Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 04 février 2014

EGYPTE : QUAND LA DICTATURE N'EST PAS LA DICTATURE

Sisi-Nasser.jpg

EGYPTE : QUAND LA DICTATURE N'EST PAS LA DICTATURE

L'Occident perd son argumentaire

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Le commandement de l'armée égyptienne a donné lundi 27 janvier mandat à son chef, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, pour se présenter à l'élection présidentielle en Egypte. Le vice-premier ministre, homme fort du pays depuis qu'il a destitué en juillet, par la force, le président islamiste Mohamed Morsi, avait peu auparavant été élevé au rang de maréchal, le plus haut grade de l'armée égyptienne, par le président Adly Mansour.
 
Ce dernier a confirmé que le scrutin présidentiel serait organisé avant les législatives. Pour tous les observateurs, cette inversion judicieuse du calendrier électoral devrait servir les intérêts du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi qui sera donc probablement élu. 

Mohamed Morsi, déposé le 3 juillet 2013, était le seul président élu démocratiquement en Egypte, et le premier non issu des rangs de l'armée, à diriger le plus peuplé des pays arabes. Tout le week-end, des manifestations et des heurts ont agité le Caire laissant à l'anniversaire des trois ans de la révolution un goût plutôt amer. Le général Mohamed Saïd, chef du bureau technique du ministère de l'intérieur égyptien, a été tué mardi 28 janvier dans la capitale égyptienne par des inconnus qui ont ouvert le feu sur lui, selon les services de sécurité du pays. Cet assassinat survient en pleine vague de répression sanglante de toute manifestation des partisans des frères musulmans et de toute une série d'attentats djihadistes visant les forces de l'ordre.

Un pays gênant pour les Occidentaux

Pourtant, dans les médias, l'Egypte est oublié. On tait, on camoufle l'Egypte. En somme, nous avons eu début juillet un coup de force, un coup d'état militaire en bonne et due forme mais pour les Occidentaux, ce n'était pas un coup d'Etat ! C'est ainsi que depuis quelques mois, on sent dans les relations internationales une sorte de distanciation polie sur tout ce qui se passe que ce soit à Gaza, au Liban, en Syrie ou en Afrique noire. On ne croit plus en rien et surtout plus au modèle démocratique et aux bons sentiments humanitaires tant vantés dans les années 90.
 
L'incapacité d'Obama à utiliser en juillet 2013 le terme de ''coup d'Etat'' pour désigner la situation égyptienne fut rédhibitoire et augure d'une certaine incapacité de l'Amérique à se repositionner idéologiquement, à posséder et maîtriser un argumentaire crédible. Barak Obama ne pouvait en effet utiliser officiellement le terme de ''coup d'état militaire'' car il aurait alors été mis dans l'obligation légale de couper l'aide financière si vitale à l’Egypte. Les Etats-Unis étaient ainsi la victime collatérale de leurs propres textes. Mais si un coup d'Etat n'est plus un coup d'état, qu'est-ce alors que la démocratie et qu'est-ce qui justifiera demain l'interventionnisme américain ?

Avec la destitution violente de Morsi, l'Occident est entré dans une nouvelle confusion politique car les Occidentaux aiment les concepts clivants, aiment négocier à l'intérieur de paramètres clairs et surtout veulent en permanence moraliser le politique pour ne pas culpabiliser leurs turpitudes. 

C'était donc des insurgés contre des dictateurs, des fanatiques contre des démocrates, des bons contre des méchants, des laïcs contre des religieux. C'est pour eux une manière de mieux comprendre et d'appréhender la politique extérieure et de l'expliquer à leurs électeurs. On s'était habitué, avant l'Egypte, qu'un coup d'état militaire était nécessairement ''mauvais'' et qu'un président élu serait forcément le ''bon'', le seul légitime. Mais il y eut Morsi après, mais qui s'en souvient, l'Algérie des années 91-92. Et si l'éviction de Morsi justifiait demain, même dans un pays comme la France, le refus de certains résultats électoraux. Quel que soit ce que l'on pense des Frères Musulmans, ce sont eux qui remportèrent les élections présidentielles. Leur formation était alors le parti le plus important du Parlement égyptien et le second parti de ce Parlement n'était pas celui des libéraux mais celui des salafistes, encore plus fondamentalistes et radicaux que les Frères Musulmans.

Une démocratie à géométrie variable

Cette confusion de l'attitude occidentale à l'égard des élections égyptiennes s'est multipliée dans tout le Proche-Orient et en particulier en Syrie où la France comme les Etats-Unis ont soutenu les rebelles les plus fanatiques au nom de la ''démocratie''. S’agissant de l'Egypte, certains commentateurs ont prétendu que l'Egypte, après tout, n'était pas mûre pour la démocratie ou pire que finalement, la démocratie n'était pas une bonne solution pour l'Egypte, qu'elle n'y était pas préparée ! Mais quel pays est-il donc prêt pour la démocratie ? En somme, le discours de la paix démocratique, le discours de l'idéologue Christopher Layne n'était que du vent. Pourtant tout le conflit afghan fut justifié par le discours démocratique. Toutes les interventions africaines ont été, jusqu'à aujourd'hui, des interventions pro-démocratiques. C'est donc le coup d'état militaire de Sissi qui a stoppé ce grand élan de générosité démocratique car pour une fois, un coup d'état n'était pas un coup d'état mais une affaire démocratique!

L'écho des évènements égyptiens qui nous parvient est comme brouillé par la sensation incommode d'une belle duperie. Avec l'Egypte, avec la Syrie, avec les pressions sur Gaza, l'Occident se dirige petit à petit vers le chaos moral de l'intervention sans une once de justification. On se retrouve exactement comme au temps de la Guerre froide lorsque les Etats-Unis et ses alliés justifiaient les coups de force d'Asie ou les dictatures d'Amérique latine, les préférant à toute autre alternative sociale sauf qu'à cette époque, les progressistes chantaient la révolution sur des vers de Neruda et dénonçaient les dictateurs et les tyrans dans les films de Godard ? Or qui, aujourd'hui, lève le petit doigt contre Sissi, le dictateur-maréchal égyptien ? En tout cas, les événements égyptiens nous enseignent ce sur quoi nous insistons toujours ici : on ne peut en politique internationale éviter la complexité, le confus et les compromissions de toutes sortes. La politique internationale n'est pas morale et ne le sera jamais.

lundi, 03 février 2014

A. Chauprade: sur l'Ukraine


Ayméric Chauprade:

L'Ukraine, nouvelle étape dans la stratégie de domination américaine

par realpolitiktv

Syrie, CentrAfrique, Ukraine : la stratégie des bons sentiments

American-Imperialism.jpg

Halte à l’impérialisme démocratique!

Syrie, CentrAfrique, Ukraine : la stratégie des bons sentiments

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Il n’y a pas de révolution spontanée. La conférence de Genève prouve que la guerre civile syrienne est bien une guerre internationale. La reprise des émeutes en Ukraine montre l’extrémisme des manifestants sans nier la répression du régime. L’élection d’une femme à la présidence à Bangui ne gomme pas les  racines religieuses et ethniques d’un bourbier africain.

Dans chacun  de ces conflits, l’occident atlantique a décrété le bien et le mal par rapport au dogme démocratique. Il se condamne à être partial et à n’avoir qu’une compréhension partielle des problèmes. Partout on reproduit les erreurs inexpiables du Rwanda ou de l’Irak et on ne tire leçon de rien. Il aura fallu des mois à la communauté internationale pour convaincre la Coalition nationale syrienne (CNS), principal conglomérat de l'opposition syrienne à l'étranger, de se retrouver dans la même pièce que le régime syrien.

Genève 2 est avant tout une tentative pour l'ONU et les grandes puissances de masquer leur incapacité à enrayer la descente aux enfers de la Syrie depuis près de trois ans. L’opposition très divisée au régime d'Assad veut obtenir un départ du pouvoir qu’il refuse et l'un des participants régional majeur du conflit, l’Iran, est exclu, ce qui est objectivement une erreur.

Si les débats entre le régime syrien et l'opposition se dérouleront à huis clos à partir de vendredi, la séance d'ouverture de la conférence de paix sur la Syrie, baptisée Genève II, a permis de donner une idée plus précise de l'empoignade à venir. Et ceux qui spéculaient sur la bonne volonté de Damas pour négocier un transfert du pouvoir à une autorité de transition sont désormais fixés.

En position de force sur le terrain face à une rébellion en proie à de graves querelles intestines, 1400 morts dans une guerre interne en un mois, le chef de la diplomatie syrienne a rejeté tout départ de Bachar el-Assad. En réponse au secrétaire d'État américain John Kerry, qui venait de rappeler que le président syrien ne ferait pas partie d'un gouvernement de transition, Walid Mouallem a répondu vertement : «Monsieur Kerry, personne au monde n'a le droit de conférer ou de retirer la légitimité à un président [...], sauf les Syriens eux-mêmes». Qui peut dire le contraire.

En Ukraine, le gouvernement qui pensait avoir repris la main a commis une erreur. En promulguant la loi contre les rassemblements, il n'a fait que provoquer une radicalisation. Aujourd'hui, il est beaucoup plus difficile de maîtriser cette contestation du régime.
 
De son côté, l'opposition est dépassée par la radicalisation du mouvement. Ils pensaient passer par la voie légale pour trouver une issue à la crise, mais ils se demandent s'ils ne vont pas être obligés de suivre les manifestants dans leur mouvement. C'est la légitimité du pouvoir qui est mise en cause, alors que Viktor Ianoukovitch vise clairement la réélection, notamment avec la signature des accords avec la Russie. La Russie est en fait l'objectif des occidentaux avec une volonté de diaboliser Poutine avant les Jeux Olympiques de Sotchi.

Quand au Centrafrique, une femme est élue à la présidence pour la joie des journalistes femmes et féministes, dont acte, mais cela ne résoudra pas le fond du problème. Il est ailleurs. Dans ce pays, où la France est intervenue le 5 décembre, «nous avons sous-estimé l'état de haine et l'esprit revanchard, l'esprit de représailles», a admis le ministre français Le Drian. «Il y a un mandat des Nations unies qui prévoit en particulier que les forces africaines de la Misca se renforcent pour arriver à 6.000 militaires», a rappelé M. Le Drian. «Elles sont en train de se constituer, même si ça a pris un peu de temps, et je pense qu'avec l'arrivée des soldats rwandais et des soldats du Burundi, on aura là une force significative», a dit le ministre.

Dans chaque cas les forces auto-proclamées du bien sous-estiment la haine des autres et font donc des analyses fausses aux conséquences terrifiantes pour les populations concernées. L'impérialisme démocratique est peut-être démocratique, mais c’est avant tout un impérialisme et le pire qui soit, celui de l idéologie au mépris des réalités.
 

dimanche, 02 février 2014

¿Por qué se opone Washington al acuerdo petrolífero ruso-iraní?

src_adapt_480_low.jpg

Según este acuerdo, Irán intercambiará medio millón de barriles de petróleo por equipos y productos rusos de muy diversa índole de los que tiene necesidad.

El periódico libanés As Safir ha analizado esta “cólera estadounidense” y busca desvelar las razones de la misma.

Paralelamente a la visita del ministro iraní de Exteriores a Rusia, EEUU intentar ejercer presiones sobre Moscú para que cambie de opinión y dé marcha atrás en su decisión de suscribir este acuerdo.

Los 500.000 barriles de petróleo poseen un valor de 1.500 millones de dólares que servirán a Irán para adquirir equipos y productos rusos.

Este dinero también servirá para crear fábricas y empresas rusas en Irán.

Para justificar su oposición, EEUU se remite al compromiso nuclear interino firmado por el Grupo 5+1 con Irán, que el acuerdo petrolero ruso-iraní supuestamente violaría.

Sin embargo, la preocupación de Washington tiene otras causas.

Una primera razón sería el margen de maniobra que este acuerdo concede a Irán en las negociaciones nucleares para un arreglo definitivo de la cuestión nuclear iraní.

Además este acuerdo energético, si es concluido, llevaría  a que el régimen de sanciones contra Irán se debilite más rápidamente de lo previsto.

Existe otra tercera razón por la que Washington se opone a este acuerdo. Los norteamericanos creen que, con él, Rusia se posiciona con ventaja en el mercado iraní de cara al futuro levantamiento de las sanciones antiiraníes.

Dicho acuerdo serviría para impulsar el crecimiento económico de Rusia y permitiría a este país incrementar sus exportaciones petrolíferas y revertir la tendencia, que quedó reflejada en 2013, a la bajada de las mismas.

En cuarto lugar, el acuerdo entre Rusia e Irán tendrá también un importante efecto en la cooperación militar ruso-iraní.

El periódico As Safir señala que “a pesar de la cólera de la Casa Blanca, el Kremlin no va a renunciar a este acuerdo con Irán”.

Moscú ha hecho saber, de esta forma, a su rival estadounidense que no concede ninguna importancia a las sanciones unilaterales aprobadas por EEUU o sus aliados europeos, y que lo único que importa son las sanciones votadas por la ONU.

Este acuerdo y otros aspectos de la cooperación ruso-iraní serán abordados durante la próxima visita del presidente ruso, Vladimir Putin, a Teherán, que tendrá lugar dentro de unas semanas.

samedi, 01 février 2014

La guerre des Saoud contre la Syrie

5245781.jpg

La guerre des Saoud contre la Syrie

 

Tout observateur du conflit syrien désireux de connaître de plus près la rébellion anti-régime aura quelque peine à s’y retrouver en raison de l’inflation des groupes armés que l’on estime aujourd’hui à plus d’un millier. La guerre fratricide dans laquelle sont plongées les principales milices djihadistes depuis le début de l’année accentue la confusion notamment sur le rôle et l’évolution d’Al Qaïda dans le conflit. Pourtant, au-delà de leurs rivalités économiques et territoriales, une même idéologie et une même stratégie les unissent et les relient à un acteur clé de la guerre de Syrie : le royaume d’Arabie saoudite.

Le wahhabisme syrien avant la guerre

Le courant religieux fondé il y a quelques 250 ans par le prédicateur extrémiste Muhammad Ben Abdel Wahhab dans le Najd en Arabie saoudite, n’est pas un phénomène de mode soudainement apparu en Syrie à la faveur du printemps arabe. Le wahhabisme dispose en effet d’une base sociale solide entretenue depuis plusieurs années par les Syriens qui vivent en Arabie saoudite et dans les autres théocraties de la péninsule arabique. En Syrie, les émigrés du Golfe sont singulièrement appelés « les Saoudiens » car à leur retour au pays, on les confond avec les vrais Saoudiens. La plupart de ces émigrés reviennent en effet imprégnés du puritanisme rituel, vestimentaire, familial et sociétal qui caractérise les royaumes wahhabites (1).

Mais le wahhabisme syrien est aussi le fait de prédicateurs salafistes chassés par le régime de Damas et accueillis par les royaumes du Golfe. Malgré la distance et la répression, ces salafistes exilés sont parvenus à entretenir des réseaux d’influence dans leurs régions et leurs tribus d’origine.

La multiplication des chaînes satellitaires émettant depuis les pays wahhabites a renforcé en Syrie la popularité de certains exilés syriens reconvertis dans le « télé-coranisme ». Le plus emblématique d’entre eux est sans doute Adnane Arour. Exilé en Arabie saoudite, celui que l’on surnomme le cheikh de la discorde (fitna), anime plusieurs émissions sur Wessal TV et Safa TV où il a popularisé les harangues anti-chiites et anti-alaouites notamment celle où il appelle à « passer les alaouites au hachoir et à jeter leur chair aux chiens ». Dans la région de Hama dont il est originaire, Arour a gardé une influence significative au point que son nom était loué dès les premières manifestations anti-régime de 2011.

D’un point de vue historique et territorial, la wahhabisation rampante de la Syrie s’est d’abord imposée dans les populations rurales échappant au sunnisme institutionnel syrien d’orientation hanafite réputé tolérant. Suite au virage libéral emprunté par le parti Baas en 2005, le wahhabisme a connu un nouvel essor dans les banlieues misérables des métropoles syriennes ou les villes de seconde zone comme Douma ou Darayya ravivant le spectre de la discorde inter-communautaire.

De nombreux Syriens qui se sont enrichis en Arabie saoudite lancèrent des campagnes caritatives dans leur pays d’origine, accroissant ainsi leur influence parmi les Syriens défavorisés. Chaque carence de l’Etat était aussitôt comblée par des réseaux de bienfaisance liés à d’ambitieux cheikhs exilés. L’un des plus connus s’appelle Mohammad Sourour Zayn Al Abidin. Il est le chef de file d’un courant prosélyte à mi-chemin entre le mouvement des Frères musulmans syriens et le wahhabisme (2).

Le moment venu, les Syriens du Golfe sont devenus les principaux sponsors privés du djihad en Syrie, aussitôt assistés dans leur « mission sacrée » par des riches donateurs saoudiens mais aussi koweïtiens, bahreïniens ou encore jordaniens, pour la plupart, d’obédience wahhabite (3).

Malgré le calme tout relatif qui faisait la renommée du régime sécuritaire de Damas avant les troubles et la guerre que nous connaissons depuis trois ans, le pays a connu plusieurs cas d’échauffourées et de provocations à caractère confessionnel. (4) Une alaouite originaire de la ville majoritairement sunnite de Tall Kalakh dans le gouvernorat de Homs m’a parlé de tentatives de pogromes anti-alaouites plus d’un an avant les premières manifestations démocratiques de mars 2011. D’autres Syriens m’ont confirmé l’installation durant la décennie précédente, d’un climat délétère sur fond de rancœurs communautaires dans les quartiers pauvres de Damas et dans certains villages d’Idlib.

Les autorités syriennes ont préféré étouffer ce type d’incidents pour éviter la contagion.

En mars 2011, les slogans hostiles aux chiites, au Hezbollah et à l’Iran scandés aux portes de la mosquée Abou Baqr As Saddiq à Jableh sur la côte syrienne ont rapidement cédé la place aux appels à la guerre contre les minorités. Alors que les Syriens manifestaient contre l’injustice, la tyrannie, la corruption et la pauvreté, certaines forces conservatrices tentaient délibérément de détourner la colère populaire vers des cibles innocentes dont le seul crime était d’exister. Ainsi, avant même que les troupes d’Al Qaïda ne tirent leur premier coup de feu en Syrie, les prédicateurs wahhabites étaient déjà à la manœuvre.

La wahhabisation de la rébellion syrienne

Si à l’aube de l’insurrection syrienne, au milieu de l’écrasante majorité des combattants de confession sunnite, on pouvait croiser quelques rebelles druzes, chrétiens, chiites et alaouites, sous la pression des agitateurs et des généreux donateurs du Golfe, la rébellion va rapidement s’homogénéiser sur le plan confessionnel et se radicaliser, contraignant les quelques combattants issus des minorités à se démobiliser et à s’exiler.

Dans leur propagande, les groupes rebelles syriens reprennent à leur compte les insultes anti-chiites en vogue au royaume des Saoud. Les chiites mais aussi les alaouites, les ismaéliens et les druzes seront systématiquement accusés par la rébellion d’être des mécréants (kouffar), des négateurs (rafidha), des zoroastriens (majous), des transgresseurs (tawaghit, pluriel de taghout), des polythéistes, des adorateurs d’icônes, de pierres ou de tombes (mouchrikines), des satanistes, des crypto-iraniens, des envahisseurs perses, des safavides ou encore des crypto-juifs (5).

Parallèlement, des bataillons aux connotations confessionnelles vont se former à l’intérieur même de l’Armée syrienne libre : bataillons Muawiya, Yazid, Abou Ubayda Jarrah, Ibn Taymiyya, Ibn Kathir, la brigade turkmène « Yavuz Sultan Selim » du nom du sultan-calife ottoman qui, au XVIe siècle, massacra alévis, alaouites et chiites…

Parmi ces groupes d’insurgés à connotation confessionnelle, il y a la fameuse Brigade Farouk, véritable épine dorsale de l’Armée syrienne libre. Aucun média occidental ne s’est même interrogé sur le sens du mot Farouk. (6) Il s’agissait pourtant du surnom du calife Omar Ibn Khattab, considéré comme un usurpateur par les chiites.

Nul ne peut oublier Khalid al Hamad, l’homme qui éviscéra un soldat de l’armée gouvernementale avant de crier en portant à sa bouche le cœur et le foie de sa victime : « Oh, héros ! massacrez les Alaouites et découpez leurs cœurs pour les manger ! ». Mais se souvient-on que cet individu n’était ni membre d’Al Qaïda, ni un simple milicien mais un commandant de la célèbre brigade Al Farouk affiliée à l’Armée syrienne libre (ASL) soi-disant modérée et aujourd’hui dirigée par Salim Idriss.

Le prédicateur Andan Arour qui appelle au meurtre de masse lors de ses apparitions télévisées fait lui aussi partie de l’Armée syrienne libre (ASL) et non pas de la rébellion dite « extrémiste ».

Ces quelques exemples montrent que la présentation de l’Armée syrienne libre (ASL) en tant que rébellion démocratique, laïque et plurielle était un pur produit marketing à destination de l’opinion publique occidentale.

De nos jours, nos médias présentent le Front islamique (FI), la principale coalition djihadiste qui fédère près de 80.000 combattants comme une possible alternative à Al Qaïda. Le leader du Front islamique s’appelle Zahran Alloush. Il est le fils de Mohammad Alloush, un prédicateur syrien ultraconservateur exilé en Arabie saoudite. Zahran Alloush a beau résister contre les deux succursales syriennes d’Al Qaïda, à savoir Al Nosra et l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) alias Daech, il développe la même rhétorique sectaire que ses concurrents. Dans une allocution prononcée devant le château omeyyade Qasr al Hayr al Charqi près d’Al Sukhna en juillet 2013, voici ce que Zahran Alloush déclarait urbi et orbi :

« Les fils des Omeyyades sont revenus au pays du Levant malgré vous. Les moudjahidines du Levant vont laver la souillure des Rafidhas , pour purifier le Levant à jamais… Les Chiites demeureront à jamais soumis et humiliés comme ils l’ont toujours été tout au long de l’histoire. Et l’Islam a toujours détruit leur Etat… La dynastie des Omeyyades a toujours détruit leur Etat ». (7)

Début octobre 2013, quatre groupes djihadistes regroupant plusieurs milliers de combattants indépendants d’Al Qaïda annoncent la création dans l’Est syrien de l’Armée de la sunna et de la communauté (Jaych al Sunna wal Jama’a). Non seulement, cette nouvelle coalition arbore un nom confessionnel clairement anti-chiite mais, en plus, elle accuse leurs ennemis d’être des safavides, un nom désignant une dynastie chiite qui régna sur l’Iran de 1501 à 1736. Par ailleurs, la nouvelle armée confessionnelle proclame sa volonté de combattre les « sectes » jusqu’au jour du jugement dernier. (8)

Par conséquent, il serait illusoire de considérer la rébellion de groupes armés contre à Al Qaïda comme un gage de respectabilité et de tolérance. En effet, tous les mouvements rebelles actifs en Syrie pratiquent le takfir, c’est-à-dire la guerre contre la « mécréance », dans un premier temps contre les courants de l’Islam qu’ils considèrent comme hérétiques et les non-croyants, ensuite contre les minorités chrétiennes et enfin contre les sunnites.

La distinction faite par les médias occidentaux entre rebelles et djihadistes est donc abusive. Entre Al Qaïda, le Front islamique et l’Armée syrienne libre, c’est en quelque sorte bonnet blanc et blanc bonnet.

Le Royaume wahhabite à l’assaut de la forteresse syrienne

En trois ans de conflit en Syrie, le régime des Saoud ne s’est pas contenté d’exporter son idéologie. Dès le début de la crise, Riyad se profile en effet comme la force d’avant-garde de la guerre contre le régime syrien. Il se fait remarquer en devenant le premier pays au monde à rompre ses relations diplomatiques avec Damas.

Lorsque l’insurrection armée éclate en Syrie, le Royaume wahhabite cherche immédiatement à en prendre le contrôle. Il charge ses agents locaux de canaliser les ressources financières, logistiques et militaires vers les groupes insurgés les plus fiables.

Au Liban, en Turquie et surtout en Jordanie, les services de renseignements saoudiens organisent des camps d’entraînement pour les rebelles syriens.

Au pays du Cèdre, l’Arabie saoudite mobilise le Courant du futur des Hariri, une puissante famille libano-saoudienne politiquement inféodée à la dynastie wahhabite ainsi que les cellules terroristes présentes dans le Nord du pays. Les groupes terroristes du Nord-Liban constituent la force de réserve traditionnelle du régime de Riyad dans sa guerre contre le Hezbollah, parti solidement implanté dans la population chiite du Sud du Liban.

Au début du « printemps syrien » (mars 2011), ce même Nord-Liban a logiquement servi à l’Arabie saoudite de base d’attaque contre la Syrie. Des mercenaires pro-saoudiens de toutes origines, mais au départ syriens, ont afflué vers les province de Homs et de Damas à partir du territoire libanais.

Le chef des opérations anti-syriennes n’est autre que le prince Bandar Ben Sultan, secrétaire général du Conseil national de sécurité saoudien. Le prince est par ailleurs surnommé « Bandar Bush » en raison de ses étroites liaisons avec l’ex-président étasunien. Coutumier des opérations secrètes, le prince Bandar a fait de l’élimination du président syrien une question personnelle. Il lui arrive de débarquer en personne à Tripoli, la capitale du Nord-Liban, pour encourager, en monnaies sonnantes et trébuchantes, les volontaires pour le djihad anti-chiite, anti-Hezbollah et anti-syrien (9). Parfois, il charge ses meilleurs agents, comme le député haririste Okab Sakr, d’assurer la logistique. Selon une enquête du journal Time, Okab Sakr se trouvait fin août 2013 à Antioche, la ville turque servant de base-arrière aux djihadistes anti-syriens du Front nord pour équiper en armes légères plusieurs unités de l’Armée syrienne libre (ASL) basées à Idlib et à Homs. (10)

Le 25 février 2013, le New York Times a révélé que des armes issues de stocks secrets de l’armée croate ont été achetées par l’Arabie saoudite et acheminées aux rebelles syriens via la Jordanie. Il était question de « multiples avions chargés d’armes » et d’un « nombre inconnu de munitions ». (11)

Le 17 juin 2013, citant des diplomates du Golfe, l’agence Reuters annonce la fourniture aux rebelles syriens par l’Arabie saoudite de missiles anti-aériens achetés en France et en Belgique. La dépêche précise que le transport de ses armes aurait été financé par la France. (12)

Au Liban, en Turquie ou en Jordanie, l’Arabie saoudite avançait ses pions à mesure que les autres sponsors de la rébellion, à savoir le régime d’Ankara et l’émir du Qatar, levaient le pied. Désormais, la Syrie était victime d’une guerre saoudienne, une guerre d’invasion et de conquête de la Syrie par l’Arabie saoudite.

Les légions saoudiennes déferlent sur la Syrie

Voyant que les Etats-Unis rechignaient à envoyer des troupes pour combattre le régime de Damas suite à l’attaque chimique survenue le 21 août 2013, le régime de Riyad a décidé de mettre les bouchées doubles en augmentant de manière significative le budget militaire et le nombre de mercenaires saoudiens pour la guerre contre la Syrie. Parallèlement, plusieurs centaines de Saoudiens, soldats d’active ou réservistes, ont gagné la Syrie pour renforcer les groupes terroristes les plus radicaux comme Al Nosra ou Daech.

Ces dernières semaines, le journal libanais As-Safir et les médias officiels syriens ont constaté cette implication accrue de la monarchie wahhabite, indiquant que plusieurs hauts gradés de l’armée saoudienne dont un colonel ont été capturés par l’armée syrienne à Alep tandis qu’un général major de l’armée saoudienne nommé Adel Nayef Al-Shoummari avait été tué dans une attaque kamikaze à Deir Attiyeh. Les médias syriens ont publié sa photo en uniforme de l’armée saoudienne. Al Shoummari serait le fils du chef des officiers de la Garde royale saoudienne. Une autre personnalité saoudienne, Moutaleq el-Moutlaq, fils du général saoudien Abdallah Moutlaq Soudairi a lui aussi été tué à Alep. À sa mort, les autorités saoudiennes ont tenté de se dissocier de son engagement en Syrie en prétendant qu’il s’était rendu dans ce pays en guerre par échapper à la justice. Le journal As-Safir note cependant que l’oncle paternel de Moutlaq al-Moutlaq, se trouve lui aussi en Syrie dans les rangs de groupes dihadistes. (13)

Parmi les milliers de Saoudiens actuellement présent en Syrie, on compte également des cheikhs influents comme Abdullah Al Mohaisany. Dans une vidéo postée sur Youtube, on le voit arme à la main, chanter des louanges au Front Al Nosra et à l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EILL), les deux branches d’Al Qaïda en Syrie et maudire les chiites et les alaouites (14).

