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mercredi, 06 octobre 2010

L'Europe, cette idée d'un autre siècle

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L’Europe, cette idée d’un autre siècle

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Et si la construction européenne, avec sa souveraineté partagée si délicate à manier entre États-membres, était une idée révolue à l’heure paradoxale du grand métissage mondial et du retour effréné des frontières? L’idée, ces temps-ci, se répand peu à peu. Le sommet Asie-Europe des 4 et 5 octobre à Bruxelles pourrait accentuer le débat.

«L’Europe à 27 est vouée à l’échec!» La formule, cinglante, ne vient pas d’un opposant notoire à la construction européenne mais de l’ancien premier ministre français Edouard Balladur, interrogé récemment par Le Monde. «Quand ça ne va pas, il faut le dire. ajoute-t-il. C’est la passivité et le silence qui peuvent conduire au sentiment anti-européen que vous décrivez et qui se répand dans bien des pays de l’Union.»

Suivent, cités par M. Balladur, les exemples électoraux qui ont défrayé la chronique ces derniers mois: la percée fulgurante du mouvement d’extrême droite «Jobik» en Hongrie, la victoire du populiste anti-islam Geert Wilders aux Pays-Bas, la poussée forte de l’extrême droite en Suède… Exemples auxquels l’on doit ajouter la «déconstruction» en cours de la Belgique sous la pression des nationalistes flamands arrivés en tête des législatives du 13 juin. Car tout en plaidant la cause des régions dans l’Europe unie, ceux-ci, dans la réalité, sapent le modèle communautaire actuel.

La réalité du monde ne peut pas être ignorée. Nous ne sommes plus au vingtième siècle. Nous ne sommes (peut-être) plus dans le siècle de l’Europe.

Ainsi, l’Europe serait en danger de devenir un concept désuet, mal adapté aux réalités du monde global où l’arme suprême de la concurrence est le rapport de forces (et non la norme, chère à Zaki Laidi), la rapidité (et non le compromis forgé avec difficulté) et la capacité des États à se trouver des alliés ponctuels en fonction des défis qu’ils affrontent (au lieu de s’efforcer de présenter un front uni). La thèse, il faut le reconnaître, mérite un examen approfondi. D’autant qu’elle vient de recevoir un autre soutien de poids en la personne de l’ancien ministre français des affaires étrangères Hubert Védrine, dans un article publié par Libération et longuement relayé par le blog du correspondant de ce journal à Bruxelles, Jean Quatremer.

Védrine a souvent dit, y compris à l’auteur de ces lignes dans Le Temps, toute l’inquiétude que suscite chez lui une Union européenne dominée par les naïfs «droits de l’hommiste» et les bureaucrates communautaires prisonniers de leur bulle bruxelloise. Son propos, là, revient à la charge. «Les inspirateurs de la construction européenne, écrit-il, ont fait du rejet absolu du nationalisme leur fil conducteur, […] les intérêts nationaux étant taxés d’égoïsme, aidé en cela par une Allemagne divisée qui faisait de la surenchère européiste. À la recherche d’un être philosophique pur et parfait, ils auraient voulu qu’entre l’individu et l’universel, il n’y ait rien. C’est la négation par des élites abstraitement universalistes du caractère normal de ce besoin qui nourrit les extrêmes». Le piège serait donc en train de se refermer. Le déclin de l’Europe serait annoncé, confirmé par des nombreux dossiers comme ceux, récents, des mensuel «Philosophie Magazine» (Le déclin de l’empire européen) ou «L’histoire» (Comment meurent les empires…?).

Il est évidemment réducteur, dans cette analyse, de ne citer que deux sources hexagonales. Mais la montée en puissance de ce grand doute européen, sur fond de clash récurrent entre Paris et Bruxelles, est très révélatrice car on ne peut oublier la nationalité de Jean Monnet, Robert Schuman ou Jacques Delors… Il y a, et beaucoup de pays-membres s’en lassent et le récusent, beaucoup d’esprit (et de défauts) français dans la construction européenne, si bureaucratique et centralisée autour de la Commission. Notons juste que ces remarques correspondent parfaitement au constat dressé par l’historien britannique Tony Judt, décédé en 2009. Dans son magistral ouvrage «Après-guerre» (Ed. Armand Colin) consacré à l’Europe depuis 1945, celui-ci s’attardait très peu sur la construction européenne. Manière de questionner sa portée historique…

Bruxelles, qui accueille les 4 et 5 octobre le 8ème sommet ASEM (Asie-Europe meeting), regroupant les 27 pays membres de l’UE et 21 pays d’Asie (la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Russie doivent rejoindre cette année le groupe, ce qui compliquera d’ailleurs la donne en Extrême-Orient), ne peut pas ignorer ces critiques de fond. L’Asie, nouveau centre économique du monde, n’a aucun goût pour la souveraineté partagée, bien au contraire. Le choc est par conséquent programmé, et l’appétit des Européens pour les marchés émergents ne fait que renforcer les dissensions de l’UE. On peut bien sûr le regretter car derrière l’éloge des identités nationales asiatiques, souvent tronquées et manipulées par les pouvoirs en place, se terrent des risques évidents d’affrontements et des défis majeurs. Mais la réalité du monde ne peut pas être ignorée. Nous ne sommes plus au vingtième siècle. Nous ne sommes (peut-être) plus dans le siècle de l’Europe.

Le Temps

mardi, 05 octobre 2010

Les portes de l'UE sont grande ouvertes

Dietmar HOLZFEIND :

Les portes de l’UE sont grande ouvertes

 

Un rapport interne de l’UE le révèle : 900.000 illégaux pénètrent chaque année dans l’Union !

 

Lega-Nord-Abbiamo-fermato-linvasione.jpgUn document interne de l’Union Européenne révèle sans ambiguïté ce que la classe politique dominante cache à la population européenne. L’immigration vers l’Europe est de plus en plus forte, le débordement menace. Le chiffre des illégaux atteint des proportions vertigineuses. Ainsi, le nombre d’illégaux est estimé à 900.000 personnes par an. Si l’on ajoute à cela le chiffre de l’immigration légale, on peut dire, comme Andreas Mölzer depuis 1991 sur le ton de la sombre prophétie, que l’on assiste carrément à un remplacement accéléré de la population européenne par de nouveaux arrivants (à une « Umvolkung »). Les calculs, qui prévoient qu’en 2050 les immigrants récents seront plus nombreux que la population de souche dans certains pays membres de l’UE, doivent désormais être révisés, sur base des connaissances nouvelles que révèle ce rapport, et la date fatidique de 2050, avancée de quelques années.

 

L’étude, qui plus est, établit un rapport direct entre cette immigration vers l’Europe et le développement hors proportions de la criminalité organisée et du trafic de stupéfiants. L’UE offre une plateforme attirante pour les criminels, explique le rapport, parce qu’y vivent des citoyens relativement aisés, parce qu’il y règne une économie libre de marché et surtout parce qu’on y trouve une liberté de circulation pour les personnes, inexistante ailleurs. Jadis, tous ces éléments favorables à une immigration débridée étaient freinés sinon annulés par les contrôles frontaliers nationaux. Après la signature des accords de Schengen, la situation a changé radicalement : des plaques tournantes pour les trafics d’êtres humains, pour l’immigration ou pour les négoces illicites se sont aussitôt constituées aux frontières de l’Union.

 

La crise économique et financière, provoquée par les Etats-Unis et les spéculateurs internationaux, une crise qui est loin d’être terminée, a contribué partiellement à augmenter encore la pression démographique sur l’Europe. L’étude révèle que la Turquie, pays candidat à l’adhésion à l’UE, est devenue le principal pays de transit pour les illégaux. Au départ de la Turquie, en effet, les immigrants arrivent sur le territoire de l’Union par la Grèce, la Bulgarie ou Chypre. 75% de toutes les arrestations d’immigrants illégaux se font en Grèce. Ce fait démontre, plus que tout autre, que la Turquie, qui, depuis des années, perçoit des millions d’euro au titre d’une « aide à l’adéquation », n’est vraiment pas encore mure pour l’adhésion. A l’évidence, ces sommes d’argent ne sont pas utilisées à bon escient. Car, ne l’oublions pas, la Turquie est aussi le principal pays par où transite le trafic d’héroïne vers l’Europe.

 

Les contrôles effectués aux frontières extérieures de l’UE sont tout, sauf efficaces. On peut encore lire dans le document, dont question, que le nombre d’arrestations d’illégaux a fortement augmenté à l’intérieur des frontières de l’UE et que ces arrestations se font alors que ceux-ci circulent à bord d’automobiles ou de camions, ce qui atteste que les véhicules sont mal contrôlés au moment où ils entrent dans l’UE.

 

La falsification de documents préoccupent grandement les fonctionnaires qui ont rédigé cette étude sur l’immigration illégale. Ils ont constaté que de plus en plus d’actes de naissance ou de documents similaires sont falsifiés, afin d’obtenir des visa temporaires, aussi via de fausses invitations pour des manifestations sportives ou des séjours d’étude. Conséquence de ces falsifications : les personnes qui utilisent de tels faux en écriture resteront plus longtemps à l’intérieur des frontières de l’UE. D’après les calculs établis par l’agence de protection des frontières, Frontex, ces pratiques entrainent plus de 350.000 séjours illégaux par an. 

 

Ce document interne de l’UE s’en prend très nettement aux escroqueries que permet le droit d’asile. A l’aide de documents falsifiés, bon nombre d’immigrants obtiennent l’asile politique et, par suite, peuvent bénéficier frauduleusement des allocations sociales. Les systèmes sociaux bien structurés de certains pays de l’UE constituent par conséquent un pôle d’attraction pour les illégaux. La liste des fraudes peut être allongée à l’infini et les auteurs du document ne s’en privent pas ; cependant, le regard bref que nous y lançons dans le présent article, devrait suffire à étayer les arguments des partis populistes et patriotiques et à balayer le reproche qu’on leur adresse habituellement, celui de répandre des propos alarmistes ou haineux, alors que, jusqu’ici, avant la rédaction de ce rapport officiel de l’UE, ils ne dénonçaient finalement que la partie émergée de l’iceberg. Il faut pourtant ajouter que la rétention de telles informations et de pareils documents, qui ont été distribués et lus dès le mois de mai de cette année 2010 dans tous les départements de l’UE, constitue le véritable et le seul scandale en la matière : la classe politique dominante s’est une fois de plus discréditée.

 

Pour lire le document original, dont nous n’évoquons ici que les grandes lignes, on peut se rendre sur le site personnel du député européen de la FPÖ autrichienne, Andreas Mölzer : http://www.andreas-moelzer.at/

 

Dietmar HOLZFEIND.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°39/2010 ; http://www.zuzeit.at/ ).   

Cold Front: Conflict Ahead in Arctic Waters

Cold Front: Conflict Ahead in Arctic Waters

The Arctic: land of ice and the six-month day; irresistible goal for explorers and adventurers; enduring source of romance and mystery - and now also a poignant and unavoidable indicator of the impact of climate change. As the ice cap shrinks, the geography of the entire Arctic region changes: clear shipping channels replace immovable ice and inaccessible oil resources become available. What will be the long-term consequences of these cataclysmic changes - not only environmental but also social and political? How will the lives of the many individuals who depend upon the natural resources of the Arctic be changed? And how will the global powers who wish to exploit the region's many assets respond? Cold Front is not just another attempt to predict the outcome of global warming. Instead it offers a clear-sighted and penetrating investigation of the Arctic's pivotal role in international relations, placing the polar region in its historical, political and legal context. The thawing of the ice-cap creates huge opportunities for trade and transport - and therefore also for conflict between the Arctic nations.

This important and timely addition to the literature on the region will be essential reading for anyone interested in humanity's effect on the Arctic - or the Arctic's effect on humanity.

  • Foreword
  • Introduction
  • The Arctic arena
  • Frozen Assets
  • The law of the sea
  • Strategic and military implications
  • History
  • The Russians in the Arctic
  • Arctic navigation
  • The Northern Sea Route (NE Passage) today
  • The North West Passage today
  • Assessment
  • A chronology

lundi, 04 octobre 2010

Erste Schüsse im Cyber-Krieg

Michael WIESBERG:

„Erste Schüsse im Cyber-Krieg“

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

CyberWar_May%202009-thumb-400x299-thumb-400x299.jpgTausende Rechner im Iran sind, das haben dortige staatliche Stellen mittlerweile eingeräumt, mit dem Computer-Schadprogramm „Stuxnet“ infiziert. Es handelt sich bei „Stuxnet“ um einen sogenannten „Trojaner“, der laut der Sicherheitsfirma „Kaspersky Lab“ entwickelt worden ist, um Fabriken und Industrieanlagen zu sabotieren.

Eugene Kaspersky, Chef und Mitbegründer der Firma „Kaspersky Lab“, sieht in „Stuxnet“ den Auftakt zu „einem neuen Zeitalter“ , das durch „Cyberterrorismus, Cyberwaffen und Cyberkriege“ geprägt sei. „Stuxnet“ könnte ein neuerliches, diesmal elektronisches Wettrüsten in Gang setzten. Der bekannte US-Journalist und Blog-Betreiber Bob Woodward äußerte sich in eine ähnliche Richtung: „Sind wir gerade Zeugen der ersten Schüsse in einem Cyber-Krieg gegen den Iran geworden?“

Drahtzieher Mossad?

Nicht wenige Kommentatoren mutmaßen, daß die Drahtzieher des Trojaners „Stuxnet“ in Israel, genauer: beim Mossad, zu verorten seien. Der israelische Geheimdienst Mossad bemüht sich intensiv, das angebliche Atomwaffenprogramm des Iran zu stören. Nicht einsichtig ist allerdings, warum dann gerade die Atomanlage in Bushehr einer der Schwerpunkte infizierter Rechner geworden ist. Hier handelt es sich nämlich allen Erkenntnissen nach um eine Anlage, die ausschließlich der friedlichen Nutzung dient.

Naheliegender wäre ein Angriff auf die Urananreicherungsanlage in Natanz. Diesen Angriff könnte es nach Frank Rieger vom Chaos Computer Club bereits im Frühjahr oder Mitte 2009 gegeben haben, worauf unter anderem der Rücktritt des Leiters der iranischen Atomenergiebehörde Gholam Reza Aghazadeh in diesem Zeitraum hindeute. Seitdem seien, so Rieger, auch die von der Internationalen Atomenergiebehörde ausgewiesenen Anreicherungszentrifugen des Iran rückläufig. Rieger wörtlich: „Tausende Zentrifugen müssen in Serie geschaltet werden, um am Ende die nötige Anreicherung des spaltbaren Atommaterials zu erreichen.

Ohne entsprechende Computersteuerung ist eine solche Anlage effektiv nicht zu betreiben.“ Die Analyse von „Stuxnet“ weise ein faszinierendes Detail auf: „Ein Teil der Schadsoftware, die in die Steuerungsprozesse eingreift, scheint darauf ausgelegt, sich auf viele einzelne Steuercomputer in einem Netz zu verbreiten und die Schadensroutinen zeitlich zu synchronisieren.“

Dieser Trojaner soll laut Analysen der Sicherheitsfirma „Symantec“ weiter in der Lage sein, bereits desinfizierte Computer, die unter „Windows“ laufen, erneut zu infizieren. Der enorme Aufwand, der hinter der Programmierung einer derartigen Software stehe, deute jedenfalls darauf hin, daß hinter diese Attacke staatliche Stellen stehen könnten. Es handelt sich bei „Stuxnet“ also mit einiger Sicherheit um einen „Staatstrojaner“.

Stuxnet-„Epizentrum“Indien

Viele der Kontrollsysteme für die Steuerungssysteme stammen von der Firma Siemens. Den in Bushehr verwendeten Siemens-Modulen fehlt allerdings die Zulassung für Atomkraftwerke, was aber nur vordergründig dagegen sprechen würde, daß Bushehr nicht doch das eigentliche Ziel der Attacken gewesen ist. Es kann nämlich nicht ausgeschlossen werden, daß die russischen Kraftwerksbauer von Atomstroyexport die nicht zugelassenen Siemens-Module verwendet haben könnten.  

Die russischen Kraftwerkbauer lassen im übrigen noch ganz andere Mutmaßungen zu. So wies die Sicherheitsfirma „Kaspersky Lab“ darauf hin, daß das eigentliche „Epizentrum“ der „Stuxnet“-Aktivitäten Indien sei. Die dort auch tätigen Kraftwerkbauer von Atomstroyexport (Atomkraftwerk Kudankulam), könnten den Trojaner also in den Iran eingeschleppt haben. Nicht ausgeschlossen werden kann vor dem Hintergrund der Rivalitäten zwischen Indien und China, das seine Fähigkeiten im „Cyberwar“ ja bereits einige Male unter Beweis gestellt hat, das staatliche chinesische Stellen hinter „Stuxnet“ stehen könnten.

