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vendredi, 26 novembre 2010

"Qu'ils s'en aillent tous!": un livre de J. L. Mélenchon

"Qu'ils s'en aillent tous !"

Un livre choc de J-L. Mélenchon

Ex: http://www.scriptoblog.com/

520033098.jpg« Qu’ils s’en aillent tous ! »

Rien qu’au titre, on se dit qu’on va avoir droit à un livre populiste.

Et, à la lecture, on se dit qu’on a en effet droit à un livre populiste.

D’ailleurs, Mélenchon l’assume, et même le revendique : il veut être populiste. Parce que, il l’avoue à mots à peine couverts, il pense qu’une vague populiste se prépare, et tant qu’à faire, il aimerait bien la chevaucher.

Voilà qui a le mérite de la clarté, et nous évitera une critique banale sur le thème « encore un politicien qui veut surfer sur le populisme ». Nous savons maintenant pourquoi « Méluche » a, jadis, suggéré l’interdiction du FN : c’est parce qu’il veut prendre la tête d’un front « de gauche », qui captera l’électorat populaire du FN.

A vrai dire, on s’en doutait.

Ce constat d’évidence évacué, ouvrons donc l’ouvrage, et faisons l’inventaire des thèses et propositions du sieur Mélenchon.

 

 

*

 

Thèse 1 : fondamentalement, ce dont crève la France, c’est de la répression exercée par les oligarchies sur les forces productives. Donc, l’objectif est de libérer les forces productives, en brisant le pouvoir des oligarchies.

Thèse 2 : il existe aujourd’hui des exemples de peuples qui ont récemment réussi à briser leurs oligarchies, ce sont les peuples sud-américains (Venezuela, Equateur…). C’est leur exemple qu’il faut suivre, en déclenchant une « révolution citoyenne », c'est-à-dire faite par les citoyens, dans le cadre d’une prise en main collective de son destin par le peuple, à travers une démocratie plus ou moins référendaire.

Thèse 3 : pour rendre possible cette « révolution citoyenne », il faut faire radicalement évoluer les institutions, au point de les refonder. Donc, il faut une nouvelle constitution (la VI° République). Et donc, il faut une assemblée constituante. Proposition : que cette assemblée soit en elle-même un renouvellement, et pour cela, que les députés actuels ne soient pas éligibles.

Thèse 4 : une fois les institutions politiques refondées, les autres institutions suivront. L’école redeviendra le lieu de formation des futurs citoyens (Mélenchon a le courage d’assumer le bilan désastreux de la « gauche », et n’hésite pas à parler de la casse de l’Education Nationale, pour le plus grand intérêt final des marchands d’éducation – il faut lui reconnaître ce point). Les médias seront pris en main par les citoyens, à travers des institutions permettant l’appropriation de la parole publique par le « public » lui-même, qui cessera donc d’être un « public » pour redevenir un corps civique (les détails de la réforme envisagée ne sont pas exposés, ce qui fait qu’on ne voit pas très bien en pratique en quoi cette solution diffèrerait radicalement d’une banale appropriation de l’outil médiatique par l’Etat).

Thèse 5 : une fois les institutions (politiques et autres) refondées, il sera possible d’enclencher une véritable révolution sociale.

Dans l’ensemble, le contenu de cette révolution sociale reste assez nébuleux.

Sur le diagnostic, Mélenchon dénonce le rôle des banques, mais son analyse n’est pas très approfondie. Il expose comment le partage de la valeur ajoutée se fait toujours davantage en faveur du capital, mais il n’explique pas comment cette évolution est contrainte par le système de mondialisation. On lui reconnaîtra en revanche un bon point : il ne manque pas la distinction entre le capital industriel productif (TPE et PME, en particulier) et le capital spéculatif totalement nomade et mondialisé (multinationales, grandes institutions financières).Il parvient à énoncer une position relativement claire sur la localisation exacte du front dans la présente lutte des classes. Sur ce point, il est beaucoup plus lucide que l’extrême gauche LO (ne parlons pas du NPA).

Sur le remède, on n’arrive pas vraiment à savoir si le projet économique est une relance par la consommation ou par l’investissement. Le titre du livre donne au fond à peu près tout le programme : « Qu’ils s’en aillent tous ! », c'est-à-dire, en matière économique, « que les patrons du CAC 40 et les économistes fous s’en aillent ». Il s’agit de proposer un nouveau partage de la valeur ajoutée à la faveur d’un renouvellement massif des élites économiques, mais on ne sait ni comment ce renouvellement se fera (ce n’est pas forcément le pouvoir politique français qui nomme les patrons du CAC 40, en l’état des choses en tout cas, puisque ces firmes ne sont souvent plus françaises  que de nom), ni pour mener quelle politique exactement. On peut supposer, au ton général de l’ouvrage, que les méthodes Chavez sont envisagées, mais on regrettera ici l’absence d’une réflexion sur la possibilité de transférer ces méthodes à un pays comme la France, dont l’industrie est fortement intégrée à la mondialisation, et dont le niveau de développement technologique et capitalistique est tout de même différent de celui du Venezuela.

Thèse 6 : pour que cette révolution sociale vive, il faut aussi, outre les institutions, changer les mentalités. Mélenchon prend par exemple le cas Anelka, et fait remarquer que ce personnage réfugié fiscal en Grande-Bretagne ne se pose pas la question de savoir comment a été financée sa formation (c'est-à-dire : par le contribuable français). Moins anecdotique, « Méluche » propose de briser totalement l’esprit d’irresponsabilité des classes dirigeantes (ah, l’ivresse des rémunérations en siècles de SMIC !) en adoptant une fiscalité confiscatoire pour les très hauts revenus.

Thèse 7 : l’ensemble de ces mesures n’est évidemment applicable que si la France « sort du traité de Lisbonne ». Sur ce plan, l’analyse de Mélenchon recoupe, il faut le reconnaître, à peu de choses près celle de la plupart des intervenants de ce site : l’Europe est, dit-il, une « gargouille », s’exprimant en globish, qui coûte à la France beaucoup plus que ce qu’elle lui rapporte. On notera au passage que Mélenchon parle des projets de marché transatlantique et en souligne (sans entrer dans les détails) la nocivité. C’est certainement la partie de l’ouvrage la plus intéressante, celle où Mélenchon devient authentiquement politique, puisqu’il désigne un ennemi (l’Europe de Bruxelles, telle qu’elle s’est faite concrètement), et propose clairement une stratégie de combat (frontale : il propose que la France réclame un « opt out » à la carte pour les règles communautaires, ce qui implique une revendication de souveraineté effective). Point positif : Mélenchon avoue avoir été fédéraliste « idiot utile », qui n’avait pas compris que l’UE était devenue le cheval de Troie des USA. Mais en revanche, autre point, qu’on pourra juger négatif : il maintient que le fédéralisme européen sera, un jour, dans un autre contexte, un projet à reprendre (on sera d’accord… ou pas !).

Thèse 8 : au-delà de la « sortie du traité de Lisbonne », la France doit entreprendre une politique internationale audacieuse, pour une véritable « planification écologique », seul moyen de sauver l’écosystème de l’humanité. Mélenchon prend ici une position très claire, n’hésitant pas à dénoncer « l’écologie business » qui voudrait nous vendre la poursuite des tendances actuelles (modes de production et de consommation anti-écologiques), en faisant porter le coût écologique de ces tendances sur les peuples et classes pauvres. A noter en particulier : sa prise de position en faveur d’une relocalisation générale des activités, pour un localisme qui permettrait de réduire le coût énergétique et écologique associé à l’explosion des flux du commerce international. Il en déduit qu’il faut mettre un terme au libre-échange (sans entrer dans le détail du protectionnisme à mettre en place).

Thèse 9 : enfin, pour rendre possible cette entreprise plutôt de bon sens, Mélenchon souligne qu’il faut se préparer à affronter le « risque américain » (c'est-à-dire l’usage de la force par l’Empire US confronté à son déclin dans l’économie). Il en déduit, en particulier, que la France ne doit pas accepter de désarmement nucléaire unilatéral, mais promouvoir un désarmement concerté entre les grandes puissances.

Par ailleurs, sur la question iranienne, il propose une dénucléarisation complète du Moyen Orient, Israël devant, lui aussi, renoncer à l’arme nucléaire.

 

*

 

Il n’y a sans doute pas de raison, pour la plupart des intervenants de ce site, de rejeter le « programme » proposé par « Méluche ». Fondamentalement, ce qu’il dit est logique, et, sous réserve d’inventaire, tout le monde devrait être à peu près d’accord, ici.

La critique, si critique il y a, ne pourra porter que sur les angles morts du discours. Le problème, ce n’est pas ce que dit Mélenchon, c’est ce qu’il ne dit pas.

Pas un mot sur la question de l’identité du corps des citoyens qui forme la France. C’est problématique : comment ne pas poser la question de ce qui unifie la Cité « France », aujourd’hui ? Et si cette question n’est pas traitée, comment définir ensuite le corps des citoyens ? Les islamistes wahhabites financés par les pétrodollars saoudiens, les binationaux (de papier ou de cœur) du CRIF, vont-ils tous, d’un même élan, passer outre les injonctions de leurs patrons respectifs (ou même pas respectifs…), pour se joindre au corps des citoyens qui feront cette révolution ? Sans tomber dans l’obsession anti-communautariste, on peut tout de même soulever la question, et s’étonner du silence de Mélenchon sur ce point. Un peu gêné aux entournures, « Méluche », peut-être ? Rappelons ici la blague qui circulait sur le cabinet Mélenchon, au temps où l’impétrant siégerait au gouvernement de Lionel Jospin : « C’est un cabinet très à gauche… du Jourdain ! »

Pas un mot non plus sur la nécessité de démanteler certains réseaux d’influence, qui pourtant ont une part de responsabilité dans le désastre. On aimerait bien, pourtant, qu’un ancien ministre de l’enseignement professionnel nous explique qui, au juste, a « cassé » l’Education Nationale. Le « qu’il s’en aille tous »  doit-il aussi s’appliquer à la sous-intelligentsia « de gauche », ou encore à la franc-maçonnerie (dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a été mêlée au processus de sélection de ces élites qui « doivent s’en aller ») ? Curieusement, « Méluche » n’a rien à dire là-dessus. Etonnant, non ?

Et enfin, et surtout, pas un mot sur le « front élargi » qui, seul, pourra réussir une « révolution citoyenne ».

A ce propos, on peut se poser la question suivante : imaginons que Marine Le Pen soit élue à la tête du FN en janvier 2011 (ce n’est pas certain, mais assez probable). Imaginons qu’elle inscrive dans son programme politique le retour à la souveraineté monétaire (abolition de la loi Pompidou) et la sortie du « traité de Lisbonne » (clause d’opt-out pour la France, valable sur toute directive européenne). Imaginons encore que ces orientations ne figurent pas dans le programme du Parti Socialiste (absurde si le candidat est DSK, hautement improbable si c’est Aubry). Et imaginons encore (tant qu’on y est), que le second tour oppose Marine Le Pen à Aubry (ou DSK, ou Royal, ou un PS quelconque). Ce n’est pas encore probable, mais c’est en tout cas possible, vu l’état de déliquescence de l’UMP.

Dans une telle configuration, pour qui « Méluche » appellerait-il à voter ?

Voilà la question qu’on voudrait lui poser. Ne serait-ce que pour vérifier si Mélenchon est un simple rabatteur du PS, ou, ce qui peut sembler improbable mais serait autrement plus intéressant, un pion pré-positionné par certains réseaux d’influence pour capter une réorientation politique globale de fond.

 

Philippe Dutilleul: "België staat dicht bij een knock-out"

'België staat dicht bij een knock-out'

Rien ne va plus in het koninkrijk van Albert II, vier jaar na het
RTBF-nepjournaal Bye Bye Belgium. Documentairemaker Philippe Dutilleul over een profetie die zichzelf realiseert.

1105.jpg13 december 2006, even na achten. Op de RTBF wordt het programma Questions à la une gestaakt voor breaking news . Nieuwslezer François de Brigode komt melden dat Vlaanderen de onafhankelijkheid heeft uitgeroepen: ' La Belgique n'existerait plus.' Er volgen nu beelden. Nationalisten werpen wegversperringen met leeuwenvlaggen op aan de nieuwe landsgrens. In het
Antwerpse Sportpaleis viert een dolle meute de geboorte van de staat Vlaanderen. De koninklijke familie vlucht met een legervliegtuig naar haar ballingsoord.

Meer moest dat niet zijn om een golf van paniek door Wallonië te jagen. Kijkers vielen in katzwijm. In nachtwinkels doken de eerste hamsteraars op.
Intussen keek Vlaanderen gewoon naar Zulte Waregem - Ajax (uitslag: 0-3).

Bye Bye Belgium is wellicht het meest besproken én verguisde programma uit
de Belgische tv-geschiedenis. 'Loze stemmingmakerij', luidde de vrij
algemene teneur. De RTBF excuseerde zich bij z'n kijkers. PS-voorzitter Elio
Di Rupo gewaagde van 'een gevaarlijk spel met de toekomst van het land'.

Maar zie, dezelfde Di Rupo legde onlangs - ceci n'est pas une fiction - een
eigen 'plan B' op tafel: de federatie WalloBrux . Joëlle Milquet had eerder
al een territoriale verbinding van Brussel en Wallonië over
Sint-Genesius-Rode geëist om deze droom geografisch mogelijk te maken. Er
waren nog een stuk of wat fait divers. Zo poseerde Rudy Demotte op de cover
van het weekblad Télémoustique met een levensgrote coq wallon op z'n trui.
En burgemeester Jean-Jacques Viseur van Charleroi pleitte onomwonden voor
een nieuw Waals nationalisme. Zelfs het zo gehate n-woord is geen taboe meer
in Wallonië. Vier jaar na Bye Bye Belgium is de omwenteling gebeurd waar
niemand ze verwacht had: in de hoofden van de Waalse politieke top.

Philippe Dutilleul geeft rendez-vous op een terras in de Koninklijke
Sint-Hubertusgalerijen in Brussel, een met veel bladgoud en nepmarmer
gedecoreerde passage die ooit de triomf van het jonge België evoceerde. Het
is de doem van Dutilleul dat hij elk interview over Bye Bye Belgium steeds
weer moet beginnen met een zelfverdediging.

Philippe Dutilleul: ' Bye Bye Belgium vertrok vanuit de nuchtere
vaststelling dat ons land niet meer functioneerde. Na opeenvolgende
staatshervormingen was de Belgische meccano een wankele constructie
geworden. Het centrale gezag verloor zijn geloofwaardigheid en stond
machteloos tegen fenomenen als corruptie, staatsschuld en een aanslepende
malaise bij zowat alle openbare diensten - van de politie tot de spoorwegen.
Terwijl het federale niveau verder instortte, formuleerden de Vlaamse
partijen hun vijf resoluties. Het was me toen al duidelijk dat België de
fase van de waarheid bereikt had, alleen leek dat de Belgen zélf niet veel
te kunnen schelen. De apathie en machteloosheid tegenover de crisis was
totaal. Dat is de voorbije jaren alleen maar verergerd. Eén woord vat deze
tijd, zowel in de menselijke relaties als in de politiek, goed samen:
onverschilligheid . Kortom, ik vond het tijd om de ingeslapen geesten eens
wakker te schudden.

' Klassieke politieke debatten vermoeien me mateloos. Steeds opnieuw leggen
dezelfde politici dezelfde verklaringen af over dezelfde kwesties. Wie
interesseert het nog? Ik veronderstel dat hetzelfde moedeloze gevoel aan
Vlaamse kant leeft. Ik wilde dus een onconventioneel programma maken, een
documentaire die de regels van de televisiemakerij en de journalistieke
deontologie zou uitdagen, maar die recht naar de kern gaat. En dat mocht
best een schokje veroorzaken. De media gaan ten onder aan politieke
correctheid, zeker aan Franstalige kant.'

Inmiddels is Bye Bye Belgium een selffulfilling prophecy geworden: veel
Franstaligen zien geen verschil meer tussen uw documentaire fictie en de
politieke actualiteit.

asileflou.jpgPhilippe Dutilleul: Omdat het verschil tussen beide almaar kleiner wordt.
Zowat alle problemen die Bye Bye Belgium signaleerde, liggen vandaag op de onderhandelingstafel, van B-H-V tot de splitsing van de sociale zekerheid.
Denk ook aan de fameuze scène waarin nationalistisch Vlaanderen samen rond één tafel zat. Met uitzondering van Jean-Marie Dedecker en de VB'ers zitten bijna alle aanwezigen vandaag vooraan in het nieuws, denk aan Jan Jambon en
Bart De Wever.

Ik ben zwaar aangevallen en onlangs nog voor een gevaarlijke gek versleten, maar terugblikkend kan ik alleen maar vaststellen dat Bye Bye Belgium de Belgische crisis vrij accuraat heeft aangekondigd.

Liep u niet te hard van stapel? Tot nader bericht wil welgeteld één Vlaamse partij eenzijdig de onafhankelijkheid uitroepen: het Vlaams Belang, een geïsoleerde partij in crisis.

Dutilleul: Voor hoelang nog? Als de Franstaligen 'nee' blijven zeggen tegen
de Vlaamse eisen, wordt het Vlaams Parlement vanzelf het toneel waar men
uiteindelijk de kwestie zal beslechten. Dat kan alleen met een unilaterale
onafhankelijkheidsverklaring zoals in Kosovo.

Veel Vlaamse politici zijn ervan overtuigd dat België in zijn huidige vorm
geen zin meer heeft. Dát is de essentie van de huidige crisis. Bart De Wever
stelde destijds in Bye Bye Belgium al dat we leven in twee gescheiden
democratieën met een eigen culturele en economische realiteit.

Bye Bye Belgium is daarvan zélf een treffend voorbeeld: de uitzending was
een bom in Franstalig België, maar ze haalde nooit het scherm van de VRT.

Dutilleul: Mij heeft dat niet verbaasd. Franstaligen leven in een land van
de illusie. Of nog beter: van de desillusie. Ze blijven op een irrationele
manier gehecht aan België, maar het land waarvan ze houden bestaat alleen
nog in hun hoofd. Ze leven niet meer in de realiteit, dát is hun drama. Veel
Brusselaars en nog meer Walen zien België als een veilige paraplu waaronder
het nog altijd goed schuilen is.

Ik heb juist de indruk dat het Waals regionalisme weer een opleving kent.
Jacques Etienne, de burgemeester van de Waalse hoofdstad Namen, verklaarde
onlangs: 'Wallonië is de mooie naam van een mooi land.'

Dutilleul: Ik vind dat een moedige uitspraak. Hij spreekt tenminste klare
taal. Diverse peilingen laten zien dat meer Walen hun eigen weg willen gaan,
als de Vlamingen onaanvaardbare eisen blijven stellen. 'La Belgique est
foutue' is een inzicht dat langzaam begint door te dringen, maar het is
zeker niet het standpunt van een meerderheid. En op het hoogste politieke
niveau blijft het wollige taalgebruik regeren - de burgemeesters die je
aanhaalt zijn uitzonderingen. Alleen privé en off the record hoor je
ongerustheid. Men hoopt nog altijd dat deze crisis als vanouds bezworen zal
worden in de besloten cenakels van de Belgische macht. Wallonie Libre, een
beweging die voortkomt uit het verzet, organiseerde in Namen een colloquium
over de toekomst van Wallonië. Niet één actieve Waalse politicus ging
erheen, uit angst 'in de kaart van de Vlamingen te spelen'.

Het probleem is ook dat Wallonië een vrij jonge, ietwat kunstmatige regio
is. (De naam 'Wallonië' is een 19e-eeuwse vinding van de dichter Joseph
Grandgagnage, nvdr) Het kost nog even tijd vooraleer meer Walen zich
gevoelsmatig verbonden voelen bij hun streek en zichzelf ondubbelzinnig als
Waal zien. Een echte natie zal Wallonië wellicht nooit worden.

De huidige Waalse regering onderneemt nochtans dappere pogingen: er gaat
geen week voorbij of er vertrekt een zegebulletin over de Waalse
heropstanding.

Dutilleul: Een mentaliteit verander je niet met een perscommuniqué, zeker
niet als je geen breed debat toelaat. En veel fundamenteler: bestaat die
Waalse identiteit? Hoe heterogeen Vlaanderen ook is, vrijwel elke Vlaming
durft van zichzelf te zeggen: ik ben Vlaming. De Walen zoeken nog altijd
houvast bij België, ook al is de Belgische constructie volledig opgetrokken
uit mist.

Voelt ú zich Waal?

Dutilleul: Nee. Enfin, een beetje meer dan vroeger.

Met dank aan Bart De Wever.

Dutilleul: Welja. Ik ben geen wallingant, veeleer een francofone Belg. Maar
ik ben wél een overtuigde regionalist geworden. De regio's zijn tenminste
een beleidsniveau dat niet hopeloos vastzit. Wat mij betreft, moet de
boodschap aan Vlaanderen zijn: samen als het kan, alleen als het moet.

Is het verstandig de bevolking daarover te raadplegen? Ziet u heil in een
bindend referendum over de toekomst van België?

Dutilleul: De unitaristen zouden dat graag willen omdat ze verwachten dat
een meerderheid van de bevolking nog altijd gehecht is aan België. Maar
welke vraag gaat men stellen? 'Wilt u een federaal België?' 'Wilt u een
unitair België?' Wilt u een confederaal België?' Ik voel het gedonder al
komen. Bovendien moet eerst de Belgische grondwet veranderd worden opdat een
referendum sowieso mogelijk wordt. C'est une fausse bonne solution.

De Luikse grondwetspecialist François Perin adviseerde ooit dat Wallonië
tijd moest winnen tot het zelf zijn sociale zekerheid overeind zou kunnen
houden. Is dat niet exact de strategie van PS en CDH sinds de verkiezingen
van 2007?

Dutilleul: Het inkomen van de Waal vermindert met gemiddeld 20 procent na
een splitsing. Dan begrijp je dat men niet staat te springen om ons
staatsbestel eens grondig onder handen te nemen. Je hoort me dus niet zeggen
dat de oorzaak van de huidige blokkering alleen bij de N-VA ligt. Maar nu we
toch verantwoordelijken aanduiden, laat ons dan vooral de Open VLD niet
vergeten. Dan denk ik niet in de eerste plaats aan Alexander De Croo die
halsoverkop uit de federale regering stapte. De Verhofstadt-jaren zijn nog
schadelijker geweest, omdat toen alle communautaire problemen onder de mat
zijn geveegd. De bom die vandaag onder België tikt, is tijdens de paarse
regeringen op scherp gezet.

Hoe serieus moeten we het plan B nemen?

Dutilleul: Ik zie het plan B - een Waals-Brusselse federatie - vooral als
een tactische zet tegenover de eisen van de Vlaamse partijen: 'Ga niet te
ver, wij hebben een alternatief dat jullie niet zal bevallen.' Maar het is
evenzeer een teken dat de geesten rijpen. Vier jaar geleden was het
ondenkbaar dat de Waalse politieke top een alternatief voor België had
voorgesteld.

Is de liefde tussen Walen en Brusselaars groot genoeg om samen in een
federatie WalloBrux te stappen?

Dutilleul: Walen vinden Brusselaars arrogant, net zoals Vlamingen niet hoog
weglopen met de hoofdstedelingen. Walen wantrouwen de 'Brusselse RTBF' en de
'Brusselse pers'. Op de groep 'Vers l'Avenir' en de kranten van 'Sud Presse'
na zijn er geen Waalse kranten meer. Er is dus werk aan de winkel om de
Waals-Brusselse federatie te laten slagen.

De vraag is dan: hoe reageert Europa? Hoe dan ook zullen onderhandelaars van
de Europese Unie mee aan tafel gaan zitten, want Brussel blijft de Europese
hoofdstad. Ik kan je verzekeren dat de grote Europese landen absoluut niet
op een implosie van België zitten te wachten. Dan gaat de doos van Pandora
open. Spanje mag zich voorbereiden op de onafhankelijkheid van Catalonië en
Baskenland. Het Verenigd Koninkrijk dreigt Schotland en Wales te verliezen.
Zelfs Italië, een jong land met belangrijke minderheden, kan
gedestabiliseerd worden.

Volgens Le Monde zou er vijf maanden geleden in Parijs een ontmoeting
geweest zijn tussen enkele Franstalige Belgische politici enerzijds en de
Franse ambassadeur en enkele Franse politici anderzijds om de toekomst van
België te bespreken. Toeval?

Dutilleul: Vreemd genoeg besteedde onze pers daar nauwelijks aandacht aan,
terwijl het symbolisch een zeer belangrijke ontmoeting was. Op Quai d'Orsay,
het Franse ministerie van Buitenlandse Zaken, bestaat er een cel die
aandachtig de ontwikkelingen in België volgt. De Fransen zouden best
geïnteresseerd kunnen zijn in het extra departement Wallonië. Maar hun ware
belangstelling gaat naar Brussel, een stad die ze het liefst Franstalig
willen houden en die van groot belang is wegens de Europese instellingen.
Vraag is hoe Londen en Berlijn zullen reageren mocht Brussel ineens in
Frankrijk komen te liggen. Dat zou grote geopolitieke spanningen kunnen
veroorzaken tussen de drie grootmachten die ook al aan de wieg van België
stonden.

Vorige zondag onderzochten twaalf professoren in de Panorama -uitzending
Plan B hoe een splitsing kan worden georganiseerd. Hebt u nog iets
bijgeleerd?

Dutilleul: C'était le De Vadder-show. Qua aanpak was het een soort anti- Bye
Bye Belgium : conventioneel en vervelend in de zin dat er niets nieuws
verteld werd. Wat ik onthoud, is dat een Belgische echtscheiding vooral de
Walen en Brusselaars veel zal kosten. Tja . Ook in de politieke debatten
achteraf werd alleen herhaald wat iedereen al lang weet. Lauwe praatjes over
intenties, zonder één concreet voorstel om uit de impasse te raken.
Teleurstellende televisie.

Gelooft u dat nieuwe verkiezingen nog vermijdbaar zijn?

Dutilleul: Je suis un pessimiste optimiste . Dus toch vooral: een pessimist.
Ik bespeur niet de nodige moed om een opening te maken. Bijna een half jaar
na de verkiezingen horen we nog steeds dezelfde verklaringen. Waar zijn de
grote staatsmannen gebleven?

We bevinden ons in een gevaarlijke situatie. Het immobilisme zit overal, en
elk redelijk voorstel wordt meteen afgeschoten. Neem de vraag van Duits
minister-president Karl-Heinz Lambertz om België te hervormen tot een
confederatie met vier deelstaten: Vlaanderen, Wallonië, Brussel en de
Oostkantons. Onmiddellijk liggen de Vlamingen dwars omdat ze alleen een
Belgique à deux willen waarin ze hun demografische overwicht kunnen
uitspelen.

België staat dicht bij een knock-out. Da's mijn diepe overtuiging. De
communautaire crisis die nu al drie jaar aansleept, verbergt een nog veel
diepere crisis van onze democratie. Niemand vindt het bijvoorbeeld abnormaal
dat er een linkse meerderheid rond de onderhandelingstafel zit, terwijl de
meerderheid van de Belgen rechts stemde. Bovendien ligt het federale
parlement op apegapen en voeren de volksvertegenwoordigers alleen de orders
van hun partijtop uit, zélfs bij Ecolo. De politiek kijkt machteloos naar
zowat elk urgent dossier: de staatsschuld, de pensioenen, het overleven van
de sociale zekerheid, asiel en migratie. Hoe kan je ontwikkelingslanden nog
overtuigen van de waarde van onze democratie als we ze zelf afgeschaft
hebben? Het zal me dus niet verbazen als we binnenkort een golf van
populisme en antipolitiek over ons heen krijgen: 'Tous pourri!'
© 2010 Roularta Media Group
Publicatie:     Knack / Knack
Publicatiedatum:     24 november 2010
Auteur:     PASCAL VERBEKEN / FRANKY VERDICKT;
Pagina:     28
Aantal woorden:     2243

Nazionalpopolari contro destra e sinistra

Nazionalpopolari contro destra e sinistra

LUCA LIONELLO RIMBOTTI

Ex: http://www.centroitalicum.it/

L’inutilità di stare a destra

pir12.jpgChiunque abbia a cuore il superamento del presente sistema liberaldemocratico, imperniato sul tradimento dei popoli a vantaggio del potere finanziario mondiale, e chiunque voglia agire nel nome di valori di socialità condivisa, di solidarismo anti-utilitario e di eredità bio-storica, non può seriamente prendere in considerazione l’opzione costituita dalle varie Destre oggi all’opera. Esse sono, senza eccezioni, colonne portanti del liberismo e dello sgretolamento identitario.


Chi si pone sul saliente della difesa della specificità della cultura di appartenenza, proponendosi di opporsi in qualche misura allo sfaldamento della società programmato dai signori della globalizzazione, non può vedere nelle Destre un alleato, ma un tenace oppositore. Al di là di scarne proposizioni di blanda, semimassonica e borghese “nazionalità” e al di là di un ottuso conservatorismo etico-religioso, il Centro-destra italiano ed europeo è un bacino di raccolta di tutto quanto è individualismo, frazionismo sociale, carrierismo, cosmopolitismo, idolatria finanziaria, conservatorismo sociale, identificazione con la peggiore idea di Occidente grande-capitalistico. Se c’è un concetto che appare estraneo a questo schieramento, è quello di popolo. All’interno della dittatura del pensiero unico mondiale – frutto della copula tra progressismo e liberalismo – le differenze e le peculiarità che rendono ogni popolo distinguibile dall’altro, e soprattutto lo rendono diverso dalla massa cosmopolita, vengono metodicamente smussate ed erose. Ma è proprio e soltanto il popolo che dovrebbe giustificare e condizionare ogni aspetto della politica intesa come gestione del benessere materiale e galvanizzazione dei giacimenti valoriali comunitari.


Il protagonismo dell’idea, dei bisogni e dei famosi “diritti” del popolo nei regimi liberaldemocratici è soltanto un’ingannevole perorazione di principio. Anzi, una confutazione. Poiché la sua presenza nelle carte costituzionali borghesi si rivela una truffa atroce, qualora si misurino questi attestati retorici con l’attacco quotidiano che viene portato proprio dalle Destre di ogni colorazione alle basi stesse del popolo e della sua esistenza come ceppo unitario e solidale. Persino la nozione di essenza identitaria popolare, persino l’esistenza biologica, antropologica, genetica dei popoli è messa in discussione non da ineluttabili moti tellurici o da imperscrutabili voleri divini, ma dalle scelte che vengono fatte giorno dopo giorno dai quei governi e partiti che antepongono gli interessi economici di cosche ristrette, di cerchie oligarchiche internazionaliste, al primario interesse di ogni popolo: che è, semplicemente e prima di tutto, quello di esistere.


Il diritto all’esistenza di ogni popolo sulla faccia della Terra è messo a repentaglio e minacciato sempre più da vicino proprio da quelle tali politiche di Destra che programmano e attuano con logica ferrea i flussi migratori, la dislocazione delle risorse nazionali, l’accaparramento delle energie e il dominio del mercato mondiale senza tenere in nessun conto la storia, la cultura, la geografia e la tradizione politica dei popoli: tutti elementi che rendono impossibile la vita di un popolo come comunità nazionale indipendente, in grado di aspettarsi un futuro.

 
La possibilità che qualche microcosmica Destra radicale, magari nominalmente nazionalpopolare e magari anche in buona fede, sia in grado di condizionare in qualche modo le Destre liberali ed economiche, limitando i danni da queste sistematicamente apportati ai residui di socialità e di tradizionalismo culturale, è risultata più volte nulla. L’inutilità di guardare a Destra, da un punto di vista nazionalpopolare, è evidente. È inutile aspettarsi qualcosa da chi lavora contro di noi. È inutile aspettarsi qualcosa da chi ha dimostrato di volere il contrario di ciò che noi vogliamo: l’esistenza dei popoli, la difesa delle loro differenze, la protezione delle culture, il predominio dei valori di legame su quelli di rapina economica.


