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dimanche, 28 juin 2015

Espionnage américain: une indignation française à géométrie variable...

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Espionnage américain: une indignation française à géométrie variable...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site de l'agence d'information russe Sputnik et consacré à l'espionnage des présidents de la République français par la NSA...

Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

La révélation de la mise sous écoute de trois Présidents de la République française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, fait scandale en France. Pourtant, n'en doutons pas, la colère élyséenne sera sans lendemains.

Evidemment François Hollande a fait un geste fort en convoquant ce matin le Conseil de Défense. Cette instance ne se réunit habituellement que dans des circonstances particulièrement graves: attentats, opération des armées françaises à l'étranger… Mais les déclarations des autorités françaises, qui condamnent des « faits inacceptables entre alliés », ne doivent pas faire illusion. Il n'y aura pas même de brouille franco-américaine.

D'une part parce que nous sommes sans aucune illusion vis-à-vis de nos « alliés ». En 2012 déjà, la France a demandé des comptes à la NSA américaine, soupçonnée d'avoir infiltré les ordinateurs de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. La DGSE et l'Anssi (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Informations) avaient demandé à la NSA de s'expliquer. Celle-ci avait nié ses responsabilités sans convaincre personne.

D'autre part, parce que nous sommes mal placés pour donner des leçons. Que s'imagine-t-on? Que les services français sont exemplaires? Ils recrutent la fine fleur des mathématiciens et des spécialistes en cryptologie: ce personnel d'exception n'est pas là à des fins strictement défensives. Les capacités d'écoute françaises sont connues et reconnues par tous les services de renseignement dans le monde et sont un sujet légitime de fierté pour la France.

Par ailleurs, comme le déclarait ce matin François Heisbourg, Conseiller au Président de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), semblant trouver la situation parfaitement banale, les Américains pratiquent ces écoutes tout simplement parce qu'ils en ont les capacités et qu'ils interceptent donc toutes les communications téléphoniques ou informatiques qui ne font pas l'objet d'une protection de très haut niveau.

Mais c'est là, dans le ton employé par François Heisbourg, que le bât blesse: en résumé, oui les Américains nous espionnent, nous sommes au courant, pas de quoi fouetter un chat… Si M. Heisbourg, en tant que spécialiste des questions stratégiques, a parfaitement raison sur le fond, sa réaction un tantinet fataliste est révélatrice d'un état d'esprit largement répandu en France: l'indignation à géométrie variable. Ces Français, qui acceptent quasiment comme une évidence l'espionnage des Américains, hurleraient à la mort s'ils découvraient que la Russie en fait le dixième.

Libération, Mediapart, qui ont révélé les écoutes de la NSA visant les Présidents français, ont publié des articles sur les « réseaux Poutine en France ». Au terme d'une enquête bâclée, Libération a titré en octobre dernier sur le « Tsar système », joyeux inventaire à la Prévert dans lequel l'auteur de ces lignes était nommément mis en cause parmi les supposés agents stipendiés du Kremlin en France.

Libération, dans la foulée de sa Une sur les écoutes de la NSA va-t-il maintenant mener une enquête portant sur les réseaux américains en France? Va-t-il évoquer les relais parisiens des think-tanks américains néoconservateurs, Hudson Institute et autres? Va-t-il demander aux services de contre-espionnage français qui sont les plus actifs en France entre les agents de renseignement russes et Américains? Va-t-il faire le point avec les spécialistes de la cyberguerre sur les attaques ou les tentatives de pénétration visant des entreprises stratégiques et des administrations françaises, lesquelles sont loin de d'être majoritairement russes et chinoises comme on se l'imagine fréquemment? Va-t-il dresser la liste des experts, journalistes, hommes politiques, leaders d'opinion qui, méthodiquement, relaient l'influence américaine et clouent au pilori médiatique tous ceux qui ne sont pas Atlantistes forcenés ni fervents partisans du TTIP? Va-t-il dresser la liste des titres de presse français qui comptent parmi leurs actionnaires des Américains? Quant à Mediapart, dont on ne peut que louer la pugnacité, va-t-il à présent faire le point sur les raisons pour lesquelles nous acceptons sans trop sourciller l'espionnage américain, sur les agents d'influence à l'œuvre dans les formations politiques, l'administration, les entreprises, les différents centres de réflexion?

Non, sans doute. On n'enquête que sur ce qui est caché. Or cette mainmise de l'Amérique sur la France est de notoriété publique. L'ultime acte d'indépendance de la France a été de refuser de suivre les Américains en Irak en 2003, les spécialistes sérieux étant parfaitement conscients à l'époque que l'excuse des armes de destruction massive relevait de la manipulation. Nous sommes depuis rentrés dans le rang, « dans le troupeau Occident » comme le résumait récemment Régis Debray. Notre retour au sein du haut commandement intégré de l'OTAN sous l'égide de Nicolas Sarkozy, notre résignation face aux sanctions américaines visant BNP-Paribas, notre obéissance à Washington dans le cadre du dossier Mistral, démontrent que la domination américaine n'est pas subie, mais voulue par les principaux dirigeants politiques français. L'accès de colère de François Hollande et de son gouvernement sera considéré à cette aune par les Américains. Le simple mouvement d'humeur d'un vassal qui ne veut pas se déconsidérer vis-à-vis de son opinion publique.
 
Philippe Migault (Sputnik, 24 juin 2015)

samedi, 27 juin 2015

Jean-Pierre Arrignon sur le thème Russie-Europe.

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Jean-Pierre Arrignon sur le thème Russie-Europe.

Quel avenir ?

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Jean-Pierre Arrignon est un historien français, spécialiste du Moyen Âge et de la Russie contemporaine. Il a présenté l'exposé ci-dessous devant les représentants de la Convention pour l'Indépendance de l'Europe, lors d'un Déjeuner débat en date du 6 mai 2015, sur le thème « Relations franco-russes : où en sommes nous ? » Un précédent débat avait eu lieu le 23 octobre 2014 (voir http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1590&r_id= )

Russie/Europe quel avenir ?

Parvenu au poste de Secrétaire Général du PCUS, en mars 1985. Mikhaïl  Sergeevič Gorbačev, confronté à des difficultés économiques majeures, opte pour une approche critique courageuse : à l'intérieur c'est la Glasnost et la  Perestroïka et à l'extérieur : la Nouvelle Pensée.

Adoptée en février 1986 lors du XXVIIe Congrès du PCUS, la Nouvelle Pensée définit une approche nouvelle des relations internationales qui met en avant l'interdépendance des problèmes qui touchent la planète et la nécessité de désidéologiser les relations internationales. C'est dans ce contexte nouveau que va se définir le concept de « Maison commune européenne ».

Cette image appelle l'idée d'une communauté naturelle de destin entre l'URSS et l'Europe occidentale. Il s'agit tout d'abord de découpler l'Europe des Etats-Unis, mais plus encore d'inciter les Européens au dialogue et d'y trouver des alliés car l'IDS (système de détection d'intrusion) suscite des réticences fortes parmi les Européens.

En 1886/87 François Mitterrand, Margareth Thatcher et Helmut Kohl sont très prudents face à cette Maison commune européenne (MCE) ; seul Hans Dietrich Gensher y voit un « facteur décisif pour la réunification allemande », mais il est isolé.

1988 Naissance du concept de la Maison Commune européenne


Suite aux déclarations de M.S. Gorbačev à Prague en 1987, à Belgrade en 1988, puis à Strasbourg en 1989, le concept se précise sur la forme d'une maison à 4 étages où les voisins cohabiteraient en toute harmonie. La fondation de cette maison serait constituée par les mesures géopolitiques et territoriales entérinées lors de la conférence d'Helsinki de 1975. Le premier étage serait consacré aux mesures de sécurité collective et de désarmement nucléaire, chimique et conventionnel. Le second étage serait occupé par la résolution pacifique des conflits. Les troisième et quatrième étages seraient vouées à la coopération économique et commerciale paneuropéenne qui s'efforcerait à terme, de promouvoir une véritable communauté culturelle entre les nations européennes et de dépasser les ruptures nées de la Guerre froide.

De ce concept, M.S. Gorbačev attend l'émergence de relations nouvelles et apaisées avec les démocraties populaires, relations fondées sur la confiance et non plus sur la force. Dans cette Maison commune, les démocraties populaires aux côté de l'URSS pourraient incarner le socialisme à visage humain, respectueux du renoncement à la force et reconnaissant la liberté de choix (Déclaration de M.S. Gorbačev à l'ONU le 7 décembre 1988).

Vis-à-vis de l'Europe, M.S. Gorbačev espère le rapprochement entre les pays du COMECON et ceux de l'Europe communautaire. En mars 1988, il appelle à ce rapprochement en soulignant l'appartenance de la Russie à l'Europe. Au printemps de 1988, la Maison Commune Européenne ne vise plus à déstabiliser les relations entre les Etats-Unis et l'Europe, mais à établir un véritable partenariat entre l'Europe et l'URSS sur la base d'un compromis respectueux des Etats. C'est dans le cadre de ce partenariat que la réunification de l'Allemagne, perçue comme légitime par M.S. Gorbačev, pourra se faire dans un mouvement fondamental de « retour vers l'Europe ». Ce concept évolue encore dans son discours à l'ONU du 7 décembre 1988 : le rapprochement des deux Europes se ferait non  plus dans le respect des valeurs des uns et des autres, mais dans l'adhésion commune au respect des libertés, des droits de l'homme et du pluralisme politique.

La Maison Commune européenne est comme la maison d'une civilisation vers laquelle il faut revenir, ce que confirme le programme du PCUS de juillet 1991 lequel abandonne la lutte des classes et le monopole de la classe ouvrière, reconnaissant la nécessité d'installer une forme d'économie de marché et se réclamant des valeurs humanistes !
Dans ce contexte, la Maison commune européenne prend une valeur idéologique nouvelle : l'URSS se place vers le socialisme humaniste social démocrate !

Echec du Projet de Maison Commune européenne

A partir de 1988, les leaders occidentaux s'intéressent au projet. François Mitterand signe tout une série d'accord avec l'URSS en 1989. Pour lui, c'est participer à la construction d'une unité paneuropéenne qu'il juge naturelle et légitime. Il va même jusqu'à proposer une Confédération européenne dont il présente les grandes lignes le 31 décembre 1989 : «  La confédération devra réunir tous les Etats appartenant à notre continent dans une organisation commune et permanente d'échanges, de paix et de sécurité ». Dans cette confédération, l'URSS rénovée à toute sa place comme le montre la signature des traités sur la réduction des armes conventionnelles en Europe et la signature de la Charte pour une nouvelle Europe.

Ces idées vont échouer car les démocraties populaires ; elle rompent avec l'URSS et le socialisme, entrent dans l'OTAN ; l'Allemagne sera réunifiée le 17 juillet 1790 sans que les projets de Maison commune européenne et de Confédération n'aient avancé. L'implosion brutale de l'URSS, le 8 décembre 1991 et les virulentes critiques de la diplomatie américaine font échouer et la Maison Commune européenne et la Confédération européenne.

Pourtant encore en 1990, Boris Eltsine veut couper le lien avec le socialisme et faire de la Russie un pays européen et démocratique à travers l'ouverture des relations vers l'Occident et l'accession à une économie de marché. Mais le pays depuis 1988 est touché par une crise économique catastrophique et un trouble identitaire profond. De plus, Boris Eltsine pense que les Américains cherchent à « maîtriser » leurs anciens territoires (intégration dans l'OTAN) et condamne leur intervention en Tchétchénie en 1994. Boris Eltsine abandonne alors la stratégie pro-occidentale, se ferme aux discours avec l'Europe et les Etats-Unis et se tourne vers la Chine (1996 création de l'Organisation de Coopération de Shangaï (OCS).

Avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine (1999), la Russie essaie de s'entendre avec les Etats-Unis et s'affirme européenne : le 10 février 2003, la France, l'Allemagne et la Russie déclaraient que « l'axe Paris-Berlin-Moscou incarnait l'axe de la paix ». La mise en place d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Russie autour d'un axe Paris-Berlin-Moscou semble permettre à l'Europe de résoudre les grands défis du XXIe s. Cette nouvelle donne portée en France par Jacques Chirac et Dominique de Villepin,  en Allemagne par H-D Genscher et à Moscou par V.V. Poutine a immédiatement suscité une violente attaque des Etats-Unis.

Dans le New York Times, Thomas L. Friedman écrit : « Il est temps pour les Américains de s'en rendre compte : la France n'est pas seulement notre alliée agaçante, la France devient notre ennemie ». Cette incroyable agressivité annonce l'échec de l'axe Paris-Berlin-Moscou. Cette incroyable agressivité s'explique par la deuxième guerre du Golfe qui commence le 20 mars 2003. Les Etats-Unis vont peser de tout leur poids pour faire échouer cette tentative de créer une Europe libre, souveraine et unie. Une ultime chance de renouer le dialogue entre la Russie et les Etats-Unis a été offerte par les événements du 11 septembre 2011. La Russie est le premier pays à soutenir les Etats-Unis et à ouvrir les aéroports de la route de la soie, bien que  la Russie fut indignée par l'attaque de l'Irak sans l'accord de l'ONU et par le projet de pipe-line Bakou-Tbilissi-Ceyhan pour se passer des oléoducs russes. Avec l'Europe les relations se tendent avec l'élargissement progressif de l'Union européenne : les révolutions de couleur pro-occidentale en Géorgie (révolution des roses 2003) et Ukraine (révolution orange 2004) exaspèrent la Russie ; c'est l'époque de la paix froide qui conduit à la guerre de Géorgie (2008) et la reconnaissance par la Russie de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud.

Quel avenir actuellement pour la Russie et l'Europe

Pour être précis et clair, il faut se rapporter à l'opinion de V.V. Poutine, exprimée dans son discours de ValdaÏ (24 octobre 2014. V.V. Poutine fait un constat : » la politique mondiale aujourd'hui est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paix avec une dimension humanitaire incluant les droits de l'homme. Aujourd'hui, le monde est plein de contradictions que les organisations internationales et régionales de coopération politique, économique et culturelle ont de plus en plus de mal à gérer.

La guerre froide a bien pris fin en 1991, mais sans traité de paix. Les Etats-Unis se sont proclamés victorieux et la notion de « souveraineté nationale est devenue une valeur relative » dans un monde unipolaire .

« Certains disent que la Russie tournerait le dos à l'Europe et rechercherait de nouveaux partenaires commerciaux, surtout en Asie... Permettez-moi de dire que ce n'est absolument pas le cas. Notre politique active dans la région Asie/pacifique n'a pas commencé hier et elle continuera...
Avec l'Europe , V. V. Poutine explique «  Nous avons eu des discussions sur tous les sujets liés l'association de l'Ukraine avec l'Union européenne, des discussions persistantes, mais je tiens à souligner que notre action a été menée d'une manière tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes possibles et en soulignant les raisonnements et les arguments évidents. Mais personne ne voulait nous écouter et personne ne voulait discuter ; ils nous ont simplement dit « ce ne sont pas vos affaires, point. Fin de la discussion ».

« Au lieu du dialogue global civilisé que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de gouvernement ; ils ont plongé le pays dans le chaos, dans l'effondrement économique et social, dans une guerre civile avec des pertes considérables ».

V.V. Poutine poursuit : « Nous aurions également accueilli favorablement l'initiation d'un dialogue concret entre l'Eurasie et l'Union européenne. Ils nous ont presque catégoriquement refusé cela et il est difficile d'en comprendre les raisons. J'ai maintes fois proposé d'engager un dialogue sur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s'étendant de l'Atlantique jusqu'à l'Océan pacifique. La Russie a fait son choix. Nous avons un agenda pacifique et positif tourné vers l'intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l'Union économique eurasienne de l'Organisation de Shangaï (OCS), des BRICS et avec d'autres partenaires ». L'Union européenne n'est pas évoquée ! Le dialogue est bien rompue.

Pour renouer le dialogue avec la Russie, l'Europe doit prendre des initiatives et faire les premiers pas pour effacer l'humiliation produite par le « ce ne sont pas vos affaires ».Toutefois, auparavant, il est indispensable de reconstruire une Union européenne rassemblée, homogène et unie. Aujourd'hui, l'Union européenne est perçue comme un assemblage de deux blocs : l'un, otanien et atlantiste, composé par les ex-république soviétiques, notamment les Pays baltes et la Pologne qui tiennent des propos non seulement violemment anti-russes, comme ceux de Madame Dolia Grybauskaite et tolèrent des manifestations à caractère nazi (cf. Riga et Ukraine). Certes l'Union européenne s'est abstenue lors du  vote à l'ONU sur la résolution sur « la lutte contre la glorification du nazisme », mais cette attitude européenne de complaisance vis-à-vis de cette idéologie a suscité en Russie une véritable indignation et constitue un vrai blocage pour le renouveau au dialogue.

L'autre groupe est formé du bloc français, italien, espagnol, grec dont la plupart des chefs d'état se déclarent en faveur de la reprise du dialogue avec Moscou. Quant à l'Allemagne dont le rôle pourrait être essentiel, elle a perdu en Russie une grande part de son crédit. Angela Merkel est considérée comme trop liée aux Pays baltes et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, la porte d'entrée de la Russie vers l'Europe est la France. C'est François Hollande qui a renoué seul le contact avec V.V. Poutine lors de son escale à Šeremiétevo à son retour du Kazakhstan (5-6 décembre 2014). Cette initiative a été appréciée à Moscou ce qui justifie la grande compréhension de la Russie devant la non-livraison des Mistral.

Tant que l'Union européenne ne sera pas reconstituée et cohérente, il y a peu de chance pour qu'un dialogue constructif avec la Russie se développe. Les initiatives de la nouvelle équipe européenne semble s'orienter vers des initiatives, notamment celle de M. Junker appelant la formation d'une force armée européenne mais aussi celles de Donald Tusk et de Federica Mogherini, aux propos mesurés. L'Europe doit comprendre que son adhésion unilatérale à l'OTAN est incompatible avec la construction d'une Europe libre et indépendante dont le rayonnement économique, politique et culturel passe par le retour à des discussions et des liens avec la Russie.

Jean-Pierre Arrignon

Note de la rédaction: Nous publierons prochainement à cette même adresse les commentaires suscités par cet exposé parmi  les auditeurs représentant la Convention pour l'Indépendance de l'Europe.
Voir aussi, 
à l'occasion du 70ème anniversaire de la Seconde Guerre Mondiale: http://blogjparrignon.net/asc2i/le-role-de-lurss-dans-la-seconde-guerre-mondiale/

Jean Paul Baquiast

jeudi, 25 juin 2015

Les écoutes américaines et la naïveté des élites françaises

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Les écoutes américaines et la naïveté des élites françaises

Auteur : Alexandre Latsa
Ex: htp://zejournal.mobi

La nouvelle est tombée telle une météorite informative sur la planète France. C’est le site Médiapart, sans doute l’un des derniers outils d’investigation de France, qui a « lâché » le morceau en se servant des dernières révélations de la galaxie Wikileaks, galaxie dont les tréfonds sont visiblement loin d’avoir été explorés.

Qu'y apprend-on qui soit capable de mettre la presse et l'opinion publique dans un tel émoi?

On y découvre que les « alliés » américains, des « amis » selon Anne Hidalgo, auraient mis sur écoute depuis 2006 les trois derniers présidents francais à savoir Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et l'actuel président François Hollande, traduisant à l'égard de la France une confiance similaire à celle d'un mari qui s'inquièterait de l'infidélité potentielle de son épouse.

Ce manque de confiance des « alliés » américains est sans aucun doute lié aux très faibles manifestations d'indépendance de la politique internationale française, que l'on pense à l'Irak, à la politique à l'égard de la Russie ou aux risques (pour les Américains) qu'un tandem européen emmené par Paris et Berlin ne finisse par émerger du chaos et de la zizanie que Washington n'en finit pas de semer sur le flan oriental de l'Europe, c'est-à-dire aux frontières russes.

Sans surprise, ce scandale des écoutes ne concerne pas que la France. Il y a près de deux ans, c'est l'Allemagne qui apprenait avec « surprise » que le téléphone d'Angela Merkel figurait sur la liste des numéros sous surveillance des services de renseignement américains, alors qu'elle n'était pas encore chancelière.

Sur le fond comme sur la forme, les affaires françaises et allemandes se ressemblent étonnamment, puisqu'à Berlin, les écoutes étaient pilotées depuis l'ambassade américaine, qui se situe en face de la porte de Brandebourg, à 850 mètres de la Chancellerie et du Bundestag. En France, on apprend ce jour que c'est derrière une immense bâche sur laquelle sont peintes des fenêtres en trompe-l'œil située au dernier étage du bâtiment de l'ambassade, qui donne sur la place de la Concorde, dans le 8e arrondissement de Paris, que ce centre d'écoutes est dissimulé depuis 2004. Pourquoi se gêner?

Paris et Berlin ne sont pas les seuls concernés, puisque ce seraient plus de 80 sites de ce type qui existeraient dans le monde dont 19 pays d'Europe, confirmant la prise de contrôle et la mise sur écoute totales du continent, écoutes qui ont commencé dès l'après-guerre, notamment avec le déploiement du fameux réseau échelon qui permettait au monde anglo-saxon d'épier l'Europe.

Ces derniers mois, la presse française n'a cessé de hurler aux « espions russes », dont l'activité serait soi-disant en forte augmentation sur notre territoire, bien qu'à ce jour aucun scandale n'ait vu le jour. Pendant que les journalistes traquaient d'hypothétiques agents russes, les « amis » américains préparaient la mise en place d'une zone de libre-échange transatlantique (TAFTA), non sans avoir pris, en en amont, le contrôle de l'information et mis sous écoutes les dirigeants européens, c'est-à-dire leurs futurs partenaires.

Une traduction on ne peut plus limpide de l'objectif qui est le leur: mettre en place une Otan économique dans laquelle les Européens n'auront pas leur mot à dire et destinée à surtout empêcher toute alliance politique et économique avec la Russie, obsession de Washington.

En effet l'alliance entre l'Europe et la Russie permettrait l'apparition de deux trajectoires stratégiques novatrices qui bouleverseraient l'équilibre mondial:

1/ Elle permettait à l'Europe d'avoir accès à l'Eurasie et, en scellant un partenariat pacifique avec la Russie, rendrait caduque toute raison d'être de l'Otan, réduisant d'autant l'influence déstabilisatrice des Etats-Unis sur l'Europe.

2/ Cette alliance permettrait aussi à la Russie et à la Chine d'étendre leur modèle alternatif sur le continent eurasiatique vers l'Europe, au cœur de la zone continentale, en accélérant la multipolarisation du monde.

Mais actuellement, l'heure à la déconvenue et à la gueule de bois au sommet de l'Etat français. Alors que le président Hollande a convoqué un conseil des ministres ce mercredi 24 juin pour évoquer ces écoutes, les Français sont eux de plus en plus confrontés à la Réalité avec une grand R: nos « élites » politiques de droite comme de gauche ne sont pas souveraines, et l'intégration au sein du TAFTA devrait considérablement accentuer cette dynamique.

Au peuple français, historiquement connu pour sa sagesse, d'en tirer les bonnes conclusions avant qu'il ne soit trop tard.


- Source : Alexandre Latsa

mercredi, 24 juin 2015

TAFTA: À la croisée des chemins

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TAFTA: À la croisée des chemins

Auteur : Christian Berdot
Ex: http://zejournal.mobi

19 OGM autorisés d’un coup, dont 17 destinés à l’alimentation humaine et animale ! Proposition d’assouplir les règles d’importations pour faciliter l’entrée des OGM dans l’Europe. Autorisation de procédés chimiques de nettoyage des poulets, dont la javel. Création d’un « Organe de coopération règlementaire » pour superviser toute nouvelle norme ou réglementation. La Commission est en train de démanteler notre sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et de brader notre système démocratique !

En fait, la Commission prépare de longue date le terrain pour les deux accords de libre échange, le CETA avec le Canada et le TAFTA/TTIP avec les États-Unis. Elle a ainsi à plusieurs reprises voulu forcer les autorisations en faveur des rinçages chimiques : en 2008, par exemple, en proposant d’autoriser quatre substances pour les volailles (dont les lavages à l’eau de javel et l’acide peroxyacétique). En 2013, après une demande officielle des États-Unis, la réglementation de l’Union européenne a été modifiée afin de permettre l’utilisation de l’acide lactique pour nettoyer les carcasses de bœufs, alors même que ce procédé pourrait servir à dissimuler des normes d’hygiène alimentaire trop basses ou déficientes. Actuellement, la Commission prépare l’autorisation du premier rinçage chimique pour volaille en Europe. Les poulets à l’eau de javel, les porcs à la ractopamine, les bœufs aux hormones, pourraient rapidement venir égayer nos repas. Quant aux 19 OGM, leurs autorisations étaient en suspens, nous dit-on. En effet, il n’y avait pas de majorité qualifiée (1), ni pour rejeter la demande ni pour l’autoriser.

Mais combien de fois faudra-t-il expliquer que les fameux blocages invoqués par la Commission ont une cause seule et unique cause : depuis 15 ans, les multinationales des biotechnologies et de la chimie – et leurs alliés : responsables politiques et syndicats favorables au complexe agro-industriel et financier – refusent de reconnaître le droit souverain des peuples à décider de ce qu’ils veulent avoir dans leurs assiettes et dans leurs champs. Cela fait 15 ans que, par tous les moyens, dans l’opacité des coulisses bruxelloises et des bureaux ministériels nationaux, les multinationales – aidées par des responsables politiques et syndicats à leur botte – font pression et sapent gravement les fondements mêmes de nos institutions démocratiques.

Depuis des années, la Commission pousse pour ouvrir les portes de l’Union européenne aux OGM. On se rappelle, par exemple, comment la Commission a autorisé en février dernier, le maïs TC1507, alors que 19 pays sur 28 avaient voté contre, ainsi que le Parlement européen ! Nous n’avons pas oublié non plus les manoeuvres de Manuel Barroso qui essayait de passer dans le dos des ministres de l’Environnement et de l’Agriculture européens pour mieux les contourner et accélérer l’autorisation des OGM dans l’Union européenne. Et surtout dernièrement, la Commission a commencé à procéder au démontage des procédures d’autorisation des OGM dans l’Union européenne, avec l’aval des gouvernements nationaux. Ce qui nous a été présenté comme une « avancée démocratique » est un sommet d’hypocrisie.

