samedi, 24 mai 2025
Le gouvernement britannique brise-t-il le tabou sur les statistiques ethniques?
Le gouvernement britannique brise-t-il le tabou sur les statistiques ethniques?
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le gouvernement travailliste britannique a annoncé qu'il publierait pour la première fois des statistiques détaillées sur la criminalité, comprenant des données sur les différentes communautés migrantes au Royaume-Uni. Une étape importante vers plus de transparence, à laquelle appellent, depuis des années plusieurs, conservateurs et commentateurs britanniques.
Les lobbies pro-migration trouvent « dangereux » et « stigmatisant » ce qui est en train de se produire.
Contrairement, par exemple, au Danemark, le Royaume-Uni a jusqu’à présent toujours refusé de divulguer l’origine migrante, officiellement pour éviter l’escalade dans les tensions inter-ethniques, officieusement par crainte que ces chiffres ne confirment ce que beaucoup suspectent: une preuve de l’échec de l’intégration de nombreuses communautés migrantes.
Le gouvernement britannique a annoncé qu’il utiliserait également ces données dans les opérations policières, afin d’intervenir plus efficacement contre les criminels étrangers.
« Le système judiciaire et la police deviennent de plus en plus racistes »
Le gouvernement travailliste sous Sir Keir Starmer semble enfin céder à la pression du député conservateur Robert Jenrick (photo), ancien ministre de la Justice, et de Niel O’Brien.
Le journal britannique The Telegraph rapporte que le gouvernement espère pouvoir utiliser ces statistiques avec origine migratoire comme un outil dans les négociations avec certains pays d’origine, afin qu’ils acceptent de reprendre leurs ressortissants, comme l’Albanie par exemple.
La réaction des lobbies migrant a rapidement suivi – yawn ! – Fizza Qureshi (photo), directrice du Migrants’ Rights Network, a déclaré que le gouvernement crée ainsi un nouveau bouc émissaire: « La justice, la police et la politique migratoire sont déjà systématiquement racistes. Publier ces données ne fera qu’accroître la discrimination ».
Cependant, selon une analyse du Telegraph, les chiffres parlent d’eux-mêmes: en moyenne, les migrants ont 27% plus de risques d’être condamnés. Sont notamment concernés les Albanais, Kosovars, Algériens, Jamaïcains, Érythréens et Somaliens.
Il existe aussi des catégories d’étrangers qui s’en sortent mieux que les Anglais: Allemands, Italiens, Indiens, Américains et Français, par exemple.
Plusieurs parlementaires insistent – en se basant sur ces chiffres de criminalité – pour réduire l’immigration en provenance de pays à forts taux de criminalité et privilégier ceux avec de « bonnes statistiques criminelles ».
18:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : royaume-uni, europe, actualité, affaires européennes, migrations, statistiques | |
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vendredi, 23 mai 2025
Enquêter, condamner, interdire. La démocratie selon l'UE
Enquêter, condamner, interdire. La démocratie selon l'UE
par Mario Landolfi
Source: https://www.destra.it/home/indagare-condannare-proibire-l...
Vous souvenez-vous de la célèbre phrase de Voltaire (« Je désapprouve ce que vous dites mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire ») répétée jusqu'à l'épuisement pour la plus grande gloire des principes de tolérance, de démocratie et de coexistence civilisée ? Eh bien, il faudra s'habituer à ne plus l'entendre car il est en train de disparaître et sera bientôt complètement obsolète. Oui, les temps sont en train de changer. C'est certain. Même dans ce paradis artificiel de règles parfaites, de principes inébranlables et d'unanimité intouchable que nous appelons l'Union européenne, mais qui n'est que la parodie bureaucratico-techno-financière de l'Europe. Même là, l'irrésistible Voltaire semble destiné à céder la place au Big Brother d'orwellienne mémoire, et alors tant pis pour la démocratie et la souveraineté populaire. Et tout cela se passe - c'est là tout le paradoxe - dans un climat d'inquiétude permanente face à l'habituel « fascisme rampant » et au milieu d'une croisade interdite par les démocraties pour arracher l'Ukraine aux griffes de l'Ours russe. C'est donc, purement, de la foutaise.
La vérité est que les classes dirigeantes européennes commencent à considérer la souveraineté populaire comme un facteur de risque sérieux pour le pouvoir établi. Mais au lieu d'analyser les causes profondes qui poussent des masses toujours plus grandes de citoyens vers les partis anti-système, elles préfèrent désigner ces citoyens comme de dangereux extrémistes. Ils confondent ainsi l'effet et la cause. En pratique, c'est comme si l'on s'en prenait au thermomètre lorsqu'il indique de la fièvre. Il faut donc continuer à fouler les procédures aux pieds, à triturer les lois et à modifier la constitution alors que des réponses politiques sont nécessaires. La gauche l'a fait au Danemark avec des interventions sérieuses et sévères dans la problématique de l'immigration, et ce n'est pas un hasard si cette gauche-là jouit d'une excellente santé politique. Le reste n'est que criailleries qui, de la France à l'Allemagne, en passant par la Roumanie, décrivent mieux qu'un traité de science politique le niveau de crise atteint par des systèmes politiques autrefois réputés, du moins ceux de Paris et de Berlin.
Commençons par la France, patrie de Voltaire et berceau de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Au premier tour des élections législatives de juin dernier, le Rassemblement national de Marine Le Pen a triomphé. Comme prévu, les alarmes "démocratiques" se sont déclenchées, tout le monde s'est ligué contre elle et au second tour, la France Insoumise de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon l'a emporté. Que fait alors Macron ? Avec un parlement où pullulent nationalistes, souverainistes et communistes trotskistes, il appelle d'abord Michel Barnier puis François Bayrou, deux illustres cariatides centristes sans voix, à former le nouveau gouvernement. Le message est clair: sans sa place, le consensus électoral en France ne vaut rien.
Mais ce n'est pas fini. Selon les sondages, en effet, Marine Le Pen reste compétitive, et donc dangereuse, comme candidate à la présidentielle de 2027. Pour stériliser ses ambitions, cette fois, ce sont les juges du tribunal de Paris qui n'ont qu'à déclarer immédiatement exécutoire l'interdiction d'exercer une fonction publique prononcée à l'encontre de la blonde du Rassemblement, ainsi que de boucler sa condamnation à quatre ans de prison pour détournement de fonds, pour mener à bien leur mission. Sauf miracle, la candidate souverainiste est hors course pour l'Elysée.
Moins raffinée est la technique utilisée en Roumanie. Ici, ce sont les juges de la Cour constitutionnelle qui actionnent le levier juridique qui « corrige » la souveraineté populaire, dont le verdict s'avère très malvenu pour l'establishment. Un autre souverainiste, Calin Georgescu, est alors le perdant. En novembre, il sort triomphant du premier tour des élections présidentielles. Mais les juges annulent le vote et excluent le candidat de la compétition. La raison ? L'ingérence présumée et jamais certifiée de la Russie dans la campagne électorale. Un jeu d'enfant. Mais les électeurs roumains ont aussi la tête dure. Et preuve que les Russes n'y sont pour rien, ils ont récompensé au nouveau premier tour (c'est dans l'air du temps) le national-conservateur George Simion, qui s'est placé dans le sillage de l'exclu Georgescu, dont il a également hérité du consensus.
Last but not least, l'Allemagne. Ici, c'est le professionnalisme et le respect maniaque des procédures qui règnent en maître. Voici les faits: l'Office pour la protection de la Constitution (oui, oui, un tel machin existe vraiment!!), dirigé par un service interne non spécifié, a proposé l'interdiction d'Alternative für Deutschland, le deuxième parti aux dernières élections (aujourd'hui premier dans les sondages), en tant qu'« organisation extrémiste et antidémocratique ». Le simple fait qu'un organisme portant un nom aussi orwellien existe et fonctionne en Allemagne - et c'est là que nous en venons aux opinions - fait fortement douter du niveau réel de la démocratie dans ce pays ; le fait que cet organisme soit confié aux soins de « fausses barbes » (peut-être même des 007 formés par d'anciens agents de la Stasi) transforme le doute en suspicion. Enfin, le fait qu'un repaire d'espions puisse décider qui doit gouverner un pays de plus de quatre-vingts millions de citoyens confirme de manière sinistre que le respect de la souveraineté populaire est en train de s'effondrer même là où l'on s'y attend le moins, c'est-à-dire dans la nation la plus avancée et la mieux placée d'Europe. Pourtant, certains prétendent qu'une démocratie se défend même de cette manière, c'est-à-dire en cessant d'en être une. Voilà qui est incroyable.
Ceux qui, en revanche, cherchent à justifier le cas allemand par son contexte, font certainement davantage mouche. C'est vrai : contrairement à l'Italie, l'autre puissance vaincue pendant la Seconde Guerre mondiale, qui, elle, a opté pour une constitution dynamique, l'Allemagne, pour sa part, a adopté une constitution statique, qui ne distingue pas la méthode de la fin: les deux doivent être démocratiques. Chez nous, en Italie, en revanche, seule la première doit l'être. C'est la raison pour laquelle, en Italie, le PCI pouvait aspirer à l'objectif léniniste de la dictature du prolétariat à condition de le poursuivre par la méthode démocratique, c'est-à-dire par des élections libres, alors que son homologue allemand, la KPD, a été interdit en 1956 et que, trois ans plus tard, lors du congrès de Bad Godesberg, ce même parti social-démocrate a subi une véritable purge idéologique pour se débarrasser de toutes les scories du marxisme. Et encore : contrairement à l'Italie, qui a une constitution ouvertement antifasciste (la 12ème disposition transitoire et finale est très claire en ce sens), la constitution allemande contient, elle, un double blindage (antinazi et anticommuniste). Une particularité imposée par son statut de nation divisée par le « rideau de fer » et, pour cette raison, élevée au rang de symbole même de la « guerre froide ». Cependant, il est également vrai que ce monde n'existe plus. L'Allemagne s'est réunifiée, le siège de sa chancellerie et de son Bundestag se trouve à nouveau à Berlin, la capitale enfin libérée des barbelés et du mur érigés par la tyrannie communiste.
Mais mieux que tout autre argument, la métamorphose en cours s'explique par l'annulation récente de la contrainte constitutionnelle dite du "Schwarze Null" (du "Zéro noir"), formule qui indiquait qu'il fallait toujours un budget de l'État en parfait équilibre. Plus qu'une contrainte, c'était un véritable tabou. En Allemagne, où le terme Schuld désigne à la fois la dette et la culpabilité, on n'a jamais oublié que c'est l'endettement monstrueux suivi de la dévaluation de la monnaie qui a mis à genoux la République de Weimar, ouvrant la voie à Hitler et au nazisme au tout début des années 1930. Mais ce tabou vient d'être brisé. Et maintenant que le recours à l'endettement n'est plus verboten, interdit, le gouvernement a déjà alloué la somme monstrueuse de 800 milliards d'euros pour financer non pas le célèbre État-providence teuton, mais le plan de réarmement et d'infrastructures stratégiques. C'est peut-être une coïncidence, mais c'est un fait qu'avec la guerre en cours, l'Allemagne est aussi de retour. Le fait que ce soit le parlement expiré et délégitimé, et non le parlement nouvellement élu, qui ait annulé le Schwarze Null, alloué l'argent et décidé du réarmement, est-il un indice ?
Le fond du problème n'est que trop clair: dans l'UE, il y a un divorce entre les vertus prêchées - tolérance, acceptation et inclusion - et les vices pratiqués: exclusion des dirigeants qui dérangent, interdiction des partis non approuvés et rejet de millions d'électeurs non désirés. En d'autres termes, nous nous trouvons dans un court-circuit entre la loi et la souveraineté populaire. Alors : un système démocratique peut-il annuler des élections, exclure des candidats, interdire des partis, faire modifier sa constitution après l'expiration des législatures, et continuer à se qualifier comme tel ? Par ailleurs, les gouvernants qui n'hésitent pas à restreindre le périmètre de la démocratie pour mieux contrôler les effets de l'expression de la volonté et de la souveraineté populaire sont-ils crédibles en tant que défenseurs de la liberté ? Enfin, quelle différence substantielle peut-on saisir entre une autocratie qui envoie les opposants à Poutine en Sibérie et une démocratie qui proscrit l'AfD au seul motif qu'elle prône des idées, des thèses et des solutions qui ne déplaisent pas tant à la Constitution allemande qu'aux thuriféraires woke, animés par l'idéologie du politiquement correct ?
Questions inconfortables, certes, et très probablement destinées à rester sans réponse, si ce n'est celles, évidentes, des tenants du dogme de l'infaillibilité de l'UE. En Italie, ils sont déjà à l'œuvre et, en filigrane, ils sont impatients de célébrer une dérive allemande chez nous aussi, ne serait-ce qu'en prenant pour prétexte le bras tendu de quelques crânes rasés. On les comprend : plutôt que de s'inquiéter du rétrécissement des espaces de liberté en Europe, Schlein et ses camarades trouvent plus rassurant de se blottir dans la flanelle de l'antifascisme maniériste: ça ne coûte pas cher et ça tient chaud à leur base. Dommage, car le tempérament d'aujourd'hui exigerait un tout autre courage.
Oui, le défi de la défense de la souveraineté populaire contre l'usage restrictif des Constitutions, ainsi que le recours aux logiques d'urgence (hier sanitaire, aujourd'hui climatique, demain militaire, le tout avec l'accusation de « négationnisme » en ligne de mire) est bien un défi pour la réaffirmation de la primauté du politique.
Ils ne se rendent pas compte non plus (et peut-être ne le savent-ils pas non plus), Schlein et ses camarades, que c'est surtout Togliatti qui n'a pas voulu de carcans trop rigides dans notre Charte fondamentale. S'il n'en tenait qu'à lui, nous n'aurions même pas de Cour constitutionnelle. Ce qui l'animait, ce n'était pas tant l'amour de la démocratie, ce dont on peut douter, que le souci de son parti, toujours en danger de survie en raison de son rôle de cinquième colonne d'une puissance étrangère et ennemie comme l'était l'Union soviétique. C'est pourquoi il est encore difficile d'interdire les mouvements d'extrême droite en Italie. Nous avons là un bel exemple d'hétérogénéité des fins. En tout cas, mieux vaut notre système que celui de l'Allemagne. Nous aimerions aussi que le dise la gauche qui, sur ce point, comme on vient de l'évoquer, a des mérites spécifiques. Mais elle ne le fait pas parce que, n'ayant plus de véritable peuple de référence, elle sent que on existence est fondamentalement garantie par l'écrasement progressif de pouvoirs théoriquement neutres ou tiers, comme le judiciaire, la bureaucratie, le Quirinal. C'est à dessein que ses dirigeants, tout en qualifiant avec dédain les démocraties des pays comme la Hongrie ou la Slovaquie, où pourtant personne n'annule les élections ni n'interdit les partis, ne trouvent pas un seul mot pour censurer les coups d'éclat de Macron, les décisions des juges roumains ou les rapports des services secrets allemands, qui convergent singulièrement pour tourner en dérision la souveraineté du peuple. En effet, ils continuent d'appeler cela la démocratie. Il doit bien y avoir une raison.
17:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, élections, censure | |
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Trump appelle Poutine - est-ce le début d'un tournant dans la guerre en Ukraine ?
Trump appelle Poutine - est-ce le début d'un tournant dans la guerre en Ukraine ?
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/trump-ruft-putin-an-beginnt-j...
Lundi dernier à 16 heures, heure d'Europe centrale, un entretien téléphonique était prévu entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Deux thèmes cruciaux sont à l'ordre du jour: un éventuel cessez-le-feu en Ukraine et les futures relations commerciales entre les Etats-Unis et la Russie.
Ensuite, Trump veut s'entretenir avec Zelensky afin de sonder la volonté de la partie ukrainienne pour un modèle de compromis. Il conclura par une série de discussions avec les partenaires de l'OTAN afin de convenir d'éventuelles lignes de coordination.
Steve Witkoff, représentant spécial du président américain, s'est montré confiant: « Trump est le seul à avoir le format et l'accès personnel à Poutine pour amorcer un véritable mouvement. Si quelqu'un peut donner des résultats, c'est bien lui ».
Witkoff a rappelé les récentes discussions à Istanbul, qui ont déjà produit des résultats concrets tel un échange de prisonniers. Il s'agit maintenant de passer à l'étape suivante : un cessez-le-feu résilient et la préparation d'un accord de paix global.
Malgré la portée symbolique de cet appel, il ne faut pas se faire d'illusions: il ne faut guère s'attendre à une percée obtenue grâce au téléphone. Si des progrès sont effectivement réalisés, ils devraient l'être lors d'un éventuel sommet entre Trump et Poutine - qui se dessine déjà en coulisses.
Trump dispose actuellement d'une remarquable liberté stratégique. Il pourrait déléguer de fait la guerre en Ukraine à l'Europe, adopter une ligne de confrontation avec de nouvelles sanctions ou encore jouer délibérément le rôle de médiateur - dans le but de garantir sa propre capacité d'action sans faire trop de concessions à Moscou.
Car l'objectif géopolitique central de Trump reste clair : préserver la domination unipolaire des États-Unis. Une confrontation ouverte avec la Russie renforcerait l'axe Moscou-Pékin. Une paix aux conditions russes pourrait à son tour mettre à mal le fragile partenariat avec l'Europe.
Conclusion :
Trump veut mettre fin rapidement à la guerre - mais sans une victoire russe. C'est un exercice d'équilibre risqué entre l'ordre mondial américain et une politique de puissance pragmatique.
16:35 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, ukraine | |
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jeudi, 22 mai 2025
Trump & Poutine: le rapprochement géopolitique - plus qu'une simple conversation téléphonique
Trump & Poutine: le rapprochement géopolitique - plus qu'une simple conversation téléphonique
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/trump-putin-der-geopolitische...
La conversation de lundi n'était pas un bavardage amical - il s'est agi de tâtonnements prudents entre deux réalistes qui savent que le nouvel ordre mondial ne se forge pas dans des think tanks, mais dans des alliances personnelles.
L'entretien téléphonique de plus de deux heures entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump lundi n'était pas un simple échange de politesse, mais l'expression d'une alliance tactique naissante - une alliance qui en dit plus sur les changements de pouvoir actuels dans l'ordre mondial que de nombreuses rencontres au sommet officielles.
Sur le papier, la position de Trump semble nettement supérieure: les Etats-Unis restent la puissance économique la plus forte, ne sont pas (encore) impliqués dans une guerre conventionnelle sur leur propre continent, et Trump - contrairement à Biden - a une marge de manœuvre pour se repositionner diplomatiquement. Il n'est pas lié contractuellement ou idéologiquement aux dirigeants ukrainiens. Il peut, s'il le souhaite, négocier la paix.
La situation de Poutine semble plus difficile: la marge de manœuvre géopolitique de la Russie est réduite, les sanctions de l'Occident font effet, la guerre en Ukraine exige des ressources. Mais cette considération est trop courte.
Car en réalité, deux hommes s'affrontent ici, unis par une caractéristique commune: ils ont plus d'ennemis au sein de leur propre « Occident civilisé » qu'à l'extérieur. Et c'est précisément cette constellation qui ouvre une fenêtre historique.
Un adversaire parmi des amis
Trump est sans doute le personnage le plus dangereux pour les élites mondialistes de l'Occident. Non pas parce qu'il courtise la Russie, mais parce qu'il remet en question toute la construction architecturale de leur pouvoir. A Davos, il est un corps étranger, à Bruxelles une menace, à Berlin un briseur de tabous. Et son retour à la Maison Blanche a été un choc pour tous ceux qui pensaient que l'ère de l'Etat-nation sur une base populaire précise était révolue.
Poutine, quant à lui, a appris à vivre avec la pression de la politique étrangère. Il connaît l'appareil qui tente de le diaboliser depuis des années. Mais à la différence de Trump, sa structure de pouvoir est stabilisée à l'intérieur. La position de Trump est plus fragile - non pas au niveau international, mais au sein même des systèmes occidentaux. Et cela le rend vulnérable. Mais aussi ouvert à d'autres possibles.
