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dimanche, 20 février 2011

Les révoltes dans le monde arabe

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Les révoltes dans le monde arabe...

Par Hervé Coutau-Begarie*

Valeurs actuelles

 

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

 

Les événements actuels au Maghreb et au Machrek ont indéniablement une immense portée historique. On s’était habitué à des régimes politiques arabes dictatoriaux qui se maintenaient indéfiniment au pouvoir en combinant corruption, répression et nationalisme. Aucun pays arabe, en mettant à part le cas particulier du Liban, n’est une démocratie.

 

Certains régimes sont capables d’une relative efficacité économique, comme en Tunisie, alors que d’autres sont à la fois corrompus et inefficaces, comme en Algérie. Certains affirment leur nationalisme mais en laissant en paix leurs minorités, comme la Syrie. D’autres persécutent leurs minorités, spécialement les chrétiens, pour donner des gages aux islamistes, comme l’Égypte.

 

Aucun de ces régimes n’est vraiment défendable au regard de nos critères démocratiques. Le plus présentable est celui du Maroc, avec une monarchie qui réussit, en profitant de l’appartenance du roi à la descendance du Prophète, à contrôler le jeu des partis politiques. Partout ailleurs, c’est le règne du parti unique, éventuellement flanqué de quelques satellites sans consistance. Personne ne versera des larmes sur le sort de Ben Ali ou de Moubarak, ou de Saleh au Yémen. Nos intellectuels de gauche retrouvent leur fibre révolutionnaire et se félicitent de la révolte de la rue. Libération célèbre en gros titres, à propos de l’Égypte, « Le jour du peuple », tandis que le Monde salue le « dialogue historique» entre le pouvoir égyptien et les Frères musulmans.

 

Tout le monde souhaite l’avènement de gouvernants compétents, attentifs aux besoins de leur peuple et ouverts à la démocratie. Reste à savoir s’il ne s’agit pas d’une alternative imaginaire plutôt que d’un futur plausible. Les envolées lyriques de certains commentateurs rappellent un peu trop les emballements des mêmes à l’annonce de la révolution islamique iranienne. Le chah était le pire des dictateurs et la démocratie islamique était à portée de la main. Michel Foucault publiait, dans le Nouvel Observateur, un article consternant d’aveuglement, dont même ses thuriféraires parlent aujourd’hui avec embarras. Bien entendu, l’histoire n’est pas obligée de se répéter. Mais il faut bien reconnaître que les obstacles sur la voie de la démocratie et du progrès sont nombreux.

 

D’abord parce qu’il n’y a pas vraiment de solution de rechange. Des décennies de dictature ont étouffé toute vie politique normale. En Égypte, aucune figure n’émerge pour remplir le vide du pouvoir. Mohamed el-Baradei est un technocrate compétent, prix Nobel, bien considéré à l’étranger, mais très peu connu dans son pays. Que la censure soit abolie demain et l’on assistera à la prolifération anarchique de partis sans programme, sans cadres formés, qui seront le plus souvent des instruments au service de l’ambition de tel ou tel. C’est la suite logique de toute révolution. Le temps entraîne un écrémage, mais ici, il n’est pas certain que l’on puisse compter sur lui.

 

Car, à côté des démocrates, il y a toujours les islamistes, qui restent en embuscade. On objectera, souvent avec raison, que la menace islamiste a été exagérée par les régimes en place pour justifier la répression policière. Ou que les islamistes ne représentent pas la masse de la population, notamment la jeunesse qui, à travers Internet, s’est ouverte au monde et aspire à la démocratie. Cela n’est nullement évident. L’impact des islamistes est très réel dans la population. Ils sont à peu près les seuls à disposer d’un minimum d’organisation et d’un programme immédiatement applicable. Dans un premier temps, on les verra, comme les communistes hier sous d’autres cieux, proposer des alliances et avancer avec un profil bas (en 1979, les ayatollahs proposaient aux femmes iraniennes une “tenue islamique légère”). Une fois au pouvoir, l’islamisation rampante commencera et, lorsque les démocrates se décideront enfin à faire taire leurs divisions, il sera probablement trop tard.

 

Si l’on peut supposer que les rois du Maroc et de Jordanie ont encore les moyens de contrôler les événements, si l’on peut espérer que la classe moyenne tunisienne est suffisamment solide pour résister à la tentation islamiste, il est permis d’avoir davantage de doutes sur l’avenir de l’Égypte. C’est le plus peuplé des pays arabes, c’est lui qui a signé la paix avec Israël et il est l’un des piliers de la politique américaine au Moyen-Orient. Si le régime bascule vers un islamisme imprévisible, les conséquences géopolitiques seront immenses. Pour Israël d’abord, qui devrait réévaluer sa relation avec son puissant voisin. Pour les États-Unis, dont l’alliance de fait avec le monde musulman serait sérieusement écornée. Pour l’Europe, qui devrait cohabiter avec un régime islamiste à ses portes, contrôlant un pays de plus de 80 millions d’habitants. Tout cela impose une grande prudence. L’Europe n’a guère de moyens d’intervenir dans ce grand ébranlement du monde arabe. Elle ne peut que suivre, encourager les forces démocratiques, si cela se peut, en se gardant de les compromettre. Elle doit surtout rester lucide face à un risque de dérapage qui ne peut jamais être exclu.

 

 

(*) Hervé Coutau-Bégarie est directeur de recherches en stratégie au Collège interarmées de défense. Il est, entre autres, l’auteur d’un Traité de stratégie qui fait autorité.

samedi, 19 février 2011

Nieuwe Arabische revoluties?

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Nieuwe Arabische revoluties?

Pieter Van Damme

Ex: http://n-sa.be/

Sinds enkele weken trekt er een golf van publiek protest door een aantal Arabische landen. Het vuur werd aan de lont gestoken door de zelfverbranding van Mohamed Bouazizi in Tunseië, halverwege december 2010. Dit leidde tot de Jasmijnrevolutie die in januari de val van het bijna 25-jarige bewind van Zine Ben Ali tot gevolg had. De volksopstand sloeg over naar Egypte waar massaal protest al weken het openbare leven in de grote steden verlamt. Voorlopig blijft dictator Hosni Moebarak nog op post, ondanks zware druk vanwege de Egyptische bevolking. Z'n Tunesische collega Ben Ali vluchtte met zijn familie naar Saoedi-Arabië. Ook in landen als Jordanië en Algerije broedt al jaren een volkswoede tegen het heersende regime.

Wat moeten wij voor ogen houden bij deze gebeurtenissen? Twee zaken: wat is positief of negatief voor Europa bij deze veranderingen en wat zijn de oorzaken die leidden tot deze volksopstanden? De oorzaken voor deze wijd verspreidde volkswoede in de Arabische wereld zijn niet ver te zoeken: het reeds decennialange liberale wanbeleid op economisch vlak, gecombineerd met een dictatoriaal beleid op politiek vlak waarbij corruptie en clan-verrijking het steeds weer halen op het algemeen belang, stevig omkaderd met een omvangrijk repressieapparaat. Het is geen toeval dat de volkswoede in de Arabische wereld vooral daar bloeit waar pro-Westerse regimes sinds jaren de lakens uitdelen. Presidenten zoals Moebarak en Ben Ali hebben hebben op sociaal-economisch vlak een beleid gevoerd dat bestaat uit verregaande liberaliseringen, het aantrekken van multinationale ondernemingen, uitbouw van massatoerisme,... terwijl de gewone man er de facto niet veel beter van werd. Meer nog, terwijl er een beperkte rijke bovenlaag ontstond die profiteerde van dit wanbeleid, steeg de werkloosheid voor de bevolking. Familiale verrijking voor die bovenlaag woekert door het afromen van winsten op massatoerisme en afdrachten die aan multinationals opgelegd worden verdwijnen in familiefortuinen in plaats van de staatskassen.

Ben Ali heeft sinds 1987 in Tunesië een ultraliberale politiek gevoerd. Tunesië heeft de voorbije jaren steevast de extremistische aanbevelingen van het IMF nauwgezet opgevolgd, onder applaus van multinationals, de EU, het Franse regime... Nog in het najaar van 2010 verklaarde de als sociaal-democraat vermomde liberaal Strauss-Kahn dat het economische beleid van Tunesië gezond en als voorbeeldig mocht aanzien worden voor andere "opkomende landen". Het feit dat de voormalige Ben Ali-knecht Ghannouchi nu na de vlucht van z'n president de macht probeert te behouden via een voorlopige regering van nationale eenheid, komt het Westen goed uit. Ze vreesden immers dat de Jasmijnrevolutie zou voortgaan en de belangen van de multinationals en de profiterende financiële elite onder druk zou zetten. Hogere lonen, wettelijk vastleggen van sociale rechten, het verhelpen van de Derde Wereld-toestanden op het platteland... zouden deze belangen (lees: winsten) aantasten.
Ben Ali heeft zijn dictatuur steeds gerechtvaardigd met het excuus van een "islamistisch gevaar" ook al is de aanhang van o.a. de religieuze Nahda-partij (vergelijkbaar met de Turkse AKP) in Tunesië beperkt. Premier Ghannouchi verkondigde de voorbije dagen al in vraaggesprekken dat oude getrouwen van het Ben Ali-regime op economische functies op post blijven om de geplande economische hervormingen gewoon door te laten gaan.
In Egypte voerde Moebarak eveneens een beleid van voortschrijdende economische liberaliseringen die uiteraard op geen enkel vlak ten goede kwamen aan de jonge bevolking. Vele Egyptenaren moeten zien rond te komen met 1 euro per dag of minder. Er heerst massale werkloosheid en de voedselprijzen swingen net als in de rest van de Arabische wereld de pan uit. Moebarak maakte er een gewoonte van diverse verworvenheden en creaties van voormalig president Nasser ongedaan te maken via een neoliberaal beleid: devaluatie van de Egyptische Pond, privatisering van overheidsbedrijven, beperking van subsidies en sociale voorzieningen, afbraak van het overheidsapparaat. Dit ging samen met subsidies aan de private sector (vnl. multinationals en investeringen in economische sectoren die Egypte op de wereldkaart moesten zetten: massatoerisme, nieuwe media en infrastructuur) en een stelselmatige besparing op het publieke onderwijs. Met als gevolg dat de zich ontwikkelende, groeiende middenklasse uiteenviel in een kosmopolitische liberale bovenlaag die mee profiteerde op de rug van de gewone bevolking, en een verarmde lagere middenklasse.

Ondertussen kreeg Moebarak jarenlang aanzienlijke financiële en militaire steun vanuit de USA als gevolg van het vredesakkoord dat hij afsloot met de terreurstaat israël in 1979. Het regime van Moebarak betekende voortaan een verlamming van het rechtvaardige Arabische protest tegen de bezetting van het Palestijnse land en een levensverzekering voor de zionistische entiteit. Het hoeft dan ook niemand te verbazen dat israël zich de voorbije week als enige uitdrukkelijk pro-Moebarak uitsprak en de Europese landen net als Noord-Amerika opriep tot actieve steun aan zijn regime. Bovendien was het regime van Moebarak een verzekering dat de controle over het Suez-kanaal "in goede handen" bleef. In ruil verkreeg Moebarak gigantische hoeveelheden Amerikaanse wapens (bijna achthonderd M1 Abrams tanks, de Egyptische luchtmacht werd na de USA en israël de derde grootste gebruiker van F-16 straaljagers ter wereld...) en bouwde hij met Amerikaans-israëlisch toezicht een omvangrijke oproer- en veiligheidspolitie uit. In de jaren '90 werd deze op grote schaal ingezet tegen het Moslimbroederschap dat al decennia een belangrijke speler in de Egyptische oppositie is, alsook tegen andere islamistische groepen. Als trouwe bondgenoot van de VS beloofde Moebarak na 11 september 2001 alle hulp in de strijd tegen het terrorisme. De Egyptenaren doorzien dan ook de hypocrisie van de USA die halfslachtig aandringt op "democratisering" vanwege de gehate Moebarak terwijl ze op straat beschoten worden met traangasgranaten waarop "made in USA" vermeld staat. De moslimextremisten waren voor Moebarak een argument om de macht stevig in handen te houden via ondermeer massale verkiezingsfraude. Zonder hem zouden de radicale islamieten het land overnemen, zo verdedigde hij zich net zoals Ben Ali in Tunesië steeds tegen kritiek vanuit Westerse landen die hem de hand boven het hoofd hielden en houden.

Vanuit Europees perspectief hebben wij hoe dan ook nood aan een stabiele Arabische wereld waar goede relaties mee onderhouden worden. De belangrijkste redenen zijn de grondstoffen die Europa nodig heeft. En een noodzakelijke remigratiepolitiek die in de toekomst miljoenen vreemdelingen laat terugkeren naar hun landen van herkomst via bilaterale akkoorden met deze landen van herkomst. Deze remigratiepolitiek moet omkaderd worden met een heroriëntering van de ontwikkelingshulp, een realistische tijdsplanning, het afleveren van zoveel mogelijk geschoolde remigranten aan die landen van oorsprong en een beleid dat vrijwillige gescheiden volksontwikkeling aanmoedigt in onze eigen Europese landen.

Het hoeft geen betoog dat een stabiel Arabisch schiereiland en Noord-Afrika onmogelijk zijn, zo lang de staat israël blijft bestaan. De creatie en het voortbestaan van israël is gebaseerd op morele chantage (schuldgevoel jegens de Joden na WO2), etnische zuivering (het verjagen van honderdduizenden Palestijnse Arabieren), permanente financiële stromen als gevolg van lobbywerk (vooral ten nadele van de Amerikaanse belastingbetaler) en het cultiveren van morele chantage (het schuldgevoel als basis voor schadevergoedingen) alsook permanente racistische discriminatie (Arabieren met israëlisch staatsburgerschap hebben minder rechten dan Joden met israëlisch staatsburgerschap). Rechtse partijen en groepen (bijvoorbeeld de PVV van Geert Wilders, de VB-strekking rond Filip Dewinter, Pro Deutschland, de FPÖ...) die vanuit welke beweegreden dan ook een wereldwijde kruistocht tegen "de islam" steunen, bemoeilijken in ernstige mate elk terugkeerbeleid van Arabische/Noord-Afrikaanse vreemdelingen naar de landen van oorsprong omdat zij een conflictueuze relatie met deze landen op het oog hebben. De islam hoort niet thuis in Europa, maar wel in die gebieden waar zij cultureel ingebed is, waaronder Noord-Afrika en het Midden-Oosten.

Welke nieuwe regimes in de Arabische wereld zullen ontstaan, valt af te wachten en zou volledig een zaak van de Arabieren moeten zijn, zonder de Amerikaanse bemoeizucht en de zionistische intriges. De EU verschuilt zich in de voorbije weken weer in een houding die getuigt van slapheid, besluiteloosheid en morele angst als gevolg van jarenlange chantage. Steun aan het seculiere volksverzet is gerechtvaardigd en in het belang van Europa, dat eens de Arabische sociaal-nationalisten inspireerde. De problemen van de Arabieren in hun dagelijkse leven alsook in hun mogelijkheden om welvarende staten op te bouwen aan het begin van de 21ste eeuw, bewijzen dat nationale én sociale vernieuwingen het antwoord kunnen bieden. Religieuze dictatuur of Westers gezinde plutocratie kunnen dit geenszins. Gelet op de voorlopig succesvolle pogingen om de oude regimes in hun macht te herstellen (Tunesië via regering van nationale eenheid) of ze aan de macht te houden (de financiële machten achter Moebarak die aanhangers betalen om protest gewelddadig te lijf te gaan) is het vooralsnog de vraag of er wel van Arabische revoluties kan gesproken worden.

Afrique : à qui profite le carnage?

Afrique : à qui profite le carnage ?

Cet article de Jean-Dominique Merchet est paru dans Marianne, n° 707 – Magazine, samedi 6 novembre 2010, p. 70.

Dans « Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique », dont nous publions en exclusivité des extraits, Pierre Péan révèle les guerres secrètes que se livrent les puissances occidentales à l’ombre des massacres, dans la région des Grands Lacs. Une cynique partie d’échecs d’où les Etats-Unis, aidés de la Grande-Bretagne et d’Israël, évincent peu à peu la France.

 

Peut-on cacher un génocide ? La question semble à peine croyable, et c’est pourtant celle qui se trouve au coeur du nouvel ouvrage de Pierre Péan, « Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique ». Sur près de 600 pages, le journaliste français revient, avec de nombreuses révélations, sur les «guerres secrètes» en Afrique, en particulier dans la région des Grands Lacs.

La thèse qu’il défend – et qui ne manquera pas de provoquer de vives polémiques – est qu’à la suite du premier génocide au Rwanda, en 1994, un second a été commis, en 1996-1997, par les victimes de la veille – les Tutsis – à l’encontre des Hutus réfugiés en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Et que ces massacres, qui ont causé la mort de millions de personnes, se sont déroulés avec la bienveillance des Etats-Unis, quand ce n’est pas leur participation directe, comme le montrent les extraits que nous publions.

Une « question irrésolue »

Depuis 1994, la France est régulièrement accusée de complicité dans le génocide du Rwanda. Pierre Péan avait consacré en 2005 un premier livre – « Noires fureurs, blancs menteurs » (Fayard) – à la réfutation de cette thèse. Il renverse aujourd’hui carrément la table en accusant les procureurs d’être complices de massacres à grande échelle !

 

L’actualité sert sa thèse. Publié en août 2010, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme évoque pour la première fois de manière officielle, même si c’est avec les prudences diplomatiques d’usage, la possibilité qu’un second génocide ait bien été commis par les troupes du président rwandais Paul Kagamé et de ses alliés : « La question de savoir si les nombreux graves actes de violence commis à l’encontre des Hutus (réfugiés et autres) constituent des crimes de génocide demeure irrésolue jusqu’à présent ».

En clair : on ne peut plus l’exclure ! Ce rapport a suscité la colère du Rwanda autant que la gêne chez ses alliés américains. Les soutiens français de Kigali – qui ne veulent connaître que les supposés crimes de l’armée française et les turpitudes de la politique de François Mitterrand – sont consternés.

Fidèle Israël

Pierre Péan, lui, jubile. Et cogne encore plus fort, au risque de prendre quelques mauvais coups. L’homme ne fait pas dans la dentelle. On lui doit des enquêtes journalistiques qui ont fait date : celle sur le passé vichyste de Mitterrand (« Une jeunesse française », Fayard, 1994), sur le journal le Monde (« La Face cachée du Monde », avec notre collaborateur Philippe Cohen, Mille et Une Nuits, 2003) ou plus récemment sur Bernard Kouchner (« Le Monde selon K », Fayard, 2009).

Mais la grande passion de ce journaliste, né en 1938, est l’Afrique, un continent qu’il arpente depuis 1962. Carnages est une somme, celle de « Pierre l’Africain », comme disent ses amis. Il y raconte le jeu des grandes puissances, Etats-Unis en tête, sur ce continent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Son propos est centré sur la région des Grands Lacs : Rwanda, Ouganda, Soudan, RDC… Une région regorgeant de minerais et de querelles ethniques, d’ambitions politiques et de massacres à grande échelle. Des millions de civils – personne ne connaît le chiffre exact – y sont morts en une quinzaine d’années.

Ce qui révolte Pierre Péan, ce sont « les militants qui trient entre les bons et méchants morts, en usant du tamis de la repentance », comme si les « maux d’Afrique ne s’expliquaient que par un seul mot : la France ».

Cette France qui a été mise hors jeu par les Américains, à deux reprises, lorsque Jacques Chirac voulut déclencher une opération militaro-humanitaire pour venir en aide aux réfugiés (lire pages suivantes). Pierre Péan révèle par exemple comment les hommes de la DGSE infiltrés au Congo durent être rapatriés illico, sans doute à la demande de Bill Clinton.

La parution de « Noires fureurs, blancs menteurs avait valu de sérieux ennuis à son auteur, tant il remettait en cause le consensus « droits-de-l’hommiste » au sujet du Rwanda. Homme de gauche, « j’étais devenu pour une fraction de l’élite française raciste, révisionniste, négationniste et antisémite », confie-t-il. Des procès lui furent intentés, en France et en Belgique.

SOS Racisme l’accusa d’ « incitation à la haine raciale », son président, Dominique Sopo, expliquant qu’ « évoquer le sang des Hutus, c’est salir le sang des Tutsis ». Débouté en appel en novembre 2009, SOS Racisme s’est pourvu en cassation. Auprès de ses ennemis, le nouveau livre de Péan ne va pas arranger son cas.

Non seulement il s’en prend au « trucage des chiffres des victimes » par le régime rwandais, mais il décrit en détail le rôle peu connu de l’Etat d’Israël dans cette région. L’Etat hébreu, fidèle allié de Kagamé – une alliance qui va au-delà des intérêts stratégiques bien réels des parties en présence et repose sur la vision d’une concordance symbolique entre la Shoah et le génocide de 1994. Critiquer le Rwanda reviendrait en quelque sorte à s’en prendre à la Shoah…

« J’en vins à me demander s’il n’y avait pas un lien entre les attaques dont j’étais l’objet de la part de l’Union des étudiants juifs de France, de l’Union des patrons et des professionnels juifs de France et d’intellectuels comme Elie Wiesel, et l’intérêt géopolitique porté par Israël au Rwanda », s’interroge Péan.

L’enquêteur ajoute aujourd’hui une nouvelle pièce au dossier, en abordant la question du Soudan. Il établit un lien entre la volonté de l’Etat d’Israël d’affaiblir – en le divisant – le plus grand pays d’Afrique et les campagnes humanitaires, en France comme aux Etats-Unis, sur les massacres au Darfour. Voilà qui ne va certainement pas apaiser le débat… Mieux vaut donc juger sur pièces.

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EXTRAITS

Une version tronquée de l’histoire des Grands Lacs

Plus de 8 millions de morts ? Qui en parle ? Depuis la fin de la guerre froide, la région des Grands Lacs est devenue celle de la mort et du malheur dans une indifférence quasi générale.

Avec 2 millions de Rwandais exterminés en 1994 à l’intérieur du Rwanda (1), plus de 6 millions de morts rwandais et congolais dans l’ex-Zaïre, des centaines de milliers de Soudanais tués, de nombreuses victimes ougandaises, plus de un demi-million de morts angolais, des millions de déplacés, quatre chefs d’Etat et des centaines de ministres et autres dirigeants assassinés, des dizaines de milliers de femmes violées, des pillages éhontés, cette zone a le triste privilège d’avoir subi plus de dommages que ceux additionnés de toutes les guerres intervenues de par le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Pourtant, les médias, dans leur très grande majorité, n’ont parlé, ne parlent et ne pleurent que les centaines de milliers de victimes tutsies du Rwanda, dénoncent les Hutus comme seuls responsables directs de ces boucheries, et les Français, qui les auraient aidés dans leur horrible besogne, faisant de François Mitterrand et d’Edouard Balladur des réincarnations d’Hitler, et des soldats français, celles de Waffen SS.

Une version officielle, affichée non seulement par Paul Kagamé, l’actuel président du Rwanda, mais également par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le bras justicier de la communauté internationale, et par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la majorité des autres pays…

(1) Chiffre fourni par le ministère de l’Intérieur rwandais en décembre 1994.

Les gardiens de la vérité officielle

Convaincu par mes enquêtes que Paul Kagamé, l’actuel chef d’Etat du Rwanda, avait commandité l’attentat contre l’avion qui transportait son prédécesseur – attentat qui déclencha en avril 1994 le génocide des Tutsis et des massacres de Hutus -, quand il était attribué aux extrémistes hutus, je décidai en 2004 de chercher à comprendre ce qui s’était réellement passé.

Je découvris rapidement l’incroyable désinformation qui avait accompagné la conquête du pouvoir par Paul Kagamé, et les moyens mis en oeuvre pour décourager ceux qui seraient tentés de s’opposer à la doxa. Des moyens qui ressemblent fort à des armes de destruction massive : grâce à une analogie abusive entre le génocide des Tutsis et la Shoah, les gardiens de la vérité officielle traitent les contrevenants de négationnistes, de révisionnistes, de racistes, voire d’antisémites.

[...] J’ai décidé de reprendre mon enquête et de l’étendre en l’insérant dans l’histoire de la région des Grands Lacs et de l’Afrique centrale, pour comprendre comment et pourquoi avait pu ainsi s’installer une version tronquée de l’histoire de la tragédie rwandaise. [...]

J’ai travaillé à mettre au jour les actions – ouvertes et clandestines – des Etats-Unis, depuis les années 80, dans la région des Grands Lacs, visant à un nouveau partage des zones d’influence sur le continent africain, et le  » scandale géologique  » que constitue le fabuleux sous-sol du Zaïre, redevenu aujourd’hui Congo et convoité par tous. [...]