Comment est-on passé d’un texte en faveur des interdictions des OGM à un texte en faveur des multinationales ? Tout simplement en s’appuyant sur le projet tout droit sorti des cartons d’EuropaBio, le groupe de pression des biotechnologies, et plus précisément d’un document de 2012 intitulé « Une nouvelle stratégie pour le dossier des OGM ». Ce document concluait qu’une nouvelle approche est nécessaire pour rompre avec l’immobilisme européen concernant les plantes GM. Il incluait une « proposition amendée de nationalisation », posant comme condition que les États membres ne puissent mettre en place une interdiction nationale que s’ils ont préalablement demandé à la compagnie de s’abstenir de commercialiser l’OGM dans leur pays et que si la compagnie a refusé.

Extraordinaire : la Commission proposait tout simplement que des États aient d’abord à demander à des firmes privées l’autorisation d’interdire des OGM sur leurs territoires ! En décembre 2014, les députés européens limitaient un peu les dégâts et obtenaient que les États ne soient pas obligés de négocier avec les fabricants d’OGM. Alors que pour des domaines ridiculement secondaires, il y a obligation d’avoir une législation et des procédures identiques dans toute l’Union européenne, pour des domaines aussi importants que les OGM, la sécurité de notre alimentation et de notre environnement, la Commission se défausse et donne la possibilité aux États membres de décider eux-mêmes !

Ce n’est pas une avancée démocratique, c’est un piège lourd de conséquences. En fait, ce démantèlement de la législation encadrant les OGM n’est qu’un avant-goût de ce que la Commission a accepté dans le traité avec le Canada (CETA) et finalise avec les États-Unis, dans le TAFTA. En effet, alors que la Commission concoctait ce traquenard en faveur des multinationales des biotechnologies et de la chimie, nous obtenions une copie de l’avant-projet d’accord de libre échange avec le Canada, le CETA. On pouvait y lire que la Commission avait accepté un « objectif conjoint » ayant pour but de « promouvoir, pour les produits des biotechnologies, des processus d’autorisation efficaces, basés sur la science » et surtout de favoriser « une coopération en matière réglementaire, afin de minimiser les effets négatifs sur le commerce dûs aux pratiques réglementaires relatives aux produits des biotechnologies ».

L’accord final reprenait ces recommandations que l’on retrouve dans le projet d’accord avec les États-Unis. Lors des négociations de début février sur le projet de traité de libre échange avec les États-Unis (TAFTA/TTIP), la Commission européenne soumettait un document portant sur la sécurité alimentaire et le bien-être animal. La Commission y propose notamment de tout simplement aligner les normes de l’UE sur celle des États-Unis et/ou du Codex Alimentarius, organe de l’Organisation Mondiale du Commerce. Il s’agit en effet d’aligner ce chapitre du TAFTA sur le chapitre SPS de l’OMC (SPS pour mesures sanitaires et phytosanitaires) !

Rappelons que les États-Unis autorisent quand même 82 pesticides interdits en Europe (2), et que certaines teneurs maximales en résidus de pesticides du Codex Alimentarius peuvent être 1 500 fois plus élevées que celles de l’UE. Dans le cas du carbaryl, pesticide utilisé sur les choux, la teneur maximale autorisée aux États-Unis est 2 100 plus élevée que celle de l’UE ! (3) La coopération réglementaire pose donc de gros problèmes.

Surtout face à l’intransigeance des États-Unis. Le ministère de l’Agriculture des États-Unis indiquait que :

« L’élimination de barrières commerciales injustifiées dans le domaine sanitaire et phytosanitaire (SPS) est une priorité élevée pour le gouvernement des États-Unis ».

D’autre part, l’Association nationale du soja pense que « le TTIP doit aborder les politiques clés de l’Union européenne relatives aux biotechnologies qui sont discriminatoires envers les exportations états-uniennes. Elles doivent être remplacées par une politique d’étiquetage libre et non discriminatoire envers les OGM. Il n’y a aucune raison sanitaire, nutritionnelle ni de sécurité alimentaire pour que des produits alimentaires contenant des ingrédients biotechnologiques soient étiquetés, et l’introduction d’ingrédients biotechnologiques ne devrait aucunement être stigmatisée par un étiquetage ».

Comment arriver à des réglementations communes entre deux blocs, Canada- États-Unis d’un côté et Union européenne de l’autre, qui ont des approches, des positions et des procédures aussi différentes, aussi antagonistes et finalement inconciliables ? Cela ne peut se faire qu’en sacrifiant les normes et les exigences de l’Union européenne et/ou en acceptant l’importation de produits canadiens ou états-uniens qui respectent des normes domestiques beaucoup plus faibles ou inexistantes. À part abandonner toutes nos protections, aucune position commune n’est possible avec ces pays-là.

Et ce n'est pas tout. Dans ce même document soumis par la Commission en février - dans lequel on retrouve de nombreux points déjà présents dans l'accord avec le Canada -, la Commission propose la création d'un « Organe de coopération réglementaire» doté de pouvoirs énormes : toute nouvelle réglementation ou norme devra d'abord être examinée par cet organe, avant même d'être soumise aux Parlements européen ou nationaux. Les industriels pourront donc directement dicter leurs exigences à cet « Organe » qui tiendra les États sous tutelle.

Le but de cette proposition de la Commission est de s'assurer que les réglementations seront appliquées de façon à minimiser les effets négatifs sur le commerce « tout en garantissant le respect des exigences de la partie importatrice » (Article 7.1). Entre les « effets négatifs » sur le commerce ou ceux sur notre santé, et l'environnement, le choix est vite fait !

Mais l'effet est double : non seulement les réglementations existantes pourraient être rapidement taillées en pièces, mais toute nouvelle réglementation urgemment nécessaire dans certains domaines pourrait être tuée dans l'œuf, comme :

- l'étiquetage des produits carnés ou laitiers provenant d'animaux nourris avec des OGM et/ou obtenus par clonage ;

- toute nouvelle définition des OGM incluant les plantes mutées (4) ;

- toute réglementation encadrant les nanotechnologies ou la biologie de synthèse ;

- toute réglementation s'attaquant aux perturbateurs endocriniens, et aux néonicotinoïdes qui tuent les abeilles.

Ces nouvelles mesures sont absolument indispensables pour protéger les citoyens et l'environnement et nous devons les imposer, même si elles ne sont, pour les négociateurs du TAFTA, que des « obstacles inutiles au commerce ». Jaydee Hansen du Center for Food Security confirme nos craintes :

« Ce traité pourrait annuler tous les efforts actuels pour réglementer ces nouvelles technologies que sont les nanotechnologies, la biologie de synthèse, le clonage des animaux et les animaux modifiés génétiquement ».

Pour qu'aucun État n'ait l'idée saugrenue de protéger ses concitoyens et son environnement, en maintenant ses systèmes de protection élevés, les États seront donc d'abord mis sous la tutelle de « l'Organe de coopération règlementaire » qui examinera toute norme ou réglementation et ne l'acceptera qu'avec l'aval des multinationales. Mais en plus, les États récalcitrants courront le risque d'être traînés soit devant l'OMC, soit devant des tribunaux d'arbitrage privés, dans le cadre du mécanisme de règlement des différends (RDIE ou ISDS en anglais), prévu dans les deux traités (5) (CETA et TAFTA). La Commission se moque franchement de nous en prétendant que les États pourront interdire, pour ne citer qu'eux, des OGM ou certains produits chimiques toxiques.

Les investisseurs ont été clairs : ils considèreront, par exemple, les nouvelles réglementations comme des obstacles au commerce, ce qui leur fournira un argument pour déposer un recours juridique et réclamer des compensations prohibitives. Le Conseil de la Chimie des États-Unis a demandé que les représentants pour le commerce des États-Unis signalent qu'il poursuivrait devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) toute obligation par l'Union européenne d'étiquetage des nanomatériaux, comme étant un obstacle au commerce.

Cette année en janvier, certains - peu nombreux - ont fêté les 20 ans de l'Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA). À la lumière de ce qui s'est passé avec l'ALENA, nous pouvons clairement voir ce qui nous attend avec le TAFTA. Il ne s'agit pas de vagues craintes, mais de constatations. Voilà ce que nous dit Bill Waren des Amis de la Terre États-Unis :

« L'ALENA est la principale raison pour laquelle les normes de protection du travail, de l'environnement et de la santé publique, sont aussi basses aux États-Unis, comparées à celle de l'Europe. Ce que vous promet le TAFTA, c'est un nivellement par le bas des normes européennes pour atteindre celles des États-Unis... post-ALENA. Si vous souhaitez un flux accéléré de la richesse des 99 % de la population vers le 1% des plus riches, le démontage de la protection de l'environnement, des aliments dangereux sur la table de votre cuisine, la destruction des petites exploitations agricoles familiales, des coûts médicaux prohibitifs avec des multinationales pharmaceutiques qui augmentent sans raison leurs prix, et un contrôle presque total par les multinationales des gouvernements et de l'économie, alors il faut tout faire pour ratifier le TAFTA ».

Mais est-ce bien ce que nous voulons ? Non ! Alors faisons le savoir, et fermement. Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous abdiquons tout pouvoir aux multinationales, soit, nous citoyens, entamons la reconquête de nos droits. !

Notes :

1 - Chaque État membre voit son vote pondéré suivant son poids démographique. À partir du 1er novembre 2014, la majorité est de 55% des
voix pondérées d'au moins 15 États membres représentant 65% de la population de l'Union (Inf'OGM) 

2 - Listes de 82 pesticides interdits dans l'UE, mais autorisés aux E-U, p. 7, 8 et 9. CIEL : « Lowest common Denominator - How the proposed
EU-US trade deal threatens to lower standards of protection from toxic pesticides » : http://ciel.org/Publications/LCD_TTIP_Jan2015.pdf

3 - Même document, liste comparative des résidus maximum autorisés aux États-Unis, dans l'Union européenne et par le Codex Alimentarius,
p. 12, http://ciel.org/Publications/LCD_TTIP_Jan2015.pdf 

4 - En 2013, on estimait à 20% les cultures de tournesol déjà rendues tolérantes aux herbicides : http://www.amisdelaterre.org/Alerte-des-
OGM-non-declares.html
 

5 - Dans ce rapport, les Amis de la Terre présentent des exemples où des investisseurs européens ont poursuivi des États européens, en s'appuyant sur les clauses de protection des investisseurs présents dans les accords bilatéraux entre pays européens. Ils ont obtenu des compensations allant jusqu'à 2 milliards d' ! : http://www.amisdelaterre.org/Les-couts-caches-des-traites.html

Le cas de l'Espagne aussi illustre bien ces mécanismes de règlements des différends entre investisseurs (RDIE) et États : http://www.amisdelaterre.org/Espagne-du-reve-solaire-au.html


- Source : Christian Berdot

Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied

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Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied

Auteur : Roland Hureaux
Ex: http://zejournal.mobi

Il y a près d'un mois, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a rencontré Vladimir Poutine. Contrairement à son image de libéral pro-américain, il a ensuite défendu dans la presse une position pro-russe. Une vision de la realpolitik dont le but est l'indépendance de l'Europe face aux Etats-Unis.

En prenant une position favorable à Poutine dans l'affaire ukrainienne, Valéry Giscard d'Estaing a pris tout le monde à contrepied.

La grande presse s'est contentée de signaler la rencontre entre Giscard et Poutine le 28 mai dernier et ses déclarations les plus générales : "Les relations entre l'Europe et la Russie seraient meilleures si Bruxelles était réellement indépendant". On n'a guère répercuté que l'ancien président est allé beaucoup plus loin dans un entretien avec Politique internationale, une revue pourtant atlantiste : il y justifie l'annexion de la Crimée qui, selon lui, a toujours été russe, et pense que "probablement" les événements de la place Maïdan et le renversement du président Ianoukovitch, il y a un an, sont le résultat d'une manipulation de la CIA.

Il considère que les sanctions, non seulement ne sont pas dans l'intérêt de l'Europe, mais sont contraires au droit international. 

Valéry Giscard d'Estaing prend ainsi à revers une classe politique française et européenne tellement tétanisée qu'aucune figure de premier plan n'y ose encore critiquer la ligne aveuglément proaméricaine de l'Europe occidentale à l'égard de la Russie. La servilité des dirigeants européens au dernier G7 est à cet égard significative. Une ligne proche de l'assujettissement dans le cas de Hollande qui, en refusant de livrer les Mistral sur ordre de Washington, discrédite la parole de la France.  

L'ancien-président prend aussi à contrepied tous ceux qui le tenaient depuis toujours, à tort, pour un "libéral atlantiste". C'est oublier qu'en 1981, il fut vaincu par une coalition de la gauche unie et de l'ambassade des Etats-Unis et qu'il avait en revanche reçu, contre le parti communiste, l'appui discret de l'ambassade d'URSS. Ses positions de fin de mandat où il avait cherché à jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Est et l'Ouest (le "petit télégraphiste" dit Mitterrand) n'étaient guère appréciées à Washington. On peut certes discuter leur opportunité à un moment où la menace venant de Moscou était bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Mais elle témoignait d'une indépendance dont nous avons perdu l'habitude.

Différence de posture, différence d'envergure aussi avec tous ceux qui prétendent aujourd'hui à la magistrature suprême. Le président-académicien n'envisagerait-il pas de  se présenter à la primaire de droite ?

La position de Giscard est proche, ce n'est sans doute pas un hasard, de celle de son vieil ami Helmut Schmidt qui, il n'y a pas si longtemps, vitupérait la politique irresponsable de la commission de Bruxelles, à la fois incompétente et belliciste, faisant courir, selon lui, à l'Europe le risque de la guerre mondiale.

En prenant cette position audacieuse, Valéry Giscard d'Estaing va dans le sens de l'opinion française éclairée, celle qui ne se laisse pas influencer par le matraquage anti-Poutine des médias, une opinion de plus en plus décalée par rapport à la positon officielle de Hollande - et de la direction de l'UMP. Il y a un ou deux ans, les pro-russes se trouvaient isolés dans les dîners en ville. Aujourd'hui c'est inverse : presque personne, en dehors de quelques intellectuels ne prend plus parti pour les Etats-Unis dans les affaires de l'Ukraine.

Il ne s'agit bien entendu pas d'être pro-ceci ou pro-cela. Il s'agit que notre diplomatie soit celle de nos intérêts et non pas des intérêts de quelqu'un d'autre. Cela suppose qu'on évacue toutes considérations infantiles sur "qui est le bon ? " et "qui est le méchant ? " auxquelles se résume aujourd'hui la diplomatie dite des droits de l'Homme. En d'autres circonstances cela pourrait nous conduire à être antirusse - ou antisoviétique, mais en aucun cas à l'alignement absurde sur les Etats-Unis dont nous sommes aujourd'hui les témoins.


- Source : Roland Hureaux

mardi, 23 juin 2015

L’Europe vassale des US : panorama et perspectives

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L’Europe vassale des US: panorama et perspectives

Auteur : Bryan MacDonald
Traduction Wayan, relu par jj et Diane-le Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

En suivant servilement la politique de Washington face à la Russie, les dirigeants européens sont surtout en train de planter des aiguilles dans des poupées vaudous à leur propre effigie. Je veux dire que leurs actes sont aussi inutiles que ridicules.

Si les États Unis choisissaient eux-mêmes les dirigeants européens, on peut douter qu’ils les choisiraient aussi obséquieux que ceux qui dominent actuellement l’Europe. On n’y voit personne de la trempe d’un Charles De Gaulle ou d’un Willy Brandt. En fait on n’y voit même pas un Jacques Chirac. La situation est telle qu’on en viendrait à désirer une Thatcher de second rang. Cela ferait au moins quelques feux d’artifice.

A la place, nous avons plutôt une Angela Merkel, un David Cameron et un François Hollande en première ligne. A la moindre suggestion de la Maison Blanche, ils sautent en l’air et la seule question qu’ils posent à Washington est «Ai-je sauté assez haut ?». Et maintenant leurs sauts sont si impressionnants que ceux du légendaire sauteur à la perche ukrainien, Sergey Bubka, paraissent minables.

La dernière fois que les dirigeants européens ont sérieusement fait preuve d’indépendance envers les États-Unis fut en 2002 lorsque Gerhard Schroeder et Chirac firent campagne contre l’invasion illégale de l’Irak par George W Bush. Leur courageuse prise de position fut compromise par celle de Tony Blair qui s’est plié en quatre pour jouer le rôle du caniche de son maitre américain. Les Polonais, que l’on pensait moins serviles, ont aussi participé à cette campagne militaire illégale. A la suite de ce premier refus, d’autres petits États européens comme l’Estonie ou l’Albanie, cherchant désespérément à attirer l’attention de Washington, y ont participé. L’Italie et l’Espagne aussi y ont brièvement participé avant de retirer leurs troupes.

Depuis cette dernière prise de position par Schröder et Chirac, l’indépendance européenne s’est dissoute. L’Allemagne est entre les mains du CDU/CSU pro-américain et la France gaulliste a ouvert le chemin à l’insipide socialiste François Hollande. Hollande a montré quelques signes qu’il voulait remettre en question le diktat américain, mais semble incapable d’incarner cette arrogance typiquement française.

Les agneaux ont remplacé les loups.

L’ancien premier ministre français, François Fillon, a fait part, la semaine dernière, de son désespoir face à cette mansuétude française. L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy a déclaré que les États-Unis entraînaient l’Europe dans une croisade contre la Russie, ce qui va à l’encontre des intérêts propres de l’Europe. Même si Fillon déclare une évidence, le fait qu’une personne dans sa position le dise publiquement montre le niveau de désespoir en Europe. D’autres politiciens et diplomates expérimentés, mais plus âgés, comme Henri Kissinger ou Helmut Schmidt ont déjà critiqué l’attitude occidentale actuelle envers la Russie, mais le fait que Fillon soit un contemporain rend sa déclaration plus significative.

Schmidt est resté actif dans la vie publique allemande, il est directeur de publication de Die Zeit, et est souvent invité à la télé, cigarette à la main, alors qu’il a 96 ans. Il a fait remarquer, l’année dernière, que la réunification de la Crimée à la Russie était totalement compréhensible et que les sanctions imposées sous la contrainte américaine étaient un non-sens. Il a ajouté qu’elles étaient surtout symboliques et qu’elles affecteraient autant l’Europe que la Russie.

En dépit du fait que Schmidt a sûrement plus oublié en diplomatie que Merkel, Hollande ou Cameron n’en sauront jamais, ils ont choisi d’ignorer ses conseils. Par contre, les yeux de Fillon sont grands ouverts. «Aujourd’hui l’Europe n’est pas indépendante… Les États-Unis nous entraînent dans une croisade contre la Russie qui contredit les intérêts européens», a-t-il déclaré sur BFMTV.

Un monde dangereux.

Fillon n’a pas restreint ses critiques envers l’attitude contre la Russie. Le gaulliste s’est aussi penché plus avant sur les activités américaines. Il a fait remarquer que Washington appliquait une stratégie extrêmement dangereuse au Moyen Orient, à laquelle l’Union Européenne et ses États membres étaient obligés d’acquiescer. L’ancien premier ministre a, de plus, accusé les services de renseignements allemands d’espionner la France, «non pas dans l’intérêt de l’Allemagne mais dans celui des États-Unis».

Pendant que Fillon parlait à Paris, Sergey Ivanov, le chef de l’administration présidentielle russe, avertissait que le jeu des sanctions entre la Russie et l’Europe, mutuellement dommageable, était parti pour continuer. «Pour ce que nous en savons, le récent sommet du G7 a prolongé les sanctions contre la Russie. Il est donc logique que la Russie prolonge ses contre sanctions», a-t-il déclaré. Bien sur, la Russie a été exclue du G8 l’année dernière, ce qui a ôté à la Russie et à l’Occident une plate-forme valable pour discuter de leurs différences.

Ce qu’il ressort de tout cela est une chute sans fin. L’Europe et la Russie se déchirent tout en mettant en danger des dizaines d’années de relations diplomatiques patiemment construites, pendant que les marionnettistes de Washington ne souffrent pas du tout. La tension actuelle, inutile, ne fait que détruire des emplois et des entreprises en Europe et en Russie, et aucune des deux parties n’en tire le moindre bénéfice.

Peut-on différencier les danseurs de la danse ?

Pendant ce temps, les États Unis sont les grands gagnants. En lançant une grande campagne médiatique faite pour exagérer une menace russe inexistante, ils ont apeuré les États d’Europe de l’Est à un tel point que ceux-ci sont prêts à ouvrir leurs territoires aux militaires américains sans poser de questions. Paradoxalement, les nations des bords de l’Europe voient leur économie naissante touchée de plein fouet par les sanctions, sans vouloir rien faire contre.

La grande question du jour est de savoir s’il est possible que l’Europe puisse un jour retrouver son indépendance dans sa politique contre Moscou. Mais les prévisions sont sombres. Cameron, même s’il est distrait par l’Écosse et l’adhésion de son pays à l’Union Européenne, vient d’être réélu pour cinq ans, ce qui lui donne l’espace suffisant pour continuer à représenter les intérêts américains en Europe. Merkel est à mi-chemin de son mandat de quatre ans et, à moins que le CDU la remplace (improbable) ou qu’elle démissionne (pas impossible), la chancelière sera sûrement réélue pour un quatrième mandat dans deux ans.

Évidemment, un jour quelqu’un sortira du rang. Probablement la France, où Hollande sera presque certainement viré de son fauteuil en 2017. Cela laisse cependant encore deux bonnes années à Washington pour foutre la merde en Europe. D’ici là, des dommages irréparables risquent d’être faits à l’économie européenne et aux relations du continent avec son géant voisin eurasien. Et les États-Unis, tout en tirant les ficelles, s’en sortiront sans heurts.

Vers la fin de sa vie, De Gaulle a remarqué : «J’ai essayé de sortir la France de la merde. Mais elle va y retourner en vomissant. Je ne peux empêcher les Français d’être français. » S’il était encore là, il aurait sûrement dit: « Je te l’avais dit ».

Bryan MacDonald est un écrivain et commentateur irlandais qui s’intéresse à la Russie et son pré-carré ainsi qu’à la géo-politique internationale

Le mythe du libre-échange mondial

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Le mythe du libre-échange mondial

Auteur : Pepe Escobar
Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)
Ex: http://zejournal.mobi

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. Mais est-ce que cela s’applique exclusivement aux questions commerciales ?

Une question primordiale et directe, mais secrète, était à la fois à l’ordre du jour du sommet du G7 en Allemagne et de la réunion du groupe Bilderberg en Autriche la semaine dernière, à savoir la poursuite des négociations en catimini au sujet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), cet accord de libre-échange entre les USA et l’UE, dont la portée est monumentale.

Même si les multinationales derrière le TTIP se mobilisent férocement pour qu’un accord soit conclu d’ici la fin de 2015, de sérieux problèmes subsistent (dans les négociations) .

Il y a eu aussi ce vote au Congrès des USA vendredi dernier. En fait, il y a eu deux votes. Le premier pour savoir si l’on donnait au gouvernement des USA le pouvoir de négociation accélérée [fast track en anglais, NdT] de conclure des accords commerciaux, qui concerne avant tout le Partenariat trans-pacifique (PTP) ; le second à propos de l’aide à donner aux travailleurs étasuniens qui ont du mal à concurrencer les importations résultant des accords commerciaux.

Le pouvoir de négociation accélérée a été adopté, mais pas l’aide à l’adaptation des travailleurs. Le Sénat des USA devra donc se pencher sur le pouvoir de négociation accélérée. Les pouvoirs corporatifs derrière le PTP (et le TTIP d’ailleurs) n’ont pas trouvé cela drôle.

N’empêche que tout cela dépasse largement le pouvoir présidentiel absolu de négocier des accords douteux comme le TTIP, le PTP et l’Accord sur le commerce des services (ACS).

L’administration Obama tient mordicus à verser des torrents d’avantages aux travailleurs étasuniens une fois le PTP conclu, une obsession éminemment discutable.

Du point de vue des autres pays, le PTP est loin d’être une panacée. Washington n’offre aucun nouvel accès amélioré au marché. Le PTP exclut totalement la Chine, ce qui est ridicule, car Pékin est le principal partenaire commercial de la plupart des pays concernés. Puis l’élément vital du PTP, c’est de permettre aux grandes sociétés d’imposer leur loi sur les droits de propriété intellectuelle, ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’abus par les darwinistes sociaux.

En ce qui concerne le TTIP, Bruxelles ne cesse de jurer que les négociations relatives à cet accord commercial ne sont pas si secrètes que cela. La Commission européenne (CE) se vante de publier les textes relatifs aux négociations sur son site Web, contrairement à Washington. Certains textes sont publiés, d’autres pas, y compris ceux de nature plus délicate.

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements, tout gouvernement, en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. En somme, la culture de l’entreprise en sort gagnante ; les travailleurs, les petites et moyennes entreprises (PME) et la démocratie sont les grands perdants.

Nous pouvons d’ores et déjà prévoir la prolifération de tribunaux bidon qualifiés de tribunaux d’arbitrage grouillant d’avocats de société coûtant la peau  des fesses. Tu parles d’une justice sociale !

Mais est-ce que tout cela s’applique exclusivement aux échanges commerciaux ? Bien sûr que non !

L’Otan, version commerciale

Le signe révélateur apparaît dans la façon dont l’administration Obama s’évertue à affaiblir la résistance japonaise (depuis au moins deux ans maintenant) à de nombreuses dispositions du PTP. Les proverbiaux et omniprésents officiels US ne cessent d’ailleurs de répéter que le PTP est un élément crucial du pivot vers l’Asie des USA.

Même le chef du Pentagone Ash Carter y est allé d’une sortie il y a deux mois, en disant que le PTP était aussi important pour lui que n’importe quel porte-avions.

Tout cela s’est produit au moment même où Washington tentait (en vain) de forcer ses alliés de bouder la Banque d’investissement pour les infrastructures (AIIB) dirigée par la Chine. À cet égard, nous ne pouvons reprocher à l’administration Obama d’aller à l’encontre de ce qu’elle prône, c’est-à-dire que la Chine ne peut diriger une banque de développement et qu’elle n’a pas à rédiger des règles et des normes en matière d’investissement et de commerce à l’échelle mondiale.

