samedi, 10 décembre 2022
Stupéfiante offensive sur les plats pays
Stupéfiante offensive sur les plats pays
par Georges FELTIN-TRACOL
En septembre dernier, une patrouille de la police belge interpellait quatre individus louches qui rôdaient autour du domicile privé du ministre fédéral belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Leur intention visait à l’enlever ou à ravir l’un de ses proches. Courant octobre, la princesse héritière des Pays-Bas, Catharina-Amalia d’Orange-Nassau, se voit contrainte de délaisser son appartement d’étudiante à Amsterdam et de retourner vivre au palais royal parental bien mieux protégé. Quant au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, il ne se déplace plus seul en vélo. Ces trois exemples montrent que la Belgique et les Pays-Bas entrent dans une « guerre moléculaire » larvée due à la montée en puissance sur notre continent des organisations de la drogue.
Utilisant pleinement les méfaits de la mondialisation marchande et le transport maritime par porte-conteneur, des groupes criminels belges et néerlandais tels la Mocro Maffia coopèrent avec les bandes organisées d’Amérique latine. Premiers ports d’Europe par le tonnage embarqué ou débarqué, Anvers et Rotterdam constituent les portes d’entrée idéales pour le trafic de drogue en Europe où, à la différence de l’Amérique du Nord au marché saturé, existe une forte demande pour cause de déchéance spirituelle totale. Le port français du Havre en Normandie bénéficie lui aussi de cette activité illégale fort lucrative, mais dans des proportions moindres. La zone portuaire d’Anvers s’étend sur 500 km², soit environ cinq fois la surface de Paris. Les rues de ce vaste complexe ne sont pas répertoriées, ni cartographiées, ni indiquées par satellite. Selon les dockers et des délinquants repentis, il est assez facile de livrer une grosse cargaison de drogue sans se faire remarquer.
Des reportages récents témoignent de l’inquiétante situation des ports de la Mer du Nord. Les trafiquants incitent les dockers à travailler pour eux, en les menaçant parfois. Les pressions sont terribles, d’autant que les organisations criminelles n’hésitent pas à tuer. Elles ont déjà assassiné en juillet 2021 le journaliste Peter Rudolf de Vries (photo) qui enquêtait sur leurs trafics. Auparavant, le 26 juin 2018, un attentat à la voiture bélier était commis contre le siège du journal De Telegraaf. Outre les journalistes trop curieux, ces nouvelles mafias transnationales visent d’autres groupes concurrents. Fusillades en pleine rue, jets de grenade, explosions à la bombe, exécutions sommaires rythment le quotidien de la cité flamande en proie à une insécurité grandissante.
Si les Pays-Bas et la Belgique ne sont pas encore des États en déshérence bien qu’il faille soupçonner l’insistance des nouvelles mafias auprès des principales formations politiciennes, ces deux pays entrent dans une phase chronique de violences publiques croissantes qui s’apparente à la situation chaotique de la Colombie dans les années 1980 – 1990 quand le gouvernement de Bogota affrontait le célèbre et redoutable cartel de Medellin de Pablo Escobar.
En dépit des saisies record de cargaisons illicites et le démantèlement répété des réseaux, police et justice, victimes des coupes budgétaires décidées au nom de l’ultra-libéralisme maastrichtien, n’endiguent plus le phénomène. Le déploiement de l’armée dans l’aire portuaire serait une possibilité que les autorités belges refusent pour l’heure d’envisager par crainte de favoriser encore plus le vote « populiste »… Le bourgmestre d’Anvers, le national-centriste indépendantiste Bart De Wever, chef de la NVA (Nouvelle Alliance flamande), critique la faible réactivité des gouvernement régional et fédéral qui lui sont hostiles. La hausse de la délinquance en Flandre, y compris à la campagne où se multiplient les points de deal, profiterait en priorité d’après les sondages au Vlaams Belang.
Par pruderie droit-de-l’hommiste, les reportages ne mentionnent pas la conjonction de deux phénomènes qui bouleversent en profondeur la physionomie générale de la Flandre belge et des Pays-Bas. Ces deux plats pays paient aujourd’hui cinquante ans d’immigration extra-européenne voulue et encouragée. Les dirigeants des bandes mafieuses ont des origines allogènes. Vit en Belgique et aux Pays-Bas une importante diaspora marocaine dont les meneurs proviennent de la région septentrionale du Rif, historiquement rétive à Rabat. Le dimanche 27 novembre 2022, les Bruxellois ont peut-être compris qu’un grand remplacement démographique s’effectuait avec les émeutes provoquées par des Marocains heureux de célébrer la victoire au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de balle au pied de leur équipe sur la Belgique (2 – 0).
Divisée en plusieurs clans, plus ou moins puissants et souvent rivaux, la Mocro Maffia ne forme toutefois pas un ensemble cohérent puisque les conflits tribaux de là-bas se cumulent aux contentieux « commerciaux » d’ici et maintenant. Divers accords se nouent au Surinam, l’ancienne Guyane néerlandaise, ainsi qu’avec des États africains en déclin en passe de devenir des narco-États.
Le second facteur concerne bien sûr la légalisation de la toxicomanie aux Pays-Bas à partir de 1976. La liberté laxiste de fumer un pétard sans se préoccuper d’ailleurs du bilan carbone émis à cette occasion n’entraîne pas la fin des réseaux, mais au contraire les renforce. Quant à la demande, loin de diminuer, elle augmente dans toutes les classes d’âge. Le 10 août 2022, une trentaine de sénateurs PS publiait dans Le Monde une tribune libre en faveur de la dépénalisation du cannabis en avançant des motifs les plus grotesques les uns que les autres. Honte à ces parlementaires fourriers de la décadence ! Parmi les signataires pour qui il serait plus grave de ne pas porter de masque que de fumer un joint, il y a l’actuelle vice-présidente du Sénat et élue de l’Oise, Laurence Rossignol, déplorable ministresse de la Famille de 2016 à 2017 sous Flamby, qui soutient par ailleurs la pénalisation de pauvres clients de braves prostituées alors qu’ils ne font que satisfaire un impératif naturel légitime, ce qui n’est pas le cas pour la drogue ! Dans Causeur de novembre 2022, le libertarien français Laurent Obertone prône lui aussi la légalisation de la fumette dans une perspective néo-darwiniste sociale assez aberrante.
Il importe non seulement de briser les réseaux de trafic de drogue en s’attaquant aux producteurs, aux distributeurs, aux transporteurs et aux guetteurs. Il faut aussi se montrer impitoyable envers les consommateurs. Plutôt que de les envoyer en prison, les plus aisés verraient leur fiscalité augmentée de 200 %. En cas d’insolvabilité, ils effectueraient pour une durée renouvelable de six à dix-huit mois une cure de désintoxication virile dans des chantiers du peuple en plein air.
Oui, il est probable que ces propos soient considérés dans quelques années comme « toxicophobes » et punissables par une future loi liberticide. Longtemps, la toxicophobie a signifié la crainte de l’empoisonnement. De nos jours, les milieux crasseux, jamais en retard dans l’abjection catagogique, parlent de « discriminations toxicophobes », à savoir un sentiment négatif que ressent une personne vis à vis la toxicomanie et les drogués. Cette détestation engendrerait chez les toxicomanes un sentiment d’humiliation incroyablement tenace. Pauvres choux ! Ainsi le voisinage devrait-il accepter de bon gré l’ouverture de dix salles de shoot dans sa rue près de l’école maternelle. La vieille dame devrait pour sa part donner sur le champ son sac et sa maigre pension au premier junkie venu. Les fumeurs de crack du cloaque parisien de Stalingrad devraient incarner la forme idéale de l’humanité. Pas sûr que ce discours satisfasse des riverains, découragés, fatigués et excédés…
L’ombre pesante de la « narco-guerre » plane sur toute l’Europe occidentale. Le recours aux drogues contribue à l’ethnocide en cours des Albo-Européens. La réponse, draconienne, doit être militaire et implacable. On n’est plus au temps des expériences élitistes relatées par Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Eugène Delacroix ou même par Ernst Jünger dans Approches, drogues et ivresse (1970). La massification des drogues et leur démocratisation posent un évident problème social et sanitaire, psychologique et philosophique, économique, politique et géostratégique. L’indispensable salut public exigera par conséquent une ambitieuse politique de la « Grande Santé » physique et mentale résumé par cet adage fondamental, esthétique, altier, hygiénique et intemporel d’« un esprit sain dans un corps sain ».
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 54, mise en ligne le 6 décembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.
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Le porte-drapeau de la démocratie libérale...
Le porte-drapeau de la démocratie libérale...
par Daniele Perra
Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-portabandiera-della-democrazia-liberale
Le Financial Times a nommé Volodymyr Zelensky "homme de l'année", le qualifiant, entre autres, de "Churchill de l'ère sociale" et de "porte-drapeau de la démocratie libérale". Jetons un coup d'œil rapide au CV de l'ancien acteur. Voici quelques passages de "Objectif Ukraine" (Anteo Edizioni).
"L'indice mondial de la démocratie 2020 place l'Ukraine au troisième rang des pays européens les moins démocratiques (juste derrière la Russie et le Belarus et devant la Bosnie-Herzégovine). Elle est 79ème au niveau mondial et 92ème (derrière le Myanmar) dans le classement sur la qualité de la démocratie établi par l'Université de Würzburg. Plus mauvaises encore sont les données concernant la corruption (122ème position sur les 180 pays pris en considération), celles relatives à la liberté d'opinion (98ème position, mais la pression antidémocratique suite à l'intervention directe de la Russie dans le conflit n'est pas prise en compte) et celles concernant la liberté de la presse (106ème position ; l'Italie est 58ème derrière la Sierra Leone).
Les données concernant la liberté économique (une pierre angulaire de l'UE) ne sont pas moins intéressantes. Ici, Kiev se classe au 130ème rang mondial (derrière le Niger et le Burkina Faso). Ce chiffre n'est pas surprenant étant donné que les oligarques ukrainiens (contrairement à leurs "pairs" russes tant décriés) contrôlent des secteurs clés de l'économie nationale. En d'autres termes, l'Ukraine (présentée par la propagande occidentale comme une démocratie "faible" en cours d'établissement) ne répond pas à un seul des paramètres (proprement occidentaux) requis pour l'adhésion à l'UE".
Et encore: "Deuxièmement, il convient de signaler que les espoirs populaires qui avaient accompagné l'élection de Volodymyr Zelensky en 2019 s'étaient déjà largement effondrés un an plus tard. Face à des sondages le montrant en grande difficulté, l'ancien comédien a procédé à un remaniement gouvernemental massif qui a conduit au remplacement de 11 des 17 ministres et à la nomination au poste de Premier ministre de Denys Shmyhal (lié à ce Rinat Akhmetov qui avait assuré la grande visibilité de Zelensky dans la campagne électorale grâce à ses chaînes de télévision).
Le 22 septembre 2021, le conseiller de Zelensky et cofondateur avec l'actuel président ukrainien du studio de production télévisé Kvartal-95, Serhiy Shefir, a subi une tentative d'assassinat après avoir reçu l'ordre de travailler en catimini pour adoucir les positions des oligarques afin de les amener à abandonner les pratiques prédatrices flagrantes envers l'économie ukrainienne. En d'autres termes, l'objectif de Zelensky était de réduire leur pouvoir politico-économique exagéré et de les convaincre de ramener au pays au moins une partie des capitaux transférés dans des paradis fiscaux : à Chypre (destination favorite de Medvedchuk, Kolomoyski et Timoshenko) ainsi qu'en Suisse, aux États-Unis, en Israël ou au Royaume-Uni.
De toute évidence, le plan ne tenait pas compte du fait que Zelensky, qui était un chouchou de la télévision, s'était rapidement transformé en un "oligarque" en conflit ouvert avec ses rivaux directs. Après qu'Akhmetov, Kolomoyski et Pinchuk ont été nommés par le président en tant qu'"observateurs spéciaux" pour la gestion de la pandémie de Covid 19, l'éclatement du scandale connu sous le nom de "Papiers Pandora" a particulièrement exacerbé cette lutte et ses effets sur le pouvoir politique.
Plus précisément, ce qui a été défini comme la plus grande enquête de l'histoire du journalisme (avec 90 pays impliqués sur une période de 25 ans, de 1996 à 2020, et plus de 600 journalistes d'investigation employés sur deux ans de travail et 2,9 téraoctets de données contenues dans des milliers de documents, d'images et de feuilles de calcul) a prouvé ni plus ni moins que le "cercle magique" de Zelensky était parmi les plus corrompus au monde. Ils montrent comment la fortune économique de Zelensky a commencé grâce à un transfert en espèces de 40 millions de dollars de son "ennemi" actuel, Igor Kolomoyski (propriétaire de la chaîne de télévision qui a diffusé la série "Serviteur du peuple"), et présentent des preuves concrètes de la création par Zelensky et Shefir d'un circuit de sociétés offshore entre Chypre et les îles Vierges, grâce auxquelles l'ancien acteur a caché les recettes considérables du studio de télévision Kvartal-95 aux autorités fiscales ukrainiennes. Acculé bien avant l'intervention directe de la Russie dans le conflit civil en cours dans l'est du pays, le président ukrainien n'a eu d'autre choix que de recourir à la carte de la friction avec Moscou pour obtenir un nouveau consensus interne et externe."
17:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corruption, volodymyr zelensky, ukraine, europe, affaires européennes, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain
Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain
par Maurizio Murelli
Source : Maurizio Murelli & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/91077
Inutile de gaspiller de l'énergie à contrer les arguments délirants des partisans de la "cause ukrainienne", arguments avancés soit par des agitateurs manifestement dérangés et conditionnés par des contorsions idéologiques aberrantes, soit par des individus intoxiqués par la propagande atlantiste et se vautrant dans une ignorance absolue : les uns et les autres réagissent de manière hystérique la bouche écumante, en insultant, en déformant monstrueusement et en dénaturant la réalité des faits. Laissons-les tranquilles et laissons-les se consumer dans leurs infâmes eaux usées et mijotées, et essayons de maintenir un détachement froid vis-à-vis de leurs performances.
Efforçons-nous plutôt de clarifier, à l'aide de données objectives, l'évolution de la "méta-guerre planétaire" par rapport à laquelle ce qui se passe en Ukraine doit être considéré comme une bataille et, à l'extrême, comme la Première et la Seconde Guerre mondiale, qui doivent également être considérées comme des batailles gigantesques si l'on considère le fait qu'elles avaient leur épicentre fondamental dans le périmètre européen et, surtout, qu'elles étaient des "étapes" pour la réalisation d'un ordre mondial précis dont la conception globale est mise en évidence par ce qui a été imposé dans le traité de Versailles (1919). Il importe peu que le projet ait été clair et défini en détail dès le début et qu'il faille remonter jusqu'à la Révolution française pour en retrouver les germes (thèse du complot) ou que le projet ait été mis en œuvre (et développé) au fur et à mesure.
Le fait est que la Première Guerre mondiale a jeté les bases de la Seconde et a permis aux États-Unis de planter leurs racines maléfiques en Europe ; la seconde guerre mondiale a jeté les bases des batailles ultérieures jusqu'à celle qui a actuellement son épicentre en Ukraine. Il est évident que cette lecture clé doit être bien exposée et soutenue par des explications appropriées, mais ce n'est pas l'endroit pour cela - cela nécessiterait un travail d'écriture d'un kilomètre de long. Je me limiterai donc à quelques brèves explications.
La réalisation de l'ordre mondial diversement conçu par les États-Unis doit désintégrer à terme la Russie, quel que soit le système politique qui la gouverne. La question n'est pas de savoir qui dirige la Russie, qu'il s'agisse du tsar, du communiste Staline, du semi-libéral Poutine ou même de Mickey Mouse : la question est la Russie en tant que telle, car son existence en tant qu'entité étatique détentrice de gigantesques matières premières est un obstacle à la réalisation de l'ordre mondial unipolaire.
Depuis le 24 février 2022, l'accent a été placé sur la mise en évidence de ce que les atlantistes ont fait en Serbie, au Kosovo, en Irak, en Syrie, en Libye, etc., donnant l'idée que la phase actuelle a été déclenchée par l'implosion de l'URSS, mais si l'on veut soutenir la thèse ci-dessus, il faut faire quelques pas en arrière, allant bien au-delà de la cupidité impérialiste qui est devenue évidente dans les années 1990. La première étape à franchir nous amène à la seconde moitié des années 1940 et au début des années 1950.
En 1949, la seconde guerre mondiale était terminée depuis tout juste quatre ans et la Russie, alliée des États-Unis contre l'Allemagne, avait perdu 20 millions de morts et connu une dévastation massive. Sans la Russie, les Anglo-Américains n'auraient eu que peu de chances de l'emporter, du moins pas avant 1945, date à laquelle ils auraient pu compter sur la bombe atomique déployée plus tard au Japon et ainsi désertifier l'Europe. Cette année-là, le 3 décembre 1949, les États-Unis ont conçu un plan pour régler les comptes avec la puissance soviétique qui avait été leur alliée. Il s'agit du "plan Troy" pour l'invasion de l'Union soviétique, avec l'assistance de son allié britannique.
Ce plan prévoyait le largage de 300 bombes atomiques et de 20.000 bombes ordinaires sur 100 villes d'URSS. Par conséquent, 6000 vols avaient été prévus. L'invasion devait commencer le 1er janvier 1950, mais elle a ensuite été reportée au 1er janvier 1957, avec tous les pays de l'OTAN. L'OTAN avait été fondée en avril 1949 mais devait être rodée et bien organisée pour devenir opérationnelle. Les États-Unis ont estimé qu'il était préférable que l'opération soit menée par l'OTAN plutôt que par les seuls Américains, ce qui a motivé le report de l'opération.
En 1952, le président américain Harry Truman a déclaré : "Nous ferons disparaître de la surface de la terre tous les ports et toutes les villes qui doivent être détruits pour atteindre nos objectifs". Dois-je préciser quels étaient et quels sont leurs objectifs ?
La raison pour laquelle le plan n'a pas pris forme est simple : au début des années 1950, la Russie était elle-même devenue une puissance atomique capable de frapper le territoire américain avec ses missiles. En prévision du retour de la "guerre chaude", l'ère de la "guerre froide" a commencé, qui s'est terminée en 1990 avec l'avènement de la "guerre tiède" et qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui avec l'allumage de la "chaudière ukrainienne" et l'option de la "guerre surchauffée" en perspective.
En l'état actuel des choses, les États-Unis ont atteint le premier objectif : la dévastation de l'Europe ancrée dans le tourbillon ukrainien qui l'engloutit progressivement. La seconde, la désintégration de la Russie est une perspective alléchante.
Il ne s'agit donc pas de "se tenir aux côtés de la Russie" parce qu'elle est irrationnellement pro-russe. Nous pouvons ici faire des digressions sur ce qu'est la Russie et des digressions sur les concepts de civilisation et de systèmes politiques, mais l'essentiel est de savoir comment nous positionner en tant qu'Européens, et ainsi échapper à l'abîme vers lequel les États-Unis poussent l'Europe. Et pour ce faire, il est impératif de se ranger du côté de la Fédération de Russie contre le camp atlantiste engagé en Ukraine où, tout d'abord, il y a une guerre civile en cours entre l'Ouest occidentalisé et l'Est qui n'accepte pas l'occidentalisation.
La guerre civile est un fait interne à l'Ukraine, le positionnement masqué de l'OTAN avec tout son soutien est une affaire pour nous Européens, pour nous Italiens. La désintégration de la Russie mettrait irrémédiablement une pierre tombale sur l'Europe, nous laissant à la merci de l'UE qui est la marionnette des États-Unis. C'est tout cela qui devrait être clair et opposé aux juggernauts atlantistes, quels que soient les habits idéologiques qu'ils portent. Tout ceci devrait nous amener à dire que ce n'est pas la paix ou la trêve en Ukraine qui résoudra la question. La paix et la trêve ne servent qu'à permettre à l'atlantisme de se regrouper. Une fois pour toutes, le "Grand Conflit", la "Grande Guerre Planétaire" doit être résolu avec un vainqueur et un vaincu. Et si, en tant qu'Européens et Italiens, nous devons faire partie des vaincus, nous nous en remettrons, sachant pertinemment que tôt ou tard, tout le système implosera... peut-être dans un siècle, car ce système dominant est inhumain et l'humain ne le supporte pas : soit il se désintègre, soit il disparaît. Et pendant ce temps, chacun dans sa propre tranchée continue à se battre pour que, en ce qui concerne les armes, les italiennes, celles des vrais nationalistes italiens, au moins l'idée qu'elles doivent être données au front de l'Est passe. Le vortex ukrainien doit être fermé.
Après avoir éclairci ce point, nous pouvons alors aborder tous les autres sujets, à commencer par celui, théorique, du multipolarisme par opposition à l'unipolarisme, de l'opposition entre les conceptions de la civilisation et des systèmes politiques, pour terminer sur le terrain de l'économie, de la finance, du libéralisme, de la géo-énergie, etc. Tout d'abord, survivre à la volonté d'anéantir le système américain.
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Le serpent dans les anciennes traditions religieuses égyptiennes et autres
Le serpent dans les anciennes traditions religieuses égyptiennes et autres
Source: https://melmothlibros02.blogspot.com/2022/11/el-eje-del-mundo-y-la-serpiente.html
Parmi les artefacts sumériens et akkadiens, nous trouvons des images d'arbres ou de troncs symbolisant l'AXIS MUNDI ou axe du monde. Il s'agit de l'arbre de la sagesse ou de l'arbre de vie, le même que celui que l'on trouve dans la Genèse et dans tant d'autres traditions culturelles.
Invariablement, aussi, un serpent grimpe ou serpente le long du tronc ou se trouve enroulé à sa base. Parfois, ce serpent est personnifié comme l'archétype d'une déesse, comme dans le conte de Gaileach du cycle arthurien.
Dans le mythe grec de la Toison d'or, la toison d'or est suspendue au sommet d'un arbre magique gardé par un dragon ou un serpent. Dans les mythes de ce type, le serpent est le gardien et le protecteur de la sagesse secrète de la vie éternelle. Mais le secret du serpent réside aussi dans le serpent lui-même.
Selon Adolf Erman, les Égyptiens croyaient que "si l'âme venait de Nout ou du Serpent qui gardait le Soleil, les deux devaient l'accueillir comme leur fils. Ils devaient avoir pitié de lui et lui offrir leur sein à téter, afin qu'il vive et redevienne un enfant".
Ceci est un parfait exemple de la façon dont le dieu ou la déesse serpent était considéré comme un être capable d'insuffler une "nouvelle vie" à quiconque en faisait la demande, tout en indiquant que les anciens Égyptiens connaissaient l'Élixir de vie.
Nous retrouvons une idée similaire dans le mythe d'Osiris, dont on dit qu'il est entré dans la queue d'un énorme serpent, qu'il a percé son corps et qu'il est ressorti de sa bouche comme un être renaissant. La queue du serpent représente la fin de l'ancienne vie et sa tête le début de la nouvelle vie : une image liée à l'Ouroboros (le serpent qui se mange lui-même).
