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mercredi, 10 juin 2009

Faux dialogue avec un faux islam

Faux dialogue avec un faux islam

Ex: http://www.insolent.fr/

 

090603 Le président Barack Obama, partant pour l'Égypte et pour l'Arabie ne pouvait pas mieux poser le problème : "Les États-Unis et le monde occidental doivent apprendre à mieux connaître l'islam" (1).

Mieux connaître l'islam et les pays musulmans ? Excellente intention. Nous ne saurions trop lui recommander, à cet égard, la découverte des travaux de Henri Lammens. (2)

Mais le sens véritable de ce discours du chef d'État américain avait été expliqué dès sa prestation lors du Forum de la prétendue "alliance des civilisations" à Istanbul, les 6 et 7 avril 2009. L'idée stratégique, qui se veut géniale, consiste à tendre la main à ceux qu'on considère comme des "islamistes modérés". Pas très original. GW Bush ne disait pas autre chose. VV Poutine le répète tous les jours. En 2001, Margaret Thatcher avait fait scandale en remarquant le peu d'empressement de tels amis à condamner le 11 septembre.

Disons donc à ce sujet, sans exclure nécessairement la pertinence d'un tel calcul, qu'on gagne à savoir de quoi on parle.

Or, l'étiquette a été inventée, et a commencé d'être utilisée pour désigner le parti AKP, actuellement majoritaire au parlement d'Ankara, et dirigé d'une main de maître par son fondateur Recep Tayyip Erdogan.

Le sophisme politiquement correct consiste à en faire l'équivalent oriental de la démocratie chrétienne.

Il nous semble donc utile d'en savoir plus sur les idées et sur les références de cet homme politique et de son mouvement.

Certains imaginent parfois le chef du gouvernement actuel d'Ankara comme une sorte d'habile démagogue "populiste". Corrigeons cette erreur. Sous ses dehors apparemment violents et sanguins, capable de claquer la porte d'un débat qui lui déplaît (3) il s'agit d'un personnage fin et subtil

La plus grosse bourde politique qu'on lui connaisse fut de réciter, il y a plus de 10 ans l'œuvre d'un poète.

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Connaître l'Islam consiste aussi, cependant, à savoir entrer dans cette logique.

Ainsi, l'actuel Premier ministre a beaucoup pâti d'un fameux discours. Prononcé en décembre 1997, lors d'une campagne électorale à Siirt, ville dont il deviendra député lors d'une élection partielle en mars en 2003 (4), quelques phrases firent scandale.

L'orateur sera jugé en 1998. Et il purgera même en 1999 une peine de prison de 4 mois, assortie d'une privation de ses droits civiques de 5 années. À cette date, et pour cette raison, il prendra le virage décisif de sa carrière. Il décide en effet de se séparer, pour des raisons de méthode, de son vieux chef Necmettin Erbakan. Rappelons que sous l'étendard de ce dernier, il avait conquis en 1994 pour les islamistes la mairie d'Istanbul.

Le fameux passage incriminé doit être rappelé : "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats."

Or, à première vue on serait tenté de juger le propos ambigu. On pourrait même l'interpréter comme une volonté de conquête pacifique par l'islamisation, par les "mosquées" plus que par les "casernes".

Comment se fait-il que, pour ce simple extrait d'un poème, pour une citation littéraire en somme, car il s'agit de cela, on l'ait mis un temps au ban du débat démocratique ?

Redisons-le : proclamé inéligible, il attendra plusieurs années avant d être réintégré dans l'espace de la république. On ne pouvait faire moins dans un régime se prévalant des valeurs occidentales que de reconnaître, un an après la victoire de son parti, que le peuple avait tranché en sa faveur.

Selon les critères habituels de l'Union européenne, Erdogan peut même passer pour persécuté et ses adversaires laïcs pour d'odieux persécuteurs.

Nous soupçonnons d'ailleurs les négociateurs bruxellois d'en juger ainsi.

Nous constatons en effet qu'à Bruxelles on préfère discuter avec les islamiques qu'avec les laïques.

Peut-être changerait-on d'avis en découvrant l'identité du charmant "poète" véritable auteur du texte jugé explosif.

Car à son sujet, aucune ambiguïté ne saurait être invoquée.

L'auteur originel de la citation maudite s'appelait Ziya Gökalp, de son vrai nom Mehmed Ziya. Né en 1876, à Diyarbekir, certains le soupçonnent pour cette unique raison d'une ascendance kurde. Il prendra son pseudonyme de Gökalp, qui signifie "le héros bleu", en tant que militant puis dirigeant du parti "Union progrès" : il fera figure de théoricien de la révolution jeune-turque.

Rappelons que ce mouvement était dirigé essentiellement contre ce qu'on appelait, alors, "l'ottomanisme". C'est-à-dire qu'il refusait les politiques de réformes menées à partir des années 1830, période connue sous le nom de "Tanzimat", et dont le programme tendait à établir l'égalité civile et militaire entre toutes les composantes de l'Empire ottoman. Les jeunes-turcs s'opposaient à cette émancipation. (5)

Rêvant d'un grand empire allant de l'Albanie à l'Asie centrale, et théoricien lui-même de ce programme "pan-touranien" et "pan-turciste" Gökalp allait même plus loin dans la précision. À ses yeux on ne pouvait accorder aucune place aux minorités chrétiennes, aux "Grecs, Arméniens et Juifs, corps étranger dans la nation". L'égalité ne pouvait être reconnue aux "giaours" supposés infidèles puisque "islam veut dire soumission".

Il voulait d'autre part forcer la turcisation linguistique et ethnique de l'Empire.

On peut donc, à bon droit, considérer ce personnage comme un précurseur des totalitarismes du XXe siècle. Il sera écarté et exilé, entre 1919 et 1922, en raison de sa compromission avec les crimes jeunes-turcs. On peut dire enfin qu'il avait théorisé le génocide des Arméniens de 1915, que Talaat Pacha mit en œuvre et qu'Enver Pacha couvrit de son autorité politique.

Voilà la référence très poétique de l'actuel chef de gouvernement turc Erdogan. Peut-on vraiment assimiler son parti à l'inoffensive démocratie chrétienne ?

On aime beaucoup les poèmes en orient, on les comprend un peu moins bien en Europe. Pour cela, et pour quelques autres raisons, je pense inopportun de faire de la Turquie un État-Membre de l'Union.

Apostilles

  1. Déclarations sur Canal + le 2 juin
  2. cf. "À redécouvrir : L'Islam, croyances et institutions"
  3. Comme il l'a fait à Davos en janvier 2009.
  4. Ville kurde, Siirt avait voté en décembre 2002 à 32 % en faveur du parti kurde "Dehap". Mais celui-ci fut écarté de l'Assemblée, n'ayant pas obtenu 5 % à l'échelon national, et il donna aux élections partielle qui suivirent une consigne d'abstention. M. Erdogan, dont le parti venait d'obtenir la majorité des, sièges au parlement fut élu lors du scrutin partiel par 82 % des votants.
  5. cf. L'Insolent du 24 avril Racines jacobines des crimes turcs"

JG Malliarakis
2petitlogo

 

lundi, 08 juin 2009

Il trionfo di Wilders

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Il trionfo di Wilders, crociato anti-islam nell’Olanda multietnica
Ora che il Pvv – il Partito per la Libertà – di Geert Wilders ha triplicato i propri consensi, trionfando con un probabile 21% e ipotecando sei seggi alle elezioni europee nei Paesi Bassi, nella vicina Bruxelles si scorge l’avvisaglia di una valanga di voti anti-europei, o almeno euroscettici. Lo pensano anche a Londra, dove il Times prevede un successo della destra. E soprattutto a New York, dove il Wall Street Journal “candida” Wilders alla guida del governo nel 2011 e anticipa i successi dei «partiti nazionalisti» anche «nel Regno Unito, in Francia, Italia, Ungheria, Romania, Austria e Belgio». Come la nave-fantasma dell’Olandese volante annuncia sventure a chi la incontra, le urne presagiscono il crollo del vecchio modello di Unione a 27, che più si allarga e più si sfalda.

A meno di un’inversione di rotta, come quella impressa dagli elettori olandesi, che hanno incoronato il Pvv primo partito proprio a Rotterdam, governata da un sindaco marocchino. Soltanto nell’Amsterdam delle luci rosse la sinistra mantiene consensi.

«È un deputato coraggioso e un punto di riferimento che non ha temuto di sfidare le minacce degli islamisti che attaccano chi documenta il carattere macellaio di questo fondamentalismo islamico», dichiara il leghista Mario Borghezio, unico politico italiano che ha osato incontrarlo a Roma, il 19 febbraio scorso, in occasione del conferimento a Wilders del premio Oriana Fallaci. «Se gli olandesi lo hanno apprezzato, io stesso ho avuto modo di trovare un’intesa con lui. E ora spero di averlo nel mio gruppo», annuncia Borghezio prospettando un successo anche per la Lega Nord sulla scia del successo del Pvv: «Sono convinto che noi otterremo almeno il doppio rispetto alle ultime elezioni, conquistando un deputato anche nell’Italia centrale». Il vento di destra non è soltanto una reazione ai governi socialisti, allora? «No, è una reazione sana all’invasione islamica».

Comunque gli anniversari non perdonano. Esattamente vent’anni dopo la caduta del Muro di Berlino, mentre nella capitale tedesca si decide finalmente di abbattere il monumento a Karl Marx e Friedrich Engels, si incrina anche il predominio del multiculturalismo e del politicamente corretto.

Sarà per questo che la Commissione europea è atterrita dal risultato elettorale nel Paese che aveva fatto della tolleranza e dell’integrazione una bandiera. Vorrebbero che si sapesse più tardi possibile. Bruxelles si sentono già accerchiati e tentano un ultima sortita con un attacco all’Aia, che già dalla serata di giovedì aveva diffuso il verdetto delle urne, nonostante l’embargo comunitario che impone di attendere la fine delle elezioni in tutta l’Ue prima di procedere alla pubblicazione dei risultati. Lo scopo è di evitare che il voto in alcuni Paesi possa influenzare chi vota dopo.

Ma ormai era fatta. Gli exit poll privati circolavano già appena dopo la chiusura delle urne. Inutile tentare di mantenere il segreto, che tanto non era più tale. Le autorità olandesi assicurano che daranno a Bruxelles tutte le spiegazioni richieste sulla diffusione dei risultati elettorali delle europee, privilegiando comunque il diritto degli elettori di conoscere rapidamente i risultati.

Gli euroburocrati sono incerti sul da farsi. Rischiano di lanciare un messaggio controproducente. Se l’opinione pubblica interpretasse il richiamo come una punizione inflitta all’Olanda per aver votato a destra, più che per aver violato le normative comunitarie, la perdita di consensi verso Eurolandia potrebbe ampliarsi ancora.

(http://www.libero-news.it/articles/view/549452)

http://www.pi-news.org/wp/uploads/2009/05/pk090523_islamwildersanklage_en.jpg

mercredi, 03 juin 2009

Il Pakistan sempre più instabile

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Il Pakistan sempre più instabile

  

Giovedì 28 Maggio 2009 – Matteo Bernabei - http://www.rinascita.info

  
 



Lo scontro tra l’esercito regolare pachistano e le milizie talibane cambia fronte e modalità.
Dopo la riconquista governativa della città di Mingora, la zona di combattimento si è spostata nella parte nord orientale del Paese. Spostamento dovuto, secondo le autorità di Islamabad, alla ritirata dei talibani cacciati dalla valle dello Swat dall’avanzata dei militari pachistani. Baitullah Mehsud, leader di Tehrik i Taliban Pakistan, aveva minacciato nei giorni scorsi di colpire le più importanti città
dello Stato se gli attacchi contro i suoi uomini non fossero cessati. Tutti fattori che avrebbero dovuto fare da avvisaglia all’attacco portato ieri dagli estremisti islamici contro una stazione di polizia a Lahore, nella provincia del Pakistan nordorientale del Punjab. Una delle aree più importanti del Paese considerata, tra l’altro, la capitale culturale del Pakistan, già il 4 marzo scorso teatro dell’attentato contro l’autobus della squadra di cricket dello Sri Lanka e che poche settimane vide il sequestro di 800 allievi di una scuola di polizia. L’attacco di ieri, compiuto con un’auto bomba carica di 100 kg di esplosivo e con il supporto di uomini armati, ha causato la morte di 27 agenti e il ferimento di almeno altri 300. Ma l’attentato rischia di essere solo l’inizio di una serie di azioni che potrebbero avere conseguenze ben più gravi. La strategia improvvisata e frettolosa, incoraggiata dagli Stati Uniti, con cui Islamabad ha deciso di portare avanti l’offensiva armata, e che ha messo in pericolo la popolazione nella valle dello Swat - avvisata con solo 24 ore di anticipo e impossibilitata a fuggire a causa del coprifuoco - rischia ora di degenerare completamente. Il fronte dello scontro è stato trasferito all’interno delle città, situate in regioni dove prima la presenza talibana era praticamente assente, offrendo inoltre la possibilità alle milizie islamiche di colpire senza dare alcun punto di riferimento alle forze armate regolari. Il tutto a scapito della popolazione che ancora una volta per salvarsi dovrà abbandonare le proprie case, questa volta però senza sapere nemmeno di preciso dove fuggire.

 

Pagina stampata dal sito rinascita.info il sito di Rinascita - Quotidiano di Liberazione Nazionale.
http://www.rinascita.info/cc/RQ_Mondo/EkuFVEApZFnSrlPpat.shtml

lundi, 01 juin 2009

L'Eurabie a une capitale: Rotterdam

L'Eurabie a une capitale: Rotterdam

Ex: http://chiesa.espresso.reppublica.it

Ici, des quartiers entiers donnent une impression de Moyen Orient, les femmes circulent voilées, le maire est musulman, les tribunaux et les théâtres appliquent la charia. Un grand reportage dans la ville la plus islamisée d'Europe

par Sandro Magister


 



ROME, le 19 mai 2009 – L’un des résultats les plus incontestables du voyage de Benoît XVI en Terre Sainte est l’amélioration des rapports avec l'islam. Les trois jours passés en Jordanie, puis la visite à la Coupole du Rocher à Jérusalem ont fait passer dans le grand public musulman – pour la première fois aussi largement – l'image d’un pape ami, entouré de leaders musulmans heureux de l’accueillir et de collaborer avec lui pour le bien de la famille humaine.

Mais la distance entre cette image et la réalité crue des faits est également incontestable. Non seulement dans les pays sous domination musulmane, mais aussi là où les disciples de Mahomet sont minoritaires, par exemple en Europe.

En 2002 Bat Ye'or, une chercheuse née en Egypte et de nationalité britannique, spécialiste de l’histoire des minorités chrétiennes et juives – dites "dhimmi" – dans les pays musulmans, a créé le mot "Eurabie" pour définir le destin vers lequel elle voit se diriger l'Europe. Un destin de soumission à l'islam, de "dhimmitude".

Oriana Fallaci a repris le mot "Eurabie" dans ses écrits et lui a donné une résonance mondiale. Le 1er août 2005, Benoît XVI l’a reçue en audience privée, à Castel Gandolfo. Elle refusait le dialogue avec l'islam, lui le voulait et le veut. Mais ils sont tombés d'accord – comme elle l’a raconté ensuite – pour reconnaître "la haine de soi" dont l'Europe fait preuve, son vide spirituel, sa perte d'identité, alors même que le nombre d’immigrés de confession musulmane y augmente.

La Hollande est à cet égard un test extraordinaire. C’est le pays où le libre arbitre individuel est le plus développé – au point que l'euthanasie des enfants y est permise – où l'identité chrétienne s’est le plus effacée, où la présence musulmane devient la plus arrogante.

Le multiculturalisme y est la règle. Mais les contrecoups sont également dramatiques: de l’assassinat du leader politique anti-islamiste Pim Fortuyn à la persécution de la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali et au meurtre du metteur en scène Theo Van Gogh, condamné à mort pour le film "Submission" qui dénonce les crimes de la théocratie musulmane. Le successeur de Fortuyn, Geert Wilders, vit depuis six ans sous protection policière 24 heures sur 24.

Il y a en Hollande une métropole où cette nouvelle réalité se voit à l’œil nu, plus qu’ailleurs. Où des quartiers entiers sont des morceaux de Moyen-Orient, où se dresse la plus grande mosquée d'Europe, où les tribunaux et les théâtres appliquent des éléments de la loi islamique, la charia, où beaucoup de femmes circulent voilées, où le maire est musulman et fils d’imam.

Cette métropole, c’est Rotterdam, deuxième ville de Hollande pour la population, premier port d'Europe pour le volume des échanges.

Le reportage qui suit, réalisé à Rotterdam et publié par le quotidien italien "il Foglio" le 14 mai 2009, est le deuxième d’une série de sept qui constitue une grande enquête sur la Hollande.

L'auteur, Giulio Meotti, écrit aussi pour le "Wall Street Journal". Il publiera en septembre prochain un livre-enquête sur Israël.

La photo ci-dessus, intitulée "Musulmanes à Rotterdam", a figuré dans une exposition de deux photographes hollandais, Ari Versluis et Ellie Uyttenbroek en 2008.


Dans la casbah de Rotterdam

par Giulio Meotti


A Feyenoord, on voit partout des femmes voilées filer comme l’éclair dans les rues du quartier, évitant tout contact, surtout avec les hommes, même un contact visuel. Feyenoord a la taille d’une ville, 70 nationalités y cohabitent, on y vit de subventions et d’habitat populaire. C’est là que l’on comprend le mieux que la Hollande – avec toutes ses lois anti-discrimination et toute son indignation morale – est une société à ségrégation totale. Bombardée deux fois par la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, Rotterdam est une ville neuve. Comme Amsterdam, elle est en dessous du niveau de la mer mais, contrairement à la capitale, elle n’a pas de charme libertin. A Rotterdam ce sont les vendeurs arabes d’aliments halal qui dominent l'esthétique urbaine, pas les néons des prostituées. Partout on voit des casbah-cafés, des agences de voyages qui offrent des vols pour Rabat et Casablanca, des posters de solidarité avec le Hamas et des cours de néerlandais à prix avantageux.

Deuxième ville du pays, c’est une ville pauvre mais aussi le moteur de l'économie avec son vaste port, le plus important d'Europe. Peuplée majoritairement d’immigrés, elle possède la mosquée la plus haute et la plus imposante de toute l’Europe. 60 % des étrangers qui arrivent en Hollande viennent habiter ici. Ce qui frappe le plus quand on entre dans la ville en train, ce sont les mosquées énormes, fascinantes, dans un paysage verdoyant, luxuriant, boisé, humide : on dirait des corps étrangers par rapport au reste. On l’appelle "Eurabie". Imposante, la mosquée Mevlana des Turcs a les minarets les plus hauts d'Europe, plus hauts même que le stade de l’équipe de football Feyenoord.

Beaucoup de quartiers de Rotterdam sont sous le contrôle de l'islamisme le plus sombre et le plus violent. La maison de Pim Fortuyn se détache comme une perle dans une mer de tchadors et de niqabs. Elle se trouve au 11 Burgerplein, derrière la gare. De temps à autre, quelqu’un vient poser des fleurs devant la maison de ce professeur assassiné à Amsterdam le 6 mai 2002. D’autres laissent un papier: "En Hollande on tolère tout, sauf la vérité". Un millionnaire nommé Chris Tummesen a acheté la maison de Pim Fortuyn pour qu’elle reste intacte. Le soir précédant le meurtre, Pim était nerveux, il avait dit à la télévision qu’un climat de diabolisation s’était créé contre lui et ses idées. Et puis c’est arrivé, avec ces cinq coups de feu dans la tête, tirés par Volkert van der Graaf, militant de la gauche animaliste, un jeune maigrelet, calviniste, aux cheveux rasés, aux yeux sombres, habillé comme un écologiste pur - gilet fait main, sandales, chaussettes en laine de chèvre - végétarien absolu, "un garçon impatient de changer le monde", disent ses amis.

Depuis peu, on a vu apparaître, au centre de Rotterdam des photos mortuaires de Geert Wilders, placées sous un arbre avec une bougie indiquant sa mort prochaine. Aujourd’hui l’homme politique le plus populaire de la ville est Wilders, héritier de Fortuyn, ce professeur homosexuel, catholique, ex-marxiste, qui avait lancé un parti pour sauver le pays de l'islamisation. A ses funérailles il ne manquait que la reine Béatrice pour que l'adieu au "divin Pim" devienne royal. D’abord présenté comme un monstre (un ministre hollandais l’a traité d’"untermensch", sous-homme pour les nazis), il a ensuite été idolâtré. Les prostituées d’Amsterdam ont déposé une couronne de fleurs au pied de l'obélisque des victimes sur la place Dam.

Il y a trois mois, L'Economist, un hebdomadaire éloigné des thèses anti-islamiques de Wilders, qualifiait Rotterdam de "cauchemar eurabe". Pour beaucoup de Hollandais qui y vivent, l'islamisme est aujourd’hui un danger plus grave que le Delta Plan, le système de digues compliqué qui empêche les inondations venues de la mer, comme celle de 1953 qui fit 2 000 morts. La pittoresque petite ville de Schiedam, à côté de Rotterdam, a toujours été un bijou dans l’esprit des Hollandais. Mais elle a perdu cette aura de mystère il y a trois ans, quand elle est devenue, dans les quotidiens, la ville de Farid A., l'islamiste qui menaçait de mort Wilders et la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali. Depuis six ans, Wilders vit sous protection policière 24 heures sur 24.

A Rotterdam les avocats musulmans veulent aussi changer les règles de droit, demandant à pouvoir rester assis quand le juge entre. Ils ne reconnaissent qu’Allah. L'avocat Mohammed Enait a refusé de se lever quand les magistrats sont entrés dans la salle, disant que "l'islam enseigne que tous les hommes sont égaux". Le tribunal de Rotterdam lui a reconnu le droit de rester assis: "Il n’existe aucune obligation juridique imposant aux avocats musulmans de se lever devant la cour, dans la mesure où ce geste est en opposition avec les préceptes de la foi musulmane". Enait, qui dirige le cabinet d’avocats Jairam Advocaten, a expliqué qu’il "considère tous les hommes comme égaux et n’admet aucune forme de déférence envers qui que ce soit". Tous les hommes, mais pas toutes les femmes. Enait est connu pour son refus de serrer la main aux femmes, dont il a dit plusieurs fois qu’il les préférait avec la burqa. Et des burqas, on en voit beaucoup à Rotterdam.

Que l'Eurabie existe désormais à Rotterdam, cela a été démontré par une affaire survenue en avril au Zuidplein Theatre, l’un des plus prestigieux de la ville, moderniste et fier de "représenter la diversité culturelle de Rotterdam". Situé au sud de la ville, il est subventionné par la mairie que dirige Ahmed Aboutaleb, musulman et fils d’imam. Il y a trois semaines, le Zuidplein a accepté, au nom de la charia, de réserver tout un balcon aux femmes. Cela se passait non pas au Pakistan ou en Arabie saoudite, mais dans la ville d’où les Pères Fondateurs sont partis pour les Etats-Unis. Ici les pèlerins puritains débarquèrent du Speedwell qu’ils échangèrent contre le Mayflower. Ici a commencé l'aventure américaine. Ici, aujourd’hui, la charia est légalisée.

A l’occasion du spectacle du musulman Salaheddine Benchikhi, le Zuidplein Theatre a répondu favorablement à sa demande de réserver les cinq premiers rangs aux femmes. Salaheddine, éditorialiste du site Morokko.nl, est connu pour son opposition à l'intégration des musulmans. Le conseil municipal l’a approuvé: "Selon nos valeurs occidentales, la liberté de vivre sa vie en fonction de ses convictions est un bien précieux". Un porte-parole du théâtre a aussi défendu le metteur en scène: "Il est difficile de faire venir les musulmans au théâtre, alors nous sommes prêts à nous adapter".

Le metteur en scène Gerrit Timmers est également prêt à s’adapter. Ce qu’il dit est assez symptomatique de ce que Wilders appelle "auto-islamisation". Le premier cas d’autocensure est apparu justement à Rotterdam, en décembre 2000. Timmers, directeur du groupe théâtral Onafhankelijk Toneel, voulait mettre en scène la vie de la femme de Mahomet, Aïcha. Mais l'œuvre a été boycottée par les acteurs musulmans de la compagnie quand il est devenu évident qu’ils allaient être une cible pour les islamistes. "Nous aimons beaucoup la pièce, mais nous avons peur", ont-ils dit. Le compositeur, Najib Cherradi, a déclaré qu’il se retirerait "pour le bien de ma fille". Le quotidien "Handelsblad" a intitulé un article "Téhéran sur Meuse", du nom du fleuve qui arrose Rotterdam. "J’avais déjà fait trois spectacles sur les Marocains et, pour celui-là, je voulais des acteurs et des chanteurs musulmans", nous raconte Timmers. "Mais ils m’ont dit que c’était un sujet dangereux et qu’ils ne pouvaient pas y participer parce qu’ils avaient reçu des menaces de mort. A Rabat un article a dit que nous finirions comme Salman Rushdie. Pour moi, il était plus important de continuer le dialogue avec les Marocains que de les provoquer. Voilà pourquoi cela ne me pose pas de problème si les musulmans veulent séparer les hommes et les femmes dans un théâtre".

Nous rencontrons le metteur en scène qui a introduit la charia dans les théâtres hollandais, Salaheddine Benchikhi. Il est jeune, moderne, orgueilleux, parle un anglais parfait. "Je défends le choix de séparer les hommes des femmes parce qu’ici il y a la liberté d'expression et d’organisation. Si les gens ne peuvent pas s’asseoir où ils veulent, c’est de la discrimination. Il y a deux millions de musulmans en Hollande et ils veulent que notre tradition devienne publique, tout évolue. Le maire Aboutaleb m’a soutenu".

Il y a un an, la ville est entrée en ébullition quand les journaux ont rendu publique une lettre de Bouchra Ismaili, conseillère municipale de Rotterdam: "Ecoutez bien, freaks fous, nous sommes ici pour y rester. C’est vous qui êtes des étrangers ici, avec Allah de mon côté je ne crains rien ; laissez-moi vous donner un conseil: convertissez-vous à l'islam et trouvez la paix". Il suffit de faire un tour en ville pour comprendre que, dans bien des quartiers, on n’est plus en Hollande mais dans un morceau de Moyen-Orient. Certaines écoles ont une "salle du silence" où les élèves musulmans, majoritaires, peuvent prier cinq fois par jour, avec un poster de la Mecque, le Coran et des ablutions rituelles avant la prière. Un autre conseiller municipal musulman, Brahim Bourzik, veut faire dessiner en divers points de la ville des emplacements où s’agenouiller en direction de la Mecque.

Sylvain Ephimenco, journaliste franco-hollandais, vit à Rotterdam depuis 12 ans. Il a été pendant 20 ans correspondant de "Libération" en Hollande et est fier de ses références de gauche. "Même si je n’y crois plus maintenant", dit-il en nous accueillant dans sa maison qui donne sur un petit canal de Rotterdam. Non loin de là se trouve la mosquée Al-Nasr de l'imam Khalil al Moumni, qui, au moment de la légalisation du mariage gay, a dit que les homosexuels étaient des "malades pires que des porcs". De l’extérieur, on voit que la mosquée, construite par les premiers immigrés marocains, a plus de 20 ans. Moumni a écrit une brochure qui circule dans les mosquées hollandaises, "Le chemin du musulman", dans lequel il explique qu’il faut couper la tête aux homosexuels et "l’accrocher au bâtiment le plus haut de la ville". A côté de la mosquée Al-Nasr nous nous asseyons dans un café réservé aux hommes. En face, il y a un abattoir halal musulman. Ephimenco a écrit trois essais sur la Hollande et l'islam ; aujourd’hui c’est un éditorialiste connu du quotidien chrétien de gauche "Trouw". Il a la meilleure perspective pour comprendre une ville qui, peut-être plus qu’Amsterdam elle-même, incarne la tragédie hollandaise.

"Ce n’est pas vrai du tout que Wilders recueille des voix dans les banlieues ; tout le monde le sait même si on ne le dit pas", nous dit-il. "Aujourd’hui, les électeurs de Wilders sont des gens cultivés, même si au début c’était la Hollande des classes modestes, des tatoués. Beaucoup d’universitaires et de gens de gauche votent pour lui. Le problème, c’est tous ces voiles islamiques. Derrière chez moi, il y a un supermarché. Quand je suis arrivé, il n’y avait pas un seul voile. Aujourd’hui, à la caisse, il n’y a que des musulmanes en tchador. Wilders n’est pas Haider. Il est de droite mais aussi de gauche, c’est un Hollandais typique. Ici, il y a des horaires réservés aux femmes musulmanes à la piscine. Voilà l'origine du vote pour Wilders. Il faut arrêter l'islamisation, la folie du théâtre. A Utrecht, il y a une mosquée où les services municipaux sont séparés pour les hommes et les femmes. Les Hollandais ont peur. Wilders s’oppose au Frankenstein du multiculturalisme. Moi qui étais de gauche et qui aujourd’hui ne suis plus rien du tout, je dis que nous avons atteint la limite. J’ai senti que les idéaux des Lumières étaient trahis par cet apartheid volontaire, je sens que, dans mon cœur, les idéaux d'égalité entre hommes et femmes et de liberté d'expression sont morts. Ici la gauche est conformiste et la droite a une meilleure réponse au multiculturalisme fou".

Tariq Ramadan, le célèbre islamiste suisse qui est aussi consultant spécial de la municipalité, enseigne à l’Erasmus University de Rotterdam. Des déclarations de Ramadan critiquant les homosexuels ont été découvertes par la plus connue des revues gay hollandaises, "Gay Krant", dirigée par un journaliste loquace, Henk Krol. Dans une cassette vidéo, Ramadan définit l'homosexualité comme "une maladie, un désordre, un déséquilibre". Dans le même film, Ramadan parle aussi des femmes, "dans la rue, elles doivent garder les yeux baissés". Le parti de Wilders a demandé que le conseil municipal soit dissous et l'islamiste genevois chassé, mais ce dernier a vu son contrat renouvelé pour deux ans. Au même moment, de l’autre côté de l'océan, l'administration Obama confirmait à Ramadan que l’accès au territoire des Etats-Unis lui restait interdit. Dans l’un des films que détient Krol, Ramadan dit aux femmes: "Allah a une règle importante: si tu cherches à attirer l'attention par du parfum, par ton aspect ou tes gestes, tu n’es pas dans la bonne direction spirituelle".

"Quand Pim Fortuyn a été tué, cela a été un choc pour tout le monde : un homme avait été assassiné à cause de ce qu’il disait", nous dit Krol. "Ce pays n’était plus le mien. Je pense encore à quitter la Hollande, mais pour aller où? Ici nous avons tout critiqué, l’Eglise catholique et la protestante. Mais quand nous avons critiqué l'islam, on nous a dit: Vous êtes en train de créer de nouveaux ennemis! ". D’après Ephimenco, le secret du succès de Wilders, c’est la rue: "A Rotterdam il y a trois mosquées énormes, dont l’une est la plus grande d'Europe. Il y a de plus en plus de voiles islamiques et un élan islamiste venu des mosquées. Je connais beaucoup de gens qui ont quitté le centre-ville pour la banlieue riche et blanche. Mon quartier est pauvre et basané. C’est une question d’identité, dans la rue on ne parle plus néerlandais, mais arabe et turc".

