat. Es gibt weiterhin Hinweise darauf, daß die Veränderungen bei Europäern und Ostasiaten stärker waren als bei Afrikanern. Dabei sind vier Fünftel der evoluierten Gene rassenspezifisch, und nur ein Fünftel findet sich bei allen Menschen. Ein großer Anteil der durch die Selektion veränderten Gene betrifft das Gehirn und das Nervensystem. So zum Beispiel das Mikrocephalin-Gen und das ASPM-Gen, die beide die Hirnentwicklung steuern. Beide zeigen eine deutliche geographische Korrelation mit der Gehirngröße und dem IQ. So findet sich zum Beispiel das progressive Mikrocephalin-Allel bei Negriden mit nur 22 Prozent erheblich seltener als bei Europäern und Ostasiaten (unter 80 Prozent).
Bislang wissen wir nicht, wie groß der Beitrag der Gene zu den kognitiven Bevölkerungsunterschieden wirklich ist. Es ist möglich, daß er nur eine unbedeutende Rolle spielt. Aber auch das Gegenteil ist möglich. Erst die Aufklärung über die molekulargenetischen Grundlagen der kognitiven Fähigkeiten wird uns Klarheit verschaffen. Spätestens dann wird es nicht mehr ausreichen, das Thema zu tabuisieren, und es stellt sich die Frage, wie eine freiheitliche und der Menschenwürde verpflichtete Gesellschaft mit diesem Wissen umgeht.

(Andreas Vonderach: Die Europäer, die anderen und die asymmetrische Evolution, in: Sezession, Heft 26 [Oktober 2008], S. 13 f.)

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Diese Türkei hat in Europa nichts verloren
Der türkische Premier Erdogan kehrt zu den antiwestlichen Wurzeln des politischen Islam zurück und entfremdet sein Land von der EU.
Von Clemens Wergin
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article8044204/Diese-Tuerkei-hat-in-Europa-nichts-verloren.html

Eine radikale Türkei dreht Europa den Rücken zu
Ankara wendet sich immer mehr vom Westen ab. Die EU sucht bis Jahresende nach neuen Anreizen für den Bosporusstaat. [Unter anderem denken unsere EU-Hanseln allen Ernstes darüber nach, als Zeichen des Entgegenkommens den Türken Visa-Freiheit zu gewähren!]
http://www.welt.de/politik/ausland/article8044697/Eine-radikale-Tuerkei-dreht-Europa-den-Ruecken-zu.html

Afghanistan
„Die Jungs sind auch hier, um das Sterben zu lernen“
Das Gebirgsjägerbataillon 232 soll mit der afghanischen Armee kämpfen. Doch es gibt Probleme mit dem unberechenbaren Partner.
http://www.welt.de/politik/ausland/article8077900/Die-Jungs-sind-auch-hier-um-das-Sterben-zu-lernen.html

Dien Bien Kundus
Von Michael Paulwitz
„Ein Jahr, dann sind wir da wieder raus, haben wir damals gedacht. Da haben wir uns gründlich getäuscht.“ Der sich da als gescheiterter Blitzkrieg-Stratege zu erkennen gibt, ist nicht etwa ein Generalstäbler vom OKW, sondern kein anderer als Peter Struck, SPD-Fraktionschef, als Bundeskanzler Gerhard Schröder 2001 die „uneingeschränkte Solidarität“ mit den Vereinigten Staaten verkündete und der Bundestag den Einsatz der Bundeswehr in Afghanistan beschloß.
Der „Spiegel“ hat, für seine aktuelle Ausgabe, die „alten Krieger“ interviewt, die „Väter der deutschen Auslandseinsätze und der Beteiligung Deutschlands am Afghanistan-Krieg“, und dabei bemerkenswerte Einsichten zutage gefördert.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54ad9654d1c.0.html

Ende der Wehrpflicht
Widerstand in der Union wächst
Verteidigungsminister Guttenberg stößt mit seinen Überlegungen zum Ende der Wehrpflicht auf immer härteren Widerstand in den eigenen Reihen. Nun sprach sich auch Kanzlerin Merkel für einen Erhalt aus.
http://www.focus.de/politik/deutschland/ende-der-wehrpflicht-widerstand-in-der-union-waechst_aid_518934.html

Billionen-Schatz
USA finden riesige Rohstofflager in Afghanistan
Kupfer, Lithium, Eisen, Gold: Die USA haben wertvolle Bodenschätze in Afghanistan entdeckt. Die Mineralvorkommen sind nach ersten Schätzungen fast eine Billion Dollar wert. US-Militärs schwärmen schon vom Aufschwung in dem zerrütteten Land – sie brauchen dringend gute Nachrichten von der Front.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,700503,00.html

Gewalt in Zentralasien
Kirgisien schlittert in den Bürgerkrieg
Von Benjamin Bidder, Moskau
Marodierende Banden, die töten und plündern, eine machtlose Regierung: Kirgisien steht vor dem Bürgerkrieg und hat Moskau um Hilfe angerufen. Doch Rußland zögert, sich in den lange schwelenden Konflikt einzumischen – aus Angst vor einem neuen Afghanistan.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,700646,00.html

„Vuvuzelas sind Strafe für Kolonialismus“
JOHANNESBURG. Die lärmenden Trompeten während der Fußballweltmeisterschaft in Südafrika sind „ein Symbol für Afrikas Schrei nach Anerkennung“. Dieser Meinung ist der Vorsitzende des Südafrikanischen Kirchenrates, Tinyiko Maluleke. Die sogenannten Vuvuzelas können eine Lautstärke von bis zu 120 Dezibel entwickeln.
„Genug Dezibel, um die Trommelfelle der europäischen Männer, Frauen und Kinder zum platzen zu bringen“, freut sich der Kirchenmann. „Wir wissen das, weil ‚Wissenschaftsexperten’ das für uns herausgefunden haben“, heißt es auf dessen privater Netzseite.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M544d9a5ee90.0.html

Österreichischer Medienzar
„Krone“-Herausgeber Dichand gestorben
Mit der „Kronen Zeitung“ schuf er eines der einflußreichsten und auflagenstärksten Boulevardblätter Europas, seine Kommentare wurden von Regierung und Opposition gleichermaßen genau gelesen: Jetzt ist der österreichische Verleger Hans Dichand 89jährig in Wien gestorben.
http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/0,1518,701283,00.html

Auschwitz ist an allem schuld
Von Doris Neujahr
Die hehren Europa-Visionen werden gerade auf ihren banalen Kern reduziert: eine Mischung aus Bürokratenherrschaft und einer von Deutschland zu finanzierenden Transferunion.
Um sie zu rechtfertigen und dem verunsicherten Juste milieu der BRD neuen Halt zu geben, brachte dessen Zentralorgan, die Wochenzeitung „Die Zeit“, kürzlich ihr allerschwerstes Geschütz in Stellung: den Philosophen Jürgen Habermas, der laut ihrem Geburtstagsartikel zum Achtzigsten vom letzten Jahr eine „Weltmacht“ darstellt. Die Weltmacht titelte nun: „Wir brauchen Europa!“ Gewiß – bloß welches?
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b7ab4856e5.0.html

Einkommensstudie
Ökonomen warnen vor Absturz der Mittelschicht
Die Reichen werden trotz Krise immer reicher, gleichzeitig wächst die Zahl der Armen: Nach einer neuen Studie hat sich die Einkommenslücke in Deutschland ausgeweitet. Großer Verlierer ist die Mittelschicht – und das Sparprogramm der Regierung könnte die Lage noch verschärfen.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,700687,00.html

Die Mär vom massenhaften Absturz der Mittelschicht
Sozialverbände warnen vor dem Abgleiten der Mittelschicht und den gierigen Reichen. Die Fakten sprechen eine andere Sprache.
http://www.welt.de/wirtschaft/article8063513/Die-Maer-vom-massenhaften-Absturz-der-Mittelschicht.html

Gastkommentar: Kein Elterngeld für Sozialhilfemütter
Stoppt die Vermehrungsprämie!
Von Gunnar Heinsohn
http://www.welt.de/die-welt/debatte/article8051346/Stoppt-die-Vermehrungspraemie.html

Bundespräsidentenwahlen
CDU-Politikerin Lengsfeld wirbt für Gauck
Ein weiterer Bremser für Christian Wulff: Die ehemalige DDR-Bürgerrechtlerin Lengsfeld ruft zur Wahl von Joachim Gauck zum Bundespräsidenten auf. „Er verkörpert die Sehnsucht nach der Beendigung machtpolitischer Spielchen“, so die CDU-Frau über den Kandidaten von SPD und Grünen.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,700688,00.html

Christian Wulffs Mehrheit bröckelt weiter
Angela Merkel schwört die Unions-Funktionäre auf die Wahl ihres Kandidaten ein. Doch viele fordern die freie Abstimmung.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article8092081/Christian-Wulffs-Mehrheit-broeckelt-weiter.html

Präsidentenwahl
Linke Front gegen Gauck bröckelt
Von Björn Hengst
Nicht wählbar findet die Linken-Spitze den rot-grünen Präsidentschaftskandidaten Gauck – aber in der Partei gärt es. Immer mehr Genossen fordern, zumindest in einem möglichen dritten Wahlgang doch für ihn zu stimmen: weil dies das Ende der Bundesregierung bedeuten könnte.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,700631,00.html

Joachim Gauck und Christian Wulff sind …
Eine Umfrage der Zeitschrift „Gegengift“
http://cms.gegengift-verlag.de/index.php?option=com_content&task=view&id=660&Itemid=26

Euro-Rettungsschirm: Verfassungsrechtler Murswiek vertraut auf Karlsruhe
Das Bundesverfassungsgericht wird den EU-Rettungsschirm für verfassungswidrig erklären. Diese Überzeugung vertritt der Freiburger Verfassungsrechtler Dietrich Murswiek im Interview mit der JUNGEN FREIHEIT.
Im Auftrag des CSU-Bundestagsabgeordneten Peter Gauweiler hat er gegen das vom Bundestag beschlossene Euro-Rettungspaket Klage beim obersten deutschen Gericht eingereicht. Murswiek warnt, daß es sich bei den beschlossenen Maßnahmen nicht um eine einmalige Ausnahmesituation handelt, sondern um ein „präventives, auf Dauer angelegtes Instrumentarium, das die rechtliche Konzeption des Vertrags, die die Währungsunion als Stabilitätsunion konstruiert, fundamental umgestaltet“.
Aus der Währungsunion werde eine Haftungs- und Transferunion, „aus dem Euro tendenziell eine Weichwährung“, kritisierte der Jurist, der für Gauweiler bereits erfolgreich gegen den Vertrag von Lissabon geklagt hat.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b2835405dc.0.html

Schlimmer als bei Lehman
Europas Finanzmärkte standen kurz vor Kollaps
Die europäische Finanzwelt ist nur knapp an einem Total-Zusammenbruch vorbeigeschrammt. Laut EZB-Monatsbericht drohte Anfang Mai ein Kollaps von Banken-, Aktien und Devisenmarkt. Offenbar hat nur das beherzte Eingreifen der Notenbank das Schlimmste verhindert.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,701437,00.html

Finanzkrise – oder doch schon Systemkrise?
von Andreas Seidler
http://www.sezession.de/15965/krisenschnipsel-i-finanzkrise-oder-doch-schon-systemkrise.html

Finanzkrise
EU-Kommissar warnt vor neuen Banken-Turbulenzen
Die Bankenkrise schwelt weiter: Mit deutlichen Worten warnt jetzt Wettbewerbskommissar Joaquín Almunia vor neuen Risiken. Vor allem in Griechenland und Spanien könnten einige Institute in Schwierigkeiten geraten.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,701451,00.html

Nahost
Israels Liberale kämpfen gegen die fromme Front
Von Ulrike Putz
Der Fall entzweit Israel: Ultraorthodoxe Eltern wollen ihre Töchter mit allen Mitteln von anderen Kindern fernhalten. Dafür gingen über 100.000 Religiöse auf die Straße – und provozierten ihre weltlichen Mitbürger. Der Konflikt erschüttert die Grundfesten der israelischen Gesellschaft.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,701367,00.html

Gedenkveranstaltungen erinnern an Volksaufstand in der DDR
BERLIN. In Berlin ist am Donnerstag mit mehreren Veranstaltungen der Opfer des Volksaufstandes in der DDR vom 17. Juni 1953 gedacht worden.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50a1d1feeeb.0.html

Sparpaket: Luc Jochimsen plädiert für Generalstreik
HAMBURG. Die Kandidatin der Linkspartei für das Amt des Bundespräsidenten, Luc Jochimsen, hat sich dafür ausgesprochen, als Reaktion auf die Sparmaßnahmen der Bundesregierung den Generalstreik auszurufen. Man müsse darüber diskutieren, welche Möglichkeit die Bevölkerung habe, um sich gegen das Sparpaket zur Wehr zu setzen, sagte Jochimsen dem Hamburger Abendblatt.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5379592021a.0.html

Gewalt gegen Polizisten
Festnahmen nach Anschlag mit Sprengsatz
Die brutale Attacke auf zwei Polizisten löst eine Diskussion über schärfere Strafen aus. Die Linke distanziert sich von den Tätern.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article8046379/Festnahmen-nach-Anschlag-mit-Sprengsatz.html