L’inertie des services secrets saoudiens face aux départs de personnalités publiques comme Al Mohaisany pose question. Au début du conflit, les autorités saoudiennes semblaient vouloir tenir leurs citoyens à l’écart de la guerre de Syrie. En septembre 2012, plusieurs oulémas appartenant à un organe religieux gouvernemental avaient même déconseillé à leurs ressortissants d’aller se battre en Syrie. (15) Aujourd’hui, Riyad semble au contraire prêcher avec véhémence la guerre totale dans ce pays.

Fin novembre 2013, l’armée arabe syrienne a annoncé avoir capturé pas moins de 80 combattants saoudiens à Deir Attiyeh durant la bataille de Qalamoune.

Le 15 janvier 2014, l’ambassadeur syrien aux Nations Unies M. Bachar Jaafari a déclaré que 15% des combattants étrangers en Syrie étaient Saoudiens. Dans ses deux derniers discours, la président syrien Bachar el Assad a souligné la menace du wahhabisme sur l’Islam et sur le monde. Et d’ajouter : « (…) tout le monde doit contribuer à la lutte contre le wahhabisme et à son éradication. » Le président syrien confirmait ainsi que la guerre de Syrie est devenue une guerre de l’Arabie saoudite contre la Syrie.

Conclusion

Lorsque l’on parle du rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre de Syrie, par ignorance ou à dessein, les analystes occidentaux restent souvent vagues, se limitant à répéter des généralités sur les rivalités entre l’Iran et la dynastie des Saoud.

Si les médias occidentaux principalement français, sont avares de critiques envers les monarchies du Golfe, ils sont carrément muets sur l’obsession des Saoud à vouloir confessionnaliser à tous prix un conflit qui est éminemment politique, géostratégique et idéologique. Il est vrai que « nos » experts pointent le discours confessionnel et l’extrémisme de la rébellion, mais ils en parlent comme une conséquence et non comme la principale cause du conflit et de sa pérennisation.

Or, les forces du régime ont toujours mis en avant la solidarité interconfessionnelle et l’unité de la patrie au centre de leur combat, (ce que les médias mainstream se gardent de mentionner, faisant passer les forces loyalistes pour les membres d’une seule communauté) tandis que les groupes armés cultivaient leur différence et leur pureté par rapport aux communautés jugées déviantes puis par rapport à l’ensemble de la population.

Là où ces milices fanatiques ont pris le pouvoir, le chaos et la terreur se sont installés. Dans les zones dites « libérées », le jeu dangereux de la surenchère anti-chiite et anti-alaouite entretenu par les canaux de propagande saoudiens s’est rapidement mué en campagne d’extermination de tout ce qui est non sunnite d’abord et de tous ce qui est différent ensuite.
C’est le phénomène que nous observons aujourd’hui, avec la liquidation de plus d’un millier de djihadistes en deux semaines de guerre entre factions rivales se revendiquant de la même confession et de la même pratique théologique.

En trois ans de crise et de guerre en Syrie, la stratégie saoudienne est passée du « soft power » et de la wahhabisation rampante à la guerre directe.

Les Saoud ont commencé par saboter toute perspective de réforme, de démocratisation et de réconciliation en Syrie. Ils ont ensuite poussé les Syriens à s’entre-tuer en dressant face aux forces loyalistes des groupes armés créés de toutes pièces à leur image. Voyant leur projet de renversement de régime échouer, ils ont décidé de tenter le tout pour le tout, quitte à réduire la Syrie en poussière avec l’aide d’Al Qaïda.

Comme le régime théocratique de Riyad est en guerre contre Al Qaïda sur le plan domestique, certains experts occidentaux doutent encore du soutien de Riyad aux terroristes en Syrie. Or, la manipulation par les services saoudiens de groupes affiliés à Al Qaïda comme l’EIIL ou Al Nosra est non seulement une constante de la politique étrangère saoudienne mais en plus, les milices du Front islamique (FI) et de l’Armée syrienne libre (ASL) que l’Arabie saoudite soutient officiellement ont une idéologie et une rhétorique quasi identiques à celles d’Al Qaïda.

Ainsi, du chef de l’espionnage saoudien Bandar Ben Sultan au leader suprême d’Al Qaïda Ayman al Zawahiri, de l’émir d’Al Nosra Abu Mohammad Al Joulani au commandant de l’Armée syrienne libre Salim Idriss, de l’émir de Daech Abu Bakr Al Baghdadi au commandant du Front islamique (FI) Zahran Alloush, ils prônent tous le même discours, les mêmes méthodes et les mêmes objectifs en Syrie.

Le terrorisme de ces bandes armées et de leur sponsor saoudien ne laisse guère d’autre choix à la Syrie souveraine que de résister ou de disparaître.

Nous sommes décidément encore bien loin de la paix.

Bahar Kimyongür

18 janvier 2014

Notes

(1) J’ai constaté ce phénomène de wahhabisation des moeurs durant mes multiples voyages en Syrie entre 1998 et 2005. Il a été observé par Alper Birdal et Yigit Günay auteurs du livre critique sur les printemps arabes (Arap Bahari Aldatmacasi, Ed. Yazilama, 2012). L’opposant syrien Haytham Manna a lui aussi rendu compte de la wahhabisation progressive de la Syrie durant une conférence donnée à Bruxelles le 3 novembre 2013.

(2) Mohammad Sourour Zayn Al Abidin vit actuellement en Jordanie.

(3) Selon un article paru le 12 novembre dans le New York Times et signé Ben Hubbard, douze Koweïtiens dont un certain Ghanim Al Mteiri agiraient ouvertement dans le transport de fonds pour le djihad en Syrie. Des imams vivant en Europe ont également impliqués dans le trafic d’armes international vers la Syrie comme l’imam syrien exilé en Suède Haytham Rahmeh.

(4) A Qamechli, dans le Nord-est de la Syrie, des troubles inter-ethniques sanglants survenus en 2004 entre supporters de football arabes et kurdes.

(5) La légende veut que ce soit un juif converti à l’Islam du nom d’Abdullah Ibn Saba qui serait le fondateur du chiisme. Certaines sources sunnites font d’Ibn Saba un agent juif provocateur ayant eu pour mission de détruire l’Islam de l’intérieur. Mais à ce jour, les autorités chiites réfutent jusqu’à l’existence même de ce personnage et accusent les auteurs de ce “mythe” de vouloir discréditer leur foi.

(6) Farouk signifie celui qui distingue le Bien du Mal.

(7) Voir :lien

(8) Voir : lien

(9) Pour plus de détails sur Bandar Ben Sultan, cf. Bahar Kimyongür, Syriana, La conquête continue, Ed. Investig’Action et Couleur Livres, Charleroi, 2012

(10) Time, Syria’s Secular and Islamist Rebels : Who Are the Saudis and the Qataris Arming ?, 18 septembre 2012,

(11) The New York Times, Saudis Step Up Help for Rebels in Syria With Croatian Arms, 25 février 2013

(12) Reuters, Saudi supplying missiles to Syria rebels : Gulf source, 17 juin 2013

(13) As Safir, Saudi Jihadis Flow into Syria, 5 décembre 2012

(14) Voir : lien
.
La chanson reprise par le cheikh saoudien range dans le même panier les chiites et l’Amérique, ce qui est un contre-sens. Le royaume dont il est citoyen est non seulement un protectorat étasunien mais en plus, Washington est l’un des principaux soutiens du djihad en Syrie.

(15) Reuters, Saudi steers citizens away from Syrian « jihad », 12 septembre 2012

Polish involvement in Ukraine’s coup and settlement

ucraina1-1024x715.png

Polish involvement in Ukraine’s coup and settlement

By Andrew KORYBKO (USA)

Ex: http://orientalreview.org

Poland has been exploiting the destabilization of Ukraine in order to expand its influence further East at Russia’s expense. Together with Sweden, Poland launched the EU’s Eastern Partnership initiative in 2009. This was commenced specifically with the purpose of spreading Brussels’ (and Warsaw’s) sway over the non-member states on the Union’s periphery. It is also a Trojan Horse for future NATO expansion. Poland has in the past decade been jockeying for a leadership role in the EU, and the Eastern Partnership provided amble opportunity for the country to prove its importance to its NATO and EU patrons. Focusing specifically on Ukraine, Poland has unique cultural, political, linguistic, and historical ties there, especially in the areas of Western Ukraine that used to briefly be part of the Second Polish Republic. Warsaw’s political establishment has exploited these ties not only to encourage internal disruption in Ukraine (at the expense of Russia having a stable economic partner), but also to institutionalize Poland’s role as the sub-regional hegemon over the western portion.

Opposition outreach

The Polish government has issued very strong statements in support of the ‘protesters’, even going as far as to declare “full solidarity” with them, thereby nullifying any claim to impartiality that they may have previously aspired to have. Now, Poland’s Prime Minister has directly interfered in the domestic turmoil.

As the rioting in Ukraine continues to spread westward, Prime Minister Tusk spoke by telephone with opposition leader Arseniy Yatsenyuk last Sunday, stating afterwards that “We support Ukrainian democrats in their efforts to achieve a fair and wise agreement”. Poland has thus passed the threshold from official statements to actions, as the Polish government wants the world to know that it has dialogue channels open with the ‘opposition’, and this infers a level of influence over its leaders and official government support of their actions. Interestingly enough, this public revelation of contact with Yatsenyuk and support of his “Ukrainian democrats” makes Poland complicit in the coup that Ukrainian Prime Minister Azarov (who has resigned today – OR) alleges is in full motion within his country. Azarov goes on to state that “It’s a real coup attempt, and everyone who backs this coup should clearly say ‘Yes, we support the overthrowing of the lawful administration in Ukraine,’ instead of hiding behind peaceful protesters.”After officially associating with Yatsenyuk, one of the prime coordinators of the unrest, and endorsing his “Ukrainian democrats”, Poland has irrevocably proven itself to be in support of regime change.

Poland’s previous political provocations (to say nothing of the contact with Yatsenyuk) were not lost on the citizens of Kharkov, who on 23 January protested at the Polish consulate there, “demanded the closure of all Polish diplomatic missions in Ukraine, [and claimed] their staff were representing an enemy nation”. Quite clearly, the Polish diplomatic missions in Ukraine have now taken on the de-facto role of coup-supporting institutions, thereby making them actual enemies of the Ukrainian government. The same goes for Germany, which has a special relationship with permanent resident and UDAR provocateur Klitschko, who is for Germany what Yatsenyuk is for Poland – a proxy fighter in a larger geopolitical struggle against Moscow. The most honest thing that Warsaw and Berlin could do now is follow Azarov’s advice and proclaim “Yes, we support the overthrowing of the lawful administration in Ukraine”, as their actions demonstrate nothing less.

Looking for Galicja

Galicia_1897_1

Kingdom of Galicia and Lodomeria Map, 1897

Poland’s foreign policy towards Ukraine has been very assertive. Besides jointly taking the helm of the Eastern Partnership, strongly voicing support for the Ukrainian destabilizers, and publicly parading its connection to Yatsenyuk, it is now among the league of countries threatening sanctions against Ukraine. Poland’s foreign policy offensive against the Ukrainian government is designed to place it into the best position to enter into possible post-conflict multilateral negotiations, a proposal now being floated around by the influential Carnegie Endowment think tank. In defending their proposal, the authors assert, “Don’t underestimate how hard Poland has worked to revamp the EU’s Eastern Partnership initiative. Sikorski and his experts know the region extremely well, having spent the past several years working with the leaders and civil-society movements in Belarus, Georgia, Moldova, and Ukraine.” Sikorski and the Polish government’s involvement with the aforementioned “civil-society movement” leaders is an indication of intimate association with Ukraine’s coup organizers, and of course, it should not be underestimated.

Poland would like nothing more than to legitimately institutionalize its influence over Ukraine (especially the formerly Polish western half) by being internationally recognized as taking part in any multilateral negotiations to end the Ukrainian crisis. This would be an implicit admission of Poland’s new sub-regional hegemony in Eastern Europe, and it would contribute to the regional fragmentation of the country. The areas under Poland’s sphere of influence would more radically gravitate west, thereby cementing the dual East-West nature of the current Ukrainian identity. Instead of resolving regional differences, it would only exacerbate them, as Poland would encourage Western Ukrainian ‘separateness’ in the political, linguistic, and cultural domains. It is also probable that the protesters’ western nest (Lviv and the surrounding environs) may seek to declare autonomy on par with the Crimea, with Poland, Germany, and the entire EU (read: NATO) as future guarantors of its legal status.

Including Poland (or any Western [NATO] state) into any post-conflict negotiated settlement would be akin to letting a fox into the henhouse, as it would legitimize the previous violations of Ukrainian sovereignty by the West, entrench Western Ukraine’s regional oppositional identity to the rest of the state, and possibly allow NATO a foothold in carving up Ukraine at a more politically convenient time in the future.

Andrew Korybko is the Master’s Degree student at the Moscow State University of International Relations (MGIMO).

vendredi, 31 janvier 2014

Maidan is U.S. anti-Russian front

Maidan is U.S. anti-Russian front

Maidan is U.S. anti-Russian front

Ex: http://en.fbii.org

Washington's attention is now focused on the events in Ukraine. For more than a month Ukrainian citizens have rallied at Independence Square in Kiev to protest President Victor Yanukovich’s delay to sign an economic agreement with the EU. However, the U.S. has long prepared for such an eventuality, providing Ukrainian opposition with funds. Let’s try to understand, why Washington needs Maidan.

U.S. Assistance Secretary of State Victoria Nuland has been spotted in Kiev’s main opposition site in Independence Square, where she was handing out buns and cookies to Ukrainian protesters. U.S. Senator John McCain met Ukrainian opposition leaders in Kiev and voiced support for protesters camped out for weeks in the capital, a move sure to anger Moscow for what it sees as Western meddling in its backyard. McCain met opposition leaders - the ex-boxing champion Vitaly Klitchko, former economy minister Arseny Yatsenyuk and far right nationalist Oleh Tyahnybog - who are calling for Yanukovich's government to resign and for early elections. Ambassador Jeffrey Wright says something about the unbreakable friendship between peoples and newcomers of State Department officials are eyeing magnets with Maidan symbols...

Indeed, why should the West come to the rescue of Ukraine? The only thing they care about in the Western capitals is the prevention of   further rapprochement between Ukraine and Russia. The paradigm offered by Zbigniew Brzezinski is popular among Western decision makers. In the Grand Chessboard: American Primacy And Its Geostrategic Imperatives written in 1997 he wrote that without Ukraine Russia ceases to be empire, while with Ukraine - bought off first and subdued afterwards, it automatically turns into empire… According to him, the new world order under the hegemony of the United States is created against Russia and on the fragments of Russia. Ukraine is the Western outpost to prevent the recreation of the Soviet Union. The main goal of Ukraine’s association with the European Union is not improving the common people’s well-being but rather pursuing the geopolitical mission of weakening Russia. No wonder that Mr. Brzezinski and the State Department’s members were invited to the U.S. Senate, where a few days ago parliamentary hearings on the Ukrainian events were hold. The Senate Foreign Relations Committee was a mover of these hearings.

Assistant Secretary Victoria Nuland’s and Deputy Assistant Secretary of State Tom Melia’s testimonies contained the usual cliches, “First let me express our gratitude to this committee and to the U.S. Senate for your leadership on Ukraine, and for the superb working relationship between the executive and legislative branches of government on this issue,” “I also want to thank and commend Senators McCain and Murphy for bringing that bipartisan support directly to the people of Ukraine on a key weekend in December, and engaging with President Yanukovych, his government, the opposition, the business community and civil society in support of a peaceful, democratic way out of the crisis” etc.

Taken together, the testimony of Nuland and Melia seem to rest on a number of questionable assumptions:

- Clear and identifiable U.S. national interests are at stake in the debate currently being played out in Maidan Square.

- Without U.S. financial and moral support the opposition to the Yanukovych regime is unlikely to succeed.

- Russia, by offering the Ukrainian government a more attractive bailout package than that proposed by the European Union (EU) and IMF, was acting in bad faith.

- The protesters in Maidan speak for all Ukrainian people, the vast majority of whom desire to be integrated into the EU.

- The outcome of the current crisis will have a definite effect on Russia’s future development; if Ukraine chooses a European future, so too (someday) will Russia.

The Q&A portion of the hearing left little doubt that these assumptions are shared by committee chairman Robert Menendez, ranking member Sen. Bob Corker, and not surprisingly, Sens. Chris Murphy and John McCain, fresh off their recent trip to Kiev.

The less said about McCain’s questions, the better. After asserting that Ukraine “is a country that wants to be European, not Russian” and that the Ukrainian people “cry out for our assistance,” he went on, in a bizarre aside, to mention not once, but twice, that Russia was “embargoing” supplies of chocolate to Ukraine. It was that chocolate embargo that really seemed to stoke his outrage.

For their part, Menendez and Corker stayed more on point. Menendez threatened sanctions against the Yanukovych regime and was incredulous as to why the administration hadn’t already filed a complaint against Russia in the WTO. Corker’s first order of business was to scold the State Department for not adding names to the Magnitsky list, which, he said, it was supposed to do “under law.” Yet he made clear that he concurred with the witnesses’ views that “Ukraine is an incredibly important country” and the outcome of the current crisis “could be the thing that shapes policy inside Russia itself.”

At no point was there any evidence, either in the senators’ questions or in the respondents’ answers, that any thought had been given to whether it was at all appropriate for the U.S. government to get ever more deeply involved in the political life of a sovereign state halfway around the globe. No doubts were expressed over whether the choices that a democratically elected government makes with regard to its trading partners, elections, and security are the proper objects of American scrutiny. As Princeton emeritus professor Stephen F. Cohen has trenchantly noted, “It is not democratic to overthrow a democratically elected government. It’s the opposite of that.”

Nor was there any recognition that Ukraine is deeply and almost evenly divided between Ukraine’s westernizers in the urban centers such as Kiev and Lviv, and the Russophiles in the South and East, never mind the fact that Russia, Ukraine, and Belarus all have common roots which trace back to the Kievan Rus in the 9th century, The American Conservative says.

Melia went furthest (Nuland, a former State Department spokesperson, was marginally more nuanced), stating that the committee’s attention to Ukraine was warranted not only because it lay “at the center of Europe” but because it was also a “valued” and “important” partner to the United States. If those assertions didn’t raise eyebrows, then the dollar figures he cited certainly should have.

According to Melia, since the dissolution of the USSR in December 1991, the U.S. has spent - the term of art Melia used was “invested” - over $5 billion on assistance to Ukraine, $815 million of which went towards funding democracy and exchange programs. Further, since 2009 the Obama administration has funneled $184 million to programs ostensibly aimed at supporting civil society, human rights, good governance, and the rule of law in Ukraine.

It is logical to assume that the Euromaidan today spends the same money. A huge stage with lighting and acoustics, militants’ equipment, hot meals, thousands of beds, heating, medical equipment, high-speed internet, warm clothing, the buses that take militants to crush administrations of other regions... Obviously, even one day of actions at Maidan costs hundreds of thousands of dollars.

In support of this version, with reference to the Ukrainian security services, detailed scheme of Maidan funding is posted on the Internet: “Every leader of resistance team was promised a cash reward. $200 per day for each active fighter, and an additional $500, if the group is over 10 people, have been promised. Coordinators have been to pay minimum $2,000 per day of riots provided the controlled group performs direct offensive actions targeted at law enforcement officials and representatives of the public authorities. The U.S. Embassy in Kiev received cash. Active fighters and leaders were transferred payments to their personal accounts.” The information about the management of militants along with their bank accounts is also posted on the Internet.

Fmr. 16-year Member of U.S. Congress, two-time U.S. Presidential Candidate Dennis J. Kucinich reveals the far-reaching U.S. plans: “While the draft of the EU “Association Agreement” is being sold as an economic boon for Ukrainian citizens, in reality it appears to be NATO's Trojan Horse: a massive expansion of NATO's military position in the region. What's more, the Agreement occurs under the cover of nebulous economic promises for a beset population hungering for better wages.

In a country where the average monthly minimum wage stands at about $150 USD, it's not hard to understand why Ukrainians are in the streets. They do not want to be in Russia's orbit, nor do they want to be pawns of NATO.

But is the plight of Ukrainians being exploited to usher in a new military agreement under the guise of economic reform?

For NATO, the goal is expansion. The prize is access to a country that shares a 1,426-mile border with Russia. The geopolitical map would be dramatically reshaped by the Agreement, with Ukraine serving as the new front for Western missile defense at the doorstep of Russia. Should the U.S. nuclear deal with Iran fall apart, Ukraine could be employed in larger regional disputes, too.

When military spending goes up, domestic spending goes down. The winners are unlikely to be the people of Ukraine, but instead the "people" of Lockheed-Martin, Northrop Grumman, Boeing and other defense interests. The Ukrainians didn't go to Independence Square to rally for NATO. Yet NATO's benefit is clear. Less clear is whether Ukrainians will receive key economic benefits they seek.”

“The Ukrainian government made the correct decision to stay out of the EU.  Ukraine’s economic interests lie with Russia, not with the EU. This is completely obvious,” an American economist and a columnist for Creators Syndicate Paul Craig Roberts says. “The EU wants Ukraine to join so that Ukraine can be looted, like Latvia, Greece, Spain, Italy, Ireland, and Portugal. The U.S. wants Ukraine to join so it can become a location for more of Washington’s missile bases against Russia.”

“If we know fully the story of what happened, we probably came – we the United States, because that was kind of a proxy war – as close to war with Russia as we had since the Cuban missile crisis,” Stephen F. Cohen, a professor emeritus at New York University and Princteon University, states.

How long Washington will hide their involvement in the riots in Kiev? What could be the next steps of the U.S.?

The fear of U.S. troops moving into Ukraine national territory could result in another war like situation where another blood battle for control could ensue. The fear of such a step by the United States government has been sparked by the statement by John Kerry earlier in Davos, Switzerland.

Kerry had clarified that the myth of U.S. having a change in its foreign policy should be debunked. He added that America is not standing down from its policy on engaging itself in areas where there is violence and escalated human rights violations. Kerry was straight forward in his response when he said that absence of excessive troop movements or lack of threatening responses does not indicate a disengaging attitude from U.S.

The United States is considering a range of options to respond to Ukraine's crackdown on opposition protests, including possible sanctions, the State Department said. Pentagon chief Chuck Hagel also warned Kiev against using military force on demonstrators “in any fashion,” and urged restraint in December.

Several petitions, that require sending U.S. peacekeepers to Ukraine, are registered on the White House's website. Although this idea still has relatively few votes - a total of several thousand - no one can completely eliminate the option of humanitarian action involving the U.S. Army in Ukraine.

Yugoslavia, Libya, Syria... Washington typically uses a phased intervention scenario. First, the head of state is subjected to international obstruction. Then, giving the country leader’s fails, the country faces an economic embargo. Alongside this, the chaos is inspired in its territory. Finally, a proposal to introduce peacekeepers in order to end the suffering of citizens is made by NATO...

 

Turkey and Iran: The Ties That Bind

Turkey and Iran: The Ties That Bind
Turkey and Iran

As Turkey works for harmonization with Iran and Russia, an internal struggle has developed between the PM and the Gulenists that may threaten the process. If the leadership of the AKP is to be believed, it’s part of a foreign conspiracy to remove them.

Regarding the conflict in Syria, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s AKP (Justice and Development Party) government in Ankara might be on the opposite side of the fence from both Tehran and Moscow, but the depth of Turkish ties with Iran and Russia go beyond this.

Turkey is not only tied to both Iran and Russia through geography and centuries of common history, it also shares the bonds of mutual trade, culture, linguistics, and ethnic composition. Although Turkish policies and political relations with Iran and Russia are subject to fluctuation, the many links tying Turkish society to both cannot be undone, including the economic reality of their ties.

Tehran and Moscow are two of Turkey’s most important trading partners and sources of energy. Aside from Germany, in terms of Turkish exports and imports, the combined volume of Turkish trade with both Iran and Russia outflanks, by way of comparison, any bilateral trade relations Ankara has with other countries.

Realizing the importance of Turkish economic ties to Iran, it is important to note that the unilateral US and European Union sanctions set up against Iran have hurt the Turkish economy. The Turks need Iranian energy in the form of natural gas and oil. When the US government asked Ankara to cut back on Iranian energy imports, it basically expected the Turkish government to knowingly handicap the Turkish economy in order to serve Washington’s agenda.

Even under the US-led sanctions regime directed against Iran as a form of economic manipulation and warfare, Turkish businesses and the AKP government have tried their best to maintain their economic and energy ties with Iran. This has been done both openly and covertly. Turkey has even acted as a covert channel for Iran to evade the US and EU sanctions.

Among other things, the corruption scandal involving the head of the state-owned Halk Bankasi (People’s Bank), or Halkbank for short, that emerged on December 17, 2013, is a reflection of the continuation of business and trade between Turkey and Iran. Sales from Iran were silently facilitated by the Turkish bank through the purchasing of gold that was given to Tehran as payment, instead of a currency, after Tehran was blocked from using the SWIFT international money-transfer system in March 2012. Halkbank maintains that the transactions were legal and that no rules prevented trading precious metals with Iran until July 2013 and that it ceased doing so on June 10, 2013.

An internal power struggle has emerged in Turkey. The Halkbank scandal is really a sub-plot and symptom of this. Not only do the recent graft probes reflect widespread government corruption in Turkey, but it puts the spotlight on an inner tussle within the AKP and, more broadly, within the Turkish elite managing the affairs of the Republic of Turkey.

Neo-Ottomanism: Winter in Turkish foreign politics

Since 2011, the economic damage on Turkey caused by the sanctions regime against Iran has been aggravated through an aggregate of Turkish miscalculations and domestic incidents. In large part, these miscalculations are the result of the metamorphosis of Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoglu’s business-friendly ‘zero problems’ foreign policy into the much more aggressive ‘neo-Ottoman’ foreign policy.

Senior Turkish politicians believed that the so-called Arab Spring would elevate Ankara as an indisputable regional powerhouse from the borders of Morocco to Iraq. These Turkish views were also encouraged by the US and from inside the EU, with the promotion of the so-called ‘Turkish model’ for the Arabs, which buoyed the AKP government to diverge from its ‘zero problems’ policy in pursuit of neo-Ottoman dreams of unchallenged Turkish economic and political supremacy in the Arab World.

Through its neo-Ottoman enterprise, Ankara walked away from the Ankara-Damascus-Tehran axis that appeared to be forming and all the advances it had made with Libya, Syria, Iraq and Lebanon. A winter of sorts had arrived for Ankara in the field of foreign affairs. Turkish relations eventually soured, with almost all the countries on its borders and a chilling of relations began to emerge with Tehran and the Kremlin.

Neo-Ottoman foreign policy was initiated through the Turkish government’s support for the NATO war and regime change operations in Tripoli that ultimately disrupted Turkish trade with the Libyan Arab Jamahiriya. Although the Turkish government pretended it was against the war, Ankara did not veto any of NATO’s war plans at the North Atlantic Council in Brussels. Instead Turkey supported the NATO-imposed no-fly zone, actively took part in the naval embargo around the Libyan coast, manned the airport in Benghazi as the NATO provisional authority there, and facilitated the Libyan anti-government forces in multiple ways.

As a result of the Turkish government’s own actions, the intensity of Turkish business ties and trade with Libya has not recovered since the NATO war in 2011 due to the damage and instability inflected on the Libyan economy.

Gulf of Izmir, formerly known as the Gulf of Smyrna, on the Aegean Sea in the Turkish city of Izmir (AFP Photo)
 
Gulf of Izmir, formerly known as the Gulf of Smyrna, on the Aegean Sea in the Turkish city of Izmir (AFP Photo)

The events in Libya were followed by the eventual suspension of Turkish trade with Syria, another important Turkish trading partner. The discontinuation of legal trade with Syria resulted as a consequence of Erdogan’s reckless support for regime change in Damascus.

All the while, Turkey’s relations with Iraq, another major Turkish trading partner, were degenerating due to the arrogance and hubris of Erdogan and the AKP. Ankara believed that Iranian influence in the Levant and Mesopotamia would be replaced with Turkish influence and kept pushing for its affiliates to supplant the governments in Damascus and Baghdad.

Even when the AKP government saw that a formidable Eurasian alliance formed by Russia, Iran and China would not let Damascus collapse to the anti-government insurgency supported by Turkey and its NATO and GCC allies, Erdogan opted to stay the course against Damascus instead of trying to reverse Ankara’s disastrous Syria policy.

Aside from the economic damage the AKP was inflicting on Turkey, the instability that Ankara was helping support in Syria through the training, arming, and financing of insurgents in Syria began to have political and security consequences on Turkish soil too.

As the Turkish economy began to hurt, domestic political tensions began to build, the disparity caused by the AKP’s neoliberal economic policies began to hurt more, and the AKP began to act more authoritarian so as to protect its authority.

To an extent, the Gezi Park protests that spread from Istanbul across Turkey in 2013 are a reflection of the ignition of these domestic tensions.

This article was originally published by Russia Today on January 20, 2014.


A worker walks past the pumping station on the border between Iran and Turkey (Reuters)

A worker walks past the pumping station on the border between Iran and Turkey (Reuters)

 

 

Articles by: Mahdi Darius Nazemroaya

About the author:

An award-winning author and geopolitical analyst, Mahdi Darius Nazemroaya is the author of The Globalization of NATO (Clarity Press) and a forthcoming book The War on Libya and the Re-Colonization of Africa. He has also contributed to several other books ranging from cultural critique to international relations. He is a Sociologist and Research Associate at the Centre for Research on Globalization (CRG), a contributor at the Strategic Culture Foundation (SCF), Moscow, and a member of the Scientific Committee of Geopolitica, Italy.

 

Related content:

 

jeudi, 30 janvier 2014

Do “Colour Revolutions” Happen Spontaneously?

color-revolution.jpg

Vladimir Platov

Do “Colour Revolutions” Happen Spontaneously?

Ex: http://journal-neo.org
 
For over 3 years countries of the Arab world have lived under the influence of “revolutions” which have shaken the political foundations of a number of states in the region, bringing about a change in the ruling elite and the emergence of new political parties and movements. Among local – and external – media outlets there is tireless discussion of the fundamental question: to whom did these “revolutions” prove profitable and who was their real instigator?

These questions are posed by columnists following the emergence and development of “colour revolutions” in other world regions, particularly the events in Ukraine, which have seen a resurgence in recent times. Experts are especially perplexed by the actions of EU and U.S. politicians, calling the Ukrainian opposition to greater action against the country’s legally elected government – with whom, incidentally, the EU and the U.S. foster diplomatic relations, as officially attested to by those currently in power in Kiev. The matter is not only limited to calls by U.S. Senator John McCain & Company to change out the current Ukrainian regime, however; it extends also to organized financial support of individual opposition “leaders”, to whom residency is undoubtedly offered in the U.S. or countries of the EU “for revolutionary services”. A prime example of this is the Ukrainian opposition “leader” Klitschko, who has received residency in the U.S. and Germany.

Within this context, conclusions drawn by experts of the highly respected French Centre for Research on Intelligence (CF2R) may prove especially interesting: conclusions on whether “colour revolutions” are spontaneous or could be the result of coordinated operations.

The French experts believe that revolutionary reform activists in countries of Eastern Europe as well as the Arab world – in particular the April 6th Youth Movement which ousted Egyptian president Hosni Mubarak – and even South America were educated through seminars on “nonviolent revolution” strategy, held in Serbia by the famous organization, CANVAS (Centre for Applied Nonviolent Action and Strategies), which was born in 2001 of the Serbian political entity Otpor!, becoming a training centre for “nonviolent action” after the felling of Slobodan Milosevic’s regime.

CF2R experts tracked the activities of CANVAS “advisors” preparing for Georgia’s Rose Revolution and the Orange Revolution in Ukraine, as well as their close ties with the Belorussian organization Zubr (“Bison”), founded in 2001 with the goal of toppling the regime of Alexander Lukashenko. They also discovered CANVAS ties with the Venezuelan opposition.

During the winter of 2011 flags with CANVAS emblems, inherited from Otpor!, were waved by Egyptian students of the April 6th Youth Movement, playing an active role in the demonstrations on the streets of Cairo.

CF2R paid particular attention to CANVAS’s claimed funding sources, as activities of this structure require substantial financial support. In the words of CANVAS director Srda Popovic, the organization operates “exclusively on private donations”. Authors of the study, however, paint quite a different picture. According to informed French sources two American organizations actively finance CANVAS – the International Republican Institute (IRI) and Freedom House.

The International Republican Institute is a political organization associated with the U.S. Republican Party, founded in 1983 following American President Ronald Reagan’s speech before the British Parliament in Westminster, where he offered political parties and organizations abroad aid in creating “infrastructures for democracy”. It is well known that the IRI is financed by the U.S. government (in particular, through the State Department, the Agency for International Development – USAID – and the National Endowment for Democracy). Its activities include “providing broad assistance to political parties and training their activists”.

The French experts, however, clearly indicate that the International Republican Institute is, in fact, nothing more than a screen for the CIA. Under these circumstances it is worth noting that the famous activist of the Euro Maidan in Kiev, U.S. Senator John McCain, is not only a representative of the U.S. Republican Party, but also a champion of the IRI. On the basis of this information questions as to who may be guiding his actions are answered in and of themselves.

As far as Freedom House, its main activity is the “export of American values”. This Non-Government Organization was founded in 1941 and conducts research on the status of political and civil liberties in various countries. Between 60 and 80 percent of its budget is made up of grants from the U.S. government (mainly the State Department and USAID). Until 2005 its director was former CIA head James Woolsey, which, according to the opinion of CF2R experts, clearly indicates U.S. intelligence involvement with Freedom House activities. A highly remarkable fact, established by the French, is Freedom House’s invitation to famous Egyptian blogger Israa Abdel Fattah, co-founder of the April 6th Youth Movement, to attend an event held by the organization. There, she underwent training in a program for “political and social reformers”. All activities were funded by USAID.

The financial participation of the IRI and Freedom House, as well as that of the U.S. Special Forces hidden behind them, can be traced in “revolutionary activities” not only in Egypt, but also in Tunisia, Libya, Syria and other States in the Middle East region.

As noted by the French, it is extremely difficult under these conditions not to notice the U.S. role and American manipulation of events in the Middle East in recent years, even with the lack of direct references to such activities on the part of the Obama administration. Even more surprising is the fact that the Western press has been and continues to be highly discreet on this issue (with rare exceptions) and is silent about the relationship between current events in the Arab world and US “advisors”. “Even individuals who are usually forthcoming with ‘conspiracy theories’ are strangely silent”, remark the French experts.

Given that the activities of the IRI, Freedom House, USAID and other organizations heavily used by Washington in “political reforms” continue to be carried out (and not only in the Middle East), we can hardly expect a quick decline of “revolutionary” movements in the world, including those in the Middle East, Ukraine and elsewhere.

Vladimir Platov, Middle East expert, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Thaïlande: une révolte contre l’emprise américaine

140105-thailande-manifestations-642x428.jpg

Bernhard TOMASCHITZ:

Thaïlande: une révolte contre l’emprise américaine

Les désordres qui secouent la Thaïlande sont une révolte contre un gouvernement inféodé aux Etats-Unis qui galvaude le patrimoine national en privatisant les ressources

La capitale thaïlandaise, Bangkok, n’est plus le lieu idyllique que s’imaginent les vacanciers occidentaux. Les batailles de rue se succèdent entre les partisans du gouvernement de la ministre-présidente Yingluck Shinawatra, reconnaissables à leurs chemises rouges, et les opposants à ce gouvernement, généralement vêtus de chemises jaunes. Cinq personnes ont trouvé la mort jusqu’ici. La situation n’est pas prête à se calmer: le chef de l’opposition, Suthep Thaugsuban est fermement décidé à renverser Yingluck Shinawatra, qu’il considère comme une marionette de son frère Thaksin Shinawatra.

Le déclencheur de cette vague de protestations a été une loi d’amnistie fabriquée pour absoudre Thaksin Shinawatra, l’ancien premier ministre thaïlandais, qui vit en exil depuis qu’il a été renversé par les militaires en septembre 2006; en 2008, il a été condamné à la prison pour corruption. L’opposition revendique également de renationaliser le consortium thaïlandais du pétrole PTT. Ce consortium avait été privatisé peu après l’accession au pouvoir de Thaksin Shinawatra en février 2001. Le “Wall Street Journal” écrivait à l’époque: “Le premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a fait du processus de privatisation, longtemps bloqué, l’un de ses premiers objectifs économiques. Au cours des trois prochaines années, le gouvernement vendra les actions de 16 entreprises et agences nationales”.

Avant d’entamer sa carrière politique, Shinawatra avait été conseiller du Groupe Carlyle, une des plus grosses entreprises américaines de participation. Il a mis à profit ses expériences professionnelles quand il a commencé sa carrière politique, comme l’écrivait le journaliste Thanong Khantong en 2001 dans le journal thaïlandais en langue anglaise “Nation”: “En avril 1998, lorsque la Thaïlande se trouvait encore dans le marasme économique le plus profond, Thaksin Shinawatra a essayé d’utilser ses liens avec l’Amérique pour peaufiner son image politique, au moment où il fondait son parti le Thai Rak Thai”. Il a notamment invité l’ancien président américain George H. W. Bush et son ministre des affaires étrangères James Baker.

Les Américains ont rapidement reconnu l’importance que pouvait revêtir Shinawatra qui, pour sa part, a su se montrer reconnaissant. En 2003, la Thaïlande a envoyé un contingent de soldats pour perpétrer l’attaque contre l’Irak, contraire au droit des gens. Il a également entamé des pourparlers pour forger un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Thaïlande. Shinawatra a ensuite tenté d’imposer les conditions de cet accord au pays, en contournant le parlement. Le coup des militaires a empêché la traduction dans la réalité de cet accord.

Celui-ci aurait d’abord profité aux Etats-Unis. Dans un rapport de la Maison Blanche, on peut lire que l’accord de libre-échange “aurait essentiellement profité aux fermiers américains, confrontés aux droits de douane thaïlandais qui, en moyenne, sont de 35% plus élevés que les restrictions extra-tarifaires”. Robert Zoellick, un faucon de l’écurie des néo-conservateurs, qui, à l’époque était le principal des négociateurs américains et est devenu ultérieurement président de la Banque Mondiale, fut l’homme qui força Bangkok à éliminer dans le domaine agricole, “les limitations injustifiables à l’endroit des nouvelles technologies américaines”. Cette formule désigne surtout les organismes génétiquement modifiés. D’après Ernest Bower, le président du “US-ASEAN Business Council”, le traité entre Washington et Bangkok devait constituer “un précédent et un préliminaire” à tous les accords de libre-échange à négocier entre les Etats-Unis et les pays d’Asie du Sud-Est disposant d’un fort secteur agricole. L’“US-ASEAN Business Council” est un lobby qui veut amplifier les relations économiques entre les Etats-Unis et l’association des pays du Sud-Est asiatique. Parmi les 500 entreprises américaines qui sont parties prenantes dans ces négociations, on compte Coca-Cola et Google mais aussi des industries de l’armement comme Lockheed Martin et Northrop Grumman.

L’“US-ASEAN Business Council” est demeuré actif en Thaïlande après la chute de Shinawatra. De concert avec d’autres fondations américaines influentes, comme Freedom House, le Council a soutenu des “mouvements démocratiques” thaïlandais comme l’UDD (“United Front for Democracy Against Dictatorship”). Une “Union for Thai Democracy” remercie le Council pour l’avoir soutenu dans une lettre du 26 avril 2011: “Nous avons eu l’occasion de rencontrer ‘Human Rights Watch’, le ‘National Democratic Institute’ [une officine dépendant des Démocrates américains] et l’‘US-ASEAN Business Council’. Nous avons discuté de nombreuses questions (...). Le monde sait désormais, à l’heure de la globalisation, que seule une véritable démocratie peut garantir la stabilité”.

L’intérêt des Américains était que le statu quo demeurât tel quel en Thaïlande. La re-nationalisation du géant pétrolier PTT, que réclame l’opposition actuelle, bouleverserait la situation économique: en effet, le consortium énergétique américain Chevron est l’actionnaire principal de PTT depuis la privatisation de cette entreprise du Sud-Est asiatique. Il faut aussi se rappeler que PTT dispose d’un bon réseau d’oléoducs et de gazoducs. Vu les réserves énergétiques thaïlandaises, ce réseau revêt une importance stratégique considérable. Selon un dossier établi par la CIA, la Thaïlande disposerait de réserves sûres de pétrole estimées à 442 millions de barils et des réserves de gaz équivalant à 8,8 milliards de m3”.

A tout cela s’ajoute la position géostratégique de la Thaïlande et surtout de la presqu’île de Kra, dont la largeur est d’à peine 44 km. Elle sépare l’Océan Indien du Golfe du Siam. La Chine, depuis longtemps, veut creuser un canal au beau milieu de cette presqu’île pour mettre un terme au fameux “dilemme de Malakka”: le détroit de Malakka, contrôlé par des puissances tierces, limite considérablement la marge de manoeuvre des Chinois dans cette zone maritime cruciale. Zhou Fangye, de l’Académie chinoise des sciences sociales, écrivait, fin novembre 2013, dans un journal appartenant à l’Etat chinois, “Global Times”, que le creusement d’un canal “résoudrait automatiquement le ‘dilemme de Malakka’ et permettrait d’éviter le goulot d’étranglement stratégique qui limite l’accès à l’Océan Indien de la puissance maritime chinoise”. A l’inverse, le politologue néo-conservateur américain Robert Kaplan considère que le projet d’un Canal de Kra, vu son importance géostratégique, est comparable au projet du Canal de Panama et “changerait l’équilibre en Asie au profit de la Chine”.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°50/2013, http://www.zurzeit.at ).

mercredi, 29 janvier 2014

LA DISPERSIONE DEI CENTRI DI POTERE E LA TRANSIZIONE ALL’APOLARITÀ

potw_05.jpg

LA DISPERSIONE DEI CENTRI DI POTERE E LA TRANSIZIONE ALL’APOLARITÀ

Giovanni Caprara

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Gli equilibri globali del XXI secolo sono regolati da tre blocchi fra loro interrelati: Stati Uniti, Cina ed Unione Europea. Dal tramonto del bipolarismo, sancito dalla fine della guerra fredda dove USA ed URSS imperavano sul pianeta, le dinamiche economiche, politiche e militari europee ed asiatiche, hanno traghettato la società verso il multipolarismo. Una condizione più articolata e dai risvolti imprevedibili rispetto al periodo precedente. Gli attuali attori, molto probabilmente, saranno le superpotenze del futuro e questo potrebbe ingenerare la sfida di un mondo parallelo, ossia dei Paesi emergenti.

Il nuovo ordine è una diretta conseguenza della globalizzazione, con l’affermazione di economie un tempo deboli come quelle della Cina e dell’India. Le radicali differenze politiche, sociali e culturali, non sembrano consentire una integrazione coerente fra i Paesi emergenti e quelli dominanti, pertanto l’equilibrio dell’ordine mondiale non pare essere di semplice prevedibilità: al contrario la non facile coesistenza disperderà il potere in centri diversi. Le aree di influenza si allargheranno principalmente: all’Iran, all’Asia Centrale ed al Mar Cinese Meridionale e probabilmente, sarà la nascita del mondo apolare, ovvero l’incapacità dei Grandi a gestire la logica dell’economia e della politica.

Il 2014 è indicato dagli analisti come il momento di crescita dei cosiddetti BRICS, l’acronimo che unisce gli Stati di Brasile, Russia, India, Cina e Sudafrica, dove si svilupperanno i nuovi equilibri del pianeta in uno stadio di fluidità finanziaria, politica e militare. La crisi ha convinto gli investitori a tentare rendimenti migliori su mercati più difficili ma con cedole più alte, accrescendo le condizioni generali dei Paesi emergenti. Tale atteggiamento ha bilanciato il portafoglio a favore di queste aree sviluppandone le potenzialità. Nel 2014, gli esperti si attendono un consolidamento delle più importanti aziende dell’area BRICS.

Nell’ultimo decennio, l’incremento dell’economia planetaria ha dipeso per il 60% da questi cinque Paesi, modificando la geopolitica della produzione industriale. La controtendenza agli investimenti è l’inflazione e molti decisori dei mercati in via di sviluppo, stanno contrastando il fenomeno tentando di arginare l’uscita dei capitali dal proprio Paese. Il 2014 sarà interessato da una bassa valutazione dei rendimenti sul fronte obbligazionario nell’area BRICS e le valute più deboli si trasmuteranno in una nuova opportunità per gli investitori. In base ad un rapporto della Fitch Ratings, la crescita dei mercati in via di sviluppo sarà inferiore al previsto, ma superiore a quello delle economie avanzate. Il PIL cinese, nel 2014, ha una previsione di crescita pari al 7,5% e dovrebbe attestarsi al 7,0% nel 2015, l’area BRICS salirà dal 4,8% al 5,2% nello stesso biennio, dove gli Stati Uniti si fermeranno al 3,0%.

L’Europa rimarrà indietro con un previsionale fissato all’1,3% per tutto il 2015. Le riserve petrolifere africane sono il motore che sta conducendo l’economia del continente verso una maggiore consapevolezza; la Nigeria si è attestata come attore principale nelle dinamiche dell’Africa e quest’ultima nella globalità è seconda solo all’Asia. L’Economist ha stimato per il 2014 un incremento del prodotto interno lordo panafricano al 5,5%, dato che comprende anche il mancato sviluppo economico di Egitto, Libia e Tunisia.

Sulle economie forti, graverà la disoccupazione del ceto medio e se il settore di maggior crescita è quello elettronico, l’implementazione dell’intelligenza artificiale provocherà una ulteriore flessione occupazionale, almeno secondo un’indagine dell’Università di Oxford. In un prossimo futuro, è possibile un salto generazionale dell’interconnessione: la Intel ha anche previsto una diminuzione consistente del costo dei chip e ciò li renderà utilizzabili in qualsiasi settore ed anche a Nazioni non tecnologicamente avanzate, innalzando la possibilità di attacchi cibernetici. Ciò vuol dire l’intrusione nell’informazione e nei sistemi di comunicazione avversari, allo scopo di piratare o distruggere dati riservati. Il bruco Stuxnet, ha rappresentato una forte implementazione delle armi digitali, in quanto sembra che sia riuscito ad infettare 45.000 sistemi di controllo industriale della Siemens, agevolando gli incursori alla manipolazione dei processi tecnici degli impianti nucleari iraniani, benchè Stati Uniti ed Israele abbiano declinato qualsiasi responsabilità. Il mercato per migliorare le risorse informatiche, vale 10 milioni di dollari e tende allo sviluppo di strumenti adatti alla distruzione, interdizione, degradazione ed usurpazione delle reti di mappature, come precisato in un documento dell’USAF. Dunque la guerra cibernetica è definibile come un nuovo livello di scontro, dove l’arma più semplice può essere una chiavetta USB. Il conflitto asimmetrico dell’informatica è risultato essere una minaccia tecnologica e geopolitica, la quale potrebbe tendere al fallimento del governo globale, laddove la guerra cibernetica possa tramutarsi in un’arma per la disinformazione attraverso internet od anche a disposizione dei terroristi.

Tra gli altri, un conflitto virtuale è stato sofferto dalla Corea del Sud, dove furono presi di mira i bancomat ed i siti web e questo dimostra inequivocabilmente che la guerra cibernetica è estesa anche alle Aziende civili, trasformando di fatto il comparto finanziario e le imprese in un nuovo e più imprevedibile campo di battaglia. L’acquisizione forzosa di dati sensibili, vuole significare il trasferimento dei segreti di una Nazione, privandola di fatto della sua ricchezza tecnologica, a favore di elementi ostili. Pertanto, laddove uno Stato Emergente entrerà in possesso di informazioni utili al proprio sviluppo, automaticamente diverrà un nuovo centro di potere incoraggiando il processo di apolarità. Uno dei Paesi BRICS, la Cina, è stata accusata dagli Stati Uniti di aver perpetrato episodi inerenti alla pirateria informatica: tale addebito è stato mosso dall’azienda di sicurezza informatica Mandiant, che ha indicato come responsabile l’unità 61398 dell’Esercito popolare di liberazione, la quale è incaricata della Sigint del Paese, ossia della raccolta di informazioni attraverso l’intercettazione e l’analisi dei segnali trasmessi da potenze straniere. Per violare i computer si utilizzano IP di altri sistemi a loro volta piratati, detti hop points, e per identificare gli intrusi è necessario percorrere a ritroso i passaggi effettuati da quest’ultimi, sino ad individuare gli indirizzi cibernetici di origine. In questo caso, la provenienza venne accertata a Shanghai, proprio nella strada in cui ha base l’unità 61398.

A seguito di questi addebiti, la Cina ha formalmente accusato a sua volta gli Stati Uniti, i quali si sarebbero resi rei di aver violato 16 mila pagine web cinesi, di cui 2.000 governative. Dei 73 mila indirizzi IP rintracciati a ritroso dall’unità 61398, la maggior parte sono risultati essere statunitensi. Nel 2013, l’affermazione delle economie emergenti ha consacrato le obbligazioni in valuta locale, le quali sono state in linea con la crescita interna e le dinamiche dell’inflazione, i cui indicatori sono prevalentemente al ribasso. Nel 2014 questo ciclo si dovrebbe stabilizzare, con la probabile conseguenza di una competizione fra le banche centrali, al fine di creare liquidità per scongiurare la pressione della rivalutazione monetaria. L’OCSE prevede un futuro che vedrà la Cina assoluta protagonista sui mercati, con una proiezione tale da diventare la prima economia entro il 2016. Il tasso medio di crescita è stimato all’8%, con un piano di investimenti che dovrebbe interessare i settori immobiliari, agricoli, energia ed infrastrutture. La previsione su quest’ultime appare piuttosto scontata, in quanto sono carenti in tutte le Aree in via di sviluppo, pertanto possono facilmente essere identificate come incentivo ad investimenti remunerativi.

L’Europa è il maggior importatore dei prodotti cinesi che incide del 20% sul PIL regionale, ma la crisi economica ha ridotto il livello di acquisizione, pesando sulla proiezione del Governo Centrale, il quale, come detto, si è prefissato l’obiettivo di crescita al 7,5%, dunque in leggera controtendenza al previsionale dell’OCSE. Il punto debole dell’espansione finanziaria cinese è nell’allargamento della classe media urbana, dove alla consapevolezza del suo peso sociale, si contrappone l’ineguaglianza delle aree rurali, ancora poco sviluppate. L’incremento della domanda sul mercato interno è la possibile svolta per compensare queste differenze marcate, ma soprattutto per tenere costante il livello di crescita. Pertanto, sarebbe auspicabile una trasposizione ad un modello economico avanzato, dove l’esportazione non sia l’unica base per il benessere dei ceti sociali cinesi. L’apolarità sembra però fondare il suo inizio proprio in Europa, dove la storia e gli interessi contraddittori e divergenti rischiano di frammentarla: i Paesi nordici, rispettano le regole comunitarie al contrario di quelli del sud, bisognosi di aiuti economici. Potrebbe essere un momento di mancata solidarietà fra Nazioni appartenenti ad una stessa unione, forse incentivata dalla debolezza franco-tedesca, con il Presidente francese ed il Cancelliere tedesco divisi dalla fede politica. La diversità delle posizioni assunte sulla risoluzione della crisi siriana è una possibile indicazione della frammentazione europea, con la Francia allineata agli Stati Uniti, il non interventismo della Germania, la tattica di attesa britannica e l’auspicio italiano sulla risoluzione politica. Un segno di distensione, approvato anche dal Governo italiano, è nella proposta transalpina di una ritrovata integrazione europea basata sull’occupazione, sulla convergenza fiscale ed uno sforzo comune per accelerare la crescita, condizioni che se non dovessero avere un riscontro sul breve termine, potrebbero tornare ad ingenerare gli attriti.

Per alcuni analisti, l’apolarità è definibile come una paralisi del sistema, da addebitare ad una diminuzione generalizzata del potere in tutte le aree, dove nessun Paese sarà in grado di regolare le dinamiche politiche, economiche e militari a livello globale. Di fatto si genereranno tanti piccoli centri di valore strategico. Il numero dei Governi assunti a ruoli importanti sta aumentando ed a questi si aggiungono l’FMI, il WTO, organizzazioni private, istituzioni finanziarie e le multinazionali, tanti soggetti che pesano sul dinamismo internazionale. L’instabilità nel Pacifico e nel Mar Cinese con l’attrito fra Cina, Giappone, Corea del Nord ed USA, sono i nuovi focolai di destabilizzazione, responsabili anche del processo di apolarità, dunque alla incapacità delle superpotenze a tenere saldo il controllo sull’evoluzione della situazione. L’alternativa a questa futuribile condizione rimane la multipolarità, con gli Stati Uniti come attore protagonista, coadiuvati dalle Nazioni continentali con la geopolitica a substrato delle Relazioni internazionali. E’ auspicabile che siano i Paesi del BRICS, piuttosto che dell’Area degli Emergenti, ad indicare quali siano gli attori del sistema globale ed il ruolo che essi stessi intenderanno assumere negli equilibri internazionali.


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

URL to article: http://www.eurasia-rivista.org/la-dispersione-dei-centri-di-potere-e-la-transizione-allapolarita/20737/

Crise ukrainienne : entretien avec Xavier Moreau

un-opposant-a-recupere-un-bouclier-aux-forces-anti-emeutes-apres-la-charge-non-loin-du-siege-du-gouvernement-photo-afp.jpg

Crise ukrainienne : entretien avec Xavier Moreau

 
KIEV (NOVOpress) – Éditorialiste du site d’analyses de géopolitique www.realpolitik.tv, russophone, Saint-Cyrien et officier parachutiste, titulaire d’un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonne, Xavier Moreau vit et travaille à Moscou. A ce titre, il bénéficie d’un accès à des informations directes en provenance d’Ukraine, non déformées par le prisme des médias occidentaux. Il a bien voulu répondre aux questions de Novopress sur la crise que traverse l’Ukraine depuis de nombreuses semaines.
 
Quelles sont les origines de la crise que traverse aujourd’hui l’Ukraine ?
 
 
Les origines sont diverses. Du point de vue de l’Histoire européenne, le contrôle de l’Ukraine est un enjeu stratégique pour la Russie, la Pologne et l’Allemagne. Il est devenu, par la suite, un enjeu pour les États-Unis, dont l’idéologie géopolitique affirme la nécessité de contrôler la plaine ukrainienne, afin d’empêcher la puissance eurasiatique russe d’être européenne. A l’heure où les Américains se retirent d’Europe, chasser les Russes d’Ukraine éviterait une remise en cause trop rapide de l’hégémonie atlantiste. Ces différentes forces s’appuient sur les différentes composantes de l’Ukraine moderne, issues de la deuxième guerre mondiale.
 
Les diplomaties américaine et allemande sont passées maîtresses dans l’art d’utiliser ces groupuscules (…)
 
La non-signature de l’accord de coopération, qui n’apportait absolument rien à l’Ukraine, n’est bien sûr qu’un prétexte.
 
Ces manifestations d’une opposition pro-européenne sont-elles à classer dans la série des révolutions de couleur qui ont secoué l’Europe centrale et orientale depuis le début des années 2000 ?
 
Elles se rapprochent davantage des crises yougoslave ou syrienne. Les révolutions colorées sont arrivées à l’issu d’un processus électoral litigieux et avaient donc une légitimité, sans doute contestable, mais réelle. Dans le cas de l’Ukraine, il s’agit de déstabiliser un pouvoir légitime et démocratiquement élu aux moyens de bandes armées extrémistes. En Bosnie, au Kosovo et en Syrie, elles étaient composées d’islamistes, en Croatie et en Ukraine de fascistes. Les diplomaties américaine et allemande sont passées maîtresses dans l’art d’utiliser ces groupuscules, qui étaient d’ailleurs déjà présents en 2004 à Kiev. C’est à ce moment que nous avons commencé à parler de l’alliance orange/brune.
 
Quelles sont les forces en présence ?
 
Du côté du gouvernement légal et légitime, on trouve le Parti des Régions, qui s’appuie sur l’Ukraine de l’Est, fortement industrialisée et russophone, ainsi que sur la Crimée, qui est en fait une terre russe, donnée en cadeau à la République Socialiste Soviétique d’Ukraine en 1954 par Nikita Khrouchtchev. Le Parti des Régions est actuellement tiraillé entre les personnages qui composent son élite, et dont les intérêts divergent. C’est ce qui explique le marasme politique actuel.
 
Du côté de l’opposition, nous trouvons le parti UDAR de Vitali Klitschko qui est une construction germano-américaine. Vitali Klitschko semble plein de bonne volonté, mais s’est révélé être un parfait imbécile. Son absence totale de sens politique lui fait exécuter sans nuance les consignes du département d’État américain. Il portera une grave responsabilité si le pays bascule dans la guerre civile.
 
Nous trouvons également Arseni Iatseniouk, qui appartient à l’équipe de Yulia Timoshenko. Il est de ce fait bien moins légitime que Vitali Klitschko, dont l’honnêteté ne peut être remise en cause. Il est important de souligner, qu’aucun de ces deux membres de l’opposition ne sont véritablement reconnus par les manifestants. Vitali Klitschko s’est d’ailleurs adressé aux extrémistes ukrainiens dans sa langue natale qui est le russe. Vous pouvez imaginer leur réaction…
 
Le troisième mouvement d’opposition est le parti fasciste « Svoboda », ancien parti social-national d’Ukraine, qui affiche un rejet radical de tout ce qui est russe ou russophone. Il est influent principalement dans l’extrême ouest de l’Ukraine autour de la Galicie. Dans son giron, s’affolent une galaxie de mouvements encore plus radicaux et sectaires, difficilement contrôlables, mais qui bénéficient, malgré leur antisémitisme affiché, du soutien des occidentaux (États-Unis, Union Européenne, Allemagne, Pologne…). Sans eux, le mouvement d’Euromaïdan aurait pris fin sans violence, dès le mois de décembre.
 
 
Viktor Ianoukovytch a-t-il fait une erreur en proposant à l’opposition d’intégrer le gouvernement ukrainien ?
 
 
Il essaie de jouer au plus fin, et veut vraisemblablement mettre en évidence l’inaptitude à gouverner de l’opposition et son incapacité à sortir l’Ukraine de cette crise. La véritable question est de savoir pourquoi Viktor Ianoukovytch laisse 2000 fascistes à Kiev – et quelques centaines en région – déstabiliser gravement l’Ukraine, alors que la légitimité et la légalité sont de son côté.
 
Je pense qu’il y a deux raisons principales. La première est liée au caractère de Viktor Ianoukovytch, qui pour être franc, n’est pas quelqu’un de très courageux. Le politologue russe, Gleb Pavlovski, proche de Vladimir Poutine, avait d’ailleurs signalé la lâcheté du Président ukrainien en 2004. Bien qu’assuré du soutien russe, il avait préféré abandonné le pouvoir à Viktor Iouchtchenko‎, dont la victoire n’était pas plus certaine que la sienne.
 
La deuxième raison n’est pas plus glorieuse. Viktor Ianoukovytch, aidé de ses fils, aurait passé les trois premières années de son quinquennat à rançonner les oligarques ukrainiens, y compris ceux qui l’ont aidé à être élu. Il se serait ainsi mis à dos nombre d’entre eux. La fortune colossale, ainsi accumulée par sa famille, pourrait être saisie dans le cadre de sanctions américaines ou européennes.
 
Ce sont ces deux raisons qui expliquent le mieux, l’inaction du Président ukrainien. Quelle que soit l’issue de cette crise, le Parti des Régions doit changer de leader.
 
Quelle issue voyez-vous à la crise ukrainienne ?
 
C’est difficile à dire. L’enchainement des événements est révolutionnaire dans le sens où des groupes peu nombreux mais hyper violents affrontent un pouvoir faible. En revanche, tant que la police ou l’armée n’ont pas été retournées, le pouvoir en place peut reprendre la main en quelques jours face aux extrémistes de l’ouest. Cela ne se fera pas sans violence, ni-même sans morts, mais n’importe quel État d’Europe de l’Ouest n’aurait jamais permis l’envahissement de bâtiments ministériels, quitte à tirer sur des manifestants armés.
 
Pourquoi la communauté européenne soutient-elle des manifestants pourtant ultra-violents ?
 
Tout d’abord, il faut rappeler qu’en matière de politique étrangère, l’Union européenne est une chambre d’enregistrement des décisions prises par Washington et Berlin. Ce soutien aux groupuscules fascistes et antisémites n’est cependant pas étonnant. Le département d’État américain sait parfaitement bien que les leviers sur lesquelles il s’appuie habituellement (médias, partis libéraux ou sociaux-démocrates, minorités sexuelles…) ne sont pas suffisamment contrôlés ou influents pour faire basculer politiquement l’Ukraine. La solution est donc de lancer une campagne de déstabilisation de type révolutionnaire, et cela ne peut se faire qu’au moyen de l’un des quatre piliers traditionnels de l’influence américaine (trotskisme, fascisme, islamisme ou crime organisé). L’issue la plus favorable pour les révolutionnaires serait la mise en place d’un « gouvernement fasciste de transition », sur le modèle de ce qui s’est fait en Croatie, où un gouvernement social-démocrate a succédé à celui de Franco Tudjman et a fait rentrer le pays dans l’UE et dans l’OTAN.
 
Dans le pire des cas, même s’il échoue, le gouvernement américain aura transformé l’Ukraine en champ de ruine, culpabilisant les Européens de ne pouvoir régler un conflit en Europe sans l’OTAN. C’est peut-être là que l’Allemagne et la Pologne hésiteront à suivre le jusqu’auboutisme américain, d’autant plus que contrairement aux années 90, la Russie soutiendra loyalement la partie russe et russophone. L’autre élément pourrait jouer en faveur du pouvoir légal est la multiplication des actes antisémites par les groupuscules fascistes. L’ambassade israélienne à Kiev a d’ailleurs lancé un appel au gouvernement ukrainien.
 
Xavier Moreau, merci.
 
Propos recueillis par Guy Montag pour Novopress

mardi, 28 janvier 2014

France – Arabie saoudite: liaison dangereuse

Arabie-Saoudite-roi-Abdallah.jpg

Aymeric Chauprade
 
inv

France – Arabie saoudite: liaison dangereuse

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com

inv

Au moment où les États-Unis et la Russie démontrent qu’une sortie de crise pacifique est possible à propos de l’Iran, Paris choisit de s’aligner sur les positions bellicistes de l’Arabie saoudite face à la Syrie et l’Iran.


Comment expliquer que la France qui, du général de Gaulle jusqu’à Jacques Chirac, avait maintenu séculairement notre tradition d’équilibre en politique étrangère, puisse aujourd’hui autant s’en écarter ?


L’Arabie saoudite est certes le premier producteur et exportateur de pétrole mais elle est, avant tout, le cœur « nucléaire » d’un islam rigoriste, conquérant et même terroriste. Longtemps allié des États-Unis aux côtés d’Israël pour détruire les régimes arabes modernisateurs, le royaume wahhabite est, partout dans le monde, la source première de la radicalisation de l’islam. Tant que l’État profond saoudien et ses services secrets séviront, aucun islam apaisé ne pourra l’emporter dans le monde musulman, aucune tradition locale ne pourra tempérer le Coran et aucune paix véritable ne sera possible entre le monde islamique et les autres civilisations. L’État saoudien est responsable de l’implosion syrienne et des 130 000 morts qui en résultent, des décapitations de chrétiens par les hordes salafistes, comme il est sans doute derrière l’attentat de Volgograd en Russie.


Est-ce donc avec ce pays qui coupe des mains d’enfants, réprime physiquement les homosexuels et réduit les femmes et les travailleurs immigrés à l’esclavage, que le « pays des droits de l’homme » entend refonder sa politique arabe au Moyen-Orient? J’ai toujours défendu la realpolitik et je ne ne suis pas un partisan de l’idéalisme en politique étrangère, mais il y a des limites au cynisme et au « court-termisme ». Or, avec l’Arabie saoudite, nous, Français, entrons en contradiction avec ce que nous sommes !


Nous avons, au minimum, 6 millions de musulmans qui vivent sur le territoire français, dont l’immense majorité est sunnite. Voulons-nous que l’enchevêtrement économique de la France et de l’Arabie saoudite favorise la radicalisation des Français musulmans ? On ne peut pas faire la guerre contre le fondamentalisme islamique, soutenu par l’Arabie saoudite et le Qatar, au Mali et jusqu’en Centrafrique, et prétendre, en même temps, faire de Riyad notre meilleur allié au Moyen-Orient. Notre politique étrangère ne peut s’asseoir sur ce paradoxe intenable alors que bien d’autres choix sont possibles, à commencer par un retour en Iran, un pays bien plus prometteur sur le plan économique et humain.


L’Iran a autant de pétrole (2e réserve mondiale) et bien plus de gaz (2e réserve mondiale) que l’Arabie saoudite ; c’est surtout un État multimillénaire solide qui se réformera quand l’Arabie saoudite, wahhabite dans ses fondements, ne pourra le faire. Avec la Russie, l’Iran est sans doute l’allié stratégique et énergétique naturel de l’Europe, sur le continent eurasiatique où la Chine de demain pèsera lourd.


Les États-Unis sont en train de se dégager en douceur de l’alliance avec l’Arabie saoudite et ce n’est pas un hasard si, au même moment, des voix (Congrès, justice) s’élèvent à Washington pour réexaminer les liens troubles entre Al-Qaïda et l’Arabie saoudite à propos du 11 septembre. Il n’est pas impossible que les Américains « gardent au chaud » quelques révélations qui pourraient s’avérer bien embarrassantes pour la France lorsque celle-ci se sera enfoncée plus profondément et imprudemment encore dans l’alliance saoudienne…

The Great Nicaraguan Canal

nc-1.jpg

The Great Nicaraguan Canal, or the Chinese puzzle for America

Nil NIKANDROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
The idea of building an interoceanic canal through Nicaragua, similar to the Panama Canal but deeper and wider, has inspired the Nicaraguans for decades. There have been a number of obstacles to the realisation of this idea, but the main obstacle has been sabotage by the US, for whom the implementation of large-scale projects in a country ruled by Sandinistas is completely unacceptable. 

The operation of the Panama Canal, despite the formal transfer of control to Panama in 2000, is firmly tied to the military-strategic and geopolitical interests of the US. In recent years, crisis situations have been created in many regions of the world through the efforts of the Pentagon, and there is no guarantee that such events will not also take place in Latin America. This is exactly why the news regarding the forthcoming construction of the Great Nicaraguan Canal (GNC) was received so enthusiastically by the Latin Americans. The alternative interoceanic route – a call of the times – is an international megaproject costing USD 50 billion that could be a controlling factor on the imperial ambitions of the US. The construction of the canal is expected to begin at the end of 2014-beginning of 2015.

Nicaraguan President Daniel Ortega has taken a gamble on China, Russia and Brazil for this project. The United States, meanwhile, has taken a backseat, which is why Washington has rejected every opportunity for US companies to take part in GNC’s construction. In fact Managua did not expect any different from the Americans, and the promotion of the project began without them.

In July 2012, the National Assembly of Nicaragua passed a law prepared by the government «On the legal status of the Great Interoceanic Canal and the creation of its management structure». This structure (The Authority of the GNC) is authorised to build the canal, and will also be responsible for its future upkeep. It has become known that the project’s investor is Empresa Desarrolladora de Grandes Infraestructuras S.A. (EDGISA). The Authority of the Great Interoceanic Canal and EDGISA have signed a contract with the Chinese company HK Nicaragua Canal Development Investment, which has been given the authority to develop the project. The agreement also contains a clause on the special functions of the project’s operator, which will be responsible for ensuring the development of the infrastructure and the management of the construction, as well as dealing with shareholders. The operator company HKND Group Holdings Limited, which was registered on the Cayman Islands in November 2012, is managed by experienced Chinese businessman Wang Jing, who enjoys support at the highest state level...

There are a number of confidential issues in the GNC’s construction plans, as there are in any large-scale business projects. Making sense of these intricacies is difficult for even the most experienced third-party analysts. An important provider of regional support for the GNC is Venezuela, which is increasing its volume of oil supplies to China. Every now and then, Rafael Ramírez, Venezuela’s energy minister, issues politically correct statements on maintaining the volume of oil exports to China, while at the same time statements that are making Washington uneasy can be heard from the mouths of Venezuelans: «We are selling oil to China because it is the second-largest economy in the world and soon it will be the largest. While the US and Europe are in crisis, the Chinese economy continues to grow». Oil experts are interpreting Ramirez’s words like this: China will eventually become the main importer of Venezuelan oil, both heavy crude oil and light crude oil. Preparation for this is under way, as evidenced by China’s programme for the construction of large-capacity tankers for the Venezuelan oil company PDVSA. The first of four «Carabobo» VLCC-class tankers with a capacity of 320,000 deadweight tons was launched in September 2012. Tankers of this class can carry up to two million barrels of oil in a single voyage.

The Panama Canal, which was designed for vessels with a maximum capacity of up to 130,000 deadweight tons, cannot cope with the intensity of modern-day interoceanic traffic. Work is being carried out at an increased rate to widen the canal for the passage of higher-tonnage vessels. This is unlikely to provide a satisfactory solution, however. The reconstruction of the canal currently under way will allow for the passage of vessels with a capacity of up to 170,000 tons, but there are already hundreds of vessels in existence today that would be unable to use it. In the future, the number of large-capacity tankers (up to 250,000 tons and more) will increase tenfold. 

The Nicaraguan Canal will further promote trade and economic ties between countries in Latin America and the BRICS group of countries (Brazil, Russia, India, China and the Republic of South Africa). The realisation of the Nicaraguan megaproject will be yet further confirmation that Washington’s positions in Latin America are weakening, and that the region is being fiercely infiltrated by other powers, competition from which is neutralising the hegemonic claims of the US. And this is not happening just anywhere, but in those territories that were previously considered to be the Empire’s back yard.

The US Administration is trying to break this trend and create new alliances like the Pacific Alliance in order to undermine the processes of Latin American integration. It is also promising soft forms of cooperation with NATO to its closest allies, as happened with Colombia. The various methods of weakening, and in the long term removing, the authority of the Sandinista government have been miscalculated. In order to solve this issue, one of the largest US embassies in the Western Hemisphere has been set up in Nicaragua. It is headed by Phyllis Powers, who has experience of working in Panama. 

Issues related to the GNC are a priority for the US Embassy in Nicaragua. The objectives set are comprehensive: to gather information on the project’s key organisers and China’s intentions regarding the use of the canal for military purposes, including the creation of naval bases, expose corrupt schemes and so on. An exceptional amount of attention is being paid to the development of recommendations on how to compromise the project, the preparation of ideas for the introduction of propaganda campaigns regarding its lack of potential and its unprofitability, and so forth. 

On the whole, Daniel Ortega’s government is aware of these plans and intentions. This is possibly why (for preventive purposes) the Nicaraguan Foreign Ministry published a list of all diplomatic missions accredited in the country. As a rule, each mission includes between three and ten employees, whereas the US Embassy in Managua provides work to no less than one hundred Americans. As well as this, there are also the Peace Corps, USAID Agency employees, and a good ten other suspicious «charitable» organisations operating in the country. 

Ambassador Phyllis Powers’ right-hand man is Charles Barclay, who has 25-years of experience working in the State Department. One of his missions was in Mexico, where Barclay was in charge of a political intelligence agency and became famous for regularly sending encrypted telegrams to CIA headquarters on the alarming penetration of mythical Iranian terrorists into the country of Aztecs. The subject was a fashionable one, and the resident earned his stripes for it. In Cuba, Barclay was responsible for the organisation of a dissident group of journalist bloggers and the financing of their activities. Now in Nicaragua, the authorities are aware of Barclay’s true mission and the critically dangerous concentration of US intelligence agency employees in the country. 

The Nicaraguan authorities are also aware of the NSA Task Force operating under the roof of the embassy, which is carrying out electronic surveillance of government agencies, military leaders and security agencies. US intelligence agencies in the country are also carrying out the phased implementation of destabilisation scenarios. One of the main objectives is to review the dubious GNC agreements with the Chinese, and then reject the project under the pretext of the exposure of numerous cases of corruption. The names of people from Daniel Ortega’s inner circle who are allegedly using the project for the purposes of personal enrichment are already being bandied about in the press. 

It is noteworthy that at the end of last year, the US State Department criticised the ruling Sandinista National Liberation Front over the reform of its Constitution. The State Department called the proposals «anti-democratic». If the reform is approved, it will allow Ortega to run for a fourth term in the 2016 elections. 

The battle for and against the GNC is still going on, and it seems that the US is planning to use its entire arsenal of covert warfare in order to «cleanse» Nicaragua of both the Chinese and the Sandinistas. 

lundi, 27 janvier 2014

La invasión israelí de Gaza y los campos marinos de gas

 
por Prof. Michel Chossudovsky
 

alt

La invasión militar de Gaza por parte del ejército israelí en diciembre de 2008 tiene una relación directa con el control y posesión de las estratégicas reservas marinas de gas.

 

Se trata de una guerra de conquista. En la costa de Gaza hay unas inmensas reservas de gas que se descubrieron en 2000.

 

En un acuerdo firmado en noviembre 1999 la Autoridad Palestina (AP) concedió los derechos durante 25 años de prospección de gas y de petróleo a British Gas (BG Group) y a su socio ubicado en Atenas Consolidated Contractors International Company (CCC), propiedad de las familias libanesas Sabbagh y Koury.

 

Estos derechos sobre los campos marinos de gas corresponden en un 60% a British Gas, un 30% a Consolidated Contractors y un 10% al Fondo de Inversión de la Autoridad Palestina (Haaretz, 21 de octubre de 2007).

 

El acuerdo entre la AP y BG-CCC incluye la explotación de los campos y las construcción de un gaseoducto (Middle East Economic Digest, 5 de enero de 2001).

 

La licencia de BG cubre toda la zona marítima de Gaza, que es contigua a varias instalaciones marítimas de gas israelíes (véase el mapa abajo). Hay que indicar que el 60% de las reservas de gas a lo largo del litoral de Gaza e Israel pertenece a Palestina.

 

El grupo BG perforó dos pozos en 2000: Gaza Marina-1 y Gaza Marina-2. British Gas calcula que las reservas son del orden de 1.4 billones de metros cúbicos, valorados en unos 4.000 millones de dólares, según cifras hechas públicas por British Gas. El tamaño de las reservas de gas de Palestina podría ser mucho mayor.

alt

alt

¿Quién es dueño de los campos de gas?

 

La cuestión de la soberanía sobre los campos de gas de Gaza es fundamental. Desde un punto de vista legal, las reservas corresponden a Palestina.

 

La muerte de Yasser Arafat, la elección del gobierno de Hamas y la debacle de la Autoridad Palestina han permitido a Israel establecer un control de facto sobre las reservas marítimas de gas de Gaza.

 

British Gas (Grupo BG) ha estado tratando con el gobierno de Tel Aviv y ha ignorado al gobierno de Hamas en lo que concierne a la explotación y derechos de prospección de los campos de gas.

 

La elección del primer ministro Ariel Sharon en 2001 supuso un momento crucial. El Tribunal Supremo israelí puso en tela de juicio la soberanía palestina sobre los campos marítimos de gas. Sharon declaró taxativamete que “Israel nunca compraría gas de Palestina”, dando a entender que las reservas marítimas de gas de Gaza pertenecen a Israel.

 

En 2003 Ariel Sharon vetó un acuerdo inicial que permitiría a British Gas suministrar a Israel gas natural de los pozos marítimos de Gaza (The Independent, 19 de agosto de 2003).

 

La victoria electoral de Hamas en 2006 provocó la desaparición de la Autoridad Palestina, que quedó confinada a Cisjordania, bajo el régimen mandatario de Mahmoud Abbas.

 

En 2006 British Gas “estuvo cerca de firmar un acuerdo para bombear gas a Egipto” (The Times, 23 de mayo de 2007). Según se informaba, el primer ministro británico Tony Blair intervino en nombre de Israel con el objetivo de hacer fracasar el acuerdo con Egipto.

 

Al año siguiente, en mayo de 2007, el gobierno israelí aprobó una propuesta del primer ministro israelí Ehud Olmert “de comprar gas a la Autoridad Palestina”. Se proponía un contrato de 4.000 millones de dólares, con unos beneficios del orden de 2.000 millones, mil de los cuales iba a los palestinos.

 

Sin embargo, Tel Aviv no tenía intención de compartir los ingresos con los palestinos. El gobierno israelí nombró un equipo de negociadores para discutir un acuerdo con el Grupo BG pasando por encima tanto del gobierno de Hamas como de la Autoridad Palestina: “Las autoridades de defensa israelíes quieren que se pague a los palestinos en bienes y servicios, e insisten en que no irá dinero alguno al gobierno controlado por Hamas” (Ibid).

 

El objetivo era fundamentalmente anular el contrato firmado en 1999 entre el Grupo BG y la Autoridad Palestina bajo Yasser Arafat.

 

Según el acuerdo propuesto en 2007 con BG, el gas palestino de la costa de Gaza iba a ser canalizado a través de un gaseoducto submarino al puerto israelí de Ashkelon y, por consiguiente, se iba a transferir a Israel el control sobre la venta del gas natural.

 

El plan fracasó y se suspendieron las negociaciones:

 

“El director del Mossad Meir Dagan se opuso a la transacción por motivos de seguridad, [afirmando] que el dinero recaudado serviría para financiar el terrorismo” (Miembro del Knesset Gilad Erdan, comparecencia ante el Knesset sobre “La intención del viceprimer ministro Ehud Olmert de comprar gas a los palestinos cuando el dinero pagado servirá a Hamas”, 1 de marzo de 2006, citado por el teniente genera (retirado) Moshe Yaalon, Does the Prospective Purchase of British Gas from Gaza’s Coastal Waters Threaten Israel’s National Security? , Jerusalem Center for Public Affairs, octubre de 2007).

 

La intención de Israel era evitar que se pagaran tasas a los palestinos. En diciembre de 2007 el Grupo BG abandonó las negociaciones con Israel y en enero de 2008 cerró su oficina en Israel (Página web de BG).

 

El plan de invasión sobre la mesa

 

Según fuentes militares israelíes, el plan de invasión de Gaza bajo la “Operación Plomo Fundido” se puso en marcha en junio de 2008:

 

“Fuentes de defensa afirmaron que el ministro de Defensa Ehud Barak ordenó al ejército israelí que se preparara para la operación hace unos seis meses [junio o antes de junio], a pesar de que Israel estaba empezando a negociar un acuerdo de alto el fuego con Hamas.”(Barak Ravid, Operation “Cast Lead”: Israeli Air Force strike followed months of planning, Haaretz, 27 de diciembre de 2008).

 

Ese mismo mes las autoridades israelíes contactaron con British Gas con vistas a reanudar las negociaciones concernientes a la compra de gas natural de Gaza:

 

“Tanto el director general del ministerio de Finanzas Yarom Ariav como el director general del ministerio de Infraestructuras Hezi Kugler han acordado comunicar a BG la intención de Israel de reanudar las negociaciones. Las fuentes añadieron que BG todavía no ha respondido oficialmente a la petición de Israel, pero es probable que ejecutivos de la compañía acudan a Israel dentro de pocas semanas para entablar negociaciones con los funcionarios del gobierno [israelí] ” (Globes online, Israel’s Business Arena, 23 de junio de 2008).

 

La decisión de acelerar las negociaciones con British Gas (Grupo BG) coincidió en el tiempo con la planificación de la invasión de Gaza que se inició en junio. Parecía que Israel anhelaba llegar a un acuerdo con el Grupo BG antes de la invasión, cuya planificación ya se encontraba muy avanzada.

 

Además, el gobierno de Ehud Olmert encabezó estas negociaciones sabiendo que se estaba planificando la invasión. Lo más probable era que gobierno israelí también contemplara un acuerdo político-territorial “post guerra” para Gaza.

 

De hecho, en octubre de 2008, dos o tres meses antes del comienzo de los bombardeos el 27 de diciembre, estaban en marcha las negociaciones entre British Gas y los altos cargos israelíes.

 

En noviembre de 2008 el ministro israelí de Finanzas y el de Infraestructuras ordenaron a Israel Electric Corporation (IEC) que entrara en las negociaciones con British Gas sobre la compra de gas natural de la concesión marítima de BG en Gaza (Globes, 13 de noviembre de 2008).

 

“El director general del ministerio de Finanzas Yarom Ariav como el director general del ministerio de Infraestructuras Hezi Kugler escribieron recientemente al director de IEC Amos Lasker para informarle de la decisión del gobierno de permitir que las negociaciones siguieran adelante, en la línea de la propuesta marco que aprobó a principios de este año.

 

El consejo de administración de IEC, encabezado por su presidente Moti Friedman, aprobó los principios de la propuesta marco hace unas semanas. Las conversaciones con el Grupo BG empezarán una vez que el consejo de administración apruebe la exención de la oferta” (Globes, 13 de noviembre 2008).

 

Gaza y la geopolítica de la energía

 

El objetivo de la ocupación militar de Gaza es transferir a Israel la soberanía de los campos de gas en violación del derecho internacional.

 

¿Qué se puede esperar tras la invasión?

 

¿Cuál es la intención de Israel respecto a las reservas naturales de gas de Palestina? ¿Un nuevo acuerdo territorial, con el estacionamiento de tropas israelíes y/o de “tropas de mantenimiento de paz”? ¿La militarización de toda la costa de Gaza, que es estratégica para Israel? ¿Confiscar pura y simplemente los campos de gas palestinos y declarar unilateralmente la soberanía israelí sobre las zonas marítimas de Gaza?

 

En ese caso, los campos de gas de Gaza entraría a formar parte de las instalaciones marítimas de Israel, que son contiguas a las de la costa de Gaza (véase supra Mapa 1).

 

Todas estas instalaciones marítimas también están unidas al corredor de transporte de energía de Israel que se extiende desde el puerto de Eilat, que es una vieja terminal de oleoducto, al puerto-terminal de oleoducto del mar Rojo y por el norte a Haifa. La idea es que se acabe uniendo por medio de oleoducto israelo-turco, en fase de estudio, al puerto turco de Ceyhan. Cyhan es la terminal de oleoducto transcaspio Baku-Tblisi-Ceyhan (BTC): “Lo que se está considerando es unir el oleoducto BTC al oleoducto Trans-Israel Eilat-Ashkelon, también conocido como Israel’s Tipline” (véase Michel Chossudovsky, The War on Lebanon and the Battle for Oil, Global Research, 23 de julio de 2006)

alt

Fuente: GlobalResearch

 

vendredi, 24 janvier 2014

Quo vadis Nato?

nato2.jpg

Quo vadis Nato?

von Hans Christoph von Sponeck

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Menschenrechte, Militäreinsätze, geopolitische Interessen sind drei Schlagworte der Nato, die zu drei gewichtigen Fragen führen:
1.    Menschenrechte für wen?
2.    Militäreinsätze von wem und in wessen Auftrag?
3.    Geht es um geopolitische Interessen oder globalpolitische Entscheidungen?

Nato 1949

Das Washingtoner Abkommen von 1949 (Nato-Vertrag) verlangt die «friedliche» Beilegung von Konflikten und erklärt, dass die geopolitischen Interessen des transatlantischen Bündnisses nicht über die Landesgrenzen der Nato-Mitgliedstaaten hinausgehen! Der Nato-Vertrag weist darauf hin, dass Nato-Staaten das Recht der Vereinten Nationen (die Charta der Vereinten Nationen) als für sie bindend anerkennen und Subsidiarität akzeptieren. Das heisst, Menschenrechte gelten für alle, geopolitische Interessen der Nato-Staaten beschränken sich auf deren Territorium, und Militäreinsätze sind nur dann zulässig, wenn es um die Verteidigung des Nato-Gebiets geht. Einen Vorbehalt der Nato hat es aber trotzdem schon damals gegeben: Die Nato-Staaten sollten entscheiden, ob der Uno-Sicherheitsrat die «richtigen» Schritte unternommen hat. Sollte dies ihrer Meinung nach nicht der Fall sein, würden sie im Sinne des Artikels 5 des Nato-Vertrags handeln – ohne Bezug auf Artikel 51 der Uno-Charta. Hier zeigt sich, dass die Nato-Führung von Anfang an so dachte, wie sie heute handelt! Damit wurde und wird das Monopolrecht des Uno-Sicherheitsrats in Frage gestellt, denn nur er hat das Recht zu entscheiden, ob mit militärischen oder anderen Mitteln einzugreifen ist.

Nato 2013

In den 64 Jahren seit der Gründung der Nato haben sich die internationalen Beziehungen erheblich verändert. Die Nato der 12 Staaten im Jahr 1949 ist 2013 zu einer Nato der 28 Staaten geworden. Die Nato hat sich in diesen Jahren der Hyper-Vernetzung immer mehr als weltweite sicherheitspolitische Einrichtung aufgebaut. «Wir sind bereit, den ­politischen Dialog und die praktische Zusammenarbeit mit jeder Nation zu führen und weltweit mit Organisationen zusammenzuarbeiten, die ‹unsere› Interessen für friedliche internationalen Beziehungen teilen», heisst es in der Nato-Strategie von 2010.
Weiterhin besteht die Nato darauf, dass es zu ihren Aufgaben gehört, sich mit allen grossen überregionalen Fragen der militärischen und menschlichen (!) Sicherheit zu befassen. Eine erste Priorität in diesem Sinn gehört der Energiesicherheit. US-Senator Lugar ging einen Schritt weiter, als er darauf hinwies, dass die Nato nach Artikel 5 ihrer Satzung militärisch eingreifen kann, wenn der Zugang von Nato-Staaten zu Energiequellen irgendwo in der Welt bedroht ist. Wenn dies geschehen würde, wäre dies ein ernster Bruch internationalen Rechts.
Von einer Nato-Subsidiarität im Rahmen der Vereinten Nationen ist im Jahr 2013 nicht viel übriggeblieben! Entstanden ist ein Netzwerk von 28 Staaten, die durch «Partnerschaften für den Frieden» (Partnerships for Peace/PfP) weltweit verknüpft sind. Eingebunden ist eine Vielzahl von ehemaligen Staaten der UdSSR. Mit Mittelmeer-Staaten gibt es ein Dialog-Abkommen. Durch die sogenannte «Istanbul-Initiative» sind die Staaten Nordafrikas und des Nahen und Mittleren Ostens in die Nato-Agenda eingebunden. Besondere Verbindungen existieren zwischen der Nato und den Golf-Staaten plus Jemen. Eine enge Zusammenarbeit gibt es auch zwischen der israelischen Marine und den Flottenverbänden der Nato. Spezialabkommen hat die Nato mit Singapur, Südkorea, Taiwan, Neuseeland und Australien abgeschlossen. Die zwei grössten Drogen-Produzenten, Kolumbien und Afghanistan, arbeiten mit der Nato zusammen. Grossbritannien hat die noch ihm gehörenden San-Diego-Inseln im indischen Ozean an die USA vermietet. Die dortigen militärischen Anlagen werden von der Nato für Einsätze benutzt.


