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dimanche, 19 février 2023

La revue de presse de CD - 19 février 2023

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La revue de presse de CD

19 février 2023

En vedette

Les attaques contre le Droit continental s’intensifient

Valérie Bugault est chercheuse indépendante, docteur en droit et analyste de géopolitique juridique. Auteur de nombreux ouvrages passionnants, son travail a pour but de réinformer les gens et défendre la liberté, notamment à travers la création de révoludroit, pour mettre en œuvre la réforme des institutions dont notre pays a tant besoin grâce à un travail de recherche qui lui a permis de la modéliser. « Je dénonce depuis des années l’infiltration de notre modèle de droit européen, fondé sur un droit civil commun, par des instances et autres organisations, y compris académiques, dévouées à la cause « commercialiste » chère au droit anglo-saxon. Il faut encore préciser que, par « droit anglo-saxon », je parle précisément du droit britannique en tant qu’arme absolue au service exclusif des puissances financières dominantes. Cette bifurcation malheureuse du droit anglo-saxon résulte de deux évènements historiques majeurs, à savoir :

  • La disparition de sa concurrence par le droit canon à la suite de l’éviction de l’Église catholique du territoire britannique par Henri VIII en 1531, suivi de…
  • L’avènement d’Olivier Cromwell qui a positionné la haute finance comme tête de proue du développement de l’empire britannique. »

valeriebugault.fr

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AFRIQUE

Le conflit éthiopien ou la grande hécatombe

Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, l’Éthiopie sort difficilement de deux ans de guerre civile qui a provoqué plus de victimes que dix ans de guerre en Syrie. Les évènements actuels semblent signer l’acte de décès de l’expérience ethno-fédérale éthiopienne. Interview d’Alexandre Goodarzy est directeur adjoint des Opérations et responsable Développement chez SOS Chrétiens d’Orient. Il a vécu de 2015 à 2020 en Syrie et se rend régulièrement en Éthiopie pour des missions humanitaires. 

revueconflits.com

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COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qu’y est !)

Hommage au Pr Luc Montagnier : « Le peuple n’a pas oublié qu’il a aidé à mettre fin au SIDA », par le docteur Gérard Guillaume

Résistance. Les proches du professeur Luc Montagnier, dont le docteur rhumatologue Gérard Guillaume, ont organisé une soirée en son honneur le 17 février. Disparu le 8 février 2022, le prix Nobel de médecine n’a pas reçu d'hommage national. Dans cet entretien, celui qui fut l'un des collaborateurs du professeur revient sur les exploits scientifiques du biologiste et évoque sa personnalité. Mais il s’exprime surtout à propos des conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques et du renoncement de ceux-ci à certaines avancées dans le domaine des technologies médicales (non mises sur le marché) car « ce n’est pas assez rentable. Ils n’en ont rien à foutre de la santé des patients ! »

francesoir.fr

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DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ

Affaire Palmade : la laideur de la France d’en haut

Même s’il est nécessaire de s’en remettre à la justice et à son fonctionnement pour établir la réalité des faits et traiter les conséquences judiciaires de la tragédie dont Pierre Palmade est le responsable, force est constater que la façon dont le système médiatique a réagi n’est pas reluisante. Cela raconte finalement des choses assez laides sur notre société. Et en particulier sur cette France d’en haut qui s’autorise tant de choses tout en continuant à dispenser à tout propos ses cours de morale

vududroit.com

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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES

Guerre en Ukraine vidéo n° 26

Le discours médiatique occidental sur l’inévitable victoire ukrainienne commence à changer. Certains des va-t-en-guerre sont perplexes. Sur le terrain l’armée ukrainienne continue à subir des pertes énormes. Les Russes poursuivent l’application de leur méthode. Dans le même temps, on apprend par l’ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, que la France aux côtés des États-Unis et de l’Allemagne, a saboté la négociation qui aurait permis d’éviter la tragédie. On apprend aussi que les États-Unis ont organisé le sabotage des gazoducs Nord Stream. Le système médiatique français continue à être un des pires du monde. Au sommaire de ce nouveau numéro hebdomadaire :

  • Situation militaire sur les fronts. Les Russes à l’initiative partout. Le « plan » russe est-il en train de marcher ?  Stratégie d’anéantissement ou d’attrition ? La question des pertes.
  • Le vent tourne : le narratif occidental se modifie. La défaite de l’armée ukrainienne est désormais présentée comme difficilement évitable. L’apport des armes à l’Ukraine se transforme en farce. L’Occident collectif se prépare-t-il à sa défaite ? Les révélations de Naftali Bennett. Que va faire l’OTAN ?
  • Le système médiatique français reste un des pires du monde, relayant mécaniquement la propagande ukrainienne en appelant à la censure de ceux qui veulent revenir au réel. Responsabilité des va-t-en-guerre dans la tragédie que traverse l’Ukraine.

vududroit.com

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L’affaire Palmade met au jour une gouvernance gangrénée par des valeurs déshumanisantes

Pierre Palmade a provoqué il y a quelques jours un accident qui a fracassé une famille entière. Les trois occupants de l’autre véhicule, un homme, une femme et un enfant de 6 ans ont été grièvement blessés. Plus grave la passagère enceinte de 6 mois a perdu son bébé. Un drame comme il peut hélas en arriver sur les routes, sauf que dans ce cas précis, le coupable est célèbre et conduisait sous l’emprise de la drogue. De la cocaïne. Une affaire qui pointe du doigt les mécanismes déviants de la gouvernance publique. Et à partir de là, se pose une foule de questions. La première et la plus simple à cerner concerne l’hypocrisie qui caractérise les autorités de nos pays. Je rappellerais que l’Etat français a considéré il y a quelques années que ce que l’on appelait autrefois « trafic de drogue », sous-entendant que l’activité était répréhensible, est devenue une activité commerciale prise en compte dans le calcul du PIB national.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/02/16/laffaire-palmade...

Arte évoque les effets secondaires sévères de la vaccination anti-Covid

Arte TV a diffusé un reportage à propos des effets secondaires sévères des vaccins anti-Covid-19. Une rareté. Ce film de la réalisatrice allemande Silvia Kaiser, notamment composé de témoignages de victimes gravement atteintes par la vaccination, a été propose sur la grille des programmes de la chaîne le mercredi 8 février à 13 heures. You Tube, malgré un avertissement prévenant que le sujet est susceptible de “faire l’objet de désinformation, propose la vidéo qui dépasse le demi-million de vues [au 12 février 2023]. De quoi libérer la parole ?

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe/arte-tv-evoque-les-effe...

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Au Royaume-Uni, la chaîne anti-woke GB News confirme son succès après des débuts difficiles

Les émissions de la nouvelle chaîne d’info en continu GB News (gbnews.uk), qui a commencé d’émettre en juin 2021, font désormais souvent mieux que celles de ses principales concurrentes bien plus anciennes : BBC News et Sky News.

ojim.fr/

https://www.ojim.fr/au-royaume-uni-la-chaine-anti-woke-gb...

Pour faire le portrait d’un bobo. M. Le Monde

Faire le portrait de M, c’est faire le portrait des bobos. Le magazine, branché, intersectionnel, modulable comme une citadine polyvalente segment B, une Pastabox réchauffée aux micro-ondes positives, ravit les « mutins de Panurge et rebellocrates » (Muray)…

causeur.fr

https://www.causeur.fr/m-le-magazine-du-monde-pour-faire-...

ÉCOLOGIE (il n’y a pas que des zozos !)

Démontez les stations ! On n’a plus de neige, mais on a des skis connectés

On fait déjà croire aux touristes que la tartiflette est un plat traditionnel pour leur fourguer les surplus de reblochon, et que la neige « de culture », c’est juste de l’eau et du froid. Mieux : on leur vend l’immobilier une fortune. « La montagne, malgré le contexte économique et l’enneigement aléatoire, continue d’atteindre les sommets à un rythme deux fois plus élevé que le marché national. » Pour Val d’Isère, comptez 13 000 € le mètre carré en immeuble, plus de 20 000 € en chalet. C’est la faute du Giec : il promet de la neige à cette altitude jusqu’en 2050. On pressera jusqu’au dernier flocon. Quant aux « e-skieurs », quitte à glisser sur de la neige artificielle et à demander à « l’intelligence artificielle » de calculer leurs sensations et leur rapport au monde, qu’ils restent dans le Métavers. Moi je chausse mes planches tout-terrain toutes pourries et si j’ai de la chance, je croise le renard au détour du bois. Tant qu’il reste des renards non connectés.

piecesetmaindoeuvre.com

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ski_connecte_...

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ÉDUCATION

« L’Éducation nationale fabrique des consommateurs »

Essayiste, spécialiste de l’éducation et auteur de « La fabrique du crétin », Jean-Paul Brighelli revient sur la faillite de l’Education nationale en France et propose quelques pistes. Un entretien à ne pas manquer. (Vidéo)

lalettrepatriote.com

https://lalettrepatriote.com/leducation-nationale-fabriqu...

ÉNERGIE

EDF : Saccagé délibérément par l'Europe ? par Henri Proglio

L’ancien président-directeur général de Veolia à partir de 2002, puis d'EDF de 2009 à 2014, s’exprime très librement le 9 février 2023 en direct et dresse à la fois un historique précis de l’histoire de l’énergie en France depuis 1946 jusqu’à notre écroulement que l’on constate actuellement.

Thinkerview

https://www.youtube.com/watch?v=QACrpN3Ut7w

Comment l’Europe contribue à aggraver la crise énergétique

La Commission européenne préfère financer le coût de certaines politiques écologiques plutôt que de les suspendre ou de les annuler purement et simplement. 

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/02/18/450705-comment-le...

ÉTATS-UNIS

Tuer le messager : l’hypocrisie inquiétante de Joe Biden vis-à-vis de Julian Assange

Derrière ses beaux discours de candidat sur a liberté de la presse, Joe Biden a omis de préciser que l’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, croupit à l’isolement dans une prison de haute sécurité à Londres parce que le gouvernement américain veut en faire un exemple.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/tuer-le-messager-l-hypocrisie-i...

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FRANCE

« L’absence de vision et l’impunité des hauts fonctionnaires sont la démonstration que le système arrive à sa fin »

Ingénieur de formation, Paul-Antoine Martin est l’auteur du livre « Le clan des seigneurs : Immersion dans la caste d'État et cadre dirigeant dans plusieurs établissements publics. » « Absence de vision et de stratégie », « manque de culture », « prétention »... C’est dans ces termes incisifs que Paul-Antoine Martin dépeint les hauts fonctionnaires français dans son ouvrage paru le 11 janvier 2023 aux éditions Max Milo. Il y dévoile le « fonctionnement de mafia » et le raisonnement de ces membres de la haute administration qui « sont la caricature d’eux-mêmes ». Dressant un constat « assez terrible » de ces personnes qui « peuvent échouer sans que leur carrière ne s’arrête », Paul-Antoine Martin explique cet état de fait par « leur impunité », selon lui, signe que le « système arrive à sa totale fin : son accomplissement dans le dérèglement ». Ils ne sont pas élus, ils ne sont pas connus, mais ces hauts fonctionnaires « prennent les décisions, ont le pouvoir en France, ne risquent rien, ne craignent rien et auront, de toute façon, les honneurs de la nation : la République en fait son élite ».

francesoir.fr

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GAFAM

Ex-patronne de Twitter, Vijaya Gadde, ridiculisée en pleine commission sur la censure !

Décidément, il se passe des choses très intéressantes aux USA avec cette haute responsable de Twitter - responsable juridique, politique et confiance de Twitter jusqu'au 27 octobre 2022 avant le rachat par Elon Musk - qui n’a pas hésité à censurer de très hautes pointures de la médecine américaine. Après le rachat de Twitter par Elon Musk, ce dernier a diffusé tous les échanges de mails entre la direction et le gouvernement Biden, le FBI… L’élue Nancy Mance ridiculise l’ex-responsable juridique, politique et confiance de Twitter en lui demandant où a-t-elle effectué ses études de médecine. Ironisant sur le fait qu’elle n’avait absolument aucune compétence pour juger de la pertinence ou non d’un tweet surtout lorsqu’il vient d’une pointure de la virologie ou de l’épidémiologie. Cette censure est d’autant plus incompréhensible qu’elle a touché également des élus républicains ou tout simplement des citoyens qui publiaient pourtant les comptes-rendus officiels du CDC. (Vidéo sous-titrée en français)

lelibrepenseur.org

https://www.lelibrepenseur.org/ex-patronne-de-twitter-vij...

ChatGPT, le wokisme à portée des caniches numériques

Décidément, depuis le 30 novembre dernier, date à laquelle le produit a été proposé pour tous, la « révolution » ChatGPT chamboule le paysage informatique en donnant une petite idée de l’état des lieux en matière d’intelligence artificielle, et le paysage sociétal en remettant en cause certaines habitudes pourtant bien ancrées…

h16free.com

https://h16free.com/2023/02/10/73409-chatgpt-le-wokisme-a...

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GÉOPOLITIQUE

Océan du Milieu et Moyen-Orient : notes sur un théâtre géopolitique crucial

L'océan Indien, et le Moyen-Orient qui se trouve autour et l'entoure, est un scénario crucial et inaliénable pour l'Europe, qui le surplombe, et pour l'Italie, qui penche vers lui. La Méditerranée a toujours été une zone d'échange, une mer de commerce et d'échanges par excellence, mais ces dernières années, elle s'est transformée en Océan du Milieu, un bassin étendu aux côtes atlantiques du Maghreb et de la péninsule ibérique à l'ouest, jusqu'à la Corne de l'Afrique en passant par la mer Rouge au sud-est, une connexion entre la zone indo-pacifique et l'Atlantique. Récemment amputée de la Mer Noire et des connexions croissantes avec la Russie et l'Asie centrale par le conflit ukrainien mais, à la suite de celui-ci, élevée au rang de zone de confrontation - choc entre l'Unipolarisme et le Multipolarisme hégémoniques.

euro-synergies.hautetfort.com

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Voyage de Blinken à Tel-Aviv : Quels sont les objectifs de politique étrangère des États-Unis vis-à-vis d’Israël ?

Plusieurs stratégies complexes sont en jeu et le secrétaire d’État le sait – au grand dam des « pions » sur le terrain.

les-crises.fr

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IMMIGRATION/ISLAMISME

Frères musulmans : un danger pour l’Europe ?

Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, présente son ouvrage « Le frérisme et ses réseaux, l’enquête » chez Odile Jacob. Elle décrit, preuves officielles à l’appui, l’entrisme des Frères musulmans grâce à l’Union européenne. Consternant pour nos « zélites » européennes…

lefigaro.fr

https://video.lefigaro.fr/figaro/video/freres-musulmans-u...

Immigration : le gouvernement italien tarde à faire ses preuves

Le 25 septembre dernier, la coalition de droite composée de Fratelli d’Italia, La Lega et Forza Italia remportait les élections législatives en Italie. Quatre mois après la formation du nouveau gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, le premier bilan que l’on peut tirer de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine est en demi-teinte. Les prochains mois seront décisifs pour prouver sa crédibilité en la matière. Les enjeux sont considérables pour l’ensemble des pays d’Europe de l’ouest.

polemia.com

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À Genève, le burkini désormais autorisé dans les piscines municipales

En Suisse, le conseil municipal de Genève a modifié son règlement pour les installations sportives publiques afin d’autoriser dorénavant le port du burkini dans les piscines municipales de la ville. La décision a été prise lundi 13 février au soir sous l’impulsion de la gauche suite à un vote. Au cours de ce dernier, la modification du règlement a été approuvée par 38 élus tandis que 33 s’y sont opposés. Ainsi, il n’est plus fait mention des tenues exigées sur les panneaux d’affichage des piscines municipales. Pour se mettre à l’eau dans les bassins genevois, des tenues « décentes et appropriées » sont simplement requises désormais. Petit à petit, le poison fait son nid…

breizh-info.com

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ITALIE

Les cent jours du gouvernement Giorgia Meloni. Entretien avec Adriano Scianca

Interview d’Adriano Scianca, essayiste et directeur de Primato Nazionale – le quotidien souverainiste proche de Casapound – qui livre son analyse sur la politique menée par l’exécutif formé après la victoire de Giorgia Meloni aux dernières élections parlementaires italiennes.

breizh-info.com

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LECTURE

Alain de Benoist : « C’est une erreur de croire que l’ampleur des préoccupations identitaires replace les questions d’ordre économique à un niveau secondaire »

Alain de Benoist vient de publier un (nouvel) essai remarquable intitulé « Nous et les autres » qui s’attaque à la question de l’identité. Les éditions du Rocher, qui éditent, présentent ainsi le livre :

« Depuis plus de quinze ans, l’identité a fait une entrée en force dans le discours politique. L’omniprésence de cette thématique identitaire s’explique avant tout par la perte des repères dans un monde où les grands récits collectifs ont disparu, où les frontières et les limites s’effacent, où les liens sociaux se sont distendus. De telle sorte que, faute de boussole, on ne sait plus qui l’on est. Dans la situation de crise actuelle, les uns s’affirment bruyamment « identitaires », tandis que d’autres alertent sur les dangers du « repli identitaire ». Les premiers pensent que leur culture est menacée, les autres qu’il faut en revenir aux principes de l’« universalisme républicain » qui tient pour négligeables les différences entre les cultures. Pour tout compliquer, on assiste aujourd’hui, dans la mouvance des théories « indigénistes » et « décoloniales », au surgissement d’un identitarisme d’un type nouveau. Comment en est-on arrivés là ? Et de quoi parle-t-on au juste ? (Ceux qui s’empoignent sur le sujet sont bien souvent embarrassés pour dire ce qu’est l’identité, qu’elle soit individuelle ou collective.) Peut-on avoir une identité si l’on est tout seul ? Qu’est-ce qu’une identité dialogique ? L’identité définit-elle ce qui ne change jamais ? ou ce qui nous permet de changer tout en restant nous-mêmes ? À ces questions, comme à bien d’autres, ce livre cherche à donner une réponse sans tomber dans d’inutiles polémiques. L’identité est une affaire trop importante pour être abandonnée aux fantasmes. »

breizh-info.com

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Kurt Vonnegut à Dresde

Abattoir-Cinq (1969) est considéré comme l'une des œuvres les plus importantes de la littérature américaine du 20ème siècle. Kurt Vonnegut prend comme point de départ le brasier provoqué par plus d'un millier de bombardiers américains et britanniques à Dresde les 13 et 14 février 1945. Cependant, Slaughterhouse-Five ne traite pas des morts en masse dans une ville surpeuplée de réfugiés de l'Est. Il s'agit plutôt de la destruction psychologique d'une seule personne. Bien que le bombardement ait coûté la vie à 200.000 personnes, il était autrefois considéré comme une note de bas de page, comme un fait historique quelconque très brièvement évoqué, inclus dans un récit beaucoup plus vaste. Après tout, il a eu lieu vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, une guerre déjà marquée par des crimes bestiaux et des atrocités génocidaires.

euro-synergies.hautetfort.com

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PROCHE-ORIENT

Qui pleure pour les Syriens ?

Peuple mosaïque à la culture d’une richesse immense, fruit de civilisations qui furent au carrefour de toutes les influences antiques, arabes, franques, ottomanes et européennes, les syriens payent le lourd tribu des habitants sur des failles sismiques, mais aussi géopolitiques, tendues et toujours mouvantes. Depuis les accords Sykes-Picot de 1916 qui ont dessiné à la baguette une frontière en plein désert, symbole de trahison faite aux arabes et à la dynastie al-Hussain en particulier, l’Etat syrien n’a jamais connu de stabilité en conjonction avec une véritable prospérité mis à part une courte période durant le mandat français.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/qui-pleure-pour-les-syriens/

RÉFLEXIONS

Marie-Estelle Dupont : Le contrôle des masses par la peur

Cette psychologue et auteur nous parle de la « pensée binaire » qui s'installe aujourd'hui dans les médias et dans le débat public. Elle développe en profondeur les différentes raisons qui provoquent cette perte de nuances et de réflexions. La chute du niveau à l'école, les réseaux sociaux, la perte de sens et de transcendance, l'abandon de la jeunesse, etc.

omerta

https://www.youtube.com/watch?v=rMQ-F5MRXrE&t=431s

RUSSIE

La Russie et l’Iran dévaluent le dollar et déjouent les sanctions américaines

La nouvelle de la connexion des banques russes au système de messagerie financière de l’Iran renforce la résistance aux sanctions imposées par les États-Unis aux deux pays et accélère la dédollarisation mondiale. L’accord entre les banques centrales de Russie et d’Iran, signé officiellement le 29 janvier, qui relie leurs systèmes de transfert interbancaire, change la donne à plus d’un titre. Techniquement, à partir de maintenant, 52 banques iraniennes utilisant déjà le SEPAM, le système de télécommunication interbancaire iranien, se connectent à 106 banques utilisant le SPFS, l’équivalent russe du système de messagerie bancaire occidental SWIFT. Moins d’une semaine avant l’accord, le président de la Douma d’État, Vyachslav Volodin, était à Téhéran pour superviser les détails de dernière minute, dans le cadre d’une réunion de la commission interparlementaire Russie-Iran sur la coopération : il a insisté pour que les deux pays augmentent rapidement les échanges dans leur propre monnaie.

reseauinternational.net

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Le front ukrainien est-il sur le point de s’effondrer ?

Une évolution majeure, mais lente, semble être en cours du côté ukrainien de la ligne de front. Depuis des mois, la seule raison pour laquelle les Ukrainiens ont pu tenir tête aux Russes est que leur accès, via l’Internet mobile, aux données satellitaires et aux informations analytiques de l’OTAN a permis à leurs systèmes d’artillerie et de roquettes de cibler précisément le matériel et les troupes russes. Cela a obligé les Russes à agir rapidement : ils se mettent en position, tirent une salve sur une cible ukrainienne et s’éloignent avant que cette position ne puisse être visée. Mais grâce aux efforts de brillants jeunes ingénieurs et scientifiques russes travaillant à l’usine militaire de Sestroretsk, les Russes auraient trouvé la parade… Une explication de Dmitry Orlov.

lesakerfrancophone.fr

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SANTÉ

Ivermectine et cancer : réservé aux chevaux ?

L’ivermectine est une molécule extraordinaire vu sa palette d’actions et sa totale innocuité. Elle a sauvé des millions de vies depuis sa découverte, mais a été reléguée au rang de traitement réservé aux chevaux par les autorités sanitaires, car les traitements tombés dans le domaine public font de l’ombre à l’industrie pharmaceutique.

covid-factuel.fr

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UKRAINE

Quand Tribune Juive nous fait voyager dans l'Ukraine néo-nazie

L’Union européenne et ses États membres évaluent à « au moins » 67 milliards d’euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022. Ce « soutien sans faille » est propre au temps de la guerre, de l’union sacrée à laquelle communient les media occidentaux. Dans ce climat, il est malséant de s’interroger sur le régime ukrainien, en particulier sur son rapport au nazisme. Ne regardons pas la dégaine paramilitaire de Zelensky, anecdotique. Voyons plutôt la mémoire que l’Ukraine forge dans des monuments depuis la révolution de Maïdan en février 2014.

laselectiondujour.com

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Il y a un an, les prémices de la guerre en Ukraine

Au début de l’année 2022, l’Ukraine achevait les préparatifs d’une attaque massive contre les républiques populaires renégates de Donetsk et de Louhansk (RPD et LNR). La moitié de l’armée ukrainienne, soit quelque 120 000 hommes recrutés et entraînés au cours des sept dernières années, était stationnée près de la ligne de cessez-le-feu, prête à lancer l’assaut. Dans le camp adverse, seuls quelque 40 000 hommes étaient sous les armes. Ils avaient peu de chances de résister à cet assaut.

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UNION EUROPÉENNE

Quand l’EU finance une confrérie islamo-nationaliste coranique hostile à la civilisation européenne et impliquée dans un scandale de mariage d’une fillette de 6 ans… pour lutter contre l’islamophobie (MàJ : Réactions de la droite nationale)

L’UE a confié un projet de lutte contre l’islamophobie à une confrérie islamiste turque qui justifie les attentats contre les « infidèles européens ». Enquête de F de souche sur ce nouvel exemple de masochisme bruxellois.

fdesouche.com

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« Le Qatargate va nous permettre d’enquêter et voir s’il n’y a pas un Pfizergate », interview de Virginie Joron

Afin de dresser un inventaire de la politique de l’Union européenne depuis le commencement de l’épidémie de Covid-19, nous avons reçu dans cet « Entretien essentiel » Virginie Joron, députée européenne depuis 2019, membre du groupe « Identité et démocratie » affiliée au Rassemblement national et ancienne conseillère régional du Grand Est (2016-2021). Hommage à Luc Montanier, la corruption du Parlement européen, introduction d’insectes dans l’alimentation : les folies sans fin de l’UE.

francesoir.fr

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samedi, 18 février 2023

Le philosophe allemand Jürgen Habermas exhorte l'Occident à entamer des pourparlers de paix avec la Russie

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Le philosophe allemand Jürgen Habermas exhorte l'Occident à entamer des pourparlers de paix avec la Russie

Source: http://www.defenddemocracy.press/prominent-german-philosopher-jurgen-habermas-urges-west-to-initiate-peace-talks-with-russia/

Habermas a livré ses réflexions sur le conflit actuel en Ukraine dans un article pour le journal Süddeutsche Zeitung

Le 16 février 2023

L'Occident doit "prendre ses propres initiatives" pour des pourparlers de paix avec la Russie, indépendamment du gouvernement ukrainien, a exhorté le philosophe allemand Jürgen Habermas dans un article pour un journal allemand.

Écrivant pour le Süddeutsche Zeitung, Habermas, qui est largement considéré comme l'un des théoriciens contemporains les plus célèbres au monde, a suggéré qu'alors que le président russe Vladimir Poutine n'a exprimé aucune volonté de négocier la fin de la guerre en Ukraine, l'Occident devrait tout de même rechercher un accord négocié basé sur des concessions mutuelles.

Le penseur allemand a fait valoir que les pays occidentaux qui soutiennent l'offensive russe par des livraisons d'armes pourraient facilement se retrouver "somnambules au bord d'un précipice", car ils n'ont pas défini l'objectif exact de l'aide et font reposer sur Kiev la responsabilité de décider du moment d'entamer des négociations pour mettre fin aux combats. Il pourrait arriver un moment où ils devront donc soit abandonner l'Ukraine, soit se joindre à la guerre eux-mêmes.

Deux définitions vagues et concurrentes de l'objectif des transferts d'armes ont émergé, écrit-il. L'une est que l'Ukraine ne peut pas perdre et l'autre est que la Russie doit être vaincue. Ne pas préciser l'objectif exact du soutien occidental est une erreur fatale, et il est incohérent et irresponsable de laisser à Kiev le soin de décider quand négocier la fin de la guerre et quelle doit être la base des négociations.

