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samedi, 22 octobre 2011

Türkische Drohungen

Türkische Drohungen

Die Türkei darf EU-Staaten nicht länger sanktionslos drohen

Von Andreas Mölzer

Ex: http://www.zurzeit.at/

kibris.jpgDie Drohungen der Türkei gegenüber Zypern haben ein inakzeptables Ausmaß angenommen. Denn der türkische Premierminister Recep Tayyip Erdogan beläßt es leider nicht bei Wortdrohungen, die schon schlimm genug sind, sondern läßt mittlerweile ein Kriegsschiff in den Gewässern vor Zypern kreuzen.

Die Ursache der derzeitigen Kraftprobe zwischen Türkei und Zypern sind Probeölbohrungen in zypriotischen Gewässern, die die Türkei nicht akzeptieren will. So droht man den Zyprioten: „Wenn sie [Anm.: damit] weiter machen, werden sie die Haltung der Türkei sehr gut kennenlernen“. Solche Äußerungen und Handlungen gegen ein EU-Mitgliedsland sind auf das schärfste zu verurteilen und müssen dazu führen, daß die EU-Beitrittsverhandlungen sofort abgebrochen werden.

Anstelle von klaren Reaktionen gegenüber der Türkei gibt es von seiten der europäischen Politiker jedoch nur Demutsgesten. So ist am 28. September in Straßburg eine Absichtserklärung zwischen der EU-Kommission und der Türkei unterzeichnet worden, wonach hinkünftig auch sog. Nationale Experten aus der Türkei bei der Kommission angestellt werden sollen. Dies stellt jedoch ganz klar einen unzulässigen Vorgriff auf eine zukünftige Mitgliedschaft der Türkei dar und ist entschieden abzulehnen. Es ist sachlich nicht nachvollziehbar, daß türkische Beamte, deren Land nicht Mitglied der EU ist, hinkünftig als Nationale Experten in der Kommission tätig sein sollen. Dies muß Staatsangehörigen von Mitgliedstaaten vorbehalten bleiben.

Was wir brauchen, sind gute politische und wirtschaftliche Beziehungen mit der Türkei, jedoch keine trojanischen Pferde in einer durch den ständigen EU-Zentralismus immer mehr gestärkten EU-Kommission, die verantwortlich für die Gesetzesvorschläge der EU ist.

mardi, 18 octobre 2011

La Russie paie pour la liberté arabe

 

La Russie paie pour la liberté arabe

 
Combien ont coûté les révolutions du Proche-Orient à la Russie ? Le printemps arabe est devenu un vrai mal de tête pour le business russe. Il a coûté très cher aux compagnies touristiques, qui ont perdu des milliers de clients, mais aussi à plusieurs entreprises qui avaient investi dans cette région.

"The lost Spring", Mounir Fatmi
Les pertes financières au Proche-Orient
EGYPTE
Centrale nucléaire d’Ed-Dabaa : 1,6 milliards de dollars
Les militaires qui ont pris le pouvoir pendant la période de transition ont gelé le projet de construction d’une centrale financée par la Russie.
La vente de blé : 700 millions – 1 milliard de dollars par an
Traditionnellement, la Russie fournissait du blé à l’Egypte de Moubarak. En 2011, après une longue période d’absence de concurrence sur la livraison de blé, c’est désormais l’Ukraine qui s’est positionnée pour répondre à l’appel d’offres.
La concurrence est grandissante également en provenance des pays européens qui ont eu une bonne récolte en 2011.
PROCHE-ORIENT
La livraison d’armements : 4,5 milliards de dollars
Selon les données du centre d’analyse du commerce international des armements, tel est le montant des pertes du complexe militaro-industriel russe depuis le début des révolutions arabes.
LIBYE
La livraison d’armements : 95 millions de dollars
Le directeur du service fédéral de la coopération militaro-technique Mikhaïl Dimitriïev a déclaré que les pertes du complexe-militaro industriel étaient de 95 millions de dollars rien que pour la Lybie.
Gazprom : 163 millions de dollars
C’est la somme qui a été versée par Gazprom pour la part d’ENI italien dans le projet de pétrole Elephant qui a été arrêté récemment.
Investissements dans l’infrastructure pétrolière : 43,8 millions de dollars
Ce sont les investissements de la compagnie TATNEFT du Tatarstan dans l’exploitation des gisements dans les régions de Ghadamès et Syrte.
La construction de chemins de fer : 3,2 milliards de dollars
Il s’agit du projet de chemin de fer Benghazi- Syrte commandé à la Compagnie des chemins de fer russes –RZhD-. Il aurait dû devenir la principale ligne ferroviaire le long de la côte nord de l’Afrique.
SYRIE
Gisements de pétrole : plus de 60 millions de dollars
Ce sont les investissements directs de la compagnie TATNEFT dans les quatre gisements à l’Est de la Syrie. Les ressources des gisements de Kichma sont estimées à 4,9 millions de tonnes : si on prend le prix actuel du baril de pétrole et l’accord passé sur le partage de la production, cela signifie que si TATNEFT doit partir, il perdra 965 millions de dollars.
Gazoduc vers la Turquie : 180 millions de dollars
C’est la compagnie Stroïtransgaz qui en était chargée.
La livraison de blé : 280-300 millions de dollars par an
La Syrie a été le cinquième importateur de blé russe en achetant en moyenne 8% de la production annuelle. Avec la chute éventuelle du régime de Bachar Al-Assad, on peut se poser la question quant à l’avenir des échanges dans le secteur.
La livraison d’armements: 300 millions de dollars
Les missiles Yakhont dont la livraison avait été dénoncée par Israël ne seront certainement pas affrétés.
L’opinion des Russes arabes
Oleg Borozdyn, un entrepreneur d’Ekaterinbourg immigré en Egypte et converti à l’Islam est propriétaire d’une société juridique : « L’Egypte est un pays béni. Tu connais les Pharaons ? Ils étaient des impies. C’est pourquoi Dieu leur a envoyé des prophètes pour les rendre plus dociles. C’est la même chose qui s’est passée avec Moubarak. Tu me demandes quelles sont les attentes des Egyptiens après la Révolution ? On espère que la situation va s’améliorer dans le domaine de la santé et de la sécurité sociale, et si Dieu le veut, les retraites ne seront plus accordées seulement aux fonctionnaires ». Sergueï Kim, ressortissant du Kazakhstan habitant en Syrie : « Ici on s’oriente de plus en plus vers la qualité pour des prix acceptables. Les dernières déclarations de la Russie contre la résolution de l’ONU ont anéanti les illusions des simples Syriens sur la Russie. Et les autres, au contraire, lui sont restés fidèles comme des chiens ».
Information recueillie par NINA FASCIAUX et MARIA GORKOVSKAYA
Source : Ruskïi reporter
 
NOTA BENE:
A voir les pertes considérables que ce pseudo "printemps arabe" aura engendrées dans l'économie de la Russie, on peut honnêtement se demander si la Russie ne serait pas LA cible ultime de ces bouleversements dans la région méditerranéenne.

LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf

lundi, 17 octobre 2011

La conquista statunitense dell’Africa: Il ruolo di Francia e Israele

La conquista statunitense dell’Africa: Il ruolo di Francia e Israele

 

Introduzione: l’”Operazione Gladio” Ieri e oggi …

Comincerò con lo scandalo dell’Operazione Gladio che culminò nell’omicidio dell’ex Primo Ministro italiano, Aldo Moro, che nel giorno del suo rapimento, doveva annunciare un governo di coalizione che includeva il Partito comunista italiano.


Un leader del Partito della Democrazia Cristiana a quel tempo, Francesco Cossiga, ammette nel documentario della BBC Timewatch del 1992 sull’Operazione Gladio, che aveva scelto di “sacrificare” Moro “per il bene della Repubblica.” Non diversamente dagli omicidi mirati cui il governo degli Stati Uniti si impegna in tutto il mondo, in cui qualcuno emette decisioni extra-giudiziarie su chi vive e chi muore. Nel documentario in tre parti, Cossiga afferma che la decisione ha fatto divenire i suoi capelli bianchi.
L’Operazione Gladio è il brutto racconto reale della decisione del governo degli Stati Uniti di assumere i membri dell’apparato statale di sicurezza di vari paesi europei, e in collaborazione con gli alleati, seminare il terrore tra cittadini innocenti, facendo esplodere stazioni ferroviarie, sparare sui clienti nei negozi, e persino uccidere agenti di polizia, al fine di convincere le popolazioni dell’Europa a rinunciare ai propri diritti, in cambio di alcune misure di sicurezza e di un maggiore potere dello stato.
Sì, l’Operazione Gladio, insieme con l’Operazione Northwoods e la politica statunitense verso la Libia, ci mostra che gli Stati Uniti sono disposti a creare gruppi terroristici per giustificare la lotta contro i terroristi! Purtroppo, questo è diventato il modus operandi del nostro governo in Afghanistan e Pakistan, Europa e Africa. E il governo degli Stati Uniti, dopo il 11/9/01, è diventato il “laboratorio di Gladio” delle politiche statali che stracciano le leggi degli Stati Uniti, fanno a brandelli il diritto e mente all’opinione pubblica.


L’inizio della fine dell’Operazione Gladio si è verificata quando l’esistenza del programma degli Stati Uniti venne rivelato. Tipicamente, invece di fermarsi su tale follia, gli europei si unirono alla creazione di molteplici altre “Operazioni Gladio“. Collocato in questo contesto, la seconda parte della serie in quattro parti di Mahdi Darius Nazemroaya che rivela come la politica degli Stati Uniti in Libia, sia proprio in linea con le azioni degli Stati Uniti nel passato. A mio parere, la Libia non sarà l’ultima occasione per tali attività illegali, a meno che non fermiamo il nostro governo.
Insieme al francese documentarista Julien Teil, Nazemroaya tesse lo scenario ‘incredibile-ma-vero’ dei presunti terroristi finanziati dagli US, ricercati dall’Interpol, e che divennero i protagonisti principali del genocidio della NATO che si svolge attualmente in Libia.

Cynthia McKinney, 1 ottobre 2011.

Cynthia McKinney è un ex membro del Congresso degli Stati Uniti, che è stata eletta in due diverso distretti federali della Georgia, per la Camera dei Rappresentanti USA, nel 1993-2003 e nel 2005-2007, come membro del Partito Democratico degli Stati Uniti. E’ stata anche la candidata alla presidenza, nel 2008, del partito dei Verdi. Mentre era al Congresso degli Stati Uniti, ha operato nella Commissione Finanze e Banche degli Stati Uniti, nel Comitato per la sicurezza nazionale degli Stati Uniti (in seguito ribattezzato Comitato sulle Forze Armate degli Stati Uniti), e nel comitato per gli affari esteri negli Stati Uniti (in seguito ribattezzato comitato sulle relazioni internazionali degli Stati Uniti). Ha anche operato  nella sottocommissione per le relazioni internazionali degli Stati Uniti sulle  operazioni internazionali e i diritti umani. McKinney ha  condotto due missioni in Libia e anche recentemente terminato un tour nazionale  negli Stati Uniti, sponsorizzata dalla Coalizione ANSWER, sulla campagna di bombardamenti della NATO in Libia.

Ordine dal Caos?


Una ripetizione del disordine e del pandemonio generato in Afghanistan è in cantiere per il continente africano. Gli Stati Uniti, con l’aiuto di Gran Bretagna, Pakistan e Arabia Saudita, hanno creato i brutali taliban e poi, alla fine, combattere una guerra contro i suoi alleati taliban. Allo stesso modo, in tutta l’Africa, gli Stati Uniti e i loro alleati, stanno creando una nuova serie di futuri nemici da combattere, ma dopo aver inizialmente lavorato con essi o utilizzandoli per seminare i semi del caos in Africa.
Washington ha letteralmente aiutato le insurrezioni con finanziamenti e progetti di cambiamento di regime in Africa. “Diritti umani” e “democratizzazione” sono utilizzati anche come  cortina fumogena del colonialismo e della guerra. I cosiddetti diritti umani e le organizzazioni umanitarie, sono ormai partner in questo progetto imperialista contro l’Africa.

Francia e Israele: sono le outsourcing di Washington  per le operazioni sporche in Africa?

 


L’Africa è solo un fronte internazionale per un sistema imperiale in espansione. I meccanismi di un vero e proprio sistema globale imperiale sono al lavoro in questo senso. Washington agisce attraverso la NATO e dei suoi alleati in Africa. Ognuno degli alleati e dei satelliti di Washington, ha un ruolo specifico da svolgere in questo sistema globale dell’impero. Tel Aviv ha svolto un ruolo molto attivo nel continente africano. Israele è stato uno dei principali sostenitori del Sud Africa durante il regime dell’apartheid. Tel Aviv ha anche aiutato a contrabbandare armi in Sudan e in Africa orientale, per balcanizzare quella grande nazione africana, contribuendo alla destabilizzazione dell’Africa orientale. Gli israeliani sono stati molto attivi in Kenya e Uganda. Israele è stato presente ovunque ci fossero conflitti, compresi quelli relativi ai diamanti insanguinati.


Israele sta ora lavorando con Washington per stabilire l’egemonia totale sul continente africano. Tel Aviv è attivamente coinvolto – attraverso i suoi legami commerciali e le operazioni di intelligence – per garantire i contatti e gli accordi richiesti da Washington per l’estensione dei suoi interessi in Africa. Uno dei principali obiettivi di Washington è interrompere lo sviluppo dell’influenza cinese in Africa. Israele e i think-tank israeliani, hanno anche svolto un ruolo importante nel plasmare il geo-stratagemma degli Stati Uniti in Africa.


La Francia, come un ex padrone coloniale e potenza in declino, invece, è sempre stata un rivale e concorrente di Washington nel continente africano. Con l’aumento dell’influenza di potenze non tradizionali in Africa, come la Repubblica popolare cinese, sia Washington che Parigi hanno previsto modalità di cooperazione. Sul più ampio palcoscenico globale, questo è anche evidente. Sia gli Stati Uniti che molte delle maggiori potenze dell’Unione europea, considerano la Cina e le altre potenze emergenti come una minaccia globale. Hanno deciso di porre fine alla loro rivalità e di lavorare insieme. Così, un accordo tra Washington e l’Unione europea è stato preso, portando ad alcune forme di integrazione politica. Questo consenso può anche essere stato prodotto dalla crescente influenza degli Stati Uniti in capitali europee. In ogni caso, è stato potenziato dall’inizio della presidenza di Nicolas Sarkozy, nel 2007.


Il presidente Sarkozy non ha perso tempo spingendo per la reintegrazione della struttura di comando militare francese in seno alla NATO. Le conseguenze di questa azione ha portato alla subordinazione dei militari francesi al Pentagono. Nel 1966, il presidente Charles de Gaulle trasse fuori dalla Nato le forze francesi e rimosse la Francia dalle strutture di comando militare della NATO, come mezzo per mantenere l’indipendenza francese. Nicolas Sarkozy ha invertito tutto ciò. Nel 2009, Sarkozy ha ordinato che la Francia si unisse alla struttura di comando militare integrato della NATO. Nel 2010, ha anche firmato un accordo per iniziare la fusione dei militari inglesi e francesi.
Nel continente africano, Parigi è un luogo speciale o di nicchia nel sistema dell’impero globale statunitense. Questo ruolo è quello di un gendarme regionale in Nord Africa, Africa occidentale, Africa centrale, e in tutti i paesi che erano ex colonie francesi. Il ruolo speciale della Francia, in altre parole, è dovuto alla sua storia e all’attuale, anche se calante, posizione della Francia in Africa, in particolare attraverso la “Françafrique.” L’Unione del Mediterraneo, che Sarkozy ha lanciato ufficialmente, è un esempio di questi interessi francesi in Nord Africa.


Il National Endowment for Democracy (NED) ha inoltre lavorato con la Federazione Internazionale dei Diritti Umani (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, FIDH) della Francia La FIDH è ben consolidata in Africa. Il NED ha essenzialmente esternalizzato verso il FIDH il suo lavoro nel manipolare e controllare i governi, i movimenti, le società e gli stati africani. E’ stata la FIDH e la Lega libico per i diritti umani (LLHR) affiliata, che hanno contribuito a orchestrare i vari pretesti per la guerra della NATO contro la Libia, approvata dal Consiglio di sicurezza attraverso dichiarazioni infondate e false.

Il National Endowment for Democracy e la sua Partnersip con la Federazione Internazionale dei Diritti Umani in Africa


In seguito all’elezione di Nicolas Sarkozy nel 2007 a leader della Repubblica francese, la Federazione Internazionale per i Diritti Umani (FIDH) ha iniziato a sviluppare una vera e propria partnership con il National Endowment for Democracy. Entrambe le organizzazioni sono anche partner in seno al Movimento Mondiale per la Democrazia. Carl Gershman, presidente del NED, si recò in Francia nel dicembre 2009 per incontrare la FIDH e approfondire la collaborazione tra le due organizzazioni, e anche per discutere dell’Africa. [1] Ha anche incontrato persone che sono sono considerati come lobbisti  pro-Israele in Francia.
La partnership tra la FIDH e la NED è per lo più basata in Africa e nel mondo arabo, dove si interseca. Queste partnership operano in una zona che comprende paesi come la Costa d’Avorio (Costa d’Avorio), il Niger, e la Repubblica Democratica del Congo. Il Nord Africa, che comprende la Libia e Algeria, è stata una determinata area focalizzata dalla FIDH, dove Washington, Parigi e la NATO hanno chiaramente grandi ambizioni.
La FIDH, che è direttamente coinvolta nel lancio della guerra contro la Libia, ha ricevuto anche finanziamenti diretti, sotto forma di sovvenzioni, dal National Endowment for Democracy per i suoi programmi in Africa. Nel 2010, una sovvenzione di 140.186 dollari del NED (Stati Uniti) è stata uno degli ultimi importi indicati dalla FIDH per il suo lavoro in Africa. [2] Il NED è stato anche uno dei primi firmatari, insieme con la Lega libica per i diritti umani (LLHR) e l’osservatorio delle Nazioni Unite, a chiedere l’intervento internazionale contro la Libia. [3]

AFRICOM e la strada post-9/11 verso la conquista dell’Africa

 


Nel 2002, il Pentagono ha iniziato importanti operazioni volte a controllare militarmente l’Africa. Questo ebbe la forma del Pan-Sahel Initiative, che è stata lanciata dal Comando europeo degli Stati Uniti (EUCOM) e dall’US Central Command (CENTCOM). Sotto la bandiera di questo progetto, l’esercito statunitense avrebbe addestrato le truppe di Mali, Ciad, Mauritania e Niger. I piani per stabilire la Pan-Sahel Initiative, tuttavia, risalgono al 2001, quando l’iniziativa per l’Africa fu effettivamente lanciata dopo i tragici eventi dell’11 settembre 2001 (9/11). Washington chiaramente pianificava delle azioni militari in Africa, che già comprendevano almeno tre paesi (Libia, Somalia e Sudan) identificati come bersagli nemici da attaccare, da parte del Pentagono e della Casa Bianca, secondo il Generale Wesley Clark.


Jacques Chirac, il presidente della Francia, al momento, ha cercato di opporre resistenza alla spinta degli Stati Uniti in Africa, rinvigorendo il ruolo della Germania in Africa, come mezzo per sostenere la Francia. Nel 2007, per la prima volta il vertice franco-africano aprì le sue porte anche alla partecipazione tedesca. [4] Tuttavia, Angela Merkel aveva idee diverse sulla direzione e la posizione che la partnership franco-tedesca dovrebbe prendere rispetto a Washington.
Nel 2001, lo slancio verso la creazione dell’Africa Command degli Stati Uniti (AFRICOM) era iniziato. AFRICOM, tuttavia, è stato ufficialmente autorizzato nel dicembre 2006, e la decisione di crearlo è stato annunciato alcuni mesi poco dopo, nel febbraio 2007. Fu nel 2007 che AFRICOM fu creato. E’ importante notare che questo slancio ricevette anche l’incoraggiamento di Israele, a causa degli interessi di Israele in Africa. L’Istituto di Alti Studi Strategici e Politici (IASPS), per esempio, è stata una delle organizzazioni israeliane che hanno sostenuto la creazione di AFRICOM. Sulla base del Pan-Sahel Initiative, la Trans-Saharan Counterterrorism Initiative (TSCTI) fu lanciata dal Pentagono nel 2005, sotto il comando del CENTCOM. Mali, Ciad, Mauritania e Niger furono ora raggiunti da Algeria, Mauritania, Marocco, Senegal, Nigeria e Tunisia, nel giro  della cooperazione militare africana con il Pentagono. Più tardi, la Trans-Saharan Counterterrorism Initiative svenne trasferita al comando di Africom, il 1° ottobre 2008, quando AFRICOM fu attivato.

Il Sahel e il Sahara: gli Stati Uniti adottano chiaramente i vecchi progetti coloniali della Francia in Africa

 


Combattere il terrorismo” e eseguire “missioni umanitarie“, sono solo facciate o cortine fumogene per Washington e i suoi alleati. Mentre gli obiettivi dichiarati del Pentagono sono combattere il terrorismo in Africa, gli obiettivi reali di Washington sono ristrutturare l’Africa e stabilire un ordine neo-coloniale. A questo proposito, Washington ha effettivamente adottato i progetti coloniali
 della Francia in Africa. Ciò include anche l’iniziativa inglese, italiana, statunitense e francese per dividere la Libia, dal 1943, così come l’iniziativa unilaterale francese per ridisegnare il Nord Africa. In questo schema, gli Stati Uniti e le sue coorti hanno intenzione di creare guerre etniche e odio settario tra i berberi, gli arabi ed altri in Nord Africa.


La mappa utilizzata da Washington per combattere il terrorismo sotto la Pan-Sahel Initiative la dice lunga. Il campo o area di attività dei terroristi, entro i confini di Algeria, Libia, Niger, Ciad, Mali e Mauritania, in base alla designazione di Washington, è molto simile ai confini o limiti del soggetto coloniale territoriale che la Francia ha cercato di sostenere in Africa, nel 1957. Parigi aveva progettato di sostenere questa entità africane nel Sahara occidentale e centrale, come dipartimento francese (provincia) direttamente legato alla Francia, insieme alla coste dell’Algeria.
Questa entità coloniale francese nel Sahara è stata nominata Organizzazione Comune delle Regioni del Sahara (Organisation commune des regions sahariennes, OCR). Comprendeva i confini interni dei paesi del Sahel e del Sahara di Mali, Niger, Ciad e Algeria. L’obiettivo francese era raccogliere e vincolare tutti i territori ricchi di risorse naturali di questi paesi in questa entità centrale, l’OCR, per il controllo e l’estrazione francesi. Le risorse in questo settore comprendono petrolio, gas e uranio. Eppure, i movimenti della resistenza in Africa, e in particolare la lotta per l’indipendenza algerina, ha inferto a Parigi un duro colpo. La Francia ha dovuto rinunciare alla sua ricerca e infine dissolvere la OCR nel 1962, a causa dell’indipendenza algerina e della presa di posizione anti-coloniale in Africa. A causa della spinta verso l’indipendenza in Africa, la Francia fu finalmente tagliato fuori dall’entroterra nel Sahara che voleva controllare.


Washington aveva chiaramente in mente questa zona ricca di energia e ricco di risorse, quando ha disegnato le aree dell’Africa che hanno bisogno di essere purificate dalle presunte cellule e bande terroristiche. L’Istituto Francese di Relazioni Internazionali (Institut français des relazioni internationals, IFRI), ha anche apertamente discusso  questo legame tra terroristi e zone ricche di energia, in un report del marzo 2011. [5] E’ in questo contesto che la fusione di interessi e le aziende franco-tedeschi e anglo-statunitensi, hanno consentito alla Francia di diventare parte integrante del sistema imperiale globale statunitense, con interessi comuni.