Le mythe d'Osiris est également lié à celui des "12 heures de Duat", les 12 heures de la nuit ou du temps nocturne, l'"obscurité" et donc la moitié "négative" du cycle de 24 heures de la journée, pendant laquelle, croyait-on, le soleil traversait le monde souterrain ou Duat.
Une autre figure importante du panthéon égyptien est la déesse Isis (*). On disait que des serpents sacrés dotés de pouvoirs oraculaires vivaient dans ses temples et que d'énormes catastrophes se déchaîneraient sur l'Égypte si jamais les serpents décidaient de la quitter.
Isis tirait son pouvoir du venin des serpents et des scorpions. Il existe un texte dans lequel on la voit poser ses mains sur un enfant empoisonné et extraire le poison.
Il existe de nombreux textes dans lesquels Isis est vue comme Isis-Meri, allaitant l'enfant Horus, dans une image très similaire à celles de Marie et de l'enfant Jésus, ce qui renvoie aux origines symboliques de Jésus en tant que serpent.
Il ne faut pas oublier que l'axis mundi était symbolisé par le Caducée (**). Dans l'Égypte ancienne, la santé était immédiatement associée au serpent, comme en témoigne la couronne formée par l'Aspic ou Thermutis sacré, un attribut particulier d'Isis, déesse de la vie et de la santé. Selon Hargrave, auteur d'OPHIOLATREIA, "il était sans doute destiné à symboliser la vie éternelle".
Isis aussi, le serpent "Reine du Ciel", tel un chien ou un loup, guidait les âmes à travers les "tours d'Amenti" ou "séjours d'Amenti", autre nom du labyrinthe des Enfers. Il s'agit d'une autre image du serpent en tant que gardien ou protecteur du trésor secret de la connaissance.
Isis et Nephitis, divinités respectives des opposés de la vie et de la mort, sont devenues le double serpent : une association qui rappelle les énergies serpentines Pingala et Ida associées à l'expérience d'illumination du Kundalini Yoga. L'ascension de ces deux serpents dans et autour des CHAKRAS alignés avec la colonne vertébrale humaine est un écho de la légende égyptienne dans laquelle la "mère serpent" tisse le fil rouge de la vie avec le fil noir et blanc du jour et de la nuit, dont le résultat est l'immortalité. (***)
Philip Gardiner - Gary Osborn : LE GRAAL ET LE SERPENT.
Notes:
(*) Puissante magicienne, épouse d'Osiris (le dieu des morts) et mère d'Horus. Grâce à ses connaissances magiques, elle a réussi à ressusciter Osiris et à protéger son fils du dieu Seth, qui avait assassiné et démembré son mari.
(**) Le caducée est un bâton muni d'ailes à l'une de ses extrémités, entouré de deux serpents ou couleuvres entrelacés ensemble. Aujourd'hui, il est le symbole de la médecine et du commerce. Le dieu romain Mercure portait un caducée comme symbole de paix et de richesse.
(***) Le rouge, le blanc et le noir sont les trois couleurs symboliques de l'alchimie.
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vendredi, 09 décembre 2022
Camelot, ou l'art du coup d'État
Camelot, ou l'art du coup d'État
Emanuel Pietrobon
Source: https://insideover.ilgiornale.it/schede/storia/camelot-ovvero-l-arte-del-colpo-di-stato.html
Les livres d'histoire sont une succession de pages racontant les peuples en révolte contre l'iniquité au pouvoir, les révolutions pour la terre et le pain, les régicides sur la place publique. Si l'histoire humaine enseigne quelque chose, en fait, c'est que la faim, le ressentiment et la peur sont les grands moteurs du changement depuis toujours.
Ce que les manuels scolaires - et même universitaires - n'enseignent pas, alors qu'ils le devraient, c'est que rien n'est plus exploitable que la faim, le ressentiment et la peur. Un savoir dont les décideurs des décideurs, c'est-à-dire les Richelieus de toutes les époques, ont toujours eu pleine connaissance et qui a fait leur fortune. Un savoir qui a fait couler de l'encre dans l'histoire. Un savoir que les États-Unis, pendant la guerre froide, ont tenté d'étendre et d'affiner en créant l'ambitieux projet Camelot.
Le contexte historique et géopolitique
L'esprit est destiné à jouer un rôle de plus en plus important dans les sciences stratégiques, car les progrès des neurosciences et l'aggravation de la concurrence entre les grandes puissances ont accéléré l'avènement inévitable de l'ère de la guerre cognitive, mais la vérité est qu'il n'a jamais été hors sujet.
Depuis que Sigmund Freud a inventé la psychanalyse, les stratèges au service de la Maison Blanche, de Langley et du Pentagone enrôlent des experts de l'esprit dans leurs services - comme le (dé)montre la composition du Comité d'information publique mis en place par le président Wilson pendant la Grande Guerre. Et l'histoire du Projet Camelot n'est en effet rien d'autre que l'histoire (passionnante) des psychologues recrutés par les États-Unis pendant l'une de leurs périodes les plus compliquées et les plus sensibles : la guerre froide.
C'est depuis les années 1940 que le gouvernement fédéral finance des projets sur la guerre psychologique, la propagande et l'observation du comportement humain, mais la confrontation avec l'Union soviétique a persuadé les États-Unis qu'il fallait faire quelque chose de plus. Et c'est ainsi que, des cendres de l'ambitieux projet Troy - un projet de recherche du MIT sur la création artificielle d'instabilité sociopolitique - et du Smithsonian Group - un groupe diversifié de groupes de réflexion et d'associations de psychologues unis par l'objectif de prédire le comportement des masses -, Camelot est né.
Si l'on peut donner une date de naissance à la nébuleuse Camelot, c'est certainement en 1956. L'année où le Special Operations Research Office (SORO) a été fondé à l'American University à l'initiative du Psychological Warfare Office de l'armée. Cette institution, qui se concentrait à l'origine sur l'étude de la contre-guérilla, est devenue dans les années 1960 le cœur battant du domaine dynamique de la guerre psychologique et le bénéficiaire de fonds fédéraux à hauteur de deux millions de dollars par an.
Connaître son ennemi, étudier le terrain
Au cours de l'été 1964, SORO reçoit de l'armée la proposition classique qu'il est impossible de refuser : poursuivre les études de prévision sociale et de contre-insurrection du projet Troy et du groupe Smithsonian, dont les résultats seraient entièrement mis à la disposition des psychologues de l'université américaine.
L'objectif de SORO, en menant le projet Camelot, serait bien plus élevé que celui recherché par ses deux prédécesseurs : la réalisation d'une étude complète sur les causes des conflits dans un ensemble sélectionné d'études de cas, principalement des pays d'Amérique latine, préparatoire à l'élaboration d'un modèle prédictif de l'effondrement social.
SORO a reçu entre quatre et six millions de dollars pour réaliser le projet, que l'armée voulait voir achevé dans les quatre ans. Une somme énorme. Mais là encore, il en était de même des attentes du Pentagone qui, à travers les théories, les connaissances et les progrès des neurosciences, de la sociologie et de la psychologie des masses, espérait comprendre si et comment il était possible de créer une révolution à partir de rien, même dans des contextes socialement cohésifs - comme le Chili - et économiquement avancés - comme la France.
À l'appel de Camelot, au vu de la récompense offerte, du prestige atteignable et de l'importance des implications pratiques, certains des plus éminents chercheurs de l'époque ont répondu : de l'expert en théorie des jeux Thomas Schelling au sociologue James Samuel Coleman.
Les psychologues de SORO ont reçu le mandat d'étudier en détail, d'examiner en profondeur, chaque aspect socioculturel des principaux théâtres d'Amérique centrale et du Sud, notamment l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, Cuba, le Mexique, le Pérou et le Venezuela. D'autres équipes, au contraire, auraient traité d'autres fronts chauds, mais plus éloignés, comme l'Afrique - le Nigeria -, l'Europe - la France, la Grèce -, l'islamosphère - l'Égypte, l'Iran, la Turquie - et l'Extrême-Orient - la Corée du Sud, l'Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande.
Les enquêteurs de SORO étaient censés étudier les sociétés des pays indiqués par le Pentagone de près, de préférence et éventuellement sur le terrain, en menant des enquêtes, en interrogeant des collègues et des gens ordinaires, en s'intéressant à leur littérature et en respirant et absorbant leurs coutumes, leurs habitudes et leurs croyances. La pratique ethnographique de l'observation participante inaugurée par Bronisław Malinowski (photo) appliquée à la psychologie des masses.
La machine à traiter les données construite dans le cadre du projet Camelot était gigantesque : rapports périodiques de psychologues, transmission des données collectées sur le terrain à un centre informatisé pour analyse, interprétation et tri, étude des rapports et des données dans le but de constituer une maxi-base de données sur les sociétés du monde entier et formulation de la théorie prédictive convoitée sur l'instabilité sociale.
Au fil du temps, selon le sociologue Irving Louis Horowitz, Camelot deviendrait le "projet Manhattan des sciences sociales". Une expérience sociale à ciel ouvert, bien qu'enveloppée dans l'épais brouillard du secret militaire, sans équivalent ni précédent dans l'histoire.
La fin prématurée
L'implication du Pentagone dans la plus grande enquête sociale à des fins militaires de l'histoire de l'humanité ne restera pas longtemps secrète. Car quelques universitaires chiliens, intrigués par une proposition de collaboration inhabituelle lancée par un anthropologue des États-Unis, Hugo Nutini (photo), ont réussi à remonter aux origines et aux motivations de Camelot - découvrant ainsi la boîte de Pandore.
Avec l'aide de Johan Galtung, un professeur de l'Institut latino-américain des sciences sociales du Costa Rica qui avait deviné les visées militaires de Camelot, l'académie chilienne a exercé une pression crescendo sur Nutini jusqu'à ce que ce dernier, exaspéré par le climat, crache le morceau dans une lettre à l'éditeur envoyée à la Review of Sociology. C'était en 1965.
L'affaire Nutini, ou plutôt l'affaire Camelot, allait avoir des répercussions diplomatiques. Le gouvernement chilien, politiquement et idéologiquement proche des États-Unis, a officiellement protesté et une enquête a été ouverte pour voir si le projet n'était pas la pointe d'un iceberg, ou l'indice d'un coup d'État en préparation.
Bientôt, grâce à la relance du scandale par la presse soviétique - et, successivement, par les partis socialistes et communistes de l'Ouest - les États-Unis ont annoncé la fermeture du projet et une révision complète des fonds consacrés à la recherche en politique étrangère. Mais l'histoire de Camelot ne s'est pas terminée cette année-là.
Camelot pour toujours
Le 11 septembre 1973, huit ans après la fin du projet, les forces armées chiliennes font irruption à la Moneda, le palais présidentiel, déclenchant un siège au cours duquel Salvador Allende est tué et l'une des dictatures militaires les plus dures et les plus durables d'Amérique du Sud est instaurée.
À l'époque, en raison de la désinformation ambiante, la grande presse du monde entier, à l'exception de la presse communiste, a véhiculé l'idée que le coup d'État était voulu par les Chiliens et qu'il avait été provoqué par la politique défaillante et les aspirations dictatoriales d'Allende. Un mensonge.
La justice de l'époque et les enquêtes de la Commission de l'Église feront remonter la vérité à la surface, révélant le rôle décisif joué par les États-Unis dans la création des conditions du coup d'État à travers trois années d'opérations psychologiques, de guerres de l'information, de polarisation téléguidée de la société, de terrorisme et de guerre économique. Trois années d'opérations d'ingénierie sociale visant à détruire l'économie la plus développée et à diviser la société la plus cohésive d'Amérique du Sud. Trois années d'application pratique des conclusions qui ont émergé sur le Chili des enquêtes des enquêteurs de Camelot, qui, en 1965, avaient condamné : le spectre d'une guerre civile et le sentiment d'avoir une présidence guidée par des desseins autoritaires convaincraient les Chiliens d'appeler à un coup d'État militaire et les forces armées à l'exécuter - ce qui s'est produit.
Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis que le Pentagone a décidé de créer Camelot, la plus grande et la plus ambitieuse expérience sociale à des fins militaires de l'histoire, mais le monde semble l'avoir oublié. Dans la mémoire collective de l'humanité, il n'existe aucun souvenir du projet Manhattan des sciences sociales - il a été supprimé. Pourtant, à l'ère des guerres hybrides et illimitées, également menées par la collecte de big data - puis utilisées contre nous -, écrire et parler du projet Camelot est plus important que jamais.
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lundi, 05 décembre 2022
Le chant des sirènes de Sanna Marin dans le spectacle belliciste de l'Occident
Le chant des sirènes de Sanna Marin dans le spectacle belliciste de l'Occident
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/11/18/sanna-marinin-seireenin-laulu-lannen-sotaspektaakkelissa/
Slush est un événement international consacré à la technologie et à la croissance des entreprises qui se tient chaque année à Helsinki. L'événement de cette année comportait également une interview de la Première ministre Sanna Marin, qui s'est une fois de plus exprimé comme un néo-conservateur américain pur et dur (il n'est pas étonnant qu'elle ait déjà fait référence à Anne Applebaum et à la "lutte mondiale entre autocraties et démocraties").
Le thème des propos de Sanna Marin était de réduire les dépendances vis-à-vis des pays autoritaires tels que la Russie et la Chine. Cela aurait été au moins un peu plus plausible si la Finlande ne venait pas d'être visitée par des représentants du gouvernement et des entreprises saoudiennes, afin de renforcer les relations économiques et commerciales bilatérales entre la Finlande et cette monarchie absolue, qui adhère à la stricte charia.
Les liens bien connus de Sanna Marin avec le forum capitaliste technocratique de Davos suggèrent également que l'"autoritarisme" ne la dérange pas vraiment, tant qu'il est d'origine occidentale. L'hégémonisme des années 1990 et le sombre jeu à somme nulle semblent convenir à la pensée de Sanna Marin, même s'il peut sembler étrange d'exprimer de telles opinions lors d'un événement consacré à la technologie et à l'innovation commerciale.
Bien sûr, la sirène sociale-démocrate chante les chansons de son orchestre de fond et ses apparitions publiques font partie du spectacle de la guerre en cours. J'ai d'abord pensé que la santé mentale de Sanna Marin avait été ébranlée, mais peut-être que notre Première ministre assoiffée de pouvoir s'est vu promettre un rôle si attrayant en tant que successeur de l'actuel qu'elle est capable de jouer un monomaniaque détestant la Russie - dans le style de Jussi Halla-aho.
"Cela ne signifie pas que nous devons couper tous les liens économiques avec, disons, la Chine ou tout autre pays. Sauf la Russie", a souligné Marin, canalisant la "colère de deux minutes" de ses auditeurs vers la bonne cible. Alors que la Finlande finalise actuellement le dixième paquet d'aide à l'Ukraine, la Première ministre a ajouté que "nous devons nous assurer que la Russie perde la guerre".
Cette "défaite", Marin l'a souvent espérée par le passé, tout en démontrant son ignorance de l'histoire militaire de la Russie. Mais peut-être le président héroïque des (faux) médias du pouvoir, Zelensky, avec le soutien de l'Occident de l'OTAN, réussira-t-il là où les Mongols, le roi Charles XII de Suède, Napoléon et Hitler n'ont pas réussi ?
Au Slush, Sanna Marin a également fait valoir que l'on a eu tort de maintenir des relations étroites avec la Russie en matière de politique énergétique. La "logique russe" est différente, dit-elle ; "nos amis de Pologne et des pays baltes avaient raison", la Finlande et surtout l'Allemagne avaient tort. De cette façon, Sanna the War - poursuivant le travail de taupe de Sauli Niinistö - fait danser la Finlande, État-providence nordique, dans les rangs enragés des États traumatisés d'Europe de l'Est.
Pendant un moment, Sanna Marin a également joué le rôle d'un eurocrate, en disant que l'Europe ne devrait pas non plus être trop dépendante des États-Unis. Cela ne semblait pas très convaincant dans une situation où les sanctions anti-russes et autres mesures destructrices n'ont servi qu'à renforcer le pouvoir d'occupation américain, au détriment des intérêts propres et de la crédibilité politique de l'Eurocontinent.
Les politiciens finlandais crient maintenant hardiment des obscénités derrière la machine de guerre de l'OTAN, même si, lorsque les jeux sont faits, Washington n'a ni les ressources ni la volonté de protéger ses vassaux autodestructeurs. Mais nous appartenons enfin à l'Occident™, dans le jeu de pouvoir géopolitique où les Finno-ougriens se sont vu réserver le rôle prévisible de pion sacrificiel.
Dans la mythologie grecque, les sirènes étaient des femmes, un mélange d'apparence humaine et d'oiseau de proie, avec des griffes acérées aux pieds comme les chauves-souris. Avec leur chant, les sirènes attiraient les marins vers elles, puis les mettaient en pièces. La menace politique de Sanna Marin pourrait avoir un effet similaire sur l'avenir de la Finlande.
20:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sanna marin, finlande, europe, affaires européennes, bellicisme, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'état du conflit en Ukraine
L'état du conflit en Ukraine
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/lo-stato-dell-arte-del-conflitto-in-ucraina
En février de cette année, dans les semaines précédant l'entrée des troupes russes dans le Donbass, des discussions ont eu lieu dans les journaux et les talk-shows sur les perspectives possibles.
À ceux qui ont appelé à ce que de l'Ukraine renonce à toute adhésion à l'OTAN, accepte un statut de neutralité et octroie d'un certain degré d'autonomie administrative aux provinces russophones (conformément aux accords de Minsk II) - toujours dans le cadre de l'État ukrainien - comme étant là des mesures raisonnables, et même pratiques, les experts du régime ont rétorqué avec colère qu'il s'agissait d'une perspective inacceptable, que la souveraineté ukrainienne était en jeu et qu'un État devait avoir le droit de choisir ses alliances militaires (NB : L'autonomie administrative du Tyrol du Sud est motivée par la présence d'une population germanophone à 69% ; dans les régions de Donetsk et de Lugansk, la population russophone d'avant-guerre dépassait les 90%).
Et encore au lendemain de l'invasion, certains recommandaient d'organiser des pourparlers de paix le plus rapidement possible au lieu d'envoyer des armes, car cela aurait prolongé le conflit indéfiniment, et cela aurait été payé durement par les Ukrainiens en premier lieu et par l'Europe dans son ensemble en second lieu.
À cela, les mêmes experts du printemps dernier ont répondu avec force qu'il s'agissait d'une question de souveraineté, qu'il y avait un agresseur et un agressé, que ce n'était pas le moment de négocier, que l'Europe en sortirait plus forte qu'avant (j'ai le souvenir précis d'un journaliste réputé et d'un ancien ambassadeur dans un studio de télévision qui défendaient ces thèses avec véhémence en réponse à mes propos).
Aujourd'hui, neuf mois plus tard, l'Ukraine commence à ressembler à un tas de ruines gelées et 6 millions de réfugiés ukrainiens sont déjà arrivés dans l'Union européenne (la plus grande crise de réfugiés en Europe depuis 1945) et au moins autant d'autres se préparent à arriver.
Rien que pour l'année en cours, l'estimation des frais à la charge de l'hôtellerie européenne s'élève à 43 milliards d'euros. Les morts au front sont de l'ordre de grandeur de centaines de milliers.
L'approvisionnement colossal en armes de l'OTAN (trois fois le budget annuel de la Russie) a largement pris le chemin du marché noir, où l'on trouve désormais des missiles sol-air, des mortiers, des mitrailleuses lourdes, etc. à un prix d'aubaine (le crime organisé en profitera pendant des décennies).
Quant à la "souveraineté" ukrainienne qu'il fallait défendre à tout prix, même les plus étourdis savent aujourd'hui qu'il s'agit d'un conte de fées depuis longtemps : le soutien et l'appui américains au coup d'État de Maidan sont bien connus, tout comme les tirades du vieux président Biden sur les juges ukrainiens enquêtant sur les affaires ukrainiennes de son fils Hunter.
Quant à l'idée que l'Ukraine "souveraine" ne représentait aucune menace et qu'il n'y avait aucune possibilité réelle qu'elle fasse partie de l'OTAN, il est depuis discrètement apparu que dès le lendemain de la signature des accords de Minsk II (2015), l'OTAN entraînait l'armée ukrainienne, lui fournissait des armes, construisait des fortifications, et que la signature des accords n'avait été qu'un stratagème pour gagner du temps et permettre à l'Ukraine de se renforcer militairement (témoignage direct de l'ancien président Porochenko, ainsi que de plusieurs responsables américains).
Toujours dans l'optique de protéger la souveraineté ukrainienne, la Russie a entre-temps stabilisé une grande partie des territoires conquis, Mariupol a même déjà été partiellement reconstruite, des référendums d'annexion ont été organisés, et la perspective d'un retour de ces territoires aux mains des Ukrainiens est considérée comme risible même par les dirigeants américains.
Le conflit a maintenant été explicitement caractérisé comme un conflit entre l'OTAN et la Russie, bien que personne ne souhaite que cela soit officiellement reconnu car cela risquerait de provoquer une déflagration mondiale. Les "volontaires" étrangers se battent de plus en plus souvent sur le territoire ukrainien, avec des instructeurs de l'OTAN, des armes de l'OTAN et des fonds de l'OTAN. L'armée ukrainienne régulière a depuis longtemps perdu ses troupes les plus "prêtes au combat" et n'est plus qu'une réserve de chair à canon pour des sorties sanglantes et périodiques.
Pendant ce temps, l'Europe est en proie à la stagflation, et la planification continue de nouvelles usines par le secteur industriel a déjà lieu en dehors des frontières de l'Europe.
En fait, la politique de réduire considérablement les échanges avec la Russie a créé une crise terminale dans l'approvisionnement en énergie et en matières premières, car tous les principaux acteurs qui ne sont pas directement subordonnés aux États-Unis savourent pour la première fois la possibilité d'affirmer leur pouvoir de négociation en tant que fournisseurs de matières premières - pouvoir de négociation qui a énormément augmenté avec le quasi-blocage des approvisionnements en provenance de Russie et d'Ukraine. Sans énergie et sans matières premières, l'Europe deviendra très vite un musée moribond.
Comme prévu et prédit par beaucoup depuis février, la route prise il y a neuf mois mène exactement là où elle aurait dû mener.
Nous n'avons pas "sauvé les Ukrainiens", mais nous avons alimenté et prolongé un processus qui est en train d'anéantir le pays et de tuer des dizaines de milliers d'entre eux.
Nous n'avons pas "sauvé la souveraineté ukrainienne", à la fois parce qu'elle était déjà presque inexistante (et qu'elle est maintenant réduite aux pantomimes de quelques marionnettes et acteurs), et parce que l'État ukrainien s'est dissous, qu'un quart de sa population a émigré et que les pertes territoriales seront presque certainement permanentes.