Oggi una Destra popolare, identitaria, sociale, non esiste. Oggi la Destra si identifica con il conservatorismo borghese liberale più arrogante e aggressivo. Dice: ma i Poli sono due, o di qua o di là, nel mezzo non c’è spazio…la Sinistra non ci vuole, la Destra, almeno, qualche briciola la lascia cadere…Qui si tratta di capirsi: fare una politica servile senza un partito serio, senza classe dirigente, senza uomini, senza una base, senza uno straccio di programma alternativo, senza organizzazione e senza volontà antagonista, non è forse pretendere troppo? E in quali mani andrebbero le briciole lasciate generosamente cadere dagli oligarchi liberali? Un assessore qui? Un deputato là? È questa la via per l’affermazione dei significati nazionalpopolari? Una politica di Destra radicale, al momento, non esiste da nessuna parte, perché non esistono in maniera presentabile le organizzazioni, gli uomini, le idee e i seguaci…ce n’è abbastanza, perché si smetta di coltivare un miraggio nefasto. Devono ancora nascere il movimento, il clima storico, l’avanguardia, la strategia, le occasioni, affinché qualcosa di nazionalpopolare che respira e si muove sia riconoscibile ad occhio nudo, senza bisogno di lenti di ingrandimento…Al momento esistono protoplasmi, amebe, al più insetti di Destra radicale, non ancora strutture biologiche evolute, mancano gli organi sviluppati, manca una volontà antropologica che disponga di geni attivi, in grado di lottare per la sopravvivenza, per la crescita e magari per l’affermazione e il dominio nel bio-spazio del proprio habitat…nel frattempo…qualcuno potrebbe dire…forse basterebbe anche il solo porre mano alle idee, rinnovando, rilanciando, ripotenziando…Si è mai vista una rivoluzione senza un minimo di progetto e di retroterra ideologico? Ma, anche qui, sul terreno della formulazione teorica, non si colgono segnali di un’onda di ritorno, in forza della quale i valori rivoluzionario-conservatori di solito attribuiti alla Destra radicale mostrino di poter godere di un contesto credibile e di aggregazioni più vaste di quella dell’ambiente di nicchia. Mettersi sotto l’etichetta della Destra oggi può solo significare abdicare al ruolo storico che determinati ideali sociali e politici hanno svolto e ancora potrebbero svolgere, se diversamente veicolati e presentati a masse rese impolitiche a forza di bastonate liberali. L’etichetta di Destra porta alla sudditanza ai poteri forti della conservazione, dell’economicismo e dell’individualismo liberista. Che, poi, in ambienti circoscritti, all’esile ombra di questo o quel piccolo leader di provincia, si dica che continuino ad esser veicolati in qualche modo relazioni comunitarie, valori di legame, tradizionalismi nazionalpopolari, può interessare forse l’antropologia o la sociologia della Destra contemporanea, non può riguardare invece la rilevanza politica del fenomeno. Che, essendo sottotraccia, mimetico, iperminoritario, e dovendo usufruire per forza di linguaggi e comportamenti in codice, non ha veste pubblica, non ha rilevanza immaginale né tantomeno mediatica. In sostanza, non conta nulla, se non al livello di una ricreazione circoscritta, e tutta privata, di miti destituiti di visibilità e di forza politica.

La pericolosità di stare a destra


Per un movimento nazionalpopolare, che abbia qualche pretesa di radicalismo nazionale e sociale, mettersi sotto l’ombrello di un potere di Destra liberale sperando di cavarne qualche beneficio, è come per un condannato mettere la testa tra le mani del boia sperando in un salutare massaggio alla cervicale: pessima idea. Le recenti elezioni francesi, se ancora ce ne fosse stato bisogno, hanno dimostrato quello che sapevamo già: un buon dinamismo liberal-conservatore è sufficiente per prosciugare le velleità radicali. Proprio de Benoist ci ha recentemente ricordato che la batosta di Le Pen è stata figlia della strategia facile facile di Sarkozy. È bastato che un qualunque elemento partorito dal sistema, senza carisma, senza particolari programmi, senza alcuna idea innovatrice, con la faccia anonima del funzionario liberale – Sarkozy non è nulla di più di questo -, ma ben inserito nei poteri forti e ben garantito dalle centrali mondialiste appostate dietro di lui, è bastato che questo liquidatore della Destra radicale in nome della Destra moderata dicesse qualche parolina sulla Francia e sull’orgoglio di essere francesi, perché si vedesse il bacino elettorale di Le Pen prosciugarsi di brutto: «Storicamente parlando – ha scritto de Benoist -, in effetti, la destra dura non è mai stata battuta dalla sinistra, ma sempre dalla destra moderata, più abile a captare la sua eredità. Il grande errore di Le Pen è stato di non aver compreso in pieno questa minaccia e di non aver denunciato Sarkozy come suo avversario principale sin dall’inizio del gioco». Semplice, no?


Non è difficile immaginarsi ogni volta l’esito mortale, per uno schieramento di Destra radicale, che ha un abbraccio con la Destra borghese. Sono un centinaio d’anni che i movimenti nazional-rivoluzionari europei vengono regolarmente giocati dai loro finti patrocinatori liberal-moderati…eppure c’è ancora chi, nello sparuto campo della Destra radicale, si ostina a sperare che reggere la coda del liberista di turno porti fortuna…no, porta sfiga, molta sfiga…Ogni movimento nazionalpopolare europeo del secolo XX ha sempre trovato il proprio giustiziere tra le file non della Sinistra socialdemocratica o comunista, ma proprio del Centro-Destra liberale e conservatore: dal Falangismo alla Guardia di Ferro alle Croci Frecciate ai partiti collaborazionisti di Vichy…E anche il Fascismo e il Nazionalsocialismo, come sappiamo, trovarono gli ossi più duri e infidi proprio tra i liberali…e oggi, incredibilmente, si vogliono ancora e sempre replicare quelle storiche tragedie europee in forma di commedia o, più spesso, di farsa. Come è nel caso italiano.


Qui, d’altronde, oltre al vuoto politico, si registra nel campo della Destra “sociale” un deserto di idee che continua a non promettere nulla di buono. In assenza di una possibilità politica qualsivoglia, ci si aspetterebbe che i residui di intellettualità nazionalpopolare intagliassero almeno solide tavole dei valori, sfrondando i rami secchi qui, coltivando nuovi ributti là, cercando per quanto possibile di dar vita a un quadro di valori a forti tinte che all’alternativa aggiunga magari l’antagonismo, rafforzando i patrimoni, armando i dispersi retaggi, spendendo parole di fuoco, rianimando, tratteggiando scenari futuri, chiamando a raccolta con tutte le forze e attraverso tutti i canali disponibili…Nulla di tutto questo. Quei pochi libri che escono sulla “cultura di destra” fanno rimpiangere il “Manifesto dei conservatori” di prezzoliniana memoria. Al confronto, certe summae teoriche di recente impostazione rendono il conservatorismo di Prezzolini - intelligente ma trapassato da decenni, e comunque di inaccettabile individualismo - una travolgente valanga di futuristiche novità.

 
Cercare di fondere le due anime della Destra, quella borghese e liberale e quella antiborghese e rivoluzionaria, è un lavoro di cucitura che appartiene alla più retriva retroguardia ideologica…un lavoro nel quale dispiace che si sia azzardato ad esempio un Marcello Veneziani, il quale (capiamo il restyling, capiamo la casa editrice di regime, capiamo il momentaccio storico, ma è un po’ troppo…) sotto la voce “cultura di destra” usa fare un grande uso di Montesquieu, Vico e Gramsci…, ma inspiegabilmente non osa nominare neppure una volta, che so, per dire un nome, Mussolini pudore?...ritrosia?...imbarazzo?...cattiva gestione delle opportunità? Ma forse è vero…molti storici l’hanno già detto e ripetuto, Mussolini era più di Sinistra che di Destra…o forse tutte e due le cose insieme, o nessuna delle due, ma qualcosa di più della loro somma…eppure nel giro de “La Voce”, che è stato il nerbo della cultura politica italiana del Novecento, c’era anche lui, no? Perché censurarlo? Perché auto-censurarsi? La Destra borghese non cambia mai…la Destra borghese è questa, è anche paura, è anche e soprattutto nascondersi dietro le persiane…La borghesissima codardia della Destra è il motivo principale per cui alla conservazione e alla divulgazione dei patrimoni culturali rivoluzionario-conservatori vediamo provvedere la sfiatata “Sinistra-intelligente”, quella che, grazie ai suoi potentati economici e agli spazi lasciati liberi, è ancora capace di catturare, edulcorare, liftare, insinuandosi nei meandri più intimi dei nostri retaggi: è così che oggi la Sinistra sta cercando di ricostruire se stessa – un attimo prima di morire e sperando di far sopravvivere il proprio cadavere - dichiarandosi ora “reazionaria”, ora “antiegualitaria”, ora “tradizionalista”. È qualcosa di più di un gioco al massacro intellettuale. È il sintomo che la Sinistra, dopo il suo fallimento politico, e una volta constatata l’incapacità della Destra di difendere i suoi patrimoni culturali, annusa da vicino anche il proprio fallimento ideologico e culturale e, come tutti i disperati, si aggrappa a tutto quello che ancora mostra di esser saldo…Tanto per dire: il rilancio dei vari Jünger, Schmitt, Drieu, Céline…non è opera della Destra, ma della Sinistra; i migliori libri sulla rivoluzione fascista e sulla socialità nazionalsocialista non sono scritti da storici di Destra, ma di Sinistra; le pensate più originali su comunitarismo, reciprocità, antiutilitarismo, ancora una volta nascono sempre a Sinistra e solo dopo, a volte molto dopo, diventano pane per denti di Destra, e così via…


Stando così le cose, è evidente che, di questa Destra, un nazionalpopolare appena decente non sa che farsene. Meglio sarebbe tagliare i cordoni ombelicali che portano alla sicura e dimostrata asfissìa e guadagnare il campo aperto. Abbandonando il peso morto di un’etichetta che non ci appartiene, può essere che si ritrovino le coordinate per scrivere, dire, pensare, comunicare qualcosa di rivoluzionario dal punto di vista della tradizione.


Eppure, non dovrebbe essere impossibile: ci sono molti uomini con le mani su consistenti brandelli di potere e sottopotere che sanno di cosa stiamo parlando, ma, ogni volta, quando li si interroga su quale sia alla fin fine questa benedetta Destra, su dove stia di casa questa sfingea cultura di Destra, non riescono a tirar fuori altro che Croce, Gramsci o Gentile…questo è troppo, è davvero troppo anche per chi ha già da un pezzo capito che da quella parte non verrà mai nulla di buono.


Occorre dunque seppellire la Destra, la settaria, invidiosa, provinciale Destra dei nostri giorni, quella Destra dove formicolano il furbo, l’accattone delle idee altrui, il faccendiere, l’approfittatore, l’inetto velleitario, l’incolto nemico della cultura e dell’innovazione, il tanghero portaborse, il frazionista che non capisce nulla di politica e crea mortali trombosi nella circolazione degli ideali…seppelliamo questa infame Destra moderata…che, intanto, la Sinistra si sta già seppellendo da sola…Non più dunque il vecchio “al di là della Destra e della Sinistra”, ma un nuovissimo e risolutissimo contro: contro la Destra e contro la Sinistra…Quando non ci fossero più queste due cariatidi tubercolotiche a bloccare ogni possibilità di rimescolamento delle carte politiche, l’aria tornerebbe a farsi tersa, le idee tornerebbero a farsi nitide e leggibili e…hai visto mai…con un colpo di fortuna, i giochi potrebbero anche improvvisamente riaprirsi…


Le nuove sintesi? Le contaminazioni? La trasversalità? Tutti ottimi slogan, tutte parole non seguite dai fatti, tutte buone intenzioni atte a lastricare struggenti viali del tramonto: ma il meccanismo ha già da tempo dimostrato di non saper funzionare, neppure tra ristrettissime cerchie di opinionisti politici…
A sommesso parere di chi scrive, alla base di tutto c’è la parola popolo. Questa parola, già di per sé e senza nulla aggiungere, nasconde un programma, un’ideologia, un metodo politico, un potenziale di enorme aggregazione e un fine sociale sufficientemente chiari. E sufficientemente in grado, se opportunamente agitati con coraggio radicale e capacità innovativa, di smuovere l’immobile montagna della società narcotizzata dai controvalori liberali. Quando si troverà un capo politico in grado di parlare di popolo al popolo, quando si formerà un pugno di buoni divulgatori di questo concetto partendo dai bisogni reali e da quelli immaginali, si sarà trovata la chiave: allora non ci sarà più alcun bisogno di dirsi di Destra o di Sinistra. Una rivoluzione, oppure un cambio di sistema, o anche solo un semplice ma profondo ridisegno della geografia politica, che sia appena accettabile e in grado di incidere lasciando il segno, non hanno mai bisogno di darsi etichette da parlamento liberale anglosassone. Il nuovo non nasce da miserabili contrattazioni di corridoio o da avvilenti apparentamenti ad alto costo e a incasso zero. Il nuovo, quando è rivendicazione di arcaici diritti all’identità e alla vita, ha spalle grosse perché poggianti sull’eterno, avanza con la forza dell’ineluttabile, vive del sangue vivo della gente, si nutre di entusiasmo e di passione concreti, mobilitabili, che si possono toccare. Tutto questo è una potenza in senso letterale. Questa potenza aspetta solo che qualcuno coraggiosamente la evochi e la scateni al di sopra e contro tutti i mercanteggiamenti e i tradimenti liberali, quelli di Destra come quelli di Sinistra, così da dar vita all’ultima possibilità per il nostro destino europeo.

mercredi, 24 novembre 2010

Een plan N voor Vlaanderen (en Brussel)

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Ex: http://vlaamseconservatieven.blogspot.com/

Een plan N voor Vlaanderen (en Brussel)

Matthias STORME

Een van de chantagemiddelen die de voorbije maanden regelmatig werd
aangevoerd tegen voorstanders van Vlaamse onafhankelijkheid bestaat daarin,
dat een Vlaanderen dat zich zou afscheuren van België daardoor automatisch
buiten de Europese Unie zou liggen en, mocht het daarvan deel willen
uitmaken en de voordelen willen genieten, zijn toetreding als lidstaat zou
moeten aanvragen, waarbij de Franstaligen er wel voor zouden zorgen dat er
draconische toetredingseisen zouden worden gesteld.

Op de eerste plaats gaat deze chantage eraan voorbij dat die stelling
impliceert dat in zo'n geval de rest van België wel automatisch lid zou
blijven van de Unie, als zijnde de lidstaat België. Waarbij men nogal licht
vergeet dat wie België wil voortzetten, ook gehouden is tot de gehele
Belgische staatsschuld. Ook wordt daarbij door sommige juristen een zeer
specieus onderscheid gemaakt tussen een afscheiding en een opheffing van het
land. Op deze vragen wil ik hier vooralsnog niet ingaan, omdat er hoe dan
ook voor Vlaanderen nog een erg interessante mogelijkheid bestaat om de
chantage te beantwoorden, een Plan "N".

De grondslag voor dat plan "N" is te vinden in art. 355 lid 3 van het VWEU
(Verdrag betreffende de werking van de Europese Unie), gekoppeld aan het
zgn. Statuut voor het Koninkrijk der Nederlanden. Dat Statuut is een Wet van
28 oktober 1954 van het Koninkrijk der Nederlanden later meermaals gewijzigd
(1), waarnaar ook verwezen wordt in de Europese verdragen.

Dat Statuut is bij ons vrij onbekend en daardoor allicht onbemind, maar
houdt kort gezegd het volgende in. Het regelt de relaties tussen "Nederland"
(in het enkelvoud), Aruba, Curaçao en Sint-Maarten als vier landen die
overeengekomen zijn om een gemeenschappelijk buitenlands beleid en een
gezamenlijke defensie te voeren, een gezamenlijke Nederlandse nationaliteit
te verschaffen aan de burgers van die landen en gezamenlijk een koninkrijk
te vormen onder het huis van Oranje. Andere onderwerpen kunnen in gemeen
overleg tot aangelegenheden van het Koninkrijk worden verklaard (art. 3 van
het Statuut). Met andere woorden, dit Koninkrijk vormt een confederatie
tussen Nederland en drie kleinere landen.

Vlaanderen zou dan ook kunnen toetreden als een verder land bij dit Statuut
van het Koninkrijk der Nederlanden met behoud van alle bevoegdheden behalve
de zonet genoemde. Het leger zou moeten samengesmolten worden en de
buitenlandse betrekkingen overgedragen aan de Koninkrijksinstellingen. En we
zouden kunnen genieten van onze natuurlijke nationaliteit, het
Nederlanderschap.

Een dergelijke toetreding zou meteen ook het Europa-chantage-probleem
oplossen. Vlaanderen zou als Europees deel van het Koninkrijk zonder
onderbreking deel blijven van de Europese Unie. Het statuut van Vlaanderen
zou daarbij ook niet terugvallen op dat van Aruba, Curaçao en Sint-Maarten.
Die drie landen zijn geassocieerde leden van de Europese Unie als "landen en
gebieden overzee" (LGO)(2) -waardoor zij deel uitmaken van de
Gemeenschappelijke Markt maar niet in alle opzichten onder het
gemeenschapsrecht vallen. Vermits Vlaanderen evenwel een Europees gebied is
en geen gebied overzee (LGO), zou hierop art. 355 lid 3 van het VWEU van
toepassing zijn. Dat bepaalt immers dat "De bepalingen van de Verdragen zijn
van toepassing op de Europese grondgebieden welker buitenlandse betrekkingen
door een lidstaat worden behartigd."

Ook voor Nederland is dit zeker aantrekkelijk: men krijgt er 6 miljoen
Nederlanders bij en zowat de helft van zijn economisch potentieel; het
Koninkrijk komt daarmee terug in de buurt van de grote landen waarmee het
toch graag op wat meer gelijke voet zou komen. Waar een meerderheid van
Nederlanders zelfs een volledige een Unie met Vlaanderen niet uitsluit, zal
deze tussenoplossing in het Noorden zeker voldoende steun vinden.

Bovendien zou dit plan "N" niet enkel voor Vlaanderen aantrekkelijk zijn,
maar ook voor Brussel. Brussel zou als een apart land kunnen toetreden tot
het Koninkrijk zonder meer bevoegdhende over te dragen dan de genoemden,
zonder deel van Vlaanderen te worden, en met behoud van een aparte inspraak
in het Koninkrijk. Toetreding tot het Koninkrijk vereist al evenmin dat
Brussel officieel ééntalig Nederlands zou moeten worden; het Frans zou mede
officiële taal blijven.

Overigens zou het ook voor Wallonië geen slecht idee zijn om over de
toetreding tot het Koninkrijk der Nederlanden na te denken, als een apart
land natuurlijk.

Is dit voor Vlaanderen het ideale scenario ? Niet op alle vlakken, bv. omdat
dit ons geen apart stemrecht in Europa zou opleveren, en daarvoor inderdaad
een herziening van de Verdagen zou moeten worden onderhandeld. Maar het
maakt ons wel grotendeels immuun voor de hierboven aangegeven vorm van
francobelgische chantage.

(1) Zie http://wetten.overheid.nl/BWBR0002154 , ook op
http://nl.wikisource.org/wiki/Statuut_voor_het_Koninkrijk...
(2) Zie
http://europa.eu/legislation_summaries/development/overse...
ories/index_nl.htm

lundi, 22 novembre 2010

België heeft procentueel grootste moslimbevolking van Europa

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België heeft procentueel grootste moslimbevolking van Europa

Ex: http://www.express.be/

5,8% van de Belgische bevolking of 623.780 mensen zijn moslim. Dat moet blijken uit berekeningen  van socioloog Jan Hertogen, die lange tijd de bevolkingsstatistieken bijhield voor de christelijke vakbond, en die door de krant Le Soir worden gepubliceerd. De overheid sprak totnogtoe altijd over 400.000 moslims in België; een cijfer dat ook wordt verdedigd door de Belgische moslimexecutieve (EMB).

Of de cijfers van Hertogen betrouwbaar zijn valt af te wachten, feit is dat ze worden overgenomen door het Amerikaanse onderzoekscentrum Pew Forum, dat speciaiseert in godsdienstdemografische onderwerpen.

Volgens Pew zou ons land dus 6% moslims tellen. Geen enkel Europees land heeft een hoger percentage. Landen met een traditioneel belangrijke moslimbevolking zoals Frankrijk (5,7%), Zwitserland (5,7%) en Nederland (5,5%) scoren volgens deze laatste peiling procentueel lager dan België.

Volgens Hertogen is de grooste moslimbevolking in Brussel te vinden (22%). Zowel Vlaanderen als Wallonië zouden 4% moslims tellen. (FZ) (Foto)

vendredi, 19 novembre 2010

Erika Steinbach gegen EU-Mitgliedschaft der Türkei

Steinbach gegen EU-Mitgliedschaft der Türkei

 Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Erika Steinbach spricht der Türkei die Beitrittsreife ab und sieht in der privilegierten Partnerschaft die einzige Option Foto: RG

BERLIN. Die Bundestagsabgeordnete Erika Steinbach (CDU) hat eine härte Haltung der EU-Kommission gegenüber der Türkei gefordert. Der Fortschrittsbericht über den Stand der Beitrittsverhandlungen zeige deutlich, daß in der Türkei immer noch gravierende Defizite im Bereich der Menschenrechte existierten. „Die wenigen positiven Erfolge auf dem Papier sind oftmals in der Praxis nicht wiederzufinden“, sagte Steinbach.

Die Sprecherin für Menschenrechte und Humanitäre Hilfe der Unionsfraktion im Bundestag monierte zudem die „schleichende Islamisierung des Landes in allen Lebensbereichen“ und das „Entfernen von der laizistischen Vorstellung von Mustafa Kemal Atatürk“. Statt sich der Europäischen Union anzunähern, entferne sich die Türkei immer weiter. Deshalb sei die privilegierte Partnerschaft die einzige Option für das zukünftige Verhältnis der EU zur Türkei, so Steinbach.

Ehrenmorde, Zwangsheiraten und Gewalt bleiben ernsthafte Probleme

Im Fortschrittsbericht ermahnte die EU-Kommission die Türkei vor allem, ihre Anstrengungen zum Schutz der Meinungsfreiheit, der Frauen- und Minderheitenrechte zu intensivieren. Während die Kommission die türkische Verfassungsreform positiv bewertete, verzeichnete sie keinen Fortschritt bei der Annäherung der Türkei an die griechische Republik Zypern. 

Insgesamt fiel die Bilanz nach fünf Jahren Beitrittsverhandlungen ernüchternd aus: „Ehrenmorde, Zwangsheiraten und häusliche Gewalt bleiben ernsthafte Probleme“, heißt es laut der Nachrichtenagentur AFP im EU-Fortschrittsbericht. Allein acht zentrale Beitrittskapitel sind wegen des ungelösten Zypern-Konflikts noch offen, also unverhandelt. (cs)

jeudi, 18 novembre 2010

Türkei: Oberster Religionswächter muss abtreten

Oberster Religionswächter muß abtreten

 Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Diyanet-Chef Ali Bardakoglu: Wegen zu liberaler Ansichten zum Rückzug gezwungen Foto: Wikipedia/Elke Wetzig

ANKARA. Der Chef der türkischen Religionsbehörde (Diyanet), Ali Bardakoglu, muß nach einem Streit mit der Regierung sein Amt aufgeben. Grund sei dessen liberale Auslegung des Islams, berichtet die Welt unter Berufung auf die türkische Tageszeitung Milliyet.

Der oberste Relgionswächter hatte der türkischen Führung eine klare Stellungnahme zum Streit um das islamische Kopftuch verweigert. Die radikalislamische Regierungspartei AKP will das in der laizistischen Türkei herrschende Kopftuchverbot auflockern, was Kritiker als weiteren Schritt zu einer Islamisierung der türkischen Gesellschaft sehen.

Kopftuch für Frauen keine islamische Pflicht

Bardakoglu hatte das Tragen des Kopftuchs lediglich als die persönliche Entscheidung der Frau und nicht als islamische Pflicht bezeichnet. Auch der Genuß von Alkohol sei zwar im religiösen Sinne eine Sünde „egal ob am Steuer eines Autos oder in den Bergen“, jedoch sei es eine politische Frage, wann er eine Straftat darstelle.

Erst vor kurzem sorgte Bardakoglu auch außerhalb der Türkei für Aufsehen, als er überraschend ankündigte, christliche Gottesdienste in der St.-Pauls-Kirche in Tarsus zuzulassen. Gleichzeitig bekannte sich der Diyanet-Chef zur Sicherung der Religionsfreiheit als Aufgabe seiner Behörde.

„Radikale Veränderungen“ angekündigt

Womöglich könnte sich dies rasch ändern. Der türkische Staatsminister Faruk Celik kündigte bereits „radikale Veränderungen“ in der Religionsbehörde nach dem Abtritt Bardakoglus an. Nachfolger wird sein bisheriger Stellvertreter Mehmet Görmez. (FA)

samedi, 13 novembre 2010

How the Left Won the Cold War

How the Left Won the Cold War

 
 
fascist-leftists.jpgThe following address was delivered to the HL Mencken Club's annual meeting in Baltimore, October 22, 2010.
I’m often asked why there is need for an independent or non-aligned Right. Aren’t Sean Hannity, Sarah Palin and Rich Lowry covering all our bases? Why should we create a movement on the right when FOX and those middle-aged people marching around at Tea Parties with costume-store wigs, are doing our job? Why give ammunition to the Democrats by showing that our side is divided? We should be pulling together so we can pummel Nancy Pelosi and Harry Reid in next month’s referendum on Obamacare.

Engaging this question fully would require more than a ten-page exposition. Indeed there is no way to address it without being in this instance a Hegelian. It was the great German philosopher Hegel who argued that the true definitions of concepts and movements are necessarily genetic. Such definitions can not be dealt with properly, unless we go back to the origin of what is being defined. A tree is not what it first appears to be, but the history of that object, from the time it was a seedling. So too there is no way to understand where we are at the present time without noticing where we were before. The present state of any institution or movement reflects a dialectical process teeming with strife. It is only when, according to Hegel, conflicting forces can be brought together in a permanent synthesis that the inherent contradictions are resolved. Before that point is reached, the dialectic must go on, as something integral to what is being formed.

My intention is not to belabor you with Hegelian concepts. It is rather to bring up the unfinished dialectic of the right, for understanding why we do not belong to the authorized “conservative movement” and why that movement has become an echo of the Left. Allow me then to start with this generalization. In the second half of the 20th century, the other side, from our perspective, won almost everywhere in the West. But the Left that prevailed was not the gerontocracy and garrison socialism associated with Soviet rule. This Left had little to do with occupation armies in baggy pants, with inefficiently distributed goods and services, and with an arsenal of atomic missiles. The Left that triumphed was a truly radical one, and it celebrated its victories in Western countries that were straining to practice more egalitarian forms of democracy.

Whether the American civil rights movement and its later implications for feminists, gays, transvestites, and illegals, the ascent of antifascism and tiers-mondialisme in France, Italy, Spain and the Lowlands, or the morbid preoccupation of Germans with their undemocratic past and troubling Sonderweg, the post-Communist Left has had a constant task. It seeks to right the wrongs of the past, and specifically those wrongs that are blamed on White Christian, Indo-European civilization.

It may be superfluous to go over here the characteristics of this Left, since most of you are aware of what is being described. I might also recommend my book The Strange Death of European Marxism, which shows how the present Left differs from both Marxism in theory and Communism in practice. This movement is conventionally referred to as cultural Marxism, and it is now at war with anything that is not sufficiently radical in the social sphere. It adherents blame bourgeois society for such evils as “racism,” “sexism,” “homophobia,” and the horrors of Hitler’s Third Reich. This post-Marxist Left appeals to the guilty conscience of the West for having held down everyone else and for not having fought with enough determination against “fascism.”

Though in Europe this Left defends Communist regimes and typically plays down the crimes of Stalin’s Russia, it is not primarily interested in socialism. It is interested above all in reconstructing society, in integrating Western nation states into global organizations and in opening Western countries to Third World immigration and to popularizing non-Christian or non-Judeo-Christian religions. For those who may have noticed, the EU has become a major instrument for this desired social experiment in Europe.

Where this Left overlaps Christian theology is in its stress on guilt and the need for atonement. But the Christian attitudes have been recycled into a replacement theology, one that develops a cult of revolutionary saints and victims, and one that produces a liturgical calendar centered on politically correct remembrance. In this replacement theology victimizing groups are expected to exhibit unconditional atonement toward those considered historical victims.

This post-Marxist Left began to supplant Communism as the major leftist ideology in the West before the fall of the Soviet Empire. Already in the 1960s, a youth culture rejecting bourgeois standards of conduct and in close alliance with anti-colonial Third World revolutionaries, had taken root in Europe. Energy began to flow in the large Communist parties in France and Italy away from traditional party cadres toward young radicals. This rising elite were concerned with combating discrimination against women and immigrants and the marginalization of gays more than they were with the nationalization of productive forces. Although the emerging order became more apparent after the violent demonstrations of the soixante-huitards in Paris in May 1968 and the organization of Red Brigades in Germany and Italy, signs of a changing guard were present before.

In a perceptive work, Sognando la rivoluzione: La sinstra italiana e le origini dei sessantottanti, the Milanese political historian Danilo Breschi shows how Communist youth organizations and workers’ strikes fell into the hands of what the old cadre called “decadent bourgeois adolescents.” While those who showed up for strikes in the 1960s in Turin, Genoa, Milan, Bologna and other cities in the northern industrial belt were self-proclaimed anti-capitalist radicals, recruited from Catholic Action, Trotskyist factions, and ethnic minorities, for the under-30 demonstrators, the real agenda was more ambitious -- but also more feasible. It was a social-cultural transformation to be engineered from above. Longtime advocates of Marxism, like film-maker P.P. Pasolini and Marx-scholar Lucio Colletti, raged against these usurpers, and they called for ousting them from respectable leftist gatherings. Colletti went so far as to call the police to eject these “decadents” from his office; and Pasolini saw their agitation on the Italian Left with growing apprehension and referred to their statements as a “verbal disease.”

This post-Marxist, anti-bourgeois Left had less sympathy for Communist parties than they do for other socialist groups, and they have gotten on particularly well with the Greens. As the Greens shifted their focus from environmentalism to filling Western countries with the Third World poor and with promoting alternative lifestyles, they became indistinguishable from the post-Marxist Left. By the end of the Cold War, Communism in the West had become obsolete because the cultural Marxist Left had taken its place and because this replacement Left was shaping the left side of the political spectrum in western Europe.

The Communist parties in France, Italy, and Germany continued to function as one of several bastions of Cultural Marxism but not usually as its vital center. A similar process unfolded in the Soviet empire more slowly. Under the noses of Communist officials in East Germany, cultural radicals, and most prominently Stasi informant and now head of the German Party of the Democratic Left, Gregor Gysi, were coming into their own. The DDR’s collapse allowed these radicals to join those in the West who were pushing the same antibourgeois projects, namely, gay and feminist rights, harping on fascist dangers, and turning nation states into branches of a global managerial regime.

One might try to challenge the eventual direction of my argument by insisting this has nothing to do with FOX or Glenn Beck. The conservative movement proclaims itself to be anti-leftist. It mocks the glorification of Islam and upholds Western democratic and feminist ideas; and it defends the sovereignty of the American state against international organizations. A well-paid GOP satirist, Mark Steyn, actually derides Europeans and Canadians nonstop for catering to anti-Western fanatics. I could not therefore be suggesting that our official conservatives represent cultural Marxist or liberal Christian quirks.

In fact I am suggesting precisely this view.

And I would make the further point that what separates our authorized right-center from the post-Marxist Left, in Europe and on the American and Canadian Left, is mostly quantitative. While the Left pushes Political Correctness without buts or ifs, the conservative movement expresses it in a less extreme form. But both groups reflect in varying degrees the same general cultural movement. Like our Left and like the dominant ideology in Western Europe, our 30- and 40-some conservative publicists are immersed in a leftist culture. And the result is something that all of them believe things that adults in the 1950s, including Communist sympathizers, would barely have understood.

It would be no exaggeration to say that Sarah Palin, who is an outspoken advocate of anti-discrimination laws for women, is more radical socially than were French and Italian Communist leaders sixty years ago. While old-fashioned CP members favored a centrally controlled economy and rooted for the Soviet side in the Cold War, unlike Sarah, they were not eager to punish sexists. And they didn’t give a hoot about gays, up until the time Communist parties were under siege from the post-Marxist Left. It is inconceivable that Communists of this era would have followed Jonah Goldberg, Charles Krauthammer, John Podhoretz, the neocon New York Post and the WSJ in affirming government-enforced “gay rights.” Two historians of the post-World War Two Communist movements in France and Italy, Annie Kriegel and Andrea Ragusa, depict a party leadership that belonged, even in spite of itself, to a bourgeois age. They stress the degree to which Communist parties embodied the social attitudes of the pre-Vatican Two Church.

Acceptable critics of the Islamic invasion of Europe like Steyn and Christopher Caldwell are targeting (and this must be noted) a specifically European experiment in multiculturalism. America’s willingness to take in and naturalize just about anybody does not bother these critics; presumably our big tent can hold lots more than we already have. By declaring ourselves to be a “propositional nation” held together by human rights and the belief in universal democratic equality, we are opening our doors to the world, or at least to those in the world who affirm our universalist creed.

I’ve also learned over the last two decades thanks to movement conservative celebrities: that Martin Luther King was acting specifically as a conservative Christian theologian when he spearheaded the civil rights revolution; that gay marriage, properly understood, may be a conservative “family value;” and that we are duty-bound to convert Muslims to our current notion of women’s rights and gay rights. It is precisely these ideas that make us “Western”; and if we truly value the glories of our civilization, which came into existence during some recent phase of late modernity, we should work to spread everywhere our high ideals. Equally relevant, those who have challenged our human rights beliefs, and most outrageously 19th-century counterrevolutionaries were actually “liberals.” Otherwise these mislabeled conservatives would have embraced the American creed of democratic equality!

A striking example of how deeply leftist thought patterns have affected the Right can be discerned in William F. Buckley responses to the attacks in the liberal/neocon press against the “anti-Semites” Joe Sobran and Pat Buchanan. In National Review in December 1991 and March 1992 and in his subsequent In Search of Anti-Semitism, Buckley distinguishes between those who are anti-Semites by conviction and those who are “contextually” anti-Jewish. His key distinction goes back to the Marxist notion of being an “objective reactionary,” meaning someone who challenges the preferences of the Communist Party. Buckley’s argument from context likewise recalls the charge in Europe against those who challenge multiculturalism, as greasing the skids for neo-Nazis.

From this standpoint, it does not matter whether or not one says something that is objectively correct. What counts is not upsetting certain VIPs. In Buckley’s brief, neither the malefactors nor the victims have anything to do with the European Holocaust. The catastrophe is being placed at the doorstep of anyone who allows himself to be intimidated into accepting it. Furthermore, the blame in this instance affects American Christians, who are required to show prescribed sensitivity toward particular American Jews. There are surrogate victims and surrogate victimizers, the first being Buckley’s dinner companions and those journalists who felt outraged, and the second being those who made offending remarks but who had nothing to do with Nazi crimes. Offenders had to be driven off the pages of National Review and out of polite society. They are or were the equivalent of what the Communists used to call “social fascists” and what the European guardians of PC consider “fascistoid.” Such antisocial types are contextually dangerous and therefore must be ostracized lest they do harm.

Note that our two contextual anti-Semites were not abetting violence against Jews, any more than European critics of Muslim immigration or German scholars who question the exclusive blame of their country for every major war are trying to unleash pogroms. They have simply run afoul of certain elite groups, by reopening an inconvenient debate. The conservative movement plays this game by declaring any question it doesn’t want raised forever closed. Such questions now include, among a myriad of other things, objecting in any way to the major congressional legislation of the 1960s.   

 

What did remain in the conservative movement from the 1950s through the 1980s was anti-Communism. American conservatives throughout this period were in favor of resistance to Communist expansion and generally viewed the Soviets as an evil empire. But the movement’s arguments against the evil empire changed over the decades, from defending Western civilization against a godless foe to standing up for global democratic values against a reactionary homophobic Russian enemy.

And these changing reasons for an anti-Soviet stand tell much about the movement’s leftward drift. This drift became a forced march after the neoconservatives ascended to power, and its consequences help explain why there is an independent Right. We more than others have resisted the post-Marxist Left. We remain at war with the cultural and political forces that reshaped the Left in the 1960s; the conservative movement by contrast has made its peace with those forces -- while emphatically denying what has happened.

The authorized conservative movement has worked to blur this truth. The “victory of the West” in the Cold War is placed into an invented series of conservative triumphs, going from Reagan’s “conservative revolution” in the 1980s through the presidency of Bush II. In the Heritage Foundation’s embellishment, even the Clinton presidency belonged to an “ongoing conservative revolution” that began with Reagan and culminated in Dubya’s democratic crusading. Like Reagan and Bush I and II, Clinton supposedly practiced fiscal conservatism and advanced American concepts of human rights, albeit not as effectively as his Republican rivals. There have also been “good” Europeans who aided this conservative march, including an otherwise run-of-the-mill social leftist Tony Blair, who rallied to the Bush administration. Thatcher and Kohl were two other friends, who supported us during the Cold War. The German chancellor Kohl was obsequious enough, that is, “conservative” enough in the current Pickwickian sense, to make sure that his country’s unification would be a passing stage in his country’s merger with an international body. “Conservative” outside the U.S. means going along with neoconservative policies.

 

Movement conservatives have also applied the “C” label to things that have nothing to do with any genuine Right. Democratic equality and moderate feminism are two such preferred values that the conservative movement has claimed for itself. Conservative think-tanks have also reinvented self-described leftists as men and women of the Right. The reinventions of King, Joe Lieberman, and Pat Moynihan as “conservative” heroes all exemplify this practice. And such manipulations have their use. The movement can claim to be doing well, even when the Left triumphs.

Conservative publicists have also reconstructed the 1960s, by divorcing its cultural radicalism from its politics. Although nasty hippies, we are told, fouled the air by not brushing their teeth and by smoking pot, the 1960s also produced legislative reforms that would have pleased Edmund Burke. It was the Civil Rights Act that according to Jonah Goldberg bestowed on our country economic freedom -- for the first time. And the Voting Rights Act was another “conservative” landmark, because thereafter the federal government made sure that all citizens would be able to vote. In fact it kept certain parts of the country under perpetual federal surveillance, lest the Black-voting proportion fell below certain expected turnouts. After all, voting for one or both of our two institutionalized parties is a “conservative” practice. And presumably the more people of different pigmentation vote, the more “conservative” we become. And equally important, the Immigration Reform of 1965 filled the U.S. with a “conservative” Catholic electorate, the benefits (or conservatism) of which have still to be ascertained.

In the 1950s and 1960s conservatives held markedly different views. While they held no brief for those who were occupying university buildings or taking drugs, they were at least equally unhappy with that era’s political reforms. Not even in their wildest dreams could most of them have imagined that such far-reaching attempts at remaking our country attitudinally and ethnically would one day be declared conservative. And I would make the obvious point that one doesn’t have to applaud Jim Crow laws (and I for one don’t) in order to recognize that measures that were taken to end “discrimination” have created a permanent governmental straightjacket from which we’re not likely to extricate ourselves. There was nothing “conservative” about the congressional and bureaucratic measures by which that straightjacket was constructed.

But today’s conservative movement is about preserving the 1960s. It has turned that decade’s transformative legislation into the cornerstone of “conservative” politics. And then there was that other questionable triumph for the Right. Supposedly the collapse of the Soviet Empire belonged to a series of conservative victories in the West, associated with Reagan, Thatcher, and their successors. But the end of Soviet hegemony in Eastern Europe did not cause the ideological shift that is sometimes ascribed to it. The Soviets left the stage of History after a more radical Left had taken over; and this occurred preeminently in the West, which had never suffered the fate of a Soviet occupation. This replacement Left reshaped Communist organizations long before the collapse of the Soviet Empire, and in its milder form, it determined the general political culture in Western countries, including that of a transformed American Right.

One cannot complete the story of why there is an independent Right without also looking at the big picture. We are part of that picture, as much as those who now oppose us. But unlike those movement conservatives who do know the truth, we are not given to manipulating the facts. In the West, there were no conservative victors in the Cold War; such victors, if they existed, were the renascent nations of Eastern Europe. And even these deserving victors may be threatened with moral defeat, if the Left that has triumphed in the West, including this country, continues to gain ground.

Paul E. Gottfried

Paul E. Gottfried

Paul Gottfried has spent the last thirty years writing books and generating hostility among authorized media-approved conservatives. His most recent work is his autobiography Encounters; and he is currently preparing a long study of Leo Strauss and his disciples. His works sell better in Rumanian, Spanish,Russian and German translations than they do in the original English, and particularly in the Beltway. Until his retirement two years hence, he will continue to be Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College in Elizabethtown, PA.

vendredi, 12 novembre 2010

Immigration: de la dénonciation à l'acceptation

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IMMIGRATION: DE LA DÉNONCIATION À L’ACCEPTATION 

 « Ce que je vois autour de moi, ce sont des musulmans intégrés à la vie sociale » vient de déclarer un Jean-Marie Le Pen très assimilationniste dans les colonnes de Flash. Comment l’ affirmation identitaire, cœur nucléaire de la doctrine frontiste pendant trois décennies, a-t-elle subi un tel Tchernobyl idéologique ?

 

Le premier mouvement nationaliste à dénoncer les risques d’une immigration extra-européenne non contrôlée est incontestablement Europe-Action. Dès le milieu des années soixante, la revue de Dominique Venner voit se profiler à l’horizon le spectre d’une immigration-invasion : « Ne voient-ils pas que la doctrine de la porte ouverte aboutira, si elle triomphe, à recouvrir la Touraine et la Toscane, le Sussex et la Thuringe, le Vermont et la Crimée, d’une croûte hideuse de paillotes, de gourbis et de cagnas ?(…) Pensent-ils que le mot « France » pourrait recouvrir légitimement la France d’aujourd’hui et un hexagone sur le terrain duquel camperaient vingt millions de Maghrébins et vingt millions de Négro-Africains ? » (1).

 

 Le n°1 des Cahiers d’Europe-Action, « Sous-développés, sous-capables », qui paraît en mai 1964, est entièrement consacré au « fardeau » représenté par les « peuples de couleur » et à la menace que ces derniers font peser sur l’Europe depuis la décolonisation. Le texte de présentation est on ne peut plus explicite : « D’ici 1990, la population mondiale aura doublé. Mais les peuples blancs, qui représentaient un tiers de la population mondiale au XIXe siècle, et en représente un quart aujourd’hui, n’en formeront plus qu’un sixième dans vingt ans. La Chine, a elle seule, « accouche » d’une France tous les trois ans et d’une URSS tous les seize ans. Au danger d’une telle pression démographique, aggravée par le déchaînement d’un racisme anti-blanc, s’ajoute celui de l’invasion lente des territoires européens par des populations allogènes. La France voit arriver chaque jour, un millier de Nord-Africains et mille Noirs chaque mois. L’Angleterre compte près d’un million d’habitants de couleur. La criminalité et l’insécurité augmentent ainsi que les maladies les plus percinieuses (2) ».

 

Inlassablement, tout au long de son existence, le mouvement mènera une campagne « Stop à l’invasion algérienne en France », ce qui le rapprochera du journaliste François Brigneau, dont les éditoriaux dans Minute évoquent souvent ce problème. C’est ainsi que le n°22, d’octobre 1964, d’Europe-Action proclame en une « Ils seront bientôt un million » (3). Dans un des derniers numéros de février 1966, Dominique Venner écrit : « En France, l’immigration importante d’éléments de couleur pose un grave problème ».

 

 

HALTE A L’IMMIGRATION SAUVAGE !

 

Il faut attendre 1973 pour que l’actualité confère au thème de l’immigration une acuité subite. Le roman de Jean Raspail, Le Camp des Saints, est un succès de librairie. Son sujet : « La fin du monde blanc, sous l’invasion des millions et des millions d’hommes affamés, « sous-développés », qui constituent les trois quart de l’humanité ». Au printemps, des grèves-bouchons, menées par des manœuvres africains, paralysent la régie Renault.

 

 C’est dans ce contexte que pour relancer Ordre nouveau, la direction du mouvement décide, lors de son 3ème congrès, de mener une campagne contre l’immigration sauvage. Une motion de la commission politique énonce : « L’immigration sauvage incontrôlée menace notre substrat culturel et notre civilisation… Le front autogestionnaire CFDT-PSU et PS travaille à remettre des industries d’intérêt national à des bandes d’analphabètes… ». Lorsqu’il dirigeait la propagande d’ON, François Duprat avait toujours refusé une telle campagne, arguant qu’elle ne pouvait que susciter une démagogie anti-arabe susceptible de réveiller le tropisme pro-sioniste de l’extrême-droite française. Jean-Gilles Malliarakis partageait le même point de vue. Mais Duprat n’est plus membre de la direction et Mallia s’est éloigné d’ON.

 

 On peut lire, dans l’éditorial du numéro de juin 1973 de Pour un ordre Nouveau : « Quelque chose vient de se passer dans la conscience française. Il s’agit pour nous maintenant de transformer cette petite étincelle en flamme, d’expliquer pourquoi l’immigration clandestine, l’immigration sauvage est tolérée et même organisée, de dire tout haut qui exploite cette masse, et qui s’en sert. Qui d’autre que nous pouvait, enfin, dénoncer le scandale permanent que constitue l’importation massive de ce sous-prolétariat, masse de manœuvre des gauchistes et armée de réserve du capital ? Les risques existent. Ils sont même considérables. Mais ils méritent d’être pris » (4).

 

 Dans cette campagne, ON privilégie les arguments économiques. Le texte de la pétition lancée par le mouvement ne demande même pas l’arrêt de l’immigration, mais seulement « l’installation aux frontières d’un triple contrôle judiciaire, sanitaire et de qualification professionnelle ». Le 21 juin, soir de solstice, ON tient à la mutualité un meeting contre l’immigration sauvage, devant 700 à 800 participants. L’extrême-gauche tente d’empêcher sa tenue, affrontant violemment les forces de l’ordre dans la rue.

 

 François Duprat commentera en termes sévères cet épisode : « Il est certain que la présence de nombreux étrangers, surtout d’origine nord-africaine, est mal vue par beaucoup de français, en particulier dans les quartiers populaires des grandes villes (…) Mais ce mécontentement ne se concrétise pas en attitude politique ». En effet, « traumatisés par l’accusation de racisme (et de tout ce que le mot signifie après des dizaines d’années de campagne antiraciste), les sympathisants potentiels, apolitiques ou non-membres de l’opposition nationale, se gardent bien de tout soutien, même le plus modeste ». Conclusion : « Il était politiquement erroné de croire développer un mouvement en menant campagne sur ce thème » (5).

 

UN MILLION DE CHOMEURS, C’EST UN MILLION D’IMMIGRÉS DE TROP

 

Jean-Marie Le Pen n’approuvait pas la campagne d’ON et s’est bien gardé de participer au meeting controversé. Toutefois, candidat à l’élection présidentielle, il dénonce le 29 avril 1974, dans le cadre de la campagne officielle sur les ondes de l’ORTF, « la situation créée par la forte pression que l’immigration étrangère fait peser sur les travailleurs manuels pour le maintien au plus bas prix de leur rémunération ».

 

 En 1975, la revue Militant, dont les animateurs appartiennent alors au Front national, aborde le sujet : « Délinquance, criminalité, tensions sociales, terrorismes, subversion, guerre civile, agression militaire, pressions politiques, tels sont les apports réels ou potentiels de la présence des immigrés sur le sol français ». Et, dans la perspective des élections législatives de mars 1978, le président du FN commence à hausser le ton : « Toute immigration nouvelle doit être interdite. Si l’on n’y prend garde, la France sera bientôt débordée par l’afflux d’étrangers. Ce débordement s’effectue selon une loi quasi-météorologique de hautes pressions démographiques se déversant sur cette zone de basses pressions que sont l’Europe et le monde blanc. Je mets au défi le gouvernement de dire, à un million près, combien il y a d’immigrés en France. Pour ma part, j’estime qu’il y en a 6 à 7 millions ».

 

 Si la première affiche « un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop ! » ne sera imprimée qu’un an plus tard, le slogan, signé Duprat, apparaît lors des législatives de 1978 dans des tracts diffusés par l’équipe de Militant. Duprat explique alors à ses amis : « La lutte contre l’immigration va devenir un thème de plus en plus brûlant. Il n’a pas encore payé parce qu’on l’a décliné dans une logique ethnique. Les gens sont contre l’immigration, mais pour l’instant ils ne se sentent pas directement concernés. Ce n’est pas encore une motivation de vote. En revanche, avec la montée du chômage, ça va le devenir : l’immigration sera ressentie et comme une gêne, et comme un fauteur d’insécurité économique » (6).

 

 Tous ne partagent pas cette opinion à la droite de la droite. Ainsi Jean-Gilles Malliarakis, délégué général du MNR : « Les campagnes contre les immigrés sont dégueulasses. L’immigration n’est pas la cause du chômage. Je ne souhaite pas la France algérienne, d’accord. Mais qui la souhaite ? Cela dit, l’Algérien qui travaille en France n’est pas mon ennemi»(7). De même, Pascal Gauchon du Parti des forces nouvelles, grand concurrent du FN dans les années soixante-dix, se veut plus modéré : « Notre approche de l’immigration n’est pas celle de M. Le Pen. Nous ne disons pas, nous, qu’un million d’immigrés, c’est un million de chômeurs. Peut-être est-ce effectivement sept cent mille chômeurs et faut-il réduire les déséquilibres de l’immigration » (8). Position intenable lorsque le FN explose électoralement.

 

C’est pourquoi, faisant de la surenchère sur lui, un « collectif » du PFN réclame, en mars 1984, le renvoi des immigrés de la 2ème génération (9). Peine perdue : le discours anti-immigrationniste assurera le succès électoral du FN et de son président pendant de longues années.

 

LE TEMPS DES RENIEMENTS

 

Dans un entretien publié en juillet 1992 par Les Dossiers de l’histoire, Alain de Benoist précise : « Les thèses du Front national, personnellement, me soulèvent le cœur (…) Tout d’abord, concernant l’immigration, parce que la logique du bouc émissaire m’est insupportable » (10). Qu’il est loin le temps ou le jeune de Benoist, sous le pseudonyme de Fabrice Laroche, s’exclamait dans Europe-Action, « le réalisme biologique est le meilleur outil contre les chimères idéalistes » (11).

 

 Chimères auxquelles l’ayatollah de la Nouvelle droite va succomber, trente ans plus tard, en se faisant le chantre du communautarisme et du multiculturalisme. En mars 1998, la revue Eléments publie un dossier central sur le « défi multiculturel », avec en couverture une femme arabe voilée. L’éditorialiste, de Benoist himself, prône le communautarisme, porteur d’un « pluralisme des identités », et le multiculturalisme qui offre « la possibilité à ceux qui le souhaitent de ne pas devoir payer leur intégration sociale de l’oubli de leur racines » (12).

 

 Dans le même numéro, Charles Champetier consacre un long article à la question, écrivant : « Dans une société pluri-ethnique les cultures ne doivent pas seulement être tolérées dans la sphère privée, mais reconnues dans la sphère publique, notamment sous la forme de « droits collectifs » spécifiques aux minorités ». Après avoir qualifié de fantasmes « la menace de l’ « invasion » organisée par l’ « anti-France », de l’ « islamisation » fomentée par les « intégristes » et de la « guerre ethnique » dans les banlieues », Champetier, fataliste, note « le caractère définitif de l’immigration de peuplement », excluant tout retour au pays des immigrés. « On ne sait au juste, écrit-il, ce que le Front national entend faire des immigrés qui ont acquis la nationalité française depuis deux, voire trois générations » (13).

 

 1998, c’est aussi l’année de l’éclatement du Front national et des premiers signes d’atermoiement du parti sur la question de l’immigration. Le novembre 1998, Christian Baeckeroot, membre du bureau politique, accuse : « C’est autour de Mégret qu’il y a le plus de substrats intellectuels du racisme » (14). Antienne reprise, le lendemain de l’explosif conseil national du 5 décembre 1998, par un Jean-Marie Le Pen dénonçant à la radio « une minorité extrémiste et raciste » (15). Cette dénonciation de l’Autre « raciste » s’accompagne rapidement d’un aggiornamento en matière d’immigration. Le 3 juin 1999 Samuel Maréchal, gendre de Le Pen explique : « On a évolué dans notre approche de l’immigration et sur le fait que la France, aujourd’hui, est multiconfessionnelle » (16). En juillet, c’est au tour de Pierre Milloz, membre du bureau politique du FN, de préciser dans Français d’abord : « Il est évident qu’obtenir le retour de la totalité de ces immigrés est hors de nos possibilités » (17). Le congrès d’avril 2000 ne pourra qu’en prendre acte, ainsi que s’en délectera Le Monde : « Soutenue par Farid Smahi, Conseiller régional d’Ile-de-France, la motion sur l’immigration omettait de mentionner le retour des immigrés dans leur pays d’origine » (18). Lequel Smahi, fils d’un Algérien du FLN, sera nommé en récompense au bureau politique par Le Pen…

 

 Le reniement sera total à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007. Fidèle à la stratégie de « dédiabolisation » initiée par Marine Le Pen et son conseiller marxiste Alain Soral, qui s’est concrétisée par une affiche utilisant une beurette, Jean-Marie Le Pen commet l’infamie de prononcer le discours d’Argenteuil : « Vous êtes les branches de l’arbre France. Il n’y a pas de beuritude, pour moi vous n’êtes ni des potes, ni des blacks, ni des beurs, vous êtes des citoyens français, vous êtes des Français à part entière. Vous avez les mêmes droits et devoirs que nous ». Cinquante ans plus tôt, le même Le Pen déclarait à l’Assemblée nationale : « Les Algériens seront la partie dynamique et le sang jeune d’une nation française dans laquelle nous les aurons intégrés(…) Dans la religion musulmane rien ne s’oppose du point de vue moral à faire d’un croyant musulman un citoyen français complet » (19). Vous avez dit retour aux sources ?

                                                          

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, hiver 2010, n°34, pp. 46-48.

 

 

NOTES :

(1) Europe-Action, juin 1964, pp. 17-18.

(2) Pierre d’Arribière, François d’Orcival, Henri Prieur et Dominique Venner, Sous-développés, sous capables, Edition Saint Just, Cahiers d’Europe-Action, mai 1964, n°1, 109 p.

(3) Dans ce même numéro, un dessin de Coral représente un Arabe effrayant coiffé d’un fez, la légende proclamant en grosses lettres : « On recherche Mohamed Ben Zobi, né en Algérie, résidant en France. Cet homme est dangereux ! Susceptible de : Tuer ! Violer ! Voler ! Piller etc. etc. etc. etc. Pour le trouver, inutile d’aller très loin… autour de vous, il y en a 700 000 comme lui ! ».

(4) Pour un Ordre Nouveau, juin 1973, n°20.

(5) François Duprat, La droite nationale en France de 1971 à 1975, L’Homme Libre, 2002, pp. 63-64.

(6) Gilles Bresson, Christian Lionet, Le Pen, Le Seuil, 1994, p. 382.

(7) Jean-Marc Théolleyre, Les néo-nazis, Messidor, 1982, p. 56.

(8) Ibid, p. 63.

(9) « Renvoi, contrairement à M. Le Pen, des immigrés de la deuxième génération dans lesquels se trouvent les éléments les plus criminogènes du pays ».

(10) Les Dossiers de l’histoire, juillet 1992, n°82, pp. 149-150.

(11) Europe-Action, décembre 1965, n°36, p. 9.

(12) Eléments, mars 1998, n°91.

(13) Ibid.

(14) Le Figaro, 6 novembre 1998.

(15) Grand Jury RTL, 6 décembre 1998.

(16) Ouest-France, 3 juin 1999.

(17) Français d’abord, juillet 1999.

(18) Le Monde, 3 mai 2000.

(19) Journal Officiel, 29 janvier 1958.

Consecuencias politicas de la muerte de Kirchner

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Consecuencias políticas de la muerte de Kirchner (*)

Por Alberto Buela

Ex: http://www.tribunadeeuropa.com/

El objetivo de ese breve artículo no es valorar el gobierno de K del 2003 al 2007, aunque si nos apuran sostenemos que fue mucho mejor para el pueblo en su conjunto que el de Alfonsín (1983-1989), de Menem (1989-1999) y el De la Rúa (1999-2001).

La muerte repentina sorprendió a todo el universo político, social y económico de Argentina, pues se perdió “la centralidad del poder” en nuestro país, de modo que no sólo los kirchneristas perdieron su conducción sino que Argentina “perdió poder”, dado que al troncharse la centralidad del poder reducido a uno (reductio ad unum), en este caso K, el poder corre hacia o vuelve a distribuirse entre poderes menores ya constituidos (grupos de presión, lobbies, poderes indirectos, etc.).

Desde la designación a dedo por Duhalde en el 2003 como candidato a presidente hasta su muerte ejerció el poder en forma omnímoda. Así fue, habiendo otros nombrados, ministro de economía, interior, bienestar social, obras públicas, defensa, justicia, canciller, etc. Todos sus ministros (y los de su mujer) fueron simples colaboradores sin opinión ni voto. Designó, también a dedo, a su mujer como candidato a presidente para quedar, como un moderno Rasputín, detrás del trono y dejar a Cristina jugando el papel de títere. En definitiva, su poder llegó hasta donde llegó el capricho de su voluntad. Pero esta voluntad tuvo dos límites que K, astutamente, no transgredió, sino hubiera sido catalogado como tirano por el pensamiento políticamente correcto (vgr. Carta Abierta, Sarlo o Feinmann): a) no se meditó en política internacional o mejor aun no tuvo ninguna, aunque con él perdimos el contacto logístico con la Antártida(el atentado al rompehielos Irizar); entramos en conflicto con Uruguay por Botnia y rompimos relaciones con Irán por el supuesto atentado de la Amia y b) no se opuso a los grupos económicos concentrados (Eltzain, Werthein, Midlin, Grobocopatel, Ezkenazi, etc.) sino que trabajó con ellos y para ellos y para sí mismo, de ahí que su fortuna personal se multiplicara por diez en siete años de poder absoluto.

Su discurso político en contra de los grupos concentrados como el diario Clarín, rascaba pero no donde picaba realmente.

Se manejó como lo hacen todas las personalidades autoritarias: fue duro con los débiles (la Iglesia y el Ejercito que están capa caída en Argentina y los funcionarios públicos: jueces, ministros y secretarios de Estado) y débil con los fuertes (grupos financieros, lobbies comunitarios poderosos en Argentina). Recuerdo un cartel emblemático pintado en el paredón del Policlínico Bancario: “Kirchner se pelea siempre con la Iglesia, nunca con los judíos”.

El vacío de poder que crea su muerte es significativo, pues ninguno de sus ministros (y los de su mujer) ha hecho política en estos últimos siete años, eso estaba reservado solo a él, que ejerció en ese sentido una implacable hegemonía personal. Cristina, a quien la CGT rápida en reflejos, se apresuró a nombrar la heredera, no hereda nada, pues no maneja la centralidad del poder como K. Ella era su principal interlocutora (compartían el lecho), su reemplazante en “la chicana” de ser presidenta para que él lo fuera luego en un segundo período, sin tener que modificar la Constitución. Pero no su heredera, pues a K no lo hereda nadie dado que su ejercicio del poder fue excluyente. El no tuvo discípulos sino ciegos obedientes de sus ocurrencias más arbitrarias (candidaturas testimoniales para luego de votados por el pueblo, no asumir; ruptura con el mundo productivo del campo argentino, principal fuente de riquezas genuinas del país; desobediencia a la orden expresa de la Corte Suprema de Justicia de restituir en su puesto al fiscal general de Patagonia, etc.).

Seguramente el Frente para la Victoria se partirá en cien pedazos y se intentará crear un Frente Progresista de izquierda (De un tipo de gobierno jacobino que gobernó con y en beneficio de algunos grupos -montoneros, CGT-Moyano, madres de Plaza de Mayo, piqueteros, etc.- postergando el interés de las mayorías nacionales, lo lógico es que sus más cercanos colaboradores sigan profundizando ese modelo de resentimiento, con lo cual se apartarán aun más de la sociedad argentina generando un “gorilismo” creciente). Y, por otro lado, reaparecerán los viejos políticos peronistas con sus remanidos discursos, que K pareció sepultar o casi logra sepultar (Duhalde, Saa, Romero, Reuteman, Puerta, Busti, etc.). Pero el problema del antikichnerismo es que existen muchos opositores pero no existe una oposición con un proyecto de nación.

Esta pérdida de “la centralidad política” con la muerte de K arrastra un sin número de cuestiones vitales que van a afectar negativamente, primero al kirchnerismo , luego al peronismo y por último a la nación en su conjunto, pues entramos de lleno en la categoría de “Estados con soberanía limitada”.

Nosotros no pedimos la resurrección de K sino que intentamos describir, dada la manera en como éste construyó y ejecutó el poder, las consecuencias políticas que se derivan de su muerte.

Si para algunos la muerte nos liberó del presidente más rico, voraz y avaro de la historia argentina, para otros esa misma muerte produjo un vacío de poder nacional que con todas sus fallas creó K y que tardará mucho en restaurarse.

No hay que esperar nada nuevo en la política argentina de los próximos años, no hay nada nuevo a la vista sino eadem semper idem (más de lo mismo). Si triunfan unos u otros ya sabemos a qué atenernos y qué esperar.

(*) Muchos amigos y compañeros me han conminado a que escriba sobre la reciente muerte de Kirchner pero me he resistido hasta ahora porque no quiero ganarme más enemigos de los que ya tengo. Es un asunto complicado pues si hablo bien van a decir que soy kirchnerista, cuando no lo soy, y si hablo mal van a decir que soy un gorila, cuando no lo soy. Además ha pasado muy poco tiempo y como dice el dicho francés il faut que le sucre attend (es necesario que la azúcar llegue al fondo de la taza de café y se detenga, antes de beberlo). Teniendo en cuenta estos reparos escribí este breve artículo.

jeudi, 11 novembre 2010

La nouvelle révolution turque

La nouvelle révolution turque

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com/

turkish-army.jpgEn moins de cent ans, la Turquie aura connu deux grandes révolutions, politiques et culturelles, la seconde cherchant à annuler les effets de la première. Telle est la thèse de Tancrède Josserand dans La nouvelle puissance turque, une brillante étude à la croisée de l’histoire des idées politiques, de la sociologie religieuse et de la géopolitique.

Turcophone avisé et jeune directeur de l’« Observatoire du monde turc et des relations euro-turques » de la Lettre Sentinel Analyses et Solutions, Tancrède Josserand apporte au lecteur francophone une vue nouvelle – et novatrice – sur l’évolution passionnante de la Turquie. Sorti fin août, l’ouvrage résonne néanmoins de l’actualité puisque, le 12 septembre 2010, les électeurs turcs ont entériné par plus de 58 % de oui pour une participation de 79 % le référendum révisant la Constitution de 1982. Ils ont ainsi décerné un large quitus au Premier ministre, Recep Tayip Erdogan, et à son parti, l’A.K.P. (Parti de la justice et du développement). Or cet indéniable succès électoral n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt le résultat d’un long travail militant, culturel et métapolitique.

Hormis quelques banalités touristiques comme le détroit du Bosphore, la mosquée – cathédrale Sainte-Sophie ou le bazar d’Istanbul, on ne connaît guère la Turquie. Située en Asie Mineure, carrefour naturel de l’Europe, de l’Asie occidentale, du Proche-Orient et du Caucase, peu éloignée des gisements d’hydrocarbures, la Turquie n’est pas aussi homogène qu’elle souhaiterait l’être. Les ethnologues ont recensé quarante-sept minorités ethniques, religieuses et linguistiques parmi lesquelles les Lazes, les Tcherkesses, les Abkhazes, les Albanais, les Arabes, les Assyro-Chaldéens, vingt millions de Kurdes, douze à vingt millions d’Alévis, chiites dissidents qui « ne construisent pas de mosquée, ne font pas de prosélytisme et sont libres de consommer de l’alcool (p. 7) », soit « 32 à 45 millions d’individus sur les 74 millions d’habitants du pays (pp. 173 – 174) ». À l’exception des Grecs, des Arméniens et des Juifs dont l’existence est théoriquement reconnue par le traité de Lausanne de 1923, l’État turc ignore délibérément cette bigarrure humaine qui lui rappelle trop l’héritage ottoman.

