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lundi, 31 août 2009

Du pouvoir parisien et de sa dérive gauche

Du pouvoir parisien et de sa dérive gauche

090810À partir des années 1970, le modèle réussi du Sunday Times a incité de nombreux quotidiens européens à faire semblant de copier sa formule. Ils ont créé des suppléments hebdomadaires d'un bonheur inégal. Vendus par une formule de carte forcée, alourdissant le prix du titre et augmentant artificiellement le chiffre d'affaires des entreprises de presse, ils n'ont que bien rarement développé l'audience de leurs supports de références.

On les lit en effet de manière généralement aléatoire. Ils traînent dans les salles d'attente, au gré des salons de coiffure, au hasard des banquettes arrière. Parfois un titre aguichant dissuade de les jeter définitivement. Ainsi le dernier supplément de "La Repubblica" (1) était-il intitulé "Souvenir d'Italie". On ne pouvait se résoudre à ne pas le feuilleter.

Or, une fois tournées les pages consacrées aux "trésors gastronomiques" de la Péninsule, une petite truffe attirait l'attention. On tombait en effet en pages 40 à 44 sur un amusant article consacré à la France. L'auteur, Marco Cicala, y décrit, et cherche à expliquer au public transalpin, ce qu'il appelle la "dérive gauche" du pouvoir présidentiel parisien. Le jeu de mot, imprimé dans notre langue car intraduisible dans celle de Dante Alighieri, ainsi que les nombreuses formules "en français dans le texte", nous console de la disparition ordinaire et non moins désolante de l'intérêt de la Botte pour l'Hexagone. Le texte lui-même, ramène presque ainsi la politique de notre pays au rang de la comédie de boulevard, c'est-à-dire très au-dessous de cette comedia dell'arte du XVIe siècle dont dérivera le théâtre français.

L'explication donnée fait certes sourire : "cherchez la femme".

Mais précisément de quoi s'agit-il ? En médaillon, sous le titre "ont-ils été choisis par elle ?" on aperçoit quelques personnages :
- Frédéric Mitterrand "nommé ministre de la Culture, il a dit : Sarkozy m'a connu grâce à Carla".
- Philippe Val "Suspecte également la nomination du gauchiste Val à la tête de la radio d'État France Inter".
- Maurice Karmitz "ex-maoïste dirige le Conseil pour la Création artistique, toujours, dit-on à Paris, par la grâce de Carla".
- Cesare Battisti "à l'affaire de l'ex terroriste tient beaucoup Valeria, la sœur de Carla, qui cependant nie toute ingérence". [Rappelons ici que la protection accordée à ce personnage scandalise nos voisins et amis].

Voilà qui trouble, à première lecture. Mais peut-on vraiment en déduire, pour citer La Repubblica que "ce couple étrange, elle 42 ans, lui 54 ans, qui se sont mariés à l'Élysée le 2 février 2008", gouvernerait désormais dans un sens contraire à celui promis aux électeurs en 2007, simplement parce que Carla Bruni serait "épidermiquement de gauche" [ces guillemets correspondent en français aux citations du journal].

Ceci nous semble bien superficiel, et presque optimiste. L'avis sollicité de Laurent Joffrin directeur de Libération, qui ne passe pourtant pas pour une lumière, se révèle ici plus mesuré : "Carla Bruni ne conditionne pas les choix politiques de son mari, mais elle l'a transformé mentalement".

Malheureusement d'autres influences, moins gracieuses, orientent dans un sens plus socialiste la politique étatique subie par la France. Certes un Philippe Val réussira peut-être à faire la radio d'État France Inter encore plus basse, encore plus cégétiste et encore plus démago. On apprécie l'exploit à l'avance. M. Jacques Attali, auteur du programme de 300 réformes, ou M. Henri Guaino, inspirateur des discours économiques, n'ont pas attendu le remariage du chef de l'État pour exercer leur nuisance. L'ouverture à gauche, la réconciliation avec ce que représente M. Bernard Tapie, le recrutement de quelques transfuges impénitents du parti socialiste encore moins. Le pouvoir actuel représente une sociale démocratie moins délirante que celle de Mme Royal, et moins acoquinée avec les rogatons du communisme que Mme Aubry. Vaguement tenu par deux ou trois promesses, il a paru clairement, et raisonnablement, "moins pire" en 2007, à 53 % des électeurs et le semble encore. Mais il ne représente ni la droite, ni la liberté, ni l'identité de la France, et certainement pas la fin du fiscalisme.

La question : "faut-il regretter Cécilia ?" n'intéresse que les lecteurs de Gala. La personnalité de l'épouse du président, fût-elle réputée proche de la gauche caviar, ne devrait pas voiler la réalité aux compatriotes de Gramsci. Le pouvoir culturel en France appartient à un secteur de l'opinion coupé du peuple, et cela ne date pas de février 2008.

Arlequin n'a pas attendu Colombine pour maintenir à 54 % de la richesse nationale le niveau de la dépense publique.

Apostilles

  1. "Il Venerdi di Repubblica" numéro 1116 du 7 août 2009

JG Malliarakis

dimanche, 30 août 2009

"Il faut terminer la révolution libérale"

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"Il faut terminer la révolution libérale"

Trouvé sur : http://unitepopulaire.org/   

 

« "Il faut terminer la révolution libérale" écrit Michel Guénaire, avocat d’affaires internationales basé à Paris, né libéral, éduqué libéral et heureux dans le libéralisme, jusqu’au moment où il a vu le soutènement moral et politique classique de cette pensée s’effondrer. La crise actuelle, et tout ce que l’on peut savoir de ses causes, impose un règlement des comptes. Michel Guénaire s’y lance.

Il place le tournant aux alentours des années nonante. La dissolution du système soviétique et la mise au pas économique de tous les pays émergents par les institutions financières internationales ont marqué la victoire mondiale du libéralisme. Celle-ci avait beau être artificielle, plus imposée que choisie, elle n’en fut pas moins totale. Or, dit Guénaire, elle cachait mal ses insuffisances fondamentales : contrairement à ce que croient de très nombreux libéraux, le libéralisme n’est pas capable de susciter un ordre politique. "Economiquement, il offrait un angle sur le ressort que représentait l’intérêt particulier des hommes, non la vision d’ensemble de la création de la richesse des nations." La fin du système communiste "a donné au libéralisme des responsabilités qu’il ne pouvait pas avoir. Les peuples n’ont cessé de le solliciter en voulant, par le miracle de la réforme libérale, obtenir la richesse et la liberté, les facilités supposées de l’économie libérale et les standards affichés de la démocratie libérale. Le libéralisme était l’école de la liberté des hommes. Il est devenu l’interdit de la pensée des hommes."

Le constat est sévère, mais il est sérieux. L’auteur, qui réfléchit dans le cadre historique et politique français, considère que le libéralisme s’est perdu quand il s’est éloigné de la politique, quand il l’a combattue comme une ingérence intolérable sur la voie triomphante du marché. "Il fallait s’opposer au pouvoir lorsque celui-ci menaçait la liberté des hommes. Il faut retrouver le pouvoir quand la liberté de l’homme en dépend" écrit Guénaire.

Le capitalisme libéral fut longtemps associé au libéralisme politique. Il existait une alliance entre la révolution économique de l’Angleterre du XIXe siècle et l’émancipation promise par le libéralisme politique. L’esprit d’entreprise se nourrissait de la culture libérale et le libéralisme consacrait les institutions où s’épanouissait la liberté d’entreprendre. Mais cette alliance s’est défaite. Le capitalisme libéral s’est affranchi du libéralisme politique, auquel il a imposé ses lois et sa légitimité comme s’il s’agissait d’un ordre naturel. La décision économique, arrêtée selon le seul besoin du marché, s’est ainsi dépouillée de toute valeur d’accompagnement ou de toute valeur correctrice, c’est-à-dire de toute valeur morale. Réglée par le principe concurrentiel et le principe financier, l’économie libérale n’est donc plus au service de la cité. Son idéologie, le libéralisme, est devenue une énigme. Sa querelle avec le marxisme achevée, on ne sait plus ce qu’elle est. "Les marxistes ont perdu dans leur quête de vérité organisatrice et les libéraux gagné dans leur idéal de vérité désorganisatrice. Ces derniers n’ont plus personne à qui s’opposer, mais ils n’ont plus rien à défendre."

Pourtant, chevauchant la grande vague de la mondialisation qu’il a lui-même déclenchée, le libéralisme tend à unifier le monde, à structurer les différentes civilisations qui subsistent, à devenir lui-même la civilisation. Une civilisation, hélas, très loin de la culture des peuples et de la nature des hommes, dit Guénaire. La civilisation libérale a engendré "des hommes sans nature" et des hommes "sans origine, sans racine et sans différence". "Le projet libéral n’offre plus de vie continuée sur les fondements du parti philosophique et moral qu’avaient choisi les premiers libéraux, car la liberté et la réclame de la liberté moderne a abouti à un monde sans expression personnelle des hommes." C’est pourquoi, écrit l’auteur, il est urgent "rétablir le pouvoir pour lutter contre le chaos du monde, mais de préserver la liberté pour offrir le bonheur aux hommes." »

 

 

Le Temps, 25 juillet 2009

00:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : libéralisme, contestation, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 29 août 2009

La chauve-souris turque, sa propagande, sa diplomatie

La chauve-souris turque, sa propagande et sa diplomatie

du pacte germano-soviétique jusqu'à nos jours

090823a090823090823b"Je suis oiseau voyez mes ailes. Je suis souris vivent les rats". (La Fontaine, fable "La Chauve-souris et les deux Belettes")

D'un naturel optimiste, on imagine volontiers, écrivant à la veille du 70e anniversaire du pacte germano-soviétique, toutes les vérités que nos médiats ne manqueront pas de rappeler autour de ce 23 août 1939. On pense donc aux innombrables et chaleureuses recensions qu'aurait méritées le film de Wajda "Katyn". N'ayant pas été écrites, encore moins publiées par les gros journaux parisiens, elles demeurent en réserve pour cette occasion. Au talent près du cinéaste, l'information de base ne diffère pas.

Quant à moi, m'étant exprimé sur le partage soviéto-hitlérien de la Pologne de 1939, je ne puis ici que renvoyer à l'expression précédente de mes sentiments invariants. (1)

Les lignes qui suivent chercheront seulement à compléter, aujourd'hui, tant soit peu l'information de mes lecteurs, auditeurs, amis et concitoyens, autour d'un aspect particulier de cette fresque tragique de la Seconde guerre mondiale, au travers de la diplomatie turque, et de l'étonnante complaisance de l'occident à son égard. On peut admirer techniquement la continuité de cet État oriental (2).

En occident, il existe une abondante documentation sur tous les événements que nous évoquerons. Physiquement libres d'y recourir, généralement capables de la comprendre, les historiens et commentateurs agréés ne méritent aucune excuse, deux générations plus tard, quand ils se refusent à tenir compte des faits. La nullité intrinsèque des gens qui se disent journalistes ne saurait, non plus, tenir lieu de justification à leur silence servile. Car, en somme, pour eux, dans sa froideur impavide et sélective, la méthode de l'Histoire de la Seconde guerre mondiale de Sir Basil Lidell Hart, monumentale mais partiale et partielle (3), continue de faire secrètement autorité. Voilà un domaine où les choix arbitraires ne se discutent pas.

Pour les bons esprits, l'alliance entre l'occident et l'URSS paraît aller rétrospectivement de soi, et tous les incidents de parcours n'en demeurent que points de détail.

Commençons donc par rappeler que l'alliance initiale entre cette même Union Soviétique, dirigée par Staline, et l'Allemagne nazie a bel et bien fonctionné, à balles réelles, à chaud et à sable, entre 1939 et 1941.

Rendant possible la mainmise de Hitler sur la moitié du continent, elle porte la responsabilité de toutes les conséquences qu'elle a entraînées. Évoquons notamment l'horreur la plus couramment citée : la déportation et l'extermination des Juifs de l'Europe occupée. Tautologie à mémoriser : sans cette occupation, rendue elle-même possible par l'alliance de Staline, le génocide n'aurait jamais eu lieu sur une telle échelle. Souvenons-nous bien aussi qu'on ne sache pas que le mouvement communiste international ait rompu le 22 juin 1941 l'accord de 1939 scrupuleusement respecté par lui. Mais, à la grande surprise du secrétaire général du parti le génial Staline, son déloyal partenaire déclencha l'Opération Barbarossa. On n'est jamais trahi que par les siens.

On ne doit donc pas s'étonner, la réalité globale de cette alliance étant systématiquement occultée, que ni ses causes lointaines, ni ses conséquences particulières ne soient ordinairement tenues pour dignes d'intérêt. Ainsi, devant la rareté des commentaires sur le film Katyn, sachant le silence étouffant le souvenir de l'héroïque guerre d'hiver des Finlandais, mesurant la réprobation dont une propagande post-soviétique continue de poursuivre la résistance au stalinisme de peuples entiers, comment s'étonner de l'obscurité qui entoure, aujourd'hui encore la ligne suivie par le gouvernement turc pendant la Seconde guerre mondiale. Ceux-là même qui feignent de le considérer comme européen, s'obstinent paradoxalement, à ne rien vouloir connaître de l'Histoire contemporaine de cet État.

Ce 19 septembre, on pourra commémorer le 70e anniversaire de la jonction entre les armées  de Staline et de Hitler à Brest-Litovsk. Gageons que l'on demeurera généralement plutôt sobre sur ce point oublié.

Les événements périphériques n'en passeront que plus aisément à la trappe.

Varsovie tombe le 27 septembre. Le 28 septembre est signé le traité d'amitié germano-soviétique scellant le partage de la Pologne entre hitlériens et staliniens.

Il se trouve que le même jour exactement on paraphait le traité anglo-franco-turc d'Ankara.

Or les historiens ont pris l'habitude de dater du 19 octobre cet accord tripartite: mais il s'agit de la date de ratification du document. La négociation, préparée de longtemps par les trois diplomaties, se déroule en fait exactement entre la signature de l'alliance entre l'URSS et le Reich, et la prise de la capitale polonaise.

Les papiers Hoppenot (4) en fournissent l'avancée en détail, mais on peut aussi trouver les reflets de la face émergée de cet iceberg dans n'importe quelle collection de l'Illustration, avec photo pleine page du plénipotentiaire français, le général Weygand. On voit jour après jour la progression des tractations. Le légendaire "sauveur de la Pologne" en 1920 (5), se trouve à Ankara en septembre 1939.

À ce même moment la diplomatie turque est dirigée par un personnage essentiel de l'Histoire contemporaine de son pays, Mehmet Sükrü Saradjoglou (6). En juillet 1942, au décès du président du conseil, le Dr Refik Saydam, il prendra les rênes du gouvernement. Et il les conservera jusqu'en août 1946. Les curieux trouveront en annexe (7) de cette chronique le texte publié en 1946 du rapport secret de Von Papen à la Wilhelmstraße relatant leur entretien à Ankara en août 1942.

Le comportement de la Turquie s'est fondé, pendant toute la durée de la guerre, sur une pratique de la "neutralité active" qui se nomme aussi "double jeu".

Dans la fable de La Fontaine "La Chauve-souris et les deux Belettes" la première déclare ainsi : "Je suis oiseau voyez mes ailes. Je suis souris vivent les rats".

Or, à la différence du théoricien et praticien français oublié de ce même "double jeu", Marcel Bucard, qui sera fusillé en 1945, la mémoire de l'habile Saradjoglou s'immortalise dans la pierre, ou plutôt dans le béton précontraint du stade de 50 000 places qui porte son nom et accueille à Istanbul l'équipe de podosphère de Fenerbahce. En effet, dès le 23 février 1945, 10 jours après le bombardement de Dresde et appliquant les dispositions du traité signé en 1939 avec la France et la Grande-Bretagne son gouvernement déclara courageusement la guerre à ce qui restait des puissances de l'Axe.

Qu'on ne se méprenne pas cependant : si Saradjoglou a pu chercher à tromper les Allemands, et notamment l'ambassadeur Von Papen, son propos reposait sur la volonté d'observer la ligne constante du kémalisme. Le fondement en est posé par l'accord soviéto-turc de 1921. Celui-ci avait été théorisé au sein de l'Internationale communiste dès 1920 par Radek et par la conférence de Bakou. Dans la pratique, le soutien léniniste avait permis la victoire définitive de Mustafa Kémal en 1922. Les communistes s'étaient partagé l'Asie mineure et le Caucase avec les kémalistes en 1920-1922 comme ils se partageront l'Europe orientale avec les hitlériens en 1939-1940. Aujourd'hui encore dans la Mémoire officielle de l'État turc on appelle cela guerre de libération. Il s'agit du premier acte du tiers-mondisme.