Regime Change in Libia e il National Endowment for Democracy: un nesso tra  terrorismo e diritti umani

 


Dal 2001, gli Stati Uniti si sono falsamente presentati come il campione contro il terrorismo. La Trans-Saharan Counterterrorism Initiative (TSCTI), che ha aperto le porte di AFRICOM in Africa, è stata giustificata come necessaria da Washington per combattere le organizzazioni come il Gruppo Salafita per la Predicazione e il Combattimento (GSPC) in Algeria, e il Gruppo combattente islamico libico (LIFG) in Libia. Eppure, Washington sta collaborando e utilizzando questi stessi gruppi in Libia, insieme con il Fronte Nazionale per la Salvezza della Libia e i Fratelli Musulmani, come soldati di fanteria e ascari. Inoltre, molte delle persone chiave libiche sono membri del National Endowment for Democracy (NED), e sono membri di questi gruppi, e hanno anche fatto parte di conferenze e progetti di lunga data, che spingevano a un cambiamento di regime in Libia.
Uno degli incontri chiave per stabilire quello che sarebbe diventato l’attuale Consiglio di transizione in Libia, ha avuto luogo nel 1994, quando il Centro per gli Studi Strategici e Internazionali (CSIS) ha organizzato una conferenza con Ashur Shamis e Aly (Ali) Abuzakuuk. Il titolo della conferenza del 1994 era “La Libia post-Gheddafi: prospettive e  promesse“. Nel 2005 un altro convegno con Shamis Ashur si tenne nella capitale britannica, Londra, dove si sarebbe costruita l’idea del cambiamento di regime in Libia. [6] Allora, chi sono questi esponenti dell’opposizione libica? Una serie di domande deve essere posta. Hanno legami con Washington nuovi o vecchi? Con chi sono associati? Inoltre, hanno avuto un sostegno di lunga data o no?


Ashur Shamis è uno dei membri fondatori del Fronte Nazionale per la Salvezza della Libia, che nel 1981 fu fondata nel Sudan. Era ricercato dall’Interpol e dalla polizia libica per anni. [7] Ahsur è anche indicato come il regista del National Endowment for Democracy nel Forum libico per lo sviluppo umano e politico. E’ anche il redattore della pagina web Akhbar, che è stato registrato come Akhbar Cultural Limited e collegato al NED. Ha inoltre partecipato a recenti conferenze chiave per il cambio di regime a Tripoli. Ciò includono la conferenza di Londra, tenuta dalla Chatham House nel 2011, che ha discusso i piani della NATO per l’invasione di Tripoli. [8]
Come Ashur, Aly Abuzaakouk è anch’egli membro del Fronte Nazionale per la Salvezza della Libia ed è legato al National Endowment for Democracy. E’ stato uno dei partecipanti chiave alla tavola rotonda tenuta per il Democracy Awards 2011 della NED. [9] Come Ashur, è ricercato dall’Interpol e opera come regista in occasione del Forum libico per lo sviluppo umano e politico. [10]
Vi è anche Noman Benotman, ex leader e fondatore del Gruppo combattente islamico libico (LIFG) e terrorista ricercato. È presentato come ex terrorista. Benotman ha convenientemente lasciato il Gruppo combattente islamico libico, a seguito degli attacchi dell’11 settembre 2001. Benotman non è solo un direttore del National Endowment for Democracy (NED) al Forum libico per lo sviluppo umano e politico, è anche legato alla rete al-Jazeera.


Non solo questi tre uomini vivevano senza problemi in Gran Bretagna, mentre erano ricercati dall’Interpol a causa del loro legame con il terrorismo o, nel caso di Abuzaakouk, per crimini legati alla droga e alla contraffazione, ma hanno anche ricevuto sovvenzioni dagli Stati Uniti. Hanno ricevuto borse dagli Stati Uniti, che ha formalizzato la loro appartenenza a diverse organizzazioni sponsorizzate dal NED, che hanno sostenuto l’ordine del giorno del cambio di regime in Libia. Questo ordine del giorno del cambio di regime è stato sostenuto anche da MI6 e CIA. Inoltre, i documenti legali che sono stati registrati dalla NED, per quanto riguarda questi individui, sono stati deliberatamente e illegalmente manomessi. L’identità di individui chiave è stata nascosta nella lista degli amministratori del NED. Così, documenti legali sono stati compilati in modo fraudolento per nascondere l’identità di un individuo con lo pseudonimo di “Beata Wozniak.” Perfino la data di nascita di Wozniak non è valida, apparendo come 1 gennaio, 1 (01/01/0001). E’ una persona che è stata membro del consiglio di tutte queste organizzazioni del NED. Viene indicata come regista e segretaria di Akbar, Transparency Libya Limited e diverse altre società britanniche.

La “Lunga Guerra” entra in Africa: la porta dell’Africa è stata aperta


L’avvento del terrorismo in Africa è parte di una deliberata strategia usata dagli Stati Uniti e dai loro alleati, tra cui la NATO. La strategia consiste nell’”aprire la porta del continente africano“, espandendo la cosiddetta “guerra globale al terrorismo.” Quest’ultimo fornisce una giustificazione all’obiettivo degli Stati Uniti di ampliare la propria presenza militare nel continente africano. E’ stata anche usata come pretesto per creare l’AFRICOM del Pentagono. L’US Africa Command (AFRICOM) è destinata a “gestire Africa” per conto di Washington. Consiste nel creare una versione africana della NATO, al fine di realizzare l’occupazione dell’Africa. A questo proposito, gli Stati Uniti e i loro alleati hanno già stabilito un budget per combattere le stesse organizzazioni terroristiche che hanno creato e sostenuto (anche con aiuti militari ed armi), attraverso la carta dell’Africa, dalla Somalia, Sudan, Libia, Mali a Mauritania, Niger, Algeria e Nigeria. I terroristi non solo combattono per gli USA sul terreno, ma tengono anche contatti con Washington ed agiscono come paravento attraverso le cosiddette organizzazioni per i diritti umani, che hanno il mandato di “promuovere la democrazia“. Sul terreno, questi stessi individui e organizzazioni sono utilizzati per destabilizzare i loro rispettivi paesi. Sono supportati anche a livello internazionale, da Washington, per lavorare attivamente al cambio di regime e all’intervento militare in nome dei diritti umani e della democrazia. La Libia ne è un chiaro esempio.

Mahdi Darius Nazemroaya è un  Sociologo e ricercatore associato al Centro per la Ricerca sulla Globalizzazione (CRG), di Montréal. E’ specializzato su Medio Oriente e Asia Centrale. E’ stato in Libia per oltre due mesi ed è stato anche un inviato speciale per Flashpoints, che è un programma di Berkeley, in California. Nazemroaya ha pubblicato questi articoli sulla Libia assieme ai colloqui con Cynthia McKinney trasmessi su Freedom Now, uno show trasmesso da KPFK, Los Angeles, California.

Julien Teil è un operatore video e documentarista investigativo  francese. E’ anche stato recentemente in Libia per circa un mese.

NOTE
[1] National Endowment for Democracy, “NED Strengths Democracy Ties with France,” 16 marzo 2010
[2] National Endowment for Democracy, “Africa Regional,” Agosto 2011
[3] United Nations Watch et al., “Urgent Appeal to Stop Atrocities in Libya: Sent by 70 NGOs to the US, EU, and UN,” 21 Febbraio 2011
[4] Ministry of European and Foreign Affairs (France), “XXIVème sommet Afrique-France,” Febbraio 2007
[5] Etienne de Durand, “Francs-tireurs et Centurions. Les ambiguïtés de l’héritage contre-insurrectionnel français,” Institut français des relations internationals, Marzo 2011
[6] The National Conference of the Libyan Opposition, “The National Accord: The National Conference of the Libyan Opposition, London, 26 giugno 2005“, 2005.
[7] Interpol Wanted Notice for Ashour Al-Shamis
[8] Foreign and Commonwealth Office (UK), “Chatam House event: the future of Libya”, Giugno 2011
[9] National Democracy for Democracy, “2011 Democracy Award Biographies”, Giugno 2011
[10] Interpol Wanted Notice for Ali Ramadan Abu Za Kouk

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

samedi, 15 octobre 2011

Il progetto Eurasiatico, una minaccia al Nuovo Ordine Mondiale

 

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Il progetto Eurasiatico, una minaccia al Nuovo Ordine Mondiale

di Elena Ponomareva - 11/10/2011

Fonte: aurorasito.wordpress

Si potrebbe essere tentati di considerare il documento del premier russo Vladimir Putin, “Un nuovo progetto per l’integrazione del Eurasia: Il futuro in divenire“, che è stato pubblicato sulle Izvestia del 3 ottobre 2011, come un programma tracciato sommariamente da un concorrente delle elezioni presidenziali; ma dopo un controllo, sembra essere solo una parte di un quadro più ampio. L’articolo di opinione, ha momentaneamente acceso ampie polemiche in Russia e all’estero, ed ha evidenziato lo scontro di posizioni in corso sullo sviluppo globale…

 


Indipendentemente dalla interpretazione dei dettagli, la reazione dei media occidentali al progetto di integrazione presentato dal premier russo, è uniformemente negativo e riflette con estrema chiarezza una ostilità aprioristica verso la Russia e le iniziative che avanza. Mao Zedong, però, era solito dire che affrontare la pressione dei propri nemici è meglio che essere in una condizione in cui non si preoccupano di tenerti sotto pressione.
Aiuta a capire perché, al momento, i titoli in stile Guerra Fredda spuntano costantemente sui media occidentali e perché la recente presentazione dell’integrazione eurasiatica di Putin, è percepita dall’Occidente come una minaccia. La spiegazione più ovvia è che, se attuato, il piano diverrebbe  una sfida geopolitica al nuovo ordine mondiale, al dominio della NATO, del FMI, dell’Unione europea e degli altri organismi sovranazionali, e al primato palese degli Stati Uniti. Oggi, una sempre più assertiva Russia suggerisce, ed è pronta ad iniziare a costruire, un’ampia alleanza basata su principi che forniscono una valida alternativa al neoliberismo e all’atlantismo. E’ un segreto di pulcinella, che in questi giorni l’Occidente sta mettendo in pratica una serie di progetti geopolitici di vasta portata, per riconfigurare l’Europa sulla scia dei conflitti balcanici e, sullo sfondo della crisi provocata in Grecia e a Cipro, assemblare il Grande Medio Oriente sulla base di cambiamenti di regime in serie, in tutto il mondo arabo e, come progetto relativamente nuovo, la realizzazione del progetto per l’Asia, il cui recente disastro in Giappone, è stata una fase attiva.
Nel 2011, l’intensità delle dinamiche geopolitiche è senza precedenti dal crollo dell’Unione Sovietica e del blocco orientale, con tutti i principali paesi e organismi internazionali che vi contribuiscono. Inoltre, l’impressione attuale è che la forza militare, in qualche modo, sia diventata uno strumento legittimo nella politica internazionale. Solo pochi giorni fa, Mosca ha attirato una  valanga di critiche dopo aver posto il veto alla risoluzione del Consiglio di Sicurezza dell’ONU che potrebbe autorizzare la replica dello scenario libico in Siria. Come risultato, l’inviata permanente degli USA all’ONU, S. Rice, ha rimproverato la Russia e la Cina per il veto, mentre il ministro degli esteri francese, Alain Juppé, ha dichiarato che “è un giorno triste per il popolo siriano. E’ un giorno triste per il Consiglio di Sicurezza“. Durante l’acceso dibattito al Consiglio di sicurezza delle Nazioni Unite il 5 settembre, il rappresentante siriano ha redarguito Germania e Francia, ed ha accusato gli USA del genocidio perpetrato in Medio Oriente. Dopo di che, S. Rice ha accusato la Russia e la Cina di sperare di vendere armi al regime siriano, invece di stare dalla parte del popolo siriano, e ha abbandonato precipitosamente la riunione, e l’inviato francese Gérard Araud ha rilevato che “Nessun veto può cancellare la  responsabilità delle autorità siriane, che hanno perso qualsiasi legittimità uccidendo il proprio popolo“, lasciando l’impressione che uccidere i popoli, come in Jugoslavia, Afghanistan, Iraq e Libia, dovrebbe essere un privilegio della NATO.

 


I “partner” occidentali di Mosca si indignano quando la Russia, di concerto con la Cina, pone ostacoli sulla strada del nuovo ordine mondiale. La Siria, anche se un paese di notevole valenza regionale, giunge ad emergere nell’ordine del giorno solo fugacemente, ma l’ambizioso piano di Putin per l’intera Eurasia – “per raggiungere un più alto livello di integrazione – una Unione Euroasiatica” – avrebbe dovuto aspettarsi di evocare le preoccupazioni profonde e durature dell’Occidente. Mosca sfida apertamente il dominio globale da parte dell’Occidente “suggerendo un modello di una potente unione sovranazionale che può diventare uno dei poli del mondo di oggi, pur essendo un efficace collegamento tra l’Europa e la dinamica regione Asia-Pacifico“. Senza dubbio, il messaggio di Putin che “la combinazione di risorse naturali, di capitale e di forte potenziale umano, renderà l’Unione Euroasiatica competitiva nella gara industriale e tecnologico e nella corsa al denaro degli investitori, in nuovi posti di lavoro e negli impianti di produzione all’avanguardia” e che “insieme con altri protagonisti e istituzioni regionali come l’Unione Europea, USA, Cina e l’APEC, garantirà la sostenibilità dello sviluppo globale“, sembra allarmante per i leader occidentali.

 


Né il crollo dell’URSS e del mondo bipolare, né la conseguente proliferazione di “democrazie” filo-occidentali, ha segnato un punto finale nella lotta per il primato mondiale. Ciò che seguì fu un periodo di interventi militari e rovesciamenti di regimi sfidanti, con l’ausilio della guerra dell’informazione e l’onnipresente soft power occidentale. In questo gioco, l’Eurasia rimane il primo premio in linea con l’imperativo geopolitico di John Mackinder, per cui “Chi governa l’Est Europa comanda l’Heartland, chi governa l’Heartland comanda l’Isola-Mondo, chi governa l’Isola-Mondo controlla il mondo“.
Alla fine del XX secolo gli USA sono diventati il primo paese non eurasiatico a combinare i ruoli di potenza più importante del mondo e di arbitro finale negli affari eurasiatici. Nel quadro della dottrina del nuovo ordine mondiale, gli Stati Uniti e l’Occidente nel suo complesso, vedono l’Eurasia come una zona di importanza fondamentale per il loro sviluppo economico e crescente potere politico. Il dominio globale è un obiettivo dichiarato apertamente e costantemente perseguito della comunità euro-atlantica e dalle sue istituzioni militari e finanziarie – la NATO, il FMI e la Banca Mondiale – insieme con i media occidentali e le innumerevoli ONG. Nel processo, l’establishment occidentale rimane pienamente consapevole del fatto che, nelle parole Z. Brzezinski, il “primato globale dell’America è direttamente dipendente da quanto tempo e quanto efficacemente la sua preponderanza sul continente eurasiatico è sostenuta“. Sostenere la “preponderanza“, a sua volta, significa assumere il controllo di Europa, Russia, Cina, Medio Oriente e Asia Centrale.
L’aperta egemonia occidentale in Europa, Asia centrale e, quindi, in Medio Oriente e anche in Russia, conta quale risultato indiscutibile degli ultimi due decenni, ma al momento la situazione appare fluida. Gli osservatori occidentali, cinesi e russi prevedono un fallimento imminente del modello di globalizzazione neoliberista integrata nel nuovo ordine mondiale, ed è in arrivo il tempo, per la classe politica, di adottare una visione.

 


Aprendo nuove opportunità per proteggere gli originali modelli di sviluppo nazionali dalla pressione atlantista, e per mantenere una reale sicurezza internazionale, il nuovo progetto di integrazione di Putin mantiene una promessa importante, per la Russia e i suoi alleati, e presenta quindi ai nemici della Russia un problema serio. Né la Russia, né alcun altra repubblica post-post-sovietica può sopravvivere nel mondo di oggi da sola, e la Russia come attore chiave geopolitico dell’Eurasia, con una potenzialità economica, politica e militare senza precedenti in tutto lo spazio post-sovietico, può e deve, giocare l’offerta di una architettura mondiale alternativa.


L’allergia dell’Occidente al piano di Putin è dunque spiegabile, ma, a prescindere dalla opposizione che il progetto può incontrare, la debolezza di alcuni dei suoi elementi, e la potenziale difficoltà nel metterlo in pratica, il progetto di integrazione eurasiatica nasce dalla vita nello spazio geopolitico e culturale post-sovietico ed è affine alle attuali tendenze globali. Sopravvivere, conservando le basi economiche e materiali dell’esistenza nazionale, mantenendo vive le tradizioni e costruendo un futuro sicuro per i figli, sono gli obiettivi che le nazioni eurasiatiche possono realizzare solo se rimangono allineate con la Russia. In caso contrario, l’isolamento, le sanzioni e gli interventi militari le attendono…
 
E’ gradita la ripubblicazione con riferimento alla rivista on-line della Fondazione per la Cultura Strategica.
 
Traduzione di Alessandro Lattanzio -  SitoAurora


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jeudi, 13 octobre 2011

Civilisations en collisions

Civilisations en collisions

par Georges FELTIN-TRACOL

En 1993, l’universitaire étatsunien Samuel P. Huntington publiait dans la revue d’inspiration mondialiste Foreign Affairs un article intitulé « The Clash of Civilizations ? » qui se voulait une réponse réaliste à la théorie idéaliste avancée en 1989 par Francis Fukuyama sur Le dernier homme et la fin de l’Histoire. Trois ans plus tard, Samuel P. Huntington développait son analyse dans un essai roboratif intitulé Le choc des civilisations. Loin de clore l’histoire, l’achèvement de la Guerre froide ouvrait le monde sur de nouvelles fractures identitaires et civilisationnelles. Le concept fut rapidement repris et simplifié, voire déprécié dans son acception, en le réduisant à la seule confrontation entre l’Islam et l’Occident euro-atlantique. Rares furent les commentaires prévenant que le débat Huntington – Fukuyama s’inscrivait dans le vaste champ intellectuel aux contours indistincts du néo-conservatisme étatsunien…

En 2009, le géopoliticien français Aymeric Chauprade réexaminait cette notion huntingtonienne dans un livre consacré aux enjeux actuels. Étudiant en priorité les suites du 11 septembre 2001, il avait l’honnêteté d’y exposer – sans nullement les approuver – des versions alternatives à la thèse officielle qui accuse Ben Laden et Al-Qaïda d’être les responsables des attaques. Un médiocre plumitif d’une feuille de chou quelconque accusa alors Aymeric Chauprade de « négationnisme » et obtint son renvoi immédiat du Collège interarmées de Défense par le ministre de la Défense d’alors, Hervé Morin, ineffable responsable d’un groupuscule politique au nom de secte et pilier de l’ambassade U.S. à Paris. Cette éviction a été cassée par la justice sans qu’il y ait pour l’instant la moindre réintégration.

Une réédition bienvenue

Les Éditions Chronique viennent de rééditer Chronique du choc des civilisations d’Aymeric Chauprade avec un texte fortement renouvelé, revu et corrigé. D’une dimension respectable et doté de magnifiques photographies et d’excellentes cartes qui assoient son exposé, l’ouvrage, très pédagogique, ne peut que satisfaire les décrypteurs avisés du monde.

Attention néanmoins de ne pas se méprendre ! Chauprade ne paraphrase pas, ni ne reprend ou ne vulgarise Huntington. Il expose un point de vue différent. Ainsi, à l’encontre du célèbre professeur, Chauprade dénombre une quinzaine de civilisations (anglo-saxonne, océanienne, européenne, est-européenne orthodoxe, arabo-musulmane, irano-musulmane, turco-musulmane, latino-américaine, etc.). Il ne réduit pas non plus en un choc unique des civilisations l’antagonisme islamo-occidental. Nous entrons dans l’ère des chocs des civilisations.

Ses démonstrations géopolitiques se déploient en dix chapitres, plus ou moins longs. Certes, il y a un choc entre l’Islam et l’Occident américanocentré moderne. Mais perdure aussi l’affrontement féroce, interne à l’islam, entre les sunnites et les chiites. L’« Islamérique » est par ailleurs en guerre occulte contre l’Europe. L’Oncle Sam veut en outre contenir la renaissance chinoise et empêcher la montée en puissance d’une Amérique latine enfin affranchie de sa tutelle. Quant à l’Islam, il s’oppose à l’hindouisme, à la Chine et au bouddhisme (le séparatisme islamiste des régions méridionales de la Thaïlande par exemple).

Tous ces événements témoignent des heurts civilisationnels passés, en cours ou à venir. Toutefois, « l’histoire ne se réduit pas au choc des civilisations ! prévient Chauprade. Point de caricature ici, ou de simplification historique. Il y a le choc des peuples et des États, le choc des grandes figures humaines, et aussi le choc des économies. […] Il y a bien un univers mental de la civilisation, touchant à la conscience populaire, et cet univers mental est l’un des moteurs essentiels de l’histoire (p. huit) ».

Plaidant en faveur de relations diplomatiques multipolaires, l’auteur remarque qu’une « guerre, de dimension planétaire, entre les forces de la multipolarité et celles de l’unipolarité, se déchaîne dans tous les compartiments de l’affrontement de puissance, du contrôle des ressources stratégiques jusqu’au contrôle de l’information, en passant par le redécoupage des frontières étatiques, la guerre des monnaies (statut du dollar), les fonds souverains… (p. 13) ». Puissance sur le déclin avec une économie au ralenti, un surendettement gigantesque, une paupérisation grandissant des classes moyennes et une hispanisation croissante, véritable Reconquista pour le Mexique dans les prochaines décennies, les États-Unis « ont compris que la roue de l’histoire est en train de tourner à leur désavantage. Les guerres qu’ils déclenchent visent à briser l’ascension de rivaux qu’ils voient naître à l’orient. À défaut d’imposer un ordre mondial américain, ils créeront le désordre sur le chemin de leurs ennemis (p. 11) ». Leurs actions sont multiples : militaires bien sûr, politiques et économiques évidemment, mais aussi culturelles et spirituelles. Aymeric Chauprade, à la suite de Thomas Molnar (1), évoque la « “ protestantisation ” du catholicisme américain [qui] ne passe pas seulement par un ralliement à un messianisme d’essence puritaine, il se traduit concrètement dans la pratique religieux : autant par l’affaiblissement progressif du rôle de la messe et du clergé au profit de petites communautés catholiques “ autogérées ”, que par la participation croissante de catholiques à des offices pentecôtistes (conséquence logique de l’œcuménisme prôné par Vatican II), par exemple (p. 245) ». Il souligne l’importance du rôle politique des sectes néo-protestantes d’émanation étatsunienne (pentecôtisme et évangélismes) en Amérique latine, en Afrique, en Asie et en Europe de l’Est. « La “ théologie de la prospérité ”, dont elles sont les propagatrices, a remplacé la “ théologie de la libération ” du temps de la Guerre froide : elle bâtit des temples, investit des universités et des chaînes de télévision, et exploite la détresse qui suit les catastrophes naturelles (cyclones, glissements de terrain et tremblements de terre ont durement frappé les pays d’Amérique centrale ces trente dernières années) (p. 243). »

De l’« État profond » étatsunien

Ces menées déstabilisatrices ne sont pas à imputer qu’aux seuls néo-conservateurs belligènes, mais aussi et surtout aux instances qui les soutiennent et les financent : l’« État profond ». Reprenant une terminologie en vigueur en Turquie, « par “ État profond ”, les dissidents entendent une structure de gouvernement à la fois invisible (par rapport à l’administration officielle) et continue (qui survit aux changements de président), rassemblant des éléments et des moyens du Pentagone, de la C.I.A. et du F.B.I., des sociétés militaires privées et, plus globalement, du complexe militaro-financier américain (p. 13) ». Cet « État profond » ne fait pas le deuil de son hégémonie planétaire évanouie. Déjà, la Chine, la Russie et l’Iran ont brisé la vieille « doctrine Monroe » en s’associant avec le Brésil, le Venezuela et d’autres États ibéro-américains. Contre cette chute inéluctable, l’« État profond » yankee favorise et encourage des diversions parmi lesquelles le regain de l’islamisme. C’est risqué ! Chauprade juge en effet qu’« à côté d’un altermondialisme stérile, car privé d’une puissance qui le soutienne, l’islamisme apparaît bel et bien comme le seul véritable internationalisme révolutionnaire (p. 19) », ce qui n’empêche pas Washington et ses affidés européens (Sarközy et Cameron) de s’acoquiner avec les franges les plus extrémistes du sunnisme salafiste et djihadiste. L’agression contre la Libye réactive cette vieille connivence « islamo-américaine » mâtinée à Benghazi et à Tripoli d’une horrible négrophobie de la part d’un pseudo-gouvernement rebelle croupion sans soulever l’indignation des belles âmes… Plus que jamais, O.T.A.N. et Al-Qaïda mènent le même combat !