D'autre part, nous avons vidé le peu qui restait de l'Europe, qui perd très rapidement son seul véritable "atout" compétitif, à savoir sa capacité de transformation industrielle (en l'absence de sources d'énergie abondantes et bon marché, cette orientation calamiteuse est sans espoir).
Mais peut-être certains peuvent-ils espérer qu'après tout, un effondrement est souvent suivi d'une palingénésie, et que ce sera peut-être le bon moment, non ?
C'est juste que la véritable pierre tombale sur tout espoir de renaissance est la détection du bouchon structurel bloquant toute possibilité de prise de conscience et de renouveau : tout le cirque médiatique des "experts" et des "accrédités", toute la bande des ratés qui ont réussi dans le système, des saltimbanques du pouvoir qui créent et façonnent la fameuse "opinion publique" sont là, bien en selle, et poursuivront indéfiniment leur action d'empoisonnement, de manipulation et de tromperie.
19:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, ukraine, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le grand jeu pour l'Antarctique
Le grand jeu pour l'Antarctique
Emanuel Pietrobon
Source: https://insideover.ilgiornale.it/politica/il-grande-gioco-per-lantartide.html
La soif d'hégémonie des grandes puissances ne connaît pas de limites. Elles aspirent à dominer toute terre sur laquelle elles posent leurs yeux ou sur laquelle elles marchent. C'est dans leur ADN. Un déterminisme génétique qui ne peut être qu'inhibé, mais non pas éteint. Il en a toujours été ainsi. Et le sera toujours.
Grandes puissances, leur diplomatie parle le langage des canonnières, des prêtres et des marchands. Entre elles, il y a le grand jeu, le tournoi des ombres, où les ressources sont en abondance. Par conséquent, chaque époque, bien que de manière différente, a été témoin de compétitions hégémoniques, de courses coloniales et de guerres de conquête dans le poumon de la planète - l'Amérique latine et l'Afrique centrale - et dans son cœur - l'Asie centrale.
Le changement climatique et le progrès technologique ont progressivement conduit les grandes puissances à se disputer les extrémités de la planète : les deux pôles. Mais si l'on en sait plus sur la course à l'Arctique, on en sait moins sur le grand jeu qui a pour objet l'Antarctique. Bien que, chiffres et faits à l'appui, ce qui se passe sur le continent gelé est tout sauf sans importance et négligeable.
Tous fous pour l'Antarctique
L'Antarctique, l'anti-Antarctique, est revendiqué par les grandes puissances depuis que Fabian Gottlieb von Bellingshausen (tableau) a découvert son existence en 1820. Le droit international le protège des activités militaires et commerciales - sur la base du traité de 1959 -, mais si l'histoire enseigne bien quelque chose, c'est que rien n'est perpétuel. Et, en fait, le changement climatique et la concurrence entre les grandes puissances amènent lentement le continent blanc au centre de l'attention des anciens et des nouveaux acteurs.
Le sous-sol de l'Antarctique recèle des quantités indéfinies de ressources naturelles d'une valeur stratégique, notamment des terres rares, de l'or, du cuivre, de l'uranium, du pétrole et du gaz naturel. L'extraction de ce trésor n'est pas possible en raison du traité de 1959, qui veut également préserver l'écosystème fragile du continent, mais les besoins de l'économie mondiale et le sans-gêne de certains acteurs risquent de modifier le statu quo. La Russie, par exemple, investit dans la cartographie du sous-sol et des fonds marins, dont elle élabore de généreuses estimations pour en nourrir le public, dans le but implicite d'aiguiser l'appétit des influents lobbies des hydrocarbures.
Ressources naturelles mises à part, l'Antarctique est un aimant pour les puissances de toutes tailles en raison de sa situation sui generis. Parce qu'il s'agit, malgré les revendications territoriales de sept États - l'Australie à elle seule voudrait 42 % du continent entier pour elle-même -, d'un no man's land. Un vide de souveraineté manifeste qui la rend contestable et dans lequel la République populaire de Chine, qui construit sa cinquième base sur l'île Inexpressible, s'est vigoureusement insérée.
Tensions le long de la route Buenos Aires-McMurdo
L'Argentine est la troisième nation la plus active en Antarctique en termes de stations de recherche - pas moins de seize - et est aussi, pour des raisons géographiques, naturellement encline à influer sur les géographies du pouvoir dans l'Atlantique Sud. Deux facteurs qui pourraient en faire un acteur clé du grand jeu de l'Antarctique à l'avenir.
Ceux qui contrôlent l'Atlantique Sud sont projetés sur l'Antarctique, d'où le fait que le Royaume-Uni garde jalousement et continuera à garder la souveraineté sur les Falklands/Malouines. C'est pourquoi la Chine, profitant du ressentiment argentin à l'égard de l'issue de la guerre des Malouines, courtise la classe dirigeante du pays et investit massivement entre la Patagonie et la Terre de Feu afin de saper l'hégémonie régionale britannique - et donc américaine.
Parler d'un axe sino-argentin est prématuré, bien qu'aux États-Unis on parle déjà d'"ArgenChina", mais considérer sa matérialisation comme improbable et sous-estimer ses implications potentielles est tout aussi erroné. Pékin exploite depuis 2012 une station radio-spatiale en Patagonie - qui, de concert avec les bases antarctiques, a le potentiel de permettre le renseignement par signaux à longue portée - et négocierait l'ouverture d'un port en Terre de Feu, un balcon du continent blanc.
La surchauffe du théâtre argentin est la preuve que le grand match pour l'Antarctique ne se jouera pas seulement sur la glace, mais aussi dans ses environs. On peut donc s'attendre à des chocs sur la route Buenos Aires-McMurdo et un jour, peut-être, à la réouverture de la question des Falkland/Malouines.
19:20 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, antarctique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'Inflation Reduction Act de Biden tombe sur l'Europe
L'Inflation Reduction Act de Biden tombe sur l'Europe
par Luigi Tedeschi
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-i-r-a-di-biden-si-abbatte-sull-europa
Au cours des trois jours passés par Macron à Washington, les sujets de discussion de ses entretiens avec Biden étaient au nombre de deux. La guerre en Ukraine et la loi anti-inflation votée en août par Biden, qui prévoit des subventions accrues à l'industrie américaine pour faire face à la crise économique et à la transition écologique.
En ce qui concerne les perspectives de négociations avec la Russie, ce sommet n'a pas donné de résultats pertinents. En effet, il est très peu probable que la Russie accepte un retrait à l'intérieur des frontières de 2014, ni qu'il y ait un statut de neutralité pour l'Ukraine, qui, elle, vise plutôt la reconquête de la Crimée et du Donbass. L'Occident, en soutenant militairement Kiev, est partie prenante de la guerre contre la Russie et ne peut donc pas assumer le rôle de médiateur dans le conflit. Une table de négociation avait déjà été mise en place par la Turquie d'Erdogan, mais elle a été ignorée lors des pourparlers bilatéraux, confirmant le sentiment de supériorité qui imprègne l'Occident et constitue le plus grand obstacle à des pourparlers de paix crédibles.
Les craintes européennes concernant le plan anti-inflation américain suscitent en effet un intérêt accru. Les Etats-Unis ont lancé un plan d'aide d'environ 400 milliards de dollars pour soutenir les familles et les entreprises, qui est axé sur la transition verte. Il s'agit de la loi sur la réduction de l'inflation (IRA pour Inflation Reduction Act), qui prévoit des crédits d'impôt de 7500 dollars pour l'achat de voitures électriques neuves fabriquées aux États-Unis et de 4000 dollars pour les voitures d'occasion. Il est clair que la stratégie protectionniste américaine vise à faire baisser la concurrence européenne dans le secteur des voitures électriques.
En réalité, l'IRA est un plan d'investissement de 738 milliards de dollars, dont 391 milliards seront affectés à la transition énergétique et environnementale, 238 milliards serviront à combler le déficit fédéral, et le reste sera consacré aux soins de santé et à la réforme fiscale. Un financement important sera fourni pour réduire les coûts énergétiques et augmenter l'efficacité domestique, avec des crédits d'impôt et des remises pour les citoyens ainsi que des concessions pour les gouvernements locaux. D'ici 2030, la réduction des gaz à effet de serre en Amérique devrait être de 50 %.
On estime également que cela générera 15.000 milliards de dollars d'affaires en Amérique dans les années à venir grâce aux investissements dans l'économie verte. Cette prédiction est soutenue par les performances des marchés financiers en 2020, où les actifs des fonds durables ont atteint le niveau record de 1,25 trillion de dollars.
Les raisons de l'alarme soulevée en Europe par la politique américaine de dumping industriel dans le secteur de l'énergie verte sont évidentes. Mais l'UE s'est montrée incapable de faire face à la menace mortelle que les États-Unis font peser sur l'industrie européenne. Après tout, l'inefficacité de l'UE était déjà évidente lors de la crise énergétique. Il était impossible de créer un fonds européen commun pour faire face à la crise énergétique, à l'instar du fonds de relance lancé pour la crise de la pandémie. Même les mesures prises pour fixer un plafond aux prix du gaz se sont avérées totalement aléatoires. En effet, l'hostilité de l'Allemagne et des pays frugaux à la mise en place de fonds communs de créances européens est bien connue.
Récemment, la fixation à 60 euros par baril du prix du pétrole brut russe a été rejetée par la Russie. D'autres sanctions ont été lancées pour le commerce naval du pétrole russe, mais il est bien connu que le trafic naval dans le monde est incontrôlable. Ces mesures auront l'effet inverse de celui recherché, car des marchés parallèles se développeront inévitablement, entraînant des hausses de prix et encourageant la spéculation financière.
Mais l'effet le plus dévastateur que pourraient produire les mesures contenues dans le plan IRA de Biden est celui de donner lieu à des délocalisations aux Etats-Unis de grands groupes industriels européens. En fait, ENEL elle-même, qui a bénéficié d'un financement de l'UE de 600 millions pour la construction d'une usine photovoltaïque à Catane, qui pourrait générer de nouveaux emplois pour environ 2000 travailleurs, a décidé de délocaliser la production aux États-Unis, car les incitations américaines se sont avérées plus intéressantes. De grands groupes européens ont fait des plans de délocalisation industrielle vers les États-Unis, comme le français Solvay et l'allemand BASF (chimie), le français Safran (freins carbone), l'espagnol Iberdrola (énergie) et le suédois Northvolt (batteries lithium).
La fuite de ces grandes entreprises vers l'Amérique est un phénomène qui pourrait donner lieu à un processus de désindustrialisation progressive s'étendant à l'ensemble du continent européen. Les fonds américains sont environ quatre fois plus importants que ceux disponibles en Europe. Il est également noté que le prix du gaz aux États-Unis est cinq fois moins élevé qu'en Europe. Les délocalisations industrielles européennes vers les États-Unis pourraient coûter 10 milliards d'investissements et entraîner la perte de 10.000 emplois rien qu'en France. Les conséquences pourraient être bien plus graves pour l'Allemagne, qui a axé sa politique économique sur l'exportation d'innovations vertes.
L'Europe est incapable de réagir au tournant agressif pris par la politique économique de Biden avec le plan IRA. D'autres pénalités pour l'économie européenne sont également nées de la crise énergétique déclenchée par la guerre russo-ukrainienne, qui a mis fin à l'interdépendance économique et énergétique entre l'UE et la Russie. Il convient donc de noter que l'importation de gaz américain en Europe pour remplacer le gaz russe a entraîné une augmentation significative des coûts énergétiques. En fait, l'Europe est devenue le plus grand marché pour les exportations de gaz américain, qui sont passées d'une part de 21 % en 2021 à 66 % aujourd'hui.
Ce sont donc les États-Unis qui ont le plus profité de la guerre d'Ukraine. Ils ont fait exploser leurs exportations de gaz, tant en quantité qu'en prix, ils ont alimenté l'industrie militaire en fournitures d'armement, et surtout, par leurs politiques protectionnistes dans le domaine de l'innovation verte, ils pourraient provoquer la déconstruction industrielle de l'Europe, qui a toujours été une redoutable puissance économique concurrente des États-Unis. Les États-Unis veulent affirmer leur primauté dans le monde en tant que puissance industrielle dans le cadre de la transition écologique, en dépouillant l'Europe et en contenant la Chine. Une primauté, c'est évident, affirmée au nom de la supériorité des valeurs de liberté et de démocratie de l'Occident.
Un paradoxe tragicomique est alors constitué par le fait que les Etats-Unis entendent utiliser leur alliance avec l'Europe dans la stratégie visant à contenir la Chine, mais qu'en même temps, ils sabotent l'économie européenne avec des mesures telles que l'ARB. La réaction européenne s'avère actuellement timide et impuissante, en raison du choix pro-OTAN fait par l'UE dans la guerre russo-ukrainienne. Un choix qui exclut aujourd'hui toute politique européenne indépendante des Etats-Unis. Macron a invoqué des exemptions similaires à celles accordées au Mexique et au Canada. Y aura-t-il donc un affrontement entre les États-Unis et l'Europe ? Adriana Cerretelli, dans le journal Sole 24Ore, l'exprime ainsi : "L'Europe est désarmée : elle a les ambitions mais ne se donne pas les moyens ni même la cohésion politique et économique nécessaires pour les réaliser. Elle risque donc l'autodestruction si elle choisit de toute façon la confrontation avec l'Amérique". En effet, étant donné l'interdépendance économique entre les États-Unis et l'UE après la rupture avec la Russie, il est impossible pour l'Europe de soutenir une guerre commerciale avec les États-Unis. En fait, poursuit Cerretelli, "Outrage à la souveraineté européenne ? Oui. Mais nous aurions dû y penser avant". L'OTAN s'est avérée être une cage d'acier pour l'Europe.
La France a proposé la création de l'Acte d'achat européen dans l'UE pour contrer l'agression protectionniste américaine. Mais l'Allemagne et les pays frugaux sont hostiles aux programmes européens d'aides publiques aux entreprises. L'égoïsme économique de l'Allemagne et de ses alliés satellites se traduit comme toujours par une autodestruction politique de l'Europe. En témoigne l'engagement général du commissaire européen Dombrovskis en faveur des négociations avec les États-Unis, qui exclut également pour l'instant une plainte à l'OMC contre les États-Unis pour violation des règles de concurrence internationales. Il s'agirait en tout cas d'une action toute faite de platitudes. En effet, il convient de rappeler que les accords sur l'acier entre les États-Unis et l'UE sont toujours suspendus.
L'Europe paie le prix de son choix atlantique malheureux. Et l'OTAN est une alliance qui s'identifie à la domination américaine. Il est difficile de voir pourquoi les États-Unis devraient s'entendre avec l'Europe sur les énergies renouvelables, étant donné leur rôle de puissance dominante en Occident. En outre, l'objectif des États-Unis dans la guerre russo-ukrainienne est de contrôler l'Europe, certainement pas de gagner l'Ukraine. Ainsi, l'objectif a été atteint. La subalternité géopolitique de l'Europe au sein de l'OTAN se répète constamment dans la sphère économique, les États-Unis imposant à l'Europe une politique protectionniste qui conduira l'UE à la récession et à sa réduction drastique dans le contexte géopolitique mondial. Le déclin de l'UE représente pour l'Europe son exode définitif de la phase léthargique de la post-histoire dans laquelle elle s'était confinée. Et le réveil est traumatisant.
La politique étrangère de Biden s'identifie à la politique trumpienne de "l'Amérique d'abord", poursuivie par d'autres moyens, c'est-à-dire par un protectionnisme économique étendu et diversifié et un interventionnisme militaire indirect dans le monde. Il convient également d'ajouter que la stratégie de démondialisation économique à fonction anti-chinoise, qui a débuté à l'ère trumpienne avec la délocalisation de l'industrie manufacturière américaine aux États-Unis, est poursuivie plus efficacement par Biden, qui a en effet fait des États-Unis une destination attrayante pour les délocalisations industrielles européennes.
La guerre ukrainienne a également entraîné la réduction de la puissance économique de l'Allemagne, avec la fin du modèle représenté par l'économie d'exportation dominante de l'Europe. La crise a également conduit à une redéfinition du rôle de l'Allemagne au sein de l'UE. En effet, l'Allemagne de Scholz a adopté une ligne politique unilatéraliste. Dans le domaine de l'énergie, il s'est opposé à tout projet de politique européenne commune. Le gouvernement allemand a investi 200 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et les ménages afin de faire face à la pénurie d'énergie, une mesure unilatérale qui constitue une distorsion de la concurrence au détriment des autres États membres de l'UE, au même titre que l'IRA, instrument de la guerre lancée par les États-Unis au détriment de l'économie européenne. L'Allemagne a également approuvé un programme de défense de 100 milliards d'euros avec l'achat d'avions américains F35, rompant ainsi avec les accords précédents avec la France et l'Italie pour la construction conjointe d'avions militaires et de systèmes de défense aérienne. Avec le réarmement de l'Allemagne au sein de l'OTAN, tout espoir d'autonomie stratégique européenne est anéanti. L'Allemagne, avec le soutien des pays frugaux, a rejeté toute proposition de création de fonds européens communs et s'est également opposée à tout projet de réforme du pacte de stabilité.
Le pro-européanisme allemand s'est toujours opposé au souverainisme des autres pays afin d'affirmer son propre nationalisme et de créer, avec le déclin de l'UE, une nouvelle Europe centralisée sur la puissance continentale allemande. En réalité, le déclin de la puissance économique allemande dans le monde s'accompagne d'un renforcement de la domination continentale de l'Allemagne en Europe, qui s'impose de la même manière stratégique que la primauté américaine en Occident.
Cette domination allemande ne restera cependant pas incontestée en Europe. Une alliance entre la France, l'Espagne et l'Italie sera nécessaire pour contrer l'agressivité de l'unilatéralisme allemand. Mais étant donné l'interdépendance économique de l'Allemagne avec ces pays (en particulier l'Italie, où l'industrie du nord-est fait partie intégrante de la chaîne d'approvisionnement allemande), il sera difficile de mettre en place une politique efficace pour contrer l'Allemagne. Il ne sera pas non plus possible, étant donné la politique américaine d'hostilité économique agressive envers l'Europe, de tirer parti de l'anti-européanisme américain pour se libérer de la domination allemande.
Ce qui est certain, c'est que l'Europe sera soumise à des tensions internes perturbatrices au sein de l'UE dans un avenir proche. Tout comme la mondialisation occidentale est en crise, l'UE, en tant qu'entité européenne supranationale, est dans un état de décomposition avancée. La souveraineté des Etats pourrait se réaffirmer en Europe dans la foulée de l'avènement d'une nouvelle géopolitique mondiale articulée autour du multilatéralisme.
À l'heure actuelle, les États-Unis, bien qu'étant une puissance mondiale en déclin, sont les seuls gagnants dans le conflit russo-ukrainien. L'Europe sera bientôt plongée dans une crise économique et politique qui a également des implications existentielles : un conflit politique interne va se propager, s'articulant autour de menaces pour sa subsistance, qui ne dépendent pas vraiment de l'agression russe contre l'Ukraine, mais de l'agression impérialiste américaine. L'identité même de l'Europe, en tant que province de l'Ouest ou continent eurasien, sera ainsi remise en question. Cette crise pourrait conduire non seulement à la désintégration de l'UE, mais aussi à l'éclatement de l'OTAN. Elle pourrait donc donner lieu à une redéfinition des équilibres géopolitiques internes de l'Europe. Le jeu est ouvert.
18:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, europe, affaires européennes, joe biden, inflation reduction act | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 04 décembre 2022
La détérioration des relations entre l'Egypte et Israël
La détérioration des relations entre l'Egypte et Israël
Abdel Bari Atwan
Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/el-deterioro-de-las-relaciones-de-egipto-con-israel
La "paix froide" entre les deux parties devient "glaciale"
Récemment, de nombreux rapports ont fait état d'une crise imminente dans les relations égypto-israéliennes. Les tensions ont commencé à faire surface alors que l'Égypte, selon des sources crédibles, mène des discussions secrètes avec l'Iran pour normaliser les relations entre les deux pays.
Il y a eu plusieurs indications de cette détérioration, bien que l'Égypte soit officiellement silencieuse sur la question.
- Les médias israéliens ont lancé des attaques féroces contre les autorités égyptiennes. La campagne la plus récente a eu lieu la semaine dernière, lorsque plusieurs médias, dont le journal Yisrael HaYom et le réseau de télévision officiel Channel 7, ont accusé Le Caire d'empêcher les citoyens et les hommes d'affaires égyptiens de se rendre en Israël (à l'exception des pèlerins coptes dans les églises de Jérusalem) et de harceler toute personne qui normalise les relations bilatérales ou qui soutient ou visite l'État occupant.
- Mercredi, l'Égypte a expulsé 11 pilotes israéliens pour avoir violé son espace aérien à bord de quatre avions légers, et les autorités ont refusé de leur fournir du carburant pour rentrer. Des rapports contradictoires ont été publiés sur les circonstances exactes, mais l'incident reste sans précédent.
- Le sommet des Nations unies sur le climat à Sharm el-Sheikh a connu une présence limitée de la presse israélienne. Le président israélien était présent, mais les chaînes de télévision israéliennes n'ont pas été autorisées à interviewer librement des citoyens égyptiens, sauf en de rares occasions, contrairement à ce qui s'est passé lors de la Coupe du monde au Qatar (la présence des médias israéliens sur place a été contre-productive car la plupart, sinon la totalité, des Arabes que leurs correspondants ont essayé d'interviewer, y compris des citoyens des pays normalisateurs, ont refusé de leur parler).
- Les visites non officielles au Caire de responsables de la sécurité israélienne, dont la plus récente est celle du directeur du Shin Bit, Ronen Bar, n'ont pas conduit à un dégel des relations.
- "Channel 7" a consacré l'émission à discuter du harcèlement des touristes israéliens se rendant à Sharm el-Sheikh ou dans d'autres stations touristiques. Certains ont déclaré que leurs caméras ou magnétoscopes avaient été confisqués par des agents de sécurité (afin qu'ils ne puissent pas utiliser les caméras pour les espionner), ce qui a entraîné des dommages à leurs voitures.
- Les journaux et sites Internet égyptiens ont accusé les autorités israéliennes d'organiser les attaques contre l'armée égyptienne, qui ont entraîné la mort de 10 soldats et de 10 militaires à Bir el-Abed, comme moyen de pression sur les dirigeants égyptiens.
- La participation du président Abdel Fattah al-Sisi à un sommet arabe en Algérie, qui a adopté des résolutions condamnant l'occupation israélienne, soutenant la réconciliation et la résistance palestiniennes, et mettant en garde contre les dangers de la normalisation. L'Algérie est considérée comme un membre de l'axe de la résistance. Elle s'est efforcée d'empêcher l'infiltration d'Israël en Afrique, notamment en bloquant sa demande de statut d'observateur au sein de l'Union africaine (UA).
Certains pourraient à juste titre affirmer que les relations égypto-israéliennes restent fortes et qu'il existe une coordination entre leurs armées dans le Sinaï. En apparence, cela peut sembler vrai, mais l'image derrière les coulisses est différente. Les stratèges israéliens continuent de considérer l'armée égyptienne comme une menace potentielle sérieuse et ont l'intention d'affaiblir le pays et ses forces armées après la destruction de l'armée irakienne.