De l’Empire ottoman à l’État national-républicain

Puissance se réclamant en partie de l’héritage de Byzance et, par ce truchement, de la Première Rome, l’Empire ottoman fut une théocratie multiculturaliste avant l’heure qui reposait sur l’institution du millet. « Les peuples soumis conservent leurs croyances, leurs institutions juridiques et sociales propres, en échange de l’allégeance au Sultan. Chaque religion forme un millet organisé comme une communauté légale sous la direction des porteurs du sacerdoce. Ce système ne permet pas seulement à l’État de contrôler les communautés à travers leurs institutions religieuses mais également au clergé des différents millet de s’appuyer sur le bras séculier pour réprimer les hérésies. Le système des millet permet à chacune des communautés de vivre ensemble tout en vivant à part (pp. 6 – 7). »

Ce « communautarisme institutionnel » n’est possible que du fait de l’originalité de l’islam turc. Principalement sunnite, il se divise en confréries hanafites ou soufies mystiques qui s’impliquent fortement dans la société et constituent un contre-pouvoir à l’omnipotence despotique du Sultan – Calife – Commandeur des croyants. La prégnance des confréries dans la société actuelle est largement examinée par Tancrède Josserand.

Longtemps gage d’une efficience politique, cette diversité organisée se transforme en faiblesse rédhibitoire au siècle des nationalités qui plonge l’Empire ottoman dans un déclin que ne parvient pas à freiner le mouvement jeune-turc. L’entrée en guerre d’Istanbul aux côtés des Empires centraux en 1914 marque son arrêt de mort. En 1920, par le traité de Sèvres, les Alliés et leurs affidés dépècent l’Empire. Le littoral anatolien est partagé entre les Grecs et les Italiens tandis qu’apparaissent les proto-États kurde et arménien.

Toutefois, la défaite ottomane attise le réveil national turc qui se cristallise autour d’un général aux yeux clairs et aux traits européens, né à Salonique, Mustapha Kemal. Celui-ci entreprend une véritable guerre de libération nationale. Sa victoire remet en cause l’architecture des traités de paix de la Grande Guerre, car elle contraint les Alliés à signer le traité de Lausanne de 1923 qui révise les clauses de Sèvres.

Conscient de la nécessité d’établir une identité turque qui se détourne du passé impérial ottoman, Kemal soutient une vision ethnique et linguistique de la turcité. Il déplace la capitale d’Istanbul au cœur du plateau anatolien à Ankara (Angora), encourage les recherches sur les civilisations hittite et sumérienne, ouvre une chaire universitaire indo-européenne dont le titulaire est le jeune Georges Dumézil et entreprend une vaste réforme civilisationnelle. Pour autant, « l’occidentalisation n’est pas conçue comme un processus d’acculturation visant à faire de la Turquie un pays européen. Au contraire, il s’agit pour Kemal de s’approprier la technique occidentale afin de pouvoir faire revivre l’âme turque d’avant l’islam (p. 11) ». Kemal invite historiens, géographes et ethnologues à déterminer correctement le foyer initial du peuple turc. « Au sud de la forêt sibérienne, les monts désolés de l’Altaï abritent le berceau originel des premiers Turcs. Ces espaces désertiques occupent une place à part dans l’imaginaire national. Ils sont indissociables de la légende de l’Ergenekon. Une louve au pelage gris-bleu aurait recueilli et nourri deux enfants, les derniers survivants d’une tribu turque disparue. Le symbole a été par la suite repris par la droite radicale et l’État turc lui-même. Il figure sur les armes de la “ République turque de Chypre ”  (p. 208). » Cet intérêt pour les mythes fondateurs sert l’unité des Turcs qui expulsent Grecs d’Ionie et d’autres populations allogènes.

Très vite, Ankara s’inspire des expériences communiste soviétique et fasciste italienne. « D’évidentes analogies existent entre les deux États où la nation est définie comme un tout organique, dirigé par un chef et un parti unique, expression de la volonté nationale (p. 14). » Mieux, « en 1937, les six principes ou six flèches du kémalisme (Alti Ock) (nationalisme, populisme, laïcité, étatisme, république, révolution) sont inscrits dans la Constitution (p. 14) ». Par ailleurs, l’impératif  politogénésiaque turc fait que « Kemal va user de barrières douanières prohibitives pour créer une bourgeoisie nationale (p. 12) ».

Mustapha Kemal prône l’émergence d’un homme nouveau turc « viril, vertueux, héroïque (p. 15) », d’où la nécessité de bouleverser en profondeur la société traditionnelle musulmane par une révolution quasi-permanente qui, au jour le jour, « entretient une tension permanente qui doit permettre l’application rapide des décisions arrêtées et la perpétuation des principes édictées (p. 15) ».

L’ambition laïque

Les mesures édictées par Kemal suscitent de violentes protestations qui dégénèrent, ici ou là, en révoltes ouvertes au nom de la défense de l’islam et avec l’implication étroite des confréries. La réponse étatique en est une répression implacable.

Les résistances musulmanes augmentent la méfiance de Kemal envers l’islam. Il veut la restreindre à la seule vie privée, voire à l’intimité du pratiquant. « L’islam, selon Kemal, est une parenthèse débilitante de l’histoire turque, la revanche des Arabes sur leur conquérant. Son message universaliste a dissous l’âme turque dans un magma informe. Preuve de cette volonté de ré-enracinement dans la plus longue mémoire, l’utilisation au début de la République du loup d’Asie centrale comme symbole officiel sur le timbre, les billets de banque (p. 12). »

Tancrède Josserand en vient à évoquer la laïcité turque qui ne correspond pas à la laïcité française. « L’État est laïc au sens où il n’est pas dominé par la religion. La religion est placée sous son contrôle. L’État organise, réglemente la pratique religieuse en restreignant au maximum sa visibilité dans la sphère publique (p. 139). » « La séparation entre l’État et la mosquée, poursuit l’auteur, est purement formelle puisque la vie religieuse s’organise au sein du ministère des Cultes (Dinayet). Outre le traitement des desservants, l’État kémaliste impose à l’islam ses propres orientations nationales (p. 18). » Ainsi, du temps d’Atatürk, l’appel à la prière du haut du minaret se fait en turc et non en arabe ! Le régime reprend la vieille tradition orientale « césaropapiste », chère aux empereurs byzantins… Il conçoit en outre la laïcité comme une religion civique et nationale fondée sur une base ethno-culturelle turque. Ce projet s’apparente-t-il à une religiosité pré-totalitaire ? Il y a pourtant un paradoxe : « l’islam est le creuset identitaire du nouvel État (p. 19) ».

Par conséquent, bien que pourchassées et interdites, les confréries survivent et attendent patiemment l’affaiblissement de l’État républicain. Cet affaiblissement tant survient après la Seconde Guerre mondiale quand les Alliés forcent la Turquie, restée neutre pendant le conflit, à renoncer à son monopartisme pré-totalitaire. Des bourgeois républicains créent le Parti démocrate et accèdent au pouvoir à la fin des années 1940. La réislamisation de la société est relancée de facto ! Dans le même temps, en raison de la Guerre froide et du voisinage soviétique, Ankara se place clairement dans le camp occidental, adhère à l’Alliance Atlantique et pose sa candidature à la C.E.E.

L’établissement d’une démocratie parlementaire avive les tensions politiques et sociales dans les décennies 1960 et 1970. Les campus deviennent le champ de bataille entre étudiants gauchistes, nationalistes et islamistes. Comme en Italie, la Turquie connaît des « années de plomb » et une « stratégie de la tension ». L’instabilité politique entraîne l’intervention de l’armée turque en 1960, en 1971 et en 1980 au nom des intérêts supérieurs de la nation qu’elle défend tout particulièrement.

L’armée, sentinelle de la nation

« La République turque, écrit Tancrède Josserand, est indissociablement liée à l’institution militaire (p. 195). » En effet, « les militaires en Turquie sont les gardiens de l’État et de sa continuité à travers les âges. Corps mystique et éclairé de la nation, l’armée se sent dépositaire d’une légitimité propre qui la place au-dessus des contingences des gouvernements élus. La référence au kémalisme est tout autant si ce n’est plus l’expression d’un lien de solidarité et d’intérêts de pouvoir d’une caste que celui de l’adhésion à un corpus idéologique intangible (p. 24) ». Cette prédominance provient paradoxalement de l’ère ottomane quand « la carrière militaire est une profession prestigieuse qui place le soldat au-dessus du reste de la société (p. 6) ».

Elle se renforce lors de la guerre de libération nationale de 1919 – 1923 et se concrétise avec le rôle quasi-démiurgique du général Kemal sur l’État dont la vocation est d’obtenir une nation turque. Or, afin de mener à bien cet objectif titanesque, le jeune État turc s’ouvre aux officiers si bien que l’armée est à l’origine de l’État lui-même maître-d’œuvre de la nation. De ce fait, « l’armée s’est construit une légitimité au dessus des partis en se statufiant gardienne de l’État (p. 201) ». Cette fonction lui permet par conséquent de mener une série de coups d’État jusqu’en 1997 sans pour autant s’occuper du quotidien. Les différents gouvernements turcs doivent appliquer les recommandations impératives du Conseil de sécurité nationale, l’émanation constitutionnelle de l’armée.

L’armée contrôle aussi de larges pans de l’économie grâce à l’O.Y.A.K. (Fonds de solidarité et d’aides mutuelles des forces armées). Bref, elle fait figure de sentinelle attentives et sourcilleuse de la vie politique turque en prenant après 1945 la posture du commandeur. En 1950, la victoire électorale du Parti démocrate montre l’ascension sociale de couches nouvelles issues de l’islam rural et provincial. Apparaît alors en réaction le Derin Devlet (l’État profond) qui « renvoie à l’existence d’une élite formée de hauts fonctionnaires, militaires, magistrats, membres des différents services de sécurité, et même universitaires pouvant agir à côté du gouvernement pour œuvrer à la conservation de la nation, de l’héritage kémaliste et d’intérêts de pouvoir bien compris… (p. 22) ». Il importe cependant de ne pas assimiler cet État profond aux armées secrètes de l’O.T.A.N. destinée à la lutte anti-communiste en dépit d’évidentes connexions (1).

Longtemps hégémonique, la place de l’armée s’amoindrit depuis une décennie sous les coups de butoir des islamistes et de la Commission européenne de Bruxelles. Elle a perdu de sa superbe; le Conseil de sécurité nationale n’a plus qu’un rôle consultatif. Dépit et résignation parcourent l’encadrement militaire. En 2002, l’armée autorisa le lancement du processus d’adhésion à l’U.E. avec le secret espoir de briser l’emprise de l’A.K.P. sur la population. À tort ! Désormais, « les cercles militaro-laïques opèrent un lien direct entre l’Union européenne, le projet d’islam modéré anglo-saxon et la globalisation (p. 205) », voyant l’instrumentalisation par les islamistes du choix européen.

Sur la défensive depuis la découverte et le démantèlement de divers complots dont ceux du réseau Ergenekon (2), l’armée semble hors-jeu et n’entend plus régir la politique turque. Cependant, certains de ses milieux continuent à résister à la « vague verte », malgré une infiltration islamiste indéniable. Les cénacles anti-musulmans de l’armée réfléchissent à une alternative géopolitique qui délaisserait l’orientation néo-ottomane et l’intégration européenne et pencheraient vers l’eurasisme qu’Alexandre Kadirbayev envisagerait comme « l’union de la steppe et de la forêt, des Turcs et des Slaves (p. 206) ». Il est étonnant que Tancrède Josserand n’évoque pas les thèses pantouraniennes naguère défendues par les Loups gris et le M.H.P. (Parti de l’action nationale). La vision d’un ensemble turcophone coordonné de la mer Adriatique à la Muraille de Chine serait-elle définitivement révolue ?

Il est en tout cas évident que l’armée perd ses repères habituels. « À partir des années 1980, la mondialisation associée à la libéralisation de l’économie, l’adhésion à l’Union européenne, ouvrent la Turquie. Les échelles se sont progressivement brouillées. Le cadre national se retrouve compressé entre le local et le global. À la différence de l’élite laïque aux rigides conceptions jacobines, les élites islamistes se sont coulées dans la nouvelle donne (p. 212). »

Islam radical et postmodernité

« L’A.K.P., explique Tancrède Josserand, c’est l’islam politique à l’heure de la postmodernité. Dans le discours postmoderne, aucune idéologie n’est plus légitime qu’une autre. Conséquence directe de la postmodernité, l’État se voit dépouillé de son droit à désigner une finalité universelle, c’est-à-dire à fixer un discours global et admis par tous. Dans le cas turc, cette remise en cause de l’idéologie d’État aboutit logiquement à la remise en cause de sa religion civique : la laïcité (p. 3). » Les dirigeants de l’A.K.P. ont pris conscience du phénomène et l’ont même accepté. Considérant que « la mondialisation excite l’expression d’identités culturelles sans bases politiques. En même temps, la perte de repères inhérente à la standardisation des modes de vie invite l’individu déraciné à s’accrocher à l’appartenance la plus proche. C’est le réflexe communautaire (pp. 174 – 175) », les islamistes utilisent la vogue du multiculturalisme dans la perspective d’assurer une hégémonie d’abord culturelle, puis politique. Puisque « la remise en cause des prérogatives régaliennes dans le cadre de l’intégration européenne favorise le retour à des conceptions régionalistes (p. 179) », les islamistes n’hésitent pas à favoriser le régionalisme. Or le problème porte sur l’acception du « régionalisme » qui présente un caractère artificiel et administratif plus que charnel, identitaire et enraciné. Sauf quelques exceptions notables, les mouvements régionalistes se revendiquent progressistes, altermondialistes et modernes.

Or, « chez les islamistes turcs la question du fédéralisme n’a jamais été taboue (p. 185) ». Tancrède Josserand cite un idéologue de l’A.K.P., Cemalettin Kaplan, qui déclare que « la laïcité d’Atatürk exclut naturellement les régions; nous sommes contre un État unitaire. Nous fonderons un État anatolien fédéral islamique (p. 185) ». Alors que « dans la droite ligne des principes hérités de la Révolution française, le kémalisme ne reconnaît que la nation et l’individu (p. 180) », les islamistes parient sur la résurgence des identités populaires et sur la réaffirmation de l’Oumma. « Hostile au nationalisme, considéré comme un produit d’exportation occidentale portant en germe les principes de la sécularisation, l’islam politique pose en premier lieu le lien religieux (p. 183). » Ainsi, « en favorisant le retour aux communautés, l’A.K.P. crée les conditions d’une société féodale sans arbitre et sans ordre politique, où les groupes divers imposent leurs codes et leur droit dans un tourbillon sans fin (p. 213) ». L’A.K.P. suivrait-il les travaux novateurs de Michel Maffesoli ? En Turquie, Dionysos s’est fait pour la circonstance mahométan !

Les néo-islamistes ont pris acte de la liquidification du monde ultra-moderne. Ils comprennent qu’« avec la mondialisation, les sociétés s’émancipent des États : les frontières administratives demeurent mais sont effacées ou ignorées. Émerge “ une volatilité identitaire ”. En fonction des enjeux, l’individu modifie à sa guise la hiérarchie de ses appartenances. Les attributs régaliens de l’État sont intégrés dans des structures transnationales, alors qu’à la base, ils sont éclatés en de multiples corps locaux ou intermédiaires (p. 172) ». Dorénavant, « le point de divergence majeur entre l’A.K.P. et l’islam politique classique repose sur la renonciation par les néo-islamistes à la religion d’État (p. 139) ». Les néo-islamistes rêvent de laïcité anglo-saxonne, étatsunienne en particulier, avec une ambiance saturée d’islam. « Très tôt, les néo-islamistes ont compris qu’il était impossible d’ignorer les effets de la mondialisation libérale. Bien au contraire, celle-ci couplée au processus d’adhésion à l’Union européenne est une arme redoutable contre le vieil État-nation kémaliste (p. 54). » Les néo-islamistes ont effectué leur mue culturelle et réussi leur métamorphose intellectuelle.

Une révolution conservatrice ou néo-libérale ?

Cette évolution résulte d’un long processus idéologique souvent parsemé d’échecs formateurs. L’auteur rappelle justement que « les membres fondateurs de l’A.K.P. se sont connus au milieu des années 1970 au sein de l’Union national des étudiants turcs (Milli Türk Talebe Birligi – M.T.T.B.), école des cadres de la droite radicale turque (p. 75) ». Ils affrontent en compagnie des étudiants nationalistes « idéalistes » les gauchistes. Leur activisme les fait remarquer par une véritable centrale de formation islamiste – le Milli Görus (Voie nationale) – qui est une école des cadres et un laboratoire d’idées de plusieurs générations militantes. Comme pour les nationalistes hindous en Inde qui bénéficient des entreprises intellectuelles du V.H.P. (Visva Hindu ParishadConseil mondial hindou) et du R.S.S. (Rashtriya Swayam Sevak SanghAssociation pour la défense des valeurs nationales), les néo-islamistes turcs disposent d’un solide appareil théorique qui permet l’articulation réfléchie du militantisme et de la métapolitique.

La gestation du néo-islamisme de l’A.K.P. fut longue et difficile. Elle date de l’échec gouvernemental du Refah Partisi (Parti de la prospérité) de Necmettin Erbakan. Le Refah se posait en alternative radicale et totale au kémalisme et s’inscrivait dans une veine protestataire qui, dans les décennies 1970 – 1980, se définissait comme tiers-mondiste, anti-impérialiste et identitaire. « Avec la charte dite de “ l’Ordre juste ” (Adil Düzen), le parti islamiste prône une troisième voie économique et sociale (p. 52) » et propose un développement autocentré ! Contre la menace d’extrême gauche, des convergences apparaissent entre islamistes et nationalistes d’où, à la suite du coup d’État de 1980, le désir des militaires d’opérer une synthèse islamo-nationaliste : « kémalisme et islam sont compatibles, la laïcité est nécessaire au développement d’un islam moderne et ami de la science (p. 26) ». Paraît à ce moment un « Rapport sur la culture nationale ». « Préparé sous les auspices d’intellectuels liés à la droite radicale, le document décline les trois piliers de la synthèse islamo-nationaliste : la famille, la mosquée, l’armée. […] Cette synthèse, opérée en rupture avec une partie des principes adoptés à partir de 1923, démontre que le kémalisme si cher à l’armée relève plus d’une logique de défense de l’idée d’État, que d’un corpus idéologique inamovible (pp. 26 – 27). »

En 1997, l’incapacité à gouverner d’Erbakan provoque une rupture entre l’aile traditionaliste qui va constituer le Saadet Partisi (Parti de la félicité) et l’aile modernisatrice, démocrate, libérale et pro-européenne, le futur A.K.P. Depuis, « à la différence des partis islamistes traditionnels, l’A.K.P. ne cherche pas à supprimer la laïcité pour instaurer la charia. Au contraire, les néo-islamistes turcs exigent une vraie laïcité et la fin de l’ingérence de l’État dans la sphère du privé (p. 69) ». Il ressort que « le conservatisme des néo-islamistes turcs n’est pas la réaction. On ne peut renouveler les formes révolues de gouvernement et effacer les grandes ruptures de l’Histoire comme si elles n’avaient jamais eu lieu. Ce conservatisme veut se rattacher au passé mais sans le restaurer. Le principe de conservation n’est pas synonyme d’inertie mais d’évolution de la continuité (p. 64) (3) ». Cette démarche ne se rapproche-t-elle pas des conceptions de la Révolution conservatrice allemande et européenne ?

Proche d’Erdogan et idéologue principal de l’A.K.P., Yulçin Akdogan, a inventé l’expression de « démocrate conservateur » et défend la vision d’« une démocratie organique se propageant de place en place dans l’ensemble du corps politique et social (p. 67) ». Cherchant à combler le fossé entre le peuple et les « élites », il estime – tel Arthur Mœller van den Bruck – que « ce qui fait la démocratie, ce n’est pas la forme de l’État mais la participation du peuple à l’État (p. 67). » Tancrède Josserand ajoute que « très habilement, les néo-islamistes ont compris que l’adéquation entre islam et démocratie prenait en défaut l’ensemble de l’édifice républicain (p. 61) ».

L’A.K.P. se considère comme une véritable force néo-conservatrice. Prenant en compte les données surgies de la mondialisation, il promeut le système capitaliste-libéral et des valeurs morales hostiles au matérialisme. « Dans la lignée d’Hayek et de Burke, l’A.K.P. conçoit les libertés traditionnelles comme partie inhérente de l’ordre social. L’État est là pour restaurer l’autorité et la vie sociale, non pour la liquider. La société est un parapluie sous lequel on peut s’abriter librement, à l’opposé de l’État moderne où l’homme en échange de cette protection fait le sacrifice de sa liberté (p. 71). » Militant en faveur de l’économie de marché, la liberté de conscience et la diversité des appartenances, l’A.K.P. cherche à « dégraisser l’État-Moloch en reconstruisant les mécanismes traditionnels d’entraide et de protection de la société musulmane (p. 72) ». Bref, il souhaite passer de l’État social à l’État de charité et soutient un État minimal. Leur vision correspond au conservatisme compassionnel de Bush fils et à la Big Society du Premier ministre tory David Cameron.

Un autre idéologue néo-islamiste, Mustafa Akyol, n’hésite pas à citer Joseph de Maistre. Ce « disciple de Leo Strauss critique le culte de la raison propre aux Lumières françaises. […] Akyol s’inscrit dans l’école du libéralisme conservateur, un libéralisme critique qui rejette la confusion entre liberté et révolution […]. Akyol n’est donc pas réactionnaire pour cette raison qu’il ignore pas ni ne rejette la donne du monde actuel. Le processus de modernisation auquel il adhère est un processus de modernisation conservatrice (p. 60) ». Verrait-on une modernisation musulmane réussie grâce à ces lecteurs singuliers d’Edmund Burke ? Cet intérêt des néo-islamistes pour Burke, l’un des principaux penseurs de la Contre-Révolution, est logique puisque l’ennemi kémaliste s’inspire, lui, du projet éclairé découlant des idées de 1789.

Il apparaît clairement une très nette convergence entre le néo-islamisme turc et la pensée libérale d’origine anglo-saxonne. Soulignant les nombreux liens noués entre l’A.K.P. et les cénacles néo-conservateurs étatsuniennes, Tancrède Josserand parle d’une « alliance des dévots » entre néo-islamistes et puritains d’outre-Atlantique. On retrouve sur les bords du Bosphore de vieilles recettes pratiquées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan dans les années 1980. Il est par conséquent indéniable qu’il existe une « éthique islamique du capitalisme (p. 124) ». Les spécialistes vont même jusqu’à parler de « calvinistes musulmans » quand bien même les intellectuels islamistes dénoncent la Réforme protestante comme un facteur déterminant de sécularisation du monde.

L’A.K.P. n’est pas le F.I.S. (Front islamique du salut) algérien, les wahhabites saoudiens, voire les révolutionnaires néo-traditionalistes iraniens. L’auteur insiste sur le fait que « l’A.K.P. ne correspond pas aux canons habituels de l’islam politique. L’islam est compris comme un corpus moral de valeurs partagées régulateur de l’ordre social, non comme la raison d’être de l’État (p. 3) ». Son besoin vital de vaincre l’idéologie kémaliste persuada le parti néo-islamiste à accepter le processus d’intégration européenne et à se rapprocher du patronat. Le tournant libéral-conservateur des islamistes bouleversa le spectre politique turc : les néo-islamistes adoptent un centrisme ou un centre-droit alors qu’« en Turquie, le terme de centre renvoie à une idéologie officielle : le kémalisme. Cette vision du monde est gravée dans le mot d’ordre : État-nation, État laïc, État unitaire. Traditionnellement, les partis du centre-gauche est dans une moindre mesure de centre-droit alliés à l’appareil bureautico-militaire, en sont les légataires. À l’inverse, la périphérie désigne les secteurs de la population brimés par le système (Kurdes, islamistes, Alévis). Cette périphérie recouvre les différents mouvements islamistes issus du Milli Görus et en dernier ressort l’A.K.P. (pp. 35 – 36) ». Les succès de l’A.K.P. favoriseront-ils l’islamisation de la Modernité ou bien la mise en place d’une contre-modernité ? À moins que le monde ultra-moderne, fluide et liquide, domestique l’islamisme politique… « Loin de constituer un contre-feu au modernisme, estime Tancrède Josserand, l’élaboration d’une doctrine islamique du capitalisme ne fait qu’accélérer l’assimilation de l’islam dans un monde sécularisé, où il se réduit au final à un simple segment du marché (p. 133). »

En abordant la question kurde, Tancrède Josserand apporte des éléments inattendus et intéressants, bien loin des stéréotypes idiots des médias hexagonaux. « Les islamistes voient dans la question kurde un avatar du régime républicain que seule la restauration d’un lien spirituel fort est susceptible de résoudre (p. 173). » On y apprend l’existence du Hizbullah kurde qui lutte contre la guérilla du P.K.K. (Parti des travailleurs du Kurdistan) maoïste. Inspiré par le précédent de la révolution iranienne de 1979, son fondateur, Hüseyin Velioglu, « est à l’origine un transfuge de la droite radicale (p. 186) ». Ce parti de Dieu kurde, plus radical que l’A.K.P., envisage « l’alliance entre les étudiants, les paysans et les déshérités (p. 186) » et « rejette l’animalité végétative du monde moderne (p. 186) ». Sa structure de base, la mesjids (petite mosquée), ressemble aux nids de la Garde de Fer roumaine… Il n’empêche que le Kurdistan continue à poser un grave problème à la géopolitique turque.

Le jeu géopolitique

« La Turquie appartient hiérarchiquement à trois ensembles distincts :

— Le monde musulman au Sud.

— L’Eurasie à l’Est.

— L’Occident à l’Ouest (pp. 41 – 42). »

Notons que les visées panturquistes ou le songe pantouranien semblent totalement évacués des enjeux contemporains pour s’ancrer dans les chimères nostalgiques d’Enver Pacha.

Tout en misant sur l’U.E., les néo-islamistes démocrates-conservateurs réactivent la vieille influence ottomane dans le monde musulman à travers l’Organisation de la Conférence islamique (O.C.I.). Les étroits liens entre Ankara et Israël se distendent depuis qu’Erdogan aspire à devenir le porte-parole de la cause palestinienne auprès de la « Communauté internationale ». L’assaut israélien contre la flotille d’aide à Gaza a provoqué une grave crise diplomatique. Or rien ne dit que, dans les coulisses, Israéliens et islamistes turcs agissent de concert afin de rendre la figure d’Erdogan populaire auprès des masses arabes et de concurrencer celle d’Ahmadinejad.

On définit ce regain turc pour le monde arabe par le concept de « néo-ottomanisme » quand bien même la mémoire arabe garde les séquelles de la longue tutelle de la Sublime Porte. La politique étrangère – multidimensionnelle – de la Turquie est mise en pratique par l’ancien conseiller diplomatique d’Erdogan et actuel ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutuglu, qui pense au rang de son pays dans le monde. Estimant que « de Sarajevo à Bagdad en passant par Istanbul et Grozny, une même communion d’âme existe : l’islam et le souvenir de l’Empire ottoman (pp. 42) », Davutuglu façonne une sorte de diplomatie gaullienne : on conteste l’hégémonie des États-Unis tout en restant leur allié loyal. « Le fait que la Turquie puisse s’affranchir ponctuellement de la tutelle américaine n’est pas forcément nuisible. La Turquie est ainsi plus écoutée; elle devient à la fois une porte ouverte sur l’Ouest et un exemple à suivre (p. 43). »

Tancrède Josserand insiste sur « la convergence d’intérêts existant entre la mouvance islamiste turque et les États-Unis. L’A.K.P. demeure la formation la plus modérée à l’égard de Washington au sein de l’arc politique turc (p. 56) ». En visite aux États-Unis et soucieux d’apparaître en musulman responsable et atlantiste, Erdogan a discouru devant la Fondation Lehman Brothers, l’American Entreprise Institut, la Rand Corporation, l’Anti-Difamation League et l’American Jewish Congress. Une véritable alliance objective s’est réalisée puisque, « palliant l’absence d’un réel lobby turc, les groupes de pression pro-israéliens remplissent au Congrès ce rôle, surtout lorsqu’il s’agit de faire obstacle aux menées des instances communautaires arméniennes en vue de faire reconnaître le génocide de 1915. Cette appellation est réfutée tout par les Turcs que par les Juifs au nom du caractère unique de la Shoah (pp. 57 – 58) ».

Si la politique extérieure turque écarte le pantouranisme, elle n’hésite pas, en revanche, parallèlement à son atlantisme, à regarder aussi vers l’Est. « En Asie centrale, Davutoglu rappelle le rôle fondamental des populations turques. L’empire des steppes, la Horde d’Or, de la mer d’Aral à l’Anatolie est un point fixe de sa pensée. La Turquie a tout intérêt à revivifier cette vocation continentale et à se rapprocher du groupe de Shanghaï sous la baguette de la Chine et de la Russie (pp. 42 – 43). » La Turquie n’a pas encore dit son dernier mot (géo)politique…

La nouvelle puissance turque. L’adieu à Mustapha Kemal de Tancrède Josserand secoue les lieux communs les plus éculés et montre d’une lumière nouvelle les facettes de ce voisin de l’Europe. Regrettons cependant qu’il n’a pas été apporté à cet essai toute la rigueur scientifique attendue : nombreuses coquilles, absence de cartes, d’index et de bibliographie appropriés. Espérons donc qu’une prochaine édition rectifiera ces manques pour que ce livre de référence atteigne l’excellence.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : cf. Daniele Ganser, Les Armées secrètes de l’O.T.A.N. Réseaux Stay Behind, Gladio et terrorisme en Europe de l’Ouest, Éditions Demi-Lune, coll. « Résistances », 2007, 416 p.

2 : Berceau mythique des Turcs, Ergenekon désigne aussi une vaste conspiration anti-islamiste, anti-atlantiste et anti-européenne nouée entre des cadres de l’armée, de l’intelligentsia et de la pègre mise en lumière par la police et les journalistes.

3 : Souligné par nous.

• Tancrède Josserand, La nouvelle puissance turque. L’adieu à Mustapha Kemal, Éditions Ellipses, 2010, 219 p., 20 €.


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mardi, 09 novembre 2010

La Serbia nell'UE: implicazioni geopolitiche

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La Serbia nell’UE: implicazioni geopolitiche

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Lo scorso 25 ottobre i ministri degli Esteri dell’Unione europea hanno scongelato la richiesta serba tesa ad integrare Belgrado nel sistema comunitario. La domanda di adesione era stata presentata dal governo Tadic lo scorso anno, quale primo passo di avvicinamento verso il percorso di piena integrazione. Sono dunque partite, a tutti gli effetti, le trattative diplomatiche fra la Commissione, i 27 membri e Belgrado. Due le questioni fondamentali sul tavolo: la prima, palese e dichiarata dall’Unione, è l’incondizionato appoggio serbo al Tribunale internazionale dell’Aja per la cattura e condanna dei generali nazionalisti Radko Mladic e Goran Hadzic. La seconda, posta sottobanco per via del veto spagnolo e greco, è il riconoscimento dell’indipendenza kosovara. Due questioni di enorme peso per un paese già umiliato e dilaniato come la Serbia.

Su entrambe il presidente Boris Tadic, leader della coalizione europeista, rischia di perdere il suo già lieve margine di consenso; infatti se da un lato, in parlamento, non può che tener conto della volontà del Partito Socialista Serbo, lo stesso che fu di Milosevic e che oggi è l’ago della bilancia della coalizione liberale, dall’altro, sul versante del riconoscimento dell’indipendenza kosovara, Tadic rischia una vera e propria sollevazione popolare e la definitiva sconfitta politica. Lo sa bene Tomislav Nikolic, leader del partito nazionalista, uscito perdente dalle presidenziali del 2008 per un pugno di voti, dopo un ballottaggio fra i più discussi nella recente vita ‘democratica’ del paese.

