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mercredi, 06 février 2019

Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

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Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

Patrick Parment

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

La crise ouverte par les gilets jaune, c’est au fond la crise de la démocratie et de la société de consommation. Ce n’est vraiment pas un hasard si, soudain, les peuples européens prennent conscience qu’une société dominée par les marchés financiers mènent tout droit au néant. Cette société d’abondance (factice !) a généré toutes les dérives possibles  au point d’être devenue totalement schizophrénique : de la cause des femmes au gender en passant par la glorification des minorité sexuelles. En un siècle d’existence  nos démocraties ont détruit tout ce qu’avait construit le génie de nos ancêtres qui ne vivaient pas dans une société d’abondance mais bien dans une société du manque, voire de la pénurie. Leur génie tient tout entier dans ce que nous appelons aujourd’hui notre patrimoine.

Mais ces sociétés d’hier reposaient sur une hiérarchie sociale bien ordonnée et sur un socle familial fort, c’est-à-dire où les rôles de chacun étaient définis. Cette société traditionnelle n’était pas pour autant figée et l’ascenseur social permettait toutes les audaces (on pense aux bourgeois si bien décrits par Molière). Nos ancêtres n’étaient pas malheureux, ils étaient économes au sein d’une société qui avait pour avantage majeur de leur offrir un avenir.

Aujourd’hui, nous vivons au sein d’une prison libertaire et individualiste où l’on a fait sauter tous les verrous qui scellaient nos sociétés traditionnelles.  Hier encore, nos ancêtres étaient liés par une communauté de destin, aujourd’hui on parle de destin individuel au sein d’une société d’abondance qui obère tout avenir.  Qu’est-ce que l’avenir quand on a tout ? Et à quoi sert-il d’être milliardaire au sein d’une telle société quand l’argent n’a d’autre finalité que lui-même.  Peut-on décemment comparer les Bill Gates, Bernard Arnault et autres Pinault à Laurent de Médicis, dit le Magnifique ? Bien sûr que non. D’ailleurs, n’est-il pas symbolique que les Pinault-Arnault collectionnent cet art dit moderne qui n’est jamais que le reflet des poubelles de la société de consommation et de son vide ontologique.

Les gilets jaunes, c’est cela, le refus soudain d’un peuple qui s’aperçoit que plus rien ne fonctionne parce que l’homme a soudain dépassé les bornes de ce qui constitue justement la pâte humaine, c’est-à-dire son besoin de rêver, de croire en un avenir, de croire surtout en son humanité. Et plus encore de reconnaître en l’autre ce qu’il est lui-même. Les gilets jaunes des ronds-points ce n’est pas autre chose qu’un retour à notre humanité et le rappel qu’un peuple c’est aussi une communauté de destin. Ce qui nous porte à croire que ce mouvement est irréversible.

« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

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« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

 

Ex: http://www.vududroit.com 

La soudaine apparition des gilets jaunes a pris tout le monde par surprise. Les 20 % de la population française qui constituent ce que le politologue Jérôme Sainte-Marie appelle le « bloc élitaire » ont vu surgir des couches populaires dont certains parmi eux avaient même oublié l’existence. Et appris avec terreur qu’en son début, le mouvement avait la sympathie de 80 % de la population comme le démontraient les études. Il a fallu donc très vite trouver des moyens de s’opposer à ce qui prenait la forme d’une insurrection. Emmanuel Macron, pourtant homme politique de faible compétence, mais pour l’occasion probablement chapitré par un avocat d’extrême-quelque chose, a voulu rassembler son camp en réactivant le clivage : « progressistes versus nationalistes ». Pour cela, il a fallu activer l’« appareil médiatique d’État », c’est-à-dire les grands médias dirigés par l’oligarchie qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir. Ceux-ci ne se firent pas prier et un processus furieux de disqualification a été engagé. Comme le dit ci-dessous Geoffroy Geraud-Legros ils ont été qualifiés pêle-mêle et sans crainte de la contradiction : « Petit-blancs, beaufs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers, etc. » Parmi ces qualificatifs est apparu brusquement celui d‘« antisémites ». Qui a bénéficié d’un traitement particulier et pris une certaine importance, du fait des relais dont cette accusation a bénéficié au sein de la communauté juive, et de son utilisation par le chef de l’État lors de ses vœux de nouvel an lorsqu’il a qualifié la majorité du peuple français de « foule haineuse ». Anne-Sophie Chazaud y a identifié une manœuvre cynique du pouvoir dans la perspective des élections européennes.

Mais au-delà de ce qui relève effectivement d’une bataille politique qu’en est-il de la réalité de cette accusation ?

Geoffroy Géraud-Legros pose les bases d’une réponse.

Régis de Castelnau

Petit-blancs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers et…antisémites… Les qualificatifs les plus péjoratifs pleuvent comme des hallebardes sur les « Gilets jaunes », relayés par les médias dits traditionnels.

Aux sommets de ces derniers on s’effraie, non sans raison et parfois même à bon droit, de la remise en cause du monopole de la « grande » presse sur l’information via les réseaux sociaux où semble se faire la mobilisation des « Gilets jaunes ». De cette mise en concurrence, les grands médias qui se figurent en seuls protagonistes autorisés de l’éthique de discussion déduisent bien vite, trop vite, un danger pour la démocratie toute entière. Et le disent, moitié dans le style du Huron ( « mais-enfin-on-ne-fait-que-notre-travail ») moitié dans le registre pontifiant de la prophétie antitotalitaire ( « c’est-le-retour-de-la-bête-immonde »), c’est-à-dire, dans cette lingua franca des éditorialistes, désormais  inaudible, voire insupportable, dans de larges secteurs de l’opinion.

Plus Soral que Sorel

Du côté « Gilets jaunes », où foisonnent médias « alternatifs » et « influenceurs » apparus sur les réseaux sociaux, on trouve aussi bien de « simples » citoyens armés de ce que Pascal nommait la « vérité du peuple saine » que d’authentiques cinglés, des novices, des militants blanchis sous le harnois, des sincères, des rationnels, des nouveaux convertis….

On trouve, aussi, les étranges et peu ragoutants spécimens qui remontent à la surface à chaque fois qu’une lame sociale remue le limon du fond du politique : « ultras » et « militaros » de gauche et de droite, indics… Et, moins folkloriques mais bien structurés, des militants organisés non point pour en découdre à fin de « propagande par le fait » mais venus occuper le terrain symbolique et, notamment, investir du langage de l’antisémitisme une mobilisation qui cherche encore, à tâtons, son répertoire d’action collective.

Plus soraliens que soreliens, ces militants manient alternativement des codes popularisés sur l’Internet — la « quenelle » — et un langage classiquement antisémite (« les Juifs, assassins », « la banque juive », le tout enrobé des non sequitur classiques ( « on n’est pas antisémites, on est judéophobes »). L’auteur de ces lignes a ainsi pu voir défiler, lors d’un « acte » des « Gilets jaunes » sur les Champs-Élysées un groupe réduit de soraliens chantant un « hymne de la quenelle » ; la presse et les réseaux sociaux rapportent çà et là des propos antisémites en marge des manifestation et a diffusé la vidéo d’une altercation entre « Gilets jaunes » visiblement de gauche et antisémites professionnels.

Divers groupes antisémites déploient une stratégie d’entrisme : Hervé Ryssen, antisémite et négationniste aussi patenté que revendiqué, s’est fait photographier pour « Paris Match » sur les Champs Élysées ; quelques individus se rassemblent ça et là pour faire des « quenelles » en groupe ; un allumé accuse les journalistes de « travailler pour les Juifs ». Mais la chronique du bordélique mouvement des « Gilets jaunes », où l’on peut voir flotter des drapeaux à croix de Lorraine, des étendards tricolore et des bannières à l’effigie du Che relate aussi la jonction d’un cortège de manifestants et d’une procession commémorant la Shoah, rapportait le média libéral de droite « Atlantico » le 28 janvier dernier. La veille, à l’opposé du spectre politique, le média « Révolution permanente » félicitait les « Gilets jaunes » qui, toujours à Lyon, avaient « sorti les fachos » du cortège…

On pourrait multiplier ces exemples d’évènements ponctuels et contradictoires à partir desquels nombre d’observateurs plus ou moins subjectifs tentent de déduire l’essence du mouvement, au prix de peu rigoureuses montées en généralité. Pour graves qu’ils soient, ces évènements marginaux font avant tout apparaître les luttes entre les groupes politiques qui tentent— en vain — d’exercer une influence idéologique sur un « mouvement » protéiforme, où des individus, porteurs d’une culture politique qui n’est pas la culture traditionnelle de la mobilisation ,  « bricolent » un répertoire d’action collective en ramassant, sans réel sens du classement, les signes et les insignes abandonnés çà et là par le retrait de la vague du mouvement social. L’antisémitisme en marge de la mobilisation des « Gilets jaunes » n’est pas imaginaire ; mais il demeure marginal et ne « prend » pas auprès de la plus grande part des manifestants.

« Il y a quelques antisémites », nous dit Djordjé Kuzmanovic, ex-orateur de la France insoumise impliqué dans le mouvement depuis son commencement , qui rapporte : « j’ai dû expliquer à un manifestant que non, la banque n’est pas «  juive ».

L’antisémite à la peine

Point de diffusion majeur de cette humeur idéologique antisémite qui ne prend guère, le site « Egalité et réconciliation » de l’essayiste Alain Soral propose laborieusement une lecture et une interprétations antisémites des enjeux du mouvement « Gilet jaune »[1].

D’emblée, Soral pose le contexte politique : un président élu par le recours au « big data », à « l’offensive des médias, notamment ceux « de Drahi » (lire : du juif Drahi) et ainsi placé « à la tête de la gouvernance française par un réseau très puissant ». Maniant l’habituel registre confusionniste, Soral, qui ne manque pas de se réclamer du « national-bolchévisme », affirme lire la crise au prisme marxiste, de « l’exacerbation de la lutte des classes » et cite régulièrement Lénine. Non point, évidemment les discours qui dénoncent l’antisémitisme comme éternelle stratégie de division, mais des propos qui, pris hors contexte, énoncent que la mobilisation de la petite bourgeoisie aux côtés du prolétariat est la condition sine qua non de toute révolution de masse.

Une unité d’action entre les classes empêchée hier et aujourd’hui, par les « trotskistes », explique Soral, qui ne prend pas la peine de nous rappeler que Trotsky était juif, mais nous informe de ce que ses disciples, les « manipulateurs trotskistes » sont les sicaires « de ceux à qui l’on paie la dette », nommément, « le gang Attali » et « ceux qui sont derrière lui et sont le vrai pouvoir », c’est-à-dire, « Goldmann-Sachs », tous attachés à « ruiner les peuples et les pays ». Soral déduit des caractéristiques de cette superstructure du Capital, où l’on chercherait en vain l’or des Gentils, une attitude « très marquée communautairement » vis-à-vis des « Gilets jaunes ». « Certaine communauté », nous dit le vidéaste, n’est « pas très solidaire des Gilets jaunes » et « traite cette colère de brune (sic) et de cryptofasciste ». Identifiant (le juif) « Kassowitz » comme porte-parole de ce mépris « communautaire », Soral lui adjoint, comme pour nous rappeler que dans « antisémitisme » il y a tout de même « sémite », « la petite pute collabeure Bellatar ».

Le « vrai fascisme » introuvable

Mais le travail de sape « communautaire » contre les « Gilets jaunes » va, selon Soral, au-delà de l’intrigue trotskiste, ici décrite dans le style des procès staliniens des années 50, élaboré pour formuler l’antisémitisme en contournant le nom juif. Pour le fondateur d’« Egalité et réconciliation », ces manigances juives trotskistes somme toute habituelles se compliquent, à droite, d’une intrigue d’un genre nouveau : l’offensive « nationale-sioniste » menée, on le verra, par l’establishment frontiste et verbalisée par Eric Zemmour, « bourgeois juif du Figaro ». Une stratégie qui vise, si l’on comprend bien, à diviser les français « de souche » et les musulmans qui, (au contraire, donc, des juifs) ne sauraient constituer une « catégorie sociale ». « Il y a sans doute plein de Français d’origine musulman » (sic) explique Soral, « s’ils sont chauffagistes, Über, petits patrons ou même (sic) salariés précaires qui se sentent solidaires des Gilets jaunes mais qui n’éprouvent pas le besoin de l’affirmer en tant que musulmans », explique Soral-le-sociologue.

« On pourrait poser perfidement — on ne le fera pas parce que ça pourrait être dangereux, la question à Eric Zemmour  de savoir (sic) combien il y a de dentistes juifs, de chirurgiens esthétiques juifs et de spéculateurs immobiliers juifs dans les Gilets jaunes » interroge le publiciste  — on note au passage et sans surprise que, puisqu’il s’agit des juifs,  la « question perfide »,  porte spontanément sur les « chirurgiens juifs » et les « spéculateurs juifs » et non pas, par exemple, sur les « violonistes juifs » ou les « critiques littéraires juifs ».

Pour ne point se prendre les pieds dans sa sociologie sans matériau sociologique,  Soral concède, à grands renforts de conditionnels « qu’il doit y avoir chez les juifs des petits patrons en difficulté » qui, « peut-être »,  « se sentent solidaires des Gilets jaunes ». Ces juifs qui, en théorie, trouveraient grâce aux yeux d’Alain Soral, sont de toute manière, nous dit l’essayiste, condamnés à être court-circuités par leurs « élites communautaires » — terme illustré, dans la vidéo, par une image de Bernard-Henri Lévy — ; « élites » qui, elles, identifient le mouvement au « fascisme ».