Nous rencontrons l'homme qui a hérité de la rubrique de Fortuyn au quotidien "Elsevier". Bart Jan Spruyt est un jeune et vigoureux intellectuel protestant, fondateur de la Edmund Burke Society mais surtout auteur de la "Déclaration d’indépendance" de Wilders, dont il est le collaborateur depuis le début. "Ici, un immigré n’a pas besoin de lutter, d’étudier, de travailler, il peut vivre aux frais de l’Etat", nous dit Spruyt. "Nous avons fini par créer une société parallèle. Les musulmans sont majoritaires dans beaucoup de quartiers et demandent la charia. Ce n’est plus la Hollande. Notre usage de la liberté a fini par se retourner contre nous, c’est un processus d’auto-islamisation".

Spruyt était un grand ami de Fortuyn. "Pim a dit ce que l’on savait depuis des décennies. Il a attaqué l’establishment et les journalistes. Il y a eu un grand soulagement populaire quand il est entré en politique, on l’appelait le ‘chevalier blanc'. La dernière fois que j’ai parlé avec lui, une semaine avant sa mort, il m’a dit qu’il avait une mission. Son assassinat n’a pas été le geste d’un fou solitaire. En février 2001, Pim a annoncé qu’il voulait que l’article premier de la constitution hollandaise sur la discrimination soit modifié parce que selon lui, et il avait raison, cet article tue la liberté d’expression. Le lendemain, dans les églises hollandaises, en général vides et utilisées pour des réunions publiques, le journal d’Anne Frank a été lu en guise de mise en garde contre Fortuyn. Pim était vraiment catholique, plus qu’on ne le croit ; dans ses livres il critiquait l'actuelle société sans père, sans valeurs, vide, nihiliste".

Chris Ripke est un artiste connu en ville. Son atelier est proche d’une mosquée dans Insuindestraat. En 2004, choqué par l’assassinat du metteur en scène Theo Van Gogh par un islamiste hollandais, Chris a décidé de peindre sur le mur de son atelier un ange et le commandement biblique "Gij zult niet doden", tu ne tueras pas. Les gens de la mosquée voisine ont trouvé le texte "offensant" et ont appelé celui qui était alors maire de Rotterdam, le libéral Ivo Opstelten, qui a ordonné à la police d’effacer la peinture, jugée "raciste". Wim Nottroth, un journaliste de télévision, s’est mis devant en signe de protestation. La police l’a arrêté et le film a été détruit. Ephimenco a fait pareil à sa fenêtre: "J’y ai placé une grande toile blanche avec le commandement biblique. Des photographes et la radio sont venus. Si on ne peut plus écrire ‘tu ne tueras pas' dans ce pays, alors cela veut dire que nous sommes tous en prison. C’est comme l'apartheid, les blancs vivent avec les blancs et les noirs avec les noirs. Il y a un grand froid. L'islamisme veut changer la structure du pays". Ephimenco pense qu’une partie du problème est la déchristianisation de la société. "Quand je suis arrivé ici, dans les années Soixante, la religion était en train de mourir, un fait unique en Europe, une déchristianisation collective. Et puis les musulmans ont remis la religion au centre de la vie sociale. Aidés par l'élite antichrétienne".

Nous sortons faire un tour dans les quartiers islamisés. A Oude Westen on ne voit que des arabes, des femmes voilées de la tête aux pieds, des magasins alimentaires ethniques, des restaurants islamiques et des shopping centers de musique arabe. "Il y a dix ans, il n’y avait pas tous ces voiles", dit Ephimenco. Derrière chez lui, dans une zone bourgeoise et verdoyante avec des maisons à deux étages, il y a un quartier islamisé. Partout des enseignes musulmanes. "Regardez tous ces drapeaux turcs. Là, il y a une église importante, mais elle est vide, plus personne n’y va". Au centre d’une place se dresse une mosquée avec des inscriptions en arabe. "Avant, c’était une église". Pas très loin, il y a le plus beau monument de Rotterdam, une petite statue en granit de Pim Fortuyn. Sous la tête en bronze brillant, la bouche ouverte pour prononcer le dernier discours en faveur de la liberté de parole, il y a une inscription en latin: "Loquendi libertatem custodiamus", gardons la liberté de parler. Chaque jour quelqu’un dépose des fleurs.

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Le quotidien qui a publié l’enquête:

> Il Foglio

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Tous les articles de www.chiesa à propos des rapports entre l’Eglise catholique et le monde musulman:

> Focus ISLAM

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Traduction française par
Charles de Pechpeyrou.

 

 

La diplomatie turque instrumentalise un Islam de faux semblants

La diplomatie turque instrumentalise un islam de faux semblants

090526Une inquiétude circule en ce moment sur la toile, à propos de l'ouverture d'un bureau de propagande islamique, pardon : d'information, à Bruxelles, par le gouvernement d'Ankara. Et, certes, on peut s'inquiéter des contrevérités que déversera cette structure en direction des gogos européens, sur la prétendue tolérance coranique et autres mythes.

Mais je crois nécessaire aussi d'attirer l'attention sur un autre aspect du marché de dupes que la diplomatie de ce pays entretient en instrumentalisant, à son profit, et toujours à sens unique, le fait religieux.

Ainsi, le chef de l'État turc M. Abdullah Gül s'est rendu en Syrie, du 15 au 17 mai en visite officielle. Sur l'étonnante photo du dîner protocolaire à Damas, on peut voir MM. Assad et Gül aux côtés de leurs deux épouses. Et bien évidemment celle qui arbore son foulard traditionnel islamique vient d'Ankara.

Ce signe, devenu totalement banal n'intéresse pas les médiats, sauf pour les plus radicaux, peut-être les moins aveuglés, à y voir une preuve supplémentaire des distances, que prend, avec la laïcité constitutionnelle de la république, le gouvernement de l'AKP.

Ce commentaire vient immédiatement à l'esprit. Il peut cependant contenir une illusion, et par conséquent un danger. De tout temps la puissance ottomane a su se servir de la religion mahométane : elle n'a jamais sacrifié à celle-ci le moindre de ses intérêts.

Et cela continua même sous un Mustapha Kemal. Si dégagé de l'influence des sultans, si méprisant de la religion ancestrale, il aurait proclamé un jour : "cette théologie putride rêvée par un Bédouin immoral est un cadavre qui empoisonne nos vies". (1) Mais il n'a pas répugné à confier à une administration, le soin d'organiser des prêches du vendredi dans toutes les mosquées, de tous les villages du pays, dans la langue de l'État, et non plus du Prophète, et en conformité avec les directives du gouvernement.

Aujourd'hui l'objectif du gouvernement de l'AKP, théorisé par l'expert Davutoglu dont on vient de faire un ministre, consiste à remettre en selle l'influence de la Turquie dans un proche orient arabe incapable de se structurer par lui-même ni de se fixer des objectifs réalistes dans son contentieux avec Israël.

En cela le passage de Abdullah Gül à la Banque islamique de développement en Arabie saoudite, de 1983 à 1991, va évidemment au-delà du symbole. Ses biographes insistent sur la rupture qui l'aurait séparé du chef historique de l'islamo-nationalisme turc, M. Necmettin Erbakan. Or celui-ci avait été évincé par l'armée en 1997 alors qu'il présidait un gouvernement de coalition. On n'a jamais trop explicité ce qui le rendait infréquentable et ce qui, à l'inverse, permet aux deux compères Gül et Erdogan, ses disciples d'alors, de passer, aujourd'hui, pour acceptables.

L'explication la plus probable me semble tenir au système d'alliance qu'impliquerait aux yeux des musulmans turcs leur appartenance solidaire à la communauté islamique.

Pour Erbakan, l'expression de celle-ci eût conduit à la rupture de l'alliance militaire avec Israël. Cela, l'État-major et le Conseil de sécurité nationale d'Ankara (MGK) ne pouvaient l'admettre.

Pour Gül et Erdogan, plus subtils, il s'agit de se présenter désormais comme les porte-parole naturels et traditionnels des peuples musulmans : les déclarations du Premier ministre en janvier à Davos puis en avril celles du chef de la diplomatie (2) allaient explicitement dans ce sens et le voyage de Damas le confirme. Et, au nom de leurs frères, les compères demanderont à l'État hébreu de faire un certain nombre de concessions, bref de se montrer plus "raisonnable" que pendant les 8 années de la présidence de GW Bush. Cette habile attitude va par ailleurs dans le sens des préoccupations actuelles du département d'État à Washington.

Je n'en retire pas cependant, bien au contraire, la conviction que, par cette démarche, la Turquie prouve son appartenance à la famille des nations européennes. Pour cette raison et pour plusieurs autres je ne crois pas sérieux de vouloir l'imposer au sein de l'Union européenne.

 

Apostilles

  1. J'avoue apprécier, de cette affirmation, la radicalité existentielle. Souvent citée, cependant, je ne lui ai jamais trouvé d'autres sources que la biographie de Kemal par Benoist-Méchin
  2. M. Ali Babakan, après un forcing qui indisposa les Européens, fut remplacé par M. Ahmet Davutoglu.
JG Malliarakis

samedi, 30 mai 2009

L'histoire vraie de Lawrence d'Arabie

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L'histoire vraie de Lawrence d'Arabie 

Patrick Grainville
23/04/2009 |
http://www.lefigaro.fr/

T. E. Lawrence - On a retrouvé la version intégrale des «Sept Piliers de la sagesse», la fameuse saga autobiographique de l'agent britannique.

Quand éclate la Grande Guerre, Hussein, le chérif de La Mecque, et ses fils en profitent pour se révolter contre l'occupation turque, vieille de cinq cents ans ! Les Turcs étant alliés aux Allemands, les Arabes sont solidaires des ­forces françaises et britanniques. Lawrence est un familier du Moyen-Orient où il a mené des missions archéologiques. Il parle l'arabe et se fait recruter comme officier de renseignement. Il est bientôt chargé de rencontrer le chérif Fayçal, fils d'Hussein, retranché au cœur des mon­tagnes dans l'arrière-pays de Médine.

Ainsi commence la gigantesque saga, avec le portrait majestueux de Fayçal, le prophète, l'icône de la rébellion. C'est lui qui va réunir les tribus, les réconcilier, les rallier contre les Turcs. C'est le frère loyal de Lawrence. Tel est le couple rayonnant de cette longue pérégrination guerrière à travers ce que Lawrence appelle le Hedjaz, c'est-à-dire l'Arabie des villes saintes, et plus largement un pays qui s'étend de La Mecque à Damas.

La légende de Lawrence est telle que le lecteur, gavé de gloses et de clichés, s'attend à un mélange inextri­cable de combats et de méditations dostoïevskiennes. Tant le personnage est réputé complexe, déchiré, masochiste. Mais les pages où il confie ses dilemmes et ses vertiges sont finalement limitées par rapport à l'insatiable tableau des courses, des escarmouches, des bivouacs virils, des sabotages à la dynamite de voies ferrées et de ponts.

La cavalcade épique occupe la presque totalité du livre, à part un préambule caustique et une parenthèse au bout de huit cents pages où Lawrence prend du recul et révèle soudain un tout autre portrait de lui-même, sous le masque du guerrier et du militant de la cause arabe. Il se qualifie « d'escroc à succès » et « d'imposteur impie ». C'est un précipice qui s'ouvre au cœur du héros et de son épopée pour les scinder en deux parts irréconciliables. Un divorce entre l'action et la pensée.

On tue, on fouette, on torture à tout-va !

Le mythe de Law­rence va prospérer au tranchant de cette faille. Lawrence opère cette volte-face vertigineuse qui retourne le colonel efficace et fervent en traître attifé en Bédouin, en sceptique très occidental, persuadé de son échec, de son égotisme, Zarathoustra raté, miné par la culpabilité et l'autoflagellation. Car, dès le départ, Lawrence a deviné que les Britanniques veulent canaliser et contrôler le désir d'indépendance des Arabes, il ne croit donc au succès de sa mission que dans la brûlure de l'action.

Pourtant, c'est un combattant clairvoyant, entouré de cheikhs tribaux truculents et divisés, plus amateurs de razzias que du ­fantasme de l'unité arabe. ­Certaines tribus partent pour la bataille avec leurs esclaves armés de dagues, en croupe des méharis. Lawrence admire leurs cuisses noires et musclées. D'autres se dénudent carrément dans l'assaut pour que leurs vêtements souillés n'infectent pas leurs blessures. Et Lawrence de savourer le spectacle des volées de ­jambes athlétiques et brunes. Son homosexualité n'est jamais avouée directement. Mais il chouchoute un couple de serviteurs juvéniles, amants l'un de l'autre, facétieux et transgressifs à souhait. Leurs foucades garçonnières agrémentent la ritournelle des tueries. Car on tue, on fouette, on torture à tout-va ! Lawrence, lui-même, exécute de trois balles un soldat fautif. Il en fait une description détaillée. Le fameux sadomasochisme du personnage n'est jamais revendiqué, il se déduit de la somme des souffrances infligées et endurées dans les déserts torrides parcourus par des méharistes coriaces et cruels.

L'originalité du livre tient à la multitude d'actes bruts commis dans des paysages décrits avec une exactitude de géologue et de géographe. Ce qui prime est la souplesse, la précision, la prégnance, la frontalité du récit. C'est le roman physique des granits dressés en embuscade, des grès, des laves, des dunes diamantines, des silex coupants, des puits antiques, des dromadaires omniprésents, de leurs selles somptueuses, des oueds, des gorges piranésiennes et des vallées parfumées. La chimère de Lawrence va échouer en 1920, puisque les Britanniques ne vont pas honorer leurs promesses faites aux Arabes.

Depuis Œdipe, pas de mythe sans Sphinx, sans duplicité, sans échec, sans dérapage pervers. Jamais un aventurier n'a été capable d'être à la fois aussi clair et concret dans l'action et aussi abstrait dans la méditation amère qui la récuse. Cette monstruosité, ces deux bords d'une blessure qui ne peut cicatriser, voilà la chair béante du mythe qu'un accident de moto viendra nimber de mort absurde.

Les Sept Piliers de la sagesse de Thomas Edward Lawrence traduit de l'anglais par Éric Chédaille Phébus, 1 072 p., 25 €.

samedi, 16 mai 2009

Entrevista a Khodhayer W. H. al-Murshidy (Partido Baaz)

Entrevista al portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista y del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico, Khodayer W.H. Al-Murshidy

“Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación

“Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación. Al Qaeda entró en Iraq con los norteamericanos. Al Qaeda no existía antes de la ocupación. Durante el primer año el objetivo de Al Qaeda eran los propios soldados norteamericanos, posteriormente Al Qaeda deja de atacar al ejército norteamericano y se dedica a atacar a la población civil, en escuelas, mercados etc. La dirección de Al Qaeda está en manos de norteamerica, de esta forma pueden hablar los ocupantes de que vienen a defender a la población civil y que es la resistencia la que mata a los civiles iraquíes”.

Así asegura Abu Mohamed, seudónimo de Khodayer W.H. Al-Murshidy. Tiene 53 años, es médico oncólogo y profesor de la Universidad de Bagdad. Desde finales de 2006, es el representante y portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista (PBAS) y del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico (FPNI), conjunto de organizaciones que luchan contra la ocupación de Iraq y que engloban a la mayor parte de las organizaciones opuestas a la ocupación, desde los sectores comunistas hasta sectores confesionales moderados o la propia Alianza Patriótica Iraquí (API).Desde la ocupación de Bagdad hace ahora seis años, Abu Mohamad se ha convertido en el referente público acreditado del denominado nuevo baazismo iraquí, que con otras organizaciones promueven la reconstrucción democrática y social del país sobre bases no sectarias ni confesionales. Este sector se opone tanto a la ocupación militar estadounidense como a la actuación de Al-Qaeda en Iraq, tanto por sus métodos de terrorismo indiscriminado contra civiles y determinadas comunidades, como por su posición extremadamente reaccionaria en aspectos sociales, de tal forma que en estos momentos Al Qaeda en Iraq está siendo contestada militarmente por la resistencia iraquí.


1. Cómo ve usted la situación de la cuestión Iraquí dentro de la sociedad europea que hace unos años se manifestó claramente contra la guerra de ocupación de su país?

El pueblo español y los pueblos europeos se volcaron en la ayuda al pueblo de Iraq antes de la guerra, estamos muy agradecidos por la movilización de los amigos españoles contra la guerra de agresión contra nuestro país. Nosotros somos los representantes del pueblo iraquí y con los que tienen que hablar los ocupantes. Hoy cuando los europeos se quedan sin empleo es también debido al enorme costo económico de esa guerra. La inversión del gobierno Busch en la guerra contra Iraq ha acabado de arruinar a su propio país y lanzar a todo el mundo a una enorme recesión económica.

2. La imagen que promovieron los medios de comunicación del partido Baas y su más alto dirigente Sadam Husein, era la de un partido centralista, represor y dictatorial, usted es tanto portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista (PBAS) como del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico y de mando militar unificado, ¿qué ha cambiado en el partido Baaz tras la invasión de Iraq?

El frente nacionalista e islámico es el representante de la resistencia iraquí, representa las facciones militares y políticas de la resistencia iraquí, también se compone de otros grupos que no aceptan la ocupación militar. Dentro de este frente es el partido Baaz quién representa en este momento la resistencia, con 5 millones de simpatizacentes y militantes, forma el partido más importante. El partido Baaz quiere construir, desde bases democráticas y humanitarias un nuevo Iraq. Quiere no sólo expulsar a los norteamericanos sino librar al país de problemas étnicos o sectarios, con respeto a las minorías y a la diversidad que existe en el país. La visión del Frente es diferente a la de la época anterior, se basará en la democracia y la integración de todas las etnias.

3. ¿Cómo se agrupan las diferentes corrientes de la resistencia?

La resistencia iraquí está unida en tres grandes formaciones políticas, la primero es la Alianza superior para la “Yihab” y la liberación, se compone a su vez de 33 partidos y organizaciones, engloba a árabes, turcos, kurdos, turcomanes etc… es multiétnica y multirracial, se extiende por todo el país. Su objetivo es la liberación de Iraq de la ocupación americana. Es un movimiento nacionalista y no radical (en sentido religioso), se enfrenta contra el terrorismo y el sectarismo. El 90 % de la resistencia está dentro de este Frente. Los otros dos grupos opuestos a la ocupación son el Frente para el cambio (6 organizaciones) y el Frente para la mejora (2 organizaciones) entre los dos representan el 10% de la resistencia, son islámicos y fundamentalistas, no representan al pensamiento nacional iraquí, aunque hay un acercamiento entre los 3 los grupos.

La lucha militar ha hecho que los militares EEUU pierdan la guerra en Iraq, hay miles de muertos. Según las cifras oficiales. 4500 soldados americanos muertos. 40000 heridos, 12000 sufren enfermedades mentales derivadas de la guerra. 3000 suicidios. Las cifras reales son mucho mayores puesto que los norteamericanos no incluyen la muerte de los mercenarios o aquellos soldados que aún no son ciudadanos norteamericanos aunque combaten en sus filas. Los afectados directos superan los 60000 según fuentes oficiales más de 1/3 del total de las fuerzas implicadas. La resistencia tiene datos que multiplican estas cifras.

4. ¿La resistencia incluye facciones de Al Qaeda?, ¿consideran ustedes a Al Qaeda en Iraq como una organización resistente?

Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación. Al Qaeda entró en Iraq con los norteamericanos. Al Qaeda no existía antes de la ocupación. Durante el primer año el objetivo de Al Qaeda eran los propios soldados norteamericanos, posteriormente Al Qaeda deja de atacar al ejército norteamericano y se dedica a atacar a la población civil, en escuelas, mercados etc. La dirección de Al Qaeda está en manos de norteamerica, de esta forma pueden hablar los ocupantes de que vienen a defender a la población civil y que es la resistencia la que mata a los civiles iraquíes.

5. Según algunos medios de comunicación, noticias divulgadas en ocasiones por los mismos mandos militares de EEUU en Iraq, hay diferencias tribales que han conducido a enfrentamiento entre grupos, contra Al-Qaeda y contra las tropas de ocupación. Desde su punto de vista. ¿cuál es la situación real?

La sociedad iraquí es una sociedad tribal muy mezclada y con diversas confesiones. Antes de la ocupación las familias iraquíes convivían sin problemas, es muy normal familias formadas por miembros con diferentes confesiones religiosas, marido chiita, mujer sumita o al contrario, familias kurdas mezcladas o católicas etc. Los enfrentamientos entre sunitas y chiitas, lo son en la medida que fuerzas extranjeras, incitan a escuadrones de la muerte a masacrar a la población civil, intentando enfrentar a unas comunidades contra las otras. Aquí la influencia de Irán, EEUU e Israel se ven claramente, es un intento de conseguir la segregación étnica del país. En ocasiones las milicias mafiosas de unas mismas confesiones religiosas se enfrentan entre ellas por conseguir zonas de influencia económica dentro de las ciudades, aunque pertenecen a la misma confesión. No representan más allá del 5% de la población iraquí, el resto el 95% no aceptan a estas milicias. No tenemos miedo a una guerra sectaria en Iraq, no pasará nunca. Los norteamericanos y la ocupación, intentan fomentar la guerra civil después de su derrota para justificar la permanencia en el país. La resistencia, en cambio, se compone de miembros del pueblo de todo el espectro social del país. La resistencia se está enfrentando a esta política, que pretende destruir al país como unidad

6. ¿Consideran ustedes a la corriente de Moqtda as-Sáder y su Ejército del Mahdi una fuerza resistente?

La corriente de Moqtda as- Sader y el ejército del Mahdi, no es una parte de la resistencia iraquí, están dentro de la ocupación, forman parte de ella, tienen 24 diputados en el parlamento colaboracionista, 3 ministros en el gobierno, han creado milicias y grupos terroristas, han asesinado a muchos nacionalistas iraquíes y a mucha otra gente de confesiones religiosas diferentes en nuestro país. Tienen el apoyo directo de Irán que ha enviado armamento, pretenden fomentar la guerra civil en Iraq con el apoyo del gobierno colaboracionista. Cuando se diferenciaron del gobierno, hubo enfrentamientos militares entre las milicias y el gobierno colaboracionista, se retiraron los tres ministros pero quedaron los parlamentarios. ¿Cómo se puede ser de la resistencia y formar parte de un gobierno que ha creado la misma ocupación? En estos momentos, oficiales del ejército regular iraní comandan al ejército del Mahdi. Tampoco podemos olvidar la intervención del Mossad israelí en la colocación de bombas en los mercados y las escuelas. El sector nacionalista que convivía en el ejército del Mahdi ha abandonado el grupo en señal de protesta. En este momento el dirigente máximo de este grupo, Moqtda as-Sader, vive bajo la protección de Irán en la ciudad iraní de Qon,

7. La posición del presidente Obama respecto a Irán parece que varía. ¿Qué papel desempeña Irán en este panorama?

No existe ningún enfrentamiento real en cuanto al tema de la ocupación entre Irán, EEUU e Israel, el único problema que existe en este momento es la no aceptación por parte de EEUU del programa nuclear Iraní, intentan partir el país en zonas de influencia. El interés de Israel es que Irán fomente la lucha sectaria entre facciones en el país. Las declaraciones de Obama sobre Irán apuntan a un pacto entre los tres países en un intento de derrotar a la resistencia y fragmentar el país. Declaraciones como las de Simón Pérez (presidente de Israel) señalando que hay históricamente, desde la época del Imperio persa de Nabucodonosor, unas buenas relaciones entre el pueblo persa y Israel abundan en la idea de un pacto entre los tres. La única solución es la victoria de la resistencia iraní, no aceptamos otra cosa que no sea la victoria cueste lo que cueste.

8. ¿Cuáles son las demandas de la resistencia? ¿Están ustedes dispuestos a negociar con EEUU?

Estamos construyendo una sociedad multiétnica, basada en la democracia, pero no la democracia que nos han traído los EEUU, basada en el asesinato, la matanza o el robo, sino una democracia donde estén reconocidos todos los derechos humanos y la población tenga los medios básicos de subsistencia (casa, comida, escuelas….) La democracia que han traído los americanos no tiene nada que ver con todo eso. Nosotros, la resistencia iraquí, pedimos la libertad cono en España, donde existan diversos partidos no sólo un partido único.

La negociación con EEUU se producirá cuando el último soldado de EEUU abandone el país, en ese momento y no otro estaremos en disposición de negociar con norteamerica de nación a nación. Los discursos de Obama siguen los mismos pasos firmados por Bush y su gobierno. ¿Qué pasa con los muertos, heridos y exiliados? No habla de la situación en Irak del medio centenar de bases que tiene por todo el territorio. En el momento que habla de retirar tropas se están creando tres super-bases aéreas con pistas de despegue de 4 km de longitud. Por ahora no ha cumplido nada. Continúa la fachada de un gobierno iraquí detrás del cual todos los equipos y los asesores vienen de fuera del país. Obama parece querer evitar la derrota. Que recuerde que con esta guerra Bush humilló a su propio país y a su ejército. Se pueden ver por Bagdad, a soldados ocupantes llorando. Han sufrido cerca de 60000 bajas, un tercio del total de las tropas implicadas entre muertos en combate, heridos, suicidios y trastornos mentales. Esta guerra, le ha supuesto a EEUU miles de millones de dólares en pérdidas, (algunos económistas hablan de 3 billones de dólares). Y es una de las causas de la actual crisis mundial.

9. Recientemente usted desmentía al ex primer ministro Iyad Alawi, quien afirmó que había contactos entre EEUU y la resistencia que usted representa.

La primera condición es la retirada completa de las tropas de ocupación y detener el proceso político iniciado en Iraq. La ocupación militar está fuera de la ley, por tanto todo lo que han hecho está fuera de la ley. Nosotros queremos reconstruir Iraq de forma democrática, no con las milicias sectarias que existen en este momento. EEUU tiene que pagar las indemnizaciones correspondientes por todo el daño que han hecho en Iraq. Tiene que hablar con los representantes del pueblo iraquí que son la resistencia representada por el partido Bass. El ejército ni la policía actual no representan al estado iraquí en cuanto que está divido en milicias sectarias, pretendemos un ejército nacional que represente a todo Iraq como una nación. El partido Bass que es la vanguardia de la resistencia, representa al pueblo iraquí.

10. ¿Cómo está la situación militar en estos momentos por parte de la resistencia?

Desde el comienzo de la ocupación la resistencia ha realizado más de 55000 operaciones militares, en este momento realizan cerca de 60 diarias. La lucha no es sólo militar, sino económica y política, está dentro del pueblo, no sólo la realizan militares sino toda la población en su conjunto. Resistir forma parte de la vida cotidiana de muchas familias, se lleva una vida normal de lunes a viernes para luego planificar y estudiar como atacar a las tropas invasoras. La resistencia tiene un enorme stock de armas, sabe cómo usarlas y está preparada para resistir durante generaciones si es necesario. Habitualmente los ataques se hacen con grupos dispersos por todo el territorio de 4 personas.

11. ¿En caso de que las tropas estadounidenses se retiren de Iraq, no habría una guerra civil en el país?

No habrá guerra civil en el país porque la diferenciación étnica en el país es consecuencia de la ocupación y de las tropas extranjeras que se han afincado en el país, es completamente ajena a la realidad del país antes de la ocupación.

12. Como valoran los sucesivos discursos de Obama sobre la retirada de las tropas en Iraq? ¿A qué se debe el cambio de actitud de EEUU en la actualidad?

El cambio de actitud de la administración norteamericana es debido a la derrota militar que ha sufrido. El poderoso ejército norteamericano ha sido incapaz de derrotar la resistencia del pueblo iraquí, al mismo tiempo que se enfangaba más y más en la guerra, las dificultades económicas para la superpotencia se han agudizado. Es en este contexto donde los discursos del presidente Obama intenta salvar una situación que se les hace muy difícil. A pesar de ello hay muchas cosas que no están claras en las problemas del presidente. Del compromiso inicial de retirada en seis meses se ha pasado a la retirada en 16 y posteriormente a 19 o más según el Secretario de Defensa. El presidente Obama no ha mencionado que va hacer con los 180000 mercenarios que están en el país. Tampoco habló de las 50 bases norteamericanas en Iraq. ¿Qué va hacer de las 3 bases supergigantes que hay en construcción o ampliación en este momento?

¿Que hará con los consejeros norteamericanos?, cada ministro tiene un grupo de asesores americanos que son los que realmente mandan

Tampoco habló de las leyes económicas legisladas durante 6 años. ¿Qué va hacer con la Ley de privatización de los hidrocarburos?. ¿Qué va hacer con la gente que en este momento control realmente el país?

En su discurso Obama no habló en ningún momento del derecho de los iraquíes a su propio país a su propio territorio. No habló de las indemnizaciones que ha de pagar a Iraq.

13. ¿Qué condiciones debe darse para la reconstrucción? ¿Cómo se puede reconstruir un país partiendo de la base de una destrucción tan absoluta como la que se sufre el país en estos momentos?

Efectivamente, la destrucción del país es enorme, pero tenemos una gran experiencia en la reconstrucción. En la guerra de 1991 fueron lanzadas sobre el país 130000 tm de bombas, el pueblo iraquí con sus propios medios fue capaz de reconstruir todas las infraestructuras básicas en menos de un año. La electricidad fue restituida en tres meses tras el ataque en 1991. Hoy, tras seis años de ocupación, han sido incapaces de dar electricidad al país más allá de 3 horas diarias. Irak tiene una red de técnicos que muchos países del mundo no tienen. Según la OMS y la UNESCO, la cobertura médica meses antes de la guerra del Golfo, era la mejor de todo Oriente Medio. Confiamos plenamente en nuestros técnicos y científicos para reconstruir el país. Pedimos a todos los que nos ayudan que colaboren en la reconstrucción de Iraq.

Eduardo Luque

Extraído de Visiones Alternativas.

jeudi, 14 mai 2009

Konversion zum Islam: Eine neue Antwort auf die Identitätskrise

Konversion zum Islam: Eine neue Antwort auf die Identitätskrise
Geschrieben von Carlo Clemens - http://www.blauenarzisse.de/   

IslamObwohl offizielle Statistiken oftmals kaum aussagekräftig sind, da aus Angst vor vermeintlich rassistischer Diskriminierung viele Differenzierungen unter den Teppich gekehrt werden, geht man laut dem Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland Stiftung e.V. (ZIAD) in Soest davon aus, daß es in der Bundesrepublik Deutschland heute etwa 3,5 Millionen Muslime gibt – 6,5 Prozent mehr noch als im Jahr 2006. Ein unglaublicher Geburtenüberschuß und Familiennachzug machen es möglich. Doch nicht alle Muslime müssen aus dem islamischen Kulturbereich stammen: Jedes Jahr sind es mehrere tausend Konvertiten, die in der Religion des Propheten Mohammed den wahren Sinn und den richtigen Weg sehen.

Ich selbst kann den Weg vom orientierungslosen, getauften Deutschen hin zur Konversion zum Islam sehr gut nachvollziehen. Obwohl ich eigentlich schon immer im Denken ein Konservativer war, der sich für die christlich-abendländische Prägung Deutschlands und Europas stark machte, gab es in meinem Leben durchaus Phasen, in denen ich mir ernsthafte Gedanken über die Vorteile und Konsequenzen des islamischen Glaubens gemacht habe.

Der Islam bietet Antworten auf die europäische Identitätskrise. Aber für uns nicht die richtigen.

Es sind oft die dunklen Herbst- und Winterabende, die einen zum melancholischen Nachdenken bringen. Winterdepressionen wecken innere Sehnsüchte nach Wärme, Geborgenheit und dem wahren Sinn des Lebens. Vor allem in dem Zeitabschnitt, in dem ein Jugendlicher zum jungen Erwachsenen wird, distanzieren sich viele von pubertärem Kinderkram wie Saufereien, Diskos und dummen Flittchen und suchen nach einer fundamentalen, alles erklärenden Lebensgrundlage. Der Islam bietet vermeintlich eine endgültige Antwort auf all diese Fragen der Identitätskrise und eine einfache und stringente Lebensanleitung, konträr zu den unerklärlichen und komplexen Lebensumständen der reizüberfluteten dekadenten Konsum- und Mediengesellschaft. Laut Schätzungen sind bereits über 100.000 Deutsche zum Islam konvertiert. Allein im Jahr 2006 waren es rund 6.000.