Contre-offensive impossible

Officiellement, à partir d’octobre 1996, le Zaïrois Laurent-Désiré Kabila a mené une guerre de libération en vue de chasser le président corrompu Mobutu Sese Seko. La réalité fut bien différente : Laurent-Désiré Kabila n’était alors qu’une marionnette de Kigali, de Kampala et de Washington.

Une nouvelle boucherie, après celle du Rwanda, visant cette fois à exterminer les seuls Hutus ayant fui le Rwanda, déclarés « extrémistes » par la propagande, se déroula dans un silence assourdissant des principaux médias.

Les services secrets français étaient parfaitement au courant que des forces spéciales américaines, les services secrets et des avions américains renseignaient les soldats rwandais et ougandais dans leur chasse aux Hutus dans l’immense Est congolais. L’exécutif français s’interrogea alors sur l’opportunité d’arrêter la marche de Kabila et de ses « parrains » sur Kinshasa.

La désinformation efficace sur le rôle de la France en Afrique en général et au Rwanda en particulier rendait désormais impossible toute contre-offensive, qui aurait mis face à face Français et Américains. Jacques Chirac décida in fine de ne pas envoyer de forces spéciales françaises à Kisangani début 1997.

Quand l’armée américaine participe à la traque des Hutus au Congo…

Washington porte une lourde responsabilité dans ce qu’un prérapport de l’ONU rendu public en août 2010 décrit comme un probable génocide commis en République démocratique du Congo en 1996 et 1997.

Pourquoi tant de diplomates, tant de militaires et d’agents secrets américains ont-ils été mobilisés pour parler d’une situation que les journalistes ne pouvaient directement appréhender ? Parce que la grande puissance américaine, celle qui, avec ses satellites, ses écoutes, ses hélicoptères et ses avions, aidait ceux qu’on nommait « rebelles », mais qui, en réalité, étaient en très grande majorité des Rwandais ou des Ougandais, à localiser les prétendus « génocidaires » pour les liquider.

Comment ne pas être révolté par la passivité, voire par la bienveillante sollicitude du Haut-Commissariat aux réfugiés ? Comment accepter la propagande officielle de l’époque, qui voulait que les Hutus n’eussent que ce qu’ils méritaient et que les Tutsis exerçassent là un légitime droit de revanche ? Alors que, justement, la version officielle de l’histoire, reçue et acceptée par la communauté internationale, est fausse ?

[...] Les services secrets français – Direction du renseignement militaire (DRM) et Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) – sont très avertis de ce qui se passe aux frontières du Kivu, fin octobre-début novembre 1996.

Le camp de Kibumba dans la région de Goma est bombardé : quelque 200.000 réfugiés partent vers le camp de Mugunga. Le camp de Katale est attaqué à l’arme lourde, et Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, est pris par les « rebelles ». Les camps des alentours sont détruits, provoquant la fuite de 250.000 personnes à travers la forêt équatoriale vers Kisangani…

Militaires et services ne se contentent pas des images satellite fournies par les Américains, sur lesquelles on ne voit pas de réfugiés ; elles ne donnent à rien voir qui corresponde aux informations qui leur remontent du terrain, par de nombreuses sources humaines. Début novembre 1996, un Breguet Atlantic localise des cohortes de réfugiés et rapporte des photos qui montrent deux hélicoptères américains, des Black Hawks.

Poker menteur entre Paris et Washington

Les espions français s’interrogent sur le rôle des bérets verts, les commandos des US Army Special Forces, lors des massacres qui ont suivi la prise de Bukavu, fin octobre 1996. Ils se demandent aussi quelle est l’origine des mitraillages aériens opérés de nuit contre les camps de réfugiés : « Cela pose de graves questions quand on sait que parmi les avions américains déployés figurait au moins un C-130 Gunship des forces spéciales, véritable canonnière volante. Que faisait-il là si, comme le disait alors le commandement américain, il s’agissait seulement de rechercher des réfugiés pour étudier ensuite les moyens de leur porter assistance ? »

Malgré ce questionnement sur le rôle ambigu de Washington, pas plus l’état-major que les politiques français n’envisagent une quelconque action sans les Américains ou, à plus forte raison, contre eux. Mais la « forte dégradation de la situation humanitaire » entraîne les uns et les autres à envisager dans les plus brefs délais une opération militaire multinationale dans le Kivu, tout au moins à en émettre l’idée. Le Centre opérationnel interarmées (COIA) est chargé par l’état-major d’en définir les contours possibles.

Le 5 novembre, une note signée de Jean-Pierre Kelche, major général de l’état-major, arrive sur le bureau du ministre de la Défense, Charles Millon : « L’effet majeur d’une opération militaire au Kivu visera à stabiliser les réfugiés dans une zone dégagée de forces constituées ».

Les rédacteurs estiment indispensable la participation de pays européens (France, Espagne, Belgique, Allemagne et Grande-Bretagne), mais soulignent qu’un «commandement centralisé (préconisé) devrait être proposé aux Américains dont la présence au sol garantirait la neutralité rwandaise». « L’action militaire sera limitée à une sécurisation de zones, au profit des organisations humanitaires ». Le général Kelche envisage un déploiement de 1.500 à 2.000 hommes.

Le lendemain, lors d’un conseil restreint de défense, Jacques Chirac accepte les propositions du COIA, et insiste sur l’implication américaine, c’est-à-dire que « la France interviendra si les Américains interviennent avec du personnel au sol ». Et, quant à la nationalité française ou américaine du commandement de l’opération, le président n’a pas de préférence. Après le fiasco politico-médiatique, deux ans plus tôt, de l’opération «Turquoise», il n’est pas question pour la France de se lancer seule dans une telle opération…

Immédiatement après ce conseil restreint, diplomates et militaires prennent langue avec les Américains. [...] Les Français s’aperçoivent vite que les Américains, malgré quelques bonnes paroles, jouent déjà une autre partition. Si le général George A. Joulwan promet de mettre à disposition des C5 Galaxy pour projeter, si nécessaire, matériels et hommes vers le Kivu, les interlocuteurs des Français refusent d’engager leurs troupes sur le terrain.

Paris et Washington ont déjà commencé une partie de poker menteur. Alors que, sur le terrain, les acteurs rwandais, ougandais et américains ont parfaitement conscience de mener un combat indirect contre Paris, les contacts entre diplomates et militaires à Washington, Paris ou Stuttgart se déroulent entre gens de bonne compagnie.

[...] Le Monde du 8 novembre 1996 résume ainsi la situation : « La France a du mal à convaincre l’ONU de l’urgence d’une intervention au Zaïre ». Elle a du mal parce que Washington et ses alliés africains ne veulent pas que la France revienne dans la région et contrarie leurs plans, mais Paris veut croire qu’il a encore la main.

Pour ne pas s’opposer frontalement à la France, Washington monte alors une opération astucieuse destinée à enterrer le projet sans pour autant se mettre à dos l’opinion publique : elle consiste à demander au Canada de constituer cette force, d’en réunir les éléments et d’en déterminer les règles… Commence alors une grande agitation qui n’est qu’un leurre.

Politiques et militaires français n’ont pas compris tout de suite que l’opération lancée par le Premier ministre canadien Jean Chrétien à la demande des Américains ne vise qu’à enterrer le projet de Chirac et à laisser les mains libres aux Américains, ainsi qu’à leurs marionnettes rwandaises et ougandaises dans la région des Grands Lacs.

Pendant quelques jours, l’état-major croit à l’acceptation d’un déploiement d’une force franco-britannique sous commandement canadien dans la région sud du Kivu. A preuve, une mission de reconnaissance effectuée par des militaires britanniques, sous le commandement du brigadier général Thomson (Royal Marines), avec trois officiers français, dirigés par le colonel Philippe Tracqui, qui est le numéro 2 du Centre opérationnel de l’armée de terre (Coat).

Dès le début, Tracqui et ses deux compagnons ont compris que quelque chose ne collait pas. [...] Le rapport de Tracqui, daté du 21 novembre, lève les dernières interrogations sur la place désormais accordée à la France dans les Grands Lacs et sur les manoeuvres américaines. «Les Américains sont tout à fait opposés à une action militaire au Sud-Kivu», écrit Tracqui. [...]

Thomson a donné à Tracqui un mémorandum du général Smith, rédigé le 16 novembre à Entebbe, qui dévoile la position américaine. « Depuis vingt-quatre heures, la situation s’est arrangée, tout va bien à Goma, et la nature des besoins humanitaires s’en trouve changée. Bien qu’il ne soit pas encore possible d’apprécier exactement le nombre total des réfugiés qui vont rentrer ou ceux qui auraient l’intention de le faire dans les prochains jours, il est clair qu’il n’existe plus en ce moment de crise humanitaire justifiant une action militaire d’urgence », écrit le général américain qui ne réclame donc aucun moyen supplémentaire.

[...] Le soir de ce 16 novembre 1996, à Entebbe, le général américain Smith dirige une réunion de planification à laquelle participe le lieutenant-colonel Pouly, de la Direction du renseignement militaire française. Pouly [...] sait que la situation décrite par l’Américain est fausse. Il ose prendre la parole après le général américain et lui fait remarquer que son appréciation de la situation ne fait aucun cas des 700.000 réfugiés et 300.000 déplacés du Sud-Kivu.

Le numéro 2 du Coat rapporte toutes les informations fournies par Pouly, le meilleur spécialiste militaire français de la région des Grands Lacs. Pouly est convaincu que « les Américains présents dans la région des Grands Lacs, qu’il s’agisse des diplomates de Kigali ou des militaires isolés à Entebbe, ne souhaitent aucune présence dans la région ».

Il a noté « l’existence à Kigali d’une importante mission militaire de coopération américaine qui a compté jusqu’à 50 personnels. Elle s’occupe de la formation militaire de l’APR [l'Armée patriotique rwandaise], fait de l’instruction de déminage, de la formation à l’action psychologique avec des spécialistes appartenant au 4e bataillon de Fort Bragg, notamment pour ce qui concerne les opérations de propagande liée à l’organisation des retours ». L’espion français a appris que « les équipes psyops américaines, chargées des opérations psychologiques, c’est-à-dire d’influencer l’opinion, sont en place et opèrent à partir de Kigali, depuis trois mois ».

L’initiative de la France pour venir en aide aux réfugiés rwandais a été brisée dans l’oeuf, au grand soulagement des Etats-Unis, du Rwanda et de l’Ouganda.

Décrédibilisée par l’action de tous les psyops rwandais et américains relayés par les porte-voix occidentaux du Front patriotique rwandais, le parti du président Kagamé, et par la plupart des médias, y compris par de nombreuses bonnes âmes françaises, la France n’a rien pu faire pour stopper les massacres de masse organisés de Hutus. Les massacres vont donc pouvoir se poursuivre, après l’enterrement sans fleurs ni couronnes de la force multinationale.

Quelques notes subtilisées aux services secrets ougandais et rwandais montrent même un engagement américain et britannique beaucoup plus accentué. Les moyens qui ont été mis en oeuvre sont énormes. Un réseau ultramoderne de satellites espions (intelligence communication network), couvrant la zone de Kigali à Brazzaville pour recueillir, contrôler et neutraliser toutes les informations en langues française et locales, a bien été déployé pour le compte des Américains, des Britanniques et des Ougandais.

Pas d’objection à l’ « anéantissement »

Selon les documents ougandais et rwandais, des avions américains seront spécialement affectés à la traque des Hutus qui se cachent dans les forêts (Report 678 ref 567/JL/RW/UG) : « Il a été conclu que les forces aériennes américaines enverront 3 P-3 Orion Propeller Planes à Entebbe. Ils opéreront pendant la journée d’Entebbe au Zaïre, à la recherche des Hutus qui se cachent dans les forêts. Les avions seront équipés de trois équipements [il s'agit en réalité de trois spécialistes chargés de contrôler une cinquantaine d'ordinateurs] destinés à traquer les mouvements des gens sur le terrain ».

Concoctés par Paul Kagamé, les plans d’attaque et de démantèlement des camps de réfugiés hutus dans l’ex-Zaïre sont présentés aux Américains pour approbation, comme le montre une note (Plan 67 ref 67/JL/RW/ZR) : « Les plans visant à attaquer les Hutus dans l’est du Zaïre ont été finalisés. Octobre et novembre 1996 sont les meilleurs mois pour l’opération. L’ONU sera engagée dans le processus de fournir les prochaines livraisons de vivres et nous saboterons ce processus ».

Une réunion entre services ougandais et rwandais (Crisis 80/L ref 78/RW. Doc) définit le modus operandi d’une action dans laquelle 30 soldats rwandais vont monter une attaque déguisés en miliciens hutus : « Il y a besoin de liquider les Hutus Interahamwe [miliciens impliqués dans le génocide de 1994] dans l’est du Zaïre. Nous avons pénétré les camps de réfugiés de Katale et Kahindo. Nous allons aider le Rwanda à exécuter l’opération afin de forcer l’ONU à fermer les deux camps. Opération : 30 soldats de l’APR vont déclencher une attaque contre les autochtones zaïrois en se faisant passer pour Interahamwe. On procédera à la destruction de leurs propriétés. Une attaque similaire avec armes à feu sera mise en oeuvre aux heures de nuit au Rwanda. Le gouvernement du Rwanda devra alors se plaindre auprès de l’ONU. Si l’ONU est lente à réagir, une opération sans annonce préalable se perpétrera alors et anéantira toutes les milices hutues se trouvant dans ces camps. L’opération d’anéantissement est approuvée sans aucune objection ».

Les dates d’un conflit

1994, premier génocide.

Le 6 avril, l’assassinat du président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, met le feu aux poudres. Déclenchement du génocide contre la minorité tutsie et les Hutus modérés (800.000 morts). Venu de l’Ouganda, le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagamé (Tutsi) conquiert le pays et le pouvoir. Devant l’échec de la communauté internationale, la France déclenche l’opération « Turquoise ». Des centaines de milliers de Hutus – dont certains responsables du génocide – fuient le pays vers le Zaïre, où ils s’entassent dans des camps.

1996-1997, second génocide.

La guerre se déplace dans l’est du Zaïre. Avec le soutien du Rwanda et de l’Ouganda, des Zaïrois menés par Laurent-Désiré Kabila renversent le président Mobutu. Le Zaïre devient la République démocratique du Congo (RDC). Des massacres de grande ampleur – le second génocide aujourd’hui évoqué – sont commis à l’encontre des réfugiés hutus. Les Américains empêchent, à deux reprises, une intervention française pour y mettre fin. La guerre va se poursuivre en RDC jusqu’en 2002. Elle aurait fait plusieurs millions de morts.

Lire aussi : « Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda 1990-1994 »

Tout sur la Chine

Wird aus dem Währungskrieg ein Rohstoffkrieg?

Wird aus dem Währungskrieg ein Rohstoffkrieg?

Michael Grandt / Alexander Strauß

Jeder große Industriestaat versucht seine Währung künstlich niedrig zu halten, um die eigene Wirtschaft anzukurbeln. Doch das hat auch Auswirkungen auf die globale Nahrungsmittelversorgung.

Als Brasiliens Finanzminister Guido Mantega kürzlich davor warnte, dass der weltweite »Währungskrieg« bald in einen »Handelskrieg« ausarten könnte, lag er sicherlich nicht falsch.

In Lateinamerika haben verschiedene Länder Schritte unternommen, eine Aufwertung gegenüber dem Dollar zu verhindern. Die Folgen eines Währungskrieges könnten tatsächlich schwerwiegend sein und sich global ausbreiten. Die »Spiele«, die die Regierungen gerade an den Devisenmärkten spielen, könnten immer mehr Länder dazu veranlassen, Handelseinschränkungen gegen Importe zu erlassen. Das wäre das Ende des Weltwirtschaftssystems, wie wir es kennen. Eine Deglobalisierung würde unseren Lebensstandard vermindern und unseren Wohlstand bedrohen.

Im Zentrum jener lateinamerikanischen Staaten, die ihre eigene Währung unter allen Umständen schützen wollen, steht Brasilien. Dort sind die Staatsausgaben in den letzten beiden Jahren wahrlich in die Höhe geschossen. Im gleichen Zeitraum, wie auch die Rohstoffpreise explodierten, ist auch die Inflationsrate gestiegen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mic...

La politique actuelle d'un point de vue schmittien

LA POLITIQUE ACTUELLE D’UN POINT DE VUE SCHMITTIEN

Ex: http://agoradedroite.fr/

Chronique de Julien Rochedy

Nous le savons, Carl Schmitt est un politologue controversé : ne lui furent pas pardonnées ses accointances avec le national-socialisme triomphant en Allemagne, son pays, même s’il fut, à la fin, surveillé par la SS ; ou même s’il fut, avant 33, un opposant à Hitler. Qu’on le prenne avec des pincettes ou non, il reste un des plus grands spécialistes de la sociologie politique du XXe siècle, digne héritier de Max Weber et écrivain extrêmement prolixe, dans de nombreux domaines, qui vont du droit constitutionnel à la polémologie.

Nous le savons aussi, la définition de Schmitt de la « politique », au sens strict, a de quoi surprendre par son apparence violente : la politique, ce serait pour lui le lieu du conflit, le domaine dans lequel naitrait et vivrait une opposition caractérisable par une dialectique ami/ennemi. En somme, un groupement politique comme un parti doit nécessairement se fixer un ennemi, et toute son idiosyncrasie à son encontre doit être d’une humeur belliqueuse, conflictuelle, afin qu’il soit, à proprement parler, politique.

Regardons donc notre politique actuelle avec des yeux schmittiens, et tâchons de saisir les différentes oppositions ami/ennemi qui doivent, normalement, la constituer. La gauche et la droite semblent être toujours les deux adversaires principaux, les deux parties au conflit qu’est la politique. Cependant, lorsque nous regardons le PS et l’UMP, il est difficile d’appréhender l’ennemi que chacun détermine pour son camps ; précisons : il y a fort à parier qu’en demandant aux cadres respectifs de ces deux grands partis quel serait leur ennemi, ils répondent chacun de manière floue, car idéologiquement parlant, ces deux comparses sont sur la même ligne, s’échangent même parfois les ministres grâce au principe de « l’ouverture », et mènent, peu ou proue, une politique semblable, pour la simple et bonne raison qu’ils ont tous deux les mêmes amis : l’Union Européenne, la mondialisation, les Etats-Unis, la politique libérale, etc. Ayant les mêmes amis, comment, dès lors, discerner une opposition réelle entre eux ? Comment croire que « l’ennemi », dans la dialectique qui fonde le politique, soit pour eux, dans le même temps, l’ami de leurs amis ? C’est donc que cette opposition est biaisée ; or, si cette dialectique est défaillante, c’est qu’il n’existe plus en eux, chez eux, de politique à proprement parler. Par conséquent, Le PS et l’UMP, si l’on s’arrêtait à leur conflit d’apparat, ne feraient en vérité plus de politique.

Mais puisque ces deux partis majoritaires sont dans le jeu politique, le dominent et le mènent, il faut bien tout de même qu’ils aient des ennemis, même s’ils ne sont pas officiels. Quoique, là encore, un peu de perspicacité, quelques coups d’œil et un brin de probité permettent de découvrir que leur ennemi principal se trouve être, en vérité, celui qui remet en cause le système libéral dont ils sont à la fois les gérants et les humbles exécutants. Officiellement, ils ne disent pas tout à fait cela, surtout à gauche où l’on s’accommode parfaitement du système, mais pas encore du mot (libéral). Comme ersatz rhétoriques, ils disent combattre « l’intolérant », le « fanatique » ou « l’extrémiste », qui est en fin de compte, presque à chaque fois, qu’un simple opposant à ce système.

Les partis dits « extrémistes », l’extrême-gauche et l’extrême-droite, seraient donc les seuls à assumer complètement, dans une vraie transparence, la dialectique ami/ennemi. Car autant pour l’un que pour l’autre, c’est le système libéral mondialiste qui est l’ennemi, et eux ne se partagent pas les amis (sauf pour l’extrême-gauche, qui coltine parfois avec les partis au pouvoir dans tout ce qui a trait aux conséquences du libéralisme mondialisé : la révolution des mœurs, l’immigration etc.). La logique du conflit étant plus prégnante chez eux, l’opposition étant plus claire, plus assumée, plus nette – c’est à croire que la politique, au sens schmittien, n’existerait réellement que chez eux. Seuls les partis que l’échiquier en vigueur placerait aux extrêmes feraient, en somme, de la politique. Le reste ne serait que du secrétariat.

Ce point de vue schmittien de la politique, s’il est original et sans doute pas tout à fait valable à cent pour cent, a au moins le mérite de nous faire réfléchir et de remettre en cause l’idée que la politique ne serait faite que par ceux qui seraient véritablement aux manettes, les autres n’ayant qu’une fonction tribunicienne, et qui devraient toujours souffrir du reproche de leur soi-disant inutilité. En effet, combien de fois avons-nous entendu des membres de l’UMP dirent à ceux du Front National qu’ils ne servaient à rien, si ce n’est râler, sous prétexte qu’ils n’obtenaient jamais le pouvoir ? Et de même aujourd’hui pour le PS à l’égard du Front de gauche de Mélenchon ?

Mais si, en fait, il n’y avait plus qu’eux qui faisaient de la… politique ?

vendredi, 18 février 2011

Quelques réflexions suit aux changements politiques survenus en Tunisie

Quelques réflexions suite aux changements politiques survenus en Tunisie

Alors que nos médias évoquent abondamment la question des changements politiques survenus en Tunisie, tout en n’en disant rien sur le fond, restant dans le seul visible, il est nécessaire de donner quelques éléments afin de mieux juger de cette fin de pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali (1) et de la fin de son régime policier (2) - policier et non militaire, est-il important de le souligner.

Zine El Abidine Ben Ali en majesté...
1 – L’attitude des autorités françaises ou, le degré zéro de la politique
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu absence totale de coordination dans le discours officiel français sur cette question tunisienne. Ce manque de cohérence inqualifiable conduit à la confusion et à une démonstration de faiblesse patente de la diplomatie et de la position française en général. C’est à se demander si nos dirigeants ont les éléments pour connaître ce qui se passe en Tunisie (ou plutôt s'ils savent qu'il existe  des "outils" spécialisés pour ce faire), s’ils sont vraiment au fait des développements politiques qui s’y passent. Cette déficience est grave puisqu’elle démontre le manque d’éléments d’appréciation, d'information et donc d’analyse au plus haut niveau de l’Etat français. Ceci est un comble alors qu’il s’agit d’un pays qui se situe à moins de deux heures d’avion de la France et qui est un ancien protectorat Français (3).

Ah, que les temps peuvent (vite) changer...
Aucune cohérence enfin car l’on a eu tout d’abord un soutien au pouvoir de Ben Ali. Dominique Strauss-Kahn,  socialiste, patron du FMI, déclarait en 18 novembre 2008, que la Tunisie était un « exemple à suivre », que c’était « un modèle économique » ; Bruno Lemaire, Ministre du gouvernement Fillon, déclarant sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » et plus récemment Mme Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, déclarant à l’Assemblée Nationale « nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type », etc. Nous avons eu par la suite, assez tardivement, un discours sur la prise en compte de ce changement ; et enfin, une fois le coche loupé, un rejet clair du pouvoir incarné par le dit Ben Ali (propos de M. Baroin, de Mme Lagarde, etc.), ceci allant même jusqu’à des positions lamentables de bassesses (4) - tel le coup de pied de l’âme au Lion mort - avec un refus ostentatoire, médiatique, de recevoir un Ben Ali en fuite sur le sol français, et des propositions de gel des avoirs de Ben Ali et de sa famille en France.
2 – Les communistes tunisiens ou, le retour des refoulés
Les communistes tunisiens maltraités par Ben Ali sont, pour beaucoup, réfugiés en France ; ils vont retourner dans leur pays suite à l’annonce d’élections « démocratiques ». Rien n’est dit dans nos médias sur l’action des communistes dans cette révolte dite « populaire » à Tunis et dans d’autres villes du pays. Autre question : le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (clandestin) va-t-il être légalement autorisé ? Que va-t-il devenir de la « Coalition du 18 octobre (5) », regroupement tout azimut anti-Ben Ali, qui réunissait Communistes et islamistes ? De quels soutiens bénéficie Hamma Hammami localement et internationalement ? se présentera-t-il aux élections ? Que va-t-il advenir de la « Coalition démocratique et progressiste » (6), pendant à la « Coalition du 18 Octobre », regroupant gauchistes et communistes hostiles à toute alliance avec les islamistes ? Ces deux coalitions vont-elles s’affronter ?