Le fond du problème, c’est que ces trois méga accords (PTP, TTIP et ACS) représentent le modèle absolu de ce qui fait saliver le groupe Bilderberg : une gouvernance d’entreprise mondialisée.

En affirmant que le PTP est la composante économique stratégique du pivot vers l’Asie, le Pentagone révèle à son tour jusqu’à quel point les échanges commerciaux sont devenus politisés. Le PTP fera en sorte que les entreprises chinoises soient fortement désavantagées dans la concurrence qui les opposera aux sociétés des USA sur les marchés étasuniens et asiatiques. Il s’agit en fait d’une autre facette de la politique d’endiguement.

Le TTIP, le PTP et l’ACS sont en fait les têtes d’une même hydre. Tous ces accords suivent la même logique géostratégique transatlantique et transpacifique de l’Otan version commerciale, qui se résume à l’Occident contre le reste du monde. Ce n’est pas un hasard si les BRICS sont exclus. Il ne faut pas s’étonner non plus du caractère secret des négociations, car la gouvernance d’entreprise mondialisée est bien loin d’être le tube du moment sous bien des latitudes.

Du jambon de plastique dans notre assiette ?

Ne nous leurrons pas ; le TTIP est loin de faire l’unanimité en Europe, du moins parmi les quelques citoyens de l’UE concernés (et horrifiés) qui se sont donné la peine de tenter de percer le secret.

L’Allemagne a été le théâtre de manifestations importantes. Le SPD, qui fait partie du gouvernement de coalition dirigé par la chancelière Merkel, est résolument opposé au TTIP. Les Italiens ont appris que le TTIP causerait pas moins de 1,3 million de pertes d’emploi dans le pays. Une comparaison avec l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) est révélatrice. En douze ans, les USA ont perdu un million d’emplois, parce que les grandes sociétés et les entreprises ont délocalisé leurs productions au Mexique, où les coûts sont beaucoup plus bas.

Même Bruxelles a été contrainte d’admettre que le TTIP causera du chômage, car bon nombre d’emplois se retrouveront de l’autre côté de l’Atlantique, où les normes d’emploi et les droits syndicaux sont nettement inférieurs.

Le TTIP touchera 850 millions de personnes en Amérique du Nord et en Europe, soit environ 45 % du PIB mondial. Les échanges commerciaux en question s’élèvent à €500 Mds par an. C’est ce qu’on pourrait qualifier de mondialisation avancée, qui se fait sans trop d’ingérence de la part des marchés émergents.

Le rôle prépondérant de la vision européenne a fait en sorte que l’UE possède les règles les plus évoluées en matière de santé, de protection du consommateur et de qualité des services publics (avec une grande variation d’un pays à l’autre ; on ne peut comparer la France à la Roumanie, par exemple).

Rien d’étonnant donc à ce que les producteurs agricoles des pays du Club Med [Europe de Sud, NdT], qui misent sur la qualité, craignent que le TTIP n’entraîne une invasion barbare. Les Italiens envisagent avec horreur l’arrivée d’un monstre faussement fabriqué en Italie, lorsque les grandes sociétés étasuniennes pourront donner à toute leur mixture bâtarde riche en OGM l’appellation jambon de Parme ou fromage gorgonzola.

Une bonne manière de vérifier consiste à aller dans un supermarché aux USA, où la vision d’horreur est totale. Pas moins de 70 % de tous les aliments transformés qui s’y trouvent sont infestés d’OGM. L’UE n’autorise pratiquement aucun produit avec OGM. Même chose du côté de la toxicité. Dans l’UE, une entreprise doit prouver qu’une substance est sans danger avant de la commercialiser. Aux USA, tout est permis.

Avec le TTIP, la santé publique, l’éducation et les services de distribution d’eau de l’UE seront dévastés et pris en charge par les grandes sociétés étasuniennes. Les lois sur la sécurité alimentaire, la législation importante relative à l’environnement et la réglementation bancaire seront complètement chamboulées.

Le baratin que nous servent les colporteurs du TTIP est que la mondialisation 2.0 va entraîner une hausse de 0,5 % du PIB de l’UE. On est loin du taux de la Chine, mais lorsque l’austérité fait des ravages, nous sommes prêts à boire toutes les boissons très sucrées qu’on nous propose (un peu de Kool-Aid ?), qui accompagnent à merveille le jambon de Parme en plastique.

 - Source : Pepe Escobar-Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)

EU lijdt € 100 miljard schade en verliest 2 miljoen banen door sancties tegen Rusland

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EU lijdt € 100 miljard schade en verliest 2 miljoen banen door sancties tegen Rusland
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Russische economie blijkt juist te profiteren van Europese sancties, en blijft sterk en stabiel

Duitsland lijdt –samen met de rest van de EU- veel sterker onder de door Amerika afgedwongen anti-Russische sancties dan officieel bekend wordt gemaakt.

Door de VS afgedwongen Europese sancties tegen Rusland zijn extreem schadelijk voor de Europese economie. Er dreigt een klap van bijna € 100 miljard en het verlies van maar liefst 2 miljoen banen. De regering Obama lacht ondertussen in zijn vuist, want Amerika was niet alleen altijd al veel minder kwetsbaar voor deze sancties, maar Amerikaanse bedrijven blijven ondertussen ook gewoon verder handelen met de Russen.

Europa betaalt weer eens de hoogste prijs voor het agressieve buitenlandse beleid van president Obama, die hier in de ogen van de reguliere media nog altijd geen vlieg kwaad kan doen. Het Oostenrijkse Instituut voor Economische Onderzoek (Wifo) heeft de gevolgen van de sancties tegen Rusland onderzocht en komt tot vernietigende conclusies: bijna € 100 miljard verlies en 2 miljoen verloren banen is de torenhoge prijs die de EU voor deze sancties moet betalen.

In ieder land honderdduizenden banen verloren

‘De ergst mogelijke exportuitval die wij vorig jaar voorzagen is inmiddels realiteit geworden. Als de situatie niet grondig verandert, dan treedt er een bijzonder pessimistisch scenario in werking.’ Zo zullen er alleen al in Duitsland minimaal 175.000 arbeidsplaatsen verloren gaan, en als de sancties worden volgehouden zelfs een half miljoen.

Ook de EU-schuldenstaten Spanje en Italië, die economisch en financieel toch al amper hun hoofd boven water kunnen houden, worden zwaar getroffen en moeten met honderdduizenden verloren banen rekenen. Groeiland Polen ontsnapt eveneens niet: 335.000 arbeidsplaatsen staan op de tocht.

De gevolgen worden in alle sectoren van handel en industrie voelbaar, of dat nu in de landbouw, levensmiddelen of de bouw is. De Duitse autofabrikanten moeten zelfs met een teruggang van 25% tot 50% rekenen.

‘Economie EU veel slechter dan wordt aangenomen’

De onafhankelijke Zwitserse financiële expert Michael Bernegger, ooit werkzaam bij onder andere de Centrale Bank van het land en een investeringsbank, waarschuwt eveneens dat de situatie van de Europese economie ‘veel slechter is dan wordt aangenomen’ en er constant verkeerde cijfers in de media verschijnen die dit verbloemen. Volgens hem bevindt de complete bankensector in Zuid Europa zich in een systeemcrisis, die de ECB met zijn extreem lage rente nooit zal kunnen oplossen. (3)

De EU heeft de verpletterende gevolgen van de sancties doelbewust gebagatelliseerd. Kranten citeren EU-officials die beweren dat deze gevolgen ‘klein en te hanteren’ zullen zijn. De regeringen van alle nationale lidstaten, inclusief die in Den Haag, doen overigens vrolijk mee met deze misleiding van het publiek.

Russische economie profiteert juist

Brussel heeft enkel na sterk aandringen van Washington ingestemd met sancties tegen Rusland, dat overigens opmerkelijk stabiel blijft en daar nauwelijks onder lijkt te lijden. Sterker nog: de Russische economie lijkt –in combinatie met de zwakke roebel en lage olieprijs- alleen maar voordelen te hebben, mede omdat de binnenlandse consumptie wordt gestimuleerd. Toch bevindt de Russische handelsbalans zich nog steeds in de plus (2).

Compensatie voor bedrijven, op kosten belastingbetalers

In de komende week zullen de EU-ministers van buitenlandse zaken besluiten om de sancties voorlopig niet op te heffen. De plotselinge eensgezindheid die EU-ambassadeurs deze week toonden kwam als een verrassing, aangezien landen zoals Italië, Hongarije, Oostenrijk, Spanje en Griekenland zich fel verzetten tegen het voortzetten van de sancties.

Er zijn aanwijzingen dat de EU deze landen compensatie heeft aangeboden om hun verzet alsnog in te slikken. Er zou onder andere over de oprichting van een Compensatiefonds zijn gesproken, waarmee de diverse landen bedrijven die zwaar te lijden hebben mogen ondersteunen.

Net zoals het overeind houden van Griekenland en de euro, en het redden van het failliete Zuid Europese bankensysteem, zullen ook hier de digitale geldkranen fors voor moeten worden opengedraaid. En die kosten komen zoals u weet langdurig en permanent voor rekening van de belastingbetalers.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

13-04: Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?
17-03: Stratfor: VS wil ten koste van alles alliantie Duitsland-Rusland voorkomen (/ ‘Amerika zet volken tegen elkaar op om te voorkomen dat ze zich tegen VS keren – VS zet in op het ten val brengen van Rusland en de EU’)
10-03: China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

lundi, 22 juin 2015

Pour en finir avec l’idolâtrie de la République

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Pour en finir avec l’idolâtrie de la République

 
Ex: http://www.enquete-debat.fr

La notion de ”république” est devenue un outil idéologique contre la France et son identité nationale. « La République contre la Nation », c’était le titre d’un article sulfureux de Jean Raspail paru voici quelques années dans Le Figaro qui lui valut d’ailleurs des ennuis. Il y expliquait déjà que le concept de ”république” tendait à se substituer au patriotisme charnel et menaçait la démocratie nationale. Et qu’au nom des prétendues valeurs républicaines, on détruisait la Nation. Aimer la République contre la France : histoire d’un adultère.

Relisons l’histoire

La notion française de ”république”, extrêmement ambigüe, s’est  construite au XVIIIe siècle – notamment dans les sociétés de pensée et dans la franc-maçonnerie – par fascination et imitation de la République romaine (res publica) qui a succédé au régime de la royauté héréditaire. Mais le contresens est total. Dans l’imaginaire du républicanisme français de la Révolution, il s’agit de remplacer une prétendue tyrannie monarchique et aristocratique par un système démocratique et populaire. Or, la République romaine, dont la clé de voûte était le Sénat, fut un régime essentiellement aristocratique entièrement dirigé par la haute noblesse latifundiaire et militaire. À tel point que l’instauration de l’Empire, qu’il faudrait mieux qualifier de principat, par César et surtout par Auguste, était pensé comme une prise du pouvoir par le peuple, dirigé par son représentant et défenseur, l’Empereur (Princeps), contre l’aristocratie sénatoriale oligarchique et ”républicaine”. (1)

Donc la connexion entre république et démocratie ne va pas de soi.  D’ailleurs, remarque aujourd’hui la philosophe Chantal Delsol :  « La France est bien davantage République que démocratie ». Elle signifie par là que la République française est devenue le gouvernement d’une oligarchie, dominée par un dogme idéologique, qui ne tient plus compte du peuple autochtone, de ses souhaits et de ses intérêts.

Il ne faut pas oublier que c’est la Révolution française ”républicaine” qui a produit la Terreur d’État (1792-1794) au nom du Bien commun. Le totalitarisme marxiste stalinien s’en est largement inspiré. Le fanatisme républicain n’est pas une légende. Les massacres des Vendéens, les exécutions capitales d’innocents complets, les expropriations de biens ont été commis au nom de la ”république”. Pendant longtemps, l’idée républicaine s’opposait à l’idée de patrie charnelle. Par la suite, après la chute catastrophique du Second Empire et l’instauration de la IIIe République,  cette perspective a complètement changé. La République s’est réconciliée avec l’Histoire de France plurielle – ce que voulait réaliser Napoléon – et a fini par faire la paix avec l’Église catholique, qui, elle non plus, n’était pas exempte de tout péché d’intolérance. Avec la Ve République, un équilibre avait été trouvé, un compromis historique entre État monarchique présidentiel et démocratie ; il ne dura que sous De Gaulle et Pompidou.

La méritocratie élitiste et égalitaire républicaine, patriote, l’école d’excellence, le refus conjoint de l’étatisme socialiste et du mondialisme, un État régalien mais démocratique, tout cela s’est effondré. La ”nouvelle République” qui nous domine aujourd’hui a tous les inconvénients des pires lubies idéologiques du républicanisme français sectaire, sans retenir les meilleurs idéaux républicains.

Le concept de ”république” est devenu un fourre-tout

La ”république” ne désigne qu’un régime politique, et encore, de manière très floue. Elle ne colle pas à une identité nationale et garantit encore moins un système démocratique protecteur des libertés et de la sécurité des citoyens. Bien au contraire. La ”chose publique” n’est que ce que les dirigeants décident de nommer telle, en s’accaparant au besoin ses attributions. En revanche, le concept de ”démocratie” est beaucoup plus clair : c’est l’application de la volonté de la majorité du peuple.

Dans l’histoire récente, on remarquera que les pires des régimes furent ou sont des ”républiques”. Pensons aux ”républiques socialistes” aujourd’hui disparues, mais aussi aux républiques telles que Cuba ou la Chine ou à toutes celles qui prospèrent en Afrique et en Amérique latine. Sans parler de la république iranienne. Les pays les plus démocratiques ne sont pas toujours des ”républiques”, loin s’en faut.

Les monarchies constitutionnelles en Europe (où le concept de ”république” n’a aucun sens) seraient-elles réellement moins démocratiques et libres que la France? Grande-Bretagne, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Suède, Danemark, Luxembourg, ces pays de monarchie constitutionnelle, sont-ils moins libres que notre République ? Même le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande, membres du Commonwealth, sont formellement et constitutionnellement des États liés au système monarchique britannique.

En réalité, le concept de ”république” est un fourre-tout. Il peut donner lieu à des autocraties de régimes tyranniques et totalitaires, comme à des régimes réellement démocratiques. Ce qui signifie, en terme de science politique, que le concept de République n’a toujours pas de signification claire. Aujourd’hui en France, cette notion idolâtrée de République sert à déconstruire l’identité nationale et à limiter la démocratie. Comme un couteau suisse, ça peut servir à tout. Les socialistes, furieux, ont même intenté un procès à l’UMP qui a changé son nom en  ”Républicains”. On croit rêver… Les oligarques se disputent le monopole du mot fétiche. Mais est-il de droite ou de gauche ? Comme les escargots, il est à la fois masculin et féminin. Asexué.

Aux USA, la droite, c’est le ”parti républicain ”, et la gauche, c’est le ” parti  démocrate”. Dans la sémantique américaine, ”républicain” signifie une appartenance droitière. De même ”libéral” a une connotation de gauche aux USA et de droite en France. Toujours cette distorsion entre les mots et les choses. C’est par imitation des Américains que la droite UMP a choisi l’appellation ”Républicains”. Il ne faut pas oublier que, dans les années 70, l’extrême droite avait créé un faux nez (éphémère) nommé PR ou Parti républicain. Il a été torpillé par l’irruption du Front national.

Le RPR (Rassemblement pour la République) comme l’UNR (Union pour une nouvelle République) de 1958 et l’UDR de 1968 (Union pour la défense de la République) avaient choisi  ce mot de ”république” comme un marqueur contre la gauche marxisante et socialiste. Peine perdue. L’État PS s’est réapproprié le concept de ”république” et le conteste aujourd’hui à la droite.

Disjonction entre ”république” et France

Nicolas Sarkozy, dans une récente déclaration, a affirmé qu’il regrettait d’avoir entamé, quand il était Président, un débat sur l’identité de la France. Il aurait mieux fait, dit-il, de parler de l’identité de la ”république”. Aveu significatif de la part d’un  homme politique complexé qui partage approximativement, même si c’est en mode mineur, les mêmes présupposés que ses ”adversaires ” de gauche. Pour lui, les valeurs républicaines valent mieux que l’identité nationale. Les barons socialistes pensent la même chose.

La République, vue par le Parti socialiste, se pose clairement contre le peuple autochtone et pour l’invasion migratoire quand son Premier secrétaire, J-Ch. Cambadélis, profère au dernier congrès de Poitiers cette formule provocatrice et ouvertement antinationale et anti-française  : « les socialistes sont pour le traitement républicainde l’immigration, c’est-à-dire que l’on peut s’installer où l’on veut, quand on veut ». Les clandestins qui affluent en masse de toute l’Afrique et du Moyen-Orient ont compris ce message ”républicain”. M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, lui aussi grand ami républicain de l’immigration déferlante et de l’islamisation, a déclaré vouloir « créer une République inclusive de tous ses enfants ». Ce nouveau concept (langue de bois) d’ ”inclusion” renvoie à l’utopie de cohabitation communautariste, avec la fin de l’hégémonie de l’identité française sur le territoire national.

On constate donc que l’idée républicaine actuelle, non seulement n’a plus rien à voir avec la Nation française enracinée dans l’histoire, mais vise à l’abroger. C’est l’utopie marxiste de la table rase, de l’ ”homme nouveau”. On la retrouve dans les récents programmes de l’Education publique qui non seulement prônent la théorie du genre (mal secondaire, car personne ne peut avaler cette ânerie) et torpillent avec persévérance toute transmission de l’identité nationale. Vouloir confondre l’identité de la France (et de l’Europe) avec le concept  abstrait et mal clarifié (sémantiquement et historiquement) de ”république” aboutira à un échec certain : la fin conjointe de la République et de la France.

Les contradictions de l’idéologie républicaine

Une première contradiction de l’idéologie républicaine actuelle est qu’elle prône à la fois la laïcité – c’est-à-dire la neutralité – de l’État tout en favorisant objectivement l’implantation de l’islam. Et, en même temps, subrepticement, elle s’en prend au catholicisme et elle ferme les yeux sur les exactions antijuives et antichrétiennes de ses protégés.

La seconde contradiction porte sur le fonctionnement de l’ ‘État républicain. Cet obèse (6 millions de fonctionnaires privilégiés, 57,2% du PIB en dépenses publiques) a réussi ce prodige de faillir dans toutes ses fonctions régaliennes – enseignement public de qualité, sécurité, justice efficace et protectrice, défense des frontières contre les flux migratoires, indépendance nationale – et de restreindre les libertés civiques et économiques par un appareil réglementaire délirant et en inflation permanente.

Troisième contradiction : la République d’aujourd’hui déteste la démocratie nationale (c’est-à-dire l’avis majoritaire du peuple de souche, la Nation) et lui oppose les ”valeurs républicaines” qui sont tout simplement la justification des privilèges des apparatchiks et des allogènes. Ces derniers sont beaucoup plus choyés et protégés que les citoyens autochtones des classes moyennes et populaires non entretenues par l’État. Les classes moyennes autochtones sont le fondement de toute démocratie et elles sont les cibles, en France, d’une spoliation fiscale unique au monde.  En ce sens, l’idéologie marxisante a fait un rapt sur la République.

Donc, les ”valeurs de la République”, dont on nous rebat les oreilles, ne sont plus respectées : ni l’enseignement public méritocratique, ni la laïcité, ni l’indivisibilité territoriale, ni la sécurité publique, ni la préférence pour la citoyenneté nationale, ni la liberté absolue d’expression, ni l’égalité devant l’impôt et le respect du droit de propriété, ni la souveraineté  législative et judiciaire nationale. En général, l’emphase sur les mots sert à dissimuler la disparition des choses. L’idolâtrie idéologique de la République est le signe de sa décrépitude.

Note:

(1) La monarchie française s’est suicidée le jour où Louis XVI a financé et aidé militairement la révolution républicaine américaine des insurgents indépendantistes contre la monarchie anglaise rivale de la France, grâce à M. de La Fayette. L’effet de boomerang a joué et nous avons eu 1789, c’est-à-dire la schizophrénie historique.

Source

vendredi, 19 juin 2015

Die Idee der Souveränität wieder mit Leben füllen

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Die Idee der Souveränität wieder mit Leben füllen

Eine multipolare Welt braucht Regeln für ein friedliches Zusammenleben

von Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Die Tatsache, dass das Zeitalter der «einzigen Weltmacht» vorüber ist, ist nicht mehr von der Hand zu weisen. Es ist nicht mehr zu übersehen, dass die Welt «multipolar» geworden ist, es also keine Hegemonialmacht mehr mit Zugriff auf die ganze Welt gibt. China, Russland, die Staatenwelt Lateinamerikas, Asiens und auch Afrikas folgen nicht mehr den Vorgaben aus Washington. Selbst in Europa mehren sich Stimmen, die mehr Eigenständigkeit fordern.


Augenfällig zeigt dies ein vor kurzem erschienenes und sehr lesenswertes Buch des langjährigen Chefredakteurs der Parteizeitung der bayrischen CSU und engen Vertrauten des ehemaligen Parteivorsitzenden Franz Josef Strauss, Wilfried Scharnagl. Scharnagl hatte schon mit seinem 2012 erschienenen Buch «Bayern kann es auch allein. Plädoyer für den eigenen Staat» viel Aufmerksamkeit gefunden. Sein neues Buch hat den Titel «Am Abgrund. Streitschrift für einen anderen Umgang mit Russland». Dieses Buch zeichnet sich nicht nur durch eine nachdenkenswerte und um Verstehen bemühte Betrachtung der Politik Russlands, sondern auch durch eine solide Kritik insbesondere an der Politik der USA und an einem blinden Gehorsam der EU- und der deutschen Politik gegenüber den Direktiven aus Washington aus.


Indes hat der Übergang zu einer multipolaren Welt unsere Welt noch nicht sicherer und friedlicher gemacht. Dies zeigt – für uns Europäer räumlich am nächsten gelegen – die Situation in der Ukraine und nun auch in Mazedonien. Für beide Länder ist der Ausgang der Entwicklung derzeit offen. Nicht offen ist hingegen, dass die Auseinandersetzungen eine Heftigkeit haben, die nie wieder gutzumachende menschliche Opfer fordert. Die Toten in der Ukraine und in Mazedonien können nicht wieder zum Leben erweckt werden. Nur Scharlatane und Hasardeure sehen darin Kollateralschäden eines weltgeschichtlichen Wandels.


Dass die mazedonische Regierung nun doch vorgezogenen Neuwahlen zugestimmt und das Einverständnis mit einer Trassenführung für die russisch-türkische Gaspipeline «Turkish Stream» doch auf Eis gelegt und von einem Vertrag zwischen der EU und Russland abhängig gemacht hat, kann man verschieden bewerten. Sicher aber ist, dass die Entwicklungen im Fluss sind und auch für Mazedonien keiner mit Gewissheit sagen kann, was morgen sein wird.


Es gibt «Menschenrechts»-Aktivisten, die die Situation in Mazedonien in den dunkelsten Farben malen. Ein Beispiel ist ein Beitrag von Xhabir Deralla im Osteuropamagazin Ostpol vom 20. Mai. Solche Stimmen sekundieren eine EU, welche die Oberaufsicht über Mazedonien beansprucht – obwohl Mazedonien noch gar kein EU-Mitglied ist. Bezeichnend ist, dass der die Verhandlungen mit Regierung und Opposition in Mazedonien führende EU-Kommissar Johannes Hahn nun, nach dem Einknicken der mazedonischen Regierung, von einer weiter bestehenden «euroatlantischen Perspektive» («Neue Zürcher Zeitung» vom 3. Juni) für das Land sprach. So deutet sich an, in welchen Denkschablonen (Wir = EU + USA) in Brüssel noch gedacht wird.


Hinzu kommt der wohl massive direkte Einfluss der USA auf die Geschehnisse in Mazedonien wie auf dem gesamten europäischen Balkan. Man lese dazu die am 4. Juni veröffentlichte und sehr aufschlussreiche Analyse «Mazedonien im Visier» (https://buergerstimme.com/Design2/2015/06/mazedonien-im-visier/). Hier sei nur ein Zitat wiedergegeben, das bezeichnend ist: «Einen riesigen Platz auf dem Hügel, der die Stadt beherrscht, hat die US-Botschaft für sich genommen. Neben den sichtbaren Objekten von beeindruckender Grösse erstreckt sich die Botschaft noch acht Stockwerke unter der Erde, die von den Amerikanern gebaut wurden. Die Bewohner von Skopje lästern, dass das bescheidene zweistöckige Gebäude der Botschaft der Russischen Föderation, das zwischen einem Wohnhaus und einem Hotel in einer Seitenstrasse liegt, eher an ein Paddelboot gegenüber dem amerikanischen Flugzeugträger von Botschaft erinnert.»


Andererseits ist bei «Sputniknews», der russischen Nachrichtenagentur, am 3. Juni zu lesen: «Turkish Stream: Europäer buhlen um Pipeline-Anschluss.» Wenn es stimmt, was hier berichtet wird, kann die russische Regierung in aller Ruhe die Entwicklung abwarten. Es gibt verschiedene Alternativen zu einer Trassenführung durch Mazedonien. Nach wie vor begehren viele europäische Staaten das russische Gas.
Wie der anhaltende Konflikt in der gegenwärtigen multipolaren Welt weitergehen wird, ist offen. Darauf zu warten, dass sich der Stärkere durchsetzt oder die Probleme schon von alleine lösen, kann keine Perspektive sein. Im Gegenteil, ganz dringend braucht es Überlegungen, wie von allen Seiten akzeptierte Regeln gefunden, formuliert und festgeschrieben werden, die auch in dieser Welt ein friedliches Zusammenleben ermöglichen und garantieren.


