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mercredi, 26 janvier 2011

Les agriculteurs africains sont perdants...

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Les agriculteurs africains sont perdants – leurs Etats louent des terres agricoles à des investisseurs étrangers

On constate avec une grande inquiétude que de vastes superficies sont vendues à des investisseurs ou affermées

par Neill MacFarquhar

Ex:http://www.horizons-et-debats.ch/

La demi-douzaine d’étrangers qui s’arrêtèrent dans un village éloigné de l’Afrique occidentale apportèrent des nouvelles alarmantes aux paysans vivant au jour le jour: leurs modestes champs qu’ils cultivaient depuis des générations, seraient dès à présent contrôlés par le leader libyen Muammar al Kadhafi et tous les paysans devraient quitter leurs champs.
«Ils nous dirent que cette période des pluies seraient la dernière durant laquelle nous pouvons cultiver nos champs. Puis qu’ensuite, ils raseraient toutes les maisons et prendraient possession des terres» dit Mama Keita, 73 ans, la cheffe du village qui est entouré de broussailles à épines. «On nous a dit que les terres appartenaient à Kadhafi».
Dans toute l’Afrique et dans d’autres pays en voie de développement, une nouvelle ruée vers les terres avale d’immenses régions de terres cultivables. Malgré des traditions immémoriales, de plus en plus de villageois désemparés découvrent que des gouvernements africains possèdent tout à coup leurs terres et qu’ils les ont loués – souvent à des prix sacrifiés – pour des décennies à des gouvernements étrangers ou à des investisseurs privés.
Des organisations comme les Nations Unies ou la Banque mondiale prétendent que, appliquée loyalement, cette façon de faire pouvait fournir une contribution à l’alimentation de la population mondiale grandissante, par l’introduction d’une agriculture commerciale sur des surfaces étendues dans des endroits qui ne la connaissaient pas jusqu’ici.
En revanche, d’autres organisations taxent ces affaires de vol néocolonial qui détruit des villages, déracine des dizaines de milliers de paysans et crée une masse innombrable de pauvres sans terre. Et ce qui aggraverait la chose, c’est que la majeure partie des aliments est destinée à des nations plus riches.
«La sécurité alimentaire du pays en question doit être prioritaire pour tous» disait l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qui s’occupe maintenant de questions de l’agriculture africaine. «Sinon il s’agit simplement d’exploitation et cela ne marchera pas. Nous avons déjà vécu une ‹bousculade pour l’Afrique› (la colonisation et le partage du continent africain du temps de l’impérialisme entre 1880 et 1914). Je ne crois pas que nous voulons vivre une deuxième course de ce genre».
Une étude de la Banque mondiale publiée en septembre 2010 a dressé la liste des transactions de surfaces agricoles pour au moins 45 millions d’hectares qui ont été conclues durant les seuls onze premiers mois de l’année 2009. Plus de 70% des affaires concernent des terres africaines dont l’Ethiopie, le Mozambique et le Soudan faisant partie des pays qui transmirent des millions d’hectares à des investisseurs.
Avant 2008, la moyenne mondiale de ces affaires se chiffrait à moins de 4 millions d’hectares par année, selon le rapport. Mais la crise alimentaire de ce printemps-là, qui déclencha des troubles dans au moins une douzaine de pays, provoqua cette ruée d’achats. La perspective de déficits alimentaires futurs attira autant des gouvernements riches qui n’avaient pas assez de surfaces agricoles exploitables pour nourrir leur population, que des hedge-fonds qui spéculent à la hausse sur des matières en raréfaction.
Nous observons que l’intérêt aux achats de terres continue à un niveau très élevé» dit Klaus Deininger, l’économiste de la Banque mondiale qui a rédigé le rapport. Comme des gouvernements ne voulaient pas révéler leurs contrats d’achat, il dut emprunter beaucoup de chiffres à un site web rédigé par Grain, une organisation de défense des paysans.» C’est manifestement loin d’être terminé».
Bien qu’il approuve en général les investissements, le rapport décrit en détail des résultats mitigés. L’aide au développement de l’agriculture diminua d’environ 20% de l’aide totale en 1980 à actuellement environ 5%, occasionnant un besoin d’autres investissements pour soutenir la production.
Mais selon le rapport bien des investissements semblent être de pures spéculations qui font mettre des terres en friche. Des paysans ont été chassés sans indemnisation, des terres furent affermées loin en dessous de leur valeur, les personnes expulsées em­piètent finalement de plus en plus sur des espaces verts et les nouvelles entreprises ont créé bien moins d’emplois que ceux promis.
L’étendue sidérante de certaines affaires galvanise les opposants. A Madagascar, une convention qui aurait transmis la moitié des terres arables du pays à un conglomérat sud-coréen cristallisa l’opposition contre un président d’emblée impopulaire et contribua à sa chute en 2009.
Dans des pays comme le Congo, l’Ethiopie, le Libéria, l’Uganda et la Zambie, des gens ont été chassés de leurs terres. Il arrive même parfois que des investisseurs prennent possession de terres qui étaient soi-disant inhabitées. Au Mozambique, une société d’investissement découvrit tout un village avec son propre bureau de poste sur des terres qui avaient été décrites comme inhabitées, raconta Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations Unies pour les questions alimentaires.
Au Mali, l’Office du Niger, une société dirigée par l’Etat, contrôle environ 1,2 millions d’hectares de terres le long du fleuve Niger et de son delta. Durant presque 80 ans, seules 80 000 hectares de cette surface ont été irriguées, ce qui incite le gouvernement à considérer les investisseurs comme une bénédiction.
«Même si on donnait les terres à la population, elle n’aurait pas les moyens de les cultiver, ni même l’Etat» dit Abou Saw, le directeur de l’Office du Niger.
Il mentionna des pays dont les gouvernements ou l’économie privée ont déjà fait des investissements ou qui ont manifesté leur intérêt: la Chine et l’Afrique du Sud pour de la canne à sucre, la Libye et l’Arabie saoudite pour du riz; mais également la Belgique, le Canada, la France, l’Inde, les Pays-Bas, la Corée du Sud et des organisations multinationales telles que la Banque de développement de l’Afrique occidentale.
Au total, dit Sow, environ une soixantaine d’affaires conclues concernaient au moins 240 000 ha de terres au Mali, bien que certaines organisations aient déclaré que plus de 600 000 ha ont été attribués. Il prétendit que la plupart des investisseurs venaient du Mali et plantaient des aliments pour le marché indigène. Mais il avoua que des investisseurs étrangers tels que les Libyens qui affermaient 100 000 ha au Mali, réexportaient probablement leurs produits dans leur pays.
«Quels avantages retireraient-ils d’investir au Mali s’ils ne pouvaient même pas emporter leur propre récolte?» questionna Sow.
Comme pour beaucoup de ces affaires, on ne peut pas savoir clairement combien d’argent le Mali peut gagner dans ces affermages. Le contrat qui a été signé avec les Libyens leur attribue les terres pour au moins 50 ans avec la seule obligation pour eux de les mettre en valeur.
«Les Libyens veulent produire du riz pour des Libyens, par pour les Maliens» dit Mamadou Goïta, le directeur d’une ONG de recherches à but non lucratif au Mali. Lui et d’autre opposants soutiennent que le gouvernement privatise une ressource nationale minimale sans améliorer l’approvisionnement en nourriture indigène, et que ce sont des considérations politiques et non économiques qui dirigent tout, parce que le Mali veut améliorer ses relations avec la Libye et d’autres pays.
Les grandes surfaces attribuées à des investisseurs privés sont à bien des années de produire des rendements. Mais des instances officielles affirmèrent que la Libye avait déjà dépensé plus de 50 millions de dollars pour la construction d’un canal de 39 km et pour une route qui ont été construits par une firme chinoise pour le bien de la population locale.
Chaque paysan concerné, ajouta Sow, y compris plus de 20 000 personnes qui sont concernés par le projet libyen, sera indemnisé. «S’ils perdent un seul arbre, nous leur rembourserons la valeur de cet arbre», dit-il.
Mais la colère et la méfiance sont grands. Le mois passé, lors d’une manifestation, des centaines de paysans exigèrent que le gouvernement arrête ce genre de transactions jusqu’à ce qu’ils aient voix au chapitre. Plusieurs racontèrent qu’ils avaient été frappés par les soldats et incarcérés, mais qu’ils étaient prêts à mourir pour garder leurs terres.
«Nous aurons bientôt une famine» s’écria Ibrahima Coulibaly, le chef du Comité de coordination des organisations agricoles du Mali. «Si les gens ne s’engagent pas pour défendre leurs droits, ils perdront tout!»
«Ante!» crièrent les gens dans la foule en Bambara, leur langue locale. «Nous refusons!»
Selon des experts, le problème qui menace, c’est que le Mali demeure une société agraire. Si on chasse des paysans de leur terre sans leur offrir une base vitale alternative, on risque d’inonder la capitale Bamako de gens déracinés et sans emploi qui pourraient devenir un problème politique.
«Notre pays constitue une ressource naturelle que 70% de la population exploitent pour survivre» dit Kalfa Sanogo, un économiste du programme d’aide au développement des Nations Unies au Mali. «On ne peut pas simplement chasser 70% de la population de leurs terres et on ne peut pas non plus dire qu’ils n’ont qu’à se faire ouvriers agricoles». Dans une approche différente, un projet des USA de 224 millions de dollars aidera environ 800 paysans maliens à acquérir chacun cinq hectares de terres récemment défrichées. Cela devrait les protéger de l’expulsion.
Soumoni se situe à environ 30 km de la route la plus proche. Des pâtres nomadisants, avec leurs caractéristiques chapeaux de paille pointus, indiquent des directions à prendre dans le genre: «Prends à droite à la termitière trouée.»
Sekou Traoré, 69 ans, un ancien du village, demeura sans voix lorsque des représentants du gouvernement lui apprirent l’année passée que la Libye contrôlait désormais ses terres. Il les avait toujours considérées comme sa propriété, transmises de génération en génération, du grand-père au père, puis au fils.
«Tout ce que nous voulons c’est qu’ils nous montrent les nouvelles maisons, dans lesquelles nous devrons habiter, et les nouveaux champs que nous cultiverons, avant de détruire nos maisons et de prendre nos champs» déclara-t-il lors de la manifestation du mois passé.
«Nous avons tous tellement peur» dit-il des 2229 habitants de son village. «Nous serons les victimes, ça nous en sommes sûrs».     •

Source: International Herald Tribune du 23/12/10
© International Herald Tribune
(Traduction Horizons et débats)

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Agrocarburants au lieu de produits alimentaires: la spéculation avec les terres arables sévit aussi en Europe

Wolfgang Beer, ingénieur diplomé, gère à Gerbstedt dans le Land de Saxe-Anhalt la société Gerbstedter Agrar GmbH, qui a fêté son 20e anniversaire en 2010. Elle exploite 1772 hectares de surface arable, 23 hectares de forêts et 5 hectares d’espaces verts. En 2010, elle employait 46 personnes, dont quatre apprentis agriculteurs, un apprenti mécanicien sur machines agricoles et une apprentie de commerce.
La terre est bonne – du loess argileux sablonneux, une valeur du sol de 85 à 88, «afin que chaque agriculteur sache que c’est en fait une excellente terre agricole», selon Wolfgang Beer face à un journaliste de la Radio suisse alémanique DRS. Ce qui le préoccupe avant tout, c’est le prix des terres. Déjà à l’époque de la RDA, Wolf­gang Beer avait été président de la coopérative de production agricole locale. Après la réunification, il a affermé les terres de la Treuhand [organisme chargé de privatiser l’économie de l’ex-RDA, ndt.], dont les contrats expirent maintenant. Cela signifie que de vastes terres agricoles vont apparaître sur le marché – et déjà, les spéculateurs et les investisseurs se pointent et font monter massivement les prix des terres dans la région. Face à Franco Battel de la Radio suisse DRS, Beer déclare: «Jusqu’au milieu de l’année 2010, les prix dans notre région variaient entre 9000 et 10 000 euros par hectare. De tels prix étaient économiquement assez raisonnables du point de vue de la production agricole. Mais il y a une évolution massive des prix. Dans notre région, ils atteignent actuellement 17 500 euros. Du point de vue purement agricole, ce n’est financièrement plus réalisable et donc une menace pour l’ensemble du développement agricole de la région. Chacun doit décider lui-même dans quelle mesure il peut financer cela, dans quelle mesure il peut concourir à ces prix, quel risque il veut prendre et à quel point il veut mettre en danger son exploitation.
Des investisseurs se sont également adressés à la Gerbstedter Agrar GmbH et ont offert à Beer et ses collègues des prix mirobolants. Beer les a renvoyés – en tant que citoyen, la responsabilité envers ses employés lui est plus importante qu’un profit rapide: «La plupart des investisseurs pensent aujourd’hui à la production de bioénergies, cela veut dire que probablement, on cultivera sur ces terres du maïs ou une autre plante énergétique en culture permanente. Dans certains endroits, c’est déjà un événement politique: Si je cultive une plante vivrière à plusieurs reprises au même endroit sans me conformer à une culture professionnelle, les problèmes seront évidemment inévitables. Moi, je veux cultiver des produits alimentaires. Nous ne pouvons pas tout importer. Je peux m’imaginer ce que cela pourrait signifier pour la sécurité alimentaire dans les pays européens: une instabilité sans fin. En tant que citoyens, cela nous cause bien des soucis.»

Source: Schweizer Radio DRS International du 7/11/10. www.agrar-gerbstedt.de/index.html

Seit dem Altertum...

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Seit dem Altertum muss jedes besiegte Volk, zum Zeichen seiner Unterwerfung, alle Waffen dem Sieger abgeben

Nein zur Schwächung der wehrhaften Schweiz – Schluss mit der Pathologisierung unserer Wehrmänner

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Es ist geradezu grotesk: Wir befinden uns im Vorfeld einer eidgenössischen Volksabstimmung, bei der SP und Grüne verlangen, dass das Sturmgewehr in der Kaserne eingeschlossen gehört und nicht mehr dem Wehrmann für die Aufbewahrung zu Hause überlassen werden darf. Mit dem Sturmgewehr geht der Schweizer einmal im Jahr zum «Obligatorischen», der Schiessübung in seiner Wohngemeinde und 15 bis 20mal zu Übungen und Anlässen. Die kommende Abstimmung tangiert und schädigt das Selbstverständnis der wehrhaften Schweiz, unsere bewaffnete Neutralität. Und auf diese Abstimmung hin wird mit grossem Getöse eine Debatte über Suizidfälle geführt – und das erst noch mit falschen Angaben. Es ist offensichtlich, dass diese Diskussion vom wirk­lichen Vorgang ablenken soll. Die Debatte ist ein frontaler Angriff auf die Ehre unserer Milizsoldaten: Sie werden als labile, halb neurotisch-psychotische Hampelmänner dargestellt, die bald vor jeder obligatorischen Schiessübung eine psychiatrische Begutachtung brauchen. Und die FMH wäre dann das beurteilende Gremium.

 
Die Initianten ködern in ihrer Pressemitteilung vom 13. Dezember 2010 die Sportschützen und Jäger, dass ihre Waffen von der Vorlage nicht betroffen seien, da sie ja in einem Schützen- oder Sportverband «den richtigen und verantwortungsbewussten Umgang mit der Waffe» erlernen würden. Heisst implizit: Die Rekrutenschule, Unteroffiziers- und Offiziersausbildung vermitteln keine angemessene Ausbildung für den Umgang mit der Waffe. Wer nicht bei Jägern und Sportschützen diesen «richtigen und verantwortungsbewussten Umgang mit der Waffe» erlernt habe, der halte ein Tötungsinstrument in den Händen (Ch. Galladé, 10.1.). Welches Volk lässt zu, dass über seine Milizarmee derartige Beleidigungen ergossen werden? Von den Argumenten der Initianten über FMH bis zu Gender-Frauen ist die ganze Debatte ein derartiges Schmierenstück, dass sie in globo scharf zurückgewiesen gehört.

Der grossartige Bluff

ab./thk. Als der Nato-Krieg gegen Jugoslawien aufgegleist wurde, musste die europäische Öffentlichkeit zuerst darauf vorbereitet bzw. präpariert werden, dass demnächst auch auf europäischem Boden Kriegsbomber starten und ihre finstere Last abwerfen werden. Bei Becker/Beham1 kann man nachlesen, wie in den Jahren und Monaten vorher und nachher mehr als 7 Millionen US-Dollar an renommierte PR-Büros bezahlt wurden, um uns allen die Botschaft von der «humanitären Intervention» beizubringen. Das wichtigste dieser Büros hat bald danach triumphiert, dass es von Anfang an den richtigen Trick gefunden habe, um diese grandiose Manipulation der öffentlichen Meinung durchzubringen:
«Die jüdischen Organisationen auf seiten der Bosnier ins Spiel zu bringen war ein grossartiger Bluff. In der öffentlichen Meinung konnten wir auf einen Schlag die Serben mit den Nazis gleichsetzen. […] Sofort stellte sich eine bemerkbare Veränderung des Sprachgebrauchs in den Medien ein, begleitet von der Verwendung solcher Begriffe, die eine starke emotionale Aufladung hatten, wie etwa ethnische Säuberung, Konzentrationslager usw., und all das evozierte einen Vergleich mit Nazi-Deutschland, Gaskammern und Auschwitz. Die emotionale Aufladung war so mächtig, dass es niemand wagte, dem zu widersprechen, um nicht des Revisionismus bezichtigt zu werden. Wir hatten ins Schwarze getroffen.» (zitiert nach Jörg Becker/Mira Beham: Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod. 2006, S. 41).
Die Schweizer haben sich seit der Abstimmung zur neuen Bundesverfassung 1999  – die vor der Abstimmung «nur» eine Nachführung war und am Morgen danach zu einer neuen Bundesverfassung wurde – schon fast daran gewöhnt, dass die vor einer Abstimmung zu führende Sachdiskussion bis zum Erbrechen manipuliert wird. Aber Gewöhnung an so etwas ist ein staatsbürgerlich gefährlicher Prozess; auch dass man die manipulierte Woge ohne Widerspruch über sich hinwegschwappen lässt, kann sich bitter rächen. PR- und Spin-doctor-Truppe werden sich nachher brüsten, wie leicht das zu machen war: ausgehend von einer internationalen Statistik, die nationalen Schweizer Strukturen und das Selbstverständnis umzupflügen und für internationale Ziele zu präparieren.  
Dass SP und Grüne keine Argumente für ihr Vorhaben haben, die sie bei Tageslicht präsentieren könnten, wundert nicht. Müss­ten sie doch bei den deutschen Kollegen ihren «Führungsoffizier» fragen, und der würde es sich genauer überlegen. Nachdem der EU-Rat beschlossen hat, die Schweiz bis aufs Blut zu schikanieren, wäre eine Berufung auf deutsche oder Brüsseler «Notwendigkeiten» keine gute Empfehlung für die Abstimmungskampagne. Deshalb haben sie offenbar die FMH als grossen und eventuell gescheiten Bruder zu Hilfe geholt.

Wer Opinion-Leader sein will, muss ehrlich sein

«Die Garantie der politischen Rechte schützt die freie Willensbildung und die unverfälschte Stimmabgabe», heisst es in der Bundesverfassung. Im Hinblick auf den 13. Februar haben wir jetzt keine psychiatrische Debatte über Suizide und ihre Prävention zu führen, und wir stimmen auch nicht darüber ab. Sondern wir stimmen über eine militärische Angelegenheit ab: ob das Sturmgewehr unseren Wehrmännern wie bisher zur Aufbewahrung zu Hause überlassen werden kann und soll, nachdem sie immerhin in der Rekrutenschule den richtigen Umgang mit der Waffe gelernt haben. Ausserdem haben sie da auch gelernt, in einer verantworteten und überlegten Struktur im Dienste des Allgemeinwohls zu arbeiten, zu denken und zu handeln. Welch finsteren PR-Angriff die Argumentation der Initianten auf die Ausbildung, den Verantwortungssinn und die Fähigkeiten von Unteroffizieren und Offizieren darstellt, darüber müsste noch gesondert debattiert werden.
Wer noch ein Quentchen Ehrgefühl in sich trägt, der lässt sich nicht in den Nebel einer Ablenkdebatte treiben. Eine Debatte ausserdem, bei der ein «Image», eine sozialpsychologische Aura zurückbleiben wird: das Bild nämlich, dass der Schweizer Wehrmann ohne Sachkenntnisse mit einer «Todeswaffe» herumlaufe und eine Gefahr für die Allgemeinheit und den häuslichen Frieden darstelle.
Dass wir Frauen unsere Buben so erziehen, dass nicht mehr auf alle Verlass ist, ist das eine; da hätten wir vor der eigenen Türe zu kehren und würden dann nicht die Schweiz mit einer solchen Debatte und den Folgen unseres Versagens belästigen. Dass aber eine so bunte Tanzgruppe die ganze Armee und ihre Ausbildung als «Lölis» darstellt und als Gefahr für wen immer, das ist mehr als geschmacklos. Der Kriminologe Kilias zeigt auf, dass es keinen Zusammenhang gibt zwischen Waffenbesitz und Suizidrate (siehe Artikel Rolf W. Rüegg). Wieso lassen wir dann irgendwelche Gender-Frauen in einer öffentlichen Debatte über unsere Milizarmee ein derart falsches und beleidigendes Bild unserer Männer aufziehen? Die psychisch Labilen werden immerhin bei der Musterung schon ausgeschieden; weitere lernen die Verantwortlichen während der Rekrutenschule genauer kennen. Sind die Gender-Süchtigen  alle derartige Xanthippen geworden, dass ihre eigenen Männer sich alle paar Tage umbringen wollen?
Aber damit die Frauen nicht allein argumentieren müssen, dazu hat man ja eine FMH. Die FMH «Foederatio Medicorum Helveticorum» ist ein Verein nach Art. 60ff. des Schweiz. Zivilgesetzbuches. Sie vertritt als Berufsverband die diplomierten Ärztinnen und Ärzte der Schweiz. Ihr Zweck ist, die ärztliche Versorgung zu angemessenen Kosten zu gewährleisten; die Qualität der medizinischen Berufsausbildung sicherzustellen; die Qualität und Wirtschaftlichkeit der ärztlichen Dienstleistungen zu fördern; Solidarität und Beziehungen unter den Mitgliedern zu festigen; das Vertrauensverhältnis zwischen Ärzteschaft, Bevölkerung, Behörden und Institutionen zu pflegen; die berufspolitischen und wirtschaftlichen Interessen der Mitglieder zu wahren und für Freiheit und Unabhängigkeit des Arztberufes einzutreten; die medizinischen Wissenschaften zu fördern und die Beziehungen zu ärztlichen Organisationen im In- und Ausland zu pflegen. Für militärische Fragen und Landesverteidigung ist die FMH also nicht zuständig. Die wehrfähigen Schweizer Männer zu pathologisieren, dazu hat sie kein Recht. Die öffentliche Debatte vor einer Volksabstimmung zu manipulieren, schon gar nicht. Dass die Vereinigung Kirchenleuchten in Staatskunde, Schweizer Geschichte oder Landesverteidigung an der Verbandsspitze habe, verlangt niemand von ihr. Zum Glück behauptet sie auch selber nicht, dass dies der Fall sei. Mediziner sind bekannt dafür, dass sie bei jeder zeitgeschichtlichen Problematik in der Diskussion bald einmal abwehren, dass sie für «so etwas» keine Zeit haben. Das stimmt leider auch, und darum sieht man es ihnen nach – solange sie sich um ihre eigenen Berufsprobleme  kümmern. Dass die FMH aber Statistiken nicht mehr lesen und richtig interpretieren kann oder will, das geht zu weit. Wenn sie einen dominanten «Spin» bauen will, um den Wehrwillen der Schweizer zu schwächen und den Wehrmännern Freudsche Denkschablonen überzustülpen, dann «ist fertig lustig».
Bis zu Beginn der 80er Jahre war es für Psychologen/Psychiater/Hausärzte und Polizei Pflicht, einen Suizidgefährdeten zum Schutze vor sich selber in die Psychiatrische Klinik einzuweisen, damit er dort sachkundige Hilfe bekommen und seine Situation unter geschützten Bedingungen aussortieren konnte. Jeder, der mit solchen Fällen zu tun hat, weiss, wie schwierig das ist. Da ein nicht unerheblicher Teil von ihnen sich dann doch in der Klinik umgebracht hat, wurde diese Verordnung geändert. Wer das unbedingt vorhabe, den könne man auch mit einer Klinikeinweisung nicht daran hindern, war ab da die fast lapidare Richtlinie. Mit den Sterbehilfeorganisationen «Exit» und «Dignitas» hatte das alles noch nichts zu tun, das kam erst später. Die FMH weiss das sehr wohl: Sie könnte auf Wiedereinführung der alten Regelung drängen. Dass sich heute eine wachsende Zahl von Suizidwilligen vor die S-Bahn wirft, könnte man damit allerdings auch nicht verhindern.
Die FMH weiss auch, dass die Prävention von Suizid in Familie und Schule beginnt. Für FMH und CVP-Frauen wäre es eine schöne Aufgabe, sich darum zu kümmern, wie wir unsere Jugend zu gefestigten, starken Persönlichkeiten heranbilden, die dann auch mit Niederlagen und schwierigen Konfliktsituationen im Leben besser umgehen können. Die Schweiz würde das mit Respekt zur Kenntnis nehmen. Mit der Abstimmung vom 13. Februar hat das alles aber nichts zu tun.
Übrigens: Wenn die Sturmgewehre nach dem 13. Februar eventuell im Zeughaus eingeschlossen werden müssten und dann doch gebraucht würden – muss der Schlüssel zum Zeughaus dann bei der Sozialistischen Internationale abgeholt werden, oder wird er in Fort Knox oder in Tel Aviv aufbewahrt? Und wissen die CVP-Frauen, dass das Klischee «Frauen und Kinder schützen» seit 2001 von den Amerikanern für den Krieg in Afghanistan missbraucht wird? Unter diesem Label werden dort seit bald zehn Jahren aus 4000 Metern Höhe High-tech-Bomben übelster Art auf ganze Hochzeitsgesellschaften heruntergeworfen und ganze Dörfer dem Erdboden gleichgemacht, inklusive Frauen und Kinder, Gross­eltern, Ziegen, Schafe und Hühner – aber alles zur «Befreiung von Frauen». Ein bisschen mehr Überlegung zu den Vorgängen in unserer heutigen Welt wäre auch unter CVP-Frauen fällig. Und wenn es der EVP mit der christlichen Grundlage in ihrer Pressemitteilung ernst ist, dann sei ihr gegenüber noch eine Frage gestattet: Wenn Israel demnächst einen Atomangriff auf Iran lanciert, für den sie immerhin schon einige Monate üben, und die Folgen dann so verheerend sein werden, wie alle Experten sich einig sind: Ist Ihnen dann auch noch jedes Menschenleben heilig? Oder waschen Sie dann Ihre Hände in Unschuld?
Manche sagen, dass es uns Schweizern viel zu gut gehe und wir uns deshalb so ­widersinnige Debatten und Vorstösse leisten. Müssten wir aber für unsere Abstimmungsdiskussionen nicht einfach mehr Ehrgefühl und vor allem mehr Ehrlichkeit einfordern? Wer manipuliert, muss zumindest zurücktreten ins Glied und darf keine Sonderplattform mehr erhalten. Und SP und Grüne müssen offenlegen, für welchen Feudalherren sie diesen Vorstoss unternehmen: Zwischen Wall  Street, London, Paris und Tel Aviv sind ja mehrere Baustellen im Gange und imperiale Bauherren dahinter, die die fleissige und ordentliche Schweiz haben wollen.
Jedenfalls gehört die weitere Beleidigung unserer Miliz­armee auf breiter Front zurückgewiesen.     •

1    Jörg Becker/Mira Beham: Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod. 2006, ISBN 3-8329-1900-7

Seit dem Altertum muss jedes besiegte Volk, zum Zeichen seiner Unterwerfung, alle Waffen dem Sieger abgeben. Dies bis zum heutigen Tage.