La peste...
3 – Les islamistes tunisiens ou, l’Islam mondialisé
A l’instar des autres pays, la Tunisie n’échappe pas à la mondialisation et à son corolaire :  l’Islam fondamentaliste (7). Tout comme les communistes, les islamistes étaient pourchassés et enfermés par Ben Ali. Il y a des islamistes « démocrates » - de style PJD marocain ou AKP turc, avec El Nadha (8) - et des radicaux. Quoiqu’il en soit, ces islamistes existent bel et bien, leurs idées sont diffusées dans toute la société tunisienne ; on se souvient de l’attentat contre la synagogue El Ghriba (Djerba) le 11 avril 2002. Que représentent-ils dans la Tunisie d’aujourd’hui ? Ont-ils été actifs dans les émeutes ? Les islamistes enfermés dans les geôles par Ben Ali, (plusieurs centaines) vont-ils être libérés par le nouveau pouvoir en place ? Quoi qu’il en soit, ils ne vont pas rester les bras croisés et ils vont certainement  s’engouffrer dans « la brèche démocratique » pour certains, comme ils l’ont fait systématiquement dans d’autres pays et agir au grand jour pour diffuser encore davantage leurs idées. Rached Ghannouchi (9), chef d’El Nadha, âgé de 69 ans, voudra prendre sa revanche politique. Quant aux radicaux, ils ne seront pas inactifs non plus, c’est sûr. Que va-t-il advenir de l’alliance objective avec les communistes ? Vont-ils désormais s’affronter maintenant que Ben Ali est parti, car c’est un peu l’alliance de la carpe et du lapin que cette « Coalition du 18 octobre », entre communistes et islamistes ?

...le choléra...
4 – Les Etats-Unis et la révolution tunisienne ou, comment passer de la couleur aux plantes…
On a parlé de révolte « populaire », de « peuple dans la rue », etc. mais ce dont on ne parle pas, c’est le rôle de l’armée nationale tunisienne d'une part, et des liens étroits que celle-ci entretient avec les Etats-Unis, d'autre part ; liens qui se sont noués de manière intime des cinq dernières années, parallèlement au fait que les Etats-Unis sont un des premiers pourvoyeurs de l’armée nationale tunisienne. Cette armée est l’élément clef (à l’opposé de la Police, trop compromise pour une grande part avec le pouvoir du dirigeant déchu Ben Ali) dans la stabilité du pouvoir et la continuité de celui-ci dans l’après Ben Ali. Comme le dit l’Amiral Lanxade (10), « le Chef d'état-major de l'armée de terre (le Général Rachid Ammar) a démissionné en refusant de faire tirer l'armée ; c'est probablement lui qui a conseillé à Ben Ali de s'en aller ». L’armée tunisienne est donc appelée à avoir un rôle important et une influence certaine dans le nouveau pouvoir qui va s’installer à Tunis.


...ou le cancer ?
Il est fort à parier que les Etats-Unis ne sont pas étrangers à ce qui s’est passé en Tunisie. Avons-nous affaire à une réplique maghrébine des « révolutions colorées » ? Est-ce du « Jasmin de synthèse » ? Reste donc à savoir la dose d’implication des Etats-Unis et leur degré d’intimité avec les militaires pour préjuger du réel avenir politique en Tunisie.


5 – Les journalistes français face à l’événement ou, quand l’écran fait écran...
Comme pour la chute du Shah d’Iran en 1979, les journalistes sont allés très "en avant" dans l’accompagnement de cette chute du régime tunisien, sans une seule seconde prendre un peu de recul, sans penser aux conséquences politiques à venir, sans présenter l’éventail des possibles ; bref, sans penser ni analyser la situation, ni donner les éléments pour juger de ce qui s’y passe. Pour ne pas changer, les journalistes des Mass Médias français, avancent tête dans le guidon, sans se poser les vraies questions. Par exemple : cette « révolution » dite « du jasmin » (11) est-elle vraiment spontanée ? qui sont les vraies personnes ou les groupes d’intérêts derrière les événements ? y a-t-il des soutiens étrangers ? et lesquels ? quel est le rôle de la diaspora tunisienne dans ce changement ? va-t-on passer d’un régime policier à un régime militaire ? que représente l’opposition - islamiste, communiste, et autres (12) ? qui a plus de chances d’arriver et de tenir le pouvoir ? Peut-il y avoir contamination à d’autres pays suite à ce renversement ? Que dire de la situation algérienne qui souffre des mêmes symptômes ? Et que dire de l’Egypte (autrement plus dangereuse si elle basculait) ? Que pourrait-être la réaction des pays européens face à ces changements ? etc.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2011 est bien parti. La tectonique géopolitique est active, les régimes changent, d’autres vont tomber, l’avenir est-il au hasard (13) ?
Notes :
(1) en place depuis novembre 1987 après la destitution de l’ex-chef de l’Etat Habib Bourguiba.
(2) Régime policier ET familial (clanique) faut-il le rappeler, avec les familles Ben Ali et Trabelsi.
(3) La Tunisie a acquis son indépendance le 20 mars 1956, en pleine guerre d’Algérie.
(4) On ne se conduit pas ainsi avec quelqu’un que l’on a soutenu jusqu’à la veille des émeutes. Cette attitude est un manque à la parole de la France, à sa probité et à sa crédibilité.
(5) Front démocratique, pour les droits et les libertés du 18 Octobre 2005, regroupant, en dehors des communistes et des islamistes, Néjib Chebbi (Parti démocratique progressiste, PDP), Mustapha Ben Jaafar (Forum démocratique pour le travail et les libertés, FDTL) et d’autres personnes/personnalités.
(6) regroupe Ettajdid (Renouveau, ancien Parti communiste tunisien), deux groupuscules de gauche non reconnus : le Parti du travail patriotique et démocratique (PTPD) et les Communistes démocrates (CD), ainsi que des intellectuels indépendants, comme l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, ancien président de la section tunisienne d'Amnesty International.
(7) Actif depuis les années 70.
(8) Connu aussi sous le nom d’Ennahdha.
(9) exilé à Londres depuis le début des années 90.
(10) ex-chef d'Etat-major français et ex-ambassadeur de France en Tunisie.
(11) Un peu comme ces révolutions colorées survenues dans les ex-républiques soviétiques ; « spontanées » elles aussi, mais néanmoins financées par Georges Soros avec l’appui des Etats-Unis. A quand une révolution "Cadamome" en Egypte ou "Thé à la menthe" en Algérie ?
(12) Telle celle incarnée par Moncef Ben Mohamed Bedoui-Marzouki.
(13) Cf. Jacques Brel, Aux Marquises : « (…) le rire est dans le cœur, le mot dans le regard, le cœur est voyageur, l’avenir est au hasard (…)».


Crédit photos :
http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/84/Tunisie_President_Ben_Ali.jpg
http://www.alterinfo.net/les-soutiens-du-boucher-de-Tunis-Ben-Ali-DSK-Sarko-Alliot-Marie-Frederic-Mitterand-etc_a53741.html

Schweres Zerwürfnis zwischen den USA und Saudi-Arabien: Abdullah steht zu Mubarak und wendet sich Teheran zu

Schweres Zerwürfnis zwischen den USA und Saudi-Arabien: Abdullah steht zu Mubarak und wendet sich Teheran zu

Redaktion

 

Wie Quellen aus dem Nahen Osten berichten, gehört das Gespräch zwischen US-Präsident Barack Obama und dem saudischen König Abdullah vom Dienstag, dem 10. Februar, zu den heftigsten Gesprächen, die ein amerikanischer Präsident jemals mit einem arabischen Herrscher führte. Die Auswirkungen der ägyptischen Krise hatten den saudischen König dermaßen verärgert, dass er einen überraschenden Herzanfall erlitt. Gerüchte seines Todes erschütterten die weltweiten Finanz- und Erdölmärkte, wurden aber von einem Berater der Königsfamilie dementiert. Andere Quellen berichten, er habe bereits in der Vergangenheit Herzanfälle erlitten.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/red...

 

 

Pourquoi la crise continue... et pourquoi menace une guerre des monnaies

Pourquoi la crise continue… et pourquoi menace une guerre des monnaies

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Fin janvier, au forum de Davos en Suisse, il a été question une nouvelle fois de réguler l’économie mondiale. Président temporaire du G20 et du G8, Nicolas Sarkozy n’est jamais le dernier à afficher de grandes ambitions dans ce domaine. Preuve que la régulation automatique du marché ne satisfait personne.

A vrai dire, les théories de l’économie de marché ont souvent fait sourire. Elles supposent des agents rationnels, et ils ne le sont pas toujours. Elles consacrent peu de place à l’Etat, or il est omniprésent dans l’économie depuis la guerre de 1914 voire avant. Bref, ces théories paraissaient irréalistes.

Une économie de casino ?

Pourtant, elles le sont de moins en moins. Pourquoi ? Parce que le monde réel ressemble de plus en plus à une économie de marché. Parce que l’économie de casino devient le fond réel de l’économie de marché « pure et parfaite ». Les Etats pèsent désormais moins, beaucoup moins, que les multinationales et que la finance. L’industrie n’est plus nationale. Et elle est à la remorque de la finance. Les investissements industriels, par définition à moyen et long terme, sont moins rentables que les spéculations financières, par définition à court terme.

 

Les peuples et leurs représentants ne pèsent désormais plus grand-chose. On a pu dire des réunions du G20 que c’était un groupe d’anciens alcooliques qui se réunissaient pour décider de ne plus boire et qui se séparaient sans rien avoir décidé mais… en ayant pris un dernier verre. Ce dernier verre, c’est la dette mais plus encore la cause de la dette : la finance prédatrice, l’hyperclasse exigeant son taux de rentabilité.

Jacques Attali remarque justement : « une économie de marché sans Etat, surtout si l’information est imparfaite, ne trouve son équilibre qu’à un niveau de sous-emploi des facteurs » (slate.fr, 12 novembre 2010). Autrement dit, l’ajustement se fait sur la base d’une compression de la demande. Nous en sommes là. Avec, en prime, la guerre des monnaies.

La Chine ne veut pas réévaluer son yuan (ou renminbi selon son nom officiel). La monnaie chinoise n’est pas convertible donc pas soumise à des tensions ce qui accessoirement empêche toute démocratisation au sens occidental quand bien même le gouvernement chinois en aurait le goût. Plus de la moitié du PIB chinois est exporté : c’est dire l’enjeu. Puisque les Américains veulent maintenir leur dollar bas, les Chinois doivent maintenir bas le taux de change de leur yuan.

La Chine, avec un yuan faible et une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, reste donc hyper-compétitive. Elle exporte de plus en plus, accroit son excédent donc son déséquilibre commercial avec l’Amérique, et investit cet excédent en bons du Trésor américain et fonds de pension. La Chine est donc le premier créancier des USA qui eux mêmes ont tout intérêt à un dollar sous-évalué. Pour deux raisons : rester un tant soit peu compétitif, et diminuer la valeur de leur dette.

Chine et EUA : les deux ont intérêt à un euro surévalué. Les deux craignent que le premier marché mondial, la zone euro, devienne la première force mondiale. Mais qui mène le bal ? Philippe Dessertine note : « Le coupable premier, actuellement, ce sont les Etats-Unis, comme ils sont d’ailleurs généralement à l’origine de la dette folle ayant créé la crise de 2007-2008 et se prolongeant dans la crise économique et dans la crise de la dette souveraine actuelle. La Chine a d’abord financé la dette américaine, acceptant de devenir le premier détenteur de dette publique américaine (en dollars), avec comme contrepartie la possibilité d’asseoir sa croissance sur des exportations massives » (« si la guerre des monnaies se poursuit… », Le Monde, 12 novembre 2010).

La finance de plus en plus loin de l’économie réelle

Or depuis la crise de 2008 l’économie réelle, l’économie de production ne s’est pas rapprochée de l’économie financière. Au contraire. Début 2007, la Banque centrale européenne détenait 900 milliards d’euros, elle en détient prés de 2000 fin 2010. La FED soit la banque centrale américaine est passée dans le même temps de 1200 à 2300 milliards de dollars.

Un doublement en trois ans, ce n’est pas la croissance de l’économie réelle, c’est l’emballement de la financiarisation. Et l’un des indices de cela, c’est que les banques centrales ont dû garder les actifs dépréciés qu’elles ont acquis. Sauvant ainsi le système bancaire privé avec l’argent public.

La crise continue, pour plusieurs raisons. Dans l’économie réelle, les délocalisations se poursuivent. Depuis 2002, la hausse du prix des matières premières a été considérable. Pétrole et métaux sont de plus en plus coûteux à extraire : cette hausse est donc structurelle. Cette hausse des matières premières a accru les réserves de changes des pays producteurs. Elles ont été multipliées par 5 de 2002 à 2007.

Total mondial des réserves de change : dans les 9000 milliards de dollars, soit 14 % du PIB mondial. Des réserves de change en dollar, et en bonne part détenues par la Chine, à hauteur de 2500 milliards de dollars : près du tiers des réserves mondiales. De cet excédent de liquidités se sont ensuivis des produits financiers parasites, créant des bulles spéculatives qui ont fini par éclater avec la crise des ‘’subprimes’’ c’est-à-dire des prêts à hauts risques. Exemple de ces produits financiers : la titrisation, soit le refinancement de dettes à long terme.

« C’est là où se situe la principale dérive du système : rajouter un endettement qui a pour seul objectif d’améliorer le rendement », écrit Jean-Hervé Lorenzi (slate.fr, 27 octobre 2010). La crise de confiance dans le système bancaire depuis 2007 amène une baisse des crédits accordés, et la récession qui va avec. Le noeud de la crise est un excès d’épargne, un excès d’exigence de rentabilité des investisseurs, et une insuffisance de la demande.

La crainte de la faillite d’un Etat surendetté (Grèce ou Irlande) amène à des hauts niveaux de primes de risque. Elle amène aussi à une guerre des monnaies. Une guerre dans laquelle l’Europe est désarmée. Car l’écart se creuse entre les BRIC, qui vont vers une croissance de 6 à 10 %, et les EUA et l’Europe, qui stagnent. Aux EUA, l’immobilier ne repart pas, le crédit est rare, le chômage reste considérable (9%). Les fonds de pension US qui doivent financer la retraite des Américains manquent de 6600 milliards de dollar, soit 45 % du PIB américain.

Mais les plans de relance gouvernementaux vont limiter les dégâts et la monnaie américaine reste la principale monnaie de réserve mondiale. Les Américains produisent autant de dollars que nécessaire pour eux : un privilège qu’ils sont seuls à détenir. Il en est tout autrement pour l’Europe. Tout son flanc sud (Grèce, Espagne, Portugal…) est menacé par la montée des dettes souveraines.

Dans ce contexte, la Chine joue le rachat des dettes. C’est le moyen pour elle de soutenir la monnaie des autres pays à un niveau au dessus de la sienne. Une façon là encore de sous évaluer son yuan. Le yuan faible est en effet « la garantie de la puissance chinoise » (Moises Naim) : il permet les exportations chinoises, et en rendant très chers les produits importés, il protège leur marché intérieur de la concurrence étrangère. Et c’est pourquoi la Chine peut avoir des réserves de change égales à près de la moitié de son PIB (40 %), le 2ème du monde avec 5500 milliards de dollars.

Que faire ? C’est la question qui se pose aux Américains mais aussi à l’Europe. Rétorsion ? Taxation des exportations chinoises ? Les Américains le peuvent, mais la Chine ne manque pas de rappeler que ceux qui s’y risqueraient porteraient la responsabilité d’une crise sociale majeure dans un pays d’1,3 milliards d’habitants. Qui veut jouer avec cela ?

Si les grands pays industriels ne veulent pas se lancer dans le protectionnisme, trop inquiets d’une contraction brusquée des échanges, l’arme monétaire reste une tentation. A défaut d’obtenir une substantielle réévaluation du yuan les Américains peuvent toujours maintenir le dollar le plus bas possible, ce qui limite l’invasion de leur marché par les produits chinois.

Reste que tant que la Chine achète les dettes des Occidentaux, le monde, et d’abord les USA, connait un trop-plein de liquidités d’où des taux d’intérêt très bas, et donc une incitation au surendettement des ménages. Or, plus chacun s’endette, plus il y a de dettes à racheter. Solution : que chaque pays reconquière son marché intérieur et que la production chinoise s’oriente vers… le marché chinois.

Bref, il faut plus d’économie autocentrée et moins de mondialisation, pour limiter les risques de conflagration et de répercussions en chaîne des crises des uns et des autres. Il faut certainement aussi une Europe plus autocentrée au niveau financier, d’où l’idée qui chemine d’un Trésor européen. Anton Brender, chef économiste de la banque Dexia note : « Il faut quelqu’un qui achète les dettes ; or, même à l’échelle de la zone euro, il n’existe pas de Trésor commun. Voilà toute l’ambiguïté de l’Union monétaire européenne. Elle est dotée d’une même monnaie, mais la Banque centrale européenne ne dispose d’aucune autorité en matière prudentielle vis-à-vis des banques » (Le Figaro, 24.09.08).

En d’autres termes : intervenir, prévenir la spéculation et mutualiser les risques. C’est déjà ce qu’affirmait Pierre Hillard dans La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (F-X de Guibert, 2007).

Indépendance européenne ou nouvel ordre mondial ?

L’ennui, c’est que beaucoup voient toute action européenne comme une simple étape vers une gouvernance mondiale, et que celle-ci, dans l’état actuel des choses, ne peut être autre chose que la pérennisation de la domination de l’hyperclasse.

Alors, comment fait-on ? Et si on revenait aux idées simples ? L’Europe souveraine, l’Europe protectrice de ses nations plutôt que l’Europe tremplin vers le grand marché mondial. Jean-François Jamet suggère de son coté que l’intérêt des pays émergents (surtout les BRIC – Brésil, Russie, Inde, Chine -, et la Turquie) serait d’évaluer leur monnaie non par rapport au seul dollar mais par rapport à un panier de monnaies.

« Ce panier pourrait par exemple inclure le dollar, l’euro, le yen – éventuellement la livre britannique et le franc suisse – à proportion du poids de chacune des zones monétaires correspondantes dans les échanges de ces pays » (Les Echos, 17 décembre 2010). Un usage multipolaire de la monnaie. Ce qui ouvrirait la voie vers un autre ordre mondial.

Mais ce n’est pas seulement d’un rééquilibrage dont le monde a besoin. C’est d’une autre conception de la place de l’économie.

Le président du forum économique de Davos, Klaus Schwab, constate : « Cette année, l’économie mondiale va croître de 5%. Si ce rythme se maintient, elle doublera de taille en quinze ans, ce qui signifie aussi que l’utilisation des ressources sera multipliée par deux, sauf si bien sur, on parvient entre temps à améliorer l’efficacité énergétique. Dans ces conditions, nous allons être confrontés à un problème de pénurie, un thème qui sera présent dans nos discussions de Davos » (La Tribune, 26 janvier 2011).

La hausse des prix des matières premières y compris les plus vitales, celles des produits alimentaires, est un signe. Ses conséquences politiques, nous les voyons déjà au Maghreb. Parce que cela commence toujours par les plus fragiles. Avant de remonter vers les pays faussement solides. La France par exemple. Développer l’homme et non seulement les biens matériels et l’argent : un sacré défi.

Flash Magazine

Russia Says "No" to the Immigration Invasion

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Russia Says ‘No’ to the Immigration Invasion

Marc ROUSSET

ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Michael O’Meara

In matters of demography, Russians are far less naïve than West Europeans, who, indoctrinated as they are in the new human rights religion, deny the catastrophic reality of Third World immigration. Though West Europeans ridicule Russia for the decline of her population, they do so forgetting the Third World beam that runs across their own population.

There’s no question: Russians will continue to experience great difficulties.  But due to measures taken by President Putin and Prime Minister Medvedev, they are facing these difficulties and will eventually overcome them, without compromising their future or their identity.

West European elites, on the other hand, have committed a crime – an absolutely unpardonable treason — against the flesh and blood homeland of all Europeans — by allowing in masses of non-European immigrants (the immigrants continuing to cross the border behind Sarkozy’s mediacratic smoke and mirrors — 250,000 of them, a third of the population of Lyon, arriving each year) most of whom, particularly those coming from Africa, are simply unassimilable.

Western Europe in the image of Bosnia, Kosovo, Lebanon, and West Africa

Today, the sole realistic perspective on Western Europe’s future is one of inescapable civil war, like Lebanon, Bosnia, Kosovo, Georgia, African countries, Ceylon . . . if measures are not immediately taken to revive the natality of the native European population.

By contrast, the future belongs to Russia, despite her present difficulties, particularly those of the catastrophic decade of 1990–2000, under Boris Yeltsin, when the population was in free fall, declining by 800,000 individuals per year. The falling Russian birthrate, began, in fact, in the ‘80s, with the first signs of Soviet exhaustion and the coming implosion. In 2007, when Putin introduced his plan to stabilize the population, Russia counted less than 142 million inhabitants, while the population had been 150 million in 1992. A report from the Novosti agency in 2007 paints a vivid image of the inevitable collapse: Russia loses 100 inhabitants every hour; every 14 seconds there’s a death and every 21 seconds a birth.

Public Opinion Hostile to Immigration

Public opinion in Russia remains hostile to immigration. Contrary to certain tall tales in the West, even if the Yellow Peril is something quite real, especially for Siberia and Russia’s Far East, the highest estimate of the Chinese immigrant population is 400,000, according to Zhanna Zayonchkouskaya, head of an  institute, affiliated with the Russian Academy of Sciences, that studies immigration; it’s not the millions and millions that have been announced. The Russians are alert to the danger and have taken severe measures to ensure that there will be no mass migration from China.

The Repatriation of Russians from Outside Russia

The only immigration the public favors is the repatriation of Russians from the former Soviet republics (Kirghizstan, Kazakhstan, the Baltic countries, Turkmenistan). Cities like Vladivostok, Irkoutsk, Khabarovsk, Irkoutsk, Krasnoïarsk, and even Blagovetchensk on the Chinese border, are European cities, with but small numbers of Chinese merchants and immigrants.

An invasion could have occurred in the 1990s, given the degraded situation. Chinese immigrants in the period did indeed take advantage of the anarchy to slip into European Russia (‘the West of Russia’). Today, though, it’s no easy matter being a clandestine immigrant in the Far East or Siberia: the frontier is relatively impermeable; risks are high; hotels and places of lodging are strictly controlled; the chaos accompanying the USSR’s fall is now a thing of the past.

Several Million Immigrants from the Caucasus

As to immigrants to European Russia from the Caucasus (Georgia, Armenia, Azerbaijan) or Central Asia (Tajikistan), there are several million, many of whom are illegal, but they represent no real danger – neither in terms of their numbers nor in their geographical implantation, which is strictly controlled by the police and the civil authorities. These immigrants from the Caucasus are unfavorably seen by native Russians, given their nationalist sentiments and their numerous past clashes with them.

Raising the Birthrate and Pursuing Natalist Policies

Russia reacted to her demographic crisis with a good deal of sense, thinking courageously and endeavoring to revive the birthrate. In 2003, following the proposal of the conservative deputy Alexandre Tchouev, the Russian Parliament made abortion more difficult to receive. In May 2006, President Putin introduced his natalist policy, which grants mothers a Maternity Bonus of 1,250,000 rubles, or 17,350 euros (2006) for the birth of a second child and 1,300,000 rubles (18,825 euros) for a third child. Since February 2006, birth certificates have been introduced to maternity wards, where they are filled out immediately following a birth, enabling the mother to gain ready access to her Maternity Bonus — her midwife, too, is given an Assistance Bonus of 100,000 rubles (294 euros) for every birth she assists.

Russia also faces a real social drama in the area of housing, given the absence of appropriate dwellings for children, which has often contributed to single-child families. Construction, now in full upswing, will play a role in improving the birthrate. Along with education, agriculture, and health, housing now constitutes one of the four ‘national projects’ of Russia’s 2020 Perspective. In the United States, the [postwar] baby-boom was the consequence of a mass migration from the city-centers toward the suburbs, toward the land . . .

Rising Life Expectancy

Life expectancy, according to Boris Bevitch of the Center for Russian Demography, was 59 during the 1990s, 20 years lower than that of Western Europe. In 2010, it’s at 69. The demographic plague afflicting Russians at the beginning of the new millennium was of the following magnitude: alcoholism (34,500 deaths/year), nicotine addiction (500,000 deaths/year), cardio-vascular disease (1.3 million deaths/year), cancer (300,000 deaths), traffic accidents (39,000 deaths/year), murders (36,000), suicides (46,000) — the degradations of the health system (once the pride of the USSR) and the catastrophe it’s provoked, with its high infant mortality (11/1000 births, twice the EU rate).  Beyond the measures already in place, progress is still needed to diminish the abortion rate, which fell 25 percent from 2003 to 2008, though it remains high, with 1.2 million abortions per 1.7 million births in 2008! Russia, moreover, will have to compensate for the hysteresis that the catastrophic years had on the structure of the Russian population, for it greatly diminished the strata necessary for reproduction.

The Return to Traditional Values and the End of Single-child Families

The return to traditional values, to the orthodox faith, will also contribute to breaking the pattern of one-child families. All real progress, though, rests on a revolution — a revolution of attitude or mind — that favors large families. The situation in Russia is nevertheless now far less desperate than Germany.

