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dimanche, 07 juin 2015

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

par Xavier Moreau

mardi, 02 juin 2015

La Russie face à la russophobie occidentale

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La Russie face à la russophobie occidentale
 
Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.
 
Consultant en organisation d’entreprise
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Depuis le XVe siècle, l’insoumission à une religion, puis à un modèle culturel mondial est une des principales causes de la russophobie. Tout comme Constantinople a été le prolongement de Rome, Moscou a prolongé l’héritage byzantin. Il n’y a pas de troisième Rome mais une continuité de civilisation avec un déplacement de son centre.

L’héritage byzantin a été reçu par Ivan III le Grand en 1472. Lorsqu’il accueillit sa future épouse Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, il refusa l’entrée de Moscou au cardinal Bonumbre qui escortait l’héritière. Le Vatican cherchait alors une alliance contre les Turcs. Contre un changement de religion, le pape offrait à Ivan III la couronne impériale avec comme conséquence la suzeraineté de Rome via le Saint-Empire romain germanique.

En confirmant l’orthodoxie comme religion d’État, la Moscovie actait son insoumission au catholicisme, à l’Occident, se condamnant à l’isolement et à l’ostracisme. Par le mariage, la Russie intégrait Byzance avec sa religion, sa culture, son histoire. À Byzance sont associés des mots tels que faste, rêve et aussi intrigue, mystère, clan, massacre ou torture. Ce sont ces mêmes mots dont on affuble aujourd’hui la Russie.

La Russie a hérité de la notion d’oikouménè byzantine, de monde byzantin. Une de ses caractéristiques était de rassembler dans un même système politique et idéologique des peuples de langues et de cultures différentes. Des peuples qui prient dans des langues allant du slavon à l’arménien en passant par le grec, avec des codes sociétaux différents mais qui tous ont le même rapport à Dieu et le même respect du chef de l’État.

De Byzance, la Russie a conservé la tradition politique romaine, l’héritage littéraire grec, la foi chrétienne orthodoxe et la capacité de gérer de multiples langues et ethnies dans un même espace. Ce multiculturalisme impose un État fort pour éviter le communautarisme, désintégrateur de nations. Renouant avec ses racines, la Russie refuse toute vassalité à l’Occident ou à l’Orient. Elle est fidèle à ses valeurs, à son héritage, à son histoire.

Les plus farouches adversaires de la Russie sont ceux qui cherchent à imposer leur pauvreté culturelle par la force ou l’étranglement économique. Toutes leurs manœuvres ne visent qu’à faire renier par les peuples les valeurs constitutives de leurs nations. La vacuité culturelle et spirituelle facilite l’asservissement des peuples.

Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.

Désormais, c’est la peur d’un rayonnement civilisationnel fédérateur qui alimente la russophobie. Héritière de l’Empire romain d’Orient, de Byzance, la Fédération de Russie est intimement multiculturelle. Un atout décisif pour le futur, pour le monde multipolaire.

Tout comme la Russie l’a été en 2000, la France est devant le même choix : dilution mondialiste ou rayonnement international.

samedi, 09 mai 2015

Nigeria recibe ayuda de Putin, y no de Obama, contra Boko Haram

por Pedro González Barbadillo

Más vergüenza para Occidente, Europa, la OTAN, Estados Unidos… Para combatir a esos enemigos de la Humanidad que son los terroristas de Boko Haram, Nigeria recibe ayuda de otros países.

En el Congreso sobre los cristianos perseguidos en el mundo que organizaron la semana pasada las asociaciones MasLibres, HazteOir y CitizenGO, un obispo nigeriano dio una buena noticia.

El Ejército nigeriano está recuperando territorio en el norte del país a los terroristas de Boko Haram y en parte se debe a la ayuda militar que le están prestando los Gobiernos de Sudáfrica, que quiere ser la gran potencia africana, y ¡de Rusia!

Y bien puede ser cierto. El Gobierno nigeriano, abandonado por la OTAN, al igual que los cristianos árabes, o los libios, a los que Cameron, Sarkozy, Zapatero y Chacón liberaron de Gadafi, ha recurrido a la Rusia de Vladímir Putin.

Hace unos meses, Nigeria compró helicópteros y otro armamento a Rusia para combatir a esos terroristas que en nombre del islam matan a cristianos y a otros musulmanes. ¡Porque el presidente Obama no quiso vendérselo! Obama tampoco permitió el uso de drones para obtener información de los movimientos de los terroristas. Y además persuadió a los demás miembros de la OTAN para no colaborar con Lagos. Por último, canceló todas las compras de petróleo nigeriano.

En EEUU se dice que es un favor de Obama a un amiguete suyo que ha montado un chiringuito de campañas electorales y que tiene como cliente a un ex general musulmán del norte del país… y que ha ganado las elecciones

Los hechos son que Obama, paladín del mundo libre y de los derechos de los gays y los osos polares, se lava las manos frente a Boko Haram, mientras que el ex oficial del KGB Vladímir Putin presta ayuda para acabar con esos salvajes.

¡Qué difícil nos están poniendo a los europeos los Obama, Soros, Henri-Levy y demás panda hipócrita que dejemos de pensar en Rusia como protectora de Europa!

Los que hemos rezado por la conversión de Rusia, ¿tendremos que rezar ahora por la conversión de Europa y, también, por las intenciones de Putin, como cuenta el padre Jorge González Guadalix?

CODA: Por cierto, qué mal se han comportado los obispos españoles con sus hermanos pastores de comunidades que están siendo martirizadas. Al Congreso sólo acudieron monseñor Martínez Camino, uno de los obispos auxiliares de Madrid, y el portavoz de la Conferencia Episcopal Española, José María Gil Tamayo. Los dos arzobispos de Madrid, el titular, monseñor Carlos Osoro, y el emérito, cardenal Rouco, no acudieron ni a saludar ni a concelebrar la misa del domingo, en la parroquia de la Merced, que al menos estuvo llena de fieles que no entienden del “qué dirán”.

Fuente: Bokabulario

vendredi, 01 mai 2015

Putin, der Westen und die Ostukraine

Veranstaltung:

thfasbender_2.jpgSämtliche Veranstaltungen finden in der Bibliothek des Konservatismus, Fasanenstraße 4, 10623 Berlin (Charlottenburg) statt. Anmeldung erforderlich.

Anmeldungen, wenn nicht anders angegeben, bitte per E-Mail an veranstaltungen@fkbf.de oder per Fax an 030-315 17 37 21.

Es werden keine individuellen Anmeldebestätigungen versandt. Sofern Sie keine gegenteilige Nachricht von uns erhalten, gilt Ihre Anmeldung als bestätigt.

 

 

 

Montag, 11. Mai, 19 Uhr: Vortrag mit Diskussion

Thomas Fasbender, Moskau

Freiheit statt Demokratie – Putin, der Westen und die Ostukraine

Eindrucksvoll schildert Thomas Fasbender in seinem Buch „Freiheit statt Demokratie“, wie anders Rußland ist. Anders als die westeuropäischen Vorurteile glauben machen und anders als das westeuropäische Ideal einer zeitgemäßen Demokratie.

Sein Fazit: Rußland will den Weg des Westens nicht gehen, und Rußland wird ihn nicht gehen. Und das beileibe nicht wegen seines Präsidenten. Der russische Mensch hat sein eigenes Verständnis von Freiheit, und das verträgt sich nicht mit der europäischen Verliebtheit in Vernunft- und Gesetzestreue.

thfass.jpgIm Ukraine-Konflikt haben sich zwei geschlossene Logikkreise herausgeschält. Der Westen sieht in der Ukraine den endgültigen Aufbruch zu Freiheit und Demokratie; Rußland sieht eine Putschregierung unter Beteiligung von Faschisten. Der Westen bezeichnet den Anschluß der Krim als völkerrechtswidrige Annexion; Rußland bezeichnet die Unabhängigkeit des Kosovo als völkerrechtswidrige Sezession. Beide Seiten bezeichnen die Argumente der jeweils anderen als haltlos. Das Ganze spielt zudem vor dem Hintergrund des ersten weltanschaulichen Konflikts  in Europa seit dem Ende des Kommunismus. Spätestens 2013 haben sich die russischen Eliten offen von dem säkularen, individualistischen Weltbild der westlichen Demokratien distanziert. Darin werden sie von der überwiegenden Mehrheit der russischen Gesellschaft unterstützt.

Dr. Thomas Fasbender, Publizist und Kaufmann, in Hamburg aufgewachsen, lebt seit 1992 in Moskau. Der promovierte Philosoph ist Journalist, Unternehmer und Blogger. 2014 ist im Manuscriptum Verlag sein Buch „Freiheit statt Demokratie. Rußlands Weg und die Illusionen des Westens“ erschienen.

dimanche, 19 avril 2015

Quand la Nouvelle Route de la Soie rencontre l'Union eurasienne

Quand la Nouvelle Route de la Soie rencontre l'Union eurasienne

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

Tous les rêves des exceptionnalistes qui prient pour que la Russie et la Chine abandonnent leur solide partenariat stratégique gagnant-gagnant, entièrement conçu pour leurs intérêts nationaux communs, ont été dissipés par la visite cruciale à Moscou du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

poutine_Wang_Yi_moscou.jpgA Moscou, Wang a souligné à la fois la politique Look East de la Russie et celle de la Chine Go West – qui englobent essentiellement l'immense projet de Nouvelles Routes de la Soie – disant que ce projet « a créé des opportunités historiques pour l'amarrage des stratégies de développement des deux pays. »

Ils sont entièrement en phase. Look East, la stratégie de la Russie, ne concerne pas seulement la Chine, mais au moins autant l'intégration eurasienne que les routes de la soie de la Chine Nouvelle, car Moscou en a besoin pour développer la Sibérie orientale et l'Extrême-Orient russe.

Le partenariat stratégique, en perpétuelle évolution n'englobe pas seulement l'énergie, y compris la possibilité d'investissements chinois dans des projets cruciaux de pétrole et de gaz russes, mais aussi l'industrie de la défense ; il est de plus en plus question d'investissement, de banque, de finance et de haute technologie.

La portée du partenariat est extrêmement large, de la coopération Russie-Chine au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) au rôle de la Russie et de la Chine dans la nouvelle banque de développement BRICS, et du soutien de la Russie à l'infrastructure chinoise dirigée par la Banque asiatique d'investissement (AIIB) et la Fondation de la Route de la Soie.

Pékin et Moscou, avec les autres nations du BRICS, se dirigent rapidement vers un commerce débarrassé du rôle du dollar US, en utilisant leurs propres monnaies. En parallèle, ils étudient la création d'un système SWIFT de remplacement – qui sera nécessairement rejoint par les pays de l'UE, comme ils se joignent à l'AIIB ; car si en théorie l'Allemagne pourrait se permettre de perdre son commerce avec la Russie en raison de la politique de sanctions de Berlin – au grand mécontentement des industriels allemands –, elle ne peut tout simplement pas se passer de l'énergie russe. Et pour l'Allemagne, perdre le commerce avec la Chine est totalement impensable.

Le Trans-Siberian boosté aux stéroïdes

Deux jours après sa visite à Moscou, Wang est allé jusqu'à rencontrer le ministre des Affaires étrangères de Mongolie Lundeg Purevsuren, soulignant que la Nouvelle Route de la Soie développera une nouvelle plate-forme, un corridor économique trilatéral reliant la Russie, la Chine et la Mongolie.

Ce à quoi Wang faisait allusion est le corridor de transport eurasien prévu – qui mettra en vedette, un chemin de fer flambant neuf haute vitesse Trans-Siberian de $278 milliards reliant Moscou à Pékin, en seulement 48 heures, avec toutes les escales intermédiaires.

Il était donc inexorable que Wang lui-même assemble les pièces du puzzle que Washington refuse de voir : « La construction du corridor économique Chine-Russie-Mongolie relierait la Ceinture économique de la Route de la Soie en Chine au plan ferroviaire transcontinental de la Russie et au programme de la Route de la Prairie en Mongolie. »

Ce que nous avons ici avant tout, c'est la Nouvelle Route de la Soie, qui établit une connexion directe entre la Chine et l'Union économique Russie-Eurasie-(EEU). La Chine et l'EEU sont tenues de mettre en place une zone de libre-échange. Rien de plus naturel en pratique, car il s'agit du sujet de l'intégration eurasienne. Les détails seront entièrement discutés lorsque le président chinois Xi Jinping ira en visite à Moscou le mois prochain, et au Forum économique de Saint-Pétersbourg en juin.

La connexion IP chinoise

La politique chinoise à couper le souffle du Go West débloque enfin aussi un défi clé du Pipelineistan dans la Nouvelle Route de la Soie ; le gazoduc Iran-Pakistan (IP), qui à l'origine incluait l'Inde, était sans relâche harcelé par les deux administrations Bush et Obama et bloqué par les sanctions américaines.

Le tronçon iranien de 900 km, jusqu'à la frontière pakistanaise, est déjà terminé. Ce qui reste – 780 km, coût $2 milliards – sera essentiellement financé par Pékin, le travail technique étant effectué par une filiale de la CNPC. Le Président Xi va annoncer l'accord à Islamabad ce mois-ci.

Donc, ce que nous avons ici, c'est une Chine qui intervient activement, dans le style gagnant-gagnant, afin de mettre en place un cordon ombilical d'acier entre l'Iran et le Pakistan, pour le transport de gaz, avant même que les sanctions sur l'Iran soient levées, progressivement ou non. Appelez cela l'esprit d'entreprise des Nouvelles Routes de la soie en action – chapitre Asie du Sud.

Bien sûr, il y a aussi des avantages innombrables pour Pékin. L'Iran est déjà une question de sécurité nationale pour la Chine – en tant que premier fournisseur de pétrole et de gaz. Le pipeline passera par Gwadar, le port stratégique de l'océan Indien, déjà sous gestion chinoise. Le gaz pourra alors être expédié en Chine par la mer ou – mieux encore – un nouveau pipeline de Gwadar au Xinjiang, parallèle à l'autoroute du Karakoram, pourrait être construit au cours des prochaines années, contournant ainsi le détroit de Malacca, qui est un objectif crucial de la stratégie de diversification énergétique complexe de la Chine.

Et puis il y a l'Afghanistan – qui, du point de vue de Pékin s'inscrit dans le projet de la Nouvelle Route de la Soie en tant que corridor de ressources entre le Sud et l'Asie centrale.

Pékin veut idéalement investir dans le développement des infrastructures de l'Afghanistan pour accéder à ses ressources et consolider encore une autre tête de pont du Xinjiang à l'Asie centrale et plus loin vers le Moyen-Orient. Les produits fabriqués en Chine doivent actuellement passer par le Pakistan pour être exportés vers l'Afghanistan .

CNPC et la China Metallurgical Group Corp. sont déjà en Afghanistan, par le biais d'investissements dans le bassin pétrolifère de l'Amou-Daria et dans l »énorme mine de cuivre d'Anyak. C'est pas simple, mais c'est un début. La Russie et la Chine membres de la SCO ont grand besoin d'un Afghanistan stable, mûr pour le business à la fois dans la Nouvelle Route de la Soie et dans l'EEU. La question clé est de savoir comment satisfaire les talibans. Certes, en n'appliquant pas les méthodes de Washington.

Pendant ce temps, la proposition du Pentagone, pour ce que son nouveau chef Ash Carter décrit dédaigneusement comme cette partie du monde, est de déployer – devinez quoi – de nouvelles armes qui vont du système de défense antimissile THAAD encore en production, jusqu'aux derniers bombardiers furtifs en passant par les les unités spécialisée dans la cyber-guerre. La coopération économique eurasienne ? On oublie. Pour le Pentagone et l'Otan – qui, soit dit en passant, ont récemment perdu une guerre de treize ans contre les talibans – la coopération économique est pour les poules mouillées.


- Source : Pepe Escobar

lundi, 16 mars 2015

L'opposition démocratique en Russie

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L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE EN RUSSIE
Ce n’est pas celle que vous croyez !

Ivan Blot
Ex: http://metamag.fr
Lorsque vous lisez ou écoutez les médias occidentaux, vous avez l’impression qu’il y a en Russie une forte opposition au président Poutine qui est incarnée par des noms qui reviennent en boucle : Navalny, Oudaltsov, et autrefois Nemtsov. Pourtant, cette impression ne cadre pas du tout avec d’autres informations. 

Le président Poutine, selon des instituts de sondage indépendants comme Levada, bénéficie d’un soutien de l’ordre de 85% de la population : du jamais vu, à comparer avec le soutien de 18% en France pour le président Hollande. On ne parle pas de déstabilisation du régime français alors qu’on évoque souvent ce thème pour la Russie !

De plus, les personnalités évoquées par les médias occidentaux font des scores très faibles aux élections. Le malheureux Nemtsov, assassiné peut-être par une filière islamiste, a fait dans sa ville natale de Sotchi, 18% des voix seulement. Serguei Oudaltsov n’a pas fait de score électoral significatif et se consacre plutôt à des manifestations de rue. Quant à Alexei Navalny, ancien étudiant de l’université de Yale aux Etats Unis, il obtint un maximum de voix de 30% dans une élection municipale à Moscou. Le parti libéral Yabloko fait des scores très faibles.

Curieusement, on ne parle guère de la vraie opposition qui a des parlementaires et une forte base électorale. Le plus grand parti d’opposition à Poutine reste le parti communiste, ce que l’on se garde bien de dire car le citoyen occidental moyen pourrait préférer Poutine à un retour du communisme. De plus, ce parti communiste se veut patriote ce qui est fort mal vu en Occident. En 2011, le parti de Poutine, Russie Unie, a obtenu 238 sièges avec plus de 32 millions de voix. Le parti communiste de Ziouganov obtint 19% des suffrages soit 12,5 millions de voix et 92 sièges. Russie Juste, que l’on considère comme socialiste modéré obtint 64 sièges et plus de 8 millions de voix. Le parti libéral démocrate de Jirinovski, ultra nationaliste, a eu 11,6% et 7,6 millions de voix donc 64 sièges. Iabloko, le parti libéral adoré en Occident a eu moins de 4% des voix donc aucun député à la Douma d’Etat (Assemblée Nationale).

C’est donc étonnant de voir nos médias si assoiffés d’opposition à Poutine ne jamais citer les grands partis d’opposition et leurs chefs Ziouganov (communiste) Mironov (social-démocrate) Jirinovski (ultra nationaliste) au profit de quelques personnalités artificiellement lancées dans les médias. On dirait que le monde occidental ignore la représentation démocratique au profit des opposants de rue ultra minoritaires.

Aux élections présidentielles, on retrouve les mêmes tendances. En 2012, Poutine obtint 63,6% des voix dès le premier tour. Son principal opposant communiste Ziouganov obtint 17,1%, puis le milliardaire libéral Prokhorov obtint presque 8% et le nationaliste Jirinovski 6% environ. Russie Juste, social-démocrate n’a eu que 4% à peine. La participation électorale fut des deux tiers.

On refuse de voir la réalité : les électeurs russes sont en majorité poutiniens et l’opposition reste dominée par le parti communiste de Russie. De plus, la plupart des partis représentés au parlement donc représentant effectivement une fraction populaire importante, sont patriotes. D’autres sondages évoqués dans la brochure de club de Valdaï de 2013 sur l’identité nationale révèlent que 81% des Russes se disent patriotes ou très patriotes. Les élites occidentales trouvent commodes de se prononcer contre Poutine mais en réalité elles s’opposent à l’immense majorité de la société civile russe qui défend les valeurs traditionnelles et le patriotisme. Ces élites ont d’ailleurs des problèmes croissants avec leur propre opinion publique : en France, en Angleterre, en Italie, et plus récemment en Allemagne, on observe une montée du patriotisme et des valeurs conservatrices surtout chez les jeunes. Ces élites devraient plutôt s’interroger sur leur défaveur croissante dans le public plutôt que de rêver sur une déstabilisation de la Russie parfaitement invraisemblable dans l’état de la sociologie politique de la Russie. 

Si l’on considère que la démocratie est un régime « par le peuple et pour le peuple » comme c’est écrit dans l’article deux de la constitution française, la Russie est bien plus démocratique aujourd’hui que la plupart des régimes d’Occident (sauf la Suisse). Les valeurs des élites politiques russes et du peuple russe sont les mêmes : valeurs traditionnelles, notamment chrétiennes et patriotisme. Par contre, en Occident, il y a un fossé croissant entre le peuple et les élites politiques comme je l’ai montré dans mon livre « l’oligarchie au pouvoir ». En France, MM. Bréchon et Tchernia, du CNRS ont montré que seulement 35% de la population fait confiance au gouvernement et au parlement ; Les partis ont le score catastrophique de 18% de confiance et le président Hollande n’a guère plus de soutien. Curieuse démocratie que la France où les citoyens donnent au régime la note de satisfaction de 3,9 sur 10, chiffre qui ne fait que baisser depuis une vingtaine d’années. Ce chiffre est de 8 sur 10 en Suisse, pays où les citoyens sont consultés fréquemment par référendums.

La Russie est actuellement attachée à son président qui a une légitimité démocratique réelle que beaucoup de présidents de pays occidentaux pourraient lui envier. C’est peut-être la source d’une jalousie maladive ! Mais l’opposition démocratique représentée au parlement défend elle aussi des valeurs traditionnelles et patriotiques, ce qui est inadmissibles pour des médias occidentaux formés aux valeurs de mai 68, hostiles à la famille, aux traditions, aux racines historiques et chrétiennes et détestant le sentiment patriotique lui-même. Donc ces médias se raccrochent à des opposants de rue très minoritaires dans l’électorat, adulés par les élites politiques occidentales mais peu reconnues au sein du peuple russe. En fait l’hystérie antirusse n’est pas seulement tournée contre Poutine mais aussi contre l’opposition démocratique représentée au parlement russe. C’est pour cela que l’on fait silence sur cette opposition.

Cette attitude est un aveu : en réalité les manipulateurs de l’opinion en Occident se méfient de tous les peuples, et cette méfiance leur est d’ailleurs justement retournée : 38% seulement des citoyens en France (études de Bréchon et Tchernia déjà citées) disent faire confiance aux médias pour dire la vérité !

Il ne fait donc pas s’attendre à une déstabilisation de la Russie mais plutôt à une déstabilisation en Europe occidentale où les dirigeants ont d’ores et déjà perdu beaucoup de leur légitimité populaire !

 

mardi, 10 mars 2015

Les racines intellectuelles qui expliquent le tournant conservateur de Vladimir Poutine

 

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Libre opinion de Michel Eltchaninoff
 
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Les racines intellectuelles qui expliquent le tournant conservateur de Vladimir Poutine
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Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com

Michel Eltchaninoff vient de publier «Dans la tête de Vladimir Poutine» (Solin/Actes Sud), un éclairage très documenté des racines intellectuelles du président russe. Agrégé de philosophie, russophone, spécialiste de Dostoïevski, l'auteur est rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine à Paris.

Vous écrivez que, en Ukraine et ailleurs, Vladimir Poutine pratique un «impérialisme à la carte», jouant sur plusieurs tableaux idéologiques à la fois. Quelles sont les cartes dans son jeu ?

J'en vois cinq ou six, comme les touches d'un clavier sur lequel il peut jouer sans forcément chercher une cohérence d'ensemble – et surtout sans dévoiler son jeu. D'abord la nostalgie de l'Union soviétique qu'il cultive dans ses discours, celle d'un empire multiethnique unifié par le rouble, par un mode de vie et une culture commune, par la liberté de circulation en son sein. La deuxième carte est celle des Russes et des russophones vivant hors des frontières du pays. Pour lui, la disparition de l'Union soviétique a non seulement été une catastrophe géopolitique, mais a provoqué un drame humanitaire en laissant 25 millions de Russes ou de russophones à l'étranger. Il veut se présenter comme leur protecteur, par exemple dans l'Est de l'Ukraine, dans le nord du Kazakhstan, en Lettonie ou en Estonie. Troisième plan : l'orthodoxie. Le Kremlin a conclu une alliance idéologique très puissante avec le patriarcat de Moscou, sur un programme de défense de la moralité, du respect de l'ordre et de la hiérarchie, de la défense de la famille traditionnelle jugée essentielle au renouveau démographique. Cette solidarité fondée sur le christianisme oriental peut jouer dans le Caucase, en Géorgie et en Arménie, dans les Balkans (Bulgarie, Roumanie, Macédoine, Serbie et Grèce) ou encore avec les chrétiens d'Orient. Quatrième thème : l'Eurasie, ou plus exactement l'idéologie eurasiste. C'est un concept très plastique qui pose l'existence d'une harmonie et d'une fraternité entre différents peuples (Russes orthodoxes, turcophones musulmans...) tissant une même civilisation qui pourrait s'étendre, selon les mots de Poutine lui-même, de la Bulgarie à l'Afghanistan. Dernière carte, le panslavisme, la solidarité supposée de tous les peuples slaves (Russes, Ukrainiens, Bulgares, Serbes, etc.) sous la direction de la Russie et dans une hostilité assumée vis-à-vis de l'Occident.

Si le président russe conteste l'ordre international issu de la fin de la guerre froide, vous insistez sur le fait qu'il y a une chose qu'il ne remet pas du tout en cause : l'économie de marché et la capitalisme.

Oui, Vladimir Poutine en est un partisan. Du point de vue économique, il est anticommuniste et semble l'avoir toujours été, ayant constaté dans sa jeunesse soviétique que l'économie administrée ne fonctionnait pas. En Russie, une partie du clergé orthodoxe, critique du capitalisme libéral, voudrait mettre en place une finance religieuse, sur le modèle de la finance islamique, mais le Kremlin ne soutient pas vraiment cette idée. Son projet est celui d'un Empire libéral en matière économique, une zone rouble avec un marché commun. Je ne pense pourtant pas que ce projet soit viable, car deux partenaires importants de l’Union eurasiatique, le Kazakhstan et la Biélorussie, sont fortement échaudés par l’aventure militaire russe en Ukraine et sont nettement moins enthousiastes que l’année dernière.

Vladimir Poutine a-t-il des maîtres à penser ?

Poutine n'est pas un grand intellectuel. Ce qu'il préfère par dessus tout, c'est le sport – il a même développé une philosophie du judo... Il lit davantage de livres d’histoire que de philosophie. Toutefois, il utilise de manière pragmatique certains noms de la pensée russe pour élaborer un grand récit national. Ce ne sont pas forcément les plus meilleurs auteurs du pays, comme Dostoïevski, mais des penseurs souvent moins connus et peu traduits en Occident.

Qui sont-ils ?

Il y en a quatre principaux. Ivan Ilyine (1883-1954), un spécialiste de Hegel expulsé par Lénine en 1922, qui représente la fraction la plus réactionnaire des émigrés russes en Occident. C'est un partisan de la force, anticommuniste et antilibéral. Ce qui a certainement frappé Poutine, ce sont certains textes qu’il a jugés prophétiques et dans lesquels Ilyine décrit ce que pourrait devenir la Russie après la chute du communisme, avec notamment l’émergence d’un guide de la nation incarnant une « dictature démocratique » : un portrait en creux de Poutine en somme ! Il y aussi Constantin Leontiev (1831-1891), un penseur très anti-occidental et Nicolas Danilevski (1822-1875) , auteur d'un livre très célèbre publié en 1871, La Russie et l'Europe, où il exprime des positions slavophiles et panslavistes. Enfin, Lev Goumilev (1912-1992), un idéologue de l'eurasisme, qui croit à la biologie des peuples et à leur énergie vitale qu’il appelle la «passionarité». Si on se risque à comparer ces auteurs à des Français, on pourrait y voir un mélange de Joseph de Maistre et de Maurice Barrès, c’est-à-dire des représentants du courant antimoderne, mais teintés de scientisme.

Qu'en est-il d'Alexandre Douguine, souvent présenté en Occident comme l'inspirateur de Poutine?

Il est trop extrêmiste pour que Poutine se risque à le côtoyer. Douguine, proche de l'extrême-droite européenne, notamment de la Nouvelle Droite et maintenant d’Alain Soral, mêle eurasisme et certains représentants de la nébuleuse fasciste, voire occultiste, avec des références à Carl Schmitt, René Guénon ou Julius Evola. Néanmoins Douguine est bien diffusé en Russie et il est lu, y compris au Kremlin.

Vous insistez sur le «tournant conservateur» de Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 2000. A-t-il radicalement changé au cours de ces quinze années ?

Son identité idéologique durant son premier mandat (2000-2004) est discutée par les spécialistes. Il veut alors faire accéder une Russie sinistrée aux standards internationaux, grâce à une certaine normalisation « à l'occidentale ». J’y vois surtout une pose, car il met en place dès les premiers temps une « verticale du pouvoir ». Un premier raidissement conservateur a lieu en 2004, après le massacre de Beslan, les révolutions de couleur en Géorgie et en Ukraine, l'adhésion des pays Baltes à l'Otan. En 2012, son retour à la présidence a été difficile, avec la contestation de l'hiver 2011/12. Il a alors cherché à mobiliser le peuple russe autour d'un projet conservateur contre un Occident présenté de plus en plus ouvertement comme un ennemi. On y est en plein depuis septembre 2013 avec des discours de Poutine sur les valeurs chrétiennes qu’il juge bafouées en Occident. Chez lui, la question de l'homosexualité, qu'il lie au déclin démographique, devient une obsession. Il a suivi avec beaucoup d'attention la Manif pour tous en France.

Vous concluez votre livre avec cette phrase : « L'URSS n'était pas un pays, mais un concept. Avec Poutine, la Russie est de nouveau le nom d'une idée ». Une idée conservatrice?

Poutine ne séduit pas uniquement l'extrême-droite ou l'aile la plus conservatrice de la droite traditionnelle. Il plaît à toux ceux qui, comme Eric Zemmour, considèrent que le cycle initié par mai 68 doit se terminer et qu’il faut le dépasser. Il s'adresse également à tous les anti-américains, aussi bien à Jean-Luc Mélenchon qu'à certains dirigeants de Syriza en Grèce. Cette influence, le Kremlin l'organise, avec des échanges, des relais médiatiques et beaucoup d'argent.

Comment voyez vous l'évolution de la situation en Ukraine ?

Poutine a été furieux de la réussite imprévue du Maïdan, ces manifestations qui ont renversé le pouvoir à Kiev l'an dernier. Après avoir annexé la Crimée, son objectif minimal est d'empêcher l'Ukraine de rejoindre l'UE et l'Otan. Avec le Donbass, il crée un sarcome sur le flanc du pays. Il pourrait par la suite vouloir déstabiliser le pouvoir de Kiev, pour faire revenir l'Ukraine dans le giron russe. Il dispose en effet d'importants relais d'influence. Par ailleurs, la situation économique de l'Ukraine est catastrophique. Il n’est pas impossible que ce dessein anti-ukrainien finisse par se réaliser.

lundi, 09 mars 2015

Westliche Medien überschlagen sich mit Anti-Russland-Berichterstattung

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Westliche Medien überschlagen sich mit Anti-Russland-Berichterstattung
 
Ex: http://www.unzensuriert.at

Westliche Medien scheuen momentan vor keiner Propaganda gegen Russland zurück.

Dass westliche Medien in den letzten Jahren zusehends politisch gesteuert, gekauft, und teilweise auch hetzerisch berichten, dürfte den meisten Bürgern bereits aufgefallen sein. Nicht umsonst verlieren nahezu alle großen Tageszeitungen dieser Welt massenhaft Leserschaft, während unabhängige Medien regen zulauf verzeichnen. Den Gipfel der einseitigen Berichterstattung erreichte die sogenannte „Systempresse“ aber mit dem Ukrainekonflikt. Aktuell wird gegen Russland und Putin gehetzt, als gebe es kein morgen, gleichzeitig wird immer offener ein militärisches Eingreifen in den Konflikt gefordert.

Ukraine: Russland in Kritik, USA-Engagement verschwiegen

Gerne macht man Russland für jegliche jetzige Zustände in der Ukraine verantwortlich. Den von den USA finanzierten und mitinitiierten Putsch gegen eine demokratisch gewählte Regierung feierte man als „Revolution des Volkes“. Auch die militärischen Aktivitäten der USA in der Ukraine, von Söldnern bis hin zu geheimen Waffenlieferungen, werden von den Medien konsequent verschwiegen. Ebenso das Interesse amerikanischer Konzerne an ressourcenreichen Gebieten in der Ostukraine.

Aber auch in die russische Innenpolitik mischen sich westliche Medien massiv ein, etwa wenn man behauptet, der erst kürzlich geschehene Mord an dem Oppositionspolitiker Boris Nemtsov, welcher in den 1990er Jahren das letzte Mal politisch relevant war, wäre vom Kreml höchstpersönlich ausgegangen. Viel mehr deutet alles auf eine gezielte Ermordung hin, um Massenproteste in Moskau, ähnlich denen in Kiew, zu forcieren und Russland von innen heraus zu destabilisieren. Ein US-Regierungssprecher höchstpersönlich bestätigte die Doktrin, innere Unruhe in Russland, etwa durch Sanktionen, zu forcieren.

Auch bezeichnen westliche Medien die Regierung Putins gerne als „faschistisches Regime“, während in der Ukraine Neonazis in der Regierung sitzen und nationalistische Kampfverbände Jagd auf russischsprachige Bürger machen. Auch diese Fakten finden keine Erwähnung. Kriegsverbrechen bleiben ebenso unerwähnt, wie Korruption und Geldverschwendung von Seiten der ukrainischen Regierung. Nebenbei fließen aktuell Beträge in Millionenhöhe von Seiten der EU in das Nicht-EU-Mitglied.  

Deutsche Medien federführend

Federführend in der europäischen Anti-Russland-Propaganda sind neben den britischen auch die deutschen Medien. Zeitungen wie der Spiegel, die Welt oder die Frankfurter Allgemeine Zeitung würden sich nichts sehnlicher als ein militärisches Eingreifen der EU und der USA in der Ukraine wünschen, ließt man nur einige der Artikel genauer. Wenn die Waffenruhe in der Ostukraine gebrochen wird, sind meist prorussische Separatisten dafür verantwortlich. Dass primär ukrainische Militärs immer wieder gegen diese verstoßen und sogar Wohnviertel gezielt angreifen, findet nicht den Weg in die Berichterstattung. Selbst ein britischer BBC-Reporter musste am eigenen Leib erfahren, dass er vom ukrainischen Militär während der Waffenruhe beschossen wurde. Lieber berichten Medien in Europa von „Putins Tigern“, welche in einer chinesischen Provinz Ziegen reißen.

Viele Medien sind sich auch nicht zu schade, in regelmäßigen Abständen „Prominente“ russische Persönlichkeiten oder Exilpolitiker zu interviewen beziehungsweise zu zitieren, um dabei deren Anti-Putin-Haltung herauszustreichen, aktuell etwa die österreichische Presse. Auf die negativen Auswirkungen der Russland-Sanktionen für Europas Wirtschaft etwa wird bei genannten Zeitungen hingegen selten bis gar nicht referiert.

Würden zudem die regelmäßigen Reden des russischen Präsidenten Wladimir Putin an die Nation korrekt von den westlichen Medien zitiert und übernommen werden, gebe es keinen Grund mehr, gegen dessen Politik zu opponieren. Viele Dinge würden sich von selbst erklären. 

dimanche, 01 mars 2015

Comment l’Ouest vend ses guerres (et commet ses massacres)

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Méchant Assad, méchant Kadhafi et maintenant méchant Poutine: Comment l’Ouest vend ses guerres (et commet ses massacres)

Politiques de distraction et variables économiques en Ukraine
Parallèle avec la Syrie, la Libye et l’Irak

Alors que le conflit en Ukraine persiste et que les pourparlers de paix entre Poutine et les dirigeants d’Europe occidentale (Merkel et Hollande) continuent, il est important de s’intéresser aux acteurs et aux intérêts économiques qui bénéficient du conflit et du changement de régime en Ukraine, et de faire la comparaison avec la situation de pays comme la Syrie, la Libye et l’Irak.

Il y a des aspects de ces conflits, et des intérêts qui les sous-tendent, qui échappent au public parce que les médias subventionnés occidentaux les passent sous silence et que les gens, submergés par les difficultés humaines et politiques, ne pensent pas à les rechercher. Par exemple, les médias subventionnés passent tout leur temps à diaboliser un ennemi après l’autre, que ce soit Poutine du fait de la situation en Ukraine, Assad en Syrie, Kadhafi en Libye ou Saddam Hussein en Irak, etc., au lieu d’enquêter sur la manière dont des acteurs externes exploitent ou renforcent ces conflits et ces situations pour en tirer des profits politico-économiques, comme l’accès au pétrole, l’obtention de prêts du FMI aux conditions d‘octroi destructrices ou l’interruption de politiques nationales qui nuisent aux intérêts économiques et à l’influence de puissances étrangères.

Les médias occidentaux, ont une approche binaire aussi trompeuse que dangereuse, qui veut que l’opposition aux agendas impérialistes et entrepreneuriaux occidentaux dans une région donnée revienne à soutenir des méchants comme Poutine ou Kadhafi. Cela fait partie de ce que j’appelle la politique de distraction ou la politique de confusion, aux termes de laquelle l’opposition aux politiques néolibérales et impériales – par exemple aux prêts du FMI assortis d’une exigence d’austérité qui ravage et appauvrit une nation, son peuple et son agriculture – est confondue avec le soutien à certains tyrans (désignés comme tels par l’Occident).

Dans le cas du changement de régime, et du conflit qui s’en est suivi en Ukraine, les médias occidentaux sont tellement obsédés par la diabolisation du président russe Vladimir Poutine à cause de l’annexion de la Crimée que peu d’attention est accordée à ce que JP Sottile appelle l’annexion de l’Ukraine par les multinationales. Sottile note à propos du plan économique du pays que, «pour les entreprises américaines comme Monsanto, Cargill et Chevron, l’agro-business et l’exploitation de l’énergie en Ukraine sont une véritable mine d’or.»

Certains législateurs européens considèrent le conflit en Ukraine comme un écran de fumée pour permettre aux multinationales de l’agrochimie et de la biotechnologie agricole financées par le FMI / Banque mondiale / Banque européenne pour la reconstruction de voler les terres agricoles très fertiles et très convoitées de l’Ukraine.

La politique de distraction qui enveloppe le conflit ukrainien – par exemple, la mise en scène de l’Ouest contre le méchant Vladimir Poutine – cache la réalité des appropriations de terres agricoles massives, qui enrichiront grandement les entreprises agro-alimentaires de l’Ouest tout en ouvrant la voie à des politiques et des pratiques toxiques telles que la culture des OGM.

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Après avoir évincé Ianoukovitch, le nouveau gouvernement en Ukraine a accepté des réformes d’austérité en échange de l’aide du FMI et de la Banque mondiale. En plus del’impact dévastateur de ces réformes sur la pauvreté et le niveau de vie des Ukrainiens, les mesures d’austérité permettront également aux sociétés agro-alimentaires occidentales de contourner les mesures européennes très restrictives sur la culture d’OGM. Comme l’explique Lendman, l’Ukraine a longtemps été le grenier à blé de l’Europe: «Sa riche terre noire est très appréciée et idéale pour la culture des céréales.» Avec un tiers des terres agricoles de l’Europe, le potentiel de l’Ukraine est vaste, ce qui en fait une cible idéale pour les géants agro-industriels occidentaux, qui cherchent à amasser des profits énormes en modifiant génétiquement et en empoisonnant les ressources alimentaire de la région. Pour de nombreux analystes, ces motifs économiques sont à l’origine du conflit Ukraine.

Cela n’est pas sans rappeler les motifs économiques qui ont présidé à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 et à la guerre contre le terrorisme. Tout le monde sait maintenant que l’administration Bush a menti à propos des armes de destruction massives de Saddam Hussein – l’ancien allié et complice des États-Unis dans le crime (de guerre) devenu ennemi public numéro un – pour avoir le prétexte d’envahir le pays. Comme je l’explique dans un livre à paraître, les motifs de la guerre en Irak ont été principalement économiques; les multinationales états-uniennes ont obtenu des contrats énormes – en grande partie payés par les contribuables états-uniens – pourreconstruire un pays (infrastructures, privatisations de services publics, etc.) que l’armée américaine venait de détruire. En plus des contrats de développement, les firmes pétrolières comme Halliburton et Chevron ont réalisé d’énormes profits. Halliburton, dont le PDG n’était autrefois nul autre que l’ancien vice-président Dick Cheney, aurait fait 39.5 milliards de dollars de profit sur la guerre en Irak, à elle toute seule.

De même, l’implication de l’OTAN en Libye avait principalement des motifs économiques. Comme Saddam Hussein, Kadhafi était un allié – et un ancien ennemi – de l’Ouest qui était tombé en disgrâce avant la rébellion de 2011 contre lui. Alors que les Etats-Unis ont hypocritement affirmé que l’implication de l’OTAN en Libye était humanitaire, de nombreux analystes pensent qu’elle avait plus à voir avec le pétrole et la protection du système monétaire international. En effet, comme Newman l’explique, le régime de Kadhafi est passé de modèle et d’allié important de l’Ouest àennemi à abattre en l’espace de seulement quelques années. Ce revirement soudain a très probablement été causé par le projet de Kadhafi d’arrêter de vendre le pétrole libyen en dollars américains – un projet qui aurait été particulièrement dévastateur pour l’économie américaine et le dollar américain [Saddam Hussein avait aussi ce projet, Note du Saker Francophone].

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De même, on peut dire que le plan d’intervention en Syrie était et est toujours motivé par des intérêts pétroliers, et non par des préoccupations humanitaires. Dans son analyse globale de la situation, Nafeez Ahmed explique que la violence et le meurtre de civils – dans les deux camps – sont exploités dans le seul but géopolitique de contrôler le pétrole du Moyen-Orient et les pipelines de gaz. Son rapport s’appuie sur de nombreuses sources officielles, y compris des fuites de documents gouvernementaux, des fonctionnaires retraités de l’OTAN et l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, pour montrer comment la situation en Syrie est liée au désir ancien des Occidentaux de contrôler le pétrole du Moyen-Orient et les pipelines; depuis 2011, les États-Unis et le Royaume-Uni entraînent des forces d’opposition syriennes pour provoquer l’effondrement du régime syrien de l’intérieur.

L’appropriation du pétrole par l’Ouest est le facteur déterminant en Irak, Libye et Syrie (en plus, dans le cas de la Libye, de protéger le dollar et les banques européennes). Mais en Ukraine, il s’agit principalement d’accaparer les terres riches et fertiles du pays pour la culture des OGM par les multinationales de l’industrie agro-alimentaire occidentale, introduites grâce à un prêt conditionnel du FMI de 17 milliards. Il est intéressant de noter, avec Joyce Nelson, de The Ecologist, qu’à la fin de 2013, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, a rejeté un accord d’association avec l’Union européenne lié à un prêt du FMI de 17 milliards de dollars, lui préférant un plan d’aide russe de 15 milliards de dollars incluant un rabais sur le gaz naturel russe. Comme l’explique Nelson, «sa décision a été le principal facteur déclencheur des manifestations meurtrières qui ont suivi et qui ont conduit à son renversement en février 2014 et à la crise actuelle». Cela signifie que le prêt d’aujourd’hui du FMI – et la voracité de ses clauses – était sur la table bien avant l’éviction de l’ancien président Ianoukovitch, et que le changement de régime dans le pays a commodément permis au prêt de prendre racine.

En plus d’ouvrir les riches terres agricoles de l’Ukraine aux géants occidentaux de l’agro-business et à la production d’OGM, les prêts du FMI sont généralement accompagnés de conditions de restructuration économique strictes sous la forme de programmes d’ajustement structurel (PAS). Ces programmes obligent essentiellement la nation emprunteuse à restructurer son économie en réduisant les dépenses publiques et les subventions dans des domaines comme l’emploi, le soutien du pouvoir d‘achat, la santé et l’éducation ainsi qu’à privatiser des services (auparavant accessibles) tels que la santé. Si les conditions du FMI sont appliquées en Ukraine, cela va dévaster et appauvrir le pays.

Malgré leur importance, ces projets politico-économiques dont l’Ukraine fait les frais, sont rarement traités en profondeur, voire pas du tout, dans les médias mainstream occidentaux. Alors que le conflit en Ukraine se poursuit et que les grands médias se concentrent principalement sur les drames humains et politiques du conflit et de l’accord de cessez-le-feu de Minsk 2, on peut seulement espérer que le peuple de l’Ukraine n’aura pas à subir sur le long terme le même sort politique et économique que les peuples d’Irak, de Syrie ou de Libye.

Ghada Chehade

Traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

mardi, 23 décembre 2014

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

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Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

« Le projet South Stream était voué à l’échec dès le départ »

Propos recueillis par Thomas Gras

Ex: http://www.lecourrierderussie.com

Entretien avec Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.


Le 1er décembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une visite d’État en Turquie, que Moscou stoppait la réalisation du projet de gazoduc South Stream. La raison invoquée est la « position non constructive » de l’Union européenne. Vladimir Poutine a également annoncé que, pour répondre aux besoins de l’économie turque, la Russie était prête à construire un nouveau pipeline vers la Turquie et à le prolonger, si nécessaire, jusqu’en Grèce. Qu’est-ce qui se cache derrière la fermeture de South Stream ? Le Courrier de Russie a posé la question à Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.

Le Courrier de Russie : Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’abandon de la construction du gazoduc South Stream ?

Said Gafourov : J’ai été surpris par cette décision, même s’il fallait s’y attendre. Le projet South Stream, selon moi, était voué à l’échec dès le départ, car beaucoup trop cher [le coût du projet était estimé à quelque 25 milliards d’euros, ndlr]. La construction d’un gazoduc sous l’eau est une entreprise très onéreuse, et dangereuse. С’est une opération requérant d’importantes garanties sur le long terme et un partage des risques entre les parties. L’acheteur endosse la responsabilité de la demande, au cas où elle diminuerait, alors que le vendeur, ici Gazprom, est responsable du maintien des prix, s’ils venaient à monter.

LCDR : L’Europe est-elle d’accord pour partager ces risques ?

S.G. : En Europe, si les acheteurs sont des compagnies privées, les conditions sont fixées par Bruxelles. Et elles sont loin d’être équitables pour les fournisseurs, qu’il s’agisse de la Russie ou d’un autre pays. La position de l’UE consiste à dire : Vous amenez le gaz chez nous à vos frais, et nous le prenons au prix que nous voulons et sans garantie sur le long terme. Bien évidemment, cette situation ne peut pas satisfaire la Russie qui, dans le projet South Stream, se heurte en outre à un autre obstacle majeur : le troisième paquet énergie européen, interdisant aux producteurs de gaz de posséder des pipelines en Union européenne. Ce paquet contraint Gazprom à permettre à n’importe quel autre fournisseur d’utiliser son gazoduc pour livrer du gaz en Europe. Résultat, même si aucun autre acteur du marché ne se manifeste, la compagnie russe ne pourra pas utiliser le South Stream à pleine capacité, elle devra laisser une partie des pipelines en réserve, ce qui affecte grandement la rentabilité du projet et le rend économiquement peu fiable pour la partie russe. Le paquet énergie a été utilisé par l’UE comme une arme, et la Russie en a eu assez.

LCDR : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs ouvertement accusé l’Union européenne, le 5 décembre, d’avoir fait échouer le projet de gazoduc.

S.G. : L’Union européenne n’est pas « unique » : elle est constituée de points de vue politiques multiples et très différents. On y trouve notamment un groupe de bureaucrates qui se sont opposés à la réalisation du South Stream au nom de leurs intérêts personnels. Leur but n’était pas tant de faire du mal à Gazprom que de contrôler les flux monétaires liés au gaz afin de pouvoir s’en servir comme moyen de pression sur les compagnies et hommes politiques. Ces individus ne voulaient pas en arriver à la fermeture du projet, mais nous y sommes. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres et négociations secrètes de type mafieux.

LCDR : Doit-on définitivement faire une croix sur South Stream ?

S.G. : Non. Il y a des chances que le projet ne disparaisse pas complètement, bien que Gazprom affirme le contraire. La question centrale est de savoir quels changements auront lieu à Bruxelles dans les mois à venir. Les individus dont je parlais doivent être remplacés. Il faut briser cette bureaucratie mafieuse à Bruxelles. Les personnes chargées de la sécurité et de la livraison de gaz en Europe n’ont pas à commettre de tels actes irresponsables. Ensuite, la réouverture du projet dépendra beaucoup de l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la variation du coût du matériel de construction sous-marine, de l’obtention de garanties sur la demande et de la levée des sanctions contre Gazprom. D’ailleurs, les compagnies européennes impliquées [l’italien Eni, le français EDF et l’allemand Wintershall, ndlr] n’ont pas entériné la fin du South Stream et feront tout pour qu’il aboutisse.

LCDR : Le nouveau projet de Gazprom envisage de traverser la Turquie par un nouveau gazoduc afin d’aller jusqu’à la Grèce, où serait construit un hub à la frontière. Pourquoi cette route rencontrerait-elle plus de succès que le tracé par la Bulgarie ?

S.G. : Premièrement, le projet est moins cher, puisqu’il est principalement terrien, et deuxièmement, la Turquie ne suit pas le régime des sanctions. N’oublions pas que Gazprom est touché par les sanctions occidentales et ne peut obtenir de crédits à long terme auprès des banques européennes. Ensuite, la Grèce dispose de plus de pouvoir au sein de l’UE que la Bulgarie. D’autant que la prochaine élection présidentielle grecque [avancée au 17 décembre, ndlr] devrait être remportée par un représentant du parti de gauche, Syriza [très opposé à la politique de Bruxelles, ndlr].

LCDR : Quel rôle joue la Turquie dans cette affaire ?

S.G. : La Turquie compte devenir le principal centre de transit du gaz en direction de l’Europe du Sud, à la place de l’Ukraine. Gazprom a présenté un contrat intéressant à Ankara, lui accordant une ristourne sur le gaz. Bien que le prix de vente soit tenu secret, je pense que les Turcs pourraient payer moins de 300 dollars les 1 000 m3, alors que la moyenne européenne oscille entre 300 et 500 dollars. Le projet proposé par Gazprom n’est néanmoins pas une réalité, mais une possibilité. L’Union européenne doit maintenant prendre une décision quant à sa réalisation. Si Bruxelles est honnête d’un point de vue concurrentiel, elle acceptera le projet russo-turc, car elle doit être heureuse qu’il existe, outre l’Ukraine, une nouvelle route gazière au Sud.

Long de 3 600 kilomètres et d’une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, le South Stream devait relier la Russie à l’Europe du Sud sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, afin de contourner le territoire ukrainien. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie avait signé des accords intergouvernementaux avec l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction avait débuté le 7 décembre 2012 dans la région d’Anapa (Caucase russe), et la première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.

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« Bruxelles n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues dans le projet South Stream. Si les problèmes continuent, nous considèrerons d’autres opportunités et choisirons des pays de transit qui ne sont pas membres de l’Union européenne. L’Europe se trouvera avec encore un nouveau pays de transit. Je ne comprends vraiment pas à quoi Bruxelles est en train de jouer. »
Vladimir Poutine, le 24 mai, lors d’une rencontre avec les représentants des agences de presse internationales.

samedi, 20 décembre 2014

The Rise of Putinism

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The Rise of Putinism

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“Abe tightens grip on power as Japanese shun election.”

So ran the page one headline of the Financial Times on the victory of Prime Minister Shinzo Abe in Sunday’s elections.

Abe is the most nationalistic leader of postwar Japan. He is rebooting nuclear power, building up Japan’s military, asserting her rights in territorial disputes with China and Korea.

And he is among a host of leaders of large and emerging powers who may fairly be described as the new nationalistic strong men.

Xi Jinping is another. Staking a claim to all the islands in the South and East China seas, moving masses of Han Chinese into Tibet and Uighur lands to swamp native peoples, purging old comrades for corruption, Xi is the strongest leader China has seen in decades.

He sits astride what may now be the world’s largest economy and is asserting his own Monroe Doctrine. Hong Kong’s democracy protests were tolerated until Xi tired of them. Then they were swept off the streets.

Call it Putinism. It appears to be rising, while the New World Order of Bush I, the “global hegemony” of the neocons, and the democracy crusade of Bush II seem to belong to yesterday.

Narendra Modi, leader of the Hindu nationalist party who was denied entry into the United States for a decade for complicity in or toleration of a massacre of Muslims is now Prime Minister of India.

“Members of the rightwing Rashtriya Swayamsevak Sangh,” the FT reports, “the Organisation of National Volunteers that gave birth to the Bharatiya Janata party headed by Mr. Modi — have been appointed to key posts in the governing party and cultural institutions.

“Nationalists have railed in public against the introduction of ‘western’ practices such as wearing bikinis on the beach, putting candles on birthday cakes and using English in schools — all to the chagrin of fretful liberals.”

Turkish President Recep Tayyip Erdogan is another such leader.

Once seen as a model of the enlightened ruler who blended his Islamic faith with a secular state, seeking friendship with all of his neighbors, he has declared cold war on Israel, aided the Islamic State in Syria, and seems to be reigniting the war with the Kurds, distancing himself from his NATO allies and the U.S., and embracing Putin’s Russia.

Not since Ataturk has Turkey had so nationalistic a leader.

And as the democracy demonstrators were routed in Hong Kong, so, too, were the Tahrir Square “Arab Spring” demonstrators in Egypt, home country to one in four Arabs.

With the overthrow of Hosni Mubarak, the Muslim Brotherhood came to power in free elections, but was then overthrown by the Egyptian Army.

General Abdul Fattah al-Sisi is now president and rules as autocratically as Mubarak, or Nasser before him.

Thousands of the Muslim Brotherhood are in prison, hundreds face the death penalty. Yet, despite the military coup that brought Sisi to power, and the repression, the American aid continues to flow.

What do these leaders have in common?

All are strong men. All are nationalists. Almost all tend to a social conservatism from which Western democracies recoil. Almost none celebrate democracy or democratic values the way we do.

And almost all reject America’s claim to be the “indispensable nation” or “exceptional nation” and superpower leader.

Fareed Zakaria lists as “crucial elements of Putinism … nationalism, religion, social conservatism, state capitalism and government domination of the media. They are all, in some way or another, different from and hostile to, modern Western values of individual rights, tolerance, cosmopolitanism, and internationalism.”

Yet not every American revels in the sewer that is our popular culture. Not every American believes we should impose our democratist ideology on other nations. Nor are Big Media and Hollywood universally respected. Patriotism, religion and social conservatism guide the lives of a majority of Americans today.

As the Associated Press reports this weekend, Putinism finds echoes across Central and Western Europe. Hungary’s Viktor Orban has said he sees in Russia a model for his own “illiberal state.”

The National Front’s Marine Le Pen wants to bring France into a new Gaullist Europe, stretching “from the Atlantic to the Urals,” with France seceding from the EU superstate.

“Of the 24 right-wing populist parties that took about a quarter of the European Parliament seats in May elections, Political Capital lists 15 as ‘committed’ to Russia,” writes the AP.

These rising right-wing parties are “partners” of Russia in that they “share key views — advocacy of traditional family values, belief in authoritarian leadership, a distrust of the U.S., and support for strong law and order measures.”

While the financial collapse caused Orban to turn his back on the West, says Zakaria, to the Hungarian prime minister, liberal values today embody “corruption, sex and violence,” and Western Europe has become a land of “freeloaders on the backs of welfare systems.”

If America is a better country today than she has ever been, why are so many, East and West, recoiling from what we offer now?


vendredi, 12 décembre 2014

House Resolution 758: A Work of Fiction

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House Resolution 758: A Work of Fiction

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The U.S. government is a bastion of reckless behavior, constantly and continually. The extent of damage inflicted upon the American people by U.S. governments is huge and incalculable. The latest addition to its record of recklessness is H.R. 758. This resolution passed the House with 95 percent of the House voting “yea”. The vote was 411 to 10 with 13 not voting.

The text of H.R. 758, passed by the U.S. House of Representatives on Dec. 4, 2014, is here. This resolution is directed against Russia. All quotes below are from H.R. 758.

“H.Res.758 – Strongly condemning the actions of the Russian Federation, under President Vladimir Putin, which has carried out a policy of aggression against neighboring countries aimed at political and economic domination.”

H.R. 758 condemns Russia unjustly, unilaterally, without justification, without evidence, and while ignoring Russia’s actual intentions and actions.

H.R. 758 makes false charges against Russia. False accusations obscure facts and realities. This can only lead to harmful decisions. Basing national policies on fictions can only cause problems and hurt Americans.

H.R. 758 gains  nothing for Americans by fabricating false charges against Russia. To the contrary, there is much to be lost by placing America on a collision course with Russia. There is much to be lost for Americans, Russians, and other peoples of the world by isolating Russia and starting a new Cold War.

H.R. 758 makes various calls for action “with the goal of compelling it [Russia]…” These acts, that include “visa bans, targeted asset freezes, sectoral sanctions, and other measures on the Russian Federation and its leadership” are hostile and aggressive.

H.R. 758’s attempt to compel Russia raises the distinct possibility of subsequent further economic, political and military steps that confront Russia and raise the likelihood of war, even nuclear war. These prospects are not counterbalanced by any gains to Americans from compelling Russia.

H.R. 758 demeans Russia. It is scandalously derogatory. It accuses Russia. It places Russia in a docket made by the U.S. It judges Russia. It makes the U.S. government the judge and jury of Russia.

H.R. 758 makes demands of Russia. It demands unrealistic capitulation. It places the U.S. in opposition to Russia when there is nothing to be gained by such opposition and peace is to be lost.

H.R. 758 calls for military actions. It spurns diplomacy.

H.R. 758 is aggressive in tone and nature, needlessly and without right.

H.R. 758 intrudes the U.S. into areas of the world where the U.S. doesn’t belong and has no right being. It intrudes the U.S. government into areas where it has no genuine interest on behalf of the American people.

H.R. 758 is fiction purporting to be fact. As fact, it’s mostly garbage, and harmful, dangerous garbage at that.

H.R. 758 is an extended exercise in baseless Congressional propaganda that teaches the American people false beliefs that can only generate hatred, suspicion and hostility. These strengthen the hand of the American warmongers and war party and obscure the voices for peace.

Although the situation in Ukraine and Russia’s role in it are none of Congress’s (or the House’s) business, measures like H.R. 758 will be used to justify further actions against Russia. For this reason, it’s useful to point out just a few of the many fictional narratives in this document.

What emerges after considering some of these allegations is that H.R. 758 has assembled a laundry list of charges against Russia in order to create the illusion of a substantial indictment. This is analogous to how American prosecutors trump up charges by issuing a stew such as assaulting a police officer, resisting arrest, trafficking, conspiracy to deliver controlled substances, conspiracy to resist arrest, unlawful use of a telephone, ad infinitum. This manner of proceeding is not surprising given the legal backgrounds of many Congressmen and members of their staffs.

FICTION: “…the Russian Federation has subjected Ukraine to a campaign of political,         economic, and military aggression for the purpose of establishing its domination over the country and progressively erasing its independence.”

FACT: The Russian Federation did absolutely nothing to initiate Ukraine’s current set of troubles. It did not create a coup d’etat in Ukraine. To the contrary, the U.S. encouraged the coup. Russia never attacked Ukraine militarily with its armed forces. It never made an attempt to take over Ukraine. If it has, where is the evidence of such an invasion? Russia has never sought to erase the independence of Ukraine. To the contrary, it has again and again made efforts to bring peace to that country.

FICTION: “…Russian Federation’s forcible occupation and illegal annexation of Crimea…”

FACT: Russia didn’t forcibly occupy Crimea at any time. Russia never invaded Crimea. Actually, in response to the coup d’etat in Kiev, the Parliament of Crimea adopted a resolution calling for a referendum to secede from Ukraine and its illegitimate government. The referendum was put to the people and passed in a one-sided vote. This resulted in Crimea joining the Russian Federation as a sovereign state.

FICTION: “… the Russian Federation has provided military equipment, training, and other assistance to separatist and paramilitary forces in eastern Ukraine that has resulted in over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…”

FACT: Whatever assistance was or was not, it did not result in “over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…” as H.R. 758 says. This cannot be laid at the doorstep solely of either the secessionists or the Russian Federation. It is a consequence of the de-stabilization of Ukraine’s government that catalyzed secession movements and resulted in Ukraine’s going to war to maintain its territory.

FACT: As with Crimea, secessionary forces of eastern Ukraine immediately became active after the coup d’etat in Kiev on February, 25, 2014. (The Donetsk Republic organization actually appeared before the year 2007 when Ukraine banned it.) The coup resulted in activists taking control of municipal buildings and declaring the Federal State of Novorussiya on April 7, 2014. One week later, Ukraine’s interim government declared it would confront the secessionists militarily.

FACT: On May 16, 2014, Ukraine declared that the entire Donetsk People’s Republic, a component of the Federal State of Novorussiya, was a terrorist organization. Consequently, Ukraine sent its military forces against those of the eastern Ukraine secessionists. We know that to re-take territory, Ukraine prosecuted the war in Donbass by bombardments of civilian areas.

FACT: The available evidence on the war in Donbass shows complexity in the forces fighting on the secessionist side. The participation of Russians did occur. However, there is no documentation that has yet been provided by the U.S. of the extent and kinds of assistance by Russians and/or by the Russian Federation to the secessionist forces of the Federal State of Novorussiya.

FICTION: “…the terms of the cease-fire specified in the Minsk Protocol that was signed on September 5, 2014, by representatives of the Government of Ukraine, the Russian Federation, and the Russian-led separatists in the eastern area of Ukraine have been repeatedly violated by the Russian Federation and the separatist forces it supports…”

FACT: The cease-fire has been repeatedly violated by both the Government of Ukraine and separatists. They’ve been fighting over the Donetsk airport. Calling the separatists Russian-led is an attempt to make Russia the author of the secessionist movement, which it is not. Cease-fires often are respites in longer wars as each side arms and regroups. This cease-fire’s lapses, which are none of America’s business anyway, can’t be taken seriously, and certainly not as seriously as H.R. 758 purports to do.

FICTION: “Malaysia Airlines Flight 17, a civilian airliner, was destroyed by a missile fired by Russian-backed separatist forces in eastern Ukraine, resulting in the loss of 298 innocent lives…”

FACT: The causes of the destruction of this airliner have not been yet established. H.R. 758 treats allegations as if they were facts.

FICTION: “…the Russian Federation has used and is continuing to use coercive economic measures, including the manipulation of energy prices and supplies, as well as trade restrictions, to place political and economic pressure on Ukraine…”

FACT: The energy relations among Russia, Russian companies, Ukraine and oligarchs of both countries are complex and not easily understood. They are known to be opaque. There are all sorts of hypotheses about them, but little is actually known. The allegation made in H.R. 758 is unproven.

FICTION: “…the Russian Federation invaded the Republic of Georgia in August 2008…”

FACT: The breakup of the USSR has been followed by some instabilities on Russia’s periphery, especially where there are large Russian populations that come into conflict with other nearby peoples. This characterizes Ukraine and Georgia. In the latter case, Georgia had a breakaway region, South Ossetia. Georgia shelled this region, and that brought in the Russian military to protect the integrity of South Ossetia. A European Union report says that Russia didn’t simply invade Georgia on its own hook. It didn’t initiate an aggression. The attacks by Ukraine on Donbass are a similar case, except that Russia has notably not responded to protect Novorussiya as it did South Ossetia. It has not introduced a concerted Russian attack.

FICTION: “…the Russian Federation continues to subject the Republic of Georgia to political and military intimidation, economic coercion, and other forms of aggression in an effort to establish its control of the country and to prevent Georgia from establishing closer relations with the European Union and the United States…”

FACT: This charge is sour grapes over the fact that Russia doesn’t want Georgia to join NATO and place missiles and armed forces on its doorstep. Georgia wants to join NATO, thinking that it affords it some protection against Russia.

If the Congress regards Russia’s pressures as “forms of aggression”, what then are its sanctions on Russia? Georgia is no more America’s business than is Ukraine. For the U.S. to condemn Russia over its actions on its periphery makes no more sense than for Russia to condemn the U.S. for its actions in Mexico or the Caribbean. When one major state begins to pressure another major state for its intrusions on smaller states, neither one can justify itself; and the result is often war between the two mastodons.

H.R. 758 is confrontational. It’s a jockeying for power at Russia’s boundaries and elsewhere. The problem with it is that as justification for confrontation it is so patently trumped up and false; and as part of a policy of U.S. expansion and influence, it is so foolish, so counter-productive and so dangerous.

H.R. 758 makes Ukraine into a U.S. ally. It calls for the restoration of Ukraine’s pre-coup borders. To accomplish this, it calls for the U.S. to supply arms, services and training to Ukraine: “…calls on the President to provide the Government of Ukraine with lethal and non-lethal defense articles, services, and training  required to effectively defend its territory and sovereignty…”

This makes the U.S. a party to Ukraine’s war against Donbass and even Crimea.

The belief that motivates all of H.R. 758 is that Russia is expansionist and on the move, seeking to take over countries on its periphery. Washington sees Putin and Russia as a new Hitler and Germany. This is the basis of all the trumped up charges and fictions in this document. Washington is constructing a new Hitler for itself, even though the situation is totally different and even though the evidence points in very different directions. To this erroneous belief is added another erroneous idea, which is the notion that to do nothing is to appease Russia. And finally there is a third erroneous idea which is that it’s the mission of the U.S. to fight evil empires all over the world. So, since the U.S. government conceives itself as committed to fighting evil empires and it has found one in Putin’s Russia, it wants to join hands with Ukraine and enter the fight. Ukraine is seen as the new Sudetenland or Czechoslovakia or Austria.

What we have in Washington are people who have been so indoctrinated in an oversimplified history of the world American-style that they cannot see anything but those past situations today, when in fact the situations arising today are considerably different and call for very different responses.

Reality is far, far different than H.R. 758 suggests. Russia is not an aggressive state. Its moves are defensive. Putin has sought time and again to protect Russian populations on the periphery of the Russian Federation. This is merely housekeeping and tidying up after the dissolution of the USSR. Putin wants respect for Russia and a Russian sphere of influence. He wants ties with Europe, peaceful ties. Putin has not built Russia into a military machine of huge proportions. He has not attacked any country in an outright aggression. There is no evidence, in word or deed, that this is his intent.

NATO is an aggressive force, as shown in Serbia, Afghanistan and Libya. It is a tool of neo-colonialist European powers. NATO cannot be trusted. Russia’s defensiveness concerning NATO is entirely justified.

America is an aggressively expansionary force, with vast global ambitions, as shown by its attacks on Serbia, Afghanistan, Libya, and Iraq, as shown by its drone wars in other countries like Pakistan and Yemen, as shown by its forces in Somalia and its other commitments in Africa, and as shown by its Pacific pivot and evident antagonism toward Russia. Russia’s defensiveness concerning the U.S. is justified.

H.R. 758 reflects anachronistic thinking, but fighting enemies, real and imagined, has become an entrenched habit of American governments. Congress doesn’t want peace. It doesn’t want to exercise diplomacy. It doesn’t want to recognize a multipolar world and other major powers, not really. Congress wants a new and large outside enemy. Else, why would it be constructing one in the form of Putin and the Russian Federation?


mardi, 09 décembre 2014

¿La paz “imposible” de Putin con Obama?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Ahora que me encuentro en San Petersburgo –la segunda ciudad rusa en importancia y joya cultural humanista con casi 6 millones de habitantes–, donde interactúo gratamente con los rusos locales, me cuesta demasiado trabajo entender cómo Rusia puede ser desvinculada cultural, económica y políticamente de Europa, en particular, y en general de Occidente–una distorsión semántica de la orwelliana propaganda anglosajona (en inglés equivale a “ misnomer”)–, que cuenta en el seno del G-7 al oriental –desde el punto de vista cultural y geográfico– Japón.

La semiótica distorsión geoeconómica/geopolítica de la dupla anglosajona de Wall Street/La City (Londres), que controla a sus respectivos gobiernos pusilánimes cuan impopulares –Obama compite en repudio ciudadano con David Cameron, el premier británico–, incrusta a Japón, de raza amarilla y cultura oriental, y excluye a Rusia, de raza blanca y cultura occidental genuina, del Nuevo Occidente adulterado y desbrujulado.

En un enfoque holístico, San Petersburgo –la metrópoli más occidental de Rusia, válgase la tautología cultural y geográfica– representa uno de los crisoles modernos de la auténtica civilización occidental humanista: desde sus incomparables Ballets Russes del Teatro Mariinsky –lo óptimo de Occidente– hasta su maravilloso Museo L’Hermitage, que detenta la mayor colección de pinturas de Occidente, sin contar otros notables atributos civilizatorios, como sus iglesias del rito ortodoxo cristiano –una religión medio-oriental adoptada por la primera, segunda y tercera Roma (respectivamente la original, luego Bizancio y por último Moscú)– y sus característicos palacios de ensueño, de arquitectura similar a la de Italia, Gran Bretaña (GB), Francia y Alemania.

El inconmensurable sabio chino Confucio solía decir que la máxima señal del caos es cuando existe confusión lingüística: no sólo excluir a Rusia –tanto del fenecido G-8 como de la entelequia de Occidente adulterada por los urgentes imperativos geopolíticos de la dupla anglosajona–, sino peor aún, comparar grotescamente a Hitler con Putin, cuyo país contribuyó en la derrota de la Alemania nazi, denota una grave pérdida de la sindéresis, a la par de una incontinencia verbal.

Otra confusión lingüística en el campo de la geopolítica radica hoy en discutir casi bizantinamente si Estados Unidos y Rusia se encuentran ya en un nueva guerra fría –a la que han advertido solemnemente Kissinger y Gorbachov– o si se confrontan en una guerra multidimensional, donde destaca la guerra económica a la que ha hecho alusión prístinamente el mismo presidente ruso Vlady Putin (http://goo.gl/5WCUlP) y quien, en su célebre entrevista a la televisión alemana ARD (http://goo.gl/syTXSI), reclama y exclama que la OTAN y Estados Unidos poseen bases militares esparcidas en todo el globo, incluyendo áreas cercanas al territorio ruso y cuyo numero sigue creciendo. Luego Putin confesó que, frente a la decisión de la OTAN de desplegar fuerzas especiales cerca de la frontera rusa, Moscú ha respondido con ejercicios similares (v.gr en el Golfo de México).

La “nueva guerra fría” ya empezó y su epítome es la guerra económica que ha desplomado deliberadamente el precio del petróleo, que daña enormemente a Rusia.

En un extenso documento (http://goo.gl/CHwJUS), Vladimir P. Kozin –jefe de los consejeros del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos– aborda la “segunda guerra fría” que Estados Unidos y la OTAN han impuesto a Rusia y pregunta cuál es la forma de superarla, a lo que propone cuatro axiomas:

1) Estados Unidos y sus aliados de la OTAN deben cesar cualquier edificación militar cerca de las fronteras rusas –que incluya una serie de acuerdos estratégicos sobre armas convencionales y nucleares a los que ya se llegó– y deben contemplar a Rusia como su aliado (sic) permanente y no como su enemigo permanente.

2) Levantar sin condiciones todas las sanciones económicas y financieras contra Rusia.

3) “Ucrania tendrá que declarar su promesa para conservar su estatuto de no alineado y no nuclear para siempre (sic). Aquí vale la pena un comentario: al momento de la disolución de la URSS, Ucrania cedió parte de su dotación de armas nucleares –al unísono de Belarús y Kazajs­tán–, sin haber sido recompensada por la ingrata comunidad internacional.

Y 4) La comunidad internacional debe oponerse firmemente a las tentativas de revivir los resultados de la Segunda Guerra Mundial, y combatir consistentemente todas las formas y manifestaciones de racismo, xenofobia, nacionalismo agresivo y chovinismo.

Tales cuatro puntos deberán ser tratados en una cumbre especial entre Estados Unidos y Rusia, pero no con Barack Obama, ya que el geoestratega Kozin juzga imposible (¡supersic!) realizarla durante lo que queda de su presidencia.

Kozin plantea que en el umbral de una guerra nuclear definitoria, las guerras hoy son híbridas: guerras convencionales sumadas de ciberguerras y guerras de desinformación mediante infiltraciones en asuntos domésticos ajenos bajo la forma de caos controlado y guerras por aliados interpósitos (“proxy-wars”).

Kozin se pronuncia por una “distensión (détente) global”, que implemente bajo el principio del mundo multipolar una seguridad mutua garantizada.

Llama la atención el profundo grado de animadversión personal de los geoestrategas rusos a Obama, que no alcanza los niveles de rusofobia masiva del polaco-canadiense-estadunidense Brzezinski quien, después de haber tendido una trampa letal a la URSS en Afganistán, contempla(ba) balcanizar lo que queda de Rusia en tres pedazos, con el fin de incorporar a Ucrania a la OTAN, como enuncia en su libro hoy caduco El gran tablero de ajedrez mundial, que no previó las derrotas militares de Estados Unidos en Irak y Afganistán ni el advenimiento del nuevo orden tripolar geoestratégico (EU/Rusia/China).

El verdadero asesor geoestratégico de Obama es Brzezinski, ex asesor de Seguridad Nacional de Carter, atormentado por sus fobias atávicas todavía a sus 86 años.

Los geoestrategas rusos han perdido la esperanza de alcanzar un acuerdo con Obama –la paz imposible–, a quien también le conviene el conflicto congelado de Ucrania mientras cede la batuta a un Congreso hostil.

Quizá los rusos prefieran esperar al nuevo presidente de Estados Unidos en los próximos tres años para poder negociar.

Un error de focalización subjetiva consiste en atribuir a los mandatarios de Estados Unidos y Rusia sus políticas que son producto de sus maquinarias de guerra y sus intereses grupales.

Una cosa es la postura de un think tank de la talla del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos y otra cosa es la trivialización de la guerra sicológica de viciosa propaganda negra a la que se consagran dos publicaciones financieristas anglosajonas, The Economist (22/11/14) y The Wall Street Journal (4 y 15/11/14), quienes desde su comodidad bursátil no se agotan en incitar a una guerra de Estados Unidos contra Rusia.

¿Tendrán suficientes refugios nucleares los malignos banqueros de Wall Street y La City de Londres?

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lundi, 08 décembre 2014

Las razones de Putin para “suspender” el South Stream

El cierre del gasoducto ruso South Stream en Europa ha desatado una gran polémica en torno a las motivaciones de Moscú. ¿Qué hechos están detrás de su suspensión y qué futuro le aguarda al un nuevo oleoducto de Rusia en Turquía? Rusia ha cancelado el proyecto del oleoducto South Stream de 63.000 millones metros cúbicos para suministrar gas al sur de Europa. Ahora, en vez de transitar a través de Bulgaria, miembro de la UE, el gas fluirá a través de Turquía y de Grecia. Según expertos, South Stream podría cubrir un 20% de las necesidades de gas de la UE.

Gazprom ha confirmado oficialmente que Rusia construirá un gasoducto alternativo utilizando fondos y materiales destinados al proyecto original de South Stream. El gigante del gas ruso aún planea tender un gasoducto hacia Turquía y el sur de Europa, pero que no pasará por territorio de Bulgaria. El director ejecutivo de Gazprom, Alexéi Miller dijo que el nuevo gasoducto cruzaría el Mar Negro y que suministraría 14.000 millones metros cúbicos a Turquía. 

La UE señaló que el proyecto no podía llevarse a cabo, debido a que la crisis de Ucrania se había intensificado, y a que aumentó la oposición al gasoducto ruso en el territorio europeo. El Ministro de Energía de la UE, Gunther Oettinger, abiertamente amenazó con obstruir trabajos en el gasoducto South Stream, debido a que Moscú no reconoció el nuevo Gobierno de Kiev.

 

"De hecho, la Comisión Europea no solo no ha contribuido a la realización de este proyecto, sino además que vemos que ponen trabas para su puesta en marcha. Si Europa no quiere ponerlo en práctica, entonces no será realizado", dijo Putin en Ankara durante su visita a Turquía.

El cierre del proyecto no se traducirá en la llegada de menos gas para Europa. Los oleoductos rusos Nord Stream y Yamal harán llegar gas a Europa, y en 2014 Rusia suministrará 155.000 millones de metros cúbicos, la mitad de los cuales pasarán por territorio de Ucrania. De hecho, el objetivo de South Stream era suministrar gas a la UE eludiendo a Ucrania, que en el pasado reciente ha protagonizado tensas disputas con Rusia por el gas.

El cese de South Stream no es una buena noticia para las empresas de la UE que ya han invertido 2.500 millones de euros en el proyecto. Perder South Stream también podría significar para Europa tener una menor seguridad energética. La Unión Europea depende de Rusia, ya que el país le suministra un tercio del gas, recuerdan los expertos. Europa no puede prescindir totalmente del gas ruso, según reconoció Jerome Ferrier, jefe de la Unión Internacional del Gas y vicepresidente de la compañía francesa Total.

Turquía es el segundo mayor cliente de Gazprom en la región después de Alemania. La asociación de gas entre Rusia y Turquía empezó en 1984, cuando se firmó el primer acuerdo. Hoy en día Turquía es uno de sus socios extranjeros más importantes en este sector.

Serbia pide explicaciones por la suspensión del South Stream

Serbia mantendrá negociaciones con socios europeos y rusos para pedir explicaciones a raíz de la suspensión de la construcción del gasoducto South Stream, declaró este miércoles el presidente serbio, Tomislav Nikolic. "Hablaremos sobre este tema absolutamente en serio con los socios europeos y rusos", dijo.

Según Nikolic, Serbia quiere aclarar "qué se puede esperar, qué perdimos y qué, posiblemente, recibiremos" en relación a los suministros de gas.

Destacó que la introducción de sanciones contra Rusia por parte de Serbia hubiera provocado mayor daño que el cierre del South Stream. Sin embargo, Serbia quería obtener la confirmación de la parte rusa de que el país no se quedará sin suministros de energía en invierno.

Por su parte, la viceministra serbia de Tráfico, Construcción e Infraestructura, Zorana Mihajlovic, dijo que no cree en la suspensión del proyecto y subrayó que Serbia hizo todo lo posible para salvarlo. "Hicimos todo lo posible para construirlo, ya que para nosotros es una cuestión de estabilidad energética", afirmó.

Asimismo, expresó la esperanza de que en un futuro próximo se logre un acuerdo para continuar la construcción del South Stream.

El cierre del South Stream ofrece a Rusia influencia financiera sobre Europa

La renuncia a construir el gasoducto South Stream ofrecerá a Rusia recursos financieros de influencia sobre Europa, declaró a Sputnik Sam Ori, vicepresidente ejecutivo de la compañía energética Securing America's Future Energy.

"Actualmente los países europeos no extraen gas natural licuado; en el mercado no existe una oferta amplia de gas estadounidense y tampoco hay otras alternativas; de esta manera, Rusia obtiene recursos financieros de influencia sobre Europa", dijo.

Según el experto, desde una perspectiva a corto plazo, la dependencia de Europa del petróleo ruso y del gas natural licuado es una "potente baza" para Rusia.

¿Anuncia la caída de precios del petróleo una nueva crisis global?

Los bajos precios del petróleo pueden provocar una crisis financiera mundial debido a la concentración de los instrumentos financieros relacionados con este recurso energético en 'zonas problemáticas'.

El auge del petróleo y el gas en EE.UU. fue posible gracias a los préstamos enormes que recibieron las compañías petroleras. Y las petroleras recibían préstamos no solo de accionistas o bancos: también obtuvieron cientos de miles de millones de dólares mediante la colocación de bonos de baja calidad, pero alta rentabilidad.

Según una estimación reciente de JP Morgan, si los precios del petróleo se mantienen en los 65 dólares por barril durante tres años, el 40% de todos estos bonos serán incumplidos.

"Aunque estamos ante un escenario incierto y a largo plazo, los problemas ya se están sintiendo ahora. Los expertos afirman que alrededor de un tercio de la deuda de las empresas energéticas en el mercado de estos bonos se encuentra actualmente 'en zona problemática'", señala el artículo publicado en 'Vesti', que subraya que "los bancos y otras instituciones financieras podrían sufrir impagos desde el sector petrolero".

El artículo resume que "los bajos precios del petróleo constituyen un problema no solo para empresas petroleras y exportadores. Los fondos de inversión, ávidos de grandes beneficios, invirtieron su dinero en el sector del petróleo y el gas. Por el momento, la crisis no amenaza el mundo, pero si los precios del petróleo no se recuperan, más adelante una gran cantidad de personas y empresas en EE.UU. perderán su dinero y la crisis financiera en la mayor economía se extenderá rápidamente por todos los mercados".

jeudi, 04 décembre 2014

Poutine en Turquie

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Poutine en Turquie: des relations exemptes de sanctions antirusses et du commerce en monnaie nationale

Auteur : Andreï Fedyachine 
Ex: http://zejournal.mobi

Le président russe Vladimir Poutine a été accueilli le 1-er décembre à Ankara avec tous les honneurs inhérents au protocole d’une visite d’Etat. L’accueil chaleureux réservé au Kremlin dans un pays de l’OTAN s’accordait plutôt mal avec les allégations de Washington sur l’« isolement international complet de Moscou ». Washington a fait jusqu’à la dernière minute pression sur Ankara pour que les Turcs confèrent à cette visite une froideur officielle. Mais les parties se sont retrouvées en bons voisins.

Au sein de l’OTAN, la Turquie vit en quelque sorte selon son propre calendrier et dans son propre espace politique. C’est le seul membre de l’alliance à avoir refusé de décréter des sanctions contre la Russie à cause de l’Ukraine. C’est aussi le seul pays de l’OTAN à avoir signé avec la Russie plus de 60 traités, accords et autres documents qui réglementent l’approfondissement des relations amicales ainsi que les contacts, les échanges et les consultations entre gouvernements, sans parler de la coopération économique dans divers domaines, de la pêche à l’électronucléaire en passant naturellement par le pétrole et le gaz.

Pendant la visite, au moins dix documents prévoyant d’étendre la coopération économique et commerciale s’ajouteront à ces accords.

D'autre part, la Russie est pour la Turquie le deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. La Turquie occupe quant à elle la septième place dans le commerce extérieur de la Russie.

Vladimir Poutine est arrivé en Turquie pour intensifier la coopération déjà existante, non pas pour ouvrir de « nouveaux horizons », estime Goumer Issaïev, directeur du Centre d’études sur le Proche-Orient contemporain à Saint-Pétersbourg.

« On sait bien quels domaines de coopération sont prioritaires. D’abord, c’est le gaz russe qui importe pour la Turquie. Deuxièmement, il s’agit de promouvoir le tourisme. En outre, la Turquie livre depuis longtemps des produits alimentaires et agricoles à la Russie. Je ne pense pas que de nouveaux axes seront ouverts pendant la visite. Les orientations déjà explorées seront quant à elles élargies. »

La Turquie ne gagnera absolument rien à décréter des sanctions antirusses, dit pour sa part Aleksandr Vassiliev, expert à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie.

« La Turquie est toujours l’un des premiers investisseurs pour la Russie. Les sociétés turques figurent d’ordinaire sur la liste des dix principaux investisseurs dans l’économie russe. La Turquie ne voit pas de raison de rompre ses liens avec la Russie ou de mettre l’accent sur les désaccords politiques qui existent bien sûr. »

La Turquie prône le renversement du régime de Bachar al-Assad en Syrie et refuse de reconnaître le rattachement de la Crimée à la Russie. Cependant, ces désaccords existent séparément des relations économiques qui se développent plus vite que les rapports politiques. Globalement, la Turquie et la Russie sont parvenues au cours de leur histoire à se quereller et à se rapprocher de nouveau. On ne peut pas dire qu’il leur était toujours confortable de vivre côte à côte. La vie dans le voisinage était plutôt difficile mais il leur était absolument impossible de vivre séparément.

La Russie et la Turquie vont élargir l'utilisation du rouble et de la livre turque dans  leurs échanges commerciaux réciproques, a annoncé lundi le président russe Vladimir Poutine à l'issue de négociations avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

"Nous estimons qu'il est très important d'élargir les règlements en monnaies nationales dans notre commerce réciproque. Nous ferons tout notre possible pour y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat russe.

A cet effet, "nous encouragerons les efforts des institutions financières appropriées aussi bien en Turquie qu'en Russie", a ajouté Vladimir Poutine.

En juillet dernier, Ankara a proposé à Moscou d'utiliser les monnaies nationales dans leur commerce réciproque afin de se débarrasser progressivement du dollar.

En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 32,7 milliards de dollars.

L'idée de passer progressivement au rouble et à la livre turque a été vivement soutenue par Moscou qui juge cette démarche très importante pour réduire le rôle du dollar dans ses échanges extérieurs suite au refroidissement de ses relations avec l'Occident sur fond de crise ukrainienne.

mercredi, 26 novembre 2014

Vers un Nouvel Ordre Mondial?

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Vers un Nouvel Ordre Mondial? Mais, il est déjà là!

Auteur : Bryan MacDonald
Ex: http://zejournal.mobi

Poutine a exprimé le souhait d'un « nouvel ordre du monde » capable d'assurer la stabilité de la planète. Il trouve que les États-Unis abusent de leur rôle de leader mondial. Ce qui n'a pas été suffisamment signalé nulle part, c'est que les piliers de « l'ancien régime » s'écroulent depuis des années.

Tout était pourtant si simple. Le monde était partagé en deux camps – l'Occident et le reste. Et « l'Ouest » était vraiment « the best ». Il y a 20 ans, six des économies les plus puissantes faisaient partie du camp pro-Washington.

Le leader – les USA eux-mêmes – était si loin en tête, que son Produit Intérieur Brut (PIB) était quatre fois plus grand que celui de la Chine et valait neuf fois celui de la Russie.

Le pays le plus peuplé du monde – l'Inde – avait presque le même revenu que la comparativement minuscule Italie et que le Royaume Uni. L'idée que cet ordre de choses allait changer aussi dramatiquement en à peine deux décennies aurait fait rire n'importe qui.

Aux yeux des Occidentaux, la Chine et l'Inde étaient des pays arriérés, et il leur faudrait un siècle au bas mot pour devenir des rivales potentielles. La Russie, elle, était perçue comme un cas désespéré, un pays à genoux, en proie au chaos. De telles notions, dans les années 90 étaient parfaitement justifiées.

L'économie mondiale dans les années 1990 et aujourd'hui

Tableau des dix économies mondiales les plus importantes, ajustées selon la Parité en Pouvoir d'Achat (PPA).

1995 ( en milliards d'US$)

1. USA 7.664
2. Japon 2.880
3. Chine 1.838
4. Allemagne 1.804
5. France 1.236
6. Italie 1.178
7. Royaume-Uni 1.161
8. Inde 1.105
9. Brésil 1.031
10. Russie 955

2015 (Prévisions du FMI)

1. Chine 19.230
2. USA 18.287
3. Inde 7.883
4. Japon 4.917
5. Allemagne 3.742
6. Russie 3.643
7. Brésil 3.173
8. Indonésie 2.744
9. France 2.659
10. Royaume-Uni 2.547

Le soleil couchant US

Maintenant, c'est l'Occident qui fait les frais de la plaisanterie. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que, dès 2015, les quatre plus puissantes économies du monde seront des membres du club connu par son acronyme, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et la Chine sera tête de file à la place des USA. C'est même probablement déjà le cas, les chiffres, en économie, ayant tendance à traîner derrière les faits.

L'Italie, homme malade de l'Europe, ne fait plus partie des dix du peloton de tête, et le Royaume-Uni, lanterne rouge, peine à s'y accrocher. Londres prétend toujours au titre de place financière centrale. Les seuls qui le croient encore sont les petits Anglais (« the little Englanders »). Le Royaume Uni est devenu la Julie Andrews de la géopolitique : une étoile en voie d'extinction, qui fut jadis brillante. La France est impuissante, se traînant de crise en infortune et d'infortune en crise.

Le Président US Barak Obama et la Chancelière allemande Angela Merkel

Il est trop tôt pour mettre les États-Unis au rebut. L'Empire ne va pas disparaître d'un jour à l'autre, mais son soleil est déjà bien bas dans le ciel. C'est moins la faute des États-Unis que celle de la déchéance croissante de ses alliés traditionnels.

Les deux seuls qui tiennent encore debout sont l'Allemagne et le Japon, aucun des deux n'étant cependant des acteurs militaires sérieux. La Grande Bretagne et la France ont longtemps été le fer de lance des aventures martiales. En réalité, l'Allemagne n'est pas un partenaire follement enthousiaste, parce qu'une large frange de la classe politique de Berlin est extrêmement sceptique à l'égard du pouvoir US. Pour une partie très significative de l'intelligentsia allemande, c'est Moscou le partenaire naturel, pas les États-Unis.

La montée en puissance des BRICS et d'autres économies émergentes joue un rôle majeur dans la consommation mondiale, dans le commerce mondial et dans les investissements mondiaux. D'ici 2020, le FMI estime que la Russie aura dépassé l'Allemagne et que l'Inde aura surclassé le Japon. Il prévoit également une dégringolade de l'importance mondiale des USA, de 23,7% en 2000 à 16% en 2020. En 1960, les USA représentaient 38,7% de l'économie mondiale. À l'opposé, en 1987, la Chine ne représentait que 1,6%, mais à la fin de cette décennie, elle pourra en revendiquer 20%. C'est un changement de donne sans précédent en un laps de temps aussi court.

Importance de la stabilité

Le discours de Poutine à Valdai n'a pas été un coup donné au pif ni à l'aveuglette, mais une évaluation très nuancée de ce qu'est actuellement l'équilibre du monde et de ce vers quoi on se dirige dans les années qui viennent.

Le Président russe Vladimir Poutine, pendant la rencontre plénière finale de la 11e session du Club de Discussion International de Valdai, à Sotchi

Plutôt que de se préoccuper des questions soulevées par Poutine, les médias occidentaux ont préféré shooter dans l'homme et se désintéresser de la balle. Les éditoriaux ont qualifié son discours de « diatribe » et décrété que Poutine s'en est surtout pris à la politique étrangère des États-Unis, jugée par lui anti-russe. Ils sont passés en masse à côté de la question réelle.

Le souci principal de Poutine, c'est la stabilité et sa prévisibilité, c'est-à-dire l'exacte antithèse du libéralisme occidental moderne. En fait, la position de Poutine est plus proche de celle qu'ont eue, dans le passé, des formations comme la CDU de Konrad Adenauer en Allemagne et les Tories de Harold MacMillan en Angleterre, conservateurs européens classiques s'il en fut.

Poutine est souvent très mal entendu en Occident. Ses déclarations publiques, destinées à une audience intérieure plutôt qu'internationale ( ? NdT) sont perçues comme agressives, voire chauvines. Mais les observateurs feraient bien de se rappeler qu'il est un maître de judo, dont les mouvements sont calculés pour déstabiliser l'adversaire. Si on le lit entre les lignes, Vladimir Poutine cherche le mariage, pas l'isolement.

Le Président russe considère son pays comme faisant partie d'une nouvelle alternative internationale, en union étroite avec les autres nations du BRICS, pour mettre un frein aux agressions US là où c'est possible. Poutine voit cela comme un chemin vers la stabilité. Adenauer et MacMillan l'auraient parfaitement compris. Mais les dirigeants européens actuels et les Nord-Américains ne le comprennent pas. Enivrés par la domination dont ils ont joui ces vingt dernières années, l'idée que l'ordre mondial est en train de changer à toute allure n'a pas encore fait tilt dans leurs têtes.

La réaction des États-Unis à cette nouvelle réalité constituera une question de vie ou de mort. Presque à la manière d'un dessin animé, Washington se cramponne désespérément à sa NSA, à ses gouvernements-fantômes, à son Quatrième Pouvoir pathétique à force de nullité, à sa puissance militaire dilapidée et à son terrifiant chauvinisme rampant. Son infantilisme a besoin d'un « méchant ». En une dizaine d'années ce traître de mélodrame est passé de Ben Laden, de Saddam Hussein et des « Frites de la Liberté » à la russophobie. Si la classe dirigeante américaine ne change pas de comportement, la transition vers un monde multipolaire pourrait bien ne pas se passer en douceur. C'est une crainte sérieuse, et elle est fondée.

Note :

[ On n'a pas l'habitude, ici, de corriger les gens qu'on publie, mais, quand Bryan MacDonald assimile Vladimir Poutine à Harold MacMillan, il oublie que ce dernier a gouverné un empire colonial, et même un des pires qui soient, ce qui n'est pas, jusqu'à présent, le cas de Poutine et que rien, dans son parcours ne laisse présager. ] note du traducteur.

jeudi, 20 novembre 2014

Asian Games: Poutine-Obama 2-0

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Asian Games: Poutine-Obama 2-0

Auteur : Manlio Dinucci
Ex: http://zejournal.mobi

L'échec occidental au G20 aura été masqué aux populations européennes et états-uniennes grâce à un vaste effort de propagande montrant un président Poutine conspué par ses homologues à propos de sa politique ukrainienne. Or, à aucun moment, le nom de l'Ukraine n'a été prononcé lors de ce sommet. La propagande atlantiste a créé une confusion entre les déclarations agressives des chefs d'État occidentaux en marge du sommet et le sommet lui-même. Manlio Dinucci revient sur ce G20 et l'avancée sino-russe.

Un Poutine envoyé dans les cordes par Obama à Pékin comme à Brisbane, obligé de quitter le G20 de façon anticipée : c’est l’image médiatique qu’on nous a présentée. Exactement l’opposé de ce qui s’est passé. À Pékin pour le sommet de l’Apec, Obama a conclu avec la Chine un accord aussi « historique » que fumeux qui prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Poutine a conclu avec la Chine 17 accords opérationnels d’importance stratégique. Avant tout celui trentennal sur la fourniture de 30 à 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel à travers un couloir énergétique allant de la Sibérie occidentale à la Chine nord-occidentale. Une fois réalisé, la Chine deviendra le plus grand importateur de gaz russe.

Ont en outre été signés des accords sur des projets énergétiques conjoints dans la région d’Arkhangelsk et en Extrême-Orient russe. Les plus grandes compagnies énergétiques russes —Gazprom, Rosneft et Lukoil— sont sur le point de coter leurs actions à la Bourse de Hong Kong, non pas en dollars mais en monnaies asiatiques : yuan chinois, dollar de Hong Kong, dollar de Singapour. Le processus de dédollarisation des échanges commerciaux, extrêmement redouté aux États-Unis, accomplit un nouveau pas avec l’accord entre la Banque centrale russe et la Banque populaire de Chine. En outre, Exim Bank, qui finance l’export-import de la Chine, a effectué des investissements dans des banques russes —Vnesheconombank, Vtb et Rosselkhozbank— touchées par les sanctions des USA et de l’Union européenne.

Un autre accord important concerne la réalisation de grands parcs de haute-technologie dans les deux pays, destinés en particulier à développer les systèmes satellites de navigation mondiale, le Glonass russe et le Beidou chinois, alternatifs au GPS états-unien : dans ce cadre seront installées en Chine diverses stations terrestres du Glonass.

Le chef d’état-major russe, Valery Gerasimov, a en outre annoncé que les deux gouvernements se sont mis d’accord sur « de nombreux projets de coopération militaire ». L’un d’entre eux est le chasseur furtif chinois J-31, analogue au F-35 états-unien, qui, doté de moteurs russes, a été montré en vol au Salon aérospatial de Zhuhai en Chine méridionale, pendant que le président Obama se trouvait à Pékin.

Les liens entre les deux pays « représentent une tendance irréversible », a déclaré le président Xi, lors de sa dixième rencontre avec le président Poutine depuis qu’il est entré en fonction en mars 2013. Et, pour preuve de ceci, les deux présidents ont annoncé que la Chine et la Russie célèbreront ensemble, en 2015, le 70ème anniversaire de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale. Climat analogue à Brisbane, en Australie, où s’est tenu un G20 inconcluant, qui a annoncé l’objectif d’atteindre une croissance de 2,1 % d’ici 2018 (moyenne statistique entre une Chine dont le PIB croit de 8 % par an et une Italie pratiquement à l’arrêt). L’événement le plus important s’est tenu à Brisbane en marge du G20, la réunion des chefs d’État et de gouvernement des pays des Brics : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Leur PIB total, à parité de pouvoir d’achat, est plus haut que celui du G7. Ces pays réalisent plus de 20 % du produit brut et du commerce mondiaux et le commerce interne aux Brics a doublé en cinq ans, atteignant les 300 milliards de dollars.

À Brisbane les cinq leaders ont confirmé la création, à l’intérieur des Brics, d’une Banque pour le développement avec un capital de 100 milliards de dollars (dont 41 versés par la Chine) et d’un Fond de réserve de 100 autres milliards pour fournir une liquidité ultérieure aux pays membres. Le « leadership états-unien dans la région Asie/Pacifique » proclamé par Obama à Brisbane, doit compter avec un monde qui change.

- Source : Manlio Dinucci

mardi, 18 novembre 2014

Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

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Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

par Jacques Sapir
Ex: http://zejournal.mobi

Les comptes-rendus dans la presse française du G-20 qui s'est tenu en Australie ont présenté un Vladimir Poutine soi-disant isolé par la communauté internationale. C'est un cas d'école de la manipulation de l'information et de la désinformation.

Qui isole qui ?

Ce n’est pas la « communauté internationale » qui a cherché à isoler Vladimir Poutine, mais les Etats-Unis et les pays qui leurs sont liés comme la Grande-Bretagne, l’Australie et la France (et dans une moindre mesure l’Allemagne). Alors, oui, les relations de Vladimir Poutine avec les dirigeants de ces pays ont été tendues. Mais, les positions prises par la Russie, et par Vladimir Poutine en particulier, sont en réalité très populaires en Chine, en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil. Le G-20 aura été l’occasion de marquer la nette divergence entre les pays que l’on appelle « émergents » et les autres. Cette divergence a été voulue par les pays de l’OTAN à ce sommet. Mais, elle constitue un véritable danger à long terme. Cette divergence construit en réalité une nouvelle coupure du monde en deux dont les conséquences dans la capacité de régler les crises futures risque d’être importante.

Le danger ici est que la politique américaine, car c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en train de cristalliser une fracture entre les pays émergents, qui tentent de s’organiser autour de la Russie et de la Chine, et les pays sous influence américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et stupide car tout le monde sait bien que les Etats-Unis, qui restent très puissants, sont néanmoins une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils gèreront leur déclin. Mais ils risquent d’empêcher le monde de régler toute une série de problèmes. Cette politique va aboutir, peut-être, à retarder l’inévitable. Elle ne saurait cependant l’empêcher.

De plus, ce n’est évidemment pas notre intérêt à nous Français, ni aux Européens de manière générale. Nous avons des problèmes communs à régler, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, que ces problèmes soient militaires ou concernent le développement de ces régions, ou encore qu’ils concernent des problèmes de santé comme l’épidémie du virus Ebola l’a récemment mis en lumière. La nécessité d’une coopération à grande échelle s’impose. Il est à cet égard frappant que le communiqué final de ce sommet du G-20 fasse mention de la nécessité « d’éradiquer le virus Ebola » mais ne précise ni ne cite le moindre moyen financier alloué à cette tache. De même, la question du terrorisme est plus que jamais d’actualité. Les récentes atrocités commises par ceux qui se nomment « Etat Islamique » sont là pour nous le rappeler, tout comme elles nous rappellent le fait que ce terrorisme tue tous les jours en Syrie, en Irak, voire en Libye ou au Nigéria. Nous n’y prêtons garde que quand un « occidental », un « blanc » pour tout dire, en est victime. L’indignation du Président américain, et de notre Président, François Hollande, apparaît alors comme très hypocrite.

Une hystérie anti-politique.

En fait, il y a une intense coopération militaire avec la Russie au Mali et au Niger. Il pourrait en être de même au Moyen-Orient. C’est là que l’on mesure l’imbécillité de l’opposition systématique à Vladimir Poutine, et plus encore sa « démonisation » dans la presse. Henry Kissinger a expliqué à de nombreuses reprises ces derniers mois que « l’anti-Poutinisme » hystérique des Etats-Unis et de la presse américaine, ne constituait nullement une politique mais était en réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y a rien de plus exact. Il le dit dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel le 13 novembre. Le niveau de délire de la presse américaine a été bien analysé par Robert Parry, l’un des plus grands journalistes indépendants des Etats-Unis. Il est aujourd’hui tragique de voir que ce discours, qui est une véritable propagande de guerre, envahit les médias en France et en Grande-Bretagne.

L’idée que la Russie voudraient reconstituer de toutes ses forces l’URSS défunte est alors invoquée. Il faudrait faire « barrage » à un tel projet, et cela justifierait en réalité la violence de l’opposition à Vladimir Poutine. C’est une immense et considérable erreur. Les dirigeants russes, et Vladimir Poutine au premier chef, ont tiré un trait sur l’ancienne URSS. Le véritable enjeu pour les trente années qui viennent, c’est l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question de savoir si les pays que l’on nomme les BRICS arriveront à constituer un front cohérent face à la politique américaine. Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature.

La question ukrainienne.

De même, sur la question ukrainienne, la Russie a toujours considéré que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE était un problème ukrainien dans lequel elle n’avait rien à dire. Par contre, et ceci peut se comprendre, elle a affirmé à de nombreuses reprises que si l’Ukraine voulait entrer dans une zone de libre-échange avec l’UE, elle ne pourrait plus bénéficier des conditions particulières de son commerce avec la Russie. Le problème est que les dirigeants ukrainiens ont voulu gagner sur les deux tableaux. La Russie leur a rappelé que cela n’était pas possible. L’intégration économique des deux pays était sur la bonne voie quand se sont produits les événements de Maïdan. L’erreur des dirigeants russes a été de croire que cette réalité économique pèserait suffisamment lourd dans le contexte politique. Mais, ce dernier est le lieu des émotions et il est sujet à des processus de radicalisation qui ne font pas appel aux réalités économiques. De plus, le système politique ukrainien était affreusement corrompu, ce que les dirigeants russes reconnaissent eux-mêmes. En janvier 2014 à Moscou dans des discussions avec des responsables du Ministère des Affaires Etrangères de Russie ces derniers m’ont dit être effarés du niveau de corruption de leurs homologues ukrainiens. Or, le mouvement de la place Maïdan a commencé comme une protestation contre la corruption du système politique et économique ukrainien, et cette protestation était absolument légitime. Nul ne le conteste dans les sphères officielles à Moscou. Mais, en même temps, Moscou continuait de négocier avec ces mêmes dirigeants corrompus. Il y a là une contradiction mais dont on voit mal comment elle aurait pu être dépassée. Moscou a probablement pâti du fait qu’elle était engagée dans des négociations avec Yanoukovitch. Mais, ce dernier étant le Président légalement élu de l’Ukraine, pouvait-il en être autrement? Honnêtement, je ne le crois pas.

La question de l’OTAN est un autre problème. Il y avait un accord entre les Etats-Unis et la Russie que l’OTAN ne s’étendrait pas sur les anciens pays de l’Est et de la CEI sans l’accord de la Russie. Cet accord a été violé. Il en est allé de même au Kosovo ou les pays de l’OTAN ont couvert ce qu’ils dénoncent aujourd’hui en Crimée et en Ukraine. Les russes en tirent naturellement les conséquences et ils s’opposent à tout nouvel élargissement de l’OTAN. Mais la vérité est que nous payons au prix fort les inconséquences qui ont été les nôtres, en tant que pays dits « occidentaux », vis-à-vis de la Russie. L’instrumentalisation politique du droit international à laquelle se livrent les Etats-Unis avec l’assentiment de leurs vassaux est un véritable problème car l’on comprend bien qu’il ne peut y avoir de stabilité et de paix dans le monde que sur la base de règles respectées par tous.


- Source : Jacques Sapir

mercredi, 12 novembre 2014

La “politique spirituelle” de Poutine face à la “haine-Système”

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La “politique spirituelle” de Poutine face à la “haine-Système”

Ex: http://www.dedefensa.org

On sait, ou l’on ressent encore plus qu’on ne le comprend, que l’hostilité antirusse du bloc BAO est d’abord une haine anti-Poutine. (Sur la question des rapports avec la Russie marqués par cette “hostilité antirusse du bloc BAO” et consorts, de l’hostilité haineuse contre la Russie, on peut se référer aux textes du 10 juillet 2014 et du 25 septembre 2014.) C’est même à ce point, en passant au personnage du président russe, que l’on passe de l’hostilité haineuse à la haine pure dans le chef du bloc BAO, de ses activités de communication, et dans ce qu’il peut y avoir de réflexe-Système dans l’attitude des dirigeants du bloc et dans la façon dont ils opérationnalisent la politique-Système.

(Il n’est en effet pas question, – plus question depuis la défection française de son destin historique, – de parler de “politiques” diverses à l’intérieur du bloc, voire d’une “politique” spécifique du bloc qui pourrait avoir quelques nuances. Il est question de fixer ce point évident que le bloc BAO n’est plus capable aujourd’hui que d’opérationnaliser et d’exécuter la politique-Système, c’est-à-dire la chose qui lui est imposée par le Système. Les “dissidences” sont nécessairement sectorielles et minoritaires, étant le fait de petits pays placés dans des positions spécifiques inhabituelles, telle la Hongrie du Premier ministre Orban.)

Notre intérêt ici est de nous interroger sur la cause de cette haine contre Poutine, – qu’on peut effectivement qualifier de “haine anti-Poutine” tant elle est attachée à un homme et de “haine-Système” tant elle est produite quasi-mécaniquement par le Système, – et d’aussitôt proposer notre réponse et l’analyse qui va avec. (Cette “haine anti-Poutine”/“haine-Système” est un phénomène psychologique important et très spécifique. Il s’agit effectivement d’une haine pure dans le sens où elle affecte directement son objet et où elle utilise tous les attributs à sa disposition. Elle va de l’invective courante des chroniqueurs politiques, avec rappel automatisé des péripéties sanglantes de l’URSS/du communisme, au persiflage [mot qui n’est pas mis là par hasard] des salons et des talk-show. Cette haine est de l’ordre du reflexe pavlovien, c’est-à-dire sans besoin de se justifier et sans laisser place à la moindre argumentation contraire, quasiment en mode-réflexe, véritablement comme une “façon d’être pavlovienne”. Il s’agit d’un véritable état de terreur psychologique : dans certains milieux, dans nombre de circonstances publiques, dans une considérable majorité d’événements de communication politiques, sociétaux et culturels, il est impossible de prononcer ce nom de “Poutine” sans provoquer des réflexes allant de l’onomatopée à la grimace, à la nausée intellectuelle, à la nausée tout court, à l’hystérie, tout cela pavlovien répétons-le encore et encore, qui n’ouvre pas le débat mais au contraire le ferme à double tour.)

Pour nous, il est évident qu’un réflexe aussi complètement impensé, inconscient, automatisé, et d’une telle puissance, capable de bouleverser autant les psychologies des élites-Système que des axes politiques fondamentaux, ne peut trouver sa source que dans une cause d’une puissance au moins égale. Notre hypothèse se nomme “politique spirituelle” de Poutine, selon une expression forgée pour l’occasion et mélangeant volontairement deux termes en général assez éloignés l’un de l’autre. (On pourrait aussi dire “dimension politique de la politique russe” [de Poutine].) Cette hypothèse est basée sur des caractères spécifiques de l’homme, sur la façon dont il utilise ces caractères pour façonner et structurer sa politique, sur le climat existant en Russie à partir de caractères russes persistants, sur les nécessités d’une situation de crise générale.

00000000aaaKMO_076192_00515_1_n.jpgPour appuyer notre démonstration et lui donner une base d’actualité suffisamment riche, nous citons un texte de l’écrivain(e) danoise Iben Thranholm, publié par l’excellent site Russia Insider, le 9 octobre 2014. Ce texte est évidemment écrit en connexion avec l’anniversaire du président russe, qui a été marqué dans son chef par une visite en Sibérie et dans nombre de médias du bloc BAO par un torrent d’ironie sur le “culte de la personnalité”, son “goût d l’image”, ses “poses de macho”, ses habitudes d’autocrate, ses penchants de corruption, etc., – bref, le minimum syndical-BAO en cette matière automatisée.

»A series of recent announcements confirms Putin’s Christian beliefs and his vision of Russia as essentially a Christian country. Putin has called for the restoration of Kremlin’s historic Chudov (“of the Miracle”) and Voznesensky (Ascension) monasteries both of which were destroyed by the Bolsheviks. He also wants another church destroyed by the Bolsheviks in the Kremlin to be rebuilt.

»The Kremlin is both the political and historic center not just of Moscow but of Russia. By calling for the restoration of these Christian buildings Putin repudiates the Soviet legacy with its atheist ideology and its record of anti-Christianity and reaffirms Orthodoxy as the heart of Russian culture. In his own words : “Here is the idea ... to restore the historic appearance of the place with two monasteries and a church, but giving them, considering today’s realities, an exclusively cultural character.”

»A key element of Putin’s world view is not just his commitment to the Russian Orthodox Church as an institution, but also his admiration for three 19th and 20th century Russian Christian philosophers—Nikolai Berdyaev, Vladimir Solovyov and Ivan Ilyin, all of whom he often quotes in his speeches. Russia’s regional governors were even instructed to read the works of these philosophers during their 2014 winter holidays. The key message of these philosophers is of Russia’s messianic role in world history and of its need to preserve itself through Orthodoxy and restoration of its historic borders.

»Studying the causes of Russia’s 20th century tragedy, Ilyin wrote: “The Russian revolution is a reflection of the religious crisis we are living through now, an attempt to establish an anti-Christian public and state system thought up by Friedrich Nietzsche and economically and politically realized by Karl Marx. This anti-Christian virus was exported to Russia from the West… Losing our bond with God and the Christian tradition, mankind has become morally blind and gripped by materialism, irrationalism and nihilism.”

»In Ilyin’s view, the way to overcome this global moral crisis is for people to return to “eternal moral values”, which he defined as “faith, love, freedom, conscience, family, motherland and nation” but above all “faith and love”. “To make Russia great again the Russian people should believe in God. This faith will strengthen their minds and willpower. It will make them strong enough to overcome themselves.” Ilyin believed in the religious gift and talent of the Russian soul. In his words, “Russian history is all about morality triumphing over difficulties, temptations, dangers and enemies.”

bers.JPG»For their part Solovyov and Berdyaev argued that the historic mission of Russia is to lead the way to human unification. Russia would transcend secularism and atheism and create a unified spiritual kingdom. “The Russian messianic conception,” said Berdyaev, “always exalted Russia as a country that would help to solve the problems of humanity.”

»In his biography entitled "First person", Putin says the first line in any Russian law code should be moral values and that Russia has to be concerned as much with its spiritual position as its geographical one. To understand Putin’s vision of Russia, his views on spirituality and his study of Christian thinkers such as Ilyin, Solovyov and Berdyaev, must be taken into account.»

Il y a déjà un certain temps que l’accent est mis sur l’existence d’une dimension spirituelle autour de la présidence Poutine et autour du personnage. Quoi qu’il en soit des événements, des déclarations et de la documentation précédant cette période, on peut dater du début de 2012, lors de la campagne présidentielle, l’introduction de ce facteur dans l’équation politique russe, et dans la politique du président à venir. Nous voulons dire par là qu’après certains signes annonciateurs (voir le 26 octobre 2011), cette dimension apparut comme un facteur de la campagne, d’une façon indirecte et subreptice, comme une évaluation de ce que serait la politique de Poutine s’il était élu, comme une nécessité face aux attaques déstructurantes dont la Russie et Poutine (re)devenu président seraient nécessairement l’objet, dont la Russie elle-même était déjà l’objet de la part du système de la communication tel que manipulé par les différents relais du bloc BAO.

Ces diverses circonstances intervenaient alors que la réalisation de la puissance de la crise générale, ou crise d’effondrement du Système pour nous, ne cessait de grandir. Du point de vue opérationnel, la direction russe avait été notamment profondément secouée par son erreur capitale dans l’affaire libyenne de 2010, où elle s’était trouvée piégée par son vote favorable au Conseil de Sécurité en faveur de l’établissement d’une no-fly zone humanitaire, qui avait été prestement transformée en une intervention militaire en bonne et due forme (le Français Sarko suivi de l’OTAN), et s’avérant décisive pour le renversement du régime Kadhafi.

Dans un texte du 3 mars 2012, nous analysions le fondement et l’évolution de l’introduction du “facteur spirituel” dans la campagne électorale, puis dans la politique russe elle-même, à partir d’un texte du professeur Igor Panarine... «L’intérêt de ce texte est effectivement, beaucoup moins dans les solutions envisagées que dans la prise de conscience dont il témoigne. Il s’agit de la prise de conscience de l’universalité de la crise, du caractère d’inéluctable effondrement qui la caractérise (autodestruction), notamment avec l’identification très correcte du fondement de la politique d’agression expansionniste (Libye, Syrie) comme politique d’“activation du chaos” sans autre but que ce chaos comme facteur d’autodestruction du Système, effectivement “chaos destructeur”. (Cela justifie, par exemple, que Panarine, tout en identifiant implicitement l’Europe comme un des moteurs de cette politique d’activation du chaos, fasse appel à cette même Europe pour le projet eurasien : il comprend bien que la mécanique en marche est une production du Système, dont l’Europe est dans ce cas la prisonnière, et le projet eurasien devient alors une proposition de libération faite à l’Europe.)

»Il s’agit ensuite de la réalisation également correcte que la véritable puissance se trouve aujourd’hui dans le système de la communication, et l’une des utilisations étant l’“agression psychologique” par diffamation mécanique et robotisée. Là aussi, le Système parle et anime les créatures qu’il a soumises, au sein du bloc BAO. Il s’agit enfin de la réalisation que seul le facteur de la spiritualité a une chance d’élever l’esprit pour lui permettre de résister à cette “agression psychologique”, voire de contre-attaquer. (Encore une fois, prendre “spiritualité” pour une valeur intellectuelle dans le sens le plus large, et pas une seconde comme une valeur religieuse, même si telle ou telle Église peut y jouer un rôle.)»

Dès cette élection, nous jugions que la réinstallation au pouvoir de Poutine constituait un événement majeur, et un événement notablement différent de ses précédents mandats (2000 et 2004). A la différence sinon au contraire de 2000 et 2004, Poutine était élu en 2012 sur des thèmes beaucoup plus universels et fondamentaux, des thèmes affectant directement et fondamentalement la situation du monde et la situation de la Russie dans le monde. Cet ensemble de considérations le mettaient en position d’apparaître comme un candidat, puis un président antiSystème, – et nous retrouvons là, aussitôt, un accès direct à l’explication de la “haine-Système anti-Poutine” : «Dans ce cadre, la haine extraordinaire qui affecte le personnage de Poutine de la part des commentateurs-Système du bloc BAO, mises à part toutes les explications “objectives” ou informées” qu’on peut avancer et quoi qu’il en soit de leur réalité, est littéralement une haine-Système. C’est le Système qui parle en eux ; et il parle de cette façon, non parce que le personnage visé est exceptionnel (même s’il l’est, même s’il ne l’est pas, peu importe dans ce cas), mais parce que le personnage visé représente, selon la perception qu’en a le Système lui-même, la concrétisation d’une résistance antiSystème majeure, la mise en place pour la première fois institutionnalisée en tant que tel d’un système antiSystème, qui met en évidence le propre caractère autodestructeur et nihiliste du Système.» (dedefensa.org, le 5 mars 2012.)

On sait que, depuis, les événements ont confirmé ces diverses tendances, et notamment la tendance spiritualiste traduite en termes politiques selon les références de la tradition et, pour certains, du conservatisme de tradition. (Voir notamment les textes du 18 décembre 2013, où est commentée la prise de position du paléo-conservateur US Patrick Buchanan en faveur de Poutine, et du 31 décembre 2013, où est examiné le phénomène d’un Poutine et de la Russie devenant des références transnationales pour à la fois les souverainistes et les conservateurs traditionnalistes.) Tout cela invite effectivement à examiner ce phénomène de la “politique spirituelle” de Poutine et de la Russie, ou “dimension spirituelle de la politique russe”, notamment à la lumière du texte de Iben Thranholm.

La religion comme un outil

Poutine a-t-il une “vision” ? Peut-être le mot prête-t-il trop à confusion avec le sens très fort donné à son concept opérationnel de “visionnaire”. Il est encore trop tôt pour dire si Poutine a une “vision” dans le sens d’être un “visionnaire”, et il s’agit très certainement d’être circonspect à cet égard parce que certains traits de son caractère rendent imprudent sinon discutable un tel verdict. Il s’agit donc de préciser son attitude d’une façon concrète, ce qui peut être fait en utilisant les concepts nécessairement différents de “culture” (“culture russe”, culture nationale) et de religion.

Certainement, Poutine a une conscience de l’usage nécessaire qui peut et doit être fait de la dimension spirituelle, essentiellement pour le cas russe au travers de la religion chrétienne orthodoxe dont la marque nationale russe est très grande. Cette dimension spirituelle a en réalité plus une dimension culturelle qu’une dimension religieuse, et même essentiellement une dimension culturelle et accessoirement une dimension religieuse... C’est ce qu’exprime précisément Iben Thranholm lorsqu’elle écrit : “En appelant à la restauration de ces édifices chrétiens, Poutine répudie l’héritage soviétique avec son idéologie athée et sa charge anti-chrétienne, et il réaffirme que la religion orthodoxe est au cœur de la culture russe. Ce sont ses propres mots : ‘Voici l’idée ... restaurer l’apparence historique du lieu avec deux monastères et une église, mais en leur donnant, en fonction des réalités du présent, un caractère exclusivement culturel.’” («By calling for the restoration of these Christian buildings Putin repudiates the Soviet legacy with its atheist ideology and its record of anti-Christianity and reaffirms Orthodoxy as the heart of Russian culture. In his own words : “Here is the idea ... to restore the historic appearance of the place with two monasteries and a church, but giving them, considering today’s realities, an exclusively cultural character.”»)

En d’autres termes, un Russe peut être et doit être culturellement marqué par la religion orthodoxe, et même il doit l’accepter et même le vouloir toujours dans le sens culturel, sans pour autant être un croyant, et encore moins un pratiquant dans le cadre formel de la religion orthodoxe. (Il peut effectivement “avoir la foi”, – c’est une affaire personnelle sinon intime, – en-dehors de la religion orthodoxe.) Ce qui est exigé de lui pour être un Russe, c’est d’accepter la présence centrale de la religion orthodoxe dans la définition et la manifestation de la culture nationale russe, – et là se trouve effectivement la dimension culturelle à laquelle il doit souscrire. En d’autres mots et pour en venir aux circonstances, la religion orthodoxe est un outil pour Poutine, nullement un but ni un guide. (Ce constat est proposé sans se préoccuper de savoir ce qu’est la conviction personnelle de Poutine, – avoir la foi ou pas, la pratiquer ou pas au sein de l’église orthodoxe, etc., – là aussi “affaire personnelle sinon intime”, qui est une question secondaire pour notre propos. Le constat vaut, quelle que soit l’attitude de Poutine vis-à-vis de l’église orthodoxe, cela se rapportant alors à la fonction et non à l’individu, à “Poutine-en-tant-que-Président”.)

On comprend évidemment qu’il s’agit d’un comportement, d’une “politique” en rupture complète avec le courant dominant de l’époque que nous vivons, sinon en opposition complète à lui. Selon notre classification, c’est fondamentalement de ce point de vue que Poutine est antiSystème, sans nécessairement le vouloir ni le rechercher mais par sa nature même. Le nœud de la question n’est ni la religion, ni la foi, mais bien l’affirmation culturelle identitaire qui se réalise grâce à la référence religieuse ; cette affirmation identitaire renvoie par définition à une conception principielle parce que l’identité est un principe qui distingue une unité, renvoyant à la conception originelle de l’unité. Cette conception principielle a évidemment une vocation universelle (sa référence à l’unité, l’unique) mais cette universalité ne peut être conçue qu’au travers d’une structuration puissante, une forme achevée : lorsque toutes les identités différentes sont affirmées et achevées, elles se trouvent réunies par leurs différences elles-mêmes dans la forme structurée voulue par le Principe. C’est le contraire de l’universalité prôné par le Système qui est nécessairement déstructurée, dissoute jusqu’à l’entropisation, – c’est-à-dire nécessairement complètement informe. (Dans ce cas, la globalisation, qui est dans le sens courant l’opérationnalisation essentiellement économique d’une universalité débarrassée de la forme puissante, est exactement le double inverti, faussaire sinon satanique, de l’universalité. Elle détruit tous ses composants en niant leurs identités, pour les fondre en un magma informe, une entropisation achevée comme double effectivement satanique de l’universalité principielle.)

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A ce point, l’on comprend que nous perdions de vue Poutine, en écartant le débat sempiternel de l’“homme providentiel” : la providence est quelque chose qui n’a nul besoin de l’homme pour se manifester, si même elle en fait parfois usage selon sa convenance et les opportunités. Le fait qui importe est que les conditions historiques bien connues (l’histoire terrible de la Russie au XXème siècle notamment), haussées au niveau métahistorique, font de la Russie, et de son président par conséquent dans ce Moment précis de l’histoire que nous jugerons être métahistorique au cœur de la crise d’effondrement de notre civilisation (identifiée comme “contre-civilisation”), un facteur essentiel de l’immense lutte en cours ; et un facteur nécessairement, naturellement antiSystème.

Il s’agit d’une situation et non d’une dynamique. (La seule dynamique qui importe est celle du Système, dont la surpuissance fait naître des incidences antiSystème dont les effets indirects alimentent la transformation de cette surpuissance en autodestruction.) Cette situation donne à la Russie le rôle qu’elle joue pour l’instant, et à son président le rôle d'adaptateur et d’opérateur de ce rôle. Ainsi s’explique aisément la “haine anti-Poutine” qui est absolument une “haine-Système”, totalitaire, exprimée selon un réflexe pavlovien qui n’a nul besoin d’explication ni de justification, qui fabrique naturellement et sans aucune conscience tous les artifices (les fameuses narrative) pour rassurer la raison chaotique de ceux qui l’expriment sans savoir ce qu’ils font. (On pardonnera aisément, tout en les combattant impitoyablement, à ceux-là qui véhiculent la “haine-Système” puisque, selon la parole fameuse descendue au ras des pâquerettes sinon dans les ténèbres de cette agitation-Système, “ils ne savent pas ce qu’ils font”.)

Le brio de Poutine est certainement d’avoir compris, au travers de l’importance écrasante prise par la communication dans notre temps, l’importance non moins écrasante de ce qu’on désignerait comme “le fait culturel”, – c’est-à-dire, selon l'interprétation métahistorique du temps courant, la nécessaire structuration identitaire. Nous avancerions l’hypothèse qu’il en a pris conscience précisément et opérationnellement avec les événements décrits ci-dessus (2011-2012), où effectivement il s’est avéré que la communication était l’arme principale de destruction des entités principielles et antiSystème, autant qu’elle pouvait être le moyen principal de mobilisation et de constitution de l’antiSystème. Bien entendu, la force, la puissance de la structuration identitaire dans le cas russe, est qu’elle s’appuie sur ce que l’“âme russe” identifie aisément comme une transcendance authentifiée pour elle par des événements historiques, – et dont l’église orthodoxe est au moins le témoin essentiel, sinon un des acteurs essentiels, – d’où le rôle culturel que doit jouer cette religion puisque l’identité se manifeste par la culture nationale dans ce cas. (On conviendra que ce schéma est assez classique, c’est-à-dire assez simple comme toutes les grandes choses. Il pourrait se manifester dans d’autres cas selon leurs fortunes, – la France est bien entendu le premier exemple venu à l’esprit, pour l’instant empêchée par une infortune absolument sans précédent dans son histoire.)

... On doit insister sur ce fait qu’il ne s’agit en aucun cas de ce qu’on pourrait nommer une “spiritualisation de la politique” mais bien de l’ajout de la dimension spirituelle dans la politique pour la modifier sans lui ôter sa substance de politique ; la politique russe ne devient pas une politique chrétienne-orthodoxe, comme il existe des politiques islamistes extrêmes, voire chrétiennes-extrêmes dans le chef de certains courants évangélistes. La démonstration de cette observation se trouve dans l’extrême réalisme, la prudence de tous les instants de la politique russe, notamment dans le domaine des affaires extérieures et de sécurité nationale, et cela malgré les tensions et les provocations. (Une “spiritualisation de la politique” serait une politique selon les conceptions du philosophe Douguine, par exemple. Douguine a désapprouvé la politique ukrainienne de Poutine parce que le président russe a écarté l’option de l’intervention en Ukraine, au côté des milices du Donbas. Cette politique répondrait évidemment à l’argument impératif du lien “spirituel” unissant les Russes et les Ukrainiens de cette région, eux-mêmes directement de filiation russe.) Reste à voir si, à un moment où les événements suscitent des pressions catastrophiques, il ne faudra pas hausser cette politique à hauteur des enjeux eschatologiques de la situation générale ; reste à voir si Poutine saura le comprendre, ou plutôt le sentir, et accepter l’enjeu de ce Moment-là... C’est sans aucun doute à ce point de rupture que ce situe la mesure de son véritable rôle historique.

Perú mueve ficha y se acerca a Rusia para construir una alianza estratégica

La asociación estratégica entre Rusia y Perú ha centrado el encuentro bilateral entre Vladímir Putin y Ollanta Humala. El presidente peruano ha llegado a Moscú en una visita histórica, la primera en 45 años de relaciones diplomáticas. Los mandatarios tienen previsto abordar también temas relativos a la cooperación económica, científica y militar.

La Embajada de Rusia en Lima subrayó el caracter histórico de la visita afirmando que es un paso importante para el posible establecimiento de una asociación estratégica bilateral. "Damos mucha importancia a esta visita. Vemos que la agenda bilateral se amplía cada año y hoy llegamos al momento en que pensamos en dar pasos hacia el establecimiento de una asociación estratégica entre Rusia y Perú", afirmó a Andina Vladímir Belinski, ministro-consejero y encargado de Negocios de Rusia en el Perú. 

Las relaciones comerciales entre ambos países se ha desarrollado activamente y presentan buenas perspectivas. El intercambio comercial entre Rusia y Perú ha aumentado 7 veces en los últimos 10 años, superando los 500 millones de dólares en 2013.

La mayor parte de las exportaciones rusas a Perú corresponden a petróleo crudo y derivados químicos, con más del 41% del total. Les siguen suministros de productos minerales como abonos, fertilizantes o pienso compuesto, con un 27%. Y un 21% de las exportaciones son maquinaria y vehículos, que abarcan aviones, helicópteros, y equipos de perforación.

En cuanto a las importaciones desde Perú, la gran parte, más del 85%, las ocupa el sector agrícola y alimentario (como frutas, café o productos de pescado). 

En opinión de la directora de la Asociación de Gremios Productores Agrarios (Agap), Ana María Deustua, cuyas palabras recoge la agencia de noticias Andina, en Rusia existe un enorme potencial por lo que Perú puede aumentar sus envíos nacionales, tanto de frutas como de hortalizas en los próximos años. 

"Los resultados van a ser positivos para los siguientes años. Los envíos se duplicarán si mantenemos la promoción y logramos hacer una buena distribución de la oferta. Se han hecho algunas aproximaciones y hemos comprobado que existe una demanda muy interesante; solo necesitamos desarrollar los vínculos en estos momentos de crecimiento y con productos de alto nivel", sostuvo María Deustua.

En esta mañana de viernes ya se ha celebrado la reunión entre Humala y el presidente de la Empresa Estatal de Transporte Ferroviario de Rusia, Vladímir Yakunin. La parte rusa expresó su interés por participar en el proyecto ferroviario que uniría Brasil y Perú, así como en proyectos para el Plan Ferroviario Nacional. 

Durante la visita del mandatario peruano a Rusia se firmarán varios convenios bilaterales de comercio, promoción turística, cooperación en medio ambiente y lucha contra las drogas. Además, tanto Rusia como Perú buscan reforzar su cooperación en la esfera técnico-militar.

Analista: Putin busca estabilidad multipolar ante la agonía de Occidente

El presidente ruso, Vladímir Putin, busca estabilidad y predictibilidad en su aspiración a un mundo multipolar y esto es la antítesis del liberalismo moderno occidental, opina el analista internacional Bryan MacDonald.

Refiriéndose al discurso del mandatario ruso en el Club de Debates Valdái, el periodista y escritor señala que el problema de Occidente es que no quiere aceptar que su tiempo "ya ha pasado y los fundamentos del orden mundial antiguo llevan años desmoronándose".

Citando las estadísticas del Fondo Monetario Internacional, hace 20 años seis de las mayores economías mundiales eran parte del bloque liderado por EE.UU. Ahora EE.UU. ya no puede considerarse la primera economía del planeta, ya que China lo supera en el PIB. La India, Rusia y Brasil también están entre las economías más fuertes.

MacDonald subrayó que Putin ve a su país como parte de una nueva alternativa internacional y se une a otras naciones del bloque BRICS para restringir la agresión estadounidense en donde sea posible. "Es un sendero hacia la estabilidad, según Putin", dijo el analista.

Los conservadores clásicos europeos, como el alemán Konrad Adenauer y el británico Harold MacMillan, se pondrían de acuerdo con Putin, pero los actuales líderes europeos y norteamericanos no lo entienden, siendo "emborrachados por su dominación del mundo de los últimos 20 años".

Ante la elevación de Rusia y otros países del BRICS será esencial cómo EE.UU. reaccionará a la nueva realidad.  "El juvenil discurso de Washington necesita un 'hombre malo'. En una década este ha sido Bin Laden, Saddam y ahora es el tiempo de la rusofobia", dijo. 

El analista concluye que si la élite estadounidense sigue comportándose así, la transición a un mundo multipolar no podrá ser pacífica.

lundi, 10 novembre 2014

P.-Y. Rougeyron: Poutine et la Chine

Pierre-Yves Rougeyron:

Poutine et la Chine

(mai 2014)

mercredi, 22 octobre 2014

Rusland en Servië, 'brothers in arms'

 

Door: Dirk Rochtus

Rusland en Servië, 'brothers in arms'

Maandag is het precies 70 jaar geleden dat Belgrado, de hoofdstad van Servië, bevrijd werd door het Rode Leger. De Russische president Vladimir Poetin verscheen er al vier dagen op voorhand om die verjaardag te vieren.

Servië en Rusland zijn als twee handen op één buik. Dat was honderd jaar geleden zo, bij het uitbreken van de Eerste Wereldoorlog, en dat is nog altijd zo vandaag de dag, te midden van een crisis die de relaties tussen Rusland en de Europese Unie (EU) vertroebelt. Servië mag dan wel sinds januari toetredingsonderhandelingen voeren met de EU, maar de liefde voor de grote Slavische broeder is er niet minder om.

Jubel

Op doorreis naar de EU-Aziëtop in Milaan liet Poetin zich op donderdag 16 oktober in Belgrado bejubelen door een uitbundige massa. 'Vladimir, red de Serviërs!' viel er zelfs te lezen op borden die inwoners van de stad met zich meedroegen. De Serviërs voelen zich miskend in hun overlevingsstrijd als natie – getuige de oorlog in Joegoslavië in de jaren 90 van vorige eeuw en de uitroeping van de provincie Kosovo tot onafhankelijke republiek door de Albanese meerderheid in 2008. De steun van Moskou zowel moreel als economisch is dan ook erg welkom voor de Serviërs. Voor hun hoge bezoeker uit Rusland organiseerden ze wat graag een grootse militaire parade zoals ze sinds het einde van het communistische bewind niet meer had plaatsgevonden.

Sleutelpartner

In een interview met het Servische tijdschrift Politika zei Poetin letterlijk: 'Servië was en blijft een van de sleutelpartners van Rusland in Zuidoost-Europa'. Een voorbeeld van die goede samenwerking is het project South Stream, de aanleg van een pijpleiding waarmee Russisch gas vanaf 2017 via de Zwarte Zee, Bulgarije, Servië en Hongarije naar Oostenrijk als poort tot de EU zou moeten vloeien. Dat is ook een van de redenen waarom Wenen fervent de toetreding van Servië tot de EU verdedigt (naast het feit dat er 250 000 Serviërs in Oostenrijk wonen). Oekraïne is in het hele gasverhaal de gebeten hond. South Stream zou Oekraïne links laten liggen waardoor dit land heel wat inkomsten moet derven. Mocht Oekraïne bovendien gas aftappen van het bestaande pijpleidingensysteem, dreigde Poetin met een vermindering van de gaslevering aan de EU.

Armoede

Servië heeft het economisch erg moeilijk. De regering moet er onpopulaire maatregelen doordrukken om het staatsbankroet af te wenden. Hogere gasprijzen zouden heel wat gewone Serviërs in armoede dompelen. Servië is dan ook alleen al om economische redenen aangewezen op goede banden met Rusland. Er zijn maar twee kandidaat-lidstaten van de EU, Servië en Macedonië, die niet meedoen met de sancties tegen Rusland (omwille van de Oekraïne-crisis). Zo voert Servië bijvoorbeeld Duitse goederen zonder etikettering uit naar Rusland waarmee het een vrijhandelsakkoord heeft. De Duitse minister van Landbouw Christian Schmidt riep de Servische premier Aleksandar Vučić daarom op om de sancties van de EU tegen Rusland ernstig te nemen. De vraag is of dit van Servië kan worden verwacht, van een land dat zich vaak onbegrepen heeft gevoeld en nog voelt door Europa, van de grote Slavische broeder daarentegen met loftuitingen en met interessante akkoorden, zeven in totaal, over ondermeer energie, infrastructuur en wapenindustrie, overstelpt wordt.

vendredi, 17 octobre 2014

Il filosofo Diego Fusaro: “Sto con Putin perché ho letto Kant”

Il filosofo Diego Fusaro: “Sto con Putin perché ho letto Kant”

A cura di Alfonso Piscitelli
Ex: http://www.barbadillo.it

OLYMPUS DIGITAL CAMERAIl più interessante dei nuovi filosofi italiani legge Marx & Schmitt e appoggia Putin perché riavvicina l’Europa alle radici della sua cultura giuridica e politica.

Diego Fusaro (Torino, 1983) è il più interessante tra i filosofi italiani di giovane generazione. Sua è una rilettura del pensiero di Marx  al di là di ogni vecchia scolastica o tentativo di “rottamazione” (Bentornato Marx! il titolo del suo libro). Tra le sue opere ricordiamo anche “Minima Mercatalia. Filosofia e capitalismo” e il recente “Idealismo e Prassi. Fichte, Marx, Gentile”. Fusaro è stato allievo del grande (e misconosciuto) Costanzo Preve e proprio Preve gli ha trasmesso l’interesse per la Russia.  Costanzo Preve – ci dice Fusaro – scrisse un saggio intitolato “Russia, non deluderci!”.

In che senso?

Preve si aspettava che la Russia potesse opporsi allo strapotere del capitalismo americano e alle sue pulsioni imperialiste, e dunque garantire l’esistenza di un mondo multipolare. Se la Russia non delude in questa sua missione naturale, essa svolge una funzione fondamentale anzitutto per noi Europei.

La Russia di Putin a differenza della vecchia URSS non esprime una radicale alternativa “di sistema” al mondo liberalcapitalista.

Vero, ma dal punto di vista geopolitico la Russia rappresenta pur sempre un freno all’agire di una super-potenza che ormai tende a sconfinare nella pre-potenza. Il mondo post-1989 è esattamente questo, la tendenza americana a dominare il mondo in forma unipolare.

Nel parlare del necessario “multipolarismo” lei fa riferimento a Kant.

Sì, in un mio scritto: Minima Mercatalia. Filosofia e capitalismo. Kant diceva, nel 1795, che per garantire una stabile pace è meglio che vi sia una pluralità di Stati (diremmo noi: meglio più blocchi, anche contrapposti) che una Monarchia Universale. Oggi la “monarchia universale” è quella dello “one way”, del pensiero unico americano che mira ad annullare ogni diritto alla differenza e ogni modo alternativo di abitare il mondo che non sia quello americano.

Oggi la Russia tende a scontrarsi con l’Occidente sul tema dei valori e dei cosiddetti diritti individuali.

Quella dei diritti individuali è una vera e propria ideologia, nel senso deteriore del termine. Tale ideologia afferma i diritti di un individuo astratto, mentre i veri diritti sono quelli dell’individuo all’interno della comunità. Individuo e comunità esistono reciprocamente mediati, non ha senso pensarli astrattamente, come fa l’ideologia dei diritti civili, la quale è poi un alibi per non parlare dei diritti sociali.

Diritti individuali magari bilanciati anche con i doveri, come diceva Mazzini.

Certamente. Mi rifiuto poi di pensare che matrimoni gay, adozioni gay e eutanasia rappresentino i simboli della massima emancipazione possibile. È una presa in giro, anzitutto per i precari e per i disoccupati. I diritti devono essere anzitutto diritti sociali: quelli che garantiscono una sopravvivenza dignitosa dell’individuo all’interno della sua comunità, permettendogli di potersi pienamente esprimere in tutte le sue potenzialità.

Putin si appella a quel diritto naturale che affonda le sue radici nel grande pensiero europeo: lo stoicismo, i padri della chiesa.

In tempi più recenti possiamo ricordare Grozio e Pudendorf come alfieri di questa concezione. Se Mosca oggi ci aiuta a riavvicinarci a questi temi, allora è davvero auspicabile che essa sia forte e ci sia vicina. Infatti, appare evidente come la Russia, anche per via della sua straordinaria cultura, rappresenti una realtà molto più affine allo spirito europeo di quanto non sia l’America, che è invece il regno della tecnica (Heiddeger) e del capitale smisurato (Marx).

E dunque…?

Dunque l’Europa dovrebbe staccarsi dall’America, e dovrebbe schierarsi nel blocco euroasiatico. Impresa utopica… se pensiamo alla presenza delle basi militari USA in Italia, a ben sessant’anni dalla fine dei nazifascismi e a vent’anni dalla fine del comunismo. L’Italia è oggi una colonia statunitense, anche se nessuno lo dice.

In campo economico e sociale sembra che l’“utopia si stia realizzando: flussi di studenti, di merci, di turisti. Interscambio energetico e tecnologico. Anche per questo forse si producono “crisi” … per suscitare un nuovo clima da guerra fredda e impedire la piena integrazione.

Gli Americani devono necessariamente dividere gli Europei per conservare il lorodominio unipolare. Dividere per comandare meglio. Le basi americane che costellano vergognosamente il territorio europeo servono esattamente a mantenere in uno stato di perenne subalternità militare, geopolitica e culturale gli Europei.

C’è anche un ritardo della cultura europea o perlomeno di quella italiana nel capire i cambiamenti epocali in atto.

Dopo il 1989 si è verificata una ondata penosa di riflussi e pentimenti. In questo scenario si inserisce la vicenda tragicomica della sinistra italiana e di quello che, con Preve, chiamo l’orrido serpentone metamorfico PCI-PDS-DS-PD: dal grande Antonio Gramsci a Matteo Renzi. Ormai da venti anni, senza alcun infingimento, la sinistra sta dalla parte del capitalismo, delle grandi banche e dei bombardamenti “umanitari”. Per questo io non sono di sinistra: se la sinistra smette di interessarsi a Marx e Gramsci, occorre smettere di interessarsi alla sinistra.

Se la sinistra ha assunto questa posizione è stato appunto in nome della nuova Ideologia dei Diritti umani

Affermava Carl Schmitt : l’ ideologia diritti umani è utile per creare un fronte unito contro chi viene individuato come “non umano”. Contro un nemico che viene dipinto come un mostro, ogni strumento di annientamento è lecito: si pensi agli strumenti utilizzati contro Saddam Hussein, contro Gheddafi. Si deve sempre inventare un nuovo Hitler in modo da legittimare la nuova Hiroshima: dove c’è il dittatore sanguinario, lì deve esserci il bombardamento etico. È il canovaccio della commedia che, sempre uguale, viene impiegato per dare conto di quanto accade sullo scacchiere geopolitico dopo il 1989: il popolo compattamente unito contro il dittatore sanguinario (nuovo Hitler!), il silenzio colpevole dell’Occidente, i dissidenti “buoni”, cui è riservato il diritto di parola, e, dulcis in fundo, l’intervento armato delle forze occidentali che donano la libertà al popolo e abbattono il dittatore mostrando con orgoglio al mondo intero il suo cadavere (Saddam Hussein nel 2006, Gheddafi nel 2011, ecc.). Farebbero lo stesso contro Putin…

… se Giuseppe Stalin non avesse innalzato attorno alla Russia una palizzata di bombe atomiche.

Esatto, proprio per questo è opportuno che Putin conservi il primato militare come arma di dissuasione: per poter svolgere una civile funzione di freno alla super-potenza americana. Per questo, l’immagine simbolo di questi anni è quella che vede contrapposti Obama che dice: “Yes, we can” e Putin che idealmente gli risponde: “no, you can’t!”. Frenare gli Americani significa frenare la loro convinzione di essere degli eletti, di avere una special mission, che consisterebbe nell’esportare la democrazia, come si esportano merci, a colpi di embarghi o di bombardamenti. Sulla scia di questa convinzione è stata dichiarata una guerra mondiale a tutto il mondo che non si piega ai diktat e la guerra è stata portata di volta in volta in Irak, in Serbia, in Afghanistan, in Libia, attraverso la guerriglia in Siria. Solo la Russia resiste. È questa la “quarta guerra mondiale”. Essa, successiva alla terza (la “Guerra fredda”), è di ordine geopolitico e culturale ed è condotta dalla civiltà del dollaro contro the rest of the world, contro tutti i popoli e le nazioni che non siano disposti a sottomettersi al suo dominio, forma politica della conquista del mondo da parte della forma merce e della logica della reductio ad unum del globalitarismo,

Putin stesso viene definito come una sorta di despota asiatico antidemocratico… anche se le percentuali del consenso di cui gode, espresso in regolari elezioni, sono eclatanti.

Come dice Alain de Benoist, l’ideologia liberale occidentale è una “ideologie du meme”: riconosce e legittima solo ciò che percepisce come uniforme a sé stessa. E in nome di questo unilateralismo si glorificano anche fenomeni ridicoli come quello delle Pussy Riot, come espressioni di “dissidenza” e di “lotta per i diritti”! Il capitale odia tutto ciò che capitale non è, mira ad abbattere ogni limite, in modo da vedere ovunque sempre e solo la stessa cosa, cioè se stesso. Con le parole di Marx, “ogni limite è per il capitale un ostacolo che deve essere superato”.

Come considera la proposta formulata da Vladimir Putin di una “Europa unita da Lisbona a Vladivostok”?

È un concetto interessante. E’ necessario che l’asse dell’Europa si orienti altrove rispetto all’Occidente americanizzato. Ed è necessario immaginare una Europa più ampia dei confini imposti dalla UE: quella UE che rappresenta il trionfo dei principi di capitalismo speculativo di stampo occidentale. La UE è oggi la quintessenza dell’americanismo, del neoliberismo americano e della vergognosa rimozione dei diritti sociali. È, direbbe Gramsci, la “rivoluzione passiva” con cui, dopo il 1989, i dominanti hanno imposto il neoliberismo.

E come si definirebbe Diego Fusaro oggi?

Sono uno allievo indipendente di Hegel e Marx, Gentile e Gramsci, ma mi considero abbastanza isolato nel panorama culturale italiano, perché la sinistra in Italia è passata dalla lotta al capitale alla lotta per il capitale. I suoi nomi di spicco sono Fabio Fazio e la signora Dandini, Zagrebelsky e Rodotà. In questo senso, non ne faccio mistero, mi sento un dissidente e un ribelle, e propongo un pensiero in rivolta contro l’esistente. La sinistra oggi è contro la borghesia ma non contro il capitalismo globale: ma dal 1968 è il capitalismo stesso che lotta contro la borghesia, cioè contro quel mondo di valori (etica, religione, Stato, valori borghesi, ecc.) per loro stessa natura incompatibili con la mercificazione universale capitalistica. Per ciò, lottando contro la borghesia, dal 1968 ad oggi la sinistra lotta per il capitalismo. Io ritengo che si debba invece lottare contro il capitalismo e che sia ancora valido un ideale di emancipazione del genere umano inteso come un soggetto unitario (la razza umana), che esiste solo nella pluralità delle culture e delle lingue, delle tradizioni e dei costumi, ossia in quella pluralità che – diceva il filosofo Herder – è il modo di manifestarsi di Dio nella storia.

All’atto della sua prima elezione Obama veniva accolto – e non solo dalla sinistra – come una sorta di Messia. Vi è chi lo definì come “il Presidente di tutto il mondo libero”.

Quello fu un tipico caso di provincialismo italiano ed europeo: la festa per l’incoronazione dell’Imperatore Buono. Oggi i tempi sono cambiati, c’è piùdisincanto non solo verso Obama, ma anche verso la costruzione verticistica dell’Unione Europea. Mi pare che la Francia si sia rivelata “l’anello debole” della catena eurocratica. O meglio: il punto in cui la catena si può spezzare. Chi è contro il capitale, nel senso di Gramsci e di Marx, non può oggi non essere contro l’imperialismo americano, ma poi anche contro l’Europa dell’euro e della finanza, del precariato e del neoliberismo.

@barbadilloit

A cura di Alfonso Piscitelli

dimanche, 21 septembre 2014

La stratégie de guerre de Moscou

La stratégie de guerre de Moscou

Sans morts mais fatale aux Etats-Unis

Valentin Mândrăşescu
Ex: http://metamag.fr

poutine_-_russia_-_dollar_-_russie.jpgL’aide de Poutine propose une alliance anti-dollar pour forcer les États-Unis à mettre fin à la guerre civile. Sergueï Glazyev, le conseiller économique de Vladimir Poutine, a publié un article décrivant un plan pour « saper la puissance économique des Etats-Unis » afin de forcer Washington à arrêter la guerre civile en Ukraine. Glazyev croit que la seule façon d’obliger les Etats-Unis à renoncer à ses plans pour le démarrage d’une nouvelle guerre froide est de planter le système du dollar.

Dans son article, publié par Argumenty Nedeli, le conseiller économique de Poutine et le cerveau derrière l’Union économique eurasienne, soutient que Washington tente de provoquer une intervention militaire russe en Ukraine, en utilisant la junte de Kiev comme appât. Si ce plan aboutit, cela donnera à Washington un certain nombre d’avantages importants. Tout d’abord, il permettra aux États-Unis d’introduire de nouvelles sanctions contre la Russie, radiant ainsi le portefeuille de Moscou de bons du Trésor américain. Plus important encore, une nouvelle vague de sanctions va créer une situation dans laquelle les entreprises russes ne seront pas en mesure de rembourser leurs dettes aux banques européennes.

Selon Glazyev, la soi-disant « troisième phase » de sanctions contre la Russie aura un coût énorme pour l’Union européenne. Le total des pertes estimées seront supérieures à 1 trillion d’euros. Ces pertes nuiront gravement à l’économie européenne, faisant des Etats-Unis le seul « refuge sûr » dans le monde. Des sanctions sévères contre la Russie déplaceront également Gazprom du marché européen de l’énergie, laissant la porte grande ouverte pour le GNL beaucoup plus cher des États-Unis.

La cooptation des pays européens dans une nouvelle course aux armements et dans des opérations militaires contre la Russie va augmenter l’influence politique américaine en Europe et aideront les États-Unis à forcer l’Union européenne à accepter la version américaine du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), un accord commercial qui, en réalité, transformera l’UE en une grande colonie économique des États-Unis. Glazyev estime que l’initiation d’une nouvelle guerre en Europe ne sera bénéfique qu’à l’Amérique et ne créera que des problèmes pour l’Union européenne. Washington a utilisé à plusieurs reprises des guerres mondiales et régionales au profit de l’économie américaine et maintenant la Maison Blanche est en train d’essayer d’utiliser la guerre civile en Ukraine comme un prétexte pour répéter le vieux truc.

L’ensemble des contre-mesures de Glazyev vise spécifiquement le cœur de la force de la machine de guerre des États-Unis, c’est à dire la machine à imprimer les billets de la Fed. Le conseiller de Poutine propose la création d’une « large alliance anti-dollar » des pays qui veulent et peuvent supprimer le dollar de leur commerce international. Les membres de l’alliance devraient également s’abstenir de garder des réserves en devises dans des instruments libellés en dollars. Glazyev préconise de traiter les positions dans des instruments libellés en dollars comme des avoirs peu fiables et estime que les régulateurs devraient exiger de pleines garanties collatérales sur ces avoirs. Une coalition anti-dollar serait la première étape pour la création d’une coalition anti-guerre qui peut aider à arrêter les agressions des États-Unis.

Sans surprise, Sergei Glazyev estime que le rôle principal dans la création d’une telle coalition politique doit être joué par la communauté d’affaires européenne parce que les tentatives de l’Amérique pour allumer une guerre en Europe et une guerre froide contre la Russie menacent les intérêts des grandes entreprises européennes. A en juger par les récents efforts pour mettre fin aux sanctions contre la Russie, formulées par les chefs d’entreprise allemands , français, italiens et autrichiens,, le conseiller de Poutine a vu juste dans son évaluation. Un peu surprenant pour Washington, la guerre pour l’Ukraine pourrait bientôt devenir la guerre pour l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis et une guerre contre le dollar.

vendredi, 19 septembre 2014

Russland schmiedet Asien-Partnerschaft mit Wirtschaftsmacht Indien

Russland schmiedet Asien-Partnerschaft mit Wirtschaftsmacht Indien

 
VladPout.jpgDer Gipfel der Shanghaier Organisation für Zusammenarbeit (SOZ) in der tadschikischen Hauptstadt Duschanbe hatte ein zentrales Thema: die Sanktionspolitik der USA und der EU gegen Russland wegen des Ukraine-Konflikts. Der russische Staatspräsident Wladimir Putin nutzte den Gipfel, um weitere Verbündete für eine weltweite Gegenstrategie gegen den Wirtschaftskrieg des Westens zu gewinnen.

Russland wird 2015 statutenmäßig den SOZ-Vorsitz übernehmen und will dies für einen weiteren Aufbau dieser Organisation nutzen. Aktuell gehören der Organisation die Volksrepublik China, Russland, Usbekistan, Kasachstan, Kirgisistan und Tadschikistan an.

Indien soll als neues SOZ-Mitglied gewonnen werden

In der Vergangenheit scheiterte eine Aufnahme der Wirtschaftsmacht Indien an schwelenden Grenzkonflikten mit China. Diese Konflikte sollen nun unter Vermittlung Russlands ausgeräumt werden. Moskau und Peking haben große Pläne mit der Organisation: Neben einer SOZ-Entwicklungsstrategie bis 2025 sollen ein Regierungsabkommen über die Förderung der internationalen Frachttransporte von Fahrzeugen sowie die Gründung einer SOZ-Bank auf Basis der Eurasischen Entwicklungsbank vorangetrieben werden.

Bereits jetzt arbeiten China und Indien im Rahmen der BRICS-Staaten an einer alternativen Weltwirtschaftsordnung als Gegengewicht zu den USA und haben dazu bereits Mitte Juli eine „alternative Weltbank“ mitbegründet.