"Je suis préoccupé par le caractère préventif de négociations opportunes, qui empêchent une longue guerre de faire encore plus de victimes et de destruction et de nous mettre finalement devant un choix sans espoir: soit intervenir activement dans la guerre, soit, pour ne pas déclencher la première guerre mondiale entre puissances nucléaires, abandonner l'Ukraine à son sort", a-t-il écrit.

Habermas a souligné que la capacité de l'Ukraine à se battre aussi longtemps qu'elle le peut dépend du soutien de l'Occident; il a expliqué que l'Occident porte également la responsabilité morale de la destruction causée par les armes qu'il fournit.

Il a ajouté que la livraison d'armes de plus en plus modernes a déclenché une dynamique qui pourrait nous pousser imperceptiblement au bord d'une troisième guerre mondiale.

Selon Habermas, cela montre que l'Occident doit prendre l'initiative de pourparlers de paix. Cependant, il n'y a toujours aucun signe que Vladimir Poutine soit disposé à négocier, et l'occupation du territoire dans l'est de l'Ukraine a créé une situation inacceptable pour Kiev.

Toutefois, ceci est peut-être une réponse à l'erreur des alliés occidentaux qui ont délibérément laissé la Russie dans l'ignorance dès le début quant à l'objectif du soutien militaire, car cette ambiguïté a laissé ouverte la possibilité d'interpréter le véritable objectif de l'Occident comme un changement de régime en Russie, ce qui est inacceptable pour le Kremlin, a-t-il ajouté.

En plus de la perte de vies humaines, la guerre consomme chaque jour davantage de ressources matérielles, qui ne peuvent être remplacées indéfiniment. Habermas a expliqué que ce seul fait est une indication que l'Occident doit faire pression pour ouvrir des négociations.

Péter Szijjártó: Bruxelles n'aidera pas à lutter contre l'inflation, seules les sanctions viendront encore de Bruxelles

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Péter Szijjártó: Bruxelles n'aidera pas à lutter contre l'inflation, seules les sanctions viendront encore de Bruxelles

Source: https://pestisracok.hu/szijjarto-peter-brusszel-nem-segit...

Avec la présentation du dixième paquet de sanctions de la Commission européenne, il a été prouvé une fois de plus que Bruxelles n'apporte aucune aide dans la lutte contre l'inflation, a déclaré jeudi le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce Péter Szijjártó, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le ministre a déclaré que les États membres de l'UE avaient déjà commencé à discuter mercredi d'une proposition de nouvelles mesures punitives contre la Russie.   

Malheureusement, cela prouve une fois de plus que nous ne recevons aucune aide de Bruxelles dans notre lutte contre l'inflation. Une fois de plus, nous recevons des sanctions de Bruxelles, qui ont déjà prouvé qu'elles ne fonctionnent pas. Elles ont été essayées neuf fois, neuf fois elles ont échoué. Je pense que la conclusion raisonnable à en tirer serait que nous ne devrions pas réessayer, mais malheureusement, à Bruxelles, l'approche raisonnable ne prévaut pas.

Szijjártó a également souligné qu'au cours du débat de la veille, les représentants de certains États membres avaient fait plusieurs propositions qui mettraient sérieusement en danger la sécurité énergétique de la Hongrie. Il a cité comme exemple le fait que certains ont demandé l'impossibilité de transporter du pétrole par l'oléoduc Friendship et des restrictions strictes sur la coopération nucléaire avec la Russie. Il a souligné que ces mesures "feraient une fois de plus payer au peuple hongrois le prix de la guerre" et que le gouvernement ferait donc tout ce qui est en son pouvoir pour les empêcher.

"Bien entendu, a-t-il dit, nous rejetons les propositions de restrictions tant sur l'approvisionnement en pétrole que sur la coopération nucléaire, et nous ferons tout notre possible pour qu'elles ne fassent pas partie du prochain train de sanctions".

Le ministre a déclaré qu'"au lieu de la guerre et des sanctions, l'Union européenne devrait enfin se concentrer sur la consolidation de la paix", car c'est le seul moyen de sauver des vies, et qu'un cessez-le-feu devrait être déclaré et des pourparlers de paix devraient être lancés dès que possible.

Les sanctions n'ont pas fonctionné jusqu'à présent, elles ne fonctionnent toujours pas, les sanctions n'aident pas l'économie européenne, elles n'aident pas à instaurer la paix, et pourtant, nous recevons maintenant un autre paquet de sanctions de Bruxelles au lieu que Bruxelles nous aide à relever le défi de l'inflation, qui est peut-être le plus grand défi auquel l'économie européenne est confrontée actuellement.

vendredi, 17 février 2023

Bennett: Quand les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont fait sauter l'accord Moscou-Kiev

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Bennett: Quand les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont fait sauter l'accord Moscou-Kiev

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/bennet-quando-usa...

Aux premiers jours de la guerre, les États-Unis et leurs alliés ont "bloqué" la médiation entre la Russie et l'Ukraine que menait Naftali Bennett et qui portait ses fruits. Cela a été révélé par l'ancien premier ministre israélien lui-même dans une interview sur YouTube.

Peu de gens se souviendront, mais il faut le rappeler pour l'histoire, que le 4 mars 2022, au début de la guerre, Bennett s'était rendu en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine, une visite destinée à trouver une solution au conflit. Un voyage encouragé par Poutine lui-même, comme il le révèle dans l'interview.

La médiation de Bennett

La médiation avait trouvé un terrain favorable, se souvient Bennett, car les parties avaient accepté de larges compromis. Poutine avait accepté d'abandonner l'idée de "dénazifier" l'Ukraine, c'est-à-dire d'éliminer les dirigeants au pouvoir et Zelensky lui-même, et de désarmer l'armée de Kiev. Et il a promis que l'invasion s'arrêterait si l'autre partie abandonnait sa demande d'adhésion à l'OTAN, une demande qui, comme le rappelle Bennett, a déclenché l'invasion.

Bennett se rappelle comment Zelensky avait accepté la main tendue de Poutine en acceptant de retirer cette demande. Ce n'est pas tout, l'ancien premier ministre israélien explique qu'il avait également trouvé un moyen de résoudre le problème des garanties qui inquiétait tant Kiev: les Ukrainiens avaient peur d'un accord qui ne leur garantirait pas d'éviter une future invasion.

Zelensky, en particulier, voulait des garanties américaines, mais Bennett lui avait répondu: "Vous cherchez des garanties de l'Amérique après son retrait d'Afghanistan?". Il lui avait alors proposé ce qu'il appelait le modèle israélien: Israël, avait-il expliqué, sait qu'il ne recevra aucune aide en cas d'invasion, il a donc créé une armée capable de dissuader ses ennemis. Une hypothèse que l'Ukraine avait reprise à son compte.

Bien sûr, dans le réarmement, il y a le nœud des missiles à longue portée, a poursuivi Bennett, que la Russie redoute évidemment. Mais sur ce point, l'ancien Premier ministre israélien fait une remarque importante, expliquant qu'il a dit aux Ukrainiens "vous n'avez pas besoin de missiles d'assaut"... bref, il suffisait que le réarmement de Kiev ne comprenne pas de missiles à longue portée (d'ailleurs, ce sont ceux que l'OTAN veut envoyer maintenant).

Au passage, Bennett explique que Zelensky et Poutine avaient tous deux été "pragmatiques", ajoutant que le tsar russe n'avait rien de "messianique" (ce messianisme a été répété de diverses manières par le récit officiel; ce récit a rendu encore plus difficile la poursuite des voies diplomatiques, car il n'est pas possible de négocier avec un exalté).

La médiation israélienne devait évidemment être soutenue par l'Occident, aussi Bennett rappelle-t-il qu'il a amené les dirigeants occidentaux dans les pourparlers en cours, certains en les rencontrant, d'autres en les contactant. Et il se souvient que la France et l'Allemagne se sont montrées "pragmatiques", tandis que la ligne de Boris Johnson était plus "agressive". Les États-Unis, pour leur part, étaient à cheval sur les deux positions.

Mais en fin de compte, rappelle Bennett, la ligne dure a prévalu à l'Ouest. En d'autres termes, il a été décidé de "continuer à frapper Poutine et de ne pas [négocier]". Une telle décision, selon Bennett, était "légitime", mais il est évident qu'il ne pouvait pas dire le contraire, car il s'agit déjà de révélations bien trop lourdes, qui font peser sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne des responsabilités énormes. Inutile d'ajouter du ballast supplémentaire à la charge, déjà très lourde.

Les propos de Bennett, une source autorisée et non partisane, indiquent clairement que la guerre aurait pu se terminer immédiatement, avec un bilan d'un millier de morts, peut-être moins, et avec l'Ukraine en possession d'une partie des territoires aujourd'hui occupés par les Russes, dont une partie, sinon la totalité (et d'autres encore) restera probablement sous le contrôle absolu de Moscou. Des millions de personnes déplacées, des centaines de milliers de morts, un pays totalement dévasté... tout cela pour "punir" Poutine... pour "affaiblir" la Russie.

Rappelons comment, malgré l'échec de la médiation de Bennett, les négociations entre la Russie et Kiev se sont poursuivies, malgré mille difficultés, piétinant après le voyage fatidique de Boris Johnson à Kiev, lorsque le premier ministre britannique a déclaré à Zelensky que l'Occident ne tolèrerait pas un accord avec Moscou. Ce sont des choses que nous avons abondamment écrites sur notre site, inutile de le répéter.

La mention par Bennett des événements de Bucha est également intéressante, lorsqu'il explique qu'avec l'émergence de cet événement dans le fil des actualités, il a réalisé qu'il n'y avait plus aucune chance de paix. Nous avons également écrit à ce sujet, expliquant comment les prétendues horreurs de Bucha étaient une imposture habilement créée pour rendre les négociations impossibles.

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Changement de régime dans la défense ukrainienne

Pendant ce temps, de Kiev vient l'annonce du limogeage du puissant ministre de la défense. Sa place sera reprise par Kyrylo Budanov, que nous avons mentionné sur Piccolenote parce qu'il avait récemment donné une interview au Wall Street Journal dans laquelle il racontait le meurtre de sang-froid de Denis Keerev par le SBU.

Keerev participait à des négociations avec la Russie au moment de son meurtre, qui a été officiellement présenté comme non intentionnel (il aurait été tué parce qu'il résistait à son arrestation) et a été présenté comme un espion russe. Dans l'interview accordée au WSJ, Budanov affirme au contraire que Keerev a été tué délibérément, ajoutant qu'il n'était pas du tout un espion, mais en fait un patriote. Et, pour confirmer son affirmation, Budanov rappelle qu'il a eu des funérailles d'État.

Le fait qu'avant d'être nommé à un poste aussi sensible, Budanov ait donné une interview au WSJ dans laquelle il critiquait ouvertement la sécurité ukrainienne est très intéressant.

Il est certainement nécessaire de s'attaquer aux mécanismes de l'armée ukrainienne, que Zelensky envoie à l'abattoir, comme le démontre de manière plastique l'ordre de garder Bakhmut à tout prix alors que ce périmètre est désormais indéfendable (à tel point que même les Américains lui avaient demandé de retirer ses troupes).

Il convient de noter que cette nouvelle intervient après la tempête soulevée par le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung, qui a fait état d'une proposition de paix reçue à Moscou de la part des États-Unis et qui avait pour point central la visite à Kiev du chef de la CIA William Burns. Les États-Unis auraient offert 20 % de l'Ukraine en échange d'un accord. La nouvelle a été démentie par toutes les parties concernées, mais elle comporte un noyau évident de vérité, comme le montre la visite de Burns. Washington et Moscou ont commencé à discuter (1).

Mais il est prématuré de faire des prédictions. En attendant de mieux comprendre si et comment quelque chose va changer sur le plan militaire, nous nous contentons de rapporter un tweet de M. K. Bhadrakumar (analyste pointu chez Indian Punchline), qui a éveillé notre curiosité.

"Nouvelles explosives de Kiev ! Le ministre de la défense Reznikov (ancien officier de l'armée de l'air soviétique) a été remplacé par l'étoile montante Kyrylo Budanov, chef du renseignement militaire (et chouchou des Américains) ; cela permet au Pentagone de jouer un rôle direct dans la gestion de la guerre. Où finira Zelensky?"

Voulez-vous voir qu'ils ont invité Zelensky à Sanremo en pensant accueillir une star sans se rendre compte qu'il s'agissait d'une étoile filante ? Dans l'incertitude, il valait peut-être mieux passer outre (principalement pour d'autres raisons plus importantes).

D'autre part, la sphère de la politique étrangère italienne (qui a certainement été sondée sur l'invitation), ainsi que la sphère intérieure, manquent de lucidité depuis un certain temps. Peut-être viennent-ils seulement de s'en rendre compte, ou peut-être le type a-t-il des ennuis, car le lendemain de l'annonce de la nouvelle ci-dessus, on a appris qu'au lieu d'apparaître, comme il a l'habitude de le faire en tant que Madonna, Zelensky enverra un message, à la manière de Medjugorje.

* * *

(1) Sur ce point, voir aussi l'interview de l'analyste Ted Snider sur YouTube : "Biden sait tout, Austin sait tout, même Sullivan sait. Ils savent tous que c'est fini, alors ils cherchent un moyen de regarder le peuple américain dans les yeux et de dire "nous avons fait de notre mieux" pour aider l'Ukraine, mais ça ne s'est pas bien passé. Peut-être trop optimiste, Snider, mais ses déclarations méritent d'être rapportées.

Bizarre: personne ne veut savoir qui a fait sauter les pipelines de "Nord Stream"

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Bizarre: personne ne veut savoir qui a fait sauter les pipelines de "Nord Stream"

Source: https://www.unzensuriert.at/168722-komisch-keiner-will-wi...

Au Parlement autrichien, l'ÖVP (démocrates-chrétiens), le SPÖ (socialistes), les Verts et les Neos n'auraient pas pu dire plus clairement qu'ils n'étaient pas intéressés par l'enquête sur le dynamitage de "Nord Stream 2". Pourquoi en effet ?

Pourquoi Poutine devrait-il détruire sa source de revenus ?

Si l'éventuelle vérité est révélée, les partis pourraient en effet - comme dans le cas du C oro nav irus - se ridiculiser avec leurs récits précédents. Le récit selon lequel Vladimir Poutine et la Russie seraient à l'origine de l'attaque contre les principaux gazoducs de la mer du Nord s'est rapidement répandu. Mais beaucoup en doutaient, car pourquoi Poutine détruirait-il lui-même sa source de revenus ?

Un reporter légendaire a décrit une opération secrète

Depuis que le légendaire reporter américain Seymour Hersh a décrit en détail comment l'opération secrète de démolition avait été planifiée, comment elle s'était déroulée et que les Etats-Unis et la Norvège y auraient participé, le silence s'est à nouveau fait autour du mystérieux attentat à l'explosif de septembre 2022. Unzensuriert a rapporté l'information.

Pas de dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis

La FPÖ continue toutefois d'exiger des éclaircissements, raison pour laquelle ses élus ont déposé une motion à ce sujet au sein de la sous-commission européenne du Conseil national. Le texte exact :

"Le gouvernement fédéral autrichien est invité à s'engager fermement au niveau européen en faveur d'une enquête rapide, indépendante et efficace sur les attaques contre les gazoducs "Nord Stream". Le gouvernement fédéral autrichien est également invité à s'engager à ce que l'Europe ne devienne pas dépendante des États-Unis d'Amérique pour son approvisionnement en énergie après la destruction du gazoduc Nord Stream".

L'ÖVP, le SPÖ, les Verts et les Neos contre l'enquête

Une demande qui ne peut être que soutenue par tous les partis, quelle que soit leur sensibilité. C'est ce que l'on croit. Car l'ÖVP, le SPÖ, les Verts et les Neos ont dit non - ils ne veulent apparemment pas d'éclaircissements et préfèrent répéter ce que l'Union européenne et les États-Unis leur dictent.

Les États-Unis profitent de l'attentat

Le fait est que, d'un point de vue géopolitique, les États-Unis d'Amérique sont les plus grands bénéficiaires de l'attaque contre les gazoducs "Nord Stream", car les États européens doivent désormais acheter du GNL coûteux et polluant aux États-Unis au lieu de pouvoir disposer de gaz naturel bon marché en provenance de Russie.

Le texte original de la proposition de la FPÖ : voir URL ci-dessus.

 

Ukraine : la guerre britannique. Sunak sur les traces de Blair

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Ukraine : la guerre britannique. Sunak sur les traces de Blair

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/ucraina-la-guerra-inglese-sunak-sulle-orme-di-blair

Les tambours de guerre résonnent bruyamment. Peu importe que ce soit la troisième guerre mondiale. Londres donne le feu vert à la nouvelle poussée vers l'Armageddon, lors d'une visite improvisée à la hâte pour relancer Zelensky après que son commissariat lui ait été octroyé par la faction royaliste de l'administration américaine (la référence est à la défenestration du ministre ukrainien de la défense, sur ce point voir Piccolenote).

Immédiatement après le triomphe à Londres, l'hommage exceptionnel du Parlement européen, au cours duquel Zelensky a répété son mantra belliciste selon lequel les armes servent à faire la paix, un mantra partagé par ses sponsors.

Zelensky à Bruxelles

Suite aux deux visites à Londres et à Bruxelles, la percée a eu lieu: on s'est mis d'accord sur l'envoi d'avions de chasse, jusqu'ici refusé. Une folie annoncée par la Grande-Bretagne et relancée avec enthousiasme par la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui ne comprend peut-être pas tout à fait que les complexités de sa Malte sont microscopiques par rapport aux complexités du vaste monde.

D'un autre côté, la relance par la dame maltaise était d'emblée évidente, vu les relations historiques entre l'ancien Empire britannique et la petite île méditerranéenne. Reste à savoir si, lors du face-à-face confidentiel entre Macron, Scholz et Zelensky, les dirigeants de la France et de l'Allemagne parviendront à calmer le président ukrainien déchaîné, qui, à Bruxelles, a été on ne peut plus clair en déclarant "Luttons ensemble contre Moscou"... Il annonçait la troisième guerre mondiale, en fait.

La tâche s'annonce difficile pour les deux dirigeants européens, tant en raison de leur stature peu reluisante qu'en raison de l'ovation émotionnelle que les députés européens ont réservée à l'ancien comédien ukrainien. C'est dire si les deux veulent vraiment éviter une escalade avec Moscou, comme ils l'ont dit jusqu'à présent, avec des conséquences également sur la fourniture d'armes à Kiev, envoyée avec une certaine réticence et une mesure relative.

Toutefois, il faut le dire pour l'histoire, c'est la Grande-Bretagne qui a mis le feu aux poudres, répétant ainsi la dynamique tragique de l'intervention en Irak, avec Blair qui, en accord avec les néocons américains, a poussé l'imbécile George W. Bush à déclencher la guerre contre Bagdad. Une copie qui va se répéter avec la présidence de Biden, faible et réticente.

Une réticence manifestée à plusieurs reprises, mais qui pourrait ne pas suffire à éviter le désastre, qui plus est mené non pas contre la faible tyrannie irakienne, mais contre la nation russe, bien plus puissante, dont l'arsenal comprend des milliers d'ogives atomiques.

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Musk désarme Space X

Pour montrer qu'au cœur de l'Empire quelqu'un réfléchit encore, le tweet d'Elon Musk qui, le jour même où le Secrétaire général de l'ONU s'alarmait des risques d'une troisième guerre mondiale, répondait à un utilisateur s'interrogeant sur la possibilité d'une guerre mondiale : "La plupart des gens ne sont pas conscients du danger".

Cela avait une implication concrète. L'annonce faite hier par Gwynne Shotwell, présidente de Space X, la création de Musk, sur le désarmement de leurs satellites en orbite au-dessus de l'Ukraine. En effet, après avoir dénoncé le fait que l'Ukraine avait "armé" l'infrastructure spatiale pour mieux guider ses drones, elle a déclaré que cela ne se produira plus, l'entreprise ayant pris les contre-mesures appropriées.

Nous verrons s'il parviendra à tenir la ligne, mais l'importance de l'annonce demeure, qui ne peut certainement pas être l'œuvre du seul milliardaire, qui, bien qu'excentrique, n'irait pas à l'encontre du monde à la manière de Don Quichotte. En effet, il aura probablement le soutien de forces présentes dans l'appareil politique américain, qui ne sont pas toutes enthousiastes à l'idée de déclencher l'Armageddon.

Sunak comme Blair

Dans une autre note, nous avions fait état du briefing confidentiel de la commission du renseignement militaire de la Chambre des représentants américaine, au cours duquel de hauts responsables du Pentagone avaient exprimé leur scepticisme quant au potentiel réel de l'Ukraine.

De toute évidence, ils ont dit beaucoup plus que cela si, à la fin du briefing, le sénateur républicain Mike Rogers a déclaré dans une interview que la guerre "doit se terminer cet été", ajoutant que l'OTAN doit exercer "une certaine pression" sur Zelensky pour lui faire comprendre les conditions d'une déclaration de victoire. Une telle pression contribuera à amener Zelensky et Poutine à la table des négociations, a-t-il conclu.

Ainsi, l'affrontement ouvert en Ukraine est parallèle à celui, plus secret, qui lacère tous les pays de l'Ouest, au-delà de l'unité de façade. Le seul pays qui semble immunisé contre cette contradiction interne et uni pour nourrir les visions folles de Zelensky est la Grande-Bretagne. Si bien que la guerre d'Ukraine est avant tout britannique, avec l'évanescent premier ministre Rishi Sunak qui suit ainsi les traces infâmes du sulfureux Tony Blair.

En parlant de cette ignoble aventure de guerre, il faut rappeler que le 5 février est l'anniversaire de la présentation à l'ONU de la fameuse fiole d'anthrax par Colin Powell. Personne n'a payé pour ce mensonge qui a entraîné l'Occident dans la guerre. Les mêmes protagonistes de l'époque entraînent le monde dans la folie d'un conflit mondial.

* * *

Ps. Sur le net encore une autre vidéo de prisonniers russes assassinés de sang froid. L'Occident n'a jamais demandé à Kiev la raison de ces horreurs, il jouit donc d'une impunité absolue et l'utilise avec facilité. Bien sûr, une telle férocité n'est que la pointe de l'iceberg de ce qui se passe, puisque seuls quelques incidents isolés ayant échappé à la dissimulation et à la censure peuvent être documentés. Cela horrifie et alarme.

 

jeudi, 16 février 2023

La politique migratoire danoise mérite d'être imitée

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La politique migratoire danoise mérite d'être imitée

Peter Logghe

Source : https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Fondapol, une fondation française pour le renouveau politique, a récemment publié une étude sur la politique migratoire danoise, qui a introduit des mesures restrictives il y a 20 ans et qui est soutenue par une majorité de partis et de Danois. Un large consensus politique dans un pays qui est un modèle pour la politique migratoire scandinave. Avec des pistes assez intéressantes pour les autres États membres de l'UE.

Par exemple, en tant que migrant, on ne peut acquérir la nationalité qu'après un séjour de 7 ans au Danemark, à condition de pouvoir prouver ses compétences linguistiques en danois (un simple certificat de suivi de cours de langue est insuffisant). Il faut en outre réussir un examen d'histoire et de connaissance de la société danoise, et être en mesure de démontrer une véritable participation à la vie civique danoise. Depuis 2019, cette intégration se conclut symboliquement par une poignée de main, un clin d'œil aux nouveaux arrivants des pays islamiques.

La politique pénale danoise s'aligne sur une politique migratoire restrictive

La politique migratoire est liée à une politique pénale sévère, qui ne reste pas lettre morte: les délits limitent la possibilité de demander la naturalisation, et les peines de prison empêchent définitivement l'acquisition de la nationalité danoise. L'obtention de visas (temporaires) se fait uniquement dans l'intérêt de la société danoise: des facilités sont accordées aux travailleurs étrangers s'ils répondent à un réel besoin de main-d'œuvre. Il est notamment tenu compte des professions pour lesquelles existe un goulot d'étranglement et du niveau des professions hautement qualifiées.

Le regroupement familial, qui avec nous a pratiquement mis fin à la possibilité de limiter l'immigration, est tout sauf facile au Danemark : il n'est ni automatique ni immédiat. Sur le plan administratif, le regroupement des familles est particulièrement complexe. Enfin, les avantages sociaux accordés aux étrangers sont réduits au minimum; l'autonomie est la règle, les avantages sociaux l'exception. Et puis il y a la loi sur les bijoux de 2016, qui a obligé les demandeurs d'asile et les réfugiés à payer eux-mêmes les frais d'accueil et de la procédure d'asile. Les sociaux-démocrates, qui étaient dans l'opposition à l'époque, ont co-écrit le projet de loi. Le gouvernement social-démocrate de Mette Frederiksen a fait passer ce train de mesures, bien conscient qu'il était "fini" si des mesures restrictives n'étaient pas prises: ses électeurs auraient cherché d'autres havres politiques et par milliers. Elle a été réélue en 2022, et dirige actuellement une coalition allant de la gauche au centre-droit.

Mais ces politiques fonctionnent-elles, me direz-vous ? La migration (autre que les réfugiés et les demandeurs d'asile) a diminué de 28 % entre 2014 et 2019. Le nombre de demandeurs d'asile a diminué de 82 % au cours de la même période. Et pourtant, le Danemark fait toujours partie intégrante de l'UE et de l'espace Schengen. Aucune sanction n'a été imposée, et le pointage du doigt par la gauche dans le reste de l'UE est resté absent. Le fait qu'il s'agisse d'un gouvernement de gauche, dirigé par des sociaux-démocrates, serait sûrement une pure coïncidence ?

D'un autre côté, si Connor Rousseau, le chefaillon des socialistes flamands, désire si ardemment devenir Premier ministre, alors il a la clé de la rue de la Loi n°16 chez ses collègues danois, animateurs de ces mesures.

 

mercredi, 15 février 2023

Guerre de religion en Ukraine

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Guerre de religion en Ukraine

Alexandre Markovics

La persécution des chrétiens au cœur de l'Europe: ce que l'on ne connaît habituellement qu'au Moyen-Orient se produit désormais en Ukraine, sous les yeux fermés de l'opinion publique occidentale. Depuis le coup d'État de l'OTAN en 2014, le régime ukrainien tente désespérément de se débarrasser de toutes ses racines culturelles communes avec la Russie et, en fin de compte, aussi de sa foi commune avec la Russie, en agissant de manière de plus en plus extrême. Actuellement, il s'en prend principalement à un élément de son identité: l'église orthodoxe.

