Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 26 mars 2019

Il est urgent de dépasser le clivage gauche-droite

GD-dep.jpeg

Il est urgent de dépasser le clivage gauche-droite


 
Par Patrice-Hans Perrier 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les grands médias alliés aux oligarques continuent de nous prendre pour des ânes en mettant en scène un combat simulé entre la gauche et la droite. Et, certains chroniqueurs en rajoutent en souhaitant que la jeunesse sorte de sa torpeur actuelle afin de reprendre goût à cette politique des apparences qui aura contribué à berner leurs parents. Parce que les clivages auxquels nous sommes habitués nous empêchent de poser les bons diagnostics sur les maux qui gangrènent nos sociétés.

Les patriotes qui se battent pour la survie de leur nation doivent éviter de tomber dans le piège des catégories politiques.

Une réalité qui dépasse les clivages politiques

Le politologue Arnaud Imatz, invité à débattre de la question sur le site de réflexion Le Cercle Aristote, estime que « la division Droite/Gauche est devenue un masque, qui sert à cacher une autre division, désormais beaucoup plus décisive : celle qui oppose les peuples enracinés aux élites autoproclamées vectrices du déracinement; celle qui oppose les défenseurs de la souveraineté, de l’identité et de la cohésion nationale aux partisans de la « gouvernance mondiale »; celle qui oppose les exclus de la mondialisation rejetés dans les zones périurbaines du pays […] aux privilégiés du système, à l’oligarchie dominante, à la classe dirigeante mondialisée ou l’hyperclasse qui vit dans les beaux quartiers des grandes villes […] ».

La droite et la gauche se renvoient la balle

En bref, les partisans de la gauche reprochent aux gens de droite d’être trop conservateurs, tout en refusant les inévitables changements qui sont le lot de nos sociétés en voie de liquéfaction. À droite, on refuse les schémas proposés par une gauche qui s’acharne à vouloir tout chambouler afin de favoriser l’émergence d’un « homme nouveau », sorte de citoyen d’une société éclatée où seuls les rapports économiques constituent l’étalon de mesure. La variable d’ajustement, pour parler comme certains économistes.

À gauche, on prône une plus grande justice sociale qui serait susceptible de se réaliser à travers le dépassement des habituels clivages socioculturels qui marquent le territoire de nos cités. Il n’y a plus de culture historique qui tienne pour ces partisans d’une lutte de classe qui se concentre sur une meilleure répartition des ressources économiques. Pourtant, on a qu’à gratter le vernis gauchiste plaqué sur ce type de formations politiques pour réaliser que leurs dirigeants ne sont que des arrivistes qui rament pour obtenir un strapontin bien au chaud au parlement.

La droite n’est pas en reste au chapitre des simulacres et ça fait des lustres que ses ténors ont jeté aux orties tout ce qui pouvait s’apparenter aux vertus d’un christianisme qui est devenu un triste simulacre. La droite est affairiste, elle émaille son discours de références patriotiques afin de faire passer la pilule d’un libre-marché à tous crins. Prônant un meilleur contrôle des mouvements humains aux frontières, elle ne dit plus rien quand vient le temps de s’opposer à toute cette flopée de traités de libre-échange destinée à paver la voie au grand capital apatride. Si elle reproche à la gauche d’imposer ses idées préconçues sur les campus universitaires, elle nous enfonce sa religion de l’argent-roi profondément dans la gorge.

Détruire l’État pour réaliser la dictature des marchés

On réalise que cette nouvelle droite, qualifiée maladroitement de libertarienne par certains, fantasme sur le projet de privatiser tous les actifs d’un État qui se voulait stratège à l’époque du général de Gaulle. Il n’y a pas à dire : on dirait que la gauche et la droite se lancent des défis truqués afin de distraire les électeurs pendant que les oligarques et les banquiers se préparent à liquider tous les actifs de nos nations affaiblies.

Le mondialisme à l’œuvre n’est pas un scénario idéaliste promu par une caste d’illuminés. Il s’agit, a contrario, d’un projet particulièrement bien ficelé, quelque chose d’effectif et de pragmatique. Ses architectes ont l’intention de faire éclater toutes les balises qui structuraient nos sociétés depuis des lustres. Rien ne doit s’opposer aux desseins du grand capital et l’humanité doit devenir une réserve de main-d’œuvre corvéable à merci. Et, c’est ce qui explique pourquoi il est si important de maintenir l’illusion d’un combat des idées opposant une gauche et une droite complètement inféodées aux diktats de l’hyperclasse aux commandes. Il est temps de passer à autre chose.

Un lien pertinent : Le Cercle Aristote

Matthieu Baumier : "si le clivage gauche-droite n’existe plus, c'est qu'il n’existe plus au sein de la pensée libérale-libertaire"

mb-port.jpg

Matthieu Baumier : "si le clivage gauche-droite n’existe plus, c'est qu'il n’existe plus au sein de la pensée libérale-libertaire"

Ex: https://www.sudradio.fr

Matthieu Baumier, écrivain, critique, essayiste et auteur de Voyage au bout des ruines libérales-libertaires (Éditions Pierre-Guillaume de Roux) était l’invité d’André Bercoff le 6 février 2019 sur Sud Radio.

Pour Matthieu Baumier, écrivain, critique, essayiste et auteur de Voyage au bout des ruines libérales-libertaires (Éditions Pierre-Guillaume de Roux), de nos jours, "tout ce qui serait réellement à gauche ou réellement à droite est repoussé aux extrêmes et considéré comme ne pouvant pas faire partie du jeu politique". Matthieu Baumier était l’invité d’André Bercoff le 6 février 2019 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Les lib-lib, un groupe social aux caractéristiques bien définies

Matthieu Baumier a commencé par expliquer ce qu’est un libéral-libertaire (lib-lib). "J’aime beaucoup la définition que donne Jean-Claude Michéa. Un libéral-libertaire, c’est la conjugaison d’un certain libéralisme économique exacerbé et d’un libéralisme culturel et politique. C’est une religion de l’illimité, l’absence d’autorité, une conception du monde hors sol, sans enracinement", a expliqué Matthieu Baumier.

Il y a néanmoins une différence entre les lib-lib et les bobos. "Le bobo est une personne qui vit dans le monde lib-lib. La différence est que le lib-lib est mondialisé et acteur de cette mondialisation. Le lib-lib est un acteur politique, médiatique, économique ou culturel, tandis que le bobo peut être un citoyen lambda", nous a raconté Matthieu Baumier.

Pour les libéraux-libertaires, tant la gauche que la droite sont des extrêmes

"Il y a le monde réel, dont on ne tient pas compte. Et en lieu et place de ce monde réel est mis en place une image du réel à laquelle on ne peut pas s’opposer. Je crois que ce processus est contre-démocratique. Par exemple, le Président Macron est légitime car il a été élu sur le plan de la démocratie participative. En revanche, le pouvoir politique actuel n’a pas de légitimité parce que la moitié des citoyens français ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale", a estimé Matthieu Baumier.

"Nous avons tendance à considérer que le clivage droite-gauche n’existe plus. S’il n’existe plus, il n’existe plus au sein de la pensée libérale-libertaire. Tout ce qui serait réellement à gauche ou réellement à droite est repoussé aux extrêmes et considéré comme ne pouvant pas faire partie du jeu politique. C’est de ce biais que naît la contre-démocratie dans laquelle nous sommes", a poursuivi Matthieu Baumier.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi.

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

lundi, 25 mars 2019

La gauche américaine et le piège identitaire

ml-gaucheide.jpg

La gauche américaine et le piège identitaire

par Olivier Meuwly

Ex: https://www.letemps.ch

OPINION. L’auteur américain Mark Lilla prône une gauche réconciliée avec une citoyenneté qui aurait divorcé de ses démons identitaires et de son «narcissisme moralisant», explique l’historien Olivier Meuwly. Une leçon qui vaudrait aussi pour l’Europe.

La notion d’identité est traditionnellement accolée à la droite, surtout la plus extrême. Comme si l’identité ne renvoyait qu’à une ethnie ou une nation qu’il s’agirait de protéger contre une abrasive et universaliste modernité, hostile aux particularismes régionaux. Et si cette notion était plus complexe? Cette interrogation réside au cœur d’un essai du philosophe américain et homme de gauche Mark Lilla, récemment traduit en français*. L’auteur se demande ni plus ni moins, en s’adressant à ses amis membres du Parti démocrate, si la gauche ne se serait pas à son tour ménagé une politique identitaire, bien sûr antagonique à celle prévalant à droite, mais tout aussi mortifère, surtout pour ses propres intérêts. Son livre a été très mal reçu par ses amis politiques…

Mark Lilla estime que la gauche américaine, mais le constat vaut aussi pour l’Europe, a interprété l’individualisme des années 60 et 70 comme la matrice d’une politique orientée vers le moi, dans le prolongement du romantisme néoanarchiste en vogue à l’époque. Alors que la droite reaganienne dérivait vers un libéralisme «néo» vissé sur le profit, la gauche se serait représenté la société non comme un collectif, désormais dépassé, mais comme une juxtaposition de «moi» s’assemblant avec d’autres «moi» au gré de leurs similitudes, raciales, sexuelles, ou autres. Le monde de la gauche se serait ainsi transformé en un univers constitué de groupes partageant une identité dont la défense serait l’unique finalité. Tournant le dos à l’action politique, délégitimée dans le discours soixante-huitard, cette gauche aurait confié à la justice le soin de dresser des digues autour de ces identités pour mieux contourner les défaites enregistrées dans un champ politique de toute façon méprisé. Il est vrai que le système américain n’est pas avare d’opportunités en la matière…

Moralisme identitaire

Engluée dans cette quête identitaire génitrice d’un «politiquement correct» où le simple fait de ne pas adhérer pleinement à ses réquisitions est jugé amoral et donc condamnable, la gauche se réfugie dans l’anathème: l’identité de gauche n’aurait dès lors plus rien à envier à l’identité de droite récupérée par l’aile droite du Parti républicain, avec à la clé un repli identitaire d’obédience «populiste», voire cryptonationaliste.

La grande victime de ce virage identitaire serait l’idée même de citoyenneté que, devant le vide ainsi créé à gauche, la droite n’aurait, selon l’auteur, aucune peine à remplir de ses propres valeurs. Le citoyen s’étant ainsi effacé devant l’individu perçu à travers sa seule identité, le fossé se creuse entre le «nous», au bord de l’effondrement, et le «moi» triomphant. Piège d’autant plus pernicieux pour la gauche que l’individu se définit par des identités multiples que seule la conscience d’une appartenance collective aurait pu transcender. Or l’appartenance personnelle s’impose comme la seule référence, anesthésiant tout discours audible par l’ensemble des Américains.

Le citoyen s’étant effacé devant l’individu perçu à travers sa seule identité, le fossé se creuse entre le «nous», au bord de l’effondrement, et le «moi» triomphant

Mark Lilla s’abstient d’explorer toutes les raisons qui ont poussé la gauche à s’enliser dans ce moralisme identitaire à même de se retourner contre la légitime protection des minorités, mais survalorisant les marges au détriment de l’ensemble. L’égalitarisme ne mine-t-il pas les fondements de l’égalité? Il préfère ne pas aborder la question, douloureuse. Il aurait aussi pu évoquer l’exemple de l’islamo-gauchisme que l’Europe connaît bien et qui a été dénoncé par de nombreux auteurs, pas tous de droite.

Retrouver le bien commun

Mark Lilla ne manque néanmoins pas de courage et son plaidoyer pour une gauche réconciliée avec une citoyenneté qui aurait divorcé de ses démons identitaires, de ce «narcissisme moralisant» selon ses propres termes, mérite d’être analysé au-delà de sa seule famille politique. Car il ne dit pas qu’articuler un discours sur l’identité est mauvais en soi mais qu’au contraire la défense des identités, nécessaire, ne trouve sa justification ultime que dans la recherche du bien commun. Et ce bien commun se réalise dans le dialogue et le compromis, que Lilla reproche aux démocrates de son pays de négliger. Les social-démocraties européennes devraient être mieux outillées mais elles semblent elles aussi de plus en plus succomber à cet «identitarisme» malheureux.

Concentré sur les identités que la gauche a voulu prendre sous son aile mais sous lesquelles elle menace d’étouffer, l’auteur ne s’intéresse pas à l’identité nationale. Or la gauche peut-elle renouer avec cette citoyenneté réellement universelle sans réinventer un discours sur la nation et ses exigences minimales? Réciproquement, la droite doit réfléchir sur les façons de marier l’identité nationale avec les autres identités, expression de la liberté individuelle, pour ne pas s’illusionner d’une cohésion sociale «bricolée» par la seule grâce d’une nation magnifiée.

* La gauche identitaire. L’Amérique en miettes, Stock.

dimanche, 17 mars 2019

National Populism through the Ages: On Azar Gat’s Nations

nationsdrap.jpeg

National Populism through the Ages:
On Azar Gat’s Nations

Azar Gat, with Alexander Yakobson
Nations: The Long History and Deep Roots of Political Ethnicity and Nationalism
Cambridge: Cambridge University Press, 2013

Israeli historian Azar Gat makes the case that ethnic nationalism has deep roots in human history and human nature in this detailed and wide-ranging historical survey of ethnicity and the nation-state. This is a useful book for White Nationalists because it provides an abundance of evidence attesting to the enduring importance of ethnicity and the pitfalls of diversity. I will summarize the most noteworthy points here.

Gat classifies his opponents as “modernists,” who argue that the phenomenon of nationalism is exclusive to the modern era, and “instrumentalists,” Marxists who see nationalism as a form of class-based social manipulation. As he points out, most instrumentalists are also modernists. Common to both viewpoints is the belief that, in the words of Jewish writer Ernest Gellner, “nationalism does not have any very deep roots in the human psyche” (p. 25).

The defining attributes of a nation are ethnic kinship, a shared culture, and self-government. By these criteria, nation-states existed long before nationalism is said to have been “invented.” The technological, economic, and social changes of the modern era had an indelible impact on the political expression of nationalist sentiments, but the nation-state was not a product of modernity.

azargat.jpgLocal identity was paramount for many pre-modern peoples, but a sense of overarching ethnic identity was also potent. Pre-modern peoples considered themselves distinct entities united by blood ties, language, and a common religion. Gat argues that modern historians exaggerate the extent to which pre-modern ethnic groups were internally divided by linguistic differences. Though local dialects existed, language was generally a powerful unifying factor. Shared religious practices and beliefs were reinforced by a “network of cultic and congregational sites,” as well as wandering bards (p. 11).

Contrary to the instrumentalists, the masses shared in this ethnic identification. Their illiteracy was not an obstacle; ordinary people participated in festivals, dances, and games that celebrated their heritage and reinforced their shared identity. They also fought fiercely against foreign invaders. Even when class relations were acrimonious (which was often the case), the masses invariably sided with their own nobles over foreign commoners. Naturally, we do not have a record of what they thought and felt, but it is significant that the people lent their support to nationalism as soon as they had a voice of their own and were able to participate in politics.

The masses were not “manipulated” to defend their nations. They did so freely and displayed a striking willingness to fight and die for their kinsmen. The impetus behind this phenomenon is humans’ innate preference for their own kind, which Gat discusses in the second chapter. Evolution selected for this trait because it enabled humans to bond more effectively and function better as a group in the face of threats. Kinship in turn emerged as the central organizing principle of human societies.

The nation-state is indeed a recent phenomenon in a broad sense. Anatomically modern humans have been around for two to three hundred thousand years (the genus Homo having emerged around two million years ago), but the first states did not emerge until about five thousand years ago. For most of human history, humans existed as hunter-gatherers whose group affiliation was confined to their respective clans. Local customs and codes of dress and behavior came about as a means to cement these bonds and distinguish between one’s own tribe and foreign tribes. The concept of kinship expanded with the advent of agriculture, which allowed societies to sustain larger populations, but it remained of central importance.

Of course, as Gat notes, the element of culture is equally important. A Dane who is equally related to a given Norwegian as he is to a fellow Dane would likely feel a greater sense of brotherhood with the Dane simply due to their shared cultural background. Danes, Swedes, and Norwegians are genetically very similar to each other, and state formation in Scandinavia could conceivably have followed a different trajectory under different circumstances. Similarly, early Germanic and Slavic ethnic designations were fairly fluid and “experienced a great deal of fusion and fission, mixing older tribal entities and newly formed war bands” (p. 141). One could grant, then, that there is an extent to which identity is socially constructed and subject to historical contingencies. Nonetheless, this does not negate the fact that shared genetic heritage is a necessary condition for nationhood.

The centrality of ethnicity is seen in the kinship between diaspora communities and their respective homelands. For instance, Finland granted citizenship rights to about twenty-five thousand ethnic Finns outside Finland following the collapse of the Soviet Union.

It is this sense of kinship (both ethnic and cultural) that motivates people to sacrifice their lives for their countries. Gat writes:

Thus, to the bewilderment of the ideologues of the Second International, when the First World War broke out the workers in each of the belligerent countries enthusiastically threw their lot in with their conational middle- and upper-class “exploiters” and against foreign “fellow workers.” A Frenchman or a German was prepared to kill or be killed for Alsace-Lorraine, whose possession appeared to have no practical bearing on his daily life. (p. 39)

Gat then outlines how proto-nations and early nation-states emerged from tribes and clans, or petty-states/polities. The groupings of Germanic peoples like the Franks and Alamanni, for example, represented the consolidation of many smaller tribes. Although these tribes frequently came into conflict, they banded together in the face of a greater enemy. This contributed to the later emergence of Western European nation-states. In Eastern Europe, the consolidation of tribal groupings following the expansion of early Slavs laid the foundations for Slavic nation-states.

The accumulation of wealth and land afforded by agriculture led to the evolution of more complex social hierarchies. Tribal chiefs became powerful warlords with retinues of younger warriors, and the networks they assembled grew into multilayered chiefdoms that represented an intermediate stage between tribal societies and states. The new aristocracy and emergent state gradually superseded older tribal institutions and affiliations: “States would be a major vehicle of ethnic leveling and assimilation. But they would themselves rely on preexisting ethnic realities” (p. 49). This foundation in kinship bonds “made the state’s work incomparably easier” (p. 65).

One oft-cited example of state formation is the Kingdom of Zulu, which emerged in the nineteenth century as a result of the consolidation of many Nguni-speaking Bantu tribes under the monarch Shaka. Shaka subjugated dozens of tribes and redirected their tribal loyalty to the state. Tribal lands were designated as administrative districts of the kingdom. Shaka also used communal ritual to unite the tribes under his domain.

This example is notable because Zulu society had no contact with Europeans. Though the Kingdom was formed during the modern era, Zulu society was (and still is) very primitive and had barely progressed beyond the Iron Age.

Gat identifies ancient Egypt as the first “national state.” In Egyptian prehistory, “agricultural tribal/chiefly society along the Nile Valley coalesced into small regional polities” (p. 85). It is thought that Egypt’s nomes (territorial districts) roughly preserved the boundaries of these polities. In other words, the Egyptian state emerged from the consolidation of tribes belonging to the same overarching ethnos. Upper and Lower Egypt were united in ca. 3100 BCE, marking the beginning of the Early Dynastic Period. This period witnessed the emergence of hieroglyphs and an official language, state religion (though local deities/cults remained prominent), and a broader Egyptian identity.

It is clear that the Egyptians saw themselves as a distinct people. Reliefs of pharaohs often depict them smiting foreigners. The pharaoh Kamose declares in a stele recounting his campaigns against the Hyksos and the Kushites: “My wish is to save Egypt and to smite the Asiatic!” Texts such as the Prophecies of Neferti and the Admonitions of Ipuwer depict a dystopian scenario in which the pharaoh is bereft of power and foreigners roam the land, leading to chaos and catastrophe.

Sumer, unlike Egypt, was divided into independent city-states, and there was frequent conflict among them. But when a “more starkly foreign threat loomed, city-states which shared ethnic attributes more often than not tended to cooperate against that threat, typically coalescing into formal alliances and confederacies” (p. 69). There is also an argument to be had that ancient city-states (and their medieval/early modern counterparts in Italy) themselves effectively qualify as national states.

Greek city-states likewise possessed a sense of regional and pan-Hellenic identity in addition to their local loyalties. There were four major Greek ethnic groups: Dorians, Ionians, Aeolians, and Achaeans. Dorian city-states, for example, spoke the Doric dialect, cultivated the cults of Helios and Heracles, and were known for their athletic and martial prowess. A similar kinship existed among Ionians. The Athenians came to the aid of fellow Ionian Greeks on the Anatolian coast who revolted against the Persian Empire under Darius I. This act of aggression was largely responsible for triggering the second Persian invasion of Greece. In the face of this foreign threat, Greek city-states united under the banner of pan-Hellenic identity. Some Greek city-states did surrender to the Persians, though they were accused of “medism,” or collaboration with the Persians, which was considered a crime. Athens declared its loyalty to Greece, citing “the kinship of all Greeks in blood and speech, and the shrines of gods and the sacrifices that we have in common, and the likeness of our way of life, to all which it would ill beseem Athenians to be false” (p. 74)

The ancient kingdom of Macedon, founded in the seventh century BCE, can be considered a national state, united by a common Macedonian language and culture. Ordinary Macedonians both comprised the nation’s infantry phalanx and participated in local assemblies on political matters. Classical sources indicate that Macedonians “openly expressed their resentment at Alexander’s increasing reliance on non-Macedonians” (p. 138).

The multinational character of pre-modern empires is sometimes cited as proof that ethnicity and race are modern social constructs. This is highly misleading, because ethnicity played a central role in determining the loyalties of imperial subjects. For example, Gat points out that when Rome invaded North Africa during the Second Punic War, the Numidians (a Berber tribe), though subjects of Carthage, did not hesitate to surrender to the Romans. It was only the Phoenician city-states that remained loyal to Carthage. The Numidians joined forces with the Romans and helped them win the Battle of Zama in 202 BCE.

A similar event occurred when Hannibal invaded Italy some dozen years earlier, prompting many Roman subjects, including Samnites and Greeks in the south and Celts and Etruscans in the north, to stage revolts against the Empire. Only the ethnocultural core of the Empire – the Latins and surrounding Romanized populations in central Italy – remained loyal.

Over time, the core of the Empire extended to the rest of the peninsula as ethnic differences melted away through intermarriage and Romanization. Gat quotes Gibbon:

From the foot of the Alps to the extremity of Calabria, all the natives of Italy were born citizens of Rome. Their partial distinctions were obliterated, and they insensibly coalesced into one great nation, united by language, manners, and civil institutions (p. 120).

The Persian Empire likewise possessed an ethnocultural core reflected among those most loyal to the Empire. Most satraps (provincial governors) and high-ranking officers were Persians or Medes. Others outside this ethnic core rarely displayed a willingness to fight for the Empire. Greek historians recount that non-Persians, when called upon to fight, had to be “driven into battle with lashes” and were not likely to risk their lives on the battlefield (p. 115). The standing army and Imperial Guard consisted of Persians/Medes.

The Seleucid Empire and the Ptolemaic Kingdom were founded on a Greek-Macedonian core from which most of their armies was drawn. When the Ptolemaic Kingdom did recruit soldiers from the native Egyptian population, the Egyptians, trained for war, ended up revolting against the empire.

In the Ottoman Empire, non-Muslims lived in ethnic enclaves called milletts, where they were able to preserve their own language, religious customs, and so on. Foreign subjects were loyal first and foremost to their respective milletts and displayed very little loyalty toward the Empire. With the notable exception of Janissaries, Muslim Turks formed the backbone of the army. Gat does not mention this, but it is perhaps worth noting that one of the most famous Janissaries, Skanderbeg (an ethnic Albanian), deserted the Ottoman army in the Battle of Nish in 1443 and led an Albanian uprising against the Ottoman Empire.

In a similar vein, it was noted by sixteenth- and seventeenth-century Portuguese writers that cosmopolitan Malay city-states “suffered militarily from their pluralism, since loyalties were fragmented and only the minority malayos (Malays) could be counted on to fight with the king” (who was himself Malay). This is a theme that persists from civilization’s earliest beginnings to the present day.

Asia has a record of nation-states stretching back several centuries. Japanese nationalism, for instance, was not merely a product of the modernization of the Meiji era. The Japanese state was founded around the middle of the first millennium and has been homogeneous since then. A robust sense of national identity has long pervaded Japanese culture. This applies both to the Japanese samurai, who notably rebuffed two Mongol invasions in the thirteenth century, and to the common people: “While resting on military force, the shogunate (bakufu) relied as heavily on the country’s deeply-entrenched sense of ethnic oneness, which, significantly, no autonomous or even rebellious feudal lord ever challenged” (p. 106).

Pre-modern China qualifies as a national state, as it was ethnically and culturally Chinese. Mass education and mandatory military service served to reinforce loyalty to the state. Chinese writers saw non-Chinese people as distinctly foreign and often portrayed them as inferior. During the Song Dynasty, popular militias staged nationalist rebellions against the Jurchen (Manchurians), who had conquered northern China in 1127. When Zhu Yuanzhang became Emperor following the collapse of the Mongol-led Yuan dynasty, he “took special care to eradicate everything Mongol and foreign, nominating only Han Chinese officials and restoring Chinese customs and practices” (p. 100).

The nation-state of Korea has also existed for more than a thousand years. Korea emerged as an independent state in 676. Like Japan, Korea has long possessed a strong national identity and a sense of national uniqueness.

As for Southeast Asia, Gat points out that the disintegration of French Indochina is proof that the nations belonging to the union (Vietnam, Cambodia, and Thailand) perceived themselves as distinct nations founded on a pre-modern national identity that had existed for centuries.

azargatportrait.jpgOf course, most Leftist theorists are not interested in delegitimizing nationalism in Asian countries. Their target is Europe, and they have a vested interest in weakening the bonds of European nations. It is not a coincidence that most leading “modernists” (Hans Kohn, Karl Deutsch, Ernest Gellner, Eric Hobsbawm) have been Jews.

Ethnic nationalism and the nation-state have several precedents in pre-modern Europe. The kingdom of the Anglo-Saxons is among the earliest. The Venerable Bede’s Ecclesiastical History of the English People, written in 731, and the Anglo-Saxon Chronicle, written in the late ninth century, attest to the common identity shared by the Anglo-Saxon tribes of England. Though himself a Christian monk, Bede’s sympathies lay with his fellow (pagan) Anglo-Saxons rather than the Christianized native Britons: “even with a monk who laid great store on Britain’s conversion to Christianity, ethnonational affiliation trumped religion in the allegedly primarily religious and non-national Middle Ages” (p. 145). It is also notable that the linguistic regions Bede describes roughly correspond to the modern national borders in Britain.

The first King of England was Alfred the Great. His many accomplishments include defending the Kingdom against Viking invasions, founding the English navy, and establishing legal and educational reforms. England can clearly be said to have been a nation-state by the time of his reign.

By the thirteenth and fourteenth centuries, the Anglo-Saxons and their Norman conquerors had begun to cohere into a unified English people. In the mid-fourteenth century, English was reinstated as the language of Parliament and became the language of the elites again.

Scotland, Ireland, and Wales have also long had a distinct national identity. In a letter to the Pope requesting recognition as an independent nation, having recently won the Battle of Bannockburn in 1314, the Scots referred to themselves as “Scottorum nacio [natio],” citing their common ancestry and their history of self-government. The wars of Scottish independence were effectively national populist uprisings that drew from all levels of society, from carpenters to aristocrats.

Saxo-Grammaticus-Nordische-Mythen-und-Geschichte-Gesta-Danorum_710652.jpgNation-states began to emerge in Scandinavia during the High Middle Ages. Saxo Grammaticus, author of Gesta Danorum, a chronicle of Danish history, writes that he was motivated by “a passionate zeal to glorify our fatherland” and that “nations [nationes] are in the habit of vaunting the fame of their achievements, and joy in recollecting their ancestors” (p. 155). This patriotic spirit pervades the Norse sagas, in which Denmark, Norway, and Sweden are depicted as distinct nations. Gat notes that most Norse sagas were composed in Iceland and were not patronized, so one cannot claim that their patriotic message was royal propaganda.

Finland and Estonia are unusual in that neither truly became nation-states until the early twentieth century. Nonetheless, both nations possessed a distinct ethnocultural identity, which remained remarkably resilient in spite of their subjugation.

The question of German identity was not a subject of philosophical deliberation prior to the modern era, but the idea of Germanness dates back centuries. Late medieval maps of Germany depict a “German nation” united by language and culture. Martin Luther’s tract written to Germany’s nobles in 1520 is entitled “Address to the Christian Nobility of the German Nation.” The Holy Roman Empire was effectively “a German-based political order; it was popularly celebrated for its German base in the political lays of Walter von der Vogelweide and the Minnensingers; and authentic historians like Otto of Freising and Alexander von Roes identified imperial history with German history” (p. 161). A sense of German national identity is evident from the Middle Ages onward.

The Hussite Revolution in the Kingdom of Bohemia had a strong nationalist underpinning. It was essentially a national populist movement that united Czechs from all social classes (nobility, intellectuals, peasants, etc.). The wars in turn strengthened national awareness among Czechs. When Jan Has was tried and executed for heresy, Czech barons protested “the dishonor of our nationality and of the Bohemian land” (p. 164). Among the demands of the leaders of the movement was that foreigners be barred from holding civil offices.

Some scholars have argued that the Polish-Lithuanian Commonwealth solely served the interests of the nobility and that Polish identity excluded the peasantry. This notion is itself a modern invention. Polish national identity transcended class: “. . . no one, from Dugosz to Andrzej Frycz Modrzewski, denied that peasants were an integral part of the nation, based on one common language” (p. 170). Polish peasants played an important role in fighting the Swedes under Charles XII and were loyal to Poland despite their subjugation.

Russian peasants fared even worse than their Polish counterparts, yet they still identified strongly with Russia and revered the Russian Tsar. The Polish occupation of Russia during the Time of Troubles provoked a large-scale national revolt. A volunteer army of peasants is credited with having expelled Polish forces from the Kremlin in 1612. Glinka’s opera A Life for the Tsar dramatizes a legend in which one Russian peasant sacrificed his life in order to divert the Polish army.

A twelfth-century chronicler describes the “nations” around the Baltic Sea in his day:

Many nations [naciones] are seated about this sea. The Danes and the Swedes, whom we call Northmen, occupy the northern coast and all the islands it contains. Along the southern shore dwell the Slavic nations [naciones] of whom, reckoning from the east, the Russians [Ruci] are the first, then the Poles who on the north have the Prussians, on the south the Bohemians and those who are called Moravians and the Carinthians and the Sorbs (p. 183).

European nation-states were also referred to as such in ecclesiastic councils in the Late Middle Ages. Each nation had its own vote and was regarded as a distinct entity. Gat writes that there is no evidence for the claim that the word natio had a different meaning in the Middle Ages. The word has always signified “nation,” or a people united by blood and culture.

haidouk.jpgHungary was formed in the late ninth century from the consolidation of nomadic Finno-Ugric tribes into a single nation under Árpád, known to Hungarians as “the founder of our homeland.” Hungarian national identity was well-established by the Middle Ages. Istaván Bocskai, leader of a Hungarian uprising against the Habsburgs in 1604, wrote in his manifesto, “It should be demanded that every man who loves his country and fatherland stand up for his nation and hasten against our common enemy” (p. 190). Peasant soldiers and brigands (haiduci) echoed this sentiment: “We owe it to our dear country and nation . . . to rise all together and live or die together” (p. 190). The haiduk movement extended throughout Central and Southeastern Europe and had a strong nationalist character. Haiduci were celebrated in national epics and folklore.

The Reaper’s War is another good example of a national populist uprising. In 1640, Catalonia revolted against Spain and declared itself an independent republic, which was put under French protection. The rebellion was led largely by peasants. Catalan identity persists to this day; in the 2017 Catalan independence referendum, ninety-two percent of voters voted for independence.

Despite immense regional diversity and internal conflict, a pan-Italian identity nonetheless existed long before Italian unification. Machiavelli writes in the final chapter of The Prince (entitled “Exhortation to Seize Italy and to Free Her from the Barbarians”):

The opportunity to provide Italy with a liberator . . . must not be missed. I have no doubt at all that he would be received with great affection in all those regions that have been inundated by the foreign invasions, as well as with a great thirst for revenge, with absolute fidelity, with devotion and with tears of gratitude. . . . This foreign domination stinks in the nostrils of everyone (p. 81).

Greece became an independent nation in 1830 following a nine-year-long war for independence. Peasant militias played a prominent role in the revolution. Gat points out that in the centuries preceding the revolution there were a number of unsuccessful rebellions against Ottoman rule, which failed “not because modernization inaugurated Greek nationalism, but because Ottoman power greatly declined” (pp. 250-251).

Most Balkan countries had a long history of revolting against the Ottoman Empire prior to gaining independence. One notable revolt is the uprising in Banat, in which, according to Serbian folklore, “six hundred villages arose” (p. 251). Gellner admits that nationalist movements in Southeastern Europe “can be seen as constituting a major problem for the theory, given the backwardness of the Balkans by the standards of industrialization and modernity” (p. 251).

roland-778-ad-granger.jpg

France is an interesting case study given its paradigmatic status as a nation formed from a number of ethnicities. Gat attributes the success of French nation-building to both ethnic blending and state-backed cultural assimilation. By the Middle Ages, a distinct national identity had crystallized. The twelfth-century French abbot Suger refers to France as “our land” and “the mother of us all, of the king and of the commoner” (p. 200). The Song of Roland, which dates to the eleventh century, also makes a reference to “sweet France.” The refusal of French nobility to accept an English King (Edward III) as their monarch was what brought about the Hundred Years’ War. Patriotism was not confined to the elites, as the story of Joan of Arc evinces. Another example is that the peasants’ anger over the nobility’s defeat at the Battle of Poitiers, in which the French King was captured, was partly responsible for triggering the peasant uprisings of the mid-fourteenth century. Gat adds that the peasants “raised the banner of and loudly expressed their allegiance to the king of France” (p. 204).

Loyalty to the monarchy was a fluctuating element of French national identity. The monarch became the “focal point” of nationalistic sentiment during the age of absolutism, but French nationalism became more overly populist as dissatisfaction with the monarchy grew. The French people’s patriotism, though, remained a constant.

France can rightly be cited as a successful example of a nation formed from multiple ethnic components, but Gat emphasizes that ethnic diversity is generally an impediment to national unity. Countries like France and England were only able to form a unified national identity through a centuries-long process of ethnic blending and assimilation.

Experiments in forcing different ethnic groups to coexist in one nation have rarely been successful. Yugoslavia and Czechoslovakia are both good examples. Another example is Cyprus, which began as a binational state but soon was de facto partitioned into two distinct regions; the conflict between Greek and Turkish Cypriots is ongoing. Coexistence is only truly feasible if there is a clear ethnic majority and if the minority groups are willing to accept their second-class status.

Rutli.jpgSwitzerland is a very rare example of a successful multiethnic state, the exception that proves the rule. Its success cannot easily be replicated because its formation was the result of specific historical contingencies. Switzerland began as a loose military alliance called the Old Swiss Confederation. Central authority was nearly nonexistent, and each canton was a self-governing entity. Switzerland’s mountainous geography further reinforced the autonomy of each canton and prevented political turmoil.

A similar approach has been implemented in Belgium over the past half-century. A series of “state reforms” have transferred more power to the regional scale, granting Flanders and Wallonia more autonomy. This has somewhat eased Belgium’s ethnic tensions, though problems between the regions still exist today, and there is an active Flemish independence movement.

India is another notable example of a multiethnic state. Its success in nation-building can be attributed to its normative Indian identity, that of the country’s ethnolinguistic core, which is upheld by the majority of the population. Nonetheless, India is not free of ethnic conflict (see the Kashmiri Insurgency).

Gat identifies America as a nation founded by Englishmen whose shared heritage was central to American identity. He quotes John Jay:

Providence has been pleased to give this one connected country to one united people – a people descended from the same ancestors, speaking the same language, professing the same religion, attached to the same principles of government, very similar in their manners and customs, and who, by their joint counsels, arms, and efforts, fighting side by side throughout a long and bloody war, have nobly established general liberty and independence (pp. 269-270).

American national identity expanded in the nineteenth century to include Euro-Americans as a whole, creating a distinct American ethnicity. Gat then argues that American identity has since undergone a second shift, incorporating more recent non-white immigrants. He claims that America is an example of a successful multiracial nation whose citizens are united by such things as national holidays, popular tastes, and sports. This is bizarre in light of the rest of the book. Given the many examples of tensions existing between two similar ethnic groups, it is delusional to think that genetically distant races can peacefully coexist in America. To date, America’s experiment in integration has been far from successful.

Gat seems unwilling to discuss the issue of race. It is safer to point out ethnic differences than it is to point out racial differences because one can still maintain the egalitarian pretense that if Italians can become American, non-whites can as well. Of course, the rest of the book does not support this conclusion given its emphasis on kinship and the fact that white ethnic groups are much more genetically similar to each other than they are to other races.

His argument is later undermined again by his discussion of how ethnic homogeneity correlates with the percentage of a nation’s GDP that is directed toward social welfare programs. People are markedly less willing to subsidize welfare programs when they know that their beneficiaries disproportionately belong to an alien group:

Expenditure on social programs totals 14.6 percent of GDP in the United States, as opposed to a European average of 25.5 percent. The authors recognized that these differences, which go back a long way historically, have a variety of causes. They calculate that about half of the difference is . . . rooted in the United States’ ethnic and racial heterogeneity” (p. 322).

Within the United States, welfare policies “vary in proportion to the size of the black population” (p. 322). Race is not the only factor at play here, but this is nonetheless a good indicator that the average white American feels no sense of kinship with blacks, despite the fact that they have lived here for centuries and are well-represented in popular culture (which supposedly defines modern American identity, in Gat’s view).

Apart from the above issue, this book is a great overview of nationalism and the role of ethnicity in history. Nationalism would be legitimate even if it were a recent phenomenon, but it is worth addressing the claims of Leftist theorists, because their ultimate aim is to delegitimize nationalism and bolster the idea that national identity must be transcended. The examples in this book show that “kin-culture” identity is a perennial and universal feature of human civilization, and something that all peoples deserve to uphold.

The conclusion of the book is white-pilling. Most people’s ultimate loyalties still lie with their respective ethnicities and/or nations, and nationalist sentiments today “are anything but non-existent and can be triggered when challenged” (p. 319). This offers cause for optimism for White Nationalists.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/03/national-populism-through-the-ages/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/03/3-14-19-1.jpg

samedi, 09 mars 2019

Alexandre Marc

AM2.jpg

Alexandre Marc

par Georges FELTIN-TRACOL

am4-liveuro.jpgPrincipale figure du non-conformisme européen tant dans les années 1930 qu’après-guerre, Alexandre Marc naît en 1904 à Odessa dans l’Empire russe au sein d’une famille juive. Alexandre-Marc Lipiansky et ses parents fuient la Révolution de 1917 et s’installent à Paris. Étudiant à Iéna en Allemagne, il s’intéresse à la philosophie, puis rentre en France et y suit des cours de droit et de sciences politiques. Il participe aussi à un groupe socialiste libertaire étudiant.

Embauché par les éditions Hachette en 1927 pour exercer le secrétariat du service de droit international, il en démissionne en 1930 et lance une agence, Pax Press. Un an auparavant, il avait repris le Club du Moulin-Vert. Il y reçoit Nicolas Berdaieff, Denis de Rougemont, Gabriel Marcel… Il rencontre aussi Arnaud Dandieu et Robert Aron. À l’automne 1930, tous les trois transforment le Club du Moulin-Vert en L’Ordre nouveau. Ils s’accordent sur le diagnostic : le monde moderne est voué au désordre grandissant. Le décès soudain d’Arnaud Dandieu en 1933 incite Alexandre Marc à se convertir au christianisme. Il épouse bientôt une protestante languedocienne et aura quatre enfants.

am3livciv.jpgEn contact étroit avec la revue réaliste Plans de Philippe Lamour, issue de la « galaxie » Georges Valois et des tentatives maladroites de fascisme à la française, Alexandre Marc se lie d’une part avec le pacifiste allemand francophile Otto Abetz, futur ambassadeur allemand à Paris sous l’Occupation, et, d’autre part, avec la revue nationale-bolchevique Der Gegner (« L’Opposant ») de Harro Schulze-Boysen. Il discute aussi avec Thierry Maulnier de la « Jeune Droite ». Auteur d’essais sur Pierre-Joseph Proudhon et Charles Péguy, Alexandre Marc s’oppose au nom du fédéralisme intégral à l’État-nation et nie la pertinence du clivage politicien gauche – droite.

En 1933, il co-écrit avec son condisciple René Dupuis Jeune Europe dans lequel les auteurs préviennent de la nocivité du national-socialisme allemand et du communisme soviétique. Il collabore par ailleurs à divers titres démocrates-chrétiens comme Sept dont il est secrétaire de rédaction, Temps nouveaux et Témoignage chrétien. Ce résistant de la première heure est interné en Suisse en tant que réfugié politique entre 1943 et 1944.

Dès 1945, il adhère à La Fédération d’André Voisin, devient secrétaire général de l’Union européenne des fédéralistes et co-organise en 1948 le Congrès de La Haye qu’il imagine en « États généraux pour l’Europe ». Le triomphe de la ligne adverse, celle des fonctionnalistes de Jean Monnet, ne douche pas son enthousiasme. En 1954, il fonde et dirige un Centre international de formation européenne, publie un périodique, L’Europe en formation, monte une maison d’édition, Les Presses d’Europe, et implante à Nice un Institut européen des hautes études internationales. Il décède au début de l’année 2000.

am1livresur.jpgComme de nombreux fédéralistes européens après 1945, il refuse l’« Europe forteresse » défendue par Maurice Bardèche et conçoit à l’époque – il sera plus réaliste au soir de sa vie – la fédération européenne comme la dernière étape vers une fédération mondiale, ce qui est proprement impolitique. Ce penseur personnaliste estime dans Fondements du fédéralisme. Destin de l’homme à venir (L’Harmattan, 1997) que « les antagonismes peuvent être féconds (p. 28) ». Soit ! Son fédéralisme ne se cantonne pas à la seule politique; elle a d’évidentes implications socio-économiques. À la fois hostiles au libéralisme, à l’étatisme et au collectivisme, « les fédéralistes, note-t-il, veulent une entreprise réellement libre, composée d’hommes libres, et fonctionnant avec un marché véritablement libéré, c’est-à-dire – pour reprendre […] la terminologie péguyiste – affranchie du joug et de l’Argent-Roi et de l’État-Moloch (p. 143) ». Ainsi propose-t-il la planification économique dans un cadre concurrentiel et l’auto-gestion en entreprise. Il se tait en revanche sur l’intéressement, l’association Capital – Travail et la participation, trois thèmes majeurs du gaullisme qu’Alexandre Marc soupçonnait de « néo-nationalisme » étriqué.

Cet adversaire du salariat – forme moderne d’esclavage – propose enfin le Minimum social garanti aussi appelé « Revenu de citoyenneté » et que le public connaît maintenant sous le nom de « Revenu universel ». Il fourmillait de mille et une idées dont certaines commencent à prendre une actualité particulière en ces temps de « Gilets jaunes » et de coalition gouvernementale Mouvement 5 ÉtoilesLigue en Italie...

Georges Feltin-Tracol.

• Chronique n° 23, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 29 janvier 2019 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

mardi, 05 mars 2019

Edelweiss De Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte aan de hand van Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profondes de l’Europe

afut-3.jpg

Edelweiss

De Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte aan de hand van Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profondes de l’Europe

(Madrid: BIOS, 2017)

door Alexander Wolfheze

Voorwoord: Slangtong in Zürich

RS-trilogievol1.jpgDe aanstaande Europese verkiezingen, waarmee het globalistisch-eurocratisch regime in Brussels zich nogmaals vier jaar een ‘democratische’ dekmantel wil aanmeten, biedt een goede gelegenheid tot een gedegen heroverweging van het ‘EU project’. De democratische camouflagekleding van het EU keizerrijk is inmiddels echter zodanig afgedragen dat zelfs troonopvolger kandidaat Mark Rutte zich afvraagt of het niet tijd is om het gewoon maar om te kleden in onverhuld totalitaire ‘uniform’ stijl. De titel van zijn op 13 februari 2019 in Zürich uitgesproken - en door analisten als ‘sollicitatiebrief’ nummer zoveel geïnterpreteerde[1] - ‘Churchill Lezing’ spreekt in dit opzicht boekdelen: The EU: from the power of principles towards principles and power.[2] Ofwel: ‘De EU: van de macht van principes naar principes en macht’. ‘Naar machtsprincipe’ zegt hij nog net niet, maar de inhoud windt er geen doekjes om: ‘het gaat in de wereld om macht en macht is geen vies woord’ (lees: de EU heeft machtsmiddelen die onvoldoende worden gebruikt), ‘de EU moet minder naïef zijn en meer realisme tonen’ (lees: het is tijd voor de EU het idealistisch masker laat vallen) en ‘we moeten besluiten over sancties tegen landen voortaan met een gekwalificeerde meerderheid nemen’ (lees: de resterende staatssoevereiniteit van de lidstaten moet nog verder worden verkleind). En inderdaad ontwikkelt de EU zich steeds meer in de richting van een ‘superstaat’: de gestage accumulatie van censuurmaatregelen in de mediale en digitale sfeer met hate speech codes,[3] fake news taskforces[4] en copyright directives[5] neemt inmiddels Orwelliaanse vormen aan. Met de totalitaire finish lijn van het EU project in zicht, is het goed de historische ontwikkeling en ideologische grondslagen ervan nog eens de revue te laten passeren.

Het Verdrag van Maastricht dat de formele grondslag legde voor de huidige Europese Unie werd getekend op 7 februari 1992, zes weken na de formele opheffing van de Sovjet Unie: zo begon de opbouw van het nieuwe cultuurmarxistische Westblok direct na de afbraak van het oude reaalsocialistische Oostblok. Sindsdien heeft de EU zich niet alleen naar buiten toe sterk uitgebreid (met name door de haastige inlijving van de net uit het Oostblok ontsnapte Centraal-Europese natiestaten), maar zij heeft zich ook in rap tempo als proto-totalitair ‘superstaat’ project naar binnen toe ontwikkeld tot een waardige opvolger van de Sovjet Unie. De overeenkomsten zijn in toenemende mate frappant: dezelfde sociale ‘deconstructie’ (Oostblok: hyper-proletarisch collectivisme / Westblok: neo-matriarchale nivellering), dezelfde economische ‘deconstructie’ (Oostblok: ‘dwangcollectivisatie’ / Westblok: ‘rampen kapitalisme’) en dezelfde etnische ‘deconstructie’ (Oostblok: ‘groepsdeportatie’ / Westblok: ‘omvolking’). De tegenstelling tussen het theoretisch discours van het liberaal-normativisme (‘vrijheid’, ‘gelijkheid’, ‘democratie’, ‘rechtsstaat’, ‘mensenrechten’) en de praktische leefrealiteit van maatschappelijke degradatie (sociaal-darwinistische economische tweedeling, sociale implosie, institutionele corruptie, endemische criminaliteit, etnische vervanging) neemt in het huidige Westblok even groteske vormen aan als in het voormalige Oostblok. In zeker opzichten is het Westblok zelfs verder doorgeschoten in de richting van een ‘superstaat’: zo staat de EU vlag in alle lidstaten obligaat naast de nationale vlag - een directe degradatie van nationale waardigheid die zelfs de formeel onafhankelijke Sovjet satellietstaten bespaard bleef.

AFut-1.pngMet deze escalerende discrepantie tussen theorie en praktijk is de heersende klasse van het Westblok - een globalistisch-eurocratisch opererende coalitie tussen het neoliberale grootkapitaal en de cultuurmarxistische intelligentsia - inmiddels verworden tot een regelrecht vijandelijke elite. Haar EU project heeft ontpopt zich tot een voor allen zichtbaar globalistisch anti-Europa project. Voor het overleven van de Europese beschaving en van de Europese inheemse volkeren die deze beschaving dragen is de verwijdering van de vijandelijke elite absolute noodzaak. Daarbij is een fundamentele (cultuurhistorische, politiekfilosofische) kritiek op haar ideologie van essentieel belang. Een belangrijke bijdrage tot deze kritiek is recent geleverd door Belgisch Traditionalistisch publicist Robert Steuckers - een passender ‘verkiezingswijzer’ voor de ‘Europese verkiezingen’ van mei 2019 dan zijn grote trilogie Europa is nauwelijks denkbaar. Dit essay beoogt Steuckers’ analyse van de echte kernwaarden en identitaire wortels van Europa, zoals vervat in het eerste deel van zijn nog niet uit het Frans vertaalde trilogie, onder de aandacht van het Nederlandstalige publiek te brengen. Steuckers’ Europa I biedt meer dan een grondige tegen-analyse van de postmoderne ‘deconstructie’ van Europa’s authentieke waarden en identiteiten: het biedt een heldere formule van een levensvatbaar alternatief: een Archeo-Futuristisch geïnspireerd ‘Europa van de volkeren’ gebaseerd op de complementaire principes van autonome volksgemeenschappen, consistente politieke subsidiariteit en pragmatische confederatieve structuren. Het moet nogmaals gezegd zijn: de patriottisch-identitaire beweging van de Lage Landen is Robert Steuckers grote dank verschuldigd - en een hartelijke felicitatie met een werk dat de gewoonlijk nogal bescheiden intellectuele begrenzingen van onze gewesten verre te boven gaat.

(*) Zoals de voorafgaande ‘Steuckers recensies’[6] is dit essay niet alleen bedoeld als boekbespreking, maar ook als metapolitieke analyse - een bijdrage tot de patriottisch-identitaire tegen-deconstructie van het door de Westerse vijandelijke elite gehanteerde postmoderne deconstructie discours. De kern van dit essay is een samenvatting door Steuckers’ Traditionalistisch geleide exploratie van de Europese identiteit. Die exploratie zet een definitieve punt achter de postmoderne deconstructie van die identiteit en het aldus bewerkstelligde cultuurhistorische tabula rasa stelt de patriottisch-identitaire beweging in staat een revolutionair nieuwe invulling te geven aan het idee ‘Europa’. Een Archeo-Futuristisch Europa ligt daarmee feitelijk binnen intellectueel handbereik.

(**) Dit essay belicht ‘casus Europa’ in drie stappen: het eerste drietal paragraven beoogt diagnostische ‘nulmetingen’, het tweede drietal paragraven geeft therapeutische ‘referentiepunten’ en de zevende paragraaf indiceert een concreet ‘behandelplan’. In eerste en laatste paragraven schetst de recensent het grotere Archeo-Futuristische kader weer waarbinnen Steuckers’ exploratie van de Europese identiteit relevant is voor de patriottisch-identitaire beweging - de eigenlijke ‘recensie’ van Steuckers’ Europa I vindt de lezer in paragraven 2 t/m 6.

(***) Voor een toelichting op de gekozen (ver)taal(vorm) en (voet)noten(last) wordt verwezen naar het voorwoord van de voorafgaande ‘Steuckers recensies’.

1.

Het rode onkruid

(psycho-historische diagnose)

‘Over Your Cities Grass Will Grow’[7]

wells.jpgH.G. Wells’ eeuwig groene meesterwerk The War of the Worlds blijft tot op de dag van vandaag niet alleen een van de grootste werken van het hele literaire science fiction genre: het behoudt ook tot op de dag van vandaag een directe - veelal alleen onderbewust, instinctief erkende - relevantie voor de existentiële conditie van de Westerse beschaving.[8] Wells’ magistrale sfeerimpressie van de Earth under the Martians schetst een wereld waarin de mens alle herkenning- en referentiepunten verliest: de menselijke beschaving wordt weggevaagd door superieure buitenaardse technologie, de mensheid zelf wordt gereduceerd tot slachtvee voor een buitenaardse bezettingsmacht en zelfs de aardse natuur wordt verdrongen door buitenaardse vegetatie. Een griezelig ‘rood onkruid’ - in verwijzing naar de rode kleur van de oorlogsplaneet Mars - overwoekert de ruïnes van de menselijke beschaving en verstikt de restanten van de aardse vegetatie.[9] Literaire analyses van The War of the Worlds erkennen dat Wells’ meesterwerk op aannemelijk wijze kan worden geïnterpreteerd als een serie retrospectieve en contextuele psycho-historische ‘bespiegelingen’. Zo projecteert Wells de in zijn tijd recent afgeronde en sociaaldarwinistisch geïnterpreteerde genocide van ‘primitieve volkeren’ (zoals de inheemse bevolking van Tasmanië)[10] door het ‘blanke meesterras’ op een hypothetische uitroeiing van de mensheid door superieur buitenaards ras. Ook projecteert hij de mensonterende horreur van de in zijn tijd opkomende bio-industrie op een hypothetische ‘slachtvee status’ van de mensheid na een buitenaardse invasie. Waar de meeste literaire analyses zich echter niet mee bezig houden is de voorspellende waarde van Wells’ werk, een waarde die het ontleent aan de voorwaartse projectie van meerdere - en gelijktijdige - technologische en sociologische ontwikkelingstrajecten. Wells’ geniale literaire verpakking van deze projecties geeft zijn ‘wetenschappelijke fictie’ een kwaliteit die in eerdere eeuwen als ‘profetisch’ zou hebben gegolden.

De existentiële breuklijnen die de Moderniteit heeft veroorzaakt in de Westerse beschaving kunnen worden geanalyseerd - en deels ook vooruit geprojecteerd - met verschillende moderne wetenschappelijk modellen: economisch als Entfremdung (Karl Marx), sociologisch als anomie (Emile Durkheim), psychologisch als cognitive dissonance (Leon Festinger) en filosofisch als Seinsvergessenheit (Martin Heidegger). De metapolitieke relevantie van deze analyses voor de Westerse patriottisch-identitaire bewegung ligt niet zozeer in hun - al dan niet ideologisch negatieve - ‘deconstructieve’ capaciteit, als wel in hun simpele diagnostische waarde. Hierin ligt een belangrijke overeenkomst tussen deze moderne wetenschappelijke modellen en moderne artistieke ‘modellen’ zoals Wells’ meesterwerk The War of the Worlds: door ‘maatschappelijke signalen’ te interpreteren dienen ze als metapolitieke ‘verkeersborden’ - en als waarschuwingen. Inmiddels is de accumulatieve impact van de Moderniteit op de Westerse samenlevingen echter zó groot geworden, dat de existentiële conditie van de Westerse volkeren niet langer in termen van authentieke beschavingscontinuïteiten en historische standaardmodellen kan worden beschreven. Wanneer afwijking, aberratie en ontsporing een existentiële conditie volledig bepalen, dan is er immers niet langer sprake van een historische herkenbare ‘standaard’. Wanneer wetenschappelijke ‘waarschuwingsborden’ worden genegeerd, dan komen artistiek ‘voorspelde’ dystopische eindbestemmingen in zicht. Niet voor niets wordt deze fase van de (ex-)Westerse beschavingsgeschiedenis getypeerd als ‘post-modern’: de (ex-)Westerse samenlevingen van nu hebben authentieke beschavingscontinuïteit grotendeels achter zich gelaten en bewegen zich versneld in de richting van existentiële condities die overeenkomsten vertonen die van Wells’ Earth under the Martians.

davossoldat.jpg

De nieuwe ‘globalistische’ heersersklasse van het Westen staat nu in effectief boven en los van de Westerse volkeren, zij is alleen nog ‘verbonden’ met deze volkeren in de uitwerking van haar macht. De vijandelijke elite acht zichzelf nu niet alleen ethisch en esthetisch, maar ook en vooral evolutionair verheven boven de ‘massa’ die zij is ‘ontgroeit’.[11] De consistent negatieve effecten van haar machtsuitoefening - hoofdrichtingen: neo-liberale uitbuiting, industriële ecocide, bio-industriële dierkwellerij, cultuur-marxistische deconstructie, sociale implosie, etnische vervangingsstrategieën - maken haar herkenbaar als een letterlijk vijandelijke elite. Zij kent geen sympathieën – niet voor haar autochtone vijanden, niet voor haar allochtonen dienaren en niet voor haar aardse thuis.  The globalists are at war with humanity as a whole. They seek to eliminate or enslave at will. They care about themselves and themselves alone. They are committed to concentrating all wealth in their hideous hands. In their evil eyes, our only purpose is to serve them and enrich them. Hence, there is no room for racism, prejudice, and discrimination in this struggle. It is not a race war but a war for the human race, all included, a socio-political and economic war of planetary proportions (Jean-François Paradis).[12]

De globalistische en dus anti-Europese geopolitieke strategie van de vijandelijke elite (gericht op industriële delokalisatie, sociale atomisering en culturele ontworteling, verg. Steuckers 223ff.) mag als zodanig - als sociaaleconomische en psychosociale oorlogsvoering - worden erkend door een handjevol patriottisch-identitaire denkers, maar zij wordt door de Westerse volksmassa alleen begrepen in haar uitwerkingen: economische marginalisatie (arbeidsmarktverdringing, kunstmatige werkeloosheid, interetnische tribuutplicht), sociale malaise (matriarchale anti-rechtstaat, gezinsontwrichting, digitale pornificatie) en culturele decadentie (onderwijs ‘idiocratie’, academische ‘commercialisering, ‘politiekcorrecte’ mediaconsensus). Deze economische, sociale en culturele ‘deconstructie’ programma’s worden door de vijandelijke elite kracht bijgezet en onomkeerbaar gemaakt door een zorgvuldig gedoseerd, maar inmiddels kritieke proporties aannemend proces van massa-immigratie. Het proces van etnische vervanging heeft tot doel de Westerse volkeren als etnisch, historisch en cultureel herkenbare eenheden te elimineren door ze als geatomiseerde déracinés ‘op te lossen’ in la boue,[13] de ‘modder’ van identiteitsloze, karakterloze en willoze massamens. Dit proces van etno-culturele, sociaal-economische en psycho-sociale totaal-nivellering beoogt - prioritair richting Europa - de ultieme Endlösung van het kernprobleem van de Nieuwe Wereld Orde, dat wil zeggen van het automatisch anti-globalistisch voortbestaan van authentieke identiteiten op collectief niveau. Concreet wordt deze Endlösung gerealiseerd in totalitair geïmplementeerde etnocidale ‘multiculturaliteit’ en anti-identitaire ‘mobocratie’.

