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vendredi, 04 octobre 2013

Kenya : futur point d’entrée de la Chine en Afrique pour supplanter le dollar ?

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Kenya : futur point d’entrée de la Chine en Afrique pour supplanter le dollar ?

Elisabeth Studer

Ex: http://www.leblogfinance.com

Simple coïncidence  ? Alors que le Kenya vient d’être le théâtre d’une attaque terroriste particulièrement meurtrière et que les dessous de l’affaire pourraient réserver quelques surprises, précisons que Nairobi est en train de remettre en cause la suprématie du dollar, en se tournant tout particulièrement vers le yuan chinois.


Le Kenya souhaiterait en effet prochainement héberger une chambre de compensation pour la devise de l’Empire du Milieu au sein de sa Banque centrale; ce qui, le cas échéant – serait une première sur le continent africain. Même si Pékin envahit pas à pas l’Afrique du Nord au sud.
Certes, un tel rapprochement ne devrait pas éclipser totalement la monnaie américaine, mais n’est pas vu d’un très bon oeil du côté de Washington, alors que même le gouvernement doit faire face une nouvelle fois à un mur budgétaire.


A l’heure actuelle, les opérations en monnaie chinoise sont peu répandues parmi les gestionnaires africains, les traders étant attachés dans tous les sens du terme à la flexibilité du billet vert.
Si les Africains peuvent d’ores et déjà obtenir des cotations de leurs devises par rapport au yuan, une chambre de compensation permettrait de mettre fin à l’obligation de règlements en dollars, réduisant parallèlement les coûts et accélérant les transactions.


Via une telle opération, le Kenya deviendrait symboliquement la passerelle entre le monde des affaires du continent africain avec la Chine, l’empereur économique de l’Asie, même si lés débuts demeurent modestes.


De tels types d’échanges seraient également les premiers réalisés en dehors du continent asiatique.
Mais la concurrence pourrait d’ores et déjà faire rage sur le continent africain, alors notamment que le Nigéria détient des réserves en yuan.


L’Afrique du Sud a par ailleurs été évoquée comme un hôte potentiel de la chambre de compensation, des officiels ayant toutefois affirmé qu’un tel plan n’était pas envisagé.
En août dernier, le ministre kenyan des Finances Henry Rotich laissait ainsi entendre que la proposition du gouvernement kenyan consistait avant tout de démontrer l’ampleur du marché financier du Kenya …. et de rendre le projet attractif … tout en favorisant la confiance des marchés et investisseurs.
Une situation désormais grandement remise en cause par l’attaque terroriste survenue il y a quelques jours à Westgate.

« Nous considérons comme très positif ce projet de chambre de compensation, et je pense qu’il est très important pour le Kenya de mettre en place un centre financier sur son territoire en vue de traiter la monnaie chinoise », indiquait quant à lui l’ambassadeur de Chine au Kenya, Liu Guangyuan, le mercredi 18 septembre à Nairobi, soit quelques heures avant l’assaut meurtrier du centre commercial.

C’est en août dernier, que la volonté de Nairobi avait été affichée au grand jour, le Président kenyan Uhuru Kenyatta ayant fait son offre au cours d’une visite à Pékin cet été.

Rappelons que la Chine s’est d’ores et déjà accordé avec le Japon en vue d’établir une convertibilité directe yen-yuan en transaction bilatérale.


Des études sont menées parallèlement au sein du groupe des BRICS en vue de revoir la suprématie du dollar et de l’euro sur le marché international.


Le Kenya pourrait devenir une des premières régions du monde à l’expérimenter. De quoi fâcher certains ….

Sources : Reuters, legriot.info

Elisabeth Studer – 28 septembre 2013 – www.leblogfinance.com

A lire également :

. Kenya : quand la découverte de pétrole provoquait espoir et inquiétude

mercredi, 02 octobre 2013

Quand les émergents disent non aux "guerres du Bien"...

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Quand les émergents disent non aux "guerres du Bien"...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Ollivier, cueilli sur Atlantico et consacré à l'échec occidental dans l'affaire syrienne, qui est le signe d'un basculement géopolitique majeur...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

L'Occident mis en échec : quand les émergents disent non aux "guerres du Bien"

Les relations internationales se limitent-elles au combat manichéen entre le Bien et le Mal que les dirigeants occidentaux, sous la férule des Etats-Unis, vendent à l’opinion publique depuis la première guerre du Golfe ? A cette dynamique binaire, les puissances émergentes opposent systématiquement une vision géopolitique plus traditionnelle (et plus cohérente) axée autour de leurs intérêts stratégiques et de notions-clés telles que alliés/ennemis, grands équilibres, menaces,…

Mais, des interventions en Irak ou en Lybie, en passant par l’Afghanistan ou le Mali, les protestations des émergents étaient jusque-là restées bien vaines face aux visées bellicistes de l’Occident. Les menaces de veto régulièrement brandies (et parfois exercées) par la Chine ou la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU ne faisaient que retarder les projets des guerres civilisatrices de l’axe américano-européen.

Comment comprendre dès lors l’impressionnant recul américain (et français) sur la question syrienne ? La défiance des opinions publiques nationales des deux pays est certes un élément de réponse, mais la fermeté de la diplomatie russe, associée au front commun anti-guerre des principales puissances émergentes (du Brésil à l’Inde en passant par la quasi-totalité du continent africain) est sans nul doute l’élément décisif qui a fait reculer Barack Obama.

Pourquoi les Etats-Unis ont-il pour la première fois plié sous la pression des émergents ? L’administration américaine est consciente que le monde a profondément changé et que l’ère de la super-puissance hégémonique US est terminée. Dans un monde multipolaire et globalisé, les Etats-Unis doivent composer avec des partenaires qui ne sont pas toujours des alliés… et accepter d’avaler quelques couleuvres.

L’Amérique omnipotente des Trente Glorieuses (tout comme l’Europe au demeurant) n’est plus qu’une vieille illusion. Avec un quart de sa dette souveraine détenue par la Chine et la grande majorité de ses outils de production délocalisés dans les pays émergents, les Etats-Unis ne disposent plus de beaucoup de leviers pour faire pression sur des pays avec lesquels ils sont intrinsèquement interdépendants.

Et encore, à la différence de l’Europe (même si la France et la Grande-Bretagne font encore illusion), l’Amérique peut se prévaloir de sa puissance militaire. Indispensable mais insuffisant quand on prétend incarner l’ordre moral au niveau planétaire.

La reculade du président Obama sur le dossier syrien démontre d’ailleurs que la suprématie militaire n’est plus suffisante face à des émergents qui prennent progressivement conscience de leur puissance. Et à regarder les courbes respectives de croissance en Occident et dans ces régions, il y a fort à parier que cette tendance ne fasse que s’accroître dans les années à venir.

Le déclin des uns (Etats-Unis et Europe) et la montée en puissance d’autres puissances (Chine, Russie,…) perçues comme non interventionnistes, servent en réalité les intérêts des dirigeants attaqués qui sortent renforcés de leurs bras de fer avec l’Occident. Avant l’exemple syrien, Américains et Européens avaient déjà fait de Mugabe, Chavez ou Ahmadinejad des héros de l’anti-impérialisme.

Mais pire encore, lorsque l’axe occidental intervient militairement… puis se retire aussitôt face à une opposition publique allergique à la guerre, ils abandonnent des pouvoirs fragiles qu’ils ont eux-mêmes "mis en place" ; réduisant à zéro leur légitimité et ouvrant la porte à des guerres civiles sans fin (Irak, Afghanistan, Lybie,…).

Jean-Yves Ollivier (Atlantico, 25 septembre 2013)

Du nouveau au Moyen-Orient

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Du nouveau au Moyen-Orient

Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La résolution de l'ONU votée vendredi 27 septembre réduit à néant tout l'argumentaire de la politique dite occidentale (Etats-Unis, France et Grande Bretagne, Israël) à l'encontre du gouvernement de la Syrie.

Non seulement elle remet au premier plan le rôle incontestablement stabilisateur de la Russie, mais elle représente une “re-légitimation” de Bachar Al Assad, puisque celui-ci est nécessairement impliqué comme président de la Syrie dans une résolution portant sur l'armement chimique qu'il contrôle. Son existence légitime est actée pour toutes les opérations concernant cet armement chimique, y compris la présence de ses représentants à Genève-II qui devrait suivre. Pour les pays qui, il y a quelques temps encore, ne pouvaient concevoir une démarche officielle sur la Syrie qu'après la liquidation d'Assad, il s'agit d'une véritable gifle. Elle marque heureusement un retour à la raison, y compris au sein de ces pays. Même si Assad n'a rien d'un « dictateur doux », lui et les intérêts tribaux qu'il représente (y compris ceux des chrétiens d'Orient) sont autrement préférables à ce qui menace encore la Syrie, c'est-à-dire l'établissement d'un califat islamique à Damas, voire au Liban et à Amman.

L'espèce de déroute diplomatique occidentale se trouve renforcée par le début de rapprochement entre l'Iran et les Etats-Unis. Là encore ce rapprochement, s'il se concrétisait, serait au bénéfice des nécessaires relations avec un axe chiite représenté en ce moment par Téhéran, avec lequel l'Occident ne saurait sans risques accepter d'être en état de guerre larvée. Les grands alliés sunnites « officiels » des Etats-Unis et de l'Europe s'en indigneront: Arabie Saoudite, Qatar. Ils y verront à juste titre une perte d'influence sur les politiques « occidentales ». Mais qui en Europe ne s'en réjouirait, à part ceux qui seraient prêts à se vendre au diable pour récupérer des participations financières à leurs opérations suspectes. Le rôle de ces deux pays dans le soutien au djihad tant en Europe qu'au Moyen-Orient devrait être une raison suffisante pour cesser de s'inféoder à eux.

Le résultat le plus évident de ces virages diplomatique est l'isolement d'Israël, ou plus exactement de Benjamin Netanyahou, qui s'était imprudemment impliqué contre Assad et contre l'Iran depuis plusieurs mois. Sa position diplomatique et politique devient très précaire. On peut se demander, connaissant la prudence proverbiale des organes de sécurité nationale israéliens, pourquoi Israël s'était engagé officiellement dans ce maximalisme interventionniste. Ceux pour qui la présence d'Israël au Moyen-Orient reste une condition indispensable à l'équilibre du monde peuvent espérer que l'Etat juif est en train de reconsidérer sa position afin de s'adapter à un environnement changé. La connaissance de cette évolution discrète pourrait peut être expliquer la soudaine mansuétude manifestée par le chef de la diplomatie française à l'égard d'un accord possible entre Washington, Damas et...Téhéran.


Jean Paul Baquiast

lundi, 30 septembre 2013

Brzezinski, el cerebro geopolítico de Obama

por Germán Gorráiz*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Wright Mills en su libro “The Power Elite” (1.956), indica que la clave para entender la inquietud norteamericana se encontraría en la sobre-organización de su sociedad. Así, establishment sería “el grupo élite formado por la unión de las sub-élites política, militar, económica, universitaria y mass media de EEUU”, lobbys de presión que estarían interconectadas mediante “una alianza inquieta basada en su comunidad de intereses y dirigidas por la metafísica militar”, concepto que se apoya en una definición militar de la realidad y que habría transformado la economía en una guerra económica permanente.

Por su parte, Brzezinski en un artículo publicado en la revista Foreign Affaire (1970), expone su visión del “Nuevo Orden Mundial” al afirmar que “se hace necesaria una visión nueva y más audaz(la creación de una comunidad de países desarrollados que puedan tratar de manera eficaz los amplios problemas de la humanidad”, esbozos de una teoría que perfilará en su libro “Entre dos edades: El papel de Estados Unidos en la era tecnotrónica”(1.971), donde explica que ha llegado la era de reequilibrar el poder mundial, poder que debe pasar a manos de un nuevo orden político global basado en un vínculo económico trilateral entre Japón, Europa y Estados Unidos.

En el citado libro “Between two Ages,”(19.71), aboga además por el control de la población por una élite mediante la “manipulación cibernética” al afirmar : “la era tecnotrónica involucra la aparición gradual de una sociedad más controlada y dominada por una élite sin las restricciones de los valores tradicionales, por lo que pronto será posible asegurar la vigilancia casi continua sobre cada ciudadano y mantener al día los expedientes completos que contienen incluso la información más personal sobre el ciudadano, archivos que estarán sujetos a la recuperación instantánea de las autoridades”, lo que anunciaría ya la posterior implementación del programa PRISM.

Asimismo, en un discurso reciente durante una reunión del Council on Foreings Relations (CFR), el ex asesor de Carter advirtió que “la dominación estadounidense ya no era posible debido a una aceleración del cambio social impulsado por la comunicación instantánea que han provocado el despertar universal de la conciencia política de las masas (Global Political Awakening) y que está resultando perjudicial para la dominación externa como la que prevaleció en la época del colonialismo y el imperialismo”, por lo que tras el fallido intento de controlar la nube (Programa PRISM), en los próximos años asistiremos al final de la democratización de la información , con la imposibilidad del acceso directo a la red siguiendo los pasos de las políticas restrictivas implementadas por países como China, Rusia o Irán.

El 11-S y la deriva totalitaria de EEUU:

Según el Financial Times, Brzezinski en una audiencia ante la Comisión de Relaciones Exteriores del Senado en el 2007, explicó que: «Un escenario posible para un enfrentamiento militar con Irán implica un acto terrorista en suelo americano del cual se haría responsable a Irán. Esto pudiera culminar con una acción militar americana “defensiva” contra Irán en el que estarían incluidos Irán, Irak, Afganistán y Pakistán”, de lo que se deduce la posibilidad de un nuevo atentado en EEUU que sería falsamente atribuido a Irán para provocar su invasión y una posterior deriva totalitaria de EUU, similar a la registrada con George W. Bush tras el 11-S del 2001. Así, un mes después del atentado del 11-S, el gobierno de George W. Bush decidió secretamente anular una de las principales protecciones constitucionales de este país (habeas corpus) mediante la ley conocida como USA- Patriot Act bajo la justificación de su “lucha contra el “terrorismo” según documentos oficiales revelados a finales de 2005 en una serie de reportajes en el New York Times.

Asimismo, el citado diario informó de la existencia de la red de espionaje electrónica más sofisticada del mundo, (el llamado programa PRISM o Big Brother) , herramienta para monitorizar las comunicaciones de ciudadanos no estadounidenses a través de sus metadatos, (verdadero monstruo virtual que habría extendido sus tentáculos hasta los servidores de compañías como Google, Apple, Micros Eloft, AOL, Facebook y Yahoo), programas ambos aprobados por el Congreso de EEUU a instancias de la Administración Bush en el 2.007 pero que por inercia apática continuaron bajo el mandato de Obama.

Como colofón a esta deriva totalitaria de EEUU, estaría la firma con objeciones por Obama de la Ley de Autorización de Defensa Nacional (NDAA), que permite a las autoridades militares la detención indiscriminada de ciudadanos estadounidenses en cualquier parte del mundo (sin especificar los cargos que se le imputan ni el tiempo de detención), reservándose Obama la interpretación personal de la sección 1.021 de dicha Ley para según sus palabras ”asegurarse que cualquier detención autorizada se llevará a cabo conforme a la Constitución y a las leyes de guerra”.

Europa:

Según explicaba Brzezinski en la revista National Interest en el año 2.000, “los europeos estarán más inmediatamente expuestos al riesgo en caso de que un imperialismo chauvinista anime nuevamente la política exterior rusa”, con lo que esbozó un plan que pasaría por la expansión de la OTAN hasta límites insospechados en la década de los 90 y la implementación del nuevo sistema europeo de defensa anti-misiles,( European Phased Adaptative Approach (EPAA). Dicho sistema en realidad se trata de un escudo anti-misil global en el que los misiles interceptores emplazados en plataformas móviles pueden abatir blancos en un espacio común (a base de datos transmitidos por todos los radares y sistemas de reconocimiento opto-electrónico) , con el fin maquiavélico de tras un primer ataque sorpresa de EEUU que destruiría el potencial nuclear ruso en su propio territorio, neutralizar posteriormente la réplica rusa por medio de los misiles estacionados en Polonia.

En un principio, Rusia y la OTAN acordaron cooperar en la creación del escudo anti-misiles para Europa en noviembre de 2010 en la Cumbre Bilateral de Lisboa, pues para Moscú era vital que la OTAN ofreciera garantías reales de que ese sistema no apuntaría a Rusia y disponer de un documento jurídicamente vinculante al respecto, pero la Administración Obama siguiendo la inercia mimética de la Administración Bush de ningunear a Rusia,ha rehusado hasta el momento ofrecer dichas garantías por escrito. Dado el actual contexto de guerra fría EEUU-Rusia, es previsible que EEUU decida finalmente completar cuarta fase del despliegue del escudo antimisiles en Europa (Euro DAM), lo que tendría como réplica por parte rusa la instalación en Kaliningrado del nuevo misil balístico inter-continental de 100 Tm, (“el asesino del escudo antimisiles de EEUU” en palabras del viceprimer ministro ruso Dmitri Rogozin) así como la reactivación de la carrera armamentista entre las dos grandes potencias, no siendo descartable la reedición de la Crisis de los Misiles (Cuba, 1.962).

Doctrina del “choque de civilizaciones”:

En 1978, Zbigniew Brzezinski, declaró en un discurso:”Un arco de crisis se extiende a lo largo de las costas del Océano Índico, con frágiles estructuras sociales y políticas en una región de importancia vital para nosotros que amenaza con fragmentarse y Turquía e Irán, los dos estados más poderosos del flanco Sur son potencialmente vulnerables a los conflictos étnicos internos y si se desestabilizara uno de los dos, los problemas de la región se harían incontrolables“ , esbozo de una teoría que terminó de dibujar en su libro “El gran tablero mundial. La supremacía estadounidense y sus imperativos geoestratégicos” (1.997), considerada la Biblia geoestratégica de la Casa Blanca así como el libro de cabecera de las sucesivas generaciones de geoestrategas y politólogos.

Sin embargo, en una entrevista a Brzezinski realizada por Gerald Posner en The Daily Beast (18 de septiembre de 2009) afirmó que “una colisión estadounidense-iraní” tendría efectos desastrosos para Estados Unidos y China, mientras Rusia emergería como el gran triunfador, pues el previsible cierre del Estrecho de Ormuz en el Golfo Pérsico donde atraviesa el transporte de petróleo destinado al noreste asiático (China, Japón y Sur-Corea), Europa y Estados Unidos, elevaría el precio del oro negro a niveles estratosféricos y tendría severas repercusiones en la economía global , pasando a ser la UE totalmente crudodependentiente de Rusia”, por lo que la administración Obama procedió a la implantación de sanciones económicas al régimen iraní para lograr su asfixia económica y provocar la revuelta social.

Recordar que Irán adquirió una dimensión de potencia regional gracias a la política errática de Estados Unidos en Iraq, (fruto de la miopía política de la Administración Busch obsesionada con el Eje del Mal ) al eliminar a sus rivales ideológicos, los radicales talibanes suníes y a Sadam Husein con el subsiguiente vacío de poder en la zona,por lo que ha reafirmado su derecho inalienable a la nuclearización.

Tras la elección de Hasan Rowhani como nuevo Presidente iraní, se abriría una nueva oportunidad para la solución diplomática al llamado contencioso nuclear iraní. Así, Rowhani (clérigo educado en Gran Bretaña), encabezó el equipo de negociación nuclear iraní de 2003 a 2005 y es conocido por su pragmatismo nuclear que en esa época llevó al acuerdo de Irán a una suspensión total de actividades nucleares conflictivas, por lo que en el supuesto de lograrse la resolución del contencioso nuclear de EEUU-Irán y el restablecimiento de relaciones diplomáticas entre ambos países , Rowhani conseguiría su objetivo de que se reconozca el papel de Irán como potencia regional, logrando de paso el incremento de cooperación irano-estadounidense relativa a la seguridad en Iraq y Afganistán y la resolución del avispero sirio-libaní.

Sin embargo, caso de fracasar la vía diplomática de Obama, aumentaría la presión del lobby pro-israelí de EEUU ( AIPAC), para proceder a la desestabilización de Irán por métodos expeditivos, momento que será utilizado por EEUU, Gran Bretaña e Israel para proceder a rediseñar la cartografía del puzzle inconexo formado por dichos países y así lograr unas fronteras estratégicamente ventajosas para Israel, siguiendo el plan orquestado hace 60 años de forma conjunta por los gobiernos de Gran Bretaña, Estados Unidos e Israel y que contaría con el respaldo de los principales aliados occidentales.

Respecto a China,

el objetivo de Brzezinski es la confrontación con la Organización de Cooperación de Shanghai (OCS), fundada en 2001 por los Cinco de Shanghai (China, Rusia, Kazajistán, Kirgistán, Tajikistán) más Uzbekistán y convertida junto con los países del ALBA e Irán en el núcleo duro de la resistencia a la hegemonía mundial de Estados Unidos y Gran Bretaña, teniendo al Tibet y a Xinjiang como escenarios para sus operaciones desestabilizadoras.

Recordar que la etnia uigur de Xinjiang ( de origen turco-mongol y con un total de 8.5 millones de habitantes), conserva características étnicas e islámicas que les situarían muy próxima a sus parientes de Asia central y Turquía, por lo que sería el caldo de cultivo ideal para implementar la estrategia brzezinskiniana del “choque de civilizaciones”, consistente en lograr la balcanización de China y su confrontación con el Islam (cerca de 1.500 millones de seguidores) así como secar sus fuentes de petróleo de los países islámicos del Asia Central.

Así, según F. William Engdahl, en el artículo titulado “La agenda oculta tras la violencia en Xinjiang” y reproducido por China Daily en el 2009 varios de los más importantes gasoductos de China pasan por Xinjiang en procedencia de Kazajstán, Turkmenistán, Uzbekistán y Rusia, lo que explicaría la importancia estratégica de dicha provincia dentro de la estrategia brzezinskiniana de lograr la total rusodependencia energética china para en una fase posterior acabar enfrentándolas entre sí y finalmente someterlas e implementar el nuevo orden mundial bajo la égida anglo-judío-estadounidense.

Doctrina del “caos constructivo” y la crisis siria:

La Doctrina Carter inspirada por Brzezinski (1980), tenía como objetivo la implementación en Oriente Próximo y Medio del llamado “caos constructivo”, concepto que se basaría en la máxima atribuida al emperador romano Julio César “divide et impera”, para lograr la instauración de un campo de inestabilidad y violencia en la zona (balcanización) y originar un caos que se extendería desde Líbano, Palestina y Siria a Iraq y desde Irán y Afganistán hasta Pakistán y Anatolia (Asia Menor).

Dicha proceso de balcanización de la zona estaría ya en marcha y tendría su plasmación en países como Irak , devenido en Estado fallido y desangrado por la reavivación de la guerra civil chií-suní; en la endémica división palestina plasmada en la imposible reconciliación nacional de las facciones de Hamás y la OLP; en la anarquía reinante en Libia con el wahhabísmo salafista instaurado en Trípoli mientras grupos takfiríes (satélites de Al-Qaeda), dominan tribalmente el interior de Libia y en la aplicación de la yihad suní contra el régimen laico de Al Assad y sus aliados chiíes, Irán y Hezbolá que por efecto mimético habría convertido ya al Líbano en un país dividido y presto para ser fagocitado por Israel, quedando el régimen teocrático chíita del Líder Supremo Ayatolah Jamenei como única zona todavía impermeable a la estrategia balcanizadora de Brzezinski.

Sin embargo, Brzezinski en una reciente entrevista publicada en The National Interest, advirtió sobre las nefastas consecuencias de implicarse militarmente en el conflicto sirio, al afirmar que “tengo miedo de que nos dirigimos hacia una intervención estadounidense ineficaz, pues la intervención militar podría acelerar la victoria de los grupos rebeldes que son mucho más hostiles para nosotros que Assad , pues la actual crisis en Siria sería una guerra colonial orquestada por Arabia Saudita, Qatar, Turquía y sus aliados occidentales Francia y Gran Bretaña”.

Así, el acuerdo de cooperación energética del 2010 entre Irak, Irán y Siria para la construcción del gasoducto de South Pars a Homms que conectaría el Golfo Pérsico con el Mar Mediterráneo, relativizaría la importancia estratégica de Turquía dentro del Proyecto del Gasoducto Trans-Adriático (TAP) así como el papel relevante de las monarquías árabes del Golfo como suministradores de crudo a Occidente, lo que explicaría el afán de Qatar, Arabia Saudí y Turquía por defenestrar a Al-Asad.

Finalmente, la jugada maestra de Putin convenciendo a Assad para que entregue todo su arsenal de armas químicas y el escaso apoyo internacional recibido por Obama para iniciar su operación militar contra Siria, podría conducir a la celebración de la anhelada Conferencia Internacional Ginebra II sobre Siria (rememorando la Guerra de Laos y los Acuerdos de Ginebra de 1.954), con lo que la crisis siria se limitará a una puesta en escena en la que los actores participantes usarán el escenario sirio como banco de pruebas para un posterior conflicto a gran escala que englobará a Israel y Egipto y que podría reeditar la Guerra de los Seis Días en el horizonte del próximo quinquenio.