La doctrine militaire égyptienne continue également d'affirmer qu'Israël représente la plus grande menace pour la sécurité nationale égyptienne et arabe.
Selon des sources internes, l'armée égyptienne est plus en colère contre Israël qu'elle ne l'a jamais été au cours des 40 années écoulées depuis la signature des accords de Camp David. Les militaires égyptiens ont été furieux lorsqu'il a été révélé que quelque 80 prisonniers de guerre égyptiens ont été brûlés vifs par des kidnappeurs israéliens dans la région de Latroun pendant la guerre de 1967. Sisi est également contrarié par l'incapacité d'Israël à honorer ses engagements à reconstruire la bande de Gaza et à libérer les prisonniers du Jihad islamique dont les arrestations ont déclenché la guerre de trois jours en mai dernier.
La "paix froide" d'Israël avec l'Égypte au cours des dernières années n'est pas seulement "plus froide" mais carrément "glacée" par rapport à ses liens avec certains des nouveaux États arabes normalisés. Quatre décennies après Camp David, son commerce annuel avec l'Égypte est encore de quelques centaines de millions de dollars, alors qu'avec les Émirats arabes unis (où vit une partie de la population égyptienne), il s'élève à 1,5 milliard de dollars et devrait tripler au cours des deux prochaines années.
J'en parle comme d'une preuve de la détérioration des relations égypto-israéliennes, non pas pour affirmer qu'elles devraient être complètement rompues d'un trait de plume. Je suis bien conscient de la situation économique désastreuse de l'Égypte, d'autant plus que les États du Golfe ont coupé une grande partie de leur soutien. Mais je soutiens que le moyen le plus rapide et le meilleur pour Le Caire de surmonter ces crises est de retrouver sa position de leader dans le monde arabe, de résister à l'occupation israélienne et de soutenir la résistance palestinienne légitime.
En choisissant cette voie, les dirigeants égyptiens trouveraient le soutien de l'ensemble du peuple égyptien et des peuples du monde arabe et musulman.
14:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, égypte, israël, afrique du nord, levant, proche-orient, monde arabe, monde arabo-musulman | | del.icio.us | | Digg | Facebook
UE : vers la militarisation
UE : vers la militarisation
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/es-kurs-na-militarizaciyu
Le 10 novembre 2022, la Commission européenne a dévoilé son nouveau plan d'action "Mobilité militaire 2.0". En parallèle, la "Stratégie de cyberdéfense de l'UE" a été publiée.
Officiellement présentés, les documents visent à "faire face à la détérioration de l'environnement sécuritaire suite à l'agression de la Russie contre l'Ukraine et à améliorer la capacité de l'UE à protéger ses citoyens et ses infrastructures".
Selon Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, "Aujourd'hui, il n'y a pas de défense européenne sans cyberdéfense. Par conséquent, les deux stratégies sont interconnectées et complémentaires".
En résumé, le plan d'action sur la mobilité militaire devrait aider les armées européennes à répondre mieux, plus rapidement et à une échelle suffisante aux crises survenant aux frontières extérieures de l'UE et au-delà. Elle devrait renforcer la capacité de l'UE à soutenir les États membres et les partenaires en ce qui concerne le transport des troupes et de leur équipement. Il vise également à renforcer la coopération avec l'OTAN et facilitera la communication et le dialogue avec les partenaires clés. Dans le contexte de la position actuelle de l'UE à l'égard de l'Ukraine, ainsi que du renforcement du flanc oriental de l'OTAN, cette initiative ouvre la voie à une nouvelle confrontation avec la Russie et attire dans l'orbite d'influence de Bruxelles des États qui ne sont pas encore membres de l'UE ou de l'OTAN.
S'appuyant sur les réalisations du premier plan d'action lancé en 2018, la nouvelle mobilité militaire couvre la période 2022-2026 et comprend :
- Identifier les éventuelles lacunes en matière d'infrastructure, informer les actions futures pour prioriser les améliorations et intégrer les exigences de la chaîne d'approvisionnement en carburant pour soutenir les mouvements à grande échelle des forces armées à court terme ;
- Numérisation des processus administratifs liés aux douanes, à la logistique et aux systèmes de mobilité militaire ;
- Mesures visant à protéger les infrastructures de transport contre les cyberattaques et autres menaces hybrides ;
- Faciliter l'accès aux véhicules de livraison stratégiques et maximiser les synergies avec le secteur civil pour améliorer la mobilité militaire, notamment par voie aérienne et maritime ;
- Améliorer l'efficacité énergétique et la résilience au changement climatique des systèmes de transport ;
- Renforcer la coopération avec l'OTAN et les partenaires stratégiques clés comme les États-Unis, le Canada et la Norvège, tout en facilitant l'engagement et le dialogue avec les partenaires régionaux et les pays de l'élargissement comme l'Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux.
Le plan propose d'autres actions pour assurer la circulation rapide, efficace et sans entrave de forces potentiellement importantes, y compris le personnel militaire et son équipement, tant dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l'UE que pour les actions nationales et multinationales, notamment au sein de l'OTAN.
L'approche stratégique de ce plan d'action se concentre sur la nécessité de développer un réseau de mobilité militaire bien connecté, composé de :
- les corridors de transport multimodal, y compris les routes, les chemins de fer, les voies aériennes et les voies navigables intérieures;
- les routes dotées d'une infrastructure de transport à double usage pouvant servir au transport militaire;
- Des plates-formes de transport et des centres logistiques qui apportent le soutien nécessaire aux pays d'accueil et de transit pour faciliter le déploiement des troupes et du matériel ;
- Des règlements, des statuts, des procédures et des mécanismes administratifs numériques harmonisés ;
- Une amélioration de la durabilité, de la résilience et de l'état de préparation des capacités de transport et de logistique civiles et militaires.
Il faudra donc des ressources importantes pour réorganiser les routes et les plateformes logistiques dans l'UE, ainsi que pour adapter la législation aux besoins militaires. En fait, il s'agit d'une militarisation des politiques internes, tant de l'UE elle-même que de chaque membre individuel de la communauté. Il est supposé que tout ceci sera mis en œuvre dans le cadre de la PESCO (Coopération structurée permanente) et en étroite coordination avec l'OTAN. L'infrastructure sera renouvelée par le biais d'une révision de l'initiative de transport transeuropéen. Les procédures de franchissement des frontières intracommunautaires seront également rationalisées. En parallèle, des exercices de grande envergure seront menés, notamment des manœuvres multinationales au sein de l'OTAN.
En matière de cybersécurité, il est prévu d'accorder une attention particulière au secteur des transports civils et à ses systèmes de soutien, notamment les systèmes de gestion du trafic (transport aérien, ferroviaire, maritime), les systèmes de gestion des terminaux à conteneurs, les systèmes de contrôle des écluses, des ponts, des tunnels, etc. La directive actualisée sur la sécurité des réseaux et de l'information (NIS2) récemment adoptée dans le secteur des transports doit être rapidement mise en œuvre. Il est également prévu d'échanger les informations nécessaires pour assurer une connaissance de la situation aussi complète que possible entre les secteurs du transport militaire et civil. Cette tâche sera assurée par le réseau européen d'organisations de liaison en cas de crise cybernétique (EU - CyCLONe). L'importance d'utiliser les capacités spatiales de l'UE à cette fin est également mentionnée.
De manière générale, la tendance à renforcer l'interdépendance euro-atlantique est perceptible. En effet, outre l'OTAN, qui est une organisation partenaire clé, d'autres participants au projet de mobilité militaire PESCO sont mentionnés, notamment les États-Unis, le Canada et la Norvège. On s'attend à ce que la Grande-Bretagne, elle aussi, rejoigne bientôt ce projet PESCO, une fois les procédures pertinentes achevées.
Il est révélateur que, parallèlement, la France ait également présenté sa stratégie de défense nationale. Elle se concentre également sur la coopération avec l'UE et l'OTAN, ainsi que sur la cybersécurité, les armes nucléaires et la guerre hybride. Mais la stratégie de la France est plus détaillée et presque trois fois plus importante que le plan de l'UE.
Dans l'ensemble, il contient dix objectifs stratégiques.
1. Maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance. Le conflit en Ukraine "démontre la nécessité de maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance pour prévenir une guerre majeure" qui soit "légitime, efficace et indépendante", tout en réitérant "la nécessité de maintenir la capacité de comprendre et de contenir le risque d'escalade".
2. Accroître la résilience aux défis de sécurité tant militaires que non traditionnels (manipulation de l'information, changement climatique, chasse aux ressources, pandémies, etc.) en promouvant un esprit défensif et en assurant la cohésion nationale. À cette fin, la France met en œuvre une stratégie nationale de résilience destinée à renforcer sa capacité à résister à tout type de perturbation de la vie normale du pays. En outre, le service national universel sera étendu de manière incertaine ; Macron a déclaré qu'il donnerait des précisions à ce sujet au premier trimestre 2023.
3. S'assurer que l'industrie française soutient l'effort de guerre sur le long terme en constituant des stocks stratégiques, en déplaçant les lignes de production les plus sensibles et en diversifiant les fournisseurs. Cela rappelle l'idée d'une "économie de guerre" que Macron a avancée pour la première fois lors de la conférence Eurosatory en juin 2022.
4. Accroître la cyber-résilience. "Il n'existe aucun moyen de créer une cyberdéfense qui empêcherait toute cyberattaque contre la France, mais il est essentiel d'améliorer sa cybersécurité pour préparer le pays aux nouvelles menaces", indique le document. Pour ce faire, "les efforts des secteurs public et privé doivent être intensifiés". Le document indique notamment que "malgré l'important travail déjà accompli, la cybersécurité de l'État peut être considérablement améliorée" et qu'"il est nécessaire d'améliorer sensiblement la cybersécurité de tous les services publics".
5. Le rôle clé de l'OTAN dans la défense européenne, le rôle de la France dans celle-ci et le renforcement du pilier européen. Le document indique que "la France entend maintenir une position unique au sein de l'Alliance de l'Atlantique Nord. Elle occupe une position exigeante et prépondérante en raison de la spécificité et de l'indépendance de sa politique de défense, en particulier de sa dissuasion nucléaire". Il est ajouté que, sur la base de sa crédibilité opérationnelle, de sa capacité de réaction rapide et de sa contribution financière, "la France entend accroître son influence et celle de ses alliés européens pour peser sur les changements majeurs de la posture de l'OTAN et l'avenir de la stabilité stratégique en Europe". Le document note que la France "exclut l'extension [de l'adhésion] à d'autres zones géographiques, en particulier à la région Indo-Pacifique.
6. Renforcer la souveraineté européenne et développer l'industrie de la défense en Europe. "L'autonomie stratégique européenne dépend d'une capacité industrielle de défense européenne robuste qui répond à ses propres besoins" et à cette fin "la France soutient la création d'un instrument à court terme pour l'acquisition conjointe d'équipements européens".
7. Soyez un partenaire fiable et un fournisseur de sécurité crédible. Le document mentionne une relation approfondie avec l'Allemagne, des partenariats clés avec l'Italie et l'Espagne, des partenariats stratégiques avec la Grèce et la Croatie, un partenariat de renforcement des capacités avec la Belgique, mentionne l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie et note qu'un "dialogue constructif" devrait être "rapidement rétabli avec le Royaume-Uni". Le partenariat stratégique avec les États-Unis "restera fondamental et devra être ambitieux, sobre et pragmatique". Il est fait référence aux relations avec les pays africains, le Golfe Persique, la Méditerranée et la Mer Rouge, et la région Indo-Pacifique.
8. Améliorer l'intelligence. La France doit poursuivre les réformes profondes de ses services de renseignement et mener une politique "ambitieuse" de recrutement et de rétention. Elle doit également investir dans de nouveaux outils techniques qui "devront exploiter le potentiel de l'informatique quantique et de l'intelligence artificielle".
9. Se défendre contre et agir dans des guerres hybrides (combinaisons délibérément ambiguës de modes d'action directs et indirects, militaires et non militaires, légitimes et illégitimes, souvent difficiles à définir). Une organisation plus souple, plus réactive et plus intégrée sera créée pour "identifier, caractériser, déclencher les mécanismes de protection appropriés (...) et réagir efficacement". Des outils sont également développés pour contrer les sociétés militaires privées utilisées comme mandataires par des puissances hostiles. La protection des infrastructures critiques est également une priorité.
10. Liberté d'action et capacité de mener des opérations militaires. Il s'agit de la volonté des forces armées françaises non seulement de s'engager dans des combats de haute intensité, mais aussi de déployer leurs forces le plus rapidement possible et d'être les premières à entrer sur le champ de bataille "avec ou sans le soutien éventuel de pays alliés".
Ici aussi, de sérieuses ambitions d'émerger comme le leader militaire de l'Europe sont visibles, avec une volonté d'être autonome et de développer de larges partenariats. Bien que dans le contexte des échecs de la France en Afrique, qui ont montré une faible capacité de combat, certains postes seront assez difficiles à remplir.
Compte tenu de l'augmentation de la préparation au combat annoncée précédemment par l'Allemagne, de l'augmentation du budget militaire au recrutement de futurs soldats de la Bundeswehr, nous voyons une image plus cohérente qui présente un changement dans la structure des forces armées de l'UE avec l'implication claire que cela est fait contre la Russie.
13:58 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : union européenne, europe, affaires européennes, actualité, politique internationale, militaria, france | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le deuxième monde, la semi-périphérie et l'État-civilisation dans la théorie du monde multipolaire (II & III)
Le deuxième monde, la semi-périphérie et l'État-civilisation dans la théorie du monde multipolaire
Deuxième & troisième parties
première partie: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/11/25/l...
Alexandre Douguine
Source: https://katehon.com/ru/article/vtoroy-mir-poluperiferiya-i-gosudarstvo-civilizaciya-v-teorii-mnogopolyarnogo-mira-vtoraya?fbclid=IwAR3cg5zBUT8dFXL1uOgOyvc4uJg0QcLu_KiLg1zz-l-gR-nl_4Dea9e--P8
Semi-périphérie
Passons maintenant à une théorie différente - l'"analyse du système mondial" construite par Immanuel Wallerstein [1]. Immanuel Wallerstein, représentant de l'école marxiste des relations internationales (principalement dans son interprétation trotskiste), s'appuyant sur la doctrine de "la grande durée" (F. Braudel [2]) et les théoriciens latino-américains de l'économie structurelle (R. Prebisch [3], S. Furtado [4]), a développé un modèle de zonage du monde en fonction du niveau de développement du capitalisme. Cette vision représente un développement des idées de Vladimir Lénine sur l'impérialisme [5] en tant que stade de développement le plus élevé du capitalisme, selon lequel le système capitaliste gravite naturellement vers la mondialisation et l'extension de son influence sur toute l'humanité. Les guerres coloniales entre les puissances développées ne sont que la phase initiale. Le capitalisme réalise progressivement l'unité de ses objectifs supranationaux et forme le noyau d'un gouvernement mondial. Cela est tout à fait cohérent avec la théorie libérale des relations internationales, où le phénomène de l'"impérialisme", compris de manière critique par les marxistes, est décrit en termes apologétiques comme l'objectif d'une "société globale", d'un seul monde.
Immanuel Wallerstein.
L'expression géographique de la théorie du système mondial est l'identification de trois couches [6].
Le centre, le noyau ou le "Nord riche", constitue la zone du plus haut développement du capitalisme. L'Amérique du Nord et l'Europe occidentale correspondent au noyau, c'est-à-dire à l'atlantisme et à la civilisation ouest-européenne qui lui correspond, dont le pôle s'est déplacé au XXe siècle vers les États-Unis. Le cœur du système mondial de Wallerstein coïncide avec le "premier monde".
Autour du noyau se trouve le premier anneau, qui dans la théorie de Wallerstein est appelé "semi-périphérie". Elle comprend des pays qui sont inférieurs au noyau dur en termes de développement mais qui cherchent désespérément à rattraper ce qu'ils considèrent comme le modèle. Les pays de la semi-périphérie sont également capitalistes, mais adaptent les modèles de capitalisme à leurs caractéristiques nationales. En règle générale, ce sont des régimes "césaristes" (selon la nomenclature d'A.Gramsci [7]) qui s'y forment, c'est-à-dire que l'hégémonie libérale n'est acceptée que partiellement - principalement dans l'économie, les technologies et les modèles d'industrialisation, tandis que des modèles locaux correspondant à des modèles précapitalistes ou non-capitalistes continuent de dominer le système politique, la culture et la conscience sociale.
La semi-périphérie de Wallerstein comprend les pays les plus développés d'Amérique latine - surtout le Brésil, l'Inde, la Chine et la Russie. En d'autres termes, nous obtenons à nouveau approximativement les pays du club BRIC ou BRICS, c'est-à-dire le "deuxième monde".
La périphérie de Wallerstein correspond à ce que l'on appelait à l'origine le "tiers monde", avec les mêmes caractéristiques de base - sous-développement, retard, inefficacité, archaïsme, non-compétitivité, corruption, etc. C'est ce qu'on appelle aussi le "Sud pauvre".
Dans la théorie des systèmes mondiaux de Wallerstein, il y a une déclaration sur la tendance principale du développement. Elle découle de la croyance marxiste dans le progrès et le changement des formations économiques. Cela signifie que des relations non seulement spatiales mais aussi historiques et temporelles existent entre le noyau, la semi-périphérie et la périphérie.
La périphérie correspond au passé, à l'ordre archaïque pré-capitaliste.
Le noyau incarne le futur universel, le capitalisme mondial (donc la mondialisation).
Et la semi-périphérie est la zone dans laquelle la décomposition doit se faire en ce qui retourne au noyau et ce qui s'effondre dans la périphérie. Selon Wallerstein, la semi-périphérie n'est pas une alternative au capitalisme, mais seulement son stade retardé. Il s'agit d'un avenir différé. Wallerstein lui-même ne s'est donc pas particulièrement intéressé à la semi-périphérie, ne retraçant que les tendances qui confirmaient la scission de ces sociétés en une élite libérale mondialiste et des masses de plus en plus archaïques et prolétarisées. Wallerstein a prédit que la semi-périphérie se diviserait bientôt en un noyau et une périphérie et cesserait d'exister.
Une fois la semi-périphérie disparue, le monde entier sera global : le Nord riche interagira directement avec le Sud pauvre, où à nouveau les élites seront incorporées au noyau, et les masses se mêleront aux masses des autres zones dans une migration globale et deviendront le prolétariat international global. C'est alors que commencera la révolution prolétarienne prédite par Marx, la crise du système capitaliste mondial, et plus tard le communisme. Et cela ne devrait se produire qu'après l'achèvement du processus de mondialisation capitaliste, et donc après l'abolition de la semi-périphérie. En tant que trotskiste et anti-stalinien, Wallerstein pensait que le socialisme ne pouvait pas être construit dans un seul pays - ni en URSS ni en Chine, ce ne serait qu'un report de la mondialisation, et donc de la révolution mondiale qui lui succéderait. Tout comme Marx et Engels, dans leur Manifeste du Parti communiste [8], ont souligné que pendant que la bourgeoisie se débat avec des institutions médiévales, les communistes devraient la soutenir, et qu'ensuite seulement, après le succès des révolutions bourgeoises, ils devraient entrer en confrontation directe avec les capitalistes, De même, Wallerstein et la majorité des marxistes culturels et des gauchistes contemporains sont en faveur de la mondialisation contre la préservation de la souveraineté par les puissances individuelles, afin de ne les affronter de manière décisive qu'après la victoire totale des libéraux et des mondialistes. C'est pourquoi ils ne qualifient pas leur doctrine d'antimondialiste mais d'altermondialiste, mettant en avant des projets de post-libéralisme plutôt que d'anti-libéralisme [9].
Une lecture multipolaire du semi-polarisme
Dans le contexte d'un monde multipolaire, le système mondial de Wallerstein en tant qu'ensemble complet est plutôt une antithèse. La multipolarité voit le phénomène même de la semi-périphérie tout à fait différemment. Il ne s'agit pas simplement d'une condition temporaire des sociétés arriérées qui ne sont pas encore incluses dans le noyau, mais de la possibilité d'un cours alternatif de l'histoire qui rejette l'universalité du capitalisme et de la mondialisation libérale et refuse au noyau le droit d'être synonyme d'avenir et un exemple de destinée universelle. La semi-périphérie est prise ici non pas comme un phénomène intermédiaire entre le noyau et la périphérie, mais comme une combinaison indépendante d'une identité civilisationnelle sous-jacente qui reste inchangée et d'un processus de modernisation.
Huntington [10], qui a parlé d'un choc des civilisations pour remplacer le monde bipolaire, a utilisé l'expression "modernisation sans occidentalisation". Il s'agit d'une stratégie consciente des élites de la semi-périphérie, qui choisissent de ne pas s'intégrer aux élites mondiales du noyau, mais de rester la classe dominante dans le contexte civilisationnel de la semi-périphérie. C'est ce que nous voyons en Chine, dans les pays islamiques, et en partie en Russie.
Le concept de la semi-périphérie, détaché du contexte marxiste-trotskiste de la théorie du système mondial, s'avère être identique au "deuxième monde". Cela nous permet de nous concentrer plus précisément et plus en détail sur les vecteurs des relations entre les pays de la semi-périphérie (BRICS) et les pays du noyau dur et les pays de la périphérie nette.
En combinant le potentiel des pays de la semi-périphérie et en établissant un dialogue intellectuel entre les élites qui ont consciemment décidé de ne pas s'intégrer au noyau du capitalisme libéral mondial, nous obtenons un projet aux ressources comparables et même supérieures au potentiel global du noyau ("premier monde"), mais avec un vecteur de développement complètement différent. Intellectuellement, la semi-périphérie n'agit pas ici comme une zone de "futur différé", mais comme une zone de libre choix, qui peut à tout moment combiner souverainement des éléments du "futur" et du "passé" dans n'importe quelle proportion. Il suffit d'abandonner le dogme libéral et marxiste du temps linéaire et du progrès socio-technique. Mais ce n'est pas aussi difficile qu'il y paraît, car les théories confucianistes, islamiques, orthodoxes, catholiques et hindoues du temps ne connaissent pas le dogme du progrès, et voient l'avenir sur lequel les capitalistes et les marxistes insistent de manière purement négative, comme un scénario apocalyptique eschatologique, ou en ont une vision entièrement différente.
La semi-périphérie ("le deuxième monde") cesse alors d'être un stade intermédiaire et une zone grise entre "progrès" et "sauvagerie", "civilisation" et "archaïsme", mais s'affirme comme un champ de civilisations souveraines qui établissent elles-mêmes des critères, des normes et des mesures de base - en ce qui concerne la nature humaine, Dieu, l'immortalité, le temps, l'âme, la religion, le sexe, la famille, la société, la justice, le développement, etc.
Le noyau lui-même perd alors son statut d'objectif universel et devient une civilisation parmi d'autres. "Le deuxième monde" l'affirme : tout est une semi-périphérie, à partir de laquelle on peut aller soit vers le noyau, soit vers la périphérie. Et les pays centraux eux-mêmes ne sont pas un exemple abstrait d'un avenir universel, mais seulement une des régions de l'humanité, une de ses provinces, qui a fait son choix, mais ce choix doit rester à l'intérieur de ses frontières.
Notes:
[1] Wallerstein I. The Modern World-System: Capitalist Agriculture and the Emergence of the European World Economy in the Sixteenth Century. New York: Academic Press, 1976
[2] Braudel F. Le Temps du Monde. Paris: Armand Colin, 1979.
[3] Prebisch R. Capitalismo periférico. Crisis y transformación, Santiago de Chile: CEPAL,1981.
[4] Furtado C. Desenvolvimento e subdesenvolvimento. Rio de Janeiro: Fundo de Cultura, 1961.
[5] Ленин В.И. Империализм, как высшая стадия капитализма. Популярный очерк/ Ленин В.И. Полное собрание сочинений. 5-издание. Т. 27. М.: Политиздат, 1969.
[6] Wallerstein I. World-Systems Analysis: An Introduction. Durham, North Carolina: Duke University Press. 2004.
[7] Грамши А. Избранные произведения: Т. 1—3. — М.: Изд. иностранной литературы, 1957—1959.
[8] Маркс К., Энгельс Ф. Манифест коммунистической партии/ Маркс К., Энгельс Ф. Сочинения. Т. 4. М.: государственное издательство политической литературы, 1955.
[9] Wallerstein I. After Liberalism. New York: New Press, 1995.
[10] Huntington S. The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order. New York : Simon & Schuster, 1996.
* * *
Second monde, semi-périphérie et civilisation d'État dans une théorie du monde multipolaire
Troisième partie
Alexandre Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/second-world-semi-periphery-and-state-civilisation-multipolar-world-theory-part-three
Etats-Civilisation
Nous en arrivons à un troisième concept, crucial pour comprendre la transition d'un monde unipolaire à un monde multipolaire et la place des pays BRICS dans ce processus. Il s'agit du concept d'État-civilisation. Cette idée a été formulée par des universitaires chinois (notamment par le professeur Zhang Weiwei [1]) et le plus souvent, le concept d'État-civilisation est appliqué à la Chine moderne, puis par analogie à la Russie, à l'Inde, etc.
Zhang Weiwei.
Dans le contexte russe, une théorie similaire a été mise en avant par les Eurasistes, qui ont proposé le concept d'Etat de paix [2]. En fait, dans ce courant, la Russie était comprise comme une civilisation, et pas seulement comme un des pays, d'où le principal concept eurasien - Russie-Eurasie.
Fabio Petito.
En fait, Samuel Huntington avait déjà suggéré le passage à la civilisation comme nouveau thème des relations internationales dans son article perspicace, voire prémonitoire, intitulé "Le choc des civilisations" [3]. L'expert anglo-italien en relations internationales Fabio Petito [4] a souligné que les relations entre les civilisations n'engendrent pas nécessairement des conflits, tout comme dans la théorie réaliste des relations internationales, une guerre est toujours possible entre n'importe quel État-nation (cela découle de la définition de la souveraineté) mais est loin de toujours se produire dans la pratique. Ce qui importe, c'est le déplacement du thème de la souveraineté, de l'État-nation à la civilisation. C'est exactement ce qu'envisage Huntington.
La civilisation-état est définie par deux négations :
- Ce n'est pas la même chose que l'État-nation (dans la théorie réaliste des RI), et
- Ce n'est pas la même chose qu'un gouvernement mondial unissant l'humanité (dans la théorie des IR propre au libéralisme).
C'est un juste milieu : l'État-civilisation peut englober différents peuples (nations), confessions et même sous-États. Mais il ne prétend jamais à l'unicité et à la portée planétaire. Il est fondamentalement un ensemble de grande échelle et durable, quels que soient les changements d'idéologies, de façades, de cultures et de frontières formelles. L'État-civilisation peut exister sous la forme d'un empire centralisé, ou de ses échos, vestiges, fragments, capables dans certaines circonstances historiques de se réassembler en un tout unique.
L'État-nation est apparu en Europe à l'époque moderne. L'État civilisation existe depuis des temps immémoriaux. Huntington a constaté une nouvelle émergence de la civilisation dans une situation particulière. Dans la seconde moitié du 20ème siècle, les États-nations ont d'abord fusionné en deux blocs idéologiques, capitaliste et socialiste, puis, après l'effondrement de l'URSS, l'ordre libéral a prévalu dans le monde (La fin de l'histoire selon Fukuyama [5]). Huntington pensait que l'unipolarisme et la victoire mondiale de l'Occident libéral capitaliste étaient une illusion à court terme. La propagation mondiale du libéralisme peut achever la décadence des États-nations et abolir l'idéologie communiste, mais elle ne peut remplacer les identités civilisationnelles plus profondes qui ont apparemment disparu depuis longtemps. Progressivement, ce sont les civilisations qui ont prétendu être les principaux acteurs de la politique internationale - ses sujets, mais cela implique de leur conférer le statut de "politisation", d'où le concept d'État-civilisation.
Il existe des forces et des modèles à l'œuvre dans l'État-Civilisation que la science politique occidentale moderne ne parvient pas à saisir. Ils ne sont pas réductibles aux structures de l'État-nation et ne peuvent être compris par une analyse macro- et micro-économique. Les termes "dictature", "démocratie", "autoritarisme", "totalitarisme", "progrès social", "droits de l'homme", etc. n'ont aucune signification ici ou nécessitent une traduction fondamentale. L'identité civique, l'état et la signification sociale de la culture, le poids des valeurs traditionnelles : tous ces aspects sont délibérément écartés par la science politique moderne et ne se révèlent que dans l'étude des sociétés archaïques. Or, ces sociétés sont notoirement faibles politiquement et servent d'objets de recherche ou de modernisation. Les États de civilisation possèdent leur propre pouvoir souverain, leur propre potentiel intellectuel, leur propre forme de conscience de soi. Ils sont des sujets, et non des objets d'étude ou d'"aide au développement" (c'est-à-dire de colonialisme déguisé), ne font que rejeter l'Occident comme modèle universel, mais s'opposent sévèrement à l'influence du soft power occidental à l'intérieur de leurs propres frontières. Ils étendent leur influence au-delà des frontières nationales, non seulement en se défendant mais aussi en contre-attaquant, en proposant leurs propres théories d'intégration et leurs projets ambitieux. Comme l'IRB ou la Communauté économique eurasienne, l'OCS ou les BRICS.
Ce n'est pas pour rien que la Chine est prise comme exemple d'état-civilisation. Son identité et sa puissance sont les plus illustratives. La Russie contemporaine s'est rapprochée de ce statut, et l'opération militaire spéciale en Ukraine, accompagnée de son retrait des réseaux mondiaux, est la preuve de cette volonté profonde et puissante. Mais tandis que la Russie et, dans une large mesure, la Chine construisent avec succès leurs États de civilisation sur la base d'une confrontation directe avec l'Occident, l'Inde (notamment sous le gouvernement nationaliste de Modi) tente d'atteindre le même résultat en s'appuyant sur l'Occident, et de nombreux pays islamiques visant le même objectif (notamment l'Iran, la Turquie, le Pakistan, etc.) combinent les deux stratégies - confrontation (Iran) et alliance (Turquie). Mais partout, ils tendent vers une seule chose : l'établissement d'un État-civilisation.
Le deuxième monde comme nouveau paradigme universel des RI
Rassemblons maintenant ces concepts. Nous avons une série conceptuelle :
deuxième monde - semi-périphérie - état-civilisation
"Second Monde" est une définition qui souligne le caractère intermédiaire des pays qui optent aujourd'hui pour le multipolarisme et rejettent l'unipolarisme et le globalisme, c'est-à-dire l'hégémonie du "premier monde". En termes de niveau de développement économique et de degré de modernisation, le "deuxième monde" correspond à la semi-périphérie de la théorie du système mondial. Toutefois, contrairement à Wallerstein, cette semi-périphérie ne reconnaît pas l'inévitabilité de la scission en une élite intégrée au mondialisme et une masse sauvage et archaïque, mais affirme l'identité et l'unité de la société qui partage une même identité, en haut comme en bas.
- Les pôles du "second monde" (la semi-périphérie) sont les états-civilisation réels (Chine, Russie) ou potentiels (monde islamique, Amérique latine, Afrique).
Armés de cet appareil, nous pouvons maintenant mieux comprendre les BRICS. Jusqu'à présent, il s'agit d'une alliance plutôt conventionnelle, ou plutôt d'un club d'États-civilisation (explicite et implicite), représentant le "deuxième monde" et remplissant les critères de base de la semi-périphérie. Cependant, ce club se trouve dans une situation exceptionnelle dans le contexte actuel : le 20ème siècle a vu une érosion importante de la souveraineté des États-nations, qui ont perdu beaucoup de leur contenu en raison de la formalisation excessive de leur statut au sein des Nations unies et de leur division en camps idéologiques. Dans un système bipolaire, la souveraineté était presque considérée comme acquise en faveur des deux principaux centres de décision - Washington et Moscou. Ce sont ces pôles qui étaient absolument souverains, et tous les autres États-nations l'étaient seulement partiellement et relativement. La fin de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie n'ont pas conduit à une nouvelle consolidation des États-nations, mais ont temporairement cimenté le monde unipolaire, qui, dans le cadre de la mondialisation, a tenté d'insister sur le fait que seuls Washington et le système occidental libéral de valeurs et de règles disposaient désormais de la souveraineté à l'échelle universelle.
L'étape logique suivante aurait été la déclaration d'un gouvernement mondial, comme le réclament Fukuyama, Soros et Schwab, le fondateur du Forum de Davos. Mais ce processus a déraillé, à la fois en raison de contradictions internes et - surtout ! - de la rébellion directe de la Russie et de la Chine contre l'unipolarisme établi. C'est donc le "deuxième monde", la semi-périphérie et les États-civilisation qui ont défié le mondialisme et préparé son effondrement, et ce qui semblait être un phénomène temporaire et transitoire - la semi-périphérie, les BRICS - s'est avéré être quelque chose de beaucoup plus solide. Cela a ouvert la voie à un monde multipolaire dans lequel le "deuxième monde", la semi-périphérie et les États-civilisation sont devenus les principaux créateurs de tendances dans la politique mondiale, allant bien au-delà du statut que les théories occidentalo-centriques des relations internationales, y compris la version trotskiste du marxisme (Wallerstein), leur prescrivaient.
- La thèse de l'État-civilisation, si elle est soutenue par les membres du club multipolaire, c'est-à-dire le "deuxième monde" (principalement les pays BRICS), signifierait une restructuration complète de l'image mondiale.
L'Occident, le "premier monde", le noyau, sera transformé d'un centre mondial à un centre régional. Désormais, il ne sera plus la mesure des choses, mais l'un des États-Civilisation, voire deux : l'Amérique du Nord et l'Europe. Mais au-delà, il y aura des États-Civilisation équivalents - Chine, Russie, Inde, monde islamique, Amérique latine, Afrique, etc. - tout à fait compétitifs et de valeur égale dans tous les sens du terme. Rien en eux ne sera futur ou passé, mais tous deviendront des zones de présent et de libre choix.
C'est l'avenir, mais dès à présent, il est clair que si l'on additionne les potentiels des deux États-civilisation, leur potentiel combiné est capable d'équilibrer l'Occident sur les principaux paramètres, ce qui le relativise déjà et réduit ses prétentions mondiales à des frontières régionales assez définies. C'est la définition de ces nouvelles frontières de l'Occident, qui cesse d'être un phénomène mondial et se transforme en une puissance régionale (d'un gouvernement et d'un noyau mondial à un État-civilisation occidental), qui détermine l'opération militaire de la Russie en Ukraine et l'établissement probable d'un contrôle chinois direct sur Taïwan.
Le changement de l'ordre mondial passe souvent (mais pas toujours) par des guerres, y compris des guerres mondiales. La construction d'un monde multipolaire se fera, hélas, par des guerres. Si les guerres en tant que telles ne peuvent être évitées, il est possible de limiter délibérément leur portée, de déterminer leurs règles et d'établir leurs lois. Pour ce faire, il est toutefois nécessaire de reconnaître la logique sur laquelle repose le multipolarisme et, par conséquent, d'examiner les fondements conceptuels et théoriques d'un monde multipolaire.
Notes:
[1] Zhang Weiwei. The China Wave: Rise of a Civilizational State. Singapore: World Scientific Publishing, 2012.
[2] Основы евразийства. М.: Партия «Евразия», 2002.
[3] Huntington S. The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order.
[4] Petito F., Michael M.S. (ed.), Civilizational Dialogue and World Order: The Other Politics of Cultures, Religions, and Civilizations in International Relations (Culture and Religion in International Relations). London: Palgrave Macmillan, 2009.
[5]Fukuyama F. The End of History and the Last Man. NY: Free Press, 1992.
13:37 Publié dans Actualité, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, multipolarité, état-civilisation, théorie politique, politologie, sciences politiques, nouvelle droite russe, russie, chine, eurasisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La revue de presse de CD - 04 décembre 2022
La revue de presse de CD
04 décembre 2022
EN VEDETTE
Guerre en Ukraine : vidéo N° 17
Après l’évacuation de Kherson, le général Surovikin poursuit sa stratégie de guerre du XXIe siècle. Front stable et destruction du dispositif énergétique de l’adversaire. En attendant l’arrivée du Général hiver, nous avons invité Caroline Galacteros qui dirige le think tank Geopragma pour qu’elle nous expose sa vision de l’affrontement Occident contre reste du monde. Au sommaire : point sur la situation militaire depuis l’incident du missile tombé sur le territoire polonais ; entretien avec Caroline Galacteros ; panorama de la situation mondiale et évolution après neuf mois de guerre en Ukraine ; situation et perspectives pour l’Europe : crise énergétique, économique et politique ; situation particulière de la France en matière de désinformation. Un tour d’horizon géopolitique remarquable. Vidéo.
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COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qui y’est !)
Les liens entre le COVID et le monde des crytpomonnaies : la sinistre saga de FTX et de Sam Bankman-Fried
Une suite de textes et de tweets produits par Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX — jadis plateforme d’échange de cryptomonnaie de haute volée, désormais en faillite — tombée en disgrâce, affirme ceci au sujet de son image de bien-pensant : il s’agit d’un « jeu débile, dans le cadre duquel nous autres, Occidentaux woke, lançons les slogans qu’il faut, et ainsi tout le monde nous aime. » Très intéressant. Il avait étalé le grand jeu : un végan qui s’inquiète du changement climatique, soutient chaque action en justice (raciale, sociale, environnementale) hormis celle dont il est la cible, et déverse des millions à des organisations caritatives méritantes associées à la Gauche. Il avait également acheté nombre de droits d’accès et de protection à Washington D.C., suffisamment pour faire de sa société véreuse la coqueluche de la ville.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/les-liens-entre-le-covid-et...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ
Un appel de journaux en faveur de Julian Assange : « Publier n’est pas un crime »
ENFIN ! Cinq médias internationaux, dont « Le Monde », publient une lettre ouverte estimant que « le gouvernement des Etats-Unis doit cesser ses poursuites » contre le lanceur d’alerte qui a révélé des informations secrètes en 2010.
lemonde.fr
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Censure et répression des scientifiques et médecins hétérodoxes durant la crise sanitaire
Ce texte constitue la traduction de la plus grande partie de l’article paru dans la revue de sociologie des sciences Minerva le 1er novembre 2022 sous le titre « Censorship and Suppression of Covid‑19 Heterodoxy: Tactics and Counter‑Tactics ». Je remercie les auteurs pour leur accord. J’ai choisi de traduire cet article car, bien que ses matériaux proviennent des pays anglophones, il illustre particulièrement bien ce que nous avons vécu également en France. Tout ce qui est décrit et analysé dans cet article est directement transposable dans l’hexagone et nous serons nombreux parmi les scientifiques et les médecins à nous y reconnaître. Il s’agit de phénomènes qui ont traversé de façon largement comparable l’ensemble du monde occidental et ses zones d’influence.
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Décision de la CPPAP de retirer son agrément à FranceSoir : la réponse de Xavier Azalbert, directeur de la publication
C’est par voie de presse le 30 novembre 2022 que la rédaction de FranceSoir a appris la décision du ministère de la Culture de ne pas renouveler l’agrément CPPAP du journal, et plus particulièrement son certificat d'Information Politique et Générale (IPG). Selon la Commission paritaire des publications et agences de presse, FranceSoir présenterait un « un défaut d’intérêt général » et nos contenus publiés à propos de la crise du Covid-19 porteraient « atteinte à la protection de la santé publique ».
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ÉCONOMIE
Destruction de EDF. L’énergie nucléaire française en passe de finir aux mains du marché ?
L’électricité d’origine nucléaire n’est certainement pas morte. Au contraire. Elle ne s’est jamais aussi bien portée qu’en ce moment. Des centrales nucléaires fleurissent un peu partout dans le monde au moment où les gouvernants d’Occident font mine de vouloir les fermer. Une stratégie comme une autre dont l’objectif pourrait être de faire changer les mains qui sont aux manettes de cette industrie pas comme les autres. Pour faire simple, si la globalisation des Etats se fait sous la houlette de la planète finance, alors l’industrie stratégique du nucléaire (y compris fabrication de matériel) doit être entièrement financiarisée.
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ÉNERGIES
Nucléaire : à l’origine était Superphénix, puis vint le déclin avec Jospin
L’origine de la décision politique de l’arrêt définitif du réacteur nucléaire surgénérateur Superphénix par le gouvernement de Lionel Jospin le 2 février 1998 s’apparente au fameux « effet papillon » : le battement de l’aile d’un papillon au Brésil peut aboutir à la formation d’un cyclone au Texas ou en Indonésie. Le résultat de cette décision annoncée (elle figurait dans son programme pour se faire élire avec les voix des « Verts ») fut un désastre technique (abandon d’une filière d’avenir), humain (pertes de compétences) et financier (pertes de milliards d’euros).
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Chaque jour, il y a davantage de foyers de guerre dans le monde, de l'Iran au Caucase, de l'Éthiopie au Yémen, où la superpuissance hégémonique cherche à semer le chaos pour déstabiliser et renverser les gouvernements et les régimes qui ne se conforment pas à ses propres règles et inciter aux émeutes et aux guerres civiles.
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Depuis que des émeutes soutenues par l’étranger ont éclaté en Iran à la mi-septembre, les médias occidentaux ont fréquemment attiré l’attention sur le rôle de Psiphon, une application pour smartphone qui permet aux utilisateurs de contourner les restrictions imposées aux sites Web et aux ressources en ligne afin d’aider les fauteurs de troubles à organiser et à coordonner leurs activités, à envoyer et recevoir des messages vers et depuis le monde extérieur.
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FRANCE
Affaires McKinsey : Macron tranquille, « il n’a pas grand-chose à craindre ».
Le Parquet National Financier a été créée par François Hollande, profitant de l’aubaine de l’affaire Cahuzac. Possédant une compétence nationale, il était le moyen de centraliser les affaires politico-financières. Ce qui permettait d’étouffer celles qui étaient de nature à gêner le parti socialiste, et activer celles qui pouvaient permettre de mener des raids judiciaires. Cette triste officine dont la composition fut surveillée comme le lait sur le feu, a bien rempli son office. Le dossier le plus emblématique est bien évidemment celui du printemps 2017 avec l’opération menée dans le but de disqualifier la candidature de François Fillon, candidat officiel de la droite à l’élection présidentielle. Le comportement du PNF pendant le premier quinquennat a confirmé que le nouveau président pouvait compter sur sa sollicitude.
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GAFAM
RÉVÉLATIONS : Vaste opération secrète de propagande américaine sur les réseaux sociaux
Declassified Australia publie ici une analyse détaillée du remarquable rapport de l’Internet Observatory (SIO) de l’université de Stanford et de la société d’analyse de réseaux Graphika, publié le 24 août.
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https://www. les-crises.fr/revelations-vaste-operation-secrete-de-propagande-americaine-sur-les-reseaux-sociaux/
GÉOPOLITIQUE
Opération Griffe-Épée : Le nouveau grand jeu d’Erdogan en Syrie
L’opération Griffe-Épée a été lancée par le président turc Recep Tayyip Erdogan pour se venger – de manière très émotionnelle et concertée – des attaques terroristes kurdes contre des citoyens turcs. Certains des missiles lancés par Ankara dans le cadre de cette campagne aérienne portaient le nom de victimes turques. Le sultan rusé est pris en étau entre son électorat, qui est favorable à une invasion, et ses relations extrêmement nuancées avec la Russie – qui englobent un large arc géopolitique et géoéconomique. Il sait bien que Moscou peut actionner toutes sortes de leviers de pression pour le dissuader. Erdogan sait qu’il ne peut pas mettre en péril son positionnement en tant que médiateur potentiel entre l’UE et la Russie tout en obtenant un profit maximal en contournant le combo embargo-sanctions anti-russes.
rseauinternational.net
https://reseauinternational.net/operation-griffe-epee-le-...
Réunion de la Ligue arabe : un sommet trop haut pour l’Algérie ?
Depuis mars 2019 à Tunis, les États de la Ligue arabe ne s’étaient pas réunis du fait de la pandémie de Covid. Les 1er et 2 novembre dernier, le 31e sommet de la Ligue arabe se tenait à Alger afin de réunir les membres de l’organisation. Enjeu pour le monde arabe donc, mais également pour l’Algérie qui, bénéficiant pourtant d’une position confortable compte tenu de la crise du gaz, n’a pas su se donner les moyens de faire de cette réunion un véritable sommet.
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IMMIGRATION
« Pour la première fois depuis 17 ans, je ne ferai pas la rentrée scolaire de septembre prochain. On m’a octroyé avec une grande générosité un congé de formation qu’il ne m’était pas venu à l’esprit de solliciter… Un climat de terreur s’est abattu sur mon collège, j’ai été la cible depuis novembre dernier d’une campagne de harcèlement implacable, motivée politiquement, orchestrée par un commissaire politique syndicaliste déchargé mais faisant des heures sup… »
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LECTURE
La théorie du « nomos » chez Carl Schmitt : la géopolitique comme rempart contre le nihilisme ?
La production complexe de Carl Schmitt, aussi fascinante que labyrinthique, a apporté une contribution fondamentale à la compréhension du nihilisme et des processus de sécularisation et de neutralisation qui l'ont provoqué. Poussé par une volonté inexorable d'exorciser la crise et la négativité dans lesquelles plongeait l'Europe décadente du début du 20ème siècle, le juriste allemand affronte sans crainte la « puissance du Néant » - une expérience cruciale pour comprendre cette époque et pour rester dans la philosophie, comme Jünger et Heidegger l'avaient prévenu dans Au-delà de la ligne, en tentant d'opposer à l'horror vacui des solutions de plus en plus solides, concrètes et élémentaires, au cours d'un itinéraire intellectuel long, tortueux et à certains égards contradictoire.
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MONDIALISME
Quand l’Open Society Foundations fait la promotion d’un autre récit sur la migration en Italie
Le récent débat sur l’accueil des migrants à Toulon a permis de mettre en lumière tout un écosystème favorisant une immigration clandestine massive en Europe. Cet écosystème bénéficie d’une grande bienveillance de la part des médias de grand chemin. Cette bienveillance n’est pas le fruit du hasard : elle tire son origine dans une stratégie visant à influencer les journalistes et leur présentation de l’actualité migratoire au grand public. Nous nous attardons aujourd’hui sur le cas de l’Italie, où l’Open Society Foundations finance des actions visant à influencer la narration de la migration par les journalistes.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/quand-lopen-society-foundations-fait-...
L’Europe confrontée au terrorisme des mafias de la drogue
En Europe du Nord, devenue « l'épicentre du marché de la cocaïne » selon Europol, les narco-trafiquants n’hésitent pas à brandir la terreur jusqu’au sommet de l’État. En Belgique et aux Pays-Bas, ils menacent physiquement des journalistes, des juges, des avocats, des ministres, et même la famille royale en Hollande. En Belgique, le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne, sa femme et ses enfants, ont été placés dans un lieu secret après des menaces d’enlèvement. Comme eux, plus de deux cents personnes sont protégées par la police belge. Selon une enquête du Point (en lien ci-dessous), les menaces des narco-trafiquants contre le ministre fédéral de la Justice ont pris une ampleur nouvelle lorsque celui-ci a réclamé l’extradition de mafieux binationaux réfugiés à Dubaï.
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/leurope-confrontee-au-t...
PROCHE-ORIENT
En Syrie, une nouvelle invasion turque est imminente
Après deux années de calme relatif, la situation en Syrie s’aggrave à nouveau. Cette situation fait suite à l’attentat terroriste perpétré à Istanbul il y a deux semaines par une femme qui s’y serait rendue depuis la ville de Kobané, contrôlée par les Kurdes, dans le nord-est de la Syrie. La Turquie a accusé les États-Unis, qui occupent le nord-est de la Syrie, de complicité dans cette attaque. Une semaine après l’incident d’Istanbul, la Turquie a commencé à bombarder les positions kurdes dans l’est de la Syrie. Elle a maintenant menacé de l’envahir (à nouveau).
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2022/11/27/en-syrie-une-nouvel...
RÉFLEXIONS
Dédicace aux anti-conspis comme aux platistes reptiliens
« La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage ; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison. C’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût. » Jean Rostand, biologiste et philosophe, 1894-1977 ?
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SANTÉ/LIBERTÉS
Affaire des convocations de soignants suspendus par la police : l'analyse de Me David Guyon
Certains soignants suspendus ont été convoqués par la police. Me David Guyon, un avocat qui représente plus de deux cent cinquante d’entre eux, a accepté, à l’occasion de ce « Debriefing », de venir expliquer les raisons de ces convocations : ces soignants sont soupçonnés d'avoir accepté un autre travail alors que leur statut d'agent de la fonction publique ne les y autorise pas. Une passionnante explication qui fait réfléchir sur notre démocratie actuelle qui s’est transformée en dictature oligarchique.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/la-convo...
Covid : voyage dans les îles
Les îles de la République de Palau font 465 km2 et sont situées au nord de la Papouasie-Nouvelle -Guinée, elle-même au nord de l’Australie. L’évolution du covid dans cette république, assez protégée des mouvements de population, est un peu similaire à celle de la Corée du Sud (18 mois de calme, et catastrophe déclenchée par les boosters. La politique zéro covid à la chinoise ne marche pas, le 100 % vaxxin ne marche pas, n’empêche ni la contamination, ni les décès. Seuls n’ont pas été essayés les traitements précoces, en thérapeutique et en prophylaxie pour les cas contacts. Quant aux boosters, au vu de ce qui s’est passé en Corée du Sud et en Australie, tout prescripteur n’est-il pas un criminel en devenir ? Il serait peut-être temps que les agences du médicament fassent leur travail.
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/11/24/covid-voyage-dans...
Covid et ARN messager : autopsie d’une mort subite
On parle de vascularites, de myocardites, d’encéphalites et autres lésions pouvant causer la mort. Voici la preuve de l’origine vaccinale de ces lésions pouvant être mortelles. Un homme de 76 ans, parkinsonien, est décédé brutalement après sa troisième dose. Après sa première dose d’AstraZeneca, il avait présenté des « effets secondaires cardiovasculaires prononcés ». Il a reçu par la suite deux doses de Pfizer. Après la première dose Pfizer, il a développé des « symptômes comportementaux et psychologiques évidents », avec léthargie et aggravation de ses fonctions neurologiques globales. Malgré la persistance de ces symptômes, il a quand même reçu une seconde dose de Pfizer. Trois semaines plus tard, il s’est effondré brutalement et sans raison. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital, n’a pu être réanimé et est mort.
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/12/02/covid-et-arn-mess...
UNION EUROPÉENNE
GPA : le coup de force de l’Union européenne
Sous le couvert d’un projet de « Reconnaissance mutuelle de la parentalité », l’UE cherche à imposer à tous les États-membres la reconnaissance du principe de la gestation pour autrui, légalisant ainsi partout en Europe l’exploitation des mères « porteuses » surtout ukrainiennes et la séparation des enfants de leur mère biologique. Ce tour de passe-passe se réalise au nom de la liberté de circulation, mais tout ce qui concerne la famille relève de l’autorité souveraine de chaque État. Tribune de la présidente de La Manif pour tous.
causeur.fr
https://www.causeur.fr/gpa-le-coup-de-force-de-lunion-eur...
Comprendre la crise européenne : une interview avec Václav Klaus
Interview de l’ancien président de la République tchèque, le professeur Václav Klaus, sur la crise européenne.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/11/28/444151-comprendre...
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samedi, 03 décembre 2022
Folie : les Verts allemands votent pour le traité de libre-échange CETA
Folie : les Verts allemands votent pour le traité de libre-échange CETA
Par S. Hofer
Source: https://www.compact-online.de/wahnsinn-gruene-stimmen-fuer-freihandelsvertrag-ceta/?mc_cid=6f4dd6c2bb&mc_eid=128c71e308
Dernier coup d'éclat des Verts allemands : ils ont voté en faveur du CETA. Ils avaient pourtant eux-mêmes protesté pendant longtemps contre ce traité de libre-échange.
Fini le bradage de notre pays. Un véritable changement de cap s'impose. Sahra Wagenknecht propose une telle alternative. Pour en savoir plus, lisez notre numéro de décembre avec le thème de Wagenknecht "La meilleure chancelière". Commandez ci-dessous.
CETA . Rappelez-vous: c'est la version canadienne du TTIP. Le néolibéralisme à l'état pur : tout ce qui s'oppose au libre-échange total est mis à plat - si nécessaire par des jugements d'un tribunal d'arbitrage. Sigmar Gabriel (SPD), en particulier, a tenté de faire passer le traité de libre-échange controversé : le CETA est ainsi entré en vigueur "à titre provisoire" il y a cinq ans. La ratification devrait suivre.
Pendant des années pourtant, les Verts ont participé aux manifestations contre ce pacte antisocial. Selon Anton Hofreiter, le CETA représente une "atteinte massive à la démocratie". Jeudi dernier, ce fut le grand retournement de situation : les Verts ont soudainement approuvé la ratification du CETA, à trois exceptions près.
Tout à fait en accord avec les vieux partis. Seuls l'AfD et le Linkspartei s'y sont opposés. La chef du groupe parlementaire des Verts, Katharina Dröge, affirme que les Verts ont réformé les normes "sujettes aux abus" en collaboration avec le Canada et l'UE. Le traité est maintenant "enfin conforme au climat".
Les plaintes contre la protection de la nature ou la durabilité ont été balayées d'un revers de main par la "déclaration d'interprétation". Le ministre de l'Économie Robert Habeck considère lui aussi le CETA comme un "moteur de résilience et de durabilité".
Mais tous les membres du groupe parlementaire ne sont pas enthousiasmés par cette nouvelle version : la porte-parole des Verts pour le développement, Deborah Düring, a par exemple affirmé qu'il était "important pour elle que les accords de libre-échange placent la démocratie, les droits de l'homme et la protection du climat avant les intérêts des entreprises".
Malheureusement, malgré l'amélioration de la clause interprétative, le CETA ne peut pas le garantir. C'est pourquoi ils ont voté contre. Karl Bär, député des Verts, explique le changement d'attitude de ses camarades par un marchandage avec le FDP :
"Pour beaucoup dans mon groupe, c'est le vote auquel ils doivent participer pour que nous puissions couler le traité sur la Charte de l'énergie. Je ne peux quand même pas approuver le Ceta".
Le traité sur la Charte de l'énergie était considéré comme un frein à la transition énergétique. Aujourd'hui, le FDP aide à en sortir et, en échange, les Verts votent pour le CETA. Les électeurs des Verts apprécieront-ils aussi l'accord ? Mais comme l'a déjà déclaré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock à propos de la guerre en Ukraine, le parti hipster n'en a rien à faire.
Fini le bradage de notre pays. Un véritable changement de cap s'impose. Sahra Wagenknecht propose une telle alternative. Pour en savoir plus, lisez notre numéro de décembre avec le thème de Wagenknecht "La meilleure chancelière". Commandez ici: https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-12-2022-die-beste-kanzlerin/
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Les chemises noires du sionisme
Les chemises noires du sionisme
par Georges FELTIN-TRACOL
Le 1er novembre dernier, pour la cinquième fois en trois ans, les Israéliens ont désigné un nouveau parlement. En raison de l’étroite superficie d’Israël, le mode de scrutin pratiqué est la proportionnelle de liste nationale avec un seuil d’attribution de sièges à 3,25 %. Ces nouvelles législatives confirment l’éclatement du paysage politique.
Les travaillistes fondateurs de l’État hébreu n’obtiennent que 3,69 %, soit quatre sièges sur cent vingt. La gauche laïque, les formations israéliennes d’origine arabe et les nationalistes du Foyer juif réalisent des contre-performances. Le parti centriste, Yesh Atid, de l’actuel chef du gouvernement, l’ancien journaliste Yaïr Lapid, arrive en deuxième position (13,97 % et 17 sièges). La mouvance « nationale-centriste » déçoit. La coalition de l'unité nationale de Benny Gantz récolte quatorze sièges. Israël notre Maison du nationaliste laïque russophone Avigdor Liberman ne conserve que six élus. Ces trois formations formaient une alliance gouvernementale anti-Likoud avec des partis de gauche et même le mouvement islamiste israélien. La défection de deux députés de cette majorité précaire qui ne tenait qu’à une seule voix a provoqué ces élections anticipées.
Premier ministre de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021, Benyamin « Bibi » Netanyahou gagne son pari et peut prétendre diriger Israël malgré le procès en cours contre lui pour corruption. Le « bloc des droites » autour du Likoud rassemble 64 élus parmi lesquels les partis clientélistes du Shas (religieux séfarades du Moyen-Orient) et du Judaïsme unifié de la Torah (religieux ashkénazes d’Europe centrale et orientale), dix-huit sièges au total. Il faut surtout prendre en compte les quatorze élus de l’entente ultra-nationaliste animée par Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.
Âgé de 42 ans, Bezalel Smotrich (photo) dont la famille est originaire d’Ukraine préside le Parti sioniste religieux. Favorable au « Grand Israël (Eretz Israël) » et à la primauté des règles judaïques dans la vie publique, Smotrich ne cesse pas de dénoncer le wokisme occidental et l’idéologie gendériste. Son comparse est encore plus radical puisque le système médiatique d’occupation mentale le qualifie de « suprémaciste juif » !
Né en 1976, d’un père irakien et d’une mère kurde (il a existé une infime minorité kurde de confession juive), Itamar Ben Gvir (photo) dirige Force (ou Pouvoir ou Puissance) juive. Ses détracteurs le présentent en héritier spirituel du rabbin d’extrême droite Meir Kahane, fondateur et guide du mouvement Kach d’où procédera la sulfureuse Ligue de défense juive (LDJ). En 1984, le Kach entre au Parlement grâce à un positionnement anti-arabe assumé. Il préconise l’expulsion massive des Arabes d’Israël et des Palestiniens.
En 1990, l’historien Simon Epstein, futur auteur du Paradoxe français en 2005 qui bouleversa le récit historique officiel hexagonal sur la Collaboration et la Résistance, publiait Les chemises jaunes. Chronique d'une extrême droite raciste en Israël, une enquête plongeant dans les méandres de cette idéologie. Meir Kahane meurt assassiné à New York cette année-là. La Knesset interdit son mouvement et le range parmi les organisations terroristes.
Les propos haineux de Meir Kahane ont continué à se propager chez les colons et auprès des nouveaux arrivants. Par exemple, de nombreux Français naturalisés citoyens israéliens votent massivement pour Ben Gvir et Smotrich alors qu’ils s’indignaient récemment encore des progrès électoraux du FN – RN dans l’Hexagone. Incroyable schizophrénie politique...
Ben Gvir milite très tôt chez les ultra-nationalistes. Il salue l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 et le massacre à Hébron perpétré par le colon extrémiste Baruch Goldstein en 1994. Sa radicalité contraint Tsahal à l’exempter de tout service militaire, un fait exceptionnel pour cette nation armée ! Avocat, il défend les colons avec qui il vit dans les enclaves avec ses six enfants. Ce redoutable tribun au style vestimentaire savamment débraillé et qui manie avec aisance la provocation rêve d’établir une théocratie juive en Israël.
Dès sa fondation en 1948, l’État hébreu est en effet confronté à une ambiguïté existentielle liée à sa définition d’« État juif et démocratique ». Faut-il comprendre que c’est une démocratie juive, un ensemble institutionnel juif qui accepte d’autres minorités ou bien que le judaïsme éclipse son caractère démocratique ? Le débat est loin d’être clos d’autant qu’émerge avec Ben Gvir et Smotrich une absence flagrante de filiation avec le sionisme révisionniste.
Promu par Vladimir Zeev Jabotinsky (1880 - 1940), le « Mussolini juif » selon David Ben Gourion, le sionisme révisionniste est un nationalisme juif radical qui inspire des organisations terroristes telles l’Irgoun de Menahem Begin, Premier ministre de 1977 à 1983, ou les très corporatistes völkischen Lehi (Combattants pour la liberté d’Israël - symbole, ci-contre), aussi connus sous le nom de « Groupe Stern » avec Yitzhak Shamir, Premier ministre de 1983 à 1984 et de 1986 à 1992, ainsi que, plus indirectement, le Likoud. Le propre père de « Bibi » fut le secrétaire personnel de Jabotinsky. La Palestine sous mandat britannique a connu des expériences fasciste avec Brit Ha'birionim (ou « Alliance des sicaires ») et païenne canaanéenne. Rappelons par ailleurs que l’historien non-conformiste Jean-Claude Valla évoqua dans le n° 4 de ses Cahiers libres d’histoire le « pacte germano-sioniste » du 7 août 1933. Le sionisme révisionniste contribua à la naissance du nationalisme sioniste laïque. Israël notre Maison d’Avigdor Liberman s’inscrit en partie dans cette continuité. Ce n’est pas le cas pour le tandem Ben Gvir – Smotrich qui conçoit un « national-judaïsme » expansionniste. Pour eux, l’État d’Israël ne peut être que la patrie des seuls Juifs obéissant aux commandements bibliques et talmudiques.
Le succès électoral du Parti sioniste religieux indispose « Bibi » qui se méfie de ces « enragés » désormais incontournables dans sa majorité parlementaire. Ben Gvir et Smotrich réclament des ministères stratégiques. D’après de récentes rumeurs, Smotrich recevrait les Finances et Ben Gvir la Sécurité intérieure. Leur entrée au gouvernement risquerait toutefois d’irriter l’administration Biden, l’Union dite européenne ainsi que les États arabes signataires des Accords d’Abraham (Émirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et Maroc), voire l’Arabie Saoudite. Conscient des enjeux diplomatiques actuels avec l’accès imminent par l’Iran au seuil nucléaire, le chef du Likoud préférerait négocier avec Yaïr Lapid et Benny Gantz qui lui opposent pour l’heure une fin de non-recevoir. On parle déjà de nouvelles élections législatives à brève échéance.
Observons en tout cas que le Système médiatique hexagonal a fait preuve d’une étonnante discrétion au sujet de la percée de l’ultra-droite sioniste religieuse. D’habitude prompt à hurler à l’avènement d’un micro-fascisme à Pitcairn ou dans un igloo du Groenland, son silence est éloquent. Où sont les manifestations, les tribunes libres indignées et les pétitions dénonciatrices ? Les belles âmes seraient-elles déjà en vacances ? Leur sotte vigilance pourrait-elle enfin s’émousser pour la circonstance ?
GF-T.
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 53, mise en ligne le 29 novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.
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vendredi, 02 décembre 2022
La Suède durcit sa législation sur les étrangers: un changement de politique à la dernière heure?
La Suède durcit sa législation sur les étrangers: un changement de politique à la dernière heure?
Source: https://zuerst.de/2022/11/30/schweden-verschaerft-auslaendergesetze-politikwende-in-zwoelfter-stunde/
Stockholm . La Suède connaît un problème migratoire massif. Dans les grandes villes comme Malmö ou Stockholm, il existe de véritables "zones de non-droit" où les bandes de migrants se livrent régulièrement à des affrontements dignes d'une guerre civile. De plus, la Suède est considérée comme le pays de l'UE où le taux de viols est le plus élevé. Dans de nombreux domaines, il est presque déjà trop tard pour remédier à la situation.
Le gouvernement de centre-droit nouvellement élu va néanmoins tenter de renverser la vapeur en imposant au pays des lois plus strictes sur les étrangers et l'immigration. Les articles de loi pertinents seront modifiés et le séjour permanent des immigrés sera limité dans le temps. Les immigrés qui souhaitent rester doivent apprendre la langue et travailler.
L'"institution du permis de séjour permanent" sera transformée en "passeports" temporaires et conditionnels. En outre, l'"accord de Tidö" - du nom du château de Tidö à l'ouest de Stockholm, théâtre des négociations de la coalition à l'automne - contient de nombreuses autres propositions pour lutter contre l'immigration légale et illégale en Suède.
En outre, le gouvernement annonce qu'il "examinera la possibilité de retirer le permis de séjour dans certains cas, y compris pour ceux qui ne remplissent plus les conditions d'obtention du permis". Mikael Ribbenvik, directeur général de l'Office des migrations, a déclaré à la chaîne de télévision SVT que l'on étudierait les circonstances dans lesquelles les permis de séjour permanents existants pourraient être transformés en permis de séjour temporaires.
La nouvelle ministre de l'Immigration, Maria Malmer Stenergard (photo), a fait une apparition publique ce week-end en donnant plus de détails sur le renforcement de la législation suédoise en matière d'immigration. Elle imagine notamment, ont rapporté les médias suédois, "que vous [les migrants ; ndlr] receviez des plans individuels pour y parvenir. Apprenez la langue, gagnez votre vie et apprenez à connaître la société suédoise afin d'obtenir la citoyenneté suédoise". (mü)
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Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"
Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"
Source: https://zuerst.de/2022/12/01/london-geht-auf-konfrontationskurs-zu-china-eine-systemische-herausforderung/
Londres. Le nouveau Premier ministre britannique Sunak a dressé un premier bilan de sa politique étrangère et s'en est pris à la Chine. Dans un discours prononcé lundi lors d'un banquet organisé par le maire de Londres, M. Sunak a annoncé la fin de "l'âge d'or" des relations avec la Chine. Il a déclaré que la "notion naïve" selon laquelle plus de commerce avec l'Occident conduirait à des réformes sociales et politiques en Chine avait été abandonnée.
Sunak a été encore plus fondamental : "Nous sommes conscients que la Chine représente un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi qui devient de plus en plus aigu à mesure qu'elle s'oriente vers un autoritarisme encore plus fort", a déclaré Sunak.
Les relations du Royaume-Uni avec la Chine s'étaient nettement améliorées sous le mandat de David Cameron. Cameron a inventé le terme "âge d'or" et a encouragé le commerce et les investissements bilatéraux.
Toutefois, Londres s'est engagée depuis longtemps dans la voie de la confrontation avec l'Empire du Milieu, dans le sillage des États-Unis. Ce n'est qu'en septembre 2021 que le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Australie ont formé l'alliance militaire AUKUS, dont l'objectif est de contenir la Chine dans la région Pacifique. Le refroidissement des relations avec la Chine qui vient d'être annoncé aurait donc eu lieu - selon des sources britanniques officielles - même si Liz Truss était restée Premier ministre. Sunak, quant à lui, avait déjà défendu la position selon laquelle la Chine était "la plus grande menace à long terme pour la Grande-Bretagne et la sécurité économique et nationale du monde" lors de la course interne contre Truss, qu'il avait d'abord perdue. (mü)
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16:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, royaume-uni, grande-bretagne, chine, europe, asie, affaires asiatiques, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Entretien avec Oskar Lafontaine: "Baerbock répète la propagande américaine"
Entretien avec Oskar Lafontaine: "Baerbock répète la propagande américaine"
Source: https://zuerst.de/2022/11/30/lafontaine-im-interview-baerbock-plappert-us-propaganda-nach/
Berlin. A l'occasion de la présentation de son dernier livre "Ami, it's time to go !", l'ancien ministre des Finances, chef du SPD et cofondateur du Parti de gauche (Die Linke), Oskar Lafontaine, a réglé ses comptes avec le gouvernement "tricolore" et ses protagonistes. Ces derniers sont largement incompétents et sont les instruments consentants des intérêts américains, a constaté Lafontaine dans une récente interview.
Dans le contexte du sabotage à l'explosif du gazoduc Nord Stream, la demande de retrait de tous les soldats et installations américains d'Allemagne s'impose désormais. Lafontaine a déclaré : "L'objectif devrait être clair : le retrait de toutes les installations militaires et des armes nucléaires américaines d'Allemagne et la fermeture de la base aérienne de Ramstein".
L'OTAN n'est "plus depuis longtemps une alliance défensive", mais un "outil pour imposer les revendications des Etats-Unis". Il en résulte la nécessité de mettre en place une "architecture de sécurité européenne" propre.
Mais cela n'est guère possible avec le personnel gouvernemental allemand actuel - la ministre des Affaires étrangères Baerbock répète la propagande américaine, et le ministre de l'Economie Habeck se disqualifie lui-même. "En ce qui concerne Mme Baerbock, je tiens à la défendre. Elle ne joue pas un jeu. Elle est probablement vraiment aussi simple d'esprit. Et Habeck est complètement dépassé dans sa fonction", diagnostique ce routard de la politique de longue date.
Mais cela se fait au détriment de la population, car c'est elle qui est mise à contribution pour la politique de sanctions désastreuse. "La population active en Europe paie le prix des ambitions de puissance mondiale d'une élite déjantée à Washington et de la lâcheté des dirigeants européens", résume Lafontaine.
Si le gouvernement des "trois couleurs" n'adopte pas rapidement une approche coordonnée avec la France pour mettre fin à la guerre en Ukraine, "l'économie en Allemagne et en Europe s'effondrera et les partis de droite deviendront de plus en plus forts en Europe". (st)
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jeudi, 01 décembre 2022
L'UE tire la sonnette d'alarme contre la concurrence déloyale des États-Unis. Mais ils sont sourds à Rome
L'UE tire la sonnette d'alarme contre la concurrence déloyale des États-Unis. Mais ils sont sourds à Rome
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/lallarme-ue-contro-la-concorrenza-sleale-statunitense-ma-a-roma-sono-sordi/
Un peu moins de 400 milliards de dollars de subventions pour soutenir les industries vertes américaines dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation. Et même à Bruxelles, ils se réveillent de leur léthargie servile envers Washington. A Bruxelles, mais pas à Rome. Un atlantisme toujours présent, aveugle et absolu. "Les États-Unis", a expliqué Tonino Pikula, député européen et chef de la commission des relations transatlantiques, "poursuivent un programme national protectionniste et discriminatoire envers leurs alliés".
Dans la pratique, l'UE prend conscience que Washington utilise les sanctions imposées par les pays européens à la Russie pour détruire l'ensemble du système industriel du Vieux Continent. Utiliser l'énergie bon marché des États-Unis comme un avantage concurrentiel par rapport aux entreprises européennes.
Mais pour être sûrs d'anéantir la concurrence européenne une fois pour toutes, les États-Unis ont également fait appel à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN. Qui, comme l'a rapporté Agcnews, a d'abord offert une pichenette aux Européens, admettant que soutenir la guerre de Biden et Zelensky est particulièrement coûteux pour les atlantistes. Ensuite, il a toutefois averti que l'Europe devait encore faire quelques petits sacrifices. Abandonner le marché chinois après avoir perdu le marché russe. Et, par conséquent, se résigner à un rôle subalterne vis-à-vis de l'économie américaine. Sans oublier la servilité politique.
Curieusement, personne en Italie ne semble remarquer les craintes de l'Union européenne. Pourtant, tout le monde prétend être pro-européen. Mais les marchands d'armes peuvent ignorer la crise dans tous les autres secteurs économiques. Le problème est que le gouvernement italien répond aux marchands d'armes et ignore les difficultés des familles et des entreprises obligées de traiter avec ceux qui, aux États-Unis, jouent avec des cartes truquées.
18:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, europe, affaires européennes, union européenne | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les Etats-Unis attaquent l'Allemagne, coupable de commercer avec Pékin pour sauver l'économie allemande
Les Etats-Unis attaquent l'Allemagne, coupable de commercer avec Pékin pour sauver l'économie allemande
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/gli-usa-attaccano-la-germania-colpevole-di-commerciare-con-pechino-per-salvare-leconomia-tedesca/
Après avoir porté un coup dur à l'économie allemande en faisant appliquer des sanctions suicidaires contre la Russie, les États-Unis attaquent à nouveau Berlin parce que le gouvernement tente de sauver l'Allemagne par le biais de relations économiques avec la Chine. Il est évident que l'attaque de Washington vise l'ensemble de l'Europe, même si les atlantistes ne le comprennent pas ou font semblant de ne pas le comprendre, puisque l'Allemagne est le marché de référence pour tous les grands pays européens, à commencer par l'Italie.
Les critiques américaines à l'encontre du chancelier Scholz découlent précisément d'une vision arrogante du monde qui devrait être insupportable à ceux qui se disent patriotes et souverainistes. La Chine, à l'inverse de Washington, a une vision multipolaire. Elle voudrait changer l'équilibre international et a même la force de le faire. Alors que, selon les maîtres américains, le monde doit continuer à avoir un seul pôle de référence. Celui de Washington, bien sûr. Et on ne peut tolérer des gouvernements qui, dans l'intérêt de leurs peuples respectifs, collaborent avec ceux qui veulent briser l'ordre imposé par l'impérialisme yankee.
Il était donc nécessaire de mettre fin à l'ère du gaz russe bon marché qui a favorisé le renforcement de l'Allemagne et de toute l'Europe. Maintenant, ils sont obligés d'acheter du gaz liquéfié américain à des prix insensés qui rendent l'industrie européenne moins compétitive. Et, en conséquence, le prix du gaz provenant d'autres pays a également augmenté, conformément à la liste de prix imposée par Washington.
Scholz a toutefois tenté de compenser au moins partiellement le désastre en se concentrant sur le maintien des relations avec Pékin, en augmentant les échanges dans certains secteurs stratégiques. Et puis la réprimande nord-américaine a été émise, qui peut compter sur des politiciens atlantistes même à Berlin. Prêts à sacrifier l'avenir des Allemands, et par conséquent de toute l'Europe, pour plaire aux maîtres de Washington. Scholz, qui n'est ni un génie ni un homme au cœur de lion, oscille entre ouvertures à Pékin sur les ports et fermetures sur la production de semi-conducteurs. Pendant ce temps, la locomotive allemande ralentit, s'arrête, bat en retraite. Nous verrons si la répression à la sauce atlantiste, c'est-à-dire avec de bonnes matraques pédagogiques, suffira à stopper les probables protestations des prochains mois.
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Le visage féroce du goodisme
Le visage féroce du goodisme
par Umberto Bianchi
Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/17953
L'Occident et le monde entier connaissent une menace nouvelle, qui est sans précédent, pire que les divers virus naturels ou sortis d'une éprouvette, pire que toutes les guerres qui se sont déchaînées jusqu'à présent sur notre malheureux globe, pire que toutes les mafias de ce monde, pire encore que la menace tant redoutée du changement climatique... c'est une menace subtile, impalpable, précisément parce qu'elle est couverte et cachée par un récit continu, obsessionnel et monotone.
Et quel sera le nom de cette menace dangereuse et exacerbée ? Et quel est son impact sur notre vie quotidienne ? Il n'y a qu'une seule définition bien adaptée pour en délimiter les contours, c'est le "goodisme" ou, si l'on ne veut pas utiliser ce néologisme anglo-saxon (certes très "tendance"...), on pourrait l'appeler "politiquement correct". Il s'agit d'une sorte de fièvre hystérique qui trouve son origine exacte dans une perception déformée et distordue de tout ce substrat socio-juridique qui, depuis la Rome antique, constitue la base des systèmes juridiques européens et occidentaux en général, à savoir l'idée de la centralité de la personne et de ses droits.
Une idée qui, avec l'accélération du processus d'économisation du monde entier, s'est élevée à une véritable forme d'hypertrophie d'un "ego", de plus en plus orienté vers lui-même et la satisfaction effrénée de ses propres pulsions, se souciant de moins en moins du respect de lignes de conduite, capables de garantir cette maîtrise de soi nécessaire au respect des devoirs et des limites, alors qu'à la base de la construction de cet "ego fort" ou "moi", l'"ego désirant" représente l'exact contrepoids.
Si au niveau social et au niveau des relations interpersonnelles, les institutions telles que le mariage ou même le couple et les relations familiales ou encore l'équilibre psycho-physique des individus de plus en plus faibles et défaillants se défont au détriment de ce qui a été dit, par l'encouragement subliminal à la consommation de drogues ou de substances psychotropes similaires, mais aussi par une diffusion martelée et tout aussi subliminale de messages publicitaires, visant à exalter et à magnifier tout type de satisfaction débridée de cet "ego", dont nous venons de parler.
Tout cela, afin de détourner les consciences individuelles des problèmes réels, dont la prise de conscience pourrait constituer une réelle menace pour le "statu quo". Mais cette approche ne se reflète pas seulement sur un plan purement personnel, ou tout au plus sur celui des relations interpersonnelles et sociales, mais aussi et surtout sur un plan politique. Et c'est l'idée d'une pensée "forte" capable de répondre aux exigences de la modernité, s'érigeant en élément de défense et de cohésion d'une communauté nationale et de ses institutions, à tous les niveaux : du politique au socio-économique.
Ainsi, le fait de s'opposer à l'entrée forcée de milliers et de milliers de personnes déshéritées et déracinées du tiers-monde, afin de favoriser la pratique infâme du travail servile et du travail criminel, est considéré comme du racisme "tout court", en oubliant, au contraire, combien cette pratique représente une véritable spoliation des ressources humaines de ce même tiers-monde. Ainsi, être contre la consommation de drogues, dans des rassemblements abusifs et chaotiques, au terme desquels il y a souvent des dizaines d'hospitalisations, est considéré comme une forme arbitraire d'autoritarisme et de limitation de la liberté personnelle.
Et donc, à l'inverse, la contestation de mesures répressives et de restrictions sévères aux libertés individuelles, émises sous prétexte de santé publique (comme dans le cas de l'urgence pandémique...) ou le refus d'obligations sanitaires hautement inconstitutionnelles, est considérée comme des positions dignes de réprimandes et d'exécutions médiatiques, en totale incohérence avec le déballage continuel des principes démocratiques de nos constitutions, posés comme panacée et remède à tous les maux du monde.
Ainsi, sur le plan des relations internationales, le fait de s'opposer aux décisions et aux directives du Nouvel Ordre Mondial annonce aux critiques de sévères réprimandes et de graves sanctions. C'est le cas de la Fédération de Russie, qui est même désormais désignée comme un État "terroriste" par les Eurocrates de Bruxelles. Tout cela en oubliant le fait que la réaction militaire contre l'Ukraine a été déclenchée par l'intention manifeste de cette dernière d'adhérer à l'OTAN, dans une fonction ouvertement opposée à son puissant voisin, qui, devant la perspective de voir les missiles de l'alliance atlantique pointés sous son nez et la perpétuation des attaques du régime de Kiev contre les populations russophones sans défense du Donbass, ne pouvait rien faire d'autre qu'intervenir manu militari.
Et ce, malgré les demandes répétées de maintenir au moins une attitude neutre en politique étrangère. C'est ainsi que, sous la bannière d'un sentiment de solidarité mal compris, la décision a été prise de prêter notre concours à une nouvelle prolongation de l'état d'urgence, en adhérant aux sanctions les plus antiéconomiques contre la Fédération de Russie et en érodant davantage le budget public par des dépenses militaires en faveur de l'Ukraine. Tout cela, étrangement, en oubliant le régime d'illégalité totale sous lequel tout cela se déroule. L'OTAN et la soi-disant "Alliance atlantique" trouvent leur raison d'être dans le climat créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pendant ce qu'on a appelé la "guerre froide". Leur naissance est donc justifiée par un objectif purement défensif, qui est également souligné dans le statut de l'OTAN.
Or, à la lumière des récents événements (et pas seulement ceux-là !), dans les actions de l'OTAN envers la Fédération de Russie, on peut facilement discerner une grave illégalité. Intervenir indirectement dans la querelle qui oppose Moscou et Kiev, en allant jusqu'à fournir à cette dernière des moyens militaires, non seulement ne peut conduire à la fin du conflit, en bridant et en donnant de la force aux prétentions de l'une des parties en conflit, mais surtout, cela représente une véritable ingérence arbitraire de l'OTAN, dont l'Ukraine n'est pas membre. Une illégalité grave, dont les gouvernements occidentaux devront peut-être un jour répondre devant un tribunal international. Ce qui vient d'être énoncé peut sembler une hypothèse farfelue mais, à y regarder de plus près, le bloc de pays alignés sur des positions de soutien ouvert à la Fédération de Russie ou, du moins, animés par un sentiment de profonde méfiance et de distance vis-à-vis des positions occidentales, est d'une ampleur inattendue.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies est un organe dépassé : il ressemble plus à un petit cercle d'oligarques privilégiés qu'à un organisme créé pour défendre et protéger la stabilité du monde. C'est pourquoi il a besoin d'une réforme radicale dans le sens d'une plus grande ouverture et inclusivité. L'OTAN elle-même a désormais pris la valeur d'un vestige odieux et obsolète de la guerre froide, dont le seul but semble être, au lieu de la défense des peuples européens, leur assujettissement progressif et suicidaire aux diktats mondialistes. De la même manière qu'au lendemain de la perte de sens du communisme historique, le Pacte de Varsovie s'est dissous sans cérémonie, l'OTAN devrait faire la même chose aujourd'hui au nom de l'équanimité.
Mais le virus su goodisme a frappé au plus profond des âmes européennes. Aux images émouvantes de femmes en pleurs succèdent des images de bombardements et de destruction, accompagnées du mantra consistant à diaboliser le méchant de service, désormais incarné par la Fédération de Russie. Mais peut-être, le virus goodiste a ses heures comptées. Le froid de l'hiver est arrivé non seulement en Ukraine, mais aussi dans les foyers des Italiens et des Européens, rendus encore plus frigorifiés et plus pauvres par les conséquences des sanctions, des privations et de la disette. Et peut-être que ce vent glacial de misère et de privation secouera les consciences endormies par des décennies d'inoculation du virus do-gooder, sanctionnant définitivement la fin de cette contagion malsaine.
17:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politiquement correct, goodisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La crédibilité de l'Ukraine mise à l'épreuve alors que la Russie poursuit ses frappes
La crédibilité de l'Ukraine mise à l'épreuve alors que la Russie poursuit ses frappes
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/11/17/ukrainan-uskottavuus-koetuksella-venaja-jatkaa-iskujaan/
Le régime ukrainien, par l'intermédiaire du président Zelensky, a nié l'origine du missile qui est tombé sur un village polonais, même après que les États-Unis, l'OTAN et la Pologne aient déclaré qu'il s'agissait d'un missile ukrainien. Les déclarations de l'acteur-président sont considérées comme portant atteinte à la crédibilité de l'Ukraine.
Commentant la déclaration de Zelensky, un diplomate d'un pays de l'OTAN à Kiev a déclaré au Financial Times: "Les Ukrainiens sont en train de détruire notre confiance en eux. Personne ne blâme l'Ukraine et ils mentent ouvertement. C'est plus destructeur qu'un missile."
Il est difficile pour le régime ukrainien de reconnaître la vérité de l'affaire, car des "incidents malheureux" similaires se sont produits fréquemment au cours de l'année dernière. Alors que les Russes ont ciblé les infrastructures, les tentatives ukrainiennes de les contrer ont souvent fait des victimes civiles, qui ont ensuite été (mal)rapportées comme des "attaques russes brutales contre des cibles civiles".
Maintenant, la crédibilité de Zelensky et la confiance de l'Occident dans le régime ukrainien sont discutées publiquement. Cela signifie probablement que les États-Unis ne veulent plus financer, ni même poursuivre, cette guerre par procuration : les objectifs ont déjà été partiellement atteints par une politique de sanctions, et les relations entre l'Europe et la Russie se sont effondrées depuis longtemps.
Le jeu géopolitique en Ukraine touche à sa fin, notamment parce que les arsenaux occidentaux s'épuisent et que les États-Unis devraient déjà se concentrer sur la Chine. Comme le complexe militaro-industriel n'a pas l'argent nécessaire pour une guerre sur plusieurs fronts, Washington négocie depuis peu avec Moscou à Ankara. Le régime Zelensky rejette toujours l'idée d'un nouvel accord de paix, mais le conflit actuel se terminera probablement par un accord au plus tard l'année prochaine.
Après tout ce qui s'est passé, la Russie a besoin d'une sorte de victoire dans sa lutte contre l'élargissement de l'OTAN. L'Occident sait que la Crimée et le Donbass ne peuvent plus être rendus. L'Ukraine devra donc se contenter de concessions territoriales et d'une position neutre dans la politique mondiale. Si les choses empirent encore pour l'Ukraine, la Pologne, et peut-être aussi la Hongrie, seront heureuses d'annexer certains des territoires de l'Ouest.
Du point de vue russe, il s'agit d'une guerre existentielle qu'elle ne peut pas perdre sans conséquences politiques qui seraient encore pires qu'au début des années 1990. Dans tous les cas, l'élite russe ne veut pas que la fédération s'effondre, alors, si nécessaire, elle resserrera son emprise. Ce qu'il faut, c'est une solution qui s'appellerait paix à l'Ouest et victoire en Russie. Pendant ce temps, Kiev explose à nouveau.
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mercredi, 30 novembre 2022
Les États-Unis ordonnent à leurs vassaux de s'attaquer à la Chine
Les États-Unis ordonnent à leurs vassaux de s'attaquer à la Chine
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/11/30/yhdysvallat-komentaa-vasallejaan-kiinan-kimppuun/
Les États-Unis font pression sur leurs alliés européens pour qu'ils adoptent une position plus ferme à l'égard de la Chine. Maintenant que la zone euro a été mécanisée pour mener une guerre hybride contre la Russie, Washington veut que ses vassaux subjugués combattent aussi la Chine.
Les pourparlers entre les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont été rapportés par le Financial Times, qui indique que ces dernières semaines, Washington a fait pression sur les membres de l'alliance transatlantique pour qu'ils durcissent leurs déclarations anti-chinoises et prennent des mesures concrètes au-delà des mots pour contenir Pékin.
Au début de son administration, le président Joe Biden a identifié la lutte contre la Chine comme sa "principale priorité en matière de politique étrangère", mais avant cette "principale priorité", la Russie devait être clouée par une intervention militaire prolongée en Ukraine.
Alors que le conflit en Ukraine se poursuit en hiver, Washington s'efforce de mettre la Chine à l'ordre du jour de l'alliance militaire de l'OTAN. Le moment est venu de mettre à contribution les pays européens et anglophones pour apporter un soutien plus concret aux ambitions hégémoniques de l'Amérique dans la région dite indo-pacifique.
Lors de son sommet à Madrid en juin, l'OTAN a approuvé un nouveau "concept stratégique" pour faire face aux "défis systémiques posés par la Chine". Cette semaine, les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN et leurs hôtes américains continueront à discuter de la question à Bucarest, en Roumanie.
Les développements économiques, politiques et militaires de la Chine ont été identifiés par l'Alliance comme un "défi" pour les "intérêts, la sécurité et les valeurs" de l'Occident. Une fois que les ministres de l'OTAN auront eu leurs discussions, les (faux) médias occidentaux ne manqueront pas de commencer à mener une campagne plus agressive contre la Chine.
Au milieu des plans de guerre américains, l'UE a paradoxalement évalué les moyens de renforcer ses relations commerciales avec la Chine. Les principaux pays de l'OTAN, tels que l'Allemagne et la France, hésitent à aligner pleinement leurs positions sur la Chine sur celles de Washington.
"On dit que les États-Unis ont une certaine tendance à être dominants, non seulement sur la Chine, mais sur tout", a déclaré un haut fonctionnaire européen à un quotidien économique, mais il a ajouté que l'Europe finirait par s'aligner sur la position américaine. Washington dirige et Bruxelles se contente de pleurnicher, comme toujours.
Alors que l'opération de la Russie en Ukraine continue d'exiger l'attention des États-Unis et de ses eurocallions, Washington a clairement indiqué qu'il s'agissait d'un "répit temporaire dans le cadre du changement à long terme visant à contrer la Chine comme principale politique stratégique de défense et de sécurité".
Le mois dernier, l'administration Biden a publié sa stratégie de sécurité nationale, qui affirme sans ambages que la Chine est une "priorité de la politique de sécurité" plutôt que la Russie, même si cette dernière constitue une menace "imminente et continue".
Ainsi, les conflits géopolitiques ne s'apaiseront pas dans un avenir proche, mais ne feront qu'augmenter. En plus de détester la Russie, les Européens sont également incités à s'en prendre à la Chine - au nom de la "démocratie" et de la "liberté", bien sûr. La Finlande est déjà prête pour cela, comme le suggèrent les déclarations de la Première ministre, Sanna Marin.
17:37 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, chine, europe, ue, union européenne, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le charme de l'ochlocratie - Quand le populisme devient un gouvernement de chiffonniers
Le charme de l'ochlocratie
Quand le populisme devient un gouvernement de chiffonniers
Andreas Mölzer
Source: https://andreasmoelzer.wordpress.com/2022/11/25/vom-reiz-der-ochlokratie/
La société ouverte, dans une constitution démocratique, associée à une économie de marché libérale et socialement et écologiquement responsable, est généralement considérée comme le modèle politique idéal dans les pays industrialisés occidentaux. Un modèle de société qui est toutefois exposé à de nombreux dangers et qui connaît une multitude de dérives. D'une part, on dit que le libéralisme tue les peuples, qu'il leur fait perdre leur identité. Et d'autre part, il y a bien sûr une sorte de totalitarisme du centre, surtout à l'époque du politiquement correct. En outre, l'économie de marché libérale risque de développer un fétichisme de la croissance sans limites, ou de ne plus permettre que la maximisation des profits des multinationales.
Pourtant, cette forme de démocratie à l'occidentale, comme on dit, nous semble sans alternative, malgré toutes ses faiblesses et ses nombreux dysfonctionnements. L'évolution politico-culturelle que les nations européennes ont connue au cours du dernier millénaire, après le féodalisme, l'absolutisme, deux guerres mondiales et des régimes totalitaires, nous fait en tout cas considérer ce modèle de société comme le meilleur.
Le fait que cette forme d'État, notre démocratie, qui est toujours liée à la partitocratie, c'est-à-dire aux partis politiques en tant qu'organisations électorales pour les représentations du peuple, comporte également d'autres dangers, à savoir celui du populisme. En soi, le populisme, c'est-à-dire la volonté de représenter les opinions et les souhaits du peuple, est un principe fondamental de la démocratie. L'alternative à cette approche est l'éducation du peuple, qui consiste à instruire le peuple, posé en quelque sorte comme stupide et ignorant, et à l'éduquer en fonction de ses propres objectifs politiques. Cette approche "pédagogique" soulève toutefois la question de savoir si les décideurs politiques sont en principe plus intelligents que le peuple et qui, alors, décide de la qualité, du sens et du non-sens de leurs objectifs politiques.
C'est précisément à cause de ce problème que le populisme, dans le sens de la représentation des opinions et des désirs du peuple, s'avère être la seule approche politique démocratique. Le danger de ce populisme est toutefois de se servir des bas instincts des gens pour des raisons trop opportunistes, généralement électorales, et d'exploiter leurs préjugés, leurs envies, leur cupidité et leur méchanceté pour maximiser leurs voix. Un tel populisme négatif conduit inévitablement à la domination de la lie, du Lumpen.
L'ochlocratie, c'est-à-dire la domination par la lie (Lumpen), se caractérise le plus souvent par l'action de personnalités catilinaires. Des tribuns autoproclamés, des charismatiques de façade parlent à l'électorat, attisent les peurs et renforcent les ressentiments, cherchent des boucs émissaires au lieu d'identifier objectivement les problèmes réels et de proposer des solutions.
Dans le meilleur des cas, l'objectif réel des porteurs de ce type de pouvoir est le bénéfice de leur propre parti ou mouvement. Dans le pire des cas, il s'agit d'un enrichissement personnel ou d'une vanité et d'un désir de pouvoir personnels. Naturellement, cela va de pair avec la corruption et l'abus de pouvoir. L'ochlocratie est donc toujours le règne du mensonge, de l'intérêt personnel et de l'égoïsme. Le bien commun, la prospérité de la Res publica, n'ont pas d'importance et ne sont utilisés que comme prétexte verbal pour ce genre de gouvernement de pacotille.
L'histoire européenne regorge d'exemples de ce type de gouvernement. Des dirigeants dépravés et des élites corrompues ont toujours sévi à toutes les époques et sous toutes les latitudes du continent. L'histoire autrichienne n'est pas en reste. L'exemple le plus récent est sans doute le régime dit "turquoise" au sein du Parti populaire (démocrate-chrétien), qui a également formé le gouvernement fédéral autrichien pendant des années. Les mécanismes "turquoise" autour de la plaque tournante, le célèbre M. Schmidt et ses chats, montrent clairement comment un tel système fonctionne. Des personnalités télégéniques sont placées au sommet et gagnent la sympathie de l'électorat grâce à des stratégies médiatiques manipulatrices. Ils distribuent des avantages, revendiquent des succès, comme la fameuse fermeture de la route des Balkans, et trompent le peuple dans presque tous les domaines sociaux et politiques importants.
Il est vrai que la plupart du temps, comme dans le cas autrichien le plus récent, la domination de la lie est de courte durée et est rapidement démasquée. La plupart du temps, c'est l'absence de solutions réelles aux problèmes et la prise de conscience par l'électorat qu'il s'agit simplement des habits neufs de l'empereur qui peuvent conduire à la fin de l'oligarchie. Dans l'un ou l'autre cas historique, ce type de gouvernement de pacotille a toutefois conduit à des tragédies d'ampleur mondiale, comme on peut facilement le vérifier dans le cas des bolcheviks ou du parti national-socialiste.
Il convient toutefois de noter que la transition entre le populisme pur et simple et la domination par la lie est très floue. Il peut être opportun d'instrumentaliser politiquement l'opinion de l'électeur, même si elle a une connotation négative. La question est toutefois de savoir si cela se fait au détriment des droits fondamentaux d'autres citoyens ou des relations interétatiques. Et la question essentielle est de savoir si cela se fait sans corruption, sans enrichissement personnel et sans servir de simples vanités individuelles.
Et bien sûr, on ne peut pas laisser aux adversaires politiques le soin de juger si les mesures et les mouvements politiques sont populistes ou s'ils relèvent déjà de la lie. Dans notre démocratie actuelle, la tendance à condamner tout ce qui vient de l'adversaire politique et à lui prêter les pires intentions est évidente.
La baisse de la qualité intellectuelle et morale des acteurs politiques est un autre critère de la domination par la lie. Lorsque le jeunisme sans limite se répand dans la classe politique et que seules comptent la télégénie et l'apparence physique, lorsque les qualifications professionnelles et humaines, l'indépendance financière et l'expérience ne sont plus des critères de sélection des dirigeants politiques, le risque de corruptibilité et donc de domination par la lie est très grand.
La tentation populiste est donc présente dans notre forme de démocratie pour tous les acteurs politiques, pour tous les partis politiques. Et le risque de voir ce populisme glisser vers l'ochlocratie, c'est-à-dire vers la lie, existe également pour tous les acteurs politiques et tous les partis politiques.
L'action très unilatérale du parquet économique et anti-corruption en est une parfaite illustration dans notre pays. Bien que cela concerne actuellement le Parti populaire autrichien (ÖVP), les libéraux de l'époque de Haider et de Strache, l'histoire de la Deuxième République montre que cela s'applique également à la social-démocratie. Et comme le prouve le procès actuel du grand vert Chorherr, il en va de même pour les Verts. L'ochlocratie est en tout cas la pire forme de déchéance de notre démocratie de type occidental. La combattre serait une tâche essentielle pour tous les vrais démocrates.
17:01 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andreas mölzer, ochlocratie, autriche, europe, affaires européennes, théorie politique, politologie, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La revue de presse de CD - 27 novembre 2022
La revue de presse de CD
27 novembre 2022
EN VEDETTE
« Le préalable à la réconciliation, c’est que la vérité soit dite », par Jean-Dominique Michel
« Pour avoir un dialogue constructif, il faut un minimum de bonne foi ». Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé, analyse la crise du Covid-19 à l’aune du concept de « corruption systémique » du système de santé, « constat avant évident et reconnu devenu tabou », et développe les conditions de « l'amnistie » à remplir pour permettre une réconciliation au sein de la population : un processus qui passerait notamment par la réouverture du débat d'idées et le rétablissement de la vérité, l’identification des « meneurs coupables d’exactions » et leur condamnation, la reconnaissance des « mensonges » qui ont gravement porté atteinte à la crédibilité de la parole publique et le courage de l'honnêteté comme remède à l'aveuglement dogmatique.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/jean-dom...
AFRIQUE
Afrique du Sud, du rêve au naufrage. Podcast avec Bernard Lugan
Guerre des Boers, Grand Trek, apartheid, contrôle de l’ANC, l’histoire de l’Afrique du Sud est marquée par de nombreuses confrontations. Le pays connait aujourd’hui une dépression économique et sociale de grande ampleur dont la spirale de la violence n’est qu’une des manifestations. Entretien avec Bernard Lugan, africaniste, auteur de nombreuses publications sur l’Afrique du Sud dont une Histoire de l’Afrique du Sud parue chez Ellipses.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/podcast-afrique-du-sud-du-r...
ALLEMAGNE
Dépendante envers Moscou et déférente envers Washington, l’Allemagne se retrouve paralysée
La dépendance de Berlin au gaz russe et sa déférence envers la politique américaine la mettent dans une situation difficile, notamment auprès des électeurs.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/dependante-envers-moscou-et-def...
COMPLOTISME (C’est celui qu’y qui y’est !)
Missile anti-tracteur en Pologne : qui veut la guerre ?
Le 15 novembre, à l’occasion de frappes massives sur l’infrastructure énergétique ukrainienne par la Russie, un missile a touché une ferme sur le territoire polonais à proximité immédiate de la frontière, tuant deux Polonais. A cette occasion, les occidentaux et l’Ukraine ont encore perdu en crédibilité. Aussitôt, l’Ukraine a appelé à des frappes de l’OTAN sur les forces russes, et les discours guerriers ont envahi la sphère politique et médiatique occidentale : Réunion de crise en Pologne, réunion de l’OTAN, réponse exemplaire si l’origine russe du missile est confirmée, menace d’utilisation de l’article 5 de l’OTAN pour déclencher les hostilités avec la Russie.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/11/19/210860/missile-ant...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ
Revue de presse RT du 13 au 19 novembre 2022
Exercice hebdomadaire de dé/réinformation grâce à Russia Today. Au programme : un petit pas de plus vers la dédollarisation, les différentes positions géopolitiques du monde occidental, ce qui se passe du côté chinois et iraniens.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-13-au...
Zoom sur la fondation suisse de Patrick Drahi
Comme tous les hommes d’argent et de pouvoir, Patrick Drahi est à la tête d’une fondation. Philanthropique, bien sûr. Les bonnes œuvres du milliardaire font en cet automne 2022 l’actualité : le média d’investigation suisse Heidi.news publie depuis début novembre une série d’articles consacrés au milliardaire, en collaboration avec la RTS et Le Monde pour certains volets. Le troisième épisode de cette série traite de la fondation de droit suisse de Patrick Drahi, une structure qui aurait des activités ne poursuivant pas toujours le but initial de la fondation.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/zoom-sur-la-fondation-suisse-de-patri...
Paul B. Preciado, reçu et encensé par le gratin de France Inter, de Laure Adler à Claude Askolovitch, est présenté comme trans et philosophe. Il est peut-être trans, mais il n’a rien d’un philosophe. « Colporteur de charabia » serait un meilleur titre professionnel.
causeur.fr
https://www.causeur.fr/de-laure-adler-a-claude-askolovitc...
Écoles de journalisme : un témoignage de la pression sur les élèves
Il y a 14 écoles de journalisme reconnues par l’État, toutes à des degrés divers dans le moule libéral libertaire. Nous publions le témoignage spontané et très vivant d’un ancien élève (en ce moment en poste dans un média parisien mainstream où il se tient à carreau). À travers son expérience, on comprend comment il faut rentrer dans le moule. D’autres témoignages d’anciens élèves ou d’élèves en cours de formation nous intéressent, nous garantissons l’anonymat.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/ecoles-de-journalisme-un-temoignage-d...
ÉCOLOGIE (PUNITIVE)
Al Gore, l’architecte du lobby climatique mondial
On ne parle plus guère d’Al Gore. Il s’est médiatiquement discrédité par son train de vie luxueux, son enrichissement via des sociétés liées fortement à l’affaire climatique et à ses démêlés publics et croustillants autour de son divorce. Il n’en reste pas moins qu’il est toujours actif et a construit une organisation impressionnante constituant une véritable structure de lobby mondialisée avec des méthodes sophistiquées de communication et d’infiltration des cercles influents. Tout est transparent, il suffit de visiter les sites de l’organisation (« Climate Reality Project »).
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/11/23/443858-al-gore-la...
Le sens de nos vies est-il renouvelé de COP en COP ?
Alors qu'Antonio Guterres, Secrétaire général de l'ONU est allé jusqu'à parler d'un « suicide collectif » et a affirmé que nous étions « sur l'autoroute de l'enfer climatique » en introduction de la COP 27, rejoignant en cela les complaintes des écologistes radicaux qui se multiplient, une question essentielle se pose : quelle est l'utilité de cette grande messe annuelle. Par Samuel Furfari, professeur en géopolitique de l'énergie, président de la Société européenne des Ingénieurs et Industriels, docteur en sciences appliquées, ingénieur polytechnicien, Michel de Rougemont, ingénieur chimiste et docteur en science et technologie et Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologies, consultant.
latribune.fr
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/le-sens-de-nos...
Une sobriété qui soûle
Il y a des mots que personne n’employait ni même n’en connaissait la signification et qui se répandent comme les nouvelles des chaînes continues. Sobriété est l’un d’entre eux, qui s’ajoute à résilience, renouvelable et durabilité.
Le blog de Michel de Rougemont
https://blog.mr-int.ch/?p=8648&utm_source=mailpoet&am...
Écologisme, wokisme, féminisme : les leurres de l’hydre
Le mouvement woke, l’écologisme, le féminisme, correspondent parfaitement à la définition besançonienne de la prise d’assaut du réel par l’incendie idéologique.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/11/24/444011-ecologisme...
ÉCONOMIE
Du système de domination au changement de paradigme
Il y a selon vos mots, Valérie Bugault, un « système de domination » qui s’exerce sur les populations occidentales avec un recul des libertés et maintenant une crise énergétique qui découle des sanctions contre la Russie. Quels sont les objectifs de cette stratégie des dirigeants atlantistes? Interview.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/du-systeme-de-domination-au...
Pourquoi nous avons besoin des métaux rares
Les métaux rares sont d’une étonnante complexité dans notre société. Essentiels pour l’industrie et le développement humain, ils sont à l’origine d’enjeux techniques et politiques de grande importance.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/pourquoi-nous-avons-besoin-...
ÉNERGIES
Le plafonnement des prix du pétrole et ses conséquences sur la relation Russie-Inde
Pendant des mois, les États-Unis ont essayé à plusieurs reprises de contraindre l’Inde à couper ses liens avec la Russie, donc à abandonner ses intérêts nationaux. New Delhi, cependant, continue de repousser les tentatives de Washington de soumettre son économie à ses diktats. La dernière affaire en date concerne le plafonnement du prix du pétrole russe par le G7 et l’interdiction par l’UE et le Royaume-Uni du transport maritime et des services connexes pour un brut russe supérieur au prix plafond.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/le-plafonnement-des-prix-du...
FRANCE
Graver l’IVG dans la Constitution, ce serait condamner le principe même de limites.
Tribune parue dans Le Figaro. La vice-présidente exécutive de Reconquête! prend position contre la proposition de loi visant à «protéger et garantir le droit fondamental à l’IVG et à la contraception» en l’inscrivant dans la Constitution :
« En France, le sujet de l’avortement est un tabou. Il s’agit même du tabou politique absolu. ‘’Mon corps, mon choix’’ n’est pas un simple slogan, c’est un commandement du décalogue progressiste. Interroger la volonté de la gauche d’assouplir toujours plus le cadre légal de l’IVG est déjà un blasphème. Il ne s’agit plus de débattre sur des arguments politiques mais de bien participer à une compétition de vertus morales. Si vous êtes contre la constitutionnalisation de l’avortement, vous êtes contre la liberté des femmes, ainsi se résument les termes du débat public. Les sujets dits sociétaux permettent à la gauche d’engranger des victoires politiques sans avoir à livrer bataille, car les opposants ont depuis longtemps baissé les armes par peur ou par démagogie. »
marionmarechal.info
https://marionmarechal.info/articles/tribunes/graver-livg...
Amélie de Montchalin à l’OCDE : ces postes d’ambassadeurs français dont vous ignoriez l'existence
Avec la nomination de l’ex-ministre de la Transformation et de la Fonction publique à la représentation de la France à l’OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, certains ont découvert l'existence d'un poste d’ambassadeur. En effet, la France est non seulement présente dans 163 pays, mais elle est aussi représentée dans 27 organisations internationales.
marianne.net/
https://www.marianne.net/monde/amelie-de-montchalin-a-loc...
GAFAM
Surveillance de masse : L’armée américaine acquiert un outil qui prétend couvrir plus de 90 % du trafic Internet mondial
La plateforme « Augury » comprend des données de réseau très sensibles que Team Cymru, une entreprise privée, vend à l’armée. « Tout est là. Rien d’autre à capturer si ce n’est l’odeur de l’électricité », a déclaré un expert en cybersécurité.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/surveillance-de-masse-l-armee-a...
GÉOPOLITIQUE
OPEP+, BRICS : Fin de l’Histoire pour l’Occident ?
Les changements historiques dans la politique mondiale se produisent très lentement. Ce n’était pourtant pas le cas lorsque les États-Unis ont fait leur entrée sur la scène mondiale. Cela s’est produit assez soudainement en 1898, avec l’invasion de Cuba : la vieille Europe a observé la situation avec une anxiété palpable… Le Manchester Guardian, à l’époque, a rapporté que presque tous les Américains avaient fini par adhérer à ce nouvel esprit expansionniste. Les rares critiques sont « simplement moqués pour leur peine ». Le Frankfurter Zeitung mettait en garde contre « les conséquences désastreuses de leur exubérance » mais se rendait compte que les Américains n’écouteraient pas.
les-crises.fr
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MONDIALISME
Coup d’Etat planétaire : les 20 plus gros acteurs du Business préparent le G20 et demandent la restructuration de la Planète.
Surprise ! le sommet du B20 juste s’est tenu le 13-14 novembre 2022, tout juste avant la rencontre du G20 2022 du 15-16 novembre. Un timing parfait… En fait, il n’y a aucun hasard de calendrier puisque le B20 est inclus dans le G20 selon le site de la Présidence de l’évènement de 2022. Rappel et analyse.
Le blog de Liliane Heldkhawam
https://lilianeheldkhawam.com/2022/11/19/coup-detat-plane...
RÉFLEXIONS
Retranscription du colloque sur « Corruption et fraude dans la crise COVID depuis 2020 »
Début de la série de publications présentant les contributions des différents intervenants aux colloques de Lisbonne et Marseille sur le thème « Corruption et fraude dans la crise COVID depuis 2020 ». Ils ont été organisés par Ariane Bilheran et Vincent Pavan. L’introduction sur la crise dite sanitaire qui a révélé un degré de gravité sans précédent dans le phénomène (pourtant identifié de longue date) de corruption institutionnelle et systémique des politiques de santé est de Jean-Dominique Michel. Les présentations du colloque portant sur les statistiques (Pierre Chaillot), l’épidémiologie et les modélisations (Vincent Pavan), l’informatique (Emmanuelle Darles) ou encore l’histoire de la corruption médicale (Olivier Soulier), ainsi que celles des autres intervenants, complètent ce que je nomme et expose ici. Ces contributions seront rendues publiques au cours des deux semaines à venir.
anthropo-logiques.org
https://anthropo-logiques.org/comment-la-fraude-et-corrup...
RUSSIE
La Russie et l’Afrique, par Bernard Lugan
Un dessin animé russe en langue française projeté dans les cinémas centrafricains met en scène un lion -sous-entendu l’Afrique -, attaqué par des hyènes - sous-entendu les pays occidentaux. Intervient alors l’ours russe qui aide le maître de la brousse à rétablir l’ordre des choses, c’est-à-dire le respect que l’on doit au lion. L’allégorie a bien été comprise par les spectateurs enthousiastes. (in L’Afrique réelle)
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2022/11/2...
Kherson : la retraite russe est-elle tactique ou stratégique ?
Kherson est une région russe située juste au nord de la Crimée. Elle fait partie du pont terrestre qui longe la côte de la mer d’Azov et relie la Crimée au reste de la Russie. Elle relie également la Crimée au puissant fleuve Dniepr par un canal qui lui fournit de l’eau pour son irrigation et permet aux agriculteurs de Crimée de cultiver beaucoup de riz (entre autres choses). Et puis il y a la ville de Kherson, qui est à Kherson ce que Kansas City est au Kansas, à la différence que si Kansas City est à cheval sur le fleuve Missouri, Kherson City est de l’autre côté du Dniepr par rapport au reste du territoire de Kherson. En fait, la ville de Kherson se trouve du mauvais côté du fleuve (qui, dans ce cas, est également le bon côté, si vous êtes dans le sens de son écoulement).
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2022/11/21/kherson-la-retraite...
SANTÉ/LIBERTÉS
Covid : situation mondiale et variants
Où en est-on de l’épidémie ? Il semble que ce que nous avons écrit ici, il y a 18 mois, se vérifie : ce genre d’épidémie s’arrête naturellement en deux-trois ans. Dans trois mois, nous arriverons chez nous aux 3 ans, et nous venons de passer bientôt un an avec peu de soucis, vivant librement sans précautions, et cela va de mieux en mieux.
Cela se vérifie par les chiffres en observant la courbe des décès dans le monde.
covid-factuel.fr
https://www.covid-factuel.fr/2022/11/19/covid-situation-m...
Soignants suspendus : des sénateurs accusent le gouvernement « d'obstination coupable » malgré « l’agonie » des hôpitaux
La réintégration des personnels de santé non vaccinés a fait l’objet d’un débat houleux en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale mercredi 16 novembre. Pour l'exécutif, qui maintient l’obligation vaccinale des soignants contre la Covid-19, c’est toujours niet, comme l'a rappelé jeudi sur France 2 l'ex-ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Une position inébranlable qui a provoqué la colère de Sylviane Noël, sénatrice de la Haute-Savoie, et de Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin.
francesoir.fr
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Mortalité selon le statut vaccinal : la réponse hallucinante de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA)
Dès le début de la campagne vaccinale, en janvier 2021, des questions légitimes sont posées sur l’efficacité et la sécurité des nouveaux vaccins à ARNm. Ceux-ci ont été administrés à très grande échelle, sans recul sur d’éventuels effets indésirables et sur la base des seules études réalisées par les laboratoires pharmaceutiques produisant les vaccins. La suite des événements a montré que les résultats promis étaient pour le moins optimistes, voire douteux, alors que, dans le même temps, un nombre inédit d’effets indésirables étaient remontés auprès des centres de pharmacovigilance français, européens et américains. Face au mutisme des autorités, seule une étude scientifique indépendante est de nature à répondre aux inquiétudes. Dans ce but, Laurent Toubiana a sollicité auprès du ministère de la Santé l’accès aux statistiques d’hospitalisations et de décès toutes causes appariées au statut vaccinal Covid. Le silence persistant des autorités l’a conduit à saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Suite à cette demande, la CADA s’est contentée de lui transmettre la réponse étonnante du ministère de la Santé.
francesoir.fr/
https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/mortalite-sel...
UKRAINE
Guerre en Ukraine : vidéo N° 16
Actualité assez chargée avec les suites de l’évacuation de Kherson, les bombardements russes sur les installations critiques de l’Ukraine et le « bombardement » de la Pologne par la défense antiaérienne ukrainienne. Au sommaire : petit point sur l’actualité de la chaîne ; annonce d’une vidéo spéciale sur le livre de Sylvain Ferreira : « La bataille de Marioupol » ; bombardement de la Pologne par l’Ukraine. Comportement de Zelensky ; « Libération » de Kherson délires occidentaux et exactions ukrainiennes ; Stratégie russe de bombardement et perspectives pour cet hiver.
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2022/11/guerre-en-ukraine-video...
Ukraine : La porte dérobée pour rejoindre l’OTAN ?
Le 20 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré à un intervieweur de CNN qu’il avait personnellement demandé aux dirigeants des membres de l’OTAN « de dire directement que nous allons vous accepter dans l’OTAN dans un an ou deux ou cinq, dites-le directement et clairement, ou dites simplement non. Et la réponse a été très claire, vous ne serez pas membre de l’OTAN, mais officiellement, les portes resteront ouvertes. » Lorsque Zelensky a récemment renouvelé sa demande d’adhésion à l’OTAN, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a répondu en balayant du revers de la main que la demande de l’Ukraine « devrait être examinée à un autre moment. » La porte de l’adhésion à l’OTAN est restée fermée à l’Ukraine. Mais la porte dérobée est ouverte.
les-crises.fr
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UNION EUROPÉENNE
En finir avec l’Union européenne, cette oligarchie qui nous mène à la ruine
Olivier Delorme est historien et romancier, auteur notamment des trois tomes de « La Grèce et les Balkans du Ve siècle à nos jours » et de « 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe » aux Éditions H&O. Dans cet entretien par Olivier Berruyer pour Élucid, Olivier Delorme pourfend tous les mythes de l’Union européenne : L’Europe de la paix, l’Europe qui protège, l’Europe sociale… Il démontre que cette institution est en réalité antidémocratique, oligarchique, et menace nos intérêts économiques tout en anéantissant la voix de la France sur le plan géopolitique. Un état des lieux sans langue de bois, pour regarder la vérité en face : une coopération est nécessaire, mais pas au prix de l’anéantissement de la souveraineté des peuples.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/en-finir-avec-l-union-europeenn...
Les parlementaires européens en pleine confusion migratoire : le Parlement européen met une fois de plus en avant une photo de membres du FEMYSO, ONG islamiste proche des frères musulmans, pour son dossier multimédia de l’Année européenne de la jeunesse 2022
fdesouche.com
https://www.fdesouche.com/2022/11/25/le-parlement-europee...
Ursula, au nom de la grand-mère
Une chance déshonnête semble protéger Ursula von der Leyen de ses impairs et la pousse dans les plus hautes sphères du pouvoir en dépit de son parcours déficient.
causeur.fr
https://www.causeur.fr/ursula-au-nom-de-la-grand-mere-eur...
15:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, journaux, europe, france, actualité, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook