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jeudi, 11 novembre 2010

La nouvelle révolution turque

La nouvelle révolution turque

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com/

turkish-army.jpgEn moins de cent ans, la Turquie aura connu deux grandes révolutions, politiques et culturelles, la seconde cherchant à annuler les effets de la première. Telle est la thèse de Tancrède Josserand dans La nouvelle puissance turque, une brillante étude à la croisée de l’histoire des idées politiques, de la sociologie religieuse et de la géopolitique.

Turcophone avisé et jeune directeur de l’« Observatoire du monde turc et des relations euro-turques » de la Lettre Sentinel Analyses et Solutions, Tancrède Josserand apporte au lecteur francophone une vue nouvelle – et novatrice – sur l’évolution passionnante de la Turquie. Sorti fin août, l’ouvrage résonne néanmoins de l’actualité puisque, le 12 septembre 2010, les électeurs turcs ont entériné par plus de 58 % de oui pour une participation de 79 % le référendum révisant la Constitution de 1982. Ils ont ainsi décerné un large quitus au Premier ministre, Recep Tayip Erdogan, et à son parti, l’A.K.P. (Parti de la justice et du développement). Or cet indéniable succès électoral n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt le résultat d’un long travail militant, culturel et métapolitique.

Hormis quelques banalités touristiques comme le détroit du Bosphore, la mosquée – cathédrale Sainte-Sophie ou le bazar d’Istanbul, on ne connaît guère la Turquie. Située en Asie Mineure, carrefour naturel de l’Europe, de l’Asie occidentale, du Proche-Orient et du Caucase, peu éloignée des gisements d’hydrocarbures, la Turquie n’est pas aussi homogène qu’elle souhaiterait l’être. Les ethnologues ont recensé quarante-sept minorités ethniques, religieuses et linguistiques parmi lesquelles les Lazes, les Tcherkesses, les Abkhazes, les Albanais, les Arabes, les Assyro-Chaldéens, vingt millions de Kurdes, douze à vingt millions d’Alévis, chiites dissidents qui « ne construisent pas de mosquée, ne font pas de prosélytisme et sont libres de consommer de l’alcool (p. 7) », soit « 32 à 45 millions d’individus sur les 74 millions d’habitants du pays (pp. 173 – 174) ». À l’exception des Grecs, des Arméniens et des Juifs dont l’existence est théoriquement reconnue par le traité de Lausanne de 1923, l’État turc ignore délibérément cette bigarrure humaine qui lui rappelle trop l’héritage ottoman.

De l’Empire ottoman à l’État national-républicain

Puissance se réclamant en partie de l’héritage de Byzance et, par ce truchement, de la Première Rome, l’Empire ottoman fut une théocratie multiculturaliste avant l’heure qui reposait sur l’institution du millet. « Les peuples soumis conservent leurs croyances, leurs institutions juridiques et sociales propres, en échange de l’allégeance au Sultan. Chaque religion forme un millet organisé comme une communauté légale sous la direction des porteurs du sacerdoce. Ce système ne permet pas seulement à l’État de contrôler les communautés à travers leurs institutions religieuses mais également au clergé des différents millet de s’appuyer sur le bras séculier pour réprimer les hérésies. Le système des millet permet à chacune des communautés de vivre ensemble tout en vivant à part (pp. 6 – 7). »

Ce « communautarisme institutionnel » n’est possible que du fait de l’originalité de l’islam turc. Principalement sunnite, il se divise en confréries hanafites ou soufies mystiques qui s’impliquent fortement dans la société et constituent un contre-pouvoir à l’omnipotence despotique du Sultan – Calife – Commandeur des croyants. La prégnance des confréries dans la société actuelle est largement examinée par Tancrède Josserand.

Longtemps gage d’une efficience politique, cette diversité organisée se transforme en faiblesse rédhibitoire au siècle des nationalités qui plonge l’Empire ottoman dans un déclin que ne parvient pas à freiner le mouvement jeune-turc. L’entrée en guerre d’Istanbul aux côtés des Empires centraux en 1914 marque son arrêt de mort. En 1920, par le traité de Sèvres, les Alliés et leurs affidés dépècent l’Empire. Le littoral anatolien est partagé entre les Grecs et les Italiens tandis qu’apparaissent les proto-États kurde et arménien.

Toutefois, la défaite ottomane attise le réveil national turc qui se cristallise autour d’un général aux yeux clairs et aux traits européens, né à Salonique, Mustapha Kemal. Celui-ci entreprend une véritable guerre de libération nationale. Sa victoire remet en cause l’architecture des traités de paix de la Grande Guerre, car elle contraint les Alliés à signer le traité de Lausanne de 1923 qui révise les clauses de Sèvres.

Conscient de la nécessité d’établir une identité turque qui se détourne du passé impérial ottoman, Kemal soutient une vision ethnique et linguistique de la turcité. Il déplace la capitale d’Istanbul au cœur du plateau anatolien à Ankara (Angora), encourage les recherches sur les civilisations hittite et sumérienne, ouvre une chaire universitaire indo-européenne dont le titulaire est le jeune Georges Dumézil et entreprend une vaste réforme civilisationnelle. Pour autant, « l’occidentalisation n’est pas conçue comme un processus d’acculturation visant à faire de la Turquie un pays européen. Au contraire, il s’agit pour Kemal de s’approprier la technique occidentale afin de pouvoir faire revivre l’âme turque d’avant l’islam (p. 11) ». Kemal invite historiens, géographes et ethnologues à déterminer correctement le foyer initial du peuple turc. « Au sud de la forêt sibérienne, les monts désolés de l’Altaï abritent le berceau originel des premiers Turcs. Ces espaces désertiques occupent une place à part dans l’imaginaire national. Ils sont indissociables de la légende de l’Ergenekon. Une louve au pelage gris-bleu aurait recueilli et nourri deux enfants, les derniers survivants d’une tribu turque disparue. Le symbole a été par la suite repris par la droite radicale et l’État turc lui-même. Il figure sur les armes de la “ République turque de Chypre ”  (p. 208). » Cet intérêt pour les mythes fondateurs sert l’unité des Turcs qui expulsent Grecs d’Ionie et d’autres populations allogènes.

Très vite, Ankara s’inspire des expériences communiste soviétique et fasciste italienne. « D’évidentes analogies existent entre les deux États où la nation est définie comme un tout organique, dirigé par un chef et un parti unique, expression de la volonté nationale (p. 14). » Mieux, « en 1937, les six principes ou six flèches du kémalisme (Alti Ock) (nationalisme, populisme, laïcité, étatisme, république, révolution) sont inscrits dans la Constitution (p. 14) ». Par ailleurs, l’impératif  politogénésiaque turc fait que « Kemal va user de barrières douanières prohibitives pour créer une bourgeoisie nationale (p. 12) ».

Mustapha Kemal prône l’émergence d’un homme nouveau turc « viril, vertueux, héroïque (p. 15) », d’où la nécessité de bouleverser en profondeur la société traditionnelle musulmane par une révolution quasi-permanente qui, au jour le jour, « entretient une tension permanente qui doit permettre l’application rapide des décisions arrêtées et la perpétuation des principes édictées (p. 15) ».

L’ambition laïque

Les mesures édictées par Kemal suscitent de violentes protestations qui dégénèrent, ici ou là, en révoltes ouvertes au nom de la défense de l’islam et avec l’implication étroite des confréries. La réponse étatique en est une répression implacable.

Les résistances musulmanes augmentent la méfiance de Kemal envers l’islam. Il veut la restreindre à la seule vie privée, voire à l’intimité du pratiquant. « L’islam, selon Kemal, est une parenthèse débilitante de l’histoire turque, la revanche des Arabes sur leur conquérant. Son message universaliste a dissous l’âme turque dans un magma informe. Preuve de cette volonté de ré-enracinement dans la plus longue mémoire, l’utilisation au début de la République du loup d’Asie centrale comme symbole officiel sur le timbre, les billets de banque (p. 12). »

Tancrède Josserand en vient à évoquer la laïcité turque qui ne correspond pas à la laïcité française. « L’État est laïc au sens où il n’est pas dominé par la religion. La religion est placée sous son contrôle. L’État organise, réglemente la pratique religieuse en restreignant au maximum sa visibilité dans la sphère publique (p. 139). » « La séparation entre l’État et la mosquée, poursuit l’auteur, est purement formelle puisque la vie religieuse s’organise au sein du ministère des Cultes (Dinayet). Outre le traitement des desservants, l’État kémaliste impose à l’islam ses propres orientations nationales (p. 18). » Ainsi, du temps d’Atatürk, l’appel à la prière du haut du minaret se fait en turc et non en arabe ! Le régime reprend la vieille tradition orientale « césaropapiste », chère aux empereurs byzantins… Il conçoit en outre la laïcité comme une religion civique et nationale fondée sur une base ethno-culturelle turque. Ce projet s’apparente-t-il à une religiosité pré-totalitaire ? Il y a pourtant un paradoxe : « l’islam est le creuset identitaire du nouvel État (p. 19) ».

Par conséquent, bien que pourchassées et interdites, les confréries survivent et attendent patiemment l’affaiblissement de l’État républicain. Cet affaiblissement tant survient après la Seconde Guerre mondiale quand les Alliés forcent la Turquie, restée neutre pendant le conflit, à renoncer à son monopartisme pré-totalitaire. Des bourgeois républicains créent le Parti démocrate et accèdent au pouvoir à la fin des années 1940. La réislamisation de la société est relancée de facto ! Dans le même temps, en raison de la Guerre froide et du voisinage soviétique, Ankara se place clairement dans le camp occidental, adhère à l’Alliance Atlantique et pose sa candidature à la C.E.E.

L’établissement d’une démocratie parlementaire avive les tensions politiques et sociales dans les décennies 1960 et 1970. Les campus deviennent le champ de bataille entre étudiants gauchistes, nationalistes et islamistes. Comme en Italie, la Turquie connaît des « années de plomb » et une « stratégie de la tension ». L’instabilité politique entraîne l’intervention de l’armée turque en 1960, en 1971 et en 1980 au nom des intérêts supérieurs de la nation qu’elle défend tout particulièrement.

L’armée, sentinelle de la nation

« La République turque, écrit Tancrède Josserand, est indissociablement liée à l’institution militaire (p. 195). » En effet, « les militaires en Turquie sont les gardiens de l’État et de sa continuité à travers les âges. Corps mystique et éclairé de la nation, l’armée se sent dépositaire d’une légitimité propre qui la place au-dessus des contingences des gouvernements élus. La référence au kémalisme est tout autant si ce n’est plus l’expression d’un lien de solidarité et d’intérêts de pouvoir d’une caste que celui de l’adhésion à un corpus idéologique intangible (p. 24) ». Cette prédominance provient paradoxalement de l’ère ottomane quand « la carrière militaire est une profession prestigieuse qui place le soldat au-dessus du reste de la société (p. 6) ».

Elle se renforce lors de la guerre de libération nationale de 1919 – 1923 et se concrétise avec le rôle quasi-démiurgique du général Kemal sur l’État dont la vocation est d’obtenir une nation turque. Or, afin de mener à bien cet objectif titanesque, le jeune État turc s’ouvre aux officiers si bien que l’armée est à l’origine de l’État lui-même maître-d’œuvre de la nation. De ce fait, « l’armée s’est construit une légitimité au dessus des partis en se statufiant gardienne de l’État (p. 201) ». Cette fonction lui permet par conséquent de mener une série de coups d’État jusqu’en 1997 sans pour autant s’occuper du quotidien. Les différents gouvernements turcs doivent appliquer les recommandations impératives du Conseil de sécurité nationale, l’émanation constitutionnelle de l’armée.

L’armée contrôle aussi de larges pans de l’économie grâce à l’O.Y.A.K. (Fonds de solidarité et d’aides mutuelles des forces armées). Bref, elle fait figure de sentinelle attentives et sourcilleuse de la vie politique turque en prenant après 1945 la posture du commandeur. En 1950, la victoire électorale du Parti démocrate montre l’ascension sociale de couches nouvelles issues de l’islam rural et provincial. Apparaît alors en réaction le Derin Devlet (l’État profond) qui « renvoie à l’existence d’une élite formée de hauts fonctionnaires, militaires, magistrats, membres des différents services de sécurité, et même universitaires pouvant agir à côté du gouvernement pour œuvrer à la conservation de la nation, de l’héritage kémaliste et d’intérêts de pouvoir bien compris… (p. 22) ». Il importe cependant de ne pas assimiler cet État profond aux armées secrètes de l’O.T.A.N. destinée à la lutte anti-communiste en dépit d’évidentes connexions (1).

Longtemps hégémonique, la place de l’armée s’amoindrit depuis une décennie sous les coups de butoir des islamistes et de la Commission européenne de Bruxelles. Elle a perdu de sa superbe; le Conseil de sécurité nationale n’a plus qu’un rôle consultatif. Dépit et résignation parcourent l’encadrement militaire. En 2002, l’armée autorisa le lancement du processus d’adhésion à l’U.E. avec le secret espoir de briser l’emprise de l’A.K.P. sur la population. À tort ! Désormais, « les cercles militaro-laïques opèrent un lien direct entre l’Union européenne, le projet d’islam modéré anglo-saxon et la globalisation (p. 205) », voyant l’instrumentalisation par les islamistes du choix européen.

Sur la défensive depuis la découverte et le démantèlement de divers complots dont ceux du réseau Ergenekon (2), l’armée semble hors-jeu et n’entend plus régir la politique turque. Cependant, certains de ses milieux continuent à résister à la « vague verte », malgré une infiltration islamiste indéniable. Les cénacles anti-musulmans de l’armée réfléchissent à une alternative géopolitique qui délaisserait l’orientation néo-ottomane et l’intégration européenne et pencheraient vers l’eurasisme qu’Alexandre Kadirbayev envisagerait comme « l’union de la steppe et de la forêt, des Turcs et des Slaves (p. 206) ». Il est étonnant que Tancrède Josserand n’évoque pas les thèses pantouraniennes naguère défendues par les Loups gris et le M.H.P. (Parti de l’action nationale). La vision d’un ensemble turcophone coordonné de la mer Adriatique à la Muraille de Chine serait-elle définitivement révolue ?

Il est en tout cas évident que l’armée perd ses repères habituels. « À partir des années 1980, la mondialisation associée à la libéralisation de l’économie, l’adhésion à l’Union européenne, ouvrent la Turquie. Les échelles se sont progressivement brouillées. Le cadre national se retrouve compressé entre le local et le global. À la différence de l’élite laïque aux rigides conceptions jacobines, les élites islamistes se sont coulées dans la nouvelle donne (p. 212). »

Islam radical et postmodernité

« L’A.K.P., explique Tancrède Josserand, c’est l’islam politique à l’heure de la postmodernité. Dans le discours postmoderne, aucune idéologie n’est plus légitime qu’une autre. Conséquence directe de la postmodernité, l’État se voit dépouillé de son droit à désigner une finalité universelle, c’est-à-dire à fixer un discours global et admis par tous. Dans le cas turc, cette remise en cause de l’idéologie d’État aboutit logiquement à la remise en cause de sa religion civique : la laïcité (p. 3). » Les dirigeants de l’A.K.P. ont pris conscience du phénomène et l’ont même accepté. Considérant que « la mondialisation excite l’expression d’identités culturelles sans bases politiques. En même temps, la perte de repères inhérente à la standardisation des modes de vie invite l’individu déraciné à s’accrocher à l’appartenance la plus proche. C’est le réflexe communautaire (pp. 174 – 175) », les islamistes utilisent la vogue du multiculturalisme dans la perspective d’assurer une hégémonie d’abord culturelle, puis politique. Puisque « la remise en cause des prérogatives régaliennes dans le cadre de l’intégration européenne favorise le retour à des conceptions régionalistes (p. 179) », les islamistes n’hésitent pas à favoriser le régionalisme. Or le problème porte sur l’acception du « régionalisme » qui présente un caractère artificiel et administratif plus que charnel, identitaire et enraciné. Sauf quelques exceptions notables, les mouvements régionalistes se revendiquent progressistes, altermondialistes et modernes.

Or, « chez les islamistes turcs la question du fédéralisme n’a jamais été taboue (p. 185) ». Tancrède Josserand cite un idéologue de l’A.K.P., Cemalettin Kaplan, qui déclare que « la laïcité d’Atatürk exclut naturellement les régions; nous sommes contre un État unitaire. Nous fonderons un État anatolien fédéral islamique (p. 185) ». Alors que « dans la droite ligne des principes hérités de la Révolution française, le kémalisme ne reconnaît que la nation et l’individu (p. 180) », les islamistes parient sur la résurgence des identités populaires et sur la réaffirmation de l’Oumma. « Hostile au nationalisme, considéré comme un produit d’exportation occidentale portant en germe les principes de la sécularisation, l’islam politique pose en premier lieu le lien religieux (p. 183). » Ainsi, « en favorisant le retour aux communautés, l’A.K.P. crée les conditions d’une société féodale sans arbitre et sans ordre politique, où les groupes divers imposent leurs codes et leur droit dans un tourbillon sans fin (p. 213) ». L’A.K.P. suivrait-il les travaux novateurs de Michel Maffesoli ? En Turquie, Dionysos s’est fait pour la circonstance mahométan !

Les néo-islamistes ont pris acte de la liquidification du monde ultra-moderne. Ils comprennent qu’« avec la mondialisation, les sociétés s’émancipent des États : les frontières administratives demeurent mais sont effacées ou ignorées. Émerge “ une volatilité identitaire ”. En fonction des enjeux, l’individu modifie à sa guise la hiérarchie de ses appartenances. Les attributs régaliens de l’État sont intégrés dans des structures transnationales, alors qu’à la base, ils sont éclatés en de multiples corps locaux ou intermédiaires (p. 172) ». Dorénavant, « le point de divergence majeur entre l’A.K.P. et l’islam politique classique repose sur la renonciation par les néo-islamistes à la religion d’État (p. 139) ». Les néo-islamistes rêvent de laïcité anglo-saxonne, étatsunienne en particulier, avec une ambiance saturée d’islam. « Très tôt, les néo-islamistes ont compris qu’il était impossible d’ignorer les effets de la mondialisation libérale. Bien au contraire, celle-ci couplée au processus d’adhésion à l’Union européenne est une arme redoutable contre le vieil État-nation kémaliste (p. 54). » Les néo-islamistes ont effectué leur mue culturelle et réussi leur métamorphose intellectuelle.

Une révolution conservatrice ou néo-libérale ?

Cette évolution résulte d’un long processus idéologique souvent parsemé d’échecs formateurs. L’auteur rappelle justement que « les membres fondateurs de l’A.K.P. se sont connus au milieu des années 1970 au sein de l’Union national des étudiants turcs (Milli Türk Talebe Birligi – M.T.T.B.), école des cadres de la droite radicale turque (p. 75) ». Ils affrontent en compagnie des étudiants nationalistes « idéalistes » les gauchistes. Leur activisme les fait remarquer par une véritable centrale de formation islamiste – le Milli Görus (Voie nationale) – qui est une école des cadres et un laboratoire d’idées de plusieurs générations militantes. Comme pour les nationalistes hindous en Inde qui bénéficient des entreprises intellectuelles du V.H.P. (Visva Hindu ParishadConseil mondial hindou) et du R.S.S. (Rashtriya Swayam Sevak SanghAssociation pour la défense des valeurs nationales), les néo-islamistes turcs disposent d’un solide appareil théorique qui permet l’articulation réfléchie du militantisme et de la métapolitique.

La gestation du néo-islamisme de l’A.K.P. fut longue et difficile. Elle date de l’échec gouvernemental du Refah Partisi (Parti de la prospérité) de Necmettin Erbakan. Le Refah se posait en alternative radicale et totale au kémalisme et s’inscrivait dans une veine protestataire qui, dans les décennies 1970 – 1980, se définissait comme tiers-mondiste, anti-impérialiste et identitaire. « Avec la charte dite de “ l’Ordre juste ” (Adil Düzen), le parti islamiste prône une troisième voie économique et sociale (p. 52) » et propose un développement autocentré ! Contre la menace d’extrême gauche, des convergences apparaissent entre islamistes et nationalistes d’où, à la suite du coup d’État de 1980, le désir des militaires d’opérer une synthèse islamo-nationaliste : « kémalisme et islam sont compatibles, la laïcité est nécessaire au développement d’un islam moderne et ami de la science (p. 26) ». Paraît à ce moment un « Rapport sur la culture nationale ». « Préparé sous les auspices d’intellectuels liés à la droite radicale, le document décline les trois piliers de la synthèse islamo-nationaliste : la famille, la mosquée, l’armée. […] Cette synthèse, opérée en rupture avec une partie des principes adoptés à partir de 1923, démontre que le kémalisme si cher à l’armée relève plus d’une logique de défense de l’idée d’État, que d’un corpus idéologique inamovible (pp. 26 – 27). »

En 1997, l’incapacité à gouverner d’Erbakan provoque une rupture entre l’aile traditionaliste qui va constituer le Saadet Partisi (Parti de la félicité) et l’aile modernisatrice, démocrate, libérale et pro-européenne, le futur A.K.P. Depuis, « à la différence des partis islamistes traditionnels, l’A.K.P. ne cherche pas à supprimer la laïcité pour instaurer la charia. Au contraire, les néo-islamistes turcs exigent une vraie laïcité et la fin de l’ingérence de l’État dans la sphère du privé (p. 69) ». Il ressort que « le conservatisme des néo-islamistes turcs n’est pas la réaction. On ne peut renouveler les formes révolues de gouvernement et effacer les grandes ruptures de l’Histoire comme si elles n’avaient jamais eu lieu. Ce conservatisme veut se rattacher au passé mais sans le restaurer. Le principe de conservation n’est pas synonyme d’inertie mais d’évolution de la continuité (p. 64) (3) ». Cette démarche ne se rapproche-t-elle pas des conceptions de la Révolution conservatrice allemande et européenne ?

Proche d’Erdogan et idéologue principal de l’A.K.P., Yulçin Akdogan, a inventé l’expression de « démocrate conservateur » et défend la vision d’« une démocratie organique se propageant de place en place dans l’ensemble du corps politique et social (p. 67) ». Cherchant à combler le fossé entre le peuple et les « élites », il estime – tel Arthur Mœller van den Bruck – que « ce qui fait la démocratie, ce n’est pas la forme de l’État mais la participation du peuple à l’État (p. 67). » Tancrède Josserand ajoute que « très habilement, les néo-islamistes ont compris que l’adéquation entre islam et démocratie prenait en défaut l’ensemble de l’édifice républicain (p. 61) ».

L’A.K.P. se considère comme une véritable force néo-conservatrice. Prenant en compte les données surgies de la mondialisation, il promeut le système capitaliste-libéral et des valeurs morales hostiles au matérialisme. « Dans la lignée d’Hayek et de Burke, l’A.K.P. conçoit les libertés traditionnelles comme partie inhérente de l’ordre social. L’État est là pour restaurer l’autorité et la vie sociale, non pour la liquider. La société est un parapluie sous lequel on peut s’abriter librement, à l’opposé de l’État moderne où l’homme en échange de cette protection fait le sacrifice de sa liberté (p. 71). » Militant en faveur de l’économie de marché, la liberté de conscience et la diversité des appartenances, l’A.K.P. cherche à « dégraisser l’État-Moloch en reconstruisant les mécanismes traditionnels d’entraide et de protection de la société musulmane (p. 72) ». Bref, il souhaite passer de l’État social à l’État de charité et soutient un État minimal. Leur vision correspond au conservatisme compassionnel de Bush fils et à la Big Society du Premier ministre tory David Cameron.

Un autre idéologue néo-islamiste, Mustafa Akyol, n’hésite pas à citer Joseph de Maistre. Ce « disciple de Leo Strauss critique le culte de la raison propre aux Lumières françaises. […] Akyol s’inscrit dans l’école du libéralisme conservateur, un libéralisme critique qui rejette la confusion entre liberté et révolution […]. Akyol n’est donc pas réactionnaire pour cette raison qu’il ignore pas ni ne rejette la donne du monde actuel. Le processus de modernisation auquel il adhère est un processus de modernisation conservatrice (p. 60) ». Verrait-on une modernisation musulmane réussie grâce à ces lecteurs singuliers d’Edmund Burke ? Cet intérêt des néo-islamistes pour Burke, l’un des principaux penseurs de la Contre-Révolution, est logique puisque l’ennemi kémaliste s’inspire, lui, du projet éclairé découlant des idées de 1789.

Il apparaît clairement une très nette convergence entre le néo-islamisme turc et la pensée libérale d’origine anglo-saxonne. Soulignant les nombreux liens noués entre l’A.K.P. et les cénacles néo-conservateurs étatsuniennes, Tancrède Josserand parle d’une « alliance des dévots » entre néo-islamistes et puritains d’outre-Atlantique. On retrouve sur les bords du Bosphore de vieilles recettes pratiquées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan dans les années 1980. Il est par conséquent indéniable qu’il existe une « éthique islamique du capitalisme (p. 124) ». Les spécialistes vont même jusqu’à parler de « calvinistes musulmans » quand bien même les intellectuels islamistes dénoncent la Réforme protestante comme un facteur déterminant de sécularisation du monde.

L’A.K.P. n’est pas le F.I.S. (Front islamique du salut) algérien, les wahhabites saoudiens, voire les révolutionnaires néo-traditionalistes iraniens. L’auteur insiste sur le fait que « l’A.K.P. ne correspond pas aux canons habituels de l’islam politique. L’islam est compris comme un corpus moral de valeurs partagées régulateur de l’ordre social, non comme la raison d’être de l’État (p. 3) ». Son besoin vital de vaincre l’idéologie kémaliste persuada le parti néo-islamiste à accepter le processus d’intégration européenne et à se rapprocher du patronat. Le tournant libéral-conservateur des islamistes bouleversa le spectre politique turc : les néo-islamistes adoptent un centrisme ou un centre-droit alors qu’« en Turquie, le terme de centre renvoie à une idéologie officielle : le kémalisme. Cette vision du monde est gravée dans le mot d’ordre : État-nation, État laïc, État unitaire. Traditionnellement, les partis du centre-gauche est dans une moindre mesure de centre-droit alliés à l’appareil bureautico-militaire, en sont les légataires. À l’inverse, la périphérie désigne les secteurs de la population brimés par le système (Kurdes, islamistes, Alévis). Cette périphérie recouvre les différents mouvements islamistes issus du Milli Görus et en dernier ressort l’A.K.P. (pp. 35 – 36) ». Les succès de l’A.K.P. favoriseront-ils l’islamisation de la Modernité ou bien la mise en place d’une contre-modernité ? À moins que le monde ultra-moderne, fluide et liquide, domestique l’islamisme politique… « Loin de constituer un contre-feu au modernisme, estime Tancrède Josserand, l’élaboration d’une doctrine islamique du capitalisme ne fait qu’accélérer l’assimilation de l’islam dans un monde sécularisé, où il se réduit au final à un simple segment du marché (p. 133). »

En abordant la question kurde, Tancrède Josserand apporte des éléments inattendus et intéressants, bien loin des stéréotypes idiots des médias hexagonaux. « Les islamistes voient dans la question kurde un avatar du régime républicain que seule la restauration d’un lien spirituel fort est susceptible de résoudre (p. 173). » On y apprend l’existence du Hizbullah kurde qui lutte contre la guérilla du P.K.K. (Parti des travailleurs du Kurdistan) maoïste. Inspiré par le précédent de la révolution iranienne de 1979, son fondateur, Hüseyin Velioglu, « est à l’origine un transfuge de la droite radicale (p. 186) ». Ce parti de Dieu kurde, plus radical que l’A.K.P., envisage « l’alliance entre les étudiants, les paysans et les déshérités (p. 186) » et « rejette l’animalité végétative du monde moderne (p. 186) ». Sa structure de base, la mesjids (petite mosquée), ressemble aux nids de la Garde de Fer roumaine… Il n’empêche que le Kurdistan continue à poser un grave problème à la géopolitique turque.

Le jeu géopolitique

« La Turquie appartient hiérarchiquement à trois ensembles distincts :

— Le monde musulman au Sud.

— L’Eurasie à l’Est.

— L’Occident à l’Ouest (pp. 41 – 42). »

Notons que les visées panturquistes ou le songe pantouranien semblent totalement évacués des enjeux contemporains pour s’ancrer dans les chimères nostalgiques d’Enver Pacha.

Tout en misant sur l’U.E., les néo-islamistes démocrates-conservateurs réactivent la vieille influence ottomane dans le monde musulman à travers l’Organisation de la Conférence islamique (O.C.I.). Les étroits liens entre Ankara et Israël se distendent depuis qu’Erdogan aspire à devenir le porte-parole de la cause palestinienne auprès de la « Communauté internationale ». L’assaut israélien contre la flotille d’aide à Gaza a provoqué une grave crise diplomatique. Or rien ne dit que, dans les coulisses, Israéliens et islamistes turcs agissent de concert afin de rendre la figure d’Erdogan populaire auprès des masses arabes et de concurrencer celle d’Ahmadinejad.