Ainsi avaient été détruits en 1921 les trois États indépendants du Sud Caucase : l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie. Le 31 mai, l’Azerbaïdjan est occupé par la 11e Armée rouge. Quatre mois plus tard, l’Arménie doit céder la moitié de son territoire à l’envahisseur turc, le reste passant sous le contrôle de l’Armée rouge. Quant au dernier pays, la Géorgie, bastion occidental entre kémalistes et soviétiques, il tombe à son tour face au projet soviéto-turc pour le Caucase. Les populations grecques d'Asie mineure (Smyrne et son hinterland, Trébizonde et la république du Pont) seront symétriquement éliminées par la "grande catastrophe" de 1922. Au cours de la même année les 3 pays sud-caucasiens sont inclus dans une prétendue "République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie".

Certes, tant qu'il demeura partagé entre l'influence des deux régimes totalitaires de Berlin et de Moscou, le gouvernement Saradjoglou saura faire preuve d'éclectisme. Ainsi au premier il empruntera un souci de liquidation des minorités auquel il ajoutera une notion fiscale inscrite dans la loi 4305 du 12 novembre 1942 établissant un impôt exceptionnel sur le capital au taux différencié selon la religion des contribuables : les musulmans (groupe M) payeront 5 % ; les juifs "dönmeh" convertis à l'islam (groupe D) 20 % ; les chrétiens et les non-musulmans (groupe G comme "giaours" infidèles) 50 % et jusqu'à 236 %; les 8 000 personnes qui ne purent payer furent envoyées en camp de travail près d'Erzurum. On n'a jamais entendu dire ni que le gouvernement d'Ankara ait jamais fait repentance de cette législation discriminatire, ni qu'il ait accepté d'en dédommager les victimes, ni que l'on envisage de débaptiser le stade Saradjoglou. Les critères de Copenhague ne posent d'ailleurs aucune de ces conditions.

En feuilletant les papiers jaunis de septembre 1939, on découvre que Saradjoglou s'était rendu en URSS pour examiner les conséquences du pacte Molotov-Ribbentrop. Il publia une déclaration datée d'Odessa le 24 septembre. À cette date Weygand se trouvait en Turquie, représentant la IIIe république. Une chose préoccupait Saradjoglou. En son absence, mais en son nom, on allait traiter avec les occidentaux. Cet accord devait se révéler extrêmement profitable pour son pays. Le projet comportait l'obligation future d'entrer en guerre (ce que la Turquie fit, en février 1945 comme indiqué plus haut). Mais il fallait ne pas contrarier en quoi que ce soit les accords fondamentaux soviéto-turcs de 1921. Or cette position ne résultait aucunement du secret diplomatique : on la trouve clairement exposée dans "l'Illustration" qui n'y voit rien à redire, lors même que l'URSS s'apprête à dépecer la Pologne, liée à la France et à l'Angleterre, mais aussi la Roumanie, liée à Ankara par les fragiles et incompréhensibles accords balkaniques.

Or on doit se représenter que l'entrée en guerre, contre l'Allemagne mais très tardivement, s'échangeait contre l'annexion par la république kémaliste d'un territoire appelé depuis septembre 1938 république du Hatay. La France avait accepté en juin de le céder aux Turcs comme gage unilatéral d'amitié. Simplement cette actuelle province turque avait, jusqu'en 1936, fait partie de la Syrie confiée à la France puissance mandataire au lendemain de la première guerre mondiale sous le nom de sandjak d'Alexandrette. Cette province constitue aujourd'hui encore une pièce du contentieux turco-syrien. À l'époque, le recensement français donnait sur 220 000 habitants, seulement 85 000 Turcs contre 108 000 Syriens (62 000 alaouites, 24 000 chrétiens et 22 000 sunnites), plus 25 000 Arméniens, 5 000 Kurdes et 1 000 Circassiens. Ce petit district allait donc être abandonné, au mépris du droit des gens, contre l'avis de ses habitants dans le but de faire de la Turquie une alliée.

Or, cette générosité, à sens unique, si bien conseillée par l'Empire britannique, qui lui-même ne cédait rien, se révélait aussi illusoire que déshonorante. La diplomatie turque de la chauve-souris disait aux démocrates occidentaux : "je partage vos valeurs" ; aux puissances totalitaires elle déclarait admirer leurs belles réussites. Toujours : "Je suis oiseau voyez mes ailes. Je suis souris vivent les rats"…

Aujourd'hui elle tient le même discours à l'Union européenne et à l'Organisation de la Conférence islamique auxquelles elle prétend appartenir simultanément. Encore et toujours : "Je suis oiseau voyez mes ailes. Je suis souris vivent les rats".

Car la recette constante de la politique extérieure d'Ankara plus encore que celle de la Sublime Porte, consiste à ne jamais contracter quelque chose qui ressemble à une alliance permanente et générale. Elle ne conclut que des accords ponctuels, limités dans le temps. Strictement souverainiste et jacobine, elle ne peut donc s'identifier à une communauté supranationale, à l'Europe moins qu'aucune autre. Pour cette raison et pour un certain nombre d'autres, on ne peut que récuser la candidature de ce pays à l'Union européenne.

Apostilles

  1. cf L'Insolent des 8 avril Katyn un film magnifique de Wajda et 9 avril Katyn le poids historique du mensonge et du crime.
  2. Soulignons qu'il dispose de traditions diplomatiques plus anciennement ininterrompues que celles de l'Angleterre. Ce qui, chez celle-ci remonte à Élizabeth Ire et surtout à Cromwell (XVIIe siècle) s'enracine en Turquie dans un tuf déjà riche et puissant à l'époque de la prise de Constantinople (XVe siècle) dont la Sublime Porte n'a jamais dédaigné non plus de gérer, en partie, l'héritage. À côté de cela, la France, dont chacune des ruptures historiques successives, en 1792, en 1815, en 1879, en 1944, et enfin la décolonisation, a lobotomisé l'intelligence officielle, fait figure d'une enfant naïve et docile.Il devrait aller de soi que la Chine, autrement dit la "république populaire" fondée en 1949, souvent présentée pour État millénaire, supporte encore moins la comparaison : ses élites n'ont de l'Étranger qu'une vision complètement caricaturale et une information à peine supérieure à celle de l'Américain moyen.
  3. Ce qui figure dans les 729 pages lumineuses de l'édition française passionnera certainement le lecteur mais on s'étonnera aussi de ce à quoi l'auteur ne consacre pas une seule ligne.
  4. Henri Hoppenot, diplomate français qui rallia la France libre, fit don en 1978 de ses dossiers aux Archives Diplomatiques où ils sont classés à la rubrique "Papiers d'envoyés".
  5. Le général Weygand fut, entre les deux guerres, considéré comme le "sauveur de la Pologne" par les Français, aux yeux des Polonais le vainqueur de la guerre polono-soviétique s'appelait Pilsudski.
  6. Mehmet Sükrü Saradjoglou (1887-1953) ancien cadre jeune-turc, siégea dans tous les gouvernements kémalistes de 1924 à 1946. Il présidera jusqu'en 1950 le club de Fenerbahce, et mourra dans son lit en 1953. On orthographiera de préférence à l'ancienne manière, puisqu'elle existe, car elle se révèle plus proche en français de la prononciation du phonème turc. La graphie "Saracoglu", agrémentée de signes diacritiques inconnus de l'orthographe française, prête trop à confusion.
  7. cf. texte du Rapport secret de Von Papen publié en 1946.

JG Malliarakis

vendredi, 28 août 2009

Association Solidarité Enfants de Beslan

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Association Solidarité Enfants de Beslan (ASEB)

 

Section belge

 

 

 

Chers amis,

 

Vous avez pu constater au fil des années la profondeur et la constance de notre engagement en faveur des survivants du massacre de Beslan et, de manière générale, contre toutes les actions terroristes qui visent des enfants. Vous savez comment nous nous impliquons dans la pétition européenne pour faire du 1er septembre la Journée européenne de solidarité avec les enfants victimes du terrorisme. Vous savez, d’autre part, comment nous réagissons toujours à la désinformation systématique dont les Russes sont victimes à ce sujet.

 

Comme l’an dernier, une cérémonie de commémoration du drame de Beslan est prévue le 1er septembre prochain à 19 heures au Centre culturel et scientifique russe, au n°19 de la rue du Méridien à Bruxelles. Nous en avions arrêté le programme avec le directeur du Centre en accord avec l’Ambassadeur de Russie. Sur les six interventions inscrites, nous avions à en assumer une en français et une en néerlandais, les autres étant faites en russe, par l’Ambassadeur et le directeur du Centre et par des représentants des colonies ossète et russe.

 

Nous sommes à présent avertis que nos amis russes croient préférable de se réserver l’exclusivité de ce programme. Il convient dès lors que vous soyez prévenus que tant Renaissance Européenne, Terre & Peuple et Euro-Rus que l’ASEB ne font plus partie des invitants. Pour ce qui nous concerne, nous allons consacrer à présent toutes nos énergies à participer à la manifestation que l’ASEB organise à la mémoire de la tragédie de Beslan, comme chaque année depuis 2005, le 1er septembre prochain à 19 heures, à Paris, sur l’esplanade du palais du Trocadero.

 

Dès que nous aurons l’explication de la décision, pour nous incompréhensible, de nos amis russes, nous ne manquerons pas de vous la faire connaître. Nous vous prions de croire en attendant à notre entier dévouement à la cause d’une paix fraternelle sur l’ensemble de l’Eurosibérie, où les enfants feront l’objet d’une protection particulièrement attentive.

 

 

Jean-Jacques de Hennin                                                            

Georges Hupin

vendredi, 07 août 2009

Bientôt la révolution aux Etats-Unis?

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Bientôt la révolution aux Etats-Unis?

 

Gérald Celente, l’homme qui a prédit le krach boursier de 1987 de même que la chute de l’Union Soviétique prévoit maintenant que surviendra une révolution aux États-Unis de même que des émeutes de la faim et des rébellions contre les impôts. Le tout, d’ici 4 ans et il souligne que d’ici 2012, avoir de la nourriture sur la table sera une préoccupation beaucoup plus important que l’achat de cadeaux de Noël. Un texte datant de 2008 mais qui est toujours d’actualité (NLDR).

 

Gérald Celente, le PDG du « Trends Research Institute », est renommé pour l’exactitude de ses prévisions concernant l’avenir du monde et des événements économiques. Des prévisions à vous glacer le sang si l’on en croit ce qu’il a dit cette semaine sur le réseau de télévision étasunienne « Fox News ».
Gérald Celente a déclaré que les États-Unis deviendront d’ici 2012 une nation sous-développée, qu’il y aura une révolution qui se traduira par des émeutes de la faim, des rébellions de squatters, des révoltes contre les impôts et des manifestations pour l’emploi, en ajoutant aussi que la période des fêtes consistera dorénavant à se pourvoir de nourriture plutôt que de cadeaux.
« Nous allons voir la fin de la fête commerciale de Noël …. nous allons voir se produire un changement fondamental …. avoir de la nourriture sur la table sera plus important que d’avoir des cadeaux sous l’arbre de Noël, » a déclaré Celente , en ajoutant que la situation serait « pire que la Grande Dépression ».
« Les États-Unis passeront par une période de transition, une période à travers laquelle personne n’est préparée », a déclaré Celente, en soulignant que les gens qui refusent de croire que les États-Unis sont présentement en récession, donne l’étendue de la mesure qui permet de voir jusqu’à quel point ils ne sont pas prêts à affronter l’ampleur véritable de la crise.
 
Gérald Celente, qui avait prédit la crise monétaire asiatique de 1997 de même que l’effondrement des prêts hypothécaires de catégorie « subprime » ainsi que l’importante dévaluation du dollar US, a déclaré en novembre 2007 à United Press International que l’année 2008 passerait à la postérité sous le nom de « La Panique de 2008 », en ajoutant que des « géants tomberaient raid mort », ce qui est exactement ce à quoi nous avons assisté avec l’effondrement de Lehman Brothers, Bear Stearns et d’autres. Il avait alors également déclaré que le dollar se dévaluerait à près de 90 pour cent.
 
Ce qui s’est produit cette année engendrera une diminution du niveau de vie, prédisait l’an dernier Gérald Celente, une réalité également corroborée par la chute des ventes au détail.
La perspective de la révolution est un concept qui était repris dans un rapport publié l’an dernier par le ministère britannique de la Défense et dans lequel ont prédisait que d’ici 30 ans, l’écart croissant entre les très riches et la classe moyenne, jumelé à une sous-classe urbaine menaçant l’ordre social, pourrait signifier que « Les classes moyennes du monde pourraient s’unir en utilisant l’accès aux connaissances aux ressources et les compétences nécessaires pour façonner les processus transnationaux dans l’intérêt de leur propre classe », et que, « Les classes moyennes pourraient devenir une classe révolutionnaire ».
 
Dans une autre entrevue qu’il a récemment donnée, Gérald Celente en a dit un peu plus à propos de la révolution aux États-Unis.
« Il y aura une révolution dans ce pays. Cela ne se produira pas demain matin, mais ça arrivera et nous allons voir un troisième parti [politique se former] et [les événement qui vont se produire] en auront été le catalyseur [en parlant ici de] la ‘‘main mise’’ par Wall Sttreet sur Washington, au su et au vu et en plein jour, sans coup d’État et sans effusion de sang. Et cela se produira alors que les conditions continueront de s’aggraver », a-t-il dit.
« La première chose à faire est de s’organiser autour des révoltes contre les impôts. Ce sera le catalyseur car les gens ne peuvent plus payer pour les taxes scolaires, les taxes foncières et toutes les autres formes d’impôt. Vous allez voir ce genre de protestations commencer à se développer ».
« Ce sera terrible, déplorable. Et il y aura beaucoup de sans-abri, des gens tels que nous et plus que nous n’en aurons jamais vu auparavant. Il y en a déjà beaucoup dans une trentaine de villes dans le pays et nous allons en voir beaucoup plus ».
« Nous allons commencer à voir de grandes régions où les maisons à vendre seront occupées par des squatters. Ce sera une situation que les états-uniens n’avaient jamais vue et il y aura un comme un grand choc et, suite à ce choc, il y aura beaucoup de criminalité. Et la criminalité sera bien pire qu’elle ne le fut au cours de la Dépression de 1929, car la population n’était pas contaminée par les médicaments modernes, par ces drogues, ou par le crystal meth et autre chose. Par conséquent, vous vous retrouvez avec une grande proportion de la population désespérée ayant l’esprit chimiquement survolté au-delà de toute compréhension humaine ».
 
Traduction libre de Dany Quirion; célèbre pour l’exactitude de ses prévisions, le prévisionniste Gérald Celente dit que les États-Unis cesseront d’être une nation développée d’ici 4 ans et que la crise sera « pire que la Grande Dépression ».
 

jeudi, 06 août 2009

Russie/Chine: grandes manoeuvres sur le front oriental

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Russie/Chine: grandes manoeuvres sur le front oriental

 

22 juillet 2009: la “Mission de Paix 2009” vient de commencer. Il s’agit de manoeuvres militaires russo-chinoises qui se poursuivront dans les territoires les plus orientaux des deux  pays jusqu’au 26 juillet. Les opérations ont été planifiées pour 1300 militaires russes et autant de Chinois. Cent soixante véhicules blindés, dont des chars d’assaut, des avions et des hélicoptères participeront aux exercices. Ces manoeuvres ont pour but de renforcer la coopération entre les forces armées de Moscou et de Beijing, qui seront peut-être appelées à affronter les menaces du monde contemporain: le terrorisme et l’extrémisme. C’est ce qu’a déclaré le 22 juillet le chef d’état-major russe, le général Nikolaï Makarov. Mais ces manoeuvres n’ont pas été organisées à titre préventif seulement. Les protagonistes veulent faire entendre au monde un message bien précis par la voix du Général Makarov: “Les exercices militaires de ‘Mission de Paix 2009’ doivent démontrer à la communauté internationale que les forces armées de la Russie et de la Chine ont bel et bien la capacité  d’assurer la stabilité et la sécurité dans la région”. En clair: cela signifie que les adversaires du “Groupe de Shanghai” doivent se retirer du Turkestan oriental (Sinkiang), de l’Asie centrale et, aussi, bien sûr, de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.