Dans un entretien roboratif accordé à Flash, aujourd’hui disparu, Aymeric Chauprade n’hésite pas à proclamer : « Maintenant, ce qui fait sens, c’est distinguer les États-Unis de l’Europe. L’Europe est une vieille civilisation aujourd’hui asservie par la géopolitique américaine. Les signes de notre libération sont là. Nous avons deux grandes révoltes à mener : contre les États-Unis et contre l’immigration de peuplement qui est en train de submerger nos vieux peuples (2) ». Il y oublie une troisième révolte à fomenter contre les banques et les financiers rapaces de l’hyper-classe.

Chronique du choc des civilisations fourmille d’informations précieuses. On y trouve la carte (p. 31) d’un nouveau Moyen-Orient redessiné suivant les rêves déments des États-Unis qui parient sur une balkanisation généralisée. Chauprade rappelle que « contrairement à une idée répandue, les talibans n’ont jamais lutté contre l’opium. Ils ont interdit le haschich car il est consommé localement par des musulmans. Mais ils ont encouragé la production et l’exportation de l’héroïne afin de “ pourrir ” les “ Kafir ” (mécréants) occidentaux (p. 47) ». Il révèle des phases méconnues de la vie de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah libanais. « Formé militairement en Corée du Nord à la toute fin de la Guerre froide, il gardera des liens étroits avec ce pays, comme la guerre de l’été 2006 l’a montré (ce sont en effet des conseillers nord-coréens qui ont préparé les miliciens chiites à la guerre souterraine) (p. 156). » La Corée du Nord, cette incroyable stratocratie qui continue à tenir tête à l’Abomination yankee !

On pourrait continuer les citations tant cet ouvrage est dense. On sait en revanche mieux pourquoi « depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis ont repris la main sur l’histoire et sont engagés dans une vaste opération d’endiguement des forces multipolaires (Chine, Russie, Iran, Venezuela, Brésil…) (p. 13) ».

Pendant ce temps, les Européens s’enfoncent dans les délices de Capoue et dissertent à satiété sur le sexe des anges postmodernistes, c’est-à-dire la discrimination positive, la diversité ethnique et autres joyeusetés sociétales. Avec le réalisme qu’on lui connaît, Aymeric Chauprade se garde bien d’invoquer l’axe fantôme (et illusoire ?) Paris – Berlin – Moscou, surtout avec une Allemagne qui perd chaque jour des habitants alors que sa population extra-européenne est en croissance constante : « Berlin n’est-elle pas la troisième ville turque dans le monde, s’interroge Dmitri Rogozine ? (3) ». L’Allemagne d’aujourd’hui a définitivement accepté le lavage de cerveau collectif commencé il y a soixante-cinq ans par Washington. Il est clair que le pays d’Angela Merkel joue contre l’idée européenne au nom de ses intérêts consuméristes à court et moyen terme (d’où l’alliance énergétique avec la Russie et l’abandon de la filière nucléaire) et de ses puissants liens transatlantiques. « L’Union européenne devra-t-elle être la seule construction privée d’histoire ? (p. 29) ». Il faut le craindre avec, toutefois, l’espoir d’un sursaut possible dans des circonstances exceptionnelles.

Aymeric Chauprade ne verse pas dans le pessimisme. Pour lui, « l’affirmation islamique en terre d’islam comme à l’intérieur de l’Europe (immigration massive) pourrait néanmoins conduire de plus en plus d’Européens à considérer que l’enjeu identitaire est l’enjeu vital du XXIe siècle (p. 29) ». Il ne cache pas que « ce combat est essentiel; pour que l’Europe ne devienne jamais la périphérie soumise d’une Asie hyperpuissance ou que les filles de France n’aient pas à craindre demain la rigueur d’une police “ du vice et de la vertu ” (p. huit) ». Chronique du choc des civilisations établit un panorama passionnant des fractures de notre temps et en dessine les prochaines. Voilà un ouvrage indispensable pour saisir l’histoire en marche.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Thomas Molnar, « Où va l’Amérique impériale ? », dans Études, n° 1, tome 384, janvier 1996.

2 : « Comment les attentats du 11 septembre 2001 ont changé le monde… », entretien avec Aymeric Chauprade, dans Flash, n° 74, 8 septembre 2011.

3 : « L’O.T.A.N. refuse de surmonter l’héritage de la Guerre froide », entretien avec Dmitri Rogozine, dans Le Figaro, 17 et 18 septembre 2011.

Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations. Du 11 septembre au printemps arabe, actualité, analyses géopolitiques et cartes pour comprendre le monde, Éditions Chronique – Éditions de Noyelles (15 – 27, rue Moussorgski, 75018 Paris), 2011, 256 p., 31 €.


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mercredi, 12 octobre 2011

Karzai s’éloigne du Pakistan et se rapproche de l’Inde

Ferdinando CALDA:

Karzai s’éloigne du Pakistan et se rapproche de l’Inde

Le Président afghan rencontre Singh pour renforcer les rapports bilatéraux

inde,afghanistan,pakistan,moyen orient,politique internationale,géopolitiqueLe Président de l’Afghanistan, Hamid Karzai, revient d’une mission en Inde, à un moment plutôt délicat pour les équilibres et les alliances qui sont en train de se modifier dans la région. La visite du leader afghan —qui, le 4 octobre 2011, a rencontré le premier ministre indien Manmohan Singh et le ministre des affaires étrangères S. M. Krishna—  revêt une signification particulière, à la lumière des tensions récentes entre les Afghans et leurs voisins pakistanais, ennemis historiques de la Nouvelle Dehli.

Tout en rappelant qu’Islamabad est l’unique interlocuteur plausible pour chercher à faire avancer un processus de paix avec les Talibans (vus les rapports présumés et privilégiés des services secrets pakistanais de l’ISI avec les miliciens islamistes et vu le fait que “tous les sanctuaires des terroristes se trouvent sur le territoire pakistanais), Karzai et quelques autres ministres de son gouvernement ont accusé le gouvernement du Pakistan de “ne pas soutenir nos efforts pour ramener la paix et la sécurité en Afghanistan”. L’assassinat récent de Burhanuddin Rabbani, chef du Haut Conseil de Paix afghan en charge des négociations avec les Talibans, a refroidi les rapports entre l’Afghanistan et le Pakistan. Une commission d’enquête afghane a affirmé que le fauteur de l’attentat est venu du Pakistan; hier, Kaboul a accusé les Pakistanais de ne pas collaborer à l’enquête.

Et tandis que le gouvernement afghan envoie des inspecteurs à Islamabad, Karzai s’envole vers la Nouvelle Dehli, pour la deuxième fois en un an, avec la ferme intention de renforcer dans l’avenir la coopération entre son pays et l’Inde. L’Inde ne peut certes étendre “militairement” son influence sur l’Afghanistan (du fait qu’elle n’a pas de frontière commune avec ce pays) mais pourrait très bien devenir un important partenaire commercial de Kaboul. Ce n’est pas un hasard si l’Inde est de fait l’un des principaux donateurs pour l’Afghanistan, où elle a investi plus de deux milliards de dollars depuis 2001. Cet effort semble avoir donné ses fruits, si l’on considère qu’au cours de l’année fiscale 2009-2010, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint le chiffres de 588 millions de dollars. Il faut souliger tout particulièrement que l’Inde est aujourd’hui l’un des plus importants marchés pour les exportations afghanes de produits agricoles, un secteur sur lequel le gouvernement de Kaboul mise beaucoup. Cette nouvelle visite de Karzai devrait renforcer ultérieurement l’implication indienne en Afghanistan. Certaines sources évoquent d’ores et déjà un “accord de partenariat stratégique”, qui impliquerait les Indiens dans l’entraînement et la formation des forces de sécurité afghanes.

Mais l’Inde n’est pas le seul pays à vouloir occuper une place de première importance en Afghanistan, dès que les troupes de l’OTAN auront quitté le pays. Par sa position stratégique, tant économique que militaire, l’Afghanistan, comme depuis toujours, suscite bien des convoitises. Mis à part les Etats-Unis, qui sont en train de négocier avec Kaboul le droit de maintenir leurs bases pendant quelques décennies, il y a aussi la Russie et, surtout, la Chine qui investissent déjà dans la reconstruction du pays, dans l’espoir de s’accaparer des riches ressources du sous-sol afghan et de se réserver une présence garantie et stable sur le territoire. Il ne faut pas oublier non plus deux autres puissances régionales, l’Iran et l’Arabie Saoudite, dont la présence potentielle n’est certes pas aussi affichée, mais qui ne voudront sûrement pas courir le risque d’être exclus de tout contact avec l’Afghanistan dans les prochaines décennies.

Enfin, et ce n’est certainement pas là le moins important des facteurs en jeu, le Pakistan continue à voir dans les massifs montagneux afghans un éventuel refuge inaccessible, tout comme sont inaccessibles les dangereux sanctuaires des groupes armés islamistes, en cas de nouvelle guerre avec l’Inde.

Ferdinando CALDA.

( f.calda@rinascita.eu ).

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 5 octobre 2011 – http://www.rinascita.eu ).

Poutine relance l’idée d’une Union Eurasiatique

Andrea PERRONE:

Poutine relance l’idée d’une Union Eurasiatique

LA-RUSSIE-DE-VLADIMIR-POUTINE-.jpgDans un article publié dans le quotidien Izvestia, Poutine, nouveau candidat au Kremlin, souligne la nécessité de créer un espace économique commun de l’Atlantique au Pacifique

L’Eurasie, c’est l’avenir, a dit le premier ministre russe Vladimir Poutine, qui vient de relancer son projet d’une “Union Eurasiatique”, c’est-à-dire d’une union de toutes les anciennes républiques soviétiques en un espace économique unique et commun.

Il a annoncé ce projet dans un article intitulé “Projet d’intégration pour la nouvelle Eurasie: le futur en train de naître aujourd’hui”, et publié dans le quotidien de langue russe Izvestia. Le nouveau candidat à la présidence russe prévoit également, dans cet article, l’entrée possible du Kirghizistan et du Tadjikistan dans l’Union douanière existant déjà entre la Russie, la Biélorussie et la Kazakstan. Cette union recevrait pour nom “Communauté économique eurasiatique” et prendrait effet dès le 1 janvier prochain: elle se développera graduellement pour devenir un espace économique commun qui abolira toutes les barrières encore en place aujourd’hui. Dans son article, Poutine souligne que la Communauté aura une législation uniformisée et autorisera la libre circulation des citoyens de tous les pays qui en feront partie. Le nouveau candidat au Kremlin explique ensuite en détail quelles seront les perspectives que cette union rendra possibles, et déplore qu’en Occident on la stigmatise déjà comme un retour au passé. Poutine déclare alors que cette interprétation occidentale est “ingénue”. “Nous proposons un modèle d’union supranationale puissante capable de devenir l’un des pôles du monde moderne et de déployer un rôle efficace”. Cette union, ensuite, constituera un pont “entre l’Europe et la dynamique région de l’Asie-Pacifique”, le tout en une époque de globalisation accélérée. Depuis le 1 juillet 2011, a rappelé le premier ministre russe, “tout contrôle a été aboli sur la circulation des marchandises aux frontières intérieures de nos trois pays”. Cette mesure a permis de parachever un système douanier unique, dont les perspectives sont claires et permettront rapidement de réaliser de plus vastes initiatives commerciales. Et, ajoute Poutine, au départ de cette union douanière, “nous ferons un pas en avant vers un espace économique commun; nous sommes en train de créer un marché colossal, avec plus de 165 millions de consommateurs, avec une législation uniforme et une libre circulation des capitaux, des services et des forces de travail”.

C’est là un projet, précise Poutine, qui trouve ses racines dans l’actuelle union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakstan: “La création d’une union douanière et d’espaces économiques communs ouvrent la porte à l’émergence, dans l’avenir, d’une union économique eurasiatique”. Grâce à cela, poursuit Poutine, “entrer dans cette Union Eurasiatique apportera des bénéfices économiques mais permettra aussi à tous les pays qui en feront partie, de s’intégrer à l’Europe plus rapidement, en partant d’une position de force”.

Poutine: “Le parcours pour en arriver à ce point fondamental a commencé il y a vingt ans, lorsque, après l’effondrement de l’Union Soviétique, on a créé la “Communauté des Etats Indépendants”. En règle général, nous pouvons dire que nous avions trouvé là un modèle qui a contribué à sauver une myriade de liens spirituels, de liens de civilisation, qui avaient uni nos peuples. Aujourd’hui nous agissons pour sauver la production, l’économie et les autres rapports, sans lequels notre vie serait inconcevable”, a conclu le premier ministre russe.

Le projet soutenu avec force par Poutine existe déjà dans les faits: il a été amorcé par l’Union douanière entre la Russie, la Biélorussie et la Kazakstan, qui, a affirmé Poutine, sera déjà complètement formalisée en 2012; une intégration plus ample verra ensuite le jour un an plus tard, en 2013. Telle qu’elle est conçue par le nouveau candidat au Kremlin, l’Union Eurasiatique est destinée à faire de sérieux bonds en avant à partir du 1 janvier prochain, par la création d’une énorme marché à trois, avec plus de 165 millions d’habitants, où citoyens et entreprises pourront se mouvoir librement pour asseoir la modernisation d’un vaste espace économique capable d’entrer en compétition avec l’UE mais aussi de dialoguer avec le Vieux Continent pour favoriser les échanges commerciaux et le rapprochement, tant sur le plan politique que sur le plan économique.

Andrea PERRONE

( a.perrone@rinascita.eu )

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 5 octobre 2011, http://www.rinascita.eu ).

Mega-US-Botschaften im Zentrum des »Eurasischen Balkans«

Mega-US-Botschaften im Zentrum des »Eurasischen Balkans«

Wolfgang Effenberger

 

Mit Neugier und Interesse folgte der Verfasser einer außergewöhnlichen Offerte nach Armenien. Die Einladung an die Wiege des Christentums und die Schnittstelle  der Welten hatte der Präsident der DUA (Deutsche Universität in Armenien), Herr Eduard Saroyan, ausgesprochen. Vorgesehen waren jeweils ein Vortrag am Orientalischen Institut der Akademie der Wissenschaften von Armenien zum Thema »Armenien – Opfer geo-strategischer Interessen« sowie an der DUA. Hier sollte die Schwierigkeit im Umgang mit dem Völkermord an den Armeniern beleuchtet werden.

 

Quelle: the armenian reporter

Schon auf der Fahrt vom modernen Flughafen nach Eriwan fiel dem Verfasser  entlang der Ausfallstraße ein kaum enden wollendes, mauerbewehrtes Areal auf.

Von meinem Gastgeber und Fahrer wurde ich unvermittelt aufgeklärt:

Es handelt sich um die US-Botschaft in Armenien! Dem Verfasser drängte sich sofort die Frage nach dem Zweck und den Motiven dieser ungewöhnlich großen und außerhalb der Hauptstadt liegenden Botschaft für einen Staat von drei Millionen Einwohnern auf.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/wolfgang-effenberger/mega-us-botschaften-im-zentrum-des-eurasischen-balkans-.html

jeudi, 06 octobre 2011

Pakistan und das »Haqqani-Netzwerk«: Die jüngste, inszenierte Bedrohung Amerikas und das Ende der Geschichte

Pakistan und das »Haqqani-Netzwerk«: Die jüngste, inszenierte Bedrohung Amerikas und das Ende der Geschichte

Paul Craig Roberts

 

Haben Sie schon einmal von den Haqqanis gehört? Ich kann es mir kaum vorstellen. Ähnlich wie das Al-Qaida-Netzwerk, von dem vor dem 11. September noch keiner gehört hatte, tauchte das »Haqqani-Netzwerk« genau zur richtigen Zeit aus der Versenkung auf, um den nächsten Krieg Amerikas zu rechtfertigen – gegen Pakistan.

 

Mit der Behauptung Präsident Obamas, der Al-Qaida-Anführer Osama bin Laden sei zur Strecke gebracht worden, ging der Bedrohung durch dieses altgediente Schreckgespenst die Luft aus. Eine Terrororganisation, die ihren Anführer unbewaffnet und schutzlos zurücklässt und ihn damit zum leichten Ziel eines Mordanschlags macht, wirkt nicht länger furchterregend. Es wird Zeit für ein neues, noch bedrohlicheres Schreckgespenst, das dem »Krieg gegen den Terror« neue Nahrung geben soll.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-craig-roberts/pakistan-und-das-haqqani-netzwerk-die-juengste-inszenierte-bedrohung-amerikas-und-das-ende-der-g.html

Poutine dessine les contours d’une « Union eurasienne »

Poutine dessine les contours d’une « Union eurasienne »

4.10.2011: www.ruvr.ru
 
 
 
 
L'Union douanière et l'espace économique commun mis en place par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan serviront de base à la création d'une Union économique eurasienne, indique le Premier ministre russe Vladimir Poutine dans son article "Un nouveau projet d'intégration pour l'Eurasie - un avenir qui naît aujourd'hui", publié ce mardi dans le quotidien Izvestia.
"La création de l'Union douanière et de l'espace économique commun jette les fondements de la future Union économique eurasienne. Parallèlement, le cercle des membres de l'Union douanière et de l'espace économique commun s'élargira progressivement grâce à l'implication complète du Kirghizstan et du Tadjikistan", souligne-t-il.
"Nous ne nous arrêterons pas là et nous fixons un objectif ambitieux - celui de conférer une nouvelle dimension, plus élevée, à l'intégration vers l'Union eurasienne", précise le Premier ministre russe.
 
"Nous proposons un modèle d'union supranationale puissante, capable de devenir l'un des pôles du monde contemporain tout en servant de lien efficace entre l'Europe et la région dynamique d'Asie-Pacifique. Cela signifie entre autres qu'il faut commencer à coordonner plus étroitement les politiques économique et monétaire, et créer une union économique efficace", explique-t-il.
"Il ne s'agit pas de restituer d'une manière ou d'une autre l'URSS ", fait remarquer le chef du gouvernement russe. "Il serait naïf de tenter de reconstruire ou de calquer ce qui appartient déjà au passé. Ce qui est impératif, c'est de parvenir à une étroite intégration sur une nouvelle base politique et économique, avec un nouveau système des valeurs".
Selon Vladimir Poutine, l'Union eurasienne est un "projet ouvert, et d'autres partenaires, en premier lieu les pays de la Communauté des Etats Indépendants y sont les bienvenus". "Nous ne voulons pas forcer le pas à qui que ce soit. Cela doit être une décision souveraine d'un pays, dictée par ses propres intérêts nationaux à long terme", souligne-t-il dans son article.
"Certains de nos voisins expliquent leur réticence à participer aux projets d'intégration avancés dans l'espace postsoviétique par le fait que ceux-ci seraient contraires à leur choix européen. A mon avis, c'est un faux argument ".
" Nous ne voulons pas nous isoler ou prendre le contrepied de qui que ce soit. L'Union eurasienne sera créée selon les principes intégrationnistes universels, en tant que partie intégrante de la Grande Europe, unie par des valeurs communes de la liberté, de la démocratie et des lois de marché ", ajoute le Premier-ministre russe.
C'est en 2003 que la Russie et l'Union européenne ont décidé de mettre en place un espace économique commun et de coordonner les règles économiques sans créer de structures supranationales. Dans l'article du journal Izvestia, Poutine souligne que la Russie a proposé "de réfléchir ensemble à la création d'une communauté économique harmonieuse qui s'étalerait de Lisbonne à Vladivostok". "Ces propositions ne sont pas restées en suspens. Elles sont étudiées en détail par les collègues européens ", précise-t-il.
"Outre les avantages économiques évidents, l'adhésion à l'Union eurasienne permettra à chacun de ses membres de s'intégrer plus rapidement et sur des positions plus fortes dans l'Europe", assure Vladimir Poutine dans le quotidien.

mercredi, 05 octobre 2011

U.S. Plan to Invade Brazil

 

U.S. Plan to Invade Brazil

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Not many people know how close the United States came to invading, of all places, Brazil during World War II. Most know that Brazil did finally enter the war as one of the Allied nations and the Brazilian expeditionary force saw action in the later phase of the conflict in Italy against the forces of Nazi Germany and the Italian Social Republic. However, how Brazil came to that point is a sordid tale of diplomatic pressure and military threats against the Brazilian dictator President Getulio Vargas. Today, as with so many others, Vargas is labeled by historians as an example of a far-right dictator but actually moved from right to left and back again in terms of his policies. However, he did finally adopt elements of syndicalism and the “New State” idea first enacted in Portugal by their last great leader Prime Minister Antonio Salazar. President Vargas doubtlessly admired some of the principles of the fascist trend that was sweeping Europe but, more than that, he really had no desire to enter World War II and, as far as Brazilian national security went, was more concerned with Argentina than Germany or Italy. Vargas also had to be wary of taking sides since his army tended to favor the fascist powers while his air force and navy tended to favor the Allies.


The Roosevelt administration was very concerned about Brazil, mostly due to the wealth of natural resources available in the country. They claimed, naturally, that they were worried about Axis aggression against Brazil and South America -famously putting out a forged Axis “war plan” that, among other ludicrous lies, called for Axis forces, having conquered Africa, to jump the Atlantic gap over to Brazil. President Vargas, of course, knew that there was no more danger of Germany and Italy invading Brazil than of them invading Mars. However, he knew he had to keep on friendly terms with the United States which was a much more immediate threat and which, through the Monroe Doctrine, had long claimed all of the Americas as their exclusive sphere of influence. Vargas did such a good job at this that the State Department diplomats in Brazil reported to Washington that they really had no idea which side he was really on. FDR had his State Department strongly “suggest” that Vargas request U.S. military support to strengthen his defenses against possible German and Italian aggression.

Naturally, Vargas turned down this suggestion but later did request simply U.S. weapons and war materials, not for fear of Germany or Italy but for the real threat posed by Argentina. However, FDR’s War Department was hesitant to fulfill that request because they feared that FDR would invade Brazil and American forces would then have Brazilian troops using their own weapons against them. Still, despite the diplomatic pressure from FDR, President Vargas refused to let FDR dictate his foreign policy and he still wanted no part in FDR’s aggressive war to save the Soviet Union. Just this hesitation was deemed as being so outrageous by FDR that he had his military staff come up with the “Joint Basic Plan for the Occupation of Northeastern Brazil”. Keep in mind that this was the same President who had criticized Mussolini for invading Ethiopia (after being provoked), who had criticized Hitler for invading Scandinavia (after the British had mined Norwegian waters) and who had criticized the Japanese for occupying Manchuria even though the Republic of China did not even resist the incursion. Now, FDR was coming up with plans for an invasion of neutral Brazil which had no ties with the Axis and posed absolutely no threat to the United States simply because they refused to fall in behind him.


There is absolutely no doubt about this as, in addition to that contingency plan, an actual plan of attack was drawn up with specific military units assigned to the invasion. FDR approved “Operation Rubber Plan” on December 21, 1940 (before the Japanese attack on Pearl Harbor and before the U.S. was even at war herself with Germany, Italy and Japan) which called for -without a declaration of war mind you- a naval bombardment of Brazilian coastal facilities to soften up shore defenses for an amphibious attack by the U.S. Marines. This would be followed by a formal invasion by the 1st and 3rd Marine Battalions from the 5th Marine Division, launched from a naval task force including the battleship USS Texas, the aircraft carrier USS Ranger, 12 troop transports and supporting vessels. The 9th Division, US Army, would then relieve the Marines and press forward the invasion to seize key Brazilian ports and airfields for American use. The 45th Army Infantry Division would be held in reserve in case unexpected resistance was met. All of these forces were in training for this operation and put on the alert to be ready to launch the attack within 10 days of President Roosevelt giving the “go” order.


