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mardi, 05 mai 2015

Insécurité, islamisme : du déni de réalité à l’orchestration de la peur, la nouvelle stratégie de l'oligarchie

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Insécurité, islamisme: du déni de réalité à l’orchestration de la peur, la nouvelle stratégie de l'oligarchie

par Michel Geoffroy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'utilisation de l'insécurité et de la peur par l'oligarchie pour consolider son pouvoir... Une analyse qui recoupe celle d'Eric Werner dans son essai L'avant-guerre civile récemment réédité chez Xénia.

La novlangue au service du déni d’insécurité

Face à l’augmentation de la délinquance, conséquence de l’idéologie laxiste qu’elle a mise en œuvre, l’oligarchie a d’abord inventé dans les années 1980 le fameux sentiment d’insécurité, une sorte de phobie d’extrême droite qui faisait, selon elle, voir la réalité sous un jour trop sombre. Elle a aussi inventé le concept d’incivilités qui permettait de banaliser la progression des délits, notamment ceux imputables aux jeunes issus de l’immigration.

On nous a ainsi expliqué, par exemple, qu’il était traditionnel de brûler des voitures à la Saint-Sylvestre. Car chaque fait divers se trouvait dépeint sous des couleurs les plus lénifiantes possibles : on nous présentait les délits voire les crimes comme incompréhensibles car intervenant toujours jusque-là dans des quartiers populaires mais tranquilles ou sans histoire (*). On ne comprenait donc pas le coup de folie qui avait pu saisir les auteurs de ces actes : sans doute parce qu’un banal vol de sac à main, une drague ou une bagarre par balles avait mal tourné. Bref, ce n’était pas vraiment la faute de ces individus bien connus des services de police, mais plutôt le fait de victimes de la malchance, du chômage et de la discrimination.

La novlangue au service du déni d’islamisme

L’apparition de délits commis par des personnes se réclamant de l’islam a subi le même traitement politico-médiatique. On a ainsi assisté à la négation systématique du caractère islamiste de ces agissements, comme par exemple lors des attaques commises en France à la Noël 2014.

L’oligarchie a donc mis l’accent sur le caractère isolé de ces loups solitaires, victimes d’une autoradicalisation pathologique. Même si ensuite on découvrait que leurs proches faisaient l’objet de poursuites ou que des filières avaient été démantelées !

Ou bien on les présentait comme des individus au comportement incompréhensible ou incohérent, comme par exemple dans le cas du profanateur du cimetière de Castres. Ou bien encore des individus dérangés, ce qui permettait d’ôter toute signification autre que médicale à leurs actes. On a même été jusqu’à nous présenter l’auteur musulman d’un attentat à l’arme automatique en Belgique comme un amateur d’armes !

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Pas d’amalgame

Dans le souci de ne pas faire d’amalgame avec l’islam on a aussi beaucoup insisté sur le fait que ces criminels n’étaient pas de vrais bons musulmans, ou bien des convertis de fraîche date, donc connaissant mal leur nouvelle religion. On nous a dit aussi que finalement les victimes étaient… les musulmans eux-mêmes dont l’image risquait de pâtir de ces agissements.

Ce type d’argumentaire est largement répandu en Europe. On se souvient, par exemple, de ce que déclarait le premier ministre anglais à la suite de l’assassinat horrible d’un militaire décapité en pleine rue : « Ce n’était pas seulement une attaque contre la Grande-Bretagne et le mode de vie britannique. C’était aussi une trahison de l’islam et des communautés musulmanes qui apportent tant à notre pays. Rien dans l’islam ne justifie un tel acte épouvantable » (**).

Le même discours a été entendu en France.

Le déni de la cathophobie

On a aussi systématiquement nié le caractère antichrétien de certains délits ou agressions.

Ainsi, pour nos médias les églises ou les cimetières chrétiens ne sont jamais profanés, à la différence des sépultures juives ou musulmanes. Ils sont seulement dégradés ou à la rigueur vandalisés.

Pour la même raison on n’a mis l’accent que sur les actes antimusulmans ou antijuifs : une façon de dénier toute réalité aux actes antichrétiens et à l’existence d’un racisme antifrançais ou antiblanc que, curieusement, la justice n’arrive jamais à identifier.

Enfin, les médias nous ont beaucoup parlé du fait religieux en général (cf. notamment la dernière enquête sur le fait religieux dans l’entreprise) : une manière de cacher la progression des revendications musulmanes.

Bref, l’oligarchie a mobilisé la novlangue et tout le puissant appareil médiatique au service du déni de réalité.

Une nouvelle stratégie

Cette stratégie a cependant fait long feu en 2015.

Certes, l’oligarchie reste attachée à la ligne pas d’amalgame, dans le souci de ne pas se couper de l’électorat musulman d’ici 2017. Les différents plans contre le racisme et l’islamophobie remplissent la même fonction séductrice.

Mais il n’empêche que la réalité est plus forte que la novlangue. La progression de la délinquance ne peut plus être cachée par les services de police et de gendarmerie, pas plus que celle de la violence islamiste.

L’oligarchie a donc progressivement décidé de changer de stratégie en 2015 : de passer du déni de réalité à l’orchestration de la peur. Pour plusieurs raisons.

Le déni n’est plus crédible

D’abord parce que la situation lui échappe de plus en plus.

Derrière les annonces périodiques relatives aux coups de filets, aux attentats miraculeusement déjoués, censés démontrer l’efficience de nos forces de l’ordre, ou relatives à l’inflexion prétendue des statistiques de délinquance, l’actualité migratoire ou criminelle, en France ou à l’étranger, rend de moins en moins crédible la stratégie du déni. Et l’EI se charge de son côté de la démentir.

Mais surtout l’oligarchie a compris qu’elle avait tout à gagner à orchestrer la peur.

Opération Je suis Charlie

L’opération Charlie Hebdo autour des attentats de janvier 2015 marque le coup d’envoi de la nouvelle stratégie du pouvoir.

Car du jour au lendemain on ne nous parle plus de loups solitaires ou d’actes incompréhensibles : désormais on ne nous parle plus que de filières djihadistes, d’attentats terroristes commandités de l’étranger, de caches d’armes et de complices. La langue officielle et médiatique se délie comme par enchantement. Et les incendiaires d’hier revêtent la tenue des pompiers.

Dans un premier temps l’opération Charlie Hebdo tente de rejouer la séquence du président de la République chef de guerre et de l’union nationale contre le terrorisme : ce sera la marche républicaine censée remettre en selle un pouvoir à l’impopularité abyssale et destinée aussi à créer un nouveau cordon sanitaire contre la progression du Front national, pour le plus grand profit de l’UMPS.

Cette tentative a cependant échoué : l’image de marque du gouvernement socialiste retombe aujourd’hui progressivement à son niveau d’avant le 11 janvier. Et le Front national est devenu en nombre de voix le premier parti de France lors des élections départementales.

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De nouveaux leviers d’action

Le déni de réalité avait l’inconvénient de priver l’oligarchie de prétextes : s’il n’y a pas de péril sécuritaire ou islamiste, il n’y a pas de raison d’agir contre. Reconnaître, au contraire, la réalité permet de réclamer de nouveaux moyens d’action.

Le prétexte de la lutte contre le terrorisme permet ainsi de faire passer la loi sur le renseignement qui a pour objectif réel de censurer Internet et de mettre en place une surveillance généralisée de la population. Comme partout ailleurs en Occident. Par ce biais, les dispositifs liberticides de surveillance mondiale des communications dénoncés par les lanceurs d’alerte américains se trouvent aussi légitimés. Coup double pour l’oligarchie !

Bien entendu, comme l’a indiqué ingénument le ministre de l’Intérieur lors du débat sur la loi sur le renseignement, cette surveillance portera sur la détection des discours de haine, également imputés aux milieux identitaires, par exemple.

La liberté de censurer désormais reconnue

L’effet « Je suis Charlie » a permis, en faisant croire que les islamistes visaient la liberté d’expression, de renforcer la chape du politiquement correct antiraciste et contre l’islamophobie en France.

La prétendue liberté d’expression sert à promouvoir la liberté de censurer en toute bonne conscience puisqu’il s’agit de garantir le vivre ensemble ou les valeurs de la République – et, par exemple dans le cadre du nouveau plan de lutte contre le racisme, de remettre en cause ouvertement les protections offertes par la loi sur la liberté de la presse de 1881.

Vive la peur !

L’oligarchie a finalement très bien compris le caractère contre-productif de la stratégie du déni de réalité. Elle sait maintenant que plus les citoyens ont peur pour leur sécurité, leur emploi ou leurs économies, moins ils peuvent se mobiliser sur d’autres causes, a fortiori s’agissant des autochtones vieillissants. D’ailleurs, il n’y a aujourd’hui que la communauté asiatique, identitaire et dynamique, qui manifeste contre l’insécurité en France ! Les vieux Européens n’osent rien dire.

Et il suffit de regarder les télévisions pour se rendre compte que l’on programme consciemment partout la mise en scène de la peur et de la violence : aux actualités sanglantes s’ajoutent les séries policières, les histoires de juges, de femmes-flics ou de femmes harcelées, les affaires criminelles, sans oublier les émissions édifiantes montrant nos forces de l’ordre en pleine action contre la délinquance. Sans parler des militaires qui patrouillent désormais dans les rues.

La peur soutenait déjà un fructueux commerce sécuritaire. Elle devient aujourd’hui un puissant moyen de sidération des autochtones à qui l’on apprend ainsi très tôt à raser les murs.

Rien de tel pour mâter le populisme en Europe et consolider le Système !

Michel Geoffroy (Polémia, 27 avril 2015)

Notes :

(*)     Ex. : « Sid Ahmed Ghlam, étudiant sans histoires et terroriste amateur », Le Monde du 24 avril 2015.
(**)   LeMonde.fr du 23 mai 2013.

Les « avancées » idéologiques masquent les lâchetés politiques

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Les « avancées » idéologiques masquent les lâchetés politiques
 
La barbarie qui nous menace est intérieure. Elle est le fruit d’un recul effroyable de l’intelligence.
 
Homme politique
Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Le but essentiel des politiciens étant de prolonger leur carrière en se faisant réélire, les règles du métier pour celui qui détenait un pouvoir exécutif à quelque niveau que ce fût était de formuler des projets ou plus modestement de satisfaire les revendications de la clientèle électorale. Dans un pays qui détient un record de dépense publique et qui voit monter le chômage, dont les gouvernants n’ont pas eu le courage de procéder aux réformes indispensables et se contentent d’attendre la croissance du contexte international, l’État, contraint de diminuer ses déficits pour contenir sa dette, n’a plus de marge de manœuvre. L’État régalien chargé en tout premier lieu de sauvegarder l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la protection de ses habitants en est réduit à lésiner sur le budget de la Défense alors même que celle-ci redevient la priorité. L’État-nounou doit lui aussi mesurer sa générosité en restreignant ses dotations aux collectivités territoriales. Celles-ci, à leur tour, doivent renoncer aux projets et au socialisme structurel de notre pays, à sa dépense publique asphyxiante. Pour fournir les moyens de ce « mal français », une fiscalité excessive contribue à ruiner l’économie, à décourager l’initiative et finit par se tuer elle-même. Nous sommes obligés de renoncer à ces mauvaises pratiques, mais sans avoir les moyens de leur en substituer de bonnes.

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Alors, on meuble le vide. Les « avancées » sociétales dont le mariage unisexe demeure l’exemple le plus frappant, qui aura occupé le devant de scène alors que le pays avait besoin d’un choc économique, ne coûtent rien à l’État. Elles ne pénalisent que la nation. La restriction de la politique familiale, qui génère des économies, consiste à sacrifier l’avenir au présent. On en est à présenter le vieillissement comme le gisement principal d’emplois à venir ! Les groupes de pression de la culture de mort, au premier rang desquels on perçoit toujours de façon paradoxale les prétendus écologistes, voient leurs attentes progressivement satisfaites, en matière d’avortement ou d’euthanasie.

Mais l’idéologie « progressiste » se double, comme toujours, d’une attitude répressive. Il ne s’agit pas, bien sûr, de sévir contre le crime. Les prisons coûtent trop cher. On justifiera l’absence de construction et la limitation des séjours en raison de l’inefficacité, voire de la nocivité du système, en omettant de rappeler combien le budget de la justice est scandaleusement insuffisant en France. Non, il s’agit de culpabiliser l’immense majorité de ceux dont le comportement normal et légal est brusquement épié, interdit, sanctionné, taxé. Le criminel en prison coûte. Le Français moyen qui se découvre tardivement déviant est rançonné : il rapporte ! Le fumeur, l’internaute, le militant du mariage traditionnel, le défenseur de l’identité nationale, et demain le diéseliste peut-être, avaient le tort de se croire dans un pays libre et chez eux. La loi, d’une manière quelque peu rétroactive, les a rendus coupables. Ils seront tenus de modifier leurs comportements dans un étonnant chassé-croisé avec d’autres. Français, vous êtes coupables, coupables de ne pas accueillir les étrangers avec générosité, coupables de racisme et d’antisémitisme, coupables de propos discriminants qu’il faudra réprimer avec sévérité. On formera les jeunes esprits en les arrachant à leurs déterminismes, c’est-à-dire à leur héritage et à leurs traditions. On leur apprendra davantage l’origine de l’islam plutôt que celle du christianisme afin d’extirper toute velléité identitaire et de rejeter toute discrimination, sinon positive. On veillera davantage à la taille des jupes qu’à entretenir l’esprit critique par une éducation nourrie aux racines grecques et latines. On dotera les associations de moyens encore plus importants pour leur permettre de poursuivre les délits de parole ou la remise en cause de l’histoire convenue. La liberté a, certes, ses inconvénients, mais le pire de tous est sa disparition.

La barbarie qui nous menace est intérieure. Elle est le fruit d’un recul effroyable de l’intelligence, et plus encore du courage de l’oligarchie qui occupe le pouvoir dans notre malheureux pays.

 

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La Turchia presidia il mar di Levante e costruisce una portaerei

A distanza di quarant’anni l’isola di Cipro rimane spezzata tra due mondi, quello greco del sud e quello turco del nord. Tra le due repubbliche (la prima riconosciuta dalla comunità internazionale, la seconda solo da Ankara) corre una zona cuscinetto lunga 180 chilometri che separa il territorio. Una separazione che non può colmare o risolvere decenni d’odio, diffidenza e rancori.

A Cipro tutto rimane sospeso. In una tregua precaria. Ciclicamente le due parti annunciano negoziati e incontri, ma regolarmente tutto finisce in baruffa e l’ingarbugliata situazione isolana resta ancor più intricata. A peggiorare, se possibile, vi è poi, da qualche anno, la questione degli immensi giacimenti offshore — subito dai greci ribattezzati Afrodite, mentre gli israeliani hanno preferito nomi più crudi come Leviathan e Karish (squalo)… — scoperti nel mar di Levante, tra l’isola e la costa asiatica. Una partita complicata quanto strategica che vede coinvolti più attori: Israele, l’Egitto, il Libano, la Siria, i palestinesi di Gaza e le due entità cipriote.

Lo scorso autunno Erdogan — grande protettore dei ciprioti del Nord — ha spedito una propria nave di ricerca davanti alle coste settentrionali dell’isola. Immediata la reazione di Atene — custode, ormai scalcinata ma attenta, dei diritti della repubblica ufficiale — che ha immediatamente protestato in tutte le sedi europee. Indifferente ai turbamenti ellenici, il governo neo ottomano di Ankara ha rilanciato inviando nelle acque contestate le proprie navi da guerra per un’esercitazione militare che ha sfiorato a più riprese la nave di perforazione italiana Saipem 10000.

Alcun risultato è sortito neppure dalla risoluzione di condanna dell’Unione Europea (effetto Mogherini?) dello scorso 13 novembre: la Turchia ha annunciato che proseguirà le sue ricerche e ha rivendicato per se e il satellite cipriota un ampliamento deciso delle reciproche zone economiche marine.

A confermare ulteriormente le ambizioni marittime di Ankara (e le mire energetiche), il consiglio di sicurezza nazionale turco ha deciso di trasformare radicalmente il progetto della nave anfibia in costruzione nei cantieri Sedef: l’unità diverrà una vera e propria portaerei (sviluppando il concetto dell’ammiraglia spagnola Juan Carlos, nella foto) e verrà equipaggiata per imbarcare velivoli F35b. La consegna è prevista per il 2019. Il mar di Levante si fa burrascoso.

lundi, 04 mai 2015

Presseschau - Mai 2015

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Presseschau
Mai 2015
 
 

De la grande pitié du latin (et du grec) dans les collèges de France

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De la grande pitié du latin (et du grec) dans les collèges de France

 
Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche vient de concocter une réforme du collège applicable en France dès 2016. Aux termes de cette réforme, l'enseignement du latin et du grec pourraient bien disparaître, contrairement à ce qu'affirme une ministre outragée par la seule pensée que l'on puisse en douter.

Pourquoi le latin et le grec pourraient-ils disparaître?

Parce que la théorie de leur maintien apparent et facultatif ne résistera vraisemblablement pas à la pratique.

Quelle est la situation actuelle?

Aujourd'hui quelque 20% des collégiens choisissent l'option latin à la fin de la sixième. Ils font son apprentissage à raison de deux heures par semaine en cinquième et de trois heures par semaine en quatrième et troisième. Au-delà, pendant les trois années de lycée, ils ne sont plus qu'environ 5% à poursuivre cet apprentissage - ce qui est bien regrettable. Quant à l'option grec, elle n'est possible qu'à partir de la troisième et seuls 2% des collégiens la prennent. Ne parlons pas de ceux qui continuent cette option au lycée.

Que prévoit la réforme des collèges?

Premier volet: la réforme prévoit que, pendant les cours de français, il soit fait place aux "éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française", une initiation tout au plus suivant les propres termes de la ministre...

Deuxième volet: la réforme prévoit que soient créés huit EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires, dont six d'entre eux seront choisis et proposés aux élèves par le chef d'établissement:

- Monde économique et professionnel

- Culture et création artistique

- Information, communication, citoyenneté

- Corps, santé, sécurité

- Sciences et société

- Développement durable

- Langues et cultures étrangères/régionales

- Langues et cultures de l'Antiquité

C'est dans ce dernier EPI que le latin et le grec se nicheraient, mais, comme le nom l'indique déjà, ils ne seraient pas à proprement parler enseignés... si cet EPI existe seulement dans l'établissement fréquenté.

Troisième volet: pour les irréductibles qui voudraient absolument faire du latin et du grec, un "enseignement de complément" pourrait leur être dispensé à raison d'une heure en cinquième et de deux heures en quatrième et troisième, si le chef d'établissement le veut bien, ou, plutôt, le peut, puisqu'il n'est pas prévu de grille horaire ni de financement pour cet enseignement... Et pour cause: la ministre n'a ajouté ce troisième volet qu'à la dernière minute, devant la levée de boucliers suscitée par sa réforme...

En résumé, l'intention proclamée est de donner accès à tous au latin et au grec, le latin et le grec pour tous en quelque sorte. Mais, comme ce n'est pas possible, on n'en donnera à tous que des miettes et on donnera, en réalité, à ceux qui, aujourd'hui, optent pour le latin (et le grec), moins de temps, voire pas du tout.

Il est indéniable pourtant:

- que la maîtrise de la langue française passe par la connaissance des langues qui l'ont précédée et fondée, le latin et le grec, pour une grande part;

- que, jadis, lorsqu'on apprenait le français, le latin et le grec, on disait que l'on faisait ses humanités, c'est-à-dire que l'on se formait à l'esprit critique et à l'esprit humaniste, qui sont souvent aujourd'hui portés disparus dans la France contemporaine;

- que ces enseignements du grec et du latin sont, à l'heure actuelle, déjà mal en point, parce que le réflexe formaté est de les considérer comme des langues mortes, donc inutiles; et l'on se trompe lourdement, comme le disait naguère Jacqueline de Romilly.

Prenons mon modeste cas personnel: naturellement inapte aux sciences et techniques, c'est à la formation intellectuelle et la logique que m'a données le latin pendant sept ans, de la sixième à la terminale, dans un collège religieux puis au Lycée Henri IV de Paris, que je dois d'être devenu ingénieur diplômé de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne...

Francis Richard, 29 avril 2015

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

dimanche, 03 mai 2015

Cette France américaine qui se renie et nous détruit

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Cette France américaine qui se renie et nous détruit

Auteur : Karine Bechet-Golovko
Ex: http://zejournal.mobi

Président de la République et ministres de droite ou de gauche issus des programmes franco-américains, franc-maçonnerie dans les rang de l'Assemblée et du Gouvernement qui défend "sa" conception républicaine, d'autant plus fortement que la "mondialisation républicaine" se trouve, par hasard et par accident ralentie ... On se croirait dans un mauvais film d'espionnage. L'on est simplement dans la France moderne et contemporaine. Cette France qui n'est plus française, qui en a même semble-t-il honte, comme d'un parent pauvre que l'on veut cacher. Et l'on comprend beaucoup mieux pourquoi la politique menée par les élites, de droite comme de gauche, ne défend pas les intérêts de notre pays.

Comme le processus de destruction de ce qui reste de l'identité française allait bien, la construction européenne aidant, l'on n'entendait pas trop les membres de la franc-maçonnerie française, il n'était pas nécessaire de faire du bruit. La multiplication des conflits au Moyen Orient, la crise économique et financière importée en Europe de celle des subprimes aux Etats Unis, les printemps arabes sanglants et destructurant, ont jeté vers les pays européens une foule de population aux aboies. Une foule que les pays européens ne peuvent assumer, surtout en période de crise et parce que de toute manière il n'est pas possible pour l'Europe, sauf à se détruire, d'ingérer tout le malheur du monde. C'est une politique irresponsable et inefficace, notamment pour les pays en conflits concernés. Or, maintenant que la tension monte, l'on voit se réactiver les réseaux. Cela est d'autant plus facile lorsqu'ils sont au Gouvernement, dans le sens direct du terme. Comme l'écrit le Figaro, sans en être pour le moins choqué :

"En mai 2012, le GODF, traditionnellement orienté à gauche, a vu d'un bon œil la victoire de François Hollande et l'arrivée de frères au gouvernement, qu'il s'agisse de Manuel Valls, qui a fréquenté les loges durant huit ans, de Jean-Yves Le Drian, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier ou Jérôme Cahuzac - ce dernier étant finalement suspendu du GODF après le mensonge avoué sur son compte bancaire à l'étranger. De plus, la charte de la laïcité et les projets d'enseignement de « morale laïque » mis en avant par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, qui n'est pas initié, ont séduit les frères du GODF."

Et si l'on se demandait pourquoi des lois impopulaires passaient, sans qu'un réel débat social ait eu lieu sur des questions aussi importantes que le mariage pour tous ou la laïcité, c'est parce que, en plus du Gouvernement, les rangs de l'Assemblée sont également pris d'assaut. Volonté affichée ouvertement par le Grand Maître José Gulino dès 2012. Et ça marche.

"Le GODF a aussi repris fin 2012 le contrôle de la Fraternelle parlementaire (Frapar), en faisant élire l'un des siens, le député socialiste du Nord Christian Bataille à la tête de cette amicale des francs-maçons de l'Assemblée nationale et du Sénat. Celle-ci compte plus de 400 membres, dont 150 élus, soit 15 % du total des parlementaires. Christian Bataille sait s'y prendre pour pousser ses pions : il a déjà présidé la Frapar et il professe une foi de charbonnier dans les valeurs maçonniques. Celles-ci le conduisent à se transformer en avocat de causes aussi controversées que la lutte contre les langues régionales, au nom du jacobinisme, et en faveur de l'exploration des gaz de schiste, au nom de la science. Cette première offensive liée au retour de la gauche au pouvoir a produit quelques résultats, que ce soit pour promouvoir le mariage pour tous, défendre les réformes fiscales ou contrer la récupération du thème de la laïcité par l'extrême droite."

Ainsi, la Fraternelle parlementaire, qui rassemble des députés et des sénateurs s'est largement emparée du thème de prédilection de la laïcité. L'on comprend mieux pourquoi aujourd'hui elle se traduit en montée de la haine pure et simple contre le christianisme, cette religion qui a le malheur d'avoir posé les bases de la société française.

 

tpe.jpgPour compléter le tableau, en restant dans la même ligne idéologique, l'on voit également l'affermissement des intérêts américains dans la gouvernance française. En 1981, la French American Foundation créé le programme Young Leader, financé par AIG, Lazard et Footprint consultants. Sorte de version moderne, plus neutre, moins marquée et connue dans la société que la franc-maçonnerie. Aujourd'hui, il comprend plus de 400 dirigeants issus de la haute fonction publique, du monde de l'entreprise, des médias, de la recherche et même de l'armée. Chaque année 20 français et américains sont sélectionnés. En 2014, Alain Juppé, lui même ancien Young leader, a organisé le séminaire à Bordeaux pour la promotion 2014 avec des anciens comme le directeur général d'Alcatel Lucent Michel Combes, par exemple.