È in questo contesto che si devono inserire gli scontri dello scorso settembre, svoltisi a Belgrado in occasione del gay-pride e in Italia, a Genova, per la partita di qualificazione fra le due nazionali. In entrambi i casi, frange del nazionalismo serbo hanno apertamento manifestato la loro volontà di boicottare qualsiasi apertura ‘liberale’ ed europea fatta dal governo in carica.

Un governo che aveva vinto le elezioni presidenziali e parlamentari del 2008 sulla scia dell’invidia serba per gli storici “vicini”, Ungheria, Bulgaria e Romania, entrati da poco nell’Unione europea. Proprio il timore di subire un clamoroso ritardo economico rispetto all’area dell’Est Europa che si apriva agli aiuti di Bruxelles, aveva permesso a Tadic di raggiungere la Presidenza e imporre un governo di coalizione filo-europeista.

Ma le richieste di Bruxelles ora mettono Belgrado con le spalle al muro; per entrare davvero nel giro comunitario, Tadic deve spaccare il paese, isolare la metà serba che si riconosce nelle istanze conservatrici ed accettare ciò che per un serbo ortodosso risulta secolarmente inaccettabile: l’indipendenza unilaterale del Kosovo. Una scelta culturale, strategica e geopolitica assolutamente radicale, foriera di importanti conseguenze.


Fra Europa e Russia

La Serbia è da sempre una regione di faglia, è un confine fra Europa occidentale ed orientale, fra cristianesimo cattolico ed ortodosso, persino abituata al doppio uso dell’alfabeto cirillico e latino. E tuttavia, dalla dominazione ottomana giunta al termine della storica battaglia della Piana dei Merli (l’epica resistenza della cavalleria serba all’esercito islamico, nel 1389), la sua identità nazionale ha preso forma in termini eurasiatici, andando a rappresentare quel corpo di congiunzione fra mondo latino e mondo ortodosso, fra Europa e Russia, sacrificatosi a nord di Pristina per la libertà dal nemico esterno.

Per questo motivo la questione kosovara non può essere esclusivamente riferita ad uno scontro etnico e religioso, ad un mero retaggio nazionalista: la battaglia della Piana dei Merli, e dunque il Kosovo, è divenuta per i Serbi il simbolo di un’identità storica e perciò, fattualmente, geopolitica. Solo tenendo in considerazione questo elemento di continuità che rende la Serbia limes d’Europa, e non solo cerniera fra est ed ovest, è possibile analizzare le attuali problematiche internazionali legate a Belgrado.


Verso Bruxelles

Sono dunque facilmente comprensibili le relazioni che spingono le istituzioni serbe ad entrare nell’Europa che conta. Queste sono di tipo culturale, di legittimità identitaria, come detto; legate soprattutto alla comune battaglia civilistica che ha visto Vienna vincere laddove Belgrado aveva fallito.

Certo, sono anche storiche, essendo Belgrado legata a doppia mandata alle vicende imperiali austro-ungariche quale naturale area di interesse e controllo germanico; con tutti i sentimenti di rivincita e accettazione che questo elemento comporta.

Ma a tutto ciò si deve aggiungere il fattore fondamentale, quello economico. Come ribadito da molti analisti, l’Unione eruopea continua ad essere un fenomeno prettamente economico. Per nulla politico. Anzi, essa continua a rappresentare la vitalità produttiva tedesca (la vecchia area del Marco allargata), temperata dalle esigenze agricole e sceniche francesi.

È più che naturale che questo ultimo fattore, assommato ai precedenti, spinga la Serbia verso Bruxelles, senza grosse preoccupazioni per il fatto in sé, visto a Belgrado come un’ineluttabile contingenza macroregionale, priva di reali conseguenze geopolitiche ma ricca di opportunità di cassa. Lo testimonia anche l’atteggiamento politico di Nikolic, il leader nazionalista di opposizione, che verso Bruxelles non ha mai usato toni di netta ed irreversibile chiusura.


Verso Mosca

Ma la Serbia è anche la patria dei monasteri ortodossi. La resistenza serba alla dominazione ottomana fu resistenza ortodossa. L’identità serba, se riferita all’area interna dei Balcani è chiaramente slava. L’uso del cirillico, anche se accompagnato dall’alfabeto latino, ricorda quel tratto orientale che da Bisanzio giunge sino a Mosca. La stessa bandiera serba ripropone i medesimi colori della Federazione russa.

Come per altre regioni dell’Europa dell’est, dunque, anche la Serbia è legata culturalmente alla Russia. Ma ciò che più conta è legata ad essa politicamente e strategicamente. È la Russia che a livello internazionale sostiene le esigenze di Belgrado, ed è stata Mosca, nel 2008, in seno al Consiglio di Sicurezza dell’Onu, ad imporre modifiche restrittive alla missione Eulex, sostenuta da Stati uniti ed Unione europea con l’intento di favorire l’indipendenza del Kosovo. Ed è sempre la Russia che, nel progetto originale del gasdotto South Stream, garantirebbe alla Serbia un ruolo economico di vitale importanza.

Da questo punto di vista è del tutto evidente quanto Belgrado non possa fare a meno del sostegno della grande madre dell’ortodossia, oggi potenza macroregionale.


Scenari geopolitici

I paletti della Ue all’ingresso serbo rivelano ancora una volta tutta l’inconsistenza politica del Vecchio continente. Più che tappe di avvicinamento, sono per Belgrado delle ulteriori prove di espiazione. Sia l’appoggio al tribunale dell’Aja, sia l’indipendenza del Kosovo, più che riferibili alle esigenze di pacificazione europee, sono tappe poste in continuità con l’intervento nordamericano ed alleato degli anni ’90.

Essendo questi i fatti, è chiaro che il futuro della Serbia resti strettamente collegato ai giochi internazionali in atto. Mosca non avrà nulla da obiettare all’ingresso di un suo alleato ‘civile e culturale’, come già accaduto per le altre realtà dell’est, sino a quando l’Unione europea manterrà la sua scarsa concretezza politica.

Cioè, fino a quando Bruxelles non sarà altro che un’unione doganale e monetaria incapace di sviluppare una sua identità politica e strategica. Anzi, la Russia di Vladimir Putin ha già dimostrato di saper cercare il dialogo con quelle realtà continentali maggiormente aperte allo scenario multilaterale. Si veda la Germania, per motivi strettamente economici. E l’Italia, attraverso una relazione politico-strategica già più strutturata, incentrata sul progetto South Stream, che potrebbe rivelarsi importante nell’equilibrio balcanico.

Due sono però gli aspetti che preoccupano Mosca. Il primo è appunto lo stretto rapporto fra UE e Nato. Dal 2004 al 2009, lo sviluppo del processo di integrazione europea è coinciso con gli ingressi nell’alleanza atlantica di gran parte degli stati dell’ex patto di Varsavia. Se ciò dovesse verificarsi anche per la Serbia, l’accerchiamento occidentale alla potenza russa diverrebbe non solo strategico-militare, ma quasi simbolico. Per Mosca significherebbe l’addio alle pretese egemoniche sul mondo ortodosso e la recisione, ancora una volta, del legame con il mito della Terza Roma.

L’altro punto si chiama appunto Ankara, o meglio Istanbul. In un’ottica multipolare, la Turchia era divenuta un obiettivo di partnership meridionale molto concreto per Putin. È opportuno ricordare che lo stesso progetto South Stream, opposto a quello euroamericano Nabucco, dal 2009 prevede proprio nella Turchia uno snodo essenziale. Qualora l’Ue, la Nato e le Nazioni Unite dovessero mai integrare a sé la Serbia, uno dei simboli delle difficoltà di relazione fra mondo europeo e musulmano, il preludio ad un riallinamento turco, auspicato da tutti gli ambienti istituzionali europei, sarebbe piuttosto chiaro. Con grande disappunto di Mosca, circondata ad est e a sud.

Da questo punto di vista, la perdita di Belgrado e l’indipendenza del Kosovo, rappresenterebbero per la Russia un precedente significativo teso alla disintegrazione dell’identità europea ortodossa e al definitivo inserimento delle realtà musulmane dell’Asia minore e centrale (Cecenia su tutte) nel quadro geopolitico statunitense. Ancora una volta, Belgrado sarà il centro di interessi globali pronti a scontrarsi.


* Giacomo Petrella è dottore in Scienze internazionali e diplomatiche (Università degli Studi di Genova)

lundi, 08 novembre 2010

Kent Ekeroth: "Rasant wachsendes Gewaltproblem"

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„Rasant wachsendes Gewaltproblem“

Ex: http://www.zuerst.de/

ZUERST!-Gespräch mit dem schwedischen Abgeordneten Kent Ekeroth (Schwedendemokraten) Kent Ekeroth, geboren 1981 in Malmö, sitzt für die Rechtspartei „Schwedendemokraten“ seit den Wahlen am 19. September im schwedischen Reichstag. Ekeroth ist in der Partei für die internationalen Kontakte zuständig.

Herr Ekeroth, bei den Wahlen im September erhielt Ihre Partei 5,7 Prozent und ist nun mit 20 Abgeordneten im schwedischen Parlament vertreten. War das eine große Überraschung für Sie?

Ekeroth: Ich würde nicht sagen, daß es ein urplötzlicher Erfolg war. Wir hatten ein organisches Wachstum sowohl in der Partei als auch bei den Umfragewerten. Seit 20 Jahren sind wir gewachsen, in den Umfragen spürbar seit den letzten Wahlen 2006.

 

Welche Motive hatten die schwedischen Wähler, Ihre Partei zu unterstützen?

Ekeroth: Ich denke, da gibt es mehrere Gründe. Zunächst einmal haben die Menschen hier zunehmend die Nase voll von Masseneinwanderung und Multikulti. Mittlerweile kennen die Wähler uns und unsere politischen Ziele auch – wir sind in mehr als der Hälfte aller schwedischen Kommunen vertreten. Das bedeutet: Wir haben die politische Erfahrung, und das bemerken die Leute auch.

Sie sagen, die Bürger sind verärgert über Masseneinwanderung und Multikulti. Können Sie kurz die Situation in den schwedischen Städten beschreiben?

Ekeroth: Ich kann Ihnen sagen, wie es in der Stadt aussieht, in der ich geboren wurde: Malmö. Sie wird immer mehr islamisiert. Wir haben etwa 25 bis 30 Prozent Muslime in der Stadt. Und wir haben ein rasant wachsendes Gewaltproblem auf den Straßen.

Woher kommen diese Einwanderer?

Ekeroth: Überwiegend aus Ländern, aus denen wir niemanden aufnehmen sollten – dem Mittleren Osten und Afrika. Im Moment kommen viele aus Afghanistan und Somalia.

Auf welche Weise berichten die etablierten schwedischen Medien über dieses Probleme?

Ekeroth: Sie versuchen, auf andere Faktoren abzulenken, und sie sagen, Multikulti sei gut für Schweden.

Wie soll man mit dem Einwanderungsproblem umgehen?

Ekeroth: Zuallererst müssen wir den Zustrom begrenzen, vor allem aus den Ländern, über die ich schon gesprochen habe. Wir fordern außerdem, daß sich die Einwanderer assimilieren. Und für jene, die das nicht wollen, wird Geld gebraucht, damit sie in ihre Heimatländer zurückkehren können.

Wie gehen die etablierten Parteien im Parlament mit Ihnen um?

Ekeroth: Wir gehen ja nicht ins Parlament, um mit den anderen Freundschaft zu schließen, wir sind da, um unsere politischen Ziele zu verwirklichen. Aber wenn wir andere Abgeordnete auf dem Gang treffen, sind die meisten freundlich, auf der persön­lichen Ebene.

Welche Möglichkeiten sehen Sie, als Oppositionspartei Ihre Ziele umzusetzen?

Ekeroth: Wir beeinflussen schon jetzt die Politik in Schweden. Die Regierung hat sich bereits eine Reihe unserer Forderungen zu eigen gemacht, und ich denke, das wird so weitergehen. So wirken wir indirekt auf die Politik ein. Und wir sind jetzt in der „Königs­macher“-Position – das heißt, wir können mit der Regierung stimmen oder gegen sie. Das Problem ist, wenn es um die Schlüsselfrage der Einwanderung geht, sind beide – die linken wie die bürgerlichen Parteien im Parlament – für Multikulturalismus und für Masseneinwanderung. Aber wie ich schon sagte, es gibt einige Erfolge beim Einfluß auf die Regierungspolitik.

Zum Beispiel?

Ekeroth: Bei der Verbrechensbekämpfung zum Beispiel. Wir sind für härtere Gesetze, und da geschieht dieser Tage so einiges.

Herr Ekeroth, vielen Dank für das Gespräch.

dimanche, 07 novembre 2010

L'économie de l'immigration

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L'économie de l'immigration

Ex: http://zentropa.splinder.com/

Il y a une « idéologie de l’immigration ». Celle-ci promeut le multiculturalisme et la « diversité », la culpabilité française et européenne et « l’antiracisme ». Selon une grille marxiste, « l’idéologie de l’immigration » est la superstructure intellectuelle de « l’économie de l’immigration » qui en est l’infrastructure. Selon une grille parétienne, « l’idéologie de l’immigration » est la « dérivation » théorique d’intérêts concrets bien réels (« les résidus » tout à fait matérialistes de ceux qui tirent avantage de l’immigration). Bref le discours des professionnels des bons sentiments sert de paravent à des intérêts sordides.

Explications

« L’économie de l’immigration » tel est le sujet traité par Jean-Yves Le Gallou, le 14 octobre 2010, à l’invitation du Cercle des catholiques pour les libertés économiques (CLE), présidé par Michel de Poncins. L’auteur analyse d’abord la macroéconomie de l’immigration et son impact sur la production, les salaires, les prestations sociales, la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Jean-Yves Le Gallou étudie ensuite la microéconomie de l’immigration et dévoile la multiplication des intérêts particuliers qui s’en nourrissent.

La logique d’une production moins chère

Dans l’univers du libre échange mondial et de la mobilité de tous les facteurs de production, les entreprises françaises et européennes sont poussées à un double comportement :

– la délocalisation à l’extérieur (« offshore ») de la production des biens et produits manufacturés et des services informatiques ;
– la délocalisation à domicile par le recours à de la main d’œuvre immigrée pour les services non délocalisables : BTP, restauration et services à domicile notamment. Gagnants et perdants de l’immigration

Cette logique a ses gagnants et ses perdants.

Parmi les gagnants on trouve les entreprises qui diminuent leurs charges (1) et donc augmentent leurs marges. On trouve aussi les particuliers qui utilisent des services : riches particuliers recourant à du personnel de maison ou fréquentant des restaurants de luxe, pas toujours très regardants sur la régularité de leur main d’œuvre de base ; particuliers moins riches bénéficiant de services à la personne, notamment de soins à domicile, ou clients de « fast food ». Et bien sûr les immigrés eux-mêmes qui accèdent – au prix de leur déracinement – au confort d’un pays développé.

Perdants de l’immigration : salariés et chômeurs

Les perdants sont du côté des actifs et des salariés : depuis trente ans la main d’œuvre française est en concurrence avec la main d’œuvre mondiale ; il n’est pas surprenant que ses conditions de travail et de revenus se dégradent ; et qu’un chômage structurel de masse se soit installé. Car il est inexact de dire que «les immigrés prendraient les emplois que les Français ne veulent pas faire » ; dans une économie où il y a 10% de chômeurs, tous les emplois sont susceptibles d’être pourvus, à condition que les salariés ne subissent pas la concurrence déloyale d’une main d’œuvre bon marché venue du monde entier.(2)

Les perdants sont aussi du côté des contribuables car l’immigration privatise les bénéfices mais socialise les coûts.

Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts

La main-d’œuvre immigrée est abondante (le monde entier en pourvoit !), son coût direct est donc moins cher que la main-d’œuvre autochtone ; c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre immigrée clandestine : car dans ce cas c’est alors une main-d’œuvre docile et à charges sociales réduites sinon nulles.

Mais la main-d’œuvre immigrée coûte cher à la collectivité : un résident au chômage ne produit plus de cotisations mais il bénéficie toujours de prestations ; un résident étranger, même clandestin, bénéficie de prestations et dès qu’il est régularisé ces prestations se généralisent et s’étendent à ses ayants droits : prestations de santé, de famille, de logements. Séjourner en France, c’est aussi accéder à des biens collectifs qui ne sont pas indéfinis : réseaux de transports et d’assainissement, places dans les hôpitaux et les collèges. Selon le prix Nobel Maurice Allais, toute entrée de résident supplémentaire génère un coût d’équipement ; ces investissements nécessaires représentent de l’ordre de 100 000 euros par tête, plus sans doute dans les grandes régions urbaines comme l’Ile de France où les réseaux sont saturés.(3) Un travailleur régularisé avec sa famille peut ainsi coûter de 200 000 à 300 000 euros.

La grande illusion des régularisations

Depuis trente ans, les gouvernements successifs, en France comme chez nos voisins européens, finissent toujours par régulariser les travailleurs en situation clandestine, soit massivement, soit au fil de l’eau. Cette politique a des conséquences désastreuses car toute régularisation engendre deux nouvelles vagues d’immigration :

– celle des ayants droits des personnes régularisés (au titre du regroupement familial et de l’immigration nuptiale) ;
– celle de nouveaux clandestins qui viennent remplacer dans leurs emplois les travailleurs régularisés qui sont devenus moins rentables (et qui accèdent à un plus vaste champ de prestations sociales ce qui rend le travail moins intéressant pour eux).

L’économie de l’immigration se nourrit donc elle-même. D’autant qu’une multitude de corporations et de clientèles vivent de l’immigration

L’économie de la demande d’asile

Immigration_jetable.jpgEn 2009, 47 000 personnes – record européen – ont demandé (très souvent abusivement) l’asile politique en France. La situation est la suivante : un Africain ou un Turc ou un Tchétchène arrivant, le dimanche, en France, avec sa famille (avec un visa de tourisme), peut déposer une demande du statut de réfugié politique en touchant le territoire français ; dès le lundi, il pourra solliciter un hébergement de la part de la préfecture la plus proche ; et s’il ne l’obtient pas immédiatement, il pourra engager un référé administratif le mardi ; au final, il sera logé dès le jeudi. Derrière ces règles qui coûtent 500 millions d’euros par an aux contribuables français, il y a beaucoup de bénéficiaires : les associations qui touchent les subventions pour l’aide qu’elles apportent aux demandeurs d’asile, les avocats qui trouvent des causes à défendre et les hôtels qui reçoivent des clients solvables…puisque c’est l’État qui paie.

Avocat de l’immigration : un métier profitable

Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre ; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « antiracistes ».

Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois au nom bien sur de la défense des droits de l’homme ; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine: ainsi Le Monde notait récemment qu’en matière judicaire :« les pauvres manquaient d’interprètes. » (4)

L’économie associative

Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». La aussi une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées ; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car loin d’être abandonnées les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.

Il y a là au niveau local comme au niveau national un terreau d’intérêts.

Les médecins et l’immigration : les paradoxes du numerus clausus

A la différence des avocats, la profession de médecins a subi un numerus clausus sévère : les médecins sélectionnés en France ont donc tendance à se concentrer sur les taches les plus intéressantes ou les mieux rémunérés. Un marché parallèle se développe pour les autres taches : urgentistes des hôpitaux venant du Maghreb et d’Afrique noire souvent moins qualifiés et toujours moins payés. Dentistes venant de Roumanie ou d’autres pays de l’est.

Dans le même temps, certains patrons de services hospitaliers vont chercher des patients intéressants à l’étranger. Ils maintiennent ainsi la voilure de leur service. Situation pour le moins paradoxale : la médecine française importe à la fois des malades et des médecins. Il n’est pas sûr que le patient français et l’assuré qui finance la sécurité sociale soit le gagnant de ces étranges pratiques.

Les universités à la recherche d’effectifs

Faute de sélection, les universités françaises attirent de moins en moins les étudiants français qui préfèrent souvent les filières courtes ou les grandes écoles (y compris les plus « petites » qui se sont beaucoup développées). Présidents d’universités et syndicats d’enseignants ont donc cherché de nouveaux débouchés auprès des étudiants chinois ou africains de petit niveau (les meilleurs intégrant les grandes écoles françaises ou les universités anglo-saxonnes). Là encore on voit mal ce que les Français ont à gagner à un tel dispositif qui se borne à nourrir de petits intérêts. D’autant que le statut d’étudiant accordé sans grand contrôle d’assiduité et de sérieux (ce n’est pas l’intérêt des universités qui cherchent à faire du « chiffre ») est l’une des filières du travail clandestin.

Conclusions

L’intégration des immigrés est un échec.

L’immigration pose des problèmes de moins en moins solubles. Et pourtant l’immigration se poursuit imperturbablement. C’est qu’il y a derrière le mouvement migratoire, le puissant moteur d’une économie de grands et petits intérêts. C’est aussi pour cela que « l’antiracisme » est l’idéologie de l’oligarchie dominante (5)

Jean-Yves Le Gallou

Notes :

(1) Immigration : pourquoi le patronat en veut toujours plus

(2) Maurice Allais et les causes du chômage français

(3) Maurice Allais et le coût de l’immigration

(4) « Après un an de stage et trois ans de « collaboration », Maître Virginie W., 32 ans, a vissé sa plaque en 2009, et partage ses locaux avec un confrère à M. . L’aide juridictionelle (AJ) lui assure de 1000 à 2000 euros brut par mois, soit un gros tiers de ses revenus “L’AJ, c’est le fonds de roulement des avocats. Pour les jeunes mais pas seulement… Les anciens, y compris dans les grosses structures, sont de plus en plus nombreux à monter des permanences pour en bénéficier.” Témoigne-t-elle. » (SOURCE : « Les barèmes dérisoires de l’aide jutidictionnelle. », Le Monde du 26/10/2010.)

(5) L’antiracisme : une arme au service de l’oligarchie dominante

jeudi, 04 novembre 2010

T. Sunic: "Serbes et Croates face à un danger biologique bien plus grave que leur récent conflit"

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Tomislav SUNIC :

« Serbes et Croates face à un danger biologique bien plus grave que leur récent conflit »



RIVAROL : Tomislav Sunic, né en 1953 à Zagreb, vous avez de 1989 à 1993 professé dans différentes universités américaines où vous enseigniez la philosophie politique et la politique des pays communistes avant de rejoindre le ministère des Affaires Étrangères croate sous la présidence de Franjo Tudjman. Polyglotte, vous avez publié de nombreux articles textes (que l’on peut trouver sur les sites internet www.tomsunic.info; doctorsunic.netfirms.com) en croate, anglais, allemand et français, dans notre revue Ecrits de Paris notamment, et vous connaissez assez bien la scène politique française pour citer des auteurs bien connus de nos lecteurs tels Pierre Vial, Hervé Ryssen ou Robert Faurisson. Vous publiez aujourd’hui La Croatie : un pays par défaut ? (1), dont le seul titre doit être une provocation pour les nationalistes croates qui font volontiers remonter leur État au Xème siècle. Voulez-vous nous dire que ce que vous entendez par identité « par défaut » ou « par procuration » et nous dire aussi comment l’ouvrage a-t-il été reçu dans votre pays natal ?

T. Sunic : On a beau, une fois la première extase nationale terminée, faire l’éloge du décisionnisme en politique, il n’en reste pas moins que toute décision politique, a priori valable, sera fatalement modifiée par des circonstances ultérieures. Et peut-être n’aboutit-on pas au pays des merveilles mais à la désillusion ou même à la catastrophe nationale. La Croatie actuelle est un pays par défaut dans la mesure où avant 1990, très peu de Croates croyaient en la possibilité d’un Etat indépendant. D’ailleurs, du point de vue du droit international, l’indépendance n’était nullement envisageable, et ne paraissait pas possible. D’ailleurs, l’Occident fut pendant 45 ans opposé à toute forme de sécessionnisme croate et il rechignait à toute idée de dissolution de la Yougoslavie – pour des raisons géopolitiques qui remontent à Versailles et Potsdam. Même le père fondateur de la nouvelle Croatie, l’ex-président, ex-communiste, ex-titiste, ex-historien révisionniste devenu anticommuniste, Franjo Tudjman n’envisageait pas en1990 la création d’un pays indépendant. Ce furent la Serbie et l’armée yougoslave qui propulsèrent la Croatie sur la mappemonde. Compte tenu de l’éparpillement des Serbes dans les Balkans, de leur peur légitime face à la confédéralisation de la Yougoslavie et à la poussée démographique des Albanais du Kosovo, le nationalisme jacobin des Serbes n’a pas tardé à déclencher une envolée du nationalisme croate – ce qui a entraîné, par suite et par défaut, la naissance de la nouvelle Croatie. À ce sujet, il faut renvoyer vos lecteurs à l’important petit livre du philosophe Alain de Benoist, Nous et les Autres, où il dissèque la nature suicidaire des petits nationalismes européens. Quoique considérée comme une blague, il est une triste vérité qui circule encore à Zagreb : « On devrait ériger un monument à Milosevic parce qu’il a aidé à fonder la nouvelle Croatie. » Peut-on être un « bon » nationaliste croate sans être antiserbe ? Malheureusement, à l’heure actuelle, je crois que non.

R. : Point donnant justement matière à polémique : votre relative compréhension pour les « méchants Serbes » dont vous soulignez la parenté morphologique et linguistique (que récusent beaucoup de vos compatriotes) avec les Croates. Estimez-vous également ces “monstres”, les guillemets sont de vous, victimes des terribles turbulences de la Yougoslavie post-titiste, pire bain de sang qu’ait connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ?

T.S. : Contrairement a ce qu’on nous dit, plus les peuples se ressemblent plus ils se jalousent et détestent. Quoique grand adepte de la sociobiologie, je pense qu’il y a encore du travail à faire en matière d’étiologie des guerres civiles. Nous avons assisté à une boucherie intra-blanche lors de la guerre civile européenne de 1914 à 1945. Certes le monothéisme judéo-chrétien, avec ses retombées séculaires, a été le moteur principal du carnage entre les peuples blancs. Mais en dehors de nos incompatibles mythes nationaux, il nous reste à déchiffrer pourquoi les guerres intra-européennes sont si meurtrières. Chez les Croates et les Serbes, la dispute à propos de leur différence frise le grotesque. Dans l’optique de ces deux peuples, chacun apparaît comme le travesti de l’Un par rapport à l’Autre. Les Serbes et les Croates n’ont certes pas besoin d’interprète pour se comprendre. De surcroît, on aurait du mal à distinguer un phénotype croate qui serait différent de celui des Serbes. Certes, il y a des Croates de grande culture qui vont vous faire des exégèses sur les haplo-types croates ou bien vous parler savamment de la différence entre les vocables croates et serbes. N’empêche que les Serbes et les Croates sont deux vieux peuples européens qui vont bientôt faire face à un danger biologique autrement plus grave que leur récent conflit.



Tito, Bien plus criminel que Mladic et Karadjic

R. : Dans votre livre, vous insistez sur l’ethnocentrisme des différentes composantes ex-yougoslaves qui se sont obnubilées sur les épreuves subies en occultant par exemple le martyre concomitant des « Volksdeutsche » du Banat ou de Voïvodine et vous insistez sur une double responsabilité : celle des communistes et celle des « dictatures thalassocratiques », monde anglo-saxon et Israël, qui ont également falsifié l’histoire pour leur profit personnel. Pouvez-vous préciser ?

T.S. Votre question renvoie à la farce judicaire actuelle du Tribunal Pénal International de La Haye, où les prétendus criminels de guerre serbes et croates sont jugés. Or les récents crimes de guerre ont des antécédents bien plus graves. Les accusés serbes Ratko Mladic et Radovan Karadzic ne sont que de petits disciples du grand criminel communiste Josip Broz Tito dont les crimes en 1945 ne furent jamais ni jugés ni condamnés. On ignore en France qu’un demi-million d’Allemands de souche subirent, de 1945 à 1950, une gigantesque épuration ethnique en Yougoslavie titiste. Karadzic, Mladic et j’en passe, ont tout bonnement appliqué les principes qui furent en vigueur chez les titistes et leurs Alliés occidentaux.



Une démonisation organisée

Je trouve particulièrement grossier que les agences de voyage croates et françaises, ou bien la télévision française, montrent de la Croatie de belles images sous-titrées « un petit pays pour de grandes vacances ». En réalité et bien que la Croatie soit certes un beau coin d’Europe, c’est un pays ou chaque pierre respire la mort ; la Croatie est le plus grand cimetière de toute l’Europe. Le massacre de plusieurs centaines de milliers de soldats et de civils croates – ce que l’on appelle « Bleiburg », [NDLR. Voir l’article de Christopher Dolbeau dans la livraison de mai 2010 d’Ecrits de Paris] d’après le nom d’un petit village d’Autriche du sud – a profondément traumatisé le peuple croate. Pire, le fonds génétique croate a été totalement épuisé – au point qu’on ne peut pas comprendre les événements de 1991 à nos jours, sans se pencher au préalable sur la toponymie des champs de la mort communistes. D’ailleurs, l’ancien chéri occidental, le très libéral Eduard Benes, n’a-t-il pas indiqué le bon chemin aux futurs épurateurs balkaniques en expulsant 3,2 millions d’Allemands des Sudètes en1945, en vertu de décrets qui sont toujours en vigueur en Tchéquie ? Ceux qui portent la responsabilité de la récente guerre des Balkans ne sont ni le peuple serbe ni le peuple croate mais leurs communistes respectifs, secondés par les milieux libéraux occidentaux et par une certaine Gauche divine. Tour à tour, ceux-là ont tous démonisé les Serbes et les Croates - tout en occultant leur propre passé génocidaire durant et après la Deuxième Guerre mondiale.

La cause immédiate de la guerre meurtrière entre les Serbes et les Croates est à chercher dans les livres et les propos de feu Tudjman juste avant l’éclatement de la Yougoslavie. Il avait, en effet, osé toucher aux récits communistes et à la victimologie serbe en faisant chuter le chiffre magique et officiel de Serbes tués pendant la Deuxième Guerre mondiale par les Oustachis croates de 600.000 à 60.000, voire 6.000 ! Ces propos révisionnistes ont par suite causé une panique chez les paysans serbes de Croatie avec les conséquences que l’on connait.



Le multiracialisme, facteur de haine interraciale

R. : Vous insistez également sur l’homogénéité raciale, exceptionnelle en Europe et à laquelle vous êtes très attaché, des anciens pays de l’Est et notamment de la Croatie. Pensez-vous que cette homogénéité soit menacée par la volonté d’adhésion de votre pays à tous les rouages de la « communauté internationale », dans la mesure où l’identité historique de la Croatie est fragile ?

T.S. Aujourd’hui, le terme de race est mal vu en Occident – sauf quand on parle d’émeutes raciales bien réelles, comme celles qui ont récemment eu lieu à Grenoble ou à Los Angeles. Certes j’utilise le terme race dans un sens évolien, en me référant à « la race d’esprit », tout en sachant parfaitement bien à quelle race appartenaient les femmes sculptées par Phidias ou celles que peignait Courbet. Grace à la poigne communiste, la Croatie, comme d’ailleurs tous les pays d’Europe de l’Est, est aujourd’hui plus européenne que la France ou l’Allemagne. Le multiracialisme, qui se cache derrière l’hypocrite euphémisme du « multiculturalisme », mène à la guerre civile et à la haine interraciale. Les Serbes et les Croates, toujours immergés dans leurs victimologies conflictuelles, ignorent toujours que l’Europe occidentale a franchi depuis belle lurette le cap du Camp de Saints et que nous, les Européens, nous sommes tous menacés par une mort raciale et culturelle.



L’UE, calque hyperréelle de l’URSS

R. : Pour l’ancien dissident soviétique Boukovski, l’Union Européenne est de nature aussi totalitaire que l’était la défunte URSS et aussi funeste par son acharnement à ligoter les peuples dans le même carcan administratif, économique et surtout idéologique afin de leur ôter toute spécificité et d’en faire un troupeau soumis. Partagez-vous cette analyse ?

T.S. L’Union Européenne, c’est le calque hyperréel de l’ancien réel soviétique – si je peux emprunter quelques mots à Jean Baudrillard. Tous ces jeux de mots exotiques tels que « multiculturalisme », « communautarisme », « diversité », qui ont abouti à une sanglante débâcle en ex-Yougoslavie sont à nouveau à la mode à Bruxelles. Charles Quint ou le Savoyard Prince Eugène avaient de l’Europe unie une vision plus réelle que tous les bureaucrates incultes de Bruxelles. En observant de près la laideur des visages de cette caste infra-européenne, ses tics langagiers, sa langue de bois exprimée en mauvais français ou en « broken English », je pense à l’ancien homo sovieticus et à son Double postmoderne.

R. : Est-ce pour cela que vous êtes si sévère pour l’Establishment politique croate actuel que vous décrivez comme un ramassis d’ex-apparatchiks communistes opportunistes et corrompus ?

T.S. Bien entendu. Ce sont, sans aucune exception, d’anciens apparatchiks yougo-communistes et leur progéniture qui se sont recyclés en en clin d’œil en braves apôtres de l’occidentalisme et du capitalisme. À l’époque titiste, ils faisaient le pèlerinage obligatoire de Belgrade en passant par Moscou et La Havane. Aujourd’hui, à l’instar des anciens soixante-huitards français, ils se rendent pieusement à Washington, à Bruxelles - et bien entendu à Tel Aviv, ne serait-ce que pour obtenir un certificat de « politiquement correct ».

R. : Pendant le match pour la troisième place de la Coupe du monde 1998, j’avais été surprise d’entendre des consommateurs serbes injurier les Croates (qui avaient finalement gagné), parce qu’ils… ne marquaient pas assez de buts contre les Pays-Bas ! Et en juillet dernier, la correspondante de Libération à Belgrade évoquait le resserrement des liens culturels et surtout économiques entre la Serbie, la Croatie et la Slovénie. Ce resserrement est-il avéré ? Et, si oui, traduit-il un certain désenchantement envers l’Oncle Sam et la Grande Sœur Europe dont les pays de l’Est attendaient tant ?

T.S. Au vu du recrutement des footballeurs français dans le djebel maghrébin ou dans le Sahel sénégalais, il ne faut pas s’étonner que les sportifs serbes et croates représentent mieux une vraie européanité. Qu’on le veuille ou non, force est de constater que c’est le sport aujourd’hui qui reste le seul domaine où on peut librement exprimer son identité raciale et sa conscience nationale. Quant à l’américanolâtrie et l’américanosphère, qui véhiculent un certain complexe d’infériorité chez tous les Européens de l’Est y compris les Croates – ce mimétisme va rester fort tant que la France et l’Allemagne ne se réveilleront pas pour constituer un bloc commun et faire bouger l’Europe.

R. : Quel avenir espérez-vous raisonnablement pour la Croatie et ses voisines ?

T.S. Le même que pour la France, la Serbie, l’Allemagne et n’importe quel autre peuple européen : rejet total du capitalisme, rejet total du multiculturalisme, et prise de conscience de nos racines culturelles et biologiques européennes !

(1) La Croatie : un pays par défaut ? 256 pages avec préface de Jure Vujic, 26,00€. Collection Heartland, éd. Avatar, BP 43, F-91151 Étampes cedex ou < www.avataredtions.com >.

mercredi, 03 novembre 2010

Pour une approche scientifique de l'immigration

Pour une approche scientifique de l'immigration

Ex: http://www.insolent.fr/

101028

Michèle Tribalat fait autorité en tant que démographe. Elle appartient à l’Institut national d’études démographiques en qualité de directrice de recherche. En dépit de l'importance et de la qualité de ses travaux, on l'entend de temps en temps, mais évidemment trop peu, sur les gros médiats du service public. Citons quand même une intervention substantielle le 25 juillet sur France Culture (1). À noter aussi un très important entretien publié par "L'Express" (2). Auteur de plusieurs ouvrages de références, ses éditeurs s'appellent La Découverte, Gallimard, Denoël. Il ne s'agit pas d'un écrivain maudit. (3). Du moins, pas encore.

Elle donnait le 14 octobre une conférence-débat à la Bibliothèque d'Histoire Sociale de Nanterre (4). Le thème partait de son dernier livre "Les yeux grands fermés (5) : l'immigration en France". Malgré diverses petites misères quotidiennes, pas possible de rater cette séance-là.

Disons d'emblée que ce type de communication reste irremplaçable. Elles permettent d'aller plus loin avec l'auteur d'un livre, souvent au cœur de ses préoccupations.

La lecture des 50 premières pages provoque certes une impression terrible, presque désespérante. On imagine dès lors un processus implacable, irrémédiable, incontrôlable, létal.

La qualité essentielle de cet ouvrage ne découle pas seulement de son sérieux scientifique. Il montre au bout du compte que l'utilité industrielle du recours à la main-d’œuvre étrangère égale finalement zéro, ou presque. Pas de nécessité, encore moins de fatalité de côté-là.

Au contraire, la date charnière s'est située au cours de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1980). Celà résulte de toutes les études réalisées sur les populations considérées. Car le tournant a été entamé du fait du regroupement familial. Cette voie est devenu la cause majeure d'une arrivée d'entrants d'un type nouveau. La pompe aspirante n'est plus activée par le besoin des usines et des chantiers, mais par les guichets sociaux.

On a pu parfois se demander donc, jusqu'ici, si une sorte de loi de la pesanteur, une manière de contrainte économique ne s'était emparée de nos sociétés d'abondance. Certains pensent aussi pouvoir établir une comparaison avec la fin de l'empire romain : pas une seconde, cependant, Mme Tribalat ne se risque à suggérer de telles hypothèses.

Au contraire, ceux qui avaient cessé de réfléchir sur la question de l'immigration et de ses conséquences à long terme se réveilleront certainement de leur torpeur.

Ceux qui croient en l'État, ou qui imaginent fiables les statistiques des organismes publics, tel que l'INSEE, découvriront sans doute à quel point leurs impôts servent à nourrir beaucoup d'incapables et une foule de malfaisants.

De ces divers points de vue, le rédacteur de ces lignes n'a pas ressenti le sentiment d'une entière révélation. Hélas cependant, l'angle de départ en renforce une sorte d'abattement prospectif : que va donc devenir la France, dans tout cela ?

Et puis aux alentours de la page 80, au détour de quelques formulations élégantes de l'auteur, on se reprend, sinon à espérer, du moins à se proposer de participer au débat civique. Si une scientifique de cette qualité, si une revue telle que "Commentaire", à droite, si même [parfois] "Marianne", à gauche, osent donner la parole à des chercheurs indépendants et prendre la plume pour rompre les consignes du silence et du conformisme ambiants comment ne pas leur faire écho ?

Une indignation perce donc. On ferme volontairement les yeux. Les pouvoirs publics sont tétanisés par les médiats. On les voit assiégés par des intérêts inavouables et rien moins qu'humanitaires. Ils se laissent dicter leurs règles de comportement par des ligues de vertu que l'on décore du sigle d'ONG. Or, celles-ci n'existeraient même pas sans les subventions qu'elles rackettent auprès des collectivités locales. Et cela semble les dispenser de toute approche objective de la vérité.

Voilà ce qui se passe en France et nous le savons tous.

Précisément Michèle Tribalat fait état de travaux impressionnants réalisés dans d'autres pays occidentaux. Le parlement britannique notamment dispose avec sa Chambre des lords d'un observatoire de qualité. Une longue enquête, très complète y a été réalisée en 2008. Elle est commentée dans tout le pays. Or cet énorme document, téléchargeable par tout un chacun sur le site des Lords, notamment la contribution de l'immigration à la croissance annuelle du produit intérieur brut. Cela donne approximativement 0,1 %. Or, l'Angleterre se trouve en pointe, et depuis quelque 50 ans, du phénomène migratoire en Europe. Aux Pays-Bas d'autres travaux mettent en lumière la question, des méthodes et des préjugés systématiquement favorables du conformisme ambiant. En France, on a effectivement confié au Conseil d'analyse économique une recherche analogue. Qui a entendu parlé de ses conclusions, inscrites dans le rapport de M. Gilles Saint-Paul ? Remis en 2009, il a été "enfoui dans un tiroir" (6). Le grand public n'en a jamais entendu parler. De même dans les pays nordiques on dispose de registres prodigieusement instructifs pour les démographes. En France un chercheur de l'Insee utilise-t-il, dans un bureau de Strasbourg, le fichier Saphir de la gendarmerie ? On ne censure pas seulement ses travaux. Ils ne seront publiés en définitive que par la revue "Commentaire", – excellente mais non spécialisée. Bien plus, on fait disparaître la source administrative, devenue politiquement incorrecte.

Il existe manifestement une sorte de consigne tendant à dessaisir les nations européennes de toute faculté de décision restrictive. On tente donc d'y prévenir les mauvaises pensées. Alexandre Zinoviev dans son roman anticipateur "Les hauteurs béantes" voyait dans cette prophylaxie la marque du système soviétique. Or, aujourd'hui les "machins" internationaux de toutes sortes, l'ONU comme la CNUCED, la CEDH comme l'UNESCO, etc. travaillent à la mise en œuvre effective du cauchemar correspondant. Ils prétendent nous imposer une vision complètement unilatérale. On nous enjoint de croire, sans jamais nous le démontrer que tout le monde gagnerait, triplement, à ce type de migrations à sens unique et sans entraves : pays vieillissants d'accueil, peuples affamés du tiers-monde, migrants familiaux eux-mêmes. Mais on se refuse à dresser le bilan, en regard, des dommages collatéraux causés aux villes envahies, aux nations d'origine, privées de leurs éléments les plus dynamiques, aux déracinés enfin.

L'objectivité scientifique se trouve donc ainsi bafouée.

Voila le point le plus scandaleux, le péché contre l'esprit, que met en lumière Michèle Tribalat. Les partisans de la gouvernance mondiale n'admettent pas de s'entendre contredire. Ils le seront pourtant, par la force des choses, par l'indestructible musique de la liberté.
JG Malliarakis

Apostilles
  1. Émission Esprit public par Philippe Meyers. Elle était invitée en compagnie de Max Gallo et Jean-Louis Bourlanges.
  2. avec Laurent Chabrun le 18 mars 2010
  3. citons : "Faire France, Une enquête sur les immigrés et leurs enfants" (La Découverte 1995) ; "De l'immigration à l'assimilation. Enquête sur les populations d'origine étrangère en France" (La Découverte 1996) ; [Avec Pierre-André Taguieff], "Face au Front national, Arguments pour une contre-offensive"(La Découverte, 1998) ; "Dreux, voyage au coeur du malaise français" (Syros, 1999) ; [Avec Jeanne-Hélène Kaltenbach] "La République et l'Islam, Entre crainte et aveuglement" (Gallimard, 2002).
  4. cf. le site de l'IHS
  5. Éditeur Denoël, 2010
  6. Les enregistrements de ces conférences sont disponibles sur le site de l'Institut d'Histoire sociale
  7. cf. "L'Express" du 18 mars 2010

00:25 Publié dans Actualité, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, immigration, sociologie, migrations, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 02 novembre 2010

Europees burgerinitiatief over toetreding Turkije?

EuropeetTurquie.jpg

Europees burgerinitiatief over toetreding Turkije?

JA

Verschillende extreemrechtse Europese partijen, waaronder Vlaams Belang,
willen een Europees referendum houden over de toetreding van Turkije tot
de EU. Volgens Derk Jan Eppink, EU-parlementslid voor Lijst Dedecker, kan
dat nu niet. Maar is het uiteindelijk wel wenselijk.

Alle lidstaten moeten de toetreding van Turkije sowieso ratificeren voor die
van kracht wordt. Ze kunnen daartoe elk apart een referendum organiseren.
Waarom is dan een burgerinitiatief op Europees niveau nodig?

Of de EU 'ja' of 'nee' zegt tegen Turkije, is nog niet aan de orde. De
onderhandelingen over de Turkse toetreding zijn nog volop bezig en kunnen
nog mislukken. Maar áls er ooit een toetredingsverdrag op tafel ligt, moet
zowel Turkije als de Europese bevolking zich daarover kunnen uitspreken. Dat
alle lidstaten dat apart doen, volstaat niet. Slechts één land zou de
toetreding dan kunnen blokkeren - Bulgarije of Cyprus, bijvoorbeeld. Omdat
de Turkse toetreding een immense verandering zou betekenen voor de EU, moet
de hele bevolking van de EU zich daarover kunnen uitspreken. One man, one
vote . Dit is een zeer pro-Europees voorstel.

Maar kán een burgerinitiatief überhaupt wel tot een referendum leiden?

Voor een goed begrip: ik denk het niet. Het Europees burgerinitiatief is
niet echt een referendum, maar een vorm van petitierecht. Doordat de
initiatiefnemers een groot aantal handtekeningen moeten verzamelen - 1
miljoen - is het verleidelijk dat voor te stellen als een plebisciet, maar
technisch gezien is het dat niet.

Het doel van het burgerinitiatief is wel dat de bevolking een signaal kan
geven aan Brussel. Als de EU de notie van directe en rechtstreekse inspraak
serieus neemt, moet het ooit mogelijk zijn om de Europese bevolking te
raadplegen over de toetreding van Turkije. Anders houdt men de burger voor
de gek.

De modaliteiten voor het burgerinitiatief liggen nog niet vast, maar een van
de belangrijkste vereisten is dat het voorwerp tot de bevoegdheden van de EU
behoort. Omdat het hier over de toetreding van Turkije gaat, is daar alvast
wél aan voldaan.

NEE

Volgens Bart Staes, EU-parlementslid voor Groen!, kan een referendum over de
Turkse toetreding evenmin. Over dit thema is het bovendien niet wenselijk,
zegt hij. 'Ik vrees dat de bedoelingen van de initiatiefnemers niet eerbaar
zijn.'

Waarom vindt u een referendum over de toetreding van Turkije niet wenselijk?

Dit is niet het moment. Voor de start van de toetredingsonderhandelingen of
aan het eind van dat proces, dat zijn de enige momenten waarop een
referendum aan de orde zou kunnen zijn.

Over dit thema een volksraadpleging houden, is evenwel geen goed idee. Het
debat zou, zeker door het nee-kamp, niet worden gevoerd op basis van
rationele overwegingen, maar inspelen op de angst voor de islam.

Voor de goede orde: vind ik dat Turkije vandaag moet toetreden tot de EU?
Nee. Daartoe moet het niet alleen een democratische rechtsstaat zijn en de
vrijheid van meningsuiting en minderheidsrechten respecteren, maar ook alle
EU-wetgeving hebben omgezet en toepassen. Of dat alles ooit lukt, weten we
vandaag niet.

Groen! is voorstander van het burgerinitiatief. Vormt dit thema een
uitzondering op uw principe?

Ik vrees dat de bedoelingen van de initiatiefnemers niet eerbaar zijn. Het
is hen niet te doen om een eerlijke afweging over de vraag of Turkije
voldoet aan alle criteria. Zij sturen aan op stemmingmakerij.

De modaliteiten voor het burgerinitiatief liggen nog niet allemaal vast. Wel
zeker is dat er minstens één miljoen handtekeningen nodig zijn uit - allicht
- negen lidstaten. Zullen de initiatiefnemers dat halen, denkt u?

Het Europees Parlement en de Raad onderhandelen nog over de finale wet. Maar
voor alle duidelijkheid: volgens mij kun je via een EU-burgerinitiatief,
zoals bedoeld in het Verdrag van Lissabon, geen referendum afdwingen. Het
burgerinitiatief is bedoeld om rond een welbepaald thema wetgeving te maken.
Als één miljoen burgers daarom vragen, moet de Europese Commissie daar
gevolg aan geven. Ze moet er iets mee doen. Maar een EU-referendum afdwingen
over de toetreding van Turkije, dat kán vandaag niet.

Als dat ooit wel mogelijk is, wil ik het overwegen.

© 2010 Roularta Media Group
 
Publicatie:  Knack / Knack 
Publicatiedatum:  27 oktober 2010
Auteur:  Jan Jagers; 
Pagina:  20
Aantal woorden:  1256


lundi, 01 novembre 2010

Des protozoaires de la gauche Caviar-Carla

Des protozoaires de la gauche Caviar-Carla

Ex: http://ruminances.unblog.fr/

caviar01.jpgA l'origine, j'avais envisagé d'écrire un billet sur la gauche Caviar-Carla (Ca²). La composante la plus récente mais non la moins influente du Sarkozysme. Celle qui a permis à notre président de découvrir à 54 ans les joies de la lecture, du théâtre et des concerts branchouilles. Celle pour qui l'argent a une odeur fétide mais qui est bien contente d'en posséder un max. Celle qui méprise la bande du Fouquet's, noyau dur et socle initial du Sarkozysme, constituée avant tout de puissants patrons de groupes industrialo-médiatiques comme Bernard Arnault, Martin Bouygues, Vincent Bolloré ou Serge Dassault mais également de poids lourdingues du monde du show bizz et du sport  comme Johnny Hallyday, Christian Clavier, Jean Réno, Arthur, Basile Boli, Bernard Laporte ou encore Richard Virenque. Une belle brochette de joyeux drilles soit dit en passant…

La gauche Ca² n'a pas plus de considération pour la branche politique du Sarkozysme, faite de courtisans du premier cercle qui doivent tout à Nico 1er. Un aréopage improbable de perroquets dressés à répéter dans les médias exactement les mots que leur a appris leur maître le matin même. Des porte-flingues fidèles à jamais, prêts à tout pour sauver leur chef car ils n'existent politiquement que grâce à lui. Et là, on trouve pêle-mêle Frédéric Lefebvre, Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Nadine Morano, Christian Estrosi, les époux Balkany, Roger Karoutchi (actuellement sur la touche) ou encore Rachida Dati (revenue  en cour)…

Non la gauche Ca², c'est autre chose, voyez-vous. Je m'apprêtais à essayer de savoir ce qu'elle recouvrait exactement quand je suis tombé sur un excellent papier du Monde signé Ariane Chemin. Il narre la soirée de mariage d'Henri Weber et de Fabienne Servan Schreiber, le 15 septembre 2007, soit quelques jours avant la rencontre mythique chez Séguéla entre la belle transalpine et le petit teigneux.  Force est de constater que tous les composants de la gauche Ca² sont au rendez-vous. Ils sont venus, ils sont tous là. Inutile d'en rajouter…

La gauche à la noce
Gare aux trompettes de la renommée. Par un bouche-à-oreille très parisien, le mariage de Fabienne Servan-Schreiber, productrice de cinéma et de télévision, et d’Henri Weber, héros trotskiste devenu député socialiste européen, s’est transformé en quelques jours en un petit happening politique, échappant malgré eux à ses organisateurs. Restes d’une belle lucidité soixante-huitarde, génération qui aime tant se raconter ? Nombre des 800 invités de la fête ont éprouvé l’envie de rapporter, les jours suivants, leur soirée du samedi 15 septembre, sentant confusément que, sous les rampes du Cirque d’hiver, s’était dessiné un tableau allégorique. Ou devinant que, dans ces retrouvailles de la gauche arrivée, s’était écrite, volens nolens, une petite fable.

Quand ils ont trouvé le carton d’invitation dans leur boîte aux lettres, grâce au carnet d’adresses impeccablement tenu de “Fabienne”, certains se sont d’abord demandé : “Comment ? Ces deux-là ne sont pas encore mariés ?” Beaucoup ont souri sans méchanceté : “Ce vieux soixante-huitard d’Henri souscrit même au rite bourgeois et passe la bague au doigt devant monsieur le maire !” Le dernier samedi de l’été, jour de ciel bleu, de Vélib’ et de Technoparade, ce couple star de Mai 68, en présence de ses trois grands enfants, s’est donc dit “oui” devant Bertrand Delanoë, avant d’être accueilli par les clowns du Cirque d’hiver. Une adresse fameuse, entre République et Bastille, là où, au XXe siècle, quand elle gagnait encore les élections présidentielles, la gauche fêtait ses victoires, fidèle au Paris ouvrier et rebelle.

Avec la Mutualité, le Cirque d’hiver demeure l’un des lieux de mémoire parisiens. C’est ici, sur la piste aux étoiles des Bouglione, qu’est né le MRAP, organisation antiraciste, en mai 1949. Là que se sont tenus quelques célèbres meetings de campagne de François Mitterrand, Lionel Jospin, puis Ségolène Royal. Là que s’est souvent réunie en messes unitaires la gauche partisane et syndicaliste. “On se fait une Mutu ?” “On se tente un Cirque ?”, demandaient les responsables. La “Mutu” est moins chère - entre 12 000 et 15 000 euros la salle -, mais le “Cirque” est plus vaste. Or, a expliqué sur la piste Denis Olivennes, le patron de la FNAC, dans un compliment bien troussé : “Quand on se marie à 25 ans, on invite 50 amis ; à 35, 200. Quand on se marie beaucoup plus tard, on en reçoit 800. Et avec les connaisssances, il leur aurait fallu le Stade de France !

Durant la campagne présidentielle, Fabienne Servan-Schreiber, indéfectible soutien de la gauche, avait réuni artistes et intellectuels prêts à soutenir Ségolène Royal dans un gymnase parisien. A 63 an, le marié, lui, est un lieutenant fidèle de Laurent Fabius, comme son ami Claude Bartolone, y compris lorsqu’il lui a fallu dire non à la Constitution européenne. Foin des querelles entre ex-trotskistes, des oukases contre ceux qui lorgnent trop, depuis quelques mois, vers la droite : du groupe trotskiste lambertiste OCI aux hauts fonctionnaires centristes des Gracques, ce soir-là, Henri Weber réunissait gaiement tout le monde.

Lionel Jospin et son épouse, Sylviane Agacinski, dînaient à quelques tables de la présidente de la région Poitou-Charentes, venue avec ses enfants. “Il paraît qu’il a écrit un livre terrible et ignoble contre moi“, confiait-elle à ses voisins (c’était deux jours avant que Libération ne publie les extraits chocs de L’Impasse - éd. Flammarion). Entre deux avions, Dominique Strauss-Kahn, alors futur patron du FMI, honorait les mariés de sa présence. “On le regardait déjà différemment, il est devenu international“, s’amusait un convive.

Enfin, last but not least, la gauche sarko-compatible, des chargés de mission aux ministres, avait fait le déplacement en masse : l’ex-patron d’Emmaüs, Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner - une des vedettes de la fête. “Il est resté tard, pour montrer qu’il n’avait pas de problème avec sa famille politique, commente un invité. Quand on pense en revanche à tout ce qu’Henri lui a donné, Fabius aurait pu s’attarder.” Arrivé pour le cocktail, l’ancien premier ministre est reparti avant le dîner…

Est-ce la présence des banquiers - Bruno Roger, le patron de Lazard, Philippe Lagayette, de chez JP Morgan, ou Lindsay Owen-Jones, le patron de L’Oréal ? Celle des ténors du barreau, ou des patrons de télévision - Patrice Duhamel, Jérôme Clément, Patrick de Carolis ? “C’était comme si la gauche n’avait pas perdu les élections“, sourit un membre de la noce. “Si on n’est pas invité ce soir, c’est qu’on n’existe pas socialement“, souffle le psychanalyste Gérard Miller à ses camarades de table. Patrick Bruel, Carla Bruni ou Julien Clerc… Mélange des étiquettes et des genres provoquent toujours quelques scènes dignes du cinéma, comme l’arrivée spectaculaire de Georges Kiejman accompagné de Fanny Ardant, ou le compagnonnage du journaliste Jean-François Kahn, patron de Marianne, avec Alain Minc, ami du président de la République.

S’ils sont tous là, c’est parce que la petite histoire des héros de la soirée a rencontré celle de la gauche. Leurs vies militantes se sont emmêlées avec la grande politique, puis, une fois la gauche au pouvoir, avec la réussite. Avant de devenir sénateur à Paris puis député à Bruxelles, le fabiusien Henri Weber fut un enfant de Mai 68. Cofondateur de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avec Alain Krivine, il a dirigé Rouge, le journal de l’organisation trotskiste, qu’il a créé avec les droits d’auteur de son Mai 1968 : une répétition générale - réédité tous les dix ans en “poche”. Pour le mariage, Fabienne portait d’ailleurs une robe bustier écarlate, dessinée par Sonia Rykiel. Et c’est une ancienne claviste de Rouge, Sophie Bouchet-Petersen, devenue “plume” et amie de Ségolène Royal, qui prononça le deuxième discours de la soirée. “Les bonnes formations passent les années !”, applaudit en expert l’un des trotskistes de la fête au Cirque d’hiver.

C’est justement là, en juin 1973, que s’est nouée l’idylle. Avec la petite caméra qui ne la quitte jamais, une jolie étudiante filme, devant le bâtiment, la foule qui proteste contre la dissolution de la Ligue communiste, après les affrontements violents qui ont opposé ses militants à ceux du groupe d’extrême droite Ordre nouveau. A l’intérieur, Jacques Duclos, secrétaire général du PCF, s’indigne - grande première - des ennuis causés aux “gauchistes” par le ministre de l’intérieur, Raymond Marcellin. Perché sur un feu rouge, un jeune homme vocifère dans son mégaphone et tempête contre l’emprisonnement du camarade Krivine. Belle gueule, bel esprit. Dans le viseur de sa super-8, Fabienne Servan-Schreiber tombe amoureuse du fils d’immigré d’Europe de l’Est grandi à Belleville…

L’avantage, quand on devient célèbre et qu’on se marie tard, c’est qu’on échappe aux discours potaches et aux mauvaises vidéos amateurs. De sa maison de production, Cinétévé, Fabienne Servan- Schreiber, scénariste et réalisatrice du film de ses noces, a tout prévu. Côté archives, le fonds “maison” est large. On peut aussi puiser dans celui des invités : Romain Goupil et son Mourir à trente ans, les épisodes de Génération des historiens de Mai 68 Patrick Rotman et Hervé Hamon…

La mariée a confié les commentaires du film-souvenir, Trente-quatre ans de fiançailles, à l’un des plus solides amis du couple, celui des bons et des mauvais jours : Régis Debray. Devant Edgar Morin et un parterre d’intellectuels sexagénaires, le philosophe peut enfin commenter à sa sauce les fameux “événements” d’il y a presque quarante ans et… leur apothéose. Les Weber cabotant le long des côtes dans leur caïque turc à voiles plutôt qu’en croisière sur le Paloma, n’est-ce pas la dernière différence entre la droite et la gauche ? “Tendres sarcasmes”, signe Régis Debray au générique.

Ont-ils trop vieilli, l’ont-ils trop aimée, la révolution ? Sur la piste, une fois le sirtaki de Bernard Kouchner et de Christine Ockrent fini, il n’y eut vite plus que les enfants des invités pour danser sur les “compil” du DJ déniché par “Fabienne” au festival du documentaire de Biarritz. Lionel Jospin est resté assis sur le bord de la piste. Le dernier carré des révolutionnaires est parti se coucher, après avoir exhumé, tristes et désolés, les jolis coups et les bons mots de l’ami Jean-François Bizot, grand absent de la fête, mort juste une semaine plus tôt.

Des convives présents, on n’a guère entendu que le chercheur Patrick Weil protester, les jours suivants, contre la politique d’immigration du nouveau gouvernement. Invité aux noces, Alain Krivine avait décliné l’invitation.

Que le très fabiusien Henri Weber se marie, c’est son droit le plus strict, commentait Rouge d’une brève, le 21 septembre. Qu’il organise un dîner politico-mondain où se sont retrouvés, outre le panel des dirigeants socialistes, la députée UMP Françoise de Panafieu et Bernard Kouchner, le va-t-en-guerre, montre que nous ne vivons pas dans le même monde et que nous n’avons pas la même conception de la politique.” Cette fois-ci, c’est Krivine qui jouait les trouble-fête. Pour parfaire la légende, il faut toujours quelques absents au banquet de la jeunesse disparue.

Ariane Chemin

Photo : Fabrizio Ferri

Lettree au Président de la Commission Européenne

M. I. N. E. R. V. E
7, Rempart St. Thiébault –F 57000 METZ

Mouvement pour l' Impérium, la Nature, l'Ethique, les Régions et pour la Vitalité de l'Europe.

Objectif:
Institutionnalisation de l'indépendance, de la communauté, de la puissance, de l'identité, de la justice, de la générosité, de l'éthique et de la spiritualité dans une Europe unie.

15 octobre 2010 (original italien – traduction)

Lettre au Président de la Commission Européenne


(Copie aux Présidents du Parlement européen, du Conseil européen, du Comité économique et social européen, du Comité européen des Régions).


Monsieur le Président,

Notre association politico-culturelle MINERVE, qui se consacre principalement à la promotion de l’intégration européenne, se permet de s’adresser à l’Union européenne en tant qu’institution supranationale politico-diplomatique et à ses divers organes pour leur suggérer une action concertée effective dans les domaines suivants partant de deux priorités fondamentales :

◊ I. Survie, gravement menacée à relativement court terme, de toutes les espèces animales et donc de l’homme sur notre planète.

◊ II. Attaques ethniques et monétaires actuellement en cours contre l’Europe .

Concernant I

Urgence d’une initiative commune de politique environnementale conçue comme suit :

◊ A. Viser à imposer, au niveau mondial, des objectifs chiffrés (cf. Protocole de Kyoto) assortis d’engagements dont le non-respect engagerait des sanctions.

◊ B. Si aucun accord concret et précis n’est atteint au niveau mondial avant une date limite prochaine, l’Union européenne doit décider d’agir seule, en renforçant, pour ce qui la concerne, les objectifs qu’elle s’est déjà fixés de manière à compenser le manque de volonté effective de certains Etats refusant des objectifs chiffrés précis et des obligations impératives, et s’organiser en vue de vivre en autarcie (avec des accords bilatéraux spécifiques avec certains Etats quand des ressources lui appartenant en propre ne sont pas disponibles dans le cadre de la zone géopolitique de l’UE) en appliquant des sanctions économiques politiques et diplomatiques aux Etats récalcitrants. Il n’est plus possible de perdre du temps : il s’impose de fixer une date limite après laquelle des sanctions draconiennes seront appliquées ! C’est le prix de la survie pour tous !

Concernant II

Nous assistons aujourd’hui à des attaques « ethniques » et monétaires contre l’Europe, cela surtout depuis que l’Union européenne est devenue, par le Traité de Lisbonne, une superpuissance non plus seulement économique et commerciale, mais aussi politique et diplomatique. Ces attaques sont un fait documenté. Elles sont voulues essentiellement par certains milieux de la haute finance internationale spéculative et frappent, certes, principalement l’UE et ses Etats-membres, mais aussi d’autres Etats et zones géopolitiques, risquant de provoquer un effondrement complet de l’économie mondiale et la dissolution de toute forme de société organisée ainsi que la fin de nos peuples-nations (et donc de la civilisation européenne dans son ensemble), pour le profit exclusif de ces milieux et leur domination absolue sur une masse malléable et exploitable sans aucune limite parce qu’elle aura perdu toute dignité et capacité de résistance liée à l’identité propre des différents peuples-nations du monde.


Façons pour l’UE et ses Etats-membres, de s’opposer à ces attaques :
Politiques cencertées dans les domaines suivants :

◊ 1. Domaine de la politique économique :
- Economie sociale de marché
- Protection de nos propres entreprises et de nos propres travailleurs
- Planification économique en vue d’une politique « verde »
- Croissance évaluée en fonction d’une révision du calcul du PIL
- Politique économique commune (concurrence loyale entre les entreprises et non entre les Etats-membres)
- Politique commerciale fondée sur la préférence communautaire
- Conception de la politique monétaire fondée sur la notion de la monnaie en tant qu’instrument et non de but.

◊ 2. Domaine de la politique sociale (liée à la politique économique)
- Respect scrupuleux des directives sociales communautaires
- Aucun démantèlement des politiques sociales, mais harmonisation de celles-ci vers le haut et non vers les moins exigeantes.
- Répartition équitable des profits (1/3 destiné aux investissements internes, 1/3 destiné au personnel sous forme de participation, 1/3 destiné aux actionnaires )

◊ 3. Domaine de la politique ethnique (déjà pratiquée dans certains Etats-membres) dans le respect des règles de non discrimination selon l’origine et le sexe (cf. Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ).

◊ A.
Préservation des identités ethniques et culturelles des populations européennes d’origine, plurilinguisme sur la base des langues officielles des Etats-membres de l’UE, mais reconnaissance comme langues officielles uniquement pour des langues européennes, à l’exclusion des langues extra communautaires pratiquées par des immigrés non européens (Arabe, Chinois, etc.. ).

◊ B.
Intégration des résidents extracommunautaires selon des règles précises : respect absolu par ces résidents, des législations européennes, adoption du mode de vie et des comportements du pays européen de résidence.

◊ C.
Citoyenneté (européenne et des divers Etats-membres) : règles communes pour la naturalisation, qui doit être accordée uniquement en fonction d’obligations précises non liées uniquement à la durée du séjour, mais aux engagements auxquels le candidat à la naturalisation doit souscrire, la naturalisation pouvant être révoquée en cas de non respect de ces engagements.

Pour tous les citoyens (aussi bien par la naissance que par nationalisation), possibilité, pour les Ministères de l’Intérieur, de déchoir une personne de la citoyenneté si cette personne possède, en plus de la nationalité de l’Etat-membre considéré, une autre nationalité, où au cas où il ne possèderait pas une autre nationalité, de la déclarer « incivique » (perte du droit de participer à la vie démocratique ) .

◊ D.
Immigration.
Principe de base : l’Europe n’est pas un Continent d’immigration, étant, dans son ensemble, déjà surpeuplée.
◊ a) Immigration économique : uniquement sur la base de contrats temporaires ou exceptionnellement définitifs conclu dans le pays d’origine selon des conditions bien précises, à l’exclusion de tout contrat conclu durant un séjour touristique ou illégal de l’intéressé.

◊ b) Immigration de réfugiés politiques, religieux ou victimes d’autres types de persécution dans le pays d’origine pour autant que cette persécution implique des risques de mort ou de traitements dégradants et que ces risques soient certains.
Deux possibilités :
- personnes qui se réfugient dans une ambassade ou un consulat d’un quelconque pays de l’Union européenne.

- personnes qui se présentent à la frontière d’un Etat-membre de l’UE et sollicitent le statut de réfugiés.

Dans les deux cas, un séjour obligatoire dans un centre fermé, dans l’attente de l’examen de leur cas. Si la personne sollicite l’asile pour l’un des motifs précités, cet asile doit lui être immédiatement accordé après vérification de ses assertions ou d’emblée en cas d’urgence, mais dans ces derniers cas, séjour obligatoire en centre fermé (éventuellement pour quelques jours seulement) dans l’attente de l’admission, décidée par l’autorité compétente, à la résidence dans le pays de l’UE le plus approprié (l’intéressé pouvant exprimer une préférence pour des raisons linguistiques ou personnelles). Le réfugié reconnu comme tel doit jouir, dans le pays d’accueil auquel il est attribué, de tous les droits à l’assistance sociale du pays et du droit à occuper un emploi dans les mêmes conditions que les citoyens de l’UE, pour toute la durée de l’asile. Celui-ci ne prend fin que si les conditions qui ont déterminé la demande d’asile changent substantiellement dans le pays d’origine. Néanmoins le réfugié a l’obligation de s’engager :
- à respecter strictement les lois européennes et du pays d’accueil
- à n’exercer aucune activité politique pouvant porter préjudice aux relations entre l’UE ou l’un des Etats-membres de l’UE avec son pays d’origine ;
- à se conformer au mode de vie du pays d’accueil (cela en tant qu’hôte de ce pays).

◊ E.
Protection des minorités
La politique ethnique de l’UE et de ses Etats-membres doit en outre tenir compte de la protection des minorités d’origine (et non immigrées !) vivant dans les Etats-membres et respecter leurs langues et leurs traditions ethno-culturelles. Cela signifie avant tout que certains Etats-membres doivent renoncer à leurs politiques actuelles d’assimilation forcée des populations d’origine de certaines régions, principalement de régions frontières. En ce qui concerne les mesures récemment adoptées par le Gouvernement français et annoncées par le gouvernement italien, visant à expulser des Roms citoyens d’Etats-membres de l’Union européenne, nous sommes d’avis que ces Roms ne constituent pas une minorité ethnique, mais un groupe de personnes ayant adopté un mode de vie fondé sur le nomadisme et l’asocialité, ce qui est le véritable motif de l’hostilité manifestée à leur égard par la population au milieu de laquelle ils s’installent et qui est sédentarisée et socialisée, de même que l’explication de soi-disantes « persécutions » de la part des autorités de certaines régions et même aujourd’hui encore de la part de divers Etats de l’UE, « persécutions » qui ne sont pas dues à des motivations « ethniques », mais au refus des groupes de personnes en question de se conformer à certaines obligations valables pour tous les citoyens. Il est évident que tous les Etats-membres de l’UE sont tenus au respect du droit de tout citoyen de l’Union européenne de se déplacer et de s’établir librement sur tout le territoire de l’Union, mais il est tout aussi évident que ces Etats ont le droit de faire respecter, par des mesures appropriées, leurs propres lois civiles par tous les résidents et en premier lieu par leurs propres citoyens de l’UE, cela également en recourant à des dispositions radicales.

◊ F.
Dans un autre contexte il est par ailleurs évident que l’Europe doit absolument s’opposer à un autre aspect de l’offensive « ethnique » et monétaire à laquelle elle doit faire face d’urgence. Il s’agit du risque d’une islamisation rampante de l’Europe. Sans mettre en question le principe de liberté religieuse, il ne peut échapper à personne que l’Islam, surtout sous ses formes radicales, mais également sous ses formes « modérées », met en question les valeurs mêmes de notre civilisation européenne et en premier lieu celles, fondamentales, de la liberté individuelle et de l’égalité des sexes, au nom d’une loi « divine » fondée sur des principes souvent barbares et cruels que nous ne saurions admettre, ni même tolérer dans nos pays. A cet égard, la Charte des droits fondamentaux de l’UE est très claire. Il s’agit d’un problème que nous nous devons de poser de la manière la plus absolue, cela d’autant plus qu’il donne déjà lieu, dans nos populations, à des affrontements violents.


◊ 4 . Domaine de la politique monétaire.

Les attaques dont l’Europe fait l’objet dans le domaine de la politique monétaire (laquelle détermine largement toutes les autres politiques de tout Etat) dans le cadre du Système monétaire international où dans la pratique la valeur des différentes monnaies, y compris, la monnaie guide, c’est-à-dire le Dollar USA , dépend des vicissitudes boursières, visant à leur affaiblissement, et à leur dépréciation généralisée à des fins spéculatives . L’effet inévitable en est, pour tous les Etats, de se trouver en difficulté pour le financement de leurs politiques. En ce qui concerne l’Europe, cette situation est considérablement aggravée par le fait que les USA manœuvrent, pour faire face aux conséquences extrêmement graves de la récession économique qu’ils subissent et aux dépenses militaires astronomiques qui résultent des guerres en Irak et en Afghanistan, etc.., de manière à faire payer une part considérable de leur déficit généralisé des finances publiques par l’Europe. Or celle-ci doit elle aussi faire face aux conséquences d’une récession mondiale. L’Union européenne essaie, certes, par le biais de mesures coordonnées, de financer ses propres objectifs sans augmenter de manière excessive son propre déficit public et celui de ses différents Etats-membres, cela surtout à la suite des manœuvres spéculatives dont plus particulièrement la Grèce a été victime. Dans ce contexte un effondrement spectaculaire des monnaies européennes, plus spécialement de l’Euro, qui du fait de son renforcement par rapport au Dollar USA pourrait éventuellement prendre sa place dans le futur en tant que monnaie-guide mondiale, serait l’équivalent d’un désastre.

Heureusement, ce désastre a été évité grâce à la cohésion dont l’UE a fait preuve. Sans cette cohésion, l’existence même de l’Union européenne, devenue grâce au Traité de Lisbonne la troisième superpuissance politique et diplomatique du monde, risquait d’être mise en discussion et en péril (tentation de la Grèce et peut-être aussi d’autres pays de la zone Euro de se retirer de cette zone et de revenir à leur monnaie antérieure à l’euro pour être plus libres en matière d’émission de signes monétaires, ce qui ne résoudrait pas leurs problèmes, mais les aggraverait d’une façon effrayante par une inflation irrémédiable) .

Le « remède » adopté par la Grèce et par certains autres pays , à savoir une politique déflationniste draconienne, ne peut représenter une solution ni pour chaque Etat-membre considéré individuellement, ni pour l’Union européenne en tant qu’entité. Il s’agit d’un remède qui dans les années trente du siècle dernier fut appliquée dans le Reich allemand par le Chancelier Brünnig. Il eut des conséquences si graves dans le domaine économique et surtout dans le domaine social qu’il provoqua l’effondrement politique de la République de Weimar et l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, et le recours par le nouveau régime, à une politique monétaire totalement différente, non orthodoxe, pratiquée par le Ministre de l’économie et des finances Hjalmar Schacht, un spécialiste sans parti, avec un succès évident qui n’a pas peu contribué à la popularité du nouveau Chancelier et ensuite « Führer » après le décès du Président Hindenburg.

Selon MINERVE, les conséquences d’une politique déflationniste du type de celle mise en œuvre par le Gouvernement grec et qui représente peut-être une tentation pour d’autres Etats-membres de l’UE, serait politiquement désastreuse dans un moment où se manifeste de façon croissante une désaffection des populations de l’Union européenne pour la politique, avec certaines tendances à l’hostilité envers l’Union européenne, hostilité favorisée par une désinformation généralisée due dans une large mesure à une propagande souvent insidieuse, d’origine extra-communautaire. Par ailleurs une politique déflationniste du type grec ou de quelque autre type que ce soit, même un peu moins radical, serait absolument inacceptable pour les forces économico-sociales vitales organisées au niveau de chacun des Etats-membres de l’UE et au niveau européen (Confédérations professionnelles, industrielles, syndicales) qui manifestent déjà leur opposition, parfois radicale et draconienne à une telle politique.

Les objectifs, par ailleurs approuvés par les différents Etats-membres de l’UE au niveau du Conseil européen et du Conseil des Ministres européens (économie sociale de marché et politique économique « verte ») sont de nature à contribuer largement à une reprise économique substantielle relativement prochaine et au retour à la prospérité générale. Dans l’immédiat des incitations étatiques et des dispositions sociales effectives (et non illusoires !) peuvent induire une relance vigoureuse de l’activité économique, relance qui est urgente dans l’actuelle situation de récession (exemples à suivre : France et Allemagne).

En ce qui concerne le futur, l’économie « verde », qui implique des choix audacieux de politique industrielle et de production de toutes natures, de même qu’une réorientation appropriée de la consommation, aboutira au développement de technologies nouvelles, d’industries innovatrices et à la création de nombreuses entreprises de types nouveaux et de nombreux emplois, avec pour conséquence un retour au plein emploi et même une amélioration substantielle de la vie et en particulier des conditions de travail. Mais pour atteindre ces objectifs, il est évident que des investissements à grande échelle sont indispensables. Leur financement n’est pas possible si l’UE et ses Etats-membres ne se procurent par les ressources nécessaires et persistent à donner la priorité à une réduction des dépenses publiques considérée comme moyen pour parvenir à l’équilibre considéré comme un dogme tout au moins dans la logique monétariste qui a prévalu sur la logique keynésienne. Les Gouvernements et les hommes politiques tant des majorités gouvernementales que des oppositions, devraient en premier lieu renoncer à des promesses démagogiques : la réduction des impôts n’est pas possible sans conséquences économiques et sociales négatives ; en revanche l’Etat doit pouvoir disposer de ressources pour le maintien des conditions de vie des populations et leur amélioration. Il est évident que s’agissant de se procurer les ressources nécessaires et éventuellement les augmenter, le poids de la fiscalité être réparti de manière équitable entre toutes les catégories sociales de la population (actuellement cette répartition est très injuste dans divers Etats-membres de l’UE.

Une réforme fiscale est indispensable dans certains Etats-membres, mais étant donné les objectifs communs de l’UE, il serait préférable de procéder à une réforme fiscale généralisée au niveau européen, en partant du principe-base d’une harmonisation fiscale, que le Luxembourg a toujours défendue, mais à laquelle d’autres Etats-membres se sont malheureusement déclarés hostiles.

En ce qui concerne le problème du Système monétaire international, l’Union européenne devrait selon MINERVE, prendre l’initiative en sa qualité de plus grande puissance économique et commerciale du Monde, et proposer le remplacement de ce Système par un système nouveau comportant un retour à la convertibilité en or, si possible de toutes les monnaies, mais tout au moins d’une monnaie-guide qui dans les circonstances actuelles ne doit plus nécessairement être le Dollar USA, étant donné que le principe qui avait prévalu à Bretton Woods, d’une division du monde entre vainqueurs et vaincus de la Seconde guerre mondiale, est aujourd’hui dépassé. Le Système proposé par la Chine, fondé sur un paquet de monnaies, pourrait être valable, mais toujours avec une référence à l’or, d’une manière ou d’une autre.

En effet selon MINERVE, la faillite du Système de Bretton Woods et toutes les spéculations, contraires à l’intérêt véritable de tous les Etats du Monde, qui en résultent ont pour cause l’instabilité due à l’absence d’une référence des monnaies à une valeur matérielle effective, laquelle a toujours été l’or depuis l’invention de la monnaie !

Veuillez agréer, Monsieur le Président …….


Dea BUCCILLI, Membre du Bureau de Minerve – responsable MINERVE pour l’Italie.

André WOLFF, Fonctionnaire européen (Chef de Division linguistique – Comité économique et social européen, e. r. – Président d’honneur de MINERVE.

To Cleanse America: Some Practical Proposals

To Cleanse America:
Some Practical Proposals

Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Author’s Note:

The following short piece from 2002 or 2003 has the same major flaw as “Separatism vs. Supremacism,” namely, it deals with the issue in the abstract. Racial separation is not likely to happen this way. Nonetheless, it has the virtue of broadening the reader’s sense of what is morally and practically possible.

50s.jpgI hear a lot of defeatist talk among White Nationalists. A recurring theme is that there are too many non-whites in America to even consider an all-white nation. The most optimistic solution is to partition the country into ethnically pure nations.

The answer to this kind of talk is simple: If it was not too much trouble for all these people to come here, then it will not be too much trouble for them to go back. If whites could conquer and settle this country once, then we can do it again. The only thing stopping us from doing it again is lack of nerve, not lack of ability. But an awakened white nation could quickly set things right.

Part of the problem may be that people are trying to envision a government program that could remove tens of millions of non-whites. It seems impossible, so they give up in dismay. But as a matter of fact, there have already been such programs. From 1929 to 1939, more than one million Mexicans — more than half of them US citizens — were forced to return to Mexico. In the 1950s, more than one million Mexicans were again repatriated by Operation Wetback. Surely with modern computers and law enforcement techniques, it would be relatively easy to scale such programs up to deal with more than 20 million Mexicans plus other non-whites.

But does one really need a massive government operation to cleanse America? After all, most non-whites did not come here through government programs, but through private initiative. They came because there were economic incentives to come. They will leave when there are economic incentives to leave.

And I am not talking about the use of government money to bribe non-whites to leave. That was the feeble proposal of the British National Party, before they abandoned the idea of repatriation altogether as unfeasible.

We need to make a distinction between government programs, in which the state takes the initiative, and government policies, which allow or encourage private initiative. The economic incentives that lead to non-white immigration work only by the government’s permission. If immigration were banned and the ban rigorously enforced, these incentives would become impotent. By the same token, the government can pass laws creating economic incentives for non-whites to go home.

Of course before we talk of incentives, we need to deal with the hundreds of thousands of non-whites, citizens and aliens, who are already incarcerated at public expense for breaking the law. These people should be immediately deported. Then we should crack down on non-white crime and automatically deport all new offenders. That would rid us of millions in short order.

As for non-whites who are here illegally, but who are not already incarcerated, we should first levy fines of $10,000 per day per alien on any business that employs them and any landlord who rents to them. That should send most of them scurrying for the border. After six months or so, the police can scour out the ones who remain and deport them. After another six months, the government can offer a bounty for those who slipped through the cracks.

As for the ones here legally: They should be immediately stripped of their citizenship and all the benefits that come from it. They should be denied any government or government subsidized benefits, e.g., education, welfare, unemployment insurance, health care. We should allow them to sell their property and take the proceeds with them. But to make a quick departure even more appealing, that option would expire after a year. Those who cannot take a hint would then be deported, with a bounty for those who remain.

Such policies, after a couple of years, would rid us of millions of non-whites. Only diplomats, tourists, and traveling businessmen would remain within our borders. Yes, these would be government policies. But the beauty of them is that they would encourage most non-whites to leave on their own initiative. The government would not have to track down, incarcerate, and deport each one, which would be an enormously expensive burden on the taxpayer and economy.

Instead, the policies I propose would stimulate economic activity, especially in travel and real estate. One appealing result is that home prices would drop, making it easier for white couples to get a start. Another result would be higher wages for white workers.

Only after the non-white population had been significantly reduced would a more active government role be necessary, but by that time the problem would be much more manageable.

“But there would be violence! There would be race war!” the defeatists will bleat. Of course there would be.

I am all for minimizing violence. But let’s be real: There already is violence. There already is race war. There already is ethnic cleansing.

Every time a white is robbed, raped, or murdered by a non-white predator, that is race war. The Cincinnati riots were race war. The Wichita Massacre was race war. “Beat up a White Kid Day” was race war. “Polar Bear Hunting” is race war. When tens of thousands of whites fled American cities and lost tens of millions in property because of desegregation, that was ethnic cleansing.

The race war and the cleansing are already upon us. It is just that we are not fighting back. And if we don’t start fighting back, we are going to be destroyed.

Yes, there would be thousands of white race traitors marching and holding candlelight vigils. That’s why we have rubber bullets and fire hoses. Yes, Blacks and Mexicans would riot and burn down their neighborhoods and Korean convenience stores. But that’s why we have police and the National Guard. In the end, non-white lawlessness would simply allow us to accelerate their expulsion.

Yes, violence would have economic costs, but they would be nothing compared to the costs in crime, chaos, ugliness, and inefficiency of keeping these people here. Yes, there would be white casualties. But the white death toll would be nothing compared to the white death toll that is inevitable if we do nothing: namely, extinction.

Pound, Jefferson, Adams e Mussolini

Pound, Jefferson, Adams e Mussolini

Autore: Giano Accame

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

 

È vero: siamo in tempo di crisi e accadono cose davvero sorprendenti. Anche nel movimento delle idee. Occupa appena una trentina di pagine il saggio di Ezra Pound su Il carteggio Jefferson-Adams come tempio e monumento ed è quindi motivo di un lieve stupore l’ampiezza dell’interesse che ha suscitato. Il 18 febbraio scorso si parte con un’intera pagina del Corriere della Sera per una recensione di Giulio Giorello, filosofo della scienza, ma anche raffinato lettore dei Cantos da un versante laico-progressista, che ha acceso la discussione a cominciare dal titolo: Elogio libertario di Ezra Pound. Scambiò Mussolini per Jefferson. Ma il suo era un Canto contro i tiranni. Di quel titolo il giorno dopo profittava Luciano Lanna per ribadire sul nostro Secolo: “Pound (come Jünger) era libertario”. Due giorni dopo (venerdì 20 febbraio) nelle pagine culturali del Corriere della Sera Dino Messina riapriva il dibattito : “Fa scandalo il “Pound libertario”, mentre il 21 febbraio il tema veniva approfondito da Raffaele Iannuzzi nel paginone centrale ancora del Secolo.

Ricordo ancora le critiche rivolte a Pound e a Giorello il 27 febbraio da Noemi Ghetti su LEFT. Avvenimenti settimanali dell’Altraitalia: era abbastanza facile indicare qualche contraddizione tra la censura fascista e lo spirito libertario, pur essendo altrettanto innegabile il durissimo prezzo pagato da Ezra Pound pacifista alla sua appassionata predicazione contro l’usura, la speculazione finanziaria internazionale e le guerre, con le settimane vissute in gabbia nella prigionia americana di Pisa e i dodici anni di manicomio criminale a Washington. Tuttavia nell’ampio dibattito di cui ho segnalato le tappe è comparso solo marginalmente il nome di Luca Gallesi (Antonio Pannullo lo ha però intervistato il 5 marzo in queste pagine sull’etica delle banche islamiche), geniale studioso di Pound cui si deve la pubblicazione del saggio su Jefferson, ma anche e soprattutto l’apertura di nuovi percorsi in una materia di crescente interesse quale è la storia delle idee.

Occorre rimediare alla disattenzione per l’importanza dei contributi che Gallesi ci sta suggerendo e per i risultati che nel campo degli studi poundiani sta raccogliendo con l’editrice Ares guidata da Cesare Cavalleri insieme alla rivista Studi cattolici, anch’essa molto attenta al pensiero economico di un poeta che sin dai primi anni ’30 aveva previsto lo spaventoso disordine della finanza globale e il dissesto con cui oggi il mondo è alle prese. Le Edizioni Ares avevano già pubblicato gli atti di due convegni internazionali curati da Luca Gallesi, prima Ezra Pound e il turismo colto a Milano, poi Ezra Pound e l’economia, e dello stesso Gallesi lo studio su le origini del fascismo di Pound ove dimostra che il più innovativo poeta di lingua inglese del secolo scorso era stato predisposto a larga parte dei programmi socio-economici mussoliniani degli anni di collaborazione a Londra con la rivista The New Age diretta da Alfred Richard Orage, espressione di una corrente gildista, cioè corporativa del laburismo. Dalla frequentazione della società inglese Pound si portò dietro anche alcuni trattati del tutto sgradevoli d’antisemitismo, che negli anni Venti salvo rare eccezioni erano ancora ignote al fascismo italiano. L’introduzione di Gallesi al breve saggio di Pound sul carteggio Jefferson-Adams punta a estendere agli Usa la ricerca già avviata in Inghilterra sulle origini anglosassoni del fascismo poundiano. Questa volta paragoni diretti tra i fondatori degli stati Uniti e il fascismo non emergono come nel più noto Jefferson e Mussolini ripubblicato nel ’95 a cura di Mary de Rachelwiltz e Luca Gallesi da Terziaria dopo che era andata dispersa la prima edizione per la Repubblica sociale del dicembre ’44. Di Jefferson e Adams da Gallesi viene ricordato l’impegno, da primi presidenti americani, nello sventare i tentativi di Hamilton di togliere al Congresso, cioè al potere politico elettivo, il controllo sull’emissione di moneta per delegarlo ai banchieri e alla speculazione attraverso la creazione di una banca centrale controllata, come nel modello inglese, da gruppi privati. Un’altra traccia innovativa per la storia delle idee è stata suggerita da Gallesi il 4 marzo sul quotidiano Avvenire segnalando il saggio dell’americano Jonah Goldberg, che stufo di sentirsi accusare di fascismo ha scalato i vertici delle classifiche librarie con Liberal Fascism, un saggio ove ha sostenuto la natura rivoluzionaria del fascismo, che durante la stagione roosveltiana del New Deal suscitò “negli Usa stima e ammirazione soprattutto negli ambienti progressisti, mentre all’estrema destra il Ku Klux Klan faceva professione di antifascismo”.

Una storia trasversale di idee al di là della destra e della sinistra che Gallesi si prepara a approfondire lungo l’Ottocento americano attraverso la secolare resistenza che da Jefferson in poi vide opporsi correnti legate allo spirito dei pionieri e delle fattorie alla creazione di una banca centrale, che avvenne solo nei primi del Novecento, alla speculazione monetaria e alla dilagante corruzione. Tutti contributi a una interpretazione di Pound, che senza indebolire le posizioni ideali a cui teniamo, risulterà più autentica, più ricca, più fuori dagli schemi, più prossima alla definizione di ”libertario” che della lettura poundiana di Jefferson ha ricavato Giorello.

E non so trattenermi dal riportare due frasi che avevo sottolineate un quindicina di anni fa leggendo la prima volta l’ancor più scandaloso confronto tra Jefferson e Mussolini. Una tesa a far somigliare i due leader nella lotta alla corruzione: “In quanto all’etica finanziaria, direi che dall’essere un pese dove tutto era in vendita Mussolini in dieci anni ha trasformato l’Italia in un paese dove sarebbe pericoloso tentare di comprare il governo”. E proprio alla fine del libro l’invenzione della settimana corta, per una gestione politica della decrescita economica che solo adesso assume aspetti marcati d’attualità: “Nel febbraio del 1933 il governo fascista precedette gi altri, sia di Europa che delle Americhe, nel sostenere che quanto minor lavoro umano è necessario nelle fabbriche, si deve ridurre la durata della giornata di lavoro piuttosto che ridurre il numero del personale impiegato. E si aumenta il personale invece di far lavorare più ore coloro che sono già impiegati”. Queste erano le soluzioni pratiche che piacevano a Pound, autore di solito complicato, ma reso a volte paradossalmente difficile per eccesso di semplicità.

* * *

Tratto da Il Secolo d’Italia del 28 aprile 2009.

dimanche, 31 octobre 2010

Noodregering hersenschim?

 

 

 

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Noodregering hersenschim?


Bart Maddens
- Is politicoloog aan de KULeuven.
- Stelt vast dat we een weinig originele remake beleven van de slechte
politieke cinema uit 2007.
- Meent dat de Franstalige partijen geen enkele reden hebben om grote
toegevingen te doen de komende weken.

Noodregering hersenschim?

Wie zegt dat 2010 steeds meer lijkt op 2007 en we gaan uitkomen bij een
noodregering zonder de N-VA, wordt haast als paranoïde beschouwd. En toch
kan men zich niet ontdoen van een hoog déjà-vugevoel.

Had CD&V in 2007 geen dure eden gezworen dat het nooit tot een regering zou
toetreden zonder een grote staatshervorming?

De geschiedenis herhaalt zich nooit. Maar wat nu gebeurt, begint toch wel
griezelig veel te lijken op wat we in 2007 al hebben meegemaakt. Zowel toen
als nu spelen Vlamingen en Franstaligen een ongemeen spannend chicken game:
twee chauffeurs rijden op een smalle weg in volle vaart naar elkaar toe en
wie het eerst uitwijkt, is verloren.

Begin november 2007 kon niemand zich voorstellen dat het uiteindelijk de
Vlamingen zouden zijn die finaal het stuur zouden omslaan en het spel zouden
verliezen. Begin november 2007 kwam het ook bij niemand op dat er wel eens
een andere regering gevormd zou kunnen worden dan een oranje-blauwe. Er is
gewoonweg geen alternatief, luidde het unisono bij de politici en de
analisten. Maar anderhalve maand later was het ondenkbare een feit: een
regering mét de PS, mét CD&V-N-VA, maar zonder staatshervorming.

Ook vandaag is iedereen gefixeerd op één welbepaalde formule: een regering
van zeven partijen, met een grote staatshervorming. Wie erop gokt dat het
wel eens heel anders zou kunnen uitdraaien, bijvoorbeeld op een noodregering
zonder de N-VA, die wordt haast als paranoïde beschouwd. Want beweert CD&V
niet bij hoog en bij laag nooit in zo'n noodregering te zullen stappen?

Juist, maar even goed had CD&V in 2007 dure eden gezworen dat het nooit tot
een regering zou toetreden zonder een grote staatshervorming. Maandenlang
kreeg de partij daarvoor luid applaus in de media en de publieke opinie.
'Goed dat de Vlamingen eindelijk eens het been stijf houden', was toen de
teneur. Maar vanaf de tweede helft van november begon het sentiment op de
markt te keren. De stemming sloeg vrij plots om naar 'de speeltijd is
voorbij': de politici moesten nu maar eens een einde maken aan dat
communautaire gehakketak en zich met de 'echte' problemen gaan bezighouden.

LUC COENE

Het was vooral economische stemmingmakerij die aan de basis lag van die
kentering. De vakbonden roerden zich eerst. Op 26 september lanceerden ze
een uitgesproken Belgicistische campagne onder het motto 'Red de
solidariteit'. Vlak voor de ontknoping, op 15 december, was er dan die
groots opgezette nationale vakbondsbetoging. Zogezegd voor het behoud van de
koopkracht, in werkelijkheid tegen een verregaande staatshervorming.

Tien dagen eerder, op 5 december, was Luc Coene (vicegouverneur van de
Nationale Bank) in de Kamercommissie voor Begroting en Financiën komen
vertellen dat de politieke crisis langzaam negatieve gevolgen begon te
hebben op de economische prestaties van België. Nadien heeft hij (in De Tijd
van 12 januari 2008) toegegeven dat het enkel zijn bedoeling was een signaal
te geven en dat het hooguit ging om een 'potentieel gevaar'. Het was met
andere woorden enkel een overdrijving, bedoeld om de politici aan te zetten
tot Belgische 'redelijkheid'.

Het resultaat was dat de Vlaamsgezinde krachten in CD&V beetje bij beetje in
het defensief werden gedrongen. De ACW-vleugel voerde geleidelijk de druk
op. Dat leidde dan uiteindelijk tot die halsbrekende bocht op 18 december:
CD&V besliste toch toe te treden tot een regering zonder enige garantie op
een staatshervorming. De Vlamingen waren hun hefboom kwijt, en we waren
vertrokken voor drie jaar politieke stilstand en communautaire ellende. Maar
de solidariteit was wel gered.

CRISISGEVOEL

Vandaag beleven we een weinig originele remake van die slechte cinema. De
vakbonden zijn al in gang geschoten. En het is een gemakkelijke voorspelling
dat ook de economische onheilsprofeten binnenkort een tandje zullen
bijsteken. De bedoeling is duidelijk: het economischecrisisgevoel in de
publieke opinie aanscherpen, zodat de burgers zich finaal tegen de
communautaire 'scherpslijpers' zullen keren.

In de Franstalige pers wordt daar al maanden op gespeculeerd. Joëlle Milquet
(cdH) was vorig weekend in Le Soir bijzonder openhartig over dat
uitrookscenario: 'Car l'opinion peut s'inquiéter, réclamer un gouvernement.
Il n'y a pas encore de sentiment d'urgence. Le temps est un partenaire.'
Maar ook bij CD&V rekenen sommigen er blijkbaar op dat de politieke
uitputtingsslag tot een kentering zal leiden in de publieke opinie. Een
regering zonder de N-VA? 'On pourra en reparler dans deux ou trois mois',
zei een CD&V-verkozene aan Le Vif-L'Express (18 oktober).

Voor de Franstaligen komt het er dus vooral op aan tijd te winnen. Dat is de
les die ze in 2007 hebben geleerd. De recente beslissing van CD&V, Open VLD
en sp.a om niet langer mee te werken aan een 'eenzijdige' splitsing van
Brussel-Halle-Vilvoorde (BHV) heeft hen gesterkt in de overtuiging dat de
wind in Vlaanderen aan het draaien is. Vooral het feit dat CD&V zich inzake
BHV heeft losgehaakt van de N-VA wordt gezien als een hoopvol teken.

Weliswaar maakt één zwaluw de lente nog niet, aldus journalist Francis Van
de Woestyne in La Libre (26 oktober), maar toch is het duidelijk dat de
traditionele partijen zich langzaam maar zeker van de N-VA distantiëren.
Waarom zouden de Franstaligen dan grote toegevingen doen de komende weken?

Dat is de paradox van wat de jongste dagen is gebeurd. De traditionele
partijen hebben de parlementaire BHV-weg verlaten met de bedoeling het
koninklijk bemiddelaar Johan Vande Lanotte (sp.a) wat gemakkelijker te
maken. Maar het resultaat zou wel eens precies het tegenovergestelde kunnen
zijn.
© 2010 Mediafin
Publicatie:     De Tijd
Publicatiedatum:     vrijdag 29 oktober 2010
Auteur:     Van Hamme Franky;
Pagina:     16
Aantal woorden:     977

samedi, 30 octobre 2010

La liberté d'installation au sein de l'UE ne doit pas conduire à des abus

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La liberté d’installation au sein de l’UE ne doit pas conduire à des abus

 

 

Si les citoyens de l’UE abusent de la liberté qui leur est accordée de voyager et de s’installer dans l’Union et cherchent les lieux où ils peuvent le plus facilement pratiquer certaines formes de petite criminalité, alors nous devons remettre le système en question !

 

Dans le débat qui fait rage aujourd’hui à propos de l’expulsion de Roms hors de France et vu la procédure en cours contre ce pays (qui est toutefois atténuée), le député européen de la FPÖ autrichienne Andreas Mölzer a pris la parole. Il a déclaré : « Le débat est vicié, surtout par la façon dont l’a amorcé la Commissaire européenne Viviane Reding, car le droit de s’installer partout dans les pays de l’UE ne peut en aucun cas signifier que l’on possède le droit, en tant que citoyen d’un pays de cette UE, de se chercher à la carte un lieu où exercer une forme ou une autre de petite criminalité », a déclaré le mandataire de la FPÖ au service de presse de son parti.

 

« Lorsque, par exemple, un pays comme la France a expulsé près de 8000 Roms vers les pays dont ces personnes sont originaires, soit la Roumanie et la Bulgarie, parce qu’elles avaient provoqué des problèmes inacceptables, il convient de respecter cette décision française », a poursuivi Mölzer. « Il ne faut pas en tirer la conclusion que la France doit être sanctionnée pour cette politique visant l’élimination de problèmes réels, ou d’aller dire que la France doit modifier son droit ; non, il faut que les directives européennes limitent la libre circulation des personnes possédant la citoyenneté d’un pays de l’Union, en cas d’activités criminelles ou de comportements inacceptables vis-à-vis du pays hôte, et, dans de tels cas, il convient donc de limiter aussi le droit d’installation ». Tels ont été les propos du député autrichien de la FPÖ auprès du Parlement Européen, qui s’est efforcé de ramener le débat vers la raison et l’honnêteté intellectuelle, direction qu’il n’avait nullement empruntée !

 

(Source : http://www.andreas-moelzer.at/ ).

vendredi, 29 octobre 2010

An Ambiguous Victory for Wilders

An Ambiguous Victory for Wilders

by Srdja Trifkovic

Ex: http://www.chroniclesmagazine.org/

Srdja_Trifkovic.jpgThe news just in that Dutch prosecutors have changed their mind about prosecuting Geert Wilders for the Orwellian crime of “discriminating against Muslims” and “inciting hatred” is prima facie a victory for free speech and all that. In fact it is not nearly as good as it may seem.

The establishment is scared of continuing to hound the leader of the third-largest political party in the land. The fact that their legal minions are forced to eat humble pie is gratifying, but the trouble is that they are dropping this particular case while keeping all the pernicious laws used against him. They have come up with the ridiculous argument that the politician’s comments about banning the Kuran can be discriminatory, but because Wilders wants to pursue a ban “on democratic lines,” there is no incitement to discrimination “as laid down in law.” As for his comparison of the Kuran with Mein Kampf, the prosecutors now say that the metaphor was “crude, but that did not make it punishable.” While some of his comments could incite hatred against Muslims if taken out of context, they concluded, on the whole Wilders seems to be opposed to the growing influence of Islam and not hostile to Muslims as such.

A clear victory would have been for the Dutch state to declare that it was mistaken in pursuing a case of any kind against Wilders; but that would have meant the end of the Dutch state as we have known it for the past forty years.

In the event the oppressive laws are there to stay. Ordinary Dutch citizens, less visible than Wilders, can be maliciously prosecuted – and convicted – for saying the same things he has said, but with far less fuss. In the same manner some well known East European dissidents were relatively protected from the Comrades’ fury in the 1970s, but arbitrary and oppressive laws were then applied with an even greater ferocity against the anonymous multitudes.

For as long as Holland’s and other European countries’ ridiculous “hate” laws remain on the statute books, the threat of prosecution hangs above everyone’s head – and no conviction is required to make people think twice about expressing themselves frankly and meaningfully about “prophet” Muhammad’s ideology of war and hatred.

I suspect that Wilders himself would have preferred a highly publicized trial and conviction, followed by an appeal that would test the constitutionality of the laws used against him. That is the kind of battle that requires courage, money, and media attention. He is the ideal man to give it one more try.

jeudi, 28 octobre 2010

Les banlieues masquent les vraies fractures françaises

Les banlieues masquent les vraies fractures françaises

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Quinze ans après le fameux slogan de campagne de Jacques Chirac sur la « fracture sociale », où en sont les inégalités ? Le constat du géographe Christophe Guilluy dénonce l’incapacité de nos dirigeants à pallier les inégalités territoriales.

Il y a 15 ans maintenant, Jacques Chirac emportait l’élection présidentielle grâce à une intuition que résumait non pas son indigeste premier slogan « manger des pommes » mais le second, ô combien plus politique, dénonçant la « fracture sociale ».

Pour Christophe Guilluy, rien n’a vraiment changé en 15 ans. Au contraire, d’évitement en évitement, les cassures se sont approfondies, diffusées, multipliées, comme un cancer mal soigné se métastase.

Avec « Fractures françaises », son dernier essai, dont on peut lire quelques extraits ci-dessous, le géographe dresse un constat alarmiste sur la situation des couches populaires après 20 ans de mondialisation à marche forcée. Cette fois-ci, ce sera sans cartes, mais avec en appui un sérieux paquet de statistiques.

Car il s’agit ni plus ni moins pour ce chercheur que de dénoncer l’incroyable cécité des politiques publiques, à comprendre, apprécier, mesurer les inégalités territoriales qui se sont maintenant enkystées dans ce «vieux pays». Derrière ces territoires, ce sont évidemment des populations.

Alors que les dynamiques de mondialisation, de « métropolisation », et d’émergence du multiculturalisme à l’œuvre depuis deux voire trois décennies ont ébranlé le « principe d’égalité sociale ». Les réponses apportées ont à chaque fois tapé à coté de l’objectif, mainte fois répété, rarement atteint, de maintien des principes républicains.

La banlieue occulte tous les autres territoires

 

Cet aveuglement, les politiques l’ont en partage avec nombre d’acteurs de la sphère publique. Et d’abord les médias, comme on l’a encore vu récemment avec ces journalistes du Point abusés par leur « fixeur » de Montfermeil dans leur « enquête » sur la polygamie en banlieue.

S’il est vrai que se posent dans ces espaces des questions aussi sensibles que le « vivre-ensemble », comme viennent le confirmer les travaux du sociologue Hugues Lagrange sur la sur-délinquance, cette banlieue est, selon l’auteur, désignée à tort comme une terra incognita. Guilluy rappelle l’importance des travaux académiques qui lui sont consacrés comme des milliards d’argent public qui y sont dispensés.

Le problème est que la banlieue finit par occulter tous les autres territoires. Et par ricochet, la question sociale, pour le plus grand profit d’une droite sarkozyste qui a fait de l’insécurité son fonds de commerce, avec les (non-) résultats que mesurent parfaitement les statistiques.

Pour lui, un consensus « caricatural » s’est imposé : les banlieues concentrent tous les problèmes, sous-entendu il n’y en a pas ailleurs. Dit autrement : « l’idée d’une société française divisée entre les exclus, essentiellement les minorités qui vivent en banlieue, et la classe moyenne ».

A la faveur de ce discours, qualifié de dominant, disparaît donc la question de la relégation culturelle et spatiale (les grands espaces périurbains, au-delà des banlieues) des classes moyennes et populaires. A cette montée des inégalités monétaires, et surtout d’opportunité d’ascension, tant pour les français dits de souche que pour les immigrés, répond une politique centrée sur une analyse essentiellement communautariste.

La promotion de la diversité qui en découle aboutit aux rustines de la discrimination positive, déjà en place à l’ENA ou à Sciences-Po. Pourtant, comme le note l’auteur, « si les élites sont prêtes à s’ouvrir à la diversité ethnique, peu considèrent la diversité sociale, que remettrait en cause un système dont elles bénéficient, comme une priorité ».

Ces fractures françaises dessinent un territoire en recomposition, où seuls s’imposent les problèmes de la banlieue, que résoudraient à bon compte l’émergence d’une société dite multiculturelle. De leur déni nait le mythe d’une société apaisée au sein de laquelle s’épanouirait une classe moyenne majoritaire et bénéficiaire de la mondialisation.

En fait, le chômage de masse qui s’incruste depuis 30 ans, l’abstention massive, les inégalités de revenus qui s’accroissent, ou encore le fait que les masses populaires disparaissent des écrans radar des médias, invalident totalement cette analyse.

L’ouverture massive des frontières aux biens et aux personnes, qui élargissent ces « fractures françaises » demeure un invariant, dont l’élite profite indéniablement, quitte à faire voler en éclats le modèle républicain.

———————–

Extraits du livre « Fractures Françaises », du géographe Christophe Guilluy, chez François Bourin Editeur, 19 € :

Certaines thématiques structurent plus que d’autres le discours dominant. Depuis 1990, la banlieue, les minorités et la classe moyenne occupent ainsi l’essentiel du discours des prescripteurs d’opinions et, singulièrement, de la classe politique.

À aucun moment, la question de la pertinence de ces représentations sociales et territoriales n’a été posée ; celles-ci traduisent pourtant une interprétation très idéologique des oppositions sociales.

La remise en cause des représentations sociales de la société française n’est pas un exercice «technique», ni même un débat sociologique. Cette critique des représentations courantes permet d’interroger la pertinence des discours politiques, médiatiques et culturels, et d’identifier ainsi l’une des causes majeures de la fracture entre le peuple et ses élites.

La montée de l’abstention et du « populisme » est présentée comme un rejet du politique ou des partis. Elle est en réalité l’illustration d’un décalage croissant entre la réalité et les représentations qui influencent le discours des partis politiques.

On comprend, dans ce contexte, que 67% des Français ne fassent plus confiance ni à la gauche ni à la droite et que seulement une minorité d’entre eux arrivent encore à se situer sur l’échelle gauche/droite. Comment se sentir impliqué par un débat politique essentiellement centré sur des représentations erronées de la société française ?

La crise démocratique est d’abord celle d’une grille de lecture dépassée. La question des banlieues occupe une place de choix dans cette grille. Il s’agit certainement de la thématique la plus médiatisée et certainement la plus erronée. Elle s’articule avec celle des classes moyennes.

Ces deux thèmes ne sont pourtant jamais mis en relation. La littérature consacrée aux deux sujets est abondante, mais ne montre pas comment ces questions se nourrissent l’une de l’autre. Pourtant, l’une n’existe pas sans l’autre.

banlieues.jpgLes quartiers sensibles se définissent ainsi comme des territoires désertés par les classes moyennes. L’image de ces « no-middle-class-land » s’est construite en creux, en comparaison d’une classe moyenne majoritaire et intégrée vivant sur d’autres territoires, notamment périurbains.

Cette analyse caricaturale d’une société divisée entre les « exclus » et les « petits bourgeois », entre les cités et les pavillons, a été confortée par l’émergence de la thématique des minorités. Les exclus, ceux qui se concentrent dans les quartiers sensibles, font partie des minorités visibles, les classes moyennes appartenant mécaniquement à la majorité invisible.

L’opposition d’une France des ghettos ethnicisés à une France des pavillons permet de valider l’idée d’une société structurée par un apartheid urbain et ethnique. Peu importe que les banlieues ne soient pas les ghettos américains, que la France pavillonnaire ne soit plus celle de l’ascension sociale des classes moyennes, et que, au final, cette géographie sociale n’existe pas.

Cette construction sociologique et urbaine est désormais gravée dans le marbre politique et médiatique : des territoires et des populations qui ne seront jamais des classes moyennes, face à des territoires qui, au contraire, y sont fermement arrimés.

Cette doxa « sociospatiale » n’est pas seulement une posture médiatique, elle a des conséquences idéologiques profondes. Elle permet, nous le verrons, d’accompagner en douceur l’intégration à la mondialisation libérale en rendant obsolète la question sociale et ainsi, de remplacer peu à peu l’égalitarisme républicain par un «égalitarisme multiculturel», beaucoup moins exigeant socialement.

La déconstruction du discours sur la banlieue, les minorités et les classes moyennes, vise à remettre en cause une représentation idéologique de la société française, afin de discerner les véritables dynamiques à l’œuvre dans la société et sur les territoires.

En effet, « la banlieue » n’existe pas. Il ne s’agit évidemment pas là de remettre en cause l’existence de territoires urbains où vivent les trois quarts de la population urbaine. Il ne s’agit pas non plus de nier l’évidence d’une concentration des difficultés sur certains territoires où les taux de chômage et de pauvreté sont effectivement très élevés.

Il s’agit, en revanche, de nous interroger sur la signification du surgissement dans le discours politique du « ghetto à la française ». Stigmatisée et victimisée, la « banlieue-ghetto » participe à la construction d’une représentation erronée de la société française.

Hormis le fait qu’elle empêche de poser le véritable diagnostic des quartiers sensibles, elle masque l’importance des nouvelles dynamiques urbaines et sociales. La situation des banlieues est d’abord la conséquence de l’émergence d’une nouvelle géographie sociale insuffisamment prise en compte.

Une géographie médiatique

Ainsi, pour y voir plus clair, une petite leçon de géographie sociale s’impose. La transformation des villes, les évolutions économiques, la démographie modèlent insensiblement le paysage social.

La géographie sociale est aussi le fruit d’un héritage. Les représentations des territoires sont pour partie héritées de deux périodes : celle de la révolution industrielle et celle, plus récente, des Trente Glorieuses.

La vision dix-neuvièmiste des territoires oppose les quartiers ouvriers et les régions industrielles aux quartiers bourgeois et aux régions tertiairisées. Née de la révolution industrielle, cette géographie structure encore socialement le territoire.

Une autre est venue compléter ce dispositif, celle forgée durant les Trente Glorieuses (1945-1975). Cette géographie de la « moyennisation » est celle de la France pavillonnaire. Cette France périurbaine se confond avec la France des classes moyennes en voie d’ascension sociale.

Ces géographies sociales « héritées » s’effacent peu à peu dans les années 1980, pour laisser la place à une autre représentation sociale des territoires, celle des banlieues.

Contrairement aux autres, cette géographie-là est d’abord une « géographie médiatique » : « vu à la télé », modelé au fil des ans par la puissance médiatique des images, le paysage des quartiers sensibles s’est imposé à l’ensemble des prescripteurs d’opinions, avant même d’avoir fait l’objet d’une analyse sociale et scientifique sérieuse.

L’étude des dynamiques sociales pèse en effet peu, face aux images d’émeutiers armés de Villiers-le-Bel ou du quartier de la Villeneuve à Grenoble.

Ainsi, et pour la première fois, ce ne sont plus les seuls acteurs sociaux qui modèlent et écrivent l’histoire sociale, mais les médias et plus largement les prescripteurs d’opinions. Le traitement médiatique de la question des banlieues n’aura pas seulement contribué à créer de nouvelles représentations sociologiques, il est aussi à l’origine d’une géographie sociale qui structure désormais les discours politiques.

Il est ainsi frappant de constater la rapidité avec laquelle la géographie sociale traditionnelle s’est effacée. Les territoires de la France ouvrière, industrielle, l’histoire bicentenaire des quartiers populaires des grandes villes, sans parler de la France rurale… tout cela s’est évanoui peu à peu dans les années 1980-1990, au fur et à mesure qu’émergeait l’obsession des banlieues.

Cette disparition n’est pas seulement la conséquence du passage de la société industrielle à la société postindustrielle, mais participe à un mouvement idéologique qui vise notamment à substituer la question sociale à des questions sociétales. Ce qui est vraiment en cause ici n’est pas le traitement de la crise des banlieues par les médias, mais l’utilisation politique de ce traitement.

2008-01-22T180422Z_01_NOOTR_RTRIDSP_2_OFRTP-FRANCE-BANLIEUES-GAUCHE-20080122.jpgLe « paysage médiatique » est devenu le « paysage social de référence » et le reflet de l’idéologie des élites. L’analyse de la genèse de cette représentation permet d’éclairer cette dimension idéologique.

Les urbanistes et sociologues ont l’habitude de faire démarrer la crise des banlieues et la politique de la ville en 1973. Les pouvoirs publics créent alors le premier groupe de réflexion sur les quartiers de grands ensembles de logements sociaux. Cette année de naissance est techniquement pertinente puisque l’attention portée aux grands ensembles va précéder les émeutes urbaines.

Cet acte de naissance marque une volonté, dès les années 1980, de « techniciser » et d’«urbaniser» une question qui est d’abord démographique, culturelle et idéologique. La banlieue comme « objet politique et médiatique » est née en septembre 1979, précisément dans la banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin.

Pour la première fois, des émeutes urbaines, que l’on croyait réservées aux pays anglosaxons ou à ceux du tiers-monde, venaient frapper le territoire français. Pendant plusieurs jours, les jeunes du quartier de la Grappinière multiplient les « rodéos », affrontent la police et incendient des voitures.

Pire, ces échauffourées sporadiques se multiplient et touchent d’autres communes et quartiers de la banlieue lyonnaise. Villeurbanne, notamment la cité Olivier-de-Serres, est touchée en 1980.

Un an plus tard, c’est au tour de Vénissieux et du quartier des Minguettes de subir des violences urbaines d’une rare intensité. Les politiques sont sous le choc, comme paralysés par des violences qui concernent une France qu’on ne connaît pas, celle des jeunes Français issus de l’immigration maghrébine. La banlieue, c’est d’abord une image, celle de ces jeunes Français qui défient la police.

Le choc est d’abord culturel, et non pas urbain. Ces événements seront d’ailleurs le point de départ en 1983 de la « Marche civique pour l’égalité et contre le racisme », baptisée « Marche des Beurs » par les médias, dont les revendications sont sociales et culturelles ; la question urbaine et celle des violences n’apparaissent qu’en second plan.

Le traitement médiatique et politique de ces événements modèle assez rapidement l’image-type d’un paysage angoissant, celui de grands ensembles de logements sociaux, souvent dégradés et où les violences sont récurrentes. Le discours sur l’« urbanisme criminogène » prend le pas sur la question sociale et culturelle.

La loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire définira, en 1995, ces quartiers difficiles comme des « zones sensibles se caractérisant par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradés ».

Plus tard, sur un même registre, on évoquera la question de la « concentration des difficultés », l’idée étant toujours d’aborder le sujet à travers un prisme urbanistique, qui suggère qu’il existe une volonté politique de concentrer les populations issues de l’immigration maghrébine dans des ghettos.

La sur-représentation, depuis trente ans, des banlieues difficiles, non seulement dans les médias mais aussi dans le monde de la recherche, impose alors le ghetto comme le paysage emblématique de la crise de la société française. La thématique banlieusarde est désormais omniprésente.

Sur le sujet, la littérature, notamment sociologique, est prolifique. Il n’y a désormais plus un seul quartier sensible qui n’ait échappé à sa thèse, à sa recherche urbaine, plus un seul îlot qui ne vive en permanence sous l’œil d’un observatoire local ou national. On connaît tout, absolument tout de ces territoires les plus étudiés de France ; de l’immeuble à l’îlot, rien n’échappe à l’analyse.

Paradoxalement, cette attention extrême ne semble pas remettre en cause l’idée selon laquelle la banlieue resterait une « terra incognita » ; une idée très répandue, qui permet au passage de faire perdurer la production de reportages, sous prétexte d’investigations inédites ou de nouvelles recherches.

Cette attention générale impose de fait les quartiers difficiles dans l’agenda des politiques. Pour l’année 2008, le journal Le Monde avait relevé que le seul département difficile de la Seine-Saint-Denis avait ainsi enregistré 174 déplacements ministériels.

Il n’y a pas que des jeunes en banlieue, et il y a aussi des jeunes ailleurs !

On pourrait expliquer cette exploration en continu des quartiers difficiles, par l’intérêt pernicieux de médias pour des territoires qui font vendre. L’explication est un peu courte.

En réalité, cette attention médiatique est provoquée par le fantasme d’une classe dirigeante persuadée d’être face à l’apparition en France du « ghetto black américain » et d’une jeunesse rebelle issue des minorités ethniques : la France est désormais face aux jeunes du ghetto.

Problème, la banlieue française n’est pas le « ghetto black ». La jeunesse agitée et en décrochage des quartiers ne représente qu’une faible minorité des habitants.

La question de la médiatisation de cette jeunesse des banlieues pose plusieurs questions. La première tient à la réduction de la population des quartiers sensibles aux seuls jeunes, alors que la majorité de la population est composée d’adultes et de personnes âgées. Bref, les banlieues vieillissent aussi.

Les quartiers classés « sensibles » ne sont pas en effet des « fontaines de jouvence ». Sur ces territoires, le vieillissement des populations n’est jamais évoqué. Si les adultes sont invisibles, les retraités n’existent pas. La part des plus de 60 ans progresse, en fait, rapidement dans la plupart des quartiers sensibles, avec une « tendance à un rapprochement de la pyramide des âges des ZUS à celle de la France entière ».

En banlieue, il semble malgré tout que les jeunes restent toujours jeunes. On peut pourtant raisonnablement imaginer que, biologiquement, les jeunes qui ont pris part aux émeutes de 1979 à Vaulx-en-Velin ont désormais près de 50 ans. Traînent-ils encore en bas de leurs immeubles ? Brûlent-ils encore des voitures ? Plus certainement, ils ont, a priori, fondé des familles, travaillent, et, pour beaucoup, ont quitté le quartier de la Grappinière.

L’association mentale « jeunes de banlieues » est si forte, qu’il convient de rappeler une vérité qui s’applique y compris sur ces territoires : on vieillit aussi en banlieue ! Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier et ne seront pas ceux de demain.

Rappeler cette évidence n’est pas inutile, à un moment où le jeunisme est devenu une valeur dominante et que la fascination (entre attraction et répulsion) du monde médiatique et politique pour la « jeunesse des banlieues » semble truster toute réflexion sur les autres tranches d’âge.

Le vieillissement dans le parc social est pourtant devenu un sujet de préoccupation pour l’ensemble des bailleurs sociaux. Le « papy-boom » des banlieues est en marche et le nombre de retraités pauvres, déjà en augmentation, risque de progresser très rapidement dans les prochaines années.

La réduction de la banlieue à la jeunesse tend également à imposer l’idée d’une réduction de la jeunesse à celle des banlieues.

En 2006, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, déclarait qu’il fallait « bien que les Français aient en tête une chose, c’est que l’avenir du pays se joue là ». Cette affirmation pose deux problèmes.

Le premier est de considérer que 8 % de la population résume l’avenir d’un pays. Par ailleurs, si la part des moins de 20 ans est effectivement plus élevée en ZUS (30%, contre 25% en moyenne en France), elle ne cesse de diminuer depuis 1990, au profit des plus de 60 ans dont le nombre a fortement augmenté dans ces quartiers depuis vingt ans.

Le deuxième est de se persuader que la jeunesse relative des banlieues et, au-delà, des populations issues de l’immigration, pourra infléchir un processus de vieillissement qui, rappelons-le, est un processus inéluctable et quasiment mondial.

Ce discours est caractéristique de l’amnésie française qui, après avoir oublié la classe ouvrière et plus généralement les catégories populaires, est dans l’impossibilité désormais de concevoir une autre jeunesse, par exemple celle des espaces périurbains et ruraux, que celle, « vue à la télé », des quartiers sensibles.

L’affirmation selon laquelle la jeunesse des quartiers sensibles serait l’avenir de la France est évidemment généreuse, mais elle pose quelques questions de fond.

La première est qu’affirmer que les quartiers sensibles, c’est-à-dire les territoires où les violences urbaines et aux personnes sont plus fréquentes, constituent l’avenir de la France, est particulièrement anxiogène pour l’ensemble de la société.

De la même manière, considérer que les jeunes des quartiers sensibles sont emblématiques de la jeunesse issue de l’immigration, alors même qu’une minorité d’entre eux vivent dans ces quartiers, participe à la construction d’une représentation négative de l’ensemble des jeunes issus des minorités.

On le voit, la démagogie sur la « jeunesse des quartiers » se révèle contre-productive, notamment au regard de l’objectif recherché, celui de favoriser l’intégration et de promouvoir une image positive des minorités.

Cette représentation négative est renforcée par une utilisation sans modération du concept de ghetto pour décrire la réalité des banlieues françaises.

A Villiers-le-Bel, 12 000 € par habitant, près de Verdun… 11 €

En l’espace de quelques décennies, l’histoire urbaine et sociale de ces territoires a laissé la place à une représentation « à l’américaine », celle qui oppose le ghetto ethnicisé au reste de la société.

La grille de lecture de la réalité banlieusarde est fondamentalement anglo-saxonne et américaine. Le modèle du ghetto américain a été d’autant plus rapidement adopté qu’il permet d’évoquer la crise des sociétés urbaines et multiculturelles.

On peut s’étonner de la rapidité avec laquelle l’intelligentsia française, pourtant critique à l’égard du modèle anglo-saxon, a adopté une telle grille de lecture pour décrire une réalité sociale. S’il existe une Amérique racialiste qui rejette la communauté noire, la France ferait émerger une « société d’apartheid », affirme la bien-pensance. Ce discours apparaît comme une critique à peine voilée du modèle républicain et égalitaire que nous connaissons.

L’idée de la ghettoïsation « à l’américaine » suggère, en effet, que l’État républicain a déserté ces territoires. Stigmatisées, reléguées, les banlieues seraient ainsi sous-équipées et l’État y serait moins présent qu’ailleurs.

banlieues.jpgCette affirmation ne correspond pas à la réalité. Si la permanence des difficultés sociales révèle une forme d’impuissance des pouvoirs publics, elle ne signifie pas pour autant que l’État s’est désengagé. D’ailleurs, ces territoires bénéficient le plus souvent d’une densité d’équipements publics supérieure à celle des territoires périurbains et ruraux.

C’est dans cette optique que le sociologue Dominique Lorrain a réalisé une étude comparative sur les investissements publics entre le quartier des Hautes-Noues à Villiers-sur-Marne et un quartier de la périphérie de Verdun.

Dans les deux cas, les populations concernées sont modestes et/ou précaires et les taux de chômage sont élevés. La cité des Hautes-Noues est classée « sensible », tandis que le quartier de la périphérie de Verdun n’a jamais fait parler de lui.

Première surprise, le revenu moyen par habitant du quartier sensible de Villiers-sur-Marne est de 20% supérieur à celui de Verdun. L’auteur précise par ailleurs que les équipements culturels, les services publics et les facilités de transports sont moins fournis à Verdun : il faut compter trois heures pour rejoindre la métropole nancéenne, contre vingt minutes pour rallier Paris depuis le quartier des Hautes-Noues.

Enfin, et pour faire litière de l’idée d’un abandon des quartiers sensibles, le chercheur calcule le total des investissements publics par habitant. Le programme de réhabilitation dont bénéficie le quartier des Hautes-Noues prévoit une dotation de 12 450 euros par habitant, tandis que le contrat de ville mis en place dans les quartiers de Verdun n’alloue que 11,80 euros par habitant.

Les investissements publics étaient donc mille fois plus élevés dans le quartier sensible que dans les quartiers de Verdun, pourtant socialement défavorisés !

Cet exemple, extrême, n’est certainement pas représentatif de la situation qui prévaut sur l’ensemble du territoire, mais vise, a minima, à démontrer, qu’à situation sociale égale, les pouvoirs n’ont pas choisi d’abandonner les ghettos. Au contraire, ces territoires jouissent pleinement d’une forme de discrimination positive.

L’accentuation des opérations de démolitions-reconstructions, initiées depuis 2004, confirme la poursuite de ces investissements massifs : environ 40 milliards d’euros seront investis, d’ici à 2013, pour la rénovation urbaine de ces quartiers.

La banalisation de l’« émeute urbaine »

Concernant les banlieues, la réalité des faits pèse peu face au bruit médiatique. Les relances en matière de politique de la ville ne sont pas l’aboutissement d’une pression syndicale ou d’un mouvement social, mais sont toutes consécutives à des périodes de tension ou d’émeutes urbaines médiatisées.

Sans diagnostic, sans interlocuteurs représentatifs et face à des émeutes toujours plus spectaculaires, les pouvoirs publics initient des politiques qui ne sont pas des réponses à une « demande sociale », mais d’abord une réaction à une « demande médiatique ». Les émeutes de 2005 ont, par exemple, contribué à accélérer la mise en place d’une politique de discrimination positive.

Depuis les années 1980, les pouvoirs publics réagissent aux émeutes comme s’ils étaient face à un mouvement social structuré. Cette confusion entre délinquance et revendication sociale tend à légitimer la violence.

Tout se passe comme si le système considérait l’« émeute urbaine » comme un mode d’expression sociale acceptable, destiné à remplacer une médiation traditionnelle, quasi inexistante sur ces territoires. Cette légitimation des violences participe fortement à la construction du stéréotype du jeune de banlieue.

La violence d’une minorité de délinquants est ainsi associée au mode de revendication de prédilection des jeunes banlieusards et, même, d’une majorité des habitants. Pire, l’association violence et jeunes issus de l’immigration maghrébine et subsaharienne est pour partie indirectement validée par les pouvoirs publics.

Parce qu’elles se déploient comme une réponse aux violences médiatisées, les politiques publiques sont aussi des opérations de com. Les opérations de démolitions-reconstructions entrent pour partie dans cette logique.

La question sociale, pourtant déterminante comme on l’a vu, est le plus souvent délaissée pour donner la priorité à ce qui se voit. La manne de l’argent public investi dans les banlieues bénéficie ainsi plus aux entreprises de BTP et aux agences d’architecture qu’aux habitants.

Les opérations de démolitions-reconstructions, qui entretiennent l’illusion de faire disparaître les difficultés, n’ont qu’un impact social limité. Elles donnent parfois l’opportunité à certains maires de disperser quelques familles immigrées, souvent africaines, dans des communes ou quartiers mitoyens, mais ne traitent aucune question de fond.

Le comité d’évaluation et de suivi de l’Anru a confirmé que les opérations de démolitions-reconstructions n’ont fait évoluer la population qu’à la marge puisque, dans les faits, 68% des nouvelles habitations sont construites en zone urbaine sensible (ZUS) et près de la moitié dans la même commune.

Ces opérations, souvent contestées par les habitants, représentent une forme d’apogée de la réponse politico-médiatique. Il s’agit de démontrer à l’opinion (surtout celle qui vit à l’extérieur des quartiers) que « les choses bougent » par la volonté politique. Quoi de plus médiatique qu’une démolition d’immeuble qui, de plus, permet à l’État de réaffirmer une forme d’autorité largement perdue sur ces territoires ?

Les opérations policières sont à ce titre exemplaires d’une politique «sous influence médiatique». Les services de police sont ainsi régulièrement mis à contribution dans le montage d’opérations « coup de poing », dont tous les criminologues expliquent qu’elles ne servent strictement à rien sur le plan sécuritaire.

L’absence de structures représentatives des habitants, et donc de contre-pouvoirs, laisse ainsi la place à des opérations médiatiques, peu en phase avec la réalité sociale. Ce déficit n’est malheureusement pas compensé par une représentation municipale qui, le plus souvent, n’est élue que par une fraction très minoritaire d’une population qui ne prend plus guère part aux élections.

Aux municipales de 2008, le maire de La Courneuve a été élu avec 3665 voix, ce qui représente 49% des suffrages exprimés, mais 26% des inscrits et 9,6% de l’ensemble de la population totale. Ce vide démocratique favorise, au final, le développement de politiques dont l’influence sur le réel sera faible.

Le piège de la médiatisation s’est peu à peu refermé sur la banlieue et ses habitants. Un point d’orgue a été atteint en 2005, où les « experts » invités à commenter la situation étaient le plus souvent issus du monde médiatique. Le seul fait de vivre ou d’avoir vécu en banlieue suffisait alors à rendre crédible l’« analyse ». Cette « illusion biographique » permet de crédibiliser le spectacle.

Après les rappeurs, un degré supplémentaire dans le ridicule fut atteint par la presse, qui sollicita sans retenue l’expertise du comique Jamel Debbouze. On allait enfin comprendre. Cette « pipolisation » de l’expertise de la question des banlieues parachève un processus de substitution de la question sociale et démographique, au profit de l’analyse médiatique.

Un phénomène qui touche moins d’autres territoires ou populations. Malgré leurs origines populaires, on n’a jamais demandé à Gérard Depardieu ou à Jean-Marie Bigard de commenter les délocalisations industrielles ou la dégradation des conditions de travail de la classe ouvrière.

Marianne2

(Tous les liens insérés dans cet article, l’ont été par fortune.fdesouche.com)