On définit ce regain turc pour le monde arabe par le concept de « néo-ottomanisme » quand bien même la mémoire arabe garde les séquelles de la longue tutelle de la Sublime Porte. La politique étrangère – multidimensionnelle – de la Turquie est mise en pratique par l’ancien conseiller diplomatique d’Erdogan et actuel ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutuglu, qui pense au rang de son pays dans le monde. Estimant que « de Sarajevo à Bagdad en passant par Istanbul et Grozny, une même communion d’âme existe : l’islam et le souvenir de l’Empire ottoman (pp. 42) », Davutuglu façonne une sorte de diplomatie gaullienne : on conteste l’hégémonie des États-Unis tout en restant leur allié loyal. « Le fait que la Turquie puisse s’affranchir ponctuellement de la tutelle américaine n’est pas forcément nuisible. La Turquie est ainsi plus écoutée; elle devient à la fois une porte ouverte sur l’Ouest et un exemple à suivre (p. 43). »

Tancrède Josserand insiste sur « la convergence d’intérêts existant entre la mouvance islamiste turque et les États-Unis. L’A.K.P. demeure la formation la plus modérée à l’égard de Washington au sein de l’arc politique turc (p. 56) ». En visite aux États-Unis et soucieux d’apparaître en musulman responsable et atlantiste, Erdogan a discouru devant la Fondation Lehman Brothers, l’American Entreprise Institut, la Rand Corporation, l’Anti-Difamation League et l’American Jewish Congress. Une véritable alliance objective s’est réalisée puisque, « palliant l’absence d’un réel lobby turc, les groupes de pression pro-israéliens remplissent au Congrès ce rôle, surtout lorsqu’il s’agit de faire obstacle aux menées des instances communautaires arméniennes en vue de faire reconnaître le génocide de 1915. Cette appellation est réfutée tout par les Turcs que par les Juifs au nom du caractère unique de la Shoah (pp. 57 – 58) ».

Si la politique extérieure turque écarte le pantouranisme, elle n’hésite pas, en revanche, parallèlement à son atlantisme, à regarder aussi vers l’Est. « En Asie centrale, Davutoglu rappelle le rôle fondamental des populations turques. L’empire des steppes, la Horde d’Or, de la mer d’Aral à l’Anatolie est un point fixe de sa pensée. La Turquie a tout intérêt à revivifier cette vocation continentale et à se rapprocher du groupe de Shanghaï sous la baguette de la Chine et de la Russie (pp. 42 – 43). » La Turquie n’a pas encore dit son dernier mot (géo)politique…

La nouvelle puissance turque. L’adieu à Mustapha Kemal de Tancrède Josserand secoue les lieux communs les plus éculés et montre d’une lumière nouvelle les facettes de ce voisin de l’Europe. Regrettons cependant qu’il n’a pas été apporté à cet essai toute la rigueur scientifique attendue : nombreuses coquilles, absence de cartes, d’index et de bibliographie appropriés. Espérons donc qu’une prochaine édition rectifiera ces manques pour que ce livre de référence atteigne l’excellence.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : cf. Daniele Ganser, Les Armées secrètes de l’O.T.A.N. Réseaux Stay Behind, Gladio et terrorisme en Europe de l’Ouest, Éditions Demi-Lune, coll. « Résistances », 2007, 416 p.

2 : Berceau mythique des Turcs, Ergenekon désigne aussi une vaste conspiration anti-islamiste, anti-atlantiste et anti-européenne nouée entre des cadres de l’armée, de l’intelligentsia et de la pègre mise en lumière par la police et les journalistes.

3 : Souligné par nous.

• Tancrède Josserand, La nouvelle puissance turque. L’adieu à Mustapha Kemal, Éditions Ellipses, 2010, 219 p., 20 €.


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mardi, 09 novembre 2010

La Serbia nell'UE: implicazioni geopolitiche

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La Serbia nell’UE: implicazioni geopolitiche

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Lo scorso 25 ottobre i ministri degli Esteri dell’Unione europea hanno scongelato la richiesta serba tesa ad integrare Belgrado nel sistema comunitario. La domanda di adesione era stata presentata dal governo Tadic lo scorso anno, quale primo passo di avvicinamento verso il percorso di piena integrazione. Sono dunque partite, a tutti gli effetti, le trattative diplomatiche fra la Commissione, i 27 membri e Belgrado. Due le questioni fondamentali sul tavolo: la prima, palese e dichiarata dall’Unione, è l’incondizionato appoggio serbo al Tribunale internazionale dell’Aja per la cattura e condanna dei generali nazionalisti Radko Mladic e Goran Hadzic. La seconda, posta sottobanco per via del veto spagnolo e greco, è il riconoscimento dell’indipendenza kosovara. Due questioni di enorme peso per un paese già umiliato e dilaniato come la Serbia.

Su entrambe il presidente Boris Tadic, leader della coalizione europeista, rischia di perdere il suo già lieve margine di consenso; infatti se da un lato, in parlamento, non può che tener conto della volontà del Partito Socialista Serbo, lo stesso che fu di Milosevic e che oggi è l’ago della bilancia della coalizione liberale, dall’altro, sul versante del riconoscimento dell’indipendenza kosovara, Tadic rischia una vera e propria sollevazione popolare e la definitiva sconfitta politica. Lo sa bene Tomislav Nikolic, leader del partito nazionalista, uscito perdente dalle presidenziali del 2008 per un pugno di voti, dopo un ballottaggio fra i più discussi nella recente vita ‘democratica’ del paese.

È in questo contesto che si devono inserire gli scontri dello scorso settembre, svoltisi a Belgrado in occasione del gay-pride e in Italia, a Genova, per la partita di qualificazione fra le due nazionali. In entrambi i casi, frange del nazionalismo serbo hanno apertamento manifestato la loro volontà di boicottare qualsiasi apertura ‘liberale’ ed europea fatta dal governo in carica.

Un governo che aveva vinto le elezioni presidenziali e parlamentari del 2008 sulla scia dell’invidia serba per gli storici “vicini”, Ungheria, Bulgaria e Romania, entrati da poco nell’Unione europea. Proprio il timore di subire un clamoroso ritardo economico rispetto all’area dell’Est Europa che si apriva agli aiuti di Bruxelles, aveva permesso a Tadic di raggiungere la Presidenza e imporre un governo di coalizione filo-europeista.

Ma le richieste di Bruxelles ora mettono Belgrado con le spalle al muro; per entrare davvero nel giro comunitario, Tadic deve spaccare il paese, isolare la metà serba che si riconosce nelle istanze conservatrici ed accettare ciò che per un serbo ortodosso risulta secolarmente inaccettabile: l’indipendenza unilaterale del Kosovo. Una scelta culturale, strategica e geopolitica assolutamente radicale, foriera di importanti conseguenze.


Fra Europa e Russia

La Serbia è da sempre una regione di faglia, è un confine fra Europa occidentale ed orientale, fra cristianesimo cattolico ed ortodosso, persino abituata al doppio uso dell’alfabeto cirillico e latino. E tuttavia, dalla dominazione ottomana giunta al termine della storica battaglia della Piana dei Merli (l’epica resistenza della cavalleria serba all’esercito islamico, nel 1389), la sua identità nazionale ha preso forma in termini eurasiatici, andando a rappresentare quel corpo di congiunzione fra mondo latino e mondo ortodosso, fra Europa e Russia, sacrificatosi a nord di Pristina per la libertà dal nemico esterno.

Per questo motivo la questione kosovara non può essere esclusivamente riferita ad uno scontro etnico e religioso, ad un mero retaggio nazionalista: la battaglia della Piana dei Merli, e dunque il Kosovo, è divenuta per i Serbi il simbolo di un’identità storica e perciò, fattualmente, geopolitica. Solo tenendo in considerazione questo elemento di continuità che rende la Serbia limes d’Europa, e non solo cerniera fra est ed ovest, è possibile analizzare le attuali problematiche internazionali legate a Belgrado.


Verso Bruxelles

Sono dunque facilmente comprensibili le relazioni che spingono le istituzioni serbe ad entrare nell’Europa che conta. Queste sono di tipo culturale, di legittimità identitaria, come detto; legate soprattutto alla comune battaglia civilistica che ha visto Vienna vincere laddove Belgrado aveva fallito.

Certo, sono anche storiche, essendo Belgrado legata a doppia mandata alle vicende imperiali austro-ungariche quale naturale area di interesse e controllo germanico; con tutti i sentimenti di rivincita e accettazione che questo elemento comporta.

Ma a tutto ciò si deve aggiungere il fattore fondamentale, quello economico. Come ribadito da molti analisti, l’Unione eruopea continua ad essere un fenomeno prettamente economico. Per nulla politico. Anzi, essa continua a rappresentare la vitalità produttiva tedesca (la vecchia area del Marco allargata), temperata dalle esigenze agricole e sceniche francesi.

È più che naturale che questo ultimo fattore, assommato ai precedenti, spinga la Serbia verso Bruxelles, senza grosse preoccupazioni per il fatto in sé, visto a Belgrado come un’ineluttabile contingenza macroregionale, priva di reali conseguenze geopolitiche ma ricca di opportunità di cassa. Lo testimonia anche l’atteggiamento politico di Nikolic, il leader nazionalista di opposizione, che verso Bruxelles non ha mai usato toni di netta ed irreversibile chiusura.


Verso Mosca

Ma la Serbia è anche la patria dei monasteri ortodossi. La resistenza serba alla dominazione ottomana fu resistenza ortodossa. L’identità serba, se riferita all’area interna dei Balcani è chiaramente slava. L’uso del cirillico, anche se accompagnato dall’alfabeto latino, ricorda quel tratto orientale che da Bisanzio giunge sino a Mosca. La stessa bandiera serba ripropone i medesimi colori della Federazione russa.

Come per altre regioni dell’Europa dell’est, dunque, anche la Serbia è legata culturalmente alla Russia. Ma ciò che più conta è legata ad essa politicamente e strategicamente. È la Russia che a livello internazionale sostiene le esigenze di Belgrado, ed è stata Mosca, nel 2008, in seno al Consiglio di Sicurezza dell’Onu, ad imporre modifiche restrittive alla missione Eulex, sostenuta da Stati uniti ed Unione europea con l’intento di favorire l’indipendenza del Kosovo. Ed è sempre la Russia che, nel progetto originale del gasdotto South Stream, garantirebbe alla Serbia un ruolo economico di vitale importanza.

Da questo punto di vista è del tutto evidente quanto Belgrado non possa fare a meno del sostegno della grande madre dell’ortodossia, oggi potenza macroregionale.


Scenari geopolitici

I paletti della Ue all’ingresso serbo rivelano ancora una volta tutta l’inconsistenza politica del Vecchio continente. Più che tappe di avvicinamento, sono per Belgrado delle ulteriori prove di espiazione. Sia l’appoggio al tribunale dell’Aja, sia l’indipendenza del Kosovo, più che riferibili alle esigenze di pacificazione europee, sono tappe poste in continuità con l’intervento nordamericano ed alleato degli anni ’90.

Essendo questi i fatti, è chiaro che il futuro della Serbia resti strettamente collegato ai giochi internazionali in atto. Mosca non avrà nulla da obiettare all’ingresso di un suo alleato ‘civile e culturale’, come già accaduto per le altre realtà dell’est, sino a quando l’Unione europea manterrà la sua scarsa concretezza politica.

Cioè, fino a quando Bruxelles non sarà altro che un’unione doganale e monetaria incapace di sviluppare una sua identità politica e strategica. Anzi, la Russia di Vladimir Putin ha già dimostrato di saper cercare il dialogo con quelle realtà continentali maggiormente aperte allo scenario multilaterale. Si veda la Germania, per motivi strettamente economici. E l’Italia, attraverso una relazione politico-strategica già più strutturata, incentrata sul progetto South Stream, che potrebbe rivelarsi importante nell’equilibrio balcanico.

Due sono però gli aspetti che preoccupano Mosca. Il primo è appunto lo stretto rapporto fra UE e Nato. Dal 2004 al 2009, lo sviluppo del processo di integrazione europea è coinciso con gli ingressi nell’alleanza atlantica di gran parte degli stati dell’ex patto di Varsavia. Se ciò dovesse verificarsi anche per la Serbia, l’accerchiamento occidentale alla potenza russa diverrebbe non solo strategico-militare, ma quasi simbolico. Per Mosca significherebbe l’addio alle pretese egemoniche sul mondo ortodosso e la recisione, ancora una volta, del legame con il mito della Terza Roma.

L’altro punto si chiama appunto Ankara, o meglio Istanbul. In un’ottica multipolare, la Turchia era divenuta un obiettivo di partnership meridionale molto concreto per Putin. È opportuno ricordare che lo stesso progetto South Stream, opposto a quello euroamericano Nabucco, dal 2009 prevede proprio nella Turchia uno snodo essenziale. Qualora l’Ue, la Nato e le Nazioni Unite dovessero mai integrare a sé la Serbia, uno dei simboli delle difficoltà di relazione fra mondo europeo e musulmano, il preludio ad un riallinamento turco, auspicato da tutti gli ambienti istituzionali europei, sarebbe piuttosto chiaro. Con grande disappunto di Mosca, circondata ad est e a sud.

Da questo punto di vista, la perdita di Belgrado e l’indipendenza del Kosovo, rappresenterebbero per la Russia un precedente significativo teso alla disintegrazione dell’identità europea ortodossa e al definitivo inserimento delle realtà musulmane dell’Asia minore e centrale (Cecenia su tutte) nel quadro geopolitico statunitense. Ancora una volta, Belgrado sarà il centro di interessi globali pronti a scontrarsi.


* Giacomo Petrella è dottore in Scienze internazionali e diplomatiche (Università degli Studi di Genova)

lundi, 08 novembre 2010

Kent Ekeroth: "Rasant wachsendes Gewaltproblem"

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„Rasant wachsendes Gewaltproblem“

Ex: http://www.zuerst.de/

ZUERST!-Gespräch mit dem schwedischen Abgeordneten Kent Ekeroth (Schwedendemokraten) Kent Ekeroth, geboren 1981 in Malmö, sitzt für die Rechtspartei „Schwedendemokraten“ seit den Wahlen am 19. September im schwedischen Reichstag. Ekeroth ist in der Partei für die internationalen Kontakte zuständig.

Herr Ekeroth, bei den Wahlen im September erhielt Ihre Partei 5,7 Prozent und ist nun mit 20 Abgeordneten im schwedischen Parlament vertreten. War das eine große Überraschung für Sie?

Ekeroth: Ich würde nicht sagen, daß es ein urplötzlicher Erfolg war. Wir hatten ein organisches Wachstum sowohl in der Partei als auch bei den Umfragewerten. Seit 20 Jahren sind wir gewachsen, in den Umfragen spürbar seit den letzten Wahlen 2006.

 

Welche Motive hatten die schwedischen Wähler, Ihre Partei zu unterstützen?

Ekeroth: Ich denke, da gibt es mehrere Gründe. Zunächst einmal haben die Menschen hier zunehmend die Nase voll von Masseneinwanderung und Multikulti. Mittlerweile kennen die Wähler uns und unsere politischen Ziele auch – wir sind in mehr als der Hälfte aller schwedischen Kommunen vertreten. Das bedeutet: Wir haben die politische Erfahrung, und das bemerken die Leute auch.

Sie sagen, die Bürger sind verärgert über Masseneinwanderung und Multikulti. Können Sie kurz die Situation in den schwedischen Städten beschreiben?

Ekeroth: Ich kann Ihnen sagen, wie es in der Stadt aussieht, in der ich geboren wurde: Malmö. Sie wird immer mehr islamisiert. Wir haben etwa 25 bis 30 Prozent Muslime in der Stadt. Und wir haben ein rasant wachsendes Gewaltproblem auf den Straßen.

Woher kommen diese Einwanderer?

Ekeroth: Überwiegend aus Ländern, aus denen wir niemanden aufnehmen sollten – dem Mittleren Osten und Afrika. Im Moment kommen viele aus Afghanistan und Somalia.

Auf welche Weise berichten die etablierten schwedischen Medien über dieses Probleme?

Ekeroth: Sie versuchen, auf andere Faktoren abzulenken, und sie sagen, Multikulti sei gut für Schweden.

Wie soll man mit dem Einwanderungsproblem umgehen?

Ekeroth: Zuallererst müssen wir den Zustrom begrenzen, vor allem aus den Ländern, über die ich schon gesprochen habe. Wir fordern außerdem, daß sich die Einwanderer assimilieren. Und für jene, die das nicht wollen, wird Geld gebraucht, damit sie in ihre Heimatländer zurückkehren können.

Wie gehen die etablierten Parteien im Parlament mit Ihnen um?

Ekeroth: Wir gehen ja nicht ins Parlament, um mit den anderen Freundschaft zu schließen, wir sind da, um unsere politischen Ziele zu verwirklichen. Aber wenn wir andere Abgeordnete auf dem Gang treffen, sind die meisten freundlich, auf der persön­lichen Ebene.

Welche Möglichkeiten sehen Sie, als Oppositionspartei Ihre Ziele umzusetzen?

Ekeroth: Wir beeinflussen schon jetzt die Politik in Schweden. Die Regierung hat sich bereits eine Reihe unserer Forderungen zu eigen gemacht, und ich denke, das wird so weitergehen. So wirken wir indirekt auf die Politik ein. Und wir sind jetzt in der „Königs­macher“-Position – das heißt, wir können mit der Regierung stimmen oder gegen sie. Das Problem ist, wenn es um die Schlüsselfrage der Einwanderung geht, sind beide – die linken wie die bürgerlichen Parteien im Parlament – für Multikulturalismus und für Masseneinwanderung. Aber wie ich schon sagte, es gibt einige Erfolge beim Einfluß auf die Regierungspolitik.

Zum Beispiel?

Ekeroth: Bei der Verbrechensbekämpfung zum Beispiel. Wir sind für härtere Gesetze, und da geschieht dieser Tage so einiges.

Herr Ekeroth, vielen Dank für das Gespräch.

dimanche, 07 novembre 2010

L'économie de l'immigration

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L'économie de l'immigration

Ex: http://zentropa.splinder.com/

Il y a une « idéologie de l’immigration ». Celle-ci promeut le multiculturalisme et la « diversité », la culpabilité française et européenne et « l’antiracisme ». Selon une grille marxiste, « l’idéologie de l’immigration » est la superstructure intellectuelle de « l’économie de l’immigration » qui en est l’infrastructure. Selon une grille parétienne, « l’idéologie de l’immigration » est la « dérivation » théorique d’intérêts concrets bien réels (« les résidus » tout à fait matérialistes de ceux qui tirent avantage de l’immigration). Bref le discours des professionnels des bons sentiments sert de paravent à des intérêts sordides.

Explications

« L’économie de l’immigration » tel est le sujet traité par Jean-Yves Le Gallou, le 14 octobre 2010, à l’invitation du Cercle des catholiques pour les libertés économiques (CLE), présidé par Michel de Poncins. L’auteur analyse d’abord la macroéconomie de l’immigration et son impact sur la production, les salaires, les prestations sociales, la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Jean-Yves Le Gallou étudie ensuite la microéconomie de l’immigration et dévoile la multiplication des intérêts particuliers qui s’en nourrissent.

La logique d’une production moins chère

Dans l’univers du libre échange mondial et de la mobilité de tous les facteurs de production, les entreprises françaises et européennes sont poussées à un double comportement :

– la délocalisation à l’extérieur (« offshore ») de la production des biens et produits manufacturés et des services informatiques ;
– la délocalisation à domicile par le recours à de la main d’œuvre immigrée pour les services non délocalisables : BTP, restauration et services à domicile notamment. Gagnants et perdants de l’immigration

Cette logique a ses gagnants et ses perdants.

Parmi les gagnants on trouve les entreprises qui diminuent leurs charges (1) et donc augmentent leurs marges. On trouve aussi les particuliers qui utilisent des services : riches particuliers recourant à du personnel de maison ou fréquentant des restaurants de luxe, pas toujours très regardants sur la régularité de leur main d’œuvre de base ; particuliers moins riches bénéficiant de services à la personne, notamment de soins à domicile, ou clients de « fast food ». Et bien sûr les immigrés eux-mêmes qui accèdent – au prix de leur déracinement – au confort d’un pays développé.

Perdants de l’immigration : salariés et chômeurs

Les perdants sont du côté des actifs et des salariés : depuis trente ans la main d’œuvre française est en concurrence avec la main d’œuvre mondiale ; il n’est pas surprenant que ses conditions de travail et de revenus se dégradent ; et qu’un chômage structurel de masse se soit installé. Car il est inexact de dire que «les immigrés prendraient les emplois que les Français ne veulent pas faire » ; dans une économie où il y a 10% de chômeurs, tous les emplois sont susceptibles d’être pourvus, à condition que les salariés ne subissent pas la concurrence déloyale d’une main d’œuvre bon marché venue du monde entier.(2)

Les perdants sont aussi du côté des contribuables car l’immigration privatise les bénéfices mais socialise les coûts.

Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts

La main-d’œuvre immigrée est abondante (le monde entier en pourvoit !), son coût direct est donc moins cher que la main-d’œuvre autochtone ; c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre immigrée clandestine : car dans ce cas c’est alors une main-d’œuvre docile et à charges sociales réduites sinon nulles.

Mais la main-d’œuvre immigrée coûte cher à la collectivité : un résident au chômage ne produit plus de cotisations mais il bénéficie toujours de prestations ; un résident étranger, même clandestin, bénéficie de prestations et dès qu’il est régularisé ces prestations se généralisent et s’étendent à ses ayants droits : prestations de santé, de famille, de logements. Séjourner en France, c’est aussi accéder à des biens collectifs qui ne sont pas indéfinis : réseaux de transports et d’assainissement, places dans les hôpitaux et les collèges. Selon le prix Nobel Maurice Allais, toute entrée de résident supplémentaire génère un coût d’équipement ; ces investissements nécessaires représentent de l’ordre de 100 000 euros par tête, plus sans doute dans les grandes régions urbaines comme l’Ile de France où les réseaux sont saturés.(3) Un travailleur régularisé avec sa famille peut ainsi coûter de 200 000 à 300 000 euros.

La grande illusion des régularisations

Depuis trente ans, les gouvernements successifs, en France comme chez nos voisins européens, finissent toujours par régulariser les travailleurs en situation clandestine, soit massivement, soit au fil de l’eau. Cette politique a des conséquences désastreuses car toute régularisation engendre deux nouvelles vagues d’immigration :

– celle des ayants droits des personnes régularisés (au titre du regroupement familial et de l’immigration nuptiale) ;
– celle de nouveaux clandestins qui viennent remplacer dans leurs emplois les travailleurs régularisés qui sont devenus moins rentables (et qui accèdent à un plus vaste champ de prestations sociales ce qui rend le travail moins intéressant pour eux).

L’économie de l’immigration se nourrit donc elle-même. D’autant qu’une multitude de corporations et de clientèles vivent de l’immigration

L’économie de la demande d’asile

Immigration_jetable.jpgEn 2009, 47 000 personnes – record européen – ont demandé (très souvent abusivement) l’asile politique en France. La situation est la suivante : un Africain ou un Turc ou un Tchétchène arrivant, le dimanche, en France, avec sa famille (avec un visa de tourisme), peut déposer une demande du statut de réfugié politique en touchant le territoire français ; dès le lundi, il pourra solliciter un hébergement de la part de la préfecture la plus proche ; et s’il ne l’obtient pas immédiatement, il pourra engager un référé administratif le mardi ; au final, il sera logé dès le jeudi. Derrière ces règles qui coûtent 500 millions d’euros par an aux contribuables français, il y a beaucoup de bénéficiaires : les associations qui touchent les subventions pour l’aide qu’elles apportent aux demandeurs d’asile, les avocats qui trouvent des causes à défendre et les hôtels qui reçoivent des clients solvables…puisque c’est l’État qui paie.

Avocat de l’immigration : un métier profitable

Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre ; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « antiracistes ».

Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois au nom bien sur de la défense des droits de l’homme ; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine: ainsi Le Monde notait récemment qu’en matière judicaire :« les pauvres manquaient d’interprètes. » (4)

L’économie associative

Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». La aussi une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées ; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car loin d’être abandonnées les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.

Il y a là au niveau local comme au niveau national un terreau d’intérêts.

Les médecins et l’immigration : les paradoxes du numerus clausus

A la différence des avocats, la profession de médecins a subi un numerus clausus sévère : les médecins sélectionnés en France ont donc tendance à se concentrer sur les taches les plus intéressantes ou les mieux rémunérés. Un marché parallèle se développe pour les autres taches : urgentistes des hôpitaux venant du Maghreb et d’Afrique noire souvent moins qualifiés et toujours moins payés. Dentistes venant de Roumanie ou d’autres pays de l’est.

Dans le même temps, certains patrons de services hospitaliers vont chercher des patients intéressants à l’étranger. Ils maintiennent ainsi la voilure de leur service. Situation pour le moins paradoxale : la médecine française importe à la fois des malades et des médecins. Il n’est pas sûr que le patient français et l’assuré qui finance la sécurité sociale soit le gagnant de ces étranges pratiques.

Les universités à la recherche d’effectifs

Faute de sélection, les universités françaises attirent de moins en moins les étudiants français qui préfèrent souvent les filières courtes ou les grandes écoles (y compris les plus « petites » qui se sont beaucoup développées). Présidents d’universités et syndicats d’enseignants ont donc cherché de nouveaux débouchés auprès des étudiants chinois ou africains de petit niveau (les meilleurs intégrant les grandes écoles françaises ou les universités anglo-saxonnes). Là encore on voit mal ce que les Français ont à gagner à un tel dispositif qui se borne à nourrir de petits intérêts. D’autant que le statut d’étudiant accordé sans grand contrôle d’assiduité et de sérieux (ce n’est pas l’intérêt des universités qui cherchent à faire du « chiffre ») est l’une des filières du travail clandestin.

Conclusions

L’intégration des immigrés est un échec.

L’immigration pose des problèmes de moins en moins solubles. Et pourtant l’immigration se poursuit imperturbablement. C’est qu’il y a derrière le mouvement migratoire, le puissant moteur d’une économie de grands et petits intérêts. C’est aussi pour cela que « l’antiracisme » est l’idéologie de l’oligarchie dominante (5)

Jean-Yves Le Gallou

Notes :

(1) Immigration : pourquoi le patronat en veut toujours plus

(2) Maurice Allais et les causes du chômage français

(3) Maurice Allais et le coût de l’immigration

(4) « Après un an de stage et trois ans de « collaboration », Maître Virginie W., 32 ans, a vissé sa plaque en 2009, et partage ses locaux avec un confrère à M. . L’aide juridictionelle (AJ) lui assure de 1000 à 2000 euros brut par mois, soit un gros tiers de ses revenus “L’AJ, c’est le fonds de roulement des avocats. Pour les jeunes mais pas seulement… Les anciens, y compris dans les grosses structures, sont de plus en plus nombreux à monter des permanences pour en bénéficier.” Témoigne-t-elle. » (SOURCE : « Les barèmes dérisoires de l’aide jutidictionnelle. », Le Monde du 26/10/2010.)

(5) L’antiracisme : une arme au service de l’oligarchie dominante

jeudi, 04 novembre 2010

T. Sunic: "Serbes et Croates face à un danger biologique bien plus grave que leur récent conflit"

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Tomislav SUNIC :

« Serbes et Croates face à un danger biologique bien plus grave que leur récent conflit »



RIVAROL : Tomislav Sunic, né en 1953 à Zagreb, vous avez de 1989 à 1993 professé dans différentes universités américaines où vous enseigniez la philosophie politique et la politique des pays communistes avant de rejoindre le ministère des Affaires Étrangères croate sous la présidence de Franjo Tudjman. Polyglotte, vous avez publié de nombreux articles textes (que l’on peut trouver sur les sites internet www.tomsunic.info; doctorsunic.netfirms.com) en croate, anglais, allemand et français, dans notre revue Ecrits de Paris notamment, et vous connaissez assez bien la scène politique française pour citer des auteurs bien connus de nos lecteurs tels Pierre Vial, Hervé Ryssen ou Robert Faurisson. Vous publiez aujourd’hui La Croatie : un pays par défaut ? (1), dont le seul titre doit être une provocation pour les nationalistes croates qui font volontiers remonter leur État au Xème siècle. Voulez-vous nous dire que ce que vous entendez par identité « par défaut » ou « par procuration » et nous dire aussi comment l’ouvrage a-t-il été reçu dans votre pays natal ?

T. Sunic : On a beau, une fois la première extase nationale terminée, faire l’éloge du décisionnisme en politique, il n’en reste pas moins que toute décision politique, a priori valable, sera fatalement modifiée par des circonstances ultérieures. Et peut-être n’aboutit-on pas au pays des merveilles mais à la désillusion ou même à la catastrophe nationale. La Croatie actuelle est un pays par défaut dans la mesure où avant 1990, très peu de Croates croyaient en la possibilité d’un Etat indépendant. D’ailleurs, du point de vue du droit international, l’indépendance n’était nullement envisageable, et ne paraissait pas possible. D’ailleurs, l’Occident fut pendant 45 ans opposé à toute forme de sécessionnisme croate et il rechignait à toute idée de dissolution de la Yougoslavie – pour des raisons géopolitiques qui remontent à Versailles et Potsdam. Même le père fondateur de la nouvelle Croatie, l’ex-président, ex-communiste, ex-titiste, ex-historien révisionniste devenu anticommuniste, Franjo Tudjman n’envisageait pas en1990 la création d’un pays indépendant. Ce furent la Serbie et l’armée yougoslave qui propulsèrent la Croatie sur la mappemonde. Compte tenu de l’éparpillement des Serbes dans les Balkans, de leur peur légitime face à la confédéralisation de la Yougoslavie et à la poussée démographique des Albanais du Kosovo, le nationalisme jacobin des Serbes n’a pas tardé à déclencher une envolée du nationalisme croate – ce qui a entraîné, par suite et par défaut, la naissance de la nouvelle Croatie. À ce sujet, il faut renvoyer vos lecteurs à l’important petit livre du philosophe Alain de Benoist, Nous et les Autres, où il dissèque la nature suicidaire des petits nationalismes européens. Quoique considérée comme une blague, il est une triste vérité qui circule encore à Zagreb : « On devrait ériger un monument à Milosevic parce qu’il a aidé à fonder la nouvelle Croatie. » Peut-on être un « bon » nationaliste croate sans être antiserbe ? Malheureusement, à l’heure actuelle, je crois que non.