Ist dieser Mann der Berliner Bomben-Terrorist?
Am 12. Juni wurde in Berlin bei der Demonstration gegen das Sparpaket der Bundesregierung ein Bombenanschlag verübt (PI berichtete). Nach Analyse des Videos – insbesondere in Slowmotion – ergibt sich der Verdacht, daß der mutmaßliche Attentäter in dem von PI veröffentlichten Video zu erkennen ist. Ab ca. Sekunde 42 kommt eine junge Frau im blauen T-Shirt ins Bild sowie ein Fotograf, die mit dem Vorfall zu tun haben oder als wertvolle Zeugen dienen könnten.
http://www.pi-news.net/2010/06/ist-dieser-mann-der-berliner-bomben-terrorist/#more-141798

Das Feindbild der Grünen: Die Bürger
http://freie-waehler-im-roemer.de/index.php?id=44&tx_ttnews%5Btt_news%5D=459&tx_ttnews%5BbackPid%5D=3&cHash=a51212378d

Linke rufen zum Flaggen-Klau auf
BERLIN. Eine linke Gruppierung mit dem Namen „anti-nationaler Weltfußballverband“ hat zum „Diebstahl oder Raub“ von Deutschlandflaggen und sonstigen schwarzrotgoldenen „WM-Fanartikeln jeglicher Art“ aufgerufen.
Die nationalen und rassistischen Auswüchse der Fußballweltmeisterschaft seien entschieden abzulehnen und zu bekämpfen, hieß es in dem unter anderem auf dem linksextremen Internetportal Indymedia verbreiteten Aufruf.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f1199c5240.0.html

Über Habitus, Ideologie und Praxis: Im Gespräch mit Henning Eichberg (Teil 1)
Von Mathias Brodkorb
Im Sommer 2009 besuchten Robert Scholz und Mathias Brodkorb Henning Eichberg in Dänemark. Eichberg gilt als der vielleicht wichtigste Stichwortgeber für die heutige ethnopluralistische Programmatik der NPD, wechselte nach eigenen Angaben jedoch schon in den 1970er Jahren die politischen Seiten von ganz rechts nach ganz links und gehört heute der dänischen Linkspartei an. Über eben diese Wanderung zwischen den politischen Welten sprachen wir mit Eichberg. Was das mit der „Extremismustheorie“ zu tun hat, können Sie im nachfolgenden Interview erfahren.
http://www.endstation-rechts.de/index.php?option=com_k2&view=item&id=4971

Sie hat „Jehova“ gesagt ...
Müller-Hohenstein spricht von „Reichsparteitag“
Aufregung in der Halbzeitpause: Nach Kloses Treffer sprach ZDF-Moderatorin Katrin Müller-Hohenstein von einem „inneren Reichsparteitag“.
http://www.welt.de/fernsehen/article8032421/Mueller-Hohenstein-spricht-von-Reichsparteitag.html

Das Leben des Brian – Steinigung
http://www.youtube.com/watch?v=SohMW2aa9IQ

Reichsparteitag-„Entgleisung“
ZDF schließt Konsequenzen für WM-Moderatorin aus
Das ZDF hat sich offiziell für die „verbale Entgleisung“ seiner Moderatorin Katrin Müller-Hohenstein entschuldigt, die während des Deutschland-Spiels Miroslav Klose einen „inneren Reichsparteitag“ angedichtet hatte. Um ihren Job muß die Journalistin allerdings nicht bangen.
http://www.spiegel.de/kultur/tv/0,1518,700509,00.html

Was bedeutet eigentlich „Jammern“?
Von Martin Lichtmesz
http://www.sezession.de/15910/was-bedeutet-eigentlich-jammern.html

Du machst nicht mehr mit
Von Ellen Kositza
http://www.sezession.de/16003/du-machst-nicht-mehr-mit.html

Bitte, ich will da nicht mehr mitmachen
Von Claus Wolfschlag
http://www.sezession.de/16019/bitte-ich-will-da-nicht-mehr-mitmachen.html

Totale Ignoranz des biologisch Möglichen
Von Thorsten Hinz
Am Wochenende wird in Berlin zum Christopher Street Day (CSD) wieder eine große Schwulenparade durch die Stadt ziehen. Für Polizeipräsident Dieter Glietsch ist das der Grund, am Polizeipräsidium die Regenbogenfahne hissen zu lassen. Das ist um so bemerkenswerter, weil er gleichzeitig der Polizei untersagt hat, während der Fußball-WM die Dienstautos mit Schwarz-Rot-Gold zu dekorieren.
Das Symbol der Staatlichkeit gilt Glietsch als potentielles Ärgernis, dem Symbol einer Interessengruppe, die sich über ihre Sexualität definiert, erweist er als Vertreter des Staates seinen Respekt. Was sagt das aus über Glietsch und über die Stadt? Wie hängt beides miteinander zusammen? Und – was will der CSD überhaupt?
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d7a1af8259.0.html

„Diese Welt ist krank“
Ex-Kommunarde Rainer Langhans wird 70
http://www.nz-online.de/artikel.asp?art=1242105&kat=49&man=4

Audio-Bilderfolge: Langhans – München – sueddeutsche.de
http://www.sueddeutsche.de/app/flash/muenchen/slideshow/langhans/

Türkische Gemeinde fordert Sarrazins Rücktritt
Die Türkische Gemeinde will, daß Sarrazin wegen abfälliger Äußerungen als Bundesbank-Vorstand zurücktritt.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article8044772/Tuerkische-Gemeinde-fordert-Sarrazins-Ruecktritt.html

Linke und Migranten schäumen vor Wut ...
Quartals-Pöbler Sarrazin
Fliegt er jetzt endlich aus der SPD?
Migranten machen uns dümmer, behauptet der Bundesbanker
[Der Hammer ist folgende Aussage von SPD-Kreis-Chef Raed Saleh (Berlin-Spandau): „Wenn es Herrn Sarrazin in unserer Heimat Deutschland nicht mehr gefällt, rate ich ihm, auszuwandern.“ (!!)]
http://www.berlinonline.de/berliner-kurier/politik/sarrazin_poebelt_wieder/298993.php

Die JF zum Thema ...
Türkische Gemeinde fordert Absetzung Sarrazins als Bundesbank-Vorstand
BERLIN. Die Türkische Gemeinde in Deutschland hat die Absetzung Thilo Sarrazins als Vorstandsmitglied der Bundesbank gefordert. In einem Brief an Bundesbankpräsident Axel Weber forderte der Vorsitzende der Türkischen Gemeinde, Kenan Kolat, laut der Nachrichtenagentur dpa, den ehemaligen Berliner Finanzsenator wegen seiner „rassistischen Äußerungen zum Rücktritt zu drängen oder zu entlassen“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54306b54fbf.0.html

TGD im Original ...
Sarrazin muß zurücktreten oder zurückgetreten werden
Der Bundesvorsitzende der Türkischen Gemeinde in Deutschland, Kenan Kolat, hat den Bundesbank-Chef, Herrn Prof. Dr. Axel A. Weber in einem Brief aufgefordert, Thilo Sarrazin nach seinen letzten rassistischen Äußerungen zum Rücktritt zu drängen oder zu entlassen.
„Spätestens nach der Aussage ‚Wir werden auf natürlichem Wege durchschnittlich dümmer‘ dürfte uns allen einleuchten, daß hierbei nicht von Meinungsfreiheit oder Polemik die Rede sein kann. Mit seinen rassistischen Äußerungen sei Herr Sarrazin nicht nur unhaltbar, sondern er werde zu einer Belastung für den Ruf der Bundesbank, für unsere Gesellschaft und für unser Land“, so Kenan Kolat.
„Herr Sarrazin hat die demokratische Diskussionskultur verlassen und hört nicht auf, mit seinen Äußerungen gegen Minderheiten zu hetzen. Für diese Äußerungen müssen die Staatsanwaltschaften von Amts wegen ermitteln“, so Kolat weiter.
Die Türkische Gemeinde in Deutschland prüfe zur Zeit, ob von mehreren tausend Menschen Anzeige gegen ihn erstattet werden kann.
Auf jeden Fall werde die Türkische Gemeinde in Deutschland diesen Fall den internationalen Institutionen vorlegen.
http://www.tgd.de/index.php?name=News&file=article&sid=1061

Die türkischsten Städte Deutschlands
http://www.pi-news.net/2010/06/die-tuerkischsten-staedte-deutschlands/#more-142076

Jugendbande versperrt Polizeistreife den Weg
„Das ist unsere Straße!“
Sie trinken Bier, stehen nachts mitten auf der Straße. Eine heranrasende Polizeistreife („Platz da, wir müssen zu einem Notfall!“) interessiert die sechs Männer keinen Deut: „Nö. Das ist unsere Straße. Da machen wir, was wir wollen!“
Unfaßbar: Eine Dortmunder Bande versperrt einfach einem Einsatzwagen den Weg! Die Polizisten waren auf dem Weg zu einem älteren Ehepaar. Verbrecher hatten sie in ihrem Haus überfallen.
Ein Polizeisprecher: „Die Gruppe behinderte in unglaublicher Weise diesen dringenden Einsatz.“ Vier weitere Streifenwagen mußten anrücken, um die aggressiven Trinker (sic!) zu bändigen. Metin A. (27) wurde festgenommen: „Er ignorierte einen Platzverweis, trat um sich, beschädigte einen Polizeiwagen.“
Der festgenommene Türke zu BILD: „Das war ganz anders. Die hätten durchfahren können, da war Platz genug.“
Jetzt droht den Männern, die in der Nähe Geburtstag gefeiert hatten, eine Anzeige – wegen Sachbeschädigung, Widerstand und Strafvereitelung.
http://www.bild.de/BILD/regional/ruhrgebiet/aktuell/2010/06/16/das-ist-unsere-strasse/jugend-bande-versperrt-polizei-streife-den-weg.html

„Hells Angels“ greifen Autofahrer und Polizisten an
In Berlin haben Mitglieder der Rockerbande „Hells Angels“ [„Hells Angels MC Nomads Turkey“] einen Autofahrer attackiert. Als die Polizei kam, wurde auch sie angegriffen.
http://www.welt.de/vermischtes/weltgeschehen/article8091226/Hells-Angels-greifen-Autofahrer-und-Polizisten-an.html

Kleiner Junge sollte in Bochum klauen gehen
Dieser [türkische] Vater machte seinen Sohn (11) zum Dieb
Der unglaubliche Fall: Demir K. (38) und seine Frau Ele (31)* waren zusammen mit ihrem Sohn in einem Bochumer Kaufhaus unterwegs. Sie hatten Waren im Wert von 75 Euro in einen Wäschekorb gepackt, dann die Kassiererin abgelenkt.
Der Junge sollte den Korb unbemerkt aus dem Laden tragen. Am Eingang wurde er aber geschnappt.
Gestern Prozess vor dem Bochumer Amtsgericht. Der Vater versuchte, sich mit fadenscheinigen Ausreden durch die Verhandlung zu mogeln:
„Im Laden gab es keine Einkaufswagen, deshalb haben wir den Korb genommen. Wir wollten die Sachen ja bezahlen.“
Richter Dr. Axel Deutscher (50) glaubte ihm nicht. Denn: Eine Kamera hatte das Geschehen aufgezeichnet.
Das Urteil: Demir K. muß sechs Monate in den Knast – ohne Bewährung. Die Begründung: „Sie haben zwei laufende Bewährungen. Ihnen können wir wirklich keine positive Sozialprognose mehr ausstellen.“ Die Mutter wurde freigesprochen.
http://www.bild.de/BILD/regional/ruhrgebiet/aktuell/2010/06/10/klau-kid/dieser-vater-machte-seinen-sohn-zum-dieb.html

Berlin kommt Einwanderern entgegen
BERLIN. Der Berliner Senat hat umfangreiche Maßnahmen angekündigt, um den Bedürfnissen der Einwanderer in der Hauptstadt entgegenzukommen. „Alle Gesetze gehören auf den Prüfstand, ob sie noch den Bedingungen einer Einwanderungsstadt entsprechen“, kündigte Sozialsenatorin Carola Bluhm (Linkspartei) am Mittwoch an.
Bei Stellenausschreibungen sollen beispielsweise gezielt Einwanderer angesprochen und bevorzugt werden. Der jetzt vorgelegte Gesetzesentwurf sieht eine Quotenregelung vor, bei der in Behörden der Einwandereranteil dem Bevölkerungsdurchschnitt entsprechen soll.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M598ea6cfd29.0.html

Noch so ein globalistischer Gutmensch, der keine Probleme mit Einwanderern sehen will ...
„Wilders weiß nichts über den Islam“
Geert Mak ist niederländischer Schriftsteller. Michael Hesse sprach mit dem Intellektuellen über den Erfolg des Rechtspopulisten Geert Wilders in Holland, Immigranten und den Zusammenbruch der politischen Mitte.
http://www.ksta.de/html/artikel/1276522042179.shtml