La formation 2014 comprend :

French Young Leaders

Gwenhaël Le Boulay, Partner and Managing Director au Boston Consulting Group
Nicolas Escoulan, Directeur de la Rédaction d'Europe 1
Frank Gervais, Président-Directeur Général de Thalys International Dr Pierre-Antoine Gourraud, PhD MPH, Professeur Assistant en charge de la médecine digitale translationnelle, Faculté de Médecine, Département de Neurologie de l'Université de Californie à San Francisco
Fatima Hadj, Associate Director à Standard & Poor's
Cyril Kammoun, Managing Partner and CEO d'Aforge Degroof Finance
Julia Minkowski, Associée du Cabinet Temime et Associés
Le Lieutenant-Colonel Jean de Monicault, Rédacteur du Chef d'Etat-Major des Armées en charge des affaires stratégiques au Ministère de la Défense
Alexis Morel, Directeur de la Stratégie de Thales
Abdel Malek Riad, Conseiller économique du Président de l'Assemblée Nationale
Lubomira Rochet, Chief Digital Officer et membre du Comité Exécutif de L'Oréal
Alexandre Zapolsky, Fondateur et Président de Linagora

American Young Leaders

Elizabeth Askren, Freelance Conductor (Théâtre du Châtelet, Théâtre de St Quentin), Cultural Attaché, Fondation des Etats-Unis
Major Jordan Baker, Defense Policy Advisor, United States Mission to NATO
Emma Fuerst Frelinghuysen, Senior Director, Private Brands, FreshDirect
Guy Mounier, Chief Executive Officer, CustomerMatrix
Anna « Anya » Neistat, Associate Director, Program/Emergencies, Human Rights Watch
Reshma Saujani, Chief Executive Officer and Founder, Girls Who Code
Dana Stroul, Senior Professional Staff member, Middle East and North Africa, U.S. Senate Foreign Relations Committee
Joseph « Jay » Truesdale, Chief of Staff, U.S. Embassy, Islamabad

Dans cette France américaine, on retrouve des hommes et des femmes, de droite comme de gauche, cela n'a plus strictement aucune importance, formés à composer avec l'intérêt national. Car il y a semble-t-il plus important. Et ils détiennent les rênes du pouvoir. Comme l'écrit très justement Atlantico :

"Exit Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab... Place à François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle (plume du Président), etc. « Enfin des têtes nouvelles ! » entend-t-on ici ou là. Nouvelles ? Tout est relatif, quand on sait décrypter la liste ci-dessus : en fait, tous ces « Young Leaders » de l'UMP ont laissé la place à des « Young Leaders » du Parti socialiste.

Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders »."

Et la notion de clan joue directement lors de la composition des équipes gouvernantes, même si l'information n'est manifestement pas trop diffusée en France :

"sur les 8 socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, 6 sont rentrés dans son gouvernement.

(Ne restent sur la touche, pour le moment, que Bruno Le Roux, qualifié par beaucoup de « ministrable », et Olivier Ferrand, l'ambitieux président du think-tank Terra Nova ayant permis l'élection de François Hollande aux élections primaires ; deux candidats impatients de rejoindre leurs camarades Young Leaders au gouvernement). Beau tir groupé, comme s'en enorgueillit à juste titre le site américain (« The French-American Foundation is proud to have five Young Leader in the cabinet of President François Hollande, himself a Young Leader in 1996”), tandis que le site français n'en dit pas un mot. "

Comme le souligne très justement A. Latsa, même si quelques hommes politiques de droite sont favorables à de bons rapports avec la Russie, la plupart sont focalisés sur un axe exclusivement américano-centré :

"En effet, environ 25% de nos députés sont membres du groupe d'amitié France-Amérique. Dans ce groupe relativement discret qui est dirigé, c'est tout un symbole, par Louis Giscard d'Estaing, fils de l'ancien président français Valery Giscard d'Estaing, on trouve un bon nombre de députés de droite, en compagnie de députés socialistes."

Trois conclusions principales en découlent toutes seules, logiquement.

Sur le plan de la politique intérieure, on comprend mieux les sources de cette dissociation croissante entre les élites et la population. Fossé qui oblige à une radicalisation des élites, d'une minorité dirigeante, qui doit, pour faire imposer ses points de vues, discréditer ceux des autres. Autrement dit, il ne peut plus y avoir de pluralisme d'idées, car il n'y a plus de respect de l'autre. Par exemple, celui qui défend la famille traditionnelle est un extrémiste, et l'on ne parle pas avec les extrémistes.

Lorsque le pluralisme d'idées est mis à bas, il ne peut y avoir de pluralisme politique, car les différents partis politiques doivent justement représenter et défendre des visions différentes de la société. Ce qui est inconcevable aujourd'hui. "L'autre politique" est hors du champ démocratique, donc hors du champ du débat politique. Pour autant, il est tout autant inconcevable de déclarer l'instauration du parti unique, car la politique serait morte. La France ne peut pas encore l'accepter, s'enterrer vivante tant qu'il reste un souffle, donc il faut maintenir les apparences. Et pour maintenir les apparences, il faut maintenir une alternance entre des personnes, qui ont été plus ou moins canalisées et formatées au préalables pour ne pas prendre de risques. Le changement de visage, s'interroger sur Cécilia et ensuite passer à Valérie, permet de donner l'impression d'un changement politique. Et l'essentiel est préservé : le cap, lui, est gardé.

Enfin, il en découle que la politique étrangère française ne peut être, dans ce contexte, autre chose que ce qu'elle est. La France ne peut que soutenir, contre toute logique, contre ses valeurs et son histoire, les sanctions contre la Russie parce qu'un Gouvernement d'extrême droite massacre sa propre population civile sur les terres d'Ukraine. Parce que la France et l'UE se moquent de l'Ukraine et de sa population comme de leur première liquette. La France ne peut qu'aller vers une ratification du traité transatlantique TTIP qui lui retire sa souveraineté économique, notamment. La France ne peut que se dissoudre dans une Union européenne qui détruit ce qui reste de culture européenne. La France ne peut avoir de politique étrangère, elle ne peut qu'être un pays aligné ou satellite, selon la terminologie préférée.

Dans ce contexte, la France américaine ne peut que trahir la France.

Exit le latin, entre Jamel Debbouze…

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Exit le latin, entre Jamel Debbouze…
 
Non seulement le multiculturalisme est une inculture mais l’inculture (de nos jours) est consubstantiellement multiculturelle (et remplaciste, remplaceuse).
 
Ecrivain
Fondateur du NON
Ex: http://www.bvoltaire.fr

On pourrait dire aussi bien : Le Petit Remplacement et le Grand.

Il y a des lustres que l’In-nocence et moi répétons que la Grande Déculturation était la condition nécessaire du changement de peuple et de civilisation, et que, selon la formule dont je me suis beaucoup servi, un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’Histoire (comme est en train de faire le nôtre). Seulement nous n’allions pas assez loin. Le remplacement systématique de la culture par les cultures populaires (ou pop), de la musique par les variétés, de l’art par le jeu, de la vie avec la pensée par le divertissement de masse : il ne faut pas voir là la seule condition de la substitution ethnique et du passage d’une civilisation à une autre ; c’en est en fait la matière même, le contenu, la réalité vraie. Non seulement le multiculturalisme est une inculture mais l’inculture (de nos jours) est consubstantiellement multiculturelle (et remplaciste, remplaceuse).

La même semaine nous apprenons que, cette fois, c’en est fait du latin et du grec dans l’enseignement public et que le Premier ministre verrait volontiers y figurer en revanche le stand-up et Jamel Debbouze – en somme les deux colonisations, l’américaine et l’arabo-musulmane, qui se disputent et qui s’entendent (fort bien) pour la conquête du territoire et des âmes. On n’aura pas été sans remarquer que, toujours la même semaine, le président Barack Obama a fermement insisté (comme si nous étions déjà une colonie) pour que l’Europe intègre davantage ses conquérants islamiques (c’est-à-dire s’intègre à eux). Exeunt les humanités classiques, enter le music-hall et le bled de banlieue.

Je n’aime pas parler de la grande culture parce que parler de la grande culture, ou de la grande musique, d’ailleurs, c’est déjà s’exprimer dans le vocabulaire de la petite, s’avouer vaincu, les avouer vaincues, elles, la culture, la musique. Disons plutôt la culture, donc, même si le mot a bien sûr une généalogie, assez courte, d’ailleurs, et ne correspond qu’à une période donnée de l’histoire de la vie de l’esprit, et de l’histoire de l’art : celle qu’on peut appeler l’ère bourgeoise (1789-1968, mettons, ou bien : milieu du XVIIIe s. – fin du XXe). La question est de savoir si la culture dans cette acception-là est un bien éternel de l’humanité, qui se trouve avoir appartenu à la bourgeoisie pendant cette période-là, comme un privilège parmi d’autres ; ou bien si elle est une pure sécrétion de cette classe, intrinsèquement liée à elle, et donc vouée à disparaître avec elle. Personnellement je préfère la première hypothèse, il va sans dire ; mais je suis obligé de reconnaître que la seconde paraît, hélas, plus étroitement confirmée par les faits : plus de bourgeoisie, plus de culture.

La France n’a pas connu de révolution d’Octobre ou autre bouleversement communiste, mais la transformation sociale, en un siècle, y a été tout aussi radicale, sinon plus, qu’en Russie pendant toute l’ère soviétique. Certes il y a encore chez nous des inégalités économiques, il paraît même qu’elles s’accroissent ; mais les inégalités culturelles, et donc sociales, dans une certaine mesure, ont été considérablement réduites. Il y a encore des riches, mais, selon la formule géniale et tant citée de Gómez Dávila, ce ne sont plus que des pauvres avec de l’argent. Il y a encore des bourgeois, mais il n’y a plus de bourgeoisie. Il y a encore des élites, mais ce ne sont plus que des élus ou des favorisés du système, pour ne pas dire des profiteurs. Il y a encore des individus cultivés, mais il n’y a plus de classe cultivée. La culture (bourgeoise ?) a été remplacée par les activités culturelles, et par l’industrie du même nom. C’est ce que j’appelle le Petit Remplacement : énorme, colossal, mais peu de chose par rapport au Grand, le changement de peuple et de civilisation.

Le principe animateur est le même ici et là, et Nietzsche en avait bien vu la formidable puissance : c’est le ressentiment – de classe d’un côté, de race de l’autre ; ou, dans les deux cas, d’ex-colonisés à anciens colonisateurs. On voit bien chez les pédagogistes égalisateurs l’acharnement à extirper de l’enseignement la culture, la culture « générale », comme privilège abusif des anciens maîtres, parce qu’elle fut la culture bourgeoise. Stand-up, Jamel Debbouze, tags dans les musées, séminaire de rap à Normale supérieure, JoeyStarr hôte régulier de l’Élysée, etc. : les remplacistes remplacent la culture par la Pop Culture, dont le nom n’a pas assez retenu l’attention, depuis soixante-dix ans, alors qu’il disait très nettement sa portée et son origine sociales.

Pop, c’est populaire : à la fois prolétaire et petit-bourgeois, en somme, malgré les tentatives de récupération « élitistes » (sur le Pop Art, en particulier). Mais populaire, comme par hasard, c’est l’adjectif même du tour de passe-passe ethnique et civilisationnel. On sait depuis longtemps que dans la langue faussée de l’idéologie remplaciste, la langue du faussel, du faux réel, les quartiers menteusement appelés populaires, de même que les milieux populaires, ce sont ceux où le peuple originel ne figure plus, où il a déjà été remplacé. Les deux remplacements n’en font qu’un.

Loi sur le renseignement: surveiller et punir de Fouché à Cazeneuve

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Loi sur le renseignement: surveiller et punir de Fouché à Cazeneuve

La loi sur le renseignement voulue par le gouvernement suscite la méfiance d’une partie de la société civile qui craint une atteinte grave aux libertés du citoyen. Elle relance l’éternel et légitime débat sur l’équilibre, souvent menacé, entre sécurité nationale et libertés publiques. Ce projet législatif s’inscrit dans une longue tradition de contrôle et de surveillance administrative du pouvoir sur la société. Ce processus répressif a commencé, sous sa forme moderne, il y a deux siècles, par la volonté d’un homme : Joseph Fouché, le sombre génie policier du Consulat et de l’Empire.

Après les attentats terroristes du mois de janvier à Paris, le gouvernement souhaite répondre avec la plus grande fermeté à la menace djihadiste et à ses réseaux. Pour satisfaire une opinion publique avide de fermeté, le gouvernement de Manuel Valls prépare une loi qui pose question à bien des égards. Le pouvoir socialiste, dont la communication est pleine de diatribes contre les ennemis de la République, brise son idéal démocratique au nom d’une menace diffuse, bien que réelle, contre la nation et les intérêts de l’État. La décision du président de la République de faire appel au Conseil Constitutionnel ne semble pas calmer les opposants à ce projet. L’inquiétude de certaines associations, de juristes et des professionnels du web est grande, comme en témoigne l’opérateur internet Mozilla Firefox : « Cette disposition oblige les entreprises à permettre une surveillance gouvernementale de l’activité en ligne de tous leurs utilisateurs à la recherche d’un ensemble obscur de motifs comportementaux suspects. » Certains hébergeurs d’internet évoquent même l’idée d’exiler leurs activités hors de France contre cette mesure qu’ils jugent liberticide.

La République is watching you

Ainsi, le gouvernement, au nom de « l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et de la défense nationale » et de « la prévention du terrorisme » mais également des « intérêts majeurs de la politique étrangère », souhaite mettre en place un système de surveillance étroite d’internet. Techniquement, cette mesure se concrétiserait par la mise en place de « boîtes noires » surveillant les métadonnées capables de repérer les projets terroristes. Pour adoucir ce que beaucoup considèrent comme un abus d’autorité, la loi met en place certains contre-pouvoirs et crée ainsi une Commission de contrôle. Ce contrôle sera confié à une nouvelle autorité administrative censée être indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), composée de magistrats, de députés et d’experts techniques.

Pour le politologue Thomas Guénolé, vigie républicaine du moment et instigateur d’une pétition qui a déjà recueilli plus de cent mille signatures, ces mesures de protection des libertés fondamentales ne sont qu’illusoires : « Nous dénonçons les contre-vérités du gouvernement sur la fameuse « commission de contrôle » censée protéger les citoyens des abus de surveillance. D’une part, en amont, l’avis de cette commission est consultatif : seul le Premier ministre est décideur. D’autre part, si cette commission n’a pas le temps de se prononcer sous trois jours, elle est automatiquement réputée être d’accord. Enfin, en aval, un citoyen aura besoin de prouver « un intérêt direct et personnel » pour saisir cette commission (ou ensuite, le Conseil d’État) : comment diable le pourrait-il, concernant des opérations secrètes ? Bref, en fait de garde-fous, ce sont des chimères. »

Face à l’hydre terroriste, la balance entre les partisans du tout répressif et les trop angéliques associations de défense des droits de l’homme semble pencher du côté de l’autoritarisme. Ce projet de loi ranime le vieux débat des limites de l’autorité de l’État sur les libertés publiques, un débat au cœur de le politique française depuis près de deux siècles. C’est lors de la naissance de l’État moderne que s’est forgée la capacité du pouvoir à assurer son autorité et son contrôle sur l’ensemble du territoire et des citoyens. Joseph Fouché, ministre de Napoléon Bonaparte, et père de la police moderne, a tenu un rôle fondateur dans cette évolution du pouvoir. D’une police encore embryonnaire issue de l’Ancien Régime et des premières années de la Révolution, il a tissé au début du XIXe siècle une toile de surveillance et de répression sur la société française.

Le contrôle des citoyens

À cette époque, l’ennemi du pouvoir bonapartiste n’a pas l’apparence du djihadiste cagoulé mais celle de l’activiste royaliste et de l’ancien jacobin, acteurs des principaux réseaux factieux du pays. Pour les combattre, Fouché, tout nouveau ministre du Premier Consul Bonaparte, s’appuie alors sur la loi du 17 février 1800 qui crée les préfets et les commissaires de police dans les villes de moins de cinq mille habitants. Il rationalise la police et le contrôle des citoyens par la collecte de données brutes sur les sujets les plus variés : population carcérale, vagabondage, réfractaires au service militaire, revenus des citoyens… Il rend obligatoire l’utilisation du passeport et contrôle ainsi les déplacements sur l’ensemble du territoire. Son ministère n’est pas qu’un outil de répression, il est également une agence de collecte de renseignements statistiques sur la société française.

Fouché_Joseph_Duke_of_Otranto.jpgPour Fouché, pas de bonne police et de régime stable sans une connaissance approfondie de la société permettant de renseigner l’État sur les atteintes sécuritaires à ses intérêts. Mais pour le ministre de la police de Napoléon Bonaparte, de telles pratiques n’entrent pas en contradiction avec l’idéal démocratique, au contraire : « Il ne faut pas croire qu’une police établie par ces vues puisse inspirer des alarmes à la liberté individuelle, au contraire, elle lui donnerait une nouvelle garantie et une puissance plus pure et plus sûre d’elle-même. » La surveillance administrative du pays devient une des attributions du gouvernement et sera au cœur des attributions de l’État moderne ; une surveillance et un contrôle de l’État qui seront les futurs outils des régimes totalitaires du XXe siècle.

La question du juste équilibre entre autorité et liberté est donc essentielle pour toute forme de pouvoir. Benjamin Constant, esprit libéral et opposant à Napoléon, mettait déjà en garde les gouvernements contre tous risques d’abus de pouvoir : « Toutes les fois que vous donnez à un homme une vocation spéciale, il aime mieux faire plus que moins. Ceux qui sont chargés d’arrêter les vagabonds sur les grandes routes sont tentés de chercher querelle à tous les voyageurs. Quand les espions n’ont rien découvert, ils inventent. Il suffit de créer dans un pays un ministère qui surveille les conspirateurs, pour qu’on entende parler sans cesse de conspirations. » Une mise en garde qui conserve toute sa force aujourd’hui.

samedi, 02 mai 2015

Jupe longue et communautarisme

Jupe longue et communautarisme
 
À Charleville-Mézières, une collégienne de 15 ans se voit interdire l’accès au lycée tant qu’elle ne porte pas… une jupe plus courte.
 
Écrivain, journaliste, juriste
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

jupe1.jpgÀ Charleville-Mézières, une collégienne de 15 ans se voit interdire l’accès au lycée tant qu’elle ne porte pas… une jupe plus courte. Sa jupe est, en effet, jugée trop longue par les autorités scolaires et trop « provocante » du point de vue du signe de son appartenance à une religion. On comprend qu’il ne s’agit pas du bouddhisme mais de l’islam. Il va falloir être pédagogue parce qu’il ne faudrait sans doute pas non plus que sa jupe soit… trop courte.

Pour le coup, cette décision assez ridicule, qui pourrait toucher une jeune fille catholique portant au cou une croix « trop » grosse (à partir de combien de centimètres ?) laisse perplexe. Et pour la kippa, on fait comment ? Combien de cm de diamètre ? On attend un décret ? Si c’est cela, l’assimilationnisme, comment ne pas prendre ses distances ? De tels faits aboutissent à remettre sur le devant de la scène des idées les conceptions communautaristes.

Qu’est-ce que le communautarisme ? C’est l’idée que les hommes doivent être considérés avant tout comme membres de communautés. C’est un constat que l’on peut largement partager. Mais le terme a pris un sens spécifique. C’est devenu une approche particulière des questions d’immigration. Que veulent les communautaristes ? Ils veulent renforcer le traitement en communautés des immigrés. Renvoyés à leurs origines, à leur culture, à leur culte, ceux-ci seraient (c’est l’espérance des communautaristes) moins déstabilisés par l’immigration. Les pouvoirs publics traiteraient avec les représentants des diverses communautés. La persistance de chacun dans sa culture serait encouragée.

jupe2.jpgQuelle est la logique du communautarisme ? C’est celle du développement séparé (apartheid, au sens précis du terme). Ne faisons pas de mauvais procès aux communautaristes : c’est, pour beaucoup de ceux-ci, un développement séparé sans suprémacisme blanc. À part cela, leur logique, c’est celle de l’endogamie. C’est la logique du repli sur soi, sur « sa » communauté d’origine. C’est un individualisme à l’échelle du groupe. L’appartenance devient dépendance absolue au groupe et à ses habitus, fussent-ils aussi inadmissibles sur notre sol que l’excision.

Le communautarisme, c’est oublier que l’immigration nécessite un saut culturel. À un moment donné, il faut bien se projeter vers et dans le pays d’accueil et sa culture. Pas forcément, bien sûr, en se privant de jupe longue – et c’est toute l’absurdité de l’affaire de Charleville-Mézières. La position des autorités dans ce dernier cas, c’est la position laïciste extrême et stupide. Mais d’une façon ou d’une autre, l’immigré doit faire un pas vers la France. Par l’amour de la langue française, par exemple. Appelons cela l’assimilation intelligente. La dernière fois que j’ai vu quelqu’un lire de la littérature classique dans un lieu public, c’était une jeune femme noire lisant Racine dans un café. Comme quoi… l’assimilation, cela peut marcher.

Le communautarisme n’est pas l’assimilation intelligente. C’est, par exemple, la proposition systématique de repas sans porc, ou d’horaires de piscine non mixtes pour que les hommes ne soient pas « mélangés » avec les femmes. Ce communautarisme se retourne alors contre la communauté qui concilie le mieux l’ouverture vers un universel d’une part, les particularités et les enracinements d’autre part. Cette communauté, c’est la communauté nationale, celle qui englobe et dépasse les communautés religieuses, ethniques, de classe. Vive la nation ! Nul besoin d’être jacobin pour lancer ce cri.

vendredi, 01 mai 2015

Gründungsakt eines totalitären Europa

Charlie Hebdo

jeudi, 30 avril 2015

La cécité de l’Union européenne face à la stratégie militaire des États-Unis

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La cécité de l’Union européenne face à la stratégie militaire des États-Unis

Auteur : Thierry Meyssan
Ex: http://zejournal.mobi

Les responsables de l’Union européenne se trompent complètement sur les attentats islamistes en Europe et les migrations vers l’Union de gens fuyant les guerres. Thierry Meyssan montre ici que tout ceci n’est pas la conséquence accidentelle des conflits au Moyen-Orient élargi et en Afrique, mais un objectif stratégique des États-Unis.

Les dirigents de l’Union européenne se trouvent soudainement confrontés à des situations inattendues. D’une part des attentats ou tentatives d’attentats perpétrées ou préparées par des individus n’appartenant pas à des groupes politiques identifiés ; d’autre part un afflux de migrants via la Méditerranée, dont plusieurs milliers meurent à leurs portes.

En l’absence d’analyse stratégique, ces deux événements sont considérés a priori comme sans relation et sont traités par des administrations différentes. Les premiers ressortent du Renseignement et de la police, les seconds des douanes et de la Défense. Ils ont pourtant une origine commune : l’instabilité politique au Levant et en Afrique.

L'Union européenne s’est privée des moyens de comprendre

Si les académies militaires de l’Union européenne avaient fait leur travail, elles auraient étudié depuis une quinzaine d’années la doctrine du « grand frère » états-unien. En effet, depuis de très longues années, le Pentagone publie toutes sortes de documents sur la « théorie du chaos » empruntée au philosophe Leo Strauss. Il y a quelques mois encore, un fonctionnaire qui aurait dû être à la retraite depuis plus de 25 ans, Andrew Marshall, disposait d’un budget de 10 millions de dollars annuels pour mener des recherches à ce sujet. Mais aucune académie militaire de l’Union n’a sérieusement étudié cette doctrine et ses conséquences. À la fois parce que c’est une forme de guerre barbare et parce qu’elle a été conçue par un maître à penser des élites juives états-uniennes. Or, c’est bien connu, les États-Unis-qui-nous-ont-sauvés-du-nazisme ne peuvent préconiser de telles atrocités.

Si les hommes politiques de l’Union européenne avaient voyagé un tant soit peu, non seulement en Irak, en Syrie, en Libye, dans la corne de l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs propres yeux l’application de cette doctrine stratégique. Mais, ils se sont contentés de venir parler dans un bâtiment de la zone verte à Bagdad, sur une estrade à Tripoli ou sur la place Maïdan de Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations et, sur requête de leur « grand frère », ont souvent fermé leurs ambassades de sorte qu’ils se sont privés d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils ont souscrit, toujours à la requête de leur « grand frère », à des embargos, de sorte qu’aucun homme d’affaire n’ira non plus sur place voir ce qui s’y passe.