R. : Point donnant justement matière à polémique : votre relative compréhension pour les « méchants Serbes » dont vous soulignez la parenté morphologique et linguistique (que récusent beaucoup de vos compatriotes) avec les Croates. Estimez-vous également ces “monstres”, les guillemets sont de vous, victimes des terribles turbulences de la Yougoslavie post-titiste, pire bain de sang qu’ait connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ?

T.S. : Contrairement a ce qu’on nous dit, plus les peuples se ressemblent plus ils se jalousent et détestent. Quoique grand adepte de la sociobiologie, je pense qu’il y a encore du travail à faire en matière d’étiologie des guerres civiles. Nous avons assisté à une boucherie intra-blanche lors de la guerre civile européenne de 1914 à 1945. Certes le monothéisme judéo-chrétien, avec ses retombées séculaires, a été le moteur principal du carnage entre les peuples blancs. Mais en dehors de nos incompatibles mythes nationaux, il nous reste à déchiffrer pourquoi les guerres intra-européennes sont si meurtrières. Chez les Croates et les Serbes, la dispute à propos de leur différence frise le grotesque. Dans l’optique de ces deux peuples, chacun apparaît comme le travesti de l’Un par rapport à l’Autre. Les Serbes et les Croates n’ont certes pas besoin d’interprète pour se comprendre. De surcroît, on aurait du mal à distinguer un phénotype croate qui serait différent de celui des Serbes. Certes, il y a des Croates de grande culture qui vont vous faire des exégèses sur les haplo-types croates ou bien vous parler savamment de la différence entre les vocables croates et serbes. N’empêche que les Serbes et les Croates sont deux vieux peuples européens qui vont bientôt faire face à un danger biologique autrement plus grave que leur récent conflit.



Tito, Bien plus criminel que Mladic et Karadjic

R. : Dans votre livre, vous insistez sur l’ethnocentrisme des différentes composantes ex-yougoslaves qui se sont obnubilées sur les épreuves subies en occultant par exemple le martyre concomitant des « Volksdeutsche » du Banat ou de Voïvodine et vous insistez sur une double responsabilité : celle des communistes et celle des « dictatures thalassocratiques », monde anglo-saxon et Israël, qui ont également falsifié l’histoire pour leur profit personnel. Pouvez-vous préciser ?

T.S. Votre question renvoie à la farce judicaire actuelle du Tribunal Pénal International de La Haye, où les prétendus criminels de guerre serbes et croates sont jugés. Or les récents crimes de guerre ont des antécédents bien plus graves. Les accusés serbes Ratko Mladic et Radovan Karadzic ne sont que de petits disciples du grand criminel communiste Josip Broz Tito dont les crimes en 1945 ne furent jamais ni jugés ni condamnés. On ignore en France qu’un demi-million d’Allemands de souche subirent, de 1945 à 1950, une gigantesque épuration ethnique en Yougoslavie titiste. Karadzic, Mladic et j’en passe, ont tout bonnement appliqué les principes qui furent en vigueur chez les titistes et leurs Alliés occidentaux.



Une démonisation organisée

Je trouve particulièrement grossier que les agences de voyage croates et françaises, ou bien la télévision française, montrent de la Croatie de belles images sous-titrées « un petit pays pour de grandes vacances ». En réalité et bien que la Croatie soit certes un beau coin d’Europe, c’est un pays ou chaque pierre respire la mort ; la Croatie est le plus grand cimetière de toute l’Europe. Le massacre de plusieurs centaines de milliers de soldats et de civils croates – ce que l’on appelle « Bleiburg », [NDLR. Voir l’article de Christopher Dolbeau dans la livraison de mai 2010 d’Ecrits de Paris] d’après le nom d’un petit village d’Autriche du sud – a profondément traumatisé le peuple croate. Pire, le fonds génétique croate a été totalement épuisé – au point qu’on ne peut pas comprendre les événements de 1991 à nos jours, sans se pencher au préalable sur la toponymie des champs de la mort communistes. D’ailleurs, l’ancien chéri occidental, le très libéral Eduard Benes, n’a-t-il pas indiqué le bon chemin aux futurs épurateurs balkaniques en expulsant 3,2 millions d’Allemands des Sudètes en1945, en vertu de décrets qui sont toujours en vigueur en Tchéquie ? Ceux qui portent la responsabilité de la récente guerre des Balkans ne sont ni le peuple serbe ni le peuple croate mais leurs communistes respectifs, secondés par les milieux libéraux occidentaux et par une certaine Gauche divine. Tour à tour, ceux-là ont tous démonisé les Serbes et les Croates - tout en occultant leur propre passé génocidaire durant et après la Deuxième Guerre mondiale.

La cause immédiate de la guerre meurtrière entre les Serbes et les Croates est à chercher dans les livres et les propos de feu Tudjman juste avant l’éclatement de la Yougoslavie. Il avait, en effet, osé toucher aux récits communistes et à la victimologie serbe en faisant chuter le chiffre magique et officiel de Serbes tués pendant la Deuxième Guerre mondiale par les Oustachis croates de 600.000 à 60.000, voire 6.000 ! Ces propos révisionnistes ont par suite causé une panique chez les paysans serbes de Croatie avec les conséquences que l’on connait.



Le multiracialisme, facteur de haine interraciale

R. : Vous insistez également sur l’homogénéité raciale, exceptionnelle en Europe et à laquelle vous êtes très attaché, des anciens pays de l’Est et notamment de la Croatie. Pensez-vous que cette homogénéité soit menacée par la volonté d’adhésion de votre pays à tous les rouages de la « communauté internationale », dans la mesure où l’identité historique de la Croatie est fragile ?

T.S. Aujourd’hui, le terme de race est mal vu en Occident – sauf quand on parle d’émeutes raciales bien réelles, comme celles qui ont récemment eu lieu à Grenoble ou à Los Angeles. Certes j’utilise le terme race dans un sens évolien, en me référant à « la race d’esprit », tout en sachant parfaitement bien à quelle race appartenaient les femmes sculptées par Phidias ou celles que peignait Courbet. Grace à la poigne communiste, la Croatie, comme d’ailleurs tous les pays d’Europe de l’Est, est aujourd’hui plus européenne que la France ou l’Allemagne. Le multiracialisme, qui se cache derrière l’hypocrite euphémisme du « multiculturalisme », mène à la guerre civile et à la haine interraciale. Les Serbes et les Croates, toujours immergés dans leurs victimologies conflictuelles, ignorent toujours que l’Europe occidentale a franchi depuis belle lurette le cap du Camp de Saints et que nous, les Européens, nous sommes tous menacés par une mort raciale et culturelle.



L’UE, calque hyperréelle de l’URSS

R. : Pour l’ancien dissident soviétique Boukovski, l’Union Européenne est de nature aussi totalitaire que l’était la défunte URSS et aussi funeste par son acharnement à ligoter les peuples dans le même carcan administratif, économique et surtout idéologique afin de leur ôter toute spécificité et d’en faire un troupeau soumis. Partagez-vous cette analyse ?

T.S. L’Union Européenne, c’est le calque hyperréel de l’ancien réel soviétique – si je peux emprunter quelques mots à Jean Baudrillard. Tous ces jeux de mots exotiques tels que « multiculturalisme », « communautarisme », « diversité », qui ont abouti à une sanglante débâcle en ex-Yougoslavie sont à nouveau à la mode à Bruxelles. Charles Quint ou le Savoyard Prince Eugène avaient de l’Europe unie une vision plus réelle que tous les bureaucrates incultes de Bruxelles. En observant de près la laideur des visages de cette caste infra-européenne, ses tics langagiers, sa langue de bois exprimée en mauvais français ou en « broken English », je pense à l’ancien homo sovieticus et à son Double postmoderne.

R. : Est-ce pour cela que vous êtes si sévère pour l’Establishment politique croate actuel que vous décrivez comme un ramassis d’ex-apparatchiks communistes opportunistes et corrompus ?

T.S. Bien entendu. Ce sont, sans aucune exception, d’anciens apparatchiks yougo-communistes et leur progéniture qui se sont recyclés en en clin d’œil en braves apôtres de l’occidentalisme et du capitalisme. À l’époque titiste, ils faisaient le pèlerinage obligatoire de Belgrade en passant par Moscou et La Havane. Aujourd’hui, à l’instar des anciens soixante-huitards français, ils se rendent pieusement à Washington, à Bruxelles - et bien entendu à Tel Aviv, ne serait-ce que pour obtenir un certificat de « politiquement correct ».

R. : Pendant le match pour la troisième place de la Coupe du monde 1998, j’avais été surprise d’entendre des consommateurs serbes injurier les Croates (qui avaient finalement gagné), parce qu’ils… ne marquaient pas assez de buts contre les Pays-Bas ! Et en juillet dernier, la correspondante de Libération à Belgrade évoquait le resserrement des liens culturels et surtout économiques entre la Serbie, la Croatie et la Slovénie. Ce resserrement est-il avéré ? Et, si oui, traduit-il un certain désenchantement envers l’Oncle Sam et la Grande Sœur Europe dont les pays de l’Est attendaient tant ?

T.S. Au vu du recrutement des footballeurs français dans le djebel maghrébin ou dans le Sahel sénégalais, il ne faut pas s’étonner que les sportifs serbes et croates représentent mieux une vraie européanité. Qu’on le veuille ou non, force est de constater que c’est le sport aujourd’hui qui reste le seul domaine où on peut librement exprimer son identité raciale et sa conscience nationale. Quant à l’américanolâtrie et l’américanosphère, qui véhiculent un certain complexe d’infériorité chez tous les Européens de l’Est y compris les Croates – ce mimétisme va rester fort tant que la France et l’Allemagne ne se réveilleront pas pour constituer un bloc commun et faire bouger l’Europe.

R. : Quel avenir espérez-vous raisonnablement pour la Croatie et ses voisines ?

T.S. Le même que pour la France, la Serbie, l’Allemagne et n’importe quel autre peuple européen : rejet total du capitalisme, rejet total du multiculturalisme, et prise de conscience de nos racines culturelles et biologiques européennes !

(1) La Croatie : un pays par défaut ? 256 pages avec préface de Jure Vujic, 26,00€. Collection Heartland, éd. Avatar, BP 43, F-91151 Étampes cedex ou < www.avataredtions.com >.

mercredi, 03 novembre 2010

Pour une approche scientifique de l'immigration

Pour une approche scientifique de l'immigration

Ex: http://www.insolent.fr/

101028

Michèle Tribalat fait autorité en tant que démographe. Elle appartient à l’Institut national d’études démographiques en qualité de directrice de recherche. En dépit de l'importance et de la qualité de ses travaux, on l'entend de temps en temps, mais évidemment trop peu, sur les gros médiats du service public. Citons quand même une intervention substantielle le 25 juillet sur France Culture (1). À noter aussi un très important entretien publié par "L'Express" (2). Auteur de plusieurs ouvrages de références, ses éditeurs s'appellent La Découverte, Gallimard, Denoël. Il ne s'agit pas d'un écrivain maudit. (3). Du moins, pas encore.

Elle donnait le 14 octobre une conférence-débat à la Bibliothèque d'Histoire Sociale de Nanterre (4). Le thème partait de son dernier livre "Les yeux grands fermés (5) : l'immigration en France". Malgré diverses petites misères quotidiennes, pas possible de rater cette séance-là.

Disons d'emblée que ce type de communication reste irremplaçable. Elles permettent d'aller plus loin avec l'auteur d'un livre, souvent au cœur de ses préoccupations.

La lecture des 50 premières pages provoque certes une impression terrible, presque désespérante. On imagine dès lors un processus implacable, irrémédiable, incontrôlable, létal.

La qualité essentielle de cet ouvrage ne découle pas seulement de son sérieux scientifique. Il montre au bout du compte que l'utilité industrielle du recours à la main-d’œuvre étrangère égale finalement zéro, ou presque. Pas de nécessité, encore moins de fatalité de côté-là.

Au contraire, la date charnière s'est située au cours de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1980). Celà résulte de toutes les études réalisées sur les populations considérées. Car le tournant a été entamé du fait du regroupement familial. Cette voie est devenu la cause majeure d'une arrivée d'entrants d'un type nouveau. La pompe aspirante n'est plus activée par le besoin des usines et des chantiers, mais par les guichets sociaux.

On a pu parfois se demander donc, jusqu'ici, si une sorte de loi de la pesanteur, une manière de contrainte économique ne s'était emparée de nos sociétés d'abondance. Certains pensent aussi pouvoir établir une comparaison avec la fin de l'empire romain : pas une seconde, cependant, Mme Tribalat ne se risque à suggérer de telles hypothèses.

Au contraire, ceux qui avaient cessé de réfléchir sur la question de l'immigration et de ses conséquences à long terme se réveilleront certainement de leur torpeur.

Ceux qui croient en l'État, ou qui imaginent fiables les statistiques des organismes publics, tel que l'INSEE, découvriront sans doute à quel point leurs impôts servent à nourrir beaucoup d'incapables et une foule de malfaisants.

De ces divers points de vue, le rédacteur de ces lignes n'a pas ressenti le sentiment d'une entière révélation. Hélas cependant, l'angle de départ en renforce une sorte d'abattement prospectif : que va donc devenir la France, dans tout cela ?

Et puis aux alentours de la page 80, au détour de quelques formulations élégantes de l'auteur, on se reprend, sinon à espérer, du moins à se proposer de participer au débat civique. Si une scientifique de cette qualité, si une revue telle que "Commentaire", à droite, si même [parfois] "Marianne", à gauche, osent donner la parole à des chercheurs indépendants et prendre la plume pour rompre les consignes du silence et du conformisme ambiants comment ne pas leur faire écho ?

Une indignation perce donc. On ferme volontairement les yeux. Les pouvoirs publics sont tétanisés par les médiats. On les voit assiégés par des intérêts inavouables et rien moins qu'humanitaires. Ils se laissent dicter leurs règles de comportement par des ligues de vertu que l'on décore du sigle d'ONG. Or, celles-ci n'existeraient même pas sans les subventions qu'elles rackettent auprès des collectivités locales. Et cela semble les dispenser de toute approche objective de la vérité.

Voilà ce qui se passe en France et nous le savons tous.

Précisément Michèle Tribalat fait état de travaux impressionnants réalisés dans d'autres pays occidentaux. Le parlement britannique notamment dispose avec sa Chambre des lords d'un observatoire de qualité. Une longue enquête, très complète y a été réalisée en 2008. Elle est commentée dans tout le pays. Or cet énorme document, téléchargeable par tout un chacun sur le site des Lords, notamment la contribution de l'immigration à la croissance annuelle du produit intérieur brut. Cela donne approximativement 0,1 %. Or, l'Angleterre se trouve en pointe, et depuis quelque 50 ans, du phénomène migratoire en Europe. Aux Pays-Bas d'autres travaux mettent en lumière la question, des méthodes et des préjugés systématiquement favorables du conformisme ambiant. En France, on a effectivement confié au Conseil d'analyse économique une recherche analogue. Qui a entendu parlé de ses conclusions, inscrites dans le rapport de M. Gilles Saint-Paul ? Remis en 2009, il a été "enfoui dans un tiroir" (6). Le grand public n'en a jamais entendu parler. De même dans les pays nordiques on dispose de registres prodigieusement instructifs pour les démographes. En France un chercheur de l'Insee utilise-t-il, dans un bureau de Strasbourg, le fichier Saphir de la gendarmerie ? On ne censure pas seulement ses travaux. Ils ne seront publiés en définitive que par la revue "Commentaire", – excellente mais non spécialisée. Bien plus, on fait disparaître la source administrative, devenue politiquement incorrecte.

Il existe manifestement une sorte de consigne tendant à dessaisir les nations européennes de toute faculté de décision restrictive. On tente donc d'y prévenir les mauvaises pensées. Alexandre Zinoviev dans son roman anticipateur "Les hauteurs béantes" voyait dans cette prophylaxie la marque du système soviétique. Or, aujourd'hui les "machins" internationaux de toutes sortes, l'ONU comme la CNUCED, la CEDH comme l'UNESCO, etc. travaillent à la mise en œuvre effective du cauchemar correspondant. Ils prétendent nous imposer une vision complètement unilatérale. On nous enjoint de croire, sans jamais nous le démontrer que tout le monde gagnerait, triplement, à ce type de migrations à sens unique et sans entraves : pays vieillissants d'accueil, peuples affamés du tiers-monde, migrants familiaux eux-mêmes. Mais on se refuse à dresser le bilan, en regard, des dommages collatéraux causés aux villes envahies, aux nations d'origine, privées de leurs éléments les plus dynamiques, aux déracinés enfin.

L'objectivité scientifique se trouve donc ainsi bafouée.

Voila le point le plus scandaleux, le péché contre l'esprit, que met en lumière Michèle Tribalat. Les partisans de la gouvernance mondiale n'admettent pas de s'entendre contredire. Ils le seront pourtant, par la force des choses, par l'indestructible musique de la liberté.
JG Malliarakis

Apostilles
  1. Émission Esprit public par Philippe Meyers. Elle était invitée en compagnie de Max Gallo et Jean-Louis Bourlanges.
  2. avec Laurent Chabrun le 18 mars 2010
  3. citons : "Faire France, Une enquête sur les immigrés et leurs enfants" (La Découverte 1995) ; "De l'immigration à l'assimilation. Enquête sur les populations d'origine étrangère en France" (La Découverte 1996) ; [Avec Pierre-André Taguieff], "Face au Front national, Arguments pour une contre-offensive"(La Découverte, 1998) ; "Dreux, voyage au coeur du malaise français" (Syros, 1999) ; [Avec Jeanne-Hélène Kaltenbach] "La République et l'Islam, Entre crainte et aveuglement" (Gallimard, 2002).
  4. cf. le site de l'IHS
  5. Éditeur Denoël, 2010
  6. Les enregistrements de ces conférences sont disponibles sur le site de l'Institut d'Histoire sociale
  7. cf. "L'Express" du 18 mars 2010

00:25 Publié dans Actualité, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, immigration, sociologie, migrations, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 novembre 2010

Europees burgerinitiatief over toetreding Turkije?

EuropeetTurquie.jpg

Europees burgerinitiatief over toetreding Turkije?

JA

Verschillende extreemrechtse Europese partijen, waaronder Vlaams Belang,
willen een Europees referendum houden over de toetreding van Turkije tot
de EU. Volgens Derk Jan Eppink, EU-parlementslid voor Lijst Dedecker, kan
dat nu niet. Maar is het uiteindelijk wel wenselijk.

Alle lidstaten moeten de toetreding van Turkije sowieso ratificeren voor die
van kracht wordt. Ze kunnen daartoe elk apart een referendum organiseren.
Waarom is dan een burgerinitiatief op Europees niveau nodig?

Of de EU 'ja' of 'nee' zegt tegen Turkije, is nog niet aan de orde. De
onderhandelingen over de Turkse toetreding zijn nog volop bezig en kunnen
nog mislukken. Maar áls er ooit een toetredingsverdrag op tafel ligt, moet
zowel Turkije als de Europese bevolking zich daarover kunnen uitspreken. Dat
alle lidstaten dat apart doen, volstaat niet. Slechts één land zou de
toetreding dan kunnen blokkeren - Bulgarije of Cyprus, bijvoorbeeld. Omdat
de Turkse toetreding een immense verandering zou betekenen voor de EU, moet
de hele bevolking van de EU zich daarover kunnen uitspreken. One man, one
vote . Dit is een zeer pro-Europees voorstel.

Maar kán een burgerinitiatief überhaupt wel tot een referendum leiden?

Voor een goed begrip: ik denk het niet. Het Europees burgerinitiatief is
niet echt een referendum, maar een vorm van petitierecht. Doordat de
initiatiefnemers een groot aantal handtekeningen moeten verzamelen - 1
miljoen - is het verleidelijk dat voor te stellen als een plebisciet, maar
technisch gezien is het dat niet.

Het doel van het burgerinitiatief is wel dat de bevolking een signaal kan
geven aan Brussel. Als de EU de notie van directe en rechtstreekse inspraak
serieus neemt, moet het ooit mogelijk zijn om de Europese bevolking te
raadplegen over de toetreding van Turkije. Anders houdt men de burger voor
de gek.

De modaliteiten voor het burgerinitiatief liggen nog niet vast, maar een van
de belangrijkste vereisten is dat het voorwerp tot de bevoegdheden van de EU
behoort. Omdat het hier over de toetreding van Turkije gaat, is daar alvast
wél aan voldaan.

NEE

Volgens Bart Staes, EU-parlementslid voor Groen!, kan een referendum over de
Turkse toetreding evenmin. Over dit thema is het bovendien niet wenselijk,
zegt hij. 'Ik vrees dat de bedoelingen van de initiatiefnemers niet eerbaar
zijn.'

Waarom vindt u een referendum over de toetreding van Turkije niet wenselijk?

Dit is niet het moment. Voor de start van de toetredingsonderhandelingen of
aan het eind van dat proces, dat zijn de enige momenten waarop een
referendum aan de orde zou kunnen zijn.

Over dit thema een volksraadpleging houden, is evenwel geen goed idee. Het
debat zou, zeker door het nee-kamp, niet worden gevoerd op basis van
rationele overwegingen, maar inspelen op de angst voor de islam.

Voor de goede orde: vind ik dat Turkije vandaag moet toetreden tot de EU?
Nee. Daartoe moet het niet alleen een democratische rechtsstaat zijn en de
vrijheid van meningsuiting en minderheidsrechten respecteren, maar ook alle
EU-wetgeving hebben omgezet en toepassen. Of dat alles ooit lukt, weten we
vandaag niet.

Groen! is voorstander van het burgerinitiatief. Vormt dit thema een
uitzondering op uw principe?

Ik vrees dat de bedoelingen van de initiatiefnemers niet eerbaar zijn. Het
is hen niet te doen om een eerlijke afweging over de vraag of Turkije
voldoet aan alle criteria. Zij sturen aan op stemmingmakerij.

De modaliteiten voor het burgerinitiatief liggen nog niet allemaal vast. Wel
zeker is dat er minstens één miljoen handtekeningen nodig zijn uit - allicht
- negen lidstaten. Zullen de initiatiefnemers dat halen, denkt u?

Het Europees Parlement en de Raad onderhandelen nog over de finale wet. Maar
voor alle duidelijkheid: volgens mij kun je via een EU-burgerinitiatief,
zoals bedoeld in het Verdrag van Lissabon, geen referendum afdwingen. Het
burgerinitiatief is bedoeld om rond een welbepaald thema wetgeving te maken.
Als één miljoen burgers daarom vragen, moet de Europese Commissie daar
gevolg aan geven. Ze moet er iets mee doen. Maar een EU-referendum afdwingen
over de toetreding van Turkije, dat kán vandaag niet.

Als dat ooit wel mogelijk is, wil ik het overwegen.

© 2010 Roularta Media Group
 
Publicatie:  Knack / Knack 
Publicatiedatum:  27 oktober 2010
Auteur:  Jan Jagers; 
Pagina:  20
Aantal woorden:  1256


lundi, 01 novembre 2010

Des protozoaires de la gauche Caviar-Carla

Des protozoaires de la gauche Caviar-Carla

Ex: http://ruminances.unblog.fr/

caviar01.jpgA l'origine, j'avais envisagé d'écrire un billet sur la gauche Caviar-Carla (Ca²). La composante la plus récente mais non la moins influente du Sarkozysme. Celle qui a permis à notre président de découvrir à 54 ans les joies de la lecture, du théâtre et des concerts branchouilles. Celle pour qui l'argent a une odeur fétide mais qui est bien contente d'en posséder un max. Celle qui méprise la bande du Fouquet's, noyau dur et socle initial du Sarkozysme, constituée avant tout de puissants patrons de groupes industrialo-médiatiques comme Bernard Arnault, Martin Bouygues, Vincent Bolloré ou Serge Dassault mais également de poids lourdingues du monde du show bizz et du sport  comme Johnny Hallyday, Christian Clavier, Jean Réno, Arthur, Basile Boli, Bernard Laporte ou encore Richard Virenque. Une belle brochette de joyeux drilles soit dit en passant…

La gauche Ca² n'a pas plus de considération pour la branche politique du Sarkozysme, faite de courtisans du premier cercle qui doivent tout à Nico 1er. Un aréopage improbable de perroquets dressés à répéter dans les médias exactement les mots que leur a appris leur maître le matin même. Des porte-flingues fidèles à jamais, prêts à tout pour sauver leur chef car ils n'existent politiquement que grâce à lui. Et là, on trouve pêle-mêle Frédéric Lefebvre, Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Nadine Morano, Christian Estrosi, les époux Balkany, Roger Karoutchi (actuellement sur la touche) ou encore Rachida Dati (revenue  en cour)…

Non la gauche Ca², c'est autre chose, voyez-vous. Je m'apprêtais à essayer de savoir ce qu'elle recouvrait exactement quand je suis tombé sur un excellent papier du Monde signé Ariane Chemin. Il narre la soirée de mariage d'Henri Weber et de Fabienne Servan Schreiber, le 15 septembre 2007, soit quelques jours avant la rencontre mythique chez Séguéla entre la belle transalpine et le petit teigneux.  Force est de constater que tous les composants de la gauche Ca² sont au rendez-vous. Ils sont venus, ils sont tous là. Inutile d'en rajouter…

La gauche à la noce
Gare aux trompettes de la renommée. Par un bouche-à-oreille très parisien, le mariage de Fabienne Servan-Schreiber, productrice de cinéma et de télévision, et d’Henri Weber, héros trotskiste devenu député socialiste européen, s’est transformé en quelques jours en un petit happening politique, échappant malgré eux à ses organisateurs. Restes d’une belle lucidité soixante-huitarde, génération qui aime tant se raconter ? Nombre des 800 invités de la fête ont éprouvé l’envie de rapporter, les jours suivants, leur soirée du samedi 15 septembre, sentant confusément que, sous les rampes du Cirque d’hiver, s’était dessiné un tableau allégorique. Ou devinant que, dans ces retrouvailles de la gauche arrivée, s’était écrite, volens nolens, une petite fable.

Quand ils ont trouvé le carton d’invitation dans leur boîte aux lettres, grâce au carnet d’adresses impeccablement tenu de “Fabienne”, certains se sont d’abord demandé : “Comment ? Ces deux-là ne sont pas encore mariés ?” Beaucoup ont souri sans méchanceté : “Ce vieux soixante-huitard d’Henri souscrit même au rite bourgeois et passe la bague au doigt devant monsieur le maire !” Le dernier samedi de l’été, jour de ciel bleu, de Vélib’ et de Technoparade, ce couple star de Mai 68, en présence de ses trois grands enfants, s’est donc dit “oui” devant Bertrand Delanoë, avant d’être accueilli par les clowns du Cirque d’hiver. Une adresse fameuse, entre République et Bastille, là où, au XXe siècle, quand elle gagnait encore les élections présidentielles, la gauche fêtait ses victoires, fidèle au Paris ouvrier et rebelle.

Avec la Mutualité, le Cirque d’hiver demeure l’un des lieux de mémoire parisiens. C’est ici, sur la piste aux étoiles des Bouglione, qu’est né le MRAP, organisation antiraciste, en mai 1949. Là que se sont tenus quelques célèbres meetings de campagne de François Mitterrand, Lionel Jospin, puis Ségolène Royal. Là que s’est souvent réunie en messes unitaires la gauche partisane et syndicaliste. “On se fait une Mutu ?” “On se tente un Cirque ?”, demandaient les responsables. La “Mutu” est moins chère - entre 12 000 et 15 000 euros la salle -, mais le “Cirque” est plus vaste. Or, a expliqué sur la piste Denis Olivennes, le patron de la FNAC, dans un compliment bien troussé : “Quand on se marie à 25 ans, on invite 50 amis ; à 35, 200. Quand on se marie beaucoup plus tard, on en reçoit 800. Et avec les connaisssances, il leur aurait fallu le Stade de France !

Durant la campagne présidentielle, Fabienne Servan-Schreiber, indéfectible soutien de la gauche, avait réuni artistes et intellectuels prêts à soutenir Ségolène Royal dans un gymnase parisien. A 63 an, le marié, lui, est un lieutenant fidèle de Laurent Fabius, comme son ami Claude Bartolone, y compris lorsqu’il lui a fallu dire non à la Constitution européenne. Foin des querelles entre ex-trotskistes, des oukases contre ceux qui lorgnent trop, depuis quelques mois, vers la droite : du groupe trotskiste lambertiste OCI aux hauts fonctionnaires centristes des Gracques, ce soir-là, Henri Weber réunissait gaiement tout le monde.

Lionel Jospin et son épouse, Sylviane Agacinski, dînaient à quelques tables de la présidente de la région Poitou-Charentes, venue avec ses enfants. “Il paraît qu’il a écrit un livre terrible et ignoble contre moi“, confiait-elle à ses voisins (c’était deux jours avant que Libération ne publie les extraits chocs de L’Impasse - éd. Flammarion). Entre deux avions, Dominique Strauss-Kahn, alors futur patron du FMI, honorait les mariés de sa présence. “On le regardait déjà différemment, il est devenu international“, s’amusait un convive.

Enfin, last but not least, la gauche sarko-compatible, des chargés de mission aux ministres, avait fait le déplacement en masse : l’ex-patron d’Emmaüs, Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner - une des vedettes de la fête. “Il est resté tard, pour montrer qu’il n’avait pas de problème avec sa famille politique, commente un invité. Quand on pense en revanche à tout ce qu’Henri lui a donné, Fabius aurait pu s’attarder.” Arrivé pour le cocktail, l’ancien premier ministre est reparti avant le dîner…

Est-ce la présence des banquiers - Bruno Roger, le patron de Lazard, Philippe Lagayette, de chez JP Morgan, ou Lindsay Owen-Jones, le patron de L’Oréal ? Celle des ténors du barreau, ou des patrons de télévision - Patrice Duhamel, Jérôme Clément, Patrick de Carolis ? “C’était comme si la gauche n’avait pas perdu les élections“, sourit un membre de la noce. “Si on n’est pas invité ce soir, c’est qu’on n’existe pas socialement“, souffle le psychanalyste Gérard Miller à ses camarades de table. Patrick Bruel, Carla Bruni ou Julien Clerc… Mélange des étiquettes et des genres provoquent toujours quelques scènes dignes du cinéma, comme l’arrivée spectaculaire de Georges Kiejman accompagné de Fanny Ardant, ou le compagnonnage du journaliste Jean-François Kahn, patron de Marianne, avec Alain Minc, ami du président de la République.