Multikulti pur
Von Anni Mursula
Das Aroma indischer Gewürze vermischt sich mit dem Geruch von Abgas. Vor mir im überfüllten Bus sitzt ein Mann mit Kippa und langen Schläfenlocken. Aus dem Fenster sehe ich wie eine Frau auf der stürmischen Straße mit ihrer schwarzen Burka kämpft: Ständig bläst der Wind ihr das Gewand hoch oder entblößt ihr Gesicht. Sie sieht verzweifelt aus.
Das Straßenbild ist farbenreich – und damit meine ich nicht die netten bunten Blumenkästen an den Fensterbänken, die Leuchtreklame oder die traditionellen roten Doppeldeckerbusse. Nein: London ist multikulti pur.
Auf dem Weg nach Hause nehmen wir eine Abkürzung durch einen verrufenen Häuserblock. An einer Ecke stehen Blumen und ein Bild eines jungen schwarzen Mannes, der erst vor wenigen Tagen an dieser Stelle erstochen wurde. Ich laufe automatisch schneller. Meine Freundin meint lakonisch, daß ich nicht zu rennen bräuchte. Momentan wäre es kein Problem hier durchzulaufen. Schließlich würde es ja gerade regnen. Obwohl ich ebenfalls in einer Großstadt lebe, die Logik dieser Stadt verstehe ich nicht.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54559a97cdd.0.html

Britische Häftlinge konvertieren verstärkt zum Islam
LONDON. Häftlinge in britischen Haftanstalten treten zunehmend zum Islam über. Grund ist vor allem eine bevorzugte Behandlung im Strafvollzug. Dies ergab eine Studie, welche Großbritanniens oberste Gefängnisaufseherin, Anne Owers, beauftragt hatte.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M56b44179398.0.html

Sprachschutz in Österreich
Von Thomas Paulwitz
Tu infelix Austria perturbas: Während die Deutsche Bahn (DB) umdenkt und mit freundlicher Unterstützung von Bundesverkehrsminister Peter Ramsauer allmählich wieder weg will von dämlichen Anglizismen wie „Service Point“, ist bei den Österreichischen Bundesbahnen (ÖBB) die gegenteilige Entwicklung zu beobachten.
So heißt zum Beispiel der neue Hochgeschwindigkeitszug „railjet“. Seit dieser Woche fährt er auch die Strecke zwischen Wien und Zürich und löst damit den „Transalpin“ ab. Die Erfahrung, daß mit der Einführung eines englischen Namens in der Regel eine Verschlechterung der Qualität einhergeht, bestätigt sich auch in diesem Fall wieder einmal.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M573e9dcfb0b.0.html

Genetik
Und der Herr warf Hirn
Von Volker Stollorz
11. September 2005 Der Mensch entstand durch Evolution. Aber wann war dieser Prozeß abgeschlossen? Gar nicht, glaubt ein Forscherteam um Bruce Lahn von der University of Chicago. In zwei Veröffentlichungen in der aktuellen Ausgabe von Science behaupten sie, die Fortentwicklung unseres Großhirns laufe weiterhin auf Hochtouren.
Dabei stützen sie sich auf Untersuchungen an zwei bestimmten Chromosomenabschnitten. Diese regulieren nach Lahns Ansicht das Wachstum unseres Großhirns und haben sich den Berechnungen der Forscher zufolge erst ausgebreitet, lange nachdem Homo sapiens vor rund 200.000 Jahren in Erscheinung trat.
http://www.faz.net/s/Rub268AB64801534CF288DF93BB89F2D797/Doc~ED4D75A2232FB4B7B8DC56CE5FB77CD64~ATpl~Ecommon~Scontent.html

Andreas Vonderach: Die Europäer, die anderen und die asymmetrische Evolution
http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2009/03/vonderach_die-europaer-die-anderen-und-die-asymmetrische-evolution.pdf

Gemahlin von Otto dem Großen
Überreste von Königin Editha identifiziert
Spektakulärer Indizienbeweis: Im Magdeburger Dom sind tatsächlich die sterblichen Überreste von Königin Editha gefunden worden. Sie war vor mehr als tausend Jahren mit Kaiser Otto dem Großen verheiratet. Im Herbst soll die royale Tote nun noch einmal beerdigt werden.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,701099,00.html

Rilke-Jugendkultur-Preis geplant: Junge deutsche Kultur fördern!
http://www.blauenarzisse.de/v3/index.php/aktuelles/1688-rilke-jugendkultur-preis-junge-deutsche-kultur-foerdern

Infektion mit Folgen
Kaum bekanntes Virus gefährdet ungeborenes Leben
Von Cinthia Briseño
Fast niemand kennt die Gefahr: Infiziert sich eine Schwangere mit dem Zytomegalievirus, kann der Fötus schwere Schäden davontragen. Ein einfacher Test könnte Babys vor einer Behinderung schützen. Doch er gehört nicht zur Mutterschaftsvorsorge. Für Betroffene ein Skandal – für Mediziner ein Dilemma.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/medizin/0,1518,697385,00.html

Astrophysik
Forscher erschüttern Theorie über Dunkle Materie
Seit langem wird vermutet, daß die Dunkle Materie als Sternenkitt dient. Deutsche Forscher stellen das Theoriengebäude der Physik jedoch in Frage.
http://www.welt.de/wissenschaft/weltraum/article8058088/Forscher-erschuettern-Theorie-ueber-Dunkle-Materie.html

Vuvuzela-Irrsinn ...
Ein Tröten-Kommentar
Dieser Kommentar ist unsensibel, unausgewogen, zornig. Ist mir egal. Gegenargumente interessieren nicht und werden ignoriert. Ich will nichts hören von Kultur, Tradition und afrikanischer Lebensfreude. Ich will überhaupt nichts mehr hören von diesen elenden Vuvuzelas. Von Ralf Enders
http://www.op-online.de/sport/weltmeisterschaft/troeoeoeoe-oeoeoeoeoet-803786.html

100:0 für die FIFA
Von Michael Wiesberg
Einen kleinen Einblick in das beinharte Geschäft Fußball vermittelte vor kurzem der Rücktritt des englischen Bewerbungschefs Lord David Triesman. Er hatte in einem vertraulichen Gespräch mit seiner Ex-Geliebten Korruptionsvorwürfe gegen die Mitbewerber für die Austragung der Fußball-WM 2018, Rußland und Spanien, erhoben.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dc68fa4d3e.0.html


De slapeloze uit Rasinari

cioran2.jpgDe slapeloze uit Răşinari

Terwijl ik met kromme rug gebogen zat in het archief van de Provinciale Zeeuwsche Courant, met als doel informatie te vergaren over een zekere historische periode van het stadje Terneuzen, van belang voor een verantwoording in het boek van een lokale auteur, stuitte ik op een artikel in de krant van 21 december 1934. Het artikel in de kunstbijlage - de laatste decennia zeer gewaardeerd vanwege de prettige opmaak en degelijke medewerking van scribenten als Hans Warren en Alfred Kossmann, maar na de restyling van 2001 voorlopig helaas verworden tot een moeilijk te herkennen katern - van de hand van ene Ramses P. Verbrugge, trok mijn aandacht. In de eerste plaats omdat het stuk handelde over een auteur die mij niet bekend was, namelijk E. M. Cioran, en in de tweede plaats omdat bij verder lezen het stuk mij fascineerde. De gerecenseerde auteur fascineerde mij, alsmede Verbrugge's aanpak en ontboezeming dat Cioran's debuut hem de stuipen op het lijf had gejaagd. Verbrugge's mening was overigens geformuleerd in het Zeeuws, met alle oa's en sch's inbegrepen, en niet te doorgronden voor buitenstaanders. Omdat ik geboren ben in Terneuzen - mijn achternaam is een symbool van haar rumoerige internationale havenverleden - heb ik mij in ieder geval enigszins in staat geacht een vrije vertaling te produceren, na het lezen van de bovenstaande Engelse vertaling uit 1992. Hier het resultaat.

De slapeloze uit Răşinari
E. M. Cioran, On the heights of despair


De Roemeense schrijvende filosoof E. M. Cioran, maakt mij bijzonder neerslachtig, maar doet mij daarvan de waarde realiseren. Met nadruk krijgt deze filosoof hier de voornaam 'schrijver' aangereikt. Zeer bekwaam is hij met woorden. Filosofie bij Cioran is van vlees en bloed, en moet daarom ook met het zwaard geschreven worden. Gaandeweg het boek doemde de impressie bij mij op dat zijn persoonlijke ontboezemingen, die meermaals als bijlage terugkeren, naast verstrengeld te zijn in de stukken - ook al erg ongebruikelijk in de filosofie - ertoe dienen om de filosofische wanhoop te bezweren. Maar die wanhoop - de ultieme wanhoop: de dood - is het enige waar we mee uit de voeten kunnen, want de logiek van de Griekse wijsgeren heeft voor Cioran afgedaan. Alleen door de lyriek beleven we de subjectieve chaos die ons universum beheerst.

'I despise the absence of risks, madness, and passion in abstract thinking. How fertile live, passionate thinking is! Lyricism feeds it like blood pumped into the heart!'

En:

'Haven't people learned yet that the time of superficial intellectual games is over, that agony is infinitely more important than syllogism, that a cry of despair is more revealing than the most subtle thought, and that tears always have deeper roots than smiles?'

Cioran's lyrisme van de wanhoop is ironisch, poëtisch, arrogant, paradoxaal en gewelddadig. Hij laat zijn licht schijnen over moderne zaken zoals hij daar noemt: vervreemding, absurditeit, het pijnlijke van het bewustzijn en de ziekte van de rede. Hij doet dat in zesenzestig korte, bondige, heftige hoofdstukken, alle gevuld met stevige aforismen. Nietzscheaans is Cioran in zijn afwijzing van het middelmatige, maar die is niet despotisch, want op lijden staat geen maat - lijden is altijd intern, nooit extern. Cioran gaat uit van zijn eigen lijden, dat een oorsprong heeft: slapeloosheid. Cioran lijdt aan slapeloosheid, en naar het schijnt heeft hij de kunde van het fietsen opgepakt om na uren en uren gefiets te proberen thuis in zijn kleine en schamele appartement in slaap te vallen. Vaak tevergeefs. Zijn fysieke gesteldheid is navenant en wordt de basis van zijn filosofie, zoals we lezen in Facing silence:

'Chronic fatigue predisposes to a love of silence, for in it words lose their meaning and strike the ear with the hollow sonority of mechanical hammers; concepts weaken, expressions lose their force, the word grows barren as the wilderness. The ebb and flow of the outside is like a distant monotonous murmur unable to stir interest or curiosity. Then you think it useless to express an opinion, to take a stand, to make an impression; the noises you have renounced increase the anxiety of your soul. After having struggled madly to solve all problems, after having suffered on the heights of despair, in the supreme hour of revelation, you will find that the only answer, the only reality, is silence.'

Ziekte, de eenzaamheid van de stilte maakt een mens lucide en doet hem de nietsheid ervaren. Hij moet die schrijnende kans met beide handen aangrijpen: 'Only the sick man is delighted by life and praises it so that he won't collapse.' Dit uitgangspunt voert de jonge Roemeense auteur naar verscheidene lyrische uitweidingen, die over de problematiek van de zelfmoordneiging zijn niet ondervertegenwoordigd. Met de zesenzestig hoofdstukken verwierf hij aan een universiteit in een grote stad (welke wordt niet duidelijk in de verantwoording) een plaats in Berlijn, alvorens een eindthese te schrijven over het Bergoniaanse intutionisme. Hij is pas drieëntwintig jaren jong en geboren te Răşinari, een klein, idyllisch Transsylvaans dorpje. Zal hij niet als een kwade zombie laveren tussen de zwartgeschaduwde stadsbussen en centrummuren?


Kerk te Răşinari - Januari 2005

Titels als The premonition of madness, Nothing is important, The world in which nothing is solved, Total dissatisfction, en The return to chaos geven een indruk van de beladen thematiek en haar behandeling; een stuk als Enthousiasm as a form of love geeft de speelsheid in die zwaarte weer. Mooi vind ik bovendien de stukken waarin Cioran zelf lijkt te balanceren, wild maar elegant te koorddansen, tussen het gewicht van zijn thema en de verwoording ervan. In The cult of infinity, een pleidooi voor de eindeloosheid, buigt hij zich over muziek.

'One of the principal elements of infinity is its negation of form. Absolute becoming, infinity destroys anything that is formed, crystallized, or finished. Isn't music the art which best expresses infinity because it dissolves all forms into a charmingly ineffable fluidity? Form always tends to complete what is fragmentary and, by individualizing its contents, to eliminate the perspective of the universal and the infinite; thus it exists only to remove the content of life from chaos and anarchy. Forms are illusory and, beyond their evanescence, true reality reveals itself as an intense pulsation. The penchant for form comes from love of finitude, the seduction of boundaries which will never engender metaphysical revelations. Metaphysics, like music, springs from the experience of infinity. They both grow on heights and cause vertigo. I have always wondered why those who have produced masterpieces in these domains have not all gone mad. Music more than any other art requires so much concentration that one could easily, after creative moments, lose one's mind. All great composers ought to either commit suicide or become insane at the height of their creative powers. Are not all those aspiring to infinity on the road to madness? Normality, abnormality, are notions that no longer mean anything. Let us live in the ecstasy of infinity, let us love that which is boundless, let us destroy forms and institute the only cult without forms: the cult of infinity.'