Hinzu kommt die fundamentale Selbstüberzeugung der meisten gläubigen Muslime, dem „einzig wahren Glauben“ anzugehören. Von religiösem Eifer beflügelt, im Denken, etwas Gutes für Allah zu tun und die armen Ungläubigen rechtzuleiten, entwickeln viele islamische Jugendliche – Jungen wie Mädchen – ein enormes Sendungsbewußtsein. Ich komme aus einer Stadt, in der in einigen Jahrzehnten die deutschen Mehrheitsverhältnisse gekippt sein werden. Auf meinem Gymnasium gibt es kaum einen praktizierenden Christen. Dafür allerdings ist die Mehrheit der Schülerschaft muslimisch. Das religiöse Selbstbewußtsein der Türken und Araber, kombiniert mit dem eingangs erwähnten emotionalen Faktor in vielen suchenden Nicht-Muslimen, ist eine unglaublich verlockende Mixtur, um sich der herrschenden Leitkultur – als nichts anderes kann man den Islam in multikulturellen Gegenden bezeichnen – anzuschließen.

Der Schriftsteller und studierte Islamwissenschaftler, Stefan Weidner, vergleicht in der Süddeutschen Zeitung vom 7. September 2007 das innere Ringen vor der Konversion zum Islam mit dem Heiratsantrag „eines äußerst viel versprechenden, obschon recht autoritären Typen. Die Versuchung zum Jawort ist bei solchen Anträgen naturgemäß groß, selbst wenn der Verstand schüchtern ein paar Einwände macht.“

Warum so viele Deutsche zum Islam konvertieren

Ein gleichaltriger Bekannter von mir, den ich schon seit Grundschulzeiten kenne, ist vor einigen Jahren zum Islam konvertiert. Er war der letzte, von dem ich das erwartet hätte. Er ist ein zutiefst unpolitischer, augenscheinlich zumindest auch unernster Mensch, immer zu Späßen aufgelegt. Die meisten seiner Freunde, mit denen er als Deutscher zugange war und ist, waren und sind teils strenggläubige Muslime. Doch ich dachte, daß er für etwas wie Frömmigkeit und Transzendenz niemals empfänglich wäre – tja, falsch gedacht.

Nach Jahren von sinnlosem Dasein haben ihm seine Freunde als Schritt über die Schwelle zum Erwachsenwerden anscheinend die Lebensanleitung für das richtige, „wahrhaftige“ Leben gezeigt. Heute manifestiert sich sein Glaube in einer äußerst anti-amerikanischen und anti-israelischen Haltung, die im Politik-Unterricht gar in Verschwörungstheorien über den 11. September 2001 ausartet. Ein Freund von ihm, der maßgebend an dessen Überzeugung zum Islam federführend war, hält im Biologie-Unterricht Vorträge, die die Evolutionstheorie für falsch erklären. Wohlgemerkt, wir sind in der 13. Klasse einer gymnasialen Oberstufe.

Die Lehrer üben sich in resignierter Zurückhaltung: Man dürfe ja keine religiösen Überzeugungen in Frage stellen, auch wenn das natürlich absolut unglaubliche Zustände seien. Aber unsere Schule macht ja bei „Schule ohne Rassismus – Schule mit Courage“ mit – also nach außen hin weiterhin alles paletti in Multikultopia.

Konversion zum Islam: Kaum Transparenz für Außenstehende

Die Konversion zum Islam läuft äußerst unkompliziert und unbürokratisch ab. Ab dem Alter von 14 Jahren ist man in Deutschland religionsmündig, das heißt, daß man jeder beliebigen Religion beitreten bzw. aus ihr austreten darf. Davor ist das eine Sache der Erziehungsberechtigten. Ob man in diesem jungen Alter schon fähig ist, sich ausreichend und unvoreingenommen über einen Glauben und alle damit verbundenen Pflichten und Konsequenzen zu informieren, darf bezweifelt werden.

Konvertiert man zum Islam, so hat man das sogenannte „Schahada“, das Glaubensbekenntnis zum Islam („Es gibt keinen Gott außer Gott [Allah], und Mohammed ist sein Gesandter“) vor zwei muslimischen Zeugen in arabischer Sprache zu sprechen. Nach dieser Prozedur, die als erste der fünf Säulen des Islams gilt, ist man ein Muslim. Die nachträgliche Beschneidung ist genauso wie eine Registrierung, z.B. im Islam-Archiv in Soest, nicht unbedingt notwendig.

Anders als bei den Kirchen gibt es bei den Muslimen in Deutschland keinen zentralen Dachverband, lediglich viele verschiedene, unverbindliche Moscheevereine. Diese strukturelle Zerklüftung erschwert zum einen eine statistische Übersicht über Muslime hierzulande und zum anderen eine Kontrolle über etwaige radikale Strömungen. Vor allem gilt dies in Anbetracht des großen Anteils an Kindern und Jugendlichen, die den Predigten der Imame unkontrolliert ausgesetzt sind.

Die Schwäche des Christentums ist die Stärke des Islam

Die enorme Vitalität der islamischen Expansion in Europa, getragen von der selbstlosen und aufopfernden Hingabe vieler junger Muslime, profitiert ungemein von der gesellschaftlichen Schwäche des Christentums. Viele Sinnsuchende, die sich Moscheedem Islam zugewendet haben, haben sich zuvor auch mit dem Christentum, der Religion in die sie hineingeboren wurden, auseinandergesetzt. Doch für kaum einen versprühen mausgraue Kirchengemeinden noch einen attraktiven Charme, geschweige denn einen Ausweg aus der inneren Depression. Viele Konvertiten begründen ihren Schritt damit, daß sie Probleme mit dem christlichen Dogma der Dreifaltigkeit Gottes hätten sowie mit den klaren religiösen Vorschriften im Islam, so Muhammad Salim Abdullah, Seniordirektor des Islam-Archives. Und wie soll man als Deutscher oder Nicht-Deutscher eine Kultur respektieren oder für sich beanspruchen, die sich gerade mitten in ihrer kulturellen Selbstaufgabe befindet?

Die Christengemeinde ist innerlich in viele Strömungen und Untergliederungen gespalten. Kein Mensch überblickt scheinbar archivierte christliche Grundsätze, wie genannte Dreifaltigkeit oder die bischöfliche Hierarchie, die scheinbar überhaupt keinen direkten Bezug zu den Belangen und Problemen der heutigen Zeit haben. Allgegenwärtig ist das negative Klischeebild der Kirchen: Kreuzzüge, pädophile Pfarrer, spießige Rentner, altmodische Kirchenlieder oder biedere Enthaltsamkeit vor der Ehe.

Während die hiesige Medienkultur ehrfürchtigen und ängstlichen Respekt vor der islamischen Empfindlichkeit zeigt, wird das Christentum in Filmen, Büchern, Comedy-Serien und Internet-Videos sorglos verspottet und lächerlich gemacht. Jesus Christus gilt nicht länger als eine zumindest mit Respekt zu behandelnde Moralinstanz, sondern nur noch als ein nicht ernstzunehmender, langweiliger und enthaltsamer Ökohippie. Und wie kann eine Religion denn die richtige sein, wenn sie so sehr in Frage gestellt wird – und noch dazu von den eigenen Leuten? Wenn ihr so viele davonlaufen? Wenn sie keinen Nachwuchs mehr hat? Der Hegemonialsieg des Islams über das Christentum scheint besiegelt.

In westdeutschen Großstädten ist die Jugendkultur in den letzten Jahren spürbar orientalisiert worden.

Auch eine Orientalisierung der Jugendkultur ist in Großstädten unschwer zu erkennen. Neben dem Döner Kebab als des Deutschen allerliebster Schnellimbiß erleben bei jungen Leuten in den Städten orientalische Cafés, türkische Internet-Cafés, islamische Kulturtreffs, Shisha-Bars, „Oriental Nights“ in Bars und Diskos oder gar nahöstliche Verhaltensnormen wie die „Brüderküßchen“ zur Begrüßung ungeahnte Beliebtheit. Die Islamisierung wird mittlerweile auch von Deutschen als eine Normalität angesehen. Der Islam ist nicht länger eine „Religion wie jede andere auch“, sondern durch die Abstinenz des Christentums in der städtischen Jugend gar der einzig wirklich präsente und existente Glauben.

Die islamische Jugendkultur wirkt für viele exotisch, neu und aufregend – anders als die christliche. Die meisten wissen nicht viel über die unterschiedlichen Facetten des Islams: die vielen widersprüchlichen und fragwürdigen Passagen im Koran, die fragwürdige Biographie des Propheten oder die wahren Ausmaße und Folgen einer endgültigen Islamisierung der westlichen Kultursphäre. Aber dafür mögen sie den kitschig-orientalischen „1001-Nacht-Flair“. Dazu kommt noch die routiniert einstudierte Berufsbegeisterung der etablierten Politikerklasse ob der „weltoffenen Multikulti-Idylle“ und der islamischen „Kulturbereicherung“. Da muß der Islam doch einfach das richtige sein.

Konservative und Islam: Freunde im Geiste?

Nicht erst seit der Allensbacher Markt- und Werbeträger-Analyse AWA 2008 läßt sich in der Jugend eine Renaissance von konservativen Grundwerten erkennen: Konträr zu den Überzeugungen der individualistisch-emanzipatorischen 68er-Generation sind heute Faktoren wie Familie, Kinder, zu Hause bleibende Mütter oder Sicherheit beliebter denn je.Hier besteht ein elementarer Konsens zwischen Konservativen und der islamischen Bewegung, die in ihrem Verständnis von Familie, Nationalstolz, Ehe und gesellschaftlichem Sittenverfall zumindest oberflächlich typisch konservativ ist. Eine insgeheime Sehnsucht vieler deutscher Jugendlicher nach diesen Werten der Sicherheit und Wahrhaftigkeit drückt sich in der steigenden Gunst der Lehre des Islam aus.

Doch ist die islamische Ausbreitung nun etwas Gutes für das gesellschaftliche Zusammenleben? Immerhin konkurriert er mit beachtlichen Erfolgen gegen die von uns doch so kritisierte wertelose Konsumgesellschaft. Aus konservativer wie auch aus nicht-konservativer Sicht muß die Islamisierung dennoch mit Sorge betrachtet werden.

Das Zulassen der Islamisierung wäre unverantwortlich

Zum einen natürlich können Konservative nicht unkritisch über die demographische Verdrängung der Einheimischen und das Aussterben der abendländischen Kulturprägung hin zu einem „Eurabien“ hinwegsehen. Der Islam in seiner orthodoxen Form, wie er von den meisten Muslimen praktiziert wird, widerspricht den europäischen Grundideen der Aufklärung vollkommen. Die Islamisierung beinhaltet in der Konsequenz den geistigen Rückfall Europas ins patriarchale Mittelalter.

Realität in Deutschland sind die arabischen und türkischen Macho-Paschas, unterwürfige und separierte Burkamädchen, die allgegenwärtige Homosexuellenfeindlichkeit, das Verurteilen ehrloser „deutscher Schlampen und Opfer“ und das immerwährende Fernbleiben der meisten muslimischen Schüler bei Klassenfahrten und Sportunterricht an deutschen Multikulti-Schulen.

Dieser Artikel erschien zuerst in Blaue Narzisse, #10, Dezember 2008.

 

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lundi, 11 mai 2009

Noltes neuer Streich

Erik LEHNERT - http://www.sezession.de/
Noltes neuer Streich

Ernst Nolte

Ernst Nolte hat ein neues Buch geschrieben und erstes Presseecho erhalten. Das ist gut so und verwundert auch, denn gewöhnlich wird totgeschwiegen, was aus der Feder des im Historikerstreit medial unterlegenen Geschichtsdenkers stammt. Doch offenbar hat Ernst Nolte (dessen letzte Bücher zugegebenermaßen nichts Neues brachten) wieder einmal einen neuralgischen Punkt berührt, und nach gewissenhafter Prüfung hat man sich offenbar entschieden, ihm hier nicht unwidersprochen das Feld zu überlassen.

Es geht um den Islamismus als „dritte radikale Widerstansbewegung“ neben Bolschwismus und Faschismus. Damit verpackt Nolte den Islamismus in seine bekannte These vom kausalen Nexus zwischen den beiden Ideologien und erkennt in ihm Elemente von beiden wieder. Was Islamismus ist, erfahren wir in einer Fußnote:

Am einfachsten lässt sich der „Islamismus“ so definieren, dass er den kriegerischen und dogmatischen Aspekt des Islam, dem bereits im Koran ein friedenswilligerer und toleranterer Aspekt gegenübersteht, isoliert und dann ausschließlich hervorhebt. Insofern ist der Islamismus nichts anderes alsder zu seiner eigenen Radikalität gebrachte Islam.

Von daher stellt sich natürlich die Frage, was der Islamismus mit den anderen beiden Widerstandsbewegungen zu tun hat, die eine völlig andere Entstehungs- und Entfaltungsgeschichte haben. Nolte faßt daher am Anfang des Buches seine Charakterisierung des Marxismus und Nationalsozialismus zusammen und sieht in beiden „konservative Revolutionen“, die ein ursprüngliches Lebensverhältnis vor der Moderne retten und wiederherstellen wollten. Im Anschluß daran erzählt Nolte die Geschichte der Konfrontation des Islam mit der modernen Welt, beginnend mit der Landung Napoleons in Ägypten, über den Zionismus als entscheidende Herausforderung und endend mit dem Islamismus als Macht im gegenwärtigen Weltkonflikt.

In den oben erwähnten Rezensionen wird deutlich, daß Nolte mit seiner These zumindest Widerspruch provoziert. An der Begründung dieses Widerspruchs kann man ablesen, daß er mit seinen Überlegungen nicht daneben liegt. Hinzu kommt das Pathos des Verstehenwollens, das Nolte auszeichnet und das auf den Zeitgeist immer verstörend wirkt. Dem Journalisten(Jörg Lau in Die Zeit) bleibt nur die Empörung:

Nolte hält nicht etwa nur den Widerstand der Palästinenser gegen Vertreibung und Besatzung für legitim. Es kommt ihm vielmehr darauf an, den arabischen Antisemitismus zu verteidigen, den die extremsten Teile der islamistischen Bewegungen kultivieren.

Das ist der übliche Reflex. Nolte verteidigt hier gar nichts, er wagt nur eine gerechte Betrachtung einzufordern, die Ursachen und Auslöser benennt und so ein Verstehen auch des Islamismus möglich machen kann.

In eine ähnliche Richtung geht die Kritik des „Fachmanns“ Walter Laqueur in der Welt, der Nolte sowohl vorwirft, keine Ahnnung zu haben, als auch, nichts Neues zu schreiben. Das sieht Josef Schmid in seiner positiven Besprechung für das Deutschlandradio ganz anders:

Nolte präsentiert Zeitwissen und Verknüpfungen, die allein schon die Lektüre unerläßlich machen. Darüber hinaus eröffnet dieses Werk eine Sicht auf das noch bevorstehende 21. Jahrhundert. […] Ernst Nolte erwartet weniger einen Kampf der Kulturen, dafür aber einen Kampf konkurrierender Lebens- und Daseinsformen, des Islams wie der europäischen Moderne, um ihren universellen Geltungsanspruch. Er sieht ihn in einer Dimension, auf die wir nicht vorbereitet sind.

Nolte wird in vielen Abschnitten seinem Anspruch gerecht, ein Geschichtsdenker zu sein, also einer, der über den ganzen Einzelheiten und Handgreiflichkeiten die Idee sieht, wenn er einen Vorgang in den Zusammenhang stellt. Von dort aus lassen sich auch neue Einsichten über den europäischen Bürgerkrieg gewinnen, etwa wenn er die Revolution der Jungtürken 1908/1913

die erste jener handstreichartigen Machtübernahmen seitens einer Gruppe oder Partei sehr engagierter junger Männer [sieht], welche die Verhältnisse für unerträglich hielten und oftmals von dem Gefühl des Unrechts geleitet waren, das ihnen und Menschen ihrer Herkunft oder ihrer Lage in diesen Verhältnissen angetan wurde.

Nolte sieht in der Existenz Israels, des modernen Vorpostens in der arabischen Welt, den entscheidenden Grund für die „Verteidigungsaggressivität“ des Islam. Die eigenen Mängel werden nicht mit einer fehlenden Modernität erklärt, sondern als Folge eines Abfalls von der „reinen Lehre“. Dieses Moment läßt sich in allen drei Widerstandbewegungen auffinden. Nolte stellt uns damit einen Schlüssel zur Verfügung, der auch die Hintergründe der eigenen Sehnsucht nach Authentizität und Ursprünglichkeit aufschließen hilft. Es ist die Sehnsucht nach der heilen Welt, die hinter der Subjekt-Objekt-Spaltung liegt, die Zeit als sich „alle nach einer Mitte neigten“ (Gottfried Benn). Die Unerfüllbarkeit dieser Hoffnung ist zumindest tröstlich: Auch der Islamismus wird scheitern. Die Frage nach dem Zeitpunkt sollte für uns Ansporn sein, die Hände nicht in den Schoß zu legen.

Ernst Nolte: Die dritte radikale Widerstandsbewegung: Der Islamismus, Berlin: Landtverlag 2009, 412 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag, 39.90 Euro. Zu beziehen bei Edition Antaios.

Islam et laïcité: la naissance de la Turquie moderne

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989

Islam et laïcité: la naissance de la Turquie moderne

Bernard LEWIS, Islam et laïcité, la nais­sance de la Turquie moderne,  Fa­yard, Paris, 1988, 520 pages, 195 FF.

 

La Turquie est beaucoup de choses à la fois, des choses étroitement mêlées et imbriquées les unes dans les autres. L'enquête historique de Bernard Lewis commence d'ailleurs par nous signaler les différences entre les termes «turc/Turquie» et «ottoman». Le terme «turc» désigne une popu­la­tion ethniquement distincte, de langue turque, installée en Anatolie. Le terme «ottoman» n'a qu'une signification dynastique. Il existe donc une ethnie turque distincte mais non une ethnie ottomane. Le principe turc est un principe eth­nique; le principe ottoman, un principe politique, dé­taché de toute ethnicité concrète. La turcologie euro­péenne du XIXième siècle redonnera aux Turcs d'Anatolie le goût de leur passé, qu'ils avaient aban­donné pour servir l'Islam ou la machine politique ot­tomane. Mais malgré ce re­niement de la turcicité pré-islamique, les racines turques reviendront à la surface, bien que ca­mouflées, dès l'expansion au XVIième siècle des Osmanlis. Ceux-ci se donnaient une gé­néa­logie mythique et prétendaient descendre d'une tribu turque, les Oguz. Mais les ethnies turques no­mades, réservoir démographique de l'Empire Ottoman qui reprend l'héritage byzantin, sont regardées avec méfiance voire avec mépris par le pouvoir qui voit en elles des bandes non po­licées, susceptibles de boule­verser l'ordre im­périal. «Turc» est même, à cet époque, un terme injurieux, signifiant «rustaud», «abruti» ou «grossier».

Quant à l'Islam, troisième élément déterminant de l'histoire turque après le prin­cipe impérial et les facteurs ethniques, c'est un Islam accepté de plein gré, qui n'est pas le fruit d'une conversion. Moins prosélyte et plus tolérant, l'Islam turc n'a pas cherché à convertir de force chrétiens (grecs) ou juifs mais a pratiqué à leur égard une sorte d'apartheid rigoureux, si bien que les Grecs et les Juifs d'Istanbul ne parlaient pas turc. L'Islam turc est aussi plus varié que l'Islam arabo-sémitique: des élé­ments de chamanisme, de bouddhisme centre-asia­tique, de manichéisme et de christianisme offre une palette de syncrétismes, rassemblés dans des ordres religieux, les tarikat, toujours soupçonnés par le pou­voir parce que susceptibles de subversion. Quatrième élément, enfin, c'est le «choc de l'Occident», l'influence des Lumières, surtout françaises, et des doctrines politiques libérales et étatiques. Bernard Lewis analyse méthodique­ment les influences occi­dentales, depuis 1718, année du Traité de Passaro­witch, sanctionnant une défaite cuisante que les Otto­mans venaient de subir sous les assauts austro-hon­grois. La Porte constate alors son infériorité technique et militaire et décide d'étudier les aspects pratiques de la civilisation européenne et d'en imiter les structures d'enseignement. Cette politique durera jusqu'au début de notre siècle, avec l'aventure des Jeunes Turcs puis avec la République de Mustafa Kemal. B. Lewis re­trace la quête des étu­diants et des hommes politiques turcs dans les universités européennes. Le travail de cette poignée d'érudits ne suffit pas à redonner à l'Empire ottoman son lustre d'antan. Russes, Fran­çais, Britanniques et Néerlandais soumettent les Etats musulmans les uns après les autres à leur domination.

Dans un autre chapitre, B. Lewis montre comment le nationalisme à l'eu­ropéenne s'est implanté en Tur­quie. Deux termes signifient «nation» en turc: vatan,  qui corres­pond à la patrie charnelle, à la Heimat   des Alle­mands (cf. watan  chez les Arabes) et millet,  qui désigne la communauté islamique (cf. milla  en arabe). Namik Kemal, théoricien du natio­na­lis­me ot­toman, constate, explique Lewis, qu'une doctrine po­litique trop axée sur le vatan  provo­querait la disloca­tion de l'ensemble ottoman multinational. Mais cette diversité ne risque pas d'éclater à cause du caractère fédérateur du millet  islamique: on voit tout de suite comment oscille l'esprit turc entre les deux pôles de l'ethnicité particulariste et de la religion universaliste. Deux idéologies naîtront de cette distinction entre va­tan  et millet:  le panislamisme et le turquisme. Le tur­quisme procède d'une politisation des re­cher­ches eth­nologiques, archéologiques et linguisti­ques sur le passé des peuples turcs, surtout avant l'islamisation. Il se manifeste par un retour à la langue turque rurale (Mehmed Emin), par une exaltation de la patrie origi­nelle commune de tous les peuples turcophones, le pays de Touran.

De là proviennent les autres appella­tions du turquisme: le touranisme et le pantouranisme. Ce mouvement sera renforcé par les réfugiés turco­phones des régions conquises par les Russes: ceux-ci sont rompus aux disciplines philolo­giques russes et appliquent au touranisme les principes que les Russes appliquent au pan­sla­visme. Le programme politique qui découle de cet engouement littéraire et archéolo­gique vise à unir sous une même autorité politique les Turcs d'Anatolie (Turquie), de l'Empire russe, de Chi­­ne (Sin-Kiang), de Perse et d'Afghanistan. L'é­chec du panislamisme et du pantouranisme, après la Première guerre mondiale, conduisent les partisans de Mustafa Kemal à reconnaître les limites de la puis­sance turque (discours du 1 dé­cembre 1921) circons­crite dans l'espace ana­tolien, désormais baptisé Tür­kiye.  Ce sera un Etat laïc, calqué sur le modèle fran­çais, une «patrie anatolienne». L'ouvrage de Lewis est indispensable pour pouvoir juger la Turquie mo­derne, qui frappe à la porte de la CEE (Robert Steuckers).

samedi, 04 avril 2009

El problema geostrategico del Islam

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El problema geoestratégico del Islam

 

por Francisco Torres García / http://www.arbil.org/

La tesis del choque de civilizaciones ha cobrado especial relevancia en conflictos localizados (Chechenia, Yugoslavia, nuevas naciones surgidas tras la desmembración de la URSS); el Islam se está configurando como el gran opositor a la imposición a escala planetaria del modelo occidental; los países musulmanes presentan en su seno graves tensiones que están creando una nueva distribución geoestratégica del mundo; el Islam está en un proceso de expansión que lleva el choque de civilizaciones e el interior de las sociedades occidentales. Todos estos problemas afloran hoy y tendrán imprevisibles e impredecibles consecuencias en las próximas décadas

 

El mundo tiene planteados, en el siglo XXI, una serie de problemas globales heredados, en gran medida, de las consecuencias del crecimiento económico iniciado por los países, hoy desarrollados, a finales del siglo XVIII, raíz de la diferenciación económica actual; de la expansión imperialista de las potencias industriales en el siglo XIX; de las injusticias propiciadas por ese crecimiento y esa expansión; de unos procesos de descolonización realizados, en la segunda mitad del siglo XX, en función de los intereses, económicos y estratégicos, de las antiguas potencias coloniales y no de la realidad, fundamentalmente étnica, de las poblaciones afectadas. Circunstancias que han afectado y condicionado la existencia de lo que hoy conocemos como Tercer y Cuarto Mundo. Un bloque de la humanidad caracterizado por el analfabetismo, la enfermedad, la pobreza y el hambre, pero también por la existencia de regímenes políticos oligárquicos disfrazados, en muchas ocasiones, de corruptas democracias. Un bloque sacudido, en una gran parte, por irresolutos conflictos. Un mundo con escasas alternativas y opciones que languidece al quedar enmascarada su dramática realidad bajo los eufemismos analísticos de la dialéctica Norte-Sur, Pobreza-Riqueza y Capital-Trabajo.

Ese Tercer y Cuarto Mundo, que no es una realidad global y que carece, pese a las reiteradas declaraciones, de conciencia común, es, en realidad, un conjunto deslavazado de naciones, muy desestructuradas tanto política como económicamente; sumido, en muchos casos, como sucede en al mayor parte del África Negra, en tan ignoradas como permanentes guerras civiles que a nadie interesan y bajo las que subyace el problema del dominio real de los inmensos recursos naturales del continente negro. Un grupo de naciones, mayoritariamente creadas en sus fronteras por las potencias occidentales, que han visto esos problemas genéricos a los que inicialmente hacíamos referencia, agravados por un erróneo y dislocado proceso de descolonización, realizado y dirigido por Occidente para, en muchos casos, continuar, las antiguas o nuevas potencias, detentando el dominio efectivo sobre los recursos y la explotación económica de las nuevas naciones. Un panorama que ha servido, sobre todo en la tres últimas décadas del siglo XX, para dar entidad, en gran parte de esas naciones, especialmente en la más reacias a la occidentalización, a un sentimiento generalizado de animadversión sobre Occidente en general y, debido a su función rectora en el proceso de globalización, a los EEUU en particular.

Los cambios experimentados en la definición geopolítica del mundo en la década de los ochenta, con la subsiguiente desaparición de las férreas dictaduras comunistas en gran parte del globo (excepción hecha de Cuba, Vietnam y China); con la expansión de los regímenes democráticos, al menos formalmente, auspiciada por los EEUU tras la caída del comunismo, tanto para el Este de Europa, el África Negra o la América del Centro y del Sur, han creado para el mundo del siglo XXI un escenario muy diferente al del siglo XX.

En gran medida, frente a la potencia hegemónica, frente a un sistema económico mundializado al que los restos comunistas no hacen sino ir caminando hacia una pausada integración, frente a un modelo político único, sólo queda, desde un punto de vista estrictamente geopolítico, como elemento disrruptor, el Islam.

El Islam, que no existe como una única realidad política y religiosa desde los tiempos del Califato o desde los decenios del amenazante Imperio Turco que logró aglutinar, de una forma ofensiva, a pesar de los continuos levantamientos tribales, a una parte del mismo, continua manteniendo, a pesar de todo, una cierta vinculación religioso-política que se torna efectiva, sobre todo como sentimiento popular, frente al exterior, frente a Occidente.

Los cambios geopolíticos de finales del siglo XX, a duras penas si hicieron mella en el mundo musulmán continuando éste ajeno a los procesos de democratización; alejándose, al mismo tiempo, de los procesos abiertos, en algunos países, de occidentalización (Irán, Egipto, Argelia). La caída del comunismo supuso, también para ellos, una cierta liberalización. El apoyo de la URSS a los procesos de descolonización hizo surgir movimientos pro-comunistas o pro-socialistas, defendiendo una especie de socialismo o comunismo islámico en algunos de estos países, aunque, al mismo tiempo, la URSS reprimiera las repúblicas de raíz islámica que había en su seno; así como una cierta tutela y utilización de las organizaciones del Tercer Mundo como el Movimiento de los No Alineados, durante la segunda mitad de la Guerra Fría. Apareciendo también, en este esquema de los años sesenta, el intento de crear, de la mano de Gamel Abdel Nasser la República Árabe Unida que englobaría Egipto, Siria y Yemen del Sur de orientación pro-socialista. O el régimen, también pro-socialista, del partido de Sadam Hussein en Irak. Viejos enemigos de Israel y de Occidente (aun cuando Sadam evolucionara hacia la otra orilla) hoy prácticamente neutralizados por la nueva política egipcia como aliada de los EEUU tras la desaparición de Nasser, los cambios en Siria, la demonización de Irak o la adscripción del Yemen al denominado "eje del mal".

Todos estos factores, todos estos cambios, hacen que la imagen real del Islam esté más próxima al modelo geopolítico que nos presentan, para las próximas décadas, los defensores de la tesis del "choque de civilizaciones", como elemento clave en las relaciones internacionales, que del modelo idílico da la aldea global, multicultural y con tensiones puntuales.

Choque de civilizaciones, choque de culturas, de concepciones políticas, porque el Islam, desde el punto de vista cultural y religioso, aunque entre ambos es imposible establecer en este mundo una clara disociación, es un espacio en constante expansión que hoy presenta, mereced al fenómeno migratorio, una importante capacidad de penetración en Occidente; donde es imposible calcular hoy la capacidad de influencia política que tendrá en un futuro más o menos inmediato debido a su incapacidad para integrarse masivamente en los modelos culturales y sociales de sus países de acogida, reconstruyendo en ellos, en cambio, sus propias entidades culturales y sociales (gracias, sobre todo, a las inyecciones monetarias del movimiento, de origen y financiación saudí, wahabí).

La expansión del Islam se ha hecho evidente con la desmembración de la URSS (Azerbaiyán, Turkmenistán, Kirguizistán o Kazajstán); con la guerra en los Balcanes o el conflicto de Chechenia, lugares donde ha aflorado salvajemente la cuestión religiosa; pero que también existía en el mundo musulmán con el proceso de destrucción del Líbano y la previsible persecución que se desate contra los cristianos maronitas en caso de la disolución, con el estallido de una guerra civil, del Irak.

Expansión que tiene como grandes áreas de acción la propia Europa, la antigua Unión Soviética y el África Negra. Expansión que conlleva la difusión doctrinal que tiene inmediatas repercusiones políticas, porque en este mundo, donde los regímenes laicos son una excepción, donde la alianza entre el Trono y la Mezquita es más que una mera imagen retórica o una reliquia heredada del pasado que se conserva para el ritual simbólico del Estado, no existe separación real entre ambas esferas, la política y la religiosa, y allá donde se ha producido los poderes públicos viven acosados por la expansión del integrismo islámico y la continua cesión a sus planteamientos. Un mundo en el que los procesos de secularización, aparentemente una de las señas de identidad del mundo moderno y actual, en vez de avanzar o consolidarse han retrocedido.

En gran parte del mundo islámico existe, en las esferas políticas, un claro divorcio entre la clase dirigente, en la mayor parte de los casos, occidentalizada o con claros deseos de serlo, y la inmensa mayoría de la población. Muchos de estos dirigentes, ya sean monarquías, dictaduras u oligárquicas democracias, se han transformado en auténticos esquilmadores de sus pueblos, aupados y sostenidos por Occidente. El ejemplo más claro es el de las llamadas petromonarquías de Kuwait, Qatar (donde se sitúa el mando americano en la zona) y Arabia Saudí, pero también lo son la monarquía marroquí o las monarquía jordana, que experimenta un claro proceso de reubicación. Gobernantes que mantienen enormes bolsas de pobreza paralizando cualquier reforma social. Frente a los problemas internos, muy similares en todos los países del Islam, las minorías dirigentes, sobre todos las últimas generaciones universitarias, que han abandonado la tentación del socialismo islámico, como el promocionado por el dirigente Libio en su difundido "Libro Verde", han vuelto la cara hacia las raíces de su propia civilización predicando un antioccidentalismo a ultranza que ha prendido en amplias capas de la población desde Pakistán a Marruecos. Es el fenómeno del integrismo, que no ha alcanzado mayores logros por su propia división.