S’ils sont tous là, c’est parce que la petite histoire des héros de la soirée a rencontré celle de la gauche. Leurs vies militantes se sont emmêlées avec la grande politique, puis, une fois la gauche au pouvoir, avec la réussite. Avant de devenir sénateur à Paris puis député à Bruxelles, le fabiusien Henri Weber fut un enfant de Mai 68. Cofondateur de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avec Alain Krivine, il a dirigé Rouge, le journal de l’organisation trotskiste, qu’il a créé avec les droits d’auteur de son Mai 1968 : une répétition générale - réédité tous les dix ans en “poche”. Pour le mariage, Fabienne portait d’ailleurs une robe bustier écarlate, dessinée par Sonia Rykiel. Et c’est une ancienne claviste de Rouge, Sophie Bouchet-Petersen, devenue “plume” et amie de Ségolène Royal, qui prononça le deuxième discours de la soirée. “Les bonnes formations passent les années !”, applaudit en expert l’un des trotskistes de la fête au Cirque d’hiver.

C’est justement là, en juin 1973, que s’est nouée l’idylle. Avec la petite caméra qui ne la quitte jamais, une jolie étudiante filme, devant le bâtiment, la foule qui proteste contre la dissolution de la Ligue communiste, après les affrontements violents qui ont opposé ses militants à ceux du groupe d’extrême droite Ordre nouveau. A l’intérieur, Jacques Duclos, secrétaire général du PCF, s’indigne - grande première - des ennuis causés aux “gauchistes” par le ministre de l’intérieur, Raymond Marcellin. Perché sur un feu rouge, un jeune homme vocifère dans son mégaphone et tempête contre l’emprisonnement du camarade Krivine. Belle gueule, bel esprit. Dans le viseur de sa super-8, Fabienne Servan-Schreiber tombe amoureuse du fils d’immigré d’Europe de l’Est grandi à Belleville…

L’avantage, quand on devient célèbre et qu’on se marie tard, c’est qu’on échappe aux discours potaches et aux mauvaises vidéos amateurs. De sa maison de production, Cinétévé, Fabienne Servan- Schreiber, scénariste et réalisatrice du film de ses noces, a tout prévu. Côté archives, le fonds “maison” est large. On peut aussi puiser dans celui des invités : Romain Goupil et son Mourir à trente ans, les épisodes de Génération des historiens de Mai 68 Patrick Rotman et Hervé Hamon…

La mariée a confié les commentaires du film-souvenir, Trente-quatre ans de fiançailles, à l’un des plus solides amis du couple, celui des bons et des mauvais jours : Régis Debray. Devant Edgar Morin et un parterre d’intellectuels sexagénaires, le philosophe peut enfin commenter à sa sauce les fameux “événements” d’il y a presque quarante ans et… leur apothéose. Les Weber cabotant le long des côtes dans leur caïque turc à voiles plutôt qu’en croisière sur le Paloma, n’est-ce pas la dernière différence entre la droite et la gauche ? “Tendres sarcasmes”, signe Régis Debray au générique.

Ont-ils trop vieilli, l’ont-ils trop aimée, la révolution ? Sur la piste, une fois le sirtaki de Bernard Kouchner et de Christine Ockrent fini, il n’y eut vite plus que les enfants des invités pour danser sur les “compil” du DJ déniché par “Fabienne” au festival du documentaire de Biarritz. Lionel Jospin est resté assis sur le bord de la piste. Le dernier carré des révolutionnaires est parti se coucher, après avoir exhumé, tristes et désolés, les jolis coups et les bons mots de l’ami Jean-François Bizot, grand absent de la fête, mort juste une semaine plus tôt.

Des convives présents, on n’a guère entendu que le chercheur Patrick Weil protester, les jours suivants, contre la politique d’immigration du nouveau gouvernement. Invité aux noces, Alain Krivine avait décliné l’invitation.

Que le très fabiusien Henri Weber se marie, c’est son droit le plus strict, commentait Rouge d’une brève, le 21 septembre. Qu’il organise un dîner politico-mondain où se sont retrouvés, outre le panel des dirigeants socialistes, la députée UMP Françoise de Panafieu et Bernard Kouchner, le va-t-en-guerre, montre que nous ne vivons pas dans le même monde et que nous n’avons pas la même conception de la politique.” Cette fois-ci, c’est Krivine qui jouait les trouble-fête. Pour parfaire la légende, il faut toujours quelques absents au banquet de la jeunesse disparue.

Ariane Chemin

Photo : Fabrizio Ferri

Lettree au Président de la Commission Européenne

M. I. N. E. R. V. E
7, Rempart St. Thiébault –F 57000 METZ

Mouvement pour l' Impérium, la Nature, l'Ethique, les Régions et pour la Vitalité de l'Europe.

Objectif:
Institutionnalisation de l'indépendance, de la communauté, de la puissance, de l'identité, de la justice, de la générosité, de l'éthique et de la spiritualité dans une Europe unie.

15 octobre 2010 (original italien – traduction)

Lettre au Président de la Commission Européenne


(Copie aux Présidents du Parlement européen, du Conseil européen, du Comité économique et social européen, du Comité européen des Régions).


Monsieur le Président,

Notre association politico-culturelle MINERVE, qui se consacre principalement à la promotion de l’intégration européenne, se permet de s’adresser à l’Union européenne en tant qu’institution supranationale politico-diplomatique et à ses divers organes pour leur suggérer une action concertée effective dans les domaines suivants partant de deux priorités fondamentales :

◊ I. Survie, gravement menacée à relativement court terme, de toutes les espèces animales et donc de l’homme sur notre planète.

◊ II. Attaques ethniques et monétaires actuellement en cours contre l’Europe .

Concernant I

Urgence d’une initiative commune de politique environnementale conçue comme suit :

◊ A. Viser à imposer, au niveau mondial, des objectifs chiffrés (cf. Protocole de Kyoto) assortis d’engagements dont le non-respect engagerait des sanctions.

◊ B. Si aucun accord concret et précis n’est atteint au niveau mondial avant une date limite prochaine, l’Union européenne doit décider d’agir seule, en renforçant, pour ce qui la concerne, les objectifs qu’elle s’est déjà fixés de manière à compenser le manque de volonté effective de certains Etats refusant des objectifs chiffrés précis et des obligations impératives, et s’organiser en vue de vivre en autarcie (avec des accords bilatéraux spécifiques avec certains Etats quand des ressources lui appartenant en propre ne sont pas disponibles dans le cadre de la zone géopolitique de l’UE) en appliquant des sanctions économiques politiques et diplomatiques aux Etats récalcitrants. Il n’est plus possible de perdre du temps : il s’impose de fixer une date limite après laquelle des sanctions draconiennes seront appliquées ! C’est le prix de la survie pour tous !

Concernant II

Nous assistons aujourd’hui à des attaques « ethniques » et monétaires contre l’Europe, cela surtout depuis que l’Union européenne est devenue, par le Traité de Lisbonne, une superpuissance non plus seulement économique et commerciale, mais aussi politique et diplomatique. Ces attaques sont un fait documenté. Elles sont voulues essentiellement par certains milieux de la haute finance internationale spéculative et frappent, certes, principalement l’UE et ses Etats-membres, mais aussi d’autres Etats et zones géopolitiques, risquant de provoquer un effondrement complet de l’économie mondiale et la dissolution de toute forme de société organisée ainsi que la fin de nos peuples-nations (et donc de la civilisation européenne dans son ensemble), pour le profit exclusif de ces milieux et leur domination absolue sur une masse malléable et exploitable sans aucune limite parce qu’elle aura perdu toute dignité et capacité de résistance liée à l’identité propre des différents peuples-nations du monde.


Façons pour l’UE et ses Etats-membres, de s’opposer à ces attaques :
Politiques cencertées dans les domaines suivants :

◊ 1. Domaine de la politique économique :
- Economie sociale de marché
- Protection de nos propres entreprises et de nos propres travailleurs
- Planification économique en vue d’une politique « verde »
- Croissance évaluée en fonction d’une révision du calcul du PIL
- Politique économique commune (concurrence loyale entre les entreprises et non entre les Etats-membres)
- Politique commerciale fondée sur la préférence communautaire
- Conception de la politique monétaire fondée sur la notion de la monnaie en tant qu’instrument et non de but.

◊ 2. Domaine de la politique sociale (liée à la politique économique)
- Respect scrupuleux des directives sociales communautaires
- Aucun démantèlement des politiques sociales, mais harmonisation de celles-ci vers le haut et non vers les moins exigeantes.
- Répartition équitable des profits (1/3 destiné aux investissements internes, 1/3 destiné au personnel sous forme de participation, 1/3 destiné aux actionnaires )

◊ 3. Domaine de la politique ethnique (déjà pratiquée dans certains Etats-membres) dans le respect des règles de non discrimination selon l’origine et le sexe (cf. Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ).

◊ A.
Préservation des identités ethniques et culturelles des populations européennes d’origine, plurilinguisme sur la base des langues officielles des Etats-membres de l’UE, mais reconnaissance comme langues officielles uniquement pour des langues européennes, à l’exclusion des langues extra communautaires pratiquées par des immigrés non européens (Arabe, Chinois, etc.. ).

◊ B.
Intégration des résidents extracommunautaires selon des règles précises : respect absolu par ces résidents, des législations européennes, adoption du mode de vie et des comportements du pays européen de résidence.

◊ C.
Citoyenneté (européenne et des divers Etats-membres) : règles communes pour la naturalisation, qui doit être accordée uniquement en fonction d’obligations précises non liées uniquement à la durée du séjour, mais aux engagements auxquels le candidat à la naturalisation doit souscrire, la naturalisation pouvant être révoquée en cas de non respect de ces engagements.

Pour tous les citoyens (aussi bien par la naissance que par nationalisation), possibilité, pour les Ministères de l’Intérieur, de déchoir une personne de la citoyenneté si cette personne possède, en plus de la nationalité de l’Etat-membre considéré, une autre nationalité, où au cas où il ne possèderait pas une autre nationalité, de la déclarer « incivique » (perte du droit de participer à la vie démocratique ) .

◊ D.
Immigration.
Principe de base : l’Europe n’est pas un Continent d’immigration, étant, dans son ensemble, déjà surpeuplée.
◊ a) Immigration économique : uniquement sur la base de contrats temporaires ou exceptionnellement définitifs conclu dans le pays d’origine selon des conditions bien précises, à l’exclusion de tout contrat conclu durant un séjour touristique ou illégal de l’intéressé.

◊ b) Immigration de réfugiés politiques, religieux ou victimes d’autres types de persécution dans le pays d’origine pour autant que cette persécution implique des risques de mort ou de traitements dégradants et que ces risques soient certains.
Deux possibilités :
- personnes qui se réfugient dans une ambassade ou un consulat d’un quelconque pays de l’Union européenne.

- personnes qui se présentent à la frontière d’un Etat-membre de l’UE et sollicitent le statut de réfugiés.

Dans les deux cas, un séjour obligatoire dans un centre fermé, dans l’attente de l’examen de leur cas. Si la personne sollicite l’asile pour l’un des motifs précités, cet asile doit lui être immédiatement accordé après vérification de ses assertions ou d’emblée en cas d’urgence, mais dans ces derniers cas, séjour obligatoire en centre fermé (éventuellement pour quelques jours seulement) dans l’attente de l’admission, décidée par l’autorité compétente, à la résidence dans le pays de l’UE le plus approprié (l’intéressé pouvant exprimer une préférence pour des raisons linguistiques ou personnelles). Le réfugié reconnu comme tel doit jouir, dans le pays d’accueil auquel il est attribué, de tous les droits à l’assistance sociale du pays et du droit à occuper un emploi dans les mêmes conditions que les citoyens de l’UE, pour toute la durée de l’asile. Celui-ci ne prend fin que si les conditions qui ont déterminé la demande d’asile changent substantiellement dans le pays d’origine. Néanmoins le réfugié a l’obligation de s’engager :
- à respecter strictement les lois européennes et du pays d’accueil
- à n’exercer aucune activité politique pouvant porter préjudice aux relations entre l’UE ou l’un des Etats-membres de l’UE avec son pays d’origine ;
- à se conformer au mode de vie du pays d’accueil (cela en tant qu’hôte de ce pays).

◊ E.
Protection des minorités
La politique ethnique de l’UE et de ses Etats-membres doit en outre tenir compte de la protection des minorités d’origine (et non immigrées !) vivant dans les Etats-membres et respecter leurs langues et leurs traditions ethno-culturelles. Cela signifie avant tout que certains Etats-membres doivent renoncer à leurs politiques actuelles d’assimilation forcée des populations d’origine de certaines régions, principalement de régions frontières. En ce qui concerne les mesures récemment adoptées par le Gouvernement français et annoncées par le gouvernement italien, visant à expulser des Roms citoyens d’Etats-membres de l’Union européenne, nous sommes d’avis que ces Roms ne constituent pas une minorité ethnique, mais un groupe de personnes ayant adopté un mode de vie fondé sur le nomadisme et l’asocialité, ce qui est le véritable motif de l’hostilité manifestée à leur égard par la population au milieu de laquelle ils s’installent et qui est sédentarisée et socialisée, de même que l’explication de soi-disantes « persécutions » de la part des autorités de certaines régions et même aujourd’hui encore de la part de divers Etats de l’UE, « persécutions » qui ne sont pas dues à des motivations « ethniques », mais au refus des groupes de personnes en question de se conformer à certaines obligations valables pour tous les citoyens. Il est évident que tous les Etats-membres de l’UE sont tenus au respect du droit de tout citoyen de l’Union européenne de se déplacer et de s’établir librement sur tout le territoire de l’Union, mais il est tout aussi évident que ces Etats ont le droit de faire respecter, par des mesures appropriées, leurs propres lois civiles par tous les résidents et en premier lieu par leurs propres citoyens de l’UE, cela également en recourant à des dispositions radicales.

◊ F.
Dans un autre contexte il est par ailleurs évident que l’Europe doit absolument s’opposer à un autre aspect de l’offensive « ethnique » et monétaire à laquelle elle doit faire face d’urgence. Il s’agit du risque d’une islamisation rampante de l’Europe. Sans mettre en question le principe de liberté religieuse, il ne peut échapper à personne que l’Islam, surtout sous ses formes radicales, mais également sous ses formes « modérées », met en question les valeurs mêmes de notre civilisation européenne et en premier lieu celles, fondamentales, de la liberté individuelle et de l’égalité des sexes, au nom d’une loi « divine » fondée sur des principes souvent barbares et cruels que nous ne saurions admettre, ni même tolérer dans nos pays. A cet égard, la Charte des droits fondamentaux de l’UE est très claire. Il s’agit d’un problème que nous nous devons de poser de la manière la plus absolue, cela d’autant plus qu’il donne déjà lieu, dans nos populations, à des affrontements violents.


◊ 4 . Domaine de la politique monétaire.

Les attaques dont l’Europe fait l’objet dans le domaine de la politique monétaire (laquelle détermine largement toutes les autres politiques de tout Etat) dans le cadre du Système monétaire international où dans la pratique la valeur des différentes monnaies, y compris, la monnaie guide, c’est-à-dire le Dollar USA , dépend des vicissitudes boursières, visant à leur affaiblissement, et à leur dépréciation généralisée à des fins spéculatives . L’effet inévitable en est, pour tous les Etats, de se trouver en difficulté pour le financement de leurs politiques. En ce qui concerne l’Europe, cette situation est considérablement aggravée par le fait que les USA manœuvrent, pour faire face aux conséquences extrêmement graves de la récession économique qu’ils subissent et aux dépenses militaires astronomiques qui résultent des guerres en Irak et en Afghanistan, etc.., de manière à faire payer une part considérable de leur déficit généralisé des finances publiques par l’Europe. Or celle-ci doit elle aussi faire face aux conséquences d’une récession mondiale. L’Union européenne essaie, certes, par le biais de mesures coordonnées, de financer ses propres objectifs sans augmenter de manière excessive son propre déficit public et celui de ses différents Etats-membres, cela surtout à la suite des manœuvres spéculatives dont plus particulièrement la Grèce a été victime. Dans ce contexte un effondrement spectaculaire des monnaies européennes, plus spécialement de l’Euro, qui du fait de son renforcement par rapport au Dollar USA pourrait éventuellement prendre sa place dans le futur en tant que monnaie-guide mondiale, serait l’équivalent d’un désastre.

Heureusement, ce désastre a été évité grâce à la cohésion dont l’UE a fait preuve. Sans cette cohésion, l’existence même de l’Union européenne, devenue grâce au Traité de Lisbonne la troisième superpuissance politique et diplomatique du monde, risquait d’être mise en discussion et en péril (tentation de la Grèce et peut-être aussi d’autres pays de la zone Euro de se retirer de cette zone et de revenir à leur monnaie antérieure à l’euro pour être plus libres en matière d’émission de signes monétaires, ce qui ne résoudrait pas leurs problèmes, mais les aggraverait d’une façon effrayante par une inflation irrémédiable) .

Le « remède » adopté par la Grèce et par certains autres pays , à savoir une politique déflationniste draconienne, ne peut représenter une solution ni pour chaque Etat-membre considéré individuellement, ni pour l’Union européenne en tant qu’entité. Il s’agit d’un remède qui dans les années trente du siècle dernier fut appliquée dans le Reich allemand par le Chancelier Brünnig. Il eut des conséquences si graves dans le domaine économique et surtout dans le domaine social qu’il provoqua l’effondrement politique de la République de Weimar et l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, et le recours par le nouveau régime, à une politique monétaire totalement différente, non orthodoxe, pratiquée par le Ministre de l’économie et des finances Hjalmar Schacht, un spécialiste sans parti, avec un succès évident qui n’a pas peu contribué à la popularité du nouveau Chancelier et ensuite « Führer » après le décès du Président Hindenburg.

Selon MINERVE, les conséquences d’une politique déflationniste du type de celle mise en œuvre par le Gouvernement grec et qui représente peut-être une tentation pour d’autres Etats-membres de l’UE, serait politiquement désastreuse dans un moment où se manifeste de façon croissante une désaffection des populations de l’Union européenne pour la politique, avec certaines tendances à l’hostilité envers l’Union européenne, hostilité favorisée par une désinformation généralisée due dans une large mesure à une propagande souvent insidieuse, d’origine extra-communautaire. Par ailleurs une politique déflationniste du type grec ou de quelque autre type que ce soit, même un peu moins radical, serait absolument inacceptable pour les forces économico-sociales vitales organisées au niveau de chacun des Etats-membres de l’UE et au niveau européen (Confédérations professionnelles, industrielles, syndicales) qui manifestent déjà leur opposition, parfois radicale et draconienne à une telle politique.

Les objectifs, par ailleurs approuvés par les différents Etats-membres de l’UE au niveau du Conseil européen et du Conseil des Ministres européens (économie sociale de marché et politique économique « verte ») sont de nature à contribuer largement à une reprise économique substantielle relativement prochaine et au retour à la prospérité générale. Dans l’immédiat des incitations étatiques et des dispositions sociales effectives (et non illusoires !) peuvent induire une relance vigoureuse de l’activité économique, relance qui est urgente dans l’actuelle situation de récession (exemples à suivre : France et Allemagne).

En ce qui concerne le futur, l’économie « verde », qui implique des choix audacieux de politique industrielle et de production de toutes natures, de même qu’une réorientation appropriée de la consommation, aboutira au développement de technologies nouvelles, d’industries innovatrices et à la création de nombreuses entreprises de types nouveaux et de nombreux emplois, avec pour conséquence un retour au plein emploi et même une amélioration substantielle de la vie et en particulier des conditions de travail. Mais pour atteindre ces objectifs, il est évident que des investissements à grande échelle sont indispensables. Leur financement n’est pas possible si l’UE et ses Etats-membres ne se procurent par les ressources nécessaires et persistent à donner la priorité à une réduction des dépenses publiques considérée comme moyen pour parvenir à l’équilibre considéré comme un dogme tout au moins dans la logique monétariste qui a prévalu sur la logique keynésienne. Les Gouvernements et les hommes politiques tant des majorités gouvernementales que des oppositions, devraient en premier lieu renoncer à des promesses démagogiques : la réduction des impôts n’est pas possible sans conséquences économiques et sociales négatives ; en revanche l’Etat doit pouvoir disposer de ressources pour le maintien des conditions de vie des populations et leur amélioration. Il est évident que s’agissant de se procurer les ressources nécessaires et éventuellement les augmenter, le poids de la fiscalité être réparti de manière équitable entre toutes les catégories sociales de la population (actuellement cette répartition est très injuste dans divers Etats-membres de l’UE.

Une réforme fiscale est indispensable dans certains Etats-membres, mais étant donné les objectifs communs de l’UE, il serait préférable de procéder à une réforme fiscale généralisée au niveau européen, en partant du principe-base d’une harmonisation fiscale, que le Luxembourg a toujours défendue, mais à laquelle d’autres Etats-membres se sont malheureusement déclarés hostiles.

En ce qui concerne le problème du Système monétaire international, l’Union européenne devrait selon MINERVE, prendre l’initiative en sa qualité de plus grande puissance économique et commerciale du Monde, et proposer le remplacement de ce Système par un système nouveau comportant un retour à la convertibilité en or, si possible de toutes les monnaies, mais tout au moins d’une monnaie-guide qui dans les circonstances actuelles ne doit plus nécessairement être le Dollar USA, étant donné que le principe qui avait prévalu à Bretton Woods, d’une division du monde entre vainqueurs et vaincus de la Seconde guerre mondiale, est aujourd’hui dépassé. Le Système proposé par la Chine, fondé sur un paquet de monnaies, pourrait être valable, mais toujours avec une référence à l’or, d’une manière ou d’une autre.

En effet selon MINERVE, la faillite du Système de Bretton Woods et toutes les spéculations, contraires à l’intérêt véritable de tous les Etats du Monde, qui en résultent ont pour cause l’instabilité due à l’absence d’une référence des monnaies à une valeur matérielle effective, laquelle a toujours été l’or depuis l’invention de la monnaie !

Veuillez agréer, Monsieur le Président …….


Dea BUCCILLI, Membre du Bureau de Minerve – responsable MINERVE pour l’Italie.

André WOLFF, Fonctionnaire européen (Chef de Division linguistique – Comité économique et social européen, e. r. – Président d’honneur de MINERVE.

To Cleanse America: Some Practical Proposals

To Cleanse America:
Some Practical Proposals

Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Author’s Note:

The following short piece from 2002 or 2003 has the same major flaw as “Separatism vs. Supremacism,” namely, it deals with the issue in the abstract. Racial separation is not likely to happen this way. Nonetheless, it has the virtue of broadening the reader’s sense of what is morally and practically possible.

50s.jpgI hear a lot of defeatist talk among White Nationalists. A recurring theme is that there are too many non-whites in America to even consider an all-white nation. The most optimistic solution is to partition the country into ethnically pure nations.

The answer to this kind of talk is simple: If it was not too much trouble for all these people to come here, then it will not be too much trouble for them to go back. If whites could conquer and settle this country once, then we can do it again. The only thing stopping us from doing it again is lack of nerve, not lack of ability. But an awakened white nation could quickly set things right.

Part of the problem may be that people are trying to envision a government program that could remove tens of millions of non-whites. It seems impossible, so they give up in dismay. But as a matter of fact, there have already been such programs. From 1929 to 1939, more than one million Mexicans — more than half of them US citizens — were forced to return to Mexico. In the 1950s, more than one million Mexicans were again repatriated by Operation Wetback. Surely with modern computers and law enforcement techniques, it would be relatively easy to scale such programs up to deal with more than 20 million Mexicans plus other non-whites.

But does one really need a massive government operation to cleanse America? After all, most non-whites did not come here through government programs, but through private initiative. They came because there were economic incentives to come. They will leave when there are economic incentives to leave.

And I am not talking about the use of government money to bribe non-whites to leave. That was the feeble proposal of the British National Party, before they abandoned the idea of repatriation altogether as unfeasible.

We need to make a distinction between government programs, in which the state takes the initiative, and government policies, which allow or encourage private initiative. The economic incentives that lead to non-white immigration work only by the government’s permission. If immigration were banned and the ban rigorously enforced, these incentives would become impotent. By the same token, the government can pass laws creating economic incentives for non-whites to go home.

Of course before we talk of incentives, we need to deal with the hundreds of thousands of non-whites, citizens and aliens, who are already incarcerated at public expense for breaking the law. These people should be immediately deported. Then we should crack down on non-white crime and automatically deport all new offenders. That would rid us of millions in short order.

As for non-whites who are here illegally, but who are not already incarcerated, we should first levy fines of $10,000 per day per alien on any business that employs them and any landlord who rents to them. That should send most of them scurrying for the border. After six months or so, the police can scour out the ones who remain and deport them. After another six months, the government can offer a bounty for those who slipped through the cracks.

As for the ones here legally: They should be immediately stripped of their citizenship and all the benefits that come from it. They should be denied any government or government subsidized benefits, e.g., education, welfare, unemployment insurance, health care. We should allow them to sell their property and take the proceeds with them. But to make a quick departure even more appealing, that option would expire after a year. Those who cannot take a hint would then be deported, with a bounty for those who remain.

Such policies, after a couple of years, would rid us of millions of non-whites. Only diplomats, tourists, and traveling businessmen would remain within our borders. Yes, these would be government policies. But the beauty of them is that they would encourage most non-whites to leave on their own initiative. The government would not have to track down, incarcerate, and deport each one, which would be an enormously expensive burden on the taxpayer and economy.

Instead, the policies I propose would stimulate economic activity, especially in travel and real estate. One appealing result is that home prices would drop, making it easier for white couples to get a start. Another result would be higher wages for white workers.

Only after the non-white population had been significantly reduced would a more active government role be necessary, but by that time the problem would be much more manageable.

“But there would be violence! There would be race war!” the defeatists will bleat. Of course there would be.

I am all for minimizing violence. But let’s be real: There already is violence. There already is race war. There already is ethnic cleansing.

Every time a white is robbed, raped, or murdered by a non-white predator, that is race war. The Cincinnati riots were race war. The Wichita Massacre was race war. “Beat up a White Kid Day” was race war. “Polar Bear Hunting” is race war. When tens of thousands of whites fled American cities and lost tens of millions in property because of desegregation, that was ethnic cleansing.

The race war and the cleansing are already upon us. It is just that we are not fighting back. And if we don’t start fighting back, we are going to be destroyed.

Yes, there would be thousands of white race traitors marching and holding candlelight vigils. That’s why we have rubber bullets and fire hoses. Yes, Blacks and Mexicans would riot and burn down their neighborhoods and Korean convenience stores. But that’s why we have police and the National Guard. In the end, non-white lawlessness would simply allow us to accelerate their expulsion.

Yes, violence would have economic costs, but they would be nothing compared to the costs in crime, chaos, ugliness, and inefficiency of keeping these people here. Yes, there would be white casualties. But the white death toll would be nothing compared to the white death toll that is inevitable if we do nothing: namely, extinction.

Pound, Jefferson, Adams e Mussolini

Pound, Jefferson, Adams e Mussolini

Autore: Giano Accame

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

 

È vero: siamo in tempo di crisi e accadono cose davvero sorprendenti. Anche nel movimento delle idee. Occupa appena una trentina di pagine il saggio di Ezra Pound su Il carteggio Jefferson-Adams come tempio e monumento ed è quindi motivo di un lieve stupore l’ampiezza dell’interesse che ha suscitato. Il 18 febbraio scorso si parte con un’intera pagina del Corriere della Sera per una recensione di Giulio Giorello, filosofo della scienza, ma anche raffinato lettore dei Cantos da un versante laico-progressista, che ha acceso la discussione a cominciare dal titolo: Elogio libertario di Ezra Pound. Scambiò Mussolini per Jefferson. Ma il suo era un Canto contro i tiranni. Di quel titolo il giorno dopo profittava Luciano Lanna per ribadire sul nostro Secolo: “Pound (come Jünger) era libertario”. Due giorni dopo (venerdì 20 febbraio) nelle pagine culturali del Corriere della Sera Dino Messina riapriva il dibattito : “Fa scandalo il “Pound libertario”, mentre il 21 febbraio il tema veniva approfondito da Raffaele Iannuzzi nel paginone centrale ancora del Secolo.

Ricordo ancora le critiche rivolte a Pound e a Giorello il 27 febbraio da Noemi Ghetti su LEFT. Avvenimenti settimanali dell’Altraitalia: era abbastanza facile indicare qualche contraddizione tra la censura fascista e lo spirito libertario, pur essendo altrettanto innegabile il durissimo prezzo pagato da Ezra Pound pacifista alla sua appassionata predicazione contro l’usura, la speculazione finanziaria internazionale e le guerre, con le settimane vissute in gabbia nella prigionia americana di Pisa e i dodici anni di manicomio criminale a Washington. Tuttavia nell’ampio dibattito di cui ho segnalato le tappe è comparso solo marginalmente il nome di Luca Gallesi (Antonio Pannullo lo ha però intervistato il 5 marzo in queste pagine sull’etica delle banche islamiche), geniale studioso di Pound cui si deve la pubblicazione del saggio su Jefferson, ma anche e soprattutto l’apertura di nuovi percorsi in una materia di crescente interesse quale è la storia delle idee.

