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mercredi, 07 mai 2014

La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde

La crise ukrainienne accélère la recomposition du monde

La crise ukrainienne n’a pas changé radicalement la donne internationale, mais elle a précipité des évolutions en cours. La propagande occidentale, qui n’a jamais été aussi forte, cache surtout la réalité du déclin occidental aux populations de l’Otan, mais n’a plus d’effet sur la réalité politique. Inexorablement, la Russie et la Chine, assistés des autres BRICS, occupent la place qui leur revient dans les relations internationales.

| Mexico (Mexique) | 29 avril 2014
Ex: http://www.voltairenet.org
 
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La crise ukrainienne a mis en évidence la magnitude de la manipulation des opinions publiques occidentales par les grands media, les chaines de TV comme CNN, Foxnews, Euronews et tant d’autres ainsi que par l’ensemble de la presse écrite alimentée par les agences de presse occidentales. La manière dont le public occidental est désinformé est impressionnante, et pourtant il est facile d’avoir accès à une masse d’informations de tous bords. Il est très préoccupant de voir comment de très nombreux citoyens du monde se laissent entraîner dans une russophobie jamais vue même aux pires moments de la Guerre froide. L’image que nous donne le puissant appareil médiatique occidental et qui pénètre dans l’inconscient collectif, est que les Russes sont des « barbares attardés » face au monde occidental « civilisé ». Le discours très important que Vladimir Poutine a prononcé le 18 mars au lendemain du référendum en Crimée a été littéralement boycotté par les médias occidentaux [1], alors qu’ils consacrent une large place aux réactions occidentales, toutes négatives naturellement. Pourtant, dans son intervention Poutine a expliqué que la crise en Ukraine n’avait pas été déclenchée par la Russie et présenté avec beaucoup de rationalité la position russe et les intérêts stratégiques légitimes de son pays dans l’ère post-conflit idéologique.

Humiliée par le traitement que lui a réservé l’Occident depuis 1989, la Russie s’est réveillée avec Poutine et a commencé à renouer avec une politique de grande puissance en cherchant à reconstruire les lignes de force historiques traditionnelles de la Russie tsariste puis de l’Union soviétique. La géographie commande souvent la stratégie. Après avoir perdu une grande partie de ses « territoires historiques », selon la formule de Poutine, et de sa population russe et non russe, la Russie s’est donné comme grand projet national et patriotique la récupération de son statut de superpuissance, d’acteur « global », en assurant en premier lieu la sécurité de ses frontières terrestres et maritimes. C’est précisément ce que veut lui interdire l’Occident dans sa vision unipolaire du monde. Mais en bon joueur d’échecs, Poutine a plusieurs coups d’avance grâce à une connaissance profonde de l’histoire, de la réalité du monde, des aspirations d’une grande partie des populations des territoires antérieurement contrôlés par l’Union soviétique. Il connaît à la perfection l’Union européenne, ses divisions et ses faiblesses, la capacité militaire réelle de l’Otan et l’état des opinions publiques occidentales peu enclines à voir augmenter les budgets militaires en période de récession économique. À la différence de la Commission européenne dont le projet coïncide avec celui des États-Unis pour consolider un bloc politico-economico-militaire euro-atlantique, les citoyens européens dans leur majorité ne veulent plus d’élargissement à l’Est de l’UE, ni avec l’Ukraine, ni avec la Géorgie, ni avec aucun autre pays de l’ex-Union soviétique.

Avec ses gesticulations et ses menaces de sanctions, l’UE, servilement alignée sur Washington, montre en fait qu’elle est impuissante pour « punir » sérieusement la Russie. Son poids réel n’est pas à la hauteur de ses ambitions toujours proclamées de façonner le monde à son image. Le gouvernement russe, très réactif et malicieux, applique des « ripostes graduelles », tournant en dérision les mesures punitives occidentales. Poutine, hautain, se paye même le luxe d’annoncer qu’il va ouvrir un compte à la Rossyia Bank de New-York pour y déposer son salaire ! Il n’a pas encore fait mention de limitation dans la fourniture de gaz à l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest, mais tout le monde sait qu’il a cette carte dans la manche, ce qui contraint déjà les Européens à penser à une réorganisation complète de leur approvisionnement en énergie, ce qui mettra des années à se concrétiser.

Les erreurs et les divisions des occidentaux mettent la Russie en position de force. Poutine jouit d’une popularité exceptionnelle dans son pays et auprès des communautés russes des pays voisins, et on peut être sûr que ses services de renseignement ont pénétré en profondeur les pays auparavant contrôlés par l’URSS et lui donnent des informations de première main sur les rapports de force internes. Son appareil diplomatique lui donne de solides arguments pour retirer à l’« Occident » le monopole de l’interprétation du droit international, en particulier sur l’épineuse question de l’autodétermination des peuples. Comme on pouvait s’y attendre, Poutine ne se prive pas de citer le précédent du Kosovo pour vilipender le double langage de l’Occident, ses incohérences, et le rôle déstabilisateur qu’il a joué dans les Balkans.

Alors que la propagande médiatique occidentale battait son plein après le référendum du 16 mars en Crimée, les vociférations occidentales ont subitement baissé d’un ton et le G7 lors de son sommet à la Haye en marge de la conférence sur la sécurité nucléaire n’a plus menacé d’exclure la Russie du G8 comme il l’avait claironné quelques jours plus tôt mais simplement a annoncé « qu’il ne participerait pas au sommet de Sotchi ». Ceci lui laisse la possibilité de réactiver à tout moment ce forum privilégié de dialogue avec la Russie, crée en 1994 à sa demande expresse. Première reculade du G7. Obama de son côté s’est empressé d’annoncer qu’il n’y aurait aucune intervention militaire de l’Otan pour aider l’Ukraine, mais seulement une promesse de coopération pour reconstruire le potentiel militaire de l’Ukraine, composé en grande partie de matériel soviétique obsolète. Seconde reculade. Il faudra des années pour mettre sur pieds une armée ukrainienne digne de ce nom et on se demande bien qui va payer compte tenu de la situation catastrophique des finances du pays. De plus, on ne sait plus exactement quel est l’état des forces armées ukrainiennes après que Moscou ait invité, avec un certain succès semble-t-il, les militaires ukrainiens héritiers de l’Armée rouge, à rejoindre l’armée russe en respectant leurs grades. La flotte ukrainienne est déjà entièrement passée sous contrôle russe. Enfin, autre marche arrière spectaculaire des États-Unis : il y aurait des conversations secrètes très avancées entre Moscou et Washington pour faire adopter une nouvelle constitution à l’Ukraine, installer à Kiev à l’occasion des élections du 25 mai un gouvernement de coalition dont les extrémistes néo-nazi seraient exclus, et surtout pour imposer un statut de neutralité à l’Ukraine, sa « finlandisation » (recommandée par Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinsky) [2], ce qui interdirait son entrée dans l’Otan, mais permettrait des accords économiques tant avec l’UE qu’avec l’Union douanière eurasiatique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan). Si un tel accord est conclu, l’UE sera mise devant le fait accompli et devra se résigner à payer la facture du tête-à-tête russo-US. Avec de telles garanties Moscou pourra considérer comme satisfaites ses exigences de sécurité, aura repris pied dans son ancienne zone d’influence avec l’accord de Washington et pourra s’abstenir de fomenter le séparatisme d’autres provinces ukrainiennes ou de la Transnistrie (province de Moldavie peuplée de russes) en réaffirmant très fort son respect des frontières européennes. Le Kremlin offrira par la même occasion une porte de sortie honorable à Obama. Un coup de maître pour Poutine.

Conséquences géopolitiques de la crise ukrainienne

Le G7 n’a pas calculé qu’en prenant des mesures pour isoler la Russie, outre le fait qu’il s’appliquait à lui-même une « punition sado-masochiste » selon la formule d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, il précipitait malgré lui un processus déjà bien engagé de profonde recomposition du monde au bénéfice d’un groupe non occidental dirigé par la Chine et la Russie réunies au sein des BRICS. En réaction au communiqué du G7 du 24 mars [3], les ministres des Affaires étrangères des BRICS ont fait connaître immédiatement leur rejet de toute mesures visant à isoler la Russie et ils en ont profité pour dénoncer les pratiques d’espionnage états-unien tournées contre leurs dirigeants et pour faire bonne mesure ils ont exigé des États-Unis qu’ils ratifient la nouvelle répartition des droits de vote au FMI et à la Banque Mondiale, comme premier pas vers un « ordre mondial plus équitable » [4]. Le G7 ne s’attendait pas à une réplique aussi virulente et rapide des BRICS. Cet épisode peut donner à penser que le G20, dont le G7 et les BRICS sont les deux principaux piliers, pourrait traverser une crise sérieuse avant son prochain sommet à Brisbane (Australie) les 15 et 16 novembre, surtout si le G7 persiste à vouloir marginaliser et sanctionner la Russie. Il est à peu près sûr qu’il y aura une majorité au sein du G20 pour condamner les sanctions à la Russie, ce qui de fait reviendra à isoler le G7. Dans leur communiqué les ministres des BRICS ont estimé que décider qui est membre du groupe et quelle est sa vocation revient à placer tous ses membres « sur un pied d’égalité » et qu’aucun de ses membres « ne peut unilatéralement déterminer sa nature et son caractère ». Les ministres appellent à résoudre la crise actuelle dans le cadre des Nations unies « avec calme, hauteur de vue, en renonçant à un langage hostile, aux sanctions et contre-sanctions ». Un camouflet pour le G7 et l’UE ! Le G7, qui s’est mis tout seul dans une impasse, est prévenu qu’il devra faire d’importantes concessions s’il veut continuer à exercer une certaine influence au sein du G20.

En outre, deux événements importants s’annoncent dans les prochaines semaines.

D’une part Vladimir Poutine se rendra en visite officielle en Chine en mai. Les deux géants sont sur le point de signer un accord énergétique d’envergure qui affectera sensiblement le marché mondial de l’énergie, tant sur le plan stratégique que financier. Les transactions ne se feraient plus en dollars, mais dans les monnaies nationales des deux pays. En se tournant vers la Chine, la Russie n’aura aucun problème pour écouler sa production gazière au cas où l’Europe de l’Ouest déciderait de changer de fournisseur. Et dans le même mouvement de rapprochement la Chine et la Russie pourraient signer un accord de partenariat industriel pour la fabrication du chasseur Sukhoï 25, fait hautement symbolique.

D’autre part lors du sommet des BRICS au Brésil en juillet prochain, la Banque de Développement de ce groupe, dont la création a été annoncée en 2012, pourrait prendre forme et offrir une alternative aux financements du FMI et de la Banque Mondiale, toujours réticents à modifier leurs règles de fonctionnement, pour donner plus de poids aux pays émergents et à leurs monnaies à côté du dollar.

Enfin il y a un aspect important de la relation entre la Russie et l’Otan peu commenté dans les média mais très révélateur de la situation de dépendance dans laquelle se trouve l’« Occident » au moment où il procède au retrait de ses troupes d’Afghanistan. Depuis 2002, la Russie a accepté de coopérer avec les pays occidentaux pour faciliter la logistique des troupes sur le théâtre afghan. À la demande de l’Otan, Moscou a autorisé le transit de matériel non létal destiné à l’ISAF (International Security Assistance Force) par voir aérienne ou terrestre, entre Douchambé (Tadjikistan), l’Ouzbekistan et l’Estonie, via une plateforme multimodale à Oulianovk en Sibérie. Il s’agit rien de moins que d’acheminer toute l’intendance pour des milliers d’hommes opérant en Afghanistan, entre autre des tonnes de bière, de vin, de camemberts, de hamburgers, de laitues fraîches, le tout transporté par des avions civils russes, puisque les forces occidentales ne disposent pas de moyens aériens suffisants pour soutenir un déploiement militaire de cette envergure. L’accord Russie-Otan d’octobre 2012 élargit cette coopération à l’installation d’une base aérienne russe en Afghanistan dotée de 40 hélicoptères où les personnels afghans sont formés à la lutte anti-drogue à laquelle les occidentaux ont renoncé. La Russie s’est toujours refusé à autoriser le transit sur son territoire de matériel lourd, ce qui pose un sérieux problème à l’Otan à l’heure du retrait de ses troupes. En effet celles-ci ne peuvent emprunter la voie terrestre Kaboul-Karachi en raison des attaques dont les convois sont l’objet de la part des talibans. La voie du Nord (la Russie) étant impossible, les matériels lourds sont transportés par avion de Kaboul aux Émirats Arabes Unis, puis embarqués vers les ports européens, ce qui multiplie par quatre le coût du repli. Pour le gouvernement russe l’intervention de l’Otan en Afghanistan a été un échec, mais son retrait « précipité » avant la fin de 2014 va accroître le chaos et affecter la sécurité de la Russie et risque de provoquer un regain de terrorisme.

La Russie a aussi d’importants accords avec l’Occident dans le domaine de l’armement. Le plus important est sans doute celui signé avec la France pour la fabrication dans les arsenaux français de deux porte-hélicoptères pour un montant de 1,3 milliards d’euros [5]. Si le contrat est annulé dans le cadre des sanctions, la France devra rembourser les montants déjà payés plus les pénalités contractuelles et devra supprimer plusieurs milliers d’emplois. Le plus grave sera sans doute la perte de confiance du marché de l’armement dans l’industrie française comme l’a souligné le ministre russe de la Défense.

Il ne faut pas oublier non plus que sans l’intervention de la Russie, les pays occidentaux n’auraient jamais pu aboutir à un accord avec l’Iran sur la non prolifération nucléaire, ni avec la Syrie sur le désarmement chimique. Ce sont des faits que les médias occidentaux passent sous silence. La réalité est qu’en raison de son arrogance, de sa méconnaissance de l’histoire, de ses maladresses, le bloc occidental précipite la déconstruction systémique de l’ordre mondial unipolaire et offre sur un plateau à la Russie et à la Chine, appuyée par l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays, une « fenêtre d’opportunité » unique pour renforcer l’unité d’un bloc alternatif. L’évolution était en marche, mais lentement et graduellement (personne ne veut donner un coup de pied dans la fourmilière et déstabiliser brusquement le système mondial), mais d’un seul coup tout s’accélère et l’interdépendance change les règles du jeu.

En ce qui concerne le G20 de Brisbane il sera intéressant de voir comment se positionne le Mexique, après les sommets du G7 à Bruxelles en juin et des BRICS au Brésil en juillet. La situation est très fluide et va évoluer rapidement, ce qui va demander une grande souplesse diplomatique. Si le G7 persiste dans son intention de marginaliser ou exclure la Russie, le G20 pourrait se désintégrer. Le Mexique, pris dans les filets du TLCAN et du futur TPP devra choisir entre sombrer avec le Titanic occidental ou adopter une ligne autonome plus conforme à ses intérêts de puissance régionale à vocation mondiale en se rapprochant des BRICS.

Source
La Jornada (Mexique)

 
 

[1] « Discours de Vladimir Poutine sur l’adhésion de la Crimée », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 18 mars 2014.

[2] « Henry Kissinger propose de finlandiser l’Ukraine », Réseau Voltaire, 8 mars 2014.

[3] « Déclaration du G7 sur la Russie », Réseau Voltaire, 24 mars 2014.

[4] “Conclusions of the BRICS Foreign Ministers Meeting”, Voltaire Network, 24 March 2014.

[5] « La France vendra-t-elle des armes à la Russie ? », Réseau Voltaire, 20 mars 2014.

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).

 

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Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.

Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)

mardi, 06 mai 2014

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Ex: http://www.euractiv.fr

 
South Stream map
 
South Stream map

Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.

Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger. 

À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.

Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.

Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre. 

Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.

Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.

En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.

Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.

Gazoduc maritime ou pas ?

Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes. 

Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.

« La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.

Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.

Les griefs de la Commission

EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.

Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :

  • La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
  • L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
  • L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.

La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.

Liens externes: 

lundi, 05 mai 2014

Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

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Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

Jean-Yves Le Gallou

Boulevard Voltaire cliquez ici

Les grandes entreprises technologiques – nucléaire, aéronautique et espace, transports, télécom et grandes infrastructures, voire automobiles – sont au cœur du modèle français.

Elles ont été choyées. Par l’État stratège, d’abord, qui a conçu leur développement, il y a maintenant une… cinquantaine d’années. Et qui a toujours veillé à leur donner un environnement favorable.

Les grandes entreprises technologiques ont aussi bénéficié de ce qui reste d’excellence du système scolaire français : les classes préparatoires et les écoles d’ingénieurs.

Et dans l’ensemble, l’État les a accompagnées par des financements, une fiscalité avantageuse et un bon environnement juridique.

Cela n’a pas été sans inconvénient pour le reste de la société et de l’économie.

Un impôt sur les bénéfices de l’ordre de 10 % en moyenne pour les grandes entreprises, de près de 30 % pour les PME. La polarisation des subventions et aides à la recherche sur quelques secteurs et surtout une politique commerciale très ouverte. Pour vendre des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires, des ponts et des autoroutes, il a bien fallu sacrifier toute mesure protectionniste ou crypto-protectionniste. Des pans entiers de l’industrie ont ainsi disparu. Souvent dans le silence sur les causes du phénomène : le poids des grands groupes dans la publicité, voire dans le capital des médias (Bouygues), expliquant la complaisance de la presse vis-à-vis de leurs intérêts.

Dans les années 1960, les intérêts des grandes entreprises technologiques ont pu se confondre avec ceux de la France. Ce n’est plus le cas.

D’abord parce qu’elles se sont progressivement dénationalisées. Par leurs chiffres d’affaires, la localisation de leurs bénéfices et surtout la mentalité de leurs dirigeants. Les super-élites du corps des mines ou de l’inspection des finances étaient profondément patriotes dans les années 1960/1970, elles sont aujourd’hui devenues des relais de la super-classe mondiale à laquelle elles s’identifient. Et dont elles partagent le mode de vie et les privilèges.

Plusieurs leçons doivent être tirées des affaires Alstom et Peugeot :

- il y a dissociation des intérêts des grandes entreprises (et a fortiori de leurs dirigeants) et des intérêts français ;
- la France ne peut pas vivre éternellement sur ses fleurons des années 1960, il serait temps que l’État stratège se tourne vers l’avenir et discerne les futurs secteurs porteurs ;
- il faut davantage autocentrer l’économie française et corriger la mondialisation par un protectionnisme intelligent, des relocalisations et le localisme ;
- tenter de vendre à la Chine des produits qu’elle copiera ne peut suffire à définir la politique commerciale de la France et conduire à acheter sa camelote sans discernement ;
- la préférence nationale – dans les marchés publics, notamment – doit retrouver droit de cité comme c’est le cas (avec hypocrisie mais détermination) en Allemagne et aux États-Unis ;
- le patriotisme économique doit être promu et la formation des élèves ingénieurs aux humanités ne doit pas être négligée.

dimanche, 04 mai 2014

Cinq mythes sur la Russie actuelle

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Cinq mythes sur la Russie actuelle

par Yvan Blot

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
« La nouvelle Russie n’est pas plus totalitaire que ne l’est l’Allemagne actuelle depuis la chute d’Hitler. Cela aussi, on ne veut pas l’admettre car on a besoin d’un ennemi pour se réfugier sous le parapluie américain ! »
 
Certains de nos contemporains croient vivre dans un siècle de lumières alors que l’obscurantisme continue à faire des ravages. Cet obscurantisme concerne tout particulièrement nos relations avec la Russie.
 
L’écrivain Wodzinsky (*) constate : « Nos clefs pour comprendre la Russie rouillent sous l’effet de la nouveauté (…) Nous nous efforçons de déchiffrer la Russie à l’aide de codes périmés de barbarie (asiatique) et de démocratie (européenne) en fabriquant des poncifs stériles (…). La Russie continue à remplir pour l’Europe une fonction archaïque de catharsis, de remède à ses souffrances internes. (…) L’Occident a exporté à l’est ses propres déchets. Peut-être y a-t-il perdu son âme ! »
 
Après tout, Hitler est bien un produit de l’Occident (son livre de chevet fut longtemps un livre sur les juifs de Henry Ford, l’industriel américain !). Le marxisme allemand aussi et la Terreur révolutionnaire qu’admirait tant Lénine fut une invention française ! Alors pourquoi diaboliser la Russie comme si elle avait le monopole de l’arriération et du totalitarisme ?
 
Les cinq « clés rouillées » que nous utilisons encore sont les idées d’économie de rente, de continuité du totalitarisme, d’effondrement démographique, de persistance du goulag et de l’immoralité.
 
Le premier mythe est celui de l’économie de rente
 
La Russie serait, selon la formule absurde de Kissinger, la Haute Volta équipée d’un armement atomique. Aujourd’hui, on dit plutôt, à l’instar d’Alain Juppé : la Russie est une économie de rente dont le socle est la production de gaz et de pétrole. Renseignements pris, le gaz et le pétrole représentent 10% du PNB russe ! Il faut comparer cela avec les 41% du Pib en Arabie Saoudite : là, on a vraiment une économie de « rente » !
 
D’après la direction générale du Trésor, l’agriculture représente 5% du PIB (3e exportateur mondial de blé), le secteur secondaire (industrie) représente 28% du PIB ; la production de matières premières, dont le pétrole et le gaz, représente 10% du PNB, mais 70% des exportations. Le secteur tertiaire (finances, communications, distribution) représente 66% de l’économie. Selon ces critères donnés par notre propre ministère des Finances, la Russie est bien un pays développé !
 
Un bon indicateur de l’activité économique est aussi la production d’électricité où la Russie est, en 2012, troisième ex aequo avec le Japon, derrière la Chine et les Etats-Unis (860 milliards de kWh contre 461 pour la France). La Russie contrôle un tiers du commerce mondial des constructions de centrales nucléaires. Elle a le monopole de l’envoi d’êtres humains dans la station spatiale orbitale grâce à ses fusées Soyouz que la France utilise en Guyane. La Russie possède plus de têtes nucléaires que les USA et la deuxième marine de combat du monde. Selon le magazine 01Business, la Russie reste une grande puissance technologique : même en informatique, le moteur de recherche Yandex a devancé historiquement Google et Kaspersky reste numéro 1 de l’antivirus informatique. Mais on veut ignorer tout cela. On veut à toute force que la Russie soit sous-développée et moins « intelligente » que l’Occident. On va donc inventer un mythe : faire passer la Russie pour une économie de rente pétrolière, comme le sont l’Arabie Saoudite ou le Qatar !
 
Le deuxième mythe est celui de la continuité du totalitarisme depuis 1000 ans
 
Le régime tsariste n’était certainement pas un régime totalitaire. L’histoire témoigne qu’il a beaucoup plus respecté les indigènes de Sibérie que ne l’ont fait les Etats-Unis avec les Amérindiens parqués dans des réserves. Il a connu le servage, c’est vrai, mais non l’esclavage fondé sur la race, à la différence des Etats-Unis. L’église était un contre-pouvoir important. Assimiler le pouvoir tsariste à celui des nomades mongols n’est pas sérieux. La Russie a même connu des expériences de démocratie directe comme en Suisse : Républiques de Novgorod et de Pskov au Moyen Age, démocratie « cosaque » dans le sud-est. Certes, le tsarisme était formellement une autocratie. Mais, en réalité, la société russe vivait aussi des contre-pouvoirs que formaient ses traditions et le tsar ne pouvait ni les ignorer, ni les déraciner : aurait-il pu détruire l’orthodoxie, la famille, l’autorité des grands-mères sur la jeunesse ? Non ! Ce n’était d’ailleurs nullement son projet. Et les bolcheviks, malgré leur violence, ont aussi échoué à étouffer les traditions : comme De Gaulle l’avait prophétisé à l’encontre de tant de « soviétologues » incapables, « la Russie boira le communisme comme le buvard boit l’encre ! »
 
Le totalitarisme est venu de l’Occident : la matrice initiale a été le pouvoir de la Terreur jacobine sous Robespierre admirée par Marx et Lénine. Le marxisme est une invention occidentale comme Lénine l’a souligné à juste titre dans son livre L’Etat et la Révolution : une synthèse d’économie anglaise (Ricardo), d’idéologie politique française socialiste et de philosophie allemande (Hegel et Feuerbach). L’URSS a été une rupture avec la Russie traditionnelle, comme le IIIe Reich en Allemagne avec l’Empire allemand.
La nouvelle Russie n’est pas plus totalitaire que ne l’est l’Allemagne actuelle depuis la chute d’Hitler. Cela aussi, on ne veut pas l’admettre car on a besoin d’un ennemi pour se réfugier sous le parapluie américain ! L’Europe officielle ne veut pas devenir adulte ! Il faut donc construire un mythe d’un ennemi éternel : la Russie !
 
Le troisième mythe est celui de l’effondrement démographique
 
Certes, cet effondrement a eu lieu après la chute de l’Union soviétique et la démoralisation importée de l’Occident pendant les années Eltsine. Mais les chiffres montrent un redressement très net : la population augmente depuis 2009 ; depuis 2012, le taux de natalité a rattrapé le taux de mortalité (13,3 pour mille habitants) et le taux de fécondité qui fut au plus bas en 1999 (1,17) n’a cessé de remonter pour atteindre 1,69 en 2012 ; le nombre d’avortements par femme est tombé de 3,4 en 1990 à 1,2 en 2006. L’espérance de vie masculine a augmenté de 4 ans entre 2005 et 2010 (69 ans aujourd’hui).
 
La Russie pratique une politique familiale exemplaire tout en contemplant le suicide démographique de l’Occident. Chaque famille touche à la naissance d’un enfant une prime d’environ 7000 euros. Les incitations financières sont complétées par une revalorisation du mariage, de la fidélité et de la natalité, avec la création d’une fête annuelle d’Etat pour décorer les couples méritants. Pendant ce temps, l’Occident prône l’idéologie du « childfree » (libre d’enfants) ; le mot est choisi à dessein : on ne dit pas « childless » (sans enfants), ce qui serait neutre ; la liberté, c’est l’absence d’enfants ! On est fort loin des valeurs de la charité chrétienne. Si l’on ajoute à cela l’affirmation de l’égalité en valeur du couple volontairement stérile et du couple hétérosexuel fécond, et si l’on prend en compte la volonté de favoriser l’euthanasie des malades incurables, comme sous le IIIe Reich, on a du mal à ne pas croire le pape Jean-Paul II lorsqu’il dénonçait la montée d’une culture de mort en Occident ! La Russie, comme l’a dit le président Poutine ou le patriarche Cyril, voit cette évolution avec inquiétude et prend le « parti de la vie » ! Qui s’en plaindra ?
 
Le quatrième mythe est celui du « goulag » persistant
 
Le goulag soviétique n’existe plus. Contrairement aux idées reçues, il n’y a que 800.000 prisonniers en Russie contre 2,5 millions aux Etats-Unis : le taux d’incarcération américain est de 714 prisonniers pour 100.000 personnes (2007) contre 532 en Russie. Les Etats-Unis ne respectent pas la suppression de la peine de mort votée par le Conseil de l’Europe (Texas : 500 exécutions depuis 1976, 39 exécutions pour tous les USA pour la seule année 2013) : que dirait-on si c’était la Russie ? Ce serait le scandale médiatique assuré !
 
Soit dit en passant, la tsarine Elisabeth avait aboli de facto cette peine et Anatole Leroy-Beaulieu disait, dans son Empire des Tsars et les Russes, que la Russie était la première du monde par la douceur de son code pénal (due à l’influence de l’Eglise orthodoxe). Les USA, grands donneurs de leçons de morale et de droit, ne respectent aucun des droits de la défense à Guantanamo : que dirait-on si cette prison était russe ?
 
Le goulag est aussi une importation de l’Occident : les Anglais ont inventé les camps de concentration en Afrique du Sud et Lénine a voulu copier la Terreur de Robespierre. On a exporté cet enfer répressif vers la Russie et, peut-être pour nous disculper, on l’accuse d’avoir généralisé ce système dont la victime numéro un a été le peuple russe lui-même !
 
Le cinquième mythe est celui de l’immoralité foncière de la Russie
 
C’est un conflit vieux comme l’histoire qui remonte à la mise à sac par les Croisés de Constantinople lors de la quatrième croisade en 1204 (contre la volonté du pape de l’époque, doit-on préciser). L’hostilité aux Byzantins est devenue l’hostilité à l’égard de la Russie. L’antislavisme de l’Occident ressemble beaucoup à l’antisémitisme. Les Russes seraient « génétiquement » cruels, voleurs, malhonnêtes et inaptes à la liberté. L’Occident fait le silence sur ses propres turpitudes, guerres de religion (Guerre de trente ans où le tiers de la population allemande disparaît), Inquisition, Terreur de la Révolution française, génocide de la Vendée décidé officiellement par la Convention (décret Barrère), première et deuxième guerre mondiale : tout cela est-il de la faute des Russes ?
 
Les statistiques de criminalité ne sont pas toujours favorables à l’Occident. Par exemple, si l’on prend le marché de la drogue, les Etats-Unis et l’Australie sont bien plus atteints que la Russie pour le cannabis, l’ecstasy ou la cocaïne.
 
Mais au-delà de ce genre de comptabilité, on peut se poser la question de savoir si l’état moral général des Russes est meilleur ou non que celui des Occidentaux. Depuis les années 1960 (mai-68 en France), la situation des valeurs s’est dégradée : résultat, en France le nombre des crimes et délits est passé de 1,5 à 4,5 millions par an : est-ce un bon signe ?
 
Dostoïevski nous donnera le mot de la fin : le starets Zossime (starets : saint homme issu du peuple) déclare que la liberté sans discipline intérieure en Occident consiste à multiplier ses besoins sans limites ; les hommes deviennent dépendants des objets et matérialistes. L’égalité sans amour conduit à l’envie, à la jalousie et au meurtre. La fraternité sans racines est un verbiage : on constate en fait l’isolement croissant des hommes. Face à ce désert spirituel, la Russie offre l’exemple d’un christianisme vivant qui peut s’associer au christianisme occidental pour défendre les valeurs de notre civilisation commune.
 
Nous Européens avons tout intérêt à nous associer à la Russie : l’intérêt économique est évident, l’intérêt politique aussi pour ne pas devenir une simple colonie de la superpuissance du moment, l’intérêt humain est de sauver les valeurs familiales face à la culture de mort et l’intérêt spirituel est de renouer avec les valeurs bimillénaires du christianisme et de l’antiquité classique. C’est une voie plus sûre que celle fondée sur le mépris de l’autre, le Russe en l’occurrence, qui empêche l’Europe d’être unie alors que le Rideau de fer est tombé depuis longtemps !
 
Ivan Blot, 24/04/2014
 
(*) Wodzinsky, Transe, Dostoïevsky, Russie, ou la philosophie à la hache, L’Age d’homme, 2014 (p. 18).

Grillo’s Populist Plan for Italy

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Quantitative Easing for the People: Grillo’s Populist Plan for Italy

Default on the public debt, nationalization of the banks, and a citizen dividend could actually save the Italian economy.

Comedian Beppe Grillo was surprised himself when his Five Star Movement got 8.7 million votes in the Italian general election of February 24-25th. His movement is now the biggest single party in the chamber of deputies, says The Guardian, which makes him “a kingmaker in a hung parliament.”

Grillo’s is the party of “no.” In a candidacy based on satire, he organized an annual "V‑Day Celebration," the "V" standing for vaffanculo (“f—k off"). He rejects the status quo—all the existing parties and their monopoly control of politics, jobs, and financing—and seeks a referendum on all international treaties, including NATO membership, free trade agreements and the Euro.

"If we get into parliament,” says Grillo, “we would bring the old system down, not because we would enjoy doing so but because the system is rotten." Critics fear, and supporters hope, that if his party succeeds, it could break the Euro system.

But being against everything, says Mike Whitney in Counterpunch, is not a platform:

To govern, one needs ideas and a strategy for implementing those ideas. Grillo’s team has neither. They are defined more in terms of the things they are against than things they are for. It’s fine to want to “throw the bums out”, but that won’t put people back to work or boost growth or end the slump. Without a coherent plan to govern, M5S could end up in the political trash heap, along with their right-wing predecessors, the Tea Party.

Steve Colatrella, who lives in Italy and also has an article in Counterpunch on the Grillo phenomenon, has a different take on the surprise win. He says Grillo does have a platform of positive proposals. Besides rejecting all the existing parties and treaties, Grillo’s program includes the following:

  • unilateral default on the public debt;
  • nationalization of the banks; and
  • a guaranteed “citizenship” income of 1000 euros a month.

It is a platform that could actually work. Austerity has been tested for a decade in the Eurozone and has failed, while the proposals in Grillo’s plan have been tested in other countries and have succeeded.

Default: Lessons from Iceland and South America

Default on the public debt has been pulled off quite successfully in Iceland, Argentina, Ecuador, and Russia, among other countries. Whitney cites a clip from Grillo’s blog suggesting that this is also the way out for Italy:

The public debt has not been growing in recent years because of too much expenditure . . . Between 1980 and 2011, spending was lower than the tax revenue by 484 billion (thus we have been really virtuous) but the interest payments (on the debt of 2,141 billion) that we had to pay in that period have made us poor. In the last 20 years, GDP has been growing slowly, while the debt has exploded.

. . . [S]peculators . . . are contributing to price falls so as to bring about higher interest rates. It’s the usurer’s technique. Thus the debt becomes an opportunity to maximize earnings in the market at the expense of the nation. . . . If financial powerbrokers use speculation to increase their earnings and force governments to pay the highest possible interest rates, the result is recession for the State that’s in debt as well as their loss of sovereignty.

. . . There are alternatives. These are being put into effect by some countries in South America and by Iceland. . . . The risk is that we are going to reach default in any case with the devaluation of the debt, and the Nation impoverished and on its knees. [Beppe Grillo blog]

Bank Nationalization: China Shows What Can Be Done

Grillo’s second proposal, nationalizing the banks, has also been tested and proven elsewhere, most notably in China. In an April 2012 article in The American Conservative titled “China’s Rise, America’s Fall,” Ron Unz observes:

During the three decades to 2010, China achieved perhaps the most rapid sustained rate of economic development in the history of the human species, with its real economy growing almost 40-fold between 1978 and 2010. In 1978, America’s economy was 15 times larger, but according to most international estimates, China is now set to surpass America’s total economic output within just another few years.

According to Eamonn Fingleton in In The Jaws of the Dragon (2009), the fountain that feeds this tide is a strong public banking sector:

Capitalism's triumph in China has been proclaimed in countless books in recent years. . . . But . . . the higher reaches of its economy remain comprehensively controlled in a way that is the antithesis of everything we associate with Western capitalism. The key to this control is the Chinese banking system . . . [which is] not only state-owned but, as in other East Asian miracle economies, functions overtly as a major tool of the central government’s industrial policy.

Guaranteed Basic Income—Not Just Welfare

Grillo’s third proposal, a guaranteed basic income, is not just an off-the-wall, utopian idea either. A national dividend has been urged by the “Social Credit” school of monetary reform for nearly a century, and the U.S. Basic Income Guarantee Network has held a dozen annual conferences. They feel that a guaranteed basic income is the key to keeping modern, highly productive economies humming.

In Europe, the proposal is being pursued not just by Grillo’s southern European party but by the sober Swiss of the north. An initiative to establish a new federal law for an unconditional basic income was formally introduced in Switzerland in April 2012. The idea consists of giving to all citizens a monthly income that is neither means-tested nor work-related. Under the Swiss referendum system of direct democracy, if the initiative gathers more than 100,000 signatures before October 2013, the Federal Assembly is required to look into it.

Colatrella does not say where Grillo plans to get the money for Italy’s guaranteed basic income, but in Social Credit theory, it would simply be issued outright by the government; and Grillo, who has an accounting background, evidently agrees with that approach to funding. He said in a presentation available on YouTube:

The Bank of Italy a private join-stock company, ownership comprises 10 insurance companies, 10 foundations, and 10 banks, that are all joint-stock companies . . . They issue the money out of thin air and lend it to us. It’s the State who is supposed to issue it. We need money to work. The State should say: “There’s scarcity of money? I’ll issue some and put it into circulation. Money is plentiful? I’ll withdraw and burn some of it.” . . . Money is needed to keep prices stable and to let us work.

The Key to a Thriving Economy

Major C.H. Douglas, the thought leader of the Social Credit movement, argued that the economy routinely produces more goods and services than consumers have the money to purchase, because workers collectively do not get paid enough to cover the cost of the things they make. This is true because of external costs such as interest paid to banks, and because some portion of the national income is stashed in savings accounts, investment accounts, and under mattresses rather than spent on the GDP.

To fill what Social Crediters call “the gap,” so that “demand” rises to meet “supply,” additional money needs to be gotten into the circulating money supply. Douglas recommended doing it with a national dividend for everyone, an entitlement by “grace” rather than “works,” something that was necessary just to raise purchasing power enough to cover the products on the market.

In the 1930s and 1940s, critics of Social Credit called it “funny money” and said it would merely inflate the money supply. The critics prevailed, and the Social Credit solution has not had much chance to be tested. But the possibilities were demonstrated in New Zealand during the Great Depression, when a state housing project was funded with credit issued by the Reserve Bank of New Zealand, the nationalized central bank. According to New Zealand commentator Kerry Bolton, this one measure was sufficient to resolve 75% of unemployment in the midst of the Great Depression.

Bolton notes that this was achieved without causing inflation. When new money is used to create new goods and services, supply rises along with demand and prices remain stable; but the “demand” has to come first. No business owner will invest in more capacity or production without first seeing a demand. No demand, no new jobs and no economic expansion.

The Need to Restore Economic Sovereignty

The money for a guaranteed basic income could be created by a nationalized central bank in the same way that the Reserve Bank of New Zealand did it, and that central bank “quantitative easing” (QE) is created out of nothing on a computer screen today. The problem with today’s QE is that it has not gotten money into the pockets of consumers. The money has gotten—and can get—no further than the reserve accounts of banks, as explained here and here. A dividend paid directly to consumers would be “quantitative easing” for the people.

A basic income guarantee paid for with central bank credit would not be “welfare” but would eliminate the need for welfare. It would be social security for all, replacing social security payments, unemployment insurance, and welfare taxes. It could also replace much of the consumer debt that is choking the private economy, growing exponentially at usurious compound interest rates.

As Grillo points out, it is not the cost of government but the cost of money itself that has bankrupted Italy. If the country wishes to free itself from the shackles of debt and restore the prosperity it once had, it will need to take back its monetary sovereignty and issue its own money, either directly or through its own nationalized central bank. If Grillo's party comes to power and follows through with his platform, those shackles on the Italian economy might actually be released.

Presseschau - Mai 2014

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Presseschau
Mai 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Politik
Gefangen im Euro
von FOCUS-Autor Prof. Hans-Werner Sinn
 
Wie Banken den Devisenhandel manipulierten
Der "Klub der Banditen"
 
16 Anzeichen für eine bevorstehende Währungsreform
 
"Noch nie war Athen so bankrott wie heute"
 
Martin Schulz
Trotz Wahlkampf: EU-Parlamentspräsident kassierte Sitzungsgelder
 
Neuer Ausbruch der Regelungs-Wut
EU-Kommission stellt stromfressende Kaffeemaschinen kalt
 
EU-Entscheid
Gen-Pollen muss künftig bei Honig nicht aufs Etikett
 
Langzeitstrategie „Joint Vision 2020 - Full-spectrum Dominance"
 
Wahlen in Ungarn
Partei des Ministerpräsidenten liegt klar vorne
 
Wahlen in Ungarn
So simpel, so verlogen
(Man achte auf die Leserkommentare. Deutlicher Unterschied zwischen veröffentlichter und öffentlicher Meinung.)
 
Visa-Pflicht für Moldawien aufgehoben
 
„Faschistisches Schottland“ oder Das schlechte Gewissen
 
Nationale Selbstbestimmung? Bloß nicht!
Die Schwarzmeerinsel Krim wird mit Rekurs auf das Selbstbestimmungsrecht der Völker von der Ukraine abgetrennt. Aber dieses Recht gibt es nicht. Dafür gibt es die Europäische Union. Von Alan Posener
 
Der Kampf um die Krim als Problem des Staats- und Völkerrechts
Karl Albrecht Schachtschneider, Berlin
 
Ukraine
Prorussische Separatisten besetzen Rathaus in Donezk
 
Ukraine: Polen hatte die Putschisten zwei Monate vorher ausgebildet
 
Gedenkmünzen zur Krim-Angliederung an Russland
 
Pozner, Dugin, Putin und die Geopolitik
 
(Zu Putin und Medien)
Männer machen wieder Geschichte
 
(Zu Ägypten und der Ukraine)
Wilkommen in der Demokratie - Volker Pispers
 
Rußland geht gegen Leugner von NS-Verbrechen vor
 
Der Schwarze Kanal: Die Akte Kissinger
Eine Kolumne von Jan Fleischhauer
Alle hören in der Krise auf Ex-US-Außenminister Henry Kissinger, in Bonn soll jetzt gar eine Professur für Völkerrecht nach ihm benannt werden. Dabei gäbe es genug Material, ihn als Kriegsverbrecher anzuklagen.
 
Neues Buch „Der NSA Komplex“
So kann es nicht weitergehen
Was kommt noch heraus? Holger Starks und Marcel Rosenbachs Buch „Der NSA Komplex“ enthüllt die ganze Dimension des Skandals.
 
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Zehnjähriger handelt mit Marihuana
 
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Toter Pastor stört letzte Ruhe
Jüdin will getrennten Friedhof.
 
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Die Einigung könnte den Friedensgesprächen mit Israel weiter schaden: Vertreter der Palästinenserorganisationen Hamas und Fatah wollen eine Übergangsregierung bilden. Innerhalb von sechs Monaten sollen Präsidentschaftswahlen stattfinden.
 
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Niederländischer Pater in Syrien getötet
 
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Denis Cuspert könnte noch leben
Denis Cuspert lebt in Berlin und tritt unter dem Namen "Deso Dogg" als Rapper auf - bis er ein radikaler Islamist wird. Er zieht nach Syrien, um für die Isis-Gruppe im "heiligen Krieg" zu kämpfen. Jetzt ist er angeblich getötet worden - seine Gesinnungsbrüder dementieren.
 
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Polizei erschießt deutsche Kriegsfotografin
 
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Schergen des nordkoreanischen Diktators Kim Jong-un sollen einen Vizeminister mit dem Flammenwerfer exekutiert haben.
 
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Naomi Coleman bezeichnet sich als gläubig, sie hat sich sogar einen Buddha auf den Arm tätowieren lassen. Doch für ihre Glaubensbrüder auf Sri Lanka ist das ein Sakrileg. Sie verwiesen die Britin des Landes.
 
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Erneut Ausschreitungen in Venezuela
 
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Putsch wie in der Ukraine?
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Beste weltweite Vernetzung
Deutschland ist der Sieger der Globalisierung
 
Helmut Kohl: Das deutsche Volk war gegen den Euro
Helmut Kohl räumt ein, bei der Einführung des Euro undemokratisch vorgegangen zu sein: Hätte es eine Volksabstimmung über den Euro gegeben, hätten zwei Drittel der Deutschen gegen den Euro gestimmt. Demokratie könne nur erfolgreich sein, wenn sich einer hinstellt und sagt: So ist das.
 
Steuerzahlerbund prangert an
„Im Bundeshaushalt lassen sich 20 Milliarden Euro einsparen“
 
US-Geheimdienst: Bundesverfassungsgericht bedroht Stabilität in Europa
 
Information zu Stratfor:
 
Königreich Deutschland
 
La Merkelina: Angela Merkel-Fan aus Italien
 
Bund der Vertriebenen ehrt Guido Knopp
 
(Zur Forschung über die Vorgeschichte des 2. Weltkriegs)
Gewöhnliche Geschichtsklitterei
 
NS-Täterkinder
"Ich schäme mich für meine Familie"
 
Ehrenmal im Tiergarten
Petition fordert Entfernung von Sowjet-Panzern in Berlin
 
Russische Panzer in Berlin
 
(Alles war früher ganz schlimm manipuliert. Nur heute nicht…)
Ein Weltkrieg wie aus dem Bilderbuch
Die Grausamkeit des Ersten Weltkriegs wurde in Text und Bild ausgebreitet – für Kinderaugen. Die Goethe Universität zeigt, wie man den Horror erklärte.
 