President Vargas found out about this invasion plan in January of 1942 and, of course, had no choice but to immediately break off diplomatic relations with the Axis and he allowed 150 US Marines to occupy certain Brazilian airfields. Still, however, FDR was not satisfied and his plan for the invasion and occupation of Brazil was not officially set aside until May when Vargas signed the Brazilian-American Defense Agreement. Nonetheless, it was clear that Vargas was acting under extreme duress as he delayed as long as possible committing Brazilian forces to combat in a war which had nothing to do with his country at all. Nonetheless, eventually he was forced to declare war on the Axis and Brazilian troops were dispatched to the bitter fighting in northern Italy where they fought with great courage but were badly mauled by the Italian Monterosa Division. This was the victory which allowed Mussolini to return to Milan where the march to power of his Blackshirts had first begun. But, as far as Brazil was concerned, it was President Roosevelt rather than Mussolini who was the real aggressor and the real threat to their independence and national sovereignty.

lundi, 03 octobre 2011

La Turquie demeure l’ “homme malade du Bosphore”

 Richard MELISCH:

La Turquie demeure l’ “homme malade du Bosphore”

Analyse des rapports entre la Turquie et le monde arabe et entre la Turquie et Israël

Depuis les pentes de l’Atlas jusqu’aux rivages de l’Océan Indien, de l’Europe centrale jusqu’à la première cataracte du Nil et jusqu’aux littoraux de la Caspienne et de la Mer Rouge, toutes les traditions, que ce soient celles des Arabes ou des Berbères, des Kurdes ou des Arméniens, des Grecs ou des Hongrois, des Serbes ou des Autrichiens, parlent de raids turcs ou de rafles d’esclaves pendant les cinq ou six siècles qu’a duré la terrible domination ottomane. Les oppresseurs turcs suscitaient rejet et horreur, au point que lorsqu’éclate la première guerre mondiale et que le Sultan Mehmet V, calife des musulmans, appelle à la guerre sainte contre les puissances de l’Entente, aucun peuple ou tribu du monde musulman sous domination française ou britannique, que ce soit en Afrique ou en Inde, ne se déclare prêt à se joindre à une djihad sous l’égide turque. Au contraire: la plupart des cheiks arabes et des princes musulmans se sont rangés derrière les Britanniques (qui, bien entendu, ont promis et donné subsides et formulé moults promesses).

En 1919, après que les vainqueurs de la première guerre mondiale soient parvenus à imposer aux Allemands, aux Autrichiens et aux Hongrois vaincus les clauses scandaleuses des “Diktate” de Versailles, de Saint Germain et du Trianon, ce fut le tour des Turcs à Sèvres un an plus tard. Les conditions imposées à la Turquie étaient si inacceptables qu’un mouvement nationaliste turc, sous la houlette de Mustafa Kemal, a pu appeler la population à la révolte et à la résistance. Kemal a réussi à rassembler derrière sa personne les restes de l’armée ottomane et, pendant l’été 1921, à arrêter et à repousser la puissante offensive grecque en direction d’Ankara. En 1923, Kemal devint le premier Président de la République turque. En 1924, il put signer à Lausanne un traité de paix favorable à son pays. Le successeur de Kemal, Inönü, a réussi, pour sa part, à maintenir la Turquie hors du second conflit mondial, grâce à une magistrale et habile politique d’équilibre entre les puissances occidentales, l’Union Soviétique et le Troisième Reich.

N’importe quel touriste qui visiterait les pays arabes du Machrek ou du Maghreb pourrait admirer les monuments prestigieux construits jadis par les Anciens Egyptiens, les Phéniciens, les Babyloniens, les Grecs ou les Byzantins mais chercherait en vain les témoignages tangibles de la culture turque... alors que les Turcs ont dominé souverainement ces pays du 14ème au 20ème siècle. La mémoire vive de tous les peuples de la région retient en revanche l’oppression et l’exploitation qu’ils ont subies par la volonté des pachas ottomans et par l’arbitraire des sultans auxquels ils ont été soumis pendant plusieurs générations.

Ces mauvais souvenirs légués par l’histoire font en sorte, aujourd’hui, que les anciennes colonies ottomanes, devenues des Etats arabes souverains, ne prêtent finalement qu’une oreille assez inattentive aux chants de sirène que profèrent les dirigeants turcs actuels, qui leur promettent d’avantageuses alliances. A cela s’ajoute qu’au ballast de l’histoire, s’ajoute un nouveau ballast:

-          La Syrie réclame aux Turcs le retour de la province d’Hatay, avec le port d’Iskenderun (Alexandrette) et la ville d’Antakya (l’antique Antioche), qu’elle avait dû céder à la Turquie à l’époque du mandat français, en 1939. La France avait cédé cette province arabe/syrienne contre la promesse turque de ne pas se ranger derrière le Troisième Reich pendant la guerre.

-          Les Etats arabes, surtout les pays qui se trouvent en état de guerre permanente avec Israël, comme la Syrie, le Liban, l’Egypte ainsi que le mouvement de libération de la Palestine, n’oublieront jamais que la Turquie, membre de l’OTAN, est restée neutre (au mieux) au cours de quatre guerres israélo-arabes dans la région, mais, si l’occasion s’était présentée, aurait été tout aussi prête à se tenir aux côtés d’Israël. En 1996, la Turquie a signé un traité d’alliance avec Israël. Et, lorsque, la même année, les troupes de Tsahal entrèrent une nouvelle fois en territoire libanais, les Turcs organisaient des grandes manoeuvres le long de la frontière syrienne, afin de clouer au Nord les régiments de Damas.

-          Les Irakiens, qui, comme on le sait, ont été “libérés” par les Américains, n’oublieront jamais que les Turcs ont cherché l’appui américain pour obtenir la sécession des provinces du Nord de l’Irak autour des régions pétrolifères de Kirkouk et Mossoul. Les Turcs espéraient faire de ces provinces kurdes de l’Irak un Etat kurde “indépendant et souverain”, qui aurait eu la bénédiction de Washington et d’Ankara. De cette façon, les Turcs auraient pu devenir indirectement une puissance pétrolière, entrer dans le club du “Big Oil” et, par la même occasion, refouler vers cette nouvelle république “souveraine” kurde, les révoltés kurdes d’Anatolie orientale, que les autorités d’Ankara baptisent “Turcs des Montagnes”.

-          Plus de 70% des entreprises agricoles syriennes et irakiennes dépendent des barrages anatoliens (sur territoire turc) que les autorités d’Ankara ont construits sur le cours supérieur des deux fleuves mésopotamiens que sont le Tigre et l’Euphrate. Ces fleuves prennent leur source dans le massif montagneux anatolien. Pour les Syriens comme pour les Irakiens, il est plus qu’évident que les Turcs jouent sur le niveau et le débit des deux fleuves, selon que les positions politiques ou militaires de Damas ou de Bagdad leur conviennent ou leur déplaisent. A plusieurs reprises, les Turcs ont d’ailleurs prétexté de “pannes techniques” pour stopper temporairement l’alimentation en eau. Tout cela constitue pour les Mésopotamiens de dangereux précédents. Leur question est dès lors la suivante: que se passera-t-il si le temps de la mise à sec de nos fleuves dure plus longtemps? La Turquie va-t-elle toujours accorder la quantité convenue de 500 m3 par seconde ou va-t-elle consacrer la bonne eau de ses barrages à l’agriculture et à l’industrie d’Anatolie centrale, dont les besoins ont centuplé?

Tandis que le creuset urbain et métropolitain d’Istanbul était dominé par une “élite”, superficiellement occidentalisée, d’affairistes levantins de tous poils bénéficiant de relais internationaux, 90% du peuple entre Üsküdar et Kisilçakçak demeuraient constitué de pauvres paysans et artisans, restant fidèles au Coran, qui voyaient d’un très mauvais oeil les campagnes de modernisation entreprises par le gouvernement laïque.

L’ “élite” levantine pensait pouvoir recouvrir d’un fin vernis d’européisme la Turquie tout entière au fil des décennies. Mais ce vernis présentait de plus en plus de lézardes et de fissures au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la Corne d’Or pour s’enfoncer loin dans les territoires de l’Asie mineure. Au cours des deux dernières décennies, des partis politiques islamistes se sont constitués et ont ainsi contribué à affaiblir les détenteurs du pouvoir qui jouaient aux occidentalisés.

C’est un secret de polichinelle de dire que toute la politique turque, jusqu’à un passé encore fort récent, était entièrement formatée à Washington. Pour les partisans de la globalisation, la Turquie représentait l’un des meilleurs tremplins territoriaux contre les “Etats voyous” qu’étaient l’Irak, la Syrie et l’Iran, d’une part, et l’hegemon régional russe, réveillé, d’autre part. C’est surtout pour cette raison que les Etats-Unis exerçaient une pression constante sur l’UE pour que celle-ci accepte l’adhésion et l’intégration politique et économique de la Turquie, pays musulman dont le territoire se situe à 95% en Asie.

Les Turcs se sont mis à régimber progressivement et à refuser cette inféodation à la politique globalisatrice et ce rôle de vassal au service des Etats-Unis, au fur et à mesure qu’ils se laissaient influencer par les effets de leur renaissance islamique. Ils se sont rappelé leur rôle d’antan, celui d’une puissance hégémonique, à la fois spirituelle et géopolitique.

Dans les années 90 et jusqu’en 2010, les plans GAP (Great Anatolian Projects) avaient été conçus pour faire accéder la Turquie à un âge d’or économique, où un nouveau Jardin d’Eden verrait le jour en Anatolie. Ces projets devaient réduire à néant le retard turc et faire fondre la légende de “l’homme malade du Bosphore”. On allait exporter de l’électricité, des productions industrielles et agricoles, des véhicules automobiles modernes et du matériel pour chemin de fer loin au-delà des frontières turques, vers les pays de l’espace transcaucasien, vers l’Asie centrale pour faire advenir une nouvelle civilisation touranienne, qu’on dominerait sans problème. Hélas, cette grande offensive axée sur l’exportation a échoué lamentablement. Les acheteurs et clients potentiels se sont vite aperçu que la qualité des produits turcs, comparés aux produits européens, laissait à désirer, que leurs prix avaient été gonflés, que les délais de livraison et les garanties n’étaient que rarement respectés. Après cet échec, les Turcs ont essayé de prendre pied sur les marchés très convoités des riches Etats pétroliers du Golfe Persique mais ont subi, là aussi, la même déveine qu’en Asie centrale, et pour les mêmes raisons. Le rêve de faire partie de la “ligue des champions” du “Big Business” mondial s’était évanoui.

En l’an 2000, la Turquie a voulu faire des affaires avec Israël: en échange d’une livraison annuelle de 50 à 100 millions de m3 d’eau potable, les Israéliens devaient s’atteler à moderniser l’arme blindée turque. En mars 2002, le journal turc en langue anglaise, “Daily News” annonçait: “Il y a longtemps déjà que nous parlons avec les Israéliens à propos de la vente d’eau. Ils s’insurgent contre les prix trop élevés. En réalité, ils craignent que nous collaborions avec un autre Etat musulman et ils voudraient avoir l’eau pour rien. Maintenant, ils veulent ajouter à ce contrat six contrats supplémentaires pour la construction de systèmes d’irrigation...”. Cette transaction a elle aussi échoué.

Après la victoire de son parti politique, l’AKP, Recep T. Erdogan est devenu premier ministre en mars 2003; l’islam avait acquis le pouvoir au sein de l’Etat turc. Depuis lors, Ankara a pratiqué une politique étrangère en zigzag, tant et si bien que la Turquie se trouve aujourd’hui entre six chaises, sans avoir trouvé sa place! En effet:

·         le fait que la Turquie soit membre de l’OTAN fait d’elle une sorte de “mouton noir” dans la communauté des Etats musulmans;

·         sa nouvelle politique d’islamisation rigoureuse lui interdit l’accès à l’UE;

·         Moscou n’abandonnera jamais ses visées, désormais pluriséculaires, de contrôler au moins un port en eaux chaudes dans les Dardanelles;

·         en souvenir d’expériences douloureuses, vécues dans le passé, les Arabes n’offriront jamais une place pleine et entière à la Turquie;

·         Israël ne considèrera jamais la Turquie comme un partenaire égal;

·         les positions islamistes, assez tranchées, que prennent Erdogan et l’AKP puis la menace proférée par le premier ministre turc de geler les relations entre la Turquie et l’UE si la république de Chypre assume la présidence de l’UE pendant six mois de juillet à fin décembre 2012 comme le veut la règle de fonctionnement des institutions européennes, lesquelles prévoient un changement de présidence tous les semestres; cette attitude intransigeante exclut définitivement la Turquie de toute adhésion à l’UE;

·         les Etats-Unis, qui ont protégé la Turquie pendant des décennies, ont eux-mêmes besoin d’aide, et d’urgence.

Alors, quo vadis, Osman?

Richard MELISCH.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°38/2011; http://www.zurzeit.at/ ).

samedi, 01 octobre 2011

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia"

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia" 2011/12 ‒1/2

 

Dopo le rivolte arabe: il nuovo Mediterraneo ‒ Seminari di "Eurasia" 2011/12 ‒2/2

jeudi, 29 septembre 2011

Propositions pour une nouvelle dynamique européenne

Intervention du Professeur Dussouy à l'Université de Rentrée 2011

Professeur à l'Université Montesquieu - Bordeaux IV, Gérard Dussouy est l'auteur de nombreux ouvrages dont « Les théories de la mondialité ». Voici la synthèse de son intervention lors de l'université de rentrée du Bloc identitaire.

Propositions pour une nouvelle dynamique européenne

De la nécessité de l'Etat européen et d'un changement de paradigme


Gérard Dussouy


Les coups de tonnerre d’août 2008 puis d’août 2011 marquent l’aggravation d’une crise latente aux États-Unis et en Europe.

Dans le Vieux Continent, elle est la conséquence de deux facteurs majeurs et corrélés :

- la gestion catastrophique des finances publiques depuis plusieurs décennies, qui a pris la forme d’une politique d’endettement. Afin, principalement, de faire face à des dépenses sociales et à des dépenses de fonctionnement de l’État de plus en plus lourdes. On peut considérer qu’en la matière le dernier Premier ministre responsable de sa tâche fut Raymond Barre entre 1976 et 1981. Ce qui fait déjà un bail...

- l’adoption depuis le début des années 90, sous la pression des deux puissances anglo-saxonnes, du paradigme ultralibéral qui a mis en marche le rouleau compresseur de la mondialisation. Lequel détruit le travail et les ressources qu’il génère dans les sociétés les plus avancées.

Tant et si bien que la crise actuelle est moins conjoncturelle (spéculation sur les subprimes et sur les dettes souveraines) qu’elle n’est structurelle.

Compte tenu des niveaux d’endettement des États européens et de leur incapacité (sauf l’Allemagne et les Pays-Bas parmi les économies qui comptent) à réaliser des excédents commerciaux, tout laisse à penser, en effet, que la crise marque le début d’un épisode historique de longue durée (20 à 30 ans) qui va être marqué par l’austérité ou la stagnation. Et très plausiblement, à plus ou moins long terme, par un effondrement, tellement il existe d’indices qui permettent de parler de « syndrome romain » pour caractériser la situation globale de chacune des nations européennes.

Question qui se pose aujourd’hui : elle est moins de savoir comment éviter la dépression économique et le chaos, sachant que les gouvernements européens ne sont pas décidés à mettre en cause le paradigme ultralibéral, et qu’ils vont poursuivre dans les mêmes errements, mais de savoir comment en sortir avant que ne se soit produite une détérioration dramatique des sociétés européennes.

La solution n’est certainement pas dans le repli national, dans un chacun pour soi qui ouvrirait la guerre des monnaies en Europe au seul profit des États-Unis et des spéculateurs (ce pourquoi on a justement créé d’abord le système monétaire européen puis l’Euro), et qui s’avérerait des plus pénalisants en raison de l’interdépendance des économies européennes (à lui seul le commerce intra-européen représente presque 20% du commerce mondial).

Elle est au contraire dans la relance ou dans le lancement du projet d’unification et d’autonomisation de l’Europe.

Soit, enfin, l’édification d’un État européen disposant d’une masse critique et d’une autonomie de décision suffisantes pour garantir les intérêts et les identités des peuples européens qui voudront bien participer à sa construction.

Soit, concomitamment, un changement de paradigme afin que la conduite de l’Europe soit en prise avec la réalité du monde. Laquelle n’est pas celle du « doux commerce » et de la prospérité partagée, ni celle de l’harmonie du monde dans le cosmopolitisme. A la logique dogmatique et suicidaire de l’ultralibéralisme multilatéral, il s’agit d’opposer le paradigme pragmatique du néomercantilisme régionalisé qui vise à l’organisation d’échanges régulés (grâce à un protectionnisme souple et adapté) entre les grandes zones économiques disparates de la planète.

Qui peut porter un tel projet ?

Ni, bien entendu, ceux qui adhèrent à l’idéologie dominante, mondialiste, soit qu’ils y trouvent leur intérêt, soit qu’ils sont inhibés ou résignés.

Ni par ceux qui s’imaginent pouvoir résister seuls à la tectonique géopolitique du monde et qui s’accrochent à une souveraineté fictive.

Seul, par conséquent, un mouvement ou un parti d’avant-garde, reprenant à son compte l’utopie des Pères Fondateurs mais porteur aussi des réponses rationnelles aux défis qui assaillent la vieille Europe. Il serait susceptible de fédérer les mouvements populaires qui ont déjà commencé à se manifester à travers le continent et qui ne manqueront pas de s’amplifier dans la longue dépression qui l’attend.

1-Crise systémique et marginalisation de l’Europe.

Pour se convaincre du besoin d’un État européen, fédéral cela va de soi, identitaire et néomercantiliste, il faut bien prendre la mesure de la crise systémique, quasi-existentielle, dans laquelle entrent les nations européennes, et prendre conscience de la nouvelle configuration géopolitique mondiale qui « provincialise » ou marginalise les États européens.


1.1 La crise multidimensionnelle des nations européennes.

A différents degrés ces dernières sont marquées par le « syndrome romain » parce qu’elles sont en crise sur tous les plans (démographique, économique, symbolique et culturel) au point qu’elles sont menacées par un déclin irrémédiable.

Crise financière et monétaire : la plus immédiate, celle sur laquelle les médias insistent. Marquée par les crises bancaires et celle de la zone euro. Elle révèle et elle relève d’une crise structurelle : la crise de l’endettement, celle des dettes souveraines (Europe) et souveraines et ménagères (États-Unis).

Crise économique et sociale : outre les effets induits attendus de la première sur l’économie réelle (crise des liquidités, du crédit), celle-ci est surtout la conséquence de la désindustrialisation, de la concurrence des pays à bas salaires qui affecte maintenant jusqu’à l’agriculture (malgré les échecs de l’OMC) et l’artisanat. Elle explique le problème gravissime de l’emploi, en particulier chez les jeunes (France, Italie, Espagne notamment), la paupérisation en marche, et l’aggravation très nette des inégalités sociales. Au fond, mais à une autre échelle, c’est le scenario qu’a connu le Royaume Uni au cours du 20° siècle, où le triomphe de la City a occulté longtemps la pauvreté et la dégradation des conditions de vie des classes populaires urbaines.

Crise démographique. Sans doute la plus grave parce qu’elle menace tout l’édifice économique et social, qu’elle va poser le problème des rapports intergénérationnels (question des retraites quand il n’y aura plus bientôt qu’un seul actif pour quatre non-actifs contre deux, cinquante ans plus tôt). Tandis qu’au plan international, et on le constate déjà, l’Europe va avoir à gérer la lourde pression des déséquilibres démographiques qui caractérisent ses confins africains (Méditerranée) et asiatiques (de la Turquie à la Sibérie).

Crise sociétale. Crise consécutive à ce qu’un politologue a appelé pudiquement « le repeuplement » de l’Europe par des populations allogènes, non européennes, et qui se traduit par l’installation du communautarisme, la fragmentation du territoire en espaces ségrégatifs. Et pour finir, pour marquer l’analogie avec Rome, la mise en cause du « culte de l’empereur », c’est à dire des symboles et des normes de la République ou de toute autre tradition politique nationale.

1.2 La marginalisation des puissances européennes.

La mondialisation engendre un changement radical de la géopolitique mondiale qui s’explique par trois mutations de la puissance.

Transformation de la puissance. En se gardant bien de tenir pour obsolètes la puissance militaire et la coercition, il faut remarquer que deux autres formes de la puissance sont devenues déterminantes. La puissance économique, bien évidemment, tant dans sa dimension matérielle que financière. Or, tout le monde sait ce qu’il en est aujourd’hui, avec la montée de la Chine, mais aussi l’affirmation depuis quelques décennies de certains grands féodaux transnationaux, tels les fonds de pension. Et, la puissance productive, c’est à dire la capacité d’une nation, d’une société ou d’une religion à produire des normes, des valeurs, et au final, à imposer sa vision du monde. Elle a partie liée avec l’économie, les médias (formatage des esprits) et avec la démographie. Du temps de l’hégémonie américaine, les Occidentaux (et la Commission européenne y croit encore) ont pensé, grâce à cette puissance productive, pouvoir homogénéiser le monde selon leurs règles, le modeler à leur guise. Ils se heurtent aujourd’hui à celle du monde confucéen comme à celle de l’Islam.

Transition de la puissance.C’est le phénomène des puissances émergentes qui viennent concurrencer les puissances installées, pouvant contester leur leadership. Cette transition peut être un moment dangereux dans l’histoire, comme ce fut le cas à la fin du 19° siècle, quand l’Angleterre accepta mal l’émergence de la puissance allemande.

Translation de la puissance. Une nouvelle carte du monde, centrée sur le Nord Pacifique, est en train de se dessiner. C’est la traduction de la montée en puissance de l’Asie Orientale (Chine, Inde, Corée du Sud qui ont rejoint le Japon dans un même espace de croissance très loin encore de son plein régime) et de la formation du duopole, plus ou moins contraint, Chine-USA. En tout état de cause, cela signifie aussi la marginalisation des nations européennes, figées dans leurs ethnocentrismes.

2- La seule réponse possible : l’État européen (fédéral, identitaire et néomercantiliste).

Un nouveau monde s’organise dans lequel chacun des États européens se trouve structurellement dépassé. Et, bien entendu, aucun d’entre eux n’est en mesure, à lui seul ou de façon isolée, d’infléchir la course de l’Histoire, et tout simplement, de s’affranchir des contraintes d’un système économique mondial qui est la cause de ses déboires sociaux et sociétaux.


La nécessité d’un centre unique de décision en Europe est devenue une évidence. Les tribulations de la gouvernance intergouvernementale, toujours en retard d’une bataille, incapable d’anticiper sur les événements et les crises, comme on peut le constater tous les jours, en sont les meilleures preuves. Comment avoir une prise de décision efficace, comment arrêter une stratégie dans un domaine ou dans un autre, quand il faut l’accord de 27 gouvernements et la ratification de 27 parlements ? Comment être alors pris au sérieux par les États-Unis, qui, soit dit au passage, se sont toujours réjouis de cette situation, ou par la Chine, ce monolithe de 1,3 milliard d’hommes ?

La construction de l’Europe politique, sous la forme d’un État digne de ce nom, en panne depuis plusieurs décennies, est de première urgence. Elle est le préalable à la résolution des difficultés de tous ordres qui attendent les peuples européens, et dans un premier temps, à la pérennisation de la zone euro dont l’avenir est, comme l’a écrit un économiste, soit la fédéralisation, soit l’éclatement.

Cette perspective pose d’emblée deux questions :

1. Les frontières. L’Europe a des frontières qui sont fonction de sa géographie et de sa civilisation. Elle est l’affaire des seuls Européens qui ont leurs identités respectives et qui se partagent entre plusieurs cultures, mais qui sont issus du même substrat historique et civilisationnel. Dès lors, l’Atlantique, la Méditerranée, la Mer Noire (bien que Constantinople qui fut un haut lieu de la civilisation européenne appartienne à un autre monde et semble perdue à jamais), et le Caucase apparaissent comme ses frontières naturelles. A l’Est, l’Europe pourrait un jour atteindre le Pacifique si la Russie décidait de la rejoindre. Ce qui est hautement souhaitable pour des raisons géostratégiques et de sécurité énergétique et minérale.

2. L’hétérogénéité économique et sociale qui pose des problèmes au sein même de la zone euro (divergence commerciale entre l’Allemagne et quatre autres partenaires d’un côté, et tous les autres de l’autre) et entre la moitié occidentale et la moitié orientale de l’Union européenne (disparités régionales fortes en termes de niveaux de vie et de coûts de production). D’où une absence de cohésion, malgré la politique communautaire du même nom, qui affecte les perceptions qu’ont les Européens les uns des autres, et par conséquent leurs relations mutuelles.