Frente al fenómeno del integrismo, la mayor parte de los gobiernos del Islam, sólo han podido recurrir al mantenimiento de la situación mediante la represión (por ejemplo, se estima que más de 40.000 fundamentalistas se encuentran encarcelados sin juicio en Egipto), la suspensión de los derechos reconocidos en sus constituciones, y el establecimiento respecto a las manifestaciones públicas de un estado policial (Egipto o Jordania). No ha surgido en estos países, sin embargo, un movimiento, con implantación reseñable, que abogue por la puesta en marcha de regímenes democráticos siguiendo el modelo occidental. Quienes defienden esta postura lo hacen, usualmente, desde los países occidentales, no siendo ni tan siquiera una minoría con un mínimo de recepción en sus países de origen. La defensa de un sistema laico o de la implantación de los Derechos Humanos a la occidental es considerada una herejía por los islamistas. Por otro lado, cada vez que se han producido votaciones, con un mínimo de garantías democráticas, lo que se ha producido ha sido el crecimiento de los partidos islámicos, teniéndose que recurrir a la intervención militar para mantener el sistema (Turquía o Argelia).

El sistema de control que ejerce el poder sobre las gentes resulta cada vez más débil; las clases dirigentes se han mantenido en el poder gracias al mantenimiento de fuertes ejércitos para mantener la paz interior, a la alianza con el poder religioso y al dominio de los medios de comunicación. El panorama ha cambiado de forma acelerada en las dos últimas décadas. Hoy, los nuevos medios de comunicación, han permitido que la cadena de televisión Al Yazira, vehículo de difusión del integrismo, se haya convertido en el nuevo Corán para millones de musulmanes. También nos encontramos con la existencia de toda una generación de imanes, transformados en nuevos profetas, que han hecho del integrismo y del antioccidentalismo bandera de movilización.

Quedan, finalmente, los instrumentos supranacionales, la Liga Árabe y la Conferencia Islámica, pero conviene recordar que la primera fue creada y tutelada, durante décadas, por el Foreing Office británico, y que son organizaciones cada vez más desacreditadas, por su actitud en las cuestiones palestina e irakí, entre las masas musulmanas.

Todos estos factores, brevemente apuntados pero, evidentemente, mucho más complejos, han dado lugar a la aparición de un nuevo espacio geopolítico. Una zona, desde el punto de vista de los intereses occidentales, claramente inestable y que puede constituir, en el futuro, en función de su evolución, una clara amenaza para la estabilidad global del planeta.

Si se mira con atención un planisferio, el Islam presenta, pese a su fragmentación política, un bloque continuo de países que va desde la ribera oeste africana hasta el sureste asiático, penetrando, además, en una parte considerable del África Central. Este mundo tiene una envidiable posición estratégica sobre el Mediterráneo, el Mar Negro, el Mar Rojo, el Mar Caspio, el Mar Arábigo y el Océano Índico. Está presente en una importante área de intercambios mundiales, y, lo que es más importante, domina las vitales rutas del petróleo así como los principales yacimientos del mundo. Y el petróleo puede ser, tal y como sucedió en la crisis de los setenta, un arma tan eficaz, en el siglo XXI, como las fuerzas armadas americanas. El Islam es, también, un espacio en conflicto. Dejando a un lado el tema del fundamentalismo, pero sin obviar su importancia y sin olvidar su presencia en todos los puntos de tensión, nos encontramos con:

-primero, el choque armado de civilizaciones que se da en la falsamente cerrada guerra de Yugoslavia, en el conflicto chechenio (en cuyo fondo también está al cuestión del control petrolífero por parte de la República Rusa de la zona) y en las nuevas repúblicas surgidas tras la disolución de la URSS.

-segundo, con el conflicto entre India y Pakistán.

-tercero, el frágil equilibrio de Oriente Próximo, con los problemas derivados de la existencia de los regímenes de Irán e Irak y su incierto futuro, así como la necesidad de estabilizar el sistema político de la insostenible monarquía de la Arabia Saudí; una zona amenazada por los integrismos, inicialmente enfrentados, chií y wahabí.

-cuarto, por la cuestión Palestina, irresoluble ante el apoyo cerrado que occidente y los EEUU brindan a Israel, la continua vulneración de la recomendaciones de la ONU y la política de extermino que los judíos practican, desde hace décadas, con los asentamientos y campos de refugiados palestinos en Palestina, Jordania y el Líbano.

-quinto, por la presencia y desarrollo del terrorismo islámico vinculado al integrismo que ha gozado de la cobertura de países como Afganistán o el Yemen.

Una zona caliente donde quienes si tienen programas desarrollados de armas de destrucción masiva son Israel, Pakistán e Irán. Puntos de fricción a los que sumar las interminables guerras africanas

Frente a esta situación geoestratégica, considerando superado el sistema estratégico de defensa americano del cinturón de bases militares en torno al globo, muchas de ellas convenientemente situadas en este espacio, los EEUU están dispuestos a aplicar en la zona su nueva política, diseñada, en gran medida, por el equipo de Colin Powel cuando éste era Jefe del Estado Mayor del Ejército Americano. Se trata de la denominada "Estrategia de Defensa Regional" que ha venido a sustituir al antiguo esquema de acción de la Guerra Fría.

La aplicación de esta "Estrategia de Defensa Regional", al no existir un peligro global claramente definido, pasa por la intervención directa en los puntos de conflicto, reales o posibles, que puedan afectar tanto a los intereses americanos como a su concepción del sistema de defensa y seguridad colectiva.

En este marco, ante los previsibles cambios de las próximas décadas en el espacio islámico, desde los años noventa, los EEUU están diseñando un nuevo mapa que asegure, tanto el control energético, vital en los próximos años, como el control real de Oriente Medio. Para ello es preciso forzar cambios definitivos en Irak, Irán, Yemen y Arabia Saudí, variando todo el sistema de equilibrios de la zona inicialmente concebido para contener la influencia de la URSS y después para frenar la expansión de los chiíes. Un plan de largo alcance en el que el destino del Irak juega un papel esencial tras el inestable cambio impuesto en Afganistán. Pero un plan de contornos tan inciertos como de resultados imprevisibles.

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Francisco Torres García

vendredi, 03 avril 2009

De Sarajevo (1914) a Sarajevo (2009) en passant par Sarajevo (1993)

De Sarajevo (1914) à Sarajevo (2009) en passant par Sarajevo (1993)

Ex. http://www.insolent.fr/

090330 Mon premier mouvement aurait plutôt intitulé cette chronique en paraphrasant la suite des Trois mousquetaires : "20 ans après". Les guerres de Yougoslavie nous paraissent achevées, faute du moignon de la moindre structure géographique se référant encore elles-mêmes à cette appellation. Il pourrait donc se révéler nécessaire sinon profitable d’en faire désormais sereinement le bilan. Ne serait-ce que pour conjurer l’hypothèse d’un retour de ce cauchemar, certaines braises incandescentes couvant encore sous la cendre.

Hasardeux, dans un tel exercice, que de prétendre totalement à l’objectivité. Les voix de la vérité clament en général moins passionnément que celles de la tribu. La France a toujours prétendu intervenir, et n'a jamais hésité à verser le sang de ses soldats dans le sud-est européen. Or, relativement à cette région du monde, on éprouve la plus grande difficulté à trouver rationnelle sinon la patrie de Descartes dans son ensemble, du moins la conduite de ses dirigeants et diplomates. Ce pays dans lequel j’ai grandi, que j’aime profondément et que je persiste, sans joie mais avec discipline, à alimenter de mes contributions fiscales, mon pays par conséquent, croit avoir inventé le système métrique. On peut se rendre au pavillon de Breteuil à Sèvres où se trouve un bon vieux mètre étalon en alliage de platine et d’irridium, qui régna sur les définitions scientifiques de 1889 à 1960. Or nous reconnaissons pour gouvernants, souvent d’arrogants et inutiles énarques, des gens qui ne savent mesurer ni l’enjeu ni les conséquences des conflits aux lisières de l'Europe et de la Turquie. Ils se révèlent incapables d’évaluer, ici plus qu’ailleurs, et plus dangereusement que partout dans le monde, car menaçant nos propres cités : le poids du péril islamiste, de la pression turque et du passé ottoman.

Aujourd’hui par conséquent, nous pouvons, nous devons établir le bilan de la catastrophe qui s’est produite ces 20 dernières années sur les lieux d’apparition de la première guerre mondiale, lieux de rivalités séculaires et mortifères entre le germanisme et le slavisme, mais également d’intrigues permanentes de Londres, de Paris, de Vienne ou de Venise.

La pseudo fédération, organisée en 1949 par l’aventurier trotskiste Tito sur la base d’un maillage pervers de 6 soi-disant républiques et 2 régions prétendument autonomes, ne pouvait durer.

Elle survécut chaotiquement quelques années à la mort du dictateur. Une certaine doctrine Badinter de 1991 crut pouvoir ériger en sujets de droit international les parts de ce découpage artificiel. Au bout du compte, sont apparues, à ce jour, 7 nouvelles petites entités étatiques dont 2 d'ores et déjà gouvernées par des musulmans.

Rassurerais-je les profiteurs de tous les conflits en rappelant que d’autres pourront leur permettre de vendre des avions ou des kalashnikov ? Restent encore à partager les 3 composantes de la fragile Bosnie-Herzégovine, issue des accords de Dayton de 1996, dont on juge actuellement à La Haye l’un des signataires. Plus tard on pourra d'ailleurs imaginer encore de dépecer les territoires hongrois de la Voïvodine, juridiquement de même statut que l’ancienne région autonome du Kossovo-Metohidja, dont on a proclamé l'indépendance, l’appellation de Kosmet étant oubliée, mais aussi la zone de peuplement turc dite sandjak de Novi-Pazar, et encore la province de Tetovo en Macédoslavie.

Que d’inextricables complications en perspective !

Que de belles occasions pour les souverainistes de notre Hexagone ! Cela leur permettra de ricaner grassement des impuissances bruxelloises et strasbourgeoises, auxquelles ils émargent confortablement eux-mêmes. Et le si péremptoire général Gallois dénoncera jusqu’à son dernier souffle la faute, dans toutes ces affaires, des méchants Allemands, en espérant trouver, enfin, des clients pour le "meilleur avion du monde", Serge Dassault dixit, mais qu’aucune armée du monde n’a encore acheté. Le monsieur te dit : c’est la faute aux Allemands. Peut-être même pourra-t-on soupçonner celle des Luxembourgeois. Va savoir avec tous ces paradis fiscaux.

Faut-il applaudir à ce bilan, le juger comme très positif pour l’idée européenne ? Qu’on me permette de ne pas le considérer tout à fait.

090330bAujourd’hui précisément après plus de douze années de fonctionnement occulté la fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine semble à la veille d’exploser. La joyeuse petite supportrice de la photo fêtait à Mostar, en juin 2008 la victoire, sportive donc pacifique de la Turquie sur la Croatie. Des dizaines de blessés furent quand même hospitalisés à la suite des incidents qui en résultèrent.

Aujourd’hui dans la même région, les musulmans de Bosnie après s’être alliés aux (gentils) catholiques croates pour éliminer les (méchants) Serbes orthodoxes humilient de plus en plus, et marginalisent leurs alliés d'hier.

Le discours islamiste de Bosnie accorde une grande place à un passé plus ancien, celui du paradis ottoman, et se réjouissent à l'idée de son retour. Le nationalisme bosniaque trouve même ses fondements dans une curieuse thèse historique. Il existerait, nous assure-t-on, une continuité entre l’hérésie dualiste des bogomiles du Moyen Âge, celle qui donna naissance au catharisme occitan, et le ralliement au conquérant turc. Par cela, on entend souligner que les descendants de ces Européens devenus musulmans détiendraient, sur la Bosnie, une sorte de droit primordial exclusif de celui des Serbes et des Croates, tournés vers Belgrade et Zagreb. Qu'on puisse les considérer comme des traîtres à l'Europe, eux qui se tournent vers Ankara ou La Mecque, voilà au contraire une pensée impie, unzeitgemässig, intempestive. Étrangement, on cite un certain nombre de dignitaires islamiques qui se sont ralliés à cette théorie, sans peut-être mesurer combien elle devrait résonner faux du point de vue de leur propre religion : citons le chef spirituel des musulmans de Bosnie, le "Reis-ul-Ulema", Mustafa efendi Ceric, mais également le mufti de Mostar Seid efendi Smajkic ou le représentant de l'ancienne "Narodna uzdanica" , disparue en 1945, réapparue sous le nom de "Preporod" , le professeur Munib Maglajlic.

D'autres se tournent plus explicitement encore vers l'avenir radieux par la voix de Dzemaludin Latic appelant à la "révolution culturelle bosniaque et proclamant Sarajevo capitale religieuse et culturelle de tous les musulmans des Balkans et d’Europe :
"la culture ottomane est en train de renaître dans toute sa splendeur et son élan, comme un soleil lors d’un jour nuageux, sur le continent européen. Quand aura-t-on un État puissant et ordonné, notre propre système musulman des médias, notre foyer bosniaque, pour cesser de trembler devant les bottes et les tanks étrangers ?"

Sa réponse et son espoir se fondent sur "la revitalisation de la civilisation islamique et ottomane" et sur la perspective "qu’après l’adhésion de la Turquie et des Balkans à l’Union européenne, un habitant sur trois de cette Union sera musulman."

D'autres enfin se rallient au wahhabisme importé d'Arabie saoudite et financé par elle.

Le 19 mars dernier la protestation des Croates contre cette pression de plus en plus arrogante passait à un nouveau stade par la voix d'un certain nombre de mouvements croates l’association Un gouvernement alternatif et l’ONG Croatia Libertas qui ont choisi Leo Plockinic pour leur porte parole :
"Le sort des Croates est le pire des trois groupes principaux de Bosnie et ils sont soumis à l’assimilation par la majorité musulmane. L’un des problèmes les plus importants en Bosnie est la fusion de la politique bosniaque et de l’islam, qui transforme la Bosnie en État gouverné par la charia.

En Bosnie-Herzégovine et à Sarajevo, l’islamisation est mise en œuvre à pleine vitesse, et cela nuit aux Croates et aux Serbes, ainsi qu’à la demande d’accession du pays à l’Union européenne."

Rappelons qu’en 1913 le régime autrichien en vigueur à Sarajevo organisait les nationalités sur la base des confessions religieuses. Or il ne recensait dans ce pays qu’une petite minorité de confession mahométane, etc.

Faut-il se satisfaire, à près de 15 ans de retard sur l’encyclique Ut unum sint de Jean-Paul II de 1995 des progrès de l’unité chrétienne ?

Ne mélangeons pas tout direz-vous, l’Europe et le christianisme.

Je me demande au contraire si l’Europe n’a pas d’abord à se réconcilier avec sa propre histoire et avec des conflits idéologiques dont la trace remonte à l’apparition de l’Utopie étatiste au XVIe siècle, puis à cette catastrophe qu'on appelle la Guerre de Trente ans, et aux alliances que, pour des raisons de rivalités intérieures à notre propre civilisation certains hommes d’État en position de faiblesse et de trahison sont allés chercher auprès de l’ennemi commun.

Ainsi l’Espagne fut-elle livrée à ses conquérants de 711, qui l’occupèrent huit siècles. Ainsi s’apprête-t-on à faire de même dans le sud est européen plateforme pour la conquête et l'asservissement de nos capitales.

JG Malliarakis
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El islam wahhabita

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El islam wahhabita

por Fernando José Vaquero Oroquieta

¿Es el wahhabismo consustancial al islam o es una desviación del mismo? Una aproximación a esta corriente fundamentalista musulmana que se encuentra en la base del terrorismo islámico internacional. Incluye unas notas sobre el Wahhabismo en España

 

Introducción.

El diario La Razón, en su edición del 11 de diciembre de 2002, afirmaba, en un artículo de su suplemento Fe y Razón, que el wahhabismo había alcanzado en Rusia la cifra de 100.000 adeptos, según las palabras alarmadas de Talgat Tayuddín, líder de los musulmanes rusos (cuyo número oscila entre 12 y 20 millones). Según las mismas fuentes, en parte a causa del vacío ideológico ocasionado por la caída del comunismo en la antigua Unión Soviética, algunas formulaciones islámicas radicales importadas, refiriéndose especialmente con ello al wahhabismo, crecerían entre los musulmanes de la Comunidad de Estados Independientes; lo que constituiría un serio motivo de inseguridad y temor.

Por otra parte, "no todos los musulmanes son terroristas suicidas, pero todos los terroristas suicidas musulmanes son wahhabitas", aseguraba recientemente el islamólogo Stephen Schwartz; señalando, así, una concreta genealogía en el origen del terrorismo islámico internacional.

En este contexto, en el que el término wahhabismo, antaño exótico patrimonio de minorías, es fuente de noticias periodísticas y sesudos estudios especializados, podemos preguntarnos: ¿qué es el wahhabismo?, ¿cuáles son las relaciones entre el islam y el wahhabismo?

Chiíes y sunníes.

Retrocedamos en la historia y situémonos en los orígenes de esta pujante religión monoteísta.

El islam experimentó en sus primeros años, ya en vida de su fundador, el Profeta Mahoma, una espectacular expansión territorial. Además, es en su primer siglo de vida cuando se establecieron las principales ramificaciones musulmanas; plenamente vigentes hoy día. Es también en aquellos primeros años cuando, con los cuatro primeros califas, se establece el texto definitivo del Corán. Igualmente, se realiza la primera recopilación de la Sunna, o colección de hechos y dichos de Mahoma según testigos directos de los acontecimientos. De ambos, Corán y Sunna, se deduce la sharia, o ley islámica, que regula el conjunto de actividades públicas y privadas de todo musulmán.

Esos cuatro primeros califas fueron líderes políticos, hombres de acción y autoridades espirituales: el ejemplo ideal al que miran los musulmanes de todas las épocas.

Con Alí, yerno del Profeta y cuarto califa, se produce la primera gran fragmentación entre los musulmanes; que nos llega hasta hoy mismo. Al morir Alí asesinado, sus seguidores crearon un partido, la Chía, considerando que los califas Omeyas que le sucedieron carecían de legitimidad. Los chiíes, aunque respetan la Sunna, no aceptan que sea de carácter sagrado, tal como hacen los demás musulmanes (denominándose sunníes). Por el contrario, los chiíes atribuyen mucha importancia a las enseñanzas transmitidas por los doce imanes sucesores de Alí. El duodécimo y último de tales –el Mahdi- no habría muerto, esperando su retorno. Entre el clero chiíta –conocido bajo el término de mullah- destacan algunos expertos en la interpretación de la sharia, denominados ayatolás.

El chiísmo se caracteriza, además, por cierta desconfianza hacia el poder político, logrando muchas simpatías entre los musulmanes no árabes, especialmente en Irán, donde son inmensa mayoría. La creencia en el retorno del Mahdi, el imán oculto, ha generado una esperanza mesiánica cuya venida se producirá en la Hora Final, implantando un Reino de Justicia, por lo que el martirio tendría un carácter redentor. Un sociólogo iraní, Alí Shariati, asoció ese mesianismo chiíta con determinadas ideas marxistas. De este modo, consideraba que el Mahdi liberaría a los parias de todo el mundo, proporcionando una perspectiva revolucionaria al chiísmo.

A mediados del siglo IX, entre los sunníes, surgieron cuatro corrientes interpretativas que cristalizaron en otras tantas escuelas jurídicas, todavía hoy, únicas aceptadas por los sunníes: hanafí (de Abu Hanifa, la más liberal), la malikí (de Malik), la xafeití (de Chaffi, especialmente vigorosa en Egipto) y la hanbalí (originada en Bagdad, la más rigurosa y en la que se gestará el wahhabismo).

En la actualidad, en torno al 85% de los musulmanes de todo el mundo son sunníes, un 10 % chiíta y el resto pertenece a grupos muy minoritarios (drusos y otros). De todas formas, suniíes y chiíes no están absolutamente separados; siendo sus diferencias, matizadas discrepancias en cuestiones de interpretación y de aplicación de la ley, tanto en su plano individual como colectivo.

En su choque con el mundo occidental de finales del siglo XX y principios del XXI, el islam, ya sea sunnita o chiíta, se manifiesta en buena medida como una corriente radical o extremista poliédrica.

Por ello, dada la multiplicidad de sus expresiones, algunos expertos en la materia diferencian dos corrientes dentro del radicalismo musulmán:

  • Integristas. Es el caso de los wahhabitas y los Hermanos Musulmanes, por ejemplo. Valoran la Tradición ante todo, aunque respetan lo positivo que le se haya podido añadir.
  • Los fundamentalistas. Caso del chiísmo iraní y de los talibanes afganos. Desprecian lo que no proceda de los preceptos literales.

Todos ellos comparten su creencia en la imperativa articulación de la Umma (comunidad de los creyentes), como efecto ineludible de la recta aplicación del islam. La Umma debe estar unida políticamente y liderada por una autoridad, simultáneamente, civil y religiosa. Tal concepción, en consecuencia, deslegitima a los Estados actuales. Es más, a su juicio, todo nacionalismo sería una forma de shirka (adoración de algo distinto de Alá).

La época dorada del islam, correspondiente al liderazgo de los cuatro primeros califas, es la referencia de todos los musulmanes. Para unos musulmanes, de esa experiencia primigenia, destacarían los aspectos sociales y externos, tendencia representada por las escuelas reformistas. Para otros, prevalecería el esfuerzo por la perfección espiritual; reflejándose especialmente en las corrientes sufíes.

El sufismo.

El sufismo es objeto de gran interés en Occidente, especialmente desde la llamada New Age, al encontrar allí sugerentes ingredientes espirituales susceptibles de oferta en el supermercado religioso actual.

El sufismo no es una tendencia política. Espiritualista y tradicional, propone al fiel musulmán una experiencia religiosa personal; llegándose a hablar, incluso, de un misticismo sufí. Políticamente asumen generalmente posturas conservadoras, pero sin propugnar alternativas concretas. En la época colonial, muchos sufíes encabezaron la resistencia frente a las potencias ocupantes en sus respectivos países, perdurando todavía hoy la memoria de su lucha.

El wahhabismo y el salafismo, corrientes ortodoxas reformistas e integristas, se oponen a las prácticas sufíes, al considerar que difunden ciertas formas de superstición y que, en la práctica, han facilitado la decadencia musulmana.

El sufismo es, ante todo, según los propios sufíes, profundización e interiorización personal del islam. Aunque algunos autores han visto influencias de la mística cristiana, para otros, tales afirmaciones carecen de todo crédito.

El término sufismo (tasawwf) viene de sûf, o hábito de lana que llevaban los sufíes de los primeros siglos.

Son numerosos los sufíes de prestigio que han creado escuela y cuyos seguidores se agrupan en grandes cofradías, algunas extendidas por todo el mundo musulmán, o predominantes en determinadas zonas geográficas. Hassan al-Basri sería uno de los primeros. Nacido en Medina bajo el califato de Omar, la tradición cuenta que recibió sus enseñanzas del propio Alí, yerno del Profeta. Rabî`a al-`Adawiyya, nacido en Basra (sur de Irak), en el siglo II de la Hégira, sería otro de los primeros grandes sufíes.

Los sufíes practican las virtudes de la pobreza (faqr), abandono en la voluntad de Alá (tawakkul), así como la práctica del Dzikr (mención del nombre de Alá) al que pueden acompañar estados de éxtasis y ejercicios de meditación (fikr).

Otros sufíes incidieron en la gnosis (Ma`rifa) o conocimiento de Alá, caso de Nûn al Misri. De Yunayd, sufí de Bagdad, donde vivieron los más célebres, es la siguiente clarificadora sentencia: "El sufismo es lo que Alá hace morir en ti y vivir en Él". Que el sufismo fuera aceptado en su día, es mérito, en buena medida, de Al-Gazzâlî (1058-1111). Otro maestro sufí de Bagdad fue Abd-al-Qâdir al-Yîlâni (1077-1166), quien fue conocido como "Sultán de los Awliya" (íntimos en el saboreo de Alá). De Andalucía procedía Abû Madyan Shu’ayb. También andalusí era Muhhy d-Dîn ibn Arabî, autor de numerosos textos en los que trató la Doctrina de la Unidad del Ser.

Expresión fundamental del sufismo es la existencia de las llamadas cofradías, o Turûq (plural de tarîqa o vía espiritual). Las conforman los seguidores de determinados maestros sufíes, tal como señalábamos más arriba. Tal vez la más conocida sea la Mawlawî, de la que proceden los famosos derviches danzantes popularizados gracias al turismo masivo europeo practicado en Turquía. Las cofradías sufíes son numerosísimas, siendo su importancia en algunos casos enorme. Así, por ejemplo, varios de los rectores de la Universidad Al-Azhar de El Cairo, que goza de una indudable autoridad en el islam sunnita, han sido sufíes seguidores de uno u otro maestro. Otro caso llamativo, de celebridad sufí, es el de Abd al-Kader, líder de la resistencia argelina frente a los franceses. Por su parte, la cofradía u orden de los Sanûsiya, aunque de origen sufí, tiene gran parecido con el wahhabismo; así el sentido guerrero, su austeridad y el espíritu de sacrificio. Desempeñaron especial protagonismo en la lucha contra el colonialismo en el norte de África (Francisco Díaz de Otazu les ha dedicado un artículo en el número 63 de esta publicación digital). En Asia destaca la cofradía Naqshabandiyya. Fundada en el siglo XIV, se extiende desde Bujara a Turquía, desde China a Java, protagonizando el esfuerzo misionero musulmán en aquellas alejadas tierras.

Vemos, con todo ello, que el sufismo, como camino interior (bâtin), también ha influido en el exterior y la acción (zâhir).

El reformismo musulmán.

En el seno de la gran corriente salafiya (de salaf, grandes antepasados), que promueve la renovación islámica (nadha), surgen los llamados movimientos reformistas.

El wahhabismo es una forma de interpretación estricta del Islam que nace de la mano de Mohamed Ibn Abdul Wahhab y que pretende, al igual que los demás reformistas, la vuelta a la pureza de la época dorada del islam.

De esta forma, reformismo, integrismo y fundamentalismo, sin ser conceptos análogos, en buena medida coinciden.

Los reformistas afirman que sólo la aplicación de la sharia garantiza el orden moral de la comunidad de los creyentes. En ese sentido, todo gobierno es ajeno al espíritu musulmán, especialmente los de factura occidental. Sí serían auténticos gobiernos islámicos, por el contrario, los de los cuatro primeros califas, "los que caminan por el camino recto" (Rashidun): Abu Bekr, Omar, Othman y Alí, tal como veíamos al principio de este artículo.

La restauración del verdadero islam exige esfuerzos de todo tipo (yihad), tanto personales como colectivos, espirituales y materiales; lo que puede llegar a justificar la guerra, siendo su objetivo, en todo caso, la ordenación de toda la convivencia hacia lo justo, prohibiendo lo que consideran impuro. Esto supone el empleo del poder político, sin complejos, desde la fidelidad al Corán y a las tradiciones islámicas (hadits).

El reformismo, en la actualidad, es la principal corriente del islam y se caracteriza por una serie de rasgos comunes:

  • El islam afecta a todas las dimensiones de la vida, determinando, por tanto, la política y la sociedad.
  • La decadencia y parálisis de las sociedades musulmanas fueron consecuencia de su alejamiento del islam.
  • El islam viene determinado por el Corán, las tradiciones islámicas y las realizaciones de la primitiva comunidad musulmana.
  • El deber de todo musulmán es la yihad.
  • El islam es compatible con la tecnología y la ciencia moderna.
  • La restauración del islam exige la lucha de todo musulmán, integrado en organizaciones establecidas con tal fin.
  • La restauración del islam exige la vía de una revolución política y social.

El actual islam radical asume como propio todo este caudal reformista, al que matiza con varias precisiones:

  • El islam es víctima de una conspiración judía y cristiana. Occidente es el enemigo declarado del islam.
  • Un gobierno musulmán es legítimo es tanto aplique estrictamente la sharia.
  • Cristianos y judíos son considerados infieles; no como pueblos del Libro.
  • Todos los que se resisten al islam, ya sean musulmanes o no, son enemigos de Dios y merecen ser castigados con rigor.

Los reformistas entendieron que se había producido, históricamente, una profunda crisis en las sociedades musulmanas, lo que derivó en la desintegración del poder político, la paralización de la economía y de la ciencia, un estancamiento de la vivencia religiosa y una disminución de la creatividad artística. Todo esto habría coincidido con la eclosión de las potencias occidentales colonialistas; siendo víctimas de su política la mayor parte de los pueblos de tradición islámica. Por ello, la crítica a los regímenes coloniales constituye otra de las novedades del pensamiento reformista, siendo la lucha contra el sionismo, en la actualidad, una continuación de la lucha anticolonial.

Los movimientos reformistas son movimientos sociales antes que políticos; siendo ésta una característica fundamental para entender su naturaleza. Su objetivo principal es la formación de musulmanes piadosos, estudiosos del Corán y que practiquen el proselitismo a través de la predicación y las obras caritativas.

Todos los reformistas propugnan un estado islámico, es decir, gobernado por la ley islámica (la sharia). Ésta, al tener su origen en la revelación divina, no puede ser ni desarrollada ni cambiada: hay que aplicarla, pues debe ser aceptada sin crítica. La sharia es, igualmente, infalible, según los islamistas. Realmente, no hay codificación de la sharia.

El principal reformador fue Jamal al-Din al-Afghaní (1839 – 1897). Hay discrepancias sobre su lugar de nacimiento: en Irán según unos y en Afganistán según otros. Estudió en la India, viviendo la guerra civil de Afganistán en 1866. Se trasladó a Estambul, pero al año tiene que partir para Egipto a causa de las enemistades ganadas entre los clérigos musulmanes tradicionales. De 1871 a 1879 permaneció en El Cairo, rodeándose de un grupo de intelectuales musulmanes. Allí entra en la masonería, de donde es expulsado por su oposición al colonialismo. De nuevo vive en la India durante casi tres años. De allí se trasladó a París, donde fundó la revista Al–orwa al–wothqa ("el vínculo indisoluble"), recogiendo, en sus 18 números editados, los principios fundamentales del reformismo. Viajó a Irán, después lo hará a Rusia en 1889. En 1892 viaja a Inglaterra. Allí publicó artículos muy virulentos contra el sha, quien fue asesinado unos años mas tarde a manos de un discípulo de Jamal al–Din. Murió en Estambul. Su principal texto es el libro Refutación de los materialistas. Del wahhabismo se diferencia en su mayor conciencia crítica ante el desafío occidental.

Entre sus discípulos destacó el egipcio Mohammad Abdoh, quien reformó la futura universidad cairota de Al–Azhar. A partir de entonces, reformismo musulmán y política, en particular la lucha frente a las potencias coloniales, se mezclan de forma indisoluble.

Como consecuencia de su gran influencia floreció, inmediatamente, un importante elenco de intelectuales reformistas en todo el mundo musulmán, incluida la India.