(Kriegsschuld 1. Weltkrieg)
Alles längst bekannt
 
Wieder Grab von mutmaßlichen Deutschen in Tschechien entdeckt
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Der romantische Dünger
 
Rechte Käfer und linke Bestimmer
 
Wie die SPD linksextreme Gewalt verharmlost
 
Der deutsche Staat und der NSU
Land im Ausnahmezustand
Die Nichtaufklärung der NSU-Morde zeigt, wie der „Tiefe Staat“ in der Bundesrepublik funktioniert – samt seiner Wasserträger im Parlament.
 
NSU: Keine Rußpartikel in der Lunge von Mundlos
Obduktionsbericht verstärkt Zweifel an dem angeblichen Selbstmord
 
Kassel
Gedenkstein für NSU-Opfer Yozgat geschändet
 
V-Mann aus der rechtsextremen Szene tot aufgefunden
 
Das Amt nannte ihn Corelli
Tod eines deutschen Topspitzels
Er galt als ein Bestverdiener unter den V-Leuten. Nun starb Thomas R. – angeblich an unerkannter Diabetes. Sein Verhältnis zum NSU bleibt ungeklärt.
 
(und der nächste tote Informant…)
Fall eines Toten in Bad Cannstatt
Rätselhafte Schmiererei mit Vorwurf
 
Extremismus: Extreme Schieflage
 
Linke Gewalt nimmt stark zu
 
Grüne Jugend lehnt Distanzierung von Roter Hilfe ab
 
Antifa-Kongress in Berlin
Dem Rechtsruck begegnen
Wie genau sieht die Zukunft der Antifa aus? Diese Frage diskutierten Aktivisten aus ganz Europa in Berlin. Die Antworten: oft nicht wirklich neu.
 
Linksextremismus
Verfassungsschutz hat „Antifa-Kongreß“ im Visier
 
Verfassungsschutz sieht AfD im Visier von Linksextremisten
 
Göttingen: Linksextremisten wollen AfD-Wahlkampf stören
 
Linksextreme Attacken machen AfD zu schaffen
 
Europawahl
Mölzer zieht sich als FPÖ-Spitzenkandidat zurück
 
Irritation wegen Bäppi La Belle
Der Travestiekünstler Thomas Bäppler-Wolf, besser bekannt als Bäppi La Belle, poltert auf Facebook gegen Minderheiten. Das bringt die SPD, für die sich der Künstler einsetzt, in Verlegenheit.
 
Patriotismus und Nazivorwurf
 
Volk ist irgendwie Nazi
von Matthias Bäkermann
 
(Alt-Antifa-Barde Jan Delay hält sich mal wieder für klug…)
„Eine Unverschämtheit“
Strafanzeige nach Nazi-Vorwurf: Heino verklagt Jan Delay
 
Verleumdungsklage gegen Jutta Ditfurth nach Hetze auf 3sat
 
(Etwas älter, aber noch erwähnenswert)
SEK stürmt Berliner Wohnung wegen Hitler-Gemälde
Ein Kunststudent hat ein Bild von Adolf Hitler gemalt - 1,90 Meter breit und 2,80 Meter hoch, Öl auf Leinwand. Angeblich wollte er damit für die Kunstfreiheit demonstrieren. Doch dann kam das SEK.
 
Pro-NRW-Mitglied erhält Berufsverbot durch Versicherungskonzern AXA
 
(Antifa-Vortrag in der Wetterau, mit Steuergeldern finanziert)
Frank ist stinkesauer auf Betschel-Pflügel
 
Presseerklärung zum gewalttätigen Angriff auf Infostand der AfD Duisburg am 05.04.2014 in der Duisburger Innenstadt
 
Geldstrafe wegen Sitzblockade
Grünen-Politiker: Teurer Neonazi-Protest
 
Linksradikale verhindern Abschiebung in Göttingen
 
Linksradikales Irrenhaus
Leitartikel: Wieder zwei Hausbesetzungen durch Linksradikale in Frankfurt, Medien sprechen beschönigend von „Aktivisten“
 
Verteidigung der Versammlungsfreiheit ist die Pflicht aller Demokraten
Linksextreme Gewalt und Nötigung in Frankfurt beenden
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Berliner Oranienplatz wird geräumt / Linksextremisten attackieren Asylbewerber
 
Linke protestieren gegen Oranienplatz-Räumung
 
Berlin: Besetzte Asylschule soll Flüchtlingszentrum werden
 
Einen muslimischen Bürgermeister für Berlin?
 
Politische Korrektheit
Schwarze empört über Antirassismus-Theaterstück
 
Amnesty beklagt Rassismus gegen Roma
 
Jeder zweite Arbeitslose ist Zuwanderer
 
7,6 Millionen Menschen
Einwandererland Deutschland: In diese Regionen ziehen die meisten Migranten
 
Kindergeld
Wie ausländische Saisonarbeiter die Sozialkassen plündern
 
Neusser CDU wirbt mit Halbmond
 
CDU distanziert sich von Wahlwerbung mit Halbmond
 
Mannheim: Moslems – „Bleiben für die Ewigkeit“
 
(Wer hätte gedacht, dass der Ausbreitung von Supermarkt-Arealen doch einmal Einhalt geboten würde…)
Hanau
Ehemaliger Aldi wird zur Moschee
 
Islamkritik - Informationsseite
 
Politik der rechtsfreien Räume
 
"Hart aber fair"
Der lange Arm der Clans reicht bis ins Fernsehstudio
 
Kuscheln mit den Clans bei Frank Plasberg
 
Parallelgesellschaften
Ein türkischstämmiger Polizist packt aus
 
Video: Moslems beherrschen Frankreichs Straße
 
Mönchengladbach-Rheydt
Polizei fahndet mit Bild nach Waffen-Räuber
 
Islam-Rabatt
Mörder wegen Ramadan-Fasten vermindert schuldfähig
 
Alexanderplatz-Mord
Pöbelei im Fall Jonny K.: Polizei durchsucht Wohnung von Türken
 
PZ-Appell für mehr Sicherheit: offener Brief an Reinhold Gall
 
(Schweden: "Ein Rätsel"…)
Massenprügelei in Norrköping
Männer sterben bei rätselhafter "Straßenschlacht"
Hier die syrischen Hintergründe:
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Studie des Weltwirtschaftsforums
Lieber bewahren, statt ständig neu bauen
Ob BER, Stuttgart 21, neue Bosporus-Brücke oder Kingdom-Tower in Saudi-Arabien: Neu gebaut sieht toll aus – Regierende wollen sich profilieren, statt alte Infrastruktur zu pflegen. Eine Studie sieht darin große Gefahren.
 
(Libeskind)
Protzbau für die Uni Lüneburg: Millionengrab in der Heide
 
Die Stadterneuerung West-Berlins in den 60er Jahren - Als Berlin zum zweiten Mal zerstört wurde
 
Wohntrend in Tschechien: Sehnsucht nach der Platte
 
Freundeskreis zur Erhaltung des Fallschirmjäger-Ehrenmals auf Kreta
 
Dazu die passende Petition…
 
Spott für Beethoven-Skulptur
Lüpertz: „Mit diesem Werk gehe ich in die Geschichte ein“
 
Fall Gurlitt: Staatsanwaltschaft gibt alle Kunstwerke frei
 
Fall Gurlitt
Der Staat hat was gefunden
 
Der „Fall Gurlitt“
Unter die Räuber gefallen
 
Schweiz schafft Schreibschrift ab
 
Pisa-Studie
Mädchen und Migranten verschlechtern deutsches Ergebnis
 
PISA: Jeder Fünfte bei Alltagsfragen überfordert
 
Diskriminiertes Deutsch
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 1)
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 2)
 
EKD-Ratsvorsitzender Schneider greift Journalistin Kelle an
 
Fall Edathy: Der Mythos vom pädophilen Monster
Von Markus Reiem
 
Petition: Rettet unsere Hebammen!
 
Steh deinen Mann:
Theaterstück soll Ressentiments gegen schwule Fußballer abbauen
 
Ist Deutschland von Sinnen?
Kolumne von Bettina Röhl
Menschenfreund und Katzenliebhaber Akif Pirincci hat ein Buch über Deutschland geschrieben. Der Bestsellerautor will die deutsche Gesellschaft erlösen: mit dem Bulldozer und mit einer Liebeserklärung an das Land.
 
Pirincci, abgewürgt
 
Akif Pirinçci: ZDF weist Zensurvorwürfe zurück
 
Akif Pirinçci vs. Ijoma Mangold: Goldener Godwin der Woche
 
Die Wahrheit
Der Pirinçci-Code
Von Sarrazin bis Lu>http://www.taz.de/!136534/
 
Manufactum distanziert sich wegen Pirinçci-Buch von Firmengründer
Manufactum nimmt Abstand von Gründer Hoof und dessen Verlag. Das Unternehmen fürchtet wegen Akif Pirinçcis Buch und dessen rechten Positionen offenbar einen Imageschaden.
Akif Pirinçcis Hass-Buch "Deutschland von Sinnen"
Der Pöbler und die Neue Rechte
 
Deutschland von Sinnen: Das Bellen der getroffenen Hunde
 
Über Pirinçci, Ängste und Stutenbissigkeit
 
Thorsten Hinz: Akif Pirinçci und die Meinungsmacher
 
Sonia Seymour Mikich
Die WDR-Meinungsmacherin
 
(political correctness)
Attacke auf Siegfried Lenz
 
Alexander Dugin: Agonie des Liberalismus
 
Alexander Dugin - Satans Streitmacht greift an
 
Offener Brief an Eric Schmidt Warum wir Google fürchten
Zum ersten Mal bekennt hier ein deutscher Manager die totale Abhängigkeit seines Unternehmens von Google. Was heute die Verlage erleben, ist ein Vorbote: Bald gehören wir alle Google. Ein Offener Brief an Eric Schmidt.
 
(Auch das ist eine Meldung wert…)
Hitler-Postkarte von 1916
19 Zähne weniger
In Bayern ist eine bislang unbekannte Karte von Adolf Hitler aus dem Jahre 1916 aufgetaucht. Aus dem gelblichen Stück Papier geht hervor: Der spätere Diktator sehnte sich nach der Front - und hatte unsagbar schlechte Zähne.
 
Wallraff bei RTL: Undercover-Reporter bei Burger King
 
Nur liegen ist schöner
Seit Jahrtausenden ist der Mensch gewohnt zu rennen, zu springen, zu kämpfen. Warum ist es trotzdem für viele so eine Qual, regelmäßig Sport zu treiben? Ein Gespräch mit dem Evolutionsbiologen Daniel Lieberman.
 
Ewige Verdammnis
Ist lebenslang lange genug? Britische Neuroethiker spielen Gedankenexperimente über zukünftigen Strafvollzug durch und ersinnen Höllenqualen für diabolische Verbrechen
 
BundestagTV, Peter Kruse - Revolutionäre Netze durch kollektive Bewegungen
 
Halluzinationen: LSD-Trip mit der Flackerlampe
 
Uwe Kolbe "Die Lüge"
Der Ton, der aus der Kälte kam
 
3 Buchveröffentlichungen zur Weimarer Republik (Otto Strasser, Karl Radek…)
 
Holocaust-Drama "Lauf Junge lauf": Geschichte, gehetzt

Entretien géopolitique et économique avec Pierre-Yves Rougeyron

Entretien

géopolitique et économique

avec Pierre-Yves Rougeyron

Dans cet entretien au "Bréviaire des patriotes" réalisé le 22 avril 2014, Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote et fondateur de la revue Perspectives Libres, aborde les thèmes suivants : déclin des États-Unis, place de la Chine, de la Russie, la France dans le monde, l’impérialiste et l’anti-impérialisme français, la sortie de l’euro, la dette, l’ultra-libéralisme et le socialisme.

samedi, 03 mai 2014

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Arnaud Imatz

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Arnaud Imatz, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré au rôle délétère de l'oligarchie et de son idéologie mondialiste...

 

Mondialisme.jpg

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe

Lorsqu’on vit depuis des années à l’étranger un sujet régulier d’étonnement est le mélange de répulsion-fascination que suscitent les États-Unis dans les grands médias de l’Hexagone. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La généalogie de l’américanophobie et de l’américanophilie est bien établie. Les historiens la font remonter au XVIIIe siècle. Mais l’ampleur du parti pris journalistique à l’heure de traiter l’information sur l’ami-ennemi américain, est proprement sidérante. Le matraquage « obamaniaque », à l’automne 2012, quelques jours avant les élections présidentielles, n’en est qu’un exemple criant. Le message était d’un simplicité enfantine : il y avait d’une part, Barack Obama, le « bon », le réformateur, le « créateur » du système de protection sociale, et, d’autre part, Mitt Romney, le « méchant », le réactionnaire-opportuniste, le mormon milliardaire, le capitaliste va-t-en-guerre. Oubliée la loi de protection de la santé adoptée par l’État du Massachusetts, en 2006, sous l’impulsion du gouverneur Romney. Oubliées les interventions répétées de l’armée américaine sous les ordres du président démocrate sortant, les attaques de drones qui violaient le droit international (10 fois plus nombreuses que sous Bush Jr.) en particulier au Pakistan et au Yemen, l’envoi de 33000 hommes en Afghanistan, l’intervention en Lybie… En démocratie, disait le théoricien des relations internationales, Hans Morgenthau, « la propagande est inévitable, elle est un instrument de la politique », et son contrôle ne peut être qu’un travail de Pénélope. On ne supprime pas la propagande, pas plus qu’on n’élimine la conflictivité, au mieux, on la minimise.

En attendant le prochain déferlement de passion, il n’est peut être pas inutile de s’interroger sereinement sur l’hyperpuissance mondiale, sur son oligarchie et son peuple. Que penser de « l’Amérique et des Américains » ? Vaste question ! J’entends déjà mes amis d’Amérique hispanique s’insurger avec raison : « Ne vivons-nous pas en Amérique ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, des Américains ? ». Mais passons. Faute d’espace, et à défaut d’analyses rigoureuses, voici quelques sentiments, opinions et pistes de réflexion.

Fonctionnaire international à l’OCDE, émanation du célèbre Plan Marshall, j’ai eu la chance de travailler dans l’entourage immédiat du Secrétaire général et de côtoyer moult ambassadeurs et hauts fonctionnaires d’Amérique du Nord et d’Europe. Par la suite, fondateur et administrateur d’entreprise, j’ai entretenu des relations suivies avec un bon nombre de cadres d’universités et d’hommes d’affaires des États-Unis et du Canada. Une expérience restreinte, limitée à la classe directoriale et aux milieux urbains (après plus de trente voyages je reste avec l’envie d’admirer un jour les grands espaces !), mais néanmoins une connaissance directe, tirée de situations vécues pendant trois décennies. Disons le tout de suite, l’image qui en ressort est nuancée, voire ambigüe. Un peuple jeune, dynamique, agressif, violent, sans racines, né de la fusion d’apports les plus divers, a-t-on coutume de répéter. Je dirai pour ma part que les Américains du Nord sont généralement des gens aimables, ouverts, spontanés, simples, sympathiques et très « professionnels ». Ils méritent en cela considération et respect. La cuistrerie, le pédantisme, la suffisance, l’arrogance, le ressentiment, l’esprit de caste et la manie de la hiérarchisation reposant sur les écoles, les titres et les diplômes, ces plaies sociales de notre vieux continent, omniprésentes dans la pseudo-élite française, qu’elle soit intellectuelle, politique ou économique, sont nettement moins répandus outre-Atlantique. À tout prendre, je préfère d’ailleurs l’amabilité commerciale, pourtant très artificielle, du diplômé de Yale, Harvard ou Stanford à la fatuité et la présomption de tant d’énarques, de polytechniciens voire de docteurs d’État de l’Hexagone.

J’admire sans réserves l’attachement, presque indéfectible, du peuple américain au premier amendement de sa Constitution : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre ». Je sais bien sûr l’aptitude des juristes à réinterpréter un texte constitutionnel, parfois même dans un sens absolument contraire à l’esprit des pères fondateurs, afin de satisfaire les intérêts de la classe politique ou de répondre à ses injonctions. Je ne suis pas non plus naïf au point de croire que cette fidélité au Bill of Rights est appelée à perdurer éternellement sans aucune faille. Mais à ce jour, malgré les accrocs et les accusations répétées de violations, le principe et son application me semblent résister. Et ce n’est pas rien ! Il suffit de comparer la situation états-unienne avec celle de la France pour s’en convaincre. Une loi mémorielle, qui imposerait le point de vue officiel de l’État sur des faits historiques, est tout-à fait inconcevable aux États-Unis.

J’admire aussi évidemment les découvertes scientifiques et surtout techniques de cette grande nation. Il faudrait d’ailleurs être dépourvu de raison et de cœur pour les ignorer. Je fais en outre le plus grand cas de la littérature nord-américaine. Qui oserait prétendre qu’elle n’a pas souvent atteint les plus hauts sommets ? Même le cinéma hollywoodien ne me semble pas aussi médiocre qu’on le prétend. Quantitativement pitoyable, soit ! Mais il réalise chaque année de véritables chefs d’œuvres. Peut être 1 % de la production, qui a toujours rivalisé en nombre et en qualité avec le meilleur du cinéma européen et qui, depuis déjà près de trente ans et à l’exclusion de quelques rarissimes exceptions, distance ce dernier de très loin. Enfin, dans le domaine qui m’est le plus familier, l’histoire des faits et des idées et les sciences politiques, j’ai la ferme conviction qu’au tournant du XXIème siècle, les travaux d’auteurs aussi différents que Christopher Lasch, Paul Gottfried, Robert Nisbet, John Lukacs ou Paul Piconne, égalent, et parfois dépassent, ceux de n’importe quelle figure intellectuelle européenne.

Les codes de la nouvelle classe dirigeante américaine

Cela-dit, il y a plus d’une ombre au tableau. Après avoir longtemps structuré la nation nord-américaine, la pensée et le mode de vie des WASP (White Anglo-Saxon Protestant) ont fait long feu. Le puritain, animé par l’idéal abstrait de renoncement personnel et de perfectionnement de soi, l’homme pieux, pour qui la réussite personnelle est secondaire par rapport à l’œuvre sociale, relève du souvenir lointain. Mort !, l’individualiste farouche d’antan, le cow-boy tenté par l’aventure de la vie sauvage. Enterré !, le « self made man », l’archétype du vieux rêve américain, cet être loyal, solidaire, zélé au travail, autodiscipliné, modéré, épargnant, refusant de s’endetter. Il y a belle lurette que la majorité de la société américaine n’accorde plus d’intérêt à ces valeurs et idéaux.

En cinquante ans, les « codes » de l’élite politico-économico-médiatique « américaine » ont changé considérablement. Le style de vie de la classe directoriale est désormais marqué par l’anomie, le manque de racine, l’anxiété, le changement perpétuel, l’incertitude, le narcissisme, la hantise du « standing », l’obsession de la bonne santé physique, l’assujettissement à la consommation de la marchandise, la complaisance pour les hétérodoxies sexuelles, le mépris des traditions populaires jugées trop « réactionnaires », l’asservissement à la tyrannie de la mode, la fascination pour le marché capitaliste, l’admiration des formes de propriété anonyme, la recherche frénétique du profit, le culte passionné de l’accomplissement personnel, de la performance, du spectacle, de la réussite et de la célébrité.

Ostensiblement égalitaire, antiautoritaire, cosmopolite, communautarienne et multiculturaliste,  la nouvelle classe dominante se distingue par ses revenus et son train de vie élevés. Elle tourne le dos à la question sociale et au peuple, mais fait le plus grand cas des questions de société telles que la lutte contre l’homophobie, le mariage gay, l’aide à la famille mononucléaire et monoparentale, le soutien de la pratique des mères porteuses, l’enseignement de l’idéologie du genre, la dépénalisation des drogues « douces », l’éloge de la discrimination positive en faveur des minorités ethno-religieuses, etc. Parmi ses membres, se recrutent les adeptes les plus fervents de la libre circulation des marchandises et des personnes. Ils sont les zélateurs du libre-échange et de l’immigration illimités. « Vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres et sa postérité » ou « Avant moi le néant après moi le déluge » pourrait-être leur devise. Le conformisme « progressiste », la hantise des « valeurs périmées et dépassées », masque chez eux la diligence empressée à l’égard d’un nouvel ordre social banalisé, une domination reformulée, un contrôle social remodelé.

Si vous devez négocier avec le représentant d’une grande entreprise ou d’une quelconque bureaucratie publique ou privée, avec un « CEO » (PDG) ou un haut fonctionnaire fédéral et ses conseillers, attendez-vous à toutes les chausse-trapes. Mensonge, félonie, dol, boniment, duplicité, sont permis. La fin justifie les moyens. On me dira bien sûr que j’ai tort de mettre en cause l’ensemble de cette « élite » ou plutôt « pseudo-élite », qu’il est faux de laisser entendre que tout le milieu est à l’image de quelques uns, que c’est ignorer la complexité de la nature humaine, pire, que c’est faire le jeu du « populisme » démagogique. Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions remarquables, mais malheureusement, après des décennies d’expérience, je reste dans l’expectative de les rencontrer. La réalité, évidemment contestée par les intéressés, est que la lâcheté, l’hypocrisie et l’opportunisme sont  omniprésents parmi eux. Que pourrait-on d’ailleurs attendre d’autre de la part d’experts en communication, de spécialistes de la désinformation, de la manipulation, de la séduction et de l’impression produite sur les autres ? Exit donc l’idéal de la vieille culture américaine, celui du devoir et de la loyauté. La culture dominante des pseudo-élites modernes états-uniennes est résolument hédoniste, individualiste et permissive.

Un modèle vénéré par les « élites » européennes de droite comme de gauche

Je me refuse pour autant à reprocher à l’Amérique ou aux Américains du Nord les attitudes d’une caste interlope ou les défauts d’un modèle de société que la majorité de nos oligarques européens développe et vénère au quotidien. Dans le cœur et l’esprit de ces derniers, l’identité culturelle n’est-elle pas aussi ostensiblement remplacée par l’exaltation de la croissance du PNB, la glorification de l’accès massif à la consommation, la volonté d’étendre le mode de vie occidental au reste du monde, l’espoir fou que le développement des forces de production peut se perpétuer partout indéfiniment sans déclencher de terribles catastrophes écologiques ? Les « valeurs universelles », les « droits de l’homme » ne sont-ils pas sacralisés par la classe dirigeante européenne qui magnifie elle aussi la croisade démocratique mondiale et méprise souverainement les circonstances historico-culturelles données ? Le discours /récit des grands médias européens n’a-t-il pas lui aussi pour fonction de revêtir les aspirations et les intérêts matériels des nations « occidentales » sous l’apparence d’objectifs moraux universels ?

Nul n’en disconviendra, les États-Unis occupent une place exceptionnelle sur la scène internationale. Ils sont les détenteurs du leadership mondial. Ils sont la superpuissance, l’hyperpuissance ou l’Empire (terme le plus exact, bien qu’il soit généralement évité pour prévenir l’accusation d’antiaméricanisme). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se voulaient le fer de lance de l’anticolonialisme, mais en réalité, leurs interventions dans le monde pour défendre leurs intérêts se comptent par milliers depuis le XIXe siècle. Pour le seul cas de l’Ibéro-Amérique, on n’en compte pas moins de 50 majeures et 700 mineures. L’application historique de la doctrine Monroe (1823) a montré que la devise « L’Amérique aux Américains » signifiait en réalité « L’Amérique aux Américains du Nord ».

Dans la phase actuelle de recomposition des pôles politico-économico-culturels mondiaux, l’Empire thalassocratique perd de l’influence, mais il n’en conserve pas moins une position hégémonique. Au tournant du XXIe siècle, aucune puissance émergente n’est en mesure de surpasser les États-Unis. Ils produisent un peu moins du quart de la richesse mondiale, peuvent exploiter de fabuleux gisements de gaz de schiste et disposent d’une force militaire écrasante. Leur décadence, leur déclin, est semble-t-il inéluctable, mais la chute peut être ralentie durablement.

L’hybris états-unienne, la démesure dictée par l’orgueil des pseudo-élites nord-américaines, constitue néanmoins un redoutable danger pour la stabilité de la planète. La guerre économique, dont ils sont un fauteur majeur depuis plusieurs décennies, est une réalité planétaire. La guerre du pétrole et du gaz n’en est qu’un des aspects les plus criants. Nier ou ignorer tout ce qui est en jeu : le contrôle des réserves énergétiques et agroalimentaires mondiales, la domination de l’information, des communications, de l’intelligence civile et militaire, est le signe de l’aveuglement, de l’incompétence ou de la trahison.

Mais cela dit, l’honnêteté intellectuelle impose de souligner la complicité active ou la collaboration bienveillante dont bénéficie la nouvelle classe dirigeante américaine en Europe, sans oublier le rôle très discutable et la marge d’action considérable des managers des multinationales. Patriotes ou nationalistes sans complexes, les présidents Américains, démocrates ou républicains, nous répètent à l’envi que le peuple des États-Unis est « élu et prédestiné », que « le destin de la nation américaine est inséparable du Progrès, de la Science, de l’intérêt de l’Humanité et de la volonté de Dieu », mais c’est bien l’hyperclasse mondiale dans son ensemble qui reprend à l’unisson : « L’histoire des États-Unis d’Amérique se confond avec celle de la liberté, de la prospérité, de la démocratie et de la civilisation ».

L’espoir d’une recomposition et d’une relève politique  

Que les choses soient claires : « l’Amérique » ou les Américains du Nord ne sauraient être tenus pour l’adversaire principal.  L’adversaire est en nous, il est chez nous. L’adversaire, c’est l’idéologie mortifère de la pseudo-élite de gauche comme de droite ; c’est celle des leaders et apparatchiks (non pas des militants et sympathisants) des principaux partis européens au pouvoir, néo-sociaux-démocrates et néolibéraux, si proches des sociaux-libéraux du parti démocrate et des néoconservateurs du parti républicain d’outre-Atlantique ; c’est celle des maîtres de la finance mondiale et de leurs affidés médiatiques gardiens jaloux du politiquement correct ; c’est celle des « intellectuels organiques », contempteurs inlassables du populisme démagogique. Ce populisme, qui, selon eux, mettrait en cause dangereusement la démocratie, alors que, malgré d’inévitables dérapages, il est le cri du peuple, la protestation contre un déficit de participation, l’appel angoissé à la résistance identitaire, à la restauration du lien social, à la convivialité ou à la sociabilité partagée. L’adversaire, c’est bien l’idéologie des néolibéraux et des néo-sociaux-démocrates, et celle de leurs « idiots utiles », les altermondialistes, qui, à leur manière, rêvent de parfaire la transnationalisation des personnes et l’homogénéisation des cultures.

Soulignons-le encore : le combat culturel ne se livre pas entre l’Europe et l’Amérique du Nord, mais entre deux traditions culturelles qui se déchirent au sein de la modernité. L’une, aujourd’hui minoritaire, est celle de l’humanisme civique ou de la République vertueuse, qui considère l’homme d’abord comme un citoyen qui a des devoirs envers la communauté, et qui conçoit la liberté comme positive ou participative. L’autre, majoritaire, est celle du droit naturel sécularisé, de la liberté strictement négative entendue comme le domaine dans lequel l’homme peut agir sans être gêné par les autres. L’une revendique le bien commun, la cohérence identitaire, l’enracinement historico-culturel (national, régional et grand continental), la souveraineté populaire, l’émancipation des peuples et la création d’un monde multipolaire ; l’autre célèbre l’humanisme individualiste, l’hédonisme matérialiste, l’indétermination, le changement, l’homogénéisation consumériste, l’État managérial et la « gouvernance » mondiale, sous la double bannière du multiculturalisme et du productivisme néo-capitaliste.

Pour les tenants du « Républicanisme » ou de l’humanisme civique, les néolibéraux, néo-sociaux-démocrates et altermondialistes sont incapables d’engendrer un attachement solide au bien commun. Ils savent que le principal danger de la démocratie vient d’une érosion de ses fondements spirituels, culturels et psychologiques. Avec Aristote, Montesquieu, Rousseau, Jefferson, et tant d’autres, ils reconnaissent que la démocratie est impossible sans un territoire limité et un degré élevé d’homogénéité ou de cohésion socioculturelle. Ils savent qu’il n’y a pas un seul modèle de libre marché, le capitalisme dérégulateur anglo-saxon, et que des légions de défenseurs du libre marché se sont opposés au système de laisser-faire et de marchandisation globale. Ils savent que depuis les pionniers de l’économie politique de l’École de Salamanque au XVIème siècle, jusqu’aux théoriciens de l’ordolibéralisme de l’après-Deuxième-Guerre mondiale, en passant par les non-conformistes des années 1930, de très nombreux et prestigieux économistes considèrent que  le libre marché doit dépendre de la politique, de l’éthique et de la morale.

Les partisans d’une troisième voie moderne (laquelle ne se confond pas avec les versions décaféinées de Clinton, Blair ou Bayrou), défendent le principe de la petite et moyenne propriété (individuelle, familiale et syndicale) des moyens de production coexistant avec de plus grandes formes de propriété rigoureusement réglementées dans le cadre d’une économie régionale autocentrée. Ils se dressent contre le capitalisme monopolistique et financier, contre les processus de concentration du grand marché néolibéral, contre le collectivisme socialo-communiste, contre toutes les formes de bureaucratisations publiques et privées. Ils considèrent que le protectionnisme entre ensembles régionaux homogènes (non pas entre pays) aux niveaux de vie très différents, est non seulement justifié, mais nécessaire. Enfin, ils accordent une priorité absolue aux mesures de politique démographique et au contrôle de l’immigration qui sont d’une importance vitale pour la survie de l’identité culturelle, de la sécurité et du progrès économique et social.

Depuis près de 40 ans, à droite comme à gauche, le lobby immigrationniste occupe une position dominante. Pour ne pas être diabolisées, les rares voix discordantes des partis majoritaires ont été contraintes au silence ou à manier la litote. Après avoir défendu « la limitation de l’immigration » et plaidé pour « la réduction de l’immigration clandestine », elles ont fini par soutenir du bout des lèvres « l’immigration choisie ». Mais au fil du temps, malgré les efforts désespérés de l’oligarchie « discuteuse » en faveur d’une main-d’œuvre afro-maghrébine abondante et bon marché, une partie croissante de l’opinion a décroché. Les complaisances d’usage pour « l’islamisme pluriel et pacifique », des esprits affaiblis, tétanisés par la peur du conflit, ne font plus recette. Les arguties, les insultes et les réactions passionnées des Fukuyama, Morin, Lévy, Touraine, Habermas et autres gardiens jaloux du temple se révèlent de plus en plus inefficaces. L’influence sur l’opinion du discours politique de l’oligarchie dominante ne cesse de décroître. La bipolarisation droite-gauche, sacralisée par les élites politiques et leurs soutiens que sont les bobos des grandes villes, les fonctionnaires et les retraités, ne correspond plus à rien pour les classes populaires. Ouvriers, employés, petits agriculteurs et petits commerçants prennent conscience que les prétendues « valeurs républicaines ou démocratiques », réduites aux seuls droits de l’homme, signifient en réalité les valeurs du grand marché. Ils ne croient plus à la vieille rengaine : « la mondialisation bénéficie à tous », « l’immigration est une chance  » ou « il n’y a pas trop d’immigrés ».  Ils savent qu’ils sont au contraire et resteront irrémédiablement les exclus du mondialisme et du multiculturalisme. Par ailleurs, un bon nombre de jeunes se rebellent. Pour perdurer, l’oligarchie  doit en tenir compte malgré les vœux et les cris d’Orphée que poussent encore ses membres les plus dogmatiques.

« Toute vérité franchit trois étapes, disait fort justement Arthur Schopenhauer. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subitune forte opposition. Puis, elleest considéréecomme ayant toujours étéuneévidence ». C’est un honneur que d’aller contre les modes, les interdits, le « politiquement correct »  de son temps ; que de refuser le chemin de la servitude, du totalitarisme de l’argent et du magma mondialiste. C’est un honneur que de s’inscrire dans la filiation des Charles Péguy, Miguel de Unamuno, Daniel-Rops, Georges Bernanos, Simone Weil, Wilhelm Röpke, Julien Freund, Jules Monnerot, Christopher Lasch, Maurice Allais et tant d’autres résistants au fléau de l’oligarchie mondialiste. Notre Europe n’a jamais été celle des disciples de Jean Monnet, celle des multinationales, sous la tutelle définitive des États-Unis d’Amérique, « l’Europe où, comme disait Charles de Gaulle, chaque pays perdrait son âme ». Notre Europe est celle du meilleur gaullisme, celle des peuples, celle de la « troisième force », celle de l’axe grand-continental ou grand-européen.

Arnaud Imatz (Cercle Aristote, 28 octobre 2013)

Nos intellectuels auraient-ils changé de camp?

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Ils ont loué Staline, ils condamnent Poutine
Nos intellectuels auraient-ils changé de camp?

Georges Gourdin*
Ex: http://metamag.fr
 
L'ostracisation de Vladimir Poutine dans tous les médias « Main Stream » est devenue flagrante, et prend une ampleur que les événements d'Ukraine ne font qu'attiser. 

Depuis plusieurs années déjà la presse bien pensante occidentale nous présente Vladimir Poutine comme un autocrate anti-démocratique. Tout est bon pour dénigrer le maître du Kremlin : assassinat de journaliste, guerre en Tchétchénie, emprisonnement de Mikhaïl Khodorkovski, tout ça, c'est la faute à Poutine ! On le voit torse nu taquiner la truite, il est aussitôt raillé alors que Barak Obama avait suscité toute l'admiration bienveillante des magazines people lorsqu'il s'était complaisamment laissé photographier en maillot de bain. Si Poutine soutient le régime syrien, c'est qu'il est du côté des forces du mal et des dictatures. Condamnation des militantes de Pussy Riots qui avaient chanté une prière punk anti-Poutine 
dans une cathédrale à Moscou : fascisme. Est-ce que la France a condamné les Femens pour avoir profané Notre-Dame ? Les Pussy Riots sont amnistiées : ce n'est qu'une opération de com de Poutine. Les jeux olympiques d'hiver à Sotchi furent l'occasion d'un déchaînement des médias occidentaux. Bien avant l'ouverture nous avions été prévenus car Poutine avait averti qu'il ne laisserait pas se diffuser à cette occasion la propagande homophile. Le VRP de la propagande bien pensante, BHL, s'est déplacé à Sotchi pour exhorter les sportifs à refuser les médailles olympiques de la honte. Et puis d'ailleurs ces jeux ont coûté bien trop cher. Les événements actuels en Ukraine permettent aux médias occidentaux de comparer Poutine qui organise un référendum d'autodétermination en Crimée à Hitler qui envahit les Sudètes. Pas un mot par contre des soutiens de groupes néo-nazis aux putschistes de Kiev "pro-européens".

Il y a quelques années pourtant le maître du Kremlin bénéficiait d'une extraordinaire complaisance de la part de notre intelligentzia. Derrière André Gide, Romain Rolland, André Malraux, Jean-Paul Sartre et tant d'autres « compagnons de route », toute une génération d'intellectuels a entraîné les artistes, les journalistes, les enseignants et les syndicalistes dans une complaisance affichée à l'égard de l'idéologie communiste et de son mentor Joseph Staline. À l'instar d'Yves Montand le voyage à Moscou était un devoir militant.

Que s'est-il passé ? Pourquoi, comment l'intelligentzia, la presse sont-elles «passées à l'ouest»?

Il n'aura échappé à personne que le régime communiste s'est effondré, même si Poutine s'efforce, très habilement du reste, de préserver l'unité de son pays en intégrant à la fois l'histoire orthodoxe des tsars et l'histoire communiste des vainqueurs de Stalingrad, ce qui ne devrait pourtant pas déplaire à nos «compagnons de route » staliniens. Mais ceux-ci ont basculé vers l'obamania. Tentons une explication.



Le régime russe actuel tente de se guérir du communisme et de sa vision internationaliste qui ont conduit le pays à la ruine. « Prolétaires de tous les pays ... », l'URSS a donné. Et la Russie actuelle a clairement abandonné les velléités internationalistes ruineuses et malheureuses du marxisme-léninisme. Elle a quitté toutes les anciennes terres d'influence soviétique qui se sont souvent effondrées avec l'URSS. Les États-Unis ont immédiatement profité de cet appel d'air pour s'implanter, ou tenter de s'implanter, dans les pays de l'ancien « bloc de l'est » : Tchécoslovaquie et Yougoslavie démembrées, l'Otan tente aussitôt d'y déployer son « bouclier anti-missiles » tandis que la Pologne achète des F16 américains et accueille des bases de l'Otan. La démarche des États-Unis à travers l'Otan est de contenir à l'ouest la Russie (voir la carte). La crise actuelle en Ukraine doit être comprise à cet éclairage.

Les États-Unis déploient également leur contrôle militaire ailleurs qu'en Europe : Irak, Syrie, la Turquie étant déjà acquise de longue date. Mais aussi Afghanistan. Et puis aussi l'Afrique et l'Amérique du Sud.

L'internationalisme est dorénavant assuré par les seuls USA puisque l'URSS a failli. Ayant abandonné depuis mai 68 l'idéologie anti-capitaliste, nos intellectuels se sont rangés du côté de « l'Internationale libérale » puisque « l'Internationale communiste » a échoué. À « Prolétaires de tous les pays ... », succède à présent « Consommateurs de tous les pays ... »
Obama ayant été mis en place par cette « Internationale libérale », il reçoit immédiatement le Prix Nobel de la Paix ce qui permet de laver les consciences, et de guerroyer sans entrave. Sans entrave ? Jusqu'à ce que Poutine s'oppose à cet expansionnisme qui frappe à sa porte.
 
Ainsi donc dans le fond, l'ennemi, ce n'est pas tant le capitalisme. Les communistes chinois s'en accommodent bien. L'ennemi, c'est l'opposant à cet expansionnisme militaire et marchand, cosmopolite et financier, aujourd'hui identifié : la Russie de Vladimir Poutine. Alors bien entendu, il gêne.

* rédacteur en chef de Nice-Provence.info

vendredi, 02 mai 2014

Deuxième Forum Polémia

Russie et liberté d’expression: rétablir la vérité

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Russie et liberté d’expression: rétablir la vérité

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Dans les médias français et occidentaux, à l’occasion de la crise ukrainienne, on a tendance à présenter la Russie sous la présidence de M. Poutine comme un pays qui brime la liberté d’expression et d’information…bien plus que sous le régime soviétique ! Un article de M. Pierre Avril (Le Figaro, 23/04) nous explique, en reprenant ces arguments, que le pouvoir russe use d’ « intimidation, de censure et de propagande [...] pire encore qu’à l’époque soviétique ». Ce genre de propos relève de la désinformation pure et simple et…de la propagande. 

Voici quels sont les trois arguments avancés : 1) la presse et les médias d’opposition au Kremlin sont intimidés, menacés, voire interdits. 2) La télévision russe est aux ordres des réseaux de M. Poutine. 3) La censure est la règle en Russie. 

L’article de M. Avril est, du point de vue de la logique, contradictoire. Il nous présente les journalistes d’opposition comme des victimes qui sont menacées dès qu’elles s’expriment. Néanmoins, elles s’expriment largement dans les colonnes de tous les médias occidentaux qui ont libre accès en Russie. Cherchez l’erreur. 

À Moscou, l’accès à toutes les chaînes de TV occidentales et à tous les sites Internet mondiaux est garanti. En Chine et dans la plupart des pays arabo-musulmans, voire sud-américains, asiatiques, africains, ce n’est pas le cas. Pourquoi n’en parle-t-on pas ?

N’importe qui en Russie peut avoir accès à des sites Internet en désaccord avec le pouvoir et lire dans les journaux des articles d’opposants. Les journalistes français et occidentaux ne font pas leur métier d’information objective sur la situation en Russie. Ils désinforment, par un mélange redoutable de paresse et de conformisme.

On apprend d’autre part que le gouvernement autoproclamé de Kiev interdit la diffusion des chaines télévisées russe regardées par une grande partie de la population. Bravo ! Liberté d’expression ? De même, ce ”gouvernement” a totalement exclu un référendum d’autodétermination dans les provinces russophones. Démocratie ? 

Cette russophobie, qui est l’explication de cette désinformation sur la liberté d’expression en Russie, n’est pas à l’honneur des journalistes français et occidentaux. Leur prétendue ”objectivité” oublie une chose : tout ce qui est en France ”politiquement incorrect” est exclu des grands médias et peut être poursuivi par les tribunaux (j’en sais quelque chose…). Seule la critique des gouvernants est tolérée parce que le personnel politique français n’a aucun pouvoir réel et que tout repose sur l’idéologie. On peut taper sur M. Hollande tant qu’on veut, puisqu’il ne possède pas la potestas – c’est-à-dire  la faculté de diriger – mais pas sur l’idéologie dominante.

Accuser le pouvoir russe d’atteinte à la liberté d’expression n’est pas pertinent  de la part de journalistes français hypocrites qui s’autocensurent,  ou qui sont licenciés dès qu’ils s’écartent de ce ”politiquement correct”. D’autre part, les médias russes, notamment audiovisuels, reflètent l’opinion de la majorité de la population, sa sensibilité ; ce qui n’est pas le cas des chaines de France Télévision et des radios publiques qui, non seulement sont autant contrôlées par le gouvernement que les médias russes par le Kremlin, mais qui, en plus, distillent une idéologie de propagande qui est rejetée par 80% des Français (ce qui n’est pas le cas en Russie). Sans parler de cette extraordinaire invention française, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), cas d’école du soft-totalitarisme, qui devrait s’appeler Comité de censure audiovisuelle. Les grands médias audiovisuels et écrits français, même privés, ne tolèrent pas le ”politiquement incorrect”, c’est-à-dire la dissidence idéologique. Cette dernière est reléguée dans les médias secondaires.         

Quelle hypocrisie ! Les belles âmes se ridiculisent en donnant des leçons à la Russie, où les médias d’opposition sont en réalité bien plus libres qu’en Chine, dans le Maghreb, dans le Golfe persique ou dans tous ces pays autocratiques que courtisent le gouvernement et l’oligarchie françaises. La presse russe est très diverse, comme l’Internet russe. On peut critiquer M. Poutine sans risquer le goulag – qui n’existe pas, par ailleurs.

En revanche, écrire, comme le fait l’intellectuel russophobe Bruno Tertrais «  M. Poutine incarne un pouvoir autoritaire, brutal, raciste, corrompu, aux antipodes des valeurs chrétiennes qu’il dit représenter. Mégalomane, manipulateur formé à l’école du KGB, il est imprévisible et dangereux » (1) relève de l’incantation injurieuse, de la désinformation et de l’excès. Ce genre de position (M. Poutine serait donc un mélange de Staline et de Hitler, si l’on comprend bien) déconsidère ceux qui les formulent. Bien sûr, le pouvoir russe exerce un contrôle sur les médias, exactement comme en France. Mais de là à présenter la Russie d’aujourd’hui comme la photocopie de l’URSS de Staline, n’est pas sérieux… J’ai souvent lu dans des journaux russes traduits en français et en anglais des critiques sans concession du pouvoir actuel au Kremlin. Les journalistes sont toujours en vie et dînent dans les bons restaurants de Moscou.

D’autre part, concernant la crise ukrainienne, qui nous ramène cent ans en arrière, il faut comprendre que, pour les Russes, l’Ukraine est intouchable. Elle est l’élément central de leur sphère d’influence. Essayer de la faire entrer à terme dans l’Union européenne, la courtiser pour la détacher de la Russie en agitant les populations non russophones (comme l’Occident le fait depuis longtemps), en soutenant les milieux antirusses, c’est provoquer sciemment et stupidement la Russie, et jouer avec le feu. Déjà, en 1999, la Serbie et, avec elle, la Russie son protecteur, avaient été humiliées par l ‘amputation du Kossovo opérée de force par les Occidentaux sans souci du droit international.

Comme dans tout conflit, personne n’a tort ni raison à 100%. Bien sûr que de grands médias russes présentent les choses à leur avantage, mais les médias du camp opposé font exactement pareil. Bien sûr que les Russes aident les milices russophones et les ”séparatistes”, tout comme les Occidentaux soutiennent à fond le pouvoir de Kiev (non élu). Quant à ce dernier, on a vraiment l’impression qu’il cherche l’affrontement avec la Russie, de manière totalement irresponsable et contre l’intérêt de tous ses concitoyens.

 

1. In Le Figaro, 25 /04. Article La rupture ukrainienne. M. B. Tertrais se dit ”politologue”, comme d’autres se disent voyant ou guérisseur. Il est ”maître de recherche”  à la Fondation pour la recherche stratégique, un organisme qu’on peut soupçonner de ne pas être totalement indépendant… 

Entrevista a Geidar Dzhemal

GEIDAR DZHEMAL

De nuevo fueron agredidos dos candidatos al cargo de presidente de Ucrania, Mijaíl Dobkin y Oleg Tsariov; los representantes de la ONU presentaron un informe en el que hicieron un llamamiento a las autoridades de Ucrania para que garantizaran a todos los ciudadanos los mismos derechos para participar en la política. ¿Qué les espera no solo a los ucranianos, sino al mundo entero? Se lo ha contado a Sobesednik.ru el hombre público ruso musulmán, politólogo Geidar Dzhemal.

Sobesednik:¿Geidar, por qué cree que las provocaciones siempre se dirigen contra estos dos candidatos al puesto del presidente de Ucrania, Oleg Tsariov y Mijaíl Dobkin? ¿Qué tienen de especial?

Geidar Dzhemal: No lo sé, simplemente son los candidatos pro-rusos. Creo que tan inequívocamente pro-rusos que desde el punto de vista de la idea nacional ucraniana representan a la “quinta columna”. Creo que Tsariov y Dobkin representan la colocación del resto de Ucrania, como ocurrió con Crimea, bajo el control federal, el poder federal de Rusia. Al menos, Tsariov es lo que representa exactamente.

Sobesednik: ¿Entonces todas las provocaciones se dirigen contra la posibilidad de que el resto de Ucrania pase bajo el control federal de Rusia?

Geidar Dzhemal: Se trata de un proceso que para las regiones tan desestabilizadas como Ucrania es sencillamente inevitable.

Sobesednik: ¿Qué papel van a desempeñar las elecciones presidenciales en esta situación?

Geidar Dzhemal: No jugarán ningún papel, porque la situación actual ya se ha salido fuera del marco de un proceso político corriente. Considero que como resultado vamos a tener una guerra en toda regla. Entre los candidatos no hay ninguno que dé la talla cara a la dimensión histórica del momento. Y el proceso en cualquier caso dejará de ser coordenado y dirigido para desviarse en dirección al flujo de la Historia pura.

Sobesednik: Ha dicho que “vamos a tener una guerra en toda regla”. ¿Se trata de la guerra dentro de Ucrania?

Geidar Dzhemal: Creo que la guerra dentro de Ucrania inevitablemente va a involucrar a Rusia. En primer lugar, Crimea ahora se encuentra aislada y ese aislamiento irá creciendo, ya ahora está cortada la electricidad, el agua que llega a través del canal del Norte de Crimea no ha sido cortada, pero su caudal ha bajado 3 o 4 veces. Y si lo siguen bajando, cosa que seguramente harán, va a significar el colapso de agua en la península. Además, con el transbordador solo se puede llevar 60 furgones de alimentos al día. Y cuando Crimea formaba parte de Ucrania a diario llegaban 250 furgones durante las 24 horas. Es decir que incluso llenando el transbordador solo con este suministro, la cantidad de alimentos que va a llegar a Crimea será 4 veces menos que antes de la anexión. De modo que ahora mismo en Crimea hay un tremendo problema de déficit de agua. Y además está el problema del suministro de la energía eléctrica. Para resolverlos Rusia necesita abrir un corredor, cosa que únicamente se puede hacer a través de las regiones del sureste de Ucrania, a través del istmo. De otra manera no se entiende cómo se puede apoyar a Crimea. De modo que habrá que invadir simplemente estas regiones. Es decir que este proceso ya está en marcha en algunas regiones, por ejemplo en Slaviansk, lo que significa el conflicto con Ucrania y con quien la apoye.

Sobesednik: ¿Y quién cree Ud. que la va a apoyar?

Geidar Dzhemal: Creo que la apoyarán los Estados Unidos que sacan el provecho, porque gracias al conflicto en Ucrania vuelven a afianzar la OTAN que se estaba desmoronando. Es decir que la OTAN estaba moribunda, pero de repente la historia con Crimea le ha dado nueva vida y la OTAN ha resucitado. Ahora ya no hace falta convencer a nadie de su necesidad, se puede obligar a los países de Europa del Este a gastar grandes cantidades en defensa. Sin lo de Crimea la OTAN se hubiera seguido resquebrajando, los estadounidenses tendrían que correr con más gastos, ya que los europeos procuraban desentenderse. Ahora la situación ha cambiado: los norteamericanos ya no necesitan justificar la presencia de su ejército en Europa etc. Ha surgido un colosal argumento a su favor. Creo que los Estados Unidos van a obligar a los europeos a participar en esta situación, van a jugar a este juego.

Además existe la dimensión extremo-oriental donde todo está confuso. La postura china en cuanto al apoyo de Rusia con el tema de Ucrania no queda nada clara. China mantiene una postura muy prudente y vemos que no está del todo de acuerdo. Dijeron que apoyan la integridad territorial de los países etc. y de hecho se negaron a aprobar la anexión de Crimea, los resultados del referéndum. Lo que debe de significar, por lo visto, un nuevo juego chino y el desarrollo de los acontecimientos bastante confuso. Porque no hay que olvidar que China tiene reclamaciones territoriales para con Rusia de un millón setecientos mil metros cuadrados, que de momento no están formuladas con claridad, pero que figuran en los documentos, mapas, la conciencia histórica y política. Es decir que ellos consideran que Rusia les había quitado Siberia Oriental que es de propiedad china. Además surgen preguntas sobre Asia Central. Allí comenzarán “a guiar” los chinos, porque el embajador de China en Kazajistán abiertamente dijo que el tiempo del dominio de Rusia en Asia Central ha terminado, que quedará la influencia energética de Rusia, pero que ésta ya no tendrá el control total como antes. Así que China le ha pegado un grito a Turkmenistán que pensaba sacar el gas a través de Azerbaiyán y Turquía, porque China le había pagado el gas, después de lo cual Turkmenistán, lo que se dice, “se ha cuadrado” y ahora se ha negado a trabajar con Azerbaiyán en la dirección oeste. De modo que la situación va a ser complicada y eso dicho suavemente.

Sobesednik: ¿Así que en la guerra van a participar Rusia, por un lado, y Ucrania, EE.UU. y la UE por el otro, pero de momento no queda claro qué hará China?

Geidar Dzhemal: Sí, pero los Estados Unidos están interesados en que la guerra transcurra bajo su supervisión, pero sin su participación directa. Han aprendido de la amarga experiencia en Afganistán e Iraq, donde de hecho han perdido ante un enemigo mal armado. Saben que su ejército profesional no vale para nada y utilizar un ejército de reemplazo como en Vietnam representaría un desastre social, porque la sociedad ya se ha desacostumbrado. Sería además reconocer el completo fracaso de la política que los Estados Unidos llevaron a cabo desde 1973. Sería reconocer que 40 años después de Vietnam no han logrado estabilizar la situación política en torno suyo y necesitan volver al ejército de reemplazo. Mientras que aumentar la capacidad tecnológica militar para resolver todas las cuestiones a distancia y participar en la guerra de contacto queda fuera de las posibilidades financieras de los EE.UU. Y es que cada paso para aumentar el poder tecnológico aumenta los gastos en proporción geométrica y aritmética quedando incontrolados. Por eso los Estados Unidos necesitan que todos luchen contra todos, mientras que ellos aparecen como árbitro y juez. Para ellos sería ideal enfrentar a Rusia con Europa, Rusia con China, Rusia con el Próximo Oriente, China con India o con Japón. Y cuando ya todo el mundo se esté matando, aparecen los EE.UU. vestidos con el traje blanco, como el centro global de coordinación, dirección etc. Es su objetivo en última instancia. Así que de momento todo lo que ocurre con Ucrania queda enmarcado dentro de su proyecto.

Sobesednik: ¿En este caso cómo podría Rusia acabar con estos planes?

Geidar Dzhemal: Para eso hay que salir del formato liberal-capitalista y reventar la situación actual de la sociedad partiendo de los postulados ideológicos y políticos. Mientras los conflictos se desarrollen según el esquema de la competencia imperialista entre distintos centros geopolíticos todo lo decidirá la cuestión de la fuerza y de las tecnologías políticas.

En su día, antes de la Primera Guerra Mundial Vladímir Lenin dijo que Rusia era un eslabón dentro de la cadena de la opresión imperialista, pero que era su eslabón más débil. Y cuando este eslabón quedó roto y Rusia se había convertido en el abanderado de una ideología política completamente distinta, incluso en su estado de ruina y de retraso de entonces Rusia se había erigido en el faro orientativo para todas las fuerzas de la protesta mundial. Pero para eso, en primer lugar hay que romper con el Sistema con mayúsculas, oponerse (por ejemplo, geopolíticamente) a Occidente. Unión Euroasiática, Occidente, atlantismo – no son más que juegos geopolíticos que transcurren dentro del marco de las alianzas imperialistas. Y lo que hay que hacer es proponer a nivel político una idea completamente nueva de la organización de la sociedad, una idea nueva del poder político. Ahora mismo hay un enorme potencial de protesta en todo el mundo: en Francia millones de personas protestan contra el gobierno, pero les falta el faro, el líder que los guíe y que pueda convertirse en el desestabilizador de las propias fuerzas imperialistas, como ya ocurrió antes de la Segunda Guerra Mundial cuando la crisis estuvo a punto de derribar a todo el sistema de entonces. Pero Stalin se puso a jugar a las damas con el imperialismo mundial, comenzó a crear alianzas con los EE.UU., Alemania, cuando en realidad todo estaba preparado para llevar a cabo la revolución mundial.

Ahora la tensión social es mucho mayor. Entonces el 1% de los poderosos y súper ricos controlaba el 40% de las riquezas mundiales y ahora controla el 90%. Lo que demuestra que la desigualdad en la distribución de la riqueza entre los de arriba y los de abajo se ha doblado en los últimos 60-70 años, y eso significa que la tensión social subyacente ha aumentado no por dos, sino por 10, en progresión geométrica. Así que ya no hay solo unos cuantos puntos calientes como en los años 30, sino que prácticamente en cualquier país podría estallar la guerra civil, incluida Europa. Premisas para la guerra civil hay incluso en Alemania, en Francia sencillamente saltan a la vista, y además están España, Italia.

Así que para ganar a Occidente en su conjunto hay que plantear una postura política completamente distinta, pero para ello hay que salir del régimen creado en el año 1991. Es decir el régimen del dominio de la casta oligárquica y burocrática.

Sobesednik: ¿Por qué cree que la ONU hace llamamiento no para abandonar el uso de la fuerza, sino para algo que parece obvio: proporcionar a todos los ciudadanos las mismas posibilidades para participar en la política?

Geidar Dzhemal: Sabe, la cosa está en que ya a nadie le interesa qué leyes hay. La mayoría de la gente involucrada en el proceso no sigue de si una ley fue derogada o no, a nadie le interesa. El proceso callejero no se ajusta al boletín que edita la Duma o la Rada. Sigue su camino a través de las barricadas. Acaso cree que se puede acercar a la barricada, agitando el boletín de la Rada y diciendo: “¡Ciudadanos! ¡Ciudadanos! La ley que ustedes no querían no fue aprobada, fue derogada, por favor disuélvanse, todo está en orden. ¡Esta ley ya no se aplica!” Suena ridículo ¿no le parece?

Así que lo de la ONU es algo así como el consejo escolar, la discusión sobre que no se debe jugar en el patio del colegio.

Sobesednik: ¿No habrá otra vuelta de sublevaciones, mítines y posible cambio del gobierno?

Geidar Dzhemal: No lo descartaría, porque el gobierno de Kiev es muy poco adecuado desde cualquier punto de vista. Tanto desde el punto de vista de la izquierda, como desde el punto de vista de la derecha. Tanto desde el punto de vista de los nacionalistas, como desde el punto de vista del Partido de la Regiones. Mires como lo mires el gobierno es una payasada. Creo que “Pravy Sector” se lo llevará por delante. Es decir no el “Pravy Sector” como tal, sino, digamos, la tendencia patriótica ucraniana representada por el oeste y el centro del país. Eso creo.

Fuente: Sobesednik.ru
kontrudar.com – 15-04-2014

(Traducido del ruso por Arturo Marián Llanos)

"Vladimir Bonaparte Poutine"

Action Française, Cercle de Lyon

13 mai 2014

"Vladimir Bonaparte Poutine"

par Yannick Jaffré

Le prochain cercle de l’AF lyon aura lieu le 13 mai 2014. Yannick Jaffré nous présentera son livre, "Vladimir Bonaparte Poutine", le mardi 13 mai, à 18h30, au Cercle Charles Péguy, 15 rue Sala.
Renseignements au 06 82 83 92 00
lyon@actionfrancaise.net
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jeudi, 01 mai 2014

Il tempio vuoto

Notes sur le passé recomposé en narrative

Notes sur le passé recomposé en narrative

Ex: http://www.dedefensa.org

Parmi l’avalanche de nouvelles, d’initiatives, de montages, de false flag, de narrative qui caractérise la crise ukrainienne, on en distingue certaines qui conduisent à une hypothèse centrale. Le Système aux abois, dans le chef de l’américanisme et de la présidence BHO qui sont dans la même situation, jouent leur va-tout dans une tentative paradoxale de ressusciter le passé pour imposer définitivement “leur avenir” au monde. Il s’agit du tournant ultime, du quitte ou double, du tout au rien. La pièce ainsi montée, – comme l’on dit d’une “pièce montée” qui couronne un mariage, – est celle d’une “nouvelle Guerre froide” qui prend corps sous la forme d’articles divers, d’un rapport pour la Maison-Blanche, d’une fuite opportune vers le toujours-utile New York Times et ainsi de suite. La narrative prend forme. On croit revivre.

Il s’agit donc bien de cela : une deuxième Guerre froide, le futur par le retour vers le passé, le passé qui est le retour à la case-départ. L’occasion en est cette crise ukrainienne dont on ne finit pas de découvrir l’ampleur, l’extension, l’universalisation, – la crise ukrainienne, catastrophe en elle-même et catastrophique bouée de sauvetage pour une direction-Système des USA en perdition.

Parmi les diverses initiatives et mesures qui confortent cette hypothèse et l’interprétation que nous en offrons, nous en choisissons deux qui ont une puissante signification. L’une donne une appréciation générale de la conception générale en train de se mettre en place à Washington, l’autre une appréciation opérationnelle montrant un début d’application de cette appréciation ; mais, certes, si nous choisissions deux événements liés l’un à l’autre par une logique qui suggérerait une planification précise, une élaboration rationnelle, notre conviction est qu’il s’agit plutôt d’une agglomération de mesures et d’événements différents qui se sont imposés sans la moindre cohésion et, en fait, montrant que les événements dictent leur loi, plus que jamais. Pour mieux mettre en évidence ce constat fondamental, nous allons renverser l’ordre suggéré par la description que nous développons pour restituer la vraie chronologie qui est l’inverse que celle que nous suggérerait l’identification des deux événements.

La marionnette type-courroie de transmission

... Ainsi, le premier sujet abordé semblerait la conséquence du second qui suivra, mais il ne l’est pas. Il constitue un événement incontrôlé suscité par d’autres événements incontrôlés depuis la mise en action de la crise ukrainienne, amenant des réactions des directions politiques et directions-Système concernées pour le développement d’une nouvelle situation opérationnelle. Cette nouvelle situation opérationnelle, qu’on croirait enfantée par la “nouvelle conception générale en train de se mettre en place à Washington” (nous refusons de la baptiser “nouvelle stratégie” ou “nouvelle doctrine”, qui impliquerait une notion d’ordre et de logique, et de planification, qui est absolument et totalement absente du propos à son origine), se matérialise essentiellement par l’annonce de l’envoi de troupes US dans des pays bordant la Russie, évidemment présentées comme “défensives”. Il s’agit essentiellement de la Pologne et des pays baltes ; on comprend aussitôt, sans étonnement particulier, que c’est bien la Pologne qui joue un rôle fondamental dans ce bouleversement.

La nouvelle concerne donc l’envoi de troupes US en Pologne, – 10 000 hommes au minimum, voudraient les Polonais, 5 000 au plus selon la position de départ du Pentagone. On négocie... WSWS.org donne le 19 avril 2014 les détails des circonstances accompagnant le début de l’officialisation du déploiement des troupes US en Pologne, avec d’autres éléments militaires, par le biais des confidences sonores du ministre polonais de la défense visitant le Washington Post après une rencontre avec le secrétaire à la défense Chuck Hagel, – signes, tout cela, que la Pologne est de plus en plus la courroie de transmission, la “marionnette” mais aussi le partenaire actif et va-t’en-guerre des USA en Europe centrale.

«According to the Post, Polish Defense Minister Tomasz Siemoniak, visiting the newspaper after meeting with US Secretary of Defense Chuck Hagel at the Pentagon, said, “the decision has been made on a political level and that military planners are working out details.” The article continued: “There will also be intensified cooperation in air defense, special forces, cyberdefense and other areas. Poland will play a leading regional role, ‘under US patronage,’ he said.”

»The report makes clear that the US entered into the Geneva agreement with Russia, purportedly to “deescalate tensions” in Ukraine, in bad faith, intending to use Russia’s supposed breach of the deal as justification for expanded sanctions and a further aggressive buildup of US and NATO forces in Eastern Europe aimed at encircling and strangling Russia...»

La marionnette qui rugissait

Du côté polonais, les choses sont simples : c’est la fièvre de la guerre, avec l’affirmation furieuse de l’“ennemi russe”. Nous sommes à des années-lumière de la tentative de réconciliation Pologne-Russie du printemps 2010 (voir, par exemple, le 19 avril 2010). La Pologne est retombée dans la russophobie guerrière, en s’appuyant sur les USA dont elle estime qu’elle est en voie de devenir le “meilleur vassal” en Europe. La dialectique retrouve les accents des phases les plus agressives de l’histoire des relations entre la Pologne et la Russie. La Pologne veut évoluer vers une place privilégiée : bien que membre de l’OTAN et de l’UE, c’est d’abord en tant que “partenaire” bilatéral et interlocuteur européen privilégié des USA qu’elle veut traiter avec les USA.

Cette prétention, ce n’est pas rien. Elle risque autant d’irriter les partenaires européens de la Pologne, autant que de l’en éloigner dans certaines circonstances dont la plus aigue est évidemment d’une possibilité d’affrontement avec la Russie. (On verra ce qu’il restera, dans cette occurrence, du “Triangle de Weimar”, qui prétendait établir un lien de sécurité spécifique France-Allemagne-Pologne.) Les Allemands sont très loin d’être partisans d’un affrontement avec la Russie, comme l’a très récemment montré leur ministre des affaires étrangères suggérant que l’énergie dépensée à trouver de nouvelles sanctions contre la Russie serait mieux employée à chercher une véritable désescalade en Ukraine ; ils pourraient très vite s’impatienter, à mesure que cette position spécifique et bombastique de la Pologne s’affirmerait. Cela fait partie des tendances de divisions en Europe, entre Européens et entre l’Europe et les USA (voir le 14 avril 2014).

Le JCS et le “proconsul”

Du côté US, les choses ne sont pas plus simples et peut-être même sont-elles plus compliquées. Restons-en pour l’instant à la seule position du Pentagone, la Maison-Blanche et le département d’État ayant basculé dans le maximalisme compulsif irradiant de leurs conseillers d’influence venus de l’équipe neocons-R2P (voir le 22 avril 2014). Le Pentagone préférerait 5 000 soldats US en Pologne, et encore parce que le président demande des renforts, aux “10 000 hommes minimum” réclamés par les Polonais. La raison essentielle de cette pusillanimité est que le Pentagone ne dispose pas de réserves suffisantes, parce que les forces US sont déjà engagées partout, très diminuées, extrêmement limitées. L’autre “raison essentielle” (l’essentialité est élastique, par le temps qui courent et bondissent), c’est que le Pentagone ne se sent pas vraiment d’attaque pour tout faire pour défier les Russes et risquer une chose très, très sérieuse. On verra qui l’emportera lorsque le volume du contingent US en Pologne sera déterminé, et sous quelle forme.

Il y a déjà là un conflit interne qui se dessine. Les dernières péripéties, le silence des uns et les déclarations des autres, montrent qu’il s’agit d’un conflit des plus classiques, entre la maison-mère, le Joint Chiefs of Staff (JCS) et son président le général Dempsey au Pentagone d’une part, et d’autre part le général Breedlove, commandant en chef suprême en Europe (SACEUR) de la structure OTAN et chef du Central Command Europe (commandement national US). En temps de crise plus particulièrement, les relations entre la direction de Washington et le “proconsul” militaire US en Europe ont toujours été délicates. Le “proconsul” a tendance à soutenir les revendications des “vassaux européens” (la Pologne en l’occurrence, pour le cas qui nous occupe) tandis que le Pentagone défend ses intérêts généraux. (Un tel conflit a eu lieu à plusieurs reprises, notamment avec les SACEUR Goodpaster en 1973, Haig en 1976, Rogers en 1983, etc. Le dernier en date et l’un des plus fameux est celui des rapports exécrables entre le SACEUR, le général Wesley Clark, et le JCS de Washington lors de la guerre du Kosovo, cela menant jusqu’à une mise à pied à peine dissimulée de Clark en 2000.)

Le Pentagone sur les genoux

Ici, on mettra l’accent sur une situation qui se répercute sur toutes les crises, de diverses façons. A la différence de 1947-1948, à laquelle le document évoqué plus bas fait allusion comme référence d’une “nouvelle Guerre froide”, la situation de la puissance militaire US est aujourd’hui dans une situation radicalement différente. En 1947-1948, le budget du Pentagone, littéralement pulvérisé à partir de la victoire sur le Japon, était si bas que l’industrie aéronautique US dans sa quasi-entièreté était au bord de l’effondrement. (Certains jugent même, avec des arguments extrêmement convaincants, et une enquête minutieuse pour le cas invoqué, que la Guerre froide fut lancée du côté US à partir de ce qui fut en bonne partie un montage, pour sauver spécifiquement cette industrie à partir de commandes publiques massives et urgentes d’avions militaires. Voir notre texte du 12 février 2003 extrait de La Lettre d’analyse dd&e du 10 avril 1995, reprenant une analyse d’un livre de Frank Kofsky publié en 1994 sur cette affaire : Harry S. Truman and the War Scare of 1948, A Successful Campaign to Deceive the Nation.)

Aujourd’hui, par contre, le budget du Pentagone est colossal : nominalement autour de $650 milliard, il dépasse en réalité les $1 000 milliards une fois prises en compte des dépenses affectées à d’autre poste (renseignement, énergie avec le développement nucléaire, etc.). Malgré cette monstruosité budgétaire, les capacités militaires US ne cessent de se réduire, au point où l’US Army est aujourd’hui quasiment au niveau des effectifs de 1940, alors au sommet de la politique isolationniste de désengagement (voir le 3 mars 2014). Une “mobilisation” pour une “nouvelle Guerre froide”, comme celle de 1948 pour la Guerre froide initiale, impliquerait, dans une bonne logique américaniste, un “réarmement”, c’est-à-dire une augmentation substantielle du budget militaire. Dans les conditions actuelles, une telle perspective est, successivement, extraordinairement et paradoxalement incertaine ; d’abord, par ses implications budgétaires catastrophiques alors que la dette menace l’équilibre du gouvernement US ; ensuite par les contraintes légales (“séquestration”) existantes pour au contraire réduire ce budget ; enfin, par l’incertitude où l’on se trouve concernant les capacités du Pentagone, empire du gaspillage et de la gestion catastrophique, de savoir si des augmentations conséquentes du budget ne conduiraient pas à un surcroît de gaspillage, de corruption et de gestion catastrophique, plutôt qu’à une augmentation des capacités. (La question est : les USA sont-ils encore capables de mobiliser, dans le vrai sens du mot ?) Les chefs du Pentagone, arcboutés sur leur puissance bureaucratique, devinent cela et ne sont pas nécessairement partisans d’une telle augmentation qui menacerait tout l’édifice, en même temps que le gouvernement US, pour une cause dont on a vu plus haut que ces chefs-là ne l’apprécient guère.

The Rest Of the World contre la Russie

Le deuxième point que nous voulons mentionner constitue l’essentiel en matière de communication. Il est exposé dans un article qui vient de paraître dans le New York Times, le 20 avril 2014, et c’est sans nul doute le plat de résistance. Il s’agit d’une nouvelle posture, – que d’aucuns qualifieront de “stratégie”, voire de “doctrine” s’ils en ont le goût, – de l’administration Obama vis-à-vis de la Russie. Nous parlons donc, comme on l’a signalé, d’une “nouvelle Guerre froide” basée sur les conceptions US de l’immédiat après-guerre, et précisément sur la stratégie du containment élaborée par George Kennan, qui occupait à cette époque le poste de la direction de la planification au département d’État. Le passage où cette référence est proposée se termine par une phrase explicitant l’opérationnalisation du concept, qui consiste à “isoler” la Russie du reste du monde ; l’aspect sidérant et surréaliste de cette opérationnalisation est que les USA se proposent de former une alliance générale quasiment du reste du monde contre la Russie, y compris la Chine, qu’entretemps le secrétaire à la défense Hagel est allé avertir de ne pas trop irriter le Japon au risque de voir les USA se dresser contre elle, quasi-opérationnellement (Eric Margolis, le 20 avril 2014 sur UNZ.com : «[Bismarck] would have been horrified to see Washington foolishly making enemies of Russia and China at the same time»)... Sans doute, même si cela ne nous est pas précisé, Obama compte-t-il convaincre également la Syrie, l’Iran, les autres BRICS, tous les pays qui se sont abstenus de voter à l'ONU pour la condamnation du référendum de Crimée (voir le 28 mars 2014), etc., de s’inscrire dans cette croisade internationale contre la Russie, où la Russie se retrouvera seule on vous l’assure.

«In effect, Mr. Obama is retrofitting for a new age the approach to Moscow that was first set out by the diplomat George F. Kennan in 1947 and that dominated American strategy through the fall of the Soviet Union. The administration’s priority is to hold together an international consensus against Russia, including even China, its longtime supporter on the United Nations Security Council.»

L’initiative de l’administration Obama est donc présentée comme une rupture fondamentale avec ce qui a précédé dans les relations des USA avec la Russie. Considérant, selon l’habituel penchant de la psychologie US pour l’inculpabilité (voir notamment le 26 mars 2014), que les USA ont tout fait pour “éduquer” la Russie, pour la rendre “civilisée”, et étant à ce point déçue par la fourberie de son élève, l’administration Obama décide d’une façon impériale mais qu’on devine pleine d’une immense sagesse qu’“assez c’est assez”. On écarte d’un geste négligent sinon nonchalant l’agacement ukrainien et l’on parle à l’échelle qui convient, qui est celle du monde cela va de soi... «Even as the crisis in Ukraine continues to defy easy resolution, President Obama and his national security team are looking beyond the immediate conflict to forge a new long-term approach to Russia that applies an updated version of the Cold War strategy of containment.

»Just as the United States resolved in the aftermath of World War II to counter the Soviet Union and its global ambitions, Mr. Obama is focused on isolating President Vladimir V. Putin’s Russia by cutting off its economic and political ties to the outside world, limiting its expansionist ambitions in its own neighborhood and effectively making it a pariah state. Mr. Obama has concluded that even if there is a resolution to the current standoff over Crimea and eastern Ukraine, he will never have a constructive relationship with Mr. Putin, aides said. As a result, Mr. Obama will spend his final two and a half years in office trying to minimize the disruption Mr. Putin can cause, preserve whatever marginal cooperation can be saved and otherwise ignore the master of the Kremlin in favor of other foreign policy areas where progress remains possible.

»“That is the strategy we ought to be pursuing,” said Ivo H. Daalder, formerly Mr. Obama’s ambassador to NATO and now president of the Chicago Council on Global Affairs. “If you just stand there, be confident and raise the cost gradually and increasingly to Russia, that doesn’t solve your Crimea problem and it probably doesn’t solve your eastern Ukraine problem. But it may solve your Russia problem.”»

En attendant que cette “stratégie” soit mise en place et rende ses premiers effets, quelque part entre 2100 et 2200, le président Obama a décidé de se retirer sous sa tente et de ne plus songer aux manigances de Poutine, faisant ainsi comme s’il n’existait plus, Poutine, rien de moins, et le plongeant par conséquent dans un cruel embarras. Drapé dans sa dignité et dans sa puissance, Obama ignore désormais la Russie en attendant que celle-ci, complètement isolée, étranglée par sa propre infamie, privée de l’amicale camaraderie du reste du monde et du Système, tombe comme un fuit déjà blet. D’ici là, bien entendu, on vous l’assure sans souci de la contradiction interne du propos, la population russe, ayant compris où est son intérêt et où se trouve la vertu, aura renvoyé le tyran pourrir dans un Goulag quelconque.

«The prevailing view in the West Wing, though, is that while Mr. Putin seems for now to be enjoying the glow of success, he will eventually discover how much economic harm he has brought on his country. Mr. Obama’s aides noted the fall of the Russian stock market and the ruble, capital flight from the country and the increasing reluctance of foreign investors to expand that while American and European sanctions have not yet targeted wide parts of the Russian economy, they have sent a message to international businesses, and that just the threat of broader measures has produced a chilling effect. If the Russian economy suffers over the long term, senior American officials said, then Mr. Putin’s implicit compact with the Russian public promising growth for political control could be sundered.

»That may not happen quickly, however, and in the meantime, Mr. Obama seems intent on not letting Russia dominate his presidency. While Mr. Obama spends a lot of time on the Ukraine crisis, it does not seem to absorb him. Speaking privately with visitors, he is more likely to bring up topics like health care and the Republicans in Congress than Mr. Putin. Ukraine, he tells people, is not a major concern for most Americans, who are focused on the economy...»

 

Une tranquille schizophrénie

Ce texte est remarquable de schizophrénie tranquille développée sur le ton d’une élégante suffisance, dans sa description d’un monde enchanteur où le roi-Obama trône sur le “phare de la liberté” et sur l’“arsenal de la puissance et de la vertu”, acclamé par le reste du monde, – saut l’épouvantable Poutine, le cancre de la classe, le monstre quasi-hitlérien. La puissance de la transmutation de l’habituelle pompe américaniste en une sottise bombastique à prétention doctrinale et géopolitique est époustouflante. On retrouve, comme en une caricature, tous les travers de cette psychologie pervertie, son réductionnisme, son cloisonnement, son incapacité de tenir compte des relations de cause à effet ni même d’imaginer une telle chose, l’omniprésence étouffante de la suffisance américaniste, – tout cela transmutée en inculture, en ignorance, en préjugés.

Lorsqu’un Daalder énonce son jugement si sophistiqué («That is the strategy we ought to be pursuing. If you just stand there, be confident and raise the cost gradually and increasingly to Russia, that doesn’t solve your Crimea problem and it probably doesn’t solve your eastern Ukraine problem. But it may solve your Russia problem»), il pourrait aussi bien nous dire, avec sa maîtrise du tour sophistique transcrite en une analyse tranchante caractérisée par une complète idiotie, phénomène devenu à cet instant presque émouvant après tout, à force de conviction-Système : “Cela ne résout peut-être pas le problème du Pentagone et de notre dette qui nous écrase, cela ne résout peut-être pas le problème de la dissolution des USA, cela ne résout peut-être pas le problème du chaos que nous favorisons au Moyen-Orient, cela ne résout peut-être pas le problème du dollar qui prend eau de toutes parts, cela ne résout peut-être pas le problème de la catastrophe de l’environnement, cela ne résout peut-être pas le problème de la Fin des Temps, etc., mais cela pourrait résoudre le problème de la Russie...”

Trahison et inversion de la référence

Bien entendu, la nouvelle Guerre froide dont il est question dans cet article n’a rien à voir avec la “néo-Guerre froide” que nous définissions le 20 mars 2014. Ce n’est plus une néo-Guerre froide qu’imposeraient les événements mais une nouvelle Guerre froide “conçue et réalisée” par les équipes de communication de la Maison-Blanche, une “Guerre froide-narrative” si l'on veut. Pour autant, le lien est évident et l’on pourrait dire que la “Guerre froide-narrative” présentée comme une réaction extrêmement habile de la Maison-Blanche à la crise ukrainienne, constitue une sorte de “ce que je ne peux étouffer, je l’embrasse”.

Bien entendu, là s’arrête l’analogie faite par la Maison-Blanche avec la vraie Guerre froide qui nous est servie comme référence. Les conditions sont complètement différentes. Les USA ont une position relative extrêmement inférieure à celle qu’ils avaient en 1945 ; directement au niveau de leur puissance relative (les USA dominaient le monde ravagée par la guerre alors qu’eux-mêmes avaient au contraire développé exponentiellement leur puissance grâce à la guerre) ; indirectement au niveau de l’état de l’URSS dévastée par la guerre en 1945 (alors que la Russie est aujourd’hui en beaucoup plus forte position) et alors que leurs alliés européens et asiatiques, également dévastés, dépendaient complètement d’eux.

De même, les “stratégies” envisagées dans l’article cité ne correspondent pas aux schémas de la Guerre froide. L’idée de poursuivre les coopérations avec la Russie là où elles existent, tout en attaquant frontalement la Russie par divers moyens de pressions, d’influence, de sanctions, ne répond en rien au schéma de la Guerre froide, au contraire il le trahit. Cette idée, nommée durant la Guerre froide “de-linkage” (ne pas lier les différents dossiers entre eux, ce qui permet une mésentente ici et une coopération là) impliquait nécessairement une entente générale de principe USA-URSS, notamment au niveau de l’“équilibre de la terreur” (le nucléaire), c’est-à-dire l’absence d’hostilité directe, affichée et opérationnalisée par des mesures effectives. Ce n’est pas le cas dans la situation actuelle USA-Russie et dans la pseudo-“stratégie” envisagée.

Simulacre de crise

Il y a deux interprétations nécessaires à ce développement venu des USA concernant la crise ukrainienne, devenue brusquement dans le chef des USA la Grande Crise entre les USA et la Russie, – comme poursuite et conclusion finale et triomphale de la Guerre froide sous forme de “nouvelle Guerre froide”. Ces deux interprétations ne se contredisent en rien ni ne sont en rien exclusives l’une de l’autre ; elles se complètent, se renforcent, s’explicitent l’une l’autre. La première de ces interprétations est la plus intimiste et la plus objective, dans la mesure où elle conduit à analyser le comportement de la direction-Système de l’américanisme, et particulièrement de son représentant Obama, au travers des appréciations diverses qu’on lit dans le New York Times. Il s’agit d’une évaluation essentiellement psychologique et de communication, bien entendu autour d’une narrative...

On pourrait en effet conjecturer, avec nombre d’arguments dans ce sens, que ce document laisse transparaître une sorte de portrait d’Obama qui est en même temps une peinture de la psychologie-Système dominante à Washington. Bien évidemment, tout est bâti autour d’une posture quasi “impériale” du président des USA, trônant au bureau ovale et orientant la marche du monde à sa guise. Mais à force d’appuyer le trait on verse dans la caricature, qui devient dans ce cadre de l’influence du Système, une inversion complète.

Cette posture impériale, dans ce cas se situant elle-même “au-dessus de la mêlée” initiée évidemment et spécifiquement par le cancre de la classe (Poutine), entraîne le fait que le “message” devient effectivement inversion complète, et le détachement du maître totale irresponsabilité. A lire ces mots, – «...Mr. Obama seems intent on not letting Russia dominate his presidency. While Mr. Obama spends a lot of time on the Ukraine crisis, it does not seem to absorb him...», – on ne peut pas ne pas finir par conclure que le sujet de cette hagiographie, œuvre des “officiels” dispensant la bonne parole comme du NYT lui-même, présente comme une vertu le fait de se désintéresser du problème crisique central de notre temps d’effondrement, tout en laissant paraître un mépris extrême pour le “partenaire” de cet épisode fondamental. Au moins, pendant la Guerre froide, la vraie, les dirigeants US ne cachaient pas que l’absolue priorité de leur direction devait se concentrer sur les relations avec l’autre acteur stratégique nucléaire, en essayant au maximum de diffuser les tensions pouvant naître d’avatars de communication. Pour poursuivre l’analogie du “cancre de la classe” (Poutine) en la renversant, Obama apparaît comme un adolescent bouffie de vanité et de prétention, qui refuse l’essentiel de la tâche qu’il a prétendu accomplir parce qu’il n’est pas assuré d’y figurer à son complet avantage. Objectivement, cette inversion témoigne d’une effrayante schizophrénie qui laisse à penser sur ce que sera, – sur ce continuera à être en s’amplifiant, puisqu’il n’y a rien de nouveau à cet égard sinon l’outrance, les réactions des USA aux inévitables accidents, tensions imprévues, événements inattendus, etc., qui vont continuer à marquer la crise ukrainienne et tout ce qui se rapproche de près ou de loin de la dynamique de tension entre les USA et la Russie.

On comprend alors qu’il n’y a rien, dans le chef de Washington, ni d’une “stratégie” ni d’une “doctrine” là-dedans. Il s’agit de pure communication, autour d’une narrative sur laquelle l’American Century ne se couche jamais, comme l’on dit du soleil sur le fameux Empire qu’on sait, comme si la formule nietzschéenne de l’éternel retour avait trouvé son opérationnalité. On comprend, au-delà, que Washington n’est plus capable d’accoucher, ni d’une “stratégie”, ni d’une “doctrine”, que la projection sous forme de narrative hollywoodienne du film “The American Century, – le retour” suffit à entretenir sa conviction pathologique. La schizophrénie est complète, achevée, bouclée. Le président Barack Obama règne.

Accélération de la crise (suite)

Le précédent nous dit beaucoup de la crise à Washington, de la crise du pouvoir, de l’épuisement de la psychologie des principaux acteurs, mais pas grand’chose, certes, de la Grande Crise USA-Russie et de tout ce qui l’accompagne, et du flux dans laquelle elle se place, qui est l’épisode final de la crise d’effondrement du Système. Comme dirait le crétin couvert de privilèges-Système cité ci-dessus “cela ne résoudra pas le problème de la crise générale d’effondrement où les USA ont la place centrale mais cela résoudra le problème de l’identification de la schizophrénie à Washington”, – et nous voici devant la seconde interprétation nécessaire...

En déclenchant toute cette agitation, en exposant ces considérations qui prétendent au rang de “stratégie” ou à celui de “doctrine”, les spécialistes de la communication à Washington n’ont rien créé de spécifique ni de substantiel. On ne s’installe pas dans la crise en l’élargissant aux relations fondamentales entre les USA et la Russie comme le fait Washington pas simple manipulation, selon une simple démarche technique et bureaucratique dans le seul domaine de la communication. On s’installe dans une crise en paraissant l’élargir “aux relations fondamentales entre les USA et la Russie”, simplement parce que cette crise est déjà élargie à cette dimension. En ce sens, la démarche washingtonienne a son utilité, puisqu’elle nous montre qu’effectivement la crise ukrainienne a d’ores et déjà accouché d’une énorme crise entre les deux puissances nucléaires stratégiques, qui est aussi une énorme crise d’antagonisme culturel et conceptuel, une énorme crise s’inscrivant dans le cadre d’une crise de civilisation. On a à cet égard suffisamment d’indications et d’analyses pour nous permettre de conclure à cette stature imposante de la crise, et la “nouvelle Guerre froide” venue de Washington en est tout simplement, à la fois la confirmation et la conséquence, en même temps qu’une tentative maladroite d’une utilisation faussaire. Les stratèges en communication de Washington n’ont fait qu’acter un événement qui s’est fait lui-même, dont les causes et les effets dépassent largement leurs interprétations puisqu’il s’agit effectivement d’une opérationnalisation de la crise générale de notre civilisation. De ce point de vue, la “nouvelle Guerre froide” n’a vraiment rien à voir avec son faux modèle précédent, et au lieu d’une certaine complicité comme on en connut entre les USA et l’URSS de ce temps-là, on trouve au contraire tous les éléments de fécondation rapide de l’aggravation des relations.

Dans le même sens, la démarche washingtonienne a également son utilité, en nous montrant le comportement de Washington allant chercher sa référence dans un passé spécifique, extrêmement bien identifié, et qui a une très grande signification symbolique et de puissance pour les USA. Ce rappel, c’est une incantation à la “résurrection” d’une époque où les USA, alors avec une réputation sans tâche pour les parties du monde au-delà des océans, dominaient le monde d’une façon écrasante, incontestable, extraordinaire, – presque divine et dans tous les cas immensément vertueuse. Alors que les échos sonores de la retraite et de la décadence des USA faisaient débat sonore à Washington en même temps que la crise ukrainienne éclatait (voir le 28 février 2014), et avant que Washington, toujours de plus en plus lent, ait réalisé l’importance de la dite-crise, cette fixation symbolique à une référence de cette importance et de cette signification apparaît comme une sorte d’exorcisme : l’image des USA réparée, la narrative peut continuer à être dévidée. Ainsi, le président des Etats-Unis Barack Obama, ayant fixé l’image définitive des USA dans sa confrontation avec la Russie renouvelant la grande victoire du XXème siècle et de l’American Century, peut-il s’en retourner vaquer à ses occupations («Speaking privately with visitors, he is more likely to bring up topics like health care and the Republicans in Congress than Mr. Putin. Ukraine, he tells people, is not a major concern for most Americans...»).

Ainsi allume-t-on la mèche d’une énorme bombe qu’on a soi-même fabriquée et posée là où elle se trouve, avant de s’en retourner en s’en lavant les mains ; et s’en retournant, certes, en ignorant que cette bombe, en explosant, ne manquera pas de vous emporter, vous le premier, vous l’allumeur de mèches...

The Crimea and the Eurasianist idea as resistance geopolitics

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The Crimea and the Eurasianist idea as resistance geopolitics

 
Ex; http://www.geopolitica.ru
 
Professor Bruno De Cordier from the Department of Conflict and Development Studies of Gent University examines the perception and realities behind an aspired ‘great space’.
 
“I know one thing and I’ll tell you: if Russia survives this period and is eventually saved, it will be as a Eurasian entity and through the Eurasianist idea”, said the Russian ethnographer, historian and geographer Lev Gumilyev in an interview which he gave shortly after the demise of the USSR and briefly before passing away himself in the summer months of 1992.  Back then, it were dire years of decay, unraveling and loss of self-esteem in Russia and the rest of the enormous space that used to be the USSR shortly before. Even the existence of the Russian Federation, the USSR’s core entity, had become uncertain with the rise of separatism in the North Caucasian republics of Dagestan and Chechnya and with the rise of local and provincial potentates on which Yeltsin’s Kremlin hardly had any real influence left. So now, Crimea is set to join Russia. How things can turn.
 
The 1990s trauma
 
I have been thinking often of Gumilyev and his Eurasianist idea lately, for it indeed explains quite a lot of what had been going on. In brief, it states that the old USSR and the tsarist imperial space that preceded it are essentially grafted in an old cultural sphere in which Slavic and Turkic cultures, Orthodox Christianity, and Sunni and Shi’ite Islam have been cohabiting and interacting for centuries. The core of this sphere, of this ‘great space’ as the Russian political scientist Alexander Dugin calls it, is Russia which, indeed, geographically spreads out over the European and Asian continents and has, through the adoption of Byzantine Christianity in the 980s – after contact first established with Greek bishops on the Crimea by the way – and its incorporation in the system of the Khanate of the Golden Horde (1240-1502), is anchored in the Orient as well as in the West. The whole notion that Russia thus forms a separate sphere around which crystalizes a greater Eurasia, seems also to be present and well alive at the grassroots up to this day.
 
In a survey conducted among the Russian population in spring 2007 for example, the thesis that Russia is a Eurasian entity in its own right with its own societal and developmental ways, was agreed upon by almost three-quarters of the respondents.[1] Of course, it is more an indicator yet it’s also reflecting a reality. In a similar but much more recent survey last year about the question how Russia will look like in fifty years’ time, the largest share of respondents after the ‘don’t-know/no-answer’ category answered, that its technology and sciences will be quite similar to that of the West but that Russian society and culture will be entirely different from it.[2] Furthermore, as another survey conducted last fall learns, the share of those in Russia who regret the demise of the USSR is high: 57 percent, understandably higher among age categories with active memories of that period (which involves still a fair share of people of active age), yet still amounting to up to one-third among the categories of respondents who were not yet born in 1991 or who were too young to have active memories.[3]
 
The impact of what we could call the ‘1990s trauma’ caused by the dire years following the unraveling and eventually demise of the USSR should really not be underestimated. In a matter of a couple of years, a decent human capital, a high level of social safety, and a fair level of social infrastructure were squandered and destroyed to make way for a particularly rapacious form of capitalism – dubbed ‘market reforms’ by foreign consultants and scores of profiteers – an acute identity crisis, a dramatic demographic downturn and general degradation and loss of status. The mid-nineties were actually the period when I started to work in Eurasia. Back then, I understood already that all this was going to backlash one day. And indeed it did. Since the beginning of this century, not a small part of public opinion and opinion makers and officials blames an abstract ‘West’  – where certainly the US is being increasingly negatively perceived[4] – and, especially, local and regional liberals in Eurasia itself.
 
Economic great space
 
So, what are the different fibers still connecting Russia with its wider historical sphere, and with the rest of the region formerly known as the USSR, in particular? Let us first take a look at the economic substructure, starting with foreign trade. Officially, in the year 2013, almost 21 percent of Russia’s overall foreign trade was with other former states of the USSR, without the three Baltic countries. Some three-quarters of its trade within Eurasia was, in that particular order, with Ukraine, Belarus and Kazakhstan. The latter two are also part of both the customs’ union and the Eurasian Economic Community which are being led and promoted by Moscow. Attempts to also integrate Ukraine in these structures actually sparked the protest movement in Kiev last year. Furthermore, more than 50 percent of Russia’s external commerce takes place with the EU, almost 10 percent with China and some 3 percent with the US. Russia’s external trade pattern is thus primarily oriented towards the EU, which also implicates something else by the way: that economies and corporations from the EU need the Eastern European market.
 
Hence economic sanctions against Moscow will first of all affect an EU which has primarily acted as an extension and aid of the US in the whole episode of the Ukraine crisis. For those keen on stressing the importance of energy policies, well, there is also the position and activities of Gazprom in Eurasia.  This parastatal corporation, which is closely connected to the Kremlin, controls about one-third of the world’s production of natural gas and also has interests and activities in other sectors like transport, oil, banking and media. It is actively present in all former Soviet countries including the Baltics who actually depend on it for most of their supply in natural gas. Gazprom also participates, in one form or another, in oil extraction and in upgrading infrastructure in gas- and oil-exporting countries like Turkmenistan, Azerbaijan and Kazakhstan. Gazprom’s sheer weight explains why Russia, together with Iran and Qatar, has taken the lead in mid-2001 in the establishment of the so-called Forum of Gas-Exporting Countries. The structure, which currently has 11 member states and in which Kazakhstan is an observer, is to be a blueprint of some sort of ‘gas OPEC’.
 
Migrant workers and oligarchs
 
Let us go back to society and everyday life. One of the most important sociocultural vectors of Russian influence in greater Eurasia is, of course, the Russian language. The historical aversion against it is by far not as strong as it was in the Baltics and Central Europe in the nineties or as it is in Western Ukraine at the moment. Despite the righteous promotion of local or national languages other than Russian in the 1988-91 period, the Russian language still, or again, has official or semi-official status in Ukraine (although its future in ‘rump Ukraine’ is uncertain), Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan. The use of Russian in the societies concerned usually goes well beyond the people of Russian origin and ethnicity. Even in countries where it does no longer have official status, such as Azerbaijan and Turkmenistan, it is still the idiom of the political and intellectual elites, part of the more urbanized population segments, ethnic minorities and it often serves as the language of inter-ethnic communication. Its position also sustains the influence of the Russian mass media, popular culture and opinion makers.
 
A very important binding agent in Eurasia, one situated on the interface of the grassroots and macro-economics, is seasonal as well as permanent labor migration to Russia. The vast majority of some one and a half million of guest workers who officially stayed in Russia in the year 2011 came from other countries of Eurasia.  The largest group, some 510,000, were from Uzbekistan.  Additionally, in the same year, some 280,000 guest workers were from Tajikistan, 193,000 from Ukraine, 110,000 from Kyryzstan, 80,000 from Moldova, 71,000 from Armenia, 68,000 from Azerbaijan and 53,000 from Georgia. Besides the old USSR countries, the second-largest country of origin of labor migrants in Russia is China. Kazakhstan and Belarus have also become host countries for migrant workers form southern Eurasia.
 
They visibly form a large portion of the bazaar traders, construction workers, cleaners and maintenance and catering personnel in the metropolises as well as of the seasonal workers in the agricultural sector. Many have double citizenship.  The infrastructure of the recent winter games in Sochi, for instance, has largely been built by workers from southern Eurasia and Moldova. This sort of migration feeds a remittance economy, which in countries like Armenia, Moldova and Tajikistan for instance, contributes a large GDP share amounting from 21 to 48 percent. The remittances of the hundreds of thousands of migrant workers, a majority of them men, are a vital financial lifeline for their families and areas of origin. Socially and psychologically, the impact of migration and the remittance economy is a mixed bag. They have revitalized regions but also disrupted local societies, yet do ensure a permanent interaction at the basic popular level within Eurasia.
 
At the other end of the social pyramid, there is something peculiar going on. A number of industrialists and oligarchs from Uzbekistan, Azerbaijan and Georgia with connections to the upper echelons of power in Russia are based in Moscow or Saint-Petersburg. Through patronizing sociocultural associations and through media, several of them try to build a political base among the diasporas in Russia of their respective countries or origin. On the mid-term, this is important since several of the personalities concerned have ambiguous if not outright tense relationships with the regimes, or with specific personalities or fractions therein, in their respective countries. Personally, I consider it likely that Moscow will try to steer or recuperate regime change in some Eurasian  countries – Uzbekistan for example – with unreliable or fractionalized regimes and a large potential for social unrest, before pro-Western of Western-backed figures and networks do so.  In this sense, the personalities concerned as well as they movements and networks form ‘replacement elites’.
 
Military imperialism?
 
The navy base in Sebastopol was a hotspot and departure point in Russia’s recent intervention in, or, depending on how you look at it, invasion, of the Crimean peninsula. Yet how can one characterize Moscow’s military cooperation with the rest of Eurasia?  Since fall 2002, the institutional framework has been the Collective Security Treaty Organization, a sort ‘contra-NATO’ which, beside Russia, Belarus and Kazakhstan, has Armenia, Tajikistan and Kyrgyzstan as its members. Serbia, amongst others, is an observer to the organization. With the exception of Georgia and, increasingly, also Azerbaijan, Eurasia’s respective national armed forces are still psychologically and technically quite oriented towards Russia and purchase most of their military technology and weaponry from it. The Russian armed forces, for their part, have bases and military advisors in Tajikistan, Armenia and Kyrgyzstan. Additionally, they co-manage the space launch facility of Baykonur is Kazakhstan and radar stations in Belarus and, until last year, also in Gabala in Azerbaijan. And since mid-1992, Russia has also a 9,200 strong peacekeeping force in Transnistria, an area seceded from Moldova in 1990. Beyond the territory of the old USSR, Russia has one naval base on the Mediterranean, in the Syrian port of Tartus. To put things in perspective, the US has some nine-hundred bases or other forms of military presence outside of its territory, including in Eurasia.
 
Since about a decade, Russia has also become, like the USSR used to be, a donor of various forms of development and humanitarian aid.[5] It has channeled its aid, for instance, multilaterally through a number of UN organizations and also donated aid to contexts of high political and symbolic significance, such as Syria, Serbia and the Serbian minority in Kosovo. The bulk of Russia’s foreign aid, however, is destined for Eurasia. During the 2007-13 period, about 57 percent went to Tajikistan, Kyrgyzstan, Armenia and South Ossetia. The latter brings up the existence and the role of Eurasia’s so-called quasi-states, areas that seceded in one form or another between 1989 and 1993, which have many if not all characteristics and attributes of states but that are not recognized as such by other countries and the UN, or only by a handful of countries.[6] There are currently four such entities in the former USSR:  the enclave of Nagorno-Karabakh in Azerbaijan, previously-mentioned Transnistria, and South Ossetia and Abkhazia which both seceded from Georgia in the early nineties and officially declared themselves independent after the 2008 South Ossetia War. In some way, the Crimea also fits into this category.[7]
 
The said four quasi-states largely sustain on an informal economy, on financial and other material aid, pensions and migrant remittances from Russia. In most of these entities, there is also a strong identification with and favorable opinion of Russian among local public opinion. Just like Kosovo, which is in fact a protectorate, is an important pivot and hold of NATO-US presence in the Balkans,  they form a core element of Moscow’s presence in greater Eurasia. In that sense, Transnistria, in particular, along with Sebastopol and the Baltic exclave of Kaliningrad (an old part of Prussia which was annexed by the USSR after the Second World War and is still part of the Russian Federation), is perceived to be a necessary outpost of Eurasian resistance on the western frontier against a NATO that is perceived to be increasingly aggressive and expansionist. A few days after the Crimean referendum, the parliament of Transnistria, which like the peninsula has a Russian or at least Russia-speaking majority, proposed to also accede to the Russian Federation.[8]
 
Bismarck and the ‘neo-USSR’
 
So, to conclude, Moscow definitely has aspirations in this enormous space between the Baltic Sea and Alaska. But contrary to the American neo-empire these aspirations of dominance are not planetary.[9] Following Russia’s military intervention on the Crimea, which was, amongst others, legitimized by the necessity to protect the peninsula’s Russian population, some suggested that Kazakhstan, with its large Russian minority of about one quarter of the population and in the majority in a number of districts bordering Russia itself, might be next in line. This is quite improbable though. When one looks at the pattern of Russian military intervention over the last few years, one notices that these have taken places in countries  – South Ossetia and Georgia, where Russians form barely 1.5 percent, and now Ukraine and the Crimea – which have been the setting of so-called ‘color revolutions’ which eventually largely championed a pro-NATO and generally pro-Western societal and political project.
 
Much more than something driven and inspired by aggressive expansionism or access to resources, the recomposing of a greater Eurasia is perceived to be a necessary resistance movement against forces and centers of power the eventual aim of which is nothing less than the dismantling of Russia itself, or its reduction to a submissive and obedient entity.[10] To prevent this, a ‘great space’ has to be formed that takes the lead in the formation of the multi-polar world order which has to succeed to American neo-imperial hegemony. There will eventually be no replica of the USSR. The customs’ union between Russia, Belarus and Kazakhstan is definitely meant to be a blueprint for more in-depth integration or reintegration in Eurasia though, quite similar to the way the Prussian Zollverein from 1839 laid the bases for the unification of the German states and principalities which was achieved by Otto von Bismarck by the year 1871. And this design is certainly not less legitimate than the EU, the Gulf Cooperation Council or the US’ free-trade area for the Americas are. Whether the national elites involved, especially those of Kazakhstan, will eventually be willing to transfer power to a supra-national entity in the near future remains to be seen. Yet the perception of a process and threat of externally steered chaos, regime change and further balkanization of Eurasia, and, especially, the objective interests and advantages of a more multi-polar world order could definitely offer the necessary psychological impetus to do so.
 
[1]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre, «Л.А. Седов: Россия и мир», 2007, http://www.levada.ru/press/2007081001.html
[2]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre,  «Россия-2063», 2013, http://www.levada.ru/22-08-2013/rossiya-2063
[3]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre, «Россияне о распаде СССР», http://www.levada.ru/14-01-2014/rossiyane-o-raspade-sssr
[4]Аналитический Центр Юрия Левады- YuriLevadaAnalyticalCentre, «Россияне об отношении к другим странам», www.levada.ru/11-10-2013/rossiyane-ob-otnoshenii-k-drugim-stranam
[5]For more on Russia and a donor of aid, see the study by Oxfam International which is available both in Russian and English at http://www.oxfam.org/en/policy/russia-humanitarian-aid-donor
[6]For a more in-depth examination of quasi-states in the former USSR and elsewhere, see the excellent special issue of Diplomatie: affaires strategiques et relations internationales by Francois Grunewald and Anne Rieu, ‘Entre guerre et paix: les quasi-etats’, Diplomatie: affaires strategiques et relations internationales, №30, 2008.
[7]The first to recognize Crimea’s referendum on independence besides Russia itself were Nagorno-Karabakh, South Ossetia and Abkhazia. Kazakhstan, Armenia and the Bolivarian republic of Venezuela had followed at the time of writing.
[8]Joris Wagemakers ascertains the existence of an outright resistance identity among both the authorities and much of the population of Transnistria. For those interested, see Joris Wagemakers, ‘National identity in Transnistria: a global-historical perspective on the formation and evolution of a ‘resistance identity’’. Journal of Eurasian Affairs, 1(2), 2014, pp. 50-55.
[9]I use the term neo-empire because unlike the Roman, Frankish, Napoleonic and British empires, to name a few examples, it does not consider nor calls itself one and actively maintains an illusion of equality between itself and its subjects.
[10]The fact that well before to the Ukraine and Crimea crisis, the person of Vladimir Putin and Russia on the whole have been demonized for months with almost hysterical international media campaigns supported by a some transnational corporations, celebrities and foreign parliamentarians about a non-issue like the arrest of a nihilist rock band, and about the so-called persecution of homosexuals, has certainly strengthened this perception.
 
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Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Auteur : Egalité & Réconciliation 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le président de l’Arménie, Serge Sarkissian, espère pouvoir inscrire son pays dans une position médiane entre la Russie et l’Union européenne.

arton24983-dd44f.jpgAfin de punir l’Arménie de sa future adhésion à l’Union douanière (regroupant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan) et de ne pas souscrire à la position atlantiste dans l’affaire ukrainienne, l’Union européenne a décidé de ne pas signer d’accord majeur avec Erevan.

Mécontent, le chef de l’État arménien a interpellé les autorités de Bruxelles, lors d’un rassemblement du programme de partenariat oriental de l’UE qui s’est tenu à Prague :

« Nous nous engageons à prendre de nouvelles mesures avec nos partenaires de l’UE, afin de créer une fondation juridique régissant nos relations, qui d’une part reflètera le contenu de précédentes discussions entre l’Arménie et l’UE, et qui d’autre part sera compatible avec d’autres formats de coopération. Notre conviction : aucun des pays partenaires ne devrait être forcé de payer un prix parce qu’il décide de participer à tel ou tel autre processus d’intégration. Nous ne voulons pas faire un choix entre nos différents alliés : nous voulons avoir autant d’amis que possible. »

L’Arménie a sollicité plusieurs fois en 2013 l’Union européenne afin de parvenir à un accord d’association. Bruxelles a systématiquement rejeté ces demandes, y compris la plus récente : une version identique à celle que l’Ukraine a signé avec l’Union européenne après le changement de pouvoir à Kiev.

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

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C’est quoi le Partenariat transatlantique?

Dix réponses pour mesurer le danger

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
 
Comment ça s’appelle ?
 
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique. C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
 
Est-ce qu’on nous cache tout ?
 
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
 
C’est grave ?
 
Oui, très grave.
 
D’accord, mais plus précisément ?
 
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
 
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
 
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
 
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
 
Non, bien sûr : les "obstacles" à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
 
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
 
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
 
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
 
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
 
Le combat est-il perdu d’avance ?
 
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
 
P.-S.
 

mercredi, 30 avril 2014

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

 

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Ex: http://www.elespiadigital.com

El embajador británico solicitó a Armenia que "devuelva" a Azerbaiyán los territorios circundantes a Nagorno-Karabaj "tomados" durante la guerra.

El Reino Unido apoya firmemente los principios del arreglo pacífico del conflicto de Nagorno-Karabaj a través de la mediación del Grupo de Minsk de la OSCE . Así lo manifestó el embajador británico en Azerbaiyán Irfan Siddig en una entrevista con 1news.az.

"Los territorio de Azerbaiyán de Nagorno-Karabaj y la tierra circundante son reconocidos internacionalmente. Pero está claro que la situación de Nagorno-Karabaj la disputan Armenia y la población armenia de Nagorno-Karabaj. Así, en la práctica, esto significa que un acuerdo sobre el futuro estatus de Nagorno-Karabaj debe lograrse sobre la base de los principios de Helsinki -no uso de la fuerza, el respeto a la integridad territorial y la igualdad de los pueblos y su derecho a la libre determinación. Este es el elemento más difícil del conflicto, que debe ser acordado entre todas las partes", dijo el Embajador.

"Sin embargo, el estatuto de los territorios que rodean Nagorno-Karabaj, que las fuerzas armenias continúan manteniendo bajo ocupación como consecuencia del conflicto militar, no puede ser negado. Es Territorio de Azerbaiyán, y en cualquier solución pacífica las fuerzas armenias deben retirarse de estas tierras, ya que la continua ocupación de estos territorios es uno de los obstáculos para la paz, y el Reino Unido apoyó la pronta devolución de esas tierras a Azerbaiyán en el marco de un acuerdo de paz global", concluyó Siddig.

Le localisme est la pierre angulaire de la décolonisation économique

Laurent Ozon: "Le localisme est la pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique"

Ex: http://medias-presse.info

laurent%20ozon.jpgLaurent Ozon est président d’un mouvement français particulier: Maison Commune, un mouvement localiste basé sur des axes écologiques, économiques, sociaux et identitaires. L’objectif prioritaire est l’inversion des flux migratoires dans un cadre politique construit. Nous avons pu interroger Laurent Ozon pour en savoir plus.

1)    Laurent Ozon, vous êtes président d’un mouvement localiste particulier Maison Commune. Pourriez-vous d’abord nous le présenter ? En quoi consiste le localisme ?

Maison Commune est un mouvement qui s’est donné comme objectif de former la périphérie politique afin d’anticiper les évènements politiques des années à venir et d’y apporter des réponses efficaces. Nous avons reçu en formation plus de 400 cadres et futurs cadres de cette périphérie politique, issus de mouvements parfois opposés.

Le localisme est l’un des fondamentaux de notre démarche. Le localisme, c’est donner à chaque peuple la possibilité de subvenir à la part la plus importante possible de ses besoins par ses propres moyens. Le localisme, c’est une volonté de favoriser les circuits économiques courts, et ainsi d’assurer une autosubsistance relative capable de permettre aux populations de garder la maîtrise de leur destin. Prenons un exemple, si chaque jour 1000 comptables quittent les Hauts-de-Seine pour aller travailler en Val-d’Oise et que simultanément 1000 autres quittent le Val-d’Oise pour travailler dans les Haut-des Seine, c’est parce que rien n’incite les entreprise à embaucher selon des critères de proximité. Résultat, vous avez 2000 comptables sur les routes, qui brûlent de l’essence, stagnent dans les embouteillages, dégradent l’air et les infrastructures, pour se croiser. C’est un petit exemple mais il en existe des milliers comme celui-ci.  C’est valable aussi pour les achats et approvisionnement des ménages comme des collectivités. Des solutions comme la détaxation de la proximité en direct ou par crédit d’impôts peuvent permettre d’engager la priorisation locale. Il y a de nombreuses solutions pour sortir de la situation actuelle et elles ne nécessitent pas un grand-soir politique. Elles peuvent être appliquées progressivement, concentriquement, d’abord dans des secteurs dits de subsistance. Le localisme est la pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique. Le localisme est une sorte de protectionnisme 2.0. Il est le moyen de favoriser l’embauche locale et les circuits économiques courts, d’accompagner heureusement des objectifs de qualité écologique, de protection sanitaire, de réhabilitation de la vie démocratique, de protection et de rééquilibrage social, d’inversion concertée des flux migratoires et de pacification rapide des relations internationale. Une politique localiste permettra aussi d’anticiper les déstabilisations sociales, économiques à venir.

2)    On considère souvent Europe-Écologie-les Verts comme le parti écologique de France. Vous présentez l’écologie comme un des axes de votre mouvement. En quoi consiste-t-elle pour vous ?

L’écologie est une science devenue un mouvement social puis une nébuleuse politique. L’écologie politique est un fourre-tout dans lequel vous pourrez trouver des personnes très différentes. Disons que le point commun de toutes ces personnes est théoriquement une sensibilité accrue aux questions environnementales, à la destruction de la nature. Je dis « théoriquement » car EELV est aujourd’hui une structure gauchiste qui se mobilise plus pour les combats sociétaux de la bourgeoisie interlope occidentale et contre les murs porteurs de la culture populaire que contre les transnationales. Il y reste quelques personnes sincères, je pense à Sandrine Bellier et à quelques autres. On trouve des écologistes sincères, comme elle ou Corinne Lepage, Antoine Waechter dans tout le champ politique. Mais EELV est aujourd’hui anti-écologiste de mon point de vue. Son bilan politique est catastrophique sur à peu près tous les sujets clés. Je pourrais énumérer les fiascos d’EELV en matière d’écologie durant une heure. EELV est un faux-nez du gauchisme utopique dont la faible crédibilité ne repose que sur le soutien que lui apportent les médias.

3)    Votre objectif prioritaire est d’inverser les flux migratoires dans un cadre politique construit. Serait-ce vraiment réalisable ou bien est-ce un doux rêve ? Dans l’idéal, comment procéderiez-vous pour y arriver ?

Nous savons une chose : cette société n’est pas viable. Elle va donc se trouver dans les 20 années à venir en face de ses contradictions. A ce moment-là, les temps seront mûrs pour préparer la suite. Les peuples seront attentifs à des solutions qui permettront de résoudre les tensions extrêmes devenues insupportables.  Il faudra des cadres politiques aux idées claires, aux capacités opérationnelles réelles et qui auront des perspectives sur la voie à suivre. Étape par étape, nous devrons accompagner le processus de dislocation et proposer, au milieu de la grande confusion qui régnera, des solutions progressives et réalistes pour résoudre les problèmes causés par la colonisation de peuplement de l’Europe de l’Ouest. Je n’ai pas la place en quelques lignes de vous exposer dans le détail les solutions à mettre en œuvre mais ces solutions existent. Il y a de nombreux précédents historiques. Dans l’attente de ce moment, la meilleure des choses à faire c’est de convaincre toujours plus de Français de l’inéluctabilité de ce moment et du fait que nous devrons bientôt y faire face. Territoires, ressources, reproduction… voici venir le temps du retour des grands stress historiques. Il faudra pour gérer ces temps difficiles moins des idéologues que des hommes d’autorité, intelligents et pragmatiques. Nous en formons.

4)    Votre mouvement n’a pas de structure particulière, ce qui peut paraître bizarre. Vos membres se rencontrent lors de séminaires ou sont mis en lien lorsqu’ils recherchent de l’aide. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi avoir fait ce choix ? Cela n’affaiblit-il pas votre message ? Comment peut-on rejoindre votre mouvement ?