In 2010 Medvedev supplemented Putin’s measures — by granting a large tax break for the third child, 3,000 rubles/month (72 euros) and for each additional child. For other families with children, he’s said he also favors a tax reduction (though no figure was cited). One anecdotal, but highly revealing example of Russia’s political will is the official campaign to “Celebrate Russian independence by giving birth to a patriot.” Centered in the Ulyanovsk region 850km east of Moscow, the campaign’s first place winner will get a new car.

In 2005, of the population of this region dropped by 760,000 inhabitants, which was a record loss. In 2006, the drop was 520,000 — in 2007 280,000 — and in 2008 116,000. The good news is that in 2009 — out of 1.7 million births, 1.95 million deaths, 100 Russian emigrants, and 330,000 naturalizations, the Russian population grew for the first time in 15 years — 50,000.  The fertility rate of 1.9 children per woman in 1990 — which fell to 1.1 in 2000 – is now at 1.56 children per woman, which is a rate equivalent to that of the European Union: 1.57 children per women in 2008.

A Return to Equilibrium?

In 2010, Russia faces three possible demographic scenarios. According to a negative forecast by the Russian Ministry of Health, the Russian population will continue to decline — to 139, 600,000 inhabitants by 2016 and to 128,000,000 inhabitants by 2030. In this scenario, the rate of immigration remains low, around 200,000/ year for the next 20 years.

According to another report of the same Ministry, this one more moderate in sentiment, the Russian population will grow slightly until 2016 to attain about 142,160,000 inhabitants — at which point it will start to decline slightly, from two to three-hundred thousand a year, to about 139,372,000 in 2030.  The rate of immigration in this scenario would be steady at about 350,000 new entrants a year, about the rate of 2009, a year in which 334,5000 foreigners and refugees (some of Russian and Ukrainian descent) acquired Russian nationality.

According to a third, and the most favorable of these studies by the Health Ministry, the population will continue to grow, to about 144,000,00 inhabitants by 2016 and to 148,000,000 by 2030.  The rate of immigration is higher in this estimate — 8 percent of the native population.  These immigrants would come principally from the Caucasus and the Commonwealth of Independent States, whose russophone post-Soviet populations have already been established in Russia, without destabilizing effects.

Has Russia Avoided the Mistake the West Has Made?

In conclusion, the rising Russia birthrate is the result of  policies pursued by Vladimir Putin, Dimitri Medvedev, and their governments.

The falling birthrate in the West is the result of policies pursued by the ruling globalist elites who take no account of what they’ve created: de-Christianization, moral corruption, the liberalization of birth control, abortion, homosexuality, feminism, female labor, the destruction of small farms, the concentration of the population in large metropolises, the reduction of family housing (no longer reserved for native French families, but only immigrant families — the height of idiocy — part of the programmed suicide — what’s called the ‘Culture of Death’). The historian Emmanuel Le Roy Ladurie, member of the French Academy, points out that the number of annual French abortions (200,000) equals the infant mortality rate of Louis XIV’s age. Can one actually speak of progress with these conditions?

The global oligarchy has a single remedy for declining birthrates: immigration. Its objective is indeed to fabricate at the planetary level a population of refugee and uprooted populations, opposed to one another in a sort of global civil war, as peoples become minorities in their own homelands.

Though the difficulties facing her are far greater than those of the EU, Russia has said ‘no’ to the Western folly.  She is showing us the way we can redress our demographic problems and put a stop to immigration — the way, in a word, our European civilization will survive.

Marc Rousset is an economist and the author of La nouvelle Europe: Paris-Berlin-Moscou (Paris: Godefroy de Bouillon, 2009)

Source: “La Russie dit non à l’invasion migratoire!” (January 26, 2011), http://www.europemaxima.com/?p=1858.

An alternative to disorder

obsessive-compulsive-personality-disorder.jpgFresh out of stories praising the brave freedom fighters who overthrew the warlord who kept Egypt out of truly pointless and destructive wars, the mainstream media is now feasting on the comically lugubrious and sordid details of the gang-rape of anchor Lara Logan.

This stuff reads more like porn than any kind of respectable journalism, but what is most interesting is that moments after the echoes of their praise died on the rebar walls, they’re pointing out the problem with the Egypt revolution, and revolutions in general: they produce an anarchy in which the most fanatical and venal elements prevail.

“In the crush of the mob, [Logan] was separated from her crew. She was surrounded and suffered a brutal and sustained sexual assault and beating before being saved by a group of women and an estimated 20 Egyptian soldiers.

A network source told The Post that her attackers were screaming, “Jew! Jew!” during the assault. And the day before, Logan had told Esquire.com that Egyptian soldiers hassling her and her crew had accused them of “being Israeli spies.” Logan is not Jewish.

Her injuries were described to The Post as “serious.”

But after she was assaulted, Logan went back to her hotel, and within two hours — sometime late Friday and into early Saturday — was flown out of Cairo on a chartered network jet, sources said.

She wasn’t taken to a hospital in Egypt because the network didn’t trust local security there, sources said.

And neither CBS nor Logan reported the crime to Egyptian authorities because they felt they couldn’t trust them, either, the sources said. “The way things are there now, they would have ended up arresting her again,” one source said. – NY Post

Remember when Grandma would tell you to go to church or school, and you’d ask why, and she’d say it was so you could fill your social role, and you’d ask why, and finally she’d say that you just had to do it or social order would unravel and we’d have anarchy?

This is what she was talking about.

Social order is what keeps us communicating when we differ, and gives us methods of finding leadership without resorting to the kind of simian violence that we see in ghettoes and riots. Without imposing this order on ourselves, we tend toward an all-consuming desire to destroy anything but ourselves. We also like to have justifications like “freedom fighting for democracy” to cover our baser motives, like theft, rape and violence.

When we in the West talk about our values and the importance of public civility, we’re talking about avoiding this kind of situation. Yet we don’t avoid it always. What happened in Russia in 1917, and France in 1789, was very similar: the masses ran riot with their emotions and as a result, murdered and destroyed extensively at the expense of centuries of culture and social order.

No one wants to admit this, but the path of liberalism is straight toward this disorder. Liberalism is a spectrum from Social Democrat to Communist to Anarchist, and it tends toward the latter because it is a philosophy based in the individual negating obligations outside of the self. This atomized individual casts off first the shackles of leaders above, then of social convention, then even of biological convention and common sense. Eventually, they are the violent rabble: a surging horde of self-serving people united under the social pretense that they’re bringing equality to all.

Is there an alternative?

The old ways are returning. They are both past and future, because unlike “theoretical” philosophy such as liberalism, they are based in a study of human societies through history, and develop a philosophy of what ideas produce which results. Where liberalism is an emotional and social response to the question of self-government, the old-new ways are a scientific one. Study what people did, what response was created, and then pick what of that result you want to retain.

Monarchists have held a founding congress of their new party in Moscow. The Tsarist Russia party sees restoring the monarchy in the country as one of its main strategic purposes.

On Sunday, 147 delegates from 46 Russian regions gathered in the capital to create the new party, reports Rossiyskaya Gazeta daily. A black-yellow-white tricolor was chosen as its flag and a double-headed eagle as its emblem. The slogan for the gathering was “Tsar is coming to Russia and you should lead the people towards Tsar”.

Historian Dmitry Merkulov, who was elected the chair of Tsarist Russia, said that the constitution could be changed in a democratic way, by calling a Zemsky Sobor (Council of all Lands), or a parliament of the feudal Estates type, similar to the one that was first established by Tsar Ivan the Terrible in the 16th century. “And Zemsky Sobor could choose a monarch,” Merkulov explained.

The new party also approved its charter, which was published on the Tsarist Russia’s website. Among its main purposes, the movement names molding public opinion on the necessity to go back to “monarchist rule, as is traditional for Russia,” educating citizens in “monarchist spirit,” and, also, taking part in parliamentary and presidential elections. – RT

You don’t come to this blog to have me bloviate socially-correct popular “truths” that are nothing more than a salesperson’s illusion writ large. Instead, you come here for the skinny, or maybe the typos. Let’s look critically at humanity.

Most of our people cannot think more than two weeks ahead. They have poor impulse control. They do not consider others before themselves; in fact, they don’t consider them at all. Selfish and wasteful, they move through life like bulls in a china shop, chasing desires and pleasures and leaving behind mountains of landfill.

When they get all good and riled up and really wreck something, they find the biggest source of power nearby and blame it, and then try to stage a revolution. Their hobbies include rutting recklessly and overpopulating their lands, as happened in both revolutionary France and Egypt, so that they have an excuse for more rioting.

Monarchy imposes an order on this that is not based on popularity. Kings do not honestly care what the proles think of their rules, because they know the proles are unable to think past the next two weeks of pulling turnips, nailing barmaids and drinking cheap wine until they vomit glassine sheaves of bile. Monarchy is what happens when you set up a hierarchy that moves the best leaders toward the top and makes them custodians of the society at large.

The opposite extreme is populist democracy (1 person = 1 vote) which tends to stretch the revolution over centuries, gradually peeling back layers of social order until you have anarchy. First the people want basic rights, then they expand the definition of those rights, and finally they make a society where people trade illusions around in order to keep from challenging themselves at all.

Look around your average workplace, for example. Do these people actually do much of anything? They each have a role, and those roles might be at some stage vital, but generally it’s a small amount of real work stretched between many people so that each person must succumb to the mind-numbing boredom of meetings, paperwork, irrelevant tasks and busy work. No wonder our society is miserable.

DOWNEY (KTLA) — An L.A. County employee apparently died while working in her cubicle on Friday, but no one noticed for quite some time.

51-year-old Rebecca Wells was found by a security guard on Saturday afternoon.

She was slumped over on her desk in the L.A. County Department of Internal Services.

The last time a co-worker saw her alive was Friday morning around 9:00 a.m., according to Downy police detectives. – KTLA

What a lonely existence we’ve made! But if Rebecca did a more important job, not everyone could be employed in relative ease. And people want jobs that are safe, stable and not very challenging, so everyone (roll your eyes like an implant in your brain just gave you a jolt as you say this) can participate. They don’t care if those jobs are boring. They’re more afraid of not being equal, or not being equal to a task.

If you wonder what the end stages of democracy are like, they’re this: the currency is overvalued, the jobs are created and ruled by red tape, no one speaks honestly, advertising fills your head with pleasant images while the civilization around you rots and eventually ends up in third-world status like other fallen empires. Then you get send out to the fields, but at that point you or your descendants are dumb as bricks, since anyone intelligent got weeded out by angry rioting mobs years before.

This is why people are rediscovering the old ways, and giving them new names and new contexts. The old ways worked. Here’s another example:

Herzl witnessed mobs shouting “Death to the Jews” in France, the home of the French Revolution, and resolved that there was only one solution: the mass immigration of Jews to a land that they could call their own. Thus, the Dreyfus Case became one of the determinants in the genesis of Political Zionism.

Herzl concluded that anti-Semitism was a stable and immutable factor in human society, which assimilation did not solve. He mulled over the idea of Jewish sovereignty, and, despite ridicule from Jewish leaders, published Der Judenstaat (The Jewish State, 1896). Herzl argued that the essence of the Jewish problem was not individual but national. He declared that the Jews could gain acceptance in the world only if they ceased being a national anomaly. The Jews are one people, he said, and their plight could be transformed into a positive force by the establishment of a Jewish state with the consent of the great powers. He saw the Jewish question as an international political question to be dealt with in the arena of international politics. – JVL

But wait; wasn’t that the original idea behind civilization? That each state was one national group, and that they kept their culture, values, customs, language and heritage apart from others, for the most part? We moderns are so accustomed to stumbling around in ignorance that when we finally interpret the ideas of the past, or re-discover them, we find a light that was not so much hard to find as pushed aside in the belief it was antiquated, obsolete, ignorant or irrelevant.

As our societies spiral into anarchy and third world disorder, more people are detaching from the obsolete conventions of modernity and are instead embracing an entirely different view of society: it’s not about what individuals want to think is real, but about what is real. It’s not about different points of view, each of which is a separate valid existence, but about reconciling those points of view to find pragmatic solutions.

We had to sit through two weeks of Egypt coverage and fawning praise about how this is a new way and new light for the Middle Eastern country, only to finally discover that our carefully contrived terms were hiding instead something quite ancient. For all the happy language we heaped on the event, it was a loss of social order and a form of decay. Let’s hope the rest of us find this out in a way less painful than that which Lara Logan endured.

jeudi, 17 février 2011

L'effet sablier (J-M. Vittori)

L'effet sablier (J-M. Vittori)

Ex: http://www.scriptoblog.com/ 

« L’effet sablier » est paru en octobre 2009. On pourrait le décrire comme une tentative d’optimisme sociologique tempéré en période de régression sociale majeure. C’est sans doute le caractère méritoire de l’exercice optimiste qui a valu à ce livre un certain succès : par les temps qui courent, tout le monde a envie de se convaincre qu’après tout, les choses ne vont pas aussi mal qu’il peut sembler de prime abord.

La thèse générale de « L’effet sablier » est que nous n’assistons pas à un simple écrasement des classes moyennes, mais plutôt à leur coupure en deux : une partie des classes moyennes descend, et va rejoindre les classes inférieures, mais une autre partie monte, et va rejoindre les classes supérieures.

Les anciennes sociétés d’ordre, nous rappelle Jean-Marc Vittori (JMV), présentaient une structure de revenus en « chapeau chinois » : un immense plateau en bas, une toute petite pointe en haut. Les sociétés issues des Trente Glorieuses, elles, proposaient une forme pyramidale aplatie, avec un « milieu » important. Les sociétés de demain, nous dit l’auteur de « L’effet sablier », auront la forme d’un sablier : deux classes et deux seulement ; un tiers de riches en haut, deux tiers de pauvres en bas.

 

*

 

Pour JMV, ce qui caractérise notre époque, c’est la disparition du milieu, dans tous les domaines. C’est cette disparition qui explique la montée de la peur dans nos sociétés : quand il n’y a plus de milieu, il n’y a plus de Purgatoire symbolique dans l’ordre social, ne reste que l’Enfer et le Paradis, et tous, même ceux qui sont au Paradis, tous ont peur de déchoir, d’aller en Enfer – car rien n’est acquis, jamais. Mais c’est aussi cette disparition du milieu qui explique la multiplication des grosses cylindrées dans nos rues : en pinçant la classe moyenne, la dynamique contemporaine en éjecte une partie vers le bas, mais elle en propulse une autre partie vers le haut.

La destruction de l’imaginaire des classes moyennes est au cœur de ce mécanisme, explique JMV. Les classes moyennes n’étaient en effet pas seulement « ce qui se trouve au milieu de la structure sociale ». C’était aussi, en tant que concept, l’affirmation implicite d’un imaginaire commun de progrès partagé par toute l’humanité, ou presque.

Aujourd’hui, cet imaginaire s’évanouit, en même temps que les catégories sociales dont il était la production idéologique spontanée.

Dans les entreprises, les échelons intermédiaires s’évanouissent : les progrès en matière de système d’information rendent possible un management « en râteau », avec une forte augmentation du nombre de N-1 par manager, et en corolaire, une forte réduction du nombre de niveaux hiérarchiques. Le passage au management par projet vient encore accentuer ce mécanisme. Les anciennes organisations hiérarchiques permettaient plus ou moins aux traînards de s’intégrer dans les processus de production dans les fonctions subalternes, où leur sous-performance était compensée par la surperformance de leurs collègues les plus efficaces. Les organisations par projet suppriment cette possibilité : désormais, les « maillons faibles » sont systématiquement éliminés. A l’ancienne pression hiérarchique, très relative, s’est substituée la pression du groupe, autrement plus redoutable, parce qu’un principe de concurrence permanente vient la relancer indéfiniment. La pression qui en  résulte « pince » la structure des entreprises : elle propulse un tiers de gagnants vers le haut, et deux tiers de perdants vers le bas. Et le bas de ce bas tombe, lui, dans l’exclusion pure et simple.

Dans les vitrines, le milieu de gamme se réduit à la portion congrue. Jadis, il y avait le bas de gamme, franchement mauvais (fromage plein de listéria, etc.) et réservé aux derniers quantiles de la structure sociale, le haut de gamme, franchement prestigieux (haute couture, etc.) et réservé à une toute petite minorité de nantis, et puis il y avait le « demi-luxe », le milieu de gamme, correct et accessible aux deux tiers de la population, deux tiers regroupés dans les classes moyennes. Aujourd’hui, nous dit JMV, il y a un bas de gamme très amélioré (correspondant peu ou prou au niveau de qualité de l’ancien « demi-luxe »), accessible à la « classe de masse » qui regroupe les deux tiers de la population, et un « nouveau haut de gamme », qui a fusionné le meilleur de l’ancien demi-luxe et l’ancien haut de gamme, et qui vise la clientèle du tiers supérieur en termes de revenus, ou à peu près.

Les deux évolutions s’adossent l’une à l’autre. La « partie haute » du sablier veut un haut de gamme accessible, en réalité un demi-luxe transformé en haut de gamme, tandis que la « partie basse » veut un bas de gamme élevé vers  le demi-luxe. Réciproquement, le gain en qualité attendu par cette nouvelle structure sociale impose des organisations de production plus souples, donc privilégiant l’organisation par projet, la réduction des niveaux hiérarchiques, la sous-traitance à des sociétés spécialisées qui n’embauchent que les meilleurs de chaque domaine. Partout, l’effet sablier entraîne une accentuation des concurrences, une dislocation des consciences de classe, une hyper individualisation anxiogène, et par contrecoup, une dépolitisation malsaine.

 

*

 

Telle est la thèse de JMV. Il est évident qu’elle recoupe en partie la réalité. Mais, à notre avis, en partie seulement…

Le point faible de « L’effet sablier » est l’absence de séries statistiques.

Si l’on s’intéresse à l’évolution des revenus par quantiles dans les sociétés occidentales, sur les dernières décennies, la thèse de JMV est fort mise à mal, et de deux façons.

D’une part, on observe que 80 % des accroissements de richesse tombe dans l’escarcelle des quelques pourcents du haut, voire, dans certains pays, dans celle du 1 % du haut. Cette donnée statistique ne correspond pas à un « effet sablier », mais plutôt à un « effet chapeau chinois », un retour aux structures des anciennes sociétés préindustrielles.

D’autre part, au sein des 95 % qui ne bénéficient pas des gains de richesse récents, on assiste plutôt à une concentration progressive autour du salaire médian, lequel a tendance à descendre en termes de pouvoir d’achat réel – tandis qu’une minorité, exclue, s’effondre littéralement. Soit exactement le contraire d’un « effet sablier » : on pourrait parler ici d’effet toupie, au niveau des classes moyennes stricto sensu.

JMV se défend en arguant que les changements majeurs échappent souvent aux chiffres, dans un premier temps du moins, et que l’observation qualitative, à tout prendre, vaut  largement l’appareillage statistique, quand il s’agit d’anticiper, et non simplement de décrire le présent. Il n’a probablement pas tout à fait tort, mais pour notre part, nous formulerons une autre hypothèse.

« L’effet sablier » ne rend pas compte de la réalité des structures de revenus de nos sociétés, mais de la réalité de leur perception. A côté des impacts chiffrés des évolutions récentes, celles-ci ont produit un fait non quantifiable par les statisticiens : un biais perceptif partagé par une très grande partie du corps social, et qui donne l’impression d’un « effet sablier ».

Il nous semble que trois faits concourent à renforcer ce biais perceptif : d’une part, l’exacerbation par la publicité des concurrences ostentatoires au sein de la classe moyenne (il y a ceux qui ont le dernier modèle de tel ou tel gadget, et les autres…) ; d’autre part, la crainte du déclassement débouche sur une focalisation perverse, et la politique suivie par les DRH, dans toutes les entreprises, renforce ce mécanisme psychologique (il y a ceux qui sont surmenés parce qu’on les « veut » sur tous les projets, et les autres, qui ne dorment plus parce qu’ils ont peur de se faire virer…) ; enfin, à un moment de l’Histoire où tout le monde pressent plus ou moins qu’on s’approche d’une rupture majeure, l’idée fait son chemin que cette rupture historique va fonctionner comme un test, comme une épreuve que certains passeront, et d’autres pas.

Du coup, les anciennes classes moyennes, pour ne pas voir qu’elles sont tout simplement en train de se transformer en gigantesques « nouvelles classes inférieures », s’exagèrent les différences qui les traversent, afin de reconstituer un espace de compétition à leur portée. C’est le syndrome du bobo en Audi d’occasion achetée à crédit, crédit exagéré au regard de son salaire de sous-chef de projet en position instable, et qui s’imagine dans la partie haute du « sablier » parce qu’il double sur l’autoroute un autre sous-chef de projet, plus prudent celui-là, qui roule dans une Citroën C2 neuve. A aucun moment, notre bobo sous-chef de projet en Audi d’occasion ne réalise qu’il vit au-dessus de ses moyens en profitant d’une politique monétaire laxiste, ainsi que du dumping salarial des sous-traitants d’Audi, en Europe de l’est ou ailleurs. Quoique : il est fort possible que notre sous-chef de projet en Audi ait voté « oui » au traité de Maastricht, tandis que son alter ego plus raisonnable, en Citroën C2, a voté non. Rien n’arrive par hasard.

Sous cet angle, il nous semble que le petit livre de JMV n’est pas révélateur de la réalité économique de nos sociétés, mais plutôt de leur réalité mentale collective – en particulier dans l’esprit de ces « analystes symboliques » qui font sans doute le gros du lectorat de JMV, et que l’implosion de l’économie virtualisée risque fort de rejeter du mauvais côté du sablier.

En quoi, d’ailleurs, « L’effet sablier » n’est pas un livre inintéressant : il nous renseigne un peu sur les illusions qui vont s’éteindre, à l’heure des vérités amères, et, en particulier, sur ces classes moyennes qui ne veulent pas voir qu’elles sont désormais, collectivement et sans exception aucune, programmées pour perdre.

 

LEAP: fin 2011 - Chute du "Mur des pétrodollars" et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis

LEAP : fin 2011 - Chute du «Mur des pétro-dollars» et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 février 2011

Ex: http://fortune.fdesouche.com/


 

Avec ce numéro 52 du GEAB, notre équipe célèbre deux anniversaires importants en terme d’anticipation. C’est en effet en Février 2006, il y a donc cinq ans exactement, que le GEAB N°2 a rencontré brusquement un succès mondial en annonçant le prochain « Déclenchement d’une crise mondiale majeure » caractérisée notamment par « La fin de l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945 ». Et c’est il y a deux ans exactement, en Février 2009, qu’avec le GEAB N°32, LEAP/E2020 anticipait le début de la phase de dislocation géopolitique mondiale pour la fin de cette même année.

Dans les deux cas, il est important de noter que l’intérêt indéniable suscité par ces anticipations au niveau international, mesurable notamment aux millions de lecteurs des communiqués publics concernés, n’a eu d’équivalent que le silence des principaux médias sur ces mêmes analyses et l’opposition farouche (sur Internet) de la très grande majorité des experts et spécialistes économiques, financiers ou géopolitiques.

Taux de chômage officiel (décembre 2010) - Source : BMGBullion, janvier 2011

Pourtant, en ce début 2011, plus grand monde ne doute que nous sommes bien engagés dans un processus d’ampleur historique qui voit le monde d’après 1945 s’effondrer sous nos yeux, Etats-Unis en tête, tandis que la communauté internationale se disloque chaque jour un peu plus, tout comme le tissu social et économique de la plupart des pays de la planète (1).

Mais cette évidence actuelle n’a bien entendu pas empêché « décideurs et experts » (2), en 2006, d’être certains qu’il n’y avait aucun risque de crise importante à l’horizon ; et, en 2009, qu’il était absurde d’imaginer le moindre risque de dislocation de l’ordre mondial en place et encore moins de l’ordre social. Hélas, aujourd’hui, la capacité intellectuelle de ces élites à faire face aux changements en cours ne semble pas s’être améliorée puisque les mêmes « décideurs et experts » n’imaginaient pas possible il y a seulement deux mois que la Tunisie, puis l’Egypte puissent voir leurs régimes être renversés prochainement.

Gouvernements et institutions internationales aveugles (3), experts et médias dépassés (4), … les élites occidentales, et leurs clones des différentes régions du monde, continuent à s’enfoncer sur les « holzweg » de l’Histoire, ces chemins forestiers qui ne mènent nulle part, ou plus exactement comme le soulignait Heidegger, qui ne mènent quelque part que si on a l’humilité d’être constamment à l’écoute de la forêt et de ses signaux (5).

Néanmoins, alors que les signaux deviennent de vraies sirènes d’alerte, nos élites semblent décider à tout faire pour les ignorer. Prenons un exemple très récent : la comparaison des évènements affectant le monde arabe avec la Chute du Mur de Berlin. Notre équipe a été très intéressée de constater que cette image que nous utilisons depuis 2006 pour aider à comprendre le processus en cours de désintégration de la puissance des Etats-Unis, est désormais reprise allègrement par des dirigeants politiques (Angela Merkel en-tête (6)) et des experts en tout genre.