Otro importante movimiento se enmarca dentro del gran río del reformismo: los Hermanos Musulmanes. Fundado por otro egipcio, Hassan Al Banna (1906 – 1949), se trata de un movimiento muy organizado y activista, que arraigó especialmente en Egipto, pero también en Siria, Palestina y otros países musulmanes. A su entender, la Umma es una sola nación, debiendo volver a las enseñanzas del origen del islam para recuperar su grandeza. A su muerte le sucedió Sayyid Qutb (1906-1966), quien murió ahorcado. Consideraba que el islam contiene un compendio suficiente de recetas para resolver los grandes problemas de toda época. Juzgaba que para la aplicación de su programa era imprescindible una revolución política. Los Hermanos Musulmanes fueron perseguidos, en Egipto, por Nasser y sus sucesores. En Siria también sufrieron una gran persecución de la mano del fallecido presidente Assad y su partido laico Baas.

El wahhabismo.

El wahhabismo estructura por completo la sociedad de Arabia Saudita y por ello es bastante conocido a través de los medios de comunicación, al menos, en sus rasgos externos. De hecho, aunque cuenta muchos seguidores en otros países islámicos, esta interpretación estricta sunnita únicamente se ha impuesto, por completo, en Arabia Saudita.

Mohamed Ibn Abdul Wahhab (1703 – 1787) es el teólogo que, en la tradición procedente de Ibn Hanbal (780 – 855) y de Ibn Taymiya (1263 – 1328) formuló esta corriente. La escuela jurídica hanbalí –ya lo hemos visto- es la más rigurosa de las cuatro existentes en el islam sunnita. Establece que la sharia proviene exclusivamente del Corán y de la sunna, o seis compendios de hadits (tradiciones complementarias del Corán, que recogen los hechos y las palabras de Mahoma). Rechaza todos los hadits y la jurisprudencia no coránica.

Mohamed Ibn Abdul Wahhab nació en Neyed, una provincia del centro de la península arábiga. Estudió en Medina, Irán e Irak. De regreso a su tierra, propugnó el retorno a un islam purificado. Organizó la comunidad de los "unitarios" (vinculados al principio de la Unidad divina), ganando numerosos adeptos a los que señaló unas creencias simples y un código moral muy estricto.

Sus creencias se pueden resumir en los siguientes principios básicos:

  • Sólo Alá es digno de adoración.
  • Las visitas a las tumbas de sabios y santos son ajenas al verdadero islam. De ahí arranca su profundo rechazo a las prácticas sufíes.
  • La introducción de nombres de santos en las oraciones equivale a incredulidad.
  • Cualquier creencia ajena al Corán, la Sunna, o deducciones de la razón, es equivalente a la incredulidad, lo que debe ser castigado con la muerte.
  • Cualquier interpretación esotérica se asimila a la incredulidad.

Se impuso la asistencia obligatoria a la oración colectiva en las mezquitas mediante medidas policiales, prohibió el alcohol, el tabaco y afeitarse la barba. Aplicó la sharia de forma literal (incluidas las penas corporales) según la escuela jurídica hanbalí. Mohamed Ibn Abdul Wahhab convirtió a su causa al emir Mohamed Ibn Saud, cuyo hijo, Abd al–Aziz, conquistó toda Arabia, amenazando Alepo, Bagdad y Damasco. Derrotado por un ejército egipcio, fue decapitado en Estambul.

Rebelándose contra la religiosidad decadente de los turcos, anteriores custodios de las mezquitas de La Meca y Medina, la reforma religiosa wahhabita se tiñó también de un marcado color político.

Pero su recuerdo perduró y otro líder árabe, también llamado Abd al–Aziz (conocido como Ibn Saud), en torno a 1926 fundó la moderna Arabia Saudita, con Medina y La Meca, a la vez que implantaba un islam riguroso según la interpretación wahhabita.

Arabia Saudita.

En Arabia Saudita, en la actualidad, predomina el wahhabismo en su aplicación estricta: mantiene la segregación de las mujeres, prohibe los cines públicos, no permite la conducción de vehículos por mujeres, cualquier práctica religiosa no musulmana en público o privado es perseguida, prohibe las cofradías místicas y el sufismo, aplica un código penal que acepta la amputación de la mano por robo, la flagelación, la lapidación, etc. Para mantener esas normas se creó la Mutawwa´in, una policía de carácter religioso.

Pero la familia reinante, dada su vinculación internacional con Estados Unidos de América, ha sido cuestionada por otros sectores islámicos de dentro y fuera. La ocupación de La Meca en 1979 fue consecuencia de esas graves tensiones internas. También el asesinato del presidente egipcio Sadat se enmarca en las tensiones planteadas por quiénes propugnan un islam purificado. Sin embargo, el magnicidio del rey Faisal de Arabia Saudita el 25 de marzo de 1975 a manos de un sobrino, si bien no está aclarado en sus motivaciones últimas, no parece que tenga ese mismo origen.

La presencia en suelo saudí de 35.000 norteamericanos, con motivo de la guerra del Golfo, suscitó las críticas y el resentimiento de un sector muy radical de ulemas y jeques sunnitas, wahhabitas radicales. En ese malestar podemos encontrar el caldo de cultivo del movimiento de Osama Bin Laden.

Expertos politólogos en la zona afirman que es una simplificación explicar la situación de este país como un enfrentamiento entre partidarios de Estados Unidos y radicales wahhabitas.

Desde 1744 se practica una alianza entre legitimidad religiosa y poder político: la familia real, los al-Saud, ostenta la legitimidad religiosa como protectora de la fe. Esto implica una serie de obligaciones.

Por otra parte, Arabia Saudita no presenta una realidad tan uniforme, tal como pueda parecer desde el exterior, afirman expertos en el área. Así, aseguran que existe de hecho cierto pluralismo: la ortodoxia wahhabita convive con algunas corrientes sunníes reformistas, grupos minoritarios chiíes, un movimiento opositor sunnita salafita y la pervivencia de prácticas sufíes en algunas zonas del país.

Esas tensiones internas no han impedido que, con el inmenso capital procedente del petróleo, desde Arabia Saudita se impulse al islam misionero de múltiples formas y en todo el mundo, habiéndose convertido en una de sus fuentes de financiación más importantes.

Las autoridades religiosas de La Meca –su Consejo de Ulemas- mantienen, además, una gran autoridad en todo el mundo musulmán. Sus ingresos petrolíferos permiten sufragar la peregrinación a La Meca de millones de musulmanes de todo el mundo. Construyen numerosas mezquitas y centros asistenciales, especialmente en África subsahariana, manteniendo a cientos de miles de refugiados palestinos. Igualmente, financian la construcción y el mantenimiento de enormes mezquitas en Europa (como la madrileña situada en la M-30 y, próximamente, otras en Barcelona, Las Palmas y Málaga), así como la expansión musulmana en Filipinas y Asia central.

¿Qué relaciones mantiene con las guerrillas y los grupos armados islamistas? Se trata de una cuestión muy compleja. En ese sentido, se ha señalado la posible alianza, en su día, entre importantes representantes del wahhabismo actual y el Frente Islámico de Salvación argelino. Y no olvidemos que el primero que reconoció al nuevo gobierno talibán de Afganistán, junto al de Pakistán, fue Arabia Saudita. También se ha señalado la confesionalidad wahhabita de buena parte de los dirigentes guerrilleros chechenos. Respecto a las incuestionables vinculaciones de algunos miembros de la numerosa familia real saudí con Osama Bin Laden, no es fácil determinar si tales apoyos son consecuencia de la mera solidaridad familiar o el fruto de comunes convicciones ideológicas. Lo que es indudable es la procedencia wahhabita de la mayor parte de dirigentes y demás integrantes de la red terrorista internacional Al Qaeda.

Otras presencias del wahhabismo en el mundo.

Nos asomaremos, brevemente, a su incidencia en Asia central y en los territorios de la antigua URSS; por su importancia estratégica y por tratarse de naciones en proceso de consolidación y de búsqueda de su identidad colectiva.

Empezaremos por los territorios de mayoría musulmana de la Federación rusa.

En Daguestán el wahabbismo ha chocado frontalmente con el sufismo, lo que supuso una auténtica guerra civil entre 1995 y 1998. En Osetia del Norte también ha hecho acto de presencia, mientras que en Ingushetia, Kabardino-Balkaria y Karachaevo-Circasia, las respectivas autoridades locales, de convicciones laicas, han intentado prevenir su penetración. Adigueya es la región menos islamizada del entorno.

El presidente de Chechenia, Aslan Aliyévich Masjádov, proclamó la República islámica el 5 de noviembre de 1997. El 11 de enero de 1999 anunció una nueva constitución y el 4 de febrero estableció la sharia como la única fuente del derecho checheno. Pese a ello, en los años anteriores, se había opuesto a los sectores que habían adoptado el wahhabismo (caso de Shamil Basáyev y Salman Radúyev), apoyándose en la tradición sunnita practicada en la zona, más próxima a las cofradías sufíes. El 5 de julio y, posteriormente, el 7 de agosto, grupos guerrilleros wahhabitas penetraron en Daguestán. Pese a ser derrotados por las fuerzas federales rusas, sirvió como motivo, junto a los atentados con bombas en Moscú, para el inicio de la segunda guerra ruso-chechena; generalizada al invadir las tropas rusas Chechenia el 30 de septiembre. Todavía hoy continúa la guerra, persistiendo núcleos terroristas en algunas zonas aisladas del interior de Chechenia y en países limítrofes. Con motivo de los atentados con bombas de Moscú, fue identificado como responsable de los mismos Atchemez Gotchiyev, un wahhabí natural de Karachaevo-Circasia. Su lugarteniente era Denis Saitakov, un uzbeko de madre rusa, que había estudiado en una escuela coránica de la república de Tatarstán y que se había entrenado en Chechenia bajo las órdenes del comandante Amir Jatteb, otro mítico guerrillero wahhabí, al parecer jordano.

Hace unos meses la Universidad Islámica de Rusia, localizada en el Tatarstán, un territorio que forma parte de la Federación rusa y que se caracteriza por un marcado acento laicista de total subordinación de la religión al poder político, licenció a su primer grupo de estudiantes coránicos. Estos licenciados pasaron a mezquitas y centros educativos de diversos lugares de Rusia, para atender a parte de los 20 millones de musulmanes que viven en la república. Su rector, Abdurrashid Jazrat Zakirov, afirmó que el wahhabismo está excluido de los planes de estudio. Las autoridades rusas vienen apoyando esta institución para prevenir la penetración de las corrientes wahhabitas.

En Uzbekistán las autoridades locales apoyan a la orden sufí Naqshabandiyya, en un intento de contrarrestar al fundamentalismo musulmán. Dicha orden lideró la lucha antirusa desde la ocupación por los Zares. Este empleo del sufismo local viene de lejos. Durante años, el NKVD y el KGB gobernaron Chechenia–Ingushetia con la ayuda de los dirigentes de dicha orden local sufí. Por ello, muchos musulmanes acusaron a los sufíes locales de colaboracionismo con las autoridades ateas y comunistas. Doku Zavgayev, presidente del Soviet Supremo de Chechenia-Ingushetia en 1990 y cabeza del gobierno pro-ruso en 1996 en Chechenia, era miembro de la orden Naqshabandiyya.

En Kazajistán y en Kirguizistán también se han detectado labores de proselitismo wahhabita, si bien las autoridades políticas intentan detener ese avance mediante el control de las autoridades religiosas.

Azerbaiyán cuenta con un 70% de población chiíta. El islam, desde el desmoronamiento del comunismo, también ha avanzado públicamente allí, si bien existe una división entre las elites: quiénes miran a Irán, modelo de teocracia islámica y quiénes lo hacen hacia la vecina Turquía y su modelo occidental y laico.

Tayikistán ha sufrido durante años el acoso constante de guerrillas fundamentalistas, favorecido por la proximidad de Afganistán. También allí predomina la cofradía sufí local Naqshabandiyya.

¿Incide el wahhabismo en el vecino Marruecos? Allí predomina el malekismo oficial. Con todo, algunos ulemas han pedido a Mohamed VI que defienda la "soberanía del culto" marroquí, en tanto que "Príncipe de los creyentes", frente al pujante wahhabismo; todo ello según recientes informaciones de elsemanaldigital.com.

Wahhabismo en España.

El wahhabismo, estamos viendo, desarrolla una ofensiva en todo el mundo siguiendo cuatro líneas de acción: expansión misionera mediante cuantiosas inversiones en el África subsahariana, reislamización de los musulmanes de las antiguas repúblicas soviéticas, progresivo control de los musulmanes emigrados a países no islámicos y captación al islam de antiguos cristianos. España, en su contexto, no permanece ajena a tal ofensiva.

Podemos destacar tres factores claves de la situación del islam español: la división de las entidades y organizaciones musulmanas, la pertenencia al sunnismo moderado de la mayoría de los fieles aquí radicados (siendo su grupo principal el de los procedentes del vecino Marruecos), y el chorreo de dinero saudita. En estas circunstancias, el wahhabismo empieza a gozar de cierto predicamento en las mezquitas españolas, si bien existen numerosas organizaciones y entidades islámicas de todo tipo: cofradías sufíes, asociaciones de conversos españoles, grupos chiíes… lo que parece indicar de momento un islam poco monolítico y plural.

Precisamente, esta circunstancia de fragmentación asociativa quiere ser aprovechada por las autoridades wahhabitas, según informó recientemente el diario La Razón en un interesante estudio de R. Ruiz y C. Serrano. El primer paso en su estrategia expansionista sería la constitución y control de un Consejo Superior de Imanes de España, ya en tramitación, dotado de capacidad para la emisión de dictámenes de jurisprudencia islámica (fatwas) y concebido como la "autoridad religiosa islámica, científica y total". Uno de sus instrumentos sería la construcción de nuevas mezquitas. Así, se unirían en los próximos años a las ya construidas en Marbella y Madrid, la proyectada en Barcelona y otras en Las Palmas de Gran Canaria y Málaga (ciudad a la que se desplazó el Ministro de Asuntos Islámicos de Arabia Saudita para supervisar proyectos cuantificados en cuarenta millones de dólares). Esta estrategia estaría coordinada por el director del Centro Islámico de Madrid, contando con el apoyo del Consejo Continental Europeo de Mezquitas, la Liga Islámica Mundial, la Organización Rabita y la Comisión del Waqf Europeo. Su labor se complementaría con la formación científica y teológica de los futuros imanes (generalmente, de escasa capacitación) en las doctrinas wahhabitas y una generosa financiación.

En la mencionada crónica se informaba, igualmente, de la lucha interna existente dentro de la principal organización islámica española, la Federación Española de Entidades Religiosas Islámicas, por el control de su liderazgo; pugna en absoluto ajena a las actividades de los hombres del wahhabismo en España. En todos estos planes, de extensión de la hegemonía wahhabita en España, particularmente en Málaga, ocuparía una posición clave el imán Mohamed Kamal Mostafa, director de la mezquita de Fuengirola, quien justificó en un libro el maltrato de las mujeres por sus maridos, generando con ello una gran controversia en los medios de comunicación españoles.

Algunas reflexiones finales.

Buena parte de los gobiernos de Oriente próximo han procurado evitar el contagio del fundamentalismo en sus distintas vertientes –chiíta, wahhabita, salafita- mediante una islamización de las leyes, alejándose de esta manera de los modelos occidentales. Sin duda, tales medidas han contribuido a transformar profundamente esas sociedades musulmanas.

El islam avanza, en mayor medida o menor medida, en todo el mundo. Sorprende, por ejemplo, el aumento de conversiones al islam producidas entre los afroamericanos de Estados Unidos; recordemos a la organización Nación del Islam, protagonista de espectaculares movilizaciones multitudinarias. Pero también se han producido captaciones entre miembros de otras etnias; incluso de anglosajones (¿recuerdan al talibán norteamericano?). Igualmente, encontramos incipientes comunidades musulmanas en lugares tan poco proclives, aparentemente, al islam, como es el caso de Perú.

La creciente presencia musulmana también preocupa en Europa desde la concreta perspectiva de la seguridad, pues esas comunidades podrían contagiarse del afán misionero de sus hermanos en la fe y ensanchar en el futuro una fractura social, ya existente, sin precedentes. De hecho, ha generado una profunda preocupación la facilidad con la que se han desenvuelto en Europa los distintos integrantes de la red internacional de Al Qaeda implicados en los atentados del 11 S, gracias al apoyo que han encontrado en medios islámicos. Frente a unas incipientes y jóvenes comunidades, unidas por su fe islámica, la población autóctona europea se caracteriza por un progresivo envejecimiento y por carecer de firmes convicciones sin aparente ambición de futuro. El discurso ideológico predominante en Europa, "políticamente correcto", habla, ante todo, de tolerancia, multiculturalismo y pluralismo; ignorando los profundos desajustes sociales existentes y la realidad de unas comunidades cerradas, herméticas e impermeables a los principios oficiales de una laicidad neutra. En este complejo contexto, el joven islam europeo puede plantear, en un futuro inmediato, imprevisibles desafíos de indudables efectos sociales y políticos.

Bruce B. Lawrence, jefe del Departamento de Estudios Religiosos de la Universidad de Duke, aseguró recientemente que Osama Bin Laden "tiene secuestrado al wahhabismo". A su juicio, es la pureza espiritual el objetivo del wahhabismo, mientras que las concomitancias militaristas de Osama Bin Laden lo aproximarían al fascismo, una ideología ajena al islam.

Es decir, para algunos, el wahhabismo es rehén de Bin Laden y sus extremistas. Para otros, ya lo veíamos en palabras de Stephen Schwartz, al contrario, Bin Laden y Al Qaeda son su consecuencia. En cualquier caso, nos enfrentamos a una situación nueva, dramática y universal, cuyas implicaciones religiosas, sociales, políticas, estratégicas, económicas y de seguridad, no alcanzamos, todavía, a vaticinar en todo su alcance.

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Fernando José Vaquero Oroquieta

dimanche, 15 février 2009

Réflexions sur l'idéal "perséide", sur les politiques de la dynastie Pahlavi, sur la révolution islamiste et la notion de "djallihiyya"

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Réflexions sur l'idéal "persédie", sur les politiques de la dynastie Pahlavi, sur la révolution islamiste et la notion de "djallihiyya"

Paris, Invalides, "Mémorial des Rois", 7 février 2009

Intervention de Robert Steuckers

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Monsieur le Président,

 

Nous ne nous connaissions pas et nous allons faire connaissance aujourd’hui. C’est par l’intermédiaire d’un texte que vous avez appris l’existence de nos travaux d’histoire et de géopolitique. Ce texte sur l’histoire et le destin de l’Iran a toutefois une genèse. Une genèse qu’il me paraît plus impérative de vous expliciter, avant de passer au vif du sujet, plutôt que de vous rappeller les grands moments d’une histoire iranienne que, somme toute, vous connaissez bien mieux  que moi.

 

Ce texte s’inscrit dans un itinéraire personnel et l’élément premier, certes le plus modeste, relève peut-être tout simplement d’une piété filiale, car mon père, homme simple, vouait une admiration à l’endroit de SMIR Mohammed Reza Pahlavi et de son oeuvre sociale, économique et politique.

 

Mais la raison qui poussera le jeune adulte que j’étais à respecter et à explorer le passé iranien me vient du peintre, poète et érudit Marc. Eemans, issu des milieux surréalistes bruxellois des années 20 et 30.

 

A cette époque, la Belgique connaissait un “Renouveau bourguignon”, avec les historiens Paul Colin, Luc Hommel et bien d’autres, qui entendaient renouer avec les “fastes de la Cour de Bourgogne” et avec l’âge d’or artistique, musical et chorégraphique (Elsa Darciel) du XV° siècle des Pays-Bas et du Luxembourg.

 

Cette volonté de retrouver l’âge d’or des Ducs de Bourgogne n’avait pas qu’une vocation artistique: elle posait également des objectifs politiques, dont:

1)       Le rappel, dans l’imaginaire des élites et des étudiants, des étapes de l’unification territoriale du “Cercle de Bourgogne” pour tenter de contrer, de manière anamorphique, toutes les forces centrifuges, qu’elles émanent du calvinisme hollandais, de l’imitation du républicanisme français dans les provinces romanes ou du nationalisme flamand plus récent.

 

2)       Le rappel de la vocation impériale et européenne (Drion du Chapois) des terres du “Cercle de Bourgogne”, à cette époque où les héritages bourguignon-bavarois de Philippe le Bon et Charles le Hardi, habsbourgeois de l’Empereur Maximilien I et aragonais-castillan de Ferdinand et Isabelle fusionneront par la politique dynastique des Ducs, Empereurs et Rois. C’est dans ce cadre grand-européen, sans limites territoriales trop exigües, que devait s’épanouir le génie des comtés et duchés du Cercle de Bourgogne.

 

3)       Cette fidélité au triple héritage bourguignon, habsbourgeois et aragonais-castillan a des implications géopolitiques bien évidentes: il faut ramener le Danube de ses sources à son embouchure dans le giron impérial romain, en dépit des défaites  de Nicopolis (1396; avec Jean sans Peur) et de Varna (1444); la maîtrise du bassin danubien dans sa totalité implique de déboucher dans la Mer Noire, dans cet espace pontique qui avait généré  le mythe des Argonautes et de la Toison d’Or, symbole de la chevalerie fondée par Philippe le Bon, une chevalerie qui doit tant, dans ses principes, aux traditions immémoriales de la Perse et de la religion de Zoroastre, dont on situait l’origine, à l’époque, au-delà de la Terre de Colchide.

Le retour à la Mer Noire, à la Terre de Colchide et à l’Orient sarmate ou perse avait pour corollaire stratégique de contrôler l’ensemble de la Méditerranée et surtout son bassin oriental, ce qui nous mènera, plus tard, à la demi-victoire de Lépante en 1571.

 

Dans le cadre de ce renouveau bourguignon, essentiellement artistique et esthétique pour le grand public, examinons le rôle de Marc. Eemans, né en 1905 à Termonde et féru, dès son adolescence, de toutes les avant-gardes provocatrices des trois premières décennies du XX° siècle. Marc. Eemans a vécu, intensément, comme tous les jeunes audacieux de son temps, les avènements successifs du futurisme, du dadaïsme, du surréalisme, du vorticisme anglo-saxon, avec leur cortège de provocations, pour arriver, jeune adulte, à davantage de discernement: on ne construit rien sur les sables mouvants de la provocation et de la polissonnerie; toute critique de l’établissement culturel dominant de l’Occident rationaliste et positiviste passe par un retour aux mythes et aux traditions. Ce fut l’option de quelques figures importantes du post-surréalisme. Quelques exemples: Henry Corbin, Roger Caillois, Jules Monnerot.

 

Marc. Eemans fonde, dans ce contexte, la revue “Hermès” qui paraîtra de 1933 à 1939, plus exactement jusqu’à la mobilisation générale des armées de septembre 1939, où 620.000 hommes revêteront l’uniforme. A l’époque secrétaire national au tourisme, il s’était penché sur l’étude des dimensions spirituelles se profilant derrière l’art religieux de nos pays; dans le cadre de ces activités, il découvre la tradition mystique médiévale de Flandre, de Brabant et de Rhénanie, dont “Hermès” explorera l’univers.

 

Le parallèle était évident entre ces traditions de l’Extrême Occident européen et l’oeuvre de votre grand mystique Sohrawardi, avec son culte de la Lumière que l’on retrouve tout autant dans l’architecture iranienne que dans l’architecture gothique. L’élan vers le Ciel, vers Ouranos et la Lumière divine, techniquement concrétisé dans les vitraux de nos cathédrales est une dimension commune, à l’Iran et à l’Europe, où jaillit et rejaillit la tradition persane et zoroastrienne.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, Marc. Eemans participe, comme Félicien Marceau, à des émissions radiophoniques de nature culturelle, ce qui lui vaut d’être épuré dès 1944, en dépit de sa participation à des cercles ésotériques hostiles à la politique culturelle et artistique du III° Reich, cercles qui s’appelaient les “Perséides”: leur démarche s’inspirait directement de la mystique de Sohrawardi et du culte vieux-persan de la Lumière aurorale, seul capable de rendre à l’Europe une spiritualité originale et fidèle à ses plus lointaines racines indo-européennes.

 

Après la guerre, Marc. Eemans deviendra l’historien encyclopédiste des mouvements artistiques belges. Je ne pouvais omettre de parler devant vous de cette dette à l’endroit du Perséide Marc. Eemans.

 

J’ai connu Marc. Eemans en 1978, à l’époque où l’Iran connaissait les bouleversements qui le conduiront à devenir une “république islamique”. Nous étions dubitatifs devant ces événements que nous ne comprenions guère, n’étant pas du tout au fait des subtilités de la théologie islamique. Seuls les militants un peu hallucinés du “Parti Ouvrier Européen” ou “Europäische ArbeiterPartei”, téléguidé par Lyndon LaRouche depuis les Etats-Unis, dénonçaient les circuits de Khomeiny comme des réseaux au service de l’Intelligence Service et inscrivaient les bouleversements subis par l’Iran dans la stratégie asiatique de Zbignew Brzezinski. Personne ne les prenait au sérieux, et pourtant...

 

Pour nous, plus simplement, quelque chose de beau et de cohérent était en train de s’effriter, d’être brisé, réduit à néant et dispersé sous les vents cruels de l’histoire. Plus prosaïquement, nous lisions, médusés, les slogans idiots bombés par les alliés gauchistes de la révolution islamiste, sur les murailles sinistres de la Gare du Midi et ailleurs dans Bruxelles (“Chat’Iran – Chat-tyran”, etc.). D’autres prévoyaient, furieux, le ressac de l’industrie métallurgique wallonne, privée de ses débouchés iraniens. Ce que le boycot ordonné par Washington allait amplement confirmer.

 

Le Moyen Orient venait donc d’être plongé dans le chaos. Et les cercles politiques, toutes tendances et orientations confondues, s’enlisaient dans deux erreurs d’analyse majeures:

 

1)       Bon nombre d’observateurs, surtout à droite de l’échiquier politique, se mirent à croire, parce que le Toudeh communiste était partie prenante dans la “révolution”, que l’Iran tout entier allait basculer dans l’orbite de l’URSS qui avançait aussi ses pions en Afghanistan. La révolution, en dépit de son discours islamiste, ne camouflait, pensaient-ils, que l’ancienne volonté tsariste et stalinienne d’avoir accès, via l’Iran, aux mers chaudes et à l’Océan Indien.

 

2)       D’autres, viscéralement hostiles à la tutelle qu’exerçaient les Etats-Unis sur l’Europe et sur le reste du monde, se félicitaient que le nouveau pouvoir en place à Téhéran, était anti-américain, du moins en apparence. Leur raisonnement s’articulait comme suit: “Si les Etats-Unis occupent l’Europe et si nous manifestons contre le déploiement de missiles américains de type Pershing en Europe et, enfin, si nous applaudissons au renouveau du neutralisme en Allemagne Fédérale, alors nous devons nous réjouir de voir Washington confronté à un nouvel ennemi en Iran”. Le nouveau pouvoir à Téhéran est devenu ainsi le nouveau joujou idéologique  —pour paraphraser Rémy de Gourmont—  de toute une fraction intellectualiste intransigeante et aussi d’une bruyante “lunatic fringe” qui va des gauchismes de tous poils aux petits cénacles nationaux-révolutionnaires et à la “nouvelle droite” parisienne. Le “chiisme” dans ses variantes extrémistes et militantes, déduites de la révolution khomeyniste, fut ainsi perçu comme un levier capable de soulever l’ensemble du Moyen et du Proche Orient pour le libérer de la tutelle américaine. Résultat de cette hyper-simplification: un dualisme caricatural qui ne peut en aucun cas servir de mesure pour jauger correctement les relations internationales et les conflictualités locales ni même pour rendre compte d’un phénomène dans toutes ses complexités et nuances.

 

Ces deux modes de penser de travers, ces deux batteries de prises de position ont appelé de notre part des correctifs, au fil de nos interrogations et de nos lectures.

 

L’erreur qui consistait à percevoir la “révolution khomeyniste” comme une entreprise machiavélique et camouflée des Soviétiques, désireux de se tailler une fenêtre sur l’Océan Indien, était infirmée par les bons rapports que la diplomatie impériale iranienne entretenait avec l’URSS, sans aucun lien de vassalité et sans aucune concession à l’idéologie communiste. Par ailleurs, cette diplomatie impériale était inspirée par l’excellente notion stratégique de diversification, ce qui impliquait, concrètement, une diversification des rapports de dépendance et d’interdépendance, à l’instar de la politique gaullienne de Maurice Couve de Murville.

 

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S.M. le Shah avait développé une vision cohérente, harmonieuse et pacifique de la géopolitique de l’Océan Indien (cf. les travaux du géopolitologue Mohammed Reza Djalili), si bien qu’une diagonale eurasienne de paix aurait été possible, à terme, de l’Europe à l’Australie, avec le territoire iranien pour segment central, avec deux verrous seulement, que l’on pouvait aisément neutraliser par une diplomatie habile: la Turquie, pro-américaine, et l’Indonésie. Dans cet immense espace pacifié,centré autour du bloc avestique-védique, de l’Iran à l’Inde, la “Grande Civilisation”, rêvée par S.M. le Shah, aurait pu rayonner de ses mille feux.

 

Au regard de cette vision impériale, la géopolitique du chiisme (selon l’expression de François Thual) ne peut jouer le même rôle dans tout l’environnement géographique de l’Iran en tant que territoire, c’est-à-dire tout l’environnement centre-asiatique, indien, sunnite, arabe et turcophone du pays. Toutes les composantes de cet environnement peuvent admettre un apport authentiquement iranien dans leur héritage, mais pas nécessairement un apport chiite, comme le prouvent les inimitiés solides à l’endroit du chiisme qui subsistent au sein de l’univers religieux et politique sunnite et surtout wahhabitique.

 

La notion de “civilisation iranienne”, si clairement explicitée dans la “Réponse à l’histoire” de S.M. le Shah, s’avère finalement plus écouménique et fructueuse sur le long terme que le khomeynisme à coloration chiite. Plus récemment, la politologue française Laurence Louër a démontré, dans ses quelques ouvrages sur les réseaux chiites transnationaux, que ceux-ci, hors de l’Iran, obéissaient à des logiques fortes, le plus souvent locales, et, de ce fait, difficilement instrumentalisables dans une perspective impériale ou post-impériale irano-centrée. C’est partiellement le cas du Hezbollah et surtout du chiisme irakien, où la fraction Al-Dawa et les sadristes demeurent, ou du moins demeuraient jusqu’il y a peu, indépendants de toute influence iranienne déterminante.

 

En Irak, l’ASRII est demeurée pro-iranienne jusqu’en 2007, année où elle a opéré un virage vers des options plus nationales et plus autonomes par rapport à l’autorité religieuse d’Ali Khamenei.

 

L’élimination du pouvoir baathiste de Saddam Hussein, explique Laurence Louër, a certes été une aubaine pour l’Iran post-khomeyniste, qui voyait disparaître son ennemi mésopotamien: sans Saddam Hussein, le  pouvoir post-khomeyniste, que ce soit celui de Khatami, dit “modéré”, ou celui d’Ahmadinedjad, pouvait, en théorie, exercer une influence plus directe sur les communautés chiites extra-iraniennes mais, en dépit de quelques succès francs et évidents, cette influence demeure finalement plus fluctuante, moins assurée, qu’on aurait pu se l’imaginer.

 

Les inimitiés au sein du monde musulman lui-même pèsent très souvent plus lourd que les solidarités potentielles dont rêvaient les pan-islamistes anti-américains qui, en Occident, par tradition contestatrice, énonçaient leurs prophéties apocalyptiques en chambre ou en salon, à défaut d’avoir un impact sur le terrain.