 

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 23 juillet 2009, trad. franç.: Robert Steuckers).

mercredi, 05 août 2009

Géorgie: l'opposition veut un dialogue avec Moscou

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Géorgie: l’opposition veut un dialogue avec Moscou

 

Il n’y a rien de pire, pour un pays, puissant ou non, que de s’engager dans un “angle mort”  et d’y rester coincé. Car il n’en sort plus. Il lui est inutile d’attendre le bon vouloir de ses alliés: il doit se retrousser les manches et agir seul, se dépatouiller sans l’aide de personne. C’est le point de vue que semble avoir adopté le chef de l’opiniâtre opposition géorgienne, Irakli Alasania. Le 22 juillet dernier, il a accordé un entretien au quotidien russe “Kommersant” où il évoquait la nécessité de normaliser les rapports entre Moscou et Tbilissi. Il a déclaré: “C’est simple: il n’y a pas d’autre solution, il faut rétablir les relations russo-géorgiennes. Ni la Russie ni la Géorgie ne peuvent promouvoir une stabilité durable dans la région sans entamer un dialogue direct”.

 

Le jeune leader de l’opposition, qui est aussi le président du parti libéral-démocratique “Notre Géorgie”, est convaincu que, dans un avenir proche, il sera possible de négocier directement avec le Kremlin. Tout simplement parce que, comme il l’a dit, il n’y a pas d’autre solution.  Alasania est aussi l’un des candidats potentiels pour les futures élections présidentielles, quand Saakachvili ne pourra plus briguer de mandat supplémentaire. Pour Alasania, il serait idiot de commettre les mêmes erreurs impardonnables que son prédécesseur. Pendant ce temps, l’actuel gouvernement géorgien perd du crédit jour après jour et continue à hurler au scandale lorsque les autorités russes rendent une visite officielle, sans y être autorisées par Tbilissi, à la République indépendante d’Ossétie du Sud, jadis territoire géorgien. 

 

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 23 juillet 2009, trad.  franç.: Robert Steuckers).

samedi, 01 août 2009

La vérité sur l'agent Obama

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La vérité sur l'agent Obama

Ex: http://unitepopulaire.org

« En réalité, Obama avait été lancé dans la course au Sénat fédéral et à la présidence dès 2004. Il a fait son entrée en scène lors de la convention démocrate pour l’investiture de John Kerry. Il n’était alors qu’un obscur parlementaire de l’Assemblée de l’Illinois, mais il était déjà encadré et entraîné par Abner Mikva et ses hommes (Jews for Obama) et soutenu par la finance anglo-saxonne (Goldman Sachs, JP Morgan, Excelon). Les multinationales inquiètes de perde des parts de marché au fur et à mesure de la montée de l’anti-impérialisme, les généraux en révolte contre les aventures erratiques des néo-conservateurs, et d’autres encore, se sont progressivement ralliés à lui. […]

En 2000, la Cour suprême a rappelé que le vote des citoyens n’était que consultatif et que le gouverneur de Floride pouvait nommer les délégués de son Etat au collège électoral présidentiel sans même attendre le dépouillement du scrutin général. Dans ce système oligarchique, il y a un parti unique avec deux courants : les républicains et les démocrates. Juridiquement, ils ne forment pas des entités distinctes. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que Joe Biden et Barack Obama soient l’un et l’autre de vieux amis de John McCain. Ainsi, McCain préside l’Institut républicain international, un organe du département d’Etat chargée de corrompre les partis de droite dans le monde, tandis qu’Obama travaille au sein de l’Institut démocrate national, présidé par Madeleine Albright, et chargé de la corruption des partis de gauche. Ensemble, Obama, McCain et Albright ont participé à la déstabilisation du Kenya, lors d’une opération de la CIA, pour imposer un cousin d’Obama comme premier ministre.

Tout ça pour dire qu’Obama n’est pas sorti de nulle part. C’est un spécialiste de l’action secrète et de la subversion. Il a été recruté pour faire un travail bien précis. Si les objectifs de la coalition hétéroclite qui le soutient sont globalement les mêmes, il n’existe pas de consensus dans le détail entre ses composantes. Ceci explique l’incroyable bataille à laquelle ont donné lieu les nominations et l’aspect toujours équivoque des discours d’Obama. »

 

Thierry Meyssan, interviewé par Flash n°10, 26 mars 2009

mercredi, 29 juillet 2009

Réveil grec

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REVEIL GREC

Le centre d'Athènes, autour d’Omonia, a été le théâtre de violents affrontements entre des immigrés musulmans et les forces de l’ordre. Transformés en véritables ghettos, des bâtiments abandonnés sont squattés par des milliers d'immigrants venus d'Asie et d'Afrique. Ils attendent dans la précarité, sans papiers, sans emplois, une occasion de traverser la mer Adriatique, pour aller rejoindre des communautés déjà présentes dans les grandes métropoles européennes.Les îles grecques situées devant les côtes turques subissent, à l’instar de Lampedusa, un déferlement de populations en quête d’une vie meilleure. Par manque d’infrastructures, ces îles sont contraintes d’acheminer ces clandestins vers des centres d'accueil qui ne sont que des points de transits pour ces gens qui rêvent de venir eux aussi s'installer en Europe de l’Ouest, paradis des aides sociales et autres.

 

La Turquie est largement responsable de ce trafic. Les filières de traite d'êtres humains impliquent des mafieux, autant grecs que turcs, qui se remplissent les poches au détriment de la misère humaine. Il est bon de rappeler que des différends sur le statut des îles égéennes opposent encore toujours la Grèce à la Turquie et que le président turc défunt qu'était Turgut Ozal avait déclaré: "Si nous voulons faire la guerre aux Grecs, il nous suffit de leurs expédier deux millions de civils musulmans et nous aurons atteint notre but." Les gouvernements européens font la sourde oreille face au problème de l'immigration clandestine. La politique immigrationniste de l’Europe de Bruxelles vise, avec la bénédiction du patronat comme des syndicats,  à faire venir pour les trente prochaines années cinquante millions de nouveaux immigrants extra-européens, pour compenser la dénatalité, mais surtout exercer une pression sur les salaires.

 

A propos des violences à Athènes, l’incident suivant est particulièrement significatif. Lors de contrôles d’identification, la police a arrêté des suspects qui cachaient de la drogue. Parmi eux, un Syrien portait sur lui des stupéfiants emballés dans un papier imprimé avec des versets du coran. Pour ouvrir ce paquet, le policier a été contraint d’abîmer le papier d’emballage et de porter ainsi atteinte au texte coranique. Ce fut le signal d’une guerre sainte contre les infidèles des forces de l'ordre et du gouvernement. En moins d’une heure, deux à trois mille manifestants sont descendus dans la rue et se sont dirigés vers le centre de la ville en criant « Allah est grand », « Il n’y a qu’un Dieu »,  « Mort aux infidèles ».

 

Des vitrines ont volé en éclats, des voitures qui passaient ont été retournées sur leur toit et la police a procédé à une cinquantaine d’arrestations de jeune désoeuvrés. Ces violences dans le centre même d’Athènes ont fait l’effet d’une onde de choc sur la population hellénique. La question qui se pose dorénavant, c’est de savoir quelle politique immigrationniste doit appliquer le gouvernement grec quand on sait que, rien que pour ces deux dernières années, plus de six cent mille clandestins ont pris pied sur le territoire de la Grèce. La densité excessive de populations musulmanes commence à poser des problèmes dans certains quartiers et les frictions se multiplient. Au lendemain de ces événements, la cave d’un immeuble qui abrite un lieu de prière pour les musulmans a été incendiée. Quatre fidèles ont été blessés. La Grèce est un des rares pays d’Europe à ne pas autoriser la construction de mosquées ni de cimetières musulmans.

 

Il est grand temps que l’Europe prenne au sérieux le problème de l’immigration extra-européenne. Grande puissance économique, elle ne peut pas devenir la pompe aspirante d’une main d’œuvre à bon marché au détriment du citoyen européen. Les Grecs tiennent pour responsable l’Europe de Bruxelles, vassalisée par l’Oncle Sam et par des puissants lobbies.

                                                                                     Miltiade Rallis, Bruxelles.

 

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mardi, 28 juillet 2009

Paris, au Sénat: le colloque sur Beslan

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Paris, au Sénat

LE COLLOQUE SUR BESLAN

 

Le 6 juin dernier s’est tenu à Paris, au Palais du Luxembourg, un colloque sur le thème ‘La solidarité européenne avec les enfants victimes du terrorisme’. Un des objectifs, non déclaré sur les invitations, est le lancement d’une pétition au Parlement européen. Pour obtenir de lui que le 1er septembre, anniversaire de la prise d’otages de loin la plus importante de toute l’histoire, devienne une journée de solidarité avec tous les enfants victimes du terrorisme. Les invitations avaient été lancées par l’ASEB, l’Association Solidarité avec les enfants de Beslan. Le colloque était présidé par Henri-Paul Falavigna, président de l’ASEB qui en a pris l’initiative, sous le patronnage du Sénateur Patrice Gélard, président du Groupe d’Amitié France-Russie. Le message de bienvenue de l’Ambassadeur Orlov a parfaitement fait comprendre qu’il avait parfaitement compris l’entreprise et qu’on pouvait compter les uns sur les autres.

 

Le colloque a bénéficié des contributions de :

Henri-Paul Falavigna, qui a rappelé d’entrée de jeu que la Croix-Rouge Internationale avait dénombré, parmi les enfants rescapé de la tuerie de Beslan, quarante cas graves pour lesquels un patronage amical serait salutaire, en tout cas psychologiquement. Pour le moment, dix familles françaises assurent ce service affectueux, pour l’essentiel par des échanges de lettres, de photos, de petits souvenirs. Il est nécessaire que trente parrainages supplémentaires soient trouvés.

Le professeur Jean-Pierre Arrignon, qui enseigne l’histoire du moyen âge de la Russie, notamment à l’EHESS, a retracé sous l’intitulé ‘Les Alains de la Russie à l’Europe’ les origines de ces Indo-européens, qui constituent aujourd’hui l’essentiel de la population d’Ossétie-Alanie. Tous les livres d’histoire de l’antiquité évoquaient déjà les Scythes et les Sarmates. Sénèque, Lucain et Flavius Josèphe attestent la présence des Alains dans ces régions et Strabon parle des Roxolans, ce qui signifie Alains lumineux. Effectivement, Ammien Marcellin, qui les décrit, au IVe siècle, les voit grands et beaux avec des cheveux tirant sur le blond. Et vivant dans des cités mouvantes composées de chariots. Le professeur Arrignon recommande la traduction par Georges Dumézil de leur légende sur les Nartes, parue dans la collection Gallimard Unesco sous le titre ‘Le livre des héros’. Sous un premier grand choc qu’il subissent, celui des Huns, les Alains vont refluer jusqu’en Gaule, où ils laisseront des souvenirs de leur passage, notamment dans la toponymie (Alençon). La cavalerie des Alains sera là pour arrêter Attila devant Orléans. Et pour récupérer enfin leur patrie caucasienne. Ils s’étendent alors vers le sud de la chaîne montagneuse, établissant une Alanie nouvelle. Au Xe siècle, ils sont partie intégrante du glacis défensif du khanat des Kazars et par là de l’Empire byzantin. Guillaume de Ruysbroek vantera la qualité de leurs artisans armuriers. Au XIIIe siècle, les Alains subissent un second grand choc, celui des Mongols. C’est finalement sous la pression de Tamerlan qu’ils se replieront sur leurs montagnes.

Dimitri de Kochko, journaliste et président de l’association France-Oural, a présenté son film ‘Retour sur Beslan’, avec son émouvante interview du président de la République d’Ossétie-Alanie, dont les enfants étaient présents dans l’école et ont survécu au drame. Il a recueilli de nombreux témoignages des enfants, qui confirment qu’il n’y a pas eu, comme l’a prétendu aussitôt la presse libre, d’assaut des force d’intervention, dont le bouclage était si maladroit que certains terroristes ont pu profiter de la surprise pour s’échapper

L’Ambassadeur Jean Perrin, qui connaît particulièrement la région, ayant été en poste en Iran et en Azerbaïdjan, a relaté son séjour à Tshinkivali, en août 2008. Il a pu ainsi dénoncer la désinformation systématique commise par notre presse sur l’offensive géorgienne contre l’Ossétie du Sud. Il a pu constater que les cibles des Georgiens étaient les infrastructures, ponts, ministères, écoles, université, hôpitaux.

Christian Maton, vice-président de l’ASEB, a présenté le film ‘Les enfants de Beslan en France’ (été 2008), compte-rendu du séjour d’une vingtaine de petits rescapés à l’invitation de l’ASEB. La réussite de l’entreprise a dépassé les attentes. Il s’agira à présent de faire de la seconde édition un succès aussi complet.

Jean-Jacques de Hennin, enfin, a apporté le témoignage de la détermination de l’équipe belge à militer pour que le 1er septembre soit institué Journée européenne de la solidarité avec les enfants victimes du terrorisme. Son texte est repris ci-après.

 

POURQUOI NOUS MILITONS

Monsieur l’Ambassadeur, monsieur le président, mesdames, messieurs,

Pour leur commodité, les professeurs d’histoire découpent la matière en grandes périodes, les faisant débuter à partir d’événements qui devraient, en bonne logique, être significatifs. Mais il n’en est pas toujours ainsi et leurs élèves ne doivent pas bien comprendre, par exemple, pourquoi le moyen âge, et ses temps prétendument obscurs, s’achève le 29 mai 1453, lorsque le Sultan Mehmet II entre à cheval dans la Basilique Sainte Sophie et la traverse au galop. En quoi, pour ces étudiants, ce geste provocateur et symbolique marquerait-il particulièrement le crépuscule de la sauvagerie des âges frustes en même temps que l’aube brillante de la renaissance des temps antiques ?

 

Nous répète-t-on assez aujourd’hui que notre époque est une charnière ? Sa marque, c’est sans doute la massification des populations et la manipulation des masses, par la propagande, par la médiatisation, par la communication. La terreur fait partie des moyens de manipuler les masses, pour déstabiliser ceux dont elles sont la base. A cet égard, on peut dire que la tragédie de Beslan est un événement particulièrement significatif de notre époque, et même doublement significatif. C’est un paroxysme dans l’horreur terroriste et, paradoxalement, c’est en même temps une aube d’espérance dans la renaissance de la paix, la paix royale, la paix impériale, interne à chaque peuple et entre les peuples comme prétendait à l’être la paix romaine, la Pax Romana.

 

Le drame de Beslan est un paroxysme du terrorisme, par le choix de sa cible, la plus innocente qu’on puisse trouver, et par le choix de la fête de la rentrée des classes, et bien sûr par la cruauté de son exécution. Il est vrai qu’il ne faut pas distiller sans fin dans nos cœurs le souvenir du martyre de ces enfants, leur frayeur et leur désarroi, le tourment désespérant de la soif, les tortures morales des familles, leur mortelle attente, leur révolte, leur colère, leur horreur, leur incrédulité, leurs espoirs trompés. Il n’est pas salutaire de ressasser indéfiniment ces images lamentables. Il faut même se garder d’en banaliser l’atrocité, pour ne pas risquer d’inciter des névrosés à la surenchère. C’est clairement le ton que nous donnent les monuments commémoratifs. Il vaut mieux, pour la bonne propagande, pour la propagation du bien, de la paix, de la fraternité entre les peuples, tenter de tirer des leçons de vie de la mémoire de l’horreur. C’est ici que réside le miracle, le second aspect signifiant du drame de Beslan, plus signifiant encore que l’horreur de l’horreur, l’espoir qui veut en renaître.

 

Victime de ces découpages et de ces recompositions qui étaient si fréquents à la grande époque de la discordance du concert des nations, la Belgique serait, dit-on chez nous, un enfant perdu que l’Angleterre a fait dans le dos de la France. Les Belges, sans être des experts en relations interethniques, sont assez ferrés sur la matière pour apprécier ce que les Ossètes ont fait après avoir été les victimes de cette abomination et pour proclamer que c’est un modèle d’humanité, un modèle pour l’humanité.

 

Car pour nous il est admirable, il est encourageant, il est enthousiasmant que les autorités de la ville de Beslan et de la République d’Ossétie-Alanie, comme celles de la Fédération, aient su alors trouver les mots, les gestes, les images, les raisons pour retenir leur peuple d’embrayer sur la spirale de la vengeance, comme l’avaient prémédité les inspirateurs de la tuerie. Ils ont su transformer leur logique de haine et de mort en une logique de confiance et de vie. Pour que les petits martyrs n’aient pas souffert pour rien, mais pour que leur sacrifice inaugure une ère nouvelle d’espérance et de paix. Nous sommes reconnaissant à l’excellent artiste qui a conçu l’Arbre du Chagrin d’avoir préféré le langage clair de l’art populaire au langage trop souvent hermétique de l’art moderne. Car pour tous le message est limpide, de ces mères qui lancent vers le ciel, de leurs bras ouverts comme des branches, un vol de petits anges dont les ailes sont des feuilles, symboles de renaissance. Et que les enfants morts deviennent ainsi les génies vivants de la paix, les anges gardiens de sa fragilité.

