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dimanche, 20 mars 2016

Hillary Clinton, candidate des néoconservateurs américains

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Bernhard Tomaschitz :

Hillary Clinton, candidate des néoconservateurs américains

Si Hillary Clinton est élue présidente des Etats-Unis, il faut compter avec un retour en force du bellicisme de l’ère Bush !

Après le Super Tuesday, ou Super Mardi, où des élections préliminaires ont eu lieu dans onze Etats, les choses se sont clarifiées positivement pour Hillary Clinton : elle risque fort bien d’être choisie comme candidate à la présidence en juillet lors de la diète des Démocrates. L’ancienne ministre des affaires étrangères des Etats-Unis dispose désormais de 544 délégués et bat ainsi son principal concurrent dans le parti démocrate, Bernard « Bernie » Sanders, qui n’a obtenu jusqu’ici, dans les préliminaires, que 349 délégués. Pour être « nominé », il faut au moins 2383 délégués. Du côté des Républicains, tout porte à penser que le milliardaire de l’immobilier Donald Trump emportera le morceau.

Hillary Clinton n’est pourtant pas la favorite dans la course à la succession de Barack Obama : elle est surtout la candidate du grand capital et des cénacles néoconservateurs. Timothy Alexander Guzman, journaliste indépendant, signale que parmi les « sponsors » de la campagne électorale d’Hillary Clinton, on trouve les géants de la finance Citigroup, Goldman Sachs et JP Morgan Chase. Parmi ses soutiens, on dénombre aussi le spéculateur George Soros et toute une série de personnalités influentes appartenant à la mouvance sioniste, ce qui permet à Guzman de conclure : « A Washington D. C., l’argent, c’est le pouvoir et Hillary en dispose largement. 90% des cotisations qui lui sont versées proviennent d’entreprises ou de bureaux d’avocats qui travaillent pour les plus grandes d'entre elles». Ensuite, Hillary Clinton peut compter sur « l’appui de personnalités puissantes à Hollywood, dans les banques, dans le complexe militaro-industriel, dans les organisations féministes, à l’AIPAC (le lobby américain pro-Israël) et dans les consortiums multinationaux pour l’aider à accéder au trône ».

A cela s’ajoute que les principaux médias américains se mobilisent pour promouvoir la campagne de l’épouse de l’ancien Président Bill Clinton. En janvier, un article élogieux sur sa personne est paru dans le « New York Times » : « Hillary serait le première candidate nominée par un parti populaire. Elle a servi le pays comme sénatrice d’un Etat important et comme ministre des affaires étrangères. Il faut aussi souligner qu’elle a l’expérience d’une First Lady avec son époux formidable mais fautif, l’ex-Président Bill Clinton ». Vient ensuite un passage de l’article qui indique que les Etats-Unis, sous une Présidente comme Hillary Clinton, mèneraient une politique étrangère encore plus agressive et belliciste qu’auparavant : « Madame Clinton sera capable de mener une politique plus dure qu’Obama quand il s’agira d’engager la puissance militaire américaine, comme l’annoncent d’ores et déjà son exigence d’imposer une zone interdite aux survols aériens en Syrie et son soutien antérieur à toute politique visant à armer et à entraîner les rebelles syriens ».

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Déjà le 5 juillet 2014, Jacob Heilbrunn, éditeur de la revue spécialisée « The National Interest », posait la question dans un article du « New York Times » : les néoconservateurs sont-ils prêts à s’allier à Hillary Clinton ? Dans ce cas, la mouvance néoconservatrice, après environ dix années de traversée du désert, reviendrait à l’avant-plan et profiterait du chaos créé en Ukraine et en Irak pour accuser Obama du désastre global et non pas la politique étrangère interventionniste de l’ère Bush. Tout en vilipendant Obama, les « néocons » prépareraient un coup de Jarnac en s’alliant à Clinton, tout au début de sa campagne, afin « de récupérer le siège conducteur de la politique étrangère américaine ».

De fait, il faut bien constater qu’Hillary Clinton, en tant que sénatrice et que ministre des affaires étrangères, a bel et bien mené une politique néoconservatrice. Heilbrunn le démontre : « Madame Clinton a voté pour le déclenchement de la guerre en Irak, elle a soutenu les livraisons d’armes aux rebelles syriens, a comparé le Président russe Vladimir Poutine à Adolf Hitler, a soutenu Israël du fond du cœur et a sans cesse souligné la nécessité de promouvoir la « démocratie » ». Par voie de conséquence, on peut « aisément s’imaginer » que Clinton donnera des positions importantes dans son gouvernement à des néoconservateurs.

Diana Johnstone, la grande dame du journalisme américain, rappelle fort opportunément le rôle d’Hillary Clinton dans l’aval aux bombardements de l’OTAN contre la Serbie au printemps de 1999 : « Dans Hillary’s Choice, une biographie de la First Lady, Gail Sheehy explique l’aval donné par Hillary Clinton à ces bombardements contre la Yougoslavie en 1999. Le livre de Gail Sheehy démontre comment Hillary a pu convaincre son mari, qui hésitait, à lancer la campagne de bombardements de 78 jours contre les Serbes, en avançant l’argument suivant : « A la fin de ce siècle, qui a connu l’holocauste, tu ne peux pas tolérer que ces épurations ethniques se poursuivent ».

Pour Diana Johnstone, les justifications d’Hillary Clinton sont « théâtrales » et totalement dépourvues de pertinence en ce qui concerne le conflit des Balkans. Car, en effet, il n’y a pas eu d’ « épuration ethnique » avant l’intervention militaire du Pacte nord-atlantique ; ce sont plutôt les bombes qui ont obligé les populations à fuir dans tous les sens. A la suite de quoi, la propagande de l’OTAN a utilisé cette catastrophe comme une preuve des « épurations ethniques » que les Américains et leurs séides voulaient en théorie empêcher en déversant leurs bombes sur le pays. La guerre des bombes de l’OTAN contre la Serbie a marqué une césure dans la politique internationale : en effet, depuis lors, toute « intervention humanitaire » peut sauter au-dessus du droit des gens et instaurer le droit du plus fort.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°10/2016, http://www.zurzeit.at ).

samedi, 19 mars 2016

Les USA peuvent changer les lois de l'UE, selon un rapport

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Les USA peuvent changer les lois de l'UE, selon un rapport

Ex: http://zejournal.mobi

La Commission européenne sera obligée de consulter les autorités américaines avant d'adopter de nouvelles propositions législatives à la suite de la mise en vigueur de l'accord avec les Etats-Unis sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), selon un document divulgué.

Un document divulgué, obtenu par le groupe d'action indépendant Corporate Europe Observatory (CEO) au cours des négociations entre l'UE et les Etats-Unis sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), a révélé qu'une commission non élue sera mise en place, elle aura le pouvoir de décider dans quels domaines une coopération avec Washington devrait avoir lieu, en écartant ainsi les Etats membres de l'UE et le Parlement européen, rapporte le quotidien britannique Independent.

L'objectif principal du TTIP est d'harmoniser les règles transatlantiques dans un éventail de domaines, y compris la sécurité alimentaire et les produits de consommation, la protection de l'environnement ainsi que les services financiers et bancaires.

Le document divulgué concerne le chapitre "coopération réglementaire" des négociations, qui, selon l'Union européenne, se traduira par "réduire les formalités administratives pour les entreprises de l'UE sans rogner leurs droits".

Toutefois, le document démontre un labyrinthe de procédures qui pourraient ligoter toutes les propositions de l'UE qui vont à l'encontre des intérêts des Etats-Unis, estime le groupe d'actions.

Selon les procédures révélées par le document, les autorités réglementaires américaines auront un "rôle discutable" dans le processus législatif de Bruxelles et affaibliront ainsi le Parlement européen.

"La détermination de l'UE et des Etats-Unis de mettre les grandes entreprises au cœur des processus de prise de décisions est une menace directe faite aux principes démocratiques. Ce document montre comment la coopération réglementaire du TTIP facilitera l'influence des grandes entreprises ainsi que l'influence des Etats-Unis sur le processus législatif avant qu'une proposition ne soit même présentée aux parlements", a déclaré Kenneth Haar, analyste de CEO.

Nick Dearden, directeur du groupe d'action britannique Global Justice Now, affirme que c'est "effrayant" que les Etats-Unis puissent obtenir le pouvoir de contester et de modifier les règlements européens avant que les politiciens européens aient l'occasion d'en discuter.

"Nous parlons de la souveraineté actuelle dans ce pays (le Royaume-Uni, ndlr), il est difficile d'imaginer une menace plus grave à notre souveraineté que cet accord commercial", a-t-il indiqué.

TTIP, TAFTA ou encore Traité transatlantique: trois noms pour un même projet qui doit abolir tous les obstacles aux échanges de chaque côté de l'Atlantique. Depuis le lancement des négociations sur cet accord, une coalition d'ONG et de partis politiques européens dénonce l'opacité qui entoure l'accord sur le TTIP. Il est effectivement discuté dans le plus grand secret, loin des médias et des citoyens.


- Source : Sputnik (Russie)

Een les van de Indianen: massa immigratie kan levensgevaarlijk zijn

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De Indianen en wij
 
In Gent loopt deze dagen in het Provinciaal Cultuur Centrum Caermerklooster een tentoonstelling die de naam kreeg: The call of the Rockies- Pieter Jan De Smet en de Indiaanse tragedie.

Deze korte reactie is bedoeld voor wie haar bezoekt of belangstelling voor het onderwerp koestert.

Een les van de Indianen: massa immigratie kan levensgevaarlijk zijn

call061- np.jpgMevrouw, mijnheer,

Uw bezoek aan deze tentoonstelling of uw interesse voor het onderwerp ervan bewijst uw belangstelling en respect voor de Indiaanse volkeren die eeuwenlang op eigen grond hun eigen identiteit en cultuur in de prachtige natuur van het Rotsgebergte en van de uitgestrekte Amerikaanse prairie in volle vrijheid konden beleven.

In de negentiende eeuw werden ze echter systematisch onder de voet gelopen door een massa migranten uit gans de wereld maar voornamelijk uit Europa. Mensen die op de vlucht waren voor armoede, hongersnood, vervolgingen om godsdienstige en/of politieke opvattingen, epidemieën, de oorlog etc. etc. Kortom mensen die meestal goede redenen hadden om hun land te verlaten maar waarvan de stroom de oorspronkelijke inwoners van wat nu de VS zijn, letterlijk overspoelde. Deze laatste hadden dit in het begin zeker niet zien aankomen vermits ze er zelf mee instemden om grond te verkopen aan die nieuwkomers van overzee die ze plots aan hun kusten hadden zien verschijnen Peter Minuit betaalde de Lenape-Indianen met goederen die een waarde van 60 florijnen hadden (ongeveer 700 euro) om het eiland Manhattan te kopen en er vervolgens in naam van de republiek der Verenigde Nederlanden  Nieuw-Amsterdam te stichten.
 
indam2-0PpREM@350x470.jpgVanaf de tweede helft van de negentiende eeuw, toen de migratie tsunami steeds verder naar het westen trok, was het lot van de Indianen bezegeld. Ze werden systematisch van hun gronden verjaagd, bizons die de basisvoeding van bepaalde stammen waren, werden massaal uitgeroeid en vaak de Indianen zelf ook. Uiteindelijk kwamen ze in reservaten terecht die hen door de bezetters van hun land werden toebedeeld. Op enkele uitzonderingen na leiden ze er een soort vegetatief en vrij doelloos bestaan. Hun oorspronkelijke cultuur wordt er bovendien gereduceerd tot een soort folklore waarmee toeristen kunnen worden geëntertaind en soms zelfs tot min of meer spectaculaire circusattracties (dat was al zo in de tijd van Buffalo Bill). De Indianen werden overigens nooit opgenomen in de Amerikaanse melting pot maatschappij want in die smeltkroes van immigranten van over gans de wereld horen zij als enige echte autochtonen niet thuis.

Kortom: de Indianen hebben ondervonden hoe nefast de gevolgen van een massa-immigratie kunnen zijn.
 
Vandaag de dag wordt ook ons Europa geconfronteerd met een steeds maar aanzwellende stroom van vluchtelingen en migranten die naar verluidt ook meestal goede redenen hebben om hun land te verlaten. Onze situatie is nog niet zo erg als deze die de Indianen hebben meegemaakt maar ze wordt toch met de dag nijpender. Hoog tijd dus om lessen te trekken uit de tragische ervaringen van de volkeren uit het Rotsgebergte en de prairie en dus te eisen dat de grenzen van Europa streng en zorgvuldig zouden worden bewaakt. We mogen ook zeker niet toegeven aan de sentimentele chantage waarmee we steeds worden geconfronteerd. Het is immers al lang duidelijk: “Wir schaffen das nicht”. Als solidariteit met vluchtelingen in nood een menselijke plicht is, dan is het voor deze mensen veel beter zo dicht mogelijk bij hun land van oorsprong te worden opgevangen. Van vluchtelingen mag immers verwacht worden dat zij naar hun vaderland zullen terugkeren zodra dit mogelijk zal zijn.
 
Francis Van den Eynde
 

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lundi, 14 mars 2016

Will a Trump Victory Actually Dislodge the Neocons?

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Will a Trump Victory Actually Dislodge the Neocons?

Although I fully share the jubilation of others that Donald Trump may be taking a wrecking ball to the GOP establishment, I don’t hold the view that Trump’s candidacy will reduce neoconservative power. Matthew Richer, Justin Raimondo and other writers whose columns I usually welcome all believe that Trump’s rise as a Republican presidential candidate may help bring down his bogus conservative enemies. The more Trump’s popular support soars, the more the neocons have supposedly turned themselves into paper tigers. The establishment Republicans whom they “advise” have not marginalized Trump; nor have the neocons and their clients been able to elevate as GOP frontrunner someone who serves their purposes. The fact that prominent neocons like Robert Kagan have indicated their willingness to vote for Hillary Clinton instead of a GOP presidential candidate they don’t want, has underscored the emptiness of their opposition to Mrs. Clinton. The neoconservatives’ willingness to abandon the Republican side in the presidential race if they don’t get their way dramatizes their deviousness and arrogance. Presumably others will now abandon these power-hungry careerists and perpetual war mongers.

Unfortunately, I expect none of this to happen. Indeed it would not surprise me if the neocons exhibited the staying power of the Egyptian New Kingdom, which ruled Egypt for five hundred years (1570-1070 BC) despite such occasional setbacks as military defeats. What neoconservative publicists are now doing when they bait and switch, does not seem different from what they did in the past. Prominent neocons have not consistently taken the side of eventually victorious Republican presidential candidates. In 1972 Nathan Glazer, Daniel Bell and other neocon heavyweights backed McGovern against Nixon, yet neocon and Democrat Daniel Moynihan carried great weight in the Nixon administration. In the presidential primaries in 1976 Irving Kristol and most other Republican neocons backed Gerald Ford against Ronald Reagan; nonetheless, after Reagan’s victory in 1980 neoconservatives William Bennett and Eliot Abrams came to play highly visible roles in the Republican administration.

Conceivably even if Robert Kagan and his friends support Hillary Clinton against Trump, they would still remain prominent, well-connected “conservatives.” The neoconservatives’ power and influence do not depend on their willingness to march in lockstep with the GOP. Their power base extends into both parties; and if most neocons are currently identified with the “moderate” wing of the GOP, providing their political ambitions are met and their foreign policy is carried out, other recognizable neocons like William Galston, Kagan’s wife Victoria Nuland, and Ann Applebaum have identified strongly with Democratic administrations. Neoconservatives will not likely cease to be part of the political and journalistic establishment, even if some in their ranks chose to back Hillary against the Donald.

Even less likely, will they cease to be a shaping force in a “conservative movement” that remains mostly under their wing. Since the 1980s neoconservatives have been free to push that movement in their own direction, toward a neo-Wilsonian foreign policy, toward the defense of what they celebrate as a “democratic capitalist welfare state” and toward a gradual acceptance of leftist social positions, as being less vital to “conservatism” than “national defense.” Neoconservatives demand that the government be pro-active in relation to the rest of the world. They and those politicians they train speak of “leading from the front” and place special emphasis on the protection of Israel and continued American intervention in “trouble spots” across the globe.

Neoconservatives have their own characteristic American nationalism, which is based on both energetic involvement in the affairs of other states and calls for further immigration, which now comes mostly from the Third World. Both of these foundational positions are justified on the grounds that American identity rests on a creed, which stresses universal equality. Most anyone from anywhere can join the American nation by adopting the neocons’ preferred creed; and once here these “new Americans, “ it is argued, will become hardy defenders of our propositional nationhood while providing the cheap labor needed for economic growth. Perhaps most importantly, neocons have no trouble attracting corporate donors, who hold their views on immigration and their fervent Zionism. Australian newspaper baron Rupert Murdoch, who finances their media outlets, has been particularly generous to his neoconservative clients but is far from their only benefactor.

The hundreds of millions of dollars that are poured into neoconservative or neoconservative-friendly policy institutes annually are not likely to dry up in the foreseeable future. A meeting just held on Sea Island off the coast of Georgia for the purpose of devising and executing a plan to bring down Trump, included, according to Pat Buchanan, all the usual suspects. Neocon journalist Bill Kristol,, executives of neocon policy institute AEI, and Republican bigwigs and politicians were all conspicuously represented at this gathering of the “conservative “ in-crowd , and gargantuan sums of money were pledged to destroy the reputation of someone whom the attendees hoped to destroy.

If the neocons were falling, certainly they are hiding their descent well. Finally, there seems to be a continuing congruence between the liberal internationalism preached by neoconservatives and such architects of America’s foreign policy as the Council on Foreign Relations. Although the Old Right and libertarians may lament these troublemakers, the neoconservatives do not labor alone in imposing their will. They are the most out-front among those calling for an aggressive American internationalism; and this has been a dominant stance among American foreign policy elites for at least a century.

It is hard to imagine that the neocons will lose these assets because they’ve been branding Trump a fascist or because they’re unwilling to back the GOP presidential candidate, no matter who he or she is. Powerbrokers in their own right, they don’t have to worry about passing litmus tests. They enjoy unbroken control of the “conservative movement,” and benefit from the demonstrable inability of a more genuine Right to displace them. Matthew Richer asks whether Donald Trump’s election would spell “the end of NR’s influence over the conservative movement in America.” The answer is an emphatic no, unless those who distribute the funding for the neoconservative media empire decide to close down this particular fixture. Otherwise Rich Lowry and his buds will go on being funded as agents for disseminating neocon party lines.

Moreover, those featured in NR‘s printed issues and/or on its widely visited website are routinely invited on to Fox-news and contribute to other interlocking neoconservative enterprises. Rich Lowry and Jonah Goldberg will not be thrown out of work, because they dumped toxic waste on Trump. And Max Boot will not lose his position at the WSJ because of his over-the-top tirades against Trump, after having railed non-stop for several weeks against Confederate monuments and Confederate Battle Flags. There is nothing the neocons say when they’re reaching leftward or revealing their leftist colors that the leftist media aren’t also saying, even more stridently. Pointing out the silliness of neoconservative assertions about history or the current age may help us deal with our irritation. It does not mean that we can dissuade those who fund the neoconservatives from giving them more money. They are being kept around not for their wisdom or the elegance of their prose but because they are useful to the powerful and rich.

Finally I should observe that the neocons have done so well in marginalizing their opposition on the right that it seems unlikely, as George Hawley points out in Right-Wing Critics of the Conservative Movement (University of Kansas, 2016), that the balance of power between the two sides is about to change. How exactly will a genuine Right that has not been contaminated by the neocons gain enough influence to replace them? How can such a Right, given its modest circumstances, even compete with the neocons for access to the public and for friends in high places?

The neocons would never yield ground to competitors on the right. Indeed they have fought them so relentlessly, because they view them as nothing less carriers of anti-Semitism and other things that the neocons fear. Further, leftist allies would join the neocons in preventing our side from ever gaining ground. And this kind of alliance has worked well before, e.g., when the neocons made their opposition disappear with an assist from the Left in the 1980s and early 1990s. Although there are isolated journalists like Ann Coulter and Pat Buchanan who resist the neocons from the Right while enjoying prominence, these are the exceptions. Most of those who attack the neocons from the right languish in relative obscurity. Indeed most right-wing critics of the neoconservatives, as Hawley underscores, have been effectively removed from media visibility. This isolation suits the regular Left as it does the Left’s more moderate neoconservative wing.

To those who hope to see the neocons swept from power as Donald Trump and his backers prosper politically, I am offering the sobering message that your expectations are unrealistic. Although the neoconservatives can be challenged from the Right, such a challenge can only work on the media level if the would-be counterforce is as well-equipped as what it’s fighting. Simply saying that the neocons are losing ground or are now in freefall won’t make one’s wish come to pass. Needless to say, I’d be delighted if proven wrong in this matter.

samedi, 12 mars 2016

Faut-il envisager un tremblement de terre à Washington?

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Faut-il envisager un tremblement de terre à Washington?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ceci se produira presqu'à coup sûr lors des élections présidentielles du 8 novembre prochain. La perspective est peu évoquée en Europe. Ce serait une raison de plus pour s'y préparer!

Un certain nombre d'articles expliquent aujourd'hui (cf ceux cités par notre confrère Dedefensa http://www.dedefensa.org/article/et-hillary-dans-tout-ca) que, quel que soit le président élu, le système politique américain actuel ne s'en remettrait pas. Nous employons le terme de président et non celui de présidente, car selon ces observateurs, Hillary Clinton traine avec elle tant de casseroles qu'elle ne pourra faire face aux critiques déchainées de Donald Trump, non plus qu'à celles, plus mesurées mais plus en profondeur, de Bernie Sanders. Elle pourra d'autant moins faire face qu'elle a montré une remarquable inaptitude à s'engager sans mauvaise foi et maladresses faciles à relever dans des débats quelque peu percutants.

donald-trump-history-hair-ss15.jpgExit donc Clinton. Resteront en lice Donald Trump et Bernie Sanders, chacun d'eux pouvant susciter des dizaines de millions de votes favorables. Sanders fera probablement une remontée remarquable au sein du parti démocrate, mais il sera probablement et pour cette raison en butte à l'hostilité de ce qui en Amérique rejette l'idée même de ce que l'on appelle en Europe la social- démocratie, à plus forte raison si elle est orientée à gauche. Sanders aura contre lui tout l'appareil politique des conservateurs et néo-conservateurs, des maîtres de Wall Street et sans doute d'une partie des militaires. L'establishment démocrate préféra perdre les élections que se rallier à lui.

Les fortes sympathie que suscite actuellement Sanders parmi ce que nous appelons à l'européenne les forces de gauche, se reporteront voyant les chances de celui-ci s'amenuiser, vers Donald Trump. Celui-ci sera donc élu à coup sûr, même s'il continue à susciter l'opposition de tout ce que le parti républicain continue à comporter de néo-cons et assimilés. Que fera-t-il alors de ce pouvoir? S'il se révélait un président agressif, interventionniste contrairement à Obama, intelligent fut-il vitupérant, il s'appuierait sur la majorité de l'électorat qu'il aura rassemblée pour mettre en application les plus importantes des idées qu'il aura défendues et qui d'ores et déjà le rendent populaire.

Mais ceci ne pourra pas prendre la forme d'un changement en douceur de l'Amérique. Il s'agira d'un véritable tremblement de terre, avec l'émergence de nombreux groupes d'intérêts jusqu'ici maintenus dans le silence par les institutions actuelles. Ces intérêts pourront être contradictoires. Ils s'affronteront donc, provoquant une partie du tremblement de terre. Mais, avec l'appui de Trump, et dans la ligne qu'il a déjà esquissée, ils pourraient notamment provoquer une refondation complète de la politique étrangère américaine, tant vis à vis de la Russie et du Brics, que vis-à-vis des pays arabes et des migrations dites économiques. Les ennemis de Trump parleront  de capitulation devant Moscou, doublée d'islamophobie et de racisme, mais l'Amérique profonde devrait très probablement le soutenir.

Dans ce cas, le tremblement de terre s'étendra jusqu'à l'Europe. Celle-ci s'est montrée jusqu'à ce jour incapable de définir une politique conforme à ses besoins de survie dans les domaines résumés ci-dessus. Elle a toujours attendu que Washington lui dicte les comportements à suivre, au service de ses propres intérêts. L'élection de novembre ne changera rien à ce rapport de dépendance dont l'Europe paraît ne jamais pouvoir s'émanciper.

La dépendance à l'égard d'une Amérique de Trump obligera les Etats européens, tardivement suivis par les institutions de l'Union européenne, à revoir au mieux de leurs intérêts leurs positions concernant, là encore, les rapports avec la Russie et les Brics, avec les pays arabes et avec les régions du monde qui, si rien n'est fait, détruiront l'Europe, fut-ce à leur corps défendant, par l'exportation prochaine de dizaines de millions de migrants.

mardi, 08 mars 2016

America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

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America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

Charles Hugh Smith

Ex: http://www.oftwominds.com

Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny?

America's smug ruling classes are supremely confident: they feel no fear, no caution, and exhibit no prudence.

I outlined the five ruling classes in America's Nine Classes: The New Class Hierarchy.

The Deep State is confident that its Imperial toady Hillary Clinton will win the election, beating the Upstart Crow, paving a smooth path to unhindered Imperial entanglements around the world. Hillary never saw an Imperial entanglement she didn't like, and her track record of abysmal failure doesn't faze her.

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The Obama Administration, from the president on down, are confident their thin legacy will remain untarnished, and will provide them a cash-out in the tens of millions in book advances, speaking fees, and all the other rewards that flow to those who served the Financial Oligarchy and the Deep State.

The Financial Oligarchy is also supremely confident. Obama's complete surrender to the Oligarchy in 2009 enabled a vast expansion of their wealth and power, and Goldman Sachs Hillary stands ready to do her masters' bidding.