De motivaties en doelstellingen van de vijandelijke elite onttrekken zich feitelijk aan het voorstellingsvermogen van de Westerse volksmassa - ze gaan in zekere opzichten het gewone menselijk verstand ‘te boven’. Hun ‘niet-aardse’ en ‘diabolische’ kwaliteit wordt echter in toenemende mate waarneembaar in hun concrete uitwerkingen.[14] Elders werd de ideologie van de vijandelijke elite gedefinieerd als ‘Cultuur Nihilisme’: een geïmproviseerde ideeëncocktail die zich kenmerkt door militant secularisme, sociaal-darwinistisch hyper-individualisme, collectief geïnternaliseerd narcisme en doctrinair cultuur- relativisme die uitmondt in de vernietiging van alle authentieke Westerse beschavingsvormen.[15] Het feit dat de volksmassa niet in staat het Cultuur Nihilisme als ideologie en programma te begrijpen heeft veel te maken met de opzettelijke ‘ongrijpbaarheid’ ervan: de expliciete motivaties en doelstellingen van de vijandelijke elite zijn intentioneel on-logisch en anti-rationeel. Het enige wat voor de vijandelijke elite telt is haar macht - haar zogenaamde ‘ideeën’ zijn slechts manoeuvres om de macht te krijgen, te behouden en te vergroten: ze dienen te worden begrepen in het kader van cognitieve oorlogsvoering.

Een goed voorbeeld van deze cognitieve oorlogsvoering is het huidige ‘klimaatdebat’: de door de vijandelijke elite uitgestippelde ‘partijkartel lijn’ beroept zich op Gutmensch eco-bewustzijn, maar het op basis van deze lijn via nieuwe ‘klimaatbelastingen’ aan de volksmassa opgelegde ‘straftarief’ wordt exclusief aangewend voor het ‘investeren’ in het commerciële ‘klimaat bedrijf’ – en het subsidiëren van politiek-correcte ‘klimaat clubs’. Het onvermijdbare verzet van de volksmassa wordt vervolgens cognitief ‘weggesluisd’ naar een subrationeel ‘klimaatontkenning’ discours dat wordt toegeschreven aan – en zelfs opportunistisch wordt opgeëist door – de ‘populisten’, activistisch (Frankrijk’s ‘gele hesjes’) dan wel parlementair (Baudet’s ‘0,00007 graden’). De daarbij succesvol bewerkstelligde opgelegde cognitieve dissonantie inzake ‘klimaat’ gaat zover dat men in de volksmassa het verdwijnen van winterijs en het toeslaan van februarilentes instinctief wegredeneert. De balanceerakte van de vijandelijke elite is feilloos: de ‘populistische oppositie’ is blij met een paar extra zeteltjes maar verspeelt haar échte moreel aanzien, de volksmassa is blij nog een paar jaartjes ‘dansen op de vulkaan’ met vakantievliegen en autorijden en de vijandelijke elite is blij dat haar ‘economische groei’ ongestoord oploopt – en met de extra ‘klimaatbelastingen’ die kunnen worden aangewend voor ‘commerciële aanbestedingen’ en, natuurlijk, ‘klimaat vluchtelingen’. Ondertussen loopt de ecocidale klok van antropogene aardopwarming en meteorologische catastrofes gewoon door - naar de final countdown.

wwow.jpgDe Westerse volksmassa erkent per saldo wel instinctief de globalistische grootheidswaanzin van de vijandelijke elite - deze instinctieve erkenning wordt door de elitaire intelligentsia veelal neerbuigend afgedaan als ‘onderbuikgevoel’ en de politieke vertaling ervan wordt al even neerbuigend betiteld als ‘populisme’. Deze ultiem demofobe arrogantie mag lang werken, maar er zal uiteindelijk wel een hoge prijs op staan: de Westerse volkeren ervaren het globalistische regime van de vijandelijke elite nu al in toenemende mate als een regelrechte ‘bezettingsmacht’. Men begint de alles verstikkende macht van de vijandelijke elite te zien voor wat zij is: een wezensvreemd ‘rood onkruid’ dat de Westerse beschaving en het Westerse thuisland versmoort.

I had not realised what had been happening to the world, had not anticipated this startling vision of unfamiliar things. I had expected to see... ruins - I found about me the landscape, weird and lurid, of another planet. For that moment I touched an emotion beyond the common range of men, yet one that the poor brutes we dominate know only too well. I felt as a rabbit might feel returning to his burrow and suddenly confronted by the work of a dozen busy navvies digging the foundations of a house. I felt the first inkling of a thing that presently grew quite clear in my mind, that oppressed me for many days, a sense of dethronement, a persuasion that I was no longer a master, but an animal among the animals, under [alien rule]. With us it would be as with them, to lurk and watch, to run and hide; the fear and empire of man had passed away. - Herbert George Wells, The War of the Worlds

2.

De Europese kata-morfose

(politiek-filosofische diagnose)

Impia tortorum long[o]s hic turba furores sanguinis innocui, non satiata, aluit.

Sospite nunc patria, fracto nunc funeris antro, mors ubi dira fuit,

vita salusque patent.

[Hier voedde een goddeloze en onverzadigbare meute beulsknechten

hun lange waanwoedes met het bloed der onschuldigen.

Pas nu het vaderland veilig is, nu deze moordkelder opengebroken is,

zijn leven en gezondheid weer mogelijk.][16]

Na een halve eeuw systematische sloop van staatsstructuren en volksidentiteiten is het Europese politieke, economische, sociale en culturele landschap nagenoeg onherkenbaar veranderd. Decennialange neoliberale woeker en cultuurmarxistische wildgroei hebben als Europa als een ‘rood onkruid’ in hun greep en vroeger onvoorstelbare ‘maatschappelijke vormen’ zijn ontstaan. Hypermobiel ‘flitskapitaal’ levert kortstondige economische bubbels op waarin zich architecturale, artistieke en modieuze monstruositeiten nestelen, met name in central business districts, leisure time resorts en academic campus environments. Etnische ‘diversiteit’ resulteert in sociaaleconomische netwerken die als ‘invasieve exoten’ de Westerse publieke sfeer overwoekeren: diaspora economieën, drugsmaffia’s, polycriminele subculturen. Deze netwerken worden aangevuld door on-Westerse ‘levensovertuigelijke’ instituties: de door Midden-Oosters oliekapitaal aangestuurde awqāf,[17] de uit belastingtribuut bekostigde ‘asielindustrie’ en de door globalistisch kapitaal aangestuurde systeemmedia. Wat deze door de vijandelijke elite effectief gedoogde en gefaciliteerde netwerken en instituties met elkaar verbindt is hun gemeenschappelijke functionaliteit: hun rol als vervangingsmechanismen ter bewerkstelligen van de Nieuwe Wereld Orde. Hierbij valt een cruciale voortrekkersrol toe aan die schwebende Intelligenz: de cultuur-marxistische intelligentsia die zich opwerpt als globalistische avant-garde. Deze intelligentsia is belast met de bovenruimtelijke en im-materiële deconstructie die voorafgaat aan de ruimtelijke en materiële deconstructie van de Westerse beschaving. Deze ‘spirituele’ en ‘intellectuele’ voorsprekers van het globalistische bezettingsregime ...se nichent dans [l]es trois milieux-clefs - média, économie, enseignement - et participent à la élimination graduelle mais certaines des assises idéologiques, des fondements spirituels et éthiques de notre civilisation. Les uns oblitèrent les résidus désormais épars de ces fondements en diffusant une culture de variétés sans profondeur aucune, les autres en décentrant l’économie et en l’éclatant littéralement par les pratiques de la spéculation et de la délocalisation, les troisièmes, en refusant l’idéal pédagogique de la transmission, laquelle est désormais interprétée comme une pratique anachronique et autoritaire, ce qu’elle n’est certainement pas au sens péjoratif que ces termes ont acquis dans le sillage de Mai 68. [...hebben zich genesteld in [de] drie sleutelposities [van de globalistische macht] - de media, de economie [en] het onderwijs - en zij werken van daar uit aan de langzame maar zekere eliminatie van de ideologische, spirituele en ethische fundamenten van onze beschaving. Sommigen van hen werken aan het wegwissen van de toch al uiteengevallen fundament restanten door een oppervlakkige ‘culturele diversiteit’ te verspreiden. Anderen [werken aan] de ‘decentralisatie’ van de economie door haar letterlijk op te blazen door middel van speculatie en dislokalisatie. Weer anderen [werken aan] de sabotage van het pedagogische ideaal van [culturele] transmissie door [dat ideaal] af te doen als een ‘verouderde’ en ‘autoritaire’ praktijk door [gebruik te maken van] de negatieve betekenis waarmee deze termen zijn belast in de nasleep van mei ’68.] (p. 262-3)

elites.jpg

De globalistische intelligentsia coördineert middels geraffineerde alien audience propaganda strategieën de cognitieve oorlogsvoering van de vijandelijke elite tegen de Westerse volkeren: zij bewerkstelligt de liberaal-normativistische habitus van exclusief ‘economisch denken’ dat de fysieke deconstructie van Westerse beschavingsvormen rechtvaardigt. ...[U]ne économie ne peut pas, sans danger, refuser par principe de tenir compte des autres domaines de l’activité humaine. L’héritage culturel, l’organisation de la médecine et de l’enseignement doivent toujours recevoir une priorité par rapport aux facteurs purement économiques, parce qu’ils procurent ordre et stabilité au sein d’une société donnée ou d’une aire civilisationnelle, garantissant du même coup l’avenir des peuples qui vivent dans cet espace de civilisation. Sans une telle stabilité, les peuples périssent littéralement d’un excès de libéralisme, ou d’économicisme ou de ‘commercialité’... [Een economi[sch model] kan niet ongestraft weigeren rekening te houden met de andere domeinen van menselijke activiteit. De culturele nalatenschap, het medische zorgsysteem en de onderwijstechnische organisatie moeten altijd prioriteit krijgen boven puur economische factoren want zij verschaffen orde en stabiliteit aan een gegeven gemeenschap of beschavingssfeer: zij garanderen namelijk de toekomst van de volkeren die leven binnen die beschavingssfeer. Zonder die stabiliteit sterven d[ie] volkeren letterlijk aan een overdosis van ‘liberalisme’, ‘economisme’ en ‘commercialisme’...] (p. 216-7)

In de Europese context wordt de dubbel neoliberale en cultuurmarxistische deconstructie van de Westerse beschaving en volkeren geïmplementeerd door het in Brussel gebaseerde ‘EU project’. Dit project wordt gekenmerkt door een radicale omkering van alle traditionele noties van pan-Europese samenwerking: in metahistorische zin staat het postmoderne ‘EU project’ in structurele tegenstelling tot de klassieke Europese rijksgedachte. L’Europe actuelle, qui a pris la forme de l’eurocratie bruxelloise, n’est évidemment pas un empire, mais, au contraire, un super-état en devenir. La notion d’‘état’ n’a rien  à voir avec la notion d’‘empire’, car un ‘état’ est ‘statique’ et ne se meut pas, tandis que, par définition, un empire englobe en son sein toutes les formes organiques de l’aire civilisationnelle qu’il organise, les transforme et les adapte sur les plans spirituel et politique, ce qui implique qu’il est en permanence en effervescence et en mouvement. L’eurocratie bruxelloise conduira, si elle persiste dans ses errements, à une rigidification totale. L’actuelle eurocratie bruxelloise n’a pas de mémoire, refuse d’en avoir une, a perdu toute assise historique, se pose comme sans racines. L’idéologie de cette construction de type ‘machine’ relève du pur bricolage idéologique, d’un bricolage qui refuse de tirer des leçons des expériences du passé. Cela implique une négation de la dimension historique des systèmes économiques réellement existants, qui ont effectivement émergé et se sont développés sur le sol européen. [Het huidige ‘Europa’, zoals het vorm wordt gegeven door de Brusselse ‘eurocratie’, is duidelijk geen rijk - het is het omgekeerde: een superstaat-in-wording. De notie van een ‘staat’ staat volledig los van de notie van een ‘rijk’, want een ‘staat’ is [letterlijk] ‘statisch’ en [in zijn essentie] onbewegelijk, terwijl een rijk nu juist alle binnen de erdoor beheerste beschavingssfeer organische vormen incorporeert, omvormt en aanpast aan zijn spirituele en politieke grondslagen: [een rijk] is daardoor nu juist permanent in een staat van gisting en beweging. Als de Brusselse eurocratie voortgaat op de door haar ingeslagen [tegengestelde en] doodlopende weg, dan zal zij uitlopen op een totale ‘verstening’. De Brusselse eurocratie van vandaag ontbeert - en weigert - [elk soort historisch] geheugen, heeft elk [soort] historisch fundament verloren en zet zich af tegen [elk soort historische] worteling. [Haar radicaal] constructivistische en mechanische zelfbegrip berust op een ideologische improvisatie die weigert om uit de lessen en ervaringen van de [Europese] geschiedenis te leren. Dit behelst een ontkenning van de historische dimensie van de [specifieke en volkseigen - althans tot voor kort -] echt bestaande economische systemen die [organisch] zijn voortgekomen en zich hebben ontwikkeld uit de Europese bodem.] (p. 215-6)

In politiek-filosofisch perspectief vertegenwoordigt het essentieel anti-Europese ‘EU project’ niets meer en minder dan een globalistische Machtergreifung. Neo-Jacobijnse radicalen hebben de macht overgenomen en historische precedenten met betrekking tot Jacobijnse machtsexperimenten[18] - met name de Franse en Russische revolutionaire terreur - geven aanleiding tot zorg. Kennis van de Europese historische context van het ‘EU project’ is echter onvoldoende voor een echt begrip van de ogenschijnlijk tegenstrijdige - want zelfdestructieve - anti-Europese doelstellingen van dat project. Zulk begrip vergt inzicht in de grotere doelstellingen van het globalisme - dat inzicht wordt nu in hapklare brokken aangeleverd in Steuckers’ Europa.

3.

Het globalistische anti-Europa

(geo-politieke diagnose)

Soms is de misdaad die men wil begaan zo groot,

dat het niet volstaat haar te begaan namens een volk:

dan moet men haar begaan namens de mensheid.

- Nicolás Gómez Dávila

Steuckers’ panoramische overzicht van de hedendaagse mondiale geopolitiek herleidt de oorsprong van het anti-Europese ‘EU project’ tot het einde van de Tweede Wereld Oorlog. Dit conflict bracht een einde aan de grootmacht status en imperiale hegemonie van de Europese natie-staten: de militaire nederlagen van Frankrijk in 1940, Italië in 1943 en Duitsland in 1945 werden gevolgd door de liquidatie van alle Europese koloniale rijken (Brits Indië in 1947, Nederlands Indië in 1949, Belgisch Congo in 1960, Frans Algerije in 1962 en Portugees Afrika in 1975). De wereldheerschappij werd in kort tijdbestek overgenomen door twee supermachten die beide op een universalistische ideologie en een mondiale geopolitiek inzetten: de Verenigde Staten als voorvechter van het Liberalisme en de Sovjet Unie als voorvechter van het Socialisme. Het fysieke (geografische, demografische, industriële) restbestand ‘Europa’ werd met militaire verdragen (NAVO, Warschau Pact) en economische samenwerkingsverbanden (EEG, Comecon) vervolgens tussen de overwinnaars verdeeld. Het is belangrijk de brute realiteiten van militaire nederlaag, koloniale liquidatie en politieke ontvoogding voor ogen te houden. La Seconde Guerre mondiale avait pour objectif principal, selon Roosevelt et Churchill, d’empêcher l’unification européenne sous la férule des puissances de l'Axe, afin d’éviter l’émergence d’une économie ‘impénétrée’ et ‘impénétrable’, capable de s’affirmer sur la scène mondiale. La Seconde Guerre mondiale n’avait donc pas pour but de ‘libérer’ l’Europe mais de précipiter définitivement l’économie de notre continent dans un état de dépendance et de l’y maintenir. Je n’énonce donc pas un jugement ‘moral’ sur les responsabilités de la guerre, mais je juge son déclenchement au départ de critères matériels et économiques objectifs. Nos médias omettent de citer encore quelques buts de guerre, pourtant clairement affirmés à l’époque, ce qui ne doit surtout pas nous induire à penser qu’ils étaient insignifiants. [Volgens Roosevelt en Churchill was het hoofddoel van de Tweede Wereld Oorlog te verhinderen dat Europa zich verenigde onder leiding van de As mogendheden, om zo te voorkomen dat er een [Europese] economie zou ontstaan die zich op het wereldtoneel als ‘ondoordringbaar’ en ‘onverslaanbaar’ zou kunnen handhaven. [Hun] Tweede Wereld Oorlog had dus niet ten doel om Europa te ‘bevrijden’, maar om de economie van ons continent te doel vervallen tot een staat van afhankelijkheid - en daarin te houden. Daarmee doe ik dus geen uitspraak over de ‘morele’ verantwoordelijkheid voor die oorlog - ik beoordeel [slechts] zijn uitbreken vanuit objectieve materiële en economische doelen. Het feit dat onze media [ook] de vermelding van een aantal andere oorlogsdoelen vermijden die toentertijd duidelijk werden verkondigd moet ons er niet toe brengen te denken dat die [doelen] onbelangrijk waren.] (p.220)

Roosevelt_and_Churchill.jpg

Na veertig jaar Koude Oorlog beginnen zich midden jaren ’80 de eerste tekenen stressfracturen af te tekenen in de globaal opererende machtsmachines van de twee supermachten. De rampen met de Challenger en Chernobyl (28 januari en 26 april 1986) laten duidelijk zien dat de symptomen van imperial overstretch niet langer te verbergen zijn. Escalerende economische chaos en toenemend politieke gezagsverlies dwingen beide supermachten tot ingrijpende binnenlandse maatregelen: Reaganomics en Perestrojka markeren de geopolitieke vloedlijn van de supermachten. Na de implosie van de Sovjet Unie is de Verenigde Staten de officiële winnaar van de Koude Oorlog maar de Pyrrus-kwaliteit van de formele overwinning blijkt uit het feit dat Amerika onvoorwaardelijk berust in de sensationele opkomst van de Chinese economische supermacht en zich effectief terugtrekt uit de eerder felomstreden Derde Wereld. Na de Amerikaanse nederlaag in Somalië (Black Hawk Down, 1993) vervalt Afrika in failed states en neo-tribale chaos. Na de Amerikaanse evacuatie uit Panama (Canal Zone Handover, 1999) wordt Latijns Amerika overgelaten aan Bolivarianismo en Marea Rosa.[19] De imperiale rat race tussen de soevereine natiestaten die begon met de Zevenjarige ‘Wereld Oorlog Nul’ (1756-63) mag dan zijn geëindigd met Amerika als last man standing, maar het opleggen van een authentiek-imperiale Pax Americana ligt ver buiten het bereik van Amerika’s geopolitieke intenties, ambities en capaciteiten. De met Wilsoniaanse retoriek ingeklede interventies van Bush Senior en Bush Junior in Irak in 1991 en 2003 waren geen exercities in principiële global governance, maar in pragmatische resource control. Na de zelfopheffing van de Sovjet Unie als supermacht concurrent en de afkondiging van de ‘nieuwe wereld orde’ (Bush Senior, 1991) besloot de Amerikaanse heersende klasse dat het ‘einde van de geschiedenis’ (Francis Fukuyama, 1992) gekomen is: zij schakelde over van Amerikanisme naar globalisme. Er ontstond zo een ‘wereld elite’, toegankelijk voor iedereen met heel veel geld en heel weinig moraliteit. Deze elite acht zich ontheven aan alle geopolitieke regels en wetmatigheden: staatsrechterlijke soevereiniteit, culturele eigenheid en etnische identiteit zijn in die optiek definitief achterhaalde fenomenen, obstakels op de door haar ingeslagen snelweg naar een Brave New World. Als geheel definieert zich deze nieuwe ‘globalistische’ elite los van alle etnische religieuze en culturele wortels: vanuit deze zelfgewilde ontworteling keert zij zich meteen tegen de rest van de nog wel gewortelde mensheid - tegen staten die nog soevereiniteit hebben, tegen culturen die nog essentie hebben en tegen volken die nog identiteit hebben. De globalistische vijandelijke elite is geboren.

maakbare-wereld.jpg

Onder de dubbele banieren van neoliberalisme en cultuurmarxisme beschouwt de vijandelijke elite beschouwt het ‘achtergebleven’ menselijke ‘residu’ als weinig meer dan een oneindig ‘maakbare’ massa ‘mensenmateriaal’ dat kan worden gebruikt voor het aanvullen van banksaldi, het invullen van seksuele perversiteiten en het opvullen van existentiële leemtes. [La superclasse... domine à l’ère idéologique du néoliberalisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, de cheiks du pétrole ou des décideurs politiques voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, un bon ‘parachute doré’. ...[N]umériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cor et à cri l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet ‘globalitaire’ ne peut donc pas recevoir le label de ‘démocratique’. [De ‘superklasse’... domineert het tijdperk van de neoliberale ideologie. Het is niet gemakkelijk haar te definiëren: zij bestaat het duidelijkst uit de managers van de gro[ots]te multinationals, de directeuren van de gro[ots]te banken, de oliesjeiken [en bepaalde] politieke leiders, maar ook uit enkele filmsterren, intellectuelen en ‘spirituele leiders’ - en daarnaast uit een schimmiger personeelsbestand van [maffiabazen en] drugsbaronnen die de bankensector voeden met zwart geld. Deze ‘superklasse’ is verre van stabiel: men kan er enkele jaren of decennia toe behoren voordat men er weer uit valt - meestal met een ‘gouden parachute’. ...[N]umeriek is zij zeer klein, maar zij is machtiger dan alle voorafgaande aristocratieën en partitocratieën uit de menselijke geschiedenis. Zij is volledig afgesneden van de [volks]massa’s, waarvan zij het lot bepaalt. Ondanks het [publieke] discours dat continu spreekt over het aanbreken van weergaloze vrijheid en gelijkheid is het politieke [en] economische gewicht van de [volks]massa’s nog nooit [eerder in de geschiedenis] zo klein geweest. Het globalistische project [dat wordt nagestreefd door de ‘superklasse’] kan daarom in geen enkel opzicht ‘democratisch’ worden genoemd.] (p. 291)

De globalistische vijandelijke elite instrumentaliseert de militaire macht en politieke invloed van Amerika: zij wendt Amerikaanse macht en invloed aan voor globalistische doelen en wensen. Zij misbruikt het Amerikaans prestige, het Amerikaans vermogen en het Amerikaanse volk - dit is de diepste reden voor de anti-globalistische en nationalistische reactie die Donald Trump in het Witte Huis brachten. De vijandelijke elite opereert echter boven en achter Amerikaanse instituten als het presidentschap: in Amerika onttrekt de echte macht zich grotendeels aan institutionele controle en democratische correctie. De Washington swamp, de lying press en de deep state bepalen het beleid - het is voor de strijd tegen deze monsters dat het Amerikaanse volk Donald Trump tot president koos. De monsterlijke macht van de vijandelijke elite is echter zo groot dat ook twee jaar na Trump’s verkiezingsoverwinning de publieke sfeer nog steeds wordt gedomineerd door zijn vijanden. De onfatsoenlijke woede en openlijke sabotage waarmee de vijandelijke elite reageert op Trump is begrijpelijk: de globalistische vijandelijke elite valt en staat met haar grip op haar Amerikaanse instrumentarium. Alleen met controle over de Amerikaanse geldschepping, de Amerikaanse krijgsmacht en de Amerikaanse diplomatie is zij in staat de internationale geopolitieke chaos te handhaven waarin haar financiële belangen en ideologische waandenkbeelden gedijen.

Controle over Amerika is voor de globalistische vijandelijke elite vooral van belang voor het blijvend onderdrukken van haar potentieel machtigste vijand: Europa. Europa is een potentieel dodelijk gevaar voor het nihilistische en ontwortelde globalisme omdat het een ongeëvenaarde technologisch-industriële en sociaal-economische capaciteit combineert met authentieke cultuurhistorische en etnische worteling. Met het wegvallen van de Sovjet Unie eindigde de tweehoofdige ‘bewindvoering’ die aan het einde van de Tweede Wereld Oorlog werd opgelegd aan Europa. De geopolitieke opgave om Europa ‘klein te houden’ valt vervolgens toe aan Amerika alleen: de permanente verdragsmatige verzwakking van het verenigde Duitsland (vooral via monetaire convergentie met Frankrijk) en de Amerikaanse militaire expansie naar het oosten (vooral via uitbreiding van de NAVO) zijn basale ingrediënten van deze globalistische strategie. Toch blijkt deze strategie niet waterdicht: militaire aanwezigheid in Europa vergt een aanzienlijke en constante inspanning van een economisch en politiek mondiaal overbelast Amerika en zelfs de via de Europese eenheidsmunt (2002) afgedwongen tribuutplicht blijkt onvoldoende in staat de Duitse sociaaleconomische motor af te remmen. De EU expansie naar het voormalige Oostblok (2004) laat bovendien het gevaar herleven van een door Duitsland geleid semi-autarkisch geopolitiek blok - het tegenwerken van een dergelijk Mitteleuropa project was de hoofdreden van de Balkan ‘dwarsboom’ politiek waarmee de Triple Entente in 1914 de Eerste Wereld Oorlog provoceerde. Dit grotere geopolitieke perspectief geeft een heel andere duiding aan de in Amerika bedachte ‘Financiële Crisis’ van 2008, die leidde tot de economisch desastreuze en politiek destabiliserende ‘Europese Schuldencrisis’ van 2009, en aan de door Amerika geïnstigeerde ‘Arabische Lente’ van 2011, die leidde tot de Europese ‘Migratie Crisis’ van 2015.

NMst.jpgDeze duiding wordt het best verwoordt door Steuckers zelf: La globalisation, c’est... le maintien de l’Europe, et de l’Europe seule, en état de faiblesse structurelle permanente. Et cette faiblesse structurelle est due, à la base, à un déficit éthique entretenu, à un déficit politique et culturel. Il n’y a pas d’éthique collective, de politique viable ou de culture féconde sans ce que Machiavel et les anciens Romains, auxquels le Florentin se référait, appelaient des ‘vertus politiques’, le terme ‘vertu’ n’ayant pas le sens stupidement moraliste qu’il a acquis, mais celui, latin, de ‘force agissante’, de ‘force intérieure agissante’... [De globalisatie betekent dit: ...het gijzelen van Europa - en alleen van Europa - in een staat van permanente [en] structurele zwakte. En die zwakte is in essentie te wijten aan een doorlopend ‘ethisch tekort’ [dat zich vertaalt in] een politiek en cultureel tekortschieten. Een collectieve ethiek, een levensvatbare politiek [en] een vruchtbare cultuur zijn onmogelijk zonder wat Machiavelli, en de oude Romeinen waarop de Florentijn zi[jn denken] baseerde, de ‘politieke deugden’ noemden - waarbij de term ‘deugd’ niet de kortzichtige moralistische lading heeft die hij nu heeft, maar de [oorspronkelijk] Latijnse [betekenis] van ‘acterende kracht’ [en] ‘innerlijk sturende kracht’.] (p. 279-80) Terecht wijst Steuckers op de door globalistische cognitieve oorlogsvoering bewerkstelligde ‘ethisch tekort’ van Europa: het is dit tekort aan politieke deugd, doelbewustheid en daadkracht dat Europa verlamt. Dit tekort maakt psycho-historische catharsis, geopolitieke assertiviteit en decisionistische zelfverdediging onmogelijk: het maakt Europa machteloos tegen de acute existentiële bedreigingen van opzettelijk gestuurde sociale implosie, massa-immigratie en jihadistische terreur. Dit globalistisch ‘anti-European’ Europa verwezenlijkt zich door de verinnerlijking van het cognitieve-dissonante globalistische mainstream media discours van zelfdestructief geïnterpreteerde ‘mensenrechten’, ‘multiculturaliteit’ en ‘diversiteit’. L’arme principale qui est dirigée contre l’Europe est donc un ‘écran moralisateur’, à sens unique, légal et moral, composé d’images positives, de valeurs dites occidentales et d’innocences prétendues menacées, pour justifier des campagnes de violence politique illimitée. [Het voornaamste wapen dat gericht is tegen Europa is een uniek ‘moralistisch [televisie- en beeld]scherm’ dat [specifieke] juridische en morele ‘waarden’ [afdwingt via] het positieve ‘frame’ van zogenaamde ‘westerse waarden’ en gepretendeerde ‘bedreigde onschuld’ voor het goedpraten van een [systematische] campagne van eindeloze politieke terreur.] (p.281)

In Europa wordt dit globalistische discours exemplarisch geïnternaliseerd en prioritair vertegenwoordigd door de soixante-huitard generatie die zich na haar ‘lange mars door de instituties’ het monopolie op de politieke macht heeft toegeëigend. Pendant les années de leur traversée du désert, ...les [utopistes]de [la] génération soixante-huitard] feront... un ‘compromis historique’ qui repose, ...premièrement, sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, deuxièmement, sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartienne de la ‘culpabilité’ des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire, et troisièmement, sur un pari pour toutes les démarches ‘mondialisatrices’, même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institution comme la Commission Européenne, championne de la ‘néolibéralisation’ de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection. [Gedurende hun jaren in de woestijn... maakten de [utopisten] van de [‘achtenzestig’] generatie... een ‘historisch compromis’ dat berust... op [drie complementaire strategieën:] (1) een verraad van hun linkse [kern]gedachtegoed [van] bevrijding en emancipatie ten gunste van het neoliberalisme, (2) een [politieke] toepassing van het Freudiaans-Sartriaanse idee van de ‘schuld’ van de Europese volkeren, [die zo] verantwoordelijk [worden gehouden] voor alle misdaden van de geschiedenis en (3) een inzet op ‘globaliserende’ processen - zelfs [als die processen] worden gedreven door [on]democratische [en] illegitieme kapitalistische machten of door institutie[s] als de Europese Commissie, die [zich heeft opgeworpen] als kampioen van de ‘neoliberalisatie’ van Europe en waarvan de macht nog nooit door een verkiezing is goedgekeurd.[20]] (p.293) Dit ideologische verraad en globalistische deze collaboratie, de standaard modaliteiten van de Europese vijandelijke elite, hebben de Europese beschaving aan de rand van de afgrond gebracht.

roosibn.jpg

Steuckers wijst op de functionaliteit van het verraad van de Europese soixante-huitards ten aanzien van de globalistische geopolitiek: dit verraad levert Europa over aan het de facto monsterverbond tussen twee essentieel anti-Europese globalistische krachten: het liberaal-normativisme, gesymboliseerd in het Amerikaanse ‘Puritanisme’, en het islamisme, gesymboliseerd in het Saoedische ‘Wahhabisme’. Aujourd’hui, nous faisons face à l’alliance calamiteuse de deux fanatismes religieux : le wahhabisme, visibilisé par les médias, chargé de tous les péchés, et le puritanisme américain, camouflé derrière une façade ‘rationnelle’ et ‘économiste’ et campé comme matrice de la ‘démocratie’ et de toute ‘bonne gouvernance’. Que nous ayons affaire à un fanatisme salafiste ou hanbaliste qui rejette toutes les synthèses fécondes, génératrice et façonneuses d’empires, qu’elles soient byzantino-islamiques ou irano-islamisées ou qu’elles se présentent sous les formes multiples de pouvoir militaire équilibrant dans les pays musulmans, ou que nous ayons affaire à un fanatisme puritain rationalisé qui entend semer le désordre dans tous ces états de la planète, que ces états soient ennemis ou alliés, parce que ces états soumis à subversion ne procèdent pas de la même matrice mentale, nous constatons que toutes nos propres traditions européennes... sont considérées par ces fanatismes contemporains d’au-delà de l’Atlantique ou d’au-delà de la Méditerranée comme émanations du Mal, comme des filons culturels à éradiquer pour retrouver une très hypothétique pureté, incarnée jadis par les pèlerins du ‘Mayflower’ ou par les naturels de l’Arabie du VIIIe siècle. [In het huidige tijdsbestek hebben we te maken met een rampspoedig [globalistisch, anti-Europees] bondgenootschap tussen twee religieuze fanatismes: het Wahhabisme,[21] zoals gevisualiseerd en als ‘zondig’ bestempeld door de [mainstream] media, en het Amerikaanse puritanisme, gecamoufleerd achter een ‘rationele’ en ‘economische’ façade en voorgesteld als vast referentie ‘frame’ voor ‘democratie’ en ‘behoorlijk bestuur’. Of we nu te maken hebben met vormen van ‘Salafistisch’ of ‘Hanbalitisch’ fanatisme[22] dat een punt zet achter de vruchtbare, creatieve en imperium-scheppende byzantijns-islamitische of iraans-islamitische syntheses, of met vormen van puriteins-gerationaliseerd en militair-hegemoniaal fanatisme dat over de hele wereld chaos schept (bij bevriende zowel als vijandelijke staten, want alle aan die hegemonie onderworpen staten vertegenwoordigen andersoortige mentale werelden): wij moeten constateren dat onze eigen Europese tradities... onverenigbaar zijn die fanatismes van de overzijde van de Atlantische Oceaan en Middellandse Zee. Die hedendaagse fanatismes beschouwen [onze tradities] als incarnaties van het [pure] Kwaad [en] als cultuuruitingen die moeten worden bestreden met het - overigens zeer hypothetische - puurheid die wordt belichaamt in de Pilgrim Fathers van de ‘Mayflower’[23] en de bons sauvages[24] van de 8e eeuwse Arabische binnenlanden]. (p. 261-2)

De totalitair-regressieve fanatismes van het ‘Puristisch’ liberaal-normativisme en het ‘Wahhabistisch’ islamisme zullen emotioneel, intellectueel en spiritueel moeten worden overwonnen als de Europese beschaving en de Europese volkeren de Crisis van het Moderne Westen willen overleven. De therapie die op dit kritieke punt vanuit Traditionalistisch oogpunt momenteel de grootste kans van slagen biedt is een politiek-filosofische ‘noodgreep’: de nooduitgang van het Archeo-Futuristisme. 

4.

Het Archeo-Futuristisch alternatief

(politiek-filosofische therapie)

Lo, all our pomp of yesterday
Is one with Nineveh and Tyre!
Judge of the Nations, spare us yet.
Lest we forget - lest we forget!

- Rudyard Kipling

Het Archeo-Futuristische alternatief voor het globalistische anti-Europese ‘EU project’ is een gelijktijdig teruggrijpen en vooruitprojecten van een Traditionalistisch concept dat lang een vitale rol heeft gespeeld in de Europese geschiedenis en dat weer kan doen: de Europese Rijksgedachte. Het gaat hierbij om een concept dat strikt genomen boven-historisch is daarom te allen tijde kan herleven. Het ideologisch misbruik en de historiografische misinterpretatie van de Europese Rijksgedachte door het 19e en 20e eeuwse (hyper-)nationalisme - meest recent in het ‘Derde Rijk’ - doet niets af aan de boven-historische vitaliteit ervan. Steuckers wijst in dat verband op het essentieel belang van een juist begrip van het Traditionalistische gedachtegoed waarvan de Rijksgedachte deel uitmaakt. Het Traditionalisme stelt namelijk dat alle collectieve (taalkundige, religieuze, etnische, nationale) identiteiten, en de horizontaal (werelds, fysiek) ervaren verschillen daartussen, organisch onderdeel (kunnen, moeten, zullen) zijn van grotere, synergetisch unieke entiteiten met een hogere verticale, transcendent (spiritueel, psychologisch) ervaren, functionaliteit. Deze entiteit kan worden betiteld als Imperium, ofwel ‘Rijk’ - in het Avondland als het ‘Europese Rijk’. Het numineuze karakter ervan is onmiddellijk aantoonbaar in het feit dat het ontzag inspireert in degenen die er zich op natuurlijke wijze deel van voelen - en dat het angst inspireert in degenen die het onwaardig zijn.

Pour résumer brièvement la position traditional[iste],... disons que les horizontalités modernes ne permettent pas le respect de l’Autre, de l’être-autre. Si l’Autre est jugé dérangeant, inopportun dans son altérité, il peut être purement et simplement éliminé ou mis au pas, sans le moindre respect de son altérité, car l’horizontalité fait de tous des ‘riens ontologiques’, privés de valeur intrinsèque. Tel est l’aboutissement de la logique égalitaire, propre des idéologies et des systèmes qui ont voulu usurper et éradiquer la tradition ‘reichique’ : si tout vaut tout dans l’intériorité de l’homme, ou même dans sa constitution physique, cela signifie, finalement, que plus rien n’a de valeur spécifique, et si une valeur spécifique cherche à pointer envers et contre tout, elle sera vite considérée comme une anomalie qui appelle l’extermination. L’intervention fanatique et sanglante de ‘colonnes infernales’. La verticalité, en revanche, implique le devoir de protection et de respect, un devoir de servir les supérieurs et un devoir des supérieurs de protéger les inférieurs, dans un rapport comparable à celui qui existe, dans les sociétés et les familles traditionnelles, entre parents et enfants. La verticalité respecte les différences ontologiques et culturelles ; elle ne les considère pas comme des ‘riens’ qui ne méritent ni considération ni respect. [Om het tradition[alistische] standpunt samen te vatten... kan men stellen dat de modern[istische] horizontaliteit een [waarachtig] respect van de Ander en het anders-zijn onmogelijk maakt. Wanneer de Ander in zijn anders-zijn [slechts] als storend [en] inopportuun wordt beoordeeld, dan kan hij simpelweg worden geëlimineerd of worden weggezet zonder het minste respect voor zijn anders-zijn: de [modernistische] horizontaliteit reduceert immers alle [vormen van authentieke] identiteit tot een ‘ontologisch nulwaarde’ zonder intrinsieke waarde. Dat is het [onvermijdelijke] eindresultaat van de egalitaire logica die ligt achter de ideologieën en systemen die de rijkstraditie willen vervangen en uitwissen. Als alles alleen maar afhangt van het innerlijk van de mens, of zelfs alleen maar van zijn fysieke constitutie, dan blijft er uiteindelijk niets van specifieke waarde over. Wanneer een specifieke waarde in de tegenovergestelde [niet-egalitaire] richting wijst tegen het [‘algemene belang’ in], dan wordt zij al snel gezien als een ‘afwijking’ die moet worden geëlimineerd. Dit [resulteert] in de fanatieke en bloedige interventie van de ‘helse colonnes’[25] [van het modernistische collectivisme]. Daartegenover staat de [Traditionalistische] verticaliteit die uitgaat van de verplichting tot bescherming van en respect voor [de Ander]. [Dat is] de verplichting [van lager gestelden] om hoger gestelden te dienen en de verplichting van hoger gestelden om lager gestelden te beschermen in een verhouding die vergeleken kan worden met die tussen ouders en kinderen in traditionele gemeenschappen en families. Deze verticaliteit respecteert ontologische verschillen en de culturele [uitdrukkingen daarvan]: zij reduceert ze niet tot ‘[ontologische] nulwaarden’ die geen consideratie en respect verdienen.] (p. 157)

louverom.jpg

De Traditionalistische Rijksgedachte behelst dus een holistische visie waarin alle collectieve en individuele [authentieke] identiteiten op organische wijze worden ingepast in een groter geheel van synergetische meerwaarde. Il faut enfin... que chaque communauté et chaque individu aient conscience qu’ils gagnent à demeurer dans l’ensemble impéria[ux]au lieu de vivre séparément. Tâche éminemment difficile qui souligne la fragilité des édifices impériaux : Rome a su maintenir un tel équilibre pendant les siècles, d’où la nostalgie de cet ordre jusqu’à nos jours. ...[L]a civitas de l’origine... de l’Urbs, la Ville initiale de l’histoire impériale, ...s’est étendue à l’Orbis romanus. Le citoyen romain dans l’empire signale son appartenance à cet Orbis, tout en conservant sa natio et sa patria, appartenance à telle nation ou telle ville de l’ensemble constitué par l’Orbis. [Het is uiteindelijk noodzakelijk... dat elke gemeenschap en ieder individu zich ervan bewust zijn dat zij er meer bij gebaat zijn vast te houden aan het imperiale geheel dan afzonderlijk te leven. [Dit is] een zeer ingewikkelde opgave die de kwetsbaarheid van [alle] imperiale projecten onderstreept: Rome wist eeuwenlang een dergelijke balans te handhaven - vandaar de nostalgie naar de [Romeinse] orde die voortduurt tot op de dag van vandaag. ...[D]e originele civitas... van de Urbs waaruit [men] stamt, [dat wil zeggen] de Stad vanwaaruit de imperiale geschiedenis zich ontplooide... breidde zich [met het Romeinse rijk] uit tot een Orbis romanus. Onder het [Romeinse] keizerrijk duidde het Romeins burgerschap op een identificatie met die Orbis, met behoud van de eigen natio en het eigen patria, [dat wil zeggen] met een [blijvend] toebehoren aan een bepaalde natie of vaderland binnen het geheel van die Orbis.] (p.129-31) D’abord, il faut préciser que le ‘Reich’ n’est pas une nation, même s’il est porté, en théorie, par un populus (le populus romanus) ou une ‘nation’ (la deutsche Nation) : ...[c’est] n’est pas [une chose] nationaliste, [c’est] même [une chose] anti-nationaliste. [I]l n’a rien contre les sentiments d’appartenance nationale, contre la fierté d’appartenir à une nation. De tels sentiments sont positifs... mais doivent être transcendés par une idée. Cette transcendance conduit à une verticalité, qui oppose à toutes les formes modernes d’horizontalité, ce qui est, par ailleurs, le noyau idéel, de toutes les traditions... [Vooraf moet worden vastgesteld dat een ‘Rijk’ geen natie is, zelfs als het in theorie door een populus ([een ‘volk’ zoals] het populus romanus) of door een natie ([een natie zoals] de deutsche Nation) wordt gedragen: ...[het Rijk] is niet nationalistisch, [het is] zelfs anti-nationalistisch. [H]et heeft niets tegen het identiteit bepalende [collectieve] nationalistisch sentiment [of] tegen de [individuele] trots op het behoren tot een natie. Zulke sentimenten zijn positief... maar dienen te worden overstegen door het [nog hogere imperiale] idee. Deze transcendentie leidt tot een verticaliteit die zich afzet tegen alle moderne vormen van horizontaliteit - deze [verticaliteit] is uiteindelijk de ideële kern van alle [authentieke T]radities.] (p. 156-7)

Het praktische samengaan van collectieve en individuele identiteiten wordt gerealiseerd in de politieke toepassing van het Traditionalistische beginsel van subsidiariteit (een laatste spoor daarvan is in de Nederlandse Traditie terug te vinden in het anti-revolutionaire principe van ‘soevereiniteit in eigen kring’). ...[L]e principe de ‘subsidiarité’, tant évoqué dans l’Europe actuelle mais si peu mis en pratique, renoue avec un respect impérial des entités locales, des spécificités multiples que recèle le monde vaste et diversifié. [...Het beginsel van ‘subsidiariteit’, waaraan men vaak refereert in het hedendaagse Europe maar dat men zelden in de praktijk brengt, kan [nieuw] imperiaal [ondersteund] respect geven aan de lokale gemeenschappen [en] specifieke identiteiten die horen bij de echte wereld van enorme [authentiek-gewortelde] diversiteit.] (p. 139)

kukwww1.jpg

In relatie tot de Rijksgedachte zijn ‘identiteitspolitiek’, ‘multiculturaliteit’ en ‘diversiteit’ non-issues: ze worden organisch ‘opgelost’ door sublimatie in de hogere functionaliteit van het Rijk. L’empire est donc fait de multiplicités, de différences, qui n’ont rien de commun avec la fausse multiculturalité vantée par les médias d’aujourd’hui. Cette multiculturalité, escroquerie idéologique, relève justement de cette horizontalité qui vise à vider tous les hommes, autochtones et allochtones, de leur substance ontologique. Cette multiculturalité tue l’essentiel qui vit en l’homme. Toute politique qui cherche à la promouvoir est une politique criminelle, exterministe... [Een Rijk behelst dus [altijd complexe] meervoudigheden [en] diversiteiten die niets gemeen hebben met de valse ‘multiculturaliteit’ die wordt aangeprezen door de [mainstream] media van vandaag. Deze [namaak-] multiculturaliteit is een ideologisch bedrog dat voortvloeit uit de [modernistische] horizontaliteit die bedoeld is om alle mensen - autochtoon zowel als allochtoon - the ontdoen van hun ontologische substantie. Deze multiculturaliteit doodt de essentie die leeft in de mens. Alle politiek die haar wil bevorderen is een criminele - en etnocidale - politiek...] (p.158) Het is een ironisch feit dat de Traditionalistische Rijksgedachte en Rijksgemeenschap effectief veel meer tolerantie en vrijheid bieden dan de modernistische ‘diversiteit’ en ‘democratie’ dat ooit zouden kunnen.

5.

Sacrum Imperium

(neo-imperiale therapie)

Hier die Manen hehrer Krieger
Seien euch ein Musterbild
Führen euch vom Kampf als Sieger

- Joseph Hartmann Stuntz[26]

De Westerse beschaving is gebaseerd op een kwetsbare balans tussen elkaar aanvullende authentieke identiteiten die samen synergische meerwaarde krijgen via historische interacties. Deze meerwaarde kan worden uitgedrukt in de ‘hyper-boreale’ archetypen van Techne (technische bevrijding), Nomos (juridische bevrijding) en Evangelion (spirituele bevrijding).[27] Maar deze meerwaarde en de beschaving waarop zij is gebaseerd vergen constante bescherming en bewaking - dit is de basis van de Traditionalistisch Europese Rijksgedachte. En Europe, les structures de type impérial sont... une nécessité, afin de maintenir la cohérence de l’aire civilisationnelle européenne, dont la culture a jailli du sol européen, afin que tous les peuples au sein de cette aire civilisationnelle, organisée selon les principes impériaux, puissent avoir un avenir. [In Europa zijn structuren van het imperiale type... onontbeerlijk om de cohesie te beschermen van de Europese beschavingssfeer die is ontsproten aan de Europese grond - en om aan de binnen die beschavingssfeer inheemse volkeren een toekomst[perspectief] te bieden door een haar te [re]organiseren volgens imperiale principes.] (p. 214) Een dubbel idealistische en realistische - Archeo-Futuristische - heroverweging van de Rijksgedachte is van essentieel belang ter bescherming van de Europese volkeren en van hun gezamenlijke beschaving. De uitbreiding van de Europese Rijksgedachte tot de overzeese Europees-stammige volkeren is daarbij een logische volgende stap: deze stap is reeds Archeo-Futuristisch uitgewerkt in het concept van de ‘Boreale Alliantie’. Op globale schaal zou een dergelijke alliantie natuurlijke bondgenoten vinden in de twee andere Indo-Europese Rijksgedachten: de Perzische en Indische: een Archeo-Futuristische exploratie van dit thema is te vinden in Jason Jorjani’s concept van de World State of Emergency. De alternatieve geopolitiek die past bij deze Archeo-Futuristische heroverwegingen wordt al concreet onderzocht in de anti-globalistische Neo-Eurazianistische beweging.[28]

aigle2t.jpgHet is de taak van het Traditionalisme om de gezamenlijke ‘Hogere Roeping’ van de Europese volkeren in herinnering te brengen wanneer deze bedreigd wordt.[29] Steuckers voldoet hieraan door de Traditionalistische visie van Europa eenduidig te neer te zetten: L’Europe, c’est une perception de la nature comme épiphanie du divin... L’Europe, c’est également une mystique du devenir et de l’action... L’Europe, c’est une vision du cosmos où l’on constate l’inégalité factuelle de ce qui est égal en dignité ainsi qu’une pluralité de centres... [C’est] une nouvelle vision de l’homme, impliquant la responsabilité pour l’autre, pour l’écosystème, parce que, ... sur [c]es bases philosophiques, ...l’homme... est un collaborateur de Dieu et un miles imperii, un soldat de l’empire. Le travail n’est plus malédiction ou aliénation mais bénédiction et octroi d’un surplus de sens au monde. La technique est service à l’homme, à autrui... La construction de l’Europe... nécessite de revitaliser une ‘citoyenneté d’action’, où l’on retrouve la notion de l’homme coauteur de la création divine et l’idée de responsabilité. [Het [Traditionalistisch] ‘Europa’ is een visioen waarin de natuurlijke wereld als Goddelijke Epifanie geldt... [Dit] Europa is een mysterie in wording en werking... [Dit] Europa is een kosmisch visioen dat de feitelijke ongelijkheid erkent van alles dat gelijk is in waardigheid en daarmee ook van [cultuurhistorische en geopolitieke] multipolariteit... [Dit] nieuwe visioen van mens-zijn impliceert verantwoordelijkheid voor [alles dat] anders [en] voor het [hele natuurlijke en menselijke] ecosysteem omdat... op de filosofische basis [van dit visioen]... de mens een medewerker is van God - een miles imperii, een soldaat van het [goddelijk ingestelde] Rijk. Hier is werk niet langer vloek of vervreemding,[30] maar een zegen en een octrooi voor [een hoger] verantwoordelijkheidsbesef voor de [hele schepping]. [Hierbij] staat de techniek ten dienste van de mens - [en] van de ander...[31] De constructie van Europa... vereist een herleven van ‘activistisch burgerschap’ waarin men het idee terugvindt van de mens als medewerker aan de Goddelijke Schepping - en het idee van [zijn uit zijn authentieke identiteit voortvloeiende kosmische] verantwoordelijkheid.] (p. 138-9) Het is duidelijk dat de Hogere Roeping van de Europese volkeren niet stopt aan de geografische grenzen van het Europese subcontinent: zij geldt ook voor de Europees-stammige volkeren die zich over deze grenzen heen hebben begeven en zich overzees hebben gevestigd in boreale en australe regionen.

Naar binnen toe vereist dit visioen een individuele zelfdiscipline, een individuele arbeidsethos en een individuele acceptatie van hiërarchische orde - en dus een omkering van de narcistische, hedonistische en collectivistische levenshouding die wordt bevorderd en bestendigd in het liberaal-normativisme dat nu dominant is in het postmoderne Westen. Dit betekent een overgang naar een nieuwe existentiële realiteit die wordt beheerst door authentieke normen en waarden - en door een legitieme Autoriteit. In de Europese Traditie draagt die Autoriteit, in navolging van zijn Romeinse archetype, de titel ‘keizer’.[32] Dans la conception [traditionaliste] hiérarchique des êtres et des fins terrestres... l’empire constituait le sommet, l’exemple impassable pour tous les autres ordres inférieurs de la nature. De même, l’empereur, également au sommet de cette hiérarchie par la vertu de sa titulaire, doit être un exemple pour tours les princes du monde, non pas en vertu de son hérédité, mais de supériorité intellectuelle, de son connaissance ou des ses connaissances. Les vertus impériales sont justice, vérité, miséricorde et constance... [In de [Traditionalistische] hiërarchische opvatting van wereldse wezens en wensen... vertegenwoordigt het Rijk het hoogste doel, het onevenaarbare voorbeeld voor alle lagere natuurlijke ordeningen. Dit betekent dat de keizer, die op grond van zijn titel aan de top van deze hiërarchie staat, een voorbeeld stelt voor alle [overige] prinsen van de wereld - niet op grond van zijn afstamming, maar [op grond] van zijn intellectuele superioriteit en van zijn kundigheid en inzichten. [In hem worden de] imperiale [‘politieke] deugden’ van rechtvaardigheid, waarheid, mededogen en standvastigheid verwezenlijkt]. (p. 136) Vanzelfsprekend is een als zodanig herkenbare legitieme Autoriteit bijna onvoorstelbaar in de huidige Europese context, maar toch is dit ideaalbeeld van deze Autoriteit onontbeerlijk als vast referentiepunt. Ditzelfde geldt tot op zekere hoogte voor de Rijksgedachte zelf: in het huidige politiek-filosofisch discours is deze gedachte eerst en vooral een experiment waarmee een bestemming en een koers kunnen worden bepaald voor de patriottisch-identitaire beweging. Op dezelfde manier dat het ‘Koninkrijk der Hemelen’ als referentiepunt dient voor de Hogere Roeping van het Christendom, zo dient de Europese Rijksgedachte als referentiepunt voor de Europese beschaving – ook als het ideaal nog niet is verwezenlijkt in het hier en nu. De oude Traditionalistische Rijksgedachte dient hierbij als voorbeeld voor een nieuwe Archeo-Futuristische Rijksgedachte. De hiërarchische politieke filosofie van het Neo-Eurazianisme kan ook hierbij een brugfunctie vervullen.

geants1.jpgNaar buiten toe vereist de Traditionalistische Rijksgedachte collectief zelfbewustzijn, collectieve trots en collectieve opofferingsbereidheid. Het is daarbij belangrijk te benadrukken dat de Rijksgedachte, zoals die wordt gehandhaafd door de hoogste bevelsautoriteit, zich positief - als letterlijke meerwaarde - verhoudt tot de verschillende authentieke identiteiten die met subsidiaire waarborgen worden bewaard binnen het Rijk. Een Traditionalistisch gedefinieerd Europees - of groter: Westers - Rijk doet niets af aan de specifieke taalkundige, godsdienstige, culturele en etnische identiteiten die erbinnen blijven bestaan: het voegt een identiteit toe, namelijk een Europese - of zelfs Westerse. Deze identiteit is dan niet dominant naar binnen (in de individuele voorstelling), maar wel naar buiten: naar buiten vertegenwoordigt zij een collectieve wil. Dat wil zeggen: het Rijk vertegenwoordigt naar buiten een absolute standaard, uitgedrukt in fysieke grenzen. De liberaal-normativistische illusie van globalistische ‘universele waarden’ en de ‘open grenzen’ zijn onverenigbaar met de effectieve handhaving van de klassieke beschavingsnormen die worden belichaamd in Traditionalistische Rijksgedachte. L’empire se conçoit comme un ordre, entouré d’un chaos menaçant, niant par là même que les autres puissent posséder eux-mêmes leur ordre ou qu’il ait quelque valeur. Chaque empire s’affirme plus ou moins comme le monde essentiel, entouré de mondes périphériques réduits à des quantités négligeables. L’hégémonie universelle concerne seulement “l’univers qui vaut quelque chose”. Rejeté dans les ténèbres extérieures, le reste est une menace dont il faut se protéger. [Het Rijk concipieert zichzelf als een orde die wordt omgeven door een dreigende chaos - [de Rijksgedachte] ontkent daarmee feitelijk dat andere [beschavingen] zelf een eigen orde met zelfstandige waarde kunnen hebben. Ieder Rijk ziet zichzelf min of meer als een ‘wereld op zich’, omgeven door tot op verwaarloosbare eenheden teruggebrachte ‘perifere werelden’.[33] Universele hegemonie wordt alleen gezocht binnen de sfeer van het als [exclusief] waardevol erkende [eigen] universum. De resterende [realiteit wordt] verstoten naar de Buitenste Duisternis en is niet anders dan een dreiging waartegen men zich moet beschermen.[34]] (p. 129)

6.

Ex oriente lux

(psycho-historische therapie)

 

Wees gegroet, Hoge Prins!

Op de noordwesten wind hebben wij naar u gezocht

Aan u offeren wij nu onze sterfelijkheid

U bent onze Eedhouder!

- vrij vertaald uit Hereditary

Een effectieve Archeo-Futuristische therapie voor de psycho-historische zelfverminking van de Westerse beschaving ligt in de herontdekking en reactivering van haar archetypes.[35] Vanuit meta-historisch perspectief vertegenwoordigt het politieke experiment van het nationalistisch-enggeestige en hyper-biodeterministische ‘Derde Rijk’ een geïmproviseerde poging tot een reactivering van deze archetypes. Door de - feitelijk zeer ver gezochte - associatie van de Traditionalistische Rijksgedachte met het ‘Derde Rijk’ en door de Europese Götterdämmerung van 1945 werden deze archetypes verdrongen uit het Westerse publieke discours. De bij deze archetypes horende idealistische, ridderlijke en ascetische levenshouding - belichaamt in de oude roepingen van Academie, Adel en Kerk - verloor hiermee haar bestaansgrond: het rampzalige verval van de Westerse geesteswetenschappelijke, militaire en kerkelijke instituties vormen hiervan het tastbare bewijs. Deze psycho-historische Untergang is recentelijk zover doorgeschoten dat nu alles wat zelfs maar enigszins verwijst naar ‘aristocratische’, ‘arische’ en ‘mannelijke’ kwaliteit in de publieke sfeer ‘verdacht’ is. Een diep ingezonken conditionering van matriarchale oikofobie en rancuneuze feminisatie hebben de oude Westerse instituten van Academie, Leger en Kerk vernietigd.

farvahr.jpg

Toch is deze ontwikkeling niet onomkeerbaar - ze kan zelfs worden opgevat als een noodzakelijke fase in een zuiverend ‘dialectisch proces’.[36] Een extreem negatieve polariteit is immers een noodzakelijke voorwaarde voor een extreem positieve energielading. De deconstructie van de geïmproviseerde en oppervlakkige ‘hyper-nationalistische’ en ‘hyper-biodeterministische’ ideologie van het Derde Rijk vormen zo een noodzakelijke voorwaarde voor een her-ontdekking en her-activering van de diepst liggende archetypes van de Indo-Europese Traditie. De Archeo-Futuristische exploratie van deze diepst gelegen archetypes is pas begonnen, maar de richting waarin de nieuwe Gouden Dageraad van het Westen moet worden gezocht ligt al vast - ex oriente lux. Jason Jorjani, de filosofisch pionier van de Archeo-Futuristische Revolutie in de Nieuwe Wereld, is de event horizon van de Westerse Moderniteit reeds overgestoken en hij heeft reeds gerapporteerd welke beschavingscontouren zichtbaar worden in wat als een nieuwe ‘Gouden Dageraad’ kan worden aangeduid. Het kan geen toeval zijn dat Robert Steuckers, de voorman van het Traditionalisme in de Lage Landen, in dezelfde richting wijst. Beiden laten de oudste Indo-Europese archetypes, zoals behouden in de Perzische Traditie, terugkeren naar het Avondland.