 

Participe de la même justesse, la discrète évocation du supplice de la soif qu’ont enduré les petits martyrs. Il n’y aura eu dans l’histoire des hommes que peu de peuples capables d’exprimer aussi bien leur communion avec la souffrance des leurs que par ce mémorial de la soif, avec ses deux mains de bronze tendues qui offrent à nos mémoires ce fin filet d’eau. N’est pas moins émouvant le souvenir de l’abnégation des hommes des forces de sécurité, qui se sont sacrifiés dans l’espoir de sauver des enfants. A l’égard de leurs veuves et de leurs orphelins, ce beau monument nous lave de la honte que nous éprouvons à cause de notre presse, dite libre, qui s’est précipitée pour calomnier ces héros.

 

Pour nous, le drame de Beslan marque, si pas la fin du terrorisme, en tout cas le début de l’ère nouvelle. Nous ne dirons jamais assez notre gratitude au peuple de Beslan et d’Ossétie-Alanie de compter tant de poètes et d’être aussi ouvert à la poésie, à l’aube de cette ère nouvelle, en un temps où elle est particulièrement nécessaires à la compréhension et à l’amitié entre les peuples d’Europe. Le préalable évident à cette amitié entre les peuples européens, c’est leur équilibre interne. Nous espérons dès lors fermement que le 1er septembre deviendra bientôt dans toute l’Europe la journée de la mémoire et de la solidarité.

                                                                                           Jean-Jacques de Hennin

 

LA PETITION

(elle existe dans toutes les langues de la Communauté européenne)

Nous, femmes et hommes, scandalisés par l’attentat terroriste perpétré sur 1300 otages à Beslan, en Ossétie-Alanie le 1er septembre 2004 et consternés par l’indifférence constatée à l’égard des 1000 survivants, tous atteints de pathologies physiques et psychologiques, appelons les parlementaires européens, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe à Strasbourg à proclamer le 1er septembre, en mémoire de 186 petites victimes des terroristes à Beslan, Journée de solidarité européenne avec les enfants victimes du terrorisme.

(Pour signer la pétition, http://www.beslan.f  ou Torrestraat 76, 9200 Dendermonde)

lundi, 27 juillet 2009

Le dilemme turc

Le dilemme turc

Ex: http://www.insolent.fr

Caucase: échec au terrorisme

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Caucase: échec au terrorisme

 

 

Plus de quarante terroristes ont été tués ou arrêtés récemment au cours d’une opération spéciale menée dans la zone frontalière entre la Tchétchénie et l’Ingouchie. L’agence de presse RIA Novosti l’annoncé le 15 juillet dernier, en rapportant le contenu d’un communiqué du ministère ingouche de l’intérieur, Rouslan Meïriev. L’opération anti-terroriste avait commencé le 16 mai 2009 et avait occupé jour et nuit les forces armées des deux républiques autonomes de la  Fédération de Russie. Selon le ministère, personne ne connaît le nombre de combattants qui se cachent  dans  les forêts ou les montagnes. Une chose est certaine désormais: ils ont de moins en moins d’effectifs sur lesquels ils peuvent vraiment compter. “Les membres des formations illégales”, précise un membre du ministère de l’intérieur ingouche, “se déplacent continuellement d’un territoire à l’autre. Aujourd’hui ils sont dispersés et isolés; nos opérations sont un succès car ils  ne sont plus en mesure de commettre des attentats à grande échelle”. Mais  le travail de nettoyage n’est pas terminé.  Chaque jour qui passe permet aux troupes loyales de Tchétchénie et d’Ingouchie de découvrir de nouvelles cachettes d’armes et de munitions.

 

(article paru dans  “Rinascita”, Rome, 16  juillet 2009).

dimanche, 26 juillet 2009

Une nouvelle politique étrangère pour la Lituanie?

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Une nouvelle politique étrangère pour la Lituanie?

 

 

VILNIUS – La nouvelle présidente de la République de Lituanie, Dalia Grybauskaité, a annoncé qu’elle lutterait contre la corruption et donnerait une coloration nouvelle à la politique étrangère de son pays. “Lorsque je voyage en Lituanie, je rencontre beaucoup de gens qui sont fort déçus des tribunaux”, a dit cette dame âgée de 53 ans qui fut naguère Commissaire européenne en prononçant son discours inaugural au début juillet 2009. “J’ai perçu beaucoup d’animosité contre la pratique de deux poids deux mesures, avec un type de justice pour les gens simples et un autre, différent, pour les figures influentes”. Elle déclare ensuite vouloir vérifier scrupuleusement l’intégrité des juges avant de les nommer. L’économie, a-t-elle ajouté, mérite également davantage de transparence. “Vivons sans monopoles oligarchiques et sans transactions opaques!”, a réclamé cet ancien professeur de la haute école du PCUS à Vilnius. A l’avant-plan de sa politique, elle entend rétablir les meilleures relations avec les pays voisins de la Lituanie: la Pologne, la Russie et la Biélorussie. Il va falloir adopter une politique étrangère “bien balancée” et protéger les intérêts directs de la Lituanie, ce qui aura pour corollaire de mettre au second plan “la direction imaginaire au sein de l’espace euro-atlantique”. Son prédécesseur Valdas Adamkus, aujourd’hui âgé de 82 ans, qui avait vécu à partir de 1944 en Allemagne et de 1949 à 1997 aux Etats-Unis avait adopté, pour sa part, une orientation nettement anti-russe en politique étrangère.

 

(article issu de “Junge Freiheit”, Berlin, n°30/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

samedi, 25 juillet 2009

Les drônes géorgiens survolent l'Abkhazie

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Les drônes géorgiens survolent l’Abkhazie

 

 

La république indépendante d’Abkhazie, qui était auparavant une région autonome de la  Géorgie, ne trouve pas la  paix: des drônes envoyés par le gouvernement de Tbilissi recommencent à survoler continuellement  le territoire, a annoncé le 8 juillet dernier un communiqué du ministère abkhaze des affaires étrangères. D’après ce ministère, quatre de ces appareils télécommandés sont entrés dans l’espace aérien abkhaze. Si la Serbie avait envoyé des drônes au-dessus du Kosovo, tous aurait crié au scandale et décrété que Belgrade violait la souveraineté d’un Etat légitime. Deux poids, deux mesures.

 

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 09  juillet 2009).

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vendredi, 24 juillet 2009

Le Canada impose le visa aux Tchèques à cause de la minorité tzigane

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Le Canada impose le visa aux Tchèques à cause de la minorité tzigane

 

 

OTTAWA / PRAGUE : Le gouvernement canadien a récemment, en ce mois de juillet 2009, réintroduit l’obligation d’un visa d’entrée pour les ressortissants tchèques, alors qu’il l’avait supprimée en 2007. La raison qui explique cette mesure drastique: le flux ininterrompu de Tziganes de citoyenneté tchèque qui arrivent au Canada comme touristes et puis demandent l’asile politique. De janvier à avril, les autorités canadiennes ont signalé 1077 cas de “Roms” tchèques qui réclament l’asile politique afin d’obtenir ce qui pend à la clef: des allocations sociales substantielles. Pendant l’année 2008, ces mêmes autorités n’avaient signalé que 861 cas. Le Canada avait déjà connu une vague d’immigration tzigane en 1996/1997, ce qui l’avait amené à imposer le visa. Le ministre tchèque des affaires étrangères Jan Kohout a manifesté son mécontentement: “On n’agit pas de la sorte avec un pays dont on partage l’adhésion à l’OTAN et dont les soldats se battent côte à côte en Afghanistan”. En tant que membre de l’UE, Prague ne peut pas prendre l’initiative d’imposer le visa aux citoyens canadiens; seul Bruxelles est autorisé à le faire.

 

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin,  n°30/2009).

jeudi, 23 juillet 2009

Beijing G8: diversifier le système financier international!

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Beijing, G8: diversifier le système financier international!

 

 

La diversification du système financier international est bien à l’ordre du jour du sommet qui se déroulera prochainement en Italie, car la Chine le souhaite. C’est ce qu’a déclaré le 2 juillet dernier le ministre chinois des affaires étrangères, He Yafei. On ne peut exclure que lors du G8 le président chinois Ju Jintao proposera la création d’une monnaie de réserve supranationale. En  mars, le gouverneur de la Banque Populaire de Chine, Zhou Xiaochuan, avait déclaré que “le système financier international avait besoin d’une monnaie de réserve supranationale, garante de la stabilité sur le long terme”. Ce gouverneur avait déjà auparavant soutenu les mesures analogues que proposait Moscou au Fonds Monétaire International.

 

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 3 juillet 2009).

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mardi, 07 juillet 2009

Brzezinski derrière les émeutes en Iran?

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Brzezinski derrière les émeutes en Iran?

 

 

Par Andrea FAIS

 

Le récent voyage d’Obama au Proche Orient eut, comme on le sait, un point culminant: son discours tenu en Egypte. Il a été bien mis en évidence par tous les médias du monde: la planète entière a été invitée à y voir un geste d’ouverture au monde musulman, sanctionnant du même coup l’idée d’une discontinuité par rapport au gouvernement Bush. Le temps est plutôt venu de créer indirectement des oppositions dans les pays non alignés sur la politique globale atlantiste, en soutenant les oppositions minoritaires ou historiques. Le pays le premier visé est bien entendu l’Iran des ayatollahs. Le processus a commencé: le Liban est déstabilisé, après les secousses provoquées par l’énorme coalition pro-occidentale qui a réussi à défaire les forces du Hizbollah. Les événements du Liban sont le prélude au projet de déstabiliser l’Iran, après la condamnation “morale” et verbale des résultats des élections récentes. Condamnation et premières effervescences qui suivent un bien étrange attentat, survenu il y a quelques jours dans le Nord de l’Iran et pour lequel trois séditieux ont déjà été condamnés à mort; ils appartenaient à une cellule fondamentaliste sunnite. 

 

Une opération médiatique habile et manipulatrice a bien implanté dans l’opinion publique, dans quasi toutes les têtes, partout sur notre planète, qu’Ahmadinedjad, président iranien selon la légitimité des urnes, était en recul, que la participation d’innombrables jeunes au scrutin avait certainement garanti la victoire du réformiste Moussavi. Rapidement, cette interprétation s’est révélée fausse: ni le haut taux de participation des Iraniens aux élections ni aucun sondage préalable ni aucune projection au début du dépouillement n’étaient là pour confirmer les proclamations délirantes des dissidents pro-occidentaux qui avaient annoncé leur victoire deux heures déjà avant la fermeture des bureaux de vote.

 

En 2007, Zbigniew Brzezinski, historien et stratège au service de la géopolitique américaine, avait tonné du haut de sa chaire lors d’un colloque de la Commission de la Défense du Sénat américain, en affirmant “qu’à l’évidence les promesses de satisfaire les requêtes (du gouvernement américain) n’avaient pas été tenues, ce qui permettrait de faire endosser à l’Iran la responsabilité de cet échec et, moyennant quelques provocations en Irak ou un attentat terroriste commis aux Etats-Unis mêmes, que l’on attribuerait à l’Iran, on pourrait atteindre un ‘point culminant’ autorisant une action militaire ‘défensive’ des Etats-Unis contre l’Iran”. Ces propos ont abasourdi bon nombre de participants à ce colloque.

 

De fait, ces propos légitimisent l’idée, pour le gouvernement américain, d’orchestrer un attentat, dont les effets seraient à son avantage. Il pourrait alors manipuler à l’envi les effets de cet attentat dans l’opinion publique, créant ainsi ex nihilo la “licéité” pour toute attaque éventuelle. Ce type de démarche n’est pas nouveau. En observant les agissements de Brzezinski au cours de ces dernières décennies, on se rappellera l’usage qu’il fit du faux dossier anglais visant à démontrer l’existence d’armes non conventionnelles dans l’Irak de Saddam Hussein. Les révélations quant à la fausseté de ce document avait déclenché un scandale et fragilisé le duo Blair/Bush. Il avait affirmé que “le Président était préoccupé du fait que s’il n’y avait pas en Irak d’armes de destruction massive, il aurait fallu inventer d’autres raisons pour justifier l’action guerrière”. Ces propos révèlent implicitement une pratique: celle de construire des “théorèmes ad hoc”. Et que ce genre de pratique n’est pas nouveau.

 

Brzezinski, Soros et Roathyn, agents premiers de la géo-économie et de la finance mondiale, sont aussi les principaux “sponsors” des campagnes qui ont porté Obama à la présidence, à la suite de scores “historiques”. Ces hommes bougent les pièces de l’échiquier international depuis des décennies. Après avoir créé Al Qaeda de toutes pièces pour nuire à l’Union Soviétique, après avoir financé le terrorisme des indépendantistes tchétchènes pour nuire à Poutine, après avoir organisé avec ses associés, dont quatre fils bien installés dans les arcanes de l’OTAN et des services de renseignements américains, les révolutions démocratiques, dites “orange”, en Ukraine et en Géorgie, le Polonais Brzezinski travaille à l’objectif final: la destruction de la République Islamique d’Iran.

 

Son livre de 1996, “Le grand échiquier”, avait paru, de prime abord, à la plupart des observateurs, comme un essai délirant sur la politique internationale, relevant de la pure fantaisie bien qu’il  ait été considéré comme cynique et impitoyable, dans la mesure où il esquissait un globe de plus en plus américano-centré. Dans son livre, Brzezinski indiquait sur la zone du “cordon eurasien” les points essentiels sur les plans stratégique et énergétique qui garantiraient, s’ils étaient maîtrisés, l’avenir du capitalisme et de ses pays-phares. Ce n’était nullement de la fantaisie: petit à petit, en peu d’années, l’esquisse initiale s’est révélée réalité. Le passage de la ficiton à la réalité épouvante les esprits par sa perfection géométrique. Aujourd’hui en Iran, il faut suivre avec toute la prudence nécessaire les manifestations d’une opposition clairement vaincue par les urnes et la situation “putschiste” qui pourrait en découle: Ahmadinedjad vient de lancer des accusations lourdes, mais légitimes, à l’endroit de la désinformation qui émane des services occidentaux, qui prétendent qu’il y a eu fraude électorale, ce qui est faux, parce qu’ils avaient déjà annoncé, deux mois à l’avance, la victoire de l’opposition sur base de sondages que les faits n’ont pas confirmés.

 

Les délégations de journalistes néerlandais et espagnols ont été expulsées d’Iran. Les manifestations ont été interdites. Malgré les résultats nettement en faveur du président sortant (plus de 60%), et confirmés comme tels, l’opinion publique mondiale émet encore critiques et doutes, alors qu’elle ne s’est jamais prononcée sur des élections dans des pays qui n’ont aucune institution démocratique, comme l’Arabie Saoudite ou l’Egypte. Ces pays-là n’en ont pas besoin, on ne leur tiendra jamais rigueur de ne pas en avoir: ils ont le privilège d’être des alliés des Etats-Unis. Pour mesurer l’hypocrisie médiatique, il suffit de constater qu’en Italie les critiques n’ont cessé de s’accumuler pour dénoncer le gouvernement de Téhéran et le “trucage” des élections qu’il aurait commis, alors qu’à Rome Khadafi se pavanait sur la scène en entendant les louanges de tous; il n’est pas un modèle de démocrate et sa gestion du pouvoir ne correspond certainement pas à la bonne gouvernance que veulent imposer les Etats-Unis au reste du monde, du moins en théorie. Mais, voilà, Khadafi s’est rapproché de l’Occident, au cours de ces dernières années, et adhère désormais aux principes de la “libre économie”.

 

On le voit: deux poids, deux mesures. Tandis qu’Ahmadinedjad se plaint devant les médias que des “forces extérieures” sont en train de créer un climat irréel de tensions, le “guide suprême” de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei promet qu’une enquête approfondie aura lieu pour vérifier ce qu’il en est vraiment de la fraude électorale. Le candidat “libéral” évincé parle de manière de plus en plus incrédible de cette “fraude électorale”, alors qu’il n’a obtenu que 32% des voix. Jamais aucun  organe de presse, jamais aucune institution médiatique n’a évoqué une quelconque impartialité pendant le dépouillement, sauf lui-même, qui s’auto-proclamait vainqueur deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, en plein déroulement du scrutin. 