Dies gilt ungeachtet der Meldung, daß in China angeblich Millionen von Rechnern von „Stuxnet“ befallen sein sollen. Womöglich handelt es sich hier um gezielte Desinformation. Es bleibt dabei: Neben „westlichen“ Geheimdiensten kommen durchaus auch chinesische Dienste als Entwickler von „Stuxnet“ in Frage.

Wie sicher sind deutsche Anlagen?

Beunruhigend aus deutscher Sicht ist an diesem Szenario ist nicht nur das Tappen im Dunkeln, was die Entwickler von „Stuxnet“ angeht, sondern auch die Frage, wie sicher eigentlich deutsche Industrieanlagen vor derartigen Angriffen sind. Die USA haben im übrigen bereits reagiert: Dort baut das Heimatschutzministerium gerade ein Spezialistenteam auf, das auf Angriffe auf Industrieanlagen umgehen reagieren soll. 

L'ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l'affaire Sarrazin

L’ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l’affaire Sarrazin

 

Extraits d’un entretien avec Helmut Schmidt à « Zeit Magazin », supplément illustré de l’hebdomadaire « Die Zeit » (Hamburg)

Propos recueillis par Giovanni di Lorenzo

 

schmidt.jpgQ. : Quel est le nerf que Sarrazin a effectivement touché ?

 

HS : Apparemment, il en a touché plusieurs en même temps. Parmi ces nerfs, il y a ceux d’un certain groupe de personnes. Par exemple, parmi nos concitoyens juifs, il y en a quelques-uns qui se sentent visés par une remarque, tout à fait en marge d’ailleurs du discours de Sarrazin, sur le « gène juif ». Toutefois, l’intérêt général pour les thèses de Sarrazin a au moins deux racines. Premièrement : la situation, qu’il décrit, sur laquelle il prend son point de départ et pour laquelle il propose une thérapie et énonce des conclusions, eh bien, cette situation est ressentie de manière identique par beaucoup de gens en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire le déficit d’intégration…

 

HS : Oui. Car les autres affirmations de Sarrazin ne sont pas partagées par tous. Deuxièmement : ces autres affirmations ont provoqué beaucoup de gens, surtout ceux de la presse et de la classe politique. Ces gens-là ont commencé par prendre une attitude très prononcée de mépris à l’égard de Sarrazin et ont jugé négativement ce qu’il disait. Jusqu’au jour où ils ont remarqué, journalistes en tête, qu’une bonne part de l’opinion publique pensaient très différemment d’eux. Alors ils se sont mis à réfléchir. Il faut ensuite ajouter un troisième point : le parti de Sarrazin, auquel il appartient depuis trente ou quarante ans, je veux dire celui des sociaux-démocrates, pense aujourd’hui à le jeter hors de ses rangs. Beaucoup de gens estiment que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et vous-même ?

 

HS : Je pense aussi que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et pourquoi n’est-ce pas correct ?

 

HS : Il faut d’abord écouter, poser des questions, discuter. Jadis, nous avons eu toutes sortes de déviants au sein de la sociale démocratie allemande et Sarrazin n’est pas le premier qui se voit menacer d’une exclusion. Mais, dans le temps, nous les avons supportés, ces esprits rebelles. Au-delà de la cuisine interne de la SPD, ce qui est important, c’est le fait que la liberté de proclamer son opinion haut et fort pour que l’entende toute l’opinion publique, est désormais perçue comme mise en danger dans l’affaire Sarrazin. En réalité, elle n’est pas mise en danger. Mais lorsque quelqu’un dit quelque chose, qui ne me plait pas, et qu’alors je lui dis tout de go, que je ne lui serrerai plus la main, que je ne veux plus le voir, une telle attitude est perçue comme un mépris à l’endroit de l’opinion que l’autre a formulée. La constitution fédérale allemande autorise les bonnes politiques comme les fausses. La liberté d’opinion, garantie par l’article 5, est valable pour les opinions justes comme pour les opinions fausses. Alors si le social-démocrate Sarrazin, ancien sénateur de Berlin pour les finances, connaît le succès en formulant des assertions provocatrices  —et il n’y a aucun doute qu’elles sont provocatrices—  je lui aurais dit, moi, s’il me l’avait demandé, de modérer ses propos.

 

(…)

 

Q. : Considérez-vous que l’identité allemande et que l’existence même de l’Allemagne sont en danger vu le taux de naissance beaucoup plus élevé que l’on constate dans les couches les plus défavorisées de la population, surtout chez les immigrés ?

 

HS : Non, je ne perçois pas ce danger pour le moment. Mais je dois vous avouer qu’au début des années 70, j’ai demandé à ce que l’on freine l’immigration en provenance d’aires civilisationnelles trop étrangères à l’Allemagne, que j’ai considéré une telle mesure comme nécessaire et que je l’ai favorisée. Lorsque j’ai pris les fonctions de chef de gouvernement, nous avions 3,5 millions de travailleurs étrangers, ici en Allemagne ; quand j’ai quitté les affaires, nous en avions encore 3,5 millions. Aujourd’hui, nous avons à peu près 7 millions d’étrangers en Allemagne.

 

Q. : Mais, vous, vous n’avez pas réclamé un frein à l’immigration au nom de principes tirés de la génétique…

 

HS : C’est juste. Tout cela n’a rien à voir avec l’hérédité et la génétique. Si vous prenez par exemple une personne issue d’une culture ouest-européenne, comme celles de l’Espagne ou du Portugal, et que vous la transplantez à Hambourg Eimsbüttel, et que ses enfants vont là à l’école, en règle générale, tout va bien, tout se passe dans le bon ordre.  Avec ceux qui nous arrivent de Pologne, tout se passe même fort bien. Mais si vous transplantez une personne qui nous arrive d’Afghanistan ou du Kirghizistan pour s’installer au même endroit, sans que ses enfants ne comprennent le moindre mot d’allemand, alors vous récolterez tôt ou tard de sérieux problèmes à l’école.

 

Q. : Depuis peu, nous avons une jeune collègue, que vous verrez souvent assise en face de vous lors des conférences politiques du vendredi. Ses parents sont arrivés de Turquie il y a près de quarante ans. Ils étaient ouvriers d’usine ; la mère ne connaissait quasiment pas un mot d’allemand et elle devait imiter le caquètement des poules chez le boucher pour signifier qu’elle voulait du poulet. Mais leur fille est devenue journaliste à « Die Zeit »…

 

HS : Je n’ai pas dit que cela devait irrémédiablement mal se passer. Bien au contraire. Il y a beaucoup de cas où l’intégration réussit. Mais il y a aussi beaucoup d’autres cas, où elle ne réussit pas du tout. C’était la raison pour laquelle j’avais fait en sorte qu’on mette un terme au recrutement des « travailleurs-hôtes », comme on disait alors, et qu’on leur offre davantage de possibilités de retour au pays. Il est vrai que ces travailleurs avaient été recrutés dans l’idée qu’ils étaient effectivement des « hôtes » et que tout hôte, un jour ou l’autre, rentrerait chez lui. Mais beaucoup d’entre eux, de fait, ne le désiraient pas.

 

Q. : Pourquoi personne n’a envisagé, à l’époque, que ces travailleurs resteraient ?

 

HS : Parce que tous les Espagnols ne sont pas restés ; beaucoup d’Italiens et de Portugais les ont imités. Dans la plupart des cas, ne sont restés que les gens qui provenaient de pays où, sur les plans économique et social, tout allait beaucoup plus mal qu’ici en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire des Musulmans issus de Turquie…

 

HS : Par exemple, mais pas seulement de Turquie, aussi des anciennes républiques de l’ex-Union Soviétique, de l’actuelle Fédération de Russie ou de pays du Proche Orient, comme le Liban notamment. De tous ceux qui sont venus de ces pays, beaucoup ont aimé demeurer en Allemagne. Or on aurait parfaitement pu prévoir que leur intégration allait s’avérer difficile. En réalité, le problème fondamental est le suivant, et il est juste que l’on en discute dorénavant sur la place publique : nous, les Allemands, n’avons pas été capables d’assimiler ou d’intégrer sept millions d’immigrés. Nous n’avons pas réussi car nous n’avons pas fait suffisamment d’efforts et nous n’avons pas entrepris les démarches qu’il fallait entreprendre. Nous avons intégré une grande partie de ces travailleurs, certes, mais une autre partie d’entre eux, et une partie considérable, nous ne l’avons pas intégrée. Malheureusement. Ce n’est pas tant la faute de ces immigrés, comme on dit aujourd’hui. La faute principale incombe aux Allemands eux-mêmes. Et cette faute vient du fait que nous n’avons pas discuté de la chose. On peut dire de Sarrazin ce que l’on veut, il a fait mouche et a osé aborder un sujet qui était quasiment tabou jusqu’ici.

 

(extrait d’un entretien paru dans « Zeit Magazin », n°38/2010).

Le gouvernement turc protège les sociétés parallèles turques en Europe

Andreas MÖLZER :

Le gouvernement turc protège les sociétés parallèles turques en Europe

 

Le premier ministre turc Erdogan entendait naguère inoculer à la culture européenne quelques solides germes turcs. Et voilà maintenant que le ministre turc des affaires étrangères Davutoglu veut « multiculturaliser » l’Europe. Déclarations ou intentions qui devraient conduire à une rupture définitive des négociations en vue de l’adhésion turque à l’UE.

 

mafiaturque.jpgL’UE devrait immédiatement rompre les négociations en vue de l’adhésion turque, a exigé le chef de la délégation libérale autrichienne (FPÖ) au Parlement Européen, Andreas Mölzer, vu les déclarations du ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, lors d’une interview accordée aux quotidiens autrichiens. « Lorsque Davutoglu exige que l’Europe doit devenir multiculturelle et affirme que si les Turcs étaient poussés dans les marges de la société européenne, la mère patrie turque devraient ouvrir la voie aux sociétés parallèles turques », a rappelé Mölzer.

 

De toute évidence, Ankara ne voit aucune nécessité pour les Turcs, vivant en Europe, de s’assimiler ou de s’intégrer, ajoute le mandataire FPÖ du Parlement Européen. « Les déclarations de Davutoglu ne sont rien d’autre qu’un complément aux propos tenus par le premier ministre turc Erdogan, qui, c’est désormais de notoriété publique, avait déclaré, dans son fameux et controversé discours de Cologne en 2008, que toute assimilation d’un Turc dans la société allemande procédait « d’un crime contre l’humanité » et qu’il entendait inoculer des germes turcs dans le corps de la culture européenne. Ce que laissent entendre Erdogan et Davutoglu n’est rien moins qu’une menace : ils laissent prévoir ce qui adviendra à l’Europe si un jour la Turquie devient membre de l‘UE », nous avertit Mölzer.

 

De surcroît, rappelle le mandataire FPÖ, Ankara ne comprend qu’une seule chose quand on évoque le partenariat : faire passer exclusivement les positions turques. « Les Turcs ne connaissent ni compromis ni concessions mais attendent de l’Europe et compromis et concessions. De ce fait, on peut en conclure qu’une adhésion turque à l’UE n’européaniserait pas la Turquie, mais turquiserait l’Europe : voilà pourquoi il faut rompre toutes les négociations visant l’adhésion sans pour autant abandonner les pourparlers pour aboutir à un partenariat privilégié », a conclu Mölzer.

 

(communiqué de presse paru sur http://www.andreas-moelzer.at/ ).   

dimanche, 03 octobre 2010

Per Jimmie Akesson, démocrate suédois et garçon modèle

Ansgar LANGE :

Per Jimmie Akesson, démocrate suédois et garçon modèle

 

La percée électorale des « démocrates suédois » a suscité en tollé en Europe. Question : qui est son leader ? Portrait.

 

akesson.jpgEn Allemagne, il n’était guère connu : Per Jimmie Akesson est le nom d’un homme jeune, de 31 ans, qui est le président des « démocrates suédois » (SD). En septembre 2010, son parti a obtenu le score de 5,7% et a réussi ainsi une percée politique. Dès l’âge de dix-neuf ans, ce diplômé de sciences politiques siégeait au conseil municipal de Sölvesborg. Douze ans après ce premier et modeste mandat politique, il est devenu le chef d’un parti conservateur de droite qui s’oppose à l’islamisation du pays et s’insurge contre le prix exorbitant que coûte l’expérience multiculturelle en Suède. Et il a mené cette formation politique à siéger au Parlement de Stockholm.

 

La presse internationale décrit Akesson (cf. : www.jimmieakesson.se ), qui aime, dit-il, les romans policiers suédois et les bouquins de Dan Brown, comme « le nouveau visage du populisme de droite ». Au regard de ceux qui le critiquent, ce ne sont pas ses goûts pour une littérature plutôt ennuyeuse qui le rendent suspect, mais son aspect personnel, sa manière d’être. Il n’a rien « de l’imposant type viking qui correspond au cliché de l’habituel extrémiste de droite suédois », concède le journal « Die Presse ». En effet, son aspect est celui d’un brave garçon, le cheveu enduit de gel, portant un beau petit costume et le nez affublé d’une monture de lunettes en écaille. Il ressemble à un employé de caisse d’épargne et n’a rien du profil de lansquenet d’un Le Pen. Mais, avertit la presse conformiste, tout cela n’est que façade, n’a été mis en scène que pour transformer cet « extrémiste de droite suédois » en mondain, acceptable dans les salons où l’on cause.

 

Mais lorsqu’Akesson déclare que « tous les immigrés ne sont pas des criminels mais qu’il y a néanmoins des liens », cela ne devrait nullement faire scandale mais, tout simplement, être considéré comme une pure et simple description de la réalité ambiante, y compris dans un pays comme la Suède, où presque 20% de la population a désormais des racines étrangères. Pour de larges strates de la population suédoise, Akesson n’est pas tant un visage qu’une voix.

 

Finalement, cela n’a aucune importance de pinailler quant à savoir si le jeune homme politique que l’établissement cherche (encore) à éviter, est un bon petit bourgeois ou un incendiaire. Ce qui importe, c’est le mérite d’Akesson ; en l’espace de cinq ans seulement (il a remplacé Mikael Jansson à la présidence du parti en 2005), il a mené habilement les « démocrates suédois » à une bonne place dans le club des partis européens sur lesquels on colle l’étiquette de « populistes de droite ».

 

L’aspect extérieur d’Akesson correspond au langage dont il use : un parler maîtrisé et mesuré. Jamais il ne s’est exprimé sur le ton du racisme. Cependant ce jeune homme n’est pas encore un véritable professionnel de la politique. Dans un film de propagande électorale mis en ligne sur la grande toile par son parti, Akesson s’exprime avec une certaine crispation : « ses yeux dirigés fixement vers un seul et unique point indiquent qu’il doit lire le texte, exprimant ses positions simples, sur un écran en face de lui », écrit le « Financial Times Deutschland », qui qualifie toutefois le jeune poulain de l’équipe populiste en Europe, comme la « figure du jour ». Sans doute la malice de ce journal-là à l’égard d’Akesson s’explique : il n’envisage que les intérêts de l’économie dans une problématique comme celle de l’immigration. Ceux qui ne regardent le monde qu’au travers des lunettes du globalisme n’auront évidemment aucune sympathie pour un homme politique qui entend maintenir le modèle qu’est l’Etat-Providence suédois et qui, s’il faut trancher, estimera que les intérêts des retraités suédois sont plus importants que les émois des porteuses de burqa.

 

Ansgar LANGE.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°40/2010 ; http://www.jungefreiheit.de/ ).

samedi, 02 octobre 2010

Impuissance européenne

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Impuissance européenne

Lors d’un sommet spécial tenu en septembre 2010, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UE ont débattu d’un thème important : comment l’UE peut-elle augmenter son poids en politique extérieure ? De fait, en ce domaine, il y a un urgent besoin d’agir, car l’Europe, dans le monde, est objet de moqueries, pour autant qu’on la prenne en considération… Point fondamental : les partenariats stratégiques, qui sont actuellement envisagés, avec les puissances mondiales montantes que sont la Chine, l’Inde et le Brésil, sont de bons moyens pour sortir de l’impuissance politique sur l’échiquier international. Car, c’est évident, l’UE doit se détacher de la tutelle américaine en matières de politique étrangère et de sécurité, mais elle n’est pas capable, seule, de par ses propres forces, de constituer un pôle alternatif à Washington.