De cette rhétorique, Soral espère d’ailleurs, par contrecoup performatif, « voir les gens s’intéresser au vrai fascisme », « notamment (sic) italien », qui, selon lui, aurait efficacement lutté « contre la dette » — l’auteur de « contre l’Empire » ignore visiblement que Mussolini a multiplié la dette italienne par cinq entre 1922 et 1943. Les « Gilets jaunes » seraient donc pris entre la « maladie infantile » du gauchisme et le « sociétal de droite » ;  probablement une maladie vénérienne, puisque Marine Le Pen, qui « tapine pour les sionistes », l’aurait contractée en « suçant » le « bourgeois juif du Figaro » (bis) » Zemmour, abandonnant le « substrat sérieux du fascisme ». En conclusion — on épargnera au lecteur la suite de cette pénible logorrhée — : les « Gilets jaunes » sont cernés et infiltrés par les juifs, qui ne sont pas dans le mouvement (« gaulois »), tout en y étant quand même omniprésents, à gauche par le truchement du trotskiste Mélenchon et, à droite, incarnés par l’ « option nationale-sioniste et confessionnelle » portée par le Rassemblement national.

Du canapé à Landsberg ?

Contre ces deux ennemis, les « Gilets jaunes » doivent viser au-delà du « petit banquier Rothschild Macron », qui ne serait qu’un « bouc émissaire », pour atteindre « Attali et la clique Attali », c’est-à-dire, « le grand Capital mondialiste ». Alain Soral, nous dit-il, rejoindra le mouvement le jour où la police et l’armée rejoindront le Peuple. Si l’essayiste rêve de se trouver un Ludendorff, c’est peut-être parce qu’il sent bien lui-même que ce préchi-précha imbitable est appelé à avoir peu d’écho au sein du mouvement des « Gilets jaunes ». Celui-ci « dit » beaucoup de choses, se contredit volontiers, déroule des inventaires à la Prévert de revendications raillés par une poignée de « sachants » en foulard rouge.

Dans ce fourre-tout, antisémites — et, d’ailleurs, anti-musulmans—  ne retrouveront guère l’idéologie dont ils entendent doter les « Gilets jaunes » . Comme toujours, ceux qui entendent « construire le peuple » armés de la croyance narcissique dans la puissance de leur propre discours oublient que l’une des vertus du populaire, est, justement, qu’il ne s’en laisse point conter. Et qu’aux investissements symboliques dont il fait l’objet et aux discours des pères formateurs de toutes espèces, « le peuple » oppose passivement la stratégie d’ « attention oblique » identifiée par  Richard Hoggart[2]. On ne saurait dire que le mouvement des « Gilets jaunes » est antisémite : il ne l’est pas dans son objet ; il ne l’est pas dans son humeur et, qui sait, constitue peut-être, selon l’hypothèse formulée par Daniel Schneidermann, un sas de sortie de l’extrême-droite[3]. On ne saurait dire qu’il ne le deviendra pas : « socialisme des imbéciles » étranger pour l’heure à une mobilisation qui n’a d’ailleurs rien de « socialiste », l’antisémitisme est aussi le « sas » par lequel les révolutions qui échouent deviennent des Réactions qui réussissent. Jamais en manque de candidats-Führer, les contre-révolutions puisent dans le vivier toujours grouillant des demi-savants, théoriciens délirants et philosophes de comptoir capables de donner à leur marginalité les couleurs du martyre et de la « dissidence ». On ne sait pas à quoi aboutira le mouvement des « Gilets jaunes » ; on sait en revanche que des magistrats ont jugé bon d’offrir à Alain Soral l’argument d’une peine d’emprisonnement pour des propos tenus sur son site internet ; propos évidemment antisémites, mais qui demeurent des propos. Fallait-il faire d’un idéologue déclinant, concurrencé par des publicistes encore plus antisémites que lui, un martyr de la « liberté d’expression » ?

Fallait-il offrir un Landsberg  et un statut de victime à un antisémite de canapé ?

[1] « Gilets jaunes » : analyse et synthèse. https://www.youtube.com/watch?v=PsHca0L830Q

[2] Richard Hoggart, La culture du pauvre, Minuit, 1970

[3] Daniel Schneidermann, « Les gilets jaunes, un sas de délepénisation » ? Libération, 20 janvier 2019

mardi, 05 février 2019

Macron et la férocité de la nouvelle révolution bourgeoise

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Macron et la férocité de la nouvelle révolution bourgeoise

par Nicolas Bonnal

Ex: https://leblogalupus.com

Notre président devient de plus en plus brutal, et il a bien raison. Il a devant lui un mouvement d’autodidactes, un peuple de distraits ou de résignés, et encore quatre ans de pouvoir. Si dans quatre ans il est battu, ce sera par Pécresse ou une autre bécasse aux ordres de la « surclasse » en pleine forme.

Voyons pourquoi.

La France devient une dictature de riches (le GN est plus précis que la banale ploutocratie) ; tout est référencé dans le très bon livre de Sophie Coignard publié par Albin Michel. Seulement ces riches (une simple alliance d’affairistes et de hauts fonctionnaires) ne se contentent pas de voler le trésor public, de se servir les premiers, de privatiser et de faire s’effondrer le niveau de vie des moyens et des pauvres. Ils veulent, ces riches, faire des leurs et révolutionner le monde, se priver des vieilles règles type travail-famille-patrie (réécoutez la chanson de Fugain gentils/méchants qui était écrite en ce sens) et tout modifier en fonction d’impératifs du type écologie-migrants –genre-végétarisme, tous destinés d’ailleurs à faire disparaître la population de leur pays respectif. Les aveux de Cochet en ce sens (supprimer les naissances européennes pour laisser pulluler les migrants) étaient excellents.

Le problème est que le riche postmoderne a plus d’outils que jadis à son actif : ses réseaux mondialisés, sa technologie, les fortunes virtuelles et grotesques, l’omniprésence médiatique, la fin du communisme (finalement la France est comme la Russie, les oligarques se seront approprié la richesse nationale acquise de haute lutte en 1945). Il est aussi aidé par la dépolitisation du pauvre qui montre qu’il est moins révolutionnaire que lui. Le bolchévique, disait mon ami Volkoff, c’est celui qui en veut plus.

C’est celui qui en veut plus dans tous les cas de figures : communiste ou capitaliste.

Eh bien il est temps de le dire : alors que le pauvre et le moyen se laissent tondre ou remplacer comme un mouton en bêlant plus ou moins bêtement, le riche avance son agenda terroriste (USA, Amérique, Europe, Asie, etc.) et n’a plus peur de rien. Il est révolutionnaire dans ses moyens et dans ses buts.

Le riche nous emmerde, lecteurs, et il a raison de le faire.

Le riche est mercuriel (Sletzkine, dans le Siècle juif) et le pauvre est apollinien (statique), tandis que le moyen est (cela c’est moi qui l’ajoute) saturnien. Le riche devient un luciférien décomplexé et de son point de vue il a bien raison. L’autre clique au lieu de le combattre.

On va citer Chesterton qui avait vu le vent tourner et l’a décrit dans son roman à clefs le Nommé jeudi ; le chapitre est justement titré « Les malfaiteurs à la poursuite de la police ».

« Vous parlez des foules et des travailleurs comme s’il pouvait être question d’eux ici. Vous partagez cette illusion idiote que le triomphe de l’anarchie, s’il s’accomplit, sera l’œuvre des pauvres. Pourquoi ? Les pauvres ont été, parfois, des rebelles ; des anarchistes, jamais. Ils sont plus intéressés que personne à l’existence d’un gouvernement régulier quelconque. Le sort du pauvre se confond avec le sort du pays. Le sort du riche n’y est pas lié. Le riche n’a qu’à monter sur son yacht et à se faire conduire dans la Nouvelle-Guinée. Les pauvres ont protesté parfois, quand on les gouvernait mal. Les riches ont toujours protesté contre le gouvernement, quel qu’il fût. Les aristocrates furent toujours des anarchistes ; les guerres féodales en témoignent. »

Oui, la lutte des oligarques contre les Etats-nations est exemplaire à cet effet. A la place on a des armées de mercenaires et des instructeurs/désinformateurs au service des milliardaires et de leur mouvement humanitaire, aussi pressenti par Jack London dans le talon de fer (voyez ce livre et voyez aussi mon livre sur Littérature et conspiration, car on ne peut pas dire que l’on n’a pas été prévenus). Chesterton ajoute :

« …la plupart des lieutenants de Dimanche sont des millionnaires qui ont fait leur fortune en Afrique du Sud ou en Amérique. C’est ce qui lui a permis de mettre la main sur tous les moyens de communication, et c’est pourquoi les quatre derniers champions de la police anti-anarchiste fuient dans les bois, comme des lièvres. »

Un autre qui avait vu que la bourgeoisie est la classe la plus révolutionnaire est Karl Marx. Marx n’a pas osé admettre que la bourgeoisie liquiderait le prolétariat, qu’elle le remplacerait. Mais il voyait quand même ceci, dans son manifeste manifestement peu lu :

Marx reconnait que le mouvement socialiste est contrôlé par les bourgeois (théorie de l’information qui transpire, pas de la conspiration donc – voyez mon livre) :

« Enfin, au moment où la lutte des classes approche de l’heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu’une petite fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l’avenir.

De même que, jadis, une partie de la noblesse passe à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la bourgeoisie passe au prolétariat, et, notamment, cette partie des idéologues bourgeois qui se sont haussés jusqu’à l’intelligence théorique de l’ensemble du mouvement historique. »

La bourgeoise n’est pas hermétique, mais rassurez-vous, ni la noblesse ni le clergé ne l’étaient auparavant.

Puis Marx célèbre le progressisme luciférien de la bourgeoisie :

« La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire.

Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens variés qui unissent l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du «paiement ait comptant». Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. »

On cite souvent ce calcul égoïste, on en oublie le reste :

« En un mot, à l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités considérées jusqu’alors, avec un saint respect, comme vénérables. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d’argent. »

Et Marx – qui est l’anti-Guénon – d’ajouter :

« C’est elle qui, la première, a fait la preuve de ce dont est capable l’activité humaine: elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d’Égypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades. »

Théorie du genre ? Fin de la famille, des nations, de l’individu, du reste ?  Marx encore et son bourgeois agitateur :

« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux. »

Marx parle de dissolution comme Guénon à la fin du Règne de la quantité :

« Tous les rapports sociaux stables et figés, avec leur cortège de conceptions et d’idées traditionnelles et vénérables, se dissolvent; les rapports nouvellement établis vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier.

Tout élément de hiérarchie sociale et de stabilité d’une caste s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont enfin forcés d’envisager leur situation sociale. Leurs relations mutuelles d’un regard lucide. »

La mondialisation est déjà là (ce qui disait Voltaire un siècle avant dans le Mondain) :

« Poussée par le besoin de débouchés de plus en plus larges pour ses produits, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, mettre tout en exploitation, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a enlevé, à l’industrie sa base nationale. »

Ah, le global… Marx :

« À la place de l’isolement d’autrefois des régions et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. »

Et la bourgeoisie est tyrannique dans son fonctionnement : sous peine de mort, il faut abandonner la tradition et se vautrer dans son HLM, sa bagnole ou devant sa série télé (le riche circule en jet, s’organise des concerts…) :

« Le bon marché de ses produits est l’artillerie lourde qui lui permet de battre en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles à tout étranger.

Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production; elle les force à introduire chez elles ce qu’elle appelle civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. »

Les gilets jaunes et autres rats des champs feraient bien de lire Marx. En effet :

« La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville. Elle a créé d’énormes cités; elle a prodigieusement augmenté les chiffres de population des villes par rapport à la campagne, et, par-là, elle a arraché une partie importante de la population à l’abrutissement de la vie des champs. De même qu’elle a subordonné la campagne à la ville, elle a rendu dépendants les pays barbares ou demi-barbares des pays civilisés, les peuples de paysans des peuples de bourgeois, l’Orient de l’Occident. »

Tout cela a été un temps ralenti par le communisme, par l’étatisme, par le développement d’une société plus juste. A partir des années 80, tout a été battu en brèche.

Je cite brièvement Sophie Coignard :

« De quand date cette mutation qui pèse aujourd’hui sur toute la société ? De la fin du règne de Giscard ? Des premiers pas de Mitterrand ? De la première cohabitation avec l’équipe Chirac-Balladur ? Difficile à dire précisément. Quoi qu’il en soit, cette ruée vers l’or a transformé le système de gouvernement en profondeur. Au fur et à mesure que l’État s’affaiblissait, des réseaux d’influence se sont imposés, des bandes se sont emparées de territoires entiers… »

Oui il y a une certaine barbarie italo-médiévale. On a affaire à des raids menés par des condottieri…

La brutalité du comportement bourgeois depuis trente ans est une évidence, et le phénomène ne fait que s’amplifier. Vos garçons seront des filles, vos Français seront des migrants, vos bagnoles seront censurées, vos nations seront anéanties, vos gueules cassées, tout cela c’est du bourgeois, mais du bourgeois subtil, léger, luciférien mercuriel, pas du bourgeois congelé et catho. C’est ce que j’ai appelé un temps la bourgeoisie sauvage qui rassemble des sommités comme Macron, Hollande, Sarkozy, Clinton, Soros and compagnie. Et ce qui m’amuse en face c’est l’inertie qui confirme la loi d’airain de Sletzkine. Il y a les rebelles, les riches donc, et les mous, les autres, les vipères lubriques de Lénine et autres veaux du général. Eux ne réagissent pas, ou peu, ou tard, ou mal. Koulaks…

Jusqu’où iront les bourgeois ? Une piste est donnée par Harari, d’autres par les techno-futuristes que j’évoquai dans mon livre sur Internet, nouvelle voie initiatique, inspiré par Dick. Les lords contre les techno-serfs, lutte qui semble n’être menée en ce moment que par les lords, disait Warren Buffet. Les autres se rendent sans combattre. Eh bien, comme dirait Sartre, continuons. Et acceptons l’expression de Marx : la bourgeoise est la classe révolutionnaire.