 

Cette arrogance et cette prétention nous apparaissent bien suspectes: qui se cache derrière l’opposition pro-occidentale de Moussavi? Réponse facile: il suffit de tourner le regard vers l’Atlantique.

 

Andrea FAIS.

(aeticle paru dans le quotidien romain “Rinascita”, 17 juin 2009).

00:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, stratégies, révolutions, moyen orient, islam | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 02 juillet 2009

Lellouche: un ministre proturc aux affaires européennes

Lellouche un ministre proturc aux affaires européennes

Ex: http://www.insolent.fr
090624Voici comment l'Agence Associated Press présente la nomination de

"Pierre Lellouche, un atlantiste aux Affaires européennes" :
Né en 1951, fils d'un artisan rapatrié de Tunisie, (…) Pierre Lellouche a étudié au lycée Condorcet à Paris. Il est diplômé d'études supérieures de la faculté de droit de Paris X-Nanterre (1972) et de l'Institut d'études politiques de Paris (1973), Master of Laws (LLM) et docteur en droit de la faculté de droit de Harvard.
Il commence sa carrière comme universitaire spécialiste des relations internationales. Membre du Groupe d'études et de recherches sur les problèmes internationaux, dirigé par Raymond Aron, il participe en 1979 à la fondation de l'Institut français des relations internationales (IFRI) où pendant une dizaine d'années, il est responsable de l'ensemble du secteur politico-stratégique et rédacteur en chef adjoint de la revue "Politique étrangère". Éditorialiste pour plusieurs hebdomadaires français et étrangers, il enseigne parallèlement à l'ENA, à l'INSEAD et à l'Université Galatasaray d'Istanbul.
En 1989, il devient conseiller diplomatique de Jacques Chirac, alors maire de Paris et président du RPR, tout en continuant ses activités d'éditorialiste et de consultant international.
Élu en 1993 député RPR de la 8e circonscription du Val d'Oise, après avoir battu Dominique Strauss-Kahn, il prend quatre ans plus tard la 4e circonscription de Paris (8e et 9e arrondissements). Il est réélu en 2002 et 2007.
En mars 2008, il avait échoué à prendre la mairie du 8e, battu par le maire sortant apparenté UMP François Lebel.
Membre de la commission des Affaires étrangères et de la Délégation pour l'Union européenne de l'Assemblée nationale, Pierre Lellouche préside le Groupe d'études sur l'industrie d'armement ainsi que la délégation française à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. En novembre 2004, il est élu président de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.
Devenu proche de Nicolas Sarkozy, il est nommé en avril 2004 secrétaire général adjoint de l'UMP chargé des études, puis délégué général à la défense en janvier 2005.
Avocat inlassable du retour complet de la France dans l'OTAN, partisan de l'intervention américaine en Irak en 2003, Pierre Lellouche avait été nommé en mars dernier par Nicolas Sarkozy au poste spécialement créé de représentant spécial de la France en Afghanistan et au Pakistan. (1)

Dans tout cela, l'Agence Associated Press, dont la dépêche est reprise d'ailleurs intégralement et sans commentaire par le site du Nouvel Observateur (2) ne semble pas savoir que Pierre Lellouche a émis de manière récurrente des opinions tout à fait tranchées en faveur de l'adhésion turque à l'Union européenne. De même, la tête de liste UMP M. Pierre Barnier avant de prendre par profession interposée la position contraire avait toujours fait connaître sa sympathie pour cette candidature. Or dans les mois qui viennent, la future présidence suédoise de l'Union s'étant proclamée elle-même favorable, la conjoncture va être à nouveau propice aux avancées d'Ankara.

La présidence de la république communique beaucoup. On aimerait l'entendre un peu plus claire sur son opposition.

Dois-je préciser en effet que dans deux circonstances électorales majeures, le candidat Sarkozy en 2007, puis les listes UMP aux européennes en 2009 ont capitalisé une apparence dont la réalité mériterait certification.

Rien ne semble plus réducteur que de qualifier Pierre Lellouche "d'atlantiste". Il a toujours manifesté une certaine attirance et même une sorte de compétence pour les questions de défense. Mais jusqu'ici on le situait plutôt comme un "chiraquien", puisqu'il a très longtemps milité au RPR, un gaulliste, un partisan relatif de l'entente franco-allemande. Pas du tout un spécialiste des questions spécifiquement européennes.

Sur le dossier turc, nous n'avons pas affaire, de sa part, à une réaction superficielle, opportuniste ou circonstancielle. Il s'agit au contraire d'une doctrine bien établie. Pour lui, la Turquie doit être considérée comme ce qu'il appelle "un pays ami". Puisqu'il a enseigné à Istanbul, il sait de quoi il parle et selon quels critères il évalue cette sympathie transfrontalière inconditionnelle. Il est intervenu ainsi dans le débat en faveur de la suppression de l'article 88-5 lors de la révision de la Constitution en 2008, coup de pouce décisif supprimant l'obligation référendaire. On peut s'attendre à ce qu'il contribue à faire passer rapidement de 10 à 14 ou 15, sur 35, les chapitres de la négociation en cours.

Les citoyens gagneront à le savoir le plus tôt possible : on peut seulement regretter que les électeurs n'aient pas été avertis plus tôt.

Nous l'avions, à notre manière, annoncé lors de notre dernière chronique la veille du scrutin du 7 juin. Nous disions que : "La vraie pression turque se renforcera au lendemain du vote des citoyens". (3) Nous y voilà.

Apostilles

  1. AP du 23 juin à 21h12
  2. cf. article sur le site du Nouvel Obs
  3. cf. L'Insolent du 6 juin
JG Malliarakis

mercredi, 01 juillet 2009

Sur la situation politique en Belgique et en Wallonie

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SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des cadres – Namur

 

Interview –éclair de Benoit Ducarme

Sur la situation politique en Belgique et en Wallonie

 

Comment justifieriez-vous la situation politique de votre pays et de votre région en ce lendemain des élections régionales et européennes, où, contrairement aux législatives de 2007, aucune crise politique majeure ne semble agiter le monde politique?

 

L’étranger, surtout français, spécule ouvertement sur un éclatement du royaume, qui permettrait à l’Hexagonistan de parachever la politique dite des “Réunions” de Louis XIV en absorbant la Wallonie, ultime lambeau pantelant de la “Reichsromanentum”, la “romanité impériale”, qui comprenait aussi l’Artois, le Cambrésis, les provinces aujourd’hui wallonnes, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bresse, la Savoie. Cette remarque préliminaire n’est ni académique ni une réminiscence du passé émise par un “nationaliste” fou. En Espagne vient de paraître un livre “Una pica en Flandes – La epopeya del Camino Español” (Edaf, Madrid, 2007), dû à la plume de Fernando Martinez Lainez. Ce livre est une promenade de Milan à Namur le long de l’itinéraire des “tercios” hispaniques en marche vers les Pays-Bas pour lutter contre calvinistes et Français. Implicitement, cet ouvrage espagnol nous donne une grande leçon de géopolitique: nos provinces, romanes comme thioises, de l’ex-cercle de Bourgogne ou de la Rhénanie allemande, sont mortellement mutilées, leurs bassins fluviaux sont morcelés, la voie vers la Méditerranée par la Meuse, la Moselle, la Meurthe, le Rhin, la Saône et le Rhône est occupée, stratégiquement démembrée, politiquement balkanisée. L’espace du “Camino Español” nous liait à l’Italie du Nord et à la Méditerranée, ne nous enfermait dans aucune logique mutilante, ne nous infligeait aucun repli étouffant. La politique française a visé depuis plus de mille ans l’anéantissement de la Lotharingie, du Grand Lothier. Elle veut aujourd’hui en avaler le dernier morceau, la Wallonie, ce qui entraînerait, pense-t-elle, une absoprtion quasi automatique du Luxembourg grand-ducal et donc une domination sur un morceau supplémentaire de la vallée de la Moselle. Resteraient sur la rive occidentale du Rhin, la Sarre et le Palatinat. En revanche, sur les rayons des librairies de Lorraine, de Franche-Comté et de Savoie, les ouvrages historiques bien étayés s’accumulent pour rappeler le passé impérial, “espagnol” ou anti-républicain de ces provinces perdues du Grand Lothier (exemples: Philippe Martin, “Une guerre de Trente Ans en Lorraine – 1631-1661”, Ed. Serpenoise, Metz, 2002; Gérard Louis, “La Guerre de Dix Ans – 1634-1644”, Presses Universitaires de Franche-Comté, Cahiers d’Etudes Comtoises n°60, Besançon, 2ième éd., 2005). Une lueur d’espoir, plus vive bien que ténue, que dans une Wallonie livrée aux prébendiers, aux traitres, aux francolâtres et à toutes sortes d’autres déments.

 

Le danger d’absorption est d’autant plus réel que nous avons assisté à la fusion Fortis/BNP Paribas et que la domination du secteur énergétique par Electrabel-Suez est un fait bien établi. Electrabel-Suez, on le sait, gonfle ses factures pour les consommateurs belges (wallons, flamands, germanophones, allochtones et autochtones sans distinction), tandis qu’on maintient les prix les plus bas possible pour les ménages hexagonistanais. Le quotidien flamand “Het Laatste Nieuws” (24 juin 2009) vient de dénoncer ce scandale et cette forme nouvelle de colonialisme-ersatz (Prix annuel moyen de l’électricité d’un ménage belge: 660 euro; pour un ménage hexagonistanais: 414 euro, soit une différence de 246 euro!!!!).

 

Par ailleurs, les résultats  électoraux ne présentent plus aucune symétrie entre les diverses  régions du royaume d’Albert II. La Wallonie se complait toujours dans un vote de gauche, une gauche qui allie tous les travers “dinosauriens” du socialisme véreux et immobiliste aux dérives festivistes (comme l’entendait le regretté Philippe Muray), exprimées par les factions “écolo” et “CdH”. La Flandre, elle, vote centre-droit, avec un solide zeste de nationalisme régional. La crise de 2007, je le rappelle, a focalisé la haine de ce pôle idéologique socialo-festiviste contre deux personnalités politiques flamandes: Yves Leterme, proposé alors comme premier ministre, et Bart De Wever, le leader de la NVA flamande, tous deux plébiscités en juin 2009, parce que martyrs d’une certaine “arrogance francophone”, tandis que les bourgmestres de la périphérie bruxelloise, décrits comme victimes du “nazifascisme flamand”,  ne font pas vraiment un tabac. Joëlle Milquet, présidente du CdH francophone, avait mené la fronde, en 2007, avec un acharnement terrible, en récoltant ainsi le sobriquet de “Madame Non” en Flandre. Pour appuyer les charges de cette furie à la volubilité légendaire, nous avions les entrefilets haineux du principal quotidien bruxellois, “Le Soir”, un torchon très prétentieux, et d’autant plus prétentieux qu’il n’a aucune consistance, ne publie aucune enquête approfondie ni aucune analyse de fond, pour ne débiter rien que des clichés, slogans et schémas droit-de-l’hommistes-cartériens, festivistes, soixante-huitards, trotskistes et gauchistes. Une gazette qui tombe des mains, avec son cortège imaginaire de croquemitaines, de “scélérats” posés comme tels sans la moindre nuance, cloués au pilori, tous venus de Flandre, d’Autriche, de Russie, de Suisse, d’Iran, d’Israël ou d’Allemagne, avec, grimaçants comme les diables d’un tableau de Jérôme Bosch, des Haiders, Berlusconis, Letermes, De Wevers, Poutines, Ahmadinedjads, Blochers ou autres Netanyahous, prêts à déclencher des orgies de sang.

 

La plaie de la Belgique, le germe de sa déliquescence, de son enlisement dans l’impolitique, c’est justement l’esprit que véhicule le “Soir”. Ceux qui auront un jour le courage politique de porter le fer contre ce chancre sauveront le pays, limiteront les clivages entre communautés linguistiques à des discussions parfaitement gérables, réconcilieront le pays avec son hinterland centre-européen, alpin et slave, donneront aux francophones de Bruxelles et de Wallonie une presse digne d’être lue partout en Europe et dans le monde.

 

Les hystéries de Joëlle Milquet, des journalistes du “Soir” et du pôle franolâtre bruxellois qu’est le FDF, avec son leader imbuvable, Olivier Maingain, ont contribué à créer une césure totale entre les communautés linguistiques et culturelles du pays, en dépit des tentatives de coopération entre deux grands quotidiens, le “Soir” (justement!) et le “Standaard”. Dans un pays, ou même dans une vaste région géographique comme l’espace sis entre Seine et Rhin, situé au carrefour de quatre grandes langues européennes, il ne me paraît ni sot ni utopique d’imaginer, chaque jour, entretiens et articles traduits de personnalités culturelles ou universitaires venues des deux côtés des frontières linguistiques, de Hollande ou d’Allemagne. Les idées sur les fonctionnements et dysfonctionnements de l’Etat belge du sénateur Alain Destexhe, le seul lucide au sein du MR libéral, ne méritent-elles pas d’être explicitées en néerlandais dans la presse flamande? De même, les analyses sur la partitocratie et la “verzuiling” de professeurs comme Luc Huyse (KUL) et Chris Deschouwer (VUB) ne méritent-elles pas plus ample publicité dans les journaux bruxellois et wallons? La même remarque vaut pour le monde des arts, des lettres et de la politique. Faudra-t-il en rester ad vitam aeternam aux insultes et aux approximations? Aux blocages et aux invectives de l’été et de l’automne 2007 et aux enlisements inféconds de 2008 sur fond de crise économique mondiale?

 

Curieusement, et en dépit des préjugés tenaces entretenus par la classe politique francophone et par le petit monde journalistique bruxellois, c’est dans l’hebdomadaire satirique et nationaliste flamand “’t Pallieterke”, publié à Anvers, que l’on trouve une chronique, intitulée “Li bia bouquet”, rédigée par un journaliste averti et entièrement consacrée à la Wallonie, son passé et son actualité. Cette chronique est un modèle de ce qu’il faudrait faire et à plus grande échelle. Car nous marinons dans un bien étrange paradoxe: nous avons une classe politique qui hurle contre le “séparatisme” flamand, se gargarise d’un pseudo-idéal d’unité “belge” mais ne fait rien, strictement rien, pour qu’il y ait compréhension mutuelle de part et d’autre de la frontière linguistique. Alors les fossoyeurs de cette Belgique, que Milquet entendait si bruyamment défendre au nom de son salmigondis verbeux inspiré par le festivisme le plus nauséeux, sont-ce quelques politiques flamands, maladroits et patauds, qui quémandent une petite avancée vers un confédéralisme mieux balisé? Ou sont-ce les tenants de ces blocages qui prétendent, sourds aux bruits, à la musique et aux variétés du monde, tenir une vérité unique, indépassable, et l’imposer à l’Europe entière, Paris excepté, en commençant par y convertir de gré ou de force les six millions de Flamands du royaume d’Albert II?

 

Pour revenir à votre question, la situation semble donc tout aussi bloquée qu’au lendemain des élections législatives de 2007, sauf qu’elle est silencieuse et dépourvue d’éclats. Le scénario demeure en place, comme une bombe à retardement: une crise similaire peut éclater du jour au lendemain. Le processus de confédéralisation, voulu par la majorité flamande, ne trouvera pas le moindre début de concrétisation. Ce qui entraînera bien entendu une crispation légitime dans le Nord du pays. On me rétorquera que les Wallons craignent que cette confédéralisation les priverait d’un fond de solidarité fédérale, dont l’absence les plongerait encore davantage dans le marasme. Peut-être. Mais toute entité politique, étatique ou infra-étatique, doit viser un maximum d’auto-centrage, pour éviter tout aléatoire, trouver en elle-même les sources de son financement. La Wallonie n’a peut-être pas de “fenêtre” directe sur la mer, sauf par le Canal Albert qui se situe quasiment in extenso sur le territoire flamand, mais elle n’en est pas pour autant “mal située” en Europe du Nord Ouest. Elle doit éviter de limiter ses choix à trois options seulement: 1) un maintien au sein du système fédéral belge fermé sur lui-même, où elle n’aura jamais la majorité; 2) une  indépendance fictive qui ne fait pas l’unanimité, Namurois, Luxembourgeois, Verviétois et ressortissants de la Communauté germanophone demeurant fort sceptiques et préférant s’adjoindre au Luxembourg grand-ducal, pour ne pas mourir de honte en devenant français; leurs ancêtres s’étaient férocement battu pour ne pas subir la déchéance de passer du statut d’Impériaux à celui, subalterne, de “Royaux”; a fortiori, devenir “Républicains” hexagonistanais... et sarkozisés, de surcroît...  3) imaginer une dissolution totale dans le magma informel de l’Hexagonistan actuel, dont, répétons-le, Namurois et Luxembourgeois ne veulent pas.