Letzte Nacht erschien mir mein 111jähriger Vater im Traum und sagte: «Ich habe über 1000 Diensttage in meinem Dienstbuch, stand die Schweiz verteidigend an der Grenze und ermöglichte Dir dadurch, in Freiheit aufzuwachsen, einen frei gewählten Beruf zu ergreifen und Selbstverantwortung zu lernen und auszuüben. Und jetzt stellt Ihr in Frage, ob mein Opfer nötig war, ob Freiheit was gelte, wollt meine Waffe zurückgeben und meine Leistung ‹als heute unzeitgemäss› erklären? Setzt ihr nun alles aufs Spiel, was wir erschufen?»

C.L., Wettswil

L'arme d'ordonnance à la maison, marque de civilisation

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L’arme d’ordonnance à la maison, marque de civilisation

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 1906 - 14 janvier 2011

Ex: http://www.ligue-vaudoise.ch/

L’initiative «Pour la protection face à la violence des armes», sur laquelle nous voterons le 13 février, est une nouvelle bataille dans la guerre d’usure menée depuis vingt ans contre l’armée suisse. La présence du «Groupement pour une Suisse sans armée» à la tête des organisations de soutien à l’initiative ne laisse aucun doute à ce sujet. Néanmoins, on nous la présente, dans un brouillard de statistiques tronquées et constamment changeantes, comme si son but principal était d’empêcher le suicide par arme à feu. le débat est ainsi détourné de son véritable objet au profit d’un leurre sentimental, probablement pour s’attacher l’électorat féminin.

Pour ce qui est du suicide, on peut répondre que les moyens ne créent pas la fin. Ce n’est pas la détention d’un fusil à la maison qui donne au désespéré l’envie de se tuer. Et s’il veut le faire, ce n’est pas l’absence d’un fusil d’assaut qui l’en empêchera.

A cette objection majeure, M. Jacques de Haller, président de la Fédération des médecins helvétiques et, surtout, candidat socialiste au Conseil national, oppose le fait que l’arme est à portée de main et prête à l’emploi: cette immédiateté empêche le malheureux qui aurait juste un coup de blues de prendre un temps de réflexion peut-être salutaire. L’argument est dépourvu de pertinence puisque le soldat ne garde plus ses munitions à la maison. Tout le monde le sait, sauf M. de Haller et, bien entendu, Mme Ariane Dayer, qui a repris l’argument sur le ton de l’évidence dans son éditorial du Matin Dimanche du 9 janvier.

Encore une fois, ce qui est en question, ce n’est pas le suicide, c’est le statut du milicien suisse, c’est la légitimité de la défense armée face à la violence.

Pour l’idéaliste, la violence et le mal, c’est la même chose. Il voit la violence comme une tache sur une nature humaine foncièrement pacifique. Un peu de bonne volonté et quelques bonnes lois permettront de la nettoyer. Selon lui, la violence est appelée à disparaître au fur et à mesure que les moyens de la violence disparaîtront. Ce sont les armées qui font les guerres, supprimons-les et l’humanité vivra en paix! Que des Hutus dépourvus d’armée et munis de simples machettes aient massacré des centaines de milliers de Tutsis, cela ne l’impressionne pas: «Supprimons les machettes», répond-il. Car l’idéaliste n’apprend jamais rien. Toute la réalité du monde a moins d’existence que la moindre de ses idées.

L’erreur de fond des partisans de l’initiative est d’identifier absolument la violence et le mal. La violence n’est pas un mal en tant que telle, mais seulement en tant qu’elle est une force débridée. la violence, c’est la force, mais séparée des autres vertus, la justice, la prudence et la tempérance.

La force est un bien. La force est au fond de toute pensée, de toute action, de toute création. Il ne faut pas tenter de supprimer la violence, on supprimerait la force du même coup. Il faut la rectifier, la maîtriser par l’éducation, par les usages et par le droit.

S’il y a une chose que l’armée nous a appris à maîtriser, c’est bien le fusil d’assaut. Il ne s’agit pas seulement du tir proprement dit, mais de tout ce qui se passe avant et après: l’arme est toujours sur soi, sous bonne garde ou sous clef; elle est toujours considérée comme chargée; on ne vise jamais une personne, même si l’on sait que l’arme est déchargée; on ne met pas le doigt sur la détente tant que le dispositif de visée n’est pas sur le but; le fusil doit toujours être propre, le canon sans tache ni piqure; on entre dans le stand de tir avec le magasin à la main; on dégraisse le canon pour éviter d’enfumer celui qui tire à côté de vous; après le tir, «retrait des cartouches face aux cibles!»; alignement pour le contrôle du retrait des cartouches par l’officier; enfin, «je vous rends attentifs à l’ordre fédéral sur la munition», formule un brin mystérieuse qui signifie qu’on doit rendre au magasin les cartouches qui restent et qu’on risque gros à en conserver sur soi. Un de nos lieutenants suisses-allemands ne connaissait du français que cette phrase, qu’il prononçait avec enthousiasme à chaque occasion. Le formel, répété des centaines de fois au cours de l’école de recrues, fait du maniement précautionneux du fusil un comportement naturel, un rituel qu’il est pratiquement impossible de transgresser. Cette éducation à l’arme est sans doute la protection la meilleure contre les abus et les dérapages.

Une civilisation se mesure à sa capacité de maîtriser la violence et, plus encore peut-être, aux formes qu’elle donne à cette maîtrise. Le fait que le soldat suisse soit considéré comme apte à conserver chez lui son fusil d’assaut exprime la confiance que les autorités et la population ont en lui. Nous ne craignons pas d’y voir un symbole de civilisation et, dans sa suppression, une régression vers la barbarie.

Et c’est un symbole efficace. Il rehausse le soldat à ses propres yeux: celui-ci n’est pas simplement une portion de chair à canon, mais un citoyen soldat, responsable en permanence de son armement. Cette détention paisible d’un moyen de mort, exorbitante aux yeux du reste du monde, confère quelque chose d’aristocratique au statut du soldat de milice.

On peut confier une arme au soldat suisse sans craindre qu’il ne devienne un voleur ou un assassin, sans craindre qu’il ne fomente un pronunciamiento. Les exceptions existent, on nous le dit assez. Elles restent rarissimes et confirment la règle. On en réduira le nombre en précisant les critères du recrutement et en renforçant encore l’éducation à l’arme durant les périodes de service.

Le symbole n’est pas moins efficace à l’extérieur: le fusil à la maison manifeste – et entretient – une relation étroite entre l’armée et la population. Cette symbiose est en soi une qualité, parfois décisive, pour l’armée d’un petit Etat.

C’est tout cela que nous perdrons définitivement si, trompés par l’argumentation vicieusement sentimentale du GSsA, le peuple et les cantons décident de supprimer l’arme à la maison. Il faut voter et faire voter non.

Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d'exploitation dans le monde

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Le libre-échange agricole cause davantage de famine et d’exploitation dans le monde

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Depuis le déclenchement de la crise financière avec ses effets désastreux sur l’économie mondiale et sur les êtres humains, la spéculation avec des denrées alimentaires et matières premières agricoles revient de façon répétée au centre d’intérêt du moloch financier au réseau mondial. Comme sur les marchés financiers les affaires en droits dérivés sont des affaires à haut risque, ces dernières années les managers des fonds et les spéculateurs professionnels se sont rués de plus en plus sur le domaine des denrées alimentaires pour investir leurs bénéfices douteux dans un nouveau secteur, pour former une nouvelle bulle, afin d’encaisser de nouveaux bénéfices de plusieurs milliards. Cela a conduit à une hausse des prix des céréales et d’autres produits agricoles, et causé des crises graves, surtout dans les pays pauvres. En raison de ce développement, en 2008 déjà et encore avant l’effondrement de Lehman Brothers, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a convoqué une réunion extraordinaire pour rendre attentif à ces développements erronés et pour décider une résolution qui renforce le respect du droit humain à l’alimentation et qui contraint la communauté des Etats à mettre tout en œuvre pour que les plus pauvres ne souffrent pas de la rapacité et de la fureur spéculative des «rassasiés».

thk. A part la spéculation indicible avec des produits agricoles, le libre-échange à la manière de l’OMC s’est avéré spécialement perfide pour les petits pays et les pays en voie de développement, car ce sont exclusivement les nations industrialisées aux terres agricoles de grande surface qui bénéficient d’un avantage et peuvent ainsi produire à des prix qui détruisent avant tout les marchés encore faibles des pays en voie de développement ainsi que leur agriculture indigène. De cette manière, les pays en voie de développement restent dépendants des nations riches. Mathias Binswanger, professeur d’économie nationale, démontre dans sa conférence publiée sous le titre «Mondialisation et agriculture – plus de bien-être par moins de libre-échange» [Gobalisierung und Landwirtschaft – Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel], de façon scientifiquement claire et compréhensible que le libre-échange dans l’agriculture conduit inévitablement à la pauvreté, surtout pour la population rurale, ainsi qu’à la disparition d’exploitations agricoles. La thèse, défendue pendant longtemps par les mondialistes, «Bien-être pour tous avec les marchés libres» est démontrée comme une absurdité une fois pour toutes. (cf. encadré)

Le vol de terres encourage la spéculation

Une nouvelle menace pour la sécurité alimentaire d’Etats entiers provient ces dernières années de l’achat très répandu des terres agricoles les plus fertiles en Afrique, en Asie et en Europe (cf. article «Les agriculteurs africains sont perdants …», p. 1), entre autre aussi par des pays exportant ou produisant du pétrole qui, en même temps, cultivent des matières premières agricoles pour le carburant bio afin de s’assurer ce marché, aux dépens de la population mal nourrie ou affamée de ces pays. Tandis que le Rapport sur l’agriculture mondiale (IAASTD), commandé par l’ONU (FAO) il y a deux ans déjà, est arrivé, sur la base d’études scientifiques sérieuses, à la conclusion que c’est l’agriculture des petits espaces, ancrée localement ou régionalement qui se prête le mieux à l’approvisionnement en denrées alimentaires de ces pays, il se trouve encore de nouveaux apôtres du libre-échange qui parlent toujours des «forces bienfaisantes du libre-échange». Ce faisant ils ignorent sciemment que c’est au contraire la forme d’organisation de l’entreprise familiale ou d’une coopérative, comme c’est traditionnellement le cas en Suisse, qui s’y prête le mieux.

L’agriculture des petits espaces ancrée localement est la solution pour les crises de famine

«Le concept de produire en monocultures pleinement rationalisées de grandes quantités de produits agricoles de base à partir de quelques plantes standardisées à haut rendement, pour en élaborer par des processus industriels de plus en plus laborieux et complexes des produits de même diversité que ceux que nous connaissons dans nos supermarchés, a contribué essentiellement aux formes mo­dernes de la suralimentation et de la malnutrition. Il faut à ces monocultures des quantités immenses de pesticides et d’engrais chimique et cela représente actuellement 70% de notre consommation en eau douce. Des sols lessivés, salés, le déboisement, l’empoisonnement de cours d’eau entiers et de chaînes alimentaires naturelles et la disparition des espèces d’une étendue inconnue sont le prix écologique de ce progrès. Malgré la surproduction, le modèle industrialisé de l’agriculture mondialisée est incapable de satisfaire les besoins de base de milliards d’hommes avec une nourriture suffisante et équilibrée. A la place il permet, surtout en Amérique latine et dans des parties de l’Asie et de l’Afrique, une production industrielle florissante de «cash-crops», vendus sur le marché mondial par-dessus la tête de la population non ravitaillée.» C’est le commentaire de la brochure (parue en allemand) au sujet du Rapport sur agriculture mondiale «Wege aus der Hungerkrise – Die Erkenntnisse des Weltagrarberichts und seine Vor­schläge für eine Landwirtschaft von morgen». Ce rapport, élaboré par plus de 400 scienti­fiques, tire la conclusion suivante pour une issue à cette crise: «De petites exploitations diversifiées composent la plus grande partie de l’agriculture mondiale. Même si des augmentations de productivité peuvent être atteintes plus vite par de grandes entreprises spécialisées, la plus grande marge de manœuvre dans l’amélioration des bases d’existence et de justice dans le système de production multiple se situe dans les petites entités diversifiées des pays en voie de développement. Ce secteur des petites exploitations est dynamique et réagit vite à des changements de conditions-cadre socio-économiques auxquelles il adapte son offre de produits, surtout l’augmentation de la production lors d’une demande augmentée.1

La gauche mise-t-elle toujours sur le grand capitalisme?

Malgré ces faits et les développements dévastateurs sur les marchés agricoles, parallèlement à la crise financière, dont l’étendue ne peut pas encore être mesurée, surtout parce que des milliards nouvellement créés sont en circulation, une majorité de la gauche semble toujours vouloir maintenir le projet néolibéral du libre-échange agricole. L’argumentation insensée que le libre-échange dans l’agriculture serait profitable aux plus démunis rencontre depuis longtemps de la résistance dans les populations concernées. Ces derniers temps, même les représentants politiques sont de plus en plus sceptiques et dans la discussion scientifique sérieuse, cette argumentation est de plus en plus souvent mise en question.
Lorsque le Conseil national, dans sa session d’hiver, a dû voter l’initiative parlementaire Joder, il n’y a eu que deux conseillers nationaux du PS qui ont voté pour l’initiative pour en finir avec l’accord sur le libre-échange avec l’UE – le but déclaré de cette initiative. Que le Conseil national l’ait finalement acceptée est dû à la clairvoyance de beaucoup de parlementaires et, d’une façon significative, aussi aux efforts des associations paysannes.

Mais où sont les syndicats?

Que les syndicats aient pris la parole la semaine dernière pour dénoncer que les salariés suisses auraient eu dans les années 2000 à 2008 une perte de revenus de 1400 francs à cause de l’augmentation du coût de la vie, ceci avant tout dans le domaine de l’énergie et de la santé, fait partie de leur travail de base. Mais que les syndicats ne consacrent jamais un mot aux paysans qui depuis des années font une perte de revenus annuelle de même importance, fait probablement partie du même chapitre que le soutien de la gauche pour un libre-échange agricole avec l’UE. Tout ce qui sent l’internationalisme est soutenu.

L’association des paysans plaide pour la sécurité alimentaire

Encore plus scandaleux, dans une partie de nos médias, est l’argumentation au sujet des aliments contaminés à la dioxine dans l’UE. Qu’un accord sur le libre-échange agricole aurait conduit à une meilleure information de la Suisse sur le scandale de la dioxine n’a aucune base réelle. C’est seulement après quelques jours que toute l’étendue du scandale a été connue et l’on a de plus en plus l’impression que les autorités de l’UE ont été complètement inconscientes et ont minimisé l’affaire, au lieu d’en mesurer vraiment toute l’étendue. Ainsi, de jour en jour, de nouvelles monstruosités se dévoilent.
Jusqu’aujourd’hui, grâce à l’indépendance, il n’y a pas d’indices que des produits contaminés soient apparus en Suisse. Dans un libre-échange agricole avec l’UE, nous aurions ces produits dans le pays sans aucun contrôle aux frontières. Voilà les perspectives roses qu’offrirait un tel accord sur le libre-échange avec l’UE, dont les citoyens de l’UE souffrent justement.
Le 4 janvier, lors de sa conférence de presse du Nouvel An, l’Union suisse des paysans a pris position de façon décidée et fondée sur toute la problématique de l’agriculture, du libre-échange agricole avec l’UE et sur la sécurité alimentaire. Les différents points critiques que nous amènerait un libre-échange agricole ont été discutés; il n’y aurait rien de plus insensé, en ces périodes d’insécurité économique et politique, que de rendre le ravitaillement du pays en denrées alimentaires dépendant de l’étranger! Vous trouverez dans cette édition d’Horizons et débats les contributions de Jacques Bourgeois et Hansjörg Walter présentées lors de cette conférence de presse.    •

1    Global report of International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development (IAASTD), Agriculture at a Crossroad.

Rapport sur l’agriculture mondiale: idées principales

•    Pour faire face aux défis de l’avenir, un changement radical et systématique de la recherche, du développement et de la pratique agronomiques est nécessaire.
•    Les agrocarburants ne constituent pas une option supportable. Ils doivent être remplacés par des modes de production d’énergie (électricité et chaleur) bio intégrés, décentralisés et plus efficaces. La transformation de surfaces agricoles alimentaires en surfaces destinées à la production d’agrocarburants n’est pas acceptable.
•    Les pays les plus pauvres et les paysans les plus démunis sont les perdants de la globalisation et de la libéralisation du commerce agricole.
•    Le génie génétique apporte actuellement plus de problèmes que de solutions et fait que la recherche se concentre sur les produits brevetables.
•    Les droits de propriété intellectuelle et les demandes concernant ces droits, en particulier en matière de semences, peuvent avoir une influence très négative sur la liberté de la recherche et la diffusion du savoir.
•    La recherche et le développement publique doivent être sortis de la tour d’ivoire universitaire et renforcés. Il faut répondre aux questions que posent les agriculteurs et associer ceux-ci au développement.
•    La nécessité écologique et économique de réduire les émissions de gaz à effet de serre implique des révolutions technologiques et des mesures drastiques.
•    Le facteur déterminant de la lutte contre la faim ne consiste pas dans l’augmentation de la productivité à tout prix mais dans la disponibilité des denrées alimentaires et de leurs moyens de production sur place.
•    Les petites structures agricoles sont les meilleurs garants de la sécurité alimentaire locale et de l’autosuffisance alimentaire régionale et nationale. Il convient de reconnaître et d’encourager leur multifonctionnalité (écologique et sociale).
Le Rapport mentionne les domaines suivants d’investissements dans la recherche agricole et les technologies durables:
−    Culture de plantes résistant mieux à la chaleur et aux nuisibles,
−    Evaluation financière et non financière des mesures environnementales,
−    Substituts aux produits agrochimiques,
−    Réduction de la dépendance du secteur agricole par rapport aux combustibles fossiles.

Sources:
Rapport sur l’agriculture mondiale (Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agri­coles pour le développement  / IAASTD)
Résumé du Rapport: www.agassessment.org/docs/Global_SDM_050508_French.pdf

«En résumé on peut dire: le libre-échange dans le domaine des produits agricoles mène à beaucoup de perdants et à peu de gagnants. Les perdants sont pour la plupart des paysans, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement, alors que quelques grands agriculteurs et quelques multinationales sont gagnants. Dans les pays en voie de développement les plus pauvres, les petits paysans perdants sont la majorité de la population. C’est justement pour cette raison que ces pays-là sont les plus affectés par les conséquences négatives du libre-échange, bien que d’après la théorie ils devraient être ceux qui en profitent le plus.
La diminution de la prospérité due au libre-échange en matière des produits agricoles se laisse dépister seulement, si l’on ne regarde le commerce pas uniquement sous l’aspect de la théorie de l’avantage comparatif. Celle-ci ne peut pas en effet saisir des aspects essentiels du commerce avec les produits agricoles et prédit pour cette raison des gains de prospérité, qui en réalité se transforment en pertes.»

Source: Binswanger, Mathias, Globalisierung und Landwirt­schaft. Mehr Wohlstand durch weniger Freihandel.
ISBN 9-783854-525837, pages 52s.

Armeewaffe zu Hause, Zeichen von Zivilisation

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Armeewaffe zu Hause, Zeichen von Zivilisation

von Olivier Delacrétaz

Http://www.zeit-fragen.ch/

Die Volksinitiative «Für den Schutz vor Waffengewalt», über die wir am 13. Februar abstimmen werden, ist eine neue Schlacht im Abnützungskrieg, der seit zwanzig Jahren gegen die Schweizer Armee geführt wird. Die Beteiligung der GSOA (Gruppe für eine Schweiz ohne Armee) an der Spitze der Organisationen, welche die Initiative unterstützen, lässt keinen Zweifel in dieser Frage. Trotz dieser Tatsache präsentiert man sie uns in einer Nebelwolke von verstümmelten und ständig ändernden Statistiken, als ob ihr zentrales Ziel die Verhinderung des Suizids durch Feuerwaffen wäre. Die Diskussion wird damit, zugunsten eines emotionalen Köders, vom eigentlichen Inhalt und Ziel weggeführt, wahrscheinlich um die weiblichen Stimmberechtigten für sich zu gewinnen.

 


Was den Suizid betrifft, kann man antworten, dass die Mittel noch nicht deren Verwendung bestimmen. Es ist nicht die Aufbewahrung eines Gewehrs zu Hause, die im Verzweifelten das Verlangen weckt, sich das Leben zu nehmen. Und wenn er es tun will, ist es nicht das Fehlen eines Sturmgewehrs, das ihn davon abhält.

Diesem wichtigen Einwand hält Jacques de Haller, Präsident der Vereinigung der Schweizer Ärzte FMH und vor allem sozialdemokratischer Nationalratskandidat, entgegen, die Waffe sei allzeit griffbereit und bereit zum Gebrauch: Diese Unmittelbarkeit halte den Unglücklichen, der von einer depressiven Verstimmung befallen sei, davon ab, sein Handeln zu überdenken, was ihn vielleicht retten könnte. Dieses Argument ist nicht stichhaltig, da der Soldat ja seine Munition nicht mehr zu Hause aufbewahrt. Jeder weiss das ausser Herrn de Haller und natürlich Frau Ariane Dayer, die das Argument in ihrem Editorial im Matin Dimanche vom 9. Januar unhinterfragt wieder aufgenommen hat.

Noch einmal: Worum es hier geht, ist nicht der Suizid, sondern der Status des Schweizer Milizsoldaten – die Legitimität der bewaffneten Verteidigung gegenüber der Gewalt.
Für den Idealisten sind die Gewalt und das Böse dasselbe. Er sieht die Gewalt wie einen Flecken auf einer zutiefst pazifistischen menschlichen Natur. Ein bisschen guter Wille und einige gute Gesetze erlauben, ihn wegzuwischen. Seiner Meinung nach wird die Gewalt im selben Mass verschwinden, wie die Mittel der Gewalt verschwinden werden. Es sind die Armeen, welche die Kriege führen, schaffen wir sie ab, und die Menschheit wird in Frieden leben! Dass die Hutus ohne Armee und mit einfachen Macheten bewaffnet Hunderttausende von Tutsis massakriert haben, beeindruckt den Idealisten nicht: «Schaffen wir die Macheten ab», entgegnet er. Denn er ist unbelehrbar. Die ganze Realität der Welt hat weniger Bedeutung als die kleinste seiner Ideen.

Der grundsätzliche Irrtum der Anhänger der Initiative besteht darin, dass sie die Gewalt und das Böse absolut gleichsetzen. Die Gewalt ist nicht an sich ein Übel, sondern nur, wenn sie eine entfesselte Kraft ist. Gewalt ist Kraft, aber losgelöst von den anderen Tugenden, der Gerechtigkeit, der Umsicht und der Mässigung.

Die Kraft ist ein Gut. Die Kraft liegt jedem Gedanken, jeder Handlung, jeder Schöpfung zugrunde. Man darf nicht versuchen, die Gewalt abzuschaffen, denn damit würde man auch die Kraft abschaffen. Man muss sie in die richtigen Bahnen lenken, man muss sie durch Erziehung, durch Übung und durch das Recht beherrschen.

Wenn es etwas gibt, was uns die Armee zu beherrschen gelehrt hat, dann ist es das Sturmgewehr. Es geht eigentlich nicht nur ums Schiessen, sondern um alles, was vorher und nachher geschieht: Die Waffe ist bei uns unter guter Verwahrung und unter Verschluss; sie wird immer als geladen betrachtet; man nimmt niemals eine Person ins Visier, selbst wenn man weiss, dass die Waffe entladen ist; man legt nie den Finger an den Abzug, solange das Ziel nicht im Visier ist. das Gewehr muss immer sauber sein, der Lauf ohne Flecken oder Kratzer; man tritt in den Schiessstand mit dem Magazin in der Hand; man entfettet den Gewehrlauf, damit man den Nachbarn nicht einnebelt; nach dem Schiessen: «Einsammeln der Patronen auf dem Schützenläger!» «Bereitmachen für die Entladekontrolle durch den Schützenmeister»; schliesslich: «Ich mache Sie auf den eidgenössischen Munitionsbefehl aufmerksam», eine etwas mysteriöse Formel, die bedeutet, dass man die übriggebliebenen Patronen im Munitionsdepot zurückbringen muss und dass man sich strafbar macht, wenn man sie mitnimmt.
Einer unserer Deutschschweizer Leutnants konnte einzig diesen Satz auf Französisch, den er mit Begeisterung bei jeder Gelegenheit anwendete. Dieser Ablauf, während der Rekrutenschule Hunderte von Malen wiederholt, machte aus dem vorsichtigen Umgang mit dem Gewehr ein natürliches Verhalten, ein Ritual, das zu übertreten praktisch unmöglich ist. Diese Schulung an der Waffe ist ohne Zweifel der beste Schutz gegen Missbrauch und Entgleisungen.
Eine Zivilisation misst sich an ihrer Fähigkeit, die Gewalt zu beherrschen und, vielleicht noch mehr, an den Formen, die sie dieser Beherrschung gibt. Die Tatsache, dass der Schweizer Soldat als fähig betrachtet wird, sein Sturmgewehr bei sich aufzubewahren, ist Ausdruck des Vertrauens, das die Behörden und die Bevölkerung in ihn haben. Wir sehen darin ein Symbol für Zivilisation und in seiner Abschaffung einen Rückschritt zur Barbarei.

Und es ist ein wirksames Symbol. Es macht den Soldaten in seinen eigenen Augen grösser: Er ist nicht eine blosse Portion Kanonenfutter, sondern er ist Bürger und Soldat, jederzeit für seine Waffe verantwortlich. Diese friedliche Aufbewahrung eines tödlichen Gerätes, unvorstellbar für den Rest der Welt, verleiht dem Status des Milizsoldaten etwas Edles.

Man kann dem Schweizer Soldaten eine Waffe anvertrauen, ohne zu befürchten, dass er zum Dieb oder zum Mörder wird, ohne zu befürchten, dass er einen Aufstand («pronunciamento») anzettelt. Es gibt Ausnahmen, man sagt es uns zur Genüge. Sie bleiben äusserst selten und bestätigen die Regel. Man wird ihre Zahl noch reduzieren, indem man die Rekrutierungskriterien präzisiert und die Schulung an der Waffe während der Dienstzeit noch weiter ausbaut.