Avec l'intensification du conflit depuis le 24 février 2022, les forces ukrainiennes ont attaqué de plus en plus souvent les prêtres russophones, les humiliant publiquement devant l'assemblée de leurs ouailles et les forçant à quitter le lieu de culte sous la menace des armes. Les messes sont de plus en plus souvent prises d'assaut par des hommes armés et les fidèles sont contraints d'entonner l'hymne national ukrainien. Cela semble d'autant plus absurde que c'est précisément au départ de Kiev, la capitale de la Rus' de Kiev, qu'est partie l'évangélisation des Slaves de l'Est.

Par la suite, il était indiscutable que Kiev relevait de la sphère d'influence de l'Église orthodoxe russe et non de l'Église grecque de Constantinople. Cependant, dans le cadre de la guerre culturelle actuelle entre l'OTAN et la Russie, non seulement les églises russes brûlent dans le Donbass, comme l'église de la Toussaint de Sviatohirsk qui a été "accidentellement" bombardée par l'artillerie ukrainienne le 4 juin 2022, mais Constantinople a soudainement commencé à contester l'autorité de l'Église russe sur l'Ukraine. En Ukraine se reproduisait ainsi un modus operandi déjà observé 30 ans plus tôt en Yougoslavie avec l'exemple de l'Eglise monténégrine: une église nationale fut alors mise en place de toutes pièces afin de créer de force une identité nationale. Mais en Ukraine, la persécution a continué: peu avant la fin de l'année, des agents des services secrets ukrainiens ont pris d'assaut le célèbre monastère troglodyte de Kiev, l'un des principaux sanctuaires de l'Église orthodoxe ukrainienne. Le plus absurde est que l'Église orthodoxe ukrainienne avait déjà renoncé à Moscou en mai 2022, car elle avait condamné l'attaque contre l'Ukraine.

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Mais cela n'a pas suffi au gouvernement de Kiev: une chanson patriotique russe chantée dans une église du monastère a suffi pour déclencher l'assaut. Officiellement, ils prétendaient rechercher des armes et des groupes de saboteurs cachés dans le monastère. Bien qu'aucune arme n'ait été trouvée, l'église s'est vue interdire de continuer à utiliser le monastère, de nombreux livres ont été confisqués et les droits d'utilisation ont été transférés à la fin de l'année à l'Église orthodoxe d'Ukraine, qui porte le même nom et qui a été fondée en 2019, et qui brille non seulement par sa ligne pro-LGBT, mais aussi par sa loyauté inconditionnelle envers Kiev.

Alors qu'avant la guerre, il était indifférent de savoir si l'on parlait russe ou ukrainien dans une église, cette question est désormais érigée en guerre de religion, qui fera sans aucun doute encore de nombreuses victimes. On peut espérer que l'héritage culturel de l'Ukraine n'en souffrira pas davantage.

mardi, 14 février 2023

Océan du Milieu et Moyen-Orient : notes sur un théâtre géopolitique crucial

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Océan du Milieu et Moyen-Orient: notes sur un théâtre géopolitique crucial

par Salvo Ardizzone

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/medioceano-e-medio-oriente-appunti-per-un-teatro-geopolitico-cruciale

L'Axe de la Résistance, représente la projection d'une doctrine de libération des peuples du Moyen-Orient. L'Italie doit saisir les opportunités offertes par notre position dans l'"Océan du Milieu", en tirant parti de la leçon de Mattei.

Cadre et pertinence de la zone

L'océan Indien, et le Moyen-Orient qui se trouve autour et l'entoure, est un scénario crucial et inaliénable pour l'Europe, qui le surplombe, et pour l'Italie, qui penche vers lui. La Méditerranée a toujours été une zone d'échange, une mer de commerce et d'échanges par excellence, mais ces dernières années, elle s'est transformée en Océan du Milieu, un bassin étendu aux côtes atlantiques du Maghreb et de la péninsule ibérique à l'ouest, jusqu'à la Corne de l'Afrique en passant par la mer Rouge au sud-est, une connexion entre la zone indo-pacifique et l'Atlantique. Récemment amputée de la Mer Noire et des connexions croissantes avec la Russie et l'Asie centrale par le conflit ukrainien mais, à la suite de celui-ci, élevée au rang de zone de confrontation - choc entre l'Unipolarisme et le Multipolarisme hégémoniques.

Bien qu'il représente 2 % des mers, plus de 25 % du trafic mondial y transite; un flux de pétrole, de gaz liquéfié, de matières premières, de produits semi-finis et finis en croissance rapide, suite à l'expansion du canal de Suez, auquel s'ajoute le système de câbles Internet le plus massif du monde, qui relie les zones indo-pacifique et atlantique, en passant à proximité des côtes siciliennes.

Accroissant sa pertinence, son bassin oriental a révélé une concentration colossale de gisements de gaz - plus précieux que jamais dans les conditions actuelles - sur lesquels se greffent les objectifs, les intérêts et les attentes d'acteurs côtiers et plus lointains impliqués de diverses manières dans le grand business risqué de l'approvisionnement énergétique (ou en devenir).

Toute la côte sud et est de ce bassin crucial est MENA (Middle East - North Africa) ; l'entrée orientale, Suez, et le bassin de la mer Rouge jusqu'à l'océan Indien l'est aussi, tout comme la partie sud de l'accès occidental, Gibraltar, et les pays riverains qui y gravitent (la Turquie mais aussi l'Algérie surtout). Cela suffit à rendre le Moyen-Orient pertinent, mais il y a bien plus.

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La région MENA a un cœur énergétique ; en nous limitant à l'Italie, les gazoducs indispensables viennent d'Algérie (Transmed) et de Libye (Greenstream) et le Trans Adriatic Pipeline (TAP) arrive de Turquie ; à ceux-ci il faut ajouter les autres qui arrivent en Espagne et ceux (beaucoup plus pertinents) qui remontent les Balkans alimentés par Turkish Stream et Blue Stream qui apportent (et à l'avenir apporteront beaucoup plus) du gaz d'Asie centrale et de Russie à travers la Turquie.

Mais il n'y a pas que le gaz : outre les terminaux pétroliers de Cyrénaïque et d'Algérie, qui donnent un débouché à la production du Sahara, le golfe Persique - le pivot du Moyen-Orient - possède une énorme production de pétrole brut et, plus récemment, de gaz. C'est ce point qui a rendu les événements géopolitiques de cette région beaucoup plus proches de nous que nous ne pouvons l'imaginer.

Un peu d'histoire pour encadrer la dynamique

Qu'après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe ait été coupée en deux et soumise à deux assujettissements est plus que bien connu, il l'est moins que Roosevelt, revenant de Yalta, se soit arrêté à la Mer Rouge en février 1945, accueillant le roi saoudien Abdulaziz bin Saud sur le croiseur USS Quincy pour conclure un heureux accord d'intérêts : Les réserves de pétrole saoudiennes bloquées dans le coffre américain en échange d'une garantie de sécurité donnée au trône saoudien et aux autres monarchies du Golfe qui suivraient bientôt. De cette façon, le nouvel hégémon s'assurait des ressources (et en tout cas les retirait de la disposition des autres) pour son projet de primauté mondiale. Selon le scénario, ensuite réitéré d'innombrables fois, il offrait la sécurité et les dollars qui, des premiers filets, ont commencé à couler en torrents sur les sables (bien sûr : destinés aux dirigeants, pas au développement des populations, réduites au silence avec des regalia et des subventions).

En quelques années, une fois les influences britanniques résiduelles expulsées, un système d'hégémonie s'est établi dans la région du Golfe qui a soutenu des royaumes autrefois vassaux (avec le temps, et l'arme du pétrole qu'ils ont appris à utiliser - au moins depuis 1973 - s'est hissé au rang de partenaires) avec les États-Unis comme référence et l'Iran du Shah comme gardien. Un cadre consolidé qui a traversé les décennies sans que sa substance ne change beaucoup, malgré les bouleversements de la "guerre froide" (qui, avec le recul, serait mieux appelée la "paix chaude"). Pendant ce temps, en Méditerranée, la 6e Flotte, plus présente que jamais, affronte la 5e Eskadra russe, dans un jeu d'équilibres qui, de toute façon, voit l'Hégémon au centre, attentif à ce que rien ou presque ne change.

Mais les choses ont changé, et radicalement, là où les États-Unis s'y attendaient le moins, en Iran, confirmant ainsi une fois de plus leur incapacité à percevoir le potentiel révolutionnaire exprimé par des réalités différentes des canons libéraux et libéralistes (il y avait déjà eu des leçons, tant dans leur propre cour, à Cuba, qu'au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, où l'humiliation du Vietnam était fraîche) ; dans la pratique, ce qui ressort, c'est le manque structurel de compréhension des sentiments profonds des "autres" peuples qui ne s'alignent pas sur la pensée dominante. Le succès de la révolution islamique pour le Moyen-Orient a marqué une césure entre l'avant et l'après pour les implications qu'elle a apportées et apporte à la région, qu'on le veuille ou non, en influençant de manière décisive ses principales dynamiques.

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Et accessoirement, une conséquence d'une importance géopolitique cruciale a été le changement radical du rôle attribué à Israël: contrairement à une vulgate aussi superficielle que répandue, l'entité israélienne a été perçue à l'origine par l'establishment américain comme un facteur potentiel de désordre et de tension dans une zone délicate dont il tenait l'équilibre ; il a attendu 1970, à l'occasion du "Septembre noir" jordanien, pour l'inclure dans son schéma de puissance, en en faisant un de ses acteurs possibles.

Ce n'est qu'avec la chute du Shah qu'il l'a élevée au rang de pilier inaliénable dans la région, avec des conséquences difficilement calculables mais qui s'expliqueront plus tard par l'assonance substantielle entre les doctrines de Bernard Lewis et d'Odet Yinon, qui se sont répandues parmi l'establishment américain et israélien quelques années plus tard, donnant une justification théorique tant aux "entreprises" néoconservatrices américaines ultérieures (lancement de la "guerre contre la terreur", création de l'"ennemi" islamique et invasions en Afghanistan, dans le Golfe, etc.), qu'à celles des sionistes en Palestine et au Liban.

En laissant de côté l'histoire de ces années - qui est très intéressante mais nous entraînerait trop loin - on peut néanmoins saisir un parallèle, au moins dans le temps, entre le système de domination imposé par les USA au Moyen-Orient et celui qu'ils ont étendu sur l'Europe et exercé en tant que pouvoir thalassocratique sur la Méditerranée et les eaux qui y sont reliées. Une différence pertinente est que, malgré toutes sortes d'agressions politiques, économiques et militaires, une doctrine d'opposition frontale à l'hégémonisme américain et au projet sioniste en Palestine, à la (pseudo)culture libérale et au modèle de développement libéral s'est néanmoins développée dans cette région.

Il s'agit d'un mouvement révolutionnaire qui puise ses valeurs et ses principes dans les sentiments profonds des populations, contrairement à la vulgate dominante, indépendamment des croyances religieuses (les chiites, les sunnites, les chrétiens, les yazidis, les kurdes, les druzes et les éléments de toutes les croyances et ethnies de la région font partie de ces groupes) et qui s'articule dans les différents pays où il est implanté, en se définissant en fonction des caractéristiques culturelles, sociales et économiques spécifiques des différents lieux.

En résumé, la Doctrine de la Résistance, mise en œuvre par les différents mouvements révolutionnaires qui s'y reconnaissent et qui composent l'Axe de la Résistance, représente la projection d'une doctrine de libération des peuples du Moyen-Orient.

Le choc entre une telle doctrine et les régimes établis au sein du système hégémonique américain représente la dynamique principale et dirimante qui se développe au Moyen-Orient et se répercute, inévitablement, sur l'océan Indien et les eaux connexes.

Il est remarquable de constater que ce mouvement, bien qu'attaqué depuis 44 ans, soumis à des guerres d'agression, à des sanctions extrêmes, à des actes de terrorisme et à des tentatives systématiques de subversion, non seulement n'a pas été étouffé mais a pu rayonner et s'enraciner dans un nombre croissant de pays, témoignant ainsi

- d'être l'interprétation des cultures et des valeurs profondes de ces peuples;

- d'être le seul vaste mouvement capable de s'opposer avec une efficacité croissante à l'unipolarisme hégémonique américain, aux (pseudo)valeurs de la société mondialiste et aux modèles de développement libéralistes (c'est pourquoi il est diabolisé de manière obsessionnelle par la vulgate dominante.

Pour ces caractéristiques, il s'agit donc d'une réalité à étudier, à laquelle il faut au moins accorder du respect.

Cela dit, la situation dans la région MENA n'a pas changé et, avec la disparition de l'URSS et la stature amoindrie de la Russie (qui luttait depuis des années pour la même survie), la présence américaine en Méditerranée s'est amincie, d'où l'Hégémon n'a cependant pas retiré ses yeux et sa poigne. C'est plus récemment, à l'époque des présidences Obama, que la région a connu une secousse capable de bouleverser son équilibre : la saison des soi-disant "printemps arabes", vitrines posthumes construites par le mainstream médiatique occidental. En réalité, derrière le prétendu "choc des civilisations" se cachait le désir de renverser les gouvernements "gênants" et de les remplacer par des gouvernements plus "fonctionnels".

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Pour l'hégémon, le résultat n'était pas du tout ce qu'il espérait : parfois, tout était changé pour que tout reste comme avant (Tunisie), parfois il arrivait qu'une fois un régime détruit, l'État s'effondrait aussi (Libye), et parfois il arrivait qu'une fois un "raïs" renversé, la personne appelée à le remplacer s'avérait si inadéquate qu'elle était immédiatement renversée par un autre despote (Égypte). Les tentatives répétées de déstabiliser complètement l'Irak et de renverser le gouvernement en Syrie en démembrant le pays ont également échoué. Dans l'ensemble, pour les États-Unis (et pour l'administration Obama, qui, selon les documents qui ont été ultérieurement désacralisés, avait dépensé beaucoup d'argent), l'opération s'est avérée être un échec, mais les conséquences pèsent encore lourdement sur la région.

Cependant, malgré les prétentions d'hégémonie sur l'ensemble de la planète que les États-Unis continuent d'avancer, l'histoire ne s'est pas arrêtée et le monde commence à évoluer vers la multipolarité, du moins en termes de commerce et d'économie, avec l'apparition de nouveaux pays qui déplacent le centre de gravité du globe vers l'Est. Une tendance qui a incité Obama lui-même (par l'intermédiaire d'Hillary Clinton) à inaugurer la politique du "Pivot Asie", le "Pivot asiatique" qui, dans les intentions américaines, était destiné à contenir la Chine, "coupable" de trop grandir et "demandant" une place à la mesure de son développement.

La dynamique qui a conduit à la montée en puissance de la Chine, le seul aspirant hégémon mondial de ces derniers temps à ne pas appartenir à la sphère occidentale, en raison de sa nouveauté, de ses caractéristiques totalement différentes et de la culture "autre" dont elle est imprégnée, mériterait pour sa pertinence un traitement séparé analysant ses spécificités et ses tendances. Cependant, pour en revenir au théâtre examiné ici, il a déclenché au moins deux processus :

- le déplacement progressif des intérêts (et des ressources) américains d'une zone considérée comme n'étant plus cruciale vers l'Asie-Pacifique (qui est rapidement devenue Indo-Pacifique) ;

- la transformation progressive de la Méditerranée en océan médian, d'une mer fermée en un collecteur entre les zones atlantique et indo-pacifique, le plus important de la planète.

Le déclenchement de la "Grande Guerre" et ses conséquences générales

L'année qui s'est écoulée a vu le début officiel de la "Grande Guerre", qui était en fait en cours depuis un certain temps. La "Grande Guerre" est une expression heureuse, inventée par le magazine Limes, pour désigner l'affrontement entre l'unipolarisme américain hégémonique et le reste du monde, 1 milliard de personnes contre 7 autres, pour maintenir la domination mondiale. Dans l'ensemble, il ne s'agit en aucun cas d'un affrontement entre deux blocs ; une telle vision, empruntée à la guerre froide, est créditée par le récit officiel américain pour dépeindre le conflit actuel comme la lutte du "monde libre" contre les autocraties.

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Afin de comprendre la dynamique actuelle, quelques réflexions s'imposent :

1) L'Hégémon est en crise, partagé entre deux âmes, focalisé sur son challenger asiatique luttant pour maintenir son contrôle sur un monde peu enclin à accepter plus longtemps la soumission. Sur le plan interne, les contrastes entre deux visions irréconciliables se radicalisent ; sur le plan externe, même les anciens partenaires cherchent de nouvelles relations (voir dans le Golfe). La seule dominance incontestée (retrouvée) reste l'Europe.

Avec la guerre en Ukraine, les États-Unis ont atteint leurs objectifs (réaffirmer leur contrôle sur l'Europe, isoler et réduire l'Allemagne, éloigner Moscou de l'Europe et l'affaiblir), maintenant ils n'ont aucun intérêt à détruire la Russie et ne veulent pas risquer une confrontation nucléaire ; le débat au sein de leur establishment porte sur le moment et la manière de rompre le conflit, pas sur le fait de savoir si. C'est pourquoi on peut s'attendre (et c'est déjà le cas) à un clivage croissant avec le gouvernement actuel de Kiev, dont la seule issue utile réside dans la poursuite et l'élargissement du conflit.

Mais, comme nous l'avons mentionné, Washington a de graves problèmes internes découlant du fossé entre deux "Amériques" irréconciliables, simplifiant Côtes et Heartland, dont la portée et la dimension vont au-delà de ce qui a été montré lors des récentes élections de mi-mandat et sont à peine perçues en dehors des États-Unis. Il ne s'agit pas seulement d'une division entre les "Trumpiens" et les "libéraux" ou entre les républicains "rouges" et les démocrates "bleus", c'est beaucoup plus complexe ; d'autre part, Trump n'est qu'un sujet qui a catalysé une dynamique cruciale dans la société américaine en la prenant en main et, une fois "dégagé", il y a maintenant beaucoup de personnes sur l'horizon politique américain qui la chevauchent.

C'est dans cette situation de fragilité interne que les États-Unis doivent se concentrer sur l'Indo-Pacifique, en essayant de ne pas perdre trop de positions dans le reste du monde. C'est une tâche prohibitive pour un hégémon en difficulté, surchargé de défis et de nouveaux challengers, avec une opinion publique de plus en plus réticente à assumer les coûts et les travaux d'un empire qui comprend de moins en moins, divisé verticalement sur tout, engagé à détruire les fondations sur lesquelles il repose.

2) Le reste du monde n'est pas un bloc monolithique ni, a fortiori, soumis à un autre acteur ; l'opposition aux États-Unis découle du refus d'un nombre croissant de pays d'être hégémonisés, c'est la principale raison de leur convergence ; ils veulent poursuivre leurs intérêts nationaux au-delà des "blocs". En effet, dans les différents formats qu'ils forment pour s'associer, voir BRICS, des réalités très différentes coexistent, voire jusqu'à l'antagonisme (comme l'Inde et la Chine).

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3) L'Unipolarisme est en crise manifeste mais la transition vers le Multipolarisme est loin d'être achevée, d'une part à cause de l'opposition évidente des USA, mais d'autre part, et c'est à mon avis plus pertinent, on ne peut pas dire qu'elle soit achevée tant que les sujets qui émergent conservent les mêmes modèles libéralistes de l'Hégémon, générant exploitation et inégalités. Sans un tel changement, qui ne peut se produire qu'avec le temps, un seul sujet hégémonique serait remplacé par une pluralité de sujets de moindre importance. Cependant, l'initiation d'un mécanisme multipolaire est un premier pas - nécessaire - dans la libération des peuples de la prétention hégémonique américaine.

4) La dynamique en jeu est un paradoxe apparent : les États-Unis ont affirmé leur pouvoir grâce aux mécanismes de la mondialisation ; aujourd'hui, pour défendre leur hégémonie contre l'émergence des autres, ils brisent ces voies par des sanctions, des guerres commerciales et le pouvoir de la finance, suscitant la résistance de ceux qui ont utilisé ces mêmes mécanismes - introduits par les États-Unis - pour émerger.

Cependant, dans un monde qui est en fait orienté vers le multipolarisme, du moins sur le plan économique et commercial, les sanctions et les guerres financières déclenchées par Washington, aux yeux des nations qui émergent dans le monde, rendent de plus en plus commode, et en perspective sûre, l'ouverture de canaux économiques et financiers alternatifs indépendants des Etats-Unis, accélérant ainsi la dédollarisation de l'économie mondiale déjà en cours (au cours des vingt dernières années, les réserves mondiales exprimées en dollars sont passées de bien plus de 70% à 57%, une tendance qui s'est rapidement accélérée ces derniers temps), sapant ainsi la principale arme de pression de l'hégémon.

En ce qui concerne le continent européen, la crise ukrainienne a actuellement trois conséquences principales :

1) Comme déjà mentionné, les États-Unis ont repris le contrôle du continent (bien que, avec la guerre prolongée et la crise économique qui s'ensuit, l'Europe risque maintenant de se désintégrer entre leurs mains).

2) L'Allemagne est dos au mur : relations avec la Russie (énergie bon marché) rompues, relations avec la Chine (son plus grand marché) en balottage, isolée en Europe (avec l'émergence de la Nouvelle Europe à l'Est - Pologne en tête - comme pilier des USA et des divergences avec la France).

3) Éclatement global de l'UE (succube jusqu'à l'autodestruction et inadaptée à son temps dans sa vision économiste), vouée à la crise économique, sociale et politique au sein de ses membres, à l'insignifiance totale à l'extérieur.

Le coût disproportionné de l'énergie (pour les achats de matières premières énergétiques réalisées à n'importe quel prix dans le reste du monde), et les conséquences des distorsions commerciales imposées par Washington (et aveuglément cautionnées par Bruxelles), écartent les structures de production européennes du marché mondial, jetant les bases d'une désindustrialisation rapide du Continent, en premier lieu des deux grandes puissances manufacturières : l'Allemagne et l'Italie.

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Quant au reste du monde, les conséquences de la "Grande Guerre" :

1) Remettent en cause les relations commerciales et les "chaînes d'approvisionnement" créées depuis des décennies (déjà éprouvées par les conséquences de la pandémie), déterminant les conditions d'une crise économique durable.

2) Ils empêchent le rééquilibrage des marchés de l'énergie, avec de lourdes conséquences économiques et le ralentissement (plus réaliste, l'arrêt) des tentatives de conversion "verte", vague dans un tel contexte.

3) Ils font voler en éclats les équilibres existants et remanient les accords entre les États, exacerbant les tensions à tous les points de crise ; cela conduit à une augmentation générale de l'instabilité et à une prolifération prochaine des conflits.

4) Les conséquences de la "Grande Guerre" auront un impact sur les entités étatiques les plus fragiles du Sud, ce qui peut conduire à deux ordres de conséquences

- l'exacerbation de situations critiques endémiques dans divers États, notamment en Afrique, peut conduire à des migrations d'une ampleur imprévisible et à la déstabilisation totale d'entités étatiques très fragiles, avec des conséquences politiques et économiques de grande ampleur ;

- la croissance d'un sentiment d'hostilité à l'égard de l'Occident, considéré comme la cause de la crise et le thésauriseur de ressources, qui s'accompagne d'une perception positive de pays comme la Russie et la Chine, prêts à fournir une énergie abordable et une coopération économique.

Un excellent exemple de cette impatience croissante est la déclaration de Subrahmanyam Jaishankar, ministre indien des Affaires étrangères, lors d'un forum organisé en Slovaquie en juin 2022 ; Irrité par la prétention d'une adhésion non critique aux positions "politiquement correctes" exprimées par une supposée "civilisation supérieure" en Occident concernant la crise ukrainienne, il a brusquement affirmé que "l'Europe doit abandonner la perspective mentale selon laquelle les problèmes européens sont les problèmes du monde, tandis que les problèmes du monde ne sont pas les problèmes européens (en référence à l'Occident dirigé par les États-Unis)". Une croyance - celle du ministre indien - qui est répandue parmi l'establishment du Sud.

La dynamique de la 'Grande Guerre' dans la région MENA et la Méditerranée-Méditerranée

Les conséquences de la "Grande Guerre" ont accéléré certaines tendances préexistantes et désormais consolidées ; le déclenchement de la crise ukrainienne a, pour le moins, fortement influencé la posture et les actions des acteurs de la région, y compris les principaux. Une tendance de fond reste le désengagement américain déjà mentionné de ce théâtre pour se concentrer ailleurs ; le vide progressiste (nécessairement) laissé a poussé d'autres personnes à le remplir, provoquant un fort remaniement des positions.

Il est également nécessaire de répéter que ceux qui observent les événements du quadrant de manière isolée, sans les considérer dans leur ensemble, ne parviennent pas à saisir la dynamique primaire de la région : l'affrontement entre l'Axe de la Résistance et ce que j'ai appelé de manière néologiste le Front de l'Oppression, c'est-à-dire entre les forces révolutionnaires et les régimes qui entendent maintenir l'assujettissement de la région à leur propre profit et à celui des États-Unis et d'Israël, avec leur soutien décisif.

Cela dit, il y a quatre aspects principaux ou, plus précisément, quatre perspectives à noter dans la région : la montée en puissance de la Turquie, la désintégration interne d'Israël, la torsion de la politique étrangère saoudienne, l'affirmation de l'Iran, ou plutôt de l'Axe de la Résistance, net des subversions et des attaques menées pour l'endiguer par ses adversaires.

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a) Le premier aspect qui ressort est la croissance de l'influence turque ; pivotant sur le contrôle de l'accès à la Mer Noire (vital pour Moscou) et sur le rôle traditionnel d'endiguement de la Russie au sein de l'OTAN, Ankara a opéré avec une ambiguïté sans scrupules pour réaliser ses propres intérêts, exploitant au maximum les opportunités suite aux bouleversements de la crise ukrainienne :

- en Libye, s'enraciner en Tripolitaine, s'étendre en Afrique subsaharienne et se projeter vers la Corne de l'Afrique où, en Somalie, la Turquie possède sa plus grande base à l'étranger ;

- en Méditerranée orientale (très riche en potentiel gazier croissant) ;

- dans le Caucase (à travers la crise du Haut-Karabakh, l'assujettissement de l'Arménie - historiquement adverse - et les liens étroits tissés avec l'Azerbaïdjan, s'ouvrant, par l'intermédiaire de ce dernier, à l'afflux d'hydrocarbures et de gaz d'Asie centrale)

- à Siraq, avec en ligne de mire les zones kurdes, visant à la fois la politique intérieure et extérieure ; cependant, une dynamique conditionnée par la présence d'autres acteurs "lourds". Je ne fais pas référence à la présence américaine (qui a déjà "vendu" les Kurdes à plusieurs reprises) ni à celle de la Russie (qui a d'autres dossiers plus pertinents ouverts avec la Turquie), mais à la projection de l'Axe de la Résistance (systématiquement négligé par les grands médias mais extrêmement incisif dans la région) ;

- opérer un rapprochement avec Israël (à la recherche de nouveaux soutiens, étant donné sa situation de crise interne et la menace perçue de l'extérieur).