Afin de résoudre ce dernier problème, en même temps que toutes les difficultés économiques entrevues et à venir, et ce qui est impossible dans une Europe exposée à la concurrence de pays où les coûts de production sont dérisoires, un changement de régime et de politique économiques s’impose. Il s’agit de retrouver les moyens d’une croissance endogène, d’arrêter la déflation salariale et de créer des emplois, faute de quoi les peuples européens vont s’appauvrir et les dettes ne seront jamais remboursées. Une relance de type keynésien est envisageable, mais à l’échelle européenne et dans le cadre d’une économie autocentrée (d’où une réticence pour la « règle d’or » si elle concerne aussi les dépenses d’investissement) pour qu’elle ne profite pas qu’aux exportations des pays extra-européens.

Une croissance plus endogène passe par la dénonciation du multilatéralisme libéral en vigueur, celui qui entend liquider toutes les barrières douanières quelles que soient les disparités sociales des partenaires. Concevable à l’échelle d’un grand espace, comme le continent européen (surtout avec la Russie comprise), elle n’implique pas pour autant le recours à un protectionnisme systématique (à la Jules Méline), mais le remplacement du multilatéralisme, à la façon OMC, par le rétablissement de certaines taxes et par des accords bilatéraux interzones. C’est cette régulation du marché international par le politique, au titre des intérêts européens, économiques et sociaux mais d’autre nature aussi, que l’on peut qualifier de néomercantiliste.

La recherche de la cohésion de l’État européen, compte tenu de la grande diversité culturelle et linguistique des populations du continent, ne peut se concevoir que dans une structure fédérative et décentralisée. La question est : à quel niveau, national ou régional. L’opinion majoritaire serait en faveur d’une fédération d’États (États-Unis d’Europe). Celle-ci aurait le défaut de conserver les fortes disparités politiques existantes entre des unités de dimension très inégale. Et par conséquent d’entretenir les reflexes nationalistes. Un fédéralisme régional (soit en gros la transposition du modèle fédéral allemand à l’Europe) serait plus pertinent, surtout en envisageant la possibilité de confédérations régionales culturelles pour traiter de certaines questions comme celle de l’éducation et de l’enseignement, ou du développement.

La reprise de la construction politique de l’Europe, si elle a lieu, nécessitera que l’on innove sur bien des plans, car l’entreprise est complexe. Par exemple, au niveau de la communication, si difficile entre les peuples européens et sans doute à l’origine de l’indifférence qu’ils éprouvent les uns envers les autres, comme le montrent plusieurs enquêtes, il faudra bien, un jour, enseigner, parallèlement à la langue maternelle, une langue commune. Laquelle ne saurait être l’Anglais, devenue la langue de la mondialisation.

Enfin, quant à cette nouvelle et éventuelle marche vers l’unité de l’Europe, ses modalités et ses étapes dépendront de l’Histoire qui reste à écrire.

3-Une prise de conscience, un parti d’avant-garde.

En tout état de cause, la réécriture de leur Histoire, dont ils ont perdu la maîtrise, par les Européens, dépendra de la prise de conscience ou non de leur communauté de destin par les peuples européens. Car l’alternative est entre la prise en charge commune de leur avenir, ce qui implique des révisions assez déchirantes, mais ce qui est possible à l’occasion d’une crise de longue durée, et leur dépérissement ou leur dissolution dans un magma planétaire dominé par deux ou trois États géants et un oligopole financier.


Dans l’immédiat, les turbulences engendrées par la mondialisation sont assez fortes pour soulever des mouvements populaires et entraîner des votes populistes à travers l’Europe. Il reste à mobiliser une véritable opinion publique européenne, sur la base des intérêts communs (défense du niveau de vie, de l’emploi, des identités, etc.), et dans l’objectif d’imposer aux différents gouvernements et à la Commission européenne le changement de paradigme indispensable. A savoir le rejet de l’idéologie libérale mondialiste en faveur de la sauvegarde pragmatique des intérêts légitimes des populations de l’Europe.

Sans doute pour y parvenir, faudrait-il l’émergence d’un parti d’avant-garde, sorte de préfiguration de la nouvelle Europe. Supranational, il serait susceptible de fédérer les forces contestataires qui se lèvent pour créer une nouvelle dynamique européenne, à partir d’un projet de réappropriation démocratique et fédérative du destin des peuples du continent. Les prochaines échéances électorales, en particulier celles de 2014, pourraient en être le point de départ.

Gérard Dussouy, septembre 2011

lundi, 26 septembre 2011

L’Empire invisible : Soft-Power et domination culturelle

L’Empire invisible : Soft-Power et domination culturelle

par Pierre-Antoine PLAQUEVENT

http://www.egaliteetreconciliation.fr/

Guerre cognitive

A notre époque qui est celle de l’information globalisée (on parle d’âge de l’information, comme il y a eu un âge industriel, ou encore un âge de l’agriculture), ce qu’on appelle la guerre cognitive est au cœur des enjeux contemporains de la puissance.

La guerre cognitive – appelée aussi guerre de l’information – est un élément essentiel pour la compréhension des enjeux contemporains de la lutte planétaire qui oppose actuellement les puissances œuvrant à l’édification d’un ordre unipolaire du monde, à celles qui tendent de leur côté, à la mesure de leur capacité de résistance, à une multi-polarité du monde et à un nouveau non-alignement.

Ainsi peut-être demain la France et l’Europe, redevenues maitresse de leur destin politique. Nous exposerons régulièrement sur ce site certains des concepts essentiels de cette guerre qui ne dit pas son nom mais qui ne cesse jamais. Concepts nécessaires à une meilleure compréhension de la réalité de notre époque et de ses enjeux stratégiques dissimulés sciemment ou simplement occultés par le « bruit » informationnel constant émis par les acteurs contemporains du « choc des puissances »(1).

Connaître afin d’anticiper. Anticiper pour résister.

Nous traiterons ici du concept de « soft-power » et de quelques pistes existantes pour une insurrection cognitive.

concept de Soft-Power

Le concept de « soft power » (ou « puissance douce ») est un concept utilisé en relations internationales et en géopolitique pour désigner la capacité qu’a un acteur politique (Etat, société multinationale, minorité agissante, ONG, réseau ou autre) d’influencer indirectement un autre acteur afin de l’amener à adopter son propre point de vue, voire à suivre ses buts, sans lui donner le sentiment de la coercition. Le soft-power regroupe ainsi l’ensemble des forces d’influence idéologiques douces mais offensives que peuvent être : la culture, le mode de vie ou juste l’image que l’autre (celui à influencer) perçoit de cet acteur.

Le soft power consiste en la capacité de mobiliser des ressources basées sur la séduction et l’attractivité que l’on exerce sur l’autre afin de l’influencer et de le contraindre en douceur.

Le soft power combiné au hard power, qui désigne la force coercitive classique (armée, diplomatie, pressions économiques), participe à la consolidation de la puissance politique et géopolitique d’une nation. Quand celle-ci arrive à se hisser au rang d’empire, la vassalité et la dépendance des autres nations ou groupes humains dépendent directement de sa capacité à user de sa « puissance douce ». Comprendre cette notion de soft power, c’est donc comprendre qu’aucun rayonnement culturel n’est réellement neutre si on l’analyse sous un angle géopolitique et qu’il accompagne et camoufle généralement une volonté et une capacité de puissance.

Puissance « douce » et Empire

« La capacité à être perçu comme modèle organisateur politico-social ou porteur de valeurs universelles, est aujourd’hui un facteur essentiel de toute politique de puissance » (Lorot-Thual « La Géopolitique »).

En géopolitique comme en histoire, les théories et concepts dépendent directement de la puissance, de la position et de la situation qu’occupe dans le monde celui qui les énonce. De nos jours si l’on pense à une capacité d’induction de comportement chez l’adversaire et à une influence culturelle modelante, on pense de fait aux Etats-Unis, première puissance mondiale actuelle, cœur et réceptacle de l’Empire. S’agissant de cette notion de puissance douce, le principal théoricien du soft power est justement un américain : Joseph Nye, professeur à Harvard puis secrétaire adjoint à la défense sous Clinton.

D’après Nye, si le leadership américain après la seconde guerre mondiale a dans un premier temps reposé essentiellement sur la puissance militaire et économique des Etats-Unis, c’est désormais autant sur le pouvoir d’attraction et la diffusion de son modèle que l’Amérique fonde sa puissance. Chez Joseph Nye transparaît l’appréhension de la situation précaire de l’Amérique comme puissance globale, fragile quant à la légitimité de son empire. S’ensuit donc la nécessité de bien communiquer en usant du pouvoir attractif de l’Amérique sur ceux qui sont ses vassaux de fait.

Ainsi explique-t-il : « Il convient de distinguer notre capacité offensive de notre capacité de défense. Celle-ci ne se limite pas à notre pouvoir coercitif (hard power), mais se fonde principalement sur notre pouvoir attractif (soft power). Aujourd’hui, le plus important ce n’est pas notre armée, mais le fait qu’un million et demi d’étrangers viennent chez nous suivre des études, que des millions d’autres souhaitent voir des films américains et adopter l’ « american way of life ».

Ceux sur qui nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre, au contraire ceux sur qui nous n’exerçons aucun pouvoir attractif (les islamistes, par exemple) peuvent constituer une menace. Dans l’histoire, c’est le pouvoir coercitif qui donne aux États la confiance en eux-mêmes qui les rend attractifs. Mais le pouvoir attractif peut persister au-delà du pouvoir coercitif. Ainsi, malgré la perte de son pouvoir temporel, le Vatican dispose encore d’un des plus puissants pouvoirs attractifs ».

Analyse qui rejoint celle du géopoliticien et homme d’influence Z.Brzezinski (2), qui est à la fois théoricien (« Le Grand Echiquier ») et acteur -il est l’un des fondateurs de la Commission Trilatérale- de l’hégémonie américaine contemporaine : « L’Amérique exporte aujourd’hui son mode de vie et sa culture comme Rome autrefois le droit ».

Suite [...]

L’« american way of life » n’est donc pas qu’un simple mode de vie qui aurait gagné l’Europe puis une grande partie du monde depuis l’après-guerre mais bien un outil de guerre idéologique pensé stratégiquement dans une perspective de soumission culturelle et politique des adversaires potentiels de l’Empire mais plus encore de ses alliés. Alliés qui furent généralement d’anciens adversaires vaincus d’abord par la guerre directe et le hard-power. Ainsi l’Europe occidentale après la défaite des fascismes puis l’Europe de l’Est après celle du communisme(3) ou encore le Moyen-Orient après l’échec du pan-arabisme (4).

Pour nous, européens, ce « soft-power » impérial est donc bien l’arme d’une guerre qui ne cesse pas et qui, partout et tout le temps, est l’un des foyers originaires de notre perte d’identité et de notre incapacité de résistance politique face à la destruction de notre civilisation. Cette « vieille Europe » comme la désignait avec mépris Donald Rumsfeld à l’époque de l’administration Bush.

L’Empire invisible : puissance « douce » mais conséquences dures

Ce n’est pas pester en vain contre l’Empire que de reconnaître son emprise sur nos vies ; c’est en fait reconnaître comme telle la force et les moyens d’une puissance qui travaille à maintenir son hégémonie, cela afin de savoir les utiliser dans le sens de la promotion de notre combat qui est celui de l’indépendance et de la souveraineté des peuples. Souveraineté qui passe nécessairement par une résistance spirituelle et culturelle face à l’hégémon américain et sa vision du monde matérialiste et utilitariste. Vision du monde pesante et sans grâce, faite de mauvais films et de sous-culture rap et pop qui avilit l’âme de l’homme et l’enchaîne à une réalité obscène créée de toutes pièces pour dévaster nos fonctions premières de résistances morales et politiques.

Car qu’est-ce que représente concrètement le soft-power atlantique pour le citoyen européen lambda ? Des illustrations de cette emprise « douce » sur nos vies peuvent être relevés dans notre quotidien le plus trivial -précisément le plus trivial, cible naturelle du soft-power américanomorphe- peut-être par exemple quand votre voisine vous raconte le dernier épisode de « Desperate Housewives », quand vos parents sifflotent une chanson des « Rolling-Stones » qui leur rappelle leur jeunesse ou quand des jeunes répètent machinalement des airs de rap sans réfléchir plus avant au sens des paroles en anglais.

Cette même jeunesse qu’on rabat comme bétail à l’abattoir de l’intelligence pour aller voir le dernier « block-buster » américain. Dans ses conséquences concrètes, le soft power de l’Empire s’exerce aussi quand par exemple des parents amènent leurs enfants fêter leur anniversaire au fast-food ou dans ces grands hypermarchés où l’on va s’enfermer même les jours de grand beau temps ! Et combien de braves gens l’ont fait autour de nous, preuve de la force d’imprégnation et de propagande culturelle modelante qu’a le soft power pour maintenir une hégémonie culturelle et politique.

L’Empire soumet ainsi les puissances concurrentes en s’attaquant d’abord à leur esprit par la conquête idéologique et par des représentations sous-culturelles corrosives, puis directement au « bios » du peuple et à sa santé physique par la malbouffe et la destruction des savoir-vivre ancestraux et des coutumes alimentaires.

Tranquillement et continuement, c’est ainsi que notre quotidien d’européens occidentalisés est devenu sans que l’on s’en rende bien compte, une gigantesque machine d’acculturation permanente qui a pour fonction première de nous faire vivre dans un plasma sous-culturel omniprésent et paralysant. Ainsi inhibés et acculturés, les Européens - et tous les peuples du monde touchés de prêt ou de loin par le démon de l’occidentalisation - se retrouvent sans anticorps face à ce processus de mort lente mais programmée de l’esprit puis de la chair.

C’est ainsi que les souvenirs et la vie des gens (de nos gens, des nôtres, et de nous-mêmes) sont parasités en permanence par une sous-culture avilissante et déstructurante utilisée par le vainqueur de la seconde-guerre mondiale et de la guerre-froide comme une arme de guerre contre nos peuples ; comme une arme de destruction massive, une bombe radiologique au rayonnement continu, diffus, permanent et mortel contre les peuples.

Cette influence géopolitique et culturelle a donc pour fonction de créer un cadre de vie totalement intégré, une soumission quotidienne que l’on ne remarque même plus tellement elle constitue l’arrière plan et le décor de nos vies. L’Empire sous une forme occultée mais omniprésente, presque immanente et consubstantielle au quotidien du citoyen de Cosmopolis, le « village » global.

Et même si partout dans le monde, des résistances à ce processus d’intégration monoculturel se font jour, le plus effrayant reste la passivité des populations face à l’intériorisation forcée des modes de vie promut par le libéralisme impérial anglo-saxon ; passivité d’autant plus inquiétante de la part de ceux des peuples qui ont à subir le plus directement son influence délétère.

Il s’agit donc pour nous d’ouvrir les yeux sur la réalité d’une colonisation culturelle et idéologique qui est bien proche d’avoir réussi à anéantir notre culture, non plus par les moyens classiques de la guerre d’agression –comme encore en Irak, en Serbie ou en Afghanistan- mais plus insidieusement par l’imprégnation quotidienne d’une sous-culture « pop » imposée de l’étranger (5) qui n’est pas une culture naturellement populaire, c’est-à-dire issue du peuple et donc émanation naturelle de ses joies et de ses peines, comme par exemple les chansons populaires de nos aïeux, mais bien l’un des vecteurs principaux de notre décadence actuelle promu à dessein pour permetrre notre sujetion.

Une autre illustration d’un « soft power » très puissant était hier celui de l’U.R.S.S. Cette « puissance douce » qui prônait chez nous par le biais de ses réseaux et relais (parti, associations, syndicats, lobbys, éducation nationale, personnalités etc.) tout l’inverse de ce qui était entrepris et promu chez elle pour le maintien de sa puissance, c’est-à-dire : désarmement, pacifisme exacerbé, rejet des valeurs patriotiques, etc. Aujourd’hui effondré, l’aile gauche du mondialisme militant imprègne encore l’Occident d’une idéologie qui faisait hier le jeu de l’influence soviétique sur l’Europe et qui continue encore par inertie historique d’exercer son influence délétère par endroit. Cela alors même que la source originelle de sa vitalité, l’Union Soviétique, a cessé d’être depuis longtemps.

De nos jours, d’autres acteurs émergent au niveau de l’utilisation d’un « soft-power » propre à leurs vues. Ainsi la « puissance douce » d’un islamisme militant sous influence mondialiste rayonne aussi quand par exemple un jeune accroche à son rétroviseur un chapelet de prière musulman ou quand un jeune français porte ostensiblement un t-shirt « 113 » ou « Médine » et jure sur une Mecque qu’il n’a jamais vu… Puissance « douce » se heurtant bien souvent avec celle des réseaux protestants évangéliques américains visant à concurrencer immédiatement l’Islam ou le Catholicisme sur ses propres terres. (6) Comme actuellement en France où l’enjeu pour les prochaines années est la prise en main des futures élites issues de l’immigration nord-africaine par l’Empire. (7)

On peut donc considérer que le « soft power » agit quand l’homme déraciné contemporain croit qu’il est libre de ses choix, opinions et actes alors qu’il est justement, plus que jamais, la proie des réseaux et des champs de force idéologiques des puissances qui s’entrechoquent et qui ont pour champ de bataille les consciences et les représentations des peuples et des individus.

L’individu contemporain est victime d’une guerre qui ne dit pas son nom aux civils mais qui est clairement théorisée et instrumentalisée par les états-majors : la guerre cognitive. Nul part où fuir, le champ de bataille est ubique et les azimuts proliférant : consumérisme, mondialisme, américanisation, droit-de-l’hommisme, fondamentalismes, sectarismes, New-Âge etc. Furtivement l’ennemi se dissimule partout où l’enjeu est le contrôle des populations par la propagande indirecte.

C’est, avec la mondialisation des échanges et la révolution technologique permanente, la globalisation des rayonnements idéologiques et culturels des acteurs de la puissance et l’anéantissement de fait des zones de neutralité, des zones de paix. C’est la fin de l’époque des trêves entre deux guerres car ici la guerre ne cesse pas. C’est aussi la fin de la sphère intime de l’homme et de son intériorité car cette mainmise idéologique par les différents « soft-powers » en présence s’infiltre sans discontinuer dans son esprit aux travers du foisonnement des moyens de communication contemporains.

Finalement, c’est l’habitant du village global qui est pris pour la cible permanente d’une guerre idéologique qui ne s’avoue pas comme telle et qui, s’appuyant sur l’individualisme et le narcissisme de masse, a fait débordé la guerre de ses limites classiques depuis bien longtemps. Le « viol des foules par la propagande » n’aura donc été que la répétition d’une méthode aujourd’hui bien plus perfectionnée : nous faire désirer ce qui nous tue et nous faire associer notre bien être à notre sujétion. (8)

NTIC et « soft-power proliférant » : une résistance en avant-garde

Conceptualisé et instrumentée au départ par la puissance hégémonique actuelle : l’Amérique-Monde ou l’« Occidentisme » comme l’appelle le dissident russe Zinoviev, le soft-power est devenu l’un des piliers de l’extension de l’Empire et de la tentative d’Etat universel auquel veulent aboutir les élites financières et politiques du G20. Pour autant, comme toujours en histoire, il n’est pas sûr que ce concept ne se retourne pas finalement contre ses créateurs car avec la révolution technologique en cours et le développement rapide des médias et circuits d’informations non-alignés, les résistants à l’Empire et au processus d’intégration mondialiste peuvent encore arriver à retourner les armes de l’oppression contre l’oppresseur.

Ce processus de résistance au rayonnement idéologique de l’Empire s’est bien vu en ce qui concerne le combat pour la vérité historique autour des attentats du onze septembre 2001. Ainsi, alors qu’une version officielle fut rebattu sans cesse par les principaux médias occidentaux, c’est par l’utilisation d’une contre-information citoyenne (ou plus politique) que des acteurs indépendants (certains parfois lié à des puissances non-alignés au bloc occidental) (9) ont pu amener une grande partie des opinions publiques à ne plus croire à la version officielle de ces attentats, ceci malgré toute l’artillerie classique de la propagande médiatique. Propagande qui allait de l’accusation de « complotisme » jusqu’au chantage à l’antisémitisme le plus hystérique (10). Arrivant même à influencer certaines personnalités publiques qui furent immédiatement lynchées par les mêmes médias qui les portaient aux nues peu avant.

La résistance cognitive qui a eu lieu face à la version officielle des attentats du onze septembre nous donne une illustration que, contrairement à ce que beaucoup trop de personnes pensent, l’Empire ne peut tout contrôler en même temps. Dans le chaos que génèrent l’avancée du Nouvel ordre mondial, se créent ainsi des interzones informationnel qui échappent par endroit à l’Empire et où il nous faut nous installer pour résister. Autant de « bandes de Gaza » idéologiques et cognitives où la tyrannie de l’Empire vient s’embourber malgré tout.

L’œil cyclopéen qui veut le contrôle de nos vies ne peut tout arraisonner parfaitement, c’est certes son vœux le plus cher et le but vers lequel tendent tous ces capacités mais il n’est pas encore réalisé ; et face à son phantasme de contrôle absolu nous pouvons encore lever des barricades dans la guerre de l’information. Le Nouvel ordre mondial se déconstruit à mesure qu’il progresse. Comme l’Empire Romain sur sa fin, l’Empire actuel trébuchera peut-être sur son gigantisme. A mesure que l’Empire avance et détruit, il ouvre aussi sous ses pas de nouvelles lignes de fractures qui peuvent devenir autant de lignes de front pour de possibles résistances et renaissances populaires.

Introduisons ici une notion qui pourrait servir de contrepoids à la toute puissance impériale en matière de domination informationnelle : la notion de soft-power proliférant. Les géopolitologues occidentaux appellent « puissances proliférantes », les puissances considérées utiliser des armes non-conventionnelles comme le terrorisme ou la guérilla pour pallier à leur faiblesse face aux puissances dominantes. Mais si cette accusation d’Etat terroriste ou « voyou » peut être aisément renversée et retournée à l’envoyeur dans la plupart des cas, la résistance anti-mondialiste peut prendre exemple sur la manière dont ces puissances proliférantes savent manier des thématiques mobilisatrices pour les opinions publiques ou utiliser les faiblesses des dogmes et versions officielles de l’adversaire.

Ainsi l’Iran avec l’arme du révisionnisme historique ou la Russie qui relaye massivement chez elle les travaux des chercheurs indépendants ou non-alignés sur la réalité des évènements du onze septembre 2001. (11) La résistance Palestinienne constitue aussi un bon exemple de « soft-power proliférant », elle qui a su utiliser à partir des années 80-90, l’intifada et le martyr des enfants palestiniens pour retourner une opinion internationale au départ plutôt encline à voir dans le palestinien en lutte, un Fedayin preneur d’otages de Septembre Noir.

Tout en gardant bien soin de rester ancrés sur nos réalités et problématiques nationales et civilisationnelles, les réseaux et mouvements anti-mondialistes et alter-nationalistes peuvent aisément faire leurs, les méthodes de guerre cognitive utilisés par ces acteurs géopolitiques qui savent utiliser la guerre médiatique indirecte pour contrer la propagande à vocation universelle de l’impérialisme mondialiste.

Face à un géant on ne peut utiliser la force directe, il nous faut donc adopter la stratégie de la mouche qui agace le lion jusqu’à le vaincre par épuisement. Face à la guerre cognitive de l’Empire : l’insurrection et la guérilla de l’information sont des armes stratégiques majeures. Chaque mensonge déboulonné, chaque vérité diffusée sont autant d’entailles dans la carapace idéologique du Léviathan qui pourront peut-être un jour se révéler mortelles à force d’acharnement. A nous donc de développer notre propre « puissance douce » de militants anti-mondialistes et alter-nationalistes face au moloch globalisé. Ceci par des actions de lobbying, par l’action sociale et culturelle, par des actions d’influence sur la société ou des campagnes de réinformation. (12)

Par le méta-politique en appui du politique, par le « soft power » et la « réinfosphère » (13) en appui de notre « hard power » qui constituerai lui en la création de réseaux de résistances et l’organisation concrète de l’autonomie populaire.