 

Autre question : les déclarations d’intention formulées lors de ce sommet spécial de Bruxelles seront-elles traduites dans la réalité ? En effet, à l’évidence, l’UE envisage depuis des années un partenariat stratégique avec la Russie, dont l’importance est soulignée avec emphase, à intervalles réguliers, par la nomenklatura eurocratique. Mais rien de tout ce projet n’a été réalisé jusqu’ici et, aujourd’hui, les relations entre Euro-Bruxelles et Moscou se sont encore rafraîchies. Les grands bénéficiaires de ces atermoiements européens sont bien entendu les Etats-Unis d’Amérique qui, par nature, ont le plus grand intérêt à maintenir les Européens sous leur tutelle, en politique étrangère et au niveau militaire. Sans l’aide volontaire de leurs partenaires transatlantiques, qui se baignent dans l’illusion de pouvoir exercer une influence quelconque sur la politique extérieure des Etats-Unis, au nom du grand partenariat atlantiste, les Américains auraient bien des difficultés à jouer leur rôle de « policier planétaire ».

 

Il existe toutefois un instrument politique, qui n’a joué aucun rôle jusqu’ici et qui ne sera pas utilisé dans l’avenir : celui que constituent les versements colossaux pour l’aide au développement et autres « aides humanitaires » après les guerres ou les catastrophes naturelles. En ce domaine, vu la mauvaise conscience des anciennes puissances colonisatrices d’Europe et vu d’autres contraintes imposées par le politiquement correct, les Européens s’empressent d’être les meilleurs payeurs de la planète, sans que ce rôle, choisi, ne leur procure le moindre avantage politique. Au lieu de toujours sortir le carnet de chèques avec empressement, les Européens devraient appliquer l’adage « qui paie, achète ».  Mais pour cela, l’UE n’a ni la volonté ni le courage politiques.

 

Andreas MÖLZER.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°38/2010 ; http://www.zurzeit;at/ ).

Fehler und Schwächen

Fehler und Schwächen

Die EU-Nachbarschaftspolitik grenzt Rußland aus
 

Ein wichtiges Instrument der Europäischen Union zur Gestaltung der Beziehungen zu angrenzenden Regionen wie dem südlichen Mittelmeerraum oder dem Kaukasus ist die „Europäische Nachbarschaftspolitik“. Nicht miteinbezogen sind hingegen die Balkanstaaten, die für Brüssel keine Beitrittsperspektive haben, weshalb die Länder dieses Teils Europas bereits an der Ernsthaftigkeit der Brüsseler Versprechen Zweifel anmelden. Dabei wäre es für Frieden und Sicherheit in Europa essentiell, wenn die EU hier Zeit und Ressourcen investierte. Schließlich gibt es auf dem Balkan immer noch eine ganze Reihe ungelöster Konflikte, die jederzeit wieder aufbrechen könnten.

Nicht gerade als Lehrbeispiel politischer Weitsichtigkeit erweist sich der Umstand, daß ausgerechnet Rußland nicht in die Europäische Nachbarschaftspolitik eingebunden ist. Schließlich ist Rußland nicht nur für die Energieversorgung Europas von herausragender Bedeutung, sondern auch ein unverzichtbarer strategischer Partner, wenn sich Brüssel außen- und sicherheitspolitisch von den USA emanzipieren will. Aber anstatt die Beziehungen zu Moskau zu vertiefen, hat die Europäische Union in den letzten Jahren mit einer Reihe bilateraler Abkommen mit ehemaligen Sowjetrepubliken den Eindruck erweckt, daß es um die Herauslösungen von Staaten aus der russischen Einflußsphäre geht. Und die Förderung von neuen Rohrleitungen wie „Nabucco“, mit der unter Umgehung Rußlands Erdgas vom Kaspischen Meer nach Europa gepumpt werden soll, ist alles andere als eine vertrauensbildende Maßnahme. Mit „Nabucco“ wird zwar, wie von der Brüsseler Zentrale gewünscht, die energiepolitische Abhängigkeit Europas von Rußland verringert, aber gleichzeitig eine zum Transitland Türkei aufgebaut, was für die Osmanen-Lobby ein zusätzliches Argument für die „Notwendigkeit“ eines türkischen EU-Beitrittes ist.

Was nun die Europäische Nachbarschaftspolitik betrifft, ist für einige EU-Mitgliedstaaten dieses Instrument untrennbar mit den nächsten Erweiterungsrunden verbunden. Und die Möglichkeit dazu besteht. Im Rahmen zu schaffender Freihandelszonen müssen Partnerländer wie etwa die nordafrikanischen Mittelmeeranrainerstaaten ihren Rechtsbestand an jenen der Europäischen angleichen, und zusätzlich werden Hoffnungen geweckt, die nicht enttäuscht werden wollen. Aber zu einer Art von Beitrittsvorbereitungs-Automatismus darf die Europäische Nachbarschaftspolitik nicht mißbraucht werden.

Engere militärische Zusammenarbeit in der EU darf nicht US-Interessen dienen

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Engere militärische Zusammenarbeit in der EU darf nicht US-Interessen dienen

 

Zuvor ist eine von Washington unabhängige Sicherheits- und Verteidigungspolitik zu entwickeln – Österreich darf nicht im Interesse einer außereuropäischen Macht die Neutralität aufgeben

Ex: http://www.andreas.moelzer.at/

Wenn es zu einer engeren militärischen Zusammenarbeit innerhalb der Europäischen Union kommen soll, dann müsse zuvor eine eigenständige europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik ins Leben gerufen werden, sagte der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, zu dem heute in Gent zu Ende gehenden informellen Treffen der EU-Verteidigungsminister. „Wenn es zu einer Bündelung der militärischen Ressourcen innerhalb der EU kommen soll, dann darf dies nicht im ausschließlichen Interesse von USA und NATO sein. Allerdings ist zu befürchten, dass die geplante engere militärische Zusammenarbeit genau diesem Zweck dient“, betonte Mölzer.

Außerdem, so der freiheitliche EU-Mandatar, müsse sich die europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik auf Europa konzentrieren. „Eine engere militärische Zusammenarbeit darf nicht dazu dienen, noch mehr Hilfsdienste für die USA, wie etwa im Krieg in Afghanistan, zu leisten. Vielmehr muss der Balkan, wo es eine Reihe nach wie vor ungelöster Konflikte gibt, die jederzeit wieder aufbrechen können, Schwerpunkt bleiben. Wenn die Europäische Union nicht in der Lage ist, in ihrem engeren Umfeld für Sicherheit zu sorgen, dann wird sie eine Lachnummer bleiben“, stellte Mölzer klar.

Österreich solle sich, was eine engere militärische Zusammenarbeit innerhalb der Europäischen Union betrifft, abwartend verhalten, forderte der freiheitliche Europa-Abgeordnete. „Solange es keine eigenständige, also von den USA unabhängige europäische Sicherheits- und Verteidigungspolitik gibt, muss Österreich an seiner Neutralität festhalten. Keinesfalls darf die Neutralität abgeschafft werden, um damit den Interessen einer außereuropäischen Macht zu dienen“, schloss Mölzer.

vendredi, 01 octobre 2010

Une conférence à Nice sur la démocratie directe de type helvétique

Financièrement, la Première Guerre mondiale se termine dimanche

Financièrement, la Première Guerre mondiale se termine dimanche

Ce dimanche 3 octobre 2010, les Allemands pourront enterrer officiellement la Première Guerre mondiale. C’est en effet ce jour-là que l’Allemagne soldera définitivement sa dette héritée de la Grande Guerre, près d’un siècle après le début de celle-ci, rapporte le journal allemand Bild.

«Le montant restant à payer est de 69,9 millions d’euros, une somme prévue au point 2.1.1.6 du budget fédéral 2010, intitulé « Dettes réglées à l’étranger »», précise le quotidien. «La plupart de l’argent ira à des particuliers, des fonds de pensions et des sociétés d’emprunts obligataires, comme convenu dans le cadre du traité de Versailles», ajoute The Daily Telegraph.

Une dépêche AFP relayée par Cyberpresse.ca expliquait l’année dernière pourquoi, 92 ans après la fin du conflit, l’Allemagne continue à payer. En 1919, le traité de Versailles imposait aux Allemands le paiement de 132 milliards de marks-or. Ruiné et frappé par une grave crise économique au début des années 1920, puis par la Grande Dépression, le pays était cependant incapable de s’acquitter de ces colossales réparations. L’Allemagne avait alors emprunté pour satisfaire aux exigences du traité.

En 1932, le moratoire Hoover annulait finalement ces réparations, mais il restait encore à l’Allemagne à rembourser les emprunts contractés pour leur paiement avant cette date.

 

L’Allemagne nazie avait cessé les remboursements pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’issue de celle-ci, l’Accord de Londres signé en 1953 entre la RFA et une vingtaine d’autres pays renvoyait à l’après-réunification la question des remboursements. La charge des intérêts incombant encore à l’Allemagne devait être réglée sur une période de vingt ans après la réunification, qui n’était alors qu’une hypothèse.

Le 3 octobre 1990, la RFA et la RDA se sont réunifiées, et le paiement des intérêts a repris. Ainsi, «entre 1990 et 2010, presque 200 millions d’euros ont été payés» par l’Allemagne à ses créanciers, affirmait fin 2009 Boris Knapp, le porte-parole de l’Agence financière allemande, en charge de la dette. Dimanche, pour le vingtième anniversaire de sa réunification, l’Allemagne tournera donc une nouvelle page de son histoire.

Slate

(Merci à Erwinn)

L'Afghanistan, coeur géopolitique du nouveau grand jeu eurasiatique

L’Afghanistan, cœur géopolitique du nouveau grand jeu eurasiatique

Par Aymeric Chauprade

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Le nouveau grand jeu en Afghanistan n’est plus bipolaire. Il n’est plus la vieille opposition du XIXe siècle, dont on a tiré la formule de «Grand Jeu », entre l’Angleterre présente aux Indes et la poussée russe vers les mers chaudes ; il n’est pas plus réductible à l’opposition du XXe siècle entre les intérêts américains et russes.

Le nouveau grand jeu en Afghanistan est à l’image de la géopolitique mondiale : il est multipolaire.

Trois grandes puissances mondiales s’entrechoquent en Afghanistan : Etats-Unis, Russie, Chine. Deux puissances régionales s’y livrent ensuite, par délégation, une guerre féroce : Pakistan et Inde. Dans ces rivalités de premier ordre, interfèrent des intérêts de second ordre, mais qui peuvent influer fortement sur le jeu afghan : les intérêts de l’Iran, ainsi que ceux des républiques musulmanes indépendantes, ex-soviétiques (en particulier, pour des raisons à chaque fois spécifiques, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Turkménistan).

 

Combiné à ces rivalités géopolitiques classiques de trois ordres (rivalités identitaires, stratégiques, énergétiques), le jeu du fondamentalisme sunnite est également à prendre en compte. L’islamisme est un acteur global, une créature ancienne, mais réveillée et excitée durant les années 1980 et 1990 par les apprentis-sorciers américains et pakistanais de la CIA et de l’ISI (Inter Services Intelligence), au point de finir par échapper à l’autorité de ses maîtres, sans pour autant avoir complètement rompu avec eux.

Pour quelles raisons le grand jeu en Afghanistan est-il triangulaire ?

Tout d’abord, parce que les Etats-Unis veulent refouler d’Asie centrale au moins autant la Chine que la Russie.

Ensuite, parce que la Russie veut non seulement limiter l’influence de Washington dans ses ex-républiques musulmanes soviétiques aujourd’hui indépendantes, mais également empêcher la Chine de combler le vide que les Américains laisseraient s’ils s’avisaient de quitter l’Afghanistan. Car pour la Russie, l’influence de Pékin en Asie centrale, ce n’est pas la parenthèse artificielle d’une Amérique projetée trop loin de sa terre ; c’est la réalité implacable d’une histoire millénaire, celle des routes de la Soie.

Enfin, le grand jeu en Afghanistan est triangulaire, parce que la Chine ne sera la première puissance géopolitique mondiale que lorsqu’elle aura chassé la flotte américaine du Pacifique et que ses trains rapides atteindront les rivages de l’Atlantique, en France, après avoir parcouru des milliers de kilomètres à travers l’Asie centrale et les plaines d’Europe.

Les Etats-Unis tentent aujourd’hui d’éliminer une force, les Talibans, qu’ils ont contribué à amener au pouvoir à Kaboul en 1997, avant de les en déloger en 2001.

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Les Talibans sont l’aboutissement ultime d’une stratégie de radicalisation des mouvements islamistes, entamée à la fin des années 1970 par l’ISI soutenu par la CIA, au profit d’un triple djihad : contre les chiites pakistanais menacés par l’influence de la Révolution islamique iranienne, contre les communistes pro-russes en Afghanistan, contre les Indiens dans le Cachemire.

Après que des seigneurs de la guerre afghans soient devenus, comme résultat de cette stratégie, à la fois des seigneurs du djihad et de la drogue (lire l’encadré [1] pour comprendre l’importance essentielle du « facteur drogue »), et que les Soviétiques aient reflué (1989), les Américains se sont aperçus que leur société pétrolière UNOCAL n’arriverait jamais à tendre un gazoduc, du Turkménistan au Pakistan, à travers un territoire afghan tribalisé, rançonné par des clans en lutte pour le contrôle du pouvoir politique et de l’héroïne.

Leurs amis pakistanais de l’ISI, également agacés de ne pouvoir contrôler des chefs de guerre féodaux turbulents, ont alors suggéré les Talibans comme solution. Des fanatiques absolus, essentiellement issus de l’ethnie majoritaire d’Afghanistan, les Pachtouns (ethnie divisée par la ligne Durand de 1893, qui deviendra la frontière entre Afghanistan et Pakistan), décidés à imposer la chape de plomb d’un « islam pur des origines », au-dessus des clans, et qui présentaient l’avantage, aux yeux du gouvernement démocrate de William Clinton qui les soutint dès 1994, d’être une solution d’ordre et un interlocuteur unique avec lequel négocier le passage des hydrocarbures.

Puis les Américains se sont fâchés avec les Talibans en 1998, un an après leur arrivée, et c’est ainsi que s’est nouée l’alliance entre les Talibans et Oussama Ben Laden, semble-t-il également fâché depuis lors avec la CIA.

En 2001, en se projetant en Afghanistan, et pour cela également en Ouzbékistan et au Kirghizstan, quels avantages géopolitiques Washington pouvait-il attendre ?

A ce moment, le Groupe de Shanghaï, constitué par les Chinois et les Russes, coopérait fortement dans la lutte contre le terrorisme islamiste, mais également dans le domaine énergétique. L’irruption des Etats-Unis brisa cette dynamique eurasiatique et contribua à repousser la Chine pour quelques années.

Aujourd’hui, la Chine est revenue en force. Elle est, depuis 2009, à la fois le premier partenaire commercial de l’Asie centrale ex-soviétique et le premier fournisseur de l’Iran, devant l’Allemagne qui l’avait été ces vingt dernières années. Or, Moscou n’entend pas voir les Américains remplacés par les Chinois.

Quelle est alors la stratégie des Russes ? Laisser les Américains contenir l’islamisme en Afghanistan, mais devenir incontournables pour eux, stratégie identique à celle suivie sur le dossier nucléaire iranien. D’où le soutien officiel de la Russie aux opérations de l’OTAN en Afghanistan ; d’où, également, l’accord russo-américain de transit aérien de juillet 2009, qui, à mi-avril 2010, avait permis d’acheminer 20 000 militaires occidentaux en Afghanistan (en théorie, l’accord autorise une moyenne de 12 vols américains par jour mais, un an après, la moyenne n’est que de 2).

Pour Moscou, obliger les Américains à passer par la Russie, revient à les chasser de sa périphérie musulmane.

Le 7 octobre 2001, les Etats-Unis avaient signé un accord antiterroriste avec Tachkent (l’Ouzbékistan partage une longue frontière avec l’Afghanistan). Les bases aériennes et l’espace aérien du pays le plus peuplé de l’Asie centrale ex-soviétique leur étaient ouverts. Un an plus tard, le 5 décembre 2002, Washington prenait pied également au Kirghizstan grâce à la base de Manas. Mais en 2005, après la répression d’Andijan (une région turbulente à l’est du pays, où les islamistes sont forts), et refusant l’ingérence démocratique américaine, les Ouzbeks décidaient de se tourner de nouveau vers la Russie (et la Chine) et contraignaient l’armée américaine à plier bagages.

Aujourd’hui, la base de Manas au Kirghizstan et son corridor de 1500 km par voie terrestre jusqu’en Afghanistan, constitue la seule base arrière solide pour les Américains. Environ 35 000 soldats transitent entre Manas et l’Afghanistan chaque mois. La base assure aussi le ravitaillement en vol des avions militaires et apporte beaucoup de sang (100 kg en moyenne chaque nuit, par des vols entre Manas et Kandahar).