La catégorie d’hommes capables d’incarner un ‘Reich’ est née de la tradition persane, laquelle a été longtemps un ‘Orient’ (in modèle sur lequel on s’‘orientait’)... Dans la tradition persane, il est question d’un ‘hiver éternel’, allusion plus que probable au début d’une ère glaciaire particulièrement rude, qui a surpris les premiers peuples européens dans leur habitat premier. Au moment où survient cet ‘hiver éternel’, un roi-héros, Rama, rassemble les tribus et les clans et se dirige, à leur tête, vers le sud, vers le Caucase, la Bactriane et la Perse (les hauts plateaux iraniens). Ce roi-héros fonde les castes, ou, plus exactement, les fonctions que George Dumézil étudiera ultérieurement. Après avoir mené son peuple à bonne destination, pour échapper aux rigueurs de cet ‘hiver éternel’, Rama se retire dans les montagnes. Cette figure héroïque et royale se retrouve dans les traditions avestique et védique où il s’appelle Yama ou Yima. Pour mener cette expédition et cette migration, Rama-Yama-Yima s’est servi de chevaux et de chars et a jeté ainsi les premiers principes d’organisation d’une cavalerie... Plus tard, Zarathoustra codifie les règles qui doit suivre chaque cavalier... La troupe de Zarathoustra, qui doit faire respecter son enseignement pratique, est armée de massues (la ‘Clave’ dans l’œuvre de Julius Evola). Au départ de la troupe des adeptes de Zarathoustra se forme la caste des guerriers, les Kshatriyas de la tradition indienne, une caste opérative ancrée dans le réel politique et géographique, qui domine la caste de prêtres, contemplative et moins encline à exercer sur elle-même une discipline rigoureuse. ...La figure iranienne de Sraosha, qui donnera le Saint-Michel de la tradition médiévale, évolue entre le ciel et la terre, c’est-à-dire entre l’idéal de la tradition et la réalité, va-et-vient qui postule une formation rigoureuse, à l’instar des disciples de Zarathoustra. Ceux-ci, au fur et à mesure que se consolide la tradition iranienne, sont formés à rendre claire leur pensée, à purifier leurs sentiments, à prendre conscience de leur devoir. Armés de ces trois principes cardinaux d’orientation, le disciple de Zarathoustra lutte contre Ahriman, incarnation du mal, c’est-à-dire de la déliquescence des sentiments, qui rend inapte à œuvrer constructivement et durablement dans le réel. Seul les chevaliers capables d’incarner cet idéal simple mais rigoureux se donneront un charisme, un rayonnement, une lumière, la kwarnah. Ils sont liés entre eux par un serment. [De categorie van mensen die in staat zijn een Rijk te personificeren is ontstaan in de Perzische [T]raditie, die [voor het Westen] eeuwenland een Oriëntaals referentiepunt was in de eigenlijke zin van existentiële oriëntatie. In de Perzische [T]raditie is sprake van een ‘eeuwige winter’, een begrip dat waarschijnlijk teruggaat op het begin van een zeer harde IJstijd die de eerste Europese volkeren trof in hun eerste leefgebied. Toen de ‘eeuwige winter’ intrad, bracht een heroïsche koning [genaamd] Rama de[ze] volkeren en stammen bijeen en leidde hen naar het zuiden, naar de Kaukasus, Baktrië en Perzië (de Iraanse hoogvlakten). Deze heroïsche koning was de stichter van [hun] kasten, of preciezer gezegd: van de [sociaalhiërarchische] functionaliteiten die uiteindelijk door Georges Dumézil zijn gereconstrueerd.[37] Na zijn volk uit de ontberingen van de ‘eeuwige winter’ in veiligheid te hebben gebracht, trok Rama zich terug in de bergen. Deze heroïsche en koninklijke persoonlijkheid vinden we [vervolgens] terug in de Avestische en Vedische [T]radities, waar hij Yama of Yima genoemd wordt.[38] Om deze onderneming en deze migratie te volbrengen organiseerde Rama-Yama-Yima paarden en wagens, waarmee hij de fundamenten van een cavalerie organisatie legde... Later werden de regels die elke bereden krijger, [ofwel ‘ridder’,] te volgen heeft vastgelegd door Zarathoestra... De krijgsmacht van Zarathoestra die zich onderwerpt aan zijn praktische onderwijs is bewapend met knotsen (als clava betiteld in het werk van Julius Evola).[39] Uit deze ‘school’ van Zarathoestra ontstaat [vervolgens] de kaste van de krijgers - de Kshatriya’s van de Indische Traditie - die zich in politieke [instituties] en geografische [machtsbereiken] vastlegt en die komt te heersen over de kaste van de priesters, die contemplatief zijn ingesteld en zich niet aan een [dergelijk] rigoureuze discipline wil onderwerpen. ...De Iraanse figuur Sraosja,[40] die in de middeleeuwse [Westerse] Traditie naar voren komt als de Heilige Michaël, neemt [voortdurend opnieuw] gestalte aan tussen hemel en aarde, dat wil zeggen tussen het Traditie ideaal en de [wereldse] realiteit - een ontstaan en vergaan dat [voor aspirant-ridders] een [constant vastgehouden] rigoureuze scholing veronderstelt, net zoals bij de leerlingen van Zarathoestra. [Het gaat daarbij om] diegenen die, naarmate de Iraanse Traditie zich verwezenlijkt, worden opgeleid om hun gedachte[n] en gevoelens te zuiveren en zich bewust te worden van hun [levens]opgave. Bewapend met deze drie hoofdprincipes van [levens]oriëntatie strijdt de leerling van Zarathoestra tegen Ahriman,[41] de personificatie van het kwaad, dat wil zeggen [primair] tegen de gevoelszwakte die het [hem] onmogelijk maakt constructief en duurzaam op de realiteit in te werken. Alleen ‘ridders’ die in staat zijn dit simpele maar rigoureuze ideaal te belichamen verkrijgen het charisma, de stralenglans, het licht[wezen] - de khvarenah.[42]]  (p. 159-60)

ksch.jpgHet Indo-Europese archetype dat het nieuwe Rijk moet vestigen is bovenal de ‘ridder’. Zoals gezegd, wordt oudste uitdrukking daarvan bewaard in de Perzische Traditie: ...le modèle de la chevalerie perse... constitue... pour l’Europe un mode opératif sans égal, de type ‘kshatriyaque’... [que] ne peut être pensé en dehors du projet de ‘nouvelle chancellerie impériale européenne’, énoncé par Carl Schmitt. Celui-ci a évoqué la nécessité de former une instance de ce type, après les catastrophes qui ont frappé l’Europe dans la première moitié du XXe siècle et pour préparer la renaissance qui suivra l’assujettissement de notre sous-continent. ...[het model van de Perzische ridderstand... vertegenwoordigt... voor Europa een kwalitatief ongeëvenaarde modus van het ‘kshatriyaanse’ type... waarzonder men zich geen voorstelling kan maken van het project dat Carl Schmitt voor ogen stond: de ‘nieuwe Europese rijkskanselarij’. [Schmitt] wees op de noodzaak een dergelijke instantie te vormen in de nasleep van de catastrofes die Europa gedurende de eerste helft van de 20e eeuw heeft ondergaan ten einde de wedergeboorte voor te bereiden die zal volgen op de onderwerping van ons subcontinent.[43]] (p. 163) De kroniek van de Perzische Traditie kan de volkeren van Europa hoop geven: zij laat zien hoe de oudste Indo-Europese archetypes zelfs de catastrofe van barbaarse bezetting, etnische vervanging en culturele regressie kunnen overleven. ...[Le] philosophe perse islamisé Sohrawardi, ...dépositaire de la sagesse iranienne originelle, s’insurge, avant la destruction de son pays par les Mongols, contre la bigoterie, le rationalisme étrique qui est son corollaire, et réclame le retour à une attitude noble, lumineuse, archangélique et michaëlienne, qui n’est rien de autre que la tradition perse/avestique des origines les plus lointaines. Sohrawardi réclame une révolte contre la caste des prêtres étriques, et, partant, contre toutes pensées et démarches impliquant des limitations stérilisantes. Cette attitude a toujours paru suspecte aux vastes de prêtres ou d’intellectuels, soucieux d’imposer des corpus figés aux populations qui leur étaient soumises, en Occident comme en Orient. Arthur de Gobineau... a été le premier... à attirer l’attention des Européens... sur le passé lumineux de la Perse antique, modèle plus fécond, à ses yeux, que la Grèce, trop intellectuelle et trop spéculative. Le modèle chevaleresque, dont les traces premières remontent à Rama et à Zarathoustra, induit une pratique de le maîtrise de soi, supérieure, pour Gobineau, à la spéculation intellectuelle des Athéniens. Et, de fait, quand la Perse a été laminée par les Mongols, l’islam tout entier a commencé à sombrer dans le déclin. Le fondamentalisme wahhabite est l’expression de cette décadence, dans la mesure où il est une réaction outrée, caricaturale, au déclin de l’islam, désormais privé de la grande Lumière de la Perse. Les pauvres simagrées wahhabites ne pouvant bien entendu jamais servir d’‘Orient’. [...De geïslamiseerd-Perzische filosoof Sohrawardi,[44] ...drager van de oorspronkelijke Iraanse wijsheid, stond nog voor de Mongoolse verwoesting van zijn land[45] op tegen religieuze kwezelarij en het oppervlakkige rationalisme... - hij eiste een terugkeer naar de adellijke, verlichte, engelachtige en michaëlitische [existentiële] houding die hoort bij de oorspronkelijke Perzische [T]raditie zoals teruggaande op haar oudste historische Avestische [bronnen].[46] Sohrawardi staat voor een opstand tegen de [intellectueel en spiritueel] oppervlakkig priesterkaste en daarmee tegen alle denk[stroming]en en activismen die zich onderwerpen aan steriliserende begrenzingen. Deze houding schijnt altijd verdacht toe aan het priesterlijke en intellectuele establishment dat zowel in het Westen als het Oosten bedacht is op het handhaven van een dogmatische consensus. Arthur de Gobineau[47]... was de eerste die... de aandacht van Europa... vestigde op het lumineuze verleden van het Oude Perzië: [hij achtte het] een veel vruchtbaarder model dan het [Klassieke] Griekenland dat in zijn optiek te intellectueel en te speculatief [was ingesteld]. Het ridderlijke model dat teruggaat op Rama en Zarathoestra bewerkstelligde een zelfdisciplinaire praktijk die voor de Gobineau superieur was aan die van het speculatieve intellectualisme van Athene. Het is inderdaad waar dat de hele Islam[itische wereld] in [culturele] neergang verzonk nadat Perzië door de Mongolen in de as was gelegd. Het Wahhabitische fundamentalisme is de [ultieme] uitdrukking van deze decadentie: het is een uiterste - karikaturale - reactie op het verval van de Islam na het uitdoven van zijn grootse Perzische Licht. De armzalige verwaandheid van de Wahhabieten kan [noch voor het Westen noch voor het Oosten] ter existentiële ‘oriëntatie’ dienen.] (p. 162)

De Indo-Europese archetypes die worden bewaard in de Perzische Traditie zijn via een eeuwenlange wisselwerking doorgegeven aan Avondland: via het [Helleense] Rijk dat werd gesticht door Alexander de Grote, via de Romeinse cavalerietraditie, via de kruisvaarders, via de Oosterse Letteren - en via de filosofie van de Traditionele School (Steuckers, p. 161ff.). Hun kracht berust in hun essentie - een essentie waarop noch pseudo-islamische cultuurbarbarij, noch pseudo-christelijke psychologische regressie, noch cultuur-nihilistische intellectuele deconstructie vat kunnen krijgen. Nietzsche overkwam het moderne Europese nihilisme in een authentieke herbeleving van het Indo-Europese archetype dat vervat ligt in de Perzische profeet Zarathoestra. Hij zocht niet alleen fysieke gezondheid in de hoge Alpen maar ook spirituele gezondheid op deze ijlste top van de Indo-Europese Traditie - daar vond hij zijn geneesmiddel voor het nihilisme.

...wirf den Helden in deiner Seele nicht weg! Halte heilig deine höchste Hoffnung!

- Also Sprach Zarathustra

Edelweiss-montagne.jpg

7.

Edelweiss-heid

(Archeo-Futuristische medicatie)

Save a spot for me

Among the Edelweiss

- Danielle White

Elke queeste naar het hoogste begint echter bij het laagste: de fundering van de Europese Rijksgedachte kan niet anders dan liggen in de Europese aarde - het grotere Europese Huis kan niet anders dan beginnen bij de kleinste Europese huisjes.

‘Een beter Nederland begint in Kleine Huisjes!’ - zo sprak Koning Willem Alexander ter gelegenheid van het Kerstfeest van 2018. [48] Veel wijsheid ligt in deze eenvoudige woorden: de Vorst wijst op het feit dat het grote begint met het kleine en dat zelfs de grootste reis aanvangt met een eerste kleine stap. Aan een Nieuw Europa gaat dus een Nieuw Nederland vooraf. Het begint zelfs nog dichter bij huis: bij een nieuwe stad, een nieuw dorp, een nieuwe straat - en dan ook nog bij een nieuw zelf. Een Nieuw Europa begint met de basale kwaliteiten die horen bij het Europese mens-zijn: zelfdiscipline, arbeidsethos, natuurlijke hiërarchie en toekomstplanning. Bij eenvoudige zaken als gezinstoewijding en huwelijkstrouw, bij bescheiden looneisen en gewetensvolle arbeid, bij kansen voor jongeren en respect voor ouderen, bij passend ontzag voor hoge geboorte en aangeboren talent, bij maatschappelijke ruimte voor artistieke gave en wetenschappelijke verdienste, bij solidariteit met de minder fortuinlijke volksgenoot en bij ecologisch verantwoordingsbesef. De karakteristieke eigenschappen van het huidige Europa en haar liberaal-normativistische postmoderniteit - collectief narcisme, consumptief hedonisme en kunstmatige klassenstrijd - horen hier dus pertinent niet bij. Ook niet in reactieve zin: een Nieuw Europa is onhaalbaar voor reactief-onwaardige ‘boze witte mannen’. Het is haalbaar wanneer het positief begint bij - en wordt gedragen door - blije blanke mensen. Dus alleen wanneer de Europese - inheems-fenotypisch niet anders dan blank definieerbare - bevolking blij is met zichzelf: de slagzin it’s ok to be white is in dat opzicht niet meer dan een minimaal beginpunt. Dus ook pas wanneer de Europese vrouw blij is met haar specifieke vorm van mens-zijn als Europees en als vrouw - en zich afkeert van de kunstmatige oikofobe en feministische ‘klassenstrijd’ tegen de Europese beschaving en de man. In het Nieuwe Europa - dat een universele beschavingsstandaard herstelt - moet expliciet een plaatsje worden opengehouden voor - een beperkt aantal - goedwillende, hardwerkende en nette (ex-koloniale, aangetrouwde, geassimileerde) niet-Europeanen die zich vereenzelvigen met de Europeaanse Leitkultur. Ook dat hoort bij de Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte: de ‘magnetische’ inwerking van de authentieke Europese Traditie waarvan een existentieel ordenende - dus innerlijk transformatieve - aantrekkingskracht kan uitgaan voor speciaal getalenteerde individuen uit andere culturen. Deze inwerking is echter geen automatisch gegeven: alleen een absoluut dominante Leitkultur garandeert de voor die innerlijke transformatie vereiste polaire hoogspanning. In het falen van deze dominantie ligt meest catastrofale weeffout van het liberaal-normativistisch ‘multiculturalisme’.

Steuckers wijst op het belang van ‘micro-herterritorialisaties’, dat wil zeggen een Reconquista van Europa door middel van een stapsgewijs geplande en minutieus uitgewerkte herovering van de Europese erfenis. Het grotere ‘Europese Huis’ van de Archeo-Futuristische Rijksgedachte begint dus ook voor hem bij ‘Kleine Huisjes’: een Nieuwe Europa begint bij geleefde, beleefde en doorleefde lokale traditie, regionale cohesie en nationale identiteit. Een Nieuwe Europa is onbereikbaar via een nationalistische Einzelgang: de val van Napoleon en Hitler bewijzen het. Wat wel erkend moet worden is dat de Archeo-Futuristische Rijksgedachte in Europa in de eerste plaats zal moeten worden gedragen door het volk - of: de paar volkeren - die een centrale plaats innemen in Europa. Enkele hoofdlijnen in de verwezenlijking van de Archeo-Futuristische Rijksgedachte zijn al duidelijk. De centrale positie van het Duitse volk, het dragende volk van het oude Heilige Roomse Rijk, is een natuurlijk uitgangspunt - een pragmatische anti-globalistische alliantie op de Frans-Duits-Russische as al evenzeer. Gegeven het feit dat de globalistische vijandelijke elite prioritair, via de Macron-Merkel strategie van Umvolkung à l’outrance, inzet op de ‘pyropolitieke’ verwoesting van de Frans-Duitse ruimte zal de herovering van Europa moeten beginnen bij ‘terugvalbasis’ Rusland. De door President Putin begonnen anti-globalistische bevrijding van Rusland is de natuurlijke uitvalsbasis voor een oost-naar-west metapolitiek tegenoffensief. Het door Aleksandr Doegin geformuleerde - confederatieve, multipolaire - Eurazianisme geeft hiertoe een eerste aanzet - ook hier geldt: ex oriente lux.[49]

eurosorbonne-lague-800x445.jpg

Ter afsluiting van dit essay lijkt het passend Steuckers’ pleidooi voor micro-herterritorialisatie te ondersteunen door zijn argument verder uit te werken. Het is namelijk verre van denkbeeldig dat het globalistische ‘EU project’ binnen een aantal jaren implodeert. Het is dan aan de kleinere staten van Europa om direct hun eigen plaats te bepalen in een post-globalistisch Nieuw Europa - zij zullen zich dan direct opnieuw moeten uitvinden en positioneren. Ook voor staten van bescheiden omvang en gering gewicht, zoals de huidige staten van de Lage Landen, is er dan een wereld te winnen. Een Nieuw Europa biedt immers kansen voor het herwinnen van sinds de Tweede Wereld Oorlog verloren en verkwanselde zelfstandigheid: staatssoevereiniteit, volksidentiteit, valuta en welvaartsstaat. Het falen van het globalistische ‘EU project’ en het wegvallen van globalistische controlemechanismen zal de kleinere staten van Europa de vrijheid geven om zich op hun eigen unieke wijze te ontwikkelen.

Op het kleinste niveau wordt dit potentieel geïllustreerd door de nog kleinere Europese microstaten: de ministaatjes San Marino, Andorra, Monaco en Liechtenstein zijn in vele opzichten tussen de mazen van het globalistische net heen geglipt. Zij hebben zich in hun eigen biotoopjes optimaal kunnen ontwikkelen zonder hun eigenheid op te geven. Anders dan in de kleinere EU lidstaten blijft de inheemse bevolking van de microstaten - grosso modo - juridisch geprivilegieerd, economisch beschermd, sociaal dominant en cultureel behouden.[50] Daar krijgt niet zomaar iedere willekeurige ‘arbeidsmigrant’ verblijfsstatus en staatsburgerschap. Daar worden sociale voorzieningen en huisvesting niet zomaar uitgedeeld aan de eerste de beste ‘asielzoeker’. Daar wordt van de inheemse bevolking niet verwacht dat zij berust in de modegrillen van identiteitsondermijnende ‘diversiteit’. Daar is het blijkbaar wél mogelijk moderne technologie en economische welvaart te combineren met een dominante etniciteit en een dwingend cultuurmodel. Zonder de specifieke omstandigheden van deze microstaten te negeren en zonder hun specifieke problemen te vergoelijken kan wel worden gesteld dat de Archeo-Futuristische Revolutie daar in bepaalde opzichten al is begonnen. Met name het Vorstendom Liechtenstein, door Prins Hans-Adam II sinds de democratisch goedgekeurde constitutionele hervorming van 2003 direct en persoonlijk bestuurd, bewijst dat een combinatie van semi-decissionistisch bestuur en beschermde etnische identiteit met een vrije markt mechanisme, grote welvaart en hoge sociaaleconomische ontwikkeling heel goed mogelijk is. Het is misschien geen toeval dat Liechtenstein als laatste legitiem bestuurd overblijfsel van het Heilige Roomse Rijk een eerste beeld laat zien van hoe een Archeo-Futuristisch Europa er uit zou kunnen zien. Het is dit hoog in de Alpen verscholen ‘Edelweiss model’ dat de kleine en middelgrote EU lidstaten kan inspireren tot het verwerpen van het ‘Calimero argument’: het globalistische argument dat ze ‘te klein’ zouden zijn om op eigen benen te staan.

Feitelijk is de situatie van de Europese microstaten vanuit mondiaal perspectief niet essentieel anders dan die van de kleinere EU lidstaten. De veel evenwichtiger sociaaleconomische en etnische politiek van de kleinere en middelgrote staten van de welvarende Pacific Rim - Maleisië, Singapore, Brunei, Taiwan, Zuid-Korea - bewijzen dat het ‘Edelweiss model’ ook op grotere schaal voor herhaling vatbaar is.[51] Het behoud van de Monarchie in een deel van de kleinere EU lidstaten - in Scandinavië en de Lage Landen - geeft hierbij een gunstige uitgangsbasis voor overschakeling naar het Leichtensteiner ‘Edelweiss model’: de Monarchie biedt hier een ‘reserve soevereiniteit’ die een decissionistische reactie mogelijk maakt op het liberaal-normativistische globalisme. Het Nieuwe Europa kan ook beginnen met een ‘Edelweiss positionering’ van het Kleine Huisje geheten Nederland. De afgelopen decennia van neo-liberale kaalslag en cultuur-marxistische deconstructie hebben geleid tot sociale implosie en etnische vervanging: de ‘puinhopen van vijftig jaar paars’[52] bewijzen dat het Kleine Huisje geheten Nederland op de slooplijst staat van het globalistische ‘EU project’. Voor de Lage Landen - België, Nederland, Luxemburg - is het tijd voor beraad op een levensvatbaar alternatief: een subsidiair gedefinieerde en geborgen plaats in een Nieuw Europa, een Europa dat is zich kan inspireren op de Archeo-Futuristische Rijksgedachte en het confederatieve Eurazianisme. Dit is wat de Lage Landen verdienen: een eigen plaats tussen de Edelweiss.

katechoncr.png

Nawoord: de Koning als Katechon

De Nederlandse patriottisch-identitaire beweging erkent de Koning als Katechon - als door de Goddelijke Voorzienigheid aangestelde Beschermer van de Nederlandse staat en het Nederlandse volk. Meer dan dat: de Vorst belichaamt de Nederlandse staat in meest letterlijke zin: het feit dat zijn macht door constitutionele scherpslijperij in de loop van de laatste anderhalve eeuw stukje bij beetje is weggesneden door een jaloerse regentenklasse en een wannabe ‘schijnelite van valsemunters’[53] doet daar niets aan af. Door de eeuwen heen heeft het Huis van Oranje, wanneer puntje bij paaltje kwam, altijd voor de belangen van het Nederlandse volk en de gewone man gestaan. De patriottisch-identitaire beweging dient de diepe eerbied en aanhankelijkheid van het Nederlandse volk naar het Huis van Oranje en de Monarchie als institutie te respecteren - en te integreren in haar doen en laten.

Uiteindelijk is het aan de Vorst om te bepalen wat het beste is voor zijn land en zijn volk - het land is immers zijn erfdeel en hij is vader van zijn volk. Het is niet redelijk te denken dat de Vorst ook maar enigszins geneigd zou zijn erfdeel te verkwanselen en zijn volk te verraden - basaal vertrouwen in zijn oordeel hoort bij de eeuwenoude band tussen het Vorst en volk. Zijn woord en zijn wil moeten daarom, binnen de grenzen van wat redelijk is, zeer zwaar wegen - ook als hij de tijd en manier om op te treden tegen het globalisme wellicht (nog) anders inschat dan de meeste van zijn onderdanen. Ook zulk respectvol inschikken in de natuurlijke hiërarchie en de wettelijke orde hoort, binnen de grenzen van wat redelijk is, bij goed burgerschap. Net zoals de wettelijke orde en het politiek proces - hoe onredelijk en onbehoorlijk ze ook feitelijk worden ingevuld - moeten worden gerespecteerd zolang dat nog enigszins mogelijk is. Natuurlijk kan er, gegeven de globalistische ramkoers met de soevereiniteit van de Nederlandse staat en de identiteit op het Nederlandse volk, op den duur een situatie ontstaan waarin dit niet langer mogelijk is, maar die ultieme afweging komt alleen toe aan het volk als geheel - en aan de Vorst, als vader van het volk. Wat de Nederlandse patriottisch-identitaire beweging tot die tijd betaamt, is respectvol in te schikken - en volk en Vorst respectvol te dienen, door een redelijk alternatief aan te dragen voor globalistische deconstructie en door in metapolitieke zin de vervanging voor te bereiden van de vijandelijke elite. De beweging dient, omwille van het volk, ook de Vorst: waar en wanneer nodig, en waar en wanneer gevraagd, moet de Vorst de patriottisch-identitaire beweging aan zijn zijde weten - ook tegen de vijandelijke elite. Diep in het verradershart van de vijandelijke elite - het ziekelijk monsterverbond tussen de crypto-republikeinse ‘regenten klasse’ en de eeuwig-rancuneuze soixante-huitard ‘intelligentsia’ - zit namelijk niet alleen haat voor het volk, maar ook haat voor de Vorst.

De kersttoespraak van de Koning biedt hoop aan alle Nederlanders: zij biedt een veilige afstand tot ‘verre tafels’ en een tijdige herinnering aan de tachtigjarige vrijheidsstrijd van het Nederlandse volk. Niets past de patriottisch-identitaire beweging echter minder dan woorden te leggen in de mond van de Vorst. Dit essay sluit daarom af met diens eigen woorden - woorden van welgemeende zorg en eenvoudige troost, gericht tot ons arme volk:

Tegenover de sterke en brute krachten in de wereld staan gewone mensen machteloos… zo voelt het vaak. Maar zou het niet kunnen dat we onze eigen rol onderschatten? ...U denkt misschien: ‘Wat moeten we met zo’n verklaring? Het klinkt zo ver weg allemaal’. Maar de drijvende kracht erachter - Eleanor Roosevelt dacht daar heel anders over. Zij zei: ‘Waar beginnen mensenrechten? Op plekken dicht bij huis, zó dichtbij en zó klein dat ze op geen enkele kaart zichtbaar zijn.’ Ze legt hiermee een direct verband tussen de straat waarin we wonen en de grote wereld. Vrijheid, gelijkheid en eerlijke kansen voor iedereen zijn óók afhankelijk van de manier waarop wij dagelijks met elkaar omgaan. Een leven zonder angst en onverschilligheid wordt niet alleen bepaald aan verre vergadertafels, hoe onmisbaar die ook zijn. Daar gaan we gelukkig ook zelf over. We zijn minder machteloos dan we denken. Verreweg de meeste Nederlanders voelen zich thuis in een omgeving waarin tegenstellingen niet op de spits worden gedreven en waarin conflicten zo goed mogelijk samen worden opgelost. Vergelijking met andere landen is vaak een bron van troost, zo niet van trots. De bereidheid om rekening met elkaar te houden en samen te werken heeft ons vèr gebracht. Dit was de basis onder ons land, 450 jaar geleden, toen een klein groepje Nederlandse gewesten tegen de verdrukking in de krachten bundelde en met succes zijn eigen weg ging. Zoiets was nog nooit eerder vertoond.... Een beter Nederland begint in Kleine Huisjes! We onderschatten vaak de positieve invloed die we met onze bescheiden mogelijkheden als mens kunnen hebben. Juist dicht bij huis wordt de wereld gewonnen. We kunnen samen niet alles. Maar wel veel... Een mooie toekomst is mogelijk. Mits we het geloof in onszelf en in elkaar vasthouden! [54] - Zijne Majesteit Willem-Alexander, Koning der Nederlanden

Mon Dieu, ayez pitié de ce pauvre peuple

 

Glossarium

 

banlieusard

Frans: ‘buitenwijk bewoner’, speciaal verwijzend naar de overwegend door etnische minderheden bewoonde sociaal huisvesting hoogbouw wijken rond Parijs;

decisionisme

francofoon-anglofone term, neologistisch vertaalbaar als ‘beslisme’:

doctrine van direct-concrete en fysiek-belichaamde beslissingsbevoegdheid, het tegengestelde van indirect-abstract en psychologisch-manipulatie Normativisme (Rex vs. Lex);

éditocratie

ook: mediacratie, intellocratie; heerschappij van de main stream media plus politiek-correcte academisch publicisten;

éristique

Grieks εριστικός: ‘strijdlustig’, ‘strijdvaardig’ ;

mobocratie

ook: ochlocratie;[55] heerschappij van de ‘meute’, de ‘massa’;

partitocratie

politieke kaping van parlementaire instituties door partijbelangen en partijkartels; het mechanisme achter politicide, d.w.z. vernietiging van politieke pluraliteit en invoering van dogmatische politieke-correcte consensus (‘1984’);

pyropolitiek

geopolitieke ‘verschroeide aarde’ strategie waarvan de globalistische vijandelijke elite zich bedient voor het ‘wegbranden’ van multipolaire verzetshaarden tegen haar Nieuwe Wereld Orde;

soixante-huitard

Frans: ‘68-er’; verwijzing naar de Parijse ‘culturele revolutie’ van mei 1968 en naar de door geïnspireerde ‘hippie tot yuppie’ babyboomer generatie die het globalistisme belichaamt in de dubbele na/uitleving van cultuur-marxistische theorie en neo-liberale praktijk, nu voortgezet in een vervolg generatie: de nieuwe feministisch-allochtone machtselite;

 

Noten

[1] https://www.nrc.nl/nieuws/2019/02/13/rutte-eu-moet-meer-v...

[2] https://www.government.nl/documents/speeches/2019/02/13/c...

[3] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/counte...

[4] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/fake-news-d...

[5] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/modernisati... - let op de expliciet vermelde invulling van deze maatregelen aan de hand van het op versnelde etnische vervanging gerichte ‘Marrakesh Pact’.

[6] https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i... en http://www.erkenbrand.eu/artikelen/uit-het-arsenaal-van-h...

[7] Een (double entendre) verwijzing naar de titel van de post-modern - en ‘pre-apocalyptische’ - kunst documentaire van Sophie Fiennes (2010).

[8] Voor een beknopte Traditionalistische interpretatie van het science fiction genre - als hierofanie en cryptomnesie - verg. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018 - https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition... ) 240ff. Voor een psycho-historische update bij dit thema verg. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Ten Traditionalist Essays about the Crisis in the Modern West (London: Arktos, 2019 - https://arktos.com/product/alba-rosa/ ) 35ff.

[9] Verg. de magistrale illustraties bij Jeff Wayne’s op Wells’ boek gebaseerd musical versie: http://www.thewaroftheworlds.com/

[10] Truganini wordt in de pre-postmoderne wetenschappelijke literatuur beschreven als de laatste volbloed Tasmaniër en de laatste Tasmanische moedertaal spreker. Zij werd rond 1812 geboren als de dochter van het opperhoofd van de inheemse bevolking van het voor de Tasmaanse zuidkust gelegen Bruny Eiland, overleefde de moordpartijen, verkrachting en ‘hervestiging’ van de Britse koloniale ‘omvolking’ van haar moederland en stierf in ballingschap in 1876 - na haar dood werd haar skelet tentoon gesteld als ‘wetenschappelijk curiosum’. Verg. Wolfheze, Sunset, 318ff. 

[11] Voor de ‘techno-filosofische’ uitwerking van deze ‘evolutionaire’ ontwikkeling verg. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 69ff.

[12] https://www.geopolitica.ru/en/article/what-white-genocide

[13] Een term uit het anti-multiculturele discours van Frans politiek filosoof Charles Maurras (1868-1952), bekend als voorstander van ‘nationaal integralisme’ en ideoloog van de monarchistische en anti-revolutionaire beweging Action française.

[14] Wolfheze, Alba Rosa, 147ff.

[15] Voor een beknopte weergave van de filosofische en cultuur-historische context van het Cultuur Nihilisme: https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-identitaire-beelde...

[16] Het naar de (proto-globalistische) Franse revolutionaire terreur verwijzende ‘epitaaf’ ontwerp voor de Jacobijnse Club in Parijs, aangehaald in Edgar Allen Poe’s The Pit and the Pendulum.

[17] ‘Afgeschermd bezit’ - een liefdadigheidsinstelling voor publiek gebruik onder Islamitisch Recht (bijv. een moskee, een school, een badhuis).

[18] De Jacobijnse Club, gebaseerd op het Jacobijnen klooster in de Parijse Rue Saint-Honoré, was gedurende de Franse Revolutie een extreem-links georiënteerde partijpolitieke organisatie van vrijmetselaars radicalen, gesticht en aangevoerd door Maximilien Robespierre. Zij beoogde seculiere republiek en sociale revolutie af te dwingen door middel van justitiële moord en staatsterreur. Lenin’s politieke methodiek na de Russische Oktober Revolutie werd direct geïnspireerd door het Jacobijnse experiment.

[19] Verwijzingen naar, resp., de naar de 19e Zuid-Amerikaanse vrijheidsstrijder Simón Bolívar genoemde pan-Hispaans-Amerikaanse, anti-imperialistische en semi-socialistische staatsopvatting zoals geformuleerd door de Venezuelaanse President Hugo Chávez (1954-2013) en het ‘Roze Getij’ van (semi-)anti-globalistische en progressieve politieke hervormingen dat grote delen van Latijns-Amerika domineerde, ongeveer tussen de verkiezing van de Venezuelaanse President Hugo Chávez (1999) en de afzetting van de Braziliaanse Presidente Dilma Roussef (2016).

[20] De Europese Commissie bestaat (na de ‘Brexit’) uit 27 ongekozen ‘Commissarissen’ (let op de nomenclatuur die is overgenomen uit het oude Sovjet systeem) die worden voorgedragen door de regeringen van de lidstaten en die gezamenlijk de uitvoerende macht monopoliseren - naast hun exclusief recht op wetsvoorstellen en hun sterke controle op de wetsuitvoering. De Europese Commissie, sinds 2014 voorgezeten door de Luxemburger Jean-Claude Juncker, heeft daarmee feitelijk dictatoriale macht, ook als zij deze macht vrijwel uitsluitend in negatieve zin uitoefent door haar institutionele begunstiging van laissez faire neo-liberalisme en ‘open grenzen’ cultuur-marxisme. Theoretisch gesproken moet het Europees Parlement de benoemingen goedkeuren en heeft het Parlement het recht de Commissie naar het huis te sturen, maar in de praktijk zijn de benoemingen vrijwel altijd exercities in consensuspolitiek en wordt het afzettingsrecht door parlementaire sabotage gereduceerd tot een dode letter. Een verder democratic deficit ligt natuurlijk in het feit dat de opkomst voor de verkiezingen van het zogenaamd ‘controlerende’ Europese Parlement structureel onder de 50% ligt.

[21] Het Wahhabisme, vernoemd naar Soenni-Islamitisch religieus leider en hervormer Mohammed al-Wahhad (1703-92), is een fundamentalistische en iconoclastische doctrinaire stroming binnen de Hanbali School. De aanduiding ‘Wahhabi’ voor een aanhanger van deze stroming wordt voornamelijk gebruikt door haar tegenstanders: zelf geven aanhangers ervan de voorkeur aan termen als muwahhīd (‘monotheïst’) of Salafist. Het Wahhabisme wordt gekenmerkt door een militant en zelfs agressief purisme dat zich uit in regressieve sociale praktijken naar binnen en institutionele intolerantie naar buiten. Het historisch pragmatische bondgenootschap tussen de Wahhabitische geestelijkheid en het Saoedische koningshuis vertaalt zich in contemporaine geopolitieke realiteiten als ‘Al-Qaida’ en de ‘Islamitische Staat’.

[22] Het Salafisme (salaf, ‘voorgangers, voorvaderen’, concreet: de eerste drie generaties religieuze autoriteiten in Islam) is een door het 18e eeuwse Wahhabisme geïnspireerde Soenni-Islamitische religieuze hervormingsbeweging die ontstond in het 19e eeuwse Egypte ontwikkelde in verzet tegen de maatschappelijke effecten van het Westerse imperialisme. Hoewel deze hele beweging zich verzet tegen secularisme en democratie naar Westers model, is slechts een kleine minderheid van haar aanhangers (de zgn. ‘Jihadisten’) voorstander van de gewapende ‘heilige oorlog’ ter implementatie van de Salafistische maatschappelijke hervorming. De Hanbali maḏab (‘gedragscode’, concreet: doctrinaire ‘school’), gesticht door Ahmad ibn-Hanbal (780-855), is de kleinste van de vier traditionele jurisprudenties van de Soenni-Islam en als dominante leer beperkt tot het Arabische Schiereiland (waar die leer tot wet is verheven in het publieke domein in Saoedi-Arabië en Qatar). De Hanbali School wordt gekenmerkt door een effectieve verwerping van ijmā‘ (‘specialistische consensus’) en ijtihād (‘mentale inspanning’) en een beperkte inzet van qiyās (‘deductieve analogie’) in Islamitische jurisprudentie. Het maatschappelijk conservatisme en financiële slagkracht van de Golfstaten maken de Hanbali School aantrekkelijk als ideologisch basismodel voor islamistische extremisten.

[23] De ‘pelgrim vaderen’ waren de Engelse (grotendeels radicaal-Calvinistische) religieuze dissidenten die in 1609 eerst uitweken naar de Nederlandse Republiek, maar vervolgens met het schip de ‘Mayflower’ emigreerden naar Noord-Amerika, waar zij de Plymouth Colony stichtten (later territoriaal opgenomen in de Massachusetts Bay Colony). Zij worden beschouwd als de grondleggers van de Amerikaanse natie (hier ‘klassiek’ gedefinieerd als White Anglo-Saxon Protestant) en zij worden vaak gezien als de initiators van de Amerikaanse feestdag Thanksgiving Day, ‘Dankzeggingsdag’ (naar verluidt beïnvloed door hun herinnering aan het Leidse Oktoberfeest).

[24] Het concept van de ‘edele wilde’, nog niet ‘gecorrumpeerd’ door de globaal-imperialistisch expansieve maar ‘tegen-natuurlijke’ Westerse beschaving, was een integraal onderdeel van het 18e eeuwse Verlichtingsdenken. De term wordt ten onterechte toegeschreven aan de antropologisch-optimistisch (op een utopische ‘natuur staat’) georiënteerde Frans filosoof Jean-Jacques Rousseau (1712-78). Rousseau’s werk gaf echter wel een ‘proto-oikofobische’ invulling aan de voorliggende archetypische notie van ‘romantisch primitivisme’ (een archetype dat al is terug te vinden in the ‘Enkidoe’ karakter van het Gilgamesj Epos). Voor een Archeo-Futuristische herinterpretatie van het Verlichtingsmotief van de ‘edele wilde’, verg. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[25] Een verwijzing naar de semi-genocidale pacificatie campagne van de eerste maanden van 1794 die door het Jacobijnse regime werd gevoerd in de nasleep van de Opstand in de Vendée - deze campagne combineerde de strategieën van verschroeide aarde en ethnic cleansing en kostte tot 40.000 burgers het leven.

[26] Tekst ter gelegenheid van de opening van de Beierse Walhalla Gedenkhal (1842).

[27] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 112ff.

[28] Voor een inleiding op het Eurazianistisch gedachtegoed verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i...

[29] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 200ff.

[30] Verwijzingen naar, resp., de Bijbelse zondeval (specifiek Gen. 3:17), en Karl Marx’ theorie van Entfremdung.

[31] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 55.

[32] Latijn: Caesar, in de Europese Traditie de eretitel van de Imperator, de hoogste bevelsautoriteit, afgeleid van de bijnaam van de Romeinse dictator Gajus Julius (100-44 v. Chr.). Eén van de historisch overgeleverde etymologieën herleidt de bijnaam tot een Noord-Afrikaans woord voor ‘olifant’ (Caesar liet opvallend veel munten slaan met de afbeelding een olifant).

[33] Dit ‘begrenzing’ principe kan worden teruggevonden in de Dasein hermeneutiek van de Duitse filosoof Martin Heidegger (1889-1976) en is recentelijk Archeo-Futuristisch uitgewerkt door de Amerikaans-Perzische filosoof Jason Jorjani (geboren 1981) - verg. Wolfheze, Alba Rosa, 228ff.

[34] Een verwijzing naar de metafysische dimensie van het Traditionalistische begrip ‘Wachter op de Drempel’ zoals recent gereactiveerd door de Russische filosoof Aleksandr Doegin - verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-gebroken-pijl-2/

[35] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 209ff.

[36] Een verwijzing naar de moderne dialectische methode (‘these-antithese-synthese’) ontwikkelt door de Duitse filosoof Friedrich Hegel (1770-1831) en ‘geoperationaliseerd’ door de Duits-Joodse politiek filosoof Karl Marx (1818-83).

[37] Een verwijzing naar de Franse vergelijkende taalwetenschapper Georges Dumézil (1898-1986) die pionerend onderzoek deed naar archaïsche Indo-Europese mythen en sociale structuren, bekend om zijn ‘Trias These’ m.b.t. het oorspronkelijke Indo-Europese kastensysteem.

[38] In latere Perzische taalvarianten en in de Sjāhnāmeh (het nationale epos van Iran, getiteld ‘Het Boek der Koningen’, geschreven door dichter Firdawsī aan het einde van de 10e eeuw AD) wordt deze koning aangeduid als Jamšīd (ofwel ‘Schitterende Yama’), een mythische priester-koning met bovennatuurlijke gaven en de charismatische roeping van de hoogste Katechon.

[39] De Indo-Europese knots wordt als - vaak met goud foelie overtrokken - ceremoniële staf overgenomen als machtssymbool van hoogwaardigheidsbekleders binnen alle Tradities van de Oude Nabije Oosten en de Klassieke Wereld. De symbolische betekenis van de knots is (via cultureel-antropologisch herleidbare structurele opposities) gerelateerd aan die van de scepter (politiek gezag), de toverstaf (spiritueel gezag) en de baton (militair gezag).

[40] De Avestaanse aanduiding voor een van de Zoroastrische Yazata’s (‘vererenswaardige’, vergoddelijkte principes - de term is etymologisch verwant aan het Griekse woord ἅγιος ‘heilig’): het gaat hier om het principe van het ‘Geweten’ dat functioneert als een ‘aartsengel’ en is toegerust met de knots van wereldse macht - in latere Perzische taalvarianten wordt hij aangeduid als Sorūš.

[41] De Middel-Perzische naam Ahriman wordt in het oudere Avestisch weergegeven als Angra Mainyu, ‘Kwade Geest’, de kosmische tegenstrever van de opper- en scheppergodheid Ahura Mazda. Zoals in het Christendom God (Licht, Waarheid, Orde) en de duivel (duisternis, leugen, chaos) tegenover elkaar staan, zo staan in het Zoroastrianisme  Ahura Mazda en Angra Mainyu tegenover elkaar.

[42] Dit charisma wordt in de Christelijke Traditie symbolisch uitgebeeld door middel van een aureool, een halo-effect toegeschreven aan engelen en heiligen. De moderne wetenschap beschrijft dit fenomeen in neurologische termen (bijv. in relatie tot liminele verschijnselen als epilepsie, synesthesie en hallucinatie). Voor de historische context van het concept van de khvarenah verg. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 153-92.

[43] Voor Steuckers’ visie van Europa als subcontinentaal deel van de totale Euraziatische ruimte verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i... .

[44] Šihāb ad-Dīn Yahya Sohrawardi (1154-91), bijgenaamd ‘Meester der Verlichting’, baseerde zijn Illuminationisme op de notie van prisca theologia en was zo in staat pre-Islamitische (filosofische concepten en) kennis te integreren in zijn werk. Esoterische symboliek en intellectuele intuïtie zijn essentiële elementen in Sohrawardi’s werk, dat invloed kreeg op het Westerse Traditionalisme door de vertalingen en interpretaties van Henri Corbin (1903-78) en Seyyed Hossein Nasr (geboren 1933).

[45] Een verwijzing naar de verovering van het Chorasmidische Rijk (grosso modo het toenmalige ‘Perzië’) door Dzjengis Khan, beginnend in 1219.

[46] In de Iraanse context kan deze spirituele houding zonder voorbehoud worden omschreven als ‘Arisch’ - het is deze Arische existentiële conditie die door Jason Jorjani wordt onderzocht in zijn werken Prometheus and Atlas en The World State of Emergency.

[47] Joseph Arthur Graaf de Gobineau (1816-82) was een paleo-conservatief Frans denker - vaak genoemd als grondlegger van het laat-19e en vroeg-20e eeuwse ‘wetenschappelijk racisme’ - die tijdens zijn diplomatieke dienst in Perzië een levenslange filosofische, geschiedkundige en mystieke fascinatie voor de Perzische Traditie ontwikkelde.

[48] https://www.koninklijkhuis.nl/documenten/toespraken/2018/...

[49] https://www.geopolitica.ru/en/article/problems-european-s...

[50] Na ‘Brexit’ heeft zelfs in de mainstream media voorzichtige interesse getoond voor de niet-globalistische immigratie politiek van de Europese microstaten. bijv. https://www.theguardian.com/politics/2016/oct/09/liechten...

[51] Modellen die waardevolle elementen bevatten zijn o.a. de etnisch-gebaseerde Community Funds van Singapore en de Bumiputra privileges van Maleisië.

[52] Een schuine verwijzing naar de titel van het boek van Pim Fortuyn, De puinhopen van acht jaar paars (2002).

[53] Een verwijzing naar de titel van het Martin Bosma’ politieke traktaat De schijn-élite van de valse munters (2010), door Bosma zelf vrij toegankelijk gemaakt via https://gratis-boek.nl/martin-bosma-de-schijn-elite-van-d...

[54] https://www.koninklijkhuis.nl/documenten/toespraken/2018/...

[55] Een term die in de Nederlandse publieke sfeer werd geïntroduceerd door de politieke leider van het CDA, Sybrand van Haersma Buma.

Edelweiss De Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte aan de hand van Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profondes de l’Europe

afut-3.jpg

Edelweiss

De Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte aan de hand van Robert Steuckers’ Europa I. Valeurs et racines profondes de l’Europe

(Madrid: BIOS, 2017)

door Alexander Wolfheze

Voorwoord: Slangtong in Zürich

RS-trilogievol1.jpgDe aanstaande Europese verkiezingen, waarmee het globalistisch-eurocratisch regime in Brussels zich nogmaals vier jaar een ‘democratische’ dekmantel wil aanmeten, biedt een goede gelegenheid tot een gedegen heroverweging van het ‘EU project’. De democratische camouflagekleding van het EU keizerrijk is inmiddels echter zodanig afgedragen dat zelfs troonopvolger kandidaat Mark Rutte zich afvraagt of het niet tijd is om het gewoon maar om te kleden in onverhuld totalitaire ‘uniform’ stijl. De titel van zijn op 13 februari 2019 in Zürich uitgesproken - en door analisten als ‘sollicitatiebrief’ nummer zoveel geïnterpreteerde[1] - ‘Churchill Lezing’ spreekt in dit opzicht boekdelen: The EU: from the power of principles towards principles and power.[2] Ofwel: ‘De EU: van de macht van principes naar principes en macht’. ‘Naar machtsprincipe’ zegt hij nog net niet, maar de inhoud windt er geen doekjes om: ‘het gaat in de wereld om macht en macht is geen vies woord’ (lees: de EU heeft machtsmiddelen die onvoldoende worden gebruikt), ‘de EU moet minder naïef zijn en meer realisme tonen’ (lees: het is tijd voor de EU het idealistisch masker laat vallen) en ‘we moeten besluiten over sancties tegen landen voortaan met een gekwalificeerde meerderheid nemen’ (lees: de resterende staatssoevereiniteit van de lidstaten moet nog verder worden verkleind). En inderdaad ontwikkelt de EU zich steeds meer in de richting van een ‘superstaat’: de gestage accumulatie van censuurmaatregelen in de mediale en digitale sfeer met hate speech codes,[3] fake news taskforces[4] en copyright directives[5] neemt inmiddels Orwelliaanse vormen aan. Met de totalitaire finish lijn van het EU project in zicht, is het goed de historische ontwikkeling en ideologische grondslagen ervan nog eens de revue te laten passeren.

Het Verdrag van Maastricht dat de formele grondslag legde voor de huidige Europese Unie werd getekend op 7 februari 1992, zes weken na de formele opheffing van de Sovjet Unie: zo begon de opbouw van het nieuwe cultuurmarxistische Westblok direct na de afbraak van het oude reaalsocialistische Oostblok. Sindsdien heeft de EU zich niet alleen naar buiten toe sterk uitgebreid (met name door de haastige inlijving van de net uit het Oostblok ontsnapte Centraal-Europese natiestaten), maar zij heeft zich ook in rap tempo als proto-totalitair ‘superstaat’ project naar binnen toe ontwikkeld tot een waardige opvolger van de Sovjet Unie. De overeenkomsten zijn in toenemende mate frappant: dezelfde sociale ‘deconstructie’ (Oostblok: hyper-proletarisch collectivisme / Westblok: neo-matriarchale nivellering), dezelfde economische ‘deconstructie’ (Oostblok: ‘dwangcollectivisatie’ / Westblok: ‘rampen kapitalisme’) en dezelfde etnische ‘deconstructie’ (Oostblok: ‘groepsdeportatie’ / Westblok: ‘omvolking’). De tegenstelling tussen het theoretisch discours van het liberaal-normativisme (‘vrijheid’, ‘gelijkheid’, ‘democratie’, ‘rechtsstaat’, ‘mensenrechten’) en de praktische leefrealiteit van maatschappelijke degradatie (sociaal-darwinistische economische tweedeling, sociale implosie, institutionele corruptie, endemische criminaliteit, etnische vervanging) neemt in het huidige Westblok even groteske vormen aan als in het voormalige Oostblok. In zeker opzichten is het Westblok zelfs verder doorgeschoten in de richting van een ‘superstaat’: zo staat de EU vlag in alle lidstaten obligaat naast de nationale vlag - een directe degradatie van nationale waardigheid die zelfs de formeel onafhankelijke Sovjet satellietstaten bespaard bleef.

AFut-1.pngMet deze escalerende discrepantie tussen theorie en praktijk is de heersende klasse van het Westblok - een globalistisch-eurocratisch opererende coalitie tussen het neoliberale grootkapitaal en de cultuurmarxistische intelligentsia - inmiddels verworden tot een regelrecht vijandelijke elite. Haar EU project heeft ontpopt zich tot een voor allen zichtbaar globalistisch anti-Europa project. Voor het overleven van de Europese beschaving en van de Europese inheemse volkeren die deze beschaving dragen is de verwijdering van de vijandelijke elite absolute noodzaak. Daarbij is een fundamentele (cultuurhistorische, politiekfilosofische) kritiek op haar ideologie van essentieel belang. Een belangrijke bijdrage tot deze kritiek is recent geleverd door Belgisch Traditionalistisch publicist Robert Steuckers - een passender ‘verkiezingswijzer’ voor de ‘Europese verkiezingen’ van mei 2019 dan zijn grote trilogie Europa is nauwelijks denkbaar. Dit essay beoogt Steuckers’ analyse van de echte kernwaarden en identitaire wortels van Europa, zoals vervat in het eerste deel van zijn nog niet uit het Frans vertaalde trilogie, onder de aandacht van het Nederlandstalige publiek te brengen. Steuckers’ Europa I biedt meer dan een grondige tegen-analyse van de postmoderne ‘deconstructie’ van Europa’s authentieke waarden en identiteiten: het biedt een heldere formule van een levensvatbaar alternatief: een Archeo-Futuristisch geïnspireerd ‘Europa van de volkeren’ gebaseerd op de complementaire principes van autonome volksgemeenschappen, consistente politieke subsidiariteit en pragmatische confederatieve structuren. Het moet nogmaals gezegd zijn: de patriottisch-identitaire beweging van de Lage Landen is Robert Steuckers grote dank verschuldigd - en een hartelijke felicitatie met een werk dat de gewoonlijk nogal bescheiden intellectuele begrenzingen van onze gewesten verre te boven gaat.

(*) Zoals de voorafgaande ‘Steuckers recensies’[6] is dit essay niet alleen bedoeld als boekbespreking, maar ook als metapolitieke analyse - een bijdrage tot de patriottisch-identitaire tegen-deconstructie van het door de Westerse vijandelijke elite gehanteerde postmoderne deconstructie discours. De kern van dit essay is een samenvatting door Steuckers’ Traditionalistisch geleide exploratie van de Europese identiteit. Die exploratie zet een definitieve punt achter de postmoderne deconstructie van die identiteit en het aldus bewerkstelligde cultuurhistorische tabula rasa stelt de patriottisch-identitaire beweging in staat een revolutionair nieuwe invulling te geven aan het idee ‘Europa’. Een Archeo-Futuristisch Europa ligt daarmee feitelijk binnen intellectueel handbereik.

(**) Dit essay belicht ‘casus Europa’ in drie stappen: het eerste drietal paragraven beoogt diagnostische ‘nulmetingen’, het tweede drietal paragraven geeft therapeutische ‘referentiepunten’ en de zevende paragraaf indiceert een concreet ‘behandelplan’. In eerste en laatste paragraven schetst de recensent het grotere Archeo-Futuristische kader weer waarbinnen Steuckers’ exploratie van de Europese identiteit relevant is voor de patriottisch-identitaire beweging - de eigenlijke ‘recensie’ van Steuckers’ Europa I vindt de lezer in paragraven 2 t/m 6.

(***) Voor een toelichting op de gekozen (ver)taal(vorm) en (voet)noten(last) wordt verwezen naar het voorwoord van de voorafgaande ‘Steuckers recensies’.

1.

Het rode onkruid

(psycho-historische diagnose)

‘Over Your Cities Grass Will Grow’[7]

wells.jpgH.G. Wells’ eeuwig groene meesterwerk The War of the Worlds blijft tot op de dag van vandaag niet alleen een van de grootste werken van het hele literaire science fiction genre: het behoudt ook tot op de dag van vandaag een directe - veelal alleen onderbewust, instinctief erkende - relevantie voor de existentiële conditie van de Westerse beschaving.[8] Wells’ magistrale sfeerimpressie van de Earth under the Martians schetst een wereld waarin de mens alle herkenning- en referentiepunten verliest: de menselijke beschaving wordt weggevaagd door superieure buitenaardse technologie, de mensheid zelf wordt gereduceerd tot slachtvee voor een buitenaardse bezettingsmacht en zelfs de aardse natuur wordt verdrongen door buitenaardse vegetatie. Een griezelig ‘rood onkruid’ - in verwijzing naar de rode kleur van de oorlogsplaneet Mars - overwoekert de ruïnes van de menselijke beschaving en verstikt de restanten van de aardse vegetatie.[9] Literaire analyses van The War of the Worlds erkennen dat Wells’ meesterwerk op aannemelijk wijze kan worden geïnterpreteerd als een serie retrospectieve en contextuele psycho-historische ‘bespiegelingen’. Zo projecteert Wells de in zijn tijd recent afgeronde en sociaaldarwinistisch geïnterpreteerde genocide van ‘primitieve volkeren’ (zoals de inheemse bevolking van Tasmanië)[10] door het ‘blanke meesterras’ op een hypothetische uitroeiing van de mensheid door superieur buitenaards ras. Ook projecteert hij de mensonterende horreur van de in zijn tijd opkomende bio-industrie op een hypothetische ‘slachtvee status’ van de mensheid na een buitenaardse invasie. Waar de meeste literaire analyses zich echter niet mee bezig houden is de voorspellende waarde van Wells’ werk, een waarde die het ontleent aan de voorwaartse projectie van meerdere - en gelijktijdige - technologische en sociologische ontwikkelingstrajecten. Wells’ geniale literaire verpakking van deze projecties geeft zijn ‘wetenschappelijke fictie’ een kwaliteit die in eerdere eeuwen als ‘profetisch’ zou hebben gegolden.

De existentiële breuklijnen die de Moderniteit heeft veroorzaakt in de Westerse beschaving kunnen worden geanalyseerd - en deels ook vooruit geprojecteerd - met verschillende moderne wetenschappelijk modellen: economisch als Entfremdung (Karl Marx), sociologisch als anomie (Emile Durkheim), psychologisch als cognitive dissonance (Leon Festinger) en filosofisch als Seinsvergessenheit (Martin Heidegger). De metapolitieke relevantie van deze analyses voor de Westerse patriottisch-identitaire bewegung ligt niet zozeer in hun - al dan niet ideologisch negatieve - ‘deconstructieve’ capaciteit, als wel in hun simpele diagnostische waarde. Hierin ligt een belangrijke overeenkomst tussen deze moderne wetenschappelijke modellen en moderne artistieke ‘modellen’ zoals Wells’ meesterwerk The War of the Worlds: door ‘maatschappelijke signalen’ te interpreteren dienen ze als metapolitieke ‘verkeersborden’ - en als waarschuwingen. Inmiddels is de accumulatieve impact van de Moderniteit op de Westerse samenlevingen echter zó groot geworden, dat de existentiële conditie van de Westerse volkeren niet langer in termen van authentieke beschavingscontinuïteiten en historische standaardmodellen kan worden beschreven. Wanneer afwijking, aberratie en ontsporing een existentiële conditie volledig bepalen, dan is er immers niet langer sprake van een historische herkenbare ‘standaard’. Wanneer wetenschappelijke ‘waarschuwingsborden’ worden genegeerd, dan komen artistiek ‘voorspelde’ dystopische eindbestemmingen in zicht. Niet voor niets wordt deze fase van de (ex-)Westerse beschavingsgeschiedenis getypeerd als ‘post-modern’: de (ex-)Westerse samenlevingen van nu hebben authentieke beschavingscontinuïteit grotendeels achter zich gelaten en bewegen zich versneld in de richting van existentiële condities die overeenkomsten vertonen die van Wells’ Earth under the Martians.

davossoldat.jpg

De nieuwe ‘globalistische’ heersersklasse van het Westen staat nu in effectief boven en los van de Westerse volkeren, zij is alleen nog ‘verbonden’ met deze volkeren in de uitwerking van haar macht. De vijandelijke elite acht zichzelf nu niet alleen ethisch en esthetisch, maar ook en vooral evolutionair verheven boven de ‘massa’ die zij is ‘ontgroeit’.[11] De consistent negatieve effecten van haar machtsuitoefening - hoofdrichtingen: neo-liberale uitbuiting, industriële ecocide, bio-industriële dierkwellerij, cultuur-marxistische deconstructie, sociale implosie, etnische vervangingsstrategieën - maken haar herkenbaar als een letterlijk vijandelijke elite. Zij kent geen sympathieën – niet voor haar autochtone vijanden, niet voor haar allochtonen dienaren en niet voor haar aardse thuis.  The globalists are at war with humanity as a whole. They seek to eliminate or enslave at will. They care about themselves and themselves alone. They are committed to concentrating all wealth in their hideous hands. In their evil eyes, our only purpose is to serve them and enrich them. Hence, there is no room for racism, prejudice, and discrimination in this struggle. It is not a race war but a war for the human race, all included, a socio-political and economic war of planetary proportions (Jean-François Paradis).[12]

De globalistische en dus anti-Europese geopolitieke strategie van de vijandelijke elite (gericht op industriële delokalisatie, sociale atomisering en culturele ontworteling, verg. Steuckers 223ff.) mag als zodanig - als sociaaleconomische en psychosociale oorlogsvoering - worden erkend door een handjevol patriottisch-identitaire denkers, maar zij wordt door de Westerse volksmassa alleen begrepen in haar uitwerkingen: economische marginalisatie (arbeidsmarktverdringing, kunstmatige werkeloosheid, interetnische tribuutplicht), sociale malaise (matriarchale anti-rechtstaat, gezinsontwrichting, digitale pornificatie) en culturele decadentie (onderwijs ‘idiocratie’, academische ‘commercialisering, ‘politiekcorrecte’ mediaconsensus). Deze economische, sociale en culturele ‘deconstructie’ programma’s worden door de vijandelijke elite kracht bijgezet en onomkeerbaar gemaakt door een zorgvuldig gedoseerd, maar inmiddels kritieke proporties aannemend proces van massa-immigratie. Het proces van etnische vervanging heeft tot doel de Westerse volkeren als etnisch, historisch en cultureel herkenbare eenheden te elimineren door ze als geatomiseerde déracinés ‘op te lossen’ in la boue,[13] de ‘modder’ van identiteitsloze, karakterloze en willoze massamens. Dit proces van etno-culturele, sociaal-economische en psycho-sociale totaal-nivellering beoogt - prioritair richting Europa - de ultieme Endlösung van het kernprobleem van de Nieuwe Wereld Orde, dat wil zeggen van het automatisch anti-globalistisch voortbestaan van authentieke identiteiten op collectief niveau. Concreet wordt deze Endlösung gerealiseerd in totalitair geïmplementeerde etnocidale ‘multiculturaliteit’ en anti-identitaire ‘mobocratie’.