Ces axes de développement, qui se projettent également dans les Balkans (une zone qui dépasse le cadre de cette analyse mais qui mérite un examen approfondi en raison de sa pertinence dans le voisinage étranger de l'Italie), retracent les routes d'expansion traditionnelles de l'ancien Empire ottoman, qu'Erdogan, répudiant la tradition kémaliste, rêve de retracer dans une réédition impériale. Avec une variante substantielle : le 'Mavi Vatan', la 'Patrie bleue', la doctrine turque d'expansion maritime en Méditerranée, mieux, dans l'Océan Moyen, conçue par Cem Gurdeniz. Une doctrine qu'Ankara applique et que les pays européens riverains (l'Italie in primis) montrent avec culpabilité qu'ils ne veulent pas comprendre.

Toutefois, à mon avis, cette expansion est bien plus due à la distraction ou à la faiblesse des autres (en Libye, en Méditerranée et dans le Caucase) qu'à sa propre force et est minée par le manque de ressources (dû à une économie pour le moins vulnérable), ces dernières années fournies par le Qatar et promises par ceux qui entendent flanquer ou diriger son influence (Émirats, Russie, etc.).

La phase expansionniste peut durer aussi longtemps que :

- les priorités différentes des autres acteurs de la "Grande Guerre" lui laissent de la place ;

- son économie tient le coup ;

- elle surmonte les turbulences internes qui découleront des élections présidentielles (juin 2023), un référendum difficile pour Erdogan (d'ailleurs, des pays comme la Russie et l'Iran considèrent le président turc comme un cynique peu fiable, mais le préfèrent au produit d'une "révolution colorée" hétérodirigée, qui installerait une marionnette de Washington à Ankara ; c'est pourquoi ils penchent pour lui).

b) La désintégration de la société israélienne se poursuit ; le tableau présente deux aspects en miroir, confirmés par les dernières élections et l'agitation interne croissante :

- La société israélienne est divisée et se dirige vers une dérive extrémiste et raciste ;

- le compactage du front palestinien dans la Résistance.

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La dynamique interne israélienne provoque la convergence croissante - et sans précédent - des Arabes israéliens, pressés par l'apartheid auquel ils sont soumis légalisé par le projet de loi sur la nation de 2018, vers le bloc palestinien.

L'état-major de Tsahal lui-même se perçoit comme vulnérable (et le déclare largement à la presse israélienne) en raison de :

- la fragilité du front intérieur, déjà éprouvée lors de la crise de mai 2021 et désormais accrue ;

- l'augmentation de la cohésion et de la force de la Résistance islamique - interne et externe - jamais aussi unie et préparée à une confrontation hybride et asymétrique sur l'ensemble des territoires de la Palestine (dans laquelle Tsahal ne peut faire valoir ses propres moyens) ;

- l'intérêt décroissant de l'establishment américain pour la région et son impatience croissante face à la dérive extrémiste israélienne ;

- la progression générale de l'Axe de la Résistance, malgré les contre-mesures de toutes sortes.

Cela conduit Israël à faire ouvertement bloc avec les pays du Golfe (comme l'Arabie saoudite et les Émirats) et à se rapprocher de la Turquie.

c) Le désengagement progressif de l'Arabie saoudite (et des autres monarchies du Golfe) de l'orbite nord-américaine : le déplacement des intérêts américains vers l'Est (avec le vide qui en découle) et le traumatisme produit par l'abandon soudain de l'Afghanistan, ont été perçus par les dirigeants saoudiens comme une rupture évidente de l'ancienne garantie sécuritaire (en vigueur depuis 1945).

Pour cette raison, le changement de position de Riyad, qui s'est manifesté à plusieurs reprises sur des questions énergétiques, financières et de politique étrangère, a des causes bien plus profondes que l'impatience entre l'administration américaine et Mohammed bin Salman : il est l'enfant de la crise du système de pouvoir établi dans la région entre les États-Unis et les États du Golfe ; Riyad ne se sent plus garanti par Washington et cherche d'autres rivages.

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Le rapprochement de l'Arabie Saoudite (mais aussi des Emirats) avec la Chine entraîne d'autres conséquences incisives : il s'agit d'économies exportatrices nettes pour des volumes énormes et la dénomination prévue des échanges réciproques en yuan entraînerait une accélération supplémentaire et conséquente du processus déjà rapide de dédollarisation de l'économie mondiale, assurée par l'effet domino plus que certain d'une telle décision.

d) Affirmation de l'Axe de la Résistance en dépit des subversions, des attaques de toutes sortes et des mystifications médiatiques ; la campagne médiatique menée depuis des mois pour dépeindre l'Iran au bord du changement de régime sous la pression populaire est, comme mentionné, une mystification qui ne doit pas induire en erreur. La vague de troubles et d'actes terroristes s'est déclenchée après Téhéran :

- a refusé de céder au chantage des États-Unis et de renégocier le JCPOA depuis le début, sans garantie que les États-Unis lèveraient les sanctions primaires et secondaires ou qu'ils se retireraient à nouveau de l'accord une fois que l'Iran se serait conformé aux clauses de l'accord (comme cela s'est déjà produit) ;

- l'intensification de la coopération avec Moscou (dans les domaines économique et militaire) ;

- des relations plus étroites avec Pékin (dans les domaines politique et économique).

Ce qui est en cours - et qui a échoué, quoi qu'en disent les médias - est en pratique une énième tentative de "révolution colorée" induite de l'extérieur pour subvertir de l'intérieur un pays qui ne veut pas se soumettre. Des tentatives maintes fois tentées - et qui ont échoué - comme dans le cas de la "révolution verte" de 2009, cette fois combinée à l'action de terroristes "importés" d'Afghanistan et de la région autonome du Kurdistan irakien pour commettre des meurtres et des massacres dans une sorte de "stratégie de la tension".

La carte de l'émeute pour déstabiliser les pays de l'Axe de la Résistance a également été jouée récemment - sans succès - en Irak (pour tenter d'empêcher la formation d'un gouvernement) et tentée (sans succès) en Syrie et au Liban, avec un timing plus que suspect, qui s'explique largement comme une tentative de freiner la progression de l'Axe dans la région.

En fait, la politique de "pression maximale" sur l'Iran, pour détruire son économie, a été un échec reconnu par Washington (qui l'a lancée), tandis que la projection de l'Axe de la Résistance dans le quadrant s'accroît, faisant sentir sa pression même en Israël (et ce n'est pas une coïncidence si la vague de tentatives de subversion s'est produite précisément à ce moment-là).

D'autre part, si l'Iran était aussi fragile qu'on le dépeint, ses adversaires dans la région - les Israéliens et les Saoudiens en premier lieu - n'auraient aucune motivation pour des revirements d'alliances sans précédent, et ils n'adouciraient pas l'Iran (voir les Émirats et l'Arabie elle-même).

Les conséquences de la "grande guerre" au Moyen-Orient finiront par simplifier le tableau :

(a) offrir à l'Axe de la Résistance des rives solides pour la convergence des intérêts avec les acteurs majeurs pour contenir l'hégémon américain ;

(b) en faisant émerger l'ensemble du "Front d'Oppression" qui, en raison de la menace pesant sur sa survie, se resserrera pour s'opposer à l'Axe.

Dans ce scénario, qui ne peut être interprété à l'aune de l'économie, mais à celle des valeurs et de l'existence, il est fort probable que le niveau du conflit, qui - nous le répétons - est unique, augmente au point d'affecter directement Israël, au moment de sa plus grande faiblesse interne. À partir de l'observation des événements, et de la progression de la dynamique, j'ai envie d'avancer une prédiction : si un événement vraiment important et traumatisant n'éclate pas dans la région, de manière à forcer l'attention sur elle (et le Front de l'oppression y tend par tous les moyens), la prochaine déflagration aura lieu en Palestine, car le moment est proche.

Et l'Italie ?

L'Italie est mal en point ; en raison de l'indigence, de l'impréparation et de la servilité de sa classe dirigeante, depuis plus de trente ans (depuis la fin de l'URSS et l'entrée dans la Seconde République) :

- elle n'a pas de souveraineté politique (et montre qu'elle n'en veut pas, comme le gouvernement actuel l'a également démontré à plusieurs reprises) ni de souveraineté économique (ses déclarations à cet effet, vis-à-vis de Bruxelles, sont décevantes, improvisées et vagues) ;

- elle n'a pas défini ses intérêts nationaux (et ne s'en soucie pas) ;

- elle n'a même pas de politique étrangère (sous-traitée à des entreprises telles que ENI, Leonardo ou Fincantieri, l'exact opposé d'une nation normale qui fait appel à ses "champions" nationaux) ;

- elle n'a ni rôle ni idée d'elle-même, elle se contente de suivre le mouvement de la pire des manières, finissant par jeter des bombes sur ses propres intérêts tout en favorisant ceux des autres (comme cela s'est produit en Serbie et en Libye), incapable d'agir pour les siens (comme elle l'a démontré en ignorant les demandes du gouvernement qu'elle a installé à Tripoli qui, en désespoir de cause, s'est rendu à la Turquie, ou en laissant la marine turque chasser ENI d'une zone de prospection dans les eaux de Chypre sur laquelle le maire italien avait tous les droits) ;

- elle est incapable de faire des choix stratégiques, les questions fortes comme l'énergie ou les grands nœuds économiques et infrastructurels sont abordées (ou plutôt, mises de côté) avec superficialité et esprit de boutique ;

- elle ne bouge que dans le sillage des diktats venus de l'étranger (Washington ou Bruxelles selon la question), la fameuse "contrainte extérieure" invoquée par notre establishment pour justifier chaque choix.

Concentrée sur elle-même, sans boussole propre, l'Italie se replie sur elle-même ; péninsule immergée dans une mer cruciale, elle la rejette, la considérant comme une source de dangers et non d'opportunités (que d'autres saisissent) ; elle espère que l'Hégémon (auquel elle ne se lasse pas de se montrer servile) ou l'ONU résoudront ses problèmes (fantaisie avant l'irréalisme).

Au contraire, il est réaliste de s'attendre à une crise économique puis politique d'une ampleur inhabituelle, car les remèdes qu'elle prétend utiliser sont calibrés (si tant est qu'ils le soient) pour un monde qui n'existe plus.

Dans le monde de la "Grande Guerre", il n'est pas permis de s'abstenir, de faire l'autruche et d'espérer ; il faut choisir selon des schémas inhabituels. Un exploit sans précédent pour l'establishment italien qui, depuis des décennies, s'est engagé à s'auto-perpétuer, en laissant tout tel quel ou en prétendant le changer.

Une stratégie possible pour l'Italie

La structure de production actuelle de l'Italie gravite vers l'Allemagne, ce qui a des conséquences :

- la dépendance à l'égard d'un autre pays qui a des intérêts et des visions différents (et qui, en ce moment de crise, le démontre), l'Italie étant en pratique son "sous-traitant" avec tout ce que cela implique (il est étonnant de constater que ce point est totalement négligé par ceux qui se disent "souverainistes")

- la scission - permanente et, en fait, croissante - de Sistema Italia, qui, depuis la crête gothique, est liée à la chaîne de valeur allemande, lui consacrant la meilleure partie des ressources et de l'énergie productive du pays, laissant le reste flotter.

Je crois que nous devons réorienter cette distorsion manifeste, naturellement avec gradualité, en saisissant les opportunités offertes par notre position dans l'"Océan du Milieu" et en gardant précieusement la leçon de Mattei, qui a été, comme par hasard, noyée par les épigones épais de l'Hégémone, partisans successifs et acharnés du libéralisme.

C'est un sujet qui mériterait une vaste étude approfondie, ici je me contenterai de passer par la tête, en hasardant quelques hypothèses pour avancer sur cette voie :

- Il faut prêter attention à la question de la zone économique exclusive de nos eaux côtières : nous avons permis à l'Algérie de la pousser jusqu'en Sardaigne et à la Turquie de fermer complètement la Méditerranée orientale et de nous pousser près de nos côtes. Le seul accord qui a été esquissé est avec la Grèce, car c'est elle qui poussait pour se protéger de la projection turque en Albanie ;

- dynamiser le réseau de ports: au nord, centré sur Trieste et Gênes, comme voies d'accès au Continent (en développant les infrastructures routières et logistiques surtout dans la zone ligure, où elles sont encore déficitaires) ; une évidence confirmée par l'extrême intérêt des Chinois et des Allemands pour ces ports (en premier lieu Trieste, porte de la Mitteleuropa); au sud, avec des ports d'échange pour le flux de marchandises traversant la Méditerranée, autour desquels créer des zones de libre-échange pour établir des initiatives de fabrication et de transformation, sur le modèle de Trieste ;

- mettre en place, ou plutôt, renforcer un réseau d'infrastructures qui ferait de l'Italie une "plaque tournante" pour l'accès du gaz à l'Europe : il est vrai qu'aujourd'hui il est de bon ton de ne penser qu'au gaz liquéfié, mais dans l'ensemble il est plus cher et, de toute façon, il nécessite des atterrissages et des canalisations à réorienter. En dehors de la Russie (aveugle), le gaz dans les tuyaux ne peut venir que du sud ou du sud-est et l'Italie est son point d'atterrissage naturel ;

- le réseau Internet qui relie le monde passe près des côtes siciliennes et y atterrit en plusieurs endroits : encourager les centres et les services de communication - une activité hautement stratégique - dans le domaine duquel l'Italie compte quelques excellences (à commencer par Sparkle, le septième opérateur mondial de son secteur et le deuxième européen) ;

- entreprendre une politique sérieuse de coopération bilatérale avec les pays des rives sud et est de la Méditerranée et, plus bas, le long du bassin de l'Océan Moyen : ce serait revenir à la logique de Mattei, pour un développement réciproque des systèmes des pays, en vue de leurs intérêts nationaux respectifs (définis et non noyés dans le "politiquement correct" inconclusif de Bruxelles) ;

- Une telle coopération, et une telle projection sur la mer, donnerait à l'Italie des "leviers" pour négocier, avec les pays riverains et ceux qui sont derrière, la gouvernance des mouvements migratoires (qui risquent d'augmenter considérablement).

On pourrait continuer ainsi car les opportunités sont nombreuses (et vastes) mais, avant toute chose, il faudrait définir les orientations et les intérêts nationaux (qui n'ont pas été tracés jusqu'à présent). Et apprenez à les protéger. En tout cas, ils n'étaient pas en Afghanistan et ils ne sont pas en Irak.

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lundi, 13 février 2023

Nouvel échec des sanctions: la Russie importe plus de puces électroniques qu'avant la guerre

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Nouvel échec des sanctions: la Russie importe plus de puces électroniques qu'avant la guerre

Sources: https://zuerst.de/2023/02/10/die-naechste-sanktions-blamage-russland-importiert-mehr-mikrochips-als-vor-dem-krieg/

Moscou. Les sanctions occidentales étaient censées "ruiner" la Russie, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan technologique, selon l'annonce bien connue de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Les interdictions de livraison de produits électroniques devaient paralyser l'industrie de l'armement russe. Mais il n'en sera rien non plus. Il s'avère aujourd'hui que la Russie a également réussi à contourner les sanctions dans le domaine technologique. Mieux encore : la Russie importe même plus de puces électroniques et de semi-conducteurs qu'avant la guerre.

Les États-Unis et l'UE ont notamment interdit la livraison de microprocesseurs et de semi-conducteurs à la Russie. Les principales entreprises du secteur comme Intel, AMD, le géant taïwanais des puces TSMC ou le néerlandais Nexperia ont cessé leurs activités en Russie presque du jour au lendemain. Fin mars, le président américain Biden a annoncé avec assurance que la Russie se trouvait "sur la voie du 19ème siècle" à cause de l'attaque de Poutine contre l'Ukraine. Et en septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en a rajouté une couche: l'industrie russe est en ruine, disait-elle. "L'armée russe utilise les puces des lave-vaisselle et des réfrigérateurs pour réparer son matériel militaire, car il n'y a plus de semi-conducteurs", a-t-elle affirmé lors d'un discours au Parlement européen.

Pourtant, à aucun moment de la guerre, les forces armées russes n'ont eu besoin de cela, comme on le voit aujourd'hui. L'hebdomadaire Die Zeit rapporte, en se référant à un rapport officiel, que les sanctions occidentales n'ont en rien réduit les importations russes de composants électroniques - bien au contraire: en 2022, la Russie a même importé plus de processeurs et de semi-conducteurs qu'avant la guerre. Au total, les importations dans ce segment sont passées de 1,8 milliard d'euros à 2,45 milliards d'euros, rapporte Die Zeit.

En outre, les importations russes n'ont baissé que de 16% sur l'année. C'est ce qu'a confirmé l'économiste américain Matthew Klein, spécialiste des sanctions. Selon ses calculs, les importations russes en novembre n'étaient inférieures que de 15 pour cent à la moyenne mensuelle de 2021. Début 2022, peu après l'invasion de Poutine, les experts avaient encore prévu une chute d'au moins 30 à 40 pour cent.

Si la Russie parvient à contourner les sanctions, c'est grâce à des pays comme la Chine, la Turquie ou les Émirats arabes unis, qui ont rapidement comblé les vides laissés par les multinationales occidentales. Ils servent également d'emplacement pour les intermédiaires russes qui achètent des technologies occidentales via des sociétés-écrans. Parallèlement, ils comblent avec leurs propres biens les vides laissés par les sanctions et le retrait des groupes occidentaux.

Le partenaire commercial de loin le plus important pour la Russie est désormais la Chine. Au total, les importations en provenance de l'Empire du Milieu ont augmenté de 13% en 2022. Pourtant, de nombreuses entreprises occidentales comme Apple ou Ikea avaient approvisionné le marché russe avant de se retirer des usines chinoises. Cette chute a pu être compensée. Les entreprises chinoises fournissent désormais la majorité des voitures neuves et des smartphones, des ordinateurs, mais aussi des équipements lourds comme les engins de construction et les camions. Les exportations de camions en provenance de Chine ont à elles seules plus que triplé en 2022. Les importations d'équipements de construction ont doublé.

Cependant, les importations de puces électroniques sont probablement les plus importantes du point de vue russe. Avec Hong Kong, la Chine a fourni pour 900 millions de dollars de semi-conducteurs en 2022, soit plus du double de ce qu'elle a fourni en 2021 (mü).

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13:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sanctions, russie, chine, micropuces | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La Suisse prépare un référendum sur le maintien de l'argent liquide

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La Suisse prépare un référendum sur le maintien de l'argent liquide

Auteur : U.K.

Source: https://zurzeit.at/index.php/schweiz-bereitet-referendum-fuer-bargeld-erhalt-vor/

La protection de l'argent liquide doit avoir valeur constitutionnelle

Les Suisses tiennent à leur "Fränkli". Rien d'étonnant à cela, puisque le franc suisse est considéré depuis plus d'un siècle comme une valeur refuge pour le monde de la finance et l'une des monnaies les plus fortes du monde, comparable à l'or physique. C'est ce qui a permis à la Suisse d'échapper aux conséquences de l'inflation qui, sinon, s'envolerait comme dans toute l'UE. Actuellement, le taux d'inflation est de 2,8%, ce qui est considéré comme une catastrophe moyenne pour la Suisse et a incité la Banque nationale suisse (BNS) à prendre des mesures décisives.

De plus, les Suisses sont traditionnellement attachés à la liberté et refusent toute ingérence de l'État dans leur vie privée et économique qui irait au-delà du strict nécessaire. Il est donc logique, compte tenu des efforts internationaux visant à abolir l'argent liquide, que les citoyens suisses demandent un référendum sur ce sujet. Dans notre pays voisin, cela est obligatoirement possible si, pour les questions constitutionnelles, au moins 100.000 des quelque 5,5 millions d'électeurs actuels au niveau fédéral sont favorables à un tel référendum.

Et c'est ainsi que l'initiative populaire 'Oui à une monnaie suisse indépendante et libre, avec des pièces ou des billets (l'argent liquide, c'est la liberté)' a recueilli le nombre de signatures nécessaires ce week-end. En fait, plus de 50.000 de plus que nécessaire, et ce 10 jours avant la fin du délai de collecte. C'est ce qu'a annoncé le fondateur de l'initiative, le Mouvement suisse de la liberté (MLS/FBS) <Lien externe https://fbschweiz.ch/de/bargeld-de >, dans un communiqué de presse.

Concrètement, le MLS/FBS demande que l'article 99 de la Constitution fédérale soit complété par deux phrases afin de garantir le maintien de l'argent liquide comme moyen de paiement et de n'autoriser l'introduction d'une monnaie nationale autre que le franc suisse qu'après un nouveau vote populaire. "La Confédération veille à ce que les pièces de monnaie ou les billets de banque soient toujours disponibles en quantité suffisante" et "Le remplacement du franc suisse par une autre monnaie doit être soumis au vote du peuple et des cantons", peut-on lire en résumé dans la proposition soumise au vote, qui ne compte en tout et pour tout que quatre petites lignes.

Les arguments du MLS/FBS sont les mêmes que ceux utilisés par les personnes de bon sens dans notre pays: protection contre la surveillance étatique et l'espionnage par les banques et le commerce, fonction de paiement à tout moment et même en cas d'urgence, protection contre la dévalorisation forcée de l'avoir monétaire par des taux d'intérêt négatifs ou des taxes sur les "crédits sociaux", et finalement aussi la préservation de la liberté personnelle.

Maintenant que l'initiative populaire a été acceptée, le Conseil fédéral à Berne (= gouvernement fédéral en Autriche) doit annoncer une date pour le référendum proprement dit dans un délai de 4 mois. En règle générale, il y a ici un délai d'environ six mois pour que tous les partis impliqués aient suffisamment de temps pour préparer une éventuelle campagne électorale. Et contrairement à l'Autriche et à l'Allemagne, le résultat du référendum en Suisse est obligatoirement contraignant pour le gouvernement et le parlement. Si la demande d'argent liquide est acceptée, la Constitution doit (!) être modifiée en conséquence, sans "si" ni "mais". Car en Suisse, c'est le peuple qui est souverain.

dimanche, 12 février 2023

Amalgames, complotisme et discriminations

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Amalgames, complotisme et discriminations

par Georges FELTIN-TRACOL

On ne se souvient plus que l’invité d’honneur du Salon du Livre de Paris en 2018 était la Russie. Pour la circonstance, Le Monde du 16 mars 2018 dressait le portrait de l’écrivain Zakhar Prilepine, ancien militant national-bolchevik qui venait de côtoyer les combattants indépendantistes du Donbass. Un tel article serait-il encore possible aujourd’hui ? Cette question fondamentale empêche la planète de tourner. Ce n’est pas la seule. L’orchestre de Moscou peut-il jouer à l’Opéra de Lyon ? Le champion serbe de tennis, Novak Djokovic, doit-il renier son père filmé dans les allées du tournoi de l’Open d’Australie avec des supporteurs brandissant un drapeau russe à l’effigie de Vladimir Poutine ? Le Comité international olympique doit-il exclure les sportifs bélarussiens et russes des prochaines compétitions ? S’il s’agissait d’une autre nationalité, un tollé intergalactique envahirait les rédactions de désinformation et secouerait les belles âmes occidentales. Elles ne font que reprendre et développer des propos officiels qui établissent une incontestable ségrégation. Après l’apartheid vaccinal, voici la russophobie élevée au rang de politique d’État !

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Dans un entretien au Washington Post du 8 août 2022, le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelenski affirme que les Russes doivent « vivre dans leur propre monde jusqu’à ce qu’ils changent de philosophie ». Il estime que « les sanctions les plus importantes consistent à fermer les frontières ». Dès le lendemain, la Première ministresse estonienne, Kaja Kallas (photo), poste sur Twitter qu’« il est temps d’en finir avec le tourisme russe. […] Visiter l’Europe est un privilège, et pas un droit ». Son compte n’a jamais été suspendu, ni supprimé. Quelle chanceuse ! Certes, elle cible les Russes et non pas les futurs Mozart et Molière originaires d’Afrique et d’Orient.

Entre deux fiestas dansantes et bien alcoolisées, son homologue finlandaise, Sanna Marin qui devrait s’inspirer de sa consœur néo-zélandaise, réclame pour sa part que l’Union dite européenne arrête d’accorder des visas touristiques aux Russes. Elle déclare au Figaro du 31 août 2022 qu’« il n’est pas juste que les citoyens russes puissent entrer en Europe, dans l’espace Schengen faire du tourisme […] pendant que la Russie tue des gens en Ukraine ». Le 1er septembre dernier, le gouvernement d’Helsinki réduit par conséquent de 90 % le nombre de visas octroyés aux Russes. La Finlande rejoint ainsi les trois États baltes, la Pologne et la République tchèque dans la non-délivrance systématique de visas aux citoyens de ce pays.

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Le 19 septembre 2022, Helsinki souhaite aller plus loin et plaide pour le bannissement complet des touristes russes de l’Espace Schengen dans le cadre de nouvelles sanctions. Dans Le Monde du 1er octobre 2022, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto (photo), ose affirmer que « l’entrée des citoyens russes en Finlande, pour y faire du tourisme, mettrait en danger les relations internationales ». Bigre ! Rien que ça !

Cette demande nécessite cependant l’accord unanime du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement des États-membres. Or, outre Budapest, Paris et Berlin la récusent. Toujours en cours, les discussions s’orienteraient plutôt vers la suspension des conditions privilégiées d’obtention qui se manifesteraient par une durée d’attente plus longue et des coûts plus élevés (de 35 à plus de 80 euros).

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Parallèlement, depuis 2019, le gouvernement national-conservateur ultra-atlantiste polonais délivre une karta polaka aux descendants de citoyens de Pologne vivant dans des territoires naguère polonais entre 1919 et 1939 afin de faciliter leur immigration en Occident. Les députés de la Confédération Liberté et Indépendance, l’alliance des forces de la droite nationale, exigent que les très nombreux réfugiés ukrainiens présents sur le sol polonais reconnaissent de façon solennelle les exactions commises contre les polonophones en Volhynie par les militants de l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens) entre 1942 et 1945. Si le gouvernement extrémiste de Vilnius considère le Bélarus comme le prolongement historique de la Lituanie, la Pologne espère encore placer l’Ukraine dans son orbite. Les patriotes ukrainiens les plus sincères, en particulier les nationalistes-révolutionnaires, risquent de tomber de Charybde en Scylla…

L’Europe occidentale doit-elle accueillir les Russes ? Courrier International (du 25 au 31 août 2022) traduit et publie un article édifiant d’Edward Lucas paru à l’origine dans The Times du 15 août. « Tous les Russes ne sont pas coupables, écrit-il, mais que leur collusion soit active ou passive, tous ont une responsabilité dans le pouvoir écrasant acquis par Poutine ». Il ajoute que « l’histoire a montré que la générosité ne donnait pas de brillants résultats, c’est un euphémisme ». Le même, ou l’un de ses semblables, croit au contraire génial, extraordinaire et merveilleux de se montrer généreux envers les femmes des tafkiristes partis en Syrie et en Irak et de leurs gamins, ou d’accueillir les sans-papiers.

cexpover-big.jpgEn pointe dans le bellicisme, l’hebdomadaire L’Express de ce 26 janvier met en couverture une supposée « faillite morale » de la Russie à propos de la religion, de la propagande et des valeurs. Point de vue partial et subjectif ! Le système médiatique d’occupation mentale reprend à son compte le vieux fond anti-orthodoxe du catholicisme romain. Il dénigre tout ce qui est russe. Après avoir interdit la chaîne d’information RT France, la radio Sputnik, des chats russes dans une exposition féline et peut-être retiré des bibliothèques publiques les livres de Léon Tolstoï, de Fiodor Dostoïevski et d’Alexandre Soljénitsyne, vouloir apprendre la langue d’Alexandre Zinoviev deviendra bientôt une preuve manifeste d’intelligence avec une puissance étrangère presque ennemie !