 

Les solutions existent pourtant et selon un modèle déjà en vigueur: celui de l’euro-région regroupant les Limbourgs néerlandais et flamand, la province de Liège avec le territoire de la  Communauté germanophone (Eupen, Saint-Vith, Bütgenbach, Weywertz) et les Kreise d’Aix-la-Chapelle et Düren. Cette euro-région fonctionne à merveille. Trilinguisme etconvivialité  sont ces atouts et images de marque. Pourquoi cette convivialité? Parce que le projet est certes fort vernaculaire, territorialement réduit, mais unanimement impérial et principautaire, avec des références locales uniquement, sans qu’il n’y ait, posé comme la “déesse raison” le culte jacobin et hexagonistanais, devant lequel il faut faire moults génuflexions. Ce n’est donc pas l’intransigeance flamande qui brouille les cartes et risque de faire imploser le “brol” mais la  présence du culte républicain et la francolâtrie.

 

La Wallonie, effectivement, est située dans ce que les auteurs français d’atlas historiques bien conçus, Jean et André Sellier, appellent l’espace “lotharingien et germanique” (cf. “Atlas des peuples d’Europe occidentale, La Découverte, Paris, 3ème éd., 2006). En associant ces concepts, ces auteurs signalent à nouveau, en dépit des occultations précédentes, qu’existe cette réalité historique, géographique et géopolitique. La notion d’un espace lotharingien, jouxtant l’espace germanique centre-européen, est redevenue concrète et actuelle. L’évoquer n’est plus du tout un archaïsme, une nostalgie comme au temps des chromos “Historia” du Prof. Schoonbroodt, ni une vision d’écrivain, comme dans le magnifique ouvrage de Gaston Compère, “Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne”. La Wallonie doit entretenir des relations privilégiées avec les Länder de Sarre et du Palatinat, avec les départements du Nord flamando-hennuyer et du Pas-de-Calais artésien, avec la Lorraine et l’Alsace, avec la Franche-Comté et la Savoie, le Dauphiné et la Provence, la Suisse romane et alémanique, selon les principes de diversité et de convivialité qui fonctionnent parfaitement  pour l’euro-région mosane-rhénane. Les Flamands et les Néerlandais doivent renforcer leurs liens avec les Länder voisins de Rhénanie du Nord-Westphalie et de Basse-Saxe. La restitution, même informelle du Grand Lothier doit donner à la Wallonie une possibilité de joindre l’Italie du Nord, les trois régions du Piémont (avec le Val d’Aoste), de Lombardie et de Vénétie. Tel avait été son fait jadis. Telle doit être sa vocation dès demain.

 

La crise belge ne trouvera aucune solution dans le cadre institutionnel belge actuel mais Flamands, Wallons, Germanophones, Bruxellois ne règleront leurs problèmes qu’en se hissant au niveau lotharingien, attitude fière et affirmatrice, attitude offensive et, face aux manigances et agissements jacobins, contre-offensive. Une attitude rendue possible par les dispositions de l’Union Européenne en faveur des autonomies régionales. Une attitude servie par une mémoire historique, qu’il s’agira de raviver.

jeudi, 25 juin 2009

Mogens Camre: Möglichst grosse Gruppen bilden...

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Möglichst große Gruppen bilden

UEN-Vize Mogens Camre über Chancen einer rechten Fraktion

Ex: http://www.zurzeit.at

Herr Camre, wie beurteilen Sie das Ergebnis der EU-Wahl im Hinblick auf Europas Rechtsparteien?

Mogens Camre: Es ist ein großer Erfolg für die nationalen Einstellungen in den Mitgliedsländern. Es ist ja ganz klar, daß in den Mitgliedstaaten der Widerstand gegen den EU-Zentralismus und gegen die Machtübernahme Brüssels größer geworden ist, und wir sehen ja überall in Europa, daß die Sozialisten schwächer als zuvor sind. Daher hat bei uns in Dänemark die Dänische Volkspartei die Mandatszahl verdoppelt, und in vielen anderen europäischen Ländern, auch in Österreich, hat es eine ähnliche Entwicklung wie bei uns gegeben.

Welche Möglichkeiten auf rechter Seite sehen Sie zur Fraktionsbildung im EU-Parlament?

Camre: Wir wissen zur Zeit nicht genau, wer dabei sein kann, Aber ich hoffe, daß sich eine größere Koalition als bisher zwischen den EU-skeptischen Parteien ergeben wird. Die UEN, also die Fraktion Union für ein Europa der Nationen, hat derzeit einen Verlust von italienischen Mitgliedern, weil nach dem Zusammenschluß mit der Partei von Berlusconi die Mitglieder der Alleanza Nazionale die UEN verlassen. Auch sind unsere Mitglieder aus Litauen nicht wiedergewählt worden und die Iren haben einen Verlust von einem Mandat. Zur Zeit gibt es nur 35 Mitglieder und aus nur fünf Ländern, und das ist ja nicht genug. Deshalb muß unsere Gruppe erweitert werden, und wir müssen andere Parteien finden. Bereits vor der Wahl haben wir mit der österreichischen Freiheitlichen Partei und auch mit der Vlaams Belang gesprochen, aber wir brauchen viele mehr und wir hoffen, daß wir eine Gruppe in ähnlicher Größe wie die liberale Fraktion bilden können. Das heißt also, eine Gruppe von 60 bis 80 Mitgliedern bilden zu können.

Eine Reihe von Parteien, etwa die ungarische „Jobbik“ oder die British National Party, haben den Einzug ins Europaparlament geschafft. Wären diese Parteien, die mitunter als „rechtsextrem“ bezeichnet werden, mögliche Partner für eine neue Fraktion?

Camre: Die Dänische Volkspartei ist nicht das, was man eine rechtsorientierte oder rechtsnationalistische Partei nennt. An sich sind wir eine konservative Zentrumspartei mit dem Wunsch, die Selbständigkeit Dänemarks sowie die Selbständigkeit anderer Länder zu bewahren und die Einwanderung nach Europa und damit auch die Vertreitung antieuropäischer Werte zu verhindern. Das ist für uns sehr wichtig und wir finden, daß man das nicht als rechtsorientiert oder extrem rechts bezeichnen kann, wie man es oft in den Zeitungen liest, und deshalb möchten wir mit allen zusammenarbeiten, die dieselben Werte wie wir vertreten. Und ich glaube, es gibt in meh Ländern als zuvor Parteien mit derselben Einstellung. Das wären die FPÖ, der Vlaams-Belang und Parteien aus Schweden, Belgien, Holland und hoffentlich auch England. Aber wir müssen erst abwarten, wer als Mitglieder der UEN-Gruppe ansucht und welche Möglichkeiten es im allgemeinen gibt. Wir sehen nur ungern, daß es zwei verschiedene EU-skeptische Gruppen gibt, also eine links- und eine rechtsorientierte Gruppe, deshalb hoffen wir, daß wir eine größere Gruppe bilden können.

Wie lange wird es dauern, bis feststeht, wer der UEN-Fraktion angehört?

Camre: Zusammen mit Morten Messerschmidt, unserem neugewählten jungen EU-Parlamentarier, werde ich in Brüssel mit den verschiedenen Parteien verhandeln, und wir werden untersuchen, welche Möglichkeiten es gibt. Es ist ja zur Zeit unklar, wo die englischen Konservativen stehen, ob sie selbständig werden oder ob sie doch bei der Europäischen Volkspartei bleiben wollen. Aber bevor wir einen Standpunkt einnehmen, möchten wir gerne die Realitäten sehen.

Immer wieder ist zu hören, daß die britischen Konservativen, die ODS-Partei aus Tschechien und die PiS-Partei aus Polen eine konservative Fraktion gründen wollen. Sollten sich dann die UEN-Mitgliedsparteien dieser Gruppe anschließen?

Camre: Also, wenn die polnischen PiS-Abgeordneten, die zur Zeit bei der UEN sind, und die Engländer eine Gruppe bilden wollen, dann glaube ich, daß es unmöglich ist, eine andere Gruppe zu bilden. Denn diese neue Fraktion hätte dann eine so hohe Anzahl von Mitgliedern, daß wir einen Anschluß von vielen anderen sehen werden.

Aber gerade bei kleineren Parteien wie der Dänischen Volkspartei oder der FPÖ besteht doch dann die Gefahr, daß sie ihr Programm nicht umsetzen können, weil die starken Parteien wie die englischen Tories mit 24 Mitgliedern oder die PiS mit 16 Mitglieder die Fraktion dominieren.

Camre: Also ich kenne die polnischen Mitglieder sehr lange, und die haben vor den Wahlen ganz klar gesagt, sie möchten in der UEN-Gruppe bleiben und auf Basis der UEN-Gruppe eine noch größere Gruppe bilden. In diesem Fall könnten sich die englischen Konservativen anschließen. Aber selbstverständlich gibt es auch eine gewisse Konkurrenz innerhalb der Mitgliedsländer: Das heißt, die englischen Konservativen wollen wahrscheinlich nur ungern die United Kingdom Independence Party in der gleichen Fraktion sehen.

Aber letztendlich hängt alles von den Mandatsverhältnissen ab, und das kann ich heute nicht beurteilen, weil wir nicht wissen, wie viele zusammengehen werden. Also vor den Wahlen haben die Engländer gemeint, daß sie für eine eigene Fraktion etwa 70 oder 80 Mitglieder aus verschiedenen Mitgliedsländern kriegen könnten. Wenn das sich realisiert, dann gibt es kaum eine Möglichkeit, andere ähnliche Gruppen zu bilden.

Das Gespräch führte Bernhard Tomaschitz.

 
Mogens Camre ist (noch) EU-Abgeordneter der Dänischen Volkspartei und Vizepräsident der Fraktion „Union für ein Europa der Nationen“ (UEN). Bei der EU-Wahl am 7. Juni trat der 73jährige nicht mehr an

mercredi, 24 juin 2009

Iran's Election: None of America's Business

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Iran’s Election: None of America’s Business

 

So far, we're staying out of it – but for how much longer?

by Justin Raimondo - http://original.antiwar.com/ 

Was it Daniel Pipes’ endorsement of President Mahmoud Ahmadinejad that put the Holocaust-denying hard-liner over the top in Iran’s recent presidential "election"? Or was it the massive – and fairly obvious – fraud committed by the Ahmadinejad camp?

Joking aside, at least for the moment, one has to wonder: what else did anybody expect? Iranian elections have hardly been models of democratic governance in the past. The supreme leader, Ayatollah Khamenei, prefigured the probable upshot of all this when he announced that a victory for leading opposition candidate Mir Hossein Mousavi would amount to a repudiation of him personally – and the crackdown we are witnessing could only have come about as a direct result of Khamenei’s order.

The U.S. government – or, at least, one branch of it – didn’t help matters much. Their fast-tracking of draconian new sanctions on Iran right before Iranians went to the polls could only have helped Ahmadinejad. How’s that for timing?

In any case, the Mousavi challenge was a frontal assault on the legitimacy of the current regime, and they have responded just as tyrannical elites have always responded, with deadly force and brazen fraud.

Ahmadinejad has led his country into an economic dead end, with record unemployment, gas shortages, and a high inflation rate. That, combined with U.S. President Barack Obama’s remarkable outreach to the Iranians – a video message of friendship, an offer to negotiate with Iranian leaders without preconditions, and an unprecedented acknowledgment of the U.S. government’s role in overthrowing Mohammed Mossadegh’s democratically elected government in 1953 – would have sounded the death knell of the current gang if the election had been allowed to proceed unobstructed. As it was, the hard-liners sealed off Iran from the rest of the world as Mousavi’s overwhelming victory became apparent, placed the candidate under house arrest (or so it seems from numerous unconfirmed news reports), shut down the Internet, and unleashed their "Revolutionary Guards" on student-led protest demonstrations.

The swiftness of the hard-liner response, however, can be deceiving. Apparently, there was confusion in the Ahmadinejad camp as Mousavi’s victory loomed large. We are getting reports that the authorities informed Mousavi of his impending election victory before the polls had even closed, and he was advised to "moderate" his victory speech for fear of provoking a violent response from Ahmadinejad’s supporters, many of whom are members of the "revolutionary" militias. The reformist newspapers, too, were told they were not allowed to use the word "victory" in reference to Mousavi when reporting election results – but at least they were allowed to report it. Or so they thought.

Shortly afterward, however, these same newspapers were taken over by armed assailants, Mousavi’s election headquarters were surrounded by military forces under the hard-liners’ command, and the regime’s thugs were called out into the streets – where they met Mousavi’s mostly youthful supporters in bloody clashes throughout the country.

Like Juan Cole, I will readily admit that I may be wrong about the veracity of the hard-liner coup narrative, and I may very well have fallen for what some are calling the "North Tehran Fallacy" – the idea that Western reporters were lured into believing that Mousavi was the winner because they are all based in a relatively affluent and Westernized part of the Iranian capital. (Cole, by the way, denies the validity of the North Tehran thesis, though it seems plausible to me.) Yet that really has no relevance to the main point of this column, which is this: America has no business intervening in Iran’s internal affairs, including its presidential election. Period.

To do so would play right into the hands of Iran’s hard-liners – and their neoconservative cheerleaders (both overt and covert) in this country. Whatever support the kooky Ahmadinejad had managed to garner – according to leaked and unconfirmed reports, about 30 percent of the total – was due almost entirely to external factors, principally the U.S.-led campaign to strangle the Iranian economy and rile up ethnic and religious minorities. This, in turn, has redounded to the hard-liners’ benefit, as anti-Americanism – long a staple of Iranian politics – has reached record levels throughout the region.

So far, the Obama administration has kept its collective mouth shut pretty tight – except, of course, for Joe Biden – and that’s a good thing. What isn’t so good is that the White House will almost surely be forced to pronounce some sort of verdict or judgment on the apparently fraudulent election results. Criticism, however mild, coming from Washington, will surely be used by Ahmadinejad & Co. as a pretext to declare a state of "emergency" and engineer a total crackdown. And the possibility of a dramatic showdown between the two Iranian camps is increasing by the moment: Mousavi is reportedly calling for his followers to take to the streets in protest – although there is some fear that this may be a trap set by the regime – and what follows may very well turn out to be an Iranian replay of what happened in China’s Tiananmen Square, at least as far as the rest of the world sees it.

What this means, in terms of U.S. foreign policy, and the building "crisis" around U.S.-Iranian relations, is that the prospects for a negotiated settlement of the outstanding issues between the two countries have darkened considerably. Yes, I know Obama has declared his intention to soldier on in the "outreach" effort, but this will become increasingly untenable – and make it fairly easy for him to backtrack – as the authority and legitimacy of the Iranian government continues to deteriorate, as it will.

And we should not forget that, in spite of public assurances from the U.S. president that the administration wants peace, is prepared to negotiate, and that it’s time for "a new beginning," the Americans continue their covert action operations directed at Tehran – as recent bombings and other disturbances in the eastern non-Persian provinces have shown. Is the U.S. involved in the current street fighting in Tehran and other major cities? I wouldn’t be at all surprised to have this suspicion confirmed in coming days. After all, in 2007 Congress appropriated $400 million to destabilize the Iranian regime, and who’s to say this program isn’t bearing fruit?

U.S. military leaders are vehemently opposed to launching yet another war in the Middle East, and their stubborn resistance to the idea – floated by Bush’s neocon camarilla in the latter days of the Decider’s reign – scotched the War Party’s attempts to make sure Obama inherited a Middle East aflame. Yet their efforts will have reached beyond the previous administration’s grave – and succeeded in dragging Obama down with them into hell – if events in Iran provoke an ill-considered response from the U.S.

Whenever there are election "irregularities" anywhere outside the U.S., American government officials have a bad habit of getting up on their high horses and lecturing the rest of the world on how best to conduct their own internal affairs. Never mind that the U.S. itself has only two officially recognized political parties, both of which are subsidized with tax dollars, and that any potential rivals must jump through a number of hoops to even get on the ballot. We’re a legend in our own minds – the world’s greatest "democracy" – and anyone who questions this dubious claim is immediately charged with "anti-Americanism."

Yet even if that were not the case – even if our democratic procedures were flawless – that still wouldn’t give the U.S. government any standing to pass judgment, because how Iran conducts its presidential elections is not a legitimate concern of the U.S. government. The idea that the occupant of the Oval Office must pass moral judgment on all events, including other countries’ elections, is a byproduct of America’s imperial pretensions and delusions of "world leadership."