Le chaos n’est pas un accident, c’est le but

Contrairement à ce qu’a dit le président François Hollande, la migration des Libyens n’est pas la conséquence d’un « manque de suivi » de l’opération « Protecteur unifié », mais le résultat recherché par cette opération dans laquelle son pays jouait un rôle leader. Le chaos ne s’est pas installé parce que les « révolutionnaires libyens » n’ont pas su se mettre d’accord entre eux après la « chute » de Mouammar el-Kadhafi, il était le but stratégique des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus. Il n’y a jamais eu de « révolution démocratique » en Libye, mais une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y a jamais eu d’application du mandat de l’Onu visant à « protéger la population », mais le massacre de 160 000 Libyens, dont trois quart de civils, sous les bombardements de l’Alliance (chiffres de la Croix-Rouge internationale).

Je me souviens, avant que je n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne, avoir été sollicité pour servir de témoin lors d’une rencontre à Tripoli entre une délégation états-unienne et des représentants libyens. Lors de cette longue conversation, le chef de la délégation US a expliqué à ses interlocuteurs que le Pentagone était prêt à les sauver d’une mort certaine, mais exigeait que le Guide leur soit livré. Il a ajouté que lorsque el-Kadhafi serait mort, la société tribale ne parviendrait pas à valider un nouveau leader avant au moins une génération, le pays serait alors plongé dans un chaos qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet entretien dans de nombreuses circonstances et n’ai cessé, dès le lynchage du Guide, en octobre 2011, de prédire ce qui advient aujourd’hui.

La « théorie du chaos »

Lorsqu’en 2003, la presse états-unienne a commencé à évoquer la « théorie du chaos », la Maison-Blanche a riposté en évoquant un « chaos constructeur », laissant entendre que l’on détruirait des structures d’oppression pour que la vie puisse jaillir sans contrainte. Mais jamais Leo Strauss, ni le Pentagone jusque-là, n’avaient employé cette expression. Au contraire, selon eux, le chaos devait être tel que rien ne puisse s’y structurer, hormis la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau, les États-Unis.

Le principe de cette doctrine stratégique peut être résumé ainsi : le plus simple pour piller les ressources naturelles d’un pays sur une longue période, ce n’est pas de l’occuper, mais de détruire l’État. Sans État, pas d’armée. Sans armée ennemie, aucun risque de défaite. Dès lors, le but stratégique de l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige, l’Otan, c’est exclusivement de détruire des États. Ce que deviennent les populations concernées n’est pas le problème de Washington.

Ce projet est inconcevable pour des Européens qui, depuis la guerre civile anglaise, ont été convaincus par le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il est nécessaire de renoncer à certaines libertés, voire même d’accepter un État tyrannique, plutôt que d’être plongé dans le chaos.

L’Union européenne dénie sa complicité dans les crimes US

Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont déjà coûté la vie à 4 millions de personnes. Elles ont été présentées au Conseil de sécurité comme des ripostes nécessaires « en légitime défense », mais il est admit aujourd’hui qu’elles avaient été planifiées bien avant le 11-Septembre dans un contexte beaucoup plus large de « remodelage du Moyen-Orient élargi » et que les raisons évoquées pour les déclencher n’étaient que des fabrications de propagande.

Il est d’usage de reconnaître les génocides commis par le colonialisme européen, mais rares sont ceux qui aujourd’hui admettent ces 4 millions de morts malgré les études scientifiques qui l’attestent. C’est que nos parents étaient « mauvais », mais nous sommes « bons » et ne pouvons pas être complices de ces horreurs.

Il est commun de se moquer de ce pauvre peuple allemand qui conserva jusque à la fin sa confiance dans ses dirigeants nazis et ne prit conscience qu’après sa défaite des crimes commis en son nom. Mais nous agissons exactement pareil. Nous conservons notre confiance dans notre « grand frère » et ne voulons pas voir les crimes dans lesquels il nous implique. Surement, nos enfants se moqueront de nous…

Les erreurs d’interprétation de l’Union européenne

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les réfugiés d’Irak, de Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique, du Nigeria et du Mali ne fuient pas des dictatures, mais le chaos dans lequel nous avons volontairement, mais inconsciemment, plongé leurs pays.

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les attentats « islamistes » qui touchent l’Europe ne sont pas l’extension des guerres du « Moyen-Orient élargi », mais sont commandités par ceux qui ont également commandités le chaos dans cette région. Nous préférons continuer à penser que les « islamistes » en veulent aux juifs et aux chrétiens, alors que l’immense majorité de leurs victimes ne sont ni juives, ni chrétiennes, mais musulmanes. Avec aplomb, nous les accusons de promouvoir la « guerre des civilisations », alors que ce concept a été forgé au sein du Conseil de sécurité nationale des États-Unis et reste étranger à leur culture.

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que la prochaine étape sera l’ « islamisation » des réseaux de diffusion de drogues sur le modèle des Contras du Nicaragua vendant des drogues dans la communauté noire de Californie avec l’aide et sous les ordres de la CIA. Nous avons décidé d’ignorer que la famille Karzaï a retiré la distribution de l’héroïne afghane à la mafia kosovare et l’a transmise à Daesh.

Les États-Unis n’ont jamais voulu que l’Ukraine rejoigne l’Union

Les académies militaires de l’Union européennes n’ont pas étudié la « théorie du chaos » parce qu’elle se le sont vu interdire. Les quelques enseignants et chercheurs qui se sont aventurés sur ce terrain ont été lourdement sanctionnés, tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes » les auteurs civils qui s’y intéressaient.

Les politiciens de l’Union européenne pensaient que les événements de la place Maïdan étaient spontanés et que les manifestants souhaitaient quitter l’orbite autoritaire russe et entrer dans le paradis de l’Union. Ils ont été stupéfaits lors de la publication de la conversation de la sous-secrétaire d’État, Victoria Nuland, évoquant son contrôle secret des événements et affirmant que son but était de « baiser l’Union » (sic). À partir de ce moment-là, ils n’ont plus rien compris à ce qui se passait.

S’ils avaient laissé la recherche libre dans leurs pays, ils auraient compris qu’en intervenant en Ukraine et en y organisant le « changement du régime », les États-Unis s’assuraient que l’Union européenne resterait à leur service. La grande angoisse de Washington, depuis le discours de Vladimir Poutine à la Conférence sur la sécurité de Munich de 2007, c’est que l’Allemagne réalise où se trouve son intérêt : pas avec Washington, mais avec Moscou. En détruisant progressivement l’État ukrainien, les États-Unis coupent la principale voie de communication entre l’Union européenne et la Russie. Vous pourrez tourner et retourner dans tous les sens la succession d’événements, vous ne pourrez pas leur trouver d’autre sens. Washington ne souhaite pas que l’Ukraine rejoigne l’Union, comme l’attestent les propos de Madame Nuland. Son unique but est de transformer ce territoire en une zone dangereuse à traverser.

La planification militaire US

Nous voici donc face à deux problèmes qui se développent très rapidement : les attentats « islamistes » ne font que commencer. Les migrations ont triplé en Méditerranée en une seule année.

Si mon analyse est exacte, nous verrons au cours de la prochaine décennie les attentats « islamistes » liés au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique se doubler d’attentats « nazis » liés à l’Ukraine. On découvrira alors qu’al-Qaïda et les nazis ukrainiens sont connectés depuis leur congrès commun, en 2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité, les grands-parents des uns et des autres se connaissaient depuis la Seconde Guerre mondiale. Les nazis avaient alors recruté des musulmans soviétiques pour lutter contre Moscou (c’était le programme de Gerhard von Mende à l’Ostministerium). À la fin de la guerre, les uns et les autres avaient été récupérés par la CIA (le programme de Frank Wisner avec l’AmComLib) pour conduire des opérations de sabotage en URSS.

Les migrations en Méditerranée, qui pour le moment ne sont qu’un problème humanitaire (200 000 personnes en 2014), continueront à croître jusqu’à devenir un grave problème économique. Les récentes décisions de l’Union d’aller couler les navires des trafiquants en Libye ne serviront pas à enrayer les migrations, mais à justifier de nouvelles opérations militaires pour maintenir le chaos en Libye (et non pour le résoudre).

Tout cela provoquera des troubles importants dans l’Union européenne qui paraît aujourd’hui un havre de paix. Il n’est pas question pour Washington de détruire ce marché qui lui reste indispensable, mais de s’assurer qu’il ne se placera jamais en compétition face à lui, et de limiter son développement.

En 1991, le président Bush père chargea un disciple de Leo Strauss, Paul Wolfowitz (alors inconnu du grand public), d’élaborer une stratégie pour l’ère post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz » expliquait que la suprématie des États-Unis sur le reste du monde exige, pour être garantie, de brider l’Union européenne. En 2008, lors de la crise financière aux États-Unis, la présidente du Conseil économique de la Maison-Blanche, l’historienne Christina Rohmer, expliqua que le seul moyen de renflouer les banques était de fermer les paradis fiscaux des pays tiers, puis de provoquer des troubles en Europe de sorte que les capitaux refluent vers les États-Unis. En définitive, Washington se propose aujourd’hui de faire fusionner l’Alena et l’Union européenne, le dollar et l’euro, et de rabaisser les États membres de l’Union au niveau du Mexique.

Malheureusement pour eux, ni les Peuples de l’Union européenne, ni leurs dirigeants n’ont conscience de ce que le président Barack Obama leur prépare.

- Source : Thierry Meyssan

mercredi, 29 avril 2015

Plans for the Ukrainization of Moldova

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Plans for the Ukrainization of Moldova

Ex: http://www.valdaiclub.com

The possible “unfreezing” of the Transnistrian conflict would mainly benefit the US and could create new problems for Russia, Rostislav Ishchenko says.


After talks with his Romanian counterpart, Ukrainian President Petro Poroshenko said they had agreed to “unfreeze” the conflict in Transnistria. But the statement was false. The Romanians did not confirm it. Needless to say, it was intended primarily for domestic Ukrainian consumption: Poroshenko wanted to show to his supporters that he not only wiped out the “Altai armored militia” but can also thumb his nose at Russia on the diplomatic front. Nevertheless, the incident was revealing.


First, the Ukrainian president’s understanding of Moldovan sovereignty is amusing. Note that according to Poroshenko, Ukraine and Romania can decide on their own to unfreeze an internal Moldovan conflict, frozen by Chisinau, which, incidentally, has pledged to solve the problem solely through negotiations. In other words, Ukraine seeks both to annul international agreements signed by Moldova and to resolve Chisinau’s internal political problems. And enlisting Romania’s support doesn’t change anything in this respect.


This is a disturbing sign. Of course, it could be ignored, chalked up to the stupidity and ineptitude of the Ukrainian leadership, but we have already seen the losses that this stupidity and ineptitude have led to in Ukraine.


Second, the Moldovan leadership, which sees the Kiev regime as being of the same “pro-Western blood,” too often tries to curry favor with Kiev with reckless moves – for example, by denying Russian journalists and politicians entry to Moldova based on blacklists drawn up by the Ukrainian Security Service or by trying to obstruct economic ties and transport links between Russia and Transnistria. In short, by provoking a conflict to please Kiev.
Moldova.pngThird, the attempt to resurrect the conflict in Transnistria fully fits into the US policy of creating problems for Russia wherever possible, forcing Moscow to spread its forces, attention and resources thin on the ground so that it ultimately becomes overstretched and is unable to pursue an independent foreign policy.


In other words, even though Romania is obviously unprepared to get involved in this conflict at this time, while Moldova has not even been consulted, a provocation against Transnistria, both in the form of a complete economic and transport blockade and in the form of direct military aggression, is quite possible. Furthermore, the Chisinau leadership has in recent weeks intensified its media and political attacks against Russia and Transnistria.


By the way, Kiev was the first to mass troops on the border with Transnistria back in April-June 2014. Were it not for the heroic resistance of Donbass, it’s plausible that Transnistria would have already come under attack.


Implications for Moldova


We won’t waste any time on analyzing the possible consequences of a new conflict zone for Russia. Certainly, a conflict is not good for Russia. And not only because it has no direct overland or sea links with Transnistria, but also because Moscow will once again be accused of aggression and an attempt to restore the Soviet Union by force. Instead, let’s consider the threats of an unfrozen conflict for Moldova.


First, over the years, Transnistria has created a stable administrative system and powerful armed forces that, in a confrontation with the Moldovan army, can not only defend themselves but also attack. Of course, their strategic situation is tough. Their rear is blocked by Ukrainian troops. Nevertheless, it borders the Odessa region, where opposition to the Kiev regime is strong. If a front were to emerge 20 or 30 km from Odessa, these resistance forces could disrupt the rear of the Kiev troops.


This is especially relevant now that Igor Kolomoisky has come into conflict with Poroshenko and withdrawn his punitive battalions from Odessa, which controlled the city in Kiev’s interests. For all intents and purposes, he is provoking an anti-Kiev uprising in Odessa so as to tie Poroshenko’s hands with the “Odessa people’s republic” and force him to abandon his attacks on the Dnepropetrovsk governor.


Second, the situation in Transnistria is a replay of the situation in Abkhazia and South Ossetia in August 2008. Russian peacekeepers are deployed there under international agreements, whose mandate is to prevent military contact between the sides. So an attack on Transnistria would be an attack on Russian peacekeepers. That is to say, it would be an act of aggression not only against Transnistria but also against Russia, with all the ensuing consequences.


The consequences are well known from the Georgian precedent. Not only did the Georgian army cease to exist as an organized force within days, Russia also recognized Abkhazia and South Ossetia as independent states, and Russian military bases were opened on their soil.


Third, Moldova is encumbered with the Gagauz problem, which intensified recently over Chisinau’s attempt to effectively rescind Gagauz autonomy. This attempt met with strong resistance, which all but led to a clash between law enforcement controlled by Chisinau and Komrat. It can be assumed that if the Transnistrian conflict is “unfrozen” the Gagauz people will be galvanized into action, as was the case in the early 1990s, during the first armed confrontation over Transnistria.


Fourth, the legitimacy of the Chisinau government is justifiably questioned, not least due to the unfairness and lack of transparency in the recent elections, in which the incumbent authorities were able to retain control of parliament only through the crude and no-holds-barred use of its administrative clout.


The opposition in Moldova is strong and pro-Russian, and commands the support of significant segments of the population. In other words, this conflict will automatically lead to serious internal destabilization in Moldova, putting it on the verge of civil war.


Finally, fifth, there is also the Romanian problem. Bucharest has never abandoned the idea of integrating Moldova into the Romanian state. Ever since the early 1990s, the Romanians have repeatedly indicated that they are prepared to give up Transnistria.


A conflict with Transnistria, provoking Russia’s participation in this conflict and internal destabilization in Moldova, would give the pro-Romanian forces in Chisinau cause to ask Bucharest for political, diplomatic and military assistance without which the Chisinau government simply could not survive. Nor would Kiev be able to provide meaningful assistance.

A Kiev-Washington project


So, the “unfreezing” of the Transnistrian conflict would imminently lead to the Ukrainization of Moldova. The story would follow the same script as in Ukraine after the February 2014 coup.


First, there would be civil war, which presents greater danger for Moldova as it is much smaller than Ukraine, meaning that Chisinau would be unable to stay above the fray for an entire year. This would be followed by the loss of sovereignty and the country’s division into a Romanian part and the Transnistrian republic, which, in the course of a brief conflict, could even expand its borders.


This outcome is good for the US, as it would create a new problem for Russia. In part, in the short term, it is also good for Kiev, as it would temporarily divert some of Russia’s resources to resolve this conflict. However, in the medium term, Kiev risks seeing not only the Transnistrian Moldovan republic in the south but also an allied Odessa people’s republic.


Such an outcome could suit Moldova’s pro-Romanian parties and politicians, since they will be able to leave for Romania with a chunk of territory and become Romanian politicians.


However, this outcome is beneficial neither for the Moldovan state nor for the overwhelming majority of the Moldovan people because it does them no good except to destroy the remains of the economy and quite possibly also hundreds or even thousands of lives in the course of a civil conflict, which will be almost immediately compounded by multilateral interference from the outside.


So there is hope that the Kiev-Washington project for the Ukrainization of Moldova by “unfreezing” the Transnistrian conflict will remain on the drawing boards.


Yet, there is the danger that the situation will spiral out of control, which should not be underestimated. Moldova’s reasonable forces should take preventive measures to ensure that Chisinau returns to a sensible policy.


Rostislav Ishchenko, President of the Center for System Analysis and Forecasting.
This article was originally published in Russian on www.ria.ru

mardi, 28 avril 2015

Fondation Bill Clinton: liens avec les oligarques ukrainiens et l'EI!

 

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Fondation Bill Clinton: liens avec les oligarques ukrainiens et l'EI!
Auteur : Olivier Renault
Ex: http://zejournal.mobi

Fondation Clinton

C’est une affaire de famille, comme dans un véritable conte de fées, qui se donne totalement pour le bien être des hommes, des femmes et des enfants… à lire leur contenu. Sur le site de la fondation nous pouvons voir le papa (Président Clinton), la maman (Hillary Clinton) et la fille (Chelsea Clinton) ensemble en photo. Selon le site de la fondation le clan Clinton rend le monde meilleur pour tous à travers le globe, « pendant plus de 13 ans la fondation a réalisé des partenariats avec des objectifs nobles avec les gouvernements, les milieux d’affaires, les ONG et des personnes privées partout pour consolider les systèmes de la santé dans les pays en développement. Le but est de combattre le changement climatique, développer l’économie en Afrique, en Amérique Latine, aux Etats-Unis, augmenter les chances pour les femmes et les filles partout dans le monde et pour aider les Américains à vivre plus sainement ». Bref, les Clinton nous vendent le paradis sur terre, nous allons y … croire…

La pauvre Ukraine finance Clinton !

The Wall Street Journal révèle les donations de la fondation Clinton sur la période de 1999 à 2014. Les premiers donateurs viennent… d’Ukraine. Entre 2009 et 2013, pendant que Hillary « la reine » Clinton était Secrétaire d’Etat, la fondation Clinton a reçu au moins 8,6 millions de dollars de la fondation Victor Pinchuk, fondation basée à Kiev. En 2008 la Clinton Global Initiative une branche de la fondation Clinton, qui s’occupe … d’oeuvres charitables… a reçu 29 millions de dollars de Victor Pinchuk. En retour la fondation Clinton s’est investie dans la formation de la nouvelle élite en Ukraine pour mettre sur pied la démocratie. Victor Pinchuk est aussi aimé en France et par le gouvernement Hollande. Les riches sociaux-démocrates Hollande et Clinton jouent sur les mêmes cordes. Victor Pinchuk, ingénieur enrichi dans les pipelines et la métallurgie, qui dans un entretien au Figaro dit avoir trois héros : « Mon grand-père, Albert Einstein et Shimon Pérès », est devenu Chevalier des Arts et Lettres, le mercredi 27 mars 2013. Victor Pinchuk est un milliardaire coté 336e fortune mondiale par la liste Forbes en 2011 (aujourd’hui estimée à 3,7 milliards de dollars, soit 2,7 milliards d’euros). Victor Pinchuk soutient avec Clinton Global Initiative, Pride of the Country, Jewish communities, Legal clinics/Legal Aid, Davos Philanthropic Roundtable, Yalta European Strategy, Brookings Institution, Israeli Presidential Conference, Davos Ukrainian Lunch, Peterson Institute for International Economics et l’Open Ukraine Foundation de Arseniy Yatsenyuk lancée en 2007. ( Entre 1998 et 2001, Arseniy Yatsenyuk collabore à Avalbank, filiale de la banque autrichienne Raiffeisen Zentralbank, à Kiev, avant de se tourner vers la politique). Durant ces diverses conférences des personnalités comme Piotr Porochenko, Martin Schulz (président du Parlement européen), sont réunis pour parler démocratie et prospérité. Parmi les partenaires de Victor Pinchuk se trouvent l’Open Society Fondations de Soros, la fondation Clinton Clinton Global Initiative, l’Ukrainian Philanthropists Forum (UPF) …

Clinton et EI mêmes donateurs !

Selon l’article du Washington Post et des sources de libertyblitzkrieg les Clinton reçoivent des fonds de pays qui financent aussi l’Etat Islamique. De plus pendant que « la reine » Hillary Clinton était encore Secrétaire d’Etat du président Obama, la fondation Clinton a reçu de l’argent de pays ennemis des Etats-Unis ! Imaginons cette « reine » présidente des Etats-Unis ! Mais quels liens donc entre Soros, l’Israeli Presidential Conference, Jewish communities, les Démocrates US et le gouvernement de Kiev qui mène une politique de génocide en Ukraine en tuant les russophones avec l’aide du bataillon Azov qui est nazi ?

Médias français tapent sur la Russie pas sur l’Ukraine

Les Echos du 24 avril dénoncent l’aspect criminel des Clinton et leur goût hors norme de l’argent en publiant, « Fondation Clinton a engrangé des millions de dollars, après que Hillary, alors secrétaire d’Etat, eut facilité l’acquisition, par les Russes, d’Uranium One ». On apprend rien sur les donations de Victor Pinchuk et de ses amis, ni sur l’argent des pays finançant l’Etat islamique pour les Clinton mais tout de même sur le fait que la candidate à la présidence des Etats-Unis, qui prétend aider le monde, ait trahi sa fonction et son pays. Pour les Echos c’est déjà assez bien, n’est-ce pas ? Pour le monde des gens simples qui se battent au quotidien en zone EU, en Russie, en Ukraine, en Afrique, en Asie, pour nourrir leur famille cela fait beaucoup ! En tout cas nous savons à quoi servent les ONG philanthropiques occidentales et les démocrates !

- Source : Olivier Renault

Quo vadis Front national ?

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Quo vadis Front national ?

Les points de vue de Michel Lhomme sur Metamag, de Jean-Yves Le Gallou sur Polémia, de Guillaume Faye sur J'ai tout compris, de Laurent Ozon sur Boulevard Voltaire et de Julien Rochedy sur Valeurs actuelles...

Du Front national au Front européen : l'urgence d'une autre stratégie, par Michel Lhomme

Le programme économique du front national est-il crédible ?, par Jean-Yves Le Gallou

Le Front national à la croisée des chemins,par Guillaume Faye

Vers 2017. Le Front national au pied du mur, par Laurent Ozon

Pourquoi le FN ne parvient pas à tuer l'UMP ?, par Julien Rochedy

Vrije meningsuiting in een ‘multiconflictuaire' samenleving

Door: Pieter Bauwens

Vrije meningsuiting in een ‘multiconflictuaire' samenleving

Debatclub over vrije meningsuiting en religie

Een debat over de vrijheid van meningsuiting en religie, dan is een discussie over de ware islam niet veraf in deze tijden. 

Vrijheid van meningsuiting en religie. Die moeilijke combinatie was het onderwerp op de jongste debatclub (22 april 2015) in Edegem. Het panel bestond uit Boudewijn Bouckaert, Fernand Keuleneer en Wim Van Rooy.

Het recht om te beledigen

Fernand Keuleneer opende de debatten met de stelling ‘met religie spot je niet’. ‘In onze samenleving, cultuur of beschaving is ook het recht op meningsuiting niet absoluut. Niet alleen laster en eerroof zijn een misdrijf, ook belediging is dat.’ Volgens Keuleneer bestaat er niet zoiets als het recht om te beledigen. Meester Keuleneer haalde ook het Europees Hof voor de Rechten van de mens aan: ‘daar is –terecht- kritiek op, maar het hof behoort tot ons rechtssysteem. Dat hof heeft een uitspraak gedaan waarin het stelt dat je het recht hebt om niet beledigd te worden in je geloof.’

Volgens Boudewijn Bouckaert is het recht op vrije meningsuiting ook het recht om te beledigen. Het probleem is dat ‘beledigen’ juridisch moeilijk te definiëren is. Als beledigen niet mag en we omschrijven dat begrip wat te breed, ondergraaf je elke vrije meningsuiting, er kan zich altijd iemand beledigd voelen. Niet toevallig is in verschillende Europese landen het verbod op blasfemie (beledigen van de godsdienst) afgeschaft. De reden is dat ook daar de vraag rees wat de grens is tussen godsdienstkritiek en belediging. Bouckaert plaatste dat in een historische context: ‘Een moderne samenleving is gebaseerd op seculiere waarden en dus is kritiek op de godsdienst een zaak tussen burgers. Het probleem is dat die moderne samenleving onder druk staat van de islam. We moeten dat verdedigen, maar niet door blasfemiewetten opnieuw in te voeren.‘

En zo was het 'i-woord' gevallen. Net op tijd om Wim Van Rooy, toch vooral gekend om zijn islamkritiek, aan het woord te laten. Volgens Van Rooy heeft de islam ervoor gezorgd dat er nu opnieuw over vrije meningsuiting gediscussieerd moet worden. Voor hem betekent vrije meningsuiting dat je alles en iedereen mag beledigen. Een concept als ‘islamofobie’ is doelbewust uitgevonden om kritiek op de islam in de kiem te smoren.