In de Kansas City Star van 11 november 1934 observeert een journalist, William Allen White, dat Franklin Delano Roosevelt 'has been all but crowned by the people.' Zijn radiopraatjes voor de openhaard nemen de mensen voor hem in, maar de depressie beklijft. In de Abessijnse stad Walwal is het 4 december tot een vuurgevecht gekomen tussen Italiaanse en Abessijnse troepen. Over de zelfmoord op 7 december van een Noorse zeeman in pension City in de Terneuzense Nieuwstraat blijft de commissaris in het ongewisse. Over het onbenullige van geschiedenis schrijft Cioran in History and eternity, ons ademloos achterlatend door een originele visie: geschiedenis is een nutteloos vacuüm?

'By outstripping history one acquires superconciousness, an important ingredient of eternity. It takes you into the realm where contradictions and doubts lose their meaning, where you can forget about life and death. It is the fear of life and death that launches men on their quest for eternity: its only advantage is forgetfulness. But what about the return from eternity?'

Met deze sporadische vraag geraken we tot het enige minuscule Socratische trekje in Cioran. De slapeloze lyriek van deze gewelddadige schrijver en filosoof zal hopelijk nog zoveel mogelijk open wonden open houden.

Aldo Fujimori

Préférences de structures européennes: circuit, travail et réciprocité

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

Préférences de structures européennes:

Circuit, travail et réciprocité

 

par Bernard NOTIN

 

Meunier2xxxccvv.jpgLe système économique dominant est actuelle­ment du type transnational: des groupes privés ont des stratégies mondiales. Ce type d'organi­sa­tion est renforcé depuis les années soixante par une conquête des esprits à travers les thèmes de propagande américains: culture de masse, droits de l'homme, etc…, et trouve un ap­pui au sein des bu­reaucraties publiques des Etats européens où se conjuguent sécurité de l'emploi et avantages de la richesse. Ce n'est toutefois qu'une modalité pos­sible d'organisation. Notre réflexion sur l'Em­pire suggère trois paradigmes alternatifs, dont l'ensemble forme système. Un paradigme politico-économique: le circuit euro­péen, moyen de puissance de l'Empire; un para­digme socio-économique: le travailleur, mobili­sateur de la tech­nique; un paradigme éthique: le service so­cial avec plus de réciprocité. Ces trois para­dig­mes favoriseraient l'émergence de structures eu­ro­péennes qui permettraient d'entretenir notre foyer de civilisation.

 

1 – Paradigme politico-économique

 

Le circuit européen a été abordé dans le numéro 45 de Nouvelle Ecole  consacré à l'économie. L'exis­tence d'une monnaie commune est l'hypo­thèse fondamentale, dont les chances de réali­sa­tion s'améliorent régulièrement. La monnaie per­met l'intégration des économies en éliminant les difficultés de changes et en don­nant naissan­ce à une masse financière d'un poids suffisant pour éliminer les effets de domi­nation du dollar. Les aménagements institu­tionnels ont leur im­por­tance. En particulier, le statut d'une banque centrale européenne condi­tionne l'indépendance des autorités monétaires par rapport aux autorités politiques. La fonction politique, dont nous de­vons aussi étudier les mo­dalités de repré­sen­ta­tion, se limite, dans le do­maine de l'économie, à favoriser l'émergence de l'innovation, et à éli­mi­ner les causes d'incertitudes par une infor­ma­tion de qualité. La constitution de banques de données est un en­jeu majeur en matière de cultu­re et d'information. L'idée générale est de li­mi­ter les conflits entre producteurs européens par une ac­tion communautaire en amont, sur l'in­dus­trie de l'information, mariage de l'infor­ma­tique, des télécommunications, de l'audiovisuel, de l'information de base dans ses dimensions mul­tiples dont les banques de données. L'allian­ce entre logique industrielle et fonde­ments cultu­rels est la question économique prin­cipale au ni­veau du politique.

 

Le paradigme politico-économique intègre aussi une perspective spatiale. L'activité des régions est à vivifier au prix de politiques reposant sur la notion de territoire. La logique territoriale repose sur la structure sociale existante, sur les liens créés par l'histoire et l'expérience entre des in­dividus et des agents vivant dans le même es­pace. Elle suppose d'offrir des opportunités par la décentralisation sur des thèmes aussi divers que la culture, les transports, la formation, et de fon­der une souveraineté régionale dans certains sec­teurs: ceux qui intéressent directement les ca­ractéristiques des acteurs du territoire (âge, com­position familiale, etc.), et ceux qui contribuent à l'amélioration des performances économiques. Les actions de soutien à la technologie sont pos­sibles pour favoriser des spécialisations. Reste à étudier les questions de financement, vaste sujet sur lequel les analyes de M. Allais (prix Nobel) à propos de l'impôt sur le capital nous paraissent la voie à suivre.

 

II – Paradigme socio-économique

 

Le changement technique est une des forces im­por­tantes qui donne forme aux directions que prend le système économique. Le cadre socio-ins­titutionnel influence toujours (et parfois faci­lite ou retarde) les processus de changements techniques et sociaux. Le changement de mé­tho­des de production est guidé par plusieurs forces. Il y a les connaissances générales (biens pu­blics); les contributions des autres firmes (con­cur­rentes ou coopérantes); le savoir-faire propre de la firme. La progression technologique est cu­mulative: à chaque étape s'ajoute des con­nais­san­ces nouvelles, et d'autres sont retirées. An­ciennes et nouvelles techniques s'insèrent par­fois dans un dispositif original. En sorte que les technologies comprennent une partie spéci­fique (issue de l'expérience et de l'apprentissage) et une partie générale (acquise à l'extérieur de la fir­me).

 

Un axe de réflexion lié à la pratique française est la distinction, dans le domaine de la technique, en­tre le Noble et le Vil. La technique est noble en ce qu'elle renvoie à l'univers de la connaissance pure et désintéressée et de l'art. Cette pratique é­lè­ve l'homme au dessus du règne de la néces­sité. Cette distinction Noble/Vil a des effets sur le nom­bre et le statut des métiers. La valorisation de la compétence, quelle qu'elle soit, assure une pla­ce de l'homme technicien dans l'entreprise et dans un groupe plus large, celui de ses sem­bla­bles, dans la notion de métier. Le vil apparaît com­me ce qui doit être minimisé dans la préoc­cupation technicienne.

 

Le second axe du paradigme socio-économique est la dialectique entre l'utilitaire immédiat et l'inutile. La théorie est souvent inutile à court ter­me, mais innerve, de façon indirecte, l'en­sem­ble des réalisations techniques. L'articu­la­tion entre ces deux données est essen­tielle. Nous avons à apprendre des pratiques al­lemande ou japonaise. La connaissance théo­rique y est sou­mi­se à la pratique dans toute orga­nisation: les per­sonnes démarrent au plus bas de l'échelle a­fin de comprendre ce que chacun fait. Alors, el­les peuvent monter en responsabilité.

 

Le paradigme socio-économique demande beau­coup de formation. En amont, le système éducatif doit préparer toujours plus de généralistes éclai­rés et cultivés, terreau indispensable à une in­dustrie qui doit se nourrir d'intelligence perma­nente. Une formation régulière pour tout le per­sonnel des organisations est à généraliser.

 

III – Paradigme éthique:

le service social

 

L'éthique est spécifique, non autonome. Ce n'est pas une activité pour elle-même. Elle se greffe sur toutes les autres actions. L'éthique consiste en la manière dont nous utilisons les moyens des autres activités avec la volonté d'atteindre leur fin propre. C'est selon la manière négligée ou ri­goureuse dont le chercheur scientifique accom­plit son travail qu'il agira moralement ou non. Il en va ainsi pour l'entrepreneur, le pédagogue, l'homme politique, etc.

 

Nous proposons de définir le service social com­me la recherche de l'optimum social, c'est-à-dire l'engagement en direction du meilleur état du monde possible pour l'Europe, à partir de main­tenant.

 

Le service social suppose une compréhension d'ensemble de la question européenne et la sélec­tion de principes qui guident l'action. L'iden­ti­fi­ca­tion des grands champs de force qui rendent in­terdépendantes les différentes facettes de notre continent est obtenue par la notion de pouvoir, ou de puissance. Dans cette perspective, l'éthique du service social s'exerce dans quatre grands champs de force:

 

– Puissance politique: recherche de la cohésion in­terne à l'Europe.

– Puissance administrative: rendre cette cohé­ren­ce effective.

– Puissance économique: produire le maximum de richesses.

– Puissance des groupes d'intérêts: animer la vie collective.

 

Les interrelations entre ces quatre champs sont multiples, et il faut chercher, pour chaque pro­blème, la meilleure action en terme de finalité et d'applicabilité. Nous pouvons considérer l'ac­tion comme un art: celui de trouver à chaque épo­que et en chaque lieu, la meilleure harmonie en­tre ces quatre champs. En économie par exemple, la question soulevée par Serge-Christophe Kolm est à méditer: comment réduire la part du mar­ché (échanges) et du plan (transferts forcés), au pro­fit de plus de réciprocité (dons).

 

Bernard NOTIN.

(résumé d'une intervention à l'Université d'été du GRECE, août 1991).

 

mardi, 22 juin 2010

L'US Army à la chasse au trésor afghan

L’US Army à la chasse au trésor afghan

Le Pentagone a découvert un nouveau « Klondike » en Afghanistan. Près de 1 000 milliards de dollars seraient enfouis dans le sous-sol du pays, ce qui en ferait un géant minier d’une taille comparable à celle de l’Australie.

 

Minéraux en Afghanistan (cliquez sur la carte pour l'agrandir)

 

 

 

Depuis longtemps, les géologues russes et américains avaient identifié d’importantes richesses minières en Afghanistan. Dans ses rapports annuels sur les pays, l’US Geological Survey (USGS) avait listé les minerais présents en abondance dans ce pays : cuivre, or, minerai de fer, marbre, nickel, soufre, talc… Toutefois, Chin S. Kuo, le responsable de l’étude, notait que l’absence d’infrastructures, de main-d’œuvre qualifiée, sans oublier les problèmes non résolus de sécurité, interdisaient pour le moment l’exploitation de ces richesses.

 

 

 

Selon l’étude de l’USGS, les réserves cuprifères (prouvées et possible) du pays atteindraient 60 millions de tonnes (Mt). Une fraction des 3 milliards de tonnes possible, probable et vérifiée estimées par l’USGS, dans le monde. Celles, prouvées de minerai de fer s’établiraient à 2,2 milliards de tonnes. Une quantité respectable, mais limitée en comparaison des 160 milliards de tonnes estimées par l’organisme américain ou des 20 milliards de tonnes détenues par l’Australie. Les réserves du pays avaient également été examinées dans une enquête du Mining Journal publiée en 2006.

 

Activité « artisanale », le secteur primaire afghan ne produit annuellement pas plus de 150 000 tonnes de charbon, 50 000 tonnes de ciment, 7 000 tonnes de chromite, 20 000 barils de pétrole brut et 50 millions de mètres cubes de gaz naturel. Seul gisement de grande taille, la mine de cuivre d’Aynak dans la province de Logar a été attribuée en 2007 à l’entreprise chinoise China Metallurgical Group, pour une durée de 30 ans. Pour obtenir ce contrat, MGC a dû verser plus de 3 milliards de dollars, un milliard de plus que n’étaient prêts à verser les grands mineurs internationaux.

 

Outre les métaux ferreux et les métaux de base, l’Afghanistan dispose également d’importantes réserves de métaux mineurs dit stratégiques : tantale, niobium, béryllium, ainsi que de lithium sous plusieurs formes.

 

Malgré leur richesse, ces gisements n’étaient jusqu’à présent pas identifiés à hauteur de 908 milliards de dollars, comme le décrit un mémo du Pentagone cité par le New York Times. « Il y a là un extraordinaire » potentiel, a surenchéri le général David Petraeus, commandant en chef des troupes des Etats-Unis en Afghanistan. Affirmant avoir utilisé des documents datant de l’occupation soviétique, l’Etat-major n’hésite pas à reprendre les superlatifs, recyclant l’expression « Arabie Saoudite du lithium », pour en affubler l’Afghanistan.

 

 

Interrogée par le Washington Post, Stephanie Sanok, qui travaille sur ce type de question pour l’Ambassade des Etats-Unis en Irak, a rappelé que si « tout le monde est au courant », de la richesse minière du pays, « il n’y a aucun moyen de l’atteindre ». Pour Craig Sainsbury, un analyste de Citigroup qui a récemment effectué une évaluation des plus grandes mines du monde, l’estimation du Pentagone, qui mettrait l’Afghanistan au niveau de l’Australie, est bien trop élevée. De plus, évaluer la valeur d’un gisement sans poser la question des coûts de production n’a pas de sens. Particulièrement énergivore, l’extraction minière serait extrêmement difficile dans un pays dont la production d’électricité est au niveau des Iles Féroé.

 

La richesse minière potentielle de l’Afghanistan pourrait aussi bien l’aider à stabiliser son économie, qu’accentuer la guerre civile en cours. « Nous pouvons aussi bien devenir un nouveau Congo, qu’un Botswana ou un Chili », a commenté un ancien ministre des Finances afghan, Ashraf Ghani.

 

En janvier dernier, le Wall Street Journal expliquait que « le ministère des Mines est considéré comme l’un des départements les plus corrompus du gouvernement ». Les concessions sont attribuées en fonction des pots-de-vin et non des intérêts du pays, souligne le quotidien de Wall Street, mettant en cause l’attribution d’Aymak. Reconnaissant la difficulté à réunir les capitaux nécessaires à l’exploitation du cuivre ou du minerai de fer, l’USGS et le Département de la Défense tentent d’identifier les projets qui ne nécessitent pas autant de capitaux.