Mais les Russes admettent difficilement cette implantation. Le 23 octobre 2003, le président Poutine inaugurait une base aérienne russe de soutien à Kant, à quelques kilomètres de la base américaine.

Ces dernières années, les Kirghizes, conscient de l’immense valeur stratégique de cette base pour la réussite des opérations en Afghanistan, ont fait monter les enchères entre Moscou et Washington. En 2009, les Russes qui avaient sans doute reçu des assurances, ont versé 2 milliards de dollars sous forme de prêt sans intérêt au Kirghizstan ; non seulement le président Bakiev n’a pas fermé la base, mais il a accepté la présence américaine pour une année supplémentaire, en échange d’un triplement du loyer. Le Kirghize a payé sa crapulerie par son renversement début avril 2010, sans doute avec l’appui discret des Russes.

Quelques jours plus tard, les Américains étaient autorisés à rester un an de plus à Manas. Désormais, cela dépend davantage de Moscou. C’est une donnée essentielle.

Plus le temps passe, moins l’action américaine en Afghanistan ne peut se faire en contournant les Russes. C’est, pour Moscou, une assurance devant la montée des Chinois en Asie centrale ex-soviétique.

On oublie que la Russie est le premier pays à avoir soutenu Washington, le lendemain du 11 septembre 2001, dans son action globale contre le terrorisme islamiste. Poutine ne cherchait pas seulement, comme on l’a dit, l’assurance de ne plus être gêné par les critiques occidentales sur la Tchétchénie. Il cherchait un partenariat équilibré avec Washington face à la montée de Pékin, [partenariat] qui eût été possible si Washington n’avait pas étendu l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie en 2002, installé dans la périphérie de Moscou des gouvernements proaméricains (Révolutions colorées de Géorgie en 2003, d’Ukraine en 2004) et convaincu d’anciens pays soviétisés (République tchèque et Pologne) d’accepter un bouclier anti-missiles sur leur sol.

Aujourd’hui, la donne est redevenue favorable aux Russes : si les Américains ont reculé sur le bouclier antimissile, c’est qu’ils ont besoin des Russes sur l’Afghanistan et l’Iran, et qu’ils ont aussi perdu l’Ukraine.

Ce que craignent Washington comme Moscou en Asie centrale, dans une perspective de plus longue durée, va au-delà du retour d’un islamisme fort : c’est la domination de la Chine. Investissant dans les hydrocarbures et l’uranium du Kazakhstan, dans le gaz du Turkménistan, construisant des routes pour exporter ses productions vers le Tadjikistan et le Kirghizstan, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Asie centrale ex-soviétique en 2009.

Washington est au moins autant en Afghanistan dans le cadre de sa vaste stratégie globale de contrôle de la dépendance énergétique chinoise et d’encerclement de l’Empire du Milieu (voir notre article dans le n°2 de la NRH, sept. Oct. 2002 : « Comment l’Amérique veut vaincre la Chine », que les années passées ont confirmé), que dans sa lutte contre un islamisme devenu incontrôlable.

La Chine a son Turkestan, le Xinjiang, avec sa minorité turcophone ouïghour que les Etats-Unis tentent d’agiter. Elle ne peut relier sans risque son Turkestan à l’ex-Turkestan russe, qu’à la condition de jouir d’une influence politique et économique forte dans le second. Ainsi, ni l’Afghanistan, ni l’Asie centrale ex-soviétique ne risqueraient d’être des bases arrière du séparatisme ouïghour. Ainsi, son grand projet de « China’s Pan-Asian railway », ces routes de la Soie du XXIe siècle, qui mettraient Londres à deux jours de train de Pékin deviendrait possible avant 2025 [2].

En 2006, dans un pays sous tutelle américaine, la Chine n’a pas hésité à investir 3 milliards de dollars dans la mine de cuivre d’Aynak, une des plus grandes du monde. En 2010, les présidents chinois Hu Jintao et afghan Hamid Karzaï ont signé d’importants accords économiques et commerciaux et l’Afghan a commencé à menacer les Américains de se tourner vers Pékin, alors que ceux-ci critiquaient la manière dont l’élection présidentielle s’était déroulée.

L’intérêt de la Chine pour l’Afghanistan ne peut qu’aller croissant, depuis qu’Hamid Karzaï a annoncé (le 30 janvier 2010) ce que les Américains savaient depuis longtemps : « les gisements d’hydrocarbures d’Afghanistan valent sans doute plus d’un millier de milliards de dollars », en plus des gisements de cuivre, de fer, d’or, de pierres précieuses, qui restent non exploités. Ainsi, l’Afghanistan n’est plus seulement une route stratégique pour le désenclavement des richesses ; il est aussi un territoire riche en ressources stratégiques.

La Chine n’est pas la seule future superpuissance à regarder vers l’Afghanistan. Depuis la chute des Talibans en 2001, l’Inde a engagé 1,3 milliards de dollars dans la reconstruction de l’Afghanistan, soit dix fois plus que la Chine ; cela fait de New Delhi le premier donateur de la région (signe politique fort : le nouveau Parlement afghan a été financé par l’Inde).

Si les Etats-Unis se retiraient d’Afghanistan, l’Inde pourrait devenir l’allié du régime afghan face aux Talibans. C’est le cauchemar du Pakistan qui, sous pression américaine, doit réduire ses créatures fondamentalistes. L’ISI a façonné des groupes fanatiques pour massacrer l’Indien dans le Cachemire et il est probable que les attentats graves qui ont frappé les intérêts indiens à Kaboul (en 2007 et 2009 contre l’ambassade) soient encouragés par le service pakistanais, lequel s’emploie à pousser l’Inde hors de l’Afghanistan.

Sans l’Afghanistan, le Pakistan a encore moins de profondeur stratégique, ce qui est déjà sa faiblesse face à l’Inde (le déficit en puissance conventionnelle du Pakistan expliquant sa doctrine nucléaire de première attaque). Islamabad a donc comme priorité stratégique absolue d’empêcher la formation d’une alliance stratégique Kaboul-New-Delhi.

L’Inde et le Pakistan, qui se sont fait trois guerres depuis l’indépendance de 1947, mènent une nouvelle guerre par procuration en Afghanistan. La stratégie d’inflammation du rapport entre les deux voisins, menée par les groupes pakistanais les plus radicaux (attentats de Bombay en 2008 et de nombreux autres depuis), a fonctionné.

L’ISI ne peut plus contrôler les monstres qu’il a créés. Et d’ailleurs, comment pourrait-il expliquer à ses monstres de continuer à massacrer les Indiens dans le Cachemire et en Afghanistan, et de se calmer en même temps contre les « mécréants occidentaux» ? Les systèmes politiques reviennent toujours à leurs gènes. Or l’islam radical est au cœur du génome pakistanais.

Cet islam du Pachtounistan (terre des Pachtouns, à cheval sur l’Afghanistan et le Pakistan, notamment les fameuses zones tribales) menace l’équilibre régional et peut-être même au-delà. Il est certain que si les Etats-Unis se désengageaient maintenant, un autre acteur majeur serait contraint de s’engager, dans le but de prévenir le double risque de basculement de l’Afghanistan et du Pakistan (pays doté de l’arme nucléaire) dans les mains d’un régime sunnite fanatique. On voit mal les Russes revenir, ne reste que l’Inde. Mais que ferait alors le Pakistan, si les troupes indiennes débarquaient en force sur le territoire afghan ?

L’Inde a besoin d’une Asie centrale stable, pour satisfaire ses besoins énergétiques. Deux routes d’alimentation essentielles s’offrent à elle : le gazoduc IPI (Iran Pakistan Inde), qui lui amènera du gaz iranien provenant du gisement géant de South Pars dans le Golfe Persique (le Pakistan, après des années d’hésitation a fini par signer en mars 2010 le projet de pipe) ; et le fameux gazoduc TAPI (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde) voulu par UNOCAL, un tuyau lui-même raccordé vers l’Ouest aux autres « routes américaines » (celles qui concurrencent le réseau russe), le corridor transcaspien et le BTC (Bakou Tbilissi Ceyhan).

Les Etats-Unis, qui soutiennent depuis longtemps ce projet de pipe vers l’Inde et l’Asie du Sud-est, depuis le Turkménistan et à travers l’Afghanistan et le Pakistan, veulent absolument doubler l’Iran et empêcher le régime chiite de devenir incontournable pour l’Asie (Chine, Japon, Inde) ; ils n’ont pas pu empêcher le Pakistan de signer l’IPI avec l’Iran, car ils ont besoin de la coopération d’Islamabad dans la lutte contre les Talibans. Ils sont par ailleurs empêchés de réaliser le TAPI, à cause de la situation sécuritaire en Afghanistan.

L’Iran (en plus de la Chine) est bien l’une des cibles que les Américains veulent atteindre depuis l’Afghanistan. Les accusations américaines concernant une hypothétique collaboration entre Téhéran et les Talibans se sont multipliées en 2009 et 2010. Ainsi, l’amiral américain Mullen a parlé (fin mars 2010) de fournitures d’armes et d’entraînement militaire par les Pasdarans. On sait que les Américains remuent aussi le séparatisme baloutche (le peuple baloutche est à cheval sur l’Est de l’Iran, le Sud de l’Afghanistan et l’Ouest du Pakistan) contre Téhéran.

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L’intérêt réel des Iraniens est-il de voir les Talibans triompher en Afghanistan ? Certainement pas. Mieux vaut un Afghanistan infecté, dans lequel les Américains s’engluent sans jamais l’emporter (d’où la possibilité d’éventuels coups de pouce dosés aux Talibans), plutôt que l’installation d’un régime sunnite radical, violemment anti-chiite, à Kaboul. Les intérêts iraniens et pakistanais se rejoignent, d’une certaine manière, dans l’idée suivante : « une bonne dose de Talibans, mais pas trop, de sorte que les Américains restent là où ils sont aujourd’hui ».

Cependant, rien ne prouve que l’Iran aide les Talibans. Pour accuser Téhéran, les Américains s’appuient sur des déclarations de Talibans qui se sont vantés de cette aide. Mais nonobstant même le problème de l’incompatibilité idéologique entre Iraniens et Talibans, on peut imaginer que ces Talibans qui ont intérêt à ce que les Américains ouvrent un second front en Iran, s’amusent à mettre de l’huile sur le feu…

On le voit, nombreuses sont les puissances qui ont intérêt à ce que les Américains restent en Afghanistan sans jamais l’emporter vraiment : Russes, Chinois, Iraniens, Pakistanais, Indiens même. Dans ces conditions, il n’est plus certain que les Américains et les Européens qui les suivent mènent une guerre pour leurs intérêts propres.

En réalité, aucune victoire durable n’est possible en Afghanistan, sans une transformation profonde du Pakistan lui-même. Or, en se démocratisant, le Pakistan a ouvert d’immenses perspectives aux fondamentalistes (contrairement aux régimes anti-islamistes forts d’Asie centrale ex-soviétique). En toute logique, une arme nucléaire qui existe déjà et qui est susceptible de tomber dans les mains de Talibans devrait inquiéter davantage Washington, qu’une arme qui n’existe pas dans les mains d’Iraniens bien plus pragmatiques que les islamistes pachtouns et finalement potentiellement capables d’équilibrer… le danger nucléaire pakistanais.

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Notes :

[1] Cet encadré est manquant dans l’article original, reproduit ici (Note de Fortune).

[2] Ce projet de train à grande vitesse traversant l’Eurasie à travers Asie centrale doit relier 17 pays reliés suivant 3 routes différentes et au total 81 000 km 1/ la route du Sud allant de Kunming sur les contreforts du Tibet en Chine jusqu’à Singapour à travers l’Asie du Sud Est 2/ la route de l’Europe depuis Urumqi (capitale du Xinjiang) jusqu’à l’Allemagne, à travers l’Asie centrale 3/ la route de l’Europe du Sud enfin, depuis Heilongjiang au nord est de la Chine jusqu’à l’Europe du Sud Est à travers la Russie.

Aymeric Chauprade est professeur de géopolitique, directeur de la Revue Française de géopolitique et du site www.realpolitik.tv. Il est l’auteur de l’ouvrage de référence «Géopolitique, constantes et changements dans l’histoire», éd. Ellipses.

Realpolitik.tv

Bricht Irland zusammen?

Bricht Irland zusammen?

Michael Grandt

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Hinter den Kulissen von Brüssel rumort es, denn Irland könnte sich in kurzer Zeit zu einem zweiten Griechenland entwickeln und ebenfalls externe Finanzhilfen anfordern, um das Schlimmste zu verhindern.

Zuerst die gute Nachricht: Irland konnte sich am 21. September am Kapitalmarkt neues Geld im Umfang von 1,5 Milliarden Euro leihen. Das war es aber auch schon, denn für die achtjährige Anleihe muss der »keltische Tiger« nun 6,023 Prozent Zinsen zahlen. Zum Vergleich: Im Juni waren es noch 5,088 Prozent gewesen. Bei der vierjährigen Anleihe werden 4,767 Prozent fällig, nach 3,627 Prozent im August.

Die Lage ist mehr als dramatisch: Irland hat das höchste Haushaltsdefizit in der gesamten EU, das sogar noch höher als das der Griechen ist. Zudem werden hohe Kosten für die Rettung der maroden Großbanken der Insel erwartet, weshalb die Ratingagentur Standard & Poor’s das Land bereits Mitte August von »AA« auf »AA–« mit »negativem Ausblick« herabgestuft hatte. Eine weitere Senkung der Bonitätsnote ist möglich. Das schlechte Rating verteuert den Schuldendienst der Iren und erschwert die dringend notwendige Sanierung der Staatsfinanzen zusätzlich.

 Regierung und Banken unter Dauerdruck

Über Jahrzehnte hinweg flossen finanzielle EU-Hilfen in Milliardenhöhe nach Irland, das so zu einem der wohlhabendsten Länder in Europa aufstieg. Aber das Geld heizte auch einen fast beispiellosen Immobilienboom an. Jeder dritte Euro an Steuereinnahmen kam schließlich aus dem Immobiliensektor. Als die Blase platzte, kollabierten auch die Staatseinnahmen. Seither stehen Regierung und Bankensystem unter Dauerdruck. Alle großen Finanzinstitute sind bereits teilverstaatlicht und die Regierung hat ihnen ihre faulen Hypothekenkredite abgenommen. Doch das reicht bei Weitem nicht, die Lage unter Kontrolle zu bekommen.

Standard & Poor´s rechnet damit, dass die irische Regierung für die Stabilisierung ihrer maroden Banken insgesamt 90 Milliarden Euro aufbringen muss. Das sind zehn Milliarden Euro mehr, als bisher angenommen. Die gewaltige Summe entspricht etwa einem Drittel der gesamten irischen Wirtschaftsleistung – das ist doppelt so viel, wie die Bankenkrise in Japan 1997 gekostet hatte. Zudem kämpft Irland mit einer zunehmend hohen Arbeitslosigkeit, die fast 14 Prozent beträgt, dem höchsten Stand seit den 1990er-Jahren. Kein Wunder also, dass die Angst vor einer Zahlungsunfähigkeit umgeht.

Wer lügt, wer spricht die Wahrheit?

Zwischenzeitlich rumort es auch in der EU-Kommission. Sie hatte die Regierung in Dublin erst vor wenigen Tagen aufgefordert, ihren derzeitigen Sparkurs noch einmal »drastisch« zu verschärfen, weil nur so das Staatsdefizit von derzeit 14,3 Prozent des BIP bis zum Jahr 2014 unter den EU-Grenzwert von drei Prozent gedrückt werden könne.

Natürlich will die EU trotz alledem keine negativen Gerüchte in die Welt setzen und tut – ähnlich wie damals bei Griechenland – alles dafür, die Lage schön zu reden. So sagte EU-Wirtschaftskommissar Olli Rehn, er habe »volles Vertrauen«, dass Irland die zusätzlichen Sparmaßnahmen bewältigen werde. Auch Klaus Regling, der Leiter der »Europäischen Finanzmarktstabilisierungsfazilität« (EFSF) und einer der Architekten des Stabilitätspaktes, sah die Lage in Irland erwartungsgemäß nicht so dramatisch und sprach von Märkten, die »überreagieren«, und dass er es sich »nicht vorstellen könne«, dass die irische Notenbank die Sparziele infrage stellt. Zum Schluss gibt er allerdings kleinlaut zu, dass es »natürlich« noch weiterhin »Risiken in der Eurozone« gäbe, »das ist klar«.