 

La notion de “civilisation iranienne” et le grand dessein de S.M. le Shah pour tout l’espace riverain de l’Océan Indien, appuyé par une diplomatie classique, avait plus de chance de réussir à terme. Et d’ouvrir une ère de paix en Afghanistan, où l’Iran impérial s’apprêtait à offrir une aide au développement;

sur la frontière irako-iranienne où les accords d’Alger de 1975, portant sur le Chatt’El-Arab, avaient aplani bien des différends;

sur la frontière nord avec l’URSS grâce à des accords diplomatiques et économiques bilatéraux bien étayés;

avec la Turquie dans le cadre du CENTO et en souvenir de l’amitié entre S.M. impériale Reza Pahlavi et Mustafa Kemal Atatürk;

avec l’Egypte sunnite, liée à l’Iran par une amitié solide;

avec l’Arabie Saoudite du Roi Fayçal dans le cadre de l’OPEP.

 

La notion de “civilisation iranienne”, et celle de “Grande Civilisation”, induisaient une meilleure stratégie sur l’échiquier international, plus réaliste au sens de la Realpolitik traditionnelle, sans aucun ballast idéologique particulier, plutôt particulariste et donc inexportable. Les services américains et britanniques, qui se profilaient derrière la “révolution khomeyniste”, ont justement voulu éliminer ce facteur de paix et décapiter une armée et une marine qui auraient garanti un ordre régional et plus tard supra-régional dans le Golfe et au moins dans la partie occidentale de l’Océan Indien.

 

L’éradication de l’armée, et plus particulièrement de l’armée de l’air impériale iranienne, avait connu un précédent, en 1941, quand l’aviation britannique avait détruit la marine de S.M. Reza Pahlavi.

 

Washington a donc cherché à établir, entre la Méditerranée orientale et son allié pakistanais, un ordre géopolitique sans assises territoriales réelles, en tablant sur des affinités idéologiques entre le sionisme israélien et le biblisme protestant et puritain qui sous-tend la théologie politique américaine. Washington a donc privilégié une alliance idéologique plutôt que géopolitique, explique le politologue irano-américain Trita Parsi.

 

Israël constituait, pour les Etats-Unis, après 1956, un atout stratégique majeur: celui de disposer d’une armée efficace, structurée sur le binôme char d’assaut/chasseur bombardier (Centurion/MirageIII), à proximité du Canal de Suez pour dégager celui-ci au cas où Nasser, ou tout nouveau Nasser, le fermerait à la circulation maritime. L’Egypte est devenue, avec Sadate et Moubarak, une alliée des Etats-Unis mais le lien de Washington avec Israël est resté puissant, inébranlable. La concurrence majeure au Proche et au Moyen Orient est celle qui sévit entre Téhéran et Tel Aviv, selon Trita Parsi.

 

Dès le développement de la marine impériale iranienne et des capacités spécifiques de ses aéroglisseurs d’assaut, deux pôles de puissance se juxtaposaient dans l’espace du Proche et du Moyen Orient, et se concurrençaient pour obtenir le titre d’allié privilégié des Etats-Unis. Ce sont ces considérations-là qui prévalent aujourd’hui, en dépit des vicissitudes politiques et indépendamment des discours idéologiques ou religieux, des propagandes médiatiques. Il faut tout de même noter une différence de taille: au temps de la Guerre Froide et de l’existence de l’URSS et du Pacte de Varsovie, la concurrence entre Téhéran et Tel Aviv était moins virulente. Une fois que le grand croquemitaine soviétique s’est retrouvé, dès la fin des années 70, sur la pente du déclin économique et technologique, la concurrence est devenue plus vive, plus âpre. Avec, en filigrane, cette question lancinante: “Laquelle des deux  puissances aura la faveur des Etats-Unis dans un avenir plus ou moins proche?”.

 

Israël est demeuré le favori, vu les affinités idéologiques entre le puritanisme bibliste et un certain sionisme. Mais l’insignifiance, l’exigüité et la fragilité territoriales d’Israël permettent aisément de dire qu’un ordre régional reposant sur une base territoriale et démographique aussi ténue n’est guère tenable à long terme, surtout s’il n’y a plus d’ennemi égyptien ou irakien et si l’ennemi syrien peut être considéré comme quantité négligeable.

 

Pour consolider le projet américain de “Greater Middle East”, il faut un noyau territorial plus vaste et une masse démographique suffisante. Qui plus est, ce territoire et cette population doivent occuper une position centrale, au beau milieu de l’espace que l’on entend organiser et pacifier. Au beau milieu de ce “Greater Middle East”, il n’y a que l’Iran qui puisse tenir ce rôle. C’est exactement ce que disait S.M. le Shah quand elle parlait de l’espace de la “civilisation iranienne”. Le “Greater Middle East” dont rêvent les Américains, afin qu’il leur serve de débouché pour relancer leur économie, n’est rien d’autre qu’un espace qui, en toutes ses parties, à un moment ou à un autre de l’histoire de ces cinq ou six derniers millénaires, a reçu une empreinte, une détermination ou une influence iranienne.

 

Cependant, créer un “Greater Middle East” reviendrait à redonner à l’espace territorial iranien sa centralité impériale pluriséculaire, même après avoir écrasé un Iran islamiste comme le voudraient les faucons du Pentagone. Ensuite à restaurer l’aire de la “civilisation iranienne” qui ne peut accepter que des déterminations issues de sa propre matrice spirituelle, historique, linguistique et géographique.

 

La gestion d’une telle aire civilisationnelle implique justement une diplomatie différenciée, non idéologisée, axée sur le divers du réel proche et moyen-oriental, sur la diversification nécessaire, comme l’avaient préconisé les deux Shahs de la dynastie Pahlavi.

 

Richard Nixon était prêt à laisser l’Iran impérial jouer ce rôle de puissance régionale. Les démocrates qui lui ont succédé, après le Watergate, n’ont pas voulu cette solution et ont soutenu directement tous les adversaires idéologiques ou religieux du régime impérial, y compris les plus farfelus. Washington ne veut pas d’adjudant efficace: ni en Europe ni au Moyen Orient ni en Asie orientale. En dépit des propositions d’alliance irano-américaine, que formule aujourd’hui Robert Baer, dans l’espoir de dégager le contribuable américain de la charge très lourde que constitue le double budget de guerre pour l’Irak et pour l’Afghanistan. D’autant plus que le chaos persiste et s’amplifie dans les deux pays voisins de l’Iran, occupés par les Etats-Unis, l’OTAN et leurs alliés et supplétifs. Robert Baer rêve de voir une armée iranienne prendre le relais des Américains et de l’OTAN en Afghanistan et en Irak. Pour étoffer son plaidoyer, il n’évoque ni un impérialisme iranien dangereux à terme pour l’ensemble de la planète, comme l’ont décrit dans les médias et les faucons israéliens et les porte-paroles des cénacles néo-conservateurs. Ni un Iran devenu puissance nucléaire. Le ton est doux, suave et rationnel. Diamétralement différent du discours néo-conservateur d’Outre-Atlantique ou du discours des anciens mousquetaires de la “nouvelle philosophie”, ici, sur la place de Paris.

 

Mais n’est-ce pas pour enliser l’Iran dans une guerre qu’il n’a pas voulu? Une guerre que son dernier Empereur avait justement voulu éviter en signant les accords d’Alger avec l’Irak et en offrant au Roi Zaher Shah d’Afghanistan une aide fraternelle, ce qui a fait hurler les tenants sourcilleux de la vieille géopolitique anglo-saxonne d’Homer Lea qui ne veulent pas, n’ont jamais voulu, d’une présence iranienne en Afghanistan, ni en 1837 ni en 1857 ni dans les années 70 du XX°siècle. Le malheureux pays des Hazaras et des Pachtounes n’aurait alors connu ni la révolution communiste ni l’occupation soviétique ni le “low intensity warfare” des talibans ni l’invasion occidentale.

 

Les Etats-Unis ont voulu éliminer la politique régionale et la stratégie de diversification de S.M. le Shah. Dans la foulée, ils ont voulu bloquer sa politique d’indépendance énergétique par le développement du nucléaire et par sa participation à EURODIF, qui impliquait un tandem euro-iranien; de même, ils ont voulu briser la coopération entre l’Allemagne, la France, d’autres puissances européennes et l’Iran en tous domaines. Pour cela, ils ont créé les conditions qui ont mené à trente ans de gâchis, d’isolement, de boycot, de guerre, de ruine et de désolation.

 

Pour voir in fine ressurgir un Iran, certes affaibli, en deçà des potentialités que lui réservait la politique impériale, mais un Iran, qui, par le poids de l’histoire et de la géographie, reste, en dépit de toutes les avanies qu’il a subies, la puissance principale de la région; que l’on a le culot, aujourd’hui à Washington, de solliciter à nouveau comme allié, alors que l’on avait repoussé les timides ouvertures de Khatami et de son “dialogue des civilisations”, afin de couler sa politique et de faire accéder au pouvoir Ahmadinedjad, que l’on pouvait facilement diaboliser dans les médias afin de poursuivre la politique d’ostracisme à l’endroit de l’Iran, désormais encerclé par les armées américaines campées en Irak et en Afghanistan, sans compter les bases de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan, à l’avenir mal assuré, il est vrai.

 

Une partie de l’établissement américain cherche désormais à renouer avec l’Iran pour éviter que son potentiel ne favorise les stratégies russes, tandis que l’Europe ne joue plus aucune politique “pro-active” dans la région la plus hautement stratégique de la planète.

 

La politique impériale de l’Iran avait le mérite, l’immense mérite, de la profondeur temporelle. Le recours à l’histoire pluri-millénaire de la région, depuis l’arrivée des Proto-Iraniens en Asie centrale puis sur les hauts plateaux de l’Iran actuel, était un atout politique extraordinaire, celui que procure en toutes choses la longue mémoire. Elle confère à l’intelligence politique les vertus de la stabilité, de la tempérance, selon le principe zoroastrien qu’il faut avoir de bonnes pensées, dire de bonnes paroles et mener de bonnes actions, exactement comme tout catholique se marque le front, les lèvres et la poitrine d’une croix avant d’écouter l’Evangile dominical. Un rite hérité de la tradition perse!

 

Délibérément, ce pari pour la plus longue mémoire se heurtait à la notion de “jahilliya” chez les islamistes et les wahhabites, pour laquelle toute l’histoire pré-islamique relève d’un “âge d’ignorance”, indigne de l’attention du croyant. L’islamisme n’est certes pas la seule force politique en ce monde à considérer le passé comme obscur et dépourvu de valeur ou d’intérêt. Le républicanisme français ou l’idéologie américaine ont la nette tendance à juger inférieur tout ce qui a précédé 1789 ou 1776. Et à agir en zélote contre tous les vestiges politiques, juridiques ou institutionnels hérités des Anciens, avec cette acribie du converti qu’observe Naipaul, Prix Nobel de littérature, dans tous ses ouvrages sur la civilisation indienne et sa périphérie, notamment indonésienne, contrecarrée dans son élan par l’islamisation qui provoque une cassure et un malaise, qui ne guérit jamais.

 

L’histoire iranienne et l’oeuvre de la dynastie Pahlavi nous rappellent que tout passé, de gloire ou de misère, de splendeur ou de désespoir, que tout passé aussi éloigné fût-il, oblige le souverain comme le soldat, le clerc comme le plus humble des sujets. Que cette notion d’obligation politique et historique descende sur nos têtes et en nos têtes, comme une Pentecôte qui nous donnerait la Kwarnah, le feu de gloire et de victoire.

 

Et c’est là la grande leçon à méditer, si nous voulons être et demeurer des Perséides.

 

Je vous remercie.

 

(écrit à Forest-Flotzenberg, 4 & 5 février 2009).

 

Ont participé à ce Colloque sur l’Iran du “Mémorial des Rois” à Paris, le 7 février 2009, aux Invalides à Paris, sous la présidence de Monsoieur Chahpour Sadler: 

-          Prof. Jean Haudry, sur “la royauté indo-européenne dans la tradition avestique”;

-          Prof. Charles-Henry de Fouchecour, sur “Ferdoussi et le Chahanmeh, le “Livre des Rois””;

-          André Pertuzio, sur “l’Iran et le problème pétrolier”;

-          Joseph-Antoine Santa-Croce, sur “les splendeurs de Persépolis”;

-          Laurent-Arthur du Pléssis, sur “l’Iran et la prochaine guerre mondiale”;

-          Robert Steuckers (intervention in extenso ci-dessus).

-          Le général Pierre-Marie Gallois est intervenu par le truchement d’un entretien filmé, sur “Carter, Giscard d’Estaing et la révolution islamiste”.

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vendredi, 06 février 2009

Islam-Occident : l'histoire interdite?

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Islam-Occident, L'histoire interdite ?

Débat. Le livre de Sylvain Gouguenheim déclenche la polémique.

Frédéric Valloire, le 06-06-2008 : Sur: http://www.valeursactuelles.com
En contestant l’opinion communément admise sur l’apport culturel de l’islam à l’Europe, ce chercheur s’est attiré des oppositions d’une virulence extrême.

Un pavé dans la mare du conformisme, notait Valeurs actuelles, le 25 avril dernier, en présentant dans la page Focus Histoire l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont Saint-Michel, les racines grecques de l’Europe chrétienne, paru au début du mois de mars aux éditions du Seuil. Quelques jours plus tard, naissait “l’affaire Gouguenheim”.

L’auteur, professeur d’histoire médiévale à l’École normale supérieure de Lyon, ne peut répondre : son avocat lui a demandé d’être silencieux. Sa dernière intervention est un entretien dans le Monde du 25 avril, où il se dit « bouleversé par la virulence et la nature des attaques ». Et il récuse les intentions qu’on lui prête.

Que dit-il ? Parmi les routes de transmission qui ont permis à l’Occident médiéval, du VIe au XIIe siècle, de connaître les textes grecs antiques, en particulier ceux d’Aristote, et de les traduire, la filière arabe n’est pas la seule. Il existe une filière byzantine, relayée par la Sicile et l’Italie du Sud, où le grec était encore utilisé par les marchands, les ambassadeurs et les clercs. Peuvent s’y ajouter quelques monastères isolés dans un monde où la langue savante est le latin, tels celui de Saint-Gall en Suisse actuelle et surtout celui du Mont-Cassin. Mais connaître le grec en Occident demeurait un exploit : le plus surprenant étant Jean Scot Érigène, un théologien irlandais du IXe siècle, qui connaissait Platon et traduisit en latin des Pères grecs de l’Église.

En outre, Gouguenheim relève que les grands philosophes arabes Al-Fârâbi, Avicenne, Averroès ne li­saient pas les textes originaux en grec mais dans des traductions. Elles étaient effectuées pour la plupart par des chrétiens d’Orient qui connaissaient le grec, l’arabe, tel Hunayn ibn Ishaq. Existaient même à Bagdad des cercles de traducteurs, La Maison de la sagesse, où ils se retrou­vaient et qu’un universitaire de Yale, Dimitri Gutas, a examiné dans un ouvrage (Pensée grecque, Culture arabe, Aubier, 2005), que ne mentionne pas Gouguenheim. Tout cela n’est certes pas nouveau.

L’idée forte de Gouguenheim est de considérer que, dans cette transmission des idées grecques, les filières européenne et byzantine ont été plus importantes que la filière arabe, même par l’intermédiaire de l’Andalousie. En particulier grâce à un personnage mal connu, sans être inconnu, Jacques de Venise (mort après 1148). Selon Gouguenheim, ce premier traducteur d’Aristote au XIIe siècle « mériterait de figurer en lettres capitales dans les manuels d’histoire culturelle » et aurait travaillé au Mont-Saint-Michel. Ce qui est certain, c’est que ses traductions connaissent un succès stupéfiant et qu’elles se différencient de celles venues du monde islami­que, qui filtraient la pensée d’Aristote, n’en retenant que ce qui était compatible avec les dogmes religieux et en laissant les aspects politiques.

À première vue, une querelle de spécialistes. Qui a tourné à la guerre de positions. Et qui assure le succès du livre : il dépasse les 7 000 exemplaires vendus, en moins de deux mois. Un chiffre élevé pour un ouvrage paru dans la collection, prestigieuse et exigeante, qu’est L’Univers historique.

La réception du livre commence par un long article, fort élogieux, du journal le Monde du 4 avril, « Et si l’Europe ne devait pas ses savoirs à l’Islam ? ». Signé par Roger-Pol Droit, il salue un livre « précis, argumenté, fort courageux, qui remet l’histoire à l’heure ». Même accueil chaleureux ou curieux dans le mensuel le Monde de la Bible, Ouest-France, le Figaro littéraire, la Libre Belgique.

Le 25 avril, sur une page entière, le Monde fait marche arrière devant « l’émotion d’une partie de la communauté universitaire ». En fait, quarante historiens et philosophes emmenés par Hé­lène Bellosta et Alain Boureau. Partis à l’assaut de ce qui, pour eux, n’est que vieilles lunes et vieux savoirs, ils reçoivent le renfort de deux médiévistes, l’un de Paris-VIII, l’autre de Montpellier, qui portent une charge violente contre cet ou­vrage « prétendument sé­rieux », mais dicté « par la peur et l’esprit de repli ». Et les pétitions hostiles à Gouguenheim circulent.

Le lundi 28 avril, un appel lancé par deux cents « enseignants, chercheurs, personnels, auditeurs, élèves et anciens élèves » de l’ENS de Lyon, des lettres et des sciences humaines, où enseigne Sylvain Gouguenheim, demande une enquête informatique approfondie pour savoir s’il a donné en bonnes feuilles des pages de son ouvrage à Occidentalis, un site d’“islamovigilance”. Les pétitionnaires, qui se drapent vertueusement dans l’indépendance de la recherche surtout lorsqu’elle est « inattendue et iconoclaste », ont des réflexes de délateurs. Sans en discuter les thèses, simplement parce que « l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim sert actuellement d’argumentaire à des groupes xénophobes et islamophobes qui s’expriment ouvertement sur Internet », ils mettent l’essai à l’index. Ont-ils été entendus ? La direction de l’école fait savoir qu’elle va créer un comité d’experts afin d’étu­dier les pièces du dossier. Pire : elle se propose d’auditionner l’historien avant de transmettre un avis au conseil d’administration de l’école, « qui évaluera les suites à donner ». Procédé scandaleux autant qu’injuste : Gouguenheim n’a commis aucune faute.

Le 30 avril, Libération, qui, la veille, avait fait paraître une recension plutôt neutre de l’ouvrage, donne la parole à cinquante-six chercheurs en histoire et en philosophie du Moyen Âge qui ont lu (tous ? on peut en douter) Aristote au mont Saint-Michel. Après avoir relevé les coquilles et les maladresses, ils attaquent le fond de l’ouvrage. Que lui reprochent-ils ? d’avoir un présupposé identitaire (l’Europe s’identifiant à la chrétienté) et de déclarer que même en l’absence de tout lien avec le monde islamique, l’Europe chrétienne médiévale se serait approprié l’héritage grec et aurait suivi un cheminement identique. Bref, de ré­duire dans les domaines de la raison et du politique l’influence islamique et « de déboucher sur des thèses qui re­lèvent de la pure idéologie », de faire du « racisme culturel » et d’avoir une démarche qui « relève d’un projet idéologique aux connotations politiques inacceptables ». Cela est dit avec des mots qui tuent, tant ils sont connectés au négationnisme : « révision », « relecture fallacieuse ».

Le 5 mai, Télérama, dans le style que ce journal affectionne, mi-rigolard, mi-moralisant, prend le relais : résumé réducteur du livre, sélection de ­phrases sorties de leur contexte, suppression des nuances et des restrictions qu’apportait l’auteur. Un ton néostalinien pour dénoncer les « thèses islamo­phobes de Sylvain Gouguenheim » et la pente dangereuse prise par les éditions du Seuil qui l’ont cautionné en le publiant ! Monte au créneau le philosophe Alain de Libera, l’un des premiers à réagir. Il est vrai qu’il était épinglé, poliment, sans acrimonie, par Gouguenheim. Et Libera de se déchaîner : « L’hypothèse du Mont-Saint-Michel, comme chaînon manquant dans l’histoire du passage de la philo­sophie aristotélicienne du monde grec au monde latin, a autant d’importance que la réévaluation du rôle de l’authentique Mère Poularde dans l’histoire de l’omelette. » Et de conclure : « Cette Europe-là n’est pas la mienne. Je la laisse au “ministère de l’Immigration et de l’Iden­tité nationale” et aux caves du Vatican. » La discussion de fond ? À peine amorcée, très vite elle dérape, glisse, fuit, s’attarde sur des détails.

Sur la Toile, de blog à blog, par mil­liers, les réponses fusent, dépassent toute correction d’autant que l’anonymat y est le plus souvent la règle. On parle de « Gouguenheim au Mont-Saint-Adolf » ; on lui imagine des sympathies à l’extrême droite, même s’il rappelle qu’il appartient à une famille de résistants et si l’une des annexes (d’ailleurs anachronique) de son livre souligne les liens entre l’islam et le nazisme, à travers une intellectuelle allemande, Sigrid Hunke ; on le condamne pour avoir cité un ou­vrage de René Marchand, journaliste et essayiste arabisant, de sensibilité gaulliste. Sur Internet, on s’affiche gouguenheimien ou antigouguenheimien.

Rappel à l’ordre et au bon sens : dans l’Express du 15 mai dernier, « outré par ces attaques », déplorant « la véhémence des critiques », le médiéviste Jacques Le Goff sort de sa réserve. Il juge le livre « intéressant mais discu­table » et remarque que « peu des principaux médiévistes » ont rejoint le collectif des cinquante-six. Pour soutenir l’auteur, il consacrera l’un de ses prochains Lundis de l’histoire sur France Culture à l’étude de Gouguenheim, les Chevaliers Teutoniques chez Tallandier (lire Valeurs actuelles n° 3720). Une intervention salutaire.

Que les polémiques se soient développées, rien d’étonnant. Il y a les ambitions personnelles, le sentiment de propriété sur tel ou tel domaine qu’ont les universitaires et qui les entraîne souvent à considérer celui qui empiète sur leur domaine comme un ennemi. Il y a les positions politiques ou idéologiques plus ou moins conscientes, qui sont liées autant à des sentiments personnels qu’à de vagues notions de solidarité de chercheurs. Et il y a le confort intellectuel, qui pousse à épouser les idées dominantes, ce que Max Gallo regrettait le dimanche 27 avril, à propos de ce livre, sur France Culture : « Dès lors que l’on n’est pas tout à fait d’accord avec la doxa [en l’occurrence la connaissance des philosophes grecs par l’intermédiaire de l’islam], avec ce qui règne, même quand on est un médiéviste in­discutable, il devient dangereux de faire de l’histoire. »

Ce qui surprend le plus, c’est la rapidité et la violence des réactions. Car il n’y eut aucune protestation lorsque l’islamologue Bernard Lewis expliquait en 1988 (le Langage politique de l’islam, Gallimard) que les mots “citoyen”, “liberté” n’existaient pas dans l’islam classique. Aucune réaction lorsque, en 2002, Jacques Heers donnait au premier numéro de la Nouvelle Re­vue d’histoire, un article intitulé « La fable de la transmission arabe du savoir antique », qui s’achevait ainsi : « Rendre les Occidentaux tributaires des leçons servies par les Arabes est trop de parti pris et d’ignorance : rien d’autre qu’une fable, reflet d’un curieux penchant à se déni­grer soi-même. » Rien non plus, en 2006, à la sortie d’un petit essai Au moyen du Moyen Âge (repris, augmenté, il sera réédité en septembre chez Flammarion) de Rémi Brague, professeur de philosophie à l’université de Paris-I. Or, ce spécialiste d’Aristote, de saint Bernard et de Maïmonide consacre plusieurs pages aux problèmes de traduction des textes grecs venus du monde arabe et rejoint, à bien des égards, l’étude de Gouguenheim.

Serions-nous entrés dans un monde de plus en plus intolérant ? Qui ne cesse de légiférer en histoire ? Qui confond histoire et mémoire ? Ce que craint Pierre Nora, l’un des fondateurs de l’association Liberté pour l’histoire, qui appelle à l’abrogation de toutes les lois mémorielles, y compris de la loi Gayssot. « L’histoire ras­semble, dit cet historien, la mémoire di­vise. »

jeudi, 05 février 2009

Revolution islamischen Rechts

Hans-Lukas Kieser, Astrid Meier, Walter Stoffel (Hg.)

Revolution islamischen Rechts

Das Schweizerische ZGB in der Türkei

2008. 234 S. Br. CHF 38.00 / EUR 23.00
ISBN 978-3-0340-0893-8

1926 übernahm die neu gegründete Republik Türkei fast wörtlich das Schweizerische Zivilgesetzbuch (ZGB) und das Obligationenrecht. «Rechtsrevolution» nannten dies die Reformer um Kemal Atatürk, was auch international als tiefer Einschnitt rezipiert wurde. Denn das Familienrecht hatte im späten Osmanischen Reich den noch am stärksten von der islamischen Scharia geprägten Teil des Rechts gebildet.

Die Erfahrungen der Türkei stellen ein bedeutsames «Langzeitexperiment» mit einem transkulturellen Rechtsregime dar: eine säkulare Organisation der Justiz und des Rechtswesens in einer Gesellschaft, die von islamischen Normen geprägt ist. Weist das Experiment darauf hin, dass sich theologisch verwurzeltes und kulturell tradiertes islamisches Rechtsempfinden mit moderner europäischer Gesetzgebung sehr wohl in Einklang bringen lässt? Ist die Scharia somit historische Hülse für Rechtsgüter, die sich in säkularen Gesetzen wie dem ZGB aufheben lassen? Könnte umgekehrt säkulares Rechtsgut in ein Scharia-basiertes Rechtssystem integriert werden? Trifft dies zu, ist transkulturelle, transreligiöse Verbindlichkeit erreichbar und die oft zitierte Kluft zwischen koranischer Offenbarung und Moderne überbrückbar.

Inhalt

  • Gottfried Plagemann: Die Einführung des ZGB im Jahre 1926. Das neue ZGB als Bedingung eines säkularen und souveränen Nationalstaates
  • Hans-Lukas Kieser: Der ehemalige Freiburger Doktorand Mahmut Bozkurt und sein Verständnis von Rechts- und Sozialrevolution
  • Şükran Şıpka: Der Revolutionscharakter des Zivilgesetzes von 1926 aus frauenrechtlicher Perspektive
  • Osman B. Gürzumar: Die Rezeption westlichen Rechts in der Türkei vor 1926
  • Jan Goldberg: Zur Frage der Kontinuität der türkischen Rezeption schweizerischen Rechts. Eine Betrachtung anhand der neueren ägyptischen Rechtsgeschichte
  • Mahide Aslan: Die ersten zwölf Jahre ZGB (1926–1936). Versuch einer Evaluierung des Implementierungsprozesses anhand der Urteile des Kassationsgerichtshofes in Ankara
  • Bülent Uçar: Die Einführung des Schweizerischen ZGB als Mittel zur Reform der Gesellschaft
  • Heinz Käufeler: Autoritäre Kontinuitäten. «Das Gute gebieten und das Übel abwehren» aus islamischer und kemalistischer Sicht
  • Astrid Meier: Wie islamisch muss islamisches Recht sein? Der Reformprozess in der Türkei – von Indien und Ägypten aus gesehen
  • Edouard Conte, Nahda Shehada: Equity vs. Predictability? The Role of the Qadi in the Palestinian Territories
  • Günter Seufert: Grenzen der Wirksamkeit des Zivilrechts und die Diskussion um Rechtspluralität
  • Başak Baysal Erman: Die Rezeption des westlichen Rechts im Allgemeinen und des ZGB im Besonderen im Modernisierungsprozess der Türkei nach 1926
  • Hermann Schmid: Überblick über die Reformen des schweizerischen Familienrechts seit den 1980er Jahren
  • Ali Çivi: Türkisches Familienrecht nach 80 Jahren ZGB – Bestandesaufnahme und Evaluierung des jüngsten Reformprozesses
  • Anne-Banu Brand: Einige Aspekte der Scheidung in der Schweiz und in der Türkei
  • Heinz Hausheer: Bemerkungen und Desiderata betreffend die Zusammenarbeit in der türkisch-schweizerischen «Rechtsgemeinschaft», insbesondere im Bereich des gemeinsamen Familienrechts
  • Urs Fasel: Hat ein Rezeptionskonzept Erfolg?
  • Walter Stoffel: Von Revolution und Transfer zur Interaktion

Hans-Lukas Kieser

Dr. Hans-Lukas Kieser ist Privatdozent für Geschichte der Neuzeit an der Universität Zürich. Er hat sich mit seinen Forschungen als Experte des nahöstlichen Umbruchs am Ende der osmanischen Ära einen Namen gemacht. Mehrere seiner Publikationen wurden ins Türkische und Kurdische übersetzt. Sein Buch «Der verpasste Friede. Mission, Ethnie und Staat in den Ostprovinzen der Türkei 1839-1938» (Chronos 2000) erscheint anfangs 2005 auf Türkisch in Istanbul bei Iletisim.

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vendredi, 30 janvier 2009

La guerre de Gaza et le déclin du monde musulman

La guerre de Gaza et le déclin du monde musulman

par Nicolas Bonnal

Israël fait sa guerre sans se gêner et on aurait tort de le lui reprocher : pourquoi se faire traiter d’antisémite ou de nazislamiste ? Même le Hamas ne s’étonne pas finalement de l’ultime agression de l’état juif.

Mais ce qui me surprend le plus dans ce conflit, c’est l’indifférence, quoiqu’on en dise, du monde arabo-musulman. Il y a trente ou quarante ans, ce dernier était bien plus motivé qu’aujourd’hui, bien plus violent aussi. Il y avait la violence palestinienne qui s’exerçait dans nos aéroports ou à Munich (l’horrible attentat de septembre noir), et qui était relayée par le terrorisme italien, allemand ou japonais, tous les vaincus de la deuxième guerre mondiale. Il y a vingt ans, on osait à peine sortir à Paris à cause de la vague d’attentats commanditée par le démoniaque Fouad Ali Saleh.

Je me souviens aussi de l’affaire Rushdie : des dizaines de milliers de barbus défilaient à Londres pour demander la tête de l’infortuné (devenu depuis fortuné et belliciste) écrivain. Lorsqu’il y avait une manifestation contre Israël, il y avait peut-être un million de personnes qui sortaient de leurs banlieues en Europe pour soutenir la Palestine de Yasser Arafat qui était reçu par Mitterrand comme par Bill Clinton. Enfin il y eut les attentats de 2001 qui popularisèrent les thèses de Samuel Huntington, récemment décédé, sur les clashes entre les différentes civilisations (entretemps j’ai assisté à l’américanisation de l’Amérique du sud transformée en sud de l’Amérique du nord).

Or, et il faut bien le dire, il n’y a pas de clash du tout entre l’Occident et le monde arabo-musulman. L’éternel et lassant conflit israélo-palestinien, qui a fini par indifférer beaucoup de monde, est une guerre nationale et territoriale, pas une lutte de la “démocratie” contre le terrorisme. Il n’y pas de conflit entre l’Occident et le monde arabo-musulman, parce qu’il n’y a plus d’Occident, nous sommes placés pour le savoir, et qu’il n’y a pas plus de monde arabo-musulman. Tout comme il n’y a plus de Chine traditionnelle ou maoïste, d’Inde brahmanique ou gandhiste ou de Japon des samouraïs ou des yakusas (on n’est pas au cinéma tout de même !). Il y a un grand supermarché globalisé auquel les Arabes se sont sagement intégrés. Manger, regarder la télé, circuler dans les embouteillages, c’est le rêve arabe d’aujourd’hui comme celui de tout bon citoyen de la planète terre. De ce point de vue la globalisation a parfaitement réussi son coup, et a détruit simultanément toutes les cultures.

On peut ne pas s’en plaindre, puisque l’on constate, comme je l’ai dit un reflux de la violence et du choc des civilisations. Durant des siècles on s’est tué pour du pain et des idées, aujourd’hui on ne se tuera ni pour l’un ni pour l’autre, conformément aux prédictions d’un autre philosophe néoconservateur, le célèbre Francis Fukuyama, qui avait repris la thèse de Hegel sur la fin de l’Histoire et celle de Nietzsche, beaucoup plus inquiétante, sur le dernier homme, « celui qui a inventé le bonheur » selon Wal-Mart et Endemol.

On sait très bien que l’obésité par exemple a explosé en Arabie saoudite : que La Mecque est devenue non pas un Lourdes mais un Las Vegas de la religion couverte d’immeubles et d’autoroutes construites par les ben Laden ; que Marrakech est un bordel de luxe digne de Saint-Tropez ou de la Thaïlande ; et que plusieurs pays arabes sont impliqués dans l’actuel conflit aux côtés des Israéliens. De même l’immigration tant incriminée chez nous a explosé dans tous les pays du Golfe. Dans certains petits émirats, la population musulmane va devenir minoritaire. En Arabie saoudite on ne compte pas seulement les soldats américains, présents de toute manière dans 130 pays, mais 20 % de travailleurs catholiques, venus pour l’essentiel des îles Philippines.

Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : il restera quelques fous, quelques illuminés vite contrôlés ou éliminés par les services secrets. Mais pour l’essentiel je trouve que le troupeau de Mahomet s’est gentiment rangé aux côtés du troupeau du code-barres, le 666 de l’Apocalypse. La société globalisée et créolisée s’est réalisée grâce à la technologie, à la révolution alimentaire et pharmaceutique. Voilà pourquoi il ne faut plus trop compter ici ou ailleurs sur l’homme au cimeterre entre les dents. Le musulman a été maté comme le reste. De tout ce Barnum planétaire qui ne rêve que de relance économique néo-keynésienne, je persiste à ne voir que le Vatican comme force de résistance mondiale, certainement pas l’islam. « Mais l’énorme noirceur cherche à tuer l’étoile », comme dit Victor Hugo.

Source : Le libre journal

Renaissance islamique et Turquie moderne

 

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Archives de SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles) - Juillet 1988

 

 

Renaissance islamique et Turquie moderne

 

 

Rainer WERLE / Renate KREILE, Renaissance des Islam - Das Beispiel Türkei,  Junius, 1987, 178 S., DM 19,80.

 

 

Une enquête remarquable sur la Turquie contemporaine, déchirée entre une volonté de se faire européenne, une nostalgie de la puissance ottomane et le renouveau islamique. Le bilan du kémalisme laïc et occidentaliste, les deux auteurs le tirent avec clarté: un nationalisme étatique à la française, une laïcisation de la sphère religieuse, un système de parti unique et l'armée comme élite dirigeante. Face à cette option, qui détermine les constitutions turques depuis Mustapha Kemal, grouille un Islam populaire de facture sunnite ou alaouite ou qui s'exprime par le truchement de sectes; celles-ci peuvent être anciennes ou nouvel-les; parmi les anciennes, citons: les Bektâsî, véhiculant des reliquats de paganisme, les "Derviches tourneurs" liés au califat, les Naksbendî actifs au Kurdistan et les Ticânîlik, hostiles au parti unique kemaliste et protagonistes de la démocratie multipartite. Les nouvelles sectes sont les Nurculuk et les Süleymancilik, dont le mouvement fut fondé par Süleyman Hilmi Tunalihan, originaire d'une région actuellement roumaine.

 

Les Süleymancilik sont rigoureusement fondamentalistes, mais ont eu la particularité de présenter Hitler comme un musulman qui viendrait libérer la Turquie des idées françaises et chrétiennes! Plusieurs adeptes de la secte se sont engagés dans les unités SS albanaises ou bosniaques. Après la guerre, la secte soutient les formations démocratiques de Menderes et de Demirel. Werle et Kreile abordent ensuite l'évolution socio-économique du pays, avec l'apparition d'une bourgeoisie tournée vers l'Occident, qui a intérêt à inféoder le pays à l'OTAN et à la CEE.

 

La ré-islamisation constitue dès lors un phénomène d'essence populiste, de révolte contre les processus d'aliénation occidentaux. La révolte populaire turque ne prend pas les aspects d'une gauche marxisante classique, puisque la démarche intellectuelle du marxisme est laïque et occidentale. Très concrètement les fondamentalistes turcs parient sur un réflexe identitaire religieux (et non racial car la Turquie est une mosaïque de races, unie tant bien que mal par la turcophonie), contre les décisions du FMI visant à tourner l'économie turque vers l'exportation, ce qui n'avait jamais été sa vocation. Les capitaux que la bourgeoisie cosmopolite mobilise pour se constituer un outil industriel exportateur sont prélevés sur les salaires et/ou récupérés par une inflation galopante. Les sacrifices des travailleurs turcs risquent de surcroît d'être vains: les marchandises à ex-porter seront-elles exportables, intéresseront-elles le marché européen, saturé de fruits espagnols et obligé de tenir compte des accords spéciaux et déjà problématiques avec le Maroc et Israël?

 

La ré-islamisation anti-néo-kémaliste est parallèle à un programme de réorientation diplomatique vers le monde arabe, vers le Proche-Orient, espace traditionnel de l'expansion turque, et, surtout vers une re-dynamisation de la CRD (Coopération Régionale de Développement), signée entre le Pakistan, l'Iran et la Turquie en 1964. Cette perspective-là d'extension du rayonnement turc nous apparaît plus utile et à la Turquie et à l'Europe car elle apaiserait bon nombre de tensions dans le Vieux Monde. La Turquie pourrait effectuer un travail historique capital au Proche-Orient, travail que l'aléatoire carte occidentaliste, jouée par Özal, empêche d'amorcer. L'enquête de Werle et Kreile est remarquable de lucidité.

(Robert STEUCKERS).

 

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mardi, 27 janvier 2009

Les Hunza, peuple montagnard sur la Route de la Soie

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Archives de SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles) - Juillet 1988

Les "Hunza", peuple montagnard sur la route de la soie

Recension: Hilde u. Willi SENFT, Hunza. Bergvolk an der Seidenstrasse, Leopold Stocker Verlag, Graz/ Stuttgart, 1986, 236 S., DM 45.

Couple de reporters et d'excellents photographes, Hilde et Willi Senft parcourent la Haute-Asie depuis quelques années et s'intéressent à la vie des peuples du "toit du monde". Les Hunza ont particulièrement attiré leur attention car ils sont installés au point d'intersection de l'Islam et du bouddhisme tibétain et se souviennent de la religion des anciens Perses. Ainsi, le livre des deux explorateurs allemands dévoile pour la première fois en Occident les aspects du chamanisme hunza. Le reportage s'est également déroulé au Baltistan et au Chitral où vit un autre peuple: les Kalash, qui se sont toujours soustraits à l'Islam et que les Musulmans appellent les "Kafirs" (= infidèles). De complexion claire et de souche indo-européenne, les Kalash, affirme-t-on, descendraient des soldats d'Alexandre le Grand en marche vers l'Indus. L'ethnologie retient l'hypothèse et les historiens pensent que les Kalash sont des réfugiés gréco-bactriens ou gréco-indiens qui ont fui dans les hautes montagnes après l'aventure d'Alexandre. Une récit d'exploration passionnant qui en complète d'autres, notamment celle du Français Jean-Michel Guillard (cf. Seul chez les Kalash,  Carrefour des Lettres, Paris, 1974).

(Robert STEUCKERS).

 

lundi, 19 janvier 2009

Armeense genocide

gevonden op: http://klauwaert.blogspot.com

wo 14/01/09 14:35 - Toen enkele weken geleden een aantal Turkse intellectuelen de campagne "Het spijt me" lanceerden, lieten de reacties in Turkije niet lang op zich wachten. De campagne "Het spijt me" snijdt het grootste Turkse taboe aan, namelijk het lot van de Armeense gemeenschap in Anatolië aan het begin van de 20ste eeuw.

Volgens de Armeniërs, daarin gesteund door een toenemend aantal landen, resulteerden de deportaties en moordpartijen die toen plaats vonden in een door de toenmalige autoriteiten strikt geplande en uitgevoerde genocide. De Turken zelf leren op school dat de gebeurtenissen het gevolg waren van oorlogsomstandigheden.

(Belga)

Op internet sprongen de anti-campagnes als paddestoelen uit de grond ("Het spijt ons niet"), her en der kwamen groepjes manifestanten op straat, en ook de legertop, een aantal ambassadeurs op rust en de premier distantieerden zich in felle bewoordingen van het initiatief dat volgens hen "het verkeerde signaal was". Alleen president Abdullah Gül, die in 2008 zelf toenadering zocht tot zijn Armeense ambtgenoot, bleef op de vlakte in zijn evaluatie. Gül verwees naar de vrijheid van meningsuiting in Turkije.

Maar nu zet de openbare aanklager in Ankara een volgende en meer verregaande stap in een poging de campagne te counteren. Hij diende klacht in tegen de campagnevoerders en haar sympathisanten op basis van het beruchte strafwetartikel 301, dat stelt dat belediging van de Turkse natie en identiteit strafbaar is.

(Belga)

De actie probeert het stilzwijgen en de onwetendheid dat volgens de initiatiefnemers rond "de Armeense kwestie hangt" te doorbreken. De Nederlandstalige verklaring op de website van "Het spijt me" luidt: Ik kan naar eer en geweten niet accepteren hoe onverschillig er wordt omgegaan met de grote catastrofe waaronder de Ottomaanse Armeniërs hebben geleden in 1915, noch met de ontkenning ervan. Ik veroordeel dit onrecht en op persoonlijke titel wil ik mijn gevoelens en pijn delen met mijn Armeense broeders en zusters en ik bied mijn verontschuldigingen aan.

De aanklacht loopt niet alleen tegen de initiatiefnemers van "Het spijt me", maar ook tegen de bijna 28.000 mensen die hun handtekening plaatsten onder de verklaring.

Eerder al kwamen in Turkije intellectuelen in moeilijkheden omdat ze op basis van "belediging van de Turkse natie en identiteit" in diskrediet gebracht werden. Een aantal daarvan werden het slachtoffer van intimidatie, geweld en zelfs moord. Mensenrechtenorganisaties en ook de Europese Unie vragen aan Turkije om die reden de afschaffing van strafwetartikel 301.


Voor de ene genocide is het verboden ze te ontkennen, voor de andere verboden ze te erkennen.
Is het wel de taak van staten om bij wet te bepalen hoe de geschiedenis is verlopen?
Of zouden we dat niet beter overlaten aan historici?

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dimanche, 23 novembre 2008

De Reconquista in 10 vragen - Interview met J. J. Esparza

De Reconquista in 10 vragen:
Interview met Jose Javier Esparza, gesprek gevoerd door Arnaud Imatz en Philippe Conrad


 

Vraag: Wat gebeurde er precies tijdens de 8ste eeuw, de eeuw van de verovering door de muzelmannen. Hoe kon Spanje door deze invasie van muzelmannen worden onderworpen?

Antwoord: Het Wisigothisch koninkrijk werd door een interne oorlog getroffen, die het gevolg was van een erfeniskwestie. Een van de beide kampen riep de muzelmannen aan de andere kant van de Straat van Gibraltar te hulp. Die kwamen in Spanje tussen, maar bleven achteraf wel ter plaatse – wat uiteraard niet voorzien was.
De staat van ontbinding van de Wisigotische orde vergemakkelijkte wel de vervanging van de elite van de Wisigothische aristocratie. De muzelmannen stelden zich in de plaats van de Goten om zo het land te overheersen. Heel wat Gotische edelen bekeerden zich tot de islam, vooral in de Ebrovallei, en andere weken uit naar het noorden van het schiereiland om zo aan de muzelmanse overheersing te ontsnappen. Zo is eigenlijk alles begonnen.


Vraag: Was koning Pelagius, dé baanbreker van de Reconquista vanaf de 8ste eeuw, een koning of een zuiver legendarische figuur?

Antwoord: Er bestaan voldoende convergerende historische bronnen om voortaan niet meer te twijfelen aan het werkelijke bestaan van Pelagius. Wij weten dat hij een edelman was uit het gevolg van koning Roderik, een van de pretendenten op de troon van het Wisigotische Spanje en verslagen in de slag van Guadalete. Pelagius trok zich in het noorden, in Asturië, terug, in de buurt van Toledo, de historische hoofdstad van het koninkrijk. De episodes van zijn militaire loopbaan zijn gekend en bekend. Legenden hebben achteraf sommige gebeurtenissen verfraaid, zoals de slag van Covadonga (722), maar in essentie is alles vastgelegd. Pelagius voerde een verzetsoorlog in Asturië, eerst als aanvoerder van de Asturiërs op het ogenblik dat het “een zadel was dat men kon berijden”, waardoor hij een aantal volkeren op het schiereiland onder zijn gezag kon verenigen. Zelf werd hij nooit tot koning uitgeroepen, maar zijn nakomelingen schiepen het Asturisch koninkrijk.

Vraag: Geschiedde de islamisering van het schiereiland vlug en gemakkelijk of werd er tegen de overweldigers lang weerstand geboden?

Antwoord: Men heeft lange tijd gedacht dat de muzelmanse verovering gemakkelijk gebeurde, maar dat is slechts een gemeenplaats. Het is waar dat de vervanging van de aristocratie van de Wisigoten door de Arabo-Berbers zeer vlug gebeurde, onder andere mogelijk gemaakt door de opportunistische bekering van tal van Gotische edellieden naar de islam. Dat leidde ertoe te denken dat de Spaanse bevolking geen weerstand zou hebben geboden aan de invasie, indien die er toch maar voor zorgde dat het ene gezag gewoonweg vervangen werd door een ander. Maar de bezetters waren erop uit hun religie en hun islamitische orde op te leggen in zowat alle gebieden, wat natuurlijk alles veranderde. De weerstand gebeurde vooral op “beschavings”-vlak. De uitdrukking “uitbreiding tot het gehele schiereiland” verdient nader bepaald te worden. Een goed deel van het noord-westen van Spanje werd nooit bezet. Dat gebied werd geconfronteerd met de islamitische militaire dreiging, maar werd nooit overheerst en kende een toestand van voortdurend verzet.

Vraag: Hoe gebeurde de Reconquista? Was het slechts een zaak van adel of nam gans het volk er aan deel? Hoe kan men verklaren dat men nog zolang heeft moeten wachten voordat het ganse schiereiland bevrijd werd? In de 11de eeuw werden toch enorme successen behaald?

Antwoord: Vooral tijdens die eerste eeuwen was de Reconquista een zaak van het ganse volk. Wat ongetwijfeld een van meest verbazende fenomenen is. De vorsten begonnen de herovering van die gebieden die zich ten zuiden van hun koninkrijken bevonden, geleidelijk aan te vatten. Maar wie de expansiewens vooral in daden omzetten, waren de verwanten van de boeren die in de Duerovallei de kans hadden gezien hun levensomstandigheden te verbeteren. Die bevolking was namelijk gedwongen zelf haar economische overleving en haar veiligheid te verzekeren, wat een heel eigen mentaliteit van boeren-soldaten creëerde. In het Oosten, in de Ebrovallei en in het toekomstige Catalonië, gebeurde het anders. In die tamelijk verstedelijkte streek – al sinds het Romeinse Rijk was dit het geval – waar de gezagsstructuren beter georganiseerd waren, was er geen plaats voor een nieuwe inplanting van landbouwers. De Karolingische monarchie organiseerde er een “Spaanse Mark”, die de onafhankelijke graafschappen beschermde. Die werden op hun beurt aangemoedigd nieuwe gebieden in het zuiden te veroveren, en dit gebeurde onder de leiding van de strijdlustige adel.

Vraag: Hoe kan men de uiterste traagheid van de Reconquista verklaren?

Antwoord: Dat de Reconquista tot in de 11de eeuw uiterst langzaam vorderde, heeft vooral demografische redenen. Het noorden van het schiereiland was veel minder bevolkt dan het zuiden. Maar telkens de muzelmannen opdaagden om bepaalde stukken Spaans grondgebied te vuur en te zwaard te bezetten, keerden de autochtonen terug om de verwoeste gebieden terug in te nemen, en om ze tot militaire grens om te vormen. Men zag op die manier een onverwachte toestand ontstaan: de vroegere onderworpen en in het defensief gedwongen Spaanse koninkrijkjes werden omgevormd tot kleine militaire machten, waar het kalifaat zelf op het einde van zijn heerschappij kleine koninkrijkjes, ‘taifas’, zag ontstaan, die niet in staat waren de muzelmanse dominantie te bestendigen. Men zag dan het stelsel van ‘parias’ ontstaan, een soort tol die de rijke, maar militair verzwakte muzelmanse koninkrijkjes moesten afdragen aan de arme maar strijdlustige christelijke koninkrijken. “Al-andalus” zal enkele momenten van kortstondig reveil kennen, maar de toestand zal tot het einde van de Reconquista weinig evolueren.

Vraag: Hoe reageerden de muzelmannen op het religieus en cultureel belang van het heiligdom van Compostella? Wat bedoelde men met het aanroepen van Sint-Jacob als helper van Spanje tijdens de gevechten?

Antwoord: Het ontdekken van het vermeende graf van Sint-Jacob kreeg een enorme echo in gans de christelijke wereld, vooral in het Karolingische Frankrijk. Vanaf de 9de eeuw betekende het Galicisch heiligdom voor heel Europa een legendarische band, wat de muzelmannen uiteraard wisten. Al Manssur bespaarde zich geen moeite om het heiligdom in 997 te verwoesten. Maar dat schaadde het belang van de cultus niet. Men bouwde een nieuwe kathedraal en de bedevaart naar Compostella werd een soort basis ritueel voor gans het christelijke Europa.

Wat betreft het aanroepen van Sint-Jacob in de Spaanse militaire traditie, die lijkt terug te gaan tot het midden van de 9de eeuw, op het moment dat de traditie – rond de periode van de slag bij Clavijo – de heilige afbeeldde, gezeten op een wit paard, het zwaard in de hand. Het is van toen dat het beeld van “Santiago Matamoros” (de Morenverdelger) opduikt, gezeten op een wit paard en op de hoofde van de overwonnen Sarasijnen rijdt. Uit die tijd stamt ook de strijdkreet “Santiago y cierra, Espana”. “Cierra” betekent aanval. Zo werd Sint-Jacob in de loop van de Middeleeuwen tot patroon van Spanje verheven, en hij is dat tot op vandaag gebleven, zelfs als de cultus dreigt te vervagen.

Vraag: Waarom was de slag van Las Navas de Tolosa in 1212 van zo’n groot belang voor de geschiedenis van Spanje en van Europa?

Antwoord: Omdat gans Europa betrokken was. Het kwam erop aan de ultieme grote Afrikaanse invasie in het westen te stoppen, waarbij de Merinitische poging, die in 1340 bij Rio Salado werd gestopt, maar een belang had in de marge. De Almohaden, een strijdlustige sekte uit het zuiden van Marokko, hadden hun heerschappij aan gans Noord-Afrika opgelegd, alvorens zich in Spanje te begeven om zich de macht in Andalusië tot te eigenen. Dit gebeurde op het einde van de 12de eeuw. Zij hadden voldoende militaire, politieke en economische macht om de grens, die toen ter hoogte van de Sierra Morena lag, te doorbreken en de Castilliaanse hoogvlakte te bezetten. De bedreiging was zo sterk dat de koning van Castilië weinig moeite had van paus Innocentius III te bekomen dat die opriep tot een kruistocht. Zo kwam het dat in de lente van 1212 duizenden Iberische en Europese strijders – Duitsers, Bretoenen, Lombarden, Provençalen, Aquitaniërs, inwoners van de Langue d’Oc, enzovoort) in Toledo verzamelden om de Almohaden te stoppen. Een groot aantal van die Europese troepen verliet later de kruistocht, maar de Provençaalse ridders bleven tot het einde aan de zijde van de troepen die de Iberische vorsten hadden geleverd en deelden in de overwinning. Vanaf Las Navas de Tolosa zou men nooit meer meemaken dat muzelmanse overweldigers het Europese continent vanuit het zuiden militair zouden bedreigen.

Vraag: Enkele duizenden mannen, onder het bevel van Roger de Flor, de befaamde Almugavaren, elitetroepen van de kroon van Aragon, samengesteld uit herders uit de Spaanse Sierra, droegen er door hun actie in de oostelijke Middelandse Zee toe bij dat de dood van Byzantium met enkele eeuwen werd uitgesteld. Hoe kan men zoiets verklaren?

Antwoord: nu lijkt dit onwaarschijnlijk, maar toen gebeurde het wel. Die Almugavaren waren een soort elitetroep van de legers van de christelijke Reconquista, zowel Aragonnezen als Catalanen. Ze bestonden vooral uit voetknechten. Die merkwaardige mannen leefden met hun gezinnen vlakbij de frontlijn. Hun leven bestond erin de vijand voortdurend aan te vallen en het gebied van de tegenstrever voortdurend te infiltreren. Toen het koninkrijk Aragon de zuidelijkste grens van zijn expansie bereikte, werden de Almugavaren – de term komt eigenlijk van de Moren en stamt van het Arabisch ‘almugavar’, wat betekent ‘hij die in verwarring brengt’ – ingezet in de expansieplannen van de Aragonese kroon in de middellandse zee. Na Sicilië en Napels veroverd te hebben, beantwoordden ze de roep van de Byzantijnse keizer die door de Turken werd bedreigd. We waren 1302 en de idee om naar Byzantium te trekken om er de Turken te bestrijden, leek waanzinnig…. Hun leider, Roger de Flor (zijn echte naam was Roger von Blum, zoon van een valkenier van Frederik II von Hohenstaufen, opgevoed door de Tempeliers en zelf ook Tempelier), nam de uitdaging aan en scheepte met 4.500 man in, richting Constantinopel. In Anatolië bracht hij 7.000 man bijeen. Hun avontuur wekt op zijn minst verbazing op: eerst versloegen ze de Turken bij Cuzykos (de zee van Marmara), later over geheel de Egeïsche kust en aan de voet van het Taurusgebergte. Ze werden uiteindelijk verraden door de Byzantijnen, maar slachtten die af bij Gallipoli, drongen door tot in Griekenland en stichtten in Thessalië een hertogdom dat ze een eeuw lang konden in stand houden.

Vraag: Waarom waren de “katholieke koningen” Isabella van Castilië en Ferdinand van Aragon zo’n belangrijke figuren voor de Spaanse geschiedenis?

Antwoord: Door hun verenigende en moderniserende werking. Onder hun bewind liep de Reconquista ten einde, het koninkrijk Navarra werd in het nieuwe Spanje geïncorporeerd, de moderne Castilliaanse taal werd gereglementeerd. De religieuze eenheid van het land werd verwezenlijkt met het uitdrijven van de joden. Er tekende zich een post-feodale macht af die meer rechten toekende aan de steden dan aan de edellieden.
Toen ook ontstonden instellingen die aan een nationaal kader beantwoordden, en men vatte de verovering van Amerika aan. Dat was een methodisch georganiseerd plan, vrucht van de gemeenschappelijke wil: de twee soevereine vorsten deelden de idee van een “christelijke republiek”. Met de katholieke koningen werd het moderne Spanje geboren en de Reconquista sloot af met de inname van Granada op 2 januari 1492. Die zege werd in haast alle Europese hoofdsteden gevierd, van Rome tot Londen. Voor de Spaanse geschiedenis heeft dat gebeuren een zeer groot belang, want voor de eerste keer kon het schiereiland de eenheid die het in de Romeinse tijd ook al had gekend, eindelijk opnieuw realiseren (zelfs als het bestaan van Portugal een politieke verdeling betekende). Voor Europa betekende de inname van Granada voor minstens vijf eeuwen het verwijderd houden van de islam tot minstens voorbij de straat van Gibraltar.

Vraag: Twee van de meest betwiste episodes uit de Spaanse geschiedenis blijven de uitdrijving van de joden door de katholieke koningen bevolen in 1492 en die van de Morisken, door Filips III in 1609 opgelegd. Voor de ene waren dat uitingen van onverdraagzaamheid, waardoor de voorspoed van het land bedreigd werd, voor anderen waren het onvermijdelijke vruchten van de volkshaat en beslissende stappen naar de religieuze en politieke eenmaking van het land. Wat is het nu? En hoeveel joden en Morisken werden er uitgedreven?

Antwoord: Het betreft twee verschillende episodes die ook een andere oorsprong hebben. De uitdrijving van de joden is een etappe in de godsdienstige eenmaking van Spanje. Het probleem lag niet bij het bestaan van praktiserende joden, en ook niet van hun beweerde invloed op hen die zich tot het christendom hadden bekeerd. De promotoren van de uitdrijving waren meestal “nieuwe christenen”, eigenlijk dus bekeerde joden. De vijandigheid van het volk zorgde voor de rest. Op te merken valt dat de Sorbonne bijvoorbeeld de katholieke koningen geluk wenste met de genomen maatregel. Overigens werden door de uitdrijving, althans volgens de recentste berekeningen, zo’n 100.000 mensen getroffen.

De zaak ligt anders bij de uitdrijving van de Morisken – muzelmannen die na 1492 in Spanje gebleven waren. De context vindt men terug in de vrees dat een sterke minderheid muzelmannen in Spanje een soort “vijfde colonne” zou kunnen worden voor de Turken als die het schiereiland zouden aanvallen. De gewelddadige opstand in de Alpujarras (een bergketen ten zuiden van Granada), waar die Moorse bendes in 1568-1571 terreur zaaiden, bevestigde die vrees. De bendes verzamelden tot 25.000 oproerkraaiers en werden ondersteund met Algerijns en Turks geld. Een geregelde militaire kampanje was noodzakelijk om dit probleem op te lossen. Desondanks decreteerde men in Spanje nog niet de uitdrijving van de Morisken, maar hun herplaatsing in andere regio’s van Spanje. De uitdrijving greep later plaats toen bleek dat de “integratie” van de Moriske gemeenschappen onmogelijk bleek. Het aantal uitgedrevenen wordt geschat op ongeveer 300.000.

Jose Javier Esparza is schrijver, journalist en politicoloog. In 1963 geboren in Valencia. Hij leidt tegenwoordig het internet dagblad El Manifesto. Hij tekent ook verantwoordelijk voor twee uitzendingen die tot de meest beluisterde behoren van de radioketen COPE: een culturele en een historische uitzending met name. Vroeger werkte hij mee aan verschillende nationale dagbladen, waaronder ABC en hij leidde het politiek-culturele tijdschrift Hesperides. Onlangs nog publiceerde hij twee historische boeken, La Gesta espanola en El Terror Rojo en Espana, twee essais Los Ocho Pescados del Arte Contemporaneo en Curso de Disidencia. Hij is ook auteur van een roman El Final de los Tempos.


Vertaling: Karel Van Vaernewijck

vendredi, 17 octobre 2008

Géopolitique du chiisme

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Géopolitique du chiisme

 

 

Deux nouveaux livres de François Thual sont parus. Le premier s'intitule Géopolitique du Chiisme. Voici un passage de sa conclusion: «Les penseurs du chiisme iranien ont essayé, comme Ali Shariati, de fusionner le message traditionnel avec la pensée révolutionnaire. Ce n'est pas une extravagance. Pour la conscience chiite, les souffrances que le chiisme a enduré dans l'Histoire sont la preuve de la vérité de son combat, la rançon naturelle de sa lutte contre l'injustice du monde, injustice qui avait commencé par l'assassinat des premiers imams, ceux que Mahomet s'était choisis comme successeurs. Si l'on pose aujourd'hui la question de la modernité à des chiites, leur réponse est simple. Rien, à leurs yeux, dans la modernité technologique, ne contredit les vérités du chiisme, bien au contraire. Les progrès scientifiques et techniques sont perçus comme une accélération de la libération de l'homme et une étape supplémentaire dans la préparation du retour de l'imam caché, retour qui marquera la fin de l'Histoire et le début d'un monde parfait. Ce qui est condamné dans la modernité, c'est ce que l'on pourra appeler en Occident la révolution de l'individu, le primat de la conscience sur la vérité révélée. Le chiisme n'est pas dissous par la modernité parce qu'il est une religion eschatologique, une religion des fins dernières et qu'en ce sens aucune des phases de l'Histoire ne lui fait peur. Concrètement, le chiisme évoluera de l'intérieur, comme il n'a cessé de le faire depuis son apparition, mais il ne se désintégrera pas pour autant. Dans l'affirmation renforcée de leur spécificité, les chiites continueront de se dresser contre le sunnisme et le sunnisme, pour sa part, aura de plus en plus de mal à juguler le chiisme. Le chiisme, que ce soit en Turquie, en Iran, dans le Golfe, voire même au Pakistan ou en Inde, est devenu désormais un acteur à part de la société internationale et du monde». Le second livre intitulé Repères géopolitiques est constitué de notes destinées aux parlementaires de la Chambre haute. Elles couvrent des questions aussi diverses que “les flottes de combat en 1995”,1es “enjeux yéménites”, la “géopolitique au Tibet” ou “La consolidation du bloc orthodoxe”. Deux livres utiles pour comprendre les aspects les plus profonds des conflits en cours et à venir (Pierre MONTHÉLIE).

 

François THUAL, Géopolitique du chiisme, Editions Arléa, 1995, 158 p., 85 FF.

François THUAL, Repères géopolitiques, La Documentation Française, 210 p., 100 FF.

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dimanche, 05 octobre 2008

La asabiyya musulmana y la concesion del voto a los immigrantes

 
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La asabiyya musulmana y la concesión del voto a los inmigrantes

por Jorge Martín Quintana (http://www.arbil.org )

La intervención de poderes extranjeros en España a través de los emigrantes obedientes a los mismos.

El 31 de agosto de 2007, un conocido diario digital recogía las declaraciones realizadas por Mohamed Chaib Akhim1, diputado musulmán del PSC en el Parlamento de Cataluña y presidente de la asociación socio-cultural Ibn Battuta, y en las que afirmaba que “no es normal que a estas alturas tres o cuatro millones de inmigrantes no tengan derecho al voto”, a la par que señalaba que los inmigrantes han de tener derecho a decidir “cómo quieren que sean sus ciudades y barrios”, advirtiendo que “en esto los musulmanes tenemos mucho que decir”.

La presencia de centenares de miles de inmigrantes en España ha cambiado radicalmente el panorama social, cultural, económico y, en un proceso lógico, también el político, de nuestro país. Los inmigrantes constituyen un porcentaje de población cada vez más importante, con una media de edad bastante baja, generalmente muy dinámicos y flexibles, con una identidad y solidaridad grupal muy marcada y cuya importancia en la economía, - en la que ya no sólo participan como consumidores, sino también como emprendedores -, es cada vez mayor y más atractiva para diversos sectores empresariales.

Dada su peso, tanto cuantitativo como cualitativo, y dado su marcado sentimiento de grupo, el colectivo inmigrante resulta ser un apetitoso pastel que no sólo las empresas se disputan, sino que los políticos empiezan a cortejar sin embozo, máxime en una España políticamente cada vez más polarizada y en la que el voto está básicamente fijado. Así, el colectivo inmigrante, supone un soplo de aire fresco, una tierra prometida, fértil y llena de posibilidades a conquistar, a fin de decantar la balanza de manera definitiva y contundente hacia uno u otro lado. Es, en ese contexto, es en el que empieza a aparecer en el horizonte una nueva campaña de agitación política, social y mediática que se basará en la concesión del voto a los extranjeros extracomunitarios residentes en España.