The Israel lobby, which has been pushing for a U.S. confrontation with Iran, is revving up its engines even now to push harder for increased sanctions and other provocative moves by the U.S. Obama, I fear, will prove unable to resist all that pressure, though I’d love to be proven wrong.

lundi, 22 juin 2009

Dé-dollarisation: le démantèlement de l'empire militaire et financier américain

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Dé-dollarisation : le démantèlement de l’empire militaire et financier américain
par Michael Hudson - http://contreinfo.info/

Les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai, réunis à Iekaterinbourg avec l’Inde et le Brésil, n’ont guère d’autre choix que de rechercher une alternative au dollar, juge l’économiste Michael Hudson. Continuer à financer à crédit la consommation américaine, les dépenses du Pentagone et de ses 750 bases à l’étranger, en accumulant des dollars et des bons du Trésor équivaudrait pour eux à accumuler en parallèle les risques tant financiers que militaires. Ils sont désormais contraints, estime-t-il, d’inventer une voie de sortie du dollar. L’heure est venue pour un monde multipolaire a affirmé le Président russe Medvedev, et le président de la Banque centrale chinoise lui fait écho en déclarant que l’objectif est désormais de créer une une monnaie de réserve internationale qui ne serve pas les intérêts exclusifs des USA. Hudson indique que les autorités américaines se sont vues infliger une fin de non recevoir à leur demande d’assister au sommet de l’OCS. Ce non, dit-il, c’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir.

Par Michael Hudson, 13 juin 2009

La ville Russe de Iekaterinbourg, la plus importante à l’est de l’Oural, pourrait désormais être connue comme le lieu où sont morts non seulement les tsars mais aussi l’hégémonie américaine. Non pas uniquement l’endroit où le pilote américain Gary Powers a été abattu en 1960, mais aussi celui où l’ordre financier international dominé par les USA a été mis à bas.

La remise en cause de l’Amérique sera le thème principal des réunions élargies de Iekaterinbourg, en Russie (ex-Sverdlovsk) des 15 et 16 Juin rassemblant le président chinois Hu Jintao, le président russe Dmitri Medvedev et les représentant les six pays de l’ Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Cette alliance regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan. L’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie y ont le statut d’observateurs. Mardi le Brésil s’y joindra pour les discussions commerciales entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). 

Les participants ont assuré à des diplomates américains que leur objectif n’était pas le démantèlement de l’ empire financier et militaire des États-Unis. Ils veulent simplement discuter de l’aide mutuelle, indépendamment du rôle des États-Unis, de l’OTAN ou du dollar américain en tant que support du commerce international. Les diplomates américains se demandent ce que cela signifie vraiment, si ce n’est une étape visant à rendre l’hégémonie américaine obsolète. C’est ce que signifie « monde multipolaire », après tout. Pour commencer, en 2005, l’OCS avait demandé à Washington d’établir un calendrier de retrait de ses bases militaires en Asie centrale. Deux ans plus tard, les pays de l’OCS se sont ralliés officiellement à la position des ex-républiques de la CEI appartenant à l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), qui avait été fondée en 2002 en tant que contrepoids à l’OTAN. 

Pourtant, la réunion n’a suscité que le désintérêt collectif de la presse aux États-Unis et même en Europe, bien que l’ ordre du jour y soit de remplacer le standard mondial du dollar par un nouveau système financier, ainsi qu’un nouveau système de coopération pour la défense. Un porte-parole du Conseil des Relations Extérieures (Un institut d’études géopolitiques américain, ndt) a déclaré qu’il pouvait difficilement imaginer que la Russie et la Chine puissent surmonter leurs rivalités géopolitiques [1], suggérant que l’Amérique peut pratiquer le « diviser pour régner » que la Grande-Bretagne a si habilement utilisé durant de nombreux siècles pour fragmenter les opposition dans son propre empire. Mais George W. Bush ( qui déclarait « Je suis un rassembleur, non un diviseur ») s’est placé dans la continuité de l’administration Clinton pour pousser la Russie, la Chine et leurs voisins à trouver un terrain d’entente, lorsqu’il s’agit de trouver une alternative au dollar, et du même coup à la possibilité pour les Etats-Unis de prolonger indéfiniment leur déficit de la balance des paiements.

Cette séquence, qui pourrait représenter les dernières manifestations de l’hégémonie américaine, a débuté dès le mois d’avril lors de la conférence du G-20, et est devenue encore plus explicite à Saint-Pétersbourg au Forum économique international du 5 Juin, lorsque M. Medvedev a demandé à la Chine, la Russie et l’Inde de « construire un ordre mondial de plus en plus multipolaire. » Ce qui signifie en clair : nous avons atteint nos limites en ce qui concerne les subventions à l’encerclement militaire de l’Eurasie par les Etats-Unis, tout en les laissant s’approprier nos exportations, nos entreprises, les actifs et les biens immobiliers en échange d’une monnaie de papier de valeur douteuse. 

« Le système unipolaire maintenu artificiellement » dont a parlé M. Medvedev [2], est fondé sur « un seul grand centre de consommation, financé par un déficit croissant, et donc de plus en plus de dettes, une monnaie de réserve jadis forte et une domination dans le système de l’évaluation des actifs et des risques. » A la racine de la crise financière mondiale, a t-il conclu, il y a le fait que les États-Unis produisent trop peu et dépensent trop. Leurs dépenses militaires sont particulièrement choquantes, comme par exemple le renforcement de l’aide militaire américaine à la Géorgie annoncé la semaine dernière, le bouclier de l’OTAN en Europe de l’Est, et la mainmise des États-Unis dans les régions riches en pétrole comme le Moyen-Orient et l’Asie centrale. 

Le point de friction avec tous ces pays est celui de la capacité qu’ont les États-Unis de faire fonctionner indéfiniment la planche à billets. Le surplus de dépenses d’importations des consommateurs américains par rapport aux exportations, les rachats par les USA de quantités de sociétés étrangères et de biens immobiliers, les dépenses que le Pentagone effectue à l’étranger : tous ces dollars aboutissent dans les banques centrales étrangères. Elles sont ensuite confrontées à un choix difficile : soit recycler ces dollars aux États-Unis en achetant des bons du trésor américains, soit laisser le « marché libre » déterminer le cours de leur monnaie par rapport au dollar - et par là même à déterminer le prix de leurs exportations sur les marchés mondiaux, créant ainsi du chômage et provoquant la faillite d’entreprises.

Lorsque la Chine et d’autres pays recyclent leurs flux de dollar US en achetant des bons du Trésor pour « investir » aux États-Unis, cette accumulation n’est pas vraiment volontaire. Cela ne reflète pas une foi en l’économie américaine qui rémunèrerait l’épargne des banques centrales, ni une quelconque préférence d’investissement, mais tout simplement un manque d’alternatives. Les « marchés libres » à la mode des USA piègent les pays dans un système qui les obligent à accepter indéfiniment des dollars. Mais désormais, ils veulent en sortir.

Cela implique la création d’une nouvelle alternative. Plutôt que de faire simplement « des changements cosmétiques comme certains pays et peut-être les organisations financières internationales pourraient le vouloir », comme l’a dit M. Medvedev à Saint-Pétersbourg : « ce dont nous avons besoin, ce sont des institutions financières d’un type tout à fait nouveau, où ne domineraient ni les problèmes politiques et les motivations [sous-jacentes], ni aucun pays en particulier. »

Lorsque les dépenses militaires à l’étranger ont provoqué le déficit la balance des paiements US et ont conduit les Etats-Unis à abandonner l’étalon or en 1971, les banques centrales se sont trouvées démunies de cet actif traditionnellement utilisé pour solder les déséquilibres des paiements. La solution par défaut a consisté à investir les flux issus des paiements ultérieurs en obligations du Trésor américain, comme si celles-ci étaient « aussi fiables que l’or ». Les banques centrales détiennent maintenant pour 4 000 milliards de dollars de ces obligations dans leurs réserves internationales. Ces prêts ont également financé la plupart des déficits budgétaires du gouvernement américain depuis maintenant plus de trois décennies ! Etant donné que la moitié environ des dépenses discrétionnaires du gouvernement américain est consacrée aux opérations militaires - dont plus de 750 bases militaires à l’étranger et dans des opérations de plus en plus coûteuses dans les pays producteurs de pétrole et ceux qui permettent son transit - le système financier international est organisé de manière à financer le Pentagone, ainsi que les rachats par les États-Unis d’actifs étrangers censés rapporter beaucoup plus que les bons du Trésor que les banques centrales étrangères détiennent.

La principale question à laquelle sont confrontées les banques centrales mondiales est donc de savoir comment éviter d’ajouter encore plus de dollars US à leurs réserves et, par conséquent, de financer encore plus les dépenses qui creusent le déficit des États-Unis - y compris les dépenses militaires à leurs propres frontières ? 

Pour commencer, les six pays de SCO et les pays du BRIC ont l’intention de commercer dans leurs propres monnaies afin de bénéficier mutuellement du crédit que les États-Unis avait monopolisé jusqu’à présent à son profit. À cette fin, la Chine a passé des accords bilatéraux avec l’Argentine et le Brésil pour effectuer leur échanges commerciaux en renminbi, la monnaie chinoise, plutôt qu’en dollar, en livre sterling ou en euros [3] . Il y a deux semaines, la Chine a également conclu un accord avec la Malaisie pour que les deux pays commercent en renminbi [4]. L’ancien Premier ministre, le Dr. Tun Mahathir Mohamad, m’a expliqué en janvier qu’en tant que pays musulman la Malaisie voulait éviter de faire tout ce qui pourrait faciliter l’action militaire américaine contre les pays islamiques, y compris la Palestine. La nation a trop d’actifs en dollars, ont expliqué ses collègues. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a écrit officiellement sur son site Internet que l’objectif est maintenant de créer une monnaie de réserve « indépendante d’une nation particulière » [5]. C’est l’objet des discussions à Iekaterinbourg.

En plus d’éviter de financer la prise de contrôle par les États-Unis de leur propre industrie et l’encerclement militaire américain de la planète, la Chine, la Russie et d’autres pays voudraient certainement se développer comme l’Amérique l’a fait. En fait, ils considèrent les États-Unis comme une nation hors-la-loi, financièrement et militairement. Comment caractériser autrement une nation qui promulgue un ensemble de lois pour les autres - sur la guerre, le remboursement de la dette et le traitement des détenus - mais n’en tient pas compte elle-même ? Les États-Unis sont maintenant le plus grand débiteur mais ont évité la punition des « ajustements structurels » imposés à d’autres pays endettés. Les taux d’intérêt US et les réductions d’impôt, alors les déficits commerciaux et budgétaires explosent, sont considérés comme le comble de l’hypocrisie, lorsqu’ils sont comparés à l’austérité que les programmes de Washington imposent aux autres pays par le biais du FMI et des officines de Washington.

Les États-Unis demandent aux pays endettés de vendre leurs services publics et leurs ressources naturelles, d’augmenter leurs taux d’intérêts et d’augmenter les impôts au détriment de la paix sociale pour dégager un maximum d’argent et payer les créanciers.

Et aux USA, le Congrès a empêché la société Chinoise CNOOK d’acheter Unocal pour des raisons de sécurité nationale, tout comme il a empêché Dubaï d’acquérir des exploitations portuaires américaines et empêché des fonds souverains d’acheter des infrastructures clés. Les étrangers sont invités à imiter les japonais qui avaient investi dans des « éléphants blancs » comme le Rockfeller Center, sur lequel les investisseurs ont rapidement perdu un milliard de dollars puis ont fini par se retirer. 

À cet égard, les États-Unis n’ont pas vraiment laissé à la Chine et aux autres pays en situation d’excédent de la balance des paiements d’autres choix que de devoir trouver un moyen d’éviter de nouvelles accumulations de dollars. À ce jour, la Chine tente de diversifier ses avoirs en dollars ailleurs qu’en bons du Trésor US, qui ne se sont pas révélés très fructueux. Hank Paulson, qui venait de la banque Goldman Sachs, avait conseillé à la banque centrale chinoise d’investir dans les titres à haut rendement émis par Fannie Mae et Freddie Mac, en expliquant que ceux-ci étaient de facto des obligations publiques. Ces titres se sont effondrés en 2008, mais au moins, le gouvernement américain a repris ces deux organismes de prêt hypothécaire, augmentant de facto de 5 200 milliards de dollars la dette nationale. En fait, ce renflouement a été rendu nécessaire en grande partie à cause des investissements effectués par les Etats étrangers.

Infliger des pertes aux investisseurs gouvernementaux étrangers aurait quelque peu atteint la réputation des bons du Trésor, non seulement en détruisant la crédibilité des États-Unis, mais aussi parce que les émissions d’obligations par le gouvernement étaient insuffisantes pour absorber les dollars qui coulaient à flot dans l’économie mondiale avec la montée en flèche du solde déficitaire de la balance des paiements des États-Unis. 

En recherchant de nouveaux actifs pour protéger la valeur de leurs avoirs en dollars alors que la bulle de crédit de la Réserve fédérale se traduisait par une baisse des taux d’intérêt, les fonds souverains chinois ont cherché à se diversifier à la fin de 2007. La Chine a pris des participations dans les fonds d’ investissement Blackstone et Morgan Stanley à Wall Street, Barclays en Grande-Bretagne, dans la Standard Bank d’Afrique du Sud (qui fut affiliée à la Chase Manhattan du temps de l’apartheid dans les années 1960) et dans le conglomérat financier belge Fortis proche de l’effondrement. Mais le secteur financier américain s’écroulait sous le poids de sa dette phénoménale, la valeur des actions des banques et des firmes d’investissement a plongé dans le monde entier.

Les étrangers voient le FMI, la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce comme les représentants de Washington dans un système financier soutenu par les bases militaires américaines et les porte-avions qui entourent la planète. Mais cette domination militaire est un vestige d’un empire américain qui n’est plus en mesure de régner par sa force économique. La puissance militaire américaine est basée davantage sur des armes atomiques et les frappes aériennes à longue distance que sur les opérations au sol, qu’il est devenu politiquement trop impopulaire de monter sur une grande échelle. 

Sur le front économique, on ne voit pas comment les États-Unis pourraient trouver les 4 000 milliards de dollars qu’ils doivent aux gouvernements étrangers, à leurs banques centrales et aux fonds souverains mis en place pour écluser la surabondance de dollars. L’Amérique est devenue un mauvais payeur et de fait, une mauvais payeur agressif sur le plan militaire, car elle cherche à conserver le pouvoir sans pareil jadis gagné sur le plan économique. La question qui se pose est de savoir comment peser sur son comportement. Yu Yongding, un ancien conseiller de la banque centrale de Chine désormais membre de l’Académie des Sciences chinoise, a proposé de faire remarquer au secrétaire américain au Trésor Tim Geithner que les États-Unis devraient « épargner » d’abord et avant tout en pratiquant une réduction de leur budget militaire. « Les recettes fiscales des Etats-Unis ne sont pas susceptibles d’augmenter à court terme en raison de la faible croissance économique, de la rigidité des dépenses et du coût de mener deux guerres. » [6

À l’heure actuelle, c’est l’épargne étrangère, et non pas celle des américains, qui finance le déficit budgétaire américain en achetant la plupart des bons du Trésor. Cela se traduit par un impôt levé sans la contrepartie d’une représentation des électeurs étrangers sur la manière dont le gouvernement des États-Unis utilise leur épargne forcée. Pour les « diplomates » du système financier , il est donc nécessaire d’élargir le champ d’application de leurs politiques, au-delà du seul marché de secteur privé. Les taux de change sont déterminés par de nombreux facteurs, en plus de celui des « consommateurs brandissant des cartes de crédit » , pour reprendre l’euphémisme habituel qu’utilisent les médias américains à propos du déficit de la balance des paiements. Depuis le 13ème siècle, la guerre a été un facteur dominant dans la balance des paiements des grandes nations - et de leurs dettes. Les obligations d’Etat financent essentiellement des dettes de guerre, dans la mesure ou en temps de paix les budgets ont tendance à être équilibrés. Ceci relie directement le budget de la guerre à la balance des paiements et aux taux de change. 

Les pays étrangers se voient encombrés de reconnaissances de dette qui ne seront pas honorées - dans des conditions telles que s’ils agissent afin de mettre fin au festin américain, le dollar va plonger et leurs avoirs en dollars vont chuter par rapport à leur monnaie nationale et aux autres devises. Si la monnaie chinoise s’apprécie de 10% par rapport au dollar, sa banque centrale enregistrera l’équivalent de 200 milliards de dollars de pertes sur ses 2 000 milliards de dollars.