Die USA versuchen zur Zeit, auch im Namen der Nato, ihre militärischen Beziehungen mit Vietnam, Myanmar und Ost-Timor zu intensivieren. Ähnliches wird im Raum der fünf zentralasiatischen Staaten versucht. In Liberia wurde vor kurzem das von Stuttgart abgezogene «US-Africom» in Monrovia etabliert. Wo es keine Landstützpunkte gibt, ist die Nato meist mit Schiffen der US-Marine vertreten. Strategische Präsenz und eine sichtbare Umklammerung Chinas und Russlands werden immer perfekter. Dass dies ernsthafte Folgen für internationale Beziehungen mit sich bringt, sollte nicht überraschen!


Die Nato-Erweiterung geht einher mit dem nicht erklärten Ziel der Schwächung anderer, besonders von Allianzen wie der Shanghai Organisation für Zusammenarbeit (SCO). «Gladio», die mysteriöse Untergrundorganisation westlicher Staaten, die in den Zeiten des Kalten Kriegs bereits existierte, ist ein Hinweis, mit welchen, auch nichtlegalen, Mitteln vorgegangen wird.


Die Entwicklungen der letzten Jahre zeigen eine sich immer mehr ausweitende, aber auch eine schwächer gewordene Nato. Niederlagen in Afghanistan und dem Irak, ein völkerrechtswidriger Krieg gegen Jugoslawien und eine vom Uno-Sicherheitsrat nicht genehmigte Invasion in den Irak sind zu Meilensteinen der Schwächung der Nato geworden. Der ernste Verstoss gegen die vier Genfer Konventionen und die Haager Landkriegsordnung durch die Misshandlung von Gefangenen in Bagram, Abu Ghraib und Guantánamo sowie die US-Flüge mit Gefangenen zu Geheimgefängnissen, um die Häftlinge in anderen Ländern zu foltern, sind weitere Ursachen für diese Schwächung.


Der Missbrauch der vom Uno-Sicherheitsrat 2011 der Nato überantworteten Schutzverantwortung (R2P) für das Wohlergehen der Zivilbevölkerung in Libyen und die Handlungsweise von einzelnen Nato-Staaten in der Syrien-Krise haben den Widerstand gegen die Nato erheblich gefördert.


Neue Provokationen wie die Aufstellung eines Netzes von Raketenabwehrsystemen in Spanien, Polen, Rumänien, der Türkei und Deutschland sind auf berechtigten Widerstand Russlands gestossen und haben dem Nato-Russland-Rat die Vertrauensbasis entzogen.

Welche Erklärung gibt es für die Entwicklung der Nato 1949–2013?

Die Auflösung der Sowjetunion im Dezember 1991, die entstandene Unabhängigkeit der 12 Sowjet-Republiken und die Auflösung des Warschauer Pakts – zusammen mit der im November 1990 folgenden Unterzeichnung der Charta von Paris für ein neues Europa – waren die grosse Gelegenheit, den Kalten Krieg durch einen warmen Frieden zu ersetzen. Vielerorts wurde von der zu erwartenden «Friedensdividende» gesprochen. Es kam anders. Die Nato entliess sich nicht in die Geschichte, sie suchte vielmehr nach einer neuen Existenzberechtigung.


Die Regierung von George W. Bush und die weiteren neokonservativen Kreise in den USA, beseelt vom Glauben an ein vor ihnen liegendes «amerikanisches Jahrhundert» (Project for a new American Century – PNAC), wollten eine Nato unter Führung der USA beibehalten. Der 11. September 2001 bestärkte die politischen Kreise in Washington darin, den amerikanischen Hegemonialanspruch zu rechfertigen. Diese «PNAC-Psyche», das heisst der Glaube an den Führungsanspruch der USA, existierte parteiübergreifend vor und nach dem Terrorangriff auf das World Trade Center in New York. Die europäischen Nato-Mitgliedstaaten und Kanada waren bereit, als willige Handlanger zu fungieren.


Parallel hierzu hat sich die Nato unter amerikanischer Führung kontinuierlich von einer Verteidigungsallianz zum Schutz derer, die innerhalb der Gemeinschaft leben, zu einer Allianz mit weltweitem Auftrag entwickelt. Die Nato-Strategien von 1991, 1999 und 2010 belegen dies in klarer Sprache, nach dem Motto: Neue Bedrohungen rechtfertigen neue Ansätze. «Die Nato ist weltweit die erfolgreichste politisch-militärische Allianz», hiess es im November 2010, als die neueste Nato-Strategie in Lissabon vorgestellt wurde. Es blieb kein Geheimnis, dass es um die «Sicherheit» und die «Freiheit» der inzwischen auf 28 Mitgliedstaaten angewachsenen Nato ging, und kaum um das Wohl der anderen 165 Uno-Mitgliedstaaten. Wie anders sind die Nato-Satellitenabwehrsysteme in Europa und Asien oder die Nato-Inspektionen von Handelsschiffen in internationalen Gewässern zu erklären? Die Militärübungen der Nato an Krisenschnittstellen wie auf der koreanischen Halbinsel und anderswo sind weitere Beispiele. Es geht um Egoismus und Hybris. Aus diesen Gründen wird die Existenzberechtigung dieser transatlantischen Gemeinschaft von einem Grossteil der restlichen Welt immer wieder in Frage gestellt.


Engste und übermässige Verbindungen («Hyper-Konnektivität») und Vernetzungen auf vielen Ebenen haben zu einer deutlich stärker werdenden Polarisierung in den internationalen Beziehungen geführt, die ihren Ursprung in dem aggressiven Auftreten der Nato hat.
Die weiterhin unipolar denkende Nato sieht sich einer wachsenden multi-polaren Gegenwehr gegenüber. Die Shanghai Organisation für Zusammenarbeit (SCO) und die Organisation des Vertrags über kollektive Sicherheit (OVKS) sind zwei Beispiele von sicherheitspolitischen Allianzen, die auf die Nato-Entwicklung reagieren. «Wir erleben einen fast uneingeschränkten Gebrauch von militärischer Gewalt, der die Welt in den Abgrund des permanenten Konflikts eintaucht!» Dies sind Worte des russischen Präsidenten Vladimir Putin aus dem Jahr 2007.


Seither ist der Konfrontationspegel zwischen der Nato und einer zunehmenden Zahl von Staaten in Asien, Lateinamerika und auch in Afrika sowie dem Nahen und Mittleren Osten weiterhin gestiegen. Die Konflikte mit Libyen (2011) und Syrien (seit 2011), der Krieg gegen die Taliban in Afghanistan und Pakistan (seit 2001) wie auch die US-geführte völkerrechtswidrige Invasion und achtjährige Besetzung des Iraks (2003–2011) haben erheblich zu der Polarisierung der internationalen Beziehungen beigetragen.


Eine gewichtige Rolle haben hierbei die offensichtliche Doppelmoral der Nato, der Egoismus der Allianz, die politische Korruption durch einzelne Nato-Staaten und der wiederholte Verstoss gegen internationales Recht gespielt. Hinzu kommt die bewusste Verbreitung von Falschinformationen durch staatliche Institutionen, um damit die nationale und internationale Öffentlichkeit zu beeinflussen. Hier sei nur eines von vielen politischen Beispielen genannt: der Auftritt von US-Verteidigungsminister Colin Powells am 5. Februar 2003 im Uno-Sicherheitsrat. Im Beisein von Uno-Generalsekretär Kofi Annan, dem Generaldirektor der IAEA Mohamed el-Baradei und dem für Irak-Abrüstung zuständigen Leiter der Unmovic Hans Blix hatte Powell den Auftrag, seiner Regierung die Beweise zu liefern, dass der Irak von Präsident Saddam Hussein im Besitz von Massenvernichtungswaffen war. Dies war eine ernste Irreführung, denn nicht nur Fachkreise wussten, dass der Irak 2003 qualitativ abgerüstet war und keine Gefahr mehr darstellen konnte. Es kam kein Widerspruch aus Nato-Kreisen! Die anwesenden hohen Vertreter der Uno haben durch ihr Schweigen die darauffolgende US-geführte Irak-Invasion indirekt unterstützt und sich somit mitschuldig gemacht.

Grundthesen zu der Frage: Quo vadis Nato?

Nato «Verteidigung»
Das Vorgehen der Nato mit der Vorgabe, die Gemeinschaft müsse sich gegen einen Feind verteidigen, hat häufig mit von der Nato erzeugten Provokationen zu tun. Das heisst, die Ursache für eine Krise ist nicht selten bei der Nato selbst zu suchen. Ein wichtiges Beispiel ist die mit der Nato-Ost-Erweiterung verbundene Anti-Satelliten Initiative der USA. Hier wird die Reaktion, das Symptom, zur Ursache gemacht. Sobald die Nato eine solche Provokation einstellt, wird die «Verteidigung» unnötig!

Globaler Wandel
Die Zeichen mehren sich, dass die Welt sich zügig von einer unipolaren Politik abwendet und ein viel differenzierteres Paradigma für internationale Beziehungen aufnimmt. Dieser Prozess bringt neue Hindernisse für die internationale Zusammenarbeit mit sich, aber auch neue Möglichkeiten. Im Interesse der internationalen Sicherheit, einer friedlichen Entwicklung, der Menschenrechte für alle und besonders der internationalen Vertrauensbildung würde dies bedeuten, dass Allianzen wie die Nato und die SCO ihre engen sicherheitspolitischen Ansätze aufgeben und einer weltumfassenden Zusammenarbeit zustimmen. Eine solche Entwicklung braucht keine Utopie zu bleiben, wenn erkannt wird, dass Gemeinsamkeit der 193 Mitgliedstaaten der Uno die bessere Alternative ist.

Das Kapitel VIII: «Regionale Abmachungen» der Uno-Charta
Die Einbindung der Aufgaben von Allianzen in die Verantwortlichkeit der Vereinten Nationen wird von allen Uno-Mitgliedstaaten akzeptiert. Sie ist daher eine international rechtliche Verpflichtung und sollte nicht einfach als utopisch abgewiesen werden, sondern durch beharrliche Verhandlungen und Uno-Reformdiskussionen weiterhin als Ziel unterstützt werden. Die vorhandenen – und anerkannten – Nato-Kapazitäten könnten als Folge der Einbindung (Subsidiarität) wertvolle Beiträge für Krisenbewältigung und für den Frieden liefern. Den Kampf gegen Kriege im Weltall, Terrorismus, Piraterie, Drogen- und Menschenschmuggel könnte man durch eine Zusammenarbeit im Sinne von Kapitel VIII gewinnen.

Uno-Reform
Die sicherheitspolitische Verantwortung für die globale, regionale und auch lokale Entwicklung liegt beim Sicherheitsrat der Vereinten Nationen, nicht bei der Nato. Strukturschwächen der Uno haben immer häufiger dazu geführt, dass der Sicherheitsrat unfähig geworden ist, diese Funktion auszuführen. Die Syrien-Krise ist ein weiteres gravierendes Beispiel der Unfähigkeit und damit für den Weltfrieden eine gefährliche Realität. An Vorschlägen für grundlegende Reformen fehlt es nicht. Seit über zwanzig Jahren ist Bericht um Bericht zu diesem Thema erstellt worden. Der Völkergemeinschaft hat bisher der politische Wille gefehlt, diese Vorschläge zu überdenken, gezielt zu verabschieden und einzuführen. Dazu gehört in erster Linie die Reform des Uno-Sicherheitsrats. Hier gibt es wertvolle Überlegungen für die angepasste Zusammensetzung des Sicherheitsrats, für den Status der Mitgliedschaft, für das Vetorecht oder das Mehrheitsrecht bei Abstimmungen, Fragen der Subsidiarität von Allianzen wie der Nato usw.

Rechenschaftspflicht
Der Rahmen für internationale Zusammenarbeit wird weitgehend definiert durch die Uno-Charta und durch die zwei Internationalen Pakte für politische, zivile, wirtschaftliche, soziale und kulturelle Rechte. Die Einhaltung dieses aufgezeichneten internationales Rechts ist für alle Staaten, die Mitglieder der Vereinten Nationen sind, und damit auch für die Nato-Staaten, verpflichtend. In der Realität herrscht aber eine Kultur der Straflosigkeit. Entscheidungen im Uno-Sicherheitsrat oder in anderen Gremien, die zu schweren Verletzungen der Menschenrechte geführt haben, bleiben ohne Folgen für die Entscheidungsträger. Die Folgen einer inhumanen, von Nato-Staaten im Uno-Sicherheitsrat durchgesetzten Sanktionspolitik im Falle des Iraks, der Nato-Krieg gegen Jugoslawien, die illegale Intervention im Irak oder der Nato-Einsatz in Libyen sind alle empirisch belegbar. Eine Rechenschaftspflicht ist die Voraussetzung für einen Neuanfang der internationalen Beziehungen.


Der Weg zum Frieden, den die Nato einschlagen sollte, ist bekannt. Sobald die Nato selbst diesen Weg erkennt, wird ein Heilprozess anfangen.    •

Protest in Kiev, gerechtvaardigd of is er meer aan de hand ?

Protest in Kiev, gerechtvaardigd of is er meer aan de hand ?

Inleiding


Op 21 november 2013 kondigde de Oekraïense president Janoekovitsj aan dat hij het Associatieverdrag met de Europese Unie niet zou ondertekenen. Kort daarna begon de heibel op het Kiëvse Onafhankelijkheidsplein oftewel Maydan. De Westerse media berichtten over tienduizenden boze Oekraïners die de straat opkwamen om te protesteren tegen de president. Deze laatste werd door de manifestanten beschouwd als een 'verrader' die de 'Europese droom' van de Oekraïners had stuk geslagen.

De versie die de Westerse media over de rellen in Kiëv verkondigt, ligt wel eventjes anders.

Foto : zware rellen met pro-EU betogers in Kiev

 

De inhoud van het Associatieverdrag

In sommige Oekraïense media werd het Associatieverdrag zodanig voorgesteld alsof Oekraïne al dan niet onmiddellijk lid zou worden van de EU. Daar was tot heden helemaal geen sprake van. Zelfs in een verre toekomst zou een volwaardig lidmaatschap onmogelijk blijven. De kansen op effectieve toetreding tot de EU van Turkije liggen veel hoger dan die van Oekraïne. Met de Turken werd wel al over effectieve toetreding gepraat.

Na het ondertekenen van het Associatieverdrag met de EU blijft de vroegere visumregeling tussen beide partijen geldig. Dit wil zeggen dat de Oekraïners, net zoals Russen en andere door de EU ongewensten voor een bezoek of verblijf binnen de EU, moeten blijven voldoen aan de huidige visumverplichtingen. EU-burgers mogen zonder visum dan wel Oekraïne binnen. De massa van Maydan denkt ten onrechte dat ze na het ondertekenen van het Associatieverdrag visumvrij verkeer zullen krijgen binnen de EU.

Het is wel zo dat de Europese markt geopend zou worden voor de Oekraïnse goederen. Maar er is meer wat men niet vertelt. Alle goederen zullen moeten voldoen aan de voorwaarden opgelegd door de EU. Het spreekt vanzelf dat dit de doodsteek wordt voor de kleine Oekraïense boer en Oekraïense tuinders maar ook voor zowat de gehele Oekraïense industrie.

Niet enkel het eindproduct maar ook het hele productieproces van alle geproduceerde goederen – van de komkommer tot de elektronica – moet aangepast worden aan de Europese normen. Zelfs de spoorwegen zullen moeten heraangelegd worden. We spreken hier over toch wel 30.000 kilometer spoorlijnen.

 

Foto : Oekraïens president Viktor Yanoekovitsj en Russisch president Vladimir Poetin in Moskou. 

De totale kost van alle noodzakelijke aanpassingen wordt geschat op 160 miljard dollar. Dit zou moeten gebeuren binnen een termijn die vastgesteld wordt op maximaal 4 jaar. Voor de Oekraïense begroting betekent dit een niet te dragen last. De EU voorziet geen compensaties zoals de Baltische landen en Polen vroeger wel verkregen, en zoals Bulgarije en Roemenië heden wel krijgen.

Het ondertekenen van het Associatieverdrag betekent ondanks het feit dat men niet kan spreken over toetreding tot de EU een totaal verlies van de soevereiniteit van Oekraïne. Het plan voorziet de vorming van een 'Raad van bestuur' met de vertegenwoordigers van de EU en Oekraïne waar de Oekraïners in de minderheid zullen vertoeven en zonder vetorecht. De EU kan aldus alles opleggen wat het wil. De Oekraïners hebben zelfs het recht niet om 'nee' te zeggen.

Rusland en Oekraïne vandaag

Tot op heden geniet Oekraïne van een economisch zeer gunstige voorkeursbehandeling met Rusland. Er zijn nauwelijks invoertaxen en grenscontroles. De ingevoerde goederen ondergaan geen pestcontroles. Tot 40 procent van de Oekraïense productie vindt zijn weg naar Rusland en andere landen van de Douane Unie (een Euraziatische economische Unie bestaande uit Rusland, Wit-Rusland en Kazachtstan waar de soevereiniteit van de landen voor 100% wordt gerespecteerd).

Indien Oekraïne zou toetreden tot het statuut van vazal of nog erger kolonie van de EU, dan is Rusland verplicht de grenzen met Oekraïne te sluiten. Dit zal moeten gebeuren ter bescherming van de Russische interne markt tegen de invoer van goedkope overgesubsidiëerde Europese producten zoals melk. Volgens het associatieverdrag met de EU wordt Oekraïne verplicht de hele markt open te stellen voor alle goederen en producten die zich binnen de EU bevinden.

Een voorbeeld. Overgesubsidiëerde Europese landbouwproducten kosten de helft van dezelfde producten geproduceerd in Rusland. Oekraïne wordt zo een transitland voor goedkope Europese producten richting Rusland omdat Oekraïne in het EU-scenario zowel open grenzen met de EU als met Rusland zal hebben. Dit gaat ten koste van de eigen Russische boeren.

Het verdrag, de NAVO en Rusland

Het ondertekenen van het Associatieverdrag houdt ook in dat Oekraïne verplicht wordt om overal ter wereld aan NAVO-missies deel te nemen. Er bestaat zelfs een clausule om in Oekraïne NAVO-basissen op te richten. Een basis in Kharkov (helemaal ten oosten van Oekraïne, aan de huidige Russische grens) stelt de NAVO-luchtmacht in staat om Moskou binnen de 15 minuten te bereiken. Slechte ervaringen met de NAVO hebben reeds aangetoond dat men niet naïef mag zijn. De NAVO is geen defentiepact. De NAVO valt zonder probleem aan. Dit zagen we o.a. in Servië en in Libië.

Rusland is niet blind, niet doof en niet dom. De Russen beseffen het grote gevaar van een NAVO-basis in de achtertuin. Om geopolitieke en aldus ook om militaire redenen kan zo'n verdrag niet ondertekend worden. Dit verdrag zou op termijn en zware bedreiging vormen voor Rusland met een terechte tegenaanval tot gevolg.

Ieder welgevormd geopolitieker weet dat de EU het Europese verlengstuk is van de NAVO. De meeste EU-landen zijn effectief lid van de NAVO. Het verschil tussen de EU-NAVO en Rusland vindt men terug in een uitspraak van president Poetin : 'Amerikanen hebben geen bondgenoten nodig. Zij willen enkel vazallen. Rusland gaat zo niet te werk'. Wie de Russische buitenlandse politiek kent, weet dat dit klopt.

In deze zaak handelt Rusland als een soeverein land dat uiteraard de belangen van het eigen volk behartigd. Rusland wil ten alle prijze de veiligheid van haar grenzen verzekeren.

Foto : betogers verwelkomen de Russische Zwarte Zeevloot (Sevastopol, Krim)

De Krim maakt heden deel uit van Oekraïne hoewel de Krim historisch steeds Russisch was. De Krim is een cadeautje van Chroetsjov in de jaren '50. Hij schonk de Krim aan een toenmalige Oekraïense leider. Ze dachten toen in termen van het eeuwig bestaan van de Sovjet-Unie. In welke Sovjet-republiek de Krim lag, was toen van geen belang. Na de val van de Sovjet-Unie in 1991 lag de Krim plots in het buitenland. Daar bevond zich toen al een deel van de Russische Vloot. Volgens aangegane verdragen mag de Russische Vloot daar tot in 2017 verblijven op voorwaarde dat er niets maar dan ook niets wordt vernieuwd en gemoderniseerd.

In een Oekraïne als vazal van de NAVO en als kolonie van de EU is in Amerikaanse ogen geen plaats voor de Russische Vloot. Dan wordt deze vervangen door een Amerikaanse vloot. Daarmee krijgen de VS totale controle over de Zwarte Zee. De ultieme Angelsaxische droom van totale omsingeling en opsluiting van Rusland wordt dan werkelijkheid.

Oekraïnekreeg recent een lening van 15 miljard dollar van Rusland. Terug te betalen in stukjes, als het al zover komt. Rusland weet dat de kans groot is dat ze het geld nooit meer terug zien maar dit is ingecalculeerd. Het geld komt in stukjes en brokjes naar Oekraïne want Rusland is niet van gisteren. Bij een pro-westerse machtsovername (putch) stopt de geldkraan.

Oekraïne krijgt nu goedkoop gas uit Rusland. Het contract zit uitgekiend in elkaar. Rusland levert gas aan een normale prijs, de prijs van de wereldmarkt. Maar Rusland heeft voor Oekraïne een clausule met korting toegevoegd waardoor de Oekraïners zeer goedkoop hun huizen kunnen verwarmen. Dit is zeer leuk gedaan door de Russen. Maar er is nog iets. De contracten gelden enkel maar voor drie maanden. Bij een pro-westerse machtsovername (putch) stopt de aanvoer van goedkoop Russisch gas. Het wordt voor de Oekraïners zeer leuk indien ze er aan denken om een spelletje Russen pesten te spelen. Laat ons voor hen hopen dat ze in dat geval goed tegen de kou kunnen.

Foto : betogers tegen NAVO-aanwezigheid in Oekraïne


Leugens rond de protesten

Alle nadelen die het associatieverdrag tussen de EU en Oekraïne met zich meebrengen zoals de kolonisatie van hun land en verlies van zowat alle rechten die een soeverein land bezit, het vernietigen van hun industrie, het vernietigen van het zeker niet slecht sociaal stelsel, worden door de Westerse media en door de betogers verzwegen. Van een leugen meer of minder valt men daar in Kiëv niet meer om.

Het aantal betogers wordt zoals tijdens elke 'revolutie' zwaar overdreven. Er zijn er wel vele maar niet zoveel als de media beweren.

Indien men uitgaat van dagelijks 10.000 betogers en men telt de nodige onkosten die de betogingen met zich meebrengen, zoals voedsel, drank, WC-hokjes, hout voor het vuur, enzovoort, dan worden de onkosten door specialisten berekend op 700.000 dollar per dag. Wie betaalt dit ? Dan spreken we nog niet over de dagvergoedingen die de betogers krijgen. Het kan goed zijn dat niet iedereen geld krijgt om daar in de kou te staan, maar er zijn verschillende bronnen zoals aanwervende websites, waar de betaalde geldsommen staan afgedrukt. Deze websites spreken over het ontvangen een Oekraïens maandloon in ruil voor een week betogen.

Foto : Betogers zwaar betaald om rel te schoppen ?

Rusland blijft opvallend afwezig op het Onafhankelijksheidsplein. Wat doen Victoria Nuland (secretaris assistent voor Europese en Eurazische Zaken (Assistant Secretary of State for European and Eurasian Affairs), John McCain (VS-senator), Michail Saakasjvili (voormalig Georgisch president en opgeleid in de VS), Marko Ivcovic (aanvoerder van de Servische pro-Amerikaanse Bulldozer Revolutie), en liberalen zoals Bart Somers in Kiëv ? Is dat geen rechtstreekse inmenging ? Deze heerschappen maken de Oekraïense 'oppositie' toch wel heel onaantrekkelijk.

Foto : VS-senator John McCain steunt de pro-westerse oppositie. De sponsors worden duidelijk.Rond McCain de verenigde 'oppositie', van liberaal tot uiterst-rechts.

Foto : Marko Ivcovic (aanvoerder van de Servische pro-Amerikaanse Bulldozer Revolutie) in Servië in 2000, nu in Kiev. Dezelfde tactiek : bulldozers.

 

Niemand spreekt over de 'gevoelens' van de bewoners van Oost-Oekraïne. In het oosten van het land is de haat tegen de betogers zwaar aan het toenemen. Daar is men niet gediend met de schorriemorrie dat Kiev onveilig maakt.

Laatste berichten tonen aan de (betaalde) opstandelingen over zullen gaan tot zeer zwaar geweld om de Berkoet (de elitetroepen van het leger, de Oekraïnse versie van de Spetznas) te dwingen te schieten. En dan is het hek helemaal van de dam.

Foto: betogers provoceren politie met als doel geweld van de ordediensten uit te lokken

 

Besluit :

Dat een land oppositie heeft die de regering controleert en lastige vragen stelt, is heel normaal voor een democratie. Ware Oekraïense oppositie zou voor niemand een moreel probleem kunnen vormen. Oppositie is een normaal gegeven in een ware democratie.

Elke regering maakt fouten. Ook de Oekraïense regering. Elke regering, elke politieke bestuursvorm heeft te maken met corruptie. Een goede regering tracht de corruptie en andere misbruiken zoveel mogelijk tegen te gaan. Tot daar kan men volgen.

Oekraïne ondergaat wat andere landen ook ondergingen. Amerikaanse sponsors manipuleren de oppositie om zo een vazallenregering in het zadel te krijgen. Dit was zo in Georgië, In Oekraïne voor Janoekovitsj, in Servië vlak na Milojevitsj, in in Irak, Libië, … . In sommige landen hebben de kiezers gemerkt dat de Amerikaanse kwaal erger was dan de situatie ervoor waardoor men opnieuw voor het oude onafhankelijke regime koos (Georgië, Servië, Oekraïne).

De oppositie bestaat uit een vreemd allegaartje van rariteiten. Men vindt er liberalen samen met ultra-nationalisten en zelfs neonazi's. De meeste van de neonazi's zouden ten tijde van het Derde Rijk zelf in een kamp verzeild geraken wegens slecht gedrag. Deze neonazi's zouden in het systeem waar ze voor staan absoluut niet kunnen handelen zoals ze nu in Oekraïne doen.

Het valt op dat deze ultra's zich zo goed kunnen vinden met EU-symbolen en Amerikaanse vlaggen en persoonlijkheden. We weten uit ervaring dat na de revolutie, indien die door hen zou gewonnen worden, de liberalen het zaakje overnemen waarop de ultra's voor de bewezen diensten bedankt zullen worden met een schop onder de kont. Heibel met garantie, noemt zoiets.

Foto: uiterst-rechtse betoger provoceert politie met als doel geweld van de ordediensten uit te lokken

 

Een Tweede Oranjerevolutie is voor Oekraïne en voor heel Europa geen goede zaak. Geopolitieke aardverschuivingen zullen volgen. Oekraïne lijkt een beetje op België maar dan met een verticale scheidslijn. Oost-Oekraïne is het economisch rendabele deel. Daar ligt ook de Krim. Oost-Oekraïne bezit de meeste grondstoffen van het land. West-Oekraïne, met het russofobe Lvov als centrum, is een deel van het historische Galicië. Galicia is heden een arme streek. Bij een nieuwe pro-Amerikaanse en pro-EU regering zal Oost-Oekraïne zich afscheuren. Er circuleren nu al namen voor dit nieuw land op het net : Novo-Rossiya (Nieuw-Rusland).

De grote winnaar is hoe dan ook Rusland want ofwel blijft heel Oekraïne een vriend van Rusland ofwel Oost-Oekraïne. En dan zou Galicië wel eens aan de EU kunnen hangen. In dat geval heeft de EU er een zeer arme regio bij die opnieuw tonnen geld zal verslinden.

Foto : één van de vele pro-Russische betogingen in Oost-Oekraïne

Oekraïne is het natuurlijke zusterland van Rusland. In de Kiev-Rus begon de geschiedenis van het latere Rusland. Kiev hoort bij Rusland net zoals Kosovo bij Servië hoort en West-Vlaanderen bij Vlaanderen. Het slecht geregelde separatisme van 1991, gebaseerd op grenzen die eigenlijk historisch nooit bestonden, leidt nu naar situaties die onbegrijpelijk zijn. Solzjenitsin sprak over de historische samenhang van Groot-Rusland (Rusland), Klein-Rusland (Oekraïne) en Wit-Rusland. Het is erg om vast te stellen dat broedervolkeren elkaar de das trachten om te doen onder vreemd bevel. Zonder Amerikaanse inmenging was het nooit zo ver gekomen.

Kris Roman, Voorzitter Euro-Rus

Svetlana Astashkina, Medewerker Euro-Rus

 

Foto : kaart hoe Nieuw-Rusland (onafhankelijk Oost-Oekraïne) er zou kunnen uitzien


jeudi, 23 janvier 2014

Naar nieuwe coalities in het Midden-Oosten?