Occorre rimediare alla disattenzione per l’importanza dei contributi che Gallesi ci sta suggerendo e per i risultati che nel campo degli studi poundiani sta raccogliendo con l’editrice Ares guidata da Cesare Cavalleri insieme alla rivista Studi cattolici, anch’essa molto attenta al pensiero economico di un poeta che sin dai primi anni ’30 aveva previsto lo spaventoso disordine della finanza globale e il dissesto con cui oggi il mondo è alle prese. Le Edizioni Ares avevano già pubblicato gli atti di due convegni internazionali curati da Luca Gallesi, prima Ezra Pound e il turismo colto a Milano, poi Ezra Pound e l’economia, e dello stesso Gallesi lo studio su le origini del fascismo di Pound ove dimostra che il più innovativo poeta di lingua inglese del secolo scorso era stato predisposto a larga parte dei programmi socio-economici mussoliniani degli anni di collaborazione a Londra con la rivista The New Age diretta da Alfred Richard Orage, espressione di una corrente gildista, cioè corporativa del laburismo. Dalla frequentazione della società inglese Pound si portò dietro anche alcuni trattati del tutto sgradevoli d’antisemitismo, che negli anni Venti salvo rare eccezioni erano ancora ignote al fascismo italiano. L’introduzione di Gallesi al breve saggio di Pound sul carteggio Jefferson-Adams punta a estendere agli Usa la ricerca già avviata in Inghilterra sulle origini anglosassoni del fascismo poundiano. Questa volta paragoni diretti tra i fondatori degli stati Uniti e il fascismo non emergono come nel più noto Jefferson e Mussolini ripubblicato nel ’95 a cura di Mary de Rachelwiltz e Luca Gallesi da Terziaria dopo che era andata dispersa la prima edizione per la Repubblica sociale del dicembre ’44. Di Jefferson e Adams da Gallesi viene ricordato l’impegno, da primi presidenti americani, nello sventare i tentativi di Hamilton di togliere al Congresso, cioè al potere politico elettivo, il controllo sull’emissione di moneta per delegarlo ai banchieri e alla speculazione attraverso la creazione di una banca centrale controllata, come nel modello inglese, da gruppi privati. Un’altra traccia innovativa per la storia delle idee è stata suggerita da Gallesi il 4 marzo sul quotidiano Avvenire segnalando il saggio dell’americano Jonah Goldberg, che stufo di sentirsi accusare di fascismo ha scalato i vertici delle classifiche librarie con Liberal Fascism, un saggio ove ha sostenuto la natura rivoluzionaria del fascismo, che durante la stagione roosveltiana del New Deal suscitò “negli Usa stima e ammirazione soprattutto negli ambienti progressisti, mentre all’estrema destra il Ku Klux Klan faceva professione di antifascismo”.

Una storia trasversale di idee al di là della destra e della sinistra che Gallesi si prepara a approfondire lungo l’Ottocento americano attraverso la secolare resistenza che da Jefferson in poi vide opporsi correnti legate allo spirito dei pionieri e delle fattorie alla creazione di una banca centrale, che avvenne solo nei primi del Novecento, alla speculazione monetaria e alla dilagante corruzione. Tutti contributi a una interpretazione di Pound, che senza indebolire le posizioni ideali a cui teniamo, risulterà più autentica, più ricca, più fuori dagli schemi, più prossima alla definizione di ”libertario” che della lettura poundiana di Jefferson ha ricavato Giorello.

E non so trattenermi dal riportare due frasi che avevo sottolineate un quindicina di anni fa leggendo la prima volta l’ancor più scandaloso confronto tra Jefferson e Mussolini. Una tesa a far somigliare i due leader nella lotta alla corruzione: “In quanto all’etica finanziaria, direi che dall’essere un pese dove tutto era in vendita Mussolini in dieci anni ha trasformato l’Italia in un paese dove sarebbe pericoloso tentare di comprare il governo”. E proprio alla fine del libro l’invenzione della settimana corta, per una gestione politica della decrescita economica che solo adesso assume aspetti marcati d’attualità: “Nel febbraio del 1933 il governo fascista precedette gi altri, sia di Europa che delle Americhe, nel sostenere che quanto minor lavoro umano è necessario nelle fabbriche, si deve ridurre la durata della giornata di lavoro piuttosto che ridurre il numero del personale impiegato. E si aumenta il personale invece di far lavorare più ore coloro che sono già impiegati”. Queste erano le soluzioni pratiche che piacevano a Pound, autore di solito complicato, ma reso a volte paradossalmente difficile per eccesso di semplicità.

* * *

Tratto da Il Secolo d’Italia del 28 aprile 2009.

dimanche, 31 octobre 2010

Noodregering hersenschim?

 

 

 

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Noodregering hersenschim?


Bart Maddens
- Is politicoloog aan de KULeuven.
- Stelt vast dat we een weinig originele remake beleven van de slechte
politieke cinema uit 2007.
- Meent dat de Franstalige partijen geen enkele reden hebben om grote
toegevingen te doen de komende weken.

Noodregering hersenschim?

Wie zegt dat 2010 steeds meer lijkt op 2007 en we gaan uitkomen bij een
noodregering zonder de N-VA, wordt haast als paranoïde beschouwd. En toch
kan men zich niet ontdoen van een hoog déjà-vugevoel.

Had CD&V in 2007 geen dure eden gezworen dat het nooit tot een regering zou
toetreden zonder een grote staatshervorming?

De geschiedenis herhaalt zich nooit. Maar wat nu gebeurt, begint toch wel
griezelig veel te lijken op wat we in 2007 al hebben meegemaakt. Zowel toen
als nu spelen Vlamingen en Franstaligen een ongemeen spannend chicken game:
twee chauffeurs rijden op een smalle weg in volle vaart naar elkaar toe en
wie het eerst uitwijkt, is verloren.

Begin november 2007 kon niemand zich voorstellen dat het uiteindelijk de
Vlamingen zouden zijn die finaal het stuur zouden omslaan en het spel zouden
verliezen. Begin november 2007 kwam het ook bij niemand op dat er wel eens
een andere regering gevormd zou kunnen worden dan een oranje-blauwe. Er is
gewoonweg geen alternatief, luidde het unisono bij de politici en de
analisten. Maar anderhalve maand later was het ondenkbare een feit: een
regering mét de PS, mét CD&V-N-VA, maar zonder staatshervorming.

Ook vandaag is iedereen gefixeerd op één welbepaalde formule: een regering
van zeven partijen, met een grote staatshervorming. Wie erop gokt dat het
wel eens heel anders zou kunnen uitdraaien, bijvoorbeeld op een noodregering
zonder de N-VA, die wordt haast als paranoïde beschouwd. Want beweert CD&V
niet bij hoog en bij laag nooit in zo'n noodregering te zullen stappen?

Juist, maar even goed had CD&V in 2007 dure eden gezworen dat het nooit tot
een regering zou toetreden zonder een grote staatshervorming. Maandenlang
kreeg de partij daarvoor luid applaus in de media en de publieke opinie.
'Goed dat de Vlamingen eindelijk eens het been stijf houden', was toen de
teneur. Maar vanaf de tweede helft van november begon het sentiment op de
markt te keren. De stemming sloeg vrij plots om naar 'de speeltijd is
voorbij': de politici moesten nu maar eens een einde maken aan dat
communautaire gehakketak en zich met de 'echte' problemen gaan bezighouden.

LUC COENE

Het was vooral economische stemmingmakerij die aan de basis lag van die
kentering. De vakbonden roerden zich eerst. Op 26 september lanceerden ze
een uitgesproken Belgicistische campagne onder het motto 'Red de
solidariteit'. Vlak voor de ontknoping, op 15 december, was er dan die
groots opgezette nationale vakbondsbetoging. Zogezegd voor het behoud van de
koopkracht, in werkelijkheid tegen een verregaande staatshervorming.

Tien dagen eerder, op 5 december, was Luc Coene (vicegouverneur van de
Nationale Bank) in de Kamercommissie voor Begroting en Financiën komen
vertellen dat de politieke crisis langzaam negatieve gevolgen begon te
hebben op de economische prestaties van België. Nadien heeft hij (in De Tijd
van 12 januari 2008) toegegeven dat het enkel zijn bedoeling was een signaal
te geven en dat het hooguit ging om een 'potentieel gevaar'. Het was met
andere woorden enkel een overdrijving, bedoeld om de politici aan te zetten
tot Belgische 'redelijkheid'.

Het resultaat was dat de Vlaamsgezinde krachten in CD&V beetje bij beetje in
het defensief werden gedrongen. De ACW-vleugel voerde geleidelijk de druk
op. Dat leidde dan uiteindelijk tot die halsbrekende bocht op 18 december:
CD&V besliste toch toe te treden tot een regering zonder enige garantie op
een staatshervorming. De Vlamingen waren hun hefboom kwijt, en we waren
vertrokken voor drie jaar politieke stilstand en communautaire ellende. Maar
de solidariteit was wel gered.

CRISISGEVOEL

Vandaag beleven we een weinig originele remake van die slechte cinema. De
vakbonden zijn al in gang geschoten. En het is een gemakkelijke voorspelling
dat ook de economische onheilsprofeten binnenkort een tandje zullen
bijsteken. De bedoeling is duidelijk: het economischecrisisgevoel in de
publieke opinie aanscherpen, zodat de burgers zich finaal tegen de
communautaire 'scherpslijpers' zullen keren.

In de Franstalige pers wordt daar al maanden op gespeculeerd. Joëlle Milquet
(cdH) was vorig weekend in Le Soir bijzonder openhartig over dat
uitrookscenario: 'Car l'opinion peut s'inquiéter, réclamer un gouvernement.
Il n'y a pas encore de sentiment d'urgence. Le temps est un partenaire.'
Maar ook bij CD&V rekenen sommigen er blijkbaar op dat de politieke
uitputtingsslag tot een kentering zal leiden in de publieke opinie. Een
regering zonder de N-VA? 'On pourra en reparler dans deux ou trois mois',
zei een CD&V-verkozene aan Le Vif-L'Express (18 oktober).

Voor de Franstaligen komt het er dus vooral op aan tijd te winnen. Dat is de
les die ze in 2007 hebben geleerd. De recente beslissing van CD&V, Open VLD
en sp.a om niet langer mee te werken aan een 'eenzijdige' splitsing van
Brussel-Halle-Vilvoorde (BHV) heeft hen gesterkt in de overtuiging dat de
wind in Vlaanderen aan het draaien is. Vooral het feit dat CD&V zich inzake
BHV heeft losgehaakt van de N-VA wordt gezien als een hoopvol teken.

Weliswaar maakt één zwaluw de lente nog niet, aldus journalist Francis Van
de Woestyne in La Libre (26 oktober), maar toch is het duidelijk dat de
traditionele partijen zich langzaam maar zeker van de N-VA distantiëren.
Waarom zouden de Franstaligen dan grote toegevingen doen de komende weken?

Dat is de paradox van wat de jongste dagen is gebeurd. De traditionele
partijen hebben de parlementaire BHV-weg verlaten met de bedoeling het
koninklijk bemiddelaar Johan Vande Lanotte (sp.a) wat gemakkelijker te
maken. Maar het resultaat zou wel eens precies het tegenovergestelde kunnen
zijn.
© 2010 Mediafin
Publicatie:     De Tijd
Publicatiedatum:     vrijdag 29 oktober 2010
Auteur:     Van Hamme Franky;
Pagina:     16
Aantal woorden:     977

samedi, 30 octobre 2010

La liberté d'installation au sein de l'UE ne doit pas conduire à des abus

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La liberté d’installation au sein de l’UE ne doit pas conduire à des abus

 

 

Si les citoyens de l’UE abusent de la liberté qui leur est accordée de voyager et de s’installer dans l’Union et cherchent les lieux où ils peuvent le plus facilement pratiquer certaines formes de petite criminalité, alors nous devons remettre le système en question !

 

Dans le débat qui fait rage aujourd’hui à propos de l’expulsion de Roms hors de France et vu la procédure en cours contre ce pays (qui est toutefois atténuée), le député européen de la FPÖ autrichienne Andreas Mölzer a pris la parole. Il a déclaré : « Le débat est vicié, surtout par la façon dont l’a amorcé la Commissaire européenne Viviane Reding, car le droit de s’installer partout dans les pays de l’UE ne peut en aucun cas signifier que l’on possède le droit, en tant que citoyen d’un pays de cette UE, de se chercher à la carte un lieu où exercer une forme ou une autre de petite criminalité », a déclaré le mandataire de la FPÖ au service de presse de son parti.

 

« Lorsque, par exemple, un pays comme la France a expulsé près de 8000 Roms vers les pays dont ces personnes sont originaires, soit la Roumanie et la Bulgarie, parce qu’elles avaient provoqué des problèmes inacceptables, il convient de respecter cette décision française », a poursuivi Mölzer. « Il ne faut pas en tirer la conclusion que la France doit être sanctionnée pour cette politique visant l’élimination de problèmes réels, ou d’aller dire que la France doit modifier son droit ; non, il faut que les directives européennes limitent la libre circulation des personnes possédant la citoyenneté d’un pays de l’Union, en cas d’activités criminelles ou de comportements inacceptables vis-à-vis du pays hôte, et, dans de tels cas, il convient donc de limiter aussi le droit d’installation ». Tels ont été les propos du député autrichien de la FPÖ auprès du Parlement Européen, qui s’est efforcé de ramener le débat vers la raison et l’honnêteté intellectuelle, direction qu’il n’avait nullement empruntée !

 

(Source : http://www.andreas-moelzer.at/ ).

vendredi, 29 octobre 2010

An Ambiguous Victory for Wilders

An Ambiguous Victory for Wilders

by Srdja Trifkovic

Ex: http://www.chroniclesmagazine.org/

Srdja_Trifkovic.jpgThe news just in that Dutch prosecutors have changed their mind about prosecuting Geert Wilders for the Orwellian crime of “discriminating against Muslims” and “inciting hatred” is prima facie a victory for free speech and all that. In fact it is not nearly as good as it may seem.

The establishment is scared of continuing to hound the leader of the third-largest political party in the land. The fact that their legal minions are forced to eat humble pie is gratifying, but the trouble is that they are dropping this particular case while keeping all the pernicious laws used against him. They have come up with the ridiculous argument that the politician’s comments about banning the Kuran can be discriminatory, but because Wilders wants to pursue a ban “on democratic lines,” there is no incitement to discrimination “as laid down in law.” As for his comparison of the Kuran with Mein Kampf, the prosecutors now say that the metaphor was “crude, but that did not make it punishable.” While some of his comments could incite hatred against Muslims if taken out of context, they concluded, on the whole Wilders seems to be opposed to the growing influence of Islam and not hostile to Muslims as such.

A clear victory would have been for the Dutch state to declare that it was mistaken in pursuing a case of any kind against Wilders; but that would have meant the end of the Dutch state as we have known it for the past forty years.

In the event the oppressive laws are there to stay. Ordinary Dutch citizens, less visible than Wilders, can be maliciously prosecuted – and convicted – for saying the same things he has said, but with far less fuss. In the same manner some well known East European dissidents were relatively protected from the Comrades’ fury in the 1970s, but arbitrary and oppressive laws were then applied with an even greater ferocity against the anonymous multitudes.

For as long as Holland’s and other European countries’ ridiculous “hate” laws remain on the statute books, the threat of prosecution hangs above everyone’s head – and no conviction is required to make people think twice about expressing themselves frankly and meaningfully about “prophet” Muhammad’s ideology of war and hatred.

I suspect that Wilders himself would have preferred a highly publicized trial and conviction, followed by an appeal that would test the constitutionality of the laws used against him. That is the kind of battle that requires courage, money, and media attention. He is the ideal man to give it one more try.

jeudi, 28 octobre 2010

Les banlieues masquent les vraies fractures françaises

Les banlieues masquent les vraies fractures françaises

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Quinze ans après le fameux slogan de campagne de Jacques Chirac sur la « fracture sociale », où en sont les inégalités ? Le constat du géographe Christophe Guilluy dénonce l’incapacité de nos dirigeants à pallier les inégalités territoriales.

Il y a 15 ans maintenant, Jacques Chirac emportait l’élection présidentielle grâce à une intuition que résumait non pas son indigeste premier slogan « manger des pommes » mais le second, ô combien plus politique, dénonçant la « fracture sociale ».

Pour Christophe Guilluy, rien n’a vraiment changé en 15 ans. Au contraire, d’évitement en évitement, les cassures se sont approfondies, diffusées, multipliées, comme un cancer mal soigné se métastase.

Avec « Fractures françaises », son dernier essai, dont on peut lire quelques extraits ci-dessous, le géographe dresse un constat alarmiste sur la situation des couches populaires après 20 ans de mondialisation à marche forcée. Cette fois-ci, ce sera sans cartes, mais avec en appui un sérieux paquet de statistiques.

Car il s’agit ni plus ni moins pour ce chercheur que de dénoncer l’incroyable cécité des politiques publiques, à comprendre, apprécier, mesurer les inégalités territoriales qui se sont maintenant enkystées dans ce «vieux pays». Derrière ces territoires, ce sont évidemment des populations.

Alors que les dynamiques de mondialisation, de « métropolisation », et d’émergence du multiculturalisme à l’œuvre depuis deux voire trois décennies ont ébranlé le « principe d’égalité sociale ». Les réponses apportées ont à chaque fois tapé à coté de l’objectif, mainte fois répété, rarement atteint, de maintien des principes républicains.

La banlieue occulte tous les autres territoires

 

Cet aveuglement, les politiques l’ont en partage avec nombre d’acteurs de la sphère publique. Et d’abord les médias, comme on l’a encore vu récemment avec ces journalistes du Point abusés par leur « fixeur » de Montfermeil dans leur « enquête » sur la polygamie en banlieue.

S’il est vrai que se posent dans ces espaces des questions aussi sensibles que le « vivre-ensemble », comme viennent le confirmer les travaux du sociologue Hugues Lagrange sur la sur-délinquance, cette banlieue est, selon l’auteur, désignée à tort comme une terra incognita. Guilluy rappelle l’importance des travaux académiques qui lui sont consacrés comme des milliards d’argent public qui y sont dispensés.

Le problème est que la banlieue finit par occulter tous les autres territoires. Et par ricochet, la question sociale, pour le plus grand profit d’une droite sarkozyste qui a fait de l’insécurité son fonds de commerce, avec les (non-) résultats que mesurent parfaitement les statistiques.

Pour lui, un consensus « caricatural » s’est imposé : les banlieues concentrent tous les problèmes, sous-entendu il n’y en a pas ailleurs. Dit autrement : « l’idée d’une société française divisée entre les exclus, essentiellement les minorités qui vivent en banlieue, et la classe moyenne ».

A la faveur de ce discours, qualifié de dominant, disparaît donc la question de la relégation culturelle et spatiale (les grands espaces périurbains, au-delà des banlieues) des classes moyennes et populaires. A cette montée des inégalités monétaires, et surtout d’opportunité d’ascension, tant pour les français dits de souche que pour les immigrés, répond une politique centrée sur une analyse essentiellement communautariste.

La promotion de la diversité qui en découle aboutit aux rustines de la discrimination positive, déjà en place à l’ENA ou à Sciences-Po. Pourtant, comme le note l’auteur, « si les élites sont prêtes à s’ouvrir à la diversité ethnique, peu considèrent la diversité sociale, que remettrait en cause un système dont elles bénéficient, comme une priorité ».

Ces fractures françaises dessinent un territoire en recomposition, où seuls s’imposent les problèmes de la banlieue, que résoudraient à bon compte l’émergence d’une société dite multiculturelle. De leur déni nait le mythe d’une société apaisée au sein de laquelle s’épanouirait une classe moyenne majoritaire et bénéficiaire de la mondialisation.

En fait, le chômage de masse qui s’incruste depuis 30 ans, l’abstention massive, les inégalités de revenus qui s’accroissent, ou encore le fait que les masses populaires disparaissent des écrans radar des médias, invalident totalement cette analyse.

L’ouverture massive des frontières aux biens et aux personnes, qui élargissent ces « fractures françaises » demeure un invariant, dont l’élite profite indéniablement, quitte à faire voler en éclats le modèle républicain.

———————–

Extraits du livre « Fractures Françaises », du géographe Christophe Guilluy, chez François Bourin Editeur, 19 € :

Certaines thématiques structurent plus que d’autres le discours dominant. Depuis 1990, la banlieue, les minorités et la classe moyenne occupent ainsi l’essentiel du discours des prescripteurs d’opinions et, singulièrement, de la classe politique.

À aucun moment, la question de la pertinence de ces représentations sociales et territoriales n’a été posée ; celles-ci traduisent pourtant une interprétation très idéologique des oppositions sociales.

La remise en cause des représentations sociales de la société française n’est pas un exercice «technique», ni même un débat sociologique. Cette critique des représentations courantes permet d’interroger la pertinence des discours politiques, médiatiques et culturels, et d’identifier ainsi l’une des causes majeures de la fracture entre le peuple et ses élites.

La montée de l’abstention et du « populisme » est présentée comme un rejet du politique ou des partis. Elle est en réalité l’illustration d’un décalage croissant entre la réalité et les représentations qui influencent le discours des partis politiques.

On comprend, dans ce contexte, que 67% des Français ne fassent plus confiance ni à la gauche ni à la droite et que seulement une minorité d’entre eux arrivent encore à se situer sur l’échelle gauche/droite. Comment se sentir impliqué par un débat politique essentiellement centré sur des représentations erronées de la société française ?

La crise démocratique est d’abord celle d’une grille de lecture dépassée. La question des banlieues occupe une place de choix dans cette grille. Il s’agit certainement de la thématique la plus médiatisée et certainement la plus erronée. Elle s’articule avec celle des classes moyennes.

Ces deux thèmes ne sont pourtant jamais mis en relation. La littérature consacrée aux deux sujets est abondante, mais ne montre pas comment ces questions se nourrissent l’une de l’autre. Pourtant, l’une n’existe pas sans l’autre.

banlieues.jpgLes quartiers sensibles se définissent ainsi comme des territoires désertés par les classes moyennes. L’image de ces « no-middle-class-land » s’est construite en creux, en comparaison d’une classe moyenne majoritaire et intégrée vivant sur d’autres territoires, notamment périurbains.

Cette analyse caricaturale d’une société divisée entre les « exclus » et les « petits bourgeois », entre les cités et les pavillons, a été confortée par l’émergence de la thématique des minorités. Les exclus, ceux qui se concentrent dans les quartiers sensibles, font partie des minorités visibles, les classes moyennes appartenant mécaniquement à la majorité invisible.

L’opposition d’une France des ghettos ethnicisés à une France des pavillons permet de valider l’idée d’une société structurée par un apartheid urbain et ethnique. Peu importe que les banlieues ne soient pas les ghettos américains, que la France pavillonnaire ne soit plus celle de l’ascension sociale des classes moyennes, et que, au final, cette géographie sociale n’existe pas.

Cette construction sociologique et urbaine est désormais gravée dans le marbre politique et médiatique : des territoires et des populations qui ne seront jamais des classes moyennes, face à des territoires qui, au contraire, y sont fermement arrimés.

Cette doxa « sociospatiale » n’est pas seulement une posture médiatique, elle a des conséquences idéologiques profondes. Elle permet, nous le verrons, d’accompagner en douceur l’intégration à la mondialisation libérale en rendant obsolète la question sociale et ainsi, de remplacer peu à peu l’égalitarisme républicain par un «égalitarisme multiculturel», beaucoup moins exigeant socialement.

La déconstruction du discours sur la banlieue, les minorités et les classes moyennes, vise à remettre en cause une représentation idéologique de la société française, afin de discerner les véritables dynamiques à l’œuvre dans la société et sur les territoires.

En effet, « la banlieue » n’existe pas. Il ne s’agit évidemment pas là de remettre en cause l’existence de territoires urbains où vivent les trois quarts de la population urbaine. Il ne s’agit pas non plus de nier l’évidence d’une concentration des difficultés sur certains territoires où les taux de chômage et de pauvreté sont effectivement très élevés.

Il s’agit, en revanche, de nous interroger sur la signification du surgissement dans le discours politique du « ghetto à la française ». Stigmatisée et victimisée, la « banlieue-ghetto » participe à la construction d’une représentation erronée de la société française.

Hormis le fait qu’elle empêche de poser le véritable diagnostic des quartiers sensibles, elle masque l’importance des nouvelles dynamiques urbaines et sociales. La situation des banlieues est d’abord la conséquence de l’émergence d’une nouvelle géographie sociale insuffisamment prise en compte.

Une géographie médiatique

Ainsi, pour y voir plus clair, une petite leçon de géographie sociale s’impose. La transformation des villes, les évolutions économiques, la démographie modèlent insensiblement le paysage social.

La géographie sociale est aussi le fruit d’un héritage. Les représentations des territoires sont pour partie héritées de deux périodes : celle de la révolution industrielle et celle, plus récente, des Trente Glorieuses.

La vision dix-neuvièmiste des territoires oppose les quartiers ouvriers et les régions industrielles aux quartiers bourgeois et aux régions tertiairisées. Née de la révolution industrielle, cette géographie structure encore socialement le territoire.

Une autre est venue compléter ce dispositif, celle forgée durant les Trente Glorieuses (1945-1975). Cette géographie de la « moyennisation » est celle de la France pavillonnaire. Cette France périurbaine se confond avec la France des classes moyennes en voie d’ascension sociale.

Ces géographies sociales « héritées » s’effacent peu à peu dans les années 1980, pour laisser la place à une autre représentation sociale des territoires, celle des banlieues.

Contrairement aux autres, cette géographie-là est d’abord une « géographie médiatique » : « vu à la télé », modelé au fil des ans par la puissance médiatique des images, le paysage des quartiers sensibles s’est imposé à l’ensemble des prescripteurs d’opinions, avant même d’avoir fait l’objet d’une analyse sociale et scientifique sérieuse.

L’étude des dynamiques sociales pèse en effet peu, face aux images d’émeutiers armés de Villiers-le-Bel ou du quartier de la Villeneuve à Grenoble.

Ainsi, et pour la première fois, ce ne sont plus les seuls acteurs sociaux qui modèlent et écrivent l’histoire sociale, mais les médias et plus largement les prescripteurs d’opinions. Le traitement médiatique de la question des banlieues n’aura pas seulement contribué à créer de nouvelles représentations sociologiques, il est aussi à l’origine d’une géographie sociale qui structure désormais les discours politiques.

Il est ainsi frappant de constater la rapidité avec laquelle la géographie sociale traditionnelle s’est effacée. Les territoires de la France ouvrière, industrielle, l’histoire bicentenaire des quartiers populaires des grandes villes, sans parler de la France rurale… tout cela s’est évanoui peu à peu dans les années 1980-1990, au fur et à mesure qu’émergeait l’obsession des banlieues.

Cette disparition n’est pas seulement la conséquence du passage de la société industrielle à la société postindustrielle, mais participe à un mouvement idéologique qui vise notamment à substituer la question sociale à des questions sociétales. Ce qui est vraiment en cause ici n’est pas le traitement de la crise des banlieues par les médias, mais l’utilisation politique de ce traitement.

2008-01-22T180422Z_01_NOOTR_RTRIDSP_2_OFRTP-FRANCE-BANLIEUES-GAUCHE-20080122.jpgLe « paysage médiatique » est devenu le « paysage social de référence » et le reflet de l’idéologie des élites. L’analyse de la genèse de cette représentation permet d’éclairer cette dimension idéologique.

Les urbanistes et sociologues ont l’habitude de faire démarrer la crise des banlieues et la politique de la ville en 1973. Les pouvoirs publics créent alors le premier groupe de réflexion sur les quartiers de grands ensembles de logements sociaux. Cette année de naissance est techniquement pertinente puisque l’attention portée aux grands ensembles va précéder les émeutes urbaines.

Cet acte de naissance marque une volonté, dès les années 1980, de « techniciser » et d’«urbaniser» une question qui est d’abord démographique, culturelle et idéologique. La banlieue comme « objet politique et médiatique » est née en septembre 1979, précisément dans la banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin.

Pour la première fois, des émeutes urbaines, que l’on croyait réservées aux pays anglosaxons ou à ceux du tiers-monde, venaient frapper le territoire français. Pendant plusieurs jours, les jeunes du quartier de la Grappinière multiplient les « rodéos », affrontent la police et incendient des voitures.

Pire, ces échauffourées sporadiques se multiplient et touchent d’autres communes et quartiers de la banlieue lyonnaise. Villeurbanne, notamment la cité Olivier-de-Serres, est touchée en 1980.

Un an plus tard, c’est au tour de Vénissieux et du quartier des Minguettes de subir des violences urbaines d’une rare intensité. Les politiques sont sous le choc, comme paralysés par des violences qui concernent une France qu’on ne connaît pas, celle des jeunes Français issus de l’immigration maghrébine. La banlieue, c’est d’abord une image, celle de ces jeunes Français qui défient la police.

Le choc est d’abord culturel, et non pas urbain. Ces événements seront d’ailleurs le point de départ en 1983 de la « Marche civique pour l’égalité et contre le racisme », baptisée « Marche des Beurs » par les médias, dont les revendications sont sociales et culturelles ; la question urbaine et celle des violences n’apparaissent qu’en second plan.

Le traitement médiatique et politique de ces événements modèle assez rapidement l’image-type d’un paysage angoissant, celui de grands ensembles de logements sociaux, souvent dégradés et où les violences sont récurrentes. Le discours sur l’« urbanisme criminogène » prend le pas sur la question sociale et culturelle.

La loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire définira, en 1995, ces quartiers difficiles comme des « zones sensibles se caractérisant par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradés ».

Plus tard, sur un même registre, on évoquera la question de la « concentration des difficultés », l’idée étant toujours d’aborder le sujet à travers un prisme urbanistique, qui suggère qu’il existe une volonté politique de concentrer les populations issues de l’immigration maghrébine dans des ghettos.