Doch hinter den Kulissen in Brüssel machen sich immer mehr Zweifel bemerkbar, ob Irland seine finanziellen Probleme tatsächlich noch allein schultern kann. Die irische Nationalbank ist ebenso skeptisch, denn der Raum für weitere Einsparungen ist nur noch sehr klein. Erstmals räumte jetzt auch der Chef der irischen Notenbank, Patrick Honohan, ein, dass die Haushaltssanierung auch scheitern könnte.

So wird die Möglichkeit immer wahrscheinlicher, dass Irland nach Griechenland der zweite EU-Mitgliedsstaat sein könnte, der einen Hilfskredit der EU benötigt, um einen Staatsbankrott abzuwenden. Genau das hat Irlands Finanzminister Brian Lehnihan aber bereits bestritten und geht damit auf Konfrontationskurs zu seinem eigenen Notenbankchef.

Wer lügt und wer recht hat, wird sich in den nächsten Wochen und Monaten zeigen. Ich kann dazu nur sagen: »Griechenland, ick hör dir trapsen!«

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Quellen:

Handelsblatt vom 22.09.2010

http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/wirtscha...

Neonazi wordt orthodoxe jood

Neonazi wordt orthodoxe jood

Ex: http://yvespernet.wordpress.com/

Een opmerkelijk verhaal uit Polen. Daar ging een vrouw op zoek naar haar afkomst, waardoor ze ontdekte dat ze van Joodse afkomst is. Nogal pijnlijk wanneer je rekening houdt met het feit dat haar vriend een overtuigde neonazi was toen. En met “toen” bedoeld ik wel degelijk een voltooid verleden tijd. De man ging immers zelf op zoek naar zijn afkomst en ontdekte dat hij ook van joodse afkomst was. Na een paar dagen stevig drinken om dit te doen bezinken, besloot hij zijn leven om te gooien.

De neonazi van toen is een orthodoxe jood nu. Of hoe de dingen in de wereld kunnen veranderen. Het ganse verhaal is hier te lezen en te bekijken: http://edition.cnn.com/2010/WORLD/europe/09/23/poland.jew...

jeudi, 30 septembre 2010

11/9: Liegt Ahmadineschad völlig falsch?

11/9: Liegt Ahmadineschad völlig falsch?

Udo Schulze

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

Irans Staatschef Mahmud Ahmadineschad gilt in Sachen Wahrheit nicht immer als Garant dafür, dass die Inhalte seiner Aussagen auch in der Realität abgebildet sind. Doch den Mann generell als notorischen Fantasten zu bezeichnen, ist möglicherweise auch nicht richtig. Das aber haben sich Europa und Israel unter Führung der USA zum Ziel gesetzt. So können sie auch leicht des Iraners Thesen zu den Terroranschlägen vom 11. September 2001 als frei erfundene Geschichten abtun. Nur: Ahmadineschad sprach in der Tat zumindest einige Ungereimtheiten an, als er vor der UN-Vollversammlung sagte, die Anschläge seien möglicherweise von den USA (mit)inszeniert worden.

 

Während der Rede des Iraners verließen zahlreiche Delegierte, besonders aus Europa und USA, den Sitzungssaal in New York. Bundesaußenminister Guido Westerwelle (FDP) sprach heute im Deutschlandfunk davon, Ahmadineschads Äußerungen seien »abwegig und verletzend«, wobei sich in diesem Zusammenhang die Frage stellt, wie etwas verletzend sein kann, wenn es gleichzeitig abwegig ist? Und da wären wir auch schon beim Kern der Sache: Der besteht darin, dass sich der Mainstream aus Politik und Medien seit neun Jahren gebetsmühlenartig gegenseitig in der Aussage unterstützt, die USA hätten mit den Terroranschlägen nur als Opfer, nicht aber als (Mit-)Täter zu tun. Inzwischen scheinen die Vertreter dieser Meinung nicht mehr mitzubekommen, dass ein Teil der Bevölkerung in aller Welt anderer Auffassung ist. Während die Zeitung Die Zeit noch immer davon spricht, Ahmadineschad stoße »Verschwörungstheorien« aus, existieren inzwischen in der wirklichen Welt außerhalb von UN-Gebäuden und Chefetagen von Parteien und Medien Massen an Büchern und Filmen zum Thema »USA und ihre Verwicklungen in die Anschläge«. Die Fragen, die darin diskutiert werden, mögen zu unterschiedlichen Schlüssen führen, aber sie müssen gestellt werden - und beantwortet. Vielleicht stellen sich Westerwelle, Zeit und Co. auch einmal die ein oder andere Frage, wir sind gern dabei behilflich:

  • Wieso stürzte ein drittes Gebäude des World-Trade-Center-Komplexes, das »WTC 7«, weit nach der Zerstörung des Nord- und Südturms ein, obwohl dort kein Flugzeug hineingerast war?
  • War es Zufall, dass in diesem Gebäude eine Geheimdienstabteilung untergebracht war?
  • Woher wussten hohe Kreise in den USA bereits weit vor den Ereignissen, dass es einen Angriff aus der Luft geben würde?
  • Wer war der Kameramann, der den Himmel absuchte und sich erfreut zeigte, als er mit seinem Objektiv die noch weit vom WTC entfernte, anfliegende zweite Maschine erhaschte?
  • Warum gab es den »Chef«-Terroristen Mohammed Atta offensichtlich zweimal?
  • Was hat es mit dem Flugzeug auf sich, das sich Minuten nach dem Einschlag in den Nordturm dort in der Nähe befand und aussah wie die Air Force 2, mit der der damalige US-Vize-Präsident Dick Cheney unterwegs war?
  • Wieso behauptete Präsident George W. Bush, er habe im TV gesehen, wie die erste Maschine in den Nordturm flog, obwohl es davon (offiziell) überhaupt keine Bilder gab? Die ersten wurden gedreht, als der Turm bereits getroffen war.
  • Warum gab es kurz vor den Anschlägen in den USA eine Übung, bei der das Szenario auf Häuser stürzender Flugzeuge angenommen wurde?

Dieses sind nur einige Fragen, die Forschern und Journalisten in aller Welt bei der Untersuchung der Vorgänge vom 11. September 2001 aufgefallen sind. Von den politisch »Korrekten« bleiben sie unbeachtet. Offensichtlich sind die üblichen Verdächtigen aus der UN-Vollversammlung geflohen, weil sie unbequeme Fragen nicht hören wollten. Oder aber, weil sie diese nicht beantworten können.

Les Etats-Unis laissent-ils couler le dollar?

Les Etats-Unis laissent-ils couler le dollar ?

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Fini le temps où Washington assurait au monde qu’il voulait un dollar fort. Alors que le billet vert a plongé à un plus bas de cinq mois contre l’euro mercredi, le gouvernement américain semble très bien s’accomoder de la tendance.

Caricature américaine, août 2010. Sans commentaire...

Les Américains laissent-ils délibérément plonger le dollar ?

«Un dollar fort est dans l’intérêt des Etats-Unis» : cette phrase rituelle des secrétaires au Trésor américain, Timothy Geithner ne l’a pas prononcée en public depuis maintenant un an. Si les Etats-Unis ne le reconnaissent pas officiellement, personne n’est dupe : ils ont tout intérêt à laisser le dollar tomber, s’ils veulent booster la compétitivité de leurs produits et atteindre l’objectif lancé en janvier par Obama, de doubler les exportations américaines en cinq ans.

La Fed est d’autant plus incitée à maintenir un dollar faible, que quasiment toutes les grandes banques centrales mondiales font la même chose avec leur monnaie.

A la mi-septembre, la Banque du Japon est intervenue directement sur le marché des changes, pour la première fois en six ans, afin de freiner l’ascension du yen, emboîtant ainsi le pas à la Suisse, qui bataille depuis plus d’un an pour empêcher une envolée du franc suisse. Quant à la Bank of England, elle s’apprête, comme la Fed, à lancer une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif.

Sauf que «si tout le monde cherche à déprécier sa monnaie, cela devient un jeu à somme nulle», met en garde Nordine Naam, économiste à Natixis.

Comment font les Etats-Unis pour affaiblir le dollar ?

 

L’Etat n’a même pas besoin d’intervenir directement sur le marché des changes en vendant du dollar. Le billet vert se déprécie naturellement, pour plusieurs raisons.

D’abord, «la crainte d’une récession, voire d’une déflation aux Etats-Unis cet été, a pesé sur le dollar», explique Nordine Naam.

Ensuite, la pression que Washington exerce sur la Chine pour qu’elle laisse sa monnaie s’apprécier, commence à porter ses fruits. La Chambre des représentants doit notamment se prononcer, vendredi, sur un projet de loi qui imposerait des mesures de rétorsion visant les produits chinois importés aux Etats-Unis. Résultat, le yuan a atteint mardi un de ses plus hauts niveaux depuis 1993 à 6,7 yuan pour un dollar.

Enfin et surtout, l’annonce mardi soir de la Fed qui s’est dite «prête à mener un assouplissement supplémentaire si nécessaire pour soutenir la reprise économique», autrement dit à faire marcher la planche à billets, n’a pas manqué de faire plonger le billet vert. «Il est désormais probable que de nouvelles mesures soient adoptées avant la fin de l’année», a estimé Simon Derrick, de BNY Mellon.

Or, plus de dollars en circulation signifie que chaque billet vert risque de valoir un peu moins. Mercredi, les cambistes ont donc acheté des euros, poussant le cours de la monnaie unique à son plus haut niveau depuis cinq mois.

Cela entraînera-t-il de l’inflation ?

C’est bien ce que souhaiterait la Fed. Elle ne s’en est pas caché, puisqu’elle a déclaré mardi que la faiblesse actuelle de l’inflation n’était pas «compatible» avec sa «mission».

De fait, «l’inflation hors énergie et alimentation était de 0,9% en août, un niveau jamais vu depuis janvier 1966», fait remarquer l’économiste de Natixis. «Or, vu le taux de chômage, l’inflation ne pourra pas venir d’une hausse des salaires», explique-t-il. «En laissant chuter le dollar, la Fed contribue indirectement à renchérir le prix des importations et créer ainsi un peu d’inflation».

Car l’inflation présente un tas d’avantages. Elle permet, d’abord, de réduire le poids de la dette souveraine, qui a dépassé les 13.000 milliards de dollars. [Il] est sûr que «plutôt que de réduire les dépenses publiques ou augmenter les impôts, il est tentant de laisser l’inflation faire le sale boulot», résume Michael Kinsley, du site The Atlantic. C’est d’ailleurs grâce à une inflation de 13% qu’en 1979, le pays a réussi à éliminer 100 milliards de dollars sur ses 830 milliards de dettes.

Deuxième intérêt, en théorie, de l’inflation : elle encourage la consommation. Si les prix ont tendance à grimper, il vaut mieux ne pas attendre pour acheter. Alors que la consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie américaine, est plombée par la nécessité de se désendetter et le chômage, un peu d’inflation serait donc bienvenue, pour booster les dépenses. Mais encore faut-il que les salaires suivent, pour ne pas déteriorer le pouvoir d’achat.

Le problème, c’est qu’en réalité, «la transmission de la politique monétaire ne marche pas dans un contexte de désendettement des agents économiques», explique Nordine Naam. La Fed a beau avoir gonflé son bilan à 2.300 milliards de dollars et inonder le marché de liquidités, l’inflation est restée en deçà de son objectif de 2%. La Fed peut injecter autant de liquidités qu’elle veut, tant que l’activité stagne et que le chômage explose, la demande des ménages est trop fragile pour tirer les prix à la hausse.

L’Expansion

Türkische Regierung ist Schutzherrin türkischer Parallelgesellschaften in Europa

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Türkischer Regierung ist Schutzherrin türkischer Parallelgesellschaften in Europa 

Ex: http://www.andreas.moelzer.at/

Premier Erdogan will europäische Kultur mit türkischer impfen und nun will Außenminister Davutoglu Europa „multikultureller“ machen – Beitrittsverhandlungen sind sofort abzubrechen

Die Europäische Union müsse unverzüglich die Beitrittsverhandlungen mit der Türkei abbrechen, forderte heute der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer, angesichts der vom türkischen Außenminister Ahmet Davutoglu am Wochenende in Interviews mit österreichischen Tageszeitungen getätigten Aussagen. „Wenn Davutoglu verlangt, Europa müsse multikultureller werden, und behauptet, Türken würden in Europa an den Rand der Gesellschaft gedrängt werden, dann soll der Ausbreitung türkischer Parallelgesellschaften der Weg bereitet werden“, betonte Mölzer.

Offenbar sähe Ankara, so der freiheitliche EU-Mandatar, keine Notwendigkeit, dass sich in Europa lebende Türken integrierten oder gar assimilierten. „Davutoglus Aussagen sind nichts anderes als eine Fortsetzung der Äußerungen des türkischen Ministerpräsidenten Erdogan, der bekanntlich in seiner berühmt-berüchtigten Kölner Rede Assimilierung als ‚Verbrechen gegen die Menschlichkeit‘ bezeichnet hatte und der die europäische Kultur mit der türkischen ‚impfen‘ will. Was Erdogan und Davutoglu so von sich geben, ist nichts anderes als eine gefährliche Drohung, was auf Europa alles zukommen wird, wenn die Türkei eines Tages EU-Mitglied sein sollte“, warnte Mölzer.

Außerdem wies der freiheitliche Europa-Abgeordnete darauf hin, dass Ankara unter Partnerschaft ausschließlich die Durchsetzung der eigenen Positionen verstehe. „Kompromissbereitschaft und Nachgeben kennen die Türken nicht, erwarten es aber von Europa. Daher würde ein EU-Beitritt nicht die Türkei europäisieren, sondern Europa türkisieren, weshalb die Beitrittsverhandlungen mit Ankara abzubrechen und Gespräche über eine privilegierte Partnerschaft aufzunehmen sind“, schloss Mölzer.

Allochtonen verwerpen multiculturaliteit

Allochtonen verwerpen multiculturaliteit

 

Pascal Smet, minister van Onderwijs en Gelijke Kansen, was er nog zo enthousiast over. Deze film, over de relatie tussen een Turkse man en een Vlaamse vrouw, zou volgens Smet een belangrijke bijdrage vormen aan het debat over multiculturaliteit in onze samenleving. In samenwerking met KifKif, de Unie van Turkse Verenigingen en het Steunpunt Allochtone Meisjes zou hij zelfs laagdrempelige vertoningen organiseren. Daarna zouden ook leerkrachten hem moeten komen zien zodat ze daarna de schoolgaande jeugd verder kunnen indoctrineren over de niet-bestaande rijkdom van de multiculturele samenleving.

De allochtone gemeenschap heeft alvast getoond hoe leuk ze de film vinden en hoe ze tegenover de boodschap van multiculturaliteit staan. In Antwerpen verlieten bij de avant-première, voor een in meerderheid Turks publiek, meerdere mannen de zaal uit protest. Daarbij vergaten ze hun vrouwen, die ze daarna terug zijn komen halen. Alsof die niet zelf in staat waren te beslissen of het een goede film was. Men zou bijna denken dat de mannen zoiets als hun jas vergeten waren i.p.v. hun vrouw.

Tot zover deze poging tot multiculturaliteit. Maar ik ben zeker dat we desondanks nog steeds verder moeten aanhoren hoe leuk deze multiculturele knoeiboel wel niet is… “Hand in hand, terug naar eigen land” moet een duidelijke keuze worden van politici. Het is immers duidelijk dat de culturen niet compatibel zijn en elk op hun eigen gebied van oorsprong behoren.

mercredi, 29 septembre 2010

Les Etats-Unis draguent les "leaders" musulmans en France

Les Etats-Unis draguent les « leaders » musulmans en France


WASHINGTON (NOVOpress) – Al Kanz s’en fait l’écho aujourd’hui [1] : les Etats-Unis s’intéressent aux chefs d’entreprise musulmans qui prospèrent notamment en France. A l’initiative de l’IVLP (International Visitor Leadership Program), « 26 entrepreneurs, tous musulmans, sont pour trois semaines les hôtes du gouvernement américain », se félicite le site des consommateurs musulmans. Parmi ces invités, Nabil Djedjik [2], secrétaire général du syndicat patronal SPMF (synergie des professionnels musulmans de France)», et propriétaire de plusieurs restaurants « certifiés halal » en région parisienne.

Depuis plusieurs années, l’ambassade des Etats-Unis développe un réseau de partenariats avec des élus locaux, des associations, des entrepreneurs et des « leaders culturels ». Elle dispose pour cela d’un budget annuel de 3 millions de dollars pour soutenir des projets de rénovation urbaine, des festivals de musique et des conférences. Jeudi dernier, le site du journal La Croix rappelait que l’ambassadeur « a récemment fait venir en France l’acteur américain Samuel L. Jackson (photo) et invité des groupes de rap français à se produire dans sa résidence. Des jeunes des banlieues, en particulier des musulmans, participent chaque année au programme qui invite 20 à 30 « jeunes leaders » Français pour un séjour de plusieurs semaines aux Etats-Unis ». But de la manœuvre ? [3] « tenter d’établir un lien avec la prochaine génération de leaders en France et cela inclut les banlieues ». Autrement dit, la « diversité » au service d’une société de consommation indifférenciée sert les plans du libéralisme américain.