Migratie of islam theologie.

Voor Fernand Keuleneer is het grote probleem de massale migratie en niet een islamtheologie: ‘Als je massale migratie toelaat, ga je naar een multiconflictuaire samenleving. Het getal is het probleem, niet de godsdienst.’ Keuleneer wijst er ook op dat onze anti-islamhouding de moslims samendrijft tot een blok. Boudewijn Bouckaert gaat mee in dat laatste, maar beaamt dat er veel migranten zijn, maar dat slechts een beperkte groep zorgt voor problemen, vooral moslims. Hij richt zijn blik over de oceaan. ‘De VS zijn er beter in geslaagd om inwijkelingen (ook moslims) te veramerikaniseren. Hier lukt dat niet, omdat ze de boodschap krijgen dat ze hun eigen cultuur mogen houden.’

Volgens Wim Van Rooy drijven wij de moslims niet tot een blok, ze zijn één blok. ‘In de VN hebben de moslimlanden zich verenigd. 56 landen stemmen er in één blok, inclusief landen als Iran en Syrië.’ Voor hem is het duidelijk dat de moslims misbruik maken van de vrije meningsuiting en dat moet bestreden worden. En hij trekt de parallel met de jaren ’30 waarin de nazi’s misbruik gemaakt hebben van de democratische samenleving om de macht te grijpen. We weten dat zoiets kan gebeuren, dus moeten we ingrijpen, vindt Van Rooy.

Fernand Keuleneer ziet een dubbelzinnigheid in onze samenleving. ‘Men eist een grotere vrijheid van meningsuiting, naar de vorm, maar beperkt dat tegelijk inhoudelijk. We moeten voorzichtig zijn over bevolkingsgroepen en genocides en je mag over bepaalde dingen niet meer spreken. Die beperkingen hebben niets met de islam te maken.’ Volgens Keuleneer voeren we die blasfemiewetten beter opnieuw in, mensen hebben het recht om niet beledigd te worden in hun godsdienstige overtuiging.

Zotte taal

Boudewijn Bouckaert ziet toch een probleem. ‘Waar ligt de grens tussen spot en blasfemie?’ De grens aan vrije meningsuiting moet zijn, dat je geen schade toebrengt aan anderen. Als een fundamentalist vindt dat alle vrouwen met een kort rokje hoeren zijn, dan heeft hij het recht om dat te zeggen. Je mag lelijke dingen zeggen, wie dat doet wordt dan normaal gezien tegengesproken.’ ‘We moeten fundamentalisten hun achterlijke zever laten horen en er tegen reageren.’ Al is er bij dat reageren volgens Bouckaert een nieuw probleem: ‘Door de antidiscriminatiewetten kunnen we die beledigingen niet meer sociaal sanctioneren door hen werk of een huis of iets anders te weigeren.’

Wim Van Rooy is sceptisch. ‘Er wordt niet gereageerd op de islamitische zotte taal. In de media is er een pensée unique, pro-islam'. Hij wil liever duidelijk ingrijpen: ‘We mogen niet tolerant zijn voor de niet-toleranten. Een systeem dat tolerantie verwerpt mogen we niet toelaten. Er moet dus een uitzondering gemaakt worden op de vrije mening voor de islam, omdat die zelf intolerant is.‘

Die uitspraak verscherpte het debat. Bouckaert vond dat je enkel daden mag bestraffen en dat je meningen moet toelaten. ‘We moeten consequent zijn in de vrije meningsuiting, ook voor de islam.’ Voor Fernand Keuleneer moet het debat over godsdienst inhoudelijk onbeperkt zijn, ‘maar iedereen moet de fatsoensnormen respecteren, niet beledigen en we mogen van de vrije meningsuiting geen wapen maken tegen religie. Je mag niet zeggen: “elke moslim is een potentiële terrorist”’.

En zo werd het debat over vrije meningsuiting toch een debat over de islam en de ‘het ware gelaat’ van die islam, of ‘de echte islam’ over de buitenlandse geldstromen naar moskees en de (on)mogelijkheid van een hervorming van de islam. Waarop het debat verschoof naar buitenlands beleid, Iran, Libië en Syrië. Het debat werd beëindigd met een quote van Boudewijn Bouckaert: ‘Er is nu een meningenbeleid en dat is de eerste stap naar een totalitair regime.’

De emoties laaiden nog hoog op tijdens de vragenronde uit het publiek, inclusief een revolutionair sfeertje. Maar het debat was inhoudelijk en zinvol. Het laatste woord is er niet gezegd, zoals dat hoort in een debatclub. Iedereen ging naar huis met veel stof tot nadenken.

lundi, 27 avril 2015

TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats

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TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous avions signalé il y a quelques jours, sous le titre de présentation « Les véritables maîtres du monde » une étude de chercheurs suisses publiée en 2011 et dont nous avons seulement pris connaissance récemment. Il s'agit de « The Network of global corporate control ». Or on retrouve aujourd'hui ce corporate power directement à l'oeuvre pour faire aboutir les projets de TTIP
 
Nous avions signalé il y a quelques jours, sous le titre de « Les véritables maîtres du monde » une étude de chercheurs suisses publiée en 2011 et dont nous avons seulement pris connaissance récemment. Il s'agit de « The Network of global corporate control » http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v2.pdf. L'étude analyse dans le détail ce que les auteurs présentent comme un superorganisme organisé en filet qui étrangle le monde afin de se l'approprier. Ce superorganisme est constitué du réseau des grandes entrepris transnationales. Bien que nulle autorité n'en assure en apparence la direction, il prend toujours en temps opportun les bonnes décisions permettant d'augmenter en permanence son influence.

Evoquer un superorganisme peut surprendre. Mais ceci n'étonnera pas ceux qui étudient le fonctionnement des superorganismes, qu'ils soient constitués d'humains ou d'autres espèces vivantes. Constamment un tel organisme s'adapte aux modifications de l'environnement et tente de prendre les bonnes décisions lui permettant d'y survivre. Certains n'y réussissent pas et disparaissent. D'autres y réussissent et s'étendent tout en se renforçant.

Dans le cas des entreprises transnationales, on ne prétendra pas qu'elles n'aient pas à leur tête des chefs capables de prendre les décisions nécessaires, non seulement à la survie de l'entreprise individuelle, mais aussi au développement du système global. Néanmoins, l'expérience montre que ces chefs, quelles que soient leurs compétences, n'ont pas suffisamment de clairvoyance et de pouvoir pour analyser et maîtriser l'ensemble des facteurs nécessaires au développement de ce système. Un mécanisme encore mal analysé, dit parfois pensée de groupe ou comportement de groupe, s'établit entre eux du fait de leurs interactions. En conséquence de ce mécanisme, l'organisme tout entier, qu'il convient alors de qualifier de superorganisme, prend collectivement les décisions les plus aptes à son développement. Mais ce mécanisme est aveugle à tout ce qui n'est pas l'intérêt immédiat du superorganisme.

Stop_TTIP.jpgLe « corporate power » des entreprises transnationales, par la voix de ses représentations, affirmera à l'unisson qu'il prend les bonnes décisions, tant pour ces entreprises que pour l'humanité toute entière. Mais il suffit d'un minimum de regard critique pour constater que si, dans le court terme, certaines de ces décisions sont favorables au développement, non seulement de ces entreprises, mais de l'humanité, ce n'est pas le cas globalement. Un accord général s'est désormais établi, tout au moins entre les scientifiques, pour montrer que ces décisions conduisent à des catastrophes, en matière de réchauffement climatique, de disparition des écosystèmes et même de l'humanité en général, désormais menacée de surpeuplement, d'inégalités dans le développement et autres maux qui pourraient se révéler mortels. Même en ce qui concerne les réseaux numériques, si souvent vantés, on peut constater qu'ils encouragent autant le développement de nouvelles criminalités que celui de la culture.

Le seul remède à ces maux, aussi insuffisant et politisé qu'il soit, tient à la mise en place de réglementations et de services publics sous le contrôle des Etats nationaux, organisés pour faire entendre les exigences de l'intérêt général à long terme, plutôt que le seul profit financier et économique à court terme, moteur principal du corporate power. Or ce sont les survivances de telles réglementations et services publics que désormais ce pouvoir veut faire disparaître. Il s'agit, concernant l'Europe, des négociations sur le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) que Washington, relayé par la Commission européenne, veut désormais faire aboutir au plus vite.

Le TTIP


Ces négociations, pour le peu que l'on en connait, visent explicitement à faire disparaitre le peu de barrières que les Etats nationaux et leurs administrations mettaient aux abus du corporate power transnational. Inévitablement, cette disparition conduira à terme aux grandes catastrophes évoquées ci-dessus, face auxquelles le corporate power, uniquement préoccupé de son profit à court terme sera incapable de faire face.

Or beaucoup de personnes s'étonnent de voir, malgré les résistances croissantes, que la marche vers le TTIP et vers son homologue pour l'Asie, l'accord de Partenariat transpacifique, continue à se dérouler inexorablement. Bientôt ces Traités seront signés et leurs effets commenceront à se faire sentir. Le corporate power en sortira renforcé, les intérêts du reste de l'humanité et du monde en général seront de plus en plus mis en danger.

Mais cet étonnement des observateurs naïfs vis-à-vis de cette marche inexorable tient au fait qu'ils n'ont pas encore pris conscience du poids aujourd'hui dominant de ce corporate power, bien décrit par l'étude précitée des chercheurs suisses. Ceux-ci ne connaissaient pas encore sans doute les projets concernant de tels traités, mais ils les auraient sûrement pris en exemple de ce qu'ils ont nommé un réseau d'appropriation du monde par les entreprises multinationales. Certaines de ces entreprises feront valoir qu'à travers ces traités, elles visent le plus grand bien de l'humanité. Mais les chercheurs suisses, ou ceux qui s'inspirent de leurs travaux, pourraient aisément montrer que le superorganisme du corporate power transnational marche aveuglément, au delà de la domination du monde, à la destruction de celui-ci. Mais alors il ne restera plus d'Etats nationaux, de services publics et de réglementations susceptibles de s'y opposer.

Annexe

Pour faire le point sur les perspectives à ce jour des négociations sur le TTIP, nous reprenons ici les principaux éléments d'un article de Paul De Clerck, Friends of the Earth Europe, Lora Verheecke, Corporate Europe Observatory et Max Bank, LobbyControl, « How TTIP could create a red tape labyrinth » https://euobserver.com/opinion/128350

Cet article est traduit, adapté et commenté sur le site DeDefensa, auquel le lecteur pourra se référer http://www.dedefensa.org/article-le_ttip_ou_le_suicide-_-la-kafka_20_04_2015.html

 

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How TTIP could create a red tape labyrinth

Après deux ans de négociations entre l'UE et les USA sur le TTIP,  vous vous attendriez à être bien avertis de toutes les dispositions controversées que contient le projet. Il n'en est rien, car le pire est encore à venir.

Alors que les négociateurs se retrouvent à New York ce lundi 20 avril pour de nouvelles conversations, une nouvelle version “fuitée” d'une proposition de la Commission Européenne pour un chapitre connu sous le nom de “Coopération de Régulation” (disons CR, pour la facilité du propos de cette adaptation, – NDLR) montre que l'accord devrait mettre en place des barrières quasiment infranchissables sur la voie de toutes les législations des pays et institutions concernés. Les corps législatifs de la Commission européenne et du gouvernement US, aussi bien que des 28 États-membres et des 50 États de l'Union, pourraient tous devenir l'objet d'entraves et d'obstacles bureaucratiques sans limites.

Stop_TTIPnnnn.jpgL'objectif de la CR est d'aligner les lois présentes et à venir de l'UE et des USA pour “réduire les charges inutiles, les duplications et les divergences des régulations et règles affectant le commerce et les investissements”. Si des efforts pour une telle CR paraissent logiques et justifiées à première vue, une lecture plus attentive des propositions conduisent à s'alarmer considérablement des procédures et de leurs conséquences.

Pour parvenir à l'harmonisation désirée, la Commission propose de créer un organisme de CR, composé de fonctionnaires civils des deux côtés, qui auraient pour tâche d'apprécier dans quelle mesure les actes législatifs aussi bien de l'UE que des USA sont compatibles entre eux et avec les impératifs du commerce et des investissements. S'ils ne le sont pas, cet organisme aurait le pouvoir d'établir des barrières supplémentaires sur la voie des lois incriminées en proposant des mesures pour renforcer l'harmonisation ou réduire l'impact et les coûts sur les entreprises, – que les gouvernements seraient obligés de prendre en considération. Il pourrait, par exemple, proposer que des législations jointes USA-UE ou même internationales aient la prééminence.

Toutes ces mesures doivent avoir comme résultat inévitable d'affaiblir, de ralentir, voire de complétement stopper les processus de législation et les lois que produit ce processus. Pire encore, ces recommandations pourraient être faites à n'importe quel moment du processus législatif, donnant par conséquent l'opportunité constante d'affaiblir et de repousser le processus conduisant à l'adoption des lois, y compris à un moment où ces lois sont en train d'être examinées par les élus du peuple dans tel ou tel pays.

La CR demande aux législateurs de suivre des procédures qui conduiraient fort probablement à plusieurs années de retard pour les lois envisagées, et obligeraient les législateurs à accorder la plus sérieuse attention à toutes les contestations soulevées, jusqu'aux plus dérisoires et aux plus intrusives. Cela obligerait à créer une énorme bureaucratie de fonctionnaires civils, qui aurait pour tâche d'évaluer chaque loi nationale et chaque loi de l'UE pour voir dans quelle mesure elle s'accorderait aux lois similaires aux USA, et vice-versa. Ce processus conduirait à la production de nouvelles vagues de paperasseries bureaucratiques pour les gouvernements, et à de nouvelles dépenses pour les contribuables.

Tout cela aurait également un fort effet dissuasif auprès des législateurs de l'UE et des États-membres, de seulement tenter d'introduire de nouvelles lois pour protéger les intérêts du public. La conséquence la plus importante de la CR conduirait à un effet préventif négatif considérable. Si les législateurs savent qu'à chaque étape du processus menant à une loi leur travail peut être mis en question et examiné, ils seront beaucoup moins enclins à suivre dès le départ des références de nouveauté et des standards de grande qualité.

Les propositions actuelles de l'UE offrent au corporate power des opportunités particulièrement prometteuses d'affaiblir et de retarder les législations qu'il considère comme “anti-commerciales”, c'est-à-dire tout ce qui peut conduire à des coûts supplémentaires pour leurs compagnies. La proposition prescrit que l'UE doit inclure dans chacun des processus de régulation une consultation des actionnaires et qu'elle doit tenir compte des avis qui seront donnés. Cela donne aux groupes ainsi concernés des moyens très puissants de faire barrage à tout nouveau standard qui pourrait conduire à des coûts plus élevés.

Enfin, last but not least, la CR telle qu'elle est proposée pour le TTIP conduira à une érosion significative du processus démocratique de l'UE et des États-membres en permettant à un pays étranger d'examiner attentivement les propositions législatives et faire pression pour leur adoption avant même que les institutions démocratiques représentatives, tels que le Parlement Européen, les parlement nationaux et les États-membres, aient la possibilité de seulement les apprécier.

Tout cela donne d'énormes pouvoirs à des petits groupes d'individus qui ne sont comptables en aucune façon devant l'intérêt public européen, d'accorder la priorité aux préoccupations du commerce et de l'investissement par rapport à tout autre intérêt. La Coopération de Régulation est un système qui introduit volontairement des obstacles et des barrières pour la mise en place d'une véritable régulation. Cela devrait conduire sans aucun doute à des négociations sans fin, sans résultats, entre législateurs pour l'harmonisation de leurs lois. Ce labyrinthe de paperasserie pourrait créer effectivement un blocage complet de tout nouveau standard européen pour les domaines environnemental, social et de la santé au sein de l'Union Européenne.

Paul De Clerck, Lora Verheecke, Max Bank

Jean Paul Baquiast

samedi, 25 avril 2015

Will Greece Join the Eurasian Union?

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F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Will Greece Join the Eurasian Union?

At the very least the new Greek government realizes it must play in a deadly power game over the future of the nation in an asymmetrical manner. The so-called Troika—EU Commission, European Central Bank and IMF—is demanding blood from a turnip when it comes to Greece. So after hitting a granite wall in appealing for easing of the austerity to permit Greek economic growth to begin climbing back to solvency, the government of Greek Prime Minister Alexis Tsipras is looking at every option. The latest move is their looking east to Moscow and then Beijing. The Greek crisis, which began in October 2009 is at a critical crossroads.

In 2007-2008 as the US-centered sub-prime real estate debt crisis first erupted, Greek state debt was around 100% of GDP, higher than EU average but not unprecedented and manageable. By 2014 the debt had soared to 175% of GDP, higher than even Italy. The country had to take €240 billion from the Troika to avoid debt default, a step that would have brought German and French banks holding Greek bonds to likely default. At the start of the Greek crisis Greek bonds were held by mainly EU banks who found the higher interest rates attractive. When a bank crisis in Germany and France threatened as a Greek default threatened, the EU governments, the IMF and the European Central Bank took over 80% of Greek sovereign debt, letting the private banks once more off the hook at the expense of Greek and European taxpayers.

Either the Euro or Dollar goes

Greece was literally the Achilles Heel of the Euro and Washington and Wall Street hit it with a savagery not seen since they ran the Asia Crisis and Russian sovereign default crises in 1997-1998. When Greece imploded in late 2009 the dollar was the main currency under threat of abandonment. The Chinese were openly rebuking the US Government for letting its own deficits and debt explode at a rate well over $1 trillion a year. The response of the US Treasury Financial Warfare Division, the Federal Reserve and of Wall Street and the rating agencies was to launch a counter attack on the euro to “save” the dollar. It worked and few of the naïve Berlin politicians, certainly not Schäuble, nor Merkel, had a clue how sophisticated the Washington currency war machinery had become. They began to find out.

The USA credit rating agencies, led by Standard & Poors and Moody’s, took the unprecedented step of downgrading Greek government debt three notches in one day in April 2010 just as EU Governments had agreed a Greek rescue plan. That downgrade to so-called junk status meant that pension funds and insurance companies around the world were immediately forced to dump their Greek bonds by law, forcing interest rates Greece must pay to borrow, were it even able, to unpayable levels. A cabal of New York hedge fund managers led by George Soros met to coordinate Geek speculative attacks, worsening the crisis and the costs to Greek taxpayers.

What did Greece get for that new debt? A bloody austerity dictate from the EU, led by German Finance Minister Wolfgang Schäuble whose austerity demands made Heinrich Brüning in 1931 look like an angel of mercy. Unemployment soared to depression levels of 27% for the general population, falling to 25.7% in January 2015—hailed by Brussels and Berlin as a “sign” their austerity is working!—youth unemployment reaching well over 60%. The IMF as always, dictated massive cuts in public employees and health and education services to “save” money, only making tax revenues decline more. It all demonstrated what Germans knew painfully well from the 1930’s, namely that austerity never solves a debt crisis, only real economic growth.

The left party of Tsipras, Syriza, which evolved out of the Greek Communist Party after the collapse of the Soviet Union was elected in January by a desperate electorate fed up with depression and Weimar-style austerity without end. Tsipras’ mandate is to get a better economic future for Greeks. His only option at this point is to opt out of the Euro and perhaps also out of the EU and NATO.

The British Telegraph reported on April 2, a week before likely IMF loan payment default by Greece that Greece was drawing up drastic plans to nationalize the country’s banking system and introduce a parallel currency to pay bills unless the eurozone takes steps to defuse the simmering crisis and soften its demands. Sources close to the ruling Syriza party said the government is determined to keep public services running and pay pensions as funds run critically low. The Telegraph cites a senior Greek official: “We are a Left-wing government. If we have to choose between a default to the IMF or a default to our own people, it is a no-brainer. We may have to go into a silent arrears process with the IMF. This will cause a furore in the markets and means that the clock will start to tick much faster,” the source told The Telegraph.

Failing to get one Euro of genuine relief from Schäuble or the EU, and with the prospect of default on a €458 million repayment to the IMF or default on state pensions, Tsipras flew to Moscow to meet with Putin. Despite that Greece paid the €458 million to the International Monetary Fund on April 9, the real question is the next payments Greece must make every week in April and a further $7.75 billion it will have to pay in May and June, while struggling to pay its own government staff and state pensions.

Greece as Russian Energy Hub?

The Putin Tsipras meeting prepared for possible future steps that could alter the future of not only Greece but of the entire EU. President Putin announced after his talks with Tsipras on April 8 that Tsipras did not ask Russia for financial aid.

What they did discuss was potentially far more significant for Greece. They talked about energy projects including Putin’s proposed Turkish Stream to deliver Russian gas to Turkey instead of directly to the EU after Brussels, pushed by Washington, sabotaged the Russian South Stream gas project.

Turkish Stream proposes to deliver gas to the Greek border adjacent to Turkey. Greek Energy Minister Panagiotis Lafazanis said that Athens supports Russia’s planned Turkish Stream pipeline project, as well as extending the gas route to Greece. Russia and Turkey signed a memorandum of understanding on the construction of the gas pipeline between the two countries under the Black Sea in December 2014. Greece would then become a distribution hub to further passage of gas to consumers in southern Europe including Italy, an alternative to the defunct South Stream.

Putin remarked after his talks with Tsipras at their joint press conference in Moscow on 8 April, “Of course, we have discussed the prospects of realization of the large infrastructure project which we call Turkish Stream — a key project for transporting Russian gas to the Balkans, maybe to Italy, the countries of Central Europe. The new route will provide for the Europeans’ needs in fuel, and would allow Greece to become one of the main power distribution centers on the continent, could help attract significant investments into the Greek economy.” Greece would also earn gas transit fees of hundreds of millions of euros annually if it joins the Turkish stream pipeline project.

In turn, Tsipras said that Athens is interested in attracting investment in construction of the pipeline on its territory to handle gas coming through the Turkish Stream.

According to media reports, Putin and Tsipras will also focus on possible discounts on Russian natural gas for Greece. In addition Russia discussed investing in joint venture companies with the Greek government. Initial projects to be explored include a public Greek-Russian company and Russian investment in the harbor at Thessaloniki that the IMF demands be privatized as well as railway participation. Following last week’s talks with Russian Energy Minister Alexander Novak and Russian energy company Gazprom CEO Alexei Miller, Lafazanis said that Athens had asked for a cut in its price for Russian natural gas.

Russia and Eurasia?

Putin called for trade relations to be restored between Russia and the EU, including Greece. He said the two had discussed “various ways of co-operating, including major projects in energy. Under these plans, we could provide loans for certain projects,” Putin said, adding that it was not a question of aid. One of those plans is for the pipeline called “Turkish Stream”, to channel natural gas from the Turkish-Greek border into Greece.

For his side Tsipras made clear his government opposed any new sanctions on Russia, something that Washington was not at all pleased about, with US media editorials attacking Greece for being the mythical Trojan Horse for Russia to get back into the EU orbit. Responding in his typically droll humor, the Russian president told BBC, “About mythology and Trojan horses and so forth: the question would be valid if I was the one going to Athens,” he said. “We are not forcing anyone to do anything.”

Recent polls show that well over 63% of Greeks are warm to Russia as an ally, while only 23% feel warm towards the EU. The two countries, Russia and Greece, share a common Orthodox religion and historically were close. Costas Karamanlis, Greek conservative Prime Minister from 2004-09 pursued a “diplomacy of the pipelines,” where he saw Greece as a gateway for Russian oil and gas to Europe. Washington and Brussels were furious. Karamanlis was voted out in suspicious circumstances a year after signing a gas deal with President Putin, just before the revelation of the financial crisis. After he lost elections in 2009, it emerged that Russia’s FSB security agency had warned its Greek counterpart, EYP, of a 2008 plot to assassinate Karamanlis to halt his pro-Moscow energy alliance.

Trojan Horses, Achilles Heels and the rich heritage of Greek mythology do nothing to solve the crisis of Greece, which, in reality, is the general crisis of European civilization.