De motivaties en doelstellingen van de vijandelijke elite onttrekken zich feitelijk aan het voorstellingsvermogen van de Westerse volksmassa - ze gaan in zekere opzichten het gewone menselijk verstand ‘te boven’. Hun ‘niet-aardse’ en ‘diabolische’ kwaliteit wordt echter in toenemende mate waarneembaar in hun concrete uitwerkingen.[14] Elders werd de ideologie van de vijandelijke elite gedefinieerd als ‘Cultuur Nihilisme’: een geïmproviseerde ideeëncocktail die zich kenmerkt door militant secularisme, sociaal-darwinistisch hyper-individualisme, collectief geïnternaliseerd narcisme en doctrinair cultuur- relativisme die uitmondt in de vernietiging van alle authentieke Westerse beschavingsvormen.[15] Het feit dat de volksmassa niet in staat het Cultuur Nihilisme als ideologie en programma te begrijpen heeft veel te maken met de opzettelijke ‘ongrijpbaarheid’ ervan: de expliciete motivaties en doelstellingen van de vijandelijke elite zijn intentioneel on-logisch en anti-rationeel. Het enige wat voor de vijandelijke elite telt is haar macht - haar zogenaamde ‘ideeën’ zijn slechts manoeuvres om de macht te krijgen, te behouden en te vergroten: ze dienen te worden begrepen in het kader van cognitieve oorlogsvoering.

Een goed voorbeeld van deze cognitieve oorlogsvoering is het huidige ‘klimaatdebat’: de door de vijandelijke elite uitgestippelde ‘partijkartel lijn’ beroept zich op Gutmensch eco-bewustzijn, maar het op basis van deze lijn via nieuwe ‘klimaatbelastingen’ aan de volksmassa opgelegde ‘straftarief’ wordt exclusief aangewend voor het ‘investeren’ in het commerciële ‘klimaat bedrijf’ – en het subsidiëren van politiek-correcte ‘klimaat clubs’. Het onvermijdbare verzet van de volksmassa wordt vervolgens cognitief ‘weggesluisd’ naar een subrationeel ‘klimaatontkenning’ discours dat wordt toegeschreven aan – en zelfs opportunistisch wordt opgeëist door – de ‘populisten’, activistisch (Frankrijk’s ‘gele hesjes’) dan wel parlementair (Baudet’s ‘0,00007 graden’). De daarbij succesvol bewerkstelligde opgelegde cognitieve dissonantie inzake ‘klimaat’ gaat zover dat men in de volksmassa het verdwijnen van winterijs en het toeslaan van februarilentes instinctief wegredeneert. De balanceerakte van de vijandelijke elite is feilloos: de ‘populistische oppositie’ is blij met een paar extra zeteltjes maar verspeelt haar échte moreel aanzien, de volksmassa is blij nog een paar jaartjes ‘dansen op de vulkaan’ met vakantievliegen en autorijden en de vijandelijke elite is blij dat haar ‘economische groei’ ongestoord oploopt – en met de extra ‘klimaatbelastingen’ die kunnen worden aangewend voor ‘commerciële aanbestedingen’ en, natuurlijk, ‘klimaat vluchtelingen’. Ondertussen loopt de ecocidale klok van antropogene aardopwarming en meteorologische catastrofes gewoon door - naar de final countdown.

wwow.jpgDe Westerse volksmassa erkent per saldo wel instinctief de globalistische grootheidswaanzin van de vijandelijke elite - deze instinctieve erkenning wordt door de elitaire intelligentsia veelal neerbuigend afgedaan als ‘onderbuikgevoel’ en de politieke vertaling ervan wordt al even neerbuigend betiteld als ‘populisme’. Deze ultiem demofobe arrogantie mag lang werken, maar er zal uiteindelijk wel een hoge prijs op staan: de Westerse volkeren ervaren het globalistische regime van de vijandelijke elite nu al in toenemende mate als een regelrechte ‘bezettingsmacht’. Men begint de alles verstikkende macht van de vijandelijke elite te zien voor wat zij is: een wezensvreemd ‘rood onkruid’ dat de Westerse beschaving en het Westerse thuisland versmoort.

I had not realised what had been happening to the world, had not anticipated this startling vision of unfamiliar things. I had expected to see... ruins - I found about me the landscape, weird and lurid, of another planet. For that moment I touched an emotion beyond the common range of men, yet one that the poor brutes we dominate know only too well. I felt as a rabbit might feel returning to his burrow and suddenly confronted by the work of a dozen busy navvies digging the foundations of a house. I felt the first inkling of a thing that presently grew quite clear in my mind, that oppressed me for many days, a sense of dethronement, a persuasion that I was no longer a master, but an animal among the animals, under [alien rule]. With us it would be as with them, to lurk and watch, to run and hide; the fear and empire of man had passed away. - Herbert George Wells, The War of the Worlds

2.

De Europese kata-morfose

(politiek-filosofische diagnose)

Impia tortorum long[o]s hic turba furores sanguinis innocui, non satiata, aluit.

Sospite nunc patria, fracto nunc funeris antro, mors ubi dira fuit,

vita salusque patent.

[Hier voedde een goddeloze en onverzadigbare meute beulsknechten

hun lange waanwoedes met het bloed der onschuldigen.

Pas nu het vaderland veilig is, nu deze moordkelder opengebroken is,

zijn leven en gezondheid weer mogelijk.][16]

Na een halve eeuw systematische sloop van staatsstructuren en volksidentiteiten is het Europese politieke, economische, sociale en culturele landschap nagenoeg onherkenbaar veranderd. Decennialange neoliberale woeker en cultuurmarxistische wildgroei hebben als Europa als een ‘rood onkruid’ in hun greep en vroeger onvoorstelbare ‘maatschappelijke vormen’ zijn ontstaan. Hypermobiel ‘flitskapitaal’ levert kortstondige economische bubbels op waarin zich architecturale, artistieke en modieuze monstruositeiten nestelen, met name in central business districts, leisure time resorts en academic campus environments. Etnische ‘diversiteit’ resulteert in sociaaleconomische netwerken die als ‘invasieve exoten’ de Westerse publieke sfeer overwoekeren: diaspora economieën, drugsmaffia’s, polycriminele subculturen. Deze netwerken worden aangevuld door on-Westerse ‘levensovertuigelijke’ instituties: de door Midden-Oosters oliekapitaal aangestuurde awqāf,[17] de uit belastingtribuut bekostigde ‘asielindustrie’ en de door globalistisch kapitaal aangestuurde systeemmedia. Wat deze door de vijandelijke elite effectief gedoogde en gefaciliteerde netwerken en instituties met elkaar verbindt is hun gemeenschappelijke functionaliteit: hun rol als vervangingsmechanismen ter bewerkstelligen van de Nieuwe Wereld Orde. Hierbij valt een cruciale voortrekkersrol toe aan die schwebende Intelligenz: de cultuur-marxistische intelligentsia die zich opwerpt als globalistische avant-garde. Deze intelligentsia is belast met de bovenruimtelijke en im-materiële deconstructie die voorafgaat aan de ruimtelijke en materiële deconstructie van de Westerse beschaving. Deze ‘spirituele’ en ‘intellectuele’ voorsprekers van het globalistische bezettingsregime ...se nichent dans [l]es trois milieux-clefs - média, économie, enseignement - et participent à la élimination graduelle mais certaines des assises idéologiques, des fondements spirituels et éthiques de notre civilisation. Les uns oblitèrent les résidus désormais épars de ces fondements en diffusant une culture de variétés sans profondeur aucune, les autres en décentrant l’économie et en l’éclatant littéralement par les pratiques de la spéculation et de la délocalisation, les troisièmes, en refusant l’idéal pédagogique de la transmission, laquelle est désormais interprétée comme une pratique anachronique et autoritaire, ce qu’elle n’est certainement pas au sens péjoratif que ces termes ont acquis dans le sillage de Mai 68. [...hebben zich genesteld in [de] drie sleutelposities [van de globalistische macht] - de media, de economie [en] het onderwijs - en zij werken van daar uit aan de langzame maar zekere eliminatie van de ideologische, spirituele en ethische fundamenten van onze beschaving. Sommigen van hen werken aan het wegwissen van de toch al uiteengevallen fundament restanten door een oppervlakkige ‘culturele diversiteit’ te verspreiden. Anderen [werken aan] de ‘decentralisatie’ van de economie door haar letterlijk op te blazen door middel van speculatie en dislokalisatie. Weer anderen [werken aan] de sabotage van het pedagogische ideaal van [culturele] transmissie door [dat ideaal] af te doen als een ‘verouderde’ en ‘autoritaire’ praktijk door [gebruik te maken van] de negatieve betekenis waarmee deze termen zijn belast in de nasleep van mei ’68.] (p. 262-3)

elites.jpg

De globalistische intelligentsia coördineert middels geraffineerde alien audience propaganda strategieën de cognitieve oorlogsvoering van de vijandelijke elite tegen de Westerse volkeren: zij bewerkstelligt de liberaal-normativistische habitus van exclusief ‘economisch denken’ dat de fysieke deconstructie van Westerse beschavingsvormen rechtvaardigt. ...[U]ne économie ne peut pas, sans danger, refuser par principe de tenir compte des autres domaines de l’activité humaine. L’héritage culturel, l’organisation de la médecine et de l’enseignement doivent toujours recevoir une priorité par rapport aux facteurs purement économiques, parce qu’ils procurent ordre et stabilité au sein d’une société donnée ou d’une aire civilisationnelle, garantissant du même coup l’avenir des peuples qui vivent dans cet espace de civilisation. Sans une telle stabilité, les peuples périssent littéralement d’un excès de libéralisme, ou d’économicisme ou de ‘commercialité’... [Een economi[sch model] kan niet ongestraft weigeren rekening te houden met de andere domeinen van menselijke activiteit. De culturele nalatenschap, het medische zorgsysteem en de onderwijstechnische organisatie moeten altijd prioriteit krijgen boven puur economische factoren want zij verschaffen orde en stabiliteit aan een gegeven gemeenschap of beschavingssfeer: zij garanderen namelijk de toekomst van de volkeren die leven binnen die beschavingssfeer. Zonder die stabiliteit sterven d[ie] volkeren letterlijk aan een overdosis van ‘liberalisme’, ‘economisme’ en ‘commercialisme’...] (p. 216-7)

In de Europese context wordt de dubbel neoliberale en cultuurmarxistische deconstructie van de Westerse beschaving en volkeren geïmplementeerd door het in Brussel gebaseerde ‘EU project’. Dit project wordt gekenmerkt door een radicale omkering van alle traditionele noties van pan-Europese samenwerking: in metahistorische zin staat het postmoderne ‘EU project’ in structurele tegenstelling tot de klassieke Europese rijksgedachte. L’Europe actuelle, qui a pris la forme de l’eurocratie bruxelloise, n’est évidemment pas un empire, mais, au contraire, un super-état en devenir. La notion d’‘état’ n’a rien  à voir avec la notion d’‘empire’, car un ‘état’ est ‘statique’ et ne se meut pas, tandis que, par définition, un empire englobe en son sein toutes les formes organiques de l’aire civilisationnelle qu’il organise, les transforme et les adapte sur les plans spirituel et politique, ce qui implique qu’il est en permanence en effervescence et en mouvement. L’eurocratie bruxelloise conduira, si elle persiste dans ses errements, à une rigidification totale. L’actuelle eurocratie bruxelloise n’a pas de mémoire, refuse d’en avoir une, a perdu toute assise historique, se pose comme sans racines. L’idéologie de cette construction de type ‘machine’ relève du pur bricolage idéologique, d’un bricolage qui refuse de tirer des leçons des expériences du passé. Cela implique une négation de la dimension historique des systèmes économiques réellement existants, qui ont effectivement émergé et se sont développés sur le sol européen. [Het huidige ‘Europa’, zoals het vorm wordt gegeven door de Brusselse ‘eurocratie’, is duidelijk geen rijk - het is het omgekeerde: een superstaat-in-wording. De notie van een ‘staat’ staat volledig los van de notie van een ‘rijk’, want een ‘staat’ is [letterlijk] ‘statisch’ en [in zijn essentie] onbewegelijk, terwijl een rijk nu juist alle binnen de erdoor beheerste beschavingssfeer organische vormen incorporeert, omvormt en aanpast aan zijn spirituele en politieke grondslagen: [een rijk] is daardoor nu juist permanent in een staat van gisting en beweging. Als de Brusselse eurocratie voortgaat op de door haar ingeslagen [tegengestelde en] doodlopende weg, dan zal zij uitlopen op een totale ‘verstening’. De Brusselse eurocratie van vandaag ontbeert - en weigert - [elk soort historisch] geheugen, heeft elk [soort] historisch fundament verloren en zet zich af tegen [elk soort historische] worteling. [Haar radicaal] constructivistische en mechanische zelfbegrip berust op een ideologische improvisatie die weigert om uit de lessen en ervaringen van de [Europese] geschiedenis te leren. Dit behelst een ontkenning van de historische dimensie van de [specifieke en volkseigen - althans tot voor kort -] echt bestaande economische systemen die [organisch] zijn voortgekomen en zich hebben ontwikkeld uit de Europese bodem.] (p. 215-6)

In politiek-filosofisch perspectief vertegenwoordigt het essentieel anti-Europese ‘EU project’ niets meer en minder dan een globalistische Machtergreifung. Neo-Jacobijnse radicalen hebben de macht overgenomen en historische precedenten met betrekking tot Jacobijnse machtsexperimenten[18] - met name de Franse en Russische revolutionaire terreur - geven aanleiding tot zorg. Kennis van de Europese historische context van het ‘EU project’ is echter onvoldoende voor een echt begrip van de ogenschijnlijk tegenstrijdige - want zelfdestructieve - anti-Europese doelstellingen van dat project. Zulk begrip vergt inzicht in de grotere doelstellingen van het globalisme - dat inzicht wordt nu in hapklare brokken aangeleverd in Steuckers’ Europa.

3.

Het globalistische anti-Europa

(geo-politieke diagnose)

Soms is de misdaad die men wil begaan zo groot,

dat het niet volstaat haar te begaan namens een volk:

dan moet men haar begaan namens de mensheid.

- Nicolás Gómez Dávila

Steuckers’ panoramische overzicht van de hedendaagse mondiale geopolitiek herleidt de oorsprong van het anti-Europese ‘EU project’ tot het einde van de Tweede Wereld Oorlog. Dit conflict bracht een einde aan de grootmacht status en imperiale hegemonie van de Europese natie-staten: de militaire nederlagen van Frankrijk in 1940, Italië in 1943 en Duitsland in 1945 werden gevolgd door de liquidatie van alle Europese koloniale rijken (Brits Indië in 1947, Nederlands Indië in 1949, Belgisch Congo in 1960, Frans Algerije in 1962 en Portugees Afrika in 1975). De wereldheerschappij werd in kort tijdbestek overgenomen door twee supermachten die beide op een universalistische ideologie en een mondiale geopolitiek inzetten: de Verenigde Staten als voorvechter van het Liberalisme en de Sovjet Unie als voorvechter van het Socialisme. Het fysieke (geografische, demografische, industriële) restbestand ‘Europa’ werd met militaire verdragen (NAVO, Warschau Pact) en economische samenwerkingsverbanden (EEG, Comecon) vervolgens tussen de overwinnaars verdeeld. Het is belangrijk de brute realiteiten van militaire nederlaag, koloniale liquidatie en politieke ontvoogding voor ogen te houden. La Seconde Guerre mondiale avait pour objectif principal, selon Roosevelt et Churchill, d’empêcher l’unification européenne sous la férule des puissances de l'Axe, afin d’éviter l’émergence d’une économie ‘impénétrée’ et ‘impénétrable’, capable de s’affirmer sur la scène mondiale. La Seconde Guerre mondiale n’avait donc pas pour but de ‘libérer’ l’Europe mais de précipiter définitivement l’économie de notre continent dans un état de dépendance et de l’y maintenir. Je n’énonce donc pas un jugement ‘moral’ sur les responsabilités de la guerre, mais je juge son déclenchement au départ de critères matériels et économiques objectifs. Nos médias omettent de citer encore quelques buts de guerre, pourtant clairement affirmés à l’époque, ce qui ne doit surtout pas nous induire à penser qu’ils étaient insignifiants. [Volgens Roosevelt en Churchill was het hoofddoel van de Tweede Wereld Oorlog te verhinderen dat Europa zich verenigde onder leiding van de As mogendheden, om zo te voorkomen dat er een [Europese] economie zou ontstaan die zich op het wereldtoneel als ‘ondoordringbaar’ en ‘onverslaanbaar’ zou kunnen handhaven. [Hun] Tweede Wereld Oorlog had dus niet ten doel om Europa te ‘bevrijden’, maar om de economie van ons continent te doel vervallen tot een staat van afhankelijkheid - en daarin te houden. Daarmee doe ik dus geen uitspraak over de ‘morele’ verantwoordelijkheid voor die oorlog - ik beoordeel [slechts] zijn uitbreken vanuit objectieve materiële en economische doelen. Het feit dat onze media [ook] de vermelding van een aantal andere oorlogsdoelen vermijden die toentertijd duidelijk werden verkondigd moet ons er niet toe brengen te denken dat die [doelen] onbelangrijk waren.] (p.220)

Roosevelt_and_Churchill.jpg

Na veertig jaar Koude Oorlog beginnen zich midden jaren ’80 de eerste tekenen stressfracturen af te tekenen in de globaal opererende machtsmachines van de twee supermachten. De rampen met de Challenger en Chernobyl (28 januari en 26 april 1986) laten duidelijk zien dat de symptomen van imperial overstretch niet langer te verbergen zijn. Escalerende economische chaos en toenemend politieke gezagsverlies dwingen beide supermachten tot ingrijpende binnenlandse maatregelen: Reaganomics en Perestrojka markeren de geopolitieke vloedlijn van de supermachten. Na de implosie van de Sovjet Unie is de Verenigde Staten de officiële winnaar van de Koude Oorlog maar de Pyrrus-kwaliteit van de formele overwinning blijkt uit het feit dat Amerika onvoorwaardelijk berust in de sensationele opkomst van de Chinese economische supermacht en zich effectief terugtrekt uit de eerder felomstreden Derde Wereld. Na de Amerikaanse nederlaag in Somalië (Black Hawk Down, 1993) vervalt Afrika in failed states en neo-tribale chaos. Na de Amerikaanse evacuatie uit Panama (Canal Zone Handover, 1999) wordt Latijns Amerika overgelaten aan Bolivarianismo en Marea Rosa.[19] De imperiale rat race tussen de soevereine natiestaten die begon met de Zevenjarige ‘Wereld Oorlog Nul’ (1756-63) mag dan zijn geëindigd met Amerika als last man standing, maar het opleggen van een authentiek-imperiale Pax Americana ligt ver buiten het bereik van Amerika’s geopolitieke intenties, ambities en capaciteiten. De met Wilsoniaanse retoriek ingeklede interventies van Bush Senior en Bush Junior in Irak in 1991 en 2003 waren geen exercities in principiële global governance, maar in pragmatische resource control. Na de zelfopheffing van de Sovjet Unie als supermacht concurrent en de afkondiging van de ‘nieuwe wereld orde’ (Bush Senior, 1991) besloot de Amerikaanse heersende klasse dat het ‘einde van de geschiedenis’ (Francis Fukuyama, 1992) gekomen is: zij schakelde over van Amerikanisme naar globalisme. Er ontstond zo een ‘wereld elite’, toegankelijk voor iedereen met heel veel geld en heel weinig moraliteit. Deze elite acht zich ontheven aan alle geopolitieke regels en wetmatigheden: staatsrechterlijke soevereiniteit, culturele eigenheid en etnische identiteit zijn in die optiek definitief achterhaalde fenomenen, obstakels op de door haar ingeslagen snelweg naar een Brave New World. Als geheel definieert zich deze nieuwe ‘globalistische’ elite los van alle etnische religieuze en culturele wortels: vanuit deze zelfgewilde ontworteling keert zij zich meteen tegen de rest van de nog wel gewortelde mensheid - tegen staten die nog soevereiniteit hebben, tegen culturen die nog essentie hebben en tegen volken die nog identiteit hebben. De globalistische vijandelijke elite is geboren.

maakbare-wereld.jpg

Onder de dubbele banieren van neoliberalisme en cultuurmarxisme beschouwt de vijandelijke elite beschouwt het ‘achtergebleven’ menselijke ‘residu’ als weinig meer dan een oneindig ‘maakbare’ massa ‘mensenmateriaal’ dat kan worden gebruikt voor het aanvullen van banksaldi, het invullen van seksuele perversiteiten en het opvullen van existentiële leemtes. [La superclasse... domine à l’ère idéologique du néoliberalisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, de cheiks du pétrole ou des décideurs politiques voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, un bon ‘parachute doré’. ...[N]umériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cor et à cri l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet ‘globalitaire’ ne peut donc pas recevoir le label de ‘démocratique’. [De ‘superklasse’... domineert het tijdperk van de neoliberale ideologie. Het is niet gemakkelijk haar te definiëren: zij bestaat het duidelijkst uit de managers van de gro[ots]te multinationals, de directeuren van de gro[ots]te banken, de oliesjeiken [en bepaalde] politieke leiders, maar ook uit enkele filmsterren, intellectuelen en ‘spirituele leiders’ - en daarnaast uit een schimmiger personeelsbestand van [maffiabazen en] drugsbaronnen die de bankensector voeden met zwart geld. Deze ‘superklasse’ is verre van stabiel: men kan er enkele jaren of decennia toe behoren voordat men er weer uit valt - meestal met een ‘gouden parachute’. ...[N]umeriek is zij zeer klein, maar zij is machtiger dan alle voorafgaande aristocratieën en partitocratieën uit de menselijke geschiedenis. Zij is volledig afgesneden van de [volks]massa’s, waarvan zij het lot bepaalt. Ondanks het [publieke] discours dat continu spreekt over het aanbreken van weergaloze vrijheid en gelijkheid is het politieke [en] economische gewicht van de [volks]massa’s nog nooit [eerder in de geschiedenis] zo klein geweest. Het globalistische project [dat wordt nagestreefd door de ‘superklasse’] kan daarom in geen enkel opzicht ‘democratisch’ worden genoemd.] (p. 291)

De globalistische vijandelijke elite instrumentaliseert de militaire macht en politieke invloed van Amerika: zij wendt Amerikaanse macht en invloed aan voor globalistische doelen en wensen. Zij misbruikt het Amerikaans prestige, het Amerikaans vermogen en het Amerikaanse volk - dit is de diepste reden voor de anti-globalistische en nationalistische reactie die Donald Trump in het Witte Huis brachten. De vijandelijke elite opereert echter boven en achter Amerikaanse instituten als het presidentschap: in Amerika onttrekt de echte macht zich grotendeels aan institutionele controle en democratische correctie. De Washington swamp, de lying press en de deep state bepalen het beleid - het is voor de strijd tegen deze monsters dat het Amerikaanse volk Donald Trump tot president koos. De monsterlijke macht van de vijandelijke elite is echter zo groot dat ook twee jaar na Trump’s verkiezingsoverwinning de publieke sfeer nog steeds wordt gedomineerd door zijn vijanden. De onfatsoenlijke woede en openlijke sabotage waarmee de vijandelijke elite reageert op Trump is begrijpelijk: de globalistische vijandelijke elite valt en staat met haar grip op haar Amerikaanse instrumentarium. Alleen met controle over de Amerikaanse geldschepping, de Amerikaanse krijgsmacht en de Amerikaanse diplomatie is zij in staat de internationale geopolitieke chaos te handhaven waarin haar financiële belangen en ideologische waandenkbeelden gedijen.

Controle over Amerika is voor de globalistische vijandelijke elite vooral van belang voor het blijvend onderdrukken van haar potentieel machtigste vijand: Europa. Europa is een potentieel dodelijk gevaar voor het nihilistische en ontwortelde globalisme omdat het een ongeëvenaarde technologisch-industriële en sociaal-economische capaciteit combineert met authentieke cultuurhistorische en etnische worteling. Met het wegvallen van de Sovjet Unie eindigde de tweehoofdige ‘bewindvoering’ die aan het einde van de Tweede Wereld Oorlog werd opgelegd aan Europa. De geopolitieke opgave om Europa ‘klein te houden’ valt vervolgens toe aan Amerika alleen: de permanente verdragsmatige verzwakking van het verenigde Duitsland (vooral via monetaire convergentie met Frankrijk) en de Amerikaanse militaire expansie naar het oosten (vooral via uitbreiding van de NAVO) zijn basale ingrediënten van deze globalistische strategie. Toch blijkt deze strategie niet waterdicht: militaire aanwezigheid in Europa vergt een aanzienlijke en constante inspanning van een economisch en politiek mondiaal overbelast Amerika en zelfs de via de Europese eenheidsmunt (2002) afgedwongen tribuutplicht blijkt onvoldoende in staat de Duitse sociaaleconomische motor af te remmen. De EU expansie naar het voormalige Oostblok (2004) laat bovendien het gevaar herleven van een door Duitsland geleid semi-autarkisch geopolitiek blok - het tegenwerken van een dergelijk Mitteleuropa project was de hoofdreden van de Balkan ‘dwarsboom’ politiek waarmee de Triple Entente in 1914 de Eerste Wereld Oorlog provoceerde. Dit grotere geopolitieke perspectief geeft een heel andere duiding aan de in Amerika bedachte ‘Financiële Crisis’ van 2008, die leidde tot de economisch desastreuze en politiek destabiliserende ‘Europese Schuldencrisis’ van 2009, en aan de door Amerika geïnstigeerde ‘Arabische Lente’ van 2011, die leidde tot de Europese ‘Migratie Crisis’ van 2015.

NMst.jpgDeze duiding wordt het best verwoordt door Steuckers zelf: La globalisation, c’est... le maintien de l’Europe, et de l’Europe seule, en état de faiblesse structurelle permanente. Et cette faiblesse structurelle est due, à la base, à un déficit éthique entretenu, à un déficit politique et culturel. Il n’y a pas d’éthique collective, de politique viable ou de culture féconde sans ce que Machiavel et les anciens Romains, auxquels le Florentin se référait, appelaient des ‘vertus politiques’, le terme ‘vertu’ n’ayant pas le sens stupidement moraliste qu’il a acquis, mais celui, latin, de ‘force agissante’, de ‘force intérieure agissante’... [De globalisatie betekent dit: ...het gijzelen van Europa - en alleen van Europa - in een staat van permanente [en] structurele zwakte. En die zwakte is in essentie te wijten aan een doorlopend ‘ethisch tekort’ [dat zich vertaalt in] een politiek en cultureel tekortschieten. Een collectieve ethiek, een levensvatbare politiek [en] een vruchtbare cultuur zijn onmogelijk zonder wat Machiavelli, en de oude Romeinen waarop de Florentijn zi[jn denken] baseerde, de ‘politieke deugden’ noemden - waarbij de term ‘deugd’ niet de kortzichtige moralistische lading heeft die hij nu heeft, maar de [oorspronkelijk] Latijnse [betekenis] van ‘acterende kracht’ [en] ‘innerlijk sturende kracht’.] (p. 279-80) Terecht wijst Steuckers op de door globalistische cognitieve oorlogsvoering bewerkstelligde ‘ethisch tekort’ van Europa: het is dit tekort aan politieke deugd, doelbewustheid en daadkracht dat Europa verlamt. Dit tekort maakt psycho-historische catharsis, geopolitieke assertiviteit en decisionistische zelfverdediging onmogelijk: het maakt Europa machteloos tegen de acute existentiële bedreigingen van opzettelijk gestuurde sociale implosie, massa-immigratie en jihadistische terreur. Dit globalistisch ‘anti-European’ Europa verwezenlijkt zich door de verinnerlijking van het cognitieve-dissonante globalistische mainstream media discours van zelfdestructief geïnterpreteerde ‘mensenrechten’, ‘multiculturaliteit’ en ‘diversiteit’. L’arme principale qui est dirigée contre l’Europe est donc un ‘écran moralisateur’, à sens unique, légal et moral, composé d’images positives, de valeurs dites occidentales et d’innocences prétendues menacées, pour justifier des campagnes de violence politique illimitée. [Het voornaamste wapen dat gericht is tegen Europa is een uniek ‘moralistisch [televisie- en beeld]scherm’ dat [specifieke] juridische en morele ‘waarden’ [afdwingt via] het positieve ‘frame’ van zogenaamde ‘westerse waarden’ en gepretendeerde ‘bedreigde onschuld’ voor het goedpraten van een [systematische] campagne van eindeloze politieke terreur.] (p.281)

In Europa wordt dit globalistische discours exemplarisch geïnternaliseerd en prioritair vertegenwoordigd door de soixante-huitard generatie die zich na haar ‘lange mars door de instituties’ het monopolie op de politieke macht heeft toegeëigend. Pendant les années de leur traversée du désert, ...les [utopistes]de [la] génération soixante-huitard] feront... un ‘compromis historique’ qui repose, ...premièrement, sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, deuxièmement, sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartienne de la ‘culpabilité’ des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire, et troisièmement, sur un pari pour toutes les démarches ‘mondialisatrices’, même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institution comme la Commission Européenne, championne de la ‘néolibéralisation’ de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection. [Gedurende hun jaren in de woestijn... maakten de [utopisten] van de [‘achtenzestig’] generatie... een ‘historisch compromis’ dat berust... op [drie complementaire strategieën:] (1) een verraad van hun linkse [kern]gedachtegoed [van] bevrijding en emancipatie ten gunste van het neoliberalisme, (2) een [politieke] toepassing van het Freudiaans-Sartriaanse idee van de ‘schuld’ van de Europese volkeren, [die zo] verantwoordelijk [worden gehouden] voor alle misdaden van de geschiedenis en (3) een inzet op ‘globaliserende’ processen - zelfs [als die processen] worden gedreven door [on]democratische [en] illegitieme kapitalistische machten of door institutie[s] als de Europese Commissie, die [zich heeft opgeworpen] als kampioen van de ‘neoliberalisatie’ van Europe en waarvan de macht nog nooit door een verkiezing is goedgekeurd.[20]] (p.293) Dit ideologische verraad en globalistische deze collaboratie, de standaard modaliteiten van de Europese vijandelijke elite, hebben de Europese beschaving aan de rand van de afgrond gebracht.

roosibn.jpg

Steuckers wijst op de functionaliteit van het verraad van de Europese soixante-huitards ten aanzien van de globalistische geopolitiek: dit verraad levert Europa over aan het de facto monsterverbond tussen twee essentieel anti-Europese globalistische krachten: het liberaal-normativisme, gesymboliseerd in het Amerikaanse ‘Puritanisme’, en het islamisme, gesymboliseerd in het Saoedische ‘Wahhabisme’. Aujourd’hui, nous faisons face à l’alliance calamiteuse de deux fanatismes religieux : le wahhabisme, visibilisé par les médias, chargé de tous les péchés, et le puritanisme américain, camouflé derrière une façade ‘rationnelle’ et ‘économiste’ et campé comme matrice de la ‘démocratie’ et de toute ‘bonne gouvernance’. Que nous ayons affaire à un fanatisme salafiste ou hanbaliste qui rejette toutes les synthèses fécondes, génératrice et façonneuses d’empires, qu’elles soient byzantino-islamiques ou irano-islamisées ou qu’elles se présentent sous les formes multiples de pouvoir militaire équilibrant dans les pays musulmans, ou que nous ayons affaire à un fanatisme puritain rationalisé qui entend semer le désordre dans tous ces états de la planète, que ces états soient ennemis ou alliés, parce que ces états soumis à subversion ne procèdent pas de la même matrice mentale, nous constatons que toutes nos propres traditions européennes... sont considérées par ces fanatismes contemporains d’au-delà de l’Atlantique ou d’au-delà de la Méditerranée comme émanations du Mal, comme des filons culturels à éradiquer pour retrouver une très hypothétique pureté, incarnée jadis par les pèlerins du ‘Mayflower’ ou par les naturels de l’Arabie du VIIIe siècle. [In het huidige tijdsbestek hebben we te maken met een rampspoedig [globalistisch, anti-Europees] bondgenootschap tussen twee religieuze fanatismes: het Wahhabisme,[21] zoals gevisualiseerd en als ‘zondig’ bestempeld door de [mainstream] media, en het Amerikaanse puritanisme, gecamoufleerd achter een ‘rationele’ en ‘economische’ façade en voorgesteld als vast referentie ‘frame’ voor ‘democratie’ en ‘behoorlijk bestuur’. Of we nu te maken hebben met vormen van ‘Salafistisch’ of ‘Hanbalitisch’ fanatisme[22] dat een punt zet achter de vruchtbare, creatieve en imperium-scheppende byzantijns-islamitische of iraans-islamitische syntheses, of met vormen van puriteins-gerationaliseerd en militair-hegemoniaal fanatisme dat over de hele wereld chaos schept (bij bevriende zowel als vijandelijke staten, want alle aan die hegemonie onderworpen staten vertegenwoordigen andersoortige mentale werelden): wij moeten constateren dat onze eigen Europese tradities... onverenigbaar zijn die fanatismes van de overzijde van de Atlantische Oceaan en Middellandse Zee. Die hedendaagse fanatismes beschouwen [onze tradities] als incarnaties van het [pure] Kwaad [en] als cultuuruitingen die moeten worden bestreden met het - overigens zeer hypothetische - puurheid die wordt belichaamt in de Pilgrim Fathers van de ‘Mayflower’[23] en de bons sauvages[24] van de 8e eeuwse Arabische binnenlanden]. (p. 261-2)

De totalitair-regressieve fanatismes van het ‘Puristisch’ liberaal-normativisme en het ‘Wahhabistisch’ islamisme zullen emotioneel, intellectueel en spiritueel moeten worden overwonnen als de Europese beschaving en de Europese volkeren de Crisis van het Moderne Westen willen overleven. De therapie die op dit kritieke punt vanuit Traditionalistisch oogpunt momenteel de grootste kans van slagen biedt is een politiek-filosofische ‘noodgreep’: de nooduitgang van het Archeo-Futuristisme. 

4.

Het Archeo-Futuristisch alternatief

(politiek-filosofische therapie)

Lo, all our pomp of yesterday
Is one with Nineveh and Tyre!
Judge of the Nations, spare us yet.
Lest we forget - lest we forget!

- Rudyard Kipling

Het Archeo-Futuristische alternatief voor het globalistische anti-Europese ‘EU project’ is een gelijktijdig teruggrijpen en vooruitprojecten van een Traditionalistisch concept dat lang een vitale rol heeft gespeeld in de Europese geschiedenis en dat weer kan doen: de Europese Rijksgedachte. Het gaat hierbij om een concept dat strikt genomen boven-historisch is daarom te allen tijde kan herleven. Het ideologisch misbruik en de historiografische misinterpretatie van de Europese Rijksgedachte door het 19e en 20e eeuwse (hyper-)nationalisme - meest recent in het ‘Derde Rijk’ - doet niets af aan de boven-historische vitaliteit ervan. Steuckers wijst in dat verband op het essentieel belang van een juist begrip van het Traditionalistische gedachtegoed waarvan de Rijksgedachte deel uitmaakt. Het Traditionalisme stelt namelijk dat alle collectieve (taalkundige, religieuze, etnische, nationale) identiteiten, en de horizontaal (werelds, fysiek) ervaren verschillen daartussen, organisch onderdeel (kunnen, moeten, zullen) zijn van grotere, synergetisch unieke entiteiten met een hogere verticale, transcendent (spiritueel, psychologisch) ervaren, functionaliteit. Deze entiteit kan worden betiteld als Imperium, ofwel ‘Rijk’ - in het Avondland als het ‘Europese Rijk’. Het numineuze karakter ervan is onmiddellijk aantoonbaar in het feit dat het ontzag inspireert in degenen die er zich op natuurlijke wijze deel van voelen - en dat het angst inspireert in degenen die het onwaardig zijn.

Pour résumer brièvement la position traditional[iste],... disons que les horizontalités modernes ne permettent pas le respect de l’Autre, de l’être-autre. Si l’Autre est jugé dérangeant, inopportun dans son altérité, il peut être purement et simplement éliminé ou mis au pas, sans le moindre respect de son altérité, car l’horizontalité fait de tous des ‘riens ontologiques’, privés de valeur intrinsèque. Tel est l’aboutissement de la logique égalitaire, propre des idéologies et des systèmes qui ont voulu usurper et éradiquer la tradition ‘reichique’ : si tout vaut tout dans l’intériorité de l’homme, ou même dans sa constitution physique, cela signifie, finalement, que plus rien n’a de valeur spécifique, et si une valeur spécifique cherche à pointer envers et contre tout, elle sera vite considérée comme une anomalie qui appelle l’extermination. L’intervention fanatique et sanglante de ‘colonnes infernales’. La verticalité, en revanche, implique le devoir de protection et de respect, un devoir de servir les supérieurs et un devoir des supérieurs de protéger les inférieurs, dans un rapport comparable à celui qui existe, dans les sociétés et les familles traditionnelles, entre parents et enfants. La verticalité respecte les différences ontologiques et culturelles ; elle ne les considère pas comme des ‘riens’ qui ne méritent ni considération ni respect. [Om het tradition[alistische] standpunt samen te vatten... kan men stellen dat de modern[istische] horizontaliteit een [waarachtig] respect van de Ander en het anders-zijn onmogelijk maakt. Wanneer de Ander in zijn anders-zijn [slechts] als storend [en] inopportuun wordt beoordeeld, dan kan hij simpelweg worden geëlimineerd of worden weggezet zonder het minste respect voor zijn anders-zijn: de [modernistische] horizontaliteit reduceert immers alle [vormen van authentieke] identiteit tot een ‘ontologisch nulwaarde’ zonder intrinsieke waarde. Dat is het [onvermijdelijke] eindresultaat van de egalitaire logica die ligt achter de ideologieën en systemen die de rijkstraditie willen vervangen en uitwissen. Als alles alleen maar afhangt van het innerlijk van de mens, of zelfs alleen maar van zijn fysieke constitutie, dan blijft er uiteindelijk niets van specifieke waarde over. Wanneer een specifieke waarde in de tegenovergestelde [niet-egalitaire] richting wijst tegen het [‘algemene belang’ in], dan wordt zij al snel gezien als een ‘afwijking’ die moet worden geëlimineerd. Dit [resulteert] in de fanatieke en bloedige interventie van de ‘helse colonnes’[25] [van het modernistische collectivisme]. Daartegenover staat de [Traditionalistische] verticaliteit die uitgaat van de verplichting tot bescherming van en respect voor [de Ander]. [Dat is] de verplichting [van lager gestelden] om hoger gestelden te dienen en de verplichting van hoger gestelden om lager gestelden te beschermen in een verhouding die vergeleken kan worden met die tussen ouders en kinderen in traditionele gemeenschappen en families. Deze verticaliteit respecteert ontologische verschillen en de culturele [uitdrukkingen daarvan]: zij reduceert ze niet tot ‘[ontologische] nulwaarden’ die geen consideratie en respect verdienen.] (p. 157)

louverom.jpg

De Traditionalistische Rijksgedachte behelst dus een holistische visie waarin alle collectieve en individuele [authentieke] identiteiten op organische wijze worden ingepast in een groter geheel van synergetische meerwaarde. Il faut enfin... que chaque communauté et chaque individu aient conscience qu’ils gagnent à demeurer dans l’ensemble impéria[ux]au lieu de vivre séparément. Tâche éminemment difficile qui souligne la fragilité des édifices impériaux : Rome a su maintenir un tel équilibre pendant les siècles, d’où la nostalgie de cet ordre jusqu’à nos jours. ...[L]a civitas de l’origine... de l’Urbs, la Ville initiale de l’histoire impériale, ...s’est étendue à l’Orbis romanus. Le citoyen romain dans l’empire signale son appartenance à cet Orbis, tout en conservant sa natio et sa patria, appartenance à telle nation ou telle ville de l’ensemble constitué par l’Orbis. [Het is uiteindelijk noodzakelijk... dat elke gemeenschap en ieder individu zich ervan bewust zijn dat zij er meer bij gebaat zijn vast te houden aan het imperiale geheel dan afzonderlijk te leven. [Dit is] een zeer ingewikkelde opgave die de kwetsbaarheid van [alle] imperiale projecten onderstreept: Rome wist eeuwenlang een dergelijke balans te handhaven - vandaar de nostalgie naar de [Romeinse] orde die voortduurt tot op de dag van vandaag. ...[D]e originele civitas... van de Urbs waaruit [men] stamt, [dat wil zeggen] de Stad vanwaaruit de imperiale geschiedenis zich ontplooide... breidde zich [met het Romeinse rijk] uit tot een Orbis romanus. Onder het [Romeinse] keizerrijk duidde het Romeins burgerschap op een identificatie met die Orbis, met behoud van de eigen natio en het eigen patria, [dat wil zeggen] met een [blijvend] toebehoren aan een bepaalde natie of vaderland binnen het geheel van die Orbis.] (p.129-31) D’abord, il faut préciser que le ‘Reich’ n’est pas une nation, même s’il est porté, en théorie, par un populus (le populus romanus) ou une ‘nation’ (la deutsche Nation) : ...[c’est] n’est pas [une chose] nationaliste, [c’est] même [une chose] anti-nationaliste. [I]l n’a rien contre les sentiments d’appartenance nationale, contre la fierté d’appartenir à une nation. De tels sentiments sont positifs... mais doivent être transcendés par une idée. Cette transcendance conduit à une verticalité, qui oppose à toutes les formes modernes d’horizontalité, ce qui est, par ailleurs, le noyau idéel, de toutes les traditions... [Vooraf moet worden vastgesteld dat een ‘Rijk’ geen natie is, zelfs als het in theorie door een populus ([een ‘volk’ zoals] het populus romanus) of door een natie ([een natie zoals] de deutsche Nation) wordt gedragen: ...[het Rijk] is niet nationalistisch, [het is] zelfs anti-nationalistisch. [H]et heeft niets tegen het identiteit bepalende [collectieve] nationalistisch sentiment [of] tegen de [individuele] trots op het behoren tot een natie. Zulke sentimenten zijn positief... maar dienen te worden overstegen door het [nog hogere imperiale] idee. Deze transcendentie leidt tot een verticaliteit die zich afzet tegen alle moderne vormen van horizontaliteit - deze [verticaliteit] is uiteindelijk de ideële kern van alle [authentieke T]radities.] (p. 156-7)

Het praktische samengaan van collectieve en individuele identiteiten wordt gerealiseerd in de politieke toepassing van het Traditionalistische beginsel van subsidiariteit (een laatste spoor daarvan is in de Nederlandse Traditie terug te vinden in het anti-revolutionaire principe van ‘soevereiniteit in eigen kring’). ...[L]e principe de ‘subsidiarité’, tant évoqué dans l’Europe actuelle mais si peu mis en pratique, renoue avec un respect impérial des entités locales, des spécificités multiples que recèle le monde vaste et diversifié. [...Het beginsel van ‘subsidiariteit’, waaraan men vaak refereert in het hedendaagse Europe maar dat men zelden in de praktijk brengt, kan [nieuw] imperiaal [ondersteund] respect geven aan de lokale gemeenschappen [en] specifieke identiteiten die horen bij de echte wereld van enorme [authentiek-gewortelde] diversiteit.] (p. 139)

kukwww1.jpg

In relatie tot de Rijksgedachte zijn ‘identiteitspolitiek’, ‘multiculturaliteit’ en ‘diversiteit’ non-issues: ze worden organisch ‘opgelost’ door sublimatie in de hogere functionaliteit van het Rijk. L’empire est donc fait de multiplicités, de différences, qui n’ont rien de commun avec la fausse multiculturalité vantée par les médias d’aujourd’hui. Cette multiculturalité, escroquerie idéologique, relève justement de cette horizontalité qui vise à vider tous les hommes, autochtones et allochtones, de leur substance ontologique. Cette multiculturalité tue l’essentiel qui vit en l’homme. Toute politique qui cherche à la promouvoir est une politique criminelle, exterministe... [Een Rijk behelst dus [altijd complexe] meervoudigheden [en] diversiteiten die niets gemeen hebben met de valse ‘multiculturaliteit’ die wordt aangeprezen door de [mainstream] media van vandaag. Deze [namaak-] multiculturaliteit is een ideologisch bedrog dat voortvloeit uit de [modernistische] horizontaliteit die bedoeld is om alle mensen - autochtoon zowel als allochtoon - the ontdoen van hun ontologische substantie. Deze multiculturaliteit doodt de essentie die leeft in de mens. Alle politiek die haar wil bevorderen is een criminele - en etnocidale - politiek...] (p.158) Het is een ironisch feit dat de Traditionalistische Rijksgedachte en Rijksgemeenschap effectief veel meer tolerantie en vrijheid bieden dan de modernistische ‘diversiteit’ en ‘democratie’ dat ooit zouden kunnen.

5.

Sacrum Imperium

(neo-imperiale therapie)

Hier die Manen hehrer Krieger
Seien euch ein Musterbild
Führen euch vom Kampf als Sieger

- Joseph Hartmann Stuntz[26]

De Westerse beschaving is gebaseerd op een kwetsbare balans tussen elkaar aanvullende authentieke identiteiten die samen synergische meerwaarde krijgen via historische interacties. Deze meerwaarde kan worden uitgedrukt in de ‘hyper-boreale’ archetypen van Techne (technische bevrijding), Nomos (juridische bevrijding) en Evangelion (spirituele bevrijding).[27] Maar deze meerwaarde en de beschaving waarop zij is gebaseerd vergen constante bescherming en bewaking - dit is de basis van de Traditionalistisch Europese Rijksgedachte. En Europe, les structures de type impérial sont... une nécessité, afin de maintenir la cohérence de l’aire civilisationnelle européenne, dont la culture a jailli du sol européen, afin que tous les peuples au sein de cette aire civilisationnelle, organisée selon les principes impériaux, puissent avoir un avenir. [In Europa zijn structuren van het imperiale type... onontbeerlijk om de cohesie te beschermen van de Europese beschavingssfeer die is ontsproten aan de Europese grond - en om aan de binnen die beschavingssfeer inheemse volkeren een toekomst[perspectief] te bieden door een haar te [re]organiseren volgens imperiale principes.] (p. 214) Een dubbel idealistische en realistische - Archeo-Futuristische - heroverweging van de Rijksgedachte is van essentieel belang ter bescherming van de Europese volkeren en van hun gezamenlijke beschaving. De uitbreiding van de Europese Rijksgedachte tot de overzeese Europees-stammige volkeren is daarbij een logische volgende stap: deze stap is reeds Archeo-Futuristisch uitgewerkt in het concept van de ‘Boreale Alliantie’. Op globale schaal zou een dergelijke alliantie natuurlijke bondgenoten vinden in de twee andere Indo-Europese Rijksgedachten: de Perzische en Indische: een Archeo-Futuristische exploratie van dit thema is te vinden in Jason Jorjani’s concept van de World State of Emergency. De alternatieve geopolitiek die past bij deze Archeo-Futuristische heroverwegingen wordt al concreet onderzocht in de anti-globalistische Neo-Eurazianistische beweging.[28]

aigle2t.jpgHet is de taak van het Traditionalisme om de gezamenlijke ‘Hogere Roeping’ van de Europese volkeren in herinnering te brengen wanneer deze bedreigd wordt.[29] Steuckers voldoet hieraan door de Traditionalistische visie van Europa eenduidig te neer te zetten: L’Europe, c’est une perception de la nature comme épiphanie du divin... L’Europe, c’est également une mystique du devenir et de l’action... L’Europe, c’est une vision du cosmos où l’on constate l’inégalité factuelle de ce qui est égal en dignité ainsi qu’une pluralité de centres... [C’est] une nouvelle vision de l’homme, impliquant la responsabilité pour l’autre, pour l’écosystème, parce que, ... sur [c]es bases philosophiques, ...l’homme... est un collaborateur de Dieu et un miles imperii, un soldat de l’empire. Le travail n’est plus malédiction ou aliénation mais bénédiction et octroi d’un surplus de sens au monde. La technique est service à l’homme, à autrui... La construction de l’Europe... nécessite de revitaliser une ‘citoyenneté d’action’, où l’on retrouve la notion de l’homme coauteur de la création divine et l’idée de responsabilité. [Het [Traditionalistisch] ‘Europa’ is een visioen waarin de natuurlijke wereld als Goddelijke Epifanie geldt... [Dit] Europa is een mysterie in wording en werking... [Dit] Europa is een kosmisch visioen dat de feitelijke ongelijkheid erkent van alles dat gelijk is in waardigheid en daarmee ook van [cultuurhistorische en geopolitieke] multipolariteit... [Dit] nieuwe visioen van mens-zijn impliceert verantwoordelijkheid voor [alles dat] anders [en] voor het [hele natuurlijke en menselijke] ecosysteem omdat... op de filosofische basis [van dit visioen]... de mens een medewerker is van God - een miles imperii, een soldaat van het [goddelijk ingestelde] Rijk. Hier is werk niet langer vloek of vervreemding,[30] maar een zegen en een octrooi voor [een hoger] verantwoordelijkheidsbesef voor de [hele schepping]. [Hierbij] staat de techniek ten dienste van de mens - [en] van de ander...[31] De constructie van Europa... vereist een herleven van ‘activistisch burgerschap’ waarin men het idee terugvindt van de mens als medewerker aan de Goddelijke Schepping - en het idee van [zijn uit zijn authentieke identiteit voortvloeiende kosmische] verantwoordelijkheid.] (p. 138-9) Het is duidelijk dat de Hogere Roeping van de Europese volkeren niet stopt aan de geografische grenzen van het Europese subcontinent: zij geldt ook voor de Europees-stammige volkeren die zich over deze grenzen heen hebben begeven en zich overzees hebben gevestigd in boreale en australe regionen.

Naar binnen toe vereist dit visioen een individuele zelfdiscipline, een individuele arbeidsethos en een individuele acceptatie van hiërarchische orde - en dus een omkering van de narcistische, hedonistische en collectivistische levenshouding die wordt bevorderd en bestendigd in het liberaal-normativisme dat nu dominant is in het postmoderne Westen. Dit betekent een overgang naar een nieuwe existentiële realiteit die wordt beheerst door authentieke normen en waarden - en door een legitieme Autoriteit. In de Europese Traditie draagt die Autoriteit, in navolging van zijn Romeinse archetype, de titel ‘keizer’.[32] Dans la conception [traditionaliste] hiérarchique des êtres et des fins terrestres... l’empire constituait le sommet, l’exemple impassable pour tous les autres ordres inférieurs de la nature. De même, l’empereur, également au sommet de cette hiérarchie par la vertu de sa titulaire, doit être un exemple pour tours les princes du monde, non pas en vertu de son hérédité, mais de supériorité intellectuelle, de son connaissance ou des ses connaissances. Les vertus impériales sont justice, vérité, miséricorde et constance... [In de [Traditionalistische] hiërarchische opvatting van wereldse wezens en wensen... vertegenwoordigt het Rijk het hoogste doel, het onevenaarbare voorbeeld voor alle lagere natuurlijke ordeningen. Dit betekent dat de keizer, die op grond van zijn titel aan de top van deze hiërarchie staat, een voorbeeld stelt voor alle [overige] prinsen van de wereld - niet op grond van zijn afstamming, maar [op grond] van zijn intellectuele superioriteit en van zijn kundigheid en inzichten. [In hem worden de] imperiale [‘politieke] deugden’ van rechtvaardigheid, waarheid, mededogen en standvastigheid verwezenlijkt]. (p. 136) Vanzelfsprekend is een als zodanig herkenbare legitieme Autoriteit bijna onvoorstelbaar in de huidige Europese context, maar toch is dit ideaalbeeld van deze Autoriteit onontbeerlijk als vast referentiepunt. Ditzelfde geldt tot op zekere hoogte voor de Rijksgedachte zelf: in het huidige politiek-filosofisch discours is deze gedachte eerst en vooral een experiment waarmee een bestemming en een koers kunnen worden bepaald voor de patriottisch-identitaire beweging. Op dezelfde manier dat het ‘Koninkrijk der Hemelen’ als referentiepunt dient voor de Hogere Roeping van het Christendom, zo dient de Europese Rijksgedachte als referentiepunt voor de Europese beschaving – ook als het ideaal nog niet is verwezenlijkt in het hier en nu. De oude Traditionalistische Rijksgedachte dient hierbij als voorbeeld voor een nieuwe Archeo-Futuristische Rijksgedachte. De hiërarchische politieke filosofie van het Neo-Eurazianisme kan ook hierbij een brugfunctie vervullen.

geants1.jpgNaar buiten toe vereist de Traditionalistische Rijksgedachte collectief zelfbewustzijn, collectieve trots en collectieve opofferingsbereidheid. Het is daarbij belangrijk te benadrukken dat de Rijksgedachte, zoals die wordt gehandhaafd door de hoogste bevelsautoriteit, zich positief - als letterlijke meerwaarde - verhoudt tot de verschillende authentieke identiteiten die met subsidiaire waarborgen worden bewaard binnen het Rijk. Een Traditionalistisch gedefinieerd Europees - of groter: Westers - Rijk doet niets af aan de specifieke taalkundige, godsdienstige, culturele en etnische identiteiten die erbinnen blijven bestaan: het voegt een identiteit toe, namelijk een Europese - of zelfs Westerse. Deze identiteit is dan niet dominant naar binnen (in de individuele voorstelling), maar wel naar buiten: naar buiten vertegenwoordigt zij een collectieve wil. Dat wil zeggen: het Rijk vertegenwoordigt naar buiten een absolute standaard, uitgedrukt in fysieke grenzen. De liberaal-normativistische illusie van globalistische ‘universele waarden’ en de ‘open grenzen’ zijn onverenigbaar met de effectieve handhaving van de klassieke beschavingsnormen die worden belichaamd in Traditionalistische Rijksgedachte. L’empire se conçoit comme un ordre, entouré d’un chaos menaçant, niant par là même que les autres puissent posséder eux-mêmes leur ordre ou qu’il ait quelque valeur. Chaque empire s’affirme plus ou moins comme le monde essentiel, entouré de mondes périphériques réduits à des quantités négligeables. L’hégémonie universelle concerne seulement “l’univers qui vaut quelque chose”. Rejeté dans les ténèbres extérieures, le reste est une menace dont il faut se protéger. [Het Rijk concipieert zichzelf als een orde die wordt omgeven door een dreigende chaos - [de Rijksgedachte] ontkent daarmee feitelijk dat andere [beschavingen] zelf een eigen orde met zelfstandige waarde kunnen hebben. Ieder Rijk ziet zichzelf min of meer als een ‘wereld op zich’, omgeven door tot op verwaarloosbare eenheden teruggebrachte ‘perifere werelden’.[33] Universele hegemonie wordt alleen gezocht binnen de sfeer van het als [exclusief] waardevol erkende [eigen] universum. De resterende [realiteit wordt] verstoten naar de Buitenste Duisternis en is niet anders dan een dreiging waartegen men zich moet beschermen.[34]] (p. 129)

6.

Ex oriente lux

(psycho-historische therapie)

 

Wees gegroet, Hoge Prins!

Op de noordwesten wind hebben wij naar u gezocht

Aan u offeren wij nu onze sterfelijkheid

U bent onze Eedhouder!