Pourtant, à ce jour, ceux-là même qui font cette comparaison semblent s’interdire de poursuivre leur cheminement intellectuel jusqu’au bout, jusqu’au moment où il débouche sur une compréhension de la dynamique des évènements. Ils se contentent de décrire, sans analyser.

Taux de chômage par pays dans le monde arabe et en Iran - Source : Le Temps, 11 février 2011

Or ce « mur » qui s’effondre a bien été construit par quelqu’un, ou quelque chose, et dans un but précis.

Le « Mur de Berlin » avait été construit par le régime est-allemand, dans le contexte plus général du « Rideau de Fer », voulu par l’URSS, pour séparer le plus hermétiquement possible le bloc communiste de l’Occident. Et cela visait essentiellement à éviter toute remise en cause du pouvoir détenu par le parti unique dans chaque pays communiste afin de perpétuer le contrôle par Moscou des pays européens de l’Est ; en échange, Moscou assurait soutien sans faille et prébendes en tout genre aux dirigeants des pays d’Europe de l’Est.

L’effondrement du « Mur de Berlin », remettant en cause ces monopoles de pouvoir et donc les objectifs qu’ils servaient, a ainsi provoqué en quelques mois la chute successive de tous les régimes communistes d’Europe de l’Est pour se terminer deux ans plus tard par la dissolution de l’URSS et la fin de soixante-dix ans de pouvoir absolu du parti communiste russe.

Alors, si c’est aussi un « mur » qui est en train de tomber sous nos yeux dans le monde arabe, pour pouvoir espérer anticiper la suite des évènements, il est essentiel de pouvoir répondre à ces questions : qui l’a construit ? Dans quel but ? Et les réponses ne sont pas si difficiles à trouver pour qui ceux qui ne regardent pas l’actualité avec des œillères idéologiques :

  • ce « mur » a été construit par chacun des dictateurs (ou régimes) arabes de la région afin de s’assurer du maintien de leur monopole sur le pouvoir et les richesses du pays, en évitant tout risque de remise en cause de leur parti unique ou de leur légitimité dynastique (pour les royaumes). En ce sens, il y a très peu de différence entre les cliques au pouvoir dans les pays arabes et celles qui dirigeaient les pays communistes.
  • ce « mur » s’intégrait dans le dispositif plus général mis en place par Washington pour préserver son accès préférentiel (et en Dollars US) aux ressources pétrolières de la région et préserver les intérêts d’Israël. L’intégration poussée de l’appareil militaire et sécuritaire de ces pays (sauf la Syrie et la Lybie) avec le dispositif de défense des Etats-Unis assur(ait) un soutien américain sans faille et permet(tait) aux dirigeants arabes concernés de bénéficier de prébendes en tout genre sans risque de remise en cause par des forces intérieures ou extérieures.

Ainsi, en réfléchissant un peu plus à sa comparaison avec la Chute du Mur de Berlin lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, la chancelière allemande aurait pu se tourner vers sa voisine de débat, la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, et lui demander : « Ne pensez-vous pas que les évènements actuels en Tunisie et en Egypte sont les premiers signes de la chute de tous les régimes qui dépendent de Washington pour leur survie ? Et qu’ils peuvent en particulier conduire à un effondrement rapide du système d’approvisionnement en pétrole des Etats-Unis tel qu’il a été mis en place il y a des décennies ? Et donc du système global de facturation du pétrole et du rôle central du Dollar en la matière ? (7) ».

Pendant que l’audience de la Conférence sur la Sécurité de Munich se serait soudain rendu compte qu’ils débattaient enfin de quelque chose de sérieux (8), Angela Merkel aurait pu ajouter : « Et concernant Israël, ne pensez-vous pas que cette chute de « mur » va impliquer très vite la nécessité de reconsidérer toute la politique américano-israélienne dans la région ? (9) ». Et là, miracle, la Conférence sur la Sécurité de Munich aurait repris pied dans le XXIe siècle et le débat euro-américain pouvait se ressourcer dans le monde réel au lieu de divaguer dans la virtualité transatlantique et la lutte contre le terrorisme.

Hélas, comme nous le savons tous, cet échange n’a pas eu lieu. Et les divagations de nos dirigeants risquent donc de continuer avec comme conséquence d’accentuer les chocs de l’année 2011 et de son caractère impitoyable comme anticipé dans le GEAB N°51.

Performance annuelle relative de 40 classes d'actifs (en %, valorisation en dollars US) (en vert : gain / en rouge : perte) - Source : Chris Martenson, 04 février 2011

Pourtant, LEAP/E2020 est convaincu que les évènements actuels dans le monde arabe, dont nous avions correctement anticipé les mécanismes, sont avant tout la traduction régionale des tendances de fond de la crise systémique globale, et en particulier de la dislocation géopolitique mondiale (10). A ce titre, ils sont les prémisses de chocs majeurs dans les trimestres à venir.

Nous estimons en particulier que la fin 2011 sera marquée par ce que notre équipe appelle la « Chute du Mur des pétro-dollars » (11) qui génèrera immédiatement un choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis.

C’est d’ailleurs l’un des sujets principaux de ce GEAB N°52 avec l’anticipation plus générale de l’évolution du monde arabe (y compris un indicateur précis du risque-pays dans la région). D’autre part notre équipe analyse l’accélération en cours du processus d’émergence de l’Euroland et ses conséquences pour l’Euro et la situation en Europe. Enfin, nous présentons nos recommandations concernant tous ces évènements.

———————

Notes :

(1) Même le FMI, à l’imagination pourtant peu développée, évoque désormais le spectre de guerres civiles à travers toute la planète comme le rapporte le Telegraph du 1er février 2011 ; tandis que The Onion du 24 janvier 2011 s’exerce avec succès à l’humour noir dans un article étonnant, mais révélateur de l’ambiance actuelle, qui évoque la désignation par la Fondation du Patrimoine Mondial, sponsorisée par Goldman Sachs, du « Fossé entre riches et pauvres de la planète » comme étant la 8° Merveille du Monde du fait de son ampleur désormais sans équivalent.

(2) Nous mettons des guillemets car à notre avis un décideur qui ne prévoit rien et un expert qui ne sait rien sont en fait des imposteurs.

(3) La CIA et le gouvernement français fournissent deux illustrations exemplaires de cette tendance générale : ils n’ont rien vu venir en Tunisie et en Egypte, alors même que les uns dépensent des dizaines de milliards de Dollars par an pour espionner le monde arabe et que les autres se promenaient au plus haut niveau (Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères) au cœur des pays concernés. La simple lecture de nos anticipations de 2008 (GEAB N°26) sur le sujet aurait pourtant pu les mettre sur la piste puisque ce sont exactement les tendances décrites alors qui ont abouti aux évènements tunisiens et égyptiens de ces dernières semaines. Comme le résume brutalement le Spiegel du 03 février 2011, « La révolution, ça n’est pas bon pour les affaires » … surtout quand on a rien vu venir pourrait-on ajouter.

(4) En la matière, les investisseurs et les acteurs économiques qui se sont contentés de ces analyses se retrouvent aujourd’hui dans des difficultés sérieuses puisque les « El Dorado » promus à coup de reportages et de commentaires « éclairés » se sont transformées brutalement en piège à capitaux, en zones instables, en prévisions incertaines. Les « fantastiques avantages compétitifs » sont quant à eux devenus en une nuit ou presque des « risques pays insupportables ». Délocalisation, sous-traitance, tourisme, construction d’infrastructures, … pour l’ensemble de ces activités, c’est en effet tout le contexte social, légal, économique, monétaire et financier des pays concernés qui est projeté dans l’inconnu.

(5) Petite remarque philosophique et méthodologique : sans aucune préméditation, notre équipe s’inscrit ici à nouveau dans une approche très franco-allemande puisque notre travail d’anticipation s’appuie non seulement sur cette notion d’ « écoute » et de dévoilement de réalité chère à Heidegger, mais également sur l’approche défendue par Descartes, à savoir, la définition d’une méthode rationnelle. Voilà d’ailleurs une synthèse qui devrait inspirer ceux qui actuellement travaillent à définir les futures caractéristiques de la gouvernance de l’Euroland. Pour en savoir plus sur cette question du « chemin » chez Heidegger et Descartes, on peut lire utilement cette page du site Digressions. Et pour mieux comprendre la méthode utilisée par LEAP/E2020 et tenter de l’appliquer vous-même directement, nous vous recommandons le Manuel d’Anticipation Politique publié aux éditions Anticipolis.

(6) Source : Bundeskanzlerin, 10 février 2011

(7) On assiste déjà à des mouvements d’ampleur autour du pétrole puisque les Etats-Unis s’apprêtent à abandonner leur propre indice WTI du cours du pétrole pour se rallier à l’indice européen Brent auquel l’Arabie saoudite s’est déjà convertie en 2009 en abandonnant le WTI. La divergence des cours entre les deux indices a culminé avec la crise égyptienne. Nous revenons sur la question pétrolière dans un autre chapitre de ce numéro du GEAB. Source : Bloomberg 10 février 2011

(8) Cette conférence, à l’instar du Forum de Davos, a un air délicieusement rétro. Les organisateurs et les participants semblent ne pas avoir réalisé que le monde auquel ils appartiennent a disparu, que leurs débats n’intéressent en fait plus personne dans le monde « réel » et que les nombreuses heures d’émissions qui leurs sont consacrées sur les chaines de télévision internationales sont la mesure inverse du très petit nombre de spectateurs qui les regardent. Avec plus de 1.500 participants américains et britanniques contre 58 latino-américains et moins de 500 asiatiques, Davos incarne indéniablement le forum typique du « monde d’avant la crise », confirmé par sa signature linguistique, le monolinguisme anglophone (même sur son site web). Monolinguisme ou multilinguisme constitue d’ailleurs selon LEAP/E2020 un premier critère très simple d’évaluation pour savoir si un projet ou une organisation à vocation internationale appartient plutôt au monde d’avant la crise ou au contraire est déjà en partie adaptée au monde d’après.

(9) A ce sujet, il faut lire le remarquable éditorial de Larry Derfner dans le Jerusalem Post du 09 février 2011.

(10) Washington a ainsi fait preuve d’une impréparation absolue, puis d’une indécision évidente, confirmant non seulement la fin de tout leadership américain au niveau international mais l’accélération d’un processus de paralysie du pouvoir central américain. Pour comprendre l’importance du phénomène, il faut garder en mémoire que l’Egypte est l’un des pays au monde qui est le plus directement financé et encadré par les Etats-Unis depuis la fin des années 1970. D’ailleurs, le New York Times du 12 février 2011 résume très bien la situation, tout en essayant de la présenter comme une stratégie alors qu’elle n’est qu’une absence de stratégie, en décrivant la gestion de la crise par Barack Obama comme étant du « straddle », une technique boursière consistant à essayer de se couvrir des deux côtés quand on sent qu’un événement important va arriver mais qu’on a aucune idée du sens qu’il va prendre. Au passage, l’article illustre le clivage entre « anciens » et « modernes » que cette crise a fait émerger au cœur du pouvoir US. Mais, nous revenons plus en détail sur tous ces aspects et leurs conséquences dans une autre partie de ce GEAB.

(11) Qui est un segment stratégiquement essentiel du « Mur Dollar », comme le « Mur de Berlin » l’était pour l’ensemble du « Rideau de Fer ».

Laboratoire Européen d’Anticipation Politique

Teilung Ägyptens: Droht ein militärisches Eingreifen der USA, Israels oder der NATO?

 

Teilung Ägyptens: Droht ein militärisches Eingreifen der USA, Israels oder der NATO?

Mahdi Darius Nazemroaya

 

Die Proteste in Tunesien haben in der arabischen Welt einen Domino-Effekt ausgelöst. Das größte arabische Land, Ägypten, ist durch die weitverbreiteten Proteste, die auf den Sturz des Mubarak-Regimes in Kairo abzielen, wie elektrisiert. Es stellt sich die Frage, welche Folgen könnte dies haben? Werden die Vereinigten Staaten, Israel und die NATO einfach nur zuschauen, wie das ägyptische Volk eine freie Regierung einsetzt?

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mah...

 

 

State Multiculturalism - David Cameron's New "Muscular Liberalism"

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State Multiculturalism

David Cameron's New "Muscular Liberalism"

 

Prime Minister David Cameron has all of Europe astir with his "controversial remarks" about the failure of "state multiculturalism" in Britain.

Cameron recently told a Munich conference that Britain's long established policy of "hands off tolerance" has been an abject failure. The speech has echoes of similar remarks made by German Chancellor Angela Merkel last year.

This can be interpreted as a triumph of Geert Wilders' views on multiculturalism in Western Europe. It can also be seen as a milestone on the way to victory.

The good news:

(1) Multiculturalism has been identified as a problem in Britain.

(2) This gives British conservatives the legitimacy to attack multiculturalism.

(3) We are better off that David Cameron criticized multiculturalism.

(4) The Left is pissed off and openly taking the side of Islamic terrorists over British natives.

(5) Cameron drew attention to the hideous double standards of political correctness.

The bad news:

(1) If this is what passes for "conservatism" in the UK, it is not a good sign for the long term prospects of Britain remaining a Western nation.

(2) David Cameron, allegedly a "conservative," pleaded for a "much more active, muscular liberalism."

(3) Cameron proposed a "test" for government funding of Islamic groups.

"Let's properly judge these organisations: Do they believe in universal human rights - including for women and people of other faiths? Do they believe in equality of all before the law? Do they believe in democracy and the right of people to elect their own government? Do they encourage integration or separatism?"

Why should the British government be subsidizing the spread of Islam in the United Kingdom? Why do British conservatives have to masquerade as liberals? Why can't they bring themselves to make a full throated endorsement of traditional religion?

(4) Cameron drew a non-existent distinction between Islam and Islamic extremism.

"We need to be clear: Islamist extremism and Islam are not the same thing."

Less timid souls might point out the obvious fact that Islamic terrorism is inspired by the fundamentals of Islam.

(5) Cameron based his attack on multiculturalism on the grounds that it encourages "segregated communities."

(6) This new policy of "muscular liberalism" only perpetuates the delusion that Muslims can be integrated into the West's secular liberal democracies.

(7) Cameron should have flatly said that Britain doesn't need immigrants from the Islamic world, with all the terrorism and destruction of the social fabric that accompanies mass immigration, and that Islamic immigration should be banned and the existing enclaves there should be dismantled.

(8) He should have also attacked the British Left and rightly labeled it as a fifth column for attempting to undermine and destroy the British nation in the name of the pieties of political correctness.

I know this is an American perspective. It is still the god's honest truth.

If conservatives don't get serious about conserving what is great about Britain and Western civilization, and continue to water down their brand with retreads of liberalism, as the neocons have done here in the United States, the British public will start look elsewhere for solutions.

Those solutions are likely to be much more shocking to the political sensibilities of Jack Straw than this rather mild speech by David Cameron.

Internationale hulp strategisch gebruikt voor politieke en militaire belangen

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"Internationale hulp strategisch gebruikt voor politieke en militaire belangen" (Oxfam)

       
BRUSSEL 10/02 (BELGA/AFP) = De donorlanden van humanitaire en
ontwikkelingshulp spenderen hun geld steeds meer in functie van eigen
politieke en veiligheidsbelangen in het buitenland. Dat stelt de internationale
hulporganisatie Oxfam in het rapport "Whose aid is it Anyway", dat
donderdag gepubliceerd werd. 
   
"Hulp met politieke en militaire doelen op korte termijn bereikt de
armste mensen niet en bouwt ook geen langdurige veiligheid op in fragiele
staten", luidt het. Ook voor de donoren blijkt die aanpak op lange
termijn geen goede uitkomst.
 
 De trend ontwikkelde zich sinds 2001, het jaar van de aanslagen van
11 september. De veiligheidsvraagstukken werden toen topprioriteit
in de Westerse landen. De nieuwe richtlijn werd zelfs formeel
opgenomen in het beleid rond financiële steun van de Verenigde Staten,
Canada en Frankrijk.
 
Het rapport zegt ook dat tussen 2001 en 2008 zo een 40 procent van
de internationale hulpstromen uitgegeven werd in slechts twee
landen: Afghanistan en Irak. Samen met Pakistan gaat het om een derde van
alle hulp. De rest werd verdeeld over 150 andere arme landen. De
politisering en militarisering van hulp zou het de hulporganisaties ook
veel moeilijker maken om hulp te bieden op sommige plaatsen. 
Tenslotte zijn in 2010 volgens Oxfam 225 humanitaire medewerkers
gedood, ontvoerd of gewond geraakt tijdens gewelddadige aanvallen. In
2002 waren er dat "maar" 85. EBA/MAE/

Geopolitica della Romania

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Aleksander G. Dughin:

Geopolitica della Romania

  1. I geni romeni e l’identità romena
  2. 

La Romania ha dato al mondo, specialmente nel XX secolo, tutta una pleiade di geni di livello mondiale : Nae Ionescu, Mircea Eliade, Emil Cioran, Eugen Ionescu, Ştefan Lupaşcu, Jean Pârvulescu, Vasile Lovinescu, Mihail Vâlsan e molti altri.

Per quanto sia un piccolo Paese dell’Est europeo, sul piano intellettuale la Romania ha dato un contributo significativo alla civiltà, paragonabile a quello delle grandi nazioni europee e per poco non le ha superate. L’intellettualità romena ha di caratteristico che essa riflette lo spirito del pensiero europeo ed è indissolubilmente legata allo spirito tradizionale, traendo le proprie origini dalla terra e affondando le proprie radici nell’Antichità e in nell’Ortodossia di un immutato Oriente europeo.

Nel suo saggio su Mircea Eliade e l’unità dell’Eurasia, riferendosi alla natura eurasiatica della cultura romena, Claudio Mutti cita Eliade : « Mi sentivo il discendente e l’erede di una cultura interessante perché situata fra due mondi : quello occidentale, puramente europeo, e quello orientale. Partecipavo di questi due universi. Occidentale per via della lingua, latina, e per via del retaggio romano, nei costumi. Ma partecipavo anche di una cultura influenzata dall’Oriente e radicata nel neolitico. Ciò è vero per un Romeno, ma sono sicuro che sia lo stesso per un Bulgaro, un Serbo-Croato – insomma per i Balcani, l’Europa del Sud-Est – e per una parte della Russia » (M. Eliade, L’épreuve du Labyrinthe. Entretiens avec Claude-Henri Rocquet, Pierre Belfond, Paris 1978, pp. 26-27).

L’identità romena presenta una simbiosi tra vettori di civiltà orientali e occidentali, senza che gli uni prevalgano sugli altri. In ciò consiste l’unicità della Romania come società e come territorio e dei Romeni come popolo. La Romania e i Romeni si sono trovati divisi tra gl’imperi dell’Oriente (l’impero ottomano) e dell’Occidente (l’impero austro-ungarico), appartenendo alla chiesa ortodossa di rito bizantino e alla famiglia dei popoli di lingua neolatina.

Per gli eurasiatisti russi, questo è solo uno dei punti di approccio possibili, poiché essi prendono in considerazione una combinazione di coordinate occidentali ed orientali nella cultura e nella storia russa, dichiarando una specifica identità del popolo russo e dello Stato russo.

Quindi, nel quadro del dialogo culturale romeno-russo dovrebbe esser considerata la dottrina dell’eurasiatismo, la quale è autonoma, però, grazie alle varietà e alle proporzioni di cui essa dispone, ci offre una solida base per un mutuo approccio, ed una comprensione e un’amicizia reciproche.

Perciò la traduzione in romeno del libro I fondamenti della geopolitica, che contiene il programma della scuola geopolitica russa dell’eurasiatismo, può essere considerata un’opera di riferimento. Confido nel fatto che i Romeni, entrando in familiarità con la dottrina geopolitica dell’eurasiatismo di scuola russa, comprendano il paradigma del pensiero e dell’azione di Mosca sia in relazione al passato, sia in relazione al presente.

  1. La Romania e la struttura delle opzioni geopolitiche (euroatlantismo ed eurocontinentalismo)
  2. 

Adesso, alcune parole sulla geopolitica della Romania. Nelle condizioni attuali, l’espressione « geopolitica della Romania » non è molto appropriata, se prendiamo in considerazione la Romania come soggetto di geopolitica. Nell’architettura del mondo contemporaneo un soggetto del genere non esiste. Ciò è dovuto alla logica della globalizzazione, nella quale il problema si presenta in questi termini : o ci sarà un solo « Stato mondiale » (world state), con un governo mondiale guidato e dominato direttamente dall’ « Occidente ricco », in primo luogo dagli USA, oppure si stabilirà un equilibrio tra i « grandi spazi » (Grossraum) dei « nuovi imperi », i quali integreranno quelli che finora abbiamo conosciuto come « Stati nazionali ». Nel nostro mondo, o si passerà dagli Stati nazione sovrani (come nell’Europa tra il XVI e il XX secolo) al governo mondiale (mondo unipolare) o avrà luogo il passaggio verso un nuovo impero (mondo multipolare).

In entrambi i casi, la dimensione della Romania come Stato non ci consente di dire – nemmeno in teoria – che la Romania possa diventare un « polo » ; perfino la Russia, col suo potenziale nucleare, le sue risorsde naturali e il suo messianismo storico, si trova in una situazione analoga.

In tali condizioni, la « geopolitica della Romania » costituisce una sezione della « geopolitica dell’Europa unita ». Questo non è soltanto un dato politico attuale, essendo la Romania un Paese membro dell’Unione Europea, ma è un fatto inevitabilmente connesso alla sua situazione geopolitica. Anzi, la stessa « geopolitica dell’Europa unita » non è qualcosa di garantito e sicuro. Perfino l’Europa presa nel suo insieme, l’Unione Europea, può basare la sua sovranità solo su un mondo multipolare ; solo in un caso del genere l’Europa sarà sovrana, sicché la Romania, in quanto parte dell’Europa, beneficierà anch’essa della sovranità. L’adozione del modello americano unipolare di dominio, che rifiuta all’Europa la sovranità, coinvolge anche la Romania in quanto parte dell’Europa.

Perciò la familiarità con le questioni geopolitiche non è qualcosa di necessario e vitale, ma l’argomento va preso in considerazione quando si tratta di allargare l’orizzonte intellettuale.

In verità, se prendiamo in considerazione quello che abbiamo detto più sopra ikn relazione al contributo dei Romeni alla scienza ed alla cultura dell’Europa, la geopolitica potrebbe essere una base molto importante per determinare il ruolo e le funzioni della Romania nel contesto europeo. Non è quindi casuale il fatto che le prospettive geopolitiche occupino una parte significativa nei romanzi di quell’Europeo esemplare che  stato l’eccellente scrittore franco-romeno Jean Pârvulescu, saggista, poeta e pensatore profondo.

Il dilemma della geopolitica europea può essere ricondotto a una scelta fra l’euroatlantismo (riconoscimento della dipendenza da Washington) e l’eurocontinentalismo. Nel primo caso l’Europa rinuncia alla sua sovranità in favore del « fratello maggiore » oltremarino, mentre nel secondo caso essa insiste sulla propria sovranità (fino a organizzare un modello geopolitico e geostrategico proprio). Questa opzione non è completamente definita e sul piano teorico dipende da ciascuno dei Paesi dell’Unione Europea, quindi anche dalla Romania. Per questo motivo, che ha a che fare con la geopolitica della Romania nel senso stretto del termine, nel contesto attuale si rende necessaria una partecipazione consapevole e attiva nella scelta del futuro dell’Europa : dipendenza o indipendenza,  vassallaggio o sovranità, atlantismo o continentalismo.

Una geopolitica del « cordone sanitario »

Nella questione dell’identità geopolitica dell’Europa è possibile individuare il modello seguente : ci sono i Paesi della « Nuova Europa » (New Europe), paesi est-europei che tendono ad assumere posizioni russofobiche dure, aderendo in tal modo all’orientamento euroatlantico, delimitandosi ed estraniandosi dalle attuali tendenze continentali della Vecchia Europa, in primo luogo la Francia e la Germania (la Gran Bretagna è tradizionalmente alleata degli USA).

Questa situazione ha una lunga storia. L’Europa dell’Est è stata continuamente una zona di controversie tra Europa e Russia : ne abbiamo un esempio tra il secolo XIX e l’inizio del secolo XX, quando la Gran Bretagna usò deliberatamente questa regione come un « cordone sanitario » per prevenire una possibile alleanza tra la Russia e la Germania, alleanza che avrebbe posto fine al dominio anglosassone sul mondo. Oggi si verifica ancora la stessa cosa, con la sola differenza che adesso viene messo l’accento sui progetti energetici e nei Paesi del « cordone sanitario » si fa valere l’argomento secondo cui si tratterebbe anche di una rivincita per l’ »occupazione sovietica » del XX secolo. Argomenti nuovi, geopolitica vecchia.