What no one in Berlin, Paris or Rome dare to address is the reality that the European Union countries are dying. Demographically, economically and morally they are in a death agony downward spiral. Either they make a definitive break with the bankrupt Washington and NATO Atlantic dollar world and throw their lot fully behind making the Eurasian Economic Union led by Russia into a viable new region of economic prosperity, along with China and the New Silk Road high-speed rail projects criss-crossing Eurasia, or in four or five years at best the EU will be choking in its own debt and economic depression as is Greece today.

The only other option open at this time, the option of the status quo financial powers that be, was tried in Nazi Germany, Vichy France and Mussolini Italy in the 1930’s. We don’t need to try that again.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/04/16/will-greece-join-the-eurasian-union/

Eurasia XXXVII (1/2015)

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

Eurasia XXXVII (1/2015)

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI
Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve riassunto di ciascuno di essi.

Editoriale
Claudio Mutti, L’Eurasia aggredita su più fronti

Dossario: L’Eurasia aggredita su più fronti

LA GUERRA SU PIÙ FRONTI CONTRO IL CUORE DELL’EURASIA
di Mahdi Darius Nazemroaya

Gli USA hanno scatenato in Eurasia e in Africa una Guerra su più fronti che si estende all’America Latina. Lo scopo di Washington e Wall Street è di impedire l’integrazione eurasiatica e la nascita di un blocco economico rivale. È in questo contesto che Washington sta destabilizzando la Siria, l’Iraq e l’Ucraina. L’obiettivo strategico consiste nell’impedire che attorno al centro del Continente eurasiatico si uniscano le periferie dell’Europa occidentale e dell’Estremo Oriente. Ecco perché Washington sta facendo il possibile contro la Federazione Russa e contro l’Unione Economica Eurasiatica.

O l’OCCIDENTE O L’EURASIA
di Spartaco Alfredo Puttini

Lo svolgersi degli eventi che si susseguono sulla scena internazionale palesano ogni giorno di più uno stato di crescente tensione. Non si allude qui ai vari focolai che tormentano diverse regioni del pianeta, magari da decenni, ma alla crescente rivalità che divide e contrappone le grandi potenze. Per tutti coloro che hanno guardato con occhi disincantati la realtà internazionale di questi ultimi decenni il manifestarsi delle divergenze tra l’Occidente guidato dagli Stati Uniti da un lato e la Russia ed altre forze dall’altro non rappresenta una novità, ma una conferma. La conferma della inevitabile alterità fra il tentativo di egemonia statunitense e la volontà di una serie di Stati e di popoli di difendersi e di ripristinare un equilibrio di potenza, favorendo la nascita di un mondo multipolare.

LA QUESTIONE UCRAINA IN PROSPETTIVA GEOPOLITICA
di Fabio Falchi
Riguardo alla “questione ucraina”, i media occidentali non si limitano alla consueta criminalizzazione del “nemico”, bensì “ignorano” quasi del tutto le vicende belliche del conflitto russo-tedesco nel 1941-45 e non esitano a presentare una visione palesemente “distorta” della stessa storia della Russia. Nondimeno, è palese che gli “strateghi occidentali” siano perfettamente consapevoli che quanto accade in Ucraina è una minaccia gravissima alla sicurezza nazionale della Russia. Posto allora che non è verosimile che gli Stati Uniti vogliano combattere una guerra termonucleare contro la Russia, è lecito ritenere che si sia in presenza di una vera e propria strategia della tensione, che ha come obiettivo la destabilizzazione non solo della Russia ma anche della stessa Europa.

LA SINDROME DI GORBACIOV
di Vincenzo Mungo
La politica di Gorbaciov fallì nel suo obiettivo anche a causa delle incertezze della classe dirigente sovietica di quel periodo. Oggi, sotto l’incalzare della pressione occidentale, la classe dirigente russa rischia di diventare preda di un analogo complesso di paure, di indecisioni e di eccessiva tolleranza verso gli avversari. Qualora essa si lasciasse contagiare di nuovo dalla “sindrome di Gorbaciov”, non farebbe altro che consegnare il Paese all’imperialismo americano.

LA BIELORUSSIA AL BIVIO
di Giuseppe Cappelluti
Tradizionalmente la Bielorussia è il più filorusso tra gli Stati postsovietici: la sua popolazione si percepisce tanto come bielorussa quanto come russa, e il suo governo è uno dei maggiori fautori dell’integrazione eurasiatica. Tuttavia, negli ultimi mesi, le tensioni in Ucraina e le pressioni incrociate di Russia e Occidente hanno spinto il Paese in una posizione non facile, da cui esso sta cercando di uscire riscoprendo il nazionalismo e adottando una posizione ambigua sulla crisi in corso nel Paese esteuropeo. Alcuni, specie in Occidente, sostengono – non senza una certa Schadenfreude – che Russia e Bielorussia stiano vivendo una sorta di crisi di coppia. Una rottura vera e propria, però, è tutt’altro che probabile.

LA REPUBBLICA OLTRE IL DNESTR
di Ivelina Dimitrova
La Repubblica moldava di Pridnestrov’e, la Transnistria, è uno Stato che, benché non sia riconosciuto da nessuno, tuttavia esiste dal 2 settembre 1990, quando, all’epoca della sua dichiarazione di indipendenza, molti degli attuali membri dell’UE non esistevano ancora come Stati. La Transnistria è un paese che ha il suo esercito, la sua frontiera, la sua moneta, la sua polizia ed una sua spiccata identità “nazionale”. Oggi, con il conflitto in Ucraina, questa piccola striscia di terra ha assunto un’importanza ancora più grande dal punto di vista geopolitico.

LA CORSA ALL’ARTICO
di Emiliano Vitaliano
Negli ultimi anni lo scioglimento progressivo dei ghiacciai ha spinto varie potenze mondiali a manifestare interesse per le ingentissime risorse naturali dell’Artico. La Russia intravede in questa zona una possibilità di rafforzare la propria economia e di giocare un ruolo da protagonista nella politica mondiale. La Cina è interessata, oltre che ai vari giacimenti, anche ai nuovi corridoi di navigazione, così come l’UE. Le risorse naturali dell’Artico fanno gola anche agli USA, i quali temono la vicinanza della Russia alle coste americane. Insomma, l’Artico è lo scenario in cui si stabiliranno i nuovi equilibri geopolitici del pianeta.

UNA “PIETRA NERA” A STELLE E STRISCE STA COMPRANDO L’ITALIA?
di Stefano Vernole
Il fondo d’investimento statunitense Blackstone e il suo ex gestore Blackrock stanno acquisendo sempre più potere in Italia, quasi a compensare il recente attivismo economico della Repubblica Popolare Cinese nel nostro paese. L’indebitamento statale, le misure finanziarie richieste per adeguarsi ai parametri europei, le nuove privatizzazioni hanno aperto diverse prospettive agli investitori ma soprattutto agli speculatori, mentre lo sguardo “interessato” dei servizi di sicurezza italiani sembra posarsi più sui primi che sui secondi. Dietro un’apparente concorrenza di carattere commerciale si nasconde uno scontro geopolitico determinante per le sorti dell’Eurasia.

EUROPA: TERRA DI CONQUISTA O CAMPO DI BATTAGLIA?
di Alessandra Colla
I fatti di Parigi sono stati magistralmente usati per rafforzare una concezione negativa dell’Islam e per rilanciare l’immagine dell’Occidente come portatore di libertà e tolleranza. Facendosi carico di un’offensiva contro l’Islam, l’Europa non fa altro che svolgere il “lavoro sporco” richiesto dal progetto della globalizzazione americana.

Osservatorio

L’EUROPA DIVISA: BUDAPEST E ATENE
di Ivelina Dimitrova

Mai come oggi i rapporti tra il Cremlino e l’Occidente sono stati così tesi. Tuttavia, nell’attuale situazione di stagnazione economica e di instabilità politica, una parte significativa dell’opinione pubblica europea si sta chiedendo il perché di tanto accanimento nei confronti della Russia e molti uomini politici ritengono vitale per l’Europa il miglioramento delle relazioni con il Cremlino. Grecia ed Ungheria, in particolare, stanno conducendo una politica pragmatica nei confronti della Federazione Russa, essendo più preoccupate di tutelare l’interesse nazionale che di adeguarsi totalmente alle imposizioni occidentali.

I RAPPORTI FRA GRECIA E TURCHIA E IL RUOLO DI MOSCA
di Aldo Braccio
Chi soffia sul fuoco dello scontro di civiltà addita non di rado come modello dell’opposizione fra “Europa cristiana” e “Asia islamica” proprio il contrapporsi di Grecia e Turchia. Prescindendo da queste enfatizzazioni interessate, è certo che non mancano motivi di contrasto fra i due Paesi: la questione cipriota – ampliata oggi dalla scoperta dell’importanza dell’isola nel reperimento di risorse energetiche – quella inerente la ripartizione degli spazi marittimi e il problema scottante del transito di immigrati clandestini ne sono gli elementi salienti. L’entrata in scena del nuovo governo greco – significativamente sostenuto dalla minoranza turca presente in territorio ellenico – può favorire un percorso di reciproca collaborazione soltanto faticosamente intrapreso negli anni scorsi con la costituzione di un Consiglio di alta cooperazione strategica. Fondamentale nella ricerca di nuovi e più stabili equilibri sarà il ruolo che svolgerà la Russia, potenza eurasiatica di riferimento e di richiamo per Atene (come gli esponenti di Syriza hanno decisamente ribadito) ma anche interlocutore assolutamente imprescindibile per Ankara; fra Grecia e Turchia potrà essere Mosca – anziché l’Unione Europea, che non ha fin qui voluto o saputo svolgere tale ruolo – a favorire un’intesa in questo importante quadrante del Mediterraneo.

PREMESSE E CONSEGUENZE DEL VOTO GRECO
di Andrea Turi
Il leader di Syriza, Alexis Tsipras, trionfa nelle elezioni politiche anticipate di fine gennaio. Un successo annunciato che impaurisce i creditori internazionali e la troika. Cosa comporta la vittoria del partito antiausterità? Chi sono i suoi alleati di governo? La Grecia è pronta a guardare verso altre direzioni e a muoversi oltre il mero atlantismo della sua politica estera? Cronistoria e analisi di un voto figlio della crisi ellenica.

FRONT NATIONAL… FRONT FAMILIAL
di Yannick Sauveur
La presentazione del Front National che viene fatta al grande pubblico è ampiamente viziata. Una comprensione più esatta di quello che è il FN, da quando Marine Le Pen ne ha assunto la presidenza (gennaio 2011), non può prescindere dalla storia del partito, a partire dalla sua fondazione nel 1972. Considerato in una prospettiva diacronica, il FN rivela continuità e momenti di rottura; questi ultimi, più formali che sostanziali.

L’INCERTO FEDERALISMO IRACHENO
di Ali Reza Jalali
Il sistema di governo dell’Iraq si caratterizza per una marcata autonomia delle regioni rispetto al governo centrale, muovendosi dunque, dopo gli anni del dominio nazionalista di Saddam, da un modello tendenzialmente accentratore a un modello di tipo vagamente federale, con i vantaggi e gli svantaggi che derivano da questa impostazione. I vantaggi derivano dalla scelta di instaurare un modello che, almeno in linea teorica, si addice a un paese non omogeneo come l’Iraq; gli svantaggi invece derivano dall’eccessiva frammentazione che il federalismo comporta in un paese con forti pulsioni alla secessione, al terrorismo settario e alle ingerenze straniere dei vari attori regionali, senza dimenticare il ruolo fortemente deleterio dell’intervento occidentale del 2003.

L’IDROPOLITICA DELLA TURCHIA
di Francesco Ventura
Il controllo delle acque dei fiumi Tigri ed Eufrate da parte della Turchia può conferire ad Ankara il ruolo di serbatoio idrico del Vicino Oriente, riequilibrando il potere derivante dal possesso degli idrocarburi degli Stati arabi. La nuova geopolitica turca, così come interpretata dall’attuale Primo Ministro turco Ahmet Davutoglu nella sua opera Profondità strategica. Il ruolo internazionale della Turchia, trova nello sviluppo del Progetto dell’Anatolia Sudorientale (GAP) uno strumento per aumentare il proprio peso specifico in tutta la regione. Uno strumento di medio-lungo periodo che, vista la crescente scarsità idrica, sarà sicuramente cruciale nel futuro prossimo.

NUOVE FORME DI POLITICA MIGRATORIA
di Gabriele Abbondanza
L’attuale scenario internazionale presenta una lunga lista di aree critiche, alla base di un rinnovato insieme di flussi migratori irregolari. Italia e Australia sono due paesi che, nonostante le evidenti differenze culturali e la distanza geografica, risentono in maniera simile di tali fenomeni, in particolare dell’immigrazione illegale via mare. Il presente saggio si propone di approfondire le politiche migratorie dei due paesi, radicalmente diverse per mezzi e scopi, per poi auspicare la combinazione delle pratiche migliori di entrambi i sistemi, proponendo l’idea di una “Soluzione Mediterranea”.

Interviste

INTERVISTA A TOUAMI GARNAOUI
a cura di Anna Maria Turi

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

«Ne pas écouter les marchés financiers, mais le peuple» (Olaf Ragnar Grimsson, Président d’Etat)

par Werner Wüthrich, docteur ès sciences politiques

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Iceland 03.jpgRécemment le gouvernement islandais a informé la Commission européenne et le Conseil européen du retrait de sa demande d’adhésion (cf. Horizons et débats no 8 du 23/3/15). Le gouvernement rose-vert avait sollicité en juillet 2009 son adhésion, après que la crise financière aux Etats-Unis ait influé de manière catastrophique sur les banques du pays. Lorsque le pays s’est rétablit étonnamment vite et qu’en avril 2013 un nouveau gouvernement a été choisi, les négociations ont été gelées. Le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson a noté sur son site web: «Les intérêts de l’Islande sont mieux servi en dehors de l’UE.» La population n’approuverait pas l’adhésion, car ces dernières années, elle a réalisé, ce qu’elle a pu atteindre de ses propres forces. L’Islande est une île dans l’Atlantique avec 350?000 habitants. Le pays dispose de zones de pêche abondantes. Ses habitants pratiquent un peu d’agriculture avec beaucoup de moutons et accueillent de plus en plus de touristes parcourant le pays à cause de la beauté de la nature et de ses sources chaudes. Il fait bon vivre ainsi.
Lors de la dernière crise financière mondiale, l’Islande a pris une place importante – à plusieurs égards. La crise y a sévi encore beaucoup plus qu’ailleurs. En 2008, l’amoncellement de dettes était – au zénith de la crise – beaucoup plus élevé que dans les pays sud de l’UE. Alors que les dettes en Grèce s’élevaient à 175% du produit intérieur brut, les dettes de l’île atlantique (notamment celles des banques) étaient dix fois supérieur au du PIB, c’est à dire 1000% – donc un véritable scénario de catastrophe. Néanmoins, l’Islande se retrouve – sept ans plus tard – relativement en bonne santé. Comment cela s’est-il passé, comment cela a-t-il été possible?
Dans les années de la fin du millénaire, l’Islande se faisait remarquer par des taux de croissance très élevés. La raison n’était pas les fruits de la pêche, mais elle se trouvait ailleurs: les trois grandes banques s’étaient engagés dans un jeux risqué et avaient transformé l’île en une place financière globale. Elles attiraient par exemple des fonds d’épargnes de l’étranger avec des taux d’intérêts surélevés et investissaient cet argent dans des placements financiers risqués dans le monde entier – dans un premier temps avec succès. Les managers des banques responsables se présentèrent comme étant «modernes» et «ouverts» et rompirent avec les traditions de leur banque et de leur corps de métier – selon le proverbe: «Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser.» La cassure ou la chute arriva il y a sept ans – de façon massive – et produisit très rapidement la faillite des trois grandes banques.

Le peuple montra la voie au sujet des dettes extérieures

Le traitement des dettes extérieures des trois banques islandaises était controversé. Selon la doctrine occidentale, l’Etat respectivement les contribuables devaient au moins en partie en assumer la responsabilité. Il s’agissait avant tout des fonds dits Icesave. Icesave avait, en tant que filiale en ligne de la Landsbanki nationalisée, attiré pendant plusieurs années avec des intérêts élevés de nombreux petits épargnants étrangers, dont l’argent n’était pas couvert par l’assurance islandaise des dépôts. Avant tout la Grande Bretagne et les Pays-Bas, d’où venait la plus grande partie de fonds étrangers, exigèrent que l’Etat islandais rembourse ces fonds. Il s’agissait d’environ 4 milliards d’euros (environ 12?000 euros par habitant de l’Islande). Le gouvernement négocia avec les deux pays, qui accordèrent des taux bas et des délais de remboursement longs. Le Parlement islandais accepta le résultat des négociations et adopta le 30 décembre 2009 une loi réglant les modalités de remboursement. – Mais alors le peuple sortit dans les rues avec leurs casseroles et exprima son mécontentement de devoir endosser une responsabilité qui ne lui incombait pas. Les spéculateurs étrangers devaient eux-mêmes porter les conséquences de leurs actes. Finalement, ils avaient obtenu 10% ou plus pour leur argent. «Est-ce moralement et juridiquement justifié, de simplement attribuer le risque à l’Etat et aux contribuables?», figurait sur les transparents et les tracts. L’initiative citoyenne Defence organisa diverses manifestations d’opposition. Elle récolta plus de 60?000 signatures (de 350?000 habitants) et exigea un référendum populaire. Les citoyens assiégèrent la résidence du Président d’Etat avec des feux de Bengale rouges, signalant de manière bien visible un «stop» à cette politique. Le Président d’Etat Olaf Ragnar Grimsson entendit la voix du peuple et ordonna le référendum: «Le noyau de notre Etat islandais est, que le peuple est le juge suprême sur la validité des lois. C’est ainsi que j’ai décidé, en conformité avec la Constitution, de transférer la décision sur la loi en question au peuple.» – En mars 2010, 93% des votants dirent non au paiement des dettes bancaires par l’Etat.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient alors, faute de mieux, prêts à renégocier le remboursement des dettes bancaires. Dans un nouvel accord, l’Islande obtint des concessions supplémentaires et des allégements de paiement. Le remboursement fut prolongé jusqu’en 2046, suite à quoi la prochaine génération serait aussi concernée. Le Parlement islandais accepta. Le Président d’Etat fixa un nouveau référendum populaire. En avril 2011, le peuple refusa également cette nouvelle proposition. – Que faire?
Les Islandais résolurent leur problème bancaire de la manière suivante: les trois grandes banques durent annoncer faillite. La Landsbanki avec sa banque en ligne Icesave fut nationalisée, les deux autres ont été divisés en une «New Bank» et une «Old Bank». La New Bank (dotée de nouveaux capitaux) hérita des domaines d’activité nécessaires à l’intérieur du pays, tels les opérations de paiement, les bancomats, un service «crédit», etc. La Old Bank hérita des immenses amoncellements de dettes et toutes les affaires étrangères avec une quantité d’actifs douteux qu’on liquida lors d’une procédure de faillite. De cette manière, les guichets purent rester ouverts et les bancomats restèrent en fonction à tout moment. Les banques obtinrent de nouveaux noms. L’ancienne banque Kaupthing s’appelle aujourd’hui Arion, l’ancienne Glitinir s’appelle aujourd’hui Islandsbanki. Les trois banques (actuellement en partie en main étrangère) se limitent aux opérations bancaires traditionnelles à l’intérieur du pays.
Cette procédure de faillite nous rappelle à la déconfiture de la Swissair, suite à laquelle on a toute suite fondé une nouvelle petite entreprise – la Swiss – (actuellement contrôlée par la Lufthansa) et pendant laquelle les actifs restants de l’ancienne société et l’importante accumulation de dettes ont été entièrement liquidés lors de la procédure de faillite.

La maîtrise du quotidien et la récupération

La vie sur l’île était difficile depuis le début de la crise. La couronne islandaise perdit de sa valeur. Les prix augmentèrent. Les salaires réels baissèrent. La vie renchérit. Le chaumage augmenta. La performance économique avait déjà baissé de 7% en 2009. Le gouvernement eut besoin d’un crédit du FMI de 10 milliards de dollar, pour survivre à ces temps difficiles. Comme d’habitude, il posa ses conditions. Le gouvernement gauche-vert refusa cependant une politique de liquidation dans le domaine social. Elle réussit tout de même à remplir le programme du FMI. Des pays amis tels la Norvège et la Suède aidèrent avec de l’argent. On augmenta les impôts pour les habitants, la progression de l’impôt sur les revenus fut accentuée et on saisit une série de mesures peu orthodoxes pour réduire les dettes. On déclara, par exemple, tous crédits liés à des monnaies étrangères comme illégaux. Le gouvernement offrit aux entreprises des programmes spéciaux de restructuration de la dette. Pour les crédits immobiliers il y eut des réductions de la dette. Les petits propriétaires obtinrent des allégements de paiements. Pour protéger la monnaie et empêcher la fuite de capitaux, le gouvernement introduisit des contrôles de la circulation des capitaux toujours en vigueur. Les personnes privées voyageant à l’étranger ne peuvent changer qu’un nombre limité d’euros.
Le FMI respecta les démarches du gouvernement. Plus encore – il demanda au ministre islandais des Finances Steingrimur Sigfusson, s’il ne voulait pas devenir le responsable principal du FMI pour la Grèce. Celui-ci a cependant refusé cette proposition (Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21/2/15).
La crise en Islande n’a pas duré longtemps. La politique énergique, soutenue par le peuple, montra rapidement des résultats. Le tourisme et l’industrie de pêche profitèrent massivement de la monnaie faible. L’Islande devint bon marché. On importa moins de biens de consommation chers, en revanche, on produisit davantage à l’intérieur du pays. Trois ans après la baisse de 7% de 2009, il y eut une augmentation de 3% – un taux plus élevé que la moyenne de l’UE. L’inflation disparut et le taux de chômage se trouve aujourd’hui à 4% – comme en Suisse. Il n’existe pas de chômage des jeunes comme dans d’autres pays, où il a atteint des dimensions catastrophiques. – L’agence de notation Fitch a de nouveau augmenté la solvabilité du pays. Elle l’a explicitement justifié par «la réussite atteinte suite à des réponses peu orthodoxes à la crise».
En outre, la décision de la Cour de justice de l’AELE de l’année 2013 – ayant cette fois-ci pris une décision au profit du peuple – a été de grande utilité puisque la responsabilité de l’Etat pour les dettes bancaires étrangères a été refusée.

Succès survenu sur fond de souveraineté et de démocratie directe

Pourquoi le pays a-t-il si vite récupéré? Décisif pour le succès fut d’un côté la voix du peuple. Les Islandais n’ont pas seulement pris les bonnes décisions lors de deux référendums. La population a également, dans un grand nombre d’activités, participé activement aux événements – et cela toujours de manière non-violente. Avec des sites internet originaux, ils se sont défendus contre des tentatives de la Grande-Bretagne de placer les Islandais dans un coin terroriste afin de pouvoir geler leurs comptes en banques en Grande-Bretagne. Les Islandais ont en outre remonté les manches et ont remis leur économie nationale au pas. Les trois «nouvelles» banques, massivement réduites, y accomplissent leur tâche traditionnelle. La population a aussi empêché que les managers responsables du dérapage des banques reçoivent, comme ailleurs, d’énormes indemnités de départ en quittant leurs postes. Un bon nombre d’entre eux doivent faire face à des procédures judiciaires. Une commission d’enquête parlementaire a publié un rapport de 2000 pages, qui désigne un petit groupe d’environ 30 managers de banques, membres du gouvernement et de la banque centrale comme responsables principaux pour la débâcle financière. La Cour suprême a récemment jugé quatre d’entre eux avec des peines de prison de cinq à six ans pour des manipulations frauduleuses du marché et des abus de confiance, la punition la plus dure jamais prononcée en Islande dans le domaine de la criminalité économique.
En outre, la propre monnaie fut décisive pour le sauvetage du pays: la baisse massive de la couronne islandaise n’a pas mené au naufrage (comme certains prophètes financiers l’avaient prédit), mais c’était la condition préalable décisive pour une guérison rapide. Aujourd’hui, la couronne islandaise s’est stabilisée à environ 30% en dessous de sa valeur avant la crise. D’autres pays pourraient s’en inspirer! Pour un membre de la zone euro, la sortie de la monnaie commune serait la base pour une voie semblable.
Le succès de la voie islandaise pour sortir de la crise bancaire se distingue fortement de la voie centraliste, dirigée d’en haut, du sauvetage des banques et de la «gestion des dettes» de l’UE, où l’on maintien artificiellement en vie les banques en faillite et rend responsables les contribuables. L’Islande a clairement contredit l’idée que le sauvetage de grandes banques est «sans alternatives» (Too big to fail). Même si la voie de l’Islande ne peut pas être copiée telle quelle pour d’autres pays, elle inspire quand même à chercher courageusement de nouvelles voies. Elle montre aussi, comment un petit pays avec sa propre monnaie peut fièrement maintenir sa place dans le monde globalisé de la finance. La retrait de la demande d’adhésion en est la conséquence logique. Les problèmes financiers ne peuvent pas être résolus à huis-clos par une petite élite, mais la population et les contribuables doivent pouvoir aider de manière constructive à trouver le chemin du succès. Le fait que le FMI ait demandé au ministre islandais des Finances d’aider à maîtriser la crise de la dette en Grèce, parle pour-soi. 

vendredi, 24 avril 2015

Iceland’s Economic Revolution

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F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Iceland’s Economic Revolution

Icelanders are a proud stubborn people with more than 1200 years of history, rugged Scandinavian stock, living in one of the most beautiful natural areas of our Earth. In 2001 her government made a colossal series of disastrous decisions that resulted in the worst banking crisis in history.