- vrij vertaald uit Hereditary

Een effectieve Archeo-Futuristische therapie voor de psycho-historische zelfverminking van de Westerse beschaving ligt in de herontdekking en reactivering van haar archetypes.[35] Vanuit meta-historisch perspectief vertegenwoordigt het politieke experiment van het nationalistisch-enggeestige en hyper-biodeterministische ‘Derde Rijk’ een geïmproviseerde poging tot een reactivering van deze archetypes. Door de - feitelijk zeer ver gezochte - associatie van de Traditionalistische Rijksgedachte met het ‘Derde Rijk’ en door de Europese Götterdämmerung van 1945 werden deze archetypes verdrongen uit het Westerse publieke discours. De bij deze archetypes horende idealistische, ridderlijke en ascetische levenshouding - belichaamt in de oude roepingen van Academie, Adel en Kerk - verloor hiermee haar bestaansgrond: het rampzalige verval van de Westerse geesteswetenschappelijke, militaire en kerkelijke instituties vormen hiervan het tastbare bewijs. Deze psycho-historische Untergang is recentelijk zover doorgeschoten dat nu alles wat zelfs maar enigszins verwijst naar ‘aristocratische’, ‘arische’ en ‘mannelijke’ kwaliteit in de publieke sfeer ‘verdacht’ is. Een diep ingezonken conditionering van matriarchale oikofobie en rancuneuze feminisatie hebben de oude Westerse instituten van Academie, Leger en Kerk vernietigd.

farvahr.jpg

Toch is deze ontwikkeling niet onomkeerbaar - ze kan zelfs worden opgevat als een noodzakelijke fase in een zuiverend ‘dialectisch proces’.[36] Een extreem negatieve polariteit is immers een noodzakelijke voorwaarde voor een extreem positieve energielading. De deconstructie van de geïmproviseerde en oppervlakkige ‘hyper-nationalistische’ en ‘hyper-biodeterministische’ ideologie van het Derde Rijk vormen zo een noodzakelijke voorwaarde voor een her-ontdekking en her-activering van de diepst liggende archetypes van de Indo-Europese Traditie. De Archeo-Futuristische exploratie van deze diepst gelegen archetypes is pas begonnen, maar de richting waarin de nieuwe Gouden Dageraad van het Westen moet worden gezocht ligt al vast - ex oriente lux. Jason Jorjani, de filosofisch pionier van de Archeo-Futuristische Revolutie in de Nieuwe Wereld, is de event horizon van de Westerse Moderniteit reeds overgestoken en hij heeft reeds gerapporteerd welke beschavingscontouren zichtbaar worden in wat als een nieuwe ‘Gouden Dageraad’ kan worden aangeduid. Het kan geen toeval zijn dat Robert Steuckers, de voorman van het Traditionalisme in de Lage Landen, in dezelfde richting wijst. Beiden laten de oudste Indo-Europese archetypes, zoals behouden in de Perzische Traditie, terugkeren naar het Avondland.

La catégorie d’hommes capables d’incarner un ‘Reich’ est née de la tradition persane, laquelle a été longtemps un ‘Orient’ (in modèle sur lequel on s’‘orientait’)... Dans la tradition persane, il est question d’un ‘hiver éternel’, allusion plus que probable au début d’une ère glaciaire particulièrement rude, qui a surpris les premiers peuples européens dans leur habitat premier. Au moment où survient cet ‘hiver éternel’, un roi-héros, Rama, rassemble les tribus et les clans et se dirige, à leur tête, vers le sud, vers le Caucase, la Bactriane et la Perse (les hauts plateaux iraniens). Ce roi-héros fonde les castes, ou, plus exactement, les fonctions que George Dumézil étudiera ultérieurement. Après avoir mené son peuple à bonne destination, pour échapper aux rigueurs de cet ‘hiver éternel’, Rama se retire dans les montagnes. Cette figure héroïque et royale se retrouve dans les traditions avestique et védique où il s’appelle Yama ou Yima. Pour mener cette expédition et cette migration, Rama-Yama-Yima s’est servi de chevaux et de chars et a jeté ainsi les premiers principes d’organisation d’une cavalerie... Plus tard, Zarathoustra codifie les règles qui doit suivre chaque cavalier... La troupe de Zarathoustra, qui doit faire respecter son enseignement pratique, est armée de massues (la ‘Clave’ dans l’œuvre de Julius Evola). Au départ de la troupe des adeptes de Zarathoustra se forme la caste des guerriers, les Kshatriyas de la tradition indienne, une caste opérative ancrée dans le réel politique et géographique, qui domine la caste de prêtres, contemplative et moins encline à exercer sur elle-même une discipline rigoureuse. ...La figure iranienne de Sraosha, qui donnera le Saint-Michel de la tradition médiévale, évolue entre le ciel et la terre, c’est-à-dire entre l’idéal de la tradition et la réalité, va-et-vient qui postule une formation rigoureuse, à l’instar des disciples de Zarathoustra. Ceux-ci, au fur et à mesure que se consolide la tradition iranienne, sont formés à rendre claire leur pensée, à purifier leurs sentiments, à prendre conscience de leur devoir. Armés de ces trois principes cardinaux d’orientation, le disciple de Zarathoustra lutte contre Ahriman, incarnation du mal, c’est-à-dire de la déliquescence des sentiments, qui rend inapte à œuvrer constructivement et durablement dans le réel. Seul les chevaliers capables d’incarner cet idéal simple mais rigoureux se donneront un charisme, un rayonnement, une lumière, la kwarnah. Ils sont liés entre eux par un serment. [De categorie van mensen die in staat zijn een Rijk te personificeren is ontstaan in de Perzische [T]raditie, die [voor het Westen] eeuwenland een Oriëntaals referentiepunt was in de eigenlijke zin van existentiële oriëntatie. In de Perzische [T]raditie is sprake van een ‘eeuwige winter’, een begrip dat waarschijnlijk teruggaat op het begin van een zeer harde IJstijd die de eerste Europese volkeren trof in hun eerste leefgebied. Toen de ‘eeuwige winter’ intrad, bracht een heroïsche koning [genaamd] Rama de[ze] volkeren en stammen bijeen en leidde hen naar het zuiden, naar de Kaukasus, Baktrië en Perzië (de Iraanse hoogvlakten). Deze heroïsche koning was de stichter van [hun] kasten, of preciezer gezegd: van de [sociaalhiërarchische] functionaliteiten die uiteindelijk door Georges Dumézil zijn gereconstrueerd.[37] Na zijn volk uit de ontberingen van de ‘eeuwige winter’ in veiligheid te hebben gebracht, trok Rama zich terug in de bergen. Deze heroïsche en koninklijke persoonlijkheid vinden we [vervolgens] terug in de Avestische en Vedische [T]radities, waar hij Yama of Yima genoemd wordt.[38] Om deze onderneming en deze migratie te volbrengen organiseerde Rama-Yama-Yima paarden en wagens, waarmee hij de fundamenten van een cavalerie organisatie legde... Later werden de regels die elke bereden krijger, [ofwel ‘ridder’,] te volgen heeft vastgelegd door Zarathoestra... De krijgsmacht van Zarathoestra die zich onderwerpt aan zijn praktische onderwijs is bewapend met knotsen (als clava betiteld in het werk van Julius Evola).[39] Uit deze ‘school’ van Zarathoestra ontstaat [vervolgens] de kaste van de krijgers - de Kshatriya’s van de Indische Traditie - die zich in politieke [instituties] en geografische [machtsbereiken] vastlegt en die komt te heersen over de kaste van de priesters, die contemplatief zijn ingesteld en zich niet aan een [dergelijk] rigoureuze discipline wil onderwerpen. ...De Iraanse figuur Sraosja,[40] die in de middeleeuwse [Westerse] Traditie naar voren komt als de Heilige Michaël, neemt [voortdurend opnieuw] gestalte aan tussen hemel en aarde, dat wil zeggen tussen het Traditie ideaal en de [wereldse] realiteit - een ontstaan en vergaan dat [voor aspirant-ridders] een [constant vastgehouden] rigoureuze scholing veronderstelt, net zoals bij de leerlingen van Zarathoestra. [Het gaat daarbij om] diegenen die, naarmate de Iraanse Traditie zich verwezenlijkt, worden opgeleid om hun gedachte[n] en gevoelens te zuiveren en zich bewust te worden van hun [levens]opgave. Bewapend met deze drie hoofdprincipes van [levens]oriëntatie strijdt de leerling van Zarathoestra tegen Ahriman,[41] de personificatie van het kwaad, dat wil zeggen [primair] tegen de gevoelszwakte die het [hem] onmogelijk maakt constructief en duurzaam op de realiteit in te werken. Alleen ‘ridders’ die in staat zijn dit simpele maar rigoureuze ideaal te belichamen verkrijgen het charisma, de stralenglans, het licht[wezen] - de khvarenah.[42]]  (p. 159-60)

ksch.jpgHet Indo-Europese archetype dat het nieuwe Rijk moet vestigen is bovenal de ‘ridder’. Zoals gezegd, wordt oudste uitdrukking daarvan bewaard in de Perzische Traditie: ...le modèle de la chevalerie perse... constitue... pour l’Europe un mode opératif sans égal, de type ‘kshatriyaque’... [que] ne peut être pensé en dehors du projet de ‘nouvelle chancellerie impériale européenne’, énoncé par Carl Schmitt. Celui-ci a évoqué la nécessité de former une instance de ce type, après les catastrophes qui ont frappé l’Europe dans la première moitié du XXe siècle et pour préparer la renaissance qui suivra l’assujettissement de notre sous-continent. ...[het model van de Perzische ridderstand... vertegenwoordigt... voor Europa een kwalitatief ongeëvenaarde modus van het ‘kshatriyaanse’ type... waarzonder men zich geen voorstelling kan maken van het project dat Carl Schmitt voor ogen stond: de ‘nieuwe Europese rijkskanselarij’. [Schmitt] wees op de noodzaak een dergelijke instantie te vormen in de nasleep van de catastrofes die Europa gedurende de eerste helft van de 20e eeuw heeft ondergaan ten einde de wedergeboorte voor te bereiden die zal volgen op de onderwerping van ons subcontinent.[43]] (p. 163) De kroniek van de Perzische Traditie kan de volkeren van Europa hoop geven: zij laat zien hoe de oudste Indo-Europese archetypes zelfs de catastrofe van barbaarse bezetting, etnische vervanging en culturele regressie kunnen overleven. ...[Le] philosophe perse islamisé Sohrawardi, ...dépositaire de la sagesse iranienne originelle, s’insurge, avant la destruction de son pays par les Mongols, contre la bigoterie, le rationalisme étrique qui est son corollaire, et réclame le retour à une attitude noble, lumineuse, archangélique et michaëlienne, qui n’est rien de autre que la tradition perse/avestique des origines les plus lointaines. Sohrawardi réclame une révolte contre la caste des prêtres étriques, et, partant, contre toutes pensées et démarches impliquant des limitations stérilisantes. Cette attitude a toujours paru suspecte aux vastes de prêtres ou d’intellectuels, soucieux d’imposer des corpus figés aux populations qui leur étaient soumises, en Occident comme en Orient. Arthur de Gobineau... a été le premier... à attirer l’attention des Européens... sur le passé lumineux de la Perse antique, modèle plus fécond, à ses yeux, que la Grèce, trop intellectuelle et trop spéculative. Le modèle chevaleresque, dont les traces premières remontent à Rama et à Zarathoustra, induit une pratique de le maîtrise de soi, supérieure, pour Gobineau, à la spéculation intellectuelle des Athéniens. Et, de fait, quand la Perse a été laminée par les Mongols, l’islam tout entier a commencé à sombrer dans le déclin. Le fondamentalisme wahhabite est l’expression de cette décadence, dans la mesure où il est une réaction outrée, caricaturale, au déclin de l’islam, désormais privé de la grande Lumière de la Perse. Les pauvres simagrées wahhabites ne pouvant bien entendu jamais servir d’‘Orient’. [...De geïslamiseerd-Perzische filosoof Sohrawardi,[44] ...drager van de oorspronkelijke Iraanse wijsheid, stond nog voor de Mongoolse verwoesting van zijn land[45] op tegen religieuze kwezelarij en het oppervlakkige rationalisme... - hij eiste een terugkeer naar de adellijke, verlichte, engelachtige en michaëlitische [existentiële] houding die hoort bij de oorspronkelijke Perzische [T]raditie zoals teruggaande op haar oudste historische Avestische [bronnen].[46] Sohrawardi staat voor een opstand tegen de [intellectueel en spiritueel] oppervlakkig priesterkaste en daarmee tegen alle denk[stroming]en en activismen die zich onderwerpen aan steriliserende begrenzingen. Deze houding schijnt altijd verdacht toe aan het priesterlijke en intellectuele establishment dat zowel in het Westen als het Oosten bedacht is op het handhaven van een dogmatische consensus. Arthur de Gobineau[47]... was de eerste die... de aandacht van Europa... vestigde op het lumineuze verleden van het Oude Perzië: [hij achtte het] een veel vruchtbaarder model dan het [Klassieke] Griekenland dat in zijn optiek te intellectueel en te speculatief [was ingesteld]. Het ridderlijke model dat teruggaat op Rama en Zarathoestra bewerkstelligde een zelfdisciplinaire praktijk die voor de Gobineau superieur was aan die van het speculatieve intellectualisme van Athene. Het is inderdaad waar dat de hele Islam[itische wereld] in [culturele] neergang verzonk nadat Perzië door de Mongolen in de as was gelegd. Het Wahhabitische fundamentalisme is de [ultieme] uitdrukking van deze decadentie: het is een uiterste - karikaturale - reactie op het verval van de Islam na het uitdoven van zijn grootse Perzische Licht. De armzalige verwaandheid van de Wahhabieten kan [noch voor het Westen noch voor het Oosten] ter existentiële ‘oriëntatie’ dienen.] (p. 162)

De Indo-Europese archetypes die worden bewaard in de Perzische Traditie zijn via een eeuwenlange wisselwerking doorgegeven aan Avondland: via het [Helleense] Rijk dat werd gesticht door Alexander de Grote, via de Romeinse cavalerietraditie, via de kruisvaarders, via de Oosterse Letteren - en via de filosofie van de Traditionele School (Steuckers, p. 161ff.). Hun kracht berust in hun essentie - een essentie waarop noch pseudo-islamische cultuurbarbarij, noch pseudo-christelijke psychologische regressie, noch cultuur-nihilistische intellectuele deconstructie vat kunnen krijgen. Nietzsche overkwam het moderne Europese nihilisme in een authentieke herbeleving van het Indo-Europese archetype dat vervat ligt in de Perzische profeet Zarathoestra. Hij zocht niet alleen fysieke gezondheid in de hoge Alpen maar ook spirituele gezondheid op deze ijlste top van de Indo-Europese Traditie - daar vond hij zijn geneesmiddel voor het nihilisme.

...wirf den Helden in deiner Seele nicht weg! Halte heilig deine höchste Hoffnung!

- Also Sprach Zarathustra

Edelweiss-montagne.jpg

7.

Edelweiss-heid

(Archeo-Futuristische medicatie)

Save a spot for me

Among the Edelweiss

- Danielle White

Elke queeste naar het hoogste begint echter bij het laagste: de fundering van de Europese Rijksgedachte kan niet anders dan liggen in de Europese aarde - het grotere Europese Huis kan niet anders dan beginnen bij de kleinste Europese huisjes.

‘Een beter Nederland begint in Kleine Huisjes!’ - zo sprak Koning Willem Alexander ter gelegenheid van het Kerstfeest van 2018. [48] Veel wijsheid ligt in deze eenvoudige woorden: de Vorst wijst op het feit dat het grote begint met het kleine en dat zelfs de grootste reis aanvangt met een eerste kleine stap. Aan een Nieuw Europa gaat dus een Nieuw Nederland vooraf. Het begint zelfs nog dichter bij huis: bij een nieuwe stad, een nieuw dorp, een nieuwe straat - en dan ook nog bij een nieuw zelf. Een Nieuw Europa begint met de basale kwaliteiten die horen bij het Europese mens-zijn: zelfdiscipline, arbeidsethos, natuurlijke hiërarchie en toekomstplanning. Bij eenvoudige zaken als gezinstoewijding en huwelijkstrouw, bij bescheiden looneisen en gewetensvolle arbeid, bij kansen voor jongeren en respect voor ouderen, bij passend ontzag voor hoge geboorte en aangeboren talent, bij maatschappelijke ruimte voor artistieke gave en wetenschappelijke verdienste, bij solidariteit met de minder fortuinlijke volksgenoot en bij ecologisch verantwoordingsbesef. De karakteristieke eigenschappen van het huidige Europa en haar liberaal-normativistische postmoderniteit - collectief narcisme, consumptief hedonisme en kunstmatige klassenstrijd - horen hier dus pertinent niet bij. Ook niet in reactieve zin: een Nieuw Europa is onhaalbaar voor reactief-onwaardige ‘boze witte mannen’. Het is haalbaar wanneer het positief begint bij - en wordt gedragen door - blije blanke mensen. Dus alleen wanneer de Europese - inheems-fenotypisch niet anders dan blank definieerbare - bevolking blij is met zichzelf: de slagzin it’s ok to be white is in dat opzicht niet meer dan een minimaal beginpunt. Dus ook pas wanneer de Europese vrouw blij is met haar specifieke vorm van mens-zijn als Europees en als vrouw - en zich afkeert van de kunstmatige oikofobe en feministische ‘klassenstrijd’ tegen de Europese beschaving en de man. In het Nieuwe Europa - dat een universele beschavingsstandaard herstelt - moet expliciet een plaatsje worden opengehouden voor - een beperkt aantal - goedwillende, hardwerkende en nette (ex-koloniale, aangetrouwde, geassimileerde) niet-Europeanen die zich vereenzelvigen met de Europeaanse Leitkultur. Ook dat hoort bij de Archeo-Futuristische Europese Rijksgedachte: de ‘magnetische’ inwerking van de authentieke Europese Traditie waarvan een existentieel ordenende - dus innerlijk transformatieve - aantrekkingskracht kan uitgaan voor speciaal getalenteerde individuen uit andere culturen. Deze inwerking is echter geen automatisch gegeven: alleen een absoluut dominante Leitkultur garandeert de voor die innerlijke transformatie vereiste polaire hoogspanning. In het falen van deze dominantie ligt meest catastrofale weeffout van het liberaal-normativistisch ‘multiculturalisme’.

Steuckers wijst op het belang van ‘micro-herterritorialisaties’, dat wil zeggen een Reconquista van Europa door middel van een stapsgewijs geplande en minutieus uitgewerkte herovering van de Europese erfenis. Het grotere ‘Europese Huis’ van de Archeo-Futuristische Rijksgedachte begint dus ook voor hem bij ‘Kleine Huisjes’: een Nieuwe Europa begint bij geleefde, beleefde en doorleefde lokale traditie, regionale cohesie en nationale identiteit. Een Nieuwe Europa is onbereikbaar via een nationalistische Einzelgang: de val van Napoleon en Hitler bewijzen het. Wat wel erkend moet worden is dat de Archeo-Futuristische Rijksgedachte in Europa in de eerste plaats zal moeten worden gedragen door het volk - of: de paar volkeren - die een centrale plaats innemen in Europa. Enkele hoofdlijnen in de verwezenlijking van de Archeo-Futuristische Rijksgedachte zijn al duidelijk. De centrale positie van het Duitse volk, het dragende volk van het oude Heilige Roomse Rijk, is een natuurlijk uitgangspunt - een pragmatische anti-globalistische alliantie op de Frans-Duits-Russische as al evenzeer. Gegeven het feit dat de globalistische vijandelijke elite prioritair, via de Macron-Merkel strategie van Umvolkung à l’outrance, inzet op de ‘pyropolitieke’ verwoesting van de Frans-Duitse ruimte zal de herovering van Europa moeten beginnen bij ‘terugvalbasis’ Rusland. De door President Putin begonnen anti-globalistische bevrijding van Rusland is de natuurlijke uitvalsbasis voor een oost-naar-west metapolitiek tegenoffensief. Het door Aleksandr Doegin geformuleerde - confederatieve, multipolaire - Eurazianisme geeft hiertoe een eerste aanzet - ook hier geldt: ex oriente lux.[49]

eurosorbonne-lague-800x445.jpg

Ter afsluiting van dit essay lijkt het passend Steuckers’ pleidooi voor micro-herterritorialisatie te ondersteunen door zijn argument verder uit te werken. Het is namelijk verre van denkbeeldig dat het globalistische ‘EU project’ binnen een aantal jaren implodeert. Het is dan aan de kleinere staten van Europa om direct hun eigen plaats te bepalen in een post-globalistisch Nieuw Europa - zij zullen zich dan direct opnieuw moeten uitvinden en positioneren. Ook voor staten van bescheiden omvang en gering gewicht, zoals de huidige staten van de Lage Landen, is er dan een wereld te winnen. Een Nieuw Europa biedt immers kansen voor het herwinnen van sinds de Tweede Wereld Oorlog verloren en verkwanselde zelfstandigheid: staatssoevereiniteit, volksidentiteit, valuta en welvaartsstaat. Het falen van het globalistische ‘EU project’ en het wegvallen van globalistische controlemechanismen zal de kleinere staten van Europa de vrijheid geven om zich op hun eigen unieke wijze te ontwikkelen.

Op het kleinste niveau wordt dit potentieel geïllustreerd door de nog kleinere Europese microstaten: de ministaatjes San Marino, Andorra, Monaco en Liechtenstein zijn in vele opzichten tussen de mazen van het globalistische net heen geglipt. Zij hebben zich in hun eigen biotoopjes optimaal kunnen ontwikkelen zonder hun eigenheid op te geven. Anders dan in de kleinere EU lidstaten blijft de inheemse bevolking van de microstaten - grosso modo - juridisch geprivilegieerd, economisch beschermd, sociaal dominant en cultureel behouden.[50] Daar krijgt niet zomaar iedere willekeurige ‘arbeidsmigrant’ verblijfsstatus en staatsburgerschap. Daar worden sociale voorzieningen en huisvesting niet zomaar uitgedeeld aan de eerste de beste ‘asielzoeker’. Daar wordt van de inheemse bevolking niet verwacht dat zij berust in de modegrillen van identiteitsondermijnende ‘diversiteit’. Daar is het blijkbaar wél mogelijk moderne technologie en economische welvaart te combineren met een dominante etniciteit en een dwingend cultuurmodel. Zonder de specifieke omstandigheden van deze microstaten te negeren en zonder hun specifieke problemen te vergoelijken kan wel worden gesteld dat de Archeo-Futuristische Revolutie daar in bepaalde opzichten al is begonnen. Met name het Vorstendom Liechtenstein, door Prins Hans-Adam II sinds de democratisch goedgekeurde constitutionele hervorming van 2003 direct en persoonlijk bestuurd, bewijst dat een combinatie van semi-decissionistisch bestuur en beschermde etnische identiteit met een vrije markt mechanisme, grote welvaart en hoge sociaaleconomische ontwikkeling heel goed mogelijk is. Het is misschien geen toeval dat Liechtenstein als laatste legitiem bestuurd overblijfsel van het Heilige Roomse Rijk een eerste beeld laat zien van hoe een Archeo-Futuristisch Europa er uit zou kunnen zien. Het is dit hoog in de Alpen verscholen ‘Edelweiss model’ dat de kleine en middelgrote EU lidstaten kan inspireren tot het verwerpen van het ‘Calimero argument’: het globalistische argument dat ze ‘te klein’ zouden zijn om op eigen benen te staan.

Feitelijk is de situatie van de Europese microstaten vanuit mondiaal perspectief niet essentieel anders dan die van de kleinere EU lidstaten. De veel evenwichtiger sociaaleconomische en etnische politiek van de kleinere en middelgrote staten van de welvarende Pacific Rim - Maleisië, Singapore, Brunei, Taiwan, Zuid-Korea - bewijzen dat het ‘Edelweiss model’ ook op grotere schaal voor herhaling vatbaar is.[51] Het behoud van de Monarchie in een deel van de kleinere EU lidstaten - in Scandinavië en de Lage Landen - geeft hierbij een gunstige uitgangsbasis voor overschakeling naar het Leichtensteiner ‘Edelweiss model’: de Monarchie biedt hier een ‘reserve soevereiniteit’ die een decissionistische reactie mogelijk maakt op het liberaal-normativistische globalisme. Het Nieuwe Europa kan ook beginnen met een ‘Edelweiss positionering’ van het Kleine Huisje geheten Nederland. De afgelopen decennia van neo-liberale kaalslag en cultuur-marxistische deconstructie hebben geleid tot sociale implosie en etnische vervanging: de ‘puinhopen van vijftig jaar paars’[52] bewijzen dat het Kleine Huisje geheten Nederland op de slooplijst staat van het globalistische ‘EU project’. Voor de Lage Landen - België, Nederland, Luxemburg - is het tijd voor beraad op een levensvatbaar alternatief: een subsidiair gedefinieerde en geborgen plaats in een Nieuw Europa, een Europa dat is zich kan inspireren op de Archeo-Futuristische Rijksgedachte en het confederatieve Eurazianisme. Dit is wat de Lage Landen verdienen: een eigen plaats tussen de Edelweiss.

katechoncr.png

Nawoord: de Koning als Katechon

De Nederlandse patriottisch-identitaire beweging erkent de Koning als Katechon - als door de Goddelijke Voorzienigheid aangestelde Beschermer van de Nederlandse staat en het Nederlandse volk. Meer dan dat: de Vorst belichaamt de Nederlandse staat in meest letterlijke zin: het feit dat zijn macht door constitutionele scherpslijperij in de loop van de laatste anderhalve eeuw stukje bij beetje is weggesneden door een jaloerse regentenklasse en een wannabe ‘schijnelite van valsemunters’[53] doet daar niets aan af. Door de eeuwen heen heeft het Huis van Oranje, wanneer puntje bij paaltje kwam, altijd voor de belangen van het Nederlandse volk en de gewone man gestaan. De patriottisch-identitaire beweging dient de diepe eerbied en aanhankelijkheid van het Nederlandse volk naar het Huis van Oranje en de Monarchie als institutie te respecteren - en te integreren in haar doen en laten.

Uiteindelijk is het aan de Vorst om te bepalen wat het beste is voor zijn land en zijn volk - het land is immers zijn erfdeel en hij is vader van zijn volk. Het is niet redelijk te denken dat de Vorst ook maar enigszins geneigd zou zijn erfdeel te verkwanselen en zijn volk te verraden - basaal vertrouwen in zijn oordeel hoort bij de eeuwenoude band tussen het Vorst en volk. Zijn woord en zijn wil moeten daarom, binnen de grenzen van wat redelijk is, zeer zwaar wegen - ook als hij de tijd en manier om op te treden tegen het globalisme wellicht (nog) anders inschat dan de meeste van zijn onderdanen. Ook zulk respectvol inschikken in de natuurlijke hiërarchie en de wettelijke orde hoort, binnen de grenzen van wat redelijk is, bij goed burgerschap. Net zoals de wettelijke orde en het politiek proces - hoe onredelijk en onbehoorlijk ze ook feitelijk worden ingevuld - moeten worden gerespecteerd zolang dat nog enigszins mogelijk is. Natuurlijk kan er, gegeven de globalistische ramkoers met de soevereiniteit van de Nederlandse staat en de identiteit op het Nederlandse volk, op den duur een situatie ontstaan waarin dit niet langer mogelijk is, maar die ultieme afweging komt alleen toe aan het volk als geheel - en aan de Vorst, als vader van het volk. Wat de Nederlandse patriottisch-identitaire beweging tot die tijd betaamt, is respectvol in te schikken - en volk en Vorst respectvol te dienen, door een redelijk alternatief aan te dragen voor globalistische deconstructie en door in metapolitieke zin de vervanging voor te bereiden van de vijandelijke elite. De beweging dient, omwille van het volk, ook de Vorst: waar en wanneer nodig, en waar en wanneer gevraagd, moet de Vorst de patriottisch-identitaire beweging aan zijn zijde weten - ook tegen de vijandelijke elite. Diep in het verradershart van de vijandelijke elite - het ziekelijk monsterverbond tussen de crypto-republikeinse ‘regenten klasse’ en de eeuwig-rancuneuze soixante-huitard ‘intelligentsia’ - zit namelijk niet alleen haat voor het volk, maar ook haat voor de Vorst.

De kersttoespraak van de Koning biedt hoop aan alle Nederlanders: zij biedt een veilige afstand tot ‘verre tafels’ en een tijdige herinnering aan de tachtigjarige vrijheidsstrijd van het Nederlandse volk. Niets past de patriottisch-identitaire beweging echter minder dan woorden te leggen in de mond van de Vorst. Dit essay sluit daarom af met diens eigen woorden - woorden van welgemeende zorg en eenvoudige troost, gericht tot ons arme volk:

Tegenover de sterke en brute krachten in de wereld staan gewone mensen machteloos… zo voelt het vaak. Maar zou het niet kunnen dat we onze eigen rol onderschatten? ...U denkt misschien: ‘Wat moeten we met zo’n verklaring? Het klinkt zo ver weg allemaal’. Maar de drijvende kracht erachter - Eleanor Roosevelt dacht daar heel anders over. Zij zei: ‘Waar beginnen mensenrechten? Op plekken dicht bij huis, zó dichtbij en zó klein dat ze op geen enkele kaart zichtbaar zijn.’ Ze legt hiermee een direct verband tussen de straat waarin we wonen en de grote wereld. Vrijheid, gelijkheid en eerlijke kansen voor iedereen zijn óók afhankelijk van de manier waarop wij dagelijks met elkaar omgaan. Een leven zonder angst en onverschilligheid wordt niet alleen bepaald aan verre vergadertafels, hoe onmisbaar die ook zijn. Daar gaan we gelukkig ook zelf over. We zijn minder machteloos dan we denken. Verreweg de meeste Nederlanders voelen zich thuis in een omgeving waarin tegenstellingen niet op de spits worden gedreven en waarin conflicten zo goed mogelijk samen worden opgelost. Vergelijking met andere landen is vaak een bron van troost, zo niet van trots. De bereidheid om rekening met elkaar te houden en samen te werken heeft ons vèr gebracht. Dit was de basis onder ons land, 450 jaar geleden, toen een klein groepje Nederlandse gewesten tegen de verdrukking in de krachten bundelde en met succes zijn eigen weg ging. Zoiets was nog nooit eerder vertoond.... Een beter Nederland begint in Kleine Huisjes! We onderschatten vaak de positieve invloed die we met onze bescheiden mogelijkheden als mens kunnen hebben. Juist dicht bij huis wordt de wereld gewonnen. We kunnen samen niet alles. Maar wel veel... Een mooie toekomst is mogelijk. Mits we het geloof in onszelf en in elkaar vasthouden! [54] - Zijne Majesteit Willem-Alexander, Koning der Nederlanden

Mon Dieu, ayez pitié de ce pauvre peuple

 

Glossarium

 

banlieusard

Frans: ‘buitenwijk bewoner’, speciaal verwijzend naar de overwegend door etnische minderheden bewoonde sociaal huisvesting hoogbouw wijken rond Parijs;

decisionisme

francofoon-anglofone term, neologistisch vertaalbaar als ‘beslisme’:

doctrine van direct-concrete en fysiek-belichaamde beslissingsbevoegdheid, het tegengestelde van indirect-abstract en psychologisch-manipulatie Normativisme (Rex vs. Lex);

éditocratie

ook: mediacratie, intellocratie; heerschappij van de main stream media plus politiek-correcte academisch publicisten;

éristique

Grieks εριστικός: ‘strijdlustig’, ‘strijdvaardig’ ;

mobocratie

ook: ochlocratie;[55] heerschappij van de ‘meute’, de ‘massa’;

partitocratie

politieke kaping van parlementaire instituties door partijbelangen en partijkartels; het mechanisme achter politicide, d.w.z. vernietiging van politieke pluraliteit en invoering van dogmatische politieke-correcte consensus (‘1984’);

pyropolitiek

geopolitieke ‘verschroeide aarde’ strategie waarvan de globalistische vijandelijke elite zich bedient voor het ‘wegbranden’ van multipolaire verzetshaarden tegen haar Nieuwe Wereld Orde;

soixante-huitard

Frans: ‘68-er’; verwijzing naar de Parijse ‘culturele revolutie’ van mei 1968 en naar de door geïnspireerde ‘hippie tot yuppie’ babyboomer generatie die het globalistisme belichaamt in de dubbele na/uitleving van cultuur-marxistische theorie en neo-liberale praktijk, nu voortgezet in een vervolg generatie: de nieuwe feministisch-allochtone machtselite;

 

Noten

[1] https://www.nrc.nl/nieuws/2019/02/13/rutte-eu-moet-meer-v...

[2] https://www.government.nl/documents/speeches/2019/02/13/c...

[3] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/counte...

[4] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/fake-news-d...

[5] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/modernisati... - let op de expliciet vermelde invulling van deze maatregelen aan de hand van het op versnelde etnische vervanging gerichte ‘Marrakesh Pact’.

[6] https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i... en http://www.erkenbrand.eu/artikelen/uit-het-arsenaal-van-h...

[7] Een (double entendre) verwijzing naar de titel van de post-modern - en ‘pre-apocalyptische’ - kunst documentaire van Sophie Fiennes (2010).

[8] Voor een beknopte Traditionalistische interpretatie van het science fiction genre - als hierofanie en cryptomnesie - verg. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars, 2018 - https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition... ) 240ff. Voor een psycho-historische update bij dit thema verg. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Ten Traditionalist Essays about the Crisis in the Modern West (London: Arktos, 2019 - https://arktos.com/product/alba-rosa/ ) 35ff.

[9] Verg. de magistrale illustraties bij Jeff Wayne’s op Wells’ boek gebaseerd musical versie: http://www.thewaroftheworlds.com/

[10] Truganini wordt in de pre-postmoderne wetenschappelijke literatuur beschreven als de laatste volbloed Tasmaniër en de laatste Tasmanische moedertaal spreker. Zij werd rond 1812 geboren als de dochter van het opperhoofd van de inheemse bevolking van het voor de Tasmaanse zuidkust gelegen Bruny Eiland, overleefde de moordpartijen, verkrachting en ‘hervestiging’ van de Britse koloniale ‘omvolking’ van haar moederland en stierf in ballingschap in 1876 - na haar dood werd haar skelet tentoon gesteld als ‘wetenschappelijk curiosum’. Verg. Wolfheze, Sunset, 318ff. 

[11] Voor de ‘techno-filosofische’ uitwerking van deze ‘evolutionaire’ ontwikkeling verg. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 69ff.

[12] https://www.geopolitica.ru/en/article/what-white-genocide

[13] Een term uit het anti-multiculturele discours van Frans politiek filosoof Charles Maurras (1868-1952), bekend als voorstander van ‘nationaal integralisme’ en ideoloog van de monarchistische en anti-revolutionaire beweging Action française.

[14] Wolfheze, Alba Rosa, 147ff.

[15] Voor een beknopte weergave van de filosofische en cultuur-historische context van het Cultuur Nihilisme: https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-identitaire-beelde...

[16] Het naar de (proto-globalistische) Franse revolutionaire terreur verwijzende ‘epitaaf’ ontwerp voor de Jacobijnse Club in Parijs, aangehaald in Edgar Allen Poe’s The Pit and the Pendulum.

[17] ‘Afgeschermd bezit’ - een liefdadigheidsinstelling voor publiek gebruik onder Islamitisch Recht (bijv. een moskee, een school, een badhuis).

[18] De Jacobijnse Club, gebaseerd op het Jacobijnen klooster in de Parijse Rue Saint-Honoré, was gedurende de Franse Revolutie een extreem-links georiënteerde partijpolitieke organisatie van vrijmetselaars radicalen, gesticht en aangevoerd door Maximilien Robespierre. Zij beoogde seculiere republiek en sociale revolutie af te dwingen door middel van justitiële moord en staatsterreur. Lenin’s politieke methodiek na de Russische Oktober Revolutie werd direct geïnspireerd door het Jacobijnse experiment.

[19] Verwijzingen naar, resp., de naar de 19e Zuid-Amerikaanse vrijheidsstrijder Simón Bolívar genoemde pan-Hispaans-Amerikaanse, anti-imperialistische en semi-socialistische staatsopvatting zoals geformuleerd door de Venezuelaanse President Hugo Chávez (1954-2013) en het ‘Roze Getij’ van (semi-)anti-globalistische en progressieve politieke hervormingen dat grote delen van Latijns-Amerika domineerde, ongeveer tussen de verkiezing van de Venezuelaanse President Hugo Chávez (1999) en de afzetting van de Braziliaanse Presidente Dilma Roussef (2016).

[20] De Europese Commissie bestaat (na de ‘Brexit’) uit 27 ongekozen ‘Commissarissen’ (let op de nomenclatuur die is overgenomen uit het oude Sovjet systeem) die worden voorgedragen door de regeringen van de lidstaten en die gezamenlijk de uitvoerende macht monopoliseren - naast hun exclusief recht op wetsvoorstellen en hun sterke controle op de wetsuitvoering. De Europese Commissie, sinds 2014 voorgezeten door de Luxemburger Jean-Claude Juncker, heeft daarmee feitelijk dictatoriale macht, ook als zij deze macht vrijwel uitsluitend in negatieve zin uitoefent door haar institutionele begunstiging van laissez faire neo-liberalisme en ‘open grenzen’ cultuur-marxisme. Theoretisch gesproken moet het Europees Parlement de benoemingen goedkeuren en heeft het Parlement het recht de Commissie naar het huis te sturen, maar in de praktijk zijn de benoemingen vrijwel altijd exercities in consensuspolitiek en wordt het afzettingsrecht door parlementaire sabotage gereduceerd tot een dode letter. Een verder democratic deficit ligt natuurlijk in het feit dat de opkomst voor de verkiezingen van het zogenaamd ‘controlerende’ Europese Parlement structureel onder de 50% ligt.

[21] Het Wahhabisme, vernoemd naar Soenni-Islamitisch religieus leider en hervormer Mohammed al-Wahhad (1703-92), is een fundamentalistische en iconoclastische doctrinaire stroming binnen de Hanbali School. De aanduiding ‘Wahhabi’ voor een aanhanger van deze stroming wordt voornamelijk gebruikt door haar tegenstanders: zelf geven aanhangers ervan de voorkeur aan termen als muwahhīd (‘monotheïst’) of Salafist. Het Wahhabisme wordt gekenmerkt door een militant en zelfs agressief purisme dat zich uit in regressieve sociale praktijken naar binnen en institutionele intolerantie naar buiten. Het historisch pragmatische bondgenootschap tussen de Wahhabitische geestelijkheid en het Saoedische koningshuis vertaalt zich in contemporaine geopolitieke realiteiten als ‘Al-Qaida’ en de ‘Islamitische Staat’.

[22] Het Salafisme (salaf, ‘voorgangers, voorvaderen’, concreet: de eerste drie generaties religieuze autoriteiten in Islam) is een door het 18e eeuwse Wahhabisme geïnspireerde Soenni-Islamitische religieuze hervormingsbeweging die ontstond in het 19e eeuwse Egypte ontwikkelde in verzet tegen de maatschappelijke effecten van het Westerse imperialisme. Hoewel deze hele beweging zich verzet tegen secularisme en democratie naar Westers model, is slechts een kleine minderheid van haar aanhangers (de zgn. ‘Jihadisten’) voorstander van de gewapende ‘heilige oorlog’ ter implementatie van de Salafistische maatschappelijke hervorming. De Hanbali maḏab (‘gedragscode’, concreet: doctrinaire ‘school’), gesticht door Ahmad ibn-Hanbal (780-855), is de kleinste van de vier traditionele jurisprudenties van de Soenni-Islam en als dominante leer beperkt tot het Arabische Schiereiland (waar die leer tot wet is verheven in het publieke domein in Saoedi-Arabië en Qatar). De Hanbali School wordt gekenmerkt door een effectieve verwerping van ijmā‘ (‘specialistische consensus’) en ijtihād (‘mentale inspanning’) en een beperkte inzet van qiyās (‘deductieve analogie’) in Islamitische jurisprudentie. Het maatschappelijk conservatisme en financiële slagkracht van de Golfstaten maken de Hanbali School aantrekkelijk als ideologisch basismodel voor islamistische extremisten.

[23] De ‘pelgrim vaderen’ waren de Engelse (grotendeels radicaal-Calvinistische) religieuze dissidenten die in 1609 eerst uitweken naar de Nederlandse Republiek, maar vervolgens met het schip de ‘Mayflower’ emigreerden naar Noord-Amerika, waar zij de Plymouth Colony stichtten (later territoriaal opgenomen in de Massachusetts Bay Colony). Zij worden beschouwd als de grondleggers van de Amerikaanse natie (hier ‘klassiek’ gedefinieerd als White Anglo-Saxon Protestant) en zij worden vaak gezien als de initiators van de Amerikaanse feestdag Thanksgiving Day, ‘Dankzeggingsdag’ (naar verluidt beïnvloed door hun herinnering aan het Leidse Oktoberfeest).

[24] Het concept van de ‘edele wilde’, nog niet ‘gecorrumpeerd’ door de globaal-imperialistisch expansieve maar ‘tegen-natuurlijke’ Westerse beschaving, was een integraal onderdeel van het 18e eeuwse Verlichtingsdenken. De term wordt ten onterechte toegeschreven aan de antropologisch-optimistisch (op een utopische ‘natuur staat’) georiënteerde Frans filosoof Jean-Jacques Rousseau (1712-78). Rousseau’s werk gaf echter wel een ‘proto-oikofobische’ invulling aan de voorliggende archetypische notie van ‘romantisch primitivisme’ (een archetype dat al is terug te vinden in the ‘Enkidoe’ karakter van het Gilgamesj Epos). Voor een Archeo-Futuristische herinterpretatie van het Verlichtingsmotief van de ‘edele wilde’, verg. Wolfheze, Sunset, 318ff.

[25] Een verwijzing naar de semi-genocidale pacificatie campagne van de eerste maanden van 1794 die door het Jacobijnse regime werd gevoerd in de nasleep van de Opstand in de Vendée - deze campagne combineerde de strategieën van verschroeide aarde en ethnic cleansing en kostte tot 40.000 burgers het leven.

[26] Tekst ter gelegenheid van de opening van de Beierse Walhalla Gedenkhal (1842).

[27] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 112ff.

[28] Voor een inleiding op het Eurazianistisch gedachtegoed verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i...

[29] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 200ff.

[30] Verwijzingen naar, resp., de Bijbelse zondeval (specifiek Gen. 3:17), en Karl Marx’ theorie van Entfremdung.

[31] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 55.

[32] Latijn: Caesar, in de Europese Traditie de eretitel van de Imperator, de hoogste bevelsautoriteit, afgeleid van de bijnaam van de Romeinse dictator Gajus Julius (100-44 v. Chr.). Eén van de historisch overgeleverde etymologieën herleidt de bijnaam tot een Noord-Afrikaans woord voor ‘olifant’ (Caesar liet opvallend veel munten slaan met de afbeelding een olifant).

[33] Dit ‘begrenzing’ principe kan worden teruggevonden in de Dasein hermeneutiek van de Duitse filosoof Martin Heidegger (1889-1976) en is recentelijk Archeo-Futuristisch uitgewerkt door de Amerikaans-Perzische filosoof Jason Jorjani (geboren 1981) - verg. Wolfheze, Alba Rosa, 228ff.

[34] Een verwijzing naar de metafysische dimensie van het Traditionalistische begrip ‘Wachter op de Drempel’ zoals recent gereactiveerd door de Russische filosoof Aleksandr Doegin - verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/de-gebroken-pijl-2/

[35] Verg. Wolfheze, Alba Rosa, 209ff.

[36] Een verwijzing naar de moderne dialectische methode (‘these-antithese-synthese’) ontwikkelt door de Duitse filosoof Friedrich Hegel (1770-1831) en ‘geoperationaliseerd’ door de Duits-Joodse politiek filosoof Karl Marx (1818-83).

[37] Een verwijzing naar de Franse vergelijkende taalwetenschapper Georges Dumézil (1898-1986) die pionerend onderzoek deed naar archaïsche Indo-Europese mythen en sociale structuren, bekend om zijn ‘Trias These’ m.b.t. het oorspronkelijke Indo-Europese kastensysteem.

[38] In latere Perzische taalvarianten en in de Sjāhnāmeh (het nationale epos van Iran, getiteld ‘Het Boek der Koningen’, geschreven door dichter Firdawsī aan het einde van de 10e eeuw AD) wordt deze koning aangeduid als Jamšīd (ofwel ‘Schitterende Yama’), een mythische priester-koning met bovennatuurlijke gaven en de charismatische roeping van de hoogste Katechon.

[39] De Indo-Europese knots wordt als - vaak met goud foelie overtrokken - ceremoniële staf overgenomen als machtssymbool van hoogwaardigheidsbekleders binnen alle Tradities van de Oude Nabije Oosten en de Klassieke Wereld. De symbolische betekenis van de knots is (via cultureel-antropologisch herleidbare structurele opposities) gerelateerd aan die van de scepter (politiek gezag), de toverstaf (spiritueel gezag) en de baton (militair gezag).

[40] De Avestaanse aanduiding voor een van de Zoroastrische Yazata’s (‘vererenswaardige’, vergoddelijkte principes - de term is etymologisch verwant aan het Griekse woord ἅγιος ‘heilig’): het gaat hier om het principe van het ‘Geweten’ dat functioneert als een ‘aartsengel’ en is toegerust met de knots van wereldse macht - in latere Perzische taalvarianten wordt hij aangeduid als Sorūš.

[41] De Middel-Perzische naam Ahriman wordt in het oudere Avestisch weergegeven als Angra Mainyu, ‘Kwade Geest’, de kosmische tegenstrever van de opper- en scheppergodheid Ahura Mazda. Zoals in het Christendom God (Licht, Waarheid, Orde) en de duivel (duisternis, leugen, chaos) tegenover elkaar staan, zo staan in het Zoroastrianisme  Ahura Mazda en Angra Mainyu tegenover elkaar.

[42] Dit charisma wordt in de Christelijke Traditie symbolisch uitgebeeld door middel van een aureool, een halo-effect toegeschreven aan engelen en heiligen. De moderne wetenschap beschrijft dit fenomeen in neurologische termen (bijv. in relatie tot liminele verschijnselen als epilepsie, synesthesie en hallucinatie). Voor de historische context van het concept van de khvarenah verg. Jason Jorjani, World State of Emergency (Londen: Arktos, 2017) 153-92.

[43] Voor Steuckers’ visie van Europa als subcontinentaal deel van de totale Euraziatische ruimte verg. https://www.erkenbrand.eu/artikelen/le-rouge-et-le-noir-i... .

[44] Šihāb ad-Dīn Yahya Sohrawardi (1154-91), bijgenaamd ‘Meester der Verlichting’, baseerde zijn Illuminationisme op de notie van prisca theologia en was zo in staat pre-Islamitische (filosofische concepten en) kennis te integreren in zijn werk. Esoterische symboliek en intellectuele intuïtie zijn essentiële elementen in Sohrawardi’s werk, dat invloed kreeg op het Westerse Traditionalisme door de vertalingen en interpretaties van Henri Corbin (1903-78) en Seyyed Hossein Nasr (geboren 1933).

[45] Een verwijzing naar de verovering van het Chorasmidische Rijk (grosso modo het toenmalige ‘Perzië’) door Dzjengis Khan, beginnend in 1219.

[46] In de Iraanse context kan deze spirituele houding zonder voorbehoud worden omschreven als ‘Arisch’ - het is deze Arische existentiële conditie die door Jason Jorjani wordt onderzocht in zijn werken Prometheus and Atlas en The World State of Emergency.

[47] Joseph Arthur Graaf de Gobineau (1816-82) was een paleo-conservatief Frans denker - vaak genoemd als grondlegger van het laat-19e en vroeg-20e eeuwse ‘wetenschappelijk racisme’ - die tijdens zijn diplomatieke dienst in Perzië een levenslange filosofische, geschiedkundige en mystieke fascinatie voor de Perzische Traditie ontwikkelde.

[48] https://www.koninklijkhuis.nl/documenten/toespraken/2018/...

[49] https://www.geopolitica.ru/en/article/problems-european-s...

[50] Na ‘Brexit’ heeft zelfs in de mainstream media voorzichtige interesse getoond voor de niet-globalistische immigratie politiek van de Europese microstaten. bijv. https://www.theguardian.com/politics/2016/oct/09/liechten...

[51] Modellen die waardevolle elementen bevatten zijn o.a. de etnisch-gebaseerde Community Funds van Singapore en de Bumiputra privileges van Maleisië.

[52] Een schuine verwijzing naar de titel van het boek van Pim Fortuyn, De puinhopen van acht jaar paars (2002).

[53] Een verwijzing naar de titel van het Martin Bosma’ politieke traktaat De schijn-élite van de valse munters (2010), door Bosma zelf vrij toegankelijk gemaakt via https://gratis-boek.nl/martin-bosma-de-schijn-elite-van-d...

[54] https://www.koninklijkhuis.nl/documenten/toespraken/2018/...

[55] Een term die in de Nederlandse publieke sfeer werd geïntroduceerd door de politieke leider van het CDA, Sybrand van Haersma Buma.

dimanche, 03 mars 2019

Yockey et la machine américaine à uniformiser

francis-yockey.jpg

Yockey et la machine américaine à uniformiser

Les Carnets de Nicolas Bonnal

FPY-imp.jpgRené Girard a parlé de l’Amérique comme puissance mimétique. Sur cette planète de crétins en effet tout le monde veut devenir américain, y compris quand il s’agit de payer des études à quarante mille euros/an, des opérations à 200 000 euros, de devenir obèse et même abruti par la consommation de médias et d’opiacés...

L’affaire est déjà ancienne et René Guénon a bien évoqué après Tocqueville ou Beaumont la médiocrité industrielle de la vie ordinaire/américanisée qu’on nous impose depuis les bourgeoises révolutions...

Un des américains à avoir le mieux parlé de cette uniformisation, après Poe ou Hawthorne, fut Francis Parker Yockey. Je laisse de côté ses vues politiques totalement aberrantes et je prends en compte ses observations sociologiques qui, comme celles de Louis-Ferdinand Céline, sont souvent justes ou/et intéressantes. Voici ce qu’il observe à l’époque de Bogart, quand tout le monde là-bas mène une vie gris Hopper, clope sans arrêt, boit son whisky au petit-déjeuner, imite les criminels en se couvrant d’un chapeau et d’une ridicule gabardine :

« La technique pour éliminer la résistance américaine à la distorsion de la culture a été l'uniformité. Chaque Américain a été fait pour s'habiller de la même manière, vivant et discutant de la même façon, se comportant de la même manière et pensant aussi identiquement. Le principe de l'uniformité considère la personnalité comme un danger et aussi comme un fardeau. Ce grand principe a été appliqué à tous les domaines de la vie. La publicité d'un genre et à une échelle inconnue de l'Europe fait partie de cette méthode d'éradication de l’individualisme. On voit partout le même visage vide, souriant. »

La femme américaine fut plus facilement mécanisée que l’homme :

«  Ce principe a avant tout été appliqué à la femme américaine dans les vêtements, les cosmétiques et le comportement, elle a été privée de toute individualité. Une littérature, vaste et inclusive, s'est développée pour mécaniser et uniformiser tous les problèmes et toutes les situations de la vie. Des millions de livres sont vendus pour dire à l’Américain «Comment se faire des amis». D’autres livres lui expliquent comment écrire des lettres, se comporter en public, faire l’amour, jouer à des jeux, uniformiser sa vie intérieure, comment beaucoup d'enfants à avoir, comment s'habiller, même comment penser. »

FPY-lost.jpgLe cinéaste Tim Burton a bien moqué ce comportement homogénéisé/industriel dans plusieurs de ses films, par exemple Edouard aux mains d’argent. Kazan avait fait de même dans l’Arrangement. Aujourd’hui ce comportement monolithique/industriel s’applique à l’humanitaire, à la déviance, à la marginalité, au transsexualisme, au tatouage, au piercing, etc. 

Toujours dans Empire, Francis Parker Yockey ajoute :

« Un concours a récemment eu lieu en Amérique pour trouver «Mr. L'homme moyen». Des statistiques générales ont été utilisées pour trouver le centre/moyen de la population, les relations matrimoniales, la répartition de la population, le nombre de familles, la répartition rurale et urbaine, et ainsi de suite. Enfin, un homme et sa femme avec deux enfants dans une maison de taille moyenne en ville ont été choisis comme «famille moyenne». Ils ont ensuite fait un voyage à New York, ont été interviewés par la presse, fêtés, sollicités pour approuver les produits commerciaux... »

On pense aux films de Capra qui déclinaient jusqu’à l’écœurement ce modèle de l’homme moyen dont se moquent les Coen dans leur œuvre (revoyez Barton Fink ou l’Homme qui n’était pas là sous cet angle) :

Yockey : « Leurs habitudes à la maison, leurs ajustements de vie ont généralement fait l’objet d’une enquête, et puis de généraliser. Ayant trouvé l'homme moyen du haut vers le bas, les idées et les sentiments ont ensuite été généralisés sous la forme de pensées moyennes impératives et des sentiments. Dans les «universités» américaines, les maris et les femmes assistent à une conférence sur l'adaptation au mariage. L’individualisme ne doit même pas être accepté dans quelque chose d'aussi personnel que le mariage. L’uniforme civil est aussi rigoureux – pour chaque type d’occasion – en tant que vêtement militaire ou liturgique le plus strict. »

Notre rebelle dénonce la liquidation des arts : 

« Les arts ont été coordonnés dans le schéma directeur. Il n’y a en Amérique, avec ses 140 000 000 d’habitants, pas une seule compagnie d'opéra continue, ni un seul théâtre continu ; le théâtre n’y produit que des «revues» et des pièces de propagande journalistique. »

Comme Céline ou Duhamel, Yockey souligne le rôle du cinéma :

« Pour le reste, il n’y a que le cinéma et c’est, après tout, le moyen le plus puissant de l’uniformisation de l’Américain. »

La peinture et la musique sont remplacées :

« Dans un pays qui a produit West, Stuart et Copley, il n'y a pas un seul peintre de notoriété publique qui continue dans la tradition occidentale. Les «abstractions», la folie picturale et le souci de la laideur monopolisent l'art pictural.

FPY-flames.jpgLa musique est rarement entendue en Amérique, ayant été remplacée par le battement de tambour sans culture du noir. Comme le dit un musicologue américain: «Le rythme du jazz, tiré de tribus sauvages, est à la fois raffiné et élémentaire et correspond aux dispositions de notre âme moderne. Cela nous excite sans répit, comme le battement de tambour primitif du danseur de la prière. Mais il ne s'arrête pas là. Il doit en même temps tenir compte de l'excitabilité de la psyché moderne. Nous avons soif de stimuli rapides, excitants et en constante évolution. La musique est un excellent moyen d’excitation, syncopé, qui a fait ses preuves. »

Et la littérature aussi :

« La littérature américaine, qui a produit Irving, Emerson, Hawthorne, Melville, Thoreau et Poe, est aujourd'hui entièrement représentée par des distorteurs de la culture qui transforment les motifs freudiens et marxistes en pièces de théâtre et en romans. »

Famille et religion n’existent déjà plus (années de la révolution sociétale Roosevelt) :

« La vie de famille américaine a été complètement désintégrée par le régime qui déforme la culture. Dans le foyer américain habituel, les parents ont en réalité moins d'autorité que les enfants. Les écoles n'appliquent aucune discipline, pas plus que les églises. La fonction de formation des esprits des jeunes a été abdiquée par tous en faveur du cinéma. Le mariage en Amérique a été remplacé par le divorce. Ceci est dit sans intention paradoxale. Les statistiques montrent que dans les grandes villes, un mariage sur deux se termine par un divorce. Le pays dans son ensemble, le chiffre est un sur trois. »

La presse sert à manipuler, à préparer la guerre (pensons à l’Iran, au Venezuela, à la Russie, à la Chine, gros morceaux pourtant, mais rien n’arrêtera nos couillons) :

« L'uniformité est la technique de l'excitation. La presse présente chaque jour de nouvelles sensations. Que ce soit un meurtre, un enlèvement, un scandale gouvernemental ou une alerte à la guerre, peu importe la raison. Mais, à des fins politiques particulières, ces dernières sensations sont les plus efficaces. Pour nous préparer à la Seconde Guerre mondiale, le facteur de distorsion a administré tous les jours une nouvelle "crise". Le processus a augmenté jusqu'à ce que la population soit prête à se féliciter du déclenchement de la guerre comme un soulagement de la constante tension nerveuse. Lorsque la guerre est apparue, le distorteur a immédiatement appelé une "guerre mondiale" malgré le fait que seulement trois puissances politiques étaient engagées, et les plus forts pouvoirs n'étaient pas impliqués. »

On tape souvent sur les Américains ou les Anglo-Saxons en oubliant, comme me disait Jean Parvulesco peu avant sa mort, qu’ils avaient d’abord perdu le combat chez eux…

 

Source

Yockey, Imperium, world-outlook, pp. 502-506

mercredi, 27 février 2019

Une certaine idée de la fonction productive

prod.jpg

Une certaine idée de la fonction productive

par Daniel COLOGNE

Agréablement présenté, élégamment écrit, abondamment documenté, le dernier livre de Georges Feltin-Tracol suscite, comme de coutume, le plus vif intérêt (1). Je l’ai reçu au moment où je commençais la lecture des nouvelles livraisons d’Éléments et de Réfléchir & Agir.

En feuilletant ces dizaines de pages promises à une passionnante lecture, j’ai eu l’attention attirée par quelques lignes extraites d’un compte-rendu : « La substance du nordicisme consiste en la capacité de l’homme à élever chaque objet du monde physique, matériel, jusqu’à son archétype, jusqu’à son idée (2). »

Le « nordicisme » est ici considéré dans son acception évolienne de lumière boréenne à l’origine de l’indo-européanité et de sa grande triade fonctionnelle. Placée sur le pied inférieur du podium, la fonction productive ne doit cependant pas être négligée par ceux qui souhaitent « l’accomplissement de finalités plus élevées […] Ne méprisons toutefois pas l’économie ! (3) », s’exclame l’auteur, même si elle est naturellement subordonnée au plan politique comme celui-ci est subalterne par rapport à la spiritualité.

Comme tous les domaines du monde manifesté, la fonction productive peut être élevée à son idée archétypale, c’est-à-dire à son origine ou à son principe, selon la riche étymologie du mot grec archè. L’hypothèse de recherche de la présente recension est la suivante : le solidarisme brillamment analysé par Georges Feltin-Tracol serait-il l’idée archétypale de la fonction productive ?