The New Nobility (everyone between the .001% and the .05%) is also confident that the Federal Reserve will continue inflating their private wealth by whatever means are necessary--up to and including expropriation of middle class savings via zero interest rate policy and other financial tyranny.

The Upper Caste of technocrats that have skimmed billions in government contracts and stock options in Silicon Valley's Unicorn era are also supremely confident: thanks to the Federal Reserve, they can borrow money for essentially zero interest and use the free money to buy back millions of shares, boosting their own private wealth immensely.

The flim-flam of "innovation" will continue to sell their shares and their gadgets, and their dominance of New Media guarantees they have a lock on the devilishly effective soma of distraction, social media, mindless mobile gaming, etc. that persuades the debt-serf masses that they love their servitude.

The State Nomenklatura is also smugly confident that their privileged spot at the bloated Federal trough of trillions is guaranteed: wealthy lobbyists are buying multi-million dollar McMansions in the cultural wastelands of Northern Virginia (the gaudy ugliness of the homes matching the pretensions of the Nomenklatura), contractors are billing taxpayers billions for questionable services to the National Security State, and public union employees are confident that the Federal government will bail out their unaffordable pension and benefits plans once their local Democratic machines have stripmined the taxpayers and bankrupted what's left of the local government.

This is hubris on an unimaginable scale. If there was any karmic justice in this Universe, all these classes would be ground into the dust of an era that they thought would last forever--an era doomed by their smug confidence that nothing could ever threaten their privileges, wealth and power.

Here's an interesting chart (courtesy of mdbriefing.com) of financial profits as a percentage of GDP and the ratio of debt to GDP. In the virtuous cycle of rapidly expanding financialization/credit, expanding debt pushes growth as measured by GDP (a misleading measure, but that's another story).

The cycle has reversed and is now unvirtuous: more debt is not pushing GDP higher, hence the declining ratio. Adding debt is not generating growth. Diminishing returns have grabbed the parasitic, predatory monster of financialization by its surprisingly vulnerable neck.

Meanwhile, financial profits are cratering. Wait, how could this be happening? Where's the Federal Reserve? Wave your wands, do some more magic!

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Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny? Could their smug confidence be their undoing?

Only two things could upset the ruling class apple cart: a financial crash that the Fed can't stop, much less reverse, and Donald Trump winning the presidency.

 

lundi, 07 mars 2016

America's Nine Classes: The New Class Hierarchy

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America's Nine Classes: The New Class Hierarchy

Charles Hugh Smith

Ex: http://www.oftwominds.com

Eight of the nine classes are hidebound by conventions, neofeudal and neocolonial arrangements and a variety of false choices.

There are many ways to slice and dice America's power/wealth hierarchy. The conventional class structure is divided along the lines of income, i.e. the wealthy, upper middle class, middle class, lower middle class and the poor.

I've suggested that a more useful scheme is to view America through the lens not just of income but of political power and state dependency, as a Three-and-a-Half Class Society (October 22, 2012):

The three-and-a-half class society is comprised of: the "entrenched incumbents" on top (the "half class"), the high-earners who pay most of the taxes (the first class), the working poor who pay Social Security payroll taxes and sales taxes (the second class), and State dependents who pay nothing (the third class).

This class structure has political ramifications. In effect, those paying most of the tax are in a pressure cooker: the lid is sealed by the "entrenched incumbents" on top, and the fire beneath is the Central State's insatiable need for more tax revenues to support the entrenched incumbents and its growing army of dependents.

A recent Foreign Policy article on China's New Class Hierarchy: A Guide inspired me to assemble America's nine classes. 

1. The Deep State. Mike Lofgren offered this description of the Deep State in Anatomy of the Deep State:

The Deep State is a hybrid association of elements of government and parts of top-level finance and industry that is effectively able to govern the nation without reference to the consent of the governed as expressed through the formal political process.

I describe the U.S. Deep State as the National Security State which enables a vast Imperial structure that incorporates hard and soft power--military, diplomatic, intelligence, finance, commercial, energy, media, higher education--in a system of global dominance.

The key feature of the Deep State is that it makes decisions behind closed doors that the surface government ratifies and implements.

The number of people in the Deep State class is small: senior Federal officials (NSA, Pentagon, State, Treasury, etc.), Executive Branch officials and key private-sector players.

Membership in the Deep State class is not dependent on wealth so much as on relationships and power.

2. The Oligarchs. Oligarchy is in the news--for example We're Headed for Oligarchy--and a number of descriptors are somewhat interchangeable: corporatocracy, plutocracy, etc. I have used Financial Aristocracy to invoke the neofeudal structure of our economy.

Whatever word you prefer, this small class is more or less the top .01% who owns a majority of the nation's financial wealth. They essentially own the political machinery of the nation, writing the rules of legislation that is supposedly regulating their industries, taxes, etc.

3. New Nobility. This is the super-wealthy class just below the Oligarchs. They own a singificant percentage of all assets but do not directly manage the political process like the Oligarch class. They hire lobbyists to protect their interests and constitute an influential political-financial class with global connections.

4. Upper Caste. I use this term to describe the technocrat/professional class that manages the Status Quo for the upper classes. They serve in both government and the private sector.

5. State Nomenklatura. In the Soviet Union, the Nomenklatura were the key administrators in all sectors. In the U.S., the Nomenklatura are well-paid government administrators with security and power. Collectively, they administer their own share of the swag, gaming the system to maximize their pensions, benefits, etc.

Together, the Upper Caste and the Nomenklatura comprise about 9% of the 121 million households in the U.S.: roughly 8.7 million households who earn between $145,000 and $250,000 annually. This class is the bulk of the top 7%, i.e. the top 90% to 97%. Household income in the United States.

The top level of the Upper Caste (2.8 million households) earns more than $250,000 annually. The Nomenklatura and Upper Caste number in total about 11.5 million households.

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6. The Middle Class. While others attempt to define the middle class by income alone (many see a household income of around $50,000 as qualifying), I define the middle class not by income alone but by purchasing power, benefits and assets owned. What Does It Take To Be Middle Class? (December 5, 2013).

By this definition, the middle class is the cohort between 70% and 90%--households earning $80,000 or more. Even this is problematic, because in high-cost cities $80,000 is not enough to sustain middle-class conventions (owning a home, two vehicles, etc.) while it may be ample in lower-cost regions.

This 20% comprises about 24 million households.

The lower middle class--what I define as having some but not all of the attributes of full middle class membership--is the cohort between 50% and 70%--households earning more than $55,000 annually.

This class also comprises about 20% (24 million) of all households.

If you think this is too restrictive, please read my above analysis of middle class membership. It may change your view of what constitutes middle-class.

7. The Working Poor. Roughly 38 million households have earned income but it is not sufficient to secure the basics of middle class life. Many qualify for social welfare programs such as food stamps and Medicaid.

This class is about 30% of all households.

8. State Dependents. Though often labeled "poor," those with minimal legal employment may be living better than the working poor, due to generous social welfare benefits such as Section 8 (housing), Medicaid (healthcare), child care, food stamps, disability, etc., and black-market sources of cash income. This class is comprised of the bottom 20% of households.

9. Mobile Creatives. This is an emerging class that ranges across many income classifications and thus cannot be described by income alone. Some earn Upper Caste incomes, others are Working Poor. This class is self-employed, free-lance, entrepreneural, sole proprietors with adaptive skills. They may collaborate with other Creatives rather than have employees, and may have part-time jobs.

There are roughly 5.5 million incorporated self-employed people in the U.S.; these tend to be professionals such as attorneys, engineers and physicians. These self-employed are generally members of the Upper Caste.

The Mobile Creatives (which include small farmers, craftspeople, independent programmers, etc.) number around 10 million, or 8% of the workforce. I use the word mobile here not to suggest mobility between physical places (though that is one factor in this class's flexibility) but mobility between sectors and ways of earning income.

Members of this class might take a short-term paying gig if the pay and circumstance is attractive, and then return to self-employment. They tend to foster multiple income streams and in general operate by the principle trust the network, not the corporation or the state.

Some members of this class joined the cohort involuntarily, as the result of layoffs; others pursue this livelihood for its freedom, flexibility (important to parents of young children or those caring for elderly parents) and potential for self-expression.

This is the "wild card" class that falls outside all conventional class/income hierarchies. It includes those seeking outlier wealth and those who have chosen voluntary poverty.

Though this class wields little conventional financial or political power, it has a potentially large leadership role in social and technical innovations. This is the 4% Pareto Distribution that can exert outsized influence on the 64%.

The other eight classes are hidebound by conventions, neofeudal and neocolonial arrangements and a variety of false choices and illusions of choice, including democracy itself.

I will end this examination of the Nine Classes of America with this question: which class is having more fun? Your answer may say more about your aspirations and worldview than the class hierarchy itself.

 

jeudi, 03 mars 2016

La quête du soft power

La quête du soft power

Une notion clé de la stratégie US
 
par François-Bernard Huyghe
Ex: http///www.huyghe.fr

image.php.jpgL’inventeur de l’expression est Joseph S. Nye, sous-secrétaire d’État à la Défense sous Clinton. Pour lui, les États-Unis prédominent déjà grâce au pouvoir « hard », celui de la carotte (les récompenses) ou du bâton (la menace) autrement dit le dollar et l’US Army. Mais une action indirecte peut amener les autres pays à se comporter conformément aux désirs et intérêts US. Dans "Bound top lead", Nye affirmait que cette façon de diriger soft, et qui retraduisait peu ou prou la notion européenne d’influence diplomatique et stratégique, était la voie de l’avenir.

Désormais un État ne prédominerait plus par la contrainte, mais par son attractivité, et sa capacité d’incarner des valeurs universelles. En somme, le soft power suppose que l’autre veuille suivre un modèle, s’allier avec un gouvernement et croie en son discours et en son système.

Cette façon d’inciter autrui à « vouloir ce que vous voulez » suppose, ajoute-t-il, la capacité de «faire l’agenda de la politique mondiale et d’attirer les autres ». Le soft power combine donc initiative diplomatique, séduction d’une image et propagation de valeurs. L’aspect diplomatique concerne la capacité américaine de trouver des alliés pour soutenir ses initiatives et défendre ses thèses dans les organisations internationales, bref de faire apparaître sa politique comme moins unilatérale. La politique d’image consiste à donner une « vraie vision » de la réalité américaine ou de l’american way of life et à combattre les légendes que répandent ses adversaires, notamment en se dotant de médias s’adressant directement aux populations concernées par dessus la tête de leurs gouvernements : c’est l’idée qui a présidé à la création de radios comme Radio Free Europe ou de télévisions comme la chaîne arabophone al Hurrah. Quant à la diffusion des valeurs, de liberté, de démocratie, de confiance dans le marché et dans l’initiative, d’optimisme technologique, etc., il s’agit là d’une véritable conquête idéologique et culturelle . Guerre pour laquelle les Américains croient disposer d’atouts avec l’industrie de la communication et la culture "mainstream", à commencer par Hollywood,

Cette notion de soft power née dans la décennie 1990, en reflète la confiance en l’élargissement (enlargment) du modèle politique, économique et culturel US. Mais, malgré les récents conflits et la "guerre globale contre le terrorisme", la notion de soft-power reste centrale dans le débat stratégique outre-Atlantique (et d'ailleurs dans pas mal de pays dont la Chine ou l'Inde qui ont importé la notion).

19722559.jpgLa vision du soft power se heurte ou se mélange souvent à une autre notion plus populaire chez les Républicains, celle de "diplomatie publique". Cette dernière renvoie aux méthodes de guerre idéologique contre l'Urss employée dès la présidence d'Eisenhower et auxquelles Reagan prêtait un grand rôle dans sa victoire dans la guerre froide : créer des radios qui émettent dans la langue de l'adversaire et jusque sur son territoire (Voice of America, Radio Free Europe...), encourager les mouvements intellectuels anticommunistes, accueillir et garder le contact avec de jeunes étrangers prometteurs (young leaders)supposés pro-Américains. Évidemment la diplomatie publique a retrouvé une nouvelle jeunesse après le onze septembre.

Et, chez les démocrates, on prône désormais un "smart power", une autre idée d Nye, une stratégie mêlant les deux éléments de puissance et d'influence. Mais que l’on parle de soft power ou de diplomatie publique, ces notions relèvent un peu de l’incantation. Il ne suffit pas de proclamer que l’on renonce au pouvoir « hard » de la coercition pour qu’effectivement l’attraction du modèle US suffise à aplanir toutes les difficultés.

Cela supposerait des progrès dans au moins trois domaines :

1 L’attraction du modèle américain (on peut souhaiter atteindre le niveau de prospérité ou de technologie de l’hyperpuissance sans en imiter les moeurs ou la culture, et moins encore s’aligner sur sa politique).

2. La capacité de la diplomatie US de recueillir des soutiens en faveur de ses objectifs. Or après les expériences de la « vitrine démocratique » que les USA voulaient établir au Moyen Orient ou les faux espoirs du printemps arabe, il n’est pas sûr que cette capacité s’accroisse.

3. La promotion de l’image des USA, à la façon d’une marque dont il faut faire la « com » et dont on améliore l’image. Or l’antiaméricanisme n’a jamais été aussi puissant dans le monde.

mercredi, 02 mars 2016

Nouvelles armes d'Intelligence Artificielle pour le Pentagone

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Nouvelles armes d'Intelligence Artificielle pour le Pentagone

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les progrès de la Russie et de la Chine dans le domaine des nouvelles armes faisant appel à l'intelligence artificielle (AI) préoccupent dorénavant les Etats-Unis. Ils envisagent de moderniser en profondeur leurs armements, pour rattraper le retard qu'ils estiment avoir pris dans ce domaine.

Ceci peut surprendre dans la mesure où l'Amérique paraissait s'être donnée une maitrise mondiale en matière de numérique intelligent. Il apparaît cependant que la Russie, rejointe par la Chine, avait entrepris de faire appel à ses propres ressources en AI, bien plus importantes que l'on ne le pense notamment en Europe. Ces deux pays sont dorénavant dotés de moyens militaires aériens ou navals pouvant dans certains cas surpasser ceux des Etats-Unis. Mais, dira-t-on, que faisaient la NSA et la DSA, qui savent tout, pour ne s'en apercevoir que maintenant?

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Quoiqu'il en soit, un article du National Interest donne des précisions sur le sujet . L'Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) met au point, selon l'article une nouvelle génération de systèmes de guerre électronique basés sur l'intelligence artificielle avancée afin de contrer notamment les nouveaux radars de dernière génération russes et chinois.

L'une des techniques développées est nommée « système cognitif de conduite d'une guerre électronique ». Ce terme banal désigne des outils d'IA servant à analyser en temps réel ce que fait le radar ennemi et créer un nouveau profil de contre-mesures. Des processus de scanning, d'analyse et d'adaptation sont menés en permanence.

Les appareils américains de la génération actuelle, y compris les avions F-22 et F-35 de Lockheed Martin, possèdent une base de signaux radioélectriques de l'ennemi et un profil de contre-mesures déjà intégrés dans le système de bord de l'avion. Néanmoins, si ces appareils rencontrent un nouveau signal, ils enregistreront la menace comme inconnue et ne sauront pas nécessairement quelles contre-mesures adopter, ce qui les rendra vulnérables.

Pour identifier les mesures utilisées par l'adversaire, le Pentagone envoyait auparavant des avions de reconnaissance électronique Boeing RC-135 Rivet Joint qui collectaient les données sur les nouvelles formes de signaux détectées. Les données étaient envoyées dans un laboratoire d'analyse afin de créer un nouveau profil de brouillage et télécharger l'ensemble dans les bases de données des appareils. Ce processus était nécessairement long.

Si les nouveaux systèmes basés sur l'intelligence artificielle fonctionnent bien, les appareils américains pourront mieux réagir face à de nouveaux radars installé sur les systèmes de missiles "sol-air" ou les chasseurs. L'armée américaine ne sera plus obligée d'attendre des semaines voire des mois pour obtenir de nouvelles données sur les radars ennemis. Les systèmes de brouillage seront en mesure de contrer tout nouveau radar en temps réel. Qu'en sera-t-il des Rafales français? Poser la question n'est pas y répondre.

Peut-on pour autant penser que la Russie et la Chine ne mettront pas au point dans l'intervalle de nouveaux outils faisant appel à une IA encore plus avancée? Sans doute pas. Une course de vitesse est désormais engagée, qui mobilisera des moyens considérables. C'est là que les ressources en IA dont se dotent en permanence Google et Facebook apporteront une aide précieuse au Pentagone. On connait les liens étroits de la Darpa avec ces « géants » du web, dont chacun d'entre nous finance sans s'en rendre compte les budgets de recherche.

Référence

http://nationalinterest.org/blog/the-buzz/revealed-pentagons-plan-defeat-russian-chinese-radar-ai-15357

 

mardi, 01 mars 2016

Les racines allemandes de la famille Trump

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Kurt Ruegen/’t Pallieterke :
Les racines allemandes de la famille Trump


Rappel : en 1963, le Président Kennedy s’était rendu immensément célèbre en Europe et dans tout l’Occident « libre », en proclamant à Berlin, devant le Mur construit deux ans auparavant : « Je suis un Berlinois » (« Ich bin ein Berliner »). Fortes paroles pour un… Irlandais. Donald Trump aurait plus de raison et de droit à le proclamer. Dans les préliminaires du New Hampshire, il a récolté 35% des voix et semble, jusqu’ici, avoir gagné la course pour la Maison Blanche. Mais introduire un Trump dans le Bureau Ovale reviendrait à y installer un perturbateur de haut vol. Il est bien trop roublard pour devenir le grand chef de l’Occident. On peut donc imaginer qu’il ne l’emportera pas et qu’un homme plus équilibré accèdera à la Maison Blanche. Et non « The Donald », comme il aime à se désigner lui-même. Trump est donc « une grande gueule » et c’est dans ses gènes car les habitants de Kallstadt en Rhénanie, la patrie originelle du clan Trump, sont surnommés les « Brulljesmacher », littéralement « ceux qui font du bruit en gueulant ». La région autour de Kallstadt est connue pour son vin et pour ses grillades de porc. Donald Trump est ambigu quand on évoque ses racines allemandes. Il aime à faire croire que cette ascendance allemande est inexacte et que ses ancêtres venaient de Suède. C’est une plaisanterie. La cinéaste Simone Wendel, originaire, elle aussi, de Kallstadt, a rendu visite au Donald dans sa Trump Tower, sur la 5ième Avenue, à proximité du Central Park. Elle tournait un documentaire, intitulé « The Kings of Kallstadt ». Elle est parvenue à enthousiasmer le Donald pour un entretien en lui montrant des photos de son grand-père allemand. Dans la version finale de ce documentaire, le candidat à la présidence est allé jusqu’à dire « I love Kallstadt ».

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Pauvre comme un rat d’église


Donald Trump est fait de plus d’un ingrédient parmi lesquels il y en a un, de taille, qui n’est guère pris en considération : sa germanité. Il descend d’immigrants allemands, arrivés aux Etats-Unis sans le moindre denier en poche mais qui sont très rapidement montés dans la hiérarchie sociale en trimant dur. Ils avaient le sens du commerce, une bonne dose de cynisme et des liens familiaux solides. Fred Trump, le père de Donald, incita ses enfants, dont trois fils, à devenir des « killers ».

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Le père de Fred se prénommait Friedrich. Il débarqua aux Etats-Unis en 1885, à peine âgé de seize ans. Aussitôt à New York, il gagna sa croûte en pratiquant le métier de coiffeur. Quelques années plus tard, il ouvre un restaurant dans l’Etat de Washington, sur la côte pacifique, au nord de la Californie. On y trouvait solide mangeaille, de quoi boire sec et quelques jeunes femmes volontaires pour se faire peloter dans des alcôves à l’arrière du restaurant. Friedrich retourne alors à Kallstadt en Rhénanie avec une belle tirelire pour aller y épouser Elisabeth Christ, la fille de ses anciens voisins. Il l’amena aux Etats-Unis mais elle avait tant la nostalgie du pays qu’elle tomba malade. Le couple retourna en Allemagne. Ce retour induit aujourd’hui une polémique : d’après les autorités américaines, Friedrich aurait tenté d’échapper à ses obligations militaires. Après quelques tiraillements, les enfants du couple naissent tout de même sur le territoire américain. En 1905 nait Fred Trump.

Douze ans plus tard, en 1917, les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Allemagne et, automatiquement, les Germano-Américains deviennent impopulaires. On retrouve les traces de cette animosité dans le vocabulaire anglais : la fameuse saucisse de Francfort s’est appelé « hot dog » ; la choucroute, le Sauerkraut, s’est transformée en « liberty cabbage » (= « chou de la liberté »). Friedrich meurt à 49 ans en laissant à sa veuve une belle petite fortune qui lui permit de fonder l’entreprise « Trump & Son », spécialisée en investissements fonciers et en construction. Le fils Fred avait toutefois compris que ses origines allemandes ne constituaient pas un atout, même dans les « joyeuses années 20 » aux Etats-Unis : il affirmait que ses parents venaient de Suède bien que sa mère parlât anglais avec un solide accent allemand. De plus, elle invitait ses hôtes à déguster des tartes aux pommes l’après-midi. Donald était le fils préféré de Fred. Il succéda à son père dans le domaine de la construction.


actualité,donald trump,états-unis,élections américaines,politique internationale,kallstadtToutes ses anecdotes, que The Economist a rapportées récemment, étaient parues dans un livre de Gwenda Blair sur les trois générations de Trump. Une bonne part du succès des Trump en affaires vient de leur nom : Trump est un nom facile à retenir et peut parfaitement s’afficher sur des façades, des enseignes ou des affiches, étant un excellent nom de marque. Le nom est allemand mais Donald a toujours essayer de le cacher : dans son autobiographie, il évite d’évoquer ses racines allemandes et raconte que son père était un Suédois. Pure mystification.


Les Trump sont des Germano-Américains


Les Trump sont donc des Germano-Américains typiques : ils appartiennent au plus grand groupe ethnique des Etats-Unis. Un grand nombre de Germano-Américains s’étaient fixés à Milwaukee, où ils ont fondé de grosses brasseries. Ils ont milité pour faire de l’allemand une « langue américaine » mais, en fin de compte, la langue de Goethe a dû céder face à l’anglais. Aujourd’hui, il y a à nouveau une confrontation linguistique aux Etats-Unis, entre l’anglais et l’espagnol. Aux Etats-Unis, les citoyens d’origine allemande tentent généralement de gommer leurs origines, dans la mesure du possible. Ce n’est pas le cas des Italo-Américains, des Irlando-Américains ou des Polono-Américains qui, tous, aiment à rappeler leur patrie originelle.


Si Donald Trump parvient à succéder à Barack Obama, il ne sera pas le premier président américain à avoir des racines allemandes : la famille de Dwight Eisenhower venait de Karlsbrunn, une localité proche de l’actuelle frontière française et s’y appelait Eisenhauer. Les ancêtres de Herbert Hoover provenaient d’une famille du Pays de Bade et s’appelaient Huber. Eux aussi ne se vantaient pas de leurs origines allemandes mais ne se sont pas inventés des ancêtres suédois pour se faire aimer dans leur pays d’adoption.


Kurt Ruegen.
(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 25 février 2016).

mardi, 23 février 2016

Les Etats-Unis testent le pouvoir du TTIP sur VW

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Les Etats-Unis testent le pouvoir du TTIP sur VW

par Eberhard Hamer, économiste, Allemagne

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Vice-président Biden a comparé avec l’OTAN ce que les Américains et leurs multinationales appellent «Accord de libre échange» (TTIP). Cet accord sert à soumettre l’Europe à la dominance économique américaine et à leurs intérêts. Il y a un aspect intérieur et un aspect extérieur:

  • C’est depuis longtemps que le gang autour de Juncker à Bruxelles s’efforce de démanteler les Etats-nations européens et d’anéantir le pouvoir de leurs Parlements pour assurer le pouvoir dominant de la Commission européenne. Pour cette raison le bureau politique à Bruxelles ne négocie qu’en secret avec les Américains, en excluant les Etats-nations. Ceci contredit la clause de subsidiarité et de souveraineté de l’UE. Mais la centralisation est le programme principal de Juncker, appliquée pendant la crise financière en partant de l’union de la concurrence économique, en passant par l’union de la responsabilité, puis de l’endettement pour arriver à l’union financière. Et encore récemment en Pologne quand l’UE est intervenue contre la destitution d’agents américains dans la radiodiffusion nationale polonaise. Bruxelles ne tolère ni des opinions divergentes de gouvernements ou Parlements, ni la limitation de l’influence des Etats-Unis en Europe.

 

  • Vers l’extérieur, TTIP sert, au profit de l’économie américaine (et de l’OTAN), à l’intensification de la guerre économique envers la Russie (sanctions, guerre du pétrole, guerre des monnaies). Selon la doctrine de Brzezinski, les Etats-Unis ne peuvent maintenir leur statut de puissance mondiale que s’ils contrôlent l’Europe, et ils ne peuvent dominer l’Europe que s’ils contrôlent l’Allemagne. Ceci non seulement sur le plan politique au sens des atlantistes, mais aussi sur le plan économique: la plupart des entreprises cotées au DAX sont sous tutelle américaine. Maintenant, tout cela doit être fusionné à l’aide du TTIP en un espace économique commun euro-atlantique, opposé à la Russie.

La prise du pouvoir économique et juridique en Europe à l’aide du TTIP est accompagnée d’attaques contre des bastions économiques avant tout allemands qui ne sont pas encore gérées par les Américains. Actuellement, c’est le tour de VW.


General Motors a essayé à deux reprises d’acquérir le «gros morceau VW» à l’aide de crédits illimités de la FED. La première fois la famille Porsche les a devancés. La deuxième fois ils ont échoué avec leur plainte contre le droit de Veto de la Basse-Saxe. Maintenant, ils tentent une troisième fois de saigner, voire de déprécier VW à l’aide d’autorités et d’avocats mandatés par eux aux Etats-Unis, pour après les racheter à bon marché.


Si VW essayait la même chose aux Etats-Unis, le gouvernement américain interviendrait immédiatement sous le prétexte de l’intérêt national et sécuritaire. Le vrai scandale concernant VW est que le gouvernement allemand ne défend pas VW et qu’il se sent visiblement obligé plutôt à la puissance américaine qu’aux 100?000 employés de VW.


Si nous tolérons que les Américains détruisent VW pour favoriser ses deux concurrents américains Ford et Opel (General Motors), l’Allemagne perdra un de ses phares dont l’éclairage rayonne loin au-delà de ses frontières. Ainsi, nous commençons à comprendre ce que les Américains entreprendront contre nos autres grandes entreprises et monopolistes du savoir-faire, à l’aide du droit américain sur sol allemand créé avec TTIP.


Il n’est donc pas étonnant qu’un gouvernement qui se tait face à la destruction de VW, soit tolérant envers, voire favorise activement, la prise de pouvoir des multinationales américaines sur l’économie allemande (TTIP). Une guerre d’anéantissement, telle que les Américains la mène contre VW, serait impossible pour les Allemands aux Etats-Unis et ne serait tolérée par aucun gouvernement ou congrès américain. On voit donc bien ce que vaut un accord entre un puissant (USA) et un impuissant (UE) conclu par un pouvoir mondial avec des fonctionnaires téléguidés par lui (Commission européenne). De plus, les fonctionnaires de l’organisation patronale représentent les intérêts des multinationales contre la grande majorité de ses membres qui sont des PME.


La teneur de la prise de pouvoir économique des Etats-Unis en Europe est bien illustrée par l’itinéraire et l’agenda d’Obama. Celui-ci inaugurera avec Mme Merkel la Foire de Hanovre pour «aligner la politique et l’économie sur l’accord TTIP».  

 •
(Traduction Horizons et débats)

Privatisation: la tactique Atlantiste pour attaquer la Russie

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Privatisation: la tactique Atlantiste pour attaquer la Russie

Ex: http://www.histoiretsociete.wordpress.com

Source : CounterPunch

Par PAUL CRAIG ROBERTS – MICHAEL HUDSON

Il y a deux ans, des officiels russes discutaient de plans d’action pour privatiser un groupe d’entreprises nationales dirigées par le producteur de pétrole Rosneft, la banque VTB, Aeroflot, et Russian Railways. L’objectif de départ était de moderniser la gestion de ces sociétés, et aussi d’inciter les oligarques à commencer à ramener leurs capitaux expatriés depuis deux décennies pour les investir dans l’économie russe. La participation étrangère était sollicitée dans les cas où le transfert de technologie et les techniques de gestion pouvaient aider l’économie.

Toutefois, les perspectives économiques russes se sont détériorées, à mesure que les États-Unis poussaient les gouvernements de l’Ouest à imposer des sanctions économiques contre la Russie et que les prix du pétrole baissaient. Cela a rendu l’économie russe moins attractive pour les investisseurs étrangers. Dès lors la vente de ces sociétés aujourd’hui rapporterait des montants bien inférieurs à ce qu’ils auraient pu représenter en 2014.

Entre-temps, la combinaison d’une hausse du déficit budgétaire intérieur et du déficit de la balance des paiements a donné aux défenseurs de la privatisation un argument pour pousser davantage aux ventes. Le défaut dans leur logique est leur hypothèse néolibérale selon laquelle la Russie ne peut pas seulement monétiser son déficit, mais a besoin pour survivre de liquider plus d’éléments majeurs de son patrimoine. Nous mettons en garde la Russie d’être assez crédule pour accepter ce dangereux argument néolibéral. La privatisation n’aidera pas à la ré-industrialisation de l’économie russe, mais aggravera sa transformation en une économie rentière dont les profits seront extraits au bénéfice de propriétaires étrangers.

Pour s’en assurer, le président Poutine a mis en place le 1er février un ensemble de modalités dont le but est d’empêcher les nouvelles privatisations d’être aussi désastreuses que les ventes réalisées sous l’ère Eltsine. Cette fois les biens ne seront pas vendus en dessous du prix du marché, mais devront refléter la réelle valeur potentielle. Les firmes vendues resteront sous la juridiction russe, et ne seront pas gérées par des propriétaires étrangers. Les étrangers ont été invités à participer, mais les sociétés devront rester soumises aux lois et réglementations russes, y compris les restrictions concernant le maintien de leurs capitaux en Russie.

De plus, les firmes destinées à être privatisées ne peuvent être achetées grâce à un emprunt auprès d’une banque publique nationale. L’objectif est d’obtenir de “l’argent comptant” des rachats – idéalement de devises étrangères détenues par des oligarques de Londres et d’ailleurs.


Poutine a judicieusement écarté de la vente la plus grande banque de Russie, Sberbank, qui détient la plupart des comptes épargne de la nation. Les activités bancaires doivent évidemment rester largement un service public, et cela parce que la capacité de création monétaire par le crédit est un monopole naturel et de caractère intrinsèquement public.
Malgré ces protections ajoutées par le président Poutine, il y a de sérieuses raisons de ne pas poursuivre avec ces privatisations récemment annoncées. Ces raisons vont au-delà du fait qu’elles seraient vendues en période de récession économique résultant des sanctions économiques de l’Ouest et de la chute du prix du pétrole.

Le prétexte cité par les officiels russes pour vendre ces sociétés à l’heure actuelle est le financement du déficit du budget intérieur. Ce prétexte montre que la Russie ne s’est toujours pas remise du désastreux mythe de l’Ouest atlantiste selon lequel la Russie doit dépendre des banques étrangères et des porteurs d’obligations pour créer de l’argent, comme si la banque centrale russe n’était pas capable de monétiser elle-même son déficit budgétaire.

La monétisation des déficits budgétaires est précisément ce que le gouvernement des États-Unis a fait, et ce que les banques centrales de l’Ouest ont fait dans l’ère post-Seconde Guerre mondiale. La monétisation de la dette est une pratique courante à l’Ouest. Les gouvernements peuvent aider à relancer l’économie en imprimant de la monnaie au lieu d’endetter leur pays auprès de créanciers privés qui drainent les fonds du secteur public via le paiement des intérêts aux créanciers privés.


Il n’y a pas de raison valable de recueillir des fonds de banques privées pour fournir au gouvernement de l’argent lorsqu’une banque centrale peut créer le même argent sans avoir à payer les intérêts de prêts.

Néanmoins, il a été inculqué aux économistes russes la croyance occidentale selon laquelle seules les banques commerciales devraient créer de l’argent et que les gouvernements devraient vendre des obligations portant intérêt dans le but de recueillir des fonds. La fausse croyance selon laquelle seules les banques privées devraient créer de l’argent via des prêts mène le gouvernement russe sur le même chemin qui a conduit l’Euro-zone dans une impasse économique.

En privatisant la création monétaire par le crédit, l’Europe a fait passer la planification économique des mains des gouvernements démocratiquement élus vers celles du secteur bancaire.


La Russie n’a pas besoin d’accepter cette philosophie économique pro-rentière qui saigne un pays de ses revenus publics. Les néolibéraux l’ont promu non pas pour aider la Russie, mais pour mettre la Russie à genoux.

Essentiellement, ces russes alliés de l’Ouest – “intégrationnistes atlantistes” – qui veulent que la Russie sacrifie sa souveraineté pour l’intégration dans l’empire occidental utilisent les sciences économiques néolibérales pour prendre au piège Poutine et ouvrir une brèche dans le contrôle qu’a la Russie sur sa propre économie, rétablie par Poutine après les années Eltsine où la Russie était pillée par les intérêts étrangers.

Malgré quelques succès dans la réduction du pouvoir des oligarques résultant des privatisations d’Eltsine, le gouvernement russe a besoin de conserver les entreprises nationales comme pouvoir économique compensateur. La raison pour laquelle les gouvernements gèrent les réseaux de chemins de fer et les autres infrastructures fondamentales est de baisser le coût de la vie et celui de faire des affaires. Le but poursuivi par les propriétaires privés, au contraire, est d’augmenter les prix aussi haut qu’ils le peuvent. Cela est appelé “appropriation de la rente”. Les propriétaires privés dressent des postes de péage pour élever les coûts des services d’infrastructure qui ont été privatisés. Ceci est l’opposé de ce que les économistes classiques entendent par “libre marché”.

Il est question d’un marché qui a été conclu avec les oligarques. Les oligarques deviendront actionnaires dans des sociétés publiques avec l’argent des précédentes privatisations qu’ils ont caché à l’étranger, et obtiendront une autre “affaire du siècle” lorsque l’économie russe aura suffisamment récupéré pour permettre que d’autres gains excessifs soient faits.


Le problème est que plus le pouvoir économique passe du gouvernement au contrôle du secteur privé, moins le gouvernement a de pouvoir compensateur face aux intérêts privés. Sous cet angle, aucune privatisation ne devrait être permise à l’heure actuelle.

Des étrangers devraient encore moins être autorisés à acquérir des biens nationaux russes. Afin de recevoir un unique paiement en monnaie étrangère, le gouvernement russe remettra aux étrangers des sources de revenus futurs qui peuvent, et qui vont, être extraites de Russie et envoyées à l’étranger. Ce “rapatriement” des dividendes se produira même si la gestion et le contrôle restent géographiquement en Russie.

Vendre des biens publics en échange d’un paiement unique est ce que le gouvernement de la ville de Chicago a fait lorsqu’il a vendu contre un paiement unique les 75 ans de source de revenus de ses parcmètres. Le gouvernement de Chicago a obtenu de l’argent pour l’équivalent d’une année en abandonnant 75 ans de revenus. En sacrifiant les revenus publics, le gouvernement de Chicago empêchait les biens immobiliers et le patrimoine privé d’être taxés et permettait par la même occasion aux banques d’investissement de Wall Street de se faire une fortune.

Cela suscitat également un tollé public contre ce cadeau. Les nouveaux acheteurs augmentèrent brusquement les tarifs des stationnements de rue et poursuivirent le gouvernement de Chicago en dommages et intérêts lorsque la ville ferma les rues lors de parades publiques et pendant les vacances, en ce que cela “interférait” avec la rente d’exploitation des parcmètres. Au lieu d’aider Chicago, cela aida à pousser la ville vers la banqueroute. Il ne faut pas s’étonner que les atlantistes aimeraient voir la Russie subir le même sort.

Utiliser la privatisation pour couvrir à court terme un problème de budget crée un plus grand problème à long terme. Les profits des sociétés russes s’écouleraient en dehors du pays, réduisant le taux de change du rouble. Si les profits sont payés en rouble, les roubles pourraient être dopés par le marché de change étranger et échangés contre des dollars. Cela déprécierait le taux de change du rouble et augmenterait la valeur d’échange du dollar. En effet, autoriser les étrangers à acquérir les biens nationaux russes aide les étrangers à spéculer contre le rouble russe.

Bien sûr, les nouveaux propriétaires russes des biens privatisés pourraient aussi envoyer leurs profits à l’étranger. Mais au moins le gouvernement russe réalise que les propriétaires soumis à la juridiction russe sont plus facilement réglementés que ne le sont les propriétaires qui sont capables de contrôler les sociétés depuis l’étranger et de garder leurs fonds de roulement à Londres ou dans d’autres centres bancaires étrangers (tous soumis au levier diplomatique américain et aux sanctions de la nouvelle guerre froide).

A la racine de la discussion sur la privatisation devrait se trouver la question de ce qu’est l’argent et de la raison pour laquelle il devrait être créé par des banques privées plutôt que par des banques centrales. Le gouvernement russe devrait financer le déficit de son budget grâce à la banque centrale qui créerait l’argent nécessaire, tout comme les USA et le Royaume-Uni le font. Il n’est pas nécessaire au gouvernement russe d’abandonner pour toujours des sources de revenus futures simplement pour couvrir le déficit d’une année. Ceci est le chemin qui conduit à l’appauvrissement et à la perte d’indépendance économique et politique.

La globalisation a été inventée comme un outil de l’empire américain. La Russie devrait se protéger contre la globalisation, et non s’y ouvrir. La privatisation est le moyen pour diminuer la souveraineté économique et maximiser les profits en augmentant les prix.
Tout comme les ONG financées par l’Occident qui officient en Russie sont la cinquième colonne qui opère contre les intérêts nationaux russes, les économistes néolibéraux de Russie font de même, qu’ils le réalisent ou non. La Russie n’échappera pas aux manipulations de l’Occident tant que son économie ne sera pas hermétique aux tentatives occidentales de reformatage de l’économie russe dans l’intérêt de Washington et non dans celui de la Russie.

Source : CounterPunch, le 08/02/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

lundi, 22 février 2016

The Need to Read Better!

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The Need to Read Better!

By Linda Schrock Taylor

Ex: http://www.lewrockwell.com

In 1930, 3 million American adults could not read. Most of those 1 million white illiterates and 2 million black illiterates were people over age fifty who had never been to school. (Regna Lee Wood)

In 2003, 30 million American adults could not read. Most had been to school for many years. (70% of prison inmates could not read; 19% of high school graduates could not read) (Illiteracy Statistics)

In 2003, The U.S. Department of Education’s National Institute of Literacy completed a National Assessment of Adult Literacy (NAAL) and concluded:

NUMBER OF ADULTS IN EACH PROSE LITERACY LEVEL

Below Basic: 30 million adults (14% of population)

no more than the most simple and concrete literacy skills

Basic: 63 million adults (29% of population)

can perform simple and everyday literacy activities

Intermediate: 95 million adults (44% of population)

can perform moderately challenging literacy activities

Proficient: 28 million adults (13% of population)

can perform complex and challenging literacy activities

———————————————————————————————————————

It can safely be assumed that during the twelve (12) years since this shocking news was released, little has been done to slow the rate of decline in literacy levels, and next-to-nothing has been done to decrease the numbers of illiterates and functional illiterates. The cost of this ever-growing national disaster is heartbreakingly high, both for the compromised individuals and for the nation as a whole. NAAL’s definition of literacy: “The ability to use printed and written information to function in society, to achieve one’s goals, and to develop one’s knowledge and potential.” The noninstitutional population of adults and teens aged 16 and over (not seasonally adjusted) not in the workforce during January of 2016, was 95,051,000. One cannot help but wonder about a correlation between the 2016 unemployment figures and those 93,000,000 illiterates and functional illiterates counted by NAAL in 2003.

In January of 2015, Dr. Sandra Stotsky said that most US college freshmen read at 6-7 grade levels. The assigned reading selections in today’s public schools are written at such low reading levels that the students using those materials fail to develop the vocabulary base, reading fluency, and content reading experiences necessary to prepare them for college/university complex reading and thought processes. I observed the same problems when I taught freshmen reading and English classes at a state university in Michigan. The vast majority of my students read at a fifth-grade level when tested with reading materials written in the 1920s. The students were quite offended when informed of their actual reading levels. As they were provided with additional materials to read, they had to admit that, indeed, they could not read classic academic fare. They then became angry at their high school teachers for not expecting more of them. These students could not write about their readings, either. One Detroit student explained how he became an “A” composition student: “Almost no one turned in homework so just by writing something, anything, and turning it in, I was an A student.”

Such students, when faced with traditional academic standards and teacher expectations, flounder, drop out, fail to perform at their potential, waste tuition money and time, further compromising their lives and their value to America. If our best and brightest are costing America so dearly, consider the great numbers of compromised readers enrolled in remedial classes in middle and high schools; in community colleges, colleges, and even in universities. Consider the expenses for those of all ages receiving remedial help in classes for English as a second language. Count up the hundreds of millions of dollars spent supporting those who, because they cannot read so cannot or will not support themselves, depend on taxpayer dollars for housing, food, utilities, health care, as well as for child rearing costs for their offspring.

With great discouragement, consider the public and personal costs for those sitting in reform schools, jails, and prisons where inmates receive little academic remediation and cannot look for jobs or report to work; and think of the tens of millions of people who work in jobs far beneath their intellectual levels, earning incomes far beneath their value, all because of their inferior reading abilities.

If a count were to be made of all individuals whose lives are less valued and less valuable because their schools failed to teach them to read by using the correct method for a phonetic language, the total would probably reach 90% or more of the American population. As Don Potter recently reminded people, “Even if every school in America started teaching the alphabet code today and every child was taught to read well with phonics, that would not solve the massive problem of teen and adult illiteracy that we have on our hands now.”

I had no choice but to write a book to help adults and teens improve their reading levels…and thus their lives…because few educators will admit to the breadth of the problem, and fewer still have any idea how to go about solving it.

woman_reading_a_book_with_glasses_in_mouth_360_360_90.jpgAmericans became a highly literate people beginning in Colonial times because the ability to read the Bible was encouraged and expected at all ages, five and above. Schooling was valued so a book like Noah Webster’s “Blue-Backed Speller” became a best seller found in nearly every home. Historically, for 3,500 years, countries with languages with alphabets have successfully taught their citizens to read by using sound-to-letter correspondence, i.e. phonics. But in 1929-30, John Dewey began training America’s elementary teachers to teach reading by the memorization of sight words. The abject failure of American schools to teach children to read began then and continues unabated to this day, even in the face of that appalling 2003 finding of 93,000,000 functional illiterates age 16 and over! THAT alone should have slapped both shame and sense into educators at all levels, from first-grade teachers through university teacher training professors, all across the nation. But it did not. How telling; how utterly shameful that they all were able to disregard the findings; to never look at themselves in any mirrors; and to continue doing what they have been doing since Dewey set them on the oh, so, erroneous path.

Dewey had observed deaf children being taught to read by memorizing sight words on flash cards. Dewey erroneously inferred that if deaf children could learn to read using such a method, one could only imagine how well it would work for hearing children! “One could only imagine” was exactly right because neither deaf nor hearing children learn to read using sight word memorization. Deaf students, including my own brother, dependent upon flash card instruction, usually graduate from high school with, at best, a 3rd-grade reading level. American prisons are filled with individuals who read at or below a 3rd-grade level, 70% of whom do not read at all. In all probability, most individuals dependent on welfare read below a 3rd-grade level, if at all. My mother always maintained that “In today’s schools, the only children who learn to read well do so in spite of the curriculum and the instruction, not because of it!” She was so right.

Thomas Jefferson said, “Educate and inform the whole mass of the people…They are the only sure reliance for the preservation of our liberty.” I look about and see America on the downslide with our liberties being the first things to go over the proverbial cliff. Wise advice abounds but if only 13% of our voting-age citizens can read, evaluate, and act upon complex explanations and suggestions, it is no wonder that we are losing both our liberties and our country.

Both adults and teenagers need an easy, manageable way to improve their reading skills so they not only improve their own lives but also save our liberties in America and thus improve the lives us all.

With that goal foremost; with remedial instruction as my knowledge base; with my career spent teaching and tutoring teens and adults in schools, universities, even in jail, I set about planning a book of methodical, short, essential, incremental lessons that my target populations could handle alone or with the help of a friend, relative or tutor. The lessons first teach, then give practice in the use of those small parts of the “code” in which English is written down into print. Our teachers forget to explain that English has been written down in a Code, and our teachers also forget to tell us that in order to read English, we must first be taught to understand and use the different pieces of the Code. Instead, we are left to guess! We do pretty well when we only have to guess that an ‘f’ is used to represent the /f/ sound. But, oh, how we need someone to explain that the spelling ‘wr’ “is only used at the beginning of words which convey the concept of twisting”! I have a master’s degree in English and I never guessed that clue! Actually, I never even thought about the ‘wr’ situation until Dr. Joseph Stomberg taught it to me about ten years ago. (That was after I had been teaching for about 35 years, unfortunately.)

But we need not dwell on what we do not know. Just understand that the schools let us all down, then use my book to learn the aspects of English that you never learned. Your reading skills will be all the better for the new knowledge and the practice stories included in the book will improve reading speed and mental agility. A life improves when a person can read better!

The Best of Linda Schrock Taylor

Linda Schrock Taylor [send her mail] is a reading specialist, writer, and retired teacher. She is the author of Read Better! For Adults and Teens, a manual for those wanting to read better with greater ease and more efficiency. The book includes short important lessons for use of the code in which English is written, followed by 80 practice stories arranged incrementally, ranging in difficulty from mid-elementary through college levels, with graded scoring for charting progress. Linda is now writing Spell Better, her second in a series for teens and adults. Visit Linda’s website to see lesson samples: http://www.ReadWriteSpellBetter.com.

creativecommons.org

Previous article by Linda Schrock Taylor: Here’s How To Teach Reading

dimanche, 21 février 2016

Géopolitique. L'Europe et le recul de l'Amérique

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Géopolitique. L'Europe et le recul de l'Amérique

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Europe pourrait bientôt se retrouver face à une occasion exceptionnelle, se libérer de la domination américaine qui pèse sur elle depuis la 2e guerre mondiale.

De cette domination, beaucoup d'européens ne veulent pas convenir, ou ne sont même pas conscients, depuis si longtemps qu'ils y sont accoutumés. Pourtant un évènement à portée historique est désormais en train de se produire. On peut penser qu'il sera irréversible.

Il s'agit de la perte mondiale d'influence de l'Amérique, autrement dit son recul. Ceci résulte en partie de la montée en puissance de la Russie et de ses « alliés » du Brics, notamment la Chine. Mais d'autres facteurs, internes à l'Amérique ou découlant du poids excessif pris par les intérêts financiers dont l'Amérique a voulu se donner le monopole, interviennent aussi

Nous les résumerons dans une premiere partie. Nous verrons ensuite, dans une seconde partie, en quoi l'Europe pourrait à cette occasion revaloriser des ressources historiques qu'elle a laissé dépérir en cédant à la domination américaine.

1. Le recul de l'Amérique

Il se manifeste sur de nombreux plans, dont chacun mériterait de longs articles. Résumons les ici en quelques paragraphes.

- La perte d'influence du pétrodollar que l'Amérique avait jusqu'ici réussi à imposer comme référence économico-monétaire internationale.

Cette perte tient à une baisse qui sera sans doute irréversible de la valeur du pétrole en tant que source d'énergie, face aux carburants de remplacement et à la crise climatique. L'Amérique ne produit pas directement beaucoup de pétrole, mais elle avait réussi à s'allier les producteurs du Moyen Orient. Par leur intermédiaire, grâce à un prix élevé du pétrole, manipulé à sa demande, elle mettait toute l'économie mondiale sous la dépendance de ses choix stratégiques. Depuis une décennie, elle avait cru pouvoir poursuivre ce jeu en exploitant ses propres réserves de gaz de schistes, mais le bas prix du pétrole rend la production de gaz de schistes ruineuse.

Le terme de pétro-dollar signifie que le dollar, en tant qu'arme de guerre contre les autres monnaies, tire sa force du poids politique considérable que lui conférait la maîtrise par les Etats-Unis des marchés pétroliers, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Or la baisse mondiale des prix du pétrole prive l'Amérique de cette arme. On dira qu'avec de bas prix du pétrole, elle avait failli asphyxier l'économie russe ou celle de concurrents comme le Vénézuéla en Amérique latine. Mais ce serait oublier que face à cette baisse, la Russie a finit par réagir en se dotant d'industries qui la rendront indépendante des seules exportations de pétrole et de gaz et qui en feront une concurrente très compétitive des Etats-Unis – tant au plan civil que militaire.

- Dédollarisation progressive d'une partie du monde.

Le terme signifie que la Chine, l'Iran ou d'autres pays importants, sans mentionner la Russie, s'orientent progressivement vers des monnaies étalon propres, notamment yuan et rouble. De même beaucoup de banques centrales vendent désormais une partie de leurs actifs en dollars. Elles se rendront donc indépendantes des manipulations de la valeur du dollar permise par l'abandon de l'or comme référence monétaire internationale.

Ces manipulations prenant de nombreuses formes, dont depuis quelques temps l'impression de dollar-papier par la Banque fédérale américaine (quantitative easing) faisaient de Washington, par l'intermédiaire de la Fed et de la Banque mondiale, l'arbitre d'une grande partie des choix d'investissements et d'échanges dans le monde. Il en sera beaucoup moins capable.

Rappelons que l'euro pourrait être un concurrent majeur du dollar. Encore faudrait-il que les pays européens membres de l'Eurogroupe s'organisent pour exploiter les possibilités de l'euro. Ils devraient commencer par faire de la Banque centrale européenne (BCE) autre chose qu'une annexe de la Fed. Nous y reviendrons dans notre seconde partie.

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- Désindustrialisation des Etats-Unis

.Depuis la montée en puissance des intérêts financiers internationaux basés à Wall Street, c'est-à-dire sous le contrôle américain, l'Amérique a renoncé à développer les investissements industriels dits de l'économie réelle qui lui avaient permis de s'imposer lors des dernières guerres mondiales. Or ceux-ci seront de plus en plus indispensables face aux nouveaux enjeux du développement, notamment dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Certes, avec l'exode dans les pays dits émergents des principales entreprises américaines, notamment dans le domaine numérique, l'Amérique avait jusqu'ici réussi à se conserver des avantages considérables dans l'économie réelle mondiale. Mais de plus en plus de pays décident aujourd'hui de reprendre un certain contrôle politique sur ces entreprises, ou bien leur suscitent des concurrents locaux.

- Désaméricanisation des zones d'influence traditionnelles.

Ces zones couvrent encore une grande partie du monde développé. L'Amérique en jouit pour se donner une influence mondiale bien supérieure à celle que lui donneraient ses forces propres. Elle s'appuie encore sur elles dans le conflit progressif qui l'oppose à la Russie, à la Chine et à certains pays du Brics. On les trouve au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans une partie de l'Asie, notamment dans les pays en voie d'accepter d'entrer dans le Traité de libre-échange transpacifique imposé par Washington. L'Europe évidemment en constitue un élément fondamental.

Or depuis quelques mois, la résurrection de la puissance diplomatique et militaire de la Russie, comme en parallèle l'affirmation d'une puissance chinoise, conduisent de nombreux pays à décider de se désaméricaniser, c'est-à-dire refuser de rester sous la domination américaine, qu'elle soit politique, économique ou même culturelle. On cite à juste titre l'exemple de l'Iran ou de l'Irak. Mais nombre de pays caucasiens ou asiatiques suivent cette voie. Il n'est pas impossible que des alliés fidèles, comme Israël ou le Japon, décident à leur tour de se désaméricaniser, au moins en partie.

- Perte d'influence de l'énorme potentiel militaire américain

Ce potentiel, valant à lui seul environ 17 fois les forces cumulées du reste du monde, a toujours permis à Washington de s'imposer comme arbitre mondial et d'assurer sa domination, notamment sur l'Europe. Seule l'ex URSS, devenue la Russie de Poutine, s'était donné les moyens de faire peser sur Washington la menace d'une frappe nucléaire en retour. Or avec la nucléarisation de certains pays refusant de céder aux menaces américaines, il apparaît de plus en plus que des conflits, même locaux, opposant l'Amérique au reste du monde seraient vite stabilisés par la crainte qu'ils ne dégénèrent en conflit nucléaire, voire en 3e guerre mondiale. Les Etats-Unis ne pourraient prendre ce risque, car ils en subiraient eux-aussi en retour les conséquences catastrophiques.

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Par ailleurs, dans le domaine des armements dits conventionnels, la Russie, suivie par la Chine, ont mis au point des armes très sophistiquées, bien moins coûteuses que les grandes équipements américains, mais capables dans de nombreux cas de faire jeu égal avec eux. C'est le cas des missiles balistiques, dont un seul exemplaire, bien placé, pourrait envoyer par le fond un porte-avions. On peut citer aussi le domaine des avions de combat, avec le désastreux F35 dit Joint Strike Fighter. Le Pentagone va certainement essayer de se doter d'armes aussi efficaces que les Russes et les Chinois, mais le retard pris ne se rattrapera pas facilement

- Recul progressif des monopoles acquis depuis 50 ans dans les sciences et les technologies du futur, ainsi que dans les grands programmes associés.

Ceci tient au fait que les recherches correspondantes sont de moins considérées par Wall Street et le gouvernement fédéral soumis à ses intérêts, comme de rapport suffisant à court terme. Ne conservent de ressources budgétaires généreuses que les recherches et développement ayant un intérêt militaire. Certes, la liste en est longue. Il en résulte que l'Amérique est encore loin de perdre les positions dominantes acquises dans un certain nombre de sciences. S'y ajoute le fait qu'avec un espionnage généralisé sophistiqué, elle peut récupérer à son profit les recherches faites ailleurs, notamment en Europe ou au Japon.
.
Cependant, face aux recherches russes et chinoises, ainsi que dans une certaine mesure face aux investissements du reste du monde, y compris en Europe, l'Amérique risque de se laisser évincer de domaines qui seront stratégiques. On peut mentionner la lutte contre les changements climatiques et la dégradation des éco-systèmes. Il en sera peut-être de même dans le spatial civil, l'astronomie et la cosmologie dont les retombées irrigueront beaucoup de développements dans les prochaines décennies (Voir à ce sujet notre article « A la poursuite des ondes gravitationnelles », commentant les travaux du scientifique français Pierre Binétruy;

Développement en interne d'oppositions politiques qualifiées d'anti-système.

Ce terme désigne les mouvements qui au sein même des deux grands partis américains, refusent de lier leur sort aux stratégies imposées jusq'à ce jour par le domination de l'infime en nombre mais toute puissante minorité des super-riches et super-puissants. Ces mouvements anti-système sont à ce jour représentés par deux candidats à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump pour les Républicains et Bernie Sanders pour les Démocrates.

Même s'ils ne réussisent pas à s'imposer aux forces conservatrices qui dominent la vie politique américaine, ils prendront certainement suffisamment d'importance pour militer en faveur, non pas d'un recul proprement dit de la puissance américaine mais de limites mises aux plus aventurées de ses ambitions géostratégies.

2. La remontée en puissance de l'Europe.


Pour cela un certain nombre de stratégies convergentes devront être mises en oeuvre.

Refonder les alliances à l'Est

Le premier objectif d'une Europe ayant réussi à s'affranchir de la tutelle américaine devra être d'élargir ses alliances à l'Est. Concrètement cela voudra dire considérer que son centre de gravité ne devra plus être exclusivement euratlantique, mais aussi eurasiatique.

Le premier partenaire à prendre en considération dans cette nouvelle perspective sera la Russie. Avec un certain nombre de précautions à prendre vis-à-vis de l'expansionnisme chinois, ce sera aussi la Chine. Le terme de partenaire devra être pris dans son sens le plus large, notamment concernant la Russie. Il ne s'agira pas comme actuellement avec les Etats-Unis, d'un rapport de dominés à dominants, mais de rapports entre puissances se considérant comme globalement équivalentes. Chacune disposera d'avantages spécifiques, mais la conjugaison de ces avantages produira une puissance finale qui sera dans la plupart des cas supérieure à la puissance américaine, surtout si l'exploitation quasi coloniale que celle-ci fait des ressources européennes pouvait diminuer.

Le futur ensemble eurasiatique se manifestera d'abord par des coopérations étendues dans le domaine qui est et sera à la source de toute puissance sur le long terme, sur une planète en évolution rapide confrontés à des défis multiples. Il s'agit de la recherche scientifique et technique, complétée par le plus grand nombre d'applications industrielles et économiques possible.

Inutile d'en esquisser le détail ici. Disons seulement qu'il s'agira de l'adaptation au changement climatique, à la diminution du nombre des espèces vivantes, à la raréfaction des ressources naturelles actuellement disponible. Au delà de ces priorité, on placera notamment la coopération à de grands projets structurants, par exemple l'exploration spatiale et ses multiples retombées, les biotechnologies et le génie génétique, les sciences de l'information, du numérique et de la robotique.

Dans ces divers domaines, même si l'Amérique dispose encore d'une indéniable supériorité, l'Europe, la Russie et la Chine, en conjuguant leurs ressources humaines et leurs laboratoires, pourront très vite prétendre au premier rang mondial. Ceci ne veut pas dire que tout serait mis en commun, car nécessairement les membres de l'alliance eurasiatique voudront se conserver certaines spécificités, mais beaucoup d'éléments, comme idéalement cela devrait d'ailleurs être le cas au plan mondial en matière de recherche fondamentale, pourront être développés en commun.

Un point délicat concerne les recherches susceptibles d'applications duales, civiles et militaires. La encore, si les politiques industrielles concernant les armements ne seront pas nécessairement partagées, elles pourraient reposer sur des coopérations et des symbioses étendues. Nous avons ici souvent cité le cas des avions de combat. Une coopération, par exemple, entre le français Dassault et la société russe Sukhoi Aviation Incorporated, pourrait être bénéfique pour les deux partenaires. Mais elle devrait reposer, comme d'ailleurs dans tous les domaines cités ici, sur une confiance réciproque, autrement dit excluant l'espionnage systématique.

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Une nouvelle alliance entre l'Europe, la Russie et la Chine devrait s'exprimer aussi dans le domaine diplomatique. Il s'agira de définir des politiques sinon communes du moins étroitement coordonnées vis-à-vis du reste du monde: les Amériques, l'Inde, le Japon, les Etats du Pacifique, l'Afrique. Si ces politiques peuvent conduire à des coopérations au plan de l'ensemble eurasiatique, ce sera une excellente chose. Mais il ne faudra pas craindre de manifester en tant que de besoin des positions différentes, sinon antagonistes, du fait que les intérêts de chacun des partenaires ne seront pas nécessairement convergents. Nous pensons notamment à la Chine, qui ne voudra pas toujours aligner ses positions sur celles de la Russie et de l'Europe, la réciproque étant également vraie.

Dans le domaine militaire se posera avec plus d'acuité que dans les autres la question des relations avec les Etats-Unis. Si ceux-ci poursuivent des politiques étrangères reposant sur un appel permanent à la puissance militaire et à l'espionnage numérique qui la soutend, l'ensemble eurasiatique en sera nécessairement la cible. Il sera considéré, comme l'est aujourd'hui la Russie et de plus en plus la Chine, comme un adversaire à éliminer. Si cependant le nouvel ensemble eurasiatique prend un poids suffisant, et vu sa diversité géopolitique, il sera peu sensible aux politiques de « regime change » auxquelles l'Amérique à d'innombrables fois fait appel à l'égard d'Etats plus fragiles, semant à cette occasion la guerre et le terrorisme.

Il ne faut pas par ailleurs exclure l'hypothèse selon laquelle de nouvelles majorités politiques plus modérées que ne le sont les néoconservateurs prennent le pouvoir à Washington. Dans ce cas, les rivalités, sans disparaître, pourraient prendre une forme plus pacifique qu'actuellement.

Construire l'Euroland

Sans vouloir nécessairement abandonner le concept d'Europe à 27 Etats ou davantage il sera indispensable qu'au sein de l'Europe se construise un sous-ensemble fédéral que l'on a déjà nommé l'euroland, mais qui reste une entité informelle et sans pouvoirs réels.

L'euroland est au sein de l'Europe le sous-ensemble d'Etats utilisant l'euro comme monnaie commune. L'euro a fait l'objet de nombreuses critiques. Mais celles-ci ne concernent pas directement l'euro proprement dit ni la Banque Centrale européenne. Elles concernent le fait qu'aucune pensée géopolitique solide n'anime le concept. L'euro est laissé au bon vouloir des financiers, eux-mêmes très largement sous le contrôle des intérêts anglo-américains, ceci l'intermédiaire de Wall Street et de la City de Londres. De ce fait les pays utilisateurs de l'euro ne peuvent bénéficier de politiques gouvernementales globales telles que celles mises en oeuvre par l'Etat fédéral américain, et dans une moindre mesure par tous les autres Etats du monde.

Pour que les choses changent, en excluant dans cette note les perspectives de sortie de l'Union européenne et de l'euro souvent évoqués par certains Etats membres de l'euroland, il faudra décider de tout le contraire: transformer l'euroland en un véritable Etat fédéral et mettre l'euro à son service. Au plan constitutionnel cette perspective a souvent été étudiée, y compris par nous ici. Inutile d'y revenir. Il s'agirait de mettre en place les éléments d'une structure fédérale démocratique: élections communes, parlement, gouvernement et services publics fédéraux. Ceux-ci, comme dans tous les Etats fédéraux, laisseraient de vastes responsabilités aux structures politiques et administratives des Etats fédérés, dans le cadre d'une répartition convenable des pouvoirs.

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Au plan de la monnaie, l'euro, qui donne son nom à l'Euroland, il faudra faire ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent, sous la pression de Washington, transformer la Banque centrale européenne (BCE) en instrument au service des politiques fédérales. Autrement dit, la BCE, tout en conservant une nécessaire mais partielle indépendance, devra, sur le modèle de la Fed américaine, définir des taux d'intérêts et quantité de monnaie en circulation permettant à l'euro de servir les objectifs des Etats de l'euroland.
Ceci en ce qui concerne les taux de change, les perspectives d'emprunt sur les marches financiers internationaux, la lutte contre l'inflation et la déflation

Par ailleurs, comme nous l'avons souvent également demandé ici, la BCE devra servir de relai à de nouveaux instruments à créer permettant de faire appel en priorité aux épargnes internes des pays de l'euroland, en les affectant à des besoins spécifiques d'investissements productifs à moyen et long terme dans l'économie réelle. L'un de nous a décrit ici en détail ce que pourraient être des « obligations à durée indéterminée » (ODI) pouvant être affectées à de grands programmes d'investissement dans l'industrie, les infrastructures, la recherche. A partir notamment de la mobilisation de ces épargnes, il pourrait être possible de « restructurer » c'est-à-dire allonger la durée et le poids des remboursements.

Une autre caractéristique de l'euroland devrait être de se voir conférer une certaine possibilité de protection vis-à-vis des concurrences « libres et sans contraintes » imposées par des Etats prétendant au nom du libéralisme exporter en Europe des produits à bas coût résultant notamment d'un écrasement des charges salariales et sociales pesant sur les salariés et les PME.

Le protectionnisme peut évidemment être dangereux en facilitant la poursuite d'archaïsmes face au progrès technique. Aussi faudra-t-il en faire usage d'une façon mesurée, dans le cadre notamment d'accords de réciprocité avec les pays concurrents.

Enfin, l'autonomie de type fédéral que devra acquérir l'euroland dans tous les domaines évoqués ici ne devra pas faire perdre en considération la nécessaire communauté culturelle et d'intérêts qu'elle entretiendra avec les pays hors-euro de l'Union européenne. L'euroland devra participer en tant que telle au bon fonctionnement des institutions de l'UE proprement dite, qui continuer à jouer un rôle important.

ll s'agira notamment du Parlement et du conseil des chefs d'Etat européens. S'y ajouteront d'autres institutions communes encore embryonnaire actuellement et qui devront être renforcées, notamment en matière de politique européenne de défense. Dans ce cas, la participation actuelle des pays européens à l'Otan n'aurait plus lieu d'être maintenue.

De très nombreux autres domaines, en matière par exemple d'infrastructures, d'équipement, de lutte pour la protection de l'environnement, de grands programmes de recherche, de politique spatiale (notamment au sein de l'Agence spatiale européenne (qui comprend d'ailleurs des membres non européens), devront être maintenus.

Par ailleurs, dans une conception de l'UE s'étendant plus largement qu'aux actuels 28, toutes négociations et contact utiles permettant d'associer ces Etats européens aux programmes, tant de l'Union que de l'euroland, devront être encouragés.

mercredi, 17 février 2016

Nouvelle capitulation européenne, l'accord "EU/US Privacy Shield"

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Nouvelle capitulation européenne, l'accord "EU/US Privacy Shield"

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'accord Etats-Unis Union européenne sur la protection des données numériques dit "EU/US Privacy Shield" confirme le fait que sur ces questions très importantes pour l'indépendance européenne, la Commission européenne est plus que jamais soumise à la volonté américaine.
 
La commissaire européenne en charge de la justice vient d'annoncer le feu vert donné par le Collège des Commissaires européens à l'accord politique sous ce nom, négocié avec les Etats-Unis afin d'encadrer les transferts de données à caractères personnel entre l'UE et les Etats-Unis.

Cet accord était attendu impatiemment par la partie américaine pour remplacer le Safe Harbor (mécanisme permettant le transfert de données vers pas moins de 4.000 entreprises y ayant adhéré aux Etats-Unis) invalidé par l'arrêt Schrems rendu par la Cour de Justice de l'Union Européenne le 6 octobre 2015.

On apprécie à cette occasion les euphémismes: safe harbour pour port de refuge et privacy shield pour bouclier destiné à protéger les données privées. Il s'agit manifestement de tout le contraire: assurer aux autorités et aux entreprises américaines le droit unilatéral d'accéder aux données européennes, sous le couvert de garanties aléatoires dont les seules institutions américaines assureront le respect.

Les commissaires européens se félicitent d'avoir conclu un accord solide et plus protecteur des droits des citoyens européens que le Safe Harbor. Mais le projet est déjà fortement critiqué par ceux qui refusent de voir les agences de renseignement américaines pénétrer librement dans les données européennes.

Les principaux dispositifs sont les suivants:

· des garanties écrites et détaillées apportées par les Etats-Unis afin d'assurer que l'accès aux données des citoyens européens par les autorités publiques à des fins de sécurité nationale sera limité et contrôlé ;

· des engagements pris par les entreprises importatrices des données de respecter des obligations rigoureuses sur le traitement des données et le respect des droits des personnes concernées, sous la surveillance du "Départment of Commerce" ;

· la définition de plusieurs voies de recours pour les citoyens européens tant en Europe qu'aux Etats-Unis avec notamment une voie d'arbitrage possible en dernier recours  ;

· une clause de révision annuelle permettant de surveiller de près que ce dispositif est correctement mis en place ;

· des sanctions voire l'exclusion des entreprises importatrices de données du nouveau dispositif pourraient être appliquées à l'encontre des entreprises se trouvant en violation de leurs obligations.

Un projet de "décision d'adéquation" sera rédigé dans les prochaines semaines par la commissaire européenne et le vice-président Andrus Ansip, projet qui devra ensuite être adopté par le Collège. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont tenus de prendre les actions nécessaires pour mettre en place rapidement ce nouveau dispositif.

Comme dans le projet de traité transatlantique dit TTIP, dont Privacy Shield est une transposition presque exacte, on constate que ce sont en dernier ressort les entreprises privées américaines qui décideront des mesures qui s'imposeront à leurs homologues européens. En cas de difficultés et de plaintes, ce seront les services américains qui décideront des suites à donner.

Dans les cas sensibles, c'est-à-dire ceux où l'intrusion des services de renseignements américains sera trop voyante pour passer inaperçue des européens, les dossiers seront transmis à un « médiateur » dont les pouvoirs n'ont pas été précisés. On devine ce que sera le poids de ce médiateur, à supposer qu'il ne soit pas désigné par la seule partie américaine.

Les agence de protection des données existant dans chacun des pays européen, telles la CNIL en France, ne pourront que « transmettre à Washington les plaintes éventuellement déposées auprès d'elles.

Le projet « Privacy Shield » est soutenu par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français. La secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker, se félicite pour sa part du projet d'accord, qui « va aider à la croissance de l'économie numérique ».

On peut se demander si Axelle Lemaire, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, chargée du Numérique, est seulement informée de ce qui se prépare. De toutes façons, comme ni le gouvernement français ni le Parlement n'auront voie au chapitre...

 

samedi, 13 février 2016

Selon le stratégiste Thomas M. Barnett, le monde idéal serait composé de consommateurs employés et endettés

Bernhard LÖHRI :
Selon le stratégiste Thomas M. Barnett, le monde idéal serait composé de consommateurs employés et endettés


ThomasBarnett.jpgDeux mondes sont désormais envisageables en Europe : soit nous aurons une Europe des patries et des citoyens, portée par des valeurs européennes, soit nous aurons une Europe noyée dans un monde globalisé, où les humains seraient tous employés, consommateurs et, devenus âgés, sources de revenus pour l’industrie de la santé.


Le stratégiste américain Thomas M. Bernett (né en 1962) élabore depuis des années des plans pour édifier un monde définitivement globalisé, où le « One World » aurait priorité sur tout en matières politique, juridique et économique.


Les nations jadis souveraines doivent être mobilisées pour atteindre les objectifs de cette globalisation. Pour l’Europe, la construction eurocratique, l’UE, doit être le modèle à suivre dans l’intérêt des Etats-Unis. Par définition, la globalisation, ainsi conçue, n’est rien d’autre que le processus de soumission au système des intérêts américains. George Friedman, ancien directeur de la très influente boîte-à-penser Stratfor, nous donne son explication : « Quand on parle de stratégie, cela ne signifie pas seulement préparer une guerre conventionnelle. Une stratégie vise surtout à maintenir intact et solide tout ce qui préserve et renforce une nation. Dans le cas des Etats-Unis d’Amérique cependant, la stratégie surplombante, plus que pour d’autres pays, implique bien la guerre ou plutôt une interaction entre la guerre et l’économie ».


barnettkl-L._AC_UL320_SR214,320_.jpgHerfried Münkler, de l’Université Humboldt de Berlin, est désormais un théoricien politique en vue en Allemagne : pour lui, l’option impériale russe, qui vise à acquérir ou à récupérer des territoires comme la Crimée, par exemple, est un mode archaïque d’action sur le monde. Pourquoi ? Parce qu’il parie sur un processus d’acquisition territoriale qui coûte cher sur le plan économique, surtout lorsqu’on tient compte de toutes ses retombées ultérieures (gestion et défense du territoire acquis, installation des communications, etc.). Pour Münkler, la pratique impériale russe est quelque peu anachronique. Les Etats-Unis, en revanche, parient pour un contrôle de tous les types de flux : flux de capitaux, flux générés par les mobilités humaines (voyages, transhumances, tourisme, affaires), notamment les migrations, flux des données. De cette façon, ils gèrent les informations les plus pertinentes qui leur permettent de téléguider les flux qu’ils choisissent d’influencer. Le contrôle des flux de données entre pourtant en conflit avec les principes démocratiques et avec les droits de l’homme : mais le pragmatisme américain ne s’en soucie guère, l’exercice effectif de la puissance prime dans le jeu qu’il joue sur l’échiquier planétaire.


Si la globalisation signifie l’américanisation, il s’avère nécessaire de développer des stratégies pour assurer l’imposition illimité et sans frein de règles, de critères, de standards, de biens et de services qui permettront le triomphe de cette globalisation/américanisation. Il faudra, par exemple, standardiser l’art, la musique, la culture et le langage quotidien des hommes car, à terme, il est tout aussi utile de contrôler ces « flux culturels » que de contrôler les flux ininterrompus de pétrole, de gaz ou d’autres matières premières. Pour le monde globalisé, théorisé anticipativement par Barnett, la propriété des matières premières ne doit pas demeurer aux mains des nations : il faudra privatiser les ressources pour les soumettre à des dispositifs transnationaux.


Le flux des capitaux devra guider les investissements et la consommation de façon à ce que les intérêts américains soient toujours préservés. Déjà Edward Bernays, originaire de Vienne en Autriche, créateur de la notion de « public relations », grand « spin doctor » devant l’Eternel, neveu de Sigmund Freud, avait commenté l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917 par une phrase devenue célèbre, exprimant parfaitement les intentions du Président Wilson : « Nous devons rendre le monde plus sûr, pour faire advenir partout la démocratie » (« to make the world sure for democracy »). Dans le même sens, Barnett parle du flux ininterrompu de troupes américaines dans le monde comme d’un « service » rendu aux marchés régionaux.


barnettT5QL._SX322_BO1,204,203,200_.jpgPour Barnett, cette globalisation, cette gestion des flux, ne peut advenir que s’il y a mélange racial généralisé, de façon à établir en Europe, une race nouvelle, « brune claire ». Cet objectif ne peut être atteint que si l’on amène en Europe chaque année 1,5 million d’immigrants venus du tiers-monde africain. Il faut, ajoute-t-il, une Europe où le QI moyen ne dépasse pas le chiffre de 90. Ainsi, la population sera trop stupide pour comprendre qu’elle est incluse dans un « One World », dans un « nouvel ordre mondial » mais suffisamment intelligente pour pouvoir travailler. Dans le cas de l’Europe, travailler, cela signifie produire des biens largement appréciés dans le cadre d’entreprises, qui paieront mal leurs salariés et dont les profits gigantesques couleront tout droit dans les poches des propriétaires transnationaux.


Barnett est convaincu que l’Europe, dont le taux des naissances a diminué de 50% en cinquante ans, est désormais un continent de vieilles gens où l’on peut ouvrir toutes les écluses démographiques, provoquant ainsi une inondation migratoire. L’Allemagne, par exemple, connaîtra toujours la croissance jusqu’en 2030 mais, tout comme au cours de ces quinze dernières années, aura un déficit de main-d’œuvre de huit millions d’unités, ce qui appelle l’immigration.


Le fameux Traité transatlantique complètera le traité NAFTA, qui lie le Mexique et le Canada aux Etats-Unis ; cette fois, ce sera l’Europe qui sera incluse dans un accord semblable de libre-échange, soit plongée totalement et irrémédiablement dans la sphère économique américaine.


Bernhard LÖHRI.
(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°46/2015 ; http://www.zurzeit.at ).

 

Washington, l'Otan, les migrants

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Washington, l'Otan, les migrants

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On apprend le 12/02, selon la presse, que « l'Otan a décidé d'apporter à l'Allemagne, la Grèce et la Turquie l'aide qu'elles réclament face à la crise migratoire. Le secrétaire général de l'Organisation, Jens Stoltenberg, a annoncé ce jeudi 11 février qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre sans tarder en mer Egée pour «aider à lutter contre le trafic humain».

" Le commandant des forces alliées en Europe, le général américain Philip Breedlove, «est en ce moment en train d'ordonner au groupement naval permanent (...) de se rendre en mer Egée sans tarder et d'y débuter des activités de surveillance», a précisé Jens Stoltenberg en présentant la mission."

Cette « crise des migrants » sert, comme l'on pouvait s'y attendre, de prétexte à Washington pour s'engager militairement, via l'Otan, en Méditerranée orientale ...ce que l'Amérique fait déjà depuis longtemps, mais plus discrètement et sans recueillir pour cela l'accord de tous les pays européens.

Le prétexte de la crise des migrants ne trompera personne. Ce ne sont pas des navires de guerre de l'Otan qui pourront faire la moindre chose pour empêcher le trafic des passeurs. Il faudrait pour cela qu'ils aient mission de tirer à la mitrailleuse sur leurs embarcations, quitte à augmenter le nombre des noyés parmi les migrants. Or personne ne s'y résoudra, bien entendu. Le prétexte de recueillir des informations sur les passeurs n'a aucun sens. Les informations ne permettront ni à Frontex ni aux garde-cotes grecs d'arrêter les passeurs – sauf encore une fois à tirer sur eux.

Le vrai motif de l'intervention de l'Otan consiste à permettre au général américain Philip Breedlove de déployer des moyens capables d'intervenir directement dans le conflit syrien, en relais de la Turquie et en se substituant à l'Union Européenne et à l'ONU. Cette intervention permettra d'empêcher la Russie de poursuivre la remise en selle de son allié de toujours, Bashar al Assad. Elle rappellera aussi à Chypre et à la Grèce, comme aux pays européens dont les marines nationales pourraient très bien intervenir pour arrêter les trafics à la source, que la Méditerranée est leur mare nostrum.

Tout laisse donc penser que les migrations provenant autant du Moyen-Orient que de l'Afrique ne vont pas s'arrêter, au contraire. Elles servent trop les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans cette partie du monde pour ne pas être en partie suscitées par eux. Face à la crise libyenne qui se prépare, tout laisse penser que l'Otan ou à défaut l'US Africa Command ont déjà mis au point des plans d'interventions directes.

La France, au lieu de réagir, laisse faire. Le 11/02 sur France Inter, François Hollande a répété son obstiné « Assad doit partir ». Il sait très bien pourtant que si Assad part, ce seront Daesh et des américano-saoudiens irresponsables qui le remplaceront.

Jean Paul Baquiast

mardi, 09 février 2016

L'Amérique craint de perdre le contrôle de la Mer de Chine Méridionale

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L'Amérique craint de perdre le contrôle de la Mer de Chine Méridionale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La volonté constamment affirmée par les Etats-Unis de conserver un contrôle absolu sur la Mer de Chine méridionale se heurte indéniablement depuis quelques mois à la volonté opposée de la Chine.
 
Celle-ci désire manifestement, encore que la revendication soit encore présentée avec prudence, ne pas être soumise à ce contrôle, la Mer de Chine méridionale constituant, plus encore pour elle proche que pour la lointaine Amérique, un enjeu important, notamment pour ses relations maritimes avec le reste de l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Accepterait-elle la main mise américaine sur ces eaux, il en serait fini de sa volonté de compter comme une grande puissance dans un monde voulu comme multilatéral.

La carte ci-dessus montre l'ampleur des zones maritimes et côtières concernées. La partie sur laquelle la Chine revendique, non des droits maritimes exclusifs, mais de ne pas en être exclue par la marine américaine et celle de ses alliés notamment le Japon s'étend à l'intérieur de la limite dite des 9 points, dénommée aussi langue de boeuf du fait de sa forme.

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Jusqu'à ces derniers temps, les Etats unis s'appuyaient sur un ensemble de moyens militaires d'une puissance exceptionnelle au monde, faits de porte-avions et leurs groupes d'accompagnements, de sous marins et missiles. La Chine, se sachant incapable de rassembler de tels moyens, s'était rabattue, comme nous l'avons ici plusieurs fois signalé sur des missiles terre-mer très sophistiqués capables dans certaines conditions de couler un porte-avion en une frappe unique. Mais cela n'était manifestement pas suffisamment. Elle a entrepris de construire des bases navales artificielles sur des ilots des archipel Paracel et Spratly en dépit du fait qu'elle n'y exerce qu'une souveraineté contestée par les Etats voisins. On a parlé de « porte-avions incoulables » (unsinkable carriers). Il y a quelques jours une compagnie aérienne chinoise y a fait atterrir deux avions civils, au grand émoi du Pentagone et de ses alliés.

Par ailleurs la Chine a mis en place une flottille de garde-côtes capable de « harasser », selon un mot de l'ancien commandant de U.S. Pacific Fleet, James Fanell , le commerce maritime des Etats alliés. Ceci est très exagéré, néanmoins là encore la Chine veut confirmer son rôle dans la Pacifique Sud.

Les Etats-Unis, dans leur volonté de réaffirmer leur présence militaire en Asie, selon le désormais célèbre « pivot vers l'Asie », dont Obama s'était fait le champion, se trouvent très embarrassés. Ils ne peuvent pas réagir militairement, sauf à déclencher une guerre conventionnelle avec la Chine, pouvant dégénérer en conflit nucléaire. Certains des candidats à la Maison Blanche s'y sont déclarés prêts, mais ils ne sont pas certains à ce jour d'être soutenus par l'opinion américaine. Quand aux actions diplomatiques, elles n'auront qu'en effet limité.

La "démission américaine"

Les néo-conservateurs américains font actuellement valoir que les Etats-Unis ont gravement démissionné face à la Chine. La Maison Blanche, disent-ils, comme le Congrès, sont plus attentifs aux évènements du Moyen Orient et à la volonté de pousser l'Otan aux portes de Moscou, qu'à ce qui se passe en Asie. La marine américaine souffre de restrictions budgétaires l'empêchant de renforcer – encore – ses moyens et de se doter d'un arsenal d'armes nouvelles analogues à celles développées par la Chine et la Russie. Les élections présidentielles enfin ne se focalisent pas comme elles le devraient sur le danger représenté selon eux par la Chine.

Les pays européens, notamment ceux ayant une présence maritime non négligeable, devraient-ils partager ces alarmes néo-conservatrices à l'égard d'un « danger chinois »? Il est certain qu'il ne faut jamais baisser les bras d'avance. Néanmoins, à supposer que la Chine prétendre exercer un contrôle renforcé sur les eaux de la Mer de Chine, elle ne pourrait pas prétendre l'étendre à des routes essentielles à son développement, notamment vers le canal de Suez, la Méditerranée, l'Europe et l'Afrique. Le climat est plutôt à la coopération avec la Chine, notamment dans le projet de Nouvelle Route de la Soie. Ceci exaspère les stratèges américains.

Ceux-ci, avec la mise en place d'un Traité Transpacifique qui asservira beaucoup de pays asiatiques aux exigences de Wall Street et du Pentagone, espèrent reprendre par des voies dites commerciales un contrôle en train de leur échapper sur les Etats côtiers de la « langue de vache ». Les pays européens n'acceptant pas d'être engagés dans un Traité Transatlantique (TTIP) présenté par la Commission européenne comme le complément indispensable du Traité Transpacifique, devraient trouver là une raison de plus pour refuser cette perspective.

dimanche, 07 février 2016

Calvinism: The Spiritual Foundation of America

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Calvinism: The Spiritual Foundation of America

Ex: http://www.geopolitica.ru

Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).

To comprehensively understand any of the world’s nations it is imperative to first understand a nation’s spiritual foundation or “Soul.” Without this basic understanding it is impossible to even begin to seriously form opinions about a nation and the broader civilization to which it is bound by culture and history – it would also be impossible to accurately compare and contrast the development of a particular nation with other countries and civilizations.What differentiates the United States culturally and historically from all other nations (even its closest European allies) is its unequivocal Calvinist spiritual foundation, which at some point – while North America was still only a series of colonies of the British Crown – organically morphed into the well-known “Protestant” or “Puritan” Ethic.This ideological transmutation signaled the arrival of Calvinist extremism in the New World – a development championed by the Anglo-Saxon elites of New England.

This religious-based ideology was originally developed in Europe by the Frenchman John Calvin (born Jehan Cauvin) during the Protestant Reformation. Eventually Calvinism made its way to the New World with the Puritans, and would greatly influence the development of the Enlightenment and the Industrial Revolution in both Western Europe and North America. To this day, Calvinism remains a “founding” ideological influence in the religious and secular worldviews of America’s political, economic, and cultural elites. Before we continue, however, it is important to understand a little bit about John Calvin and the historical context of his time.

calvinRJ97200_2769.jpgJohn Calvin (1509-1564) appeared as a player on the historical stage during an intense developmental period for Western civilization. The Roman Catholic Church had wielded power in the West for over a millennium, and during that time it had become increasingly corrupt as an institution – so much so that by the 16th century the Church hierarchy was funded (to a large degree) by a direct marketing scheme known as “indulgences.” How the indulgences worked were as follows: No matter how grievously someone might have “sinned,” one could buy a piece of paper signed by either a Bishop or a Cardinal, which guaranteed a place in heaven for that particular person or a loved one of the person’s own choosing. These “get-out-of-hell-free” cards were sold by members of the clergy through franchises granted by the Church hierarchy. The typical indulgence erased one’s previous sins, but for a larger fee there was a twisted kind of“super”indulgence which erased any future sins one might commit as well, no matter how great or blasphemous.

Much of the proceeds from this religiously based corporate swindle went straight to Rome and financed the wars waged by Papal armies, the sexual orgies of the clergy, the sadism of Grand Inquisitors, the genocide of non-Europeans, and other earthly “indulgences.” Theselling of indulgences is precisely what the most famous of all 16th century “whistle blowers,” Martin Luther, railed against and exposed in his 95 Theses – one of the first works published (alongside the Bible) using Guttenberg’s new movable type printing press technology.

As one of the 16th century’s most important Protestant reformers (second only to Luther), Calvin established himself as a minister in Basel and then later in Geneva. It was in these Swiss cities that he preached his distinctive brand of “reformed” Christianity, which advanced the premise that all human beings were innately depraved and totally undeserving of God’s salvation. Such total pessimism was tempered by Calvin’s belief that the Deity did happen to nevertheless hand-pick a minority of people, by means of his loving grace, to be the beneficiaries of eternal salvation. Calvin’s unique spin on all this was that none of the lucky beneficiaries (or the “elect”) deserved to go to heaven, no matter how profound their piety or copious their good works. In other words, no amount of good faith or good deeds could compensate for mankind’s utterly irredeemable nature. If one was “chosen” by God it was not due to that person’s own individual merits, it was merely an act of divine grace.

This dismal view of both God and humanity not only caught on in Europe and North America, but it became one of the key ideological underpinnings of post-feudal Europe, influencing every facet of revolutionary change, from the Enlightenment and the Industrial Revolution to the development of Capitalism and the exploitation of the entire planet by European imperialists. In time, it was essentially the countries of the Anglosphere – specifically Britain and its bastard offspring the United States – which embraced and promoted the Calvinist attitude most passionately.

It was precisely Calvinism that was needed in order to further advance the geopolitical and cultural interests of the Anglosphere. In order to employ large sums of money for the construction and staffing of industrial factories in Europe and in order to explore and commercially exploit the rest of the non-European world, a very specific ideology was needed; one which could re-legitimize the institution of usury (which the prior Medieval order adamantly opposed), and one which could legitimize unbridled avarice and exploitation – i.e. the accumulation of great wealth amidst even greater misery – and all within a preordained religious context. Calvinism, or a somewhat modified secular form of Calvinism, was a perfect fit.

For if it is true that the innate depravity of man is universal and no one deserves salvation, then it necessarily follows that the genocide of non-Europeans, the oppression of marginalized groups, the impoverishment of the working class and the annihilation of human life in ever bloodier conflicts are all nothing more than “natural” off shoots of man’s incorrigible depravity. It does not matter, then, how many “Red savages” one kills in extending God’s plan of Manifest Destiny for his cherished elect, nor does it matter how many paupers, workers, “infidels” or even common people are sacrificed in carrying out the absolute INSANITY of the Calvinist God’s decrees.

In this context it is easy to see how the new Calvinist mercantile class in Europe and North America utilized their beliefs to justify their growing brutality against all classes, races and religious denominations which represented the “Other.” Indeed, this new class of religiously motivated entrepreneurs totally believed that they were God’s chosen people and the fortunate (though undeserving) recipients of His limited atonement. The pessimistic attitude the Calvinists held about their own good fortune – i.e. that they did not deserve it – helped keep them somewhat humble (at least outwardly) and fixated on their business matters. Thus, “Calvinist pessimism” was a useful ideological tool for those who would become known as the “Pilgrims” and “Puritans” in North America (those comprising the White Anglo-Saxon Protestant elite) to exploit, enslave and annihilate ever greater numbers of people, to accrue even more undeserved wealth for the “glory of God,” so long as they did not (paradoxically) squander their holdings on “sinful” endeavors.  And if they did succumb to any amount of sinful degradation (as they most certainly did) – oh well! That was merely the natural result of mankind’s innate depravity. One could simply confess one’s sins and commit oneself to doing better, since God’s grace isinevitable in the end.

Needless to say, Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).

With the exception of a handful of Catholics in Maryland, the vast majority of European-American colonists subscribed to an ever increasing variety of Protestant sects which had their fundamental ideological roots in the reformist ideas of John Calvin and Martin Luther. Both commoners and elites thus embraced the intertwined religious and secular manifestations of the Calvinist ethos – a philosophy defined by the idea that, instead of merely working for one’s living (in order to survive), one must “live to work.”

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By the time of the American War of Independence, the Calvinist ethos had been firmly planted in the minds of the majority of colonists for a period of no less than a century and a half. In order to galvanize support for a successful war of secession against England – and, more to the point, against England’s perceived anti-American mercantile policies – the American elites manipulated popular Puritan religious zeal for their own political and economic objectives.

Specifically, the landowning White American upper classes wanted to replace the British nobility as the sole rulers and exploiters of the North American continent. And so, a large-scale anti-British propaganda campaign was initiated.

Thomas Paine and other pro-American agitators of the time portrayed America as nothing other than “God’s kingdom” and (long before Reagan) as a “shining city upon a hill” – in other words, as a place that was worth fighting for in the name of God. At the same time, Paine and his cohorts painted King George III in the most negative of lights – as a “Papist” and a bloodthirsty tyrant (patently false accusations).

And although the colonial smear campaign was obviously initiated in order to provide the majority Protestant colonists (the “useful idiots” as it were) with a common villain whom they could all rally against, the small farming class (which comprised the majority of all colonists) did not support the so-called “Revolution” (i.e. elite bourgeois uprising).The majority waseither disinterested in political decisions that did not directly affect themselves and their families, or they were (as many modern historians believe) “under the radar” loyalists who still considered themselves proud “Britons,” regardless of religious affiliation. Nevertheless, the pro-independence faction won the day, and this was due, in no small way, to successful Calvinist propaganda among the town and city based American bourgeoisie – a demographic which was also very tied to the growing Freemasonic movement.

The defeat of the British in North America was a profound moment in American and indeed world history. More than a mere military/political victory for the colonists, the defeat of the British symbolized the defeat of the traditionalism of the Old World and the cultural and political ascendancy of liberalism in the New World – an outcome which owed a great deal to the powerful underlying influence of Calvinism, with its ideological conception of innate depravity and “chosenness,” its self-righteous exploitation of man and nature, and its “live to work” ethos. In time, these concepts would be coopted by the 19th century’s triumphant liberal bourgeois capitalist spirit, which replaced religion (as the dominant force in people’s lives) with secular humanism – an ideology which is no less draconian in its “all or nothing” quest to control the planet.

A secular “civil religion” evolve dafter the separation from Britain, which promoted the United States as God’s chosen nation – one which is historically unique, preeminent in world affairs and deserving of a special (almost “divine”) status; hence, the corresponding offshoot beliefs of Manifest Destiny and American exceptionalism. The view that it is somehow virtuous to spend long, grueling hours at work beyond the need of economic survival – as opposed to leading a more balanced, healthier lifestyle – is yet another facet of Calvinism which was coopted by secular liberalism.

To conclude, it is accurate to say that extreme religious Calvinism constitutes the spiritual foundation of the United States. Certainly, Freemasonry is another part of the ideological substructure on which the U.S. was founded, and indeed much has been written on this topic and the injurious influence Freemasonry has had on traditional society, particularly with its rabid promotion of liberalism in all faces of human life. However, when one considers the role of Calvinism as it is – as being the spiritual catalyst of liberal American and/or “Freemasonic” values – one is forced to conclude that Calvinism (this great bastardization of genuine Christianity) is chiefly responsible for the creation and widespread acceptanceamong U.S. citizens of the dogma of American exceptionalism. And this latter represents, by far, the greatest ideological threat to the future welfare of all mankind.

vendredi, 05 février 2016

The Men Behind Ted Cruz: Neocons and a CIA Propagandist

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The Men Behind Ted Cruz: Neocons and a CIA Propagandist

Remarkably, more than a few Republicans believe this guy is a libertarian

Kurt Nimmo

Ex: http://www.infowars.com


Ted Cruz, the junior Senator from Texas and presumptive Republican presidential nominee, is routinely billed by the mainstream media as a Tea Party outsider who is reviled by fellow Republicans as a “wacko bird” along with Kentucky Senator Rand Paul and GOP Rep. Justin Amash of Michigan.

It is not simply his wife’s connection to Goldman Sachs and investment banking or his unreported loan from the multinational investment banking firm, however, that betrays this image.

A closer look at Cruz reveals he is a neocon insider, not a renegade outsider.

His campaign manager, Chad C. Sweet, co-founded the Chertoff Group with former Bush and Obama administration Secretary of Homeland Security Michael Chertoff. Sweet, as a leader of the Chertoff Group, “advocated for expanding NSA metadata collection,” according to his bio on the risk-management and security consulting company’s webpage.

“Mr. Sweet formerly served as the Chief of Staff of the United States Department of Homeland Security (DHS). Prior to becoming Chief of Staff of DHS, Mr. Sweet worked as an investment banker at the firms of Morgan Stanley and Goldman Sachs as well as served in the CIA’s National Clandestine Service,” the bio continues.

Cruz’s foreign policy advisor is the notorious neocon James Woolsey, the former director of the CIA during the Clinton administration. Woolsey is connected to the now largely defunct Project for the New American Century (PNAC), a think tank with an agenda formulated by top neocons William Kristol and Robert Kagan. PNAC was at the forefront of the Bush administration push to invade Iraq. He is a former vice president of the defense contractor Booz Allen Hamilton and an advocate of the neocon hardline on Iran.

Ted’s foreign policy team includes Elliot Abrams, a senior fellow at the Council on Foreign Relations and the son-in-law of Norman Podhoretz, a trailblazing neoconservative ideologue. Abrams was a key adviser on Mideast policy at the National Security Council (NSC) during the George W. Bush presidency and also a staunch advocate of the Iraq invasion, the hardline on Iran and military strikes against the government of Bashar al-Assad in Syria.

Finally, a volunteer working in public relations for the Cruz campaign, Dan P. Gabriel, is a former CIA covert action officer and a founding partner of Applied Memetics, a company “focused solely on developing engineered influence for clients seeking to alter their tactical or strategic operational environments,”according to its webpage. The company specializes in propagating memes that ”can move through the cultural sociosphere in a manner similar to the contagious behavior of a virus,” in other words Applied Memetics specializes in propaganda.

The latest Cruz meme is working hard to convince followers of Rand Paul, who dropped out of the race in the wake of the Iowa caucus, that Cruz “is the natural inheritor of the modern libertarian movement built by Ron Paul, which was especially resonant here in New Hampshire, where the elder Paul won second place four years ago,” CNN reports.

“Cruz’s entreaties appear to be paying off. A number of state legislators—in places ranging from here in New Hampshire to the Paul family’s Texas—signed onto the Cruz team.”

Ted Cruz is not even remotely a libertarian. He is a neocon masquerading as a champion of liberty. If nominated and elected he will continue the forever war agenda initiated by the Bush regime and further expand the high-tech surveillance police state.

Unfortunately many Republicans, desperate to beat Hillary Clinton and the Democrats in November, are buying into the illusion.

lundi, 01 février 2016

Fighting the Multicultural Left

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Fighting the Multicultural Left

By Paul Gottfried

Ex: http://www.lewrockwell.com 

In his latest column Pat Buchanan writes eloquently about a “civil war on the right.” According to Pat, “conservatives” are now locked in mortal combat over the future of the American Right, and the sides are divided between the fans and despisers of populist presidential candidate Donald Trump. From this narrative it seems that while some “conservatives” are rooting for the Donald, others are ready to bolt the Republican Party if he picks up the Republican presidential nomination.

Although the events Pat describes are indeed unfolding, his label is misleading. Whatever political term one may decide to confer on Trump, most of those who are now railing against him, led by Rich Lowry and his band at National Review, are hardly “conservative.” They are essentially leftists, who are slightly less leftist than their friends at the Washington Post and at other national papers, whose editorial pages are graced by such “conservatives” as Jennifer Rubin, Charles Krauthammer, George Will, and Michael Barone. Much of what looks like the Right has been forced to live in the shadows since the neoconservatives in conjunction with the establishment Left helped to marginalize a truer Right in the 1980s. Real “conservative wars” did take place in the 1980s; and the paleoconservatives and paleolibertarians were overrun by the other side’s superior resources. The winning side was led by the neoconservatives who were helped significantly by the journalistic Left.

What happened in those years resulted in having “conservative” and “liberal” labels assigned to factions that had once belonged on the Left. By now of course the “conservative” label means whatever the media and our two official parties wish it to mean. Thus we encounter advocates of gay marriage, David Boas and John Podhoretz featured among National Review‘s “conservatives,” in a battle against the supposed interloper from the left, Donald Trump? It is certainly hard, and perhaps even impossible, to locate the “conservative” substance or worldview uniting the critics of Trump in National Review. Why should we think, for example, that National Review expresses “conservatism” when it protests Vladimir Putin’s critiques of “Western social decadence” and when a National Review-regular contributor wishes to intervene in Ukraine on behalf of the transgendered? Does the magazine represent the “conservative” side in international relations, as opposed to, say, self-described leftist Steven Cohen, who has urged greater moderation in dealing with the conservative nationalist Russian government?

Why are Republican presidential candidates who yearn to call Bibi and pledge him our unconditional support as soon as they’re elected taking the “conservative” side in anything? And is being in good standing with Rupert Murdoch and Sheldon Adelson the current operative definition of being a “conservative”? Perhaps Richard Lowry and Marco Rubio could answer this question for us. But it’s unlikely they would, since I’m considered to be the sworn enemy of “conservativism,” whatever that term has now come to mean. Not surprisingly, National Review and most of its anti-Trump critics ran to affix the label “conservative” to Mitt Romney, John McCain and to other centrist, leaning-left Republicans when they were nominated for president. The term “conservative” for these Trump-critics is synonymous with being acceptable to the Republican establishment.

It was also tiresome listening to Megyn Kelly on Fox news explain that “conservative luminaries” have denounced Trump as a leftist. Most of those who did the denouncing would have been viewed as social radicals by the American standards of the 1950s, that is, before the feminist and gay movements took over and before the government became an agency of accelerating Political Correctness. Further, the word “luminary” is one that I would reserve for figures of the stature of Shakespeare, Newton, Mozart, Goethe, and George Washington. Lesser but also significant luminaries in my time were Murray Rothbard, M.E. Bradford, Sam Francis and other brilliant thinkers whom Rich Lowry’s movement of yuppie journalists and pretentious cultural illiterates helped turn into non-persons.

Talking about the mislabeling of what Trump called a “dying” publication (which unfortunately is still not dead enough), the most unconvincing defense of NR’s tear against Trump was from those who wish to remind us that Bill Buckley set up a publication that would “stand athwart the time.” Since NR in 1955 was meant to be a “conservative” fortnightly, we are therefore supposed to believe that it has remained such. The problem with this evidence is that it proves nothing at all, except that in 1955 the founder of a particular enterprise had a certain intention which he may or may not have realized. One may doubt whether Buckley’s brain child ever realized its proposed goal (certainly those on the right whom he expelled would have questioned that).

But even if we do concede arguendo that the magazine was properly established to present conservative positions, why would I have to believe that sixty years later it is still doing the same thing? In the 1950s the New York Times was a pro-Eisenhower Republican newspaper; in 1940 the French daily Le Figaro was a right-wing nationalist one; and as late as fifteen years ago, Hans-Hermann Hoppe described the Frankfurter Allgemeine Zeitung quite accurately to me as “eine bürgerliche Zeitung (a bourgeois newspaper).” All these publications are now integral parts of the propaganda apparatus of the multicultural Left, although Le Figaro and the FAZ may be more sympathetic to corporate capitalism than the spasmodically socialist NYT.

Newspapers and news magazines change their politics over the decades, and most of them that have survived into our now perfected “liberal democracies” have moved decidedly to the left on a wide range of social and political issues. Despite the fact that its advertising still features, with ample support from leftist friends, the “conservative” name brand, National Review has undergone the kind of fundamental change that has characterized other publications that once belonged recognizably to the Right. Evidence of how far to the left this fortnightly has moved became apparent to me when I chanced upon a long tribute on National Review-Online to the Communist revolutionary Leon Trotsky. Particularly noteworthy about this fulsome tribute, by Steve Schwarz, was that it was prominently published in a “conservative” magazine.

The same publication had actively participated in purging and marginalizing those right-wing contributors (like me), who had failed to meet the PC criteria of the magazine’s control people. As I read NR’s tribute to a failed Communist global revolutionary, it dawned on me that what the editorial board understood as “conservative” was something far closer to Trotskyism than it was to what had passed for “conservatism” among NR’s founders in 1955. Needless to say, the term in question had signified something different to interwar opponents of the American welfare state than it did to Bill Buckley. Still, the two sides spoke to each other in a meaningful fashion. Although strife broke out on the right when Buckley espoused his own form of liberal interventionism, the anti-welfare state isolationists of the 1930s and the original editors of NR shared enough of the same universe of discourse to engage in communication. Moreover, by the present standards of ideological conformity that prevail at Lowry’s operation, the post-World War Two debates on what still looked like some kind of Right were models of free exchange. But today NR‘s editors and those whom they’ve helped flush down a memory hole could not even begin to hold a civil conversation. This may be attributed to the not insignificant fact that NR’s “conservatives” have taken over so much of the leftist spirit of the age that there is nothing conservative that they represent any longer.

See this quotation from NR; it’s unforgettable: “To my last breath, I will defend Trotsky who alone and pursued from country to country and finally laid low in his own blood in a hideously hot house in Mexico City, said no to Soviet coddling to Hitlerism, to the Moscow purges, and to the betrayal of the Spanish Republic, and who had the capacity to admit that he had been wrong about the imposition of a single-party state as well as about the fate of the Jewish people. To my last breath, and without apology. Let the neofascists and Stalinists in their second childhood make of it what they will.” [see Paul Gottfried’s commentary on Takimag.com, April 17, 2007]

Paul Gottfried [send him mail] is Horace Raffensperger Professor Emeritus of Humanities at Elizabethtown College and author of Multiculturalism and the Politics of Guilt, The Strange Death of Marxism, and Conservatism in America: Making Sense of the American Right. His latest book is Encounters: My Life with Nixon, Marcuse, and Other Friends and Teachers.

creativecommons.org

Previous article by Paul Gottfried: From Under the Rubble

vendredi, 29 janvier 2016

La planète de la peur

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La planète de la peur

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

La silhouette étincelante des gratte-ciels qui découpent le paysage hivernal de Doha, dans le golfe Persique, a le mérite d’offrir une vue panoramique. La plupart des pays environnants se désagrègent et ceux qui restent, à l’exception de l’Iran, n’ont pas la volonté politique ni l’infrastructure économique et institutionnelle qu’il faut pour faire autrement que se résigner docilement à subir tous les tsunamis qui frappent leurs côtes. Ils ne sont rien d’autre que des spectateurs effrayés.

L’Empire du Chaos a assez de quincaillerie belliciste pré-positionnée à distance de crachat pour réduire l’ensemble de l’Asie du Sud en cendres − alors que le troupeau des suspects habituels de Washington, néocons ou néolibérauxcons, dans une sorte de choc et effroi exponentiel, ne peut toujours pas trouver de remède à ses démangeaisons de vouloir vraiment gagner la prochaine guerre.

La peur règne partout. Jim Rickards, l’auteur de La guerre des monnaies, économiste et agent de la CIA, vient de publier un nouveau livre, The Big Drop [La Grande Débandade], avec un message assez sombre. Pour sa part Jim Rogers, alias le Sage de Singapour, qui passe la plupart de son temps à conseiller l’élite chinoise sur le placement de ses investissements, nuance la perspective de l’Ouest qui met sur le dos de la Chine tous les bouleversements actuels de l’économie mondiale.

Selon Rogers :  «Oui, la Chine ralentit. Mais le Monde aussi, pour l’essentiel. Le Japon, l’un des plus importants partenaires commerciaux de la Chine, est officiellement en récession. Une grande partie de l’Europe est dans une situation pire. Le marché boursier américain était en baisse en 2015 alors que le marché boursier chinois a été l’un des plus solides dans le monde.»

Rogers ajoute : «Les choses vont empirer dans le monde entier et tout le monde va souffrir et mérite le blâme. La source originelle est la Réserve fédérale américaine et ses taux d’intérêt artificiels et ridicules, nécessités par l’impression massive de liquidités, politique que le monde entier a copiée. Ajoutez à cela la hausse vertigineuse des dettes du gouvernement des États-Unis [que le monde a également copiée] et ce sera bientôt l’enfer pour la rembourser.»

Donc, il n’est pas étonnant que les rumeurs de guerre apocalyptiques soient la nouvelle normalité − même si les vieux de la vieille fanfaronnent pour seulement une bonne vieille guerre mondiale, comme si les échanges nucléaires ne faisaient pas partie de l’équation. Quelques esprits sains dans l’axe atlantiste craignent que si le Duce Trump gagne la prochaine élection présidentielle américaine, cela se traduira en faillite garantie pour les États-Unis, et − devinez quoi ? − en guerre si Trumpissimo met en œuvre ne serait-ce que la moitié de ce dont il se vante.

Bradez tout le pétrole que vous pouvez

Le festival de blabla annuel de Davos est sur le point de commencer ; c’est l’une de ces occasions où les Maîtres de l’Univers − qui décident généralement tout derrière des portes closes − envoient leurs sous-fifres pour débattre de l’avenir de leurs possessions. Le centre du débat actuel étant de savoir si nous sommes encore au milieu de la troisième révolution industrielle du numérique et de l’internet des objets ou si nous sommes déjà entrés dans la quatrième.

Dans le monde réel tout le caquetage porte sur l’époque du pétrole à l’ancienne. Ce qui nous amène aux innombrables effets de la stratégie du pétrole pas cher déployée par la Maison des Saoud selon les directives de Washington.

Les négociants du golfe Persique, à huis-clos, sont catégoriques : il n’y a plus aucun surplus mondial réellement conséquent de pétrole car tous les stocks ont été lâchés sur le marché suite aux ordres de Washington.

Petroleum Intelligence Weekly estime l’excédent à un maximum de 2,2 millions de barils/jour, plus de 600 000 barils/jour arriveront en provenance de l’Iran plus tard dans l’année. La consommation américaine de pétrole − à 19 840 000 barils/jour soit 20% de la production mondiale − n’a pas augmenté ; ce sont les autres pays, les 80%, qui ont absorbé le pétrole excédentaire.

Certains négociants importants du golfe Persique affirment catégoriquement que le pétrole fera un bond pendant la deuxième moitié de 2016. Cela explique pourquoi la Russie ne panique pas en voyant le prix du baril plonger vers $30. Moscou est très conscient des manipulations du marché pétrolier par ses partenaires contre les intérêts de la Russie, et dans le même temps anticipe que cela ne durera pas très longtemps.

Cela explique pourquoi le ministre russe adjoint aux Finances, Maxim Oreshkin, a publié un message du genre on se calme et on fait avec ; il prévoit que les prix du pétrole resteront dans la fourchette $40-60 le baril au moins pour les sept prochaines années, et la Russie peut vivre avec ça.

Les Maîtres de l’Univers − tout comme les Russes − ont réalisé que leur manipulation du pétrole ne peut pas durer. L’hystérie prévisible a pris le dessus. Voilà pourquoi ils ont ordonné aux grandes firmes de Wall Street de dénouer leurs contrats futurs en espèces et non en pétrole physique [il n’y en a pas assez, NdT]. Les médias US aux ordres ont reçu la consigne de raconter que la situation va durer éternellement. L’objectif est de faire baisser le prix du baril à $7 si possible.

La stratégie initiale des Maîtres de l’Univers devait finalement conduire à un changement de régime en Russie qui remettrait les suspects habituels oligarques en selle pour réinitialiser l’opération de pillage massif des richesses dont la Russie a déjà souffert pendant les années 1990.

La Maison des Saoud terrorisée n’est qu’un simple pion dans cette stratégie. Si le plan fonctionnait, la Maison des Saoud, dirigée par le quasi dément King Salman maintenant confiné dans une chambre de son palais de Riyad, serait également régime-changée, par l’intermédiaire de militaires saoudiens formés en Occident et recrutés par des agents occidentaux. En prime, la République islamique d’Iran serait également effondrée avec des modérés (rebelles ?) prenant le contrôle.

Ainsi, la stratégie des Maîtres de l’Univers se résume essentiellement à un changement de régime en Russie, en Iran et en Arabie saoudite au profit de l’élite vassale (et donc amicale) de l’Exceptionalistan ; en somme, le chapitre final de la guerre mondiale pour les ressources. Pourtant, jusqu’ici, la Maison des Saoud n’a absolument aucune idée de ce qui pourrait lui arriver ; les princes de Riyad peuvent penser qu’ils sapent l’Iran et la Russie, mais à la fin ils pourraient bien seulement accélérer leur propre disparition.

J'en perds ma religion

En Europe, il nous semble être de retour à 1977, lorsque The Stranglers chantaient No More Heroes [Plus de héros]. Aujourd’hui, plus de héros et pas plus d’idéaux. Même si certains des meilleurs et des plus brillants Européens ont essayé de combattre l’immense violence du néolibéralisme, par l’intermédiaire de l’alter-mondialisation, les plus pauvres parmi les jeunes sont maintenant embourbés dans la violence et le nihilisme suicidaire de la jeunesse européenne − le wahhabisme extrême qu’ils ont appris en ligne sur internet. Pourtant, cela n’a rien à voir avec l’islam, et ce n’est pas une guerre de religion malgré ce qu’en dit avec une insistance régulière une myriade de partis d’extrême-droite à travers l’Europe.

Sur tout le spectre, motivé par la peur, le mélange toxique de l’instabilité politique et économique continue de se propager, ce qui pousse quelques observateurs initiés à se demander si la Fed et le Comité central du Parti à Pékin ne savent pas vraiment ce qui se passe.

Et cela, encore une fois, alimente les hordes belliqueuses pour lesquelles cette «bonne vieille guerre mondiale» est l’issue de secours la plus facile. Annuler toutes les dettes ; en créer un paquet de nouvelles ; transformer les socs de charrues et les iPhones en canons. Et après un petit échange thermonucléaire, accueillir le plein emploi et une nouvelle terre (dévastée) d’opportunités.

C’est dans ce contexte que, sous le volcan, émerge un essai de Guido Preparata, un économiste politique italo-américain maintenant basé en tant que chercheur au Vatican. Dans The Political Economy of Hyper-modernity, à paraître bientôt dans une anthologie publiée par Palgrave / Macmillan, Preparata propose un compte rendu historique, sur les 70 dernières années, de la dynamique monétaire internationale US en utilisant un seul indicateur : le solde global de la balance des paiements américaine − qui n’a pas été publié depuis 1975.

Pourtant, la conclusion la plus importante de l’essai semble être que «le moteur néolibéral, qui a dû recourir surtout au fioul domestique [le dollar], a montré … une résilience appréciable». Le Trésor américain et la Réserve fédérale ont ensemble réussi à ériger un mur d’argent.

Et pourtant, «les technocrates US semblent avoir grandi sans illusions avec la machine néolibérale». Donc, «comme alternative monumentale, les technocrates ont appelé à une sorte de rééquilibrage mondial». Le système américain «semble être en transition vers un régime néo-mercantiliste». Et la réponse est le PPT (Le Partenariat Trans-Pacifique) et le TTIP (le Traité transatlantique et le Partenariat pour l’investissement). Il s’agit d’accords commerciaux qui, ensemble, «vont placer les États-Unis au centre d’une zone de commerce ouverte représentant environ les deux tiers de la production économique mondiale».

Ce qui impliquerait, pour conclure, une fin de partie du genre faisons du commerce, pas la guerre. Alors, pourquoi avoir peur ? En effet, dans la bataille interne qui fait rage parmi les Maîtres de l’Univers, les néolibérauxcons en roue libre n’ont pas encore eu le dernier mot. Alors faucons guerriers, méfiez-vous.

Traduit et édité par jj, relu par Literato pour Le Saker francophone

lundi, 25 janvier 2016

“Guerra perpetua para la paz perpetua”: la dialéctica geopolítica de los EEUU

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“Guerra perpetua para la paz perpetua”: la dialéctica geopolítica de los EEUU

por Kerry Bolton

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

George Orwell, en su novela distópica 1984 se refiere a una de las consignas del régimen en el poder como “la guerra es la paz” [1]. El erudito revisionista Dr. Charles Beard escribió que “la guerra perpetua para la paz perpetua” es un fundamento de la política exterior estadounidense, y Gore Vidal escribió un libro del mismo nombre [2]. Vidal quería examinar las acciones “terroristas” contra los EEUU de una manera más profunda que las nociones simplistas mecánicamente repetidas por los medios de comunicación, incluso cuando un veterano estadounidense, Timothy McVeigh, fue inducido a actuar contra su propio país. Vidal preguntó: “¿por qué?” [3].

Vidal se refirió a los EEUU como “enemigo del mes” y ya desde 2001, el año del histórico ataque a las torres gemelas, aparecen catalogadas cientos de operaciones militares de los EEUU que se habían producido desde el final de la Segunda Guerra Mundial en todo el mundo. En ese momento, en Kosovo se peleaba por el control de los recursos minerales pero en nombre de la “democracia”. Vidal remarcaba: “Con estos varios cientos de guerras contra el comunismo, el terrorismo, las drogas, o a veces no mucho más, entre Pearl Harbor y el martes 11 de septiembre de 2001 nosotros solíamos dar el primer golpe. Pero, entonces, nosotros somos los buenos, ¿verdad? Verdad“. Además:”Osama, provocado, nos golpeó desde lejos. McVeigh, provocado, nos golpeó desde dentro el 19 de abril de 1995. Cada uno se enfureció por los ataques temerarios de nuestro gobierno en otras sociedades cuando perseguimos lo que un gran historiador estadounidense ha llamado “la guerra perpetua para la paz perpetua” [4].

Guerra perpetua para la Paz Perpetua

Vidal situó el inicio del programa estadounidense de “guerra perpetua para la paz perpetua” con el presidente Harry S. Truman, el 27 de febrero de 1947, cuando hizo de la URSS un hombre del saco para justificar la militarización de los EEUU [5]. Pero ¿por qué los antiguos aliados en la lucha contra el Eje riñieron inmediatamente después de la guerra sobre tan colosales y duraderas bases?

La explicación ortodoxa es que la URSS representaba la nueva amenaza de la conquista del mundo después de la derrota del nazismo. Pero, ¿qué había cambiado de repente para que lo que hizo “Tío Joe” Stalin fuera tan nefasto como lo de Hitler?. La respuesta es que Stalin rechazó la oferta de los EEUU para ser un socio menor en lo que hoy es llamado un “nuevo orden mundial”. Este nuevo orden que los EEUU confiaban establecer – hasta el rechazo de Stalin – descansaba en dos fundamentos: (1) La creación de la Asamblea General de las Naciones Unidas como un parlamento mundial, donde las decisiones serían tomadas por mayoría de votos; (2) La internacionalización de la energía atómica, de nuevo bajo los auspicios de la ONU, conocida como el “Plan Baruch”, llamado así por el “estadista” de los EEUU, banquero y sionista Bernard M. Baruch. La primera opción significaría que el bloque soviético estaría en minoría en la Asamblea General, ya que los EEUU podrían simplemente comprar votos, en el buen estilo liberal-democrático-parlamentario. La reacción soviética fue insistir en que “la autoridad” debía recaer en cambio en el Consejo de Seguridad de la ONU, y que los miembros permanentes podrían vetar cualquier medida, haciendo por lo tanto a la ONU superflua como mecanismo de “gobierno mundial” [6]. Esta inquietud entre los globalistas ha sido recientemente expuesta por el ministro de asuntos exteriores de Nueva Zelanda, Murray McCully, quien ha planteado objeciones al uso del veto por dejar obsoleto el papel de la ONU como policía mundial [7].

El segundo predicado, el “Plan Baruch,” fue considerado por la URSS como un medio por el cual la energía atómica sería puesta bajo el control de facto de los Estados Unidos. Irónicamente, los conservadores estadounidenses se pasaron décadas haciendo campaña en contra de la ONU como herramienta “comunista” hacia un Estado mundial, mientras que fue la URSS la que hundió el proyecto globalista [8].

Tomando la tesis de Charles Beard de “guerra perpetua para la paz perpetua”, un libro con el mismo título compuesto por una serie de artículos de destacados académicos estadounidenses (es decir, no “historiadores de la corte”), fue publicado bajo la dirección del Dr. Harry Elmer Barnes en 1953 [9]. Barnes y otros examinaron la política exterior de los Estados Unidos desde la época de Pearl Harbor. El objetivo era exponer la política intervencionista de Roosevelt que estaba determinada a empujar a los EEUU a la guerra, traicionando su promesa electoral de que nunca enviaría a los estadounidenses a luchar en otra guerra lejos de sus costas. Después de la derrota del Eje, Harry S. Truman inventó otro hombre del saco mundial, la URSS. Barnes cita en su introducción la orwelliana 1984 y el lema dialéctico “la guerra es la paz”, como el medio para establecer un orden mundial.

Barnes y sus colegas publicaron el libro con la esperanza de prevenir a los EEUU respecto a embarcarse en un “rumbo sin retorno”, y mantener en cambio su política tradicional de intereses nacionales y continentales [10]. Desde hace décadas, los Estados Unidos podrían haber llegado a un punto de no retorno. Tal vez la única salida para el resto del mundo a fin de evitar la contaminación, sea mediante la implosión de la Gran Ramera a través de su propio estilo de vida enfermo, tal y como otros lo hicieron a lo largo de la historia en un ciclo cultural de nacimiento, vida y muerte. Algunos teóricos rusos han sugerido que los EEUU se balcanizarán étnicamente, lo que podría dar lugar a la reconquista de partes de los EEUU por parte de los hispanos, y al establecimiento de un Black Belt [Cinturón Negro] separatista.

Sin embargo, la “guerra perpetua”, que en tiempos más recientes ha sido conocida – por sus protagonistas – como el “conflicto constante”, va más allá de la Guerra Fría y del punto de partida de Vidal en 1947. Comenzó incluso antes de la era Roosevelt. Desde su fundación, los EEUU tenían como premisa principal enfrentada al milenarismo masónico y puritano, el principio de ocuparse de sus propios asuntos, y desarrollaron un fuerte movimiento “aislacionista” antes de ambas guerras mundiales. Este principio de “América Primero” fue enunciado, por ejemplo, por John Quincy Adams [11]:

“América no va al extranjero en busca de monstruos que destruir. Ella es la benefactora de la libertad y la independencia de todos. Ella es campeona y reivindicadora sólo de las suyas. Ella recomendará esta causa general mediante la compostura de su voz y la simpatía benigna de su ejemplo. Ella sabe bien que alistándose una única vez bajo otras banderas que no son la suya, aún tratándose de banderas de independencia extranjera, se involucraría a sí misma más allá del poder de estricarse en todas las guerras de intereses e intrigas, de la codicia individual, de la envidia y de la ambición que asumen los colores y usurpan las normas de la libertad. Las máximas fundamentales de su política serían cambiadas insensiblemente de la libertad a la fuerza” [12].

Legado mesiánico

Qué sabio consejo y qué previsión la de Adams. Entonces, ¿cómo y cuándo este cambio de perspectiva, si esto se remonta más allá de la Guerra Fría y de la Primera Guerra Mundial? En realidad, a pesar de las perspectivas de estadistas tempranos como Adams, los EEUU fueron fundados con otra dicotomía trabajando, la del puritanismo y la Francmasonería [13] que convergieron para dar a los EEUU el sentido de tener la misión mesiánica de recrear el mundo a su imagen. A esto se le suma el mesianismo judaico impulsado políticamente por el sionismo. Por lo tanto, hay tres corrientes mesiánicas que convergieron en la psique de las clases dominantes de los EEUU. De forma no sorprendente esta convergencia no es constante, por lo tanto, no hay una conspiración generalizada dominando hasta el último rincón y grieta de la sociedad estadounidense, aunque el presidente Eisenhower en su discurso de despedida aludiese a un “complejo militar-industrial” que no sólo tiene influencia política y económica, sino también cultural. Sin embargo, los generales del Pentágono y los plutócratas de la Comisión Trilateral, por ejemplo, puede que no siempre vean a China de la misma manera, y por lo tanto podría haber una falta de coherencia en la política exterior de los Estados Unidos.

La URSS y los EEUU tenían puntos de vista convergentes sobre algunas cuestiones globales tales como la eliminación de los imperios europeos. Esta convergencia a menudo era considerada por elementos de la derecha, como la John Birch Society, e incluso por comentaristas bien informados como Ivor Benson y A.K. Chesterton, como una evidencia de que ambos estaban controlados por una sola secta. Incluso Juan Perón pensó que ese escenario era probable, porque tanto los comunistas alineados con la URSS, como los USA, querían su desaparición. Ciertamente hubo una convergencia entre la plutocracia y el comunismo en la búsqueda de la eliminación del Eje.

Afortunadamente para el mundo, no existe una unidad sólida entre los aspirantes a conquistadores del mundo, no más que la unidad que había entre las familias de gángsters en la era de la prohibición, a pesar de que al profano le pareciera que todas estaban encaminadas a lograr los mismos objetivos. Sin embargo, esto es la síntesis de lo que podría llamarse la “ideología estadounidense”, que es importante y da una cierta cohesión a la política exterior estadounidense.

El integrante franc-masón del mesianismo de los EEUU, Henry Wallace, quien fue vicepresidente y secretario de agricultura con el presidente Franklin Roosevelt, (ambos franc-masones del grado 32º) alude a esta perspectiva mesiánica cuando escribe:

“Tomará un reconocimiento más definitivo del Gran Arquitecto del Universo antes de que la piedra de ápice sea finalmente puesta en su lugar y esta nación en toda la fuerza de su poder esté en condiciones de asumir el liderazgo entre las naciones, en la inauguración del ‘Nuevo Orden de la Edades” [14].

A lo que se refería era al concepto masónico de la “Gran Obra” en la creación de un “nuevo orden de las edades” (Novus Ordo Seclorum), el lema del Gran Sello de los Estados Unidos, aludiendo a la instalación de la tapa-piedra en la pirámide que se muestra en el sello. Los franc-masones piensan que esto significará la finalización de la “Gran Obra”: Novus Ordo Seclorum. Así es al menos como los franc-masones ven el mundo, y lo dicen abiertamente.

furtif.jpgUn factor principal en las guerras y revueltas que han sido promovidas por los EEUU es el deseo de expandir las exportaciones y los mercados financieros. Mientras que se nos dice rutinariamente que “el nacionalismo”, equiparado con “la xenofobia”, es la principal causa de la guerra, del genocidio y de otros males, las guerras y revueltas que han plagado el mundo durante el siglo pasado se han llevado a cabo en nombre de la “democracia” y el “orden mundial”. Estos eran – y son – los objetivos declarados de las dos guerras mundiales, la “Guerra Fría” y la actual “guerra contra el terrorismo”. En todas partes esto ha avanzado y ha continuado mediante la apertura de las naciones a la privatización y a la globalización. Tanto los “Catorce Puntos” de Woodrow Wilson para la reconstrucción internacional después de la Primera Guerra Mundial, como “La Carta del Atlántico” de Roosevelt que establece los objetivos de guerra de los aliados, confirmaron al “libre comercio” como un importante objetivo de guerra. El punto 3 del manifiesto wilsoniano exigía:

“La supresión, hasta donde sea posible, de todas las barreras económicas y el establecimiento de una igualdad de condiciones comerciales entre todas las naciones que consienten a la paz y que se asocian ellas mismas para su mantenimiento” [15].

Incluso antes de la Primera Guerra Mundial, Japón había comenzado a usurpar los intereses comerciales estadounidenses en China. Por lo tanto, cuando Roosevelt comenzó a empujar a Japón hacia la guerra fue en interés del libre comercio internacional. Lo que es particularmente interesante es que el ultimátum entregado por el secretario de Estado Cordell Hull al embajador japonés en Washington, al igual que los “Catorce Puntos” y “La Carta del Atlántico” posterior del presidente Roosevelt, estaba basado de nuevo en torno a la demanda de que el libre comercio internacional debe ser la base de una economía mundial, y que las naciones no deben tener el derecho de imponer restricciones al comercio, o perseguir una política económica autárquica. El memorando de Hull exigió en este sentido:

“El principio de la no discriminación en las relaciones comerciales internacionales. El principio de cooperación económica internacional y la abolición del nacionalismo extremo expresado en las restricciones comerciales excesivas. El principio de acceso no discriminatorio de todas las naciones a los suministros de materias primas. El principio de la plena protección de los intereses de los países consumidores y de las poblaciones en lo que se refiere al funcionamiento de los acuerdos internacionales de productos básicos. El principio de la creación de tales instituciones y acuerdos de financiación internacional que puedan prestar ayuda a las empresas esenciales y al desarrollo continuo de todos los países y puedan permitir los pagos a través de procesos de comercio en consonancia con el bienestar de todos los países” [16].

“La Carta del Atlántico”, impuesta a Winston Churchill por Franklin Roosevelt, reiteró estos objetivos, a saber, que los EEUU y Gran Bretaña “se esforzarán, con el debido respeto a sus obligaciones existentes, por promover el disfrute de todos los Estados, grandes o pequeños, vencedores o vencidos, de acceso, en condiciones de igualdad, al comercio y a las materias primas del mundo que son necesarias para su prosperidad económica“.

El hijo del presidente Roosevelt, Elliott, consignó que su padre dijo a Churchill:

“Por supuesto, después de la guerra, una de las condiciones previas de cualquier paz duradera tendrá que ser la mayor libertad posible del comercio. Ninguna barrera artificial…” [17].

“Roosevelt declaró que los acuerdos comerciales imperiales tendrían que irse, y remarcó que la incursión del Tercer Reich en el comercio de Europa había sido una de las principales causas de la guerra. Churchill habló con desesperación, ‘Sr. Presidente, creo que usted está tratando de acabar con el Imperio Británico. Cada idea que usted contempla acerca de la estructura del mundo de la posguerra lo demuestra‘” [18].

Como Harry Elmer Barnes y un grupo de estudiosos bien calificados señalaron, Pearl Harbor fue un artificio para llevar a los EEUU a la guerra, cuando la tentativa de Roosevelt de provocar a los alemanes para que dispararan los primeros tiros en el Atlántico no funcionó. El ultimátum de Estados Unidos a Japón fue diseñado para imponer condiciones imposibles que obligaran a los japoneses a actuar. Un testimonio adicional proviene del yerno de Roosevelt, el coronel Curtis Dall, quien destacó el belicismo de los miembros de la administración Roosevelt, y más tarde averiguó que en Pearl Harbor se había negado la advertencia del ataque japonés [19]. Es una de las mayores “falsas banderas” que continúan siendo utilizadas por los EEUU para crear histeria de guerra.

El factor sionista

Ambas guerras mundiales fueron importantes en el establecimiento de Israel como una fuente permanente de conflictos en el centro del mundo musulmán. Los sionistas persuadieron a los aliados anglo-franceses durante la Primera Guerra Mundial de que tenían intereses comunes al apoyar la creación de un estado judío, después de haber fracasado en persuadir al Kaiser y los otomanos. Con las promesas anglo-francesas a los árabes acerca de la independencia de la dominación otomana, a cambio de su ayuda fundamental contra los turcos y los alemanes, el escenario estaba listo para lo que podría haber sido una perdurable amistad entre Occidente y Arabia, y el mundo sería hoy un lugar muy diferente.

La correspondencia entre Sharif Hussein de La Meca y Sir Henry McMahon, Comisionado británico en El Cairo durante 1915 y principios de 1916, culminó con la garantía de McMahon del apoyo británico a la independencia dentro de las fronteras solicitadas, siempre y cuando los intereses franceses no fueron socavados [20]. En octubre de 1916 se estableció un acuerdo entre T.E. Lawrence y el diplomático Sir Ronald Storrs con Husayn ibn ‘Ali, emir de La Meca, y sus hijos, que luchaban contra el dominio turco.

Con ambas partes satisfechas en cuanto a las garantías, que incluyeron una Palestina soberana, la revuelta árabe estalló en el Hiyaz el 5 de junio de 1916. Con la ayuda árabe, los británicos fueron capaces de repeler la tentativa alemana de tomar Adén y bloquear el Mar Rojo y el Océano Índico. Esto fue decisivo [21]. Los árabes también desviaron significativas fuerzas turcas que habían sido destinadas para un ataque contra el general Murray en su avance sobre Palestina. El general Allenby se refirió a la ayuda árabe como de “un valor incalculable“. Los árabes sufrieron mucho con la venganza turca. Decenas de miles de árabes murieron de hambre en Palestina y el Líbano porque los turcos retuvieron los alimentos. Jamal Pasha, jefe de las fuerzas turcas, manifestó que tenía que usar las fuerzas turcas contra Ibn Saud en la Península Arábiga, cuando esas tropas deberían haber estado “derrotando a los británicos en el Canal [de Suez] y capturando El Cairo” [22].

El Acuerdo Sykes-Picot de 1916 entre Gran Bretaña y Francia puso “partes” de Palestina bajo administración internacional previo acuerdo entre los aliados y con los árabes representados por el Sharif de La Meca [23]. Esto ya contenía las semillas de la duplicidad, ya que dio el control a dos potencias sobre Irak, Siria, Líbano y Transjordania, incumpliendo el compromiso que ya había sido dado por los británicos a Sharif Hussein, y sin su conocimiento.

Cuando la Rusia bolchevique expuso el acuerdo Sykes-Picot a los árabes en 1918, Hussein pidió aclaraciones a Gran Bretaña, y Lord Balfour respondió que: “El Gobierno de Su Majestad confirma las promesas anteriores respetando el reconocimiento de la independencia de los países árabes” [24]. Esto fue confirmado por la británica “Declaración de los Siete” en El Cairo [25].

Sin embargo, Sir Mark Sykes, responsable del Acuerdo Sykes-Picot, sugirió al Gabinete de Guerra británico que si Palestina era ofrecida como una patria judía, la simpatía judía podía ser movilizada para la causa aliada, y los EEUU podrían ser inducidos a unirse al conflicto. El juez de la Corte Suprema de Estados Unidos Louis Brandeis utilizó su influencia para inducir al Presidente Woodrow Wilson a adoptar una política intervencionista [26]. A cambio del apoyo sionista los británicos renegaron de sus promesas a los árabes, y en secreto se comprometieron a apoyar una patria judía en Palestina; una garantía que se conoció como la Declaración Balfour. Este esquema prolongó la guerra, que podría haber sido resuelta de una manera más equitativa y, por tanto, seguramente habría cambiado el curso de la historia.

El comandante británico en Palestina, D.G. Hogarth, fue instruido para asegurar a Hussein que cualquier asentamiento de judíos en Palestina no se permitiría en detrimento de los palestinos. Hussein por su parte estaba dispuesto a permitir a judíos establecerse en Palestina y un fácil acceso a los lugares santos, pero no aceptaría un estado judío. Hogarth debía relacionar que las promesas hechas al mismo tiempo tanto a los árabes como a los judíos no eran conciliables [27].

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Los propagandistas sionistas comenzaron desde entonces la mitología sobre los árabes que ha continuado hasta la actualidad, uno de los primeros mitos fue obra de James A. Malcolm, asesor del Gobierno británico para Asuntos Orientales. Malcolm fue criado por la familia Sassoon, la riqueza y el poder de la dinastía Sassoon se basaba en el tráfico de opio. Malcolm fue instrumental en llevar las negociaciones para la Declaración Balfour. Posteriormente afirmó que la revuelta árabe no fue importante en el esfuerzo de guerra, [28] un insulto muy diferente de las memorias de T.E. Lawrence, que terminó amargamente desilusionado con la forma en que los árabes habían sido traicionados [29].

El Conflicto constante

Rusia e Israel no tardaron en entrar en disputa, en la antigua animosidad entre dos legados mesiánicos reanudada después de un breve interludio de apoyo soviético a Israel. En 1952 el “Juicio de la traición de Praga” equiparó el sionismo con la traición y ahorcó a un grupo de dirigentes del Partido Comunista, en su mayoría judíos. El bloque soviético se convirtió en un centro de antisionismo [30]. Rusia reanudó su misión mesiánica (que ni siquiera el bolchevismo ateo pudo reprimir por mucho tiempo, por no hablar de las lisonjas del consumismo occidental), de naturaleza mística, y con la perspectiva mundial de “Rusia, la Tercera Roma” descrita por Dostoievski y otros, un mesianismo que rivaliza con el del judaísmo y el del dispensacionalismo norteamericano.

Rusia, el eterno problema, rechazó de nuevo la oferta de asociación con un “nuevo orden mundial” cuando Putin asumió el poder. La situación era análoga a la negativa de Stalin ante la misma oferta directamente después de la Segunda Guerra Mundial. El resultado ha sido el de sumir al mundo en un estado permanente de caos, en el que la fatiga y la corrupción hasta el momento empujan al mundo hacia el abrazo pestilente de los EEUU.

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El caos de décadas en gran parte puede atribuirse a la expulsión de lo que Stalin llamó “cosmopolitas desarraigados” [31], incluyendo, en particular, a Trotsky y sus seguidores. Tal era el odio trotskista hacia la URSS a partir de entonces, que los trotskistas engrosaron las filas de la Guerra Fría, y se convirtieron en los líderes de las ideologías y de los estrategas estadounidenses, hasta el punto de que Sedova Trotsky se convirtió en protagonista para los EEUU durante la Guerra de Corea, con el argumento de que la URSS era un mayor enemigo para el socialismo que los EEUU. Los trotskistas se convirtieron en fundadores del llamado “movimiento neo-conservador”, que en consecuencia es cualquier cosa menos “conservador”. Se unieron con los liberal-demócratas y fundaron la National Endowment for Democracy para promover la “revolución mundial”. Ellos han fomentado las “revoluciones de colores” en todo el mundo. Propagan la podredumbre moral y cultural para destruir las sociedades tradicionales, en nombre del “progreso”, los “derechos humanos” y la “democracia” [32] y, como la falsa revuelta de la Nueva Izquierda en los años 1960 y 1970, manipulan a la juventud con su opiáceos de decadencia moral y cultural, y se jactan de ello [33].

El teniente coronel Ralph Peters [34] parece haber acuñado el término “conflicto constante“, título de un artículo que escribió en un importante diario de estrategia militar, en el que dijo acerca de esta subversión política y cultural:

“Hemos entrado en una era de conflicto constante.

“Estamos entrando en un nuevo siglo norteamericano, en el que nos haremos aún más ricos, culturalmente más letales, y cada vez más poderosos. Vamos a despertar odios sin precedentes.

“La información destruye trabajos tradicionales y culturas tradicionales; seduce, traiciona, permanece aún invulnerable. ¿Cómo puedes contraatacar la información que otros han vuelto contra ti? No hay ninguna opción efectiva que no sea el rendimiento competitivo. Para aquellos individuos y culturas que no pueden unirse o competir con nuestro imperio de la información, sólo hay un fracaso inevitable… La información, de Internet a los vídeos de rock, no se podrá contener, y el fundamentalismo no puede controlar a sus hijos. Nuestras víctimas voluntarias.

“Está de moda entre las élites intelectuales del mundo censurar la “cultura americana”, con nuestros críticos domésticos entre los más ruidosos en la protesta. Pero las elites intelectuales tradicionales tienen una relevancia cada vez menor, sustituidas por las élites cognitivo-prácticas – figuras tales como Bill Gates, Steven Spielberg, Madonna, o nuestros políticos más exitosos -, seres humanos que pueden reconocer o crear apetitos populares, recreándolos como sea necesario. La cultura americana contemporánea es la más poderosa de la historia, y la más destructiva de las culturas en competición. Mientras que algunas otras culturas, como las de Asia oriental, parecen lo suficientemente fuertes como para sobrevivir al ataque a través de comportamientos adaptativos, la mayoría no lo son. El genio, el arma secreta de la cultura americana es la esencia que las élites desprecian: la nuestra es la primera cultura popular genuina. Esto acentúa la comodidad y la conveniencia – la facilidad – y eso genera placer para las masas. Somos el sueño de Karl Marx, y su pesadilla.

“Los revolucionarios seculares y religiosos de nuestro siglo han cometido idéntico error, imaginando que los trabajadores del mundo o los fieles no pueden esperar a volver a casa por la noche para estudiar a Marx o el Corán. Bien, Joe Sixpack, Ivan Tipichni, y Ali Quat prefieren “Baywatch”. Los Estados Unidos lo han entendido y somos brillantes en poner en práctica nuestro conocimiento, y nuestro poder cultural obstaculizará incluso a aquellas culturas que no socavamos. No hay un “par competidor” en el campo cultural (o militar). Nuestro imperio cultural tiene adictos – hombres y mujeres en todas partes – pidiendo más a gritos. Y pagan por el privilegio de su desilusión.

“No habrá paz. En todo momento durante el resto de nuestras vidas, habrá en todo el mundo múltiples conflictos mutando en las formas. Los conflictos violentos dominarán los titulares, pero las luchas culturales y económicas serán más firmes y en definitiva más decisivas. El papel de facto de las fuerzas armadas de los Estados Unidos será el de mantener la caja fuerte mundial para nuestra economía, y abierta a nuestro asalto cultural. Para esos fines, vamos a hacer una buena cantidad de matanzas” [35].

Peters, sin hablar específicamente con los términos de Spengler, por ejemplo, escribe en términos de sociedades orgánicas e identifica además a los EEUU con un contagio. Peters alaba la “fuerza” de los EEUU en su capacidad de infectar a otros, siendo el resultado la etiolación. Es la pseudo-fuerza de un hombre enfermo capaz de matar a otros a través de la difusión de su virus. Peters es inequívoco al respecto. Se podría señalar que tal parasitismo, como un cáncer, destruye el anfitrión, y por lo tanto a sí mismo. En última instancia, hay algo sociópata en este imperativo de poder auto destructivo; no una voluntad de poder, y de ahí una voluntad de vida, sino una voluntad de muerte; thánatos racionalizado como la libertad; la libertad de morir. Como alguien infectado con el virus del SIDA que se embarca en una misión para infectar a muchos otros antes de su propia muerte.

La Destrucción creativa

Esta es la podredumbre moral y cultural que Stalin llamó “cosmopolitismo desarraigado”, y que ha sido utilizado como un proceso de ablandamiento por parte de los EEUU desde la Guerra Fría, en lo que se ha llamado la “guerra fría cultural” [36]. De la podredumbre moral y cultural surgieron las “revoluciones de colores” en nombre del tipo de libertad libertina que sirve de señuelo a los EEUU. Incluso la Unión Soviética sucumbió y, como fichas de dominó, los estados del bloque soviético; así, la “Primavera Árabe”. Aquellos estados que no sucumbieron a la revuelta interna fueron bombardeados hasta la sumisión; a saber: Serbia, Irak, Libia y Siria en la actualidad.

Michael Ledeen [37], como uno de los principales defensores de la misión mesiánica de los Estados Unidos, en términos similares a los de Peters, insta a los EEUU a cumplir con su “misión histórica” ​​de “exportar la revolución democrática” a todo el mundo. Como Peters, Ledeen predica esta revolución mundial como una parte necesaria de la “guerra contra el terrorismo“, pero hace hincapié en que la “revolución mundial” ha sido siempre la “misión histórica” ​​de los EEUU:

“Somos el único país verdaderamente revolucionario en el mundo, como lo hemos sido durante más de 200 años. La destrucción creativa es nuestro segundo nombre. Lo hacemos de forma automática, y eso es precisamente por lo que los tiranos nos odian y se ven obligados a atacarnos. La libertad es nuestra arma más letal, y los pueblos oprimidos de los regímenes fanáticos son nuestro mayor activo. Tienen que escuchar y ver que estamos con ellos, y que la misión occidental es ponerlos en libertad, bajo líderes que los respetarán y conservarán su libertad.

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“Es hora de nuevo de exportar la revolución democrática. A los que dicen que no se puede hacer, sólo tenemos que apuntar a la década de 1980, cuando condujimos una revolución democrática global que derribó tiranos de Moscú a Johannesburgo. Entonces, también, personas inteligentes dijeron que no se podía hacer, y se rieron del descaro de Ronald Reagan cuando dijo que los tiranos soviéticos estaban acabados, y pidió a Occidente pensar seriamente en la era pos-comunista. Destruimos el imperio soviético, y después nos alejamos de nuestro gran triunfo en la tercera guerra mundial del siglo XX. Como tristemente escribí en ese momento, cuando los Estados Unidos abandonan su misión histórica, nuestros enemigos cobran ánimo, se hacen más fuertes y, finalmente, comienzan a matarnos de nuevo. Y así lo han hecho, forzándonos a asumir nuestra responsabilidad revolucionaria, y derribar los regímenes despóticos que han hecho posible los actos de odio del 11 de septiembre” [38].

Aquí vemos la fórmula dialéctica orwelliana de la “destrucción creativa“, como la base de una mesiánica “misión revolucionaria mundial” que Ledeen afirma es innata a los EEUU. El enemigo es la tradición, que es derribada en nombre de la “libertad”. La “libertad” para comerciar y consumir; principalmente comerciar y consumir la basura tóxica de la cultura-degeneración que es activamente fomentada por los EEUU.

Notas

[1] George Orwell, Nineteen-Eighty-Four (1948), 1: 1.

[2] Gore Vidal, Perpetual War for Perpetual Peace: How We Got To Be So Hated (2002).

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Ibid., “A Letter to be Delivered.”

[6] K. R. Bolton, Stalin: The Enduring Legacy (London: Black House Publishing, 2012), pp. 125-136.

[7] K.R. Bolton, “New Zealand’s naivety at United Nations has sinister implications,” Foreign Policy journal, http://www.foreignpolicyjournal.com/2015/06/29/new-zealands-naivety-at-un-security-council-has-sinister-implications/

[8] K. R. Bolton, Stalin op. cit., pp. 125-134.

[9] Harry Elmer Barnes (ed.), Perpetual War for Perpetual Peace (Caldwell, Idaho: The Caxton Printers, 1953).

[10] Ibid., viii.

[11] John Quincy Adams fue el sexto Presidente de los EEUU, ejerció como embajador estadounidense en Rusia y fue un oponente de la Franc-Masonería.

[12] Cited by Barnes, et al, op. cit.

[13] Nicholas Hagger, The Secret Founding of America: The Real Story of Freemasons, Puritans & the Battle for the New World (London: Watkins Publishing, 2007).

[14] Henry A. Wallace, Statesmanship and Religion (New York: Round Table Press, 1934), pp. 78-79.

[15] Woodrow Wilson, “Fourteen Points,” 1918, II, http://www.fordham.edu/halsall/mod/1918wilson.html

[16] “Outline of Proposed Basis for Agreement Between the United States and Japan,” Section I, November 26, 1941.

[17] Elliott Roosevelt, As He Saw It (New York: Duell, Sloan and Pearce, 1946), p. 35.

[18] Ibid., p. 31.

[19] Curtis D. Dall, FDR: My Exploited Father-in-Law (Tulsa: Christian Crusade Publications, 1968), pp. 133, 162, 164.

[20] Sami Hadawi, Bitter Harvest: Palestine 1914-79 (New York: Caravan Books, 1979), p. 11.

[21] Alfred M. Lilienthal, The Zionist Connection What Price Peace? (New York: Dodd, Mead & Co., 1978), p. 17.

[22] Quoted by Lilienthal, ibid.

[23] Hadawi, op. cit., p. 12.

[24] Lilienthal, op. cit., 18.

[25] Ibid.

[26] Hadawi, op. cit., 13.

[27] Lilienthal, op. cit., 18-19.

[28] James A. Malcolm, “Origins of the Balfour Declaration: Dr. Weizmann’s Contribution” (London, 1944). http://www.mailstar.net/malcolm.html

[29] T. E. Lawrence, Seven Pillars of Wisdom (London: Black House Publishing, 2013), “Introduction” by Bolton.

[30] Bolton, Stalin…, op. cit., pp. 149-155.

[31] Ibid., pp. 28-54.

[32] Bolton, Revolution from Above (London: Arktos Media Ltd., 2011), pp. 213-244.

[33] Ibid., pp. 184-200.

[34] Peters, en ese momento Mayor [Comandante], destinado en la la Oficina del Jefe Adjunto del Estado Mayor de Inteligencia. Su área de especialización es el antiguo bloque soviético y Eurasia.

[35] Ralph Peters, “Constant Conflict”, Parameters, U.S. Army War College, Summer 1997, pp. 4-14.

[36] Frances Stonor Saunders, The Cultural Cold War: The CIA and the World of Arts and Letters (New York: The New Press, 1999).

[37] Ledeen ha sido consultor del Consejo de Seguridad Nacional de Estados Unidos, el Departamento de Estado y el Departamento de Defensa, y actualmente está trabajando con la Foundation for Defense of Democracies, que tiene como objetivo el “cambio de régimen” en todo el mundo.

[38] Michael Ledeen, “Creative Destruction: How to Wage a Revolutionary War”, National Review online, 20 September 2001.

(Traducción Página Transversal).

Fuente: Katehon.

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mercredi, 20 janvier 2016

Wie China Russland und die USA sieht

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Wie China Russland und die USA sieht

Peking und Moskau stehen sich nahe, sind aber keine Verbündeten

von Fu Ying, Präsidentin der Aussenpolitischen Kommission des Nationalen Volkskongresses der Volksrepublik China*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Zu einer Zeit, in der sich die russischen Beziehungen zu den Vereinigten Staaten und Westeuropa abkühlen, sind die verhältnismässig herzlichen Verbindungen zwischen China und Russland auf erneutes Interesse gestossen. Wissenschaftler und Journalisten im Westen finden sich in einer Debatte über das Wesen der chinesisch-russischen Partnerschaft wieder und fragen sich, ob sie sich zu einem Bündnis weiterentwickle.

Seit dem Ende des Kalten Krieges haben in der Tendenz zwei Hauptauffassungen die westlichen Beurteilungen der chinesisch-russischen Beziehung und die Prognosen über ihre Zukunft bestimmt. Die erste Auffassung vertritt, dass die Verbindung zwischen Peking und Moskau verletzlich, unsicher und von Ungewissheiten gekennzeichnet sei – eine «Vernunftehe», um den Ausdruck zu verwenden, den viele Vertreter dieser Meinung bevorzugen, die es als unwahrscheinlich ansehen, dass die zwei Länder sich viel näher kommen, und es für gut möglich halten, dass sie beginnen, sich auseinanderzuentwickeln. Die andere Auffassung postuliert, dass strategische und sogar ideologische Faktoren die Basis der chinesisch-russischen Verbindungen bilden, und prognostiziert, dass die zwei Länder – die beide die Vereinigten Staaten als mögliches Hindernis für ihre Ziele sähen – schliesslich eine gegen die USA und gegen den Westen gerichtete Allianz bilden werden.


Keine dieser Auffassungen erfasst die wahre Natur der Beziehung richtig. Die chinesisch-russische Beziehung ist eine stabile strategische Partnerschaft und keinesfalls eine Vernunftehe: Sie ist komplex, solide und tief verwurzelt. Veränderungen in den internationalen Beziehungen seit dem Ende des Kalten Krieges haben die zwei Länder nur näher zusammengeführt. Einige westliche Analysten und Amtsträger haben spekuliert (und vielleicht sogar gehofft), dass die laufenden Konflikte in Syrien und in der Ukraine, in die Russland stark involviert worden ist, zu Spannungen zwischen Peking und Moskau führen würden – oder gar zu einem Bruch. Aber das ist nicht geschehen.


Trotzdem hat China kein Interesse an einer förmlichen Allianz mit Russland, auch nicht an der Bildung eines anti-US oder anti-westlichen Blockes irgendeiner Art. Vielmehr hofft Peking, dass China und Russland ihre Beziehung in einer Art und Weise aufrechterhalten können, die den beiden grossen Nachbarn ein sicheres Umfeld bietet, um ihre Entwicklungsziele zu erreichen und einander durch eine gegenseitig nutzbringende Kooperation zu unterstützen, und damit ein Modell dafür bieten, wie bedeutende Länder ihre Differenzen bewältigen und so zusammenarbeiten, dass damit das internationale System gestärkt wird.

 Verbindungen, die zusammenhalten

China schloss zwischen dem Ende des 19. und der Mitte des 20. Jahrhunderts bei verschiedenen Gelegenheiten ein Bündnis mit dem russischen Imperium und seinem Nachfolger, der Sowjetunion. Aber jedes Mal erwies sich die Abmachung als kurzlebig, da sich jede in Zweckmässigkeit zwischen zwei Ländern von ungleicher Stärke erschöpfte. In den darauffolgenden Jahrzehnten wurstelten sich die beiden mächtigen kommunistisch-geführten Länder durch; gelegentlich arbeiteten sie zusammen, oft aber war das Verhältnis von Rivalität und Misstrauen beherrscht. 1989, in den Jahren schwindender sowjetischer Herrschaft, stellten sie schliess­lich wieder Normalität in ihren Beziehungen her. Sie erklärten gemeinsam, dass sie bilaterale Beziehungen entwickeln wollten, die auf der Grundlage von «gegenseitiger Achtung der Souveränität und territorialen Integrität, gegenseitiger Nicht-Aggression, Nicht-Einmischung in die gegenseitigen inneren Angelegenheiten, Gleichheit und beiderseitigem Nutzen und friedlicher Koexistenz» stehen sollten. Zwei Jahre später zerfiel die Sowjet­union, aber die chinesisch-russischen Beziehungen fuhren fort mit dem Prinzip «keine Allianz, kein Konflikt und kein Abzielen auf irgendein drittes Land».


Bald darauf machte sich die neugeborene Russische Föderation den sogenannten Ansatz der Transatlantiker zu eigen. Um das Vertrauen und Hilfe des Westens zu gewinnen, befolgte Russland nicht nur die westlichen Rezepte für wirtschaftliche Reformen, sondern machte auch Konzessionen bei wesentlichen Sicherheitsfragen, wozu auch die Reduktion seines Bestandes an strategischen Nuklearwaffen gehörte. Die Dinge fielen nicht so aus, wie die Russen gehofft hatten, da die Wirtschaft des Landes zusammenbrach und sein regionaler Einfluss schwand. Im Jahr 1992 – enttäuscht darüber, was sie als nicht erfüllte Versprechen amerikanischer und europäischer Unterstützung sahen, und irritiert ob des Redens über die Nato-Ost-Erweiterung – begannen die Russen, Asien vermehrt Aufmerksamkeit zu schenken. In jenem Jahr gaben China und Russland bekannt, dass jeder den andern als «befreundetes Land» betrachten würde, und veröffentlichten eine gemeinsame politische Erklärung, die festlegte, dass «die Freiheit der Völker, ihren eigenen Entwicklungsweg zu wählen, respektiert werden soll, dabei sollten Differenzen in den sozialen Systemen und Ideologien den normalen Fortschritt der Beziehungen nicht beeinträchtigen».


Seither haben sich die chinesisch-russischen Beziehungen sukzessive verbessert und vertieft. Während der etwa 20 letzten Jahre haben sich der bilaterale Handel und Investitionen in grossem Massstab ausgeweitet. 2011 wurde China der grösste Handelspartner Russlands. Allein im Jahr 2014 nahmen die Investitionen Chinas in Russland um 80 Prozent zu – und der Trend zu mehr Investitionen bleibt stark. Um eine Vorstellung vom Wachstum der wirtschaftlichen Beziehungen zu bekommen, muss man bedenken, dass sich der jährliche bilaterale Handel zwischen China und Russland in den frühen 1990er Jahren auf etwa 5 Milliarden Dollar belief; im Jahr 2014 betrug er annähernd 100 Milliarden Dollar. In jenem Jahr unterzeichneten Peking und Moskau ein wegweisendes Abkommen zum Bau einer Pipeline, die ab dem Jahr 2018 jedes Jahr 38 Milliarden Kubikmeter russisches Erdgas nach China bringen wird. Die beiden Länder planen auch bedeutende Übereinkommen bezüglich der Erzeugung von Atomkraft, der Luft- und Raumfahrtproduktion, Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnverbindungen und Infrastrukturentwicklung. Darüber hinaus arbeiten sie zusammen an neuen multinationalen Finanzinstitutionen wie der Asiatischen Infrastruktur-Investment Bank, der Neuen Entwicklungsbank der BRICS-Staaten und dem BRICS-Devisenreservepool.


Mittlerweile haben sich auch die Sicherheitsbeziehungen verbessert. China ist zu einem der grössten Importeure russischer Waffen geworden, und die beiden Länder sind im Gespräch über eine Reihe gemeinsamer Forschungs- und Entwicklungsprojekte im Rüstungsbereich. Zur umfangreichen chinesisch-russischen Verteidigungskooperation gehören Konsultationen zwischen hochrangigen Militärpersonen und gemeinsame Schulungen und Übungen, darunter mehr als ein Dutzend gemeinsamer Übungen zur Bekämpfung des Terrorismus im Laufe der etwa 10 letzten Jahre, die entweder bilateral oder unter dem Patronat der Shanghai Cooperation Organization durchgeführt wurden. In den vergangenen zwanzig Jahren haben Tausende chinesischer Militärangehöriger in Russland studiert, und viele russische Militärbeamte haben befristete Schulungen an der Nationalen Verteidigungsuniversität von China erhalten.


So wie die wirtschaftlichen und militärischen Verbindungen sind auch die politischen stärker geworden. Im Jahr 2008 waren China und Russland in der Lage, Gebietsstreitigkeiten friedlich beizulegen, welche die Beziehungen über Jahrzehnte gestört hatten, indem sie ihre über 2600 Meilen lange Grenze in aller Form zogen und damit die bei weitem grösste Quelle von Spannungen beseitigten – eine seltene Leistung zweier grosser Nachbarn. In den letzten Jahren haben die beiden Länder regelmässige jährliche Treffen zwischen ihren Staatsoberhäuptern, ihren Premierministern, ihren höchsten Gesetzgebern und Aussenministern abgehalten. Seit 2013, als Xi Jingping Präsident von China wurde, hat er Russland fünf Besuche abgestattet, und der russische Präsident Wladimir Putin ist im gleichen Zeitraum dreimal nach China gereist. Alles in allem haben Xi und Putin sich zwölfmal getroffen, womit Putin jenes ausländische Staatsoberhaupt wurde, das Xi seit der Übernahme der Präsidentschaft am häufigsten getroffen hat.

Meinungsverschiedenheiten handhaben

Trotz all dieser Fortschritte existieren noch immer Differenzen zwischen den beiden Nachbarn, und sie legen nicht immer den gleichen Schwerpunkt, wenn es um Fragen der Aussenpolitik geht. Russland ist traditionellerweise nach Europa orientiert, während China mehr mit Asien beschäftigt ist. Auch der diplomatische Stil der beiden Länder ist unterschiedlich. Russland ist erfahrener auf dem globalen Schauplatz und bevorzugt tendenziell starke, aktive und oft überraschende diplomatische Manöver. Chinesische Diplomatie ist dagegen reaktiver und vorsichtiger.


Der Aufstieg Chinas hat bei einigen in Russland Unbehagen ausgelöst, wo gewisse Leute Schwierigkeiten hatten, sich auf die relative Machtverschiebung zwischen China und Russland einzustellen. In Russland ist noch immer die Rede von «der chinesischen Bedrohung», ein Ausdruck, der aus vergangenen Zeiten übriggeblieben ist. Eine Umfrage, die 2008 von Russlands Stiftung für öffentliche Meinung durchgeführt wurde, zeigte, dass rund 60 Prozent der Russen sich Sorgen machten, dass die chinesische Migration in die fernöstlichen Grenzregionen die territoriale Integrität Russlands gefährde, 41 Prozent glaubten, dass ein stärkeres China den russischen Interessen schaden würde. Und als Chinas Bemühen um neue Investitions- und Handelsmöglichkeiten im Ausland zu verstärkter chinesischer Zusammenarbeit mit ehemaligen Sowjetstaaten führte, sorgten sich Russen darüber, dass China in Wettstreit um Einfluss in ihrer Nachbarschaft trete. Zum Teil deswegen zögerte Moskau anfänglich, die Initiative Pekings für einen Wirtschaftsgürtel entlang der Seidenstrasse zu unterstützen, bevor es sich diese schliess­lich 2014 zu eigen machte. Indes hegen einige Chinesen weiterhin historischen Groll bezüglich Russland. Trotz der Lösung der Grenzangelegenheiten machen chinesische Kommentatoren manchmal kritische Anspielungen auf die nahezu 600 000 Quadratmeilen chinesischen Territoriums, welche das zaristische Russland Ende des neunzehnten Jahrhunderts annektiert hatte.


Allerdings vermögen diese Differenzen Spekulationen im Westen kaum zu unterstützen, wonach Peking und Moskau dabei seien, auseinanderzudriften. Diese Theorie ist in den letzten zwei Jahren gelegentlich in westlichen Kommentaren aufgetaucht, da sich Russlands Beziehungen zu den Vereinigten Staaten und zur EU auf Grund der Krisen in Syrien und der Ukraine verschlechtert haben. Trotz gewisser Differenzen haben China und Russland jedoch gemeinsam den Wunsch, ihre bilateralen Beziehungen entschieden zu entwickeln, und verstehen, dass sie einander die Hand reichen müssen, um nationale Sicherheit und Entwicklung zu erreichen. Ihre Zusammenarbeit trägt zum Gleichgewicht im internationalen System bei und kann die Lösung einiger internationaler Probleme erleichtern. Manchmal sind sie sich einig, manchmal nicht. Aber sie sind imstande, ihre Meinungsverschiedenheiten anzuerkennen und zu bewältigen, und gleichzeitig die Bereiche, in denen Konsens besteht, weiter auszubauen. Wie der chinesische Aussenminister   anmerkte, bietet die chinesisch-russische Beziehung einen neuen Ansatz für die Gestaltung aussenpolitischer Beziehungen und verkörpert ein mögliches Modell, dem andere Staaten folgen könnten.


Die Krisen in Syrien und der Ukraine veranschaulichen die Formen, in denen China und Russland ihre Partnerschaft erfolgreich handhabten. Viele in den Vereinigten Staaten empfinden Chinas Haltung als unklar oder argwöhnen, dass China für Russland Partei ergriffen habe. Tatsache ist, dass der Sprecher des chinesischen Aussenministeriums nach der russischen Annexion der Krim im Jahre 2014 unmissverständlich erklärte, dass die Unabhängigkeit, die Souveränität und die territoriale Integrität der Ukraine respektiert werden sollte. China betonte, alle am Konflikt in der Ukraine beteiligten Parteien sollten ihre Differenzen durch Dialog lösen, Mechanismen der Absprache aufbauen, Aktivitäten unterlassen, welche die Situation verschlimmern könnten, und der Ukraine darin beistehen, ihre wirtschaftliche und finanzielle Stabilität aufrechtzuerhalten. China hat für niemanden Partei ergriffen: Fairness und Objektivität dienen Peking als leitende Prinzipien, wenn es internationale Angelegenheiten anspricht.


Aber chinesische Diplomaten und Führungskräfte bedenken auch, was zu der Krise geführt hat, wozu auch eine Reihe westlich unterstützter «Farbrevolutionen» in post-­sowjetischen Staaten gehören und der Druck auf Russland, der aus der Nato-Ost-Erweiterung resultierte. Auch beachten sollte man, dass es zwischen Russland und den ehemaligen Sowjetrepubliken lange Zeit komplizierte geschichtliche, ethnische, religiöse und territoriale Fragen gab. Die Ukraine-Krise ist durch all diese Faktoren bedingt. Wie Xi formuliert, ist die Krise «nicht aus dem Nichts gekommen».


Was Syrien betrifft, ist die Sicht in Peking die, dass Russland seine militärische Intervention auf Ersuchen der syrischen Regierung begann, um terroristische und extremistische Kräfte zu bekämpfen. Obwohl Washington den syrischen Präsidenten Bashar al-Assad zum Rücktritt aufforderte, teilt es Russlands Ziel, es mit dem Islamischen Staat (auch Isis genannt) aufzunehmen. Die Vereinigten Staaten haben die russische Intervention also einerseits kritisiert, auf der anderen Seite haben sie aber ihre Bereitschaft ausgedrückt, mit Russland in der Bekämpfung des Terrorismus zusammenzuarbeiten. Der russische Schritt war nicht genau das, was die Vereinigten Staaten sich wünschten, aber er war auch nicht nur schlecht für die Interessen der USA. Aus Chinas Perspektive haben Russland und die Vereinigten Staaten ein gemeinsames Interesse daran, sich den brutalen Terroristen des Isis entgegenzustellen. In China hofft man, dass die Gespräche zwischen Russland, den Vereinigten Staaten, Iran und einer Reihe weiterer regionaler Mächte bei der Lösung des Konfliktes Fortschritte machen.


Aber es ist schwierig zu wissen, wie weit die US-russische Kooperation in Syrien gehen kann, ohne ein gemeinsames Verständnis darüber, was zu Frieden und Ordnung führen wird. Und viele in China finden es verblüffend, dass die Auffassungen in den USA und Russland noch immer so stark vom Kalten Krieg beeinflusst sind.


US-Politiker und Kommentatoren neigen dazu, über Russland so zu sprechen, als sei es noch immer der gescheiterte Rivale aus dem Kalten Krieg. Derweil kritisieren russische Beamte und Beobachter Washingtons Verhalten häufig als arrogant und imperial. Einige Analytiker auf beiden Seiten haben vorgebracht, die Distanzierung zwischen Moskau und Washington bezüglich Syrien und der Ukraine könnte zu einem neuen Kalten Krieg führen. Aber aus Chinas Perspektive erscheinen die gegenwärtigen Konfrontationen eher wie eine verlängerte Beendigung des ursprünglichen Kalten Krieges. Es bleibt unklar, ob Moskau und Washington diese Gelegenheit ergreifen, um alte Feindschaften schliesslich beizulegen.

Das Nullsummenspiel überwinden

In Anbetracht der Art und Weise, wie die Beziehungen zwischen China, Russland und den Vereinigten Staaten ineinandergreifen, wäre keine Analyse der chinesisch-russischen Beziehungen vollständig, ohne in Betracht zu ziehen, wie die Dinge zwischen China und den Vereinigten Staaten stehen. Verglichen mit der chinesisch-russischen Beziehung ist diejenige zwischen Peking und Washington breiter und komplizierter. Zusammengenommen stehen China und die Vereinigten Staaten für ein Drittel des weltweiten Brutto­inlandprodukts. Im Jahr 2014 erreichte der US-chinesische Handel nahezu 600 Milliarden Dollar, und die kumulierten gegenseitigen Investitionen überstiegen 120 Milliarden Dollar. Vor 37 Jahren, als die Volksrepublik China diplomatische Beziehungen zu den Vereinigten Staaten aufnahm, rechnete niemand damit, dass eine derart starke Partnerschaft entstehen könnte.


Aber die strukturellen Schwierigkeiten in der Beziehung lassen sich nicht bestreiten. Es bestehen weiterhin wesentliche Unterschiede zwischen den politischen Werten Chinas und der USA und zwischen den Regierungssystemen der beiden Länder. Und viele Amerikaner betrachten die wachsende wirtschaftliche Stärke Chinas und seinen entspechend grösseren Einfluss als potentielle Bedrohung von Washingtons globaler Führungsposition. China hat sich schnell zur zweitgrössten Wirtschaft der Welt entwickelt. Als im Jahre 2003 US-Truppen in den Irak einmarschierten, betrug das BIP Chinas ungefähr einen Achtel desjenigen der Vereinigten Staaten. Als die Amerikaner acht Jahre später aus dem Irak abzogen, war das BIP Chinas auf die Hälfte desjenigen der Vereinigten Staaten angewachsen. Gemäss zahlreichen Schätzungen wird sich Chinas BIP demjenigen der Vereinigten Staaten bis zum Jahr 2020 annähern. Diese Veränderungen haben in Washington Befürchtungen ausgelöst, China und die Vereinigten Staaten seien auf Konfrontationskurs. Streitigkeiten über Chinas Bautätigkeiten auf den Spratly-Inseln im Südchinesischen Meer haben eine hitzige Debatte darüber entfacht, wie die Vereinigten Staaten auf das reagieren sollten, was einige amerikanische Wissenschaftler und Kommentatoren als Expansionismus ansehen. Peking indes betrachtet die Präsenz von Schiffen des US-Militärs nahe des chinesischen Territoriums im Südchinesischen Meer als Akt der Provokation. Einige argumentieren, dass sich die US-Politik gegenüber China vom konstruktiven Engagement zur Politik der Eindämmung verschieben könnte.


Diese Debatten bestimmten den Hintergrund für Xis Besuch in Washington vom vergangenen September. In Ausführungen während des Besuches sprach Xi die Vorstellung, Chinas Entwicklung stelle eine Anfechtung der globalen Führungsrolle der Vereinigten Staaten dar, direkt an. «Der Weg, den China verfolgt, ist einer der friedlichen Entwicklung, und China stellte keine Bedrohung für andere Länder dar», sagte Xi. Später ergänzte er: «Die Menschen sollten die alten Konzepte des ‹du verlierst, ich gewinne› oder des Nullsummenspiels aufgeben und ein neues Konzept friedlicher Entwicklung und einer Win-win-Kooperation schaffen. Wenn sich China gut entwickelt, wird das der ganzen Welt zugute kommen und den Vereinigten Staaten von Nutzen sein. Wenn die Vereinigten Staaten sich gut entwickeln, wird das ebenfalls der Welt und China zugute kommen.»


Führende chinesische Politiker schreiben einen Grossteil des schnellen Aufstiegs des Landes Chinas erfolgreicher Integration in die Weltwirtschaft zu. Sie sehen China als Nutzniesser der internationalen Ordnung, deren Kern die Uno bildet, und als entschiedenen Verfechter der Prinzipien der souveränen Gleichheit und der Nichtintervention in die inneren Angelegenheiten der Staaten, wie sie in der Uno-Charta verankert sind. China rechnet damit, dass es noch für lange Zeit seine eigene wirtschaftliche und soziale Entwicklung in den Mittelpunkt wird stellen müssen, und misst daher der Aufrechterhaltung eines stabilen und friedlichen äusseren Umfeldes einen hohen Stellenwert bei. Obwohl China entschlossen ist, seine eigenen Interessen zu schützen, und auf Provokationen, Übergriffe auf seine territoriale Souveränität oder Bedrohungen seiner Rechte und Interessen entschieden reagieren würde, ist China der Gewährleistung der internationalen Ordnung und der regionalen asiatisch-pazifischen Ordnung verpflichtet, genauso wie einer weiteren Integration in die globalisierte Welt.


Die Verbesserung der US-chinesischen Beziehungen stellt einen wichtigen Teil der diplomatischen Bemühungen Chinas dar. Im letzten September fand der erste Staatsbesuch Xis in Washington statt, aber er und Präsident Obama hatten sich vorher schon fünfmal seit 2013 getroffen und bei drei Anlässen am Telefon miteinander gesprochen. Im Juni 2013, als sich die beiden Staatschefs am Sunnylands Gipfel in Kalifornien trafen, unterhielten sie sich während mehr als sieben Stunden. Nach dem Treffen kündigte Xi an, dass China und die Vereinigten Staaten ein «neues Modell von Beziehung grösserer Staaten» verfolgen würden, die er als Beziehung definierte, die auf der Vermeidung von Konflikt und Konfrontation [nonconflict, nonconfrontation], auf gegenseitigem Respekt und einer Kooperation zu beiderseitigem Nutzen [win-win-cooperation] basiert. Die beiden Staatschefs haben ihre Gespräche zu dem Thema fortgesetzt: Im November 2014 in Peking führten sie den «Yintai Dialog», der fast fünf Stunden dauerte. Und während Xis Staatsbesuch verbrachten er und Obama rund neun Stunden damit, sich zu unterhalten und gemeinsam Anlässe zu besuchen. Diese langen Treffen zwischen den beiden Staatsführern haben ihnen geholfen, Verständnis aufzubauen und die Konfrontation abzuwenden, die einige US-Analysten für unvermeidlich halten.


Insbesondere der Staatsbesuch war sehr produktiv. Die beiden Seiten erzielten für eine breite Palette von Angelegenheiten eine Übereinkunft, unter anderem bezüglich Koordinierung der makroökonomischen Politik, zum Klimawandel, zum Thema Gesundheit weltweit [global health], zur Terrorismusbekämpfung und Nichtverbreitung von Atomwaffen. Xi und Obama sprachen auch offen über Fragen der Cybersicherheit, die einen ernsthaften Streitpunkt zwischen Peking und Washington dargestellt haben; die beiden Staatschefs stellten die Absichten ihrer Länder klar, kamen überein, zu diesem Thema einen hochrangigen gemeinsamen Dialog aufzubauen, und verpflichteten sich, zusammenzuarbeiten, um einen internationalen Verhaltenskodex für Cybersicherheit zu schaffen. Das ist eine deutliche Demonstration dafür, dass die beiden Länder in wesentlichen Fragen weltweite Kooperation fördern können.


Natürlich ist es möglich, dass Peking und Washington weiterhin Meinungsverschiedenheiten haben, was das Südchinesische Meer, Taiwan, Menschenrechte, Handelspolitik und weitere Fragen anbelangt. Die Absichten der US-Militärbündnisse im asiatisch-pazifischen Raum bleiben eine spezielle Quelle der Sorge für China, besonders seit Washington 2011 seinen Schwenk nach Asien ankündigte. Einige US-Verbündete in der Region haben Ansprüche auf Chinas Hoheitsgebiet erhoben und gegen Chinas Rechte zur See verstossen, in der Hoffnung, durch einen Schmusekurs mit Washington die Vereinigten Staaten in ihre Auseinandersetzungen mit Peking verwickeln zu können. Das ist ein gefährlicher Weg und erinnert an die «Block-Politik» des Kalten Krieges.


Einige Wissenschaftler in China und andernorts haben vorgeschlagen, falls die Vereinigten Staaten darauf bestehen sollten, der Region eine Block-Politik aufzuzwingen, sollten China und Russland in Betracht ziehen, darauf mit der Bildung eines eigenen Blockes zu reagieren. Aber die chinesische Führung billigt solche Argumente nicht. China verfolgt weder Blöcke oder Allianzen, noch passen solche Argumente besonders gut in die politische Kultur Chinas. Russland beabsichtigt auch nicht, einen solchen Block zu bilden. China und Russland sollten sich an das Prinzip der Partnerschaft halten und eben nicht eine Allianz bilden. Was China und die Vereinigten Staaten anbelangt, sollten sie damit fortfahren, ein neues Modell der Beziehungen grösserer Länder zu verfolgen, und dem Dialog, der Kooperation und der Regelung von Differenzen den Vorrang gewähren.

Jede Geschichte hat drei Seiten

Die Beziehungen zwischen China, Russland und den Vereinigten Staaten gleichen gegenwärtig einem ungleichseitigen Dreieck, in dem der grösste Abstand zwischen den drei Punkten zwischen Moskau und Washington liegt. Innerhalb dieses Dreieckes sind die chinesisch-russischen Beziehungen die positivsten und stabilsten. Die amerikanisch-chinesische Beziehung hat häufige Höhen und Tiefen, und die amerikanisch-russischen Beziehungen sind sehr angespannt geworden, vor allem weil Russland nun mit erheblichen US-Sanktionen kämpfen muss. Indes lehnen sowohl Peking als auch Moskau Washingtons Einsatz von Gewalt und das Auferlegen von Sanktionen gegen andere Länder ab und wenden sich gegen die doppelten Standards, welche die Vereinigten Staaten bei ihrer Aussenpolitik anwenden.


Die Vereinigten Staaten und ihre Verbündeten mögen engere Verbindungen zwischen China und Russland als Beweis für den Prototyp einer Allianz sehen, die dahin tendiert, die US-geführte Weltordnung zu zerschlagen oder herauszufordern. Aber aus chinesischer Sicht sollte die dreiseitige Beziehung nicht als Spiel betrachtet werden, in dem sich zwei Spieler gegen den dritten zusammenschliessen. Die gesunde Entwicklung der chinesisch-russischen Beziehungen ist nicht dafür bestimmt, die Vereinigten Staaten zu schädigen, aber Washington sollte sie auch nicht zu beeinflussen suchen. Genauso wird Chinas Zusammenarbeit mit den Vereinigten Staaten nicht von Russland beeinträchtigt, auch nicht durch Spannungen zwischen Moskau und Washington. China sollte weder eine Allianz auf der Grundlage von Block-Politik bilden, noch zulassen, dass es selber von andern Ländern als Verbündeter rekrutiert wird.


Die derzeitige internationale Ordnung ist der Eckpfeiler der globalen Stabilität – sie ist aber nicht perfekt. Im Jahre 2005 gaben China und Russland eine gemeinsame Erklärung über «die internationale Ordnung im 21. Jahrhundert» heraus, in der sie forderten, dass das internationale System gerechter werde und seine Legitimierung aus den Prinzipien und Normen des Völkerrechtes ziehe. Die Erklärung machte klar, dass Peking und Moskau die Entwicklung ihrer Beziehungen – von Misstrauen und Konkurrenz zu Partnerschaft und Kooperation – als Modell dafür sehen, wie Länder ihre Differenzen regeln und in Bereichen, in denen sie übereinstimmen, zusammenarbeiten können, so dass dies die Weltordnung unterstützt und die Möglichkeit verringert, dass die Welt in Grossmacht-Konflikte und Krieg hinuntersinkt.    •

*    Fu Ying ist seit 2013 Präsidentin der Aussenpolitischen Kommission des Nationalen Volkskongresses der Volksrepublik China. Geboren wurde sie 1953 in der autonomen Republik Innere Mongolei. Sie ist verheiratet und hat eine Tochter. Studiert hat sie an der Beijing Foreign Studies University; sie war Botschaftsattaché in Bukarest/Rumänien, Stellvertretende Leiterin des Departementes für Übersetzung/Dolmetscher im Aussenministerium, Doktorandin an der Universität Kent, Mitarbeiterin bei der Übergangsverwaltung der Vereinten Nationen in Kambodscha, Beraterin im Aussenministerium, Abteilung Asien, Beraterin an der chinesischen Botschaft in Jakarta/Indonesion, Botschafterin in Manila/Philippinen, Direktorin der Abteilung Asien im Aussenministerium, Botschafterin in Canberra/Australien, Botschafterin in London/Grossbritannien und von 2010 bis 2013 Vize-Aussenministerin.

Quelle: Foreign Affairs, January/February 2016

(Übersetzung Zeit-Fragen)

jeudi, 07 janvier 2016

Will Mideast Allies Drag Us Into War?

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Will Mideast Allies Drag Us Into War?

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Ex: http://www.lewrockwell.com

The New Year’s execution by Saudi Arabia of the Shiite cleric Sheikh Nimr Baqir al-Nimr was a deliberate provocation.

Its first purpose: Signal the new ruthlessness and resolve of the Saudi monarchy where the power behind the throne is the octogenarian King Salman’s son, the 30-year-old Defense Minister Mohammed bin Salman.

Second, crystallize, widen and deepen a national-religious divide between Sunni and Shiite, Arab and Persian, Riyadh and Tehran.

Third, rupture the rapprochement between Iran and the United States and abort the Iranian nuclear deal.

The provocation succeeded in its near-term goal. An Iranian mob gutted and burned the Saudi embassy, causing diplomats to flee, and Riyadh to sever diplomatic ties.

From Baghdad to Bahrain, Shiites protested the execution of a cleric who, while a severe critic of Saudi despotism and a champion of Shiite rights, was not convicted of inciting revolution or terror.

In America, the reaction has been divided.

The Wall Street Journal rushed, sword in hand, to the side of the Saudi royals: “The U.S. should make clear to Iran and Russia that it will defend the Kingdom from Iranian attempts to destabilize or invade.”

The Washington Post was disgusted. In an editorial, “A Reckless Regime,” it called the execution risky, ruthless and unjustified.

Yet there is a lesson here.

Like every regime in the Middle East, the Saudis look out for their own national interests first. And their goals here are to first force us to choose between them and Iran, and then to conscript U.S. power on their side in the coming wars of the Middle East.

Thus the Saudis went AWOL from the battle against ISIS and al-Qaida in Iraq and Syria. Yet they persuaded us to help them crush the Houthi rebels in Yemen, though the Houthis never attacked us and would have exterminated al-Qaida.

Now that a Saudi coalition has driven the Houthis back toward their northern basecamp, ISIS and al-Qaida have moved into some of the vacated terrain. What kind of victory is that — for us?

In the economic realm, also, the Saudis are doing us no favors.

While Riyadh is keeping up oil production and steadily bringing down the world price on which Iranian and Russian prosperity hangs, the Saudis are also crippling the U.S. fracking industry they fear.

The Turks, too, look out for number one. The Turkish shoot-down of that Russian fighter-bomber, which may have intruded into its airspace for 17 seconds, was both a case in point and a dangerous and provocative act.

Had Vladimir Putin chosen to respond militarily against Turkey, a NATO ally, his justified retaliation could have produced demands from Ankara for the United States to come to its defense against Russia.

A military clash with our former Cold War adversary, which half a dozen U.S. presidents skillfully avoided, might well have been at hand.

These incidents raise some long-dormant but overdue questions.

What exactly is our vital interest in a permanent military alliance that obligates us to go to war on behalf of an autocratic ally as erratic and rash as Turkey’s Tayyip Recep Erdogan?

Do U.S.-Turkish interests really coincide today?

While Turkey’s half-million-man army could easily seal the Syrian border and keep ISIS fighters from entering or leaving, it has failed to do so. Instead, Turkey is using its army to crush the Kurdish PKK and threaten the Syrian Kurds who are helping us battle ISIS.

In Syria’s civil war — with the army of Bashar Assad battling ISIS and al-Qaida — it is Russia and Iran and even Hezbollah that seem to be more allies of the moment than the Turks, Saudis or Gulf Arabs.

“We have no permanent allies … no permanent enemies … only permanent interests” is a loose translation of the dictum of the 19th century British Prime Minister Lord Palmerston.

Turkey’s shoot-down of a Russian jet and the Saudi execution of a revered Shiite cleric, who threatened no one in prison, should cause the United States to undertake a cost-benefit analysis of the alliances and war guarantees we have outstanding, many of them dating back half a century.

Do all, do any, still serve U.S. vital national interests?

In the Middle East, where the crucial Western interest is oil, and every nation — Saudi Arabia, Iran, Iraq, Libya — has to sell it to survive — no nation should be able drag us into a war not of our own choosing.

In cases where we share a common enemy, we should follow the wise counsel of the Founding Fathers and entrust our security, if need be, to “temporary,” but not “permanent” or “entangling alliances.”

Moreover, given the myriad religious, national and tribal divisions between the nations of the Middle East, and within many of them, we should continue in the footsteps of our fathers, who kept us out of such wars when they bedeviled the European continent of the 19th century.

This hubristic Saudi blunder should be a wake-up call for us all.