Curiosamente, el colectivo extranjero más activo en esta tarea es precisamente el musulmán, lo cual responde quizás, entre otros factores, a la tradición política musulmana: Felipe Maillo, en su magnífico Vocabulario de historia árabe e islámica, nos habla de la asabbiya, concepto desarrollado por Ibn Jaldun y que estaría relacionado con la solidaridad socio-agnática. Para Ibn Jaldun, y siguiendo a Maillo, “el príncipe entonces, para mantenerse [en el poder], ha de crear un nuevo grupo de mercenarios esclavos y de elementos extratribales […]”; de manera que “[…] los extranjeros adquieren un papel cada vez más preponderante en el gobierno del Estado […]2”

Lo cierto es que Chaib Akhim “apuntó la necesidad de un esfuerzo en el acercamiento a los imanes que imparten doctrina en España para convertirles en ‘interlocutores’, porque están presentes en las ciudades y los barrios”, de manera que los jefes de la umma, de la comunidad de creyentes, “adquieren un papel cada vez más preponderante en el gobierno del Estado”, al hacerlos interlocutores entre la comunidad de creyentes y los representantes de la soberanía nacional, con vistas a decidir en ‘sus’ barrios, ‘sus’ ciudades, ‘sus‘ comunidades autónomas…

Y es que, según Maíllo, “la utilización de las fuerzas que procura la asabiyya de un determinado grupo es lo que le permite imponerse a los otros y apropiarse del poder; enseguida el juego de tensiones internas en la dinastía reinante, tendentes a destruir aquel espíritu de cuerpo, obliga al soberano a apoyarse en elementos mercenarios, o esclavos, o a establecer lazos de clientela para mantenerse”.

Si la comunidad musulmana se hace lo suficientemente fuerte, será utilizada por el poder de turno para imponerse a los contrarios, lo cual se hará a cambio de alguna prerrogativa o privilegio: “La dinastía o el dinasta deberá sustraer bienes de los sujetos, a través de los impuestos, y redistribuirlos entre sus adeptos (la élite dirigente y los servidores de los aparatos del Estado), a fin de continuar gozando de la soberanía y el poder”, de manera que, para lograr el apoyo de la comunidad musulmana, el Estado se verá obligado a satisfacer sus demandas de tipo social, económico, cultural, religioso, político, etc. satisfacción que sólo será posible con cargo a los presupuestos y en detrimento de unos ciudadanos españoles a los que se habrá sustraído patrimonio a través de los impuestos, o bien, verán impotentes cómo las políticas sociales se centran en los inmigrantes y cómo prestaciones como sanidad, vivienda o educación son acaparadas por el dinámico y emergente grupo que sostiene a la facción correspondiente.

Así, vemos en pleno S. XXI cómo nuestros nuevos dinastas se apresuran a apoyarse en extranjeros-esclavos y clientes-mercenarios para consolidar su poder, de la misma manera que harían los califas de Bagdad y los ayyubíes de Egipto con, respectivamente, los miserables seljuquíes y mamelucos que, venidos de la feraz estepa centroasiática y las agrestes montañas del Caúcaso como esclavos y clientes, acabaron haciéndose con el poder.

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Jorge Martín Quintana

Notas:

1. Minuto Digital, 31 agosto 2007 Declaraciones hechas por Mohamed Chaib Akhim durante un seminario impartido por la Universidad Internacional Menéndez Pelayo.

2. Maíllo Salgado, Felipe Vocabulario de historia árabe e islámica Madrid 1999 Ed. Akal

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dimanche, 14 septembre 2008

La reconquête normande de la Sicile (1061-1091)

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La reconquête normande de la Sicile (1061-1091)

 

Histoire de la reconquête d’une île, préalablement envahie par les Musulmans, devenue italienne aujourd’hui, mais après avoir été pendant quelques siècles dans l’orbite espagnole.

 

Trouvé sur le site de la revue catholique espagnole “ARBIL”: http://www.iespana.es/revista-arbil/(59)sici.htm

 

Par Marco TANGHERONI & T. Angel EXPOSITO

 

La conquête musulmane

 

La conquête musulmane de la Sicile a été commencée en 827, par le débarquement à Mazara de troupes mixtes, composées d’Arabes, de Berbères et de musulmans hispaniques. Cette opération est la résultante d’une longue guerre contre l’Empire romain d’Orient, ou Empire byzantin. Les étapes décisives sont la conquête de Palerme, en 830, la capitulation des places fortes d’Enna, position éminement stratégique en 859, puis la conquête sanglante de Syracuse en 878, accompagnée de massacres et de déportations, après une résistance héroïque et désespérée. Par la suite, les autres centres de la partie orientale de la Sicile résisteront assez longtemps. Au fur et à mesure que la conquête se complétait, les musulmans appliquèrent aux vaincus les conditions que dicte le Coran à l’endroit des “gens du livre”, c’est-à-dire des chrétiens et des juifs, qui deviennent ipso facto des citoyens non musulmans au sein d’un Etat régi par la loi islamique. Ces citoyens sont des “dhimmi”, des  “protégés”: ils sont exemptés de payer la “zakat”, soit la dîme, mais  doivent payer la “khizya”, un impôt de protection qui leur permet de vivre en paix et de participer à la vie sociale et administrative de l’Etat, mais sans pouvoir occuper de position politique. Dans certaines circonstances particulières, ou sous la férule  de certains chefs, ces conditions n’ont pas été respectées. Le sort des “gens du livre” a alors été peu enviable. L’islamisation de l’île devint quasi complète dans sa  partie occidentale, tandis que la population demeurait chrétienne, de rite grec, dans de vastes régions de la Sicile orientale, où survivaient de nombreux monastères. Les conversions de toutes formes et conditions ont été nombreuses chez les vassaux et les serfs.

 

A la dynastie des Aghlabides, fondée par l’émir Ibrahim al-Aghlab et disparue en 812, succède, en 910, celle des Fatimides, d’observance chiite, qui fait remonter ses origines à Fatima, la fille du prophète Mohamet (570-632). Cette dynastie fut obligée de faire face aux rébellions internes, surtout en pays berbère. Entre 948 et 1053, la dynastie des Kalbides s’impose en Sicile, issue de la tribu des Kalb et jouissant d’une forte autonomie. Elle est à l’origine d’une civilisation brillante. Mais la fin de l’unité politique des musulmans en Sicile est marquée, vers 1053, par les luttes acharnées entre chefs militaires. A la suite de ces querelles, la Sicile est divisée entre quatre caïds, dont deux étaient berbères. Cette division politique contrastait avec un développement économique important, suite à l’introduction de nouvelles techniques agricoles et artisanales et par un bon usage commercial de la position centrale de la Sicile en Méditerranée.

 

L’héritage des Normands

 

Au 9ième siècle, les Sarazins, forts de leur supériorité maritime, réussirent à conquérir la Sicile et à ravager la Sardaigne, à fonder un émirat à Bari (de 840 à 870), à s’installer à l’embouchure du Garigliano et dans le bas Latium, position à partir de laquelle ils purent faire quelques incursions dans Rome même. Ils attaquèrent ainsi les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul extramuros en 846 et, enfin, à s’installer pendant assez longtemps en Provence. Malgré cette démonstration de forces et ces victoires musulmanes, la reconquête des pays chrétiens commencent immédiatement.

 

Tandis que le processus de reconquête de la péninsule ibérique, occupée par les Maures au 8ième siècle a été amorcé par les habitants eux-mêmes, en Sicile, il convient plutôt de parler de “conquête normande”. Les Normands, qui  envahiront la Sicile musulmane, étaient à l’origine des Scandinaves mais qui n’avaient pas conservé leurs traditions et leurs modes de vie, celles des terribles incursions vikings des 8ième et 9ième siècles. Les Normands de Sicile venaient du Duché de Normandie, où ils s’étaient établis, s’étaient christianisés et avaient adopté la langue française. Ils arrivent en Italie, au départ comme pèlerins, et deviennent mercenaires, dès la première moitié du 9ième siècle, car on connaît leur valeur militaire, qui combine astuce et violence. Ils s’immiscent dans la réalité du Sud de l’Italie, fort complexe à l’époque. En effet, cette partie de la péninsule italique est divisée en duchés tyrrhénéens (Naples, Gaeta et Amalfi. Ces duchés étaient à l’origine sous la suzeraineté de Byzance, mais étaient devenus autonomes de facto. Ensuite, il y avait des  principautés lombardes (Bénévent, Salerne et Capoue) et des territoires sous administration byzantine comme l’Apulie et la Calabre. Toutes ces entités politiques étaient continuellement agitées de rébellions, où les indigènes se révoltaient contre leurs maîtres étrangers et par les contre-offensives impériales.

 

Parmi les chefs normands, une figure se dégage, celle de Robert de Hauteville (1015-1085), alias le Guiscard. Il affirme de manière définitive son autorité sur les autres chefs militaires, dont chacun commandait des hommes fidèles et détenait des terres conquises. Il avait simplement besoin d’une légitimité, que seule une autorité universelle pouvait lui procurer: soit l’Empire d’Occident avec ses empereurs germaniques, mais qui ne s’intéressaient guère à toutes ses agitations d’Italie méridionale, soit la Papauté, avec qui Robert Guiscard entretiendra bien vite des relations privilégiées. De leur côté, les Papes qui régnèrent vers la moitié du 11ième siècle et dans les décennies suivantes, étaient fort préoccupés par la situation politique, surtout celle de Rome et de l’Italie du Sud. Ils entendaient mener à bien les réformes ecclésiastiques, qualifiées improprement de “grégoriennes” à cause de leur principal protagoniste le Pape Grégoire VII (1073-1085). Ces réformes voulaient affirmer le “liberta Ecclesiae”, la liberté de l’Eglise, contre toute ingérence laïque, y compris celle des empereurs qui, avec Henri III (1017-1056) avaient imposé des pontifes  réformateurs à l’aristocratie romaine, pourtant récalcitrante.

 

Le Pape Léon IX (1048-1054) organise, pour sa part, une armée anti-normande, qui fut mise en déroute totale à Civitate, en Apulie, en 1053. Cette bataille, pourtant, fut le prélude d’un dialogue entre les “hommes du Nord” et la curie romaine, qui prit une forme plus concrète, après l’élection du Pape Nicolas II (1059-1061), lors des accords de Melfi en août 1059. Selon ces accords, le Pape absout les Normands Richard de Capoue (mort en 1078) et Robert Guiscard et lève leur excommunication. Il reconnait ensuite les conquêtes qu’ils ont effectuées. Il octroie à Robert le titre de “Duc d’Apulie et de Sicile”, “par la grâce de Dieu et de Saint Pierre”, et, “avec l’aide des deux, celui de futur Duc de Sicile”. En contrepartie, les Normands doivent jurer fidélité au Pape et à l’Eglise et s’engager à défendre non seulement les territoires pontificaux mais aussi les nouvelles modalités d’élection pontificale par les cardinaux, fruits de la réforme ecclésiastique.

 

La reconquête commence

 

Ces accords constituent les prémisses du projet de reconquête de la Sicile. Il commence par la conquête des villes byzantines de Reggio et de Squillace en 1059 puis par un accord entre Roger de Hauteville (mort en 1101), rapidement connu sous le titre de “Grand Comte”, et un des  émirs de l’île, Ibn al-Thumma (mort en 1062). Les opérations  militaires commencent en 1061 par un assaut audacieux, par terre et par mer, lancé contre Messines, qui est enlevée sans  que les Normands ne rencontrent de résistance sérieuse. Mais les péripéties ultérieures de la reconquête ne seront pas aussi faciles: la forteresse de Centuripe, qui contrôle d’un point culminant toute la plaine autour de Catania, opposent une résistance opiniâtre. A Castrogiovanni, l’émir Ibn al-Hawas (mort en 1063 ou en 1064) dirige la défense de la vallée d’Enna. Enfin, Roger participe aux campagnes d’Apulie que mène son frère Robert.

 

Une armée venue d’Afrique intervient dans l’île, mais elle est annihilée par une victoire normande à Cerami pendant l’été de 1063, au cours de laquelle les représentants d’une nouvelle dynastie berbère, les Zirides, auparavant lieutenants des Fatimides, renoncent à appuyer la présence musulmane en Sicile. Après cette bataille, les  Normands ne contrôlent directement que Messines et Val Demone, tandis que les chefs musulmans, plus ou moins liés à eux, gouvernent Syracuse, Catania et la Vallée de Noto; Ibn al-Hawas, pour sa part, continue à dominer Caltanissetta, Girgenti et la Vallée  de Mazara, tandis que Palerme, où s’est affirmé un gouvernement autonome, devient, avec Trapani, le centre de la résistance anti-normande. Dans ce contexte, Palerme subit en 1064 une attaque des Pisans, sans qu’il n’y ait eu un accord entre ceux-ci et Roger. La ville sicilienne et son port sont pillés: les Pisans utiliseront le butin pour construire chez eux une grande cathédrale.

 

La reconquête de la Sicile ne peut se faire définitivement qu’après l’achèvement de la politique d’unification de l’Italie méridionale, réalisé par la conquête de Bari, le 16 avril 1071. En août de la même année, les Normands, qui disposent désormais d’une flotte propre, qui ont perfectionné les techniques de siège et utilisent des machines, des tours et des échelles de meilleures qualité, assiègent Palerme, qui capitule le 10 janvier 1072, suite à une attaque coordonnée des forces de Robert et de Roger. Robert fait son entrée solenelle dans la  ville, où la mosquée devient l’Eglise Sainte-Marie. On y dit la messe en grande pompe. L’archevêque récupère ses biens et son autorité, alors que les Sarrazins l’avaient relégué dans la petite église de San Ciriaco (Saint Cyriaque), où il avait maintenu le culte chrétien. C’était pourtant un homme “timide et grec de nationalité”, notait le bénédictin Geoffroy Malaterra, chroniqueur normand du 11ième siècle.

 

Mazara capitule également mais demande la garantie, comme pour Palerme, que les nouveaux sujets des Normands, que deviendront ipso facto les habitants de la ville, puissent conserver leur religion et la vivre en suivant ses préceptes. Robert retourne ensuite dans la péninsule d’où il essaie de s’étendre à l’Albanie actuelle; débarque dans l’île de Corfou avec son frère Roger et des forces réduites. Il poursuit la guerre en évitant des affrontements directs en rase campagne, déployant deux types de stratégies, tout en respectant les musulmans de l’île, les unes visant à semer la terreur par la destruction des récoltes, par la capture de troupeaux de bétail et de chevaux, par l’élimination physique de groupes de résistants; les autres stratégies visant à faire montre de tolérance, comme frapper des monnaies portant des citations du Coran.

 

Il visait ainsi à étendre son autorité à toute l’île, en tenant compte des réalités ethniques et religieuses, compliquées et entremêlées. Dans cette optique, il crée un diocèse de rite latin et d’obédience romaine, tout en favorisant aussi les institutions ecclésiales grecques, bien établies dans la région, notamment en Sicile orientale. Le Pape accepte cette politique, mais entend faire savoir qu’il veut donner des bases nouvelles aux institutions ecclésiastiques latines, en décidant lui-même des investitures, alors qu’en l’occurrence, c’était Roger qui les avait mises en place lors de ses conquêtes en nommant personnellement les autorités religieuses. Le Pape les ratifia généralement a posteriori, jugeant préférable de faire renaître sans trop de heurts un réseau ecclésial lié à Rome, qui diffuserait les principes de la réforme dite “grégorienne”. Les souverains pontifs successifs et la curie romaine savaient que la renaissance de l’Eglise de rite latin en Sicile revêtait un caractère particulier, que l’historien Paolo Delogu a défini correctement en disant qu’elle était “une église de frontière”.

 

A partir de 1077, les entreprises militaires normandes reprennent vigueur, avec une victoire retentissante devant Trapani, cité dans l’est de la Sicile. Or, dans cette région, à partir de Syracuse, un chef musulman, Ibn Abbad, dit “Benavert”, tente une ultime contre-offensive. Il reprend Catania et saccage le Sud de la Calabre. En mai 1086, il est toutefois battu définitivement par Roger, à la suite d’une expédition décisive. Benavert meurt au combat en tentant de prendre à l’abordage le navire du comte. Après cinq mois de siège, Syracuse capitule, puis vient le tour des autres cités comme Girgenti, Castrogiovanni et Noto. En 1091, les Normands prennent Malte.

 

Une reconquête chrétienne

 

Les historiens modernes et contemporains ont beaucoup discuté pour savoir quelles avaient été les motivations réelles qui avaient poussé les Normands à conquérir la Sicile. Et quel avait été le poids des motivations strictement religieuses. Selon Malaterra, les oppositions et contrastes ethniques et religieux ont été très importants et ne se sont pas réduits à un simple conflit binaire entre chrétiens et musulmans: pour ce moine chroniqueur, les musulmans sont certes “la lie de la terre”, mais les Grecs de Sicile et de Calabre sont d’une “engeance des plus perfides”; quant aux Lombards du Mezzogiorno, “ils sont toujours prompts à faire de mauvaises guerres”; les Pisans, eux, “ne s’intéressent qu’au lucre et n’ont aucune valeur humaine”; les Romains “sont vénaux et toujours prêts à verser dans la simonie”. Malaterra sait que les motivations qui animent Roger, au moment où il s’apprête à venir en Sicile, sont dictées par ses ambitions personnelles: “[...] il considérait deux choses utiles en soi, c’est-à-dire pour l’âme et pour le corps : ramener au culte de Dieu une terre qui avait basculé dans l’idolâtrie et prendre possession temporelle des usufruits et rentes qui avaient été usurpés par une engeance déplaisant à Dieu”. Malgré cette motivation bien temporelle, au fur et à mesure que la guerre sicilienne se simplifiera et perdra sa complexité du début, où des forces musulmanes étaient alliées aux Normands, l’opposition religieuse binaire entre chrétiens et musulmans sera nette et Roger subira en quelque sorte une conversion spirituelle, devenant un modèle de “roi chrétien”: “[...] pour ne pas perdre la grâce de Dieu, il se mit à vivre entièrement à l’écoute du souverain de l’univers, à aimer les jugements justes, à faire dire la justice, à embrasser la vérité, à fréquenter les églises avec dévotion, à écouter les chants sacrés, à payer à l’Eglise une dîme sur toutes ses rentes, à consoler les veuves et les orphelins”.

 

Marco Tangheroni & T. Angel Expósito (D.P.F.)

 

Pour approfondir la question : cf. Salvatore Tramontana, La monarchia normanna e sveva, en Mezzogiorno dai Bizantini a Federico II, vol. III de la Storia d´Italia dirigida por Giuseppe Galasso, Utet, Turín 1983, págs. 435-810.

 

En français:

-        Pierre Aubé, Les empires normands d’Orient, Perrin, Paris, 1991.

-         Eric Barré, Les Normands en Méditerranée, Les éditions du Veilleur de Proue, Rouen, 1998 (ISBN 2-912363-15-2).

 

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jeudi, 24 juillet 2008

Entrevista con A. Dughin

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Corazon del Bosque | 12.10.2001  

ENTREVISTA CON A.DUGHIN

Kaiser Xose: - Visión de los atentados del 11S y consecuencias en relación con el Islam

A.Dughin: - Para decirlo en pocas palabras, consideramos esto como una provocación por parte de los EEUU para reafirmar su posición mundial globalista y mundialista porque gracias a esta tragedia han podido fortalecer su posición estratégica, sobre todo en Asia Central, y demorar su muy profunda crisis económica (tan profunda que, a la larga, resultará inevitable, imposible de superar).

Kaiser Xose: - Visión de los atentados del 11S y consecuencias en relación con el Islam

A.Dughin: - Para decirlo en pocas palabras, consideramos esto como una provocación por parte de los EEUU para reafirmar su posición mundial globalista y mundialista porque gracias a esta tragedia han podido fortalecer su posición estratégica, sobre todo en Asia Central, y demorar su muy profunda crisis económica (tan profunda que, a la larga, resultará inevitable, imposible de superar). Se han valido de la urgencia reclamada por Bush, por los acontecimientos del 11S, para influir en los países europeos y Rusia y así liderar esta situación. No podemos afirmar con certeza que los hechos hayan sido directamente obra norteamericana pero sí debemos tener en cuenta que toda la estructura del fundamentalismo islámico implicado ha sido desde el comienzo creada y montada por los mismos EEUU. Este fundamentalismo wahabista (tanto saudí como egipcio) fue considerado por los americanos como un arma político/ideológica contra los países islámicos que optaron por el sovietismo o por el socialismo árabe así como para la lucha estratégica contra Irán. Recordemos que, en los comienzos, este wahabismo fue montado por los servicios secretos anglosajones (en concreto, ingleses) para contribuir a la destrucción del imperio turco. Hoy por hoy hay dos posibilidades: o el instrumento ha quedado fuera de control USA o está siendo reutilizado. Creo que el que no haya habido otros atentados posteriores de semejante magnitud tras el 11S supone, más que una liberación fundamentalista del control americano, un montaje favorable a los intereses de éstos. Por ello, pienso que la reacción del gobierno ruso no fue la adecuada: una cosa es expresar nuestra solidaridad en la tragedia con el pueblo americano y otra contribuir a la afirmación estratégica de los EEUU en Asia Central ayudándoles en su campaña de Afganistan, que nada tiene que ver con la justicia y sí con la venganza. Insisto: antes de estos hechos, los EEUU estaban en una situación crítica económica, estratégicamente, porque su desarrollo evolutivo, en una perspectiva de globalización, se encontraba siempre con obstáculos por parte de Europa, Rusia, el Tercer Mundo... Sólo un acontecimiento extraordinario podía hacerles superar este obstáculo, al menos provisionalmente.En resumen, objetivamente puedo afirmar que el 11S favorece los intereses USA pero no puedo afirmar el saber a ciencia cierta quiénes fueron los autores materiales de los atentados. Me atrevo, no obstante, a especular con que, en un futuro, descubramos que Bin Laden está en los EEUU llevando una vida tranquila y confortable. Porque lo que está claro es que, con esto, les ha ayudado mucho otra vez.

K.X. - No obstante, y esto es una visión personal mía ¿no piensa que los movimientos islámicos, al margen de que objetivamente, por geopolítica, puedan estar favoreciendo los intereses USA, son el último movimiento contemporáneo de gente que intenta establecer un orden sagrado, religioso, y no tanto un orden económico, político?

A.D. - No exactamente. Pienso que el mundo islámico es, desde luego, más tradicional que el mundo occidental pero lo es mucho menos en relación con otros países de Oriente. No veo correcto identificar automáticamente la sacralidad con el Islam y lo profano con las consecuencias del cristianismo. Para mí hay dos formas del cristianismo: católico y ortodoxo, y este último es completamente sagrado. Desde sus orígenes, el catolicismo fue tributario de una forma de racionalismo (incluso antes de los escolásticos) pero en algunas partes de Europa, caso de España, este carácter racionalista y creacionista fue contrapesado, compensado, por tradiciones locales más antiguas.

No veo justo considerar al Islam en exclusiva como alternativa al mundo moderno. Tiene más sentido hablar del eurasianismo, de las formas diferentes de sacralidad, formas que en su momento ocuparon muchas partes del mundo pero que hoy se concentran en los pueblos que constituyen geopolíticamente Eurasia (sobre todo, en las partes orientales y del norte de Eurasia). Hay ortodoxia, islamismo, hinduismo, budismo, pero también tradiciones representadas por escaso número de gente (cuantitativamente hablando) pero con no menos valor, caso de los pequeños cultos de los pueblos de Siberia

Una civilización como Japón, capaz de asimilar algunos aspectos modernos sin traicionar sus raíces profundas. Yo he estado hace menos de un año y quedé muy impresionado porque ellos han podido, por ejemplo, convertir los Mac Donalds en un verdadero templo. Es una forma, por sus energías culturales, de anulación, de desactivación del veneno occidental sin renegar de la tecnología. Ellos pueden hacer un ordenador o un tren de alta velocidad con la misma fuerza y práctica ritual con que realizan la ceremonia del té.

O pensemos en la civilización iránica. Muy interesante, no por lo islámico en sí, sino por el sustrato no islámico que no se ha perdido, sólo se ha islamizado.

Por ello creo que la idea soviética, en su aspecto de concentrar energías eurasiáticas diversas, fue una forma de resacralización del marxismo en el ambiente ruso, una forma de neotradición.

Retomando el hilo, creo que reducir la alternativa al mundo moderno al Islam es plantear una visión muy estrecha de la Tradición. La síntesis eurasianista, en la que se recogen varias muestras de confesión islámica, me parece más correcta. La sacralidad del Islam iraní, sin ir más lejos, es mucho más profunda que la del Islam árabe.

K.X. - Ya que hablamos de Irán, un amigo mío, que estuvo no hace mucho por ese país, me comentó lo muy apegada que vio a la juventud a los valores occidentales (Madonna, Bon Jovi...) y como bastante cansada del orden religioso.

A.D. - Sí, sí, pero eso es porque sus gobernantes han cometido un error. Han insistido demasiado en algunos aspectos formales. Eso es lo más negativo del islamismo iraní (y lo que más lo acerca al árabe). En el principio, cuando Jomeini, hubo una tendencia de la revolución conservadora de Ali Shariati  donde había una mezcla de la Vanguardia con algunos aspectos tradicionales. Este, llamemos, tradicionalismo de izquierda era el camino justo porque la Tradición debe desarrollarse: la modernidad supone un desafío que requiere una respuesta, y ésta sólo puede venir de la Tradición.

K.X. - La técnica moderna ha sido fruto de un pensamiento burgués occidental. ¿Es posible que esta misma técnica pueda ser contemplada como un mero instrumento capaz de integrarse en un Orden tradicional, sagrado, sin que su modernidad intrínseca desarraigue, aliene, a las otras civilizaciones?

A.D. Hay diversas posiciones sobre este tema. Heidegger, por ejemplo, considera la Técnica como la manifestación del contenido del espíritu humano, por tanto si el contenido de ese espíritu es tal la Técnica lo manifiesta de tal manera, y si el contenido es otro, la Técnica es moderna: para Heidegger, la Técnica es la apariencia, la afirmación externa de lo que hay en nuestro interior. Desde esa perspectiva, la Técnica es solamente un instrumento. Me parece una definición muy válida.

Así, tenemos a los chinos: descubren la pólvora y durante mil años utilizan esta pólvora para hacer los fuegos artificiales. En este arte de los fuegos artificiales los chinos han llegado a las cotas más altas pero nunca se les ocurrió usar la pólvora para matar a la gente. El alma europea es completamente diferente: desde el primer día que encuentran la pólvora, el primer pensamiento es cómo aplicar este hallazgo para matar a otros. Lógica ni china ni rusa, lógica romana. La técnica, el instrumento, el arma deviene la meta, desborda el contenido y acaba dominando el alma. Esto es una perversión.

Pienso que la civilización occidental está destinada a identificarse con la Técnica. Es su destino, su fin. Hoy lo técnico en Occidente se ha vuelto el valor absoluto, incluso por encima del dinero. Pero en otros contextos, la Técnica puede ser útil para otras metas. Pero ¿qué técnica? Hay que hacer una forma de exorcismo espiritual, para liberarnos de esta posesión perversa de la Técnica. Sólo entonces podremos recuperarla en su justo papel. Como ya señalé, los japoneses han podido hacer esto.

Es una cuestión difícil. La Técnica no es buena en sí misma. Más allá de lo estrictamente instrumental, su único significado metafísico es el profanismo, el nihilismo propio de la civilización occidental. Pienso que la diferencia entre Galileo, Descartes y un ordenador no es mucha: son aspectos diversos del mismo problema. El racionalismo. La Técnica puede enmascarar el sentido último del problema destacando sólo sus aspectos más externos. Impide ver el centro de la cuestión.

K.X. - Sin embargo, autores que usted considera afines, como Guenon o Jünger, al final de sus vidas parecen ser muy pesimistas sobre este aspecto (Guenon hablando del Kali-Yuga; Jünger con su mitología más personal, refiriéndose a la Era de los Titanes), consideran a la Técnica como imposible de exorcizar.

A.D.Compartiendo bastante de ese pesimismo, para mí esta idea de que todo va de mal en peor no es razón para dejar la lucha, la resistencia. Yo pienso que la resistencia no siempre depende de la necesidad, de la certeza de la posibilidad de ganar. La lógica de la vida humana es mucho más difícil, más contradictoria, y hay que resistir incluso en situaciones donde no se puede contar con la posibilidad de victoria. Hay que hacer todo lo que nosotros podamos para evitar lo malo, para enfrentarnos al mal. Pienso que es nuestro deber, imperativo absoluto y categórico, encontrar el camino de la dignidad metafísica del hombre incluso si no tenemos ninguna posibilidad de ganar. Pero, cuidado, porque si admitimos esto de que no tenemos posibilidad de ganar como algo irrefutable, estamos ayudando al enemigo. Desde la resistencia, el pesimismo absoluto no es posible. En todas las situaciones nosotros debemos luchar para la victoria, nuestra victoria. Para la restauración de la Tradición , para la Revolución Conservadora. Esta idea de la victoria pienso que no está predestinada, siempre hay posibilidades de ganar. Si no hay en determinado momento posibilidades, nosotros podemos crear, podemos instaurar esos caminos. Incluso en pleno corazón de la noche cósmica. Hay toda una base que debemos activar: el insconciente colectivo, los aspectos más arcaicos del alma humana, que puede ser despertada. Siempre, hasta el último momento del mundo, exista esta posibilidad del despertar de los orígenes. Nuestro combate es ahora muy pequeño, en el plano material, pero su valor metafísico es comparable al de los Imperios de la Antigüedad. Creo que, en el alba de este nuevo milenio, hemos de reconsiderar la estrategia de nuestra lucha, dándonos cuenta de lo que han hecho y dicho nuestros predecesores. Y esta resistencia no es sólo prioridad rusa, sino que debe plantearse en todos los lugares del mundo, en Europa Occidental, hasta en los mismos EEUU. Para desarrollar esta estrategia no podemos pensar en términos de extrema derecha o de extrema izquierda o democracia o sovietismo o stalinismo (todo este tipo de divisiones forma parte del bagaje pasado del siglo pasado). Pienso que, desde el pequeño germen, implícito (no explícito), del nacionalbolchevismo, de la Revolución Conservadora , debemos crear otro movimiento, otra manera de considerar el mundo, que yo puedo llamar «Eurasianismo», una síntesis que debe incluir todo aquello que está sinceramente en contra del liberaldemocratismo americano, del globalismo. Eurasianismo debe ser la antítesis al globalismo, antítesis orgánica, viva, nacida, no creada (en el sentido de «prefabricada»). Debemos plantear la estrategia del centro radical  en el que converjan todas las posiciones de resistencia, no persistir en la marginalidad sectaria de las facciones (eso es un lastre del pasado siglo). Si lo pensamos, la mayoría de la gente en el planeta son eurasianistas. Sólo una pequeña minoría son los adeptos fanáticos del liberalcapitalismo. Nosotros, en justicia, debemos presentarnos como los portavoces de la mayoría del mundo. Esta guerra de los diferentes contra los universalistas (porque ahora sólo hay un universalismo, el neoliberal), el Frente Unico de los defensores de la diferencia debe ser el slogan para la nueva lucha. K.X. - Como última cuestión, ¿esta lucha, en el ámbito ruso, usted donde la encuadra? A.D.Yo ahora lidero el Movimiento «Eurasia», en trance de formalización como partido político. Trabajamos con el presidente Putin en cuestiones geopolíticas, eurasianistas. Nuestras posiciones son centristas. Deseamos extender nuestro movimiento no sólo por Rusia sino también por otros países de la ex-URSS y por el mundo entero. Uno de nuestros más importantes partidarios es un checheno, no proruso (lucha contra nosotros pero comparte nuestras ideas: he ahí lo interesante). Considero que esta guerra es injusta, por ambos lados, y que deberíamos aunar nuestras fuerzas para luchar contra el mundialismo liberal.