Schon während des Zweiten Weltkriegs und dann vor allem in den Wochen nach dem Ende des Krieges in Europa waren viele Verantwortliche in der Welt – nach dem gescheiterten Völkerbund – zum zweiten Mal darum bemüht, eine Grundlage dafür zu schaffen, dass die Welt auch unter den Bedingungen der Multipolarität eine friedliche bleibt beziehungsweise wird und dass ein Schrecken wie der des Weltkriegs künftig vermieden wird. Die führenden Köpfe der Welt gingen damals nicht von einer diktatorisch herrschenden Weltregierung mit Allmacht aus, sondern von souveränen Nationen, die sich über die Grundlagen der kommenden Weltordnung – bei allem Respekt vor unterschiedlichen ­politischen Systemen und Gesellschaftsordnungen – einig sind. Dieses Prinzip bringt – bei allem Tribut an die Herrschaftswünsche der Siegermächte des Krieges – die Charta der Vereinten Nationen vom 26. Juni 1945 zum Ausdruck.


Was hatte die Welt aus beiden Weltkriegen gelernt? Es war das Selbstbestimmungsrecht der Völker, es war die Souveränität der Bürger und der Staaten, die während der Kriege mit Füssen getreten worden waren. Dies sollte nie mehr geschehen. Als unverzichtbarer Wesenszug einer friedlichen und gerechten Weltordnung galt deshalb die Anerkennung des Selbstbestimmungsrechts der Völker und der staatlichen Souveränität und Integrität. Das sollten die Wesensbestandteile des modernen Völkerrechts sein.
Aber auch 45 Jahre später, nach dem Ende des Ost-West-Konfliktes wurden diese Prinzipien nicht mit vollem Leben gefüllt, so wie es möglich gewesen wäre und wofür es, zum Beispiel mit der Charta von Paris, auch vielversprechende Ansätze gab. Statt dessen sah sich der Westen als Sieger des Kalten Krieges, sprach von einem «Ende der Geschichte» und meinte damit seine dauerhafte und alles Recht ignorierende Alleinherrschaft. In der Folge wurde vom westlichen Bündnis (USA + Nato + EU) das Völkerrecht immer wieder gebrochen.


Aber auch mit dem Übergang zur multipolaren Welt im 21. Jahrhundert gibt es bislang keinen sicheren und allseits akzeptierten Garanten des Völkerrechts, des Selbstbestimmungsrechts und der Souveränität.


Die Ukraine und Mazedonien zeigen zudem, dass korrupte Regierungen besonders anfällig für «farbige Revolutionen» sind. Die Strategen im Hintergrund können an berechtigte Kritik der Bürger anknüpfen und diese in ihre Bahnen lenken. Dies ist kein Grund, auf andere mit dem Finger zu zeigen. Im Gegenteil: Welche derzeitige Regierung kann von sich behaupten, keine «Leichen im Keller» zu haben? Um so mehr braucht es den souveränen Bürger, der in seinem Umfeld und seinem Gemeinwesen für Ordnung sorgt, bevor ihm eine «neue Ordnung» aufgezwungen wird, die den Interessen anderer dient. Wenn das Selbstbestimmungsrecht der Völker unverzichtbar zur staatlichen Souveränität gehört, dann braucht es vor allem den souveränen Bürger, der sich als Ausgangspunkt und Träger der Souveränität seines Gemeinwesens, seines Staates, seiner Nation sieht und verhält.


Aber auch die Regierungen der Staatengemeinschaft dürfen nicht länger dabei zuschauen, wie Grossmächte um Macht und Einfluss ringen und dabei Schäden hervorrufen, die jetzt schon immens sind. Alle Regierungen der Welt müssen dazu aufrufen und sich dafür einsetzen, dass wir zum Völkerrecht zurückkehren und die neue multipolare Welt eine Friedensordnung der Freiheit und der Souveränität erhält.    •

«Darüber hinaus geht es – Stichwort Weltordnung – um einen neuen Geist und einen neuen tragenden Rahmen zwischen Ost und West. Der Streit um Militärbündnisse hätte bei der historischen Wende vor einem Vierteljahrhundert beendet werden können. Das wurde versäumt. Jetzt muss, wenn auch mit überflüssiger Verspätung, endlich eine neue Friedensordnung in einer neuen Welt geschaffen werden. Der Abgrund einer Kriegsgefahr darf sich, wie jetzt im Streit um die Ukraine, nie wieder auftun. Eu­ropa und Amerika auf der einen und Russland auf der anderen Seite müssen ein Fundament für einen dauerhaften Interessenausgleich und ein vertrauensvolles Miteinander finden.»

Wilfried Scharnagl

jeudi, 18 juin 2015

Des maires « rouges » dans les principales villes espagnoles ?

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Des maires « rouges » dans les principales villes espagnoles?
 
Individualistes jusqu’à la moelle, ils ne conçoivent le monde que comme une somme grégaire d’atomes dépourvus de passé, démunis de projet, bornés à l’immédiateté du présent.
 
Écrivain et journaliste espagnol
Animateur du site: 
El Manifiesto
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Pas des maires ! Des « mairesses », s’il vous plaît, va-t-on me corriger, car ce sont des dames, pardon : des femmes, féministes comme il se doit, qui occupent désormais les principales mairies : Madrid, Barcelone… Personne, pourtant, ne s’émouvra de l’épithète concernant leur « rougeur ». Ou si, peut-être, car ces gens-là n’aiment pas qu’on rappelle leur passé. Depuis quelques années, depuis que les communistes se sont fait appeler en Espagne – ailleurs, c’est pareil – « Izquierda Unida » (Union de la gauche), le drapeau rouge a, en effet, été abandonné ; la faucille et le marteau, cachés dans l’armoire ; « le prolétariat », remplacé par « les gens » ; la « lutte des classes », laissée de côté ; la « révolution », oubliée.

Oubliée… pour jeter de la poudre aux yeux ? Ou oubliée pour de bon ? Voilà la question. Acceptons que l’oubli soit sincère. Ne faisons pas comme eux, qui diabolisent quiconque ose parler de choses telles que patrie, enracinement, grandeur, identité… tandis que le pauvre malheureux fait l’objet de la reductio ad Hitlerum et se voit affublé de sa marque infâme.

Ne faisons pas comme eux (ou comme les libéraux, qui s’adonnent aussi bien à l’une qu’à l’autre reductio) : ne pratiquons pas la reductio ad Leninum (ou ad Stalinum, ou ad Maum, ou ad Castrum… ils sont si nombreux !) Acceptons, autrement dit, que les nouveaux gauchistes bon teint et postmodernisés n’envisagent d’entreprendre aucune révolution communiste.

Mais alors, qu’envisagent-ils ? Envisageraient-ils de mettre le système en échec moyennant une révolution d’un autre type, une révolution qui ne serait plus ni totalitaire ni égalitaire ? Plût aux dieux !… Là, on pourrait s’entendre. Quelques éléments semblent même aller dans ce sens. Par exemple, leur contestation du TTIP (Podemos est, parmi les partis importants, le seul à combattre le traité par lequel l’Europe sera définitivement assujettie aux multinationales états-uniennes). Ou les propos d’une Ada Colau, le nouveau maire de Barcelone, qui propose des mesures pour réduire… le tourisme, tenez-vous bien ! Ce fléau qui, en écrasant la belle ville de Barcelone, remplit les poches de tant de Barcelonais. Ou les mesures envisagées dans le programme de Podemos afin de pousser en avant les petites et moyennes entreprises : les mêmes petites entreprises des « sales bourgeois » qui, pendant la guerre civile espagnole, étaient eux aussi poussés en avant : vers les enfers, une balle dans la tête.

D’accord, tout cela est très bien (pas la balle, le reste), mais où cela mène-t-il ? Dans le cadre de quel projet, de quelle vision du monde tout cela s’inscrit-il ? Pas de projet, pas de vision, pas de monde. On navigue à vue. Or, si tout le projet se borne à ouvrir à fond le robinet des « dépenses sociales » (et des… « frais de fonction »), si tout consiste à faire comme les régimes populistes d’Amérique latine, alors le plus fracassant des échecs s’annonce à l’horizon : un échec, un chaos économique aussi gigantesque, par exemple, que celui du Venezuela qui a inspiré… et soutenu les gens de Podemos.

Ne paniquons quand même pas trop. La foudre ne tombant pas chaque fois que le ciel tonne, le plus probable est qu’il suffira que tous ces braves gens se mettent à marcher sur les moelleux tapis des bureaux (aujourd’hui des mairies, demain des ministères) pour que leurs envies d’un grand chambardement se voient vite étouffées. Ils n’ont aucune nouvelle vision du monde, disais-je. C’est vrai. Mais ils en ont une ancienne : celle qu’ils partagent avec leurs ennemis censés être détrônés.

Aussi bien les uns que les autres, ils croient que l’économie (qu’elle soit tout à fait libérale ou dirigée) est le socle même du monde – et elle doit le rester. Aussi bien les uns que les autres, ils ignorent ce qu’est une patrie, une communauté organique, « une unité de destin », disait un certain Primo de Rivera.

Individualistes jusqu’à la moelle, ils ne conçoivent le monde que comme une somme grégaire d’atomes dépourvus de passé, démunis de projet, bornés à l’immédiateté du présent.

Rien, dès lors, ne les empêche d’ouvrir les portes – ceux de Podemos les ouvriront encore davantage – à d’autres individus, à d’autres atomes : à l’immigration de peuplement qui finira par anéantir la base ethnique et culturelle sur laquelle est bâtie notre Europe. Aussi bien les uns que les autres, ils portent gravée dans tous leurs actes la marque évanescente du néant – le néant où ils pataugent, où ils se précipitent, où ils nous enfoncent.

 

Is the EU “Fascist”?

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Is the EU “Fascist”?

Ex: http://www.counter-currents.com

The European Union has often been accused of being “fascist” by mainstream nationalists. This accusation, while typically melodramatic, is not absurd insofar as “fascism” is used as shorthand for “undemocratic.” Mainstream EU-philes have long been embarrassed by their regime’s so-called “democratic deficit,” with formal standards of political rights falling far short of what citizens can expect in national bourgeois regimes.

The EU is, in effect, an elitist and hierarchical regime of ministers, diplomats, lawyers, central bankers, and international civil servants. (I will use “Eurocrats” as shorthand for this constellation of both national and EU figures, including leading politicians.) Citizens’ political options are thoroughly circumscribed by these elites and the dogmas of the European treaties, which are far more prescriptive, especially in terms of economic policy, than any national constitution (in effect, enshrining neoliberalism as an immutable principle).

What’s more, European integration has been imposed as a top-down and opaque process. Integrationists have often been remarkably unclear as to what their end-goal is. A mere intermediary step to a world government (Jean Monnet)? Deceptively, no more than a common market (Ted Heath)? A European federal state (Helmut Kohl)? The traditional method has been not to create a European superstate following a grand, continental democratic debate, but to inch one’s way to wherever we are going, almost imperceptibly, like the movement of tectonic plates, through the continuous conspiring of said diplomats, lawyers, and bureaucrats, and periodically presenting the peoples of Europe with the fait accompli.

This process has accelerated since the 1990s. The fall of the Berlin Wall and German Reunification led to both elation – finally the communist tyrannies were overthrown and the threat of Europe’s nuclear annihilation was lifted – and, though this is conveniently less remembered, fear. Leaders such as François Mitterrand, Margaret Thatcher, and Hans-Dietrich Genscher, remembering the two worlds wars, feared that Western Europe had perhaps only been pacified through common fear of the Soviet Union and that a newly-sovereign Germany might threaten the continent’s hard-won peace.

Mitterrand’s[1] response was to force the march of European monetary union, in effect morally blackmailing the German government to commit to creating a common currency, which the Frenchman still hoped would be called the écu (European Currency Unit), but which in the end gave us the Euro.

Eurocrats have been trying to cobble something half-coherent together ever since, whether their peoples wanted it or not: Chancellor Helmut Kohl’s forcing a recalcitrant German people to abandon the Deutsche Mark without referendum; the Eurozone’s highly authoritarian design as a supra-parliamentary regime dominated by the central bank (instituted to allay the Germans’ fear of inflation); the passage of the Lisbon treaty despite the French and Dutch peoples’ rejection of a near-identical text (the “Constitutional Treaty”) by referendum; and since 2010 the largely extra-legal crisis management and ever-greater centralization of the Eurozone, all done without any preceding democratization, as the dysfunctional monetary union attempts to survive despite being buffeted by the winds of the international financial speculation characteristic of our globalized, neoliberal world of borderless capital.

None of this is defensible in terms of “democracy.” Rather, Eurocrats’ recurring and continuous violation of democratic principles is only defensible in terms of an elitist critique of democracy (“fascism” in common parlance) which, unlike the Fascists and National Socialists, they do not have the intellectual honesty and courage to state explicitly.[2] At the risk of putting words in their mouths, EU leaders’ implicit argument is thus: The higher interests of the European peoples (peace, prosperity, political unity . . .) are simply more important than these democratic principles, and therefore these principles may be suspended when the two conflict (often the case, as public opinion in the various nations typically pulls in different directions, reflecting different interests and the usual vagaries). Eurocrats argue furthermore: We, as an enlightened and steady elite, are better qualified to know what is good for Europeans than the inchoate spasms of public opinion.

At the risk of sounding provocative, there is perhaps only a difference in degree between mainstream EU leaders’ rationale for periodic suspensions of democracy and the National Socialists’ rationale for creating a one-party dictatorship.

Eurocrats then enter a dangerous contradiction. The EU is explicitly founded on what I would call the “assumptions of 1945”: A war waged notionally for “democracy” and against ethnocentrism as the highest evil (incarnated in National Socialism). Yet, Eurocrats violate these democratic principles to prevent a putative “return to pre-1945.” This highlights the moral bankruptcy and hypocrisy of Europe’s ruling of establishment: They both violate democracy in practice and persecute nationalists (such as the Front National) under the pretext that they are a “threat to democracy.”[3]

In fact, the postwar regime’s claim that 1945 is a kind of “year zero” is not defensible. There is a veritable cottage industry of academic scholarship showing the ideological and human continuities between interwar “fascism” and postwar European federalism. French volunteers to the Waffen-SS were most often driven to don the German uniform – despite their homeland being occupied by German troops! – and risk the ultimate sacrifice in the name of a European ideal, namely, the common struggle against Bolshevism.[4] The technocrats of the French State of Vichy became the technocrats of the European Commission of Brussels, both considering that the corrupt French parliamentary regimes had retarded economic development.[5] Actual Fascists and National Socialists such as Oswald Mosley, Savitri Devi, George Lincoln Rockwell and the members of CEDADE (which included SS-Standartenführer Otto Skorzeny and Volksführer Léon Degrelle) became impassioned advocates of pan-European cooperation – they, like mainstream Europeanists, argued that Europeans’ shrinking share of world population and power meant they needed to present a common front.

I personally believe Europe will only achieve salvation if there is reconciliation and an overcoming of the assumptions of 1945. There is much good in the liberal-democratic tradition.[6] The trouble is the bourgeois regimes use exaggerated pretensions of democracy in order to demonize and persecute their enemies: Any unduly successful opponents at home (Jean-Marie Le Pen) or abroad (Vladimir Putin) are opportunistically labeled “undemocratic.” We must reject such exaggerated and self-interested claims, such “demoliberal lies.”[7] What’s more, since the 1960s, and with ever-growing hysteria, any disciplines upon the individual have become equated with tyranny.[8] Pushed to excess, liberty and equality become individualism and egalitarianism, which in turn become no more than an apology of selfishness and narcissism,[9] to the detriment of the common good.

Rather, Europeans must explicitly acknowledge that hierarchy and discipline have their rightful place in any good society and government,[10] alongside our well-known individualist and egalitarian traditions. The frank defense of ethnic self-interest and awareness of evolutionary realities must counterbalance our propensity towards universalism. So too must the sincere, if naïve, mainstream proponents of European integration and the nationalist resistance movements be reconciled. Then, terms such as “fascist,” “democratic,” or “racist,” will cease to be loaded and meaningless terms of praise or abuse, in that genuinely and terrifyingly Orwellian fashion, meant only to paralyze us in our very minds and make even our self-defense unthinkable. Europeans, having emancipated themselves from this oppressive grammar, will then again be free to think and shape their destiny.

Notes

1. Mitterrand himself is an enormously ambiguous figure: decorated Vichy official, last-minute resister, parliamentary politician, defender of French Algeria, opponent of President Charles de Gaulle, Marxoid Socialist opposition leader, architect of neoliberalism and austerity, simultaneous promoter and demonizer of the Front National (to divide the right), and finally “European statesman.” The latter, accomplished as he was cancer-ridden and after this long, sinuous career of apparently no more than cynical opportunism, was his great claim to being a historical figure, of not having been merely a talented nihilist.

2. Admittedly, Eurocrats will occasionally acknowledge the undemocratic nature of the regime. Italian central banker and Euro architect Tommaso Padoa-Schioppa for example once termed the EU a system of “enlightened despotism.” However, the backlash against such statements makes such candor rare.

3. Indeed, the FN has become, for better or for worse, the most coherent and effective critic of the current regime and apologist of the nation-state, in the name of traditional liberal democracy.

4. See Robert Forbes, For Europe: The French Volunteers of the Waffen-SS (Stackpole Books, 2010).

5. See Antonin Cohen, De Vichy à la Communauté européenne (PUF, 2012).

6. Specifically, at least in peacetime, a good government must feature checks and balances, free speech, and loyal opposition, which allow the regime to self-criticize and self-correct according to the vagaries of experience, changing circumstances, and inevitable mistakes. I also believe rather substantial democratic elements are desirable: Only elites may govern, but they must be made to govern insofar as possible in the public interest, rather than their narrow interests.

7. Following the Italian school of elitism, we know that truly democratic regimes are impossible, but inevitably are dominated by elites. A regime that lies on this point however is more odious than a regime which frankly acknowledges the truth. A regime of truth is always preferable to a regime of lies. Take these lines from the American canon: “all men are created equal,” “We the people,” “Government of the people, by the people, for the people.” Can anyone claim that these pretensions of the American regime were sincere then or have come to be practiced since?

8. To cite only the most obvious discipline on individuals we need today: The necessary gender roles and social incentives for every European couple to raise, say, 2.5 children on average.

9. “Equality” comes to mean refusal to acknowledge one’s betters or one’s difference, in effect, a narcissism only possible through profound self-ignorance, ignorance of one’s own nature, which no doubt explains the excesses of student movements and feminism.

10. This would probably merit an essay in itself, but I am struck at, again by some ruse of history, how a certain hierarchy (“democratic deficit”) and discipline (“austerity”) have returned to Europe through the EU. Although the European Communities were initially dominated by the French, the EU’s current hierarchy and discipline strikes me as essentially of German origin. The historian A. J. P. Taylor has written of 19th century German liberals that their “constitutionalism was strangely abstract, doctrinaire” (The Course of German History [Capricorn, 1962], 55), which recalls German lawyers’ contemporary fascination for the technicalities of the European treaties. This legalism and Luthero-Prussian frugality came together, via the Bundesbank, to form the core of the Eurozone’s philosophy of supra-parliamentary government, hard money, and balanced budgets. The European Parliament’s prerogatives, largely limited powers of obstruction, are roughly analogous to the German parliament’s powers under the hierarchic Second Reich. The EU itself – with its assemblies of heads of state and government, its complex procedures for electing leaders, its ambition of economic unification – rather recalls both the First Reich and the German Confederation. Indeed, the tragedy of Europe can in part be ascribed to the failure of Austria-Hungary and Prussia to turn the Confederation into a genuine economic union. The latter would have been a peaceful unification of Mitteleuropa and its medley of intermeshed European tribes, most notably the scattered Germans. Instead, we had the violent unification of Germany through Prussia and two attempts by Prussia-Germany to unite continental Europe by war, which not only failed but durably poisoned relations between European nations. (Would the effort have been worthwhile had Prussia-Germany succeeded? We can only speculate.) Yet the EU has emerged for the same reason the First Reich and German Confederation emerged: To create some order, economic and political, in the mess of interdependence that is Central Europe, a mess whose most important fact is the presence of so many Germans.

Towards the end of his 1940 memoir on his reporting from the Third Reich, Lothrop Stoddard wrote:

Most Germans are unwilling to admit even the possibility of defeat. Those who do, couple it with remarks which amount to some such phrase as: “If we don’t win, there will be no victor.” What that means is about as follows: “If this war is fought to the bitter end, all Europe will be plunged into chaotic ruin. Then, with everybody down in the ditch together, we Germans, with our innate sense of organization and discipline, willingness to work hard, and knack of pulling together, can lift ourselves out of the ditch quicker than anyone else.” The moral whereof was, of course, that, no matter what might immediately happen, the Germans were bound to win in the long run. (Into the Darkness: An Uncensored Report from Inside the Third Reich at War [Burlington, Indiana: Ostara Publications, 2011 (originally published 1940)], 198)

How amazing that, within Europe, this has actually come to be! The Germans, not through any instinct of dominance, but merely through their number, discipline, and talents, have come to be the preeminent nation within the EU. Through the Union, can we speak of a return, however deformed, of the German spirit?

 

 

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

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Cette France qui lutte contre les noms méchants

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Cette France qui lutte contre les noms méchants

Ex: http://h16free.com 

La France est un pays extrêmement riche : outre des infrastructures de première qualité, des ressources naturelles, humaines et touristiques inégalées, des facilités géographiques magnifiques, le pays est si opulent qu’à en croire ses médias, certains de ses habitants ont des préoccupations que seuls de riches oisifs peuvent avoir.

Et alors que, si l’on en croit les chiffres qui circulent discrètement dans les instituts statistiques nationaux et dans toutes ces organisations internationales où la France dispose d’un ou plusieurs sièges (confortables et en cuir moelleux), le chômage bat des records, l’économie part en cacahuète et l’insécurité s’installe durablement passant largement du stade du sentiment au stade du vécu, et alors donc que plusieurs signes indiquent clairement que tous les problèmes ne sont pas encore réglés, certaines personnes s’empressent de partir en lutte contre les noms et les appellations qui les choquent.

Il m’a par exemple fallu plusieurs relectures d’un article consacré à la polémique qui s’est installée pendant quelques jours autour de la fête d’un quartier de la gare de Biarritz. Cette polémique a commencé, magie des intertubes frémissants, par le tweet d’une vigilante citoyenne toute effarouchée par … le nom du quartier en question :

Depuis hier "Fêtes de la négresse" à Biarritz. Ce nom. Ce visuel. Est-on vraiment en 2015?#malaise #racisme

Depuis hier « Fêtes de la négresse » à Biarritz. Ce nom. Ce visuel. Est-on vraiment en 2015?#malaise #racisme

Comment diable ? En France, en 2015, on aurait encore des quartiers de la Négresse, et des gens illustreraient la fête à venir par la représentation de la tête d’une femme noire ? Mais, voyons, c’est insupportable ! C’est tellement inique que le petit président de la LICRA, jamais en retard d’un effarouchement, aura bien vite repris le flambeau à mesure que la critique enflait sur les réseaux et que l’auteur, jugeant sans doute son tweet peu glorieux, le retirait bien vite. Et voilà donc notre Alain Jakubowicz rebondir sur l’interrogation stupéfaite de la citoyenne conscientisée vigilante antiraciste : pour lui, le nom du quartier choque, il faut donc en changer, c’est tout.

Mieux encore, la mairie de Biarritz, qui place le vivrensemble cotonneux et la bisounoursophilie compulsive dans ses plus importantes priorités, contactée, a expliqué recevoir régulièrement des plaintes de touristes tourneboulés par ce méchant nom, pourtant attaché au quartier depuis deux siècles. De surcroît et sans doute à la plus grande tristesse du président Jakubowicz et de ces tendres citoyens, aucune plainte n’a été déposée, et les conseils de quartiers, consultés, sont unanimement favorables au statu quo.

Imaginer qu’un quartier puisse porter un tel nom, c’est comme imaginer qu’on puisse encore stigmatiser toute une ville en lui accordant une avenue Lénine ou même une rue Staline. Ce serait imaginer qu’on puisse encore supporter, en ce siècle de vivrensemble universel et de tolérance ultime, une rue de la Juiverie (ou même tout un quartier, comme à Meaux) et ça, ce n’est pas tolérable.

À l’évidence, la bien-pensance a gagné cette semaine quelques fiers gallons et peut maintenant remettre en cause des pans entiers de l’Histoire dès lors qu’elle s’estime choquée. Malheureusement, entre les habitudes, bêtement ancrées par les siècles et le bon sens, et le « deux poids / deux mesures » évident de ces ébouriffements outrés qui permettent de sélectionner certains quartiers et d’en oublier d’autres, le combat de la citoyenne en alerte et du président de la ligue contre les turbostigmatiseurs semble mal parti.

Cependant, il n’est pas dit qu’il soit perdu.

À chaque statu quo que d’indécrottables conservateurs rétrogrades refusent de modifier, à chaque rebuffade de la population contre une solide déconstruction de ses repères correspond une victoire de la Ligue des Parangons. Et pendant qu’on se chamaillait à Biarritz pour savoir si un nom de quartier vieux de 200 ans pourrait passer le mur de la honte, Tourcoing, encore et toujours dans ses effervescences, renonçait à un spectacle en seule raison de son nom.

Tourcoing, pour mémoire, c’est cette charmante bourgade qui n’a guère fait parler d’elle récemment bien qu’ayant eu à subir la météo agitée de quelques uns de ses quartiers émotifs impressionnables sensibles. Et Tourcoing, c’est aussi une ville qui sait se trémousser sur les rythmes endiablés de la musique populaire, sauf lorsque le spectacle s’intitule « Boudin et chansons ». Apparemment, cet événement dépeint « la condition féminine et l’homme y est comparé à un cochon ».

Las, le premier adjoint, Didier Droart, n’entend pas prendre le moindre risque de choquer avec un tel spectacle. De même que « sexe turgescent » ou « vulve humide » dont on se doutait déjà qu’ils poseraient problème dans un nom de spectacle ouvert à tout public, les mots « boudin » ou « cochon » sont apparemment devenus tabous à Tourcoing ces derniers jours :

« Je trouvais cela inapproprié dans le cadre d’une fête de la musique. Je ne veux pas qu’on choque une partie de la population de confession musulmane et que l’amalgame soit fait avec les apéritifs organisés par l’extrême droite. »

Apparemment, bien-pensance et vivrensemble débridés obligent, le boudin et le cochon rejoignent donc la liste déjà étonnamment longue de préparations culinaires devenues subitement non grata.

dentifrice raciste

Petit-à-petit, on en vient à s’étouffer sur des détails insignifiants au sens premier : ce n’est pas parce qu’une pâtisserie comporte le nom « nègre » que celui qui la fait ou celui qui l’achète sont racistes ; les habitants du quartier de la négresse ne sont pas plus racistes qu’ils ne seraient dans un ghettos de descendants d’esclaves ou d’esclavagistes ; non, un spectacle qui parle de boudin n’a pas forcément de message significatif à délivrer spécifiquement à ceux qui n’aiment pas cette charcuterie.