Das Symbol ist gegen aussen nicht weniger wirksam: Das Gewehr zu Hause zeigt – und erhält – eine enge Beziehung zwischen Armee und Bevölkerung. Diese Symbiose ist an sich schon ein wichtiger Wert, unter Umständen entscheidend für die Armee eines kleinen Staates.
All das würden wir endgültig verlieren, wenn Volk und Stände – irregeführt durch die unselig-gefühlsduselige Argumentation der GSOA – entscheiden würden, die Aufbewahrung der Waffe zu Hause zu verbieten. Stimmen wir nein und fordern wir auch andere dazu auf.    •

Quelle: La Nation vom 14.1.2011, www.ligue-vaudoise.ch
(Übersetzung Zeit-Fragen)

mardi, 25 janvier 2011

EU-Kommissare kassieren doppelt

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Ex: http://www.ftd.de/politik/europa/:uebergangsgeld-eu-kommissare-kassieren-doppelt/50173338.html

EU-Kommissare kassieren doppelt

Exklusiv - Die Brüsseler Kommission gerät wegen fragwürdiger Zahlungen an
Altkommissare unter Beschuss. Nach FTD-Recherchen beziehen 17 frühere
Amtsträger noch immer Übergangsgelder von mindestens 96.000 Euro pro Jahr -
obwohl viele längst Posten als Lobbyisten oder Politiker haben. von Claus
Hecking  Straßburg

Prominenter Doppelverdiener ist etwa der frühere Binnenmarktchef Charlie
McCreevy . Der Ire wechselte kurz nach seinem Abschied in den Aufsichtsrat
von Ryanair  - und verdient dort nach Berechnungen der
Anti-Lobby-Vereinigung Alter-EU bis zu 47.000 Euro pro Jahr. Hinzu kommt ein
Übergangsgehalt, das nach FTD-Berechnungen rund 11.000 Euro monatlich
beträgt. Auch der frühere Fischereikommissar Joe Borg, der sich bei der
Brüsseler Lobbyagentur Fipra verdingt hat, kassiert diese Summe. Borg räumte
dies ein. McCreevy reagierte nicht auf wiederholte Anfragen. Er steht aber
auf der Übergangsgehaltsliste der Kommission, die der FTD vorliegt.

Drei Jahre Anspruch

Für die Brüsseler Behörde ist das Thema höchst sensibel. Seit Langem
beklagen Nichtregierungsorganisationen die Gefahr massiver
Interessenkonflikte, wenn Kommissare direkt nach Amtsende in die Wirtschaft
wechseln. Dass Ex-Kommissare auch im neuen Job noch Übergangsgeld kassieren,
war bisher allerdings unbekannt.

Drei Jahre lang haben ausgeschiedene Kommissare Anspruch auf 40 bis 65
Prozent ihres Grundgehalts von mindestens 20.278 Euro pro Monat, insgesamt
also wenigstens 280.000 Euro. "Dies soll früheren Kommissaren beim Übergang
in den Arbeitsmarkt helfen", sagte ein Sprecher der Behörde. EU-Kritiker
sind entsetzt. "Das ist eine Bankrotterklärung für das Übergangsgeldsystem",
sagte der fraktionslose EU-Parlamentarier Martin Ehrenhauser. Schließlich
sollten diese Zahlungen ursprünglich Amtsträgern eine Abkühlungsphase ohne
Job ermöglichen, um Distanz zum alten Posten zu bekommen. Zuletzt sorgte
etwa der Deutsche Günter Verheugen für Wirbel, als er sechs Monate nach
seinem Abschied aus Brüssel eine Lobbyagentur gründete.

EU-Parlamentarier empört

Während sich Verheugen mit einer Pension begnügt, bessern Litauens
Staatspräsidentin Dalia Grybauskaite und Italiens Außenminister Franco
Frattini laut Liste ihr Salär mit dem Abschiedsgeld auf. Besonders kritisch
sind Zahlungen an Danuta Hübner und Louis Michel: Sie arbeiten heute als
EU-Abgeordnete und haben damit laut Statut womöglich ihren Anspruch auf
Übergangsgeld verloren. Hübner ließ ausrichten, jedem Ex-Kommissar stehe das
Geld zu. Der juristische Dienst der Kommission hat beide Fälle für
einwandfrei befunden.

"Wenn Europa einmal schiefgeht, werden solche Dinge eine Rolle spielen",
sagte die CDU-Abgeordnete Ingeborg Grässle. Sie will kommende Woche im
Haushaltskontrollausschuss des EU-Parlaments beantragen, das Gehaltsbudget
für die Kommissare für 2011 einzufrieren, bis sich das Übergangsgeldsystem
ändert.


La guerre de la pistache

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La guerre de la pistache

9 décembre, 2010 - Ex.: http://www.knowckers.org/ 

Il n’y pas que le pétrole qui attise les tensions entre les États-Unis et l’Iran, il y a également la pistache. En effet cette petite noix verte, consommé surtout durant l’été dans des glaces ou durant des apéritifs par des millions de personnes dans le monde, fait l’objet depuis plus de 30 ans de tensions entre Téhéran et Washington.
Depuis la chute du Shah d’Iran en 1979, les États-Unis livrent une bataille sans merci contre l’Iran au sujet de la pistache.
A la suite de la révolution islamique en 1979, les américains décident de mettre l’Iran sous embargo et se retrouvent alors sans pistaches. Mais quelques décennies plus tôt un botaniste américain avait extirpé en contrebande plusieurs kilos de pistache de la Perse, Iran actuel. L’état Californien décide alors de commencer à produire ses propres ressources de pistache. La terre californienne s’avère très fertile pour l’exploitation de la pistache.
L’Iran réussi tout de même à conserver sa position de leader mondial en termes de production de pistache. Ce marché bénéficie principalement à l’ancien président Hachemi Rafsandjani, avec des revenues estimés à plus de 700 millions de dollars. En 2008, la production américaine parvient presque à égaler  celle de l’Iran.
Mais, il s’avère que l’enjeu principal concernant le marché de la pistache se situe en Israël. En effet le pays est le plus gros consommateur de pistache au monde. De plus les importations de pistache en Israël proviennent de son voisin iranien.
Washington, allié d’Israël, a alors sommé Tel-Aviv de stopper ses importations de pistache originaire d’Iran, au nom du respect des sanctions prises par l’ONU contre la république islamique. Tout porte à croire que cette menace des États-Unis est prise au sérieux par Israël. Le montant de l’aide américaine à l’état hébreu étant de 1,5 milliards de dollars annuel. Israël prive donc l’Iran d’un marché de plusieurs milliards de dollars qui constitue sa troisième source de revenus après les tapis et le pétrole qui restent en tête.
Le marché iranien de la pistache qui voit également ses importations diminuer en Europe à cause des règles imposées par Bruxelles et l’ONU, peut tout de même espérer une hausse de ses ventes avec de nouveaux marchés comme la Chine et l’Inde.

Arthur Liger

Source:
http://faostat.fao.org
http://www.lepoint.fr/science/la-guerre-de-la-pistache-05-08-2010-1224434_25.php
http://www.iran-resist.org/article4559
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN02127liranehcats0/...
http://www.rfi.fr/actufr/articles/010/article_3956.asp

Viel Blut für wenig Öl

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Viel Blut für wenig Öl

 Absurde Folge des Irakkriegs: Peking bekommt Zugriff auf irakisches Öl – Lange Gesichter in Washington

Ex.: http://www.preussische-allgemeine.de/

Außer Spesen nichts gewesen – das ist angesichts von mehr als 4400 eigenen Gefallenen noch eine milde Umschreibung der Bilanz des Irakkrieges aus US-amerikanischer Sicht. Nicht nur die islamistische Propaganda auf der ganzen Welt und das Regime in Teheran wurden gestärkt. Peking, der neue Hauptrivale Washingtons, bekam Zugriff auf Ölressourcen am Golf.

Es ist eine späte Ohrfeige für Amerikas Ex-Präsident George W. Bush: Mit dem Politiker und Hassprediger des Irak, Muktada al-Sadr, zieht dieser Tage ein erklärter und einflussreicher Erzfeind der Vereinigten Staaten in die irakische Regierung ein. Im Klartext bedeutet das, al-Sadr mit seinen engen Beziehungen zum Nachbarn Iran, wo er bis zu seiner im Irak gefeierten Rückkehr vor wenigen Tagen vier Jahre im Exil gelebt hat, wird alles daran setzen, dass die USA im Zweistromland keinen Fuß mehr auf den Boden bekommen.
Das Ziel des von Bush 2003 mit falschen Anschuldigungen angezettelten Golfkrieges, die großen Öl-Ressourcen des Landes militärisch zumindest vor einem Zugriff Dritter zu sichern, kann also nicht erreicht werden. Zudem wollte Bush verhindern, dass Saddams Gedanke, das Ölgeschäft vom Dollar abzukoppeln und auch auf den Euro zu stützen, Wirklichkeit werden konnte. Es gab Experten, die einen Wertverlust des Dollars von mehr als einem Drittel erwartet hatten, falls der Irak und weitere Ölnationen diesen Schritt gewagt hätten.
Auch die Zusammenarbeit der US-Ölmultis und der britischen BP mit den Militärs schon bei den Kriegsvorbereitungen hatte in diesem „Monopoly“ nichts genutzt. Von den angeblichen Massenvernichtungswaffen Saddams wurde nicht ein einziges Stück gefunden. Außer Milliarden-Spesen und noch höheren Schulden bei den Chinesen ist also nichts gewesen.
Die westlichen Multis rechneten nach dem Sturz Saddams schon für 2008 mit dem ganzen Kuchen. Die amerikanischen Truppen gehen, die amerikanischen Firmen kommen, so wurde damals erwaret. Doch diese Hoffnung platzte wie eine Seifenblase: Die feierliche Unterzeichnung der entsprechenden Vorverträge war bereits für Anfang Juni 2008 vorgesehen. Doch es kam anders. Ölminister Hussein al Scharistan verstand sich nicht als Glied einer Marionettenregierung an den Fäden des Weißen Hauses und ließ den Deal platzen, weil die Konzerne auf Öllieferungen als Bezahlung pochten. Scharistan kurz und bündig: „Wir teilen unser Öl nicht.“
Ironischerweise ist es nun die Volksrepublik China, deren Öl-Manager sich im Irak einnisten. Für den Iran war der Sturz Husseins in dem zu rund 60 Prozent von Schiiten bewohnten Irak in politischer Hinsicht wie ein Lottogewinn. Doch in wirtschaftlicher Hinsicht, darüber sind sich die Strategen des Ölbusiness einig, ist China der eigentliche Gewinner der amerikanischen Invasion. Die staatliche China National Petroleum Corporation (CNPC) der Volksrepublik war der erste Nutznießer der Post-Saddam-Epoche. Auch die malaysische Petronas  sowie Koreaner und British Petroleum erhielten Zuschläge. Die russischen Konzerne Lukoil und Gazprom sowie die norwegische Stat-oil ergatterten sich nach dem Abzug der US-Truppen den fettesten Happen, West Quarna, das größte Ölfeld des Irak. 15 weitere ausländische Bieter, darunter schon 2009 die italienische ENI, 2010 Shell und Angolas Sonangol, kamen zum Zug.
US-Firmen rangieren unter ferner liefen. Eine Bohrung wird Exxon Mobil niederbringen, Occidental ist an einem Konsortium beteiligt. Die bereits erschlossenen Felder werden von zwei Staatsunternehmen bewirtschaftet. 
Der Welt zweitgrößte und weltweit operierende Servicegesellschaft im Ölgeschäft, die US-amerikanische Halliburton Company im texanischen Huston, hatte schon fünf Monate vor dem Irakkrieg mit Vizepräsident Dick Cheney einen streng geheim gehaltenen Handel abgeschlossen. Die Vereinbarung wurde in den USA als „Sweetheart-Deal“ bezeichnet. Cheney war wegen einer fünfjährigen Amtszeit als „Chef Executive“ der Firma eng mit Halliburton verbandelt. Demnach war vorgesehen, dass das Unternehmen über seine Tochterfirma Kellog, Brown & Root die komplette Kontrolle über die irakischen Ölfelder erhalten sollte. Durch einen geschickten Schachzug im Zusammenwirken mit der italienischen ENI konnte sich Halliburton in die neue Ölfeldverteilung einklemmen. Sie wird bei 20 Bohrungen im wichtigen Ölfeld Zubair im Südirak ihr Wissen einbringen. Es ist, wie Experten konstatieren, ein Multi-Millionen-Deal. Ein weiteres Abkommen wurde mit der holländischen Shell für die 15 Quellen des Majnoon-Feld geschlossen – Wert des Kontrakts: 150 Millionen Dollar. Die 1919 gegründete Gesellschaft operiert in 70 Ländern und hat etwa 55000 Beschäftigte.
Die seinerzeitige Geheimabsprache mit Cheney liefert im übrigen ein zusätzliches Argument für die Absichten der Bush-Regierung, die Ölfelder mit Gewalt an sich zu bringen und dies notfalls mit einem Lügenkomplott von der Uno absegnen zu lassen.
Die USA, die sich nach dem Sieg im kurzen Golfkrieg ein mehr oder weniger uneingeschränktes Schalten und Walten erhofft hatten, um sich im Nahen Osten „das Herzblut der modernen Wirtschaft“ zu sichern, sind schon deswegen verschnupft, weil die jetzt vergebenen Lizenzen keine Gewinnbeteiligung, sondern nur einen Bonus je gepumpten Fasses vorsehen. Das ist ihnen zu wenig. Derzeit liegt die Fördermenge bei 2,3 Millionen Fass pro Tag – weniger als zu Zeiten des gestürzten Diktators Saddam Hussein. Sie soll baldmöglichst auf zwölf Millionen steigen. Nach Saudi Arabien und Kanada steht der Irak mit geschätzten 137 Milliarden Barrel an dritter Stelle bei den erkundeten Ölreserven.
 

Joachim Feyerabend

 

Veröffentlicht am 12.01.2011

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Saudi-Arabien will Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen

Udo Ulfkotte

 

Weil weder Israel noch die Vereinigten Staaten die Fortführung des iranischen Atomwaffenprogramms mit einem Militärschlag verhindert haben, will Saudi-Arabien nun seine Atomsprengköpfe aus Pakistan abziehen. Die Saudis haben auf dem südlich von Riad gelegenen geheimen unterirdischen Militärgelände von al-Sulaiyil alles für die Überführung ihrer Atomsprengköpfe vorbereiten lassen. Dort gibt es Tunnel für pakistanische Ghauri-II-Raketen, die eine Reichweite von 2.300 Kilometern haben. Saudi-Arabien ist seit vielen Jahren schon militärische Nuklearmacht, hatte die eigenen Waffen aber geschickt in Pakistan gelagert. So konnte man behaupten, nicht zu den Atomwaffenstaaten zu gehören.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

 

 

Le langage agressif d'un ambassadeur américain à l'égard de la France

Le langage agressif d’un ambassadeur américain à l’égard de la France

18 janvier, 2011 - Ex: http://www.knowckers.org/ 

Les États-Unis commencent à manifester une certaine nervosité à l’égard de la position européenne sur les Organismes Génétiquement Modifiés. Dans un télégramme daté du 19 décembre 2007 destiné au Département d’Etat à Washington, Craig Stapleton, ambassadeur américain à Paris, évoque la position française sur les Organismes Génétiquement Modifiés dans le cadre des discussions sur le Grenelle de l’environnement Grenelle qui venait de s’achever. Le Canard Enchaîné a sorti l’affaire le 12 janvier 2011, d’après les fuites organisées par Wikileaks.


Plusieurs éléments ressortent de l’analyse de ce télégramme diplomatique américain.


Selon Craig Stapleton, la France joue  avec l’Italie, l’Autriche et même la Commission, un rôle majeur dans la campagne anti OGM en Europe. Un des résultats concrets du Grenelle de l’environnement est l’interdiction du MON-810 (seul OGM autorisé en France). Cette décision serait vécue comme une catastrophe pour les intérêts de la firme multinationale nord-américaine Monsanto. Pour ne pas en rester là, l’ambassadeur américain suggère de frapper l’Union Européenne en se concentrant principalement sur les leaders du mouvement (c’est à dire la France).


Les mots de l’ambassadeur sont sans nuances : causer des dommages à travers toute l’Europe puisqu’il s’agit d’une responsabilité collective, mais en se focalisant sur les coupables. Les attaques contre l’UE doivent être menées de manière discrètes (on pense à des opérations d’information et d’influence). La liste des représailles doit être graduée  et avoir des effets durables à long terme. Cette idée d’attaquer la France et l’Union Européenne aurait été soufflée par un syndicat agricole français. Et l’ambassadeur de rajouter : en fait, les partisans des biotechnologies en France (incluant jusqu’à un syndicat agricole) nous ont dit que la seule solution pour faire changer d’avis la France était de déclencher des représailles.


Cette fuite est révélatrice du climat de tension concurrentielle qui règne autour de la commercialisation mondiale et des OGM et de la pénétration de ces produits sur le marché européen. Elle met en évidence les contradictions d’une partie des acteurs économiques français de ce secteur qui ne savent plus à quel saint se vouer pour entre r eux aussi sur ce marché porteur. Il est clair que l’absence de stratégie de puissance de la France sur cet enjeu abordé principalement par le politique sous l’angle du principe de précaution  facilite toutes les manœuvres des puissances concurrentes qui cherchent à appuyer l’action de leurs entreprises.

lundi, 24 janvier 2011

Krantenkoppen - Januari 2011/09

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Krantenkoppen
 
Januari 2011 - 09
 
PVV: pedo's levenslang volgen
De PVV wil dat veroordeelde pedofielen nooit meer helemaal vrij kunnen zijn. Kamerlid Lilian Helder wil dat staatssecretaris Teeven (Veiligheid en Justitie, VVD) uitbehandelde pedo's door een netwerk van vrijwilligers en deskundigen in de gaten worden gehouden, zo schrijft De Telegraaf vandaag.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/crime/2011/01/pvv_pedo...
 
Berlijnse moskeepyromaan gepakt
De Berlijnse politie heeft een 30-jarige man opgepakt die wordt verdacht van betrokkenheid bij de brandstichtingen bij verschillende moskeeën in de stad. Dat meldde de krant Berliner Morgenpost vrijdag op zijn website. De luciferverslaafde zou een bekentenis hebben afgelegd.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/crime/2011/01/berlijns...
 
Roemer boos op PVV
SP-leider Emile Roemer vindt het schandalig dat de PVV blijft eisen dat het 14-jarige Afghaanse meisje Sahar toch wordt teruggestuurd naar Afghanistan.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/roe...
 
PVV Limburg heeft last van neptwitteraars
De PVV in Limburg wil dat er een eind komt aan het getwitter van @pvvzuidlimburg. Het account is niet van de PVV, maar stuurt wel berichtjes rond waar de PVV niet blij mee is, zei Laurence Stassen van de PVV Limburg zaterdag. Zij is lijsttrekker bij de Provinciale Statenverkiezingen voor haar partij.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/ook...
 
'Halal en zuurvlees gaan prima samen'
'Geen halal maar zuurvlees' is één van de slogans van de PVV Limburg bij de presentatie van hun kandidaten voor de Provinciale Statenverkiezingen. De slogan moet onderstrepen dat de PVV de Limburgse identiteit heel belangrijk vindt.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/hal...
 
'Hulpkonvooien aanvallen mag'
Israël heeft geen internationale wetten overtreden bij de aanval op een internationaal hulpkonvooi dat in mei op weg was naar de Gazastrook. Ook de zeeblokkade van het door Palestijnen bewoonde gebied is legaal. Dat heeft een Israëlische onderzoekscommissie geconcludeerd.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/hul...
 
Moslims weer boos op paus
Een prestigieuze islamitische instelling wil voorlopig niet meer met het Vaticaan praten. Al-Azhar hekelt de "herhaalde aanvallen" van de paus op de religie van de vrede, zo heeft het Egyptische staatspersbureau MENA bekend gemaakt.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/mos...
 
Politicus scheert baard af
Een Belgische parlementariër heeft zijn karakteristieke baard afgeschoren omdat hij niet wil worden verward met deelnemers aan een ludieke actie. Gerolf Annemans van Vlaams Belang (VB) wil niet dat mensen denken dat hij meedoet met de groep mannen die hun baard laten groeien tot er een nieuwe regering is.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/pol...
 
PVV wil helft Nuon-geld aan burgers schenken
De PVV in Gelderland wil zeker de helft van de ruim 4 miljard euro die de provincie verdiende door de verkoop van energiebedrijf Nuon overmaken op de bankrekeningen van de Gelderse burgers.
http://www.gelderlander.nl/voorpagina/arnhem/8011310/PVV-...
 
Belgen protesteren tegen politieke impasse
In Brussel werd vandaag betoogd tegen de politieke impasse in België. Na zeven maanden heeft het land nog steeds geen nieuwe regering en het ziet er niet naar uit dat er snel één komt.
http://nos.nl/artikel/213633-belgen-protesteren-tegen-pol...
 
„Palestijnse beweging pleegde aanslag Egypte”
Egypte verdenkt een Palestijnse groepering van de aanslag op een christelijke kerk in de stad Alexandrië, waardoor 23 mensen om het leven kwamen. Dat meldde de Egyptische minister van Binnenlandse Zaken Habib al-Adly zondag.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/palestijnse_bewegi...
 
„België moet voorbeeld nemen aan Zuid-Sudan”
Belgische politici moeten een voorbeeld nemen aan het Afrikaanse Sudan, waar het zuiden zich succesvol afsplitste van het noorden. Dat stelde voorzitter Bruno Valkeniers van de separatistische partij Vlaams Belang zaterdag tijdens zijn nieuwjaarstoespraak.
http://www.refdag.nl/nieuws/buitenland/belgie_moet_voorbe...
 
Verenigd Rusland peilt steun begrafenis Lenin
De pro-Kremlinpartij Verenigd Rusland heeft zaterdag een website gelanceerd om te peilen of de voormalige Sovjetleider Vladimir Lenin alsnog begraven moet worden. Zijn stoffelijk overschot werd tegen de wil van hem en zijn familie in gebalsemd en in een speciaal voor hem gebouwd mausoleum geplaatst op het Rode Plein in Moskou.
http://www.bnr.nl/artikel/21264165/verenigd-rusland-peilt...

België? Dat is het arme broertje van Nederland, toch?

belgiqueMP.jpgBelgië? Dat is het arme broertje van Nederland, toch?

Reportage Stijn Demeester, Londen

Ligt de Londense City wakker van de problemen van de nv België? Lopen de vermaledijde speculanten zich warm voor een aanval op de Belgische
staatsschuld? De Tijd ging op onderzoek in de Londense marktenzalen. 'Wat ik
denk over België? Dat is het grijze land van frieten, bier en mosselen, toch? Een beetje het arme broertje van Nederland, of niet?'

Een van de redenen dat Europa nu in de problemen zit, is omdat politici de schuld steeds op de speculanten steken.

Woensdag 12 januari. Een druilerige ochtend in de Londense City. Het
legertje traders, analisten, zakenbankiers en portfoliomanagers trekt zich jachtig op gang. Terwijl de Belgische kranten bol staan van de politieke malaise en de onrust op de financiële markten, is het business as usual in Londen. Het belangrijkste financiële centrum van de wereld lijkt niet echt wakker te liggen van het politieke gekrakeel in Brussel.

'Men weet hier wel dat er in België problemen zijn tussen de Walen en de
Vlamingen, maar echt diep gaat de kennis over ons land niet', zegt Kenneth
Broux, een Belg die werkt bij Lloyds Bank Corporate Markets. Vermoeit Broux
zich nog met het uitleggen van het Belgische politieke status-quo? 'Dat doe
ik al lang niet meer', lacht hij. 'Hier kijkt men vooral naar de G10 en de
emerging markets, de Belgische problemen zijn echt verwaarloosbaar.'

Charlie Diebel lacht smakelijk als ik hem de bier-en-frietenvergelijking van
een Londense trader voorleg. Diebel is hoofd marktstrategie bij Lloyds Bank
en verrassend goed op de hoogte van de 'Belgische situatie'. 'Ik heb altijd
met bijzondere aandacht naar jullie land gekeken. De Belgische
sentimentsindicatoren zijn meestal een kanarie in de koolmijn voor de rest
van Europa. Normaal gezien zou er geen haan naar jullie landje kraaien',
zegt hij. 'Er is natuurlijk het feit dat jullie nog steeds geen regering
hebben. In het begin van de crisis passeerde België geruisloos onder de
radar. In een wereld die netjes op orde is, is het geen ramp dat er geen
regering is. Maar als de crisis één ding duidelijk heeft gemaakt, is het dat
krediet belangrijk is. 'Credit matters.' Of het nu om een bank of een
overheid gaat.'

PIG?

'We zitten in een klimaat waar de markten op zoek gaan naar zwakheden',
vervolgt Diebel. 'Heeft België fundamentele economische problemen? Nee.
Dreigt België een van de PIGS te worden? Bijlange niet. Maar jullie hebben
zelfs geen begin van een plan om die gigantische schuldenberg weg te werken.
Dat wordt vandaag de dag opgepikt door de markten. Eerst hebben ze
Griekenland en Ierland aangepakt. Nu krabben ze aan Portugal en Spanje. En
ook België wordt besnuffeld. De 'bond market vigilantes', de burgerwachten
van de obligatiemarkt, zijn terug van weggeweest. En maar goed ook.'

Grant Lewis valt net niet van zijn stoel wanneer ik hem een aantal Belgische
krantenkoppen voorleg. Lewis is hoofd research bij de Londense afdeling van
het beurshuis Daiwa Capital Markets. 'Speculanten voeren druk op'? 'Gieren
boven België'? Zulke koppen vind ik heel kwalijk en typisch voor hoe
continentaal Europa tegen de dingen aankijkt. Een van de redenen waarom
Europa nu in de problemen zit, is omdat politici de schuld steeds
afgeschoven hebben op 'de speculanten' in plaats van de problemen ten gronde
aan te pakken. Beleggers hebben altijd de keuze. Als ze zich niet meer
comfortabel voelen bij een verhoogd risico, kunnen ze altijd verkiezen te
verkopen. En dat is wat nu gebeurt.'

Ook Diebel lacht de speculantenhypothese weg. 'Obligatiemarkten zijn veel te
saai voor speculanten! Vergeet niet dat het overgrote deel van de
overheidsschuld in handen is van pensioenfondsen en
verzekeringsmaatschappijen. Die houden zich niet bezig met speculatie. Dat
de rente nu stijgt, is een duidelijk signaal dat die partijen zich niet meer
kunnen vinden in overheidspapier waar een geurtje aan hangt.'

'Traditioneel zijn de Belgische verzekeraars de kopers van Belgisch
overheidspapier', zegt Jonathon Jackson, directeur van de bond sales desk
bij Daiwa en hoofdzakelijk actief in de Benelux. 'Vroeger kochten ze in
Belgische frank om het wisselkoersrisico te vermijden. 80 tot 90 procent van
de portefeuilles bestond toen uit Belgisch staatspapier.'

'Maar met de komst van de euro is het belang van Belgisch papier
teruggevallen tot 40 à 50 procent. Op termijn kan dat belang nog verder
dalen. De recente rentepiek heeft dus niets met speculatie te maken, maar
alles met een herallocatie van middelen. De verzekeraars, zogezegd de
'buyers of last resort' voor Belgisch overheidspapier, zijn veel minder
actief.'

Lewis: 'Bovendien heb je de buitenlandse grote beleggers die denken: 'Dat
kleine landje met tien miljoen inwoners? Waarom zou ik me moe maken om
daarvan de details te leren kennen? Duitsland, daar wil ik nog moeite voor
doen.' Maar België verkopen is niet zo'n moeilijke beslissing. Dat is het
perspectief van de grote belegger.'

Wat doet beleggers dan het vertrouwen verliezen in de nv België? 'It's
politics', zegt Jackson. 'Ik heb lang in Brussel gewerkt, ik ben vertrouwd
met de Belgische machinaties, de talloze regeringen, de
wafelijzerpolitiek,... Maar dat krijg je hier moeilijk uitgelegd. Weet je,
ik was onlangs in Luik, in dat machtige treinstation dat even goed in Abu
Dhabi zou kunnen staan. Ik schamperde: 'Wie heeft hiervoor betaald? Europa
zeker?' Maar dat station is gewoon een voorbeeld van de Belgische
wafelijzerpolitiek.'

Microkosmos

De schrijver Ian Buruma noemde België in The New Yorker een testcase voor
Europa. Net zoals Duitsland mort omdat het moet opdraaien voor 'lakse'
lidstaten zoals Griekenland of Portugal, wil Vlaanderen niet langer betalen
voor Wallonië. 'België een microkosmos voor Europa? Zo had ik het nog niet
gezien', zegt Diebel. 'Maar de oplossing voor Europa ligt in meer
harmonisatie, terwijl België lijkt af te stevenen op een splitsing. Nu, een
splitsing hoeft geen ramp te zijn', vervolgt Diebel. 'Indien beide nieuwe
staten, Vlaanderen en Wallonië, in de muntunie kunnen blijven, verschillen
ze niet zoveel van zeg maar Litouwen of Estland.'

Bij Daiwa ziet men een splitsing minder zitten. 'Ik weet wel dat sommigen
zeggen dat het jullie nationale sport is om belastingen te ontduiken', zegt
Jackson. 'Maar in werkelijkheid staat België hier bekend als een staat die
zeer goed belastingen kan heffen. Voor België zou het het worstcasescenario
zijn wanneer die haast bureaucratische mogelijkheid om de staat te beheren
zou wegvallen.'

Is België de practical joke van Europa geworden? 'België heeft het Europese
spel van bij het verdrag van Rome volgens de regels gespeeld', zegt Jackson.
'Dat heeft jullie land steeds een bepaald sérieux gegeven. Een grap zijn
jullie niet, maar we kijken wel met ontzetting naar jullie geruzie.'

Business as usual in de City. Het belangrijkste financiële centrum van de
wereld lijkt niet echt wakker te liggen van het politieke gekrakeel in
Brussel. © Timothy Foster

© 2011 Mediafin
Publicatie:     De Tijd
Publicatiedatum:     15 januari 2011
Auteur:     Stijn Demeester;

Erst Glasnost, dann Perestroika - Sarrazins nächstes Buch

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Erst Glasnost, dann Perestroika – Sarrazins nächstes Buch

Götz KUBITSCHEK

Ex.: http://www.sezession.de/

Als Thilo Sarrazin am vergangenen Donnerstag in Dresden vor 2500 Hörern vortrug, deutete er an, daß er ein neues Buch plane. Es werde die Meinungsfreiheit zum Thema haben, und überhaupt sei seine Aufgabe die Herbeiführung von Glasnost und Perestroika in Deutschland.

Ich habe diese Äußerungen gut nutzen können für meine grundsätzliche Situationsanalyse des „Falls Sarrazin“ bei der gestrigen Podiumsdiskussion in München.

Glasnost ist mit „Transparenz“, Perestroika mit „Umgestaltung“ oder „Reform“ ganz gut übersetzt. Der Journalist Alexander Kissler, der mit mir auf dem Podium saß, hat zurecht gesagt, daß ihn die Unbescheidenheit Sarrazins doch verblüffe: Schließlich handelte es sich bei diesen beiden Wörtern um welthistorische Begriffe, um zunächst systemstützende Reformvokabeln, die letztlich eine revolutionäre, systemstürzende Dynamik ausgelöst hätten. Er sehe zum einen nicht, woran Sarrazin eine ähnliche Wirkung seines Buches ablesen wolle; und zum anderen hoffe er sehr, daß eine systemstürzende Dynamik diesmal ausbleibe. Er käme ganz gut noch viele Jahre mit der in keiner Weise totalitären Bundesrepublik zurecht.

Ich meine (und sagte das gestern auch), daß wir die Wirkung von Deutschland schafft sich ab noch nicht abschätzen können, und ich halte Spekulationen und Prognosen über das, was stehen und was stürzen wird, für interessant, aber nicht vor vordringlich. Wichtig ist derzeit doch etwas anderes: Sarrazin hat in den vergangenen Monaten festgestellt, daß er den zweiten Schritt vor dem ersten gemacht hat, oder, um es mit den beiden welthistorischen Begriffen zu sagen: Er hat Glasnost (Transparenz) als etwas der Demokratie Innewohnendes ganz selbstverständlich vorausgesetzt und wollte gleich zur Perestroika (Umgestaltung, Reform) übergehen.

Mittlerweile hat er erlebt und begriffen, daß er in Deutschland mitnichten das Selbstverständliche voraussetzen kann. Er ist nur knapp und aufgrund einer Mischung zuträglicher Umstände dem Schicksal der politischen und sozialen Abdrängung in die Nische derjenigen entgangen, die  anscheinend „wenig hilfreichen“ für diese Gesellschaft sind. Er hat die Hintergründe für diesen Versuch einer innerstaatlichen Abschiebung genau studiert und die Analysen gelesen, mit denen Kommunikationswissenschaftler wie Hans Mathias Kepplinger ihm in derselben nüchternen Art zur Seite traten, die ihn selbst auszeichnet.

Wer nachlesen möchte, wie weit Sarrazins Desillusionierung fortgeschritten ist, muß seinen vorweihnachtlichen Beitrag für die FAZ lesen. Er macht darin aus seiner Verachtung für die politische Klasse keine Hehl, und wer dabei im Hinterkopf behält, daß Sarrazin an seinem nächsten Buch arbeitet, kann den Artikel wie ein Exposé, wie eine Grobgliederung studieren.

Sarrazin wird also wohl über die Meinungsfreiheit schreiben. Er hat das bis vor kurzem nicht für notwendig gehalten, aber mittlerweile weiß er, daß es nicht reicht, auf das grundgesetzlich garantierte Recht auf freie Meinungsäußerung zu pochen. Er wird sich längst in die Schweigespirale von Elisabeth Noelle-Neumann ebenso eingearbeitet haben wie in den Strukturwandel der Öffentlichkeit von Jürgen Habermas.

Die Demoskopin Noelle-Neumann spricht in der Schweigespirale von einem „doppelten Meinungsklima“ und bezeichnet damit das Auseinanderklaffen der Ansichten tonangebender Kreise auf der einen und einer mit demoskopischem Instrumentarium erfaßbaren, nicht öffentlich artikulierten Mehrheitsmeinung auf der anderen Seite. Ihr Buch ist ein Standardwerk.

Ebenso als Standardwerk gilt Strukturwandel der Öffentlichkeit. Karlheinz Weißmann hat in seinem Beitrag für unser Sonderheft Sarrazin lesen darauf hingewiesen, daß Habermas die Demoskopie stets als Feindwissenschaft begriffen habe. Dennoch sei dessen abstraktem Buch die nützliche Unterscheidung dreier Meinungsformen zu entnehmen: Die nicht-öffentliche (Privat-)Meinung ist leicht zu unterscheiden von der öffentlichen Meinung im eigentlichen Sinne. Hinzu kommt jedoch die dritte, schwerer erkennbare Form – die „quasi-öffentliche Meinung“. Sie ist in etwa das, was der bereits erwähnte Hans Mathias Kepplinger in einem Aufsatz über die gescheiterte Skandalisierung Sarrazins so ausdrückt:

In modernen, liberalen Demokratien gehen die Gefahren für die Meinungsfreiheit nicht nur von der Politik aus, sondern auch von den Medien. Die Gründe hierfür liegen vor allem in den Meinungen im Journalismus, die erheblich von jenen in der Bevölkerung abweichen, gegen die sie sich normalerweise effektiv in Szene setzen; in der wechselseitigen Orientierung der Journalisten aneinander und den damit einhergehenden Selbstgewißheiten der Meinungsführer.

Die „quasi-öffentliche Meinung“ gefährdet also die Meinungsfreiheit, weil es sich (diesmal in den Worten von Habermas) um Meinungen handelt,

die in einem verhältnismäßig engen Kreislauf über die Masse der Bevölkerung hinweg zwischen der großen politischen Presse, der räsonierenden Publizistik überhaupt, und den beratenden, beeinflussenden, beschließenden Organen mit politischen oder politisch relevanten Kompetenzen zirkulieren.

Was beutet Glasnost vor solchen ziemlich simplen, ziemlich offenkundigen Mechanismen der Meinungsbesetzung, Deutungsverteidigung und Debattenverhinderung? Glasnost bedeutet, diese Vorgänge transparent zu machen, und zwar auf eine so machtvolle Weise, daß diejenigen, die die trüben Scheiben polieren, nicht als „Quartalsirre“ oder paranoide Verschwörungstheoretiker stigmatisiert und ins Abseits geschoben werden können.

Für die Veranstaltung, die wir gestern im Gasteig in München – also an zentralem, öffentlichem Ort – über Sarrazin abhielten, hatten wir rund zehn mögliche linke oder eher linke Podiumsteilnehmer um Teilnahme angefragt. Keiner sagte zu. Ich bin überzeugt, daß die Absagen aus zweierlei Gründen erfolgten: Zum einen hält man das Schneiden, Abdrängen und Beschweigen unserer Positionen noch immer für die beste Methode der jahrelang wie geschmiert laufenden Verteidigung des linken Selbstbildes; zum andern – und das wiegt schwerer – wissen die möglichen Kontrahenten, daß sie auf einem Feld anzutreten hätten, auf dem wir jedes Argument kennen und auf dem Sarrazin tatsächlich den finalen Beweis dafür erbracht hat, daß unsere Bestandsaufnahmen stimmen: Debattenverhinderung ist nichts anderes als die fortgesetzte „Verschleierung eigener Fehler und Versäumnisse“ (abermals Kepplinger).

Im Aprilheft der Sezession vom vergangenen Jahr habe ich einen Briefwechsel abgedruckt, den ich mit dem Schriftsteller Richard Wagner führte. In diesem Briefwechsel ist die Problematik der Meinungsfreiheit in Deutschland ausgeführt und mit Schlüsselbegriffen abgesteckt. Von dem Briefwechsel ist hier ein Teil nachzulesen, die Druckausgabe (Heft 35) mit dem vollständigen Text ist hier verfügbar. Wir sandten das Heft Thilo Sarrazin seinerzeit zu, weil auch über ihn ein Beitrag darin handelte („Sarrazin und seine Gegner“). Er bedankte sich und schrieb, daß er aus dem Briefwechsel mit Richard Wagner Aufschlußreiches über ein wichtiges Thema gelesen habe.

Es scheint, als würde dieses Thema nun zu seinem Thema, weil vor der Perestroika zunächst Glasnost von Nöten ist.

Le prix humain des dérèglements du système

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Le prix humain des dérèglements du système

Les statistiques officielles du gouvernement américain, considérées en général comme largement inférieures à la réalité, indiquent que, pour 2009, autour de 20% des citoyens américains adultes (1 sur 5, ou 45 millions de personnes) souffrent de troubles psychologiques sérieux à graves (allant des « dépressions sérieuses » à des « tendances suicidaires ») et que moins de la moitié reçoivent des soins.

Il s'agit des Américains adultes. La population non adulte (adolescents) est elle-même encore plus atteinte. « A peu près 50% des adolescents (teenagers) manifestent des formes de déséquilibres mentaux et à peu près la moitié d'entre eux des symptômes pathologiques qui interfèrent gravement sur leur vie courante... ».

 

On replacera bien entendu ces divers constats concernant la population américaine (qui devraient de retrouver dans nombre de populations du bloc occidentalo-américain) dans le contexte qui importe. La crise économique et sociale en est l'élément le plus évident, avec les chocs successifs qu'elle engendre, leurs effets sur l'emploi et le niveau de vie de la population, l'incapacité du système à provoquer l'amélioration de la situation alors que cette amélioration est sans cesse annoncée. Le mélange de pauvreté et de précarité, assorti de la tension permanente entre les annonces optimistes et les déceptions qui les suivent, est sans doute un puissant facteur de dérèglement psychologique.

Sur ce premier élément se greffe un facteur plus spécifique, la tension permanente alimentée par la politique de “sécurité nationale” (ou “sécurité collective” puisque les Etats-Unis veulent absolument associer à leur « combat » l'ensemble des pays occidentaux). Cette politique s'appuie depuis plusieurs années sur la menace terroriste, elle même absurdement exagérée et décrite comme apocalyptique. Concrètement elle se traduit par diverses mesures quotidiennes dites “intrusives” de surveillance, comme notamment les méthodes de fouille et de contrôle corporel dans les aéroports américains relevant de la Transport Security Administration (TSA). Elles commencent à prendre l'ampleur  d'un scandale national et conduisent désormais à un débat dans le corps législatif.

Bien entendu, la situation est aggravée par les guerres en cours, en Afghanistan principalement, qui se définissent à la fois par des destructions absurdes et massives, des dépenses énormes, des échecs répétés et une absence de but, voire de compréhension du conflit, finalement couronnés par une reconnaissance tacite unanime de l'impossibilité de la victoire. Les effets perturbateurs sur la population de la « guerre contre la terreur » sont largement renforcés par la présence en constante augmentation de vétérans de ces guerres, eux-mêmes frappés dans des proportions effrayantes, allant jusqu'à 80% selon certaines études, de troubles psychologiques sérieux à très graves... Il s'agit de conflits qui font aujourd'hui plus de pertes du fait des suicides dus aux problèmes psychologiques que du fait de l'action au combat.

En d'autres mots, la situation d'une population gravement affectée psychologiquement devient un problème de première dimension, un problème central de cette crise générale de notre civilisation. Les 45 millions de personnes recensées aux USA comme affectées de troubles “sérieux à graves” (de la dépression sérieuse au suicide), avec une grande partie du reste de la population affectée de troubles plus légers qui menacent constamment de s'aggraver, nous indiquent qu'il s'agit d'une crise collective majeure dont nous n'hésitons pas à affirmer qu'elle est directement et massivement liée à la situation générale de crise terminale de notre civilisation, crise elle-même en aggravation constante. Le phénomène est plus particulièrement ressenti et spectaculaire aux USA parce que ce pays, sans assise historique, massivement engagé à l'extérieur et soumis à un système de la communication tous les jours démenti par les événements du monde réel, se montre d'une fragilité psychologique très grande.

Il faut bien voir en effet que le système de la communication tel qu'il est utilisé officiellement aux Etats-Unis dissimule systématiquement la réalité de la gravité de la crise par tout un apparat de discours politico-commerciaux vantant l'expansion, les loisirs, la globalisation d'une économie fondée sur la promesse de l'abondance et du bonheur. La prise de conscience de la crise centrale du système, refusée à la conscience collective, est perçue de façon massive par la psychologie, avec les effets dévastateurs que l'on commence à apprécier statistiquement. A côté de cela, les adjuvants tels que la drogue, l'alcool, les armes individuels, jouent leur rôle, également massif, d'aggravation du problème.

Puisque la crise ne peut entrer ouvertement par la grande porte de la conscience de l'individu, elle pénètre subrepticement par les fenêtres de sa psychologie. Le résultat est désormais évident. Lors des « vraies guerres », la conscience placée devant des dangers dont la plupart malgré la propagande ne pouvaient être dissimulés, était mieux capable de les appréhender. Lors de telles vraies guerres, malgré les dommages infligés directement par les conflits, les psychologies sont beaucoup plus stables parce que la réalité du danger n'est pas dissimulé et que l'instinct vital organise les psychismes pour affronter la situation. Dans la situation actuelle, les dommages réels étant niés ou cachés, entraînent des troubles graves sur les psychismes. Les individus, ne peuvent organiser d'adaptation défensive à des dangers soit insaisissables (le terrorisme) soit masqués (les conséquences de la crise économique ou des campagnes militaires à l'extérieur).

Mais l'on comprend bien qu'il s'agit d'une situation sans issue. Le système ne peut pas reconnaître la puissance et la profondeur de la crise centrale qui l'affecte puisque ce serait reconnaître son vice irréversible et sa mort prochaine. Il en résulte que ces troubles psychologiques, qui doivent s'exprimer d'une façon ou d'une autre, fournissent une explication acceptable à une situation de plus en plus chaotique, notamment dans le domaine de vie politique. Le chaos politique au niveau notamment des affrontements et choix partisans, répond aux troubles de la psychologie. Les consciences ne s'expliquent pas ce qui se passe et elles réagissent par divers excès politiques, une insatisfaction grandissante, un jugement fluctuant sinon fantasmatique de la situation.

Cela est particulièrement évident aux USA, dans ce pays dont les structures politiques sont très rigides, le conformisme généralisée, c'est-à-dire un système d'enrégimentement paradoxalement fondé sur les affirmations de liberté et d'autonomie ne fonctionnant que si les citoyens conservent une psychologie qui, même déséquilibrée, doit se trouver en accord absolu avec ce système. Ce n'est plus du tout le cas, comme on le sait. Notre hypothèse est que le désordre américain actuel a sa cause principale dans ce phénomène. De là, on peut tirer la conclusion que la psychologie malade des citoyens du système est la première menace de sécurité nationale pour les Etats-Unis (encore une fois, bien en avance sur “le reste du monde” à cause de leurs spécificités historiques). Elle affecte directement l'équilibre et la cohésion de cette puissance. Elle devrait accélérer d'une façon dramatique le processus de dissolution du cadre politico-social du pays, et très rapidement sa cohésion géopolitique. On aurait ainsi la démonstration que la dimension psychologique règle tout et, notamment, la dimension géopolitique. Mais il s'agit, bien sûr, d'un aspect et rien que d'un aspect du phénomène plus général de l'effondrement d'un système et de la civilisation qu'il a prise sous sa tutelle.

Sources:
CBS.News http://www.cbsnews.com/stories/2010/11/18/health/main7066...

Raw Story  http://www.rawstory.com/rs/2010/10/teens-meet-criteria-mental-disorder/


Note de la rédaction. Ce texte résume et synthétise un article de Philippe Grasset publié sur le site dedefensa. La question présente un indéniable intérêt scientifique, dans un domaine souvent abordé ici: la formation des visions globales du monde (global mood). (http://www.dedefensa.org/article-la_psychologie_dimension...

dimanche, 23 janvier 2011

LEAP-2011: l'année impitoyable, à la croisée des trois chemins du chaos mondial

LEAP - 2011 : l'année impitoyable, à la croisée des trois chemins du chaos mondial

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 janvier 2011

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Ce numéro (…) marque le cinquième anniversaire de la publication du Global Europe Anticipation Bulletin. Or, en janvier 2006, à l’occasion du numéro 1, l’équipe du LEAP indiquait à l’époque qu’une période de quatre à sept ans s’ouvrait, qui serait caractérisée par la « Chute du Mur Dollar », phénomène analogue à celui de la chute du Mur de Berlin qui entraîna, dans les années suivantes, l’effondrement du bloc communiste, puis celui de l’URSS.

Aujourd’hui, dans ce [numéro] qui présente nos trente-deux anticipations pour l’année 2011, nous estimons que l’année à venir sera une année charnière dans ce processus s’étalant donc entre 2010 et 2013. Elle sera, en tout état de cause, une année impitoyable, car elle va en effet marquer l’entrée dans la phase terminale du monde d’avant la crise (1).

Depuis septembre 2008, moment où l’évidence de la nature globale et systémique de la crise s’est imposée à tous, les Etats-Unis et, derrière eux, les pays occidentaux, se sont contentés de mesures palliatives, qui n’ont fait que masquer les effets de sape de la crise sur les fondements du système international contemporain. 2011 va, selon notre équipe, marquer le moment crucial où, d’une part, ces mesures palliatives voient leur effet anesthésiant s’évanouir tandis que, au contraire, vont brutalement surgir au premier plan les conséquences de la dislocation systémique de ces dernières années (2).

En résumé, 2011 va être marquée par une série de chocs violents, qui vont faire exploser les fausses protections mises en place depuis 2008 (3) et qui vont emporter un à un les « piliers » sur lesquels repose depuis des décennies le « Mur Dollar ».

 

Seuls les pays, collectivités, organisations et individus qui ont réellement entrepris, depuis trois ans, de tirer les leçons de la crise en cours pour s’éloigner au plus vite des modèles, valeurs et comportements d’avant la crise, traverseront cette année indemnes ; les autres vont être emportés dans le cortège de difficultés monétaires, financières, économiques, sociales et politiques, que réserve 2011.

Ainsi, comme nous considérons que 2011 sera globalement l’année la plus chaotique depuis 2006, date du début de nos travaux sur la crise, notre équipe s’est concentrée, dans [ce numéro], sur les 32 anticipations de l’année 2011, qui comportent également nombre de recommandations pour faire face aux chocs à venir. C’est ainsi une sorte de carte prévisionnelle des chocs financiers, monétaires, politiques, économiques et sociaux des douze prochains mois, qu’offre ce numéro (…).

Si notre équipe estime que 2011 sera l’année la plus terrible depuis 2006, date du début de notre travail d’anticipation de la crise systémique, c’est parce qu’elle est à la croisée des trois chemins du chaos mondial. Faute de traitement de fond des causes de la crise, depuis 2008, le monde n’a fait que reculer pour mieux sauter.

Un système international exsangue

Le premier chemin que la crise peut prendre pour générer un chaos mondial, c’est tout simplement un choc violent et imprévisible. L’état de délabrement du système international est désormais tellement avancé que sa cohésion est à la merci de toute catastrophe d’envergure (4).

Il suffit de voir l’incapacité de la communauté internationale à efficacement aider Haïti depuis un an (5), des Etats-Unis à reconstruire la Nouvelle Orléans depuis six ans, de l’ONU à régler les problèmes du Darfour, de la Côte d’Ivoire depuis une décennie, des Etats-Unis à faire avancer la paix au Proche-Orient, de l’OTAN à battre les Talibans en Afghanistan, du Conseil de Sécurité à maîtriser les questions coréenne et iranienne, de l’Occident à stabiliser le Liban, du G20 à mettre fin à la crise mondiale, qu’elle soit financière, alimentaire, économique, sociale, monétaire… pour constater que, sur l’ensemble de la palette des catastrophes climatiques et humanitaires, comme des crises économiques et sociales, le système international est désormais impuissant.

En fait, depuis le milieu des années 2000 au moins, l’ensemble des grands acteurs mondiaux, au premier rang desquels se trouvent, bien entendu, les Etats-Unis et son cortège de pays occidentaux, ne fait plus que de la communication, de la gesticulation.

Dans la réalité, rien ne va plus : la bille des crises tourne et chacun retient son souffle pour qu’elle ne tombe pas sur sa case. Mais, progressivement, la multiplication des risques et des thèmes de crise ont transformé la roulette de casino en roulette russe. Pour le LEAP, le monde entier commence à jouer à la roulette russe (6), ou plutôt à sa version 2011 « la roulette américaine », avec cinq balles dans le barillet.

Evolution mensuelle de l’indice Alimentation de la FAO (2010) et des prix des principales denrées alimentaires, 2009-2010 (base 100 : moyenne 2002-2004) – Source : FAO/Crikey, janvier 2011

L’envolée des prix des matières premières (alimentaires, énergétiques (7)…) doit nous rappeler 2008 (8). C’est en effet dans le semestre précédant l’effondrement de Lehman Brothers et de Wall Street, que s’est situé le précédent épisode de fortes hausses des prix des matières premières. Et les causes actuelles sont de la même nature que celles d’hier : une fuite hors des actifs financiers et monétaires, en faveur de placements « concrets ».

Hier, les gros opérateurs fuyaient les crédits hypothécaires et tout ce qui en dépendait, ainsi que le Dollar US ; aujourd’hui, ils fuient l’ensemble des valeurs financières et les bons du Trésor (9) et autres dettes publiques.

Il faut donc s’attendre, entre le printemps 2011 et l’automne 2011, à l’explosion de la quadruple bulle des bons du Trésor, des dettes publiques (10), des bilans bancaires (11) et de l’immobilier (américain, chinois, britannique, espagnol… et commercial (12) ) ; l’ensemble, se déroulant sur fond de guerre monétaire exacerbée (13).

L’inflation induite par les Quantitative Easing américain, britannique et japonais et les mesures de stimulation des mêmes, des Européens et des Chinois, va être l’un des facteurs déstabilisants de 2011 (14). Nous y revenons plus en détail dans ce [numéro].

Mais ce qui est désormais évident au regard de ce qui se passe en Tunisie (15), c’est que ce contexte mondial, notamment la hausse des prix des denrées et de l’énergie, débouche dorénavant sur des chocs sociaux et politiques radicaux (16). L’autre réalité que dévoile le cas tunisien, c’est l’impuissance des « parrains » français, italien ou américain, pour empêcher l’effondrement d’un « régime-ami » (17).

Impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux

Et cette impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux, est l’autre chemin que la crise peut utiliser pour générer un chaos mondial en 2011. En effet, on peut classer les principales puissances du G20 en deux groupes, dont le seul point commun est qu’ils ne parviennent pas à influencer les évènements de manière décisive.

D’un côté, on a l’Occident moribond avec, d’une part, les Etats-Unis, dont l’année 2011 va démontrer que le leadership n’est plus qu’une fiction (voir dans ce numéro) et qui tentent de figer tout le système international dans sa configuration du début des années 2000 (18) ; et puis on a l’Euroland, « souverain » en gestation qui est actuellement essentiellement concentré sur son adaptation à son nouvel environnement (19) et son nouveau statut d’entité géopolitique émergente (20), et qui n’a donc ni l’énergie, ni la vision nécessaire pour peser sur les évènements mondiaux (21).

Et de l’autre côté, on trouve les BRIC (avec, en particulier, la Chine et la Russie), qui s’avèrent incapables, pour l’instant, de prendre le contrôle de tout ou partie du système international et dont la seule action se limite donc à saper discrètement ce qui reste des fondements de l’ordre d’avant la crise (22).

En fin de compte, c’est donc l’impuissance qui se généralise (23) au niveau de la communauté internationale, renforçant non seulement le risque de chocs majeurs, mais également l’importance des conséquences de ces chocs. Le monde de 2008 a été pris par surprise par le choc violent de la crise, mais le système international était paradoxalement mieux équipé pour réagir car organisé autour d’un leader incontesté (24).

En 2011, ça n’est plus le cas : non seulement il n’y a plus de leader incontesté, mais le système est exsangue, comme on l’a vu précédemment. Et la situation est encore aggravée par le fait que les sociétés d’un grand nombre de pays de la planète sont au bord de la rupture socio-économique.

Cliquez sur le graphique pour l'agrandir

Evolution du prix de l’essence aux Etats-Unis (2009-2011) – Source : GasBuddy, janvier 2011

Des sociétés au bord de la rupture socio-économique

C’est en particulier le cas aux Etats-Unis et en Europe, où trois ans de crise commencent à peser très lourd dans la balance socio-économique et donc, politique. Les ménages américains, désormais insolvables par dizaines de millions, oscillent entre pauvreté subie (25) et rage anti-système. Les citoyens européens, coincés entre chômage et démantèlement de l’Etat-providence (26), commencent à refuser de payer les additions des crises financières et budgétaires et entreprennent de chercher des coupables (banques, Euro, partis politiques de gouvernement…).

Mais parmi les puissances émergentes aussi, la transition violente que constitue la crise conduit les sociétés vers des situations de rupture : en Chine, la nécessité de maîtriser les bulles financières en développement se heurte au désir d’enrichissement de secteurs entiers de la société, comme au besoin d’emploi de dizaines de millions de travailleurs précaires ; en Russie, la faiblesse du filet social s’accommode mal de l’enrichissement des élites, tout comme en Algérie agitée par des émeutes.

En Turquie, au Brésil, en Inde, partout, la transition rapide que connaissent ces pays déclenche émeutes, protestations, attentats. Pour des raisons parfois antinomiques, développement pour les unes, appauvrissement pour les autres, un peu partout sur la planète, nos différentes sociétés abordent 2011 dans un contexte de fortes tensions, de ruptures socio-économiques, qui en font donc des poudrières politiques.

C’est sa position, à la croisée de ces trois chemins, qui fait ainsi de 2011 une année impitoyable. Et impitoyable, elle le sera pour les Etats (et les collectivités locales) qui ont choisi de ne pas tirer les difficiles leçons des trois années de crise qui ont précédé et/ou qui se sont contentés de changements cosmétiques, ne modifiant en rien leurs déséquilibres fondamentaux.

Elle le sera aussi pour les entreprises (et pour les Etats (27) ) qui ont cru que l’embellie de 2010 était le signe d’un retour « à la normale » de l’économie mondiale.

Et enfin, elle le sera pour les investisseurs qui n’ont pas compris que les valeurs d’hier (titres, monnaies…) ne pouvaient pas être celles de demain (en tout cas, pour plusieurs années).

L’Histoire est généralement « bonne fille ». Elle donne souvent un coup de semonce avant de balayer le passé. Cette fois-ci, elle a donné le coup de semonce en 2008. Nous estimons qu’en 2011, elle donnera le coup de balai. Seuls les acteurs qui ont entrepris, même laborieusement, même partiellement, de s’adapter aux nouvelles conditions générées par la crise, pourront tenir ; pour les autres, le chaos est au bout du chemin.

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Notes :

(1) Ou du monde tel qu’on le connaît depuis 1945, pour reprendre notre description de 2006.

(2) La récente décision du ministère du Travail américain d’étendre à cinq ans la mesure du chômage de longue durée dans les statistiques de l’emploi US, au lieu du maximum de deux ans jusqu’à maintenant, est un bon indicateur de l’entrée dans une étape nouvelle de la crise, une étape qui voit disparaître les « habitudes » du monde d’avant. D’ailleurs, le gouvernement américain cite « la montée sans précédent » du chômage de longue durée, pour justifier cette décision. Source : The Hill, 28 décembre 2010

(3) Ces mesures (monétaires, financières, économiques, budgétaires, stratégiques) sont désormais étroitement connectées. C’est pourquoi, elles seront emportées dans une série de chocs successifs.

(4) Source : The Independent, 13 janvier 2011

(5) C’est même pire, puisque c’est l’aide internationale qui a apporté le choléra dans l’île, faisant des milliers de morts.

(6) D’ailleurs, Timothy Geithner, le ministre américain des Finances, peu connu pour son imagination débordante, vient d’indiquer que « le gouvernement américain pouvait avoir à nouveau à faire des choses exceptionnelles », en référence au plan de sauvetage des banques de 2008. Source : MarketWatch, 13 janvier 2011

(7) D’ailleurs, l’Inde et l’Iran sont en train de préparer un système d’échange « or contre pétrole » pour tenter d’éviter des ruptures d’approvisionnement. Source : Times of India, 08 janvier 2011

(8) L’indice FAO des prix alimentaires vient de dépasser, en janvier 2011 (à 215), son précédent record de mai 2008 (à 214).

(9) Les banques de Wall Street se débarrassent actuellement, à très grande vitesse (sans équivalent depuis 2004), de leurs Bons du Trésor US. Leur explication officielle est « l’amélioration remarquable de l’économie US, qui ne justifie plus de se réfugier sur les Bons du Trésor ». Bien entendu, vous êtes libres de les croire, comme le fait le journaliste de Bloomberg du 10 janvier 2011.

(10) Ainsi, l’Euroland avance déjà à grands pas sur le chemin décrit dans le [précédent numéro], d’une décote en cas de refinancement des dettes d’un Etat-membre ; tandis que, désormais, les dettes japonaise et américaine s’apprêtent à entrer dans la tourmente. Sources : Bloomberg, 07 janvier 2011 ; Telegraph, 05 janvier 2011

(11) Nous estimons que, d’une manière générale, les bilans des grandes banques mondiales contiennent au moins 50% d’actifs-fantômes, dont l’année à venir va imposer une décote de 20% à 40%, du fait du retour de la récession mondiale avec l’austérité, de la montée des défauts sur les prêts des ménages, des entreprises, des collectivités, des Etats, des guerres monétaires et de la reprise de la chute de l’immobilier. Les « stress-tests » américain, européen, chinois, japonais ou autres, peuvent toujours continuer à tenter de rassurer les marchés avec des scénarios « Bisounours », sauf que, cette année, c’est « Alien contre Predator » qui est au programme des banques. Source : Forbes, 12 janvier 2011

(12) Chacun de ces marchés immobiliers va encore fortement baisser en 2011, pour ceux qui ont déjà entamé leur chute ces dernières années ou, dans le cas chinois, va entamer son dégonflement brutal, sur fond de ralentissement économique et de rigueur monétaire.

(13) L’économie japonaise est d’ailleurs l’une des premières victimes de cette guerre des monnaies, avec 76% des chefs d’entreprises des 110 grandes sociétés nippones, sondées par Kyodo News, se déclarant désormais pessimistes pour la croissance japonaise en 2011, suite à la hausse du Yen. Source : JapanTimes, 04 janvier 2011

(14) Voici quelques exemples édifiants, rassemblés par l’excellent John Rubino. Source : DollarCollapse, 08 janvier 2011

(15) Pour rappel, dans le [numéro] du 15 octobre 2010, nous avions classé la Tunisie dans les « pays à risques importants » pour 2011.

(16) Nul doute, d’ailleurs, que l’exemple tunisien génère une salve de réévaluations parmi les agences de notation et les « experts en géopolitique » qui, comme d’habitude, n’ont rien vu venir. Le cas tunisien illustre également le fait que ce sont désormais les pays satellites de l’Occident en général, et des Etats-Unis en particulier, qui sont sur le chemin des chocs de 2011 et des années à venir. Et il confirme ce que nous répétons régulièrement, une crise accélère tous les processus historiques. Le régime Ben Ali, vieux de vingt-trois ans, s’est effondré en quelques semaines. Quand l’obsolescence politique est là, tout bascule vite. Or, c’est l’ensemble des régimes arabes pro-occidentaux qui est désormais obsolète, à l’aune des évènements de Tunisie.

(17) Nul doute que cette paralysie des « parrains occidentaux » va être soigneusement analysée à Rabat, au Caire, à Djeddah et Amman par exemple.

(18) Configuration qui leur était la plus favorable, puisque sans contrepoids à leur influence.

(19) Nous y revenons plus en détail dans ce numéro (…) mais, vu de Chine, on ne s’y trompe pas. Source : Xinhua, 02 janvier 2011

(20) Petit à petit, les Européens découvrent qu’ils sont dépendants d’autres centres de pouvoir que Washington. Pékin, Moscou, Brasilia, New Delhi… entrent très lentement dans le paysage, des partenaires essentiels. Sources : La Tribune, 05 janvier 2011 ; Libération, 24 décembre 2010 ; El Pais, 05 janvier 2011

(21) Toute l’énergie du Japon est concentrée sur sa tentative désespérée de résister à l’attraction chinoise. Quant aux autres pays occidentaux, ils ne sont pas en mesure d’influer significativement sur les tendances mondiales.

(22) La place du Dollar US dans le système mondial, fait partie de ces derniers fondements que les BRIC érodent activement jour après jour.

(23) En matière de déficit, le cas américain est exemplaire. Au-delà du discours, tout continue comme avant la crise, avec un déficit en gonflement exponentiel. Pourtant, même le FMI tire désormais la sonnette d’alarme. Source : Reuters, 08 janvier 2011

(24) D’ailleurs, même le Wall Street Journal du 12 janvier 2011, se faisant l’écho du Forum de Davos, s’inquiète de l’absence de coordination internationale, qui est en soi un risque majeur pour l’économie mondiale.

(25) Des millions d’Américains découvrent les banques alimentaires pour la première fois de leur vie, tandis qu’en Californie, comme dans de nombreux autres Etats, le système éducatif se désagrège rapidement. En Illinois, les études sur le déficit de l’Etat le comparent désormais au Titanic. 2010 bat le record des saisies immobilières. Sources : Alternet, 27 décembre 2010 ; CNN, 08 janvier 2011 ; IGPA-Illinois, janvier 2011 ; LADailyNews, 13 janvier 2011

(26) L’Irlande, qui est face à une reconstruction pure et simple de son économie, est un bon exemple de situations à venir. Mais même l’Allemagne, aux résultats économiques pourtant remarquables actuellement, n’échappe pas à cette évolution, comme le montre la crise du financement des activités culturelles. Tandis qu’au Royaume-Uni, des millions de retraités voient leurs revenus amputés pour la troisième année consécutive. Sources : Irish Times, 31 décembre 2010 ; Deutsche Welle, 03 janvier 2011 ; Telegraph, 13 janvier 2011

(27) A ce sujet, les dirigeants américains confirment qu’ils foncent tout droit dans le mur des dettes publiques, faute d’anticiper les difficultés. En effet, la récente déclaration de Ben Bernanke, le patron de la Fed, dans laquelle il affirme que la Fed n’aidera pas les Etats (30% de baisse des revenus fiscaux en 2009, d’après le Washington Post du 05 janvier 2011) et les villes qui croulent sous les dettes, tout comme la décision du Congrès d’arrêter l’émission des « Build American Bonds » qui ont évité aux Etats de faire faillite ces deux dernières années, illustrent un aveuglement de Washington qui n’a d’équivalent que celui dont Washington a fait preuve en 2007/2008, face à la montée des conséquences de la crise des « subprimes ». Sources : Bloomberg, 07 janvier 2011 ; WashingtonBlog, 13 janvier 2011

Laboratoire Européen d’Anticipation Politique

samedi, 22 janvier 2011

Vaarwel Amerika !

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Wereldorde -  De zon komt op in het Oosten

Vaarwel Amerika

Door: Marcel Hulspas & Jan-Hein Strop

Ex: http://www.depers.nl/

Zestig jaar lang was Europa militair en economisch nauw verbonden met de Verenigde Staten. Die verbintenis heeft haar tijd gehad. Europa moet de VS loslaten. Het liefst zo snel mogelijk.

Toen Winston Churchill in 1941 de Amerikaanse president Roosevelt ontmoette, om Amerikaanse steun te vragen in de strijd tegen Hitler-Duitsland, zou hij tegen Roosevelt hebben gezegd: ‘Give us the tools and we’ll finish the job.’ En dat is wat Roosevelt deed. Washington redde het failliete Groot-Brittannië en de VS werden ‘het arsenaal van de democratie’. Direct na de oorlog vormde het Amerikaanse leger de enige garantie tegen een Russische bezetting, en dankzij de miljarden dollars uit het Marshallplan kon West-Europa zich daarna economisch herstellen. Europa is de VS buitengewoon veel verschuldigd.

Maar nu, zestig jaar later, wordt het hoog tijd dat Europa de Verenigde Staten vaarwel zegt. Dat we de blik niet langer westwaarts richten, maar oostwaarts. De VS kampen met ernstige problemen, in binnen- en buitenland, in de economie én in de politiek. De American Century loopt ten einde. En als Europa wil overleven, moet het de banden snel verbreken, of in ieder geval veel losser maken.

Amerika’s grootste probleem is een intern probleem. Het alom geroemde regeringssysteem functioneert al geruime tijd niet meer. De volstrekt vergiftigde partijpolitieke tegenstellingen zorgen ervoor dat het Congres en het Witte Huis elkaar al zo’n twintig jaar voor de voeten lopen, en niet in staat zijn om hoogst noodzakelijke wetgeving door te voeren. Het landsbestuur gaat kapot aan partijpolitieke tegenstellingen.

Onoplosbaar probleem nummer één is het begrotingstekort van 1.300 miljard dollar, waardoor de staatsschuld in moordend tempo toeneemt. Minister Clinton van Buitenlandse Zaken bestempelde het begrotingsprobleem als ‘de grootste bedreiging voor de nationale veiligheid’, maar een weg uit het financiële moeras is verder weg dan ooit.

Keihard bezuinigen: not

Waar landen als Ierland, Griekenland en Portugal in staat zijn tot rigoureuze bezuinigingen, tegen alle publieke verontwaardiging in, staat het machtigste land ter wereld machteloos. De Congressional Budget Office voorspelt dat de rentelasten, bij voortzetting van het huidige beleid, tot 2020 zullen verdriedubbelen. De renteafdracht, als percentage van de belastinginkomsten, neemt toe van 9 procent nu tot 20 procent in 2020 en tot 58 procent in 2040.

Er blijft zo weinig geld over voor beleid, zodat één ding onvermijdelijk is: keihard bezuinigen. Maar snijden in populaire programma’s als Medicare, Medicaid en Social Security is net zo moeilijk als het terugdringen van het heilig verklaarde wapenbezit. Wat defensie betreft (naar schatting 700 miljard per jaar, en stijgende) bleek een uiterst bescheiden voorstel van minister Gates van Defensie om de stijging een beetje in te tomen al voldoende voor heftig verzet.

Extra belastingen om het tekort aan te pakken staan gelijk aan politieke zelfmoord. Sterker, de Republikeinen zijn vast van plan om het begrotingstekort in stand te houden. Onder de oude begrotingsregels (‘pay-as-you-go’) was een toename van bestedingen alleen toegestaan als er tegelijkertijd voor hetzelfde bedrag gesneden werd of extra inkomsten werden gegenereerd.

Maar vorige week, bij het aantreden van het nieuwe Huis van Afgevaardigden, heeft de Republikeinse meerderheid nieuwe begrotingsregels ingesteld, die een uitzondering maken voor het verlagen van de belastingen. Tax cuts mogen dus eindeloos gefinancierd worden zonder te bezuinigen. Hiermee hoopt de partij de belastingverlaging voor de allerrijksten, die in december tijdelijk is verlengd, straks permanent te kunnen maken. Met de tijdelijke verlaging wordt in vijf jaar al 900 miljard dollar toegevoegd aan het tekort.

Normaal gesproken wordt fiscaal onverantwoordelijke politiek bestraft met oplopende rentes op staatsobligaties. Maar de VS genieten al zestig jaar het privilege dat ze ’s werelds reservemunt drukken, en dat ze de geldpersen onbeperkt kunnen laten draaien. Daarmee koopt de Amerikaanse Centrale Bank haar eigen staatsobligaties op om de rente laag te houden, en verder (maar dat zal het nooit toegeven) zorgt dat drukken ervoor dat de waarde van de dollar daalt, wat de VS weer competitief maken op de wereldmarkt. Zo moet de Amerikaanse economie uit het slop worden getrokken. En snel.

Het experimentele monetaire beleid jaagt de wereld schrik aan. Veel landen, en vooral China, zitten met enorme dollarreserves (2,8 biljoen dollar) en zijn bang dat die reserves straks niets meer waard zijn. Als de dollar ineenzakt vóórdat de Amerikaanse economie opkrabbelt, brokkelt hun vertrouwen in de Amerikaanse kredietwaardigheid in hoog tempo af. Als dat gebeurt, is de grootste Amerikaanse crisis aller tijden een feit: de VS krijgen hun schulden alleen nog gefinancierd door nog meer dollars te drukken. Hyperinflatie is het waarschijnlijke gevolg.

De aandelenmarkten vinden het prachtig. Dat er met goedkoop geld een groot risico is op nieuwe bubbels, maakt politici niets uit: hun campagnekassen lopen vol, nu op Wall Street de bankiers zich met hun hoge bonussen weer suf lachen. Amerika gelooft nog steeds in het cowboy-kapitalisme, met zijn boom-bust-cyclus, in leven op krediet.

Europa heeft pakweg dertig jaar in die mallemolen meegedraaid. Het wordt tijd om eruit te stappen.

Wijsheid uit het Oosten

We moeten uit de buurt blijven van die onvermijdelijke crash. En dat kan. De huidige crisis is al een puur westerse crisis. Het zijn de westerse economieën die stagneren. Elders groeit de economie onstuimig door. Wereldwijd groeide de economie in 2010 met 7 procent. Europa kan daar bij aansluiten. Nobelprijswinnaar Joseph Stieglitz noemde het ‘bizar’ dat de wereld nog steeds denkt in dollars. ‘Dat zou het al zijn als de VS hun economie op orde hadden. Maar nu dat niet zo is, is die situatie absurd.’ Lang hoeft dat niet te duren. Als Europa zijn interne financiële problemen heeft opgelost, wordt de euro een aantrekkelijk alternatief. Dan moet Europa die kans ook grijpen.

De Chinezen zijn behoedzame spelers op de financiële wereldmarkt. Ze beschikken over voldoende dollars om de VS op de knieën te dwingen, maar zullen er alles aan doen om een handelsoorlog te voorkomen. Maar je hoeft geen rocket scientist te zijn om te zien waar deze groeiende reus zijn groeikansen ziet. Over twintig jaar zijn niet de VS, maar is China de grootste economie ter wereld. De opkomende landen als China, India, Rusland en Brazilië zijn gezamenlijk nu al economisch machtiger dan het Westen. En de EU is op dit moment China’s grootste afzetmarkt.

Omgekeerd wordt China voor de EU als exportland steeds belangrijker. Een kwart van de Rotterdamse haven is nu al in gebruik voor de Chinese im- en export. China is dus zeer gebaat bij Europese stabiliteit, en Peking heeft diepe zakken gevuld met dollars, die voor de stabilisatie van de euro kunnen zorgen. Zij heeft beloofd met die enorme dollarreserves de eurozone bij te staan, door staatsschulden van landen als Griekenland, Spanje en Portugal op te kopen. Daarmee koopt China politieke invloed en belangen in industrieën. Japan heeft zich vorige week overigens ook bereid getoond de eurozone met serieuze bedragen te helpen.

Het Oosten heeft vertrouwen in Europa. Wat nog ontbreekt, is Europees vertrouwen in het Oosten. In de VS worden Chinese investeerders bijna het land uitgejaagd; hier in Europa worden ze met enig wantrouwen gadegeslagen. Ten onrechte. Ze zijn onze grote kans om aan de omarming van de wankele Amerikaanse reus te ontsnappen. En dat moet. Voordat dat land in de greep komt van een permanente politieke én financiële crisis.

Er is een andere uitstekende reden om zo snel mogelijk aan die Amerikaanse greep te ontkomen: energie. Ooit was Europa net zo verslaafd aan Arabische olie als de VS. Toen liepen de geopolitieke belangen parallel. Maar dat doen ze allang niet meer. Amerikanen zijn nog steeds verslaafd aan Arabische olie, en daaraan zal in de komende decennia weinig veranderen. Terwijl Europa het niet alleen veel zuiniger aan doet, maar ook dringend op zoek is naar alternatieven. Europa moet wel. Het heeft altijd voorrang gegeven aan een misschien minder spectaculaire, maar in ieder geval stabiele economische groei.

Dat vereist stabiele energieprijzen. Maar dankzij Amerikaanse militaire interventies is het Midden-Oosten één grote brandhaard, en is olie uit het Midden-Oosten buitengewoon onaantrekkelijk geworden. De voortdurende conflicten in de regio, en het daardoor oplaaiende terrorisme, zullen de VS hoogstwaarschijnlijk verleiden tot nieuwe militaire avonturen, zoals een aanval op Iran. Avonturen die de regio alleen maar nóg instabieler zullen maken. En dat zal de leverantie alleen maar nog onbetrouwbaarder maken.

Rusland

Maar er is ook een kans dat de VS zich de komende jaren juist terug zullen trekken uit de internationale politieke arena (zie kader.) Dat is goed nieuws voor het Midden-Oosten (met uitzondering van Saoedi-Arabië en Israël) en belangrijk nieuws voor de opkomende industriestaten, die op eigen kracht hun economische belangen zullen moeten gaan beschermen. Europa is geen militaire grootmacht en moet dat ook niet worden. Maar als het zijn welvaart wil behouden, zal het in dit spel een hoofdrol moeten spelen. Alweer een reden om verder te kijken dan het oude, atlantische bondgenootschap

Inzet van het beleid is een duurzaam evenwicht. Wat Europa nodig heeft, is een slimme combinatie van energieleveranciers en van energiebronnen: duurzame energiebronnen (nucleair, zon, wind, biomassa) én het flexibele, schone aardgas. Dat laatste betekent een nauwere band met Rusland. Nu al zijn er innige banden tussen Nederland en het Russische Gazprom. Gasunie neemt deel in Nordstream, de gaspijpleiding door de Oostzee. Als het om energie gaat, hebben we allang voor het Oosten gekozen. Daar groeit een compleet nieuwe markt, met compleet andere spelers. China heeft recent een overeenkomst gesloten voor de levering van Russisch gas. Ook hier gaan de belangen steeds meer parallel lopen.

Een nieuwe wereldorde

De American Century spoedt naar zijn einde. Het land is economisch in het slop geraakt en politiek volstrekt verlamd. Iedereen roept er om hervormingen, om nieuw elan, om eenheid. En al die idealen zijn verder weg dan ooit. Het land staat voor een ongekende zware, dubbele crisis. Europa moet te allen tijde voorkomen dat het daarin wordt meegesleurd. Het zal zo snel mogelijk aansluiting moeten zoeken bij de opkomende industrielanden.

Diezelfde landen zijn dringend op zoek naar een nieuwe economische wereldorde. Een systeem waarbinnen de ooit almachtige Verenigde Staten een bescheidener rol spelen, en waarin diezelfde VS niet meer in staat zullen zijn de wereldeconomie hun wil op te leggen. Economisch en financieel is de basis voor die nieuwe orde al gelegd. China wil zijn krachten bundelen met de nieuwe spelers, met energiegigant Rusland én met het rijke, gistende Europa.

Alles en iedereen staat klaar voor de Grote Sprong Oostwaarts. Iedereen, alleen de politiek huivert. We mogen hopen dat Europa zijn kans ziet, en benut, voordat het zinkende schip Amerika ons naar beneden trekt.

vendredi, 21 janvier 2011

CIA Touts Mediterranean Tsunami of Coups

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Ex.: http://tarpley.net/2011/01/16/tunisian-wikileaks-putsch/

Tunisian Wikileaks Putsch: CIA Touts Mediterranean Tsunami of Coups

Libya, Egypt, Syria, Algeria, Jordan, Italy All Targeted
US-UK Want New Puppets to Play Against Iran, China, Russia

Obama Retainers Cass Sunstein, Samantha Power, Robert Malley, International Crisis Group Implicated in Destabilizations

Webster G. Tarpley
TARPLEY.net
January 16, 2011

Washington DC, January 16, 2011 - The US intelligence community is now in a
manic fit of gloating over this weekend's successful overthrow of the
Tunisian government of President Ben Ali. The State Department and the CIA,
through media organs loyal to them, are mercilessly hyping the Tunisian
putsch of the last few days as the prototype of a new second generation of
color revolutions, postmodern coups, and US-inspired people power
destabilizations. At Foggy Bottom and Langley, feverish plans are being made
for a veritable Mediterranean tsunami designed to topple most existing
governments in the Arab world, and well beyond. The imperialist planners now
imagine that they can expect to overthrow or weaken the governments of
Libya, Egypt, Syria, Jordan, Algeria, Yemen, and perhaps others, while the
CIA's ongoing efforts to remove Italian Prime Minister Berlusconi (because
of his friendship with Putin and support for the Southstream pipeline) make
this not just an Arab, but rather a pan-Mediterranean, orgy of
destabilization.

Hunger revolution, not Jasmine revolution

Washington's imperialist planners now believe that they have successfully
refurbished their existing model of CIA color revolution or postmodern coup.
This method of liquidating governments had been losing some of its prestige
after the failure of the attempted plutocratic Cedars revolution in Lebanon,
the rollback of the hated IMF-NATO Orange revolution in Ukraine, the
ignominious collapse of June 2009 Twitter revolution in Iran, and the
widespread discrediting of the US-backed Roses revolution in Georgia because
of the warmongering and oppressive activities of fascist madman Saakashvili.
The imperialist consensus is now that the Tunisian events prefigure a new
version of people power coup specifically adapted to today's reality,
specifically that of a world economic depression, breakdown crisis, and
disintegration of the globalized casino economy.

The Tunisian tumults are being described in the US press as the "Jasmine
revolution," but it is far more accurate to regard them as a variation on
the classic hunger revolution. The Tunisian ferment was not primarily a
matter of the middle class desire to speak out, vote, and blog. It started
from the Wall Street depredations which are ravaging the entire planet:
outrageously high prices for food and fuel caused by derivatives
speculation, high levels of unemployment and underemployment, and general
economic despair. The detonator was the tragic suicide of a vegetable vendor
in Sidi Bouzid who was being harassed by the police. As Ben Ali fought to
stay in power, he recognized what was causing the unrest by his gesture of
lowering food prices. The Jordanian government for its part has lowered food
prices there by about 5%.

Assange and Wikileaks, Key CIA Tools to Dupe Youth Bulge

The economic nature of the current unrest poses a real problem for the
Washington imperialists, since the State Department line tends to define
human rights exclusively in political and religious terms, and never as a
matter of economic or social rights. Price controls, wages, jobless
benefits, welfare payments, health care, housing, trade union rights,
banking regulation, protective tariffs, and other tools of national economic
self-defense have no place whatsoever in the Washington consensus mantra.
Under these circumstances, what can be done to dupe the youth bulge of
people under 30 who now represents the central demographic reality of most
of the Arab world?

In this predicament, the CIA's cyberspace predator drone Julian Assange and
Wikileaks are providing an indispensable service to the imperialist cause.
In Iceland in the autumn of 2009, Assange was deployed by his financier
backers to hijack and disrupt a movement for national economic survival
through debt moratorium, the rejection of interference by the International
Monetary Fund, and re-launching the productive economy through an ambitious
program of national infrastructure and the export of high technology capital
goods, in particular in the field of geothermal energy. Assange was able to
convince many in Iceland that these causes were not nearly radical enough,
and that they needed to devote their energies instead to publishing a series
of carefully pre-selected US government and other documents, all of which
somehow targeted governments and political figures which London and
Washington had some interest in embarrassing and weakening. In other words,
Assange was able to dupe honest activists into going to work for the
imperialist financiers. Assange has no program except "transparency," which
is a constant refrain of the US UK human rights mafia as it attempts to
topple targeted governments across the developing sector in particular.
"Yes we can" or "Food prices are too damn high!"

Tunisia is perhaps the first case in which Assange and Wikileaks can make a
credible claim to have detonated the coup. Most press accounts agree that
certain State Department cables which were part of the recent Wikileaks
document dumps and which focused on the sybaritic excess and lavish
lifestyle of the Ben Ali clan played a key role in getting the Tunisian
petit bourgeoisie into the streets. Thanks in part to Assange, Western
television networks were thus able to show pictures of the Tunisian crowds
holding up signs saying "Yes we can" rather than a more realistic and
populist "Food prices are too damn high!"

Ben Ali had been in power for 23 years. In Egypt, President Mubarak has been
in power for almost 30 years. The Assad clan in Syria have also been around
for about three decades. In Libya, Colonel Gaddafi has been in power for
almost 40 years. Hafez Assad was able to engineer a monarchical succession
to his son when he died 10 years ago, and Mubarak and Gaddafi are trying to
do the same thing today. Since the US does not want these dynasties, The
obvious CIA tactic is to deploy assets like Twitter, Google, Facebook,
Wikileaks, etc., to turn key members of the youth bulge into swarming mobs
to bring down the gerontocratic regimes.

CIA Wants Aggressive New Puppets to Play Against Iran, China, Russia

All of these countries do of course require serious political as well as
economic reform, but what the CIA is doing with the current crop of
destabilizations has nothing to do with any positive changes in the
countries involved. Those who doubt this should remember the horrendous
economic and political record of the puppets installed in the wake of recent
color revolutions - people like the IMF-NATO kleptocrat agents Yushchenko
and Timoshenko in Ukraine, the mentally unstable warmongering dictator
Saakashvili in Georgia, and so forth. Political forces that are foolish
enough to accept the State Department's idea of hope and change will soon
find themselves under the yoke of new oppressors of this type. The danger is
very great in Tunisia, since the forces which ousted Ben Ali have no visible
leader and no visible mass political organization which could help them
fight off foreign interference in the way that Hezbollah was able to do in
checkmating the Lebanese Cedars putsch. In Tunis, the field is wide open for
the CIA to install a candidate of its own choosing, preferably under the
cover of "elections." Twenty-three years of Ben Ali have unfortunately left
Tunisia in a more atomized condition.

Why is official Washington so obsessed with the idea of overthrowing these
governments? The answer has everything to do with Iran, China, and Russia.
As regards Iran, the State Department policy is notoriously the attempt to
assemble a united front of the entrenched Arab and Sunni regimes to be
played against Shiite Iran and its various allies across the region. This
had not been going well, as shown by the inability of the US to install its
preferred puppet Allawi in Iraq, where the pro-Iranian Maliki seems likely
to hold onto power for the foreseeable future. The US desperately wants a
new generation of unstable "democratic" demagogues more willing to lead
their countries against Iran than the current immobile regimes have proved
to be. There is also the question of Chinese economic penetration. We can be
confident that any new leaders installed by the US will include in their
program a rupture of economic relations with China, including especially a
cutoff of oil and raw material shipments, along the lines of what Twitter
revolution honcho Mir-Hossein Mousavi was reliably reported to be preparing
for Iran if he had seized power there in the summer of 2009 at the head of
his "Death to Russia, death to China" rent-a-mob. In addition, US hostility
against Russia is undiminished, despite the cosmetic effects of the recent
ratification of START II. If for example a color revolution were to come to
Syria, we could be sure that the Russian naval presence at the port Tartus,
which so disturbs NATO planners, would be speedily terminated. If the new
regimes demonstrate hostility against Iran, China, and Russia, we would soon
find that internal human rights concerns would quickly disappear from the US
agenda.

Key Destabilization Operatives of the Obama Regime

For those who are keeping score, it may be useful to pinpoint some of the
destabilization operatives inside the current US regime. It is of course
obvious that the current wave of subversion against the Arab countries was
kicked off by Secretary of State Hillary Clinton in her much touted speech
last week in Doha, Qatar last week, when she warned assembled Arab leaders
to reform their economies ( according to IMF rules) and stamp out
corruption, or else face ouster.

Given the critical role of Assange and Wikileaks in the current phase, White
House regulations czar Cass Sunstein must also be counted among the top
putschists. We should recall that on February 24, 2007 Sunstein contributed
an article entitled "A Brave New Wikiworld" to the Washington Post, in which
he crowed that "Wikileaks.org, founded by dissidents in China and other
nations, plans to post secret government documents and to protect them from
censorship with coded software." This was in fact the big publicity
breakthrough for Assange and the debut of Wikileaks in the US mainstream
press - all thanks to current White House official Sunstein. May we not
assume that Sunstein represents the White House contact man and controller
for the Wikileaks operation?

Every Tree in the Arab Forest Might Fall

Another figure worthy of mention is Robert Malley, a well-known US
left-cover operative who currently heads the Middle East and North Africa
program at the International Crisis Group (ICG), an organization reputed to
run on money coughed up by George Soros and tactics dreamed up from Zbigniew
Brzezinski. Malley was controversial during the 2008 presidential campaign
because of the anti-Israeli posturing he affects, the better to dupe the
Arab leaders he targets. Malley told the Washington Post of January 16, 2011
that every tree in the Arab forest could now be about to fall: "We could go
through the list of Arab leaders looking in the mirror right now and very
few would not be on the list." Arab governments would be well advised to
keep an eye on ICG operatives in their countries.

Czar Cass Sunstein is now married to Samantha Power, who currently works in
the White House National Security Council as Special Assistant to the
President and Senior Director (boss) of the Office of Multilateral Affairs
and Human Rights - the precise bureaucratic home of destabilization
operations like the one in Tunisia. Power, like Malley, is a veteran of the
US intelligence community's "human rights" division, which is a past master
of using legitimate beefs about repression to to replace old US clients with
new puppets in a never-ending process of restless subversion. Both Malley
and Power were forced to tender pro forma resignations during the Obama
presidential campaign of 2008 - Malley for talking to Hamas, and Power for
an obscene tirade against Hillary Clinton, who is now her bureaucratic
rival.

Advice to Arab Governments, Political Forces, Trade Unions

The Arab world needs to learn a few fundamental lessons about the mechanics
of CIA color revolutions, lest they replicate the tragic experience of
Georgia, Ukraine, and so many others. In today's impoverished world of
economic depression, a reform program capable of defending national
interests against the rapacious forces of financial globalization is the
number one imperative.

Accordingly, Arab governments must immediately expel all officials of the
International Monetary Fund, World Bank, and their subset of lending
institutions. Arab countries which are currently under the yoke of IMF
conditionalities (notably Egypt and Jordan among the Arabs, and Pakistan
among the Moslem states) must unilaterally and immediately throw them off
and reassert their national sovereignty. Every Arab state should
unilaterally and immediately declare a debt moratorium in the form of an
open-ended freeze on all payments of interest and principal of international
financial debt in the Argentine manner, starting with sums allegedly owed to
the IMF-World Bank. The assets of foreign multinational monopolistic firms,
especially oil companies, should be seized as the situation requires. Basic
food staples and fuels should be subjected to price controls, with draconian
penalties for speculation, including by way of derivatives. Dirigist
measures such as protective tariffs and food price subsidies can be quickly
introduced. Food production needs to be promoted by production and import
bounties, as well as by international barter deals. National grain
stockpiles must be quickly constituted. Capital controls and exchange
controls are likely to be needed to prevent speculative attacks on national
currencies by foreign hedge funds acting with the ulterior political motives
of overthrowing national governments. Most important, central banks must be
nationalized and reconverted to a policy of 0% credit for domestic
infrastructure, agriculture, housing, and physical commodity production,
with special measures to enhance exports. Once these reforms have been
implemented, it may be time to consider the economic integration of the Arab
world as an economic development community in which the foreign exchange
earnings of the oil-producing states can be put to work on the basis of
mutual advantage for infrastructure and hard commodity capital investment
across the entire Arab world.

The alternative is an endless series of destabilizations masterminded by
foreigners, and, quite possibly, terminal chaos.

Bernard Lugan: les crises africaines

Bernard Lugan:

les crises africaines

Krantenkoppen - Januari 2011 / 08

Krantenkoppen
 
Januari 2011 - 08
 
reading_paper1.jpgVN: erken 14-jarige Sahar als vluchteling
De 14-jarige Sahar Hbrahim Gel uit Sint Annaparochie moet erkend worden als vluchteling. Dat schrijft de VN-vluchtelingenorganisatie Unhcr in een brief aan haar advocaat Paul Stieger, zo bericht de Leeuwarder Courant dinsdag.
http://www.gelderlander.nl/algemeen/dgbinnenland/7989633/...
 
GroenLinks wil onderzoek moskeeën
Het college van burgemeester en wethouders van Amsterdam moet zelf een onderzoek gaan doen naar de lespraktijken in moskeeën. Dat stelt de GroenLinks-fractie van de hoofdstad nadat gisteren duidelijk werd dat een eerder onderzoek door het Verwey-Jonker Instituut op niets is uitgelopen.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/provinciaal/2011/01/gr...
 
Fatwa: geld stelen voor jihad is tof
In een verse fatwa, gisteren geïntroduceerd in tijdschrift Inspire, moedigt de Jemenitisch-Amerikaanse moslim-geestelijke Anwar Al-Awlaki moslims in de hele wereld aan om geld in te zamelen voor de jihad. Op welke manier dat gebeurt, maakt hem niet uit.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/fat...
 
Klokkenluiderspartij daagt Nederlandse staat
De Nederlandse Klokkenluiderspartij (NKP) en de Europese Klokkenluiderspartij (EKP) dagen de Nederlandse staat voor het Europese Hof van de Rechten van de Mens. De partijen vermoeden een ongelijke behandeling door de staat, omdat nieuwe politieke partijen geen subsidie krijgen en bestaande partijen wel. Dat maakten de partijen dinsdag bekend.
http://www.bnr.nl/artikel/21227587/klokkenluiderspartij-d...
 
Leers in cassatie om asiel-arrest
Minister Leers voor Immigratie en Asiel gaat in cassatie tegen een rechterlijke uitspraak over een uitgeprocedeerd asielgezin.
http://nos.nl/artikel/212426-leers-in-cassatie-om-asielar...
 

Casapound, de "fascisten van het derde millenium"

Casapound, de "fascisten van het derde millennium"

(Rivarol)

CP3.jpgHET NATIONALISME in Italië kent sinds enkele jaren een zeer vernieuwende militante, intellectuele en artistieke activiteit die zich heel uitdrukkelijk op het fascisme beroept. Precies zeven jaar geleden, op 26 december 2003, beslisten jonge Romeinse neofascistische militanten om een leegstaand gebouw in te nemen volgens de door de Italiaanse revolutionaire rechterzijde ontwikkelde strategie van de zogenaamde "Non-conforme bezetting / Bezetting met het oog op huisvesting" (ONC/OSA). "Non-conformiteit" is de duidelijke eis waarmee ze de politieke correctheid over alle onderwerpen afwijst; een eis verheven tot de rang van ware filosofie. De bezetting was erop gericht om de neofascistische jeugd in Rome te voorzien van een ruimte waar ze het sociale en culturele alternatief zou kunnen organiseren dat ze tot dusver moest missen.


Door bepaalde methoden van uiterst-links voor eigen rekening over te nemen werd ze doelmatiger en maakte ze die laatste voorgoed achterhaald. Het gebouw is vernoemd naar de Amerikaanse dichter en onvoorwaardelijke steun van het Italiaanse fascistische regime, Ezra Pound. De Italiaanse revolutionaire rechterzijde was in volle verandering en besteedde van dat ogenblik af een bijzondere aandacht aan de sociale en culturele dimensie van haar strijd en haar methoden om de Italiaanse jeugd te verleiden.

EEN JONG, MILITANT EN REVOLUTIONAIR NETWERK DAT ZICH UITBREIDT

Casapound – in 2010 een vereniging geworden die meer dan 2.000 ingeschreven leden telt – heeft zich sindsdien verspreid over heel Italië, waar het bars, sportclubs en non-conforme ruimten beheert. In Rome beschikt Casapound over steunpunten om de nieuwe fascistische cultuur te verspreiden die ze is beginnen vorm te geven en die ze aanpast aan de uitdagingen van de 21ste eeuw en de nieuwe generatie die ermee gepaard gaat. De militanten kunnen elkaar vinden in de pub “Cutty Sark”, terwijl een uitgeverij in de promotie van het literaire en doctrinaire werk van de beweging voorziet. Haar naam, “Quatrocinqueuno”, is een toespeling op de roman Fahrenheit 451 – een visionair werk over een totalitaire maatschappij die wordt bepaald door een eenheidsdenken dat stelselmatig de boeken vernietigt. Aan het hoofd van de bekende muziekgroep van Casapound, “Zetazeroalfa”, staat Gianluca Ianonne, leider van de beweging. Het is hij die, samen met anderen, de toon aangeeft. Volgens hem moeten de fascisten breken met de logica van het getto, het terugplooien op zichzelf, het electoralisme; ze moeten – zoals hij nadrukkelijk stelt – "het heden stormenderhand veroveren”. Zijn logica: meer dan ooit de mythe van Mussolini, het fascistische en nationaal-revolutionaire avontuur doen leven in het begin van het derde millennium. Daarom geeft Casapound voorrang aan vier assen: cultuur, samenhorigheid, sport en natuurlijk politiek. De vereniging heeft geen enkele band met de Italiaanse partijen die ze zonder uitzondering als ondoeltreffend en enggeestig beschouwt. In elk van die gebieden heeft Casapound stof gevonden om iets te doen. Sport is een bevoorrecht gebied en wordt als een alternatief gezien voor de omringende middelmatigheid en de drugs. In Lecce richtte Casapound een voetbalclub op, in Bolzano een hockeyclub, in Rome een rugbyschool en –ploeg, evenals een waterpoloclub die straks in staat is om het nationale niveau te bereiken. Een boksclub is ontstaan, evenals een parachuteclub met de naam “Istincto Raptor" en de alpinismeclub “La Muvra”. Op sociaal gebied strijdt Casapound met zijn structuur "Mutuo Sociale" voor het “eigen volk eerst” (nationale voorkeur) inzake huisvesting ofwel komt het Italiaanse families in moeilijkheden ter hulp, zoals tijdens de aardbeving in L’Aquilla. Een van de belangrijkste intellectuelen van de beweging, Gabriele Adinolfi, vertelt naar aanleiding daarvan dat een bejaarde boerin, terwijl de democratische burgemeester de inbreng van fascistische hulp aan het aanklagen was, iedereen toeriep:  "Ik wist het dat de fascisten goeie mensen waren!”  Vandaar is het binnen Casapound tot de oprichting gekomen van een vrijwillige burgerbescherming, belast met de hulp aan de armste Italianen.

VOOR EEN AVANT-GARDISTISCHE ESTHETIEK

CP2.jpgOp artistiek gebied herneemt Casapound in zijn publicaties en affiches de esthetiek van de Italiaanse futuristen uit de jaren ‘20, toen het esthetische uitstalraam van het nationalisme op het schiereiland. Ruimte dus voor de rechte lijnen, de hoeken, de beweging als evocatie van de actie, de energie en de durf, maar ook voor alles wat kan verwijzen naar het heldendom, voorgesteld als opperste deugd van een dagelijkse levenskunst. De boekenwinkel “Testa di Ferro” biedt de werken aan van de grote intellectuele en politieke figuren van de conservatieve revolutie, van Codreanu over Mishima tot Nietzsche. Er zijn ook meer sulfureuze auteurs als Hitler en natuurlijk Mussolini. Opgehangen aan de theorie van het “mediatieke squadrisme”, d.w.z. spectaculaire blits-acties om de leidmotieven van de beweging te verspreiden en indruk te maken op politieke vijanden. Casapound heeft trouwens zijn eigen artistieke beweging: het “turbodynamisme”. Een van de eerste uitvoeringen van deze alternatieve en non-conformistische kunstschool was een retroprojectie van enorme portretten van Robert Brasillach op de muren van Rome. De affiches van Casapound, die vergaderingen, concerten en andere bijeenkomsten aankondigen, worden ook ontworpen volgens die wil om de fascistische esthetiek bijdetijds te maken met de nieuwe creatieve middelen die door de computer worden aangeboden. De scherpste geometrische vormen worden in zwart-wit geplaatst met de portretten van grote mannen uit de geschiedenis van het nationalisme, terwijl ze vrijheid, verbeeldingskracht, kameraadschap en strijdlust verheerlijken. Deze posters zijn nu gemeengoed in sommige delen van Rome en aanvaard door de bevolking. De term "fascistisch" is er normaal geworden dankzij de propaganda-inspanning van Casapound. De stad van de Caesars knoopt geleidelijk aan weer aan met zijn grote politieke traditie, die opnieuw tot leven is gewekt door de jonge generatie. Verlangend om het hart te zijn van een cultureel alternatief voor het conformisme van de burgerlijke linker- en rechterzijde, biedt Casapound verschillende kunstenaars tentoonstellingsruimtes aan, evenals een kunsttijdschrift. "De droom vernieuwen", dat is de voortdurende motivatie van de militanten die onophoudelijk blijven vernieuwen op alle gebieden. Kunst en muziek zijn de twee machtige instrumenten die deze ontwikkeling mogelijk maken; ze bereiken de meeste mensen, in het bijzonder de jongeren.

INTELLECTUELE INTENSITEIT, ACTIVISME EN LEVENSLUST

CP1.jpgCasapound weigert mee te doen met het spel van de partijen. De vereniging ziet die laatste als een rem op elke durf, omdat ze in naam van de verkiezingen verplicht zijn zich gematigder op te stellen. Bevrijd van elke gedwongenheid op dit gebied is haar vrijheid des te groter. De vereniging heeft een maandblad: “Occidentale”. Een van de boegbeelden van dat blad is Gabriele Adinolfi; hij leidt ook het Studiecentrum Polaris, waarmee hij vernieuwende politieke voorstellen ontwikkelt. Hij legt ons uit dat zijn strategie aangepast is aan elke doelgroep. Op zijn site “noreporter.org” legt hij zich enkel toe op de actualiteit, daar waar Polaris liever geschiedenis behandelt – en in het bijzonder die van de Tweede Wereldoorlog, maar dan wel herzien en verbeterd. In zijn lezingen voor Casapound biedt hij zijn raad aan als ervaren fascistische militant; Gabriele Adinolfi heeft 20 jaar in Franse ballingschap moeten leven vanwege zijn engagement tijdens de “loden jaren” in Italië. De meest veelbetekenende doorbraak is misschien die van het Blocco Studentesco – de studentenformatie van Casapound – dat in 2010 bijna 40% van de stemmen in de Romeinse onderwijsinstellingen verzamelde en dit terwijl het zich openlijk op het fascisme beroept. Het is de gewoonste zaak geworden om jongeren van vijftien en zestien jaar, afkomstig uit de volksbuurten, elkaar de Romeinse groet te zien brengen. Begin december verzamelde het Blocco Studentesco drieduizend betogers in de hoofdstad tegen een hervorming van het openbare onderwijs. De stem van Blocco Studentesco is overheersend geworden tegenover een linkse (communistische of sociaaldemocratische) studentenbeweging die niet bij machte is om de algemene trend te stuiten. De vreugde, de jeugd, de scheppingskracht zijn de basisprincipes van een bijna militair gestructureerde beweging. Door de oranje en okeren straten van Rome stapt voortaan een jeugd die opnieuw fier met de zwarte vlag zwaait en zich beroept op de prestigieuze herinnering aan de Romeinse Republiek en haar geestelijke erfgenaam, die het fascisme is. De snelle en organische uitbreiding van Casapound Italia laat een glimp zien van de spectaculaire ideologische en culturele successen binnen de nieuwe Italiaanse generatie. Zoals Gabriele Adinolfi zegt: “Nooit sinds mijn geboorte is het fascisme zo populair geweest in de Italiaanse publieke opinie”. De oogst zal ongetwijfeld gaan naar diegenen die zich aandienen als de “fascisten van het derde millennium” en aantonen dat de dageraard zal komen met een gezonde, verstandige, hedendaagse en onbuigzame radicaliteit. Lange leve Casapound en de camerati!

Yann KERMADEC

jeudi, 20 janvier 2011

Duitsland: een model voor België?

Duitsland een model voor België?
De geschiedenis van Duitsland is er een van kleine staten die onder een zwakke koepel, eerst van een Rijk, later van een Duitse Bond, met elkaar wedijveren. Federalisme avant la lettre als het ware. Na de ineenstorting van het centralistisch bestuurde Derde Rijk in 1945 was er overeenstemming tussen de geallieerden en de Duitse politieke klasse om weer aan te knopen bij de oude traditie van zichzelf besturende staten die met elkaar verbonden waren.

Grondwet

Tijdens de besprekingen in 1948 voor een nieuwe Duitse grondwet verdedigde Beieren, een gewezen koninkrijk overigens, een verregaande scheiding tussen zo een ‘Bond’ en ‘Länder’ (deelstaten) om voldoende zelfstandigheid te behouden. De Parlementaire Raad, voorloper van de Bondsdag (het parlement van de in 1949 gestichte Bondsrepubliek) verkoos een federale staat waarin de federale overheid – der Bund – ruimere bevoegdheden zou genieten, ook om in de moeilijke naoorlogse periode meer samenhang tot stand te brengen op sociaal en economisch vlak.

Die ‘strijd’ leeft vandaag nog altijd voort. De grondwet legt het nastreven van ‘gelijkwaardigheid van levensomstandigheden’ vast; een Zuid-Duitse deelstaat als Beieren hamert regelmatig op meer zelfstandigheid. Het toeval wil nu dat Beieren net zoals zijn buur Baden-Württemberg een rijke deelstaat is. Wanneer het vraagtekens plaatst bij de financiële transfers die kenmerkend zijn voor een federale staat, wekt het dus de indruk dat zijn verlangen naar meer ‘macht’ ingegeven is door financieel eigenbelang. Geld is natuurlijk een belangrijk motief, maar dat is ook de drang om zich te onderscheiden, concreet bijvoorbeeld om zijn sterk onderwijssysteem te kunnen behouden.

Solidariteit

Wat wij in België solidariteit noemen, heet in Duitsland dus ‘gelijkwaardigheid van levensomstandigheden’. Er mogen geen al te grote verschillen bestaan tussen de deelstaten. De zwakke broertjes onder de Länder moeten opgetild worden tot een niveau waarbij hun financiële kracht het gemiddelde van alle deelstaten, tussen 97% en 98 %, bereikt.

Dat gebeurt door een verdeling van de inkomsten uit de BTW, toewijzingen door de federale overheid, en door de zogeheten ‘Länderfinanzausgleich’, waarbij de rijke deelstaten een gedeelte van hun inkomsten afstaan aan de armere.

In de oude Bondsrepubliek (van voor 1990) waren het al een klein aantal deelstaten die de last van de ‘Länderfinanzausgleich’ moesten dragen (West-Berlijn kreeg direct steun van de federale overheid); met de eenmaking vervoegden vijf arme Oost-Duitse deelstaten en Berlijn – nu een deelstaat zoals alle andere – het rijtje van de ‘Nehmerländer’ of ontvangers. Tussen de Duitse deelstaten wordt 6,9 miljard € herverdeeld. Daarvan neemt Beieren bijna de helft voor zijn rekening, een bedrag dat overeenkomt met meer dan 10 % van de belastinginkomsten van de Beierse staatskas. Zoals Guy Tegenbos in De Standaard van 12 januari 2011 aantoont, is de solidariteit van Vlaanderen naar Wallonië relatief gezien wel anderhalve maal zwaarder dan die tussen de rijke en arme Duitse deelstaten.

Dynamiek

De bedoeling is dat de deelstaten qua financiële kracht naar elkaar toegroeien in het kader van een sterk uitgeruste bondsstaat. De institutionele prijs die ze daarvoor betalen, is die van een beperkte zelfstandigheid met veel gemengde en weinig exclusieve bevoegdheden (bijvoorbeeld onderwijs). Dat wordt daardoor gecompenseerd dat ze een stem in het kapittel hebben via een vaste vertegenwoordiging in de Bondsraad, de deelstatenkamer van het parlement.

Naargelang van hun grootte hebben de deelstaten elk drie tot zes van de in totaal 69 zetels in de Bondsraad. Die heeft inspraakrecht in de federale wetgeving waar deze de belangen van de deelstaten raakt. De politieke consequenties kunnen heel groot zijn. Duitsland kent geen samenvallende verkiezingen. De Länder worden vaak door andere meerderheden geregeerd dan de federale staat.

De partijen die in de Bondsdag in de oppositie zitten, halen vaak hun slag thuis doordat ze daar gestemde wetten kunnen blokkeren in de Bondsraad. De federale regering vindt dat uiteraard niet leuk. Het kan verlammend werken, maar ook een grote dynamiek verlenen. De debatcultuur is erg uitgesproken, er zijn tegengewichten en er ontstaat zo ook veel ruimte voor experimenteren.

Al van in de jaren ’90 dringt Beieren op een hervorming van het federale systeem met het oog op meer ‘Wettbewerb’ of innovatie versterkende concurrentie tussen de deelstaten. Het prijst zichzelf graag als voorbeeld aan onder het motto ‘Laptop und Lederhose’, als regio die traditie en technologische innovatie aan elkaar koppelt. Het klopt dat we vroeger ook steun genoten (van 1950 tot 1986), zeggen de Beieren, maar die is tenminste niet in een bodemloos vat gevloeid: we hebben ons als enige ontvanger opgewerkt tot gever.

Klacht

Nu denken Beieren, Baden-Württemberg en Hessen eraan een klacht tegen het systeem in te spannen bij het Grondwettelijk Hof indien er geen onderhandelde oplossing met de ontvangers uit de bus komt. De rijke Länder vinden dat de ‘Länderfinanzausgleich’ de arme ‘vadsig’ maakt en te weinig aanspoort tot sparen.

Volgens het grondwettelijk vastgelegde principe van de schuldenafremming mogen de Länder vanaf 2020 geen nieuwe schulden meer maken. Hoe moet dat lukken met de begrotingstekorten in de arme Länder? Zelf zeggen de politici van de rijke Länder het niet uitgelegd te krijgen aan de burgers dat hun universiteiten inschrijvingsgeld vragen van de studenten terwijl het onderwijs in sommige arme Länder gratis is.

Staatsbedreigend?

De discussie in Duitsland is echter minder ‘staatsbedreigend’ dan in België omdat een eventuele spanning niet geaccentueerd wordt door het toebehoren van de verschillende blokken tot een andere cultuur- of taalgemeenschap. Regionale verschillen wegen niet zwaar genoeg door om het homogene karakter van Duitsland op de helling te zetten.

Zelfs als de “Länderfinanzausgleich’ grondig hervormd wordt, zullen de inwoners van de verschillende deelstaten zich nog altijd als Duits staatsburger voelen. Zelfs een verandering van de grenzen van de deelstaten of het samenvoegen van deelstaten zou – als ze met succes bekroond werd – ietwat wrok te weeg kunnen brengen, maar aan de overkoepelende identiteit van de mensen als Duitser verandert er niets.

Ook in Duitsland bestaat er geen federale kieskring. Als remedie kan het niet eens van pas komen. Maar de Duitsers hebben wel unitaire partijen voor heel het land, met uitzondering van Beieren dat een eigen christendemocratische partij heeft. Misschien geen toeval dat net vanuit Beieren signalen uitgezonden worden om het federale systeem aan te passen?

Dirk Rochtus doceert Duitse geschiedenis en internationale politiek aan Lessius Antwerpen.

"Tom Sawyer" censuré aux Etats-Unis

« Tom Sawyer » censuré aux Etats-Unis

 

Levée de boucliers contre le « politiquement correct »

 

The_advantures_of_Tom_Sawyer.jpgMontgomery/Alabama – Les esprits critiques viennent de réagir vivement en apprenant la prochaine sortie de presse d’une version « politiquement correcte » des « Aventures de Tow Sawyer et d’Huckleberry Finn », le célèbre ouvrage de Mark Twain. Le « New York Times », dans un éditorial, fustige le fait que le célèbre livre subira des « dégâts irréparables » dans cette nouvelle version «politiquement correcte ». Le principal quotidien des Etats-Unis écrit : « Ce n’est plus Twain ».

 

Répondant aux questions du magazine à sensation et à gros tirages, « USA Today », Jeff Nichols, le directeur du Musée Mark Twain de Hartford (Connecticut), déclare au sujet de l’élimination du terme « Nigger » dans la version expurgée du livre : « Ce mot peut certes être terrible, il peut meurtrir, mais il y a une raison pour laquelle il se trouve écrit là ». Finalement, l’auteur voulait dresser un tableau exact de la vie des années 40 du 19ème siècle dans l’Etat américain du Missouri. Le professeur de droit Randall Kennedy, de l’Université de Harvard, a déclaré, à propos de l’élimination du « N-word », du « mot-qui-commence-par-N » (*), qu’il « était fondamentalement erroné de vouloir éradiquer un mot qui appartient à notre histoire ».

 

Mark Twain sera-t-il exclu de la liste des livres à lire pour l’école ?

 

Dans cette nouvelle version du roman de l’écrivain américain Mark Twain, « Les aventures de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn », le terme « Nigger », très usité à l’époque, est remplacé par le mot « slave » (= « esclave ») ; de même le terme « Injun », jugé désormais injurieux, est remplacé par « Indian » (= « Indien ») (**). Or le roman restitue l’atmosphère qui régnait dans les Etats du Sud des Etats-Unis à l’époque où subsistait encore l’esclavage.

 

Comment la petite maison d’édition « New South Books » justifie-t-elle son alignement sur le « politiquement correct », dans le cas du livre de Mark Twain qui paraitra, expurgé, en février 2011 ? Elle estime qu’elle est contrainte à pratiquer cette politique d’expurgation en ôtant du livre tous les termes qui pourraient aujourd’hui choquer parce que les établissements d’enseignement américains menacent de censurer le livre et de ne plus le donner à lire aux enfants. Sans l’élimination des termes qui choquent, le livre de Mark Twain disparaîtrait tout bonnement des listes de lectures obligatoires ou du contenu des cours de littérature américaine. Non seulement dans les écoles mais aussi dans les universités. Tels sont les arguments de la maison d’édition de Montgomery/Alabama. Les dirigeants de celle-ci étaient si mal assurés qu’ils n’ont même pas écrit noir sur blanc, dans leur communiqué à la presse, les termes qu’ils entendent remplacer par des « vocables moins blessants ».

 

(source : http://www.jungefreiheit.de/ - 10 janvier 2011).

 

Notes :

(*) L’utilisation de l’expression « N-word » est calquée sur celle, déjà ancienne, de « F-word », pour « fuck ». Dans l’ambiance souvent puritaine du monde anglo-saxon, le terme « fuck », équivalent de l’allemand « ficken », a posé problème au moment de sa vulgarisation généralisée à partir des années 50 du 20ème siècle.

 

(**) Le terme « Injun » est simplement une graphie simplifiée et purement phonétique du terme « Indian », tel qu’il était prononcé par les colons anglophones du territoire nord-américain. De même, « Cajun », désignant les francophones catholiques de la région de la Nouvelle Orléans, est aussi une transcription phonétique de la prononciation écornée du terme « Acadian », soit « Acadien ». Les francophones de la Nouvelle Orléans étaient partiellement originaires de l’Acadie, région jouxtant le Canada français. Arrivés en Louisiane, suite à leur expulsion par les fondamentalistes protestants, ils ont reçu le nom de « Cajuns », dès qu’ils se sont déclarés « Acadiens », en prononçant ce mot de surcroît avec l’accent que l’on dit aujourd’hui « québécois ». Il ne viendrait à aucun représentant de la « francité » l’idée saugrenue de vouloir purger tous les livres américains où figure le terme de « cajun ». Au contraire, il est perçu comme l’expression d’une spécificité francophone originale. 

 

 

Das sind die Risiken für die EU im Jahr 2011

Das sind die Risiken für die EU im Jahr 2011

Michael Grandt

 

Das neue Jahr wird wohl in die Geschichte der Europäischen Union eingehen: Der Euro kämpft um sein Überleben und die Währungsunion um ihren Weiterbestand. Eine Transferunion oder gar der Zerfall drohen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/michael-g...

 

 

De la postmodernité en Amérique

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De la postmodernité en Amérique

par Georges FELTIN-TRACOL

En 1835, après un long séjour aux États-Unis où il avait l’intention d’étudier le système carcéral, Alexis de Tocqueville accéda vite à la gloire littéraire avec son essai sur De la démocratie en Amérique. Dans une remarquable biographie intellectuelle qui lui est consacré, Lucien Jaume propose l’hypothèse que Tocqueville regarde en creux la France de son époque (1).

Ancien dissident anticommuniste du temps de la Yougoslavie, réfugié politique aux États-Unis dont il a acquis la citoyenneté, ex-diplomate de la jeune Croatie indépendante et penseur anticonformiste reconnu, Tomislav Sunic publie enfin en français son Homo americanus. Saluons la belle traduction de Claude Martin et l’excellente initiative des courageuses éditions Akribeia de faire paraître cet ouvrage.

Rédigé directement en anglais et sorti en 2007, Homo americanus pourrait s’adresser en premier lieu aux Étatsuniens (2). Néanmoins, du fait de l’expansion planétaire de l’American way of life, voire aux nouveaux États développés, son propos concerne aussi les autres peuples dont les Européens.

La problématique postmoderne

Tomislav Sunic scrute la société étatsunienne en prise avec la postmodernité. Toutefois, le concept conserve une grande ambiguïté. « Dans un monde en mutation, un nouveau mot est entré dans l’usage à la fin du XXe siècle, celui de “ postmodernité ”. Ce mot imprécis, mais aussi quelque peu snob, est de plus en plus utilisé pour décrire l’Amérique et l’américanisme (pp. 59 – 60). » L’auteur donne au terme une réelle connotation négative. Il reconnaît que « la postmodernité est à la fois une rupture avec la modernité et son prolongement logique dans une forme hypertrophiée (p. 226) ». Il ajoute aussitôt que « la postmodernité est l’hypermodernité, dans la mesure où les moyens de communication rendent méconnaissables et disproportionnés les signes politiques (p. 227) ».

Il est évident que la notion de postmodernité garde une forte polysémie. Tomislav Sunic paraît ici très (trop ?) influencé par l’œuvre « chirurgicale » et « aseptisée » de Jean Baudrillard. Il semble en revanche totalement méconnaître les écrits de Michel Maffesoli qui envisage le fait postmoderne avec une sympathie certaine (3). Maffesoli juge la Post-Modernité dionysiaque, fluctuante, erratique et orgiaque, nullement clinique et glacée !

Pour notre part, au risque de verser dans la tautologie, osons distinguer la Post-Modernité en gestation qui peut se concevoir comme une remise en cause radicale du discours moderne anthropocentrique, y compris dans la présente phase tardive, d’un postmodernisme  relevant d’un masque grossier d’une néo-modernité, d’une hyper-modernité ou d’une ultra-modernité au déchaînement titanesque. Cette dernière modernité porte à son paroxysme, à son incandescence, des valeurs subversives à l’œuvre depuis l’ère des Lumières au moins. Si la Post-Modernité s’ouvre à des Figures archétypales incarnées par Dionysos, Apollon, Faust ou Hercule à la rigueur, le postmodernisme demeure, lui, foncièrement attaché à Prométhée et correspond pleinement à l’ethos d’Homo americanus tant il est vrai que « le langage postmoderne ne s’est pas écarté d’un pouce des dogmes inébranlables des Lumières, c’est-à-dire de sa croyance à l’égalitarisme et au progrès économique illimité. On peut donc affirmer que la postmodernité est un oxymore historique, un mot à la mode qui dissimule habilement le mensonge intellectuel (p. 221) ». Une postmodernité négative irradie donc les États-Unis. « Au début de la postmodernité, à la fin du XXe siècle, le conformisme américain s’est révélé être la structure sociale idéale pour assurer le fonctionnement parfait d’une société hautement industrialisée. Les partisans européens de la société traditionnelle et organique, aussi connus sous le nom de traditionalistes, nationalistes, conservateurs révolutionnaires nationaux, etc., nous prévient Sunic, devraient donc réfléchir à deux fois avant de reprocher à l’Amérique de constituer une menace pour la mémoire historique. Dans un système postmoderne mondial qui repose sur le satellite et les réseaux à fibre optique et sur une mentalité numérique en mutation rapide, l’ancien discours conservateur européen doit être réexaminé. C’est précisément le sentiment de conformisme social qui donna aux Américains cette grande aptitude au travail en équipe et à la solidarité fonctionnelle qui ne se rencontre pas en Europe et qui, cependant, est indispensable au bon fonctionnement d’un système postmoderne (p. 45). » La Post-Modernité est une invitation aux rectifications salutaires…

En fin observateur des sociétés développées et mettant à profit son expérience d’avoir grandi dans une société communiste titiste, Tomislav Sunic n’hésite pas à se référer aux écrits d’un autre Européen, fuyant lui aussi le communisme, et qui se montra toujours dubitatif face à la société qui l’avait accueilli, le Hongrois Thomas Molnar, auteur d’un prodigieux livre sur L’Américanologie (4). Il « espère […] que ce livre sera une bonne introduction pour de futures études de l’américanisme (p. 9) ».

Qu’est-ce que l’américanisme ?

Afin correctement saisir l’objet de sa recherche, Tomislav Sunic utilise les expressions d’américanisme et d’Homo americanus. Clin d’œil complice à Homo sovieticus forgé par le dissident soviétique Alexandre Zinoviev, il sait que « le néologisme à l’étymologie latine Homo americanus peut désigner de façon péjorative l’Américain et son mode de vie (p. 41) ». Mais qu’entend-il par américanisme ? Ce mot « a un sens légèrement péjoratif et est plus souvent utilisé en Europe qu’en Amérique du Nord. En général, le mot   “ américanisme ” désigne un ensemble de croyances quotidiennes et de modes de vie ainsi que le langage américain – qui tous pourraient être décrits comme des éléments de l’idéologie américaine (p. 41) ». Il ose employer le terme d’idéologie pour mieux expliquer les mécanismes étatsuniens, n’en déplaise à tous les libéraux et autres américanomanes et américanolâtres qui y voient une forme de Paradis terrestre.

Oui, « l’américanisme est un système idéologique fondé sur une vérité unique; un système décrit dans l’Ancien Testament et dans lequel l’ennemi doit être assimilé au mal – un ennemi qui, en conséquence, doit être exterminé physiquement. Bref, l’universalisme judéo-chrétien pratiqué en Amérique dans ses divers dérivés multiculturels et séculiers, ouvrit la voie aux aberrations égalitaires postmodernes et à la promiscuité totale de toutes les valeurs (p. 174, souligné par nous) ». L’auteur insiste en outre sur le fait que « l’américanisme n’a jamais été le fondement administratif du système politique américain, pas plus qu’il ne s’est implanté uniquement parmi les membres des élites politiques de Washington. L’américanisme, en tant que dénominateur commun de l’égalitarisme parfait, transcende les différents modes de vie, les différentes attaches politiques et les différentes confessions religieuses (pp. 86 – 87) ». « On pourrait ajouter, poursuit Sunic, que le monde américain globalisé et désenchanté, joint à la litanie des droits de l’homme, à la société œcuménique et multiraciale et à l’« État de droit », comporte des principes que l’on peut faire remonter directement au messianisme judéo-chrétien et qui refont surface aujourd’hui dans des formes profanes, sous l’habit élégant de l’idéologie américaine (p. 182, souligné par nous). »

Il est vrai que l’« Amérique » procède du calvinisme et, en particulier, de sa dissidence puritaine. Implanté en Nouvelle-Angleterre, « le puritanisme avait donné naissance à un type propre de fanatisme américain qui n’a pas d’équivalent nulle part ailleurs dans le monde (p. 201) ». Or les auteurs de la Tradition incriminent la Réforme du XVIe siècle parmi les facteurs d’avènement de la Modernité.

L’esprit puritain a modelé la psychologie d’Homo americanus. Sans exagérer, on pourrait dire que, pour détourner une analogie chère à Jules Monnerot pour qui le communisme était l’islam du XXe siècle (5), le puritanisme est l’islamisme de l’Occident. En effet, Tomislav Sunic note avec raison que « la différence entre l’américanisme et l’islamisme quant à l’agressivité et au fondamentalisme semble cependant marginale. Tous deux aspirent à créer une civilisation mondiale, bien  qu’usant d’un ensemble de valeurs différent. Tous deux désirent vivement convertir les non-croyants à leur seule cause (p. 218) ».

La terre bénie de Prométhée

Tomislav Sunic revient sur l’influence majeure des puritains anglais dans la postérité mentale des États-Unis. Le succès historique du modèle de leur modèle ne s’explique-t-il pas par la stricte application du protestantisme bien analysé par le sociologue allemand Max Weber (6) ? Il est établi que « l’Amérique est un pays caractérisé par un intégrisme religieux extrême, celui-ci étant cependant parfaitement compatible avec les entreprises capitalistes les plus brutales (p. 151) ». On est ici en présence d’une alliance (inattendue ?) entre Prométhée et le puritain au point que « la Bible et les affaires devinrent les deux piliers de l’américanisme (p. 153) ». Ce n’est pas pour rien que « l’Amérique est le pays de la Bible (p. 147) ». Et si les États-Unis n’étaient pas au fond la réalisation post-anglaise du projet de Cromwell ?

L’auteur a tort de mésestimer l’importance historique du Lord-Protector du Commonwealth d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (1649 – 1660). Pour lui, « Oliver Cromwell apparaît comme une étoile filante qui ne laissa pas d’empreinte durable sur l’avenir du Royaume-Uni ou de l’Europe continentale (p. 148) ». Pourtant, en 1651, par l’Acte de Navigation, Cromwell poursuit et accentue la politique de puissance navale voulue par Élisabeth Ire, ce qui détache définitivement les Îles britanniques de l’orbe européen pour le Grand Large. Dorénavant, quelque soit le régime, Londres recherchera sur le Vieux Monde un équilibre entre puissances continentales et ambitionnera à bâtir sur les océans une hégémonie thalassocratique totale. On retrouve dans cette ambition géopolitique le prométhéisme que reprendra plus tard Washington.

En prométhéen volontariste, Homo americanus veut maîtriser son monde et l’utiliser, le rentabiliser. Ce type diffère de la matrice européenne. « Si l’on accepte [la thèse de Charles A. Beard], on peut alors en conclure que les citoyens américains, par suite de deux cents de sélection sociale et biologique, constituent aujourd’hui un type infra-européen particulier qui, même si son phénotype semble européen, a propension à se comporter comme un agent économique. […] On peut donc utiliser Homo economicus comme un synonyme d’Homo americanus, étant donné que les Américains postmodernes se concentrent exclusivement sur l’accumulation de marchandises, au point de devenir eux-mêmes des marchandises périssables (p. 67). »

Prométhéenne est donc la genèse du peuple des États-Unis. « On pourrait fort bien soutenir que la création de l’Amérique fut le résultat de la volonté de puissance suprême du génie européen, c’est-à-dire une forme ultime de prométhéisme européen, quelque chose d’inconnu dans les autres civilisations et de sans précédent dans toute l’histoire occidentale (pp. 43 – 44). » « Certes, l’Amérique, assure Sunic, est le pays le moins homogène de l’hémisphère occidental quant à l’origine de ses citoyens, à leurs modes de vie et aux rêves qu’ils nourrissent. Cependant, quelle que soit leur origine raciale et sociale ou leur situation, les Américains possèdent un trait commun caractéristique, à savoir le rejet de leurs racines, même si ce rejet peut traduire un désir secret de se re-projeter dans ce qu’ils étaient précédemment ou dans des racines enjolivées (pp. 42 – 43). » N’oublions jamais que cette Amérique-là s’est construite contre l’Europe, contrairement à l’Argentine, par exemple, qui synthétise l’Espagne et l’Italie et qui s’apprécie en tant que continuation de l’esprit européen dans le Nouveau Monde.

L’impératif puritain associé plus tard aux Lumières du XVIIIe siècle détache fatalement les futurs États-Unis de l’ensemble européen. La rupture avec la Couronne britannique concrétise cet éloignement définitif. Néanmoins, « on peut aussi soutenir, d’un point de vue racialiste et sociobiologique, que les premiers Américains, au moins jusqu’au milieu du XIXe siècle, constituaient un patrimoine héréditaire capable d’essuyer, au propre comme au figuré, les tempêtes que ceux qui étaient restés derrière eux en Europe, particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles, ne furent pas capables d’affronter, ni physiquement ni affectivement. “ Surhommes ” outre-Atlantique, les premiers Américains ont dû faire preuve d’une grande résistance physique pour répondre à la “ sélection naturelle ” dans leur nouvelle patrie. Il est incontestable que les rigueurs du climat et une vie difficile pleine d’impondérables dans l’Ouest de cette époque ont dû provoquer une sélection sociobiologique qui, avec le temps, donna naissance au fameux type américain. Les clivages sociaux entre et parmi les Américains, leur mobilité sociale sans précédent et leur profusion de modes de vie différents rendent donc impossible out stéréotype préconçu d’une espèce américaine “ unique ”, à savoir Homo americanus (p. 44) ». Cette dernière assertion est-elle vraiment fondée ? Homo americanus surgit du creuset fondateur des XVIIe et XVIIIe siècles, façonné à la fois par la lecture quotidienne de la Bible et de l’Encyclopédie. Pour mieux cerner cette idiosyncrasie nouvelle, américaine, Tomislav Sunic aurait pu mentionner les fameuses Lettres d’un cultivateur américain de Michel-Guillaume de Crèvecoeur. Ce témoin exceptionnel des débuts de l’homme américain montre que l’Américain est en réalité « un mélange d’Anglais, d’Écossais, d’Irlandais, de Français, de Hollandais, d’Allemands, de Suédois. De ce fonds bigarré, cette race qu’on appelle les Américains est née. […] Dans ce grand asile américain, les pauvres de l’Europe, par quelque moyen que ce soit, se sont rencontrés […]. Il est en même temps un Européen, de là cet étrange mélange de sang que nous ne trouverez dans aucun autre pays. […] Il est un Américain celui qui, laissant derrière lui tous ses anciens préjugés et ses anciennes manières, en prend de nouveaux dans le genre de vie qu’il a choisi, dans le nouveau gouvernement auquel il se soumet, dans la nouvelle charge qu’il occupe. […] Ici, les individus de toutes le s nations sont brassés et transformés en une nouvelle race d’hommes, dont les travaux et la postérité causeront un jour de grands changements dans le monde. L’Américain est un nouvel homme, qui agit selon de nouveaux principes; il doit par conséquent nourrir de nouvelles idées et se former de nouvelles opinions (7) ».

Malgré des flux consécutifs d’immigration aux XIXe et XXe siècles, la maturation psychique des États-Unis s’élabore dès l’époque des Lumières. Considérant que « la géographie est le destin de l’Amérique (p. 194) », les Insurgents, lecteurs des Philosophes et connaisseurs des révolutions anglaises du siècle précédent (celle de Cromwell et de la  « Glorieuse Révolution » de 1688 – 1689), appliquent à leur nouvel espace les théories de l’Encyclopédie, y compris les plus égalitaires. Quand en France l’Assemblée Nationale Constituante (1789 – 1791) souhaite remplacer les cadres administratifs complexes de l’Ancien Régime (les provinces, les pays d’États et d’élection, les généralités) par les départements, certains constituants entendent diviser le territoire français par un quadrillage géométrique. Finalement, l’Assemblée entérine une solution plus adaptée aux finages, au relief et aux particularités paysagères locales. Ce désir de géométrisation du territoire se retrouve aux États-Unis avec le township qui est l’unité cadastrale de base du maillage mis en place en 1785 à l’Ouest des Appalaches. Il s’agit d’un découpage de 6 à 54 miles carrés (soit 15,6 km2 à 140,4 km2) qui se divise souvent en trente-six sections et qui permet la délimitation tant administrative qu’agricole des espaces de l’Ouest. Pourquoi les États fédérés ont-ils une forme assez géométrique ? Pourquoi le Texas, par exemple, a-t-il des angles droits à ses frontières ? Il n’y a pas de mystère. Ce n’est que l’application du township quelque peu modifié parfois par la présence d’obstacles naturels comme la partie septentrionale de l’Idaho avec les Montagnes Rocheuses. Le township symbolise la volonté des esprits éclairés de rationaliser l’espace géographique afin de préserver la meilleure égalité possible au sein de l’Union.

Des frères jumeaux égalitaristes

Nonobstant leurs nombreuses grandes fortunes, les États-Unis se réclament toujours de l’égalité et de ses succédanés contemporains (la discrimination positive, l’antiracisme). « L’idéologie américaine interdit l’essor des valeurs éthiques et politiques qui justifient les différences hiérarchiques, telles qu’elles existaient au Moyen Âge (p. 271) ». Pire, « après la disparition de l’Union soviétique, des traits cryptocommunistes, qui étaient latents au sein de l’américanisme ou avaient été soigneusement dissimulés durant la guerre froide, commencèrent subitement à apparaître. Il fallait s’y attendre, étant donné que l’Amérique, tout comme l’ex-Union soviétique, s’ancre juridiquement dans les mêmes principes égalitaires (pp. 79 – 80) ». Fort  de son vécu dans le monde communiste, Tomislav Sunic attribue à Homo americanus et à Homo sovieticus une gémellité irréfragable : « la propension égalitaire, qui s’observait naguère chez l’Homo sovieticus communiste, est bien en marche et porte un nouveau nom en Amérique et dans l’Europe américanisée (p. 270) ».

Quitte à soulever l’indignation des bien-pensants, Tomislav Sunic estime que « les deux systèmes s’efforcèrent de créer un “ homme nouveau ”, délesté de son encombrant passé et prêt à entrer dans un monde insouciant et blasé à l’avenir égalitaire radieux (p. 80) ». « C’est donc une erreur de croire que le discours dominant sur l’égalité, accompagné du principe chiliastique de l’espérance, disparaîtra parce que l’Union soviétique communiste a disparu. Bien au contraire. En ce début de troisième millénaire, l’immense métarécit égalitaire, incarné par l’américanisme, est toujours en vie et actif, ce qui est particulièrement manifeste dans l’Université et dans les grands médias américains. La croyance utopique à l’égalité constitue le dernier grand espoir de millions de nouveaux arrivants non européens installés en Amérique (p. 82). » Ces millions d’immigrés, clandestins ou non, qui arrivent aux États-Unis restent fascinés par l’image qu’on leur en donne à travers les feuilletons télévisés et autres soaps sous-culturels. On arrive au moment crucial « que l’Amérique bien qu’elle soit une utopie qui s’est réalisée au début du XXIe siècle, demeure une utopie bancale, uniquement destinée aux immigrants du tiers-monde (p. 99) ». Il existait naguère une autre utopie réalisée quoique imparfaite qui se fracassa finalement sur la réalité : l’U.R.S.S.

Les États-Unis d’Amérique ne seraient-ils pas une Union soviétique occidentale ? La comparaison, osée certes, se justifie, car « il ne faut pas oublier que le communisme, tel qu’il fut mis en pratique en Russie et en Europe de l’Est, avait été conçu dans les universités d’Europe de l’Ouest et d’Amérique (p. 100) ». Le caractère soviétique des U.S.A. (ou les traits américanistes de l’U.R.S.S.) devient évident quand, d’une part,      « les deux systèmes – l’un révolu, l’autre toujours présent, sous couvert de démocratie, de progrès et de croissance économique illimitée – ont été fondés sur la notion philosophique de finitude et ont exclu les autres solutions idéologiques (p. 75) » et, d’autre part, « Homo sovieticus et Homo americanus furent et sont toujours tous deux des produits du rationalisme, des Lumières, de l’égalitarisme et de la croyance au progrès. Ils croient tous deux à un avenir radieux. Tous deux claironnent le slogan selon lequel tous les hommes sont créés égaux (p. 108) ».

L’ère moderne n’étant pas achevé, il est cohérent que le type américain atteigne un nouveau palier d’évolution (ou d’involution). « Après la fin de la guerre froide et, en particulier, après le choc provoqué par l’attentat terroriste du 11 septembre 2001 contre l’Amérique, Homo americanus s’est transformé en un type mondial postmoderne achevé qui, bien qu’originaire des États-Unis, se développe aujourd’hui dans toutes les parties du monde. Il ne se limite plus au territoire des États-Unis ou à une région spécifique du monde mais est devenu un type mondial complet, comparable à son ancien frère jumeau et pendant, Homo sovieticus, qui a achevé lamentablement son parcours historique (p. 83). » Homo americanus serait-il donc l’agent conscient et volontaire de l’État universel à venir ? Très probablement. Il n’y a qu’à voir « la Chine [qui] est un exemple concret d’une gigantesque société de masse qui a réussi à conjuguer avec pragmatisme économie planifiée et économie de marché. Il est probable que l’Amérique se livre à une expérience socio-économique similaire dans les prochaines années (p. 89) ».

L’Amérique-monde

L’expression « Amérique-monde » revient à l’essayiste néo-conservateur, ultra-libéral et ancien gauchiste hexagonal Guy Millière (8). Comme naguère l’U.R.S.S., les États-Unis véhiculent un messianisme séculier profondément puritain.

Tomislav Sunic pense toutefois que « c’est souvent contre sa propre volonté que l’Amérique est devenue une superpuissance militaire (p. 45) ». C’est une appréciation contestable. Une fois la conquête de l’Ouest achevé aux dépens des tribus amérindiennes exterminées et des Mexicains refoulés, dès la fin du XIXe siècle, Washington prend de l’assurance et s’affirme sur la scène internationale en tant que puissance montante. Qui sait qu’en 1914, les États-Unis sont déjà le premier créancier des États européens ? Si c’est sous la présidence fortuite de Théodore Roosevelt (1901 – 1909) que les États-Unis se lancent dans une forme de colonialisme, ils avaient déjà acheté en 1868 l’Alaska à la Russie. L’année 1898 est déterminante dans leur expansionnisme avec l’annexion des îles Hawaï et la guerre contre l’Espagne qui fait tomber dans leur escarcelle étoilée Cuba, les Philippines et l’île océanienne de Guam. En 1905, Roosevelt sert d’intermédiaire dans la résolution du conflit russo-japonais et envoie régulièrement les Marines en Amérique latine.

Contrairement aux sempiternels clichés, l’isolationnisme et l’interventionnisme ne sont que les deux facettes d’une seule et même finalité dans les relations internationales : la suprématie mondiale et la promotion du « modèle américain ». Les États-Unis se pensent comme nouveau « peuple élu » à l’échelle du monde ! Tomislav Sunic rappelle que « les mythes fondateurs américains s’inspirèrent de la pensée hébraïque (p. 157) » et que « l’américanisme postmoderne n’est que la dernière version laïque de la mentalité juive (p. 162) ». Sur ce point précis, l’auteur semble oublier que Cromwell fut le premier dirigeant européen à entériner la présence définitive de la communauté juive considérée comme une aînée respectable. Cette judéophilie  a traversé l’Atlantique. « La raison pour laquelle l’Amérique protège tant l’État d’Israël n’a pas grand-chose à voir avec la sécurité géopolitique de l’Amérique. En fait, Israël est un archétype et un réceptacle pseudo-spirituel de l’idéologie américaine et de ses Pères fondateurs puritains. Israël doit faire office de Surmoi démocratique à l’Amérique (p. 172) ». Plus loin, Sunic complète : « métaphysiquement, Israël est un lieu à l’origine spirituelle de la mission divine mondiale de l’Amérique et constitue l’incarnation de l’idéologie américaine elle-même (p. 212) ».

Les Étatsuniens ont par conséquent la certitude absolue d’avoir raison au mépris même d’une réalité têtue. Puisque « les maîtres du discours dans l’Amérique postmoderne disposent de moyens puissants pour décider du sens de la vérité historique et pour le donner dans leur propre contexte historique (p. 207) », « le système occidental moderne, qui s’incarne dans le néoprogressisme postmoderne et dont l’Amérique et son vecteur, Homo americanus, sont le fer de lance, a imposé son propre jargon, sa propre version de la vérité et son propre cadre d’analyse (p. 53) ».

Depuis 1945, l’antifascisme et le soi-disant multiculturalisme contribuent de façon consubstantielle au renouvellement permanent de l’américanisme. Les États-Unis virent dans la fin subite du bloc soviétique le signe divin de leur élection au magistère universel. Désormais, la fin de l’histoire était proche et l’apothéose de l’« Amérique » certaine. Pour Sunic, « il n’est pas exagéré de soutenir, à l’instar de certains auteurs, que le rêve américain est le modèle de la judaïté universelle, qui ne doit pas être limitée à une race ou à une tribu particulière en Amérique, comme elle l’est pour les Juifs ethnocentriques, lesquels sont bien conscients des sentiments raciaux de leur endogroupe. L’américanisme est conçu pour tous les peuples, toutes les races et les nations de la Terre. L’Amérique est, par définition, la forme élargie d’un Israël mondialisé et n’est pas réservé à une seule tribu spécifique. Cela signifie-t-il, partant, que notre fameux Homo americanus n’est qu’une réplique universelle d’Homo judaicus ? (p. 158) ». Serait-ce la raison que « le sens actuel de la postmodernité trouve en partie sa source dans ce que nous a légué la Seconde Guerre mondiale (p. 245) » ?

Il en résulte une glaciation des libertés réelles au profit d’une « liberté » incantatoire et fantasmatique. Les libertés d’opinion et d’expression se réduisent de plus en plus sous les actions criminogènes d’un « politiquement correct » d’émanation américaniste.

Un despotisme en coton

« L’hypermoralisme américain est un prêt-à-porter intemporel pour toutes les occasions et pour tous les modes de vie (p. 153). » Supposée être une terre de liberté et d’épanouissement individuel, les États-Unis en sont en réalité le mouroir dans lequel règne une ambiance de suspicion constante. « Dans le système atomisé de l’américanisme, la dispersion du pouvoir conduit inévitablement à une terreur dispersée dans laquelle la frontière entre la victime et le bourreau ne peut que disparaître (p. 268). » On atteint ici le summum de la surveillance panoptique avec un auto-contrôle mutuel idoine où tout le monde observe tout un chacun (et réciproquement !).

La mode de la « pensée conforme » se déverse en Europe où s’affirme progressivement Homo americanus. « L’Europe n’est-elle pas une excroissance de l’Amérique – quoique, du point de vue historique, de manière inversée ? Le type américain, Homo americanus, existe désormais dans toute l’Europe et a gagné en visibilité aux quatre coins de l’Europe – non seulement à l’Ouest, mais aussi à l’Est post-communiste. De là un autre paradoxe : la variante tardive d’Homo americanus, l’Homo americanus européen, semble souvent déconcentrer les Américains qui visitent l’Europe à la recherche d’un “ vrai ” Français, d’un “ vrai ” Allemand ou d’un “ vrai ” Hollandais insaisissable. À cause du processus de mondialisation et du fait que l’impérialisme culturel américain est devenu le vecteur principal d’une nouvelle hégémonie culturelle, il est de plus en plus difficile de faire la différence entre le mode de vie des citoyens américains et le mode de vie des citoyens européens (pp. 46 – 47). » Cette situation provient de l’ardente volonté de puissance géopolitique des États-Unis. Jusqu’à présent, « le grand avantage de l’Amérique est son caractère monolithique, son unité linguistique et son idéologie apatride fondée sur le concept de gouvernement mondial. C’est pour cette raison que le système américain a été jusqu’ici mieux placé que tout autre pour cultiver son hégémonie mondiale (pp. 190 – 191) ». Or, comme Samuel P. Huntington le constata avec effroi (9), la structure ethnique même des U.S.A. se brouille si bien qu’« en ce début de troisième millénaire, l’Amérique n’a d’autre choix que d’exporter son évangile démocratique universel et d’importer d’inépuisables masses d’individus non européens qui ne comprennent pas les anciennes valeurs européennes. Il est inévitable que l’Amérique devienne de plus en plus un plurivers racial (pp. 178 – 179) ». L’exemple étatsunien vire à la forme postmoderniste de totalitarisme mou ou du despotisme cotonneux inévitable pour gérer l’hétérogénéité ethno-raciale croissante sur son sol et les résistances extérieures à l’imposition de son idéologie. Dans l’histoire, les ensembles politiques trop composites sur le plan ethnique ne tiennent que par et grâce une autorité incontestée car féroce et sans pitié. « Dans une société multiraciale postmoderne comme celle de l’Amérique, tout cela était prévisible et inévitable. Il semble qu’une société multiraciale, comme la société américaine, devient vite extrêmement intolérante, pour la simple et bonne raison que chaque groupe racial ou ethnique qui la constitue veut faire prévaloir sa propre version de la vérité historique (p. 109). » On se trouve alors en présence d’une querelle des mémoires victimologiques que Tomislav Sunic développe dans La Croatie : un pays par défaut ? (10).

Legs du puritanisme et de l’Ancien Testament, l’intolérance constitue le cœur même de la société U.S. Ainsi, « en Amérique et en Europe, l’économie de marché elle-même est devenue une forme de religion laïque, dont les principes doivent être englobés dans le système juridique de chaque pays. […] L’efficacité économique est considérée comme le seul critère de toute interaction sociale. C’est la raison pour laquelle on regarde les individus qui peuvent avoir des doutes au sujet des mythes fondateurs de l’économie libérale comme des ennemis du système (p. 130). » Ensuite, assisté par les éternelles belles âmes, « l’Occident, sous la houlette des élites américaines, aime rappeler aux pays qui ne sont pas à son goût la nécessité de faire respecter les droits de l’homme. Cependant, tous les jours, des individus sont renvoyés, sanctionnés ou envoyés en prison sous l’inculpation de racisme, de xénophobie ou de “ délit motivé par la haine ” et, mystérieusement, tout cela passe inaperçu (p. 142) ».

Tomislav Sunic établit un parallèle entre la Reconstruction, cette période qui fait suite à la Guerre de Sécession de 1865 à 1877, et l’occupation anglo-saxonne de l’Allemagne après 1945. Avec près de cent ans d’écart, il remarque, horrifié, que « le Sud, après la guerre de Sécession, fut contraint de subir une rééducation semblable à la rééducation et au reformatage que les Américains firent subir aux esprits européens après 1945 (p. 254) ». Les Européens ignorent souvent que l’après-Guerre civile américaine fut terrible pour les États vaincus du Sud. Si le Tennessee ré-intègre l’Union dès 1866, les anciens États confédérés vivent une véritable occupation militaire. Dans le sillage des « Tuniques bleues » arrogantes déboulent du Nord des aventuriers yankees (les tristement fameux Carpetbaggers) et leurs supplétifs locaux, les Scalawags, alléchés par l’appât du gain et les possibilités de pillage légal. Ces réactions de résistance aux brigandages des Nordistes souvent liés au Parti républicain s’appellent le premier Ku Klux Klan, la Withe League et les Knights of the White Camelia. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fort du précédent sudiste, l’U.S. Army, cette fois-ci assisté par l’École de Francfort en exil et les universitaires marxistes, entreprend de laver le cerveau des Allemands et aussi des Européens. Certaines opinions cessent de l’être pour devenir des « délits » ou des « crimes contre la pensée » en attendant d’être assimilées à des « maladies mentales » et d’être traitées comme à l’époque soviétique par des traitements psychiatriques, le tout de manière feutrée, parce qu’« il est difficile de repérer la police de la pensée moderne, que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Elle se rend invisible en se dissimulant sous des termes rassurants comme “ démocratie ” et “ droits de l’homme ” (p. 117) ». Pourtant, la discrétion répressive est moins de mise aujourd’hui et le soupçon se généralise… Ainsi, « le mot “ démocratie ” a acquis à la fin du XXe siècle une signification sacro-sainte; il est considéré comme le nec plus ultra du discours politique normatif. Mais il n’est pas exclu que, dans une centaine d’années, ce mot acquière un sens péjoratif et soit évité comme la peste par les futurs meneurs d’opinion ou la future classe dirigeante de l’Amérique (p. 10) » surtout si se renforcent les connivences entre microcosme politicien et médiacosme. « La médiacratie postmoderne américaine agit de plus en plus de concert avec le pouvoir exécutif de la classe dirigeante. Il s’agit d’une cohabitation corrective au sein de laquelle chaque partie établit les normes morales de l’autre (p. 223). » Faut-il après se scandaliser que politicards et journaleux convolent en justes noces ?

Sous l’égide des penseurs de l’École de Francfort, on encense une nouvelle religion séculière, le patriotisme constitutionnel qui « est désormais devenu obligatoire pour tous les citoyens de l’Union européenne [et qui] comprend la croyance en l’État de droit et à la prétendue société ouverte (p. 129) ». Une véritable chape de plomb s’abat en Europe. Il paraît désormais évident que « les dispositions constitutionnelles sur la liberté de parole et la liberté d’expression dont se vantent tant les pays européens sont en contradiction flagrante avec le code pénal de chacun d’entre eux qui prévoit l’emprisonnement pour quiconque minimise par l’écrit ou par la parole l’Holocauste juif ou dévalorise le dogme du multiculturalisme (pp. 126 – 127) ». Plutôt que pourchasser les trafiquants de drogue, les agresseurs de personnes âgées, les bandes de violeurs, flics, milices privées sous l’égide des ligues de petite vertu dites « antiracistes » et tribunaux préfèrent traquer écrits et sites Internet mal-pensants. « Une des caractéristiques fondamentales de l’américanisme et de son pendant, le néolibéralisme européen, est d’inverser le sens des mots, qui peuvent à leur tour être utilisés avec à-propos par les juges de chaque État européen pour faire taire ses hérétiques (p. 118) ». Il en est en outre inquiétant de lire que « le “ politiquement correct ”, type singulier du contrôle de la pensée, ne disparaîtra pas du jour au lendemain de la vie politique et intellectuelle de l’Amérique et de l’Europe postmoderne. En fait, en ce début de nouveau millénaire, il a renforcé son emprise sur toutes les sphères de l’activité sociale, politique et culturelle (p. 141) ». Son emprise déborde des médias, de l’État, de la politique et de l’école pour se répandre dans le sport et le monde de l’entreprise. On est sommé de suivre ces injonctions où qu’on soit !

Bien sûr, « l’atmosphère d’inquisition actuelle dans l’Europe postmoderne est due aux propres divisions idéologiques européennes, qui remontent à la Seconde Guerre mondiale et même à la Révolution française. Le climat de censure intellectuelle est devenu frappant après l’effondrement du communisme et l’émergence de l’américanisme, désormais seul référent culturel et politique (p. 193) ». Dans la perspective de briser cette « pensée en uniforme » (11), il ne faut pas négliger « d’examiner les origines judaïques du christianisme et la proximité de ces deux religions monothéistes qui constituent les fondements de l’Occident moderne. Il n’y a que dans le cadre du judéo-christianisme que l’on peut comprendre les aberrations démocratiques modernes et la prolifération de nouvelles religions civiques dans la postmodernité. Lorsque, par exemple, un certain nombre d’auteurs révisionnistes américains appellent l’attention sur les contradictions qui existent dans le récit historique de la Seconde Guerre mondiale ou examinent d’un œil critique l’Holocauste juif, ils semblent oublier les liens religieux judéo-chrétiens qui ont modelé la mémoire historique de tous les peuples européens. Les propos de ces historiens révisionnistes auront par conséquent très peu de cohérence. Le fait de dénoncer le mythe présumé de l’Holocauste juif, tout en croyant à la mythologie de la résurrection de Jésus-Christ, est la preuve d’une incohérence morale (p. 170) ».

Adversaires et partisans de l’américanisme possèdent bien souvent un fond intellectuel commun, d’où l’âpreté des conflits internes et des convergences avec le communisme. Il n’est pas paradoxal que les libéraux-libertaires défendent « sans relâche l’idéologie du multiculturalisme, de l’égalitarisme et du mondialisme, c’est-à-dire toutes les doctrines qui étaient autrefois destinées à constituer le système communiste parfait. La seule différence est que l’adoption du capitalisme des managers et de l’historiographie judéocentrique moderne a rendu plus efficace la variante américanisée du politiquement correct (pp. 141 – 142) ».

Le communisme, assomption de l’américanisme !

Pour paraphraser Marx, le spectre du communisme continue à hanter l’Occident, en particulier les États-Unis. Sunic constate que « le communisme a beau être mort en tant que religion programmatique, son substrat verbal est toujours vivant dans l’américanisme, non pas uniquement chez les intellectuels de gauche, mais aussi chez les Américains qui professent des opinions conservatrices (p. 105) ». À ce sujet, un conservatisme étatsunien est-il vraiment possible ? L’auteur répond que « le conservatisme moderne américain ne va pas jusqu’à constituer un oxymore historique et, d’ailleurs, on se demande s’il reste encore quelque chose à conserver en Amérique. L’américanisme, par définition, est une idéologie progressiste qui rejette toute idée d’une société et d’un État traditionnel européen. Par conséquent, le conservatisme américain est un anachronisme sémantique (p. 248) ». Et gare aux leurres de la radicalité qui témoignent du profond réductionnisme inhérent à l’américanisme tels que « l’eugénisme et le racialisme, bien qu’ils soient généralement associés à la droite radicale et au traditionalisme, sont aussi le produit des Lumières et de l’idéologie du progrès (p. 249) » !

Les milieux « conservateurs » américains témoignent par ailleurs d’un incroyable fétichisme envers la Constitution de 1787 pourvue de toutes les qualités et saturée de modernité lumineuse. Par le respect qu’elle suscite, ce texte constitutionnel est le Coran des États-Unis et les juges de la Cour suprême sont des théologiens qui décident de sa signification. En outre, de nombreux juges se déclarent strict constructionists : ils entendent respecter le texte de la Constitution à la lettre et se refusent à toute interprétation de son esprit. Les paléo-conservateurs hier, le Tea Party aujourd’hui prônent le retour littéral à la pratique fondatrice idéalisée. Ils se fourvoient. Il y a un nouveau paradoxe. « De nombreux conservateurs et racialistes américains supposent à tort qu’il serait possible de conserver l’héritage des Pères fondateurs, tant en établissant une société hiérarchique stricte fondée sur les mérites raciaux des Américains blancs dominants. Cependant, la dynamique historique de l’américanisme a montré que cela n’était pas possible. Une fois que la vanne est ouverte à l’égalitarisme – aussi modeste que cette ouverture puisse sembler au début -, la logique de l’égalité gagnera du terrain et finira par aboutir à une forme changeante de tentation protocommuniste (p. 87) (12). » Se détournant de possibilités conservatrices timorées, l’américanisme préfère le progressisme et même le communisme. Tomislav Sunic avance même que, « dans les prochaines années, les avantages sociaux communistes, aussi spartiates qu’ils parussent autrefois aux observateurs étrangers, seront très demandés par un nombre croissant de citoyens en Amérique et dans l’Europe américanisée (p. 89) ». L’avenir de l’Occident serait donc un système communiste perfectionné par rapport au cas soviétique désuet. « Curieusement, plaide-t-il, peu de spécialistes américains du communisme examinèrent les avantages cachés du communisme à la soviétique, tels que la sécurité économique et le confort psychologique dû à l’absence d’incertitude concernant le futur, toutes choses que la version soviétique du communisme était mieux à même de procurer à ses masses que le système américain (p. 84) ».

Dans un contexte de crise mondiale et de pénurie à venir, « le communisme est aussi un modèle social idéal pour les futures sociétés de masse, qui seront confrontées à une diminution des ressources naturelles et à une modernisation rapide (p. 88) ». L’hyper-classe oligarchique mondialiste n’est finalement qu’une nouvelle Nomenklatura planétaire…

Le recours néo-sudiste

S’« il s’agit surtout d’attaquer l’idéologie du progrès, qui est la clé de voûte de l’américanisme et du monde américanisé dans son ensemble, en particulier depuis 1945 (pp. 243 – 244) », les pensées conservatrices actuelles, trop mâtinées de libéralisme, n’ont aucune utilité. Il y a pourtant urgence, surtout aux États-Unis ! « Historiquement, souligne Sunic, le tissu social de l’Amérique est atomisé; cependant, avec l’afflux d’immigrants non européens, la société américaine risque de se balkaniser complètement. Les affrontements interraciaux et le morcellement du pays en petites entités semblent imminentes (p. 218). » N’est-ce pas une bonne nouvelle ? Non, parce qu’« il se peut que l’Amérique et sa classe dirigeante disparaissent un jour ou que l’Amérique se morcelle en entités américaines de plus petites dimensions, mais l’hyperréalité américaine continuera de séduire les masses dans le monde entier (p. 232) » comme Rome a séduit les peuples germaniques à l’aube du Haut Moyen Âge !

Puisque « en raison de son rejet radical des dogmes égalitaires, Nietzsche pourra être un moteur important de la renaissance des Américains d’origine européenne et de leur renouveau spirituel, une fois qu’ils se seront libérés du dogme puritain de l’hypermoralisme (p. 244) », la réponse ne viendrait-elle pas dans l’invention d’« un système américain qui, tout en rejetant la forme égalitaire de la postmodernité, pourrait remettre à l’honneur les idées et les conceptions des penseurs antipuritains américains antérieurs à l’ère des Lumières (p. 244) » ? Croyant que l’« Amérique » blanche peut encore se corriger et surseoir son déclin, Tomislav Sunic rend un vibrant hommage aux théoriciens « agrariens du Sud » dont les réflexions s’apparentent aux idées de la Révolution conservatrice européenne. Il aimerait qu’on distinguât enfin « l’américanisme nomade de l’américanisme traditionnel et enraciné du Sud (p. 239) ». Sunic invite les Étatsuniens à recourir au Sud. Mais attention ! « Le Sud n’était pas une simple partie géographique de l’Amérique du Nord; c’était une civilisation autre (p. 256). » Maurice Bardèche l’avait déjà proclamé dans son célèbre Sparte et les sudistes (13). Or un tel réveil relève de l’impossibilité. Du fait de la rééducation des esprits après 1865, le Sud est devenu une annexe du puritanisme le plus fondamentaliste (la fameuse Bible Belt) qui vote massivement pour les candidats républicains. Dixie est bien oubliée ! Certes, « on pourrait extrapoler et postmoderniser dans un nouveau contexte l’héritage du Sud perdu, tout en conservant ses principes, qui sont officiellement rejetés comme réactionnaires et “ non américains ” (p. 243) ».

Il n’empêche, le recours au Sud répondrait au défi postmoderniste. Y a-t-il aux États-Unis une prise de conscience néo-sudiste ? Si c’est le cas, « avec la mort du communisme et l’affaiblissement de l’américanisme postmoderne, il se pourrait que l’on assiste à la naissance d’une nouvelle culture américaine et au retour de l’antique héritage européen. Qui peut contester qu’Athènes fut la patrie de l’Amérique européenne avant que Jérusalem ne devienne son douloureux édifice ? (p. 183) ». Sunic n’est-il pas en proie au syndrome Scarlett O’Hara et à une idéalisation du Sud ? La Constitution de la Confédération des États d’Amérique reprenait largement la Constitution de 1787 et s’inscrivait dans la veine des Lumières… Pour lui, l’esprit néo-sudiste doit retrouver une européanité endormie, car « si les Américains d’origine européenne veulent éviter de sombrer dans l’anarchie spirituelle, il leur faudrait remplacer leur vision du monde monothéiste par une vision du monde polythéiste, qui seule peut garantir le “ retour des dieux ”, c’est-à-dire la pluralité de toutes les valeurs. À la différence de la fausse humilité et de la peur de Dieu des chrétiens, les croyances polythéistes et païennes mettent l’accent sur le courage, l’honneur personnel et le dépassement spirituel et physique de soi (p. 177) (14) ». Sunic assène même qu’« on peut soutenir que le rejet du monothéisme n’implique pas un retour à l’adoration des anciennes déités indo-européennes ou la vénération de certains dieux et de certaines déesses exotiques, et que ce dont il s’agit, c’est forger une nouvelle civilisation ou, plutôt, une forme modernisée de l’hellénisme scientifique et culturel, autrefois considéré comme le creuset commun de tous les peuples européens. On ne peut certainement pas soutenir qu’il faut une conquête de la terre; au contraire, qui dit polythéisme dit conception d’une nouvelle communauté de peuples européens en Amérique, dont le but devrait être la quête de leur héritage ancestral et non son rejet […]. Revenir à ses racines européennes, ce n’est pas adopter une conception sectaire d’une religion loufoque, comme c’est souvent le cas dans l’Amérique postmoderne. C’est retrouver la mémoire transcendante préchrétienne qui s’est perdue (p. 173) ».

Cette ré-orientation nécessaire de l’« Américain » permettrait-il enfin aux Boréens des deux rives de l’Atlantique de se retrouver et d’affronter ensemble les défis de leur temps ? L’auteur en imagine les conséquences : « Homo americanus, dans un contexte différent et dans un système de valeurs différent, pourrait être vu comme un type positif, c’est-à-dire comme le prototype d’un nouvel homme prométhéen dont les valeurs antimercantiles, anticapitalistes et anti-égalitaires diffèrent de celles qu’afficha l’homme qui débarqua du Mayflower et dont les descendants finiront à Wall Street. Si, comme le soutiennent les postmodernistes, l’Amérique devrait être une entité pluraliste et hétérogène, c’est-à-dire un pays formé de millions de récits multiculturels, alors il faut aussi accepter l’héritage de l’eugénisme et du racialisme et, surtout, l’incorporation des cultures traditionnelles européennes en son sein. Selon cette définition, l’Amérique pourrait conjuguer traditionalisme et hypermodernisme; elle pourrait devenir le dépositaire des valeurs traditionnelles et des valeurs postmodernes européennes (p. 245) ». Réserves faites à la référence à l’homme prométhéen éminemment postmoderniste (on aurait préféré à la rigueur l’homme faustien qui a, lui, le sens du tragique), à un matérialisme biologique fort réducteur et à un messianisme sudiste inversé au messianisme puritain nordiste, n’est-ce pas en dernière analyse un appel à l’archaïsme dans un univers mis en forme par la technique, un sous-entendu appuyé à l’archéofuturisme cher à Guillaume Faye ? Et puis, foin d’Homo americanus, d’Homo sovieticus et d’Homo occidentalis, que s’épanouisse Homo europeanus ! Comment ? En premier lieu, par le biais de mythes mobilisateurs. Or, ayant adopté malgré lui un pragmatisme propre aux Étatsuniens, Tomislav Sunic critique « diverses théories, inventées par des théoriciens européens anti-américains, notamment à propos d’un axe Berlin – Paris – Moscou ou de la perspective d’un empire eurasien, semblent stupides et traduisent les fantasmes caractéristiques des Européens de droite qui se sont mis eux-mêmes en marge de la vie politique. Ces théories ne reposent pas sur des faits empiriques solides (p. 190) ». Même si ces projets géopolitiques « non empiriques » ne se concrétiseront jamais, ils peuvent agir sur les mémoires collectives, leur imaginaire et leurs sensibilités, et les conduire sur une voie euro-identitaire sympathique. Non, les États-Unis ne sont pas notre aurore, mais notre crépuscule historique. America delenda est et leur indispensable ré-européanisation passera très certainement par une reconquista latino-américaine. On aura compris que l’essai de Tomislav Sunic apporte un regard original sur notre Modernité tardive et ses tares.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Lucien Jaume, Tocqueville. Les sources aristocratiques de la liberté, Fayard, Paris, 2008.

2 : Suivant une habitude lexicale généralisée au monde occidental, Tomislav Sunic parle de l’« Amérique » et des « Américains » pour désigner les États-Unis et leurs habitants. Or les États-Unis d’Amérique ne coïncident pas avec l’entièreté du continent américain puisqu’il y a les Antilles, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, ni même avec le subcontinent nord-américain qui comporte encore le Canada et le Mexique. C’est un réductionnisme regrettable que d’assimiler un État, aussi vaste soit-il, à un continent entier.

3 : Sur les lectures « post-modernes » divergentes entre Jean Baudrillard et Michel Maffesoli, voir Charles Champetier, « Implosions tribales et stratégies fatales », Éléments, n° 101, mai 2001.

4 : Thomas Molnar, L’Américanologie. Triomphe d’un modèle planétaire ?, L’Âge d’Homme, coll. « Mobiles », Lausanne, 1991.

5 : Jules Monnerot, Sociologie du communisme, Gallimard, Paris, 1949.

6 : Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Gallimard, Paris, 2003.

7 : Michel-Guillaume Jean, dit J. Hector St John, de Crèvecoeur, Lettres d’un cultivateur américain, écrites à William Seton, écuyer, depuis l’année 1770 jusqu’à 1786, Cuchet, Paris, 1787, disponible sur Gallica – Bibliothèque numérique, <http://gallica.bnf.fr/>, souligné par nous.

8 : Guy Millière, L’Amérique monde. Les derniers jours de l’empire américain, Éditions François-Xavier de Guibert, Paris, 2000.

9 : Samuel P. Huntington, Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures, Odile Jacob, Paris, 2004.

10 : Tomislav Sunic, La Croatie : un pays par défaut ?, Avatar Éditions, coll. « Heartland », Étampes – Dun Carraig (Irlande), 2010.

11 : Bernard Notin, La pensée en uniforme. La tyrannie aux temps maastrichtiens, L’Anneau, coll. « Héritage européen », Ruisbroek (Belgique), 1996.

12 : Dans le même ordre d’idée, Tomislav Sunic estime, d’une part, que « les individus modernes qui rejettent l’influence juive en Amérique oublient souvent que leur névrose disparaîtrait en grande partie s’ils renonçaient à leur fondamentalisme biblique (p. 173) », et, d’autre part, que « les antisémites chrétiens en Amérique oublient souvent, dans leurs interminables lamentations sur le changement de la structure raciale de l’Amérique, que le christianisme est, par définition, une religion universelle dont le but est de réaliser un système de gouvernement panracial. Par conséquent, les chrétiens, qu’il s’agisse de puritains hypermoralistes ou de catholiques plus portés sur l’autorité, ne sont pas en mesure d’établir une société gentille complètement blanche ethniquement et racialement quand, dans le même temps, ils adhèrent au dogme chrétien de l’universalisme panracial (pp. 167 – 168) ». Les États-Unis sont un terreau fertile pour les rapprochements insolites et confus : des groupuscules néo-nazis exaltent la figure « aryenne » du Christ…

13 : Maurice Bardèche, Sparte et les Sudistes, Éditions Pythéas, Sassetot-le-Mauconduit, 1994.

14 : « Un système qui reconnaît un nombre illimité de dieux admet aussi la pluralité des valeurs politiques et culturelles, précise avec raison Tomislav Sunic. Un système polythéiste rend hommage à tous les “ dieux ” et, surtout, respecte la pluralité des coutumes, des systèmes politiques et sociaux et des conceptions du monde, dont ces dieux sont des expressions suprêmes (p. 182). »

• Tomislav Sunic, Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne, avant-propos de Kevin MacDonald, Éditions Akribeia, 2010, 280 p., 25 € (+ 5 € de port). À commander à Akribeia, 45/3, route de Vourles, F – 69230 Saint-Genis-Laval.


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mercredi, 19 janvier 2011

Philippe Conrad présente "2030, la fin de la mondialisation" d'Hervé Coutau-Bégarie


Philippe Conrad présente "2030, la fin de la mondialisation" d'Hervé Coutau-Bégarie