SYRI_I~1.JPG

Naar nieuwe coalities in het Midden-Oosten?
 
Peter Logghe
 
Ex: Nieuwsbrief - Deltapers, nr. 79, Januari 2014
 
Als (bepaalde) commentatoren en onderzoekers het juist voorhebben, lijken in het Midden-Oosten nieuwe coalities in de maak, en vooral een zogenaamde ‘Veiligheids-as’ zou er wel eens voor seismische golven kunnen zorgen, na de schokken van de voorbije maanden en jaren (de vernietiging van de Syrische wapens onder controle van Rusland, de toenadering tussen de VS en Iran, de verminderde geostrategische en geopolitieke invloed van Saoedi-Arabië en Israël, en de terugtrekking van Amerikaanse troepen uit Afghanistan).

Een nieuwe coalitie, een nieuwe richting, men zou bijna kunnen schrijven: een nieuwe lente! Waarom een ‘Veiligheids-as’? De grote hoeveelheden extremistische en salafistische jihadstrijders in Afghanistan en Irak, maar nu ook in Syrië en andere landen, hebben in elk geval als effect dat een aantal staten, van wie men het niet onmiddellijk zou verwachten, de handen in elkaar slaat om iets aan ‘het probleem’ te doen. Opmerkelijk is de stap wel, omdat het lijkt dat voor de eerste keer sinds decennia de oplossing, de organisatie en de structuur van de aanpak van ‘het probleem’ van binnen de regio zelf zal komen.

Twee vaststellingen tonen aan dat de politieke realiteit een aantal staten tot inzichten brengt. Stilaan komt men er in het Midden-Oosten ten eerste tot het besef dat niemand anders de regio zal komen redden. Ten tweede heeft men kunnen vaststellen dat grote groepen gewapende salafisten zich van geen grenzen wat aantrekken en gewoon overal – van Azië tot in Afrika – desintegrerend op de bestaande staatsstructuren inwerken.

Vier landen willen het militantisme te vuur en te wapen bestrijden, en willen hun staatsgrenzen zo veilig mogelijk houden – de ‘Veiligheids-as’ zou, aldus de waarnemers, kunnen bestaan uit Libanon, Syrië, Irak en Iran. Inderdaad landen met een totaal andere achtergrond, geschiedenis, samenstelling van de bevolking, staten die tot gisteren elkaars vijand waren. Enkele doelstellingen werden intussen geformuleerd: het intact houden van de territoriale integriteit en soevereiniteit, het opzetten van een rigoureuze militaire en veiligheidssamenwerking tegen alle rechtstreekse en onrechtstreekse dreigingen van deze extremisten. En tot slot willen de verschillende leden van de coalitie een gemeenschappelijk politiek wereldbeeld uittekenen dat kan leiden tot samenwerking ook op andere gebieden. Ambitieus? Dat in elk geval.

Nu al lijkt het dat deze coalitie niet anders dan succes kan hebben. De Jordaanse koning Abdoellah heeft vrij sterk bemiddeld in het tot stand komen van de nieuwe eenheid, en ook Egypte zou naar verluidt interesse hebben in de verdere ontplooiing van het project.

Uit de vaststelling dat een nieuwe coalitie in het Midden-Oosten zich aan het vormen is, moet in elk geval ook de conclusie worden getrokken dat de strategie van de VS – eerst Assad doen vallen, en dan pas Al Qaida aanpakken – op een mislukking is uitgedraaid: Assad is niet gevallen, Iran is niet geplooid, Hezbollah blijft zijn ding doen, en Rusland en China stappen ook niet opzij. Syrië zou wel eens het omslagmoment kunnen zijn, omdat een lokaal conflict er uitgroeide tot een regionaal conflict met sterke geopolitieke consequenties. Een conflict ook dat allerlei gewapende groepen Salafistische militanten een unieke opportuniteit bood om met zware wapens in een conflict in te grijpen. De zeer doorlaatbare grenzen in Syrië zorgden voor de rest.

De verliezers van het conflict zouden wel eens de Saoedi’s kunnen zijn. Voor hen ging het erom (aldus toch CIA-directeur Michael Hayden) een Soennitische machtsovername in Syrië te bewerkstelligen, en dit plan dreigt in de vernieling te worden gereden. Voor de Saoedische emirs ging het erom de sharia-rechtspraak in te voeren, en dat zal dus even moeten wachten. En mocht deze nieuwe ‘Veiligheids-as’ succesrijk zijn, en er bijvoorbeeld in slaagt de religieuze extremisten buiten spel te zetten, dat ziet het er helemaal nog minder goed uit voor het politieke gewicht van Saoedi-Arabië.

Om het geopolitieke plaatje van het Midden-Oosten begin 2014 volledig te maken: volgens bepaalde weblogs staat de wereld voor een politieke ommekeer die zijn gelijke nog niet heeft gezien. In een nieuw rapport van het Amerikaanse energieagentschap EIA staat te lezen dat Amerika binnen 3 jaar een recordhoeveelheid olie zal produceren van 9,5 miljoen vaten per jaar. De energieafhankelijkheid van het Midden-Oosten, en met naam van Saoedi-Arabië, die jarenlang het beleid van de VS bepaalde en domineerde, staat op het punt fundamenteel te worden doorbroken. De olie-import naar de VS zou van 40% nu dalen tot 25% in 2016.

Peter Logghe

Hungary asserts its energy independence with South Stream

budapest-ungarn-261470.jpg

Hungary asserts its energy independence with South Stream

Ex: http://routemag.com

During recent talks in Budapest, the prime minister of Hungary, Viktor Orbán, and Gazprom’s CEO, Alexey Miller, announced that the construction of South Stream in Hungary will begin in April 2015. “We would like to see a South Stream on the territory of Hungary,” Orbán said. “It’s far better to have it running through the country than bypassing it.” Work completed on a tight schedule is a hopeful sign that both parties are taking their commitment to the project seriously.

Budapest’s decision may be “a final blow” to the delayed Nabucco pipeline, wrote Bloomberg. The Hungarian state secretary for energy affairs, Pál Kovács, was laconic when speaking about Nabucco as a potential alternative: “First of all, the international company <Nabucco> didn’t do everything it could have to ensure the success of this project.  I must point out that apparently ten years was not enough time for them to put together a realistic and competitive concept; during that period they just wore everyone out and collected impressive fees and salaries, but after ten years we now have a clearer picture.”

At this point, South Stream is the only viable way for Hungary to solidify its position in the region as a transit power. South Stream Transport Hungary, a 50%-50% joint venture between Gazprom and the state-owned Hungarian Electricity Works (MVM), decided to finish construction in record time. The parties agreed to speed up the design and survey work, as well as the spatial planning and environmental impact assessment for the 229-kilometer-long Hungarian section of the South Stream. The first supplies of Russian natural gas are expected in Hungary as early as 2017. The National Development Ministry of Hungary claimed, “the country’s government will do everything in its power to remove any obstacles either to the realization of the South Stream gas pipeline or to the creation of a solution that is acceptable to all parties.”In other words, the investment environment in Hungary is ripe for development.

Energy cooperation will be definitely high on the agenda during Viktor Orbán’s present visit to Moscow.  The two nations are in negotiations to upgrade Hungary’s only nuclear power plant, for which Russia plans to provide a EUR 10 billion loan.  However, a significant focus will be on the South Stream project.  Development Minister Zsuzsa Németh smoothed the way for the talks. In November at a conference titled “South Stream: The Evolution of a Pipeline,” she declared that all Hungarian energy solutions are developed in accord with the European Union energy policy, in order to ensure strong, long-term partnerships. [1]

 

Image source - Gazprom.com

Image source – Gazprom.com

Russia enjoys the unique status of being an important strategic partner for Hungary in matters pertaining to energy. In order to speed up coordination and implementation, the Hungarian government has declared South Stream to be a project of special importance to the national economy. In 2008, the then-prime minister, Ferenc Gyurcsány, and Vladimir Putin signed an agreement regarding Hungary’s participation in the Russian pipeline project. And in the summer of 2010, Orbán and his party Fidesz suddenly threw their political weight behind the deal with Russia. The prime minister of Hungary may use harsh rhetoric in his domestic policy, but he seems to understand the importance of taking a multi-pronged approach and diversifying his gas supplies.

Such a deliberate policy is not uncommon in Eastern Europe. South Stream may lack full backing at the EU level, but the most important regional players, such as Austria, see it as a cornerstone of European energy security. For example, Deutsche Welle has noted that Gerhard Mangott, a professor of political science at Innsbruck University and an established policy advisor, views the current critical position of the EU towards South Stream as questionable. According to Prof. Mangott, the South Stream project in fact increases the EU’s energy security. “This isn’t a matter of additional gas and increased dependency on Russia, rather this is an alternative pipeline, which is more modern and robust in type.”

Until very recently the European Commission had no objections to Hungary’s plans for energy independence. In his 2011 speech on South Stream, the EU commissioner for energypromised that “we <the European Commission> will not impose any unreasonable or unjustified level of administrative or regulatory requirements <on South Stream> and will act as fair partners. ”But today the relations between Budapest and Brussels are badly strained. Hungary’s sovereign government has been portrayed in the EU media as the community’s enfant terrible. One can only hope that the European Commission will respect Hungary’s sovereign energy policy, because a competitive approach and a transparent business environment rank high on the EU’s list of free-market values.

In no small measure the EU itself needs Russia’s natural gas to diversify its supplies and obtain clean fuel for its recovering industrial sector. Under such conditions it is counterproductive to burden a project that is in the interest of both parties with unnecessary red tape.Even worse, the bureaucratization (or, rather, eurocratization?) of South Stream seems to correlate with the ups and downs of Brussels’s foreign-policy strategy in Kyiv. As a result, the European Commission changes its bargaining position towards the continent’s largest infrastructure project depending on external political impulses. Is it fair to assume that the “invisible hand” of the European market was offended by failure in Kyiv?

[1] In 2012 Hungary received 5.3 billion cubic meters of natural gas from Russia.

Originally published by Natural Gas Europe

mercredi, 22 janvier 2014

Ukraine, Russie, Europe

Ukraine, Russie, Europe

Le Cercle Georges Sorel est le cercle de formation politique et culturelle du réseau M.A.S. Il organise régulièrement des conférences et des débats. Comme le grand philosophe et grand théoricien Georges Sorel, notre cercle entend dépasser les clivages idéologiques pour fonder l'alternative.

 


« On ne va pas aller mourir pour du pétrole »

«On ne va pas aller mourir pour du pétrole»

Entretien avec Aymeric Chauprade


chaupraderj9.jpgAymeric Chauprade, docteur en sciences politiques, savant de renommée internationale, l’un des spécialistes de pointe de la géopolitique en France, assigne à la Russie un rôle de première importance dans la mise en place du monde moderne. En quoi la croissance de l’influence russe est-elle liée à la renaissance de l’Orthodoxie ? Comment notre pays peut-il aider les chrétiens persécutés du Moyen-Orient ? Comment son rôle particulier est-il lié aux protestations récentes de millions de Français contre le mariage homosexuel ?

 

C’est là le sujet de notre discussion avec Aymeric Chauprade.

 

La foi et l’argent

 

Thomas : qu’est-ce qui attire particulièrement votre attention dans la Russie d’aujourd’hui ?

 

Aymeric Chauprade : Je comprends pourquoi, pour les Français de ma génération ou même plus jeunes, la Russie est si attirante aujourd’hui, et pourquoi les gens apprennent le russe et déménagent ici pour y fonder leur propre affaire. Ce n’est pas une sorte de phénomène marginal, le flot de ces gens est de plus en plus significatif. Ils ne sont pas, bien sûr, des dizaines de milliers, mais ils sont nombreux. Et ce phénomène est nouveau. Avant, les jeunes gens partaient aux U.S.A., brûlaient du « rêve américain ». Et maintenant, vient le remplacer le « rêve russe ». Et il est lié, à la différence du rêve américain, non aux aspects matériels et financiers, mais ce qui est plus important, à la recherche de soi, en tant qu’homme, à un retour aux sources chrétiennes. Pour la plupart des Européens, qui se réfèrent à leur culture chrétienne, la Russie incarne de plus en plus une sorte de contre modèle de l’Europe, en ce qui concerne les valeurs familiales et spirituelles.

 

Thomas : C’est étonnant, vous avez, pour un étranger, une idée si flatteuse des Russes…

 

A.C. : Bien sûr, les Russes participent à la société de consommation comme tous les autres dans le monde entier. Mais tout de même, ici, en Russie, on rencontre chez les gens quelque chose de profond, (peut-être la « mystérieuse âme russe » ?), la conviction que l’argent n’est pas dans la vie la valeur suprême. Et cela est vraiment attirant pour les jeunes Français, ceux du moins qui se trouvent en quête de plus profond que l’élargissement de leurs possibilités matérielles. C’est paradoxal, mais c’est un fait. Je vois d’un côté, en Russie, quelque chose de très proche de la culture américaine : le besoin d’amasser, le désir de déballer son niveau de réussite. Mais d’un autre côté, il y a là quelque chose qu’on ne trouve pas dans la culture américaine : si l’on fait connaissance avec un Russe d’une façon moins superficielle, on s’aperçoit que mise à part la soif de réussite, il y a en lui le désir de se trouver lui-même : « Qui suis-je et pourquoi est-ce que je vis » ? Et à mon avis, cela est directement lié en premier lieu au retour des Russes vers la religion, en partie à l’Orthodoxie. C’est une renaissance religieuse, le besoin de restaurer le lien du présent avec toute l’histoire russe. Je n’idéalise pas, cela plane dans l’air et se sent clairement.  C’est seulement une réalité qu’on peut constater.

 

Thomas : Et que s’est-il donc passé pour que la Russie soit brusquement devenue attirante aux yeux des étrangers sur le plan des affaires ? Qu’est-ce qui a changé ?

 

A.C. : La façon de considérer la Russie a changé. Quand on disait « la Russie » dans les années 90, on comprenait la mafia. Et cela faisait peur de venir travailler ici et y investir de l’argent, on pouvait tout perdre d’un coup. Mais de telles associations n’existent plus. Les gens ont senti que sur le plan économique, ici, c’était maintenant sans danger. Il existe une différence colossale entre le tableau que tracent de la Russie les médias pro-américains et ce que connaissent de la Russie les analystes économiques. Les premiers considèrent tout ce qui est lié à la Russie d’une façon strictement critique.

 

Les seconds regardent les choses d’une façon lucide et réaliste et savent qu’en Russie, toutes les conditions sont rassemblées pour y conduire des affaires. J’ai personnellement entendu dire lors d’une conférence au directeur d’une compagnie française très importante : « Avant, nos entrepreneurs allaient en Chine, mais en réalité, personne n’a rien pu y gagner, à part les marques de luxe. Aujourd’hui, les compagnies françaises importantes gagnent beaucoup d’argent en Russie. Celui qui investit ici fait de bonnes affaires ».

 

La comparaison avec la Chine est vraiment intéressante. Il y eut en effet la période du boum chinois, les Européens ont pris pied dans le marché chinois, et au début, semblait-il, les bénéfices croissaient à des rythmes extraordinaires. Mais la différence entre les cultures est telle que les gens tombaient dans une véritable frustration et sortaient de ce marché : ils ne parvenaient pas à être « chez eux » dans cette civilisation, ils restaient de toute façon « étrangers » en Chine. Alors que les Russes et les Français, malgré toutes les différences sont en fin de compte très proches.

 

Thomas : En quoi la renaissance  économique du pays est-elle liée au retour des Russes vers la religion ?

 

A.C. : J’ai rencontré des Russes qui sont matérialistes à 100 %. Mais j’ai aussi rencontré personnellement ceux qui gagnent beaucoup d’argent mais se souviennent qu’il y a quelque chose de plus grand que l’argent, par exemple le salut de l’âme. Ces entrepreneurs qui sont loin d’être pauvres décident à un certain moment de dépenser une partie (parfois importante) de l’argent gagné pour financer des projets liés à l’Église, à l’éducation, à l’illumination, afin que les gens viennent à la foi en Dieu. C’est à mes yeux très important. À ce propos, cela existe aux U.S.A., dans les milieux protestants.  En France, justement, cela nous manque beaucoup, peu de gens qui, ayant gagné beaucoup d’argent voudraient l’affecter à la cause de la renaissance de la religion et des valeurs spirituelles. De mon point de vue, c’est la maladie gravissime de l’Europe Occidentale contemporaine.

 

Rattraper et dépasser l’Occident ?

 

Thomas : Quelles sont vos impressions personnelles de votre participation au club de discussion « Valdaï » en septembre 2013 ?

 

A.C. : Honnêtement, j’en garde des sentiments mitigés. D’un côté, j’ai été impressionné par le niveau du déroulement de l’évènement lui-même, la diversité des experts très intéressants et l’organisation intelligente des discussions. Mais ce qui me troublait d’un autre côté, c’est que la philosophie générale  de « Valdaï » est pénétrée de part en part par la vision du monde occidentale et libérale. J’avais l’impression que toute une classe de politiques russes, rassemblés à Valdaï, pas tous mais la majorité, essaie de dépasser l’Occident sur le plan des valeurs libérales. Et ils essaient de le faire de telle manière que la Russie reçoit ces valeurs comme la norme. D’après moi, c’est étrange. La Russie sur le plan spirituel et culturel a toujours suivi son propre chemin historique, et elle a aujourd’hui la possibilité de créer son propre modèle de civilisation sans copier l’Occident. Cela sonnera peut-être comme une provocation, mais quand à Valdaï j’ai entendu certains politiques, j’ai eu l’impression qu’ils se sentaient comme des représentants d’un pays du tiers-monde, et tentaient de toutes leurs forces de se montrer à leur avantage devant l’Occident « civilisé », comme pour dire : « Nous aussi, nous avons le progrès, regardez comme nous sommes libéraux. » Comme s’ils étaient des élèves, et que de l’Occident étaient venus des professeurs qui leur disaient avec condescendance : « Eh bien que voulez-vous, il vous faut encore, bien sûr, travailler à la lutte contre la corruption, à la défense des droits des minorités. Vous avez bien sûr fait des progrès particuliers, mais ce n’est quand même pas suffisant. » Et les savants russes, s’excusant, répondent : « Oui, oui, oui, nous allons essayer, nous allons grandir. » Je considère que la Russie mérite mieux.

 

Thomas : Mais il y vraiment en Russie de grands problèmes de corruption, tout le monde le sait…

 

A.C. : Je ne veux pas dire qu’en Russie tout soit rose. Je dis que dans les questions de civilisation et de culture, la Russie a ses réalités historiques, et il n’y a pas de nécessité à l’évaluer toujours sur le fond des pays occidentaux. Il va sans dire qu’en Russie, comme dans tout autre pays, il y a des problèmes. Il faut lutter impitoyablement contre la corruption, Mais soit-dit en passant, elle existe aussi de la corruption en Occident.

 

Thomas : Est-ce possible ?

 

A.C. : Le fait est que les critères pour déterminer le niveau de corruption de tel ou tel pays sont établis et installés par des agences occidentales et que d’après leurs estimations, en France, en Allemagne ou aux U.S.A. la corruption, cela va sans dire, ne peut exister. C’est pourquoi je ne prendrais pour preuves leurs estimations qu’en Russie tout va mal qu’avec prudence. J’affirme qu’en Europe, la corruption existe aussi. Peut-être n’est-elle pas aussi voyante, aussi criante, mais elle existe. Elle est seulement cachée, masquée, exprimée d’une autre manière que « Je te donne l’argent, tu me fais le contrat ». Dans le cas de l’Occident, il est plutôt question d’une corruption de l’esprit, du caractère des gens eux-mêmes. C’est une sorte de profonde corruption morale, exprimée en cela qu’on a complètement exclu Dieu de notre vie. Mais personne n’a parlé à Valdaï de cette corruption fondamentale du monde occidental.

 

Il faut défendre les chrétiens

 

Thomas : Pourquoi les persécutions de chrétiens au Moyen-Orient sont-elles devenues si cruelles ces derniers temps ?

 

A.C. : En fait, les chrétiens du Moyen-Orient se trouvent depuis longtemps dans une situation de continuelle pression. La Turquie en est l’éclatant exemple. Au début du XXe siècle, huit pour cent de la population turque était chrétienne, et il est aujourd’hui question de quelques centièmes d’un pour cent. Il n’y a pourtant pas, en Turquie, de persécution physique des chrétiens. En revanche, on interdit l’enregistrement de nouvelles paroisses, et les gens sont obligés de quitter le pays d’eux-mêmes. En un mot, on essaie doucement et en silence d’étouffer le christianisme. Et c’est la situation générale des pays du Moyen-Orient.

 

Mais il y a une autre tendance, une relation ouvertement grossière et cruelle aux chrétiens. Cette tendance s’est activée particulièrement après la guerre d’Irak. Il faut malheureusement reconnaître que les guerres des U.S.A. dans cette région ont facilité à leur manière l’émergence du fondamentalisme islamique, en particulier sunnite. Que ce soit il y a quelques années en Irak ou aujourd’hui en Syrie, ce sont les mêmes extrémistes sunnites. Ils détruisent les églises, scient les croix, profanent les icônes et, bien sûr, éliminent physiquement les chrétiens, parmi lesquels apparaissent à nouveau de véritables martyrs. C’est pourquoi si le régime du président de la Syrie Bachar el Assad s’effondre, il est tout à fait évident que les persécutions ne feront que s’intensifier. En un mot, ces jeux politiques, cette union entre les U.S.A., la Grande-Bretagne et, à mon grand regret, la France, font les affaires des islamistes fondamentalistes dans leur lutte contre les chrétiens. Je souligne que je ne parle pas de l’islam dans son ensemble en tant que religion mais bien des fondamentalistes, c’est-à-dire d’un groupe particulier de gens aux dispositions guerrières à l’intérieur du monde musulman.

 

 

La Russie, dans la situation de la persécution des chrétiens au Moyen-Orient peut jouer un rôle vraiment historique, tout à fait dans le courant de toute l’histoire russe. Car au cours de nombreux siècles, jusqu’à la révolution de 1917, la Russie a été le défenseur assidu des chrétiens d’Orient. Et il est indispensable aujourd’hui, à mon avis, qu’elle redevienne ce défenseur. Il faut que la Russie qui se retrouve grâce au renouveau de l’Orthodoxie, envoie au monde le signal : « Nous sommes un État chrétien et les défenseurs des chrétiens. En dehors des chrétiens d’Orient, nous soutiendrons tous les chrétiens qui s’opposent à l’imposition des principes d’individualisme, au Diktat des minorités, à la légalisation du mariage homosexuel et ainsi de suite. Nous les soutiendrons pour défendre les valeurs traditionnelles ». De la sorte, ce sont précisément les valeurs traditionnelles qui deviendront la principale ressource russe, son principal outil, et feront de la Russie un acteur important de la politique mondiale. J’y crois et m’efforce de promouvoir cette idée de toutes les manières. Et je sais qu’en Russie, beaucoup considèrent que c’est justement dans cette direction qu’il faut avancer : s’engager dans l’éducation, expliquer le christianisme aux gens, pour devenir un État qu’on puisse appeler chrétien de plein droit.

 

Thomas : Le thème de la persécution des chrétiens est-il évoqué par les médias occidentaux ?

 

A.C. : Ça dépend. Dans l’ensemble, on peut dire que la tendance est de le minimiser. Mais la situation s’arrange petit à petit, car Internet apparaît comme une puissante source d’information alternative. Les ressources d’Internet rappellent aux principaux média traditionnels, par exemple, à des journaux français tels que Le Figaro ou Libération, l’état réel des affaires. Et quand de pareils médias ne disent rien d’un événement comme l’exécution de chrétiens à Maaloula, ces choses surgissent sur Internet, et les médias ne peuvent faire autrement que de les mettre en lumière. C’est pourquoi la situation évolue. Et de plus en plus de chrétiens en France se rendent compte que les chrétiens au Moyen Orient, par exemple les coptes en Égypte, sont réellement en danger.

 

La France se réveille

 

Thomas : En avril 2013, la loi sur le mariage homosexuel est entrée en vigueur en France, ce qui a suscité de massives actions de protestations de la part des défenseurs des valeurs traditionnelles. Qu’en pensez-vous ?

 

A.C. : Il s’est produit en France un événement d’une importance colossale. Bien sûr, auparavant, s’est produit un regrettable événement : la loi sur la légalisation du mariage homosexuel a été adoptée. La plupart des ministres, les socialistes et les « Verts », ont soutenu et soutiennent le mouvement en ce sens. Chaque jour que Dieu fait, pas à pas, ils s’efforcent avec persévérance de détruire l’aspect chrétien de la France contemporaine. Un exemple tout récent : ils ont promu la proposition de supprimer du calendrier français les fêtes chrétiennes pour les remplacer par des fêtes juives et musulmanes. Mais la société réagit quand même. Trois millions de personnes étaient dans la rue pour protester contre la légalisation du mariage homosexuel. Des gens d’âges divers, de bonnes familles, étaient prêts à manifester avec le risque d’être arrêtés, pour dire non à cette loi et défendre la seule conception normale de la famille. Sur ce point, il s’est produit quelque chose de très important. Bien qu’aujourd’hui la vague de protestation ait reflué, elle a enclenché tout un processus, ouvert la voie à tout un mouvement de résistance, comme si un ressort sur la porte s’était tendu sous la pression, la serrure avait été arrachée, et la porte s’était ouverte toute grande. Les gens savent maintenant qu’ils ont une plateforme où ils peuvent se rassembler pour défendre les valeurs familiales traditionnelles. En outre, il y a aussi d’autres directions de « combat » : la question de l’immigration, la question de l’islamisation etc. Je suis persuadé que nous assistons à un processus très important : le réveil des Français. Bien que pour parler d’une façon imagée, les forces du mal soient de toute façon très puissantes.

 

Thomas : Beaucoup sont persuadés que le mouvement pour la défense des valeurs traditionnelles doit prendre une dimension internationale. Que pensez-vous, sur ce point, d’une collaboration entre le France et la Russie ?

 

A.C. : C’est justement là-dessus que je m’efforce de travailler. C’est le thème qui m’occupe en permanence. Je suis persuadé que personne ne gagnera dans la solitude. C’est comme la lutte avec le nazisme; la menace était si forte qu’on ne pouvait la contrer qu’en s’unissant, et ce n’est pas par hasard que la Russie a trouvé un allié dans la Résistance française. Nous avons aujourd’hui devant nous une nouvelle forme de totalitarisme. Il n’est extérieurement pas aussi évident, il est masqué, il ne porte pas de casque militaire, mais c’est bien un totalitarisme, quoique rampant, on impose aux gens les valeurs libérales, on met en doute les concepts traditionnels de dignité de la personne, on pousse l’homme à se révolter contre Dieu, et en ce sens, le nouveau totalitarisme revêt des traits vraiment sataniques. Il faut opposer à ce totalitarisme une puissante résistance. Et si la Russie se déclare un État chrétien, et le défenseur des valeurs chrétiennes, cela deviendra justement une réponse, et la création d’un contre-modèle à ce que l’on impose aux gens en Occident. On le leur impose précisément. Je ne considère pas, par exemple, que la légalisation du mariage homosexuel réponde à une position sincèrement motivée des gens ordinaires dans les pays d’Europe. Non, c’est celle de la minorité au pouvoir qui cherche à imposer ses critères au peuple : ils ont fabriqué la théorie du genre qui « fonde » la légalisation des mariages homosexuels. Je suis sûr que les Européens de base eux-mêmes, comme d’ailleurs les Américains, n’en veulent pas. Et si on leur propose un contre modèle, ils l’adopteront. La Russie, en collaboration avec d’autres pays et organisations sociales qui soutiennent la famille traditionnelle peut le réaliser.

 

Thomas : Mais pourtant, comme les informations nous l’ont appris, bien que trois millions de Français soient sortis dans la rue, pas moins de 60 % de la population française, c’est-à-dire la majorité, soutenaient cette légalisation du mariage homosexuel. Et vous nous dites que ce n’est pas l’avis du peuple…

 

A.C. : Il faut parler ici de la logique de l’histoire de l’humanité en tant que telle. La majorité des gens, dans n’importe quel pays à n’importe quelle époque est malheureusement passive. C’est seulement un fait historique. Cela concerne n’importe quel peuple. Cela signifie que si un gouvernant inculque le mal, le peuple le reçoit et suit le mal. Si le gouvernant fait le bien, le peuple l’accepte et suit le bien. Cela ne signifie pas que la société est stupide, pas du tout. Simplement la plupart des gens vit au quotidien, s’occupe de ses affaires au jour le jour. Ce n’est pas mal, ce sont de bonnes gens qui éveillent en moi personnellement une vive sympathie. Mais on ne peut pas les appeler des citoyens conscients, on ne peut pas dire qu’ils réfléchissent à ce qui se passe dans leur État. C’est toujours une minorité qui est consciente, dans la société, et qui se bat et s’oppose. Elle va se battre, par exemple, pour la liberté de l’homme, ce qui, en fin de compte, veut dire la lutte pour le triomphe d’une vérité chrétienne. Ce schéma est valable pour toutes les sociétés. Rappelez-vous la Résistance française, dont les participants étaient bien sûr en minorité. Et même en U.R.S.S., il y eut de la même manière le mouvement des dissidents qui résistaient au régime soviétique, et pourtant les Soviétiques en majorité n’étaient pas des partisans du régime déterminés, la majorité simplement se taisait, nageait dans le sens du courant. Je le répète, telle est la philosophie de l’histoire.  C’est la minorité active qui fait l’histoire, et la question est seulement de savoir quel choix elle va faire, dans le sens du bien ou dans celui du mal.

 

Thomas : N’êtes-vous pas seul de cet avis parmi vos collègues en France ? Le fait est que beaucoup généralisent, affirmant : « On considère en Occident… » Comme si l’Occident était quelque chose d’homogène, où l’avis des gens est unifié, et où les experts isolés, par exemple vous-même, vous êtes plutôt l’exception à la règle, le vecteur d’un avis marginal sur les choses. En quoi cela correspond-il à la réalité ?

 

A.C. : Je trouve important de le dire en Russie, dans une interview pour une publication russe. La réalité objective est la suivante : la majorité des gens en Occident ne réfléchit pas aux questions dont nous parlons maintenant. Et la minorité qui vit et travaille tous les jours avec ces questions se partage en deux groupes : le premier, ce sont ceux qui considèrent l’individualisme général comme la norme, et le deuxième, ce sont ceux qui  trouvent indispensable de revenir aux racines chrétiennes. C’est là, je le répète, le tableau objectif. Ce sont ces deux minorités qui créent les partis et les organisations politiques. Ensuite, c’est la question du libre choix des citoyens aux élections. Pour parler de la France, il existe aujourd’hui un parti qui, d’après les analystes, dans un proche avenir deviendra le premier de France par sa popularité, c’est le Front national. Un parti qui se dresse contre le système existant. Ses partisans ne sont pas une minorité, c’est une partie notable des Français qui affirment l’importance des valeurs chrétiennes, la dignité de la personne, le danger de l’islamisation de la France, le refus de participer aux guerres des U.S.A., etc. Il ne convient donc pas de me considérer comme un bien grand original. Non, une grande quantité de gens, en France, raisonnent selon la même logique. Parmi les économistes, parmi les militaires. Si vous pratiquez un sondage chez les officiers, vous verrez que 30 ou 40 % d’entre eux sont disposés envers la Russie de façon très, très positive; beaucoup plus positive qu’envers les U.S.A. J’ai enseigné dix ans à des officiers, j’avais presque trois mille étudiants, je sais de quoi ils parlent et ce qu’ils pensent. Sans conteste, il est parmi eux des « atlantistes » des gens qui sont à cent pour cent pour l’O.T.A.N., qui raisonnent jusqu’à maintenant en termes de guerre froide; soi-disant, « les Russes sont d’affreux communistes ». Mais il y a une part significative d’officiers, particulièrement chez les jeunes, qui raisonnent d’une façon radicalement différente.

 

Thomas : Vous avez évoqué le parti « le Front national ».  En Russie, la tendance est de craindre comme le feu les mots « national », « nationalité » etc. On confond le mot « nationalisme » avec le mot « nazisme ». Et tout ce qui est « national » entraîne une association directe avec fascisme, agression, génocide, camps de concentration, extermination physique des immigrés… Existe-t-il, d’après vous, un nationalisme pacifique et à quoi ressemble-t-il en pratique ?

 

A.C. : Il existe. L’exemple en est justement le Front national qui s’est déclaré dès le début comme un parti patriotique. Ce n’est pas un parti de nationalistes, si l’on comprend le nationalisme comme un synonyme d’agression. Le parti patriotique s’efforce de conserver le visage historique de la France, défend sa civilisation et sa culture contre les changements du système qui se produisent sous l’influence des étrangers. Il n’a jamais été question de chasser immédiatement du pays tous les immigrés. La question, c’est que le multiculturalisme nuit à la France dans un sens purement démographique, les gens qui sont arrivés des pays arabes et leurs enfants occupent de plus en plus la France et de ce fait, provoquent la guerre civile. Ce que nous voulons, c’est que les étrangers s’assimilent, c’est-à-dire deviennent proprement des Français. Cela peut naturellement être lié à l’adoption du christianisme. Mais pas forcément : celui qui trouve important pour lui de rester dans l’islam doit simplement connaître et accepter la culture française, ne pas obliger sa femme à porter le voile intégral, etc. C’est là le programme du Front national. On n’y trouve pas un mot sur le recours à la force contre les immigrés. En outre, parmi les députés élus à l’assemblée nationale il y a des Arabes, ce que peu de gens savent. Nous pensons simplement qu’une immigration trop abondante nuit à la France. Comme elle nuit à ces mêmes étrangers qui viennent en France

 

Je suis moi-même partisan du dialogue entre les civilisations. J’ai beaucoup travaillé et enseigné, par exemple au Maroc. J’ai pris parole à l’O.N.U. comme expert  du Maroc. J’ai des dizaines d’amis et de collègues parmi les musulmans, je crois en une politique arabe de la France. Les pays arabes sont nos voisins par la Méditerranée. Nous avons d’excellentes relations avec eux. La seule chose que nous devions faire, c’est contrôler les flux migratoires. Car aujourd’hui, cela ne peut pas continuer ainsi. Autrement la société française va tout simplement exploser, parce que la prospérité du gouvernement va s’écrouler, beaucoup de jeunes étrangers viennent en France dans l’espoir de vivre des allocations.

 

Être ou avoir

 

Thomas : Vous parlez beaucoup de religion. Dans quelle mesure la religion, en tant que domaine fondamentalement non matériel, peut-être un facteur géopolitique ?

 

A.C. : La géopolitique comprend au minimum trois choses fondamentales : La première c’est la géographie physique, c’est-à-dire où et comment le pays se situe, qui sont ses voisins, son ouverture sur la mer, etc. La deuxième, c’est la géographie des ressources, le pétrole, le gaz naturel, etc. Et la troisième, c’est la géographie identitaire, comment les gens se voient, quelle est leur identité. C’est relié directement aux conflits ethniques et religieux, car l’identité religieuse est l’une des plus importantes pour l’homme. En ce sens, on peut réduire de façon imagée la problématique de la géopolitique à deux verbes principaux, qui, dans la langue française sont également des auxiliaires qui servent à constituer les temps, le verbe avoir et le verbe être. À travers le verbe être, l’homme définit justement son identité, c’est-à-dire qu’il répond à la question : « que suis-je en cette vie ? » Cela concerne les questions de religion : « je suis chrétien », « je suis musulman », « je suis juif ».

 

 

L’identité religieuse a une énorme signification, car elle définit le système de valeurs de cette personne concrète, la façon dont il va percevoir le monde alentour. Et au moment où il se définit et commence à voir le monde précisément comme cela et pas autrement, cela devient un facteur de géopolitique. Car l’homme ne vit pas seul au monde mais en relation avec les autres. En un mot, la religion du point de vue géopolitique n’est pas pour les gens une question de connaissance théologique, ni de vie spirituelle intérieure, mais de recherche de sa propre identité, la tentative de décider « qui je suis » et d’agir en conséquence.

 

Beaucoup considèrent qu’en géopolitique domine tout ce qui est lié au verbe « avoir » : qui a quelles armes, les ressources naturelles, les technologies etc. C’est bien sûr important, mais ce n’est pas le plus important. Car on ne va pas aller mourir pour du pétrole. En ce sens, c’est le verbe « être » qui occupe la première place : les gens sont prêts à faire la guerre s’ils défendent leur identité, leur vision du monde, ce qui leur est cher.

 

 

L’identité religieuse, je le répète, est pour l’homme en un sens la principale, parce que la façon dont voit ses relations avec Dieu, avec l’Absolu, avec les valeurs supérieures, détermine celle dont il va construire ses relations avec tout le reste du monde terrestre.

 

Thomas : Et quel rôle jouent la religion et la foi dans votre vie ?

 

A.C. : Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui est lié au catholicisme dans le monde contemporain. Mais l’Orthodoxie me fascine, je sens en elle quelque chose d’originel, un christianisme pur qui n’a pas été obscurci, le reflet de la foi des premiers chrétiens. En Occident, nous le savons, ces notions se sont en partie perdues.

 

Je suis marié, j’ai quatre enfants. Et la religion est pour moi une chose centrale et vitale. Ce qui ne change rien au fait que je suis pécheur, que la force et la profondeur de ma foi sont moindres que je le juge nécessaire. La religion, c’est ce qui permet de rendre plus digne notre façon de vivre et de s’opposer aux séductions du monde, comme par exemple, l’argent et les belles filles, qui sont d’ailleurs très nombreuses en Russie. On ne tient que grâce à la foi, la foi en Celui qui est plus grand que tout cela.

 

• Propos recueillis par Thomas et mis en ligne sur L’Esprit européen, le 15 décembre 2013.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3581

 

dimanche, 19 janvier 2014

Ruzie met Israël bewijst dat Obama Iran als nieuwe bondgenoot ziet

Ruzie met Israël bewijst dat Obama Iran als nieuwe bondgenoot ziet

Oud brigadier-generaal Chen noemt Kerry's plan voor Palestijnse staat 'absurd' en 'krankzinnig'


Moshe Yaalon en John Kerry. Israëlische leiders worden onmiddellijk terecht gewezen als ze kritiek hebben, maar Iraanse leiders kunnen zeggen wat ze willen, zonder ook maar enige tegenspraak van het Witte Huis.

De ruzie die de afgelopen dagen ontstond tussen de VS en Israël, nadat de Israëlische minister van Defensie Moshe Yaalon zware kritiek had geuit op zowel de Amerikaanse minister van Defensie John Kerry als diens vredesplan, laat eens te meer zien dat president Barack Hussein Obama niet langer de Joodse staat, maar Iran als belangrijkste bondgenoot in het Midden Oosten beschouwt. De Iraanse leiders kunnen immers zonder enige veroordeling van het Witte Huis de VS blijven verketteren, zoals ook deze week weer gebeurde.

'De minister van Defensie verontschuldigt zich als de minister (Kerry) beledigd was door diens woorden,' aldus de verklaring gisterenavond van het kantoor van minister Yaalon. Die had Kerry eerder 'obsessief' en 'messiaans' genoemd, en het vredesplan wat hij heeft gepresenteerd 'het papier waarop het is geschreven niet waard'.

Zowel het Amerikaanse ministerie van Buitenlandse Zaken als het Witte Huis reageerden woedend, en eisten een excuus, dat er na enkele uren ook kwam. Dat gebeurde echter pas nadat premier Netanyahu twee uur lang met minister Yaalon had gepraat. Tenslotte zag die geen andere uitweg dan zich te verontschuldigen.

Netanyahu vergeleek toenadering tot Iran rechtstreeks met Hitler

Eigenlijk was de ruzie al eerder begonnen, namelijk tijdens de begrafenis van de afgelopen weekend overleden oud-premier Ariel Sharon. In het bijzijn van vicepresident Joe Biden citeerde Netanyahu Sharons belofte dat hij nooit meer zou toestaan dat Israël en de Joden moeten betalen voor de fout van het Westen, dat in 1938 toenadering zocht tot Adolf Hitler, die ondertussen druk bezig was met de voorbereidingen voor de Holocaust tegen het Joodse volk.

De regering Obama beschouwde dit als een steek onder water naar de toenadering tot Iran, en het accepteren van de nucleaire aspiraties van dit land. In die zin was Netanyahu's kritiek zelfs directer als die van Yaalon.

De ontstane ruzie onderstreept dat Obama Israël geleidelijk aan heeft afgewaardeerd als belangrijke bondgenoot in het Midden Oosten, en de Joodse staat aan het inruilen is voor de islamitische republiek Iran. Dat blijkt overduidelijk uit het feit dat de leiders en andere officials in Teheran de VS in nog veel hardere bewoordingen kunnen blijven verketteren, zonder dat er ook maar één woord van kritiek uit Washington op komt.

Geen reactie op beledigingen en beschuldigingen door Rouhani

In september 2013 zette de Iraanse president Rouhani Obama publiekelijk op zijn nummer, door een uitnodiging voor een persoonlijk gesprek af te wijzen. Sindsdien gaat Rouhani op de Iraanse TV regelmatig tekeer tegen het Witte Huis, beschuldigt hij Obama van misleiding, en beweert hij dat Amerika en het Westen hebben gebogen voor de wil van Iran.

Deze week nog sprak viceminister van Buitenlandse Zaken Abbas Araghchi het Witte Huis rechtstreeks tegen, door te zeggen dat Obama niet de waarheid had gesproken toen hij zei dat Iran erin had toegestemd om delen van zijn uraniumverrijking te ontmantelen.

Iran mag zeggen wat het wil, Israël niet

Het Witte Huis reageerde hier enkel op door te zeggen dat het 'niet uitmaakt wat de Iraniërs zeggen, maar wat ze doen.' Die regel geldt duidelijk niet voor Israëlische leiders en officials. Zij worden bij veel minder hevig kritiek op Obama en zijn regering onmiddellijk keihard terecht gewezen. Een woordvoerder van het ministerie van Buitenlandse Zaken zei dat 'Kerry en zijn team dag en nacht werken om een veilige vrede voor Israël te waarborgen.'

Dat Kerry en zijn team hard werken is niet iets wat in Israël wordt betwijfeld. Wat men in de Joodse staat niet kan accepteren, is dat Amerika wil bepalen wat voor Israël 'veilig' is, en hoe het zich moet opstellen tegenover een nucleair Iran en de Palestijnen. De mening van Israël zelf doet daarbij nauwelijks ter zake.

Yaalon nam inhoud kritiek niet terug

Yaalon luchtte hier zijn hart over door te zeggen dat 'Kerry mij niets hoeft te vertellen over de Palestijnen. Ik leef en adem het conflict met de Palestijnen. Ik weet wat ze denken, wat ze willen en wat ze echt bedoelen. Het Amerikaanse veiligheidsplan dat ons werd voorgelegd is het papier waarop het geschreven werd niet waard.'

Met grote tegenzin moest de minister uiteindelijk zijn excuses aanbieden. Merk echter de terminologie op: '... verontschuldigt zich als de minister (Kerry) beledigd was door diens woorden.' Feitelijk bood Yaalon enkel zijn excuses aan voor het beledigen van Kerry, maar nam hij niets van de inhoud van zijn kritiek terug.

'Absurd spelletje'; Palestijnse staat 'krankzinnig'

Yaalon kreeg vandaag steun van oud brigadier-generaal Amatzia Chen, ooit lid van Sharons legendarische 101e eenheid. 'Yaalon zei duidelijk dingen. Er is hier een absurd spelletje gaande dat op een mislukking zal uitlopen. De media staan bol van politieke standpunten die zelfs niet een klein beetje overeenkomen met de realiteit.'

Chen vond het dan ook een goede zaak dat Yaalon zich heeft uitgesproken. 'Het is namelijk volkomen duidelijk dat wij geen (vredes)partner hebben. Ze proberen een land te fabriceren met een Palestijns volk - dat is een in de geschiedenis nog nooit vertoonde krankzinnigheid.'

Chen wees op de mislukking van Sharons eenzijdige terugtrekking uit Gaza in 2005. Dat leverde niet de door de Palestijnen beloofde vrede op, maar juist nog veel meer terreur. 'Zo zal het ook gaan als we Judea en Samaria evacueren. Dat moeten we zelfs niet eens overwegen.' (2)


Xander

(1) DEBKA
(2) Arutz 7

Zie ook o.a.:

14-01: Ruzie VS-Israël na zware kritiek minister Defensie op Kerry's vredesplan
14-01: VS weigert Israël details over deal Iran, dat onmanteling kernsites ontkent
13-01: Hamas: Israël volgens islamitische profetieën over 8 jaar vernietigd
09-01: Iran negeert alle afspraken Genève, bevestigt streven naar kernwapens (/ Opperleider Khamenei noemt Verenigde Staten 'satanisch')
09-01: Oude islamitische tekst bewijst dat imam Mahdi reeds aanwezig en actief is
07-01: Abbas' Fatahpartij: Vernietiging heel Israël einddoel van vredesverdrag

2013:
20-12: Hoge Palestijnse official: Ja, wij steunden volmondig de Nazi's
18-12: Iran: Genève-akkoord betekenisloos, mogelijk nog 20 jaar onderhandelen
13-12: Geen bezwaar VS en EU tegen Iraanse (kern)raketten die Israël kunnen raken
02-12: Deal met Iran: Vervult Obama islamitische profetie over wegbereider Mahdi?
26-11: 'Obama belooft Iran status als 7e wereldmacht'

Viktor Orban in Moscow

 

Orban.jpg

Viktor Orban in Moscow

Pyotr ISKENDEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The first EU-Serbia intergovernmental conference coming up in January is supposed to demonstrate the progress of Serbia's application to join the European Union. «Serbia must continue the reforms it has begun, the results of which will be a key indicator in assessing the integration process», stated the European Parliament Committee on Foreign Affairs. At the same time, in a discussion on Serbia's European prospects, members of the European Parliament hailed the local elections held in Kosovo in late 2013 as «a big step forward on the path to democracy». 

The politicization of Serbia's application to join the EU is obvious. This refers to the socioeconomic requirements being made of Belgrade and recommendations to revise the parameters of cooperation with Russia in the energy field, as they do not conform to the spirit of the European Union, the Energy Charter and the Third Energy Package. 

However, how can one talk about «nonconformity» if within the EU itself the approaches of individual countries to choosing an energy policy are increasingly different? The European Union is not a monolith. A number of its member countries have already made it clear that they do not plan to uncomplainingly follow the directives of Brussels in the energy field, although they do not call their EU membership into question (at least, not yet). At the very moment when the European Parliament members in Strasbourg were starting their discussions at their winter session, Hungarian Prime Minister Viktor Orban arrived in Moscow for a working visit... 

Over the past two decades, relations between Russia and Hungary have seen complicated periods. There have been both actions of the Hungarian government against Russian oil and gas companies (mainly against Surgutneftegaz) and attempts by Budapest to play a «double game» on the energy field. However, in the last few years relations have been improving. Viktor Orban's working visit to Moscow in January 2013 was a momentous occasion. At that time, during his meeting with Russian President Vladimir Putin, the head of the Hungarian government suggested that Russia participate in the modernization of Hungary's energy system. And now these plans are beginning to be implemented. 

According to Sergei Kirienko, the head of the state corporation Rosatom, nuclear energy is becoming an important area of bilateral Russian-Hungarian cooperation. «Negotiations with Hungary are in the active stage», stated Kirienko. This refers to Russia's participation in building two new power producing units at Hungary's Paks nuclear power plant (in addition to the existing four which were built with the help of the USSR) with a total output of 2500-3400 MW. The contract is valued at 10 billion dollars. «Over 40 percent of the work volume», according to V. Putin, «is to be done by the Hungarian side. This means that approximately three billion dollars will be allocated for supporting jobs in Hungary, and tax revenues alone will come to over a billion dollars.» 

And if one adds the agreements reached by Moscow and Budapest in late 2013 on strict adherence, regardless of possible complications, to the previously agreed-upon schedule for the construction of the Hungarian part of the South Stream gas pipeline and the start of Russian gas deliveries to Hungary in early 2017, one must acknowledge that cooperation between Russia and Hungary in the energy field is becoming a strategic partnership.

There are two main reasons for the progressive development of relations between Russia and Hungary. The first is connected with tension in the relations between Budapest and Brussels. Pressure from EU leadership on Hungary has become increasingly overt over the past few years, touching on both the state sovereignty of Hungary and the sentiments of its people. It is sufficient to recall the improvisations of German politicians with regard to the need to send paramilitary units to Hungary or the proposal discussed in the European Commission to impose sanctions on Budapest for peculiarities of Hungarian national legislation which did not please Brussels. 

In the eyes of Hungarians, all of this has significantly reduced the attractiveness, to put it mildly, of the European Commission's recommendations in other areas as well, including energy. Furthermore, why not follow the example of German business in this matter? In recent years it has been conducting an independent policy of cooperating with Russia in the energy field. This refers, in particular, to the recent withdrawal of the German energy holding RWE from the Nabucco project.

Furthermore, Russian-Hungarian cooperation has a good financial and economic basis. Russian proposals are simply more profitable, well-planned and serious than similar proposals from Western companies. This is proven by a simple fact: today Russia supplies 80% of oil and 75% of natural gas consumed in Hungary. 

As the Hungarian press acknowledges, among all the candidates for the contract, only Rosatom is prepared to provide appropriate preliminary financing for the project to develop the Paks nuclear power plant. At first the French company Areva and the Japanese-American company Westinghouse planned to take part in the tender, but Hungary never received any concrete proposals from them. The Russian corporation, on the other hand, proposed terms which serve the interests of the Hungarian side.

It must be said that Hungary's interest in developing atomic energy does not exactly suit the priorities of the European Union, where many are dreaming of a «shale revolution», which would bring Europe no less, but rather more, of an ecological threat than a nuclear plant. 

The Hungarian government's stake on the development of nuclear energy, observing, of course, all safety requirements, is an important step on a Europe-wide scale. As shown by Russia's cooperation with other countries, in particular Iran, Russian proposals fully meet safety requirements. So the energy alliance of Moscow and Budapest may serve as an example for other European countries.

Complicated situation around Iran and the KSA

 

Complicated situation around Iran and the KSA

The situation around Iran continues to be quite difficult, despite significant progress in the normalization of relations between the West and Iran and the achievement of an interim agreement on the Iranian nuclear program in Geneva on November 24 at a working meeting of the “six” international negotiators and a Tehran delegation. President Rouhani failed to gain the immediate trust of the USA and its allies with his major changes to the accents of Iran’s foreign policy, although the process proceeded in the right direction relatively quickly.

The fact is that much of the negative role, being played in Washington, comes from the Republicans and other conservative forces sitting in the US Congress. First, they approved a list of 19 individuals and entities that fell under sanctions for involvement in Iran’s nuclear program, which forced the Iranian delegation to leave the conference room in Geneva on December 13, since the interim agreement of November 24 provides for the non-imposition of any additional sanctions against Tehran. Then, a group of senators prepared a list of new sanctions against Iran in late December, if negotiations on the nuclear issue reached a deadlock. In response, Iranian parliamentarians prepared their list of appropriate measures that could be applied in case the U.S. toughened its position and the negotiations were derailed. Although it is clear that President Obama himself is interested in the successful completion of the Geneva process, since this would contribute to significant freezing of the Iranian nuclear program, the normalization of relations with Tehran, and allow Washington to continue on a course aimed at reformatting its policy in the Middle East, which started in October 2013.

That is when the U.S. Administration finally realized the fatality of placing its stakes on supporting those forces in the Arab world that assisted radical Islam, extremism and even terrorism, by financing and providing military assistance to organizations and groups affiliated with al-Qaeda or currents even more radical in their ideologies. Their goal is to transform the Arab world into a radical Wahhabi Caliphate. Moreover, it was only this example of a bloody war in Syria that made American strategists realize this fact, and they started developing new approaches to their policy in the region. This explains the change of attitude towards Iran, which can become a real counterweight to the aggressive policy of Saudi Arabia, even more so, since the oil dependence of the U.S. economy has been substantially reduced after the “shale revolution”, and the importance of the Wahhabi Kingdom has decreased as well, in terms of the world’s energy supplies.

At the same time, American and European companies are interested in participating in the modernization of the Iranian economy and the development of large oil and gas projects that were frozen because of the sanctions. In addition, Iran is a very large market, given its 70 million people and solvency thanks to vast oil and gas resources of this country. Their development, especially the South Pars Gas Field, will require tens of billions in investments and the latest technologies, including for the creation of facilities for liquefying gas for export. Iran’s power industry, industrial sector, telecommunications, and transport infrastructure have huge investment opportunities. In other words, this is a very tasty area for Western business, which is much more promising than the economies of the GCC countries, where labor resources are limited.

Thus, Saudi Arabia became nervous as it realized that its place as the main strategic ally of the USA in the Persian Gulf might soon be taken over by Iran. The more so, knowing that Tehran played this role in the 1970s under the Shah’s regime. Moreover, if one considers Iran’s powerful armed forces, which will surely be modernized, one can understand what Riyadh is afraid of – a complete change in the regional balance of forces, where Saudi Arabia will fall into the shadows of Iran and Iraq.

Nevertheless, instead of making steps towards Tehran, the stubborn and conservative aging leaders of the KSA started, simply saying, to “play dirty tricks” through the development of an entire network of anti-Iran intrigues. At first, the Saudis tried to push Israel into joint strikes against Iran’s nuclear facilities. Then, when this idea had failed, Riyadh decided to put together an anti-Iran military bloc by transforming the GCC from an economic and political union of Arabian monarchies into a military alliance. At the last summit of the organization in December in Kuwait, the Saudis put forward a proposal to create a sort of a “Gulf” NATO to deter Iran. Although, as it is well known, Iran never attacked its neighbors during its modern history after the Khomeini Revolution, but only fought to repel the aggression of Iraq, started in 1980 at the instigation of Saudi Arabia, the GCC countries and the United States.

So far other members of the Council – with the exception of Bahrain, whose royal regime entirely depends on Saudi bayonets (Saudi troops were brought to the island in February 2011 to suppress actions of the Shiite majority population) – are reacting coolly to all this. Only a kind of military command was established, but there are no common armed forces. Moreover, small Arab principalities of the Gulf will hardly wish to worsen their relations with Iran, at the time when this country is coming out of Western isolation.

Moreover, Riyadh revived talks of a regional missile defense system called “ParsPRO” to repel possible missile and air strikes on the GCC from Iran. Its components, based on the purchase of the “Patriot” systems, would be placed virtually everywhere – from Kuwait to Qatar and the UAE. At that, they planned to spend up to $20 billion for just the first phase. Moreover, this was done despite the fact that in early December, the Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif visited four Gulf countries and put forward a number of interesting initiatives to strengthen stability and security in the Gulf, which received positive feedback from Kuwait, Qatar, UAE and Oman.

In any case, we can be sure that Tehran can overcome the remaining difficulties in the coming period and make a leap forward, despite the machinations of Saudi Arabia and the pressure of the pro-Israel lobby in Washington. Russia understands this, and is getting ready to expand its cooperation with Iran – a country that is a friend of the Russian Federation. It is no mere chance that Russian Foreign Minister Sergey Lavrov made an official visit to Tehran in mid-December, and that the capital of Iran hosted a meeting of the Joint Intergovernmental Commission on Trade, Economic, Scientific and Technical Cooperation.

Viktor Titov, PhD in History, a political observer on the Middle East, exclusively for the online magazine New Eastern Outlook.

jeudi, 16 janvier 2014

Quito y la geopolítica inglesa: 1698-1830

Quito_-_Rafael_Salas_(siglo_XIX).jpg

Quito y la geopolítica inglesa: 1698-1830
Una breve aproximación histórica.
 
Por Francisco Núñez Proaño

 

Ex: http://www.arbil.org/

“Los ingleses considerados como pueblo, son tan imprudentes, tan estrechos y tan poco prácticos en cosas políticas como cualquier otra nación. Pero poseen una tradición de confianza, pese a su gusto por los debates y las controversias públicas. La diferencia esta que el inglés es ‘objeto’ de un Gobierno con antiquísimos y triunfantes hábitos” – Oswald Spengler


Quito en el mundo de los siglos XVI Y XVII

Algo más de un lustro después de haber sido fundada San Francisco de Quito trascendió por primera vez al ámbito de las líneas geopolíticas europeas debido al descubrimiento del río más largo y caudaloso de la Tierra[1], llamado inicialmente por “los argonautas de la selva” sus descubridores españoles: “Río San Francisco de Quito” y  finalmente “Río de las Amazonas”.

La expedición que había partido de Guayaquil y Quito en 1541 y llegó a célebre término en la desembocadura del “río-mar” en el Océano Atlántico en 1542.  El conquistador y descubridor Francisco de Orellana firma en Valladolid las capitulaciones conformes con el Príncipe Regente de Castilla, Felipe de Austria, en ausencia de su padre Carlos I de Castilla y V del Sacro Imperio Romano Germánico, quien se encontraba fuera de España tratando sus asuntos europeos, entonces se le conceden los títulos de Adelantado y Capitán General de la Nueva Andalucía a Orellana que sin embargo no pudo ver sus expectativas cumplidas al morir tres años después en las playas Atlánticas del Amazonas que descubriera un 12 de Febrero de 1542[2].

Tuvo que transcurrir casi un siglo para que en 1637-38, el explorador Pedro de Texeira al servicio Felipe III de Portugal y IV de Castilla respectivamente, remontara el curso del Amazonas desde el Atlántico hacia Quito, reconfirmando así la posibilidad y la existencia de comunicación directa entre el Océano Atlántico y el Virreinato del Perú. Conformando así una realidad bi-oceánica de facto para los Reinos americanos con todas las implicaciones geopolíticas de este hecho de por medio. En 1639 la expedición se volvió a realizar desde Quito hacia el Gran Pará por decisión de las autoridades virreinales, pero en esta ocasión Texeira fue acompañado por los jesuitas Cristóbal de Acuña y Andrés de Artieda[3], personas de confianza de la Audiencia de Quito, delegados del Virrey del Perú. Por órdenes superiores Acuña realizaría una importante y mundialmente conocida crónica de esta exploración.

Entre 1542 y 1639 la Monarquía Hispánica tuvo prohibido a sus súbditos penetrar o escribir sobre el gran Río Amazonas.[4] “Oficialmente estaba proscrito describir al Amazonas geográficamente, peor darlo a conocer al mundo, pues, había el temor de que potencias enemigas, que asediaban el subcontinente sudamericano, “invadieran” el río-mar apropiado por España, cuando éste era todavía una maraña inexpugnable y su extensa cuenca fluvial era virgen para el mundo occidental, con la excepción de la incursión de Orellana… Tales potencias eran además Holanda, Inglaterra, Francia y Portugal, las cuales habían recibido ‘concesiones’ de la corona para ‘colonizar’ Guyanas y la desembocadura del río.”[5]

En 1640, Cristóbal de Acuña presentó su relación al Rey Felipe IV de España. Se llama a esta la “crónica breve” donde se incluía un mapa del curso del Amazonas hasta las faldas de los Andes con Quito como cabecera política de la región. Su informe y mapa, fueron prohibidos de publicarse por ser “estratégicamente importantes”[6], como se diría ahora “reserva geopolítica”… “en la jerga de seguridad del Consejo de Indias, los papeles de Acuña eran ‘clasificados’ para las preocupadas autoridades de la corona. Y por ello: ‘hásele mandado no saque a la luz nada, porque los enemigos no emprendan continuar esta navegación y perficcionarla’.”[7]

Debido a estos hechos “Acuña tuvo entonces que volver a escribir una segunda relación, eliminando de aquella los detalles geográficos y estratégicos inconvenientes a la Corona… la orientación de la segunda crónica será amplia y diversificada en secciones y apostillas elegantes. Esta es la crónica oficial, la que ha venido leyendo y conoce el mundo occidental desde los años señalados (1641, 1645). Su ficha es: Nuevo Descubrimiento del Gran río del Amazonas, el año de 1639, por la Provincia de Quito, en el Reyno del Perú. Madrid.”[8] [9]

Esta crónica tendrá tremendas consecuencias geopolíticas para el Imperio Hispánico.

1698: Inglaterra pone sus ojos en Quito.

Geopolíticamente hablando el primer documento público, o uno de los primeros documentos públicos ingleses que hace referencia a Quito[10] es la edición inglesa de 1698 de la crónica de Acuña: Voyages and discoveries in South America. The first up the river of Amazons to Quito in Peru, and back again to Brazil, perform’d at the Command of the King of Spain by Christopher d’ Acugna… Done into English from the Originals… London, printed for S. Buckley, 1698.[11] Aquí se señala acuciosamente:

“Las siguientes relaciones son de los descubrimientos de las partes más ricas del mundo, aún no pobladas por los europeos, y otras que aunque poco conocidas, dignas… por todas las bendiciones de paz, ningunas otras parecen tan encantadoras o rentables que (para) la navegación y el comercio, especialmente para la nación inglesa (el resaltado es mío), cuyo genio es mucho más inclinado a las mejoras en el mar y las plantaciones en el extranjero, las cuales traen gran riqueza al reino, particularmente esas en América, donde los españoles por su mala conducta han dado oportunidades a algunos de sus vecinos para poner una parte de la riqueza y el comercio de esta vasta tierra extensión de tierra. El frecuente saqueo de sus ciudades (poblaciones) y aprovechamiento (sic) de sus barcos por los ingleses, franceses, y los holandeses, puso a Felipe III en la búsqueda de nuevas vías de transporte de los tesoros de Perú, Chile, y (Nueva) Granada hacia España para lo cual [la costa en el Golfo de México es bien conocida tanto como las de Europa] ordenó desde la Corte en Madrid a los gobernadores de Brasil y Perú enviar (una misión) para intentar la navegación del gran río de las Amazonas, allí donde se encontraron (practicable o prácticamente en francés en el original) el oro, plata, y otras mercancías del Perú (la Real Audiencia de Quito incluida) y de países adyacentes que podrían ser enviados hacia el sur (down –sic) por el Pará, donde poner y abordar a los galeones  que se encuentran menos expuestos allí, que en Cartagena, Porto Belo, o Vera Cruz, las averiguaciones (sobre) la boca de ese río son desconocidas y peligrosas a los extraños – extranjeros.”[12] [13]

Esta primordial declaración de los intereses sobre estas regiones “tan encantadoras” y “rentables para la navegación y el comercio, especialmente para la nación inglesa”, demuestra el inicio de un plan estratégico de desestabilización del Imperio Hispánico con el objetivo de sustraer del espacio español americano a las Provincias o Reinos de las Indias Occidentales para beneficio y usufructo de la esfera geoeconómica y comercial inglesa, es decir, para constituir a estas regiones en Estados tributarios de lo que más tarde se denominaría el Reino Unido de Gran Bretaña.

Notable es que en esta misma edición inglesa de la obra del Padre Acuña, se incluya un mapa del norte de la América del Sur: Perú, Quito, Reino de Granada (Kingdom of Granada), Los Quijos, Venezuela, Nueva Andalucía, Guyana, Carabuyanas y Brasil;  con una precisión destacable para la época y  donde el río Amazonas nace en Quito

La delineación geográfica del trazado del mapa se basa indudablemente y como se señala allí mismo en la relación de Acuña. Convirtiendo a Quito un objetivo estratégico inglés,  la llave para las riquezas del Perú que podrían ser transportadas por el Amazonas hacia el Atlántico por el Pará como se menciona en la introducción precitada del libro.

Clara y acertada fue la previsión de las autoridades españolas en prohibir la difusión de los detalles relacionados a la cuenca del río Amazonas, donde los intereses de sus adversarios globales le acarrarían el desmembramiento de sus provincias ultramarinas.

1711: “Una propuesta para humillar a España”.

A comienzos del Siglo XVIII  el atraso de España respecto de Francia e Inglaterra era considerable. En el intento de recuperar la supremacía española, la dinastía real de la Casa de Borbón inició una serie de transformaciones conocidas como reformas borbónicas. En América tales medidas fueron motivo de descontento y estimularon ideas de sedición sobre todo en los sectores afectados por las mismas. Carlos III fue el máximo exponente de esa voluntad de reformas, pretendiendo con estas hacer más eficiente la administración del Estado; liberar el comercio, impulsar la educación y las ciencias, aumentar los tributos, y sobre todo concentrar el poder político en la Corona violentando de esta manera muchos fueros tradicionales de las Españas europeas y americanas[14], generando así una severa crisis económica en el Reino de Quito.

El tramado de la historia nos devela que existieron intereses mucho más poderosos detrás de la crisis a lo largo del continente y en particular en Quito. En un folleto extraño por su poca difusión y perturbador por su alevosía titulado “Una propuesta para humillar a España”, escrito en 1711 en Inglaterra “por una persona de distinción” se menciona un funesto plan para acabar con la Monarquía Católica Hispánica, atacando su principales puntos y centros de poder y comercio, que entonces gravitaban en torno al núcleo continental del Virreinato del Perú, los actuales Ecuador, Perú y Bolivia. Se dice allí de Quito:

“…dada la considerable falta (?) que tienen de estas mercaderías (textiles ingleses), que tanto necesitan el consumo de ellas, aumentaría, porque nuestros productos y tales son irrazonablemente caros (debido a la restricción del libre comercio en ese entonces), por las razones ya mencionadas, y así los pobres y aún los comerciantes, hacen uso de las telas de Quito para sus vestidos y solo los mejores usan géneros y telas inglesas. Pero si de una vez, nosotros podemos fijar nuestro comercio, por el camino que yo propongo (directamente por Buenos Aires y a través del continente hacia el interior, sin tener que pasar por Cádiz), con seguridad, arruinaríamos, en pocos años, la manufactura de Quito (el resaltado es mío).”[15] [16]

Tal como sucedería finalmente hacia finales del siglo XVIII y comienzos del siglo XIX hasta la mal llamada independencia. Irónicamente puedo decir que con sorpresa. Este se conformó entonces como un plan  estratégico británico en 1711 para conquistar las Provincias de España en América.
La apertura del comercio trajo devastadoras consecuencias para Quito y la sierra centro-norte del actual Ecuador. Los paños ingleses introducidos a precios más bajos que los quiteños, significaron la pérdida del mercado del norte del Virreinato del Perú. La necesidad de remitir fondos para la defensa de Cartagena de Indias ocasionó la escasez del circulante. La crisis económica estuvo acompañada de una grave convulsión social ocasionada tanto por las rebeliones indígenas[17], como por la creciente incertidumbre de los barrios, quienes en forma tradicional protestaban contra esta situación al grito de “¡VIVA EL REY! – ¡ABAJO EL MAL GOBIERNO!”, demostrando así que ante todo y más allá del pronunciamiento el Rey era el Rey. Un Rey distante pero benévolo.

El largo siglo XVIII – Plan Maitland-Pitt

Desde la elaboración del plan para humillar a España que como se puede comprobar fehacientemente con los hechos históricos sucedidos desde entonces fue cumplido al pie de la letra hasta la formal secesión de Quito y de las demás Españas americanas respecto de la España europea, transcurrieron 111 años (1711-1822), un largo siglo XVIII decadente por causa de la acción externa de Inglaterra y de la extenuada biología política imperial hispana.

El general escocés Thomas Maitland diseñó en el año 1800 un “Plan para capturar Buenos Aires y Chile y luego emancipar Perú y Quito”, donde se expone como Inglaterra se propone la conquista de la América del Sur. Para 1804 este plan fue adoptado por el Primer Ministro británico William Pitt (el joven). Maitland en despacho a Pitt delimita la acción a ser concretada con estas palabras:

“Estimado Señor: Hace un tiempo tuve el honor de someter a su consideración el borrador de un plan para atacar los asentamientos españoles en el Río de la Plata. Mi objetivo era procurar a Inglaterra un beneficio grande, aunque en cierto modo limitado, abriendo un nuevo y extenso mercado para nuestras manufacturas… que tuviera como objetivo la emancipación de esas inmensas y valiosas posesiones y la apertura de una fuente de permanente e incalculable beneficio para nosotros, resultado de inducir a los habitantes de los nuevos países a abrir sus puertos y recibir nuestras manufacturas, de Gran Bretaña y de la India… Una expedición a Caracas desde las Antillas, y una fuerza enviada a Buenos Aires, podrían realmente proveer la emancipación de los colonos españoles en las posesiones orientales, pero el efecto de tal emancipación, aunque considerable, no podría jamás ser tenido por seguro en las más ricas posesiones de España en la costa del Pacífico, y es menester observar que la razón por la cual los españoles han asignado importancia a sus posesiones orientales es que ellas sirven como defensa para proteger sus más valiosas posesiones occidentales… Por lo tanto, yo concibo que, con vistas a un impacto sobre el conjunto de las posesiones españolas en Sud América, nada de sustancial puede lograrse sin atacar por ambos lados, aproximadamente al mismo tiempo (Nota del autor del artículo: Bolívar y San Martín), con un plan y una coordinación tales que nos permitan reducirlos, por la fuerza si fuera necesario, en todas sus inmensas posesiones sobre el Océano Pacífico.”[18]

¿Y Quito? Pues como señala el nombre del plan, los objetivos son el Perú y Quito:

“… un ataque sobre ambos lados sin conexión o relación entre sí, aun cuando ambos sean exitosos, no nos conduciría a nuestro gran objetivo que es abrir el comercio de toda Sudamérica (en concordancia con el plan de 1711)… La perspectiva de un beneficio inmediato e inmensa riqueza naturalmente inclinará a los participantes en esta operación a dirigir sus miradas, de inmediato, a las ricas provincias de Perú y Quito… Chile se convertiría en un punto desde el cual podríamos dirigir nuestros esfuerzos contra las provincias más ricas… El fin de nuestra empresa sería indudablemente la emancipación de Perú y México [Quito], lo cual solo se podrá mediante la posesión de Chile.”[19]
Así concluye el decisivo documento. La recóndita política exterior inglesa en esta ocasión había de coronar sus aspiraciones con los objetivos cumplidos pocos años más tarde. Simón Bolívar y José de San Martín fueron por lo tanto meros ejecutores de los planes británicos.

La invasión anglo – caribeña.

El capacitado historiador guayaquileño Jaime Rodríguez denominaría acertadamente al proceso de separación e independencia forzada por parte de las tropas bolivarianas como “la conquista del Reino de Quito”. El iluminado y anglófilo Bolívar[20] no tenía la intención de permitir a Quito, ni a Guayaquil, ni a Cuenca decidir sobre sus destinos:

“Los americanos no estaban subyugados por los ‘brutales españoles’: durante la mayor parte del Antiguo Régimen, la Monarquía española no mantuvo un ejército regular en América, y cuando se formó uno tras la Guerra de los Siete Años (1756-1763), la mayoría de los oficiales y soldados eran americanos. La Monarquía española nunca tuvo los recursos para dominar el Nuevo Mundo por la fuerza, especialmente después  de seis años de guerra encarnizada en la Península y de la ocupación francesa de 1808-1814. La lealtad de los pueblos de la región (América) hacia la Monarquía española fue producto de una cultura política compartida y de los lazos sociales y económicos. En el caso específico del Ecuador, es importante situar la ‘revolución de Quito’ en un contexto más amplio y examinar lo que sucedió entre el fracaso de la Junta de Quito a finales de 1812 y la declaración de independencia de Guayaquil, a finales de 1820. En esa época había muy pocos españoles en América. Si el pueblo del Reino de Quito hubiera querido la independencia, podría haberse rebelado mucho antes de 1820. En lugar de ellos, ejércitos venidos de Colombia forzaron a Quito a aceptar su separación de  la Monarquía española y a asumir un estatus secundario dentro de la nueva nación colombiana… irónicamente, la emancipación tuvo como resultado la conquista del Reino de Quito por parte de las fuerzas colombianas”.[21]

Inglaterra como instigadora de la subversión, no solo que permitió el reclutamiento de mercenarios, sino que alentó el mismo; llegaron en cantidades considerables los ingleses para engrosar las filas de los separatistas, completando 720 en 1817, a los que se sumaron nada menos que 5088 incorporados en 1819. Todos estos actuarían taxativamente para la consecución de los fines de sus amos.
Bolívar mandó a Antonio José de Sucre a Guayaquil con 700 soldados para la liberación de la sierra quiteña. Sucre se puso al mando no sólo de los efectivos colombianos, sino también de un contingente de tropas guayaquileñas e inglesas, estas últimas ordenadas en al Batallón Albión bajo el comando de los generales John Illingworth[22]  y Daniel Florencio O’Leary[23] [24]. Una vez que Sucre se instaló en Guayaquil, intentó penetrar la sierra por Alausí, pero fracasó en dos ocasiones. En vista de esa experiencia, cambió de estrategia, incursionando por Cuenca, donde el poder realista había sido restaurado. Con la ayuda de un contingente enviado por San Martín, Sucre derrotó a las tropas realistas acantonadas en Cuenca en febrero de 1822. Las tropas realistas se retiraron a Quito donde estaba su comandante Melchor Aymerich. Luego Sucre avanzó hacía Quito con 3.000 efectivos enfrentándose exitosamente con el ejército realista de Melchor Aymerich en las faldas del Pichincha el 24 de mayo de 1822. Los 3000 mil efectivos que ganaron la Batalla del Pichincha eran mayormente soldados reclutados en Colombia, Venezuela e Inglaterra como correspondía al ejercito multinacional que había armado Bolívar, sin embargo no se encontraban quiteños en el mismo.
Julio Albi explica el siguiente dato fundamental acerca de la batalla de Pichincha:

“El Ejército realista, en la que sería su última batalla en el reino de Quito, estaba formado sobre  todo por americanos. Los jinetes procedían todos del reclutamiento local (criollos y quiteños por tanto). En cuanto a los infantes, el batallón de Tiradores de Cádiz era ‘casi todo de europeos… y los otros Cuerpos españoles o realistas, compuestos de americanos’ ”[25]

Ingleses versus quiteños: Papel destacado en esta batalla fue el protagonizado por el Batallón Albión[26]. Carlos García Arrieche lo refiere así:

“La oportuna y decisiva participación del Albión en Pichincha, en aquel memorable 24 de mayo de 1822, ha quedado perpetuada y reconocida en el fragmento del parte oficial del combate emitido por el general Sucre, donde expresa: ‘Las municiones se estaban agotando… Tres compañías del Aragón, el mejor batallón realista estaban ya a punto de flanquear a los patriotas, cuando llegaron, con el resto del parque, las tres compañías del Albión, con su coronel Mackintosh a la cabeza; y entrando con la bizarría que siempre ha distinguido a este cuerpo, puso en completa derrota a los de Aragón.”[27]
Presagio de un futuro de dominación y coloniaje económico, cultural y cada tanto –cuando lo ameritara- político. La luz que vino del norte arrasó con todo a su paso.

Después de la celebración del triunfo, Sucre presionó al ayuntamiento quiteño para que incorporara al territorio de la Real Audiencia de Quito a la República de Colombia. Aunque algunos miembros de la aristocracia quiteña se resistieron, el ayuntamiento finalmente cumplió con el pedido de Sucre. En junio de 1822, Bolívar entró a Quito después de haber derrotado a efectivos realistas en Pasto.
“Aceptando las exigencias británicas dentro de los rumbos trazados por Bolívar” el 18 de abril de 1825 se firmó entre los plenipotenciarios de Gran Bretaña y la Gran Colombia el Tratado de Amistad, Comercio y Navegación, “que no difiere sustancialmente” de los tratados celebrados ese mismo año por las Provincias Unidas del Río de la Plata y Chile, y más tarde por Perú y México con la gran potencia talasocrática. Para cuando el Ecuador se constituyó como un Estado “soberano” separado de la Gran Colombia en 1830, ya tenía normadas sus relaciones exteriores, comerciales y políticas, en condiciones de exclusividad con Inglaterra, aún antes de dotarse de su norma fundamental, de su primera Constitución.[28]

The Aftermath: Colofón del vasallaje. 

Finalmente, la geopolítica inglesa había extendido exitosamente las líneas de sus redes hasta Quito como pretendía desde 1698. El hemisferio americano había sido transferido de Provincias o Reinos de España a Estados tributarios ingleses. Leviatán se había impuesto sobre Behemot y la isla (extra-europea) del creciente interior se enseñoreaba en el creciente exterior de la tierra, en la periferia del mundo desarrollado como se diría hoy.

El general Juan José Flores –venezolano de nacimiento-, primer presidente del Estado del Ecuador (tributario de Inglaterra)  desde mayo de 1830 –sin la denominación de República por entonces-, lo reconocería por decreto con estos términos:

“Juan José Flores, Presidente del Estado del Ecuador, etc. Habiendo tenido noticias oficiales de la muerte de S.M.B. el Rey Jorge IV y deseando dar un testimonio público del gran sentimiento que ha cabido al Gobierno de ese Estado y a todos sus habitantes, por la pérdida de un monarca que ha sido el más firme apoyo de nuestros derechos en la gloriosa contienda de la libertad e independencia de Colombia y que supo estrechar con ella muy leales y francas relaciones de amistad, comercio y navegación.

Decreta:

Art. 1°- Todos los individuos del Ejército y Marina (¿Cuál marina? ¿Los mercenarios y súbditos ingleses como el almirante Illingworth acaso?) llevarán por ocho días consecutivos desde la publicación de este Decreto, el luto prevenido por el Reglamento sobre divisas y uniformes de 20 de julio de 1828. (!)

Art. 2°- Por igual tiempo pondrán todos los empleados públicos un lazo negro en el brazo izquierdo y en particular en el sombrero. (!)

Art. 3°- El Ministro Secretario del Despacho, queda encargado de la ejecución.
Quito, a 28 de Octubre de 1830.

J.J. Flores.”[29]

Con estos rigurosos honores a un monarca británico iniciábamos pomposamente nuestra vida “independiente”.

------------------------
[1] Los más recientes estudios geográficos dan cuenta del Amazonas desde su origen fluvial es el más largo del mundo con 6800 km, seguido por el Nilo con 6756 km.
[2] Salvador Lara, Jorge, Quito y el Emperador Carlos V, Quito, 1958.
[3] Andrés de Artieda, Lector de Teología del colegio de Quito. Desconozco si el Padre Artieda era criollo o no.
[4] Burgos Guevara, Hugo, La crónica prohibida. Cristóbal de Acuña en el Amazonas, Ed. Fonsal, Quito 2005 pág. 17
[5] Ibídem
[6] Ibídem, pág. 89
[7] Ibídem
[8] Ibdídem, pág. 19 “Adicionalmente debemos mencionar que el Memorial de Acuña, elevado al Real Consejo de Indias el 20 de marzo de 1641, tuvo una primera edición con el título mencionado antes. No quedan ejemplares de esta obra, por lo que ha circulado más la Relación reproducida en la conocida crónica del padre Manuel Rodríguez, El Marañón y el Amazonas, publicada en 1684. Todas las ediciones siguientes, en inglés, francés, portugués, alemán y español, se han basado en la edición de 1684.”
[9] Ibídem, págs. 91-92. Autoridad como Jaime Regan dice de este libro: “De ella quedan muy pocos ejemplares en el mundo, llegándose a cotizar uno de ellos en el mercado de anticuario en USA $10.000 (USD)”. “No se debe confundir esta segunda crónica con la primera, no solo por las implicaciones de deformación histórica, sino porque la primera ha permanecido enclaustrada en Roma, y su identidad ha sido confundida ante la conciencia mundial. La crónica primigenia, escrita por Acuña, reza así: RELACION DEL DESCUBRIMIENTO DEL RÍO DE LAS AMAZONAS OY [sic] RIO DE SAN FRANCO DEL QUITOY DECLARACIÓN DEL MAPA EN DONDE ESTÁ PINTADO. Fue encontrada por Hugo Burgos G. en Archivum Romanum Societatis Iesu (Letras Annuas de la Vice provincia de Quito y el Nuevo Reino en los Reynos del Peru 1605-1669, R.et Q. 15I,-9, Folio 274-280). El documento es manuscrito, paleografía jesuítica de comienzos del siglo XVII.”
[10]  Como lo hemos referido: entiéndase que al referirnos a Quito abarcamos a todo el actual territorio de la República del Ecuador, de la entonces Real Audiencia de Quito (que incluía territorios del actual sur de Colombia y norte del Perú) y del conocido Reino de Quito-del denominado Departamento del Sur de la Gran Colombia-. La Audiencia y finalmente Capitanía General de Quito –Sede virreinal de facto con Mourgeon-.
[11] Voyages and discoveries in South America. The first up the river of Amazons to Quito in Peru, and back again to Brazil, perform’d at the Command of the King of Spain by Christopher d’ Acugna… Done into English from the Originals… London, printed for S. Buckley, 1698. Biblioteca de la Academia Nacional de la Historia de la Repúplica Argentina – Buenos Aires.  Se señala en la introducción al mismo: “Accordingly they departed (Father d’ Acugna and Pedro d’ Texeira) from Quito Jan. 16. 1639 and arrived at Para Dec. 12. following. Thence he went into Spain, and presented to the King his Master an –amuse- relation of the said River; which was published at Madrid in 1641, and entitled Nuevo descubrimiento del gran Río de las Amazonas, in 4…”
[12] Ibídem, Introducción, traducción del autor del presente artículo.
[13] Un precedente histórico del denominado eje multimodal Manta-Manaos.
[14] Espinosa Fernández de Córdoba, Carlos, Historia del Ecuador en contexto regional y global, Ed. Lexus, Barcelona – España, 2010., pág. 432.
[15] “Una persona de distinción”, Una propuesta para humillar a España, traducción, advertencia  preliminar y notas del Capitán de Fragata Bernardo N. Rodríguez, Ed. Del Comando en Jefe de la Armada de la República Argentina, Libros e impresos raros, Buenos Aires, 1970, pág. 20
[16] “Curiosamente” esta ruta de “libre comercio” que preveía el folleto citado fue la misma ruta que utilizó José de San Martín para su campaña “libertadora” desde Buenos Aires al Perú y culminada por las huestes de Lavalle en las batallas de Riobamba y Pichincha, campaña que se vería rematada con sendos tratados comerciales con Inglaterra.
[17] El historiador Carlos Espinosa Fernández de Córdoba señala al respecto: “Hay que recordar que la fiebre de sublevaciones indígenas que persistió a lo largo del siglo anterior (siglo XVIII) no constituyó una verdadera amenaza al sistema imperante”, Ob. Cit., pág. 437
[18] En: Terragno, Rodolfo H., Maitland & San Martín, Universidad Nacional de Quilmes – Argentina, 1998; y Diario íntimo de San Martín. Londres 1824. Una misión secreta, Ed. Sudamericana, Buenos Aires, 2009.
[19] En: Terragno, Rodolfo H., Maitland & San Martín, Universidad Nacional de Quilmes – Argentina, 1998; y Diario íntimo de San Martín. Londres 1824. Una misión secreta, Ed. Sudamericana, Buenos Aires, 2009.
[20] Así opinaba el “Libertador” sobre Quito: “… hombres tan malvados e ingratos. Yo creo que le he dicho a Vd., antes de ahora, que los quiteños son los peores colombianos. El hecho es que siempre lo he pensado, y que se necesita un rigor triple que el que se emplearía en otra parte. Los venezolanos son unos santos en comparación de esos malvados. Los quiteños y los peruanos son la misma cosa: viciosos hasta la infamia y bajos hasta el extremo. Los blancos tienen el carácter de los indios, y los indios son todos truchimanes, todos ladrones, todos embusteros, todos falsos, sin ningún principio de moral que los guíe.” Bolívar a Santander, Pativilca, 7 de enero de 1824, en Vicente Lecuna, Cartas del Libertador, Tomo IV, págs. 12-14.
[21] Rodríguez, Jaime, La revolución política durante la época de la independencia -  El Reino de Quito 1808- 1822,Coporación editora nacional, Biblioteca de Historia Volumen N° 20, Quito, 2006,, págs. 35, 36, 37
[22] Illingworth es ancestro de muchos oligarcas ecuatorianos y de algún separatista guayaquileño. Como Jefe de la Escuadra unida del Perú y Colombia, sostuvo el sitio de El Callao y conjuntamente con el general Salom; “tuvo el privilegio” de recibir la capitulación de esa plaza fuerte –el último baluarte del Imperio en la América del Sur- el 21 de enero de 1826.
[23] Representando al gobierno británico asistió a los solemnes actos del traslado de los restos del “Libertador” a Caracas, en 1842 colaborando para que las ceremonias resultasen “dignas” del célebre hombre. Al sugerir en una comunicación al Foreign Office –para quien trabajaba desde 1840 cuando se reincorporó formalmente al servicio de “Su Majestad Británica”- la conveniencia de enviar un navío  de guerra para escoltar al barco que conduciría a La Guaira desde Santa Marta, las cenizas de Bolívar, O’Leary recalcaba: “Ningún gesto podrá satisfacer más a los pueblos de Venezuela y Colombia que esta muestra de respeto a la memoria de un hombre de Estado que en toda su vida pública mostró siempre un sincero deseo de mantener estrechas relaciones con Inglaterra”.
[24] Cabe destacar que muchos de estos ingleses y sus descendientes pasaron a formar parte de la oligarquía plutocrática ecuatoriana, paradigmáticamente representados por la familia Wright, gracias a las propiedades y dineros robados a sus legítimos dueños  por acción y “gracia” del “Libertador” que supo como recompensar a sus mercenarios.
[25] Albi, Julio, Banderas olvidadas- El Ejército realista en América”, Ed. De Cultura Hispánica, Madrid, 1990, pág. 328
[26] García Arrieche, Carlos, Británicos en la Emancipación Ecuatoriana, aparecido en el Boletín de la Academia Nacional de Historia Vol. 59, núm. 127-128, ene-dic. 1976, Quito, pág. 54
[27] Ibídem.
[28] Este Tratado mantendría su plena vigencia hasta cuando se firmó otro de índole similar esta vez  entre el Ecuador ya como República separada y Gran Bretaña durante el gobierno de Diego Noboa.
[29] Homenaje póstumo del Gobierno ecuatoriano, por la memoria de S.M.B. el Rey Jorge IV, de Gran Bretaña en Historia Diplomática de la República del Ecuador del Dr. Jorge W. Villacrés Moscoso, quien señala al respecto: “Entre los actos más significativos y por cierto curiosos, que merecen resaltarse en las relaciones entre nuestro país e Inglaterra, figura el homenaje póstumo, que rindió el Gobierno Ecuatoriano, presidido  por ese entonces por el General Juan José Flores, con motivo de la muerte de S.M.B. el Rey Jorge IV, y lo hizo mediante el decreto correspondiente datado el 28 de octubre de 1830, es decir a los pocos meses de haberse separado el Ecuador de la Gran Colombia y constituídose en estado independiente.”
 

 

Publicado 14th July 2013 por