La Romania è uno dei Paesi della « Nuova Europa » e quindi fa oggettivamente parte di quel « cordone sanitario ». Di conseguenza, la scelta geopolitica della Romania è la seguente : o schierarsi dalla parte del continentalismo, in quanto essa è un Paese di antica identità europea, o attestarsi su posizioni atlantiste, adempiendo in tal modo alla funzione di « cordone sanitario » assegnatole dagli USA. La prima opzione implica, fra le altre cose, la costruzione di una politica di amicizia nei confronti della Russia, mentre la seconda comporta non solo un orientamento antirusso, ma anche una discrepanza rispetto alla geopolitica continentalista dell’Europa stessa, il che porta a un indebolimento della sovranità europea in favore degli USA e del mondo unipolare. Questa scelta geopolitica conferisce a Bucarest la più grande libertà di abbordare i problemi più importanti della politica internazionale.

La Grande Romania

Come possiamo intendere, in questa situazione, il progetto della costruzione geopolitica nazionalista della Romania, progetto analogo a quello noto col nome di « Grande Romania » ? In primo luogo si tratta della tendenza storica a costruire lo Stato nazionale romeno, tendenza sviluppatasi in condizioni storiche e geopolitiche diverse. Qui possiamo richiamarci alla storia, a partire dall’antichità geto-dacica e citando Burebista e Decebalo. In seguito sorsero i principati di Moldavia e di Valacchia, formazioni statali che esistettero in modo indipendente fino alla conquista ottomana.

Bisogna menzionare anche Michele il Bravo, che agli inizi del secolo XVII realizzò l’unione di Valacchia, Moldavia e Transilvania. Fu solo nel secolo XIX che la Romania conquistò la propria statualità nazionale, la quale venne riconosciuta nel 1878 al Congresso di Berlino. Il peso strategico della Romania è dipeso, anche nelle condizioni della conquista dell’indipendenza, dalle forze geopolitiche circostanti. Fu una sovranità relativa e fragile, in funzione dell’equilibrio estero di potenza, tra Sud (impero ottomano), Ovest (Austria-Ungheria, Germania, Francia, Inghilterra) ed Est (Russia). Di conseguenza, l’obiettivo “Grande Romania” rimase una “utopia geopolitica nazionale”, anche se ricevette un’espressione teorica integrale coi progetti di realizzazione di uno Stato romeno tradizionalista dei teorici della Guardia di Ferro (Corneliu Zelea Codreanu, Horia Sima), mentre nel periodo seguente la Realpolitik di Bucarest fu obbligata, da forze di gran lunga superiori al potenziale della Romania, a operare una scelta: Antonescu fu attratto verso la Germania, Ceausescu verso l’Unione Sovietica.

Per rafforzare l’identità nazionale, l’”utopia nazionale” ed anche l’”utopia geopolitica”, è estremamente importante non rinunciare in nessun caso al progetto “Grande Romania”, ma non si prendono in considerazione gli aspetti concreti dell’immagine della carta geopolitica, poiché un appello all’”ideale” potrebbe essere un elemento di manipolazione, tanto più che la Romania non dispone, nemmeno di lontano, della capacità di difendere, in queste condizioni, la sua sovranità sulla Grande Romania nei confronti dei potenziali attori geopolitici a livello globale e regionale (USA, Europa, Russia).

5. La strumentalizzazione del nazionalismo romeno da parte dell’atlantismo

Una delle forme più evidenti di strumentalizzazione dell’idea di “Grande Romania” si manifesta ai giorni nostri, quando una tale idea viene utilizzata negli interessi dell’atlantismo. Ciò ha uno scopo evidente: il nazionalismo romeno (perfettamente legittimo e ragionevole di per sé) nella Realpolitik fa appello all’idea di integrazione della Repubblica di Moldavia. Sembrerebbe una cosa del tutto naturale. Ma questo legittimo desiderio dell’unione di un gruppo etnico in un solo Paese, nel momento in cui la Romania è membro della NATO, sposterebbe ulteriormente verso la Russia le frontiere di questa organizzazione e, in tal caso, le contraddizioni tra Mosca e l’Unione Europea – e l’Occidente in generale -  si esacerberebbero. In altri termini, l’utopia nazionale della “Grande Romania” si trasforma, nella pratica, in una pura e semplice estensione del “cordone sanitario”, la qual cosa non avverrebbe a beneficio dell’Unione Europea, bensì degli USA e dell’atlantismo. In questo contesto, il progetto atlantista mira in fin dei conti a privare l’Europa della sua sovranità, mostrando indirettamente il suo carattere antieuropeo o, quanto meno, anticontinentalista.

All’integrazione della Repubblica di Moldavia si aggiunge anche la Transnistria, che per la Russia rappresenta una posizione strategica in questa regione. Dal punto di vista strategico la Transnistria è molto importante per Mosca, non solo in quanto si tratta di una leva su cui essa può agire nelle relazioni a lungo termine con la Repubblica di Moldavia, ma, fatto più importante, nella prospettiva del probabile crollo dell’Ucraina e della sua divisione in due parti (orientale e occidentale), che prima o poi si verificherà per effetto della politica di Kiev successiva alla “rivoluzione arancione”. Nei Fondamenti della geopolitica c’è un capitolo sulla disintegrazione dell’Ucraina. Il capitolo in questione è stato scritto all’inizio degli anni NOvanta, ma, dopo la “rivoluzione arancione” del 2004, questa analisi geopolitica è diventata più esatta, più precisa. In una certa fase, la Transnistria diventerà un’importantissima base della Russia nella regione. In questa prospettiva, la Grande Romania diventa un ostacolo, cosa che gli strateghi atlantisti hanno previsto fin dall’inizio.

Le frizioni tra Romania e Ungheria, così come alcune frizioni con l’Ucraina, non sono importanti per gli atlantisti e questo aspetto del nazionalismo romeno non avrà il sostegno dell’atlantismo, a meno che ad un certo momento gli USA non pensino di poterlo utilizzare per destabilizzare la situazione secondo il modello della disintegrazione jugoslava.

Puntando sui sentimenti patriottici dei Romeni, gli operatori della geopolitica mondiale si sforzeranno di raggiungere il loro specifici obiettivi.

6. La Romania nel quadro del Progetto Eurasia

Adesso è possibile presentare, in poche parole, il modello teorico della partecipazione della Romania al Progetto Eurasia. Questo progetto presuppone che nella zona settentrionale del continente eurasiatico si stabiliscano due unità geopolitiche, due “grandi spazi”: quello europeo e quello russo. In un quadro del genere, l’Europa è concepita come un polo, come un’area di civiltà. A sua volta, la Russia comprende il Sud (Asia centrale, Caucaso) e l’Ovest (Bielorussia, Ucraina orientale, Crimea). Il momento più importante in un’architettura multipolare è l’eliminazione del “cordone sanitario”, questo perpetuo pomo della discordia controllato dagli Anglosassoni che è in contrasto sia con l’Europa sia con la Russia. Di conseguenza questi Paesi e questi popoli, che tendono oggettivamente a costituire la Nuova Europa, dovranno ridefinire la loro identità geopolitica. Tale identità si deve fondare su una regola principale: contemporaneamente accanto all’Europa e accanto alla Russia. L’integrazione in Europa e le relazioni amichevoli con la Russia: questo è il ponte che unisce i due poli di un mondo multipolare.

Tre Paesi dell’Europa orientale, possibilmente alleati degli altri, potrebbero adempiere a questo compito meglio di altri Paesi: la Bulgaria, la Serbia e la Romania. La Bulgaria è un membro dell’Unione Europea, è abitata da una popolazione slava ed è ortodossa. La Serbia non è un membro dell’Unione Europea, è abitata da Slavi, è ortodossa e tradizionalmente simpatizza per la Russia. Infine la Romania: Paese ortodosso, con una sua missione metafisica ed una accresciuta responsabilità per il destino dell’Europa. Alla stessa maniera, ma con certe varianti, si potrebbe parlare della Grecia. In tal modo la Romania potrebbe trovare una posizione degna di lei nel Progetto Eurasia, sviluppando qualitativamente lo spazio culturale e sociale che collega l’Est (Russia) con l’Ovest (Europa), spazio che assumerebbe l’identità dei Paesi ortodossi dell’Europa, mentre le caratteristiche distintive nazionali e culturali resterebbero intatte, vale a dire non si dissolverebbero nel mondo stereotipato del globalismo né si troverebbero sotto l’influenza del modo di vita americano, che annulla tutte le peculiarità etniche. Integrandosi nell’Unione Europea e stabilendo stretti legami con la Russia, la Romania potrà assicurare il proprio sviluppo economico e potrà conservare la propria identità nazionale.

Senza alcun dubbio, questo progetto richiede un’analisi attenta e deve costituire il risultato di uno sforzo intellettuale particolarmente serio da parte dell’élite romena, europea e russa.

7. Correzioni all’opera I fondamenti della geopolitica

Il libro è stato scritto per lettori russi, ma, come dimostrano le sue numerose traduzioni e riedizioni in altre lingue – specialmente in turco, arabo, georgiano, serbo ecc. – esso ha destato interesse anche al di fuori delle frontiere della Russia. Non bisogna dimenticare che esso è stato scritto negli anni Novanta del secolo scorso per quei Russi che, nel clima e nella confusione generale di riforme liberali e di espansione dell’Occidente, avevano perduto l’ideale nazionale; per lo più, infatti, esso riflette le realtà internazionali di quel periodo. Al di là di tutto questo, però, l’opera contiene riferimenti essenziali alle costanti della geopolitica – le quali sono identiche in ogni epoca – e, in modo particolare, allo spazio eurasiatico.

I principi enunciati nei Fondamenti della geopolitica sono stati sviluppati ed applicati alle nuove realtà storiche dei primi anni del XXI secolo e si ritrovano nelle mie opere successive: Progetto Eurasia, I fondamenti dell’Eurasia, La geopolitica postmoderna, La quarta teoria politica ecc.

I fondamenti della geopolitica si distingue per la presentazione del metodo geopolitico di base applicato al caso dell’Eurasia.

In diversi momenti successivi alla sua pubblicazione, il testo dei Fondamenti della geopolitica è stato riveduto, ogni volta sotto l’influenza degli eventi in divenire, e ciò ha indotto a chiarire certi punti di vista. In primo luogo, l’autore ha riveduto la sua posizione nei confronti della Turchia, posizione inizialmente negativa a causa dell’appartenenza della Turchia alla NATO, nonché dell’azione svolta negli anni Novanta dagli attivisti turchi nei Paesi della CSI. Verso la fine degli anni Novanta, però, la situazione della Turchia ha cominciato a cambiare, poiché alcuni membri dei gruppi kemalisti degli ambienti militari, così come l’élite intellettuale e molti partiti e movimenti politici si sono resi conto che l’identità nazionale turca è minacciata di scomparsa qualora Ankara continui ad eseguire gli ordini di Washington nella politica internazionale e regionale. Questi circoli sollevano un grande interrogativo, perfino per quanto concerne l’integrazione della Turchia nell’Unione Europea, proprio a causa dei timori relativi alla perdita dell’identità turca. I Turchi stessi parlano sempre più di Eurasia, vedendo in quest’ultima il luogo della loro identità, così come già fanno i Russi e i Kazaki. Per adesso i pareri sono discordi, non solo nell’élite politica, ma anche presso la popolazione. Ciò si riflette anche nel caso di alcuni dirigenti politici turchi (ad esempio il generale Tuncer Kilinc), che considerano la possibilità di ritirare la Turchia dalla NATO e di avvicinare la Turchia alla Russia, all’Iran e alla Cina nel nuovo contesto multipolare.

Di questa evoluzione della politica turca non c’è traccia nei Fondamenti della geopolitica; a tale argomento è completamente dedicato il recente lavoro L’Asse Mosca-Ankara. Nonostante i brani antiturchi, i Turchi hanno mostrato interesse nei confronti dei Fondamenti della geopolitica, che sono diventati un testo di riferimento ed un vero e proprio manuale per i dirigenti politici e militari, aprendo loro una nuova prospettiva sul mondo, non solo verso l’Occidente, ma anche verso Est.

Parimenti, nel libro non sono presi in esame la vittoria di Mosca in Cecenia, i fatti di New York dell’11 settembre 2001, i tentativi di creare un asse Parigi-Berlino-Mosca al momento dell’invasione americana in Iraq, la secessione del Kosovo e la guerra russo-georgiana dell’agosto 2008.

Ciononostante, il lettore attento dei metodi presentati nei Fondamenti della geopolitica avrà la possibilità di effettuare la propria analisi in relazione al Progetto Eurasia. La geopolitica è in grado di rispondere alle domande “che cosa” e “dove”, facendo sì che le risposte siano precise quanto più possibile. Ma, per quanto concerne un determinato momento del futuro, si capisce bene che le previsioni non possono essere altrettanto rigorose. La geopolitica descrive il quadro di manifestazione degli eventi in relazione con lo spazio, ma anche le condizioni e i limiti dei processi in divenire. Come sappiamo, la storia è una questione sempre aperta, per cui gli eventi che possono aver luogo nel loro quadro avverranno e si manifesteranno in modi diversi. Certo, gli eventi seguono il vettore della logica geopolitica, per allontanarsene qualche volta o addirittura per spostarsi su una direzione contraria. Ma anche questi allontanamenti recano in sé un senso e una spiegazione geopolitica, implicando tutta una serie di forze, ciascuna delle quali tende ad assumere i processi e gli avvenimenti a proprio vantaggio. Per questo si usano metodi diversi, al di fuori dell’esercito, che nei decenni passati aveva un ruolo essenziale, mentre adesso un ruolo più efficiente viene svolto dalla “rete” armata (guerra delle reti); quest’ultima ha l’obiettivo di stabilire un controllo sull’avversario ancor prima del confronto diretto, attraverso la cosiddetta “azione degli effetti di base”. In questa “guerra delle reti” la conoscenza o l’ignoranza delle leggi della geopolitica (e ovviamente di tutti gli effetti connessi) è determinante.

Quindi non c’è da meravigliarsi se proprio coloro che traggono il massimo vantaggio dai frutti della geopolitica dichiarano, rispondendo alla domanda circa la serietà di quest’ultima, che essi in linea di principio non si sottopongono ai suoi rigori.

(Trad. di C. Mutti)

* Aleksandr G. Dugin (n. 1962), dottore in filosofia e in scienze politiche, è rettore della Nuova Università, direttore del Centro Studi Conservatori dell’Università di Stato di Mosca, nonché fondatore del Movimento Eurasia. Il testo qui tradotto è la Prefazione scritta da A. Dugin per l’edizione romena dei Fondamenti della geopolitica (Bazele geopoliticii, Editura Eurasiatica, Bucarest 2011).

mercredi, 16 février 2011

"Egypte" zorgt voor Amerikaans-Saoedische ruzie

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"Egypte" zorgt voor Amerikaans-Saoedische ruzie

       
WASHINGTON 10/02 (DPA/BELGA) = De crisis in Egypte heeft volgens de Britse
krant The Times van donderdag voor spanningen gezorgd tussen de
Verenigde Staten en hun Saoedische bondgenoten. Koning Abdullah van
Saoedi-Arabië zou president Barack Obama in een telefoongesprek er
uitdrukkelijk voor gewaarschuwd, een prompte regimewissel in Egypte te
eisen. Volgens de krant, die diplomaten in Riyad aanhaalt, vond het
gesprek in een verhitte stemming plaats. 

Het gesprek dateert van enkele dagen na het begin van de volksopstand.
Abdullah dreigde ermee, zich achter de Egyptische dictator te
scharen. De Saoedische koning waarschuwde Obama, Moebarak niet te
vernederen en hem een eervolle exit aan te bieden. 

Ook de Amerikaanse dreiging, de jaarlijkse (militaire) hulp van
anderhalf miljard dollar aan Egypte bij gebrek aan "democratische
hervormingen" in te houden, lokte kritiek van de Saoedische vorst uit.
Mocht Washington overgaan tot financiëlec sancties, dan zou Riyad met
het geld over de brug komen, waarschuwde Abdullah. 

De door de krant aangehaalde diplomaten hebben het over de
ernstigste beuk tussen beide landen sinds de oliecrisis van begin de jaren
zeventig. Het regime van Abdullah wordt, net als dat van Moebarak,
vaak bestempeld als "gematigd" omdat de dictaturen een pro-Westerse
houding hebben. MAE/

La substitution ethnique chiffrée

La substitution ethnique chiffrée

Ägypten: Warum Unterstützer der Demokratiebewegung für Regen in China beten müssen

Ägypten : Warum Unterstützer der Demokratiebewegung für Regen in China beten müssen

Udo Ulfkotte

 

Auch Revolutionäre müssen essen. Und völlig unabhängig vom Ausgang der politischen Entwicklung in Ägypten braut sich über dem Land etwas zusammen, was ausländische Beobachter in den Revolutionswirren bislang irgendwie verdrängt haben: Ägypten ist der größte Weizenimporteur der Welt. Und China, größter Weizenproduzent der Welt, kämpft mit einer gewaltigen Dürre und wird in diesem Jahr riesige Mengen Weizen importieren müssen. Damit wird China den Weltmarktpreis für Weizen steil nach oben treiben – wenn es in China nicht bald regnet. Weizenbrot ist in Ägypten allerdings das wichtigste Grundnahrungsmittel. Und der Brotpreis ist in Ägypten (wie in ganz Nordafrika) ein politischer Preis. Steigt er, dann steigt auch die Wut im Volk. Und er wird mit dem ausbleibenden Regen in China stark steigen – völlig unabhängig davon, wer in Kairo in den kommenden Monaten regiert. Die Folgen sind absehbar und passen wohl kaum in das verbreitete optimistische Bild von den Folgen der ägyptischen Revolution.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

mardi, 15 février 2011

Sarkozy estime à son tour que le multiculturalisme est un "échec"

 

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Sarkozy estime à son tour que le multiculturalisme est un "échec"

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Le président Nicolas Sarkozy a estimé jeudi que le modèle multiculturel était un « échec » en Europe, emboîtant le pas à la chancelière allemande Angela Merkel et au Premier ministre britannique David Cameron, alors que cette question fait débat en Europe.

« Oui, c’est un échec. La vérité c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait », a affirmé le président, interrogé sur la problématique du multiculturalisme lors d’une émission au cours de laquelle il était interrogé par neuf Français sur la chaîne de télévision TF1.

« Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle les communautés coexistent les unes à côté des autres. Si on vient en France, on accepte de se fondre dans uneseule communauté, la communauté nationale. Si on n’accepte pas cela, on ne vient pas en France », a-t-il insisté.

Cette déclaration rejoint celle de la chancelière Angela Merkel, qui avait jugé le 16 octobre que le modèle d’une Allemagne multiculturelle, où cohabiteraient harmonieusement différentes cultures, avait « totalement échoué ».

David Cameron avait aussi souligné le 5 février à Munich que « la doctrine du multiculturalisme d’Etat », qui encourageait « différentes cultures à vivre séparées les unes des autres », avait échoué.

« Franchement, nous avons besoin de beaucoup moins de cette tolérance passive des dernières années », avait-il déclaré, établissant un lien entre cet échec et la montée de l’extrémisme islamiste.

Ces prises de position coup sur coup des trois principaux leaders européens apparaissent très significatives au moment où l’immigration s’impose comme un enjeu majeur dans la plupart des pays européens, entraînant souvent une poussée de l’extrême droite.

Dans ses réponses à un panel de Français jeudi soir, Nicolas Sarkozy a directement cité l’islam, alors que le débat sur la place de cette religion dans la société est de plus en en plus importante en France, où vivent 5 à 6 millions de musulmans.

« Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir vivre et pratiquer leur religion, comme n’importe quel compatriote » d’autres religions, « mais il ne peut s’agir que d’un islam de France et non pas d’un islam en France », a souligné M. Sarkozy.

« Nous ne voulons pas en France que l’on prie de façon ostentatoire dans la rue », mais il est « normal » qu’il y ait des mosquées, a-t-il ajouté, évoquant une récente polémique en France.

Il y a deux mois, la dirigeante de l’extrême droite Marine Le Pen avait provoqué un tollé en faisant un parallèle entre les prières des musulmans dans les rues, lorsqu’ils manquent de mosquées, et l’Occupation nazie.

« La prière n’offense personne, mais nous ne voulons pas (…) d’un prosélytisme religieux agressif », a jugé le président.

« La communauté nationale française ne veut pas changer son mode de vie, son style de vie, l’égalité entre les hommes et les femmes (…), la liberté pour les petites filles d’aller à l’école », a encore expliqué Nicolas Sarkozy.

Source : Midi Libre.

Egypt: Decay Disguised as Victory

Egypt: Decay Disguised as Victory

Ex: http://www.counter-currents.com/

German translation here

peoples_revolution.jpgThe story is as familiar to us as our favorite Hollywood films and Stieg Larsson novels: evil industrialists, usually of fascist tendencies, rule over a land by cruelty, oppressing the innocent people.

A few lone brave voices stand out, are ignored for a while, then the people come to them and unite and the resulting mob takes down the dictator and saves the day. Yay! Toot!

The movie ends before you see how that works out, because filming 20 years of rebuilding a government is not only boring as bricks to most people, but also requires facing some hard truths. There will be blood.

As the Egyptian riots progressed, the media feeding frenzy spun “discontented students throwing bricks” into a full-on People’s Revolution For Great Justice, and then the rioters wised up and started calling it the same thing.

But as the days have trickled past, more of the truly interesting structure underneath the skin has emerged:

In an interview for the American news channel CNN, to be broadcast tomorrow, David Cameron said: “I think what we need is reform in Egypt. I mean, we support reform and progress in the greater strengthening of the democracy and civil rights and the rule of law.”

The US government has previously been a supporter of Mr Mubarak’s regime. But the leaked documents show the extent to which America was offering support to pro-democracy activists in Egypt while publicly praising Mr Mubarak as an important ally in the Middle East.

In a secret diplomatic dispatch, sent on December 30 2008, Margaret Scobey, the US Ambassador to Cairo, recorded that opposition groups had allegedly drawn up secret plans for “regime change” to take place before elections, scheduled for September this year. – The Telegraph

The USA uses its anti-culture as a neutralizing force. If your government has views we don’t like, or even might, we will export our disabling lifestyle to you. When democracy, consumerism and narcissism are in your country as well, you will be like us: unable to act except in “he attacked us first” circumstances, and always passive-aggressive.

Except for you, well, you’re not a superpower, so you can’t even be halfway effective. But your people will think they are happy. They will have McDonald’s and Coca-Cola, “freedom” (which no one will define), sexual liberation, welfare, etc. All the goodies will be free. You will have bought them off with the oldest bribes known to humanity. This will keep them and you as a nation ineffective, decadent and most likely compliant to the wishes of your favorite superpower.

A good instigator — or salesperson — knows that every person on earth has a weak spot. Something is not right in their view of the world, and so they can be manipulated. Don’t like those unsightly hairs? Think it’s terrible how we treat the Eskimoes? Wish the streets were painted pink? Well then: we have a solution (product) for you!

As a result, revolutions tend to find ideological expressions for psychological discontents. In Egypt, it wasn’t “freedom” — it was a rising population, meaning that people felt oppressed by each other’s needs, and they want to be bought off with goodies if they’re going to have to live in a dying society:

The truth is there are simply too many people for the country’s limited resources. When Mubarak came to power in 1981, there were 44 million. Today there are 83 million, and most live in a narrow ribbon of the Nile Valley, just over three per cent of the country.

The government has had to double the housing, double road and rail networks and in a desert country with little rain, greatly increase irrigation to feed the population.

Egypt has had to become the biggest importer of wheat in the world. Food price inflation is now running at 17 per cent and economists say living standards are lower than 1911, when there were only 12 million mouths to feed.

Just last November, economist Hamdi Abdel-Azim warned: “If the rise in food costs persists, there will be an explosion of popular anger against government.”

That said, Mubarak has for long been acutely aware of the looming crisis. In 2008, banners adorned Cairo streets, pleading: “Before you add another baby, make sure his needs are secured.” – The Express

Overpopulation doesn’t happen because of governments, especially not totalitarian governments. It happens because governments are not totalitarian enough to regulate breeding, as was done in China. Mubarak “pleaded” with his population, but if he wanted to stave off the revolution, he needed to make abortion mandatory until the population was under control. Instead, he gets this revolution.

Humans have a nasty habit of dressing up their covert wants and frustrations as ideological needs. Ideology may be the most defunct category of human ideas as a result, because most ideologies seem to be justifications for results that hide the actual impulses to that result.

It reminds me of college, where about sophomore year most males became “feminist” in order be able to partake in the sexual smorgasbord parading before our eyes. If you say the right thing in airy conceptual language, you get the right result in gritty earthy reality.

The United States government and the people of Egypt are both hiding behind “freedom” and “democracy” as excuses to manipulate a bad situation into a worse one. What happens when popular tastes turn toward violence? No one was thinking about that at the time, future history books will reveal.

