Résumé :
La politique étrangère américaine, centrée depuis la guerre froide sur une hostilité envers la Russie et une alliance contre-nature avec le monde musulman pour nuire à Moscou, se trouve de plus en plus malmenée par le retour en force d’une réalité millénaire et implacable: celle de l’affrontement entre les civilisations chrétienne et islamique. Depuis deux décennies, les évolutions en Turquie et en Russie ont contribué de manière décisive à dissoudre les fondements du modèle géopolitique conçu par Washington il y a septante ans et aujourd’hui caduc. La Turquie d’Erdogan assume à nouveau pleinement l’atavisme de l’hégémonie religieuse et territoriale ottomane. De son côté, la Russie de Poutine renoue avec son identité européenne et chrétienne tout en renonçant à ses ambitions impériales. La prise de conscience de ces profonds changements devrait permettre l’avènement d’un nouveau paradigme où la Russie combattrait à nos côtés la menace musulmane.
La Turquie négocie son entrée dans l’UE depuis onze ans
En 2005 démarraient officiellement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, lesquelles consacraient les efforts d’Ankara au cours des décennies précédentes pour se rapprocher des valeurs démocratiques, laïques et humanistes de l’UE. Cette année-là, la Turquie, déjà membre du Conseil de l’Europe depuis 1949, de l’OTAN depuis 1952 et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis 1973, n’avait jamais été aussi proche du destin européen ardemment désiré et méthodiquement préparé par Atatürk.
Atatürk voulait faire converger son pays vers le modèle européen
Mustafa Kemal – dit Atatürk – rêvait d’une Turquie moderne. Adepte du positivisme d’Auguste Comte, admirateur du modèle politique français et persuadé que l’islam était responsable du déclin de l’empire ottoman, il imposa à marche forcée la sécularisation et l’occidentalisation de son pays. Légitimé par ses victoires sur les troupes d’occupation européennes stationnées en Turquie depuis la fin de la première guerre mondiale, Atatürk entreprit dès son accession au pouvoir en 1920 des réformes visant à faire sortir son pays du sous-développement où l’avait conduit l’obscurantisme islamique. En 1922, il instaura la séparation entre pouvoir politique (Sultanat) et pouvoir religieux (Califat). L’année suivante, le Sultanat fut dissout et céda la place à la République de Turquie. En 1924, le Califat fut aboli ainsi que les tribunaux religieux. L’année 1926 vit l’adoption du Code civil suisse. En 1928, l’alphabet latin remplaça les caractères arabes. Les femmes accédèrent au droit de vote et à l’éligibilité en 1934. L’année 1937 marqua le point d’orgue de ces réformes : l’article de la première Constitution de 1923 qui proclamait l’islam religion d’Etat fut aboli. Atatürk mourut en 1938 avec la conviction du devoir de modernisation accompli, persuadé qu’en seulement dix-huit ans, il avait réussi à irrémédiablement faire évoluer l’identité turque d’islamique et impériale à laïque et nationale. Le désir obsessionnel d’associer le passé et l’avenir de son peuple à la civilisation européenne le poussa même à manipuler l’histoire : il décréta que les Hittites, peuple indo-européen ayant vécu en Anatolie au deuxième millénaire avant J.-C., étaient les ancêtres des Turcs, se démarquant ainsi de la vérité historique qui rattache ces derniers au groupe ethnique des Turco-mongols dont la lointaine origine se situe en Sibérie orientale.
Ankara incitée par les USA à rejoindre l’OTAN pour contrer l’URSS
Quand le processus de rapprochement entre la Turquie et l’Europe démarre à la fin des années 1940, la guerre froide vient d’éclater. L’objectif prioritaire des Américains est alors de chercher de nouveaux alliés permettant d’élargir l’endiguement de Moscou. La Turquie qui contrôle le détroit du Bosphore est particulièrement indiquée pour renforcer l’alliance antisoviétique. Ce détroit a en effet une grande valeur stratégique : son blocage permet d’interdire le passage en Méditerranée de la flotte militaire russe la plus dangereuse : celle de la Mer Noire qui est stationnée dans le port de Sébastopol dont les eaux ne sont pas gelées en hiver.