Cela explique pourquoi, quand les agences de notation envisagent que les titres du Trésor des États-Unis puissent perdre leur notation AAA, elles ne veulent pas signifier que le gouvernement ne serait pas en mesure d’imprimer des dollars papier pour honorer ses dettes. Elles indiquent plutôt que la valeur du dollar va se déprécier internationalement. Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment. Lorsque M. Geithner prit un visage grave pour déclarer devant un auditoire à l’Université de Pékin au début du mois de Juin qu’il croyait en un « dollar fort » et que les investissements de la Chine aux États-Unis étaient sûrs, il a été accueilli par des rires sarcastiques [7]. 

L’anticipation d’une hausse des taux de change de la Chine incite les spéculateurs à chercher à emprunter des dollars pour acheter du renminbi et bénéficier de la hausse. Pour la Chine, le problème est que ce flux spéculatif deviendrait une prophétie auto-réalisatrice en faisant grimper sa monnaie. De ce fait, le problème des réserves est intrinsèquement lié à celui des contrôles de capitaux. Pourquoi la Chine devrait-elle voir ses compagnies rentables vendues pour des dollars fraîchement créés, que la banque centrale doit utiliser pour acheter à faible taux des bons du trésor américain ou perdre encore plus d’argent à Wall Street ? Pour éviter ce dilemme, il est nécessaire d’inverser la philosophie de l’ouverture des marchés de capitaux que le monde a adopté depuis Bretton Woods en 1944.

A l’occasion de la visite de M. Geithner en Chine, « Zhou Xiaochuan, directeur de la Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a déclaré que c’était la première fois depuis que les pourparlers semestriels ont commencé en 2006, que la Chine avait besoin d’apprendre des erreurs de l’Amérique tout comme de ses succès » lorsqu’il fut question de la déréglementation des marchés de capitaux et du démantèlement des contrôles. 

Une ère est donc arrivée à son terme. Face à des dépenses démesurées des Etats-Unis, la dé-dollarisation menace de forcer les pays à revenir aux doubles taux de change, qui furent fréquents entre les deux guerres mondiales : un taux de change pour le commerce des produits, un autre pour les mouvements de capitaux et les investissements, tout au moins pour les économies de la zone dollar [8].

  Même sans contrôle des capitaux, les pays réunis à Iekaterinbourg prennent des mesures pour éviter de recevoir involontairement de plus en plus de dollars. Voyant que l’hégémonie globale des États-Unis ne peut pas se poursuivre en l’absence du pouvoir d’achat qu’ils leur procurent eux-mêmes, ces gouvernements cherchent à hâter ce que Chalmers Johnson a nommé dans son ouvrage « les douleurs de l’empire » : la faillite de l’ordre mondial financier et militaire américain. Si la Chine, la Russie et leurs alliés non-alignés suivent leur propre chemin, les États-Unis ne pourront plus vivre grâce à l’épargne des autres (sous la forme de leurs propres dollars recyclés), ni disposer de cet argent pour financer des dépenses militaires illimitées. 

Des responsables américains voulaient assister à la réunion de Iekaterinbourg en tant qu’observateurs. On leur a répondu : non. C’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir. 

Michael Hudson est un économiste spécialisé dans le domaine de la balance des paiements. Il a été le conseiller économique en chef du candidat Démocrate à la présidentielle Dennis Kucinich. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont : « Super Imperialism : The Economic Strategy of American Empire »


Publication originale Michael Hudson, traduction Madeleine Chevassus pour Contre Info


[1] Andrew Scheineson, “The Shanghai Cooperation Organization,” Council on Foreign Relations, Updated : March 24, 2009 : “While some experts say the organization has emerged as a powerful anti-U.S. bulwark in Central Asia, others believe frictions between its two largest members, Russia and China, effectively preclude a strong, unified SCO.”

[2] Kremlin.ru, June 5, 2009, in Johnson’s Russia List, June 8, 2009, #8.

[3] Jamil Anderlini and Javier Blas, “China reveals big rise in gold reserves,” Financial Times, April 24, 2009. See also “Chinese political advisors propose making yuan an int’l currency.” Beijing, March 7, 2009 (Xinhua). “The key to financial reform is to make the yuan an international currency, said [Peter Kwong Ching] Woo [chairman of the Hong Kong-based Wharf (Holdings) Limited] in a speech to the Second Session of the 11th National Committee of the Chinese People’s Political Consultative Conference (CPPCC), the country’s top political advisory body. That means using the Chinese currency to settle international trade payments ...”

[4] Shai Oster, “Malaysia, China Consider Ending Trade in Dollars,” Wall Street Journal, June 4, 2009.

[5] Jonathan Wheatley, “Brazil and China in plan to axe dollar,” Financial Times, May 19, 2009.

[6] “Another Dollar Crisis inevitable unless U.S. starts Saving - China central bank adviser. Global Crisis ‘Inevitable’ Unless U.S. Starts Saving, Yu Says,” Bloomberg News, June 1, 2009.

[7] Kathrin Hille, “Lesson in friendship draws blushes,” Financial Times, June 2, 2009.

[8] Steven R. Weisman, “U.S. Tells China Subprime Woes Are No Reason to Keep Markets Closed,” The New York Times, June 18, 2008.

dimanche, 21 juin 2009

L'Europe? Quelle Europe?

L’Europe ? Quelle Europe ?

Photo 089.jpgpar Pierre Vial

Président de Terre et peuple

Les chiffres sont là. Eloquents. Une abstention à hauteur de 56,9% pour l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, de 59,5% pour la France. En majorité, les Européens ne se sont pas déplacés pour voter. Tout simplement parce que les Européens ne se sentent pas concernés par l’Europe. Tout au moins celle de Bruxelles. Et on les comprend, même si on sait que, qu’on le veuille ou non, que cela plaise ou non, notre vie quotidienne est, pour notre plus grand malheur, de plus en plus déterminée par des décisions bureaucratiques prises loin de nos terroirs (terroirs ? Qu’est-ce que c’est que ça ? disent les Eurocrates).

La crise et ses méfaits, tout particulièrement le chômage, auraient dû faire monter en puissance le vote protestataire et populiste. Ce fut le cas dans certains pays. Mais en France il n’y a plus que Le Pen lui-même à croire (ou à faire semblant de croire) en son rôle de tribun de la plèbe. Quant à l’extrême-gauche, elle n’a pas raflé la mise. Sarkozy, le joueur de flûte, continue à entraîner nombre de Gaulois, hébétés, vers le fleuve qui conduit au gouffre, tandis que les autres chefs d’Etat européens ne valent pas mieux.

Faut-il pour autant désespérer de l’Europe ? Evidemment non. Il faut garder notre foi intacte en ce grand dessein, ce puissant rêve de grandeur mobilisateur d’énergies qui s’appelle l’Europe. Mais pas n’importe laquelle. L’Europe des peuples et des terroirs. Notre Europe. Notre grande patrie européenne, tout à la fois confédérale et impériale (deux dimensions qui, si on veut bien y réfléchir, peuvent être totalement complémentaires, comme l’Histoire l’a déjà montré).

Notre Europe : tel est le dossier publié dans le prochain numéro de Terre et Peuple Magazine, avec des contributions de Robert Spieler, Alain Cagnat, Jean-Gilles Malliarakis et Pierre Vial.

mercredi, 17 juin 2009

Islam: Obama lance un "missile" symbolique vers l'Europe

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Islam : Obama lance un « missile » symbolique vers l'Europe

Après la Bosnie, le Kosovo, la Turquie, les Etats-Unis via le président américain lancent un nouveau message symbolique en vue de déstabiliser l'Europe. Barack Obama a défendu aujourd'hui au Caire le port du voile pour les musulmanes en Occident, prenant le contre-pied de la France.

C'est par trois fois que M. Obama a pris la défense du voile islamique dans son discours prononcé à l'Université du Caire, critiquant le fait qu'un pays occidental « dicte les vêtements » qu'une musulmane « doit porter ».

Au nom de la laïcité, la France a banni en 2004 dans les écoles les signes religieux ostentatoires avec une loi interprétée comme ciblant surtout le voile islamique. La polémique fait également rage au Canada et en Allemagne alors qu'en Belgique, 90% des écoles le bannissent et il est jugé « discriminatoire » par un décret du Conseil d'Etat.

« Il est important pour les pays occidentaux d'éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu'une femme doit porter », a-t-il lancé.

Sans jamais citer la France ou d'autres pays, il a enchaîné en affirmant qu'« on ne doit pas dissimuler l'hostilité envers une religion devant le faux semblant du libéralisme ».

« Je sais qu'il y a un débat sur ce sujet », a encore dit M. Obama avant de trancher sur ce sujet toujours controversé en Occident devant un public trié sur le volet, parmi lequel de nombreuses femmes voilées.

« Je rejette », a-t-il ainsi affirmé, « les vues de certains en Occident » pour qui le fait « qu'une femme choisisse de couvrir ses cheveux a quelque chose d'inégalitaire ».

Il a encore souligné que « le gouvernement américain s'est porté en justice pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le voile » et « punir ceux qui voudraient le leur dénier ».

Pour la première fois, une Américaine musulmane portant le voile, Dalia Mogahed, d'origine égyptienne, a fait son entrée à la Maison Blanche comme conseillère de Barack Obama.

Mais la question du port du voile, notamment à l'école, met aussi à l'épreuve des gouvernements et opinions publiques dans des pays musulmans.

M.G.
<http://www.dailymotion.com/fr/channel/news>
08/06/2009

Corespondance Polémia
13/06/2009
 

M.G.

mardi, 16 juin 2009

Le discours du Caire comme paradigme de la dhimmitude rampante

Le discours du Caire comme paradigme de la dhimmitude rampante

Ex: http://www.insolent.fr/
090611Le discours prononcé par le président des États-Unis à l'université du Caire le 4 juin est apparu à beaucoup de braves gens comme pavé des meilleures intentions. On l'a présenté comme annonciateur de temps heureux où l'épée deviendra charrue et où le lion jouera gentiment avec la gazelle.

Cependant, il contient un tel nombre de demi-vérités et de franches légendes qu'il faut un certain temps pour les analyser froidement et en mesurer les conséquences. Dans un tel propos, l'interprétation de l'auditeur, plus encore que celle du lecteur, compte finalement plus que l'habile formulation du rédacteur.

Le mensonge brut, le plus gros, consiste à poser comme un dogme, que la civilisation se trouverait redevable en quoi que ce soit de la religion islamique. Postulat, naturellement non-démontré, car indémontrable, puisque faux, un tel sophisme alimente la propre nostalgie interne des musulmans pour leur âge d'or. Modestement d'ailleurs ceux-ci le situent entre 622 et 661, c'est-à-dire à l'époque où Mahomet, de 622 jusqu'à sa mort, puis les quatre califes dits "rachidoun" gouvernent à Médine la communauté des croyants (1).

À partir des Omeyyades, autrement dit : de la dynastie de Moawiya, gouverneur de la Syrie conquise, et qui, cinquième calife, régnera à Damas, nous considérons souvent en occident que l'empire islamique médiéval était devenu une puissance culturellement estimable. Elle le restera plus ou moins jusqu'à la destruction de la capitale abbasside de Bagdad par les Mongols en 1258.

Il se trouve que l'islamisme proprement dit professe une tout autre vision. Ceux que, par commodité, nous acceptons d'appeler "salafistes", du nom qu'ils se donnent eux-mêmes par référence à la doctrine des "pieux ancêtres", pensent de ces sociétés ultérieures : damascène, puis mésopotamienne ou persane, a fortiori andalouse ou ottomane, qu'elles témoigneraient, à les en croire, déjà d'un abâtardissement.

Revenons par conséquent aux affirmations développées dans le discours de M. Obama.

Pour qu'elles contiennent la moindre part de vérité, il faudrait pouvoir déterminer en quoi, au VIIe siècle, la prédication religieuse de la péninsule arabique a pu déterminer elle-même un seul "progrès de l'esprit humain". On reste bien en peine, du point de vue occidental.

La thèse dans laquelle s'inscrit implicitement le discours présidentiel américain se retrouve dans la triple conclusion citant successivement le Talmud, la Bible et ce qu'il appelle le "saint" Coran. En elle-même, cette présentation devrait heurter le chrétien. Elle met le livre musulman au-dessus du nôtre, dont le message spécifique s'appelle l'Évangile. Accessoirement, celui-ci ne donne aucune ligne directrice étrangère à celles de l'Ancien Testament, insistant plus spécifiquement, pour faire court sur une dimension humaniste, elle-même présente dans le Lévitique, et résolument pacifique : "quiconque vit par l'épée périra par l'épée".

Admettons cependant, un instant, que la croyance commune monothéiste, reformulée à leur manière au VIIe siècle par les Bédouins du Hedjaz, les rapprocherait d'un tronc commun judéo-chrétien. Supposons même que cela permette effectivement de parler, bien hardiment d'une "fraternité d'Abraham". On peut le concevoir en lisant honnêtement certains passages du livre saint des mahométans.

Mais, alors, si l'on se situe sur un tel terrain, la même lecture contredit totalement l'affirmation centrale du discours du Caire de M. Barack Husseïn Obama, répétant cette déclaration à peine croyable :
À Ankara, j’ai dit clairement que l’Amérique n’est pas et ne sera jamais en guerre contre l’Islam.
Comment un homme aussi documenté, épaulé par des "agences gouvernementales" – terme américain qui désigne des bureaucraties aussi puissantes que le Département d'État, la CIA, la NSA, etc. – peut-il ignorer ce que tout un chacun peut trouver tout seul dans le Coran.

Les citations djihadistes habituellement abondent. On gagnera à les retrouver soi-même.

Ici je me permets simplement d'en emprunter le tableau au plus favorable des islamologues français, l'universitaire protestant Bruno Étienne. Voici comment il résume la violence recommandée par la "récitation" coranique (2) :
- "Le combat vous est prescrit" (sourate 2 vv216-217 répété à sourate 3, vv157-158, v169, sourate 8 v17)
- "combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de luttes doctrinales et qu'il n'y ait plus d'autres religion que celle de Dieu" (sourate 8 v39) ;
- "combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, au jour dernier, qui ne considèrent pas comme illicite ce que Dieu et son Prophète ont déclaré illicite, ainsi que ceux qui parmi les gens des Écritures, ne pratiquent pas la religion de la vérité, jusqu'à ce qu'ils payent, humiliés et de leurs propres mains le tribut." (sourate 9 v29)
-et enfin "ô croyants ! combattez les infidèles qui vous entourent. (sourate 9, vv41,111 et 123; sourate 97 v35 ; sourate 59 v8)

Que faut-il de plus à ce paradigme de la dhimmitude rampante ? Si l'on envisage, au-delà de ce que des musulmans ont pu accomplir de positif, leur religion elle-même (3) on doit voir la vérité en face : cet islam-là a déclaré la guerre à l'occident.

M. Obama constate que "la violence extrémiste menace gravement notre sécurité" et il parle de "la situation en Afghanistan". À qui veut-il faire croire qu'il ne s'agit pas d'une guerre ?

On s'étonnera par conséquent que le président français ait cru bon de déclarer : "Je suis totalement d'accord avec le discours du président Obama, y compris sur la question du voile. (…) en France, toute jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C'est sa liberté." (4)

Dans notre pays, on a pris l'habitude d'appeler des "réformes" toute modification des lois et des règlements. Au nombre de celles-ci, envisage-t-on en haut lieu d'abroger, par conséquent, la Loi du 15 mars 2004 "encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics" ou de ne pas l'appliquer ? On aimerait des précisions de la part du premier magistrat de la république.

 

Apostilles

  1. À partir du second calife, Omar ibn el-Khattab (634-644) conquérant, par l'épée,de la Syrie, de la Perse, de la Mésopotamie et de l'Égypte, les successeurs de l'envoyé (khalifa al-rasoul) y prennent le titre de commandeurs des croyants (amir al-mumenin dont l'occident médiéval a fait "miramollin") titre novateur, excluant comme "infidèles" les judéo-chrétiens.
  2. Dans son livre "Islamisme radical" chapitre "du Jihad au tyrannicide" publié en 1987 (Hachette) pages 179-180.
  3. Rappelons qu'officiellement, au moins sein de l'islam sunnite, qui prévaut à l'université égyptienne al-Azhar, "l'interprétation" (idjtihâd) est fermée depuis plus de 700 ans. Cette situation remonte aux califes abbassides. Elle irrite certes quelques "réformistes", au sens occidental du mot.
  4. Le 6 juin à Caen cf AFP, publié le 06/06/2009 à 14 h 05.
JG Malliarakis

00:34 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : islam, obama, etats-unis, egypte, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook