PROPOS recueillis par Ferenc Almássy
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Ferenc Almássy s’est entretenu pour le Visegrád Post avec Charles Beigbeder, homme d ‘affaire et homme politique français.
Visegrád Post : Vous avez récemment écrit à notre rédaction pour nous faire part de votre soutien au groupe de Visegrád et à Orbán. En tant que libéral, comment analysez-vous les déclarations de Viktor Orbán de l’été 2014, portant sur la « démocratie illibérale » qu’il appelle de ses vœux ?
Charles Beigbeder : Je ne suis pas libéral au sens où beaucoup l’entendent, je ne crois pas que le monde ne soit régi que par les lois du marché. Le libéralisme a sa pertinence mais uniquement dans le domaine de l’avoir, celui qui régit l’échange des biens et services. Dans le domaine de l’être, je suis pour la préservation de notre identité, de notre culture et de nos traditions ainsi que du cadre national dans lequel elles sont transmises au fil des générations. Oui à une économie de marché conquérante et ouverte sur le monde, non à une société de marché qui déboucherait sur une marchandisation des êtres spirituels que sont les personnes et les nations ! Je suis donc un libéral-enraciné ou un patriote défenseur des libertés, partisan d’un État fort mais réduit au domaine régalien.
C’est pourquoi, je me reconnais pleinement dans les propos de Viktor Orbán prononcés en juillet 2014 : « La nation hongroise n’est pas seulement une agrégation d’individus mais une communauté qui doit être organisée, renforcée et construite. En ce sens, le nouvel État que nous construisons en Hongrie est un État illibéral, et pas libéral […] sans renier les valeurs fondamentales du libéralisme comme la liberté ». Si l’on voulait résumer d’un trait ce positionnement, on pourrait ainsi le formuler : la liberté en économie, la souveraineté au niveau étatique et le conservatisme au plan sociétal. Viktor Orbán, qui fut un des pionniers du libéralisme hongrois lors de la chute du rideau de fer, a progressivement évolué vers un conservatisme libéral, car il comprend que la question principale qui agite l’Europe est celle de la préservation de notre identité. Appliquer la logique du libéralisme au domaine de l’être serait dès lors mortifère. ! C’est ce que j’essaie d’expliquer dans mon dernier ouvrage « Charnellement de France » que je viens de publier aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.
VP : Depuis la crise des migrants, le groupe de Visegrád (V4) qui paraissait obsolète pour beaucoup est devenu une véritable structure politique, qui reste souple lorsque les avis de ses membres divergent mais qui fait bloc de façon exemplaire lorsque leurs intérêts convergent. En Europe de l’Ouest, les attaques n’ont pas manqué à l’égard du V4, l’accusant d’égoïsme ou d’ingratitude. Que pensez-vous du V4 ?
Charles Beigbeder : Le groupe de Visegrád permet aujourd’hui de dresser un authentique contrepoids à la politique dessinée par l’Union européenne qui ne respecte que fort peu l’identité et la souveraineté des nations. Il est d’ailleurs significatif de constater que ce groupe, constitué en 1991 entre la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque puis la Slovaquie, partagent actuellement les mêmes vues au sujet de l’accueil des migrants, refusant d’être des pompes aspirantes d’une immigration extra-européenne qui fragilise leur identité. Il serait temps que l’Europe occidentale entende le cri lancé par le groupe de Visegrád qui, venant de pays ayant subi le joug soviétique pendant plus de 50 ans, est beaucoup plus soucieux que nous de préserver leur culture.
VP : En 2007, vous avez créé AgroGeneration, que vous avez vendu en 2013. L’entreprise avait pour but de restructurer des anciennes installations de kolkhozes en Ukraine. Le V4 s’investit en Ukraine, et la Hongrie en particulier tente d’avoir des rapports intelligents avec la Russie et l’Ukraine, qui est sa voisine. Comment voyez-vous le rôle des pays d’Europe centrale dans la crise ukrainienne ? Peuvent-ils apporter des solutions à la situation actuelle ?
Charles Beigbeder : Je tiens d’abord à préciser que je n’ai pas vendu AgroGeneration et suis toujours actionnaire de cette belle entreprise de culture de céréales et d’oléagineux en Ukraine, qui a su survivre dans cette période difficile et poursuit désormais son développement. Concernant la crise ukrainienne, il me semble que l’OTAN et l’Union européenne ont trente ans de retard ; elles se croient encore au temps de la guerre froide et pensent que la menace principale vient de l’Est. De fait, en instrumentalisant les révolutions orange et en voulant enrégimenter les pays d’Europe de l’Est dans une alliance défensive à l’Est, l’OTAN a ravivé les tensions avec la Russie. Quant à l’Union européenne, elle n’a pas pris la mesure de la profonde division qui traverse l’Ukraine, entre l’Ouest traditionnellement tourné vers l’Occident et l’Est majoritairement russophone et russophile. De ce fait, elle n’a pu ni gérer la Révolution de Maïdan ni anticiper la réaction russe qui a violé la souveraineté nationale d’un État et déstabilisé la région. Cette incapacité européenne a un coût : 10 000 morts et des centaines de milliers de déplacés que l’on continue d’ignorer alors même que l’on accueille massivement des migrants du Moyen-Orient. L’Europe centrale me paraît dans une démarche plus constructive, dans la mesure où Viktor Orbán s’efforce de nouer de bonnes relations avec la Russie à mille lieues de la diabolisation qu’entretient systématiquement l’Occident à son endroit. Avec la Pologne ou les Pays baltes, la relation reste cependant plus compliquée pour des raisons historiques. Le principal problème vient en fait d’un manque de leadership européen ; nous restons prisonniers d’une Europe technocratique, sans vision, et incapable de se positionner à la hauteur des événements, enfermée qu’elle est dans le prisme étroit d’une réglementation tatillonne.
VP : Récemment, différents partis ou personnalités françaises ont témoigné de leur soutien au V4 et à Orbán en particulier, dont Nicolas Sarkozy, le SIEL de Karim Ouchikh ou encore certains cadres du Front National. Pensez-vous que l’Europe centrale va avoir un rôle politique grandissant, notamment dans la politique des pays d’Europe de l’Ouest, et de la France en particulier ?
Charles Beigbeder : « L’Europe doit respirer avec ses deux poumons : celui de l’est et celui de l’ouest » disait le grand pape Jean-Paul II, lui-même originaire d’un pays d’Europe centrale. Longtemps, en raison de la coupure imposée par le rideau de fer, nous nous sommes habitués à raisonner comme si l’Europe se réduisait à sa composante occidentale, voisine, par sa culture et son mode de vie, des États-Unis d’Amérique. La désagrégation du bloc soviétique et le récit terrifiant des dissidents de l’Est ont enfin permis à l’Occident d’ouvrir les yeux sur la réalité du communisme en Europe. Malgré les cris d’orfraie poussés par une intelligentsia à l’indignation sélective et à la mémoire amnésique, il est maintenant possible de connaître la véritable nature de l’idéologie qui a imposé son joug sur l’Europe de l’Est pendant plus de cinquante ans, notamment grâce à la publication du Livre noir du communisme sous la direction de Stéphane Courtois en 1997. Cette mémoire vive justifie une plus grande sensibilité de ces pays sur la question de l’identité. Ainsi, lorsque la Cour européenne des droits de l’homme voulut interdire les crucifix dans les écoles publiques italiennes (affaire Lautsi, 18 mars 2011), c’est l’Europe de l’Est, qui, emmenée par la Russie, se joignit à la procédure pour défendre une identité dont la négation rappelait les heures les plus sombres du communisme athée.