Premiers succès politiques des islamistes turcs dans les années 1990
La candidature de la Turquie à l’UE date de 1987 mais ce n’est qu’en 1999 que Bruxelles reconnait l’éligibilité du pays à l’adhésion. Ni le premier succès retentissant des islamistes du Refah Partisi aux élections municipales d’Istanbul en 1994, qui permet à Erdogan de devenir maire de la ville, ni les législatives de 1996 que ces mêmes fondamentalistes remportent également, n’auront inquiété l’UE. Certes, le Refah Partisi a pour projet d’abattre la laïcité et de renouer avec les lois coraniques du temps du Califat. Cependant, les militaires qui au seuil du nouveau millénaire défendent efficacement la laïcité, l’ont contraint à abandonner le pouvoir en 1997. Et ils ont le soutien de la Cour constitutionnelle qui dissout ce parti en 1998 pour atteinte à la laïcité. Un an plus tard, quand la candidature de la Turquie est finalement acceptée par Bruxelles, c’est un rassurant parti de centre-gauche qui dirige le pays. L’UE se dit alors que la poussée électorale islamiste n’aura été qu’un contretemps dans l’inexorable processus de convergence d’Ankara vers le modèle politique européen. Que la Turquie ne soit pas un pays européen du point de vue de la géographie ou de la civilisation ne choque nullement Bruxelles car l’idéologie universaliste hors-sol s’y est alors solidement établie. Comme nous l’avons écrit dans un précédent article, l’UE essaie de construire depuis plusieurs décennies une identité post-historique à partir de dogmes mondialistes détachés de notre héritage européen. Son idéologie prétend dépasser non seulement l’histoire et la personnalité de chacun des pays la composant, mais également la civilisation européenne. La prétention à l’universalité de l’UE va au-delà des frontières européennes. L’UE se conçoit comme un modèle de gouvernance pour le monde entier, et ambitionne d’accueillir en son sein des pays non européens afin d’authentifier son discours.
Erdogan a brisé le rêve laïc de Kemal
Cependant, beaucoup de choses ont changé en Turquie depuis 1999. Tout d’abord le pays est dirigé depuis 2002 par l’AKP, le parti islamiste créé en 2001 par Erdogan et qui prit la suite du Refah Partisi. Quatorze ans après son accession au sommet de l’Etat, l’AKP a déjà défait l’essentiel du travail de laïcisation de Mustafa Kemal. Son fondateur et leader avait pourtant, dans son fameux discours de Siirt de 1999, clairement annoncé ses intentions en reprenant l’appel au djihad du poète Ziya Gökalp : « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ! ». Atatürk est très probablement le personnage politique le plus détesté d’Erdogan : le « père des Turcs » n’était pas seulement athée, il méprisait l’islam comme en témoigne cette citation sans appel : « [...] les règles et les théories d'un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et pénale. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu'il apprend à l'école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu'à ses pensées les plus intimes. L'islam, cette théologie absurde d'un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies ». Malheureusement, la Turquie du Frère musulman Erdogan-- lequel n’hésite pas à exhiber dans son bureau la main de Tamkine, symbole de la confrérie -- renoue avec l’obsession islamique et les lois liberticides du Califat ottoman. Elle s’est considérablement éloignée des règles européennes en matière de séparation entre Etat et religion, de droits des femmes et des minorités, de pluralisme politique et de liberté d’expression (avec notamment 90% du temps de parole politique à la TV réservé à l’AKP, le pays se classe 151e sur 180 d’après l’étude 2016 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse). Concernant la place des femmes dans la société, le dévot mahométan Erdogan ne peut concevoir qu’elle aille au-delà de la maternité et de l’éducation des enfants. Force est de constater que ce pays n’a plus rien à voir avec celui qui fit sa demande d’adhésion à l’UE en 1987.
La Turquie n’a rien à faire ni dans l’UE ni dans l’OTAN
Sous l’impulsion d’Erdogan et de l’AKP, la Turquie a retrouvé son vrai visage, celui d’une puissance islamique totalitaire aux visées hégémoniques sur les plans territorial et religieux, qui détruisit l’empire byzantin, qui est l’ennemie jurée de la civilisation européenne et cherche à lui nuire par tous les moyens. Comment expliquer autrement qu’Ankara laisse autant de migrants quitter son territoire afin de rejoindre l’UE par mer ou par terre ? Son intention n’est-elle pas de plonger l’Europe dans le chaos en y laissant pénétrer une multitude de jeunes hommes musulmans méprisant les valeurs européennes, et pressés d’y répliquer par l’intimidation et la violence le modèle sociétal islamique ? Par ailleurs, le secret de Polichinelle que constitue l’aide tous azimuts d’Erdogan à l’Etat Islamique dans les domaines logistiques, commerciaux, militaires et du renseignement, ainsi que sa tolérance pour l’ignoble trafic de femmes pratiqué entre l’EI et les proxénètes turcs 1, montrent à quel point Ankara s’est éloignée des valeurs européennes de respect de la personne humaine. Pour renouer avec l’influence de jadis de La Sublime Porte au Proche et Moyen Orient et affaiblir les minorités kurdes, chiites et chrétiennes de la région, les successeurs de Mehmed II collaborent aujourd’hui activement avec la théocratie inhumaine de Daesh. L’appartenance de la Turquie à l’OTAN et son maintien dans un processus d’adhésion à l’UE ne sont plus simplement incongrus, ce sont de véritables scandales.