Quant à Coignard, elle a tort d’annoncer (un peu comme tout le monde) un 1789. Car ce peuple ne souffre pas assez pour réagir, et son bourreau bourgeois le sait.

Sources

Marx – Le manifeste du parti communiste (marxists.org)

Bonnal – Littérature et conspiration (Dualpha, Amazon.fr)

Chesterton – Le nommé jeudi (Wikisource.org)

Coignard – L’oligarchie des incapables (Albin Michel)

Sletzkine – Le siècle juif

 

Vers l’effondrement monétaire du Système pour éviter le krach boursier

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Vers l’effondrement monétaire du Système pour éviter le krach boursier

par Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Au Japon, le GPIF, le plus gros fonds de pension au monde (celui des retraites des fonctionnaires japonais, dont la capitalisation boursière est de plus de 10.000 milliards de dollars), a perdu, fin 2018, la modique somme de 136 milliards de dollars, suite à des placements en actions à la Bourse de Tokyo. On peut imaginer ce qui se passerait dans le monde en cas de krach…

Les banques centrales, par leur politique monétaire laxiste, ne savent que prolonger la vie des États malades dont l’hyper-endettement devient de plus en plus incurable. En 1958, la dette américaine s’élevait à 280 milliards de dollars. Elle a été, depuis cette époque, multipliée par 75 (par 31 depuis 1981, tandis que les recettes fiscales n’étaient multipliées que par 6) pour atteindre, aujourd’hui, 22.000 milliards de dollars.

La dette est, en réalité, une maladie mondiale, nonobstant la bombe potentielle des produits dérivés bancaires. En Chine, la dette totale est passée de 2.000 milliards, en 2000, à 40.000 milliards de dollars. Le Japon, avec une dette publique de 250 % du PIB, ferait défaut si les taux d’intérêt augmentaient de seulement 0,5 % ! On comprend mieux pourquoi le Japon ne peut pas revenir en arrière dans sa politique monétaire. Et partout dans le monde, le système bancaire, avec un effet de levier des capitaux propres de 10 à 50, sera bien incapable de rembourser les déposants en cas de krach. Quant à l’État français, il faut savoir que sa dette de 2.000 milliards d’euros représente plus de deux fois la valeur de son patrimoine public et de ses actifs.

Aux États-Unis, la Fed est en train de capituler et de faire marche arrière face au risque imminent de krach, d’où les cocoricos triomphants des médias sur l’envolée récente à Wall Street, qui repose en fait sur du sable. La Fed met fin à la politique annoncée de l’augmentation des taux d’intérêt actuellement à 2,25 %-2,50 % et envisage même, l’année prochaine, l’arrêt de la politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers, voire même, si nécessaire, une reprise de la création monétaire et, donc, de l’augmentation de ses actifs. La Fed a acheté des centaines de milliards d’obligations de 2008 à 2015, au point d’avoir quintuplé, à 4.500 milliards dollars, la taille de son bilan. Face aux « contre-courants » possibles évoqués par Jerome Powell, la Fed, comme au Japon, n’hésitera pas à condamner la monnaie, à réduire les taux d’intérêt pour prolonger la vie du Système et éviter le krach boursier, jusqu’au jour où, suite à la perte subite de confiance, tout explosera !

Et en zone euro avec Mario Draghi, rebelote et même dilemme qu’aux États-Unis, qu’au Japon ! La BCE s’est engagée à maintenir « un degré élevé de soutien monétaire ». Les taux d’intérêt négatifs pour les banques pourraient passer, fin 2019, du taux ridiculement bas de -0,4 % à un taux maximum tout aussi ridicule de -0,2 %… en visant 0 % en 2020 ! La politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers n’est même pas envisagée. L’emprunt OAT français est à 0,58 %, le Bund allemand à 0,18 % et le taux italien à 10 ans à 2,66 %. La BCE envisage même des opérations de refinancement LTRO à 4 ans pour les banques dans une situation délicate, ce qui aura aussi pour conséquence d’accroître la masse monétaire et de faire baisser les taux d’intérêt sur les marchés.

La politique économique électoraliste et laxiste des populistes italiens ne fait qu’aggraver la récession, ce qui rend furieux le patronat italien Confindustria. La banque Monte dei Paschi a eu besoin de 8 milliards d’euros, mais il a fallu que l’État italien trouve encore 400 millions d’euros pour sauver la banque Carige. L’Italie ne pouvait compter, jusqu’à fin 2018, que sur la BCE pour acheter ses obligations, d’où la nécessité pour l’Italie d’émettre maintenant des obligations libellées en dollars, alors que les investisseurs étrangers ont vendu, entre mai et novembre 2018, pour 70 milliards nets d’obligations italiennes.

Le bitcoin, c’est fini, avec une crypto-devise à 4.000, contre 20.000 dollars fin 2017 ! Les banques centrales, un signe qui ne trompe pas, se sont ruées sur l’or et ont acheté 4.315 tonnes d’or en 2018, les réserves actuelles de la Chine s’élevant probablement à 17.100 tonnes, soit deux fois celles des États-Unis. À Londres, l’once d’or vient de franchir le seuil psychologique de 1.300 dollars.

Michael the Brave & the Tide of the Ottoman Wars

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Michael the Brave & the Tide of the Ottoman Wars

Michael the Brave, savior of Europe?

The history of Romania as a concrete country is generally assumed to have started with the Romanian, or Danubian, principalities, similarly to how the history of Russia as a concrete country starts with Muscovy. Both of these histories are of late medieval origin, having come into being in the wake of the Mongol invasions of Europe. In both comparable cases, however, the concrete starting point is not the same as the ethnologically related spiritual precursor from which the original states derived their patronage. In the case of Russia, the spiritual precursor was the Kievan Rus’, which was situated in present-day Ukraine. For the Romanian principalities, it was the Latin-speaking element of Constantinople, which originally ruled that city. That their patronage originated in Constantinople would be a crucial, if now overlooked, starting point for the princes of Moldavia and Wallachia – and their enemies.[1] [2]

For example, Mehmed II “the Conquerer” opposed the semi-autonomy of the Romanian principalities as vassals of the Ottoman Empire. As long as Wallachia and Moldavia still stood as states in the 1400s, Mehmed’s work in overrunning Constantinople was incomplete. This is why he unsuccessfully sought to crush the principalities with armies larger than the one he had used to conquer Constantinople.[2] [3] Stephen the Great of Moldavia did not really see himself as a crusader against Islam, but he earned that reputation by handing Mehmed the worst defeat the Turks had yet seen in 1475.

Officially, the principalities of Wallachia and Moldavia both, in early modern times, held the status of what is known in traditional Islamic international law as a “house of peace” – which is neither a “house of Islam,” in the sense that either Islamic countries or thoroughly conquered areas like Bulgaria and Greece were, nor classified as an enemy “house of war.” The Ottomans only had control of port cities on the northern bank of the Danube or the coasts of the Black Sea, not firm control of the land, as in the countries south of the Danube.

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The principalities were not considered outright Ottoman territory until the beginning of the eighteenth century. By then, the Ottomans, hoping to pacify a geopolitically ambiguous region that had caused them so much trouble, installed a dynasty of initially pro-Turkish Greek rulers called the Phanariots as puppet princes in the Romanian principalities. Before the Phanariot rule, no mosques (nor synagogues) could be legally built in the principalities unless the Prince himself made an exception, and the Romanian principalities were never allowed to be sources of janissary conscription. Wars between the principalities and the Turks had occasionally erupted when these terms were violated.

It should be noted that Habsburg Austria officially held the same status for decades. After the Ottoman Empire overran the Kingdom of Hungary (1526), Ottoman forces unsuccessfully besieged Vienna (1529). For the remainder of the sixteenth century, these two powers would be at war. Habsburg Austria, embroiled in other power struggles in Europe, would be content with appeasing the Turks, paying the Porte to leave Vienna alone whenever possible. This limited the struggles between the Habsburgs and the Ottomans to battles and skirmishes on the disputed Hungarian frontier for decades after 1529, but it also left Austria in an uncomfortable state of vassalage. The Turks continued to reject the Habsburg Emperors’ preferred title, “Emperors of Rome.”

“In previous centuries,” noted the German jurist and philosopher Carl Schmitt, “a controversy existed between the German kaiser (and king of Hungary) and the Turkish sultan on the question of whether the payments made by the kaiser to the sultan were in the nature of a ‘pension’ or a ‘tribute’. The debtor stressed that he did not pay ‘tribute’ but ‘pension’, whereas the creditor considered it to be ‘tribute’.”[3] [4]

The issue Schmitt refers to here is that Austria was technically an Ottoman vassal from the first siege of Vienna in 1529 up until the conclusion of the Long War in 1606, when the Ottomans humiliatingly agreed to address the Habsburgs as “Emperors of Rome.” This undermined the entire Ottoman mission since Mehmed II in the fifteenth century, which had been to conquer and destroy any state that claimed patronage from Rome. However, the amount of money paid to the Turks to leave Vienna alone actually increased in return for this Habsburg political victory, even as it was discredited as true tribute money. This contradiction wouldn’t be resolved until after the 1683 second siege of Vienna, or Battle of Vienna. Thus, the misnomer “Ottoman rule” does not apply all that much more, as a legal status, to the pre-eighteenth century Romanian principalities than it does to Austria at one point — though the Ottoman vassalage had always been much more directly felt in the principalities.

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Michael the Brave (1558-1601) attempted to do away with Wallachia’s vassal status altogether and turn it into an empire. This Wallachian prince was, as Hans Corneel de Roos has shown, the main historical basis of Bram Stoker’s Count Dracula – when the villainous vampire was still alive.[4] [5] De Roos’ research, even more than earlier arguments by Elizabeth Miller, has displaced the claim of Raymond T. McNally and Radu R. Florescu that Stoker based his character on Vlad Țepeș.

Interestingly, McNally and Florescu themselves, in Dracula, Prince of Many Faces: His Life and His Times, note that a certain character mentioned by the Count appears to be based on Michael the Brave.[5] [6] What they do not mention is one important detail it simply takes a careful reading of Stoker’s book to understand – namely, that the Count is speaking in the third person about himself in life.[6] [7]

In the Count’s recollection in the third chapter of Bram Stoker’s Dracula, the nostalgic rant that Jonathan Harker calls “the story of his race,” Dracula describes an ancestor of his, whom Stoker did indeed base on Vlad Țepeș. Stoker, as De Roos has shown, confused Vlad Țepeș, or Vlad Dracula, with his father (and Michael the Brave’s ancestor), Vlad Dracul. In making this mistake, Stoker appears to have reflected his source, William Wilkinson’s 1820 book Account of the Principalities of Wallachia and Moldavia with Political Observations Relative to Them. Stoker, again like his source, knew more about Michael the Brave than Vlad Țepeș.[7] [8]

This shouldn’t surprise us. After all, Vlad Țepeș was a late-medieval, pre-Columbian historical figure, while Michael the Brave was a figure from what Anglophone historiography remembers as the Elizabethan era. Michael the Brave, a relative of Vlad Țepeș and a more successful military strategist, was more often written about in English than his predecessor until the twentieth century. There is reason to suspect that Prince Michael was written about in Britain at the time.

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In Writing the Ottomans: Turkish History in Early Modern England, Anders Ingram writes, “The years of the Ottoman–Hapsburg ‘Long War’ of 1593–1606 brought an unprecedented flood of English publishing on the Turks. A substantial portion of this material either directly describes, or explicitly refers to, the events of this conflict.” During this time –  which was also the age in which the plays of Christopher Marlowe, which likewise display a keen interest in the Ottoman Wars, revolutionized English literature – England’s “contemporary news market was dominated by foreign news, or reports of English involvement on the continent, rather than domestic affairs.”[8] [9]

Michael the Brave was a central figure of the Long War. Although not mentioned in Ingram’s study, it would be an interesting task to determine whether and to what extent the Wallachian prince is mentioned in any of “the fifty-four [English] items on the topic of the Turks recorded in the years 1591 to 1610,” of which “twenty-two relate either directly to the Long War, the state of Hungary, or Ottoman–Habsburg conflict, while numerous others allude to contemporary events.”[9] [10] Considering Prince Michael’s outstanding role in the Long War, it would be more surprising to come up empty-handed in this endeavor than to see this question answered in the affirmative. During the Long War, until his 1601 assassination, he was both an accomplished military commander and a controversial political leader.

A 1901 article called “THE JEWS OF ROUMANIA FROM THE EARLIEST TIMES TO THE PRESENT DAY,” published by the American Jewish Committee, offers a glimpse into what led Prince Michael to reject the status quo in Wallachia’s relations with the Ottoman Empire. The study explains:

With the sixteenth century came new immigrations, composed of Polish and Turkish Jews . . . This was exactly at the time when the Jews of Turkey began to play an important rôle in the State and to gain diplomatic influence at the court, in the harems, and with the pashas and the grand viziers; and the princes of Moldavia and Wallachia turned to these influential Jews to obtain the throne or to strengthen themselves in possession. Commerce with Turkey was extended, and the Jews of Constantinople and other places frequently visited the principalities. Many established themselves there permanently. But the situation of the Jews varied with the prince, and depended upon the favor which he obtained from an influential Jew or Jewess at Constantinople.[10] [11]

Before Michael the Brave came to the Wallachian throne in 1593, he had worked this corrupt system like any other ambitious contender. Upon his rise to power, however, the moneylenders who had expected to control him were fatally disappointed. The above-mentioned Jewish source notes:

In 1594 Michael the Brave of Wallachia assembled his creditors, Turks, Greeks, and Jews, and had them all massacred; and he then informed certain individuals that they would all be released from their debts. This was the signal for a general slaughter of Turks and Jews. The entire community of Bukharest [sic] perished.