 

L’usine nouvelle

 

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D’autres articles sur le sujet :

 

L’Afghanistan disposerait de gigantesques réserves de minerais, dont du lithium

 

Des géologues américains ont découvert en Afghanistan de gigantesques réserves de minerais, dont du cuivre et du lithium, évaluées à plusieurs milliards de dollars, a rapporté lundi le New York Times.

 

Ces gisements, qui comprendraient également du fer, de l’or, du niobium et du cobalt, seraient suffisants pour faire de ce pays ravagé par la guerre un des premiers exportateurs mondiaux de minerais, ont estimé des responsables de l’administration américaine cités par le journal.

 

Les seules réserves de lithium de l’Afghanistan seraient ainsi comparables à celles de la Bolivie, détenteur des premières réserves mondiales, selon le New York Times.

 

Le lithium est un composant indispensable des batteries rechargeables, utilisé pour les téléphones et les ordinateurs portables ainsi que pour les automobiles électriques.

 

L’Afghanistan pourrait ainsi devenir « l’Arabie saoudite du lithium« , selon une note interne du Pentagone citée par le journal.

 

De même, les réserves de fer et de cuivre seraient susceptibles de faire de l’Afghanistan un des principaux producteurs mondiaux, selon les responsables cités par le journal

 

« Il y a là-bas un potentiel stupéfiant« , a déclaré au journal le général David Petraeus, chef d’Etat-major général, selon qui toutefois « il y a bien sûr beaucoup de ’si’ « . « Mais je pense que, potentiellement, c’est d’une immense portée« , a-t-il ajouté.

 

« Cela deviendra l’ossature de l’économie afghane« , a estimé pour sa part Jalil Jumriany, conseiller du ministère afghan des Mines, cité par le journal.

 

La découverte a été faite par une petite équipe de géologues et responsables du Pentagone, en s’appuyant sur les cartes et les données collectées par les experts miniers soviétiques durant l’occupation par l’URSS de ce pays durant les années 1980.

 

Les géologues afghans avaient caché chez eux pour les mettre à l’abri ces documents après le retrait de l’URSS, avant de les ressortir en 2001 après la chute des talibans.

 

« On avait les cartes, mais il n’y eu pas de suite, parce qu’on a eu 30 à 35 ans de guerre« , a déclaré Ahmad Hujabre, un ingénieur afghan qui travaillait au ministère des Mines dans les années 1970.

 

Selon le journal, le président Hamid Karzaï a été récemment informé de ces découvertes par un responsable américain.

 

Les Echos

 

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Du lithium pour les batteries en Afghanistan

 

Depuis 2001, les Américains cherchent désespérément Oussama Ben Laden dans les montagnes afghanes mais voilà que leurs efforts pourraient être récompensés. Si le riche Saoudien est toujours introuvable, en revanche, des géologues travaillant pour l’armée US viennent de découvrir que le sous-sol d’Afghanistan regorgeait de richesse en tous genres.

 

Outre le cuivre, le colbat, l’aluminium et l’or, ils auraient trouvé un important gisement de lithium, équivalent à celui de la Bolivie, actuellement premier fournisseur de ce métal.

 

Les esprits chagrins se demandent sans doute ce que viennent faire ces considérations minières au coeur d’un site consacré à l’actualité des télécoms. Les plus aguerris d’entre vous auront cependant fait le rapprochement : le lithium est un des principaux composants des batteries modernes, celles-là même qui alimentent les terminaux les plus performants du type iPhone.

 

On se souvient d’ailleurs qu’en 2008, d’inquiétants cas d’auto-combustion d’iPod nano s’étaient déclarés et qu’en août 2009 un iPod Touch avait explosé dans un jardin anglais. Dans chacun de ces cas, la batterie lithium-ion des appareils avait été incriminée. On imagine alors ce que les Talibans pourraient faire avec de telles quantités de lithium sous leurs pieds.

 

DegroupNews

 

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Les réserves minières, une vaste opération de com’

 

Le 14 juin, The New York Times annonçait en une que les Etats-Unis avaient découvert de vastes gisements miniers en Afghanistan. En fait, cette information, connue depuis longtemps, apparaît pour l’armée américaine comme un moyen de justifier sa présence sur le terrain.

 

S’il n’était pas signé James Risen – ce grand reporter du New York Times est actuellement en conflit avec l’administration Obama, qui exige qu’il divulgue l’identité de ses sources -, l’article paru le lundi 14 juin à la une du quotidien : « U.S. Identifies Vast Riches of Minerals in Afghanistan » [Les Etats-Unis découvrent de vastes richesses minières en Afghanistan] aurait suscité une bonne dose de scepticisme. D’autant qu’une simple recherche sur Google fait apparaître un certain nombre d’articles plus anciens contenant des informations identiques.

 

L’administration Bush avait conclu en 2007 que l’Afghanistan était potentiellement assis sur de vastes réserves de minerais et que cet élément devait être pris en compte dans la politique américaine de soutien au gouvernement de Kaboul. Les Soviétiques étaient déjà au courant en 1985, comme le montre une histoire économique de la région depuis 2002 sur le site de l’Institut de technologie de l’Illinois : « L’Afghanistan possède des réserves d’une grande variété de minerais, notamment du fer, du chrome, du cuivre, de l’argent, de l’or, du talc, du magnésium, du mica, du marbre et du lapis-lazuli. Dès 1985, des études soviétiques signalaient également la présence de réserves potentiellement intéressantes d’amiante, de nickel, de mercure, de plomb, de zinc, de bauxite, de lithium et de rubis. Au milieu des années 1980, le gouvernement afghan s’apprêtait à exploiter à grande échelle certaines de ces ressources avec le soutien technique des Soviétiques. La priorité était donnée aux vastes réserves de fer et de cuivre du pays.« 

 

Selon un ancien haut responsable du département d’Etat américain, des discussions sur la meilleure façon d’exploiter ces ressources à l’avenir étaient déjà en cours entre Washington et le gouvernement Karzaï dès 2006. Et, en 2009, le gouvernement afghan a commencé à lancer des appels d’offres pour divers projets d’exploitation minière.

 

La façon dont l’information a été présentée – avec des citations du général David Petraeus en personne, commandant des forces américaines en Afghanistan et en Irak, et de Paul Brinkley, promu pour l’occasion au poste de vice-ministre de la Défense – laisse penser à une vaste opération de communication visant à influencer l’opinion publique à propos de la guerre. En effet, comme le savent ceux qui ont lu les travaux du géographe américain Jared Diamond sur le déterminisme géographique, un pays possédant de vastes ressources en minerai tend vers la stabilité, pourvu qu’il soit doté d’un gouvernement central fort et stable.

 

Dans son article, Risen souligne que la découverte de ces réserves tombe à pic. Il parle notamment des réserves de lithium, un métal essentiel dans l’industrie électronique. Un haut fonctionnaire, lui, dit que l’Afghanistan pourrait devenir « l’Arabie Saoudite du lithium« , en référence à l’or noir qui a fait la richesse du royaume.

 

Le sentiment général qui prévaut aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde à propos de la guerre est que la stratégie américaine de contre-insurrection n’a pas réussi à asseoir le gouvernement Karzaï dans les régions hostiles. Et que cette stratégie est vouée à l’échec. Pour les théoriciens et les stratèges du Pentagone, ce n’est pas ainsi que les choses devaient tourner.

 

Quel meilleur moyen de rappeler aux gens – par « gens », je veux dire les Chinois, les Russes, les Pakistanais et les Américains – que le pays est promis à un avenir radieux que de diffuser ou rediffuser des informations valables mais déjà connues sur la richesse potentielle de la région ?

 

L’administration Obama et les militaires américains savent parfaitement qu’un article en une du New York Times attirera instantanément l’attention du monde. L’information est exacte, mais elle n’est pas si nouvelle que cela. Il faut s’interroger sur le contexte dans lequel intervient une telle révélation.

 

La « découverte » américaine fait sourire les Russes et saliver les Afghans

 

« Les cartes soviétiques ont aidé le Pentagone à trouver beaucoup de choses utiles en Afghanistan« , souligne le quotidien gouvernemental russe Rossiskaïa Gazeta à propos de la découverte de gisements miniers par des géologues américains dont fait état l’article du New York Times.

 

Il ne restait « plus qu’à se rendre sur place et à vérifier les données » collectées par les géologues soviétiques et archivées à la bibliothèque de Kaboul, écrit la presse russe. « Mille milliards de dollars en perspective« , titre le journal, en référence au montant auquel sont évaluées les réserves en minerai, notant que, comme en Irak avec le pétrole, c’est l’appât du gain qui motive les Américains en Afghanistan.

 

« Le mythe de l’Eldorado sert souvent à justifier l’expansion impériale. Les grandes puissances se persuadent souvent qu’il faut qu’elles contrôlent tel ou tel territoire éloigné parce qu’il est censé regorger d’or, de diamants, de pétrole, etc., et qu’un contrôle physique s’avère essentiel pour préserver l’accès à ces richesses« , rappelle le professeur de relations internationales Stephen Walt sur le site Internet du bimestriel américain Foreign Policy, qui a amplement commenté la « découverte » américaine.

 

En Afghanistan, le webzine Afghan Paper se réjouit de cette découverte, mais redoute un pillage des ressources, notamment en lithium, par les pays étrangers. « L’Etat afghan n’a pas les moyens financiers ni la stabilité politique nécessaires pour gérer au mieux l’exploitation d’un tel gisement. Il est possible que des pays tels que l’Inde, la Chine ou la Russie essaient de s’implanter davantage dans notre pays pour tirer profit de nos ressources en lithium. Quelles sont les chances que notre peuple profite un jour des retombées économiques de cette découverte ? Si les dirigeants de notre pays ne bradent pas entièrement le sol aux pays étrangers en ne pensant qu’à leur profit personnel, alors ce gisement sera notre chance pour ne plus dépendre des aides extérieures et affirmer une véritable indépendance.« 

 

 

 

 

 

 

- Article original en anglais : The Atlantic

 

- Traduction française et encadré : Courrier International

 

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Afghanistan : le président Karzaï appelle le Japon à investir dans les minerais

 

Le président afghan Hamid Karzaï a appelé vendredi le Japon à investir dans les réserves colossales de minerais découvertes en Afghanistan, qui pourraient faire de ce pays ravagé par la guerre un des premiers exportateurs mondiaux.

 

Le gouvernement afghan a estimé jeudi à trois mille milliards de dollars la valeur de ces gisements, soit trois [fois] plus que les estimations des géologues américains révélées en début de semaine.

 

 

Selon un responsable du Pentagone, l’Afghanistan disposerait de réserves énormes de lithium, de fer, de cuivre, d’or, de niobium et de cobalt.

 

« Les perspectives de l’Afghanistan sont donc très bonnes« , a dit le président Karzaï. « L’Arabie saoudite est la capitale mondiale du pétrole et l’Afghanistan va devenir la capitale mondiale du lithium.« 

 

Le lithium est un composant indispensable des batteries rechargeables, utilisé pour les téléphones et les ordinateurs portables ainsi que pour les automobiles électriques.

 

Les seules réserves de lithium de l’Afghanistan seraient comparables à celles de la Bolivie, qui jouit des premières réserves mondiales, selon les experts américains.

 

« Le Japon est le bienvenu pour participer à l’exploration de lithium« , a souligné le président afghan.

 

« L’Afghanistan doit donner en priorité l’accès aux pays qui l’ont aidé massivement au cours des dernières années« , a-t-il ajouté à l’adresse du deuxième pourvoyeur d’aide à son pays après les Etats-Unis.

 

Le Japon a promis l’an dernier de verser d’ici 2013 jusqu’à cinq milliards de dollars pour la reconstruction de l’Afghanistan.

 

Le président afghan a remercié jeudi le nouveau Premier ministre japonais Naoto Kan pour le soutien solide du Japon. Mais Tokyo a insisté sur la nécessité d’une meilleure gouvernance de l’Afghanistan miné par la corruption.

 

AFP (via Le Point)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Europäische Union warnt jetzt vor Bürgerkrieg und der Rückkehr der Diktaturen in Europa

Europäische Union warnt jetzt vor Bürgerkrieg und der Rückkehr der Diktaturen in Europa

Udo Ulfkotte

http://info.kopp-verlag.de

 

Während deutsche Qualitätsmedien auf Wunsch des Kanzleramts die Lage weiterhin beschönigen, hat der EU-Kommissionspräsident Jose Manuel Barroso nun Klartext gesprochen: Bei einem Treffen mit Gewerkschaftsführern in Brüssel sprach er von einer »absehbaren Apokalypse« in Europa, einem Abgleiten in den Bürgerkrieg und der Ablösung demokratischer Regierungen durch Diktaturen in der EU.

 

Der EU-Kommissionspräsident Jose Manuel Barroso hat bei einem Treffen mit Gewerkschaftsführern vor apokalyptischen Zuständen in Europa gewarnt. Wenn die durch Rettungsschirme bereitgestellten Finanzmittel für bankrotte EU-Staaten nicht ausreichten (was absehbar sei), werde es schon bald Bürgerkriege und möglicherweise auch Militärputsche in der EU geben. Barroso sagte vor den sichtlich geschockten Gewerkschaftsführern, in Staaten wie Griechenland, Spanien und Portugal werde die Demokratie dann sehr schnell der Vergangenheit angehören. Die Diktatur werde zurückkehren. Es drohe in mehreren bankrotten EU-Staaten ein Militärputsch. Auch die Gefahr von Bürgerkriegen in vielen EU-Staaten werde derzeit immer wahrscheinlicher, weil die Kassen leer seien, die Bürger aber ihre gewohnten sozialen Leistungen auch weiterhin einfordern wollten.