Respecto a América Latina:

En el discurso de Obama ante el pleno de la VI Cumbre de las Américas celebrado en Cartagena (Colombia) en el 2012, recordó que la Carta Democrática Interamericana declara “que los pueblos de América Latina tienen derecho a la democracia y sus gobiernos tienen la obligación de promoverla y defenderla, por lo que intervendremos cuando sean negados los derechos universales o cuando la independencia de la justicia o la prensa esté amenazada”, advertencia extrapolable a Ecuador y Venezuela.Por su parte, la revista Foreign Policy, ( edición de enero-febrero, 2012), publicó un análisis de Brzezinski titulado “After America” (”Después de América”), donde analiza la tesis de la decadencia de los EEUU debido a la irrupción en la escena global de nuevos actores geopolíticos (China y Rusia) y de sus posibles efectos colaterales en las relaciones internacionales.

Respecto a México, afirma que ”el empeoramiento de las relaciones entre una América (EEUU) en declinación y un México con problemas internos podría alcanzar niveles de escenarios amenazantes”. Así, debido al “caos constructivo” exportado por EEUU y plasmado en la guerra contra los cárteles del narco iniciada en el 2.006, México sería un Estado fallido del que sería paradigma la ciudad de Juárez, (la ciudad más insegura del mundo con una cifra de muertes violentas superior al total de Afganistán en el 2009), por lo que para evitar el previsible auge de movimientos revolucionarios antiestadounidenses se procederá a la intensificación de la inestabilidad interna de México hasta completar su total balcanización y sumisión a los dictados de EEUU.

Por otra parte, EEU utilizará la Alianza del Pacífico (2011), refinado proyecto de ingeniería geoeconómica promovida por Estados Unidos y secundado por México, Colombia, Chile, Perú y Costa Rica, como caballo de Troya para dinamitar el proyecto integracionista representado por la UNASUR e intensificar la política de aislamiento de los gobiernos progresista-populista de la región, (Venezuela, Nicaragua, Ecuador, Uruguay y Bolivia).

Así, EEUU podría estrechar lazos comerciales y militares con el presidente dominicano Danilo Medina ante el peligro de contagio mimético de los ideales revolucionarios chavistas al depender el país dominicano de la venezolana Petrocaribe para su abastecimiento energético.

Dicha estrategia fagocitadora tendría como objetivos a medio plazo aglutinar el Arco del Pacífico para integrar además a Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua y Panamá e incorporar por último al Mercosur (Brasil, Argentina, Paraguay y Uruguay) , siguiendo la teoría kentiana del “palo y la zanahoria “ expuesta por Sherman Kent en su libro “Inteligencia Estratégica para la Política Mundial Norteamericana” (1949).

En cuanto a Venezuela, tras las reñidas elecciones presidenciales en Venezuela en las que Maduro se habría impuesto a Capriles por el estrecho margen de 200.000 votos, asistiríamos a una división casi simétrica de la sociedad venezolana que será aprovechado por EEUU para implantar “el caos constructivo de Brzezinski” mediante una sistemática e intensa campaña desestabilizadora que incluirá el desabastecimiento selectivos de artículos de primera necesidad, la amplificación en los medios de la creciente inseguridad ciudadana y de la legitimidad democrática de Maduro, estrategia que contando con la inestimable ayuda logística de Colombia (convertida en el portaaviones continental de EEUU) podría llegar a desestabilizar el régimen post-chavista para asegurarse el suministro del petróleo venezolano (Venezuela aportaría el 21,6% de un total del 38% de productos de la OPEP importados por EEUU).

Además, a pesar de que según datos publicados por la Administración de Información de Energía de EEUU (AIE), gracias a la técnica del fracking utilizada en la extracción de gas de esquisto (shale gas) y de petróleo ligero (shale oil), EEUU estaría ya rozando el umbral del auto-abastecimiento energético (cifra récord del 87 % en mayo del 2013) y de que se habría convertido ya en el principal exportador mundial de combustibles refinados (gasolina y diésel ), para ser competitivo en los mercados el precio final del producto debería moverse en la horquilla de los 75-85 $, tarea que se antoja harto difícil en la tesitura actual.

Así, el actual rally alcista del precio del crudo (rondando los 115 $) hará que los fletes sean prohibitivos y situará a Venezuela en una clara posición de ventaja geoestratégica por razones de cercanía geográfica respecto de EEUU (la navegación de los buques petroleros de Venezuela a EEEUU dura 5 días frente a los 14 días necesarios para llegar a Europa y los 45 días hasta el Lejano Oriente).

En cuanto a Cuba, las medidas cosméticas tomadas por la Administración Obama (relajación de las comunicaciones y el aumento del envío de remesas a la isla así como el inicio de una ronda de conversaciones sobre temas de inmigración), dejan intacto al bloqueo y no cambian sustancialmente la política de Washington aunque reflejan el consenso de amplios sectores del pueblo norteamericano a favor de un cambio de política hacia la Isla auspiciado por la decisión del régimen cubano de terminar con el paternalismo estatal y permitir la libre iniciativa y el trabajo por cuenta propia.

Sin embargo, la renovación automática por parte de EEUU por un año más del embargo comercial a la isla podría suponer para Cuba pérdidas estimadas en cerca de 50.000 millones de $ y abocar al régimen de Raúl Castro a la asfixia económica , no siendo descartable la firma de un nuevo tratado de colaboración militar con Rusia.

En cuanto a Brasil, forma parte de los llamados países BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica) y aunque se descarta que dichos países forman una alianza política como la UE o la Asociación de Naciones del Sureste Asiático (ASEAN), dichos países tienen el potencial de formar un bloque económico con un estatus mayor que del actual G-8 (se estima que en el horizonte del 2050 tendrán más del 40% de la población mundial y un PIB combinado de 34.951 Billones de $).

El objetivo ruso sería duplicar la facturación de los intercambios comerciales ruso-brasileños tras lo que subyacería la firme decisión de Putin de neutralizar la expansión de EEUU en el cono sur americano y evitar la posible asunción por Brasil del papel de “gendarme de los neoliberales” en Sudamérica. Así, Brasil juega un rol fundamental en el nuevo tablero geopolítico diseñado por EEUU para América Latina pues le considera como un potencial aliado en la escena global al que podría apoyar para su ingreso en el Consejo de Seguridad de la ONU como miembro permanente con el consiguiente aumento del peso específico de Brasil en la Geopolítica Mundial.

*Analista.

jeudi, 26 septembre 2013

The U.S. vs. Brazil: From Espionage to Destabilization

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The U.S. vs. Brazil: From Espionage to Destabilization

Nil NIKANDROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

 The espionage scandal which broke out after NSA employee Edward Snowden's disclosures and which has strained relations between Brazil and the United States is gaining momentum.  More and more new details are coming to light about routine electronic spying  by U.S. intelligence on Brazilian President Dilma Rousseff and those surrounding her, including relatives and the leadership of the foreign ministry, the ministry of defense, and intelligence agencies. Rousseff was especially indignant that the NSA and CIA tapped all her telephones in the presidential office and in her residence.  The fact that the NSA illegally infiltrated the computer databases of the Brazilian oil company Petrobras and monitored the business and personal correspondence of its personnel round the clock also came to light.
 
In order to make a well-considered decision on the espionage scandal, Rousseff sent Minister of External Relations Luiz Alberto Figueiredo to the U.S., where he held a series of meetings with Obama administration officials, including U.S. National Security Advisor Susan Rice.  This problem had been discussed previously when Rousseff met with Obama personally in St. Petersburg at the G20 forum. The U.S. president promised to see into the matter and give Brazil a thorough explanation. However, Figueiredo returned from Washington empty-handed. The Americans once again turned to their favorite scheme: stalling, procrastinating, and promising to explain everything in a day or two. Obama used the same tactics when he called Dilma Rousseff to persuade her not to cancel her state visit, again confining himself to indistinct promises. The just demands of the Brazilian president not to delay the explanation and to deliver them in written form are being ignored by the White House… Obama does not want to leave behind compromising evidence which his opponents in Congress and journalists could interpret as "weakness" in regulating a conflict with a "third world" country.

Attempts by the Obama administration to get the Brazilians to agree to discuss the conflict behind closed doors through diplomatic or other channels, as has been done many times with other countries, did not meet with success. The situation was further intensified by the approach of the date of Dilma Rousseff's visit to Washington – October 23.  The Brazilian leadership held its line to the end: Rousseff announced the cancellation of her visit to Washington and explained the reasons for this step herself.

Brazil is prepared for an uncompromising public explanation of all the circumstances related to the espionage conducted by the United States. The first results of this conflict have already appeared; after U.S. Ambassador Thomas Shannon was called twice to the Brazilian Ministry of External Affairs to provide an explanation, the State Department hastened his departure from the country. Brazil is very displeased with the fact that explanations from its North American partners remain unspecific, superficial and, in essence, mocking. The empty promises of Obama, Kerry and other high-ranking officials in the U.S. administration to "look into the matter" and "normalize" the activities of the intelligence agencies had the opposite effect this time. Dilma Rousseff quite decisively demonstrated to Washington that she is capable of standing up for the interests of her country, especially in such an area as state security…

Among the actions under consideration by the Brazilian authorities with regard to U.S. intelligence operating on the territory of Brazil is a tightening of control over identified American intelligence personnel with the aim of documenting illegal aspects of their activities and subsequently deporting them from Brazil. The Brazilian authorities are increasingly concerned about signals that the CIA, U.S. military intelligence, and DEA operatives are involved in the creation of "youth protest groups" which have already been used and could be used in the future to intensify the crisis situation in the country.

The problem of U.S. electronic espionage was discussed at the first meeting of Mercosur leaders and experts on the problem of maintaining computer and telecommunications security. Representatives of Brazil, Venezuela, Bolivia, Argentina and Uruguay suggested urgent measures for stopping "the Empire's espionage and strengthening the technological independence and sovereignty of the bloc's participant countries." Venezuelan Foreign Minister Elias Jaua supported Brazil in all items on the agenda. A decision to create a workgroup for developing a unified strategy for counteracting "imperialist interference" and "U.S. spy operations which cause damage to governments, enterprises and citizens" was approved. A meeting of the ministers of defense of Brazil and Argentina was held at which the ministers signed an agreement on the creation of a bilateral group with the aim of "attaining an optimal level of development of cyberprotection and minimizing vulnerability to cyberattacks".

In an interview with the Argentinian newspaper Pagina 12, Brazilian Minister of Defense Celso Amorim told about the increasing operative capabilities of the Center for Cybernetic Protection. The minister only touched on the topic of the electronic spying on President Rousseff and her entourage in passing, but he particularly emphasized that all the facts at their disposal indicate the necessity of developing Brazil's defensive capabilities.  Celso Amorim spoke with frankness unusual for the head of a military agency of the medium-term plans for strengthening Brazil’s armed forces. These included the construction of a nuclear submarine for patrolling in territorial waters and protecting oil fields on the shelf, the development of the aerospace industry, and starting production of the KC-390 heavy cargo aircraft, which in the future could replace the U.S.-made Hercules in the Brazilian air force.

According to data from independent sources, the scandal around the total espionage of U.S. intelligence in Brazil could result in the Brazil’s refusal to close a deal for the purchase of 36 F-18 Hornet fighter planes. "We cannot," say Brazilian analysts, "sign such large-scale contracts with a country we do not trust".

Brazil intends to follow the example of Russia and China in creating its own Internet system, which to a significant degree will guarantee the security of its users and hinder the illegal connection of NSA "specialists". Among Brazil's plans is the laying of its own communications cables to Europe and Africa. The existing communications channels, which pass through U.S. territory, are totally monitored by the NSA.

A delegation of Brazilian parliament members is preparing a trip to Russia to meet with Edward Snowden and obtain additional information on the true scale of U.S. electronic espionage in Brazil, including the use of spy satellites. A modernized audio interception base, which was not closed down in 2002, as the media assured everyone, is functioning at full capacity at the U.S. embassy. It is now obvious to the Brazilian leadership that the argument used by the U.S. administration about the war on terrorism is only a cover for conducting operations of another kind altogether. In the Western hemisphere, this is the infiltration of databases and computer networks of Latin American countries, first of all those which are trying to conduct independent policy and focusing on integration through Unasur, ALBA, Petrocaribe, etc.

It is believed that the acquisition of advance information about the trips, routes, and places of residence of Latin American leaders "unfriendly" to Washington - Nestor Kirchner, Inacio Lula da Silva, Hugo Chavez and others - helped in conducting special operations against them, some of which, as is well known, were fatal.

This year the celebration of Independence Day on September 7 in the Brazilian capital, as well as in Rio de Janeiro, Sao Paolo and Porto Alegre, were accompanied by well-organized mass disturbances. The instigators pronounced anti-government slogans and shouted accusations against Dilma Rousseff, calling her a "traitor to national interests". Several dozen people were injured, and over 300 protesters were detained. The police are investigating the hidden relations between the detainees and "non-profit organizations" funded from the U.S. Some Brazilian bloggers have interpreted these disturbances as U.S. intelligence's "warning shot" at Dilma Rousseff.

U.S. intelligence personnel in Brazil may have to operate in much more complex conditions in the foreseeable future. The Brazilian intelligence agency (Abin) is now trying to rehabilitate itself in the eyes of the president and the public. The leaders of Abin, who were unable to detect a leak of strategically important information to the U.S. in time, causing huge political and material losses for the country, have received new instructions on the parameters for further collaboration with partners from the U.S. As they say, one good turn deserves another.
 

mercredi, 25 septembre 2013

On the True Aims of the War against Syria

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On the True Aims of the War against Syria

Valentin KATASONOV
Strategic-Culture.org

 

Each expert has his own assessment of Washington's maneuvers around Syria and his own understanding of the aims of these maneuvers. There are as many understandings of the war being waged against Syria as there are experts writing on the topic of the Syrian crisis.For example:

1) providing the United States with energy resources;

2) creating controlled chaos in order to control the Middle Eastern region;

3) protecting the interests of the closest ally of the U.S., Israel;

4) using Syria as a "trigger" in order to stir up the flame of regional war which will then grow into a world war;

5) boosting the falling ratings of the American president;

6) giving Washington more effective control over China and European countries, which are dependent on supplies of energy resources from the Middle East.

7) occupying Syria in order to move on to the destruction of a more important U.S. foe, Iran;

8) ensuring contracts for the American defense industry and making the "arms barons" rich;

9) stimulating the stagnant American economy through military spending;

10) distracting Americans from unemployment, poverty and U.S. foreign policy failures, justifying the actions of intelligence agencies in monitoring the population of the U.S., etc.

 In trying to clarify the true aims of Washington's escalation of tensions around Syria when there are so many different expert opinions, one must not take the words of Barack Obama seriously. We will presume that the president has no understanding of the overall plan with regard to Syria. Nor do the Pentagon or American battlefield generals... At recent hearings in the U.S. Congress, four-star general Martin Dempsey, the Chairman of the Joint Chiefs of Staff, answered Senator Bob Corker's question on what he was seeking to achieve during a Syrian campaign with soldierly forthrightness and honesty: "I can’t answer that, what we’re seeking."

"Peace and Safety" through War

In my opinion, three main interconnected aims can be identified among Washington's hierarchy of aims in the "Syrian project":

a) to pave the aggressor’s way to the borders of Russia;

b) to create the conditions for starting World War III;

c) to preserve the petrodollar currency system.

Much has already been said about the fact that Syria is merely an intermediate link in Washington's aggressive plans. After Syria, the next target of aggression is to be Iran. And after Iran, the aggressor will end up right on the southern borders of Russia.

And now for the second strategic aim. Note that I say not to start World War III, but to create the conditions for starting it. The nuance is that the United States doesn't need World War III at the moment. However, it could be needed in the near future. What for? However unexpected it may sound, the answer to this question lies in the mystical realm; there is no purely rational answer. The heart of the matter is that the masters of the Federal Reserve system, who dictate their will to America, have an inflamed sense of religion: they consider themselves to be forerunners of the Mashiach (Messiah), and expect that when he comes into the world, the Mashiach will ascend to the throne in the Temple of Jerusalem, which is yet to be rebuilt.  A regional war in the Middle East is needed by the masters of the Federal Reserve precisely because, in their minds, it will make it possible to rebuild the Third Temple in Jerusalem. A regional war started in one of the most explosive parts of the planet could easily grow into a world war, spreading chaos throughout the world. This will be the kind of chaos which will force all nations, upon seeing it, to pray that "peace and safety" would be established in the world. That is when the "last days" will come, and the majority of people will joyfully welcome the coming of the Mashiach (in the Christian worldview, the antichrist), who will reveal himself as the guarantor of "peace and safety".

War as a Way to Nullify Debts

Incidentally, there is a simplified explanation for why Washington might need World War III. This is the "financial" theory, which is adapted to the atheistic consciousness of the ruling elite of the West. Such a war is meant to nullify the astronomical debts run up by the U.S. and the West, as well as the banks of Wall Street and London City, which are in debt to all of humanity. The sovereign debt of the U.S. has already exceeded 100% of the GDP, and the country's external debt has also topped 100% of the GDP. Europe has been suffering from a serious debt crisis for several years, and no end is in sight. The sovereign debt of the Eurozone countries is inexorably approaching 100% of the GDP. The situation with external debt is even more critical. In Great Britain, for example, the external debt has approached the level of 500% of the GDP. Such indebtedness makes Europe an unwilling ally of Washington in its military ventures. The war, as the usurious bankers explain to the politicians, should "write off" all these debts. Otherwise, it will be the end not only of the banks, but of many states in the "golden billion".

The mechanisms for "writing off" debts are varied. Some debtors may vanish from the map altogether as a result of the war. There's a well-known saying among usurers: "If there's no debtor, there's no debt". To others they may explain that their debt claims against America are annulled in order to cover Washington's expenses for "defending democracy" on a global scale. Yet others may be turned from debt holders to debtors by imposing indemnities and reparations on them as enemies or abettors of the enemies of "world democracy". Basically, Uncle Sam should come out of the war debt-free. That is what his closest allies are counting on as well, especially Great Britain. And then Washington dreams of entering the "river of history" once more as the victor in the latest world war, with all the advantages that entails.  However, the scenario of world war will only be launched if it is no longer possible to maintain the debt pyramid in America. For now the U.S. military and banking system, straining with all its might, is trying to maintain and expand it.

Washington Needs the Petrodollar, not Petroleum

And now for the third strategic goal - preserving the petrodollar system. It is well known that forty years ago the gold standard was replaced by the oil standard. In 1971 the U.S. announced the end of the convertibility of the dollar to gold. Two years later, in order to support world demand for the U.S. dollar, which was no longer backed by anything, a new system was created: the petrodollar. In 1973 an agreement was reached between Saudi Arabia and the U.S. according to which each barrel of oil bought from Saudi Arabia would be priced in U.S. dollars. In accordance with this new agreement, any country wishing to buy oil from Saudi Arabia must first exchange its own national currency for American dollars. In exchange for Saudi Arabia's willingness to conduct oil deals exclusively in U.S. dollars, America offered it arms and protection of oil fields from the encroachment of neighboring countries, including Israel.In 1975 all the OPEC countries agreed to price their oil resources exclusively in American dollars and receive dollars for oil. In exchange they were promised arms shipments and military protection.

The petrodollar system which took shape forty years ago is doubly profitable to Washington. First, Federal Reserve banks receive income from each dollar issued (it is, after all, credit money, which creates debts). Thus banks rake in fabulous profits; a few crumbs fall to the American "rabble" as well. Second, all transactions in dollars are conducted through U.S. banks; consequently, Washington has an effective mechanism for controlling its vassals which are part of the world petrodollar system.  

Sometimes people say that in the Middle East America is fighting for sources of uninterrupted oil supplies for its economy. With regard to the events of 2013 surrounding Syria this theory is simply incorrect, although it was still justifiable at the time of the American invasion of Iraq. In his memoirs, published in 2007, former head of the Federal Reserve Alan Greenspan writes: "I am saddened (!) that it is politically inconvenient to acknowledge what everyone knows: the Iraq war is largely about oil." That same year the current U.S. Secretary of Defense, then-Senator Chuck Hagel, admitted: "People say we’re not fighting for oil. Of course we are."

Over the past several years America has been solving its energy problems fairly effectively through the so-called "shale revolution". Its dependence on external sources is getting lower every year. America is no longer trying to create regimes under its control in the Arab world whose task is to provide an uninterrupted supply of oil and gas to the U.S. Today imports of oil from North Africa and the Middle East make up only 10% of total oil consumption in the U.S., and over the next few years that figure could fall to zero. Washington is fighting for trade in these resources to be conducted in U.S. dollars. The masters of the Federal Reserve system have a direct interest in this. Now, for example, China is establishing increasingly close relations with Iran, in spite of sanctions. What irritates Washington (or rather, the masters of the Fed) most of all is that trade between the two countries is conducted not in U.S. dollars, but on the basis of barter, clearing, and national currency units. No one voluntarily wants to trade energy resources for dollars anymore. Now it can only be done under the pressure of force - primarily on producers and exporters.

The Fight for the Petrodollar is Escalating

Iraq, Libya, Syria, Iran – these are the links in Washington's fight to preserve the petrodollar. Let us recall some almost forgotten facts. In early 2011, Syrian President Bashar al-Asad announced the beginning of collaboration with Russia and China, in accordance with which all oil transactions were to be conducted in rubles and yuans. In March 2011 anti-government disturbances aimed at overthrowing the existing regime began, and on November 15 an embargo on the export of Syrian oil came into force.On June 1, 2012 an embargo came into force on the export of Iranian oil, which Tehran had begun selling for euros and rials, focusing on the internal exchange.

The situation was becoming increasingly tense for the masters of the Fed. In early 2013 the share of the dollar in international transactions fell below the psychologically important 50% mark. This was a serious signal to the masters of the Fed. Other countries may also end up on Washington's "execution list". These are countries which trade using: a) barter; b) clearing; c) gold; d) national currency units. For example, India and China buy oil from Iran for gold. Washington is unable to force India and China to abandon this kind of trade, but it hopes to get the better of Iran. It is also very unpleasant for Washington that Moscow is becoming increasingly confident in using the ruble for trade with neighboring countries. Russia is more and more frequently making contracts with China in rubles and yuans. Beijing is transitioning to transactions in yuans even with Western European countries. Is that not a reason for Washington to consider Russia and China its serious adversaries? So Uncle Sam is trying to make its way to the borders of Russia via Syria and Iran not only for geopolitical reasons, but for purely financial reasons as well. Everyone who undermines the petrodollar standard must be punished!

And only when Washington's fight to preserve the petrodollar system becomes hopeless will it implement "plan B", also called "World War III". And the detonator for this war is in the Middle Eastern region, more specifically, in Syria and Iran.




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

mardi, 24 septembre 2013

Shanghai Cooperation Organisation warns against US-led war on Syria

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Shanghai Cooperation Organisation warns against US-led war on Syria

By John Chan
Ex: http://www.wsws.org/

The latest summit of the Russian- and Chinese-led Central Asian grouping, the Shanghai Cooperation Organisation (SCO), held in Bishkek, the capital of Kyrgyzstan, on September 13, was dominated by the rising global tensions produced by the US preparations for war against Syria.

Russian President Vladimir Putin insisted that “military interference from outside the country without a UN Security Council sanction is inadmissible.” The summit’s joint declaration opposed “Western intervention in Syria, as well as the loosening of the internal and regional stability in the Middle East.” The SCO called for an international “reconciliation” conference to permit negotiations between the Syrian government and opposition forces.

As he had done at the recent G20 summit in St Petersburg, Chinese President Xi Jinping lined up with Russia against any military assault on Damascus, fearing that it would be a prelude to attack Iran, one of China’s major oil suppliers.

Significantly, Iran’s new President Hassan Rouhani attended the meeting, despite suggestions that his government would mark a shift from former President Mahmoud Ahmadinejad and his anti-American rhetoric at previous SCO summits. Rouhani welcomed Russia’s proposal to put Syria’s chemical weapons under international control, claiming that it has “given us hope that we will be able to avoid a new war in the region.”

The SCO explicitly supported Iran’s right to develop its nuclear program. Putin insisted in an address that “Iran, the same as any other state, has the right to peaceful use of atomic energy, including [uranium] enrichment operations.” The SCO declaration warned, without naming the US and its allies, that “the threat of military force and unilateral sanctions against the independent state of [Iran] are unacceptable.” A confrontation against Iran would bring “untold damage” to the region and the world at large.

The SCO statement also criticised Washington’s building of anti-ballistic missile defence systems in Eastern Europe and Asia, aimed at undermining the nuclear strike capacity of China and Russia. “You cannot provide for your own security at the expense of others,” the statement declared.

Despite such critical language, neither Putin nor Xi want to openly confront Washington and its European allies. Prior to the SCO summit, there was speculation that Putin would deliver advanced S-300 surface-to-air missile systems to Iran and build a second nuclear reactor for the country. Russian officials eventually denied the reports.