Une alliance par nécessité
Trump a besoin d'alliés qui ne font pas partie de l'establishment atlantiste. Poutine a besoin d'un interlocuteur à Washington qui ne soit pas dirigé par les fondations Soros et les lobbyistes du Pentagone. Les intérêts entre les deux hommes se recoupent. Pas idéologiquement, mais stratégiquement.
La guerre en Ukraine devient ici un catalyseur. Pour Poutine, elle est un moyen de sécuriser la frontière occidentale de la Russie, de déplacer les axes de pouvoir mondiaux. Pour Trump, l'Ukraine est la porte d'entrée pour libérer l'Europe de ses chaînes mondialistes. Sa stratégie : désescalade vers l'extérieur - déstabilisation des centres de pouvoir occidentaux à l'intérieur.
Le schéma géopolitique : qui contre qui ?
Trump a une relation compliquée avec la Chine, un respect prudent pour l'Inde et une compréhension tactique d'Israël et des pays arabes. Poutine, quant à lui, entretient une alliance étroite avec la Perse et la Chine, mais garde également des canaux ouverts avec le monde arabe et l'Inde. Leurs divergences respectives avec Erdogan ou Netanyahu ne sont pas insolubles - elles sont l'expression d'une profondeur stratégique.
Ce qui les unit : l'adversaire commun - le cartel atlantiste qui, sous le couvert de l'« ordre mondial libéral », s'est érigé en force supranationale au-dessus des Etats-nations.
Conclusion : plus qu'une conversation téléphonique
L'entretien de lundi n'était pas un bavardage amical - il s'est agi de tâtonnements prudents entre deux réalistes qui savent que le nouvel ordre mondial ne se forge pas dans des think tanks, mais dans des alliances personnelles. Trump et Poutine ne sont pas des alliés naturels - mais ils partagent une analyse, une nécessité et un objectif : la reconquête d'un pouvoir de création souverain contre un système qui s'est déclaré irremplaçable.
Pour les Européens - et en particulier pour l'Allemagne - cela signifie que si même Washington et Moscou forgent de nouvelles alliances au-delà des lignes idéologiques, il est grand temps de mettre au banc d'essai politique la récupération de la souveraineté des Etats nationaux sur l'UE.
Car le nouvel ordre mondial ne s'écrira pas à Bruxelles.
16:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, donald trump, vladimir poutine | |
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mercredi, 21 mai 2025
Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne - Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents
Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne
Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents
Alexandre Douguine
Malgré notre récente offensive militaire, qui fut réussie, nous n'avons toujours pas atteint une supériorité évidente sur l'ennemi dans les opérations. Certes, tout l'Occident s'oppose à nous, ce qui explique bien sûr cette situation. Mais il n'en reste pas moins vrai que nous n'avons pas encore atteint ces positions de force qui nous permettraient de dire : ça y est, ça nous convient, c'est la victoire, ceci, c'est notre territoire et cela, c'est une zone tampon.
Et c'est à nos conditions que nous proposerions à l'ennemi de se rendre. Et à certains égards, nous pourrions même faire un compromis, si nous pouvions prendre certaines régions occidentales de l'Ukraine, que nous pourrions ensuite abandonner.
Mais aujourd'hui, à proprement parler, nous n'avons pas de conditions préalables pour engager de bons pourparlers de paix. Jusqu'à présent, ils ne peuvent pas nous mener à quelque chose de substantiel. Il n'y a pas lieu d'espérer que Trump lui-même nous offre ces résultats militaro-stratégiques sur un plateau d'argent. Cela dépasse le domaine du possible. Par conséquent, dans un avenir proche, toutes les conversations entre Poutine et Trump porteront sur autre chose de notre côté.
Trump veut mettre fin à cette guerre. Mais les conditions de cette fin des hostilités doivent être différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Et leur gage est notre victoire militaire sur le régime de Kiev et l'établissement d'un contrôle, en plus des quatre régions à libérer dans leur totalité, sur au moins 4 à 5 autres régions de l'ancienne Ukraine. En fait, c'est le seul moyen d'entamer de véritables pourparlers de paix. Mais on en est encore loin, et c'est pourquoi la guerre n'est pas finie pour nous, parce qu'il n'y a pas de vraie victoire, et qu'un cessez-le-feu dans ces conditions équivaut à reconnaître sa défaite. Et ça, ce serait fatal pour notre État.
Bien sûr, beaucoup de gens le comprennent parfaitement. Et en premier lieu Poutine. Cependant, Trump veut mettre fin à la guerre le plus rapidement possible sur des bases plus ou moins « neutres », selon lui. Mais pour nous, même de tels motifs « neutres » sont catégoriquement inacceptables. Même si nous apprécions la bonne volonté de Trump de mettre fin à la guerre. Bien sûr, nous n'avons pas le droit de l'ignorer, et il est très important que le président des États-Unis, contre qui nous avons combattu et combattons toujours en Ukraine, ait dit « ce n'est pas ma guerre », ce qui permet à beaucoup de choses d'avancer.
Oui, il est probablement très difficile de faire dire à Trump que la Russie n'a besoin que de la victoire. Mais notre président est un grand leader historique, alors j'espère qu'il pourra le faire d'une manière qui ne va pas dans le sens d'une confrontation directe avec Trump. Surtout lorsque nous parlons d'un ordre mondial complètement nouveau, ce qui est exactement ce qui peut et doit être discuté. Par conséquent, il est très important de transmettre à Trump l'idée la plus importante: ses ennemis sont nos ennemis, et vice versa. En fait, les forces qui ont déclenché une guerre contre nous en Ukraine sont les mêmes que celles qui ont déclenché une guerre contre Trump et ses partisans aux États-Unis.
Cela dit, l'UE est aujourd'hui le dernier bastion des mondialistes en Europe. Et dans toutes les élections, qui e déroulent actuellement dans tous les États européens, elle lutte simultanément contre Poutine et Trump (un exemple est celui des récentes élections en Roumanie, où la victoire a été volée au souverainiste George Simion - non pas un candidat pro-russe, mais un candidat pro-Trump - au moyen de falsifications et d'autres manipulations).
Dans le même temps, les mondialistes, de manière extrêmement sournoise, comme ils le font toujours, veulent s'assurer que Trump continue à se battre pour eux en Ukraine contre la Russie. Ainsi, par ses mains, ils peuvent infliger une défaite stratégique à notre pays et pour que Trump lui-même, empêtré dans cette guerre qui ne peut être que fatale pour lui, affaiblisse sa position auprès de ses partisans et finisse par être renversé.
Je pense qu'il est très important que Trump prenne conscience de cet ensemble de faits. Et j'espère que Poutine pourra lui expliquer tout cela de manière claire et argumentée. Que les ennemis de la Russie sont les ennemis de Trump, et que les ennemis de Trump sont les ennemis de la Russie. En fait, ce rejet du mondialisme devrait être la base de nos nouvelles relations. Et peut-être même de notre nouvelle alliance.
13:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, vladimir poutine, russie, états-unis, politique internationale | |
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mardi, 20 mai 2025
Sanctions: l'UE veut empêcher la mise en service de Nord Stream 2
Sanctions: l'UE veut empêcher la mise en service de Nord Stream 2
Source: https://unzensuriert.at/298399-sanktionen-eu-will-nord-st...
L'UE fait tout pour empêcher la remise en service des pipelines Nord Stream. À cette fin, de nouvelles sanctions contre la Russie doivent être imposées, comme l’a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Attentat sur les pipelines probablement perpétré par des Ukrainiens
Les pipelines de gaz naturel avaient été gravement endommagés en 2022 lors de plusieurs explosions. Un coupable avait rapidement été identifié dans les médias occidentaux – il s’agirait, selon eux, d’une explosion provoquée par la Russie sur ses propres pipelines, pour des raisons inconnues. La théorie largement répandue aujourd’hui affirme que des criminels ukrainiens seraient derrière l’attaque.
Selon des rapports, plusieurs Ukrainiens se seraient rendus à bord d’un bateau loué pour placer des explosifs. Ils auraient agi de manière très peu professionnelle, notamment en laissant tomber accidentellement une charge explosive. Même le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait été mis dans la confidence du plan.
Une modification de la législation américaine serait envisagée
Selon le droit américain, les sanctions ne peuvent actuellement être appliquées qu’au sujet de la construction des pipelines. Le Atlantic Council, un think tank américain, recommande donc d’adapter la « Protecting European Energy Security Act » (PEESA) et de l’étendre également à Nord Stream 1. Selon les Américains, ces deux pipelines représentent une menace pour l’Europe, et l’UE doit intervenir. Nord Stream 1 ne peut pour l’instant pas être mis hors service, car il relève d’une ancienne directive.
Nouvelles sanctions américaines en préparation
Le second pipeline pourrait toutefois être bloqué par le test de sécurité d’approvisionnement prévu par la directive sur le gaz pour les propriétaires non-UE – puisque Nord Stream 2, tout comme Nord Stream 1, appartient à la société russe Gazprom, aucun autre investisseur non-UE ne pourrait alors acquérir de parts dans le projet. Le sénateur américain Lindsey Graham souhaite présenter de nouvelles sanctions contre la Russie au Sénat à Washington.
L’UE attend des sanctions de la part des États-Unis
Seul l’Allemagne pourrait encore avoir intérêt à continuer ses échanges gaziers avec la Russie, mais l’on attend de la part du gouvernement américain l’adoption de nouvelles sanctions. La décision du nouveau gouvernement du chancelier Friedrich Merz (CDU), qui ne s’est pas encore exprimé sur ce sujet, suscite également des inquiétudes au sein de l’UE. À Bruxelles, on semble toutefois déterminé à agir contre les intérêts allemands et en faveur des intérêts américains.
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Alessandro Colombo: «Avec de telles élites, l’Occident s’effondrera»
Alessandro Colombo: «Avec de telles élites, l’Occident s’effondrera»
L’interview au professeur de Relations internationales de la Statale : Irak 2002, effondrement 2008, horreurs en Palestine… De la Guerre froide aux crimes contre l’humanité
Propos recueillis par Claudio Mauri
Source: https://www.barbadillo.it/121062-alessandro-colombo-con-q...
Alessandro Colombo enseigne les Relations internationales à l’Université de Milan. Observateur de la crise de l’ordre mondial libéral, dans Le suicide de la paix (Cortina, 2025), il décrit l’effondrement de l’ordre international dirigé par l’Occident.
Professeur, sommes-nous arrivés à un point critique ?
« Contrairement à ce qui est constamment suggéré, l’ordre libéral n’est pas en crise à cause de l’agression russe en Ukraine, encore moins sous les coups de la nouvelle administration Trump. La désintégration de l’ordre commence au milieu de la première décennie du 21ème siècle, lorsque les États-Unis et l’Europe n’ont pas encore de concurrents significatifs ».
Pourquoi ?
«En raison de deux échecs: l’invasion de l’Irak en 2003, la crise économique et financière de 2008. Tous deux se sont pleinement développés de l’intérieur».
Les Occidentaux ne les perçoivent-ils pas comme tels ?
« Ces erreurs reflètent des défaillances, contradictions et amnésies profondément enracinées, dès le début, dans le triomphalisme de la culture politique qui a émergé à la fin du 20ème siècle. Ce sont toujours les mêmes élites politiques et intellectuelles qui gèrent les conséquences de la crise de l’ordre libéral, et qui ne se sont pas détournées de leurs prémisses, même face à des leçons très dures venues de la réalité. »
Avec le 11 septembre 2001 et la « guerre au terrorisme », le droit de la guerre traditionnel est bouleversé.
« Nous le voyons dans la brutalité sans limites de la guerre en Palestine : l’accoutumance croissante à accepter des ‘dommages collatéraux’ dans la chasse (encore plus si elle réussit) aux terroristes réels ou présumés ; l’interprétation de plus en plus extensive de la notion de ‘double usage’, permettant de frapper tout type d’infrastructure civile accusée ou simplement soupçonnée d’un usage militaire ; la déformation même de la notion de proportionnalité, au point de transformer un principe conçu pour protéger les civils en un outil pour justifier la violence».
Les catégories telles que « États parias » ou « terroristes » effacent la réciprocité entre États. Est-ce le point de non-retour ?
« C’est, dès le début, l’un des éléments de fragilité majeurs du Nouvel Ordre Mondial libéral. Ce dernier, d’un côté, s’est proclamé comme un ordre – le premier – véritablement cosmopolite ou ‘humanitaire’. Mais, de l’autre, il a dès le départ inclus un principe de discrimination très rigide, en faveur des démocraties libérales et de leurs alliés, sans prendre en compte – ou en tenant compte le moins possible – les préférences ou préoccupations des autres. Ces derniers, à la moindre occasion, l’ont remis en question».
La croissance chinoise: l’Occident sait-il la gérer?
« La croissance chinoise constitue un défi indéniable à l’hégémonie des États-Unis et de leurs alliés. Mais ce qui rend sa gestion plus difficile, c’est le fait que notre culture politique (pas seulement internationaliste) semble ne plus être capable de concevoir la compétition et le conflit. Dans les relations internationales, il y a toujours des challengers: ce qui est anormal, dans l’immédiat après-guerre froide, c’est la suprématie américaine».
Les guerres hybrides, sans frontières ni règles, sont-elles la fin du modèle westphalien?
« Fondé sur la double centralité de l’Europe et de l’État, le modèle westphalien est en crise, probablement irréversible, depuis presque un siècle. La crise des règles de la guerre en est l’une des principales manifestations. Il faut garder à l’esprit que l’hybridation entre guerre et paix était déjà l’une des tendances les plus destructrices du 20ème siècle, du phénomène de la ‘guerre totale’ à celui de la ‘guerre froide’. »
Le vocabulaire des élites se militarise dangereusement…
« C’est dangereux sur le plan de la compréhension historique, car cela suggère des représentations grossièrement dualistes de la réalité politique intérieure et internationale, comme l'opposition entre démocraties et autocraties. Et c’est aussi dangereux pour la nature du débat public, car cela encourage la chasse habituelle aux ‘ennemis intérieurs’ et alimente, ainsi, des phénomènes déprimants de censure et d’autocensure».
18:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, alessandro colombo, entretien, politique internationale, occident, occidentalisme | |
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lundi, 19 mai 2025
Traoré. Une voix d’Afrique
Traoré. Une voix d’Afrique
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/traore-una-voce-dallafrica/
Ibrahim Traoré est jeune. Et il est le leader du Burkina Faso. Le chef de la junte révolutionnaire qui cherche à changer, et à changer radicalement, le petit pays africain. En reprenant les idées qui avaient été celles de Sankara, le président assassiné en 1987, il y a déjà longtemps.
Jeune, Traoré a 37 ans, il est le plus jeune chef d’État africain. Un passé intense, avec la formation islamiste, le marxisme juvénile… mais surtout, les idées qui étaient propres à Thomas Sankara (photo, ci-dessous). Le leader du Burkina Faso qui a été éliminé précisément parce qu’il poursuivait une vision différente du rôle international de l’Afrique. Un sujet qui agit sur la scène internationale, et non plus un mosaïque de colonies, plus ou moins déguisées, exploitées par les Européens et d’autres.
Et Traoré prend des risques, il en a conscience. Comme Sankara. Pourtant, il continue sur la voie qu’il a choisie. De nombreux tentatives, de la part de l’extérieur, pour le renverser, ont déjà été faites. Et sa sécurité, sa vie, ont été plusieurs fois mises en danger.
Il a chassé les Français, les anciens « maîtres ». Et il a trouvé le soutien militaire de la Russie, avec les milices « privées » de Wagner.
Et celui de la Corée du Nord. Mais aussi celui de la Turquie d’Erdogan.
Ce ne sont pas là des alliances dictées par une idéologie ou un choix de camp comme cela pouvait l’être autrefois. Lui, il poursuit l’indépendance de son pays et, plus généralement, de l’Afrique.
C’est pourquoi il s’est mis à la tête d’une nouvelle et inédite coalition d’États. Au-delà de son Burkina Faso, il y a le Mali et le Niger. La dite "Alliance du Sahel", qui veut être une première esquisse d’une coalition beaucoup plus vaste, capable de faire de cette zone de l’Afrique une puissance autonome, un sujet agissant sur la scène internationale.
Et Traoré a écrit… au Pape. Au nouveau Pontife romain, Léon XIV, l’Américain Prevost. Une longue lettre, qui doit toutefois être lue avec une extrême attention.
Une lettre dans laquelle il demande au Pape romain s’il souhaite encore, comme son prédécesseur, servir les puissances occidentales. Ou s’il choisira de se ranger du côté des exclus, de ceux qui ont été contraints de subir, en marge de l’histoire.
Une lettre qui devient un outil pour revendiquer le nouveau rôle de son Afrique. Et qui se fait manifeste, au-delà des confessions religieuses et des idéologies politiques, de ce qui vibre dans ce qui, pendant trop longtemps, a été considéré comme le Tiers Monde. Exploité et dévalorisé, derrière la façade hypocrite de la charité.
Une lettre absolument à lire. Parce qu’elle ouvre des brèches sur le futur qui se profile. En Afrique, bien sûr. Et dans le monde entier.
16:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, afrique, affaires africaines, ibrahim traoré, alliance du sahel, burkina faso | |
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La nouvelle ère de l'économie mondiale
La nouvelle ère de l'économie mondiale
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30452-gius...
Selon le Fonds monétaire, l'innovation technologique fait entrer l'économie mondiale dans une nouvelle ère. Et les mesures protectionnistes...
Un billet de blog du Fonds monétaire international, rédigé par Pierre-Olivier Gourinchas, directeur du bureau de recherche du FMI, a suscité l'émoi des économistes, dans lequel il parle ouvertement du début d'une nouvelle ère pour l'économie mondiale. Gourinchas s'appuie sur l'imposition de droits de douane décidée par l'administration Trump et annoncée le 2 avril pour étayer sa thèse de l'énorme bouleversement de l'économie mondiale qui s'annonce.
Il est certain que le point de vue de l'économiste de premier plan est correct et accompagné d'une quantité considérable de données qui lui confèrent une validité incontestable. L'économie mondiale risque d'entrer dans une phase d'incertitude qui provoquera presque certainement une forte baisse de la croissance, ce qui pourrait nuire aux parties les plus fragiles de la société, à la fois en termes de hausse du chômage et de hausse des prix des biens et des services.
Le point le plus intéressant de cette analyse est cependant lié à une thèse intéressante exprimée par Gourinchas que je cite textuellement : « la part de l'emploi manufacturier dans les économies avancées a connu un déclin séculaire dans les pays enregistrant des excédents commerciaux, comme l'Allemagne, ou des déficits, comme les États-Unis. La force la plus profonde derrière ce déclin est le progrès technologique et l'automatisation, et non la mondialisation ».
En d'autres termes, selon l'économiste du FMI, il serait erroné de croire qu'il suffit d'imposer des droits de douane pour résoudre le grave problème de la pénurie d'emplois : ce problème existe aussi bien dans les pays à fort déficit commercial (et donc importateurs nets de l'étranger) que dans les pays à fort excédent commercial (et donc exportateurs nets vers l'étranger).
US Bureau of Economic Analysis : valeur ajoutée réelle et emploi en Allemagne et aux États-Unis depuis les années 1970.
Personnellement, je ne peux pas dire s'il suffit de regarder les courbes du taux d'emploi et de la valeur ajoutée réelle dans les pays à déficit commercial et de les comparer à celles des pays à excédent commercial (comme Gourinchas l'a fait avec celles des États-Unis et de l'Allemagne) pour soutenir la thèse selon laquelle ce ne sont pas les déséquilibres commerciaux qui déterminent le taux d'emploi d'une nation ; mais je soutiens certainement la thèse selon laquelle l'explosion de l'innovation technique dans les domaines de l'informatique, de l'automatisation et de l'intelligence artificielle ne ramènera probablement pas la prospérité et l'emploi dans les pays à déficit commercial, même si les droits de douane parviennent miraculeusement à « guérir » les déséquilibres entre les pays.
Je pense que cette thèse peut être considérée comme partageable même si elle n'est qu'une hypothèse « empirique » : en effet, les niveaux d'automatisation atteints, notamment en Chine populaire, sont impressionnants et risquent - en perspective - de détruire des millions d'emplois. Il suffit de penser, par exemple, à l'usine de Xiaomi pour la production de smartphones (elle en produira un par seconde) sans employer un seul travailleur, à tel point que dans les immenses espaces de travail de l'usine, les lumières seront éteintes alors qu'aucun être humain n'y opère ! Il en va de même lorsqu'on observe les images des rues de Wuhan où circulent des taxis autonomes, ou les autoroutes russes où circulent des camions de marchandises autonomes. Des innovations, certes stupéfiantes, qui témoignent de l'énorme progrès de la technologie créée par l'homme, mais qui ont un inconvénient évident: elles rendent le travail humain superflu par rapport à la production de biens et de services.
La vérité choquante (que l'économiste en chef du Fonds monétaire international, M. Gourinchas, a laissé entendre) est que le capital est en train de supplanter de plus en plus le travail. En d'autres termes, le capital dévore le travail en le rendant de plus en plus marginal. Or, tout cela entraîne des effets secondaires non négligeables.
Par exemple, si les gens ne trouvent pas de travail satisfaisant pour satisfaire leur consommation, il faut comprendre pour qui ces usines entièrement automatisées produiront. Il est clair qu'il faudra - si cette voie de développement est poursuivie - trouver une nouvelle façon de distribuer les « revenus » produits. Un défi d'une ampleur considérable qui remettra en cause les principes fondamentaux de la civilisation humaine.
Une question plus concrète et plus immédiate sera celle du rééquilibrage macroéconomique entre les nations à déficit commercial et les nations à excédent commercial.
Si la raison du déséquilibre n'est pas le déficit commercial en soi, comme voudrait le suggérer l'économiste en chef du Fonds monétaire international, mais la course à l'innovation technologique entre pays concurrents, où le perdant sera inévitablement condamné au sous-développement et à la pauvreté, les droits de douane ne résoudront que très peu la crise financière « latente » qui frappe les États-Unis. Le vrai problème est la supériorité technologique de la Chine sur le reste du monde, qui, selon de nombreux observateurs, est déjà un fait et qui rend la fabrication dans l'Empire du Milieu moins chère que dans n'importe quel autre pays, quelles que soient les politiques commerciales adoptées par ses concurrents.
Il s'agit d'un problème de concurrence technologique qui, s'il n'est pas résolu immédiatement, pourrait pousser les pays perdants à chercher des solutions bien plus traumatisantes qu'une guerre commerciale. Une issue que seuls les auteurs de romans dystopiques avaient esquissée. Aujourd'hui, c'est aussi le Fonds monétaire international qui y fait allusion.
13:06 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie mondiale | |
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dimanche, 18 mai 2025
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/anche-la-colombia-nella-via-del...
Même la Colombie fait désormais partie du programme planétaire de la nouvelle Route de la Soie chinoise. Un programme qui comprenait également l’Italie, en la plaçant au centre des initiatives en Europe et en Méditerranée. Mais ensuite sont arrivées les reproches de Biden et la souveraineté italienne a disparu comme neige au soleil, au grand plaisir de Tajani, avec Lady Garbatella (= Giorgia Meloni), heureuse d’échanger les intérêts nationaux contre le blanc-seing reçu de l’ancien maître de Washington.
Le problème, en amont, est cependant bien plus complexe. Peut-on être vraiment souverain si, économiquement, on dépend de chaque frisson des marchés internationaux ? Non, évidemment. La folie autodestructrice des toxiques de Bruxelles, avec les sanctions contre le gaz et le pétrole à bas coût en provenance de Russie, a indéniablement favorisé et enrichi leurs maîtres, mais elles ont pénalisé la compétitivité des entreprises européennes et italiennes en particulier. Et Rome ? Muette et obéissante.
Il en va de même pour le pari sur les voitures électriques. Des droits de douane sur celles venues de Chine, pour obliger les Européens à acheter des voitures de Stellantis, Volkswagen, Renault. Comme si, par miracle, les Européens, de plus en plus pauvres et précaires, pouvaient se permettre une dépense insensée pour des véhicules qui doivent avancer au pas pour satisfaire les maniaques de la sécurité.
Donc, boycottons la Chine. Et aussi le Brésil, la Russie, et les autres pays du groupe BRICS qui déplaisent aux maîtres de Washington. Renonçons à la Route de la Soie pour nous faire imposer des droits de douane par l’ami Donald. Renonçons aux jeunes Italiens les plus qualifiés, qui partent travailler à l’étranger, parce qu’il faut faire plaisir aux preneurs de fonds nationaux qui veulent pouvoir imposer des salaires de misère. Renonçons à la défense contre l’invasion des clandestins pour satisfaire les magistrats immigrationnistes.
Et puis, quelqu’un s’étonne devant l’abstention croissante…
20:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, colombie, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, route de la soie | |
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L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
Larry Johnson
Source: https://dissident.one/amerikaanse-hypocrisie-op-het-gebie...
La maladie d'Alzheimer semble être la norme de la politique étrangère américaine, en particulier en matière de terrorisme, dans les relations de Washington avec les pays du Moyen-Orient et de l'Asie de l'Ouest, écrit Larry Johnson.
Trump a passé une journée très réussie en Arabie saoudite, où il a dialogué avec enthousiasme avec le prince héritier Mohammed bin Salaman, alias MBS. Encore un exemple du pouvoir que recèle la somme d'un billion de dollars pour effacer la mémoire d'un crime odieux: MBS s'est aujourd'hui engagé à investir cette somme aux États-Unis... et il a en outre signé l'achat de tonnes d'armes américaines. Ni le président ni aucun membre de son entourage n'ont manifesté de gêne à l'égard d'un homme qui aurait ordonné l'assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste au Washington Post, il y a quelques années.
Bien que MBS nie avoir ordonné le meurtre de Jamal Khashoggi, plusieurs enquêtes fiables - notamment celles de la communauté du renseignement américain et des Nations unies - concluent qu'il a probablement autorisé ou approuvé l'opération. Le meurtre a été largement considéré comme faisant partie d'une campagne plus large visant à réduire au silence les dissidents à l'intérieur et à l'extérieur de l'Arabie saoudite. En février 2021, le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) a publié un rapport dont la conclusion est la suivante:
"Nous pensons que le prince héritier d'Arabie saoudite Muhammad bin Salman a autorisé une opération à Istanbul, en Turquie, pour arrêter ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi".
MBS a donc les coudées franches et est toujours considéré comme une compagnie acceptable pour les dirigeants politiques et économiques mondiaux. Mais ce n'est pas là l'insolence la plus flagrante... Donald Trump est allé plus loin en annonçant qu'il envisageait de lever toutes les sanctions contre le nouveau régime syrien - dirigé par un authentique terroriste islamiste - et qu'il prévoyait de rencontrer Ahmed al-Sharaa, anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammad al-Jawlani. Jawlani était une figure éminente de l'opposition syrienne et dirigeait le groupe rebelle Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), que le département d'État américain a classé parmi les 10 organisations terroristes internationales les plus actives depuis 2017.
Au cours du mois dernier, Jawlani et ses bandes ont massacré des alaouites et des chrétiens en Syrie. Jawlani prétend être un « homme nouveau ». Je pense qu'il est le Saint Paul du monde salafiste islamique. Hamas, prenez note... si vous vous faites couper les cheveux, tailler la barbe et portez un beau costume Brooks Brothers, avec une cravate rouge, Donald Trump pourrait trouver que vous valez la peine d'une visite et d'une discussion. Ce fut un moment absurde et pervers dans le discours de Trump devant des officiels saoudiens et des chefs d'entreprise internationaux... le pire étant que la foule a applaudi comme des phoques dressés qui implorent un anchois savoureux.
Par ailleurs, Trump a soulevé des points importants. Par exemple, il a déclaré que la politique étrangère des États-Unis devrait se concentrer sur la coopération économique plutôt que sur l'intervention dan de pays tiers et la construction de nations alternatives, prenant ainsi implicitement ses distances avec les administrations précédentes. Il a souligné l'importance de la transformation régionale et a exhorté les pays à faire passer le développement économique avant les conflits. S'agit-il simplement d'un cliché ou Trump est-il sérieux quant à sa rupture avec les néoconservateurs? Quoi qu'il en soit, cette partie de son discours a été chaleureusement accueillie.
Trump a également donné une lueur d'espoir concernant l'Iran en réitérant la volonté des États-Unis de négocier avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire. Il a suggéré un possible assouplissement des sanctions économiques en échange d'un frein au développement nucléaire, tout en soulignant que cette possibilité ne resterait pas indéfiniment ouverte. Les sionistes s'arrachent les cheveux. Ils ne sont pas contents à Tel Aviv.
La tentative de Trump de relancer les négociations entre l'Arabie saoudite et Israël a échoué. Après que le président Trump a appelé l'Arabie saoudite à rejoindre les accords d'Abraham - une série d'accords visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes - le public est resté silencieux... sans applaudir.
Je continue d'espérer, peut-être en vain, que les dirigeants arabes qui rencontreront Trump cette semaine défendront la cause du peuple palestinien et exhorteront Trump à mettre fin à son soutien au génocide. Si cela se produit, je pardonnerai à Trump d'avoir traité avec des terroristes.
13:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, mbs, arabie saoudite, moyen-orient, monde arabo-musulman, monde arabe | |
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samedi, 17 mai 2025
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Source: https://dissident.one/corruptieschandaal-navo-onderzoek-n...
Un scandale de corruption sans précédent frappe l’OTAN : des employés de l’organisation d’approvisionnement NSPA seraient responsables de la vente d’informations confidentielles à des entreprises d’armement et auraient blanchi de l’argent. Des arrestations en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que des enquêtes internationales, en révèlent l’ampleur. Le chef de l’OTAN, Mark Rutte, souhaite coopérer pleinement à une enquête approfondie, mais son silence sur certains détails alimente les spéculations sur son rôle et sur un risque de perdre la face imminemment, rapporte Report24.
L’enquête, coordonnée par Eurojust, vise des employés de la NSPA au Luxembourg, responsables de transactions d’armes d’une valeur de plusieurs milliards d’euros. Il s’agit de contrats pour des drones, des munitions d’artillerie (1,1 milliard d’euros) et des missiles Patriot (4,9 milliards d’euros). À Bredene (Belgique), deux suspects ont été arrêtés, ainsi que trois autres aux Pays-Bas, dont un ancien employé du ministère de la Défense local. Des preuves de blanchiment d’argent via des sociétés écrans aggravent le scandale.
Dimension internationale et silence de l’OTAN
Les accusations sont graves : corruption, collaboration entre organisations criminelles et blanchiment d’argent. La Belgique, le Luxembourg, l’Espagne, les Pays-Bas, les États-Unis et l’Italie collaborent pour démanteler le réseau. Mais l’OTAN elle-même reste vague. Une porte-parole a simplement souligné que l'Alliance coopérerait avec les autorités, sans fournir d’informations concrètes sur l’ampleur des dommages ou sur les entreprises impliquées. Cette réserve alimente la méfiance, surtout parce que les arrestations sont le fruit d’une enquête interne menée par la NSPA.
Mark Rutte : impliqué ou simplement fragilisé ?
L’attention se porte sur le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, en poste depuis octobre 2024. Sa déclaration selon laquelle l’alliance « ne tolérera aucune violation de l’État de droit » semble ferme, mais il n’a pas donné de détails. Les critiques parlent de « Brusselsgate » et des spéculations circulent sur une éventuelle implication de Rutte, mais sans preuve. Ancien Premier ministre des Pays-Bas, Rutte doit désormais prouver qu’il possède des compétences en gestion de crise. Si rien n’est dit de plus sur les accusations, cela pourrait nuire à sa réputation.
Une défaite pour l’intégrité de l’OTAN
Ce scandale survient à un moment déjà tendu pour l’OTAN. La demande de Rutte en faveur d’un renforcement des dépenses de défense (plus de 2% du PIB) pourrait être affaiblie par cette perte de confiance. L’alliance, qui se présente comme un bastion des valeurs occidentales, doit relever le défi de préserver sa crédibilité. Sans explication claire, il existe un risque qu’elle soit perçue comme vulnérable à la corruption – un cadeau pour ses détracteurs, comme la Russie. L’enquête est en cours, mais l’issue reste incertaine. Si des entreprises d’armement ou des acteurs de haut niveau sont découverts comme étant impliqués, le scandale pourrait s’aggraver davantage.
17:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Strasbourg. L'avancée offensive des droites au sein de l’UE s’accélère : le Danemark et l’Italie ont maintenant formé une alliance remarquable pour limiter le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les deux gouvernements critiquent vivement le fait que la cour aurait, dans l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme – notamment en matière de migration – perdu toute raison politique depuis longtemps. Ils rassemblent désormais des soutiens pour une lettre commune, qui devrait rappeler à la CEDH l’intention originelle de la Convention.
La social-démocrate danoise Mette Frederiksen et la Première ministre italienne de droite Giorgia Meloni partagent la conviction que les juges strasbourgeois sapent à répétition la souveraineté nationale des États membres par leurs décisions. Elles accusent la cour d’étendre la Convention « au-delà de son intention initiale », paralysant ainsi la capacité d’action des gouvernements démocratiquement élus. Particulièrement absurde: alors que l’UE se montre souvent impuissante sur les questions migratoires, ses tribunaux rendent des jugements qui aggravent encore la situation – par exemple à travers le « droit de l’homme à la protection du climat » (avril 2024) récemment affirmé par la CEDH, ou encore l’obligation qu’elle impose d’accorder un statut d’asile de manière systématique aux Palestiniens et aux femmes afghanes.
Mais la CEDH n’est que la partie émergée de l’iceberg. Une autre instance européenne, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), a jugé en 2023 que même les migrants en situation irrégulière ne peuvent pas être renvoyés lorsqu'ils franchissent des frontières à l'intérieur même de l'Europe – un laissez-passer pour une migration incontrôlée. Et récemment, un faussaire syrien s’est vu attribuer une indemnité de 8000 euros, car l’Allemagne l’avait expulsé vers la Grèce.
L’expert en migration Daniel Thym (Université de Constance - photo) réclame depuis longtemps une révision de la jurisprudence « généreuse » – si nécessaire, par une modification des traités. Le FPÖ demande cela depuis des années. Il reste à voir si d’autres pays comme les Pays-Bas suivront l’initiative danoise et italienne (mü).
17:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, affaires européennes, cour européenne des droits de l'homme, italie, danemark, giorgia meloni, mette frederiksen | |
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A. Douguine: Un long chemin vers la fin de la guerre...
Un long chemin vers la fin de la guerre...
Alexandre Douguine
Tatiana Ladiaeva : Le film que nous attendions tous est sorti. Je pensais qu'il sortirait plus tard, mais il est déjà disponible - c'est un documentaire sur Vladimir Poutine. Je n'ai pas encore eu le temps de le regarder dans son intégralité, mais mes collègues en ont déjà souligné les citations clés. Une phrase est particulièrement mémorable: "Les Russes, contrairement à la société occidentale, pensent davantage à l'éternel. Vous savez, c'est vrai, et nous ne nous rendons pas toujours compte de cette différence". Alexander Gelievich, pourriez-vous ajouter quelque chose à propos du film ?
Alexandre Douguine : Oui, ce film est d'une grande importance. Dans ce film, le président, peut-être pour la première fois, a partagé ses réflexions sincères très ouvertement - ce qui reste généralement en dehors de ses discours publics. En règle générale, ses discours et allocutions sont toujours des réactions à des défis et tâches spécifiques : que faire face à tel ou tel problème, comment résoudre telle ou telle question, qui a raison et qui est à blâmer. Il s'occupe du pays dans les moindres détails, et les généralisations philosophiques sont rarement abordées. C'est pourquoi ce film est si précieux. Poutine y parle de ce qui lui tient à cœur : ce que sont les Russes, ce qu'est la Russie, ce qu'est notre société. Il souligne que les Russes se distinguent des Occidentaux par leur désir d'éternité. C'est une réflexion très profonde.
Je travaille actuellement à un livre en deux volumes sur le temps et l'éternité. La tradition chrétienne, toutes les religions du monde, la philosophie antique, tout cela repose sur l'éternité. Le temps naît de l'éternité. Sans l'éternité, le temps perd son sens, tout s'effondre, car l'éternité est le cadre qui ordonne le monde: la vie, la mort, les relations humaines, la politique, la culture. Dès que nous perdons le contact avec l'éternité, nous nous désintégrons, nous plongeons dans le chaos et l'entropie, et il ne nous reste plus rien. Poutine a saisi la principale différence entre la société traditionnelle à laquelle la Russie est attachée et le monde occidental. Avec la modernité, l'Occident a déclaré : il n'y a pas d'éternité, il n'y a que du temps. Mais le temps, détaché de l'éternité, a commencé à se désintégrer. Au début, c'était un paramètre rigide du déterminisme matérialiste, l'image newtonienne du monde, puis il s'est transformé en évolution. Cependant, ayant perdu sa dépendance à l'égard de l'éternel, il a inévitablement glissé vers le chaos.
Aujourd'hui, cette différence est peut-être la plus importante : les Russes se tiennent du côté de l'éternité. Nous n'y réfléchissons peut-être pas toujours consciemment, mais malgré des siècles de pressions matérialistes qui ont tenté d'effacer notre identité traditionnelle, nous avons conservé ce sentiment. Nous avons conservé la conviction que le spirituel est supérieur au matériel et que l'éternel est plus important que le temporel. Poutine a mis le doigt dessus. C'est la clé philosophique pour comprendre notre identité.
Il a également dit des mots importants sur l'identité : sa perte est mortelle. Si l'on ne s'appuie pas sur les valeurs traditionnelles, il n'y aura pas de pays, pas de société, pas de culture, pas de continuité entre les générations. Ceci est inextricablement lié à la notion d'éternité. Ces aspects philosophiques sont plus que jamais d'actualité. Poutine nous a rappelé qui nous sommes et quel type de guerre nous menons contre l'Occident. Il ne s'agit pas d'un simple conflit d'intérêts local, comme on essaie parfois de le présenter, mais d'un choc entre deux civilisations : une civilisation traditionnelle, tournée vers l'esprit et l'éternité, et une civilisation anti-traditionnelle, qui a rompu le contact avec ses racines.
Nous sommes aujourd'hui les derniers gardiens de la culture, de la philosophie et de l'héritage classiques occidentaux authentiques. Il se trouve que nous avons en quelque sorte échangé nos places avec l'Occident. Nous sommes issus de la même tradition byzantine et grecque, nous sommes chrétiens, ce qui nous place sur un pied d'égalité avec l'Occident. Mais l'Occident a abandonné ses origines, ce qui n'est pas notre cas. C'est pourquoi ceux qui, en Occident, comprennent notre bon droit doivent nous rejoindre. La Russie est l'arche de l'éternité, l'arche des valeurs traditionnelles. Poutine nous a rappelé, ainsi qu'au monde entier, ce que signifie être Russe.
Tatiana Ladiaeva : Il me semble que nous pouvons ajouter une autre idée, qui n'a peut-être pas été exprimée directement dans le film, mais que l'on retrouve souvent dans les discours du président russe Vladimir Poutine et d'autres hauts fonctionnaires. Il ne s'agit pas seulement de l'éternité et des origines, mais aussi du souci de la génération future.
Pourquoi est-ce important ? Nous nous demandons souvent pourquoi nous menons une opération militaire spéciale aujourd'hui. Oui, bien sûr, c'est pour protéger la population du Donbass et pour accomplir nos devoirs - personne ne le nie. Mais il y a une signification plus profonde : nous voulons éviter une situation où nous signerions un document avec Zelensky maintenant sans le regarder. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas condamner nos descendants à faire face aux mêmes problèmes des années plus tard, de sorte que l'histoire se répète comme un disque rayé.
Comment pourrait-il en être autrement ? Il me semble qu'en Occident, on pense souvent différemment : les décisions y sont prises immédiatement, sous la pression du moment présent. Les conséquences pour l'avenir ? Elles ne semblent pas toujours être une priorité. Mais notre approche est différente : nous regardons vers l'avenir, nous pensons à ce que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. C'est là, à mon sens, un autre point important qu'il convient de souligner ici.
Alexandre Douguine : En général, vous avez raison. Mais le fait est que nous ne pouvons pas signer de cessez-le-feu, quelles que soient les conditions - ni face à nos descendants, ni face à la génération actuelle. Tout répit que nous accordons à l'ennemi - ce régime agressif, terroriste et naziste en Ukraine - sera utilisé par lui pour se regrouper, se réarmer, panser ses plaies et attaquer à nouveau. Et cela ne se produira pas dans le futur, mais dès qu'ils se sentiront suffisamment forts. Nous en avons déjà fait l'expérience à maintes reprises.
Certains moments du film concernant notre président m'ont alarmé. Le président reste ouvert et amical envers l'Occident, disant : « Nous avons cru l'Occident, nous lui avons fait confiance, nous voulions la paix, nous ne nous sommes pas préparés à la guerre. » Mais en combattant l'Occident, nous ne semblons pas réaliser pleinement à quel point la civilisation à laquelle nous avons affaire est monstrueuse. Nous la critiquons, mais quelque part nous continuons à lui faire confiance, nous sommes prêts à faire des compromis, à remplir nos obligations. Envers qui ? Envers le diable, qui ne respecte aucune loi. C'est cette faiblesse qui m'inquiète. De quelle trêve, de quels accords pouvons-nous parler sans victoire ?
Trump est différent. Il est lui-même en opposition au système mondialiste qui a déclenché la guerre contre nous. Mais c'est un Occidental, et ses paroles ne sont pas plus fiables que celles des autres dirigeants occidentaux, même si son paradigme conservateur est proche du nôtre. Il reste un homme de l'Ouest, et nous avons été grillés tant de fois dans nos relations avec cet Ouest.
Le président a parlé des différences entre nous et l'Occident, mais nous devons en prendre conscience plus profondément : nous ne serons d'accord avec personne en Occident tant que nous n'aurons pas gagné, que nous ne nous serons pas renforcés et que nous n'aurons pas commencé à défendre nos intérêts sur la base d'une souveraineté totale. Nous avons affaire à des tricheurs - c'est écrit sur leur front. Ils mentent, ils ne suivent pas les règles, ils ont leur propre programme caché. Souvenez-vous de Brzezinski : je l'ai interrogé sur ses promesses non tenues concernant l'OTAN et il m'a répondu : « Nous les avons trompés, nous les avons abandonnés. » C'est évident. Et Trump, le dis en toute sympathie, c'est écrit sur son front qu'il n'honorera pas les accords.
Tatiana Ladiaeva : Il ne le fera pas, n'est-ce pas ?
Alexandre Douguine : Bien sûr que non. L'Ukraine est notre maillon faible, et c'est de la pure naïveté que de s'attendre à une trêve prochaine dans des conditions acceptables pour nous. Nous devrions plutôt nous préparer à une escalade. C'est pourquoi le titre de notre programme ne devrait pas être modifié : l'escalade peut survenir rapidement et prendre une tournure brutale. C'est à cela que nous devons nous préparer.
Malgré sa proximité, Trump ne parle pas notre langue - nos positions sont trop éloignées. Même avec de bonnes intentions, il proposera quelque chose qui ne nous conviendra pas. Quant à Zelensky ou à l'Europe, c'est leur affaire, cela ne nous concerne pas. Nous devons suivre notre propre logique, basée sur les principes de civilisation dont le Président a parlé de manière si vivante dans le film. Il a pris le pays au bord du gouffre - le séparatisme faisait rage non seulement dans le Caucase, mais partout. En héros, en sauveur, il a sorti la Russie de l'abîme. Et aujourd'hui, 25 ans plus tard, nous sommes à nouveau au bord du gouffre. C'est apparemment le destin de la Russie : rester à jamais sous attaque, défendre sa liberté, sa langue et sa culture.
Nous avons vaincu Napoléon, écrasé Hitler - les clowns d'aujourd'hui n'en sont même pas proches. Mais si les négociations échouent et que Trump, l'Europe et les nazillons ukrainiens les rejoignent, ce sera un sérieux défi. Nous devons nous préparer à une telle éventualité. Plus nous défendrons fermement notre vérité, nos terres, notre éternité, plus nous aurons de chances d'éviter un affrontement. La force est le seul langage que la force comprend.
Trump est en résonance avec nous à certains égards, mais on ne peut pas faire confiance à l'Occident, y compris à lui. Le président l'a répété à maintes reprises : on nous a menti encore et encore. La limite de la confiance est épuisée. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur nos alliés - les Nord-Coréens, qui ont fait leurs preuves dans la région de Koursk, ou la Chine et l'Iran. Tous ceux qui sont prêts à nous accompagner doivent être impliqués. En Ukraine, nous avons contre nous des mercenaires du monde entier ; c'est une guerre d'idées. Nous ne pouvons pas hésiter : les tâches de l'opération militaire spéciale définies par le président doivent être accomplies jusqu'au bout.
Tatiana Ladiaeva : Prenons un exemple frappant d'escalade. Nous parlons des menaces de Zelensky de frapper Moscou pendant le défilé du Jour de la Victoire. Nous en avons entendu parler la semaine dernière, mais ce qui me frappe, c'est le silence des dirigeants occidentaux face à des déclarations aussi retentissantes. Voyez-vous, lorsqu'ils menacent Moscou ou, disons, Poutine, c'est une chose - on pourrait dire qu'ils ne sont pas directement concernés. Mais lorsque vous êtes invité à un événement et que quelqu'un dit : « Je vais frapper cet événement », il s'agit déjà d'une menace pour vous personnellement. Et tout le monde se tait. C'est, vous savez, surprenant en soi.
Alexandre Douguine : En fait, pour comprendre la situation, il faut savoir à qui nous avons affaire. Ce n'est pas Zelensky lui-même qui a prévu de perturber le défilé du Jour de la Victoire ou d'organiser des provocations le 9 mai, lors de nos jours sacrés. Non, l'initiative ne vient pas de lui. Ce sont les mondialistes qui sont derrière tout cela, et en premier lieu les Britanniques, qui sont en train de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour frapper notre territoire avec leurs missiles à longue portée. Cela est impossible sans l'aval des États-Unis, et cela montre que l'escalade prend de l'ampleur et ne s'arrête pas un instant.
Même l'accord de Trump sur les métaux de terres rares et les ressources énergétiques, malgré son désir déclaré de mettre fin au conflit, fait de lui un participant à cette guerre. Il ne peut s'empêcher de réaliser ce qui se passe - il acquiesce donc tacitement.
Je l'invite à prendre ces menaces au sérieux, même si cela relève bien sûr de la responsabilité des services de renseignement. Alors que l'on parle d'un cessez-le-feu et de tentatives de stabilisation des relations avec les États-Unis - ce qui serait en soi une bonne chose - l'escalade se poursuit sans relâche. Le silence de l'Occident face aux intentions de Zelensky, qu'il s'agisse de bluff ou de menace réelle, en dit long. Il s'agit d'un comportement terroriste de la part de la junte nazie de Kiev, un pouvoir illégitime qui agit avec l'approbation de ses manipulateurs occidentaux. Et il n'est plus certain que leur cercle se limite à l'Europe : il peut rester dans l'entourage de Trump des forces prêtes à poursuivre la guerre contre nous. La nouvelle équipe - Vance, Hegseth, Gabbard, Musk - cherche à première vue à mettre fin au conflit, mais nous ne voyons pas la véritable cuisine du Pentagone et des agences de renseignement. Des processus complexes y mijotent, l'État profond y vit - ce même « État profond » que Trump a promis d'écraser. Cependant, ce mot a disparu de ses discours, ainsi que des discours de ses partisans. Alors qu'auparavant, au cours des premiers mois, ils dénonçaient l'État profond à tout bout de champ, ce thème s'est maintenant évaporé. Et l'« État profond » s'est révélé beaucoup plus résistant et puissant qu'il n'y paraissait, et il est en guerre contre nous.
Il y a de nombreux facteurs inquiétants, et je les prendrais avec le plus grand sérieux. La victoire est loin, il faut le dire franchement. S'attendre à une trêve ou à un accord dans un avenir proche est naïf et peu sérieux. Nous avons beaucoup de terres à libérer, un ennemi redoutable à combattre et un long chemin à parcourir. Si Trump passe finalement de l'autre côté, il deviendra comparable à Napoléon ou à Hitler. Je comprends la fatigue humaine, l'aspiration à la paix, les questions comme "quand cela finira-t-il ?". Mais politiquement, nous devons admettre que nous devons nous préparer au pire et réaliser que le dénouement n'arrivera pas de sitôt.
Tatiana Ladiaeva : Parlons des élections en Roumanie. Le chef de l'Alliance pour l'unification des Roumains, George Simion, et le maire de Bucarest, Nicusor Dan, ont atteint le second tour. Simion est en tête du premier tour - il a obtenu plus de 40 % des voix, tandis que Dan en a obtenu plus de 20 %. Qui est donc ce Simion ?
Voici ce que j'ai appris : il promet de ramener le candidat suspendu George Georgescu sur la scène politique, éventuellement en tant que premier ministre. Il est favorable à l'union de la Moldavie avec la Roumanie, contre le soutien à l'Ukraine, et qualifie son parti de "trumpiste", épousant l'idéologie « Make America Great Again ». Quel genre de personnalité représente-t-il ? Il n'est guère pro-russe, mais que devons-nous attendre de son éventuelle victoire ?
Alexandre Douguine Non, il est juste pro-russe, c'est-à-dire qu'il n'est pas pro-russe, mais simultanément pro-russe tout de même. C'est exactement ce dont nous parlons ici.
Tatiana Ladiaeva : En tant que pro-américain, je vous demande pardon, oui ? Selon certains critères.
Alexandre Douguine : Il ne s'agit pas seulement d'une position pro-américaine, mais d'une position trumpiste - et c'est loin d'être la même chose. L'Occident d'aujourd'hui est divisé en deux camps. Le premier est celui des partisans des valeurs occidentales traditionnelles, incarnées par l'idée de MAGA, « Make America Great Again », portée par Trump et ses partisans. Mais cette scission a également touché l'Europe, où deux courants ont aussi clairement émergé : l'un est en faveur d'un retour aux valeurs traditionnelles européennes, une sorte de « Make Europe Great Again », et il n'est pas nécessairement lié au trumpisme. Beaucoup d'Européens, surtout dans les pays ayant un code culturel différent, comme la Roumanie orthodoxe, n'acceptent pas le protestantisme américain ou les traditions anglo-saxonnes. Simion et son associé George Georgescu, qui a été illégalement écarté de l'élection par les mondialistes, sont des traditionalistes orthodoxes, pas des protestants. Ils utilisent le trumpisme comme un outil anti-mondialisation, mais leur programme est distinct et souverain. On peut dire la même chose de l'AfD en Allemagne, du RN en France, ou même de Meloni en Italie - leurs valeurs traditionnelles sont nettement différentes des valeurs nord-américaines, même si, aux États-Unis, les catholiques supplantent désormais de plus en plus les protestants dans le leadership.
En Europe, deux pôles s'opposent : les traditionalistes, qui défendent les racines européennes, et les mondialistes - les réseaux de Soros, l'Union européenne, les anti-Trump et les anti-traditionalistes. Ces derniers sont les principaux commanditaires de Zelensky et de la guerre contre nous, car nous sommes pour eux un symbole des valeurs traditionnelles, qu'ils méprisent partout: en Russie, en Roumanie, en Amérique. L'Europe est maintenant de plus en plus clairement divisée : les euro-traditionalistes sont pragmatiquement orientés vers Trump, et si nous étions plus forts et plus convaincants dans nos victoires, ils se tourneraient vers nous - c'était le cas avant l'Opération militaire spéciale.
Simion est un traditionaliste et sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle roumaine est un coup dur pour les euro-mondialistes. Pour lui, Zelensky est une marionnette des mondialistes, comme ISIS l'est pour les services de renseignement occidentaux - un outil, pas une figure indépendante. Simion est contre Zelensky, contre le mondialisme, et serait probablement ouvert à un dialogue constructif avec la Russie. S'il remporte le second tour - et avec un décompte équitable, il devrait l'emporter - cela créerait un précédent.
La Roumanie, ainsi que la Hongrie et la Slovaquie, pays traditionalistes, pourraient devenir un troisième État à la frontière avec l'Ukraine, dirigé par des opposants à l'establishment libéral. Cela affaiblirait sérieusement la position de l'Ukraine et des mondialistes. En Pologne aussi, le mouvement traditionaliste gagne en force - nous sommes à l'aube d'une révolution conservatrice en Europe.
Les mondialistes résistent : l'AfD a été déclarée extrémiste, Marine Le Pen a fait l'objet d'accusations absurdes visant à la mettre hors jeu. Mais à travers cette dictature globalitaire, les traditionalistes font une percée. Simion pourrait être tué, écarté de l'élection, emprisonné - en Europe, le pouvoir des mondialistes est encore grand. Trump soutient les euro-traditionalistes, mais son influence sur l'Europe n'est pas encore absolue. Les institutions mondialistes aux États-Unis, bien qu'affaiblies, s'accrochent au contrôle et autorisent toute attaque contre les traditionalistes.
C'est important pour nous : la Roumanie est un pays profondément orthodoxe. La victoire de Simion et de Georgescu est un signal que les forces anti-mondialisation gagnent non seulement en Amérique mais aussi en Europe. C'est une chance pour nous, mais il s'agit toujours de l'Occident, des valeurs traditionnelles roumaines. Pour construire des relations avec eux, nous devons être forts - demander ou promettre ne suffit pas à obtenir quoi que ce soit. Simion n'est pas notre homme, mais il est l'ennemi de nos ennemis, de ceux que nous combattons en Ukraine. Comme Orban ou Fico, il méprise Zelensky. Sa victoire renforcera notre position, même s'il n'est pas pro-russe, mais patriote roumain. C'est un pas de plus vers le démantèlement du pouvoir libéral-mondialiste en Europe, ce qui est vital pour nous. Une Roumanie neutre est déjà un gain énorme pour notre sécurité et notre stratégie en Eurasie occidentale.
Tatiana Ladiaeva : Mais si la Moldavie et la Roumanie s'unissent, est-ce bon pour nous ?
Alexandre Douguine : Attendons. L'essentiel est maintenant de s'accrocher à la situation, car les mondialistes sont la pire chose qui soit. Maïa Sandu est du camp opposé, celui de Soros, elle est l'ennemie de Simion.
Tatiana Ladiaeva : À ce sujet, je dirai simplement que les médias européens discutent déjà activement des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie. Les titres sont à peu près les suivants : la victoire d'un politicien d'extrême droite pourrait créer des problèmes pour l'OTAN et l'Union européenne, menaçant de déstabiliser davantage les alliances occidentales. La rhétorique occidentale, comme d'habitude, ne parvient pas à saisir la menace qui se profile à l'horizon. Mais n'entrons pas encore dans le vif du sujet - attendons de voir comment les choses se déroulent et commentons-les.
Parlons maintenant de Trump. Je vous rappelle qu'il y a quelques semaines, il a laissé entendre qu'un troisième mandat serait le bienvenu, avant de préciser : « J'ai été mal compris ». Néanmoins, la question de son éventuel retour revient régulièrement sur le tapis et les journalistes s'interrogent sur le sujet. Trump lui-même ne parle pas directement de ce désir, et il dit maintenant qu'il n'y a pas de désir particulier de le faire. Ceux qui vendent des casquettes Trump 2028 le font à leurs risques et périls, car elles ne reflètent pas ses intentions. Et puis, il est question d'un successeur. Beaucoup, y compris des hommes politiques, parient sur Vance comme futur président des États-Unis. Mais il y a aussi des théories du complot : on dit que Vance deviendra président pour laisser la place à Trump et qu'il dirigera à nouveau le pays. Qu'en pensez-vous ? Où est la vérité dans tout ce discours ?
Alexander Dugin : Il y a un point fondamental ici : les trumpistes ne peuvent pas perdre les élections de 2028. Si les démocrates reviennent au pouvoir, cela signifiera leur fin. Il y a une guerre civile idéologique qui se déroule aujourd'hui en Amérique. Il ne s'agit pas seulement d'une rivalité entre deux partis aux nuances différentes, comme par le passé, mais d'une lutte entre deux visions du monde. D'un côté, il y a les trumpistes, partisans des valeurs traditionnelles, et de l'autre, les Démocrates, leurs opposants.
Le conflit idéologique aux États-Unis bat son plein. Souvenez-vous des élections de 2020 : on ne sait toujours pas qui a gagné, car de nombreuses fraudes ont été découvertes. Une fois au pouvoir, les trumpistes se comportent comme s'ils allaient y rester longtemps. Ils introduisent des réformes idéologiques, ferment des ministères et des organisations de mondialistes qui servaient l'État profond. Il s'agit d'une révolution conservatrice, qui ne peut se limiter à quatre ans. Si les trumpistes cèdent le pouvoir aux démocrates, un châtiment les attend. Cette fois, ils seront détruits pour qu'il ne reste plus aucune trace du trumpisme. L'élection de 2028 est donc, pour eux, une question de vie ou de mort.
Les trumpistes sont confrontés à un choix : gagner ou mourir. Ils doivent s'accrocher au pouvoir en 2028 - que ce soit avec Trump pour un troisième mandat, que ce soit avec Vance, que ce soit par l'annexion du Canada ou du Groenland pour déclarer un nouvel État et recommencer le compte à rebours. Trump doit prolonger indéfiniment le cours actuel et, pendant ce temps, détruire les démocrates et les mondialistes comme s'il menait une guerre pour qu'ils ne puissent jamais revenir au pouvoir.
Il s'agit d'une révolution et Trump commence à perdre son élan à mon avis. Les réformes sont fastidieuses, il fait des compromis, mais il est en fait confronté à une résistance mondiale - aux États-Unis et au-delà. À l'heure actuelle, le monde entier est contre Trump. Ses seuls alliés seraient la Russie, la Chine et l'Inde, mais après l'accord scellé avec Zelensky, il est devenu notre ennemi. Trump est notre ennemi, ce qui nous prive de la possibilité de coopérer.
Il a déclaré une guerre commerciale à la Chine ; l'Inde est toujours un allié, mais un conflit se prépare au Cachemire.
La position de Trump est précaire : il a défié le mal mais n'a pas construit de coalition avec ceux qui pourraient le soutenir. Ses décisions sont irréfléchies et à court terme, et il doit maintenir le trumpisme au pouvoir au-delà de 2028 - que ce soit avec lui-même ou avec Vance. Les élections de mi-mandat s'annoncent difficiles. Les réformes de Trump ont déjà affecté le confort des Américains ordinaires. C'est une période difficile pour Trump, une sorte de marque sombre. Il devrait penser à 2028, mais annexer le Canada ou le Groenland n'est pas une tâche aussi facile qu'il y paraît. Pas plus qu'une opération militaire au Mexique contre les cartels de la drogue - il faudrait convaincre le président mexicain et la communauté internationale.
Trump a un problème. La prolongation du trumpisme au-delà de 2028 est une question de survie et doit être abordée dès maintenant. Mais à mon avis, il manque de profondeur stratégique. Si Trump agissait de manière stratégique, il se retirerait de la guerre avec la Russie, normaliserait les relations avec la Chine, éviterait les conflits au Moyen-Orient, dissolverait l'OTAN - comme il l'avait promis. Mais ses partisans se demandent : où en sommes-nous avec tout cela ? Où est la paix, où est la dénonciation des mondialistes, où est la liste d'Epstein ? Aujourd'hui, même eux sont sceptiques. Trump doit se ressaisir et s'engager dans une politique constructive - il a déjà commis de nombreuses erreurs.
14:25 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, entretien, alexandre douguine, russie, donald trump, george simion, état-unis, roumanie | |
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Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
par Francesco Petrone
Source : Francesco Petrone & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/israele-e-la-sind...
Les mythiques Amalécites sont mentionnés dans les écritures et la Torah, écrits qui ne seraient autres que les cinq premiers livres de la Bible hébraïque, celle qui regroupe les textes concernant Moïse. Les Amalécites seraient les descendants d'Amalek, tout comme les Camites, les descendants de Cam, ou les Cananéens, les descendants de Canaan, et ne sont qu'un des innombrables peuples mentionnés dans les textes sacrés qui constituent également l'Ancien Testament. Nous savons que ce peuple, comme beaucoup de peuples du désert, était nomade et parcourait les terres correspondant au sud de la Palestine, près du Sinaï et non loin de Gaza. Les textes racontent que les disciples de Moïse, en fuyant l'Égypte, se sont heurtés à certaines tribus sur leur chemin, des peuples que certains ont identifiés plus tard comme étant précisément ceux qui n'auraient été autres que les descendants du mythique Amalek. L'événement se serait déroulé il y a environ 3300 ans. Nous savons que les textes bibliques comportent des passages avec des descriptions très crues, peut-être parce qu'ils reflètent la mentalité de peuples semi-nomades qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années au Moyen-Orient. En fait, lorsqu'il s'agit de la réaction de Moïse à ces confrontations, nous entendons des paroles qui nous laissent perplexes. Nous repérons le comportement d'un Moïse courroucé, tel qu'il est décrit dans les Écritures: « Il eut recours à l'extermination des femmes et des enfants et pensait ne pas agir à cet égard de manière barbare et inhumaine: d'abord parce que les Amalécites étaient des ennemis qui l'avaient menacé et, ensuite, parce qu'il avait reçu de Dieu un ordre qu'il était dangereux d'ignorer ». Il est écrit que Moïse aurait même dit à Israël: «Souvenez-vous de ce qu'Amalek vous a fait lorsque vous êtes sortis d'Égypte». L'ordre de Dieu aurait été, selon ce que certains prêtres auraient écrit, que le nom d'Amalek soit « effacé de l'existence », c'est-à-dire que l'ordre aurait été l'extermination totale.
Quel est le rapport entre ces textes et l'actualité ? Ils ne devraient pas avoir grand-chose à voir, notamment parce que selon les archéologues israéliens, qui ont effectué des recherches approfondies au cours des dernières décennies sur ordre de leur propre gouvernement, recherches concernant le royaume mythique dont parlent les textes, il n'y a aucune trace d'établissements importants autres que des bivouacs de bergers. Il semble, en fait, que les Ecritures aient beaucoup édulcoré les faits en décrivant des réalités, que l'on peut même qualifier d'imaginaires, tout comme les narratifs sur les grands royaumes mythiques d'Israël. Et pourtant, malheureusement, parmi les sionistes modernes, il y en a qui, malgré la laïcité de l'idéologie des figures fondatrices, comme, par exemple, celles qui étaient extrêmement laïques tels Max Nordau et Herzl qui, en 1897, a fondé le sionisme au congrès de Bâle et en a été nommé président. Malgré cela, de nombreux Israéliens et pro-sionistes continuent aujourd'hui à prendre les écritures anciennes au pied de la lettre, comme les Grecs prenaient encore au pied de la lettre les motifs de la colère d'Achille décrits par Homère dans l'Iliade. Ainsi, le poème grec était également considéré comme un texte sacré et véridique dans l'Antiquité.
Nous en sommes arrivés au point où une personne qui a fait partie de l'école des "nouveaux philosophes" français, Bernard-Henry Levy, interviewé par le journaliste Maurizio Molinari, en sa qualité de directeur de La Repubblica, en parlant de son nouveau livre et d'un chapitre de celui-ci, consacré justement à Amalek, affirme, de manière sérieuse et sans faire trop de bruit, que "le danger aujourd'hui est la réapparition d'Amalek". Levy explique dans l'interview que l'ennemi le plus dangereux et le plus radical du peuple juif est de retour. Il poursuit en disant qu'Amalek ne veut pas seulement (notez le présent) la défaite des Juifs ou le partage de la terre, mais qu'il veut effacer les Israélites de la surface de la terre. Le titre du livre, publié en France par Grasset et en Italie par « La Nave di Teseo », est emblématique : « Solitude d'Israël ». Le philosophe poursuit en disant que « entre le fleuve et la mer, il y a huit millions de Juifs qui sont aujourd'hui à éliminer, à chasser ». Il conclut en disant : « Qu'est-ce que c'est, sinon le retour d'Amalek ? Il conclut ensuite en disant qu'Israël et l'Ukraine mènent la même guerre. Il s'agit d'une guerre presque métaphysique, et le fait de la perdre serait une défaite pour l'Occident. Mais s'il s'agit là d'idées très personnelles d'un personnage aussi emblématique que le philosophe français, nous les retrouvons aussi au sein du gouvernement israélien.
En effet, Netanyahou est lui aussi convaincu de mener une guerre totale et définitive contre le peuple mythique d'Amalek identifié aux Palestiniens. En fait, Netanyahou désigne les Palestiniens comme le peuple d'Amalek, comme étant les descendants de cet Amalek et revendique le « droit divin » de le combattre et de l'exterminer. Netanyahou utilise une rhétorique habile lorsqu'il compare les Palestiniens aux Amalécites.
Pour comprendre l'atmosphère irrationnelle qui règne en Israël, qui semble avoir replongé dans le mental d'une époque archaïque, prêtons attention aux propos tenus à la Knesset, le parlement de l'État d'Israël, par le ministre des finances Bezalel Smotrich, du parti sioniste religieux. Il a déclaré de son siège : « Un État palestinien ne peut pas exister parce que le peuple palestinien n'existe pas ». C'est plus grave qu'il n'y paraît car la comparaison faite par Netanyahou entre les Palestiniens et le peuple d'Amalek est déjà un programme de génocide puisque les Amalécites sont ce peuple que Saül, en tant que roi d'Israël, a reçu l'ordre d'exterminer par le prophète Samuel.
Mais que dit la presse israélienne ? Prenons l'exemple d'un journal gouvernemental, où l'on trouve ces lignes: "Ces gens méritent de mourir, ils méritent une mort douloureuse, une mort tourmentée, et au lieu de cela, ils s'amusent sur la plage". Telle est la prose de Schlesinger, correspondant de Hayom, un journal israélien à grand tirage. L'article se termine par une invocation: « Nous avons besoin de beaucoup plus de vengeance, d'une rivière de sang en provenance des habitants de Gaza ». Il ne s'agit pas d'un ressentiment pour le 7 octobre, mais d'un ressentiment plus grand, beaucoup plus ancien, presque atavique.
Sigmund Freud, qui était juif, a étudié le phénomène de l'antisémitisme, un sentiment généralisé d'aversion à l'égard des juifs, et a supposé qu'il pouvait trouver son origine dans le sentiment de supériorité de la religion juive. « Le sentiment d'élection a pu susciter chez les non-Juifs un sentiment de menace ou même d'envie qui a conduit à des formes d'antisémitisme et de discrimination ». Une grande tragédie se déroule en plein jour, pratiquement au cœur du monde occidental qui s'enorgueillit de sa tradition des Lumières et de son rationalisme, supposé conduire à la démocratie, au désenchantement et à des idées positives. Au lieu de cela, nous voyons ce même Occident apparemment hypnotisé par des idées dont Freud et Einstein se moquaient déjà en leur temps.
13:08 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, israël, gaza, amalécites, narratifs bibliques, proche-orient | |
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vendredi, 16 mai 2025
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
par Abbas Al-Zein (*)
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30454-abba...
La guerre à Gaza a révélé une profonde contradiction entre les intérêts stratégiques de la Chine en Asie occidentale et les avantages poursuivis par Israël, avec le soutien des États-Unis. Alors que Pékin s'efforce de préserver son initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), Washington et Tel-Aviv remodèlent activement la région pour marginaliser l'influence chinoise sur les plans politique, économique et logistique.
Au centre de ce bras de fer se trouve le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), annoncé lors du sommet du G20 de 2023 à New Delhi. Avec l'Inde, l'Arabie saoudite, Israël, les Émirats arabes unis et les principaux États européens en piste, l'IMEC vise à contourner les routes commerciales traditionnelles de la Chine, en reliant l'Inde à l'Europe via l'Asie de l'Ouest. Le port de Haïfa, dans l'État occupant la Palestine, est un pilier de ce projet.
Gaza : la porte d'entrée d'un affrontement géopolitique
La tentative de Tel-Aviv d'imposer un contrôle total sur Gaza - à quelques kilomètres de la route du corridor - n'est pas seulement un objectif militaire, mais une condition préalable à la sécurité de ce gazoduc commercial construit pour les intérêts occidentaux.
Selon The Diplomat, la guerre à Gaza a déjà « détruit l'IMEC avant même qu'il ne soit commencé », tandis qu'un rapport de l'université Carnegie note que la viabilité du corridor est en suspens après l'opération « Al-Aqsa Flood » et la pause dans la normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël.
Une bande de Gaza maîtrisée offrirait à Israël un levier économique, une intégration régionale et une nouvelle fonction géopolitique, en sapant la position centrale de la Chine dans le commerce mondial. Mais tant que la résistance persistera à Gaza et au Sud-Liban, le corridor restera vulnérable, ce qui donnera à Pékin le temps de renforcer ses alternatives stratégiques.
Dans ce contexte, la résistance palestinienne et régionale sert involontairement les intérêts chinois en menaçant les infrastructures israéliennes et en retardant les projets d'intégration menés par les États-Unis. Haïfa et d'autres ports israéliens sont confrontés à une insécurité persistante, qui décourage les investisseurs et complique la planification à long terme des infrastructures.
Contrairement à Washington et à Tel-Aviv, Pékin bénéficie d'un atout multipolaire et la survie de la résistance modifie l'équilibre régional en sa faveur.
Les gains silencieux de la Chine dans la résistance
Bien que la Chine ne soit pas directement impliquée dans la guerre, l'érosion de la résistance palestinienne renforcerait les réseaux concurrents alignés sur l'Occident et réduirait la marge de manœuvre de Pékin. Le maintien d'un état d'indécision sur les théâtres de Gaza et du Liban donne à la Chine un temps précieux pour renforcer ses atouts dans le cadre de la BRI par le biais de couloirs plus sûrs.
Un front parallèle à cette confrontation se développe en mer Rouge. Les activités militaires des États-Unis et d'Israël près de Bab al-Mandab témoignent d'une tentative de monopoliser le contrôle de cet étroit passage stratégique. Bien que ces opérations soient présentées comme une tentative de contrer les « menaces pour la navigation », elles visent en réalité à consolider la domination occidentale sur une artère commerciale mondiale essentielle.
La Chine, qui a établi sa première base navale à l'étranger à Djibouti en 2017 pour protéger les voies de navigation de la BRI, considère cette militarisation comme un défi direct. Selon le Defense Post, les États-Unis visent à « contrer l'influence croissante de la Chine dans la région », citant les exercices navals conjoints sino-russo-iraniens et le soutien chinois à la surveillance des navires alliés.
En avril, les États-Unis ont accusé la société chinoise Chang Guang Satellite Technology Co. de fournir des images satellite aux forces armées yéménites alignées sur Ansarallah pour les aider à cibler les ressources navales américaines et alliées en mer Rouge. L'entreprise a rejeté l'accusation en la qualifiant de « calomnie scandaleuse », mais Washington y voit la preuve que Pékin exploite des entreprises privées pour mener une guerre du renseignement par procuration.
Cet arrangement permet à la Chine de maintenir un déni plausible tout en profitant de la perturbation des opérations maritimes américaines. Le refus de Pékin de condamner les attaques au Yémen et son insistance sur la fin de la guerre à Gaza comme condition de la stabilité régionale sont conformes à sa stratégie plus large qui consiste à éviter la confrontation directe tout en affaiblissant le contrôle des États-Unis.
Selon l'Institut israélien de sécurité nationale, la Chine est « prête à assumer la responsabilité des dommages économiques causés par la crise » de la mer Rouge, en échange de la non-adoption d'une position conforme aux objectifs israélo-américains.
Iran, sanctions et points de pression énergétiques
L'Iran, partenaire le plus proche de la Chine dans la région, joue un rôle tout aussi crucial. Près de 50% des importations chinoises de pétrole proviennent d'Asie occidentale, et l'Iran en fournit une part importante à des prix préférentiels, une relation façonnée par les sanctions et les besoins stratégiques. Pour Pékin, ce corridor énergétique est essentiel pour se protéger de la manipulation du marché par les États-Unis et garantir son autonomie en matière de fixation des prix de l'énergie.
Cependant, Washington a fait de l'Iran une cible centrale de sa stratégie d'endiguement. Du sabotage de l'accord nucléaire à la pression par procuration et à l'étranglement économique, la politique américaine vise à isoler Téhéran et à contraindre ses partenaires - notamment la Chine - à de nouvelles dépendances. Le 1er mai, le président américain Donald Trump a annoncé l'imposition de sanctions secondaires à toute entité qui achète du pétrole ou des produits pétrochimiques à la République islamique.
Cette escalade a pour but de frapper la Chine. En affaiblissant la capacité d'exportation de Téhéran, Washington limite les options de Pékin et l'oblige à dépendre davantage des États du golfe Persique alignés sur les États-Unis. L'objectif de la Chine de désaméricaniser les flux énergétiques est ainsi affaibli et sa vision à long terme de la souveraineté économique est mise à mal.
Dans cette optique, le rôle d'Israël dans la déstabilisation régionale, notamment par la promotion du sectarisme en Syrie et les cyber-opérations contre les infrastructures iraniennes, sert les objectifs des États-Unis en faisant de l'Iran un nœud moins fiable dans le réseau chinois de l'initiative de coopération pour le développement.
Découplage stratégique ou confrontation directe?
L'implication plus large de toutes ces tendances est que l'Asie occidentale n'est plus un théâtre secondaire dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine, mais la ligne de front. Les États-Unis ne se retirent pas de la région pour se tourner vers l'Asie de l'Est. Au contraire, ils militarisent l'Asie occidentale elle-même afin d'acculer la Chine au niveau mondial. Des projets tels que l'IMEC, les patrouilles navales en mer Rouge et les sanctions anti-iraniennes sont autant de prolongements de cette logique stratégique.
Pendant ce temps, la Chine continue de marcher sur la corde raide diplomatique, en maintenant sa neutralité, en évitant de s'engager militairement et en invoquant vaguement la désescalade. Mais le fossé entre ses intérêts économiques et sa position politique devient intenable. Alors qu'Israël s'efforce de sécuriser militairement un régime commercial conçu pour remplacer l'initiative de Bretton Woods, Pékin doit décider si sa position passive tiendra ou s'il sera contraint de défendre ses intérêts avec plus d'assurance.
Un équilibre fragile mis à mal par la résistance
Malgré une pression croissante, les forces de résistance en Asie occidentale continuent de jouer un rôle disproportionné dans le façonnement de ce champ de bataille géopolitique. De Gaza au Liban, de l'Irak au Yémen, leur capacité à imposer l'insécurité aux infrastructures rivales - qu'il s'agisse d'aéroports, de pipelines ou de routes maritimes - crée des frictions qui favorisent la Chine sans qu'elle ait besoin d'agir directement.
Les missiles balistiques hypersoniques de Sanaa, les restes de l'arsenal du Hezbollah ou les attaques transfrontalières potentielles de la résistance irakienne contribuent à un environnement dans lequel les plans américains peinent à se stabiliser. Fondamentalement, ces acteurs se sont abstenus de cibler les intérêts chinois, renforçant l'image de Pékin en tant que partenaire commercial neutre plutôt qu'hégémon militaire.
Cet équilibre - dans lequel la résistance maintient la région suffisamment instable pour retarder les projets d'intégration américains, mais pas assez chaotique pour nuire aux investissements chinois - a jusqu'à présent joué en faveur de Pékin. Mais comme Israël cherche à étendre son rôle de plaque tournante économique occidentale et que les sanctions américaines visent à couper la Chine des sources d'énergie alternatives, la marge d'inaction de la Chine s'amenuise.
(*) Abbas est un journaliste politique libanais du réseau Al-Mayadeen Media Network, spécialisé dans la géopolitique et la sécurité internationale. Dans son travail, il analyse également les ressources énergétiques mondiales, les chaînes d'approvisionnement et la dynamique de la sécurité énergétique.
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Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/turbocapitalismo-financiero-como-...
Le turbo-capitalisme financier pourrait être décrit comme une industrie extractive, bien que sui generis. Il s'agit en effet d'un puissant appareil d'abstraction, de centralisation et de captation des biens communs et de la valeur sociale, selon la figure de « l'accumulation par dépossession » évoquée par David Harvey dans Une brève histoire du néolibéralisme, en référence au paradigme néolibéral et à la transition entre le capitalisme producteur manufacturier bourgeois et le capitalisme prédateur financier post-bourgeois.
Cette accumulation se fait souvent avec la médiation du gouvernement dans sa version libérale, par des manœuvres telles que le remplacement des organismes de retraite par des assureurs privés, ou encore par le dé-financement du secteur public. Le crédit est ainsi présenté comme le principal système par lequel le turbo-capital financiarisé peut extraire la richesse de la population. Il utilise de multiples stratagèmes pour mettre en œuvre son projet d'extraction des richesses et d'expropriation de l'argent au profit de la classe dirigeante déjà hyper-possédante. Tous s'articulent autour de pratiques prédatrices astucieuses qui s'appuient formellement sur la loi, en la rédigeant ex novo ou en la pliant simplement à leurs interprétations, de manière à garantir de manière stable - pour parler comme Thrasymaque (La République, 339a) - « l'intérêt du plus fort ». Ainsi s'expliquent les taux d'intérêt usuraires des cartes de crédit, les saisies d'entreprises privées de liquidités en cas de difficultés, la promotion de l'actionnariat, la fraude aux entreprises, la manipulation des marchés et l'utilisation de systèmes pyramidaux comme la fameuse « pyramide de Ponzi ».
Pour reprendre le titre du chef-d'œuvre de Weber, on pourrait à juste titre parler d'accumulation par expropriation et du nouvel esprit de l'ordre capitaliste. Cette dépossession ne se limite d'ailleurs pas aux leviers de l'extraction financière, mais se détermine - explique Harvey - également dans de nombreuses autres figures connexes (« privatisation », « gentrification », « réclusion de masse ») ; au premier rang de celles-ci - surtout après 1989 et l'effondrement du Weltdualismus (dualisme mondial) - figure le retour de l'impérialisme atlantiste sous ses formes les plus brutales. Harvey lui-même le reconnaît dans Perpetual War (2003) et, à côté de lui, Giovanni Arrighi dans The Long Twentieth Century (1994) et dans Adam Smith in Peking (2007) : hors des frontières de l'Occident, le capital utilise à nouveau la violence de l'expropriation directe, appelée pieusement « privatisation », sous des formes qui ne sont pas si différentes de celles étudiées par Marx, à propos de l'« accumulation originelle », dans le chapitre 24 du premier livre du Capital. Marx lui-même, en revanche, nous enseigne que « l'hypocrisie profonde et la barbarie intrinsèque de la civilisation bourgeoise apparaissent devant nous sans voile lorsque de la métropole, où elles revêtent des formes respectables, nous tournons les yeux vers les colonies, où elles sont nues ».
A titre d'exemple, il suffit de rappeler le travail de la civilisation du dollar dans l'Irak occupé par les troupes de l'impérialisme en 2003. Le politicien Paul Bremer a publié quatre ordonnances prévoyant la privatisation totale des entreprises d'État, la propriété privée totale des activités économiques irakiennes par des sociétés étrangères, le rapatriement total des bénéfices réalisés par les sociétés étrangères, l'ouverture des banques irakiennes au contrôle étranger, l'égalité de traitement entre les sociétés étrangères et les sociétés nationales et la suppression de la quasi-totalité des obstacles au commerce. Le premier laboratoire de ces stratégies soutenues par Washington avait été le Chili de Pinochet.
En résumé, l'oligarchie ploutocratique néolibérale se présente comme une aristocratie extractive, puisqu'elle s'enrichit en extrayant la richesse du corps social sans contribuer d'aucune manière à sa production. Elle apparaît ainsi, à toutes fins utiles, comme la Parasitenklasse (classe parasitaire) évoquée par Marx. L'accumulation par dépossession - ou, si l'on préfère, « l'accumulation dominée par la finance » (finanzdominierte Akkumulation) - propre à la phase absolue, repose sur l'hypothèse que la forme la plus rapide et la plus immédiate d'enrichissement consiste à soustraire de la richesse ou, plus précisément, à l'extraire par la contrainte: cela s'obtient, concrètement, en spoliant les épargnants et les investisseurs, en vidant les banques (après avoir empêché l'utilisation des liquidités et, donc, la fuite de l'épargne), en pillant les « actifs » (les « assets », comme les appelle le néo-langage) des entreprises et des Etats par le recours à des emprunts meurtriers.
In specie, le système de crédit tisse une toile d'obligations pour le débiteur de telle sorte que, finalement, la personne endettée n'a pas d'autre choix que de céder ses droits de propriété au prêteur. Cette stratégie, en revanche, était déjà connue de Marx, qui la mentionne fréquemment dans le troisième livre du Capital. Par exemple, lorsque des hedge funds - fonds spéculatifs - prennent le contrôle d'entreprises pharmaceutiques, ils achètent d'immenses quantités de maisons saisies et les mettent ensuite à la disposition des consommateurs qui en ont besoin à des prix exorbitants, organisant scientifiquement l'accumulation par l'expropriation. Il arrive souvent, en effet, que les crises laissent dans leur sillage une masse d'actifs dévalués, qui peuvent ensuite être obtenus à des prix avantageux par ceux qui ont les liquidités pour les acheter : c'est ce qui s'est passé en 1997-1998 en Asie de l'Est et du Sud-Est, lorsque des entreprises parfaitement saines ont fait faillite par manque de liquidités et ont été rachetées par des banques étrangères, pour être ensuite revendues avec des profits impressionnants.
Si la bourgeoisie entrepreneuriale générait la richesse par le travail et son exploitation, les élites mondialistes sans frontières s'enrichissent par la dépossession aux dépens des travailleurs et des classes moyennes non libéralisées. Elles extraient la richesse du corps social productif et ne contribuent pas à la production de cette richesse : en d'autres termes, elles ne participent pas au travail qui la produit, ce qui les rapproche - mutatis mutandis - de l'ancienne aristocratie de l'Ancien Régime. Les maîtres de la finance techno-féodale, qui gèrent la création monétaire privée à des fins privées (cachées et exemptes de toute responsabilité), dirigent la domination parasitaire et extractive du produit et du travail d'autrui. En vue de cet objectif conforme à leur domination de classe, les globocrates - habitués à vivre « sur l'argent des autres », pour reprendre la formule de Luciano Gallino - opèrent le détournement prédéterminé du crédit de l'économie productive vers la finance spéculative, processus qui est suivi par la désindustrialisation, le désinvestissement, la baisse des salaires et les licenciements.
Les classes moyennes et populaires, quant à elles, sont contraintes de travailler et de payer des impôts très élevés pour enrichir une classe financière mondiale qui a le monopole de la création des symboles monétaires et qui, en échange de ses prêts, retient, sous la formule de l'intérêt usuraire, une grande partie du produit du travail. La finance elle-même, dans sa dynamique essentielle, opère en favorisant le passage de la fabrication bourgeoise à l'hégémonie des multinationales post-bourgeoises et de leurs monopoles. Cela conduit à cette inversion mortelle entre la finance et l'industrie déjà décrite, dans ses caractéristiques les plus particulières, par Lénine et, bien que d'une manière différente, par Rudolf Hilferding dans son Finanzkapital (1923).
Tous deux, bien que dans des perspectives différentes, avaient pleinement décrypté le quid proprium du capital financier et son remplacement de la primauté des industriels par celle des banquiers. L'industriel bourgeois est impliqué et proche des processus productifs, et dirige la coopération (dans le chapitre XXIII du Capital, Marx utilise l'exemple du chef d'orchestre) ; le banquier, en revanche, est éloigné de la production et n'est pas lié à ses éventuelles tragédies (en fait, il a souvent tout intérêt à ce qu'elles se produisent).
Comme toutes les activités de rente, la finance fonctionne aussi selon la figure de l'actio in distans: elle s'abstrait de la production et gouverne à distance, sans se montrer, en agissant de manière parasitaire par rapport à la production réelle et à la société dans son ensemble. La finance, en outre, ne s'intéresse pas à la construction de la stabilité et, en fait, vit de l'instabilité et de la précarité, selon les fondements de la nouvelle forme d'accumulation flexible que nous avons analysée dans notre livre Histoire et conscience du précariat (Ed. esp. 2021).
Contrairement à ce que le regard idéologiquement contaminé détecte habituellement, le capital financier n'opère pas dans une terra nullius indéterminée, ni ne génère de la richesse à partir de rien : en réalité, il extrait de la valeur du bien commun de la société et, en général, de la « classe qui vit du travail », c'est-à-dire du serf précarisé. Le capital financier liquide se présente ainsi comme un puissant appareil d'expropriation faussement anonyme. Il opère en transférant des biens publics tels que les chemins de fer et l'eau, les lignes téléphoniques et le patrimoine culturel dans des mains privées, libérées de toute localisation nationale. On peut également en déduire l'analogie avec les processus d'« accumulation originelle » décrits par Marx dans Le Capital.
Ce n'est qu'à cette lumière que l'on peut expliquer la soi-disant crise américaine de 2007, ainsi que - pour rester en Europe - la perte d'environ quarante pour cent du pouvoir d'achat du peuple italien avec le passage de la lire à la monnaie unique de l'euro (on peut dire à peu près la même chose du peuple espagnol). Le capitaliste bancaire-monétaire apparaît comme un faiseur d'argent et, en même temps, comme un donneur d'argent : il crée de l'argent ex nihilo et le prête dans le but évident d'endetter les « bénéficiaires ». Elle prélève non seulement les fruits du travail, mais aussi l'épargne de l'ensemble de la classe dominée.
Par essence, la finance produit de la « richesse » en créant de l'argent à coût nul. Mais en réalité, elle crée du papier et non de la richesse : avec la conséquence évidente que la richesse qu'elle obtient doit être soustraite, par des impôts et des artifices usurocratiques, à ceux qui la produisent réellement, c'est-à-dire au précariat en tant que classe qui vit du travail. Dans son aspiration à dominer la planète entière au nom du profit et de la croissance infinie, la classe mondiale des seigneurs de la finance a imposé des modifications de la fiscalité à son profit exclusif. En Occident, la progressivité de l'impôt diminue progressivement, depuis 1989, au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des comptes bancaires. La classe moyenne bourgeoise en voie d'illicitisation se voit prélever en moyenne 45% de ses modestes revenus. Bref, dans une synthèse plausible, alors que le travail est de plus en plus taxé, la spéculation financière et les grandes affaires de l'aristocratie financière restent non taxées et non contrôlées, le plus souvent sous la forme d'une véritable légalisation de l'évasion fiscale.
De leur côté, les multinationales, leurs actionnaires et leurs PDG paient des impôts fixés à des chiffres dérisoires, allant régulièrement de 1 à 5% (et qu'ils évitent, quand ils le peuvent, en utilisant les « paradis fiscaux »). Tout employé du colosse Amazon est taxé dix fois plus que la même multinationale multimilliardaire pour laquelle il travaille. Sous cet aspect, la lutte contre l'évasion fiscale, toujours invoquée comme une figure de la justice universelle, est ponctuellement menée par l'Etat libéral contre les classes moyennes et populaires au profit de la classe financière mondiale. Loin d'être une garantie de justice universelle, la « lutte contre l'évasion fiscale », telle qu'elle est gérée par l'ordre néolibéral, apparaît comme l'un des nombreux instruments du massacre des classes opéré par les cagoulards de la finance et par l'Etat libéral à leur service.
En témoigne le fait que la possibilité d'évasion fiscale des classes moyennes et populaires, quand elle n'est pas rendue impossible par une fiscalité qui pille les salaires avant même qu'ils ne soient perçus (c'est le cas de l'emploi public, en voie de démantèlement au nom de la raison libérale), est poursuivie comme une règle de droit, là où l'évasion des géants du commerce cosmopolite, des usuriers de la finance spéculative et des multinationales massives, est admise comme une règle de droit. Cela confirme, pour la énième fois, que le droit, dans l'ordre des rapports capitalistes, ne garantit pas la justice universelle, mais les intérêts de la classe dominante, dont il « juridifie » et « légalise » la domination.
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Le nazisme « woke » de Peter Singer
Le nazisme « woke » de Peter Singer
Carlos X. Blanco
Source: https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2025/01/el-nazism...
Le message des grandes banques, des seigneurs de l'argent et d'ajtres oiseaux charognards, est généralement clair. La BBVA, une institution bancaire que certains s'obstinent à appeler « la nôtre », parce qu'elle est espagnole, a décerné un prix à un philosophe anglophone, bien sûr : l'Australien Peter Singer : https://www.premiosfronterasdelconocimiento.es/galardonad...
Parler de « frontières de la connaissance » précisément à propos d'un homme dont la mission est de brouiller les frontières ontologiques est frappant, et cette nouvelle nous contraint à tirer la sonnette d'alarme. Le portail solidarity.net décrit très bien le personnage :
« Ce philosophe athée d'origine juive a fait quelque chose de très important pour le néo-capitalisme mondial, c'est-à-dire pour les puissants de la Terre : essayer d'abaisser la dignité des êtres humains, en particulier des plus démunis, des plus faibles et des plus vulnérables, à une catégorie inférieure à celle des animaux. De telle sorte que l'avortement, l'infanticide et l'euthanasie sont considérés comme des pratiques louables si elles sont appliquées en particulier aux malades et aux handicapés. Il s'agit de justifier l'élimination de toutes les personnes qui peuvent représenter un fardeau moral, social ou économique pour toute société néolibérale efficace. C'est un promoteur de la guerre des puissants contre les faibles ».
Le capitalisme, dans sa version ultra-libérale actuelle, ne veut pas de frontières ontologiques nettes. Il n'y a pas de frontière entre les espèces, nous dit Singer. Il y a des humains qui « valent moins » que certains singes ou vertébrés en général. C'est lui, et d'autres « experts » engagés par le capitalisme, qui décideront qui mérite de vivre et qui ne le mérite pas. Le capitalisme, et non un comité d'universitaires compétents et indépendants, décide également de récompenser les siens, ceux qui donnent le ton en termes de frontières à balayer. En Espagne, comme dans tout pays colonisé par l'anglosphère, comme dans toute colonie merdique qui décide d'incorporer l'idéologie anglo-américaine et cosmopolite des « éveillés », il y aura toujours des professeurs doués, prêts à nommer et à approuver l'anti-humanisme de Singer.
Luis M. Valdés Villanueva (photo, ci-dessus) est professeur à Oviedo et il semble qu'il ait proposé à Singer de recevoir ce prix octroyé par la banque « espagnole ». J'ai été étudiant, chercheur et professeur dans cette université, mais je n'ai jamais rencontré cette personne. De toute évidence, la banque BBVA ne m'a pas payé de dîner ni ne m'a fait de cadeau d'aucune autre manière. Au contraire, elle a toujours été une banque très ponctuelle lorsqu'il s'agissait de me facturer des intérêts. Malheureusement, dans mon ancienne université - qui m'a laissé tant de souvenirs - je constate que l'animalisme a également transformé la philosophie en « animal ». La trajectoire d'un philosophe analytique comme Valdés, professeur de ce courant anglo-saxon - et donc colonial - qui réduit l'activité linguistique à une simple analyse d'énoncés, ne justifie guère son rôle de « nominateur » d'un personnage comme Peter Singer. On dira que le point commun entre Valdés et Singer est de professer cette pensée anglo-saxonne aberrante pour laquelle un enfant peut « valoir moins » qu'un singe, ou pour laquelle un membre handicapé de notre espèce pourrait faire l'objet d'une expérimentation en laboratoire avant n'importe quel autre vertébré « sain ». Peut-être que le colonialisme anglo-saxon, qui dans l'Espagne universitaire a pris de nombreuses formes, y compris la philosophie analytique ou « du langage », implique fondamentalement un atroce nominalisme, un mépris pour l'ontologie.
Le « spécisme », c'est-à-dire l'adoption d'un point de vue centré sur une espèce - la sienne - considérée comme privilégiée, serait la nouvelle idole à abattre, après le sexisme et l'ethnocentrisme. Le professeur Valdés, dont nous ne connaissons pas les études sur l'éthique, la biologie des espèces, le bien-être animal ou la théorie de l'évolution, ne connaît qu'une chose : la possession d'une « chaire ». Obtenir une chaire et faire en sorte qu'une banque se souvienne un jour de vous. Quelqu'un, celui qui possède la chaire de quelque chose qui n'a rien à voir avec lui, cite néanmoins le nom de l'Australien à la généreuse banque « espagnole », en disant qu'il « marque un avant et un après ».
Il y a quelque chose dans les banques, quelque chose de magique et de tintinnabulant. Vous savez ce que c'est. L'espèce des professeurs susmentionnés existe, bien sûr, ce n'est pas un flatus vocis. Et l'argent, qui est magique, leur accorde l'entité voulue. Le nominalisme anglo-saxon, issu directement du frère Occam, vient nous enseigner qu'« il y a - comme le déclare le professeur Valdés - un avant et un après Singer ». En Espagne, des gens comme Sánchez Ron, Carmen Iglesias, José Muñiz, etc., tous professeurs, nous ont appris qu'« il y a un avant et un après Singer » donc ce sont là tous des professeurs qui se consacrent à découvrir pour les banques qui marque l'avant et l'après.
Il me semble que l'animalisme, comme tant d'autres excroissances idéologiques du mouvement « woke », parvient, avec beaucoup d'argent, à introduire, avec la bénédiction académique et financière, les choses les plus scandaleuses dans la culture populaire. Les masses semi-éduquées et abruties sont prêtes à tolérer et même à applaudir les plus grandes absurdités s'il y a un « professeur » pour les soutenir et s'il y a une banque pour mettre suffisamment d'argent à leur disposition. Une grande partie des masses abruties meurt d'envie que des personnalités éminentes marquent un but contre la « tradition ». La philosophie grecque et la tradition chrétienne ont été, à parts égales et solidairement, des courants « spécistes » : brisons cette barrière, disent les wokistes. Mais les mêmes masses qui ont acheté cette histoire à la BBVA et à l'Anglosphère ne savent pas qu'elles seront bientôt, très bientôt, le matériel consommable, la masse humaine que le capital réduira en bouillie avec d'autres vertébrés non-humains...
Le lecteur, et bien sûr quiconque se considère comme un admirateur de types à la Peter Singer, ainsi que tout client de banques comme la BBVA, ou même, plus modestement, tout « fan » de professeurs de philosophie analytique « made in Anglosphere » à la façon de Luis Villanueva, devrait se rappeler qui est vraiment aux commandes dans la banque qui récompense si généreusement et de manière si désintéressée ces « transgresseurs de la connaissance ».
Le responsable de tout cela chez BBVA n'est autre que BlackRock, l'un des principaux "fonds vautours" qui détient déjà environ 7 % des actions de la banque. Ce même fonds possède également une participation importante et similaire dans la banque Sabadell, avec laquelle il envisage de fusionner, formant ainsi une énorme macro-banque. D'autres grandes institutions financières, espagnoles et mondiales, sont contrôlées par le plus grand fonds vautour que certains considèrent déjà comme « le propriétaire du monde ». Cette entité représente parfaitement le modèle du capitalisme spéculatif, où quelques rares personnes possèdent les principales entreprises du monde. Ces quelques personnes, dont beaucoup sont américains, ont la capacité de façonner les goûts, les tendances et les valeurs d'une grande partie du monde, en particulier dans le monde occidental où les entreprises vassales de BlackRock n'ont pratiquement pas d'adversaires réels.
Le capitalisme dans sa phase actuelle, comme on le sait, dirige les destinées du monde à travers des investissements-désinvestissements qui ont la capacité d'envoyer des millions de personnes à la mort (par la violence ou la famine). Ces groupes financiers contrôlent également les grandes entreprises technologiques, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui, à leur tour, sont les propriétaires souverains des grandes décisions prises dans le monde en matière d'éducation, de santé, d'armée, d'environnement, etc. Le type d'être humain que nous aurons, disons, en 2050, sera le résultat direct de ce que certains personnages, comme Larry Fink (propriétaire de BlackRock) ou Peter Singer, gestionnaire du lobby anti-humaniste, adoptent aujourd'hui.
Il est très significatif qu'après avoir effacé - soi-disant - les différences ethnoculturelles entre les hommes au nom de la soi-disant mondialisation, les détenteurs de l'argent ont entrepris d'effacer les différences entre les sexes et les différences entre les espèces. Pour couronner le tout, il y a chez Singer non seulement un nominalisme grossier (« Qu'est-ce qu'un homme, un enfant, en quoi est-il vraiment différent d'un autre vertébré ? ») mais aussi un utilitarisme effroyable. C'est un certain Jeremy Bentham (1748-1832) qui a défini la vie humaine en termes de calcul grossier: l'éthique consiste en un calcul hédoniste. L'homme maximise ce qui lui procure du plaisir (ou de l'utilité) et économise ou minimise ce qui lui cause de la douleur. L'être humain est ainsi réduit à une machine à calculer le plaisir, il devient un maximisateur hédonique. Le capitalisme sauvage et débridé a ici son modèle de l'homme parfait, bestialisé et machinal.
Qu'on nous dise quel genre de bouillie humaine nous serons en 2050 grâce à ces loups déguisés en brebis. Ils se faufilent d'abord dans nos manuels puis si hissent sur les chaires de « bien-être animal » (pauvres petits animaux !), mais finissent par écrire des programmes pour la « solution finale ». Les nouveaux nazis pourraient bien avoir des origines juives. Ils parlent anglais, sont utilitaristes et parlent de « progrès » : ils décideront « qui vaut moins », même s'il est humain. Cet « être », une fois descendu de son piédestal anthropocentriste, peut n'être qu'un « morceau de viande », et donc avortable, aussi bien en prénatal qu'en postnatal. Ce vertébré humain peut faire l'objet d'une euthanasie obligatoire, car il génère des dépenses de santé injustifiées. Ou peut-être son « empreinte écologique » est-elle insupportable pour les salamandres, les phasmes ou les phoques arctiques?
Ce corps humain peut être apte à donner du plaisir sexuel à des gorilles, des chiens ou des chevaux, mais il ne vaut pas un centime sur le marché des organes, sur le marché des esclaves ou en tant que paquet de viande destiné à être consommé par des animaux protégées. Si l'on dévalorise l'être humain, on ne peut pas s'arrêter. L'anti-humanisme est le nazisme du 21ème siècle. Voyons si un professeur d'Oviedo nous expliquera prochainement qu'il n'en est rien.
10:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, animalisme, spécisme, peter singer | |
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jeudi, 15 mai 2025
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-terrorismo-jihadista-narrazi...
Racontez-nous la vérité, pour une fois. Dites-nous la vérité, même partielle, mais que ce soit la vérité.
Ou inventez-vous un nouveau mensonge. Plus crédible.
Car la vieille narration répandue sur le terrorisme islamique, le jihadisme, ne tient plus.
Al-Jolani, celui qui se fait ainsi appeler, le leader du mouvement jihadiste syrien affilié (du moins autrefois) à Al-Qaïda et aussi à l’État islamique, s'est envolé, direction Paris.
Et Macron le reçoit avec tous les honneurs. Comme s’il était le légitime chef d’État de la Syrie.
Normal ? Je me souviens encore du massacre du Bataclan, du deuil, des larmes des Français. Des manifestations de compassion universelle. Des funérailles où les grands du monde se rassemblaient autour du président qui siégeait alors à l’Élysée.
Paris avait été blessée. La France, l’Europe, l’Occident avaient été blessés. Et ils réagissaient, avec une colère mesurée. Avec douleur.
Et pourtant, tout cela n’était qu’une mise en scène. Pour les médias. Pour le grand public.
Car la réalité était, et est, bien différente.
Le terrorisme jihadiste, qui est périodiquement utilisé pour vomir l’infamie sur tout le monde islamique, sert en réalité des intérêts précis. Qui ne sont ni ceux de l’Islam, ni ceux des peuples arabes.
Des intérêts qui ne trouvent leur explication qu’en regardant, sans œillères, ceux qui tirent profit de ces actions, de ces groupes islamistes.
Et ce ne sont pas les Arabes, ni les Palestiniens, ni les Iraniens, contraints à la défensive et soumis à un harcèlement économique et militaire impitoyable.
Ces groupes, jihadistes si l’on veut employer ce terme, ne représentent pas une menace, mais une ressource utile pour ceux qui les utilisent et en tirent avantage. Et ils se prélassent, tranquillement, dans leurs salons «occidentaux». Accumulant des richesses et déterminant le sort du Moyen-Orient.
Les morts du Bataclan ? Un incident de parcours, dans le meilleur des cas.
Un prix à faire payer aux Français pour favoriser leurs stratégies et leurs affaires.
Et pendant ce temps, un terroriste, un jihadiste dont les mains, littéralement, sont tachées de sang, est reçu à l’Élysée. Avec les honneurs d’un chef d’État. Un État, cependant, qui n’existe plus depuis longtemps. Car ce qu’était la Syrie a été débité en morceaux. Et elle est une proie pour ces « jihadistes ». Qui sait pourquoi, ils semblent si sympathiques à Macron et à un certain Occident.
21:38 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, djihadisme, syrie, france, emmanuel macron | |
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Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Source: https://unzensuriert.at/297610-neues-abkommen-mit-grossbr...
Le président américain Donald Trump annoncera officiellement aujourd’hui, jeudi, un accord commercial avec le Royaume-Uni. Pour l’équilibre des puissances transatlantiques, il ne s’agit pas seulement d’un contrat : c’est un signal de changement et l’émergence d’une nouvelle puissance transatlantique forgée entre Londres et Washington.
Le « deal » comme déclaration de guerre à l’ancien système
Trump, qui depuis son retour à la Maison-Blanche mène une offensive commerciale sans compromis, présente cet accord comme le début d’une série de nouveaux accords bilatéraux. Comme le rapporte Bild, il a annoncé sur son réseau social Truth Social, avec des mots énergiques, un « accord important » avec un « grand pays respecté ». La confirmation qu’il s’agit du Royaume-Uni a été donnée par des médias américains comme le New York Times et Politico. Cet accord dépasse la simple politique économique – c’est un rejet clair de l’ordre commercial mondialisé des dernières décennies.
Le Brexit comme libération
Particulièrement sensible: cet accord dénonce comme une simple panique les scénarios apocalyptiques avancés par des politiciens pro-européens depuis des années. Après le Brexit, le Royaume-Uni a été présenté par les médias proches de Bruxelles et par les élites du continent comme un naufrage économique, incapable de se maintenir sur l’échiquier mondial sans l’UE (par exemple, la BBC en 2016). Mais désormais, Londres réalise un coup magistral : alors que l’UE est bloquée dans des disputes internes et un ralentissement de la croissance, la porte du plus grand espace économique mondial – les États-Unis sous Trump – s’ouvre. Une libération qui légitime a posteriori la décision du Brexit.
La continuité anglo-saxonne : anciennes alliances, nouvelle force
Il est également intéressant de voir qui Trump et son administration considèrent comme « véritable » allié : non pas la bureaucratie lourde de l’UE, mais l’ancienne mère patrie des États-Unis. La continuité de l’axe anglo-américain est profond : de l’époque coloniale, à travers les deux guerres mondiales, jusqu’à la politique commerciale d’aujourd’hui. Pendant que l’Allemagne et la France voient leur position mondiale vaciller, Washington et Londres renforcent leur partenariat historique. Cet accord constitue une alliance géopolitique des nations anglo-saxonnes – contre la fragmentation et la faiblesse des puissances continentales.
Le nationalisme économique de Trump porte ses fruits
Depuis son retour au pouvoir, Trump a appliqué sans relâche sa ligne: droits de douane, mesures punitives et une focalisation rigoureuse sur les intérêts américains. Les critiques ont crié au protectionnisme (comme le journal autrichien Standard) – mais aujourd’hui, il apparaît que d’autres États ne résistent pas, mais demandent en masse des accords. Le Royaume-Uni pourrait n’être que le début. Trump souhaite, par ces accords, reprendre le contrôle économique et mettre fin à la désindustrialisation des États-Unis. L’accord avec Londres marque une première grande réussite – et un message clair aux mondialistes.
Un signe annonciateur de la marginalisation de l’Europe ?
Du point de vue conservateur, cela annonce le début d’un nouvel ordre mondial : loin des constructions faibles et supranationales, vers des États-nations forts, qui défendent leurs intérêts avec confiance. L’UE, longtemps considérée comme une alternative incontournable, risque de devenir une simple note en bas de page si Washington et Londres, moteurs de l’Occident, se rapprochent à nouveau. Pour l’Allemagne, qui reste attachée à l’illusion d’une Europe supranationale, cela pourrait être le début d’un changement douloureux. La doctrine Trump est désormais irréversible – et l’Europe risque d’être reléguée au rang de simple spectatrice.
* * *
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Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Source: https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2025/bestechung-...
Des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN auraient divulgué des informations confidentielles à des entreprises d'armement. Il s'agit de corruption, de blanchiment d'argent – et de contrats d'armement se montant à plus d'un milliard d'euros.
BRUXELLES. Le parquet belge a porté de graves accusations contre des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN, la NSPA, basée au Luxembourg : ils seraient soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles à des entreprises d'armement et de s'être ainsi, peut-être, enrichis de manière illégale.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs perquisitions et arrestations ont eu lieu dans plusieurs pays européens. Il est suspecté que les personnes impliquées n’auraient pas seulement transmis des documents internes concernant des procédures d’attribution en cours, mais auraient aussi effectué des opérations de blanchiment d'argent via des sociétés fictives. Selon les autorités, les contrats portant sur des drones et des munitions seraient particulièrement visés.
Lundi, deux personnes ont été arrêtées à Bredene, en Belgique, et une d’entre elles a fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon Bruxelles, l’enquête s’étend également au Luxembourg, à l’Espagne et aux Pays-Bas. La procédure est coordonnée par Eurojust, l’autorité judiciaire de l’UE. Les accusations portent sur la corruption, l’appartenance à une organisation criminelle et le blanchiment d'argent.
L’Allemagne aussi sur la liste des bénéficiaires de l’OTAN
L’OTAN elle-même a confirmé, sur demande, qu’elle collaborait avec les autorités d’enquête. Selon elle, les investigations auraient été déclenchées à partir de renseignements internes de la NSPA. Il n’a pas été précisé quels entreprises auraient pu bénéficier des opérations présumées illégales.
À travers l’agence de l’OTAN, des contrats d’un milliard d’euros sont régulièrement attribués pour des systèmes d’armement et des munitions. Récemment, la NSPA a conclu un contrat-cadre pour de l’artillerie d’un montant de 1,1 milliard d’euros. L’Allemagne figure également parmi les bénéficiaires. Auparavant, l’achat d'un total pouvant aller jusqu'à 1000 missiles Patriot pour 5,5 milliards de dollars américains avait été annoncé (rr).
20:04 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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mercredi, 14 mai 2025
Les derniers souffles du système démocratique
Les derniers souffles du système démocratique
Jordi Garriga
Tout ce que nous connaissons du système démocratique, avec ses parlements, son système de vote, son économie de marché, sa liberté de conscience, etc., est un système adapté aux intérêts de la classe que nous appelons traditionnellement la bourgeoisie. Toutes les révolutions démocratiques depuis la Révolution américaine de 1776, la Révolution française de 1789, les révolutions européennes de 1820, 1830, 1848… ont été organisées pour renverser la classe aristocratique considérée comme improductive, dont la justification d’exister avait déjà expiré : le but de la vie est désormais le bien-être matériel et tous ceux qui ne dirigent pas leurs efforts pour l’atteindre, ceux qui n’adorent pas la machine utile, les processus d'achat et de vente, restent en dehors du nouveau monde.
Mais ce nouveau monde, qui prétend consacrer la figure du citoyen libre comme nouveau souverain, par le vote dans les assemblées, par l'expression d'opinions, par les relations d'affaires avec d'autres citoyens libres... ne fait que reproduire, avec une nouvelle topologie, ce qu'il prétend avoir dépassé. Le changement, qui a entraîné la disparition de l’aristocratie en tant que classe dirigeante, a été déterminant.
Si autrefois le facteur déterminant était la propriété de la terre, cultivée par des gens qui ne la possédaient pas, plus tard c'est la propriété des moyens de production (usines, machines) qui a été déterminante. Aujourd’hui, une nouvelle classe (les intermédiaires) prend le pouvoir de l’ancienne bourgeoisie (une simple mutation), dont la clé de la domination est le contrôle des réseaux, des flux d’information, des échanges monétaires et du marché des données (Big Data).
Nous savons que pendant des siècles, au Moyen Âge et jusqu’à il y a moins de trois siècles, la société occidentale était divisée en trois classes : l’Église, la noblesse et la bourgeoisie. L'Église détenait le pouvoir spirituel et moral, la noblesse contrôlait la terre et la force militaire, tandis que la bourgeoisie émergente commençait à accumuler richesses et influence grâce au commerce.
Au travers des révolutions et des changements institutionnels mentionnés ci-dessus, à des degrés divers, ce schéma a été maintenu. Ce qu'on appelle désormais « lutte des classes » est le produit du nouvel ajustement : la légitimité réside dans un citoyen présumé libre, qui devrait pouvoir faire valoir ses qualités, lesquelles, grâce à l'effort et à l'éducation, pourraient être améliorées pour réaliser ses désirs, et ainsi chacun serait heureux dans un cadre de libre concurrence. Mais non, la réalité est différente et l’a toujours été: les classes sociales existent comme il y a mille ans, avec le cruel espoir d’une égalité terrestre qui ne pourra jamais être atteinte. Si l’Église l’a reporté après la mort (l’opium du peuple, selon Marx), le système démocratique le promet pour aujourd’hui.
Le système démocratique a provoqué un déplacement entre les strates de la pyramide sociale (qui existe toujours), qui pourrait être résumé comme suit :
- L’Église a été remplacée par les médias, qui exercent une influence significative sur l’opinion publique et le récit social. Les partis politiques jouent également un rôle crucial dans la formation de la volonté politique.
- La noblesse a été remplacée par des élites économiques et financières, qui contrôlent les banques et les grandes entreprises. Ces élites exercent un pouvoir considérable sur l’économie et la politique.
- La bourgeoisie a évolué vers une classe moyenne et supérieure qui accumule richesse et influence grâce à la propriété et au capital.
- Enfin, plus de 90% de la population est regroupée dans un quatrième état qui va du « précariat » (Fusaro) aux techniciens cosmopolites au service des grandes multinationales.
Depuis la généralisation d’Internet, une autre organisation postmoderne simili-médiévale se dessine déjà, fondée sur la privatisation de tout, y compris des ressources de base, et la délégation de tout, où le producteur devient aussi un fonctionnaire au service des pouvoirs privatisés.
Les services publics essentiels, tels que l’éducation, la santé et la sécurité, sont privatisés et soumis à la logique du marché. Les partis politiques et les médias agissent comme intermédiaires entre le peuple et ces pouvoirs privés, tandis que les banques et les entreprises exercent un contrôle important sur l’économie, faisant en sorte que leurs décisions enrichissent certains et appauvrissent d’autres en fonction de la volonté de familles et de clans que personne ne voit, ne connaît ou pour lesquels personne ne vote.
Cela donne lieu à une « dictature des intermédiaires » (situés dans le flux entre plusieurs points), où ceux qui ne produisent pas ou ne créent pas de valeur, mais qui contrôlent les mécanismes de pouvoir et d’influence, exercent une domination significative sur la société : bitcoins, bases de données, bourse, réseaux sociaux… Ces intermédiaires dirigent la reproduction et la consommation, profitent du système et le perpétuent, soumettant les détenteurs des moyens de production à leur logique, indiquant la direction que l’opinion publique devrait prendre et générant des bulles financières comme nouveau moyen de contrôle de l’économie.
En ce sens, la structure sociale actuelle peut être considérée comme une forme de « féodalisme financier », où les seigneurs féodaux sont les banquiers et les sociétés, et les serfs sont les citoyens ordinaires qui travaillent pour rembourser leurs dettes et maintenir le système en marche. La question est de savoir comment la classe émergente, celle des techniciens et des intermédiaires qui contrôlent les flux, va mener à bien sa révolution.
Pendant ce temps, le système démocratique est dans ses derniers souffles: élections, partis et candidats inadaptés sont suspendus, tarifs douaniers et désindustrialisation font s'écrouler des empires, guerres déclarées et non déclarées où personne ne sait où se trouve le front… On verra bien.
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mardi, 13 mai 2025
Nouvelles sanctions américaines contre la Russie: Washington de nouveau sur la voie de la guerre?
Nouvelles sanctions américaines contre la Russie: Washington de nouveau sur la voie de la guerre?
Washington. Le rapprochement entre l’administration Trump et la Russie semble prendre fin, et Washington se prépare de nouveau à la confrontation avec Moscou : selon des informations de l’agence de presse Reuters, le gouvernement américain prépare de nouvelles sanctions économiques ciblées contre la Russie afin d’accroître la pression sur le Kremlin. Trois représentants du gouvernement, dont les noms n'ont pas été dévoilés, et une source bien informée ont confirmé que le Conseil de sécurité nationale avait décidé de mesures appropriées, que le président Trump doit encore approuver. Les sanctions viseraient le conglomérat énergétique d’État Gazprom ainsi que des entreprises importantes du secteur des matières premières et du secteur bancaire, et devraient soutenir les efforts de Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Jusqu’à présent, les sanctions américaines se concentraient principalement sur le secteur bancaire russe et sur des restrictions à l’exportation. Le nouveau paquet pourrait marquer une éventuelle correction de cap de l’administration Trump, qui a montré ces dernières semaines une certaine ouverture envers Moscou. « Le Conseil de sécurité nationale tente de coordonner une série de mesures punitives contre la Russie », a déclaré l’une des sources. « C’est uniquement sa [celle de Trump] décision », a ajouté un officiel. James Hewitt, porte-parole du Conseil de sécurité, a refusé de commenter les « négociations en cours », mais a souligné l’engagement constant de Trump en faveur d’un cessez-le-feu.
Le contexte des éventuelles sanctions est le rejet réitéré par Poutine des pourparlers de paix, comme l’a expliqué Kurt Volker, ancien envoyé spécial américain pour l’Ukraine, à Reuters : « Poutine le rejette [Trump] encore et encore. » Selon Volker, les mesures prévues pourraient donc constituer « la prochaine étape » de la pression exercée. Selon certains observateurs, cette démarche pourrait toutefois se retourner violemment contre les Etats-Unis. Le Kremlin n’a pas changé ses conditions pour entamer des négociations de paix, mais ne considère par le gouvernement de Zelensky à Kiev comme un partenaire de négociation adéquat. (mü)
21:33 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, états-unis, russie, sanctions | |
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De la réalité et du narratif
De la réalité et du narratif
par Pierluigi Fagan
Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/realta-e-narrazione
Depuis les événements du 7 octobre 2023 en Israël, une puissante bulle narrative s'est imposée, se substituant aux faits. L'opinion publique occidentale s'est, pour l'essentiel, plongée dans des discussions d'ordre narratif en négligeant obstinément les faits. La question du sémitisme et de l'antisémitisme est devenue un tourbillon narratif désormais classique. La Shoah juive et le génocide palestinien en sont un autre. La civilisation et la barbarie, même si elles n'ont pas été évoquées en tant que telles, ont été un autre topos narratif convoqué dans la bataille. De nombreuses discussions, même sur ma propre page, ayant gravi différents niveaux dans l'arsenal narratif et ce, dans un contexte de plus en plus conflictuel, n'ont pu que reporter le jugement final à un vague « nous verrons ».
Aujourd'hui, nous ne sommes pas encore au bout de la trajectoire qui nous permettrait de tracer une ligne de jugement, mais nous nous en rapprochons. Le gouvernement israélien a lancé l'opération « Chariot de Gédéon », l'une des nombreuses pièces narratives tirées du géniteur de tous les récits occidentaux: l'Ancien Testament.
L'histoire de ce Gédéon ferait référence à des événements lointains, situés au 12ème siècle avant J.-C., mais il faut se rappeler que la rédaction plus ou moins complète du Livre ne date que du 6ème siècle avant J.-C., à Babylone, soit 700 ans après les prétendus « faits ». Nous avons donc un peuple résidant sur une terre partagée avec d'autres peuples, se souvenant d'une croyance née il y a près de quatre mille ans, un peuple totalisant moins de 18 millions de personnes dans le monde (0,2 % de la population mondiale), un peuple qui encadre ainsi narrativement les faits qu'il accomplit. En outre, le récit de Gédéon n'est pas du tout clair quant au parallèle, même métaphorique, qu'il pourrait avoir avec l'affaire de Gaza. L'opération « Chariot de Gédéon » semble vouloir déplacer (expulser) tous les Palestiniens de la bande de Gaza et l'occuper de façon permanente.
Mais qu'est-ce qui est accompli plus largement ?
Fondamentalement, Netanyahou met en œuvre le projet qu'il a lui-même présenté avec des cartes et des marqueurs à l'Assemblée générale de l'ONU, quelques jours avant le 7 octobre.
Le projet remonte à un plan stratégique partagé par les Américains, les Israéliens et les Arabes du Golfe et qui a été sanctionné par les Accords d'Abraham à l'époque de la première présidence Trump, développé par l'administration Biden avec l'idée de la « Route du Coton » dont la logistique est montrée dans la carte ci-dessus, confirmé par la deuxième présidence Trump qui a vaguement envisagé de faire de la Bande de Gaza une ZES ou Zone Économique Spéciale (on ne sait pas si ce sera sous une administration américaine, israélienne ou mixte).
Je rappelle que la bande de Gaza a été officiellement reconnue par l'ONU (en 2012) comme faisant partie de l'État de Palestine. Mais c'est le sort constant du « droit international » d'être ignoré, car il est un concept que l'on voudrait logique, mais qui ne l'est pas du tout parce qu'il est en fait impossible à promouvoir. Impossible pour différentes nations de reconnaître un droit supérieur au leur lorsqu'une nation se constitue elle-même en État en définissant souverainement son droit, ses mécanismes de jugement et son système pénal.
La logique de ce projet est toutefois bien articulée. Le noyau dur de ce projet serait de mettre en commun les intérêts entre les monarchies arabes du Golfe et Israël, de créer une ère de paix basée sur le business, la paix la plus solide que l'on puisse imaginer dans ces contrées. Mais le principe de la cause complexe nous invite aussi à nous pencher sur les intentions annexes.
Netanyahou, avec l'état de guerre permanent, reporte sine die sa comparution effective devant un tribunal pour ses actes délictueux passés et compte sur le fait que, outre le report, une fois qu'il aura réalisé le grand plan en se débarrassant des Palestiniens de Gaza et du Hamas, il sera le héros d'Israël et, en tant que tel, difficilement jugeable par les bagatelles formelles émanant d'un acte d'accusation antérieur.
Netanyahou s'appuie sur une majorité de droite plus ou moins extrême, qui à son tour s'appuie sur une partie de la population qui a émigré en Israël sur la base du récit de la réunification des Juifs (mais il y a aussi des doutes sur le fait que beaucoup -en provenance d'Europe de l'Est depuis l'après 1991- le sont réellement), même si l'idée même d'utiliser cette identité ethnique ou raciale est acceptée par la culture occidentale, qui, dans d'autres cas, désavoue et abjure la prétendue identité de tout groupe ethnique qui voudrait se transformer en une race.
Mais pour les « Juifs », tout est permis, à la fois parce qu'ils auraient trouvé l'occidentalité chez les Grecs (à cause du récit religieux), et parce qu'en tant qu'Israéliens, ils sont un coin occidentaliste enfoncé dans une partie sensible du monde arabe, et parce que l'Occident (et les Allemands plus que tous les autres) a une conscience très coupable à l'égard de ce peuple. C'est le seul peuple au monde qui croit avoir une continuité d'existence historique inchangée depuis trois mille ans et plus, transmise principalement et génétiquement par la voie maternelle, et avec sa propre religion exclusive selon laquelle le dieu de l'Univers aurait une relation unique et spéciale avec lui.
Enfin, et bien que le dire attire immédiatement les cris de colère de la machine de propagande narrative dont ils sont les maîtres millénaires, il ne fait aucun doute que ce maigre 0,2 % du monde a un poids et une influence culturels, informationnels, éducatifs et financiers exceptionnels ou disproportionnés. La Russie aussi, et pour diverses raisons, est très condescendante.
Enfin, l'opération Trump1-Biden-Trump2 créerait une homogénéité stabilisatrice au Moyen-Orient (au moins dans les intentions), contraire à l'islam iranien, une homogénéité annonciatrice de nombreuses grandes affaires futures et, dans la version « Route du coton », alternative et concurrente de la BRI chinoise. Un axe entre, d'une part, l'Inde -qui tente de s'arracher à son asiatisme naturel-, et, d'autre part, la péninsule arabique pleine d'hydrocarbures et d'argent, et l'Europe à la recherche d'approvisionnements énergétiques alternatifs à la dépendance russe qui a été abjurée, depuis le début de la guerre en Ukraine. A cela, il convient d'ajouter les fantasmes anarcho-capitalistes de la zone Trump à constituer sur le territoire de Gaza comme un nouvel hybride de Singapour et de Disneyland pour les riches, un paradis fiscal drainant les capitaux européens fuyant les fiscalités nationales.
Bien entendu, nous ne nous sommes concentrés ici que sur une partie de l'aire des conflits. Il y a ensuite le Hamas, avec une moitié relevant des Frères musulmans (la « peste » en termes politiques pour les monarchies et les gouvernements arabes), mais aussi avec une autre moitié protégée et manipulée par le Qatar et l'Iran, les contradictions internes du monde palestinien, l'histoire controversée de la zone depuis les Philistins jusqu'au Mandat britannique, etc. En réalité, les « Palestiniens » sont un groupe ethnique malheureux qui n'est pas aimé par tout le monde, soit par intérêt, soit par opposition ouverte. En théorie, ils seraient également des Sémites, définissables comme des Arabes à d'autres égards, mais ils ont leur propre nom et leur propre identité. Utilisés par le Qatar et l'Iran, avec lesquels on ne voit pas très bien ce qu'ils ont à partager si ce n'est d'être pions pour des manœuvres géopolitiques (ils pourraient l'être davantage par la Turquie), mal aimés par les gouvernements arabes et les religieux (les Palestiniens ne sont historiquement pas très religieux), méprisés par les Israéliens, problématiques pour les Européens. La logique de l'opération du 7 octobre du Hamas, avec toute la bonne volonté du monde, est difficile à comprendre.
Il faut dire que, si l'on peut dire beaucoup de choses sur l'affaire israélo-palestinienne sur le plan du jugement moral, sur le plan du jugement pratique, la question de l'hypothèse d'une coexistence honnête et pacifique des acteurs de ce long drame est effectivement complexe. Surtout lorsque les intérêts internationaux des puissances extérieures s'ajoutent au tableau local déjà compliqué, qui a une profondeur historique longue et stratifiée.
Un exemple ridicule de cet état de confusion (comme tant d'autres choses concernant ce parti politique italien) est le fait que le parti libéral-progressiste qui s'appelle improprement « de gauche » et se pose comme démocratique, après avoir pendant des années soutenu bruyamment l'idée d'« une terre, deux États », est aujourd'hui passé à la position de « gauche pour Israël » (?).
Quoi qu'il en soit, je voulais simplement résumer la question à grands traits en rappelant une fois de plus combien nous aimons discuter de récits fictifs et d'idées hyper-ouraniques alors que le sang coule, que l'injustice triomphe, que la civilisation décline. On pourrait en tirer une règle : plus la réalité est sombre, plus on se réfugie dans le monde lumineux des idées. Des idées qui, pourtant, justifient et s'emploient à rendre la réalité toujours plus sombre.
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Economie verte et écologisme néolibéral
Economie verte et écologisme néolibéral
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/business-ecologico-el-ambientalis...
Il existe un paradoxe apparent lié à la question de l'apocalypse environnementale qu'il convient d'aborder : le logo dominant dans le cadre du technocapitalisme du nouveau millénaire non seulement ne reste pas silencieux face au dilemme de la catastrophe imminente, mais l'élève au rang d'objet d'une prolifération discursive hypertrophique. L'urgence environnementale et climatique est, à juste titre, l'un des sujets les plus soulignés et les plus discutés dans l'ordre actuel du discours.
Cela semble, à première vue, une contradiction dans les termes, si l'on considère que poser ce dilemme revient à énoncer la contradiction même du capital, qui est son fondement. Ne serait-il pas plus cohérent avec l'ordre technocapitaliste d'occulter - ou du moins de marginaliser - cette question problématique, d'une manière similaire à ce qui se passe avec la question socio-économique du classisme et de l'exploitation du travail, rigoureusement exclue du discours public et de l'action politique ?
Affirmer que, contrairement au problème de l'exploitation du travail (qui reste largement invisible et qui, de toute façon, peut être facilement éludé par le discours dominant), la question environnementale est claire et évidente aux yeux de tous, oculos omnium, et que, par conséquent, il serait impossible de l'éviter comme si elle n'existait pas, revient à faire une affirmation vraie mais, en même temps, insuffisante: une affirmation qui, en outre, n'expliquerait pas les raisons pour lesquelles le discours dominant non seulement aborde ouvertement la question, en la reconnaissant dans sa pleine réalité, mais tend même à l'amplifier et à la transformer en une urgence et en une véritable urgence planétaire.
La thèse que nous entendons soutenir à cet égard est qu'il existe une différence notable entre la question environnementale et la question socio-économique (que Marx appellerait, sans périphrase et à juste titre, « lutte des classes »). Cette dernière ne peut en aucun cas être « normalisée » et métabolisée par l'ordre technocapitaliste qui, en fait, opère de telle sorte qu'elle n'est même, tendanciellement, jamais mentionnée (ni, ça va sans dire par les forces du camp gauche de la politique, depuis longtemps redéfini comme gauche néolibérale ou, mieux encore, « sinistrash » - gauche poubelle). Margaret Thacher, quant à elle, avait déjà ostracisé le concept même de classe sociale, le qualifiant de vestige inutile et pernicieux du communisme (selon ses propres termes : « la classe est un concept communiste. Il sépare les gens en groupes comme s'il s'agissait de parcelles et les monte ensuite les uns contre les autres").
Comme nous l'avons montré plus en détail dans notre étude Démophobie (2023), les droits sociaux sont remplacés dans l'ordre discursif et dans l'action politique par des « droits arc-en-ciel », c'est-à-dire par ces caprices de consommateurs qui, en plus de permettre de détourner le regard du conflit de classe, sont intrinsèquement fonctionnels à la logique néolibérale d'expansion de la marchandisation du monde de la vie. Et les forces politiques sont toutes réorganisées à l'extrême centre de la grosse Koalition néolibérale, apparaissant de plus en plus comme des articulations du parti unique du turbo-capital qui élève le fanatisme économique et le classisme, l'impérialisme et l'aliénation à un destin inéluctable et à un horizon exclusif (il n'y a pas d'alternative).
Contrairement à la question socio-économique, la question environnementale peut être métabolisée et - littéralement - rentabilisée par l'ordre technocapitaliste pour de multiples raisons. Précisons toutefois que l'ordre discursif néolibéral affronte et, en fait, amplifie la question environnementale et climatique dans l'acte même par lequel il la déclare abordable et résoluble mais toujours et seulement dans le cadre du technocapitalisme, neutralisant a priori la pensabilité de toute arrière-pensée ennoblissante éloignée de la prose de la réification du marché et de la Technique. Et c'est en fonction de cette clé herméneutique que s'explique l'intensification discursive néolibérale de l'urgence climatique et environnementale, toujours caractérisée par l'occultation de la matrice capitaliste des désastres.
Bien canalisée dans les rails de la mondialisation néolibérale, la question environnementale peut jouer, pour l'ordre dominant, le rôle d'une fonction efficace de défocalisation du regard sur la question socio-économique, le classisme, l'exploitation et l'impérialisme. Pour comprendre cet usage apotropaïque dans toutes ses implications, on peut par exemple se référer au rapport de 1991 intitulé La première révolution mondiale, publié par le « Club de Rome », une association fondée en 1968 par l'homme d'affaires Aurelio Peccei, le scientifique écossais Alexander King et le turbo-capitaliste milliardaire David Rockefeller : une entité que l'on peut à juste titre classer parmi les nombreux think tanks (du Cato Institute à la Heritage Foundation, de l'Adam Smith Institute à l'Institute of Economic Affairs) au service de l'ordre dominant, auquel ils apportent une caution idéologique.
Ainsi, on peut lire dans le rapport de 1991 : « Dans la recherche d'un nouvel ennemi qui pourrait nous unir, nous avons trouvé l'idée que la pollution, la menace du réchauffement climatique, la pénurie d'eau potable, la faim et d'autres choses du même genre serviraient notre objectif ». En somme, la question verte doit être habilement identifiée comme une contradiction fondamentale et un « ennemi commun » capable de nous unir ("un nouvel ennemi pour nous unir") dans une bataille qui, d'une part, détourne le regard du conflit entre le Serviteur et le Seigneur et, d'autre part, conduit le premier à adhérer à nouveau à l'agenda du second, notamment aux nouvelles voies du capitalisme écologique telles qu'elles seront sculptées dans les années à venir.
Le rapport du Club de Rome peut être accompagné d'un autre document datant de deux ans plus tôt qui, malgré les différences de nuances et d'intensité des approches, propose un schéma de pensée convergent. Il s'agit d'un discours prononcé par Margaret Thatcher le 8 novembre 1989 devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Il est animé, entre les lignes, par la volonté d'identifier un nouvel « ennemi commun » pour remplacer le « socialisme réel », déjà en déclin (il est significatif que le discours de la Dame de fer ait eu lieu à la veille de la chute du mur de Berlin). Et que, par conséquent, il peut être assumé comme le nouveau défi global au capitalisme, en impliquant tout le monde dans son projet. Selon Thatcher, « de tous les défis auxquels la communauté mondiale a été confrontée au cours de ces quatre années, l'un d'entre eux est devenu plus évident que tous les autres, à la fois en termes d'urgence et d'importance : je veux parler de la menace qui pèse sur notre environnement mondial ».
Le sermon de la Dame de fer est parfois encore plus symptomatique du nouvel esprit du temps que le rapport du « Club de Rome », en particulier dans son insistance sur la nécessité de traiter la question environnementale sans renoncer à l'impératif de croissance, préservant ainsi le capitalisme sous une forme éco-durable tout en se consacrant à la croissance économique. Pour reprendre les termes de Thatcher, « nous devons faire ce qu'il faut sur le plan économique. Cela signifie que nous devons d'abord avoir une croissance économique continue afin de générer la richesse nécessaire pour payer la protection de l'environnement ». L'astuce - une constante dans l'ordre du discours néolibéral - consiste à dénoncer le problème environnemental, en accompagnant immédiatement la dénonciation de la reconnaissance que la croissance, le développement et les auri sacra fames - la faim d'or maudite - du capital ne sont pas la cause, mais la solution possible : « nous devons résister à la tendance simpliste de blâmer l'industrie multinationale moderne pour les dommages causés à l'environnement. Loin d'être les méchants, ce sont eux sur qui nous comptons pour enquêter et trouver des solutions ».
Ainsi, suivant le discours de Thatcher, qui résume le nouvel esprit du capitalisme vert in statu nascendi - en phase d'émergence - la critique du capitalisme comme cause de la destruction de l'environnement (en un mot, l'environnementalisme socialiste) serait une « tendance simpliste », du fait que les industries multinationales, « loin d'être les méchants », sont les agents qui peuvent mener les recherches et trouver les solutions au dilemme. Cependant, le non sequitur dans lequel la réflexion de Thatcher, et avec elle, la raison d'être néolibérale elle-même, s'enlisent est que, même à supposer que les entreprises multinationales puissent trouver la solution, cela ne peut servir d'alibi à leur responsabilité dans la genèse de la tragédie, comme semble l'indiquer le passage cité plus haut. Et, de toute façon, comme nous essaierons de le montrer, les « solutions » recherchées et trouvées par l'industrie multinationale moderne évoluent toujours sur la base de l'acceptation (et de la reproduction perpétuelle) de la contradiction qui génère le problème.
Par conséquent, l'ordre hégémonique admet et même encourage le discours sur la catastrophe, tant qu'il est invariablement articulé dans les périmètres du cosmos technocapitaliste, supposé comme un a priori historique non modifiable ou, en tout cas, comme le meilleur système possible à la fois parmi ceux qui ont déjà existé et parmi ceux qui pourraient éventuellement exister en tant qu'alternative.
L'évocation constante de la catastrophe climatique et l'exigence d'y remédier sont donc permises et d'ailleurs constamment induites, à condition que les recettes et les solutions soient administrées par la logique du profit et le maintien de la forme valeur comme fondement du système de production.
Enfin, si l'environnementalisme néolibéral est ouvertement promu et pratiqué par les modèles politiques de l'Occident - ou, plus précisément, de l'Ouest -, l'environnementalisme socialiste est découragé et diabolisé, soit sur la base de ce que Fisher a défini comme le « réalisme capitaliste » (selon lequel il n'y aurait pas d'alternatives à ce qui existe), soit sur la base de la stigmatisation de la passion utopique et anti-adaptative, idéologiquement assumée comme prémisse à la violence et au retour des atrocités du 20ème siècle.
En d'autres termes, le turbo-capitalisme pose et débat la question de l'apocalypse verte en se présentant comme la solution et non comme l'origine du problème: ainsi, tout en cultivant les causes de la catastrophe, il se propose de travailler sur les effets, dans une perspective qui, de surcroît, est fonctionnelle à la préservation de la logique du capitalisme lui-même. Il va sans dire qu'affronter le dilemme environnemental en restant sur le terrain du technocapitalisme signifie, dans la meilleure des hypothèses, ne pas le résoudre et, dans la pire (comme nous pensons que c'est effectivement le cas), renforcer encore les bases de la catastrophe.
En particulier, nous tenterons de montrer comment, sous la forme de l'environnementalisme néolibéral, le discours turbo-capitaliste sur l'apocalypse verte tente, d'une part, de moduler les stratégies de résolution de la catastrophe qui, présupposant l'ordre technocapitaliste et son maintien, sont toutes vouées à l'échec et, d'autre part, de neutraliser préventivement la viabilité de l'option de l'environnementalisme socialiste. Sans exagérer, si le logo hégémonique s'approprie le discours environnemental, c'est en raison de sa volonté de le sortir du camp socialiste pour le ramener - et donc le « normaliser » - sur le terrain néolibéral, plutôt qu'en raison de sa volonté réelle de remédier au cataclysme qui s'annonce. D'autre part, pour les porte-drapeaux du fanatisme techno-économique - pour paraphraser Jameson - il est plus facile et moins douloureux d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.
L'hypertrophie discursive de la question environnementale à l'ère néolibérale s'explique par trois raisons principales, qui seront examinées ci-dessous : (a) la transformation de l'urgence environnementale elle-même en une source d'extraction de la plus-value, qui se produit surtout en vertu du système manipulateur de l'économie verte et de ses « sources renouvelables » d'affaires ; (b) le brouillage du regard par rapport au conflit socio-économique (qui, comme on l'a rappelé, ne peut être incorporé et normalisé dans l'ordre technocapitaliste, contrairement à la question environnementale) ; (c) la fabrique de la crise et le gouvernement de l'économie de marché, qui sont les principaux responsables de l'hypertrophie discursive de la question environnementale à l'ère néolibérale ; c) la fabrique de la crise et l'utilisation gouvernementale de l'urgence, sous la forme d'un « Léviathan vert » qui utilise la crise elle-même comme ars regendi - l'art de gouverner - pour consolider, optimiser et étendre la domination technocapitaliste sur la vie.
Sur la base de ces hypothèses, l'économie verte peut être comprise à juste titre comme la solution que la raison néolibérale propose pour la question environnementale, dans une tentative non pas tant de sauver la planète (et avec elle, la vie) du capitalisme, mais de sauver le capitalisme lui-même des impacts environnementaux et climatiques. En d'autres termes, l'économie verte aspire à garantir que le capital puisse, de quelque manière que ce soit, surmonter sa contradiction intrinsèque qui se traduit par l'épuisement des ressources et la neutralisation du « remplacement organique » de la mémoire marxienne : pour rendre cela possible, le punctum quaestionis - l'état de la question - conduit à la redéfinition du capitalisme lui-même, selon une nouvelle configuration verte, qui lui permet de poursuivre la valorisation de la valeur, en évitant la récession et en reportant dans le temps l'éclatement de la contradiction.
Les élites turbo-financières apatrides s'approprient les revendications écologistes croissantes, nées dans les années 1970 et devenues de plus en plus solides, et les détournent vers les circuits de l'économie verte, en cohérence avec laquelle la limite environnementale doit être perçue non pas comme un obstacle au développement, mais comme une opportunité de profit sans précédent, comme un moteur de croissance renouvelé et comme le fondement d'un nouveau cycle d'accumulation.
L'erreur qui est à la base de l'« économie verte » et, plus généralement, de l'environnementalisme néolibéral dans toutes ses extra-inspections, peut être facilement identifiée dans la conviction générale que la contradiction ne réside pas dans le capitalisme en tant que tel, mais dans son fonctionnement, encore insuffisamment calibré pour trouver un équilibre avec la nature.
En somme, le capitalisme est perçu comme la thérapie d'un mal qui, tout au plus, peut être compris comme la conséquence d'une application encore perfectible du capitalisme lui-même. Il va sans dire que ce qui échappe à la raison d'être néolibérale, c'est que, comme Marx et Heidegger l'ont montré - bien que sur des bases différentes - c'est le fondement même du technocapitalisme qui consomme les entités dans leur totalité et conduit à l'épuisement de la nature.
En bref, le capitalisme n'est pas malade, comme les hérauts de l'économie verte et de l'environnementalisme néolibéral semblent vouloir le suggérer : il est la maladie. Il ne s'agit donc pas de guérir le capitalisme, mais de guérir l'humanité et la planète du capitalisme. Cela signifie que ni la justice sociale ni même un véritable environnementalisme ne peuvent exister sans l'anticapitalisme. Prétendre guérir le capitalisme signifie seulement perpétuer, sous de nouvelles formes, le système d'oppression de l'homme et de la nature par l'homme.
La dévastation de l'environnement et le changement climatique générés à son image par le technocapital (heideggérien dans son « oubli de l'Être » et sa volonté de puissance de croissance démesurée) deviennent, grâce à l'économie verte, un phénomène par lequel la ruse de la raison capitaliste (comme nous pourrions aussi l'appeler, en empruntant la formule hégélienne), se trompe elle-même en croyant pouvoir résoudre la contradiction, désormais indéniable parce qu'attestée par les données scientifiques et l'expérience quotidienne.
En d'autres termes, puisque la contradiction est réelle et évidente, et que ses effets désastreux tendent à se manifester dès le temps présent, l'ordre libéral s'emploie à la résoudre par des méthodes qui ne remettent pas en cause l'ordre capitaliste lui-même et qui, de surcroît, permettent de le maintenir et même de le renforcer.
Selon la ligne théorico-pratique ouverte par le « Rapport Stern » (2006), l'économie verte conçoit de nouvelles sources de profit qui, sans affecter réellement le processus de production, ont simplement - ou semblent avoir - moins d'impact sur l'environnement et le climat. En substance, ils recommandent que nous fassions simplement ce que nous faisons déjà, mais d'une manière verte. Ainsi, non seulement le capitalisme se trompe lui-même (et nous trompe) en prétendant avoir trouvé la solution à la catastrophe environnementale dont il a été l'un des principaux responsables, mais il se revitalise et revitalise sa propre logique en modifiant les hypothèses du mode de production et en conquérant de nouveaux marchés, en inventant de nouvelles stratégies et en encourageant la consommation de nouvelles marchandises « éco-durables ».
17:34 Publié dans Actualité, Ecologie, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, écologie, économie verte, club de rome, diego fusaro, philosophie, philosophie politique, capitalisme, actualité, théorie politique, politologie, sciences politiques | |
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