 

Die Ausführungen des EU-Regierungschefs werden weltweit von allen führenden Medien zitiert (etwa von der Londoner Daily Mail), nur nicht in Deutschland. Grund: Die Bundesregierung hatte die führenden deutschen Medienchefs bei mehreren Treffen im Kanzleramt dazu aufgefordert, die wahre Lage innerhalb der EU aus Gründen der politischen Korrektheit zu beschönigen. Erst vor wenigen Tagen hatte die EU-Führung auch mitgeteilt, dass in fast allen EU-Staaten die Sozialsysteme vor dem finanziellen Kollaps stehen.

 

Um Unruhen zu vermeiden, dürfen deutsche Qualitätsmedien schon lange beispielsweise nicht mehr wahrheitsgemäß darüber berichten, dass Bürger bei Lebensversicherungen demnächst etwa 15 Prozent weniger Kapital zurückbekommen werden, als sie einbezahlt haben. Und auch wenn Wirtschaftsprofessor Hans-Werner Sinn über die kommende Staatskrise in Deutschland spricht, berichten deutsche Systemmedien darüber äußerst zurückhaltend. Dabei prognostizieren Geheimdienste schon seit Wochen sogar Kriege in Zusammenhang mit den horrenden Staatsschulden. Doch deutsche Qualitätsjournalisten müssen lügen und den Bürgern die Wahrheit vorenthalten. Dazu hatte sie die Kanzlerin aufgefordert.

 

Dabei kommen die jüngsten Äußerungen des EU-Kommissionspräsidenten Jose Manuel Barroso über bevorstehende Bürgerkriege in Europa keineswegs überraschend. Die Bundesregierung hat ja schon seit langem Geheimberichte erstellen lassen, in denen all jene Orte in Deutschland aufgelistet werden, in denen sie künftig schwere innere Unruhen erwartet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Torheiten

Mourning_Athena.jpgTorheiten

Ex: http://rezistant.blogspot.com/
Die persönlichen Interessenverflechtungen sind in einer durchentwickelten Volksgemeinschaft derartig vielgestaltig und wegen des Spezialistentums so unlösbar, dass es weder zu einer erhöhten Freiheit noch zu einer wirklichen Brüderlichkeit und vor allem niemals zu einer echten Gleichheit kommen kann. In jedem einzelnen der unzähligen Fachgebiete muss es stets Zuständigkeiten, Befehlsbefugnisse, Verantwortlichkeiten, Kritikverbote und Gehorsamsverpflichtungen geben. Das ganze komplizierte Gebäude der Zusammenarbeit würde sehr schnell auseinander brechen, wenn jedermann in jeder Sache über seine spezielle Berufung hinaus ein Mitbestimmungsrecht ausüben würde, und sei es auch nur in personellen Fragen.

In der Politik kann es sich nicht anders verhalten, und infolgedessen pflegen politische Diskussionen in einer Demokratie unfachlich und praktisch unfruchtbar zu sein. Sie bedeuten eine ungeheuerliche Kraft- und Zeitvergeudung, wie es immer der Fall ist, wenn sich Laien in fachliche Dinge einmischen - noch dazu ohne für ihre Torheiten zur Verantwortung gezogen werden zu können - oder wenn Staatsführungen ihre Massnahmen auf ein laienhaftes Verständnis abstimmen müssen.

Hans Domizlaff, Die Seele des Staates. - Die Geburtsfehler der Demokratie. Privatdruck, Hamburg 1957.

Etats-Unis: être Noir et conservateur

Archives de Synergies Européennes - 1997

Etats-Unis: être Noir et conservateur

 

Le conservatisme des Noirs, aux Etats-Unis n'est plus un paradoxe, on n'est plus automatiquement de “gauche” quand on est Noir, ni hostile aux Noirs quand on est conservateur. Une enquête menée récemment par le Washington Post  a établi que 26% des Noirs américains s'identifient politiquement comme con­servateurs, c'est-à-dire veulent limiter le pouvoir du gouver­ne­ment fédéral, diminuer les impôts, introduire une répression plus mus­clée de la criminalité, réformer la sécurité sociale et favoriser l'ini­tiative personnelle. Certes, ces Noirs se félicitent des acquis moraux et légaux du Mouvement des Droits Civils, entrainé jadis par Martin Luther King, mais les porte-paroles de ces dynamiques Afro-Américains conservateurs rejet­tent le dis­cours répétitif sur l'inégalité, dont ils seraient automati­quement des victimes parce qu'ils sont Noirs, et critiquent sévère­ment les rituels au­to-référentiels du Mouvement des Droits Civils actuels et institutionalisés, figés et éta­blis. Les conserva­teurs afro-américains défendent tout un é­ven­tail d'idées, ils sont divers dans leurs expressions politiques et dans leurs va­riantes conservatrices, mais, en règle générale, acceptent une vision “positive et humaniste” du projet américain, tout en s'opposant à cette lancinan­te et lourde insistance sur la “victimisation” raciale, qui fait les choux gras des bien-pensants de la gauche libérale. Le livre de Stan Faryna, Brad Stetson et Joseph G. Conti présente les idées prin­ci­pales de fi­gures comme le Juge noir Clarence Thomas, l'ancien dé­puté Gary Franks, les écrivains Shelby Steele et Glenn Loury (tant dans des articles d'exégèse de leurs discours que dans des textes émanant directement de leur plume). Le conservatisme noir aux Etats-Unis rejette donc les politiques gouvernementales visant d'abord à victimiser l'ensemble de la population noire puis de généraliser des politiques sociales faisant des Noirs autant d'objets de pitié et de sollicitude, générant ainsi un racisme à rebours et toute une série d'attitudes finalement insultantes. Les Noirs ne doivent plus dès lors prendre la parole en tant que Noirs, que “pauvres Noirs”, mais doivent parler d'eux-mêmes et de leurs propres réalisations. Pour le conservatisme noir, la race con­ditionne la vie d'un individu mais ne saurait en aucun cas la définir totalement. Le conservatisme noir n'est pas révolutionnaire, il ne proclame pas une sécession implicite comme Garvey jadis ou Farrakhan aujourd'hui, il ne fait pas appel au boycott ou à la violence, mais refuse la position que les idéologies dominantes assignent irrémédiablement aux Noirs, celle d'être toujours des victimes, des pauvres, des paumés ou des criminels.

 

Benoît DUCARME.

Stan FARYNA, Brad STETSON, Joseph G. CONTI (ed.), Black and Right. The Bold New Voice of Black Conservatism in America, Praeger Trade, Greenwood Publishing Group (88 Post Road West, PO Box 5007, Westport, CT 06.881-5007, USA), 1997, 192 p., $19.95, ISBN 0-275-95342-4.

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lundi, 21 juin 2010

I processi di integrazione nell'America Indiolatina

I processi di integrazione nell’America Indiolatina

di Sergio Barone

Fonte: eurasia [scheda fonte] 
 

I processi di integrazione nell’America Indiolatina

In America Latina dalla fine della Guerra Fredda sono in corso processi di integrazione regionale che vanno nel senso dell’autodeterminazione economica e politica, lontani dall’influenza del modello neoliberale e dal dollaro.

Il Mercosur stesso, che ha le sue fondamenta nella Dichiarazione di Foz Iguazù del 1985  (integrazione tra Brasile e Argentina), ha parzialmente cambiato nel corso del tempo la sua impostazione iniziale, dando maggiore importanza ai temi del lavoro, oltre che del commercio.

Il progetto di integrazione più originale e significativo dal punto di vista geopolitico è l’Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos (ALBA-TCP), che si contrappone ai progetti neoliberisti nordamaricani dell’ALCA nell’area, per uno sviluppo ed un’integrazione che parta da principi antagonisti rispetto a quelli liberisti: ovvero sovranità, autodeterminazione, cooperazione, solidarietà.

L’ALBA mostra così di essere, oltre che uno strumento di integrazione fra Paesi della stessa area, un altro modello di società e sviluppo possibile rispetto al capitalismo globalizzato dai cui binari non sembra possibile staccarsi.

MERCOSUR

L’embrione di quello che oggi conosciamo come MERCOSUR (Mercato Comune del Sud) fu il Trattato di Asunción, firmato il 26 luglio 1991 da Argentina, Brasile, Paraguay e Uruguay.

Gli organismi decisionali del Mercosur sono:

Il Consiglio del Mercato Comune, organo supremo (Decisioni);

il Gruppo del Mercato Comune, che si occupa delle questioni socio-lavorative (Risoluzioni);

la Commissione del Commercio del Mercosur (Direttive).

Esiste anche un Parlamento che non ha poteri decisionali, ma emette un parere per ogni direttiva, decisione o risoluzione degli organi decisionali e ha il compito di presentare un documento annuale circa la situazione dei diritti umani nei Paesi membri, oltre ad avere il ruolo di interlocutore privilegiato per ogni organo dell’Organizzazione.

I propositi iniziali del Mercosur erano: raggiungere

la libera circolazione di merci, servizi e fattori produttivi entro i Paesi membri;

l’adozione di una tassa comune con l’esterno  e di una politica commerciale comune;

la coordinazione tra le politiche macroeconomiche degli Stati membri;

l’armonizzazione delle legislazioni interne per avanzare nell’integrazione regionale;

Attualmente il raggiungimento di questi obiettivi soffre le molte eccezioni che ogni Paese applica alla lista di prodotti a cui non vuole applicare l’imposta comune e per questi motivi sono in molti a ritenere il MERCOSUR una unione doganiera incompleta o parziale.

Quello che è da rilevare invece è che, nonostante il Trattato di Asunción non prevedesse nessuno spazio  per i temi del lavoro, fin da subito i sindacati rappresentati nella Coordinadora de Centrales Sindicales del Cono del Sur (CCSCS), assieme ai Ministeri del Lavoro dei vari Paesi hanno spinto per discutere e prendere le adeguate misure a riguardo dell’impatto che l’integrazione avrebbe avuto sulle condizioni socio-lavorative nei Paesi membri.

Così, a un anno dalla nascita del Mercosur, nacque il Sotto Gruppo sulle Questioni socio-lavorative, dipendente dal GMC (Gruppo del Mercato Comune) e organizzato come un vertice tripartito tra sindacati, imprenditori e Ministeri del Lavoro, che ha generato un fruttuoso dialogo interregionale a partire dal quale il Mercato Comune si è dotato di organismi e strumenti per affrontare le tematiche del lavoro.

Nel 1997 si firmò la prima norma di contenuto socio-lavorativo del Mercosur (Acuerdo Multilateral de Seguridad Social del Mercado Común del Sur, ratificato solo dopo anni) e l’anno seguente con la Dichiarazione Sociolavorativa del Mercosur si stabilirono le basi per l’emanazione di risoluzioni di diretta applicazione (senza necessità di ratifica) nei Paesi membri, sempre con lo schema delle riunioni tripartitiche, che riuniscono gli interessi del mondo del lavoro, dell’impresa e i Ministeri del lavoro.

Dopo le associazioni nel Mercosur da parte del Cile e della Bolivia nel 1996, del Perù nel 2004 e di Colombia ed Ecuador nel 2006, si aspetta la ratifica dell’adesione venezuelana da parte del Paraguay.

Il Venezuela firmò gli accordi pre-adesione assieme alla Colombia ed all’Ecuador, ma ancora il Congresso paraguayense non ha dato il suo nullaosta per l’opposizione ideologica al presidente venezuelano Chavez.

Tuttavia le cose si dovrebbero sbloccare presto visto che lo stesso Presidente del Paraguay, Lugo, ha esortato di recente il proprio Congresso affinchè acceleri il processo di ratifica, in quanto l’ingresso venezuelano e’ considerato importante per gli interessi di integrazione di tutti i Paesi della regione.

ALBA

L’ALBA, nata il 14 dicembre 2004 a l’Havana su iniziativa del Presidente venezuelano Hugo Chavez, è oggi composta da otto Paesi (dopo l’espulsione dell’Honduras a seguito del golpe del giugno 2009), Venezuela, Cuba, Ecuador, Bolivia, Nicaragua, Rep.Dominicana, Granada, Antigua e Barbuda.

Se il Mercosur è la gamba economico-commerciale dell’integrazione dell’america indiolatina (non per niente i due Paesi cardine nella sua costruzione furono Brasile e Argentina, storicamente i più floridi della zona), l’ALBA è la sua gamba politica.

L’iniziativa per la nascita di questo nuovo organismo di integrazione regionale è portata avanti principalmente da Cuba e Venezuela e pretende di abbracciare tutte le nazioni che si trovano tra il Rio Bravo e la Patagonia, realizzando così l’ideale panamericano di Bolìvar.

L’obiettivo è quello di superare i nazionalismi egoistici di ogni Paese al fine di integrarsi secondo i principi di solidarietà e cooperazione, in modo da contrastare il modello neoliberale imposto dagli Stati Uniti tramite l’Accordo di Libero Commercio delle Americhe (ALCA).