Et petit-à-petit, on en vient à ostraciser, défavoriser, stigmatiser ou pénaliser ce qui pourrait, dans l’esprit d’un petit nombre d’individus, devenir potentiellement une source de remous, de gêne plus ou moins vague, réalisant en toute hypocrisie le chemin exactement inverse de ce qu’on prône partout ailleurs, à savoir accueillir, favoriser, approuver et récompenser.

En l’espèce, on a dépassé l’apaisement, pour le remplacer par un aplatissement gluant et on a travesti en vivrensemble un aveuglement consternant ; aux combats essentiels contre le chômage et la pauvreté, aux combats pour tenter d’améliorer le présent et de préparer l’avenir, on a substitué un combat permanent contre le langage, contre les noms et les habitudes, ce combat typique de ceux qui veulent réformer le passé.

Ce n’est pas innocent et pour certains, c’est même tout à fait calculé. L’inconscience de leurs grégaires suiveurs fait alors encore plus froid dans le dos.

« Celui qui contrôle le passé, contrôle le futur. Celui qui contrôle le présent contrôle le passé. »

orwell who controls past present future

mercredi, 17 juin 2015

Quatre mythes « fondateurs » de l’europhobie contemporaine

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Quatre mythes «fondateurs» de l’europhobie contemporaine

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

L’Union Européenne est éminemment critiquable et ce avant tout parce qu’elle donne le sentiment qu’il y a tromperie sur la marchandise. Loin d’être l’embryon d’une véritable Europe politique au service des Européens, elle apparaît comme un organisme technocratique éloigné des citoyens, une gouvernance d’esprit mondialiste (ou globaliste) alignée sur les intérêts américains, brisant les anciennes nations d’un côté sans se doter des moyens d’être une nation de l’autre. Ainsi, si les pouvoirs nationaux sont affaiblis, ce n’est pas en faveur d’un pouvoir européen qui reste encore à bâtir. Au contraire, on assiste à une neutralisation mutuelle.

En réalité, l’Union Européenne est un nain politique, un alibi des gouvernements « nationaux » pour appliquer leur programme libéral et atlantiste mais sans l’assumer devant les peuples. Ils s’attribuent toute initiative communautaire qui irait dans le bon sens mais en revanche rejettent sur elle des politiques impopulaires dont pourtant ils sont les promoteurs zélés. L’Union Européenne n’est donc pas vraiment « européenne » et en tout cas elle n’est pas l’Union Européenne qu’elle aurait dû être, qu’elle devrait être et qu’il est bon qu’elle finisse par devenir.

Cette introduction est nécessaire pour bien faire comprendre que dénoncer les mythes europhobes ne signifie pas pour autant perdre tout sens critique sur l’actuelle construction européenne. Il convient d’en dénoncer les travers, non en fonction de fantasmes idéologiques, mais de faits.

Mythe n°1 : l’Union Européenne est la nouvelle Union Soviétique.

Il est assez drôle de voir des anti-libéraux dénoncer en l’UE une « UERSS », notamment lorsqu’ils se revendiquent du PCF. En réalité, le dernier Etat soviétique d’Europe est plutôt l’Etat français, avec sa bureaucratie tatillonne et ses apparatchiki d’ENA. L’URSS était un régime totalitaire centralisé où tout le pouvoir était détenu par un politburo et qui envoyait ses opposants dans des camps puis dans des asiles. Ses dirigeants avaient un réel pouvoir, alors qu’un Van Rompuy hier ou un Tusk aujourd’hui n’en ont aucun. Quant aux commissaires, ils sont choisis par chaque Etat membre de manière souveraine, même si le parlement européen a en théorie le pouvoir d’en refuser certains. En réalité, comme ce parlement est tenu par les grands partis nationaux au sein de coalitions fictives, les députés se couchent systématiquement devant les décisions des chefs d’Etat. Hollande a ainsi pu imposer Moscovici malgré les fortes réticences de Strasbourg.

Pour renforcer leur équation, certains souverainistes et/ou europhobes font appel aux « prédictions » d’un ancien dissident soviétique en la personne de Boukovski, qui est un atlantiste acharné et un ennemi déclaré de Poutine, que ces mêmes europhobes souvent adulent de manière parfois excessivement servile.

L’UE est accusée d’ultra-libéralisme alors que l’URSS était communiste. L’UE finance ses opposants, ainsi les députés européens du FN ou de UKIP, alors que l’URSS les enfermait. La direction de l’UE n’a aucun pouvoir alors que celle de l’URSS était dictatoriale. Par ailleurs, si les adversaires de l’UE se réclament souvent du nationalisme, ils oublient que l’URSS était dès Staline sur une ligne nationaliste grand-russe, réprimant les minorités linguistiques, dont les Ukrainiens. Là encore l’URSS rappelle davantage le centralisme jacobin à la française, avec les Bretons ou les Corses dans le rôle des Ukrainiens ou des Biélorusses.

Mythe n°2 : l’Union Européenne est un IVème Reich.

L’Union Européenne serait une création « nazie », affirment sans rire certains souverainistes. Le nazisme était pourtant une synthèse de socialisme et de nationalisme, deux idéologies qu’ils chérissent à leur manière. L’UE est au contraire à la fois libérale et internationaliste. Ses dirigeants prônent l’ouverture des frontières notamment à une immigration incontrôlée.

Pour appuyer cette comparaison sans fondement, certains évoquent la figure de Walter Hallstein, un président de la commission parmi d’autres, sous le prétexte qu’il a été membre de la NSDAP à une époque où en Allemagne à peu près tout le monde en était membre. Il n’y a pourtant eu aucune responsabilité de premier plan ni même de second plan. Dans ce cas là, on peut aussi bien affirmer que Boris Eltsine était un communiste. Rien par ailleurs ne laisse penser qu’il soit arrivé à la place de président par le biais d’une internationale noire qui œuvrerait dans l’ombre.

Et puis ceux qui affirment que l’UE serait nazie sont aussi ceux qui la comparent à l’URSS et/ou dénoncent une « Europe » américaine, les deux puissances qui ont justement écrasé sous les bombes le dit Reich. Tout cela n’est guère sérieux et cette dénonciation n’est qu’un postulat de principe à base complotiste et non une critique fondées sur une analyse sérieuse.

Mythe n°3 : les Français ont voté non à la construction européenne en 2005.

Avec près de 56% des voix, les électeurs français ont refusé le projet de « traité constitutionnel » soumis à leur vote par décision de Jacques Chirac, alors président de la république. Les raisons de ce refus sont multiples, à l’issue d’une campagne efficace des opposants – refus de l’adhésion turque, refus de la concurrence déloyale intra-européenne symbolisée par la directive Bolkestein, rejet du gouvernement et d’un président usé par dix ans de pouvoir, et rejet de la construction européenne, mais ce pour une toute petite partie des électeurs. Les Français ont répondu à la question posée, qui était oui ou non, à un texte médiocre, technocratique, et qui n’était constitutionnel que par son nom, ceci pour flatter la « convention » Giscard. En réalité, le « TCE » corrigeait légèrement Nice et synthétisait le droit communautaire de plusieurs décennies. C’était donc un document technique, fondamentalement illisible, qui ne pouvait que susciter le rejet par les électeurs.

Les Français ont voté non au TCE. Ils n’ont pas voté non à la construction européenne, non à l’idée même de « constitution » européenne. Ils n’ont pas voté contre l’euro ou contre l’UE. J’ajoute pour être clair avoir fait partie des votants « non » car souhaitant une véritable constitution européenne, issue d’une assemblée constituante européenne élue en ce sens, je ne voulais pas que le terme soit usurpé et il l’était.

Mythe n°4 : l’Union Européenne est responsable de l’immigration.

Alors que l’Europe subit depuis plusieurs mois un flux massif et ininterrompu de migrants clandestins venus notamment d’Afrique, il est de bon ton d’en accuser Schengen et l’UE. Il est clair que l’actuelle UE ne nous protège en rien contre ces flux mais, comme toutes les autorités « morales », y compris le Vatican, elle encourage l’accueil des migrants. Mais à part la Hongrie d’Orban, quel gouvernement prône leur rejet ?

Schengen a aboli les frontières à l’intérieur de l’Union Européenne. La Roumanie et la Bulgarie ne font d’ailleurs toujours pas partie de son espace, à la différence de l’Islande, qui n’est même pas dans l’UE. A l’exception du cas « rom », qui n’est pas nouveau en France et n’a pas attendu l’ouverture des frontières (leur première arrivée en France date de 1340), l’immigration en Europe est due à la volonté des gouvernements nationaux. Les travailleurs turcs sont arrivés en Allemagne en 1963 suite à un accord bilatéral Allemagne-Turquie. Dès 1946, la France a fait appel à des travailleurs issus de son ancien empire colonial, et notamment maghrébins, malgré l’opposition de De Gaulle. De la même façon, le Royaume-Uni a ouvert dès les années 50 sa porte à des immigrés venus du Commonwealth, ce qui a amené un célèbre conservateur du nom de Powell à s’en émouvoir et à être alors marginalisé de la scène politique pour cette raison.

Il est d’ailleurs assez ironique d’entendre le premier ministre britannique David Cameron s’émouvoir de l’immigration, essentiellement européenne (polonaise notamment), alors que son parti n’a jamais rien fait contre l’immigration extra-européenne issue de l’ancien empire, et continue de ne rien faire contre. De même, la France s’est faite une spécialité de reconduire à la frontière des Russes ou des Moldaves, alors qu’elle ne fait rien (ou en tout cas pas grand-chose) contre les migrants clandestins venus de son ancien espace colonial.

Il faut savoir que la loi française permet par exemple à tout algérien né avant 1962 de bénéficier de la nationalité française au titre de la « réintégration ». C’est l’Etat français qui est aussi responsable de l’appel d’air migratoire par son assistanat de masse doublé d’un égalitarisme lui interdisant de réserver ses aides à ses seuls concitoyens. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont beaucoup plus raisonnables en la matière. C’est la propre constitution de la France qui lui interdit de s’opposer efficacement à ces flux, pas des directives européennes, alors que la gestion de l’immigration est une compétence nationale. Et enfin, nous devons la départementalisation de Mayotte au seul Etat français, sans que l’UE ait eu la moindre influence en ce sens.

Thomas FERRIER

De Napoleon-mythe en de francité

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Door: Johan Sanctorum

Ex: http://www.doorbraak.be

De Napoleon-mythe en de francité

Over doorgeslagen Frans chauvinisme, verlichtingsarrogantie en waarom wij Waterloo in mineur moeten herdenken.

Op 18 juni vieren we tweehonderd jaar slag bij Waterloo, de plek waar het leger van Napoleon Bonaparte de duimen moest leggen voor de Brits-Pruisische-Hollandse monstercoalitie. Dit nadat hij twee dagen eerder op 16 juni nochtans een algemene repetitie, onbekend als de slag bij Quatre-Bras, op punten had gewonnen.

Rothschild-oorlogen

Zei ik ‘vieren’? Dat is een heikel punt. Want de historische standaardvisie is, dat het liberale, democratische, moderne Frankrijk van Bonaparte en de Franse Revolutie werd verslagen door een overmacht van ouderwetse, aristocratische, decadente slempers die in het Congres van Wenen de klok wilden terugdraaien. Dat klopt: het Ancien Régime zinde op revanche. Alleen had de genaamde Napoleon Bonaparte zich al in 1804 tot keizer laten kronen (waardoor Beethoven woedend het eerste blad van de aan hem opgedragen Eroica-symfonie verscheurde) en heerste hij als een absolute vorst, wat de gesettelde Europese aristocratie, die hem als een parvenu beschouwde, mateloos ergerde. Misschien nog meer dan de revolutie op zich.

Daarna begonnen de napoleontische oorlogen: met Rothschildgeld gefinancierde veldtochten die de logische voortzetting waren van de eerdere binnenlandse militaire acties tegen contrarevolutionairen. Rust roest, een leger moet iets om handen hebben. Bovendien: een externe vijand zorgt intern voor kalmte, discipline en eensgezindheid. Ook niets nieuws onder de zon. Voor alle duidelijkheid: de Rothschilds voorzagen evengoed de andere kant van middelen en wedden op twee paarden, waarmee ze de fundamenten legden van het moderne internationale bankenkapitalisme.

De Franse bezetting in Europa verschilde in niets van om het even welke andere en kon zich slechts handhaven mits een flinke dosis repressie, inclusief brandschatting en oorlogsbelasting. Maar de fabel dat Napoleon de democratische idealen over ons continent verspreidde, is gebleven, en vormt nog steeds de kwintessens van het Franse meerderwaardigheidscomplex, ook wel bekend als chauvinisme. De verbeelding dat het Frans nog steeds een (en eigenlijk dé) wereldtaal is, is daar een ander aspect van.

GDF Suez dicteert

Curieus genoeg vormt deze francité tot op vandaag ook de grondstroom van het francofone suprematisme in België: de Vlamingen zijn rijker, met meer, maar de Franstaligen bezitten de cultuur en beheren het napoleontische erfgoed. Wij zijn maar Menapiërs, een beetje respect is op zijn plaats. Niet voor niets is Wallonië de jaarlijks weerkerende scène van Napoleonfolklore allerhande: zijn charisma van Verlichter straalt af op de Franstalige gemeenschap, die daarmee haar culturele superioriteit bevestigt. Waaraan dan weer een politiek etiket hangt.

Echter, wanneer uitgerekend België in het voorjaar een muntstuk van twee euro liet slaan om die slag bij Waterloo te herdenken, stuitte dat op een veto van Frankrijk. Dat lijkt vreemd, want de Duitsers zijn nooit te beroerd geweest om het einde van het Derde Rijk te herdenken. Maar noem in Frankrijk nooit Napoleon en Hitler in één adem, want dat is echt levensbedreigend. Een geïdealiseerde Napoleonmythe moet namelijk de aanspraken van de Franse hegemonie, als tegengewicht voor het Duits-Germaanse barbarendom, binnen Europa overeind houden. En daar past een uitgebreide herdenking van de nederlaag niet in. Ondanks dat spijtig accident, het Waterloo-toerisme en de bijbehorende nagespeelde veldslag, moet Europa grote dankbaarheid blijven betonen aan het land van de Verlichting en de Franse Revolutie.

Dit eeuwigdurend krediet vertaalt zich uiteindelijk, hoe kan het anders, in nieuwe vormen van usurpatie. De manier hoe het totale Belgische energiebeleid in handen is geraakt van GDF Suez (nu omgedoopt tot Engie), waarvan de Franse staat hoofdaandeelhouder is, illustreert hoe territoriale expansie nog op andere manieren dan militair kan worden uitgeoefend. En hoe zwak wij ons als wingewest opstellen.

Feitelijk staan we (opnieuw) onder napoleontische curatele. Het in schimmige omstandigheden bedongen contract omtrent de verlengde exploitatie van de kerncentrales Doel en Tihange geeft Electrabel opnieuw een monopolie inzake energiewinning. Voor meer details hierover, zie de uitstekende column in Trends van deze week van Daan Killemaes. De GDF-Suez-dochter doet niet alleen financieel een gouden zaak aan de overeenkomst, maar bestendigt vooral onze afhankelijkheid van het buitenland, in casu de hedendaagse zonnekoningen in Parijs. De Belgische energiepolitiek staat te lezen in het jaarverslag van een Frans bedrijf. Als revanche voor Waterloo kan dat tellen.

'Le cannibale'

Het collectief cultuurnarcisme waaraan Frankrijk lijdt, heeft dus wel degelijk economisch-politieke uiteindjes, maar gelukkig is het dikwijls ook gewoon lachwekkend. Zopas werd een monument opgericht op de klim in de Alpen naar het skioord Pra Loup. In de Tour van 1975 kreeg Eddy Merckx, tot dan ongenaakbaar, er een inzinking waarvan Bernard Thevenet profiteerde om de etappe te winnen. Verdiend, daar niet van.

Maar in één ruk werd Thevenet door een uitzinnige Franse pers gekroond tot ‘tombeur du cannibale’ (kannibaaldoder). De Fransen haatten Merckx omdat hij al jarenlang hun nationaal eergevoel bedierf en nooit een overwinning weggaf. Eddy zette zich zelfs niet schrap om de Franse derderangscoureurs van zich af te schudden, hij peddelde er gewoon van weg als gold het een zondagsritje met de familie. Vreselijk.

Daarom gaven ze hem de bijnaam ‘le cannibale’, wat wel wijst op spieren en aanvalslust, maar ook op een soort agressieve domheid, die eigenlijk de introverte en zachtaardige Merckx helemaal niet op het lijf geschreven was. Kon hij het helpen dat hij gewoon twee klassen beter was dan de rest.

Maar een kannibaal dus, dat kan je amper nog een mens noemen. De krachtpatser Merckx werd gelezen als de antipode van het Franse esprit, een onhumaan monster. Zoiets mag dan wel vijf keer de Tour winnen, het is niet eerlijk, en eigenlijk nog erger dan doping: een beest dat puur op fysiek en testosteron iedereen naar huis rijdt. Zonder compassie, gevoel voor etiquette, of respect voor de ongeschreven wet dat op 14 juli een Fransman moet winnen. De elegante ééndagsheld Thevenet had dus niet alleen een koninginnenrit gewonnen, maar ook nog eens de wildeman uit het Noorden de les gelezen. Verlichtingseuforie alom. Andermaal: Waterloo gewroken.

Dat verdient een Arc de Triomphe: het ‘Waterloo van Merckx’ (echt waar, zo staat het geboekstaafd) wordt dus nu, zonder de minste ironie, vereeuwigd met een triomfboog(je) op de plaats waar drakendoder Thevenet zijn exploot verwezenlijkte. Met rode bolletjes beschilderde stenen (de bergrangschikking!) markeren deze heilige plek. Ik beschrijf het nu hyperbolisch, maar bekijk de foto en geef toe: dit is een uitstekende illustratie van het Franse gezegde ‘le ridicule ne tue pas’

Chauvinisme, zijnde de onderbuikvariant van het nationalisme, is als zout in de soep: van te weinig word je niet vrolijk, maar teveel bederft heel de boel. Fransen zijn nooit goede verliezers geweest. Wij misschien iets té goed. Het doet deugd dat een wilde af en toe eens de waan doorbreekt. Die idee valt te lezen bij J.J. Rousseau, ironisch genoeg een van dé kleppers van de Franse Verlichtingsfilosofie.

Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist. 

lundi, 15 juin 2015

Grondlegger bevolkingsleer: Massa immigratie verwoest welvaart Europa

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Grondlegger bevolkingsleer: Massa immigratie verwoest welvaart Europa

Immigratie veroorzaakt ‘demografische plaag’: Verschillen tussen arm en rijk, jong en oud, autochtoon en allochtoon straks onhoudbaar

‘Niets schadelijker voor een land dan autochtonen vervangen door groot aantal allochtonen’

De Duitse professor die wordt beschouwd als de grondlegger van de moderne bevolkingsleer heeft een boek gepubliceerd waarin hij op basis van wetenschappelijke feiten en cijfers keiharde conclusies trekt over de gevolgen van de massale immigratie naar Duitsland en de rest van Europa. Volgens hem zal de komst van miljoenen kansarme immigranten ertoe leiden dat onze sociale voorzieningen overbelast zullen raken en compleet zullen instorten. Kort gezegd: de door de EU geëiste immigratie zal definitief een einde maken aan onze welvaart.

Afbraak gezin door ‘links’ en ‘liberaal’

‘Links’ en ‘liberaal’ reageren maar op één manier op de verouderende bevolking in de EU-lidstaten: er moeten meer immigranten bijkomen. Het idee om jonge autochtone gezinnen -ook financieel- aan te moedigen om (meer) kinderen te krijgen komt zelfs niet bij hen op, want dat is te ‘rechts’. Hun ideologieën zijn namelijk gericht op de vervanging van het traditionele gezin door –straks niet meer zo alternatieve- levensstijlen: single, swinger, homo, transgender – alles wat NIET tot een normaal man/vrouw gezin met kinderen behoort is tegenwoordig ‘politiek correct’.

Te laag geboortecijfer autochtonen

De 76 jarige professor Herwig Birg, de grondlegger van het moderne bevolkingsonderzoek, laat in zijn boek ‘De verouderende republiek en het falen van de politiek’ met onthutsende feitelijke onderbouwingen zien hoe de massale immigratie naar Europa geen zegen is, zoals de gevestigde orde nog altijd beweert, maar onze complete welvaart en structuur van de samenleving aan het verwoesten is.

Dé oorzaak van de verouderende bevolking en daaraan gekoppelde demografische problemen is het lage geboortecijfer onder autochtonen, en niet de stijgende levensverwachting, schrijf Birg.

Intelligentie bepaalt opleiding en levensverwachting

De professor haalt wetenschappelijke onderzoeken aan waaruit onomstotelijk blijkt dat de hoogte van iemands opleiding voor 80% door intelligentie wordt bepaald, die voor 50% tot 80% genetisch is bepaald. Tegenwoordig worden dit soort conclusies nergens meer aangehaald, omdat ze ‘discriminerend’ zouden zijn voor bevolkingsgroepen met een duidelijk lagere gemiddelde intelligentie – niet geheel toevallig voornamelijk bepaalde groepen allochtonen.

Zo blijkt uit een actueel onderzoek onder 5,2 miljoen Duitse gepensioneerden dat degenen met de hoogste opleiding niet alleen het hoogste inkomen, maar ook de hoogste levensverwachting hebben. Dit onderzoek blijkt tevens indicatief te zijn voor de situatie in het grootste deel van de rest van Europa.

‘Niets schadelijker voor een land dan komst groot aantal allochtonen’

De meeste migranten die naar Europa komen zijn echter extreem slecht opgeleid. Het overgrote deel van hen zal hun leven lang afhankelijk blijven van uitkeringen en andere sociale voorzieningen. De gevolgen hiervan zijn bijna huiveringwekkend politiek-incorrect:

‘De in Duitsland (en Europa) dreigende afbraak van de cultuur door de immigratie van opleidingsarme bevolkingsgroepen is –in tegenstelling tot een economische terugslag- een voor generaties onomkeerbare ontwikkeling. Net zoals er voor een gezin niets ergers is als hun kinderen zonder opleiding volwassen worden, zo kan er voor een land niets schadelijker zijn dan dat de autochtonen vanwege vermeende economische voordelen in grote aantallen worden vervangen door opleidingsarme bevolkingen.’

Immigratie verergert problemen

Die conclusie is volkomen tegengesteld als wat wij er door de media en politiek ingehamerd krijgen, namelijk dat de demografische (veroudering) problemen kunnen en moeten worden opgelost door immigratie. Dat beleid van Brussel en ook Den Haag zal die problemen juist fors verergeren:

‘De immigranten die nu bijvoorbeeld 30 zijn behoren over drie decennia tot de groep van 60-jarigen en ouderen. Op die wijze heeft de immigratie een dubbel effect: op de korte en middellange termijn bewerkt ze een verjonging van de bevolking, maar op de lange termijn zwakt het verjongingseffect weer af, en verandert deze in het tegendeel.’

‘Als men de percentuele stijging van het aantal ouderen in Duitsland wil stoppen door immigratie, dan moeten er volgens berekeningen van de VN tot 2050 netto 188 miljoen mensen meer immigreren als emigreren.’ Bedenk dat Duitsland op dit moment 81 miljoen inwoners heeft. Voor veel anderen landen gelden vergelijkbare verhoudingen.

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Pensioenen worden onbetaalbaar

Geen wetenschapper bestrijdt deze cijfers, maar politiek en media blijven ze desondanks negeren. De ons voorgehouden ‘waarheid’ is dat we jaarlijks miljoenen immigranten ‘nodig hebben’ om de percentuele veroudering van de bevolking niet verder te laten stijgen.

Birg legt uit dat dit een totale illusie is, en dat de pensioenleeftijd juist steeds verder zal moeten worden opgetrokken, niet alleen naar 67 –zoals onlangs in Nederland en Duitsland is gebeurd-, maar zelfs naar 72. Bovendien zal de hoogte van een pensioen tegen die tijd slechts de helft bedragen van nu, omdat ze juist door al die immigranten onbetaalbaar zullen zijn geworden.

‘Demografische plaag’

Oplossingen ziet Birg wel, zoals het korten van de pensioenen van mensen zonder kinderen. Hij laat met overtuigende argumenten zien dat ‘immigratie uit het buitenland op den duur geen vervanging is voor geboorten in het binnenland.’

De professor spreekt zelfs van een ‘demografische plaag’, omdat de verschillen tussen jong en oud, tussen mensen met en zonder kinderen, tussen autochtonen en allochtonen, tussen arm en rijk en tussen de verschillende (Europese) regio’s jaarlijks steeds groter worden.

‘Ouders en gezinnen bevoordelen’

Tot slot haalt Birg een hoge vertegenwoordiger uit het Duitse bedrijfsleven aan, die tijdens een demografieforum in Berlijn zei dat ‘het roer in Duitsland niet meer omgekeerd kan worden. Mijn vier zonen zullen allemaal uit Duitsland emigreren.’ De professor vindt het schandalig dat de economische elite zo denkt, omdat het roer naar zijn overtuiging wel degelijk weer in de goede richting kan worden gezet. Dat kan bijvoorbeeld door ouders, moeders en gezinnen met kinderen voorrang te geven bij het geven van banen.

Ondermijning samenleving gaat voorlopig verder

Gezien de volkomen tegengestelde idealen van ‘links’ en ‘liberaal’ is zoiets anno 2015 echter nog onvoorstelbaar. De ondermijning van het gezin als hoeksteen van de maatschappij zal daarom -net als de afbraak van onze cultuur, samenleving, waarden en uiteindelijk ook onze welvaart door de komst van grote aantallen (moslim) immigranten- ook de komende jaren onverminderd verder gaan.