Nous sommes très sélectifs dans le choix de nos séminaristes, c’est de notoriété publique. Nous assurons la confidentialité des travaux et nous ne cherchons pas à fabriquer des sociologies artificielles dans un mouvement de plus. Nous prenons les meilleurs, les faisons travailler et les laissons ensuite rayonner dans leurs zones d’influence naturelles (partis, organisations, etc.).  Nous les maillons lorsque c’est nécessaire, pour répondre à des besoins pratiques des uns ou des autres. Pas de contrôle, pas de réunions inutiles, pas d’impératifs catégoriques. Nous laissons libres nos séminaristes sans aucune envie de chercher à résoudre les divergences qui résultent des subjectivités d’engagement, des histoires personnelles etc. Ils savent tous à quelle civilisation ils appartiennent, de quels peuples ils procèdent et en gros, à quoi ils seront confrontés. Nous les outillons pour être capables de faire l’histoire un jour proche. Nous ne recrutons pas. Nous recevons des CV puis recevons les individus, les formons et les aidons à prendre conscience de leurs potentialités et à ne plus perdre leur temps. Après trois années de travail. Il nous reste beaucoup à faire et nos moyens sont limités. Les bonnes volontés sont les bienvenues.

5)    On constate de plus en plus un écart qui se creuse entre les politiques et les électeurs, comme le montre l’abstention toujours plus forte. Quel portrait brosseriez-vous de la classe politique française aujourd’hui ?

L’infrastructure sociale, politique et économique dans laquelle nous vivons est le produit d’une bulle reposant sur la dette. Cette généralisation de la dette a alimenté des choix économiques et sociaux irrationnels et non viables sur le long terme, choix qui ne se seraient donc pas généralisés si la dette n’était pas venue les supporter. Ces modèles sociaux irrationnels ont fabriqué et maintenu en vie des idéologies déréalisantes qui se seraient effondrées si elles avaient dû être validées par l’expérience et la raison. Sans le soutien de ce « réel utopique » dans lequel nous vivons encore, le bon sens aurait fait un tri et les décisions aberrantes dont nous subissons les conséquences n’auraient pas été prises. Nous ne serions pas contraints d’emprunter sur les marchés de l’économie-casino et n’aurions pas remboursé plus de 1200 milliards d’intérêts de dettes sur 30 ans. Nous n’aurions pas laissé s’implanter dix millions d’extra-européens en France et plus de 40 millions en Europe occidentale, dans des pays en crise économique, sociale et identitaire. Nous n’aurions pas accepté la transformation du beau projet d’une Europe unie dans sa diversité en un diplodocus technocratique nuisible. Nous n’aurions pas autorisé la mise en vente et en consommation de centaines de substances toxiques dans notre chaîne alimentaire qui ont de lourds impacts sur la santé publique, mais bien plus encore, sur la vitalité même de nos peuples. Nous n’aurions pas laissé les médias, sans contrôle, aux mains des puissances de l’argent, et j’en passe…

Nous sommes sans doute nombreux à nous être dit qu’il n’était pas croyable que des décisions si stupides soient prises par des hommes qui semblaient pourtant intelligents. Des hommes à ce point hors de tout sens commun pour ne pas voir l’évidente stupidité de leurs choix, de leurs actes, de leurs décisions depuis plus de 40 ans. C’est pourtant bien ce qui a eu lieu. Nous sommes sortis du réel et nos processus de sélection d’élites sont eux-aussi devenus irréalistes, contre-sélectifs. Notre classe politique est le résultat sidérant de plus de quarante années de contre-sélection. Les meilleurs, c’est-à-dire ceux qui pouvaient êtres capable de traiter nos problèmes ont étés éjectés année après année. Malgré quelques exceptions notables, notre classe politique est un ramassis d’opportunistes sans colonne vertébrale, de rusés nuisibles et incompétents. Ils appartiennent à une sociologie en formation, une oligarchie de gestion de notre effondrement. Les plus intelligents sont membres d’une super-classe mondialisée mentalement qui ne sent plus de communauté de destin avec le peuple et les moins intelligents sont les pantins d’intérêts qui les dépassent malgré quelques agitations positives, quelques personnalités courageuses ici et là. Pour conclure, notre classe politique présente des caractéristiques reconnaissables des élites à quelques années de leur renversement. Comme à d’autres époques charnières de notre histoire, la circulation des élites va reprendre.

Alstom: Début d'une grande braderie

Alstom: Début d'une grande braderie des entreprises françaises?

Auteur : Romandie (Suisse) 
Ex: http://www.zejournal.mobi

 

Paris - La presse voit lundi dans la vente annoncée d'Alstom les prémices d'une grande braderie des fleurons de l'économie française

L'intervention de l'exécutif dans ce dossier industriel, qui voit le groupe Alstom convoité à la fois par l'Américain General Electric et l'Allemand Siemens, est plutôt saluée par les quotidiens.

Pour Le Figaro, sous la plume de Gaëtan de Capèle, l'Etat exerce, à bon droit, son devoir de surveillance lorsque les intérêts supérieurs du pays - secteur protégé, technologie sensible, emploi... - sont en cause.

Maud Vergnol insiste dans L'Humanité sur la nécessité pour le Premier ministre Manuel Valls de prendre ses responsabilités et priver les patrons d'Alstom de leur droit divin.

Car l'OPA du géant américain sonne comme le début d'une grande braderie, ajoute l'éditorialiste du journal communiste.

Après Péchiney, Arcelor, et plus récemment Publicis ou Lafarge, la France peut-elle laisser partir à l'étranger un nouveau fleuron de son industrie nationale ? demande Bruno Dive dans Sud Ouest.

L'appel lancé par le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg à la vigilance patriotique dit bien l'urgence du dossier Alstom dont il s'empare, écrit Monique Raux dans L'Est républicain.

Pour Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne, on observe une nouvelle fois que l'industrie française poursuit sa lente descente aux enfers, en jouant le rôle peu enviable de proie.

- Source : Romandie (Suisse)

EU-president Van Rompuy erkent dat Europese verkiezingen zinloos zijn

EU-president Van Rompuy erkent dat Europese verkiezingen zinloos zijn
 

Schulden eurozone stijgen naar recordhoogte van € 8,9 biljoen

IMF waarschuwt voor torenhoge schulden Europees bedrijfsleven

Econoom: Spanje zal binnenkort een arm land zijn


EU-president Van Rompuy en EP-voorzitter Schulz zijn buitengewoon tevreden over zichzelf. Ondertussen worden de vele massale volksprotesten in Spanje, waar 50% geen fulltime baan meer heeft en een nieuwe onderklasse is gecreëerd, hard de kop in gedrukt.

EU-Raadspresident Van Rompuy heeft in een interview erkend dat de Europeaan nauwelijks geïnteresseerd is in de Europese Parlementsverkiezingen, omdat ‘de echte besluiten elders’ worden genomen, en niet in het parlement. Met andere woorden: de Europese verkiezingen op 25 mei zijn inderdaad zinloos, voor de show. Van Rompuy bevestigt hiermee wat critici al jaren zeggen, namelijk dat de EU een door een autoritair eliteclubje geregeerde schijndemocratie is. Ondertussen zijn de schulden van de overheden en bedrijven in Europa naar recordhoogtes gestegen.

Op de vraag waarom er zo weinig interesse onder de Europese bevolking voor de verkiezingen is, antwoordde Van Rompuy: ‘Sinds 1979 nemen steeds minder mensen aan de verkiezingen deel, dus lang voor de financiële crisis en ook de eurocrisis. De burgers waren niet zo geïnteresseerd omdat het hun dagelijks leven niet beïnvloed heeft.’

‘Grote besluiten vallen elders’

Vandaag is dat anders, reageerde de Süddeutsche Zeitung. Van Rompuy: ‘Ja, Europa verandert ons dagelijkse leven. En natuurlijk speelt het Europese Parlement een belangrijke rol, op zijn laatst sinds het Verdrag van Lissabon (dat onlangs voor de zoveelste keer gebroken werd, deze keer door het aantal EU-Commissarissen naar 28 te verhogen. Jaarlijkse extra kosten: € 80 miljoen (8)). Maar de burgers weten ook, dat de grote besluiten niet enkel in het parlement vallen, maar ook elders.’

Gevraagd naar waar die grote besluiten dan wel worden genomen, zei Van Rompuy: ‘In de Europese Raad, onder de staats- en regeringsleiders. Dit onderscheid tussen het parlement en degenen die echt besluiten is de burger heel duidelijk.’

Burger krijgt geen invloed

De suggestie van de SZ dat de Europese burgers ook maar enige invloed zouden moeten krijgen op wie de volgende Europese (Raads)president wordt, verwees de Belg onmiddellijk aar het rijk der fabelen:

‘Ik ben geen fervente aanhanger van het idee om topkandidaten (te presenteren). Dat zal, voorzichtig gezegd, het gedrag van de kiezers niet veel beïnvloeden. De verkiezingsuitslag hangt van veel andere factoren af, van nationale gevoeligheden, die niets met Europa of topkandidaten te maken hebben.’

‘Het maakt niets uit of de kandidaat een Duitser is. Het gaat om totaal andere vragen: kan een politicus uit het Zuiden de chef van de commissie worden? Of uit een land, dat het euro-reddingsscherm zojuist heeft verlaten?’ legde Van Rompuy uit. ‘Kan het een kandidaat uit een niet-euroland zijn? En vergeet u niet dat we een gelijkmatige verdeling tussen mannen en vrouwen willen.’

‘Europa afhankelijk van financiële markten’

Over de huidige crisis: ‘Europa is anders. Er zijn 28 hoofdsteden, sommige belangrijker dan andere. En dan zijn er de Europese instellingen. Tevens zijn we afhankelijk van de financiële markten. In het begin van de crisis hadden we vaak de indruk dat de markten in de ruimtes waar wij besluiten namen aanwezig waren...’

Zoals we al vaker uitgebreid hebben laten zien fungeert de EU als een machtige lobbyorganisatie voor de grote politieke partijen, financiële industrie en multinationals. Dit blok spiegelt de Europeaan voor dat ze zelf hun lot kunnen bepalen, terwijl ze er in werkelijkheid nul komma nul invloed op hebben.

Parlement enkel om nationale politici te spekken

Van Rompuy verdient enig krediet nu hij feitelijk erkent heeft dat het Europese Parlement geen enkele macht heeft. Waarom het dan toch maar liefst 751 leden telt? Omdat het parlement enkel bedoeld is om leden van de nationale partijen een dik betaalde functie te geven.

Opheffing van dit volkomen nutteloze parlement zou honderden miljoenen euro’s per jaar schelen, maar dat zou betekenen dat Brussel definitief zijn masker moet laten vallen, en erkennen dat de EU in werkelijkheid door een ongekozen autoritair eliteclubje wordt geregeerd, dat enkel zijn eigen globalistische belangen nastreeft en zich niets aantrekt van wat de gewone man wil.

Beleid dat niemand wil

En zo worden er deals gesloten met omstreden multinationals zoals Monsanto, worden miljarden uitgegeven om failliete banken overeind te houden, wordt zonder enig mandaat onderhandeld over vrijhandelsverdragen met verstrekkende gevolgen voor de werkgelegenheid en volksgezondheid, worden de lidstaten verplicht hun grenzen voor nog meer moslimimmigranten te openen (2), en bemoeit men zich op zowel achterbakse als gevaarlijke wijze met de interne aangelegenheden van andere landen, zoals Oekraïne.

Onderzoek EP: Eurosceptici maken geen kans

Het parlement probeert tegelijkertijd de eurosceptische partijen de wind uit de zeilen te nemen door zelf een onderzoek te publiceren waaruit zou blijken, dat de eurokritischen slechts een kleine minderheid van de stemmen zullen krijgen, en maximaal 150 van de 751 zetels zullen veroveren. Op 26 mei zullen we weten of ook dit pure propaganda is, of dat het EP inderdaad juist heeft ingeschat dat het grootste deel van de Europeanen het niets (meer) kan schelen op wat voor manier ze worden geregeerd, en op wat voor toekomst ze afstevenen. (6)

Schulden eurozone weer naar record

Ondertussen zijn de schulden van de eurolanden met maar liefst € 293 miljard gestegen naar een duizelingwekkend record van € 8,9 biljoen, 92,6% van het BNP van de eurozone (3). De zuidelijke crisislanden hebben dit jaar nog eens € 130 miljard nodig, alleen al om de rente over hun schulden te betalen.

Portugal geeft met € 7,3 miljard al meer uit aan rente dan aan het onderwijs en bijna net zoveel als aan de gezondheidszorg. Experts denken daarom dat de crisislanden de komende 5 jaar verder zullen moeten bezuinigingen, en niet moeten rekenen op een terugkeer van de economische groei (4).

‘Spanje binnenkort arm land’

In Spanje zijn er keer op keer massale protesten tegen de hervormingen. Om de Spaanse economie van de ondergang te redden werd het bedrijven toegestaan eenzijdig de lonen te verlagen en arbeidscontracten te veranderen, waardoor al 50% van de werknemers geen fulltime baan meer heeft. Hierdoor werd een nieuwe onderklasse gecreëerd. ‘Het wordt heel pijnlijk,’ aldus econoom Valverde van de Bangor Universiteit in Wales. ‘Alles bij elkaar genomen zal Spanje binnenkort een arm land zijn.’ (7)

IMF: Europese bedrijven veel te diep in schulden

Niet alleen de staten en overheden, maar ook de bedrijven in Europa verkeren nog altijd in zwaar weer. Het IMF waarschuwt dat zij veel te diep in de schulden zijn gestoken. Het aantal bedrijven dat met hun bruto winst niet eens de rente over zijn schulden kan betalen ligt in Italië tussen 20% en 30%, en in Spanje en Portugal zelfs tussen de 30% en 40%.

De financiële markten lijken weliswaar weer meer vertrouwen in de eurozone te hebben, maar de falende kredieten van de Europese banken zijn sinds 2009 met € 800 miljard verdubbeld. Het IMF beveelt de EU dan ook aan om banken die niet meer te redden zijn, te sluiten. (5)

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Preussische Allgemeine Zeitung
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(4) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(5) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(6) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(7) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(8) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

What Makes Odessa Rise in Protest?

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What Makes Odessa Rise in Protest?

Alexander DONETSKY

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The people of Donetsk and Lugansk regions captured administrative buildings, got hold of arms and declared independence from Ukraine. They are fighting the Kiev regime. The world attention is focused on what is happening there. But there are other hotbeds in Ukraine. Unlike Donbass, the region of Odessa has no border with Russia and it’s not a homeport for the Russian Black Sea Fleet. But local people hit the streets with Russian flags and express their will to get separated from Ukraine.

In ancient times there region was populated by Greeks, the populated areas were mainly concentrated along the rivers Dnieper, South Buh and Dniester, which run directly into the Black Sea. There were other colonies: the ancient Greek cities of Tyras, Olbia and Nikonia trading with Scythian and Cimmerians. 

The successive rulers in the Middle Ages included Nogai Ulus of Golden Horde and many others. 

odessa.gifDuring the reign of Khan Haci I Giray of Crimea (1441–1466), the Khanate was endangered by the Golden Horde and the Ottoman Empire and, in search of allies, the khan agreed to cede the area to Lithuania. The site of present-day Odessa was then a town known as Khadjibey (named for Hacı I Giray, also spelled Kocibey in English). It was part of the Dykra region. However, most of the rest of the area remained largely uninhabited in this period. In 1765 the Ottomans rebuilt a fortress at Khadjibey (Hocabey), which was named Yeni Dünya. Hocabey was a sanjak centre of Silistre Province.

During a Russia-Ottoman Empire war a small Russian force headed by Spanish Grand Don José de Ribas y Boyonswas captured the fortress to let it be a forlorn place for four years more. Then Ribas was assigned to build a city and a home port for a squadron of galleys he was to command. It boosted trade. François Sainte de Wollant, an engineer from Brabant, was responsible for the construction. 

De Ribas was the first mayor of Odessa. The city really thrived under Armand-Emmanuel du Plessis, Duke of Richelieu, and a successor of the legendary cardinal of France. During 12 years of his rule the population grew four times and the city became the heart of the Novorossiysk region. A theatre, a printing-house and an institute were built. Later Richelieu returned to France to hold the positions of Foreign Minister and prime-Minister (twice). 

The first city settlers were Greeks, Italians, Albanians, and Armenians. By the end of XIX century Russians accounted for 49% of the population but one could see people of all nationalities and from all the countries of the world. By 1912 the city’s population increased to half a million, it became the fourth largest city of the Russian Empire after Moscow, Saint-Petersburg and Warsaw. 

The 1917 revolution made it change hands. The cosmopolitan city dwellers were indifferent to the Whites, Reds and British-French occupation force. At that they always treated with disrespect the Ukrainian authorities headed by Michael Grushevsky (Mykhailo Hrushevsky), Symon Petliura and Pavel (Pavlo) Skoropadskyi. They did not believe that those people were able to create a viable state. They were treated as occupants by the Russian speaking population of Odessa. 

By the beginning of WWII the city was populated by Russians (39, 2 %), Jews (36, 9 %), Ukrainians (17, 7 %) and Poles (2, 4 %). Partly the population left the city in front of the offensive by German and Romanian troops, 250 thousand remain surrounded by the enemy. After the Red Army left the city, they faced the hardships of life under occupation. 80-90% of those who remained were Jews, Almost all of them died in the hands of Nazi, Romanian soldiers and Ukrainian nationalists. Ghettos and concentration camps left little chance to remain alive for the victims of Holocaust. 

In the 1980s Jews got an opportunity to leave for Israel. Then the Ukraine’s independence was accompanied by abrupt fall in living standards. It drastically reduced the Jewish population. No matter that, the Jewish community remained to be the most numerous and influential. 

The coup in Kiev tool place in February 2014 had little support among city dwellers. The Kiev rulers are mainly represented by advocates of Ukrainian integral nationalism that appeared in the 1920-30s as a mixture of Italian fascism and German national-socialism with specific Ukrainian features. The Ukraine’s interim government is represented by odious personalities openly advocating Nazi ideology. For instance, Andriy Parubiy, the head of National Security and Defense Council of Ukraine, who tried to register a Nazi political party at the beginning of the 1990s. Back then the Justice Ministry refused to do it because the word «national-socialism» was included in the name. Parubiy changed the order of words to head the Social-Nationalist organization. The program remained filled with xenophobia and racism. The party later became Svoboda. Today it is headed by well-known anti-Semite and xenophobe Oleh Tyahnybok. Svoboda boasts a few members in the Yatsenyuk government. 

Pravy Sector was the main driving force behind the coup. It’s a conglomerate of Nazi oriented groups with Trizub as the leader. It stands for the purity of white race and calls for Hitler times practiced purges. Pravy Sector also comprises the «Patriots of Ukraine» created by Parubiy as a Social-Nationalist youth organization. The «Patriots» served as a basis for establishing the Social-Nationalist Assembly in 2008. The first thing it did was the announcement of war to be waged against other races, the plans to make Ukraine a nuclear state and global domination as a goal to be reached. According to the Assembly’s program, national minorities are to be either assimilated or exiled. 

Many people who live in Odessa lost their next of kin during the days of Holocaust; the prospect of being ruled by the people making part of the Kiev government is unacceptable for them… Ukrainian policemen treated Jews no better than Germans; they advocated the nationalist ideology which practically became state ideology of contemporary Ukraine. The Maidan slogan «Long Live Ukraine. Glory to the Heroes!» is nothing else but the password of the Organization of Ukrainian Nationalists named after Stepan Bandera, an agent of Abwehr who took an oath of loyalty to Hitler. He and Roman Shukhevych, captain of Wehrmacht, deputy commander of punitive force are recognized as heroes. 

No way could this government be acceptable for the people who live in Odessa. They will always oppose it. Trying to see a hand of Moscow here is useless. The reason for people’s sentiments lies in the history of the city. 

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mardi, 29 avril 2014

Will Japan and Russia Escape the New Cold War?

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Will Japan and Russia Escape the New Cold War?

TRENIN, Dmitri

Ex: http://valdaiclub.com

 

As Russian Foreign Minister Sergey Lavrov was visiting Beijing last week, it was announced that the visit to Moscow by Japan's foreign minister Fumio Kishida was being postponed. The announcement, of course, came amid the rising tensions in Ukraine and the continuing fundamental deterioration of the West's relations with Russia. Japan, after all, is a loyal ally of the United States.

Yet, both Tokyo and Moscow have gone to some lengths to limit the damage. The joint announcement was couched in most polite phrases. The Russian foreign ministry spokesman, Alexander Lukashevich, allowed no criticism in his public comments on the postponement decision. Clearly, with the threats of economic sanctions against Russia still on the table in Washington and in EU capitals, even after the recent Geneva agreement on Ukraine, Moscow looks to Tokyo to make up for the likely losses in Europe and North America.

Japan's Prime Minister, Shinzo Abe, for his part, has not yet given up on Russia. As a geopolitical thinker, he needs Russia in an effort to balance China's rise. As a pragmatist, he thinks of going beyond simply importing energy from Russia, and seeks a stake in Russia's energy projects. As a strategist, he does not want Moscow to step up too much the technological level of its arms transfers to China's People's Liberation Army, by delivering, in particular, the S-400 air defense systems. Ideally, Shinzo Abe would also want to become the prime minister to finally resolve the almost 70-year-old territorial issue between Tokyo and Moscow.

None of this is going to be easy, but none of this is totally impossible either-provided the Japanese do their part by becoming what Germany, until recently, has been to Russia: a major technological partner, a leading investor, and a gateway to the wider region. Doing this will be exceedingly difficult, of course, in the current environment of intensifying U.S.-Russian rivalry. However, Abe may have a few useful arguments to offer to President Barack Obama when he comes to Tokyo.

Why should the US-Russian rivalry be allowed to strengthen Beijing? Who benefits when the United States is less comfortable and Japan feels less safe? In this new cold period in Russian-Western relations, there are already a few protected areas of collaboration, like non-proliferation. Why not a vibrant Japan-Russia link too? After all, wasn't it the one missing piece, even a strategic oversight in the original U.S. "pivot to Asia" concept?

Dmitri Trenin is Director of the Carnegie Moscow Center.

This article was originally published on www.carnegie.ru