VP : Pour conclure, comment expliquez-vous les positionnements récents de l’Europe centrale ? Et quel avenir lui prédisez-vous ?
Charles Beigbeder : Plus que jamais, l’Europe ne peut ignorer les aspirations de ses peuples. Les pays du groupe de Visegrád l’ont compris et la popularité de Viktor Orbán est là pour l’attester en Hongrie. Le dernier exemple en date concerne le vote, le 17 juin dernier, d’une motion au Parlement hongrois interdisant à l’Union européenne de ratifier le TAFTA sans l’accord de la Hongrie. Il faudrait la même disposition dans tous les autres pays de l’Union. Nous ne pouvons accepter de nous faire imposer une politique que nous n’avons pas choisie.
De même, s’agissant de l’immigration, Visegrád paraît avoir pris la mesure du problème : Il ne s’agit pas de se soustraire au droit d’asile qui est une belle tradition humaniste mais d’empêcher son détournement à des fins purement économiques et permettre aux États qui le souhaitent de défendre leurs frontières, en l’absence d’un espace Schengen qui soit autre chose qu’une passoire. L’Union européenne est d’ailleurs bien naïve de faire confiance à la Turquie pour restreindre le flot de réfugiés que celle-ci laisse complaisamment embarquer sur nos côtes, tout comme elle a largement ouvert sa frontière aux djihadistes souhaitant combattre en Syrie. La solution à la crise des migrants ne pourra venir d’un accueil massif de migrants qui ne fera que déplacer le problème sans le régler à la base, tout en déstabilisant l’Europe dans ses traditions et son mode de vie. Puisse le groupe de Visegrád inspirer nos dirigeants occidentaux afin qu’ils ne restent pas sourd à l’angoisse identitaire de leurs peuples !




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Le Portugal a renforcé ses mesures de sécurité (notamment dans les aéroports) après la diffusion d’un message non authentifié du groupe Etat Islamique qui profère des menaces contre Lisbonne. « Les mesures de sécurité nécessaires ont été prises, y compris dans les aéroports, après les informations faisant état de ce message » a déclaré Helena Fazenda, secrétaire générale du Service de sécurité interne du Portugal, citée par l’agence de presse Lusa.

« Il faut comprendre que l’Eglise orthodoxe est un pilier fondamental de notre identité nationale. Dans le passé, nous avons été envahis par tous nos grands voisins, les Perses, les Ottomans, les Russes. S’il n’y avait pas eu le ciment de la religion, il n’y aurait même plus de peuple géorgien », souligne Alina Okkropiridze, ancienne journaliste et traductrice. Après soixante-dix ans d’athéisme d’Etat, au temps de l’URSS, Zviad Gamsakhourdia, le premier président géorgien, a voulu créer un Etat « national et orthodoxe ». Son successeur, Edouard Chevarnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l’URSS, a eu soin « d’annoncer sa conversion à l’orthodoxie, de se faire baptiser et de choisir pour directeur de conscience le patriarche Elie II, à la tête de l’Eglise géorgienne depuis 1977 », rappelle le site suisse Religioscope.




Tout cela est vrai et s’explique par les conditions dans lesquelles s’est opérée la réforme de 2015 :


Membre du Comité central du RPR néo-gaulliste entre 1979 et 1981, responsable des CAR (Comités d’action républicaine) au milieu des années 1980, puis député de l’Isère du « Rassemblement national » de 1986 à 1988, délégué général du FN jusqu’en 1998, président-fondateur du MNR (Mouvement national-républicain) et candidat à la présidentielle en 2002, Bruno Mégret s’est retiré de la vie politique active en 2008. Cela ne l’empêche pas de continuer à s’y intéresser. Il donne ainsi ses impressions avec Le temps du Phénix. Pour l’occasion, Bruno Mégret s’aventure dans un genre nouveau : le récit d’anticipation politique. Son histoire décrit le quinquennat (2017 – 2022) d’un président – jamais nommé – issu du mouvement national qui entreprend le redressement difficile du pays.

L’avènement d’une Europe-puissance et d’un euro comme « monnaie de change et de réserve comparable au dollar (p. 246) » irrite de plus en plus les politiciens d’outre-Atlantique. La France redevient un agent libre du jeu européen qu’en septembre 2020, l’explosion finale de la Belgique permet l’indépendance de la Flandre, le rattachement de la Wallonie à la France et l’élévation de la région de Bruxelles en District européen. Les Français ne sont désormais plus « alignés sur les États-Unis ni intégrés au concept américain de “ communauté internationale ”. Nous comptons donc comme un acteur autonome d’autant plus important que nous avons une forte influence en Europe et une alliance privilégiée avec la Russie (p. 280) ».



Comme Chirac avant lui, Hollande s’investit à fond dans le football et se démène pour l’Euro 2016. Il espère en cas de succès français des retombées électorales pour la présidentielle de 2017. En 1998, la France avait gagné le Mondial de football face au Brésil. Incroyable victoire…C’était l’époque où l’équipe ”Black–Blanc–Beur” de Zidane devait l’emporter, pour des raisons idéologiques. De mauvaises langues avaient suggéré que le match avait été truqué – pratique courante dans le football– pour faire gagner l’équipe de France. Il n’est pas exclu que des trucages de matches soient en cours pour faire gagner l’équipe de France à cet Euro 2016. Bernard Tapie est un maître professeur dans cette discipline (1). En tout cas, si l’équipe de France l’emporte, alors qu’elle est d’un niveau très moyen, on pourra se poser des questions.
Avec cette messe footballistique, l’insignifiance devient un sujet central. Le polémiste Anthony Palou (Le Figaro, 08/06/2016) reprenant l’idée classique mais juste du ” foot opium du peuple”, écrit : « Nous n’avons rien contre le foot, plutôt contre la bêtise qui s’en dégage […], nous en avons contre une société malade, une société qui ne vit que par le ballon, une société complètement infantile ». Prétexte à un chauvinisme bas de gamme, inverse même du patriotisme ou du nationalisme, le foot est aussi le royaume de « cet argent un peu cracra » ainsi que de la démagogie politique : « ras–le–ballon de ces hommes politiques si ridicules, si peu professionnels qui n’ont de cesse que de passer leur temps devant leur télé ou au Stade de France ». Sans oublier évidemment le hooliganisme ultraviolent des supporters qui s’amplifie : dans aucun de ses aspects, décidemment, le football n’est sympathique. Chantal Delsol, à propos de la grand messe de l’Euro et du foot en général, utilise cette expression : « liturgie creuse ».
Au moins, les gladiateurs et même les auriges des Jeux du Cirque dans l’Empire romain risquaient leur vie à chaque descente dans l’arène. 
C’est à partir de 2012, à l’occasion de son second mandat, que Poutine a exprimé de façon aboutie et cohérente son conservatisme. Tout en précisant que « nul ne peut dire, à l’écoute de Vladimir Poutine, ce qui relève de la sincérité ou de l’hypocrisie – voire du mensonge et de la propagande. », Mathieu Slama observe que « le discours de Poutine correspond aussi à un état d’esprit majoritaire en Russie, voire dans l’ensemble du monde non-occidental. Autrement dit, fut-il insincère, ce discours révèle une vérité irréductible à l’honnêteté ou non de celui qui le prononce. »