Xander

(1) KOPP

Zie ook o.a.:

08-06: Britse marine waarschuwt voor komst half miljoen Afrikaanse migranten deze zomer (/ EU nodigt immigranten feitelijk uit oversteek naar Europa te wagen)
31-05: Toestroom vluchtelingen: Nederland en Europa importeren moslimoorlog tegen christenen (/ Twee derde christelijke asielzoekers in Nederland met dood bedreigd door moslims)

dimanche, 14 juin 2015

Les trois menaces mortelles contre la civilisation européenne

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Les trois menaces mortelles contre la civilisation européenne

La première menace est démographique et migratoire et elle a l’Afrique comme visage principal et notre dénatalité comme toile de fond. La seconde menace est l’islam, comme au VIIe siècle mais pis encore. La troisième menace, cause des deux premières,  provient de l’oligarchie polico-médiatique qui infecte l’esprit public et paralyse toute résistance. 

La démographie est la seule science humaine exacte. La vigueur démographique d’un peuple conditionne ses capacités de prospérité et d’immigration hors de son territoire. La faiblesse démographique d’un peuple provoque une immigration de peuplement chez lui, ainsi que son déclin global de puissance, de rayonnement et de prospérité. Et à terme, sa disparition.

Le risque majeur qui pèse sur l’Europe ne provient pas d’une soumission aux Etats-Unis, dont on peut toujours se libérer, mais de la conjonction de deux facteurs : une pression migratoire gigantesque en provenance majoritaire d’Afrique (Afrique du Nord et Afrique noire) corrélée à une dénatalité et à un vieillissement démographique considérables de l’Europe. Et, avec en prime, l’islamisation des sociétés européennes, conduite à marche forcée.

La bombe démographique africaine

L’Afrique dans son ensemble comptait  200 millions d’habitants en 1950 ; le milliard a été dépassé en 2010 et l’on va vers 2 milliards en 2050 et 4 milliards en 2100. Il y a quatre siècles, l’Afrique représentait 17% de la population mondiale et seulement 7% en 1900, à cause de l’expansion démographique de l’Europe et de l’Asie et de sa stagnation. Puis, à cause de la colonisation (de ”civilisation ” et non pas de peuplement) par les Européens, l’Afrique a connu une irrésistible poussée démographique, du fait de la baisse considérable de sa mortalité infantile et juvénile provoquée par l’hygiène, la médecine et l’amélioration alimentaire dues à la colonisation. Ce point est soigneusement caché par l’idéologie dominante repentante qui fustige le ”colonialisme”. C’est cet affreux colonialisme qui a donc permis à l’Afrique toute entière de décoller démographiquement – ce qui provoque la menace migratoire actuelle. Et, après les indépendances (années 60), l’Afrique a continué à bénéficier massivement d’assistances médicales et alimentaires de la part des pays occidentaux. Ce qui a permis la continuation de son boom démographique.

En 2014, l’Afrique représentait 16% de la population mondiale (1,138 milliards d’habitants sur 7,243 milliards) en augmentation constante. L’indice de fécondité, le nombre moyen d’enfants nés par femme, y est de 4,7, le taux le plus fort au monde. La moyenne mondiale est de 2,5. En Europe, il est inférieur à 1,5, le seuil de simple renouvellement des générations étant de 2,1. Le continent africain contient non seulement la population la plus prolifique, mais la plus jeune de la planète : 41% ont  moins de 15 ans et l’âge médian est de 20 ans. Donc la natalité est exponentielle, en progression géométrique ; l’Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49% de moins de 15 ans.

Mais l’espérance de vie est aussi la plus faible au monde : 57 ans contre 69 ans de moyenne mondiale. Cela n’obère pas la reproduction et garantit l’absence de vieillards à charge. En 1960, deux villes d’Afrique seulement dépassaient le million d’habitants, 25 en 2004, 57 aujourd’hui ! C’est dire  l’ampleur choc démographique. L’Afrique est donc une bombe démographique, plus exactement un énorme réservoir percé qui commence à se déverser sur l’Europe. Sans que cette dernière ne fasse rien.

Dépopulation,  vieillissement  et invasion migratoire de l’Europe

En Europe, la situation est exactement l’inverse : dénatalité et vieillissement. En incluant la Russie mais pas la Turquie, l’Europe comptait 742 millions d’habitants en 2013, dont 505,7 millions dans l’Union européenne – immigrés extra-européens compris. La très faible croissance démographique de l’Europe n’est due qu’à l’immigration et à la natalité supérieure des immigrés, mais le nombre d’Européens de souche ne cesse de diminuer. L’Europe représente 10,3% de la population mondiale, contre 25% en 1900, date de l’apogée absolue de l’Europe dans tous les domaines sur le reste du monde. Cette suprématie fut cassée par les deux guerres mondiales. En 1960, l’Europe représentait encore 20% de la population mondiale, mais la chute de la natalité débuta dans les années 70, en même temps que le démarrage des flux migratoires en provenance d’Afrique et d’Orient. La table était mise.

La moyenne d’âge est aujourd’hui de 38 ans en Europe et sera – si rien ne change– de 52, 3 ans en 2050 ( étude de la Brookings Institution). Le taux de fécondité s’est effondré en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,1). En France, il est de 2, le plus fort d’Europe, mais uniquement grâce à la natalité immigrée, notre pays étant celui qui héberge et reçoit le plus d’allogènes. En Grande-Bretagne, le taux de fécondité est de 1,94, second au classement, tout simplement parce que ce pays ”bénéficie” de la natalité immigrée, juste derrière la France.

En Allemagne, le taux de fécondité s’est affaissé à 1,38 enfants par femme ; les projections indiquent que l’Allemagne, pays le plus peuplé d’Europe (81,8 millions d’habitants), en vieillissement continu, ne comptera plus en 2050 que 75 millions d’habitants, dont une proportion croissante d’extra-Européens. L’Italie connaît une situation préoccupante : c’est là où l’infécondité et le vieillissement sont les plus forts.  C’est en Ligurie (Nord-Ouest) que le rapport population âgée/population jeune est le plus fort au monde, et Gênes est la ville qui se dépeuple le plus parmi les métropoles européennes : la mortalité – par vieillesse –y est de 13,7 pour 1000, contre une natalité de 7,7 pour 1000. 

Parlons de la Russie. La Fédération a connu son pic de population à 148, 689 millions d’habitants en 1990 et a baissé à 143 millions en 2005, la Banque mondiale estimant  qu’en 2050, le pays ne compterait plus que 111 millions d’habitants (– 22%). Situation catastrophique. L’explication : un indice de fécondité très faible et une surmortalité chez les hommes de la population active. Mais, surprise : en 2012, la Russie a connu un accroissement net de sa population pour la première fois depuis 1992, et pas du tout à cause de l’immigration. Grâce à qui ? À M. Poutine et à sa politique nataliste.   

Risque de déclassement et de paupérisation économiques

Mais, s’il se poursuit, ce déclin démographique de l’Europe sera synonyme de déclassement économique, de paupérisation, de perte d’influence et de puissance. En 2005, la population active européenne représentait 11,9% de la population active mondiale. Si rien ne change démographiquement, elle ne sera  plus que de 6,4% en en 2050. C’est le recul et le déficit de dynamisme économiques assurés. Le rapport actifs/ retraités, qui approche les 1/1 aujourd’hui ne sera plus, selon le FMI, que de O,54/1 en 2050, soit deux retraités pour un actif. Équation insoluble.

Selon l’OCDE, 39% seulement des Européens de 55-65 ans travaillent, encore moins en France. Le nombre et la proportion des Européens qui produisent ne cesse de baisser, par rapport au reste du monde. D’après le démographe et économiste William H. Frey, la production économique de l’Europe devrait radicalement diminuer dans les 40 ans à venir. En 2010, la tranche d’âge des  55–64 ans dépassait déjà celle des  15–24 ans. Selon un rapport du Comité de politique économique de l’Union européenne, la population active de l’UE diminuera de 48 millions de personnes (–16%) et la population âgée inactive et à charge augmentera de 58 millions (+77%) d’ici 2050. Explosif.      

En 2030, la population active de l’UE sera de 14% inférieure au niveau de 2002. Il est trop tard pour corriger, même en cas de reprise démographique miraculeuse dans les prochaines années. Les économistes crétins disent que cela va au moins faire refluer le chômage : non, cela va augmenter le nombre de pauvres, du fait de la diminution de l’activité productrice (PIB). En effet, en 2030, la capacité de consommation des Européens (revenu disponible) sera de 7% inférieure à celle d’aujourd’hui, à cause du vieillissement. Pour répondre à ce défi économique, les institutions européennes et internationales, comme les milieux politiques européens, en appellent à l’immigration. Nous verrons plus bas que cette solution est un remède pire que le mal.

Extension du domaine de l’islam

En 2007, le Zentralinstitut Islam Archiv Deutschland estimait à 16 millions le nombre de musulmans dans l’UE (7% de la population) donc 5,5 millions en France, 3,5 millions en Allemagne, 1,5 en Grande Bretagne et un million en Italie comme aux Pays-Bas. Du fait des flux migratoires incontrôlés et en accélération depuis cette date, composés en grande majorité de musulmans qui, en outre, ont une natalité bien supérieure à celle des Européens, ces chiffres doivent être multipliés au moins par deux ; d’autant plus que le nombre de musulmans est systématiquement sous-estimé par les autorités qui truquent les statistiques pour ne pas donner raison aux partis ”populistes” honnis. Le nombre de musulmans dans l’Union européenne dépasse très probablement les 30 millions – environ 15% de la population– et l’islam est la seconde religion après le christianisme. Le premier progresse très rapidement, le second décline.

De plus, les musulmans, en accroissement constant, ont une structure démographique nettement plus jeune et prolifique. Et il ne s’agit pas d’un islam tiède, ”sociologique”, mais de plus en plus radical, conquérant, offensif. Le risque d’attentats djihadistes, en hausse continue et qui vont évidemment se multiplier, sans que cela n’incite le moins du monde les gouvernements européens décérébrés à stopper les flux migratoires invasifs, n’est pas pourtant le plus grave. Le plus grave, c’est l’islamisation à grande vitesse des pays européens, la France en premier lieu, ce qui constitue une modification inouïe du soubassement ethno-culturel de l’Europe, surgie avec une rapidité prodigieuse en à peine deux générations et qui continue irrésistiblement dans l’indifférence des oligarchies.

Ce bouleversement est beaucoup plus inquiétant que la foudroyante conquête arabo-musulmane des VIIe et VIIIe siècle, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’une partie de l’Europe méditerranéenne,  essentiellement militaire. Car, à l’époque, les Européens avaient de la vigueur et une capacité démographique, qui a permis de limiter puis de repousser l’invasion. Aujourd’hui, il s’agit de la pire des invasions : apparemment pacifique, par le bas, reposant sur le déversement démographique migratoire.

Mais elle n’est pas si pacifique que cela. Bien que les masses de migrants clandestins, jamais contrés ni expulsés, aient d’abord des motivations économiques ou le désir de fuir l’enfer de leur propre pays (pour l’importer chez nous), ils sont instrumentalisés par des djihadistes qui n’ont qu’un seul objectif : la conquête de l’Europe et sa colonisation par l’islam, réponse cinglante au colonialisme européen  des XIXe et XXe siècle.

Les plus lucides sont, comme bien souvent, les Arabes eux-mêmes. Mashala S. Agoub Saïd, ministre du Pétrole du gouvernement non reconnu de Tripoli (Libye) déclarait au Figaro (02/06/2015), à propos des foules de migrants clandestins  qui traversent la Méditerranée : «  le trafic est entretenu par les islamistes qui font venir les migrants de toute l’Afrique et du Moyen Orient.[…] Daech enrôle les jeunes, leur enseigne le maniement des armes, en échange de quoi l’État islamique promet à leur famille de faciliter leur passage de la Méditerranée pour entrer en Europe. » Il y a donc bel et bien une volonté d’invasion de l’Europe, parfaitement corrélée au djihad mené en Syrie et en Irak, et au recrutement de musulmans d’Europe. Le but est de porter la guerre ici même. En s’appuyant sur des masses de manœuvre toujours plus nombreuses installées en UE.

La possibilité du djihad en Europe

Il faut s’attendre, si rien ne change, à ce que, au cours de ce siècle, une partie de l’Europe occidentale ressemble à ce qu’est le Moyen Orient aujourd’hui : le chaos, une mosaïque ethnique instable et ingérable, le ”domaine de la guerre” (Dar-al-Suhr) voulu par l’islam, sur fond de disparition (de fonte, comme un glacier) de la civilisation européenne ; et bien entendu, de paupérisation économique généralisée.

Un signe avant-coureur de la future et possible soumission des Européens à l’islam et de leur déculturation (infiniment plus grave que l’”américanisation culturelle”) est le nombre croissants de convertis. Exactement comme dans les Balkans du temps de la domination des Ottomans : la conversion à l’islam relève du ”syndrome de Stockholm”, d’un désir de soumission et de protection. Selon l’Ined et l’Insee (chiffres, comme toujours, sous-estimés) il y aurait déjà en France entre 110.000 et 150.000 converti(e)s au rythme de 4.000 par an. 

Le converti fait allégeance à ses nouveaux maîtres et, pour prouver son ardeur de néophyte, se montre le plus fanatique. Presque 20% des recrutés pour l’équipée barbare de l’État islamique (Daech) sont, en Europe, des convertis. Ils sont issus des classes moyennes d’ancienne culture chrétienne– jamais juive. On remarque exactement le même symptôme – de nature schizophrène et masochiste– que dans les années 60 et 70 où les gauchistes trotskystes ou staliniens provenaient de la petite bourgeoisie. Il faut ajouter que les jeunes filles autochtones qui se convertissent à l’islam, dans les banlieues, le font par peur, pour ne plus être harcelées. Summum de l’aliénation.

Un sondage de l’institut britannique ICM Research de juillet 2014 fait froid dans le dos. Il révèle que l’État islamique (Daech), dont la barbarie atteint des sommets, serait soutenu par 15% des Français (habitants de la France, pour être plus précis) et 27% chez les 18-24 ans ! Qu’enseignent ces chiffres ? D’abord qu’une majorité des musulmans présents en France ne sont pas du tout des ”modérés” mais approuvent le djihad violent. Ensuite que 27% des ”jeunes” approuvent Daech ; ce qui donne une idée de l’énorme proportion démographique des jeunes immigrés musulmans en France dans les classes d’âge récentes, peut-être supérieure déjà à 30%. Enfin, comme le note Ivan Rioufol (Le Figaro, 05/06/2015) à propos de ce « stupéfiant sondage », il est possible que l’ « islamo-gauchisme » de jeunes Européens de souche, convertis ou pas, expliquent ces proportions, mais, à mon avis, pas entièrement.

Bien entendu, pour casser le thermomètre, l’oligarchie politico-médiatique a enterré ce sondage, photographie très ennuyeuse de la réalité, ou répète qu’il est bidon. On se rassure et l’on ment – et l’on se ment – comme on peut. Nous sommes assis sur un tonneau de poudre. L’”assimilation” et l’”intégration” ne sont plus que des contes de fées. L’incendie est aux portes.

Seule solution : la forteresse Europe. 

La troisième menace qui plombe les Européens vient d’eux mêmes, de leur anémie, plus exactement celle de leurs dirigeants et intellocrates qui, fait inouï dans l’histoire, organisent ou laissent faire depuis des décennies, l’arrivée massive de populations étrangères (n’ayant plus rien à voir avec de la ”main d’œuvre”) souvent mieux traitées par l’État que les natifs.  L’idéologie de l’amour inconditionnel de l’ ”Autre”, préféré au ”proche”, cette xénophilie, gouverne ce comportement suicidaire et provient d’une version dévoyée de la charité chrétienne.

La mauvaise conscience, la repentance, la haine de soi (ethnomasochisme) se conjuguent avec des sophismes idéologiques dont les concepts matraqués sont, en novlangue : ouverture, diversité, chance-pour-la-France.  vivre–ensemble, etc. Bien que le peuple de souche n’y croie pas, l’artillerie lourde de l’idéologie dominante paralyse tout le monde. D’autant plus que, comme le démontre un dossier de Valeurs Actuelles (04–10/06/2015), la liberté d’expression sur les sujets de l’immigration et de l’islam est de plus en plus réprimée. Exprimer son opinion devient risqué, donc on se tait, le courage n’étant pas une vertu très partagée. Partout, les musulmans et autres minorités – qui demain n’en seront plus – obtiennent des privilèges et des exemptions illégales ; partout ils intimident ou menacent et l’État recule.

Donc, pour l’instant, la solution de l’arrêt définitif des flux migratoire, celle du reflux migratoire, de l’expulsion des clandestins, de la contention et de la restriction de l’islamisation n’est pas envisagée par les dirigeants, bien que souhaitée par les populations autochtones. Ce qui en dit long sur notre ”démocratie”. Mais l’histoire est parfois imprévisible…

Compenser le déclin des populations actives européennes par une immigration accrue (solution de l’ONU et de l’UE) est une aberration économique. Le Japon et la Chine l’ont compris. La raison majeure est que les populations immigrées ont un niveau professionnel très bas. La majorité vient pour être assistée, pour profiter, pour vivre au crochet des Européens, pour s’insérer dans une économie parallèle, bas de gamme voire délinquante. Il n’y a aucun gisement économique de valeur chez les migrants, qui coûtent plus qu’ils ne produisent et rapportent, sans parler du poids énorme de la criminalité, à la fois financier et sociologique. Les exceptions confirment la règle. 

Le choix de l’aide massive au développement pour l’Afrique, qui stopperait l’immigration (thèse de J-L. Borloo), est absurde et s’apparente à un néo-colonialisme qui n’a jamais fonctionné. Pour une raison très simple : on aura beau investir des milliards en Afrique et au Moyen-Orient, ça n’empêchera jamais les guerres endémiques, l’incurie globale de ces populations à se gouverner, leurs ploutocraties de voleurs et de tyrans à prospérer et leurs populations à rêver d’Europe et à fuir. C’est atavique. Et les rêves idiots, américains et européens, de conversion à la ”démocratie” de ces peuples s’écrasent contre le mur du réel.

La seule solution est donc la loi du chacun chez soi, ce qui supposerait un abandon (révolutionnaire) de l’idéologie des Droits de l’homme qui est devenue folle. Cela nécessiterait l’arrêt de la pompe aspirante des assistances et aides multiples. Tout migrant qui entre en Europe (soit en mode ”boat people”, soit par avion avec un visa) ne devrait bénéficier d’aucun droit, d’aucune aide, aucune subvention ; il serait immédiatement expulsé, s’il est illégal, comme cela se pratique dans 90% des pays du monde membres de l’ONU. Ces mesures sont beaucoup plus efficaces que la protection physique des frontières. Sans cette pompe aspirante de l’Eldorado européen, il n’y aurait aucun boat people en Méditerranée ni de faux touristes qui restent après expiration de leur visas ou de pseudo réfugiés qui demeurent après le rejet de leur demande d’asile.

Argument idiot de la vulgate du politiquement correct : mais l’Europe va s’enfermer dans les bunkers de frontières ! Oui. Mieux valent les frontières fermées que le chaos des frontières ouvertes. La prospérité, la puissance, l’identité, le rayonnement n’ont jamais dans l’histoire été produits par des nations et des peuples ouverts à tous les vents. De plus, politiciens et intellectuels assurent que la cohabitation ethnique se passe parfaitement bien, ce qui est vrai dans les beaux quartiers où ils résident (et encore…) et où les allogènes sont très peu nombreux, mais totalement faux dans le reste du pays. Le mensonge, le travestissement de la réalité ont toujours été la marque des majordomes des systèmes totalitaire : ”tout va bien, Madame la Marquise”.   

Le Tribunal de l’Histoire ne fait pas de cadeau aux peuples qui démissionnent et surtout pas à ceux qui laissent une oligarchie suivre une politique radicalement contraire à leurs souhaits, méprisant la vraie démocratie. Le principe de responsabilité vaut pour les nations autant que pour les individus. On ne subit que ce à quoi l’on a consenti. Face à ces menaces, pour de simples raisons mathématiques et démographiques, il faut prendre conscience qu’il est encore temps mais pour peu de temps encore. Il faut se réveiller, se lever, se défendre. Après, ce sera plié. Le rideau tombera.

Todd, Zemmour, Onfray, Houellebecq, peut-on vraiment tout dire en France?

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Todd, Zemmour, Onfray, Houellebecq, peut-on vraiment tout dire en France?

 
Entretien avec François-Bernard Huyghe
 
Ex: http://francais.rt.com 

Alors que plusieurs spectacles de l'humoriste controversé Dieudonné ont fait l'objet de menaces d'annulation, se pose la question de la liberté d'expression. Le chercheur François-Bernard Huyghe interroge la portée de cette liberté en France.

Outre la question des spectacles de Dieudonné, la France, peu après les attentats contre Charlie Hebdo, avait été traversée de débats très vifs sur la portée réelle de la liberté d'expression. François-Bernard Huyghe, médiologue, spécialiste de l'information et de la stratégie et chercheur à l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) souligne les contradictions d'une société française qui semble perdue dans le «poliquement correct»

RT France: Quelles sont les limites légales à la liberté d'expression en France?

François-Bernard Huyghe: De façon très schématique, certaines tiennent à l'incitation à la violence, à la consommation de drogue. Il y a aussi les limitations liées à l'injure et au respect de la vie privée. D'autres sont politiques, qu'elles soient liées au négationnisme ou à l'incitation à la haine raciale. Ces interdictions ne se font pas a priori mais a postériori, une fois que les propos ont été tenus, où l'on risque alors des procès. Il y a aussi un projet de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui souhaite sortir les injures et diffamations du droit de la presse et donc de la loi du 29 juillet 1881 pour les introduire dans le code pénal lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie. 

RT France: Quelles sont les limites non dites à cette liberté d'expression?

François-Bernard Huyghe: Il y a le droit et ses sanctions d'un côté et la pression culturelle et sociale et les règles non dites qu'elles supposent de l'autre. Cette pression peut prendre la forme de la menace d'un procès, même si cela n'aboutit pas. Ainsi l'écrivain Michel Houellebecq a été menacé de plusieurs procès pour ses propos sur l'Islam. On peut aussi penser à Charlie Hebdo qui a eu plusieurs menaces de procès pour racisme. Médiatiquement, on parle beaucoup du fait que vous allez être traînés devant les tribunaux, mais évidemment s'il y a un non lieu, on n'en parle plus mais le mal est fait. Il y a aussi des censures de fait comme celle qu'a subies Eric Zemmour sur la foi d'un mot dans une interview à la presse italienne. Or ce mot de «déportation» des populations musulmanes n'avait pas été prononcé, j'avais à l'époque vérifié. Mais la pire censure est la censure par le conformisme ambiant, le politiquement correct qui règne énormément dans les médias français. En France, la pire censure est le politiquement correct.

RT France: Que dit ce politiquement correct de la société française?

François-Bernard Huyghe: Cela dit deux choses. Il y a d'abord une restriction idéologique du domaine des débats car on va préférer qualifier une idée d'extrême-droite ou de quelque chose en «phobe», comme islamophobe, homophobe ou antisémite plutôt que de la discuter. L'autre élément intéressant est que cela montre une rupture entre les élites et la société. Par élites, il faut entendre les politiques mais aussi les médias, les gens qui sont socialement autorisés à publier, partager leur opinion, dans un journal ou sur un plateau de télévision. Ceux-là sont sur un consensus idéologique libéral, socialiste, européen, atlantiste, individualiste. Ils sont les gardiens vigilants du Temple, et sont souvent en désaccord avec la population. Les Français pensent de plus en plus qu'on ne peut pas tout dire, qu'il y a une espèce de «lutte des classes culturelle» entre des Français qui veulent que les choses soient dites et les élites qui sont dans la déni de la réalité. Il est très clair qu'il y a des sujets qu'on évite, qu'on n'ose même pas évoquer médiatiquement.

RT France: Peu après les attentats de Charlie Hebdo, Dieudonné avait été condamné pour avoir dit "Je me sens Charlie Coulibaly", du nom du terroriste de l'Hyper casher. Glenn Greenwald, le journaliste qui avait révélé l'affaire Snowden, a dénoncé dans une tribune, «l'hypocrisie» de la France quant à la liberté d'expression. Et même l'humoriste Jon Stewart avait ironisé avec un  «Je suis confus». Qu'en pensez-vous?

François-Bernard Huyghe: Ils ont parfaitement raison. Après le 11 janvier, on avait parlé d'un droit au blasphème, une liberté d'expression absolue et le résultat est qu'on a déprogrammé des films, on a amené à la police des enfants de 8 ans qui n'avaient pas respecté la minute de silence. Dieudonné est certes dans une escalade extrême, pour être le plus maudit des maudits. Mais il y a une contradiction évidente, flagrante, entre les appels à Voltaire, les grandes proclamations libertaires qui ont été faites le 11 janvier et le fait qu'on évite de plus en plus certains sujets. Plus efficace que la censure, il y a l'autocensure. J'ai l'impression que cela s'étend de plus en plus.

RT France: Que pensez également des critiques très vives contre l'intellectuel Emmanuel Todd qui, dans son livre «Qui est Charlie», a parlé pour le 11 janvier de «flash totalitaire»?

François-Bernard Huyghe: On peut évidemment critiquer son livre mais sur le fond, intellectuellement. Or Emmanuel Todd a été injurié, y compris par le Premier ministre Manuel Valls. D'ailleurs c'est étonnant mais Manuel Valls passe son temps à dire ce qu'il ne faut pas lire, Todd, Houellebecq, Zemmour, Onfray. C'est la première fois qu'on voit un Premier ministre qui fait une liste de lectures non autorisées. La violence des attaques contre Emmanuel Todd ont été indignes, on l'a quasiment traité de nazi, on a parlé d'indignité nationale. Au final, ce qui a choqué dans son livre est qu'il a mis le doigt sur cette hypocrisie française. Il a rappelé que la manifestation du 11 janvier était celle des bourgeois blancs, aisés, qui venaient faire un grand exorcisme et se donner bonne consciente.