Ce délire devient inquiétant chez certains responsables. Interrogé par Pierre Polard pour Le Figaro du 12 octobre 2022, le conseiller de Zelenski, Mykhaïlo Podolyak, explique que « les criminels de guerre russes doivent être jugés, pas seulement pour l’Ukraine, mais pour toutes les guerres passées, en Géorgie, en Syrie et pour le Donbass dès 2014 ». En intervenant en Syrie, la Russie a sauvé l’Europe du danger immédiat islamiste. Podolyak serait-il donc du côté des terroristes du 13 novembre 2015 ?

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On sait que le complotisme est très mal vu, sauf quand il sert l’hégémonie occidentale. Traductrice des FemHaine et liée à l’appareil pseudo-intello botulien, Galia Ackerman (photo) déclare à L’Express (du 3 au 9 novembre 2022) que « rétrospectivement, je pense même qu’il y avait, dès ses débuts, un plan secret devant conduire la Russie vers le résultat que nous voyons aujourd’hui ». Incroyable et magnifique assertion conspirationniste ! Mais nostalgique de la rééducation mentale de l’Allemagne par ses vainqueurs, elle ajoute qu’« il faut  humilier la Russie très sérieusement, parce qu’elle a apporté la destruction, la mort, le malheur et le traumatisme, dont on ne mesure pas encore la profondeur, à des millions de personnes. Il ne peut y avoir de rédemption si les responsables de cette tuerie – Poutine, mais aussi ses généraux, les exécutants et les propagandistes – ne sont pas punis, et la machine démantelée. Le peuple doit comprendre une fois pour toutes que la politique impérialiste, la tentative de conquérir et de briser un autre peuple, un autre pays, est condamnable. Si, après 1945, il n’y avait pas eu de contrôle de l’Allemagne occidentale par les forces alliées, pas eu de procès de Nuremberg, de lustration et de programmes d’éducation, nous n’aurions pas, aujourd’hui, cette Allemagne réunifiée, démocratique et paisible ». Les prodigieuses intuitions de Maurice Bardèche exprimées dans ses premiers essais politiques sont plus que jamais actuelles. Cette excellente propagandiste ne se doute pas qu’il est fort dangereux d’humilier les États. Les diplomates du Congrès de Vienne de 1814 – 1815, tout anti-napoléoniens qu’ils fussent, le savaient. Les abrutis de la Conférence de Versailles de 1919 l’ignoraient en revanche. L’humiliation de l’Allemagne, de la Hongrie, de l’Autriche, de la Bulgarie et même de l’Italie a été l’un des facteurs déclencheurs de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de commenter l’actualité de manière hystérique, les bouffons de la chaîne d’information en continu LCI (La Connerie intégrée) feraient bien de se replonger dans l’histoire pour ensuite se taire pleinement.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 60, mis en ligne le 7 février 2023 sur Radio Méridien Zéro.

La revue de presse de CD - 12 février 2023

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La revue de presse de CD

12 février 2023

EN VEDETTE

Louis Fouché: «Le système de santé est devenu une industrie de la maladie»

Louis Fouché est médecin anesthésiste-réanimateur, diplômé en éthique de la santé, conférencier, et auteur. Son analyse de l’écroulement du système hospitalier et de soins français est glaçante, parce que parfaitement réaliste. Dans son dernier livre, Agonie et renouveau du système de santé, publié aux éditions Exuvie et préfacé par le professeur Didier Raoult, il brosse le tableau d’un système de santé au bord de l’effondrement, incapable de répondre aux besoins des malades et aux aspirations des soignants. Ayant refusé de se plier à l’obligation vaccinale, Louis Fouché ne peut plus exercer son métier d’anesthésiste-réanimateur depuis plusieurs mois. « Énormément de professions sont touchées par cette obligation. Non seulement des médecins, mais aussi des pompiers, des secrétaires, des gens qui font le ménage, des aides-soignants, des infirmiers, des ostéopathes, des kinés, des chiropracteurs, etc. [...] Ils n'ont droit ni au chômage ni aux congés payés, ni à quoi que ce soit », souligne le praticien. « Il y a une omerta, mais la députée européenne Michèle Rivasi a dit au Parlement européen qu’il y avait 130 000 professionnels suspendus, tous métiers confondus. »

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=IW7WwLhUQvU&t=0s

AMÉRIQUE DU SUD

Chaos au Pérou

Le Pérou a vécu en décembre le renversement de son président démocratiquement élu et qui incarnait les espoirs des classes populaires péruviennes. Ce coup d’État institutionnel, salué par la communauté internationale, a fait naître une contestation populaire qui est réprimée dans le sang par le régime au pouvoir. Romain Migus, journaliste indépendant, est depuis deux mois au cœur des événements. (Vidéo).

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/02/08/214985/perou-les-g...

Chili : une solution politique en 2023 ?

La réforme de la constitution chilienne, ouverte à la suite des émeutes de 2019, trouvera-t-elle une issue en 2023 ? Rien n’est moins sûr tant les tensions sont majeures dans un pays qui peine à retrouver son unité.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/chili-une-solution-politiqu...

COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qu’y est !)

Un directeur de Pfizer : « Nous voulons doper le virus »

Pfizer veut rendre le coronavirus « plus puissant » pour activer le développement de nouveaux vaccins contre lui, a déclaré dans une vidéo Jordon Walker – qui s’est présenté sur Linkedin comme directeur des opérations stratégiques mondiales de recherche et développement et planification scientifique ARN chez le groupe pharma Pfizer. Vidéo…

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/un-directeur-de-pfizer/

DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/IMBÉCILLITÉ

Des universitaires flamands et néerlandais lancent une ligne d'assistance contre « l'activisme woke »

Un groupe d'universitaires flamands et néerlandais lance une ligne d'assistance téléphonique baptisée « Hypatia » afin de dénoncer les incidents liés à cette volonté rabique d'étouffement du réel, typique du mouvement woke. Les fondateurs disent qu'ils traiteront les plaintes concernant "la prolifération de l'activisme woke et de la cancel culture au sein des universités et des instituts de recherche. « Vous voulez signaler un incident de type woke? Ou vous avez une autre question ou un commentaire ? Vous pouvez le faire ici : https://www.hypatia-academia.be/ », peut-on lire sur leur site web. Entre autres, Mark Elchardus, Matthias Storme et Paul Cliteur font partie des huit membres principaux d'Hypatia.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/28/d...

Wokisme à l’Université de Yale (États-Unis) : le gouvernement des étudiants suggère aux Blancs de laisser passer les Noirs dans les files d’attente trop longues et de mettre leur manteau à terre pour leur épargner de marcher dans une flaque d’eau

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le gouvernement des étudiants de Yale a envoyé un courriel (ci-dessous) contenant des suggestions sur la manière dont les personnes qui ne sont pas de couleur peuvent contribuer à la « joie noire ». Le premier conseil du Yale College Council (YCC) est de permettre « poliment » aux étudiants noirs de passer devant vous lorsque les files d’attente à la cantine sont trop longues. Le deuxième suggère d’enlever son manteau et de le placer sur une flaque d’eau sur le trottoir pour que « vos amis noirs puissent marcher facilement ». La troisième demande de soutenir les entreprises appartenant à des Noirs dans la ville natale de Yale, New Haven, dans le Connecticut.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/02/04/wokisme-a-luniversit...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Pourquoi les médias occidentaux ont peur de Julian Assange

En se faisant complices de la campagne de diffamation contre Assange, les journalistes peuvent éviter de réfléchir à la différence entre ce que fait Wikileaks et ce qu'ils font.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/02/05/pourquoi-les-medias...

Amende hors norme pour C8, propos délirants de la ministre de la Culture: sale temps pour la diversité

« T’es une merde ». On ne va pas se mentir, il y a des moyens plus courtois de s’adresser à un député de la République. En s’enguirlandant en novembre avec le lui-même souvent discourtois Louis Boyard, de la France insoumise, Cyril Hanouna a transformé son plateau de télévision en loge. Les deux hommes ont en effet eu une explication qu’on a habituellement en coulisses. L’animateur ne s’encombrant pas du langage châtié qu’on use à l’écran. En même temps, c’est le principe de ses émissions, et la quintessence de son style. Qu’on aime, ou pas. L’Arcom, l’ancien CSA, a décidé qu’on ne parlait pas comme ça devant des enfants ou autres téléspectateurs. Soit. Et vient d’infliger 3,5 millions d’euros d’amende à la chaîne C8 pour non maîtrise de son antenne. Pardon ? 3,5 millions d’euros ?

r.news.valeursactuelles.com

https://r.news.valeursactuelles.com/mk/mr/0AhQXYr8imt43WR...

Revue de presse RT du 29 janvier au 4 février 2023

Exercice hebdomadaire de ré/désinformation grâce à Russia Today. Au sommaire cette semaine : la Suède balayée par une vague de faillites ; le fonds de pensions norvégien enregistre de lourdes pertes ; le FMI relève ses prévisions sur l’économie russe ; la guerre chaude ; la corruption au sommet de l’Ukraine ; les relations sino-russes ; de nouvelles sanctions des alliés des américains contre la Russie ; Israël contre l’Iran.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-29-ja...

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ÉCOLOGIE

Le paradoxe de la décarbonisation : atteindre le « net zéro » grâce aux combustibles fossiles

Aujourd’hui, 88 % de la consommation mondiale d’énergie dépend des combustibles fossiles. Ce ratio diminue, bien qu’à un rythme lent de 0,3 à 0,4 % par an au cours des 5 dernières années, avec de grandes différences entre les régions. Par exemple, l’Occident améliore actuellement sa forte empreinte, en partie en consommant des ressources qui proviennent de l’extérieur de son territoire. Parallèlement, la croissance sociale et économique se poursuit et nécessite également davantage d’énergie.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=9043&utm_source=mailpoet&am...

ÉDUCATION

Lettre à une collègue qui ne m’a jamais répondu

Nous reproduisons ici la lettre d’une professeur de français de Seine Saint-Denis, dépitée, et désormais à la retraite, qui répondait en 2019 à une collègue ne comprenant pas pourquoi elle ne se rendait pas à la manifestation contre la réforme des retraites de Marisol Touraine. À quoi bon manifester pour des conditions de travail, quand l’éthique du métier est à ce point piétinée depuis 30 ans ?

causeur.fr

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ÉNERGIE

50 % de nucléaire ? Un objectif vide de sens

Les dernières discussions au Sénat ont « sauvé » l’objectif de 50 % de nucléaire… par rapport à un abandon pur et simple, évidemment. Cela a-t-il un sens ?

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/02/01/449530-50-de-nucl...

ÉTATS-UNIS

Pillage économique à grande échelle par les États-Unis

Savez-vous quel est le point commun entre BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole, mais aussi, Alstom, Alcatel, Total, Airbus, Technip, Siemens, ING, la Royal Bank of Scotland ou encore HSBC ? Ce sont toutes de grosses multinationales, connues dans le monde entier, détentrices de savoir-faire historiques et de technologies inimitables, mais il y a encore autre chose qui les rassemble. Elles ont toutes récemment fait l’objet d’attaques en bonne et due forme, de la part d’un gouvernement étranger, des attaques en justice, parfaitement légales donc, capables de les mettre en difficulté, de perturber leurs activités commerciales, et d’amener leur management à prendre des décisions dangereuses devant l’urgence de la situation. En 20 ans, des dizaines de milliards de dollars d’amendes ont été infligées par les USA à de grandes entreprises, en France mais aussi en Europe, en Asie ou en Amérique du Sud, condamnées à répétition, pour n’avoir pas respecté la législation en vigueur. Mais de quelle législation parlons-nous ? De la loi américaine, bien sûr, qui présente une petite particularité que beaucoup de gens ignorent : elle est en partie extraterritoriale, autrement dit, elle s’applique aussi en dehors du territoire des États-Unis.

Money Radar

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FRANCE

Dans le système Macron, on n’a pas grand-chose à craindre des rigueurs de la loi

Emmanuel Pellerin, est un député macroniste affichant un goût semble-t-il prononcé pour l’usage de la cocaïne, assorties paraît-il d’autres cocktails. Il a fait l’objet récemment de quelques échos concernant son comportement dans les gazettes, et puis tout le monde est passé à autre chose. Pourtant, cette histoire dans ses détails raconte de façon caricaturale le niveau de corruption auquel est arrivé le système Macron élitaire. Lorsque l’on parle de corruption, il ne s’agit pas seulement de l’acception prévue par l’Article 433-1 du Code pénal, que l’on sait présente comme l’ont montré les affaires Alstom et McKinsey. Mais également de tout un ensemble de pratiques qui provoquent une véritable corrosion de l’État et l’emmène peut-être à terme vers la désintégration.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/02/dans-le-systeme-macron-...

Xavier Raufer : « Ces chiffres sont affreux »

Criminologue, Xavier Raufer analyse pour BV la hausse de l'insécurité en 2022 avec les chiffres du ministère de l'Intérieur.

bvoltaire.fr

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GÉOPOLITIQUE

Le syndrome du Reich de Washington… Les plans de guerre s’accumulent de la Russie à la Chine

Cette année s’annonce comme un tournant décisif dans l’histoire du monde. Les ambitions bellicistes inconsidérées des puissances occidentales ne connaissent aucune limite. Alors que Washington et ses sous-fifres impériaux de l’OTAN intensifient la guerre en Ukraine contre la Russie avec la plus grande folie, les dirigeants occidentaux vont également de l’avant pour appâter la Chine avec des provocations et des menaces. Le comportement psychopathe du collectif des soi-disant dirigeants occidentaux montre sans aucun doute que le conflit ukrainien n’est qu’un champ de bataille dans une confrontation mondiale plus vaste.

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La Libye et les intérêts géopolitiques de ses voisins

Depuis le renversement du gouvernement en 2011, la Libye est divisée. Tripoli et l'Occident ont tenté de contrôler la partie orientale du pays, un fief de l' « Armée nationale libyenne » (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Par la suite, le double pouvoir a prévalu et le pays a cessé de fonctionner comme un seul État.

euro-synergies.hautetfort.com

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IMMIGRATION

Migrants : le Conseil de l’Europe appelle l’Italie à supprimer un décret visant à réglementer les opérations des ONG immigrationnistes. Rome dit non

Dans une lettre envoyée le 26 janvier et rendue publique jeudi (2 février), le Conseil de l’Europe (CdE) a appelé l’Italie à supprimer un décret visant à réglementer les opérations de sauvetage de migrants en mer menées par des ONG, qualifiant ce décret de violation du droit international. Le nouveau décret adopté par le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni pourrait potentiellement empêcher les missions de recherche et de sauvetage, a écrit la commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, dans une lettre adressée au ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi.

fdesouche.com

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LECTURE

Le Clan des seigneurs, de Paul-Antoine Martin. Éditions Max Milo. « Cette petite élite est passée de la très noble tâche de servir, à se servir pour mieux asservir »

Ils ne parlent pas aux médias, ils ne sont pas élus, on ne les connait pas et, pourtant, ils ont le pouvoir. Qui sont-ils ? Parce qu’ils ont réussi dans leur jeunesse un concours prestigieux, la République les honore à vie. Elle en a fait son « élite ». Ces hauts fonctionnaires issus des trois plus « grands » corps d’État (Polytechnique, Ponts et Chaussées et ENA) veillent ainsi aux destinées de la nation et à la grandeur de la France. Enfin en théorie… Car la réalité est toute autre : Paul-Antoine Martin, cadre dirigeant dans plusieurs établissements publics a côtoyé cette « noblesse d’État » pendant plus de quinze ans. Au travers de situations édifiantes et vécues, il décrit dans Le Clan des seigneurs leur esprit de caste, leur goût pour les privilèges, et leur comportement de seigneurs. On les imagine veillant aux destinées de la nation, et fiers de la servir ; on les découvre sans vision, opportunistes, cyniques, arrogants, manipulateurs et mercenaires. ils destinent leur loyauté avant tout à leur corps, lequel leur garantira réussite et impunité, quelle que soit leur valeur. Pour l’auteur, cette caste est une catastrophe pour le développement de notre pays et son rayonnement à l’international.

breizh-info.com

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MONDIALISATION

Davos : « Vers un capitalisme de surveillance à la chinoise »

Selon Éric Verhaeghe, fondateur du Courrier des stratèges le point de bascule vers la « 4e société industrielle » basée sur la numérisation se rapproche. Une évolution stimulée par les néo-conservateurs étasuniens et le Forum économique mondial (FEM). Dont le président Klaus Schwab ne cache pas ses liens de plus en plus étroits avec le modèle autoritaire chinois.

covidhub.ch

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OTAN

L’élargissement de l’OTAN : Une erreur fatale

A la fin de 1996, l’impression s’est répandue, ou a été répandue, qu’il avait été décidé, d’une manière ou d’une autre, d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Et ce, en dépit du fait qu’aucune décision officielle ne peut être prise avant le prochain sommet de l’alliance, en juin.

les-crises.fr

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PROCHE-ORIENT

Israël, Palestine, Iran : nouvelle spirale de la mort ?

Depuis le début de l'année, on observe une escalade alarmante de la violence entre Israéliens et Palestiniens, une « spirale de la mort » (le Pape François) qui fait planer le spectre d'une troisième Intifada dans les territoires occupés, où l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas contrôle de moins en moins la situation. Ce ne sont évidemment pas les premiers incidents graves entre les deux communautés, mais les commentateurs s'alarment face à l'ampleur de la violence (plus d'un mort par jour depuis le 1er janvier) et son potentiel d'intensification à cause des éléments radicaux au sein du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahou.

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La Syrie sous le couperet américain : des sanctions qui tuent

Quelque 83 ans après avoir été utilisées contre l’Allemagne en 1940, les sanctions économiques sont devenues l’outil le plus largement utilisé dans l’arsenal de Washington pour contraindre les États adverses. Les sanctions sont devenues une politique parallèle ou alternative aux invasions militaires, en particulier après que le dollar se soit imposé comme la monnaie dominante du monde en étant indexé sur le pétrole en 1975 – et renforcé par l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Cette arme financière et économique américaine a fait souffrir la Syrie pendant des décennies, mais son impact est devenu mortel ces dernières années, en particulier après 2019.

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Gouvernement d’extrême droite en Israël : c’est « business as usual » pour les Émirats Arabes Unis

Pour les Émirats Arabes Unis, rien n’a bougé alors que le nouveau gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’a pas perdu de temps pour mettre en place une politique consacrée à forcer les Palestiniens à renoncer à la notion d’État indépendant et à accepter les règles d’Israël. Les EAU l’ont confirmé quand ils ont reçu une délégation israélienne à Abu Dhabi cette semaine pour discuter de sécurité, énergie, tourisme, éducation, tolérance et sécurité hydrique.

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RÉFLEXIONS

La malédiction de l'Occident et le salut de la Russie, par Alexandre Douguine

Dans la dernière partie de son étude, le philosophe russe tire des conclusions pessimistes sur l'état de la société moderne en Occident et sur les chances de salut de la Russie en se fondant sur une analyse de fond de la nature humaine.

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La théorie du climat existe-t-elle ?

L’esprit critique est à la base de la culture scientifique. Nous allons d’erreurs corrigées en erreurs corrigées, disait Bachelard. Popper, quant à lui, expliquait que la différence entre la science et la religion, c’est la démarcation : le fait de pouvoir falsifier un modèle scientifique, là où la religion procède d’une foi initiale ou d’une révélation. Ici, je conteste le caractère doctrinaire des hypothèses et prévisions incertaines du GIEC. La démarche scientifique commençant dans la liberté de controverse, ouvrons le débat. Le corolaire immédiat de la science, c'est qu'elle ne peut nous enseigner une vérité dogmatique à laquelle se soumettre. Aussi, ceux qui prêchent cette dénaturation de l’esprit scientifique s’appellent des scientistes.

francesoir.fr

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RUSSIE

La guerre en Ukraine (Vidéo n° 25)

Double réinformation : côté économie avec Jacques Sapir, côté militaire avec Sylvain Ferreira. On connaît les remarquables analyses du dernier mais on découvre enfin la réalité économique des sanctions et les changements géoéconomiques provoqués par les sanctions occidentales grâce à Jacques Sapir, toujours aussi précis et clair. Indispensable vidéo.

vududroit.com

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Régis Le Sommier: «Les pro-guerre des plateaux TV n’y connaissent rien!»

Le directeur de la rédaction d’OMERTA était le grand invité d’André Bercoff chez Sud Radio, à son retour de l’Ukraine, sur la ligne de front, côté russe. L’occasion de rappeler que les va t’en guerre des plateaux TV n’ont souvent jamais rien connu de la guerre.

breizh-info.com

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Analyse du soutien apporté par le ministère russe des Affaires étrangères au sommet mondial du Sud organisé par l’Inde

Le ministère russe des Affaires étrangères a récemment répondu à des questions lors d’une conférence de presse sur les performances de la diplomatie de son pays au cours de l’année écoulée. L’une d’entre elles portait sur le rôle envisagé par la Russie au sein du nouveau système d’intégration proposé par l’Inde lors de l’accueil virtuel du tout premier sommet mondial du Sud, le mois dernier. Voici la réponse complète qui a été fournie selon la transcription officielle du ministère des Affaires étrangères

reseauinternational.net

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SANTÉ

Belgique : les professeurs du Conseil de l’Ordre des médecins de Bruxelles contre la vaccination obligatoire des soignants

Retournement de situation en Belgique. Lors d’un symposium organisé samedi 4 février 2023 par le Conseil de l’Ordre des Médecins de Bruxelles et du Brabant Wallon, les professeurs favorables à l’obligation vaccinale, tout comme ceux qui ne le sont pas, ont affirmé qu’il n’y a désormais « aucune raison » d’obliger les soignants à se faire vacciner contre le Covid-19. Une décision unanime « fatale » en raison de l’absence de « résultats probants » quant à l'efficacité des vaccins contre la transmission du virus. Dans ce « Debriefing », nous retrouvons le Dr David Bouillon (photo), médecin généraliste belge, qui était présent à ce symposium. « C’est un ordre régional, mais c’est important car son président est le vice-président de l’Ordre national. Ils sont tous unanimes, y compris les professeurs qui étaient en faveur de la vaccination, pour dire, tous ensemble, qu’il n’y a plus question de penser à l’obligation vaccinale pour les soignants », a-t-il souligné.

francesoir.fr

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Les oubliés du Covid (1ère et 2e partie)

Qu’il s’agisse de l’État, de ses médias, ou bien d’un grand nombre d’opposants à la politique sanitaire, ce sont essentiellement les chiffres de mortalité du Covid qui ont été discutés. Ceci laisse de côté ce qui est le problème le plus massif du covid : celui de la morbidité et des conséquences à long terme. C’est le sujet que nous allons traiter ici en insistant particulièrement sur le problème du covid lon

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/02/03/les-oublies-du-co...

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La sous-déclaration des effets indésirables, angle mort de la politique vaccinale

L’analyse des cas de deux patients-universitaires suggère que les effets indésirables de la vaccination par l’ARN messager contre le COVID-19 sont très largement sous-déclarés. L’absence d’analyse et de prise en compte des effets signalés suggère également que ces injections ne sont pas aussi sûres qu’on le prétend généralement. L’évaluation biaisée des risques et avantages qui en résulte ne peut que produire des recommandations de santé publique mal informées et des décisions politiques erronées, exposant ainsi la population à un risque sous-estimé, en violation du principe de précaution et du droit à un consentement libre et éclairé. Les mécanismes possibles à l’origine de ces effets indésirables soulèvent par ailleurs de sérieuses inquiétudes quant à de nouvelles applications vaccinales de la technologie de l’ARNm.

Le blog de Laurent Mucchielli

Gardasil épisode 1 : Déjà le début de la fin ?

Si vous doutiez encore de la corruption des politiques par les lobbys pharmas, cette nouvelle tentative pour rendre obligatoire le vaccin Gardasil contre les papillomavirus (HPV), soi-disant pour protéger nos enfants contre le cancer du col de l’utérus, doit tous nous alerter. Il y a tellement à dire sur ce produit dont le développement a bénéficié d’une autorisation de développement accélérée = Merck n’a pas eu besoin de tout étudier lors de l’essai mais devait faire les études après la mise sur le marché tout comme pour les injections COVID-19 ! Je vous propose de commencer par les dernières nouvelles : après des années d’utilisation aux US, après des décès et des handicapés à vie, un juge a ordonné le 5 août 2022 l’ouverture du premier grand procès contre Merck qui débutera en février 2023. Les plaignants accusent Merck d’avoir caché les effets secondaires graves de ses vaccins en exagérant les bénéfices, induisant les parents en erreur et extorquant ainsi leur consentement non éclairé.

aimsib.org

https://www.aimsib.org/2023/02/05/gardasil-episode-1-deja...

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TERRORISME

Seymour Hersh : Comment les Etats-Unis ont détruit le gazoduc Nord Stream

Le New York Times l’a qualifié de « mystère », mais les États-Unis ont exécuté une opération maritime clandestine qui a été gardée secrète—jusqu’à maintenant. Journaliste d’investigation américain et lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh a notamment révélé le massacre de Mỹ Lai au Vietnam, les actes de torture à Abou Ghraïb ou le fait que la guerre israélienne de 2006 contre le Liban était planifiée de longue date, et aurait été déclenchée même sans le prétexte de la capture des deux soldats.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/02/08/seymour-hersh-comme...

Quelques corrections aux nouvelles révélations de Seymour Hersh sur le Nord Stream

L’histoire de Hersh est vraie. Le fait que les responsables américains la nient ne signifie rien. Les précédentes révélations de Hersh sur l’espionnage domestique par la CIA, sur le massacre de My Lai, sur la torture à Abu Ghraib, ont également été démenties mais ont finalement toutes été prouvées vraies. L’histoire des gazoducs est tout à fait logique. Malheureusement, il y a certains détails que Hersh, faute d’avoir eu accès aux bonnes informations, a mal interprétés.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/quelques-corrections-aux-no...

UNION EUROPÉENNE

Quand un État est-il vraiment souverain ?

Le récent débat sur l'envoi de chars Leopard à l'armée ukrainienne a une fois de plus mis en évidence l'extraordinaire faiblesse de la (l'ancienne ?) locomotive de l'Europe : l'Allemagne. Ce pays qui était considéré il y a encore quelques mois comme une puissance hégémonique sur le Vieux Continent s'est retrouvé littéralement mis à nu en l'espace de quelques mois et ce, dans plusieurs domaines: le domaine politique (l'instabilité persistante de l'ère post-Merkel), le domaine économique (la dépendance énergétique, la crise industrielle due aux sanctions) et le domaine militaire (l'armée réduite au niveau zéro).

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/02/01/q...

L’IRA (Inflation reduction Act) : un test pour la défense des intérêts économiques de l’UE

Avec l’IRA les Etats-Unis subventionnent massivement une partie de leur économie, faussant ainsi la libre concurrence avec l’industrie européenne. La réponse des pays de l’UE à cet acte de guerre économique est un test pour l’industrie européenne. 

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/reponse-europeenne-a-lira-u...

Vaccin anti-Covid Pfizer : la Commission européenne négocie « secrètement » moins de doses contre un prix unitaire plus élevé

En raison d'un excédent important de doses de vaccin anti-Covid, la Commission européenne mène des discussions, tenues secrètes, avec les laboratoires Pfizer et BioNTech. Reuters a révélé le 27 janvier 2023 que l'exécutif européen négociait une baisse du volume initial prévu dans la commande conclue en mai 2021 avec ces sociétés pharmaceutiques en contrepartie d'une hausse du prix unitaire de la dose. Des eurodéputés dénoncent l'opacité autour de ces nouvelles négociations ainsi que leur mise à l'écart, estimant que cette « politique vaccinale opaque »est le syndrome d’un « problème de démocratie au niveau de l’Union européenne ».

francesoir.fr/

https://www.francesoir.fr/politique-monde/vaccin-anti-cov...

samedi, 11 février 2023

Un nouveau front transversal en Allemagne et un appel à manifester : de Wagenknecht à Gauweiler

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Un nouveau front transversal en Allemagne et un appel à manifester: de Wagenknecht à Gauweiler

Par Sven Egger

Source: https://www.compact-online.de/neue-demo-querfront-von-wagenknecht-bis-gauweiler/?mc_cid=c7f1208ea2&mc_eid=128c71e308

Les nombreuses manifestations pour la paix qui se déroulent sur le sol allemand prennent toujours plus d'ampleur. Sahra Wagenknecht et Alice Schwarzer se mobilisent à leur tour, soutenues entre autres par Reinhard Mey et Peter Gauweiler, un vétéran de la CSU. Indispensable lecture pour tous les amis de la paix : notre édition de Compact-Magazin sur Sahra Wagenknecht "La meilleure chancelière" : https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-12-2022-die-beste-kanzlerin/.

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Enfin, Sahra Wagenknecht et Alice Schwarzer (photo) s'en mêlent aussi. Les deux icônes de la politique de la gauche sincère se mobilisent pour un grand rassemblement devant la porte de Brandebourg le 25 février.

Les revendications principales

La politicienne d'opposition et l'écrivaine ont également lancé une pétition intitulée "Manifeste pour la paix". Ils y demandent la fin des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine et l'ouverture de négociations de paix.

Sur le plateau de Maischberger, Sarah Wagenknecht avait exprimé sa position il y a quelques jours seulement :

"Nous livrons des chars qui doivent tirer sur les soldats russes. Ce n'est pas ainsi que nous mettrons fin à la guerre ! L'Ukraine ne peut pas gagner cette guerre militairement. C'est ce que disent les responsables militaires. La question que je me pose maintenant est la suivante: que pouvons-nous faire aujourd'hui pour mettre fin à cette guerre le plus rapidement possible ? Et ce n'est pas avec des chars de combat et des avions de combat que nous y parviendrons".

Dans le "Manifeste pour la paix", la revendication principale est la suivante:

"Nous, citoyens allemands, ne pouvons pas agir directement sur l'Amérique et la Russie ou sur nos voisins européens. Mais nous pouvons et devons mettre notre gouvernement et le chancelier face à leurs responsabilités et lui rappeler son serment: 'détourner les dommages' du peuple allemand'".

Les revendications de Sarah Wagenknecht et Alice Schwarzer dans le manifeste, ainsi que l'appel à manifester correspondant, sont soutenus par plusieurs célébrités. Parmi les cosignataires, on compte Oskar Lafontaine et quelques anciens politiciens de la SPD, mais aussi Peter Gauweiler, un trublion de la CSU, Jürgen Todenhöfer, un ancien membre de la droite dure de la CDU, Christoph Butterwege, un spécialiste de la pauvreté, Ulrike Guérot, une politologue, les actrices Katharina Thalbach, Jutta Speidel et Hanna Schygulla, ainsi que l'auteur-compositeur Reinhard Mey, qui manquait cruellement à la résistance jusqu'à présent et qui pourrait profiter de l'occasion pour joindre le geste à la parole.

Un coup de pouce à la résistance

L'absence de forces issues du camp patriotique devrait encore changer. Après tout, des personnes issues de ce cercle contribuent largement à la résistance contre la politique de guerre de Baerbock & Co. qui dure depuis des mois, y compris dans la rue.

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Jürgen Elsässer a par exemple écrit dans le numéro consacré à Sahra Wagenknecht du magazine COMPACT :

"Sahra Wagenknecht est la tentation la plus nationale (de la gauche) depuis que le socialisme existe. Son mélange de nitro et de glycérine fait sauter le blocus avec lequel le régime a emmuré toute discussion sur l'islam et l'asile, sur le genre et les trans, sur le cor onav irus et la Russie. Il est difficile pour les bourreaux du politiquement correct de calomnier comme nazie une femme qui, plus que quiconque dans ce pays, est considérée comme une icône rouge".

Et donc, bien sûr, Sahra Wagenknecht et Alice Schwarzer seront également les bienvenues la semaine prochaine au cœur de la capitale bavaroise, lors de la manifestation pour la paix organisée par l'AfD de Munich. Le 18 février, les députés Christina Baum et Petr Bystron ainsi que le directeur de COMPACT Jürgen Elsässer prendront la parole dès 11 heures sur la Karl-Stützel-Platz. En début d'après-midi, nous nous rendrons à la grande manifestation contre le Conseil de guerre de l'OTAN ("Conférence sur la sécurité") sur la magnifique Königsplatz. Cette manifestation est organisée par l'équipe dynamique de München steht auf, une alliance plurielle d'amis de la paix très critiques à l'égard du gouvernement.

Il est à noter que pas un seul représentant du Parti de gauche ne semble pouvoir se résoudre à soutenir la protestation de Sahra Wagenknecht ; en tout cas, des noms comme Gysi et Bartsch ne figurent pas sur la liste des signataires.

Pour en savoir plus sur Sahra Wagenknecht et ses positions raisonnables et dignes d'être soutenues, lisez notre numéro culte "La meilleure chancelière". Indispensable pour tous les amis de la paix ! Commandez ici : https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-12-2022-die-beste-kanzlerin/.

vendredi, 10 février 2023

Chrupalla demande des explications - L'explosion de Nord Stream : Les questions brûlantes de l'AfD

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Chrupalla demande des explications

L'explosion de Nord Stream: les questions brûlantes de l'AfD

Source: https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2023/nord-st...

Suite au rapport d'un journaliste vedette selon lequel les États-Unis et la Norvège auraient fait sauter les pipelines, l'AfD demande des commissions d'enquête. Elle exprime des soupçons inouïs.

BERLIN - Le président du groupe parlementaire AfD au Bundestag, Tino Chrupalla, a demandé la mise en place de commissions d'enquête dans le cadre de l'attentat contre les gazoducs Nord Stream. Selon lui, tant le Bundestag que le Parlement européen doivent examiner si les Etats-Unis et la Norvège ont fait exploser les pipelines. C'est la nouvelle qu'avait diffusée le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh dans un rapport dont la JUNGE FREIHEIT a rendu compte en détail ici : https://jungefreiheit.de/politik/2023/usa-sprengung-nord-stream/ .

Chrupalla a maintenant déclaré : "Les soupçons du lauréat du prix Pulitzer doivent absolument être examinés". Des "commissions d'enquête" doivent maintenant répondre à toutes les questions en suspens. Le Bundestag a "le droit de savoir de quelles connaissances dispose le gouvernement fédéral". Le chef de l'AfD a posé une question inouïe : "Des représentants du gouvernement étaient-ils peut-être au courant de la planification de l'attentat?"

Ce que Hersh écrit sur Scholz, Biden et Nord Stream

Hersh avait écrit: "Après avoir vacillé, Olaf Scholz était désormais fermement installé dans l'équipe américaine". Il faisait référence à une rencontre entre le chancelier et le président américain Joe Biden le 7 février dernier. Lors de la conférence de presse commune, le chef d'État américain avait déclaré à propos de la guerre alors imminente contre l'Ukraine: "Si la Russie envahit l'Ukraine, il n'y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin".

Le président du groupe parlementaire de l'AfD demande maintenant: "La puissance dirigeante de l'OTAN a-t-elle commis une attaque dans les eaux européennes contre des infrastructures critiques vitales de notre pays?". Si tel était le cas, il faudrait se demander si l'Alliance garantit la sécurité en Europe ou si elle ne la met pas plutôt en danger. Le retrait de toutes les troupes américaines en serait la conséquence".

Selon Chrupalla, le Parlement européen devrait rassembler toutes les connaissances des autorités nationales: "Les États européens ne doivent pas se laisser faire par de telles ingérences violentes. Ils doivent encore moins y participer" (fh).

Les États-Unis ont saboté les gazoducs Nord Stream: pas vraiment une surprise

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Les États-Unis ont saboté les gazoducs Nord Stream: pas vraiment une surprise

Par Alexander Schwarz

Source: https://ansage.org/usa-sabotierten-nord-stream-keine-wirk...

Depuis que le légendaire journaliste américain Seymour Hersh, aujourd'hui âgé de 85 ans, a expliqué de manière plausible dans un dossier retentissant que le gouvernement américain était à l'origine du dynamitage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique en septembre dernier, confirmant ainsi le scénario le plus probable de cet acte de sabotage pour les analystes et les observateurs critiques, les médias sociaux sont en ébullition. Selon Hersh, la décision aurait été prise dès la fin 2021, avant l'invasion de l'Ukraine. En juin 2022, des plongeurs de la marine américaine auraient placé des explosifs sur les pipelines dans le cadre de l'exercice de l'OTAN "Baltops 2022", qui auraient ensuite été déclenchés à distance en septembre. L'opération a été ordonnée par le président Joe Biden et menée sous la direction de l'agence de renseignement extérieur CIA, selon Hersh. Des plongeurs de la Marine - et non des membres des forces spéciales - ont été spécialement utilisés pour cette opération, car les opérations secrètes des forces spéciales ne relèvent pas du seul commandement militaire, mais doivent être signalées au Congrès et communiquées à l'avance à ses dirigeants.

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L'annonce faite en janvier 2022 par la sous-secrétaire d'État Victoria Nuland, qui avait menacé de manière éloquente de désactiver le gazoduc (elle avait dit textuellement: "Je veux vous dire très clairement aujourd'hui que si la Russie envahit l'Ukraine, Nord Stream 2 sera bloqué d'une manière ou d'une autre"), aurait été utilisée par la CIA pour faire passer l'opération de sabotage du niveau le plus élevé à celui d'une opération régulière de haute sécurité, évitant ainsi tout contrôle parlementaire. Le pouvoir de décision revenait donc uniquement à Biden.

Des démentis attendus

Sans surprise, le rapport de Hersh, qui s'appuie sur une source interne non identifiée, a été vigoureusement démenti à Washington. La Maison Blanche a fait savoir par l'intermédiaire de la porte-parole du Conseil de sécurité nationale que "c'est totalement faux et une invention totale". La CIA a réagi presque dans les mêmes termes: "Cette affirmation est complètement et totalement fausse". La ministre norvégienne des Affaires étrangères a également déclaré que le rapport était "faux". Cela n'invalide cependant pas la plausibilité de la démonstration de Hersh. De toute façon, l'affaire ne pourra pas être balayée d'un revers de main: Hersh, lauréat du prix Pulitzer, n'est pas n'importe qui, il est considéré comme l'un des reporters les plus célèbres des Etats-Unis. Il a notamment révélé le massacre perpétré par les troupes américaines dans le village vietnamien de My Lai en 1969 et la torture de prisonniers irakiens à la prison d'Abu Ghraib en 2004. Depuis que, tout en conservant son indépendance journalistique, il a révélé à plusieurs reprises des faits dérangeants qui embarrassaient la gauche qui le célébrait jusqu'alors, et qu'il s'est opposé à certains récits officiels - par exemple sur l'assassinat d'Oussama ben Laden ou les attaques au gaz toxique du régime Assad - il a été catalogué, comme c'est souvent le cas aujourd'hui, parmi les "théoriciens du complot".

Dans le cas présent de Nord Stream, Hersh ne spécule pas vraiment, il fournit au contraire un faisceau d'indices convaincants et présente une argumentation extrêmement cohérente et logique. La paternité des explosions du gazoduc par les États-Unis expliquerait également le silence frappant du gouvernement fédéral et de la plupart des médias sur cet acte monstrueux, qui a disparu des gros titres en un rien de temps, comme par magie, alors qu'il s'agissait en fait d'un acte de guerre et que Nord Stream 1 avait été pendant de longues années l'épine dorsale de l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne et l'objet d'un débat politique parfois acharné. Malgré cela, le dynamitage a été et est toujours traité comme un détail par les officiels et les médias.

Pas un sujet pour les médias d'État allemands

Par conséquent, les révélations de Hersh n'ont même pas été mentionnées par le Tagesschau - bien que la chaîne ARD ait salué l'année dernière Hersh comme "une épine dans le pied des puissants", qui "montre à l'opinion publique mondiale le visage hideux des Etats-Unis". Hersh a également été acclamé avec frénésie par Die Zeit. Aujourd'hui, à l'ère de Biden et de la solidarité pro-ukrainienne servile de la gauche allemande et de ses médias de cour, l'extase a apparemment disparu. Indépendamment de l'exposé de Hersh, il est clair que si, comme il l'a affirmé à l'époque, il existait effectivement la moindre preuve de l'implication de la Russie dans l'explosion, le gouvernement allemand l'aurait dénoncée sans relâche. Comme cela n'a pas été le cas et que le sujet a été délibérément minimisé, il ne reste en fait que les États-Unis comme seul pays ayant la volonté, le pouvoir et l'intérêt de détruire les pipelines - d'autant plus qu'un Joe Biden présomptueux avait quasiment annoncé cette mesure devant la presse mondiale en présence du chancelier allemand Olaf Scholz en février 2022 - au grand désarroi de ceux qui avaient planifié l'action, comme le note Hersh. Il est donc impossible de rejeter son rapport et de le placer dans le domaine de la fable aussi grossièrement que l'on tente de le faire aujourd'hui...

 

lundi, 06 février 2023

La solidarité canadienne n'est pas au rendez-vous: pas de gaz naturel liquéfié pour les Européens

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La solidarité canadienne n'est pas au rendez-vous: pas de gaz naturel liquéfié pour les Européens

Source: https://zuerst.de/2023/02/02/mit-der-solidaritaet-kanadas...

Québec/Bruxelles. La solidarité énergétique occidentale ne porte pas très loin. Le Canada offre actuellement un exemple dissuasif de la manière dont les "partenaires" occidentaux ne devraient pas se comporter les uns avec les autres. Le cas: lorsque l'UE a déclaré au printemps 2022 qu'elle renonçait aux livraisons de gaz russe en réaction à la guerre en Ukraine, les gouvernements européens ont vanté le passage au gaz dit GNL (gaz naturel liquéfié) comme une grande alternative. Les Etats-Unis et le Canada, entre autres, ont été évoqués comme fournisseurs pour remplacer les livraisons de gaz russe interrompues.

Alors que l'industrie américaine du GNL a largement profité de l'arrêt de la concurrence russe, le Canada ne veut plus rien savoir de ses promesses d'aide antérieures. Le pays ne veut pas construire de terminaux de transbordement pour le transport maritime de gaz naturel liquéfié vers l'Europe - en raison de la protection du climat.

Pour acheminer le GNL vers l'Europe, il faudrait construire de nouveaux terminaux GNL sur la côte est du Canada. Mais les provinces locales s'y opposent.

Actuellement, les provinces de l'ouest du Canada, la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Saskatchewan, approvisionnent le marché asiatique. De là, le gaz est acheminé par gazoduc vers les États-Unis et ensuite vers l'est du Canada. La côte est ne dispose pas de terminaux pour le transport vers l'Europe.

Les politiciens canadiens ont maintenant clairement indiqué que cela devait rester ainsi. En pleine crise du gaz, le pays passe ainsi à côté d'une énorme opportunité et laisse en même temps tomber l'Europe.

Le comportement de la province de Québec est exemplaire. A l'été 2021, à peine huit mois avant le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement du Québec a décidé de réduire ses émissions de CO2 en utilisant des sources d'énergie à faible teneur en carbone. Il a donc refusé d'autoriser le projet d'exportation Énergie Saguenay LNG, d'un coût de 14 milliards de dollars. Il aurait dû transporter du gaz naturel de l'Ouest canadien vers un terminal de liquéfaction et d'exportation à Saguenay, au Québec. Pour ce faire, un nouveau gazoduc de 780 kilomètres de long aurait été nécessaire depuis le nord de l'Ontario.

François Legault, le premier ministre du Québec, avait initialement soutenu le projet, mais a ensuite changé d'avis. L'une des raisons en était l'opposition locale, dont un groupe d'écologistes politiquement actifs et bruyants. La guerre en Ukraine n'a pas non plus changé la donne. De plus, le Québec a décidé d'interdire toute exploitation de pétrole et de gaz naturel. Cette décision a été prise sept semaines après le début de la guerre en Ukraine.

Pourtant, le 24 mars, le Canada a participé à une réunion avec l'Agence internationale de l'énergie et a explicitement promis d'aider l'Europe à remplacer les approvisionnements russes en charbon, pétrole et gaz naturel. Le ministre canadien des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a déclaré : "Le Canada a la capacité d'augmenter ses exportations de pétrole et de gaz jusqu'à 300.000 barils par jour d'ici 2022 afin de renforcer la sécurité énergétique mondiale après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Par conséquent, "le Canada étudie les possibilités de remplacer le gaz russe par du GNL canadien, suite à la demande de pays européens".

Les promesses sont restées lettre morte. La solidarité du Canada avec ses partenaires européens ne porte pas loin (mü).

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Scholz seul en Amérique latine

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Scholz seul en Amérique latine

L'Argentine et le Brésil ne veulent pas s'engager dans la guerre en Ukraine

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/scholz-allein-in-lateinameri...

Lors de sa tournée en Amérique latine, Olaf Scholz ne parvient pas à rallier ses hôtes à la cause de la guerre en Ukraine. Au contraire, le chancelier allemand essuie rebuffade sur rebuffade. L'Argentine, par exemple, ne veut pas - contrairement à la République fédérale - livrer d'armes à l'Ukraine. Lors d'une conférence de presse commune avec Scholz, le président argentin Alberto Fernandez a répondu à la question d'un journaliste: "L'Argentine et l'Amérique latine n'envisagent pas de fournir des armes à l'Ukraine ou à tout autre foyer de conflit".

Lorsque Fernandez parle de "l'Argentine et de l'Amérique latine", il ne s'agit pas de l'arrogance d'un politicien en mal de reconnaissance. Car en réalité, les pays d'Amérique latine n'ont pas le moindre intérêt à se laisser entraîner dans la guerre américano-russe par procuration en Europe de l'Est.

Scholz a dû s'en rendre compte lors de son passage au Brésil. Plus encore, Scholz s'est fait rembarrer par le nouveau président brésilien Luis Inacio Lula da Silva. Celui-ci a clairement indiqué que le Brésil ne fournirait pas de munitions pour les chars allemands que l'Allemagne livre à l'Ukraine. Lula da Silva s'est plutôt prononcé en faveur de négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine, dans lesquelles son pays et la Chine devraient jouer un rôle important de médiateur.

 

dimanche, 05 février 2023

Armes à l'Ukraine, réindustrialisation des États-Unis et désertification de l'Europe

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Armes à l'Ukraine, réindustrialisation des États-Unis et désertification de l'Europe

par Giacomo Gabellini

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/armi-all-ucraina-... 

Le 20 janvier, les 40 pays réunis sur la base de l'OTAN à Ramstein ont défini la quantité et le type de systèmes d'armes à fournir à l'Ukraine. Plus précisément, les États-Unis se sont engagés à livrer des systèmes mobiles Avenger, des véhicules à roues Stryker, Mrap et Hummer, des véhicules blindés M-2 Bradley et près de 300.000 munitions pour les canons dont ils sont équipés, des missiles antichars Tow, des munitions pour les systèmes Nasams et Himars, des mines antipersonnel Claymore M-18 et des dizaines de milliers de munitions d'artillerie de 105, 120 et 155 mm. La contre-valeur - 2,5 milliards US$ - des armes envoyées dans le cadre de ce nouveau paquet porte le montant total de l'assistance militaire fournie par les États-Unis à l'Ukraine à quelque 24,7 milliards US$. Dans le calcul, il faudra également inclure les 31 chars M-1 Abrams de fabrication américaine qui, selon les déclarations du Pentagone et du président Biden, devraient arriver en Ukraine à l'automne 2023.

Tout aussi impressionnante est la quantité de soutien fournie par la Grande-Bretagne, qui comprend 14 chars Challenger-2, des véhicules blindés Crarrv, des chenillettes de combat Bulldog et Spartan, des hélicoptères Sea King, des drones, des missiles Starstreak, Araam et Brimstone, des obusiers automoteurs de 155 mm et divers types de munitions.

Autour de la Pologne, cependant, un grand nombre de chiffres émergent, à commencer par ceux relevant des pays baltes : l'Estonie a prévu d'envoyer des obusiers de 155 et 122 mm, ainsi qu'un grand nombre de munitions et d'armes antichars; la Lettonie s'est engagée non seulement à fournir des missiles Stinger, des hélicoptères Mi-17, des drones, des mitrailleuses et des pièces détachées, mais aussi à former 2000 soldats ukrainiens supplémentaires, qui seront déployés dans les pays baltes. 2000 soldats ukrainiens en plus des 1000 formés l'année dernière, tandis que la Lituanie enverra des canons antiaériens de 40 mm, des hélicoptères Mi-8 et des pièces de rechange.

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La contribution de la République tchèque porte sur la fourniture d'obusiers automoteurs de 155 mm, tandis que celle du Canada concerne la livraison de 200 véhicules Senator, plus une batterie de défense aérienne Nasams. Les Pays-Bas, pour leur part, ont mis deux batteries Patriot à la disposition de l'Ukraine, tandis que la Suède, qui voit ses perspectives d'adhésion à l'OTAN contrariées par le veto provisoire de la Turquie, a prévu d'envoyer des véhicules chenillés Cv-90, des obusiers de 155 mm et des lance-roquettes Nlaw. La Finlande, dont l'appartenance à l'Alliance atlantique ne tient également qu'à un fil, s'est contentée de préciser la contre-valeur (400 millions d'euros) des équipements de guerre livrés à Kiev sans entrer publiquement dans les mérites des types d'armes fournis. Un peu comme l'Italie, qui n'a pas fourni de détails sur l'assortiment du dernier paquet d'assistance militaire à l'Ukraine, qui devrait néanmoins inclure le système de défense aérienne Samp-T. Le Danemark, au contraire, est même allé jusqu'à se priver de ses 19 canons automoteurs Caesar de 155 mm qui avaient été commandés à la France pour remplacer les obusiers du même calibre déjà livrés à l'Ukraine au cours des mois précédents. "C'est le premier cas dans lequel une armée de l'OTAN s'est totalement privée de ses capacités dans un secteur spécifique (en l'occurrence l'artillerie) afin de fournir tous ses moyens à Kiev", souligne 'Defence Analysis'.

Le cas du Danemark est un cas extrême mais très révélateur des énormes difficultés que rencontrent tous les États membres de l'OTAN se rangeant du côté de Kiev pour faire face au rythme effréné du conflit russo-ukrainien. C'est-à-dire une guerre sensiblement symétrique, compte tenu de la contribution décisive en termes militaires et de renseignement assurée à l'Ukraine par l'Alliance atlantique, et d'une très haute intensité, impliquant une gigantesque profusion de moyens et de ressources. Selon les confidences faites par un représentant de haut rang de l'OTAN au "New York Times" concernant la situation le long de la "ligne de contact" dans le Donbass au cours de l'été 2022, les Ukrainiens tiraient quelque chose comme 6000 à 7000 obus d'artillerie par jour ; les Russes, 40.000 à 50.000. Au cours des 20 ans d'opération militaire de l'OTAN en Afghanistan, pas plus de 300 obus d'artillerie par jour ont été tirés. Actuellement, avec ses 15.000 obus d'artillerie fabriqués chaque mois, même le puissant "complexe militaro-industriel" américain ne peut suivre le rythme du conflit. Sans parler des nations européennes, dont la production industrielle inadéquate à des fins de guerre les a obligées à puiser dans les réserves stratégiques au point de mettre en péril leur propre capacité défensive pour satisfaire la demande insatiable d'armes de Kiev. En fait, ce n'est pas seulement la "ferraille" qui est sacrifiée, dont les composants sont néanmoins prélevés pour être recyclés en pièces détachées pour des moyens plus avancés, mais aussi des systèmes d'avant-garde à disponibilité limitée comme les Samp-T italiens. Sans parler des chars d'assaut ; à la veille du déclenchement de la guerre, l'Allemagne, la France et l'Italie réunies disposaient de moins de 4000 chars (dont 800 opérationnels), contre plus de 10.000 (dont 3.330 opérationnels) en possession de la Russie.

Le point de vue des États-Unis (MILITAIRE)

Ce n'est pas une coïncidence si les États-Unis ont mis en œuvre la fabrication ex-nihilo de chars Abrams destinés à l'Ukraine, conformément au double objectif de fortifier le très influent "complexe militaro-industriel" et de préserver en même temps les stocks de systèmes d'armes jugés vitaux pour la gestion d'autres crises internationales telles que celle centrée sur Taïwan. Combinée à la désarticulation des chaînes d'approvisionnement mondiales qui s'est produite à la suite de la pandémie de Covid-19, la nécessité de réapprovisionner les arsenaux ukrainiens a également entraîné l'accumulation de retards importants dans la fourniture de matériel de guerre à Formose. Il est question de livraisons manquantes d'une valeur totale de 14,2 milliards US$, notamment des chasseurs F-16, des avions de reconnaissance Ms-110, des obusiers Paladin et des missiles Patriot, Stinger, Harpoon et Slam-Er.

Cela crée les conditions d'une augmentation substantielle de la production industrielle que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a réclamée avec force, non seulement pour soutenir l'effort militaire ukrainien, mais aussi pour reconstituer les réserves stratégiques des États membres de l'Alliance atlantique, étant donné l'épuisement des stocks de systèmes d'armes, de munitions et de pièces détachées de fabrication soviétique à envoyer à Kiev. C'est la direction déjà prise par les membres européens de l'OTAN, qui ont voté de manière compacte pour aligner les dépenses militaires sur la limite minimale du Pacte atlantique (l'Allemagne a même voté une augmentation de 100 milliards d'euros des dépenses militaires). Les entreprises de guerre du "vieux continent" telles que Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall et Leonardo-Finmeccanica ont également déménagé, organisant une augmentation de la production de chars et de radars dans le sillage des excellents résultats obtenus après le déclenchement du conflit russo-ukrainien.

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Mais pour que le conflit prenne une tournure solidement favorable à Kiev, un effort généralisé beaucoup plus intense est nécessaire, impliquant avant tout une ponction drastique et continue des ressources vers le secteur de la défense pour la faire accepter par une opinion publique appauvrie qui adhère de moins en moins à la ligne de confrontation avec la Russie promue par l'OTAN. En date du 24 février 2022, plus précisément, l'UE a envoyé des fournitures militaires à l'Ukraine pour un montant d'environ 30 milliards d'euros. Toutefois, ce montant pourrait atteindre environ 50 milliards si la structure de l'UE respectait l'engagement pris par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de livrer à Kiev des équipements de guerre d'une valeur de 18 milliards d'euros d'ici 2023.

L'Union Européenne acculée

D'autre part, la fourniture de matériel de guerre capable de mettre l'Ukraine en mesure de résister au choc russe présuppose le parfait fonctionnement de chaînes d'approvisionnement adéquates pour l'Union européenne. La dépendance nette à l'égard de l'étranger pour l'accès aux matières premières, combinée à l'éviction du fournisseur principal russe, oblige le "complexe militaro-industriel" du "vieux continent" à s'engager dans une recherche effrénée de canaux alternatifs, ce qui se traduit par des délais de livraison plus longs - que l'Ukraine ne peut absolument pas se permettre - et une augmentation des pressions inflationnistes sur les matières premières destinées à se décharger inexorablement sur les coûts de production.

Les difficultés colossales auxquelles est confrontée l'industrie européenne de l'armement et le rapport de force déséquilibré au sein de l'OTAN laissent penser que le "keynésianisme militaire" prévu par l'Union européenne se traduira par un déluge de systèmes d'armes américains sur le "vieux continent" qui, combiné à l'afflux massif de gaz naturel liquéfié américain à des prix exorbitants, contribuera à corriger le lourd déséquilibre commercial entre les deux côtés de l'Atlantique. L'augmentation du prix de l'énergie et des matières premières prive le "vieux continent" de sa compétitivité et pousse les industries européennes à déplacer leur production vers les États-Unis, où le coût beaucoup plus faible des intrants est combiné à des incitations à la délocalisation nationale fournies par des réglementations telles que la loi sur la réduction de l'inflation, adoptée par le Congrès et promulguée par Biden en août 2022.

La réindustrialisation des États-Unis semble donc passer par le sacrifice des vassaux européens qui, hormis quelques protestations tardives et insignifiantes, assistent passivement non seulement à leur propre désertification manufacturière, mais aussi à une sortie incessante de capitaux qui a ponctuellement atténué - de près de 2000 milliards de dollars en seulement huit mois - la position financière nette américaine. L'instauration d'un climat financièrement défavorable sur le théâtre européen à la suite du conflit russo-ukrainien, que les États-Unis ont fomenté par tous les moyens à leur disposition, a en effet stimulé la sortie de liquidités du "vieux continent". En septembre, Isabella Rosenberg de Goldman Sachs a souligné que l'Europe avait perdu des capitaux d'investissement de manière ininterrompue pendant 24 semaines, dont une grande partie avait été redirigée précisément vers le "refuge" américain en réduisant ses engagements à l'étranger.

La revue de presse de CD - 05 février 2023

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La revue de presse de CD

05 février 2023

EN VEDETTE

Peines de prison ferme : quelle exécution ?

Une analyse approfondie des derniers chiffres du ministère de la Justice (2016-2020) permet d’obtenir deux estimations sur l’exécution des peines de prison ferme :
• 41 % des « condamnés ferme » ne mettent pas réellement les pieds en prison. Leur peine est généralement courte et aménagée d’emblée. Pourtant, elle est considérée comme « exécutée ». Ces condamnés échappant totalement à la prison sont parfois des délinquants « récidivistes ».
• Un « condamné ferme » effectue, en moyenne, 62 % de la durée de sa peine en prison ferme. Pendant le temps d’aménagement de leur peine, certains commettent de nouvelles infractions. C’est par exemple le cas, récemment, du prédateur sexuel « Florian » ou du chauffard « Kevin ».
Cette étude rappelle le fonctionnement de l’aménagement des peines, organisé par la législation : « bracelet électronique », libération conditionnelle, réductions de peine etc. Elle décrypte un lexique pénal souvent trompeur pour le grand public. L’étude se conclut par des recommandations, notamment celle de réduire considérablement l’aménagement des peines de prison ferme et celle de consulter les victimes.

institutpourlajustice.org

https://www.institutpourlajustice.org/publications/etudes...

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ASIE

Cachemire, guerre interminable dans une région fracturée. Entretien avec Olivier Guillard

Depuis la partition des Indes en 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire. Après trois guerres ouvertes (1947-8, 1965 et 1999), le conflit dure toujours dans cette région fracturée, mais on l’oublie souvent. 

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/cachemire-guerre-interminab...

CHINE

Le renseignement français a percé les derniers secrets de la mafia chinoise

Alliances avec les autres mafias et les trafiquants, contournement de la douane, économie grise… Une note fouillée du renseignement criminel et douanier qu’Europe 1 a consultée, lève le voile sur le commerce de la diaspora chinoise au service de la criminalité organisée. 

europe1.fr

https://www.europe1.fr/international/info-europe-1-le-ren...

L’extraterritorialité chinoise, la prochaine menace?

Comme les États-Unis depuis les années 1990, la Chine commence à utiliser le droit extraterritorial pour défendre ses intérêts dans l’arène internationale. Recherchant l’équilibre entre coercition et attractivité, le PCC développe un arsenal juridique puissant.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/lextraterritorialite-chinoi...

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DÉCONSTRUCTION

Wokisme dans le journalisme aux États-Unis : « Le consensus parmi les jeunes journalistes est que nous avons tout faux », « L’objectivité doit disparaître »

De plus en plus, les journalistes, les rédacteurs en chef et les critiques des médias affirment que le concept d’objectivité journalistique est une déformation de la réalité. Ils soulignent que cette norme a été dictée pendant des décennies par des rédacteurs en chef masculins dans des salles de rédaction majoritairement blanches et qu’elle a renforcé leur propre vision du monde.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/02/01/wokisme-dans-le-jour...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

L'effacement de la réalité

Après avoir supprimé un grand nombre de profils gênants ou modifié astucieusement leurs programmes au cours des derniers mois, après avoir transformé l'« incendie d'Odessa » en accident domestique, après avoir changé la paternité des missiles ukrainiens de manière ad hoc lorsque cela servait à soutenir une thèse de l'OTAN, la dernière initiative brillante dont nous avons été témoins consiste à faire libérer Auschwitz non pas par l'Armée rouge, mais par une armée ukrainienne autoproclamée. Espérons qu'une liste des miracles accomplis par Zelenski en faveur de sa canonisation suivra prochainement.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/02/02/l...  

NewsGuard force un site à supprimer des articles en raison de références au nazisme en Ukraine

NewsGuard, un organisme de notation des sites d’information, fondé et dirigé par le journaliste néoconservateur Steven Brill, jouit d’une confiance suffisante auprès de certains lecteurs en ligne pour que, lorsque NewsGuard a menacé de dégrader la note d’un certain site d’information sur NewsGuard à moins que le site ne retire tous mes articles, le site a retiré tous mes articles.

reseauinternational.net

https://reseauinternational.net/newsguard-force-un-site-a...

Revue de presse RT du 22 au 28 janvier 2023

Exercice hebdomadaire toujours salutaire de ré/désinformation proposé par Russia Today. Au sommaire : les conséquences économiques du conflit en Ukraine pour l’Allemagne ; les problèmes internes de l’UE ; les nombreux accords entre la Russie et le Pakistan et certains pays asiatiques ; la guerre chaude en Ukraine ; l’UE augmente ses livraisons d’armes ; la probable extension du domaine de la guerre en Europe ; la corruption en Ukraine ; les persécutions ukrainienne contre l’Église orthodoxe ; la nouvelle guerre froide.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-22-au...

ÉNERGIE

Après le brut, le diesel : l’embargo de l’UE et le plafonnement des prix du G7 contre les produits pétroliers d’origine russe

La seconde partie du 8ème paquet de sanctions de l’UE introduit un embargo des pays membres visant les produits pétroliers d’origine russe importés par voie maritime. L’embargo entrera en vigueur le 5 février 2023, simultanément au mécanisme du price cap du G7 (dont les montants varieront selon les produits et ne sont pas encore, au 22 janvier, déterminés).

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/apres-le-brut-le-diesel-l-embar...

ÉTATS-UNIS

L’axe Chine-Russie: une insurrection structurelle contre l’Occident?

L’axe Chine-Russie allume les feux d’une insurrection structurelle contre l’Occident dans une grande partie du reste du monde. Ces feux visent à « faire bouillir lentement la grenouille » [endormir la méfiance, NdT].

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/l-axe-chine-russie-une-insurrec...

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FRANCE

500 jours sans salaire ni indemnités pour les soignants non vaccinés!

Ce 28 janvier est le 500ème jour de suspension pour les soignants et assimilés – médecins, infirmiers, pompiers, personnels administratifs – privés de salaire et d’indemnités de chômage parce qu’ils n’ont pas voulu se faire vacciner contre le Covid. Les réseaux sociaux bruissent de témoignages poignants (#500JoursDeSuspension) de ces milliers d’hommes et de femmes sans ressources ni statut social depuis le 15 septembre 2021.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/500-jours-sans-salaire-...

Une crise de la norme infecte notre droit

C’est le modèle sociétal qui doit être questionné si l’on souhaite réellement lutter contre cette inflation normative qui va jusqu’à éteindre l’initiative individuelle.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/01/30/449371-une-crise-...

Le mystère de la baisse du chômage

Emmanuel Macron avance que la France serait en situation de quasi plein emploi pour justifier sa politique économique. La publication des chiffres du chômage ne fait plus l’objet de commentaires dans la classe politico-médiatique comme autrefois. Philippe Murer dénonce une vaste fumisterie.

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Jeux Olympiques 2024 à Paris: une fête ou une folie?

La dimension sécuritaire était absente du projet présenté par le Comité olympique français et la Ville de Paris pour décrocher l'attribution des prochains Jeux de 1924. Aujourd'hui garantir le bon déroulement de cette manifestation gigantesque est « mission impossible ».

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GAFAM

ChatGPT : commérages banals ou intelligents?

La révolution définitive qui changera la face du Monde pour ce qui reste d’éternité est désormais le babillage avec un robot d’intelligence artificielle qui accède à des zillions d’informations et de connexions entre elles pour produire des textes à propos de tout et n’importe quoi. Les uns présentent cela comme le fin du fin de la puissance prométhéenne, les autres comme une finesse de plus dans l’anéantissement de la fantaisie humaine.

Le blog de Michel de Rougemont

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GÉOPOLITIQUE

La Pologne, « Hyène de l’Europe » ?

Nous traduisons ci-dessous un article de l’ex-Capitaine de la Bundeswehr Wolfgang Effenberger. Sans sa préface et quelques passages non traduits ici eu égard à l’évolution rapide des évènements depuis sa première parution, l’article de Effenberger figure au complet sur le site allemand Apolut.net. Il pointe notamment le dangereux aventurisme et revirements de la Pologne, « disparus » des livres d’histoire. Tout persuadés qu’ils le sont que le Reich américain tiendra Mille Ans, agitant devant l’Allemagne des demandes de réparations dénuées de tout fondement, les dirigeants polonais actuels semblent avoir autant décroché de la réalité qu’en 1938. Caressent-ils le rêve de dévorer non seulement l’Ukraine occidentale, mais aussi de vastes territoires en Allemagne orientale ? On peut le penser. Détail intriguant, le Colonel Douglas MacGregor a déclaré dans un interview le 31 janvier 2022 que la Pologne « L’Armée polonaise pourrait envahir l’Allemagne demain matin et la conquérir en une semaine ».

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IMMIGRATION

La France subit plus que jamais la déferlante de l’immigration

Ce sont les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur : le nombre de titres de séjour et d’asile délivrés en France a fait en 2022 un bond de 17 % par rapport à 2021 : plus de 300 000 titres accordés en un an. Il s’agit donc d’immigrés légaux, auxquels sont conférés, avec le titre de séjour, des droits sociaux, diverses allocations et la sécurité sociale. 108.000 titres de séjour, soit plus du tiers, ont été attribués à des étudiants et 52.000 titres ont été délivrés pour raison économique. Combien d’illégaux sont arrivés dans le même temps et combien d’étudiants finiront par grossir leurs rangs ? Le ministre de l’Intérieur avait avancé le chiffre de 700.000 clandestins il y a un an. Leur nombre n’a pu qu’augmenter parallèlement à celui de l’« immigration choisie » qui a crû de +31% s’agissant des autorisations de séjour accordées pour la première fois (18.000 en 2022) et de +8% pour les renouvellements (plus de 32.000).

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LECTURE

Présentation de Multipolarité au XXIème siècle et de L'Europe, la multipolarité et le système international. Age planétaire et nouvel ordre mondial, par Irnerio Seminatore

L'ambition de ces deux publications sur la multipolarité, le tome 1 au titre La Multipolarité au XXIème siècle et le tome 2 : L'Europe, la Multipolarité et le Système international. Age planétaire et nouvel ordre mondial, a été d'avoir essayé de dresser une vue d'ensemble sur la politique mondiale à l'époque où nous vivons. Et cela, sous l'angle d'une pluralité de structures de souverainetés et donc d'équilibre des forces, mais également et surtout de l'antagonisme historique entre puissances hégémoniques et puissances montantes et donc d'un certain ordre politique et moral. On y repère ainsi les deux aspects principaux de tout narratif historique, l'acteur et le système, qui se projettent sur la toile de fond de l'action historique.

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Déserts, pics et glace. La vie extraordinaire d'Ardito Desio, l'indomptable

À la fin des années 1980, à l'époque où j'étais jeune rédacteur, j'ai interviewé Ardito Desio. Il avait alors presque quatre-vingt-dix ans (il est né à Palmanova le 18 avril 1897) et je pensais trouver un grand-père un peu sénile qu'il fallait expédier avec quelques questions et quelques compliments standard - bravo, bravissimo, prenons une photo, saluons les lecteurs, etc... - mais au lieu de cela, j'ai découvert un personnage fascinant, extraordinaire, digne de la plume de Verne. Une surprise et une leçon de vie. En cette morne après-midi milanaise, le professeur m'a raconté, avec l'enthousiasme et le brio d'un jeune de vingt ans, de nombreuses histoires. Elles étaient toutes magnifiques. J'étais cloué à mon fauteuil en écoutant le récit de ses explorations autour du monde et ses descriptions très précises des mondes et atmosphères passés. L'Afrique italienne à la fin de son histoire et l'Asie du « Grand Jeu » de Kipling. Puis la Birmanie, la Perse, l'Himalaya, l'Antarctique. Déserts, montagnes, glace, sommets, sable, froid, chaleur. Passions et études. Tant d'études. Tant de passion.

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PROCHE-ORIENT

Qatar : Un émirat puissant et fragile

L’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar a concentré l’attention des médias du monde entier sur cette petite presqu’île du golfe Persique. Ce richissime émirat gazier, souvent décrié pour son soutien à l’organisation islamiste des Frères musulmans et pour la maltraitance infligée aux travailleurs qui œuvrent sur ses chantiers de construction, révèle en effet de nombreuses complexités. Explications par notre collaborateur, qui a vécu trois ans sur place.

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Derrière les discours menaçants, l’administration Biden reste très docile avec l’Arabie saoudite

Une fois les élections de mi-mandat terminées, toute mention de la responsabilité de MBS a disparu, et en fait, Biden semble maintenant le servir.

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RÉFLEXIONS

Des fous dans une Europe folle

Avez-vous entendu que la Finlande, criblée de dettes, jette seulement quatre cents millions d'euros dans le trou noir ukrainien ? Pas un seul sage de l'économie en Finlande, et encore moins un politicien du pays, ne souffle mot en public sur ce don qui relève de la folie. Une fois de plus, les imbéciles montrent leur stupidité au reste du monde, sans oser émettre ne serait-ce qu'une critique modérée sur la distribution insensée de l'argent public.

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RUSSIE

Russie/UKraine. Régis Le Sommier : « Les pro-guerre des plateaux TV n’y connaissent rien ! »

Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d’OMERTA, était le grand invité d’André Bercoff chez Sud Radio, à son retour de l’Ukraine, sur la ligne de front, côté russe. L’occasion de rappeler que les va t’en guerre des plateaux TV n’ont souvent jamais rien connu de la guerre.

breizh-info.com

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Sergueï Lavrov : en Ukraine, l’OTAN œuvre à la « solution finale » de la question russe

Discours et réponses aux questions des médias de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d’une conférence de presse sur les résultats de la diplomatie russe en 2022, Moscou, 18 janvier 2023.

lecridespeuples.fr

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SANTÉ

Le CDC publie enfin les analyses des effets indésirables pour les vaccins Covid

L’analyse des signaux de sécurité VAERS [Système de notification des événements indésirables liés aux vaccins] du CDC [Centre pour le contrôle et la prévention des maladies] basée sur les rapports du 14 décembre 2020 au 29 juillet 2022 pour les vaccins mRNA COVID-19 montre des signaux de sécurité clairs pour le décès et une gamme d’événements indésirables (EI) thrombo-emboliques, cardiaques, neurologiques, hémorragiques, hématologiques, du système immunitaire et menstruels très préoccupants chez les adultes américains. Par le Professeur israélien Josh Guetzkow.

reseauinternational.net

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UKRAINE

Halte au Feu ! (et mort aux c.. !)

Il ne s’agit plus d’une « Opération militaire spéciale » mais d’une véritable guerre. Les objectifs en sont étendus et les moyens aussi. Considérablement. Moscou a pris le mors aux dents devant l’ampleur du soutien occidental au malheureux proxy ukrainien dont le Kremlin a aussi sous-estimé l’héroïsme des troupes et le nationalisme de la population au printemps dernier.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/halte-au-feu-et-mort-aux-c/

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Chars en Ukraine : complications à venir

Cette vision idéalisée du char est porteuse de bien davantage de problèmes que de solutions, dont les bénéficiaires apparents risquent de faire les frais durables.

contrepoints.org

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UNION EUROPÉENNE

L’Europe lutte contre une pénurie dramatique de médicaments

Dans l’ensemble de l’UE, les produits pharmaceutiques courants tels que les antibiotiques et les analgésiques pour enfants sont en rupture de stock. Depuis la fin de 2022, les pays de l’UE ont fait état de difficultés considérables pour se procurer des produits pharmaceutiques essentiels, la majorité d’entre eux connaissant désormais des pénuries.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2023/02/01/leurope-lutte-contr...

L’Occident contre le reste du monde : c’est l’heure du divorce !

Dmitry Orlov : « J’interromps notre programme régulier pour vous apporter un flash d’information en provenance de la conférence de Davos qui se déroule actuellement. Plus de 2700 participants sont présents, sans aucun Russe, Chinois ou Iranien, et bien que des délégations de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis soient présentes, leur nombre n’est pas comparable à celui des années précédentes. »

lesakerfrancophone.fr

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vendredi, 03 février 2023

Qu'en est-il de nos oeuvres d'art pillées par les Français entre1794 et 1814 ?

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Qu'en est-il de nos oeuvres d'art pillées par les Français entre 1794 et 1814?

par Jan Huijbrechts       

Source: https://palnws.be/2023/02/wat-met-de-franse-roofkunst/

Vous ne pouviez vraiment pas manquer le coche ces derniers mois. Qu'il s'agisse d'objets d'art volés au Congo pendant la période coloniale ou du livre très médiatisé du journaliste d'investigation Geert Sels sur les œuvres d'art pillées par les nazis... Le thèmes des oeuvres d'art pillées au cours de l'histoire est à la mode... Il est donc quelque peu étrange qu'entre-temps, un silence assourdissant se soit abattu sur les oeuvres qui ont été pillées dans nos régions par des occupants étrangers au cours des siècles. Cela s'est produit à une échelle sans précédent et de manière systématique pendant l'occupation française (1794-1814).

Dans le sillage des armées françaises, trois commissions pénètrent dans nos régions immédiatement après la bataille de Fleurus (26 juin 1794) pour recueillir "tous les monuments, toutes les richesses, toutes les connaissances concernant les Arts et les Sciences, pour en enrichir la République". Ils ont été dirigés par le marchand d'art parisien Lebrun - un grand connaisseur de la peinture baroque flamande - qui s'est lui-même inspiré du guide de voyage culturel Voyage Pittoresque de la Flandre et du Brabant publié par Jean-Baptiste Descamps en 1769. Avec ce guide à la main, les membres du comité, dont l'architecte et peintre renommé Charles de Wailly et l'illustrateur Pierre-Jacques Tinet, ont parcouru villes et campagnes à la recherche de précieux butins. Selon le rapport de Tinet, il a confisqué lui-même 73 œuvres d'art. Mais cela ne s'est pas arrêté là.

Le vol d'artefacts dans nos régions reste malheureusement encore trop souvent sous le radar

La commission dans laquelle siégeaient les peintres Jacques-Luc Barbier et Antoine Léger a encore aggravé la situation. Ils ont commencé leur mission à Anvers le 31 juillet 1794. Là, ils ont saisi une cinquantaine de tableaux en à peine une semaine. De là, ils se sont rendus à Malines, Lierre, Bruxelles, Louvain, Alost, Gand et Bruges, entre autres, où ils ont volé une quarantaine d'autres œuvres. Les œuvres d'art pillées ont été rassemblées à Bruxelles d'où, entre septembre 1794 et février 1795, pas moins de sept transports sont partis pour "la douce France" .....

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Quelques-unes des oeuvres d'art pillées, jamais restituées et entreposées dans des musées dont les direction pratique le recel.

Louvre

La plupart de ces œuvres ont fini au Louvre. Un "Jugement dernier" de Jacob Jordaens, deux toiles de Frans Francken et une "Crucifixion" de Caspar de Craeyer y sont encore accrochés aujourd'hui. Mais on trouve aussi des œuvres pillées ailleurs en France. La "Vision de Dominique" de Pieter Paul Rubens, par exemple, est exposée au Musée des Beaux Arts de Lyon. Une autre de ses œuvres se trouve à Lille. La "pêche miraculeuse", un autre chef-d'œuvre de Caspar de Craeyer, est également accrochée à Lille, tandis que le "Saint Sébastien" de Wenceslas Co(e)bergher, qui avait été volé dans la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, se trouve désormais au Musée des Beaux Arts de Nancy. Un Antoon Van Dyck est accroché à Caen, et pour admirer un bel Otto Venius, il faut aller à Bordeaux.

Les troupes françaises ont d'ailleurs appliqué plus tard la même recette en Italie et en Égypte, par exemple, dont l'obélisque de Louxor sur la place de la Concorde à Paris est un témoignage durable. Alors que le pillage d'œuvres d'art en Italie et en Égypte a fait et fait encore l'objet d'une attention mondiale, le vol d'objets d'art dans nos régions est malheureusement encore trop souvent resté et demeure sous le radar. Une petite partie des œuvres d'art et des artefacts pillés ont été récupérés par Guillaume Ier après la chute de l'empire napoléonien en 1815, mais après cela, les choses sont devenues bien calmes dans ce dossier.

Pas de commission de suivi

Ce n'est qu'en 2015 que la secrétaire d'État de l'époque, Elke Sleurs, a fait dresser par l'Institut royal du patrimoine culturel un inventaire des 188 œuvres d'art pillées. Après une enquête juridique exploratoire, - malheureusement - aucune autre mesure n'a été prise, par exemple la création d'une commission de suivi. Apparemment, cela a été considéré comme un point final au niveau fédéral, alors qu'en fait, cela devrait être le point de départ d'un large débat sur la restitution de nos oeuvres d'art volées par les Français. Pour le député flamand Filip Brusselmans, qui suit ce dossier depuis son entrée en fonction, la coupe est désormais pleine. Il y a quelques jours, le Vlaams Belang a soumis une proposition de résolution, tant au Parlement flamand qu'à la Chambre des représentants, demandant la création d'une commission chargée d'obtenir la restitution de ces oeuvres d'art spoliées par le biais d'une consultation bilatérale avec la France.

Après tout, la restitution est une option viable. En 1993, Mitterrand, alors président de la République, a restitué à la Corée du Sud un précieux manuscrit confisqué et ayant appartenu aux archives royales de Corée lors d'une expédition punitive française en 1867. En novembre 2018, suite à la publication d'une étude virulente de l'historienne d'art Bénédicte Savoy et de l'auteur sénégalais Felwine Sarr, l'État français a annoncé sa volonté de restituer le patrimoine culturel africain spolié, y compris au Bénin. En d'autres termes, rien n'empêche le retour des œuvres d'art pillées dans nos régions également

mercredi, 01 février 2023

Quand un État est-il vraiment souverain?

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Quand un État est-il vraiment souverain?

par Daniele Dell'Orco

Source : Daniele Dell'Orco & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/quand-e-che-uno-stato-e-davvero-sovrano

Le récent débat sur l'envoi de chars Leopard à l'armée ukrainienne a une fois de plus mis en évidence l'extraordinaire faiblesse de la (l'ancienne ?) locomotive de l'Europe : l'Allemagne.

Ce pays qui était considéré il y a encore quelques mois comme une puissance hégémonique sur le Vieux Continent s'est retrouvé littéralement mis à nu en l'espace de quelques mois et ce, dans plusieurs domaines: le domaine politique (l'instabilité persistante de l'ère post-Merkel), le domaine économique (la dépendance énergétique, la crise industrielle due aux sanctions) et le domaine militaire (l'armée réduite au niveau zéro).