Prime Minister Davíð Oddsson, enchanted with Milton Friedman’s free market ideas, implemented a course of tax cuts, cut the corporate income tax to 18%, abolished the net wealth tax, lowered the personal income tax and inheritance taxes and privatized the banking system, introducing financial deregulation along lines of the United States, for a nation with a population of a mere 239,000 citizens. He also entered a free trade agreement with the EU. Oddsson joined the charmed circles of Bill Clinton, of George H.W. Bush, who was invited to Rekyjavik to go salmon fishing. He became a regular at Bilderberg meetings. It seems it all went to his head.

Oddsson went on to become head of the Iceland National Bank in 2005 where he fed the megalomania of the three deregulated banks by in effect printing money at unprecedented rates, flooding the economy with liquidity, until he was de facto fired in 2009 by an act of parliament in the wake of the worst banking crisis in Iceland’s history.

Since the outbreak of the Iceland banking collapse and economic crisis in 2008, in the wake of the September 2008 US Lehman Bros. crisis, Icelanders, exercising their centuries-long tradition of direct democracy, took to the streets demanding fundamental change.

Oddsson’s pals in the small country’s newly-deregulated private banks had abandoned caution to the winds as they decided Reykjavik was destined to become the new Wall Street, an emerging world financial center.

By the outbreak of the global financial crisis, the three banks had combined assets equal to more than 11 times of the Icelandic GDP. They held foreign debt in excess of €50 billion, compared with Iceland’s gross domestic product of €8.5 billion. The inexperienced Iceland bankers had financed their staggering growth by borrowing on the interbank market mainly from UK and Holland banks.

The government’s main priority was to insulate the nation’s population and economy from the effects of the wanton lending abuses of the three banks, something the present Greek government was elected to do for its citizens, to the horror of German Finance Minister Wolfgang Schäuble and others. By November 2008 Iceland’s unemployment had tripled in a matter of two months.

Decisive action

When the dust settled, relative to the size of its economy, Iceland’s systemic banking collapse ranked as the largest experienced by any country in economic history. By the October 2008 the country’s three major banks–Glitnir bank, Landsbanki and Iceland’s largest bank, Kaupþing were placed into state receivership, nationalized.

That was the same time US Treasury Secretary Henry Paulson, who deliberately triggered the Lehman crisis, categorically refused nationalizing the criminal Wall Street banks, contemptuously stating, “Nationalization is socialism; we don’t do that here.” It was a lie at best as Paulson, with carte blanche control over an unprecedented $700 billion Troubled Asset Recovery Fund, bailed out AIG, Goldman Sachs and his old buddies on Wall Street with “socialized” losses dumped on American taxpayers.

Unlike Greece or Ireland or other EU countries or the USA, the Iceland Parliament and government refused to give unlimited state guarantee to save the private banks.

They nationalized them instead, creating a “Good bank-Bad bank” model loosely based on the successful Swedish 1992 experience with Securum. All domestic assets of the three banks were placed in new publicly-owned domestic versions of the banks. All foreign liabilities of the banks, which had expanded with subsidiaries in the UK and Netherlands, went into receivership and liquidation. British and Dutch bank counterparties and governments shrieked howls of protest, threatening Iceland with being blackballed and forever cut off from further credit by the world. The government also imposed currency controls.

The Parliament established an Office of Special Prosecution to investigate allegations of criminal fraud by government and bankers. People responsible went to prison. Baldur Guðlaugsson, Permanent Secretary of the Ministry of Finance went to prison for insider trading; the president of Glitnir bank went to prison for tax fraud; the president of Kaupthing Bank got 5 ½ years prison; former Prime Minister Geir H. Haarde was indicted.

Iceland decided to go it alone and focus on rebuilding her devastated real economy. The results are quite opposite the results in the EU where the brutal IMF and ECB and EU austerity policies have turned a banking crisis into a major economic crisis across the EU.

By March 2015, according to the IMF itself, “Overall, macroeconomic conditions in Iceland are now at their best since the 2008-9 crisis. Iceland has been one of the top economic performers in Europe over the past several years in terms of economic growth and has one of the lowest unemployment rates… Iceland’s strong balance of payments has allowed it to repay early all of its Nordic loans and much of its IMF loans while maintaining adequate foreign exchange reserves.” The report added, “This year, Iceland will become the first 2008-10 crisis country in Europe to surpass its pre-crisis peak of economic output.”

Revolution in banking next?

The most dramatic and heartwarming development from the Iceland financial crisis however is the Prime Minister’s proposal to revolutionize the country’s money creation process. The first country in the present world to consider such bold action, Prime Minister Sigmundur Davíð Gunnlaugsson commissioned a major report, on reform of the monetary system to prevent future crises. The report, issued by Progressive Party parliamentarian and chair of the parliament’s Committee for Economic Affairs and Trade, Frosti Sigurjónsson, examined the very taboo subject of how private commercial banks are able to create money “out of thin air.”

The report considers the extent to which Iceland’s history of economic instability has been driven by the ability of banks to ‘create money’ in the process of lending.

They went to the Holy of Holies of the secrets of banking since the Bank of Amsterdam first introduced systematic fraud into credit lending in the late 1700’s before it went bankrupt—fractional reserve banking. That simply means a bank lends many times over its deposit or equity base. If there is a crisis of confidence and depositor bank runs, under fractional reserve banking, the bank goes under.

The Frosti report concluded its examination of the link between Iceland bank lending up to September 2008 and the severity of the crisis. Their conclusion was that, “the fractional reserve system may have been a long term contributing factor to various monetary problems in Iceland, including: hyperinflation in the 1980s, chronic inflation, devaluations of the Icelandic Krona, high interest rates, the government foregoes income from money creation, and growing debt of private and public sectors.”  That’s a strong indictment and accurate.

It described the stages of every bank crisis since at least 1790 when the Bank of Amsterdam went bankrupt after a run: “A bank’s stock of cash and Central Bank reserves (both assets of the bank) is small compared to total deposits (the banks’ liability). A rumor that a bank may be in difficulty can therefore cause customers to withdraw their deposits in panic (a bank run). A bank run forces the bank to sell assets quickly to fund payouts to depositors. Such a sudden increase in the supply of assets can lead to a fall in market prices, putting other banks into trouble, and the whole banking system may follow.”

Sovereign Money System

The report to the Prime Minister concludes that a revolutionary change in control of credit is needed to control the greed and voracity of the private banks. They call for something known as a Sovereign Money System. As they note, “In a Sovereign Money system, only the central bank, owned by the state, may create money as coin, notes or electronic money. Private commercial banks would be prevented from creating money.”

The report further notes a major positive gain from implementing the Sovereign Money System. The private banks would not make huge profits by buying and selling Government debt at taxpayers’ expense as the government must pay private bondholders interest on that debt: “By delegating the creation of money to private commercial banks, the Central Bank of Iceland, and thereby the state, foregoes considerable income that it would otherwise earn from creating new money to accommodate economic growth.”

They describe how it would function: “In a Sovereign Money system, private banks do not create money. Instead this power is in the hands of the Central Bank, which is tasked with working in the interest of the economy and society as a whole. In the Sovereign Money system, all money, whether physical or electronic, is created by the Central Bank. Although commercial banks will no longer create money, they will continue to administer payments services for customers and will make loans by acting as intermediaries between savers and borrowers.”

And a critical provision: “The payments service will consist of Transaction Accounts held by individuals and businesses. The funds in Transaction Accounts will be electronic sovereign money created by the Central Bank. Transaction Accounts are risk free, as they are kept at the Central Bank, and interest-free as they are not available to the bank to invest. The Central Bank will be exclusively responsible for creating the money necessary to support economic growth. Instead of relying on interest rates to influence money creation by banks, the Central Bank can change the money supply directly. Decisions on money creation will be taken by a committee that is independent of government and transparent in its decision-making, as is the current monetary policy committee.”

That very system was proposed by Chicago economist Irving Fisher and others during the 1930S Great Depression in the USA. The lobby of the bankers managed to kill it.

Wow! Were the US Congress to enact such legislation as Iceland is now discussing to adopt they would return the power over money creation away from the privately-owned Federal Reserve to the elected Congress as specified in the US Constitution, Article 1, Section 8, “The Congress shall have the power to coin Money, regulate the Value thereof…”

The key to the entire Iceland proposal is that the central bank is a State-owned central bank or a Public Bank, as Iceland has. So long as we relegate the power of money creation to central banks privately owned like the Federal Reserve, we ultimately end up in a system of recurring financial collapse, depression, unemployment.

A move to such a Sovereign Money System is not at all difficult technically. It requires only political will of governments to act in the interests of their citizens and nations. Russia would become de facto invulnerable to the ravages of the US Treasury Economic Terrorism Office and Greece could walk away from her unpayable debts to the ECB and IMF and get about rebuilding her real economy.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/04/21/iceland-s-economic-revolution/

jeudi, 23 avril 2015

Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?

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Dwingen de Grieken Europa te kiezen tussen Amerika of Rusland?

Slechts 23% Grieken is positief over EU, 63% ziet Rusland als nieuwe bondgenoot - Deelname Europese machten aan Aziatische Infrastructuur Investerings Bank signaal van naderende geopolitieke machtsverschuiving

De toenadering die Griekenland zoekt tot Rusland baart de gevestigde orde in Brussel en Washington grote zorgen. De Russische president Putin wil na het mislukken van het South Stream oliepijpleiding project een alternatieve pijpleiding aanleggen via Turkije naar Griekenland, waardoor Griekenland een belangrijke energie’hub’ voor Zuid- en Centraal Europa zal worden. Er zijn zelfs geruchten dat als de EU en het IMF de druk op de Grieken niet wil verlichten, het land mogelijk tot de pas opgerichte Euraziatische Unie zal toetreden. Dat zal Europa voor het blok zetten: blijven we vasthouden aan het financieel, politiek en moreel op zijn allerlaatste benen waggelende Amerika, of kiezen we voor nieuwe ongekende economische mogelijkheden in heel Azië?

Niet Griekse volk, maar Europese banken gered

Toen in 2007-2008 de financiële crisis losbarstte lag de Griekse staatsschuld rond de 100% van het BNP – hoger dan het Europese gemiddelde, maar niet onhoudbaar. Tot 2014 explodeerde deze schuld echter naar 175% van het BNP en moest het land met drie bailout pakketten van € 240 miljard overeind worden gehouden.

Een staatsbankroet had hoogstwaarschijnlijk de Franse en Europese banken, die grote hoeveelheden Griekse schuldpapieren hadden opgekocht, doen omvallen. Daarom namen de EU, het IMF en de ECB ruim 80% van de Griekse staatsschuld over – niet om het volk te helpen, maar om de banken te redden. De rekening werd bij de Europese belastingbetaler neergelegd.

Amerikaanse financiële aanval op de EU

Omdat de financiële crisis de snel uit de hand lopende –jaarlijks met ruim $ 1 biljoen stijgende- staatsschuld van de VS blootlegde, openden de Amerikanen om hun dollar te redden de aanval op de EU. Pal nadat de EU-regeringen in april 2010 hadden ingestemd met het Griekse reddingsplan, werd het land door de Amerikaanse kredietbeoordelaar Standard & Poor’s in één klap met drie stappen afgewaardeerd naar de ‘junk’ status.

Het gevolg was dat verzekeraars en pensioenfondsen wereldwijd hun Griekse waardepapieren afstootten, wat de rente die het land voor kredieten moest betalen gigantisch deed stijgen. Griekenland kwam in een uitzichtloze crisis terecht. In ruil voor financiële hulp eisten het EU en het IMF snoeiharde bezuinigingen. Gevolg: de werkeloosheid steeg naar 27%, onder jongeren zelfs naar 60%. De belastinginkomsten daalden en de Griekse publieke voorzieningen stortten in.

Wanhopige Grieken zoeken hulp in Moskou

Het wanhopige Griekse volk stemde vervolgens op de extreemlinkse Syriza partij, die uit de communistische partij is voortgekomen. Partijleider Tsipras beloofde een einde te maken aan de harde bezuinigingen en zei dat hij daarvoor desnoods uit de EU en de NAVO zou treden. Tevens werd begonnen met serieuze voorbereidingen voor de herinvoering van de eigen munt, de drachme, en het nationaliseren van het bankensysteem.

Omdat Syriza vastbesloten was om de publieke voorzieningen, ambtenaren en pensioenen overeind te houden, zou er geen geld meer over zijn om het IMF terug te betalen. Daarom reisde Tsipras naar Moskou, naar eigen zeggen echter niet om te bedelen om geld, maar om te praten over intensievere economische samenwerking die het land weer uit het slop zou kunnen halen. In ruil daarvoor beloofde Tsipras geen nieuwe Europese sancties tegen Rusland goed te zullen keuren.

Russisch aardgas via Turkije en Griekenland naar Europa

Eén van de onderwerpen was de door Putin voorgestelde Turkish Stream pijpleiding, die Russisch aardgas via Turkije naar Griekenland moet gaan leveren. Deze leiding moet in de plaats komen van het mislukte Russische South Stream project, dat Brussel onder grote Amerikaanse druk had gesaboteerd, omdat Washington niet wil dat Rusland een nog belangrijkere rol in de energievoorziening aan Europa gaat spelen.

In december 2014 hadden Rusland en Turkije al een verklaring ondertekend om de bouw van Turkish Stream mogelijk te maken. Griekenland wordt in dit plan een belangrijke ‘hub’ voor het verdere transport van Russisch aardgas naar Italië, de Balkan en Centraal Europa. Dat levert de Grieken alleen al aan doorvoerrechten enige honderden miljoenen euro’s per jaar op. Ook zal het land weer aantrekkelijker worden voor investeringen.

Putin en Tsipras bespraken tevens een korting op de prijs van Russische olie en het opzetten van joint ventures met de Griekse regering. Pilotprojecten zouden de uitbouw van de haven van Thessaloníki zijn –die volgens het IMF moet worden geprivatiseerd- en investeringen in de Griekse spoorwegen.

‘Trojaans paard’?

De Griekse leider stelde duidelijk tegen nieuwe Europese sancties tegen Rusland te zijn. Daar was men in Washington bepaald niet blij mee. In Amerikaanse media werd Griekenland zelfs een ‘Trojaans paard’ genoemd, waarmee Rusland de EU zou binnendringen. Putin reageerde op zijn immer droge humoristische wijze: ‘Wat mythologie, Trojaanse paarden en zo betreft: die vraag zou terecht zijn als ik naar Athene zou gaan. Wij dwingen niemand iets te doen.’

63% Grieken wil Rusland, nog maar 23% de EU

Opiniepeilingen wijzen uit dat 63% van de Grieken Rusland als nieuwe bondgenoot begroet. Nog maar 23% is positief over de EU. Rusland en Griekenland delen daarnaast de orthodoxe christelijke religie en historisch goede betrekkingen.

Dat onderstreept dat niet alleen Griekenland, maar heel het Westen in een algemene crisis terecht is gekomen. Demografisch, financieel, economisch, politiek en moreel is de EU in een dodelijke neerwaartse spiraal terecht gekomen.

Europa moet kiezen tussen Amerika of Rusland

Feitelijk dwingen de Grieken met hun toenadering tot Rusland Europa tot de keus: of we breken met de failliete dollarwereld, met Washington en met de almaar agressiever wordende NAVO, en zetten vol in op samenwerking met de door Rusland geleide Euraziatische Unie en met China; of de schuldenlast in de EU is over 4 tot 5 jaar zo onhoudbaar geworden, dat we in een zelfde economische depressie belanden als Griekenland, waardoor onze welvaartsstaat definitief verdwijnt.

Er is nog een andere optie, namelijk die in de jaren ’30 door de heersende financiële machten door Nazi-Duitsland, Vichy-Frankrijk en Mussolini-Italië werd gekozen, met de bekende verschrikkelijke gevolgen. Daar zal werkelijk niemand in Europa op zitten te wachten. (1)

Aansluiting Europa, Japan, Australië bij Chinese Investeringsbank

Gelukkig gloort er hoop, want ondanks grote bezwaren en dreigementen van Amerika besloten Frankrijk, Duitsland en Groot Brittannië onlangs mee te doen met de oprichting van China’s Aziatische Infrastructuur Investerings Bank (AIIB). Die wordt door de VS als een grote bedreiging gezien voor het door Washington gedomineerde IMF en voor de positie van de dollar als enige wereld reservemunt.

Ook de traditionele Amerikaanse bondgenoten Australië en zelfs Japan sloten zich bij de AIIB aan, dat van plan is om tot in lengte van decennia biljoenen te gaan investeren in de opbouw van de infrastructuur in Azië.

Voor de VS is de aansluiting van zijn vazalstaten in Europa en Azië een enorme geopolitieke nederlaag, die mogelijk verstrekkende gevolgen zal hebben en een radicale machtsverschuiving op onze planeet teweeg zal brengen - een die ervoor zal zorgen dat niet langer één supermacht met behulp van financiële en militaire dreiging en chantage de rest van de wereld zijn wil kan opleggen. (2)

Xander

(1) KOPP
(2) KOPP

Zie ook o.a.:

17-03: Stratfor: VS wil ten koste van alles alliantie Duitsland-Rusland voorkomen (/ ‘Amerika zet volken tegen elkaar op om te voorkomen dat ze zich tegen VS keren – VS zet in op het ten val brengen van Rusland en de EU’)
10-03: China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie
28-02: 10 redenen waarom de VS en de EU uit zijn op oorlog (/ Het Vrije Westen bestaat niet meer)
22-02: Stratfor over nieuwe oorlog in Europa: Niemand zal voor de EU willen sterven (/ Brussel maakte fatale fout door enkel banken te redden en gewone man in de steek te laten)
08-02: ‘Europa moet oorlogskoers VS en NAVO loslaten en samen met Rusland wereldvrede redden’
05-01: 12 experts verwachten wereldwijde economische chaos in 2015

Eurasia as We Knew it is Dead

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The U.S. Knew it Too

Eurasia as We Knew it is Dead

by PEPE ESCOBAR
Ex: http://www.counterpunch.org

Move over, Cold War 2.0. The real story, now and for the foreseeable future, in its myriad declinations, and of course, ruling out too many bumps in the road, is a new, integrated Eurasia forging ahead.

China’s immensely ambitious New Silk Road project will keep intersecting with the Russia-led Eurasia Economic Union (EEC). And that will be the day when the EU wakes up and finds a booming trade/commerce axis stretching from St. Petersburg to Shanghai. It’s always pertinent to remember that Vladimir Putin sold a similar, and even more encompassing, vision in Germany a few years ago – stretching from Lisbon to Vladivostok.

It will take time – and troubled times. But Eurasia’s radical face lift is inexorable. This implies an exceptionalist dream – the U.S. as Eurasia hegemon, something that still looked feasible at the turn of the millennium – fast dissolving right before anyone’s eyes.

Russia Pivots East, China Pivots West

A few sound minds in the U.S. remain essential as they fully deconstruct the negatives, pointing to the dangers of Cold War 2.0. The Carnegie Moscow Center’s Dmitri Trenin, meanwhile, is more concerned with the positives, proposing a road map for Eurasian convergence.

The Russia-China strategic partnership – from energy trade to defense and infrastructure development – will only solidify, as Russia pivots East and China pivots West. Geopolitically, this does not mean a Moscow subordinated to Beijing, but a rising symbiotic relationship, painstakingly developed in multiple stages.

The BRICs – that dirty word in Washington – already have way more global appeal, and as much influence as the outdated G-7. The BRIC New Development Bank, ready to start before the end of 2015, is a key alternative to G7-controlled mechanisms and the IMF.

The Shanghai Cooperation Organization (SCO) is bound to include India and Pakistan at their upcoming summer summit in Russia, and Iran’s inclusion, post-sanctions as an official member, would be virtually a done deal by 2016. The SCO is finally blossoming as the key development, political/economic cooperation and security forum across Asia.

Putin’s “greater Europe” from Lisbon to Vladivostok – which would mean the EU + EEC – may be on hold while China turbo-charges the its New Silk Road in both its overland and maritime routes. Meanwhile, the Kremlin will concentrate on a parallel strategy – to use East Asian capital and technology to develop Siberia and the Russian Far East. The yuan is bound to become a reserve currency across Eurasia in the very near future, as the ruble and the yuan are about to rule for good in bilateral trade.

The German Factor

“Greater Europe” from Lisbon to Vladivostok inevitably depends on a solution to the German puzzle. German industrialists clearly see the marvels of Russia providing Germany – much more than the EU as a whole – with a privileged geopolitical and strategic channel to Asia-Pacific. However, the same does not apply as yet to German politicos. Chancellor Angela Merkel, whatever her rhetoric, keeps toeing the Washington line.

The Russian Pipelineistan strategy was already in place – via Nord Stream and South Stream – when interminable EU U-turns led Moscow to cancel South Stream and launch Turk Stream (which will, in the end, increase energy costs for the EU). The EU, in exchange, would have virtually free access to Russia’s wealth of resources, and internal market. The Ukraine disaster means the end of all these elaborate plans.

Germany is already the defacto EU conductor for this economic express train. As an export powerhouse, its only way to go is not West or South, but East. Thus, the portentous spectacle of an orchestra of salivating industrialists when Xi Jinping went to Germany in the spring of 2104. Xi proposed no less than a high-speed rail line linking the New Silk Road from Shanghai to Duisburg and Berlin.

A key point which shouldn’t be lost on Germans: a vital branch of the New Silk Road is the Trans-Siberian high-speed rail remix. So one of the yellow BRIC roads to Beijing and Shanghai boasts Moscow as a strategic pit stop.

That Empire of Chaos …

Beijing’s Go West strategy overland is blissfully free of hyperpower meddling – from the Trans-Siberian remix to the rail/road routes across the Central Asian “stans” all the way to Iran and Turkey. Moreover, Russia sees it as a symbiosis, considering a win-win as Central Asian stans jump simultaneously aboard the EEU and what Beijing dubs the Silk Road Economic Belt.

On other fronts, meanwhile, Beijing is very careful to not antagonize the U.S., the reigning hyperpower. See for instance this quite frank but also quite diplomatic interview to the Financial Times by Chinese Prime Minister Li Keqiang.

One key aspect of the Russia-China strategic partnership is that both identify Washington’s massively incoherent foreign policy as a prime breeder of chaos – exactly as I argue in my book Empire of Chaos.

In what applies specifically to China and Russia, it’s essentially chaos as in divide and rule. Beijing sees Washington trying to destabilize China’s periphery (Hong Kong, Tibet, Xinjiang), and actively interfering in the South China Sea disputes. Moscow sees Washington obsessed with the infinite expansion of NATO and taking no prisoners in preventing Russia’s efforts at Eurasian integration.

Thus, the certified death of Russia’s previous geopolitical strategy. No more trying to feel included in an elite Western club such as the G-8. No more strategic partnership with NATO.

Always expert at planning well in advance, Beijing also sees how Washington’s relentless demonization of not only Putin, but Russia as a whole (as in submit or else), constitute a trial run on what might be applied against China in the near future.

Meet the Imponderables

All bets are off on how the fateful U.S.-China-Russia triangle will evolve. Arguably, it may take the following pattern: The Americans talk loud and carry an array of sticks; the Russians are not shy to talk back while silently preparing strategically for a long, difficult haul; the Chinese follow a modified “Little Helmsman” Deng Xiaoping doctrine – talk very diplomatically while no longer keeping a low profile.

Beijing’s already savvy to what Moscow has been whispering: Exceptionalist Washington – in decline or not – will never treat Beijing as an equal or respect Chinese national interests.

In the great Imponderables chapter, bets are still accepted on whether Moscow will use this serious, triple threat crisis – sanctions, oil price war, ruble devaluation – to radically apply structural game changers and launch a new strategy of economic development. Putin’s recent Q&A, although crammed with intriguing answers, still isn’t clear on this.