La sur-représentation, depuis trente ans, des banlieues difficiles, non seulement dans les médias mais aussi dans le monde de la recherche, impose alors le ghetto comme le paysage emblématique de la crise de la société française. La thématique banlieusarde est désormais omniprésente.

Sur le sujet, la littérature, notamment sociologique, est prolifique. Il n’y a désormais plus un seul quartier sensible qui n’ait échappé à sa thèse, à sa recherche urbaine, plus un seul îlot qui ne vive en permanence sous l’œil d’un observatoire local ou national. On connaît tout, absolument tout de ces territoires les plus étudiés de France ; de l’immeuble à l’îlot, rien n’échappe à l’analyse.

Paradoxalement, cette attention extrême ne semble pas remettre en cause l’idée selon laquelle la banlieue resterait une « terra incognita » ; une idée très répandue, qui permet au passage de faire perdurer la production de reportages, sous prétexte d’investigations inédites ou de nouvelles recherches.

Cette attention générale impose de fait les quartiers difficiles dans l’agenda des politiques. Pour l’année 2008, le journal Le Monde avait relevé que le seul département difficile de la Seine-Saint-Denis avait ainsi enregistré 174 déplacements ministériels.

Il n’y a pas que des jeunes en banlieue, et il y a aussi des jeunes ailleurs !

On pourrait expliquer cette exploration en continu des quartiers difficiles, par l’intérêt pernicieux de médias pour des territoires qui font vendre. L’explication est un peu courte.

En réalité, cette attention médiatique est provoquée par le fantasme d’une classe dirigeante persuadée d’être face à l’apparition en France du « ghetto black américain » et d’une jeunesse rebelle issue des minorités ethniques : la France est désormais face aux jeunes du ghetto.

Problème, la banlieue française n’est pas le « ghetto black ». La jeunesse agitée et en décrochage des quartiers ne représente qu’une faible minorité des habitants.

La question de la médiatisation de cette jeunesse des banlieues pose plusieurs questions. La première tient à la réduction de la population des quartiers sensibles aux seuls jeunes, alors que la majorité de la population est composée d’adultes et de personnes âgées. Bref, les banlieues vieillissent aussi.

Les quartiers classés « sensibles » ne sont pas en effet des « fontaines de jouvence ». Sur ces territoires, le vieillissement des populations n’est jamais évoqué. Si les adultes sont invisibles, les retraités n’existent pas. La part des plus de 60 ans progresse, en fait, rapidement dans la plupart des quartiers sensibles, avec une « tendance à un rapprochement de la pyramide des âges des ZUS à celle de la France entière ».

En banlieue, il semble malgré tout que les jeunes restent toujours jeunes. On peut pourtant raisonnablement imaginer que, biologiquement, les jeunes qui ont pris part aux émeutes de 1979 à Vaulx-en-Velin ont désormais près de 50 ans. Traînent-ils encore en bas de leurs immeubles ? Brûlent-ils encore des voitures ? Plus certainement, ils ont, a priori, fondé des familles, travaillent, et, pour beaucoup, ont quitté le quartier de la Grappinière.

L’association mentale « jeunes de banlieues » est si forte, qu’il convient de rappeler une vérité qui s’applique y compris sur ces territoires : on vieillit aussi en banlieue ! Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier et ne seront pas ceux de demain.

Rappeler cette évidence n’est pas inutile, à un moment où le jeunisme est devenu une valeur dominante et que la fascination (entre attraction et répulsion) du monde médiatique et politique pour la « jeunesse des banlieues » semble truster toute réflexion sur les autres tranches d’âge.

Le vieillissement dans le parc social est pourtant devenu un sujet de préoccupation pour l’ensemble des bailleurs sociaux. Le « papy-boom » des banlieues est en marche et le nombre de retraités pauvres, déjà en augmentation, risque de progresser très rapidement dans les prochaines années.

La réduction de la banlieue à la jeunesse tend également à imposer l’idée d’une réduction de la jeunesse à celle des banlieues.

En 2006, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, déclarait qu’il fallait « bien que les Français aient en tête une chose, c’est que l’avenir du pays se joue là ». Cette affirmation pose deux problèmes.

Le premier est de considérer que 8 % de la population résume l’avenir d’un pays. Par ailleurs, si la part des moins de 20 ans est effectivement plus élevée en ZUS (30%, contre 25% en moyenne en France), elle ne cesse de diminuer depuis 1990, au profit des plus de 60 ans dont le nombre a fortement augmenté dans ces quartiers depuis vingt ans.

Le deuxième est de se persuader que la jeunesse relative des banlieues et, au-delà, des populations issues de l’immigration, pourra infléchir un processus de vieillissement qui, rappelons-le, est un processus inéluctable et quasiment mondial.

Ce discours est caractéristique de l’amnésie française qui, après avoir oublié la classe ouvrière et plus généralement les catégories populaires, est dans l’impossibilité désormais de concevoir une autre jeunesse, par exemple celle des espaces périurbains et ruraux, que celle, « vue à la télé », des quartiers sensibles.

L’affirmation selon laquelle la jeunesse des quartiers sensibles serait l’avenir de la France est évidemment généreuse, mais elle pose quelques questions de fond.

La première est qu’affirmer que les quartiers sensibles, c’est-à-dire les territoires où les violences urbaines et aux personnes sont plus fréquentes, constituent l’avenir de la France, est particulièrement anxiogène pour l’ensemble de la société.

De la même manière, considérer que les jeunes des quartiers sensibles sont emblématiques de la jeunesse issue de l’immigration, alors même qu’une minorité d’entre eux vivent dans ces quartiers, participe à la construction d’une représentation négative de l’ensemble des jeunes issus des minorités.

On le voit, la démagogie sur la « jeunesse des quartiers » se révèle contre-productive, notamment au regard de l’objectif recherché, celui de favoriser l’intégration et de promouvoir une image positive des minorités.

Cette représentation négative est renforcée par une utilisation sans modération du concept de ghetto pour décrire la réalité des banlieues françaises.

A Villiers-le-Bel, 12 000 € par habitant, près de Verdun… 11 €

En l’espace de quelques décennies, l’histoire urbaine et sociale de ces territoires a laissé la place à une représentation « à l’américaine », celle qui oppose le ghetto ethnicisé au reste de la société.

La grille de lecture de la réalité banlieusarde est fondamentalement anglo-saxonne et américaine. Le modèle du ghetto américain a été d’autant plus rapidement adopté qu’il permet d’évoquer la crise des sociétés urbaines et multiculturelles.

On peut s’étonner de la rapidité avec laquelle l’intelligentsia française, pourtant critique à l’égard du modèle anglo-saxon, a adopté une telle grille de lecture pour décrire une réalité sociale. S’il existe une Amérique racialiste qui rejette la communauté noire, la France ferait émerger une « société d’apartheid », affirme la bien-pensance. Ce discours apparaît comme une critique à peine voilée du modèle républicain et égalitaire que nous connaissons.

L’idée de la ghettoïsation « à l’américaine » suggère, en effet, que l’État républicain a déserté ces territoires. Stigmatisées, reléguées, les banlieues seraient ainsi sous-équipées et l’État y serait moins présent qu’ailleurs.

banlieues.jpgCette affirmation ne correspond pas à la réalité. Si la permanence des difficultés sociales révèle une forme d’impuissance des pouvoirs publics, elle ne signifie pas pour autant que l’État s’est désengagé. D’ailleurs, ces territoires bénéficient le plus souvent d’une densité d’équipements publics supérieure à celle des territoires périurbains et ruraux.

C’est dans cette optique que le sociologue Dominique Lorrain a réalisé une étude comparative sur les investissements publics entre le quartier des Hautes-Noues à Villiers-sur-Marne et un quartier de la périphérie de Verdun.

Dans les deux cas, les populations concernées sont modestes et/ou précaires et les taux de chômage sont élevés. La cité des Hautes-Noues est classée « sensible », tandis que le quartier de la périphérie de Verdun n’a jamais fait parler de lui.

Première surprise, le revenu moyen par habitant du quartier sensible de Villiers-sur-Marne est de 20% supérieur à celui de Verdun. L’auteur précise par ailleurs que les équipements culturels, les services publics et les facilités de transports sont moins fournis à Verdun : il faut compter trois heures pour rejoindre la métropole nancéenne, contre vingt minutes pour rallier Paris depuis le quartier des Hautes-Noues.

Enfin, et pour faire litière de l’idée d’un abandon des quartiers sensibles, le chercheur calcule le total des investissements publics par habitant. Le programme de réhabilitation dont bénéficie le quartier des Hautes-Noues prévoit une dotation de 12 450 euros par habitant, tandis que le contrat de ville mis en place dans les quartiers de Verdun n’alloue que 11,80 euros par habitant.

Les investissements publics étaient donc mille fois plus élevés dans le quartier sensible que dans les quartiers de Verdun, pourtant socialement défavorisés !

Cet exemple, extrême, n’est certainement pas représentatif de la situation qui prévaut sur l’ensemble du territoire, mais vise, a minima, à démontrer, qu’à situation sociale égale, les pouvoirs n’ont pas choisi d’abandonner les ghettos. Au contraire, ces territoires jouissent pleinement d’une forme de discrimination positive.

L’accentuation des opérations de démolitions-reconstructions, initiées depuis 2004, confirme la poursuite de ces investissements massifs : environ 40 milliards d’euros seront investis, d’ici à 2013, pour la rénovation urbaine de ces quartiers.

La banalisation de l’« émeute urbaine »

Concernant les banlieues, la réalité des faits pèse peu face au bruit médiatique. Les relances en matière de politique de la ville ne sont pas l’aboutissement d’une pression syndicale ou d’un mouvement social, mais sont toutes consécutives à des périodes de tension ou d’émeutes urbaines médiatisées.

Sans diagnostic, sans interlocuteurs représentatifs et face à des émeutes toujours plus spectaculaires, les pouvoirs publics initient des politiques qui ne sont pas des réponses à une « demande sociale », mais d’abord une réaction à une « demande médiatique ». Les émeutes de 2005 ont, par exemple, contribué à accélérer la mise en place d’une politique de discrimination positive.

Depuis les années 1980, les pouvoirs publics réagissent aux émeutes comme s’ils étaient face à un mouvement social structuré. Cette confusion entre délinquance et revendication sociale tend à légitimer la violence.

Tout se passe comme si le système considérait l’« émeute urbaine » comme un mode d’expression sociale acceptable, destiné à remplacer une médiation traditionnelle, quasi inexistante sur ces territoires. Cette légitimation des violences participe fortement à la construction du stéréotype du jeune de banlieue.

La violence d’une minorité de délinquants est ainsi associée au mode de revendication de prédilection des jeunes banlieusards et, même, d’une majorité des habitants. Pire, l’association violence et jeunes issus de l’immigration maghrébine et subsaharienne est pour partie indirectement validée par les pouvoirs publics.

Parce qu’elles se déploient comme une réponse aux violences médiatisées, les politiques publiques sont aussi des opérations de com. Les opérations de démolitions-reconstructions entrent pour partie dans cette logique.

La question sociale, pourtant déterminante comme on l’a vu, est le plus souvent délaissée pour donner la priorité à ce qui se voit. La manne de l’argent public investi dans les banlieues bénéficie ainsi plus aux entreprises de BTP et aux agences d’architecture qu’aux habitants.

Les opérations de démolitions-reconstructions, qui entretiennent l’illusion de faire disparaître les difficultés, n’ont qu’un impact social limité. Elles donnent parfois l’opportunité à certains maires de disperser quelques familles immigrées, souvent africaines, dans des communes ou quartiers mitoyens, mais ne traitent aucune question de fond.

Le comité d’évaluation et de suivi de l’Anru a confirmé que les opérations de démolitions-reconstructions n’ont fait évoluer la population qu’à la marge puisque, dans les faits, 68% des nouvelles habitations sont construites en zone urbaine sensible (ZUS) et près de la moitié dans la même commune.

Ces opérations, souvent contestées par les habitants, représentent une forme d’apogée de la réponse politico-médiatique. Il s’agit de démontrer à l’opinion (surtout celle qui vit à l’extérieur des quartiers) que « les choses bougent » par la volonté politique. Quoi de plus médiatique qu’une démolition d’immeuble qui, de plus, permet à l’État de réaffirmer une forme d’autorité largement perdue sur ces territoires ?

Les opérations policières sont à ce titre exemplaires d’une politique «sous influence médiatique». Les services de police sont ainsi régulièrement mis à contribution dans le montage d’opérations « coup de poing », dont tous les criminologues expliquent qu’elles ne servent strictement à rien sur le plan sécuritaire.

L’absence de structures représentatives des habitants, et donc de contre-pouvoirs, laisse ainsi la place à des opérations médiatiques, peu en phase avec la réalité sociale. Ce déficit n’est malheureusement pas compensé par une représentation municipale qui, le plus souvent, n’est élue que par une fraction très minoritaire d’une population qui ne prend plus guère part aux élections.

Aux municipales de 2008, le maire de La Courneuve a été élu avec 3665 voix, ce qui représente 49% des suffrages exprimés, mais 26% des inscrits et 9,6% de l’ensemble de la population totale. Ce vide démocratique favorise, au final, le développement de politiques dont l’influence sur le réel sera faible.

Le piège de la médiatisation s’est peu à peu refermé sur la banlieue et ses habitants. Un point d’orgue a été atteint en 2005, où les « experts » invités à commenter la situation étaient le plus souvent issus du monde médiatique. Le seul fait de vivre ou d’avoir vécu en banlieue suffisait alors à rendre crédible l’« analyse ». Cette « illusion biographique » permet de crédibiliser le spectacle.

Après les rappeurs, un degré supplémentaire dans le ridicule fut atteint par la presse, qui sollicita sans retenue l’expertise du comique Jamel Debbouze. On allait enfin comprendre. Cette « pipolisation » de l’expertise de la question des banlieues parachève un processus de substitution de la question sociale et démographique, au profit de l’analyse médiatique.

Un phénomène qui touche moins d’autres territoires ou populations. Malgré leurs origines populaires, on n’a jamais demandé à Gérard Depardieu ou à Jean-Marie Bigard de commenter les délocalisations industrielles ou la dégradation des conditions de travail de la classe ouvrière.

Marianne2

(Tous les liens insérés dans cet article, l’ont été par fortune.fdesouche.com)

mercredi, 27 octobre 2010

Die AUNS will eine moderne starke Milizarmee

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Der dem Verteidigungsminister aufgezwungene bundesrätliche Armeebericht 2010 tendiert auf eine neutralitäts- und verfassungswidrige Auslandkooperations-Restarmee, die sich letztlich selber abschafft.

Die AUNS will eine moderne, starke Milizarmee zur Verteidigung und zum Schutz unseres Landes

Presse-Mitteilung, 4. Oktober 2010 - Ex: http://www.asin.ch/

Der vom Bundesrat verabschiedete Armeebericht mit einer künftigen Armee von nur noch 80’000 Armeeangehörigen, wovon lediglich 22'000 Mann als Kampftruppen vorgesehen sind, erfüllt den Kernauftrag Verteidigung gemäss Bundesverfassung Artikel 58 nicht und ist damit verfassungswidrig. Die massive Aufstockung der Durchdiener und der Kontingente für Auslandeinsätze (für Afghanistan oder Schwarzafrika?) tendiert auf eine neutralitätswidrige Profi- und EU-/Nato-Kooperations-Restarmee, die im Volk keinen Rückhalt finden wird.

Die AUNS wird diesen Irrweg bekämpfen. Sie will eine moderne, starke Milizarmee auf der Grundlage einer glaubwürdigen bewaffneten Neutralität. Sie will eine Armee, die in der Lage ist, unser Land im Ernstfall zu verteidigen, unsere Freiheit und Unabhängigkeit zu wahren und unsere Bevölkerung zu schützen. Wir wollen eine einsatztaugliche Milizarmee im eigenen Land, für das eigene Land – auf den Grundpfeilern der allgemeinen Wehrpflicht und der bewaffneten Neutralität.

Beurteilung des Armeeberichts
  1. Es ist richtig, dass das VBS im Sinne von Sofortmassnahmen die gravierenden Mängel, insbesondere im Bereich der Logistik, rasch behebt. Es ist untragbar, wenn für WK-Truppen oft weder genügend einsatzbereites Material (Fahrzeuge, Munition) noch genügend Betriebsstoff vorhanden ist. Für die Behebung der Mängel fordert die AUNS einen verbindlichen Zeit- und Massnahmenplan.

  2. Einige Mängel des Armeeberichts 2010
  • Statt vom Kernauftrag der Armee geht der Bericht von angeblichen oder tatsächlichen Bedingungen und Parametern aus (Bestandesprobleme, Finanzen, Milizverträglichkeit, Auslandeinsätze etc.). Die Palette von möglichen Aufträgen ist viel zu umfangreich und zum Teil nicht armeegerecht.
  • Der Nutzen der Armee – Wahrung von Freiheit, Unabhängigkeit, direkter Demokratie, Wohlstand, Sicherheit, Stabilität (und damit auch der volkswirtschaftliche Nutzen), Schutz der Bevölkerung, Katastrophenhilfe – muss viel mehr herausgestrichen werden.
  • Die Kampftauglichkeit/Verteidigungsfähigkeit wird laut dem Bericht erst nach Jahren durch „Aufwuchs“ erreicht. Dieser Aufwuchs ist eine brandgefährliche, unverantwortliche Illusion.
  • Die „internationale Zusammenarbeit“ widerspricht der schweizerischen Neutralität diametral. Sogenannte Friedensförderungseinsätze im Ausland sind zu streichen. Möglich bleibt militärische Hilfeleistung über die Grenze bei Katastrophenfällen.
  • Der Armeebericht 2010 ist ein Sammelsurium von unterschiedlichen Auffassungen innerhalb des Bundesrates, was unsere Armee zu leisten hat und wie sie ausgestaltet werden soll. Offenbar geistert auch in der Landesregierung immer noch die Illusion der 90er Jahre herum, wir seien „von Freunden umzingelt“ und müssten primär den Frieden im Ausland sichern oder gar erzwingen helfen. Kriege seien im Zeitalter der Globalisierung praktisch unmöglich. Mit 1000 Armeeangehörigen „dabei sein“ bei der internationalen militärischen Friedensförderungs-Euphorie ist für einige Bundesräte wichtiger als die Sicherheit und die Souveränität des eigenen Landes. Zudem ist es völlig unklar, wo diese 1000 Armeeangehörigen zum Einsatz gelangen sollen.
  • Die Aufträge/“Daueraufträge“ der Armee und die dazu veranschlagten Bestände sind unrealistisch und falsch gewichtet. 80'000 Armeeangehörige insgesamt und davon 22'000 als Kampfelement (Verteidigung) sind völlig ungenügend. Wenn zudem viele zivile Objekte (Elektrizitätswerke, Kommunikationseinrichtungen, Sendeanlagen, Verkehrsinfrastrukturen, Industrieanlagen und dergleichen) gleichzeitig und allenfalls über Wochen und Monate bewacht oder überwacht werden müssen – ebenso im Fall einer Verstärkung des Grenzwachtkorps – braucht es wesentlich mehr Kampftruppen. Gut ausgebildete Kampftruppen können jeden Auftrag erfüllen. Werden die Armeebestände derart heruntergefahren, so folgt zwangsläufig der Ruf nach Militärbündnissen bzw. militärischer Auslandkooperation, was von den Internationalisten im Bundesrat auch angestrebt wird. Unsere Neutralität würde damit definitiv preisgegeben.
  • Cyber War: Dringend nötige Massnahmen und Spezialisten gegen elektronische Kriegführung und zur Abwehr des Informationskrieges sind im Armeebericht nicht ersichtlich.
  • Die Reformitis („die Weiterentwicklung der Armee ist ein ständiger Prozess“) muss endlich gestoppt werden. Stabilität, Konzentration auf den Kernauftrag Verteidigung sind gefragt.
Zentrale Forderungen der AUNS
  1. Der Auftrag der Armee muss aufgrund der Bedrohungslage und auf der Basis von Artikel 58 der Bundesverfassung detailliert festgelegt werden. Das VBS muss hier vorangehen. Danach sind die nötigen Mittel – personell, materiell und finanziell – zu sprechen. Ein jährlicher Kostenrahmen von 4,3 Milliarden Franken (gemäss Volksabstimmung Armee XXI vom 18. Mai 2003) darf nach Ansicht der AUNS keinesfalls unterschritten werden.

  2. Die AUNS will eine moderne, gut ausgerüstete, gut ausgebildete und zahlenmässig starke Milizarmee, eine Verteidigungs- und Schutzarmee, die den Verteidigungskampf im eigenen Gelände „sichtbar“ übt und beherrscht. Auch wenn wir diese Fähigkeit auf lange Sicht nicht – und hoffentlich nie – beweisen müssen, so muss der Soldat sein Handwerk dennoch beherrschen. Ein Staat, der sich der Wehrlosigkeit preisgibt und nicht willens und nicht glaubhaft in der Lage ist, sich notfalls zu verteidigen, gibt sich selbst auf, er wird erpressbar und wird früher oder später untergehen.

  3. Die Hauptgefahr besteht heute eher in chaotischen Kriegen und Konflikten, die von aussen ins Land getragen werden. Denkbar und zum Teil bereits Tatsache sind moderne Bedrohungen unterhalb der Kriegsschwelle wie terroristische Aktionen, Ströme von Zuwanderern, organisierte Kriminalität, Abrechnungen unter rivalisierenden Banden, ethnische Konflikte, importierte Bürgerkriege oder Abrechnungen wegen „missliebiger“ Parteinahmen. Die Konflikte können mit Machtansprüchen, mit Öl, Wasser, Bodenschätzen, mit dem Unabhängigkeitsdrang von Minderheiten, mit religiösen und politischen Ideologien und dergleichen zusammenhängen.
    Darum braucht unser Land zusätzlich zu einer einsatzbereiten Verteidigungsarmee mit (wieder zu schaffenden) Alarmformationen einen effizienten Nachrichtendienst und eine Spezialistentruppe zur Abwehr des Informationskrieges.

  4. An der allgemeinen Wehrpflicht ist ohne Wenn und Aber festzuhalten. Sie ist untrennbar mit dem Wesen unserer Miliz- und Verteidigungsarmee (und auch mit dem Prinzip „Ordonnanzwaffe zu Hause“) verbunden. Jeder Schweizer Bürger hat die Pflicht – notfalls unter Einsatz des Lebens – seine Angehörigen, unser Land, unsere Freiheit, Sicherheit und Unabhängigkeit, unsere einzigartigen Volksrechte und unsere sozialen Errungenschaften zu schützen und zu verteidigen.

  5. Zur Konzentration der Kräfte auf den Kernauftrag – nach dem Grundsatz „Armee im eigenen Land – für das eigene Land“ – müssen die militärischen Auslandeinsätze gestoppt werden. Die besondere aussenpolitische Stärke der souveränen, neutralen Schweiz muss im humanitären Bereich und bei der Friedensdiplomatie zum Ausdruck kommen.

Die AUNS fordert, dass der Armeebericht 2010 in diesem Sinn überarbeitet wird. Eine EU- oder Nato-Kooperations-Restarmee, sie sich in fremde Konflikte hineinziehen lässt oder solche Einsätze zur angeblichen Rechtfertigung ihrer Existenz geradezu sucht, befindet sich auf dem Irrweg. Sie macht für den neutralen Kleinstaat Schweiz keinen Sinn und schafft sich längerfristig selber ab.

Unsere Milizarmee rechtfertigt sich nicht durch ein Sammelsurium von irgendwelchen Aufgaben im Ausland und im Inland. Sie rechtfertigt sich nur, wenn sie als letztes Mittel zur Verteidigung unserer Sicherheit und Souveränität einsatztauglich ist.

mardi, 26 octobre 2010

Démocratie directe: la grande peur des bien-pensants!

Démocratie directe : la grande peur des bien-pensants !

 

landsgemeinde1.jpgEx: http://www.polemia.com/

La Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), créée par Jérôme Monod, organise, le 16 octobre 2010, à Lille, un colloque sur « Ce que le web fait à la démocratie représentative ». Un sujet dont l’intitulé paraît étroit (quid de la démocratie directe ?) et craintif.

Ce qui a conduit Yvan Blot, contributeur régulier de Polémia, et président de l’Association « Agir pour la démocratie directe » à proposer à la Fondapol une étude purement factuelle sur la démocratie directe. Il s’agissait d’un parangonnage portant sur les expériences suisse allemande italienne et américaine Un sujet intéressant d’autant que depuis 2008 la constitution française prévoit la possibilité d’organiser des référendums d’initiative populaire (à condition toutefois que la demande soit formulée par un cinquième des membres du Parlement et un dixième des électeurs).
Polémia

La peur du peuple

La réponse négative qu’il a reçue du Secrétaire général de la Fondapol, Mathieu Zagrodzki, est très révélatrice :

« Après réflexion et concertation approfondies, nous estimons que notre priorité aujourd’hui est de défendre la démocratie représentative. Notre sentiment est que la démocratie directe constitue l’une de ces voies de passage qui favorisent aujourd’hui l’expression du populisme, le risque le plus élevé se trouvant dans la rencontre entre cette procédure de décision et les questions très sensibles posées par l’immigration, comme l’a démontré le récent exemple de la votation citoyenne en Suisse sur l’interdiction des minarets. A l’heure où les divisions au sein de la société tendent à s’accroître, l’appropriation de la décision publique par des communautés locales nous semble plus de nature à créer de nouveaux problèmes qu’à fournir des solutions. En outre, une fondation pro-européenne comme la nôtre ne peut soutenir le développement de référendums locaux sans songer aux risques de blocage de l’intégration européenne qu’ils pourraient générer. Nous préférons ainsi vous annoncer à ce stade notre décision de ne pas engager le travail que vous nous proposez. »

Démocratie réelle ou démocratie de façade ?

La réponse d’Yvan Blot met les pieds dans le plat :
« Merci de votre franche réponse qui me permet de mieux situer les contours de l'oligarchie gouvernante actuelle. Vous savez fort bien que la démocratie représentative est une façade : les lois sont faites par les hauts fonctionnaires (dont je suis) et par les lobbies et médias qui gravitent autour, et certainement pas par les députés (je l'ai été). Le choix réel n'est pas aujourd'hui entre la démocratie dite représentative et la démocratie directe mais entre l'oligarchie actuelle et la démocratie réelle qui doit comporter à la fois des éléments directs et représentatifs comme en Suisse.

Les grandes menaces d'aujourd'hui, endettement des Etats jusqu'à la faillite par exemple, ne sont pas le fruit du « populisme» mais des décisions des oligarques régnants. Ceux-ci nous mènent à la catastrophe et c'est alors que vous verrez le triomphe du populisme qui vous fait peur. Quant à l'Europe, vouloir l'intégrer à marche forcée en ignorant les peuples, c'est bâtir sur du sable.

Forces oligarchiques contre forces démocratiques

Nos opinions divergent donc clairement. Je crois que l'idéologie oligarchique que vous incarnez ressemble à celle de l'Ancien Régime en 1789. J'espère que les événements qui vont produire sa chute de façon inévitable seront le moins violents possible. Je crains qu'en refusant la démocratisation de notre système politique, l'oligarchie qui s'approprie actuellement le pouvoir ne creuse sa propre tombe. C'est déjà arrivé dans l'histoire. L'attitude réactionnaire, même affublée du masque du progressisme, est une attitude perdante.

Je suis ravi de ce dialogue révélateur des forces oligarchiques et démocratiques en présence. J'espère au moins qu'elles pourront dialoguer et que la tentation de la censure des voix des citoyens ne l'emportera pas : toute censure est vaine et vaincue à terme. »

Yvan Blot
06/10/2010

Correspondance Polémia – 15/10/2010

lundi, 25 octobre 2010

Réactions en chaîne depuis la participation de Wilders au gouvernement néerlandais

Réactions en chaine depuis la participation de Wilders au gouvernement néerlandais

 

u1_GeertWilders.gifLe gouvernement de droite, actuellement en selle aux Pays-Bas, avec l’appui de Geert Wilders, a très clairement provoqué une mutation de fond dans la politique européenne. Même en Allemagne, où, généralement, les réactions face à tout « extrémisme de droite », réel ou imaginaire, sont plus peureuses et hystériques que partout ailleurs dans le monde, pour des raisons historiques évidentes. Or il semble que désormais ce tabou-là, lui aussi, soit mis au rencart. D’abord, avant l’accession de Wilders au gouvernement néerlandais, nous avons eu l’affaire déclenchée par le social-démocrate Sarrazin qui a profondément ébranlé le monde politique allemand. Immédiatement dans la foulée du tollé soulevé par le livre de Thilo Sarrazin, la CSU bavaroise est entrée dans le jeu : elle s’est mise à critiquer la politique allemande de l’immigration, menée jusqu’ici. Et voilà maintenant que la Chancelière Angela Merkel s’y met à son tour en déclarant publiquement que la société multiculturelle, que l’on avait envisagée pour le futur de l’Allemagne, s’est soldée par un échec. Elle a déclaré cette vérité en termes clairs lors d’un rassemblement des jeunes de son parti, la CDU démocrate-chrétienne à Potsdam.

 

« L’Allemagne présente un déficit de main-d’œuvre formée et ne peut donc pas se passer de travailleurs issus de l’immigration », a dit Angela Merkel, « mais ceux-ci doivent s’intégrer et faire leur la culture et les valeurs allemandes ». Et elle a ajouté, de surcroît, que « l’Allemagne n’avait nul besoin d’une immigration qui pèse lourdement sur notre système social ».

 

(source : « ‘ t Pallieterke », Anvers, 20 octobre 2010).