Russie et Europe ont vocation à se rapprocher
La Russie, elle aussi, a connu de profonds bouleversements depuis l’écroulement de l’empire soviétique en 1989. Ses ambitions internationales ont été revues nettement à la baisse. Elle n’est plus un empire aux visées mondiales. Ses objectifs stratégiques sont très majoritairement régionaux et centrés sur la défense du territoire national. Son intervention en Syrie est exceptionnelle et ne marque pas un retour à des ambitions planétaires. Pour Poutine, le but de sa campagne militaire dans ce pays est d’y éradiquer par des bombardements intensifs les nombreux groupes islamistes armés et financés par les pays du Golfe, d’Al-Qaïda à l’Etat Islamique en passant par le Front Islamique et le Front Ansar Dine, qui menacent le régime laïque d’Assad, à présent seul allié de Moscou dans le monde arabe. En s’en prenant à tous les djihadistes, Poutine a montré qu’il avait le sens des responsabilités, au contraire des USA, de la France et de la Grande Bretagne qui en soutiennent une partie. De plus, la Russie revendique à nouveau fortement son héritage culturel européen et chrétien, ne menace plus l’Europe et souhaiterait s’en rapprocher si cette dernière prenait son indépendante vis-à-vis des USA.
Les USA prisonniers d’une grille d’analyse géopolitique dépassée
Vingt-sept ans après la chute du mur de Berlin et la fin de l’Union Soviétique, les Américains, architectes et maîtres de l’OTAN, considèrent toujours la Russie comme leur principale rivale. Ils persistent à contrecarrer Moscou par tous les moyens. Il leur a non seulement échappé que la Russie a vraiment changé, mais également qu’un ennemi plus dangereux pour eux et pour tout le camp occidental se renforce : l’islam. Malgré les attentats spectaculaires perpétués par Al-Qaïda sur le sol américain en 2001, en Espagne en 2004, en Grande-Bretagne en 2005. En dépit des récentes attaques terroristes d’envergure perpétrées par l’EI et Al-Qaïda en France et en Belgique.
Washington tarde à saisir qu’une nouvelle ligne de fracture géopolitique se met en place depuis plusieurs décennies : celle qui oppose le monde musulman au monde issu de la civilisation chrétienne. Il faut dire que les Etats-Unis se sont lourdement compromis avec les islamistes qu’ils ont activement utilisés pour contrer les Russes depuis la guerre d’Afghanistan en finançant et armant les Talibans. Leur soutien aux musulmans bosniaques et kosovars pendant la guerre civile yougoslave des années 1990 était aussi une conséquence de leur volonté de nuire indirectement à la Russie en affaiblissant la Serbie, vieille alliée de Moscou. L’aide apportée aux islamistes tchétchènes indépendantistes jusqu’au début des années 2000 participait de la même logique. Tous ces soutiens ont été de graves erreurs car ils ont affaibli la Russie et nourri chez elle une méfiance à l’égard de l’Occident dont elle aurait pu se rapprocher après la désastreuse expérience soviétique. Ils ont de plus renforcé le camp islamique en donnant un nouvel élan au djihad pour des générations de jeunes musulmans en mal de réalisation identitaire. La déstabilisation des régimes laïques par les Américains en Irak, en Lybie et en Syrie a également contribué au renforcement des islamistes les plus violents et à l’essor de l’EI qui a su profiter du chaos pour prendre pied dans ces trois pays.
Les Européens à la merci d’Erdogan
Comment expliquer que c’est précisément au moment où la collusion entre Erdogan et l’EI est révélée, où le voile se lève sur l’orchestration par Ankara de la crise des migrants en Europe, où s’accentue la répression contre les démocrates laïcs turcs, où Erdogan a l’outrecuidance de vanter le modèle d’organisation politique de l’Allemagne national-socialiste, bref au moment où il y a accumulation de preuves accablantes de l’incompatibilité totale de la Turquie avec les valeurs de l’UE, que Bruxelles décide de reprendre les négociations d’adhésion, d’accorder aux Turcs la libre circulation dans l’espace Schengen, et de verser plusieurs milliards d’euro d’aide supplémentaire à Ankara en contrepartie de son engagement à protéger les frontières orientales de l’UE contre le flot incontrôlé des migrants? Confier la défense des frontières européennes en mer Egée et en Thrace orientale à la Turquie, c’est mettre sa tête dans la gueule du loup. Ankara va bénéficier des milliards de l’UE mais n’a aucun intérêt à ce que le flux des migrants se relâche durablement. La menace de l’irruption massive et continue de nouveaux clandestins doit rester réelle afin de pouvoir être utilisée pour faire chanter l’Europe. La Turquie gère très habilement la crise des migrants afin d’obtenir le silence de l’UE sur l’islamisation à marche forcée des institutions séculières turques, la régression des libertés et l’oppression des minorités, mais aussi pour gagner en influence en Europe tout en la déstabilisant et en l’islamisant.