Pour comprendre le sens de ce questionnement, il faut rappeler la doctrine traditionnelle (ou archaïque) des deux natures : la nature physique (ou matérielle) et la nature métaphysique (ou spirituelle). La seconde est propre au monde des idées : peut-être un « arrière-monde » platonicien que beaucoup d’entre-nous récusent en se situant plutôt dans le sillage de Nietzsche. Il est cependant clair qu’une divergence de ce type ne doit en aucun cas fracturer le camp de ceux qui militent pour des « finalités élevées », pas forcément transcendantales (4). Genesis en archè : tels sont, en grec, les trois premiers mots de l’Ancien Testament, titre du premier livre inclus. Ce point alpha (archè) contient en lui toutes les possibilités du devenir (genesis), au premier rang desquelles la dualité distinctive, qui dégénère ensuite en dualisme séparatif. Le concept de bi-unité cher à Thierry Jolif est peut-être le stade de la dualité distinctive le plus proche de l’origine (5).

troisieme-voie-gft.jpg

Dans l’ordre de la fonction productive, la bi-unité gestion – exécution, selon les termes de Raymond Abellio (6), pourrait être le point de départ d’une réflexion visant à élever l’économie à son idée archétypale. Le binôme capital – travail serait aussi à appréhender comme une bi-unité, comme l’a très bien compris le « gaullisme de gauche (p. 147) » avec son thème de la « production ». Un chapitre quasi-terminal (7) du livre lui est consacré. L’évocation quasi conclusive de la « participation gaullienne (p. 162) » explique l’intitulé que j’ai choisi pour ma recension, en souvenir d’une célèbre « certaine idée de la France ».

Lorsque qu’éclate la bi-unité proche de l’origine apparaissent, sur le plan socio-économique, des dualismes du type libéralisme – marxisme (quand on prend en considération les matrices philosophiques) ou du genre capitalisme – communisme (si l’on envisage les modèles d’organisation sociale). Il devient alors impératif de partir en quête d’une « troisième voie », d’adopter des « positions tercéristes (p. 43) ». En explorant les « sources de l’erreur libéral (p. 61) » dans le sillage d’Arnaud Guyot-Jeannin, maître d’œuvre d’un livre collectif vieux de vingt ans, Georges Feltin-Tracol épingle le « schisme protestant de 1517 (p. 62) ». Il est certain que les religions réformés sont le véhicule d’un individualisme dissolvant dont les effets se prolongent au sein de multiples sectes et mouvements relevant de ce que Spengler nomme la « seconde religiosité ». On en arrive au point où des déséquilibrés mentaux se prétendent détenteurs de charismes et, dans cette mise en œuvre d’une sorte de contrefaçon de l’Esprit Saint, il convient d’observer avec lucidité la protestantisation du catholicisme.

Poursuivant son tour d’horizon historique, l’auteur décèle d’importants germes de la pensée libérale dans l’Angleterre de 1688 – 1689 (la « Glorieuse Révolution »). S’attaquant aux « communautés bioculturelles », le libéralisme déconstruit l’ordre hiérarchique du monde ancien, dont Éric Zemmour donne une éloquente description : « Les hommes avaient l’habitude de rester dans leur condition. On ne regardait pas en haut avec regret et envie. On se trouvait bien dans son monde (8). » À défaut d’ascenseur social, comme on dit aujourd’hui, il y avait un escalier à « plusieurs étages », où « chacun pouvait gravir toutes les marches du sien, mais pas monter au-delà; arrivé sur le palier, on se heurtait à des portes closes (9) ».

Ainsi pouvait-on, dans l’artisanat traditionnel, fleuron de la fonction productive du monde ancien, être apprenti, puis compagnon, puis maître. La loi Le Chapelier de 1791 abolit « toutes les organisations ouvrières et paysannes sans omettre le compagnonnage professionnel », nous rappelle l’auteur, qui en arrive ainsi à l’époque de la Révolution française. Réagissant contre la confiscation de la Révolution par la bourgeoisie sans pour autant se draper dans une pose réactionnaire, des penseurs comme Blanqui, Proudhon et Sorel, tous trois nés dans la première moitié du XIXe siècle, affichent des « positions tercéristes ». Ils représentent les « socialismes français » qui constituent, sous le gouvernement de Vichy, la matière d’un numéro spécial de la revue Idées (10).

gft-liv1.JPGAprès l’affaire Dreyfus, ce socialisme tercériste se laisse contaminer par l’idéologie libérale du progrès, cette « gigantesque escroquerie à l’espérance » que dénonce Bernanos dans une retentissante conférence prononcée à Bruxelles en 1927. La même année, Guénon publie La Crise du monde moderne, dont un chapitre s’intitule « Le chaos social » (11). À qui profite celui-ci ?, s’interroge Michel Marmin dès 1996. L’auteur fait écho au conférencier du GRECE dès la page 5 en précisant que « la question sociale demeure au XXIe siècle un enjeu crucial au même titre que le défi identitaire des peuples européens et la préservation des écosystèmes, de leur flore, de leur faune et de leurs paysages ». reprenons notre approche chronologique et penchons-nous sur l’entre-deux-guerres mondiales.

Chef de la Phalange espagnole, José Antonio Primo de Rivera évoque une « inquiétude européenne » face au double péril du totalitarisme soviétique et de la translation atlantiste de l’Occident. La crainte de voir l’Europe disparaître de l’histoire au profit des États-Unis (ceux-ci supplantant la domination biséculaire de l’Angleterre) est le moteur des « fascismes – régimes » (Italie, Allemagne) et des « fascismes – mouvements » (Croatie, Roumanie, Flandre) selon la subtile distinction de Maurice Bardèche (maintes fois cités, notamment pp. 42, 54, 58 et 59). Parallèlement aux fascismes, qui se profilent déjà comme une « troisième voie », le mouvement des « non-conformistes des année Trente » peut aussi revendiquer une position tercériste, voire une analogie avec la « Quatrième Théorie » d’Alexandre Douguine, puisqu’ils récusent le libéralisme et le marxisme, mais aussi le fascisme.

Lecteur attentif des Hommes au milieu des ruines, Georges Feltin-Tracol rappelle qu’Evola est favorable à un « droit de co-direction, co-gestion et co-détermination (p. 86) » permettant aux ouvriers, ainsi déprolétarisés, de participer à la direction des entreprises. Toutefois, « il faudrait également envisager, au détriment des ouvriers, une participation aux pertes éventuelles (Evola, cité p. 87) », parallèlement à la possibilité d’une participation aux bénéfices. Au moment même où les idées politiques et socio-économiques d’Evola pénètrent en France, les GNR (Groupes nationalistes-révolutionnaires) animés par François Duprat et Jean-Gilles Malliarakis découvrent le solidarisme russe, dont une des branches les plus importantes est l’Alliance populaire des travailleurs et solidaristes russes, (NTS) « fondée en juillet 1930 à Belgrade par de jeunes émigrés russes blancs (p. 127) ».

Malgré « l’implacable répression des organes soviétiques de sécurité (p. 129) », la NTS s’attelle à un patient travail de démantèlement du système marxiste-léniniste. Elle est relayée dans cette tâche de longue haleine par d’autres mouvements d’inspiration sociale-chrétienne, dès 1964, ensuite à l’approche de la Perestroïka (groupes fondés par le protestant Victor Roth en 1987 et le dissident Ossipov en 1988). Mais dès la première moitié des années 1970, parallèlement au succès des livres de Soljenitsyne, le solidarisme russe fait des émules en France, tandis que les éditions L’Âge d’Homme publient Berdiaeff, l’un des « pères philosophes » du mouvement. On voit apparaître des revues intitulées Jeune Nation solidariste et Cahiers du Solidarisme. La revue Renaissance de Genève, futur organe du GNR de Suisse romande et de Haute-Savoie, et la revue Horizons européens de Paris, animée par un cercle de celtisants réunis autour de Pierre Lance, font un écho sonore aux dissidents russes et à l’« Église du silence » évoquée par le pasteur Wurbrandt, tout en explorant en Afrique des positions tercéristes qui tentent de dépasser la stérile alternative capitalisme – communisme.

Gaspard Grass publie dans Renaissance un article sur la « troisième voie libyenne ». Georges Feltin-Tracol estime en effet que Mouammar El-Kadhafi veut « sortir du cercle des régimes réformistes et de leurs solutions partielles » tout en brisant l’hégémonie bipolaire du « système capitaliste pourri » et de la « société bureaucratique oppressive » (propos du Guide libyen cités p. 51). Quant aux rédacteurs d’Horizons européens, ils soutiennent la résistance de l’Angolais Jonas Savimbi contre « le gouvernement communiste pro-castriste de Luanda ». « Refusant la présence militaire de La Havane et de Moscou, Savimbi ne se soumettait pas non plus aux exigences de Londres et de Washington (p. 49) ». « Au risque de choquer quelques âmes sensibles (p. 51) », l’auteur range parmi les doctrines tercéristes l’islamisme partisan de la restauration du califat et la tendance néo-ottomane du président turc Erdogan. Quant à l’« islam chiite iranien (p. 52) », il est intéressant d’apprendre que sa révolution de 1979 a une dette philosophique importante envers Ahmad Fardid, disciple de l’Allemand Martin Heidegger. La « persévérance dans l’Être », cet effort heideggérien contre l’oubli ontologique, permet de trancher les deux têtes de l’hydre libérale : l’effacement des origines et l’édification d’un « homme nouveau » façonné par ceux qu’Éric Zemmour appelle les « pédagogistes », c’est-à-dire un homme affranchi de tout respect envers l’histoire, la culture générale et la maîtrise du langage.

À l’opposé d’Heidegger, la quête de l’Autre « dans la nudité de son visage (Levinas) » ne peut servir de fondement à un projet de société et ne s’observe qu’à travers d’exceptionnelles (et parfois admirables) aventures, comme celle du Père Damien parmi les lépreux de Molokaï. Un écrivain flamand a pu écrire que, face au Père Damien, « nous sommes tous des Pharisiens ». « Distinguer de nos jours le socialisme de la gauche semble aberrant tant l’opinion les associe dans une catégorie commune, indivisible et homogène (p. 25). » On peut en dire autant de la démocratie et du libéralisme et c’est pourquoi il faut saluer l’excellent dossier de la revue Éléments sur les « démocraties illibérales (12) ».

Jean-Claude Michéa est un des penseurs actuels qui contribue le mieux à la dissipation de ces malentendus. Il est donc normal que Georges Feltin-Tracol le cite (p. 63) et passe en revue sa bibliographie (p. 88) riche de six titres, auxquels il faut ajouter le recueil paru à l’occasion de la Coupe du Monde de football 2018 (13). L’éminent penseur de Montpellier s’interroge sur la capacité du football d’échapper à la gangrène du « capitalisme absolu » qui fait déjà tant de dégâts dans d’autres secteurs des « industries du divertissement (p. 12) ». Michéa mise sur l’attractivité d’un football « socialiste » héritier du passing game des premiers clubs ouvriers, opposé au dribling game glorifiant l’exploit individuel et incarné par l’Autriche (années 1930), la Hongrie (années 1950) ou, plus près de nous, la dominatrice équipe espagnole (2008 – 2012) à l’ossature barcelonaise. Peut-être vaudrait-il mieux parler d’un football « solidariste » se distinguant du « football de spéculation », car l’expression « football libéral » ne me semble pas appropriée aux conceptions tactiques défensives d’un Herrera (Italie des années 1960) ou, tout récemment, des Français Jacquet et Deschamps (14).

Il est difficile de trouver un vocable susceptible de remplacer le terme « socialisme ». C’est pourtant indispensable dans la mesure où le socialisme a perdu toute crédibilité, d’abord en faisant sien le progressisme libéral au tournant des XIXe et XXe siècles, ensuite en délaissant, depuis un demi-siècle, les masses laborieuses, ouvrières et paysannes, au profit de toute une série de minorités prétendument discriminées, dont les litanies victimaires s’invitent à la table des « problèmes de société » (avortement, euthanasie, peine de mort et « mariage pour tous », les deux derniers servant de déclics décisifs pour des élections présidentielles). On peut dire que el solidarisme est le signifiant substantif idéal, même s’il faut rester vigilant. En Belgique, la Mutualité Socialiste a été rebaptisée Solidaris. L’auteur a aussi pensé au « justicialisme » argentin de Peron, mais la référence à une doctrine sud-américaine pourrait être négativement connotée par le lourd passé de cette région du globe, le souvenir des juntes militaires, une fâcheuse propension à la violence. Jusqu’à nouvel ordre, optons donc pour le solidarisme, troisième voie entre le libéralisme et le sociétalisme, condition d’un « nouvel ordre économique et social » tel que le présente en 1997 Bruno Mégret. Celui-ci « dépeint sans forcer le trait la situation économique et sociale désastreuse de la France à la veille du lancement de la monnaie unique européenne qu’il a violemment combattue (p. 96) ».

gft-pub.jpgUne des conférences insérées dans le florilège de Georges Feltin-Tracol a été prononcée durant l’été 2018 au « Pavillon noir », local ouvert « sur les quais de la Saône » par le Bastion social de Lyon, après l’« incroyable répression (p. 19) » qui s’abattit sur ces courageux militants installés, au printemps 2017, dans un bâtiment inoccupé. Des Bastions sociaux du même type ont vu le jour dans cinq autres villes françaises (Strasbourg, Chambéry, Marseille, Aix-en-Provence et Clermont-Ferrand). Ils fonctionnent selon des modalités analogues à celle de la section lyonnaise issue du GUD (Groupe Union-Défense) conduite alors par Steven Bissuel, promoteur de la réquisition immobilière susdite. Le point de départ de cette téméraire action militante est l’occupation non conforme d’un bâtiment municipal du IIe arrondissement de la Capitale des Gaules. « Après l’avoir sommairement aménagé, le Bastion social va accueillir en priorité des sans-abris d’origine française. En effet, pendant que des travailleurs précaires dorment dans leur véhicule, des familles françaises endettées sont expulsées sans ménagement de leur foyer, et des clochards abandonnés dans la rue par des autorités peu charitables, les mêmes autorités offrent aux clandestins sans-papiers de bonnes conditions d’accueil. Écœurés et scandalisés par ce traitement franchement discriminatoire à l’encontre des nôtres au profit des autres, l’ami Steven Bissuel et son équipe entendent y remédier un petit peu (p. 15). »

Je m’en voudrais d’achever la présente recension sans attirer l’attention des lecteurs sur le chapitre consacré à Jean Mabire (pp. 31 – 42) qui est tout le contraire d’une « figure de proue de l’extrême droite fascisante (l’historien Pierre Milza, cité p. 31) ». Certes, il a collaboré à des publications comme Minute, National Hebdo et Le Choc du Mois, mais il y rencontra souvent l’incompréhension de ses collègues en raison de son « régionalisme normand », de son « enthousiasme européen » et d’un socialisme héritier des « socialismes endogènes français (p. 32) ». Le socialisme de Jean Mabire est « élevé à la puissance identitaire (p. 30) » à condition de distinguer trois échelons d’identité : la petite patrie (patrie charnelle, région), la grande nation forgée par l’histoire et l’idée européenne conçue comme « empire sans impérialisme (15) ». Cette identité triscalaire repose sur la combinaison des « mémoires locales », des histoires nationales et de la « volonté continentale », pour reprendre les termes employés par Georges Feltin-Tracol dans un autre livre paru en 2011.

Dans la mesure où le socialisme de Jean Mabire se situe dans la ligne de Babeuf, de Saint-Simon, de Fourier et, bien sûr, de Georges Sorel, cette autre figure de la Normandie, il constitue une « troisième voie » solidariste. En effet, ces socialismes français n’étaient pas « à gauche ». Ils s’opposaient à la fois à la gauche libérale et à la droite réactionnaire, comme le rappelle un historien trop méconnu dans un ouvrage de 2001 (Marc Crapez, cité p. 38). Georges Feltin-Tracol précise : « L’Affaire Dreyfus permettra la convergence de la gauche institutionnelle et du socialisme sur des prétextes laïques et anticléricaux. »

Le socialisme de Jean Mabire est donc une « position tercériste » enrichie d’une vision géopolitique comparable à celle de Raymond Abellio. En filigrane d’un passage de La torche et le glaive (1994), Georges Feltin-Tracol se demande si Jean Mabire « entrevoyait l’aire océanique Pacifique comme le pôle probable de l’ultra-modernité (p. 36) ». Après s’être confondu avec l’Europe, l’Occident a glissé vers l’Atlantique, constate Abellio, et d’une manière plus générale, vers les grandes espaces maritimes. Sur les rivages de ceux-ci surgissent les « villes-mondes » qui fascinent parfois les poètes. Toi qui pâlis au nom de Vancouver, écrit Marcel Thiry (16). Un renversement de signification s’opère par rapport au Nord-Ouest tel qu’il est conçu dans le monde de la Tradition. La région nordico-occidentale s’identifie au séjour des bienheureux dans la mythologie grecque. C’est vers le Nord-Ouest que court le sanglier de Calydon (17) poursuivi par la troupe des guerriers dont la chasseresse Atalante prend la tête. Rappelons que le sanglier est le symbole de la caste sacerdotale chez les Celtes et un avatar de Vishnou dans l’âge d’or du manvantara hindou. Au Nord-Ouest de Bruxelles, le roi-bâtisseur Léopold II rêvait de voir se dresser un Panthéon de style antique dédié aux « gloires nationales » belges. La pression des milieux catholiques a généré la monumentale Basilique du Sacré-Cœur et son immense parvis où Jean-Paul II a célébré une messe mémorable lors de sa visite en Belgique en 1985.

Le Nord-Ouest hyper-moderne inverse complètement le sens traditionnel de cette zone que privilégient, non seulement le « paganisme assumé (p. 31) » de Jean Mabire, mais aussi quelques extraits de l’Ancien Testament. Le « soir » est cité avant le « matin » dans le récit des sept jours bibliques (18), ce qui donne une primauté de la moitié Nord sur la moitié Sud de la sphère cosmique. Si l’attribution du Couchant à la tribu sacerdotale est implicite, il est par ailleurs très clair que le Levant est lié à la tribu royale. En toute rigueur métaphysique, la tribu sacerdotale est Lévi campe au centre du cercle tandis que le campement de la tribu royale de Juda se situe à l’Est (19). Au lever du Soleil, la marche des Hébreux reprend sous la direction de la tribu de Juda tandis que la tribu de Lévi est protégée au milieu de la caravane. Le devenir (genesis) est gouverné par les « hommes de puissance » (Abellio), pour autant que la puissance ne soit pas l’élan vital bergsonien, mais la permanence heideggerienne de l’« Estre » (archè).

Il m’a été impossible de suivre Georges Feltin-Tracol dans toutes ses analyses des théoriciens solidaristes, dont certains m’étaient d’ailleurs totalement inconnus. Mais une des principales missions de son livre est précisément d’inciter les militants de notre mouvance à s’intéresser de près à l’entreprise, car elle « va être le conservatoire de valeurs indispensables dans les temps difficiles qui risquent bien de s’annoncer (Philippe Schleiter, cité p. 111) ». Des entreprises fonctionnant selon la combinaison des valeurs d’hiérarchie et de solidarité peuvent tisser, sur les ruines laissées par les ravages de l’hyper-modernité, une toile d’araignées comparable au réseau des monastères du Haut Moyen Âge qui sauvegardèrent le sublime idéal contemplatif après l’essor des qualités non moins respectables des Romains légionnaires, juristes, constructeurs de routes et bâtisseurs d’amphithéâtres.

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le choc pétrolier (période que l’on a appelée les « Trente Glorieuses »), on a pu avoir l’impression que la « pluie d’or » promise par les libéraux anglais du XVIIIe siècle dégoulinait du sommet vers la base de la pyramide sociale. Mais les décennies suivantes ont déchiré le voile de l’illusion et il est urgent de sortir du « chaos social » en promouvant le solidarisme, dont Georges Feltin-Tracol montre brillamment qu’il s’inscrit dans une vieille tradition de pensée française. De même que la construction européenne des années 1950 s’est faite autour de préoccupations économiques, industrielles (charbon, acier) et énergétiques (Euratom), ainsi le solidarisme peut-il être la base d’une Europe sociale appelée à gravir les étages supérieurs de la politique et de la spiritualité. Cette Europe impériale future retrouverait ainsi son rayonnement d’autrefois que lui assigne sa position géographique (20). Cette Europe ne serait plus « occidentale », mais « hespériale (21) », selon le terme suggéré par Heidegger, en liaison avec le mythe du Jardin des Hespérides où Héraklès cueille les « pommes d’or ».

Ouvrant la voie à une Europe organique unissant ses nations et ses régions tout en respectant leur diversité, le solidarisme est la « révolution nécessaire » telle que l’ont pensée dans les années 1930 les non-conformistes Robert Aron et Arnaud Dandieu (plusieurs fois cités, notamment pp. 90 et 93).

Le livre de Georges Feltin-Tracol doit garnir la bibliothèque de toutes celles et de tous ceux qui ne veulent pas se laisser broyer par la tenaille dont les deux mâchoires sont, d’une part l’ultra-libéralisme, d’autre part une gauche que la fièvre des questions sociétales a éloignée du monde du travail confronté aux périls du déclassement social et du déficit identitaire.

Daniel Cologne

Notes

1 : Le recueil de Georges Feltin-Tracol, Pour la troisième voie solidariste, comporte des textes de conférences, des articles mis en ligne et des contributions à diverses revues, comme Salut public ou le bulletin des Amis de Jean Mabire.

2 : Note de lecture par Georges Feltin-Tracol des Mystères de l’Eurasie d’Alexandre Douguine, dans Réfléchir & Agir, n° 60, automne 2018, p. 56.

3 : Georges Feltin-Tracol, Pour la troisième voie solidariste, p. 86. Dorénavant, les numéros de page seront intégrés au texte.

4 : Rappelons le « mono-idéisme » d’Ananda Kentish Coomaraswamy (une première Idée supérieure aux autres), par rapport auquel, selon Maurice Maeterlinck, le Dieu des chrétiens, le Yahvé judaïque et l’Allah musulman sont des « ombres déformées ». Le passage du « mono-idéisme métaphysique ou monothéisme religieux constitue, selon Georges Vallin, la première mort de Dieu ».

5 : Primordialeest évidemment la bi-unité Homme – Femme. Voir à ce sujet la métaphysique du sexe développée par Julius Evola et le thème traditionnel de l’Androgyne, dont la rêverie d’un monde asexué d’Élisabeth Badinter est une pitoyable contrefaçon.

6 : cité p. 42, Raymond Abellio est porteur d’une vision géopolitique sur laquelle je reviendrai plus loin lorsqu’il sera question de Jean Mabire.

7 : Le tout dernier chapitre aborde l’« ergonisme » de Jacob Sher, ingénieur – électricien né en 1934 à Wilno (l’actuel Vilnius en Lituanie), alors territoire polonais, dans une famille communiste juive.

8 : Éric Zemmour, Destin français, Albin Michel, 2018, p. 307.

9 : Idem, p. 308.

10 : Souvenir personnel d’une conversation de 1978 avec Maurice Gaït, directeur de Rivarol.

11 : René Guénon s’installe en terre d’islam en Égypte en 1930. D’aucuns se méfient de certains guénoniens qui semblent favorables à une islamisation de l’Europe, conjointement à la permanence d’un « parti de l’étranger » sur le sol français (cf. à ce sujet Éric Zemmour, op. cit., se référant lui-même au Bloc-Notes de François Mauriac).

12 : dans Éléments, n° 174, octobre – novembre 2018.

13 : Jean-Claude Michéa, Le plus beau but était une passe. Écrits sur le football, Climats, 2018.

14 : Rappelons quand même que c’est le club ouvrier londonien Arsenal qui a prôné le premier renforcement défensif, avec l’entraîneur Chapman, dont le disciple Butler a entraîné le Daring de Bruxelles, le club de ma jeunesse, d’obédience alors libérale.

15 : Il faut prendre l’expression dans le sens inverse de celui que luia donné Manuel Barroso. Il ne s’agit pas d’une Europe qui renonce à la puissance et se laisse effacer de l’histoire. Doter l’Europe d’une force dissuasive est aussi une « troisième voie » entre le pacifisme naïf et l’agressivité belliqueuse.

16 : Après s’être inspiré de ses voyages, Marcel Thiry (1897 – 1972) célèbre l’identité wallonne. Bien que né à Charleroi, il exalte la région liégeoise et tout le cours de la Meuse qui va de Maizieres à Rotterdam. À la fin de sa vie, il milite pour la fin de a Belgique unitaire et la fédéralisation du pays.

17 : Dans Symboles de la Science sacrée, Guénon rapproche Calydon de Calédonia, l’ancien nom de l’Écosse situé au Nord-Ouest de l’Europe.

18 : Les 34 premiers versets de la Genèse, qui peuvent être lus selon la série numérique dorée 3 – 5 – 8 – 13 – 21 – 34, sont une sorte d’épure. À partir du verset 35, le récit devient plus chaotique avec l’expulsion du Jardin d’Éden, le meurtre d’Abel par Caïn, la fondation de la première ville par le même Caïn.

19 : La Bible, Nombres, chapitre 2, versets 1 à 31 « Organisation du camp d’Israël ».

20 : Voir spécialement dans dans Réfléchir & Agir, n° 60, l’article sur le général – baron von Lohausen (pp. 44 – 46), en particulier, p. 45, l’image cartographique montrant la centralité de l’Europe dans l’hémisphère Nord, « le plus couvert de terres ».

21 : dans Éléments, n° 174, p. 94, reprise d’un article de Guillaume Faye de 1980, « Pour en finir avec la civilisation occidentale ».

• Georges Feltin-Tracol, Pour la troisième voie solidariste. Un autre regard sur la question sociale, Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, coll. « Idées », 170 p., 20 € (+ 4 € de port).

mardi, 26 février 2019

Le progrès, une idéologie d’avenir ?...

progres.jpg

Le progrès, une idéologie d’avenir ?...

par Hervé Juvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog et consacré à l'idéologie du progrès, qui se trouve au cœur de la doctrine politique d'Emmanuel Macron. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

juvin.jpgLe progrès, une idéologie d’avenir ?

Enrôler le progrès à son usage unique ; c’est la grande idée politique d’Emmanuel Macron. Le combat entre progressistes et conservateurs remplacerait le débat entre droite et gauche.Vieillie, dépassée, la confrontation entre socialistes et libéraux ferait place à une confrontation entre l’avenir et le passé, ceux qui avancent et ceux qui bloquent, la lumière et la nuit. On croirait entendre Jack Lang en 1981… Le simplisme a une force politique. L’avenir, qui est contre ?

La pertinence de l’opération pose pourtant question. Car tout se complique dès qu’il s’agit de définir le progrès dont l’avenir doit être porteur, cette valeur supposée positive, à laquelle s’oppose le conservatisme, si aisément jugé négatif. Sauf qu’il n’est pas certain que le progrès, celui que désignent les progressistes, soit exactement le futur ; de même qu’il n’est pas certain que la volonté de conserver, attribuée aux opposants, s’enlise dans le passé. Et si c’était le contraire ? Et si « je maintiendrai » était la formule révolutionnaire du futur ?

La belle route du progrès

L’avenir tel que La République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain. La chute de l’empire soviétique promettait l’union planétaire, la démocratie mondiale, et le libéralisme devenait la seule politique possible. C’était la fin de l’histoire, qui s’en souvient ?

Le libre-échange allait bénéficier à tous ; d’ailleurs, aucun économiste ne peut être protectionniste, affirmaient doctement des experts payés pour leurs discours par les banques et les fonds d’investissement. Les multinationales avaient carte blanche ; délocaliser, c’était l’avenir ! Les leçons du XXe siècle étaient tirées ; le nationalisme c’est la guerre, et la Nation, dans ses frontières, était une forme politique dépassée. Le sort des peuples européens se confondait avec l’intégration de l’Europe. L’euro devait donner à l’Europe sa forme fédérale, appelée à attirer toutes les Nations.

hj11.jpgLa société multiculturelle était l’avenir ; elle abolit les frontières ; elle ne connaît la diversité qu’individuelle, et elle nous promet la paix et l’amitié entre tous les hommes unis par le commerce. Ils ne formeront plus des peuples, mais une humanité dans laquelle tous font valoir les mêmes droits, partagent les mêmes désirs, bref, deviennent les mêmes. La croissance allait sauver le monde ; la Chine marchait vers la démocratie à mesure que le bol de riz se remplissait. Le droit et le marché en avaient fini avec la politique ; la puissance, la souveraineté, la Nation, autant de vestiges à mettre au grenier. Ajoutons que le monde est à nous, que nous nous levons chaque matin pour tout changer, que tous les milliardaires du monde n’aspirent qu’à construire un monde meilleur, et que la liberté oublieuse du passé assure que chacune, que chacun se construise lui-même un avenir radieux.

C’étaient les années 90. Un autre monde. C’est toujours la rengaine du progrès telle que l’entonnent celles et ceux qui n’ont rien vu, rien appris, rien compris depuis plus de vingt ans. Et c’est ce que des dirigeants européens autistes, un Président français vieilli avant l’âge, veulent continuer à nous faire croire comme progrès. Ce que la République en Marche veut faire croire à la France. Et pourtant…

L’avenir a changé de route. La zone euro est en panne ; non seulement l’Europe recule par rapport à tous les autres continents, mais en Europe, les pays de la zone euro sont derrière les pays qui ont gardé leur monnaie nationale, à commencer par la Grande-Bretagne. Le commerce international est en recul, depuis que les coûts du transport ont cessé de baisser, depuis que les entreprises redécouvrent que l’éloignement est un facteur de risque.

La part des multinationales dans l’activité mondiale baisse, pour la première fois depuis les années 1980. La dénonciation des pratiques commerciales déloyales est au cœur de tous les débats internationaux, et la hausse des tarifs douaniers, le resserrement des normes et des contrôles, est partout la réponse à des situations où la concurrence est inégale. Plus personne n’oserait dire que « le doux commerce » est la voie de la paix ! Il n’y a pas de marché quand les systèmes de valeurs, les priorités, diffèrent.

Analysant la perspective de voir les États-Unis couper Huawei de ses fournisseurs occidentaux ou taiwanais, même le très libéral The Economist reconnaît que « la technologie ne peut rien contre la politique » ! Dans les cercles internationaux, et même à Davos 2019, le constat s’impose ; la mondialisation a fait quelques milliers de milliardaires, elle a sorti de la pauvreté 1,2 milliard d’Asiatiques, elle a surtout détruit des classes moyennes occidentales qui devaient l’essentiel de leur pouvoir d’achat, non à leur performance individuelle, mais à la solidité du cadre national et des systèmes sociaux en vigueur, des politiques salariales aux mutualisations internes. Et l’individualisme progresse sur fond de désespoir, avec un Japon, une Allemagne, une Corée du Sud, qui découvrent que l’isolement est la première maladie moderne, et que la réussite économique ne donne pas l’envie de vivre.

Le nouveau signe du progrès

Le progrès aujourd’hui n’est pas ce qu’il était en 1990. Les Français l’ont bien compris. Le progrès s’appelle circuits courts, il s’appelle relocaliser, se fournir à proximité, savoir qui produit quoi, et comment. L’avenir est fait d’héritages à conserver et à transmettre, plus beaux, plus riches, plus vivants. Le progrès s’appelle lutter contre l’esclavage et le trafic d’êtres humains qui sont le vrai nom de l’immigration. Le progrès s’appelle frontière, pour ceux qui veulent choisir leurs lois, leurs voisins, et leur destin. Le progrès s’appelle renouer avec l’histoire pour se projeter sans se perdre, il signifie préférer le citoyen à l’individu, parce que lui seul rend possible l’action collective, et que citoyenneté rime avec liberté. Et le progrès s’appelle retour au territoire, retour à la famille, aux liens et aux siens, parce que nul ne survivra seul à l’effondrement de nos sociétés et de la vie.

hj1.jpgL’avenir a changé de sens, et le progrès est l’inverse de ce qu’une politique française entêtée, aveugle et autiste, fait subir aux Français. Partout, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et partout, les États Nations cherchent à affirmer leur unité interne, pour mieux faire face aux défis extérieurs qui se multiplient. Partout, la frontière retrouve sa fonction vitale ; faire le tri entre ce qui vient de l’extérieur, qui est utile, choisi, et qui entre, et ce qui est dangereux, toxique, et qui reste à l’extérieur. Partout, l’unité nationale est une priorité.

Partout aussi, l’État est appelé à redécouvrir son rôle ; protéger, promouvoir, préférer les citoyens. Même Henry Kissinger (Le Débat, nov-déc. 2018) appelle les États à prendre le contrôle d’Internet ! Même Davos sent vaciller ses certitudes mondialistes et témoigne du malaise dans ce qui reste du monde global ! Partout, sous des formes et des contours divers, le besoin de dire « nous » l’emporte sur le « je » de l’isolement et de la détresse. Et partout, être respecté, être associé, être représenté, devient plus important que les bénéfices économiques promis par des experts méprisants, distants et absents.

Quand le progressisme se confond avec le bougisme — changer tout, tout le temps et pour rien — le progrès s’appelle demeurer. Quand le progressisme signifie sacrifier au court terme un patrimoine, des infrastructures, des traditions, le progrès s’appelle maintenir. Quand le progressisme s’attaque aux mœurs, aux institutions, aux familles, aux corps et à la vie, le progrès s’appelle préserver. Parlez-en à ceux de l’Est européen, ils savent que conserver, maintenir, défendre et préserver peut être la promesse qui fait se tenir debout et qui ouvre toutes grandes les portes de l’avenir !

Et voilà que la confusion se dissipe. N’en déplaise à Mme Nathalie Loiseau, il n’y a pas et il n’y aura pas de souveraineté européenne parce que la souveraineté est l’apanage des peuples, et qu’il n’y a pas, il n’y aura pas de peuple européen. N’en déplaise à Emmanuel Macron, le libre échange est en recul, comme le commerce mondial, parce qu’ils sont à l’origine de la plus formidable régression sociale que l’Europe ait connue. N’en déplaise à des socialistes qui ont trahi le peuple, les frontières sont de retour parce que leur ouverture détruit les acquis sociaux, le droit du travail et les solidarités nationales plus vite que n’importe quel autocrate illibéral.

N’en déplaise aux européistes de la fuite en avant fédérale, comme aux nostalgiques d’une grande Europe aux ordres du Reich, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et les rêves du multilatéralisme, du post-national et de la démocratie mondiale ont fini dans les poubelles de l’histoire. Qu’elles y restent ! Et n’en déplaise aux donneurs de leçons, le dépassement des Droits de l’individu est en cours, des Droits qui n’ont de réalité que quand les citoyens dans une société organisée et grâce à un Etat fort, décident de les honorer.

hj2.jpgVoilà notre situation historique. Un nouvel obscurantisme nous rend prisonniers. Il s’appelle globalisme, multiculturalisme, individualisme. L’idéologie qu’il constitue est rétrograde, elle répète des refrains qui ont trente ans d’âge, et elle nous bouche l’avenir. Nous devons allumer d’autres Lumières pour faire reculer l’obscurité, et nous libérer des mensonges officiels comme des inquisiteurs qui appellent « fake news » ce qui révèle les mensonges de l’oligarchie au pouvoir. Nous devons suivre l’enseignement de Spinoza, de Kant, et nous libérer de la religion laïque de l’économie, qui a remplacé les religions divines sans rien tenir de leurs promesses ! L’avenir s’appelle Nation, s’appelle citoyen, s’appelle frontières. Le changement s’appelle sécurité, autorité, et stabilité. Et le progrès s’appelle demeurer Français, bien chez nous, bien sûr notre territoire, bien dans nos frontières, pour être à l’aise dans le monde.

Il est grand temps que la France se réveille du sommeil de plomb dans lequel le socialisme l’a plongé. Il est plus urgent encore que La République En Marche cesse de mettre la France à reculons, de vendre pour changement une rengaine que personne n’écoute plus, et de nommer progrès ce qui a provoqué un recul français manifeste, douloureux, et continuel depuis trente ans. Nous qui défendons la Nation représentons le progrès, le vrai, celui qui est partagé par tous. Nous représentons les libertés publiques, et la première d’entre elles ; la liberté de choisir qui est Français. Nous voulons que la France reprenne sa place dans le monde ; nous allons faire rentrer la France dans l’histoire ; nous allons rendre à la France son avenir, un avenir choisi, pas celui qu’on nous impose, un avenir voulu, pas celui des gérants de fonds, un avenir qui en finisse avec les vieilles recettes et les vieilles illusions, un avenir que nous aurons choisi !

Hervé Juvin (Blog d'Hervé Juvin, 18 février 2019)

dimanche, 24 février 2019

Introduction à "World State of Emergency" de Jason Reza Jorjani

JRJ-WSEportrait.jpg

Introduction à "World State of Emergency" de Jason Reza Jorjani

World State of Emergency

Jason Reza Jorjani

Arktos, London 2017

Inexorablement, avec hésitation, terrible comme le destin, la grande tâche et question approche : comment la terre dans son ensemble sera-t-elle gouvernée ? Et à quelle fin l’« homme » dans sa totalité – et plus comme un peuple ni une race – sera-t-il élevé et formé ?

--- Friedrich Nietzsche, La Volonté de puissance.

INTRODUCTION

(extraits)

Apocalypse. Dans son sens grec originel, le mot signifie « révélation ». Au cours des prochaines décennies, en l’espace d’une génération, certaines avancées technologiques convergentes révéleront quelque chose de profond sur l’existence humaine. La biotechnologie, la robotique, la réalité virtuelle, et le besoin de rechercher de l’énergie sur notre Lune après le pic pétrolier, convergeront dans des approches se renforçant mutuellement et qui feront éclater le cadre fondamental de nos sociétés. Ce n’est pas une question de changement progressif. L’apocalypse technologique dans laquelle nous entrons est une singularité qui amènera une transformation qualitative dans notre manière d’être. Les systèmes sociopolitiques occidentaux modernes comme les droits humains universels et la démocratie libérale sont tristement inadéquats pour faire face aux défis posés par ces développements.

L’apocalypse technologique représente un état d’urgence mondial, qui est mon concept pour un état d’urgence d’ampleur mondiale qui demande aussi l’établissement d’un Etat mondial. Une analyse de l’incohérence interne des droits humains universels et de la démocratie libérale, spécialement à la lumière des implications sociétales et géopolitiques des technologies, révèle qu’ils ne sont pas des concepts politiques appropriés pour fonder cet Etat mondial. L’urgence planétaire demande plutôt une unification sociopolitique à l’échelle mondiale sur la base d’une tradition profondément enracinée avec un potentiel évolutionnaire maximal. Cet héritage vivant qui doit former l’éthos ou l’ordre constitutionnel de l’Etat mondial post-national, à un niveau existentiel, est la tradition aryenne ou indo-européenne partagée par la majorité des grandes nations de la Terre – de l’Europe et des Amériques jusqu’à l’Eurasie, le Grand Iran ou monde persan, l’Inde hindoue, et l’Orient bouddhiste.

JRJ-WSE.jpgLe terme Aryen (ou Airyânâ, Irân, ou Erin) signifie littéralement « bien mis ensemble » ou « finement forgé », en d’autres mots « habilement fait », et « noble » seulement d’une manière dérivative pour cette raison. Ce fut peut-être un terme que d’autres appliquèrent d’abord aux Indo-Européens ou que ces derniers adoptèrent après leur rencontre avec des cultures qui manquaient complètement de leur maîtrise des arts manuels et de leur génie industrieux. Le terme Aryen est également associé au bon chemin vers la Sagesse ou Prajnâ dans le Buddha Dharma. Le nom natif du bouddhisme, choisi par Siddhârta Gautama lui-même, est Âryâ Ashtangâ Marga ou « Octuple Sentier aryen », qui est fondamentalement basé sur les Âryâ Chatvâri Satyâni ou « Quatre Vérités aryennes » (souvent traduit par « Quatre Nobles Vérités »). Le principal symbole du Dharma, dans ses variétés bouddhistes aussi bien qu’hindoues, est bien sûr le Swastikâ.

L’Ordre Mondial indo-européen est l’une des trois formes possibles que l’Etat mondial peut prendre. Les deux autres sont une hégémonie planétaire chinoise, probablement sous l’apparence de l’Organisation de Coopération de Shanghai ([SCO], et le premier Califat islamique vraiment mondial, qu’il évolue à partir de l’actuel Etat Islamique et d’Al-Qaïda ou à partir de quelque autre mouvement musulman transnational plus modéré mais bien plus dangereux qui remplacerait ces groupes. Bien que ces trois blocs géopolitiques aient à peine commencé à se reconnaître eux-mêmes, en particulier celui des Indo-Européens, ils sont déjà mutuellement engagés dans une Troisième Guerre mondiale. Cette bataille géopolitique finale et absolument décisive sera aussi connue comme la Plus Longue Guerre. C’est en partie parce que, à la différence des première et seconde guerres mondiales, la troisième est un choc de civilisations plutôt qu’un conflit entre Etats-nations. C’est la guerre qui nous mènera au-delà de l’Etat-nation comme unité de base de l’organisation politique. Le Système International des Nations Unies formé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme Magna Carta, est voué à être déconstruit par le genre de guerre civilisationnelle qui a commencé le 11 septembre 2001.

C’est le sujet de mon premier chapitre. Il dit que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (UDHR) est intérieurement incohérente et se sape elle-même. En établissant une liberté de religion sans réserve comme l’un des principaux droits humains avec une applicabilité universelle, les rédacteurs dédaignèrent la possibilité qu’une « majorité morale » dans un pays particulier pourrait utiliser les préceptes fondamentaux de sa religion comme une base pour nier les droits humains putatifs des minorités dissidentes. En se basant sur une philosophie politique des Lumières européennes, les fondateurs des Nations Unies ne virent pas qu’une certaine religion, comme l’islam, peut entrer en conflit avec certains des plus importants droits humains que ces gentlemen voudraient croire universels, tout en étant une religion qui s’affirme tout à fait consciemment comme fermée à la réforme ou à l’évolution progressive.

sh-clash.jpgSamuel Huntington dit que dans le « choc des civilisations », la religion est plus déterminante que les idéologies politiques laïques. En tant que principal antagoniste dans ce choc civilisationnel, l’Oumma musulmane mondiale est en possession d’une religion dont le livre saint est aussi une constitution politique cohérente. Bien qu’ayant été « révélés » dans l’Arabie du VIIe siècle, beaucoup d’articles de cette constitution, incluant ceux qui sont les plus répugnants pour les défenseurs des droits humains universels, ne peuvent pas être amendés. Je le dis très clairement. Un Ordre Mondial islamique ou Califat Mondial est un ordre où les femmes, à l’échelle mondiale, seront légalement subordonnées aux hommes et auront très peu de droits, un ordre où l’esclavage sera légalisé ; la dissidence religieuse et intellectuelle sera criminalisée, les minorités seront obligées de payer un tribut, et les voleurs ordinaires subiront des punitions draconiennes comme l’amputation.

Il est important de se rappeler que l’islam n’a même pas besoin de conquérir le monde par la force des armes. Sa conquête de la Terre par la seule démographie est presque assurée. Dans la dernière partie de ce siècle, les musulmans auront une majorité décisive sur cette planète. Cela nous amène à la question de la globalisation de la démocratie, le sujet du chapitre 2. En se basant sur les tendances démographiques actuelles, en 2075 une démocratie globale signifiera un Etat mondial islamique. Point-barre. Je dis que cela montre à quel point la démocratie libérale est incohérente. Le libéralisme est une idéologie politique européenne distincte qui peut facilement être séparée de la démocratie.

En fait, la démocratie eut des racines extrêmement conservatrices et autoritaires, dans la Grèce classique et lorsqu’elle fut remise à l’honneur par Jean-Jacques Rousseau au début de l’ère moderne comme antidote romantique aux théories rationalistes des Droits Naturels (c’est-à-dire les Droits Humains). Les Grecs classiques aussi bien que Rousseau reconnurent que les besoins religieux doivent être la base de la volonté générale qui constitue d’une manière cohésive le pouvoir décisionnaire souverain d’un régime politique. Rousseau fit même l’éloge de l’islam comme étant le meilleur type de « religion civique » précisément parce que, à la différence du christianisme, dans son fondement même il refuse de reconnaître toute séparation entre l’autorité religieuse et l’autorité politique laïque. Cependant,  le libéralisme, parfaitement illustré dans sa forme la plus pure par John Stuart Mill, défend une neutralité de l’Etat fausse et intenable concernant le choix personnel des citoyens à vivre leur vie de la manière qu’ils veulent. Je montre que Mill, d’une manière caractéristique des libéraux, glisse vers des préjugés culturels injustifiés concernant les sortes de conduites individuelles qui sont acceptables dans une société libérale ou libre. Son « principe de tort » est mal défini et motivé par une tentative malencontreuse de forger un ordre politique qui rejette l’ethos civilisationnel et l’identité collective. L’individualisme radical libéral est certainement radicalement anti-démocratique.

Carl Schmitt analysa le conflit entre le libéralisme et la démocratie comme faisant partie de sa formulation de ce qu’il appelait « le concept du politique ». D’après Schmitt, les libéraux et les démocrates confondent le politique avec l’économique et les autres structures sociales, alors que le politique en tant que tel n’est pas ouvert à des débats et à des négociations sans fin et n’est pas non plus une question de préférence personnelle. Le concept même du politique concerne celui qui a le pouvoir de prendre une décision souveraine sur la vie et la mort de ceux qui sont à l’intérieur de l’Etat. Pendant un état d’urgence ou d’exception, la constitution écrite d’un Etat est suspendue et le Parlement ne peut pas tenir de débat sur ce qu’il convient de faire. Cet état d’urgence révèle non seulement qui est le souverain, mais aussi sur quelles bases il prend des décisions affectant la vie et les biens de ses sujets. Dans la mesure où cette prise de décision est efficace, elle révèle la vraie constitution existentielle ou ethos de son peuple. Celui-ci sous-tend la constitution écrite et est la base de l’acceptation au moins tacite par son peuple de ses ordres même s’ils violent la constitution légale plus superficielle et dérivative. Une telle crise peut finir par la restauration de l’ordre légal établi, mais l’état d’urgence peut aussi être un état d’urgence où un nouvel ordre constitutionnel se révèle comme un reflet plus fidèle de l’esprit d’un peuple qui parvient à se renouveler.

SchmittKoenen-1.jpgAu cœur de la prise de décision souveraine durant l’état d’urgence se trouve la détermination de l’Ami et de l’Ennemi. Carl Schmitt dit que le souverain est la personne ou le conseil qui peut effectivement décider, dans une situation d’urgence, qui sont les « siens », qui sont les amis ou les alliés, et qui est l’ennemi, même si cet ennemi est à l’intérieur des frontières. Les lignes sur une carte ne définissent pas une nation. C’est l’ethos ou caractère existentiel d’une communauté historique mondiale qui le fait. Une nation peut s’étendre par-dessus de nombreuses frontières arbitraires tracées du fait d’une incapacité à saisir les distinctions politiques conceptuellement. Une telle nation peut avoir un ou plusieurs ennemis parmi elle – des ennemis qui menacent son ordre constitutionnel à un niveau existentiel. En accord avec cette analyse, Schmitt pensait qu’il ne pourrait jamais y avoir un Etat mondial unique et que toute tentative d’en appeler à une « humanité commune » comme concept politique était une tromperie, parce que l’Humanité-dans-son-ensemble n’a pas d’ennemi concret. Ce qui est pire est que le discours universaliste sur les droits politiques de l’Humanité ou sur une démocratie universelle diabolise en réalité tous ces humains qui, sur la base de leurs propres cultures, rejettent ce discours. Schmitt considérait que cet impérialisme planétaire des Humanistes était l’idéologie la plus tyranniquement inhumaine, et que celle-ci avait été illustrée, à son époque, par l’OTAN aussi bien que par l’Union soviétique.

Cependant, tout à la fin de sa vie, Schmitt commença à reconsidérer cette position. Il le fit en pensant que les développements technologiques spectaculaires qu’il constatait pourraient être considérés comme quelque chose ressemblant à une menace pour toute l’humanité. Pour lui, les principaux de ces développements était la prolifération des armes nucléaires miniaturisées à une époque de guerre de partisans déterritorialisée (c’est-à-dire le terrorisme transnational), et une militarisation de l’espace qui pour la première fois englobe et définit la Terre entière comme un théâtre de combat. Bien qu’il admettait que cela pourrait requérir de repenser le concept du politique, et sa distinction cruciale Ami-Ennemi, Schmitt n’eut jamais vraiment le temps ou l’énergie pour développer ces idées dans sa Théorie du Partisan. D’une certaine manière, ses derniers aperçus étaient aussi prématurés. C’est seulement maintenant, alors que nous faisons face à des développements technologiques qui pourraient nous permettre de modifier notre forme humaine d’incarnation, de nous perdre dans des simulacres spectaculaires, ou de faire face à une guerre interplanétaire contre quelque intelligence cybernétique post-humaine, que nous avons un contexte concret pour penser ce qui restait encore impensable pour Carl Schmitt, c’est-à-dire un état d’urgence mondial. Dans les chapitres 3 à 5 de ce livre, je montre qu’un certain nombre d’innovations technologiques requiert pour chacune une dimension mondiale de la décision souveraine, par souci de la simple survie de quelque chose de reconnaissable comme Humanité et pour éviter toutes sortes de futurs horriblement inhumains.

Le chapitre 3 traite des biotechnologies néo-eugénistes qui requièrent une réglementation mondiale. La biotechnologie nous offre toute une variété de potentiels pour promouvoir l’épanouissement humain. En utilisant la sélection des embryons, qui est un processus augmenté de fertilisation in-vitro lorsqu’on est capable de profiler les embryons qui sont ensuite réinsérés dans la matrice pour se développer, il est possible d’éliminer les maladies héréditaires. On sait aussi qu’il y a environ 15 points de différence de QI entre l’enfant le plus brillant que l’on pourrait avoir et celui qui aura le plus de difficulté à étudier diverses disciplines. Le QI peut être accru d’environ 15 points par génération, rien qu’en utilisant la sélection des embryons (sans modifier la structure génétique de l’embryon). Bien sûr, « intelligence » est un terme imprécisément défini. Mais il y a certains facteurs d’intelligence qui ont un lien avec la capacité d’apprendre la physique et de manipuler des mathématiques complexes, qui ont de très fortes corrélations génétiques. Il est très important que nous établissions un certain consensus concernant la manière dont cette technologie sera utilisée. Si nous devions avoir un accroissement de 15 points de QI par génération dans un seul pays ou une seule culture, cela introduirait un dangereux déséquilibre de puissance géopolitique.

En raison de l’histoire de l’eugénisme dans le monde occidental, les vues sur l’utilisation de cette technologie à des fins essentiellement néo-eugénistes sont largement négatives en Occident. Par comparaison, l’establishment scientifique, académique et politique chinois est presque à 100% favorable à l’utilisation des biotechnologies émergentes pour, par exemple, accroître le QI de sa population. Les facteurs spécifiques d’intelligence qui peuvent être manipulés par ce processus sont précisément ceux qui conduisent à des percées technologiques, qui historiquement, malheureusement, ont eu leurs premières manifestations dans la technologie militaire. Même dans un pays unique, si seuls les riches ont accès à ce genre de technologie, nous pourrions voir des disparités de classes se transformer en véritables distinctions de castes entre une aristocratie génétique et ceux qui ne sont pas aussi chanceux génétiquement.

Les implications sociétales sont encore plus importantes si nous pensons aux manipulations génétiques qui modifient réellement la structure de l’embryon. Nous pouvons augmenter la durée de vie. On a découvert que les souris qui avaient été génétiquement modifiées pour une durée de vie plus longue, ont aussi une morbidité plus courte – ce qui veut dire qu’à la fin de leur vie elles déclinent très rapidement au lieu de passer par un processus de vieillissement prolongé. Nous serions aussi capables de renforcer le physique. Les mêmes techniques qui furent initialement développées pour traiter la maladie de Lou Gehrig ont été appliquées dans le but de développer la masse musculaire et de diminuer les risques d’obésité. Ensuite, en termes de fonctionnement cognitif, il y a aussi des techniques de manipulation génétique qui furent développées initialement pour traiter l’Alzheimer et qui ont été utilisées pour augmenter la capacité de mémoire par un facteur de deux ou trois. Ces renforcements particuliers semblent très positifs, mais la manipulation génétique nous donne aussi la capacité de raccorder des gènes humains et animaux. Nous devrions vraiment nous demander si nous voulons créer une espèce hybride. Ce n’est pas une décision qui devrait être laissée à un seul pays ou à une seule culture, et encore moins à une grande entreprise opérant dans le libre marché global.

clonagehum.jpg

L’une des biotechnologies les plus controversées est le clonage humain. Même si nous devions avoir un consensus assez large pour dire que le clonage humain en vue de la reproduction de personnes identiques (en d’autres termes, la création d’un grand nombre de « jumeaux ») n’est pas une grande idée, le clonage humain fait implicitement partie de la sélection des embryons. Il arrive souvent que quand un embryon optimal est inséré dans la matrice pour se développer, l’implantation initiale échoue et une autre tentative doit être faite. Par conséquent, si l’on est déjà arrivé à un embryon optimal, le clonage de cet embryon un certain nombre de fois permet des tentatives répétées d’implantation. Puisque le clonage va faire partie de l’augmentation de la sélection des embryons (une forme plus acceptable de biotechnologie), il n’y a pas besoin de dire comment le clonage pourrait être utilisé si nous n’avons pas un système de réglementation efficace à l’échelle mondiale.

La pire chose qui pourrait arriver avec la biotechnologie, ce qui nous amène aussi dans le domaine de la robotique ou de la cybernétique, est qu’un certain pays ou une certaine civilisation pourrait décider unilatéralement de créer génétiquement une race d’esclaves. Les créateurs de ces robots biomécaniques pourraient trouver un moyen de nous convaincre que leurs créatures ne sont pas vraiment des  êtres humains qui seraient porteurs de droits politiques. Le raccordement des gènes qui incorpore des éléments du génome d’autres animaux pourrait permettre à ces humanoïdes de travailler dans des conditions environnementales hostiles qui seraient difficiles à supporter pour des humains.

[…]

Malheureusement, l’émergence de cet Etat mondial profondément unifié par un ethos unique sera un processus violent. Ce n’est pas dire qu’il sera établi par la force arbitraire. C’est plutôt, tout à fait en conformité avec l’analyse de Carl Schmitt sur la vraie constitution d’un Etat, un peuple historique-mondial distinct qui subira une transformation alchimique dans le chaudron de l’apocalypse technologique et qui revendiquera son destin d’hégémonie planétaire. Face aux ennemis externes et internes incapables de guider la Terre d’une manière responsable à travers l’apocalypse technologique, la communauté indo-européenne se définira comme une nation souveraine de dimension planétaire ou même interplanétaire. Avec leur origine commune dans une ethnicité et une langue uniques, les Indo-Européens surgirent d’un heartland proto-iranien ou aryen en Ukraine (Scythie) et dans le Caucase pour former les civilisations européenne, iranienne, hindoue et bouddhiste. Ils continuèrent à s’influencer les uns les autres par l’intermédiaire de la nation quintessentiellement indo-européenne, l’Irân-Shahr ou Imperium Aryen (connu en Occident sous le nom d’« Empire perse »). Collectivement, leurs contributions aux religions mondiales, aux arts, à la philosophie, à la science et à la technologie établissent les Indo-Européens comme les candidats les plus viables pour former un Etat mondial à partir de l’urgence planétaire.

pol_head3.jpg

Les chapitres 6 et 7 se concentrent sur l’histoire et la culture des Indo-Européens, et disent que notre convergence en une seule civilisation de dimension planétaire peut devenir la base pour l’Etat mondial dont nous avons tellement besoin pour survivre à l’apocalypse technologique. L’alternative est l’intervention de l’Islam ou de la Chine pour sauver l’Humanité du génie prométhéen des Indo-Européens. Au lieu de cela, nous devrions maîtriser cet esprit faustien d’une manière qui évitera des monstruosités inhumaines et nous conduira dans un avenir d’épanouissement surhumain. Puisque, comme le comprend Samuel Huntington, l’Islam joue le rôle le plus catalytique dans le choc des civilisations, parmi toute la communauté indo-européenne l’Iran est la nation dont le rôle dans la Troisième Guerre mondiale sera le plus décisif pour notre avenir commun. En plus d’être le carrefour interculturel du monde indo-européen depuis plus de 3.000 ans, l’Irân-Shahr ou « Imperium Aryen » offre à l’Occident des principes et des valeurs qui ont déjà profondément influencé les siens et qui pourra catalyser une revitalisation culturelle après l’échec des concepts modernes comme la démocratie libérale et les droits humains universels.

Dans le septième et dernier chapitre, j’expose comment depuis 2012 un renouveau néo-zoroastrien connu sous le nom de Renaissance Iranienne s’est répandu dans le Grand Iran comme un feu de broussaille. Il est profondément significatif qu’en cela les Perses et les Kurdes sont les premiers des peuples aryens à avoir traversé toute la tradition religieuse abrahamique et à être ressortis de l’autre coté. L’Europe est seulement maintenant à la veille d’être conquise par l’Islam, alors que les Iraniens sont finalement en train de surmonter 1.400 ans de colonisation arabo-islamique oppressive qui s’est appropriée d’une manière parasite le génie persan dans les arts et les sciences. Partageant une longue frontière avec la Chine en Asie Centrale iranienne ou Khorasan, et étant située au cœur d’un Califat Islamique émergeant contrôlé par ISIL dans ses territoires de l’ouest et Al-Qaïda vers l’est, une renaissance du Grand Iran ou Irân-Shahr sera le fer de lance de la guerre pour un Ordre Mondial indo-européen.

Si nous sommes un jour capables de sortir et d’explorer le cosmos, si nous parvenons à traverser cette apocalypse technologique, nous découvrirons que l’état d’urgence mondial est survenu dans l’histoire de toutes les espèces intelligentes. Si les développements technologiques peuvent continuer au-delà de ce point, cela représente vraiment une sorte de singularité. La période avant lui et la période après lui seront incommensurables l’une avec l’autre. En ce sens, c’est une catastrophe classique. Un moment exceptionnel. Le temps approche où des technologies seront développées qui remettront en question la forme même de la vie d’une certaine espèce, et les membres de cette espèce doivent tenter collectivement de parvenir à une compréhension d’eux-mêmes qui leur permettra d’utiliser ces technologies pour obtenir un épanouissement de leur existence, plutôt qu’une dégradation. Que l’on soit prêt ou pas, le temps est venu de poser la question : « Qui parle pour la Terre ? ».

Copyright Arktos 2017.

Le paradigme civilisationnel et ethnologique dans la géopolitique

civilisaztion.jpg

Le paradigme civilisationnel et ethnologique dans la géopolitique

Geopolitics

Euro Continentalism

Source: http://www.katehon.com

Les sources du paradigme civilisationnel incluent deux groupes d’auteurs. Conventionnellement, ils peuvent être appelés philosophes sociaux et géopoliticiens.

Le premier groupe inclut les travaux de N.Y. Danilevsky, O. Spengler, et A. Toynbee. C’est surtout la compréhension sociale et philosophique du phénomène de la civilisation représente qui est l’objet de leur travail.

Le second groupe est formé de K. Haushofer et C. Schmitt. L’auteur S. Huntington peut aussi être ajouté à ce groupe. Ces auteurs ont davantage considéré la situation sous l’angle  géopolitique.

Pour décrire la civilisation comme l’un des acteurs de la politique mondiale, les auteurs se réfèrent aux catégories suivantes : géo-civilisation, civilisation-Etat, et Etat-civilisation.

Par civilisation nous désignons un complexe d’organisations socioculturelles à plusieurs niveaux, fondé sur la base de certaines valeurs et occupant un territoire géographique particulier. Par civilisation-Etat nous désignons le phénomène par lequel les frontières politiques et socioculturelles coïncident. L’Inde et la Chine sont des exemples de tels civilisations-Etats. La géo-civilisation est un sujet de la politique mondiale. L’Etat-civilisation  est une entité cherchant à devenir, sous forme d’un Empire, une alternative à l’Etat-nation moderne. Ici nous préférons utiliser la catégorie d’« Etat-civilisation » plutôt que celle de « géo-civilisation ». Cette catégorie est plus générale et se focalise sur l’embryon d’un nouvel Etat, différent de l’Etat-nation.

La disponibilité de la civilisation en tant que telle est l’une des conditions préalables les plus importantes pour la formation de l’Etat-civilisation.

Si nous regardons parmi les chercheurs russes, nous avons quatre approches principales dans l’analyse de la civilisation dans la géopolitique.

Alexander-Dugindedddd.png- L’approche évaluative (A. Dugin, S. Kiselyov, L. Ivashov). Ses représentants adoptent la base du système évaluatif. Cette approche est la plus commune. Cette position est typique d’A. Dugin. Pour lui, la civilisation est une vaste et stable région géographique et culturelle, unie par des valeurs spirituelles, des attitudes stylistiques et psychologiques et une expérience historique communes. La plupart de ces régions coïncident avec les frontières de la diffusion des grandes religions mondiales. La structure de la civilisation peut inclure plusieurs Etats, mais il y a des cas où les frontières des civilisations traversent des Etats particuliers, les divisant en plusieurs parties [1].

- L’approche « ethnologique » (V. Tsymbursky). Pour V. Tsymbursky, une civilisation est un  groupe de nations contrôlées par l’Etat avec une région géographique suffisamment soulignée dans le scénario mondial. Au sommet de cela, elles fondent leur géopolitique sur la verticalité, religion ou idéologie [2]. La géopolitique civilisationnelle de V. Tsymbursky considère en premier lieu la relation entre le noyau et les peuples de la périphérie.

- L’approche « culturelle-géographique » (S. Khatuntsev). La formation des civilisations survient généralement sur un critère territorial. D’après S.V. Khatuntsev, les religions viennent et passent, alors que les espaces demeurent. Il considère la civilisation comme une communauté géoculturelle, qui émerge et opère parmi plusieurs « individus géographiques » existant sur notre planète – des « espaces de développement ». Avec cette théorie, S. Khatuntsev et V. Tsymbursky ne sont pas opposés au rôle de la religion dans la vie de la  civilisation. Cette théorie critique simplement la thèse de son rôle définissant [3].

- L’approche « universaliste » (A. S. Panarin). Le représentant le plus important de cette approche est A.S. Panarin. Dans ses derniers travaux il tenta d’apporter une compréhension différente de la civilisation. Ce ne serait pas un type culturel-historique séparé, opposé aux autres mondes, mais quelque chose de mondial [4]. Malheureusement, A.S. Panarin n’étudie pas en détail le traitement de la civilisation, puisqu’il n’eut pas le temps de développer cette théorie. La vraie civilisation, selon cette logique, doit avoir un caractère non pas local mais mondial, offrant un concept universel pour une autre civilisation.

Gumiliev est souvent considéré comme le représentant le plus important de l’approche civilisationnelle. Son importante contribution au développement de ce paradigme est bien connue, ainsi que son rôle dans le développement de la stratégie civilisationnelle russe. Son nom figure même dans les livres de géopolitique.

En effet, il y a des éléments communs entre les idées de L. Gumilev et le paradigme civilisationnel.

Les groupes ethniques, selon L. Gumilev, diffèrent par leur auto-identification collective. Leur fonctionnement est associé à un paysage particulier, au-delà duquel ils ne tentent pas d’aller. Gumilev créa le concept de « super-ethnos ». Il le définit comme l’union de plusieurs nations, basée sur une conscience commune et une parenté spirituelle. Ce concept ressemble à une civilisation.

Les structures de l’ethnos et de la civilisation sont assez similaires. Nous pouvons distinguer sub-ethnos, ethnicité et super-ethnos. Ensuite, la civilisation et ses sub-civilisations constituantes. Plusieurs civilisations constituent la plus grande unité de civilisation : la méga-civilisation, caractérisée par une même origine.

Les groupes ethniques, comme les civilisations, passent par certains stades de développement, vivant à peu près le même temps de vie (mais pas toujours), environ 1.500 ans. La description par L. Gumilev de la dynamique ethnique coïncide avec les observations des représentants du paradigme civilisationnel en géopolitique et en philosophie sociale.

Mais en tous cas, L. Gumilev était le représentant de l’approche ethnologique, et voyait l’histoire à travers le prisme de l’ethnos, et non de l’interaction entre les civilisations. Je dois dire qu’il critiqua aussi l’idée des représentants de l’approche civilisationnelle, représentée par O. Spengler et A. Toynbee.

gumilevdddd.jpgGumilev comprend l’ethnicité comme un groupe humain stable, naturellement formé, s’opposant à tous les autres groupes similaires, qui est déterminé par un sens de la complémentarité, et un genre différent de comportement stéréotypé, qui change régulièrement dans le temps historique [5].

Donc, nous parlons d’un groupe, d’une communauté, plutôt que d’une organisation socioculturelle complexe, qui caractérise une civilisation. Analysant les processus globaux, L. Gumilev préfère utiliser la catégorie de « groupe ethnique » plutôt que de « civilisation ». L’ethnicité vit dans l’obéissance, en règle générale, aux rythmes biologiques, et la civilisation vit en obéissant à des lois spirituelles. L’ethnicité est le résultat de l’impulsion passionnée associée à l’impact du cosmos. Elle s’affaiblit ensuite à cause du vieillissement biologique.

Les facteurs de formation civilisationnelle sont divers. Ils peuvent être divisés en facteurs externes et internes. La mort d’une civilisation survient aussi pour des raisons différentes :

  • - pression extérieure, désastres naturels,
    ·- crise spirituelle,
    ·- troubles internes,
    ·- « burn-out ».

La mort d’une civilisation est souvent une conséquence d’un éloignement vis-à-vis de ses valeurs spirituelles. Bien sûr, dans la description de L. Gumilev, même l’ethnos peut s’éloigner de ses propres idéaux, ou les remplacer par des choses plus matérielles. Cependant, ceci est le résultat du vieillissement biologique.

La civilisation peut être identifiée à la société, mais en ce qui concerne l’ethnicité, L. Gumilev distingue le concept d’« ethnicité » et de « société ». Nous avons déjà parlé des communautés sociales. Nous pouvons ajouter que les sociologues contemporains traitent de deux types principaux de communautés sociales : ethniques et territoriales. Les dernières peuvent être attribuées à une civilisation, bien que se référant en général à une communauté territoriale : ville, village, région, macro-région. Mais même si une civilisation est identifiée comme un type, elle demeure cependant un système différent de l’ethnos. Les groupes ethniques en tant que tels sont maintenant les acteurs des relations internationales en tant que sujets indépendants, en même temps que des civilisations différentes, étant même mieux reconnus que ces dernières.

Concernant les civilisations, des discussions sont en cours dans le domaine de la recherche scientifique. Il existe une position selon laquelle le phénomène de la civilisation est plus évaluatif que réel. A notre époque, il y a souvent des discours sur la « civilisation humaine ». Sous ce critère on désigne en réalité la civilisation occidentale, qui tend à imposer aux autres cultures son propre système de valeurs. Le « reste » doit s’adapter à la zone euro-atlantique, empruntant tout ce qui est nécessaire au « progrès ». Un des auteurs abordant le sujet est A. Janov. Il écrit que même dans un cauchemar, Aristote n’aurait pas pu considérer la Perse barbare comme une civilisation et la mettre à égalité avec la démocratique Athènes, et même lui accorder une certaine supériorité sur la Grèce [6]. Il ne considère comme civilisés que les « peuples libres » (c’est-à-dire l’Occident).

Il faudrait ajouter que des groupes ethniques peuvent se remplacer l’un l’autre, mais que la civilisation survivra quand même. Un exemple frappant est la Chine. Sa culture existe depuis des siècles et des millénaires, alors que sa composition ethnique a changé. On pourrait dire la même chose de la civilisation indienne. La disparition de certains groupes ethniques peut conduire à la désintégration d’un super-ethnos, mais pas à la disparition d’une civilisation. Plusieurs peuples peuvent se transformer en une civilisation, la rendant diverse. Des groupes ethniques agissent aussi comme agents de civilisation, mais pas ceux qui demeurent isolés.

En résumé, notons quelques points. Il est clair que L. Gumilev a largement contribué aux études géopolitiques. Il a eu un impact important sur les principaux représentants de notre paradigme civilisationnel. Ses conclusions, des observations de la vie des groupes ethniques, coïncident souvent avec les estimations des partisans de l’approche civilisationnelle habituelle.

Les représentants de l’approche civilisationnelle peuvent s’appuyer sur ses idées d’interactions entre les civilisations. Rappelons la fameuse thèse de L. Gumilev. Il faut rechercher des amis – c’est la principale valeur dans la vie –, et non rechercher des ennemis, que nous avons déjà trouvés. Cette approche est acceptable pour un paradigme civilisationnel, ainsi que pour les partisans de l’idée de dialogue entre civilisations. Un important avertissement fut émis par L. Gumilev concernant l’approche civilisationnelle et l’adoption d’une culture étrangère. Le scientifique, ainsi que les représentants de l’approche civilisationnelle, ont mis en garde contre le danger de se séparer de ses racines culturelles. Dans ce cas, un peuple perdra son identité, sans en gagner une autre. En relation avec ce dernier cas, Gumilev parle de la dégradation spirituelle de la société, formant une couche de consommateurs, et il les appelle des « sub-passionnarités ».

Les concepts forgés par Gumilev présentent un grand intérêt, comme l’« antisystème », la « chimère » (une combinaison de choses incompatibles), les « super-ethnos » et d’autres. L’approche ethnique aide à expliquer certains des facteurs de formation et de déclin des civilisations. De même, avec l’aide de ce paradigme nous pouvons mieux assimiler la structure d’une civilisation.

Cependant, si L. Gumilev est un représentant du paradigme ethnologique en géopolitique, son approche est plus proche de l’approche civilisationnelle, mais néanmoins complètement différente et utilisant sa propre technique d’analyse.

D’une manière générale, les idées de L. Gumilev, ainsi que celles des représentants de l’approche civilisationnelle, aident à mieux comprendre l’essence des processus géopolitiques.

Références :

  1. 1. Dugin A.G. The theory of a multipolar world. M., 2012. P. 464-465.
    2. Tsymbursky V.L. Conjuncture of the Earth and Time. Geopolitical and chronopolitic intellectual inquiry. M., 2011.P. 56.
    3. Khatuntsev S.V. On the question of Huntington. URL: http://www.apn-nn.ru/539683.html (the date of circulation: 28. 05.2015).
    4. Panarin A.S. Orthodox civilization in a global world. M., 2003. S. 210.
    5. Gumilev L.N. Ethnosphere: history of people and the history of nature, M., 1993. URL: http://gumilevica.kulichki.net/MVA/mva09.htm (the date of circulation: 28.05.2015).
    6. Yanov A.L. How on earth civilizations? // Russia in Global Affairs. 2006. № 5. URL: http://globalaffairs.ru/number/n_7415 (the date of circulation: 13.08.2013).

vendredi, 15 février 2019

Effondrement civilisationnel et Katechon

dragon.JPG

Effondrement civilisationnel et Katechon

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com 

Nous avons fait remarquer ailleurs dans ce blog que le monde était en voie d’entropisation. Pour comprendre les notions d’entropie et de néguentropie (ce qui s’oppose à l’entropie), on peut s’imaginer un jardinier aux prises avec la nature environnante. Généralement, le jardinier commence par humaniser un coin de cette nature, traçant une frontière entre le monde ordonné de son jardin et le monde extérieur, désordonné. Puis dans ce monde ordonné, son potager par exemple, il trace de nouvelles frontières : des allées, des parcelles pour les différentes variétés, un lieu pour le compost, etc. Imaginons que le jardinier décède ou soit malade. Immédiatement, les mauvaises herbes vont affluer, les ronces de l’extérieur vont pénétrer le jardin, les différentes variétés vont se mélanger ou disparaître, des nuisibles vont proliférer, etc. Bref le potager va retourner à l’état de nature. Dans notre schéma, ce processus de retour au désordre, au chaos, au mélange, à la confusion, ce processus de déstructuration et d’abolition des séparations, s’appelle l’entropie. Le jardinier, quant à lui, qui lutte pour conserver un ordre fondé sur des distinctions et qui s’oppose donc à ce processus de dissolution peut être considéré comme une force néguentropique.

Les cosmogonies de toutes les religions imaginent un dieu ou des dieux, voire des forces, qui au début des temps entrent en jeu pour ordonner le chaos (ou le Rien qui est le summum du chaos), et ainsi créer l’Univers, le monde et la vie. Ces forces ne procèdent pas autrement que notre jardinier : elles séparent les différents éléments (dans la cosmogonie biblique Dieu sépare le ciel de la terre, la lumière des ténèbres, les végétaux de la terre, la femme de l’homme….), elles distinguent et créent un ordre harmonieux que seule une force contraire et négative (Satan) cherche à contrecarrer. L’objectif de Satan est que le monde retourne au chaos originel, à la confusion et au désordre.  

A l’évidence, Satan représente l’entropie et les forces à l’origine de monde représentent la néguentropie. Ici, les religions paraissent diverger sur la manière de contrecarrer l’entropie. Imaginons une maison. Laissée à l’abandon celle-ci va subir le processus d’entropie : les tapisseries vont se décoller, les meubles vont pourrir, le toit va s’effondrer, les murs vont s’écrouler… quelques décennies plus tard, la maison n’est plus qu’un tas informe de gravats où tout se mélange dans l’indistinction : meubles, murs, toiture, matériaux… bref, la maison est devenue un chaos. Toutes les religions disent que la maison ne doit pas devenir chaos, mais elles ne le disent pas de la même façon. 

Le judaïsme et l’islam contrecarrent l’entropie par des commandements. Le propriétaire de la maison ne doit pas réfléchir à leur bien fondé, il n’est même pas utile qu’il croit en leur utilité : il doit simplement les exécuter de manière immédiate et passive. Sous peine de punition il devra refaire tous les dix ans les tapisseries et les peintures, il devra laver tous les jours les sols, il devra visiter tous les ans la toiture et tous les mois il devra racler les mousses qui s’accrochent à la façade (etc.).

Le christianisme contrecarre l’entropie par la foi dans les œuvres. Jésus ne commande pas, il ne révoque pas l’ancienne loi vétéro-testamentaire (les anciens commandements) mais il s’attend à que chacun, convaincu de l’utilité d’entretenir sa maison, le fasse naturellement et sans contrainte légale.

Le paganisme européen, quant à lui, contrecarre l’entropie par l’esthétique. Il tient en substance ce discours : « de toute manière, quoi que tu fasses, ta maison ressemblera tôt ou tard à un monticule de gravats. Maintenant, tu as deux solutions : soit vivre dans un taudis, soit entretenir ta maison. La mort nous attend tous, mais on peut être autre chose qu’une larve vivant dans de la crasse ».

En fait, les païens avaient raison : l’entropie finira par l’emporter. Quoi que fasse le jardinier, son potager  bien ordonné retournera tôt ou tard à l’état de nature désordonné. C’est ainsi. Mais les païens disent aussi que la victoire de l’entropie est temporaire car sitôt victorieuse un nouveau cycle néguentropique s’annonce. L’histoire est sans fin. Elle est faite de recommencements, comme les saisons.

Le christianisme dit presque la même chose. Il annonce la venue de l’Antéchrist, c’est-à-dire, en langage non théologique, la victoire de l’entropie. Il annonce aussi, après l’Antéchrist, la venue du Christ, c’est-à-dire la victoire définitive de la néguentropie. Au contraire de l’Histoire cyclique et sans fin des païens, l’Histoire chrétienne est linéaire, avec un début et une fin : paradis originel et règne de l’ordre néguentropique /  arrivée du Serpent et chute dans un monde où règne l’entropie : c’est le début de l’Histoire / première venue du Christ : l’entropie est contrecarrée / arrivée de l’Antéchrist et  victoire de l’entropie / retour du Christ et retour au paradis originel : c’est le règne définitif des forces néguentropiques, c’est aussi la fin de l’Histoire.

C’est dans cette histoire linéaire chrétienne que s’insère le concept de « Katechon » (prononcer Katékone). Dans le Nouveau Testament, le terme apparaît dans la seconde lettre aux Thessaloniciens (2 Thessaloniciens 2.6-7). Il signifie, en grec, « ce qui le retient » ou « celui qui le retient ». Saint Paul explique ici que l’Antéchrist ne pourra venir qu’après la suppression de « ce qui le retient ». Toutefois, il n’explique pas ce qu’est ce « quelque chose » ou ce « quelqu’un »  qui empêche la venue de l’Antéchrist. Paul tient cependant pour acquis que les Thessaloniciens le « savent » : « Et  maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps ». La tradition chrétienne a pensé trouver une indication dans l’Epître aux Romains (13.1-7) : « celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi ». Autrement dit, l’Empire et l’empereur romains seraient le Katechon. Celui qui leur résisterait, résisterait à l’ordre établi par Dieu pour contrecarrer le désordre entropique. Mais de ce point de vue, l’Eglise et l’ordre chrétien peuvent également être vus comme le Katechon, ainsi que plus tard l’empire carolingien, le Saint Empire romain germanique, ou les monarchies européennes de droit divin.

Dans son Journal, à la date du 19 décembre 1947, Carl Schmitt, juriste et penseur politique allemand (1885-1988) écrit : «Je crois au katechon (…) Il faut pouvoir nommer le katechon pour chaque époque des 1948 dernières années. Le lieu n'a jamais été vide, sinon nous n'existerions plus.". Pour Carl Schmitt, le Katechon (Théologie politique, 1922) peut être une nation, un peuple, un Etat, un homme ou un groupe d’hommes. Par son action, l’exemple qu’il donne ou la résistance dont il fait preuve face au déclin des valeurs morales, religieuses et civiques, face à la destruction de l’ordre social, face à la déstructuration des sociétés comme des individus (anomie), le Katechon freine la satanisation du monde, l’installation du chaos et l’arrivée de l’Antéchrist.

Carl Schmitt pointe d’une part ceux qui sont les serviteurs de l’Antéchrist (ceux qui œuvrent à l’entropie du monde et à  la dissolution des sociétés) et ceux qui freinent l’arrivée du « fils de la perdition » (les forces katechoniques). Pour le philosophe catholique il ne fait aucun doute : il faut s’opposer à l’Antéchrist, il faut faire partie du Katechon ! Pour d’autres catholiques au contraire, il faut laisser faire, car il faut passer par l’Antéchrist pour retrouver le Christ. On se demande, de ce point de vue, si Vatican II n’a pas pris, par calcul diabolique, le parti des forces dissolvantes, de l’Antéchrist,  pour hâter, peut-être, le retour du Christ !

Pour illustrer l’action des forces entropiques et la résistance des forces katechoniques, prenons l’exemple de l’institution du mariage. Le mariage est un des piliers de l’ordre social.  Abattre ce pilier mettra en danger tout l’édifice. Le mariage a été institué pour que la femme puisse mettre au monde et élever ses enfants avec l’assurance qu’elle ne sera pas abandonnée mais au contraire qu’elle sera protégée par son époux. Le mariage institue un lien sacré devant Dieu. Il est énergiquement néguentropique. Néanmoins, l’entropie démoniaque va fortement et prioritairement s’attaquer à lui. La révolution “française“ va transformer le lien sacré devant Dieu en contrat devant Monsieur le Maire. Puis la République va décider que ce contrat est révocable, même pour « simple incompatibilité d’humeur ». Ensuite, la République va décider que ce contrat révocable qui  unit traditionnellement un homme et une femme, peut unir aussi, au nom de l’Amour, deux hommes ou deux femmes. Nous n’en resterons sans doute pas là et, entropie (et islam) aidant, il est probable que le mariage pourra unir un jour davantage que deux individus (trois, quatre, cinq ?). Encore un cran plus bas et nous pouvons imaginer que le mariage puisse unir des hommes à des animaux. Si j’aime ma chienne d’un amour réciproque, pourquoi ne pourrais-je pas me marier avec elle et en faire mon unique héritière ? Et pourquoi ne pourrait-on pas adjoindre à ce couple merveilleux ma voisine (déjà mariée à mon voisin) et son poney, puisque nous nous aimons tous ? Croire que l’entropie s’arrête en chemin est une illusion. L’entropie va toujours au bout de sa logique, et cette logique suppose à terme le chaos total. Nous n’avons encore rien vu !

Donc, l’épisode du mariage pour tous à mis face à face d’une part des serviteurs de l’entropie (gouvernement, lobby LGBT, journalistes…) et d’autre part des gens qui ont tenté de retenir le plus longtemps possible les forces du déclin et de la déstructuration. Ces gens, ceux qui ont freiné l’adoption de la loi, ceux qui ont « retenu » l’Antéchrist, ont été le Katechon.

Carl Schmitt dit que le Katechon s’est manifesté à chaque époque et que si tel n’avait pas été le cas l’humanité aurait disparu. Mais qui aujourd’hui retient ce Système qui dissout les peuples, déstructure les Etats, désintègre l’ordre sociétal, anéantit les cultures, mélange les lignées, standardise l’humain, éradique les religions, dévalorise les valeurs spirituelles, amoindrit les appartenances, transgresse les frontières et sème le chaos partout où il s’installe, dans les pays comme dans les esprits ? A l’évidence, face aux Etats-Unis-Système, face à l’Europe-Système,  la Russie est aujourd’hui le Katechon. Seul cet Etat est encore debout sur le rempart, défendant ouvertement des valeurs katechonique qui sont aux antipodes des valeurs entropiques du Système. L’Eglise, quant à elle, semble s’être définitivement soumises aux forces dissolvantes. Elle se tait, quand elle ne pactise pas.

Mais la Russie n’est pas seule. Tous ceux qui d’une manière ou d’une autre retiennent la progression de l’entropie-Antéchrist font partie du Katechon. Tous ceux qui défendent pied à pied les valeurs spirituelles et l’ordre social autochtone traditionnels sont le Katechon. Les serviteurs-Système de l’Antéchrist ne s’y trompent pas. La guerre est totale. Et cette guerre est moins politique qu’eschatologique : mieux vaut en être conscient pour comprendre les enjeux surhumain de cette lutte absolue.

Pour tous les hommes, le choix est donc simple : faire partie du Katechon ou servir l’entropie. Certes, démonter, casser, détruire est beaucoup plus facile qu’entretenir, conserver et rebâtir. Néanmoins, notre honneur ne se trouve pas dans la facilité, mais dans le courage de se tenir droit. Droit sur le rempart, face au mal absolu.

Antonin Campana

mercredi, 13 février 2019

Historical Crossover Defines Changing Rules Of “Left” And “Right” Parties

leftright.png

Historical Crossover Defines Changing Rules Of “Left” And “Right” Parties

Whenever an historical event of truly massive proportions not just manifests but reveals itself, the maneuvering begins. Existing interests do their best to position themselves to be the winning side of the arc of history in the small, and alignments change.

Our current age provides an example of such an event. A vast sea change has been underway for some time. The postwar order of world liberal democracy, seemingly the last man standing, has been in crisis since the 1980s, just one generation after the war ended.

Nonetheless it took time for the effects to become visible to more than those on the cutting edge. When your most intellectually sensitive citizens notice something, you are looking at the top one percent or less, and the rest will take years to figure it out.

When the war ended, it seemed that the world had finally united upon a common “System” that had outlasted all the others (think of the end of Willy Wonka And The Chocolate Factory). We thought great benefits would come from this kind of connectivity.

Then in turn when the Wall fell and the Soviet Union collapsed, we thought that our last opposition was gone, which allowed us to stop discriminating against our own home-grown versions of those ideas, like American and European socialism.

Europe, of course, had gone socialist in the years after the war because everyone was desperately poor and relied on the food trucks from government to survive since farms, businesses, and charities had all been demolished by the war.

This meant that by 1991 the world could unite on a “conservative” vision of the future that included both socialism and civil rights, despite those having origins in Leftist theory. Those Left-leaning ideas were substitutes for caste systems and natural rights, respectively.

Although its citizens were increasingly becoming miserable, this order moved ahead simply because nothing else could challenge it. Then only a decade later, it started to show signs of internal instability just as former third world powers rose to challenge it.

That shows us a fairly typical pattern which is that as soon as one system becomes dominant, it extends itself to its full logical conclusion, and at that point reveals its instability and begins to break down, encouraging others to challenge it.

Its inner doom came about through existential misery which was clear by the 1950s: on the surface, life was shiny, technology, safe, trustworthy, and new. Underneath, we saw the unfulfilled desires of humanity emerging in twisted ways.

Ours became a society of fetishes. Life under “capitalism” had become as regimented as life under “Communism”: you went to school, got some certs, then went to a job until you died. If you spoke out against the official dogma, you lost everything.

This quickly separated our political perspective into two groups: those who supported the status quo and therefore denied any serious problems with it, and those who saw the current state of things as moribund and destructive.

In this sense, the conservatives of today are acting out the role of the Leftists of yesterday by opposing established power and suggesting an alternate method. However, the conservative alternate is based on principle and history, not theory.

We have seen this kind of shift where the political “sides” changed roles before in American history:

One of them has to be the 1896 election, when the Democratic Party fused with the People’s Party, and the incumbent Grover Cleveland, a rather conservative Democrat, was displaced by the young and fiery William Jennings Bryan, whose rhetoric emphasized the importance of social justice in the priorities of the federal government. The next time the Democrats had a Congressional majority, with the start of Wilson’s presidency in 1913, they passed a raft of Bryanish legislation, including the income tax and the Federal Reserve Act. And the next Democratic president after that was FDR. So from Bryan onward, the Democratic Party looks much more like the modern Democratic Party than it does like the party of the 1870s.

Oddly though, during the first part of this period, i.e., the time of Bryan, the Republican Party does not immediately, in reaction, become the party of smaller government; there’s no do-si-do. Instead, for a couple of decades, both parties are promising an augmented federal government devoted in various ways to the cause of social justice. It’s not until the 1920s, and the era of Coolidge especially, that the Republican Party begins to sound like the modern Republican Party, rhetorically devoted to smaller government.

In other words, government captured one party and made it the advocate for more government. Bureaucracy expands to fill all space and resources available, and so as government became more powerful and centralized following the Civil War, it captured the party whose nature beliefs were closest to those required by big government.

The thing about government is that it needs a pretext. Per the idea of the social contract, government offers something to its citizens; if that needs to be more than mere stewardship of the existing natural and organic culture, government must offer a promise of something better, sort of like Utopia.

With Abraham Lincoln, America found a Soviet-style leader who would promise ideological purity and a quest toward Utopia through equality in exchange for greater control. No previous president had exercised as much authority as Lincoln did, nor had any attempted to make government as close to a European-style dictatorship as he did.

Bureaucracy thrives on impossible missions like “make everyone equal.” Since it cannot be done, they can never fail, only come back with more reasons why they need more money and more power in order to keep fighting the problem.

Inevitably, bureaucracy falls back on the idea of “progress,” or coming out of the natural state into a humanistic one where everything is better or, if we are honest, safer. The individual will be safe from the judgments of others when we achieve equality.

This type of ideological quest always causes a shift in polarities when one side gains control of government (or vice-versa!) and therefore, becomes a target of reformers and naysayers:

The world, he argues, is now split into two bitterly opposed camps: the New Conservatives and the New Radicals.

Their essential critique is that Britain’s establishment — in politics, in culture, in the public sector, in some big businesses — is decadent: that it continues to party while Rome burns; that it is pathologically self-absorbed; that it behaves as if the world owes it a favour, as if it deserves all of its privileges, as if the current order will go on forever even though it is clear that it is fast unravelling.

Our opponents are the New Conservatives, people who are:

…wedded to the status quo, who don’t really believe that there is much that is wrong with our society that a few tweaks cannot address. Until the Brexit referendum, such people generally thought we were moving in the right direction; today, they drift in a state of shock, stunned that progress, as they define it, isn’t inevitable, and that many want to upset the applecart.

These New Conservatives (which I think is where the name falls down slightly) still cleave to the Whiggish narrative of history as a process of continual improvement known as “progress”.

In this case, conservatives are naysayers. They do not promise a better future by affirmatively doing something, but by negatively doing something. If we remove big government and ideology, they argue, life will be better.

The populist crusade can be summarized in that simple statement. It wants to revoke the ideological mandate and massive bureaucracies of the postwar era, and possibly tear down government further until we reach the 1800s America of few rules and much opportunity.

That directly clashes with egalitarianism and the notion of progress. Egalitarianism says that our goal is to make everyone equal; nothing about peeling back the layers of government says that we are going to try to make anyone equal. Instead, we are rejecting equality entirely.

Our founding fathers did the same thing when they used the curious language “all men are created equal.” This does not mean that they are equal, or can be equal, but that the only equality which they are going to get is that they were all created. In other words, the Creator has a plan, each of us has a place, and in that place, we should be able to do what is appropriate for our role.

That entirely clashes with the 1860s and 1960s era Civil Rights acts which make government into an agency dedicated entirely to promoting and enforcing equality. In that government, everyone must treat everyone else equally or government will come destroy them.

At this point in time, we have to ask who the establishment really is. Trump answers this by calling them the “deep state” or “entrenched bureaucracy,” meaning those who are employed by big government and persist across administrations to enforce the mutual mission of equality.

However, the Right has defected from the notions of equality and progress. To it, progress consists of removing progress, and sticking with what works by keeping government at bay. This creates a flip in alignments.

Where the Left once saw government as the enemy and feared mainstream society, therefore argued that as a minority, it deserved “tolerance,” it now sees the government and mainstream as united against radicals who want to remove bureaucratic government and its ideology.

Conservatives, who have traditionally tried to conserve the best of the past and therefore always try to preserve institutions, including government, against the Leftist desire to tear them up, can no longer defend government. They want it gone.

Rebels are defined relative to what they rebel against, which means that they must be a weaker party assailing a stronger power. However, not all rebels are alike. Some promise Utopia, and others want to escape that quest for Utopia that destroys all civilizations.

Our current crop of rebels are anti-liberal, meaning that they reject egalitarianism and everything associated with making it work. Where conservatives were Leftist during the last century, in this century they have turned back toward conservatism.

That in turn has forced the Left to consolidate from the center through the extremes and, since it is now the majority, it has no idea of what it believes, and so the extremes win out because they are clearer than any other statement from the Left.

There are no new Conservatives and new Radicals. There is only Left and Right. The Left are egalitarians; the Right want order larger than the individual. Now, however, wanting anything other than Leftism is a rebellion against the established order.

You can find out where you stand easily. If you want equal rights as the basis of government, you are a Leftist; if you would prefer a hierarchical society with roles and privileges instead, and want government to protect that instead of changing it, you are on the Right.

This shows us the importance of understanding historical flips so that we can understand our current one. The parties have not changed views, only changed from offense to defense and vice-versa.

That in turn means that we can look at who is playing defense and see which ideology currently grips the world, and in turn, realize that this ideology is falling and will soon be replaced. The only progress is to un-do “progress.”

Tags: , , , , , , , ,

Nous avons rencontré Marcel Gauchet

gauchet.jpg

Nous avons rencontré Marcel Gauchet

Par Pierre Ramond et Uriel Gadessaud

Source : Le Grand Continent, Pierre Ramond et Uriel Gadessaud
Ex: https://www.les-crises.fr

Rédacteur en chef de la revue Le Débat, le philosophe Marcel Gauchet est l’auteur d’ouvrages majeurs de la pensée contemporaine: Le Désenchantement du monde, L’Avènement de la démocratie ou plus récemment, Robespierre, l’homme qui nous divise le plus.

Dans cet entretien, il dresse le constat d’une Union européenne qui, faute de stratégie politique, se montre incapable de répondre à la déstabilisation identitaire engendrée par la mondialisation et par l’émergence de nouveaux rapports de force à l’échelle mondiale.

Le Grand Continent : Vous portez un discours assez critique vis-à-vis de l’Union européenne. Que lui reprochez-vous ? Pensez-vous qu’elle affaiblit les États nations ?

Marcel Gauchet : Je crois que c’est une mauvaise manière de prendre le problème que de se focaliser sur l’affaiblissement des États-nations. Il faut parler du résultat global du processus. S’il y avait affaiblissement des États-nations au profit de la collectivité des États-nations réunis dans l’Union européenne, il s’agirait d’un indéniable succès politique.

La bonne question est celle de l’efficacité globale du processus européen. La construction européenne promettait une efficacité supérieure à celle des États-nations, or, tel qu’elle fonctionne aujourd’hui, l’Union européenne affaiblit la créativité européenne en général, plus encore qu’elle n’affaiblit les États-nations en tant que tels. Qu’est-ce que l’Europe ? Le continent de l’invention de la modernité – politique, intellectuelle et scientifique, économique et technique (1) . Je sais que c’est pécher par « eurocentrisme » que de le rappeler, mais je n’ai pas de complexe à braver cette fatwa grotesque. Le problème fondamental de l’Europe est celui de sa capacité à continuer de contribuer à cette invention devenue désormais un bien commun planétaire, au-delà des catastrophes suicidaires du XXe siècle Or il me semble que l’Union européenne, loin de relever ce défi, a anesthésié ce qui a été le ressort de cette créativité, à savoir la dialectique de la coopération et de la concurrence entre les nations qui la composent. Voilà la critique majeure qu’on peut lui faire.

Le vice fondamental de l’Union européenne est d’avoir construit une entité apolitique et a-stratégique.

mgcpol.jpgLe problème de l’Union européenne est l’inversion de l’idée selon laquelle l’union fait la force. Or je dirais, dans le cas précis : l’union fait la faiblesse. Et ce sur tous les plans.

Le vice fondamental de l’Union européenne est d’avoir construit une entité apolitique et a-stratégique, qui ne permet pas aux Européens de se situer dans le monde. Je précise que la dimension stratégique n’implique pas nécessairement une dimension militaire. La puissance aujourd’hui n’a plus primordialement un sens militaire. La puissance militaire des États-Unis ne lui sert pas à grand chose, on pourrait même soutenir qu’elle est devenue contre-productive, en revanche les dépenses militaires américaines servent à fabriquer une industrie très puissante. Le keynésianisme militaire américain est très efficace ! Cela éclaire une autre erreur stratégique des Européens, qui se sont empressés d’empocher après 1991 les dividendes de la paix, en sacrifiant leurs dépenses militaires. Pendant ce temps, on voit que les dépenses militaires américaines, avec leurs ramifications multiples, ont servi à fabriquer une industrie numérique, qui est aujourd’hui le vrai secret de la puissance américaine. En la matière, les européens ont complètement raté le coche, faute d’une réflexion stratégique, et c’est une des raisons de leur affaiblissement durable.

L’un des échecs de l’Union européenne est justement d’avoir été incapable, au moment de l’effondrement de l’URSS, de définir une stratégie vis-à-vis de l’Europe de l’Est.

Dans cette perspective, que pensez-vous du projet d’armée européenne défendu par Emmanuel Macron ?

C’est une erreur politique grossière, en plus d’un vœu inconsistant ! Aujourd’hui, l’affichage de cette volonté de créer une armée européenne revient à entrer dans le jeu américain, qui consiste à faire de Poutine le repoussoir qui justifie des dépenses militaires servant à tout autre chose qu’à des buts militaires. Certes, dans l’abstrait, on ne peut que soutenir l’idée que les européens doivent être capables de se défendre par leurs propres moyens . Mais en pratique à quoi servirait cette armée européenne ? Nous ne sommes pas menacés par la Turquie ou par les pays du Maghreb ! Le seul adversaire sérieux serait éventuellement la Russie, mais est-il réaliste de la regarder comme une menace militaire directe ?

L’un des échecs de l’Union européenne est justement d’avoir été incapable, au moment de l’effondrement de l’URSS, de définir une stratégie vis-à-vis de l’Europe de l’Est. On a laissé faire les Américains, qui ont multiplié les erreurs, alors qu’il s’agissait de notre voisinage vital vis-à-vis duquel nous devions arrêter une ligne de conduite claire. Les États-Unis sont et doivent demeurer des alliés, mais cela ne doit pas empêcher les Européens de développer une réflexion indépendante sur leur environnement et leurs priorités, et de faire valoir leurs conclusions auprès de leur grand allié. Au lieu de quoi les Européens se laissent passivement mener par les États-Unis, qui poursuivent des buts qui leurs sont propres.

« Ce n’est pas l’Europe qui a bâti la paix, mais l’inverse : l’Europe s’est bâtie grâce à la paix assurée par la Guerre froide » écrivez-vous dans Comprendre le malheur français. Vous semblez ainsi remettre en question l’idée, chère aux europhiles, selon laquelle l’Union serait un rempart contre les conflits armés.

Cette idée est une vulgate propagandiste d’une telle absurdité historique que sa longévité me stupéfie. Soyons sérieux : une possible guerre européenne aurait concerné trois pays : la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Or de 1945 à 1948, aucune de ces trois nations n’était en mesure de mener une guerre quelconque, avec une armée américaine omniprésente et une armée rouge stationnant à trois cents kilomètres de Strasbourg.

Je ne suis pas sûr que sans la Guerre froide l’impératif de la construction européenne aurait eu la même vigueur.

mgdem.jpgAvec la guerre froide, cette pression s’est encore accentuée. Même en imaginant un retour sur le devant de la scène politique de bellicistes, qui n’étaient pas au rendez-vous, et pour cause, comment auraient-ils pu mener une guerre ? Le projet européen est d’abord bâti comme un moyen de résister à l’URSS en renforçant la cohésion de l’Ouest. Un des points trop souvent oubliés est le rôle majeur des États-Unis dans la construction européenne. Le plan Marshall n’était pas un geste philanthropique et désintéressé des Américains. Il avait une finalité très précise : renforcer l’Europe de l’Ouest à un moment où elle semblait menacée. La paix s’imposait donc aux Européens. Dans l’ensemble, ils étaient alignés sur les États-Unis, et il était parfaitement raisonnable de l’être. Il y avait une évidence stratégique du renforcement de l’Union à l’intérieur de l’OTAN.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la politique gaullienne ; Elle fut une tentative de desserrer l’étreinte que représentait la Guerre froide. Elle fut rendue possible seulement par les débuts de la Détente.

Je ne suis pas sûr que sans la Guerre froide l’impératif de la construction européenne aurait eu la même vigueur. Il n’aurait pas eu de ressort suffisant pour rompre avec les politiques institutionnelles propres à chaque pays.

Les nouveaux mouvements néo-nationalistes européens peuvent être définis comme des nationalistes internationalistes en ce qu’ils n’ont pas de visées expansionnistes, mais bien plutôt tissent des alliances avec leurs voisins. Pour ce faire, des pays comme la Hongrie s’appuient de plus en plus sur une rhétorique imprégnée de références eschatologiques. Quel regard portez-vous sur le renouveau de la spiritualité en politique ?

Premièrement, il y a une grande difficulté à définir une nébuleuse, elle-même très confuse. C’est une grande différence avec les totalitarismes du vingtième siècle, qui avaient une dimension idéologique très marquée, notamment le communisme.

Les « néo-nationalistes » appartiennent à des mouvements plus affectivo-identitaires que politiques […] Ils sont à peine politiques, au sens où ils sont plus réactifs que programmatiques.

Que dire sur le discours d’Orban ? C’est un potage démagogique qui agite classiquement des motivations très fortes : le sentiment d’un danger et la nécessité d’un pouvoir fort pour s’en défendre. C’est un discours décourageant sur le plan de l’analyse idéologique, mais qui met le doigt là où ça fait mal ! Il ne réussit pas par hasard. De manière générale, vos « néo-nationalistes » appartiennent à des mouvements plus affectivo-identitaires que politiques, au sens classique du terme, avec des programmes et des visées bien identifiables.

Deuxièmement, l’élément religieux que vous pointez existe effectivement à l’échelle globale, mais il concerne essentiellement le continent américain, avec l’électorat évangéliste. Quand Trump déplace l’ambassade américaine à Jérusalem, c’est pour plaire à une fraction bien déterminée de l’électorat. Plus largement, l’eschatologie est inscrite dans l’identité américaine avec l’idée de Destinée manifeste (2). Ce qui est nouveau, c’est la percée de l’eschatologie au sud du continent américain. Cette dimension pourrait jouer un rôle très important pour la suite, je n’en disconviens pas.

Le christianisme d’Orban me semble beaucoup moins eschatologique qu’identitaire.

mgdés.jpgEn revanche, quand Orban parle de la Hongrie chrétienne, son christianisme me semble beaucoup moins eschatologique qu’identitaire. La perspective qu’il mobilise, c’est la défense de la culture chrétienne contre la culture musulmane. Tous les électeurs comprennent que quand on parle de culture chrétienne, on parle d’une culture sans-les-musulmans ! Si vous parlez d’eschatologie aux électeurs de Salvini, je doute même qu’ils sachent de quoi il est question.

En somme, il me semble que les mouvements « néo-nationalistes » sont à peine politiques, au sens où ils sont plus réactifs que programmatiques. Trump et Bolsonaro n’ont pas de projet, mais réagissent à une situation, la globalisation, avec ses traductions locales particulières.

La déstabilisation identitaire provoquée par la mondialisation est un ressort tout à fait nouveau qui est le vrai cœur des mouvements qualifiés un peu vite de populistes.

La mondialisation constitue un double défi identitaire pour l’ensemble des sociétés du monde, plus ou moins ressenti selon le degré de cohésion identitaire et culturel qu’elles ont. En effet, elle les oblige à se définir par rapport à l’extérieur comme elles n’ont jamais eu à le faire dans le passé. La réponse à la question : « qui sommes-nous ? » passait essentiellement par l’histoire, par l’héritage, par la continuité d’une tradition et dans une moindre mesure par la comparaison avec ses voisins immédiats. Cette réponse classique est balayée par l’inscription obligée dans une géographie globale. Cette exigence de redéfinition interne sous la pression de l’extérieur est un élément qui joue diversement selon le degré où les gens se sentent atteints dans leur définition traditionnelle.

Les ex-puissances coloniales ont une certaine habitude du monde. Pour des Hongrois ou des Polonais, en revanche, il s’agit d’un choc brutal. Même les États-Unis sont concernés, car s’ils jouent un rôle dans le monde depuis un siècle, ils l’ont toujours fait par projection à l’extérieur. Avec le 11 septembre, le monde arrive sur le sol américain. À la limite, au fond de l’Iowa on pouvait pratiquement ignorer qu’il y avait eu des guerres mondiales. En tout cas, si on le savait, cela ne faisait que conforter la définition interne de l’Amérique dans sa vocation providentielle. La nouveauté, c’est cette irruption du monde extérieur avec ce qu’elle appelle de redéfinition en profondeur.

Quand on parle de définition stratégique, cela ne concerne donc plus seulement des diplomates ou des militaires, mais n’importe qui œuvrant, en tant que citoyen, dans un champ culturel et politique. J’ajoute que dans cette mondialisation technico-économique il y a un phénomène d’uniformisation qui ébranle gravement les manières de faire locales. Elle introduit une norme très contraignante à tous les niveaux qui s’impose à tous les acteurs en rupture avec des coutumes, des façons de faire, de penser qui étaient très établies.

La déstabilisation identitaire provoquée par la mondialisation me paraît le grand facteur méconnu par la plupart des analyses politiques. On est là dans un ressort tout à fait nouveau qui est le vrai cœur de ces mouvements qualifiés un peu vite de populistes.

Vous parlez de puissances qui ne sont pas habituées au monde et qui vivent un bouleversement identitaire face à la globalisation. Dès lors, il peut sembler étonnant que le Royaume-Uni ait voté majoritairement le Brexit, alors même qu’il s’agit d’une puissance habituée au monde, par son empire passé, et son ouverture économique et culturelle internationale.

Le peuple anglais fait partie des quelques peuples politiques de la planète. Tous les peuples ne sont pas politiques, au sens où ils n’ont pas tous une forme de tradition historique, nourrie par une longue réflexion collective, sur la manière de se conduire à l’égard du monde extérieur. Or en la matière, la tradition anglaise est très déterminée : elle a consisté à tirer les ficelles de la politique continentale tout en se tenant à l’écart. Cette tradition a été ébranlée par les deux guerres mondiales mais elle reste ancrée profondément. Elle a encore présidé à l’entrée dans la communauté européenne, après une expectative prolongée. Elle y a très bien fonctionné, d’ailleurs, jusqu’à ce que l’inertie de la machine ne finisse par la digérer. D’où le réveil brutal le jour où cette absorption est devenue palpable. Le refus de se diluer dans une politique européenne collégiale me paraît le ressort fondamental pour comprendre la diversité des rejets qui se sont coalisés, des déclassés de Birmingham aux conservateurs les mieux nantis, dont on ne voit pas en quoi l’Union a pu les léser en quoi que ce soit !

L’appartenance à l’Union a ébranlé quelque chose de la vision que les Britanniques avaient d’eux-mêmes.

Une des erreurs d’analyse courante est de douter de leur sincérité et d’attribuer leur euroscepticisme à des manœuvres politiciennes. C’est ne pas voir comment l’appartenance à l’Union a fini par ébranler quelque chose de la vision qu’ils avaient d’eux-mêmes, surtout depuis son élargissement. Cette classe dominante avait l’habitude d’un monde qu’elle avait le sentiment de maîtriser et la voilà confrontée à un monde qui lui échappe, même si elle en profite.

Ne peut-on aussi penser que l’accueil des migrants a renforcé la méfiance contre l’Union européenne ?

C’est en effet un facteur qui a joué un rôle important, manifestement, mais pas forcément celui qu’on croit – la simple xénophobie. Il y a là une bizarrerie qui doit faire réfléchir. L’immigration ex coloniale ne posait de problèmes particuliers. Ce qui a posé un problème, ce sont les polonais ! Comment peut-il se faire que l’immigration polonaise, bien que plus proche géographiquement et culturellement que l’immigration pakistanaise ou indienne, ait représenté un défi plus grand pour les Britanniques ? C’est le signe que ce ne sont pas des spécificités culturelles inassimilables qui ont fait la question, mais le mécanisme politique non maîtrisé qui a présidé à cette immigration et la signification que cela lui a donné. Au contraire, quand on bâtit un empire, on conçoit que le contrôle de certaines régions entraîne en retour une certaine immigration.

Ce ne sont pas des spécificités culturelles inassimilables qui ont fait la question migratoire, mais le mécanisme politique non maîtrisé qui a présidé à cette immigration et la signification que cela lui a donné.

Faites-vous la même analyse concernant l’Union européenne ?

mglib.jpgDe manière générale, oui. Pour ses peuples, l’Union se présente comme un ensemble qui n’a aucun contrôle direct de son environnement direct, au Sud. L’absence de maîtrise de cet environnement est mise en évidence par des flux migratoires incontrôlés.

La population européenne représente 7 % de la population mondiale. Les Européens sont en train de se rendre compte confusément de la petitesse de leur « Grand continent », comme vous dites, à l’échelle globale. Ils sont comparativement très riches, mais leur poids relatif est mince et ils sont faibles. C’est un élément crucial de leur perception d’eux-mêmes et des perspectives que cela dessine quant à leur destin. Ajoutez-y cet élément culturel, qui prend les Européens à contre-pied par rapport à leur propre éloignement de la religion, que constitue l’effervescence de l’Islam et vous n’avez pas de peine à comprendre l’inquiétude qui les travaille. Le problème de l’Union, désormais, c’est qu’elle ne paraît pas faite pour répondre à cette inquiétude.

Pour ses peuples, l’Union se présente comme un ensemble qui n’a aucun contrôle direct de son environnement direct, au Sud.

L’Union s’est absorbée dans un processus interne alors que la demande des peuples, dans le contexte de la mondialisation, est, très logiquement, une demande de réponse à la pression de l’extérieur. Dans ce contexte-là, le libre-échange tel qu’il est conçu à Bruxelles et tel qu’il est pratiqué, apparaît comme un irénisme naïf. Non que des accords de libre-échange ne puissent être une arme stratégique de première importance. Encore faut-il qu’ils s’inscrivent dans un cadre intellectuel solidement pensé comme une manière de défendre et d’affirmer sa position dans le monde.

À terme les mouvements affectivo-identitaires ne risquent-ils pas de gagner sur les positionnements européistes ? Comment renverser la tendance, si ce n’est en développant, comme vous le suggérez, une vision stratégique de ce que doit être l’Union européenne ?

L’histoire est ouverte, mais si on continue sans rien faire, les mouvements affectivo-identitaires l’emporteront – encore qu’ils aient un problème de crédibilité politique évident – ou constitueront un facteur de blocage insurmontable, ce qui n’est pas beaucoup mieux. C’est une course de vitesse à beaucoup d’égards. Tout tient dans la réponse qu’on peut leur apporter. Je vous avoue que je suis tristement sceptique sur cette capacité : nous n’avons pas de dirigeants politiques qui ont une vraie conscience de ces enjeux, je ne vois pas dans la technocratie européenne telle qu’elle fonctionne des gens qui aient des idées sur la question. L’Europe est aussi tragiquement somnambulique en 2019 que ses milieux dirigeants pouvaient l’être en 1914.

Si on continue sans rien faire, les mouvements affectivo-identitaires l’emporteront ou constitueront un facteur de blocage insurmontable.

mgeprtot.jpgJe vous recommande le livre de Luuk Van Middelaar : Quand l’Europe improvise (3). C’est un livre passionnant mais accablant par rapport à cet autisme situation bureaucratique. Il le résume en disant en substance : « L’UE ne sait pratiquer qu’une politique de la règle, alors que ce qui lui est demandé est une politique de l’événement ». Ma différence avec lui, qui me rend plus pessimiste, serait que la politique de l’événement ne suffit pas. Elle se contente de faire face à des situations qui s’imposent, alors qu’une politique stratégique est celle qui permet d’anticiper ces événements et de parer à toute éventualité. A ce jour nous n’en avons aucune. Et je ne vois pas par quelles voies le Conseil des chefs d’État qui s’est imposé comme l’instance la moins inadéquate de riposte aux crises, Van Middelaar le montre bien, pourrait en élaborer une.

Ce qui est un peu vivant en Europe, ce sont les mouvements protestataires. Mais sur l’Europe ils sont prisonniers d’une contradiction paralysante. Les politiques redistributives qu’ils préconisent supposent pour être acceptées un cadre politique arrêté et reconnu. Or, leur idéologie universaliste s’oppose à la définition d’un tel cadre. Ce qui fait que c’est le plus petit dénominateur commun qui l’emporte : un petit peu de social, un petit peu d’Europe mais pas trop. Le statu quo l’emporte de tous les côtés.

Il y a eu en Europe l’invention d’un modèle politique, social, intellectuel et culturel préférable à celui qui règne partout ailleurs dans le monde : c’est ce que pense l’immense majorité des Européens, mais ils n’ont pas le droit de le dire !

« On a inventé la modernité », dîtes-vous. Pourquoi ne pas mettre en avant, pour renforcer notre soft power, l’invention de la démocratie libérale, afin de faire (re)naître une forme d’orgueil européen ?

Ce devrait être en effet notre ligne de conduite. Mais cette histoire n’est pas assumée par les Européens, ou du moins par leurs élites. C’est la folie de la situation que nous connaissons. Le discours académique dominant s’emploie en sens inverse à dénoncer l’eurocentrisme et son prolongement pratique, la domination coloniale. Ce n’est pas ce que l’Europe a fait de plus glorieux, c’est évident – mais le visage de notre passé qui en épuise le sens.

Qu’il y ait une invention de la modernité, d’un modèle politique, social, intellectuel et culturel préférable à celui qui règne partout ailleurs dans le monde, c’est ce que pense l’immense majorité des Européens in petto, mais ils n’ont pas le droit de le dire ! Il s’agit pourtant d’un sentiment sur lequel il serait essentiel de s’appuyer, si l’on souhaitait mener une construction européenne vivante. Qui sommes-nous ? Certainement plus les maîtres du monde ! Au fond, tout le monde est très content de ne plus l’être. Personne ne rêve de recommencer la grande aventure impérialiste. Tout cela est derrière nous. Mais il y a un legs de notre histoire qui est tout à fait avouable et dont le sens d’une construction européenne digne de ce nom serait de le porter à un plus grand degré d’achèvement.

Il faut trouver une manière d’assumer cette qualité spécifique de l’invention européenne, dont les Européens n’ont pas à rougir, en commençant par nouer un rapport critique intelligent avec le passé. Ce rapport des Européens à leur histoire, c’est en quelque sorte le vrai défi, car c’est la clef de la réponse à la question « Qui sommes-nous par rapport au reste du monde ? ».

C’est sur cette base là que l’on pourrait, par exemple, développer une vraie politique d’accueil, en sachant ce qu’on veut obtenir dans cet accueil, en ayant à l’esprit des raisons d’accueillir. Ce n’est pas seulement parce que nous disposons d’un niveau de vie par habitant plus élevé que nous devons accueillir des réfugiés. Si l’on commence à réfléchir de la sorte, on est rapidement entraîné à mettre les victimes en concurrence : les défavorisés de chez nous contre les défavorisés de la planète. On ne s’en sort pas ! En revanche, si le sens collectif de l’accueil est déterminé par une fierté civique, pourquoi pas ? Cela change tout : nous savons que c’est un comportement sensé d’avoir envie de venir chez nous et de s’y installer pour contribuer à cette qualité européenne, et pas simplement pour venir profiter des allocations familiales ou d’un cadre économique plus favorable.

Les défenseurs d’une politique d’accueil élargie invoquent régulièrement les droits de l’homme. Or, vous êtes assez critique des droits de l’homme, dès lors qu’on essaie de les ériger en une politique (4). Pouvez-vous développer ce thème ?

mgmalh.jpgDroits de l’homme et politique : toute la question est celle de l’alliance des deux termes et du passage de l’un à l’autre. Je ne suis pas critique à l’égard de l’idée des droits de l’homme en elle-même. La question porte sur les conditions de leur utilisation et de leur application : qu’en fait-on ? J’ai assez écrit sur lesdits droits de l’homme pour qu’on ne me suspecte pas de penser qu’il y a mieux à côté ! Qu’on les aime ou non, il faut faire avec. C’est le principe de légitimité inventé par la modernité et qui est en train de devenir planétaire. J’ai bien dit : en train.

Les droits de l’homme sont le principe de légitimité qui se substitue au principe de légitimité religieux : c’est le cœur de l’invention européenne.

Si j’ai consacré beaucoup de temps à cette problématique des droits de l’homme, c’est d’abord pour identifier ce qu’elle représente et ce qui s’y joue. Le grand problème des droits de l’homme, c’est que ceux qui s’en réclament avec le plus de véhémence ne s’interrogent pas sur ce qu’ils veulent dire, sur ce qu’est leur fonction. Les droits de l’homme sont le principe de légitimité qui se substitue au principe de légitimité religieux : c’est le cœur de l’invention européenne (5).

Puisque les droits de l’homme sont la source du pouvoir au sein des États européens, ne suffit-il pas de les respecter pour mettre en oeuvre une politique cohérente ?

Les droits de l’homme peuvent-ils à eux seuls fournir la clef de construction d’une cité juste ? L’histoire et l’analyse me semblent établir que non, car les droits de l’homme sont faits pour s’appliquer à une matière politique et à une réalité sociale qui leur est hétérogène. Le problème politique de nos régimes, dès lors, réside dans la composition de ces impératifs distincts. C’est là le vrai pluralisme des sociétés modernes. Il y a le principe de légitimité, il y a un cadre politique dont on voit bien qu’il ne répond pas spontanément, de manière nécessaire, aux dits droits de l’homme. S’enfermer dans la politique des droits de l’homme, c’est s’interdire de penser ce qu’il y a en-dehors d’eux, qui conditionne pourtant leur expression.

Peut-on honnêtement espérer retrouver la maîtrise de l’économie par un programme tiré des droits de l’homme ?

L’économie est un élément de cette politique, elle est même devenue son principal objet, puisque l’économie a pris le pas sur la politique. Le problème de la politique est de retrouver la maîtrise sur l’économie. Peut-on honnêtement espérer retrouver la maîtrise de l’économie par un programme tiré des droits de l’homme ? Il définira à la rigueur l’objectif, et encore, mais certainement pas les moyens. Les normes d’efficacité du monde économique sont extrinsèques à la problématique des droits de l’homme. Elles ont leur parfaite justification dans leur ordre, une économie se doit d’être efficace ou elle est dépourvue de sens. Le problème est l’ajustement de ces réalités : comment rendre le salariat compatible avec les droits des individus, qui sont par principe menacés dans la relation salariale. Mais on voit bien qu’il ne peut y avoir d’économie sans organisation hiérarchique au sein des entreprises. Donc il faut trouver les moyens de rendre compatible la structure de commandement que suppose une entreprise avec le respect de la dignité de ses salariés.

Le problème est analogue dans le champ politique avec la structure de commandement qu’est un État, qu’il s’agit d’ajuster avec l’impératif de liberté des citoyens. Or la politique des droits de l’homme escamote ce problème en posant comme postulat que tout doit s’aligner ou découler dans la vie collective de ses normes premières. Certes, elles sont une indispensable source de légitimité mais elles ne définissent pas le cadre politique. Au nom des droits de l’homme, comment voulez-vous justifier la représentation politique ? Si l’on pose au départ des individus également libres, pourquoi certains auraient-ils plus de capacités normatives que d’autres ? C’est insoluble. De la même façon, les droits de l’homme permettent-ils de choisir un système électoral, dont on sait pourtant qu’il est la pièce déterminante d’un régime ? Pourquoi plutôt la proportionnelle ou le scrutin majoritaire ? La réponse est d’un autre ordre.

L’enjeu de la question des droits de l’homme est de circonscrire leur domaine d’application et de comprendre la fonction qu’ils jouent, ce qu’on peut en tirer et comment s’en servir. C’est cette démarche nécessaire que la notion de politique des droits de l’homme escamote complètement.

Propos recueillis par Pierre Ramond et Uriel Gadessaud.

Suite à lire sur : Le Grand Continent, Pierre Ramond et Uriel Gadessaud, 06-02-2019


NOTES

1. Marcel Gauchet définit la modernité européenne comme le passage à la structuration sociale autonome, en fonction du processus de sortie de la religion et de la structuration hétéronome à laquelle elle est associée. Lire « Pourquoi l’avènement de la démocratie ? », Le Débat, n°193 (2017)

2. Dans le contexte de la sécession texane du Mexique puis de son rattachement aux Etats-Unis en 1845, à la fin du mandat de John Tyler, le journaliste John O’Sullivan publie un article dans le Democratic review où il défend l’idée d’une “Destinée manifeste”. Une vingtaine d’années après la doctrine Monroe (1823), il réaffirme le lien unissant les Etats-Unis et le continent américain. Elus par Dieu, les premiers auraient pour mission de s’étendre sur le continent américain pour y implanter leurs institutions.

3. Luuke Van Middelaar, Quand l’Europe improvise, Gallimard, 2018. Lire aussi Dieter Grimm « L’Europe par le droit: jusqu’où », Le Débat, n°187 (2015) et Dieter Grimm « Quand le juge dissout l’électeur », Le Monde diplomatique (juillet 2017)

4. Lire « Les Droits de l’homme ne sont pas une politique », Le Débat, n°3 (1980) et « Quand les droits de l’homme deviennent une politique », Le Débat, n°110 (2000)

5. Ici, Marcel Gauchet s’intéresse à la religion non comme croyance individuelle mais comme mode de structuration des communautés humaines fondées sur l’hétéronomie, ou pour ainsi dire, déterminées du dehors. Parler de « fin de la religion » revient alors non à postuler l’avènement d’un monde sans croyant, mais l’émergence de sociétés fonctionnant en dehors du religieux comme principe régulateur, dans un double mouvement d’autonomisation de l’ici-bas et d’internalisation de l’au-delà. Lire « Fin de la religion » , Le Débat, n°28 (1984).

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]

Karlheinz Weißmann: Der Konservative und die Rechte - Ein gespanntes Verhaeltnis

KHW-Bericht.jpg

Karlheinz Weißmann: Der Konservative und die Rechte - Ein gespanntes Verhaeltnis

 
Der Historiker Karlheinz Weißmann sprach am 31. Januar 2019 zur Thematik „Der Konservative und die Rechte – Ein gespanntes Verhältnis“. Sein Vortrag diente der Klärung der Begriffe und der damit verknüpften Inhalte, um zu einer Versachlichung der Debatte beizutragen. Weißmann stellte zunächst die historische Entwicklung des politischen Spektrums in links, liberal und rechts dar. Konservatismus sei dabei eine von drei politischen Hauptströmungen innerhalb der Rechten, die sich grundlegend von den anderen beiden (Bonapartisten und Völkische) unterscheide.
 

Pour mieux saisir la post-vérité, relire Hannah Arendt

har.jpg

Pour mieux saisir la post-vérité, relire Hannah Arendt

par Mazarine Pingeot

Source : The Conversation, Mazarine Pingeot

M’interrogeant sur la « post-vérité », ou ce qu’on appelle ainsi, j’ouvris la page Wikipédiafort documentée et anormalement longue (détaillée et passionnante) pour une notion aussi récente. Sans doute la longueur des articles du net sur le net est-elle à proportion de la contemporanéité, pour ne pas dire de l’actualité bien que les deux notions aient tendance à fusionner, du concept. Un concept encore assez mal défini, et qui fut forgé en réaction à une série d’événements politiques et géopolitiques dont le mensonge de Bush Junior à propos des armes de destruction massive en Irak est le préalable, mais dont la multiplication, de la propagande du Brexit au grand déballage de « Bullshit » de Trump sont la consécration.

Raison pour laquelle l’expression d’ère « post-vérité » a été élue « mot de l’année 2016 » par le dictionnaire d’Oxford, qui la définit ainsi :

« ce qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. »

Ère post-vérité, ère de l’indifférence

Et si j’utilise le terme de « bullshit », c’est que Wikipédia me rappelle justement le titre de l’article du philosophe américain Harry Frankfurt, publié en 1986 : « De l’art de dire des conneries », où il distingue le mensonge qui s’appuie sur une reconnaissance de la vérité et la connerie qui se fiche éperdument de la simple distinction entre vérité et mensonge.

 

Or cette indifférence à la vérité a été très précisément analysée par Hannah Arendt dans « vérité et politique » où elle revient en philosophe sur le monde qu’Orwell avait décrit en romancier. C’est même là son point central, et je ne résiste pas à la tentation de la citer,

« … le résultat d’une substitution cohérente et totale de mensonges à la vérité de fait n’est pas que les mensonges seront maintenant acceptés comme vérité, ni que la vérité sera diffamée comme mensonge, mais que le sens par lequel nous nous orientons dans le monde réel – et la catégorie de la vérité relativement à la fausseté compte parmi les moyens mentaux de cette fin – se trouve détruit. » (« Vérité et politique », dans La crise de la culture, folio poche p. 327-328).

Autrement dit, le danger de la post-vérité n’est pas le mensonge, qui en soit peut même constituer une forme de liberté par rapport au factuel, mais bien l’indifférence à la distinction entre mensonge et vérité. Nous parlons ici de « vérité de fait », et si la prétention à la vérité peut aussi être un danger pour le politique en ce que le réel est soumis à des interprétations diverses et contradictoires, elle doit demeurer une idée régulatrice à moins de sombrer dans un parfait cynisme.

hartot.jpgLes traces du totalitarisme

Si Hannah Arendt me semble être une source stimulante pour comprendre l’ère post-vérité, ce n’est pas seulement parce qu’elle a écrit ce texte en 1964, (et déjà, dans les Origines du totalitarismes publié en 1951 elle en faisait état) et qu’à ce titre, on peut admettre soit qu’elle était visionnaire, soit que le concept de post-vérité remonte malheureusement bien plus loin que les lubies d’un Donald Trump adossées à l’exponentielle prolifération de la rumeur et de l’opinion indépendamment de tout fact checking que représente la Toile ; la post-vérité est la vérité de tout totalitarisme, autrement dit de toute politique où l’idéologie tend à se substituer intégralement au réel.

Totalitarisme dont l’école de Francfort, et Hannah Arendt elle-même montrent que certaines de ses tendances perdurent en démocratie, du fait de la structure de masse : la masse est la condition de possibilité du régime totalitaire, elle l’est aussi du capitalisme libéral – la publicité par exemple substituant là aussi à la valeur réelle d’une chose, une simple image, et peu importe que cette image soit fausse.

Homme privé – homme public

Revenons alors à la deuxième raison pour laquelle j’en appelle à Hannah Arendt, et à sa conception de la vie privée dans son opposition à la vie publique qu’elle emprunte à la philosophie grecque – ce qu’elle expose dans la Condition de l’homme moderne, paru en 1958 ; opposition qui me semble particulièrement pertinente pour comprendre la victoire de l’ère post-vérité.

Les Grecs distinguaient la vie privée et la vie publique de façon très différente de la nôtre, qui a vu émerger le phénomène du social, dépassant, voire abolissant cette distinction : la vie privée est celle de l’homme économique, indépendamment de son inscription dans le monde humain, c’est-à-dire le monde où l’on produit du sens reconnu et manifeste, des objets, et des œuvres, et tout ce qui, étant public, transcende l’homme privé aliéné à la seule nature.

« Vivre une vie entièrement privée, c’est avant tout être privé de choses essentielles à une vie véritablement humaine : être privé de la réalité qui provient de ce que l’on est vu et entendu par autrui, être privé d’une relation “objective” avec les autres, qui provient de ce que l’on est relié aux objets communs, être privé de la possibilité d’accomplir quelque chose de plus permanent que la vie. La privation tient à l’absence des autres ; en ce qui les concerne l’homme privé n’apparaît point, c’est donc comme s’il n’existait pas. » écrit Hannah Arendt (éd. Pocket, p. 99).

Et voilà que l’homme privé est devenu tout puissant. Tout puissant, mais demeurant privé, privé de cette transcendance qui caractérise le monde humain. L’ascension de l’homme économique est allée de pair avec la destruction du monde commun et du politique tout à la fois. Or « la réalité » est étroitement liée à l’idée de monde commun comme seul lieu d’une véritable existence humaine. C’est dans cet espace-là que peut avoir encore du sens la notion de vérité de fait, dans sa relation à la réalité humaine (et non scientifique) :

« Notre sens du réel dépend entièrement de l’apparence, et donc de l’existence d’un domaine public où les choses peuvent apparaître en échappant aux ténèbres de la vie cachée ».

Et dans « apparence », il ne faut pas entendre l’apparaître dans son opposition à l’être, mais au contraire comme sa révélation.

« Pour nous l’apparence – ce qui est vu et entendu par autrui comme par nous mêmes – constitue la réalité. Comparées à la réalité que confèrent la vue et l’ouïe, les plus grandes forces de la vie intime – les passions, les pensées, les plaisirs des sens – mènent une vague existence d’ombres tant qu’elles ne sont pas transformées (arrachées au privé, désindividualisées pour ainsi dire) en objets dignes de paraître en public. (…). C’est la présence des autres voyant ce que nous voyons, entendant ce que nous entendons, qui nous assure de la réalité du monde et de nous-mêmes (…) ».

Mise en scène du « moi privé »

Mais si l’individu privé, non pas dans sa singularité mais dans son conformisme, se substitue, à travers sa duplication, et la guise de relation que constitue le réseau, au monde commun, si la structure de « masse », remplace la notion de « commun » corrélative de pluralité, alors la réalité en effet n’a plus lieu d’être, sinon à s’éparpiller en de multiples points de vue, dont la vue ne porte pas sur une réalité commune, comme le proposerait le modèle monadologique de Leibniz, mais sur le point de vue lui-même, dans un reflet à l’infini de l’œil : le point de vue qui ne reflète plus le monde, mais bien le moi privé.

Et de fait, c’est encore le moi privé que la télévision vient mettre en scène aujourd’hui, non seulement celui d’anonymes qui par ce biais deviennent ce qu’il est convenu d’appeler des « people » ou « demi-people », exposant leur intimité et déplaçant ce qui auparavant n’était pas digne d’appartenir à la sphère publique, vers ce nouvel espace, où les choses apparaissent, mais délestées de toute possibilité de transcendance.

Cet espace d’apparaître est devenu le champ du public, et de ce fait la mort du public. Le privé l’a emporté, cédant la place à l’intimité de l’homme politique au détriment de son discours – aux émotions et à la psychologie au détriment de la pensée.

À ce titre, je citerais volontiers la phrase de Guy Carcassonne, constitutionnaliste, et trouvée sur Wikipédia, tiré du papier d’Éric Aeschimann dans Libération le 14 juillet 2004 :

« À tort ou à raison, les hommes politiques ont l’impression que l’appréciation que les Français vont porter sur eux ne sera pas liée à la qualité de ce qu’ils disent, mais à la rapidité et à l’intensité de leur émotion. »

ou encore Claude Poissenot dans The Conversation du 22 novembre 2016 :

« Les individus sont désormais définis par un « moi émotionnel ». Devenir soi-même est devenu une norme. (…) Le populisme de « l’après-vérité » (est) un effet pervers de la modernité qui invite les individus à se construire eux-mêmes »

hardessin.jpg

Faillite du commun, faillite du langage

L’homme privé était jadis l’esclave. Il l’est encore aujourd’hui. C’est l’esclavage qui est devenu public, et de ce fait vertu. L’aliénation à des « valeurs » qui n’ont rien de partageable en tant que valeurs communes, puisqu’elles consacrent l’individualisme – ce qui est « à moi » et non aux autres, de la richesse à l’enfance, de la femme ou des enfants à la coiffure. Bref, tout ce qui était exclu du champ du politique et du monde humain par les Grecs.

La réalité commune qui définissait le monde humain, champ de l’action et de la parole, a fait faillite : chacun a la sienne, les communautés ont les leurs, les algorithmes s’occupent de ne les faire jamais se rencontrer. Faillite de l’idée même de vrai, et de toute prétention à établir quelque chose de commun à partir du réel.

Car pour établir quelque chose de commun, encore faut-il parler le même langage : faillite donc du langage qui s’est déconnecté de sa vocation à dire, au profit d’un simple accompagnement d’émotions, et qui pourrait en réalité se réduire à des interjections ou des onomatopées, mais auxquelles on a rajouté des story tellings. Le plaisir du récit n’a pas totalement disparu.

harcult.jpgCar si l’on est dans une ère post-vérité, c’est donc qu’on est dans une ère post-langage. Certes, déjà les sophistes usaient du langage comme d’un simple outil de pouvoir, au demeurant fort rémunérateur (cf. Les Zemmour qui en font profession et gagnent très bien leur vie, à proportion de leurs outrances – l’outrance est aujourd’hui économiquement rentable) – ce qui tendrait à relativiser le préfixe de « post ».

Il semble pourtant que le phénomène se soit accentué. Et s’il est vrai que la Raison est soumise à un perpétuel mouvement dialectique, disons que nous sommes confrontés à sa figure la plus triste, à sa fixité la plus morbide, avant qu’elle-même ne se réinvente pour se libérer de ce qu’elle est devenue : la technique autonome d’un côté, la crédulité dans la parole humaine et sa valeur de l’autre.

Platon s’était érigé contre les sophistes pour asseoir l’idée du vrai qui sauverait et le logos et la pensée ; Descartes s’était érigé contre les sceptiques pour sauver la philosophie et la science ; c’est lors de crises majeures de la vérité que la philosophie s’est refondée. On peut espérer voir surgir le nouveau héraut du « critère ».

La reconnaissance du vrai contre l’opinion

Pourtant, la société de masse semble être un phénomène nouveau au regard des millénaires passés, et rendre le différend d’autant plus irréductible : car lorsque le commun n’est plus, lorsque le moi est érigé en norme et dupliqué à l’envi, lorsque les réseaux et la toile offrent aux pulsions la possibilité d’immédiatement s’exprimer, lorsqu’il n’est plus de sanction face au mensonge puisqu’il se présente comme une opinion et que l’opinion est devenue toute puissante (le moi émotionnel étant son fondement inattaquable), puisque l’émotion elle-même n’entre pas dans le champ de la vérité ni celle du mensonge, et se dégage ainsi de tout débat pour le remplacer, dans ces conditions, qu’importe en effet la vérité ?

Ou la tentative d’ajuster ses propos à une réalité qui serait communément reconnue ? Comment résister à l’autonomie pure du discours qui se détache de ses conditions de validation ou de vérification. L’acte même de vérification est rendu caduc par l’indifférence au vrai.

Cette indifférence n’est pas universellement partagée, bien sûr, et il demeure des soldats de la reconnaissance du Vrai (parfois même fanatiques), qui vérifient incessamment, prennent des risques, recoupent leurs sources, mais la conséquence de leur action n’aura d’intérêt que pour ceux qui tiennent la vérité pour une valeur commune.

Les négationnistes ne font pas autre chose : le principe de contradiction n’a pas de prise sur eux ; la démonstration scientifique, le témoignage humain, rien ne peut les faire changer d’avis puisque leur avis relève d’une croyance, dont la clé d’intelligibilité n’est pas à chercher du côté de la passion scientifique, mais d’une passion d’un autre ordre. Le réel n’a pas de prise sur eux. Comme il n’en a pas sur les électeurs de Trump ou de Marine Le Pen.

La démocratie contre le « mensonge complet »

La vraie question devient alors : qu’est-ce que l’avenir d’une démocratie si ce que Arendt appelle la « vérité de fait » n’a plus lieu d’être ? Car « la possibilité du mensonge complet et définitif, qui était méconnu aux époques antérieures, est le danger qui naît de la manipulation des faits ».

Qu’en sera-t-il en outre pour les historiens, si

« Les chances qu’a la vérité de fait de survivre à l’assaut du pouvoir sont effectivement très minces : elle est toujours en danger d’être mise hors du monde, par des manœuvres, non seulement pour un temps, mais, virtuellement, pour toujours. » (p. 294) ; et en effet, « qu’est-ce qui empêche ces histoires, images et non-faits nouveaux de devenir un substitut adéquat de la réalité et de la factualité ? »
(Arendt, « Vérité et politique » p. 323)

Source : The Conversation, Mazarine Pingeot, 20-01-2017

dimanche, 10 février 2019

Le ternaire en relation avec le Quatrième Théorie Politique de Douguine

ad-4tp.jpg

Le ternaire en relation avec le Quatrième Théorie Politique de Douguine : un commentaire de « Chlodomir »

La magie du ternaire est très puissante, mais il ne faut pas s’y laisser enfermer. Au niveau politique, un tel cercle vicieux se forma avec les trois grandes idéologies qui ont dominé le XXe siècle : libéralisme, communisme, fascisme (le nazisme n’étant qu’une branche hypertrophiée du fascisme, un « fascisme radical » dans la terminologie marxiste). Si l’on en rejette deux au profit d’une troisième, quelle qu’elle soit, on reste enfermé dans le cercle, car ces idéologies viennent toutes trois de la Modernité occidentale. L’un des mérites du théoricien et philosophe russe Alexandre Douguine est d’avoir compris qu’il fallait sortir de ce cercle vicieux, « rompre » le cercle (« En science politique au siècle dernier, nous avions appris à ne compter que jusqu’à trois. (…) nous n’avons pas d’autre solution que d’apprendre à compter jusqu’à quatre », A. Douguine, article sur https://rusreinfo.ru/, 2016).

Après quelques tâtonnements (dans un premier temps, il parla de « trinité dialectique »), et après être passé par le national-bolchevisme puis par l’eurasisme, Douguine finit par élaborer la Quatrième Théorie Politique. Cette « 4TP » rejette les trois vieilles idéologies et adopte de nouveaux concepts, en empruntant à la Révolution Conservatrice allemande, aux auteurs eurasistes russes (notamment L. Gumilev), au Traditionalisme (ou Pérennialisme), à la géopolitique, et aussi à la pensée de Heidegger (à qui il emprunta le concept du « Dasein »).

Le succès rapide du livre éponyme de Douguine, La Quatrième Théorie Politique (traduit en anglais et en français en 2012), montra que sa démarche correspondait à une certaine attente dans les élites intellectuelles. La 4TP, par son nom même, a un peu servi d’outil « maïeutique » pour toute une génération militante enfermée dans le mécanisme mental de la « troisième voie » et de la « troisième position », voire de la « troisième idéologie ». Cette approche a eu pendant longtemps de grands avantages, mais est maintenant dépassée. Le « Trois » permet de dépasser le stérile dualisme (cultivé notamment par la Deuxième Théorie Politique) et c’est un pas en avant énorme, mais la vie est mouvement et le ternaire a montré ses limites. La force du « Quatre » permet de « tout faire sauter », de faire appel au « chaos créateur », de réintroduire le Multiple (le Multipolaire, dans le domaine géopolitique), et ensuite « les dix mille êtres »... Douguine explique d’ailleurs que la 4TP est une théorie ouverte et en construction ; mais dès qu’elle existe (ou existera, avec un corpus théorique cohérent et opératif), il n’est pas interdit de réintroduire certains éléments des trois idéologies précédentes…

L’« eurasisme » est une idéologie très bien adaptée à la Russie, mais la 4TP va plus loin et permet de libérer à nouveau la créativité idéologique et politique (l’eurasisme est en quelque sorte la partie russe de la 4TP). On peut même parler de Quatrième Voie, concept peut-être encore plus opératif. Dans les trois vieilles idéologies de la Modernité, le Sujet politique était respectivement l’Individu, la Classe, la Race (ou plutôt le Peuple et/ou la Nation essentialisés, avec une forte connotation ethnique, en ce qui concerne le fascisme « générique »).

Dans la 4TP (qui rejette la Modernité), le fondement philosophique est le Dasein et le Sujet politique est, très logiquement, la Civilisation (phénomène organique fondé sur une ethnogenèse et se déployant sur un Grand Espace). Après Huntington, Douguine distingue à peu près une dizaine de civilisations existantes ou potentielles sur la planète. L’humanité arriverait donc à un nouveau stade de développement organique, après les tribus, les cités-Etats, les royaumes, les empires, et les Etats-nations. On peut alors entrevoir un ordre mondial alternatif et multipolaire, fondé sur la coexistence d’une dizaine d’« Etats-civilisations » (mais sans gouvernement mondial, contrairement au sinistre « Nouvel Ordre Mondial » oligarchique et prédateur ; un organe de coordination devrait suffire). Ce qui serait tout de même plus facile à gérer que plusieurs centaines d’Etats-nations (et le nombre a tendance à augmenter, un spectacle assez grotesque…) représentés à l’ONU.

Comme l’explique Douguine, le libéralisme ultra-capitaliste (le « commercialisme ») et pseudo-démocratique est devenu le Troisième Totalitarisme, le dernier avatar de la Modernité. Sa réalité est la domination oligarchique planétaire, son fantasme et son projet secret (de moins en moins secret, à vrai dire…) est le transhumanisme. En voulant passer directement au globalisme en grillant l’étape organique des Civilisations, il est devenu une Utopie totalitaire et s’est condamné à l’échec historique. En voulant imposer son utopie par la force, le globalisme libéral plonge le monde dans le chaos. Après une dernière crise d’hystérie meurtrière, il terminera dans la poubelle de l’histoire avec le fascisme et le communisme. Mais il risque d’y avoir un mauvais moment à passer, car les prédateurs libéraux globalistes ne voudront pas lâcher leur proie (les peuples enracinés) si facilement…

ludwig_gumplowicz.jpg

CRITIQUE DE LA DIALECTIQUE HEGELIENNE

par Ludwig Gumplowicz

(ou la « fascination du ternaire »)

Hegel… cherche à résoudre le dualisme obscur et contradictoire qui se retrouve dans tout l’ouvrage de Herder ; il essaie de concilier Dieu et la nature en une unité supérieure, son fameux « esprit absolu ». En ne voyant et en ne représentant dans toute l’histoire que le développement de cet esprit absolu seul et indivisible, il abandonne le terrain de toute réalité et de toute science ; il réduit sa philosophie de l’histoire à une simple fantasmagorie.

En nous décrivant quelque chose qui n’existe que dans sa tête, il nous affirme que telle est la réalité, et, en donnant à ses fantaisies, pour leur assurer plus de créance, des noms empruntés à l’histoire universelle, il réussit à créer l’illusion.

On sait que, d’après Hegel, le développement et la propagation de l’esprit absolu se règlent « sur une mesure à 3 temps » : thèse, antithèse et synthèse. La formule est habile : on peut l’appliquer à tout en général, à chaque chose en particulier. Il n’est pas un ensemble de mouvements qu’elle n’embrasse ; il n’est pas un mouvement qui lui échappe. Que ce mouvement soit physique, intellectuel ou social, on n’a qu’à considérer une phase quelconque de son développement, comme l’un des temps de la mesure à 3 temps, et voilà le moyen de bâcler la philosophie de tel ou tel sujet, et les sujets ne manquent pas, la nature et la vie nous offrant partout des mouvements. Rien de plus facile que d’écrire ainsi une philosophie de la physique. La thèse sera, par exemple, l’attraction, alors l’antithèse sera la répulsion ; la synthèse, la cohésion. Quant aux détails, il suffira de les traiter tant bien que mal. Une philosophie de la musique ou de la peinture, etc., ne présenterait pas de plus grandes difficultés.

Pour créer sa philosophie de l’histoire, Hegel n’a eu qu’à prendre l’Orient pour thèse de « l’esprit absolu », l’antiquité classique pour antithèse, le monde germanique pour synthèse, et à faire rentrer l’histoire universelle, de gré ou de force, dans ses formules. Un Chinois, à la vérité, aurait tout aussi bien le droit de prendre l’Europe pour thèse, l’Amérique pour antithèse, le monde chinois pour synthèse de l’esprit absolu, et de fabriquer ainsi une philosophie chinoise de l’histoire. Il acquerrait probablement en Chine la popularité que Hegel s’est acquise en Allemagne, car la théorie qui permet le plus facilement aux hommes de comprendre le monde et la vie humaine devient toujours populaire. C’est pourquoi la Bible est le plus populaire des livres, sa formule pour comprendre le monde et la vie étant la plus simple.

Mais il y avait des hommes qui ne voulaient pas se placer au point de vue théologique, qui prétendaient concevoir le monde « philosophiquement ». A ceux-là Hegel est venu fournir une formule « philosophique » non moins simple, d’une assimilation non moins facile : « l’esprit absolu se développe ». Un point, c’est tout. Et les gens de distinguer, dans leurs sujets, une thèse, une antithèse et une synthèse. On y arrive toujours, pourvu que l’on ait été dressé, et dès lors on a la satisfaction de comprendre le monde.

(Ludwig Gumplowicz, La lutte des races, 1883)

 

 

vendredi, 08 février 2019

François Begaudeau : "Populisme est un mot creux, et sans contenu"

FB-po.jpg

François Begaudeau : "Populisme est un mot creux, et sans contenu"

 
L'invité du week-end (8h20 - 26 Janvier 2019 - François Bégaudeau)
Retrouvez les invités de 8h20 sur https://www.franceinter.fr
 

mercredi, 30 janvier 2019

Werner Sombart ce grand oublié de l'histoire

WSombartp.jpg

Chronique 39 bis :

Werner Sombart ce grand oublié de l'histoire

mardi, 29 janvier 2019

Emmanuel Pasquier - Le terrorisme à la lumière de la Théorie du partisan de Carl Schmitt

terrorist2CS.jpg

Emmanuel Pasquier - Le terrorisme à la lumière de la Théorie du partisan de Carl Schmitt

Analyse gramscienne de la faillite de la gauche

AG-port.jpg

Chronique 123 :

Analyse gramscienne de l'actualité

Chronique 124 :

Analyse gramscienne de la faillite de la gauche

lundi, 28 janvier 2019

La política clásica frente a la política moderna

Tacite-2.jpg

La política clásica frente a la política moderna

Ex: https://www.elcritico.org

Los grandes literatos de la República Romana y del posterior Imperio, en general aquellos que constituían la intelectualidad de la sociedad romana, formaron también parte principal del gobierno romano, de su establishment político. La alta cultura de Roma coincidía con el gobierno de Roma. Catón, Cicerón, Varrón, Salustio, César, Nepote, Babrio, Veleyo Patérculo, Séneca, Tácito, Quintiliano, Suetonio, Arriano, Eutropio, Amiano Marcelino, Aurelio Víctor, Celio Antípatro, Rufino Festo, Pomponio Mela, Plinio, Macrobio, etc, formaron parte fundamental del gobierno de Roma. Diríase que la identificación entre Cultura y Gobierno era total. El Estado Romano fue un estado hegeliano. Hoy esto ha cambiado mucho. Como diría San Agustín, “Surgunt indocti et rapiunt caelum”. Salvo algunas excepciones, cultura y política no coinciden nunca hoy en España.

Todos los grandes Estados – y la mayor parte de los pequeños - que en el mundo han sido estuvieron pilotados por la intelectualidad del momento: la Atenas de Pericles, Roma, el Imperio Chino, el Imperio Carolingio, las Repúblicas italianas del Renacimiento, el Imperio Español, el Imperio Portugués, la Francia de Luis XIV, la Revolución Americana, la Revolución Francesa, el Imperio Británico, el Imperio Francés, el Imperio Alemán, la Revolución Rusa, el Fascismo Italiano, la IIª República Española y hasta los 39 años de franquismo. Es verdad que durante los primeros años de la llamada Transición importantes cargos del Gobierno, del Estado, del Poder Legislativo y del Poder Judicial estuvieron en manos de intelectuales, “de hombres que escribían muchos libros, algunos importantes”, pero en la actualidad no hay un solo ministro – quizás sólo el astronauta por sus amplios conocimientos científicos y el Ministro de Cultura, Guirao – y, desde luego, ningún parlamentario – o tres o cuatro – que puedan llamarse propiamente intelectuales. Vade retro, omni doctrina praedite!

Aristófanes llamaba a la Democracia sin intelectuales en su gobierno, “régimen de salchicheros”, debido al oficio que tenía un afamado demagogo iletrado que lideró durante años el partido demótico. Hoy España es un régimen de salchicheros. O quizás el problema sea distinto. En los regímenes citados anteriormente la intelectualidad, además de una gran competencia técnica, estaba animada por un incuestionable espíritu patriótico. Y hoy la intelectualidad “intra regnum” tiene deseos disolventes y suicidas, y sus intereses no coinciden con los intereses de la Nación. Lo mismo que podría pasar en nuestra España también pasa en otro lugares, como en los mismos EEUU. Como ha puesto de manifiesto Hermann Tertsch en el ABC del 15 de enero, “son las elites académicas de EEUU, que desde hace medio siglo salen de las universidades intoxicadas por la escuela de Francfort para servir en la administración, las finanzas, la política, los medios y las instituciones las que con extrañeza trabajan contra los sagrados intereses de la Nación”.

La verdad es que, sopesando una cosa y la otra, es peor tener intelectuales antipatriotas – v. gr. los discípulos de Marcuse y Adorno - en el Estado y en el Gobierno, que no tenerlos en ningún sentido, como es el caso español, según barrunta este humilde servidor. A nuestros políticos hace tiempo que ya no les interesa los creadores de pensamiento político que actualicen los grandes principios y valores que fundamentan - y justifican – la ideología de Partido, sino los expertos en tecnología de mercado, capaces de barruntar por dónde van los aires de los gustos sociales, como si esos gustos no hubiesen sido programados previamente por otras instancias de pensamiento político y siempre por intereses económicos. Así, hemos visto con demasiada frecuencia que el político que abrazaba la novedad, dejándose seducir por el atractivo que todo ignorante siente ante lo nuevo (“novitas”), estaba realmente abrazando al adversario, y metiendo en su reino un Caballo de Troya especialmente deletéreo. El Partido Popular ha sufrido esta invasión del ideario ajeno en el último decenio, aunque ahora intenta recuperarse limpiando sus establos de Augias ideológicos. Ningún Partido bien cuajado puede vender sus productos a todos los clientes. Y si persiste en venderlos a todos, universalmente, su producto no valdrá nada para nadie.

Por otro lado, la honestidad intelectual supone la sumisión completa a la razón, y ésta es la principal causa por la que los intelectuales tienen poco poder o ningún poder en los partidos políticos. Por ello, la aparición de intelectuales en la Convención Nacional del Partido Popular de este fin de semana es otro signo fresco y esperanzador sobre los cambios proficuos que la nueva dirección del Partido quiere hacer. Carlos Rodríguez-Braun, Johan Norberg, Mario Vargas Llosa o Inger Enkvist son buenos ejemplos de esta apuesta por el pensamiento libre. Un pensamiento que sabe que lo que más necesita el hombre en el mundo es vivir por su propia voluntad, aunque esta voluntad sea estúpida. En el fondo del alma humana vive la indestructible demanda y el eterno sueño de vivir según la propia voluntad. Es verdad que el intelecto político de altura puede traer la salvación, y quizás también la destrucción, pero siempre es mejor el movimiento, aunque entrañe peligros, que el estancamiento, que un barco varado al pairo de la Historia.

 

mercredi, 23 janvier 2019

Fukuyama on Diversity

fukuyamla.jpg

Fukuyama on Diversity

Francis Fukuyama’s latest book Identity was written to forestall the rise of Right-wing identity politics, but, as I argued in “Fukuyama on Identity Politics [2],” the book is actually very useful to White Nationalists because it concedes a number of our basic premises while offering weak reasons to resist our ultimate political conclusions. This is especially apparent in his discussion of diversity.

Diversity within the Same Society Causes Conflict

One of Fukuyama’s most useful concessions is that diversity within the same state causes conflict. He opens chapter 12, “We the People,” with an account of how Syria—a racially homogeneous society with significant ethnic and religious diversity—descended into a devastating civil war in 2011.

Let’s bracket the role of US intervention in kicking off the Syrian civil war, since outside forces were only exploiting existing fault lines. Instead, let’s just ask—given that religious and ethnic diversity caused Syria to descend into war—how is the much greater religious, ethnic, and racial diversity of America a strength?

It is a good question, to which Fukuyama offers four remarkably weak answers.

Fukuyama’s first reason for making one’s homeland more like Yugoslavia is the throwaway claim that “Exposure to different ways of thinking and acting can often stimulate innovation, creativity, and entrepreneurship” (p. 126). Of course we can expose ourselves to different ways of thinking and acting without changing the ethnic compositions of our societies. Furthermore, how much of this alleged innovation, creativity, and entrepreneurship is due to handling the problems of diversity? After all, you can stimulate economic activity by breaking windows. Increasing ethnic diversity certainly stimulates the market for CCTVs, window bars, pepper spray, car alarms, concrete barriers, and morning after pills. But those aren’t good things.

Fukuyama’s second reason to increase the risk of a Syrian-style civil war is all the great restaurants. No, I am not kidding:

Diversity provides interest and excitement. In the year 1970, Washington D.C. was a rather boring biracial city in which the most exotic food one would dine on was served at the Yenching Palace on Connecticut Avenue. Today, the greater Washington area is home to an incredible amount of ethnic diversity: one can get Ethiopian, Peruvian, Cambodian, and Pakistani food and travel from one small ethnic enclave to another. The internationalization of the city has stimulated other forms of interest: as it becomes a place where young people want to live, they bring new music, arts, technologies, and entire neighborhoods that didn’t exist before. (p. 127)

Where to begin?

First, to say that Washington DC in 1970 was a rather boring biracial city is to snobbishly denigrate both the black and white populations of the city, who—when they weren’t clashing with one another—found it a nice place to live. (Presumably the whites who could not economically segregate themselves from blacks were pretty well gone by then.)

Second, since when is the presence of ethnic restaurants an index of social well-being—as opposed, say, to social trust, neighborliness, and other values that Robert Putnam found decline as diversity increases?[1] [3]

Third, what percentage of non-whites run ethnic restaurants? Is it even 1%? I would gladly allow them to stay if we could deport the rest. But even better, if there is such a crying need for shawarma, why not learn to cook it ourselves?

Fourth, who are these young rootless cosmopolitan urbanites we are supposed to prize? Basically, they are Jews and people who think and live like them. But why should their preferences trump those of “boring” white (and black) people with families and jobs and communities?

And those “entire neighborhoods that didn’t exist before,” actually did exist before. At first they were occupied by white people, who were displaced by black riots and crime. Then they were occupied by blacks, who were displaced by hipsters driving up rents and calling in the police to enforce their preferred standards of behavior.

Diversity, in short, is not progress for all. Diversity is just a euphemism for fewer white people, especially “boring” white people who have families and yards but often lack tattoos and a taste for micro-brews. Do you really think these people won’t eventually start fighting back against their ethnic displacement?

FF-1.jpgThe third reason Fukuyama gives for emulating the Star Wars cantina comes from biology. Diversity, he informs us, is “crucial to [biological] resilience” and “the motor of evolution itself.” Amazingly, Fukuyama does not see that this is actually an argument for racial and cultural homogeneity and separatism. For when two distinct species occupy the same ecological niche, the result is the destruction of biological diversity through extinction or hybridization. If human biological and cultural diversity are values, then ethnonationalism follows as a matter of course, for ethnonationalism creates barriers to the chief causes of biological extinction, namely habitat loss, competition from invasive species, hybridization, and predation.

Fukuyama’s fourth reason for becoming more like Rwanda is that diversity is valuable because immigrants “resent being homogenized into larger cultures” and “want to hold on to the world’s fast-disappearing indigenous languages, and traditional practices that recall earlier ways of life” (p. 127).

There are several problems with this point. First, it is not an argument for why increased diversity is good for the natives of a society. How is America a better place by being more accommodating to immigrants who refuse to assimilate our customs and language? Second, if immigrants want to preserve their languages and customs, they should simply stay in their homelands. If they want to move to another country, shouldn’t they have to bear the cost of assimilation rather than impose the burden of unassimilated immigrants on their new society? Third, Fukuyama himself recommends imposing assimilationist policies two chapters later. So in what sense does he regard this sort of diversity as a value at all?

Fukuyama’s arguments for diversity are so weak, one has to wonder if he is even sincere. This impression is underscored by the fact that as soon as he offers his final argument (which he takes back later), he declares, “On the other hand, diversity is not an unalloyed good. Syria and Afghanistan are very diverse places, but such diversity yields violence and conflict rather than creativity and resilience” (pp. 127–28). National unity, he claims, has gotten a bad reputation “because it came to be associated with an exclusive, ethnically based sense of belonging known as ethno-nationalism” (p. 128). But there is nothing wrong with national identity as such, only “narrow, ethnically based, intolerant, aggressive, and deeply illiberal” forms of national identity. But, Fukuyama assures us, “National identities can be built around liberal and democratic political values” (p. 128).

Fukuyama then offers six arguments for the goodness of national unity.

First, it promotes physical security, as opposed to civil war and ethnic cleansing.

Second, it promotes just government as opposed to corrupt and factional government.

Third, it facilitates economic development.

Fourth, it promotes a wide range of social trust, which is an important factor in ensuring honest government and economic flourishing.

Fifth, it makes possible the welfare state. People are willing to pay high taxes if they think they are doing it for themselves, not for parasitic out groups. This is one reason why the United States did not develop as extensive a welfare state as Scandinavia or even Canada next door. The US has a large non-white population, and dark skin has proved to be a reliable marker of those who take more from the state than they contribute. Thus we can predict that rising non-white populations in Europe and elsewhere will lead to the decline of the welfare state.

Finally, national unity makes possible liberal democracy—and all forms of self-government, really—since without unity people do not feel that they are governing themselves. Instead, some groups inevitably feel they are being governed—and exploited—by other groups. For there to be pluralistic democracy without civil war, the different parties have to believe that they are fundamentally part of the same people. People are willing to trade power with other factions only if they do not feel they are being subjugated by an alien people.

All of these arguments have merit. But one has to ask: in what sort of society are they most likely to actually pertain, a society in which there is one race and one culture—or a multiracial, multicultural society where people share a democratic creed and culture? Genetic Similarity theory would predict the former, and the empirical studies of Robert Putnam and Tatu Vanhanen bear this out.

FF2.jpgPutnam studied 41 communities in the United States, ranging from highly diverse to highly homogeneous, and found that social trust was strongly correlated with homogeneity and social distrust with diversity. Putnam eliminated other possible causes for variations in social trust and concluded that “diversity per se has a major effect.”[2] [4] The loss of social trust leads to the decline of social order. People feel isolated, alienated, and powerless. They are less trusting of social institutions and strangers and less likely to be altruistic.

Vanhanen arrived at similar conclusions from a comparative study of diversity and conflict in 148 countries.[3] [5] Vanhanen found that whether they are rich or poor, democratic or authoritarian, diverse societies have more conflict than homogeneous societies, which are more harmonious, regardless of levels of wealth or democratization.

The Limits of Creedal Nationalism

Another remarkable concession that Fukuyama makes is that merely sharing the same creed is not enough to politically unify a society. National identity is not based on reason but on thumos. People have to passionately identify with their society:

. . . democracies will not survive if citizens are not in some measure irrationally attached to the ideas of constitutional government and human equality through feelings of pride and patriotism. These attachments will see societies through their low points, when reason alone may counsel despair at the working of institutions. (p. 131)

This explains a lot of the White Nationalist frustration with the post-World War II “Baby Boom” Generation. Boomer conservatives are highly resistant to White Nationalist arguments simply because their attachment to color-blind conservative civic nationalism was never based on arguments. Instead, it is based on a passionate thumotic identification with an America that is melting away before their very eyes—and they are remarkably blind to it.

This brings us to the fundamental White Nationalist objection to colorblind civic nationalism. Fukuyama wants all Americans to stop engaging in factional identity politics and instead identify with the whole of America, defined in maximally inclusive liberal democratic terms. But American civic nationalism is not a workable political ideology, because it will only be adopted by whites. Non-whites will continue openly or covertly to practice identity politics, because it benefits them.

Team strategies consistently outperform individualist strategies. Thus if whites practice color-blind individualism while non-whites practice racial and ethnic collectivism, whites will steadily lose wealth and power to non-whites. Thus, in practice, color-blind civic nationalism is simply a mechanism of white dispossession—a mechanism that blinds whites to what is happening and teaches them that blindness is a moral virtue. If you preach blindness as a moral virtue, chances are you are up to no good.

Our people’s irrational identification with American civic nationalism is a huge impediment to White Nationalism. But on balance, thumos works in our favor, because attachments to family, ethnicity, and race are far more concrete and real than attachments to an increasingly polarized and dysfunctional empire and its threadbare ideology.

Thus the best way to deprogram our people is to use thumos against itself by systematically confronting them with how their loyalty to the imperial ideology clashes with their more concrete and natural loyalties. Nothing brings home the moral obscenity of liberal civic nationalism quite like the reactions of the Tibbetts family of Iowa [6] to the murder of their daughter by an illegal alien. Some people are willing to pay quite a lot for authentic burritos.

Liberal Democratic Theory Undermines National Identities

Yet another useful concession to White Nationalism is Fukuyama’s admission that liberal democratic theory undermines national identities. This problem is brought home by the problem of immigration, which is one of the primary forces driving people toward National Populism. Fukuyama concedes that this backlash is essentially reasonable, since levels of migration are at historic highs in America, which has a long history of immigration, and Europe, which does not.

But then Fukuyama offers a stunningly dishonest rejoinder to the white Americans who want to “take back” their country. The US Constitution, he says, establishes a particular political order for “ourselves and our Posterity.” “But it does not define who the people are, or on what basis individuals are to be included in the national community” (p. 133). In fact, the Constitution makes it pretty clear who “ourselves and our posterity” are. Blacks and American Indians are not considered part of the American polity. And in 1790, when the Founders turned their attention to who they were willing to “naturalize” and allow to mix with their posterity, they specified that they be “free white people.”

Thus many white Americans correctly believe that a white republic is their birthright, a birthright that has been long eroded and is now on the brink of being wrested away from them irrevocably. Again, does anyone really believe that white Americans would not start resisting their dispossession once the endgame became clear?

Nonetheless, Fukuyama is correct to point out—citing fellow neocon Pierre Manent—that liberal theory simply assumes the existence of nation-states. Moreover, because liberalism is based on the idea of universal human rights, which prescind from ethnic and racial differences, liberal theory cannot generate borders between states. Indeed, liberalism tends to undermine nation-states and promote global government.

Surprisingly, Fukuyama rejects global government because “no one has been able to come up with a good method for holding such bodies democratically accountable” (p. 138). Moreover, “The functioning of democratic institutions depends on shared norms, perspectives, and ultimately culture, all of which can exist on the level of a national state but which do not exist internationally” (p. 138). Thus Fukuyama concludes that international bodies must be based on the cooperation of sovereign states.

But this defense of the nation-state rings hollow when one recalls that Fukuyama recommends that nation-states make a commitment to liberal democracy central to their identity, which entails that eventually there will be no meaningful differences between them, anyway.

How to Create an Ethnostate

For me, the most remarkable concession that Fukuyama makes to White Nationalism is his discussion of how national identities are created.

First, we can keep borders constant and move people across them, removing existing populations and bringing in new ones.

Second, we can let people stay where they are and move borders to fit them.

These are, of course, the two mechanisms to create racially and ethnically homogeneous states.

Third, we can “assimilate minority populations into the culture of an existing ethnic or linguistic group” (p. 141).

Fourth, we can “reshape national identity to fit the existing characteristics of the society in question” (p. 141).

FF3.jpgThese are the mechanisms preferred by civic nationalists like Fukuyama.

Astonishingly, Fukuyama also grants that “All four of the paths to national identity can be accomplished peacefully and consensually, or through violence and coercion” (p. 142). Yes, Fukuyama is saying that we can create ethnostates by moving borders and peoples in a peaceful and consensual manner, without resorting to violence and coercion. Lest some peoples mount their high horse and lecture other peoples on their historical guilt, Fukuyama also adds that, “All existing nations are the historical by-product of some combination of the four and drew on some combination or coercion and consensus” (p. 142).

But then Fukuyama pulls a fast one:

The challenge facing contemporary liberal democracies in the face of immigration and growing diversity is to undertake some combination of the third and fourth paths—to define an inclusive national identity that fits the society’s diverse reality, and to assimilate newcomers to that identity. What is at stake in this task is the preservation of liberal democracy itself. (p. 143)

Later he writes:

We need to promote creedal national identities built around the foundational ideas of modern liberal democracy, and use public policies to deliberately assimilate newcomers to those identities. Liberal democracy has its own culture, which must be held in higher esteem than cultures rejecting democracy’s values. (p. 166)

First, note that Fukuyama is treating immigration and diversity simply as problems that must be managed. This is true. But since he has only given weak reasons to value diversity at all, why stop at merely managing it?

Why not reduce immigration and diversity dramatically—or eliminate them entirely? Why shouldn’t a society try to be less like Syria, Yugoslavia, or Rwanda? It is not clear whether Fukuyama ever envisions stopping additional diversity. Will there always be “newcomers”? Why?

Fukuyama has already pointed out that it is possible to create more homogeneous societies by moving borders and moving peoples in a completely moral manner, so why are the first two options simply passed over?

Later, Fukuyama writes:

The question is not whether Americans should go backward into an ethnic and religious understanding of identity. The contemporary fate of the United States—and that of any other culturally diverse democracy that wants to survive—is to be a creedal nation. (p. 161)

No, America is not “fated” to be a multicultural society. Nor is Sweden, France, or any other white society. It was not “fate” that opened our borders and deconstructed white norms and cultures in favor of multiculturalism. It was men who decided on this experiment in social engineering, and it was men wielding the tools of statecraft and propaganda that forced it upon white societies.

These decisions can, moreover, be reversed by other, better men, and the consequences can be undone by the same tools. If it is possible for immigrants to enter white countries, it is possible for them to leave the same way. So the question really is whether white countries should want to restore themselves. Because where there’s a will, there’s a way—a completely non-violent and humane way, according to Fukuyama.

Multiculturalism is a program of social engineering that was only imposed on most white countries in the decades following the Second World War. The consequences, moreover, have been catastrophic—and they only get worse with time. For instance, second generation Muslim immigrants are more of a problem than their parents. Why should this recent experiment in social engineering—an experiment that has failed as badly as Communism—be treated as sacrosanct? Beware of Hegelians talking about “fate.”

For White Nationalists, it is not a question of wanting to “survive” as a “culturally diverse democracy.” We wish, first and foremost, to survive as a race and as distinct white nations, and we believe that white survival is not compatible with racially and ethnically diverse democracies. As I argue in The White Nationalist Manifesto [7], multicultural liberal democracy is subjecting the white race in all of our homelands to conditions that will lead to our biological and cultural extinction [8]—unless White Nationalism turns these trends around. Compared to extinction, every other political issue that divides us pales into insignificance.

Fukuyama does not address the question of whether multicultural, multiracial liberal democracies are consistent with the long-term survival of whites. And he offers no good reason for why whites should not seek to restore or create homogeneous homelands. Instead, he merely offers proposals on how to make multiracial liberal democracies work better, in order to forestall the rise of Right-wing populism. However, as we shall see in the final installment of this series [9], his proposals are astonishingly weak.

Notes

[1] [10] Robert D. Putnam, “E Pluribus Unum: Diversity and Community in the Twenty-First Century,” Scandinavian Political Studies, 30 (2007).

[2] [11] Ibid., p. 153.

[3] [12] Tatu Vanhanen, Ethnic Conflicts Explained by Ethnic Nepotism (Stamford, Conn.: JAI Press, 1999).

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/01/fukuyama-on-diversity/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/01/Fuku2.jpg

[2] Fukuyama on Identity Politics: https://www.counter-currents.com/2019/01/fukuyama-on-identity-politics/

[3] [1]: #_ftn1

[4] [2]: #_ftn2

[5] [3]: #_ftn3

[6] the Tibbetts family of Iowa: https://www.counter-currents.com/2019/01/the-pathological-altruism-of-the-tibbetts-family/

[7] The White Nationalist Manifesto: https://www.counter-currents.com/product/the-white-nationalist-manifesto/

[8] biological and cultural extinction: https://www.counter-currents.com/2017/06/white-extinction-2/

[9] the final installment of this series: https://www.counter-currents.com/2019/01/fukuyama-on-civic-nationalism/

[10] [1]: #_ftnref1

[11] [2]: #_ftnref2

[12] [3]: #_ftnref3

 

mardi, 22 janvier 2019

Trump vs. the Tyranny of Experts

Salvatore_Babones.jpg

Trump vs. the Tyranny of Experts

Salvatore Babones
The New Authoritarianism: Trump, Populism, and the Tyranny of Experts
Medford, Mass.: Polity Press, 2018

babones.jpgSavatore Babones is an America academic with an appointment in Sociology and Social Policy at the University of Sydney. Unusually for someone in such a position, he has a few good things to say about Donald Trump—or at least about the fact of his election. Trump himself he describes as crass, a boor and lacking in qualifications. But, he writes, “there are reasons to hope that we will have a better politics after the Trump Presidency than we could ever have had without it.”

In Babones’ thinking, conservatism, liberalism, and democracy are three timeless tendencies which can be found combined in various proportions in modern Western governments: all beneficial in some way, but each existing in a necessary tension with the others. In The New Authoritarianism, he has little to say about conservatism; he is primarily concerned with the tension between liberalism and democracy. As he sees it, liberalism has been getting the better of democracy for quite some time. His thesis is that even an unqualified boor like Donald Trump may be expected to have a salutary effect on American politics if he succeeds in shifting it away from a liberalism run amok and back toward the democratic principle.

At the most basic level, democracy refers to popular decision making through public discussion. But there are many matters that even the most besotted democrat would not wish to see resolved this way. If he is sick, he does not want to see his diagnosis and treatment put to a vote among his friends; he goes to a professional with expert knowledge of how to treat illness—and similarly for plenty of other matters.

So the question arises why we do not run our governments in the same way: by appointing qualified experts to make decisions for us? In fact, over the past century we have increasingly been trying to do this. But we have not given up on democracy entirely: we still hold popular elections. A picture of a society which has gone about as far as it is possible to go in the direction of expert rule is offered by Socrates in Plato’s Republic. The central idea of this utopia is rule by “philosopher kings” in possession of unsurpassable knowledge of man and all other politically relevant matters.

Plato’s Republic is, of course, a utopia, and the effects of trying to realize such a scheme in practice might well be extremely harmful. That is because in the realm of political decision making there are not necessarily any correct answers—and when there are, those answers are often unknowable. In other words, there cannot be anyone with the relevant expertise.

Although democracy need not be the only good or legitimate form of government, there are certainly plausible arguments to be made in its favor, and some of the best of these appeal precisely to the unavailability of expert knowledge in politics. The author offers the example of America’s decision to go to war in 1917:

The delay in America’s entry into World War I left time for the issue to be comprehensively discussed, for ordinary Americans to form opinions for and against getting involved, and for them to express those opinions, whatever their merits. As a result, when the United States did go to war in 1917 it was with the full support of the American people. Contrast that process with the politics behind America’s more recent wars waged in Southeast Asia and the Middle East, hatched by cabals of experts with little genuine public debate.

If America had intervened in WWI earlier, as Babones writes:

Millions of lives might have been saved, Russia might not have fallen to the Bolsheviks, and Germany might have been more comprehensively defeated, preventing the rise of Nazism and World War II.

But, of course, we cannot know this: “perhaps the twentieth century would have turned out even more horrifically than it did.” Genuine knowledge in such matters is impossible “because the relevant counterfactuals will never be known.”

So if we cannot prove that democracy will produce better decisions than autocratic rule, of what benefit might it be? Our author writes:

Independent thinkers are not necessarily better thinkers. But they take responsibility for their decisions in a way that obedient subjects do not. Independent thinking is more important for the health of democracy than is the success or failure of any particular policy decision.

The Athenian democracy made some disastrous mistakes, such as invading Sicily in 415 BC. Yet their loss of full independence to Macedon after the Battle of Chaeronea in 338 BC was still deeply felt, regardless of increased economic prosperity and security. Their historical fate was more their own under democratic sovereignty than it could ever be under Macedonian hegemony, however wisely exercised.

In other words, free self-rule through public deliberation and the moral responsibility which goes with it are usually felt as, and may actually be, intrinsic goods apart from any benefits they may bring. So runs one common argument in favor of democracy.

Babones blames liberalism for a decline in democratic participation; he asserts that it has become a “tyranny of experts” that functions as a form of authoritarianism. He seems to be groping his way toward something like the Burnham/Francis theory of managerialism, viz., that the basic evolution of twentieth century Western society has been determined by the rise of expert management necessitated by three forms of increasing complexity: unprecedented population growth, technological progress, and a more elaborate division of labor. Like Burnham and Francis, he sees modern liberalism as the ideology which serves to justify or legitimate this process.

Of course, liberalism as such is older than managerialism. But earlier liberalism was concerned with protecting certain freedoms from government interference. This can be seen clearly in the American Bill of Rights, where a number of freedoms are reserved to the people, i.e., government is forbidden to interfere with them.

But liberalism is not what it once was. The modern version of the ideology focuses on “rights,” as listed, e.g., in the UN charter: to food, clothing, housing, medical care, social services, unemployment insurance, etc. Such so-called human rights—more properly entitlements—are not protected from government interference but guaranteed by governments. So far from forbidding, they may require government to act: e.g., to compel doctors to provide medical care to all, or to seize wealth and property for redistribution.

And the author really believes there are experts who can speak authoritatively about such entitlements. He writes:

Experts in human rights are by definition educated professionals like academics, lawyers, judges, journalists, civil servants, social workers, medical doctors and lobbyists. By dint of dedicated study and professional practice they have made themselves the legitimate authorities on the subject. And they truly are legitimate authorities on the subject. When you want an authority on chemistry, you consult a chemist. When you want an authority on human rights, you consult a human rights lawyer.

He is unnecessarily weakening his own case here. One of the most prominent aspects of managerial rule is the proliferation of what might be called “pseudo-expertise”—claims to authoritative expertise in domains which simply do not admit of such a thing. Much psychotherapy comes under this heading, being a secular substitute for pastoral care masquerading as a science. I would also view human rights lawyers as pseudo-experts.

There is no definitive list of human rights that could command the assent of all rational beings; there might not even be any that two philosophers would both agree on. If a bunch of human rights lawyers got together today to codify “human rights,” they might very likely focus on various exotic forms of sexuality. This would not be a requirement of reason or justice, but a natural result of current concerns in the sorts of intellectual echo chambers where human rights lawyers are hatched. To the men who drew up the UN Charter in the 1940s, such a preoccupation would have seemed bizarre. A hundred years hence, there is no telling what sorts of “human rights” may be in fashion.

In a world, human rights talk is ideological, not scientific, and no one can genuinely be an expert on the subject in the way that a chemist is an expert on chemistry.

But Babones is correct that modern liberalism requires deference to expert (or pseudo-expert) authority.

The people are the passive recipients of those rights the experts deem them to possess. As the domain of rights expands, experts end up making more and more of the decisions in an ever-increasing number of the most important aspects of public life: economic policy, criminal justice, what’s taught in schools, who’s allowed to enter the country, what diseases will be cured, even who will have the opportunity to run for elective office. The areas reserved to expert adjudication seem only to expand. Previously depoliticized domains rarely return to the realm of democratic determination.

University instruction, medical research councils, disaster relief agencies, courts of law and (in America) the Federal Reserve Bank are just some institutions financed by government (i.e., taxpayers) but protected from democratic political oversight. In every case, the rationale is that only those with the relevant professional expertise should be permitted to make decisions effecting such institutions.

The desirability of an independent judiciary in particular has now become so widely accepted that the European Union has recently declared Polish political interference with its own court system a violation of the rule of law. As the author pertinently remarks, EU authorities may be unaware that US states still elect their own supreme court justices.

Recent liberal demands upon political parties to nominate a minimum number of female candidates or members of underrepresented groups also seek to set bounds to popular decision making, which amounts to restricting politics itself.

In sum,

There has been in the West a slow but comprehensive historical evolution from the broad consensus that governments derive their legitimacy from the people via democratic mandates to an emerging view that governments derive their legitimacy by governing in ways endorsed by expert authority.

What is commonly called the new populism or new nationalism is essentially a revolt against liberal authoritarianism. Consider the issue of so-called free trade. The late Trans-Pacific Partnership embodied much current liberal thinking on free trade, and it went “far beyond the simple elimination of tariffs” (which was the universally understood meaning of “free trade” in the 19th century). The TPP

would have governed the right to invest in companies and operate businesses in foreign jurisdictions, and the right to trial by international expert panel rather than in each country’s court system. The TPP would have replaced the direct democratic accountability of national governments with the unaccountable transnational sovereignty of experts.

The freedom to purchase wares from the cheapest seller without government penalty (tariffs) if the seller is a foreigner is one thing; the right guaranteed by treaty to open businesses in foreign countries while remaining free from the legal jurisdiction thereof is another. The populist objection to this new form of “free trade” was not so much any negative economic consequences it may have involved as its authoritarianism.

The election of Donald Trump on a platform which included scrapping the TPP was a victory for democratic political oversight and a defeat for liberal authoritarianism. So was the election of the Law and Justice Party in Poland with its determination to subject the country’s courts to greater political control; so is the rising nationalist determination to reassert control over migration and borders; so is the decision of British voters to take their country out of the EU, and much else besides.

Our current elites want us to believe that this movement represents a “threat to democracy.” Babones reveals this rhetoric for what it is: the self-interested special pleading of liberal authoritarians increasingly threatened by a resurgent democracy. European man may be in the process of reclaiming his own destiny from a tyrannical clique of “experts.” If, as this reviewer believes, many of these are only pseudo-experts, that is all the more reason to cheer on this process.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/01/trump-vs-the-tyranny-of-experts/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/01/Babones.jpg