 

Commentaires caustiques et impertinents, graveleux et cocasses du « Mouvement Identitaire Démocratique » :

 

-          Le projet de Wilders, qualifié d’ « islamophobe » par les médias conformistes, est un projet insuffisant dans la mesure où il induit les Pays-Bas à avaliser les politiques d’intervention américaines dans la zone arabo-musulmane ou les politiques agressives d’autres puissances dans cette aire civilisationnelle. Il est souhaitable que les Pays-Bas, comme tous les autres pays d’Europe occidentale, ne deviennent pas aussi ingouvernables que la Bosnie-Herzégovine, à cause de l’immigration et des conflits que celle-ci pourrait générer. Les Etats multiethniques et multiconfessionnels risquent en effet à tout moment la guerre civile comme le Nigéria, l’Inde ou d’autres Etats composites : c’est désormais une vérité qui n’est plus seulement proclamée dans les marges dites extrêmes du monde politique. Il est évident aussi que les Néerlandais détiennent le droit inaliénable de vivre selon des critères culturels néerlandais, sans interférences inutiles. Si l’on veut maintenir l’identité néerlandaise, et même les aspects hyper-progressistes et permissifs de cette identité, on doit certes s’opposer aux dérives d’un islam de plus en plus marqué par le wahhabisme et le salafisme, mais il n’est pas souhaitable, pour autant, de voir la nation néerlandaise attelée à une machine de guerre interventionniste, comme l’est devenue l’OTAN. La culture néerlandaise est certes menacée par l’islamisme virulent de certaines strates sociales inassimilées des périphéries des grandes villes du « Randstad » hollandais, mais elle l’est presque tout autant par l’américanisme, même si elle partage avec celui-ci un fond culturel calviniste et puritain : les Pays-Bas sont aussi pour moitié catholiques désormais, et de ce fait liés à un autre environnement culturel, et pour un bon quart luthériens, proches de l’Allemagne du Nord. De plus, 40% des Néerlandais affirment n’appartenir à aucune religion. L’américanisme sert de modèle à tous ceux qui sacrifient avec frénésie à toutes les manies modernistes, notamment le multiculturalisme dont un bonne part de l’électorat néerlandais cherche aujourd’hui à se défaire.

 

-          Une bonne politique en Europe serait de rejeter unanimement et l’atlantisme et l’islamisme, avec une égale vigueur. Les Pays-Bas ont retiré leurs troupes de Bosnie et d’Afghanistan récemment, comme l’avait demandé d’ailleurs Pim Fortuyn, hostile à la participation des forces néerlandaises à des opérations lointaines où les intérêts directs du pays ne sont pas menacés. C’était une position politique intelligente et raisonnable. Wilders a raison aussi de rappeler le martyr de Pim Fortuyn et celui de Theo Van Gogh : l’assassinat politique ou idéologique, dans un pays où l’on peut discuter de tout, même des sujets les plus scabreux ou les plus insolites, n’est pas de mise. Ceux qui entendent le généraliser au nom d’idéologèmes fondamentalistes, qu’ils soient écologistes ou islamistes, n’ont pas de place dans cette société néerlandaise. Il faut mettre un terme à leurs manigances et à leurs agissements. Il faut mettre un terme à leur présence : quand on réside en Hollande, on s’y trouve pour discuter de tout et du contraire de tout avec les Hollandais, dans la courtoisie ou avec une certaine véhémence, peu importe, et si l’on ne veut pas jouer ce jeu de l’insolence féconde, à la mode de Diogène et des anciens provos, on boucle ses valises et on va s’installer sous d’autres cieux, en renonçant aux bienfaits de l’Etat Providence néerlandais. Si la soupe d’un restaurant ne me plait pas, ou si la musique que sa radio diffuse m’insupporte, je m’en vais chercher une autre crèmerie.

 

-          Wilders n’a demandé que trois choses aux partenaires libéraux de la coalition dont il fait désormais partie : 1) des règles plus sévères en matière d’immigration ; 2) une interdiction de la propagande islamiste la plus extrémiste et 3) une augmentation des pensions pour les personnes âgées. Un programme minimal calqué sur le « deal » pratiqué entre le Parti Populaire danois et les autres membres des coalitions en place à Copenhague depuis 2001.

 

-          Les réactions de bon sens que l’on a vu se multiplier en Allemagne au cours de ces dernières semaines ont certes été amplifiées par le discours bien construit de Wilders à Berlin mais elles doivent davantage au social-démocrate Thilo Sarrazin et à l’appui que celui-ci a reçu de l’ancien Chancelier Helmut Schmidt. En effet, les deux socialistes allemands ont pour objectif de sauver l’Etat social optimal qui fait l’honneur de leur pays, un Etat social aujourd’hui menacé par une immigration indistincte et non triée sur le volet, qui vide peu à peu ses caisses et surtout le vide de toute substance digne de respect. Pour sauver cet Etat, il faut repartir sur des bases nouvelles et rejeter les dogmes récents qui ont fait l’armature du « politiquement correct ». Sarrazin commence son livre par une citation de Ferdinand Lassalle : « Toutes les formes de petit esprit en politique consistent à taire et à dissimuler ce qui existe réellement ». Cette citation est l’indice d’une volonté de revenir aux sources de la social-démocratie allemande et non pas d’en abandonner l’esprit, ni au profit d’un « populisme de droite » ni au profit des salades du « politiquement corrects », qui n’en auraient pas la rigueur, hégélienne et marxienne.

 

-          En  revanche, les positions de Wilders en matières sociales ne sont pas claires et le risque, notamment en Flandre, de voir les populistes de toutes moutures calquer leurs réflexes politiques sur ceux de la mouvance de Wilders, est réel. Copier Wilders pourrait équivaloir à prendre pour argent comptant les idées néolibérales que ce dernier véhicule. Certains populistes flamands ont payé cher, lors des dernières élections, un flou dans leurs discours qu’ils n’ont pas su dissiper : étaient-ils des néolibéraux d’un genre particulier (assortis de colifichets nationalistes flamands et de crécelles criaillant à tour de bras « België barst ») ou défendaient-ils, en tant que populistes, les acquis sociaux obtenus par les générations précédentes de chrétiens-démocrates (daensistes) et de socialistes, contre les dérives gauchistes ou pro-establishment des partis du pouvoir, lesquels se revendiquent abusivement de ces étiquettes dont il ne respectent plus l’esprit fondateur? Ces chrétiens-démocrates et ces socialistes, qui avaient décidé de changer de comportement électoral, qui ne se retrouvaient plus dans les discours énoncés au sein de leurs formations d’origine et qui avaient bel et bien « voté autrement » depuis le « dimanche noir » de novembre 1991, avaient cherché la bonne manière de débloquer la situation : la démocratie vivante n’est jamais qu’une succession d’alternances pour corriger le tir à intervalles réguliers et empêcher ainsi de figer les sociétés ; mais pour éviter le déblocage et maintenir tous les blocages, on avait inventé et appliqué le « cordon sanitaire ». Les mirages néolibéraux, que la présidence d’un parti populiste jadis prometteur prend pour de bonnes formules politiques, ont fait fuir des électeurs qui préfèrent finalement les vieilles et dévotes certitudes, même battues en brèche, de leurs familles politiques d’origine ou le touintouin ou le bling-bling de nouveaux challengeurs comme la LDD d’un judoka ostendais ou la NVA de Bart De Wever. On ne remplace pas impunément des présidents issus des bonnes vieilles marges du militantisme musclé par un pâle technocrate issu du monde inintéressant de l’économie et des affaires. On ne truffe pas un parti de sénateurs ou de sénatrices gadget, dépourvus de culture militante et au ciboulot tourneboulé par toutes les modes et les tics de la société de consommation. Ces personnages, pétris de toutes les fadaises de la culture de pacotille que les médias nous servent depuis une demie douzaine de décennies, se moquent des convictions des militants de toujours ou agacent le bon sens populaire par leurs réflexes venus de ces mondes artificiels de la pub ou de la mode : ils engrangent des voix dans un premier temps, ils font fuir le bon peuple ensuite. Où est le temps où les populistes, aujourd’hui sanctionnés par leurs électeurs, défilaient à Alost autour de la statue du Père Daens, pour marquer leur solidarité avec les travailleurs ? Pourquoi diable ont-ils abandonné ce post-daensisme au moment où la Flandre, justement, amorce une dangereuse récession économique et où Carrefour, Opel et d’autres géants rationalisent et licencient, frappent ménages et familles de plein fouet, avec la complicité d’un établissement que les populistes prétendaient, avant le discours soft de leur nouveau président, jeter à juste titre au dépotoir de l’histoire ?

 

-          Sarrazin2_by_Uhlemann_Kurier.jpgLe glissement de terrain en Allemagne est intéressant à observer : nous assistons à l’émergence des premières lézardes dans les certitudes imposées par l’idéologie dominante. Il faut savoir que Thilo Sarrazin a vendu plus d’1,1 million d’exemplaires de son livre Deutschland schafft sich ab (DVA, Munich, 2010, ISBN 978-3-421-04430-3) ; empilés les uns sur les autres, ces volumes vendus atteindraient la hauteur de 40 km, ajoutait un humoriste. Devant un tel succès, le risque existe de voir les socialistes s’emparer des arguments de Sarrazin (ce qui serait somme toute fort peu probable, vu le ballast des mauvaises habitudes). Angela Merkel, pour sa part, craint de voir exploser l’union des forces démocrates chrétiennes allemandes (CDU + CSU), et surtout de donner des ailes au nouveau parti « Die Freiheit » de René Stadtkewitz (qui avait invité Wilders à Berlin). La Chancelière a dû emboîter le pas à tous ceux qui, au sein de l’Union démocrate chrétienne, critiquent les dérives coûteuses de l’immigration, surtout après que le leader politique hollandais eut été ovationné par une foule berlinoise qui avait payé cher le droit de l’écouter. Les Berlinois applaudissaient debout à chaque critique émise à l’encontre de la politique laxiste de la Chancelière. Les militants de Stadtkewitz (photo) sont tous des dissidents de la CDU et ont à présent le vent en poupe. La CDU doit gouverner actuellement avec les libéraux de la FDP : si elle perdait encore des plumes, elle devrait renoncer au pouvoir pour laisser la place aux socialistes, stadtkewitz.jpgalliés soit aux libéraux (qui ont plus d’une fois adopté la tactique de la girouette), soit à « Die Linke », la formation socialo-communiste de Lafontaine et de Gysi, soit aux Verts. Ce serait alors l’instabilité durable, due aux blocages de coalitions trop hétérogènes. L’Allemagne deviendrait aussi ingouvernable que la Belgique : impossible d’envisager cette perspective car les défis sont trop importants à l’heure actuelle. On ne va pas sacrifier la boutique pour quelques centaines de milliers d’immigrés considérés, à tort ou à raison, comme non intégrés, non intégrables et improductifs, selon les thèses du socialiste Sarrazin. 

 

-          Wilders n’est ni un nationaliste ni un populiste de pure eau : dans un article que lui consacre l’hebdomadaire britannique « The Economist » ( « A False Prophet », 9 oct. 2010, p. 40), le journaliste anonyme lui colle l’étiquette de « libéral radical », philosémite et pro-israélien, favorable au féminisme et à l’émancipation homosexuelle, bref, un vrai soixante-huitard qui, tout simplement, n’a pas basculé dans l’islamophilie puisque toute islamophilie conséquente amène à renoncer à tous les autres points du programme de mai 68 et, souvent, à basculer dans un antisémitisme bien plus délirant que celui du III° Reich. Wilders ne dit donc pas adieu à Foucault et à ses rêves d’émancipation généralisée, même si le monde judiciaire commence à tiquer face aux abus collatéraux du féminisme, notamment dans les cas de divorce, et aux abus nés des nouvelles discriminations, inversées sous prétexte qu’elles étaient au départ positives. C’est la raison pour laquelle Wilders reçoit un certain soutien d’Amérique, où le « Washington Times » réclame son acquittement dans le procès que lui intente un procureur néerlandais pour islamophobie. « The Economist » ne participe pas à l’euphorie pro-Wilders de ces cénacles américains ; sa position est la suivante : « Les Américains (et les Européens) devraient se tenir sur leurs gardes et ne pas embrasser les thèses de M. Wilders. S’opposer à l’idéologie islamiste la plus violente est une position légitime, et même nécessaire ; attaquer l’islam et le Coran est une stupidité dangereuse qui contribue à affaiblir la civilisation que M. Wilders prétend défendre ». Nous avons là une position ambivalente, ni chair ni poisson, typique du libéralisme diffus qui gouverne l’Occident et empêche toute prise de décision claire et tranchée. Pour nous, il ne s’agit pas de copier Wilders ou d’applaudir ses discours et tirades sans restrictio mentis. Nous n’intervenons pas dans un discours religieux qui n’a pas ses sources en Europe car nous n’en avons ni le droit moral ni ne possédons les compétences théologiques ad hoc, et aussi parce que nous nous en foutons : nous entendons simplement protéger l’esprit européen contre tout débordement issu de religiosités étrangères qui posent tout ce qui ne procède pas d’elles comme « impie » et, par suite, comme un fatras dont il faut se débarrasser, par le fer et le feu s’il le faut. Admettre de telles positions, c’est ouvrir la voie à la dislocation d’une société (1), tout comme le fait d’avoir admis, il y a trois ou quatre décennies, les entreprises de décomposition de nos sociétés par les idéologies soixante-huitardes dont se targue Wilders, le « libéral radical ». S’opposer à l’islamisme, c’est s’opposer à l’idée de « djalliliyah », qui déclare la guerre à tout ce qui procède de matrices antérieures à l’islam, y compris en terre d’islam, dont notre droit romain, nos autres systèmes de droit, nos héritages, nos littératures, nos mythologies, nos traditions culinaires, nos modernisations diverses, etc.

 

-          Le législateur a cru bon, et nous ne reviendrons pas là-dessus, de criminaliser toute attitude « raciste » consistant à dénigrer puis à discriminer tout ce qui ne provient pas de notre « race ». Donc, pour ne pas appliquer deux poids deux mesures, il doit aussi criminaliser toutes les attitudes qui considèrent comme impies les traditions les plus naturelles et les plus innocentes qui émanent de notre Europe, ou d’autres aires de civilisation, et sapent de la sorte l’harmonie sociale souhaitée par tous. Dans ce cas, il y aurait équilibre et non plus ce déséquilibre actuel qui vicie la bonne marche du vivre en commun. Il ne s’agit donc pas d’attaquer le Coran ou l’islam, ce qui serait aussi incongru que d’attaquer le bouddhisme ou les « Rêveries d’un promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau. Il ne s’agit pas non plus d’aller bricoler des mises en scène, comme en Floride, où un fondamentaliste protestant fou annonce à cors et à cris qu’il va brûler le Coran dans une sorte d’autodafé hypermédiatisé et qui change d’avis après un simple coup de fil d’Obama, lequel apparaît ainsi comme le grand réconciliateur. Vous avez dit manipulation médiatique ? Il s’agit de vivre en harmonie en Europe selon des mœurs européennes, d’empêcher que les dispositions pratiques et communément admises dans nos sociétés, prises par l’effet des acquis sociaux ou par le truchement de législations européennes, ne soient battues en brèche par des fondamentalistes, quels qu’ils soient. Saboter un cours de dessin sous prétexte qu’on ne peut pas représenter des êtres vivants, saboter un cours de musique sous prétexte que Mozart ou Beethoven ont abordé des thèmes profanes, saboter un cours de gymnastique sous prétexte que l’on ne peut zyeuter l’épiderme d’un mollet ou d’une cuisse, saboter un voyage scolaire sous prétexte qu’une gamine ne peut s’éloigner de son domicile de plus de 70 km sans être accompagnée de son paternel, de son frérot ou de son tonton sont des attitudes qui doivent être sévèrement sanctionnées : six mois de trou pour le père, six mois de trou pour la mère, pas d’allocs pendant deux ans, expulsion immédiate des illuminés qui incitent à ce genre de comportement avec confiscation de leurs biens sur le territoire, et un séjour de six mois dans un pensionnat de bonne tenue pour la gamine, histoire de la mettre à l’abri des élucubrations de fous furieux, de parents indignes ou ignorants. Ce n’est pas du racisme ou de la discrimination : c’est une défense du droit à l’expression picturale, c’est une défense de la liberté des corps et du droit à la santé par le sport et l’éducation physique, c’est une défense du droit des filles à avoir une formation scolaire complète et à ne pas subir de discriminations dues à leur sexe. De même, venir renifler l’assiette de son voisin pour voir si les aliments sont licites ou illicites selon des critères qui n’ont jamais été d’application en Europe, refuser la convivialité naturelle des commensaux sous ces mêmes prétextes, sont des attitudes nuisibles au vivre en commun, qui doivent, elles aussi, interpeler le législateur (2). Point à la ligne. Ceux qui veulent discuter ne trouveront pas en nous des interlocuteurs. On leur indiquera tout simplement la porte de sortie. Et toute récidive dans les dénis d’éducation, que nous venons de mentionner, double les peines. Quant à la petite criminalité, cet ensemble de « faits divers » selon les édiles pourries de la Région bruxelloise, il s’agit de ne pas la tolérer et de s’inspirer du train de lois que rendra possible le prochain référendum suisse, qui se tiendra bientôt : son objectif est d’augmenter les motifs d’expulsion. Tout simplement. La vox populi helvétique donnera son avis, sans le filtre incapacitant des partis et de leurs folies idéologiques. Donc en tout bon et serein esprit démocratique.  

 

-          Reste une petite question coquine : que vont faire les lamentables loques politiciennes wallonnes ou flamandes inféodées à un parti allié à la SPD de Sarrazin et de Schmidt ou à la démocratie chrétienne de Merkel ? Se mettre au diapason de leurs grands frères allemands ? Ou continuer sur leur lancée et ajouter moultes perles au florilège déjà débordant de leurs sottises et inconséquences ? Pour les ganaches politiciennes de la partie méridionale du pays, il est heureux que le monde médiatique belge francophone se soit isolé dans une tour d’ivoire dûment hermétisée, ne compte que des encartés ou de médiocres pistonnés dans ses rangs qui ne brillent pas par leur formation intellectuelle ni surtout par leur ouverture aux langues étrangères et au vaste monde en général : ce qui se passe en Allemagne, gigantesque trou noir en lisière des Fagnes pour nos pseudo-élites intellectuelles et médiatiques, n’arrive pas aux oreilles des Wallons et des Bruxellois francophones. On ne verra pas de sitôt Joëlle Milquet s’aligner sur le discours pourtant fort modéré de Merkel : certes, si d’aventure elle le faisait, elle risquerait de perdre son électorat subsaharien de Bruxelles, au profit de la grande stratégie de séduction de tous les migrants préconisée par le socialiste Philippe Moureaux, mais elle regagnerait des légions d’électeurs dans les bonnes provinces wallonnes du Namurois et du Luxembourg, voire du Brabant, ce qui lui permettrait de tailler de solides croupières aux libéraux et de gouverner avec ses chers socialistes, condamnant ainsi le gros Louis Michel, son gamin et l’imbuvable Reynders à vasouiller longtemps dans une opposition stérile. On ne verra pas davantage se dresser un socialiste intelligent pour envoyer les panades idéologiques insipides des Moureaux, Onkelinckx et autres Di Rupo à la poubelle nauséabonde et putride de l’histoire, comme a osé le faire Sarrazin à Berlin, en stigmatisant les insanités « politiquement correctes » de ses coreligionnaires de la SPD et en flanquant ainsi un formidable coup de pied dans la fourmilière. Tous les citoyens de raison ont acquiescé.  

 

 Note :

 

(1) Cette attitude a été celle, successive, de Nasser, Sadat et Moubarak en Egypte : les frères musulmans, issus de la mouvance d’Al-Banna, critiquaient la modernisation du pays, faisant ainsi le jeu d’Israël et des Etats-Unis, du moins du temps de Nasser, et constituaient, selon les nationalistes modernistes égyptiens, une « tumeur cancéreuse » pour la nation. Al-Banna et son successeur Al-Qutb évoquaient la notion de « djalliliyah » en désignant Nasser comme un nouveau « Pharaon » donc comme un « déviant » qui renouait avec des principes antérieurs à l’islam. 

 

(2) Ce genre d’attitude ne concerne pas seulement la viande de porc, dont les saucisses Zwan qu’un jour, en la présence d’un vieux copain, un militant socialiste bruxellois offrait à l’assemblée multiethnique convoquée par son parti (Cudell en tête). Elle concerne aussi le beurre que l’on utilise généreusement dans la confection des tartes au sucre de Chaumont-Gistoux. Dans une assemblée encore plus tartesucre.jpgmulticulturelle, on a vu intervenir une mégère qui a empêché toutes ses coreligionnaires de croquer à belles dents cette sympathique spécialité du Brabant wallon. Et voilà qu’est décrétée « haram » (et non « halal ») la tarte au sucre de Chaumont-Gistoux ! Le même ostracisme est appliqué au cramique (pain au beurre et aux raisins, pour nos amis hexagonaux) : nos pensionnés qui vivent dans certains quartiers en sont définitivement privés ! Et si un militant wallon refusait de déguster un biscuit marocain, gentiment offert, sous prétexte qu’il n’est pas fait avec du bon beurre, donc fade, insipide et immangeable ? Commettrait-il un acte « raciste », donc délictueux, en refusant la convivialité ambiante ? Les enfants et les jeunes adorent les bonbons : rien de nouveau sous le soleil. La Belgique, nous disaient maints Français qui, enfants, avaient séjourné à Bruxelles dans les années 50 et 60, était le paradis des amateurs de bonbons : petites barres sûres acidulées car toutes trempées d’acide citrique, lards en guimauve, lacets en réglisse, et j’en passe. Tout cela est encore disponible. Et les jeunes issus de l’immigration en raffolent. Or voilà que certains fondamentalistes viennent leur dire que ce n’est pas « halal », que cela contient des résidus de porc, de « halouf ». Finis les bonbons. Et les enfants non musulmans de le répéter pour ne pas partager le paquet de « nounours qui piquent » avec leurs condisciples musulmans. Où va la convivialité souhaitée par tous ? Vous voulez offrir un bonbon à un sympathique petit galopin venu d’Afrique du Nord et vous risquez de vous faire lapider par un illuminé ou de subir les foudres de la justice inspirée par la Loi Moureaux, si vous lui répondez de travers ou si vous lui collez une claque parce qu’il vous a adressé l’une de ses sympathiques injures, devenues courantes à Bruxelles comme « fils de p. » ou « enc.. de ta mère » ; elles remplacent les truculents  « smeirlap », « stoemerik », « onnüzeleir », « labbekak » ou « afgelekte ballekeskop » des temps jadis, quand « Virgile » composait un dialogue en « brüsseleir » dans chaque livraison du « Pourquoi pas ? ». J’omets ici à dessein, pour éviter tout quiproquo, le très trivial « afkrapsel van mettekou’s klüüte » (= « raclure de couilles de singe/de cercopithèque »), qui s’adressait prioritairement, au départ, aux enfants dont les pères n’avaient pas bonne réputation, et qui 384-2_big.jpgrevendiquaient cet héritage par leur méconduite. Qu’on le veuille ou non, elle faisait partie du répertoire des injures bruxelloises, répertoire rabelaisien et baroque que nous devons à une culture vaguement hispanisée au 17ème siècle, où la tendance était au langage cru, contrairement à la France, qui se cherchait, sous Louis XIV, des formes policées, destinées à dompter la noblesse et le peuple, prompts aux frondes ou aux jacqueries. Aucune législation ou directive n’a cependant interdit l’emploi de cette injure haute en couleurs, contrairement aux termes habituels de « macaque » et de « bougnoul » que la police bruxelloise a reçu l’ordre de bannir définitivement de son vocabulaire quand elle s’adresse aux migrants. Le « mettekou » à Bruxelles, ou le « marticot » à Gand, sont ces petits singes à queue longue qui accompagnaient les joueurs d’orgue de Barbarie dans les rues et quémandaient des piécettes aux passants, armés d’une tirelire et affublés d’oripeaux comiques. Dans sa série « Jo, Zette et Jocko », Hergé a croqué une de ces scènes en fourrant le singe Jocko dans un uniforme rouge grotesque, lorsqu’il est recueilli par un joueur d’orgue de Barbarie après avoir perdu ses jeunes maîtres. 

 

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Gianfranco Fini, itinéraire d'un mondialiste

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Gianfranco Fini, itinéraire d'un mondialiste

 

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La légende veut que Gianfranco Fini ait décidé de s’engager en politique lorsqu’en 1968, à l’âge de 16 ans, des gauchistes bolognais l’ont empêché d’assister à une représentation du film Les bérets verts de John Wayne. Arrivé à Rome quelques années plus tard, il y rencontre la femme de Giorgio Almirante, Donna Assunta Almirante, qui le présente à son mari alors secrétaire du MSI, le parti néo-fasciste italien. Il devient en 1977 président du Front de la jeunesse, l’organisation des jeunes du MSI. Ses méthodes expéditives de l’époque font sourire ceux qui l’entendent maintenant déplorer « l’atmosphère de caserne » imposée par Berlusconi dans son nouveau parti, le Pdl [Il popolo della libertà]. Il est entre autres l’un de ceux qui décident de l’exclusion du MSI de Marco Tarchi, représentant de la Nouvelle Droite italienne en 1981 (1).

Naviguant habilement entre les différents courants, Fini s’impose comme secrétaire national du MSI en 1987 et en recueillera plus tard l’héritage symbolique… ainsi que la gestion de ses actifs financiers (2). C’est en 1993 qu’il parvient à une grande notoriété en arrivant en tête des candidats de droite aux élections municipales à Rome. Même si Rome avait toujours été – avec le sud de l’Italie – une des places fortes du MSI, personne n’imaginait qu’il pouvait rassembler plus de 46% des voix au second tour, battu par le rassemblement des gauches et du centre représentés par le centriste Francesco Rutelli (3). A cette époque il se déclare toujours mussolinien et déclare à La Stampa en 1994 que « Mussolini fut le plus grand homme d’Etat du XXe siècle ».

2/ Vers la repentance

Considérant que le MSI est toujours ostracisé sur le plan intérieur comme sur le plan international, Fini décide, sur une idée juste, de rompre avec le fascisme en transformant le vieux MSI en un nouveau parti. C’est en janvier 1995 qu’il convoque un congrès extraordinaire à Fiuggi. Habilement le MSI change de nom et devient l’Alliance Nationale (Alleanza nazionale), devenant un parti post-fasciste. Non moins habilement il garde le symbole du parti, « la flamme tricolore », qui rassure tant les vieux barbons du parti que les jeunes têtes vides, tous plus attentifs à l’étiquette de la bouteille qu’à son contenu.

Une première visite à Auschwitz en 1999 se solde par un échec lorsque des anarchistes locaux le bombardent d’œufs et de tomates. Il sera plus heureux en 2003 à Yad Vashem où il rencontre Ariel Sharon et visite le Mémorial en condamnant violemment le fascisme : « Le fascisme a fait partie du mal absolu… il faut dénoncer les pages de honte écrites dans notre histoire passée. Il le faut pour bien comprendre les raisons pour lesquelles tant d’italiens ont été entraînés par l’indifférence, la mollesse et la vilenie et qui en 1938 n’ont rien fait contre les infâmes lois raciales voulues par le fascisme. » Kippa sur la tête, Fini rencontre Ariel Sharon qui le déclare un « bon ami d’Israël ». Il deviendra un habitué de Yad Vashem, y retournant encore en juin 2010 où il ravive la flamme du Mémorial en compagnie du président des communautés juives d’Italie.

3/ Les gloires de la République

La conversion habile du MSI en Alliance Nationale pourrait être une belle et bonne opération politique. Un aggiornamento vis-à-vis des vieux barons historiques du fascisme était nécessaire et le parti avait un grand besoin de renouvellement. Une politique d’alliance avec les autres mouvements de droite, au premier plan Berlusconi et ses amis, pouvait être une tentative raisonnable pour obtenir des pouvoirs et influencer les autorités dans un sens favorable au peuple italien et aux valeurs européennes. C’est l’appétit pour le pouvoir et ses ors qui va proprement lessiver l’appareil idéologique de l’Alliance Nationale.

La carrière de Fini est stratosphérique dès son alliance avec Berlusconi. Il est vice-président du Conseil des ministres dans le deuxième gouvernement Berlusconi (2001) puis ministre des Affaires étrangères (2004). A la veille des élections législatives de 2008, Alliance Nationale fusionne avec Forza Italia, le parti de Berlusconi, pour former le Pdl qui remporte brillamment les élections. Grâce à son alliance avec Berlusconi, Fini obtient son bâton de maréchal en étant élu président de la Chambre des députés. Il devient le troisième personnage de l’Etat.

4/ La conversion idéologique

Tout pourrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si Fini ne se rapprochait chaque jour un peu plus du discours des élites mondialisées. Dès février 2004, il s’était déclaré partisan du vote des immigrés extra-européens, ayant un titre de séjour, aux élections municipales, provoquant des remous dans son parti. Il reviendra de nombreuses fois sur le sujet, en particulier le 22 septembre 2010 dans le quotidien Libero : « C’est une question civique de comprendre l’importance de la question de la citoyenneté pour les enfants d’immigrés. Comment ne pas comprendre qu’attendre leurs 18 ans pour accorder la nationalité aux enfants arrivés très jeunes chez nous nous expose au risque qu’ils s’entendent dire “Tu es autre”. Voulons-nous nier leur droit de se sentir orgueilleusement italiens, seulement parce qu’au siècle dernier existait la loi du sang et du sol ? ». Il ne faisait que reprendre des déclarations faites un an plus tôt où il demandait – au scandale de la Ligue du Nord qui le traitait de fou – un large accès des clandestins au système de santé sur le modèle français.

Sur le plan de la politique étrangère Fini en remontre à Berlusconi (pourtant fort généreux sur ces sujets) en matière d’alignement sur la politique des Etats-Unis, l’appui inconditionnel à Israël, l’engagement italien en Afghanistan. Sur le plan économique il prend la défense d’un capitalisme libertarien prônant la plus grande liberté des flux, des marchandises comme des hommes.