La massima autorità è il Consiglio dei Presidenti dell’ALBA, allo stesso livello si trova il Consiglio dei Movimenti Sociali, che si propone di rappresentare appunto i movimenti sociali e i popoli dei Paesi membri, ma che è ancora in via di definizione.

Le principali forme di integrazione dell’ALBA sono i Trattati di Commercio dei Popoli, i cosiddetti progetti “Gran Nazionali” e le imprese Gran Nazionali, che si oppongono per struttura e obiettivi alle note imprese Trans-nazionali.

Queste forme di integrazione hanno come caratteristica primaria il rigetto di qualsiasi principio neoliberista, visto solo come uno strumento di colonizzazione del Nord America.

I Trattati di Commercio dei Popoli sono accordi di interscambio di beni e servizi per soddisfare le esigenze delle persone, al di là della logica del mero profitto.

Si sostentano sui principi di solidarietà, reciprocità, trasferimento tecnologico, utilizzo dei vantaggi che offre ogni Paese per il bene collettivo, risparmio di risorse e includono anche facilitazioni creditizie per facilitare i pagamenti.

Essi nascono per opporsi ai Trattati di Libero Commercio proposti dagli Stati Uniti, che portano verso la distruzione delle economie nazionali, incapaci di competere, senza l’adeguata protezione, con il grande capitale privato straniero.

I progetti Gran Nazionali danno concretezza ai principi solidaristici e antiliberisti espressi dall’ALBA, nonchè ai processi economici e sociali dell’integrazione americana.

Tali progetti sono a differenti stati di sviluppo e quelli che fino ad ora hanno avuto più successo sono il progetto della Banca dell’ALBA e quello di Alfabetizzazione e Post-alfabetizzazione (che ha fatto della zona dell’ALBA il primo spazio regionale libero da analfabetismo), ma esistono progetti Gran Nazionali in ogni settore, dalla scienza all’alimentazione, passando per salute e commercio.

Le imprese Gran Nacional nascono sempre da un progetto e possono essere composte dalla collaborazione fra due o più Stati aderenti all’ALBA.

Il concetto che le muove si oppone allo strapotere dei grandi gruppi privati (Corporations Transnazionali) e del mercato, a favore di una partecipazione dello Stato nell’economia affinchè si ottenga una produzione ed un’allocazione di risorse più razionale, che tenga conto innanzitutto dei reali bisogni della popolazione, a spese della logica del profitto, come fine ultimo dell’impresa.

Esistono imprese Gran Nazionali in molti settori: pesca (Transalba), trasporti, agricoltura e telecomunicazioni (Albatel), settore petrolifero (Albanisa, società mista venezuelo-nicaraguense) , costruzione di porti (Puertos de Alba, nata dalla collaborazione tra Cuba e Venezuela).

Il progetto forse più ambizioso dell’ALBA è la creazione di una moneta comune (SUCRE) da usare negli scambi commerciali fra Paesi dell’area  per sostituire il dollaro, che è già in piena fase di realizzazione.

Dapprima si è utilizzato esclusivamente come unità di misura comune (Sistema Unitario de Compensaciòn Regional, SUCRE), mentre il 27 gennaio è entrata in funzione come moneta commerciale a tutti gli effetti e il 4 febbraio vi è stata la prima transazione commerciale in SUCRE, con l’esportazione di diverse tonnellate di riso venezuelano verso Cuba.

Conclusioni

Oggi in America Latina ci sono degli attori che, dopo due secoli di subalternità alla dottrina Monroe, vogliono giocare il proprio ruolo nello scacchiere internazionale e nello scegliere il proprio modello economico.

Vi è una potenza regionale, il Brasile, che proprio di recente ha dimostrato come sia capace di giocare un ruolo indipendente nel mondo delle relazioni internazionali (si veda l’accordo con la Turchia e Iran sul nucleare) e che è la locomotiva economica trainante del Mercosur.

Proprio il Brasile si è espresso a più riprese per l’ingresso del Venezuela nel MERcado COmune del SUR, poichè, anche per le sue risorse energetiche, è un Paese fondamentale per l’integrazione sudamericana e ormai la ratifica da parte del Paraguay dovrebbe avvenire presto.

Il Venezuela è anche il motore dell’ALBA (organizzazione composta oggi da otto Paesi, ma con l’obiettivo di aumentarne il numero), organizzazione di ispirazione socialista e pan-americana che si propone di disegnare un altro modello di società, antagonista al modello neoliberale americano. Difatti la pressione statunitense nella regione è cresciuta parecchio negli ultimi anni, con la costruzione di sette nuove basi militari in Colombia, la riattivazione della IV Flotta (ottobre 2008) destinata a operare nel Sud Atlantico (inattiva da 52 anni) e attraverso il colpo di Stato contro il Presidente dell’Honduras Zelaya, che ha portato il Paese centroamericano fuori dall’organizzazione Bolivariana.

Il successo di queste iniziative di integrazione regionale dipenderà molto dai concreti risultati che si otterranno nel migliorare le condizioni materiali delle popolazioni sudamericane, poichè, specialmente nel caso dell’ALBA, un cambio nelle preferenze politiche da parte dei cittadini potrebbe interrompere o azzoppare tutto il processo, facendo ritornare preponderante l’influenza statunitense nel decidere le politiche economiche nell’area.

Nonostante i Paesi dell’area siano differenti fra loro (come composizione etnica, popolazione, estensione, sviluppo industriale) e dunque abbiano in parte interessi differenti, finora ha prevalso il rispetto per l’autonomia di ogni Paese e la consapevolezza che una maggiore integrazione può portare solo vantaggi ai Paesi dell’area, al di là delle loro priorità specifiche.

* Sergio Barone è dottore in Relazioni Internazionali (Università di Bologna)


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Immer mehr Europäer entdecken die Nationen

Immer mehr Europäer entdecken die Nationen

Von Klaus Rainer Röhl

Ex: http://www.ostpreussen.de/

klaus_rainer_roehl.jpgAls die zu Beginn ihrer Karriere gerade mal 18-jährige Nachwuchssängerin Lena Meyer-Landrut, ein rechtes Sonnenscheinchen für die ganze Nation, den Schlager-Wettbewerb der Eurovision mit einem belanglosen englischen Text und einer ebenso einfallslosen Melodie – die aber alle Zuschauer mitsangen aus Begeisterung für Lena – gewonnen hatte, sang sie zusammen mit Stefan Raab auf der Rückfahrt mit dem Bus nach Hannover trunken vor Freude immer wieder ein kleines Liedchen – und die ganze Begleitmannschaft sang begeistert mit: „Ich liebe Deutscheland“ und hielt dabei die ganze Zeit über die deutsche Fahne oder ihr schwarz-rot-goldenes Tuch in der Hand. Das Wort „Deutscheland“ hatten sie von einer Afrikanerin aus einer von Stefan Raabs Sendungen übernommen, die ihrer Wahlheimat damit ein Kompliment machen wollte, wie es Ausländer oft tun: „Ich liebe Deutscheland!“ Lena liebte es auch, unser Land, und die Zuschauer im Kongreßsaal, im Bus und die Zehntausende beim Empfang in Hannover schwenkten schwarz-rot-goldene Fahnen und Tücher und Mützen, und die ganze deutschsprachige Gemeinde in Europa sang das Lied mit und freute sich mit uns und unseren Freunden. Denn wir haben viele Freunde in der Welt, das kann man bei jedem Auslandsbesuch spüren.
Ist das nicht schön? Und schon packen die Fans der Fußballmeisterschaft ihre schwarz-rot-goldenen Fahnen, die sie in Südafrika in den Wind halten wollen und ihre T-Shirts und Mützen und Kleider, und die Millionen anderen Deutschen packen auch ihre gute Laune und die deutschen Fahnen ein für die Grillparty auf dem Balkon oder im Garten – mit dem Sechserpack Bier und Würstchen von Lidl und „Bild“. Wunderbar! Und das Wetter spielte auch mit und wurde endlich heiter, obwohl die Erdabkühlung seit zwölf Jahren weiter vorankommt. Und das trotz der dummen und durch Wiederholung nicht besser werdenden Sprüche von Sigmar Gabriel, Jürgen Trittin und dem geschlossenen linksgewirkten Medien-Mainstream, die immer noch über die „Erderwärmung“ reden, der man nur mit den „Erneuerbaren Energien“ begegnen könne – solche Leute lesen keine „FAZ“ und auch keine PAZ. Letztere betrachten sie als Feindpresse. Sie lesen auch nicht die internationale wissenschaftliche Zeitschrift „Nature“, die schon lange die Panikmache mit der Erderwärmung als Propaganda der Wind- und Solarenergie-Lobby entlarvt hat. Gar nicht drum kümmern. Weiter mit alternativen Energien – und Subventionen, alles natürlich nicht für den Profit der Solar-Konzerne, sondern für Europa. Währenddessen freut sich das schaffende Deutschland über das leichte Wirtschaftswachstum, das endlich mal angenehme Wetter und die billigen Grillwürstchen. Das liebe Deutscheland!
Nur die deutsche Kanzlerin hat noch nichts gemerkt und schwenkt keine Fähnchen und Tücher, sondern weiterhin das Unmutsfass. Oft sieht sie aus, als wenn sie schlechte Laune hätte.
Wir können aber auch genau sagen warum. Nicht nur der konservative Flügel der Union wird von der Politik der Kanzlerin nicht mehr angesprochen, der seit ältesten Zeiten nationale, also deutschfreundliche Flügel der Union sowieso nicht, auch der innovativ denkende Wirtschaftsflügel. Die Kanzlerin spricht eigentlich nur den sozialdemokratischen Flügel der CDU an (in der CSU ist er kaum vertreten). So gab sie letzten Freitag der „Frankfurter Allgemeinen Zeitung“ ein Interview, in der die Worte „deutsch“ oder „Deutschland“ überhaupt nicht vorkommen, dafür aber ein Zitat aus der früheren DDR-Nationalhymne, das ihr einfach mal so rausgerutscht war, und die „FAZ“, die es natürlich kannte, ließ es so stehen.
Ausgerechnet über den Kandidaten für das Amt des Bundespräsidenten Christian Wulff sagte sie, er liebe feste Werte und sei „der Zukunft zugewandt“. So schön stand es auch in der Becher-Hymne, die sich schließlich gegen den Brecht/Eissler-Entwurf durchsetzte und schließlich nach der Melodie der Schnulze „Goodbye, Johnny“ gesungen wurde: „Auferstanden aus Ruinen und der Zukunft zugewandt“. In einer Strophe auch „der Sonne zugewandt“. Der Zukunft zugewandt. Das wird ja bei der Bevölkerung der neuen Bundesländer wie ein Hammer ins Unterbewusstsein einschlagen. Fehlt nur noch die Sichel. Sprache ist verräterisch. Versprecher auch.
Was ihr noch Sorgen machen könnte, sind Sorgen um „unser Land“ – das Wort Deutschland kriegt sie nicht über die Zunge. Vielleicht meint sie schon Europa, Nation Europa, da redete man auch in der NS-Zeit schon gern drüber – aber ich glaube eher, sie meint sich selber: Mein Europa. Merkel-Land. Und da hört sie die Nachrichten der letzten Woche nicht so gern: Europa bewegt sich langsam, aber immer sicherer nach rechts. Da sind die Wahlergebnisse von letzter Woche in den Niederlanden und von diesem Wochen-ende in Belgien, ebenso wie letzten Monat in Dänemark, in Norwegen, in Ungarn, in der Slowakei und in Großbritannien. Überall hatten die angepassten, etablierten Parteien eine Niederlage eingesteckt, und niemals profitierten die Kommunisten davon, sondern die rechten Parteien. Und alle merken es in Deutschland und in Europa: Nur die Kanzlerin und die 68er Mainstream-Medien nicht: Man trägt wieder rechts. Das heißt, man trägt wieder den Kopf hoch, man übt wieder den aufrechten Gang und niemand hat mehr Angst zu sagen: „Ich liebe Deutschland!“, wie es Horst Köhler bei seinem Amtsantritt vor rund fünf Jahren gewagt hat. Und kaum jemand wünscht sich, wie einst Walter Jens, dass die deutsche Mannschaft verliert. Alle freuen sich, wenn Deutschland vorankommt.
Wem es in Deutschland zu kalt und nass ist, der kann ganz leicht mit „German Wings“ oder „Air Berlin“ für unter 100 Euro nach Spanien, Portugal oder  Griechenland fahren und sich in Sonne baden und damit noch etwas tun für die verschuldeten Sonnenländer, deren Wirtschaft vom Tourismus abhängig ist wie wir von der Autoindustrie und dessen Einwohner so gastfreundlich sind wie noch nie seit 1950. Klar, warum.
Ich lebe oft und gern in Griechenland, wenn ich es nur irgend einrichten kann, und wir sehen auch griechisches Fernsehen und hören Radio und beobachteten die Demonstrationen in Athen und in kleinen Städten. Und es gibt viel Unruhe und Unzufriedenheit in diesem Land, dessen Regierung sich völlig verzockt hat und nun von der EU und dem IWF kontrolliert wird und jetzt an allen Ecken und Kanten sparen muss, aber wie immer und auch in Deutschland bei den kleinen Leuten. Und die Großen bleiben ungeschoren. Und so gibt es viel Missmut im Land, der durch die Linken und Kommunisten noch geschürt wird, aber selbst die ganz Linken von der „Sirisa“ und die orthodoxen Kommunisten zeigen die Nationalfahne bei ihren Veranstaltungen und alle griechischen Fußballspieler singen natürlich ihre Nationalhymne mit, wie alle Spieler aller Länder der Erde, im Gegensatz zu „diesem unseren Land“, wo ein paar der wichtigsten Spieler die Zähne nicht auseinanderkriegen beim Abspielen des Deutschlandlieds.
Aber ihre Zuschauer lieben ihr Land und haben schon lange keine Scheu, es zu zeigen. Für sie mag es in diesem Moment als das schönste Land erscheinen – so wie anderen Völkern das Ihrige.