Prise en tenaille, l'Allemagne a été contrainte de prendre des décisions contraires à son intérêt national en démantelant des années de planification politique en un temps très court.

C'est une bonne occasion d'utiliser l'exemple allemand comme étude de cas pour comprendre en quoi consiste réellement la "souveraineté" d'un pays.

Les macro-domaines qui donnent à une nation la possibilité d'être le maître de son propre destin (pour le meilleur ou pour le pire) sont au nombre de trois :

- la stabilité politique ;

- la puissance militaire ;

- la stabilité financière.

D'un point de vue politique, quelle que soit la forme de gouvernement que l'on puisse trouver dans les différents pays du monde, un leadership fort dans le cas des autocraties, une confiance massive dans le parti/leader dans les démocraties illibérales, ou un large consensus électoral dans les démocraties libérales (ou un système bipolaire derrière lequel se meut un État profond cohésif, rendant les élections non pertinentes sur de nombreuses questions) sont indispensables pour permettre à un gouvernement de prendre des décisions politiques, économiques (approvisionnement en énergie, État-providence, fiscalité, etc.) et militaires.

Cette dernière instance, l'instance militaire, est un outil indispensable pour affirmer sa souveraineté, a contrario des options prises pendant plusieurs décennies successives, où, dans de nombreux pays européens (en premier lieu ceux qui sont sortis perdants de la guerre mondiale comme l'Italie ou, précisément, l'Allemagne) régnait l'axiome selon lequel il serait plus sage d'externaliser la défense et de réduire les dépenses militaires au minimum parce que "vous pouvez construire des jardins d'enfants avec cet argent". Et c'est ce que nous constatons avec la guerre actuelle: ceux qui disposent d'une armée puissante (Turquie, Israël, Chine, France, en plus des grands acteurs directement impliqués dans le conflit) prennent les décisions, les autres rentrent dans le rang, tête basse.

Une armée "puissante" se mesure évidemment en termes de nombre, mais aussi en termes de préparation, de polyvalence (par exemple, avoir une force aérienne forte et une marine faible ne rend une armée puissante que dans certains scénarios) et surtout de suprématie industrielle et technologique.

Ce point est fondamental: si l'on achète ses propres armements, ou si on les fabrique dans le cadre de ce que l'on appelle officiellement un "partenariat" mais qui est pratiquement un contrat de sous-traitance, on n'est pas souverain, car on n'aurait pas la possibilité de disposer librement de ses propres armes en cas de besoin. Le programme F-35 en est un bon exemple.

Il est développé par Lockheed Martin, BAE et Leonardo, avec de bons emplois (proportionnellement) pour tous.

Mais les technologies, le soutien, le contrôle de leur utilisation sont la prérogative d'une seule puissance (à de très rares exceptions près).

Le potentiel industriel va de pair. Si l'on dispose de ses propres technologies, qu'elles soient obsolètes ou extraordinairement avancées, il faut aussi avoir la capacité pratique de les traduire en armements (donc aussi en potentiel industriel, en matières premières, en personnel, etc.) ou de les contracter à l'étranger avec de "vraies" formes de partenariat.

La stabilité financière est en quelque sorte le ciment de tout cela, car dans le monde globalisé, elle est à toutes fins utiles une arme.

Une dette publique trop importante dans des mains étrangères rend vulnérable.

Un déficit trop important lie les mains des gouvernements et ne permet pas la réalisation du PIB.

Un PIB trop faible crée du mécontentement et de l'instabilité.

Une trop grande instabilité fait des économies la proie d'attaques financières et fait tomber les gouvernements.

Etc.

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Aucune de ces sphères n'a la priorité sur l'autre, mais toutes sont autonomes et leur équilibre substantiel aboutit à la plus haute expression possible de la souveraineté.

Cependant, même en cas de déséquilibre, le fait de mettre l'accent sur deux d'entre eux, capable de minimiser les impacts de l'autre (l'exemple de la Turquie, en crise économique perpétuelle, est emblématique) pourrait être acceptable pour autant que l'on travaille sans cesse à les rééquilibrer.

Un déséquilibre dans deux, voire trois, de ces sphères ne peut en aucun cas rendre un pays réellement souverain, mais seulement en véhiculer le sentiment. C'est ce qui est arrivé à l'Allemagne: en temps de paix, elle semblait indestructible, avec le changement de décor, elle se découvre défaillante.

En utilisant ce simple miroir, il est possible de dresser une sorte de "bulletin" pour chaque étude de cas.

De mon point de vue, ces concepts montrent qu'en Europe (y compris au Royaume-Uni), aucun pays ne peut prétendre être véritablement souverain, à l'exception de la France. Laquelle a toutefois connu un déclin progressif au cours des dernières décennies, tant dans le domaine politique (elle est de plus en plus instable malgré une loi électorale qui la met autant que possible à l'abri des renversements antisystème) que dans le domaine financier.

En bref, son équilibre est précaire.

Mais au moins, elle est là.

D'où la raison pour laquelle, à ce jour, les destins de l'Europe ne se décident pas en Europe.

A quelle heure est la fin du monde ?

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A quelle heure est la fin du monde?

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/a-che-ora-e-la-fine-del-mondo

Aujourd'hui, je fouillais dans la presse grand public (de temps en temps, il est utile de se promener derrière les lignes ennemies) et je suis tombé sur un titre intéressant dans La Stampa de Turin :

TITRE

"La Russie a plus d'hommes, de moyens, de ressources; soit l'OTAN entre en scène, soit Kiev perdra".

SOUS-TITRE

"Les États-Unis et l'Europe sont confrontés à des choix difficiles: l'hypothèse de l'envoi de troupes occidentales ne peut être écartée".

Ce titre coiffe un article de nul autre que le prestigieux analyste Lucio Caracciolo. Maintenant, en lisant l'article, comme on pouvait s'y attendre, les arguments de Caracciolo sont analytiques et descriptifs, soigneusement pesés, et présentent trois scénarios possibles: "(1) Réduire le soutien militaire à Kiev au point de convaincre Zelensky de l'impossibilité de gagner, d'où la nécessité d'un compromis avec Moscou; (2) partir en guerre pour sauver l'Ukraine et détruire la Russie au risque de se détruire aussi soi-même; (3) négocier avec les Russes un cessez-le-feu dans le dos des Ukrainiens pour l'imposer ainsi aux agressés".

Ces options sont considérées par Caracciolo comme "des scénarios très improbables (le premier et le troisième) ou simplement absurdes (le deuxième)".

L'article continue et dit des choses de bon sens, désolé pour les prestigieux analystes géopolitiques, des choses donc que ceux qui ont été tournés en dérision comme "conspirationnistes et poutinistes" ont soutenu dès la première minute du conflit: la Russie ne peut pas perdre. Et ce, pour deux raisons: parce que sa supériorité en termes de ressources, de moyens et d'hommes est évidente malgré le flot d'armes et d'argent fourni par l'OTAN, et surtout parce qu'il s'agit d'un conflit existentiel pour la Russie, un conflit qui se déroule littéralement chez elle, et non un conflit impérialiste lointain comme ceux que les États-Unis ont l'habitude de gérer dans des contrées exotiques (du Vietnam à l'Afghanistan). Une défaite dans un tel conflit signifie au mieux un retour aux horribles années d'Eltsine, lorsque la Russie était un terrain d'exploitation impuissant pour les oligarques de l'intérieur et de l'extérieur, au pire la désintégration civile et le chaos.

Il n'est pas agréable de s'en prendre aux vaincus, et nous ne rappellerons donc pas l'interminable charabia de sottises en brics et en brocs dont les journaux nationaux - les "sérieux", pas ceux relevant de la contre-information "conspirationniste" - nous abreuvent depuis neuf mois.

Nous ne nous rappellerons donc pas comment la Russie a déjà épuisé ses missiles une vingtaine de fois, comment Poutine est mourant depuis sa naissance, comment les soldats russes sont dopés avec toutes les drogues folles, avec les drogues typiques, utilisées par les empires maléfiques dans les films hollywoodiens, comment la politique ukrainienne illustre les valeurs européennes (en effet, qui pourrait nier que la NSDAP était un produit européen), comment la Russie est isolée sur le plan international et détruite sur le plan économique, comment l'Europe sortira de ce conflit plus forte qu'avant, et ainsi de suite, sur un mode de plus en plus délirant.

Non, laissons tout cela de côté, négligeons les premiers signes de l'entrée de la réalité dans la fiction officielle, et concentrons-nous plutôt sur le titre.

Oui, car comme chacun sait, les titres dans les organes de presse sont choisis par le rédacteur du journal, et non par les auteurs. Et, en l'occurrence, le titre dit - comme d'habitude - quelque chose qui ne figure pas dans l'article: il dit qu'une entrée en guerre directe de l'OTAN (donc aussi de l'Italie) est la voie à suivre, si nous ne voulons pas que l'Ukraine perde (et nous ne voulons pas qu'elle perde, n'est-ce pas ?).

Pour ceux qui ont besoin de précisions, nous sommes confrontés au souhait d'une troisième guerre mondiale, à laquelle le public doit se préparer.

Maintenant, après les années de pandémie, au cours desquelles nous avons appris que la seule règle fiable de la presse grand public est de mentir instrumentalement tout le temps, rien ne devrait plus nous surprendre.

Et pourtant, un titre dans un journal national espérant sereinement une option qui au mieux signifierait un massacre intereuropéen sans précédent, au pire la fin du monde, reste quelque chose à méditer.

Jusqu'où, jusqu'à quel niveau d'irresponsabilité les "professionnels de l'information" autoproclamés, exposants du courant dominant, sont-ils prêts à aller? Y a-t-il encore une limite morale qui n'est pas franchie?

lundi, 30 janvier 2023

Si la "droite" a raison - à l'avenir, la pensée globaliste devra se combiner avec l'affirmation de soi localiste

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Neue Züricher Zeitung (NZZ)

Commentaire d'un lecteur

Si la "droite" a raison - à l'avenir, la pensée globaliste devra se combiner avec l'affirmation de soi localiste

L'Occident a longtemps réussi à exercer une domination politique, idéologique et technologique sur le monde. Aujourd'hui, il est confronté à de puissants rivaux extérieurs et au relativisme culturel qui sévit en son sein. Le réalisme et l'autolimitation sont de mise.

Heinz Theisen

Après l'échec de l'utopie visant l'égalité matérielle, les aspirations de la gauche se sont déplacées vers l'égalité culturelle et biologique. Sous le signe de l'arc-en-ciel, la diversité et l'égalité sont censées se compléter au sein de "l'humanité unique" - comme autrefois la liberté et l'égalité au sein des sociétés nationales.

La puissance de cette nouvelle idéologie provient de sa coalition avec le capitalisme mondial. L'appel à l'ouverture des frontières unit les acteurs économiques mondiaux et les moralistes à la pensée globaliste. La libre immigration est pour les uns ce que l'externalisation est pour les autres.

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Déconstruction du propre

Tous deux sacrifient pour cela l'affirmation de soi des communautés circonscrites, de la famille, de l'État-nation et de la culture. D'où la déconstruction, qui les caractérise, de toute identité originale, et leur haine de la culture occidentale, qui est la plus réussie et donc la plus inégalitaire. L'ordre du "monde unique" est attribué dans le grand reset à un centralisme numérisé d'instances mondiales.

La critique du manque de rationalité des intérêts ne s'adresse pas à un zèle religieux de substitution qui satisferait des aspirations profondes au bien. Non, ce manque de rationalité est critiquable parce qu'il s'agit d'un christianisme frelaté tant que son idéal d'universalité n'est pas associé au réalisme de la subsidiarité. L'amour du lointain risque de prendre le pas sur l'amour du prochain.

Lorsque les sociaux-démocrates danois veulent garantir l'État social en durcissant le droit d'asile, est-ce de gauche ou de droite ?

Le relativisme culturel de l'Occident était la condition préalable à son universalisme politique, jusqu'à justifier l'intervention dans des milieux culturels étrangers. Au sein de la société, les luttes culturelles étaient également programmées. Les valeurs et les structures occidentales étaient considérées comme transférables à satiété à d'autres cultures et, inversement, aux immigrés issus de cultures étrangères.

La coalition tricolore en Allemagne n'est pas le fruit du hasard. Un libéralisme galvaudé occupe une place centrale dans cette coalition arc-en-ciel. Il exige, jusque dans les rôles sexuels, la dissolution de toutes les formes d'identité communautaire au profit des identités individuelles. L'absence de limites est revendiquée même par rapport face aux contraintes naturelles.

Le moralisme de l'ouverture universelle revendique à son tour l'absoluité. Les positions opposées à ce Bien, posé comme tel, sont considérées comme mauvaises et ne méritent que d'être combattues. Toute forme d'affirmation de soi est considérée comme "de droite", la polarisation des sociétés suit son cours.

Les attaques venant du lointain sur tout ce qui est prochain et du futur sur le présent expliquent aisément les contre-mouvements furieux, observables de Trump au Brexit en passant par Le Pen et l'AfD. Mais ceux-ci ne constituent que des contre-pensées tant qu'ils ne proposent pas leur propre récit réaliste. Sans une compréhension plus profonde de la culture propre d'un terreau local/national, la volonté de le protéger ne peut être justifiée que par des peurs et des ressentiments. Et sans une reconstruction des éléments les meilleurs et les plus unificateurs de notre culture - comme en particulier l'histoire chrétienne bimillénaire de l'Europe - un sentiment de colère génère un rejet massif et renforce la polarisation.

Le mondialisme utopique délocalisé/délocalisant menace de générer des contre-extrémismes nationalistes et régressifs. L'État-nation n'est pas une fin en soi, comme le pensent certains romantiques identitaires. Il peut lui-même devenir l'agent d'un centralisme bureaucratique et détruire les petites communautés. Mais il n'y a aucune raison de le diaboliser tant qu'il agit de manière défensive et qu'il reste principalement axé sur l'affirmation de ses propres valeurs.

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Démondialisation et nouvelle multipolarité

Dans un monde multipolaire composé de grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine et la Russie, les nations européennes sont trop petites pour pouvoir assurer seules leur sécurité et leur prospérité. La voie médiane et praticable entre le mondialisme et le nationalisme résiderait dans un aménagement de l'espace entre les acteurs, dont la structure et la taille résulteraient de leur capacité à résoudre les problèmes.

En Europe, cela pourrait se faire dans le cadre d'une Union qui connaitrait ses limites à l'extérieur et à l'intérieur. Plus de diversité à l'intérieur permettrait plus d'unité et de force à l'extérieur, face aux adversaires que sont la Russie, la Chine et ceux du monde islamique. Il ne s'agit pas de sortir de cette Union, mais de la transformer en une "Europe qui protège" (Macron) - jusqu'à un marché unique européen qui sache exiger la réciprocité dans les échanges avec la Chine.

La guerre d'agression de Poutine a mis fin à tous les rêves mondialistes et multilatéraux. La déconnexion de la Chine, opérée dans le cadre de la pandémie, qui a placé le pays hors des contextes internationaux, et les sanctions décrétées contre la Russie ont renforcé les tendances à la déglobalisation qui étaient déjà en germe dans la pandémie. La rivalité, qui s'est déchaînée dans l'économie mondiale, exige une plus grande protection de la classe moyenne contre les tendances oligopolistiques. Les pertes de prospérité sont inévitables, mais une meilleure délimitation de ce ressac permettrait de garder et de consolider l'ordre.

D'autant plus que les valeurs woke de l'Occident, qui glissent de plus en plus vers un extrémisme débridé, suscitent plutôt le dégoût dans les cultures traditionnelles ailleurs dans le monde. Alors que les démocraties libérales font preuve d'une très grande tolérance à l'égard de l'islam, l'islamisme, de son côté, se montre intransigeant. Dans leur propre culture, les conservateurs culturels affirment que leur culture doit demeurer dominante, et dans l'espace de la culture étrangère, ils respectent sa primauté. De cette manière, même des cultures incompatibles pourraient coexister pacifiquement.

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La droite et la gauche se confondent

La préoccupation centrale de la "droite", des traditionalistes aux nationalistes, est l'auto-affirmation de ce qui lui est propre. Ce récit permettrait également au conservatisme de sortir de son dilemme consistant à toujours s'opposer aux nouveautés des autres.

La "lutte contre la droite" déclarée par beaucoup semble être menée avec d'autant plus d'acharnement qu'elle passe à côté du sujet. Lorsque les sociaux-démocrates danois veulent garantir l'État social en durcissant le droit d'asile, est-ce là une position de gauche ou de droite? Un libéral qui défend l'égalité des sexes contre la charia est-il libéral ou conservateur? De même, une protection accrue du commerce de détail par une taxation minimale d'Amazon à l'échelle européenne serait à la fois de gauche, libérale et de droite.

Face à tout ce qui doit être affirmé et préservé en termes de progrès social et d'émancipation, l'affirmation de soi est également une préoccupation incontournable pour la gauche et les libéraux. Le conservatisme ne signifie donc pas l'exaltation du passé, mais la reconnaissance des nécessités pour faire face à la réalité. On peut aussi appeler cela du "protectionnisme".

Avec la guerre d'agression menée par la Russie, le nationalisme connaît une renaissance, si ce n'est au profit de sa propre nation, il le connaît via le soutien à l'Ukraine. Les pacifistes verts sont devenus du jour au lendemain les plus fervents partisans de la livraison d'armes. Si les anciens objecteurs de conscience du gouvernement allemand, comme le chancelier et le vice-chancelier, défendent l'autodétermination nationale des Ukrainiens, ils peuvent difficilement la refuser à leur propre pays. Les mondialistes seront confrontés à un Canossa similaire lorsque les flux migratoires toucheront les quartiers aisés et commenceront à submerger les éthiciens de la pensée qui y vivent.

Mais en fin de compte, les contradictions entre les mondialistes et les protectionnistes devront être transformées en réciprocité, comme dans le cas du conflit entre le capital et le travail dans l'économie sociale de marché. Les sociétés vieillissantes ont besoin à la fois d'immigration et d'État social. Une migration maîtrisée nécessite des formes contrôlées d'ouverture et des formes différenciées de protection.

Les avantages comparatifs en termes de coûts du libre-échange sont indispensables au développement de la prospérité. Des compromis peuvent être trouvés sur les limites de la concurrence mondiale en faveur des qualités locales. Leur recherche commence dès lors que des discours ouverts sont tenus sur les limites de l'ouverture.

Heinz Theisen est professeur émérite de sciences politiques à l'Université catholique de Rhénanie du Nord-Westphalie à Cologne.

L’ombre de l’Algérie sur la France

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L’ombre de l’Algérie sur la France

par Georges FELTIN-TRACOL

Bien que passée inaperçue, elle a été la première polémique de l’année 2023. José Gonzalez, député RN de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône, accède à l’une des dix vice-présidences des Amitiés parlementaires France – Algérie. La gauche crie au scandale d’autant que le doyen de l’Assemblée nationale, originaire d’Oran, n’a jamais caché la déchirure de l’exil et la nostalgie pour la terre de ses ancêtres. Cette vaine querelle prouve encore l’intensité, la profondeur et la complexité des relations franco-algériennes. Or, malgré une indépendance acquise depuis soixante ans, l’Algérie continue à peser sur le devenir français.

En septembre 2021, le gouvernement français restreignait le nombre de visas accordés non seulement aux Algériens, mais aussi aux Tunisiens et aux Marocains. En 2019, Paris avait accordé environ 200.000 visas aux seuls Algériens! Cette mesure de rétorsion répondait au refus habituel des trois États maghrébins de ne pas reprendre (ou bien peu) leurs ressortissants expulsés de l’Hexagone. En 2019, le taux de reconduction à la frontière ne représentait que 14,4 %. Le Figaro du 19 octobre 2022 signalait qu’« en 2021, les Algériens composaient la seconde nationalité la plus représentée en CRA (centre de rétention administrative) (1687 personnes, 10,3 % du total), après les Albanais (1521, 11,5 %), les Tunisiens (1387, 9,4 %) et les Marocains (1587, 8,6 %) suivaient ». La « crise des visas » s’achève en décembre 2022 par l’incroyable reculade du gouvernement français. A-t-il pris conscience du poids démographique algérien en France ? A-t-il tenu compte des impératifs énergétiques et économiques du moment ?

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On recense entre 75 et 85 vols quotidiens entre la France et l’Algérie, soit quatre cents liaisons aériennes par semaine ! Un article du Monde du 25 août 2022 citait Christophe Castaner de sinistre mémoire évoquant « 1,2 millions de Français algériens qui votent ». Un parent faisant son service militaire en 1995 se souvient qu’un binational qui préférait effectuer dix mois de conscription en France plutôt que deux ans en Algérie, lui déclara avoir voté à l’élection présidentielle algérienne pour le candidat islamiste Mahfoud Nahnah…

L’octroi massif de visas aux Algériens est une exigence fréquente de la rue maghrébine. Dès qu’un président hexagonal parcourt Alger, Constantine, Tizi Ouzou, la foule lui hurle : « Des visas ! Des visas ! Des visas ! » Les autorités algériennes aimeraient que leur validité dure plus longtemps. L’actuel chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, déclare au Figaro du 30 décembre 2022: «Je me permets de paraphraser un ami qui, de manière anecdotique et ironique, me déclarait récemment que les Algériens devraient avoir des visas d’une durée de 132 ans». Par-delà le ton sarcastique, les propos présidentiels ne peuvent qu’encourager les Harraga, ces jeunes Algériens désespérés par l’inertie du régime, son incompétence et sa kleptocratie, à émigrer en France. Ambassadeur de France en Algérie à deux reprises (2008 – 2012 et 2017 – 2020), Xavier Driencourt explique dans Le Figaro du 21 décembre 2022 que « les autorités algériennes n’ont pas intérêt à récupérer ces ressortissants, réfractaires, politiquement marginaux ou contestataires, souvent kabyles, qui fuient leur pays en raison du contexte politique ou pour des raisons économiques; ces migrants sont une variable d’ajustement dans un pays en crise ».

L’attrait migratoire de l’Hexagone se comprend pour la libéralité de ses prestations sociales supérieures à un modèle suédois dépassé qu’il délivre aux immigrés. Sans omettre d’autres facilités obtenues. Par exemple, Xavier Driencourt insiste sur « l’utilisation des passeports diplomatiques, qui permet à nombre de ressortissants algériens de venir en France sans visa et sans aucune forme de contrôle, la non-délivrance de titres de séjour aux Algériens qui ne résident pas en France mais qui profitent de leur carte de résident pour se faire soigner et/ou bénéficier des avantages sociaux du système français ». L’« envie de France » s’accroît au moment où le gouvernement algérien retire la langue française à l’école au profit de l’anglais. Le président Tebboune a beau déclaré qu’« en 2022, l’Algérie compte 27 millions de locuteurs qui maîtrisent le français sur 45 millions d’habitants », il estime néanmoins que son pays « ne s’est pas libéré pour faire partie d’un je ne sais quel commonwealth linguistique ». L’arrêt de l’apprentissage de la langue de Molière dans le système scolaire ne signifie pas la fin des flux migratoires. Bien au contraire !

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Lors de la campagne présidentielle de 2012, alors conseiller de l’ombre de Nicolas Sarközy, Patrick Buisson suggérait au président-candidat d’abroger la partie encore en vigueur des accords d’Évian. L’ambassadeur Driencourt (photo) propose pour sa part « la dénonciation ou à tout le moins la renégociation des accords de 1968 ». « Ces accords du 27 décembre 1968, précise-t-il, portent sur les conditions d’arrivée et d’installation des Algériens en France. Ils comprennent de nombreuses dispositions dérogatoires par rapport aux autres nationalités, y compris les Marocains et les Tunisiens: certificat de résidence de dix ans, régularisation des sans-papiers facilitée, regroupement familial accéléré, conditions d’intégration dans la société française assouplies par rapport aux autres nationalités, visas étudiants assez généreux, etc. Beaucoup de facilités, donc, au bénéfice des Algériens. Négociés et signés dans la foulée des accords d’Évian, à une époque où la France voulait faire venir en France une main-d’œuvre algérienne francophone, ces accords n’ont plus de sens dans le contexte actuel ». Hélas ! on sait que le gouvernement macronien ne fera rien alors que les Algériens présents en France, quand ils ne militent pas en faveur de la cause kabyle, s’islamisent très rapidement. N’oublions jamais cette pancarte mal orthographiée brandie par une participante goguenarde à une manifestation contre le concept fallacieux d’islamophobie tenue à Paris le 19 octobre 2019 : « Française musulmane et voilée, si je vous dérange, je vous invite à quitter mon pays. »

Un lecteur de Valeurs actuelles du 7 juillet 2022 cite par ailleurs Léon Roches rapportant les commentaires de l’émir Abdel Kader dont il fut le secrétaire particulier de 1836 à 1840: «Nous avons vendu notre âme à Dieu, nous méprisons la mort. C’est nous qui rendrons la Mitidja déserte et qui bloquerons l’infidèle dans Alger. Bientôt nous chasserons les Français d’Alger. Puis nous passerons la mer sur des barques. Nous prendrons Paris. Nous nous y assemblerons. Puis nous conquerrons les autres nations et nous leur apprendrons la vérité du vrai Dieu». Après cinq années de détention et libéré par un homme qui a lui aussi connu l’emprisonnement, le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, l’émir s’installera à Beyrouth où il protégera des chrétiens persécutés. Quant à ses petits-fils, ils seront officiers de l’armée française.

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Les réflexions d’Abdel Kader se comprennent à l’aune de l’histoire de la future Algérie. Elle fut du Moyen Âge jusqu’à la conquête de 1830 un puissant foyer de piraterie barbaresque. En 1541, l’empereur Charles Quint organisa le siège d’Alger sans pour autant pouvoir briser cette menace.

Détentrice de gisements considérables d’hydrocarbures, l’Algérie a les moyens de jouer sur l’activité économique et l’avenir énergétique de la France. L’importante communauté algérienne, binationale ou non, constitue un autre moyen de pression. En 2002, au mépris de la souveraineté nationale, l’Amicale des Algériens en Europe appelait à voter contre Jean-Marie Le Pen présent au second tour de l’élection présidentielle. Les prochaines décennies confirmeront peut-être la prédiction de Mohamed Larbi Ben M'hidi (1923 – 1957), l’un des six fondateurs du FLN (Front de libération nationale). Il lança aux soldats français qui venaient de l’arrêter: «Je vous prédis, moi, que vous aurez l’Algérie de Tamanrasset à Dunkerque. Vous voulez l’Algérie française et moi je vous annonce la France algérienne».

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 58, mise en ligne le 25 janvier 2023 sur Radio Méridien Zéro.