Russia and China are facing growing pressure from US imperialism, including the threat that it will use its military might to dominate the key energy reserves in the Middle East and Central Asia. The SCO was established in 2001, shortly before the US utilised the “war on terror” to invade Afghanistan. Although the SCO’s official aim is to counter “three evils”—separatism, extremism and terrorism in the region—it is above all a bid to ensure that Eurasia does not fall completely into Washington’s orbit.

Apart from the four former Soviet Central Asian republics—Kazakhstan, Uzbekistan, Kyrgyzstan and Tajikistan—the group also includes, as observer states, Mongolia, Iran, India, Pakistan and Afghanistan. The “dialogue partners” are Belarus, Sri Lanka and, significantly, Turkey, a NATO member, which was added last year.

However, US influence is clearly being brought to bear on the grouping. Before the summit, there were reports in the Pakistani press that the country could be accepted as a full SCO member. Russia invited new Prime Minister Nawaz Sharif to attend. However, Sharif only sent his national security advisor Sartaj Aziz, and no Pakistan membership was granted.

While the SCO is looking to enhance its role in Pakistan’s neighbour, Afghanistan, after the scheduled withdrawal of NATO forces, Aziz said Pakistan’s policy was “no interference and no favorites.” He insisted that the US-backed regime in Kabul could achieve an “Afghan-led reconciliation” if all countries in the region resisted the temptation to “fill the power vacuum.”

China and Russia are also deeply concerned by the US “pivot to Asia” to militarily threaten China and to lesser extent, Russia’s Far East, by strengthening Washington’s military capacities and alliances with countries such as Japan and South Korea. In June, China and Russia held a major joint naval exercise in the Sea of Japan, and in August, they carried out joint land/air drills in Russia involving tanks, heavy artillery and warplanes.

Facing US threats to its interests in the Middle East and the Asia-Pacific, China is escalating its efforts to acquire energy supplies in Central Asia. For President Xi, the SCO summit was the last stop in a 10-day trip to Turkmenistan, Kazakhstan, Uzbekistan and Kyrgyzstan—where he signed or inaugurated multi-billion-dollar deals for oil and gas projects.

At his first stop, Turkmenistan, Xi inaugurated a gas-processing facility at a massive new field on the border with Afghanistan. Beijing has lent Turkmenistan $US8 billion for the project, which will triple gas supplies to China by the end of this decade. The country is already China’s largest supplier of gas, thanks to a 1,800-kilometer pipeline across Uzbekistan and Kazakhstan to China.

In Kazakhstan, where Xi signed a deal to buy to a minority stake in an offshore oilfield for $5 billion, he called for the development of a new “silk road economic belt.” Trade between China and the five Central Asian republics has increased nearly 100-fold since 1992, and Kazakhstan is now the third largest destination of Chinese overseas investment.

Xi delivered a speech declaring that Beijing would never interfere in the domestic affairs of the Central Asian states, never seek a dominant role in the region and never try to “nurture a sphere of influence.” This message clearly sought to also placate concerns in Russia over China’s growing clout in the former Soviet republics.

During the G20 summit, the China National Petroleum Corporation signed a “basic conditions” agreement with Russia’s Gazprom to prepare a deal, expected to be inked next year, for Gazprom to supply at least 38 billion cubic metres of gas per year to China via a pipeline by 2018.

With so much at stake, Wang Haiyun of Shanghai University declared in the Global Times that “maintaining regime security has become the utmost concern for SCO Central Asian members, including even Russia.” He accused the US and other Western powers of inciting “democratic turmoil” and “colour revolutions” and warned that if any SCO member “became a pro-Western state, it will have an impact on the very existence of the SCO.” If necessary, China had to show “decisiveness and responsibility” to join Russia and other members to contain the turmoil, i.e. to militarily crush any “colour revolution” in the region.

The discussions at the SCO meeting are a clear indication that Russia and China regard the US war plans against Syria and Iran as part of a wider design to undermine their security, underscoring the danger that the reckless US drive to intervene against Syria will provoke a far wider conflagration.

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dimanche, 22 septembre 2013

Montesquieu et les considérations sur la Pax Americana au Moyen-Orient

Montesquieu et les considérations sur la Pax Americana au Moyen-Orient

Essai philosophique de Jure Georges Vujic

Ex: http://www.polemia.com

Le modèle belliciste américain expansionniste montre plus d’une fois son visage avec l’annonce de l’intervention militaire de l’administration Obama en Syrie. Il semblerait à première vue que les Etats-Unis n’aient tiré aucune leçon de l’expérience irakienne ou libyenne. En fait, il n’en est rien : il s’agit bien, hier comme aujourd’hui, d’un géo-constructivisme agressif qui est à l’œuvre et dont l’objet est d’appliquer par la force aux peuples du Moyen-Orient et du Maghreb la recette du « chaos constructif » qui consiste à exporter le modèle occidental de la démocratie de marché, en déconstruisant et reconstruisant les régimes et les Etats de la région comme de simples  jouets Lego.

 


Montesquieu_1.pngUne stratégie à l’américaine

Il s’agit bien d’une entreprise belliqueuse (certes, aventureuse) néo-impériale et atlantiste qui compte bien sur la dissémination des micro-bellicismes à l’échelon local, en instrumentalisant des dispositifs identitaires construits artificiellement. A cet effet, l’induction de conflits locaux inter-ethniques, religieux en Afghanistan et dans le monde arabe (chiites contre sunnites), n’est que le fruit de cette stratégie de faible intensité qui tend à entretenir et générer des foyers de tension pour mieux diviser et régner. A propos de cette stratégie, les Considérations inspirées de celles de Montesquieu sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, écrites en 1734, sont instructives. Elles sont toujours d’actualité et notamment lorsqu’elles se transposent à la Pax Americana, notamment dans le chapitre sur « L’art de la conduite que les Romains tinrent pour soumettre tous les peuples ». On y lit : « Ils tenaient à terre ceux qu’ils trouvaient abattus », « ôtaient une partie du domaine du peuple vaincu pour le donner à leurs alliés », se servaient de ceux-ci pour faire la guerre à leurs ennemis, « ce en quoi ils faisaient deux choses ; ils attachaient à Rome des rois dont elle avait peu à craindre et beaucoup à espérer et en affaiblissaient d’autres dont elle n’avait rien à espérer et tout à craindre ». Après avoir détruit des armées, ils ruinaient les finances en faisant payer les frais de guerre, ce qui forçait les dirigeants de ces pays « d’opprimer leurs peuples et de perdre leur amour ». Les vaincus pouvaient se voir décerner des récompenses éclatantes, notamment le titre convoité « d’allié du peuple romain » : amis, ils n’en étaient que le plus souvent humiliés.

Comment ne pas songer à la paix versaillaise accablante et honteuse que les Etas-Unis et leurs alliés ont imposée en 1919 à l’Allemagne, avec des réparations de guerre que le peuple allemand devait payer jusqu’en 1988 ? Puis encore comment ne pas transposer cette stratégie d’assujettissement des peuples à la situation des pays du Tiers-Monde, du Maghreb au Pakistan,  sans parler des sanctions infligées aux « Etats-parias » ou « voyous » ?

Comme au temps de la colonisation espagnole du continent américain contre laquelle s’était levé Bartolome de Las Casas qui prendra la défense des indigènes colonisés (voir la « Controverse de Valladolid », fameux débat au cours duquel il s’illustra), le monde actuel, et plus particulièrement l’Europe, est dominé par le système de « encomienda ». Ce système colonial consistait à donner « en commande » à un conquérant une parcelle de territoire, ainsi que les indigènes qui y habitaient, avec pour but de faire fructifier le pays, lever l’impôt et christianiser les indigènes. Comme hier dans le « Nouveau Monde », nous vivons presque dans une « encomienda » globale, une terre d’Europe en friche exploitée par l’oligarchie financialiste globale.

Aujourd’hui, le colon a rangé sa soutane de jésuite pour propager aux quatre coins du monde parmi les indigènes la nouvelle foi dans le monothéisme du marché, des bienfaits matériels de la société de consommation, de la culture coca-cola, de la musique techno et rap et en l’adhésion inconditionnelle aux sacro-saints dogmes de la démocratie de marché et en l’idéologie des droits de l’Homme. Comme hier lorsque les tuniques bleues pacifiaient les Indiens en les abreuvant de whisky, aujourd’hui nos indigènes européens sont amadoués par les drogues douces de la société de consommation, les sédatifs hédonistiques de la cité de la joie permanente. Bernanos avait raison, la grande tragédie de notre siècle de néocolonisation globale réside dans la duperie généralisée.

 En effet, la fin de l’ordre bipolaire, avec l’effondrement de l’URSS, permettait aux Etats-Unis, comme puissance dominante du moment, d’en revenir à la politique de la canonnière. La mise en œuvre d’une telle politique est le produit d’un approfondissement des réflexions stratégiques entreprises depuis 1984 sur les opérations de dissuasion sélective. Ces opérations, après avoir planché sur les conflits de faible intensité, étudièrent les moyens à mettre en œuvre pour faire face à des conflits de moyenne intensité, qui mettaient en scène des puissances régionales disposant d’un important armement conventionnel comme la Syrie et l’Irak.

Dans les pays les plus faibles on utilise la stratégie du « coupe-feu » qui consiste à monnayer, au prix d’une libéralisation du marché, le bouclier protecteur d’Oncle Sam et le titre d’allié. Là où le pays est plus récalcitrant et « entêté », on met en œuvre le concept de conflit de moyenne intensité qui implique la mise au point de nouvelles techniques d’intervention prévoyant le transport sur de longues distances, et dans les délais les plus brefs possibles, des troupes nombreuses et un matériel conventionnel important capables de faire la différence face à des ennemis disposant d’une puissance de feu non négligeable.

Bref, pour soumettre l’ennemi, on utilise tout d’abord la dissuasion, le « pressing diplomatique », euphémisme pour un chantage économico-financier, où sous prétexte de pacification on intervient militairement et médiatiquement comme ultime recours. Ainsi, Grenade, l’Afghanistan, la Guerre du Golfe, la Bosnie Herzégovine, le Kosovo, l’Irak, la Libye ne sont que des théâtres où les Etats-Unis ont été en mesure de tester la pertinence de leurs schémas théoriques stratégiques et la fiabilité de leur logistique et de leur armement. Là où il n’y avait pas de conflit dans une zone géostratégique convoitée par Oncle Sam, on induisait artificiellement et volontairement des conflits de faible ou de moyenne intensité pour prétexter une intervention hypothétique.

Les Etats-Unis sont passés maîtres en l’art de générer le « chaos  constructif » et minuté.

La lecture de Montesquieu

Mais poursuivons la lecture de Montesquieu. L’utilisation des peuples voisins étaient en général la tactique adoptée. « Quand deux peuples étaient en guerre, quoiqu’ils n’eussent aucune alliance ni rien à démêler entre l’un et l’autre, ils ne laissaient pas de paraître sur la scène et de prendre le parti du plus faible. C’est l’illustration de la politique d’alliance des Etats-Unis vis-à-vis des conflits régionaux de type Ossétie, Bosnie, Arménie, etc. Ils s’appuyaient toujours sur des alliés à proximité du peuple qu’ils désiraient vaincre, alliés qu’ils avaient créés de toutes pièces. « Ils n’accordaient point de paix à un ennemi qui ne contînt une alliance, c’est-à-dire qu’ils ne soumettaient point de peuple qu’il ne leur servît à en abaisser d’autres ». Les peuples soumis ou à soumettre mettaient tous leurs espoirs dans un tel traité. Pour Rome, la paix n’était qu’une manière de préparer la guerre et les traités n’étaient que des suspensions dans la guerre. Les peuples vaincus, soumis ou à se soumettre, n’étaient jamais épargnés même dans l’humiliation : après chaque victoire Rome suscitait deux factions, s’immisçait dans les affaires intérieures, utilisait les opposants qualifiés « d’alliés du peuple romain » et divisait afin d’affaiblir. De l’Honduras, du Salvador au Nicaragua, en passant par le Chili, toute la politique étrangère et militaire des Etats-Unis est ici expliquée en quelques mots.

Néanmoins, Montesquieu constate que Rome « avait une manière lente de conquérir », « car il fallait attendre que toutes les nations fussent accoutumées à obéir comme libres ou comme alliés avant de leur commander comme sujettes ». C’est ce qui distingue la mission civilisatrice universelle qu’entreprenaient les légions romaines dans les quatre coins du monde dans le respect des religions et de la diversité des peuples sujets, et l’unipolarité hégémoniste des Etats-Unis d’aujourd’hui qui ne propose aucune vision du monde (ou du moins américano-centrée) ni de véritable projet de société : elle ne fait que broyer impitoyablement, tel un rouleau compresseur, les peuples qui refusent de se soumettre aux diktats de l’argent roi, du libéralisme mercantile, de la loi du marché et de la société multiculturelle. La stratégie utilisée est celle que préconise Brzezinski : une stratégie totale qui vise, par le biais de la fragmentation et de la déstabilisation (théorie du « chaos constructeur »), à coloniser des Etats « voyous » et à contrôler les zones riches en ressources, sans rien donner en contrepartie.

Il n’existe plus de dialogue loyal autour du thème de la globalisation entre les pays riches et les pays pauvres. Il n’existe qu’un monologue américain à travers ses diverses courroies de transmission, qui devra consolider sa suprématie par l’intermédiaire de la « dépersonnalisation » des peuples et des nations et « l’interpersonnalisation » desdites ploutocraties et des trusts dominants qui sont les rouages de la globalisation.

La « zoologisation » 

La globalisation, par le jeu d’une uniformisation du génotype, aboutit à un racisme contemporain à nouveau visage en générant une « zoologisation » du monde dans laquelle on assiste à un nouveau partage social darwiniste des espèces. Le globalisme à ce titre, comme l’a si bien remarqué Peter Sloterdjik, constitue le champ expérimental « de nouvelles règles pour un parc humain ». En ce sens cette nouvelle forme de déterminisme globaliste n’a rien à envier aux théories racistes ou socio-racistes de Gobineau, Spencer, Glumpowitz, Galton, Malthus, Hobbes et Mendel. Le globalisme est une « tumeur » pathogène de la civilisation de la Renaissance, qui dans le sillage de l’anthropomorphisme et de la technoscience a fini par broyer les peuples et les identités pour le seul intérêt de l’oligarchie mondiale de Paris, Londres et Wall-Street. En l’espèce il est difficile alors d’être un esprit libre, alors que, comme Sénèque l’a dénoncé, « l’opinion conformiste de seconde classe d’essence scientifique a le monopole de la vérité ».

L’ambivalence de cette mentalité scientiste dominante est la conséquence de la dissociation de la philosophie de la sciensa (sens) et sa domestication à des fins économiques et mercantiles. Le globalisme n’est qu’un symptôme d’une accélération générale de la dynamique capitaliste, qui (comme le démontre Paul Virilio) par excès de vitesse démultiplie les conflits inter-ethniques et géo-économiques. Gilles Deleuze avait noté cette évolution : « Le capitalisme statique », la vieille taupe a muté vers un capitalisme financier et fluide, incarné par le serpent des sociétés de contrôle. Victor Hugo constatait déjà en son temps qu’au nom de la pseudo-démocratie globalisante, « peu de progrès a été effectué alors que l’exercice de cette utopie coûte de plus en plus cher ». Dostoïevski proclamait que la chance trouve ses sources dans la souffrance : le globalisme trouvera-t-il un second salut dans le génocide des peuples et des cultures ? Peut-être trouvera-t-on la réponse à cette question en relisant les thèses de Schumpeter sur les capacités transformatrices du capitalisme (la fameuse « destruction créatrice » qui, transposée à la géopolitique américaine, s’identifie au « chaos constructif ») et les leçons d’Etienne de La Boétie données dans son Discours de la servitude volontaire.

Jure Georges Vujic,
Avocat au Barreau de Paris, diplômé de la Haute école de guerre des forces armées croates,

collaborateur de l’Académie de Géopolitique de Paris et contributeur à la revue  Géostratégiques et au site Polémia.com

Notes :

-Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, Michael Prudhomme, 2007.

-Zbigniew Brzezinski, « Puissance américaine et stabilité mondiale », Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), Puissances et Influences, géopolitique et géostratégie à l’aube de l’an 2000, sous la direction de François Géré et Gérard Chaliand, Mille et Une Nuits, 1999.

-Paul Virilio, Vitesse et Politique, essai de dromologie, Galilée, 1997.-Paul Virilio, Stratégie de la déception, Galilée, 2000.

Correspondance Polémia – 17/09/2013

vendredi, 20 septembre 2013

La guerre en Syrie: une guerre pour l’Energie?

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La guerre en Syrie: une guerre pour l’Energie?

 

Alors que la guerre en Syrie continue, le Mainstream médiatique, qui s’acharne sur l’Etat syrien, oublie de façon récurrente de rappeler l’un des aspects les plus essentiels de ce conflit: l’aspect énergétique et notamment Gazier. Cet aspect explique principalement le soutien actif de la Russie à non pas la personnalité de Bashar El-Assad mais avant tout à l’effondrement du régime Syrien car cet effondrement voulu de l’extérieur serait un élément géopolitique d’un dispositif bien plus large et assez directement dirigé contre elle.

Lorsque la Russie commence à relever la tète à compter des années 2000, elle devient en effet le principal obstacle au plan de prise de contrôle énergétique des voies énergétiques liant l’Europe et l’Eurasie via les Balkans que les stratèges américains ont programmé et entamé via notamment la guerre en Serbie en 1999.

L'Amérique et l'Union Européenne vont alors chercher par tous les moyens à diversifier l’approvisionnement des pays européens pour réduire leur potentielle dépendance envers Moscou. C’est le début du projet de gazoduc Nabucco, aujourd’hui quasiment abandonné, qui consistait à permettre l'alimentation de l'Europe en gaz produit en Azerbaïdjan et au Turkménistan, via un itinéraire qui aurait traversé la Turquie et évité la Russie tout en contournant la Grèce. Autour de ce projet, il y avait un  plan géopolitique américain très ambitieux: Transformer l'allié Turc en pivot central d’un grand moyen orient à remodeler et aussi en un centre régional de transit énergétique entre les Balkans et le moyen orient.

On comprend dès lors mieux les velléités américaines pour que la Turquie intègre l’Union Européenne et aussi garder ce pays dans leur giron, ce qui leur permettrait de contrôler indirectement mais fermement l’approvisionnement énergétique de l’Europe et surtout d’empêcher une alliance continentale énergétique euro-russe jugée contraire aux intérêts américains en Eurasie.

Ce projet Nabucco a cependant échoué puisque le Turkménistan s'est tourné vers la Chine et que l'Azerbaïdjan s'est lui rapproché du projet russe South Stream. Développé en 2007, South Stream, a pour objectif de permettre à la Russie de garder le contrôle sur l’approvisionnement de l’Europe via notamment la caspienne et le Kazakhstan (membre de l’Union Douanière), tout en y incorporant la Serbie dont l'importance énergétique pour l'Union européenne sera, dans l’avenir, aussi grande que celle de l'Ukraine aujourd’hui. Une Ukraine définitivement contournée pour que ne se reproduise plus les incidents de 2006 et les coupures d’approvisionnement en Europe.

Après la faillite de la Grèce suite à la crise financière, la Russie s’était engagée sur la voie du rachat du consortium gazier grec par Gazprom. Ces négociations se sont arrêtées lorsque le département d'Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession à Gazprom qui "permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région". South Stream prévoit malgré tout un embranchement vers la Grèce, achevant de transformer le projet en une sorte de pont énergétique orthodoxe en direction de l’Europe.

La position d’Ankara est à ce jour assez ambiguë. Fortement liée à la Russie sur le domaine énergétique via par Blue Stream, Ankara a également accepté qu’un raccord soit opéré entre Blue Stream et South Stream. En outre le pays, seconde puissance de l’Otan, s’est également déclaré candidat à rejoindre l’Organisation de Shanghai (l’alliance militaire sous direction Sino-russe), avec laquelle le pays a signé en début d’année 2013 un partenariat de dialogue préalable à l’adhésion. Est-ce le signe d’un profond et crucial retournement d’alliance?

La Syrie, aux prises avec une guerre civile et interconfessionnelle qui oppose chiites et sunnites, est elle directement concernée par deux projets de gazoducs liés aux projets Nabucco et South Stream mentionnés plus haut.

En 2009, un projet appelé "Friendship Pipeline" a été lancé par l'Iran, l'Irak et la Syrie, trois pays à gouvernance musulmane chiite. Le tube amènerait du gaz iranien à la méditerranée, en vue d'alimenter l'Europe, mais en évitant le territoire turc. Ce projet, destiné à permettre à l’Iran d’écouler son stock en Europe, comprend également une extension vers le Liban et selon Roland Lombardi devrait être à terme raccordé au projet russe South Stream. Il faut rappeler que l’Iran était initialement pressenti comme fournisseur essentiel de Nabucco mais sera rapidement exclu du projet pour des raisons politiques et aussi sans doute après que le renversement du régime soit apparu comme de plus en plus improbable, tant par la force que par des procédés moins violents comme l’embryon de révolution de couleur qui a frappé le pays en 2009

En 2009 aussi, un autre projet a été lancé, un projet de pays sunnites et qui aurait reçu l'aval du Pentagone. Du gaz qatari serait livré en Europe, par un gazoduc qui partirait du Qatar, traverserait l'Arabie Saoudite puis la Syrie et enfin la Turquie. Au passage ce projet ressusciterait le projet Nabucco, soutenu par les turcs et les américains, mais abandonné pour l’instant faute de fournisseurs de gaz fiables. Bien entendu, ce projet du Qatar est irréalisable si le régime de Bashar el-Assad n'est pas anéanti et remplacé par un gouvernement docile. On comprend mieux ce qui peut pousser un certain nombre de pays à s'engager activement dans le soutien de l'opposition syrienne.

On voit que le point focal de cette concurrence entre les producteurs de gaz est l'Union Européenne, cet énorme marché solvable dont la consommation de gaz ne devrait qu'augmenter malgré la crise.

Plus que jamais, les choses se passeront en Méditerranée car de nouveaux acteurs vont bientôt apparaitre sur le marché. Israël et Chypre ont découvert de très grandes réserves de gaz off shore dans leurs zones économiques exclusives, ces deux pays deviendront à moyen terme des pays exportateurs importants. Dans ce bassin de la méditerranée orientale, il est probable que les découvertes de gaz off shore ne font que commencer. Le Liban et la Syrie pourraient aussi disposer de réserves exploitables de gaz.

Pour l'exportation de ces nouvelles ressources deux solutions qui mélangent commerce et géopolitique s'affrontent déjà. Les USA sont partisans d'un réseau de gazoducs qui alimenteraient l'Europe en traversant la Turquie et les pressions sur Israël ont déjà commencé. Les russes, pour leur part, préfèreraient que ce gaz soit liquéfié et exporté par méthaniers vers l'Asie industrielle.

Le grand jeu énergétique semble s'accélérer, opposant plusieurs projets énergético-civilisationnels qui traduisent clairement les ambitions politiques et stratégiques de blocs politiques entre lesquels la guerre énergétique est visiblement en train de s’intensifier.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

The Genesis of the Syrian Crisis and the Perpetual War of the U.S.

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The Genesis of the Syrian Crisis and the Perpetual War of the U.S.

Elena PONOMAREVA

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
During the Great Depression era, Franklin Delano Roosevelt, the 32nd president of the U.S. and one of the most eminent statesmen of the first half of the 20th century, stated, "One of my main goals is to keep bankers and businessmen from committing suicide." This touching concern turned into an enormous tragedy for all mankind: World War II, which was stirred up mainly by American industrialists and financiers. Over 54 million people were killed in that war, 90 million were wounded, and 28 million of those wounded were disabled. 

The Second World War resolved many of the problems of the American establishment, but not all of them: The Soviet Union not only survived, but turned into a superpower. But Roosevelt's main goal was achieved and then some; the U.S. became a world financial center. In July 1944 in the small town of Bretton Woods, at an international conference of the victors, such institutions as the International Bank for Reconstruction and Development (IBRD, after 1960 - the World Bank) and the International Monetary Fund (IMF) were founded. At that time the U.S. dollar was declared a world currency, as good as gold. At that moment the U.S. controlled 70% of the world gold reserves. Within the U.S. were 129 billion dollars of liquid savings (a colossal amount even by current standards!).

This money, "earned" by American bankers and industrialists on the suffering and deaths of millions of people, was a powerful stimulus for the production of consumer goods and capital construction, to say nothing of the international status the U.S. acquired. Even Z. Brzezinski, a Russophobe and an ideological enemy of our country, has admitted, "Paradoxically, while the defeat of Nazi Germany elevated America's global status, American had not played a decisive role in the military defeat of Hitlerism. Credit in that regard has to go to the Stalinist Soviet Union". In any case, it was after the last world war that the foundation for the modern hegemony of America was laid.

For those who in fact rule America, the great and terrible war shaped their one and only model of behavior: resolution of one's own problems should always be achieved at the expense of other countries and peoples. Throughout the entire post-war period the U.S. has resorted to aggression each time it has encountered economic problems or it was necessary to direct attention away from unpopular economic measures inside the country.

For example, the Korean War was a reaction to the first post-war economic recession of 1949. The invasion of Lebanon came as a consequence of the recession of 1957-1958. Aggression against Vietnam was a reaction to the economic decline of 1967, and Carter's "launch" of a second wave of the cold war was a reaction to a slump in 1979. The slump of 1981-1982 called into being not only Reagan's "military Keynesianism", but also the American "approach" to Nicaragua and Grenada. To say nothing of such large-scale U.S./NATO interventions in the 21st century as Afghanistan, Iraq and Libya.

Many American scholars and writers have also noticed the aggressive nature of U.S. foreign policy as a reaction to internal problems. For example, Charles Austin Beard(1874-1948), the most influential historian of the first half of the 20th century and one of the founders of the economic school of U.S. historiography, author of the four-volume work The Rise of American Civilization, believed that after the victory over Japan in 1945 the U.S. would wage "perpetual war for perpetual peace".

Using Beard's prior work as a starting point, the eminent American liberal writer Gore Vidal placed tables of military and other operations conducted by Americans up to 2001 on several pages of his 2002 book How We Got to Be So Hated. The author, "out of pity (to the readers. - E.P.), did not list military operations conducted by the CIA in various countries, for example, in Guatemala (1953), or in Iran (1953), when Mossadegh was overthrown, or in Chile, when  Allende was overthrown, etc.". But the main thing, as Vidal emphasized, is that "In these several hundred wars against Communism, terrorism, drugs, or sometimes nothing much, between Pearl Harbor and Tuesday, September 11, 2001, we (America. - E.P.) tended to strike the first blow. But then we're the good guys, right? (emphasis mine - E.P.)."

By the same token, in their book Why Do People Hate America?, Ziauddin Sardar and Merryl Wyn Davies counted 124 American interventions in various parts of the globe in the period from 1890 (the U.S. military operation in Argentina) to 2001 (the beginning of the operation in Afghanistan). And, as the authors indicate, provocations have always occupied a special place in U.S. interventionist policy.  Examples? By all means.

In 1898 an explosion was arranged on the U.S.S. Maine; the Spanish were blamed. As a result, the U.S. declared war on Spain.

On May 7, 1915 the U.S. put the Lusitania in the line of fire from German submarines. The liner, with its name painted out and with no flag of any country, deliberately entered a zone designated by the German government as a "submarine war zone". Under the wartime conditions, the Lusitania was torpedoed by a German submarine and sank. 1198 of the 1958 people on board were killed. This incident was used for informational pressure on public opinion in many countries and abruptly changed attitudes toward Germany.

In 1941 Roosevelt was well informed about the preparations for a strike on Pearl Harbor, but he did nothing, as he needed a reason for entering the war.

In 1964 the so-called Tonkin incident took place, serving as a pretext to begin the Vietnam War.

The explosion of the Twin Towers on September 11, 2001 became the pretext for military intervention in Afghanistan.

A mythical nuclear program was the pretext for the destruction of Iraq. The nuclear provocational pretext has long been hanging over Iran and North Korea. And now chemical weapons in Syria.

***

U.S. foreign policy was also characterized as murderous by one other American scholar, Arno J. Mayer, professor emeritus of history at Princeton University. He was unable to publish his article "Untimely Reflections upon the State of the World" in the U.S., "the most democratic country in the world". He was able to do so in the French newspaper Le Monde. I quote:

"Until now, in modern times, acts of individual terror have been the weapon of the weak and the poor, while acts of state and economic terror have been the weapon of the strong. In both types of terror it is, of course, important to distinguish between target and victim. This distinction is crystal-clear in the fatal hit on the World Trade Center: the target is a prominent symbol and hub of globalizing corporate financial and economic power; the victim the hapless and partly subaltern work force. Such a distinction does not apply to the strike on the Pentagon: it houses the supreme military command...of capitalist globalization, even if it entailed, in the Pentagon's own language, "collateral" damage to human life.

In any case, since 1947 America has been the chief and pioneering perpetrator of "preemptive" state terror, exclusively in the Third World and therefore widely dissembled. Besides the unexceptional subversion and overthrow of governments in competition with the Soviet Union during the Cold War, Washington has resorted to political assassinations, surrogate death squads and unseemly freedom fighters (e.g., bin Laden). It masterminded the killing of Lumumba and Allende; and it unsuccessfully tried to put to death Castro, Khadafi, Saddam Hussein...and condoned Israel's violation of international agreements and UN resolutions as well as its practice of preemptive state terror (emphasis mine. - E.P.)."

The genesis of the Syrian crisis arises from the very nature of U.S. hegemony. However, why has Washington aimed for a "final resolution" of the Syrian issue right now? Why did they resort to their tried and true scheme of provocation? And why did they prepare so poorly? The staged nature of the video footage fobbed off on the world as "proof" of a chemical attack supposedly perpetrated by the Syrian army was obvious practically the next day!

The fact that it was a provocation was confirmed on September 9 at the "Human Rights and Armed Conflicts: The Threat of U.S. Force against Syria and International Law" briefing during the 24th session of the UN Council on Human Rights. As noted in a press release on the results of the meeting, "convincing evidence that the video and photos of chemical attack victims in a suburb of Damascus on August 21 were fabricated beforehand. The audience was shown the testimony of numerous witnesses who unanimously confirmed that it was the rebels who used chemical weapons in the East Ghouta district. The results of investigations into the incident conducted by activists and the testimony of eyewitnesses were handed over to the Independent International Commission of Inquiry on Syria".

But why did the U.S. back off? That's against the principles of a global leader, and the UN is no longer an authority to America.

As was already mentioned, the U.S. is accustomed to solving its problems through international banditry. That is the root of the crisis in Syria and the reason for its escalation.

First, the U.S. economy is currently nearing a "fiscal cliff". In such conditions, the promises Obama made during his election campaign - to lower taxes, raise wages and legalize immigrants - are impossible to fulfill. A stalemate situation has taken shape in the country, coupled with a drop in the popularity of Obama and his team. The advisors and analysts of the White House saw a way out in a "small, victorious war". It would be difficult to find a more convenient place for such a war than exhausted and devastated Syria. And the resolution of internal economic problems through military intervention is a "good old" Anglo-Saxon tradition.

Second, the forces behind Obama actively support and implement the "controlled chaos" project, from Mauritania to Kyrgyzstan to Kashmir. The "arc of instability” which started in the Balkans should, according to their logic, reach Russia and China.

However, a "problem" appeared on the path of global destabilization - Syria. And Damascus is the ally of three large powers at the same time: Russia, China and Iran. To Russia, the Syrians are not just allies, they are friends as well, as Vladimir Putin has particularly emphasized. 

As for "chaos", it is needed for very specific reasons. One of them is the transit of hydrocarbons. And here again the Russian factor arises. I believe that the escalation of the Syrian crisis should be seen as a direct reaction to the intensification of Russian energy policy. The fact of the matter is that on August 13, during Russian President V. Putin's visit to Baku, serious agreements were reached on the transit of oil: corresponding agreements were signed between the Russian state company Rosneft and its Azerbaijani partners, and new areas and formats of cooperation in the field of the fuel and energy complex were defined. And the agreements signed are of a long-term nature, "perspectives for 15, maybe 20 years, that is, a good basis for collaboration for many, many years to come." After the meeting, Azerbaijani President Ilham Aliyev emphasized, "I think that a great number of things in the field of regional energy issues will depend on active cooperation and the coordination of our efforts. We are oriented toward decisive collaboration and the strengthening of cooperation with Russia in this important area of economic and political development". The takeaway from this meeting was the creation of a Russia - Azerbaijan oil union, i.e., just what the West was afraid of and worked against for many years.

From the beginning the genesis of the Syrian crisis was to a great extent determined by the problem of energy resource transit. As is well known, gas fields have been discovered in the Southern Mediterranean region, both on the continental shelf and on the territory of Syria (Kara).  There is one more "gas factor" in the Syrian crisis: if al-Asad's regime is overthrown, then Qatar, which is a liquefied natural gas exporter, will be able to transport the "blue fuel" directly from the Mediterranean coast through Syria. That will at least double its exports and at the same time will complicate exports for Iran. The strengthening of Qatar on the gas market will automatically lead to a weakening of the position of Russian companies. And if you add the establishment of control over Algerian gas (which the Americans are actively working on), that threatens a blockade of all of Russia's oil and gas exports.

In speaking of the oil and gas wars in the Middle East, one mustn't forget what a battle is unfolding around the South Stream. But that is another story.

There are other reasons for the escalation of the Syrian crisis and Washington's aggressive position. For example, a desire to break up the Tehran - Damascus - Hezbollah union, which is causing problems for the U.S. and Israel. However, the main object of a "final resolution" of the Syrian issue still remains demonstrating to Russia and everyone else that everything in the world will be the way the U.S. and the supranational structures of global governance which stand behind it decide it will be.

And now is the perfect time to remember the words of Stalin, who liked to repeat: "There is the logic of intentions and there is the logic of circumstances. And the logic of circumstances is stronger than the logic of intentions." But the provocateurs did not consider the logic of circumstances. They did not consider the fact that Russia has changed, as has the world. The unipolar system no longer exists, and Moscow no longer reacts to shouts from Washington the same way it did twenty years ago.

At the same time, we must admit that the Syrian crisis is far from being resolved. It is only slightly frozen. Ahead lie tense and exhausting diplomatic battles…

jeudi, 19 septembre 2013

Une nouvelle Route de la Soie reliera l’Asie à l’Europe

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Une nouvelle Route de la Soie reliera l’Asie à l’Europe

Par Tatiana Golovanova

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Les pays regroupés dans l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) pourront rétablir la Voie de la Soie sous forme d’un corridor de transport spécialement aménagé. Comme l’a annoncé vendredi au sommet de l’OCS à Bichkek (Kirghizie) le ministre de la Recherche et des technologies de la Chine Wang Gang, ce projet a trouvé un soutien auprès de tous les pays membres de l’organisation.

Les membres de l’OCS sont prêts à développer les échanges économiques et commerciaux. Durant ces trois mois des spécialistes de Chine, qui a pris l’initiative de faire renaître la Voie de la Soie, ont visité les pays d’Asie Centrale – le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et la Turkménie.

La Voie de la Soie rénovée pourra relier la Chine à l’Europe via la Russie et les États d’Asie Centrale

Des ententes ont été conclues au sujet de la réalisation des projets communs pour des dizaines de milliards de dollars. L’aménagement d’un corridor de transport de l’Asie à l’Europe est une étape suivante de l’essor de ces rapports, remarque Sergueï Sanakoïev, secrétaire de la Chambre sino-russe.

« Il s’agit de créer un corridor transnational traversant le territoire du continent eurasiatique. Comme toujours, l’aménagement de tels corridors en plus de rendre possible la circulation des marchandises et des services prévoient aussi la création de grappes d’entreprises industrielles, de nouvelles productions, de technologies de pointe. Cela veut dire que cela ouvre de plus larges possibilités à la coopération dans le cadre de l’OCS lors de la mise en œuvre d’une telle initiative. »

Le projet est censé mettre en place un réseau routier reliant le Pacifique à la mer Baltique, anéantir les barrières commerciales, réduire les délais de livraison des marchandises et augmenter les règlements mutuels en monnaies nationales. L’une des variantes possibles de la future Voie de la Soie est le corridor de transport « Europe –Chine Occidentale ».

Il passera par le Kazakhstan, approchera la frontière de la Russie et se prolongera par Orenbourg et les autoroutes fédérales vers Saint-Pétersbourg et la Golfe de Finlande et la mer Baltique. La longueur de ce parcours pourra atteindre près de 8 500 km. Voici le commentaire d’Alexandre Potavine, analyste de la compagnie « RGS – Gestion des actifs ».
« En regardant la carte du monde et en évaluant les possibilités d’aménager une telle voie, on verra que les marchandises de Chine seront livrées via la Russie, l’Asie Centrale en Europe. Ce projet profite évidemment à la Chine. Il permet de minimiser les frais de transport, étant donnée que la Grande Voie de la Soie est d’environ un tiers est plus court que la voie maritime, contournant l’Asie et la péninsule Arabique. »

Si on réussit de mettre en œuvre cette conception, la Chine réduira les délais de livraison de ses marchandises. Actuellement les frets parviennent à l’Europe par mer au bout de 45 jours, par le Transsibérien – cela prend deux semaines. La nouvelle voie sera la plus courte et ne prendra pas plus de dix jours.

En plus de la Chine le corridor de transport permettra de se développer à d’autres participants. Ils pourront gagner bien sur le transit et la logistique, et vont encore attirer des investissements chinois pour leurs projets de transport, remarque Sergueï Sanakoïev.

La Voix de la Russie

Siria y la consolidación de un “orden” multipolar en el siglo XXI

por Miguel Barrios

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La crisis en Siria está demostrando de manera definitiva la consolidación de un “orden” multipolar integrado por Estados Continentales industriales-como lo había anticipado Juan Domingo Perón al plantear la fase del continentalismo hacia el universalismo y teorizado Alberto Methól Ferré, con su teoría de que solo los Estados continentales industriales pueden regular al sistema mundo-.

A pesar de un sin fin de teorías que no viene al caso analizar, también se comprueba día a día, que la geopolítica es el sustrato de las relaciones internacionales. Y en la crisis en Siria, la ubicación privilegiada de ésta, el objetivo del cerco a Irán, los recursos naturales, el gas y los gasoductos, son inseparables para entender la crisis y el comportamiento de los Estados Unidos. Y también la reacción de Rusia y China en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas.

Algunas analistas vuelven a hablar de una nueva bipolaridad de EE.UU y Rusia y otros  de una era “apolar”, porque no hay actores nítidos,  es una exigencia para los latinoamericanos vislumbrar quienes son los actores del sistema mundo y cómo nos ubicamos.

Al abrirse el siglo XX, el geógrafo inglés Halford Mackinder señalaba,  en una conferencia del año 1904, que habíamos llegado al fin de un periodo de cuatro siglos al que llamaba “época colombina”, la era de formación unificada del sistema mundo iniciado por Castilla y Portugal, cuando impulsaron la navegación oceánica en el 1500 Desde el 900 es un sistema .Se trata de la segunda fase o periodo del sistema mundo.

En adelante hay definitivamente una sola historia, donde todo repercute en todo. Eso, es la originalidad que inaugura el siglo XX , que puede hablar así de guerras mundiales.

La era colombina era la de los grandes imperios marítimos coloniales dispersos en la ecumene, imperios de gran heterogeneidad en su constitución.

Pero el siglo XX cerraba el primer periodo del sistema mundo y con él, la era de los imperios marítimos coloniales que terminaron con la descolonización.

A la era final de los imperios coloniales se superponía la era de los Estados continentales industriales, segundo periodo del sistema mundo. Solo luego de la segunda guerra mundial se afirmó la bipolaridad dominante y determinante de EE.UU. y la URSS y muere la era talasocrática y sus potencias ahora en medianía.

Esta situación se complejiza con el surgimiento de innumerables Estados-nación que solo tenían de éstos el nombre, y peor aún, ya en la era de los Estados continentales industriales,  creándose una confusión teórica y práctica.

En nuestro tiempo y la crisis de Siria,  lo muestra elocuentemente, sin la idea de Estado-Nación nada se entiende. Pero con la sola idea de Estado-Nación tampoco nada se entiende. Una idea que sirve para todo corre el riesgo de terminar no sirviendo para nada, de ahí la necesidad de clarificar.

¿Qué rasgos principales tiene esta tercera fase? ¿Cuáles son sus características?

En resumen, si el segundo periodo del sistema mundo fue el surgimiento del Estado continental industrial y la lucha de los primeros EE.UU y la URSS, como última fase de la hegemonía de occidente, el tercer periodo, es el que se está consolidando en un “orden” multipolar de Estados Continentales industriales en distintos círculos culturales, de ahí la desoccidentalización de la política mundial.

Un Estado Continental industrial significa sumar en un poder soberano de dimensiones continentales la dimensión política, industrial, científico-tecnológica, militar y cultural. Los EE.UU, Rusia, China e India ya son Estados continentales industriales. La Unión Europea quedó en evidencia que no suma todo este poder, de ahí la división de posiciones entre Francia que acompaña a EE.UU. , el rechazo a la acción en Siria del Parlamento inglés y la actitud de rechazo de Alemania, son novedades originalísimas de la tercera fase del sistema mundo, y que surgen con claridad en Siria.

América Latina constituye una gran posibilidad histórica, porque el Mercosur, el Alba, la Unasur y la CELAC son anillos complementarios hacia un Estado Continental industrial, por ello, los bicentenarios son la hora de la Patria Grande de Manuel Ugarte.

La crisis en Siria demuestra con claridad absoluta que ya estamos en la tercera fase del sistema mundo.

Fuente: Dossier Geopolítico

mercredi, 18 septembre 2013

Syrie : L’initiative russe dans sa véritable dimension !

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Syrie : L’initiative russe dans sa véritable dimension !
 

L’initiative avancée par la Russie, pour contrer les États-Unis décidés à attaquer la Syrie, établit de nouvelles équations et de nouveaux équilibres traduisant les nouvelles réalités imposées par l’Axe de la résistance sur le terrain ; équations qui ont révélé  le coût d’une telle agression pour les États-Unis, leurs alliés, leurs agents dans la région et surtout pour l’entité sioniste, maintenant que la Syrie, l’Iran et la Résistance libanaise ont fait comprendre que cette entité recevra sa part de « la contre-attaque défensive » en réponse à l’agression étatsunienne.

Premièrement, par cette initiative la Russie a réussi à reprendre les rênes de l’offensive au niveau international et à imposer à Obama et à l’Empire US de nouvelles donnes qui devraient les ramener à « obéir » au Conseil de sécurité de l’ONU.

En effet, il est clair que l’équation révélée hier par M. Poutine, qui se résumerait à dire « l’arrêt de votre agression contre des accords avec la Syrie sur les armes chimiques », est le prélude à une entente globale qui  dissuaderait  toute ingérence en Syrie sous n’importe quelle forme que ce soit – aussi bien politique que financière ou militaire – et à la reprise du processus de Genève 2 perturbé par les USA depuis des mois.

De nombreux détails mériteraient plus d’attention et de suivi, notamment celui qui témoigne que la Russie a réussi à montrer que la crise est la résultante du conflit entre la Syrie et ses alliés d’une part, et les USA et leurs agents d’autre part ; en même temps qu’elle est apparue comme un référent essentiel pour les ajustements dictés par une nouvelle réalité internationale. Le tout, suivi d’une gifle retentissante assénée par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au triangle colonialiste US-France-GB lorsqu’il a refusé de placer tout projet concernant les armes chimiques dans le cadre du chapitre VII de la charte des Nations Unies.

Deuxièmement, l’ensemble des données disponibles révèlent que le « projet de solution russe »  vise à dissuader toute agression contre la Syrie et certainement pas à l’encourager ou à s’y associer. Ceci est très clair et le deviendra de plus en plus, car les USA ne devront pas se contenter de déclarer publiquement leur abandon des hostilités, retirer leurs navires de guerre et leurs destroyers ; ils devront aussi cesser tout financement, armement et soutien prodigués aux bandes terroristes. C’est en tout cas le premier point sur lequel repose l’entente préalable, sur cette initiative, entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des USA.

Soutenir les efforts de l’Etat syrien dans son combat contre le terrorisme sera, dans les prochaines semaines, le cadre des activités de la Russie sur le plan international ; cette initiative ayant créé les conditions de nouvelles avancées sur le terrain en faveur de la Syrie. En l’occurrence, c’est ce dont témoignent les cris, les jérémiades et l’hystérie des pays impliqués dans l’agression, qui ont vu échouer leurs tentatives de destruction de l’État syrien et dont le dernier espoir était de faire pencher la balance en faveur des gangs terroristes d’Al-Qaïda dirigés par Bandar bin Sultan.

Troisièmement, l’abandon par la Syrie de son arsenal d’armes chimiques est compensé par une modification qualitative de ses capacités de défense et de dissuasion du fait de l’implication directe de la Russie dans des projets de renforcement de ses systèmes de défense et de sécurité. Ceci, que ce soit en missiles, en avions de combat, en armes sophistiquées, et même en connexion à l’immense réseau de stations radar russes comme l’a démontré le test des deux missiles [*] lancés par Israël.

Par conséquent, la Syrie – qui a annoncé sa volonté d’adhérer au Traité de non-prolifération des armes chimiques et d’abandonner son arsenal chimique sous contrôle international – dispose déjà de moyens, et disposera de tous les moyens qui seront mis à sa disposition par son allié russe. Par ailleurs, l’indéfectible partenariat qu’elle a construit avec l’Iran et la Résistance libanaise constitue une organisation hautement performante en cas d’agression sioniste, si bien qu’une des constantes des équations régionales et internationales est désormais que toute ingérence isolée ou groupée, d’Israël, des USA ou de l’OTAN en Syrie, rencontrera une douloureuse  réaction à laquelle participeront l’Iran et la Résistance libanaise, alors que la Russie sera présente en appui de la défense syrienne par tous les outils et moyens disponibles. D’ailleurs, c’est ce que la Russie a déjà fait en dépêchant sa flotte face au danger US et en fournissant des armes modernes à l’Armée arabe syrienne, en plus de ses formateurs et experts travaillant avec leurs homologues syriens à développer différentes techniques en fonction du plan de défense syrien.

Quatrièmement, la fin de règne de l’hégémonie et de l’unilatéralisme US, le renforcement de l’organisation défensive régionale contre Israël et les USA, et même la contre-attaque défensive contre l’agression des États-Unis qui ont pris toutes leurs dispositions pour ce faire, sont autant de réalisations initiées et accomplies par la résistance de l’État syrien, de son Commandant en chef, de son Armée et de son peuple ; réalisations à mettre aussi sur le compte de la fermeté de ses alliés d’Iran et du Hezbollah et de l’extraordinaire courage de son allié russe. Le monde doit s’attendre à découvrir le contenu de ce que nous ont préparé, tout en finesse politique et diplomatique, le trio  formé par Sergueï Lavrov, Walid Mouallem et Hussein Abdel Lahyan dont la présence concomitante à Moscou ne relève probablement pas de la coïncidence.

Le partenariat entre la Russie et « l’Organisation de la Résistance en Orient » s’est donc renforcé. C’est un nouveau bloc qui vient de naître et c’est le bras qui se met en travers de l’agression hargneuse des Israéliens et des USA.

Tout un chacun en Syrie ou ailleurs a le droit de  clamer que la Syrie en acceptant de se défaire de son arsenal chimique, au profit d’un système de défense plus performant, a capitulé. Mais cela reviendrait à refuser de reconnaître qu’une telle concession est d’un coût nettement moindre que celui que les Syriens auraient payé sans cette victoire politique, qui n’a été rendue possible que grâce à leur résistance à l’agression US.

Ce à quoi nous avons assisté, ces derniers jours, fera date dans l’Histoire moderne en ce sens que des forces de libération luttant pour leur souveraineté et leur indépendance ont réalisé cet exploit sans recourir à une guerre pour laquelle  ont été mobilisés de considérables moyens une fois qu’Obama a annoncé sa décision d’attaquer la Syrie, un exploit dont le mérite revient à la Résistance syrienne !

Ghaleb Kandil

11/09/2013

Article original : New Orient News

http://www.neworientnews.com/news/fullnews.php?news_id=112152

 Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

[*] La Russie détecte 2 missiles en Méditerranée

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/09/03/97001-20130903FILWWW00299-la-russie-detecte-2-missiles-en-mediterranee.php

 

Monsieur Ghaleb kandil est le Directeur du Centre New Orient News (Liban)

mardi, 17 septembre 2013

Turkey’s Islamists and the military

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Turkey’s Islamists and the military

Youri Kirillov
Ex: http://journal-neo.org

A trial of a group of the former military has started in Turkey. They are accused of the overthrow, in the course of the bloodless coup in 1997, of the Islamist government led by Prime Minister N. Erbakan’s Refah Partisi (Welfare Party). Later, it was banned by the country’s Constitutional Court for the activities of the “anti-secular nature”.

The Justice and Development Party (JDP) – the Islamist party which has been ruling the country since 2002 – originated from Refah Partisi. One of its founders – present Prime Minister Erdoğan – received the relay baton from the hands of his teacher Erbakan.

The trial process, which reminds us of who governs politics in Turkey today, continues the sequence of trials of the military. They include the Ergenekon case, which took place only a month ago, a conspiracy against the government, the imprisonment verdicts issued earlier to more than 300 military for preparing terrorist acts aimed at destabilisation.

In fact, this is the echo of the confrontation between the Islamists and the Turkish army, which, for a long time, considered itself to be the successor of Kemal Ataturk – the founder of secular Turkey.

Although the current process is Turkey’s internal matter, its regional subtext should not be disregarded in the context of the ongoing turbulent Arab Spring near Turkey.

After the Islamists’ success (which was unexpected for many) at the elections in Egypt and Tunisia, as well as the deepening of the crisis in Syria, prospects have emerged for these forces to strengthen their positions at the centre of power, in place of the former elites. A number of Arab political forces, especially the Muslim Brotherhood and similar groups, have focused their attention on the development experience according to the Turkish model. These trends, obviously, appealed to the JDP’s leadership and increasingly inspired them for political involvement, and not only that, in the internal affairs of the countries undergoing the “Arab awakening”.They have revived the long-cherished dreams of Ankara’s Islamist elite to obtain the status of the leader or “big brother” in the Arab-Muslim region.

However, as the subsequent events of the Spring have shown, the leadership of the Islamist parties in Egypt and Tunisia turned out to be incapable to put an end to the post-revolutionary turmoil. Their rule just exacerbated the existing problems in all aspects, and in the field of security in particular.

In Syria, the anti-government opposition was joined, under the mask of the revolution, by the most militant elements of the international terrorist forces.

As a result of the perturbations and the overall imbalance of the situation in the region, the system of economic relations established by Turkey with a number of Arab countries during the rule of the authoritarian leaders, has been shaken. Ankara suffered damage economically and financially due to the internal war and overthrow of Gaddafi in Libya, which used to be one of the strongholds of Turkey’s entrepreneurship in the Arab world. There were about 30,000 Turks here engaged in the implementation of projects worth $15 billion dollars.

The Ankara–Syria relations – once friendly and mutually beneficial for both countries – now have been knocked out. Bilateral trade was growing rapidly, the visa regime was removed, but Ankara’s withdrawal from this trajectory in 2011 shook the cooperation structure like an earthquake.

In addition to the expenses for the support of rebels, the Turkish authorities had to provide shelter to more than 400,000 Syrian refugees. The presence of so many people is fraught with the destabilisation of normal life in the region, which leads to dissatisfaction among the local population.

Experts are warning that the rebellion in Syria fomented with Turkey’s help can have a boomerang-like effect on Turkey itself, and the Syrian religious war will spill into Turkey.

Turkey’s regional geopolitical ambitions were challenged by the overthrow of President Mohamed Morsi in Egypt as the Egyptian Muslim Brotherhood had been considered by Ankara as one of the most important partners.

Ankara’s relations with Egypt began to show signs of strain after Turkey’s leadership condemned the rise of the military in Egypt and the overthrow of Morsi. Cairo responded with an official protest to the interference in its internal affairs.

A very subdued reaction to the coup in Egypt from the West (especially from Turkey’s close ally – the US), the support for the Egyptian military on the part of Saudi Arabia and the other Gulf monarchies increased Erdoğan’s concerns about the military, interprets Atilla Yesilada, political analyst at Global Source Partners, Istanbul.

There is no denying that Turkey has outpaced the Arab world in terms of the level of the secularisation of society. Today, when in a number of the Spring countries there is a growing divide in society and an increasing confrontation between the Islamists, who came to power on the protest wave, and the liberal pro-secular forces, logically Ankara should side with the latter.

However, in reality, its authorities, following their narrow party interests, are playing into the hands of those forces in the Arab countries which, by striking the Islamist chords, are pulling their countries back.

Yuri Kirillov, an expert on the Middle East and North Africa, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

LA GEOPOLITICA DELLE LINGUE

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Claudio MUTTI

LA GEOPOLITICA DELLE LINGUE

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Sommario del numero XXXI (3-2013 [1])
 

“In queste condizioni, vi possono essere soltanto

lingue vincitrici e lingue vinte”

(J. V. Stalin, Al compagno Kholopov, 28 luglio 1950)

Lingua e Impero

Se il termine geolinguistica non fosse già utilizzato dai glottologi per significare la geografia linguistica o linguistica areale, ossia lo studio della diffusione geografica dei fenomeni linguistici, lo si potrebbe impiegare per indicare la geopolitica delle lingue, cioè il ruolo del fattore linguistico nel rapporto tra lo spazio fisico e lo spazio politico. A suggerire questa possibilità non è solo l’esistenza di analoghi composti nominali, come geostoria, geofilosofia, geoeconomia, ma anche la relazione della geopolitica delle lingue con una disciplina designata da uno di tali termini: la geostrategia.

La lengua es compañera del imperio“: il nesso tra egemonia linguistica ed egemonia politico-militare, così icasticamente rappresentato dal grammatico e lessicografo Elio Antonio de Nebrija (1441-1522), sottende la definizione che il Maresciallo di Francia Louis Lyautey (1854-1934) diede della lingua: “un dialetto che ha un esercito e una marina”. Al medesimo ordine di idee si ispira il generale Jordis von Lohausen (1907-2002), allorché prescrive che “la politica linguistica venga messa sullo stesso piano della politica militare” ed afferma che “i libri in lingua originale svolgono all’estero un ruolo talvolta più importante di quello dei cannoni”1. Secondo il geopolitico austriaco, infatti, “la diffusione d’una lingua è più importante d’ogni altra espansione, poiché la spada può solo delimitare il territorio e l’economia sfruttarlo, ma la lingua conserva e riempie il territorio conquistato”2. È questo, d’altronde, il senso della celebre frase di Anton Zischka (1904-1997): “Preferiamo i professori di lingue ai militari”.

L’affermazione del generale von Lohausen potrebbe essere illustrata da una vasta gamma di esempi storici, a partire dal caso dell’Impero romano, che tra i suoi fattori di potenza ebbe la diffusione del latino: una parlata contadina che con lo sviluppo politico di Roma diventò, in concorrenza col greco, la seconda lingua del mondo antico, usata dai popoli dell’Impero non perché costretti, ma perché indotti a ciò dal prestigio di Roma. Da principio il latino servì alle popolazioni assoggettate per comunicare coi soldati, i funzionari e i coloni; in seguito diventò il segno distintivo della comunità romana.

Tuttavia allo spazio imperiale romano, che per mezzo millennio costituì un’unica patria per le diversae gentes comprese tra l’Atlantico e la Mesopotamia e la Britannia e la Libia, non corrispose un’unica lingua: il processo di latinizzazione fu più lento e difficile quando i Romani si trovarono a contatto coi territori in cui si parlava la lingua greca, espressione e veicolo di una cultura che godeva, negli ambienti della stessa élite romana, di un prestigio superiore. Quello romano fu dunque in sostanza un impero bilingue: il latino e il greco, in quanto lingue della politica, della legge e dell’esercito, oltre che delle lettere, della filosofia e delle religioni, svolgevano una funzione sovranazionale, alla quale gli idiomi locali dell’ecumene imperiale non potevano adempiere.

Sicuramente è pressoché impossibile separare con una netta linea di confine il dominio del latino e quello del greco all’interno dell’Impero romano; nondimeno possiamo affermare che la divisione dell’Impero in due parti e la successiva scissione avvennero lungo una linea di demarcazione coincidente grosso modo col confine linguistico, che tagliava a metà sia i territori europei sia quelli nordafricani. In Libia, è proprio lungo questa linea che si è recentemente prodotta la frattura che ha separato di nuovo la Tripolitania dalla Cirenaica.

In seguito la carta linguistica dell’Europa ci presenta una situazione che Dante descrive identificando tre distinte aree: quella del mondo germanico, in cui fa rientrare anche Slavi e Ungheresi, quella di lingua greca, quella degl’idiomi neolatini3; all’interno di quest’ultima egli può ulteriormente distinguere le tre unità particolari di provenzale (lingua d’oc), francese (lingua d’oil) e italiano (lingua del ). Ma Dante è ben lungi dall’usare l’argomento della frammentazione linguistica per sostenere la frammentazione politica; anzi, egli è convinto che solo la restaurazione dell’unità imperiale potrebbe far sì che l’Italia, “il bel paese là dove il sì suona”4, torni ad essere “il giardin dello ‘mperio”5. E l’impero ha la sua lingua, il latino, poiché, come dice lo stesso Dante, “lo latino è perpetuo e non corruttibile, e lo volgare è non stabile e corruttibile”6.

In un’Europa linguisticamente frammentata, che il Sacro Romano Impero vorrebbe ricostituire in unità politica, una potente funzione unitaria è svolta proprio dal latino: non tanto dal sermo vulgaris, quanto dalla lingua di cultura della res publica clericorum. Questo “latino scolastico”, se vogliamo indicarne la dimensione geopolitica, “è stato il portatore per tutta l’Europa, ed anche fuori, della civiltà latina e cristiana: confermandola, come nelle Spagne, nell’Africa (…), nelle Gallie; o acquisendo ad essa zone nuove o appena sfiorate dalla civiltà romana: la Germania, l’Inghilterra, l’Irlanda, per non parlare poi anche di paesi nordici e slavi”7.

Le grandi aree linguistiche

Fra tutti gl’idiomi neolatini, l’espansione maggiore è stata raggiunta dalla lengua castellana. In seguito alla bolla di Alessandro VI, che nel 1493 divise il nuovo mondo tra Spagnoli e Portoghesi, il castigliano si impose nelle colonie appartenute alla Spagna, dal Messico fino alla Terra del Fuoco; ma anche dopo l’emancipazione i singoli Stati sorti sulle rovine dell’Impero delle Americhe mantennero il castigliano come lingua nazionale, ragion per cui l’America latina possiede una relativa unità culturale e il dominio linguistico spagnolo si estende anche ad una parte del territorio statunitense.

Per quanto riguarda il dominio dell’altra lingua iberica, a testimoniare l’estensione dell’area coloniale che in altri tempi appartenne al Portogallo basterebbe il fatto che l’idioma di Camões è “la lingua romanza che ha dato origine al maggior numero di varietà creole, per quanto alcune siano estinte o in via di estinzione”8: da Goa a Ceylon, a Macao, a Giava, alla Malacca, a Capo Verde, alla Guinea. Tra gli Stati che hanno raccolto l’eredità lusofona, si impone oggi il Paese emergente rappresentato dall’iniziale dell’acronimo BRICS: il Brasile, coi suoi duecento milioni di abitanti, a fronte dei dieci milioni e mezzo che vivono nell’antica madrepatria europea.

L’espansione extraeuropea del francese come lingua nazionale, invece, è stata inferiore a quella che esso ha avuto come lingua di cultura e di comunicazione. Infatti, se il francese è la quinta lingua più parlata nel mondo per numero di locutori (circa duecentocinquanta milioni) ed è la seconda più insegnata come lingua straniera, si trova invece al nono posto per numero di madrelingua (circa settanta milioni; circa centotrenta se si aggiungono anche gl’individui bilingui). In ogni caso, è l’unica lingua a trovarsi diffusa, come lingua ufficiale, in tutti i continenti: è lingua di scambio in Africa, il continente che annovera il maggior numero di entità statali (più d’una ventina) in cui il francese è lingua ufficiale; è la terza lingua nell’America del Nord; è usata anche nell’Oceano Indiano e nel Pacifico meridionale. Gli Stati e i governi che a vario titolo hanno in comune l’uso del francese sono raggruppati nell’Organizzazione Internazionale della Francofonia (OIF), fondata il 20 marzo 1970 con la Convenzione di Niamey.

Eminentemente eurasiatica è l’area d’espansione del russo, lingua comune e ufficiale di uno Stato multinazionale che, pur nel succedersi di fasi storiche e politiche che ne hanno cambiato la dimensione territoriale, rimane il più esteso sulla faccia della terra. Se nel periodo sovietico il russo poteva essere glorificato come “lo strumento della civiltà più avanzata, della civiltà socialista, della scienza progressista, la lingua della pace e del progresso (…) lingua grande, ricca e potente (…) strumento della civiltà più avanzata del mondo”9 e in quanto tale reso obbligatorio nell’insegnamento dei paesi dell’Europa orientale, dopo il 1991 esso gode di un diverso statuto in ciascuno degli Stati successori dell’Unione Sovietica. Nella Federazione Russa, la Costituzione del 1992 sancisce il diritto di ogni cittadino alla propria appartenenza nazionale ed all’uso della lingua corrispondente ed inoltre garantisce a ciascuna Repubblica la facoltà di avvalersi, accanto alla lingua ufficiale russa, delle lingue delle nazionalità che la costituiscono.

Se il russo è al primo posto per l’estensione del territorio dello Stato del quale esso è lingua ufficiale, il cinese detiene la preminenza per il numero dei parlanti. Usato attualmente da circa un miliardo e trecento milioni di persone, il cinese si presenta fin dall’antichità come un insieme di varianti che rendono alquanto problematica l’applicazione del termine dialetto; fra tutte primeggia il mandarino, un gruppo grande e variegato che a sua volta si distingue in mandarino del Nord, dell’Ovest e del Sud. Il mandarino del Nord, che ha il suo centro a Pechino, è stato preso a modello per la lingua ufficiale (tōnghuà, letteralmente “lingua comune”), parlata come lingua madre da più di ottocento milioni di persone. Ufficialmente la popolazione della Repubblica Popolare Cinese, che nella sua Costituzione si definisce “Stato plurinazionale unitario”, consta di cinquantasei nazionalità (minzu), ciascuna delle quali usa la propria lingua; fra queste, la più numerosa è quella han (92% della popolazione), mentre le altre cinquantacinque, che costituiscono il restante 8%, “parlano almeno sessantaquattro lingue, di cui ventisei hanno una forma scritta e sono insegnate nelle scuole elementari”10.

L’hindi e l’urdu, che possono essere considerati continuazioni del sanscrito, sono le lingue predominanti nel subcontinente indiano, dove dieci Stati dell’Unione Indiana costituiscono la cosiddetta “cintura hindi” e dove l’urdu è lingua ufficiale del Pakistan. La differenza più evidente tra queste due lingue consiste nel fatto che la prima si serve della scrittura devanagari, mentre la seconda fa uso dell’alfabeto arabo; sul piano lessicale, l’hindi ha recuperato una certa quantità di elementi sanscriti, mentre l’urdu ha incorporato molti termini persiani. Per quando riguarda in particolare l’hindi, si potrebbe dire che esso ha svolto nel subcontinente indiano una funzione analoga a quella del mandarino in Cina, poiché, formatosi sulla base di un dialetto parlato nelle vicinanze di Delhi (il khari boli), insieme con l’inglese è diventato, fra le ventidue lingue citate nella Costituzione indiana, la lingua ufficiale dell’Unione.  

L’arabo, veicolo della rivelazione coranica, con l’espansione dell’Islam si è diffuso ben al di fuori dei suoi confini originari: dall’Arabia al Nordafrica, dalla Mesopotamia alla Spagna. Caratterizzato da una notevole ricchezza di forme grammaticali e da finezze di rapporti sintattici, incline ad arricchire il proprio lessico attingendo vocaboli da dialetti e da lingue straniere, l’arabo prestò il proprio sistema alfabetico a lingue appartenenti ad altre famiglie, quali il persiano, il turco, l’urdu; codificato dai grammatici e divenuto lingua dotta del dâr al-islâm, si sostituì al siriaco, al copto, ai dialetti berberi; arricchì con numerosi prestiti il persiano, il turco, le lingue indiane, il malese, le lingue iberiche; come strumento di filosofia e di scienza, influenzò le lingue europee quando i califfati di Bagdad e di Cordova costituivano i maggiori centri di cultura ai quali poteva attingere l’Europa cristiana. Oggi l’arabo è in diversa misura conosciuto, studiato ed usato, in quanto lingua sacra e di pratica rituale, nell’ambito di una comunità che oltrepassa il miliardo di anime. Come lingua madre, esso appartiene a circa duecentocinquanta milioni di individui, stanziati su un’area politicamente frazionata che dal Marocco e dalla Mauritania si estende fino al Sudan ed alla Penisola araba. A tale denominatore linguistico si sono richiamati i progetti di unità della nazione araba formulati nel secolo scorso: “Arabo è colui la cui lingua è l’arabo”11 si legge ad esempio nello statuto del Baath.  

La lingua dell’imperialismo statunitense

In tutta la prima metà del Novecento, la lingua straniera più conosciuta nell’Europa continentale era il francese. Per quanto riguarda in particolare l’Italia, “solo nel 1918 vennero istituite cattedre universitarie di inglese ed alla stessa data risale la fondazione dell’Istituto britannico di Firenze, che, con la sua biblioteca e i suoi corsi linguistici, divenne ben presto il centro più importante di diffusione appunto della lingua inglese a livello universitario”12. Alla Conferenza di pace dell’anno successivo gli Stati Uniti, che si erano ormai introdotti nello spazio europeo, imposero per la prima volta l’inglese – accanto al francese – quale lingua diplomatica. Ma a determinare il decisivo sorpasso del francese da parte dell’inglese fu l’esito della seconda guerra mondiale, che comportò la penetrazione della “cultura” angloamericana in tutta l’Europa occidentale. Dell’importanza rivestita dal fattore linguistico in una strategia di dominio politico non era d’altronde inconsapevole lo stesso Sir Winston Churchill, che il 6 settembre 1943 dichiarò esplicitamente: “Il potere di dominare la lingua di un popolo offre guadagni di gran lunga superiori che non togliergli province e territori o schiacciarlo con lo sfruttamento. Gl’imperi del futuro sono quelli della mente”. Con la caduta dell’Unione Sovietica, nell’Europa centro-orientale “liberata” l’inglese non solo ha scalzato il russo, ma ha anche soppiantato in larga misura il tedesco, il francese e l’italiano, che prima vi avevano un’ampia circolazione. D’altronde, l’egemonia dell’inglese nella comunicazione internazionale si è ulteriormente consolidata nella fase più intensa della globalizzazione.

Così i teorici angloamericani del mondo globalizzato hanno potuto elaborare, basandosi sul peso geopolitico esercitato dalla lingua inglese, il concetto di “Anglosfera”, definito dal giornalista Andrew Sullivan come “l’idea di un gruppo di paesi in espansione che condividono principi fondamentali: l’individualismo, la supremazia della legge, il rispetto dei contratti e degli accordi e il riconoscimento della libertà come valore politico e culturale primario”13. Pare che ad introdurre il termine “Anglosfera” sia stato nel 2000 uno scrittore americano, James C. Bennett; a suo parere “i paesi di lingua inglese guideranno il mondo nel XXI secolo” (Why the English-Speaking Nations Will Lead the Way in the Twenty-First Century è il sottotitolo del suo libro The Anglosphere Challenge), poiché l’attuale sistema degli Stati è condannato a crollare sotto i colpi del cyberspazio anglofono e dell’ideologia liberale. Lo storico Andrew Roberts, continuatore dell’opera storiografica di Churchill con A History of the English Speaking Peoples since 1900, sostiene che il predominio dell’Anglosfera è dovuto alla lotta dei paesi anglofoni contro le epifanie del Fascismo (ossia – sic – “la Germania guglielmina, il nazismo, il comunismo e l’islamismo”), in difesa delle istituzioni rappresentative e del libero mercato.

Meno ideologica la tesi dello storico John Laughland, secondo il quale “l’importanza geopolitica della lingua inglese è (…) rilevante solo in funzione della potenza geopolitica dei paesi anglofoni. Potrebbe essere uno strumento da questi usato per rafforzare la loro influenza, ma non è una fonte indipendente di quest’ultima, perlomeno non della potenza militare”14. La lingua, conclude Laughland, può rispecchiare la potenza politica, ma non la può creare.

In questo caso la verità sta nel mezzo. È vero che l’importanza di una lingua dipende – spesso ma non sempre – dalla potenza politica, militare ed economica del paese che la parla; è vero che sono le sconfitte geopolitiche a comportare quelle linguistiche; è vero che “l’inglese avanza a detrimento del francese perché gli Stati Uniti attualmente restano più potenti di quanto non lo siano i paesi europei, i quali accettano che sia consacrata come lingua internazionale una lingua che non appartiene a nessun paese dell’Europa continentale”15. Tuttavia esiste anche una verità complementare: la diffusione internazionale di una lingua, contribuendo ad aumentare il prestigio del paese corrispondente, ne aumenta l’influenza culturale ed eventualmente quella politica (un concetto, questo, che pochi riescono ad esprimere senza fare ricorso all’anglicismo soft power); a maggior ragione, il predominio di una lingua nella comunicazione internazionale conferisce un potere egemone al più potente fra i paesi che la parlano come lingua madre.

Per quanto concerne l’attuale diffusione dell’inglese, “lingua della rete, della diplomazia, della guerra, delle transazioni finanziarie e dell’innovazione tecnologica, non vi è dubbio: questo stato di cose regala ai popoli di lingua inglese un incomparabile vantaggio e a tutti gli altri un considerevole svantaggio”16. Come spiega meno diplomaticamente il generale von Lohausen, il vantaggio che gli Stati Uniti hanno ricavato dall’anglofonia “è stato uguale per i loro commercianti e per i loro tecnici, per i loro scienziati e i loro scrittori, i loro uomini politici e i loro diplomatici. Più l’inglese è parlato nel mondo, più l’America può avvantaggiarsi della forza creativa straniera, attirando a sé, senza incontrare ostacoli, le idee, gli scritti, le invenzioni altrui. Coloro la cui lingua materna è universale, posseggono un’evidente superiorità. Il finanziamento accordato all’espansione di questa lingua ritorna centuplicato alla sua fonte”17.

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Quale lingua per l’Europa?

Nei secoli XVI e XVII, dopo che la pace di Cateau Cambrésis (1559) ebbe sancito la dominazione spagnola in Italia, la lingua castigliana, oltre ad essere usata dalle cancellerie di Milano e di Napoli, si diffuse nel mondo della politica e delle lettere. Il numero delle voci italiane (e dialettali) nate in quel periodo per effetto dell’influsso spagnolo è elevatissimo18. Tra tutti questi ispanismi, però, alcuni furono usati solo in maniera occasionale e non si possono considerare come entrati nell’uso generale; altri ebbero vita effimera e scomparvero senza lasciar traccia; solo una minoranza entrò stabilmente a far parte del vocabolario italiano. In seguito alla pace di Utrecht (1713), che segnò la fine dell’egemonia spagnola nella penisola, l’influenza del castigliano sulla lingua italiana “è stata di gran lunga inferiore a quello dei secoli precedenti”19.

È lecito supporre che nemmeno il colonialismo culturale d’espressione angloamericana debba durare per l’eternità; anzi, alcuni linguisti già prevedono che all’odierna fase di predominio anglofono seguirà una fase di decadenza20. Essendo legato all’egemonia imperialistica statunitense, il predominio dell’inglese è destinato a risentire in maniera decisiva della transizione dallo stadio unipolare a quello multipolare, per cui lo scenario che la geopolitica delle lingue può ragionevolmente prefigurare è quello di un mondo articolato secondo il multipolarismo delle aree linguistiche.

Diversamente dal continente americano, che presenta una netta ripartizione tra il blocco anglofono del nord e quello ispanofono e lusofono della parte centrale e meridionale, l’Eurasia è il continente della frammentazione linguistica. Accanto ai grandi spazi rappresentati dalla Russia, dalla Cina o dall’India, relativamente omogenei sotto il profilo linguistico, abbiamo uno spazio europeo caratterizzato da una situazione di accentuato multilinguismo.

Perciò sarebbe stato logico che i fondatori della Comunità Economica Europea, se proprio volevano rifiutare una soluzione monolinguistica, adottassero come lingue ufficiali, tra quelle dei Paesi aderenti, le due o tre più parlate nell’area; magari scegliendo, in previsione dei successivi allargamenti della CEE, una terna di lingue che rappresentassero le tre principali famiglie presenti in Europa: la germanica, la romanza e la slava. Invece l’art. 1 del regolamento emanato nel 1958 indicò ben quattro lingue (francese, italiano, tedesco e olandese) come “lingue ufficiali e lingue di lavoro delle istituzioni della Comunità”, col risultato che le “lingue di lavoro” sono oggi praticamente tre: francese, tedesco e inglese.

Il fallimento dell’Unione Europea impone di sottoporre a radicale revisione il progetto europeista e di rifondare su nuove basi l’edificio politico europeo. La nuova classe politica che sarà chiamata ad affrontare questo compito storico non potrà più eludere un problema fondamentale come quello della lingua.

1. Jordis von Lohausen, Les empires et la puissance, Editions du Labyrinthe, Arpajon 1996, p. 49.

2. Jordis von Lohausen, ibidem.

3. De vulgari eloquentia, VIII, 3-6.

4. Dante, Inf. XXXIII, 80.

5. Dante, Purg. VI, 105.

6. Dante, Convivio, I, 5.

7. Luigi Alfonsi, La letteratura latina medievale, Accademia, Milano 1988, p. 11.

8. Carlo Tagliavini, Le origini delle lingue neolatine, Pàtron, Bologna 1982, p. 202.

9. “Voprosy Filozofij”, 2, 1949, cit. in: Lucien Laurat, Stalin, la linguistica e l’imperialismo russo, Graphos, Genova 1995, p. 52.