Par ailleurs, l’accès imminent à l’espace Schengen accordé aux détenteurs de passeports turcs va aggraver les désordres migratoires et augmenter le risque d’infiltration de terroristes en Europe. Tout d’abord, la fin des visas signifie que l’émigration d’authentiques Turcs souhaitant s’implanter en Europe pour y bénéficier de meilleurs salaires et d’aides sociales généreuses va s’accélérer. Ensuite, l’émigration illégale vers l’UE de personnes qui ne sont pas d’origine turque mais établies en Turquie ou transitant par ce pays va aussi s’intensifier. En effet, d’après les spécialistes de l’antiterrorisme, les passeports turcs peuvent être aisément obtenus et falsifiés par les réseaux du crime organisé 2. Enfin, le manque de fiabilité des passeports turcs permettra à de nombreux islamistes terroristes de pénétrer sans encombre dans Schengen.
La Turquie a toujours été l’ennemie de la civilisation européenne
Enfermés dans un schéma géopolitique dépassé, accrochés à leur vision d’une Turquie laïque qui n’existe plus, les dirigeants des USA et de l’UE, en s’obstinant à traiter le nouveau sultanat ottoman en pays ami, se décrédibilisent et mettent l’Europe en péril. La Turquie d’Erdogan est notre ennemi. La Turquie a toujours été l’adversaire du camp occidental depuis le XIe siècle. Il faut se rendre à l’évidence : avec Erdogan, lequel vient de se faire construire le plus grand palais jamais bâti et de fêter en grande pompe entouré de centaines de milliers de compatriotes le 563ème anniversaire de la prise de Constantinople, elle vient de renouer avec son esprit de conquête qui en fit le fer de lance de l’impérialisme musulman et l’empire le plus puissant du monde du XVe au XVIIe siècle.
Américains et Européens doivent impérativement tirer les conséquences de la duplicité et de la dangerosité d’Erdogan. La Turquie de 2016 est entrée dans une nouvelle phase de son histoire. La parenthèse kémaliste est bien refermée. Ce pays est redevenu une force islamiste hostile à notre civilisation qui fait tout ce qu’elle peut pour affaiblir et subjuguer l’Europe.
Un nouveau paradigme géopolitique mûrit sa formation et devrait bientôt survenir
Aujourd’hui, il y a concordance entre ce que l’histoire de la longue durée nous enseigne sur la vocation des Turcs à travers le temps, à savoir l’impérialisme territorial et religieux, et l’observation des agissements d’Ankara depuis l’avènement du néo-sultan Erdogan. Le manque de clairvoyance des dirigeants actuels de l’UE et de l’OTAN confine à la sottise. Les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE sont insensées et doivent être annulées. La candidature d’Ankara doit être rejetée pour incompatibilité civilisationnelle radicale. La Turquie doit également être expulsée de l’OTAN avant que ses provocations de l’armée russe en Syrie ne déclenchent un affrontement contre-nature entre l’OTAN et la Russie.
Quant aux relations entre l’Occident et la Russie, elles doivent être, à l’initiative des Européens, repensées en profondeur. Ces derniers, qui ont le plus à perdre du statu quo actuel, doivent impérativement se libérer de l’absurde russophobie imposée par Washington qui les conduit à percevoir Moscou comme un ennemi héréditaire et non comme un allié potentiel contre l’adversaire commun qu’est l’islam conquérant.
Ces décisions lucides et courageuses devront être prises par une nouvelle génération de responsables politiques en Europe et aux USA. Elles permettront au nouveau paradigme géopolitique en cours de maturation de finalement s’imposer dans un éclair au terme du long processus d’émiettement progressif de l’ancien ordre mondial hérité de la guerre froide. Seul un tel basculement pourra empêcher la Turquie de devenir sur le long terme la puissance démographique et politique dominante au sein de l’UE, ce qui lui permettrait alors de réaliser son objectif ancestral de soumettre l’Europe et de lui imposer l’islam.
Roland Desjardins (nom connu de la rédaction), 2 juin 2016
1 : L’Etat Islamique, Samuel Laurent, éditions du Seuil, 2014
2 : Valeurs Actuelles, No 4147 du 19 au 25 mai 2016