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Thus began the first stage of an anti-Ottoman crusade in which Michael and the allied Moldavians “massacred the Jews wherever their armies passed . . .”[11] [12]

The final decade of the sixteenth century in Eastern Europe has been described as “the time when the fierce sword blows of the crusader Michael were striking against the Turks along the Danube,”[12] [13] and even far beyond the Danube, pushing as far south as Adrianople (today’s Erdine, Turkey). It was thus that Mina Harker could say of Count Dracula in life that he “won his name against the Turk, over the great river on the very frontier of Turkeyland.”[13] [14]

Michael the Brave, later feeling betrayed by his Hungarian allies, the Báthory princes of Transylvania, turned his attention northward and controversially conquered that Hungarian-ruled principality, with the help of the Hungarian-speaking Szeklers. His conquest of Moldavia in the northeast was similarly based on betrayal by a formerly allied principality. It was in Moldavia that he would recruit many Polish-registered Cossacks, who settled there.

Making quite a few enemies from Turkey to Central Europe, from the Jews to the Porte to the papacy, Michael was assassinated in 1601 by an Albanian-Italian mercenary general named Giorgio Basta. According to one historian of Hungary, Austria, and Slovakia during the Long War, Basta later “likely accompanied the Pope, both in a ceremonial and protective capacity,” and probably “served as an emissary to the Papal entourage” as well.[14] [15] Basta’s subsequent iron-fisted rule over Transylvania led to revolts among the Hungarian nobles and the Christian side of the Long War was then reduced to the defensive, freeing Austria from official Ottoman vassalage at a high price by 1606.

However, the Ottoman Empire still had to defend itself from the network of Cossack raiders that Michael had helped build throughout the principalities, especially in Moldavia, by enthusiastically using Cossacks in his armies. Some of these Cossacks were also registered in Poland’s army, and accordingly they dragged Poland into wars with the Turks. This would be a problem for the Porte for the duration of the infamous Thirty Years’ War in Europe (1618-1648), when the Turkish sultans had to deal with constant Cossack raids and a rebellious janissary corps – and were thus unable to take advantage of the Thirty Years’ War and strike at Vienna. In Polish historiography, this period is known as the Moldavian Magnate Wars.

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By the time they belatedly and unsuccessfully besieged Vienna in 1683, the Turks faced a new, rationalistic system of Western international law. On both sides of the English Channel, this new system of thinking about foreign affairs had been built in response to the seventeenth century’s bloody sectarian fighting within Continental Europe and in the British Isles. In this cold new order, the Ottoman rule of Hungary had no place, and the former Kingdom of Hungary was wrested from Ottoman hands by the end of that century. Thus began the two centuries of the receding of the Ottoman holdings in Southeastern Europe.

By this time, so much blood had been spilled that Michael the Brave was largely forgotten as one of the chief instigators of the Christian reconquest of Southeastern Europe on land, following the Ottoman Empire’s defeat at sea in the Battle of Lepanto (1571). In Romania, he is mostly remembered for uniting Transylvania with Wallachia and Moldavia for a brief time. His dream of a pan-Christian empire stretching from the Carpathians to the Mediterranean Sea, Orthodox in character but tolerant of Protestants and Catholics, had died with him. But it was an ideal that helped turn the tide of history in its time.

Notes

[1] [16] For the best English introduction to early Romanian history and ethnology, see A. K. Brackob, Mircea the Old: Father of Wallachia, Grandfather of Dracula (Buffalo, N.Y.: The Center for Romanian Studies, Histria Books, 2018).

[2] [17] The remarks in this essay about Ottoman war aims in relation to the principalities’ original patronage were inspired by the author’s conversations with Romanian historian Fr. Dr. Mihai-Andrei Aldea. He is the author of several published and upcoming books in Romanian.

[3] [18] Carl Schmitt, The Concept of the Political, tr. George Schwab (Chicago: The University of Chicago Press, 2007).

[4] [19] Hans Corneel De Roos, “Count Dracula’s Address and Lifetime Identity,” collected in Marius-Mircea Crișan (ed.), Dracula: An International Perspective (London: Palgrave Macmillan, 2017), pp. 95-118.

[5] [20] Radu R. Florescu & Raymond T. McNally, Dracula, Prince of Many Faces: His Life and His Times (Boston: Back Bay Books, 1989), p. 11 & 231.

[6] [21] Bram Stoker, Dracula (London: Constable & Co., 1987), chapters 3 & 18.

[7] [22] Hans Corneel De Roos, ““Bram Stoker’s Vampire Trap – Vlad the Impaler and his Nameless Double,” Linköping Electronic Articles in Computer and Information Science 14 (2012), no. 2.

[8] [23] Anders Ingram, Writing the Ottomans: Turkish History in Early Modern England (London: Palgrave Macmillan, 2015), p. 37.

[9] [24] Ibid, p. 37 (Note: The discrepancy in the spelling of “Habsburgs” is in Ingram’s original).

[10] [25] E. Schwarzfeld, “THE JEWS OF ROUMANIA FROM THE EARILIEST TIMES TO THE PRESENT DAY,” The American Jewish Year Book, Vol. 3, pp. 25-62, published by the American Jewish Committee.

[11] [26] Ibid.

[12] [27] Nicolae Iorga, tr. Laura Treptow, Byzantium After Byzantium (Portland, Or.: The Center for Romanian Studies in cooperation with the Romanian Institute of International Studies, 2000).

[13] [28] Bram Stoker, Dracula, Chapter 18.

[14] [29] Kimberly L. Craft, Infamous Lady: The True Story of Countess Erzsébet Báthory, 2nd ed. (South Charleston, S.C.: CreateSpace, 2014), p. 120.

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Rusia y su misión histórica: El legado de Iván Ilyin

Ex: http://www.elespiadigital.com

El presidente de Rusia, Vladimir Putin, en su famoso Mensaje anual del Estado de diciembre de 2014, fundamentando la nueva doctrina nacional, citó al filósofo Iván Alexandrovich Ilyin (Иван Александрович Ильин) [1883-1954] como uno de los grandes referentes teóricos y espirituales para el tiempo histórico presente.

Sergio Fernández Riquelme

Leer: Rusia y su misión histórica: El legado de Iván Ilyin

L'histoire du fascisme selon Frédéric Le Moal

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L'histoire du fascisme selon Frédéric Le Moal

par Franck ABED

Frédéric Le Moal est docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne, et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr. Il enseigne également à l’Institut Albert le Grand. Il a déjà publié chez Perrin, Victor-Emmanuel III. Un roi face à Mussolini, Le Vatican face aux dictatures 1917-1989. Avec son dernier ouvrage, intitulé Histoire du fascisme, l’auteur porte un regard pertinent et lucide sur cette idéologie qualifiée, à raison, de « totalitaire ». Concrètement, il étudie sa genèse, son évolution, sa doctrine, sa principale figure de proue à savoir Benito Mussolini, son fonctionnement et sa fin…

lemoal.jpgD’emblée, l’auteur veut répondre à cette question : qu’est-ce que le fascisme ? En effet, avant toute tentative d’explication, il convient de toujours définir correctement son sujet d’étude. Voici ce que nous pouvons lire dès les premières lignes : « Cette question a hanté les contemporains et continue d’alimenter les interrogations comme les recherches des historiens. Depuis son apparition en 1919, le fascisme entretient un impénétrable mystère sur sa véritable nature. »

Pourquoi existe-t-il une apparente difficulté à le décrypter ? Le Moal pose le constat suivant : « L’historiographie marxiste et ses héritiers ont imposé pendant des décennies, sur ce problème comme sur bien d’autres, leur grille d’interprétation. Ils réduisaient le fascisme à l’expression d’une résistance des classes possédantes utilisant au début des années 1920 une bande de voyous armés de gourdins pour préserver leur pouvoir et dominer les prolétaires. »

L’auteur précise que « plusieurs historiens au premier rang desquels se trouve l’Italien Renzo De Felice – aujourd’hui célébré mais couvert d’injures dans les années 1960, faut-il le rappeler – ont remis en cause cette vision partisane et biaisée ».

Après avoir dénoncé l’imposture de l’examen marxiste à l’endroit du fascisme, l’auteur poursuit son propos en répondant clairement à cette fameuse interrogation : qu’est-ce que le fascisme ? Voici ce qu’il écrit : « La meilleure manière de répondre à cette question serait d’abord de dire ce que ne fut pas le fascisme : une idéologie conservatrice et encore moins réactionnaire, un héritier de la contre-révolution et de son immobilisme. »

Il continue de cette manière : « Bien au contraire, le fascisme fut une révolution sociale, politique, culturelle et surtout anthropologique. C’est en partant de cette affirmation que s’articule la thèse de ce livre, ce qui nous conduira à établir un lien avec le socialisme, la Révolution française et même par certains côtés avec la philosophie des Lumières, hérédité que De Felice décela très tôt. »

Cette définition nous l’estimons limpide et juste. De surcroît, elle confirme ce que nous avons toujours pensé : le fascisme est une idéologie moderniste bien éloignée de la pensée classique.

Rien d’étonnant donc à classer le fascisme à l’opposé du traditionalisme politique que nous défendons, car « si le fascisme incarnait un refus, ce ne fut certes pas celui de la modernité, comme maints historiens l’ont affirmé et continuent de le faire, mais d’une modernité, celle se rattachant au rationalisme, au libéralisme et à la démocratie. Il se présenta comme l’expression d’une modernité alternative, selon l’heureuse expression de l’historien Emilio Gentile ».

Le fascisme ne peut être perçu comme une pensée respectueuse du passé et des traditions. Effectivement, Le Moal le dit de manière explicite : « Oublier que le fascisme constitua une manifestation du rejet des traditions, si caractéristique du XXe siècle, revient à passer à côté de l’essence de ce phénomène politique majeur ». Cela ne nous a jamais échappé.

Le Moal énonce à l’endroit du fascisme une vérité bien souvent occultée. Les historiens et politologues officiels, comprendre institutionnels, ont très souvent tendance à le classer à droite : quel énorme mensonge. L’auteur stipule que « le fascisme appartient à l’univers politique et culturel de la gauche révolutionnaire, par son culte du progrès, sa tentation démiurgique, son aspiration à transformer l’homme, par son anticléricalisme, par son républicanisme, par sa volonté de dépasser le capitalisme et de soumettre l’économie à la politique, par ses combats culturels au service d’un remodelage de l’individu ».

Il déclare également que « l’antibolchevisme ne doit pas faire illusion et le rejeter dans la droite étroitement réactionnaire ». Il ne viendrait pas à l’idée d’une personne raisonnable de classer Staline ou même Trotsky à droite, car les staliniens ont combattu les trotskistes et inversement…

La première difficulté pour saisir clairement le fascisme : s’écarter des analyses tronquées produites par les marxistes. La deuxième demeure de combattre la vision historique officielle qui range le fascisme à droite, alors qu’il s’agit d’un mouvement politique dont les fondamentaux sont intrinsèquement à et de gauche. Le troisième obstacle à surmonter est le suivant : « On reconnaîtra toutefois que l’absence d’un corps idéologique clair brouilla et continue de brouiller les cartes, faisant du fascisme un kaléidoscope où plusieurs courants doctrinaux, parfois antagonistes, cohabitaient tant bien que mal. Ajoutons pour être complet que l’histoire du régime ne demeura ni monolithique ni linéaire mais connut au contraire une sorte de crescendo caractéristique de tous les totalitarismes. »

Le Moal contourne avec brio cette complication, en étant à la fois éloigné des partis pris idéologiques de certains mais proche de la réalité historique par l’étude minutieuse des sources.

Le fascisme a souvent été considéré comme quelque chose de non sérieux, notamment sur le plan intellectuel. Le Moal remarque que « malgré sa dureté, le fascisme suscita de nombreux ricanements, y compris à l’époque de sa gloire. Mussolini n’était-il pas présenté comme un César de Carnaval ? »

Le péché originel, sur le plan doctrinal, du fascisme tient au fait « que l’idée de l’unité nationale y fut introduite par la Révolution française et par Napoléon Bonaparte. Dès l’origine, l’identité italienne était indissociable des idées révolutionnaires ». Par essence et par leurs actions, les révolutions de 1789 et de 1793 en France représentent l’expression même du modernisme idéologique. Il n’étonnera personne que les sociétés secrètes en Italie, Charbonnerie et Franc-maçonnerie, aient joyeusement participé au « combat révolutionnaire et patriote ».

mussojeune.jpgComme chacun sait, Mussolini fut un fervent socialiste et surtout un haut cadre du Parti socialiste italien. Ce qu’on sait moins : « Mussolini fut fasciné par Nietzsche et Sorel, ardents zélateurs d’un pétrissage de l’âme humaine, mais aussi par les théories de Darwin. Dans sa jeunesse, Mussolini était un lecteur attentif de l’œuvre du savant anglais, et comme bon nombre de marxistes, il intégrait la lutte des classes dans le combat général pour l’existence au sein des espèces et la marche du progrès. Le darwinisme social faisait ainsi le lien entre la philosophie des Lumières qui coupa l’homme de sa création divine et les théories racistes auxquelles le fascisme n’échappera pas. »

Avant la Grande Guerre, Le Moal dit clairement que « Mussolini demeurait un militant socialiste internationaliste et très antimilitariste ». Il affirmait alors : « Le drapeau national est pour nous un chiffon à planter dans le fumier. Il n’existe que deux patries au monde : celle des exploités et de l’autre des exploiteurs. »

Encore une fois, l’influence du marxisme dans le domaine des idées se montre désastreuse. Après 1918, Mussolini abandonne rapidement son pacifisme mais son idéologie de gauche ne le quittera jamais, même au plus fort de la tempête, comme le prouve parfaitement l’auteur. Alors que tout s’écroule autour de lui après les premiers grands déboires de l’Axe, il trouve le temps de fonder l’éphémère République sociale italienne pour « renouer avec l’idéal fasciste des premières années ». Toute sa vie, Mussolini fut républicain et socialiste.

Mussolini, représentant majeur du fascisme, ne peut donc être considéré comme un homme de droite. Bien au contraire, il se place littéralement dans le camp révolutionnaire : « Moi je vous dis que le devoir du socialisme est d’ébranler cette Italie des prêtres, des triplicistes et des monarchistes. » Mussolini avait même été plus loin contre la religion ancestrale : « Nous sommes résolument antichrétiens et nous considérons le christianisme comme un stigmate immortel de l’opprobre de l’humanité. »

Ce n’est pas pour rien que le Pape Pie XI dans son encyclique, écrite en italien et non en latin Non abbiamo bisogno (« Nous n’avons pas besoin ») datée du 5 juillet 1931, « dénonçait les prétentions monopolistiques de l’État sur l’éducation des jeunes, mais il allait plus loin en s’attaquant à l’idéologie du fascisme qu’il présentait comme une statolâtrie païenne ».

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Les liens intellectuels et doctrinaux du fascisme avec la Révolution – dite française – ne souffrent d’aucune ambiguïté. À l’image des grands ancêtres, les fascistes aussi changèrent le calendrier. Le Moal expose l’idée suivante : « La mise en place du calendrier fasciste marquait la filiation directe avec la Révolution française et l’œuvre de Fabre d’Eglantine. Elle illustrait leur commune volonté de rompre avec le temps et d’inscrire l’homme dans un environnement complètement nouveau, en dehors des racines chrétiennes du pays. Dès 1925, Mussolini rajoute sur le calendrier la date suivante : 1er an de l’ère fasciste. » Du passé faisons table rase…

Cependant « le fascisme ne peut se résumer à du mussolinisme », mais les deux courants, pour les raisons expliquées plus haut, appartiennent au même camp : celui de la gauche. Une fois arrivé au pouvoir en 1924, il est intéressant de lire que le fascisme « croisa le fer contre la mafia sicilienne. Le régime s’engagea contre la franc-maçonnerie. Cela pouvait paraître curieux quand on connaît le soutien qu’apporta la Grande Loge d’Italie à Mussolini lors de la marche sur Rome ».

Les historiens parlent souvent d’un totalitarisme inachevé en Italie. L’explication est connue mais souvent passée sous silence. Le Moal la donne : « Mussolini, en acceptant du roi la charge de président du Conseil, s’était lui-même placé dans les mailles de la monarchie dont il ne se libéra jamais complètement. L’institution, aussi faible fût-elle, préserva l’État de la fascisation totale et au bout du compte gagna le bras de fer. »

Le Moal nous délivre des analyses pointues et lucides, sans jamais céder aux appréciations malveillantes dénuées de fondements historiques. Les sources se montrent nombreuses, variées et permettent de bien comprendre la nature réelle du fascisme. Fin pédagogue et servi par une belle plume, il explique bien que la violence fasciste exprimée contre cette société tant décriée ne fut pas accomplie au nom du passé, des traditions et de la recherche d’un âge d’or perdu, mais qu’elle reposait sur la volonté finale de construire une société et un homme nouveaux. Chimère qui remonte hélas à l’aube de l’humanité…

De la prise de pouvoir de Mussolini à la farouche radicalisation de la République de Salò, en passant par l’étude de la politique fasciste avec ses réussites et ses échecs, l’auteur dresse un portrait complet de cette idéologie moderniste et révolutionnaire qui échoua. Comme Le Moal l’annonce : « Écrire l’histoire du fascisme, c’est finalement faire le récit d’une révolution avortée. »

Franck Abed

• Frédéric Le Moal, Histoire du fascisme, Perrin, 2018, 432 p., 23 €.

• D’abord mis en ligne sur Euro-Libertés, le 31 décembre 2018.

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lundi, 04 février 2019

Colloque à Genève: L'Europe, le réveil ou la mort

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De la violence en politique

Emmanuel Macron, bien qu’ayant été l’élève du philosophe Paul Ricœur, semble contrevenir aux principes élémentaires de la social-démocratie, voire ceux du libéralisme social.

La question de la violence dans les conflits politiques n’a jamais été aussi d’actualité depuis le début de la contestation sociale dite « des Gilets jaunes », et ce comme le décrit Baptiste Legrand de L’Obs dans son article du 13 janvier (cliquez ici).

Les provocations, les intimidations, les menaces de mort et les agressions gratuites fusent : entre des manifestants et des élus, des déguisés en Gilets jaunes et des journalistes, des Gilets jaunes et des Gilets jaunes et entre des politiques eux-mêmes. Violence verbale contre violence verbale, ou bien violence physique contre violence verbale… Personne n’est épargné. Le problème est que seule la violence visible serait insupportable pour l’ordre libéral-libertaire. Voilà une autre forme de puritanisme : « Couvrez ce poing que je ne saurais voir ».

Résultat : le Président Macron fait profil bas et essaie tant bien que mal de ne pas céder à son instinct primaire, le mépris de classe. La crise actuelle est, sur le plan philosophique, autant celle de l’humanisme que celle de l’individualisme. Parce que l’individu est à la politique ce que l’atome est à la physique : celui-ci est une bombe à retardement. Dans ce contexte électrique, tout le monde perd son sang-froid, y compris les intellectuels : certains justifient l’usage de la violence du côté des Gilets jaunes alors que d’autres réclament celui des armes létales par les forces de l’ordre. Tels sont les signes d’une société en perdition où la haine attire exponentiellement la haine.

Il faut donc savoir si la grave crise sociale que traverse actuellement le pays relève de la révolte ou de la révolution. Car, entre demander la démission du gouvernement et exiger celle du Président, il n’y a qu’un pas. Et quand les cyniques pensent qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, les esprits belliqueux ajoutent que « la guerre est la simple continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz). C’est un fait : que ce soit en interne comme en externe, les civilisations n’échappent jamais à la sempiternelle dialectique de la guerre et de la paix (évoquée par Héraclite d’Éphèse). Devant un mouvement à la tonalité de plus en plus révolutionnaire, le jeune monarque présidentiel sera appelé à se muter en Léviathan.

Dans une société libérale où « l’homme est un loup pour l’homme » (Thomas Hobbes), Jupiter tient à rester insaisissable tel un serpent. D’ailleurs, beaucoup confondent en lui charme et charisme. À présent, la France ressemble à un foyer de cinq enfants turbulents tenus à bout de bras par une pauvre mère célibataire. Où est la figure emblématique du Père ? Voilà sans doute à quoi mène l’apologie pompeuse des familles non-traditionnelles. Pourtant féru de philosophie, Macron devrait méditer la formule de Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »

Le rôle de tout politique en social-démocratie est de veiller à ce que le recours à la violence soit toujours proportionné à l’agression. Tel un chef d’établissement public, il doit veiller à ce que la poussière reste sous le tapis. N’ayant jamais exercé de mandat local, Macron n’a pas le goût pour les territoires. Il n’a clairement pas le sens de l’Histoire et n’est pas en mesure de comprendre que la France est une nation avant d’être une administration.

Saine colère irlandaise

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Saine colère irlandaise

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Roscommon est une bourgade de quelque 5 000 habitants dans le comté de Connacht non loin de la frontière avec l’Irlande du Nord. Dans la matinée du 16 décembre 2018, des vigiles mandatés par un organisme bancaire expulsaient de sa ferme Michael Anthony McGann ainsi que les personnes qu’il logeait, Geraldine, sa sœur, et David, son frère d’âge déjà très avancé. L’action filmée montre des individus venus de l’Ulster molester l’un des deux frères…

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En procès depuis 2009, Michael Anthony McGann conteste à la banque belge KBC une dette de 300.000 €. Que ce soit en France, en Italie, en Grèce ou en Irlande, les conditions de travail des fermiers, agriculteurs et autres paysans ne cessent de se détériorer sous l’initiative concertée de gouvernements libéraux-progressistes cosmopolites, de la mondialisation anti-écologique et des mafias bancaires. Plus que jamais, le monde agricole incarne les nouveaux forçats de la terre. Quand un exploitant agricole surendetté et fiscalement matraqué ne met pas fin à ses jours, ce sont ses proches qui l’abandonnent, c’est sa maison, ses champs, ses outils qui lui sont légalement dérobés.

Cette expulsion a indigné toute l’Irlande. Le 24 décembre suivant, plus de 700 personnes manifestaient dans les rues de Roscommon contre la tyrannie des banques à l’appel du parti d’opposition de gauche nationaliste-multiculturaliste Sinn Fein. L’un de ses élus, le député Matt Carthy, s’engagea en faveur des victimes. Ayant obtenu un rendez-vous avec la direction irlandaise du groupe belge, il les tança publiquement. Ce n’est pas tout. Quelques jours auparavant, les auteurs de l’expulsion étaient rossés et leurs véhicules incendiés. Un chien de garde y fut même abattu, ce que déplora plus tard un communiqué officiel des responsables du raid, peut-être des dissidents de l’IRA.

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La police locale a assez vite identifié tous les protagonistes, mais ce sont les vigiles qui sont surtout poursuivis. Ils ont chassé de leur domicile Geraldine et David McGann étrangers au contentieux entre leur frère et cette banque cotée à la Bourse de Bruxelles dont le slogan publicitaire est – ô ironie ! – « C’est vous qui comptez ». Le vaste soutien qu’apportent les Irlandais aux expulsés se comprend fort bien. Cette expropriation leur rappelle deux terribles périodes de leur mémoire historique. Celle, entre 1918 et 1921, des Black and Tans (« Noirs et Fauves »), ces anciens combattants britanniques de la Grande Guerre qui pourchassaient les résistants irlandais et persécutaient de vaillants civils pendant la Guerre d’Indépendance. Celle, plus ancienne, des expulsions de 1848 en pleine « Grande Famine », ce quasi-génocide perpétré par Londres avec l’approbation de l’hérésie sectaire anglicane.

Tous les Irlandais, y compris les policiers et les magistrats, gardent en eux ces événements douloureux. Ils ne veulent pas qu’ils se répètent aujourd’hui. Si la clique bankstère continue à opprimer le fier peuple irlandais, il est fort probable – et même souhaitable – qu’il revête à son tour le gilet jaune de la grande révolte des peuples d’Europe !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 110, mise en ligne sur TV Libertés, le 28 janvier 2019.

L'intelligence française bradée aux Américains c'est ici, c'est maintenant, et c'est dans notre dos

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L'intelligence française bradée aux Américains c'est ici, c'est maintenant, et c'est dans notre dos

Quand on n'a pas d'argent pour payer ses dettes on paye en nature et c'est ce que fait le gouvernement en permettant à Microsoft de faire son marché au sens propre dans l'éducation nationale avec la complicité du ministre.
 

Guerra irrestricta, guerra civil molecular y guerra híbrida: tres modos de hacer la guerra en el S. XXI

Ex: http://www.elespiadigital.com

La guerra es “el más espectacular de los fenómenos sociales”, rezaba la consigna del prestigioso sociólogo y polemólogo francés Gaston Bouthoul. Mucho antes en el tiempo, el llamado “Profeta de la Guerra Estatal” Carl Von Clausewitz en su tratado “Vom Kriege” (De la Guerra) nos ilustraba acerca del gran desorden que representaba la guerra como duelo a gran escala, y la forma geométrica de tratar el reordenamiento en el caos provocado durante el fragor de la batalla.

Sebastián Tepedino

Leer: Guerra irrestricta, guerra civil molecular y guerra híbrida: tres modos de hacer la guerra en el S. XXI

dimanche, 03 février 2019

Soirée des amis de Livr'arbitres 7/02

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Dezsö Csejtei auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018

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Dezsö Csejtei auf der Oswald-

Spengler-Konferenz 2018 

 
Dezsö Csejtei auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018
 
 
 

samedi, 02 février 2019

Prof. Dr. Max Otte auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018

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Prof. Dr. Max Otte auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018

 
Prof. Dr. Max Otte auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018
 
 

France. Les camps de concentration de la République

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France. Les camps de concentration de la République

par Lionel Baland
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com  
 
Certains sujets historiques sont rarement traités par les médias du système car ils dérangent les tenants de l’idéologie dominante. Parmi ces chapitres de notre passé gardés sous le boisseau figure l’existence des camps de concentration ouverts par la République française en 1939.
 
Grégory Tuban, docteur en histoire et journaliste, publie aux éditions Nouveau Monde un ouvrage qui porte sur ce sujet et est intitulé Camps d’étrangers. Le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1944).

Retirada 

Fin janvier 1939, le front républicain de Catalogne cède et un demi-million de personnes fuient vers la France. « Lors de cet exode, désormais appelé “Retirada”, l’internement a été pour la majorité des hommes et des femmes la porte d’entrée en France. À la mi-février, après l’arrivée des troupes franquistes le long de la frontière, ils ont été un peu plus de 325 000 à être regroupés dans la douzaine de camps créés en quelques jours dans les Pyrénées-Orientales. Ces exilés de la guerre d’Espagne – qui se termine officiellement le 1er avril 1939 – sont issus de l’Armée populaire de la République et de la société civile. Ils sont officiers, soldats, anciens miliciens, requis, volontaires internationaux… Des paysans, des ouvriers, des intellectuels, des artistes qui, dans le pays des droits de l’homme s’apprêtant à fêter le 150e anniversaire de la Révolution française, sont les premiers étrangers « indésirables » à subir à la fin des années 1930 des coercitions prises à l’échelle d’un groupe, et non plus seulement à celle d’individus. » 

turban.jpgPrévisions 

Le 29 avril 1938, le ministre de la Guerre envoie une note secrète aux commandants de deux régions militaires demandant de prévoir « l’installation de camps de circonstance pour certaines catégories de réfugiés espagnols » tout en précisant que « l’évolution des opérations militaires en Espagne rend possible, dans un délai rapproché, l’éventualité du franchissement de la frontière par des réfugiés en nombre élevé ayant appartenu aux forces armées gouvernementales, et dont le séjour pendant un temps plus ou moins long sur notre territoire doit être maintenant prévu ». 
 
Camps 

Le premier camp est installé le 30 janvier 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer. Les autres suivent. 

Selon le préfet du département des Pyrénées-Orientales, 480 000 réfugiés seraient, au total, passés, lors de la Retirada, par le territoire qu’il a sous son autorité (1) (2). Soit 305 000 internés dans des camps, 5 000 placés dans des hébergements privés et 170.000 civils transférés hors du département. Ces chiffres doivent être traités avec prudence et font encore de nos jours débat. Ajoutons que des personnes sont entrées clandestinement en France et que d’autres ont rapidement retraversé la frontière en direction de l’Espagne. 

Grégory Tuban écrit que « Les camps de concentration de février 1939 jouent un rôle central dans le dispositif de contrôle de la Retirada. Ils contiennent une partie des réfugiés hors de l’espace public et permettent ainsi aux autorités d’exercer une surveillance resserrée sur ces derniers. C’est ce que précise Albert Sarraut au journal La Dépêche le 1er février 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer : “Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un camp pénitentiaire mais un camp de concentration. Les asilés [sic] qui y prendront séjour n’y resteront guère que le temps nécessaire pour préparer leur refoulement ou sur leur option leur libre passage de retour en Espagne” (3). Le vœu du ministre de l’Intérieur de voir massivement s’opérer le retour en Espagne des réfugiés ne va toutefois pas se réaliser dans les proportions souhaitées. Le temporaire va se prolonger et les hommes qui se retrouvent littéralement parqués dans les contreforts des Pyrénées ou sur le sable du Roussillon vont devoir apprendre à vivre dans un quasi-dénuement, alors que l’hiver est des plus rigoureux dans cette partie de la France battue par la Tramontane glaciale de février. » 

« Si les camps d’Argelès-sur-Mer et de Saint-Cyprien ont ouvert dans l’urgence de l’exode, un deuxième réseau de camps “catégoriels” voit le jour à partir de la mi-février afin de mieux gérer les flux des réfugiés. La construction de ce premier camp, dit “de seconde génération”, débute le 6 février 1939 à Bram dans l’Aude. Il a été conçu dès le 3 février par André Cazes, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de l’Aude, selon un modèle militaire. Le camp est ainsi divisé en 10 quartiers délimités par des doubles clôtures en fil de fer barbelé de 2,5 m de haut, isolés les unes des autres par des rues et allées perpendiculaires de 20, 15, 10 m de large. Le camp cerclé d’un chemin de ronde pour les patrouilles dispose en son centre d’un mirador. Chaque quartier possède ses cuisines et ses lavabos. Conçu pour héberger 15 000 réfugiés, Bram reçoit à la fin du mois de février 1939 jusqu’à 16 300 internés qui sont regroupés dans 170 baraquements d’une capacité de 90 à 100 places. » 

70 km de fil de fer barbelé sont nécessaires pour le camp de Bram et 250 km pour celui de Barcarès. « Le camp de Barcarès compte, fin mars, près de 50 000 internés et devient le troisième camp le plus important des Pyrénées-Orientales ». Dans l’Hérault, à Agde, un camp est construit. Il est divisé en trois camps distincts numérotés de 1 à 3.« Chacun possède son poste de police, son intendance et son infirmerie. Derrière une double ceinture de barbelés, les trois camps sont identiques avec un alignement de baraques de type génie, qui mesurent 40 m de longueur sur 6,5 m de largeur, couvertes de bois avec des toits en tôle ondulée. À l’intérieur, on trouve une double rangée de couchettes à deux étages, séparées par un couloir central. L’accès se fait de chaque côté de la baraque. Au mois de mai, les trois camps regroupent 24 000 réfugiés, majoritairement catalans ». À Septfonds, dans le Tarn-et-Garonne, la construction d’un camp débute fin février 1939. « L’armée y déploie 50 km de fil de fer barbelé pour clôturer les 50 ha du camp cerclé par un chemin de ronde, jalonné de miradors à guérites et de 50 projecteurs. […] Le camp de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques, va, quant à lui, recevoir les brigadistes internationaux internés sur les plages du Roussillon, les réfugiés basques et les membres de l’aviation. Sa construction débute le 15 mars et se termine le 25 avril 1939. Il est alors le plus grand des camps français, avec une superficie de 125 ha et compte 428 baraques. Enfin, dans l’Ariège, le camp militaire du Vernet est aménagé à partir de la fin du mois de février pour recevoir majoritairement des réfugiés venus des camps de Cerdagne, […]. » 

Des mesures et des installations disciplinaires sont mises en place pour les prisonniers récalcitrants. 

L’ouvrage décrit ensuite les dispositions prises en vue d’obtenir, sur base volontaire ou forcée, un retour vers leur pays d’origine d’une partie des Espagnols résidant en France ainsi que la volonté des autorités, suite à la montée des tensions en Europe, de mettre au travail ceux restant en France.

IIe Guerre mondiale 

Au début de la IIe Guerre mondiale, le pouvoir instaure des mesures d’exception visant à contrôler la population française ainsi que les étrangers vivant en France. 

Si le nombre de femmes et d’enfants séjournant dans ces camps est extrêmement minoritaire par rapport à celui des hommes en mars et avril 1939, puis est quasi égal à zéro dans les camps des Pyrénées-Orientales dès le mois de mai, il remonte en septembre. En octobre, le nombre de femmes et d’enfants augmente. « Ce sont souvent des familles entières qui sont envoyées dans les camps depuis toute la France. » À partir du début de la guerre, en septembre 1939, alors qu’auparavant les camps contenaient des Espagnols ou des membres des Brigades internationales, des personnes de différentes nationalités sont expédiées vers ceux-ci : des Allemands, des Italiens… souvent antifascistes, des juifs. Parmi les prisonniers figurent également des personnes originaires de différents pays de l’Est. En août 1940, le camp du Vernet compte près de 4 000 internés issus de 58 nationalités. 

« La IIIe République sombre définitivement le 10 juillet 1940 au casino de Vichy, quand 569 des 649 parlementaires présents votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Le vieux maréchal constitue le 16 juillet son premier gouvernement en tant que chef de l’État et nomme Pierre Laval comme président du Conseil. Gouvernement qui hérite de facto de la gestion des camps pour étrangers par les ministères de la Guerre, de l’Intérieur et du Travail. » 

L’auteur consacre la dernière partie de l’ouvrage au fonctionnement de ces camps sous le régime de Vichy, à la déportation vers l’Allemagne de plus de 10 000 « Espagnols rouges » et à l’engagement d’Espagnols de gauche dans des organisations de la Résistance.

Conclusion 

Grégory Tuban conclut : « Pour l’armée comme pour l’Intérieur, la discipline censée contenir les velléités révolutionnaires de certains réfugiés et maintenir l’ordre public dans des espaces clos devient un outil répressif, opérant hors du champ pénal. »L’auteur estime que l’existence de ces camps dits « de concentration » au sein desquels des mesures et des espaces disciplinaires sont utilisés à l’encontre des réfugiés en dehors du circuit judiciaire du droit français conduit, dès février 1939, dans ces endroits, à « une politique de plus en plus arbitraire, renforcée par l’état de siège, par la guerre, puis par le gouvernement de Vichy. » 

Ce livre, tiré d’une thèse de doctorat, présente la particularité d’être compréhensible par tout le monde et constitue donc à la fois une porte d’entrée vers le sujet pour les lecteurs qui ne s’y sont pas encore intéressés, tout en apportant aux spécialistes de la question de nouveaux éléments basés sur des recherches. 

Lionel Baland (via Eurolibertés

Notes 

(1) Rapport du préfet Raoul Didkowski, Perpignan, le 30 juin 1939. 
(2) La très grande majorité des fugitifs est passée par ce département. 
(3) La Dépêche, 2 février 1939.
 

Geopolítica, de la bipolaridad a la multilateralidad

Salvador González Briceño

Ex: http://www.elespiadigital.com 

La crisis de los poderes mundiales de la posguerra fría, como base de la geopolítica crítica: SGB

La geopolítica mutó, para bien, porque perdió su carácter imperialista cuando que se le terminó el piso de la bipolaridad en la posguerra fría. Como método para entender el mundo desde las potencias, la geopolítica se abrió paso proponiendo conocer de la importancia de la geografía, física y humana, de la política y los estados en las relaciones internacionales. Es decir, en las relaciones de poder.

La geopolítica surgió en 1900 cuando el primer pensador, Rudolf Kjellén, la propuso en su libro Introducción a la geografía sueca. Pronto sería puesta a prueba durante las guerras mundiales del siglo XX, cuando las potencias se dieron a la guerra. Vendrían otros estrategas, como Mackinder y Haushofer entre otros, a complementar lo que luego se conocería como la geopolítica tradicional o clásica.

Luego entonces, la geopolítica fue adoptada desde los centros de poder mundial, para atender sus necesidades como países involucrados en la confrontación violenta, poniendo a prueba sus armamentos, su potencial, su estatus con respecto a lo demás, en aras del dominio del resto del mundo.

La geopolítica la utilizaron tanto la Alemania nazi de Hitler, como la Bretaña imperial de Churchill, la Francia de De Gaulle, los Estados Unidos de Roosevelt o la URSS de Stalin, con sus maquinarias de guerra más feroces de su tiempo, además que aceleraron sus industrias militares o la industria en su rama militar.

En los tiempos de la guerra entre las potencias desarrolladas —I Guerra Mundial y II Guerra Mundial—, se daba el tránsito del capitalismo al imperialismo, con ansias expansionistas de reparto territorial en amplias zonas de control probable, tanto de países enteros como de recursos naturales.

Adoptada y probada, la geopolítica salió bien librada. Mostró su utilidad a las potencias: primero a los países del frente de guerra —en sus modalidades como geopolítica anglosajona, renana y nipona—, luego durante la llamada guerra fría al término de la IIGM con la rendición de Japón tras el lanzamiento de las bombas nucleares sobre Hiroshima y Nagasaki.

Luego vendría el derrumbe del Muro de Berlín y la caída de la URSS que significó la pérdida de rumbo del llamado “socialismo real”, que dio pie a la llamada posguerra fría. Aquello desde el punto de vista de las relaciones internacionales y los equilibrios que logró la bipolaridad.

Pero este esquema fue puesto en jaque frente a la aparente unipolaridad de Estados Unidos, toda vez que apareció como el vencedor universal. La vigencia de la geopolítica clásica comenzó a perder influencia y sentido, en tanto sus bases fueron removidas.

En lo que se dio el reacomodo de las propias potencias a nivel mundial bajo este nuevo paradigma, los geopolíticos tradicionales intentaron seguir con sus preceptos en tanto las mutaciones no terminaron de definirse.

Pero la influencia de la globalización con sus políticas neoliberales, terminó poniendo en duda su plena vigencia. Las relaciones internacionales cambiaron con el trastocamiento del orden anterior, y hacia fines del siglo XX con el cambio de procedimientos y las alteraciones que impactaron el orden internacional, como las afectaciones al Estado nacional y al derecho internacional.

Todo lo anterior derivó serias críticas para la geopolítica clásica. Los analistas cuestionaron el método de la geopolítica, y contribuyeron a crear un cambio de visión. De ahí, de los nuevos escenarios de la posguerra, surgió la geopolítica crítica.

Se trataba ya de la geopolítica como alternativa, en el contexto de un mundo que dejó de ser bipolar y se convertía a pasos agigantados al multipolar. Es decir, que ahora la geopolítica sirve también para colocar en el escaparate a los poderosos.

Sí, y para cuidarse de sus ambiciones, de sus intentos golpistas, de sus guerras híbridas, de sus estrategias futuristas de la moderna (que no posmodernidad o posmodernismo, cual postura ideológica para la perdición analítica, entre otras razones) ciberguerra, sus fake news, los golpes suaves, etcétera.

De ahí la necesaria visión multilateral y multidisciplinaria de la geopolítica crítica, como alternativa, ahora también para el resto del mundo. La geopolítica se volvió generalizada, para el estudio y puesta en práctica de políticas, por todos los países que no se quieran quedar atrás con respecto al resto.

Es por ello que los países, antes víctimas de la disputa entre potencias por sus riquezas naturales, hoy aprenden a cuidarse, a buscar alianzas estratégicas. Los países con recursos ahora saben —o por lo menos es su obligación y de alta prioridad saber—, que la geopolítica crítica es una alternativa que posee como característica principal cuidar de su potencial en general; por su ubicación geográfica y recursos, como sus mares, minería etcétera, en la vecindad con otros estados y para unas relaciones internacionales de equilibrio y respeto.

En otras palabras, desde la posguerra fría la geopolítica dejó de ser un instrumento solo al servicio de las grandes potencias, como los Estados Unidos, Gran Bretaña, la Unión Europea, incluso de Rusia, China o la India. Hoy es útil para todos, en su modalidad como geopolítica crítica. Sin perder las bases del pasado, pero con un nuevo enfoque.

Fue en los años 90 en donde las relaciones internacionales fueron trastocadas, a partir de ahí otros países se abrieron a la disputa por un rol distinto, ajeno al sometimiento de la posguerra y lejos del dominio tradicional de las potencias, imperiales y violentas. Puesto que la globalización jaqueó el poder mismo de los otrora países poderosos.

Por eso, hoy no se habla solo de países, aislados, como de grupos de países que operan para contrapeso de los países hegemónicos. Las confrontaciones pasaron de la bipolaridad —EU vs Rusia—, a los contrapesos de la multipolaridad, con países emergentes como China, India o Irán, Irak o Corea del Norte.

Por eso la importancia de la geopolítica como herramienta hoy. Porque el análisis del poder mundial pasa ahora por la multilateralidad. Les guste o no aquellos pensadores de países siempre ganadores en el pasado, acostumbrados atropellar al resto.

Claro que subsisten todos los peligros de las guerras, incluso nucleares porque nadie ha renunciado a ellas —todo lo contrario—, se crean amenazas incluso mediante las noticias falsas, de campañas propagandísticas contra gobiernos no afines acusados de “terroristas”.

Bienvenida la Geopolítica Crítica —autores en la “periferia” sobran; muy importantes, por cierto—, herramienta útil para todos. El reto está en colocarla a la altura del análisis, en países como Latinoamérica y México. Más acá, con EUA, generador de invasiones y guerras en el mundo, como vecino.

Le crash de la "bulle de tout" a commencé en 2018

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Le crash de la "bulle de tout" a commencé en 2018

par Brandon Smith
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Voici ce qui nous attend en 2019
 
En 2018, un changement économique très important s’est produit qui a scellé le sort de l’économie américaine et de nombreuses autres économies dans le monde. Ce changement était le renversement de la politique de la banque centrale. L’ère des mesures de relance et du soutien artificiel de divers marchés, y compris les actions, commence à s’estomper à mesure que la Réserve fédérale poursuit le resserrement de sa politique, notamment en augmentant les taux d’intérêt et en réduisant davantage son bilan. 

J’ai mis en garde contre ce changement sous la direction du nouveau président Jérôme Powell au début de 2018 dans mon article « Le nouveau président de la Fed va faire plonger les marchés en 2018 ». Le crash a connu un faux départ en février/mars, les actions ayant été sauvées par des rachats massifs d’entreprises au cours des 2ème et 3ème trimestres. Toutefois, à mesure que les taux d’intérêt ont légèrement augmenté et que les réductions d’impôt de Trump se sont amenuisées, les rachats d’actions de sociétés ont commencé à diminuer au cours du dernier trimestre de l’année. 

Comme je l’avais prédit en septembre dans mon article « La bulle de tout : quand va-t-elle enfin éclater ? », le crash s’est accéléré en décembre, lorsque la Fed a relevé les taux d’intérêt à leur taux d’inflation neutre et augmenté les réductions de bilan à 50 milliards de dollars par mois. En 2019, cet effondrement se poursuivra alors que la Fed reprendra ses coupes à la mi-janvier. 

Il est important de noter que lorsque l’on parle de crash dans les milieux économiques alternatifs, il ne s’agit pas seulement de marchés boursiers. Les économistes du courant dominant affirment souvent que les marchés sont un indicateur prédictif de la santé future de l’économie au sens large. C’est inexact. Les marchés sont en fait un indicateur de suivi ; ils ont tendance à s’effondrer bien après que tous les autres fondamentaux aient commencé à baisser. 

Les marchés de l’immobilier sont en chute libre, tant en termes de prix de ventes que de valeur. Les hausses des taux d’intérêt de la Fed se traduisent par des taux hypothécaires beaucoup plus élevés à la suite d’une inflation excessive des prix et d’une baisse des salaires des consommateurs. Les acheteurs professionnels d’immobilier, qui soutiennent le marché de l’immobilier depuis des années, ne sont plus en mesure de continuer à assurer son maintien en vie. La dette des entreprises n’a jamais été aussi élevée depuis le crash de 2008 et, avec des taux d’intérêt plus élevés, l’emprunt de capitaux bon marché n’est plus une option. 

En novembre 2018, les ventes de maisons ont affiché la plus forte baisse depuis plus de 7 ans 

Les marchés de l’automobile, autre indicateur majeur de stabilité économique, sont en chute libre. Le marché de l’automobile a connu de fortes baisses tout au long du second semestre de 2018, une fois de plus, la hausse des taux d’intérêt de la Fed ayant tué les prêts automobiles de type ARM à crédit facile. 

Le crédit américain se tarit également, car les investisseurs tirent des capitaux de la volatilité des marchés et de la hausse des taux d’intérêt. Les liquidités disparaissent, ce qui signifie que l’endettement devient plus coûteux ou inaccessible pour la plupart des gens et des entreprises. 

Les médias et les banquiers centraux présentent un faux récit dans les courants dominants sur ces circonstances, à la fois les médias et les banques centrales. Les autorités économiques et les analystes grand public ont beaucoup parlé pour tenter de détourner l’attention du public de la crise économique et d’inciter le monde de l’investissement à faire du commerce avec des œillères. Avec la propagande qui s’emballe, nous devons couper à travers le brouillard et les miroirs, évaluer les menaces les plus importantes au sein du système et déterminer quand elles pourraient s’intensifier. 

Ne vous y trompez pas, aussi erratique et instable qu’ait été 2018, 2019 sera bien pire. 

La Réserve fédérale continuera de se resserrer 

Un mensonge circule dans les médias selon lequel Jérôme Powell et la Fed sont « héroïques » parce qu’ils « vont à l’encontre » des anciennes politiques des banques centrales et suppriment les politiques de facilité monétaire. C’est exactement le motif opposé qui se cache derrière ce qui se passe. Nous devons nous rappeler que c’est la Fed et d’autres banques centrales qui ont créé le crash initial en 2008 par le biais de politiques d’argent facile. Elles ont ensuite délibérément créé une bulle encore plus grande (la « bulle de tout ») par le biais d’une plus grande détente monétaire ; une bulle si grande qu’elle ferait s’effondrer toute l’économie américaine, y compris les marchés obligataires et le dollar si jamais elle éclatait. 

Ce processus circulaire de crise, de stimulation puis de crise est un processus que la banque centrale utilise depuis plus d’un siècle. D’anciens responsables de la Fed comme Ben Bernanke et Alan Greenspan ont ouvertement admis la culpabilité de la banque centrale américaine pour la Grande dépression ainsi que pour le crash de 2008. Cependant, ce faisant, ils affirment également qu’ils n’étaient « pas conscients à l’époque » de ce plus grand danger. Je n’y crois pas une seconde. 

Dans presque tous les cas où la Fed a créé un environnement de crash, les institutions bancaires ont pu profiter de l’occasion pour s’emparer d’actifs tangibles pour quelques centimes par dollar, ainsi que voler plus de pouvoir politique et social. Pendant la Grande dépression, les grandes banques ont absorbé des milliers de petites banques locales ainsi que tous les actifs qu’elles détenaient. En 2008, les banques et les entreprises ont bénéficié d’un déluge d’argent facile payé par les contribuables américains sur le dos des générations à venir, tout en aspirant les biens durables comme les hypothèques résidentielles en difficulté. 

La centralisation mondiale de l’autorité économique est un prix encore plus important pour les élites bancaires, et c’est je crois leur objectif avec ce prochain crash technique qui suit son cours. Au fur et à mesure que la crise mènera à la catastrophe, ce seront des institutions mues par le globalisme comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux (BRI) qui interviendront pour « sauver la situation ». 

Comme je l’ai noté à maintes reprises, Jerome Powell est bien conscient de ce qui se passera alors que la Fed resserre. C’est consigné dans le procès-verbal de la Fed d’octobre 2012 où il discute des conséquences, y compris son allusion à un crash imminent si la Fed met fin aux mesures de relance, relève les taux d’intérêt et réduit le bilan. 

Pourtant, Powell continue tout de même de resserrer les conditions, ce qui indique que les mesures prises par la Fed et les résultats obtenus sont tout à fait délibérés. Les récentes déclarations de Powell ont été interprétées à tort par les médias dominants comme indiquant que la Fed pourrait arrêter ses politiques de resserrement. Je prévois que cela n’arrivera pas, du moins pas avant que l’accident n’ait déjà bien suivi son cours. 

Je m’attends à ce que Powell continue de réduire son bilan d’environ 50 milliards de dollars par mois jusqu’à la fin de 2019, peut-être. Je maintiens également ma prévision initiale de l’an dernier selon laquelle la Fed augmentera les taux d’intérêt en 2019, au moins deux autres fois, avec une hausse en mars. La Fed a continué à montrer une propension au double discours sur l’« accommodation », et il y a une bonne raison à cela…
 
Les marchés boursiers continueront de plonger 

De nombreux économistes alternatifs ont souligné au fil des ans la corrélation directe entre le bilan de la Fed et les cours boursiers. Au fur et à mesure que la Fed a racheté des actifs, le marché boursier a augmenté exactement en tandem. Au fur et à mesure que la Fed se débarrasse de ses actifs, les actions chutent de plus en plus vite et de façon de plus en plus volatile. 

Si vous voulez un exemple parfait de cela, il suffit d’examiner les totaux du bilan FRED de la banque centrale et de les comparer avec un graphique de l’indice S&P500 sur un an. Ne regardez pas seulement la chute des actions, mais aussi les rallyes boursiers. Des coupes dramatiques en décembre ont facilité le début du crash ; le récent rebond s’explique en partie par les investissements de fin d’année des caisses de retraite d’entreprises, à la recherche désespérée de rendement dans un environnement où les obligations ne sont plus viables ou sûres. Toutefois, prenez note que la première semaine de Janvier a également vu la Fed bloquer les coupes. 

Qu’est-ce que cela signifie ? En l’absence d’une source de capital de remplacement massive comme les rachats d’actions, toute nouvelle réduction importante des actifs de la Fed entraînera une forte baisse vers le milieu de chaque mois. Chaque pause dans les coupes se traduira par un rebond, mais à des sommets plus bas. Le plafond des rallyes et les attentes des investisseurs diminueront progressivement jusqu’à ce que la réalité de la fin de la fête les atteigne enfin. 

Les récents commentaires « dovish » de la Fed sont, à mon avis, complètement frauduleux et très calculés. Comme la banque centrale a réduit les mesures de relance et augmenté les taux d’intérêt au point où les entreprises ne peuvent plus se permettre des rachats massifs, il ne reste plus rien pour soutenir les actions, si ce n’est de la désinformation, une confiance aveugle et une pause d’une à deux semaines dans la réduction des bilans. 

Il s’agit d’une démolition contrôlée de l’économie et des marchés. La Fed fera tout son possible pour éviter que le système n’implose trop vite, car le désossage des mâchoires est le seul outil qui reste. Entre-temps, M. Powell continuera de réduire les actifs et d’augmenter les taux d’intérêt comme prévu. Cela se traduira inévitablement par une baisse des cours des actions, car le système manque de « pression ». La confiance aveugle des investisseurs n’ira pas plus loin. Ils seront laissés en plan, tout comme ceux qui espèrent leurs pensions. 

Je m’attends à ce que les marchés actions reprennent leur forte baisse tout le long de 2019 et qu’ils tombent bien en deçà des niveaux de soutien observés en 2017. Si l’on se fie à la baisse de décembre, tant que la Fed poursuivra sa trajectoire actuelle de réduction de bilan, je vois le Dow Jones dans la fourchette de 17 000 à 18 000 points en mars et avril.

Trump portera le blâme pour l’accident 

La propension incessante de Trump à s’attribuer le mérite de la remontée boursière fait de lui un bouc émissaire parfait pour le crash en cours. L’accélération en 2019 sera suivie de nombreuses distractions. Alors que Trump a blâmé la Réserve fédérale pour l’instabilité récente des marchés, il a en même temps blâmé sa propre guerre commerciale. Trump a attaché le succès de sa présidence au succès d’un marché boursier qu’il appelait autrefois une « grande bulle » créée par la Fed. 

La guerre commerciale de Trump et l’arrêt du gouvernement ne sont que deux facteurs qui sont déjà ciblés par les médias grand public et les commentateurs globalistes comme étant les causes de la chute des actions en décembre. 

L’arrêt du gouvernement pourrait ne pas se poursuivre en janvier si Trump déclare l’état d’urgence et commence le mur à la frontière sud, rendant le débat budgétaire plutôt théorique. Cela dit, je soupçonne que cela pourrait continuer de toute façon ; cette fois-ci, c’est différent. Considérez que si l’arrêt se poursuit jusqu’en février, il y a la menace que les programmes d’aide sociale comme EBT soient retardés, ce qui ouvre la porte à un tout nouveau type de folie. Je n’ai pas nécessairement quelque chose contre la personne moyenne qui demande de l’aide sociale en période de crise personnelle. Cela dit, il y a des millions d’Américains qui ont fait carrière en recevant de l’aide gouvernementale, et leur attitude est souvent celle de se contenter de ce sort. Si et quand leur revenu et leur source de nourriture sont coupés, leur réaction peut être violente. 

La date actuelle de l’arrêt fait en sorte qu’il constitue une distraction tellement utile pour la banque centrale que je serais surpris qu’on y mette fin dans un avenir proche. La menace de retards dans l’EBT et l’aide sociale du gouvernement serait une crise très juteuse qui pourrait être exploitée par les banques centrales et les globalistes. 

Je prévois que la guerre commerciale se poursuivra jusqu’en 2019, comme l’année dernière. Trump annoncera des progrès « énormes » dans les négociations avec la Chine, parfois pour faire grimper les marchés, mais quelques jours ou semaines plus tard, ces progrès seront à nouveau remis en question. Je sais que c’est une prédiction facile. La farce de la guerre commerciale a suivi un schéma assez prévisible ces derniers temps. 

Trump a été d’une aide extraordinaire pour les élites bancaires à cet égard. En fait, l’administration Trump semble ajouter une nouvelle escalade dans la guerre commerciale une semaine après chaque baisse ou hausse de taux importante du bilan de la Fed ; juste à temps pour que les actions chutent violemment en raison de la réduction de bilan de la Fed. 

Autres prévisions pour 2019 

Un « Hard Brexit » : Attendez-vous à ce que le Brexit entre dans un éventuel scénario de non-accord avec l’UE, suivi d’un ralentissement économique agressif au-delà de ce qui se passe déjà en Europe. Bien que ce résultat semble être un pari risqué en ce moment, il a du sens d’après le faux récit que les globalistes sont en train de construire – le récit selon lequel les « populistes » sont une influence imprudente et destructrice qui mène à un désastre économique. 

Turquie quittant l’OTAN : On dirait que c’est déjà fait. La Turquie se positionne pour s’associer à des puissances de l’Est comme la Chine et la Russie par le biais de divers accords commerciaux et d’accords stratégiques, et abandonner ses liens avec l’Ouest. Bien que cela puisse durer encore quelques années, je crois que cela se produira rapidement – d’ici la fin de 2019. 

Conditions de la loi martiale en France : Les protestations des « gilets jaunes » vont se poursuivre jusqu’en 2019, et deviendront probablement plus volatiles à mesure qu’Emmanuel Macron tentera de resserrer les contrôles. Attendez-vous à ce que les protestations se multiplient au printemps et en été à mesure que le temps se réchauffe. Macron n’a pas hésité à utiliser sa boîte à outils totalitaire. Je m’attends à ce qu’il déclare l’état d’urgence nationale avec des pouvoirs de type loi martiale en place dès la fin de cette année. Je ne sais pas encore si les globalistes avec lesquels Macron s’associe de si près ont eu l’intention de parvenir à ce résultat, je ne sais pas encore si c’est le cas. Nous n’avons pas beaucoup entendu parler des revendications spécifiques ou des points de vue idéologiques des gilets jaunes. Comprendre les objectifs et les motivations des deux parties déterminera s’il y a un faux paradigme en jeu ou si les gilets jaunes sont un véritable mouvement populaire.

Résumé 

En résumé, le crash de la « bulle de tout » a été délibérément initié par les banques centrales. Le pire reste à venir en 2019. Trump est la brebis sacrificielle pour les élites bancaires, et son administration en assumera la responsabilité d’ici la fin de l’année, quels que soient les faits entourant le programme de démolition contrôlée de la Réserve fédérale. L’année 2018 a été le début de la prochaine phase de la crise, 2019 verra l’effondrement frapper la conscience du grand public sans parler de leur pas de porte et de leur portefeuille. 

Brandon Smith
 

vendredi, 01 février 2019

Jürgen Egyptien: Stefan George – Dichter und Prophet

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Jürgen Egyptien: Stefan George – Dichter und Prophet

 
Am 5. Dezember 2018 stellte Jürgen Egyptien sein neues Buch „Stefan George – Dichter und Prophet“ vor. Der Aachener Germanistikprofessor wählte aus seiner Biographie des Dichters eigens die Beziehung von Stefan George (1868–1933) zu Berlin aus. Während dessen Zeit in der deutschen Hauptstadt konnte er wichtige Kontakte, Freundschaften und Werkgemeinschaften knüpfen, die den George-Kreis mitbegründeten und ihn als Dichter bekannt machten. In der anschließenden Diskussion beantwortete Egyptien weiterführende Fragen zum Leben Georges. So unter anderem zu dessen Verhältnis zur Politik, zu anderen Dichtern, zum George-Kreis und seinem Werk. Den Zuhörern bot sich somit ein breites Bild Stefan Georges, das mit vielen Mythen und Vorurteilen aufräumte und die Persönlichkeit des Dichters nahebringen konnte.
 

Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

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Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

par Charles Sannat

La grosse colère autrichienne est liée à la double affaire Nord Stream 2, qui est un gazoduc censé alimenter l’Europe en gaz russe, et les sanctions avec l’Iran qui empêchent les pays européens de commercer avec Téhéran.

Pour le président autrichien, les USA traitent l’UE « comme des colonies ». Cela semble pour lui une découverte alors que nous, nous le savions depuis bien longtemps.
 
L’Union européenne, au lieu de tenter de se créer et de rêver sa puissance en éradiquant ses propres peuples et ses propres nations, ferait mieux de se penser par rapport aux grands acteurs que sont la Russie, la Chine et les États-Unis.
 
C’est en construisant une unité de nos différences et de nos identités aussi précieuses les unes que les autres pour affronter un monde extérieur fort peu sympathique que nous construirons une grande Europe fédérale utile et aimée.
 
Charles SANNAT
 
Le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen s’en est pris aux États-Unis pour leur attitude envers les pays membres de l’UE, rapporte Die Standard. Selon le média, c’est les différends sur le Nord Stream 2 et l’accord nucléaire avec l’Iran qui ont suscité une telle réaction du chef d’État.
 
Washington traite les pays membres de l’UE « comme des colonies », estime le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen cité par le quotidien Die Standard.
 
Selon le média, ces déclarations sont liées à la pression exercée par les États-Unis sur l’UE au sujet de la construction du gazoduc Nord Stream 2 et de l’accord sur le programme nucléaire iranien.

Il a fait remarquer que l’UE, qui est la troisième économie mondiale, doit être plus « sûre d’elle » sur la scène internationale.
 
Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique devrait être mis en service d’ici fin 2019. Les États-Unis s’opposent énergiquement à ce projet.
 
La Russie a déclaré plusieurs fois qu’il s’agissait d’un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l’élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine.
 
Source Agence russe Sputnik.com ici

Gregory Swer auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018

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Gregory Swer auf der Oswald-Spengler-Konferenz 2018 

 
 
 

A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

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A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

par Pierre Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La signature du traité dit d’Aix-la-Chapelle entre la France et l’Allemagne a suscité beaucoup de réactions. Sans doute a-t-on attaché trop d’importance à ce qui n’était qu’une opération de communication. Elle a été voulue par Emmanuel Macron pour l’aider à construire une façade de partisan de l’Europe, et concédée par Angela Merkel qui n’a plus de poids politique. Même s’il a fallu flatter le voisin allemand pour y parvenir. Mais tout texte, fût-il mal conçu et peu contraignant, a malgré tout une signification.

Le Rassemblement national (RN), comme une certaine partie de la droite, y a vu une perte de souveraineté, certains parlant de trahison. C’est sur cette perte supposée qu’il nous faut réfléchir. De quelle souveraineté s’agit-il quand on parle de celle de la France ? Est-ce celle du pouvoir de son dirigeant ou est-ce celle du pouvoir de son peuple ?

Le président Emmanuel Macron n’a pas perdu la moindre parcelle de son pouvoir par le fait du traité. Prenons ainsi l’exemple de la politique étrangère et de la défense. La France et l’Allemagne se sont engagées à coordonner leurs actions dans ces domaines, favorisant les échanges de personnel diplomatique et instituant notamment un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité. Si, pour une raison quelconque, les dirigeants français et allemands sont amenés à prendre des décisions contradictoires, comme cela a été souvent la cas dans un passé récent, rien ne pourra les en empêcher. Alors ils se garderont bien de faire jouer les instances communes qu’ils ont instituées. En revanche si l’un ou l’autre, à propos d’une question un peu épineuse et faisant débat, est en phase avec son homologue ou parvient à le convaincre de rejoindre sa position, il pourra expliquer dans son pays qu’il est contraint par l’obligation de trouver une position commune, sollicitant par exemple l’avis d’un Conseil compétent.

En revanche le peuple français, comme le peuple allemand, aura perdu un peu de son pouvoir. On vient d’expliquer le mécanisme qui permet de court-circuiter le peuple lorsque sa position pourrait ne pas être celle attendue par son dirigeant.

C’est exactement ce qui se passe avec l’actuelle Union européenne. Il est inexact de dire que telle ou telle décision est imposée par Bruxelles. Lorsque l’avis des représentants du peuple français n’est pas sollicité, au prétexte de l’obligation de se conformer à telle règle européenne, c’est parce que son dirigeant s’est arrangé auparavant avec ses homologues pour ladite règle soit instaurée. Il y a bien un cas où la règle européenne est légitime. C’est celui de l’Euro et de la règle des 3% relative au déficits publics. En France au moins, le peuple s’est prononcé par référendum. Le paradoxe est que cette règle a été peu contraignante. On a accepté n’importe quoi de la Grèce pour son admission, comme de la France pour s’y conformer. Si la règle n’est pas respectée en 2019, il est peu probable que cela fasse des vagues.

Il y a bien un transfert de pouvoir, aussi bien à l’occasion de ce traité franco-allemand qu’à l’occasion des traités européens. Mais un transfert du pouvoir populaire au bénéfice du pouvoir discrétionnaire d’un dirigeant. C’est une perte sèche de démocratie, indépendamment de ce qu’on peut mettre comme périmètre pour définir le peuple.

Ce n’est pas comme si une Europe politique était installée, sous la forme d’un état unifié.  Ou comme si la France et l’Allemagne fusionnaient pour donner naissance à un état commun. On pourrait alors parler de transfert de souveraineté démocratique. Aujourd’hui la souveraineté démocratique n’est pas transférée : elle est dissoute au bénéfice d’une techno-structure et in fine des membres d’un club.

Pour revenir au traité franco-allemand ou à toutes les opérations qui y ressemblent, dans l’absence d’une instance politique installée au niveau adéquat, pour produire les rapprochements, les convergences que l’on peut raisonnablement souhaiter, ce ne sont pas des institutions qu’il faut créer pour tenter de les imposer, mais des convergences qu’il faut réaliser, sous le contrôle des citoyens de tous les états concernés.

Évidemment c’est difficile : il faut des dirigeants éclairés et courageux pour cela. Et cela concerne certains sujets comme l’économie, quand la diplomatie a besoin d’une légitimité politique et quand la lutte contre le terrorisme peut se contenter d’une coopération avec une mise en commun de moyens. A l’inverse, les institutions nouvelles, qui se multiplient à l’infini avec un coût incontrôlé, ne sont que des alibis. Chacun le sait : quand on veut évacuer un problème, on crée une commission.

C’est ainsi qu’il faut apprécier le traité d’Aix-la-Chapelle. Beaucoup de bruit pour rien, surtout pour ne rien faire de sérieux. Juste de la poudre aux yeux, mais qui peut aveugler.

Pierre EISNER (Le Parti des Européens)

Europa y el alma del Oriente, de Walter Schubart

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Europa y el alma del Oriente, de Walter Schubart

La editorial Fides está llevando a cabo en España una meritoria labor de difusión cultural, poniendo al alcance del lector inquieto y disidente toda una serie de textos fundamentales que, de otra manera, difícilmente serían conocidos más allá de minorías exiguas. Uno de los frentes abiertos por esta empresa es la edición de textosmetapolíticos. Podríamos decir, en líneas muy generales, que lametapolítica no es otra cosa que la Filosofía. Pero la Filosofía entendida como arma de combate para futuras y posibles luchas políticas más concretas y pedestres.

La metapolítica podría entenderse como un arsenal cultural al cual podrán acudir futuros combatientes en orden a cambiar el status quo. El Sistema, el Nuevo Orden Mundial, nunca va a celebrar que se publiquen las obras de importantes pensadores verdaderamente críticos, incompatibles con ésta dominación mundial. Los autores de la Revolución Conservadora alemana, los pensadores identitarios franceses y de la Nueva Derecha, las obras (casi) completas de Alain de Benoist, los textos de Spengler, Sombart, Schmitt … todo este arsenal nos lo pone en las manos la editorial Fides, un arsenal literario-filosófico traducido a la lengua española, apto para ir abriendo puertas y ventanas en los gruesos muros del Sistema. Para que nos entre un poco de luz, y tracemos sendas de libertad contrarias al pensamiento único.

Entre las últimas novedades editoriales de esta casa, figura la reedición de un texto que en España no se publicaba desde los años 40. Se trata de la obra del filósofo, teólogo y sociólogo balto-alemán Walter Schubart (1897-1942), Europa y el alma del Oriente. La obra, además de contar con el prólogo original de su traductor, cuenta con un estudio preliminar deCarlos X. Blanco, colaborador habitual de La Tribuna del País Vasco, en el que se establecen comparaciones entre las ideas del filósofo contemporáneo Oswald Spengler y las de Schubart. Schubart exhibe un pensamiento menos "belicista" que Spengler, dotado de un mayor vuelo y profundidad de tipo espiritual. En cualquier caso, los dos grandes de la filosofía del siglo XX percibieron la decadencia de Europa y olieron la cercanía de esa tragedia de la Gran Guerra. Spengler no llegó a verla, y Schubart hubo de sufrir sus comienzos y conocer la muerte en 1942, cautivo en un campo de concentración de los bolcheviques. Como balto-alemán que era, Schubart reunía las condiciones nacionales idóneas para procurar un acercamiento entre esas dos Europas que todavía hoy se dan la espalda, seguramente por la cizaña extra-europea y globalista: la Europa occidental y la oriental, ésta última representada especialmente por el mundo espiritual ruso.

Rusia es, en sí misma, una Civilización y una Espiritualidad. El abrazo que puede brindar Rusia a nosotros los occidentales no es "el abrazo de oso", antes bien, puede ser el abrazo salvífico de quien nos vuelve a enseñar la fe y las tradiciones que aquí, en el otro extremo geográfico, ya hace tiempo hemos perdido. Rusia, con su cristianismo tan auténtico (en su versión ortodoxa) y su defensa de la familia, la tradición, la convivencia ordenada de nacionalidades y culturas, es y debe ser un ejemplo para todos nosotros. Schubart sabía que Rusia sobreviviría al bolchevismo, como España sobrevivirá a ésta y a mil ideologías foráneas y artificiales, inoculadas como virus de intención letal, pero ineficaces a la postre si al menos queda una llama de ese espíritu tradicional inmarcesible. No en vano, Schubart nos ve a los españoles, en cierta medida, como "los rusos de occidente".

Un libro sin duda recomendable ahora que los identitarios, los conservadores anti-sistema, los reformadores en el sentido anti-mundialista, los rebeldes de toda Europa occidental buscan una "reserva espiritual", y perciben que el acercamiento entre Europa y Rusia (Eurasia) se torna absolutamente imprescindible, casi una cuestión de supervivencia