Source: http://www.amerika.org/politics/egypt-decay-disguised-as-...

Rivoluzione d'Egitto - Distruzione creativa per un "Grande Medio Oriente"?

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Rivoluzione d’Egitto – Distruzione creativa per un “Grande Medio Oriente”?

 

Fonte: http://globalresearch.ca/PrintArticle.php?articleId=23131 [1]

Velocemente sulla scia del cambiamento di regime in Tunisia, s’è alzato il movimento di protesta popolare lanciato il 25 gennaio contro l’ordine radicato di Hosni Mubarak in Egitto. Contrariamente all’impressione coltivata con cura secondo cui l’Amministrazione Obama sta cercando di mantenere l’attuale regime di Mubarak, Washington, infatti, sta orchestrando i cambiamenti di regime egiziano e regionali, dalla Siria allo Yemen, alla Giordania e ben oltre, in un processo cui alcuni si riferiscono come “distruzione creativa”.

Il modello per tale cambiamento di regime sotto copertura è stata sviluppata dal Pentagono, dalle agenzie di intelligence degli Stati Uniti e dai vari think-tank come la RAND Corporation. nel corso di decenni, a partire dalla destabilizzazione del maggio 1968 della Presidenza de Gaulle in Francia. Questa è la prima volta dal cambiamento di regime sostenuto dagli USA in Europa orientale, circa due decenni fa, che Washington aveva avviato con operazioni simultanee in molti paesi di una regione. Si tratta di una strategia che nasce dalla disperazione e certo non è senza rischi significativi per il Pentagono e per l’agenda a lungo termine di Wall Street. Cosa ne risulterà per i popoli della regione e per il mondo, non è ancora chiaro.

Eppure, mentre il risultato finale della sfida delle proteste di piazza al Cairo e in tutto l’Egitto e il mondo islamico non è chiaro, le grandi linee di una strategia occulta degli Stati Uniti sono già chiare.

Nessuno può mettere in discussione le motivare genuine rimostranze di milioni di persone scese per le strade, a rischiare la vita. Nessuno può difendere le atrocità del regime di Mubarak e la tortura e la repressione del dissenso. Nessuno può contestare l’aumento esplosivo dei prezzi alimentari, ad opera degli speculatori di materie prime di Chicago e Wall Street, e la conversione dei terreni agricoli americani per la folle coltivazione del mais per l’etanolo combustibile, che ha fatto schizzare i prezzi del grano. L’Egitto è il più grande importatore di grano al mondo, in gran parte dagli Stati Uniti. I futures del grano di Chicago sono aumentati di uno sbalorditivo 74% tra giugno e novembre 2010, portando ad un inflazione dei prezzi alimentari egiziani di circa il 30%, nonostante i sussidi governativi.

Ciò che è largamente ignorato da CNN, BBC e altri media occidentali, nella loro copertura degli eventi in Egitto, è il fatto che tutto qualsiasi siano i suoi eccessi interni, l’egiziano Mubarak costituisce un ostacolo rilevante all’interno della regione, alla maggiore agenda degli Stati Uniti.

Dire dei rapporti tra Obama e Mubarak sono stati congelati fin dall’inizio non è esagerato. Mubarak è stato fermamente contrario alle politiche di Obama sull’Iran e su come trattare il suo programma nucleare, sulle politiche di Obama verso gli Stati del Golfo Persico, la Siria e il Libano, nonché verso i palestinesi. [1] E’ stato una spina formidabile ai grandi ordini del giorno di Washington per l’intera regione, il progetto di Washington del Grande Medio Oriente, recentemente riproposta col meno inquietante titolo di “Nuovo Medio Oriente”.

Reale come i fattori che stanno spingendo milioni in piazza in tutto il Nord Africa e il Medio Oriente, ciò che non può essere ignorato è il fatto che Washington sta decidendo i tempi e come li vede, cercando di plasmare il risultato finale in un cambiamento di regime globale destabilizzazione tutto il mondo islamico. Il giorno delle straordinariamente ben coordinate manifestazioni popolari che chiedevano a Mubarak le dimissioni, i membri chiave del comando militare egiziano, incluso il capo di Stato Maggiore Gen. Sami Hafez Enan, erano tutti a Washington in qualità di ospiti del Pentagono. Neutralizzando opportunamente la forza decisiva dell’esercito nel fermare la protesta anti-Mubarak, crescente nei primi giorni critici [2].

La strategia era in vari dossier del Dipartimento di Stato e del Pentagono da almeno un decennio o più. Dopo che George W. Bush ha dichiarato la Guerra al Terrore, nel 2001, ciò è stato chiamato programma per il Grande Medio Oriente. Oggi è noto come il meno minaccioso titolo di progetto per il “Nuovo Medio Oriente“. Si tratta di una strategia per spezzare gli Stati della regione dal Marocco all’Afghanistan, la regione definita dall’amico di David Rockefeller, Samuel Huntington nel suo infame saggio Lo Scontro di Civiltà apparso su Foreign Affairs.

Egitto in ascesa?

Lo scenario attuale per l’Egitto del Pentagono si legge come uno spettacolo Hollywoodiano di Cecil B. DeMille, solo che questo ha un cast di milioni di giovani ben addestrati fanatici di Twitter, reti di operatori della Fratellanza musulmana, che operano con militari addestrati dagli USA. Nel ruolo di protagonista della nuova produzione, al momento, non è altro che un premio Nobel della Pace che convenientemente appare tirare tutti i fili dell’opposizione all’ancien régime, in quello che appare come una transizione senza problemi in un Egitto di nuovo sottoposto a un auto-proclamata rivoluzione liberal-democratica.

Alcuni retroscena sugli attori sul terreno sono utili, prima di guardare a ciò che sul piano strategico a lungo termine di Washington, potrebbe accadere al mondo islamico dal Nord Africa al Golfo Persico e, infine, alle popolazioni islamiche dell’Asia centrale, ai confini di Cina e Russia.

Le ‘rivoluzioni‘ soft di Washington

Le proteste che hanno portato al brusco licenziamento dell’intero governo egiziano da parte del Presidente Mubarak, sulla scia del panico per la fuga dalla Tunisia di Ben Ali, verso un esilio saudita, non sono affatto “spontanee“, come la Casa Bianca di Obama, il Dipartimento di Stato della Clinton, o CNN, BBC e altri media importanti dell’Occidente pretendono siano.

Sono stati organizzati nello stile high-tech elettronico ucraino, con grandi reti di giovani collegato tramite internet a Mohammed ElBaradei e ai torbidi e clandestini Fratelli Musulmani, i cui legami con servizi segreti e alla massoneria britannici e statunitensi, sono ampiamente indicati. [3]

A questo punto il movimento anti-Mubarak sembra tutt’altro che una minaccia per l’influenza statunitense nella regione, anzi. Ha tutte le impronte di un altro cambio di regime appoggiato dagli USA, sul modello delle rivoluzioni a colori del 2003-2004 in Georgia e in Ucraina, e della fallita Rivoluzione verde contro l’Iran di Ahmadinejad, nel 2009.

La richiesta di uno sciopero generale egiziano e del giorno della rabbia del 25 gennaio, che ha scatenato le proteste di massa che esigono le dimissioni di Mubarak, sono state lanciate da una organizzazione basata su Facebook e che si fa chiamare Movimento 6 aprile. Le proteste erano così consistenti e ben organizzate che hanno costretto Mubarak a chiedere al suo governo di dimettersi e di nominare un nuovo vice-presidente, il generale Omar Suleiman, ex ministro dell’Intelligence.

Il 6 aprile è guidato da un tale Ahmed Maher Ibrahim, un ingegnere civile di 29 anni, che ha configurato il sito di Facebook per sostenere l’appello ai lavoratori per lo sciopero del 6 aprile 2008.

Secondo il New York Times, dal 2009 circa 800.000 Egiziani, la maggior parte giovani, erano già allora membri di Facebook o Twitter. In un’intervista con la Carnegie Endowment di Washington, il capo del movimento 6 aprile Maher, ha dichiarato: “Essendo il primo movimento giovanile in Egitto ad avere l’uso delle modalità di comunicazione basate su Internet come Facebook e Twitter, ci proponiamo di promuovere la democrazia, incoraggiando il coinvolgimento del pubblico nel processo politico.”[4]

Maher ha inoltre annunciato che il suo Movimento 6 aprile sostiene l’ex capo dell’Agenzia internazionale per l’energia atomica (AIEA) delle Nazioni Unite, capo e dichiarato candidato presidenziale egiziano, ElBaradei assieme alla coalizione di ElBaradei, l’Associazione Nazionale per il Cambiamento (NAC). Il NAC include tra gli altri George Ishak, leader del Movimento Kefaya, e Mohamed Saad El-Katatni, presidente del controverso blocco parlamentare Ikhwan o Fratelli Musulmani [5].

Oggi Kefaya è al centro degli attuali avvenimenti egiziani. Non lontano, sullo sfondo vi sono i più discreti Fratelli Musulmani.

ElBaradei, a questo punto viene proiettato come figura centrale in un futuro cambiamento democratico parlamentare egiziano. Curiosamente, anche se egli non ha vissuto in Egitto negli ultimi 30 anni, ha avuto l’appoggio di ogni parte immaginabile dello spettro politico egiziano che va dai comunisti ai Fratelli Musulmani, da Kefaya ai giovani attivisti del 6 aprile.[6] A giudicare dal comportamento calmo che presenta ElBaradei in questi giorni verso gli intervistatori CNN, anche lui ha probabilmente il sostegno dei principali generali egiziani contrari al dominio di Mubarak per qualche motivo, così come di alcune persone molto influenti a Washington.

Kefaya è al centro delle mobilitazioni delle manifestazioni di protesta egiziane che supportano la candidatura di ElBaradei. Kefaya di traduce “basta!

Curiosamente, i progettisti della National Endowment for Democracy (NED) di Washington [7] e delle ONG connesse alla rivoluzione colorate, sono apparentemente prive di creatività riguardo degli accattivanti nuovi nomi per la loro Color Revolution egiziana. Nel novembre 2003 per al loro Rivoluzione delle Rose in Georgia, le ONG finanziate avevano scelto una parola attraente, Kmara! Al fine di identificare il movimento giovanile per il cambiamento di regime. Kmara!, anche in georgiano significa “basta!”

Come Kefaya, Kmara in Georgia è stata costruita da consiglieri del NED finanziati da Washington e di altri gruppi come la mal denominata Albert Einstein Institution di Gene Sharp, che utilizza ciò che Sharp aveva una volta identificato come “la non-violenza come metodo di guerra.” [8]

Le diverse reti giovanili in Georgia come in Kefaya sono stati accuratamente addestrate come libera e decentrata rete di cellule, evitando deliberatamente una organizzazione centrale che poteva essere distrutto portando il movimento ad una battuta d’arresto. La formazione degli attivisti alle tecniche di resistenza non-violenta venne fatta in impianti sportivi, facendola apparire innocua. Gli attivisti erano stati assegnati a corsi di formazione in marketing politico, relazioni con i media, tecniche di mobilitazione e reclutamento.

Il nome formale di Kefaya è Movimento egiziano per il cambiamento. E’ stato fondata nel 2004 selezionando intellettuali egiziani presso Abu’ l-Ala Madi, leader del partito Al-Wasat, un partito creato dai Fratelli Musulmani [9]. Kefaya è stato creato come movimento di coalizione unito solo dall’appello per la fine del dominio di Mubarak.

Kefaya come parte dell’amorfo Movimento 6 aprile, ha capitalizzato subito i nuovi media sociali e la tecnologia digitale come suoi principali mezzi di mobilitazione. In particolare, i blog politici, che postano senza censure videoclip e immagini fotografiche su youtube, sono molto abilmente e professionalmente utilizzati. In un raduna già effettuato nel dicembre 2009, Kefaya aveva annunciato il sostegno alla candidatura di Mohammed ElBaradei per le elezioni egiziane del 2011 [10].

RAND e Kefaya

Non di meno un centro di riflessione della dirigenza della difesa statunitense, quale la RAND Corporation, ha condotto uno studio dettagliato su Kefaya. Lo studio su Kefaya come la RAND nota, è stato “promosso da Ufficio del Segretario della Difesa, Stati Maggiori riuniti, Comandi Operativi Unificati, Dipartimento della Marina Militare, Corpo dei Marines, organismi della difesa, e la la comunità d’intelligence della difesa“. [11]

Un gruppetto di simpatici signori e donne più democraticamente orientati difficilmente potrebbe essere trovato.

Nella loro relazione del 2008 al Pentagono, i ricercatori della RAND ha rilevato quanto segue in relazione a Kefaya dell’Egitto:

Gli Stati Uniti hanno professato un interesse a una maggiore democratizzazione nel mondo arabo, in particolare dopo gli attentati del settembre 2001 da parte di terroristi provenienti da Arabia Saudita, Emirati Arabi Uniti, Egitto e Libano. Questo interesse fa parte di uno sforzo per ridurre dei destabilizzanti violenza politica e terrorismo. In qualità di presidente, George W. Bush ha sottolineato in un discorso del 2003 al National Endowment for Democracy, “Finché il Medio Oriente rimane un luogo dove la libertà non fiorisce, rimarrà un luogo di stagnazione, risentimento e violenza pronta all’esportazione” (The White House, 2003). Gli Stati Uniti hanno utilizzato mezzi diversi per perseguire la democratizzazione, compreso un intervento militare che, anche se è stato lanciato per altri motivi, ha avuto l’installazione di un governo democratico come uno dei suoi obiettivi finali. Tuttavia, i movimenti di riforma indigeni sono nella posizione migliore per far avanzare la democratizzazione del proprio paese.“[12]

I ricercatori della RAND hanno speso anni per perfezionare le tecniche di cambio di regime non convenzionale sotto il nome di “brulichio“, un metodo di diffondere masse folli di gioventù collegata per via digitale e attuare forme di protesta mordi-e-fuggi, muovendosi come sciami di api [13].

Washington e la scuderia di ONG dei “diritti umani“, della “democrazia” e “non violenza” che sovrintende, negli ultimi dieci anni o più, ha sempre più fatto affidamento su sofisticati movimenti di protesta indigena locale spontanei e che si “autoalimentano“, per creare un cambiamento di regime filo-Washington e far progredire l’agenda globale della Full Spectrum Dominance del Pentagono. Così lo studio della RAND afferma, nelle sue raccomandazioni conclusive del Pentagono, che Kefaya:

Il governo degli Stati Uniti già sostiene gli sforzi di riforma attraverso organizzazioni come l’Agenzia statunitense per lo sviluppo internazionale e il United Nations Development Programme. Data la corrente opposizione popolare contraria agli Stati Uniti nella regione, il sostegno degli Stati Uniti alle iniziative di riforma è meglio effettuato attraverso organizzazioni non governative e istituzioni senza scopo di lucro.“[14]

Lo studio del 2008 della RAND era ancora più concreto sul futuro sostegno degli Stati Uniti al governo egiziano e gli altri movimenti di “riforma“:

“Il governo degli Stati Uniti dovrebbe incoraggiare le organizzazioni non governative offrendo una formazione ai riformatori, tra cui una guida per la costruzione della coalizione e come trattare le differenze interne nel perseguimento delle riforme democratiche. Istituzioni accademiche (o anche organizzazioni non governative associate a partiti politici statunitensi, come l’International Republican Institute o il National Democratic Institute for International Affairs) potrebbero effettuare tale formazione, equipaggiando i leader delle riforme, nel conciliare le loro divergenze in modo pacifico e democratico.

In quarto luogo, gli Stati Uniti dovrebbero aiutare i riformatori ad ottenere e utilizzare le tecnologie dell’informazione, magari offrendo incentivi alle società statunitensi per investire nelle infrastrutture delle comunicazioni e nelle tecnologie dell’informazione regionali. aziende tecnologiche dell’informazione USA potrebbero anche contribuire a garantire che i siti dei riformatori possano rimanere in funzionamento, e potrebbero investire in tecnologie come l’anonymizer, che potrebbero offrire qualche riparo dal controllo del governo. Questo potrebbe essere raggiunto anche con l’impiego di tecnologie di sicurezza per impedire ai regimi di sabotare i siti web dei riformatori.“[15]

Come la loro monografia su Kefaya afferma, è stata preparata nel 2008 dalla “RAND National Security Research – Divisione per di iniziativa strategica alternativa”, patrocinata dal Rapid Reaction Technology Office presso l’Ufficio del Sottosegretario alla Difesa per l’acquisizione, la tecnologia e la logistica.

La iniziativa strategica alternativa, proprio per sottolineare il punto, comprende “la ricerca su un uso creativo dei media, della radicalizzazione dei giovani, dell’impegno civile per arginare la violenza settaria, la fornitura di servizi sociali per mobilitare settori danneggiati delle popolazioni indigene e, tema di questo volume, i movimenti alternativi.”[16]

Nel maggio del 2009 poco prima del viaggio al Cairo di Obama per incontrare Mubarak, la segretaria di Stato statunitense Hillary Clinton ha ospitato una serie di giovani attivisti egiziani a Washington, sotto gli auspici della Freedom House, un’altra ONG dei “diritti umani” con sede a Washington e una lunga storia di coinvolgimento in cambi di regime sponsorizzati dagli USA, dalla Serbia alla Georgia all’Ucraina e ad altre rivoluzioni colorate. Clinton e l’assistente al Segretario di Stato per gli Affari del Vicino Oriente, Jeffrey Feltman, hanno incontrato sedici attivisti al termine di una ‘visita‘ di due mesi organizzata dal programma New Generation della Freedom House [17].

Freedom House e la ONG dei cambi di regime, finanziata dal governo di Washington, National Endowment for Democracy (NED), sono al centro delle rivolte che ora attraversano il mondo islamico. Esse si adattano al contesto geografico di ciò che George W. Bush ha proclamato, dopo il 2001, come il suo Progetto di Grande Medio Oriente per portare la “democrazia” e una riforma economica “liberale e per il libero mercato” nei paesi islamici, dall’Afghanistan al Marocco. Quando Washington parla di introdurre la “riforma liberale del libero mercato” la gente dovrebbe guardare fuori. E’ poco più di un codice per portare quelle economie sotto il giogo del sistema del dollaro, e di tutto ciò che esso comporta.

La NED di Washington fa parte di un’agenda più grande

Se facciamo un elenco dei paesi della regione che sono sottoposti a movimenti di protesta di massa dagli eventi tunisino ed egiziano, e li riportiamo su una mappa, troviamo una quasi perfetta convergenza tra i paesi oggi coinvolti nelle proteste e la mappa originale del progetto di Washington per un Grande Medio Oriente che fu per prima presentato durante la presidenza di George W. Bush, dopo il 2001.

La NED di Washington era tranquillamente impegnata nella preparazione di un ondata di destabilizzazioni dei regimi in tutto il Nord Africa e Medio Oriente, dopo l’invasione militare degli Stati Uniti, nel 2001-2003, di Afghanistan e Iraq. L’elenco dei luoghi dove la NED è attiva, è rivelatore. Il suo sito web elenca Tunisia, Egitto, Giordania, Kuwait, Libia, Siria, Yemen e Sudan e, curiosamente, Israele. Casualmente questi paesi sono quasi tutti soggetti oggi a “spontanee” insurrezioni popolari per un cambio di regime.

L’International Republican Institute e il National Democratic Institute for International Affairs citati dal documento della RAND su Kefaya sono organizzazioni affiliate alla National Endowment for Democracy, di Washington e finanziata dal Congresso USA.

La NED è l’agenzia di coordinamento di Washington per la destabilizzazione e il cambiamento dei regimi. E’ attiva dal Tibet all’Ucraina, dal Venezuela alla Tunisia, dal Marocco al Kuwait nel ridisegnare il mondo dopo il crollo dell’Unione Sovietica, in quello che George HW Bush, in un discorso del 1991 al Congresso, proclamò trionfalmente essere l’alba di un Nuovo Ordine Mondiale. [18] Mentre l’architetto e primo capo del NED, Allen Weinstein ha detto al Washington Post nel 1991 che, “molto di quello che facciamo oggi è stato fatto di nascosto 25 anni fa dalla CIA“. [19]

Il Consiglio di Amministrazione della NED comprende o ha incluso, l’ex Segretario alla Difesa e vice capo della CIA, Frank Carlucci del Carlyle Group, il generale in pensione della NATO Wesley Clark; il neo-conservatore Warhawk Zalmay Khalilzad, che fu architetto dell’invasione afghana di George W. Bush e più tardi ambasciatore in Afghanistan, nonché nell’occupato Iraq. Un altro membro del consiglio della NED, Vin Weber, ha co-presieduto una task force indipendente importante sulla politica degli Stati Uniti verso le riforme nel mondo arabo, con l’ex Segretaria di Stato statunitense Madeleine Albright, e fu uno dei membri fondatori dell’ultra-aggressivo think-tank Progetto per un Nuovo Secolo Americano con Dick Cheney e Don Rumsfeld, che auspicava un forzato cambio di regime in Iraq, già nel 1998 [20].

La NED si suppone sia una fondazione privata, non governativa, senza scopo di lucro, ma riceve uno stanziamento annuale per i suoi lavori internazionali dal Congresso degli Stati Uniti. Il National Endowment for Democracy dipende dal contribuente statunitense per il finanziamento, ma perché la NED non è un ente governativo, non è soggetta alla normale supervisione del Congresso.

Il denaro della NED è incanalato ai paesi di destinazione attraverso quattro “basi centrali“, il National Democratic Institute for International Affairs, legato al Partito Democratico, l’International Republican Institute legato al Partito Repubblicano, l’American Center for International Labor Solidarity legata alla federazione del lavoro statunitense AFL-CIO e al Dipartimento di Stato statunitense, e il Center for International Private Enterprise legato alla liberista libero Camera di Commercio statunitense.

La defunta analista politica Barbara Conry aveva osservato che, “La NED ha approfittato del suo presunto status privato per influenzare le elezioni all’estero, attività che è oltre la portata dell’AID o della USIA, e sarebbe altrimenti possibile solo attraverso una operazione segreta della CIA. Tali attività, si può anche notare, sarebbero illegali per dei gruppi esteri che operassero negli Stati Uniti.”[21]

Significativamente la NED dettaglia i suoi vari attuali progetti nei paesi islamici, tra cui oltre all’Egitto, Tunisia, Yemen, Giordania, Algeria, Marocco, Kuwait, Libano, Libia, Siria, Iran e Afghanistan. In breve, la maggior parte dei paesi che attualmente sentono gli effetti del terremoto delle proteste per una riforma radicale in tutto il Medio Oriente e il Nord Africa, è un obiettivo della NED [22].

Nel 2005 il presidente statunitense George W. Bush ha pronunciato un discorso alla NED. In un lungo discorso incoerente che equiparava il “radicalismo islamico“, con il malvagio comunismo, quale nuovo nemico, e usando un termine più volutamente morbido di “più vasto Medio Oriente” invece di Grande Medio Oriente, che aveva suscitato molto disturbo nel mondo islamico, Bush aveva dichiarato,

Il quinto elemento della nostra strategia nella guerra al terrore è quello di negare future reclute ai militanti, sostituendo l’odio e il risentimento con la democrazia e la speranza attraverso un più vasto Medio Oriente. Si tratta di un lungo e difficile progetto, ma non c’è nessuna alternativa ad esso. Il nostro futuro e il futuro di quella regione sono collegate. Se il più vasto Medio Oriente viene lasciato crescere nell’amarezza, se i paesi rimangono in miseria, mentre i radicali suscitano il risentimento di milioni, allora quella parte del mondo sarà una fonte infinita di conflitto e pericoli montanti, per la nostra generazione e per quella successiva. Se i popoli di quella regione potranno scegliere il proprio destino, e far avanzare la loro energia, con la partecipazione di uomini e donne liberi, gli estremisti saranno marginalizzati, e il flusso del radicalismo violento verso il resto del mondo sarà rallentato, e alla fine finito… Stiamo incoraggiando i nostri amici in Medio Oriente, compreso l’Egitto e l’Arabia Saudita, a prendere la strada delle riforme, per rafforzare la propria società nella lotta contro il terrorismo, rispettando i diritti e le scelte del proprio popolo. Appoggiamo i dissidenti e gli esiliati contro i regimi oppressivi, perché sappiamo che i dissidenti di oggi saranno i leader democratici di domani… “[23]

Il Progetto degli Stati Uniti per un ‘Grande Medio Oriente’

La diffusione di operazioni di cambio di regime di Washington dalla Tunisia al Sudan, dallo Yemen all’Egitto e la Siria, sono assai ben visti, nel contesto della lunga strategia del Pentagono e del Dipartimento di Stato verso l’intero mondo islamico da Kabul in Afghanistan, a Rabat in Marocco.