Other great imponderable is whether Xi, armed with soft power, charisma and lots of cash, will be able to steer, simultaneously, the tweaking of the economic model and a Go West avalanche that does not end up alienating China’s multiple potential partners in building the New Silk roads.

A final, super-imponderable is whether (or when, if ever) Brussels will decide to undertake a mutually agreed symbiosis with Russia. This, vs. its current posture of total antagonism that extends beyond geopolitical issues. Germany, under Merkel, seems to have made the choice to remain submitted to NATO, and thus, a strategic midget.

So what we have here is the makings of a Greater Asia from Shanghai to St. Petersburg – including, crucially, Tehran – instead of a Total Eurasia that extends from Lisbon to Vladivostok. Total Eurasia may be broken, at least for now. But Greater Asia is a go. There will be a tsunami of efforts by the usual suspects, to also break it up.

All this will be fascinating to watch. How will Moscow and Beijing stare down the West – politically, commercially and ideologically – without risking a war? How will they cope with so much pressure? How will they sell their strategy to great swathes of the Global South, across multiple Asian latitudes?

One battle, though, is already won. Bye, bye Zbigniew Brzezinski. Your grand chessboard hegemonic dream is over.

Pepe Escobar is the author of Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge and Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).  His latest book is Empire of ChaosHe may be reached at pepeasia@yahoo.com.

This piece first appeared at Asia Times.

mercredi, 22 avril 2015

Die Dreispaltung Osteuropas

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Die Dreispaltung Osteuropas

von Frank Marten

Ex: http://www.blauenarzisse.de

In der EU bröckelt es aufgrund der Sanktionen gegenüber Russland. Auch Mittel– und Osteuropas Staaten sind sich keineswegs einig. Die pro-​russische Speerspitze bildet Ungarn.

Die EU hält an den Sanktionen gegenüber der Russischen Föderation fest. Während Merkel die Verlängerung befürwortet, bezweifelte Mitte März beispielsweise die Tschechische Republik den Sinn und die Notwendigkeit der Bestrafung Russlands.

Der tschechische Präsident Milos Zeman hatte Anfang April erst dem US-​Botschafter in Prag, Andrew Schapiro, den Zugang zum Präsidentensitz verwehrt. Zuvor hatte Schapiro einen geplanten Besuch Zemans bei der alljährlichen Siegesfeier in Moskau als „ziemlich heikel“ bezeichnet. Aufgrund innenpolitischen Drucks musste der tschechische Präsident nun die Reise nach Moskau trotzdem absagen. Drei wichtige Staaten Osteuropas – Polen, Tschechien und Ungarn – gehen damit in ihrer Haltung gegenüber Putin sehr verschiedene Wege.

Der Russland-​Gegner Polen

Die politische Elite der Republik Polen teilt die deutsche Forderung nach der Aufrechterhaltung der Sanktionen. In Bezug auf die Ukraine nimmt die gesamte politische Führung und Opposition eine deutliche pro-​ukrainische Haltung ein. So werden neben der Fortführung der Sanktionen auch Waffenlieferungen an die ukrainische Armee gefordert. Der Widerstand gegen Putin nimmt teilweise abstruse Formen an und entfachte bereits einen Historikerstreit: Der polnische Außenminister Gregorz Schetyna (liberal-​konservative „Bürgerplattform“) war Anfang Januar der Meinung, dass Ukrainer und nicht Russen das ehemalige KZ Auschwitz befreit hätten. Dass die Rote Armee zum Großteil aus unterschiedlichen Nationalitäten bestand, wurde schlicht und einfach ignoriert.

Aus Angst, selbst Opfer der „russischen Aggressivität“ zu werden, entstehen in Polen derzeitig Freiwilligenverbände, die der Armee unterstellt sind. Deren Stärke soll bis zu 10.000 Mann umfassen. Des Weiteren ist die polnische Armee auf der Suche nach mehr Reservisten, die im Notfall zusammen mit der regulären Armee und den Freiwilligenverbänden das polnische Vaterland gegen den russischen Bären verteidigen sollen. Demzufolge wundert es niemanden, dass die politische Elite Polens den Nato-​Plan einer schnellen Eingreiftruppe in Osteuropa fördert.

Nato-​Manöver in Polen

Unterstützung erhält sie dabei von den drei baltischen Staaten, die die Ängste Polens vor der russischen Expansion teilen. Um ihre Zugehörigkeit zum westlichen Bündnis zu demonstrieren, fand im Oktober 2014 ein Nato-​Manöver auf polnischem Gebiet mit 400 Soldaten aus 23 Staaten statt.

Die Angst vor der drohenden russischen Invasion speist sich aus der polnischen Geschichte: Bereits mehrfach wurde Polen Opfer seiner Nachbarn. Zuletzt wurde Polen bekanntlich 1939 zwischen dem Deutschen Reich und der Sowjetunion aufgeteilt. Das angespannte politische Verhältnis zwischen Russland und Polen wird sich auch in den kommenden Monate oder Jahren nicht verbessern, sondern eher verschlechtern. Russland drohte bereits mit dem Rauswurf des polnischen Konsulats aus der Russischen Föderation.

Der Vermittler Tschechien

Die Tschechische Republik hingegen schlägt einen anderen Kurs gegenüber Russland ein. Zusammen mit der Slowakei kritisieren sie einen Teil der Sanktionen gegen die Russische Föderation. Sie bezeichnete der slowakische Ministerpräsident als „nutzlos und kontraproduktiv“ ‒ diese Haltung teilt er mit seinem tschechischen Amtskollegen. Anhaltende Sanktionen würden letztendlich die eigenen nationalen Interessen treffen und die Krise in der Ukraine verschärfen. Trotz des Widerstandes gegen den Großteil der Sanktionen hält Tschechien jedoch an der Solidarität zur Ukraine fest – beispielsweise mit Gaslieferungen oder finanziellen Hilfen. Der linksgerichtete Zeman geriet zudem aufgrund seiner pro-​russischen Haltung und seiner Kritik an der ukrainischen Führung mehrfach in die Kritik der tschechischen Öffentlichkeit. Viele Medien und oppositionelle Politiker werfen ihm eine idealisierte Sichtweise auf die Russische Föderation vor.

Die tschechische Bevölkerung hingegen scheint zwiegespalten. Manche befürworten den Kurs ihrer Regierung, andere hingegen demonstrieren gegen den russischen Kurs in der Ukraine. Vielen scheint die Niederschlagung des Prager Frühlings im Jahr 1968 noch präsent zu sein. Denn auch sie fürchten eines Tages Opfer der russischen Politik zu werden. Das Verhältnis der Russischen Föderation zu Tschechien bleibt angespannt. Es ist jedoch noch lange nicht so belastet wie das Verhältnis zwischen Polen und Russland. Die Tschechische Regierung scheint daher an ihrem Mittelweg zwischen offener Solidarität mit Russland und Unterstützung der Nato festzuhalten.

Ungarn: Russland und China als Vorbild

Der ungarische Staat unter dem nationalkonservativen Ministerpräsidenten Viktor Orbán (Fidesz) gilt aus der Perspektive der EU seit jeher als Sorgenkind. In der Debatte um den richtigen Kurs gegenüber Putin wird Ungarn seinem eigenständigen Kurs erneut gerecht. Ebenso wie die Tschechische Republik kritisiert Orbán die verhängten Sanktionen gegen Russland. Und er geht noch einen Schritt weiter: Der ungarische Ministerpräsident fordert sogar ein Ende der russenfeindlichen Politik der EU.

Letztendlich würden die Sanktionen der EU ihren Mitgliedsstaaten selbst schaden und den Konflikt in der Ostukraine weiterhin anheizen, betont er. Des Weiteren forderte Orbán die europäischen Staaten dazu auf, den „Trennungsprozess zu Russland“ zu beenden und gemeinsam nach einer Lösung des Konfliktes zu suchen. Orbán selbst nannte in einer Rede im Sommer 2014 sein politisches Modell eine „illiberale Demokratie“ ‒ ohne liberale Dogmen und mit Russland und China als großen politischen und ökonomischen Vorbildern.

Atommeiler mit russischer Unterstützung

Während andere osteuropäische Staaten den Handel mit der Russland im Rahmen der verhängten Sanktionen boykottierten, beschlossen Ungarn und Russland im Januar 2015 den Bau von zwei Atommeilern in Ungarn. Es handelt sich um das teuerste staatliche Projekt seit Ungarns EU-​Beitritt 2004. Die beiden Reaktorblöcke sollen zu 80 Prozent über einen russischen Kredit finanziert werden und knapp die Hälfte des ungarischen Strombedarfs decken. Im Februar 2015 einigten sich beide Staaten außerdem auf ein neues Gasabkommen, das den Preis in Ungarn senkt. Beiden Abkommen ging ein großer Protest der ungarischen Opposition voran. Sie befürchtete die Annäherung der beiden Staaten und solidarisierte sich demonstrativ mit der Ukraine.

Auch die ungarische Bevölkerung scheint bezüglich der russischen Politik gespalten zu sein. Ebenso wie die Tschechen fürchten auch einige von ihnen, dass sich die Geschichte wiederholen könnte. Es ist vor allem der von der Sowjetunion niedergeschlagene Ungarische Aufstand von 1956, der diese Ängste anheizt. Allerdings erhielt die Partei Orbáns bei der vergangenen Parlamentswahl rund 45 Prozent der Stimmen. Die meisten Ungarn können sich also offenbar mit der Innen– und Außenpolitik Orbáns und seiner postulierten „illiberalen Demokratie“ identifizieren. Das politische Verhältnis beider Staaten zueinander ist entspannt. Ungarn scheint der zur Zeit verlässlichste Partner der Russischen Föderation innerhalb Europas zu sein. Aufgrund der neuen Abkommen scheint dieser politische Kurs auch in naher Zukunft fortgeführt zu werden.

Russland lässt sich von Sanktionen nicht beeinflussen

Auch Zypern und Bulgarien schlagen einen oppositionellen Kurs zur offiziellen EU-​Politik ein. Allen voran schreitet das „orbánische“ Ungarn, das sich als Speerspitze gegen die Sanktionen gegen Russland profiliert. Inzwischen kritisieren auch Spanien, Griechenland und Zypern den russlandfeindlichen Kurs der EU. Die Einheitsfront gegen Putin scheint zu bröckeln.

Das ist der richtige Weg: Ohne die Einbeziehung Russlands in den ukrainischen und europäischen Entscheidungsprozess wird niemals Ruhe in die Häuser des ukrainischen Volkes einkehren. Russland wird auf Sanktionen nicht reagieren. Allein aus Stolz würde der russische Bär so oder so weiterhin so handeln, wie er es in den letzten zwölf Monaten bereits gezeigt hat. Polen wird mit seiner scharfen Kritik den russischen Kurs nicht ändern, sondern noch verstärken. Den größten Einfluss auf Russland hat demnach Ungarn: Es betreibt weiterhin – trotz der EU-​Sanktionen – intensiven Handel mit Russland und schätzt Putin als Partner, anstatt den mächtigsten Staat Osteuropas als Teil einer neuen „Achse des Bösen“ zu brandmarken. Aber auch Vermittler wie die Tschechische Republik und die Slowakei könnten die russische Politik beeinflussen. Eines bleibt dabei sicher: Europa braucht Russland und Russland braucht Europa!

Quatre livres concernant l’Ukraine, la Russie et l’Occident

Il est urgent d’éclairer les esprits!

Quatre livres concernant l’Ukraine, la Russie et l’Occident

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Ce ne sont pas seulement quelques sites Internet et des petits éditeurs alternatifs mais également un certain nombre de maisons d’éditions qui se sont décidées de fournir des informations critiques complémentaires aux contributions usuelles des médias sur l’Ukraine, la Russie et l’Occident. Nous présentons brièvement quatre d’entre eux, en en conseillant la lecture, car il ne suffit pas de les recommander. Malheureusement, il n’y a pour le moment pas de traductions françaises sur le marché.

Krone-Schmalz: comprendre la Russie

Ce livre, paru il y a quelques semaines, ayant rencontré un important écho, est le premier à recommander. «Comprendre la Russie. La lutte concernant l’Ukraine et l’arrogance de l’Ouest» est l’unique livre à avoir été publié par une maison d’édition allemande importante. L’auteure est Gabriele Krone-Schmalz, ancienne correspondante allemande bien connue, de la première chaîne de télévision allemande ARD. Actuellement, elle est professeure de TV et de journalisme et membre du comité directeur du Dialogue de Saint-Pétersbourg. Son nouveau livre occupe la deuxième place de la liste des meilleures ventes de la revue Der Spiegel.
Mme Krone-Schmalz, journaliste corps et âme, est sidérée par la façon dont les médias allemands informent sur la Russie. L’obligation de diligence et les principes de l’éthique journalistiques sont violés de manière fondamentale. Mme Krone-Schmalz le démontre par de nombreux exemples, pas seulement depuis la crise ukrainienne, et confirme ce que le Conseil consultatif de l’ARD lui-même, avait constaté en été 2014: «A la suite de ses observations, les reportages de la première chaîne de télévision concernant la crise en Ukraine donnaient l’impression, du moins partiellement, de parti pris s’orientant essentiellement contre la Russie et les prises de positions de ce pays. […] Des constats fondamentaux pour comprendre les tenants et les aboutissants du développement de cette crise n’apparaissaient pas dans les reportages ou n’étaient qu’à peine évoqués.»
Mais le livre «Comprendre la Russie» est beaucoup plus qu’un débat sur la façon des médias occidentaux de traiter le sujet. C’est même plus que les excellents conseils donnés à la fin du livre pour illustrer ce que pourrait être un véritable reportage. Le livre respecte son titre en tentant de faire comprendre la position russe au lecteur de langue allemande. Et réfléchir à une phrase comme celle tirée de l’avant-dernier chapitre, est vraiment judicieux: «Si l’on avait pris au sérieux à temps les intérêts russes et si l’on avait choisi une attitude coopérative plutôt qu’agressive, il n’y aurait pas eu de morts et de blessés, de personnes traumatisées, ruinées et en fuite.»
Dans les chapitres «L’Ukraine, la Russie et l’Occident» ainsi que «Le combat pour l’Ukraine», elle rappelle soigneusement les faits ayant mené le pays depuis 1991 à la situation actuelle.

Espoirs déçus – chances manquées

Les chapitres «Espoirs déçus – chances manquées» et «L’idée de la paix» sont particulièrement marquants. Mme Krone-Schmalz met en relief les réussites de la direction du pays au temps de l’Union soviétique dans la deuxième moitié des années 80 en précisant que «Ce fut une réussite particulière de mener l’Union soviétique à l’effondrement sans faire couler la moindre goutte de sang. Mais au lieu de soutenir ce processus, on renvoya cette partie du monde vers le néant.» La Russie n’obtint «aucune chance de repartir avec quelque succès et se trouva en butte aux feux croisés de la ‹communauté internationale› qui voulait à tout prix imposer ses règles à cette partie du monde.»
Mme Krone-Schmalz rappelle une fois de plus la confiance initiale de la Russie envers l’Occident, après 1991 et combien cette confiance fut bafouée, transformée en humiliation et pillage du pays, en lui refusant toute égalité politique et économique, réduisant ainsi la confiance à néant: «Les gens devaient affronter un capitalisme sauvage et non pas bénéficier de l’économie sociale de marché qui aurait permis un passage en douceur. […] La situation avait pris un caractère pervers du fait qu’on n’osait pas introduire des mesures de protection sociale en Russie, de crainte que l’Occident n’y voie une renaissance du socialisme ou du communisme et se retire entièrement.»

Poutine a cherché la collaboration avec l’Occident mais n’a pas été pris au sérieux

Lorsque Vladimir Poutine fut nommé président du pays, son objectif était de remettre le pays sur pied, et cela en collaboration avec l’Occident. Mais toutes ses propositions pour une collaboration plus intense et plus étroite furent ignorées: «Poutine fut un des premiers à parler d’un monde multipolaire et d’un ‹Espace commun de sécurité› de Vladivostok à Vancouver. Mais ni l’une ni l’autre de ces propositions ne fut retenue, ce qui lui aurait donné l’impression d’être entendu.» Finalement: «La longue série de refus occidentaux et d’ignorance parfaite des intérêts russes est comprise du côté russe de la manière suivante: l’OTAN bombarde la Yougoslavie, donc la Serbie, à la fin des années 90, bien que la Russie ait protesté là-contre au Conseil de sécurité; les Etats-Unis et la Grande-Bretagne lancent une offensive contre l’Irak en 2003 sur la base de preuves falsifiées; en 2011, l’Occident abuse d’une résolution de l’ONU destinée à la protection des populations, pour faire tomber Kadhafi. En Syrie, on soutient des bandes de rebelles peu crédibles en leur fournissant des armes pour se débarrasser du régime d’Assad. A chaque fois que le ‹coup d’Etat› sous l’intitulé ‹démocratisation› réussit, la Russie est éliminée de tous les anciens accords et le plus souvent les nations industrielles occidentales, notamment les Etats-Unis, s’approprient les affaires les plus lucratives.»

«C’est pourquoi il n’y a qu’une solution: la paix» – et qu’a fait l’OTAN?

Dans le chapitre «L’idée de la paix», l’auteure décrit de manière émouvante la mentalité de la population, telle qu’elle l’a connue à la fin des années 80 lors qu’elle travaillait en Russie. En premier lieu sa volonté de paix: «Sans la paix rien n’a de la valeur, exprima une étudiante en économie de 22 ans. […] Pour une retraitée de 64 ans seule comptait la volonté commune de paix de ‹notre Michail Sergejevitch [Gorbatchev] et le président des Etats-Unis›. Elle déclara: ‹La jeunesse ne peut pas s’imaginer ce que nous avons souffert pendant la guerre. J’ai été horriblement maltraitée, mais je m’en suis sortie. C’est pourquoi, il n’y a qu’une solution: la paix.›»
Peu après la fin de la guerre froide, il y a eu des tentatives d’aller à l’encontre des vœux de paix des populations, en concluant des accords. Mais ces derniers restèrent lettre morte du fait de la volonté d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. «C’est ainsi que l’Occident se conduisit comme le vainqueur de la guerre froide, s’imaginant pouvoir ignorer les intérêts de la Russie.» Mme Krone-Schmalz cite d’un discours qu’elle a présenté en 1998: «Nous avons donc survécu avec peine à la guerre froide, sans toutefois nous en débarrasser, et voilà qu’on prépare déjà une nouvelle mouture, avec des frontières légèrement modifiées. Tout en comprenant parfaitement le désir de sécurité des Polonais, mais aussi des Lituaniens, et d’autres – c’est un très mauvais signal que de vouloir intégrer ces pays dans l’OTAN. Rien que d’en parler a déjà causé un tort incommensurable.»
Mme Krone-Schmalz rappelle aussi le «péché originel»: «La guerre du Kosovo a eu une importance énorme en ce qui concerne la relation de la Russie avec l’Occident. La Russie a dû vivre le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU a été totalement ignoré et que personne ne s’en est ému dans la communauté des Etats occidentaux.» En ce qui concerne la guerre en Géorgie de 2008, l’auteure fait appel à une citation personnelle: «En tant qu’observateur politique, on ne peut s’étonner qu’il y ait eu une guerre en Géorgie, mais en raison du fait que la Russie ait toléré si longtemps les provocations et les humiliations occidentales sans réagir.»
«Comprendre la Russie» est destiné avant tout au public allemand. Dans le texte de la jaquette, on peut lire que «Les ressentiments antirusses ont une longue tradition en Allemagne et ont été renforcés par deux guerres mondiales. On le remarque aussi dans la crise ukrainienne. En fait, il ne s’agit pas seulement de la relation entre la Russie, l’Occident et l’Ukraine, comme le prétend la presse, mais de l’histoire depuis la fin de la guerre froide. Il est de toute première importance pour l’UE d’avoir la Russie comme partenaire. Dans la mesure où on s’en passerait, l’Europe risque d’être écrasée dans les conflits de pouvoir opposant les grandes puissances futures.»

Engdahl: Guerre en Ukraine

Le titre du deuxième livre est «Guerre en Ukraine. La chronique d’une catastrophe planifiée». Il est paru en novembre 2014, rédigé par F. William Engdahl, un Américain vivant en Allemagne ayant écrit de nombreux livres. Deux de ses livres ont paru en français: «Pétrole, une guerre d’un siècle: l’ordre mondial anglo-américain» (2007) et «OGM semences de destruction: l’arme de la faim» (2008). On trouve également une série de ses textes sur le site Internet www.williamengdahl.com. Son nouveau livre n’a pas été écrit d’un trait, mais comporte une collection d’articles de l’auteur, écrits entre le 1er octobre 2013 et le 11 septembre 2014. Les titres décrivant bien les contenus sont par exemple:
•    L’Ukraine se sabote elle-même par l’accord de libre-échange avec l’UE (1/10/13)
•    Les protestations en Ukraine sont-elles une répétition de la révolution colorée américaine? (10/12/13)
•    Ingérence effrontée du ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis dans les affrontements en Ukraine (20/1/14)
•    Les Etats-Unis renforcent leurs folles installations de missiles contre la Russie (19/2/14)
•    Violation de l’Ukraine: la phase 2 débute (2/3/14)
•    Il est prouvé que l’OTAN engage des tireurs d’élite du groupe Bandera (9/3/14)
•    L’Ukraine nomme comme gouverneurs et ministres des criminels et des oligarques (11/3/14)
A noter que ces analyses ont toutes été publiées avant le référendum lancé sur la presqu’île de la Crimée – il ne s’agit pas de justification après coup.
Les articles suivants approfondissent les informations:
•    L’engagement de francs-tireurs (snipers) est une stratégie courante dans les changements de régimes politiques fomentés par l’OTAN (24/3/14)
•    Le nouveau gouvernement ukrainien engage des mercenaires américains, pour permettre de contrôler l’Ukraine orientale (31/3/14)
ou encore
•    Le coup d’Etat en Ukraine rapproche la Russie de la Chine (5/6/14)
•    La Russie et la Chine en marche pour se débarrasser du système du dollar (10/6/14)
ou bien
•    Les néonazis du Secteur droit ukrainien répandent «officiellement» la terreur dans l’Est du pays (11/6/14)
•    La nouvelle stratégie de Washington: l’exportation des guerres (12/6/14)
ou encore
•    L’UE et le FMI pillent l’agriculture ukrainienne (9/8/14)

Aspects géostratégiques

Les textes de F. William Engdahl ne sont pas de purs commentaires politiques, mais sont toujours fondés sur des sources précises. Comme beaucoup d’autres, Engdahl rappelle aussi le point de départ géostratégique de ce qui s’est déroulé – à cause de la Russie – pratiquement depuis 1991 (et même avant la fin de l’Union soviétique) dans et avec l’Ukraine. Ce que l’ancien conseiller de sécurité du président américain Zbigniev Brzezinski avait décrit sans ambages dans son livre «Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde» (paru en anglais et en français en 1997) dans l’esprit de la suprématie incontestée des Etats-Unis, paradigme prédominant à l’époque: «L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’Etat russe. Par ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie» (p. 74)

La théorie du Heartland de Mackinder

Pendant des siècles, l’Angleterre avait mené sur le continent européen une politique connue comme l’«équilibre des pouvoirs» («Balance of Power»). Elle avait pour objectif de limiter à chaque fois le pouvoir du plus fort du moment ou de l’alliance la plus forte par des alliances avec le second pouvoir de manière à ce qu’aucun Etat sur le continent ne puisse conquérir la prédominance. Par la création de l’Empire allemand et la montée rapide de l’Allemagne impériale alliée avec les Habsbourg pour devenir une grande puissance scientifique et économique, au milieu du XIXe siècle, la situation sur le continent avait changé qualitativement du point de vue des Anglais. La puissance mondiale jusque-là incontestée et maîtresse de toutes les mers du monde dut réaliser que sa domination pouvait être défiée. Halford Mackinder, géographe anglais, politicien, co-initiateur de la London School of Economics, plus tard fondateur du Royal Institute of International Affairs («Chatham House») et conseiller important de la délégation anglaise lors de la Conférence de paix de Paris (1919–1920), a répondu à cette situation par le texte stratégique intitulé «The Geographical Pivot of History» [Le pivot géographique de l’histoire], publié pour la première fois en 1904 dans le «Geographical Journal» à Londres. Dans son livre paru lors de la Conférence de Paris «Democratic Ideals and Reality», il approfondit les réflexions géopolitiques de cet essai qui furent nommée la «théorie du Heartland». […] Mackinder lui-même, a résumé sa théorie en trois courtes phrases:
•    «Qui contrôle l’Europe de l’Est contrôle l’Heartland [Pivot Area];
•    Qui contrôle l’Heartland contrôle l’Ile Monde [Eurasie];
•    Qui contrôle l’Ile Monde contrôle le Monde.»
Dans sa théorie, il partit de l’idée que les terres eurasiennes et africaines avaient la plus grande partie des populations du monde et bénéficiaient des plus grandes réserves de matières premières.

Extrait de: Jochen Scholz: Worum es geht. Die Ukraine-Krise und die geopolitische Konstante auf dem eurasischen Kontinent; in: Ronald Thoden, Sabine Schiffer (Ed.): Ukraine im Visier. Russlands Nachbar als Zielscheibe geostrategischer Interessen,
 ?2014, pp. 89–107

Thoden et Schiffer: l’Ukraine dans le collimateur

Un troisième livre mérite d’être recommandé dans ces colonnes, édité par Ronald Thoden, propriétaire de la maison d’éditions «Selbrund-Verlag» et Sabine Schiffer, directrice de l’«Institut für Medienverantwortung» [Institut pour la responsabilité médiatique]. S’agissant d’un recueil de contributions de divers auteurs, le livre est intitulé «Ukraine im Visier. Russlands Nachbar als Zielscheibe geostrategischer Interessen» [L’Ukraine dans le collimateur. Le voisin de la Russie, cible d’intérêts géostratégiques]. Dans ce livre, paru fin 2014, on trouve plusieurs bonnes contributions pour mieux comprendre ce qui se passe en Ukraine et aux alentours et pour mieux analyser, d’un œil critique, les informations médiatiques qui nous sont régulièrement présentées. Notamment les quatre contributions à la fin du recueil, rédigées dans une attitude critique envers les médias, prouvent le manque de sérieux des informations venant de nos médias occidentaux et fournissent de précieuses indications pour pouvoir approfondir le sujet.
Dans la première partie du recueil, Reinhard Lauterbach rappelle l’histoire du nationalisme ukrainien qui n’a pas rechigné de s’allier au national-socialisme allemand et dont les forces directrices ont été, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des «alliés» bien accueillis des services secrets américains.
Hannes Hofbauer y figure avec deux contributions. La première, consacrée à la «Révolution orange» de 2004, décrit en détail les forces issues des Etats-Unis ayant dirigé ce premier coup d’Etat. Quant à la deuxième contribution, elle contient pour la plupart des lecteurs et lectrices de langue allemande de nouvelles informations sur la pauvreté et les disparités sociales prévalant en Ukraine. Hannes Hofbauer y démontre que l’Ukraine, après 1991, devint un des Etats économiquement les plus faibles de tous les Etats issus des anciennes républiques soviétiques européennes et que le programme du FMI ne fit qu’empirer la situation. Il illustre la folie qu’a représenté le fait d’exiger du pays à devoir se décider entre l’UE et la Russie et ce qui attend les Ukrainiens suite à l’acceptation par «leur» gouvernement des conditions du FMI en échange des crédits concédés. Selon l’auteur, le gouvernement intérimaire a déclaré au printemps 2014 dans une lettre au FMI, «vouloir laisser saigner la population en échange du crédit de 17 milliards de dollars», dont il avait un urgent besoin. Et l’auteur de continuer: «En même temps, on promet, au plus haut niveau, de tout faire pour que les salaires n’augmentent pas au cours des 12 mois à venir. Le salaire minimum, correspondant à 74 euros au printemps 2014, et les salaires fixés par les contrats tarifaires, gelés au niveau du 1er janvier 2014, garantissent un tiers de la totalité des économies budgétaires planifiées. La coalition gouvernementale veut se procurer 25% supplémentaires par la ‹rationalisation des dépenses sociales›. Au niveau des revenus, les nouveaux dirigeants à Kiev ont promis au FMI d’abandonner la subvention du prix du gaz pour les consommateurs et de l’augmenter de 56% à partir du 1er mai 2014, ce qui a été accompli à terme. A partir du 1er mai 2015, le prix du gaz augmentera encore une fois de 40%.»

La théorie du «Heartland» de Mackinder toujours en cours?

Kurt Gritsch rappelle les conséquences fatales de l’élargissement de l’OTAN vers l’Est et le lien entre la confrontation croissante de l’OTAN avec la Russie. Il illustre ses analyses par une carte montrant les nombreuses bases militaires américaines entourant la Russie, en la commentant ironiquement dans la légende: «Russia wants war. Look how close they put their country to our military bases» [«La Russie veut la guerre. Regardez à quel point ils ont rapproché leurs frontières de nos bases militaires!»]
La contribution de Jochen Scholz est excellente. Il explique les événements touchant l’Ukraine en relation avec un siècle de géostratégie anglo-américaine, tout en complétant ses explications par des réflexions historiques et politiques au niveau mondial. Il parle des aspirations hégémoniques des forces maritimes anglo-américaines, basées sur une théorie formulée par Halford John Mackinder au début du XXe siècle étant toujours actuelle. Celle-ci prône que pour accéder à l’hégémonie mondiale, il est nécessaire de dominer le continent eurasien en y empêchant par tous les moyens le développement de liens étroits, par exemple, entre l’Allemagne et la Russie (cf. encadré).
Le rapport que l’auteur établit avec le TTIP est également intéressant: «L’accord de libre-échange entre l’EU et les Etats-Unis (TTIP), négocié actuellement, sert en premier lieu à couper court aux tendances centrifuges dans l’alliance actuelle, à rattacher plus étroitement l’Allemagne et l’UE aux Etats-Unis, à empêcher la formation d’espace économique commun s’étendant de Lisbonne à Vladivostok et à instrumentaliser l’UE pour les intérêts nationaux des Etats-Unis.»
La déclaration commune des présidents de la France, de l’Ukraine, de la Russie ainsi que de la chancelière allemande du 12 février 2015 à l’occasion de Minsk II a précisément porté sur ce point en affirmant la «vision d’un espace humanitaire et économique commun allant de l’Atlantique au Pacifique». Jochen Scholz a rédigé sa contribution avant Minsk II. En la lisant, on comprend cependant mieux pourquoi certaines personnes aux Etats-Unis ne veulent pas que les décisions de Minsk II soient mises en vigueur en faisant tout leur possible pour que le conflit continue à dégénérer – par exemple suite à des livraisons d’armes à l’armée ukrainienne – et que l’entente entre la Russie et le reste de l’Europe soit rendue impossible.

Liens entre le TTIP et l’Ukraine

Les points auxquels Jochen Scholz a fait allusion dans sa contribution sont expliqués de manière exhaustive dans le quatrième livre recommandé. Il est intitulé «Wir sind die Guten. Ansichten eines Putinver­stehers oder wie uns die Medien manipulieren» [Nous sommes les bons. Points de vue d’une personne comprenant Poutine ou comment les médias nous manipulent] et a été rédigé par les deux journalistes Mathias Bröckers et Paul Schreyer. Ce livre, paru en première édition début septembre 2014, cite entre autres des extraits du discours de Victoria Nuland, secrétaire d’Etat assistant pour l’Europe et l’Eurasie, qu’elle a tenu en novembre 2013 devant une commission du sénat américain sur la politique ukrainienne du gouvernement. Dans ce discours, elle ne fait pas seulement état des 5 milliards de dollars dépensés depuis 1991 pour imposer «la transition de l’Ukraine vers la démocratie et l’économie de marché». A la même occasion, elle a présenté son jugement concernant «les partenariats orientaux» de l’UE. On n’a qu’à traduire de façon réaliste ses multiples euphémismes: «Quant aux partenariat oriental, il s’agit finalement de beaucoup plus qu’uniquement d’un rapport intensifié entre l’UE et les divers pays d’Europe de l’Est et du Caucase. C’est également un pas en direction d’une vision à long terme d’un espace économique interconnecté s’étendant de Lisbonne à Donetsk, animé par des réformes axées sur le marché, par une prospérité croissante et une démocratie consolidée. C’est dans ce but que l’UE et les Etats-Unis négocient le Traité de libre-échange transatlantique (TTIP/TAFTA) qui promet croissance, investissements et emplois des deux côtés de l’Atlantique ainsi qu’un système commercial global, fondé sur des règlementations et des normes élevées. Cette large vision de l’espace économique interconnecté en Europe devient de plus en plus réel et attractif, pouvant en fin de compte non seulement comprendre l’Europe mais la totalité de l’espace transatlantique. Nous croyons, de commun accord avec l’UE, que les investissements faits en faveur du partenariat oriental sont, à long terme, dans l’intérêt de tout un chacun.» Le commentaire offert dans le livre est le suivant: «C’était donc cela, tous les grands liens, le but glorifié, la vision globale – et en même temps la réfutation de toute forme de multilatéralisme. Dorénavant, il n’y aura donc plus qu’un seul système au monde, non pas plusieurs, pouvant même être équivalents. Dans la langue militaire, on appelle cela ‹Full Spectrum Dominance›, et en économie ‹Integrated Global Trading Regime›. En fin de compte, il s’agit de s’arroger un pouvoir totalitaire faisant mine de promouvoir la prospérité et la démocratie ‹dans l’intérêt à long terme de tout un chacun›».
D’ailleurs Zbigniev Brezinski a déjà revendiqué dans son livre «Le Grand Echiquier», un espace de libre-échange transatlantique, conçu par les Etats-Unis comme un élément de leur «géostratégie pour l’Eurasie»: «Un accord de libre-échange transatlantique, préconisé déjà par un certain nombre d’hommes d’Etat éminents de l’Alliance atlantique, pourrait […] réduire le risque de rivalités croissantes entre une UE plus unifiée et les Etats-Unis».
Avec l’analyse de Jochen Scholz et son allusion à la théorie du «Heartland» de Mackinder, on comprend mieux ce que George Friedman, directeur du service secret américain privé Stratfor, a dit début février 2015 à Chicago et ce qui a été rendu public en Allemagne début mars (www.nachdenkseiten.de/?p=25398 et www.nachdenkseiten.de/?p=25405): au cours du XXe siècle, les Etats-Unis voulaient empêcher sur le continent eurasien tout lien entre la Russie et l’Allemagne. Après la fin de la guerre froide, il s’agissait d’établir une «ligne» s’étendant de la mer Baltique à la mer Noire pour endiguer la Russie et déranger ses rapports avec l’Allemagne, une sorte de nouveau «Rideau de fer». Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat au Ministère allemand de la Défense et vice-président de la Réunion parlementaire de l’OSCE, était des 2000 au courant de ces plans, suite à sa participation à une conférence du Secrétariat d’Etat américain à Bratislava (Slovénie). En 2001, il rendit public ces plans.

Bröckers et Schreyer: Liens entre la politique globale et le conflit ukrainien

Le livre de Mathias Bröckers et Paul Schreyer est une vraie trouvaille pour tous ceux qui veulent comprendre le conflit ukrainien et ses liens avec la politique globale. Le point de départ est un court aperçu de l’histoire de l’Ukraine. Il devient clair à quel point les services secrets américains sont déjà actifs spécialement en Ukraine depuis plusieurs décennies, à quel point cet Etat est fragile depuis sa fondation en 1991. En effet, jusqu’à présent, les Ukrainiens ne forment pas vraiment une nation en raison de la diversité de leurs groupes ethniques et de leur histoire, tout en souhaitant cependant former un Etat ayant son propre peuple.
Cette construction fragile se trouve au centre d’une confrontation de politique globale, et le livre de Bröckers et Schreyer se concentre dans ses analyses principalement sur le rôle de l’Occident dans cette confrontation, les forces en arrière-plan – notamment l’Atlantic Council – et le rôle des médias occidentaux.
Pour la fin de l’hégémonie américaine
Deux derniers chapitres excellents finalisent cet ouvrage. Dans l’avant-dernier chapitre, les deux auteurs traitent la question de savoir si les Etats-Unis, avec leur exigence de diriger un monde unipolaire, arrivent à s’imposer ou si l’idée d’un monde multipolaire peut se réaliser. Ils écrivent concernant l’Ukraine: «Une Ukraine non-alignée et neutre, réunissant ses diverses régions sous un toit fédéral d’Etats fédéraux et formant un pont entre l’Est et l’Ouest, l’UE et la Russie, l’Atlantique et l’Eurasie, serait non seulement pour le pays même, mais pour tous ses ‹voisins› de Lisbonne à Vladivostok le développement idéal.» Et dans le dernier chapitre, se terminant par un plaidoyer pour une nouvelle politique de détente, on lit: «Ne serait-il pas enfin grand temps, entre amis, de s’opposer à une politique [des Etats-Unis], voulant imposer par la force ce système [d’hégémonie] au monde entier et ne rechignant pas de déclencher à nouveau la guerre en Europe pour atteindre son objectif de ‹Full Spectrum Dominance›? Ne serait-il pas temps de mettre au banc d’essai la géopolitique anglo-américaine menée depuis un siècle et visant à empêcher par tous les moyens le développement d’un ‹Heartland› eurasiatique? ‹Old Europe› – telle que Donald Rumsfeld qualifiait, de manière méprisante, les Etats fondateurs de l’UE lors de leur refus de participer de plein cœur à la campagne impériale américaine contre l’Irak –, l’Allemagne et ses voisins directs ne devraient-ils pas constater lors d’un tel examen que cette politique anglo-américaine était contraire à leurs propres intérêts principaux en tant que nations européennes? Ne devraient-ils pas avoir un intérêt vital pour le commerce, le développement et la coexistence pacifique avec leurs voisins continentaux en Russie et en Chine? Des accords à long terme concernant des matières premières de Russie et des trains à grande vitesse de la Chine jusqu’à Duisburg ne seraient-ils pas beaucoup plus importants pour l’avenir que des négociations secrètes sur le TTIP concernant le commerce transatlantique de ‹Junk Food›?»
Le livre «Nous sommes les bons» se trouve depuis plusieurs semaines sur la liste de best-seller du Spiegel. Ce qui prouve le grand intérêt des citoyens pour d’autres informations que celles transmises par les grands médias. Dans sa conférence mentionnée, George Friedman s’est concentré sur l’Allemagne. Selon Friedman, ce pays est «peu sûr», du moins du point de vue des Etats-Unis, on ne peut pas lui faire confiance et sa décision et son chemin futur sont actuellement encore inconnus. C’est le point de vue américain. Le grand intérêt des lecteurs pour le livre «Nous sommes les bons» montre qu’il y a en Allemagne – mais pas seulement là – de nombreuses personnes ne voulant pas suivre plus longtemps la politique américaine et n’étant pas disposées à se laisser entraîner dans une aventure militaire contre la Russie. Car Friedman a également dit la chose suivante: le meilleur moyen pour la sauvegarde du pouvoir américain est de pousser les ennemis potentiels dans une guerre de l’un contre l’autre pour les affaiblir de manière qu’ils ne présentent plus de danger pour les exigences de domination des Etats-Unis.

Quand l’Occident commencera-t-il à estimer la Russie?

On a encore l’impression que trop de médias et de politiciens germanophones ignorent toutes ces réflexions. Des thèses, des arguments, des explications et des exemples comme dans les quatre livres présentés sont encore évincés avec beaucoup de polémique. Pourquoi?
Dans une contribution de début mars 2015 (http://journal-neo.org/2015/03/09/russia-s-remarkable-renaissance-2/), F. William Engdahl a parlé de ses voyages en Russie et de ce qu’il y a appris lors de conversations avec de jeunes Russes. Il se souvient du «traumatisme collectif» que beaucoup de Russes ont vécu après 1990, et compare l’atmosphère de cette époque-là à la situation actuelle. La situation initiale: «Aujourd’hui […], la Russie se voit à nouveau confronté à un Occident et une OTAN hostiles voulant non seulement humilier la Russie, mais la détruire en tant qu’Etat, parce qu’elle est capable de déranger les plans de l’Occident non seulement concernant les guerres en Ukraine, en Syrie, en Libye et en Irak, mais également en Afghanistan, en Afrique et en Amérique latine.» Mais aujourd’hui, il n’a rencontré en Russie «dans de nombreuses discussions avec de très diverses connaissances russes plus aucune atmosphère dépressive, mais des sentiments de fierté et de détermination et la renaissance d’une confiance en soi longuement ensevelie.» A l’aide de nombreux exemples, Engdahl démontre comment et en quoi cette nouvelle confiance en soi, la nouvelle qualité de la politique russe et la prise de distance envers l’Occident s’expriment. Puis, il conclut: «L’aspect le plus prometteur de la Renaissance russe est pour moi la génération actuelle des jeunes gens entre 37 et 49; ils sont hautement intelligents et ont fait leurs expériences non seulement avec la bureaucratie soviétique-communiste, mais également avec le monde creux du ‹capitalisme du marché libre› dirigé par les Etats-Unis.» Et Engdahl d’énumérer les valeurs importantes pour la Russie et ces jeunes personnes: un niveau de qualité élevé de la recherche et de l’enseignement dans les Hautes Ecoles du pays, une formation classique dans l’esprit de Wilhelm von Humboldt, une conscience historique et culturelle. Et finalement, il écrit: «Dans cette génération de jeunes Russes, je sens battre le cœur de la renaissance de la Russie, son esprit de pionnier me donne espoir pour l’avenir.»
On souhaite que les responsables chez nous et en Occident prennent en considération et estiment ces faits et ces développements. S’occuper sérieusement de ce que des personnalités comme F. William Engdahl, les auteurs des publications éditées par Sabine Schiffer et Ronald Thoden, Mathias Bröckers, Paul Schreyer et Gabrielle Krone-Schmalz et d’autres n’ayant pas pu être pris en considération ici ont écrit et nous ont mis à disposition. Tous les peuples de l’Europe ont un intérêt que le conflit avec la Russie soit désamorcé et que des signes de détente soient envoyés.
Le lynchage médiatique quotidien de la Russie et de la politique de son président élu est en contradiction avec l’esprit et la lettre de la Charte des Nations Unies. Il viole les principes de la vie sociale et de la nature sociale humaine et est contraire à l’importance de ces principes pour le vivre-ensemble des peuples et des Etats. Il est l’expression du contentement de soi occidental, d’un orgueil dangereux et d’un refus de dialogue dans les faits. Il est indigne, et si on lui est livré sans protection, on peut réellement en tomber malade. L’objectif du lynchage médiatique est d’empêcher toutes réflexions sérieuses par la déformation des faits, un langage perfide et des mensonges éhontés, ce qui va à l’encontre de tout comportement sain et humain. Il surpasse de loin le langage de la guerre froide et il est dans sa méchanceté, son étroitesse d’esprit et dans son cynisme une attaque contre les acquis des êtres humains et de la culture. Ce lynchage médiatique doit prendre fin.    •

Guerre de l’information : la fréquentation des sites Internet des médias subventionnés s’effondre

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Guerre de l’information : la fréquentation des sites Internet des médias subventionnés s’effondre

Auteur : Guillaume Borel
Ex: http://zejournal.mobi

Il s’agit peut-être du deuxième effet kisskool de l’avalanche de propagande médiatique post #jesuischarlie. Les attaques répétées, aussi bien du gouvernement que de ses relais médiatiques subventionnés, contre les sites d’information alternatifs et la « complosphère », ont-elles créées une prise de conscience des citoyens concernant la propagande d’état à l’oeuvre dans les médias subventionnés ?  La chute de fréquentation des principaux médias mainstream recensée par le site Info contre Info est en tout cas vertigineuse.

A titre d’exemple, le site du Monde.fr a perdu plus de 10 millions de lecteurs mensuels entre novembre 2014 et janvier 2015, le Figaro et l’Express.fr  plus de 2 millions, ainsi que le site du journal Libération.

Dans le même temps, les deux plus importants médias d’information alternatifs en terme de fréquentation, le site d’Alain Soral Egalité et Réconciliation, et celui de l’humoriste Dieudonné Quenelplus, ont vu leur fréquentation exploser, et on peut supposer qu’il en va de même pour les autres  médias de « contre-information », indépendamment de leurs orientations politiques.

On comprend mieux, dans ce contexte de grand effondrement de la presse traditionnelle, l’acharnement du système politico-médiatique contre le système d’information parallèle diffusé via Internet. Plusieurs médias, dont l’hebdomadaire l’Express ou encore Marianne, se sont ainsi fait le relais du pouvoir politique en dressant des listes de sites Internet jugés « complotistes » ou « conspirationnistes » et accusés de promouvoir l’antisémitisme, comme il ressort des conclusions du rapport commandé par la fondation Jean-Jaurès au théoricien du complotisme Rudy Reichstadt. Le président François Hollande a personnellement annoncé lors des commémorations de la libération d’Auschwitz, un vaste plan de lutte contre le racisme qui articule des volets répressifs, éducatifs, et de régulation des contenus diffusés sur Internet en ciblant plus particulièrement les « thèses complotistes [qui] prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux ».

A cet effet, la nouvelle loi de programmation militaire adoptée en novembre 2014, permet la censure administrative, à la demande des services de renseignement français, de tout site Internet répertorié comme faisant l’apologie du terrorisme. Elle a été mise en application pour la première fois au début de l’année 2015, entrainant le « blocage administratif » de cinq sites par les fournisseurs d’accès hexagonaux. Cependant, cette première décision a soulevé un premier cas problématique quant à  l’évaluation de l’apologie du terrorisme par les services du ministère de l’intérieur. Un des cinq sites bloqués, Islamic-News.info, se définit comme un média d’information opposé au régime du président syrien Bachar-al-Assad et qui a pris comme ligne éditoriale la dénonciation des atrocités commises par la coalition chiite opposée à l’état islamique. Le responsable du site, dans un courrier publié par Numerama, a ainsi dénoncé un acte de censure politique. On voit donc bien ici toutes les dérives que peut entrainer un tel outil répressif, notamment dans le cadre du conflit israélo-palestinien ou ukrainien, où la résistance palestinienne et novorusse est considérée par l’appareil médiatico-politique occidental comme relevant du terrorisme.

L’arsenal législatif déployé par le gouvernement vise ainsi un encadrement et une surveillance renforcée des comportements et des expressions déviants à la ligne et à la narrative officielle. Les condamnations en série ayant suivi les attentats contre le journal Charlie Hebdo ont en effet montré que l’arsenal législatif « anti-terroriste » avait pris pour cible en priorité les citoyens français qui ne se « sentaient pas Charlie ». Il faut rappeler que des déficients mentaux,  ou encore des personnes en état d’ébriété avancée, ont en effet été condamnés à des peines de prison ferme pour « apologie du terrorisme » dans les mois ayant suivit les attaques terroristes à Paris.

Malgré des aides à la presse pharaoniques de près de 400 millions d’euros en 2013, les médias subventionnés semblent cependant avoir perdu la bataille de l’information dans le contexte de la nouvelle guerre froide avec la Russie. La faute à une mise en scène bien trop orientée, partiale, voir tout simplement grotesque, de moins en moins susceptible de tromper les lecteurs qui ont aujourd’hui accès aux contre narratives et analyses diffusées aussi bien par les médias alternatifs et citoyens que par les médias internationaux « non alignés », comme Sputniknews ou Russia Today.  Le résultat de cette pluralité de l’information a été une perte de crédibilité probablement irréversible de la presse subventionnée pour une partie de son lectorat, particulièrement en ce qui concerne les sujets touchants à la politique internationale, dont le conflit ukrainien a servit de révélateur.

L’OTAN a récemment pris conscience des dégâts que cette perte de crédibilité avait occasionnée  à son système narratif en mettant en place un contre système de propagande au niveau européen, sous la supervision de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini. Il est notamment prévu de relancer des grands médias en langue russe à destination des populations russophones, du type de ceux opérés durant la guerre froide, comme Voice of America ou Radio Free Europe, mais également de mettre en commun les compétences à l’échelle des grands quotidiens nationaux au sein d’une plate-forme commune de mutualisation des contenus dénommée Leading European Newspaper Alliance, et qui comprend pour l’instant Le Figaro, La Republica pour l’Italie, El Pais pour l’Espagne, Le Soir pour la Belgique, La Tribune de Genève et Tages-Anzeiger pour la Suisse.

Cette uniformisation et ce formatage des contenus à l’échelle européenne s’accompagnera cependant d’un rejet encore plus massif de la part des citoyens de l’UE,  et d’un détournement vers les médias dits alternatifs. La réponse du pouvoir politique à sa perte d’influence croissante ne pourra alors être que plus radicale et répressive. Les régimes politiques basés sur le mensonge et la collusion n’ont en effet pas d’autre moyen de maintenir leur narration officielle et d’imposer leur vision idéologique déformée de la réalité que la coercition, c’est à dire la censure et la criminalisation des narrations et des opinions divergentes. Toute émancipation des citoyens dans la guerre de l’information qui se livre aujourd’hui se fera donc probablement au prix de nouvelles censures à venir…


- Source : Guillaume Borel