Par Pierre-Antoine PLAQUEVENT pour les-non-alignes.fr

(1) Nous reviendrons ultérieurement sur cette notion de « choc des puissances » qui nous parait plus pertinente et moins instrumentalisable que celle, plus ambigu, de « choc des civilisations ». Nous empruntons ce terme à un colloque tenu par l’Ecole de Guerre Economique au Sénat en 2007 et qui avait pour titre : « le Choc des puissances ». http://www.infoguerre.fr/evenements...

Nous pensons essentiel de concevoir le monde politique contemporain et les relations inter-Etats, non pas comme le lieu d’une guerre entre des civilisations nettement différenciés en lutte pour leur hégémonie : le « choc des civilisations » ; mais plutôt comme le lieu de l’affrontement entre des ensembles civilisationnels, politiques, culturels et identitaires contraints de s’agréger de force à un processus d’intégration économique mondialisé. Processus totalitaire conduit à marche forcée par les instances dirigeantes d’organismes économiques transnationaux tel le FMI ou l’OMC et sous tendu par une mystique et un projet cosmocratique à vocation planétaire : la création d’un gouvernement mondial. Projet d’une sortie de l’histoire définitive en gestation chez nos « élites » qui le désignent sous le nom de Nouvel ordre mondial et que ses opposants appellent souvent « Empire ». Terme générique désignant tous les aspects de ce projet : spirituel et philosophique, politique et économique.

Même si pour nous, patriotes européens, il y aurait beaucoup à dire sur ce double usage du terme d’Empire selon qu’il désigne le projet cosmocratique universel mondialiste ou bien son opposé : l’Empire comme unité de destin continentale des peuples européens. On évoquera ici qu ’à cet "empire invisible" expansioniste et démonique des mondialistes s’opposent un "Empire intérieur", tel que théorisé en son temps par Alain de Benoist par exemple. Empire intérieur du coeur et de l’orthodoxie, de la liberté et de la personalité face au néant du libéralisme et de l’individualisme.

Pour nous, ce qui se révèle juste dans le paradigme « Huntingtonien » - principalement les heurts inter-ethniques dans les cités ghettos du village global et de son mode de développement unique - relèverait peut-être plus exactement de frictions identitaires plus que d’un réel choc de civilisations. Frictions participant pour beaucoup de cette intégration forcée des civilisations – ou de leurs survivances – et de leurs populations à ce projet de Nouvel ordre mondial comme le désigne les élites qui le portent. Il en va de même pour les déplacements massifs de populations soumises aux logiques ultra-libérales de développement économique. Logiques ultra-libérales qui prennent la forme de vrais dictats économiques comme ceux du FMI ou de L’OMC qui imposent aux nations du Tiers-Monde, principalement en Afrique (mais aussi partout où l’Empire se montre plus direct comme en Afghanistan et en Irak), le pillage des ressources naturelles et la fuite des populations de leur pays d’origine. Empêchant ainsi toute forme de souveraineté nationale et populaire réelle d’émerger. Souveraineté nationale empêchée par l’Empire dans les pays du tiers-monde mais aussi dans ceux considérés comme développés. Il est ainsi significatif pour un pays comme la France d’accueillir des réfugiés politiques d’Afghanistan au moment même où nos soldats s’y font tuer pour les intérêts américains. Plus d’américanisation c’est donc bien plus d’immigration et au final plus d’Islamisation de l’Europe. N’en déplaise aux néo-conservateurs d’Europe et d’ailleurs.

(2) Z.Brzezinski fût aussi le conseiller du président Carter et aujourd’hui l’un de ceux d’Obama. Adepte d’une vision dite « réaliste » des rapports que doivent entretenir les USA avec le reste du monde, il s’est opposé à celle trop clairement agressive des néo-conservateurs américains, allant jusquà dévoiler leur intention d’organiser éventuellement de faux attentats sur le sol américain afin de provoquer une réponse contre l’Iran.

http://video.google.fr/videoplay?do...

Il est vrai qu’il est aussi un connaisseur en matière de manipulation, s’étant lui-même vanté d’avoir fait tomber l’URSS dans le piège afghan, lui offrant ainsi son Vietnam.

http://contreinfo.info/article.php3...)

Il est aussi l’un des théoriciens de la notion de « titytainment ». Notion centrale dans les stratégies de l’Empire pour la domination et l’arraisonnement des masses humaines hétérogènes qui peuplent « Cosmopolis », l’Urbs mondialisée de ce début de XXI ème siècle. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittyt...

(3) Dans le cas de la guerre froide, et surtout à partir des années 80, c’est pour beaucoup par le Soft-Power et le travail des opinions de l’Europe de l’Est que le communisme a pu être démantelé. L’image d’un occident opulent et « libre » -au sens où prend ce mot dans les démocraties de marché- a autant fait pour mettre à genoux la puissance soviétique que la guerre perdu en Afghanistan ou la nouvelle course au réarmement relancée par l’administration Reagan. Face aux files d’attente devant les magasins d’alimentation, rien ne fût plus désagrégateur du soutien de l’opinion au régime -soutien déjà légitimement au plus bas- que les images d’abondance en provenance de l’occident.

Là encore la sous-culture pop d’importation américaine joua son rôle dans les désordres qui précédèrent et suivirent la fin du bloc communiste. On peut penser notamment à ce concert géant des groupes américains « Metallica » et « AC/DC » qui réunirent dans une Russie à peine « désoviétisée » entre cinq cent mille et un million de personnes accourus de tout le pays pour assister à ce spectacle. On dénombra alors des dizaines de morts et une centaine de viols durant les festivités. La culture américaine venait de prendre pied sur le sol russe. Les membres de ces groupes jouant devant un océan humain déchainé ont ainsi surpassé tous les rassemblements totalitaires du XX ème siècle. Le néo-libéralisme est bien la forme finale du totalitarisme dont le national-socialisme et le communisme ne furent que des répétitions balbutiantes.

(4) Pan-arabisme dont on ne peut que souhaiter la renaissance réelle (même sous une forme islamique non expansionniste) au moment où nous écrivons ces lignes au cœur des bouleversements actuels dans le monde arabe.

(5) Le libéralisme anglo-saxon a effectué ici un détournement du sens sémantique originel du mot : « populaire ». Ainsi l’usage d’un terme tel que : « pop-music », répété machinalement par des générations de français, retrouve son vrai sens une fois énoncé dans notre langue natale : musique populaire. « Musique populaire » cela sonne un peu comme « démocratie populaire ». Déclaration programmatique d’un contrôle politique qui s’auto-justifie et s’auto-promeut en captant à son compte une volonté populaire que l’on n’a jamais consultée auparavant.

Comme dans tout système totalitaire, asseoir la légitimité de son emprise politique et de son contrôle passe par l’appropriation et l’usage abusif du mot peuple. Voir sur ce sujet de la « pop-music » comme instrument d’hégémonie et de contrôle des masses par l’Empire des multinationales : les travaux du groupe de musique Slovène Laibach, et le film visionnaire de Peter Watkins : "Privilège". Nous reviendrons ultérieurement sur la nécessité vitale d’une contre-culture de qualité comme terreau d’une résistance réelle au système.

(6) Cela alors même que le nombre de catholiques augmentent en permanence aux Etats-Unis par la démographie galopante et l’immigration des latinos du sud. Latinos dont les ancêtres furent eux-mêmes convertis il y a plusieurs siècles par le Soft-Power de l’Eglise et de ses missions…

(7) Phénomène qui est loin d’être du phantasme et qui m’a été confirmé par plusieurs musulmans français. Dans nos banlieues, la guerre des réseaux d’influence bat son plein : les sectes évangéliques, l’église de scientologie ou la franc-maçonnerie se disputent les personnalités émergeantes afin de capter ces nouvelles ressources humaines et de les orienter dans le sens de leurs intérêts. Sens qui n’est pas vraiment celui de la souveraineté française on s’en doute… Se superposant au mépris de la culture française enseignée dans les écoles et avec la perspective du chômage de masse, on imagine que la perspective d’une telle carrière doit en attirer plus d’un. On est pourtant surpris de rencontrer ça et là des français d’origine nord-africaine conscientisés et réfractaires à l’Empire des multinationales, comme ce camarade qui me racontait avoir voyagé tous frais payés aux Etats-Unis et qui expliquait à ses mécènes qui enrageaient, combien il était Gaulliste et combien la France était son pays qu’il ne trahirait pas !

Un paysage de ruine se dessine donc sous nos yeux : alors que les migrants se massent à nos frontières et pénètrent en France par tous les moyens imaginables, les américains cooptent et « dénationalisent » au même moment ceux des « afro-européens » qui sont eux nés en France. Notre pays n’est réellement plus que le fragment territorial sans pouvoir et en ruine d’un empire invisible. Invisible ou tout du moins occulté pour la plus grande partie de nos compatriotes.

Sur ce sujet : http://archives-fr.novopress.info/2...

(8) « le Viol des foules par la propagande politique » Serge Tchakhotine 1952

(9) On peut raisonnablement penser que Thierry Meyssan par exemple a été appuyé dans ses premiers travaux par des sources des services de renseignement français voulant « tacler » avec leurs moyens le rouleau compresseur de l’Empire qui allait bientôt s’abattre sur le monde arabe et annihiler au passage nombre d’intérêts de la France et de la « Chiraquie » au Moyen-Orient. Il a d’ailleurs affirmé lui-même qu’à l’époque de sa première tournée des pays arabes, il a été protégé personnellement du Mossad par le Président Chirac. Le même qui aurait d’ailleurs fait, toujours d’après Thierry Meyssan, décoller la chasse française comme un avertissement à l’armée israélienne lors de la dernière guerre d’Israël contre le Liban. Chirac contre l’Empire ! Voire …

(10) Ceci alors même que la théorie officielle relève bien d’une théorie du complot… islamiste !

(11) "Le 12 septembre 2008, la 1ère chaîne de TV russe ORT diffusa en prime time le film "Zéro - Enquête sur le 11 Septembre" de l’euro-député Giulietto Chiesa suivi d’un débat contradictoire sur les attentats du 11 septembre 2001 regardé par plus de 32 millions de téléspectateurs. Le débat réunissait notamment des architectes, ex-agents du KGB, experts, ainsi que Léonid Ivashov (chef d’état major des armées russes en poste en 2001) et Chiesa" :

http://www.dailymotion.com/video/x8...

Source : http://www.ReOpen911.info

(12) Un autre exemple de soft-power « proliférant » porté par des résistants au Nouvel ordre mondial peut être trouvé chez les militants nationalistes de Casapound. Au départ centre social pour des familles de travailleurs italiens en difficulté et structure de combat culturel avant-gardiste, cette maison du peuple est devenu un véritable réseau militant alternatif qui essaime dans toute l’Italie et se développe sans discontinuer par le croisement d’une action de terrain concrète quotidienne et d’une contre-culture, jeune, active et contemporaine.

Un bon exemple de l’influence du soft-power de casapound a été donné à l’Europe entière quand le réalisateur italien de gauche Michele Placido, venu retirer son prix au festival du film de Venise, a affirmé en direct à la télé qu’il espérait d’être invité dans « les cercles culturels de Casapound » car c’est seulement là, d’après lui, qu’existe une activité culturelle qui est morte à gauche. Une gauche alternative italienne qui a perdu le contrôle de la culture jeune à Rome et dans nombre de grandes villes italiennes faute de projet politique et de vision de la société réellement contemporaine et positive. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si récemment Casapound a subi les attaques d’une extrême gauche rétrograde et manipulée et, plus grave, si l’un des animateurs principaux de Casapound a essuyé des tirs de pistolets dans les jambes. Le système sait reconnaître ses ennemis réels. http://cafenero.ilcannocchiale.it/?...

(13) Nous désignons par réinfosphère toute la mouvance qui dénoncent les "médias-mensonges" des mass-médias comme les désigne Michel Colon, mouvance qui lutte pour la réinformation et la diffusion d’une vérité médiatique et historique objective. La réinfosphère se développe sur internet en grande partie depuis les attentats du onze septembre 2001 et la remise en cause de la version officielle qui a suivi.

Un grand nombre de militants anti-mondialistes actuels doivent leur prise de conscience à la remise en cause de ces évènements par des groupes citoyens comme l’association Reopen911 ou Egalité et Réconciliation. En moins d’une décennie c’est une partie non négligeable de l’opinion qui a ainsi été gagné par le doute sur ces évènements et d’autres eu égard aux moyens dérisoires de la réinfosphère comparés à ceux des « médias-menteurs » du système.

dimanche, 25 septembre 2011

Turchia e Qatar: i nuovi leader regionali?

Turchia e Qatar: i nuovi leader regionali?

Hamze JAMMOUL


Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Dopo la cosiddetta “Primavera Araba” che ha contagiando diversi paesi arabi, il Vicino Oriente sta vivendo la mancanza di un leader. Questa situazione permette alla Turchia e al Qatar di assumere un ruolo strategico, che alla fine potrebbe portare ad un conflitto politico tra i due ambiziosi stati.

La Turchia sogna i tempi degli Ottomani

È chiaro che quello che accade nel mondo arabo abbia influenzato la politica turca che da molto tempo cerca di riprendere il suo ruolo nel Vicino Oriente. Il grande sogno turco affrontava degli ostacoli rappresentati dal continuo ruolo strategico dell’Iran in Libano, in Siria e in Iraq, e dalla solida alleanza tra i due paesi Arabi più influenti: l’Arabia Saudita e l’Egitto.

Ma l’attacco israeliano contro la nave turca Marvi Marmara nel maggio 2010 e l’inizio della rivoluzione tunisina nel 2011, hanno contribuito alla modifica della mappa geopolitica del Vicino Oriente aggiungendo nuovi attori desiderosi di ricoprire un ruolo di primo piano nella geopolitica vicino e mediorentale.

Il rifiuto di Israele di presentare le scuse al popolo turco, e l’inaspettato risultato della commissione Ballmer, che ha considerato legittimo l’embargo israeliano contro Gaza, affermando che quanto accaduto nel luglio 2010 contro la flotilla non è un atto terroristico e criminale come sostiene Ankara, ma un semplice uso eccessivo della forza, hanno portato il governo turco ad espellere l’ambasciatore Israeliano e a congelare i rapporti commerciali con Tel Aviv.

Il primo ministro turco Recep Tayyip Erdoğan ha inoltre annunciato l’inizio di una campagna legale presso il tribunale penale internazionale con l’obbiettivo di condannare i crimini israeliani.

L’azione turca nei confronti di Israele arriva dopo diversi tentativi da parte di Ankara di assicurarsi un ruolo strategico nella regione e di apparire come la salvatrice della democrazia, il frutto della “ Primavera Araba ” .

La domanda che ci si può porre è la seguente: riuscirà Ankara a riprendere il suo potere nel Vicino Oriente ?

Vi sono numerosi elementi che possono aiutare la diplomazia turca a riacquistare un ruolo importante nella regione:

a. L’attuale mancanza di un paese arabo leader. Tale mancanza è dovuta al fatto che l’Arabia Saudita sta affrontando un conflitto politico all’interno della famiglia reale; L’Egitto dopo la caduta del governo di Mubark è occupato a portare avanti le riforme interne; mentre la Siria sta affrontando una grave situazione interna.

b. La notevole ambizione dell’amministrazione turca che, dopo le fallite trattative con l’Unione Europea, ha preferito concentrarsi nel Vicino Oriente. Nel 2006 Ankara ha condannato il severo attacco israeliano contro il Libano, nel 2009 ha condannato l’attacco israeliano contro Gaza ed ha considerato l’embargo illegale e disumano.

c. La vittoria di Giustizia e Sviluppo, il partito “laico -Islamico” di Erdoğan, nelle ultime elezioni ha consolidato il suo potere e ha indebolito il potere dell’esercito considerato il primo alleato di Israele. Tutto ciò permette a quest’uomo di grande potere e alla sua squadra di realizzare il loro progetto sulla nuova Turchia ricca ed influente.

d. L’importanza strategica che gli Stati Uniti e l’Europa danno alla Turchia. Attraverso l’accoglimento della richiesta NATO di installare il “sistema radar di difesa”, il leader turco continua a giocare un ruolo fondamentale tra l’Occidente e il Vicino Oriente.

e. La crescita dell’economia turca che ha permesso al Paese di occupare il tredicesimo posto nell’economia mondiale.

Tutti questi sono elementi che possono aiutare la Turchia ad assumere un potere strategico specialmente dopo la rivoluzione sentimentale che sta portando avanti Erdoğan nel mondo arabo e islamico, una rivoluzione il cui obbiettivo è dire no a Tel Aviv.

Alla luce di quanto segue, sembra che la Turchia stia andando nella direzione giusta per conquistare il cuore del popolo arabo.

Non bisogna però sottovalutare ciò che stanno sottolineando gli analisti, ossia il fatto che gli Arabi non hanno dimenticato la sofferenza che hanno vissuto durante l’occupazione dell’impero Ottomano. La nomina della Turchia come leader nel mondo arabo e islamico, potrebbe affrontare delle difficoltà rappresentate dalla futura ripresa dell’Egitto e della Siria e dall’attuale ruolo che sta assumendo un nuovo stato ambizioso, il Qatar.

Il Qatar alla ricerca di un ruolo strategico

Il Qatar che ha conquistato una fama internazionale nel settore commerciale e del Gas, l’anno scorso ha voluto dimostrare la sua capacità di organizzare i mondiali del 2022. Con l’inizio delle “rivoluzioni” nel mondo arabo, il Qatar ha preso una posizione politica tramite la sua Al Jazeera, il più noto canale televisivo arabo.

Tale posizione ha creato nuovi amici e nuovi nemici all’Emiro che, come hanno riferito i quotidiani arabi, il mese scorso si è salvato da un attacco suicida nella capitale Ad Dawhah.

Cosa vuole il Qatar della “Primavera araba”? Questa è una domanda che ormai si pongono tutti sia nel mondo arabo che in Occidente. La risposta è chiara: il Qatar ambisce ad avere un ruolo strategico nella regione. Da anni il Qatar ha iniziato un programma politico per uscire dal gruppo dei paesi non influenti e attraverso tale piano vuole diventare un nuovo leader arabo.

L’emirato è stato il primo paese arabo ad ospitare il congresso mondiale per la ricostruzione della Libia, oltre ad essere stato l’unico componente della lega Araba ad avere preso parte alla guerra con i suoi aerei militari e ad aver finanziato i ribelli contro Gheddafi.

Il canale satellitare Al Jazeera, ha seguito gli eventi in Tunisia ed Egitto sin dal primo giorno, ed in Siria si considera il primo nemico mediatico del governo di Bashār al-Asad.

Al Jazeera che ha voluto proteggere le “rivoluzione arabe” e i diritti umani non ha reagito nello stesso modo quando è scoppiata la rivoluzione in Bahrein, alleato dell’Emiro e dell’Arabia Saudita. Tale comportamento ha messo a rischio la professionalità del canale e ha fatto sorgere dei dubbi sui reali obiettivi dell’emirato.

 

Gli elementi sopracitati, a cui si aggiunge il fatto che il paese non è stato ancora soggetto a manifestazioni, sono elementi che rafforzano la teoria secondo la quale il Qatar è alla ricerca di un nuovo ruolo strategico nella regione. Tale ruolo però si scontrerà alla fine con la volontà dell’Egitto di riprendere il suo ruolo e con il sempre più crescente ruolo politico di Ankara, fenomeno confermato dal fatto che nei giorni scorsi il primo ministro turco ha concluso la sua missione in Egitto, Tunisia e in Libia, aprendo un nuovo rapporto con i paesi della cosidetta “Primavera araba”.

*Hamze Jammoul, giurista Libanese, esperto nella gestione dei conflitti internazionali

L’Otan refuse de surmonter l’héritage de la guerre froide

«L’Otan refuse de surmonter l’héritage de la guerre froide»

INTERVIEW – L’ambassadeur de la Russie à l’Otan, Dmitri Rogozine, se montre très critique envers l’Alliance atlantique et ce «droit d’ingérence» dont elle s’est dotée.

L’ambassadeur de Russie à l’Otan, Dmitri Rogozine, était à Paris cette semaine pour évoquer le projet de bouclier antimissile de l’Otan. Il propose que l’Otan et la Russie aient chacune leur propre système de ­défense. Proche de Vladimir Poutine et représentant du courant nationaliste russe, il pourrait jouer un rôle dans la campagne des législatives de décembre.

LE FIGARO. – Où en sont les négociations sur le bouclier antimissile en Europe ?

Dmitri ROGOZINE. – Les États-Unis avaient offert à la Russie une coopération sur ce bouclier antimissile mais aucune coopération de fait ne nous a été proposée.

Une véritable coopération permettrait de rétablir la confiance en Europe et d’économiser beaucoup d’argent en période de crise. En fait, l’Otan a toujours peur de la Russie et refuse de surmonter l’héritage de la guerre froide.

Que proposez-vous ?

 

Puisqu’un seul bouclier antimissile intégré a été refusé, nous proposons que chacun ait son propre système. Le dispositif de l’Otan assurerait la sécurité des pays de l’Otan, à condition que son rayon d’action ne touche pas le territoire russe. Nous proposons aussi d’établir un lien entre nos systèmes d’alerte parce que le temps de réaction à un tir de missile n’est que de quelques secondes. Sans interconnexion, tout lancement d’un intercepteur pourra être considéré par la Russie comme une agression potentielle. Nous demandons enfin la garantie que notre potentiel nucléaire n’est pas menacé.

Cela va à l’encontre du système de l’Otan qui, dans sa troisième phase de déploiement, prévoit des intercepteurs en Pologne…

Le rayon d’action de ces intercepteurs, basés en Pologne ou dans la mer Baltique, ira jusqu’à l’Oural alors que la menace est censée venir de pays du Moyen-Orient ou d’Asie. Si l’Iran n’est qu’un prétexte pour déployer des intercepteurs au nord et menacer la Russie, nous voulons que cela soit dit clairement.

Quelle est la réaction de vos interlocuteurs européens ?

Leur passivité est étonnante. Ils trouvent nos arguments raisonnables, mais affirment que cela doit être discuté avec Washington. Pourtant, les Américains négocient avec la Pologne. Quand un accord sera signé personne ne demandera l’avis des autres Européens.

En Libye et en Syrie, la Russie soutient les régimes en place. La diplomatie russe n’est-elle pas en train de perdre son prestige au Moyen-Orient ?

Nous ne nous sommes pas fait d’illusions sur Kadhafi, mais nous ne partageons pas votre vision du monde arabe. Vous pensez que c’est le rendez-vous de l’islam et de la démocratie. Nous croyons que c’est un choix entre un tyran et al-Qaida. En Tchétchénie, c’est ce qui s’est passé. Et puis, nous n’avons pas aimé la façon dont l’Otan s’est servi de la résolution de l’ONU pour poursuivre des objectifs qui n’avaient rien de commun avec elle. Ce qui est préoccupant, c’est que l’Otan se dote d’un droit d’ingérence qui est du domaine exclusif de l’ONU.

Vous vous êtes inquiété des conséquences d’un retrait de l’Otan d’Afghanistan pour la stabilité en Asie centrale. Souhaitez-vous que l’Otan reste longtemps en Afghanistan ?

L’Otan s’est donné une tâche qu’elle doit mener jusqu’au bout. Après avoir agité la fourmilière, nous ne voulons pas que l’Otan nous laisse face à face avec les chiens de la guerre. Une fois que l’Otan sera partie, ils se répandront au Tadjikistan et en Ouzbékistan et cela deviendra notre problème.

La Russie est-elle un pays européen ?

Elle l’est davantage que d’autres pays européens. Nous avons propagé la culture européenne jusqu’à Vladivostok alors que l’espace culturel européen est en train d’être réduit par les cultures venues du sud. Berlin n’est-elle pas la troisième ville turque dans le monde ? Si on veut intégrer d’autres cultures, il ne faut pas perdre ses propres valeurs culturelles. C’est ce que nous faisons en Russie.

Le Figaro

samedi, 24 septembre 2011

Les faux calculs de l’ingérence

Les faux calculs de l’ingérence

 
Une nouvelle fois, l’incantation à la religion des droits de l’homme a fait pleuvoir les bombes de l’Otan. Comme toutes les guerres de l’“Empire” auxquelles la France apporte son tribut, l’intervention en Libye a été menée au nom du devoir humanitaire de protection des populations civiles. Tous les ingrédients classiques de la guerre d’ingérence rêvée par Kouchner et ses amis furent au rendez-vous ...

les don­neurs de leçons indignés (hier Glucks­mann, aujourd’hui BHL), le conte pour “enfants de la télé” qui fait fi de toute réalité géopolitique (“un peuple entier dressé contre son dictateur”, alors qu’il s’agit d’une guerre civile Cyrénaïque contre Tripo­litai­ne), l’absence d’esprit critique de la presse occidentale face à la propagande de l’Otan (diffusion de ­fausses scènes de liesse à Tripoli tournées au Qatar alors que les rebelles ne sont pas encore dans la capitale ; chronique de la cruauté du Guide), la contradiction permanente avec les principes affichés (quid de la chasse aux Noirs pratiquée par les rebelles et plus largement de l’épuration massive en cours contre les tribus restées fidèles à Kadhafi ?)

Et la realpolitik dans tout cela ? Si, en effet, le masque de l’hypocrisie servait un but géopolitique tangible, nous pourrions parler de realpolitik et accepter celle-ci au nom de l’intérieur supérieur du pays. Mais, pour au moins trois raisons géopolitiques fondamentales, l’ingérence en Libye (comme le furent celles en Yougoslavie, en Afghanistan et en Côte d’Ivoire) est l’ennemie des intérêts géopolitiques français.

La première raison est que l’opposition que nous soulevons n’est plus celle d’un tiers-monde impuissant. Le monde est devenu multipolaire ; les pays émergents n’ont qu’une envie, arracher à l’Occident ce masque humanitaire qui dissimule sa politique de terreur contre la souveraineté des peuples. Russes, Chinois, Indiens, Brésiliens, Sud-Africains : ces gens n’ont aucune illusion quant au but réel de guerres que leurs médias qualifient de néocoloniales et prédatrices (pétrole, gaz). En s’alignant sur les États-Unis, la France détruit son capital principal en politique étrangère : sa position d’équi­libre, qui était respectée et demandée. Le monde change aussi chez nous, en Europe. Avec un double “non” (Irak, Libye), l’Allemagne s’est écartée de la géopolitique états-unienne comme elle rompra demain avec le capitalisme financier anglo-saxon. C’est elle qui demain ajoutera à son prestige industriel international une position d’équilibre qu’elle nous aura ravie.

La deuxième raison est que la chute de Kadhafi aggrave le chaos dans le Sahel. Le pillage des dépôts de l’armée libyenne dès le début de la guerre civile (comme en Irak en 2003), augmenté de nos parachutages d’armes et de munitions, transforme de fait le territoire libyen en une poudrière. Les tribus sont surarmées, à l’image des Touaregs pro-Kadhafi repliés vers leurs bases arrière nigériennes et maliennes et qui préparent déjà la revanche. Le Tchad ne sera pas épargné. Les trafics en tout genre (drogue, cigarettes, immigration), jusque-là endigués par les régimes autoritaires de Kadhafi et Ben Ali, vont exploser. Quant à nos “amis” rebelles, ce sont presque tous des islamistes radicaux ; les plus aguerris (les chefs) ont gagné leurs “lettres de noblesse” dans le djihad irakien… contre l’armée américaine (ce qui ne veut pas dire contre la CIA). L’assassinat, en juillet dernier, du ministre de l’Intérieur de Kadhafi rallié aux rebelles de l’Est ne s’explique que par la vengeance des islamistes contre leur ancien tortionnaire.

En favorisant l’effondrement des régimes autori­taires qui formaient le dernier écran protecteur de l’Europe face à la misère africaine, nous avons libéré des énergies qui vont travailler au service de trois buts : davantage d’immigration vers l’Europe, davantage de trafics, davantage d’islamistes.

Enfin, il existe une troisième raison pour laquelle un éventuel calcul stratégique français était par avance voué à l’échec. L’État libyen était déjà faible sous Kadhafi (lorsque les esprits seront apaisés, il faudra un jour mieux comprendre la nature du rapport entre le Guide de la révolution et son peuple), mais désormais et pour plusieurs années, il faudra parier sur l’absence quasi totale d’État libyen. Malheureusement, les Français, à la différence des Britanniques, n’excellent guère dans la manœuvre politico-économique (obtention des mar­chés) lorsqu’ils ne disposent pas de partenaire étatique clairement identifié. Les clés des marchés libyens se trouveront sans doute davantage au cœur des tribus que dans l’exécutif officiel. Si le président et son entourage voient dans les chefs rebelles auxquels ils ont déroulé le tapis rouge à l’Élysée l’incarnation de l’État libyen de demain, la désillusion risque d’être forte. Car il se pourrait bien que, cette fois, les Américains ne fassent pas l’erreur qu’ils ont faite en Irak en détruisant l’État baasiste et qu’ils cherchent au contraire à s’appuyer sur les anciens de Kadhafi plutôt que sur cette étrange “variété modérée de djihadistes démocrates” (!) dont l’entourage de Sarkozy nous vante les mérites.

Aymeric Chauprade, géopolitologue

Le BRICS acteur géostratégique émergeant

Le BRICS acteur géostratégique émergeant

Ex: http://www.europesolidaire.eu/
Jusqu'à présent les relations plutôt informelles entre les membres du bloc dit BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ne leur avaient pas permis de se comporter en acteur géostratégique cohérent au sein d'un monde multipolaire. Un discours différent à l'égard de l'intervention de l'Otan en Libye avait été mal ressenti.

 

Aujourd'hui, deux principaux membres, la Russie et l'Inde, semblent vouloir revenir sur ce désordre et positionner le BRICS d'une façon bien plus offensive, notamment à l'égard des Etats-Unis et de ses proches alliés européens. La Chine, prudente à l'habitude, reste sur la réserve mais on peut penser qu'elle suit l'évolution de la situation avec attention.

Ce sont les rapports avec la Syrie et les interventions ou menaces occidentales à l'encontre du gouvernement Bachar el Hassad, sommé de respecter ses minorités, qui fournissent l'occasion de ce durcissement. Mais tout laisse penser que d'autres sujets sensibles, notamment la question de la reconnaissance de l'Etat Palestinien, auront le même effet fédérateur. La Russie multiplie les mises en garde. Mais l'Inde semble décidée à aller plus loin encore.

Un expert indien, qui ne devrait pas  s'exprimer sans un minimum de caution gouvernementale, le Dr Sreeram Chaulia, professeur à l'Ecole Jindal des Affaires Internationales. estime que les pays du groupe BRICS, dont le sien, sont naturellement désignés pour s'opposer à ce qu'il nomme une dérive néocoloniale, dans le domaine des sanctions ou interventions que les Occidentaux voudraient imposer à Damas. (voir Russia Today, http://rt.com/news/brics-syria-west-hegemony/) Il va très loin dans cette direction puisqu'il envisage que le BRICS, pour mieux se faire entendre, puisse rechercher l'appui de l'Iran. Il s'agirait d'un appui diplomatique notamment à l'ONU mais quand on connait les prétentions militaires de Téhéran, cette perspective ressemble à une sorte de déclaration de guerre. Le ministre russe des affaires étrangères Lavrov paraît cautionner cette perspective.

On ne sait comment les Etats-Unis, très embarrassés dans leur soutien croisés tant à Israël qu'aux monarchies pétrolières et aux Etats issus du printemps arabe, prendront une telle montée en puissance du BRICS, si elle se confirmait. Il nous semble par contre que les Etats européens, notamment la France et l'Allemagne, pour qui les relations avec la Russie et l'Inde présentent un intérêt stratégique majeur, ne pourront pas continuer, comme ils l'ont fait jusqu'à présent, à suivre aveuglément la diplomatie américaine dans la région. Si le monde devenait véritablement multipolaire, avec un BRICS très offensif, il faudrait que l'Europe se constitue elle-aussi en pôle autonome et puissant dans ce concert. Elle ne devrait pas ce faisant oublier l'importance de coopérations étroites et multiformes avec la Russie, grande puissance pan-européenne.

 

 
 
 
08/09/2011

vendredi, 23 septembre 2011

Erdogan in Nordafrika: Türkei kehrt Europa den Rücken

Erdogan in Nordafrika: Türkei kehrt Europa den Rücken

http://de.rian.ru/

Der türkische Premier Recep Tayyip Erdogan scheint ein diplomatisches Genie zu sein.


Die Ergebnisse seiner Nordafrika-Reise in der vergangenen Woche haben die Erwartungen übertroffen. Bei seinen Reden in Kairo, Tunis und Tripolis traf er den richtigen Ton. Der türkische Regierungschef wird als Held der arabischen Revolutionsmassen gefeiert.

Obwohl Ankara sich nicht aktiv an der Anti-Gaddafi-Offensive beteiligt hatte (es stellte lediglich ein Schiff für die Evakuierung der Einwohner Misratas zur Verfügung), wurde der türkische Premier auch in Tripolis herzlich empfangen. Die Türkei ist mit Libyen vor allem durch Bau-Projekte im Wert von etwa 15 Milliarden Dollar verbunden und bemüht sich darum, sie zu erhalten.

Türkei gewinnt an Bedeutung in der islamischen Welt

Alle seine Aufgaben hat Erdogan glänzend erfüllt. Er hat die internationale Rolle seines Landes unter Beweis gestellt und es als eine der islamischen Führungskräfte in der Nahost-Region etabliert. Der Premier zeigte deutlich, dass es in der islamischen Welt eine Alternative statt den radikalen Vektor gibt: die islamische Demokratie auf türkische Art. Außerdem gewann er an Stellenwert in seinem Land und in der ganzen arabischen Welt.

Es wäre jedoch naiv zu glauben, dass nur die Begeisterung der arabischen Revolutionsanhänger die Türkei zu einem Führungsland zwischen Zentralasien und Maghreb machen. Erdogan wird nur von den Volksmassen gefeiert, die die Türkei für einen vorbildhaften islamischen säkularen Staat halten, der eine starke Wirtschaft hat und seinen Bürgern einen hohen Lebensstandard bietet.

Die Herrscher sind gegenüber Erdogan eher skeptisch eingestellt. Ägypten hat nach der Revolution noch immer keine starke Führung, die dortigen Militärs wollen offenbar nicht ihre Macht verlieren. Auch in Saudi-Arabien oder im Iran sind die Machthaber nicht gerade von den Aktivitäten Ankaras begeistert. Die Begeisterung der Volksmassen ist eine vorübergehende Erscheinung, besonders wenn es sich um arabische Länder handelt.

Man sollte auch bedenken, dass die Türken in der arabischen Welt traditionell nicht besonders beliebt sind. Deshalb kommt Ankara als regionale Supermacht vorerst nicht infrage.

Demokratie auf türkische Art als Vorbild

Arabische Politiker sollten sich aber überlegen, warum Erdogan als gemäßigter Islamist und konservativer Liberale bei den Volksmassen so beliebt ist. Zumal sie von ihm etwas lernen könnten.

Die islamisierte Demokratie auf türkische Art ist in Wirklichkeit etwas wirklich Einmaliges, genauso wie die „souveräne Demokratie“ in Russland.

Die einmalige Mischung aus Islamismus und Demokratie bei einer ständig wachsenden Wirtschaft ist das, was auch Ägypten, Libyen und Tunesien guttun würde. Aber in keinem dieser Länder gibt es derzeit solche Kräfte, die das entstandene Machtvakuum füllen könnten. Dafür ist viel Zeit erforderlich.

Erdogan will seinerseits von den Möglichkeiten profitieren, die ihm der „arabische Frühling“ bietet. Er könnte an Einflusskraft gewinnen, weil Ägypten, Syrien, Libyen und der Irak schwächeln. Dabei geht es vordergründig um die Wirtschaft - Erdogan verkündete in Kairo, dass die türkischen Investitionen in Ägypten von 1,5 auf fünf Milliarden Dollar wachsen werden. Politisch gesehen hat Ankara jedoch keine großen Chancen auf die Führungsrolle in der islamischen Welt.

Erdogans politische Karriere hat zudem einige Kratzer. Bevor er 2003 seine Partei für Gerechtigkeit und Aufschwung ins Leben gerufen hatte und zum Premier gewählt wurde, war er Mitglied der islamistischen Tugendpartei gewesen, die 1997 verboten wurde. Damals wandete er sogar für die nationalistische Propaganda vier Monate ins Gefängnis.

Darüber hinaus war der begeisterte Empfang des türkischen Premiers in Nordafrika der Beweis, dass die USA und Westeuropa ihre Einflusskraft in der Region endgültig verloren haben.

Nicht zu vergessen ist, mit welcher Begeisterung 2009 der frischgebackene US-Präsident Barack Obama in Kairo empfangen wurde. Damals versprach er, Washingtons politischen Kurs zu ändern und die Interessen der Araber mehr zu berücksichtigen, Israel zu mäßigen und zu einem Friedensabkommen mit den Palästinensern zu überreden sowie die Bildung eines unabhängigen Palästinenserstaates zu fördern. Nichts davon ist jedoch in Erfüllung gegangen. Angesichts dessen ist die Unbeliebtheit der Amerikaner in der arabischen Welt nicht verwunderlich.

Erdogan gewann an Popularität wegen seiner Schritte gegen Israel. Er hatte sich  de facto für die Unterbrechung der diplomatischen Beziehungen mit Tel Aviv entschieden, die Teilnahme israelischer Kampfjets an Manövern in der Türkei verboten und die bilateralen Militärkontakte eingestellt.

Während seines Besuchs in Tunis warnte Erdogan sogar, er würde türkische Kriegsschiffe an die israelische Küste schicken, wenn Tel Aviv weiterhin Schiffe mit Hilfsgütern für den Gaza-Streifen abfangen sollte.

Wenn man bedenkt, dass die Türkei Nato-Mitglied ist, sind Erdogangs Worte starker Tobak. In der arabischen Welt wurden sie aber mit Begeisterung aufgenommen.

Abwendung von Europa


Erdogans Nordafrika-Reise hat noch einen wichtigen Aspekt. Er zeigte den Europäern deutlich, was sie verlieren, wenn sie der Türkei den EU-Beitritt verweigern.

Ankara hatte 1987 die EU-Mitgliedschaft beantragt, wurde aber erst 1999 bei einem EU-Gipfel in Helsinki als Anwärter anerkannt. Seit dieser Zeit haben entsprechende Verhandlungen keine großen Fortschritte gebracht.

Niemand hat den Türken bisher deutlich gemacht, dass es für sie in Europa keinen Platz gibt. Aber Deutschland und Frankreich wollen nicht, dass in der Europäischen Union weitere 60 Millionen Muslime leben. Deshalb wurden Ankara Bedingungen gestellt, die es unmöglich erfüllen kann, um EU-Mitglied zu werden. So verlangte Frankreich, dass die Türken den Völkermord an Armeniern im Jahr 1915 anerkennen.

So etwas kann sich Erdogan nicht gefallen lassen. Jetzt kehrt er Europa allmählich den Rücken. Im Grunde tut er das, was er zuvor versprochen hatte.

Die Meinung des Verfassers muss nicht mit der von RIA Novosti übereinstimmen.

La diplomatie-missile d’Erdogan

Turquie vs Israël. Erdogan met le feu aux poudres de l'OTAN en refusant d'installer le Ballistic Defense Missile Europe à Kurecik (ABM).

La diplomatie-missile d’Erdogan

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Le rythme de la diplomatie du gouvernement turc et de son Premier ministre Erdogan devra-t-il être inscrit comme un des facteurs fondamentaux du “printemps arabe”, au même titre, par exemple, que la place Tahrir au Caire ? Poser la question, c’est y répondre. Les Turcs sont à l’offensive sur absolument tous les fronts, avec un objectif de facto, qu’on doit constater comme évident s’il n’est à aucun moment énoncé comme tel ; il s’agit de la destruction de l’“ordre” du bloc BAO, essentiellement tenu par Israël et son “tuteur” US, – l’un et l’autre désormais privés de soutiens de taille, comme celui de l’Egyptien Moubarak.

Les derniers développements sont particulièrement remarquables, en ce qu’ils haussent le niveau de l’offensive turque au plus haut, avec la question de l’attitude turque vis-à-vis de l’affaire palestinienne à l’ONU et l'affaire des forages en Méditerranée orientale, qu’on connaît bien ; mais surtout, affaire nouvelle venue dans sa dimension polémique, celle de l’engagement turc dans le réseau anti-missiles de l’OTAN (BMDE, pour Ballistic Defense Missile, Europe, – dénomination initiale US qu’on peut aussi bien garder, pour réumer les explications et les réalités de la chose). Il s’agit désormais, avec le réseau BMDE dans la forme que prend cette affaire, de questions stratégiques majeures impliquant la Turquie et l’OTAN, c’est-à-dire les USA, et les autres qui vont avec. Voyons les nouvelles…

• Le quotidien d’Ankara Hurriyet Daily News donne plusieurs informations exclusives, ce 19 septembre 2011. D’une part, le journal annonce que le cabinet turc ne prendra pas de décision définitive sur l’installation de la base de détection radar du réseau BMDE en Turquie, avant le retour du Premier ministre Erdogan, en visite aux USA, notamment pour la séance plénière annuelle de l’Assemblée des Nations-Unies. Erdogan rencontre Obama aujourd’hui. Puis l’ONU doit se prononcer sur la demande palestinienne de reconnaître l’Etat palestinien. La décision turque de retarder sa décision sur la base du réseau BMDE en Turquie intervient alors que Washington avait d’abord demandé à Ankara d’accélérer sa décision (selon DEBKAFiles, voir plus loin), et la chronologie désormais établie ressemble fort à une conditionnalité implicite ; tout se passant comme si Erdogan laissait entendre que cette décision turque dépendrait de l’attitude US dans la question palestienne à l’ONU. Cette position n’est pas à prendre comme telle, mais elle représente un acte de défiance des Turcs vis-à-vis des USA, au moins affirmé du point de vue de la communication.

Hurriyet Daily News va plus loin, au rythme de la diplomatie turque, en dévoilant que l’acceptation possible/probable de déploiement de la base du réseau BMDE sera accompagnée, très rapidement, d’une mission d’information auprès de l’Iran. Un comble, du point de vue du bloc BAO, puisque le réseau BMDE est déployé théoriquement contre une menace future possible de l’Iran (ainsi va le narrative du complexe militaro-industriel, donc il faut bien la rapporter) ; pire encore, si c’est possible, la rencontre entre Erdogan et Mahmoud Ahmadinejad, jeudi à l’ONU, à New York, avec la question du réseau BMDE au menu des conversations. … Pourquoi ne pas faire participer l’Iran au réseau, se demanderaient certains, pour protéger ce pays contre ses propres futurs missiles ? (Tout cela, après l’annonce par le ministre turc des affaires étrangères Davutoglu que la Turquie refusera le partage avec Israël des informations obtenues par la station radar sur son sol…)

«The agreement envisions the deployment of a U.S. AN/TPY-2 (X-band) early warning radar system at a military installation at Kürecik in the Central Anatolian province of Malatya as part of the NATO missile-defense project. Obama and Erdogan will likely discuss the fate of the agreement, which has been described by anonymous U.S. officials as the most strategic deal between the two allies in the last 15 to 20 years.

»A swift approval of the deal is needed to carry out the technical phases of the radar system’s deployment before the end of this year, as suggested by the U.S. Department of Defense. U.S. warships carrying anti-ballistic missiles are expected to take up position in the eastern Mediterranean Sea in the upcoming months, U.S. media outlets have reported. As part of the project, missile shield interceptors and their launching system will be deployed in Romanian and Polish territory, in 2015 and 2018, respectively.

»Senior Turkish officials who are planning to visit Tehran in the coming weeks will seek to diffuse growing Iranian concerns about the deployment of the radar system on Turkish soil. Hakan Fichan, chief of the National Intelligence Organization, or MIT, is expected to be the first visitor, followed by Erdogan.»

DEBKAFiles annonce effectivement, ce 19 septembre 2011, qu’un envoyé spécial du président Obama, le directeur du renseignement national (coordination et supervision de toutes les agences de renseignement US) James Clapper, se trouvait en visite surprise et d’urgence, samedi soir à Ankara. Clapper venait presser Erdogan de réduire son soutien au Palestinien Abbas, d’adopter un ton moins menaçant dans l’affaire des forages en Méditerranée orientale, impliquant Chypre et Israël, etc. Clapper venait aussi demander une accélération de la réponse turque concernant la base radar du réseau BMDE ; puis, devant les déclarations du ministre des affaires étrangères Davutoglu dimanche, il avertissait la Turquie que le partage des informations avec Israël était une condition sine qua non de l’installation de la base en Turquie…

«Following Davutoglu's statement on the X-band radar, Clapper was authorized to warn the Erdogan government that if it barred the sharing of information with Israel, the plan for its installation in Turkey would have to be abandoned. The entire missile shield system is based on a network of advanced radar stations scattered across the Middle East, including the Israeli Negev, and Israel's highly-developed ability to intercept Iranian ballistic missiles.»

• On signalera également l’article du New York Times du 18 septembre 2011, où le ministre Davutoglu annonce un “ordre nouveau” au Moyen-Orient avec l’axe entre la Turquie et l’Egypte. La dynamique de la diplomatie turque prend une forme de plus en plus structurée, et de plus en plus officiellement affirmée.

• On signalera également (suite) la forme extraordinairement agressive, anti-turque, que prennent certaines interventions de commentateurs proches d’Israël par divers liens, y compris ceux de l’idéologie de l’“idéal de puissance”. L’un d’entre eux est certainement David P. Goldman (dit “Spengler” pour ATimes.com), qui publie un virulent article anti-turc (anti-Erdogan) sur le site Pyjama Media, le 18 septembre 2011 ; et un autre article dans sa chronique “Spengler” de ATimes.com, le 20 septembre 2011, où il fait un procès véritablement “spenglérien” de l’état social et culturel de l’Egypte, particulièrement méprisant pour la valeur intellectuelle et économique de ce pays et de ses habitants. Il s’agit de discréditer autant les ambitions turques que l’alliance égyptienne, exprimant en cela une frustration peu ordinaire d’Israël et du bloc BAO, appuyés sur cet “idéal de puissance” cité plus haut. (Cet “idéal” forme le tronc idéologique et darwinien commun aux diverses entités du bloc, toutes autant les unes que les autres attachées aux conceptions de puissance, – en général des frustrations psychologiques anglo-saxonnes aux visions caricaturales diverses de “la volonté de puissance” nietzschéenne.) Nous ne sommes pas loin des neocons, des ambitions impériales américanistes et des arrières pensées eschatologiques du Likoud. Cette soupe, rescapée de la première décennie du XXIème siècle, se concentre pour l’instant en une appréciation absolument toxique de ce qui est considéré par le noyau dur du bloc BAO comme une trahison de la Turquie d’Ataturk “kidnappée” par les islamistes d’Erdogan. Dans ce cas, les durs israéliens sont évidemment particulièrement concernés, avec leurs alliés neocons qui furent des auxiliaires attentifs, au niveau du lobbying bien rétribué, de l’ancien régime turc. (Richard Perle était l’un des principaux lobbyistes des Turcs à Washington dans les années 1990, appuyé sur les ventes d’armement à la Turquie, notamment de Lockheed Martin, qui finance les même neocons. C’est un aspect important des réseaux américanistes et pro-israéliens, et pseudo “spanglériens” pour le cas qui nous occupe, qui est en train de s’effondrer avec l’énorme défection turque.)

…Tout cela commençant à signifier clairement qu’en quelques semaines, depuis la mi-août pratiquement, la Turquie a complètement basculé pour se retrouver au rang de premier adversaire du bloc BAO (Pentagone + Israël, principalement) au Moyen-Orient, – à la place de l’Iran, et dans une position infiniment plus puissante que celle de l’Iran. Le renversement est fantastique, tout comme l’est potentiellement cette affaire du réseau BMDE qui implique les intérêts stratégiques de tous les acteurs au plus haut niveau. Pour le Pentagone, l’accord turc sur la station radar à installer dans la base de Kurecik, en Anatolie centrale, est présenté d’abord comme “le plus important accord stratégique entre les deux pays depuis 15 à 20 ans” ; puis il s’avère, cet accord, tellement chargé de conditions turques, comme le refus de partager les informations avec Israël, que le Pentagone doit envisager d’annuler son offre (pardon, celle de l’OTAN) ; ce qui nous permet au passage de nous interroger pour savoir qui contrôle quoi dans le réseau OTAN si les Turcs estiment avoir un droit de veto sur la disposition des radars qui seraient installés à Kurecik… Cela, jusqu’à l’annonce des assurances et des informations données à l’Iran, ce qui ne doit pas entrer dans les plans généraux du Pentagone ni de l’OTAN, ni de nombre de membres de l’OTAN qui cultivent dans leur arrière-cour la narrative de la menace iranienne.

En plus des diverses querelles et crises en développement dans l’énorme chamboulement du Moyen-Orient, l’affaire du réseau BMDE de l’OTAN, et de la Turquie, nous est précieuse parce qu’elle permet l’intégration potentielle de plusieurs crises, bien dans la logique de la Grande Crise de la Contre-Civilisation (GCCC, ou GC3). A un moment ou l’autre, la Russie ne va-t-elle pas se manifester, elle qui déteste le réseau BMDE et qui prétend avoir des relations très moyennes avec l’OTAN, et plutôt bonnes avec la Turquie ? On aura alors un lien très ferme établi avec la question de la sécurité européenne, et de l’engagement européen dans des réseaux stratégiques contrôlés par la puissance en cours d’effondrement des USA… Et que va donner cette affaire du partage avec Israël d’informations stratégiques du réseau BMDE, alors que les Turcs le refusent, alors que les Turcs ont mis leur veto à l’installation d’une délégation de liaison d’Israël à l’OTAN…

D’une façon générale, avec cet élargissement de la crise et le passage à la dimension stratégique fondamentale, on comprend alors que la Turquie est de plus en plus orientée pour tenir le rôle que la France gaullienne tenait en d’autres temps. Face à cela, la France, qui n’a réussi qu’à placer son président-poster un jour avant la visite d’Erdogan en Libye, apparaît sous la lumière impitoyable d’une dissolution totale ; son ministre des affaires étrangères, qui fut en son époque “le plus intelligent de sa génération”, s'emploie actuellement à la tâche hautement louable et profitable de faire en sorte que les USA n'apparaissent pas trop isolés lors de leur vote à l'ONU contre la reconnaissance de l'Etat palestinien.... Il est temps que les Français aillent aux urnes, pour s’occuper, puisque la Turquie s'occupe de tout. (Ce qui est effectivement et concrètement le cas : d’une façon générale, les journalistes français de “politique étrangère” des organes-Système les plus réputés, lorsqu’ils sont sollicités par des organismes internationaux pour des visites, des conférences, des rencontre, etc. répondent depuis septembre qu’ils sont totalement mobilisés par l’élection présidentielle. C’est effectivement là que se passent les choses…)

lundi, 19 septembre 2011

Débat entre Aymeric Chauprade et Pierre Conesa sur la nécessité de l’ennemi pour imposer sa puissance


Débat entre Aymeric Chauprade et Pierre Conesa sur la nécessité de l’ennemi pour imposer sa puissance

jeudi, 15 septembre 2011

Obama a adopté la "Doctrine Nixon"

 

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Ferdinando CALDA:

Obama a adopté la “Doctrine Nixon”

 

Bombardements aériens, opérations secrètes et vietnamisation du conflit: c’est ainsi que les Etats-Unis étaient sortis du conflit vietnamien!

 

La comparaison qui s’impose entre le conflit qui secoue aujourd’hui l’Afghanistan et la guerre du Vietnam a été faite à maintes reprises au cours de ces dernières années. Souvent, cette comparaison a été émise de manière inflationnaire et hors de propos, dans les descriptions que faisaient les observateurs du bourbier sanglant dans lequel les Etats-Unis semblent empétrés depuis peu. Quoi qu’il en soit, Barack Obama lui-même, dans son discours tenu à la fin de l’année 2009 à l’Académie militaire de West Point, a bien dû reconnaître qu’il y avait plus d’un parallèle à tracer entre les deux conflits.

 

Il est tout aussi vrai que les différences entre les deux guerres sont nombreuses; d’abord, parce que l’époque n’est plus la même et parce que les équilibres internationaux et les acteurs en jeu ont changé. On demeure dès lors stupéfait de constater que les stratégies adoptées par les locataires successifs de la Maison Blanche sont fort similaires. Cette similitude frappe d’autant plus que nous avons, d’une part, le démocrate Barack Obama, Prix Nobel de la Paix, et d’autre part, le républicain Richard Nixon, considéré comme le président belliciste par excellence.

 

Nixon avait hérité de son prédécesseur démocrate Lyndon B. Johnson (qui avait accédé à la Maison Blanche après l’assassinat de John F. Kennedy) une guerre toujours plus coûteuse et impopulaire. Nixon avait donc élaboré la fameuse “Doctrine Nixon” pour tenter d’obtenir en bout de course une “paix honorable”, permettant aux Etats-Unis de se “désengager” sans perdre la face. La nouvelle stratégie visait à réduire les pertes en hommes, toujours mal acceptées par l’opinion publique, en recourant massivement à l’utilisation des forces aériennes, y compris pour bombarder des pays voisins comme le Laos ou le Cambodge (ce qui n’a jamais été reconnu officiellement; le scandale a éclaté ultérieurement à la suite de la publication des “Pentagon Papers”). Parallèlement aux bombardements, la “Doctrine Nixon” prévoyait des opérations secrètes dirigées contre des objectifs stratégiques et doublées d’une vaste opération de renseignement pour identifier et frapper les combattants du Vietcong (c’est ce que l’on avait appelé le “Programme Phoenix”).

 

Dans le “Quadriennal Defence Review”, le rapport du Pentagone qui paraît tous les quatre ans, le ministre de la défense américain Robert Gates présentait, début février 2010, les principales lignes directrices de la nouvelle stratégie de guerre, annonçait l’augmentation du financement des opérations spéciales et secrètes et un recours croissant aux bombardements par drônes (avions sans pilote). Ces avions sans pilote ont mené à bien des centaines d’attaques “non officielles” en territoire pakistanais. Toutes ces manoeuvres ont été flanquées d’un reforcement général des appareils destinés à glaner du renseignement.

 

Mais les analogies entre la “Doctrine Nixon” et l’ “exit strategy” d’Obama ne s’arrêtent pas là. Il y a aussi la tentative d’acheter le soutien de la population par l’intermédiaire de “projets de développement”, comme l’était le “Civil Operations and Rural Development Support” (CORD; = “Opérations civiles et soutien au développement rural”) au Vietnam et comme l’est actuellement son équivalent afghan, le “Provincial Reconstruction Team” (PRT; =”Equipe de reconstruction des provinces”). On constate aussi que se déroulent des tractations secrètes avec le parti ennemi (ou, du moins, des tentatives de dialogue), qui se font en dehors de toutes les rencontres officielles. Il y a ensuite et surtout le programme mis en oeuvre pour un retrait graduel qui implique de transférer les missions proprement militaires à l’armée du “gouvernement local”.

 

Selon la stratégie vietnamienne élaborée en son temps par le Secrétaire d’Etat Henry Kissinger, le renforcement de l’armée sud-vietnamienne et la vietnamisation du conflit devaient assurer aux Etats-Unis un “espace-temps satisfaisant”, un “decent interval”, entre le retrait américain et l’inévitable victoire du Vietcong; ou, pour reprendre les paroles mêmes de Henry Kissinger: “avant que le destin du Sud-Vietnam ne s’accomplisse”. Tout cela était mis en scène pour que le retrait américain ne ressemble pas trop à une défaite. Comme prévu, l’armée nord-vietnamienne est entrée à Saigon, quatre années après le départ des troupes américaines.

 

Aujourd’hui cependant, Obama doit se contenter d’une armée afghane à peine capable de tenir pendant le “decent interval” envisagé, c’est-à-dire pendant l’espace-temps entre le retrait définitif des troupes américaines et la rechute terrible et prévisible de l’Afghanistan dans une guerre civile où s’entre-déchireront les diverses ethnies qui composent le pays.

 

Ferdinando CALDA (f.calda@rinascita.eu).

(Article tiré de “Rinascita”, Rome, 27 mai 2011 – http://www.rinascita.eu/ ).

mardi, 13 septembre 2011

Le parachèvement de l'oléoduc de la Baltique plus rapide que prévu!

Le parachèvement de l'oléoduc de la Baltique plus rapide que prévu!

 

Le dernier lien vient d’être installé!

 

L’oléoduc de la Baltique, baptisé “Nord Stream”, est en voie d’achèvement définitif: une étape décisive vient d’être franchie dans la mesure où, à Lubmin près de Greifswald, notre oléoduc vient d’être soudé à l’oléoduc continental “Opal”. La liaison pour l’acheminement de gaz naturel de Russie vers l’Europe occidentale par la Baltique est devenue réalité. Quelque 55 milliards de m3 de gaz naturel devraient arriver à Lubmin chaque année. L’année prochaine un nouveau tronçon devrait logiquement amener le gaz de Lubmin à Brème. Mais les premières fournitures de gaz sibérien doivent arriver en Europe cette année déjà.

 

Tout cela indique que les travaux ont été parachevés plus rapidement que prévu. Le gaz naturel, qui arrive à Lubmin, emprunte l’oléoduc continental “Opal” de Wingas jusqu’à la frontière tchèque. Grâce à cela, 26 millions de foyers recevront ce gaz. Gazprom a déjà conclu des accords avec Dong Energy (Danemark), Eon Ruhrgas et Wingas (Allemagne), GDF-Suez (France) et Gazprom Marketing & Trading (Grande-Bretagne).

 

Gazprom détient 51% des actions du consortium “Nord Stream”. Les entreprises allemandes BASF Wintershall et Eon Ruhrgas détiennent chacune 15,5%, les Néerlandais de “Gasunie” et les Français de GDF-Suez détiennent tous deux 9%.

 

Contrairement à ce projet “Nord Stream”, le projet Nabucco, soutenu avec énormément de zèle par l’UE, ne va pas dans le sens des intérêts économiques et énergétiques allemands et européens: la politique de l’UE suit davantage les ukases politiques (et irréalistes) émis par l’eurocratie bruxelloise et par Washington. A partir de 2015, l’oléoduc Nabucco devrait faire transiter le gaz naturel en provenance de la région caspienne, via la Turquie puis la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie, pour aboutir à Baumgarten en Autriche.

 

Pour la Turquie, le projet Nabucco n’est jamais qu’un instrument pour favoriser la politique de candidature et d’adhésion à l’UE; il n’est qu’un atout de plus dans le jeu turc. Mais, dans ce cas, il n’est pas difficile de constater qu’Ankara n’est jamais autre chose qu’une pièce du jeu d’échec que jouent contre l’Europe les stratégistes américains. Ceux-ci ont grand intérêt à voir se réaliser ce projet caspien/turc, au détriment de toute liaison directe entre la Russie, d’une part, l’Allemagne et l’Europe occidentale, d’autre part. En réalité, le projet Nabucco est un pion dans la stratégie générale et globale que pratiquent les Etats-Unis sur l’échiquier eurasien.

 

(article paru dans “DNZ”, Munich, n°36/2011, 2 sept. 2011).

 

Il rafforzamento dell’alleanza sino-pakistana

Il rafforzamento dell’alleanza sino-pakistana

Francesco Brunello Zanitti

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Il legame strategico tra Pechino e Islamabad è sempre più forte. Il tradizionale rapporto diplomatico tra i due paesi si è consolidato recentemente con l’intensificarsi dei legami economici, commerciali, energetici e militari, unitamente all’allontamento pakistano nei confronti degli Stati Uniti. La stabilità dell’alleanza sino-pakistana è però messa alla prova dalle sfide poste dai gruppi armati degli estremisti islamici operanti nello Xinjiang cinese.

La crisi dei rapporti tra Stati Uniti e Pakistan degli ultimi mesi ha comportato il rafforzamento dello storico legame esistente tra Islamabad e Pechino. Le relazioni tra i due paesi sono in realtà ottime da circa un trentennio, a differenza di quelle pakistano-statunitensi; il proficuo rapporto diplomatico tra Stati Uniti e Pakistan ha, infatti, ricoperto un ruolo fondamentale nelle rispettive politiche estere durante l’intervento sovietico in Afghanistan tra anni ’70 e ’80, per poi subire un deciso deterioramento all’inizio degli anni ’90. Il rapporto tra Washington e Islamabad è tornato ad essere importante in seguito all’invasione afghana statunitense del 2001, nella quale il Pakistan è stato utilizzato come fondamentale punto d’appoggio per il controllo di Kabul. L’unilaterale bombardamento dei territori nord-occidentali del Pakistan, la crescente ingerenza statunitense nella politica interna pakistana, mediante mezzi militari e servizi d’intelligence, e i comportamenti ambigui pakistani in alcune questioni di primaria importanza hanno comportato un deciso peggioramento delle relazioni tra Stati Uniti e Pakistan. Questo deterioramento ha raggiunto l’apice tra maggio e giugno, in seguito alla rivendicazione statunitense dell’uccisione di Osama Bin Laden in Pakistan.

I sempre più tesi rapporti tra i due paesi sono legati, inoltre, all’avvicinamento statunitense nei confronti dell’India, il quale ha raggiunto il proprio culmine nel 2007, mai così evidente rispetto al passato; l’amminsitrazione Bush e l’attuale governo di Manmohan Singh avevano delle ottime relazioni diplomatiche. Il Pakistan non gradisce, inoltre, il ruolo affidatogli dopo l’invasione statunitense dell’Afghanistan nel 2001, nel quale osserva un pericoloso calo del proprio ascendente strategico su Kabul. L’Afghanistan è tradizionalmente considerato da Islamabad una propria area d’influenza, strategicamente importante nel caso di un conflitto con l’India, poiché visto come territorio di supporto o di ritirata nell’ipotesi di una massiccia invasione del Pakistan dell’esercito di Nuova Delhi.

Il primo paese a difendere il rispetto dell’integrità territoriale di Islamabad in seguito alla notizia della morte di Bin Laden è stata la Cina; visitata poche settimane dopo dal primo ministro Gilani. Il Pakistan avrebbe, inoltre, permesso ai militari cinesi di visionare i resti del velivolo statunitense di tecnologia Stealth impiegato dagli Stati Uniti nel territorio pakistano.

Il legame sino-pakistano rappresenterà un importante elemento delle future relazioni internazionali, in particolar modo nel confronto tra Stati Uniti e Cina, tra quest’ultima e l’India, nonché negli interessi cinesi in Afghanistan e nel più generale contesto del cosiddetto “Nuovo Grande Gioco” in Asia Centrale. Mentre il Pakistan nel corso degli anni ’80 fu un importante alleato degli Stati Uniti durante la guerra sovietica in Afghanistan, fondamentale territorio di transito per i rifornimenti militari destinati ai combattenti anti-sovietici, oggi Islamabad non garantisce, nell’ottica nordamericana, il medesimo contributo per il tentativo statunitense di controllare l’Afghanistan. La relazione con Islamabad rappresenta per gli Stati Uniti un elemento di vitale importanza per i propri interessi a Kabul. Basta considerare l’importanza strategica del paese pakistano, dotato degli unici punti d’accesso via mare per le truppe statunitensi e della NATO e per i rifornimenti militari, nonché territorio di collegamento geostrategico nel cuore dell’Eurasia. Il porto di Karachi è fondamentale per l’arrivo e invio di truppe e materiale bellico, passante poi in territorio pakistano mediante trasporto su strada, giungendo successivamente a Kabul e Kandahar. Gli Stati Uniti stanno ricercando una possibile alternativa ai rifornimenti via Pakistan, data l’insicurezza di Karachi e del confine lungo la linea Durand. Gli altri collegamenti ai porti situati in paesi confinanti con l’Afghanistan, Iran e Cina, sono impraticabili per evidenti motivi politici. Una via d’accesso alternativa è potenzialmente quella passante attraverso le ex-repubbliche sovietiche dell’Asia Centrale: esiste un discorso aperto con l’Uzbekistan, dal quale passerebbero i rifornimenti provenienti dal porto di Riga, in Lettonia, passando per il territorio russo e kazako. Esiste un’altra opzione, probabilmente maggiormente fattibile rispetto a quella precedente, vista la lunghezza del percorso e la possibile inclusione della Russia nell’affare afghano, prospettiva non gradita a Washington. E’ quella attraverso la Georgia, l’Azerbaigian, il Mar Caspio e il Turkmenistan oppure via Kazakistan e Uzbekistan. L’attenzione statunitense nei confronti di Baku, Ashagabat, Astana e Tashkent è in ogni caso in costante aumento.

Negli ultimi mesi è comunque evidente come il Pakistan punti maggiormente ad adottare una politica estera più autonoma nei confronti di Washington, attivandosi, inoltre, nel potenziamento delle relazioni con i vicini, soprattutto con la Cina, ma anche con Iran e Russia.

L’importanza strategica del Pakistan, unito al suo attivismo in politica estera, ha reso il governo del paese molto più convito nel richiedere il termine dei bombardamenti dei droni statunitensi nelle province nord-occidentali. Nel caso in cui ciò non avvenga, il Pakistan è pronto ad adottare una politica ancor più marcatamente filo-cinese, avendo, inoltre, l’appoggio della Cina, critica nei confronti delle azioni statunitensi nel paese. Un ulteriore fattore è legato al termine dell’aiuto economico statunitense, unito al declinare dei rifornimenti militari: il Pakistan guarda anche in questo caso a incrementare i propri legami economici e militari con la Cina.

Un’altra arma spendibile a livello diplomatico dal Pakistan è legata alle risorse energetiche. Lo stretto rapporto con Pechino, oltre ad aumentare l’influenza cinese in Asia Meridionale e Centrale, comporterebbe un’importante vittoria per la Cina nella competizione riguardante l’approvigionamento di petrolio e gas naturale.

La Cina è interessata a investire massicciamente in Pakistan. I punti chiave della strategia energetica sino-pakistana sono rappresentati dal potenziamento del porto di Gwadar, dalla quale possono passare i gasdotti e oleodotti provenienti dall’Iran. I progetti d’investimento cinese nel paese sono legati alla realizzazione del gasdotto IP, al quale potrebbe partecipare in sostituzione dell’India, con evidenti vantaggi in termini economici per il Pakistan grazie ai diritti di transito. La Cina è interessata al potenziamento di infrastrutture, strade e ferrovie pakistane, unitamente alla costruzione dei collegamenti per il petrolio e il gas naturale lungo il territorio pakistano partendo dalla città beluca per arrivare al Gilgit-Baltistan. I progetti sino-pakistani sono legati al potenziamento degli assi viari che assieme alle pipeline collegherebbero il Pakistan allo Xinjiang. A questo proposito sono in progetto la costruzione di diversi collegamenti stradali e ferroviari tra Kashgar e Abbotabad, e tra la città dello Xinjiang e Havelian. Un ulteriore collegamento tra i due paesi lungo confine è quello delle fibre ottiche, mentre il più importante e ambizioso progetto caratterizzante la cooperazione sino-pakistana è il collegamento stradale, ferroviario ed energetico tra Gwadar e Urumqi.

La recente visita di Gilani a Pechino si è conclusa con la firma di importanti accordi commerciali, finanziari e tecnologici, seguito dei colloqui del dicembre 2010, nei quali erano previsti il potenziamento della cooperazione in diversi settori: energia, sistema bancario, tecnologia, costruzione, difesa e sicurezza. Il crescente legame economico tra Pechino e Islamabad è unito alla tradizionale e comune avversione verso l’India, la quale può essere ostacolata nella sua ascesa in Asia Meridionale dall’azione comune dei due paesi asiatici. La Cina aiutò militarmente il Pakistan in seguito alla guerra sino-indiana del 1962, così come fornì la tecnologia nucleare al paese dopo che l’India nel 1974 iniziò i suoi primi test nucleari. Tra gli anni ’80 e ’90 la Cina ha stabilito un’alleanza militare e nucleare con Islamabad, ancora oggi molto forte. Più del 40% delle esportazioni militari cinesi sono destinate al Pakistan. I due paesi hanno in progetto la produzione congiunta degli aerei da combattimento JF-17 Thunder (FC-1 Fierce in Cina). Durante il mese di marzo 2011 si è svolta un’importante esercitazione aereonautica tra la Pakistan Air Force (PAF) e la People’s Liberation Army Force (PLAFF) denominata Shaheen 1 (in urdu significa aquila). Si tratta della prima manovra militare tra PAF e PLAFF, alla quale si aggiungeranno nel corso del 2011 delle esercitazioni tra il PLA e l’esercito pakistano. Un simile legame militare tra i due paesi, oltre ad essere un importante fattore all’interno degli equilibri asiatici, dimostra come oggi la Cina possa agire molto più attivamente rispetto al passato in uno Stato considerato strategico per gli Stati Uniti per la propria politica in Afghanistan, ma anche in Asia Meridionale. Dato il lento declino economico statunitense, il Pakistan ha individuato nella Cina un’alternativa importante, la quale, a differenza di Washington, è in costante ascesa economica e militare. La cooperazione militare sino-pakistana è valutata da Islamabad e Pechino anche come una forma di bilanciamento nell’area nei confronti delle simili politiche militari adottate da Russia e India.

Inoltre, mentre gli Stati Uniti premono sul Pakistan per il proprio arsenale nucleare, la Cina rappresenta un’importante fonte di tecnologia in questo settore. A questo proposito Pechino sarebbe intenzionata a finanziare i progetti di costruzione per nuovi reattori nucleari in Pakistan.

Per quanto riguarda un fattore negativo legato alle relazioni tra Cina e Pakistan, è possibile fare riferimento all’attuale situazione dello Xinjiang. La regione cinese è un’area ricca di gas e petrolio, confinante con le repubbliche centro-asiatiche e con una considerevole presenza di abitanti di religione musulmana. Il territorio è attraversato da decenni dalla spinta indipendentista degli uiguri. La Cina ha sostenuto che i responsabili degli attentati avvenuti nello Xinjiang poche settimane fa sono estremisti islamici dello East Turkestan Islamic Movement (ETIM) o Turkistani Islamic Party (TIP) provenienti da campi d’addestramento situati nelle zone tribali del Pakistan. L’ETIM ha legami con la rete Haqqani e con il Tehrik – e – Taliban Pakistan (TTP). L’accusa cinese di simili resposabilità pakistane per le violenze degli uiguri rappresentano un campanello d’allarme per Islamabad. Secondo l’intelligence pakistana la Cina starebbe premendo il Pakistan affinché crei delle basi militari nelle aree tribali in modo da controllare la possibile azione degli estremisti e il loro successivo sconfinamento in territorio cinese. La Cina avrebbe anche intenzione di inviare delle proprie truppe nelle FATA e nella Khyber Pakhtunkhwa, senza comunque l’intenzione di creare delle basi militari permanenti. Sarà da valutare come gli Stati Uniti considereranno la possibile presenza militare cinese in Pakistan.

I media cinesi hanno criticano significativamente le autorità pakistane per l’incapacità dell’esercito di controllare le aree tribali del paese. Il quotidiano pakistano “Dawn” ha sostenuto come gli attentati possano portare a della conseguenze negative nelle relazioni bilaterali tra Islambad e Pechino, comportando delle serie ripercussioni soprattutto per il Pakistan. Allo stesso modo l’incapacità di Islamabad nel prevenire l’azione dei terroristi può risultare controproducente per la potenziale cooperazione sino-pakistana in Afghanistan. Una possibile azione congiunta delle autorità pakistane assieme a quelle cinesi potrebbe garantire, invece, nell’ottica di Pechino, un possibile miglioramento della condizione delle aree nord-occidentali del Pakistan, avendo come conseguenza dei possibili benifici per la situazione dello Xinjiang. Una condizione importante per la Cina è rappresentata dal contemporaneo termine dei bombardamenti statunitensi nell’area, i quali possono fomentare l’estremismo islamico. Senza dubbio la cooperazione tra Islamabad e Pechino nelle FATA e nella Khyber Pakhtunkhwa renderà ancora più evidente lo stretto legame sino-pakistano, foriero di interessanti conseguenze nel contesto dell’attuale competizione in corso nella regione.

*Francesco Brunello Zanitti, Dottore in Storia della società e della cultura contemporanea (Università di Trieste). Ricercatore dell’IsAG per l’area Asia Meridionale, è autore del libro Progetti di egemonia (Edizioni all’Insegna del Veltro, Parma 2011). In “Eurasia” ha pubblicato Neoconservatorismo americano e neorevisionismo israeliano: un confronto (nr. 3/2010, pp. 109-121).