5/ Vers l’alignement complet

A l’été 2010 les députés et sénateurs ex Alliance Nationale font sécession du Pdl pour former un sous-groupe, « Futur et Liberté ». Empêtré dans une ténébreuse affaire immobilière à Monte-Carlo (2) où son beau-frère se retrouve en première ligne, Fini profite des attaques des berlusconiens sur le sujet pour rompre formellement avec Berlusconi sans abandonner son perchoir et sans provoquer des élections anticipées pour lesquelles il ne s’estime pas encore prêt. L’histoire d’Alliance Nationale puis Futur et Liberté est à l’opposé de celle de la Ligue du Nord. Alliance Nationale se voulait un parti jacobin, centralisateur et animé du culte du chef (Fini a succédé agréablement à Almirante sur ce point et n’a pas changé les mauvaises habitudes). Sans programme idéologique ferme, alliance de vieux nationalistes confits dans l’admiration de Fini comme gardien de l’image d’Almirante et de jeunes arrivistes, Alliance Nationale n’a jamais eu de véritable programme, voguant entre paillettes de modernité et vieilles nostalgies traditionnelles. La Ligue du Nord est décentralisatrice, localiste, enracinée, fortement favorable à la défense du paysage géographique et humain de la Padanie (4) et donc hostile à l’immigration extra-européenne. La Ligue défend une Europe industrielle dans une région les plus dynamiques de notre continent.

6/ Babel, enfin Babel

Si les journaux de la presse mondialisée, Le Monde, La Repubblica, El Pais, Le Soir et d’autres ne cessent de tresser des louanges à Fini, ils ont quelques raisons de le faire. La gauche italienne du Parti Démocratique et les centristes rêvent à haute voix d’une alliance avec lui pour exclure du pouvoir Berlusconi et limiter l’influence grandissante de la Ligue du Nord. En octobre 2010, Gay TV, un des principaux sites homosexuels italiens, titrait : « Gianfranco Fini sauvera les immigrés extra-communautaires ». Et d’annoncer la création en novembre 2010 de « Babel TV ». Babel TV sera financée par le milliardaire australo-anglo-américain Rupert Murdoch et dirigée par des proches de Fini et de sa Fondation Futur et Liberté. La nouvelle chaîne câblée sera numérique, ouverte à la diversité, à l’Italie nouvelle, sans préjugés, « s’éloignant d’une Italie analogique, vieillie et civilement analphabète ». Babel, vous avez dit Babel ?

Claude Lenormand
13/10/2010

Notes :

  1. Voir Marco Tarchi La Rivoluzione impossibile. Dai Campi Hobbit alla Nuova destra. Ed Vallechi, 2010. Voir également ses entretiens donnés à la revue Linea. 
  2. Les actifs financiers notamment immobiliers de l’ex-MSI transférés à l’Alliance Nationale sont estimés par certains observateurs autour de 400 millions d’euros. Ces actifs sont gérés par des proches de Fini. Au cours de l’été 2010 la presse a découvert qu’un appartement de Monte-Carlo appartenant à ces actifs aurait été vendu à un prix amical via une société off-shore au beau-frère de Fini, le même beau-frère l’ayant loué par la suite. Fini a déclaré qu’il démissionnerait de la présidence de l’Assemblée si les faits étaient avérés. Au 13 octobre 2010 l’affaire continue et son issue demeure imprévisible. Fini a épousé en secondes noces une présentatrice de télévision à la mode.
  3. Quinze ans plus tard, en 2008, c’est un ancien membre du MSI, Giovanni Alemanno, qui sera élu maire de Rome comme candidat Pdl/Alliance Nationale. Alemanno, s’il a suivi Fini dans sa rupture avec l’époque fasciste, n’a pas épousé ses contorsions idéologiques ultérieures et est considéré comme plus proche de Berlusconi que de Fini.
  4. La Padanie est formée des quatre provinces septentrionales de l’Italie, le long de la plaine du Pô. La Ligue du Nord revendique un fédéralisme localiste conforme au principe de subsidiarité et accordant une large autonomie aux régions et aux communes, notamment sur le plan fiscal. Les communes dirigées par la Ligue combattent vigoureusement l’immigration clandestine.

Correspondance Polémia – 15/10/2010

dimanche, 24 octobre 2010

Terrobedrohung in Europa ist ein importiertes Problem

Terrorbedrohung in Europa ist ein importiertes Problem

 

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

EU-Staaten müssen verstärkt gegen islamistische Zuwanderer vorgehen – Integrationsunwillige abschieben statt weiter Überwachungsstaat ausbauen

1253775636287l.jpgDie Europäische Union dürfe die Terrorbedrohung in Europa nicht ausschließlich durch die politisch korrekte Brille betrachten, sagte der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, zu dem heute in Luxemburg beginnenden Rat der EU-Innenminister. „Die Terrorgefahr ist vor allem ein importiertes Problem, und zwar von Zuwanderern aus islamischen Ländern. Mit einer allgemeinen Einschränkung der Bürgerrechte und einem Ausbau des Überwachungsstaates wird sich daher dieses Problem nicht lösen lassen“, betonte Mölzer.

Um einer Wiederholung der Anschläge auf einen Madrider Vorortezug oder die Londoner U-Bahn zu verhindern, müsse die EU, so der freiheitliche Europa-Abgeordnete, verstärkt gegen den aggressiven Zuwanderungsislam vorgehen. „Natürlich braucht Europa gute Beziehungen zur islamischen Welt, aber gegenüber extremistischen islamischen Strömungen darf es keine Toleranz geben. Insbesondere muß verhindert werden, daß sich in europäischen Großstädten islamistische Zellen einnisten und daß die Religionsfreiheit zum Schmieden von Terrorplänen mißbraucht wird. Die nach außen scheinbar integrierten Zuwanderer der zweiten Generation, welche die Anschläge auf die Londoner U-Bahn verübten, sollten als Warnung dienen“, erklärte Mölzer.

Deshalb forderte der freiheitliche EU-Mandatar ein verstärktes Vorgehen gegen integrationsunwillige und -unfähige Zuwanderer aus der islamischen Welt. „Die vorbehaltlose Anerkennung der Leitkultur des jeweiligen Gastlandes sowie europäischer Grundsätze wie die Trennung von Staat und Religion ist das Mindeste, was erwartet werden kann. Wer dazu nicht bereit ist, der ist in sein Heimatland abzuschieben“, schloß Mölzer.

"La Suisse, un modèle pour la droite populiste en Europe"

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«La Suisse, un modèle pour la droite populiste en Europe»

 

Les droites radicales enchaînent les succès électoraux en Europe. Faut-il en avoir peur? Les réponses de Damir Skenderovic, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg. Selon lui, une société d’exclusion est en cours de préparation.

Dans une bande dessinée diffusée aux électeurs, il se posait en défenseur de la capitale autrichienne et encourageait un jeune Viennois armé d’un lance-pierres à en «coller une au Mustafa». Dimanche passé [10/10/2010], Heinz-Christian Strache, 41 ans, le leader du Parti de la liberté (FPÖ) de feu Jörg Haider, a créé la surprise en s’arrogeant 27% des suffrages au scrutin municipal/régional de Vienne. Ce succès n’est que le dernier d’une série de trophées électoraux remportés par les partis à la droite de la droite en Europe cette année. Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg, Damir Skenderovic* suit de près cette évolution.

Le Temps: Percée du FPÖ à Vienne, entrée de l’extrême droite au parlement suédois en septembre, gouvernement soutenu par Geert Wilders aux Pays-Bas… L’extrême droite est-elle devenue incontournable sur l’échiquier politique européen?

Damir Skenderovic: Si sa présence n’est pas nouvelle, on peut parler d’un élargissement. Récemment encore, les partis de droite populiste étaient tenus à distance. Et puis, à la fin des années 1990, le FPÖ est devenu en Autriche un parti de gouvernement. Ces partis sont de plus en plus des acteurs avec lesquels on considère que l’on peut travailler. En outre, après avoir beaucoup investi depuis des années, ils profitent aujourd’hui d’un savoir-faire acquis, ils ont des services de communication efficaces, ils savent recruter du monde.

On observe par ailleurs un processus d’adaptation du programme des partis de centre droit à l’agenda politique de la droite populiste. L’UMP de Nicolas Sarkozy en France, radicaux et démocrates-chrétiens en Suisse n’hésitent plus à parler immigration ou intégration de manière exclusionniste. Plus important encore, avec l’européanisation des médias, certaines thématiques deviennent transnationales.

Le Temps: Ce glissement de la droite classique vers l’extrême droite a été saisissant en France ces derniers mois. A quoi tient-il?

Damir Skenderovic: Il est lié bien sûr à la question du pouvoir, à la manière dont on pense le gagner ou le conserver. Mais l’opportunisme n’explique pas tout; il y a aussi un fond idéologique. Nicolas Sarkozy n’est pas nouveau venu sur ces thématiques, elles participent de la manière dont il imagine la société.

Le Temps: Les droites populistes d’Europe ont chacune leurs spécificités. Mais elles semblent toutes se rejoindre sur l’islamophobie. Est-ce la grande nouveauté?

Damir Skenderovic: Tout à fait. Pour différentes raisons, les attentats du 11 septembre 2001 ou la politique internationale, un rejet de l’islam s’est développé au niveau mondial. Mais il ne faut pas oublier que déjà au milieu des années 1990, l’UDC distribuait à Zurich des brochures contenant des propos islamophobes. Le fait nouveau est que cette thématique s’est transnationalisée avec la diffusion dans toute l’Europe d’arguments qui n’avaient pas cours avant sur le continent. Le livre de Thilo Sarrazin est frappant à cet égard (ndlr: dans un pamphlet récent intitulé L’Allemagne court à sa perte, grand succès d’édition, Thilo Sarrazin, membre du SPD et ex-membre du directoire de la Bundesbank, juge que l’Allemagne «s’abrutit» sous le poids des immigrés musulmans).

Le Temps: Frappant? C’est-à-dire?

Damir Skenderovic: Ce livre marque un retour au biologisme, selon lequel le comportement des gens est déterminé génétiquement. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale on n’imaginait pas que ce genre d’argument puisse refaire surface à grande échelle.

Le Temps: Le développement du sentiment islamophobe est-il aussi lié à la crise économique?

Damir Skenderovic: Plus que la crise, c’est sa perception qui est importante. On ne peut par exemple pas vraiment dire que la Suisse est en crise économique. L’histoire a régulièrement montré que lorsqu’une crise est perçue, quelles qu’en soient les raisons (économiques ou autres…), la tentation est grande de chercher des boucs émissaires et des solutions toutes simples. On pointe les musulmans et on dit que l’Etat providence ne marche pas parce qu’il y a trop d’abus, ou que par leur faute l’insécurité est trop grande. Les partis socialistes pourraient entrer dans le débat en parlant économie, travail, inégalités et reconnecter la crise à ses vraies raisons. Ils ne le font pas.

Le Temps: Il y a presque un an, la Suisse votait l’interdiction des minarets. Depuis, le débat sur l’interdiction de la burka a traversé de nombreux pays. Cette votation a-t-elle fait sauter un tabou en Europe?

Damir Skenderovic: Oui, mais il n’y a pas que le vote anti-minarets. De manière générale, la Suisse joue un rôle de modèle pour la droite populiste en Europe. Par exemple, le Vlaams Belang belge ne manque pas une occasion d’applaudir aux succès de l’UDC. C’est un modèle de parti sachant gagner des voix en misant sur un agenda exclusionniste; elle a tout un savoir-faire (jeu internet, affiches) qui permet de mobiliser sur de telles thématiques. Voyez sa dernière campagne! Avec l’effet «transnational» des médias, la votation sur les minarets a suscité un immense débat en Europe. Dans d’autres pays on a pensé: «Oui, le peuple suisse a osé dire cela.» La Suisse est d’autant plus un acteur qu’elle est perçue comme un pays modéré, un pays de respect. L’UDC, en outre, n’est pas un outsider, mais est un parti de gouvernement, un parti accepté avec lequel on peut collaborer sur fond de concordance.

Le Temps: Mais vous le mettriez sur le même plan que d’autres partis de la droite populiste européenne?

Damir Skenderovic: Dans une perspective comparative, l’UDC est très proche du FPÖ de l’époque de Jörg Haider, ou des Partis du progrès en Scandinavie. La Lega italienne et le Vlaams Belang belge diffèrent par leur aspect régionaliste, mais l’agenda en matière d’immigration est le même que celui de l’UDC.

Le Temps: Et avec le Front national français?

Damir Skenderovic: Le FN a une organisation très forte avec un pied dans l’extrême droite dure, alors que l’UDC a toujours veillé à se maintenir à distance de l’extrême droite, comme par exemple avec le PNOS en Suisse alémanique, lié aux skinheads.

Le Temps: Jimmy Akesson, chef de l’extrême droite suédoise, a 31 ans. La montée en Europe touche-t-elle surtout les jeunes, les aînés ayant en mémoire la Seconde Guerre mondiale?

Damir Skenderovic: La discussion est en train d’émerger sur ce sujet. Tous les partis rajeunissent leur leadership en Europe et l’extrême droite prend de plus en plus l’allure d’une contre-culture jeune avec ses musiques, ses vêtements, ses symboles. Quant à l’enseignement de l’histoire, c’est un point très important. En Suisse, il y a eu un grand débat ces dernières années sur la baisse du nombre d’heures d’histoire enseignées aux jeunes: elle occupe une place moins importante qu’autrefois dans le curriculum pédagogique. Paradoxalement, on assiste à un renouvellement de l’intérêt des jeunes pour l’histoire médiévale avec les jeux de rôle ou d’ordinateur. Le système d’éducation devrait profiter de cette tendance et s’engager de nouveau plus dans l’enseignement historique, aussi sur le XXe siècle.

Le Temps: Doit-on s’inquiéter de cette présence renforcée de l’extrême droite dans le débat politique?

Damir Skenderovic: Il est inutile de dramatiser en disant que la démocratie est en danger. Les institutions démocratiques sont trop fortes et trop anciennes pour être menacées. Même en Europe de l’Est, l’intégration européenne les a stabilisées. En revanche, il est inquiétant de constater que des valeurs sur lesquelles cette démocratie est basée, le pluralisme ou les droits de l’homme, sont violées lorsque l’on désigne les Roms, les étrangers, les musulmans ou les Noirs. On est en train de préparer une société de discrimination et l’effet cognitif sur ces gens constamment pointés du doigt est très inquiétant.

Le Temps: Ces derniers temps, il est régulièrement fait référence aux années trente. Est-ce pertinent?

Damir Skenderovic: Je ne pense pas que l’on puisse comparer; le contexte d’alors était différent. Mais une certaine imagerie de l’autre utilisée aujourd’hui est semblable aux années trente, telle celle du bouc émissaire, ou les stéréotypes de culture, de religion.

Angélique Mounier-Kuhn
Le Temps
16 octobre 2010
 
*The radical right in Switzerland. Continuity, 1945 – 2000, Berghahn Books, 2009

Correspondance Polémia – 19/10/2010

Image : Affiche électorale du FPÖ « L’Etat-providence plutôt que l’immigration »

 

Angélique Mounier-Kuhn

Niederlassungsfreiheit innerhalb der EU darf nicht missbraucht werden

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Niederlassungsfreiheit innerhalb der EU darf nicht missbraucht werden

 

Wenn EU-Bürger Reise- und Niederlassungsfreiheit dazu missbrauchen, sich auszusuchen, wo man kleinkriminell wird, ist System in Frage zu stellen

In der aktuellen Diskussion um die Ausweisung von Roma aus Frankreich und das derzeit zwar ruhend gestellte Vertragsverletzungsverfahren gegen Frankreich, meldet sich der FPÖ-Delegationsleiter im EU-Parlament Andreas Mölzer erneut zu Wort. „Es ist eine verlogene Debatte, die hier vor allem seitens der EU-Kommissarin Viviane Reding  vorangetrieben wird, zumal die Niederlassungsfreiheit innerhalb der Europäischen Union nicht bedeuten kann, dass man sich als EU-Bürger aussuchen darf, wo man kleinkriminell wird“, so der freiheitliche EU-Mandatar heute gegenüber dem Freiheitlichen Pressedienst.

„Wenn beispielsweise Frankreich seit Jahresbeginn rund 8000 Roma in ihre Heimatländer Rumänien und Bulgarien abgeschoben hat, weil diese nicht akzeptable Probleme verursachen, so ist das zu respektieren,“ so Mölzer weiter. „Der Schluss darauf kann aber nicht sein, dass Frankreich dafür bestraft wird, Mißstände zu beheben, bzw. französisches Recht geändert werden muss, sondern muss dahingehend lauten, dass man die EU-Richtlinie zum freien Personenverkehr von EU-Bürgern dahingehen einschränkt, dass man im Fall von kriminellen Handlungen oder inaktzeptablen Verhalten gegenüber dem jeweiligen Gastland sehr wohl eine Einschränkung der Niederlassungsfreiheit erfährt“, regt der FPÖ-EU-Parlamentarier zu einer Diskussion der Problematik in eine gänzliche andere, aber ehrliche Richtung an.

samedi, 23 octobre 2010

Merkel, la bien pensance et le mythe multiculturel

Merkel, la bien pensance et le mythe multiculturel

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

Merkel-4-cdu-leader-merkel-rings-the-bell-in-stuttgart_108Une remarque naïve d'abord. Elle s'impose hélas quand on parle de la bien pensance et de l'immigration. Si on lit cette nouvelle :

"La PAF durcit le contrôle des Africains et des Asiatiques. La Police des frontières s’est dotée de nouveaux moyens pour lutter contre la criminalité multiforme au niveau 
des frontières et dans les ports et aéroports du pays."

Personne, curieusement, ne proteste. La chose se passe, en effet, en Algérie. (1)

Permis aux Maghrébins, défendu aux Allemands ? Cela va sans dire.

En l'occurrence, on a fait mine de s'offusquer de ce côté-ci du Rhin, parce que Mme Merkel est intervenue sur un mode, pourtant, beaucoup moins radical. Elle n'a certainement pas appelé à des mesures discriminatoires à l'égard des Africains et des Asiatiques. Elle remet simplement en cause le fameux modèle allemand dit multiculturel. Ses propos, il est vrai, ne laissent place à aucune ambiguïté :

"l'approche Multikulti, a échoué, dit-elle, totalement échoué […] Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n'accepte pas cela n'a pas sa place ici."

Mais d'abord, que faut-il entendre par cette expression Multikulti?

Il s'agit là d'un néologisme typique de la langue allemande. Cela désigne à la fois un mode de relations comparable à certains égards à ce que l'Angleterre appelle "communautarisme" : chacun reste chez soi, dans son quartier. Respect, certes, dans le maintien des différences. Et c'est ce système qui a échoué.

Mais contrairement au Royaume-Uni, on n'a pas encore pris l'habitude, outre Rhin de considérer l'étranger domicilié comme un citoyen, sujet du même souverain, "British by passport". Les Jamaïcains ou les Pakistanais de Londres ont bénéficié longtemps des avantages de la citoyenneté du Commonwealth, supprimée par Mme Thatcher. En 1981 sa majorité adopta le changement radical du British nationality act. On définit désormais de manière beaucoup plus restrictive la liberté d'immigrer en Grande Bretagne. La naturalisation y est soumise à plusieurs conditions parmi lesquelles la connaissance de "l'anglais, de l'écossais ou du gallois", mais aussi l'adaptation aux us et coutumes du pays, et un critère qui peut nous paraître arbitraire, le "good character". La société d'outre Manche profondément multinationale, juxtapose des cultures qui, en fait, ne se mélangent pas. On semble d'ailleurs avoir découvert, au gré de divers projets terroristes particulièrement aveugles et criminels que certains islamistes, quoique bénéficiant des facilités inouïes du Londonistan, détestaient leur pays d'accueil.

En Allemagne l'histoire même du pays s'est traduite par un cheminement du droit de la citoyenneté en sens strictement inverse. En mai 1999 une coalition composée des sociaux démocrates, des anciens communistes, des écolos et des libéraux a imposé une grande nouveauté, intégrant une dose de droit du sol, permettant aux enfants d'immigrés de devenir plus facilement citoyens. Les députés au Bundestag des deux partis de référence chrétienne, car, sur un tel terrain, on peut établir une nuance entre chrétiens-sociaux bavarois et démocratie chrétienne ont voté contre à 90 % : 184 voix ; ou se sont abstenus pour 22 d'entre eux.

Il naît outre-Rhin chaque année environ 100 000 enfants, issus de familles étrangères, principalement turques (2). Leur rapport au pays d'accueil de leurs parents ne ressemble en rien, d'ailleurs, à celui des ressortissants de nos anciennes colonies venus dans l'Hexagone. Ceux-ci sont élevés en France même, par l'école de la République, et aussi par le sous-traitant nominalement catholique du "service public laïc", dans le ressentiment. Cette haine du pays où, désormais, ils habitent est cultivé impunément par tout ce que l'éducation nationale compte de gaullistes, de progressistes chrétiens, de socialistes ex-trotskistes et de survivants du stalinisme. Rappelons que ces éducateurs de choix sont eux-mêmes représentés majoritairement par la FSU d'obédience communiste (3). Le vent de révolte qu'ils sèment abondamment, au frais des contribuables, est récolté en tempête, en partie par l'islamisme des banlieues mais plus prosaïquement encore par la voyoucratie.

Quand, par conséquent, Mme Merkel dresse le constat, que personne ne conteste vraiment dans son pays, de l'échec du modèle multiculturel, elle parle de quelque chose de beaucoup moins délirant que le contre-modèle hexagonal, républicain, laïc et obligatoire.

Ce qu'elle propose comme solutions pour l'avenir coule de source. Elle considère que "ce qui prévaut ici s'appelle la constitution, pas la charia" (4). Son programme relève plus désormais de l'assimilation que de "l'intégration".

Ce dernier terme est employé aujourd'hui de manière vague et ambiguë. On l'applique à la Métropole. Or, il avait été lancé en 1955 par Jacques Soustelle, gouverneur général de l'Algérie nommé par Mendès-France et révulsé par les horreurs de la rébellion. Il désignait alors une politique précise dans un territoire particulier, où cohabitaient sous le drapeau d'une France encore impériale, des communautés de statuts juridiques différents (5).

Pour sa part, la chancelière Angela Merkel propose explicitement un certain nombre de programmes, incluant l'enseignement de la langue allemande et le ralliement à la culture germanique. Notons que le président Abdullah Gül a immédiatement su se rallier à cette orientation, recommandant aux Turcs habitant la république fédérale d'apprendre à parler la langue de Goethe "sans accent" – ce qui leur posera un problème à Munich.

Constatant la pénurie de main d'œuvre qualifiée évaluée outre-Rhin à hauteur de 400 000 personnes environ, par le patronat, le chef du gouvernement propose de donner une meilleure formation aux chômeurs.

On doit regretter enfin que les moyens parisiens d'information, ou de désinformation, aient passé sous silence le cadre dans lequella continuatrice de Helmut Kohl s'exprimait. Cela se passait au cours du congrès annuel des jeunesses chrétiennes-démocrates, du 15 au 17 octobre à Potsdam. Or le thème de ce rassemblement tournait autour de la politique familiale (6), à laquelle était consacrée une brochure de 80 pages, fort instructive.

Retenons aussi la préoccupation fondamentale abordée dans ce rapport (7): les Allemands ne mettent pas assez d'enfants au monde.

Qu'on me pardonne de le penser et qu'on me permette de le dire : ce qui semble bon pour l'Allemagne, vaut aussi pour le reste de l'Europe.

JG Malliarakis


Apostilles

  1. cf. "Liberté" quotidien national d'information, Edition N° 5517 du 20 Octobre 2010
  2. et parmi ceux-ci un nombre important de minoritaires kurdes ou alévis.
  3. scission de 1993, devenue rapidement majoritaire, de l'ancienne FEN, "Fédération de l'éducation nationale". Cette dernière a depuis créé l'UNSA et s'est rebaptisée elle-même UNSA-éducation regroupant 27 syndicats de fonctionnaires dépendant de 12 ministères.
  4. Le 6 octobre, en réaction à uen propos pro-musulman du président Wülf pour le 20e anniversaire de l'unification de 1990.
  5. Il faudra les très émouvantes manifestations de fraternisation du Forum d'Alger de 1958 pour qu'un officier supérieur du cadre de réserve, promis à un rôle politique un peu extravagant, après sa belle carrière radiophonique des années 1940, en arrive à reprendre le slogan des "10 millions de Français à part entière". Si la promesse avait été tenue, ceci eût pu conduire progressivement à l'assimilation. Le fondateur de la Cinquième république ne l'a pas voulu.
  6. "Zukunft : Familie" devrait plutôt se traduire par "L'avenir c'est la famille".
  7. Cf. Rapport "Zukunft : Familie" pages 46 à 53. "Das Hauptproblem ist: Die Deutschen Seite bekommen zu wenig Kinder"["Le problème capital est : les Allemands ne mettent pas au monde assez d'enfants" par le Dr. Peter Tauber [celui-ci député CDU au Bundestag, élu de Hanau, Land de Hesse, est un universitaire âgé de 36 ans, de confession protestante.]


Vient de paraître : L'Histoire du communisme avant Marx les lecteurs de L’Insolent peuvent commander directement "L'Histoire du communisme avant Marx par Alfred Sudre, un livre de 459 pages au prix franco de port de 25 euros.
Vous pouvez entendre l'enregistrement de notre chronique

sur le site de Lumière 101

 

Ankara betreibt gefährliches Doppelspiel mit Auslandstürken

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Ankara betreibt gefährliches Doppelspiel mit Auslandstürken

 

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

Außenminister Davutoglu fordert Türken zur Integration auf und Premier Erdogan protegiert türkische Parallelgesellschaften – Erweiterungsspuk sofort beenden!

Als vollkommen unglaubwürdig bezeichnete heute der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, die Aussage des türkischen Außenministers Ahmet Davutoglu, daß in Österreich lebende Türken Deutsch lernen müssen. „Offenbar soll den Österreichern eine Beruhigungspille verabreicht werden. Denn bisherige Äußerungen von türkischen Spitzenpolitikern, allen voran Ministerpräsident Erdogan, gehen in die gegensätzliche Richtung“, betonte Mölzer.

Dabei wies der freiheitliche EU-Mandatar auf das Doppelspiel hin, welches Ankara betreibe. „Auf der eine Seite fordert Davutoglu seine im Ausland lebenden Landsleute zur Integration auf, und auf der anderen Seite tritt Erdogan als Protektor der türkischen Parallelgesellschaften in Europa auf, wie die Aussagen des Regierungschefs, wonach Assimilation ein Verbrechen gegen die Menschlichkeit sei und er die europäische Kultur mit türkischen impfen wolle, bestätigen. Glaubwürdigkeit sieht jedenfalls anders aus“, so Mölzer.

Deshalb sei davon auszugehen, daß die Regierung in Ankara die in Europa lebenden Türken als Instrument betrachte, um Druck auf die Europäische Union auszuüben, erklärte der freiheitliche Europa-Abgeordnete. „Somit besteht ein Grund mehr, dem Erweiterungsspuk in Kleinasien ein Ende zu bereiten und mit der Türkei Verhandlungen über eine privilegierte Partnerschaft zu beginnen“, schloß Mölzer.

vendredi, 22 octobre 2010

Nun hat auch die deutsche Kanzlerin Merkel ihre Multikulti-Träume ausgeträumt

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Nun hat auch die deutsche Kanzlerin Merkel ihre Multikulti-Träume ausgeträumt

 

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

Bürger sind längst mit multikulturellem Konfliktpotential konfrontiert – Weitere Zuwanderung würde nicht Facharbeiter bringen, sondern ungebildetes Subproletariat

Seit dem Streit im Thilo Sarrazin seien die etablierten bundesdeutschen Parteien aufgewacht, meinte heute der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, zur Aussage von Bundeskanzlerin Angela Merkel, daß in Deutschland „der Multikulti-Ansatz absolut gescheitert ist“. „Die Bürger selbst sind ja längst damit konfrontiert, daß Deutschland in den letzten Jahren und Jahrzehnten Ziel einer Massenzuwanderung, insbesondere von Türken, geworden ist. Und die Bürger sind natürlich auch damit konfrontiert, daß aus den Parallelgesellschaften das Konfliktpotential der einst so hochgelobten multikulturellen Gesellschaft geradezu explosiv über die gesamte deutsche Gesellschaft hereingebrochen ist“, erklärte Mölzer.

Dabei wies der freiheitliche EU-Mandatar darauf hin, daß Schönfärber wie Bundespräsident Wulff  die Schuld an der Explosivität des Zuwanderungs- und Islamisierungsproblems zu tragen hätten. „Sie dafür gesorgt, daß es nicht rechtzeitig zu entsprechenden Bremsvorgängen im Bereich der Zuwanderung kam, daß man die deutsche Leitkultur nicht entsprechend schützte und das Vordringen des immer offensiver werdenden Islams duldete“, kritisierte Mölzer.

Daher sei es verfehlt, so der freiheitliche Europa-Abgeordnete, wenn nun in Deutschland, aber auch in Österreich, eine weitere Zuwanderung von Facharbeitern gefordert werde. „Mit dem Motto ‚Inder statt Kinder’ wird sich das Problem nicht lösen lassen. Facharbeiter sind vorrangig im eigenen Land auszubilden anstatt sie aus dem Ausland zu holen. Wie die Erfahrung zeigt, würde eine weitere Zuwanderung nicht das gewünschte Fachpersonal anziehen, sondern das ungebildete Subproletariat, welches in das Sozialsystem und nicht in den Arbeitsmarkt einwandert“, schloß Mölzer.