RT France: La notion de liberté d'expression qui date d'une loi de 1881, au moment de la presse écrite seulement, est-elle encore en phase avec un monde connecté, une mondialisation et une démocratisation des moyens publics d'expression comme les réseaux sociaux? Twitter par exemple rechigne à se plier à la loi française sur certains hashtags?

François-Bernard Huyghe: La France est le pays qui, derrière la Turquie, demande le plus de retraits à Twitter et les autorités françaises en obtiennent beaucoup. Mais Twitter dit respecter les législations nationales. C'est une guerre symbolique car on obtient de retrait, parfois même des condamnations. C'est une démonstration théâtrale par lequel le gouvernement veut montrer son ardeur à combattre le terrorisme. Mais Twitter a une mémoire qui résiste à la censure, on peut retrouver facilement des tweets supprimés. Certes, la législation a augmenté le droit d'intervenir directement auprès des réseaux sociaux sans passer par les juges et là encore ce sont des mesures qui vont dans le sens de la restriction d'expression. Tout cela provoque du coup des effets de compensation car on voit dans les commentaires d'articles des propos très tranchés, violents parfois. C'est parce que les médias sont aseptisés et vivent dans la crainte d'avoir manifesté une opinion politiquement incorrecte.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

samedi, 13 juin 2015

La culpabilisation, arme pour clandestinité massive

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PRESSION MIGRATOIRE, OPPRESSION MÉDIATIQUE
 
La culpabilisation, arme pour clandestinité massive

Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr

Périodiquement une étude survient. Comme par hasard, elle veut prouver qu’il n’y a pas plus d’immigrés en France aujourd’hui qu’il y a 50 ans.


Les spécialistes du ressenti dénoncent un ressenti migratoire qui ne serait pas réel. Il suffit de se promener pour savoir que c’est faux, que le paysage humain à changé dans une vision objective de grand remplacement en marche.


L’immigration d’aujourd’hui est plus visible car massivement non européenne. Et puis ces chiffres ne parlent jamais que de l’immigration légale alors que l’on sait bien que la plus massive est aujourd’hui clandestine. Clandestine c’est à dire illégale, et nombre de « migrants »  sont, en fait, des délinquants du sol.


Pour lutter contre le réflexe de rejet suscité par un sentiment de submersion, on tente de culpabiliser les méchants Français si peu généreux. D’où l’utilisation du terme de migrant et la médiatisation de leurs malheurs dont nous serions coupables, ce qui n’est pas tout à fait faux pour nos gouvernements, et responsables, ce qui est une manipulation morale à des fins politiques.


Plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe depuis le début de l’année via la Méditerranée, a indiqué ce mardi le porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies. 50 % déjà de tout ce qui était arrivé en 2014.


Ainsi, avec un total de 103.000 personnes sur cinq mois, le nombre de migrants attendus sur douze mois serait mathématiquement de 247.000.


L'Italie, particulièrement concernée a vue débarquer près de 171.000 migrants l'an dernier. Ils avaient été 40.000 en 2013 et 64.300 en 2011, au plus fort des printemps arabes, selon les chiffres de Frontex. Ces derniers chiffres correspondent à ceux du HCR en ce qui concerne l'Italie. Il n’y a aucune raison que ça s’arrête bien au contraire.


Nombre d’associations humanitaires mais en fait gauchistes, voulant se servir de l’immigration comme d’une arme politique et une bombe démographique, tentent de faire de la cause des migrants une obligation républicaine.


Qui ne les voit venir ? Qui ne les voit agir ?


Tous les journaleux de service se mobilisent au nom de la  compassion, dont ils seraient  des gardiens. Quand on sait où ils habitent, comment ils vivent, les leçons ne leur coûtent certes pas chères.

Dans cette masse de  clandestins ou même de réfugiés en attente de l’étude de leurs dossiers, combien de fausses victimes à la recherche de notre paradis social et de terroristes en puissances ? Personne ne le sait.


La fermeté par précaution et bon sens doit primer sur la compassion. Ces migrants doivent être traités humainement sur notre territoire mais sans droits exorbitants liés à l’idéologie de la victimisation. Ils doivent être regroupés, soignés et contrôlés puis renvoyés quand il le faut.La constitution de campements sauvages ne peut être tolérée, n’en déplaise aux jeunes marginaux  politisés de certains quartiers.


Bien sûr devant les caméras complaisantes, il est facile de parler de rafle, de brutalité et de sélectionner l’image qui sera choquante. Mais il y a une évidence : le pouvoir de droite ou de gauche est piégé. Et cela sert les extrémistes de l’immigration intouchable comme le disait un élu de la gauche de la gauche sur place.


« Nous avons vécu une évacuation digne de celle de l’église Saint-bernard de 1996 sous la droite. À l’époque, toute la gauche l’avait alors dénoncée, PS compris. Le gouvernement d’alors rejetait la responsabilité sur les militants qui avaient protégé les sans-papiers et donc, selon lui, refusé l’application de la loi. C’est très exactement l’argument utilisé depuis lundi par le gouvernement Valls »
Ce n’est pas un argument, c’est la vérité. Ces migrants sont exploités par ceux qui prétendent les défendre au nom de la morale et s’en servent pour la subversion.


Les pleurnicheries d’une Duflot en sont une confirmation absolue. « Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ? A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral. » Pour perdre la tête vis-à-vis de l’immigration non désirée, la gauche et la droite ne sont pas en reste, elle aurait bien tort de se décourager.

 

Réflexions générales sur les réformes du collège en France

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Réflexions générales sur les réformes du collège en France

Propos recueillis par Xavier Deltenre

Monsieur Steuckers, votre opinion, ici, à brûle-pourpoint, sur les réformes du collège en France ?

Ces réformes sont avant tout les symptômes d’un effondrement civilisationnel. Les tests dits « PISA » montrent que l’enseignement en France, en Belgique francophone (et non pas en Belgique néerlandophone), en Allemagne et ailleurs se désagrège alors qu’il avait été un atout majeur de notre aire de civilisation jusqu’il y a peu de temps.

Pour la France, le phénomène m’apparait complexe : l’hypertrophie du récit « universaliste » et « républicain », qui tient désormais de la pure incantation, paraît ridicule, surtout dans les pays qui ne sont pas républicains ou qui vivent d’un humus idéologique différent. C’est une version particulièrement stupide de l’occidentalisme qui marque la France (alors qu’elle aurait pu s’en dégager) et fait d’elle l’élément porteur d’un fondamentalisme laïque, philosophiquement pauvre et très étriqué. L’occidentalisme marque aussi les Etats-Unis mais ceux-ci y ajoutent une très désagréable et très nauséabonde touche puritaine, qui effraie par ses outrances ou faire rire et jaser. Universalisme laïcard républicain ou universalisme puritain bibliste ne sont pas des terreaux féconds pour faire éclore et durer une pédagogie efficace de la transmission, puisqu’ils procèdent tout d’eux d’une volonté pathologique de tout vouloir éradiquer. L’idée même de transmission est d’ailleurs niée et rejetée expressis verbis par le pédagogisme ambiant.

Ce genre de discours induit 1) une manie féroce de la purgation – il faut purger tout mythème, môle religieux ou faits de monde qui contrarient le blabla inconsistant que représentent ces discours politico-culturels ; 2) une répétition ad nauseam de slogans « endoctrineurs » qui rend sourd aux bruits et bruissements du monde. Ce n’est pas un hasard si la Flandre ou la Finlande, par exemple, échappent à l’effondrement (provisoirement car le soft power veille…). Elles partagent toutes deux un dispositif idéologique national dérivé soit de l’humanisme tacitiste et érasmien du 16ème siècle hispano-flamand soit, pour les deux, d’un humanisme des Lumières qui s’abreuve à la pensée de Herder : l’humus culturel dans toutes ses productions est accepté et exploré ad infinitum ; il n’y a dès lors ni purgation perpétuelle (éradiquer le plouc et ses racines qui agissent ou sommeillent en tout citoyen) ni risque majeur et immédiat de sloganisation à la française ou à l’américaine.

L’Allemagne a longtemps partagé cette option pour les « autres Lumières », celles qui sont réalitaires, acceptantes, et refusent toute forme d’éradication des legs du passé mais il y a, Outre-Rhin, le culte de la repentance, qui assimile erronément toutes les traditions humanistes allemandes à des préludes au national-socialisme du 20ème siècle, englobant dans le même opprobre des pans entiers de la sociale-démocratie d’avant 1914. Le « Vergangenheitsbewältigung » et le tropisme occidental (américain), pourtant souvent dénoncé, font que l’humanisme herdérien n’a plus aucun effet sur les discours politiques, alors même qu’il sert encore et toujours de terreau en matières philosophiques, sociologiques, anthropologiques, etc.

Au-delà du débat français actuel et des vicissitudes de l’enseignement francophone belge d’aujourd’hui, nous pouvons dire, globalement, qu’il n’y a pas de politique de l’enseignement possible, sur le très long terme, sans un recours à notre humanisme hispano-flamand, tacitiste, qui tolère aussi le picaresque (de Cervantès aux romanciers avant-coureurs du 17ème espagnol) et à la pensée de Herder, riche de ses innombrables avatars, en tous domaines des sciences humaines. Tout le reste, les idéologies caricaturales et pernicieuses, ennemies de ce double héritage, constituent un fatras nauséabond, un tas d’ordures, de scories, dont il faudrait se débarrasser au plus vite pour ne pas crever stupide, en ânonnant des slogans creux qui feront pisser de rire les Chinois, les Indiens et les Africains.

Enfin, l’élimination envisagée du latin et de l’allemand dans le cursus des collèges français est l’indice le plus patent d’un refus de toute nouvelle démarche renaissanciste, d’un refus justement de l’humanisme latinisant de Juste Lipse en Brabant et de ses disciples espagnols, de l’humanisme herdérien, basé sur l’allemand. Avec la quasi disparition du grec ancien dans les curricula scolaires, il ne reste rien, plus rien, pour redonner une épine dorsale à notre société, pour renouer avec les trois renaissances qui ont marqué le civilisation européenne : la carolingienne (qui sauve le latin classique de l’oubli) ; l’italo-flamande de Piccolomini et d’Erasme, poursuivie par Juste Lipse et les Espagnols ; l’allemande, de Herder à 1914, qui entendait libérer l’homme des ballasts morts qu’il traine à ses basques pour le replonger dans son propre humus anthropologique qui, toujours et encore, le revivifie quand besoin s’en faut. Le Sapere aude de Kant acquiert en ce cas substance et concrétude. Par suite, le sapere aude, aujourd’hui, ce doit être de vouloir échapper à tout prix aux slogans stériles des soft powers jacobin et américano-puritains (voire hillaryclintoniens) et d’oser se replongerdans ce qui fait ce que nous sommes hic et nunc.

La réinformation, enjeu crucial des prochaines années

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La réinformation, enjeu crucial des prochaines années

Auteur : Nicolas Bourgoin
Ex: http://zejournal.mobi

La vérité est enjeu de lutte. Cet aphorisme prend toute sa portée à l’heure où le Premier ministre, s’inspirant du modèle chinois, mobilise une armée de community managers pour relayer la parole officielle du gouvernement et contrer les propos critiques qui fleurissent sur Internet. La censure est aussi à l’ordre du jour avec la dernière loi antiterroriste mais elle se limite pour l’heure aux sites faisant l’apologie du « terrorisme » (notion, il est vrai, passablement élastique…). L’énergie déployée par l’État pour soutenir la désinformation et réduire l’accès à une information alternative montre, si besoin était, que les mots (comme supports des idées) sont des armes dans les rapports politiques entre dominants et dominés. Aux mains des élites mondialistes, ils servent à la fabrication du consentement et prêchent la résignation en présentant la politique actuelle comme la seule praticable. Aux mains des dominés, ils sont un outil de réinformation active et une force émancipatrice.

Les médias, relais du pouvoir

« Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose, du même coup, des moyens de la production intellectuelle, si bien que, l’un dans l’autre, les pensées de ceux à qui sont refusés les moyens de la production intellectuelle sont soumises du même coup à cette classe dominante. Les pensées dominantes ne sont pas autre chose que l’expression idéale des rapports matériels dominants ; elles sont ces rapports matériels dominants saisis sous forme d’idées, donc l’expression des rapports qui font d’une classe la classe dominante ; autrement dit, ce sont les idées de sa domination. (Karl Marx & Friedrich Engels, Thèses sur Feuerbach). »

Plus d’un siècle et demi plus tard, ces propos ont conservé leur actualité. La classe dominante détient les principaux moyens de communication et de production de l’information par lesquels elle impose ses idées au reste de la société. Les médias les plus influents sont la propriété des groupes industriels et financiers liés à l’appareil d’État. Dans l’ensemble des pays occidentaux, la grande presse officielle est aux mains de groupes financiers qui la contrôlent. À elle seule, la puissante Hearst corporation contrôle aujourd’hui à travers le monde plus d’une cinquantaine de journaux, une trentaine de chaînes de télévisions et 300 magazines. En France, nous assistons ces dernières années à une concentration croissante des entreprises de presse et à la formation de véritables empires chargés de mettre l’information aux normes de la pensée dominante.

Mais cette hégémonie est peu à peu remise en question par le développement d’une presse alternative, en particulier sur Internet, incitant le pouvoir politique à durcir le ton et tenter de réduire la liberté d’expression et de consultation de certains sites. Les dernières lois antiterroristes ont pour effet sinon pour fonction de restreindre drastiquement le champ de la parole contestataire en la criminalisant partiellement selon le bon vouloir du pouvoir exécutif (le ministère de l’Intérieur a déjà bloqué sans explication ni l’aval d’un juge près d’une quarantaine de sites Internet). Le délit d’opinion est remis au goût du jour avec la création du délit d’apologie du terrorisme. Par amalgames successifs, l’incitation à l’action violente ou à la subversion radicale assimilable au terrorisme devient ainsi passible de 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende.

L’invention du complotisme

Mais à la pénalisation pure et simple, coûteuse politiquement, les élites mondialistes préfèrent généralement la technique de dénigrement des analyses alternatives. Celles-ci sont qualifiées de complotistes, conspirationnistes, voire antisémites. Manuel Valls excelle dans l’art de discréditer les analyses de ses interlocuteurs quand elles sont en désaccord avec la pensée dominante. On le voit dans cette vidéo où, par amalgames successifs, il finit par accuser de négationnisme des journalistes venus l’interroger à propos de sa participation à une réunion du groupe Bilderberg quelques années auparavant.

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La « culpabilité par association » permet ainsi de discréditer les analyses d’une personne en lui prêtant des liens avec quelqu’un d’autre ou en l’assimilant à un courant de pensée faisant fonction de repoussoir. Par exemple, les vrais négationnistes étant généralement des partisans de la liberté d’expression intégrale, ce principe pourtant légitime devient politiquement indéfendable. Etienne Chouard ou Judith Bernard, parmi d’autres, ont récemment fait les frais de ce procédé malhonnête.

L’extrême gauche au secours du capital

Cette stratégie des élites a trouvé des relais inattendus chez certains gauchistes qui, sous couvert de vouloir éradiquer le conspirationnisme, le complotisme ou le confusionnisme (les trois termes étant utilisés indifféremment) tentent de disqualifier toute analyse critique en rupture avec l’idéologie officielle. Le site Confusionnisme info animé par Ornella Guyet s’est fait le spécialiste de cette chasse aux sorcières des temps modernes. Sa rubrique figures de la confusion livre les noms de prétendus « rouges-bruns » accusés de vouloir faire passer en douce une idéologie (forcément) fascisante sous une phraséologie de gauche. On y trouve pêle-mêle, outre l’auteur de ces lignes, Pierre Rabhi, Hervé Kempf, Etienne Chouard, Vincent Lapierre, René Balme, Jean Bricmont, Michel Collon, Alain Gresh, Frédéric Lordon, François Ruffin, Pierre Carles… Beaucoup d’intervenants de la gauche radicale ou altermondialiste mais pas un seul fasciste. Pourtant notre continent n’en manque pas à commencer par ceux officiant à Kiev. Mais quand Ornella Guyet prend position dans le dossier ukrainien… c’est pour s’attaquer à la presse russophile. Comprenne qui pourra.

Autre officine gauchiste, les Morbacks Veners (sic) ont publié un annuaire (non exhaustif) des sites conspirationnistes et confusionnistes à l’intention de ceux qui seraient tentés de s’informer ailleurs que dans la presse autorisée (cette liste reprend d’ailleurs en partie les données de celle publiée par L’Express). Une liste de 170 sites généralement qualifiés d’antisémites (l’accusation revient dans plus de la moitié des cas) mais souvent très à gauche (on y trouve en bonne place celui de Michel Collon ou du Comité Valmy, Initiative Communiste, Fakir ou encore Lutte de classes.org) parfois agrémentée des coordonnées personnelles (nom, adresse et numéro de téléphone) de leur administrateur. Aucun site d’extrême droite ni aucun blog lié à la presse dominante mais un éventail de ce que le monde de l’Internet compte de pensée critique.

De quoi le complotisme est-il le nom ?

L’emploi du terme est monté en puissance après les attentats du 11 septembre pour disqualifier les analyses remettant en cause la version officielle. Le site Re-Open 911 est en bonne place dans la liste des Morbacks Veners ainsi que dans le documentaire de Caroline Fourest consacré aux complotistes. Plus généralement, le complotisme met en cause les failles de l’information officielle, ses zones d’ombre ou ses lacunes (ce que les medias ne nous disent pas) ou ses tromperies manifestes (ce que Michel Collon appelle les mediamensonges), de façon parfois brouillonne ou maladroite mais toujours salutaire car propice au débat. Et le lecteur reste toujours libre d’opérer un tri dans la masse des faits, comme l’évoque Frédéric Lordon :

« Il suffirait donc parfois d’un soupçon de charité intellectuelle pour retenir ce qu’il peut y avoir de fondé dans certaines thèses immédiatement disqualifiées sous l’étiquette désormais infamante de « conspirationnistes », écarter leurs égarements explicatifs, et conserver, quitte à les réagencer autrement, des faits d’actions concertées bien réels mais dont la doctrine néolibérale s’efforce d’opérer la dénégation« .

Une méthode constructive à l’opposée des autodafés pratiqués par les antifas. Le rejet en bloc s’apparente souvent à une véritable chasse aux sorcières comme celle à laquelle se livre l’animateur du site Gauche de Combat plusieurs fois dénoncé comme confusionniste par des sites antifas et qui tente maladroitement de se refaire une virginité en balançant le plus de noms possible. Services rendus qui valent à notre valeureux gauchiste une brève dans Confusionnisme info intitulée Gauche de Combat fait son mea culpa.

(Re)conquérir le pouvoir médiatique

La parole des dominants ne s’impose que par la force du système de domination. Face à ce constat, que faire ?  et comment résister à la désinformation ?  Les techniques de réinformation existent, il suffit de les mettre en oeuvre à commencer par se réapproprier le langage, outil de la pensée. A l’heure où la propagande se cache sous la « communication », où les régressions sociales sont des « réformes », où les jihadistes oeuvrant sur le territoire syrien sont des « rebelles », où toute critique de la politique israélienne est assimilé à une forme d’antisémitisme, il est urgent d’appeler les choses par leur nom. Proscrire évidemment le terme de « complotiste » ou « conspirationniste » (il est de fait rarement question de complots ou de conspirations dans les analyses auxquelles la presse dominante attribue ces étiquettes et de toute façon il existe des complots avérés) et le remplacer par « critique de la parole médiatique officielle » est déjà un minimum. Ensuite, reconnaître que la désinformation est avant tout le fait des medias dominants dont la fonction est de défendre les intérêts du système qui les finance, pour en tirer ensuite toutes les conséquences : puiser sans retenue dans les medias alternatifs (indépendants des groupes industriels), multiplier les sources d’information et si possible les croiser afin de s’approcher le plus possible de la vérité reste le meilleur moyen de s’affranchir de la parole (et donc de la pensée) dominante.

Ce travail hors de portée il y a seulement quinze ans devient aujourd’hui possible grâce au développement d’Internet. Espace de contrôle et de surveillance mais aussi de liberté et de démocratie, il rétablit la symétrie de l’information entre le pouvoir et le peuple en donnant à n’importe qui la capacité de s’informer aussi bien qu’un chef d’État et de se réapproprier un débat confisqué par les élites ou les « experts » qui monopolisent l’espace médiatique. Cet exercice collectif de la pensée critique est le premier acte de la « dépossession des dépossédeurs » comme l’écrit Frédéric Lordon, et un prélude à l’émancipation sociale et politique. Le langage construit la pensée et celle-ci détermine à son tour l’action : en ces temps d’imposture universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire (George Orwell).


- Source : Nicolas Bourgoin

vendredi, 12 juin 2015

Eurasia y Europa: diálogo de “Grandes Espacios”

por Natella Speranskaja

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

natella-speranskaya.jpgCarl Schmitt consideraba la tierra como un todo único y buscaba su misión global. Este “todo” fue recogido por Schmitt en el concepto de Nomos. Schmitt usó la palabra griega derivada del verbo «nemein», que es idéntico al alemán “nehmen”, “tomar”. El Nomos comprende tres actos del drama: la “toma”, “la división y distribución de lo tomado”, “la explotación y el uso de lo tomado y distribuido”. Según Schmitt, el Nomos de la Tierra existió siempre. El Primer Nomos es descrito como la “tierra prometida” de los pueblos antiguos. Es el Nomos de la antigüedad y la Edad Media. Dejó de existir después de la exploración de los grandes océanos y el continente americano. Así comenzó el Segundo Nomos, el Nomos de los estados nacionales soberanos que tenían estructura eurocéntrica. Los acontecimientos de la Segunda Guerra Mundial condujeron a su destrucción, por lo que la tierra fue dividida en este y oeste, ambos en un estado de “guerra fría”. No se trata de meros opuestos geográficos, sino de contraposiciones más originales y profundas. Carl Schmitt escribió: “Toda la historia de la confrontación planetaria de Oriente y Occidente en su totalidad es reducible al dualismo fundamental de los elementos: la tierra y el agua, la tierra y el mar. Lo que ahora llamamos el Oriente, es una sola masa de sólida tierra: Rusia, China y la India – un enorme pedazo de tierra, la “Tierra Media” [“Middle Earth”], como es llamada por el gran geógrafo inglés Sir Halford Mackinder. Lo que hoy llamamos Occidente, es uno de los océanos mundiales, un hemisferio donde se sitúan los océanos Atlántico y Pacífico. La confrontación de las potencias, de los mundos marítimo y terrestre, es la verdad global que está en el corazón de la explicación del dualismo de civilizaciones que genera constantemente una tensión planetaria y estimula todo el proceso de la historia”. Por lo tanto, el nacimiento de un tercer Nomos fue causado por la división del mundo entre el Oeste y el Este. Sin embargo, fue destruido con la caída del muro de Berlín y el colapso de la Unión Soviética.

La interpretación de Schmitt de “tres Nomos de la Tierra” nos lleva a la pregunta: ¿cuál será el cuarto Nomos de la Tierra? Alexander Dugin, el fundador de la teoría de un mundo multipolar, el fundador de la escuela rusa de geopolítica, cree que el nuevo Nomos de la Tierra será un Nomos de lógica gran continental del continente euroasiático. Sin duda, la peor opción posible sería un Nomos unipolar, globalista. Cuál Nomos será el establecido depende de la decisión estratégica del Heartland, Rusia, la civilización de la tierra.

El politólogo italiano Tiberio Graziani piensa que Rusia “tiene todo lo necesario para cumplir con el papel histórico de piedra angular de todo el sistema mundial”, y se refiere a su ubicación en el corazón de Eurasia como uno de sus elementos más importantes. Es por eso que todas las decisiones estratégicas de los atlantistas implican la fragmentación del Heartland, considerando que este proceso proporcionará el acceso a un orden unipolar. Alexander Dugin dice: “Por eso, de si Rusia puede ser suficientemente debilitada, dividida y desestabilizada, y sus fragmentos sometidos a poderes externos, depende en gran medida el destino de la globalización”. Y más aún: “Para cualquier persona que se tome en serio la contra hegemonía estadounidense, la globalización y la dominación planetaria del Occidente (atlantismo), el axioma debe ser la siguiente declaración: el destino del orden mundial se decide por el momento solamente en Rusia, por Rusia y a través de Rusia”. Para describir el momento en el que vivimos ahora, el prominente sociólogo Zygmunt Bauman aplica el concepto de interregno – así se llamaba en la antigua Roma el período entre la muerte del César y la llegada del siquiente. Es un estado de inestabilidad, de incertidumbre, de imprevisibilidad, cuando la demolición del viejo orden es tan obvia como el surgimiento del nuevo. Pero lo que vaya a ser este nuevo orden (y, en consecuencia, el nuevo Nomos) no se sabe. En el contexto de los cambios del nuevo orden mundial, podemos hablar de un desplazamiento paradigmático desde el “momento unipolar” hacia la formación de un orden mundial multipolar. En otras palabras, el foco debería ponerse en el final de la era de la unipolaridad, porque existen todas las condiciones esenciales para la realización del proyecto alternativo. Según Huntington, el estado unipolar es capaz de “hacer frente eficazmente a todos los grandes problemas internacionales por sí solo, y ninguna de las uniones de otros estados puede, incluso hipotéticamente, ser capaz de detenerlo”. Es difícil negar que la potencia hegemónica representada por los Estados Unidos no tiene ahora un rival serio, ya sea una coalición de estados o, aunque parezca increíble, un solo estado que muestre un potencial tan fuerte que implique inevitablemente la rápida restauración del orden bipolar.

Según Zygmunt Bauman, hace unos 60-70 años ocurrió un hecho que contribuyó a un cambio fundamental en la política mundial: la brecha entre Macht [Fuerza] y Staat [Estado] – en otras palabras, entre la Fuerza y la Política, la Fuerza y el Estado (que son aspectos integrales del Poder) – condujo a la situación en la que Macht (la Fuerza) se trasladó al espacio supranacional. Por lo tanto, el Estado-nación ya no podía controlarla. En el paradigma unipolar concretamente los estados nacionales son los actores de las relaciones internacionales. Dicha brecha significa ni más ni menos un deslizamiento gradual hacia la no-polaridad. Es decir, según Richard Haass, director de Estudios de Política Exterior en el Instituto Brookings y jefe del CFR, esto será lo que determine las relaciones internacionales en el siglo XXI. Los estados-nación son casi privados de la posibilidad de la eficiencia “de hacer cosas” (como Bauman entiende Macht), surgiendo un estado de parálisis política. Antonio Gramsci trata el interregno como un período en el que lo viejo ya no funciona, y lo nuevo aún no ha aparecido.

Estamos “atrapados” entre la unipolaridad y la multipolaridad, y no tenemos ni idea de cuál debería ser la solución a esta situación. Por supuesto, surge la pregunta: ¿qué hacer? Y, sobre todo, a los propios estados-nación, que de iure retuvieron la capacidad de tomar decisiones. Pero Zygmunt Bauman sostiene con razón que, en las actuales circunstancias, la pregunta debería ser formulada de una manera diferente: ¿quién va a hacer lo que es necesario en lugar de lo que hay que hacer? ¿Qué actor asumirá la responsabilidad de las acciones que resuelvan los problemas fundamentales? Claro es que nosotros no lo consideramos como los estados-nación. En su lugar, nos dirigimos a la teoría desarrollada por Alexander Dugin, la Teoría del Mundo Multipolar.

En su libro con el mismo título, Dugin ofrece una imagen clara de lo que está sucediendo hoy en el campo de las relaciones internacionales: cuando el modelo bipolar del orden mundial cambió a uno unipolar, esto vino a significar el triunfo de la ideología liberal-democrática. Occidente ha modelado los valores y directrices de un sistema que se impone sobre el mundo como universal. Por lo tanto, Occidente llegó a la aplicación constante del control (la dictadura) de las esferas cognitivas y estratégicas. El campo de las relaciones internacionales se convirtió en la “Ciencia Norteamericana”, el contenido de las discusiones se redujo a la confrontación polémica entre realistas y liberales. El propio cuerpo diplomático se formó en el mundo unipolar y en el discurso occidental, en la mentalidad occidental, donde los actores políticos son los estados nacionales. Otro modelo de orden mundial, a saber, el modelo multipolar, implica una forma de organización de los espacios en base a varios actores, “civilizaciones”, como ha señalado acertadamente Samuel Huntington. Esto nos conduce a la formación de un nuevo cuerpo diplomático y un nuevo lenguaje diplomático basados en un orden mundial multipolar. Y los pensadores políticos más progresistas ya han llegado a alguna conclusión sobre la necesidad de cambiar el paradigma de las relaciones internacionales. Uno de ellos acaba de plantear la cuestión de qué será lo próximo, otros han encontrado la respuesta y aplican libremente los conceptos básicos del nuevo sistema. Es imposible no reconocer el hecho de que la gran mayoría de las figuras políticamente comprometidas permanecen bajo el viejo paradigma, sin percibir el cambio en curso que dará comienzo al nuevo período histórico, cambiando por completo el panorama de la política mundial. El mundo unipolar ya es el ayer. Aquí y ahora estamos discutiendo el cambio del paradigma unipolar a uno multipolar, poli-civilizacional.

La teoría del mundo multipolar sugiere establecer nuevos actores en las relaciones internacionales, que son las civilizaciones, y cada una de ellas, por definición, tiene un centro estratégico que sirve como sujeto de diálogo en las relaciones internacionales y, por lo tanto, como sujeto de poder. La transición de los estados nacionales a las civilizaciones es una consecuencia inevitable de la ruptura descrita por Zygmunt Bauman.

El profesor Adam Roberts, especialista en Relaciones Internacionales, señala la pérdida del papel de liderazgo de los Estados Unidos en el orden mundial actual. A la pregunta sobre quién ejercerá como sustituto, da una respuesta completamente obvia: nadie. Más precisamente, todavía no hemos entrado en el período de interregno, solamente nos hemos acercado, y todo lo que está sucediendo en la política global es la agonía del César moribundo (los EEUU).

La genuina aparición del interregno sucederá con la pérdida definitiva del papel de Estados Unidos como potencia hegemónica en el mundo y la cancelación del “momento unipolar”. Es aquí cuando aparece el peligro: en el período de interregno, y en la aplicación coherente de las etapas de formación de un orden mundial multipolar llegará “la geometría variable” de la no polaridad, y todo estará en el crisol de la globalización; estamos inmersos en la modernidad líquida (Z. Bauman), cuya característica principal es la “no-direccionalidad de los cambios”, es decir, la ausencia de una dirección estricta, de una directriz, lo que en última instancia nos deja sin preparación para responder a los desafíos repentinos, difíciles de determinar desde cualquier tipo de cálculo o proyección. El colapso de la Unión Soviética ocurrió repentinamente, como el relámpago, cambiando por completo el panorama de la historia. La no-polaridad que parece venir puede llegar a ser un respiro necesario, un período de posibilidad de formación del pleno valor del nuevo modelo de orden mundial, pues es imposible negar el hecho de que el cambio de paradigma, seguido por la demolición de numerosas estructuras, no será capaz de crear rápidamente, en todos los ámbitos de la vida política, todas las condiciones necesarias para la entrada en el orden multipolar. La no polaridad, el interregno en el siglo XXI, es el funeral del César retirado y la preparación para la entronización de los nuevos gobernantes (en plural), es decir, el ascenso de los polos, de los centros de poder.

La no-polaridad supone la “decapitación” de los EEUU, pero al mismo tiempo puede ser definida como un intento de la potencia hegemónica por mantener su influencia a través de la auto-dispersión, de la disolución. Bajo estas circunstancias, es estrictamente necesario evitar retrasos, quedarse atrapado en el entorno post-liberal, así como humildad en una “no-polaridad coherente”. Los nuevos actores deben desafiar ahora la posmoderna “no direccionalidad de los cambios” y tomar conscientemente la responsabilidad absoluta de las decisiones y de las acciones estratégicas en el campo de la práctica política. El principal investigador asociado de la Fundación New America, Parag Khanna, analizando la situación actual y la precaria situación de los EEUU, aborda la función crítica de la diplomacia, hacia la cual debería ser desplazado el enfoque. Para la mejora de la estructura diplomática mundial se contempla la responsabilidad de la consolidación de la hegemonía estadounidense. Sin embargo, esto no tiene en cuenta el hecho de que el lenguaje diplomático está experimentando un reformateo significativo en el contexto del cambio paradigmático al modelo multipolar, y este proceso es irreversible. En la actualidad tenemos que hablar del diálogo de civilizaciones. El diálogo se construye en un nivel completamente diferente, que está más allá de las reglas del diálogo entre los estados nacionales (es decir, fuera del discurso occidental impuesto), con los EEUU teniendo el poder de la toma de decisiones final. A menos que entendamos que la batalla por la dominación del mundo no es entre civilizaciones, sino entre una sola civilización (la occidental) contra todos los “otros” – y en la que se ofrecen sólo dos opciones: 1) estar del lado de esa civilización, 2) o estar contra ella defendiendo el derecho a la propia independencia y singularidad – no seremos capaces de formular un nuevo lenguaje diplomático para el diálogo de civilizaciones. Y esto debería ser entendido, sobre todo, por la élite de la civilización responsable, según Alexander Dugin, de conducir el diálogo. Si todos los “otros” están de acuerdo con el proyecto unipolar, nuestra batalla está perdida, pero si escogen una opción radicalmente diferente, estaremos a la espera del “ascenso del resto” (Fareed Zakaria). Deberíamos tener en cuenta que el mundialmente famoso politólogo británico Paul Kennedy, ha expresado su preocupación por la aparición de diferencias ideológicas entre los EEUU y Europa, debido a la oposición a uno de los proyectos del orden mundial – unipolar o multipolar. En el entorno actual deberíamos confiar, no sólo en el aumento de los conflictos entre Europa y América, sino preparar la situación de ruptura y de división de la primera respecto a la influencia hegemónica de la segunda. Aquí Rusia tiene un papel especial.

CS-4499VTL.jpgSin embargo, debemos admitir que durante las últimas décadas, Rusia se alejó cada vez más de su propósito original de ser un puente entre Oriente y Occidente. El interregno puede ser nuestra oportunidad de recuperarse, una oportunidad para Rusia para convertirse y ser. La teoría de un mundo multipolar puede ser considerada como el punto de partida del fin de la era unipolar y el de entrada en el período “post-norteamericano”, una característica del cual será la presencia de varios polos (los sujetos del diálogo inter-civilizacional), y la segura eliminación de la crisis de identidad, porque en un mundo multipolar la identidad adquiere un carácter civilizatorio. Hoy nuestro diálogo con Europa es un diálogo de “grandes espacios”; en el nuevo sistema de relaciones internacionales el Großraum [el “Gran espacio” de Carl Schmitt] se convierte en un concepto operativo de la multipolaridad. Alexander Dugin ofrece el modelo “CUATRO polar” o “cuadri-polar” del mundo, que consta de cuatro zonas.

En la primera zona, bajo el control total de los Estados Unidos, hay dos o tres “grandes espacios.” Tenemos dos “grandes espacios” mediante la combinación de los EEUU y Canadá por un lado, e Iberoamérica por otro. Según Alexander Dugin, pueden surgir tres “grandes espacios” cuando “dividimos aquellos países de Iberoamérica suficientemente bien integrados con los EEUU y que están completamente bajo su control, y aquellos que tienden a crear su propia zona geopolítica, desafiando a los EEUU”.

La segunda zona es la zona Euro-Africana, con la Unión Europea como su polo indudable. Aquí aparecen tres “grandes espacios”: la Unión Europea, el África negra y el Großraum árabe.

La tercera zona es Eurasia, con Rusia (el Heartland) como su polo. El profesor Dugin indica que hay también una serie de centros regionales de poder, como son Turquía (si elige el camino de Eurasia), Irán, Pakistán y la India. Por lo tanto, la zona de Eurasia se compone de varios “grandes espacios”: Rusia y los países de la CEI son el Großraum ruso-euroasiático; tres “grandes espacios” son también Turquía, Irán, e India y Pakistán.

La cuarta zona es la región del Pacífico. Su polo puede ser ya sea China (que es un “gran espacio”), o Japón (un potencial Großraum que tiene todos los factores esenciales -económicos, geopolíticos, tecnológicos, etc.- para su recuperación).

Al justificar las directrices básicas para la acción práctica de construir un mundo multipolar, el profesor Dugin se centra en las siguientes direcciones:

1. Reorganización estratégica del Heartland.

Esto implica la actividad geopolítica de la “tierra media” y la puesta en práctica de proyectos de integración dirigidos a fortalecer el modelo multipolar.

2. Cambios en la mentalidad de la élite política de Rusia.

Principalmente se centra en la adquisición de pensamiento geopolítico, así como un alto nivel de competencia en el campo de las ciencias sociales, la sociología y la historia. “La élite de Rusia debe entenderse a sí misma como la élite del Heartland, debe pensar en categorías euroasiáticas, no sólo a escala nacional, siendo al tiempo claramente consciente de la no aplicabilidad del escenario atlantista y globalista para Rusia” – escribe A. Dugin. No podemos hablar de ningún despertar de la élite hasta que se haga una elección consciente hacia el eurasianismo, rechazando las ciegas tentativas de jugar a los escenarios anti-rusos de las estrategias atlantistas.

3. El modelo de la construcción de las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Comprendiendo las destructivas políticas estadounidenses encaminadas a desmantelar Rusia por el control absoluto de toda Eurasia, dichas relaciones se convierten en irreversiblemente hostiles. Tenemos que emprender acciones drásticas para evitar la presencia de la OTAN en el “gran espacio” de Eurasia y el debilitamiento del Heartland.

4. El modelo de la construcción de relaciones con Europa.

Este modelo implica una asociación estratégica con los países, adheriéndose a la política de la tradición continental – Francia, Alemania, Italia y España. Aquí es apropiado hablar sobre el proyecto del eje “París-Berlín-Moscú”. Otra situación distinta se presenta con los países de la “nueva Europa”, así como Inglaterra, que están orientados contra Rusia y tienen una tendencia a adaptarse a las exigencias de Washington.

5. El proyecto “Gran Europa del Este.”

Este proyecto incluye a los eslavos (eslovacos, checos, polacos, búlgaros, serbios, croatas, eslovenos, bosnios, macedonios, serbios musulmanes), y a los ortodoxos (macedonios, serbios, búlgaros, griegos y rumanos). El Prof. Dugin dice que los húngaros son el único pueblo que no entra en la categoría “ortodoxos”, y al mismo tiempo no puede ser llamado “eslavo”. Los húngaros tienen un origen eurasiático-turanio.

6. Los países del Heartland y del CEI occidentales.

Se trata de la integración multipolar de Rusia, Ucrania y Bielorrusia, que pertenecen a la zona del Heartland, en una sola estructura estratégica. Esta acción política evitará el riesgo de entrada de Bielorrusia y Ucrania en la OTAN. Se presta especial atención a Moldavia, cuya integración con Rumania, que es una parte de la OTAN, parece imposible hasta la ejecución del proyecto de la “Gran Europa del Este.”

7. Oriente Medio euroasiático y el papel de Turquía.

El Prof. Dugin menciona el «Proyecto del Gran Medio Oriente» estadounidense en relación con Oriente Medio. El mismo implica la democratización y la modernización de las sociedades de Oriente Medio, y el fortalecimiento de la presencia militar de los EEUU y la OTAN. Guiados por intereses antagónicos, la estrategia del Heartland en esta dirección debe incluir acciones políticas dirigidas a la salida de Turquía de la OTAN y la creación del eje “Moscú-Ankara.” Por otra parte, el proyecto del eje “Moscú-Teherán” se debe tomar con la máxima atención. Según Alexander Dugin, Irán es un “espacio estratégico que resuelve automáticamente el problema de la conversión del Heartland en una fuerza en el mundo global”. Ni Rusia ni Irán deben permitir la ejecución del escenario establecido en el proyecto de la “Gran Asia Central” (Greater Central Asia Partnership). Su puesta en marcha conduciría inevitablemente a la aparición del “cordón sanitario” que separaría Rusia de Irán. Adicionalmente, al incluir países como Georgia, Afganistán, Armenia, Azerbaiyán, Kirguistán, Kazajstán, Uzbekistán, este cordón dejaría a estos países controlados por la influencia norteamericana. La unión de Rusia e Irán, por supuesto, resolverá otro problema fundamental, es decir, se abrirá el “anillo de la anaconda”, privando a los estrategas estadounidenses de cualquier posibilidad de impedir las operaciones marítimas de Rusia.

La estrategia del Heartland debe incluir proyectos de integración de Rusia, Kazajstán y Tayikistán en un único espacio económico y aduanero. A su vez, la relación con Pakistán debe ser construida en estricta conformidad con la estrategia de desalojo de las fuerzas estadounidenses de esta zona. Alexander Dugin apunta a la necesidad de un nuevo modelo de relaciones con la mayoría pastún de Afganistán.

8. El eje “Moscú-Nueva Delhi”.

Las relaciones con el “gran espacio” políticamente neutral de la India deberían estar dirigidas a lograr la asociación. El principal objetivo de este eje es impedir los intentos de Washington de desplegar su dominio en la región del sur de Asia.

9. Relaciones ruso-chinas.

El prof. Dugin se centra en dos cuestiones difíciles, como son:

– La propagación demográfica de los chinos en zonas poco pobladas de Siberia;

– La influencia de China en Asia Central.

Es necesario construir una relación equilibrada con China, centrándose en el punto fundamental de contacto estratégico, de apoyo de la idea de un mundo multipolar.

10. Relaciones ruso – japonesas.

El prof. Dugin indica la necesidad de Japón de liberarse de la influencia estadounidense y el apoyo de Japón como potencia regional soberana. Aquí es apropiado hablar del proyecto del eje “Moscú – Tokio” como parte integrante de la política asiática de Eurasia. “La alianza con Japón es vital – dice Alexander Dugin en su obra “Las bases de la geopolítica“- el eje Moscú-Tokio, contrariamente al eje Moscú-Beijing, es importante y proporciona tales perspectivas para la construcción del imperio continental que finalmente compondrá una Eurasia geopolíticamente completa, debilitando sumamente al mismo tiempo el imperio atlantista de Occidente, si no destruyéndolo finalmente”.

11. La geopolítica de la zona ártica.

Los siguientes países tienden a controlar esta zona: EEUU, Canadá, Noruega, Dinamarca y Rusia. Todos estos países (excepto Rusia) son miembros de la OTAN. Conquistando territorios en la región polar, y uniéndose a la carrera para explotar grandes depósitos de minerales, Rusia incluyó en sus planes futuros la creación de un sistema de comunicación y seguimiento en el Ártico a gran escala. Rusia reclama una zona polar con un tamaño de 1,2 millones de kilómetros cuadrados, con el entrante Polo Norte. En 2011, un valiente movimiento de los investigadores rusos que plantaron una bandera rusa en el fondo marino del Océano Ártico, fue muy publicitado por los medios de comunicación estadounidenses.

No hay duda de que entramos en una batalla por cambios fundamentales en las reglas del discurso político, realizando la tarea de socavar los principios básicos de la hegemonía occidental. La ejecución del proyecto multipolar, en contra de las consideraciones de los politólogos occidentales escépticos, depende del curso político al cual Rusia se adhiera. La elección hacia el eurasianismo muestra un acercamiento a la disposición de dar el siguiente paso en la construcción de un nuevo orden mundial.

(Traducción Página Transversal)

Fuente: Fourth Way Platform

 Extraído de: La Cuarta Teoría Política en español.

jeudi, 11 juin 2015

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

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N.A. Narotchnitskaia:

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

Auteur : N. A Narotchnitskaia
Traduction Russie Sujet Géopolitique
Ex: http://zejournal.mobi

Ce texte tout à fait fondamental pour assimiler la réalité de l’enjeu géopolitique Est-européen, est un extrait, publié sur le site du Club d’Izborsk, de l’intervention prononcée par Natalia Alexeievna Narotchnitskaia , historienne, politologue, idéologue orthodoxe, spécialiste des relations internationales, députée à la Douma et membre du Club d’Izborsk, lors de la Conférence internationale «Yalta 1945. Passé, Présent et Avenir» (qui s’est déroulée le 2 juin 2015), et reprise intégralement sur le site de l’auteur.

L’histoire a toujours été soumise à des interprétations complexes et contradictoires, mais jamais encore, elle n’avait été transformée aussi cyniquement en instrument politique. La tâche politique consistant à transformer la signification et le sens de la deuxième Guerre Mondiale a généré une altération et  parfois la falsification évidente de l’histoire. Il s’agit d’implanter dans l’esprit des générations nouvelles, l’idée que cette guerre fut menée exclusivement pour le triomphe de la «démocratie américaine», et non pour la conquête d’espaces géopolitiques comme ce fut le cas par le passé, et comme cela se répétera à l’avenir, l’idée que cette guerre ne fut pas une lutte cruelle ayant pour enjeu l’existence historique des peuples.

C’est de façon délibérée que l’on inculque dans la conscience sociale, tant en Occident qu’en Russie, une soi-disant identité entre le Reich hitlérien et l’URSS stalinienne, ainsi que l’image de la guerre comme combat entre deux totalitarismes  rivalisant pour atteindre la domination mondiale.

La logique d’une telle conception implique que le système de Yalta-Potsdam doit être tout d’abord assimilé à une relique obsolète de la doctrine de l’équilibre des forces, et ensuite, à un produit intermédiaire de la lutte entre deux régimes totalitaires aussi hideux l’un que l’autre. L’Occident fut obligé de s’accommoder temporairement avec l’un d’eux pour commencer par écraser l’autre, et ensuite, pendant un demi-siècle il entreprit d’affaiblir et d’éliminer l’ancien allié.

Voici littéralement les paroles entendues de la bouche du Président Georges Bush lors de la célébration de l’invitation à rejoindre l’OTAN, adressée à la Lituanie : «Nous savions que seraient effacées les frontières tracées par l’arbitraire des dictateurs, et qu’elles disparaîtraient. Il n’y aura plus de Munich ni de Yalta». De façon très symptomatique, aussi bien en Russie qu’en Occident, on préféra faire semblant de n’avoir pas remarqué cette déclaration, ne pas la commenter, et même l’omettre de l’énoncé de ce discours qui fit date. Toutefois, ce discours contient la quintessence même de la géopolitique atlantique du XXe siècle dans le Vieux Monde. La formule prononcée par le Président des États-Unis, «ni Munich, ni Yalta» signifie littéralement : «L’Europe Orientale ne fera désormais plus partie de la zone d’influence ni de l’Allemagne, ni de la Russie ; elle sera une sphère d’influence des États-Unis».

Nous ne sacrifierons pas à la mode politique et nous nous abstiendrons donc de comparer les objectifs des autres membres de la coalition anti-hitlérienne avec les aspirations d’Hitler. Il est toutefois malaisé de se retenir de tout commentaire. Les paroles de Bush représentent une formidable confirmation d’une évidence : tout ce que les Allemands échouèrent à réaliser au moyen de deux guerres mondiales, les Anglo-saxons réussirent à l’accomplir à la fin du XXe siècle. Et je n’évoque même pas le fait que la carte de l’expansion de l’OTAN ressemble comme deux gouttes d’eau à la carte établie par les pangermanistes en 1911, conformément à laquelle l’Allemagne du Kaiser se précipita vers l’Est, rêvant d’Ukraine, de Caucase, de région Balte et de contrôle sur la Mer Noire…

Le résultat principal de Yalta et Potsdam, jamais reconnu publiquement, fut le rétablissement dans les faits de l’URSS en qualité de successeur de l’Empire de Russie  dans le domaine géopolitique, combiné à la restauration de sa puissance militaire et à son influence internationale. Cette situation nouvelle induisit à son tour inéluctabilité  d’une résistance «froide» au résultat de la Victoire, qui correspondit à la restauration, en lieu et place de la Grande Russie, d’une puissance capable de contenir les visées de l’Occident. Et c’est aujourd’hui, la Russie non-communiste qui fait l’expérience d’une pression géopolitique sans cesse croissante.

Il est significatif qu’après 70 ans soient réévalués et rayés d’un trait précisément les résultats de Yalta qui furent favorables à l’URSS, ceux qui furent payés par la lutte lourde de sacrifice du peuple soviétique contre l’agression hitlérienne.
De quel genre de démocratie et de quelle Union Européenne parlerait-on de nos jours, si les nombreux peuples de l’Europe de l’Est se voyaient privés de leur propre langues et cultures, et réduits à des ressources pour le projet d’autrui ?

On met en question le statut de l’oblast Kaliningrad et des îles Kourilles, mais on n’a pas modifié en faveur de la France le tracé de sa frontière avec l’Italie, et les îles du Dodécanèse furent transférées à la Grèce (tout cela n’aurait pu avoir lieu sans le consentement de l’URSS, bien qu’en Grèce la Grande Bretagne porta au pouvoir des forces anticommunistes militantes). Par contre on ne soulève aucune question à propos d’un retour au sein de notre pays des territoires perdus au cours de la révolution, lors des interventions étrangères, d’agressions ouvertes et d’occupations, ainsi que du fait de l’accroissement de certains États par l’annexion de territoires ne leur ayant jamais appartenu auparavant.

mercredi, 10 juin 2015

Anne-Marie Le Pourhiet sur les lois mémorielles

 

Anne-Marie Le Pourhiet sur les lois mémorielles

mardi, 09 juin 2015

Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls

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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls
 
C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes.
 
Journaliste

« Pour la première fois depuis les années 70, nous assistons à une restriction et non à une expansion des privilèges et prérogatives dont jouissent les services de renseignement » , se réjouit Edward Snowden. Deux ans après ses révélations explosives, le Congrès américain s’est enfin prononcé en faveur du Freedom Act, conférant un cadre beaucoup plus strict aux collectes massives de métadonnées qui ont visé des millions de citoyens. Une petite victoire, mais tout reste à faire : de nombreux programmes « encore plus intrusifs » sévissent toujours, prévient-il.

Dans une récente interview accordée au Guardian, il s’était ému du caractère liberticide de la future loi Renseignement française : « Nous savons que dans les attentats de Charlie Hebdo, du Canada, de l’Australie, tous les individus étaient déjà connus des gouvernements. Le problème n’est pas que nous ne surveillons pas assez les gens, mais que nous les surveillons trop et que nous ne comprenons pas les informations que nous recueillons. » L’ex-agent de la NSA se montre encore plus virulent dans une tribune publiée ce vendredi par Libération, où il reproche au gouvernement d’avoir « exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques ».

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes. De plus, rappelle Snowden, les Nations unies ont conclu qu’elle « constituait sans ambiguïté une violation des droits humains ». Jamais nos pérégrinations virtuelles n’ont été autant explorées par des technologies qui « transforment la vie privée en livre ouvert ». Nos centres d’intérêt, nos déplacements, nos paiements peuvent être scrutés à la loupe. Si la loi Renseignement est entérinée, des boîtes noires d’algorithmes installées sur le réseau balayeront des milliards de données à la recherche d’un hypothétique terroriste – qui aura sans doute pris ses précautions pour glisser entre les mailles du filet.

Mais voilà. Le rapport de force est en passe de s’inverser. « En Amérique latine, les efforts de citoyens brésiliens ont mené à l’adoption du Marco Civil, la première Déclaration des droits de l’Internet au monde », s’enthousiasme Snowden. Face au tollé exponentiel que suscite la loi Renseignement au sein de l’opinion publique et des acteurs du Web, souhaitons que la France lui emboîte le pas. Aux États-Unis, 140 entreprises IT, dont Google, Yahoo! et Apple, ont exhorté Barack Obama à s’opposer à la mise en place de « backdoors » (outils servant à décrypter le chiffrement des données, qui réduiraient donc à néant toute confidentialité) réclamées par la NSA, le FBI et les autorités militaires. Leur flicage à grande échelle n’a, en tout cas, pas contrecarré le piratage des données de quatre millions de fonctionnaires américains par des hackers chinois, jeudi dernier, après celui des services fiscaux la semaine précédente.

Les détracteurs d’Edward Snowden ont beau s’acharner à le discréditer, tel l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui l’accuse d’avoir contribué à favoriser l’essor de l’État islamique, les citoyens, eux, ne se laissent plus berner. Ils ont compris le danger qu’implique, pour leur liberté individuelle, cet opportunisme sécuritaire législatif aux latitudes illimitées. « La valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège. »