[cc [4]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info [5]]


Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info

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URLs in this post:

[1] fait l’écho aujourd’hui: http://www.al-kanz.org/2010/09/27/spmf-usa/

[2] Nabil Djedjik: http://fr.linkedin.com/pub/nabil-djedjik/17/581/140

[3] But de la manœuvre ?: http://francois-d-alancon.blogs.la-croix.com/banlieues-francaises-la-difference-americaine/2010/09/23/

[4] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[5] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info

Europäische Ohnmacht

Europäische Ohnmacht

Die EU fehlt in der Außenpolitik der Wille zur Macht

Von Andreas Mölzer / Ex: http://zuzeit.at/

1539495951.jpgBei einem Sondergipfel debattierten in der Vorwoche die Staats- und Regierungschef der Mitgliedstaaten darüber, wie das außenpolitische Gewicht der Europäischen Union erhöht werden kann. In der Tat besteht in diesem Punkt dringender Handlungsbedarf, zumal Europa in der Welt – sofern es überhaupt wahrgenommen wird – als Lachnummer gilt. Grundsätzlich sind die angestrebten strategischen Partnerschaften mit den aufstrebenden Weltmächten China, Indien und Brasilien ein taugliches Mittel zur Beendigung der außenpolitischen Ohnmacht. Denn die Europäische Union muß sich aus der außen- und sicherheitspolitischen Umklammerung der USA lösen und wird aus eigener Kraft heraus nicht in der Lage sein, einen Gegenpol zu Washington bilden zu können.

Eine andere Frage ist jedoch, ob die beim Brüsseler Sondergipfel getätigte Absichtserklärung auch mit Leben erfüllt wird. Schließlich plant die Europäische Union seit Jahren schon eine strategische Partnerschaft mit Rußland, deren Bedeutung von der EU-Polit-Nomenklatura regelmäßig beschworen wird. Umgesetzt wurde bisher nichts, und die Beziehungen zwischen Brüssel und Moskau haben sich zuletzt sogar etwas abgekühlt. Und großer Nutznießer der europäischen Ankündigungspolitik sind die USA, die naturgemäß ein großes Interesse daran haben, daß Europa unter ihrer außen- und sicherheitspolitischen Kuratel bleibt. Denn ohne die willigen Helfer jenseits des Atlantiks, die sich der Illusion hingeben, sie könnten im Rahmen der sogenannten transatlantischen Partnerschaft Einfluß auf die US-amerikanische Außenpolitik nehmen, wäre es für Washington wesentlich schwerer, als Weltpolizist aufzutreten.

Ein außenpolitisches Instrument, das bislang keine Rolle gespielt hat und das auch künftig nicht zur Anwendung kommen wird, sind die immensen Zahlungen an Entwicklungshilfe und sonstiger „humanitärer Hilfe“ nach Kriegen oder Naturkatastrophen. Hier werden wegen des schlechten Gewissens der früheren europäischen Kolonialmächte sowie aus anderen politisch korrekten Zwängen heraus bereitwillig die Spendierhosen angezogen, ohne daß der weltweit größte Geldgeber daraus einen politischen Nutzen zöge. Anstatt bereitwillig auf Kosten der Steuerzahler das Scheckbuch zu zücken, müßte der Grundsatz „wer zahlt, schafft an“ gelten. Aber dazu fehlt der Europäischen Union der politische Wille wie auch der Mut.

Poutine-Medvedev, le mythe de la discorde ou quand l'Occident se fait plaisir au détriment de la réalité

Poutine-Medvedev, le mythe de la discorde ou quand l'Occident se fait plaisir au détriment de la réalité

Par Xavier Moreau

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

L’élection de Dimitri Medvedev à la présidence russe a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les milieux atlantistes occidentaux. L’allure moins martiale du successeur de Vladimir Poutine a nourri l’espoir que la Russie serait de nouveau ouverte aux différentes tentatives de déstabilisation de la part des ONG pro-occidentales, lesquelles n’ont jusqu’à présent réussi que dans les pays où les élites sont facilement corruptibles.

La résolution du conflit russo-géorgien d’août 2008 a été une première douche froide pour les atlantistes, qui n’auront pu envoyer en renfort aux unités américano-géorgiennes en déroute, qu’une poignée de philosophes ex-maoïstes sans grande influence sur les parachutistes russes… La manière dont Dimitri Medvedev a alors dicté ses conditions au Président Sarkozy aurait dû enterrer définitivement tout espoir de dislocation du pouvoir russe.

Il est désormais clair, pour un observateur un tant soit peu lucide, que les deux anciens élèves d’Anatoly Sobchak * forment un tandem redoutable, mettant en œuvre de manière implacable le projet politique initié par Vladimir Poutine. Rien de secret dans tout cela d’ailleurs ; le recueil intitulé « NatsionalnyPriorität », composé de textes et de déclarations des deux hommes et publié en 2005, est un manifeste de ce que va être la politique intérieure des dix prochaines années en Russie. Concernant les relations internationales, c’est encore et toujours le discours poutinien de février 2007 à Munich, qui reste le texte de référence d’une politique étrangère menée sans état d’âme par Sergueï Lavrov.

 

Sacrifiant sans hésiter sa position présidentielle pour mieux servir l’idée qu’il se fait de la Russie, Vladimir Poutine a endossé le costume de premier ministre sans arrière-pensée, alors que l’intelligentsia occidentale, décidément incapable de saisir le jeu subtil de l’ancien espion, attendait une manipulation constitutionnelle à la sud-américaine. Depuis deux ans, le tandem fonctionne parfaitement, entretenant parfois, d’ailleurs non sans un certain humour, les opinions occidentales dans le fantasme de la concurrence.

Le conflit géorgien avait déjà démontré qu’un Poutine sur le terrain, qui rend compte à un Medvedev décisionnaire au Kremlin, était une image particulièrement bien reçue par la population russe. Le modèle a servi encore, avec le même succès, lors des incendies, si bien que même les commentateurs les plus hostiles au Kremlin ont fini par admettre que la discorde entre les deux hommes n’existe pas. Comme pour décourager les derniers espoirs atlantistes, le Président Medvedev a fait voter, en juillet dernier, une loi qui renforce les pouvoirs du FSB.

La « grande » presse française continue de tromper le public en entretenant ce fantasme de la dispute. Il y a pourtant bien longtemps que les spécialistes de la Russie ont écarté cette hypothèse. La palme du contresens revient une nouvelle fois au Figaro et à son correspondant, Pierre Avril, lequel encore récemment, en utilisant des déclarations de Vladimir Poutine grossièrement tronquées, tentait malhonnêtement d’accréditer cette idée, à propos de la protection de la forêt de Khimki (pour l’intégralité des déclarations à ce sujet, se reporter au site de RussiaToday).

Ce manichéisme atlantiste, confusion classique de l’analyse avec les espoirs, partage d’ailleurs avec l’antisionisme le même déni du réel. Les deux idéologies tendent à nier la realpolitik au profit d’une lecture purement idéologique de l’événement. C’est ce qui explique que les antisionistes aient été profondément déçus par le vote russe des sanctions contre l’Iran. Ils n’en cernent pas les causes véritables.

Le vote des sanctions contre l’Iran par les Russes n’est en fait que le résultat de l’affrontement russo-turc dans le Caucase, et du recadrage par Moscou de Téhéran, à cause du projet Nabucco. La mise en route de la centrale nucléaire de Busher, le 21 août dernier, est là pour confirmer la permanence de la politique étrangère russe.

Thierry Meyssan a immédiatement interprété ces sanctions comme une défaite de la Russie au Moyen-Orient, déçu que celle-ci ne reprenne pas l’étendard de la lutte antisioniste. Comme le Président Ahmadinejad, il concentre ses attaques sur le Président Medvedev. Le leader musulman doit justifier devant son électorat le « lâchage » russe, dont la politique iranienne vis-à-vis de la Turquie est pourtant la seule responsable.

La mécompréhension de la politique russe est sans doute également liée à l’influence sur l’intelligentsia antisioniste du penseur philosophe « folklorique » Alexandre Douguine, autoproclamé conseiller de Vladimir Poutine et qui, dans ses cours de sociologie, disponibles sur son blog, dénonce les espions pro-occidentaux qui tourneraient autour de Vladimir Poutine et dont ferait partie Dimitri Medvedev.

Les prochaines élections présidentielles démontreront sans doute la vacuité de ces simplifications idéologiques. Elles confirmeront probablement que la Russie ne retombera dans aucune idéologie, ni marxiste, ni atlantiste, ni sioniste, ni antisioniste.

La seule règle qui s’impose à Dimitri Medvedev et à Vladimir Poutine, est ce qu’ils jugent être l’intérêt supérieur de la Russie. Refuser de l’admettre, c’est se condamner à rejoindre les médias français dans leur incompréhension totale et maladive de la réalité russe. Pour conclure sur la relation entre les deux hommes, le mieux est de laisser Vladimir Poutine la qualifier lui-même : « Nous sommes issus du même sang et de la même vision politique ».

* Ancien maire de Saint-Pétersbourg et premier grand réformateur russe. Une bonne partie de la nouvelle élite politique russe est issue de la Faculté de Droit de Saint-Pétersbourg et ses plus éminents représentants sont d’anciens élèves et collaborateur d’Anatoli Sobchak, comme Vladimir Poutine ou Dimitri Medvedev.

Realpolitik.tv

(Pour rendre plus aisément accessible cet article « difficile », des liens supplémentaires ont été insérés dans le texte par fortune.fdesouche.com)

mardi, 28 septembre 2010

Steiermark: FPÖ verdoppelt Stimmenanteil

Steiermark: FPÖ verdoppelt Stimmenanteil

 Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Wahlplakat der FPÖ Foto: JF

GRAZ. Die FPÖ hat bei der Landtagswahl in der Steiermark ihren Stimmenanteil nahezu verdoppelt. Die Partei erhielt am Sonntag laut vorläufigem Endergebnis (ohne Briefwahl) 10,8 Prozent der Stimmen, was einem Zuwachs von 6,2 Prozent entspricht. Das Bündnis Zukunft Österreichs (BZÖ) des verstorbenen Kärntner Landeshauptmanns Jörg Haider auf 3 Prozent (plus 1,3 Prozent).

Wahlsieger war trotz Verlusten (minus 3,3 Prozent) die SPÖ, die 38,4 Prozent der Stimmen erhielt. Gefolgt von ÖVP (37,1 Prozent), Grünen (5,2 Prozent) und der Kommunistischen Partei Österreichs (KPÖ), die es auf 4,4 Prozent brachte.

SPÖ kündigt Gespräche mit FPÖ an

SPÖ-Spitzenkandidat Franz Voves kündigte an, sowohl mit der ÖVP als auch mit der FPÖ in Verhandlungen über eine mögliche Regierungskoalition treten zu wollen. „Beide Parteien sind für mich gleichermaßen Ansprechpartner und wir werden sehen, was die ersten Gespräche ergeben“, sagte Voves der Kleinen Zeitung.

Die FPÖ hatte im Wahlkampf unter anderem mit einem Anti-Moschee-Computerspiel für Schlagzeilen gesorgt. Das Spiel, bei dem man aus dem Boden schießende Minarette stoppen mußte, brachte den Freiheitlichen eine Strafanzeige der Grünen wegen Volksverhetzung ein.

Ebenfalls für Aufsehen sorgte die Mitgliedschaft des Spitzenkandidaten und Landesparteiobmanns der FPÖ, Gerhard Kurzmann, in einer Veteranenorganisation der Waffen-SS. Kurzmann hatte die Mitgliedschaft in einem Interview mit den Worten verteidigt, er wolle nicht, daß die Kriegsgeneration seines Vaters pauschal kriminalisiert werde. (krk)

1974-2010: la mise en oeuvre du libéralisme économique

1974-2010 : La mise en oeuvre du libéralisme économique

Tribune libre de Paysan Savoyard

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La crise du milieu des années 70

Les Trente glorieuses s’achèvent avec la crise économique qui survient en 1974 et touche les pays industrialisés. Elle est déclenchée par le « choc pétrolier » provoqué en 1973 par les pays producteurs qui, groupés en cartel, décident de tripler brusquement les prix (un second choc pétrolier interviendra en 1979). Dans le même temps les États-Unis décident, en 1973, de supprimer le lien qui rattachait le dollar à l’or, inaugurant un système de flottement général des monnaies : la forte instabilité des monnaies qui résulte de cette décision sera elle aussi, à l’instar du choc pétrolier, préjudiciable à la croissance (l’instabilité monétaire est en effet gênante pour les entreprises, dont elle perturbe les prévisions).

La forte baisse de la croissance qui intervient dès 1974 est certes déclenchée par l’augmentation des coûts de l’énergie : elle résulte cependant, plus fondamentalement, du fait que le monde industrialisé atteint alors la fin d’un cycle économique exceptionnel, qui était alimenté depuis 1946 par la reconstruction d’après-guerre et par la décision des pays européens d’adopter, à l’imitation des États-Unis, le système de production et de consommation de masse.

La crise se traduit, comme nous venons de le dire, par une baisse immédiate du taux de croissance du PIB, qui va être divisé par deux par rapport à son rythme des Trente glorieuses (entre 1975 et 2006, la croissance a été en France de 2,3 % en moyenne et en volume par an, contre 5,6 % entre 1960 et 1974). La crise entraîne également une hausse de l’inflation ainsi qu’une forte hausse du chômage.

La victoire des thèses libérales

 

Depuis les années 1960 dans les universités américaines, les économistes libéraux, autour de Milton Friedman et des « monétaristes », contestaient les politiques mises en place après la guerre, qui donnaient une place importante à un État puissant venant encadrer et réguler l’économie de marché. Ils prônaient pour leur part la mise en place de politiques libérales : un État se limitant aux missions régaliennes ; une baisse des prélèvements publics ; la mise en concurrence et la privatisation des monopoles publics ; une politique économique neutre se donnant pour objectif premier d’éviter l’inflation, à l’opposé des préceptes keynésiens en vigueur.

Pour faire prévaloir leurs thèses, les libéraux vont utiliser la crise économique qui commence au milieu des années 70, en affirmant qu’elle est la conséquence des recettes étatistes mises en place à l’après-guerre. Ces thèses vont l’emporter politiquement à la fin des années 1970, avec la victoire de dirigeants se proposant d’appliquer une politique économique libérale, R. Reagan et M. Thatcher.

En 1982 la gauche adopte la « politique de rigueur » et effectue à son tour le virage libéral

En France le gouvernement de R. Barre (1978) adopte également une orientation libérale. Mais la victoire de la gauche en 1981 remet à l’honneur les politiques keynésiennes et interventionnistes traditionnelles : dans le but de relancer l’activité économique et de diminuer le chômage (qui atteint en 1981 1,5 million de personnes), le gouvernement de gauche procède en particulier à une augmentation forte des salaires des fonctionnaires, du SMIC et des diverses allocations sociales, ainsi qu’à l’embauche de fonctionnaires supplémentaires (il adopte également d’autres mesures de type socialiste, comme la hausse de l’impôt sur les revenus élevés, la nationalisation des banques, l’octroi d’une cinquième semaine de congés payés et le passage du droit à la retraite de 65 à 60 ans).

Cette politique va cependant être rapidement abandonnée par les socialistes, pour la principale raison suivante. La relance de la consommation et le décalage de croissance que cette politique produisit avec les partenaires européens déclenchèrent immédiatement une relance de l’inflation et une hausse des importations, provoquant par là-même un fort déficit des échanges et une chute du Franc. Or la France participait au Système monétaire européen (SME) et s’était engagée à maintenir la parité de sa monnaie dans certaines limites. Dès lors le gouvernement de gauche était conduit à choisir entre deux solutions : soit poursuivre la politique de relance, accepter une dévaluation de la monnaie et sortir du SME (ce qui impliquait une crise politique européenne majeure et probablement un éclatement de la CEE) ; soit mettre en place la même politique de rigueur que celle appliquée par ses partenaires, afin de réduire l’inflation et le déficit extérieur et pouvoir ainsi soutenir la monnaie. C’est ce second choix qui a été effectué par F. Mitterrand, la volonté de poursuivre la construction européenne ayant probablement joué dans sa décision un rôle majeur.

La gauche mit alors en place à compter de 1982 une politique de « rigueur » et de « désinflation compétitive », consistant en particulier en un blocage des salaires, suivi de la désindexation des salaires sur les prix. Le résultat voulu fut atteint rapidement : l’inflation a été maîtrisée en moins de quatre ans ; l’équilibre du commerce extérieur a été rétabli ; la monnaie a repris sa place dans le SME. La politique de rigueur a eu un prix : le chômage, dont l’augmentation avait un temps été stoppée grâce à la politique de relance, repartit à la hausse avec l’abandon de celle-ci, atteignant 2 millions dès 1983.

Cependant le gouvernement de gauche ne s’est pas contenté de prendre des mesures de rigueur : il a procédé également à un changement de cap libéral. La date de 1982 est donc décisive : à compter de ce moment en effet en France, tous les gouvernements, de gauche et de droite, mettront en œuvre et poursuivront, comme dans les autres pays occidentaux, des politiques économiques libérales.

La politique de libéralisation est mise en œuvre depuis maintenant près de 30 ans

Cette politique de libéralisation (qui est aujourd’hui toujours à l’œuvre) va prendre les formes suivantes, touchant tous les compartiments de la vie politique et sociale et remettant en cause progressivement des parties importantes du système d’économie mixte qui avait été mis en place après la guerre (voir la tribune précédente) :

- Libération des prix.

- Déréglementation de secteurs réglementés, afin de laisser jouer les mécanismes de marché (on peut citer par exemple la création d’un « marché monétaire ouvert » ; la banalisation des organismes publics chargés jusque-là de distribuer des crédits « bonifiés » dans différents secteurs ; la déréglementation du transport routier de marchandises…).

- Privatisations (les banques qui avaient été nationalisées en 1982 ont été progressivement privatisées à partir de 1986 ; la privatisation s’est ensuite poursuivie dans de nombreux secteurs sous les différents gouvernements, de gauche comme de droite, qui se sont succédé).

- Mise en concurrence des services publics jusque-là en situation de monopole (cette politique résulte d’une décision prise par les différents gouvernements européens dans le cadre de l’UE) : EDF, SNCF, Télécom…

- Mise en œuvre de diverses mesures favorables aux entreprises (on peut relever par exemple la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, passé de 50 à 33 % ; les allégements de cotisations sociales ; la prise en charge par l’État d’une partie de la taxe professionnelle; la suppression de l’autorisation administrative de licenciement ; l’augmentation des cas où les entreprises sont autorisées à recourir à l’intérim et au travail à durée déterminée….).

- Adoption de nombreuses mesures fiscales favorables aux revenus élevés et aux détenteurs de patrimoine (sont à signaler par exemple la baisse continue du taux supérieur de l’impôt sur le revenu, IR, qui était monté à 65 % en 1982 et qui n’est plus aujourd’hui que de 40 % ; la multiplication de « prélèvements libératoires » et de niches fiscales permettant d’échapper au barème de l’IR ; la baisse du poids de l’IR au profit de prélèvements proportionnels, comme la CSG, ou non liés au revenu, comme la TVA ; l’instauration récente d’un « bouclier fiscal »).

- Adoption de différentes décisions se traduisant par un recul des moyens et des prérogatives de l’État (on peut citer par exemple : la décentralisation ; le développement des procédés de contractualisation, qui viennent remplacer les mesures unilatérales de l’État ; la vente du patrimoine immobilier de l’État ; la diminution de la part des impôts d’État dans le total des prélèvements obligatoires). En outre l’actuelle majorité a engagé depuis trois ans, en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sur deux partant en retraite, une politique de réduction des effectifs des fonctionnaires (il est vrai que ces effectifs n’avaient cessé d’augmenter ces trente dernières années ; c’est ainsi que les effectifs des trois fonctions publiques et de leurs établissements publics administratifs, hors emplois aidés, qui étaient en 1990 de 4,3 millions, sont passés à 5,2 millions en 2007 ; source : INSEE TEF 2010 p. 53).

Cette politique de libéralisation, qui se poursuit sous l’actuel gouvernement, a d’ores et déjà atteint ses objectifs stratégiques :

* Les mécanismes de marché occupent désormais dans le système économique et social une place sensiblement accrue ;

* La répartition de la valeur ajoutée est devenue nettement plus favorable aux entreprises (alors que la part des salaires dans la VA se situait entre 70 et 73 % durant la période 1960-1974 avant d’augmenter et d’atteindre jusqu’à 76 % en 1982, elle a fortement diminué à partir de 1983 et s’est stabilisée depuis 1989 aux alentours de 68 %) ;

* La fiscalité pesant sur les hauts revenus et sur les patrimoines a fortement diminué (voir ci-dessus) ;

* L’inflation est maintenue à un niveau peu élevé (depuis 1986, l’inflation annuelle, telle du moins qu’elle est calculée par l’INSEE, est comprise entre 1 et 3 % par an environ ; elle était supérieure à 5 % depuis 1968 et était montée jusqu’à plus de 13 % en 1981) (NB : la lutte contre l’inflation, constitue un objectif prioritaires des politiques libérales : l’inflation en effet est fortement défavorable aux détenteurs de patrimoines, du moins lorsque ces derniers sont détenus sous forme mobilière).

La persistance des déséquilibres : chômage et déficits publics

Ce bilan s’accompagne de deux déséquilibres majeurs : un chômage élevé et persistant ; et des déficits publics devenus eux-aussi permanents.

Comme nous le notions plus haut, le chômage a commencé à croître à compter de la crise de 1974 (il ne touchait jusqu’alors que moins de 500 000 personnes). Depuis lors, le chômage varie selon les périodes entre 2 et 3 millions de personnes, ce qui représente entre 8 et 11 % de la population active.

La persistance du chômage massif a quatre causes principales : la croissance démographique, qui entraîne une augmentation de la population d’âge actif ; les investissements de productivité (investissements dans les machines, dans l’informatique…) effectués par les entreprises afin de réduire le nombre d’emplois et la masse salariale ; les délocalisations d’emplois dans les pays à bas coûts (nous reviendrons sur ce point dans un futur article). Il résulte également d’une inadaptation d’une partie des chômeurs à la réalité du marché de l’emploi, les emplois manuels et d’exécution disponibles faisant l’objet d’un phénomène de rejet massif, y compris de la part des personnes sans qualification qui auraient normalement vocation à les occuper.

Afin de limiter l’impact social du chômage élevé et persistant, les pouvoirs publics ont mis en place depuis les années 1980 une politique massive de « traitement social du chômage », qui prend les formes suivantes : le versement d’allocations-chômage de longue durée (elles sont actuellement non dégressives et d’une durée de 2 ans ; de 3 ans après 50 ans) ; la création de revenus minimum : ASS, RMI, RSA… ; la création de dispositifs de préretraite ; la création d’emplois publics « aidés », type emplois-jeunes.

Ces différents dispositifs ont abouti à la mise en place d’un système qui conduit une partie importante de la population d’âge actif qui se déclare désireuse de travailler et perçoit le plus souvent telle ou telle allocation, à ne pas travailler ou à ne pas occuper un emploi véritable.

Il est nécessaire d’insister quelques instants sur ce point complexe et sensible (NB : les chiffres donnés ci-dessous concernent la métropole).

Le nombre de chômeurs « officiels » est actuellement (second trimestre 2010) de 2,6 millions (il s’agit des chômeurs qui, conformément aux normes du bureau international du travail BIT, sont immédiatement disponibles pour occuper un emploi, n’ont pas travaillé du tout au cours du mois précédent et ont fait au cours du mois précédent une démarche de recherche active d’emploi). Ce nombre des chômeurs (qui constituent ce que l’INSEE et Pôle emploi appellent la catégorie A) est le nombre officiel rendu public régulièrement. C’est ce nombre sur la base duquel est calculé le taux de chômage (le taux de chômage, rapport entre ce nombre et la population active, est actuellement de 9,3 %). C’est ce nombre, enfin, qui alimente le débat public (Source Insee).

Il est à noter au passage que le gouvernement a restreint à différentes reprises le champ de cette catégorie A. Ces opérations statistiques étaient sans doute légitime puisque destinées à se conformer aux normes internationales : il n’en reste pas moins qu’elles ont eu pour les pouvoirs publics le grand intérêt de réduire sensiblement le nombre des chômeurs officiels (c’est ainsi qu’en 1992 le gouvernement – de gauche – a retiré du nombre des chômeurs officiels les personnes ayant exercé une activité réduite le mois précédent, ce qui a diminué le nombre officiel d’environ 300 000 ; en 2003 le gouvernement – de droite – a à son tour retiré de la statistique différentes personnes, notamment celles qui n’ont pas rencontré de conseiller ANPE au cours du mois précédent : cette opération a eu là encore pour effet de réduire le chômage officiel d’environ 200 000 personnes).

Signalons également cette bizarrerie à propos du chiffre officiel du chômage. Le chiffre « officiel » rendu public par le gouvernement est celui de l’INSEE (qui procède à une enquête statistique). Il se trouve qu’il est inférieur de 200 000 environ à celui du ministère du travail (DARES-Pôle emploi), qui résulte lui d’un recensement exhaustif des demandeurs d’emploi, alors que l’un et l’autre chiffre portent sur la même catégorie A. L’inspection générale des finances a demandé en 2007 que des mesures soient prises pour mettre fin à cette discordance.

Rappelons enfin que la qualité de demandeur d’emploi ne veut pas dire que l’on perçoit une allocation chômage, le droit à allocation étant fonction, comme chacun sait, de la durée de versement de cotisations au cours des périodes d’activité (2 265 000 demandeurs d’emploi des différentes catégories A, B, C, D et E étaient indemnisés en mai 2010 ; source : DARES indicateurs n° 48 p.7).

Ces détails passés en revue, venons en maintenant à l’essentiel. L’opinion, les responsables politiques et les journalistes ont tendance à considérer que le nombre « officiel » correspond à celui des chômeurs et que, donc, toute personne qui n’est pas comptabilisée comme « chômeur » a un travail. Or il n’en est rien, loin s’en faut, nous allons le voir : le chômage, c’est-à-dire le fait de ne pas occuper un emploi « normal », d’être inscrit sur les listes de demandeurs d’emplois et/ou de toucher une allocation, est en réalité bien plus considérable. Au nombre des chômeurs au sens strict, qui est donc actuellement de 2,6 millions, il faut en effet ajouter, pour appréhender l’ampleur réelle du chômage, les catégories de personnes suivantes, qui ne figurent pas dans la catégorie « officielle » :

- Les demandeurs d’emploi ayant exercé au cours du mois précédent une activité réduite (par exemple dans le cadre d’une mission d’intérim) et qui souhaitent occuper un emploi à temps plein. Dans le recensement des demandeurs d’emploi effectués par Pôle emploi (ex ANPE), ils constituent la catégorie B (moins de 78 heures effectuées le mois précédent) et C (plus de 78 heures). Leur nombre est de 1,3 millions (chiffre juin 2010 ; source : DARES indicateurs juillet 2010 n° 48).

- Les demandeurs d’emplois placés par l’ANPE en stage de formation ou conversion (ils appartiennent à la catégorie D) : ils sont 225 000 (chiffre 2008, source : INSEE TEF 2010 p. 49).

- Les demandeurs d’emploi âgés, qui sont dispensés de recherche d’emploi en raison de leur âge (ils appartiennent également à la catégorie D) : 434 000 (chiffre 2008, source idem précédente) ;

- Les bénéficiaires d’une préretraite (catégorie D là encore) : 24 000 (chiffres 2008, source idem). (Le système des préretraites a été massivement utilisé dans les années 80 et 90 ; il a été quasi abandonné depuis, en raison de son coût pour le régime d’assurance chômage).

L’évaluation du chômage total et du sous-emploi commande également de prendre en compte quatre autres catégories de personnes :

- Les personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas comptabilisées comme chômeurs. Soit parce qu’elles n’ont pas réalisé « d’action de recherche d’emploi » (certaines études ont montré que le découragement de chômeurs de longue durée peut les inciter à cesser toute démarche auprès de Pôle emploi) : c’est ainsi que Pôle emploi procède chaque mois à environ 250 000 radiations de sa liste des demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C pour « défaut d’actualisation du dossier » (source : DARES indicateurs n° 48 p.10). Soit parce qu’elles ne sont pas immédiatement disponibles (par exemple en raison de leur situation de santé). Ces personnes constituent ce que l’INSEE appelle le « halo du chômage » : elles sont 767 000 (chiffre 2008 source : INSEE Première n° 1272 Décembre 2009).

- Les titulaires d’emploi-aidés dans le secteur non marchand (c’est-à-dire la fonction publique et les associations para publiques). Ces « emplois », dénommés actuellement Contrats d’avenirs et contrats d’accompagnement dans l’emploi, ne sont pas de véritables emplois : réservés aux personnes sans diplôme ni qualification, ils relèvent du traitement social du chômage (il existe également des emplois aidés dans le secteur marchand, mais il s’agit là de véritables emplois, bénéficiant d’une exonération de charges) : le nombre des emplois aidés dans le secteur non marchand est actuellement de 185 000 (chiffre 2008 INSEE TEF 2010 p. 49) ;

- L’appréhension de la réalité de l’emploi doit conduire à prendre en compte également les personnes qui relèvent des dispositifs d’assistance et qui se situent en dehors de toute démarche d’emploi : ils appartiennent à ce que l’on peut appeler la sphère de l’assistanat. Le nombre de ces personnes n’est pas officiellement évalué. M. Hirsch, alors Haut commissaire aux solidarités, indiquait en 2007 que 50 % des titulaires du RMI n’étaient pas inscrits à Pôle emploi (source : AFP 07/11/07). Si l’on se fonde sur cette donnée, on peut estimer le nombre des personnes en situation d’assistanat à environ 600 000 (les bénéficiaires du RMI sont en effet 1,2 millions ; ceux de l’allocation spécifique de solidarité ASS – allocation délivrée par l’État aux chômeurs ayant épuisé leur droit à indemnisation – sont 348 000 ; chiffres 2008 INSEE TEF 2010 p. 71). Faisons ces deux remarques : la situation d’assistanat ne concerne donc qu’une partie (environ la moitié) des Rmistes et titulaires de l’ASS ; les autres bénéficiaires de ces minima sociaux, qui eux souhaitent réellement travailler, appartiennent au halo du chômage évoqué plus avant. Notons qu’une partie des personnes en situation d’assistanat travaillent de façon irrégulière (travail « au noir »).

- Il faut enfin tenir compte des personnes qui travaillent à temps partiel et souhaiteraient pouvoir travailler davantage. Ces personnes en sous-emploi (on utilise l’expression de « temps partiel contraint ») sont 1,2 millions (chiffre 2008. Source : INSEE Première n° 1271 décembre 2008).

Le chômage au sens du chiffre officiel INSEE, qui ne concerne que les chômeurs au sens strict, ne rend compte donc que d’une partie de la réalité du chômage. Pour prendre la mesure de l’ampleur réelle du chômage et du sous-emploi, il faut ajouter au nombre des chômeurs au sens strict (2,6 millions actuellement) les autres situations de chômage ou de non emploi sous divers statuts (1,3 M + 225 000 + 434 000 + 24 000 + 767 000, soit 2,75 millions au total), les bénéficiaires des pseudo emplois dits « aidés » dans la fonction publique et les associations (185 000) et les personnes en situation d’assistanat (600 000). Le nombre total qui reflète la réalité du chômage au sens large, assistanat compris, est donc d’environ 6 millions de personnes, soit environ 20 % de la population d’âge actif ayant vocation à travailler, ce qui représente le double du taux de chômage officiel (le taux officiel, actuellement de 9,3 %, est calculé sur la base d’une population active occupée de 25,5 millions et d’un nombre de chômeurs de 2,6 millions ; le taux de 20 % résulte lui du rapport entre les 6 millions de sans-emplois et la population ayant vocation à occuper un emploi, soit 31,5 millions, addition de 6 et de 25,5). S’ajoute en outre un phénomène de sous-emploi, qui touche, on l’a vu, 1,2 millions de personnes

Disons les choses autrement, afin de souligner cette constatation : depuis plus de trente ans désormais, environ 20 % de la population d’âge actif ayant vocation à travailler ne travaille pas ou n’occupe pas d’emploi véritable. Cette situation malsaine a d’importantes conséquences délétères sur l’état de la société (nous reviendrons sur ces conséquences dans un prochain article).

Il convient d’indiquer en outre que le nombre des fonctionnaires et celui des étudiants a fortement augmenté depuis les années 80 et 90. Cette politique de recrutement de fonctionnaires et de massification des études a permis de réduire fortement le nombre de chômeurs (même s’il ne s’agissait pas là, bien entendu, de son objectif affiché) :

- Le nombre des personnes employées dans le « secteur administré » a en effet fortement augmenté (le secteur administré, également appelé « secteur non marchand », est constitué de l’ensemble des institutions financées sur fonds publics : fonction publique, établissements publics administratifs, associations parapubliques). Ce secteur employait 5 millions de personnes en 1980 (en « équivalent temps plein ») soit 23 % de la population active occupée ; il emploie actuellement 7 millions de personnes, soit 29 % de cette population (autrement dit environ un tiers de la population qui travaille occupe un emploi dans le secteur public ou para public). (source : INSEE Tableaux de l’économie française 2009, p.57)

- Le nombre des personnes effectuant des études supérieures a, lui, presque doublé en trente ans : il est passé de 1,2 millions en 1980 à 2,2 millions en 2008 (source : Ministère de l’éducation nationale, Repères et références statistiques 2009 p.19). Notons que l’on peut exprimer certains doutes sur l’utilité sociale de cette politique de massification des études (indépendamment de l’impact positif sur la situation du chômage dont nous venons de parler) : l’on constate en effet que parmi les étudiants qui s’inscrivent dans les universités, 43 % en sortent sans aucun diplôme (le cas échéant après plusieurs années de redoublement) ; (source : Ministère de l’éducation nationale, Repères et références statistiques 2009, p. 202 et 248 à 252).

Le chômage élevé est lui-même pour partie à l’origine du second déséquilibre majeur qui caractérise la période ouverte depuis le milieu des années 70 : la persistance de déficits publics élevés (le chômage en effet induit à la fois une baisse des recettes publiques – moindres cotisations – et une hausse des dépenses – allocations chômage et autres actions de traitement social du chômage).

Les budgets publics (État, collectivités locales, sécurité sociale) sont depuis trente ans chaque année en déficit (en 2008 le besoin de financement des administrations publiques a atteint le niveau record de 66 milliards d’euros). De ce fait la dette publique ne cesse de gonfler : alors qu’elle ne représentait que 3 % du PIB en 1974, elle a atteint en 2009 75 % du PIB. Conséquence particulièrement défavorable de cette situation pour les finances publiques : le paiement des intérêts de la dette représente une part croissante des dépenses de l’État (il absorbe ainsi désormais l’équivalent des recettes tirées de l’impôt sur le revenu).

***

Trois points méritent d’être soulignés en conclusion :

Depuis la crise du milieu des années 1970, moment à compter duquel s’installe le chômage massif, les différents gouvernements ont choisi d’en atténuer l’impact social par la politique de traitement social (ainsi que par l’embauche de fonctionnaires et par la massification des études). Cette politique se traduit par des dépenses publiques élevées, provoquant des déficits eux-mêmes élevés, et ce malgré le maintien d’un haut niveau de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). Ces choix sont tout à fait contraires aux préceptes libéraux. Nous avons vu plus haut que les politiques publiques suivies ont été fortement libéralisées depuis trente ans : il n’en reste pas moins que cette libéralisation reste encore circonscrite, les politiques mises en œuvre pour amortir l’effet du chômage restant fortement interventionnistes et étatiques. Le haut niveau des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires pratiqués confirme qu’en dépit de la politique de libéralisation, la France se situe encore dans le groupe des pays qui sont gérés de façon « social-démocrate » (le taux de prélèvements obligatoires, c’est-à-dire le rapport entre le niveau de ces prélèvements et le PIB, est l’indice du degré de socialisation de l’économie : il est proche de 50 % dans les pays d’Europe du nord ; de 44 % en France ; de 40 % en Allemagne. Il est très inférieur dans les pays nettement libéraux : 35 % au Royaume-Uni ; inférieur à 30 % aux États-Unis et au Japon).

Second point de notre conclusion. La période qui s’est ouverte au milieu des années 1970 et qui a vu se mettre en œuvre la politique de libéralisation que nous venons d’évoquer a commencé avec la crise de 1974 : ce n’est pas pour autant que la période de trente-cinq ans qui s’est écoulée depuis doit être considérée dans son ensemble comme une période de crise. Certes le chômage massif s’est installé. Certes le taux de croissance moyen a diminué de moitié par rapport à celui des Trente glorieuses. Il reste que ce taux de croissance annuel de 2,3 % en moyenne correspond en réalité, sans doute, à celui que peut connaître une économie mure, tandis que le taux de croissance des Trente glorieuses était lui exceptionnel, découlant de la reconstruction et de l’adoption d’un système économique nouveau fondé sur la production et la consommation de masse.

Surtout il faut voir que ce taux de croissance moyen qu’a connu l’économie nationale ces trente-cinq dernières années équivaut sur la période à un quasi doublement du revenu national annuel en volume. Il convient donc de ne pas se tromper d’analyse : au cours de la période de trente-cinq ans qui a commencé à la fin des Trente glorieuses et malgré les crises ponctuelles qui peuvent survenir (comme celle qui a conduit à une récession en 2009), notre société, a jusqu’à présent continué à s’enrichir significativement (ce qui ne veut pas dire que la majorité des Français ont vu leur situation s’améliorer de la même manière ; nous reviendrons sur ce point important dans un prochain article).

Dernier élément de conclusion. Il faut signaler que la politique de libéralisation accompagnée de traitement social poursuivie depuis 1982 a donné lieu à un rapprochement majeur entre les deux camps structurant la politique française. Lorsqu’elle est au pouvoir, la droite, certes, prend différentes mesures libérales et « d’ajustement structurel », tandis que la gauche se consacre plutôt aux politiques de traitement social et de recrutement de fonctionnaires. Mais le fait remarquable est le suivant : aucun des deux camps ne remet substantiellement en cause les mesures prises par son adversaire. Mieux, la gauche a pu elle-même prendre des mesures d’inspiration libérale (à titre d’exemple le gouvernement conduit par M. Fabius premier ministre avait en son temps augmenté le taux de TVA et accru le nombre des ménages exonérés d’impôt sur le revenu) et la droite des mesures « sociales » (par exemple elle vient de créer le RSA). La répartition des rôles qui s’est mise en place ces trois dernières décennies entre la gauche et la droite masque donc, nous semble-t-il, leur accord profond sur les politiques économiques et sociales à conduire.

La politique de libéralisation interne de l’économie française, sujet auquel était consacrée la présente tribune, s’est accompagnée également d’un processus de mondialisation du libéralisme ; de la poursuite de la construction européenne sur un mode libéral ; ainsi que d’une politique d’immigration massive, qui constitue en quelque sorte un processus de « délocalisation importée ». Tout cet ensemble cohérent a eu des effets majeurs sur la société française, qui est désormais profondément différente de celle des Trente glorieuses (notamment parce que la répartition de la richesse en son sein a été substantiellement modifiée). Ces différents points feront l’objet des prochains articles de cette série consacrée aux politiques économiques et sociales conduites depuis 1946.

00:20 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libéralisme, néolibéralisme, finances, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 27 septembre 2010

La guerre des monnaies

La guerre des monnaies

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Un article du Monde vient de mettre en exergue un phénomène qui ne date pas d’hier. En effet, on apprend dans cet article que le Japon a décidé de façon unilatérale de faire descendre la valeur de sa monnaie. Cette dernière n’a pas cessé de s’accroître ces derniers mois et la cause principale [en est le] changement dans la politique monétaire de la Chine. En effet, cette dernière souhaite de plus en plus se débarrasser de ses bons du Trésor américains ; les Chinois se sont donc naturellement rués vers les bons japonais. Ce faisant, ils font grimper de façon artificielle la monnaie japonaise, alors que la situation économique au Japon ne justifie en rien cette hausse.

Cette affaire montre le caractère totalement instable du système de changes flottants mis en place dans les années 70, suite à la déconnexion du Dollar et de l’or, qui était pourtant le pilier du système de Bretton Woods. Si le système a fait illusion jusqu’à présent, avec tout de même quelques graves crises, que ce soit dans les pays émergents ou développés comme en 1987, en 1992, en 1997, en 2002, c’est parce que l’Amérique et ses déficits étaient là. Or, la crise actuelle est plus grave, parce que le mécanisme qui permettait à la machine de continuer à fonctionner a disparu. Ce sont les déficits commerciaux américains toujours croissants et les politiques semi-keynésiennes de relance sans protection, qui ont permis à la croissance de continuer, en évitant ainsi une guerre mondiale des monnaies.

Sans la surconsommation américaine, le système à changes flottants montre son instabilité intrinsèque, chaque pays cherchant à profiter de ses excédents pour croître au détriment du voisin. Tout le monde comprime sa demande et, au final, il n’y a plus de croissance nulle part. Sans un pays consommateur absorbant tous les excédents, la planète est condamnée à la dépression et à la guerre monétaire.

 

C’est ce que cette affaire du Yen révèle, nous arrivons au bout de la logique du système à changes flottants. Les nations vont devoir, petit à petit, se résoudre à mettre fin à la libre circulation des capitaux et aux flottements monétaires. Le Japon, par exemple, n’empêchera pas éternellement sa monnaie de croître, en respectant les règles actuelles. Pour l’instant, la BoJ [Bank of Japan : Banque du Japon] réussit à faire plonger le Yen, grâce à des injections massives de monnaies, mais combien de temps pourra-t-elle le faire, sachant que les Chinois ont décidé d’acheter du Yen pour se prémunir d’un effondrement du Dollar ?

On retrouve ici le problème que l’on a également dans le commerce : il est impossible de réguler l’économie en utilisant uniquement les faibles instruments monétaires. De la même manière que la monnaie et les taux d’intérêts régulent mal le commerce, ils empêchent aussi difficilement les flux de capitaux d’entrer, si ces derniers l’ont décidé.

Pour réguler tout ça, il faut se diriger vers des mécanismes extérieurs à la raison libérale. La Chine, elle, contrôle parfaitement sa monnaie, elle ne la laisse pas flotter et elle a un cours forcé. De la même manière, la puissance chinoise ne laisse pas entrer ou sortir les capitaux librement ; il serait peut-être temps que nos pays reconsidèrent ce qu’ils croient être la meilleure façon de faire en matière de politique monétaire.

On ne peut pas réguler l’économie par les seuls taux d’intérêts, et le système à changes flottants est naturellement chaotique comme je l’avais expliqué dans ce texte. En décloisonnant tout et n’importe quoi, en laissant les capitaux et les marchandises aller où ils veulent, en laissant n’importe qui acheter n’importe quoi, n’importe quand, nous avons créé de toutes pièces un système instable.

Il faut découpler les variables

Le système économique mondial actuel est de type chaotique au sens mathématique du terme car, en multipliant les acteurs et les interactions, nous avons fabriqué un système inintelligible pour l’être humain. Ainsi, les interactions monétaires rendent-elles impossible l’équilibre des monnaies à l’échelle mondiale. Un changement monétaire au Japon déséquilibre les monnaies européennes qui, à leur tour, peuvent dévaluer et ainsi de suite. Il n’y a pas d’équilibre stable trouvable, car il y a trop de monnaies différentes en circulation pour pouvoir trouver un équilibre mondial.

Il en va de même pour la libre circulation des capitaux : ces derniers, toujours pris entre leur désir de hauts rendements à court terme et leur désir de sécurité, vont se balader sur toute la planète en déstabilisant les nations, aujourd’hui toutes trop petites pour les accueillir en masse. Ainsi voit-on les monnaies japonaise ou suisse flamber, parce que les investisseurs ont peur de perdre leur argent.

En général, en physique, lorsque l’on se retrouve avec un problème de ce type, on essaie de réduire les interactions entre les variables, pour permettre à notre cerveau de trouver une solution au problème. Car une multitude d’interactions produit mécaniquement un phénomène chaotique, à la manière du célèbre vol de papillon qui produit un ouragan. Mais la grosse différence entre le climat et l’économie, c’est que nous ne pouvons pas modifier le système climatique : il est comme il est ; alors que le système économique est le fruit de décisions politiques.

Les changes flottants, le libre-échange, la liberté de circulation des capitaux, sont des choix politiques qui peuvent très bien êtres défaits. La politique protectionniste et d’autosuffisance, dans ce cadre, peut être en quelque sorte considérée comme une astuce visant à découpler les variables du problème, c’est-à-dire faire en sorte que les nations interactives deviennent autonomes. Ce n’est que sous cette condition que l’on pourra à nouveau mettre de l’ordre au chaos et stabiliser à nouveau l’économie mondiale.

Vers un nouveau Bretton Woods

L’ancien système de Bretton Woods découplait déjà les variables de l’économie-monde ; en effet, les protections tarifaires, l’étalon-or et les mécanismes de séparation entre les banques de dépôt et les banques commerciales, faisaient offices de mécanisme de découplage. Dans ce cadre, les nations pouvaient faire des choix qui n’impactaient pas leurs voisines : la France produisait surtout pour la France, l’Allemagne pour l’Allemagne, etc. Quand un ralentissement apparaissait aux USA, cela n’avait pratiquement aucune incidence sur les économies européennes ou japonaise ; il suffit de regarder les chiffres des années 50-75 pour s’en convaincre. Ainsi, chaque peuple pouvait faire sa propre politique dans son coin ; même s’il y avait tout de même quelques interactions, elles étaient négligeables en regard des transactions internes à chaque pays.

C’est cette mécanique que la globalisation néolibérale a détruite. Persuadées que le commerce était à la source de la croissance, alors qu’il n’en est que le résultat, les instances internationales n’ont cessé de prôner le démantèlement des différentes barrières que l’Histoire d’après 1929 avait laissées derrière elle.

C’est par nostalgie de l’ancien système de Bretton Woods [que les Européens ont été poussés] à créer l’Euro ; malheureusement, dans leur précipitation, [ils] ne sont pas allés au bout de leur logique. S’ils ont réussi à construire un système monétaire stable entre les Européens, à l’image de l’étalon-or de Bretton Woods, ils ne sont pas allés plus loin, oubliant les contrôles tarifaires visant à équilibrer les balances des paiements des pays membres, laissant ainsi les faibles à la merci des forts. Ils n’ont d’ailleurs pas plus régulé les capitaux, comme c’était pourtant le cas dans Bretton Woods.

En fait, l’Euro n’est que le lointain écho du système d’après guerre ; l’Europe, soumise comme elle l’est aux influences des lobbies de toutes sortes, ne pouvait guère produire autre chose qu’un système bâtard, incapable de survivre au temps. Nous sommes orphelins d’un système stable et nos hommes politiques ne cessent de se référer à cette fameuse conférence où le sort du monde fut décidé.

Ainsi, Nicolas Sarkozy vient-il a nouveau d’en parler dans une conférence, en déclarant :

« Le premier chantier du G-20 sera «la réforme du système monétaire international». La France plaide pour la mise en place d’un instrument qui évite la volatilité excessive des monnaies. «Je proposerai l’organisation d’un séminaire international avec les meilleurs spécialistes monétaires internationaux, pourquoi pas en Chine». Un Bretton Woods bis. Trois pistes seraient à l’étude, dont le renforcement des mécanismes de gestion de crise et des mécanismes internationaux d’assurance. «C’est la règle qui protège la liberté et l’absence de règle qui détruit la liberté». »

Mais c’est oublier que Bretton Woods fut un moment particulier de l’Histoire humaine, un moment où peu de nations contrôlaient la totalité de la puissance mondiale. Les deux premières se lançant dans un risque de confrontation monstrueuse, l’URSS et les USA. Ce sont ces conditions politiques qui ont permis Bretton Woods.

Aujourd’hui, personne, pas même la Chine, ne peut imposer une telle unité, [ni] donc imposer des règles mondiales. Les prochains Bretton Woods, s’ils doivent apparaître, seront plutôt des systèmes locaux rassemblant plusieurs nations, ou purement nationaux.

Si les Européens avaient été moins bêtes, ils auraient pu mettre le premier système en place. Avec une fermeture commerciale de l’UE, une monnaie commune et des systèmes de régulations internes, l’Europe aurait retrouvé son rôle d’exemple. Malheureusement, les européistes ont voulu faire de l’Europe un Etat fédéral, ce qui produira une explosion à long terme et des incohérences qui produisent aujourd’hui la fameuse eurodivergence.

C’est donc plutôt en Asie ou en Amérique du Sud que se trouveront les solutions à long terme. L’Asie, structurée autour de la Chine, pourrait très bien mettre [en place] un système semblable à celui de Bretton Woods, avec la Chine dans le rôle des USA ; même chose en Amérique du Sud, [avec] le Brésil.

En tout cas, s’il est difficile de prévoir quelle sera l’organisation économique de demain, il est certain que le système actuel, totalement chaotique, ne pourra pas durer. Le nouveau ralentissement économique américain, en 2010-2011, va produire de graves incidents sur le reste de la planète, en attendant la fin du dollar comme monnaie de réserve.

Le Bon Dosage