Klaus Rainer Röhl

Site de la Consolation, février 2008

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Février 2008, site de la Consolation, Franche-Comté. Les sources et les chutes de la Consolation sont légendaires. On le sait. En juillet 2006, après 32 ans, j'y suis retourné. Consternation: la sécheresse avait tari les sources. Quelques ruissellements à peine suintaient des flancs de la montagne. Février 2008, en plein hiver mais sous un soleil printanier, surprise: l'eau avait retrouvé tous ses droits. Atmosphère féérique. Grondement des flots qui jaillissent des nappes phréatiques de cette terre d'Europe centrale. Pour aller se précipiter vers le Dessoubre, le Doubs, la Saône, le Rhône et la Méditerranée. Alternance de couleurs: le vert éternel des mousses et des sapins. Le blanc de l'écume. Les bruns et les gris des terres et des roches. Et, à contre-jour, ce bleu féérique qui englobe tout. Inoubliable.

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Fondements du nationalisme russe

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES & du CRAPOUILLOT - 1994

Fondements du nationalisme russe

 

La Russie, dans son histoire, a toujours été étrangère aux dynamiques euro­péennes. Son nationalisme, son idéologie nationale, sont marquées par un double jeu d'attraction et de répulsion envers l'Europe en particulier et l'Occident en général. Le célèbre slaviste italien Aldo Ferrari nous le rappel­le: du 10ème au 13ème siècles, la Russie de Kiev est bien inserée dans le sys­tème économique médiéval. L'invasion tatare l'arrache à l'Occident, puis la Principauté de Moscou, en se réorganisant et en combattant les résidus de l'Empire Tatar, se veut une nouvelle Byzance orthodoxe, différente de l'Oc­cident romain ou protestant. La victoire de Moscou amorce l'élan de la Rus­sie vers les immensités sibériennes. De l'avènement de Pierre le Grand au règne de Catherine II et au 19° siècle, s'opère un timide rapprochement avec l'Ouest. Pour bon nombre d'observateurs, la révolution communiste inau­gure une nouvelle phase de fermeture autarcique, de désoccidentalisation, en dépit de l'origine ouest-européenne de son idéologie, le marxisme.

 

Mais l'occidentalisation du 19° siècle n'a pas été unanimement acceptée. Dès le début du siècle, un courant fondamentaliste, romantique, nationaliste, se manifeste avec véhémence dans toute la Russie: contre les “occidentalistes”, il se veut “slavophile”. Le clivage majeur opposant la gauche et la droite ve­nait de naître en Russie, dans le sillage du romantisme allemand. Il est tou­jours vivant aujourd'hui, où le débat est de plus en plus vif à Moscou. Le chef de file des occidentalistes du 19° était Piotr Tchaadaïev. Les figures les plus marquantes du camp “slavophile” étaient Kiréïevski, Khomiakhov et Axakov. L'occidentalisme russe s'est éparpillé en plusieurs directions: libé­raux, anarchistes, socialistes. Les slavophiles développèrent un courant i­déologique reposant sur deux systèmes de valeurs: la chrétienté orthodoxe et la communauté paysanne. En termes moins propagandistes, cela signifie l'autonomie des églises nationales (“autocéphales”) et un anti-individualis­me farouche qui considèrent le libéralisme occidental, surtout l'anglo-sa­xon, comme une véritable abomination.

 

Au fil des décennies, ce dualisme va se complexifier. La gauche va, dans cer­taines de ses composantes, évoluer vers un particularisme russe, vers un so­cialisme anarcho-paysan anti-capitaliste. La droite slavophile va se muer en un “panslavisme” manipulé par le pouvoir pour assurer l'expansion russe en direction des Balkans (appui aux Roumains, aux Serbes, aux Bulgares et aux Grecs contre les Ottomans). Parmi ces “panslavistes”, le philosophe Ni­kolaï Danilevski, auteur d'une fresque historique audacieuse où l'Europe est considérée comme une communauté de peuples vieux, vidés de leurs é­nergies historiques, et les Slaves comme une phalange de peuples jeunes, appelés à régir le monde. Sous la direction de la Russie, les Slaves doivent s'emparer de Constantinople, reprendre le rôle de Byzance et construire un empire impérissable.

 

Face à ce programme de Danilevski, le philosophe Konstantin Leontiev, lui, veut une alliance entre l'Islam et l'Orthodoxie contre les ferments de disso­lution libérale que véhicule l'Occident. Il s'oppose à toute guerre entre Rus­ses et Ottomans dans les Balkans. L'ennemi est surtout anglo-saxon. La pers­pective de Leontiev séduit encore beaucoup de Russes aujourd'hui. Enfin, dans le Journal d'un écrivain, Dostoïevski développe des idées simi­laires (jeunesse des peuples slaves, perversion de l'Occident libéral) auxquelles il ajoute un anti-catholicisme radical qui inspirera notamment les “natio­naux-bolchéviques” allemands du temps de Weimar (Niekisch, Paetel, Moeller van den Bruck qui fut son traducteur).

 

A la suite de la construction du chemin de fer transsibérien sous l'énergique impulsion du Ministre Witte, émerge une idéologie pragmatique et autar­cique, l'“eurasisme” qui veut se mettre au service de l'espace russe, que ce­lui-ci soit dirigé par un Tsar ou par un Vojd  (un “Chef”) soviétique. Les idéologues “eurasiens” sont Troubetzkoï, Savitski et Vernadsky. Pour eux, la Russie n'est pas un élément oriental de l'Europe mais un continent en soi, qui occupe le centre des terres émergées que le géopoliticien britannique Halford John Mackinder appelait la “Terre du Milieu”. Pour Mackinder, la puissance qui parvenait à contrôler la “Terre du Milieu” se rendait automa­tiquement maîtresse de la planète. En effet, cette “Terre du Milieu”, en l'oc­currence la zone s'étendant de Moscou à l'Oural et de l'Oural à la Transbaï­kalie, était inaccessible aux puissances maritimes comme l'Angleterre et les Etats-Unis. Elle pouvait donc les tenir en échec. La politique soviétique, sur­tout à l'heure de la guerre froide, a toujours tenté de réaliser dans les faits les craintes du géopoliticien Mackinder, c'est-à-dire à rendre le centre russo-sibérien de l'URSS inexpugnable. Même à l'ère du nucléaire, de l'aviation et des missiles transcontinentaux. Cette “sanctuarisation” de la “Terre du Milieu” soviétique a constitué l'idéologie officieuse de l'Armée Rouge, de Staline à Brejnev. Les néo-nationalistes impériaux, les nationaux-commu­nistes, les patriotes actuels s'opposent à Gorbatchev et à Eltsine parce qu'ils les accusent d'avoir dégarni les glacis est-européens, ukrainiens, baltes et centre-asiatiques de cette “Terre du Milieu”.

 

Voilà pour les prémisses du nationalisme russe, dont les multiples va­rian­tes actuelles oscillent entre un pôle populiste-slavophile (“narodniki”, de “narod”, peuple), un pôle panslaviste et un pôle eurasien. Pour Aldo Fer­rari, le nationalisme russe actuel se subdivise entre quatre courants: a) les néoslavophiles; b) les eurasistes; c) les nationaux-communistes; d) les natio­nalistes ethniques.

 

Les néoslavophiles sont essentiellement ceux qui épousent les thèses de Sol­jénitsyne. Dans Comment réaménager notre Russie?, l'écrivain exilé aux E­tats-Unis prône une cure d'amaigrissement pour la Russie: elle doit aban­donner toutes ses velléités impériales et reconnaître pleinement le droit à l'auto-détermination des peuples de sa périphérie. Soljénitsyne préconise ensuite une fédération des trois grandes nations slaves de l'ex-URSS (Rus­sie, Biélorussie et Ukraine). Il vise ensuite la rentabilisation maximale de la Sibérie et suggère une démocratie basée sur de petites communautés, un peu sur le modèle helvétique. Les autres néo-nationalistes lui repro­chent de mutiler la patrie impériale et de propager un utopisme ruraliste, irréalisable dans le monde hyper-moderne où nous vivons.

 

Les eurasistes sont partout dans l'arène politique russe actuelle. Le philoso­phe auquel ils se réfèrent est Lev Goumilev, une sorte de Spengler russe qui analyse les événements de l'histoire d'après le degré de passion qui anime les peuples. Quand les peuples sont passionnés, ils créent de grandes choses. Quand la passion intérieure s'estompe, les peuples déclinent et meurent. Tel est le sort de l'Occident. Pour Goumilev, les frontières sovié­tiques sont intangibles mais la Russie nouvelle doit respecter le principe du pluri­ethnisme. Pas question donc de russifier les peuples de la périphérie mais d'en faire des alliés définitifs du “peuple impérial”. Goumilev, décédé en juin 1992, interprétait dans un sens laïc les idées de Leontiev: peuples turco­phones d'Asie centrale et Russes devaient faire cause commune, sans tenir compte de leurs différences religieuses. Aujourd'hui, l'héritage de Goumi­lev se retrouve dans les colonnes d'Elementy, la revue de la “nouvelle droi­te” russe d'Alexandre Douguine, et de Dyeïnn (devenu Zavtra, après l'in­terdiction d'octobre 1993), le journal d'Alexandre Prokhanov, chef de file des écrivains et journalistes nationaux-patriotiques. Mais on le retrouve aussi chez certains musulmans du “Parti de la Renaissance Islamique”, no­tamment Djemal Haïdar. Plus curieux, deux membres du staff d'Eltsine, Rahr et Tolz, sont des adeptes de l'eurasisme. Leurs conseils n'ont guère été suivis d'effet jusqu'ici.

 

Les nationaux-communistes revendiquent la continuité de l'Etat soviétique en tant qu'entité historique et espace géopolitique autonome, précise Aldo Ferrari. Mais ils ont compris que les recettes marxistes n'étaient plus vala­bles. Ils se revendiquent aujourd'hui d'une “troisième voie” où la notion de solidarité nationale est cardinale. C'est notamment le cas du chef du PC de la Fédération de Russie, Guennadi Zouganov.

 

Les nationalistes ethniques s'inspirent davantage de l'extrême-droite russe d'avant 1914, qui entend préserver la “pureté ethnique” du peuple. En un certain sens, ils sont xénophobes et populistes. Ils souhaitent le retour des Caucasiens dans leur pays et manifestent parfois un antisémitisme virulent, selon la tradition russe.

 

Le néo-nationalisme russe s'inscrit bel et bien dans la tradition nationale et s'enracine dans des corpus doctrinaux du 19° siècle. En littérature, dans les années 60, les néo-ruralistes (Valentin Raspoutine, Vassili Belov, Soloükhi­ne, Fiodor Abramov, etc.) parviennent à évincer totalement les “libéraux occidentalistes”, amorçant de la sorte une véritable “révolution conservatri­ce”, avec la bénédiction du pouvoir soviétique! La revue littéraire Nache Sovremenik  s'est faite le véhicule de cette idéologie néo-orthodoxe, paysan­ne, conservatrice, soucieuse des valeurs éthiques, écologiste. Le communis­me, disent-ils, a extirpé la “conscience mythique” et créé une “humanité de monstres amoraux”, totalement “dépravés”, prêts à accepter les mirages oc­cidentaux. Enfin, cette “révolution conservatrice” s'imposait tranquille­ment en Russie tandis qu'en Occident la “chienlit” soixante-huitarde (De Gaulle) provoquait la catastrophe culturelle que nous subissons encore. Les conservateurs russes mettaient aussi un terme au fantasme communiste du “filon progressiste de l'histoire”. Les communistes, en effet, sélectionnaient dans le passé russe ce qui annonçait la révolution et rejetaient tout le reste. Au “filon progressiste et sélectif”, les conservateurs op­posaient le “flux uni­que”: ils valorisaient du même coup toutes les traditions historiques russes et relativisaient mortellement la conception linéaire du marxisme.

 

Robert STEUCKERS.

 

Bibliographie:

- Aldo FERRARI, «Radici e prospettive del nazionalismo russe», in Relazioni internazionali, janvier 1994.

- Robert STEUCKERS (éd.), Dossier «National-communisme», in Vouloir, n°105/108, juillet-septembre 1993 (textes sur les variantes du nationalisme russe d'aujourd'hui, sur le “national-bolchévisme” russe des années 20 et 30, sur le fascisme russe, sur V. Raspoutine, sur la polé­mique parisienne de l'été 93).

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- Thierry MASURE, «De cultuurmorfologie van Nikolaj Danilevski», in Dietsland Europa,  n°3 et n°4, 1984 (version française à paraître dans Vouloir).

 

 

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