10. Roland Breton, Atlante mondiale delle lingue, Vallardi, Milano 2010, p. 34.

11. Michel ‘Aflaq, La resurrezione degli Arabi, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2011, p. 54.

12. I. Baldelli, in Bruno Migliorini – Ignazio Baldelli, Breve storia della lingua italiana, Sansoni, Firenze 1972, p. 331.

13. Andrew Sullivan, Come on in: The Anglosphere is freedom’s new home, “The Sunday Times”, 2 febbraio 2003.

14. John Laughland, L’Anglosfera non esiste, “I quaderni speciali di Limes”, a. 2, n. 3, p. 178.

15. Alain de Benoist, Non à l’hégémonie de l’anglais d’aéroport!, voxnr.com, 27 maggio 2013.

16. Sergio Romano, Funzione mondiale dell’inglese. Troppo utile per combatterla, “Corriere della Sera”, 28 ottobre 2012.

17. Jordis von Lohausen, ibidem.

18. Gian Luigi Beccaria, Spagnolo e Spagnoli in Italia. Riflessi ispanici sulla lingua italiana del Cinque e del Seicento, Giappichelli, Torino 1968.

19. Paolo Zolli, Le parole straniere, Zanichelli, Bologna 1976, p. 76.

20. Nicholas Ostler, The Last Lingua Franca: English Until the Return of Babel, Allen Lane, London 2010.

 


 

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lundi, 16 septembre 2013

L’Europa non ha difesa, ma a nessuno importa

L’Europa non ha difesa, ma a nessuno importa

Lorenzo Centini

Ex: http://www.statopotenza.it

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E’ un paradosso esiziale, o piuttosto dadaista, che in questi anni vocianti, in cui tutti si sono sentiti in dovere di esprimere giudizi sull’integrazione europea, nessuno abbia speso metà della propria energia culturale per farsi una domanda importante: “Ma l’Europa Unita, come si difende?”.


Probabilmente la Storia sarà inclemente con questa Unione zoppa e troppo improvvisata, fatta di distillatori portoghesi e taglialegna scandinavi, ma noi che ci troviamo a viverla, questa anomalia, abbiamo l’obbligo di sforzarci per rispondere ad alcune domande. Quella suddetta non è di secondaria importanza.


E’ assolutamente intuitivo che qualsiasi organismo nazionale o sovranazionale con tendenze direttive organiche abbia bisogno di una forza, se non altro di difesa. Finiti i tempi delle vacche grasse in cui ONU era un imperativo e i trattati erano tutti categorici e vincolanti ab aeternum, per giocare un ruolo importante nei destini del mondo, come L’Europa può ancora tentare di fare, è necessario avere a disposizione una salda forza militare, moderna e rapida, per poterla adoperare nello scontro diplomatico, come fiches o come spauracchio.
Al momento qualsiasi vaga forza millitare paneruopea è racchiusa nella PESC (politica estera e di sicurezza comune), una serie di direttive intermittenti decise in cicliche riunioni dei ministri degli esteri comunitari. Tuttavia tale forza non è costituita in modo continuo e gestita direttamente da un capo maggiore europeo, nominato od eletto, ma consiste in frammentarie alleanze a geometria variabilissima che, di volta in volta, vengono promosse per rispondere a questioni di sicurezza presentate come “comuni”.


Tale metodo, come si può evincere, non ha quasi mai funzionato. Nato nel 1970, non ha praticamente visto la luce del mondo fino agli anni 2000 (se si eccettua l’EUFOR, la forza europea a partecipazione nominale che aiutò l’ONU in Yugolasvia negli anni 90′), vista la peculiare situazione politica dell’Europa Unita durante la guerra fredda.


Dopo aver subito un revival negli anni della presidenza di Javier Solana (1999-2009) è stata trasformata nel 2010, quando il Trattato di Lisbona ha destituito la formula dei “pilastri dell’UE” eliminando le barriere che intercorrevano tra i processi integrativi economici, politici e militari.


Di lì in poi, il buio. La PESC, che non ha mai avuto alcuna influenza effettiva negli orientamenti dei singoli stati in tema di politica estera, non è nemmeno mai riuscita a federare un numero relativamente grande di compagini militari nazionali e a farle collaborare in qualche teatro estero. Le guerre statunitensi in medioriente hanno infatti visto i paesi europei spaccarsi in un fronte a favore e in uno contro. Discorso simile si può fare per le operazioni in Libia e Mali, dove la stragrande maggioranza dei ministri esteri si è guardata bene dall’impegnarsi in scorrerie nei balcani del mondo. Eccettuato Parigi, che come si sa ha da ridire solo se le guerre non può condurle lei.


Da vent’anni a questa parte, difatti, l’Unione Europea ha intrapreso un percorso di riconsiderazione. La struttura confederale dell’Unione e il suo passato dotato di molta massa critica ne hanno designato peculiarità e limiti. Il più grosso dei quali è sicuramente il rifiuto da parte dei quadri europei di definire l’UE come forza politica attiva e assertiva.
Domina infatti, come voga culturale, la tendenza a rifiutare qualsiasi interventismo comunitario, diffondendo l’immagine di un Europa compagnona che si impegna su tutti i fronti e in tutti i dialoghi ma che non è disposta a investire in questi processi capitali fattuali o non propriamentre diplomatici.


L’esempio fondante è sicuramente il dialogo tra Serbia e Kossovo. L’Unione Europa ha monopolizzato da subito il dialogo tra le parti per stabilizzare un cortile da sempre scottante, riuscendo anche ad ottenere pochi ma sensibili successi, come la pacificazione al livello militare della zona. Ma si è rifiutata sempre di impegnare mezzi o capitali, asserendo di non voler interevenire fisicamente in un paese sovrano. Stessa formula copicollata alla situazione Siriana, dove l’UE si è subito discostata da qualsiasi ipotesi di intervento dell’asse NATO-UE ma si è semplicemente dichiarata favorevole, in linea di principio, alle richieste dei ribelli. Le nozze coi fichi secchi.


La mancanza di una forza europea comune si farà sempre più sentire. Un Europa che si affida alle proprie capacità di pressione economica è un Europa che vive dei propri dividendi storici, convinta di essere un too big to fail geopolitico e assolutamente sicura di poter gestire il mondo attorno a lei, a livello comunitario, con ammonizioni e sanzioni.


Un Europa sempre più vecchia e autoreferenziale, il cui collante con gli States viene meno ogni giorno di più, visto che a Washginton ormai ci vedono più come un peso che come una risorsa, con armi quindi spuntate e incapacitata a chiamare il Papi a stelle e strisce quando vorrà fare la voce grossa.


Un Europa sempre più vecchia, in tutti i sensi, che in futuro potrà contare solo su una forza militare organizzata e specializzata, per supporto alle proprie (si spera concertate) future indicazioni geopolitiche e sulla propria capacità di organizzazione diagonale.
Un Europa che, con una forza militare propria, potrebbe anche pensare ad un percorso geopolitico proprio, senza l’ansia di rimanere senza ombrello difensivo.


Bruxelles, infatti, in questi anni, ha dimostrato in sede internazionale di non sopportare più totalmente le angherie geopolitiche atlantiste, reprimendo sempre più a fatica spinte autonomistiche di singoli stati. Già parlato della Francia, che da anni costituisce l’avanguardia antiamericana nel mondo occidentale sulle decisione macropolitiche estere nei consessi internazionali, anche il Bundestag ha ultimamente cambiato rotta, ammonendo per esempio gli States sulla loro assertività in Iraq, esponendo anche dubbi sulle politiche missilistiche Obamiane sulla frontiera col Limes Moscovita. Un caso che proprio Sarkozy e la Merkel, rispettivamente nel 2010 e nel 2011 abbiano caldeggiato la nascita di una forza militare europea? Non credo proprio.


La creazione di una forza militare comunitaria è il viatico per una traformazione radicale dell’UE, e potrebbe diventare un motore esterno quasi involontario per la cementificazione politico/economica dell’Unione e trasformarla da club aristocratico di potenze litigiose in attore importante della politica internazionale, magari in antitesi (ma questa è fantageopolitica) al mutilato blocco anglosassone.


Un inno alla gioia contenuta, si direbbe.

dimanche, 15 septembre 2013

Iran Will Stand Up for Syria With All its Might

 

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Iran Will Stand Up for Syria With All its Might

Nikolai Bobkin

Ex: http://www.strategic-culture.org

The US administration has launched the process of getting congressional approval of an attack against Syria. The Senate foreign affairs committee has voted for the resolution supporting the planned action. The next step is moving the motion to the full Senate and then to the House of Representative to receive bipartisan support. This way Washington is trying to make the decision to strike Syria look legitimate, even if it is going around the UN Security Council. 

The prediction that the war will spill over to encompass the entire Middle East in case the United States strikes Syria is coming true. As it was supposed to be, the first outside actor to get involved is Iran.  The enlistment is on, Iranian young people are willing to put on uniform and defend Syria. The number of volunteers is nearing 100 thousand. They have sent a letter to the President of Syria asking for his permission to be deployed in the area of Golan Heights… They want their government to provide airlift to Syria across the Iraqi airspace. Iraq is the country with large Shiite population; the probability is high that thousands of Shiites there will join the Iranian volunteers. Obama wanted the inter-religious strife in the Middle East turn into a slaughter of universal scope, now he can get it, or to be more exact, he can provoke its start in Syria by launching the Tomahawk missiles against this country. 

It’s Syria that is in sight, but the main target is the Islamic Republic of Iran. The newly elected President Rouhani’s policy is aimed at normalization of relations with the West and putting a stop to international isolation. It evokes concern among the United States and Israel’s ruling circles.  It’s a long time since Americans have been putting blame on Iran for all the troubles of the Middle East, even when it was clear that Iran had nothing to do with what happened.  It may sound as a paradox, but the Tehran’s readiness to start the talks on nuclear program was perceived by the Obama’s administration as a threat to its interests.  According to the White House logic, it may lose the main argument in the confrontation with Tehran. Then the US sanctions will instill no fear anymore.  Europe is already sending unambiguous signals to demonstrate that it expects real progress to be achieved at the talks.  The US has no trade ties with Tehran and it views the sanctions as an effective leverage in the standoff while Europeans face multibillion losses.     

The argument of “Iranian nuclear threat” has become an obsession for Washington after Ahmadinejad is gone. It fully matches the intent to find a pretext for war. The Syrian phase of the military operation is to start pretty soon.     

Iran needs no war. Instead Iranians want Obama to seriously weigh the consequences of such action letting him know that there is no way he could hide behind the back of Congress. Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarifsaid said, “Mr. Obama cannot interpret and change the international law based on his own wish.” He added, that, “Only the UN Security Council, under special circumstances, can authorize a collective action, and that will be under Chapter 7 of the UN Charter, and this issue needs the approval of the Security Council.” By and large it coincides with the Russia’s position.

Tehran sees no intrigue in the fact that Congress will finally sanction the war against Syria, it is just curious to see how the US lawmakers will manage to do it under the pretext of “punishing” Syria for using chemical weapons while going around the Iranian issue. The members of Congress will inevitably take into consideration the “Iranian factor.”  Calling for war against Syria, State Secretary John Kerry tries to convince lawmakers that, if no action is taken against Syria, Iran is more likely to move ahead on its nuclear program. Kerry does not deliberate on availability of direct link between the events in Syria and the Iranian nuclear program, he simply states the White House position. US Defense Secretary Chuck Hagel says taking no action against Syria will undermine the Washington’s ability to counter the Iranian nuclear efforts.  The US Congress is under heavy influence of Jewish lobby and the arguments work because, while being hostile to Syria, Israel always had Iran in mind.  Where exactly the “red line” is drawn presents a matter of rather minor importance for Israeli politicians.  Some Republicans in Congress not only support the action against Syria but call for an intervention of larger scale sayinga limited strike will not be enough to seriously scare Iran.  Astrike against Syria is likely to make Tehran boost its security, including the acquisition of nuclear weapons as a universal deterrent… This isa reasonable warning which is not heeded somehow.  Having Iran in sight, a military provocation against Syria is also aimed at stoking disagreement in the ranks of Iranian leadership.  Washington hopes that war-minded politicians will prevail and the Iranian government will have to cede and abandon balanced approaches to the issue.  Indeed, only a few months ago such overt threats from Washington would have stoked a storm of responses, former President Ahmadinejad used to strike the keynote. Now Iran appears to be extremely restrained. Talking to Obama in absentia, Iran’s Defense Minister Brig. Gen. Hossein Dehghan uses proper diplomatic language and insists that all problems should be solved by political means. 

Still, the public restraint of the new Iranian government should leave no illusions for Americans.  It’s not government bureaucrats they’ll have to deal with in case combat actions start, but rather the Iranian Republic’s armed forces - the guarantee of retaliation in case the country is attacked.

Iran’s chief of staff Hassan Firouzabadi was quoted declaring that if the US strikes Syria, Israel will be attacked.  It’s not an occasion that Iranian volunteers, who are going to defend Syria, pay no interest in being deployed in the areas adjacent to the borders with Turkey of Jordan. No, they want it to be the Golan Heights - the line of Syrian-Israeli border stand-off since a long time. A potential strike delivered by Iran against Israel in retaliation for US attacking Syria is the worst scenario of all; this is the case when it’s impossible to avoid a large-scale Middle East war.  Instead of taking a decision to back away from a military action against Syria, Obama is driving Iran against the wall by staging incessant provocations like. For instance, the recent demonstrative Israeli missile defense test in preparation for Iranian retaliatory strike.  




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

vendredi, 13 septembre 2013

Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix

La recherche d'un prétexte à tout prix...

par Eric Dénécé

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse d'Eric Dénécé, spécialiste des questions de renseignement et ancien analyste Secrétariat Général de la Défense Nationale, qui anime depuis quelques années les travaux du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Eric Dénécé a récemment publié La face cachée des « révolutions » arabes (Ellipses, 2012) et Les services de renseignement français sont-ils nuls ? (Ellipse, 2012).

 

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Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix

La coalition réunissant les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar vient de franchir un nouveau pas dans sa volonté d'intervenir en Syrie afin de renverser le régime de Bachar El-Assad. Utilisant ses énormes moyens de communication, elle vient de lancer une vaste campagne d'intoxication de l'opinion internationale afin de la convaincre que Damas a utilisé l'arme chimique contre son peuple, commettant ainsi un véritable crime contre l'humanité et méritant  « d'être puni ».

Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui de ces affirmations. Au contraire, de nombreux éléments conduisent à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes. Ces mensonges médiatiques et politiques ne sont que des prétextes. Ils rappellent les tristes souvenirs du Kosovo (1999), d'Irak (2003) et de Libye (2010) et ont pour but de justifier une  intervention militaire afin de renverser un régime laïque, jugé hostile par les Etats-Unis  - car allié de l'Iran et ennemi d'Israël - et impie par les monarchies wahhabites d'Arabie saoudite et du Qatar. Il est particulièrement affligeant de voir la France participer à une telle mascarade.

La falsification des faits

Depuis deux ans, des informations très contradictoires et souvent fausses parviennent en Europe sur ce qui se passe actuellement en Syrie. Il est ainsi difficile de comprendre quelle est la situation exacte dans ce pays. Certes, le régime syrien n'est pas un modèle démocratique, mais tout est mis en œuvre par ses adversaires afin de noircir le tableau, dans le but d'assurer le soutien de l'opinion internationale à l'opposition extérieure et de justifier les mesures prises à son encontre, dans l'espoir d'accélérer sa chute.

Cette falsification des faits dissimule systématiquement à l'opinion mondiale les éléments favorables au régime :

- le soutien qu'une grande partie de la population syrienne - principalement les sunnites modérés et les minorités (chrétiens, druzes, chiites, kurdes) - continue d'apporter à Bachar El-Assad, car elle préfère de loin le régime actuel - parfois par défaut - au chaos et à l'instauration de l'islam radical ;

- le fait que l'opposition intérieure, historique et démocratique, a clairement fait le choix d'une transition négociée et qu'elle est, de ce fait, ignorée par les pays occidentaux ;

- la solidité militaire du régime : aucune défection majeure n'a été observée dans l'armée, les services de sécurité, l'administration et le corps diplomatique et Damas est toujours capable d'organiser des manœuvres militaires majeures ;

- son large soutien international. L'alliance avec la Russie, la Chine, l'Iran et le Hezbollah libanais ne s'est pas fissurée et la majorité des Etats du monde s'est déclarée opposée à des frappes militaires, apportant son soutien total aux deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU - Russie et Chine - qui ont clairement indiqué qu'ils n'autoriseraient pas une action armée contre la Syrie. Rappelons également que le régime syrien n'a été à ce jour l'objet d'aucune condamnation internationale formelle et demeure à la tête d'un Etat membre à part entière de la communauté internationale ;

- le refus délibéré des Occidentaux, de leurs alliés et de la rébellion de parvenir à une solution négociée. En effet, tout a été fait pour radicaliser les positions des ultras de Damas en posant comme préalable le départ sans condition du président Bachar.

Au contraire, l'opposition extérieure, dont on cherche à nous faire croire qu'elle est LA solution, ne dispose d'aucune légitimité et demeure très éloignée des idéaux démocratiques qu'elle prétend promouvoir, en raison de ses options idéologiques très influencées par l'islam radical.

De plus, la rébellion syrienne est fragmentée entre :

- une opposition politique extérieure groupée autour des Frères musulmans, essentiellement contrôlée par le Qatar et la Turquie ;

- une « Armée syrienne libre » (ASL), composée d'officiers et d'hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent, pour la plupart, consignés dans des camps militaires faute d'avoir donné des gages d'islamisme suffisants au parti islamiste turc AKP. Son action militaire est insignifiante ;

- des combattants étrangers, salafistes, qui constituent sa frange la plus active et la plus violente, financés et soutenus par les Occidentaux, la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite.

Ainsi, la Syrie connaît, depuis deux ans, une situation de guerre civile et des affrontements sans merci. Comme dans tous les conflits, les victimes collatérales des combats sont nombreuses, ainsi que les atrocités. Toutefois, les grands médias internationaux qui donnent le ton - qui appartiennent tous aux pays hostiles à la Syrie - cherchent à donner l'impression que les exactions, massacres et meurtres sont exclusivement le fait du régime et de son armée.

Si certaines milices fidèles au régime ont commis des exactions, cela ne saurait en aucun cas dissimuler les innombrables crimes de guerre qui sont chaque jour, depuis deux, ans l'œuvre de la rébellion, et dont sont victimes la population syrienne fidèle au régime, les minorités religieuses et les forces de sécurité. Ce fait est systématique passé sous silence. Pire, les nombreux actes de barbarie des djihadistes soutenus par l'Occident, la Turquie et les monarchies wahhabites sont même souvent attribués au régime lui-même, pour le décrédibiliser davantage.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), principale source des médias sur les victimes de la « répression », est une structure totalement inféodée à la rébellion, crée par les Frères musulmans à Londres. Les informations qu'il diffuse relèvent de la pure propagande et n'ont donc aucune valeur ni objectivité. S'y référer est erroné et illustre l'ignorance crasse ou de la désinformation délibérée des médias.

Enfin, face à ce Mainstream médiatique tentant de faire croire que le Bien est du côté de la rébellion et de ses alliés afin d'emporter l'adhésion de l'opinion, toute tentative de vouloir rétablir un minimum d'objectivité au sujet de ce conflit est immédiatement assimilée à la défense du régime.

Les objectifs véritables d'une intervention en Syrie

Dès lors, on est en droit de s'interroger sur les raisons réelles de cet acharnement contre Bachar Al-Assad et d'en rechercher les enjeux inavoués. Il en existe au moins trois :

- casser l'alliance de la Syrie avec l'Iran ; le dossier iranien conditionne largement la gestion internationale de la crise syrienne. En effet, depuis trois décennies, Damas est l'allié de l'Iran, pays phare de « l'axe du mal » décrété par Washington, que les Américains cherchent à affaiblir par tous les moyens, tant en raison de son programme nucléaire, de son soutien au Hezbollah libanais, que de son influence régionale grandissante ;

- rompre « l'axe chiite » qui relie Damas, Bagdad, Téhéran et le Hezbollah, qui est une source de profonde inquiétude pour les monarchies du Golfe qui sont, ne l'oublions pas, des régimes autocratiques et qui abritent d'importantes minorités chiites. Ainsi, Ryad et Doha ont désigné le régime iranien comme l'ennemi à abattre. Elles veulent la chute du régime syrien anti-wahhabite et pro-russe, afin de transformer la Syrie en base arrière pour reconquérir l'Irak - majoritairement chiite - et déstabiliser l'Iran. Elles cherchent aussi à liquider le Hezbollah libanais. En cela, leur agenda se confond avec celui de Washington ;

- détruire les fondements de l'Etat-nation laïc syrien pour le remplacer par un régime islamiste. Cela signifie livrer Damas aux forces wahhabites et salafistes favorables aux pétromonarchies du Golfe, ce qui signifie l'éclatement du pays en plusieurs entités en guerre entre elles ou, pire, l'asservissement voire le massacre des minorités non sunnites.

Ces objectifs non avoués n'ont pas été jusqu'ici atteints et ne le seront pas tant qu'existera le soutien sino-russe et tant que l'axe Damas-Téhéran ne se disloquera pas.

Le faux prétexte des armes chimiques

Face à la résistance de l'Etat syrien et de ses soutiens, la coalition américano-wahhabite a décidé d'employer les grands moyens afin de faire basculer l'opinion et de justifier une intervention militaire : accuser Damas de recourir aux armes chimiques contre sa propre population.

Une première tentative a été entreprise en avril dernier. Malheureusement, l'enquête des inspecteurs de l'ONU a révélé que l'usage d'armes chimiques était le fait de la rébellion. Ce rapport n'allant pas dans le sens que souhaitait la coalition américano-wahhabite, il a été immédiatement enterré. Seul le courage de Carla del Ponte a permis de révéler le pot aux roses. Notons cependant que les « médias qui donnent le ton » se sont empressés de ne pas lui accorder l'accès à leur antenne et que cette enquête a été largement passée sous silence.

Les événements du 21 août dernier semblent clairement relever de la même logique. Une nouvelle fois, de nombreux éléments conduisent à penser qu'il s'agit d'un montage total, d'une nouvelle campagne de grande envergure pour déstabiliser le régime :

- le bombardement a eu lieu dans la banlieue de Damas, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Or, nous savons tous que les gaz sont volatils et auraient pu atteindre celui-ci. L'armée syrienne n'aurait jamais fait cela sauf à vouloir liquider son président !

- les vecteurs utilisés, présentés par la presse, ne ressemblent à aucun missile en service dans l'armée syrienne, ni même à aucun modèle connu. Cela pourrait confirmer leur origine artisanale, donc terroriste ;

- de plus, des inspecteurs de l'ONU étaient alors présents à Damas et disposaient des moyens d'enquête adéquats pour confondre immédiatement le régime ;

- les vidéos présentées ne prouvent rien, certaines sont même de grossières mises en scène ;

- enfin, le régime, qui reconquiert peu à peu les zones tenues par la rébellion, savait pertinemment que l'emploi d'armes chimiques était une « ligne rouge » à ne pas franchir, car cela déclencherait immédiatement une intervention militaire occidentale. Dès lors, pourquoi aurait-il pris in tel risque ?

Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui la « culpabilité » de l'armée syrienne. Au contraire, tout conduit à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes, car contrairement à ce qui est avancé par la note déclassifiée publiée par le gouvernement français, les capacités chimiques des terroristes sont avérées :

- en Irak (d'où proviennent une partie des djihadistes de la rébellion syrienne), les autorités ont démantelé début juin 2013 une cellule d'Al-Qaida qui préparait des armes chimiques. Trois laboratoires ont été trouvés à Bagdad et dans ses environs avec des produits précurseurs et des modes opératoires de fabrication de gaz sarin et moutarde ;

- en Syrie, le Front Al-Nosra est suspecté avoir lancé des attaques au chlore en mars 2013 qui auraient causé la mort de 26 Syriens dont 16 militaires ;

- pour sa part, Al-Qaida a procédé en 2007 une douzaine d'attaques du même type à Bagdad et dans les provinces d'Anbar et de Diyala, ce qui a causé la mort de 32 Irakiens et en a blessé 600 autres. En 2002, des vidéos montrant des expérimentations d'armes chimiques sur des chiens ont été trouvées dans le camp de Darunta, près de la ville de Jalalabad, en Afghanistan.

Les errements de la politique étrangère française

A l'occasion cet imbroglio politico-médiatique dans lequel ses intérêts stratégiques ne sont pas en jeu, le gouvernement français mène une politique incompréhensible pour nos concitoyens comme pour l'étranger.

Depuis deux ans, la France, par le biais de ses services spéciaux, - comme d'ailleurs les Américains, les Britanniques et les Turcs - entraîne les rebelles syriens et leur fournit une assistance logistique et technique, laissant l'Arabie saoudite et le Qatar les approvisionner en armes et en munitions.

Ainsi, la situation syrienne place la France devant ses contradictions. Nous luttons contre les djihadistes au Mali, après les avoir aidés à prendre le pouvoir à Tripoli - en raison de l'intervention inconsidérée de l'OTAN en Libye, en 2011, dans laquelle Paris a joué un rôle clé - et continuons de les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens. Certes le régime de Bachar Al-Assad n'est pas un modèle de démocratie et il servait clairement les intérêts de la minorité alaouite, mais il est infiniment plus « libéral » que les monarchies wahhabites : la Syrie est un Etat laïque où la liberté religieuse existe et où le statut de la femme est respecté. De plus, il convient de rappeler que Damas a participé activement à la lutte contre Al-Qaïda depuis 2002. Pourtant, nous continuons d'être alliés à l'Arabie saoudite et au Qatar, deux Etats parmi les plus réactionnaires du monde arabo-musulman, qui, après avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes partout dans le monde, y compris dans nos banlieues. Certes, notre soutien aux agendas saoudien et qatari se nourrit sans nul doute de l'espoir de quelques contrats d'armement ou pétroliers, ou de prêts financiers pour résoudre une crise que nos gouvernants semblent incapables de juguler.

Une question mérite donc d'être posée : la France a-t-elle encore une politique étrangère ou fait-elle celle du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis ? Depuis la présidence de Nicolas Sarkozy la France aligne ses positions internationales sur celles des Etats-Unis et a perdu, de ce fait, l'énorme capital de sympathie que la politique du général de Gaulle - non ingérence dans les affaires intérieures des Etats et défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes - lui avait constitué.

Si les élections de mai 2012 ont amené un nouveau président, la politique étrangère n'a pas changé. En fait, nous observons depuis plusieurs années la conversion progressive d'une partie des élites françaises  - de droite comme de gauche - aux thèses néoconservatrices américaines : supériorité de l'Occident, néocolonialisme, ordre moral, apologie de l'emploi de la force ...

Surtout, un fait nouveau doit être mis en lumière : la tentative maladroite des plus hautes autorités de l'Etat de manipuler la production des services de renseignement afin d'influer sur l'opinion publique et de provoquer un vote favorable des parlementaires. Ce type de manœuvre avait été conduit par Washington et Londres afin de justifier l'invasion de l'Irak en 2003, avant d'être dénoncé. Onze ans plus tard, le gouvernement recourt au même artifice grossier et éculé pour justifier ses choix diplomatiques et militaires. Compte tenu de la faiblesse des arguments présentés dans la note gouvernementale - qui n'est pas, rappelons-le, une note des services -, celle-ci ne sera d'aucune influence sur la presse et l'opinion. En revanche, par sa présentation, elle contribue à décrédibiliser le travail des services de renseignement, manipulés à leur insu dans cette affaire.

Le mépris des politiques français à l'égard des services est connu. Est-ce un hasard si cette affaire survient alors que l'actuel ministre des Affaires étrangères est celui-là même qui, en 1985, alors qu'il était chef du gouvernement, a fort élégamment « ouvert le parapluie », clamant son absence de responsabilité à l'occasion de l'affaire du Rainbow Warrior ?

Une chose au moins est sûre : une remise à plat de notre position à l'égard de la Syrie et de notre politique étrangère s'impose, car « errare humanum est, perseverare diabolicum ».

Eric Dénécé (Centre français de recherche sur le renseignement, 6 septembre 2013)

jeudi, 12 septembre 2013

Alexander Dugin on Syria and the New Cold War

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Alexander Dugin on Syria and the New Cold War

Alternative Right

An interview with Alexander Dugin on the Syrian crisis.

 

Prof. Dugin, the world faces right now in Syria the biggest international crisis since the downfall of the Eastern Block in 1989/90. Washington and Moscow find themselves in a proxy-confrontation on the Syrian battleground. Is this a new situation?

Dugin: We have to see the struggle for geopolitical power as the old conflict of land power represented by Russia and sea power represented by the USA and its NATO partners. This is not a new phenomenon; it is the continuation of the old geopolitical and geostrategic struggle. The 1990s was the time of the great defeat of the land power represented by the USSR. Mikhail Gorbachev refused the continuation of this struggle. This was a kind of treason and resignation in front of the unipolar world. But with President Vladimir Putin in the early years of this decade, came a reactivation of the geopolitical identity of Russia as a land power. This was the beginning of a new kind of competition between sea power and land power.

How did this reactivation start?

Dugin: It started with the second Chechen war (1999-2009). Russia by that time was under pressure by Chechen terrorist attacks and the possible separatism of the northern Caucasus. Putin had to realize all the West, including the USA and the European Union, took sides with the Chechen separatists and Islamic terrorists fighting against the Russian army. This is the same plot we witness today in Syria or recently in Libya. The West gave the Chechen guerrillas support, and this was the moment of revelation of the new conflict between land power and sea power. With Putin, land power reaffirmed itself. The second moment of revelation was in August 2008, when the Georgian pro-Western Saakashvili regime attacked Zchinwali in South Ossetia. The war between Russia and Georgia was the second moment of revelation.

Is the Syrian crisis now the third moment of revelation?

Dugin: Exactly. Maybe it is even the final one, because now all is at stake. If Washington doesn´t intervene and instead accepts the position of Russia and China, this would be the end of the USA as a kind of unique superpower. This is the reason why I think Obama will go far in Syria. But if Russia steps aside and accepts the US-American intervention and if Moscow eventually betrays Bashar al-Assad, this would mean immediately a very hard blow to the Russian political identity. This would signify the great defeat of the land power. After this, the attack on Iran would follow and also on northern Caucasus. Among the separatist powers in the northern Caucasus there are many individuals who are supported by the Anglo-American, Israeli and Saudi powers. If Syria falls, they will start immediately the war in Russia, our country. Meaning: Putin cannot step aside; he cannot give up Assad, because this would mean the geopolitical suicide of Russia. Maybe we are right now in the major crisis of modern geopolitical history.

So right now both dominant world powers, USA and Russia, are in a struggle about their future existence…

Dugin: Indeed. At the moment there is no any other possible solution. We cannot find any compromise. In this situation there is no solution which would satisfy both sides. We know this from other conflicts, such as the Armenian-Azeri or the Israeli-Palestinian conflict. It is impossible to find a solution for both sides. We witness the same now in Syria, but on a bigger scale. The war is the only way to make a reality check.

Why?

Dugin: We have to imagine this conflict as a type of card game like Poker. The players have the possibility to hide their capacities, to make all kinds of psychological tricks, but when the war begins all cards are in. We are now witnessing the moment of the end of the card game, before the cards are thrown on the table. This is a very serious moment, because the place as a world power is at stake. If America succeeds, it could grant itself for some time an absolutely dominant position. This will be the continuation of unipolarity and US-American global liberalism. This would be a very important moment because until now the USA hasn´t been able to make its dominance stable, but the moment they win that war, they will. But if the West loses the third battle (the first one was the Chechen war, the second was the Georgian war), this would be the end of the USA and its dominance. So we see: neither USA nor Russia can resign from that situation. It is simply not possible for both not to react.

Why does US-president Barrack Obama hesitate with his aggression against Syria? Why did he appeal the decision to the US-Congress? Why does he ask for permission that he doesn´t need for his attack?

Dugin: We shouldn´t make the mistake and start doing psychological analyses about Obama. The main war is taking place right now behind the scenes. And this war is raging around Vladimir Putin. He is under great pressure from pro-American, pro-Israeli, liberal functionaries around the Russian president. They try to convince him to step aside. The situation in Russia is completely different to the situation in USA. One individual, Vladimir Putin, and the large majority of the Russian population which supports him are on one side, and the people around Putin are the Fifth column of the West. This means that Putin is alone. He has the population with him, but not the political elite. So we have to see the step of the Obama administration asking the Congress as a kind of waiting game. They try to put pressure on Putin. They use all their networks in the Russian political elite to influence Putin´s decision. This is the invisible war which is going on right now.

Is this a new phenomenon?

Dugin: (laughs) Not at all! It is the modern form of the archaic tribes trying to influence the chieftain of the enemy by loud noise, cries and war drums. They beat themselves on the chest to impose fear on the enemy. I think the attempts of the US to influence Putin are a modern form of this psychological warfare before the real battle starts. The US-Administration will try to win this war without the Russian opponent on the field. For this they have to convince Putin to stay out. They have many instruments to do so.

But again: What about the position of Barrack Obama?

Dugin: I think all those personal aspects on the American side are less important than on the Russian side. In Russia one person decides now about war and peace. In the USA Obama is more a type of bureaucratic administrator. Obama is much more predictable. He is not acting on his behalf; he simply follows the middle line of US-American foreign politics. We have to realize that Obama doesn´t decide anything at all. He is merely the figurehead of a political system that makes the really important decisions. The political elite makes the decisions, Obama follows the scenario written for him. To say it clearly, Obama is nothing, Putin is everything.

You said Vladimir Putin has the majority of the Russian population on his side. But now it is peace time. Would they also support him in a war in Syria?

Dugin: This is a very good question. First of all, Putin would lose much of his support if he does not react on a Western intervention in Syria. His position would be weakened by stepping aside. The people who support Putin do this because they want to support a strong leader. If he doesn´t react and steps aside because of the US pressure, it will be considered by the majority of the population as a personal defeat for Putin. So you see it is much more Putin´s war than Obama´s war. But if he intervenes in Syria he will face two problems: Russian society wants to be a strong world power, but it is not ready to pay the expenses. When the extent of these costs becomes clear, this could cause a kind of shock to the population. The second problem is what I mentioned already, that the majority of the political elite are pro-Western. They would immediately oppose the war and start their propaganda by criticizing the decisions of Putin. This could provoke an inner crisis. I think Putin is aware of these two problems.

When you say the Russians might be shocked by the costs of such a war, isn´t there a danger that they might not support Putin because of that?

Dugin: I don´t think so. Our people are very heroic. Let us look back in history. Our people were never ready to enter a war, but if they did, they won that war despite the costs and sacrifices. Look at the Napoleonic wars or World War II. We Russians lost many battles, but eventually won those wars. So we are never prepared, but we always win.

Syrie : le gaz dans la bataille

 

Trois minutes pour comprendre

Syrie : le gaz dans la bataille

dimanche, 08 septembre 2013

CARTES MOYEN-ORIENT

CARTES MOYEN-ORIENT

Cartes extraites de l'émission "Le dessous des cartes".
Certaines cartes datant de 2008, elles nécessitent des actualisations. Mais elles conviennent parfaitement à nos amis qui entendent faire des exposés sur les questions moyen-orientales.

Sommaire

1. Le Grand Moyen-Orient américain. (Septembre 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-moyen-orient-americain
2. Syrie, les origines de la crise. 1/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-origines-de-la-crise-1-2
3. Syrie : les implications régionales de la crise. 2/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-implications-regionales-de-la-crise-2-2
4. Kurdistan, nouvel Etat au Moyen-Orient ? (Avril 2013) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/kurdistan-nouvel-etat-au-moyen-orient
5. L’arc de crise au Moyen-Orient. (Mars 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/l-arc-de-crise-au-moyen-orient
6. Bombarder l’Iran. Avril 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/bombarder-l-iran
7. Conflits 2030 : les facteurs. 1/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-facteurs-1-2
8. Conflits 2030 : les lieux. 2/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-lieux-2-2
9. Le canal Mer Rouge-Mer Morte. (Avril 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-canal-mer-rouge-mer-morte#
10. Mondes arabes. (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/mondes-arabes
11. Turquie : retour vers l’Orient ? (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/turquie-retour-vers-l-orient
12. Le commerce des armes. (Mai 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-commerce-des-armes
 
 
 

samedi, 07 septembre 2013

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

Griekse regering misbruikt Trans Adriatische Pijplein voor nieuwe schulden op kosten van de EU


Achter het streven om met alle mogelijke middelen Griekenland in de eurozone te houden zit behalve een politiek motief ook een belangrijk economisch aspect: aardgas. De EU wil zijn grote afhankelijkheid van Russisch aardgas verminderen en een nieuwe pijpleiding van Turkije via Griekenland naar Italië bouwen (zie afbeelding). Een eventuele Griekse uittreding uit de eurozone zou dit project in gevaar kunnen brengen.

Afhankelijk van Russisch gas

De Europeanen vragen zich af waarom de EU keer op keer op hun kosten nieuwe belastingmiljarden in Griekenland blijft pompen. Het bankroete land stevent inmiddels op zijn zoveelste reddingspakket af, en heeft nog amper iets van de vereiste hervormingen doorgevoerd. Waarom dan toch zo coulant voor de onverbeterlijk frauderende Grieken?

Het antwoord: de EU voelt de knellende band van bijna totale afhankelijkheid van Russisch aardgas. Feitelijk kunnen de Russen doen en laten wat ze willen; het is Gazprom dat bepaalt of miljoenen Europeanen komende winter hun huizen warm kunnen stoken, of in de kou moeten zitten.

Monopolie Gazpromia

Om het monopolie van 'Gazpromia', zoals Rusland ook wel spottend wordt genoemd, te doorbreken, wil Europa uit Azerbeidzjan aardgas importeren. Dit gas moet geleverd worden via de Trans-Adriatische-Pijplijn (TAP), die Russisch grondgebied vermijd. De TAP is dringend nodig, aangezien de geplande andere pijpleiding via Syrië niet gebouwd kan worden vanwege de burgeroorlog in dat land. Dat was tevens de reden van het Europese aardolie-embargo tegen de Syrische regering.

Athene misbruikt machtspositie voor nieuwe schulden

Omdat tweederde van de pijpleiding over Grieks grondgebied loopt en de Grieken beseffen dat de EU niet zonder hen kan, misbruikt Athene dit gegeven om vrijwel onbeperkt nieuwe schulden te maken, wetende dat Brussel nooit zal toestaan dat het TAP-project in gevaar komt. Uittreding uit de eurozone zal Griekenland namelijk absoluut zeker totaal doen instorten.

Extra gas vanwege mislukte Energiewende

Extra aardgas is broodnodig, vooral nu in Duitsland de Energiewende -de overgang op groene energie- een gigantisch financieel, technologisch en logistiek fiasco is geworden. Desondanks heeft de Nederlandse regering Rutte vorige maand besloten om ook in ons land met tientallen miljarden euro's subsidie een vergelijkbare, eveneens tot mislukken gedoemde omschakelijking te realiseren.

Strategisch belang

De pijpleiding wordt in geopolitiek opzicht van strategisch belang geacht. TAP-chef Kjetil Tungland is adviseur van de Atlantic Council, een Amerikaanse lobbygroep onder leiding van minister van Defensie Chuck Hagel. Zoals we in mei uitlegden draait het conflict in Syrië voor een groot deel om de nieuw te bouwen Nabucco pijpleiding van de Rode Zee via Jordanië en Syrië naar Turkije, die eveneens een geduchte concurrent voor Gazprom dreigt te worden.

Nieuw gasveld in Koerdistan

Bovendien is er in het Iraakse deel van Koerdistan onlangs een enorme nieuwe gasvoorraad ontdekt. Er worden reeds plannen gemaakt om dit gasveld aan te sluiten op de TAP in Turkije, waardoor de Europese afhankelijkheid van Russisch gas verder zal afnemen.

Alleen elite profiteert

De gewone Griek zal overigens niet profiteren van de gaspijpleiding. Die wordt namelijk net zoals in ons eigen land opgezadeld met forse bezuinigingen en pijnlijke ingrepen in de sociale zekerheid. Alleen de machtselite in Athene zal -zoals het al 100 jaar gaat- de eigen bankrekening flink kunnen spekken.

Nederlander betaalt indirect mee aan TAP

Via de vele bailouts, noodkredieten, hulpprogramma's, schuldenkwijtscheldingen betaalt de Nederlandse bevolking dus indirect mee aan de komst van de TAP, die € 4 miljard euro kost. De 'redding' van Griekenland met Europees belastinggeld is dus niet alleen voor de banken een buitengewoon lucratieve zaak, maar ook voor de energiegiganten.

 

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:
28-05: Strijd Syrië gaat om aardgas en monopoliepositie Gazprom

mardi, 03 septembre 2013

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

Obama's halfslachtige en tegenstrijdige beleid brengt massale vernietigingsoorlog tegen Israël dichterbij


'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten en Europa te verpletteren.' (DEBKAfile)

Het onverwachte NEE van het Britse parlement tegen de deelname aan de geplande Westerse aanval op Syrië is volgens Israëlische inlichtingenexperts grotendeels te wijten aan het tegenstrijdige beleid van president Obama, waardoor de bondgenoten van Amerika en het publiek nauwelijks nog vertrouwen hebben in de VS. Dit leidt er niet alleen toe dat Amerika's invloed in het Midden Oosten snel tanende is, maar ook dat 'de doodsklok voor de NAVO' wordt geluid (1). Tevens zullen de vijanden van Israël zich gesterkt voelen, waardoor een massale vernietigingsoorlog tegen de Joodse staat steeds waarschijnlijker wordt.

Nadat de Syrische president Assad valselijk de schuld kreeg van de chemische aanval in Damascus en Obama van een 'afschuwelijke misdaad' sprak, zette de president deze week plotseling in op een zeer beperkte aanval op Syrische doelen. Hierdoor zouden zowel Assad als zijn bondgenoten in Rusland en Iran als morele overwinnaars uit de strijd naar voren komen. De Iraanse opperleider Ayatollah Khamenei kan dan zeggen gelijk te hebben gekregen met zijn jarenlange uitspraken dat de VS niets anders dan een papieren tijger is.

Coalitie tegen Syrië uiteen gescheurd

De Britse afwijzing van een aanval op Syrië scheurt Obama's multinationale coalitie uit elkaar en betekent een dolksteek in het hart van de NAVO, de historische Westerse alliantie die na de Tweede Wereldoorlog tientallen jaren lang de vrede in Europa wist te bewaren, maar zich sinds de Balkanoorlog in de jaren '90 steeds vaker ontpopt heeft als een agressief werktuig in de handen van de Amerikaanse globalisten.

In 2009 kondigde Obama aan dat de VS voortaan voornamelijk naar het Oosten zou kijken, en minder naar het Westen. Dit leidde tot de militaire exit uit Irak en Afghanistan, landen waar dankzij de Amerikaanse invasie een bloedige sektarische oorlog was losgebarsten, wat honderdduizenden slachtoffers heeft geëist en beide naties in puin heeft achtergelaten.

Forse terugslag door afzetten Morsi

Tegelijkertijd verlegde Obama zijn aandacht naar Noord Afrika, waar hij actief het omverwerpen van de Libische leider Muammar Gadaffi en de Egyptische president Hosni Mubarak steunde. De islamistische Moslim Broederschap werd door het Witte Huis uitverkoren tot nieuwe belangrijkste bondgenoot, maar toen de eerste Broederschap-president Mohamed Morsi al na één jaar werd verdreven, kreeg Obama's Midden-Oostenbeleid een geweldige klap te verwerken.

Wapens en geld voor Al-Qaeda

In Libië kwamen na de door de NAVO mogelijk gemaakte moord op Gadaffi aan Al-Qaeda verbonden islamitische extremisten aan de macht. Obama's beleid in Syrië ging nog verder: daar begon hij actief Al-Nusra (Al Qaeda) met financiën en wapens te steunen, ondanks het talloze malen bewezen feit dat het vooral de Syrische rebellen zijn die de meest afschuwelijke misdaden plegen tegen de burgers in het land, inclusief het door de VN bevestigde gebruik van chemische wapens.

Israël gedwongen grond en veiligheid op te geven

Bizar genoeg hamert Obama er voor de Tv-camera's op dat de VS en het Westen zich zo min mogelijk met de zaken in het Midden Oosten moeten bemoeien. Zijn acties getuigen echter van het absolute tegendeel. Van bondgenoot Israël eist hij zelfs absolute gehoorzaamheid. Tevens is Obama bezig om de Joodse staat een 'vredes'verdrag met de Palestijnen op te leggen, waarin Israël gedwongen zal worden om een groot deel van zijn grondgebied en zijn veiligheid op te geven.

'Doodsklok voor de NAVO'

Door dit tegenstrijdige beleid en de halfslachtige houding ten opzichte van Syrië blijkt nu zelfs Amerika's traditioneel grootste en trouwste bondgenoot, Groot Brittannië, hardop te twijfelen aan Obama's plannen en doelstellingen. 'Dit heeft geresulteerd in het luiden van de doodsklok voor de NAVO', constateren Israëlische inlichtingenexperts. De komende beperkte militaire aanval op Syrië kan, gekoppeld aan de ondoorzichtige doelstellingen, zelfs de genadeklap betekenen voor de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten.

'Invloed VS in Europa en Midden Oosten verpletterd'

'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in deze gevoelige regio en in Europa te verpletteren,' is de conclusie van de strategische analisten van DEBKAfile.

Terwijl het Witte Huis zegt bereid te zijn om desnoods alleen tegen Syrië op te treden, zou de Britse premier Cameron wel eens het politieke slachtoffer kunnen worden van Obama's wispelturige beleid. Nu 30 leden van zijn eigen Conservatieve partij en 9 van zijn coalitiegenoot de Liberalen met de oppositie hebben meegestemd, lijkt zijn positie te wankelen.

'Netanyahu wacht af en doet niets'

De situatie voor Israël wordt er door deze ontwikkelingen bepaald niet beter op. Premier Benyamin Netanyahu karakteriseert zijn politieke koers doorgaans als 'verantwoordelijk en gebalanceerd'. In de praktijk betekent dit echter hoofdzakelijk afwachten, uitstellen en niets doen. Ondertussen heeft de islamitische terreurbeweging Hezbollah in Libanon een arsenaal van vele tienduizenden raketten opgebouwd, en herhalen hun bazen in Teheran, die op topsnelheid doorwerken aan kernwapens, wekelijks dat Israël moet worden vernietigd.

Massale oorlog tegen Israël dichterbij

Het verdwijnen van Moslim-Broederschap president Morsi en het verlies van de Britse steun voor de aanval op Syrië is een enorme opsteker voor Iran en Hezbollah, die de invloed van de VS in heel het Midden Oosten, inclusief in Israël, snel zien afnemen. Bovendien wordt de bewering van de regering in Jeruzalem dat ze niet betrokken is bij de Syrische burgeroorlog door niemand geloofd. Dit zou er op niet al te lange termijn toe kunnen leiden dat Israëls vele vijanden zich aaneensluiten en hun dreigementen de Joodse staat voor eens en altijd te vernietigen zullen proberen waar te maken.

 

Xander

(1) DEBKA

dimanche, 01 septembre 2013

The Social “Big Bang” of the 21st Century Turkey: from Atlantic to Eurasia

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The Social “Big Bang” of the 21st Century Turkey: from Atlantic to Eurasia

Ex: http://www.geopolitica.ru
 

There are two important aspects of the nation-wide uprising in Turkey centered at the Taksim Square in İstanbul that deserve emphasis. First and foremost, it is an unprecetented social “big bang” of the 21st century Turkey. Secondly, the extreme hostility of the stance of the Erdoğan regime against this protest movement is equally unseen.  

The Taksim Square represents the uprising of the Turkish Nation against the Erdoğan Administration, who arrogantly attempted to trample on the Turkish Nation and the values of the Atatürk Republic. The main symbol that unites millions of people who have been filling the squares all over Turkey for about three weeks now and facing police violence everywhere is the Turkish flag. The nation-wide common slogan  these masses are chanting everywhere is “Tayyip resign! Government resign! Dictator resign!”. If this movement is to be connected to something in the past, its roots clearly lie in the Kemalist Revolution.

                                                               How it began?

            Protests were started by a small group of activists as a reaction to the demolition of the Gezi Park in Taksim, to rebuild the “historic” Taksim Military Barracks, which was also planned to house a shopping mall. The construction company had started to demolish the wall of Gezi Park and cut down the trees, when the protestors stood up to prevent any further demolition. Then the police intervened with tear gas. More people joined the activists to start a sit-in act and a night watch in the Gezi Park. The police attacked once more and more violently with tear gas and water cannons to drive the protestors out of the Park. The outcome of this sequence of  “more protestors-more police violence” was that the resistance grew very quickly and spread over the whole country covering millions of people in hundreds of protest rallies. All the demonstrations were met with police violence, tear gas, water cannons, plastic bullets. The target of the demonstrators went far beyond stopping the project of the government concerning the Gezi Park. They started to unanimously demand the resignation of Erdogan and the government. By now, there are four people killed, thousands injured, including many who are heavily injured by tear gas shells and plastic bullets.

            Before analyzing the background and reasons that led to the mobilization of masses to such an unseen extent, it might be telling to shortly look into the reasons of  Erdoğan's insistence on the project concerning the Gezi Park. This project is two-legged. One leg is concerned with the history of the Military Barracks that are to be rebuilt. After the 1908 Revolution led to the establishment of the Constitutional Monarchy in the Ottoman State, a reactionary rising was staged on the 31st of March in 1909 in Istanbul demanding to go back to an absolutist regime based on religious principles again. The rising was started in the Taksim Barracks, which was then turned into the  headquarters of this reactionary rebellion. The rising was suppressed by the Movement Army which came from Thessaloniki to İstanbul and whose staff officer was Mustafa Kemal (Atatürk).  It is thus only natural that those who desparately wish to take the revenge of the Kemalist Revolution today insist on rebuilding these Barracks as a symbol of their own stance.

            The second leg of the project is that the rebuilt Barracks are planned to house a shopping mall. I think it will be no exaggeration to regard “shopping malls” as symbols of a lifestyle imposed by the global capitalist system to the entire world. Thus the project itself is nothing but a synthesis of Ottomanism and global capitalism, reflecting the current alliance between the imperialistic system and the medieval forces in Turkey.

                                        The background of the Taksim Resistance     

            If the question is whether the social outburst in Turkey triggered by the resistance against Erdoğan's Gezi Park project was something expected or not, the answer is both yes and no. The first thing to be noted in that regard is that, for the last decade, the political and social tensions in Turkey have been growing since Erdoğan came into power, along with this process being especially accelerated within the last few years. Prior to the Taksim Resistance, the potential energy accumulated within the society had already started to turn into kinetic energy in the form of big mass demonstrations within the last one year.  Large numbers of demonstrators became familiar with tear gas, water cannons and police violence during these struggles. It was this militant rise of the people's movement, which paved the way to the current resistance. That is what underlies the answer “yes”. Due to the stochastic nature of social phenomena, however, it usually is not possible to precisely forecast the time, place and scale of social outbursts, as was also the case with the Taksim Resistance. 

            The bans and limitations introduced by the Erdoğan government last year concerning the celebration of national holidays was met with  big anger among the citizens. The Youth Union of Turkey (Türkiye Gençlik Birliği) made a call for a demonstration in İstanbul on May 19, 2012, in which more than 200 thousand citizens took part. The 19th of May is the date when Mustafa Kemal landed in Samsun in 1919 to start the National Liberation Movement and is celebrated as a national holiday dedicated to the youth in Turkey. 19 May 2012 witnessed the first big mass demonstration in Turkey in the aftermath of the Republic Meetings in 2007, which had been held in Ankara, İstanbul, İzmir and several other cities with the participation of millions of citizens. On 29 October 2012 - the Anniversary of the Foundation of the Turkish Republic – hundreds of thousands of people gathered in Ulus (Ankara) in front of the First Turkish Grand National Assembly Building under the leadership of Workers' Party (Turkey) (İşçi Partisi – Türkiye) and the Youth Union of Turkey. The police tried to prevent the gathering by attacking the crowd with tear gas and water cannons and by setting up barricades between groups that were coming to the square from different directions. Neither the police raids nor the barricades could prevent the people from gathering at the Ulus Square, from where they marched several kilometers to reach Atatürk's Mausoleum. 19 May 2012 acted as the sparkler, and 29 October 2012 was the turning point in the rising wave of the people's movement in Turkey.

            Hatay is one of the Southern provinces of Turkey bordering with Syria, where several “refugee camps” are located. As most of these are acting as “mercenary camps” from where terror is being “exported” to Syria under the patronage of the Erdoğan administration, several big mass demonstrations were held in Hatay starting as of September 2012, demanding the shutdown of these terror camps and calling for solidarity and friendship with the Syrian people. It seems also worthwhile to emphasize that these demands united people of different ethnic origins and religious beliefs in Hatay and neigboring provinces along the border with Syria.

            The trials of the so-called Ergenekon Case are being held in a prison compound near Silivri. The very fact that Silivri is a town about 100 km distant from İstanbul , while the natural location of the court in charge of this case is in Beşiktaş – a central district of İstanbul –, may give everyone some idea about how “open” these trials are to the public. The summary accusation is that the suspects of this trial (including leaders of political parties, former rectors and several academicians, journalists, retired generals and officers) have formed a secret organization called Ergenekon to overthrow the government, although many of them got to know each other well only in prison. Dr. Doğu Perinçek who is still the chairman of Workers' Party (Turkey) is among the suspects and has now been under arrest for more than five years. The common feature that unites almost all the suspects is that they are all patriotic figures who have struggled against the US plans concerning Turkey and the Middle East and have defended the Kemalist Revolution. The “Ergenekon Case” itself is a US plot implemented by the Erdogan Administration not only against the suspects, but against Turkey as a whole. Thus, it comprises along with other similar “cases” one of the most important sources of political and social tension underlying the current social outburst. There have been two big mass demonstrations (along with several other smaller ones) in Silivri in front of the court within the last year, one on December 13, 2012, and the other on April 8, 2013, both including about 100 000 participants, who had to face barricades, tear gas and water cannons. The citizens, however, insisted on staying in front of the court until the trial was over, thereby also defending the principle of the “openness of the trials to the public”.

            These are just some chosen incidences to exemplify the background of the current nation-wide resistance. It should thus be no wonder any more to anyone who sees this picture how come these young people of all ages, these women and men of Turkey have been struggling day and night all over the country for so long.

            Having gone through the source of human energy of the Taksim uprising, let us turn to the architecture of the political and social tensions in Turkey and the factors behind them. This is quite important as the people's movement in Turkey will continue to rise in waves with outcomes that will not stay confined only to Turkey itself, but will have an impact upon the entire region.

                        Erdoğan's foreign policy is tightly bound to the US and NATO

            It might be best to start with the foreign policy that the Erdoğan Administration has been following since it came into power in 2002 with a focus on the Syrian issue.

            Tayyip Erdoğan – the Prime Minister of Turkey- is known to have himself publicly declared more than 30 times that he is acting as one of the Co-Chairs of the Great Middle East Project of the USA. Abdullah Gül – the President of Turkey- is known to have admitted himself that he signed a secret “two-page, nine-item” agreement with Colin Powell in 2003, when he was the Foreign Minister of Turkey. Ahmet Davutoğlu – the present Foreign Minister of Turkey – is known to have written a book entitled “Strategic Depth” whose main message can be summarized as “Align your policies with those of big powers, if you wish to become a regional leader.” This provides a clear picture of the framework that has been shaping the foreign policy of the Erdoğan Administration.

            Erdoğan is known to be the world champion of hostility against Bashar Assad in Syria. He is   supporting the so-called “Syrian Free Army” and other terror groups against Esad logistically by all means, which include the provision of safe bases behind the front to these mercenaries in Turkey under the guise of “refugee camps”. As a consequence of this policy, the control of Turkish security forces on the border with Syria was practically lifted so that the mercenaries could cross the border freely in either direction. The displeasure aroused thereby among the inhabitants in cities and towns near the border was made visible by mass demonstrations in Hatay and other places as mentioned above.

            The terror that was exported to Syria under the patronage of the Erdoğan regime struck back Turkey itself violently. On 11 February 2013, a car bomb exploded at Cilvegözü Bordergate killing 13 people including both Syrians and Turks. The second and more tragic incidence of terror took place on 11 May 2013 in Reyhanlı, a town in Turkey very near to Cilvegözü Bordergate, when two car bombs exploded in the town center killing more than 50 people and injuring hundreds of them. Erdoğan could go to Reyhanlı only one week after the  incidence and made a speech to a crowd supposedly collected together from other regions  because he was afraid of the fury of the people from Reyhanlı. These two tragic events only added to the great fury of the Turkish people who demand peace with the neighbor and peace at neighbor's home.

            The Taksim Resistance in Turkey and the opposition of the Turkish people to Erdoğan's hostile stance against Syria combined with the inevitable tightening of the control on the Syrian border by Turkish security forces after the Reyhanlı bombs seem to have recently contributed to the Syrian Administarion headed by Beshar Esad in combatting terror at home.

            The relationship between Obama's and Erdoğan's stances concerning the Syrian issue might look puzzling at first glance, as Erdoğan seems to be the one who is ready to do everything to overthrow Esad, while Obama looks as if he were dragging his feet in this regard. It is, however, doubtless that the patent of Erdoğan's policy concerning Syria belongs to the US. Initially, he was driven against Beshar Esad by the US in an unbridled way in expectation of an easy and quick victory. When this plan failed, however, Erdoğan found himself in the midst of a mined ground, while Obama still could use the relative maneuvre space he had secured for himself by having let someone else jump to the mined ground on his behalf. It should be noted here that the “good times” between Erdoğan and Assad, the climax of which was reached by holding joint government meetings very shortly before Erdoğan's sharp turn from “extreme friendship” to “extreme hostility”, were not a product of Turkey either.

            After Obama came into office in the US, Davutoğlu became the Foreign Minister in Turkey.

In the first term (2002-2007) of AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi - Justice and Development Party), “membership to the European Union” had been the major keyword of Turkish foreign policy.  The rationale behind this policy, whose patent again belongs to the US, was to keep Turkey bound to the door of the EU in order to prevent it from seeking other alternatives and forming closer ties with Eurasia. In AKP's second term (2007-2011), however, the keyword “EU” entirely disappeared from the scene, and Davutoğlu replaced it first by “zero-problem-with-the neighbors” and then by “New Ottomanism”.

            In order to understand the rationale behind this change, let us remember the main components of the Obama doctrine, which can be summarized as (i) making more effective use of diplomatic, political and cultural channels, (ii) letting the “allies” share the burden by getting them do some of the jobs on behalf of the US rather than the US itself directly, and (iii) shifting the center of weight from regular warfare to special warfare in reshaping the world. It is the implementation of the second and third items that we presently witness in Syria.

            As for the first item, the USA was lacking direct diplomatic, political and cultural channels with the Islamic World whose effective use would help the creation of political and social footholds 

that would internalize the US plans and thus be useful in implementing them. So, the need was for a country which owned such channels and was ready to use them on behalf of the US. This country was not only to look socially and culturally Islamic, but also should introduce a reinterpretation of Islam that would get rid of all obstacles in Islam to integration with the global capitalistic market. Finally, for such a country to be influential in the Islamic World, it should not act like a proxy of the US. All this is actually nothing but what is meant by “Moderate Islam”, represented by the AKP Administration in Turkey.

            Davutoğlu's formula of “zero-problem-with-the neighbors” as well as Erdoğan's “one-minute-show” in Davos against Israel followed by his stance in the Mavi Marmara Incidence are to be evaluated within this framework. The “golden times” with Syria were not an indication of a shift of axis of the Erdoğan Administration from the West to the East, but were part of a scenario aiming at softening and weakening Syria from inside. But the difficulty that USA and the West have been facing in producing an effective opposition to Bashar Assad in the Syrian issue now nclearly shows that the task of creating an effective political and social foothold on behalf of the US was not succeeded.

            The firm resistance of Syria under Esad's leadership against the dirty war initiated by the US using the Erdoğan Administration as an instrument gained the sound support of a “Eurasian hinterland”. Assad's resistance, the international support it gained and the strong opposition of the Turkish people to Erdoğan's stance concerning Syria left Erdoğan in a cumbersome position. When the inability of the US and the West due to the big difficulties they are going through because of the global economic crisis was added to that, the claim to regional leadership or equivalently “New Ottomanism” collapsed before it even started. We can hardly deny the importance of the role this collapse played in the rise of the people's movement in Turkey and thus in the Taksim Uprising. Conversely, the strength of the nation's opposition now renders Erdoğan more inable than ever concerning Syria as well as in other major issues.

      The Second Israel = “Free Kurdistan” is an invariant of the Great Middle East Project

            One of the invariants of the US policy concerning the Middle East is to turn Northern Iraq into a permanent base of its own, or equivalently into a second Israel. This target can be reached by founding a “Free Kurdistan”. The territory of the Kurdistan Regional Government is by itself not adequate for the sustainability of such a state. Sustainability requires expansion of the territory to the North into Turkey and an opening to the Mediterranean via a “Kurdish Corridor” in Northern Syria. A possible expansion to the East into Iran is also desirable. The competence and accumulation needed for founding and running such a state is owned by the PKK. This collection of statements depicts the framework within which the USA considers the “Kurdish factor” in the Middle East.

            Turkey is now going through a so-called “peace process” with the PKK, the roadmap of which has been drawn by the US. The US authorities had been advocating for quite some time that the PKK should be taken as a negotiation partner by the Turkish Government. To cope with circumstances under which the acceptance of the PKK as a formal negotiation partner would be politically untenable for a government, the advice was that the parliamentary deputies of the BDP (Barış ve Demokrasi Partisi – Peace and Democracy Party) serve as interlocutor in negotiations. The Erdoğan Administration has followed this advice to such an extent that the current position of Öcalan and the PKK is factually far beyond that of a negotiation partner. A description that would fit the present situation best is to refer to them as “coalition partners” of the Erdoğan Administration. The process was carried out under the pretense that this was the only feasible way of liquidating the PKK. The consequence was, however, the legitimization of the PKK, rendering this separatist force stronger than ever.

            “Peace at home” is naturally the common demand of all Turkish citizens irrespective of their ethnic origins. As now the continuation of “cease fire” is made dependent upon the well-treatment of the PKK so that it continues to comply with cease fire, the social engineering behind the “peace process” is the utilization of this common demand of the people for peace by blackmailing them with the PKK terror. The success of this blackmail naturally requires a strong PKK, rather than one that has entered a liquidation process.

            The next stop of the roadmap is the change of the Constitution accordingly, the essence of which can be summarized as to remove the “Turkish Nation” along with all values of the Atatürk Republic from the Constitution. The estimation that has been rendered vacuous by the uprising of the nation was that the same blackmailing by the PKK would be useful in making these changes acceptable  to the nation and carrying it to the brink of fragmentation.

            Having noted that a “Free Kurdistan” lies at the core of the Great Middle East Project and the PKK is indispensable for the US in that regard, it would be an illusion to even think that the USA would allow the Erdoğan Administration to liquidate the PKK. The US plan is, in fact, to let the PKK and the Turkish Army to fight together in Syria and Iraq against the territorial integrities of these two countries when the time ripens for that

                        Turkey is drowning in the Atlantic System: Back to the route of the Kemalist Revolution in Eurasia

            The conquest of the state apparatus by the counter-revolutionary forces was mainly completed in 2007, when Abdullah Gül became the President. It was then that they started the operation against the members of the Turkish Army and the leaders of the patriotic forces in Turkey, who had been opposing Turkey getting turned into an instrument of the USA, under the guise of legal cases as Ergenekon, Balyoz and several others. In the meantime, they also were able to tighten their control on the judiciary. The next item on their agenda was to start the liquidation of the Kemalist Revolution from within the social life.

            The Kemalist Revolution had replaced “religion” by “nation” as the source of power. What naturally accompanied that process was the substitution of “reason and science” for “dogma”. In an attempt tor reverse this process, the AKP Administration is now trying to replace “nation” by “religion” again and substitute “dogma” for “reason and science”. This revival of the medieval approach is in compliance with the attempt of the imperialistic system to dissolve the national states of the Oppressed and Developing World.

            The reversal attempted by the Erdoğan Regime, however, required  on its part to intervene more and more not only into social life, but also into individual lives. It is precisely this increasing intervention what is now especially being met with fury by broad masses. Thus, it is no wonder that the youth and women formed the overwhelming majority in the Taksim Uprising so far.

            There is another very important process going on in Turkey, in parallel with the rise of the people's movement, one of whose main slogans is “we will win by uniting”. Namely, it is the construction of a united national front with the Workers' Party (Turkey) in its center, with the aim of carrying a national government to power. To indicate how successful this movement is proceeding, it might suffice to quote Erdoğan who said about a month ago that “the Chair of Workers' Party (Dr. Doğu Perinçek) is giving direction from prison to CHP (Cumhuriyet Halk Partisi - Republican People's Party) with his left finger and to MHP (Milliyetçi Hareket Partisi – Nationalist Movement Party) with his right finger”.

            The summary conclusion that from now on everyone has to take into account is that the rising movement of the nation has invalidated all equations concerning Turkey that do not contain the nation itself as the biggest source of power.

            Everything said in this article points at the fact that Turkey is drowning in the Atlantic System. The unique framework that will allow Turkey to live and develop embracing all its people as equal citizens irrespective of their etnic origins or religious beliefs is the Atatürk Republic. The only geography in which Turkey can set itself back to the route of the Kemalist Revolution and complete it in order to go beyond is nothing but Eurasia.

Published in Journal of Eurasian Affairs No.1, Vol. 1, 2013

samedi, 31 août 2013

Samir Amin : « Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï »

Samir Amin : « Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï »

Mohamed El-Ghazi

Face à la complexité des événements d'Egypte et à la nécessité de travailler tous ensemble contre les divisions dramatiques, Investig'Action fournit à ses lecteurs divers éclairages, même s'ils contiennent des éléments contradictoires...

Trop d’hypothèses sont faites autour de l’éviction du président égyptien Morsi par l’armée. Quelles en sont les véritables raisons ?

La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions, si vous retirez les enfants, qui sont très nombreux, et les quelques vieillards qui sont moins nombreux, cela représente pratiquement tout le pays. Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate. C’est la seule raison. Il n’y en a pas d’autres.

Quand on dit que l’armée en a profité pour faire un coup d’Etat, je dirai que si l’armée n’était pas intervenue, cela n’aurait pas été une bonne chose qu’on continue à voir Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. Ayant armé des milices de Frères musulmans, ce n’était pas acceptable. L’alternative, c’est-à-dire la non-déposition de Morsi, n’aurait pas été acceptable non plus. Je dois ajouter – tout le monde le sait en Egypte, et c’est dit aujourd’hui avec beaucoup de force – que l’élection qui avait porté les Frères musulmans et Morsi au pouvoir a été une fraude gigantesque. Une fantastique fraude sur la fabrication des listes électorales, où les Frères musulmans se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires.

D’où tenez-vous ces chiffres ?

Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. Nous ne l’avions pas appris hier ; nous le savions au lendemain de l’élection déjà. Nous connaissons des quantités d’exemples dans lesquels un même Frère musulman avait cinq cartes électorales, avec le même nom et inscrit dans cinq bureaux de vote dans des quartiers voisins. Et comme de surcroît cet électeur détenait les pouvoirs donnés par sa femme, ses enfants adultes ainsi que sa grand-mère, il pouvait voter cinq fois pour dix personnes. C’est comme cela que les choses se sont passées. D’autre part, les milices des Frères musulmans ont occupé les bureaux de vote et se sont donné, à eux seuls, le droit de voter et ont empêché, avec leur foule, les autres de voter, à tel point que les juges égyptiens qui généralement surveillent les élections et qui ne sont pas – je le dis encore une fois – des révolutionnaires, ont refusé en masse d’entériner ces élections. Le président de la commission électorale qui était un Frère musulman, par ordre de Morsi, a déclaré Morsi gagnant avant même que le dépouillement fût terminé. L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections « démocratiques » et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. Cependant, le fait qu’ils aient exercé le pouvoir pendant un an fut bien, parce qu’ils ont montré leur vrai visage. Ils ont poursuivi la même politique néolibérale que celle de Moubarak, dans une version encore plus brutale à l’égard des classes populaires et, d’autre part, ils ont violé toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie. C’est pour cela que cette déposition n’est pas un coup d’Etat militaire et c’est pourquoi cette déposition et la chute de Morsi est une victoire du peuple égyptien. Cela va de soi que ce n’est pas une victoire finale. C’est une étape dans une longue bataille politique qui va continuer des mois, voire des années.

Avec les graves débordements qui ont suivi la destitution de Morsi, pensez-vous que l’Egypte s’achemine vers une guerre civile ?

Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas de danger de guerre civile (en Egypte). Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’Etat et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Egypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Egypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. Dans le quartier de Boulaq, quand une manifestation des Frères musulmans a voulu, le 30 juin, se déplacer, ce sont les gens de Boulaq qui leur ont barré la route et qui les ont véritablement, à coups de pierres, repoussés. Morsi avait menacé : « Si on me destitue, je vous promets la guerre civile ! » Il n’y en aura pas. Les médias occidentaux, hélas !, répètent de leur côté : « L’Egypte est divisée. » Si nous voyions en France vingt millions de manifestants contre le Front National et cinq cent mille pour, dirait-on que l’opinion est divisée ? C’est grotesque de parler d’opinion divisée en Egypte et de risque de guerre civile. Concernant ces groupes djihadistes, ils viennent de deux endroits. De l’ouest de la Libye. Depuis que les pays occidentaux ont « libéré » la Libye et l’ont détruite, ce pays, aux mains de seigneurs de la guerre, est devenu la base de tout ce qu’on veut. D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. De la même manière, l’armée vient d’arrêter dans le désert occidental un groupe djihadiste venu de Libye, armé de missiles sol-sol. Alors, évidemment, avec cela, ils peuvent créer des incidents relativement graves. L’autre source d’attaque des djihadistes est le Sinaï. Parce que les accords malheureux, dits de paix entre l’Egypte et Israël interdisent une installation importante de l’armée égyptienne au Sinaï, elle a droit – je ne sais plus – à sept cents hommes, portés peut-être à deux mille. Ceci est un chiffre très petit pour une province désertique aussi vaste et montagneuse de surcroît. C’est un peu comme l’Adrar des Ifoghas. Venus avec le soutien financier de certains pays du Golfe et avec la tolérance – pour le moins qu’on puisse dire – d’Israël, ces groupes ont une existence au Sinaï. Ils l’ont d’ailleurs démontré immédiatement par une démonstration violente à Al-Arich, qui est la capitale du nord du Sinaï.

Vous venez de parler des groupes djihadistes. Sachant le caractère transnational de la violence salafiste, pensez-vous que l’armée égyptienne a les moyens d’y faire face ?

Nous, en Egypte, sommes comme vous en Algérie. L’islam politique n’a pas disparu. Il est un peu derrière nous parce qu’il a démontré sa vraie face. Chez vous, il a coûté 100 000 personnes assassinées par les terroristes. Et l’armée algérienne a fini par avoir raison d’eux. En Egypte, ça n’a coûté qu’un pouvoir civil d’une année, mais désormais l’opinion est très claire en Egypte. Bien sûr, la grande masse des Egyptiens, comme des Algériens, restent des musulmans croyants et même les coptes chrétiens en Egypte sont généralement croyants. Cependant, ils ne croient plus du tout à l’islam politique. Ce que nous entendons dans les rues du Caire – j’y étais récemment – sans arrêt, c’est : « Ihna mouch ayzin islam el baqala » « nous refusons l’islam d’épicerie ». Mais, évidemment, il reste que nous sommes dans une société comme la vôtre, où il y a encore des gens qui n’ont pas encore compris. Et il y a, malheureusement, une base objective avec la misère et le désœuvrement des recrutements possibles. D’autant qu’ils peuvent recruter ailleurs, comme ce qui se passe en Syrie, où nous savons que tous ces groupes islamistes ne sont pas syriens et qu’il y a beaucoup de Tunisiens, d’Egyptiens, d’Afghans et de Turcs. De la même manière, ils peuvent toujours opérer. Je fais confiance aux forces de l’armée égyptienne qui sont capables de faire face avec succès à ces menaces, parce que, même si dans le haut commandement, certains peut-être qui ont été des alliés des islamistes ou qui avaient fait des calculs d’alliance avec eux dans le passé existent, une grande partie des officiers égyptiens sont avec le peuple égyptien contre Morsi. Pour ce qui est des moyens face à ce genre de situations, il n’est pas facile d’éradiquer d’un coup, d’autant, comme je le disais, qu’ils ont des bases objectives en Libye et dans les pays du Golfe.

Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ?

Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Ghaza. Les Etats-Unis ont soutenu Morsi jusqu’au bout, comme ils ont soutenu Moubarak. Mais les pouvoirs politiques aux Etats-Unis sont, comme partout, réalistes. Quand une carte ne peut plus être jouée, ils l’abandonnent. Le projet de Morsi était de vendre 40% du Sinaï à des prix insignifiants non pas au peuple de Ghaza, mais aux richissimes Palestiniens de ce territoire, qui auraient fait venir des travailleurs de là-bas. C’était un plan israélien pour faciliter leur tâche d’expulsion des Palestiniens, en commençant par ceux de Ghaza vers le Sinaï d’Egypte de manière à pouvoir coloniser davantage et plus aisément ce qui reste de la Palestine, encore arabe de par sa population. Ce projet israélien a reçu l’approbation des Etats-Unis et, de ce fait, celle de Morsi également. Sa mise en œuvre avait commencé. L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : « On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien. » C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains

Selon une étude récente, une gigantesque vague d’émigration d’Egyptiens aurait lieu vers les pays du Maghreb, dans les mois à venir. Y a-t-il des signes avant-coureurs d’un tel scénario ?

Je ne sais pas d’où vient cette information. Il y a une pression migratoire très forte en Egypte comme dans tout autre pays arabe. En Egypte, il y a un chômage et une pauvreté qui sont énormes. Par conséquent, beaucoup de gens, surtout parmi les jeunes, mais pas seulement parmi les jeunes, quand ils ont l’occasion et la possibilité d’émigrer, partent n’importe où. Ils préfèrent par contre émigrer en Europe. Maintenant, les pays du Golfe, l’Irak et la Libye leur sont pratiquement fermés. Quant à la destination vers le Maghreb, je n’ai jamais entendu cette nouvelle et je ne sais pas ce que vaut cette étude.

Propos recueillis par Mohamed El-Ghazi

Source : histoireetsociete

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