I rozzi lineamenti della strategia di Washington, in parte basata sulle sue riuscite operazioni di cambio regime nell’ex Patto di Varsavia, il blocco comunista dell’Europa orientale, sono state elaborate dall’ex consulente del Pentagono e neo-conservatore Richard Perle, e poi dall’assistente di Bush Douglas Feith, in un Libro bianco elaborato per l’allora nuovo regime del Likud israeliano di Benjamin Netanyahu, nel 1996.

Tale raccomandazione politica è stata intitolata Un taglio netto: Una nuova strategia per assicurare il Reame. Fu la prima che uno scritto del think-tank Washington chiedeva apertamente la rimozione di Saddam Hussein in Iraq, un atteggiamento militare aggressivo nei confronti dei palestinesi, di colpire la Siria e gli obiettivi siriani in Libano. [24] Secondo quanto riferito, il governo Netanyahu in quel momento seppellì la relazione di Perle Feith, in quanto troppo rischioso.

Con gli eventi dell’11 settembre 2001 e il ritorno a Washington degli ultrafalchi neoconservatori del gruppo di Perle, l’amministrazione Bush diede priorità assoluta alla versione allargata del piano di Feith-Perle, chiamandolo Progetto per un Grande Medio Oriente. Feith fu nominato da Bush Sottosegretario della Difesa.

Dietro la facciata delle annunciate riforme democratiche dei regimi autocratici in tutta la regione, il Grande Medio Oriente era ed è un progetto per estendere il controllo militare degli Stati Uniti e spezzare le economie stataliste in tutto l’arco degli stati dal Marocco fino ai confini della Cina e della Russia.

Nel maggio 2003, prima che le macerie del bombardamento statunitense di Baghdad fossero tolte, George W. Bush, un presidente che non sarà ricordato come un grande amico della democrazia, proclamò la politica di “diffondere la democrazia” in tutta la regione ed aveva esplicitamente sottolineato cosa ciò significava: “La creazione del Medio Oriente come area di libero scambio con gli Stati Uniti entro un decennio.” [25]

Prima del Summit dei G8 del giugno 2004 a Sea Island, Georgia, Washington aveva pubblicato un documento di lavoro, “G8-Greater Middle East Partnership“. Sotto la sezione intitolata opportunità economiche vi era un drammatico appello di Washington per “una trasformazione economica simile, in grandezza, a quella intrapresa dai paesi ex comunisti dell’Europa centrale e orientale”.

Il documento statunitense aveva detto che la chiave di ciò era il rafforzamento del settore privato come strada per la prosperità e la democrazia. E sosteneva, in modo fuorviante, che ciò sarebbe stato fatto attraverso il miracolo della microfinanza, come il documento chiariva, “solo 100 milioni di dollari all’anno per cinque anni saranno creerebbero 1.2 milioni di imprenditori (750.000 dei quali donne), uscendo dalla povertà, attraverso prestiti di 400 dollari a ciascuno.”[26] (Et Voilà, ecco il perché del nobel a Muahmmad Yunus, ideatore della microfinanza per i poveracci… NdT)

Il piano statunitense prevedeva l’acquisizione di banche regionali e finanziarie da parte delle nuove istituzioni apparentemente internazionale ma, come la Banca Mondiale e il FMI, di fatto controllate da Washington, tra cui il WTO. L’obiettivo del progetto a lungo termine di Washington, è quello di controllare completamente il petrolio, controllare completamente i flussi di entrate dal petrolio, controllare completamente le intere economie della regione, dal Marocco fino ai confini della Cina, e tutto ciò che sta in mezzo. E’ un progetto ardito quanto è disperata.

Una volta che il documento del G8 degli Stati Uniti era trapelato nel 2004, su Al-Hayat, l’opposizione ad essa si diffuse in tutta la regione, con una grande protesta per la definizione statunitense del Grande Medio Oriente. Un articolo del francese Le Monde Diplomatique di aprile 2004, aveva osservato che “oltre ai paesi arabi, si estende a Afghanistan, Iran, Pakistan, Turchia e Israele, il cui unico comune denominatore è che si trovano nella zona in cui l’ostilità verso gli Stati Uniti è più forte, in cui il fondamentalismo islamico nella sua forma anti-occidentale è più diffuso.”[27] Va notato che la NED è attiva anche all’interno di Israele, con un certo numero di programmi.

In particolare, nel 2004 vi è stata la veemente opposizione da due leader del Medio Oriente, l’egiziano Hosni Mubarak e il re dell’Arabia Saudita, che hanno costretto i fanatici ideologi dell’amministrazione Bush a mettere temporaneamente il progetto per il Grande Medio Oriente nel dimenticatoio.

Funzionerà?

In questo scritto non è chiaro quale sia il risultato cui porterà finale delle ultime teleguidate destabilizzazioni USA in tutto il mondo islamico. Non è chiaro quale sarà il risultato per Washington e i sostenitori di un Nuovo Ordine Mondiale dominato dagli USA. La loro agenda è chiaramente sia la creazione del Grande Medio Oriente sotto la presa salda degli Stati Uniti, come un maggior controllo dei futuri flussi di capitali e flussi di energia verso Cina, Russia e Unione Europea, che potrebbero portare, uno di questi giorni, all’idea di allontanarsi da questo ordine statunitense.

Essa ha enormi implicazioni potenziali per il futuro di Israele. Come un commentatore statunitense ha ammesso, “Il calcolo israeliano di oggi è che se ‘Mubarak se ne va’ (che di solito viene indicato con ‘Se gli USA permettono che Mubarak vada via’), l’Egitto andrà via. Se va via la Tunisia (stessa storia), anche il Marocco e l’Algeria andranno. La Turchia è già andata (per la quale gli israeliani devono solo incolpare se stessi). La Siria è andata (in parte perché Israele ha voluto escluderla dall’accesso all’acqua del mare di Galilea). Gaza è andata ad Hamas e l’Autorità palestinese potrebbe presto pure andarsene (con Hamas?). Lasciando Israele tra le rovine della politica del dominio militare della regione.” [28]

La strategia di Washington di “distruzione creativa“, sta chiaramente causando notti insonni non solo nel mondo islamico, ma anche a Tel Aviv, e infine da ora anche a Pechino e a Mosca e in tutta l’Asia centrale.


* F. William Engdahl è autore di Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order. Il suo libro A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order è stato appena ristampato in una nuova edizione. È membro del Comitato Scientifico di “Eurasia”.



Note

[1] DEBKA, Mubarak believes a US-backed Egyptian military faction plotted his ouster, February 4, 2011, www.debka.com/weekly/480/. DEBKA Debka è aperto circa i sua buoni legami con l’intelligence e le agenzie di sicurezza di Israele. Mentre i suoi scritti devono essere letti con questo in mente, alcuni rapporti che pubblica spesso inducono a interessanti ulteriori indagini.

[2] Ibid.

[3] The Center for Grassroots Oversight, 1954-1970: CIA and the Muslim Brotherhood ally to oppose Egyptian President Nasser, www.historycommons.org/context.jsp?item=western_support_for_islamic_militancy_202700&scale=0. Secondo il defunto Miles Copeland, un funzionario della CIA di stanza in Egitto durante il periodo di Nasser, la CIA si alleò con i Fratelli Musulmani che si opponevano al regime laico di Nasser, così come all’opposizione dell’ideologia nazionalista alla fratellanza pan-islamica.

[4] Jijo Jacob, What is Egypt’s April 6 Movement?, 1 Febbraio 2011, http://www.ibtimes.com/articles/107387/20110201/what-is-egypt-s-april-6-movement.htm

[5] Ibidem.

[6] Janine Zacharia, Opposition groups rally around Mohamed ElBaradei, Washington Post, 31 gennaio 2011, http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2011/01/31/AR2011013103470_2.html?sid=ST2011013003319.

[7] National Endowment for Democracy, Middle East and North Africa Program Highlights 2009, in http://www.ned.org/where-we-work/middle-east-and-northern-africa/middle-east-and-north-africa-highlights.

[8] Amitabh Pal, Gene Sharp: The Progressive Interview, The Progressive, 1 marzo 2007.

[9] Emmanuel Sivan, Why Radical Muslims Aren’t Taking over Governments, Middle East Quarterly, December 1997, pp. 3-9

[10] Carnegie Endowment, The Egyptian Movement for Change (Kifaya), http://egyptelections.carnegieendowment.org/2010/09/22/the-egyptian-movement-for-change-kifaya

[11] Nadia Oweidat, et al, The Kefaya Movement: A Case Study of a Grassroots Reform Initiative, Prepared for the Office of the Secretary of Defense, Santa Monica, Ca., RAND_778.pdf, 2008, p. iv.

[12] Ibidem.

[13] Per altre discussioni dettagliate sulle tecniche del “brulichio” della RAND: F. William Engdahl, Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, edition.engdahl, 2009, pp. 34-41.

[14] Nadia Oweidat et al, op. cit., p. 48.

[15] Ibid., p. 50.

[16] Ibid., p. iii.

[17] Michel Chossudovsky, The Protest Movement in Egypt: “Dictators” do not Dictate, They Obey Orders, 29 gennaio 2011, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=22993

[18] George Herbert Walker Bush, State of the Union Address to Congress, 29 gennaio 1991. Nel discorso, Bush a un certo punto ha dichiarato con aria trionfante di celebrazione del collasso dell’Unione Sovietica, “Ciò che è in gioco è più di un paese piccolo, è una grande idea, un nuovo ordine mondiale …

[19] Allen Weinstein, quoted in David Ignatius, Openness is the Secret to Democracy , Washington Post National Weekly Edition, 30 Settembrw 1991, pp. 24-25.

[20] National Endowment for Democracy, Board of Directors, http://www.ned.org/about/board

[21] Barbara Conry, Loose Cannon: The National Endowment for Democracy , Cato Foreign Policy Briefing No. 27, 8 Novembre 1993, http://www.cato.org/pubs/fpbriefs/fpb-027.html.

[22] National Endowment for Democracy, 2009 Annual Report, Middle East and North Africa, http://www.ned.org/publications/annual-reports/2009-annual-report.

[23] George W. Bush, Speech at the National Endowment for Democracy, Washington, DC, 6 ottobre 2005, http://www.presidentialrhetoric.com/speeches/10.06.05.html.

[24] Richard Perle, Douglas Feith et al, A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm , 1996, Washington and Tel Aviv, The Institute for Advanced Strategic and Political Studies, www.iasps.org/strat1.htm

[25] George W. Bush, Remarks by the President in Commencement Address at the University of South Carolina, White House, 9 Maggio 2003.

[26] Gilbert Achcar, Fantasy of a Region that Doesn’t Exist: Greater Middle East, the US plan, Le Monde Diplomatique, 4 Aprile 2004, http://mondediplo.com/2004/04/04world

[27] Ibid.

[28] William Pfaff, American-Israel Policy Tested by Arab Uprisings, http://www.truthdig.com/report/item/american-israeli_policy_tested_by_arab_uprisings_20110201/


Traduzione di Alessandro Lattanzio

Wie is er bang van de Moslimbroederschap?

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Wie is er bang van de Moslimbroederschap?
Ex: http://www.demorgen.be/dm/nl/2461/De-Gedachte/article/det...

Het Westen heeft de Moslimbroederschap in het verleden meermaals en voor diverse doeleinden gebruikt. Lucas Catherine helpt westers geheugenverlies voorkomen. Catherine is auteur en kenner van de Arabische wereld. 

Wat de revoltes in Tunesië en Egypte duidelijk hebben gemaakt is dat Arabieren meer geïnteresseerd zijn in hurryah (vrijheid) dan in sharia. Daarmee hebben ze de Europese misvatting rechtgezet dat zij geen democratie zouden willen. Wat ze Europa verwijten is juist dat wij nooit democratie in de Arabische wereld hebben geïntroduceerd. Niet tijdens de decennia van kolonisatie en ook daarna niet, toen het Westen steevast autoritaire regimes heeft gesteund. En niet alleen autoritaire machthebbers, maar ook de reactionaire oppositie.

Neem de Moslimbroederschap. Die werd in Egypte opgericht in 1928 tijdens het Britse koloniale bewind als conservatief politiek-religieuze beweging. De Britten hebben ze vanaf het begin gesteund. Hun eerste eigen moskeeën en gemeenschapshuizen mochten ze oprichten in de door het Engelse leger zwaar gecontroleerde Suezkanaalzone. En de organisatie werd gemanipuleerd tegen de liberale Wafd-partij die naar onafhankelijkheid streefde en daar in 1945 trouwens in slaagde.

Wanneer begin de jaren '50 de Vrije Officieren de macht grijpen en onder leiding van Gamal Nasser de socialistische toer opgaan, zal men weer de Moslimbroederschap manipuleren, nu tegen hem. Nasser wordt de grote boeman van het Westen wanneer hij in 1956 het Suezkanaal nationaliseert, en zeker wanneer hij in 1960 massaal Europese bedrijven in Egypte naast. Dan sneuvelen ook nog al wat Belgische belangen in Egypte. België bezat een klein aandeel in het opgeëiste Suezkanaal, en onder impuls van Leopold II had het Belgische kapitaal vooral geïnvesteerd in infrastructuur (spoorlijnen, elektriciteit) en in de katoenindustrie. De Belgen waren na de Britten en de Fransen de belangrijkste investeerders in het land. In 1960 nationaliseert Nasser dan ook twee Belgische elektriciteitscompagnies, de trammaatschappij en ettelijke katoenindustrieën, voor een totaal van zo'n 500 miljoen toenmalige dollar. Ook bij ons is Nasser dan een grote boeman. Je kan het natrekken in de stripverhalen van Marc Sleen: in De ijzeren kolonel dat in 1956 verscheen en in De brief aan Nasser uit 1963. Nero helpt zelfs de broederschap bij een (mislukte) aanslag op Nasser. En dat haalt Sleen direct uit de toenmalige actualiteit. Zo'n aanslag gebeurde inderdaad en weer blijkt hoe de broederschap de facto de belangen van het Westen dient.

Nadat Egypte een westerse koers ging varen, eerst onder Anwar al Sadat, daarna onder generaal Moebarak, zal de Moslimbroederschap zich eerst gaan aanschurken tegen de macht. Ook al zijn ze officieel verboden, vanaf 1984 nemen ze op individuele basis deel aan de verkiezingen en in de meest recente, die van 2005, behalen ze 88 zetels, dat is 20 procent van de stemmen. Vergelijk dat met de Wafdpartij die dan slechts zes zetels veroverde. Dat goede resultaat komt door de politiek die ze aan de basis voeren. Onder het islamitische label van zakat en sadaqa - zeg maar liefdadigheid - construeren ze onder de armste lagen van de bevolking een sociaal vangnet, met voedselbedeling, gezondheidszorg, enzovoort. Ze hebben een zuil uitgebouwd. Vergelijk het met de christelijke zuil hier, ook ontstaan uit 'liefdadigheid' en als tegengewicht voor de 'gevaarlijke' socialistische beweging. Daar waar corruptie en armoede enorme vormen aannemen, zorgen zij voor een solidaristisch alternatief. Zij kunnen dat, omdat ze, in tegenstelling tot de progressieve bewegingen, financiële steun krijgen uit het buitenland. Neen, niet uit Iran, maar van de grote westerse bondgenoot, Saoedi-Arabië. De arme Egyptenaren, en dat is de meerderheid van de bevolking, zijn dan ook niet bang voor de Moslimbroederschap. Als je naar hun sociaal programma kijkt, dan zijn zij allesbehalve 'gevaarlijk'. Een gemiddelde Vlaming zou, als je naar zijn sociaal programma kijkt, stukken meer schrik moeten hebben van Bart De Wever, dan een Egyptenaar van de Moslimbroeders.

Als er min of meer eerlijke verkiezingen komen in Egypte, vrees ik dan ook dat de broederschap een groter stemmenpercentage zal halen dan de N-VA hier. In beide gevallen voor mij geen reden om te juichen. Maar voor Egypte kunnen we rustig stellen dat het aan onze domme westerse bemoeienissen ligt. Eigen schuld, dikke bult.

R.I.P. Multiculturalism

R.I.P. Multiculturalism

Long Live Multiculturalism

 
 
R.I.P. Multiculturalism
 

French president Nicholas Sarkozy has joined British Prime Minister David Cameron and German Chancellor Angela Merkel in announcing the failure of multiculturalism.

Sarkozy went a bit further than his colleagues:

"We have been too concerned about the identity of the person who was arriving and not enough about the identity of the country that was receiving him."

Very true.

If the French, British, and Germans had been concerned about preserving their historic national identities, they never would have embarked on the suicidal policies of multiculturalism and mass immigration in the first place.

Muslims have settled in Western Europe because they want to reap the benefits of Western security and economic prosperity. They have not come to Europe to become decadent libertines. Unchecked immigration from the Muslim world will only recreate Turkey in Germany, Pakistan in Britain, and North Africa in France.

What does President Sarkozy propose to do about the growing unassimilated Muslim minority in France? He said the French people don't want to see Muslims praying in "an ostentatious way" in the street.

The plan seems to be to create an attractive national identity that Muslims will want to assimilate to - what David Cameron calls "muscular liberalism" - ban a few symbolic things like burkas and then hope the Muslim minority will integrate into mainstream society. That way everyone in France can go back to sleep and Europe can snooze into its utopian liberal future.

Geert Wilders is the only European politician who seems to have seriously thought about the long term consequences of this type of willful neglect.

If the Muslims keep coming and the Dutch keep aborting their children and emigrating abroad, then eventually a tipping point will be reached wherein the Netherlands (and later Western Europe) will be transformed into Eurabia.

I don't see much to crow about in the conversion of these mainstream politicians. Merkel, Cameron, and Sarkozy might denounce multiculturalism, but they don't seem inclined to address the problem in a serious way.

Similarly, Barack Obama is against "illegal immigration" if you take his rhetoric at face value, but his policies show otherwise.

Still, this is at least a hopeful sign that grassroots pressure is on the rise in Europe and a positive indication that at some point down the road the peoples of Europe will rid themselves of the spineless politicians, take matters into their own hands, and do what needs to be done to secure their own destinies.

William L. Houston

William L. Houston

 

William L. Houston is a graduate of the University of Alabama. He works in the Washington, DC area.

lundi, 14 février 2011

Naufrage de la diplomatie post gaullienne

Naufrage de la diplomatie post gaullienne

Ex: http://www.insolent.fr/

110208Les cafouillages assez lamentables et les polémiques non moins misérables autour des voyages privés de Mme Alliot-Marie, accompagnée de M. Patrick Ollier en Tunisie viennent de recevoir une sorte d'étrange écho. Grâce aux révélations du Canard enchaîné, qui paraîtra en date du 9 février, confirmées par Matignon à la veille de la mise en kiosques (1), on apprend en effet que le Premier ministre lui-même a effectué un voyage d'agrément, assez similaire quoique plus culturel. Le couple Ollier-Marie se rendait chez Ben Ali, Fillon chez Moubarak : décidément nos dirigeants fréquentent beaucoup les correspondants douteux de l'Internationale socialiste (2). Et ils semblent leur porter la poisse. De telles péripéties pourraient n'être considérées, à certains égards, comme ne relevant que de la dérision. Médiocre écume des choses, ces petits faits ne manquent pas toutefois de nous éclairer sur l'affaissement d'un système, celui de la diplomatie post-gaullienne autant que celui du régime politique intérieur.

Que représente en effet Mme Alliot-Marie ? Pour complaire aux rogatons de la Chiraquie impunie à ce jour, le gouvernement Fillon avait propulsé ce ministre itinérant au quai d'Orsay. Rappelons que dans les dernières années elle avait promené, sans jamais rien faire de bien marquant, son incompétence de droit divin, successivement, du ministère de la Défense, dans les gouvernements Raffarin puis Villepin de 2002 à 2007, puis au ministère de l'Intérieur de 2007 à 2009, puis au ministère de la Justice de juin 2009 à novembre 2010, avant de succéder le 14 novembre dernier à Kouchner au ministère des Affaires étrangères. On nous assure qu'elle a laissé un très bon souvenir au sein des administrations qu'elle a chapeautées. Et la chose nous semble normale dans la mesure même où elle n'aura dérangé le train-train d'aucun de ses bureaucrates.

Bien que n'ayant jamais réalisé rien de concret, cette ancienne présidente du RPR (1999-2002), fait partie des inévitables incontournables, indispensables de la classe politique. Soulignons que, par exemple, c'est sous la présidence de cette machine à perdre à la tête du RPR que Paris, après un siècle de majorité municipale de droite est passée, conduite au désastre par Séguin, sous la coupe de la gauche dite plurielle en 2001.

Ministre ridiculisée, elle vient d'illustrer, jusqu'à la caricature, l'inconsciente arrogance de trop de ces occupants des palais nationaux. La Ve république leur a conféré un sentiment de toute puissance. Leur règne dure pratiquement depuis 52 ans. De la sorte, c'est peut-être à eux plus encore qu'aux moubarakiens d'Égypte que s'adressera un jour l'impératif simple et direct : "dégage".

Au-delà de cette question, qui relève de la politique intérieure, on doit se préoccuper de tourner une autre page, plus illusoire encore, de notre apparence d'État : celle de la diplomatie post-gaullienne.

En son temps, le fondateur de la Ve république avait, certes, bercé beaucoup de Français d'un refrain d'indépendance, de dignité du pays, et en même temps de construction de l'Europe, dont le caractère à notre avis factice, ne devrait pas tromper. La seule chose qui se soit maintenue de cet héritage reprend la relation toujours fausse de ce pays avec l'Amérique.

Dès l'époque de la seconde guerre mondiale ce tropisme a dépassé la critique légitime parfois fondée qu'a longtemps appelée la politique mondiale américaine. En effet, si le parti démocrate des États-Unis a trop souvent tendu aux mêmes erreurs "désincarnées", que celles des radicaux-socialistes en France sous la IIIe république, si un certain "globalisme" insufflé par Washington met en péril les intérêts communs des Occidentaux, ceux-ci existent bel et bien, solidairement des deux côtés de l'Atlantique. Et, en s'obstinant à le nier systématiquement, dès 1941 (3) on peut se demander s'il ne s'agissait pas toujours de complaire aux intérêts de l'URSS.

Au moins dans sa politique extérieure globalement destructrice, le gaullisme historique avait conservé, en certaines circonstances, le sens, du moins en façade, de la dignité du pays. Il a toujours frayé avec les pires dictatures au nom d'un soi-disant réalisme, mais il a su le faire sous un vernis honorable.

Le fond est resté. La forme, en revanche, s'est dégradée avec le temps.

Les dirigeants français se comportent désormais ouvertement en commis voyageurs du complexe militaro-industriel hexagonal, et en corrupteurs des politiciens de petits pays étrangers. Ils ne craignent ni l'anachronisme des pots de vins à ciel ouvert, que l'OCDE proscrit officiellement. Ils nient seulement encore l'existence de rétro commissions en leur faveur. Mais bientôt, n'en doutons pas, l'évidence de celles-ci éclatera, elle aussi, au grand jour, à la faveur, par exemple, de l'affaire de Karachi ou de n'importe quelle autre. Et alors, nos politiciens, énarques et ministres intègres proposeront d'en compenser la disparition dommageable par de nouvelles subventions destinées à financer leur intéressante contribution aux débats d'idées dans la patrie de Descartes, de Pascal et de Bernanos.

Ceci s'accomplit aux yeux du monde, faut-il le rappeler. Seuls les derniers lecteurs des journaux parisiens l'ignorent.

Pendant toute l'année 2010, en parallèle avec les rumeurs de remaniement ministériel, on a fait des gorges chaudes sur l'échec de l'expérience d'une politique extérieure représentée par Kouchner. Et Dieu sait si notre ex-médecin humanitaire, ex-communiste, ex-radical de gauche, ex-débardeur de sacs de riz en Somalie, ex-procurateur de l'ONU au Kossovo, prêtait le flanc à la critique et à la caricature.

Au moins pouvait-il incarner un concept négativement positif, une remise en question de cette promiscuité avec les dictatures et de ces familiarités avec leurs potentats que les cuistres appellent d'un terme bismarckien qu'ils ne comprennent même pas. Si maladroite et parfois déplacée qu'ait pu se révéler la démarche du mari de Mme Ockrent, elle ouvrait un débat, celui de la rupture avec un passé déshonorant.

Merci au gouvernement Fillon remanié le 14 novembre. Il a dissipé sur ce point tout malentendu. Les barbouzes d'hier peuvent rôtir sereinement en enfer. Dans le monde de l'héritage des Foccart, des Chirac, des Roger Frey, des réseaux anti OAS alimentés par les délateurs communistes, des agents soviétiques et des financements tiers mondistes, rien ne semble vouloir changer. Du moins pour l'instant. Tout se contente de s'effondrer.

JG Malliarakis

 


Apostilles

 

  1. La dépêche AFP est datée du 8 février à 16 h 44.
  2. Dont le parti de Hosni Moubarak n'a été exclu que le 17 janvier 2010.
  3. cf. à ce sujet "De Gaulle dictateur" par Henri de Kérillis